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Agriculture-Economie Critique ok

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1. 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches martimes 2004b 100 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Figure 2 23 Evolution de la consommation des viandes rouges Kg hab an 14 m Autres viandes Viandes ovines 12 m Viandes caprines m Viandes bovines 10 8 6 4 2 0 l OO M I SGK OO ON M M OK oO o CO OO O ES A TT on Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches martimes 2004b c Circuits de commercialisation du b tail La commercialisation du b tail comporte en g n ral l achat des animaux dans les souks ou directement dans les fermes Ces op rations font intervenir les acteurs suivants le producteur qui peut tre naisseur ou engraisseur ou le plus souvent naisseur engraisseur le chevillard qui ach te le b tail dans les souks soit pour l abattre directement et vendre les carcasses soit pour proc der sa finition avant abattage le boucher qui s approvisionne soit au chevillard soit dans les souks pour les abattre lui m me le n gociant ou marchand de bestiaux jouant le r le d interm diaire entre le producteur et le chevillard proc dant lachat du b tail dans le souk pour le revendre l
2. 500 unit s d levage 5 000 unit s d levage poules pondeuses poulet de chair Grossistes demi grossistes y D taillants y 16 abattoirs avicoles industriels 105 000 tueries R tisseries 90 du tonnage collectivit s Y H Consommateurs Construit d apr s Addi 2005 Grandes surfaces Les abattoirs avicoles industriels demeurent le maillon le moins d velopp de la cha ne de production avicole Toutefois on note un regain d int r t pour l installation d abattoirs avicoles depuis l an 2000 Actuellement 16 abattoirs avicoles 96 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation fonctionnent tr s faible taux d utilisation La capacit de traitement de ces abattoirs est de l ordre de 1 500 poulets heure Or 10 seulement du tonnage national est actuellement pr par au niveau d abattoirs industriels le reste est pr par et commercialis dans les tueries non industrielles Figure 2 18 Production de viande blanche et des ufs de consommation Milliers de T Milliards d ufs 350 3 5 300 Poulet 3 0 ufs 250 2 5 200 2 0 150 1 5 100 1 0 50 0 5 0 0 0 a m N N m N N oN y m ra N mM De D N D co Co CO CO Co oo a a Q Q D re ee QUES D PR E a a SE Source Minist re de l Agriculture du D velop
3. stagner la production n a pu suivre la consommation qui a continu d augmenter de sorte que le taux d autosuffisance en sucre s est fortement d t rior passant des deux tiers en moyenne la veille de la lib ralisation des assolements la moiti peine actuellement Une telle volution conduit se poser cette question capitale faut il renoncer aux acquis obtenus souvent au prix fort pour le pays sur la voie de la s curit alimentaire M me si cette notion peut tre diversement interpr t e il reste qu en s en tenant l id e que la s curit alimentaire comprend une contribution plus ou moins significative de la production nationale la satisfaction des besoins du pays c est alors la part de cette contribution qui reste d finir Akesbi 1998 Le r le de l Etat est pr cis ment de d terminer ce seuil strat gique en de duquel il n y a pas lieu de se consid rer en s curit alimentaire Or c est ce choix qui ma ce jour pas t fait Le r sultat en est que pour le sucre comme pour la plupart des denr es de base la strat gie d import substitution est en panne Mais cette panne soul ve bien des questions peut on sacrifier des objectifs strat giques et donc politiques sur l autel d int r ts particuliers Comment concilier entre la libert des individus et les besoins collectifs de la soci t Comment s assurer la rentabilit des investissements r
4. B ni Mellal 3 Tanger 4 T touan K nitra Source Haut Commissariat au Plan 2005a Au del des ph nom nes de migration interne une partie de moins en moins n gligeable de la population marocaine a choisi la migration internationale De 1 140 400 en 1984 le nombre de Marocains r sidant l tranger s est lev 1 768 400 en 1993 pour atteindre 2 582 100 en 2002 figure 1 3 On s accorde aujourd hui pour estimer que 10 des marocains vivent de mani re permanente en dehors du territoire national Au regard des chiffres relatifs la situation en 2002 84 7 des Marocains en question r sident en Europe 9 dans les pays arabes et 6 en Am rique HCP 2005b 12 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Figure 1 2 Exode rural migration nette campagne ville Figure 1 3 Marocains r sidant l tranger 200000 3000000 2500000 150000 2000000 100000 1500000 1000000 50000 500000 0 7 r r y 0 T T 1 1960 1971 1971 1982 1982 1994 1994 2004 1984 1993 2002 2005 Source Haut Commissariat au Plan 2005a 1 2 Population active et emploi La population active marocaine g e de 15 ans et plus continue de cro tre m me si son rythme d volution ralentit Selon les derni res statistiques disponibles relatives au quatri me trimestre 2005 elle atteint 11 2 millions de personnes dont 3 1 millions de femmes
5. Banque mondiale 19952 Deuxi me pr t l ajustement du secteur agricole Rapport d valuation r trospective Banque mondiale 1995b Royaume du Maroc M morandum conomique Vers une augmentation de la croissance et de l emploi Rapport n 14155 MOR Washington D C Banque mondiale 1995c Royaume du Maroc Document de strat gie pour le secteur agricole Projet Rapport n 13421 MOR 15 mai Banque mondiale 1997 Royaume du Maroc strat gie de d veloppement rural 1997 2010 n 16303 MOR Rapport en trois volumes Washington DC 28 mars Banque mondiale 2004 Rapport sur la pauvret comprendre les dimensions g ographiques de la pauvret pour en am liorer l appr hension travers les politiques publiques Washington DC Banque mondiale 2006a Royaume du Maroc M morandum conomique pays promouvoir la croissance et l emploi par la diversification productive et la comp titivit Rapport n 32948 MOR Washington D C Banque mondiale 2006b Rapport sur le d veloppement dans le monde 2006 Washington D C 180 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Baraka N amp Benrida A 2005 La croissance conomique et l emploi 50 ans de d veloppement humain et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat Bedrani S et Campagne P ed 1991 Choix technologiques risques et s curit dan
6. Sources Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004a 2004b Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 35 3 4 Variabilit croissante et d pendance l gard des al as climatiques Tout en restant globalement faible la production agricole est devenue de plus en plus vuln rable soumise une variabilit croissante parce que fortement d pendante des al as climatiques La meilleure illustration de cet tat de fait est offerte par les c r ales m mes Figure 1 43 Production des quatre principales c r ales en milliers de quintaux 120000 m Ma s 100000 Orge o Bl dur 80000 m Bl tendre 60000 40000 20000 0 oOo N Y N N D D I ER UE D a M D RQ mm ww R amp M 1 RS M ww R D b R RE R ag amp amp S D D S ES OS D ES D RSR RSR RSR Re amp Sources Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004a et b 2005a On peut voir sur la figure 1 43 que la variabilit de la production d j importante jusque dans ann es 80 s est encore accentu e depuis au point que les ann es 90 ont vu se succ der deux ann es pendant lesquelles on a battu deux records le premier vers le bas et le second
7. Commerce ri 13 BTP Industries 7 12 Sources Haut Commissariat au Plan 2005a et 2006b Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 13 Les seules branches d activit s Agriculture for t et p che s accaparent 42 8 de la population active en 2004 mais cette moyenne globale cache videmment une grande disparit entre milieu urbain et milieu rural HCP 2006b Dans ce dernier les activit s en question emploient 79 5 de la population active alors que cette proportion n atteint pas 4 8 en milieu urbain Les industries manufacturi res occupent peine 12 de la population active alors que la part des activit s tertiaires y compris les services personnels et domestiques les services des administrations et des collectivit s locales atteint 30 proportion qui monte cependant 55 5 en milieu urbain La population active occup e s est lev e 9 8 millions de personnes en 2004 ce qui repr sente 86 4 de la population active totale4 Ce taux d occupation appara t cependant plus lev en milieu rural 91 5 qu en milieu urbain 81 2 On comprend dans ces conditions que la r partition de cette population occup e par secteur d activit soit l g rement diff rente de celle d gag e au niveau de la population active En fait la principale diff rence r side au niveau de la branche Agriculture for t et p che celle ci abrite encore 45 8 de la population
8. Raffinage y Sucre blanc e Sucre granul e Sucre en morceaux e Pain de sucre bann o e Industrie de transformation Grossiste alimentaire D taillant Consommateur Entam e en 1996 la lib ralisation de la fili re sucri re a supprim le monopole d importation auparavant d tenu par l Office national du th et du sucre ONTS et a mis en place des taux issus de la tarification des restrictions quantitatives Les importations sont libres La Caisse de compensation octroie une subvention de 2 000 dirhams par tonne de sucre blanc raffin montant forfaitaire fixe aux sucreries raffineries cette subvention est vers e sur la base de la justification des quantit s vendues Les sucreries Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 81 qui per oivent cette subvention sont cens es en restituer une partie aux agriculteurs Dans ce cadre les autorit s marocaines souhaitent lib raliser la fili re produit par produit et progressivement Le sucre granul destin la production industrielle n est plus subventionn les industriels qui utilisent le sucre secteur agroalimentaire notamment restituent la subvention per ue la Caisse de compensation Le reste de la fili re pain de sucre 38 de la consommation int rieure granul 40 lingots et morceaux 12 demeure encore subventionn Alors que l objectif des pouvoirs publics est de
9. coulement des cultures int gr es dans les p rim tres irrigu s Par contre l o comme dans les march s de gros par exemple le d sengagement de l Etat aurait permis d en finir avec le syst me de rente qui y s vit rien ma t fait Le d sengagement de l Etat a dans certains cas cr des situations in dites qui n ont permis ni de pr server certains acquis de l ordre pr c dent ni de promouvoir l mergence d un nouvel ordre avec ses propres avantages et inconv nients Le cas le plus saillant est celui des Offices r gionaux de mise en valeur agricole dont on a expliqu plus haut l importance de l engagement dans les p rim tres de grande irrigation qui ont d avec la politique d ajustement structurel se d sengager de la quasi totalit des missions qui leur avaient t confi es pr c demment pour se voir quasiment r duits leur plus simple expression celle de vendeurs d eau Or les cons quences d un tel d sengagement dans un contexte institutionnel conomique et social qui n tait manifestement pas m r pour une telle mutation ont souvent t n fastes L abandon des actions de vulgarisation et plus g n ralement d encadrement des agriculteurs a cr un vide qui n a g n ralement gu re t combl par le secteur priv ou ne l a t que tr s partiellement et imparfaitement64 La cons quence en a probablement t une diminution tangible dans l effort d
10. de mani re durable et sur des p riodes aussi longues moins donc d une r elle rupture avec les tendances pass es et d un saut la fois quantitatif et qualitatif cons quent au niveau du r gime de croissance on ne voit pas comment on pourra viter le fardeau d mographique Le probl me se complique encore quand on le r examine la lumi re de la question de la productivit Celle ci on l a vu reste trop faible et l r side l une des contraintes majeures entravant le d veloppement du secteur Aucun progr s soutenu n est possible sans une am lioration cons quente de cette productivit Or la productivit du travail en particulier reste notamment plomb e par l importance de la population active agricole Am liorer la productivit du travail conduit fatalement lib rer encore plus de force de travail et donc accro tre encore plus les cohortes de demandeurs d emplois dans les secteurs non agricoles Ces derniers seront ils en mesure de les absorber 4 2 Import substitution ou promotion des exportations la double impasse Le mod le de d veloppement agricole mis en uvre au Maroc notamment travers la politique des barrages a cherch d ployer la fois une politique de substitution aux importations et de promotion des exportations cf 1 5 1 Les r sultats de cette double strat gie on a assez vu cf 1 4 ont t pour le moins d cevants Mais au del des r sultats
11. en 2006 et plus encore de leur structure laquelle appara t encore plus contraignante r duisant consid rablement toute marge de man uvre r formatrice On peut constater sur la figure 1 31 que du moins au vu des donn es de la loi de finances pour 2006 entre les d penses de fonctionnement qui accaparent 60 des 14 TVA Taxe sur la valeur ajout e IGR Imp t g n ral sur le revenu IS Imp t sur les soci t s DD Droits de douane TPP Taxe sur les produits p troliers TT Taxe sur les tabacs Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 27 d penses totales du budget g n ral de l Etat et le service de la dette qui en absorbe 27 il reste peine 13 des m mes d penses affecter aux investissements En fait cette structure dans sa rigidit appara t assez stable depuis les ann es 80 avec la mise en place des premiers programmes d ajustement structurel Figure 1 31 Structure des d penses du budget g n ral de l Etat LF 2006 Figure 1 32 Structure des d penses de fonctionnement LF 2006 D penses Autres d investissement D penses de 16 ri 13 fonctionnement Subventions A Service de 60 16 la dette 27 Retraites 9 Source Minist re des Finances et de la Privatisation 2005c La dette pour sa part dans sa double dimension int rieure et ext rieure a connu une volution contrast e en fait elle aussi crois e alors
12. examin e plusieurs reprises dans le cadre de ce travail Il nous appartient ici de rappeler ou mettre le doigt sur certains aspects annonciateurs de blocages en perspective Outre la question de la pression sur les ressources qui demeure forte et probl matique ce qui retient notre attention ici c est le risque pour l aubaine d mographique de se transformer en fardeau Ce risque est d autant plus grand que le rythme des cr ations d emplois g n r s par la croissance de l conomie demeure insuffisant pour absorber les cohortes de jeunes actifs arrivant chaque ann e sur le march du travail Or si comme nous l avons d j relev dans la premi re partie cf 1 2 2 le d calage au d triment des cr ations d emplois a jusqu pr sent t quasi permanent on doit se demander pr sent si les perspectives d avenir autorisent plus d optimisme Selon une tude d j cit e Baraka Benrida 2005 et sur la base des taux d activit tendanciels l offre de travail pourrait passer de 10 9 millions en 2005 13 8 millions en 2014 et 16 6 millions en 2024 ce qui correspond une offre additionnelle annuelle de 293 000 et de 263 000 respectivement Compte tenu de l exode rural plus de 90 du cro t de l offre de travail seront localis s en milieu urbain Au regard de ces tendances lourdes trois sc narios relatifs au taux de ch mage sont explor s e Le premier ne compte que sur le maintien du taux de c
13. hui pr s de deux d cennies apr s engagement d un tel processus force est de constater que si l Etat s est effectivement d sengag de maints domaines le relais priv est demeur largement d faillant Ainsi outre sa faible contribution l investissement dans le secteur le secteur priv ne s est pas suffisamment impliqu au niveau de certaines activit s de services l agriculture laiss es vacantes par le retrait du secteur public C est notamment le cas des services de vulgarisation de conseil et d appui l agriculture En fait l o des int r ts priv s ont de toute 63 Par ailleurs beaucoup de petits producteurs exportateurs se plaignent d tre avec le nouveau syst me mal inform s Plus ou moins accul s se mettre sous la banni re d un groupe ils y d plorent souvent certaines pratiques reproch es auparavant l Office de commercialisation et d exportation d monopolis en 1986 favoritisme fuites retard de paiement abus divers 168 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation fa on toujours tir avantage des situations existantes le d sengagement de l Etat n a fait que consacrer des ph nom nes d entente pour perp tuer le contr le du march par de nouveaux oligopoles priv s exportations de fruits et l gumes importations de produits de base commerce int rieur d engrais et semences transformation de produits subventionn s financement et
14. 1997 Le Rafac d hier demain in RAFAC Agricultures familiales et politiques agricoles en M diterran e enjeux et perspectives Options m diterran ennes S rie B n 12 CIHEAM IAM Montpellier CIHEAM 1999 et 2004 Annuaire des conomies agricoles et alimentaires des pays m diterran ens et arabes Institut agronomique m diterran en de Montpellier Commission des communaut s europ ennes 1995 Accord euro m diterran en tablissant une association entre les Communaut s europ ennes et leurs Etats membres d une part et le Royaume du Maroc d autre part Document final MA 15 11 95 COM 95 740 final 95 0363 AVC Bruxelles 20 d cembre Diouri A 2001 Les changements climatiques et la gestion de la s cheresse au Maroc un si cle d observations m t orologiques communication pr sent e lors de la session d automne 2000 20 22 novembre de l Acad mie du Royaume du Maroc sur le th me La politique de l eau et la s curit alimentaire du Maroc R f rences bibliographiques 181 l aube du XXIe si cle Publications de l Acad mie du Royaume du Maroc 2 volumes Rabat Direction g n rale la promotion nationale et au plan 1965 Plan Triennal 1965 1967 Rabat Doukkali M R 2005 Evolution des performances du secteur agricole r sultats d une exp rience Rapport groupe th matique Croissance conomique et d veloppement humain 50 ans de d veloppem
15. 4 Impasses et risques de blocage Les risques d impasse sont d autant plus grands que des probl mes importants identifi s depuis longtemps perdurent et tendent s aggraver C est ainsi que comme nous l avons d j indiqu l absence de r formes qui pourtant s imposaient d s les premi res ann es de l ind pendance a g n r des situations plus complexes et un co t de la non r forme toujours exorbitant Pourtant tout au long de la trajectoire des politiques agricoles et rurales des cinquante derni res ann es rappel e dans la premi re partie de ce rapport nous avons montr que des moments de prise de conscience des vrais probl mes se sont pr sent s et des occasions de reprise auraient pu tre saisies mais il n en a rien t malheureusement Rappelons par exemple que dans les ann es 70 avait t mis en vidence la n cessit d une inflexion de la politique des barrages du moins deux niveaux un meilleur quilibre dans l affectation des ressources entre zones irrigu s et reste du monde rural et une pr vision plus lucide des besoins alimentaires du pays Mais ce moment ne sera qu une br ve parenth se vite ferm e par l application des politiques d ajustement structurel En d pit du nom qu elles se sont donn ces politiques s attaqueront peut tre tout sauf aux probl mes v ritablement structurels de l agriculture et du monde rural marocain comme
16. 4 7 1 L Accord d association Maroc Union europ enne Le premier accord d association que le Maroc avait sign avec l Union europ enne remonte 1969 Cette derni re accordait d j aux produits industriels marocains le libre acc s ses march s et quelques abattements douaniers en faveur de ses produits agricoles d exportation Le second accord cette fois dit de coop ration avait t sign en 1976 et avait dur pr s de vingt ans Tout en largissant le champ des activit s b n ficiant d un r gime d acc s pr f rentiel cet accord introduisit tout un dispositif de mesures de protection non tarifaires contingents calendriers prix de r f rence dispositif qui allait m me au fil des ans devenir de plus en plus contraignant notamment avec l offre que l Union europ enne r ussit avaliser dans le cadre de l Accord de Marrakech qui cl tura le cycle de l Uruguay Round du GATT en 1994 C est dans ce contexte que fut sign en f vrier 1996 38 On peut tout de m me rappeler que signataire de l accord de Marrakech le Maroc prit naturellement les m mes engagements que les autres pays C est surtout en mati re d acc s au march que le Maroc devait prendre les engagements les plus cons quents Il prit notamment l engagement de convertir toutes les protections non tarifaires en protections tarifaires puis en tant que pays en d veloppement de r duire les niveaux consolid s
17. Variabilit croissante et d pendance l gard des al as climatiques 35 3 5 Une productivit m diogr 5 s n nne nina 36 3 6 D ficits et d pendance alimentaire croissante 37 3 7 Des ressources financi res en baisse et in galement r parties 40 4 Politiques agricoles et d veloppement rural sssssssessereseresrererrererrererrereren 41 4 1 Contexte et fondements de la politique agricole de apr s ind pendaneents 2 EME re 4 2 Contenu et instruments de la politique des barrages 4 3 Plans sectoriels et projets int gr s ann es 1970 sisses 188 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation 4 4 La politique d ajustement structurel dans le secteur agricole OBS OO a et re ne 50 4 5 Fois nnement de strat plesiss sine ieas at siae 56 46e sa et mise niveau 1993 2006 sisi s a rE 58 4 7 Les engagements du Maroc pour la lib ralisation de son commerce RT TI UL ASTICO IE Si me eine 61 Conclusion ER near detre ni le stirte ses een 67 Chapitre 2 Structure et volution des march s agricoles t agro alim ntairest iiei irsinin a a a TA EEE ER 71 le March des Produits surini aR na EEE S 71 1 1 Evolution g n rale de l organisation des march s sesser 71 1 2 Fonctionnement des principales fili res s sssstisississssissisissssissossssoeessce 73 153 Secte r de la dist ibution 5eme anni 107 25 March des facteurs a none 112 2 1 Lemarch des intrants asinu lios a E di
18. alis s sur fonds publics en s interdisant la moindre d cision quant l utilisation des terres valoris es gr ce ces investissements Pour ce qui est de la strat gie de promotion des exportations elle n a cess de b n ficier d amendements successifs des premiers codes d investissements et accords d association jusqu aux r cents engagements pour une lib ralisation pleine et enti re des changes Le probl me est qu en la mati re ce sont les pays europ ens principaux march s d coulement des exportations du Maroc qui redoutent l impact n gatif de ces derni res sur leurs propres producteurs D o les dispositifs et pratiques protectionnistes de plus en plus restrictifs qui bloquent l lan d un secteur agro exportateur marocain prometteur Les probl mes des exportations marocaines sont ils r ductibles pour autant cette seule responsabilit externe celle du protectionnisme des autres En fait les responsabilit s internes ne sont pas moins lourdes Il s agit principalement de celles des op rateurs et des pouvoirs publics Prenons le cas de la d monopolisation des exportations intervenue en 1986 Vingt ans apr s on peut se demander si elle a produit les effets qui en taient attendus ou si elle a au contraire g n r des effets pervers dommageables pour tous Ce que chacun a pu constater en tout cas c est que l atomisation de l offre marocaine sur les march s int
19. aux producteurs et de fortes fluctuations de prix selon les saisons et m me au cours d une saison donn e Le syst me ne peut gu re voluer favorablement tant donn le monopole des march s de gros l archa sme de leur fonctionnement et leur manque de transparence 51 D apr s la Direction du Commerce int rieur le Maroc compte 34 march s de fruits et l gumes 27 march s de volailles 27 halles aux poissons 69 halles aux grains et 78 abattoirs source www mcinet gov ma 52 Nadia Ouiddar Faut il privatiser le march de gros le Matin du mardi 6 juin 2006 sur le site www lematin ma 110 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Concept relativement r cent au Maroc la grande distinction se d veloppe un rythme soutenu et suit les volutions des modes de consommation Durant la d cennie 60 le secteur du commerce tait confront une double alternative maintenir les formes de distribution traditionnelle sur lesquelles reposait l conomie du pays et encourager l tablissement de structures de distribution moderne introduites avant l ind pendance indispensables au niveau des villes pour le commerce des produits manufactur s c t du commerce traditionnel existait d j Rabat et Casablanca les magasins populaires Monoprix qui connaissaient un v ritable succ s MCIA 1996 La d cennie 70 a t marqu e par la promulgation de plusieurs textes r glementant le comme
20. e tant sup rieure l offre les prix constat s se situent g n ralement entre 220 et 280 dirhams le quintal En bout de cha ne les accords de mod ration pass s entre le gouvernement et les boulangers permettent de maintenir le prix du pain rond standard ou la baguette 1 20 dirham f Questions en suspens L agriculteur acteur du d veloppement et principal d cideur n est pas suffisamment pris en compte dans les analyses probl mes de l ignorance de l alphab tisation formation la gestion etc L organisation de la fili re des c r ales fait face la question de savoir qui doit tre consid r comme c r aliculteur celui qui produit des c r ales quelle qu en soit l utilisation ou celui qui produit des c r ales pour alimenter le march La r ponse cette question a n cessairement des implications importantes au niveau de l organisation professionnelle des diff rents segments de la fili re On peut relever ce sujet un d ficit en mati re d tudes de synth se des donn es de la recherche et de d cisions politiques en ce qui concerne des questions cl s pour la r ussite de la r forme de la fili re c r ali re l assistance technique au producteur dans le domaine du stockage de la manutention et de l am lioration de la qualit du grain mis sur le march un syst me d information des march s et la mise en place de v ritables bourses aux grains sur le marc
21. et en tout cas trop partielle avec de simples op rations Op ration labour entre 1957 et 1962 Op ration engrais entre 1966 et 1973 pour adopter une approche plus globale notamment en termes de fili res et de d veloppement int gr Toutes ces interrogations allaient finalement aboutir deux inflexions dans le cours de la politique agricole durant les ann es 70 inflexions qui n allaient toutefois rien modifier ses fondamentaux ni m me s affirmer durablement pour commencer produire des r sultats significatifs Nous les voquerons cependant bri vement ici car nous croyons qu elle auraient pu contribuer mieux quilibrer et finalement amender les principales orientations de la politique agricole La premi re inflexion a en fait recherch une certaine rationalisation de l organisation de la production dans le temps et dans l espace travers une planification qui se voulait la fois cons quente et int gr e Echaud s par 27 Selon les estimations d une mission de la Banque mondiale tous les investissements dans les p rim tres d irrigation durant la p riode du Plan 1973 1977 avaient b n fici seulement 140 000 personnes soit peine 1 3 de la population rurale Par ailleurs sur la base de projets typiques la m me mission avait estim que le gain net de revenu par exploitation tait de 3 908 Dh pour les 43 des exploitations ayant moins de 2 ha et de 5
22. fici 25 100 villages sur un total programm de 33 000 et il est pr vu que cet objectif ultime soit atteint fin 2007 En ce qui concerne l approvisionnement du monde rural en r seaux d eau potable le programme consacr cet objectif a r ussi fin 2004 atteindre 8 2 millions de ruraux soit un taux de 61 et cette proportion devrait atteindre 90 fin 2007 M me si l exp rience en la mati re a maintes fois montr qu un cart important peut exister entre la population pouvant b n ficier de l lectrification par exemple parce que les infrastructures permettant le ont t r alis es et celle qui en b n ficie effectivement parce qu elle peut se permettre de payer le co t de sa quote part et celui de son abonnement il n en demeure pas moins qu une acc l ration du rythme des programmes en question est r elle et qu elle finit par produire des r sultats Le programme national de routes rurales PNRR destin d senclaver plus de la moiti des localit s rurales qui p tissent de cette situation a lui aussi t acc l r et fin 2005 on estime que 10 062 kilom tres de routes rurales ont t construits ou am nag s ce qui a permis d augmenter le taux d accessibilit de la population rurale aux diff rents quipements sociaux et administratifs de 36 en 1995 54 dix ans plus tard MET 2006 En mati re d infrastructure sanitaire un effort a port sur la construction d ta
23. gration du secteur agricole dans le march mondial La troisi me orientation concerne l augmentation et la s curisation des revenus des agriculteurs et enfin la quatri me se soucie de la pr servation et de la valorisation des ressources naturelles L ordre de ces priorit s ou leur formulation ont certes pu changer selon les documents leurs auteurs ou le contexte dans lequel elles taient nonc es Mais dans l ensemble on peut dire que d une mani re ou d une autre les quatre piliers indiqu s ci dessus ont t r guli rement rappel s et confort s Ainsi expliquera t on toujours que les objectifs strat giques de la politique agricole sont la s curit alimentaire la comp titivit du secteur pour relever le d fi de la lib ralisation des changes l am lioration des revenus des agriculteurs et au del des conditions de vie particuli rement difficiles en milieu rural et enfin la durabilit travers une gestion avis e des ressources naturelles Au niveau des approches et m thodes d action l ventail appara t assez large entre celles qui s en remettent en d finitive aux forces du march pour tout r guler et celles qui se veulent int gr es et globales alliant intervention de l Etat logique du march et participation des diff rents acteurs diff rents niveaux Elles ont aussi parfois plaid pour l approche fili re et parfois encore pr f r mettre l accent sur Pa
24. le satisfaire 122 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Figure 2 34 Evolution des prix officiels la production betterave tournesol et lait 1960 2005 Dh ql hl 500 Tournesol ET 8 400 Betterave se pn te Lait 7 A 300 200 100 0 Q NN w T D D D LV WLER DR ER R 0 co amp SSD So S S Re Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Au d but des ann es 70 l id e qui s impose veut que ce soit la faiblesse des prix la production qui explique le d sint ressement des agriculteurs et par cons quent la chute de la production Pour redresser la situation il fallait donc garantir d sormais des prix r mun rateurs la production Comme on peut le constater sur les figures 2 33 et 2 34 les prix la production commenceront tre substantiellement et r guli rement relev s Seulement r percut s laval ces derniers risquaient fort de donner lieu des niveaux de prix la consommation insoutenables pour une population dans sa grande majorit appauvrie et peut tre surtout difficilement compatibles avec la sacro sainte n cessit de pression sur les salaires condition de comp titivit sur les march s ext rieurs C est alors que l Etat for
25. nous venons de les pr senter Puis face leurs r sultats pour le moins d cevant les programmes mettant en uvre ces politiques seront leur tour abandonn s une d cennie plus tard Enfin depuis le milieu des ann es 90 le mouvement engag auparavant semble s tre arr t au milieu du gu La plupart des r formes entam es n ont gu re t conduites jusqu leur terme et celles qui ont pu l tre mont pas produit les effets attendus De sorte que s il est difficile de consid rer que les politiques d ajustement ont produit des effets probants sur les performances de la production sur la dynamique de l accumulation et de l intensification et sur les structures du tissu conomique et social des campagnes marocaines il est n anmoins patent qu elles 164 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation ont d stabilis un ordre qui semblait immuable sans lui substituer un autre plus viable et plus quitable Est ce une simple transition vers un ordre meilleur ou est ce d j l impasse Nous tenterons de r pondre cette question en examinant les multiples blocages ou risques de blocage que nous situerons cinq niveaux la d mographie et la productivit le mod le de d veloppement agricole le d sengagement de l Etat le syst me de r gulation et les ressources naturelles 4 1 Fardeau d mographique et productivit La question d mographique a d j t
26. organisation du cr dit agricole investissement en mat riel agricole et am lioration du niveau de m canisation Avec l ind pendance l objectif de modernisation de l agriculture fut poursuivi et d ploy notamment travers la politique des barrages une politique plus volontariste et plus cibl e centr e sur la grande irrigation et la promotion de cultures d exportation ainsi que de certaines productions de substitution aux importations Engag partir de 1985 dans le cadre des la politique d ajustement structurel le d sengagement de l Etat et la v rit des prix en viennent a tre relay s depuis le milieu de la d cennie 90 par une politique de lib ralisation et d ouverture de l conomie accords de libre change contribuant ainsi renforcer le r gime de production intensive tir e par le secteur d exportation dit moderne au d triment des activit s vivri res et des productions orient es vers le march interne secteur dit traditionnel Le rappel grands traits de cette trajectoire voir supra chapitre 1 permet de mettre en vidence une d pendance de chemin par rapport aux encha nements li s la modernisation et l extraversion de la production agricole la recherche de la 128 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation comp titivit externe imposant une intensification de la production et une l vation du niveau d quipement des exploitations agricoles
27. s plusieurs reports il avait fallu attendre l engagement pris dans le cadre de l Accord de Marrakech de l OMC en avril 1994 pour proc der en 1996 la conversion des protections non tarifaires en protections tarifaires avec des niveaux des quivalents tarifaires suffisamment lev s pour que la lib ralisation physique des importations ne menace gu re la production locale30 De toute fa on l aval la commercialisation et les prix int rieurs des fili res de bl tendre farine nationale du sucre et des huiles de graines resteront r glement es et partant subventionn es 31 Si les prix des huiles de graines ont fini par tre lib ralis s seulement en 2001 ceux de la farine et du sucre restent ce jour r glement s A l amont les prix la production des semences s lectionn es des c r ales restent galement ce jour encore subventionn es et partant contr l s par les pouvoirs publics Aucun des multiples projets de r forme du code des investissements agricoles n a pu voir le jour M me si les taux de r cup ration ou de recouvrement des co ts de l irrigation ont pu tre quelque peu am lior s ils sont rest s en de des niveaux requis A l gard des terres bour les projets de r forme d ensemble promis n ont gu re pu aboutir Si l on a tout de m me adopt en 1994 deux lois une relative aux p rim tres de mise en valeur en bour n 33 94 dite des PMVB 32 et l autre qui interdit
28. transformer une pargne disponible en effort d accumulation Figure 1 24 Figure 1 25 Principales composantes de la balance Evolution des taux des paiements en du PIB d investissement et d pargne en du PIB 10 5 30 Investissement Epargne nationale 26 De 6 22 4 Recettes voyages 18 Epargne int rieure 2 14 BL 0 Investissements et pr ts trangers 10 5 P SV ar 0 D D o de D PE g D 0 D 0 0 D D I 7 LP D CSSS SC EC LES LES LC LE LE DEEE A A OP OP RO A RQ A A XP D D Source Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a 11 Selon les donn es arr t es d cembre 2005 les recettes des transferts des MRE du tourisme et des investissements et pr ts trangers ont respectivement rapport 40 5 41 1 et 26 8 milliards de dirhams Cf MFP 2006a 12 Une des cons quences en est que la part de l pargne ext rieure dans l pargne nationale qui ne d passait gu re 12 9 en 1980 atteint 28 5 en 2003 Cf MFP 2005a 24 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Il reste que cette relative abondance de ressources externes a g n r une accumulation de r serves de change rarement connue dans le pass le stock de ces r serves de devises internationales s est lev d un quivalent de 4 6 mois d importations en 2000 seulement plus de 10 mois d importations en 2004 Une telle situation a naturelleme
29. tre irrigu es s tendaient25 Au niveau de la production le d veloppement de la betterave fut tel que le taux d autosuffisance en sucre qui tait quasiment nul au d but de la d cennie 60 atteignait d j pr s de 50 au milieu de la d cennie suivante En mati re d ol agineux le tournesol connaissait des d buts prometteurs avec une production qui doublait en quelques ann es Les principales productions mara ch res et fruiti res avaient galement augment dans des proportions plus ou moins importantes et il en allait de m me pour la production laiti re qui s tait elle aussi accrue de pr s de 40 entre 1967 et 1975 Cet accroissement d une partie de la production son orientation vers des sp culations assez fortement utilisatrices de main d uvre mais aussi le rel vement des prix la production partir du d but de la d cennie 70 ce sont l autant de facteurs qui dans les p rim tres irrigu s ont par ailleurs contribu une certaine am lioration des conditions de l emploi et des revenus de la population Les premiers r sultats qui viennent d tre rappel s intervenaient cependant dans un contexte g n ral du pays qui tait pour le moins agit Les deux coups d Etat successifs de juillet 1971 et ao t 1972 suivis par le soul vement arm l est du pays en mars 1973 mettaient en vidence les fragilit s du r gime politique et 25 Entre 1967 et 1974 les capacit s de retenue d eau da
30. un minimum de 280 000 tonnes et pour un niveau de production inf rieur ou gal 2 1 millions de tonnes le quota monte un maximum de 700 000 tonnes Entre ces deux seuils on applique la m me formule lin aire que celle retenue avec l UE pour la d termination du quota Par la suite les seuils de 280 000 et 700 000 tonnes devraient tre augment s lin airement pour atteindre au bout de 10 ans les niveaux respectifs de 400 000 et 1 million de tonnes Les niveaux des tarifs pr f rentiels applicables ces quotas sont galement les m mes que ceux obtenus par PUE savoir une r duction de 38 sur les niveaux NPF Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 65 sur des p riodes plus ou moins longues mais n anmoins arr t es d s le d part Par ailleurs l accord avec les Etats Unis fixe le plafond du degr d int gration entre l entit europ enne et le Maroc En effet ce dernier s interdit d sormais la possibilit de signer lavenir un accord d union douani re avec l Union europ enne puisqu un tel niveau d int gration r gionale par d finition sup rieur celui de la zone de libre change suppose en plus un dispositif de protection tarifaire commun ce qui mest pratiquement plus possible d s lors que d autres engagements de lib ralisation sont d j pris avec d autres partenaires 4 7 3 Les autres accords de libre change L Accord de la Ligue arabe di
31. veloppement rural nsss 41 CONCLUSION nn tint ter tier ses E ON EE enr 67 Chapitre 2 Structure et volution des march s agricoles et Agto aliment s Die a e a nent 71 I M rch des produits nous ennui 71 2 M rtch d s facteurs ha nee a e 112 3 Prix et suby ntions morisii innn En En E A E 120 Conclusion Chapitre 3 Processus de segmentation des structures de production 127 Une vari t de mondes de production agricole sssssesseeeseeeeeeerererereeeeee 127 1 Structures agraires des effets de dissolution conservation 128 2 Processus de segmentation des effets syst miques ssssssereerreeen 141 Chapitre 4 Risques blocages et options de sortie s esssssesesesisrserrrerrererer 153 1 Lib ralisation des changes quels impacts sur les quilibres du pays ssssssssssissssieresrererrererrerrrrerrrres 153 2 Foyers de valn rabilit s 55 nrmerarner dieser 155 3 Ajustements et options de sortie ss 158 4 Impasses et risques de blocage ss 163 En guise de conclusion mal gouvernance la premi re des impasses 173 CHAPITRE 1 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale les grandes tendances 1 Caract ristiques g n rales du pays et de sa population 1 1 Caract ristiques g ographiques et d mographiques Situ au nord ouest du continent africain quelques kilom tres de l Europe dont il n est s par que par le d troit de Gibraltar le
32. 45 de la population totale et qu en valeur absolue elle continue d augmenter alors qu elle s l ve plus de 13 millions de personnes de sorte que la pression sur la terre et plus g n ralement sur les ressources naturelles demeure forte Il y a galement probl me parce que compte tenu de la phase de transition d mographique actuelle la part de la population en ge d activit augmente sensiblement volution qualifi e d aubaine d mographique par les sp cialistes mais condition que l conomie soit en mesure de g n rer suffisamment d emplois pour transformer cet accroissement de capacit de travail en cr ation de richesses Si ce n est pas le cas l aubaine devient un fardeau et l atout potentiel une fragilit r elle 4 2 3 Le troisi me foyer de vuln rabilit est politique en ce sens qu il renvoie aux carences des politiques publiques qui finissent par multiplier les contraintes et les fragilit s au niveau du secteur agricole et plus g n ralement du monde rural S il faut leur trouver une origine commune on peut sans h sitation consid rer qu elles sont le tribut de la non r forme En effet les r formes non r alis es alors qu elle auraient d l tre depuis des d cennies apparaissent aujourd hui d un co t de plus en plus lourd supporter Leur d faut est devenu un v ritable handicap pour une agriculture qui aurait pourtant besoin de tous ses ressorts
33. 60 des emblavements en c r ales d automne Les subventions accord es aux semences c r ali res ont suivi une tendance la hausse jusqu en 1984 A partir de cette date leur niveau s est stabilis pour le bl tendre et l orge mais a r guli rement r gress pour le bl dur Ce repli s est g n ralis par la suite aux autres esp ces Ces subventions supprim es en 1993 puis r tablies ont suivi une volution en dents de scie Ces changements trop importants dans l octroi des subventions ne permettent de d gager aucune tendance L absence d une politique stable claire et bien cibl e n a pas permis de g n raliser emploi de ce facteur de production Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 113 Figure 2 29 Evolution des ventes de semences de c r ales en milliers de quintaux 900 800 Total BI tendr 700 Bi dur 600 ge 500 400 300 200 100 m un N m in N oN mM N a j mM m LL A RO UE O N Y Ro co L N Le Le oO N Y pe co Q A D D co co co co co a a a a Q p T o a a eS LS ee 2 GA Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b 2 1 2 Engrais Le recensement g n ral de l agriculture indique que le nombre d exploitations qui utilisent des engrais repr sente 51 de l ensemble Cette proportion augmente avec la
34. 67 alors que les parts 46 Informations mises jour partir de leurs sites web respectifs marocfruitboard com et freshfruitmorocco org 88 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation transport es en porte container et en camion frigo s taient lev es 16 et 14 respectivement Akesbi 2004b Les autres modes de transport Ro Ro avion apparaissent tout fait n gligeables moins de 1 des quantit s transport es 47 Figure 2 11 Fili re agrumes Production Interprofession 1 138 000 t ASPAM APEFEL y y Achat sur pied Production int gr e y March local Station de conditionnement 700 000 t Exportation MFB et FF Transformation MFP Covem Rostoy Maroc Hors UE 252 500 t UE 185 500 t Repr sentant exclusif Grande surface D taillant Centrale d achat Grande surface Commissionnaire Vente quai gt Grossiste d taillant m L gt Consommateur lt Statistiques 2004 47 Cf Site de PEACCE www eacce org ma Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 89 1 2 2 2 Fili re ol icole M me si l olivier contribue la valorisation des terres marginales et la lutte contre l rosion ce secteur se caract rise par un morcellement des exploitation
35. Au souk les paysans apportent leurs productions agricoles et artisanales grains fruits l gumes b tail ufs beurre etc mais aussi poteries laine tapis etc Ils repartent avec les produits venus de la ville farine sucre th pices huile p trole ustensiles en plastique C est l aussi que les agriculteurs se fournissent en b tail de trait ou de rente Les services offerts par les artisans sont ceux de l artisanat traditionnel cordonnerie couture tissage forge mais aussi de plus nouveaux coiffure photographie r paration radio La restauration est importante et vari e th brochettes beignets Le souk est aussi un lieu de contacts sociaux un lieu de rencontre avec l administration tat civil justice poste soins m dicaux sont souvent r gl s sur le souk Maillon essentiel de la sociabilit en milieu rural le souk est un l ment important de l conomie et de l organisation r gionale La plus grande part de la distribution urbaine est assur e par le commerce traditionnel organis ou non Ce commerce a t d velopp et perp tu de p re en fils par une ethnie dynamique commer ante et aust re les gens originaires du Souss au sud du Maroc La plupart d entre eux initient un ou deux de leurs fils d s leur jeune ge ou d faut des apprentis au commerce pour assurer la rel ve Les plus chevronn s agrandissent leur activit en achetant d autres magasins afin de pouvoir
36. D aO oD D a oo e ps N D E D SN D 0 EC PR EP EON PP PP PP PP PPS PS Sources Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a Banque mondiale 2006a Comme on peut le constater sur la figure 1 26 alors que dans le cadre des programmes d ajustement structurel des ann es 80 une politique de d pr ciation du taux de change r el avait t men e durant les ann es 90 le rattachement du dirham au panier tel qu il existait alors 13 avait conduit une certaine appr ciation en termes r els appr ciation estim e 20 au cours de la p riode 1990 2000 BM 2006a Cependant en avril 2001 les autorit s modifi rent la structure du panier de r f rence du dirham en y augmentant notamment le poids de l euro ce qui 13 Caract ris par la pr pond rance de monnaies europ ennes relay es ensuite par l euro qui s appr ciaient elles m mes par rapport au dollar Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 25 aboutit de fait une d valuation nominale de 5 de la monnaie nationale Cet ajustement a certes permis de corriger partiellement l cart enregistr pr c demment mais si une certaine stabilit est pr sent acquise l gard de l euro et d abord en raison m me de son ancrage la monnaie europ enne le dirham s est appr ci de pr s de 20 par rapport au dollar depuis 2001 C est cette appr ciation qui semble a
37. E De Sources Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004a et 2004b 9 Banque mondiale Rapports sur le d veloppement dans le Monde 1982 1998 1999 et 2002 Tableaux statistiques 2 et 11 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 19 En effet comme on peut le constater sur la figure 1 13 la stagnation du produit agricole par t te d habitant appara t tout fait saisissante Durant les cinq derni res ann es pour lesquelles des statistiques sont en la mati re disponibles soit la p riode 2000 2004 le produit agricole par t te a atteint 711 dirhams constants soit 39 dirhams de plus que le niveau qui avait d j t atteint entre 1960 et 1964 2 3 Productivit des facteurs et moteurs de la croissance L analyse du r gime de croissance au Maroc montre que celle ci a t principalement tir e par le facteur travail d une part et par la demande d autre part Baraka et Benrida 2005 En effet sur l ensemble de la p riode 1960 2003 la contribution du facteur travail la croissance du PIB a g n ralement t sup rieure celle du facteur capital Quant la productivit globale des facteurs elle a t assez volatile et somme toute limit e contenue entre 0 5 1975 1981 et 1 1 1982 1987 D compos e cette productivit globale r v le encore que c est la productivit du travail qui a t le facteur d terminant dans
38. Hauts Plateaux de l Est le flanc sud du Haut Atlas et les r gions du centre sud du Plateau central e Le syst me agro pastoral est rencontr dans les grandes r gions c r ali res bour et dans les p rim tres irrigu s Il se distingue par une contribution importante de l exploitation l affouragement du troupeau C est un syst me de type naisseur qui conna t une activit d embouche tr s saisonni re Quant l levage bovin les principaux syst mes viande sont le syst me viande naisseur et naisseur engraisseur et le syst me viande engraisseur Ce dernier se compose des levages qui ne pratiquent que l engraissement de bovins maigres achet s en dehors de l exploitation principalement dans les souks Les ateliers sont g n ralement situ s proximit des grands centres urbains et dans les r gions connues pour cette activit Doukkala Tadla Al Haouz Mekn s F s Figure 2 21 Evolution de la production des viandes rouges Milliers de T 375 350 325 300 Q M 1 om 0 M mn ER wa mean Ne N N N R S m a Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches martimes 2004b Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 99 Comme elle est troitement li e aux conditions climatiques la production conna t des fluctuations import
39. Maroc b n ficie d une situation g ographique voire g ostrat gique int ressante Etendu sur deux fa ades l une atlantique et l autre m diterran enne d une longueur de 3 500 kilom tres le pays est galement riche de reliefs et d cosyst mes vari s cha nes de montagnes au nord et du nord est au sud ouest plateaux l est plaines l ouest et au centre d sert au sud De climat m diterran en le pays se distingue cependant par une aridit croissante du nord au sud et de l ouest l est Pr s de la moiti de la superficie du pays est d sertique Lautre moiti comprend pr s de 9 millions d hectares de terres cultivables 6 millions d hectares de for ts 3 millions d hectares de nappes alfati res et 21 millions d hectares de terrains de parcours Les 9 millions d hectares cultivables sont couverts de mani re assez typiquement m diterran enne Ils le sont g n ralement plus de 60 en c r ales soit environ 5 2 millions d hectares Les cultures l gumineuses industrielles 1 fourrag res et mara ch res couvrent en moyenne chacune entre 2 et 5 de la surface agricole utile Les plantations fruiti res largement domin es par l olivier et dans une moindre mesure par l amandier et les agrumes repr sentent pr s de 7 de la m me surface Le dernier recensement g n ral de la population r alis en septembre 2004 permet de se faire une id e assez pr cise de l volution
40. Max Safi 0 24 Mqx Nador 0 16 Max Agadir 0 4 Max Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 75 Figure 2 2 Fili re c r ales Producteur m nage rural Minoterie artisanale rurale Importations de grain coord par ONICL yY y 3 Coop rative SCAM et CMA Collecteur Commer ant agr L gende l Grain Minoterie industrielle iv Boulangerie D taillant farine D taillant grain et autres industries alimentaires M nage urbain Minoterie artisanale urbaine NB On ne peut renseigner les quantit s qui passent par les circuits ci dessus du fait de l absence d un syst me int gr d information sur les march s Au total la capacit de stockage des grains a enregistr e une augmentation de 1971 2002 de 55 6 MADRPM 2004b Il faut souligner que l infrastructure de stockage est inappropri e et tarde se moderniser Les installations de stockage sont inad quates du fait du vieillissement des silos de l absence d unit s 76 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation m canis es de la hausse des frais de magasinage et de l unicit de la prime de magasinage quelles que soient les performances du stockeur Par ailleurs les unit s de stockage sont concentr es autour des grands centres urbains c
41. Nations Office on Drugs and Crime 2005 World Drug Report New York Veltz P 2000 le Nouveau monde industriel Gallimard coll Le d bat Paris Table des mati res AVEFTISS MIENT serr e conne ei end sens nent ous ils tet ee tire 5 Chapitre 1 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale les grandes tendances 252sistunnmthe nains 9 1 Caract ristiques g n rales du pays et de sa population 9 1 1 Caract ristiques g ographiques et d mographiques 9 1 2 Population active et emplois 12 2 Caract ristiques g n rales de l conomie et ses grandes tendances 15 2 1 Une croissance faible et volatile esosoeosoosoeoesoeoresreresersesoeserreserse 16 2 2 Place de l agriculture dans le sch ma de croissance 17 2 3 Productivit des facteurs et moteurs de la croissance s ssssseseses0e 19 2 4 Contre performances du commerce ext rieur sssr 20 2 5 Ressources externes et exc dents de la balance des paiements 22 2 6 D ficit budg taire syst me fiscal et ressources non fiscales 2 7 D penses publiques et endettement de PEtat esseere 3 Grandes caract ristiques du monde rural sissies 3 1 Des ressources naturelles de plus en plus limit es nesnese 3 2 Faible d veloppement humain et manque d infrastructures 3 3 Carences d une production toujours handicap e par la contrainte climatiqu st nt anse ean a e E RRR E 32 3 4
42. Salariat Domestique consommation rudimentaire saisonnier aide familial Vivri re ME Subsistance Traditionnel Quasi absente Aide familial Domestique Processus de segmentation des structures de production 141 Une telle taxinomie sch matique dont la pertinence est tributaire d un examen plus approfondi la fois th orique et empirique des formes r elles des exploitations agricoles n est pas moins d nu e d int r t pour appr hender les effets de segmentation produits en longue p riode depuis le Protectorat par les processus de m canisation et de modernisation sur les performances de l agriculture marocaine ainsi que sur le comportement des configurations d exploitation eu gard la comp titivit 2 Processus de segmentation des effets syst miques 2 1 Un r gime d exploitation extensive intensive Le processus d intensification capitalistique des syst mes de production est l uvre dans les politiques agricoles mises en uvre sous le Protectorat Poursuivi depuis l Ind pendance du pays Il conna tra une acc l ration dans les ann es 90 avec les progr s de la lib ralisation des changes les d localisations vers le Maroc de certaines activit s tomate et haricot vert dans le Souss vigne de table dans le Haouz titre dexemple etc Cette volution ne manquera pas de produire des effets directs et indirects sur les cosyst mes agricoles et pastoraux et sur les ra
43. aides cibl es pr sent un temps comme une solution alternative par certains ne semble encore avoir d montr ni son efficacit ni m me quelquefois sa simple faisabilit Quant au syst me des aides directes aux revenus au demeurant le seul encore autoris dans le cadre des r gles de POMC son principal inconv nient est d tre trop co teux n cessitant des moyens que ni le Maroc ni la plupart des pays en d veloppement ne peuvent se permettre Et nouveau le dilemme appara t saisissant comment vouloir la fois lutter contre la pauvret promouvoir le d veloppement humain et en finir avec le seul syst me qui ait pu jusqu pr sent permettre aux pauvres d acc der une alimentation de base des co ts plus ou moins en rapport avec leur pouvoir d achat 4 5 Ressources naturelles l conomie ou l cologie L accroissement des besoins face aux limites des moyens ne laisse gu re le choix aux populations rurales l exode rural ou la survie sur place mais au d triment de l cosyst me avec des cons quences en termes de destruction des for ts de d gradation des parcours d rosion des sols de d sertification etc et de menaces Risques blocages et options de sortie 171 que ces derni res font peser sur la durabilit du cadre de vie et du potentiel de production Dans un cas comme dans l autre c est le monde rural qui se vide de sa substance Si l on convient qu une lib ralisat
44. ann es Face un tel flux le rythme de cr ation nette d emplois est rest en permanence en de de la demande exprim e en moyenne 137 000 entre 1982 et 1994 et 217 000 entre 1995 et 2003 Les conditions d une augmentation structurelle du ch mage semblent donc r unies M me si le taux de ch mage para t en l ger recul durant ces deux derni res ann es globalement 10 12 et 18 20 en milieu urbain les caract ristiques structurelles de ce ch mage demeurent pr occupantes ch mage de longue dur e particuli rement important chez les jeunes notamment chez les dipl m s de l enseignement sup rieur et des femmes En tout cas la pression sur le march du travail est sans doute appel e rester forte durant les dix prochaines ann es tout le moins selon une tude r cente il faudrait cr er 285 000 emplois en moyenne par an entre 2005 et 2014 pour seulement maintenir le taux de ch mage actuel Le probl me est que en juger par l exp rience des cinq derni res d cennies la croissance conomique au Maroc n est ni assez forte ni assez stable pour g n rer un tel rythme de cr ations d emplois Sur une longue p riode le taux de croissance du PIB appara t la fois faible et trop volatile encore excessivement d pendant des r sultats des campagnes agricoles eux m mes troitement li s aux al as climatiques Analys e au niveau de ses principaux d terminants cette modeste croissance appara t cepe
45. appel cologique l impact des huileries sur l environnement est minimis Le dernier recensement syst matique effectu en 1987 a d nombr 16 000 moulins traditionnels appel s ma sras pour une capacit de 170 000 t an ces ma sras sont principalement implant es dans les zones traditionnelles de production d olive F s Taounate Taza et Marrakech L huile produite dans les ma sras pr sente une qualit m diocre huiles lampantes fortement acides Le mauvais tat de conservation et le stockage prolong des olives ainsi que les conditions hygi niques d plorables de la trituration dans les ma sras sont les principales causes de la d t rioration de la qualit de ces huiles El Yassami Zemrani 2004 Le secteur industriel compte pr s de 300 unit s de trituration d tenant une capacit de 528 000 t an Ces unit s sont tr s in galement r parties sur le territoire national Cette activit est concentr e dans les wilayas de Mekn s F s et Marrakech lesquelles regroupent 2 3 des unit s et 3 4 de la capacit nationale de trituration des olives Le taux d utilisation de la capacit du secteur industriel varie d une ann e l autre il est en moyenne de 50 La production moyenne annuelle d huile d olive est d environ 50 000 t MADRPM 2004b En mati re d organisation professionnelle le secteur ol icole est caract ris par l absence de structure organis e d fendant les int r ts des produ
46. atteignant d j des records historiques 16 des d penses en 2006 figure 1 32 Compte tenu du caract re jug durable des niveaux actuels des cours des hydrocarbures et de l impact du co t de l nergie sur la comp titivit de l conomie du pays on voit mal comment une telle pression sur le budget pourrait baisser dans les toute prochaines ann es Les d ficits des syst mes de retraite sont galement une source de grande inqui tude Pour viter une faillite annonc e pour les cinq dix prochaines ann es l Etat s est pour l instant engag affecter aux caisses de retraite concern es des dotations cons quentes ce quoi il faut ajouter la co teuse op ration d incitation des fonctionnaires au d part volontaire la retraite laquelle aurait co t 10 5 milliards de dirhams au seul titre de 2005 soit l quivalent du dixi me de l ensemble des d penses ordinaires de l ann e MFP 2005c 3 Grandes caract ristiques du monde rural Comme nous l avons d j constat le monde rural abrite encore pr s de 45 de la population du pays et l agriculture y occupe pr s de 80 de la population active C est dire que plus qu un cadre de vie espace de pr servation de ressources naturelles diversifi es l histoire s culaire et aux traditions ancestrales et encore vivaces l agriculture marocaine est aussi un secteur productif qui assure pr s de 15 du PIB et 20 des exportations qui offre du tr
47. au r gime des terres collectives Avant le Protectorat ces terres taient conc d es en jouissance par l Etat des tribus en contrepartie d un service militaire Ce qui explique que l on retrouve ce r gime autour des capitales imp riales Rabat Mekn s F s et Marrakech Actuellement aucun texte sp cifique ne r git ces terres Le domaine priv de l Etat DPE recouvre toutes les terres r cup r es par expropriation confiscation ou s questre Les terres habous sont des biens l gu s par leur propri taire des uvres pieuses Elles sont sous le contr le du minist re des Habous cf 3 1 1 2 ci dessous 57 Source www fnam ma 120 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Tableau 2 6 Statuts fonciers selon les classes d exploitation Part en Classe de SAU Exploitations SAU ha Melk Collectif Habous Guich DPE 0 lt 5 999 701 2 086 177 83 31 12 11 0 67 1 87 2 04 5 lt 20 372 936 3 775 194 76 69 18 17 0 65 2 68 1 82 20 lt 50 47 985 1 526 298 69 16 24 19 0 60 4 03 2 03 50 et 11 012 1 344 554 69 13 17 62 0 83 2 89 9 52 Total 1431633 8 732 223 75 79 17 69 0 67 2 75 3 09 Source Recensement g n ral de l Agriculture 1996 Notons enfin que l immatriculation conna t une progression tr s faible et m int resse qu une infime partie des terres agricoles du fait qu elle est individuelle et volontaire et q
48. cennies durant Au regard de l indicateur de d veloppement humain alors que le Maroc reste class parmi le tiers des pays les moins d velopp s dans le monde le document du plan 2000 2004 reconna t que cet indicateur en Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 31 milieu rural est inf rieur la moiti de celui des villes d j jug faible En tout cas les indicateurs ne manquent pas qui convergent et t moignent de l ampleur de la pauvret des carences dans les infrastructures les quipements de base aussi bien conomiques que sociaux m me si des efforts tout fait r els ont t fournis ces toute derni res ann es pour donner une nouvelle impulsion diff rents programmes de d veloppement dans ce domaine Au del des controverses sur l tendue de la pauvret dans le pays tout le monde s accorde pour reconna tre que celle ci est d abord un ph nom ne rural un peu plus du quart des ruraux sont identifi s comme pauvres et un peu moins des deux tiers des pauvres du pays vivent en milieu rural Banque mondiale 1997 2004 En ce qui concerne l lectrification et l acc s l eau potable en milieu rural un effort appr ciable a sans doute t fourni durant ces derni res ann es ce qui a permis d am liorer sensiblement les indicateurs correspondants MET 2006 C est ainsi que fin juillet 2006 le Programme d lectrification rurale globale PERG aurait b n
49. ches maritimes 2004b La consommation marocaine de sucre tant estim e pr s de 1 million de tonnes par an MADRPM 2004b la moiti est produite localement dans les principales raffineries du pays l autre moiti est import e Depuis un quart de si cle la consommation de sucre au Maroc varie peu autour de 32 kg par habitant et par an Tant que les prix au d tail et la production restent administr s seule une volution du mod le alimentaire dominant th et sucre pourra imprimer une modification de la demande Aujourd hui sous le contr le de la COSUMAR filiale du groupe ONA Omnium Nord Africain l industrie du sucre se compose de 6 sucreries de brut 7 sucreries de blanc et 2 raffineries La capacit install e est de 3 5 M de tonnes pour les sucreries de betterave 1 14 M de tonnes pour les sucreries de canne et de 0 71 M de tonnes pour les raffineries COSUMAR 2006 42 Cosumar d tient le monopole de la fili re depuis le rachat de quatre sucreries publiques en ao t 2005 80 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Figure 2 6 Fili re sucre Production 3 millions de tonnes de betterave et 1 3 million de tonnes de canne Importation de sucre brut 0 5 million de tonnes Cosumar Sucreries de canne Cosumar Sucreries de de betterave sucre brut Cosumar Sucreries de betterave sucre blanc Cosumar
50. d une partie de l agriculture familiale la crise ou le d clin de r gions rurales enti res l acc l ration de l exode rural etc Plusieurs tudes Campagne 1997 Bedrani Campagne 1991 relatives l volution des agricultures familiales ont mis l accent sur leur capacit d adaptation au changement tout en pr servant le principe de p rennit du groupe familial et de son contr le sur l exploitation La permanence de ce type d agriculture ne doit pas tre comprise comme une simple r sistance la disparition d un type donn d agriculture Elle correspond en fait un ensemble de m canismes en perp tuel renouvellement qui permet ces agricultures caract re familial et de plus en plus int gr es dans une conomie de march de se maintenir et m me durant certaines p riodes d occuper une plus grande place dans la formation sociale rurale en question Elloumi 1997 Proc dant d une d marche volontariste les strat gies d adaptation mises en uvre par les chefs de famille partir d une logique essentiellement s curitaire Campagne 1997 prennent appui sur trois s ries de m canismes Bedrani Campagne 1991 Processus de segmentation des structures de production 149 i Les m canismes permettant la correction du climat m diterran en irrigation recours des esp ces r sistantes la s cheresse etc semblent dans le cas du Maroc limit s car d une part
51. d sorganisation qui frise parfois l anarchie et surtout une multiplication abusive d interm diaires plus ou moins sp culateurs qui accaparent une bonne partie de la valeur ajout e au d triment la fois des producteurs et des consommateurs A l oppos l Etat a ind niablement d ploy d normes efforts pour favoriser l coulement des produits destin s l exportation Comme on l a d j vu dans la premi re partie de ce travail cf 1 5 2 cette volont continuellement r affirm e va se manifester par la cr ation de POCE en 1965 la signature de diff rents accords d association partir de 1969 avec l Union europ enne de loin le principal d bouch pour les produits agricoles en question En 1986 la d monopolisation du dispositif de commercialisation l exportation et la promotion de groupes priv s exportateurs restent plus ou moins r gul s par un tablissement autonome de coordination Quant l agriculture d import substitution que l on cherchait galement promouvoir dans les p rim tres irrigu s notamment elle a b n fici en plus de taux de change plus o moins sur valu s d une politique de protection de la concurrence internationale cons quente tarifaire et non tarifaire 41 Les Soci t s coop ratives agricoles marocaines et Coop ratives marocaines agricoles ont t cr es en 1937 en m me temps que l Office ch rifien interprofessionnel des c r ales OCIC deve
52. d exemple en 1985 on comptait 424 570 clients effectifs de la CNCA ce qui repr sentait 28 9 des clients potentiels que constituait le million et demi d exploitants agricoles de l poque Akesbi 1987 Cet effectif ne cessera de baisser par la suite l effondrement tant accentu par les crises r p t es des agriculteurs la suite des s cheresses chroniques des ann es 90 tel point que l on ne comptait que quelque 50 000 clients en 2004 Tounassi 2004 Apr s plusieurs ann es d attente le projet de restructuration institutionnelle de la Caisse nationale du cr dit agricole a fini par aboutir en d cembre 2003 Akesbi 2004a Le Cr dit agricole du Maroc qui se substitue la CNCA est une soci t anonyme directoire et conseil de surveillance o l Etat d tient au moins 51 du capital ce qui implique la possibilit de c der au secteur priv les 49 restants Si sa mission principale est le financement de l agriculture et du d veloppement du monde rural dans les conditions qui sont celles de tout tablissement de cr dit des missions de service public peuvent lui tre confi notamment celles ayant trait au soutien des petites et moyennes exploitations agricoles et au r chelonnement des dettes des agriculteurs rendu n cessaire par des circonstances exceptionnelles Dans ce cas des conventions seraient conclues avec l Etat fixant les conditions d octroi des avantages en question et l
53. de 24 en 10 ans Cependant dans l Offre marocaine au GATT des quivalents tarifaires lev s avaient t fix s pour les produits consid r s sensibles ou strat giques c r ales sucre huile alimentaire lait viande et produits d riv s Cf ci dessus note n 30 62 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation le nouvel accord d association dit de partenariat euro m diterran en Directement inspir par les orientations de la politique m diterran enne r nov e et le processus de Barcelone cet accord allait en reprendre les objectifs et les piliers fondateurs dialogue politique coop ration financi re coop ration conomique technique et culturelle tablissement d une zone de libre change CCE 1995 Akesbi 2001c Entr en vigueur le premier mars 2000 cet accord consacra d abord le nouveau principe de r ciprocit En ce qui concerne les produits industriels cela signifia avant tout l engagement du Maroc en vue de l tablissement progressif d une zone de libre change pendant une p riode de transition de 12 ann es au maximum Un calendrier pour le d mant lement douanier fut arr t et actuellement en cours de mise en uvre il devrait affectivement atteindre son objectif ultime en 2012 Quant aux produits agricoles compte tenu de leur caract re hautement sensible la n gociation en perspective d une pleine lib ralisation de leur
54. de 7 par rapport la moyenne du groupe des pays revenu interm diaires tranche inf rieure Banque mondiale 2006b En parit de pouvoir d achat l indicateur s l ve 4 004 dollars US 2003 mais reste encore inf rieur de 10 5 au niveau moyen des pays d veloppement humain moyen Au demeurant avec un indice de d veloppement humain de 0 631 en 20037 le Maroc a t class 124e sur une liste de 177 pays et en retrait de 12 par rapport la moyenne de son groupe PNUD 2005 7 LIDH est un indicateur composite et synth tique calcul sur la base de trois l ments le PIB par habitant en termes de parit de pouvoir d achat PPA l esp rance de vie la naissance et le taux combin d alphab tisation des adultes et de scolarisation 16 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation 2 1 Une croissance faible et volatile Tous les travaux r cents sur l conomie marocaine s accordent sur un constat saillant en longue p riode le cours de la croissance au Maroc est la fois trop faible et trop instable pour r pondre aux exigences de son d veloppement Sur l ensemble d une p riode de 45 ans 1960 2005 le taux de croissance moyen n a gu re d pass 4 1 HCP 2005a MFP 2005a MADRPM 2004a Encore que comme on peut le constater sur la figure 1 8 le niveau atteint durant les d cennies 60 et 70 qui n tait pas particuli rement lev entre 4 5 et 5 5 a sen
55. de formation professionnelle Absence de personnel qualifi Normes Absence d infrastructures d accompagnement de bases notamment les aires de stationnement l absence de r glementation particuli re du secteur r gle de cha nage r partition par quartier pratiques monopolistiques Organisation anarchique des foires salons et espaces de ventes directes au public Source El Mouak 2005 112 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation 2 March des facteurs 2 1 Le march des intrants Au niveau des principaux intrants la lib ralisation de la commercialisation et des prix des engrais devint effective partir de 1990 accompagn e de la suppression des subventions correspondantes Une lib ralisation partielle de la production et des importations des semences certifi es fut engag e le secteur priv y prenant une part croissante En ce qui concerne la production animale la lib ralisation des prix et de la commercialisation du son de bl et de la pulpe de betterave sucri re ainsi que la privatisation des services v t rinaires furent achev es avant la fin de la d cennie 80 dans le cadre de la politique d ajustement structurel conduite alors cf plus haut 1 5 4 2 1 1 Semences s lectionn es de c r ales La commercialisation des semences s lectionn es de c r ales est toujours assur e par la Soci t nationale de commercialisation des semences SONACOS o
56. de garde fous et de r gles de protection de l environnement s imposant tous qui acceptera de se laisser un peu moins aveugler par les consid rations marchandes et de court terme pour se soucier de la durabilit des cosyst mes et finalement du patrimoine de l ensemble de la collectivit Selon des tudes r centes du Plan bleu pour l environnement et le d veloppement en M diterran e Beno t Comau 2005 si les tendances lourdes des derni res d cennies se poursuivent lavenir cologique de mare nostrum sera plus que pr occupant en 2025 on devrait assister des pressions accrues sur l environnement une croissance des d s quilibres internes avec la lib ralisation des changes marginalisation des arri re pays risque de paup risation et exode rural etc une croissance de la vuln rabilit aux risques s cheresses feux de for t inondations et s ismes etc une d gradation des ressources sols eau littoral et du cadre de vie Comment viter une volution aussi inqui tante Comment continuer de pr ner le libre change sans se condamner en subir les cons quences environnementales Comment concilier entre logique du march et pr servation des ressources naturelles Comment rechercher la comp titivit sans en payer le prix cologique Autant de questions qui faute de r ponses appropri es annoncent bien des risques d impasse En guise de conclusion mal gouverna
57. de mortalit qui baissent sensiblement l indice synth tique de f condit a baiss de 7 2 5 entre 1960 et 2004 la mortalit infantile de 150 47 9 o et l esp rance de vie a augment de 47 71 ans durant la m me p riode 3 Il en r sulte progressivement une modification de la structure d ge de la population totale et partant de la population active la proportion de celle ayant moins de 15 ans et donc charge baisse alors que celle de la population en ge d activit augmente Cette situation qualifi e par les sp cialistes d aubaine d mographique ne le serait qu la condition que l conomie soit en mesure de cr er suffisamment d emplois pour tirer avantage de cette disponibilit accrue de force de travail de sorte que en l absence d une telle capacit l aubaine pourrait au contraire se transformer en fardeau de plus en plus lourd porter Il reste que si par sexe la structure de la population est peu pr s quilibr e on compte tout de m me quelque 200 000 femmes de plus que les hommes en revanche elle appara t toujours fortement marqu e par sa jeunesse d s lors qu on l observe partir de sa ventilation par ge 41 des Marocains ont moins de 20 ans et 61 ont moins de 30 ans A l oppos les personnes g es de 60 ans et plus repr sentent un peu moins de 8 du total proportion encore modeste mais naturellement appel e augmenter significativement dans le
58. de titres fonciers permettant de s curiser les rapports de propri t quipements insuffisants et obsol tes syst mes d exploitation inad quats insuffisance de l encadrement technique faible int gration Paval notamment avec les unit s de transformation carences des circuits de distribution et des capacit s marketing difficult s de mobiliser les financements n cessaires d faillance des infrastructures de stockage et de conservation ainsi que des moyens de transport et du fret d faut d organisation professionnelle etc Akesbi Ja di 2000 Localis es dans les secteurs de productions v g tale et animale y compris le mara chage et l agrumiculture leur mise niveau implique une action coordonn e et coh rente dans les domaines notamment foncier organisationnel et humain 2 3 4 Les exploitations familiales plus expos es En r f rence l indicateur de la taille l exploitation familiale se d ploie de fa on transversale couvrant tout la fois les micro exploitations les petites et moyennes exploitations et les grandes exploitations Par ailleurs il a t soulign plus haut la nature profond ment hybride des exploitations dont la grandeur familiale constitue la composante dominante C est pr cis ment sur ces surd terminations traditionnelles que viennent se greffer les logiques de conservation face au processus de mise niveau dont les effets de dissolution peuvent entra ner la ruine
59. des ressources humaines alors que la g n ralisation de la scolarisation et l radication de l analphab tisme auraient d constituer une des principales priorit s des premiers plans de d veloppement de l apr s ind pendance il n en n a rien t au Maroc A tel point que 40 ans apr s cette ind pendance il a fallu d couvrir la lumi re d un recensement agricole que plus de quatre exploitants agricoles sur cinq sont analphab tes Quand on Risques blocages et options de sortie 157 conna t l importance de la qualit des ressources humaines dans tout combat pour la comp titivit on prend la mesure du poids d une telle vuln rabilit 2 3 3 Le sous d veloppement du monde rural d abord en termes d infrastructures conomiques et sociales de base routes eau potable lectricit coles dispensaire de sant de base puis d activit s et de revenus deux pauvres absolus sur trois sont des ruraux et enfin de loisirs et d panouissement culturel les campagnes marocaines un d sert culturel ce sous d veloppement persistant en d pit de quelques progr s r cents principalement dans les domaines de l lectrification rurale et de l approvisionnement en eau potable conduit faire du monde rural marocain un espace o les conditions de vie et de travail apparaissent de moins en moins attrayantes voire simplement acceptables En somme un espace quitter d s que possib
60. dessous Le niveau d quipement est de un tracteur pour 200 ha de SAU au lieu de la norme internationale de 120 ha Il en est de m me pour la puissance de traction 0 26 CV ha au lieu de 0 4 CV ha MADREF CGDA 1999 Figure 2 31 Production des c r ales d automne et vente de tracteurs 1980 2003 Mille T Tracteurs 12000 4000 mx Tot 3 C r ales d aut 10000 L Ventes de tracteurs 3500 L 3000 8000 2500 6000 L 2000 4000 51508 L 1000 2000 500 0 Lo Q N Ne co oO N pug Se co Q N CO Le co co CO eN eN eN eN Q Z S 2 S S e 2 CA Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Ce d ficit quantitatif s accompagne d un vieillissement du parc dont le renouvellement normal souffre du ralentissement de l quipement des exploitations en mat riel agricole Ainsi environ 40 des tracteurs sont g s de plus de 10 ans MADREF CGDA 1999 Le parc des moissonneuses batteuses est galement en de des besoins il s l ve 3 500 unit s soit une moissonneuse pour 1 500 ha de c r ales Il faut galement souligner le d veloppement spectaculaire de l importation de mat riel agricole d occasion qui est pass e de 12 34 des importations totales entre 1993 et 1996 Durant les vingt cinq derni res ann es la tendance g n rale en mati re d quipement de vente de mat riel agricole est carac
61. deux courbes elles ne cessent de se croiser puisque lorsque l une monte l autre descend et inversement Ainsi lorsque les recettes des privatisations en particulier sont abondantes pendant une ann e le d ficit budg taire chute en cons quence alors que lorsque de telles ressources font d faut le d ficit retrouve des niveaux des plus inqui tants Figure 1 28 Evolution du d ficit budg taire et des ressources non fiscales 10 i 6 4 2 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2001 2003 2005 D ficit budg taire Recettes non fiscales Sources Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a et 2006c 26 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Cette d termination accrue des ressources non fiscales est en bonne partie la cons quence d une volution insuffisante de la contribution fiscale au financement des d penses de l Etat Ainsi la pression fiscale appara t quasiment stagnante un niveau compris entre 20 et 22 depuis le d but de la d cennie 90 figure 1 29 Mais surtout cette pression continue d tre plus des deux tiers de type indirecte c est dire fond e sur des imp ts et taxes la consommation avec les probl mes d iniquit et d inefficacit qu on conna t cette cat gorie de pr l vements fiscaux Du reste alors que les revenus agricoles demeurent exon r s de toute imposition directe et que la pa
62. du deuxi me programme d ajustement structurel remis aux responsables en septembre 1994 reconna t l apparition d un ph nom ne de fatigue des ajustements ph nom ne exprim la fois par la Banque et le Minist re tant donn que tant le secteur priv que le secteur public attendent avec impatience des nouveaux investissements et la croissance apr s des ann es d efforts en mati re de r forme Banque mondiale 1994 Cette fatigue des ajustements en fait d j perceptible d s le d but des ann es 90 conduira la Banque mondiale orienter ses nouveaux pr ts vers le financement de divers programmes d investissement dans le secteur agricole ce qui donnera lieu aux deux pr ts PISAI et PISA2 couvrant la p riode allant jusqu en 1997 Mais du c t des autorit s marocaines la sortie officielle en 1993 des programmes d ajustement structurel sous l gide du Fonds mon taire international et plus encore la succession de deux ann es de s cheresse semblaient les amener souhaiter prendre un peu de recul vis vis d une politique qui en d pit de sa pr tention tre structurelle n en restait pas moins trop focalis e sur des mesures ponctuelles et contenues dans les limites d un horizon temporel plut t court Le temps des ajustements tait il r volu Celui des strat gies tait il venu 4 5 Foisonnement de strat gies La p riode qui s ouvre pa
63. embl matique de la tomate marocaine celle ci a certes vu son quota global augmenter mais dans le cadre d un nouveau dispositif de contingent additionnel qui peut facilement se transformer en obstacle suppl mentaire Akesbi 2004 En r alit le v ritable fait nouveau r side dans les concessions significatives voire substantielles accord es cette fois par le Maroc en faveur des exportations europ ennes de denr es consid r es sensibles commencer par les c r ales les produits laitiers les huiles et graines ol agineuses les viandes Une liste de pas moins de 151 positions tarifaires b n ficie d sormais de concessions sous forme d abattements plus ou moins importants sur le tarif douanier commun g n ralement entre 30 et 60 mais assortis tout de m me de contingents Cependant le bl tendre a re u un traitement particulier et original l id e tant d indexer des quotas Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 63 du bl tendre import la production int rieure du Maroc permettant ce dernier d tre plus rassur sur le besoin pour lui de prot ger ses producteurs locaux Ainsi une sorte de niveau de production de r f rence a t fix 2 1 millions de tonnes et partir de ce seuil le contingent des importations en provenance de PUE pourrait baisser jusqu 400 000 tonnes au cas o la production locale d passerait 3 millions de tonnes ou monter ju
64. en 1999 2000 MPEP 2000 Sur pr s de 1 9 million de personnes recens es 73 taient localis es en milieu urbain et 27 l taient en milieu rural Pr s de 7 personnes sur 10 sont des travailleurs ind pendants ou travaillant pour leur propre compte dans des micro unit s presque aux trois quarts unipersonnelles les unit s employant 4 personnes et plus repr sentent moins de 5 du total La population concern e comprend des proportions consid rables de jeunes de femmes et m me d enfants travaillant souvent dans des conditions pour le moins peu respectueuses des droits l mentaires de la personne humaine universellement reconnus Souvent simple conomie de survie dont l existence m me t moigne de l chec des mod les de d veloppement entrepris depuis des d cennies le secteur informel au Maroc comme d ailleurs dans la plupart des pays en d veloppement est finalement moins une alternative et une planche de salut pour les populations d favoris es qu une trappe pauvret moins un moyen de r duction des risques qu un chaudron constituant une v ritable menace pour l quilibre social et pour la s curit humaine El Aoufi et al 2005 2 Caract ristiques g n rales de l conomie et ses grandes tendances Avec un produit int rieur brut de pr s de 50 milliards de dollars US en 2004 et un produit par t te de 1 570 dollars le Maroc tait class par la Banque mondiale un niveau en dessous
65. et l investissement dans le secteur agricole PISAI et 2 28 Ces programmes s inscrivent d abord dans le cadre des objectifs g n raux de la politique d ajustement dans son ensemble r duction de l engagement financier de l Etat lib ralisation des structures de production et d change pour en d velopper louverture sur l conomie mondiale et y adapter l allocation des ressources la logique du march Ils se distinguent cependant par l accent mis sur l am lioration de l affectation des ressources l encouragement l augmentation de la productivit agricole le d sengagement de l Etat des activit s o il avait t auparavant largement pr sent et une attention particuli re la formation de comp tences d analyse et d encadrement dans l administration Parce que l Etat s tait consid rablement engag dans l agriculture d irrigation en particulier un aspect majeur des programmes d ajustement en question va consister organiser les conditions de son d sengagement des espaces et surtout des modes d intervention li s la politique pr c dente On peut peu pr s synth tiser les nombreuses actions et mesures pr vues dans les diff rents programmes travers les trois axes de r forme suivants la red finition du r le des organismes publics d intervention et la soumission de leur gestion aux imp ratifs du march l limination des obstacles aux changes int rieurs et ext
66. factuels il s agit maintenant de s interroger sur les m canismes et les processus engendr s par les choix qui ont t faits et qui sont de nature conduire des impasses Ainsi titre d exemple l obligation d assolement dans les p rim tres irrigu s a certes constitu le socle d une politique interventionniste inscrite dans le cadre de la strat gie d import substitution et en l occurrence ayant pour ambition d atteindre l autosuffisance alimentaire pour certaines denr es de consommation de base Par la suite l abandon de ce choix et la lib ralisation des assolements en question a proc d d une logique tout fait diff rente en laissant l agriculteur la libert de d cider de sa production celui ci tait cens opter pour la solution lui permettant de maximiser son profit Et en effet cette lib ralisation semble avoir conduit certains reclassements dans les choix des agriculteurs ce qui a entra n la r gression des superficies consacr es des cultures de base strat giques C est notamment le cas des cultures sucri res 62 Comme les rendements ont eu tendance 62 Alors que les superficies de canne sucre stagnent autour de 15 000 ha depuis une quinzaine d ann es celles consacr es la betterave sucri re d clinent sensiblement perdant pr s de 10 000 ha et 15 du total en quelques ann es MADRPM 2004b 166 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation
67. faute des r formes fonci res n cessaires Comment convaincre de l am lioration du climat d investissement quand chacun peut tout moment constater l ampleur des disfonctionnements du syst me judiciaire des administrations centrales et locales et m me de certaines instances de r gulation En guise de conclusion mal gouvernance la premi re des impasses 175 pourtant cr es justement pour parer aux risques d abus sur des march s lib ralis s 65 En somme on voit bien qu on a l affaire un v ritable effet boomerang et c est en cela que cette impasse propre au syst me de gouvernance est peut tre la plus lourde de cons quence Il est patent que la lib ralisation conomique est victime aujourd hui du manque de lib ralisation politique En tout cas la lib ralisation des conomies et des changes ne peut tre un mouvement isol mais elle doit s inscrire dans une dynamique d ensemble conjuguant r formes internes et ouverture ma tris e n goci e et pilot e par l Etat Un Etat la fois strat ge r gulateur et dont l action est fond sur le principe de bonne gouvernance Or la strat gie publique d clin e en termes de choix et d options impliquant des int r ts divergents d orientations et de politiques engageant l avenir n est pas encore devenue l affaire de tous elle ne fait pas encore l objet de d lib ration et de d bat entre les lus les partena
68. intensification de la production et de modernisation des exploitations qui avait t entrepris dans ces zones Experts et professionnels s accordent souvent pour reconna tre que la baisse de la consommation d engrais ou la faible utilisation des semences s lectionn es par exemple sont pour une grande part attribu es ce d faut d encadrement des agriculteurs En tout cas l impasse est encore l comment maintenir et d velopper des fonctions essentielles d encadrement et de services divers l agriculture sans r engager l Etat et tout en sachant que les relais priv s comme l organisation professionnelle sont encore d faillants 4 4 Prix et subventions quel syst me alternatif de r gulation En pr sentant la politique des prix et des subventions de certaines denr es alimentaires de base engag e d s les ann es 60 et amplifi e durant la d cennie 64 A titre d exemple dans certains p rim tres et pour certaines cultures ce sont les agents commerciaux des entreprises de transformation qui ont essay de se substituer aux vulgarisateurs des offices Le probl me est que ces commerciaux sont souvent per us par les agriculteurs comme tant la fois juges et parties puisque leurs recommandations ne sont pas mat riellement d sint ress es l o un commercial va pr coniser telle quantit d engrais l hectare ou telle marque de traitement phytosanitaire l agriculteur y ver
69. les pouvoirs publics en concertation avec la profession et jamais correctement mis en uvre Akesbi 2004b Frumat a t accul e se d clarer en faillite45 Depuis la cessation d activit de Frumat en 2004 deux grandes soci t s marocaines se partagent le march de la production nationale en jus La MFP Moroccan Food Processing install e Berrechid d tient deux tiers du march Lautre tiers du march va la Covem dont les locaux se trouvent Casablanca et qui commercialise une marque uniquement base de jus d orange En septembre 2006 le plus prestigieux ma tre traiteur du pays Rahal Catering conclut une joint venture avec une entreprise espagnole Rostoy S A pour investir dans le secteur du jus de fruits en mettant en place une usine de production Tanger Par ailleurs Coca Cola est revenu sur le march du jus d oranges apr s avoir rachet une des marques de Frumat Miami pour se charger de sa production et de sa commercialisation 45 Mis en redressement judiciaire en 2004 puis en liquidation en 2006 ce fleuron de l industrie agro alimentaire marocaine a t cr en 1976 gr ce la fusion de plusieurs soci t s de transformation et l adh sion de plusieurs producteurs d agrumes dont la Sodea soci t publique et les Domaines royaux Parmi ses actionnaires on retrouvait galement les banques BMCE Cr dit agricole et BNDE Structure et volution des march s agricoles et agro ali
70. les terres sous climat aride ou semi aride repr sentent 68 des terres arables et d autre part les superficies susceptibles d tre irrigu es ne d passeraient gu re 5 7 des terres cultivables ii Les l ments de fonctionnement combinaison de plusieurs sp culations multifonctionnalit des cultures r gulation du niveau des techniques modes de faire valoir ajustement du foncier et du cheptel r gulations li es l intervention des pouvoirs publics par le cr dit les subventions l encadrement etc iii Enfin la pluriactivit et la diversification des sources de revenu d pendent en grande partie de l importance des revenus ext rieurs ainsi que de leur caract re conjoncturel ou structurel Campagne 1997 Au total au del des strat gies diff renci es des exploitations familiales et de leurs comportements idiosyncrasiques une ma trise des volutions associ es la lib ralisation implique une r gulation prenant en compte les co ts de la transition d un r gime d agriculture extensive vers un r gime d agriculture intensive et comp titive 2 3 5 La couverture des co ts de l ouverture Les d veloppements pr c dents sugg rant un r le accru de l Etat dans la r gulation du processus de mise niveau de l agriculture et dans la prise en charge des co ts de louverture celui ci ne peut en occurrence se d ployer de fa on optimale qu en coordination avec les principes et le
71. ma chou Artisan Petits m tiers Artisans s TT campagnes des villes Source Pascon Ennaji 1986 140 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Prolongeant les d veloppements pr c dents l approche en termes de mondes et de grandeurs ou valeurs dominantes permet de tenter une taxinomie plus g n rale des segmentations productives l uvre au sein de l agriculture marocaine Prenant en compte outre les facteurs de taille et de statut juridique une s rie d indicateurs ayant trait au type de march au degr de m canisation aux modalit s de management et de travail Quatre configurations diff renci es en termes de grandeur dominante peuvent tre soulign es tableau 3 5 i Une configuration priv e caract ris e en coupe moyenne par la grande taille des exploitations un degr lev de m canisation et une orientation de la production vers le march d exportation peuvent articuler une hybridation de grandeurs la fois marchande et domestique de nature f odale se traduisant par des structures de management et des modalit s de mise au travail la fois modernes et archa ques Les diff renciations entre les exploitations au sein de cette configuration se fondent en l occurrence sur le type de grandeur dominante ii Une seconde configuration statut public et de grande taille relative met en uvre une modalit dominante agro industrie
72. parvenir moyen terme une lib ralisation totale de la fili re le granul produit le plus sensible devrait faire l objet d un traitement diff renci et sp cifique 43 Encadr 2 Fili re du sucre en quelques dates Historique 1929 La raffinerie de Casablanca est cr e sous le sigle COSUMA par la soci t Saint Louis de Marseille elle produit 100 tonnes de sucre par jour exclusivement sous forme de pains de sucre 1967 L Etat marocain acquiert 50 du capital 1985 ONA prend le contr le du capital de Cosumar d sormais cot e la Bourse des valeurs de Casablanca 1993 Cosumar absorbe les sucreries des Doukkala Zemamra et Sidi Bennour dont elle d tenait d j une part significative 2002 Passage en blanc de la sucrerie de Sidi Bennour production de sucre granul destin la consommation directe 2005 Acquisition par Cosumar des quatre soci t s sucri res publiques Surac Sucreries raffineries de canne Sunabel Groupe des sucreries de betterave du Gharb et du Loukkos Suta Sucreries raffineries du Tadla et de Sucrafor Sucreries raffineries de l Oriental Cosumar a une capacit de production de 700 000 tonnes de sucre raffin Dispositions de la lib ralisation du secteur annonc e en juillet 1996 Lib ralisation des prix des cultures sucri res et des produits finis la consommation Mise en place d un nouveau syst me de protection tarifaire l importatio
73. poids de cette derni re s tant encore consid rablement alourdi depuis 2004 et la part toujours croissante des biens de consommation favoris e par le d mant lement des protections tarifaires notamment avec l Union europ enne figure 1 18 Du reste cette derni re continue aussi d accaparer pr s de 60 des importations ventil es en fonction de leurs origines figure 1 20 De mani re g n rale la contribution des produits agricoles et agroalimentaires au commerce ext rieur du pays a sensiblement baiss durant les trois derni res d cennies Ce recul est d abord celui de la part des exportations agricoles et agroalimentaires dans les exportations totales celle ci s est effondr e de pr s de 60 en 1970 11 peine en 2004 figure 1 22 La part des importations de m me nature a galement baiss mais dans une proportion nettement moindre puisque durant la m me p riode elle est pass e de pr s de 28 12 figure 1 23 Nous reviendrons plus loin sur cette dimension agroalimentaire des changes ext rieurs du pays cf 1 4 6 Figure 1 18 Structure des importations par groupe de produits 1996 2003 Figure 1 19 Structure des exportations par groupe de produits 1996 2004 Biens de Alimentation Biens de Alimentation consommation 11 consommation 20 23 Energie 39 Energie 15 2 R Produits bruts g N Produits bruts A N 10 Biens d quipement Demi produits Biens d quipement Demi p
74. prix de soutien limit s pour le bl tendre intervention de la sucrerie pour les cultures sucri res Quant aux unit s de transformation elles ne b n ficient plus que d une compensation plafonn e 2 Dh kg de sucre et jusqu 10 millions de quintaux pour la farine nationale de bl tendre Les plus touch s sont les diff rents op rateurs des fili res concern es producteurs transformateurs grossistes boulangers ces derniers estimant qu ils ne b n ficient plus ni des avantages de l ancien syst me prise en charge syst matique des marges par les subventions ni de ceux d un syst me lib ralis s possibilit de fixer librement les prix la consommation 170 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation En s en tenant aux seules dimensions conomique et sociale de cette question on se trouve nouveau confront une double impasse Au niveau conomique d abord on ne peut oublier que en d pit des mutations que l conomie mondiale a connues ces derni res d cennies le probl me de la comp titivit par les salaires reste crucial pour deux raisons au moins La premi re est li e la nature et la structure des exportations marocaines largement domin es par des produits labor intensive et partant tr s sensibles au co t de leur composante force de travail La seconde a trait la logique de la comp tition internationale impos e aujourd hui par les
75. reste de la population transf r e vers les secteurs secondaire et tertiaire de l conomie Or au Maroc la baisse de la part de l agriculture est accompagn e de faits qui contredisent ce sch ma classique D abord parce que comme nous lavons d j vu plus haut si la population rurale baisse en valeur relative elle augmente en valeur absolue 13 4 millions en 2004 contre 8 2 millions en 1960 Il en d coule une pression persistante sur la terre et plus g n ralement sur les ressources naturelles et une pression non moins forte en termes de population active agricole et partant d emploi et de besoins de consommation alimentaire Ensuite parce que la productivit cl de vo te de la dynamique de la croissance n a pas significativement augment quand elle n a pas recul voir plus loin 1 3 5 Enfin cons quence des deux facteurs pr c dents parce que le produit agricole par t te est rest faible ce qui n a favoris ni l largissement du march int rieur ni les effets d entra nement avec les autres secteurs de l conomie Figure 1 12 Evolution de la part du PIB agricole dans le PIB Figure 1 13 Evolution du PIB agricole par habitant Dh cst 1980 SOPAN 780 08 dit N KUN KO AD AN o D 00 Ed O SEP PP PP PP DS 1200 1000 800 600 400 200 0 4 bo Q AV HO 4 NN o D D 0 LP Ny O 00 00 00 o A Eie A N E
76. riel v g tal accuse une certaine d gradation due au vieillissement des plantations des agrumes et leur faible taux de renouvellement Le profil vari tal est peu diversifi Certaines vari t s ne correspondent plus aux exigences qualitatives des march s d exportation Les techniques de production restent l mentaires d s que les produits sont destin s au march int rieur Les itin raires techniques ne sont ma tris s que dans les exploitations orient es vers le march de l export L encadrement technique reste insuffisant voire faible La m canisation directement li e l arboriculture reste insuffisante Dans tout le secteur le renouvellement du parc mat riel se fait raison de 28 motoculteurs par an car la faible tr sorerie des exploitations et leurs difficult s d acc der aux cr dits bancaires ne les encouragent ni l intensification ni au r investissement dans le secteur Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 83 Figure 2 7 R partition des exploitations agrumicoles par taille 30 50 ha gt 50ha 2 5 30 ha Fe lt Tha 14 42 1 5ha __ 40 Source Akesbi 2004b b March int rieur Les productions sont vendues sur pied par les petits producteurs pour des raisons de surface financi re besoins de tr sorerie et de manque de moyen de transport Toutefois beaucoup d autres producteurs pr f rent ce mode de vente cause des conditions
77. rissables afin d augmenter les chances de r pondre la demande et faire des plus values lors des augmentations de prix Face la concurrence de la grande distribution moderne en libre service les d taillants traditionnels b n ficient d avantages non n gligeables tels la proximit Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 109 g ographique la possibilit de se faire livrer domicile la souplesse des horaires du commerce traditionnel qui attire la client le de derni re minute Plus r elle encore est la qualit de la relation personnelle qui lie le client son picier relation plus difficile tablir avec la caissi re de l hypermarch Sur le plan conomique il accepte le marchandage Le plus souvent il accepte le fractionnement des produits pour satisfaire le client faible pouvoir d achat ainsi que le cr dit consommateur gratuit en produit et parfois en num raire Le commerce traditionnel reste bien implant sur tout le territoire national et demeure fortement adapt aux exigences des m nages pouvoir d achat limit qui constituent l crasante majorit des consommateurs 1 3 2 Grande distribution Les march s de gros constituent le point focal du syst me de commercialisation int rieure particuli rement pour les fruits et l gumes Le march de gros de chaque agglom ration jouit d un v ritable monopole pour l approvisionnement de la ville En v
78. s effectue sous la forme de vente en consignation ou de vente directe la grande distribution MADRPM 2005c Figure 2 9 Exportations agrumicoles par destination 2003 Autres 6 France canara Ta Hollande j m 15 Grande Bretagne 11 Russie UE 3h Autres UE Allemagne 5 3 Source Akesbi 2004b d Secteur agro industriel La transformation des agrumes est essentiellement destin e la production de jus Les quantit s affect es la transformation sont tr s variables d une ann e l autre La part de la production d agrumes transform e a grimp jusqu 16 en 1994 pour s effondrer 1 trois ann es plus tard Entre 2001 et 2003 la part transform e pi tine un niveau tout fait m diocre entre 2 et 4 ce qui correspond des tonnages compris entre 18 000 et 48 000 tonnes peine Cet tat de fait est intimement li la situation de la principale entreprise nationale de transformation Frumat qui ma pas r ussi traiter plus de 2 000 tonnes en 2004 Akesbi 2004b G n ralement ce sont les lots de moins bonne qualit et partant les moins bien r mun r s qui sont dirig s vers les usines de transformation L instabilit des quantit s transform es est due non seulement la variabilit de la production agrumicole sa qualit fort in gale au niveau des prix offerts par le march int rieur mais aussi aux al as des march s ext rieurs ou encore aux contrai
79. son volution L analyse des d terminants de la croissance appara t encore plus expressive lorsqu on l approche partir des principales composantes de la demande globale figures 1 14 et 1 15 Ainsi est il apparu que c est la demande int rieure qui a t le principal d terminant de la croissance sur l ensemble de la p riode consid r e 1960 2003 Au del des fluctuations cycliques la contribution de cette derni re est rest e sup rieure 2 8 points de PIB dont elle a t l origine de plus de 80 de la progression depuis le d but des ann es 60 Repr sentant pr s de 70 du PIB la consommation des m nages est la principale composante de la demande int rieure M me si sa contribution a eu tendance baisser l g rement en fin de p riode c est elle qui explique la plus grande part de la croissance enregistr e La contribution de la consommation des administrations publiques a t irr guli re relativement appr ciable durant les ann es 70 dans un contexte d expansionnisme budg taire affirm elle a par la suite fortement recul pour se redresser l g rement depuis la deuxi me moiti de la d cennie 90 Quant l investissement sa contribution a galement t limit e la fois par les d faillances de l investissement priv et les restrictions impos es l investissement public depuis les difficult s financi res des ann es 80 Enfin il est remarquable de constater que l excep
80. suivantes l emploi productif le 35 Cf Site du Premier ministre www pm gov ma Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 59 d veloppement conomique l ducation et l habitat Sur cette base le programme q prog gouvernemental s est voulu fond sur deux piliers renforcement et modernisation des grands r seaux d infrastructures d une part et mise niveau du tissu conomique q national d autre part Cependant au niveau sectoriel curieusement et de mani re assez in dite le programme pr sent aux d put s a quasiment fait l impasse sur l agriculture En effet on n y trouve aucune partie qui lui soit consacr e ni pour clarifier la politique que le gouvernement compte y conduire ni m me seulement pour pr ciser ses intentions quant certaines r formes l ordre du jour depuis plusieurs ann es et sans cesse report es Tout au plus agriculture est elle rapidement voqu e dans le cadre de laxe relatif la mise niveau de l conomie lorsqu il est question des cons quences des futurs accords de libre change avec l Union europ enne et les Etats Unis en n gociation alors Il nous revient d clare le Premier ministre d accorder un int r t particulier ce secteur et d agir pour mettre niveau ses branches les plus fragiles 36 Le d veloppement rural par contre b n ficie d une meilleure attention Dans le cadre de la priorit accord e au renf
81. sur quelques domaines prioritaires intrants agricoles intensification de la production animale quipement des exploitations agricoles am nagements fonciers D autres mesures qui concernent le commerce ext rieur doivent galement tre soulign es m me si elles n ont pas t prises du moins formellement dans le cadre du PASA 1 En ce qui concerne les exportations il fut d cid en 1985 de d monopoliser les activit s d exportation de produits agricoles frais et transform s qui avaient t confi es en 1965 l Office de commercialisation et d exportation OCE Parall lement cette d monopolisation un tablissement autonome EACCE tait cr pour prendre en charge les fonctions de coordination et de contr le des exportations pr c demment assum es par OCE voir ci dessous 2 1 2 2 1 A partir du d but de l ann e 1986 des groupes d exportateurs priv s commenc rent donc se constituer et m me s il ne disparaissait pas POCE devenait un exportateur plut t mineur parmi une dizaine d autres Au niveau des importations les restrictions quantitatives avaient commenc tre progressivement supprim es et le processus de restructuration et de r duction des tarifs douaniers r solument engag partir de 1984 En une dizaine d ann es les taux maxima seront r duits de pr s de 400 60 y compris le pr l vement fiscal l importation et l ventail des quo
82. traditionnelle dans les circuits mon taires l accroissement des rendements et des superficies cultiv es en permettant le d gagement d importants surplus aurait cr les conditions d une volution de l agriculture de semi subsistance vers une agriculture plus tourn e vers le march l apparition de cultures fourrag res pouvait entra ner une rationalisation de l levage condition indispensable du d veloppement agricole Mais la r sistance des structures sociales et de leur base agraire devait tre plus forte et compromettre en liaison avec d autres causes d ordre secondaire la r ussite de l Op ration Au plan technique les r sultats du processus d intensification des syst mes productifs agricoles peuvent tre appr hend s en r f rence une s rie d indicateurs pertinents Akesbi 2002 irrigation m canisation recours certains facteurs de production etc i Les donn es du Recensement font ressortir un nombre non n gligeable d exploitations pratiquant l irrigation 37 de l effectif total couvrant une superficie de 1 251 456 ha potentiellement ce pourcentage peut atteindre 42 Bien que ne repr sentant que 14 3 de la SAU totale la superficie irrigu e a enregistr une progression de 72 par rapport 1974 En revanche le nombre d exploitations irrigu es n a augment que de 7 indiquant un d veloppement intensif interne aux exploitations d j irrigu es et non
83. vers le haut 18 Il faut dire que en d pit des progr s r alis s les terres irrigu es ne repr sentant encore que pr s d un huiti me seulement des terres cultivables la contrainte climatique reste bien la premi re peser de tout son poids sur le d veloppement de l agriculture marocaine Le plus inqui tant est que les ph nom nes de s cheresse observ s en longue p riode paraissent gagner en fr quence et en intensit Les tudes conduites en la mati re s accordent notamment sur le fait que les ann es de s cheresse deviennent plus fr quentes plus g n ralis es et plus s v res partir des ann es 80 Diouri 2001 De telles performances m diocres sur une p riode aussi longue peuvent d abord s expliquer par les deux facteurs qui se conjuguent pour donner lieu la production les surfaces agricoles utiles et les rendements Or aucun de ces deux facteurs n a volu favorablement de mani re significative 18 Entre 1994 et 1996 la production c r ali re avait commenc par atteindre un premier record de 96 3 millions de quintaux puis elle s tait effondr e 17 6 millions de quintaux en 1995 plus faible niveau depuis 1961 avant de bondir l ann e suivante 100 9 millions de quintaux record historique 36 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation 3 5 Une productivit m diocre Le Maroc est un pays o les terres cultivables sont limit es Le million et de
84. 0 au total 570 000 hectares soit 6 5 de la SAU dont environ 270 000 ha de terres relevant des domaines de l Etat 240 000 ha de terres guich et 59 000 ha de terres Habous 1 2 Des configurations composites dominante familiale L examen des r sultats du Recensement g n ral agricole 1996 met en vidence une vari t de formes de nature composite et hybride avec une pr dominance des exploitations de type familial 132 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Historiquement l introduction du capitalisme sous le Protectorat ne s est pas traduite par l initialisation d un processus de dissolution des rapports sociaux traditionnels pouvant d boucher terme sur des formes plus ou moins pures de capitalisme El Aoufi Hollard 2004 Une telle volution est propre aux soci t s ayant connu une transition endog ne vers le capitalisme En revanche au sein des formations soumises une impulsion ext rieure par la colonisation la dynamique du capital est l origine d un mouvement complexe de dissolution conservation des rapports de production pr capitalistes Ce mouvement qui explique dans la litt rature critique du capitalisme le proc s du sous d veloppement ne fait que se reproduire imprimant chaque phase et chaque soci t les logiques dominantes du d veloppement capitaliste Aujourd hui l conomie marocaine incorpore outre les effets historiques du capitalisme concurren
85. 01 Les r sultats de la derni re enqu te nationale sur la consommation et la d pense des m nages effectu e en 2000 2001 montrent que si l chelle nationale le taux de pauvret a recul de 25 5 en 1985 17 7 en 2001 les zones rurales en revanche continuent d abriter environ 75 de pauvres Le d s quilibre territorial ainsi que le d ficit social affectant le Maroc en g n ral et le monde rural en particulier sont aujourd hui appr hend s El Aoufi et al 2005 comme la r sultante d une politique macro conomique ayant privil gi sur la longue p riode les causalit s conomiques efficience des march s exportations cr dit etc et logistiques m canisation irrigation mise en valeur intensification de la production etc au d triment d une transformation des rapports sociaux dominants la campagne et d une prise en compte des indicateurs de d veloppement humain notamment en milieu rural ducation alphab tisation acc s aux services de base participation r duction des in galit s en termes de genre etc En conclusion l analyse en termes de vari t des mondes de production et de configuration composite des modes d exploitation n a pas manqu de faire appara tre une tendance en longue p riode la segmentation du monde rural selon une logique combinant effets de dissolution et contre effets de conservation En privil giant des strat gies de modernisation par la m cani
86. 06 Pour sa part le Maroc a certes pu obtenir le maintien de quelques exceptions qui concernent en fait essentiellement les importations de bl tendre et de viandes rouges am ricains En effet alors que ces derni res resteront contenues dans des quotas limit s le bl tendre fait l objet d un r gime quasiment identique celui d j conclu avec l Union europ enne contingents voluant en fonction des niveaux de la production locale avec un plancher et un plafond36 Pour tout le reste le Maroc sest engag ouvrir son march aux produits agricoles et agroalimentaires am ricains dans des d lais g n ralement compris entre 10 et 15 ans ce qui n exclut pas au demeurant que certains produits essentiels tels le ma s et le soja puissent l tre dans les cinq premi res ann es En contrepartie le Maroc a obtenu le libre acc s d s l entr e en vigueur de l accord quasiment pour la totalit de ses produits d exportation en commen ant par les tomates les pommes de terre et autres courgettes jusqu aux produits congel s ou transform s en passant par les agrumes past ques et autres fraises De toute vidence on est loin du cadre europ en o l on n gocie prement pour aboutir quelques milliers de tonnes de contingent ou quelques jours de calendrier suppl mentaires en faveur de tel ou tel produit Certes il est vrai que les v ritables obstacles l acc s au march am ricain sont moins tarifaires
87. 1 325 Dh pour les 4 des exploitations ayant plus de 20 ha soit 13 fois plus Cf Banque mondiale 1981 p 182 185 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 49 l affirmation de la d pendance alimentaire du pays les responsables allaient pour la premi re fois inscrire dans le Plan 1973 1977 parmi ses objectifs principaux la satisfaction des besoins du pays en produits agricoles de base Les plans d assolement dans les p rim tres de grande irrigation qui trouvaient dans ce m me plan leur premi re formulation officielle allaient concr tiser cette pr occupation puisqu ils comprenaient principalement les cultures c r ali res haut rendement les cultures industrielles les cultures fourrag res le mara chage et l arboriculture fruiti re SEPDREC 1974 Pour donner un contenu concret ce dessein toute une s rie de plans sectoriels allaient progressivement voir le jour Plan sucrier en 1974 Plan laitier en 1975 Plan d action primeurs en 1979 Plan ol agineux en 1981 Programmes d action dans le secteur c r alier en 1982 Plan fourrager en 1986 L autre inflexion proc de directement du constat de l norme d s quilibre qui tait en train de se creuser dangereusement entre zones bour et zones irrigu es Pour l histoire on notera que c est la m me Banque mondiale qui avait tellement promu la politique des barrages depuis le milieu des ann es 60 qui se met
88. 10 20 gt 5 10 gt 3 5 gt 1 3 gt 0 1ha 0 00 0 20 0 40 0 60 0 80 1 00 1 20 1 40 1 60 Source Annuaire statistiques du Maroc 2003 Processus de segmentation des structures de production 137 Selon leur type les exploitations recens es sont 84 7 individuelles contre 13 5 dans l indivision et 1 6 en association Quant aux autres formes elles repr sentent au total 0 2 de l ensemble soit 122 soci t s priv es 307 unit s relevant d un organisme public et 1 298 coop ratives Le caract re familial de l exploitation appara t galement au niveau de la main d uvre employ e 5 4 d exploitations 80 000 au total font appel une main d uvre salari e permanente Il s agit d exploitations de plus de 20 ha la majorit des exploitations utilisant essentiellement une main d uvre familiale permanente 1 955 845 d effectifs repr sentant en moyenne 1 6 employ par exploitation Tableau 3 4 Main d uvre permanente employ e dans les exploitations RGA 1996 Main d uvre familiale Main d uvre salari e Classe Nombre total permanente permanente taille d exploitations A en ha Nb d expl Effectifs Nb d expl y Effectifs concern es employ s concern es employ s Sans terre 64 716 50 306 77 7 64 294 3 297 5 1 4 765 0 1 315 323 245 067 77 2 341 473 9 847 3 1 11 016 1 3 446 710 353 155 7
89. 3 6 Exode rural Lexode rural reste l option de sortie par excellence gr ce laquelle la population rurale au Maroc a vu sa part dans la population totale tomber de pr s des trois quarts moins de 45 en un demi si cle Nous avons vu au d but de ce rapport que les flux de l exode rural ont connu une volution ascendante jusqu au milieu des ann es 90 avant de ralentir durant les dix derni res ann es pour se situer un niveau moyen de migration nette de l ordre de 106 000 personnes par an cf 1 2 1 Compte tenu du potentiel d exode encore consid rable il est permis de penser que ce ralentissement n aura t qu une parenth se ferm e dans les prochaines ann es par une reprise des flux au moins aussi importants que ceux qui avaient eu cours durant les d cennies 1970 et 1980 3 7 Emigration internationale Enfin il reste l option de sortie qui n est pas seulement une sortie de l agriculture ou m me du monde rural mais du territoire national et du pays en tant que tel l migration internationale Comme nous l avons vu dans la premi re partie de ce rapport cette option a plut t accus une acc l ration de son volution depuis les ann es 80 de sorte que les effectifs des Marocains r sidant l tranger ont quasiment tripl en moins d un quart de si cle passant de pr s de 1 3 millions de personnes actuellement un dixi me de la population totale cf 1 2 1 Les transferts en de
90. 5a 2 1 2 Une trajectoire institutionnelle peu coh rente Les formes institutionnelles de r gulation du secteur agricole ont en longue p riode enregistr une volution diff renci e Doukkali 2005 marqu e par une valse h sitation entre lib ralisation et affranchissement du syst me des prix d une part intervention de l Etat dans un objectif de correction des distorsions du march d autre part i Dans les ann es 1960 1970 les pouvoirs publics avaient entrepris une politique fonci re fond e sur la nationalisation de ce qui restait des terres de la colonisation la marocanisation et la redistribution d une partie des terres ainsi r cup r es par l Etat Parall lement le code des investissements agricoles adopt en 1969 visait la fois la mobilisation du potentiel hydrique et l quipement des p rim tres Le code pr voyait un syst me d incitations et de subventions favorable la modernisation des exploitations agricoles engrais semences s lectionn es mat riel agricole cr dit bancaire constitution de coop ratives de conditionnement et de services etc et l am lioration de la productivit Toutefois l intervention des pouvoirs publics s tait av r e compte tenu des formes de r gulation des prix et des march s et d une politique de taux de change plus ou moins sur valu peu coh rente et peu efficace en termes de d veloppement du secteur ii Au cours des ann es 80 la mi
91. 9 1 538 697 15 144 3 4 18 061 3 5 237 669 196038 82 5 320 353 10 066 4 2 13 087 5 10 247 766 210 149 84 8 372 222 14 690 5 9 20 562 10 20 125 169 108 365 86 6 210 016 12 456 10 0 19 271 20 50 47 985 41 805 87 1 88 132 9 745 20 3 19 668 50 100 7 829 6 561 83 8 15 212 3 113 39 8 10 471 100 ha 3 182 2199 69 1 5 347 1 912 60 1 19 691 Total 1 496 349 1213 644 81 1 1 955 845 80 269 5 4 136 593 Source Akesbi 2001a 2001b 1 3 Statuts socioprofessionnels et formes de travail lumpen prol tarisation et paup risation La nature composite et hybride du monde rural appara t plus clairement d s lors qu on examine les statuts sociaux et les formes de travail L exercice tent par Paul Pascon Pascon Ennaji 1986 fournit une typologie bien que sch matique et grossi re assez pertinente et m ritant de ce fait d tre prolong e en dynamique et affin e dans le cadre d une analyse mobilisant l approche en termes de mondes de production ou de cit s adopt e dans le pr sent chapitre Cette derni re tout en mettant l accent on l a d j soulign sur la nature composite des configurations productives pr sente l int r t de rendre compte des enchev trements de situations de statuts d activit s et de modalit s de travail 138 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation La cat gorie g n rique de paysans se r f re au milieu de r sidence agg
92. Dans cette optique la nature dualiste moderne traditionnel est plus un curseur pointant l instance dominante au sein d une configuration hybride qu une juxtaposition de deux secteurs fonctionnant chacun selon une logique pure et idiosyncrasique L examen des structures fonci res et des modes d exploitation section 1 permet de d gager en premi re approximation une taxonomie de la nature composite du monde rural et de la vari t des modes de production et d exploitation agricole Les processus ayant conduit une telle segmentation hybridation des structures agraires renvoient aux effets complexes et contradictoires des politiques d intensification du capital et de lib ralisation des march s suivies depuis le Protectorat effets de dissolution conservation exerc s long terme par les modalit s capitalistiques et modernes dominantes sur les configurations de type domestique et traditionnel section 2 1 Structures agraires des effets de dissolution conservation 1 1 Structures des exploitations concentration et morcellement Selon le Recensement g n ral agricole 1996 le nombre d exploitants agricoles pour l ensemble du pays se monte environ un million et demi 1 496 349 dont 99 8 de personnes physiques et 4 5 de femmes 66 395 exploitantes au total En r f rence au recensement g n ral de la population et de l habitat de 1994 77 7 des m nages ruraux sur un total de 1 921 958 sont des m nages a
93. L volution observ e en longue p riode fait appara tre toutefois au del de la persistance du dualisme cr par le Protectorat un clivage plus complexe des mondes de production Salais Storper 1993 au sein de l agriculture et un clatement des formes g n riques d activit et de travail La pertinence de l approche en termes de mondes ou de cit s due Luc Boltanski et Laurent Th venot 1991 r side dans le fait qu elle prend pr cis ment en compte la vari t des d terminations conomiques sociales culturelles etc sous jacentes l activit productive Elle a par rapport la probl matique soulign e dans le pr sent chapitre l int r t de rendre compte de la nature la fois complexe et composite des processus de segmentation productive l uvre au sein du monde rural L hypoth se sugg r e est que la vari t des mondes de production a partie li e outre l h t rog n it des structures fonci res et des r gimes d exploitation avec les limites de l architecture institutionnelle en termes de coh rence des politiques publiques et de compl mentarit des r formes engag es depuis l ind pendance La configuration composite de la soci t marocaine Pascon 1970 qui trouve sa condensation dans le monde rural renvoie une pluralit de modalit s de production et d exploitation pouvant se combiner de fa on sp cifique au sein d un m me syst me g n rique
94. M 2000c Tableau 3 7 Autres facteurs de production ciie Utilisation des engrais Utilisation des semences Utilisation des produits taill Nombre total s lectionn es phytosanitaires ei ha total amp z 4 Nombre j Nombre Nombre E classe classe classe 0 1 315 323 145 084 19 8 46 0 21 886 9 5 6 9 57 164 12 1 18 1 1 3 446 710 228 405 31 2 51 1 53 908 23 4 12 1 130 426 27 6 29 2 3 5 237 669 126 430 17 3 53 2 40 685 17 6 17 1 87 181 18 5 36 7 5 10 247 766 134 258 18 3 54 2 55 219 24 0 22 3 104 736 22 2 42 3 10 20 125 169 66 500 9 1 53 1 36 163 15 7 28 9 60 032 12 7 48 0 20 50 47 985 24934 3 4 52 0 16 996 7 4 35 4 25 470 5 4 53 1 50 100 7 829 4627 0 6 59 1 9669 1 6 46 9 4840 1 0 61 8 100 ha 3 182 2312 0 3 72 7 1912 0 8 60 1 2258 0 5 71 0 Total 1 496 349 732 550 100 51 2 230 438 100 16 1 472 107 100 33 0 Source Akesbi 2001a 2001b Processus de segmentation des structures de production 145 Figure 3 8 Figure 3 9 Evolution de la consommation Consommation d engrais des engrais par hectare cultiv milliers de tonnes unit s fertilsants 400 Kg ha 140 300 120 100 200 80 60 100 40 20 p 0 f T T T CR ss BDRESS SSSSSSS SSD DD Monde Med Nord Med Sud Maroc RSR Re Source Akesbi 200
95. N LI co oO N Y pe co Le nl Eu P co Ga a T Lea mM N oN hog mM un D Aem om co co co co co a LA a a a Q Ke a a Ci Ci a LA LA a a Q A N Source Office national interprofessionnel des c r ales et des l gumineuses 2006 d Cadre institutionnel Jusqu la fin de la d cennie 80 le march des c r ales tait r gul par l Office national des c r ales et des l gumineuses Cet organisme assurait totalement la gestion du circuit contr l de la commercialisation travers la garantie du prix au producteur de bl tendre en particulier l approvisionnement r gulier du march quel que Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 77 soit le niveau de la r colte l incitation au d veloppement de la capacit d crasement des minoteries et la protection de la production nationale par un contr le strict des importations La part de la commercialisation int rieure contr l e par l ONICL tournait autour de 40 pour le bl tendre seul 15 pour l ensemble des c r ales Durant la d cennie 90 l environnement juridique a volu tr s rapidement Dans le cadre du programme d ajustement structurel l option de la lib ralisation de l conomie nationale conduit la mise en uvre d s 1992 de la loi 13 89 sur le commerce ext rieur qui tablit la libert des importations et des exportations mais avec
96. Najib Akesbi Driss Benatya Noureddine El Aoufi L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Economie critique dirig e par Noureddine El Aoufi Economie critique est une collection de la revue Critique conomique Sa vocation est de produire des analyses approfondies et originales sur les probl matiques th oriques et empiriques de l conomie d aujourd hui Privil giant le champ de l conomie nationale la collection propose un d cryptage des fonction nements macro conomiques institutionnels et r els des comportements des acteurs des configurations des entreprises des grands enjeux nationaux et internationaux Au del des clairages pertinents qu elle apporte Economie critique vise galement susciter le d bat et animer la vie intellectuelle nationale Dans la m me collection Michel Hollard Une petite d sillusion Comment peut on tre coop rant au Maroc Journal 2001 2002 2006 Noureddine El Aoufi Mohammed Bensa d Les Jeunes mode d emploi Ch mage et employabilit au Maroc 2008 En co dition avec Harmattan Paris Claude Courlet dir Territoire et d veloppement conomique au Maroc Le cas des syst mes productifs localis s 2006 Jean Lap ze dir Apport de l approche territoriale l conomie du d veloppement 2007 Jean Lap ze Nacer El Kadiri Nouzha Lamrani dir E
97. Recensement agricole fait appara tre trois cat gories les grandes exploitations les petites et moyennes exploitations et les micro exploitations Tableau 3 1 Typologie des exploitations Exploitations Nombre SAU totale SAU irrigu e Grandes exploitations 28 000 1 9 1 800 000 21 5 390 000 31 Petites et moyennes 821 600 56 7 5 998 000 70 0 801 000 64 exploitations Micro exploitations 600 000 41 4 744 900 8 5 60 000 5 Total 1 449 600 100 0 8 542 900 100 0 1 251 000 100 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2000 1 2 2 Les grandes exploitations la fois modernes et archa ques Sont consid r es grandes exploitations les unit s s tendant sur plus de 50 ha en zone d agriculture pluviale bour et plus de 20 ha en zone irrigu e Repr sentant quelque 28 000 unit s 1 9 du total des exploitations elles couvrent 1 8 million d hectares soit 21 5 de la surface agricole utile et 31 des terres irrigu es Figure 3 4 Typologie des exploitations Grandes Micro exploitations exploitations 22 41 Micro exploitations 8 Petites et moyennes Petites et moyennes Grandes exploitations exploitations exploitations 57 70 2 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2000 Les grandes exploitations disposent d une base fonci re important
98. ales alors qu elles ne changeraient quasiment pas en milieu urbain Le nombre de m nages vuln rables seuil de pauvret plus 50 augmenterait de 56 8 pour atteindre 60 5 Globalement le taux de pauvret dans l ensemble du pays progresserait de 19 6 22 1 mais les r gions o les m nages ruraux seraient les plus durement touch s seraient ceux vivant Chaouia Ouardigha Rabat Tadla Azilal et Mekn s Tafilalet Au total conclut le rapport on constate des impacts n gatifs sensibles sur la population rurale pauvre dans certaines r gions et pour certains types de m nages impacts qui devront tre pris en compte par les politiques de protection sociale Banque mondiale 2004 Au del de la pertinence de l analyse et notamment des ordres de grandeur des impacts retenus deux points m ritent d tre soulign s la d protection des c r ales produira sans doute des impacts n gatifs plus ou moins lourds et pour y faire face il suffirait de mettre en place un syst me de protection sociale En ce qui concerne les impacts on peut d abord noter que si ceux qui sont reli s aux espaces agricoles et ruraux apparaissent assez probables puisque largement d termin s par des localisations de productions existantes ceux impliquant les unit s de production elles m mes c est dire les exploitations agricoles m ritent en revanche d tre nuanc s En effet nous avons vu dans la partie 3 de ce travail c
99. alisation et la faible sp cialisation des unit s de production agricole trait saillant de l exploitation familiale encore pr dominante dans le secteur agricole sont autant de freins la reconfiguration de l espace de production CHAPITRE 3 Processus de segmentation des structures de production Une vari t de mondes de production agricole Une approche sch matique et persistante de l agriculture marocaine fait appara tre une configuration binaire d une part un secteur traditionnel abritant environ 90 de la population rurale domin par les petites exploitations vivri res et utilisant des techniques de production rudimentaires De l autre un secteur moderne 1 500 000 ha environ pr dominante agro industrielle dont la production m canis e et intensive est destin e pour l essentiel l exportation Introduite par le Protectorat et largement repr sent e par la colonisation fran aise l agriculture moderne oranges vin bl tendre et coton pouvait trouver un d bouch sur le march fran ais en vertu de l admission par la France d un contingent en franchise de droits de douane Belal 1968 Une s rie de mesures ont contribu sous le Protectorat favoriser le d veloppement de l agriculture capitaliste construction de grands barrages et am nagement de p rim tres d irrigation cr ation d organismes de recherche et d exp rimentation agricole attribution de subventions
100. an socio conomique Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 29 permanents les rivi res et les fleuves les plus importants du Maghreb de nombreuses lagunes des estuaires des sources des grottes et des cosyst mes terrestres avec des terres arables des for ts et des steppes ainsi que des espaces pr d sertiques et d sertiques Ce sont ces derniers cosyst mes terrestres qui retiendront ici plus particuli rement notre attention En d pit de sa grande diversit bio cologique le Maroc reste un pays aux ressources naturelles limit es Bien que non d pourvu de diverses richesses du sous sol plomb zinc barytine le pays ne dispose de r serves importantes que pour le phosphate Ce dernier en repr sente pr s de 96 et avec une production de 25 millions de tonnes le Maroc en est le troisi me producteur et le premier exportateur mondial Au del du sous sol les ressources en sols ne sont gu re consid rables En fait 93 de la surface du pays se trouve dans des zones climatiques semi arides arides ou d sertiques Le pays compte 9 millions d hectares d cosyst mes forestiers et alfatiers mais les espaces forestiers naturels occupent seulement 5 7 millions d hectares soit un taux moyen de boisement de 8 taux en gros de moiti inf rieur celui consid r comme optimal 15 20 pour l quilibre cologique et environnemental du pays La surface agricole utile propremen
101. ans le pays et consacr es l tranger Quant la recherche rest e trop longtemps limit e par des choix plut t litistes de la politique agricole elle p tit aujourd hui de l insuffisance des ressources financi res et surtout humaines apr s l op ration de d part volontaire la retraite d un nombre important de chercheurs exp riment s 2 3 7 L organisation professionnelle A l exception de quelques fili res limit es fruits et l gumes l exportation lait une organisation professionnelle active et cr dible reste quasiment inexistante dans l agriculture marocaine Certes on rel ve bien et l quelques associations mais celles ci se sont le plus souvent av r e assez litistes peu dot es en moyens d encadrement et en tout cas trop peu ind pendantes des autorit s pour tre en mesure de d ployer une strat gie et des actions propres Cette carence est videmment un handicap quand on conna t l importance aujourd hui de l organisation professionnelle dans le d veloppement des fili res agricoles Tous ces facteurs de vuln rabilit ont forc ment contribu multiplier les difficult s et les d convenues enregistr es dans le secteur agricole Or face des conditions de vie qui se d gradent l exp rience montre que les agriculteurs concern s ont jusqu pr sent fait preuve d une capacit d adaptation ind niable Les options de sortie des situations de crise tem
102. ant trois phases principales ont t identifi es dans cette trajectoire cinquantenaire des politiques agricoles et de d veloppement rural celle de la politique des barrages 1965 1985 port e par un projet de modernisation s lectif fortement marqu e par une intervention massive de l Etat mais focalis e sur des espaces et des productions limit s celle de la politique d ajustement structurel 1985 1993 d termin e avant tout par les objectifs de d sengagement de l Etat de d r gulation des fili res et de lib ralisation des changes int rieurs et ext rieurs et celle enfin toujours en cours d un foisonnement de strat gies rest es l tat latent d une multiplication d accords de libre change et d une ultime qu te de mise niveau d une agriculture d sormais accul e relever le d fi de l ouverture Relever ce d fi permettrait l agriculture de contribuer acc l rer la croissance si n cessaire un rythme de cr ations d emplois suffisant pour absorber Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 69 les flux d entrants sur le march du travail durant les prochaines ann es Ne pas le faire reviendrait au contraire ajouter aux hordes des entrants naturels celles des ruraux mis au ch mage et ruin s par une lib ralisation mal assum e Les risques d impasse seraient alors d autant plus grands que les soupapes commenc
103. antes 97 000 tonnes en 1981 contre plus 350 000 tonnes en 1988 pour une moyenne de plus de 310 000 tonnes de 1998 2002 Globalement et hormis les ann es de s cheresse la production a connu un accroissement li en grande partie l am lioration du poids moyen carcasse b Consommation La couverture de la consommation est assur e en totalit par la production nationale Seules quelques importations tr s limit es de l ordre de 4 000 6 000 tonnes sont r alis es annuellement et destin es aux Forces arm es royales La consommation des viandes rouges a enregistr durant la p riode 1980 2002 des variations importantes et en dents de scie 1981 1985 phase de reconstitution du cheptel accompagn e d une augmentation des prix qui s est traduite par une diminution de la consommation de 12 8 kg hab an 1985 1989 phase de croisi re des disponibilit s avec r duction des prix et am lioration du niveau de consommation qui atteint celui de 1981 1989 1996 phase caract ris e par le rench rissement du co t la production et accentu e par la s cheresse des ann es 1992 et 1993 ce qui s est traduit par une forte augmentation des cours et par la suite une chute du niveau de consommation 1996 2002 phase de reprise l g re sans jamais atteindre les niveaux des ann es 1980 et 1990 Figure 2 22 Evolution des cours de la viande rouge Dh courant kg carcasse 1980 2003
104. ard comparativement d autres fili res fruiti res pour d innombrables raisons structures fonci res mat riel v g tal non performant faible encadrement des agriculteurs faible tr sorerie retard technologique circuits de commercialisation longs et complexes pertes cons quentes la r colte traitements industriels archa ques aucune organisation du secteur productif etc Les accords de libre change avec les Etats Unis d Am rique et PUE ouvrent de larges perspectives aux exportations marocaines d huile d olive Toutefois les modifications r centes des normes de qualit de l huile d olive admises sur le march mondial ont r duit les taux d acidit acceptables De ce fait la fili re d huile d olive orient e vers l export est soumise l obligation d am liorer 94 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation substantiellement la qualit En d pit de tous les goulots d tranglement les exportateurs sont confiants dans l avenir Avec la mondialisation la lib ralisation des changes et dans l UE la disparition des subventions europ ennes r alit des prix ils consid rent que les produits marocains sont promis une meilleure comp titivit 4 Vie conomique 24 3 2006 1 2 3 Fili res centr es sur le march national 1 2 3 1 Fili re avicole L aviculture marocaine intensive a pris naissance au d but des ann es 60 autour des villes de Casablanca et Rabat Son d
105. ation produits de base du lait et des viandes par habitant moyennes quinquennales en kg 100 Produits laitiers 50 80 Lai C r ales 40 2 60 30 40 Sucre Huiles v g tales Viandes rouges D M Or i Viandes blanches AV O A AA A AD o oA N D PS A A AN A E E 0 E PP PP PS Ce sont en tout cas les importations qui ont d de plus en plus relayer les carences de la production locale La structure des importations agroalimentaires du pays t moigne d une d pendance alimentaire particuli rement focalis e sur quelques denr es de base les c r ales sucres ol agineux et produits laitiers en repr sentent les deux tiers figure 1 48 De plus et pour s en tenir sa seule dimension 19 90 quivalent litre hab an 20 La satisfaction de la norme en question n cessiterait 2 9 milliards de litres pour une production de l ordre de 1 2 milliard actuellement soit un taux de couverture de 41 4 21 FAOSTAT donn es 2002 El Youssoufi 2004 22 D une mani re g n rale et selon les donn es disponibles l chelle internationale portant sur l ann e 2001 la consommation alimentaire au Maroc appara t assez loign e des niveaux atteints dans la r gion m diterran enne ainsi si avec 253 kg de c r ales par an et par personne le Maroc d passe tous les autres pays de la r gion pour la plupart des autres produits il appara t plut t mal plac avec des niveaux
106. ation m me tableau 3 3 136 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Tableau 3 3 G rance des exploitations et r sidence des exploitants RGA 1996 SH Nombre total G rance D LL Milieu D in en haj exploitations Exploitants G rants Sur place Rural Urbain Etranger Sans terre 64 716 99 1 0 9 84 3 5 8 9 5 0 4 0 1 315 323 99 5 0 5 88 6 3 6 6 8 1 1 1 3 446 710 99 5 0 5 87 2 3 5 8 2 1 1 3 5 237 669 99 5 0 5 87 1 3 1 8 7 1 1 5 10 247 766 99 1 0 9 87 2 3 0 8 8 1 0 10 20 125 169 98 1 1 9 85 6 3 4 9 9 1 1 20 50 47 985 97 9 2 1 83 6 3 5 12 0 0 9 50 100 7 829 95 7 4 3 76 9 4 2 18 1 0 8 100 ha 3 182 84 9 15 1 69 7 3 1 26 4 0 9 Total 1 496 349 99 2 0 8 87 0 3 5 8 5 1 0 Source Akesbi 2001a et 2001b Les modes de faire valoir des terres n ont quasiment pas volu depuis les ann es 70 le mode de faire valoir direct concerne en 1996 la m me proportion enregistr e en 1974 soit 87 9 de la SAU contre 12 1 de la SAU pour les modes de faire valoir indirects 1 054 840 ha se r partissant entre la location 40 et le bail part de r colte 60 La location concerne les exploitations de plus de 50 ha les baux en nature celles dont la surface varie entre 3 et 20 ha Figure 3 5 Main d uvre permanente par ha de SAU selon la dimension de l exploitation RGA 1996 Moyenne gt 100 gt 50 100 gt 20 50 gt
107. au des classes de SAU de 0 10 ha 81 3 des effectifs de ces classes et de plus de 20 ha 71 6 Ils constituent 84 2 des exploitants sans terre Les exploitants ayant au moins le niveau du coll ge repr sentent pr s de 10 des exploitants de plus de 20 ha 3 entre 0 et 10 ha de SAU et 2 5 des sans terre Les dipl m s de la formation sup rieure constituent 2 9 des exploitants des classes de plus de 20 ha 0 6 de 0 10 ha et 0 4 pour les sans terre Figure 3 1 Evolution du nombre d exploitations entre 1974 et 1996 en 0 5 ha m 5 20 ha m 20 50 ha o gt 50ha Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b 130 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation La plupart des exploitants 87 r sident sur les lieux de l exploitation contre 8 5 en milieu urbain 3 5 en milieu rural et 1 l tranger Le quart des exploitants ne r sidant pas dans l exploitation poss dent des unit s de plus de 50 ha et 30 de la m me cat gorie d exploitants non r sidents ont des unit s de plus de 100 ha Enfin il y a lieu de noter que les exploitants exer ant des activit s non agricoles sont au nombre de 316 953 soit 21 2 de l ensemble se r partissent entre le commerce et les services 20 5 l administration 12 5 les professions lib rales 6 4 les b timents et les travaux publics 5 2 la p
108. auvret au Maroc in 50 ans de d veloppement humain au Maroc et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat Addi S 2005 Analyse conomique de la fili re poulet de chair M moire de troisi me cycle pour l obtention de dipl me d Ing nieur d Etat en agronomie option agro conomie DSH IAV Hassan II Rabat Aglietta M Brender A 1984 les M tamorphoses de la soci t salariale Calmann L vy Paris Amable B 2005 les Cinq capitalismes Diversit des syst mes conomiques et sociaux dans la mondialisation Seuil Paris Aoki M 2002 Towards a Comparative Institutional Analysis Cambridge Mass MIT Press Akesbi N 1985 De la d pendance alimentaire la d pendance financi re l engrenage Afrique et D veloppement Revue du Codesria vol X n 3 Dakar Akesbi N et Guerraoui D 1991 Enjeux agricoles Evaluation de l exp rience marocaine Ed Le fennec Casablanca Akesbi N 1987 Les instruments de la politique agricole in la Grande Encyclop die du Maroc vol Agriculture et P che Akesbi N 1997a La question des prix et des subventions au Maroc face aux mutations de la politique agricole in CIHEAM Prix et subventions effets sur les agricultures familiales m diterran ennes Options m diterran ennes S rie B Etudes et Recherches n 11 Paris Akesbi N 1997b Politique d ajustement structurel dans le secteur a
109. avail aux actifs qui en vivent et qui en fin de compte demeure le d terminant majeur de l activit conomique g n rale du pays Nous commencerons par faire le point sur l tat des ressources naturelles et sur celui des ressources humaines et des infrastructures sur lesquelles repose n cessairement tout projet de d veloppement Puis nous examinerons les aspects li s la production et la productivit dans le secteur agricole dont nous montrerons ensuite que les d faillances conduisent in luctablement une d pendance alimentaire sans cesse accrue Enfin nous ne manquerons pas d expliquer comment les ressources financi res mises la disposition du secteur agricole sont la fois en baisse et in galement r parties 3 1 Des ressources naturelles de plus en plus limit es La situation g ographique du Maroc lui permet de b n ficier d une vari t de reliefs et de climats et donc d une diversit bio cologique tout fait remarquable Lhafi et al 2005 On distingue trois grands types d cosyst me les cosyst mes marins et c tiers dont les particularit s physico chimiques et biog ographiques font du Maroc l un des pays espaces marins les plus riches l chelle plan taire 15 les cosyst mes des eaux continentales couvrant quelque 200 000 ha avec des lacs 15 On recense 7140 esp ces animales et 600 esp ces v g tales parmi lesquelles 724 peuvent avoir des r percussions sur le pl
110. ays est faible ces accords adoptent des approches et des contenus plut t en phase avec les propres mobiles et objectifs des Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 67 partenaires du Maroc lesquels sont rarement convergents Le r sultat est que outre les distorsions et incoh rences qu on peut d j y d celer ces accords cr ent des situations in dites probablement lourdes de cons quences Conclusion Le Maroc compte une trentaine de millions d habitants dont 45 vivent encore en milieu rural Ce taux appara t en baisse continue depuis une cinquantaine d ann es m me si le rythme de l exode rural semble s tre ralenti durant la derni re d cennie Avec une croissance d mographique qui s est galement ralentie 1 4 par an le pays conna t une transition d mographique voire une aubaine d mographique la population en ge d activit ayant sensiblement augment Celle ci est valu e 11 2 millions de personnes en 2005 alors que le taux d activit d passe l g rement le tiers 36 en 2004 Globalement l agriculture occupe 43 de cette population active mais ce taux atteint 80 en milieu rural Compte tenu des entrants et des sortants de la vie active l effectif additionnel de la population en ge d activit a t estim en 2005 460 000 personnes et la demande d emploi additionnelle devrait s lever 380 000 personnes par an durant les dix prochaines
111. blissements de soins de sant de base de sorte qu en milieu rural le ratio nombre d habitants par tablissement a baiss mais il reste quand m me lev soit 7 041 en 2003 contre 9 225 en 1997 En tout cas le taux de mortalit maternelle notamment reste lui aussi lev particuli rement en milieu rural o il atteint 267 d c s pour 100 000 naissances contre une moyenne nationale de 227 pour la p riode 1995 2003 MFP 2005d Dans le domaine de l ducation enfin sil est reconnu que le taux d analphab tisme reste lev de l ordre de 45 aucune pr cision n est fournie propos de la proportion propre au monde rural On peut toutefois ais ment convenir 32 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation qu elle doit y tre autrement plus lev e Plus significatif encore est la proportion d analphab tisme parmi la population des exploitants agricoles ceux l m mes qui sont appel s redoubler d efforts pour accro tre leur productivit et donc leur comp titivit Selon le dernier recensement agricole pas moins de 81 des exploitants agricoles sur pas moins de 76 de la SAU ne disposent d aucun niveau d instruction 9 5 ont seulement le niveau de l cole coranique et 6 le niveau de l cole primaire Par ailleurs la m me population d exploitants est apparue plut t g e puisqu elle est compos e 67 5 de personnes ayant plus de 45 ans et m me 45 de p
112. bution du lait Le prix pay au producteur varie selon la qualit du lait mouillage mais g n ralement il est gal ou l g rement sup rieur aux prix pay s par les industriels La marge brute du colportage et des mahlaba varie entre 0 5 et 1 Dh I selon les clients r guliers ou saisonniers et la qualit du lait vendu Il faut reconna tre que le d veloppement de cette activit r pond une demande et par cons quent un march que les mahlaba ont d velopp par une diversification petit lait yaourt boire lait r pondant au go t du consommateur et par une image de marque bas e sur le label produits naturels d Transformation du lait La transformation du lait est assur e par deux secteurs le secteur coop ratif et le secteur priv domin par la Centrale laiti re partenariat avec le groupe Danone filiale de PONA Tableau 2 4 Unit s de transformation du lait Nombre d unit s Capacit millions de litres jour Ann e Secteur Secteur Secteur Secteur de PRA Total Hi FRE Total priv coop ratif priv coop ratif 1983 9 5 14 0 8 0 5 1 3 1999 16 22 38 1 7 1 245 2 9 Source Araba et al 2001 Gr ce aux encouragements de l Etat l infrastructure industrielle de transformation a connu un grand d veloppement durant la derni re d cennie 49 Sur les 22 unit s du secteur coop ratif on compte 16 mini laiteries Bellekhal 2004 106 L agricult
113. capitulatif des mesures et r formes pr vues dans le cadre du PASA du PISA et de la strat gie du d veloppement agricole Direction de la Programmation et des Affaires conomiques Rabat Minist re de l Agriculture et de la Mise en Valeur agricole 1994b Une strat gie pour l agriculture 2020 Propositions Rabat ao t Minist re de l Agriculture et de la Mise en Valeur agricole 1994c Plate forme pour une strat gie agricole Rabat d cembre R f rences bibliographiques 183 Minist re de l Agriculture et de la Mise en Valeur agricole 1996 Plan conomique et social 1996 2000 Rabat ao t Minist re de l Agriculture de l Equipement et de l Environnement D partement de l Agriculture 1998 Plate forme du Projet de Loi cadre d orientation agricole Rabat mars Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 1998 Recensement g n ral de l agriculture R sultats pr liminaires Direction de la Programmation et des Affaires conomiques septembre Minist re de l Agriculture du D veloppement Rural et des Eaux et For ts Conseil g n ral du d veloppement agricole 1999 Etat de l agriculture 1998 Rabat Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 1999a Plan quinquennal de d veloppement conomique et social 1999 2003 Commission Sp cialis e D veloppement Rural et Agricole volume 1 D veloppement rural Rapport pri
114. ce de vente non am nag insuffisance des quipements l absence d organisation professionnelle des producteurs qui limite leur pouvoir de n gociation avec les chevillards et les interm diaires l absence d un syst me d information sur les indicateurs pertinents de la fili re prix qualit l insuffisance du syst me de classification des carcasses qualit 102 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation la fixation des prix la limitation de la circulation des viandes foraines et le syst me de paiement des transactions au niveau des abattoirs entra nant des distorsions au niveau des march s 1 2 3 3 Fili re lait Deux syst mes de production laiti re pr dominent dans cette fili re e Le syst me laitier en irrigu rencontr dans les Offices r gionaux de mise en valeur agricole est caract ris par l existence d une production fourrag re qui couvre une part des besoins du cheptel allant de 40 60 la pr dominance des races am lior es 56 de l effectif et l int gration au r seau de commercialisation du lait e Le syst me mixte pr domine dans les zones bour favorables et interm diaires zones de petite et moyenne hydraulique dans la p riph rie des p rim tres irrigu s et des grandes agglom rations Il est caract ris par la diversification des ressources alimentaires jach res pailles chaumes sous produits d agro industrie Ce syst me q
115. ce locale D s lors il devenait manifeste que le d terminant premier de cette derni re est s curitaire L ordre et la s curit dans les campagnes marocaines voil l imp ratif qui pr vaut avant tout autre et d termine les choix et les comportements de l Etat l gard de l agriculture et du monde rural d s le d but des ann es 60 Les projets de d veloppement ne sont pris en compte que dans la mesure o ils n entrent pas en conflit avec ce dogme s curitaire On comprend dans ces conditions qu une certaine vision technocratique du d veloppement ait t privil gi e puisque loin de remettre en cause l ordre tabli elle le consacrait et le confortait Les choix seront donc ceux d une certaine lite l affectation des ressources qui en d coulera servira avant tout ses int r ts On assistera donc une aggravation des disparit s de toute sorte notamment au niveau territorial au moment o quelques p rim tres connaissent un essor relatif non n gligeable le monde rural dans son immense majorit s enfonce dans le sous d veloppement et la marginalisation 174 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Evalu sur une longue p riode ce mod le ne semble avoir r ellement atteint aucun de ses objectifs d clar s ni modernisation suffisante des exploitations ni rentabilisation des investissements ni am lioration significative de la productivit ni autosuffisance alimentaire ni m me
116. celles d origine priv e tant traditionnellement tr s faibles du moins en juger par les rares donn es disponibles en la mati re A titre indicatif on peut noter que les cr dits accord s par le Cr dit agricole du Maroc ne repr sentent que 14 20 des besoins de financement de l agriculture cependant que les banques commerciales ne participent qu hauteur de 3 au financement du secteur MADRPM 2000 Les ressources publiques pour leur part ont sensiblement baiss en longue p riode puisqu elles ont t quasiment r duites de moiti passant de pr s de 20 du budget de l Etat durant les ann es 70 seulement 10 actuellement MADRPM 2000 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 41 Si depuis une quinzaine d ann es on s en tient en gros cette proportion on peut constater sur la figure 1 53 que le budget d investissement du d partement de l Agriculture conna t une volution assez instable au demeurant reflet des contraintes de financement qui caract risent l ensemble des investissements de Etat Ceci tant le plus remarquable est qu en d pit de ces limites g n rales sur la figure 1 54 on peut voir que la part qui est consacr e dans ce budget aux quipements d irrigation est tr s souvent consid rable Akesbi 2005a En particulier depuis la deuxi me moiti des ann es 80 les quipements d irrigation accaparent en moyenne les deux tiers du budget en qu
117. che 2 6 l artisanat 2 3 Figure 3 2 Nombre d exploitations agricoles total et irrigu es par taille Milliers 450 Nombre total m Irrigu es 400 350 300 1 250 1 r 200 1 150 7 100 lt L 50 lt 1 0 Lier O ha gt 1 3 gt 3 5 gt 5 10 gt 10 20 gt 20 50 gt 50 100 gt 100 Source Annuaire statistique du Maroc 2003 1 1 1 Une volution lente en longue p riode En l absence d une r forme agraire les structures fonci res et les statuts juridiques des terres ont sur la longue p riode fort peu volu pr dominance de la micropropri t h t rog n it et complexit des statuts des terres pr carit des baux ruraux L accroissement de la surface agricole utile accompagn par la baisse du nombre d exploitations s est traduit par une hausse de l ordre de 20 de la taille moyenne des unit s productives passant en moyenne de 4 9 6 1 ha entre le milieu des ann es 70 et le milieu de la d cennie 90 Akesbi 2001a Cette tendance concerne l ensemble des exploitations l exception toutefois des exploitations de plus de 100 ha dont la surface moyenne a enregistr une baisse de 15 Parall lement le processus de morcellement ne s est pas att nu le nombre de parcelles par exploitation passant de 6 6 7 en moyenne Processus de segmentation des structures de production 131 La distribution des superficies dem
118. choix des cultures soit d termin e par l impact de la concurrence trang re et de la comp titivit ou de la non comp titivit des exploitations en question Pour l instant en tout cas ces possibilit s apparaissent limit es pour l essentiel quelques centaines de milliers d hectares d oliviers et autres arbres fruitiers et quelques milliers d hectares de diverses cultures biologiques et de terroirs dans quelques r gions du pays6l Ceci tant lorsqu elle est possible l option pour certaines cultures illicites appara t miraculeuse C est le cas de la culture du cannabis dans le Nord du Maroc 61 Sur la controverse qui a oppos ce sujet des experts de la Banque mondiale et des cadres du minist re de l Agriculture cf Akesbi 2005a Risques blocages et options de sortie 161 Depuis le milieu des ann es 90 en particulier l extension de cette culture dans diff rentes r gions montagneuses du Rif marocain est tout fait remarquable Selon PONU les surfaces concern es seraient estim es 120 500 ha en 2004 et ferait vivre 804 000 personnes UN ODC 2005 Benatya 2001 Compte tenu des conditions objectives des r gions en question climat sols et des prix offerts par les r seaux des trafiquants la culture du cannabis s av re ind niablement comme tant la seule m me de rapporter aux paysans des r gions concern es des revenus d cents en tout cas sans commune mesure avec ceux g n r s par n im
119. cro finance au Maroc 31 12 2004 31 12 2005 Encours Nombre de clients actifs 459 763 631 068 Pourcentage des femmes 72 65 Montant total des pr ts en cours 891 1555 millions de dirhams Encours moyen par client actif dirhams 1 939 2 464 Nombre total des pr ts distribu s depuis 2 18 3 13 la cr ation millions Montant total des pr ts distribu s depuis 5 448 8 965 la cr ation millions de dirhams Montant moyen du pr t distribu depuis 2 499 2 864 la cr ation dirhams Taux de remboursement 99 99 R partition des clients actifs par zone d intervention Urbain 67 61 P riurbain 5 11 Rural 28 28 Source Www fnam ma 56 Al Amana la Fondation Zakoura Micro cr dit la Fondation Banque Populaire pour le Micro Cr dit FBPMC FONDEP AMSSF AIMC AMOS AI Karama INMAA cr par l AMSED et ATIL APS Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 119 Une analyse du financement des bailleurs de fonds r v le que la plupart tendent financer les m mes associations arguant du fait que ces associations sont les plus performantes et ou ciblent la client le voulue avec la capacit institutionnelle n cessaire pour absorber les montants en question Ainsi Al Amana Zakoura et FONDEP ont re u chacune un financement de quatre des sept bailleurs qui financent le secteur du micro cr dit au Maroc Actuellement les bailleurs internationaux et gouvernementaux ont tendance pousser l
120. ct riser le plus souvent par une grande complexit une d sorganisation qui frise l anarchie et surtout une multiplication abusive d interm diaires sp culateurs qui s enrichissent outrageusement au d triment la fois des producteurs et des consommateurs voir 2 1 ci dessous C est en fait en direction de l ext rieur que l Etat a ind niablement d ploy le plus d efforts pour favoriser l coulement des produits destin s l exportation D s 1965 il cr e l Office de commercialisation et d exportation OCE qui aura jusqu en 1985 le monopole de l exportation des denr es concern es agrumes primeurs conserves v g tales et animales Cet Office pourra surtout mettre ses puissants moyens mat riels et humains au service de la prospection des march s ext rieurs et assurer aux producteurs des conditions de vente relativement avantageuses C est dans ce contexte que sera sign en 1969 le premier accord d association avec la CEE accord renouvel et largi en 1976 Son int r t premier est de chercher garantir l acc s des produits en question au march communautaire L adh sion de l Espagne et du Portugal la CEE en 1986 conduira son adaptation en 1988 Il est vrai 46 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation que cette derni re est demeur e tr s insuffisante et que sous la pression de puissants lobbies l Union europ enne poursuivra d sormais une politique protectionni
121. cteurs En revanche il existe deux organisations au niveau de la transformation la FICOPAM F d ration des industries de la conserve des produits agricoles au Maroc qui regroupe entre autres 29 unit s de conserve dont la production est destin e en priorit l exportation et PADEHO Association des exportateurs d huile d olive Les activit s de ces associations restent tr s limit es puisqu elles ne font aucun effort de promotion de diversification ou de recherche de march La commercialisation sur le march local se fait principalement en vrac pour l huile sans distinction de qualit ce qui ne favorise pas les efforts d am lioration de cette derni re Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 93 Figure 2 15 Figure 2 16 Production et exportations Production et exportations d olives d huile d olive 1961 2004 de table 1961 2004 en milliers de tonnes en milliers de tonnes 100 14 Export huile d olive _ Production huile d olive Export huile de table Production huile de table 70 60 50 40 30 20 10 0 RE E E e A E HR ee see Reese ee E Re AR a aa ANS Ne en Ne ee ON Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Office des Changes 2006 La qualit relativement m diocre de l huile marocaine face un march int
122. ctuellement poser probl me certains experts de la Banque mondiale qui l estiment responsable de la perte de comp titivit des op rateurs marocains cherchant d velopper leurs exportations dans des pays de la zone dollar BM 2006 2 6 D ficit budg taire syst me fiscal et ressources non fiscales Les politiques budg taires restrictives et les programmes de r chelonnement de la dette ext rieure publique des ann es 80 avaient permis de ramener les d ficits budg taires des niveaux proches du seuil de 3 du PIB tol r par les institutions financi res internationales Au cours des ann es 90 et quelques exceptions pr s ce d ficit tait demeur contenu dans une fourchette comprise entre 2 et 4 du PIB Cependant la situation s est brusquement et brutalement d grad e au d but de l actuelle d cennie avec un d ficit ayant atteint pr s de 9 du PIB en 2000 avant de revenir un niveau moyen autour de 5 En r alit la situation du point de vue des quilibres budg taires reste tr s fragile et donc pr occupante car elle appara t d sormais fortement d pendante de ressources ponctuelles exceptionnelles puisque principalement li es au programme des privatisations Comme on peut le constater sur la figure 1 28 qui rapproche le cours du d ficit budg taire de celui des ressources non fiscales les deux tant rapport s au PIB la similitude est assez frappante entre l volution des
123. d ann es Ceci tant il nous faut pr sent constater que cette passivit dans la conduite des r formes internes contraste trangement avec un activisme tout fait remarquable au niveau des engagements que le pays prend en vue de la lib ralisation de ses changes ext rieurs agricoles 4 7 Les engagements du Maroc pour la lib ralisation de son commerce ext rieur agricole Compte tenu de l impasse dans laquelle se trouvent actuellement les n gociations dans le cadre du cycle de Doha de POMC38 on ne traitera pas ici de la dimension multilat rale des engagements de lib ralisation des changes pour se focaliser principalement sur leur niveau bilat ral D autant plus que ce dernier appara t depuis quelques ann es particuli rement anim En effet alors qu il tait d j en plein d mant lement tarifaire en vue de la zone de libre change industrielle avec l Union europ enne et qu il venait de signer fin 2003 avec la m me Union europ enne un accord agricole de lib ralisation progressive et r ciproque des changes le Maroc se h te de conclure en 2004 en l espace de trois mois coup sur coup trois nouveaux accords de libre change avec le trio Tunisie Egypte et Jordanie les Etats Unis d Am rique et la Turquie Encore faut il ajouter cette s rie d accords ceux d j conclus depuis plusieurs ann es comme l accord de zone de libre change arabe ou l accord avec les Emirats Arabes Unis
124. d mographique du pays HCP 2005a 2006a Ce dernier comptait cette date 29 9 millions d habitants dont 16 5 millions en milieu urbain et 13 4 millions en milieu rural soit respectivement 55 2 et 44 8 Par rapport au pr c dent recensement g n ral effectu en 1994 1 Au Maroc on entend par cultures industrielles les productions devant n cessairement subir une transformation industrielle pour tre consomm es en tant que produit final ou utilis es en tant que demi produit dans une cha ne de transformation Il s agit principalement des cultures sucri res et ol agineuses betterave canne sucre et tournesol principalement 10 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation la population totale s est accrue de 3 8 millions d habitants ce qui correspond un taux d accroissement annuel moyen de 1 4 Ce rythme marque une sensible d c l ration de la croissance d mographique dont l volution tait quasiment deux fois plus rapide depuis l ind pendance Il reste cependant plus lev en milieu urbain 2 1 qu en milieu rural 0 6 Au demeurant la population rurale voit certes sa part dans la population totale poursuivre sa baisse tendancielle mais n en continue pas moins d augmenter en valeur absolue gagnant encore quelque 762 000 personnes entre les deux pr c dents recensements Le Maroc conna t ainsi une transition d mographique qui semble s acc l rer avec des taux de natalit et
125. d assurer son autoconsommation le commer ant agr proc de un stockage dans le but d en tirer un profit les coop ratives agricoles d tiennent des stocks dans le cadre de la politique de r gulation du march enfin le minotier constitue une r serve dont le volume est li sa capacit d crasement Les moyens de stockage d tenus par les diff rents organismes la veille de l ind pendance atteignaient une capacit de 14 2 millions de quintaux Mqx 56 9 pour les commer ants agr s 33 3 pour les coop ratives 9 4 pour les minoteries industrielles et 3 4 pour les silos portuaires En 1971 la capacit de stockage des diff rents intervenants est pass e 16 9 Max soit une augmentation de 19 En 1990 une progression de l ordre de 15 par rapport 1971 a t enregistr e portant ainsi la capacit de stockage 19 5 Max Elle concerne tous les intervenants avec le taux le plus lev attribu aux commer ants agr s et le taux le plus faible aux coop ratives En 2004 la capacit de stockage des grains est estim e 26 3 Mqx enregistrant une augmentation de l ordre de 34 8 par rapport 1990 14 Max chez les commer ants agr es 7 Mqx chez les minoteries industrielles et 3 8 Max chez les coop ratives La capacit des silos portuaires 1 5 Mqx est utilis e exclusivement pour le transit des c r ales d importation La r partition de cette capacit par port est la suivante Casablanca 0 70
126. de dipl me d Ing nieur d Etat IAV Hassan II Rabat El Youssoufi M 2004 Quelles r formes pour la fili re des viandes rouges 3e s minaire institutionnel du Conseil g n ral du d veloppement agricole Rabat 2 4 d cembre Elloumi M 1997 L agriculture familiale m diterran enne permanence et diversit avec r f rences particuli res aux pays du Maghreb ir RAFAC Agricultures familiales et politiques agricoles en M diterran e enjeux et perspectives Options m diterran ennes S rie B n 12 CIHEAM IAM Montpellier FAO Minist re de l Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole 1997 Impact du programme d ajustement structurel sur le d veloppement du secteur agricole tomes 1 4 Rabat mai 182 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Haidi M 2001 La distribution moderne dominante alimentaire quelles perspectives au Maroc M moire pour l obtention du dipl me du cycle sup rieur de gestion Institut Sup rieur de Commerce et d Administration des Entreprises Casablanca Hall P Soskise D 2002 Les vari t s du capitalisme Ann e de la r gulation n 6 Presses de Sciences Po Paris Haut Commissariat au Plan 2005a Annuaire statistique du Maroc 2005 Rabat Haut Commissariat au Plan 2005b D mographie marocaine tendances pass es et perspectives d avenir 50 ans de d veloppement humain et perspectives 2025 Cinquantenaire de l i
127. de mise en march directe qui impliquent des co ts de transaction lev s m connaissance des march s et des techniques de commercialisation et sous quipement en infrastructure de stockage Depuis 2001 on constate une nette et apparemment durable reprise de la part de la production coul e sur le march int rieur laquelle se situe autour de 60 marquant ainsi la primaut de la demande interne en tant que d bouch de la production nationale Cette volution peut s expliquer par la conjonction de deux facteurs am lioration du niveau de vie d une partie de la population et recul des exportations de certaines vari t s Akesbi 2004b Le grand nombre d interm diaires qui interviennent tout le long de la cha ne de vente et de distribution nuit la transparence du march surtout pour des produits qui supportent mal les manipulations En cons quence les prix de revient s en trouvent lev s cause des pertes occasionn es par les nombreuses manipulations Les prix du march de gros et la consommation varient fortement en fonction de la saison de la nature et de la disponibilit des produits et de la situation g ographique des r gions de production Des prix lev s aux consommateurs restreignent souvent la consommation certaines p riodes de l ann e L absence de toute normalisation des produits contribue l opacit des prix et n encourage pas la recherche de la qualit Les emballages rudim
128. des Pr visions financi res janvier Rabat Minist re des Finances et de la Privatisation 2006 Tableau de bord mensuel Direction des Etudes et des Pr visions financi res 15 mars Rabat Minist re des Finances et de la Privatisation 2006b Note trimestrielle de conjoncture Direction des Etudes et des Pr visions financi res n 126 premier semestre Rabat Minist re des Finances et de la Privatisation 2006c Bulletin mensuel de statistiques des finances publiques Tr sorerie g n rale du Royaume d cembre Rabat Minist re de la Pr vision conomique et du Plan 2000 Enqu te nationale sur le secteur informel non agricole Direction de la Statistique Rabat Narjisse H 2005 Les cosyst mes agricoles et pastoraux tat des lieux et voies d volution 50 ans de d veloppement humain et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat Pascon P 1970 La formation de la soci t marocaine Bulletin conomique et social du Maroc n 120 121 Rabat Pascon P 1977 Le patrimoine de la colonisation priv e en 1965 et d volution des terres de colonisation de 1956 1976 in Question agraire 2 Bulletin conomique et social du Maroc n 133 134 Rabat juillet Pascon P 1980 Etudes rurales SMER Rabat Pascon P Ennaji M 1986 les Paysans sans terre au Maroc les Editions Toubkal Casablanca Pisani E 1995 La s curit a
129. des de suspension des dispositions de l accord sont d termin s en fonction de crit res pr tablis Ainsi les produits en question doivent tre des produits frais au nombre de 10 au maximum pour chaque pays et les mois exclus du d mant lement tarifaire ne doivent ni d passer 7 par produit ni en totaliser plus de 45 pour tous les produits contenus dans la liste de chaque pays Dans ce cadre on peut noter que le Maroc plaide pour inclure dans la liste d exception la plupart des produits agricoles de base tels les c r ales les sucres les huiles L Accord quadripartite ou Accord d Agadir A l issue d un Sommet qui avait r uni les chefs d Etat ou de gouvernement du Maroc la Tunisie l Egypte et la Jordanie en mai 2001 la d claration d Agadir annon a la cr ation d une zone de libre change entre ces quatre pays arabes m diterran ens inscrite dans la perspective de la grande zone de libre change euro m diterran enne l horizon 2010 Paraph par les ministres des Affaires trang res des quatre pays concern s 66 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation le 24 f vrier 2004 l Accord d Agadir est entr en vigueur le 6 juillet 2006 Outre l am lioration des changes commerciaux entre les pays signataires et le renforcement de leur position face l Union europ enne l accord institue le cumul diagonal de la r gle d origine lors de l exportation des marc
130. des ressources par le secteur Toutefois l extensification de l agriculture n a pas manqu d entra ner une croissance n gative de la PGF dans le secteur La progression de la PGF au Maroc sur la p riode 1982 1992 est associ e l usage intensif de la production De fait la d composition de la croissance de la PGF en gains d efficience technique et en gains li s au changement technique montre pour le Maroc une volution en longue p riode marqu e par des phases de progression et de recul en termes d efficience technique et de changement technologique De sorte que sur l ensemble de la p riode sous revue 1961 2002 on constate un net recul dans le cas du Maroc au m me moment la Tunisie par exemple a enregistr une l g re am lioration Les progr s accomplis par le Maroc au cours des ann es 1960 en termes d efficience technique semblent de ce fait rogn s par la d t rioration enregistr e en termes de gains technologiques d bouchant au total sur une nette r gression de la PGF Cette tendance va se poursuivre au cours de la d cennie 1970 avant de subir notamment depuis 1992 un infl chissement en termes de changement technique infl chissement toutefois contrebalanc par les pertes d efficience technique d bouchant sur une stagnation du secteur tout au long de la p riode 2 2 2 Productivit s partielles des facteurs et degr s d intensification En comparaison internationale chantillon de 14 pay
131. ditions de la production sssssesesseeeereeeee 160 3 4 Choix de production fun nn ii 160 3 5 Activit s non agricoles en milieu rural sesssseiceuniioniiess 161 3 60 Ezode turals s s ania n a aA E 162 3 7 Emigtation internationale sisirisisiusineisi innie aa E NS 162 4 Tinpasses et risgues de blocage serseri R Ra 163 4 1 Fardeau d mographique et productivit ssssessesseesrerrrrerrrrererren 164 4 2 Import substitution ou promotion des exportations double mpass es Re S 165 4 3 D sengagement de l Etat et carence des relais priv s sses 167 4 4 Prix et subventions quel syst me alternatif de r gulation ss s s s 168 4 5 Ressources naturelles l conomie ou l cologie nesses 170 En guise de conclusion mal gouvernance la premi re des impasses 173 Diwan 3000 D p t l gal 2008 0455 ISBN 9945 444 28 9 ISSN 114 2790 66 La lib ralisation des conomies et des changes ne peut tre un mouvement isol mais doit s inscrire dans une dynamique d ensemble conjuguant r formes internes et ouverture ma tris e n goci e et pilot e par l Etat Un Etat la fois strat ge r gulateur et dont l action est fond e sur le principe de bonne gouvernance Or la strat gie publique d clin e en termes de choix et d options impliquant des int r ts divergents d orientations et de politiques engageant l avenir n est pas encore devenue l affaire de tous elle ne fait pas encore
132. domaine Une politique nationale volontariste encourage la professionnalisation des acteurs et impose la p rennit financi re des structures dans un d lai de 5 ans 54 Loi n 15 99 portant r forme du Cr dit agricole 55 Suite au dahir n 1 99 16 du 18 chaoual 1419 5 f vrier 1999 portant promulgation de la loi n 18 97 relative au micro cr dit 118 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Le secteur de la micro finance a connu une croissance consid rable pendant ces dix derni res ann es En 2001 on comptait 10 associations56 de micro cr dit AMC actives avec peu pr s 125 000 pr ts en cours L encours financier global au niveau du secteur se situait environs 195 millions de dirhams Seule association vraiment sp cialis e dans le micro cr dit Al Amana a t constitu e en 1997 En dehors des associations Zakoura et AMSED qui ont b n fici de contacts directs avec la communaut internationale de micro cr dit les autres associations op raient avec une certaine confusion entre les r les social et conomique qu elles devaient jouer dans le domaine de micro cr dit Les bailleurs de fonds trangers regroupent USAID la Coop ration Espagnole le gouvernement Italien mais aussi le PNUD et la Commission Europ enne Deux organismes gouvernementaux financent aussi le secteur le Fonds Hassan II et l Agence du Nord Tableau 2 5 Chiffres cl s de la mi
133. ductions avicoles du secteur dit industriel taient en 2004 de l ordre de 300 000 tonnes de poulets de chair et 2 milliards d ufs A l oppos la contribution du secteur traditionnel la production est mal connue m me si les statistiques du minist re de l Agriculture donnent une estimation de la production qui stagne depuis plus de 10 ans autour de 50 000 tonnes pour la viande blanche et 800 millions pour les ufs La production des poussins de type chair a atteint 210 millions en 2003 Elle est assur e par 41 couvoirs totalisant une capacit annuelle d environ 280 millions de poussins soit un taux d utilisation de 75 de la capacit potentielle Addi Sa d 2005 La production des aliments compos s pour volailles est assur e par une quarantaine d usines dont 8 sont int gr es aux levages principalement ceux de Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 95 poules pondeuses La capacit totale de la production de la provende est valu e environ 3 5 millions de tonnes en 2003 Le tonnage produit est estim 1 5 million de tonnes 80 de ces tonnages sont destin s aux volailles dont plus de la moiti au poulet de chair Addi 2005 Figure 2 17 Principaux segments de la fili re avicole Importation de ma s 95 des besoins 5 couvoirs poussins futures pondeuses 40 couvoirs poussins de type chair 37 unit s de production d aliments compos s
134. dustriel 130 000 t 195 000 t Ecart de triage 41 500 t Huile d olive Huile d olive artisanale industrielle 13 500 t 35 000 t Conserve artisanale Conserve d olive 84 000 t Source El Yassami et Zemrani 2004 p 41 92 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation La trituration des olives se fait depuis des si cles par un syst me traditionnel discontinu se basant sur un broyeur une ou deux meules des presses souvent en bois et des bassins de d cantation de l huile L nergie utilis e est d origine humaine et ou animale elle est rarement m canique Depuis les ann es 50 des syst mes semi industriels ont fait leur apparition au Maroc Ils se composent de broyeurs 2 3 ou 4 meules de presses hydrauliques de bassins de d cantation voire de centrifugeuses verticales pour la s paration des huiles d olive A partir des ann es 80 de lignes compl tes continues de trituration des olives ont t introduites au Maroc Celles ci se basent sur un syst me de lavage effeuilleuse broyage m tallique malaxage s paration des phases de la p te broy e par centrifugation horizontale en 3 phases et s paration des huiles par centrifugeuse verticale Ce n est que vers les ann es 90 que commence l utilisation de la centrifugeuse horizontale en 2 phases d canter en deux phases une pour la phase huileuse et l autre pour la phase solide et eau de v g tation Avec ce syst me
135. e Les fournisseurs refusent d accorder des cr dits moyen terme Certaines soci t s refusent de traiter avec les libres services et pr f rent vendre aux grossistes Les retards dans les d lais de livraison obligent les grandes surfaces supporter les charges d un sur stockage pour viter une rupture de stock Les fournisseurs et repr sentants des soci t s importatrices n accordent plus de garanties aux clients apr s livraison les produits p rim s ne sont pas chang s Le monopole de certains produits par un seul producteur ou importateur entra ne un choix tr s limit Les importateurs pr l vent une marge trop lev e Multiplicit des interm diaires Approvisionnements Le manque de r gularit de la qualit de certains produits surtout pour les conserves et les biscuits dont la qualit laisse d sirer Souvent l emballage n est pas appropri ce qui cause des d g ts support s enti rement par le magasin Qualit des produits Qualification professionnelle Le manque d information entre les productions disponibles ou favoriser d une part et la demande pr sente ou potentielle des consommateurs d autre part Ceci a un impact n gatif sur la formation des cours ce qui entrave la mise en uvre de la double liaison production consommation en mesure d assurer une meilleure valorisation de la production au co t le plus bas possible pour le consommateur Manque
136. e de se d ployer travers une d marche de fili res celles qui sont susceptibles d tre favoris es en premier tant probablement celles qui sont les mieux plac es pour contribuer cette course la comp titivit 37 S il en est ainsi on est alors l gitimement fond se demander si l on n est pas en passe de proc der une nouvelle r orientation strat gique faisant peu cas de beaucoup de ce qui a t accumul depuis plus d une d cennie Le temps de la mise niveau va t il balayer celui des strat gies Finalement s il fallait r sumer en quelques mots quarante ans de politiques agricoles nous dirions que celles ci ont volu travers trois phases et en trois temps il y a eu d abord le temps de l action qui en a t l expression marquante puis ce fut le temps des remises en cause travers les inflexions des ann es 70 et surtout 37 Un entretien accord par l actuel ministre de l Agriculture et du D veloppement rural la revue de son d partement en avril 2004 confirme en gros cette orientation g n rale Cf M Mohand Laenser Le Maroc a choisi la voie de l int gration ma tris e au mouvement de lib ralisation le Terroir n 10 Rabat avril 2004 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 61 les politiques d ajustement des ann es 80 et enfin vint le temps de la r flexion et des strat gies lequel dure depuis une douzaine
137. e et stable ainsi que d un niveau d infrastructures et d quipements nettement sup rieur la moyenne B n ficiant de larges possibilit s de cr dits et d aides de l Etat ces 134 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation exploitations ont une propension plus lev e entreprendre des investissements de modernisation et proc der l intensification de la production Employant des effectifs salari s relativement importants voir tableau 3 4 il y a lieu de noter toutefois une pr dominance de la main d uvre non qualifi e et un sous encadrement en termes de comp tences contribuant limiter leurs performances manag riales et leur potentiel productif En d pit d un niveau d instruction assez rudimentaire les exploitants occupent en g n ral des positions cl s au sein des organisations professionnelles et dans les instances repr sentatives dont seule une tude plus approfondie en termes d acteurs est susceptible de d gager les principes les logiques et les m canismes 1 2 3 Les petites et moyennes exploitations une figure g n rique Les petites et moyennes exploitations 5 50 ha en bour et 5 20 ha en irrigu sont au nombre de 821 600 unit s soit 56 7 de l effectif total couvrant 70 des terres cultivables et 64 des terres irrigu es 5 998 000 et 801 000 ha respectivement Figure g n rique en termes d hybridation de rapports sociaux et de modes de production e
138. e jour m me ou dans un autre souk lorsque les prix sont plus favorables Parfois le m me animal repris par plusieurs interm diaires fait le tour de plusieurs souks avant d tre abattu Figure 2 24 Circuits de commercialisation du b tail Eleveur gt Interm diaire 1 Interm diaire 2 gt Chevillard lt Boucher urbain Boucher rural lt Urbain Consommateur Rural Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 101 Il se d gage ainsi l existence de trois principaux circuits de commercialisation le circuit long faisant intervenir le maximum d agents conomiques producteur interm diaires chevillard boucher le circuit court o le boucher se pr sente au souk et ach te l animal pour l abattre le plus souvent le m me jour le circuit interm diaire ou plusieurs fonctions sont assur es par un m me agent par exemple un chevillard pratiquant en m me temps l engraissement Le circuit court est pratiqu g n ralement pour l approvisionnement des abattoirs ruraux tandis que les deux autres types de circuit sont plus utilis s pour l approvisionnement des abattoirs municipaux d Infrastructure d abattage et de distribution Le r seau des abattoirs de viandes rouges est constitu de 180 abattoirs municipaux dont 17 dans les grandes agglom rations urbaines et de 730 tueries rurales Ce r seau est domin pa
139. e la politique agricole de l apr s ind pendance Au d but des ann es soixante apr s les reclassements politiques des premi res ann es de l ind pendance la strat gie de d veloppement au Maroc adopte une orientation et un contenu nouveaux Cette strat gie se veut d j lib rale fond e 42 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation conjointement sur le r le moteur du secteur priv et louverture sur l ext rieur L option industrialiste du premier plan quinquennal est rapidement remise en cause et le mot d ordre de r forme agraire l ordre du jour alors laissera place une inoffensive r forme agricole qui se gardera bien de toucher aux structures de r partition des terres aux statuts fonciers ni m me la cession en toute ill galit de plusieurs centaines de milliers d hectares de terres de colonisation des personnes priv es marocaines L ancien tertib 24 imp t impopulaire est supprim et remplac en 1961 par un imp t agricole qui reviendra d taxer tr s largement les revenus agricoles et particuli rement les plus lev s d entre eux Les anciens notables ruraux r investissent l appareil de l Etat au niveau local notamment o dit R Levau ils se voient nouveau comme sous le protectorat confier la police du monde rural Levau 1976 De tels choix command s par des consid rations socio politiques videntes vont peser dans la vision q
140. e le Cr dit Agricole du Maroc sort lui m me d une crise pas encore tout fait surmont e Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 117 Par rapport au texte de loi54 qui a finalement t adopt on ne peut toutefois manquer de noter impasse qu il fait sur un autre aspect de la r forme qui tait essentiel dans le projet initial En effet ce dernier pr voyait aussi la cr ation de banques r gionales sous forme de coop ratives capital variable r gies par les dispositions de la loi bancaire et appel es Banques r gionales de Cr dit agricole Ces banques r gionales devaient tre cr es la demande des agriculteurs concern s et sur l initiative du Cr dit agricole du Maroc qui participerait la souscription de leur capital initial Cette formule devait favoriser une approche de proximit contribuer au d veloppement de la vie locale et r gionale et permettre l implication des agriculteurs dans la gestion et la p rennit de ces institutions Sur les 200 000 clients actuels de la banque on reconna t qu en fait seuls 70 000 sont solvables ce qui revient dire que les autres sont plus virtuels que r els Or la nouvelle direction se veut tr s claire et tr s ferme ce niveau il n est d sormais question de financer que l agriculteur solvable Selon ses estimations il existerait entre 300 000 et 350 000 agriculteurs potentiellement solvables ce qui l autorise pen
141. e p riode de la m canisation et de l intensification de la production demeure limit traduisant une situation structurelle articulant r gimes d exploitation intensive et extensive Faisant retour sur l hypoth se de la vari t des mondes de production agricole on s efforce dans le point qui suit d articuler les configurations diff renci es d exploitations aux conditions de comp titivit et aux contraintes de louverture 2 3 1 Les exploitations potentiellement comp titives Il s agit principalement des grandes exploitations 2 couvrant pr s de 22 des terres cultivables et d une cat gorie de petites et moyennes exploitations occupant des cr neaux relativement limit s en termes de surface cultiv e et de population agricole concern e mara chage certaines cultures industrielles betterave sucre dans certains p rim tres irrigu s l gumes de conserve plantes aromatiques etc et de certaines productions fruiti res agrumes olives et huile d olive raisins de vin Op rant dans les secteurs de l exportation ces exploitations ont pu d velopper des avantages comp titifs et des actifs sp cifiques en mati re de concurrence internationale MADRPM 20004 Toutefois le caract re composite des exploitations et en particulier la persistance de modalit s domestiques de management mettent en jeu une s rie de contraintes de type organisationnel gestion archa que des ressources humaines faible ma trise de la
142. e prime abord un v ritable accord de libre change global parce que n excluant aucun secteur commencer par l agriculture mais galement l industrie les services la propri t intellectuelle les march s publics l environnement le droit du travail etc Il se veut aussi d s le d part totalement visible puisque s il admet de jouer sur le temps pr voyant des p riodes plus ou moins longues pour le d mant lement des protections en fonction de la sensibilit des produits et services tout est programm d s le d part et ainsi verrouill s les engagements de part et d autre deviennent irr versibles Au niveau des changes agricoles en particulier le processus de lib ralisation a t structur autour de diff rentes listes de produits auxquelles correspondent des calendriers de d mant lement tarifaire pr cis enclench s partir de la date d entr e en vigueur de l accord L ventail va de la liste A qui correspond aux produits dont l acc s en franchise douani re est imm diat la liste S qui programme un 39 Entre le plancher et le plafond le quota serait d termin selon la formule suivante Q 2 59 0 73 P Q dans la formule tant le quota en millions de tonnes et P la production en millions de tonnes 64 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation d mant lement tal sur 25 ans en passant par toute une multitude de sch mas interm diaires Akesbi 20
143. e production m me de satisfaire la demande interne certes strat gie de type import substitution mais aussi une demande externe sur des march s o les atouts du pays pouvaient tre valoris s et sa comp titivit avantageusement d ploy e strat gie de promotion des exportations La production de substitution aux importations concernait principalement le bl tendre les cultures sucri res et ol agineuses le lait et les viandes A l exportation c est la fili re des fruits et l gumes qui s imposa naturellement pour asseoir la strat gie poursuivie Comprenant des sp culations forte valeur commerciale cette fili re largement domin e par les agrumes et les primeurs tait de toute vidence celle o le pays disposait d j d avantages comparatifs ind niables conditions p do climatiques favorables main d uvre abondante et peu co teuse proximit des march s solvables d Europe relations commerciales privil gi es avec l ancienne m tropole D s le milieu des ann es 60 la politique de PEtat dans l agriculture s identifie la politique des barrages Celle ci se fixa pour objectif symbole l irrigation d un million d hectares l horizon 2000 et pour y parvenir prit la voie de la grande hydraulique c est dire l dification d imposants ouvrages de retenue d eau et l quipement leur aval de p rim tres appel s tre les foyers privil gi s du d veloppement reche
144. e qui sert le consommateur plus que le producteur MAEE DA 1998 c Transformation L industrie de la premi re transformation des c r ales compte plus de 140 unit s les plus importantes tant situ es sur l axe Casablanca Rabat D une capacit d crasement de 6 5 millions de tonnes cet outil industriel para t aujourd hui d mesur Il souffre du faible niveau de collecte des c r ales dont une large proportion est utilis e pour la nourriture des animaux cras e par pr s de 10 000 moulins artisanaux autoconsomm e ou vendue directement dans les souks AFM 2003 De ce fait son activit stationnaire malgr des investissements importants par extension des unit s existantes est d pendante du march ext rieur pour les approvisionnements en bl 70 Ensuite sa capacit de production n est utilis e qu 50 malgr la progression de la demande en bl Par ailleurs du fait de la politique d incitations suivie durant les ann es 70 et 80 plusieurs unit s sont excentr es par rapport aux centres de production et d importation Enfin le segment de la premi re transformation fournit peu d efforts d am lioration de la qualit et de diversification des produits Figure 2 3 Importations et crasements de bl s 1980 2005 en millions de tonnes 4 5 4 0 mn Importations 3 5 Ecrasements 3 0 25 2 0 155 1 0 0 5 l EL ns Q
145. e r gional de mise en valeur et lusine de transformation par ailleurs les prix taient g n ralement int ressants Le lait a b n fici d une organisation performante qui repose sur l tablissement de centres de collecte dans les zones de production intensive Le bl tendre a eu droit lui aussi une attention qui est all e croissante les coop ratives de commercialisation SCAM et CMA 41 orient es et soutenues par l Etat avaient pour directive de prendre livraison de cette c r ale au prix officiel garanti Ces interventions taient particuli rement utiles lorsque les prix du march taient bas dans la limite des capacit s du circuit officiel Or si les possibilit s de collecte de ces coop ratives taient souvent restreintes par leurs capacit s financi res celles ci pouvaient tre sensiblement largies selon les circonstances notamment durant les ann es de bonne r colte pour viter l effondrement des prix et le pr judice qui pouvait en r sulter pour les agriculteurs contraints d couler rapidement leurs r coltes Le march des autres denr es alimentaires orge bl dur fruits et l gumes l gumineuses huile d olive et viandes n a connu aucune volution notable puisqu il n a fait l objet d aucun effort d organisation ou d assainissement En cons quence les circuits de commercialisation int rieure continuent de se caract riser le plus souvent par une grande complexit une
146. e terre tomate oignon et fourrag res Quant aux plantations fruiti res elles couvrent 9 des terres et sont en fait 60 domin es par l olivier et pr s de 10 pour chacun des vergers d amandiers et d agrumes Figure 1 36 R partition de la SAU en principales productions v g tales 2000 2004 Jach re e 22 C r ales Plantations a 57 fruiti res 9 Mara chage 3 Fourrages Cultures L gumineuses 2 industrielles 4 3 Sources Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004a et b 2005a Cette structure de la surface agricole utile va naturellement d terminer la production L volution de la production agricole en longue p riode appara t beaucoup d gards m diocre figures 1 37 et 1 38 et tableaux en annexes Le secteur a vu d s les vingt premi res ann es apr s l Ind pendance sa part dans le PIB baisser de moiti pour se stabiliser ensuite autour de 15 Nous avons galement soulign que quelques exceptions pr s l volution du produit agricole est rest e toujours en retrait par rapport celle du produit global laquelle d j a rarement t tr s satisfaisante Cf 1 3 2 ci dessus Cette tendance g n rale se retrouve videmment au niveau des principales productions agricoles commencer par les c r ales dont l volution en volume est rest e tr s insuffisante pour accompagner la croissance d m
147. ec une technologie obsol te puisque certaines machines datent des ann es 30 La Cosumar peut continuer le faire parce que l Etat continue subventionner fonds perdus la fili re du sucre D s lors on comprend pourquoi l objectif d am liorer l efficience des sucreries et de favoriser la concurrence du march du sucre n ait pas encore trouv de solution La probl matique de l quilibre entre la protection de producteurs inefficients et les int r ts des consommateurs reste encore sous l emprise de rapports de force politiques 1 2 2 Fili res reli es aux march s ext rieurs 1 2 2 1 Fili re agrumes La fili re agrumes fait partie des secteurs qui contribuent dans une large mesure la dynamique du d veloppement de l agriculture au Maroc Elle permet de stabiliser une partie des populations d agriculteurs en leur assurant des revenus et des emplois De plus elle contribue l approvisionnement des march s en produits frais et stimule le d veloppement de l agro industrie L agrumiculture s tend sur pr s de 77 000 hectares a Production A l image des autres secteurs de la production v g tale les exploitations sont de petite taille 81 des vergers n exc dent pas 5 hectares Toutefois celles ci ne repr sentent que 19 de la superficie agrumicole totale alors que les exploitations de plus de 50 hectares 2 3 de l ensemble contr lent plus de 40 de la superficie totale Akesbi 2004b Le mat
148. ective a t conduite ce niveau aussi En effet autant les pouvoirs publics se sont attach s organiser et favoriser les conditions d coulement des productions privil gi es par sa politique g n rale autant ils ont n glig celles des autres productions Ainsi l int rieur du pays la commercialisation des cultures industrielles promues dans le cadre des contrats de culture essentiellement au sein des p rim tres irrigu s a b n fici d une organisation relativement efficace avec un circuit r duit au minimum n impliquant quasiment que le producteur l Office et lusine de transformation et des prix assez int ressants Le lait a b n fici d une organisation reposant sur l tablissement de centres de collecte dans les zones de production intensive qui s est r v l e int ressante Le bl tendre a partiellement eu droit quelque attention dans la mesure o les coop ratives de commercialisation orient es et soutenues par l Etat avaient pour directive de prendre livraison de cette c r ale quoique seulement dans la limite de leurs possibilit s qui n taient pas consid rables Les march s des autres denr es alimentaires par contre de l orge et du bl dur aux fruits et l gumes en passant par les l gumineuses l huile d olive et les viandes n ont fait l objet d aucun effort d organisation et d assainissement Si bien que les circuits de commercialisation au Maroc continuent de se cara
149. employ e dans le pays et en milieu rural cette proportion atteint m me 80 4 HCP 2005a En termes absolus la population agricole occup e celle travaillant dans des exploitations agricoles selon la classification officielle a t valu e 4 4 millions de personnes en 2004 Cette population vit 96 en milieu rural5 Il est vrai aussi que pr s de 20 de la population occup e en milieu rural travaille dans des activit s non agricoles Figure 1 6 Figure 1 7 Evolution des effectifs entrants Population active totale et sortants du march du travail et agricole en millions 700 15 600 Entrants 7 500 10 m PA agricole E 400 PA totale 300 200 3 100 L L Sortants Or 7 T 7 7 T 7 i 0 T T T T 7 7 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 Sources Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes et minist re des Affaires trang res 2004 Debouvry 2005 Le volume de cr ation d emplois dans l conomie a rarement t la hauteur de l offre de travail exprim e par la population en ge de travailler Le rythme de 4 Au vu des donn es partielles relatives au 4 trimestre 2005 cette population est pass e 9 9 millions de personnes HCP 2006b ce qui de toute fa on ne modifie pas significativement les r sultats complets et d finitifs de 2004 utilis s ici 5 On a quand m me d
150. ent des capacit s de transformation install es li l existence d une p riode de haute et de basse lactation est accentu par le d veloppement du colportage notamment en basse lactation qui offre des prix avantageux m me pour des laits douteux La mauvaise qualit du lait se traduit par un co t lev pour son traitement La domination du march par le lait pasteuris et la qualit du lait imposent une distribution quotidienne aux points de vente ce qui se traduit par un co t lev et souvent par une interruption de la cha ne de froid chez le d taillant La participation des organisations professionnelles aux actions de d veloppement de la fili re est limit e L absence de coordination entre les laiteries coop ratives et la divergence des int r ts se traduisent par un manque de dynamisme et d innovation limitant leur concurrence En revanche la forte concurrence au niveau de la collecte entre les coop ratives se traduit par des co ts lev s qui p nalisent leurs adh rents Au final absence d une interprofession handicape la d fense et la sauvegarde de l quilibre global de cette fili re 1 2 4 Profils de fili res Au terme de ce rapide examen des plus importantes fili res on peut dessiner trois grands profils de fili res Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 107 Les fili res qui touchent les produits de premi re n cessit dits sensibles pain s
151. ent humain et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat El Aoufi N dir 2000 l Entreprise c t usine Publications du GERRHE coll Enqu tes Rabat El Aoufi N Herzenni A Bensaid M 2005 Croissance conomique et d veloppement humain 50 ans de d veloppement humain au Maroc et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat El Aoufi N Hollard M 2004 Relations professionnelles au Maroc violence et justification Critique conomique n 12 Hiver printemps El Aoufi N Bensa d M 2005 Ch mage et employabilit des jeunes au Maroc Cahiers de la strat gie de l emploi 2005 6 BIT Gen ve El Bada D 1995 Commercialisation des produits de l levage au Maroc in FAO Minist re de l Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole Impact du programme d ajustement structurel sur le d veloppement du secteur agricole tomes 1 4 Rabat 1997 El Mouak B 2005 Contribution l analyse de l impact de la grande distribution sur les entreprises agro alimentaires Cas de la r gion du Nord m moire pour l obtention du Dipl me d Ing nieur d Etat en Agro conomie DSH IAV Hassan Il Rabat 1997 El Yassami N Zemrani O 2004 D veloppement d une nouvelle technologie d extraction des huiles d olive aspects pratiques et impacts socio conomiques M moire de troisi me cycle pour l obtention
152. entaires n assurent pas la conservation ou la protection des produits ce qui nuit leur esth tique et augmente leur taux de d t rioration Les pertes sont valu es 2 5 en moyenne au niveau du march de gros Les marges brutes de ces derniers varient de 60 80 selon les p riodes et la disponibilit 84 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation des produits commercialis s MAEE DA 1998 Les profits des grossistes faibles en p riode d abondance des produits deviennent importants en p riode de raret ou lorsque les produits sont conditionn s et de qualit sup rieure Au d tail bien que les marges soient r glement es par arr t gouvernemental et que les marges maximales autoris es soient de 30 pour les fruits l opacit des op rations au niveau des march s de gros favorise la manipulation des factures et de fait les marges de d tail peuvent d passer les 100 MAEE DA 1998 c March ext rieur L examen de la courbe d volution des exportations d agrumes en longue p riode figure 2 8 montre que celles ci stagnent et m me accusent une certaine tendance au d clin depuis la deuxi me moiti des ann es 70 Cette volution d favorable est attribu e plusieurs facteurs protectionnisme rampant de l Union europ enne abandon de certaines vari t s sur les march s de cette derni re perte de certains march s ou reculs enregistr s sur d autres Pologne ou Arabie sao
153. er par migration mises contribution jusqu pr sent atteignent de toute vidence leurs limites CHAPITRE 2 Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 1 March s des produits Sans tre sp cifique au secteur agricole la protection vis vis de l ext rieur faisait partie d une orientation g n rale de politique conomique A la fin des ann es soixante dix le secteur agricole est en raison de son importance conomique sociale et politique au c ur des pr occupations d un Etat particuli rement interventionniste Ce dernier s efforce travers des barri res tarifaires non tarifaires un encadrement troit du commerce et les prix des produits agricoles d assurer des prix r mun rateurs pour les producteurs labri de la concurrence internationale Parall lement il subventionne les produits alimentaires pour permettre aux consommateurs d acc der des denr es faible prix Ces orientations de politique conomique en loignant le syst me d incitation interne de celui qui aurait d coul de l quilibre des march s ont d bouch sur des performances d cevantes puisque la croissance du produit agricole est rest e proche du taux de croissance d mographique Durant les ann es quatre vingt les difficult s financi res du Maroc le conduisent mettre en uvre des r formes dans le cadre de programmes d ajustement structurel Ces r formes ont notamment pour ob
154. ernational exigeant et aux stocks importants accumul s sur le march europ en contribue largement l arr t des exportations des huiles marocaines et leur orientation vers le march local En mati re d huile d olive la pr sence du Maroc sur le march mondial est irr guli re sinon erratique de 450 t an en moyenne durant la p riode 1980 1988 29 000 t en 1990 de 5 000 t en 1995 29 000 t en 1997 et enfin de 540 t en 2000 24 000 t en 2004 figure 2 15 D apr s les statistiques du minist re de l Agriculture pour le quinquennat 2000 2004 les olives de conserve se r partissent raison de 60 000 tonnes en moyenne pour l exportation et 30 000 tonnes pour la consommation int rieure El Yassami et Zemrani 2004 Les pays de PUE absorbent annuellement pr s de 70 des quantit s export es 49 vers la France suivis par les Etats Unis avec 23 Dans le cadre de l accord d association avec PUE les conserves d olives sont class es dans la cat gorie des produits b n ficiant de l exon ration des droits de douane sans limite contingentaire Il en est de m me pour l accord de libre change avec les USA o les exportations marocaines des olives de table comme pour l huile d olive vers ce pays ne sont soumises aucune restriction quantitative ou tarifaire sauf pour les olives noires de type californien Chemonics International Inc 2006 En d finitive la fili re ol icole pr sente un r el ret
155. ernationaux n a pas souvent t un atout Dans un contexte marqu par une acc l ration de la concentration et la constitution de groupes multinationaux de plus en plus g ants aucun op rateur national ne dispose de la force de frappe commerciale suffisante pour peser sur les march s et s assurer des conditions favorables de croissance l international Alors que le label Maroc se dilue dans un foisonnement de marques commerciales assez d risoire la nouvelle situation a engendr un affaiblissement du pouvoir de n gociation des exportateurs marocains handicap qui s ajoute l absence d une vision Risques blocages et options de sortie 167 globale et d une approche marketing dans l laboration de la strat gie d expansion des exportations Pire il n est pas rare de voir des exportateurs marocains se faire concurrence sur un march notamment en cassant les prix tandis que d autres s arrangent entre eux pour se partager d autres march s et limiter les quantit s globales offertes 65 On comprend dans ces conditions que de plus en plus dans les milieux professionnels des voix s l vent pour reconna tre que la d monopolisation fut une erreur strat gique dont quelques exceptions pr s tout le monde continue de payer le prix Le sentiment d impasse est d autant plus fort que si le statu quo est critiquable voire d plorable personne ne songe un retour pur et simple au syst me ant rieur E
156. ers voire 100 pour les viandes rouges puisque le pays n en importe quasiment pas Mais en r alit cette autosuffisance est biais e puisqu elle n est calcul e que sur la base de la demande exprim e sur le march Or compte tenu du pouvoir d achat de la population et du niveau des prix des produits en question leur demande et partant 38 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation leur consommation reste tr s faible et de plus stagne quasiment depuis la fin des ann es 1960 figure 1 47 Avec pr s de 44 litres par habitant et par an la consommation de lait au Maroc reste loin de la norme nutritionnelle recommand e qui en repr sente le double 19 A titre indicatif si l on cherchait atteindre cette norme avec le niveau actuel de production le taux de couverture par cette derni re des besoins de consommation tomberait un peu plus de 40 20 Il en va de m me pour les viandes rouges dont le Marocain consomme aujourd hui encore peine 10 kg par an contre une moyenne mondiale de 27 kg 20 kg pour les pays en d veloppement et 55 kg pour les pays d velopp s 21 L encore il suffirait que l on cherche atteindre le niveau moyen des pays en d veloppement pour que l autosuffisance se transforme en d pendance hauteur de la moiti des besoins de consommation int rieure22 Figure 1 46 Figure 1 47 Taux d autosuffisance de certains Evolution de la consomm
157. ersion le recours aux importations de certaines denr es de base paraissant d autant plus int ressant qu il permettait de combler bon march des d ficits croissants de la production locale d une part et d autre part de maintenir le bas niveau des prix internes la consommation en d versant sur les march s au moment opportun les quantit s n cessaires Du point de vue de la production nationale cette politique contribuera semer les germes de la d pendance alimentaire notamment en introduisant de nouvelles habitudes de consommation fond es sur l offre externe58 Figure 2 33 Evolution des prix officiels la production des c r ales 1960 2005 Dh ql 300 250 Bl tendre pre s Bl dur ka 200 orge 150 100 50 O Q ON N NN D 0 DL OLRRR amp D 0 0 OO D NS a en 0 eee cer ie ei E Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b 58 Les cas du bl tendre et de l huile de graine sont significatifs cet gard leur offre sur le march local des prix bas et de surcro t inf rieurs ceux des produits traditionnels de substitution bl dur et huile d olive a contribu en encourager la consommation mais pas la production Ainsi commen a s affirmer le divorce entre mod le de consommation et structures productives aptes
158. ersonnes ayant plus de 55 ans MADRPM 1998 M me si l on sait bien que le savoir faire n est pas n cessairement li aux dipl mes accumul s il para t assez vident qu avec une population de producteurs aussi massivement d pourvue de formation et relativement g e on peut prendre la mesure des limites intrins quement li es au facteur humain auxquelles sera confront e toute uvre de redressement de l agriculture marocaine En tout cas les donn es et faits qui viennent d tre livr s t moignent d une r alit tout fait pr occupante pr s de la moiti des Marocains vivent aujourd hui dans des espaces qui constituent de moins en moins un cadre de vie acceptable ni m me un cadre de travail et de production viable et de surcro t parmi des ressources naturelles en d gradation continue Une telle situation explique que le monde rural ait du mal sortir d un cercle vicieux o la pauvret g n re le sous d veloppement et le sous d veloppement la pauvret 3 3 Carences d une production toujours handicap e par la contrainte climatique 7 Les quelque 9 millions d hectares de surface agricole utile sont utilis s de mani re typiquement m diterran enne et en m me temps tr s d s quilibr e La structure d occupation des terres appara t en effet largement m diterran enne car on y retrouve les principales productions caract ristiques de la r gion c r ales l gumineuses mara chage agr
159. ertu de dispositions datant des ann es 60 toute marchandise vendue au d tail dans la ville doit imp rativement passer par le march de gros essentiellement pour des raisons fiscales Une taxe de 4 5 ad valorem est per ue sur le march de gros pour le compte des collectivit s locales sauf pour celui de Casablanca o cette taxe est fix e 6 de la valeur des marchandises V ritable poumon conomique du pays le march de gros de Casablanca re oit pr s de 900 000 tonnes de fruits et de l gumes chaque ann e 52 Les mandataires v ritables rentiers du march de gros tiennent des espaces dits carreaux qu ils mettent la disposition des revendeurs moyennant une commission de 1 Contrairement aux locataires de magasins les mandataires ne paient pas de loyer pour ces espaces exploit s Il s agit en fait d un avantage donn par un agr ment administratif accord le plus souvent des anciens combattants En somme les march s de gros sont r gis par une r glementation d pass e qui freine leur volution et les emp che de remplir pleinement leurs fonctions Le r le fiscal des march s de gros est dominant n gligeant les fonctions essentielles d un march Du fait de l insuffisance d quipement et de l absence d homog n it des qualit s les prix perdent leur signification et la fonction d information des march s de gros est entrav e Il en r sulte une mauvaise transmission des signaux du march
160. es 2002 2004 Figure 1 49 Structure des exportations agroalimentaires 2002 2004 Agrumes Autres C r ales Autres 3 21 4 40 42 S 6 Bois brut 11 Tomates fra ches 10 Th 3x Sucres L gumes frais Produits lailiers Ol agineux 7 pare papier fruits et congel s 5 et l gumes 10 DA 12 Figure 1 50 Figure 1 51 Evolution en volume des principales importations agroalimentaires Evolution en volume des principales exportations agroalimentaires 6000 700 C r ales 5000 600 Agrumes 4000 500 400 3000 300 2000 L gumes frais 200 Ol agineux 1000 Sucre 100 pna Conserves v g tales 5 2 5 5 0 _ 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Tous ces ph nom nes ont converg pour transformer la balance commerciale agroalimentaire en boulet alors qu elle tait cens e constituer un moteur de croissance par les exc dents qu elle devait g n rer Le revers n est d ailleurs pas r cent puisque comme on peut le constater sur la figure 1 52 la balance en question 23 Il s agit des exportations agroalimentaires comprenant les produits transform s mais hors produits de la mer 40 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation dont le taux de couverture des importations par les exportation
161. es AMC travailler davantage en milieu rural espace o elles n ont pas encore la capacit de travailler de fa on efficace Suite la promulgation de la loi 18 97 le secteur s est restructur autour de la F d ration Nationale des Associations de Micro cr dit FNAM qui rassemble 12 associations Al Amana Fondation Zakoura Fondation Banque Populaire pour le Micro Cr dit FBPMC FONDEP AMSSE AIMC AMOS Al Karama INMAA cr e par l AMSED ATIL Micro Cr dit Fondation Cr dit Agricole pour le Micro cr dit FCAMC et AMAP TAMWIL57 Avec pr s de 700 000 b n ficiaires actifs en 2006 le secteur du micro cr dit au Maroc cible en priorit les femmes et les zones urbaine et p riurbaine 2 3 Le march foncier L agriculture marocaine se distingue d abord par la grande diversit des r gimes juridiques de la terre Cinq statuts fonciers sont reconnus par les inventaires et les recensements officiels le melk le collectif le guich le domaine priv de l Etat et le habous Le r gime melk est g n ralement assimil la propri t priv e du droit romain Les terres collectives l origine terres indivises et inali nables appartenaient des communaut s rurales tribus ou fractions de tribus Les chefs de famille r sidents n avaient qu un droit de jouissance Aujourd hui elles sont sous la tutelle du minist re de l Int rieur Le r gime des terres guich est assez confus et dans certains cas assimil
162. es pays voisins de la M diterran e du Sud L volution observ e depuis le d but des ann es 90 met en vidence une nette d t rioration les ventes de mat riel agricole ont chut de 2 127 unit s en moyenne entre 1990 et 1994 1 151 entre 1995 et 1999 le nombre d hectares par tracteur passant 230 ha cultiv s figures 2 30 et 3 7 MADRPM 2000 Tableau 3 6 Mat riel agricole et m canisation des travaux du sol El Nombre total Tracteurs Motopompes PE asocie sol en ha d exploitations Nombre Nombre Nombre classe Sans terre 64 716 365 0 8 822 0 5 0 1 315 323 673 1 6 15827 110 3 73 415 10 9 23 3 1 3 446 710 2190 5 1 36 172 23 5 180 962 26 8 40 5 3 5 237 669 2 840 6 6 24 343 15 8 123 241118 2 51 9 5 10 247 766 7 028 16 3 31 458 20 4 153 369 22 7 61 9 10 20 125 169 9098 21 0 22119 14 3 93 008113 8 74 3 20 50 47 985 10 740 24 8 13724 8 9 40994 6 1 85 4 50 100 7 829 4777 11 0 4 928 3 2 7150 1 1 91 3 100 ha 3 182 5515 12 8 4 830 3 1 2 882 0 4 90 6 Total 1 496 349 43 226 100 154 223 100 675 021 100 47 2 Source Akesbi 2001a 2001b iii En ce qui concerne les autres facteurs de production le recensement fait ressortir que les engrais ne sont utilis s que par 51 2 peine des exploitations tableau 3 7 La consommation a eu tendance stagner et m me d cliner tout a
163. estion Parmi ces derniers c est la grande hydraulique qui s octroie la part du lion puisqu elle absorbe elle seule plus de 55 du budget la part de la PMH ne d passant gu re les 10 et tout le reste peine un tiers incitation l investissement priv soutien aux organisations professionnelles projets de mise en valeur en bour formation recherche et vulgarisation communication Figure 1 53 Evolution des budgets d investissement et de fonctionnement du d partement de l Agriculture en milliards de Dh Figure 1 54 Part de l irrigation dans le budget d investissement du d partement de l Agriculture 100 3000 2500 2000 1500 1000 Investissement Fonctionnement 80 60 40 20 500 0 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 99 00 2004 0 1990 1992 1994 S1 96 97 98 98 00 2001 2003 m Grande hydraulique PMH Autres En tout cas il y a sans doute dans cette carence des sources de financement du d veloppement agricole une contrainte ardue parmi les plus difficiles surmonter d autant plus qu elle s inscrit dans un contexte d j marqu par l insuffisance des ressources d origine publiques et plus encore par d normes disparit s dans leur affectation 4 Politiques agricoles et d veloppement rural Nous examinerons les fondements de ces politiques leur contenu et leurs r sultats 4 1 Contexte et fondements d
164. et de modalit s qui se d finit la fois par rapport aux mondes sociaux de l organisation et son contexte ext rieur En termes de dominance la forme domestique en r f rence l conomie des conventions articule une s rie de valeurs sup rieures qui s incarnent la fois dans i un syst me de relations de travail fond es sur le paternalisme la d pendance et le client lisme ii une pr f rence pour l investissement court terme et la rentabilit imm diate iii un objectif d effort et d implication impos aux travailleurs La premi re valeur sup rieure qui structure le mod le domestique le patrimonialisme acquiert une plus grande pond ration en termes de management c est dire qu elle constitue une caract ristique la fois dominante et d terminante C est en effet le caract re domestique de l exploitation agricole marocaine qui rend Processus de segmentation des structures de production 133 compte des limites en termes d investissement de modernisation de productivit et de qualit L hypoth se sous jacente est que les limites li es la modernisation et l intensification grande chelle de l agriculture prennent racine fondamentalement au sein des rapports sociaux dominants la campagne et de leurs modes de r gulation 1 2 1 Des formes hybrides Une typologie des exploitations agricoles telle qu elle peut tre sugg r e partir des donn es du
165. eur la plupart des tracteurs tant utilis s sur un petit nombre seulement d exploitations marocaines modernis es Au lendemain de l ind pendance les pouvoirs publics lancent sur une vaste chelle l Op ration Labour visant la modernisation du secteur traditionnel sur les superficies non irrigu es qui constituent de loin la majeure partie des terres 142 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation cultivables en syst matisant l action des anciens secteurs de modernisation du paysannat travaux fa on au profit des petits agriculteurs gr ce un parc important de tracteurs diffusion massive de semences s lectionn es vendues perte et d engrais campagnes favorables la pratique d assolements r guliers Belal 1968 L Op ration Labour poursuivait deux objectifs technique et institutionnel l augmentation imm diate de la production agricole notamment de c r ales gr ce l utilisation du tracteur d une part induire dans la soci t paysanne de nouveaux comportements et de nouvelles formes d organisation d autre part Analysant les raisons profondes de l chec de l Op ration Labour Aziz Belal 1968 note que celle ci aurait pu entra ner d importantes transformations de l conomie agricole traditionnelle l augmentation du revenu mon taire de chaque exploitation gr ce l accroissement des d penses d exploitation aurait h t l int gration de l agriculture
166. eur r glement Le Cr dit agricole du Maroc CAM devient une banque comme les autres qui poursuit des objectifs de rentabilit et de s curit en privil giant la client le solvable Mais lorsque pour des raisons politiques l Etat voudra lui confier une mission particuli re d aide une cat gorie d exploitants une sorte de mission hors march il devra alors en fixer les modalit s par contrat et en payer le prix La strat gie actuelle compte capitaliser sur les atouts de l ex CNCA tout en s ins rant dans une d marche de banque universelle elle renvoie en fait aux trois m tiers du CAM agriculture agro industrie et particuliers Akesbi 2004a Compte tenu du boulet des cr ances en souffrance le besoin de recapitalisation de la banque reste tr s fort La possibilit d ouverture de 49 du capital du CAM est certes envisageable mais ses dirigeants semblent pour l instant privil gier la formule d un contrat programme signer avec l Etat assorti d une mise de fonds publics sur 3 ou 4 ans pour accompagner cons quemment le plan de d veloppement de l entreprise De plus il faut signaler la reprise des r seaux de la Banque Nationale de D veloppement Economique BNDE et de la Banque Marocaine pour l Afrique et l Orient BMAO m me si la nouvelle direction se comporte de mani re tr s prudente et s entoure de pr cautions pour viter des d rapages pr judiciables lorsque l on sait qu
167. eure marqu e par de fortes disparit s 55 des exploitations de moins de 3 ha couvrant 12 de la SAU d un c t moins de 1 des exploitations de plus de 50 ha repr sentant plus de 15 des superficies totales de l autre Les cat gories interm diaires repr sentent au total 44 des exploitations et 72 de la surface agricole utile avec une pr pond rance des exploitations de 5 10 ha 16 6 et 2 7 de la SAU totale 1 1 2 Statut juridique des terres extension des terres melk et collectives L accroissement entre 1974 et 1996 de 1 5 million dha de la SAU s est op r pour deux tiers sur des terres priv es et un tiers sur des terres collectives au d triment des terres de parcours et des terres marginales En termes de statut juridique les terres collectives repr sentent en 1996 plus de 1 5 million d hectares et pr s de 18 de la SAU contre pr s d un million d hectares et 14 de la SAU en 1974 Figure 3 3 R partition de la surface agricole utile selon le statut juridique Guich Domaines 3 Habous de l Etat 3 Collectif 18 Melk 75 Source Annuaire statistique du Maroc 2003 La part relative des terres de statut melk un million d hectares suppl mentaires sur la m me p riode est rest e assez stable occupant environ trois quarts de la SAU totale figure 3 3 Parall lement les multiples statuts r siduels ont enregistr un net recul variant de 25 4
168. eurs de leur m connaissance des march s et techniques de commercialisation du sous quipement en infrastructures de stockage et pour des raisons de s curit vis vis des al as climatiques Les donn es de l enqu te nationale sur les d penses alimentaires des m nages de 1990 1991 indiquent que les d penses en huiles alimentaires par habitant sont en moyenne de 182 5 Dh t te an en milieu urbain dont l huile d olive repr sentait environ 30 et de 236 5 Dh t te an en milieu rural dont huile d olive repr sentait environ 50 El Yassami Zemrani 2004 En fait la consommation rurale en corps gras reste marqu e par le recours l huile d olive en tant que substitut du beurre et m me de l huile de graine Visiblement le diff rentiel de prix l avantage de cette derni re ne suffit pas modifier des habitudes alimentaires rurales fortement ancr es sur l autoconsommation Figure 2 13 March int rieur Evolution des prix de l olive et de l huile d olive 1990 2004 Dh kg L 35 Huile d olive 30 olive de conserve Olive huile 25 20 o e N gt 1N Ne co a Q m fo eN a a a CN a a a a ae e ae C a C C a a C Ch a e e A A N N N Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Structure et volution des march s agricoles e
169. evanche remarquablement stable Sur la figure 1 11 on peut constater combien sur une p riode d un quart de si cle les parts respectives des diff rents secteurs d activit dans le PIB ont finalement peu volu Tout au plus peut on relever une baisse de la part de l agriculture qui perd pr s de 3 points de PIB pour tomber l g rement en dessous de 14 En revanche la contribution des activit s de commerce de transport et communication ainsi que celle de l Administration publique ont chacune gagn entre un deux points de PIB Quant l industrie sa part ne semble gu re progresser de mani re significative demeurant depuis plusieurs d cennies contenue entre 17 et 18 2 2 Place de l agriculture dans le sch ma de croissance Puisque c est l agriculture qui retient ici plus particuli rement notre attention il faut rappeler que c est d s la fin des ann es 60 que sa part dans le PIB auparavant sup rieure 30 avait fortement chut Comme on peut le constater sur la figure 1 12 depuis la d cennie 70 cette part a en fait vari dans une fourchette comprise entre 15 et 20 avec une tendance depuis les ann es 90 se rapprocher plus de son plancher que de son plafond Selon le mod le historique connu par la plupart des pays actuellement d velopp s cette perte d importance de l agriculture dans le produit global est surtout le fait des meilleures performances des secteurs non agricoles Tel n est pas
170. extensif de l irrigation Les exploitations de moins de 3 ha et couvrant 19 des terres irrigu es repr sentent 12 de la SAU Parall lement les grandes exploitations plus de 100 ha couvrent 12 des terres irrigu es mais leur part dans la SAU est inf rieure 9 Ce sont par cons quent les petites et moyennes exploitations 3 50 ha qui en l occurrence semblent d favoris es avec 72 de la SAU elles couvrent 63 des terres irrigu es ii En termes de m canisation et de modernisation des exploitations les donn es disponibles tableau 3 6 indiquent que 47 des exploitations ont proc d une m canisation de leurs travaux du sol avec des carts importants entre les grandes exploitations 91 d une part et les micro exploitations de moins de 3 ha 40 ou inf rieures 1 ha 23 d autre part Processus de segmentation des structures de production 143 Les diff rentiels en mati re de m canisation sont plus frappants dans le domaine de la moisson 31 en moyenne des exploitations plus de 75 pour les grandes exploitations contre moins de 25 pour les exploitations de moins de 3 ha Globalement en d pit de l effort d intensification et de modernisation le niveau de m canisation demeure assez m diocre en comparaison internationale comme en t moigne le cas du parc de mat riel existant 43 226 tracteurs au total soit une moyenne de un tracteur pour 202 ha contre un tracteur pour 86 ha dans l
171. g de la p riode relativement stable 1 430 000 personnes soit une diminution de moins 3 Tableau 3 2 Evolution des effectifs des exploitations et de la SAU exploit e Classe Nombre SAU Variation RGA 96 ola 1 000 1 000 ha 1996 1974 Structure enha Ra 74 RGA96 RA 74 RGA 96 Nb SAU Nb Sau Sans terre 450 2 64 8 85 6 4 3 0 0 0 1 439 7 315 3 188 7 170 4 28 3 9 7 21 1 1 9 1 3 431 6 446 7 759 9 904 7 3 5 19 1 29 8 10 4 3 5 217 8 237 7 823 3 1011 1 9 1 22 8 15 9 11 6 5 10 219 8 247 8 1 507 2 1894 7 12 7 25 7 16 6 21 7 10 20 114 1 125 2 1525 2 1880 5 9 7 23 3 8 4 21 5 20 50 43 8 48 01 1215 3 1526 3 9 6 25 6 3 2 17 5 50 100 7 7 7 8 512 3 585 2 1 3 14 2 0 5 6 7 100 ha 2 5 3 2 699 5 759 4 28 0 8 6 0 2 8 7 Total 1 927 3 1 496 3 7 231 4 8 732 2 22 4 20 8 100 100 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 1996 et 1998 Plusieurs indicateurs mettent en vidence la nature domestique et dominante familiale de exploitation agricole Ainsi la quasi totalit des exploitations 99 2 sont g r es par leur propre exploitant contre 12 000 unit s couvrant 3 2 de la SAU qui sont confi es des g rants Par ailleurs 90 des exploitants r sident en milieu rural et 87 vivent sur l exploit
172. gricole approche macro conomique n FAO MAMVA Impact du programme d ajustement structurel sur le d veloppement du secteur agricole tomes 1 4 Rabat mai Akesbi N 1998 Maroc Ajustements hauts risques in la S curit alimentaire entre l Etat et le march Courrier de la plan te n 43 Montpellier janvier f vrier 178 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Akesbi N 1998 2004 D veloppement et politiques agro alimentaires dans la r gion m diterran enne Rapport National Maroc CIHEAM Paris Akesbi N et Ja di L 2000 L agriculture marocaine et les conditions d une insertion r ussie dans la mondialisation Communication la session de l Acad mie du Royaume du Maroc sur La politique de l eau et la s curit alimentaire du Maroc l aube du XXIe si cle 20 22 novembre Akesbi N 2001a Les exploitations agricoles au Maroc Diagnostic la lumi re du dernier recensement g n ral agricole Critique conomique n 5 printemps Akesbi N 2001b L agriculture familiale au Maroc face la perspective de lib ralisation des changes n R seau Agriculture Familiale Compar e Milieu rural agriculture familiale itin raires m diterran ens CIHEAM IAM Montpellier Akesbi N 2001c Les agriculteurs marocains entre les contraintes de sous d veloppement et les exigences de la globalisation quel avenir in H Regnault et B R
173. gricoles Processus de segmentation des structures de production 129 Avec un effectif de 64 716 les exploitants sans SAU repr sentent 4 3 du nombre total d exploitants La majorit des exploitants agricoles avec SAU disposent de faibles superficies pr s de 70 des exploitants ont moins de 5 ha de SAU et 55 ont moins de 3 ha ces deux cat gories n exploitant respectivement que 24 et 12 de la SAU totale du pays En revanche bien que repr sentant moins de 4 des effectifs les exploitants ayant plus de 20 ha s approprient le tiers de la SAU totale De m me les exploitants poss dant plus de 100 ha repr sentent 0 2 des effectifs et d tiennent 8 7 de la SAU L ge moyen des exploitants atteint environ 52 ans les exploitants g s de 65 ans ou plus repr sentant 23 du nombre total d exploitants contre 12 6 g s de moins de 35 ans Les exploitants g s de plus de 55 ans sont plus fr quents au niveau des classes taille de plus de 20 ha qu au niveau de celles de moins de 5 ha 57 2 contre 7 4 Ils constituent au niveau des classes taille de moins de 5 ha respectivement 41 9 et 13 6 29 7 et 19 8 pour les exploitants sans SAU La plupart des exploitants 81 sont analphab tes et exploitent 76 de la SAU contre 9 6 des exploitants dont le niveau d instruction d passe le primaire et d tenant 13 4 de la SAU Les exploitants sans niveau d instruction sont relativement plus nombreux au nive
174. griculteurs se sont donc mis exploiter des terres cologie fragile et faiblement productives alors que des leveurs ont accentu la surexploitation des espaces pastoraux augmentant les risques d puisement des sols et d an antissement de leurs capacit s productives Au demeurant l r side pr cis ment la limite d un tel ajustement en plus de celle inh rente leur tendue intrins que 160 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation 3 3 Extensification des conditions de la production Il s agit d un ph nom ne constat de mani re croissante dans le sillage des politiques d ajustement structurel ayant supprim la plupart des subventions accord es pour le soutien des prix des principaux intrants de la production agricole engrais semences s lectionn es produits phytosanitaires ce qui eut pour cons quence d en augmenter sensiblement les prix sur les march s Or face des co ts de production fortement alourdis et des conditions du march qui ne permettent gu re un rel vement des prix en cons quence on a vu nombre d agriculteurs chercher s y retrouver en conomisant sur les quantit s et les qualit s des produits Akesbi 2005a La d marche est videmment courte vue puisque l impact sur les rendements est encore plus n faste mais plus fondamentalement en s tendant ce ph nom ne marque une r gression dans le mouvement de modernisation et d intensif
175. h int rieur les m canismes de gestion du stock de s curit la refonte des SCAM CMA et des minoteries excentr es l accompagnement de la restructuration de la minoterie industrielle la l gislation visant la promotion et le contr le de la qualit dans une perspective de diversification des produits les actions sp cifiques en direction des m nages les plus d munis dans la perspective de la suppression de la subvention la farine de BT Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 79 1 2 1 2 Fili re du sucre Produit tr s pris par les m nages marocains le sucre figure parmi les produits les plus sensibles La base de production est constitu e d environ 80 000 hectares de terres agricoles dans cinq r gions o la grande irrigation pr domine Gharb Loukkos Doukkala Tadla et Moulouya La production actuelle est de l ordre de 3 M de tonnes de betterave rendement moyen de 54 t ha et de 1 32 M de tonnes de canne rendement moyen de 76 8 t ha Cosumar 2006 Figure 2 5 Production importations et consommation de sucre en millions de tonnes 1200 m Importation 1000 Production O Consommation 800 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P
176. h mage son niveau actuel jusqu en 2024 Pour cela les cr ations d emplois devraient atteindre en moyenne 285 000 entre 2005 et 2014 impliquant une volution du taux de croissance du PIB sup rieure 4 7 au cours des dix prochaines ann es Durant la p riode 2015 2024 l effort de cr ation d emplois resterait important avec 276 000 emplois en moyenne par an correspondant une croissance moyenne de 4 4 an du PIB e Le second sc nario vise une baisse du taux de ch mage 10 l horizon 2014 et pour le maintenir ce niveau jusqu en 2024 il s av re n cessaire de r aliser une croissance minimale d environ 5 m me de g n rer une cr ation de 311 000 emplois en moyenne entre 2005 et 2014 et un taux de croissance de 4 4 sur la p riode suivante pour cr er annuellement 250 000 emplois nets e Enfin le troisi me sc nario se veut plus ambitieux avec un objectif de baisse du taux de ch mage 6 l horizon 2024 ce qui suppose un rythme de croissance plus soutenu de l ordre de 5 4 et plus riche en emplois capable de g n rer en Risques blocages et options de sortie 165 moyenne 366 000 postes de travail entre 2005 et 2014 et 260 000 entre 2015 et 2024 Face de telles perspectives et leurs exigences en termes de taux de croissance on peut difficilement viter un sentiment d inqui tude pour la simple raison qu aucune des performances n cessaires ma d j t r alis e dans le pass
177. habitants abritent seulement 10 de la population urbaine figure 1 1 Cette urbanisation est aliment e par la croissance d mographique naturelle certes mais aussi par un exode rural qui ne semble s tre ralenti que durant la derni re d cennie 1994 2004 D termin par la difficile volution des activit s agricoles et la duret de la vie en milieu rural mais aussi par l attrait du mode de vie citadin l exode rural a connu une volution ascendante jusqu au milieu des ann es 90 Selon les estimations du Centre des tudes et des recherches d mographiques CERED la migration nette entre la campagne et les villes s est lev e en moyenne 106 000 personnes par an au cours de la p riode 1994 2004 contre des moyennes annuelles de 193 000 personnes entre 1982 et 1994 113 000 personnes entre 1971 et 1982 et 67 000 personnes entre 1960 et 1971 cf figure 1 2 Cet exode rural aurait contribu pour pr s de 35 la croissance globale urbaine du pays et en juger du moins par les donn es relatives la p riode 1989 1994 les agglom rations urbaines qui semblent les plus attractives pour cet exode sont pour la plupart d j celles qui comptent parmi les plus grandes du pays Grand Casablanca Rabat Sal Agadir et F s HCP 2005b Figure 1 1 Part des principales villes dans la population urbaine 2004 Autres villes Grand Casablanca 42 0 20 Rabat Sal 8 F s 6 Marrakech Safi 5 3
178. handises de l un de ces pays vers l Union europ enne ce qui est de nature favoriser l int gration de leurs conomies entre elles et avec leurs partenaires europ ens Jalal e al 2002 En principe l accord ne pr voit pas d exception agricole les produits agro alimentaires tant trait s de la m me mani re que les produits industriels Quant au sch ma de d mant lement tarifaire il est identique celui adopt dans le cadre de la Ligue arabe Il reste que cet accord conna t actuellement lui aussi des probl mes de mise en uvre L Accord de libre change entre le Maroc et la Turquie fut sign entre les premiers ministres du Maroc et de la Turquie le 7 avril 2004 Ankara Il est inscrit galement dans une perspective libre changiste euro m diterran enne Jalal 2004 En ce qui concerne les produits agricoles l accord se contente cependant de limiter les d mant lements tarifaires certains produits consid r s comme non sensibles et les produits b n ficiant de baisses de droits de douane restent souvent soumis des contingents Pour le Maroc les concessions ont port principalement sur les graines de semence de pois chiche les lentilles et autres l gumineuses les grains de cumin et les fromages Pour la Turquie les concessions ont port sur les plantes vivantes les concombres et les cornichons les abricots en conserve et quelques pices Quant aux produits industriels l accord pr vo
179. hniques de labour inad quates Les espaces forestiers et pastoraux sont gravement menac s Le pays perd plus de 31 000 ha de for t chaque ann e et les terres de parcours sont 93 jug es moyennement fortement d grad es Si l on sait par ailleurs que 30 peine des terres cultivables sont consid r es comme tant situ es en bour favorable 16 c est dire sur des espaces recevant 16 Bour agriculture pluviale Les zones de bour d favorable re oivent entre 200 et 300 mm d eau par an celles du bour interm diaire entre 300 et 400 mm et celles dites du bour favorable plus de 400 mm 30 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation plus de 400 mm d eau par an alors que pr s de la moiti des terres en question re oivent seulement entre 200 et 400 mm d eau figure 1 35 Lhafi er al 2005 on prend la mesure de l autre grand probl me li l tat des ressources naturelles En effet outre sa r partition in gale sur le territoire l eau appara t de plus en plus rare et soumise des pressions et des risques croissants du fait de l augmentation de la population et de la baisse r guli re des quantit s disponibles par habitant Avec 21 milliards de m3 le potentiel hydraulique mobilisable dans les conditions techniques et conomiques actuelles ne d passe gu re 700 m3 par habitant et par an ce qui range le pays parmi ceux consid r s en stress hydrique et en fait un cand
180. ication des conditions de la production comme en t moignent au demeurant la stagnation voire le recul enregistr depuis une quinzaine d ann es au niveau de la consommation des principaux facteurs de production en question cf 2 2 1 et 3 2 1 1 Il reste qu un tel ajustement par le bas permet d viter le pire et en m me temps t moigne d un ph nom ne assez singulier par rapport certains sch mas classiques dans un contexte d inexistence d un march foncier et en tout cas de tr s faible mobilit de la terre les micro exploitations ont moins tendance dispara tre emport es par une quelconque concentration fonci re qu se maintenir mais dans un quilibre de subsistance qui permet peine de garder la t te au dessus de leau La question est de savoir si face une d ferlante libre changiste un tel quilibre est encore possible et pour combien de temps 3 4 Choix de production L autre ajustement au niveau des exploitations peut concerner les choix de production Th oriquement si une sp culation ne permet plus d en vivre on peut la remplacer par une autre plus rentable La r alit est videmment plus complexe non seulement pour des consid rations p do climatiques cologiques et socio culturelles mais aussi conomiques li es pr cis ment l impact de la concurrence trang re engendr e par la lib ralisation des changes On comprend en effet que la marge de man uvre du
181. icoles Phase 2 volumes 1 et 2 f vrier Minist re de l Agriculture et du D veloppement rural 2003a Plate forme pour l laboration d un plan d action pour le d veloppement rural Rabat 184 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Minist re de l Agriculture du D veloppement rural 2003b Elevage en chiffres Rabat Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004a Rapport sur 50 ans de d veloppement humain au Maroc R trospective statistique Rabat f vrier Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Recueil de donn es relatives au secteur agricole Rabat octobre Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004c Note de pr sentation des termes de r f rence de l tude sur les ORMVA Rabat juillet Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2005 Bilan de la campagne agricole 2003 2004 Direction de la production v g tale Rabat mai Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2005b le Terroir n 11 f vrier Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes et Minist re des Affaires trang res 2004 Plan d action national pour l adaptation des dispositifs de formation rurale aux besoins du secteur Rabat Minist re de l Agric
182. idat se trouver en 2025 en tat de p nurie chronique quand il ne pourra mobiliser que 580 m3 par habitant Figure 1 35 R partition de la SAU en espaces agro climatiques Pr saharien et oasis Montagne Bour 7 15 d favorable 24 Ni Bour interm diaire 24 Bour favorable 30 Source Lhafi et al 2005 Au total le co t annuel des d gradations environnementales avec la d sertification l rosion la salinisation les pertes de production agricole les feux de for ts les pertes de terres agricoles p riurbaines est consid rable Selon la derni re estimation effectu e par la Banque mondiale ce co t atteindrait en 2000 l quivalent de 4 59 du PIB Lhafi er al 2005 En fait ce co t est jug tr s inf rieur la r alit puisqu il minclut pas la valeur cologique et bio patrimoniale des sols et des for ts Les impacts sur la biodiversit la d valuation du foncier la surexploitation des eaux souterraines etc Or les d gradations en cours risquent terme d tre encore plus lourdes de cons quences commencer par le potentiel de la production agricole m me qui risque d en tre fortement affect Banque mondiale 2004 3 2 Faible d veloppement humain et manque d infrastructures Depuis le milieu des ann es 90 les pouvoirs publics semblent avoir pris conscience de l ampleur du sous d veloppement dans lequel le monde rural avait t maintenu des d
183. ils du d veloppement Le probl me est que cette pause dure ce jour encore Entre la premi re contribution du Minist re de l Agriculture une strat gie du d veloppement rural en 1993 et la Strat gie de d veloppement de l agriculture marocaine au d but des ann es 2000 en passant par les multiples rapports de la Banque mondiale la Loi d orientation pour la modernisation de l agriculture ou encore la Strat gie 2020 pour le d veloppement rural on a du mal faire le compte des tr s nombreux documents strat giques qui ont t produits avec l ambition de formuler pour l agriculture et le monde rural une vision d clin e en strat gie et m me en plans d actions minutieusement programm s dans le temps et l espace34 Ces documents ont souvent commenc par des diagnostics plut t peu complaisants l gard de la situation dans le monde rural sociale en particulier C est ainsi que titre d exemple le rapport de la Banque mondiale de 1997 n h site gu re parler des deux Maroc le monde rural tant celui o l on compte 72 des pauvres du pays et o un habitant sur trois est accul vivre dans une mis re crasante Banque mondiale 1997 Constat pratiquement avalis par les responsables marocains lorsqu ils reconnaissent dans l un des documents strat giques deux ann es plus tard qu il existe une immense fracture sociale dans le pays celui ci se
184. inistre devant la Chambre des repr sentants en juillet 2003 a offert une deuxi me occasion pour essayer de mieux comprendre les intentions du gouvernement en mati re de politique agricole en m me temps que ses r alisations dans les domaines de l agriculture et du d veloppement rural Dans ce discours et au del de propos relatifs la conjoncture du moment le retour des pluies et la bonne r colte de lann e la partie qui appara t int ressante concerne les fili res agricoles dont la mise niveau est d clar e 36 Cf Les citations reprises ici sont contenues dans le discours du Premier ministre 60 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation prioritaire A titre d illustration sont cit s les efforts fournis au niveau des fili res ol icole phoenicole et agrumicole avec des objectifs ambitieux et des moyens que l on estime cons quents Est ce le d but d une r elle mise en uvre de l approche fili re annonc e dans les strat gies On peut cependant noter que pour l instant seules trois fili res apparaissent favoris es et s inscrivent plut t dans une optique de promotion des exportations Qu en est il de fili res majeures telles que les c r ales les ol agineux les sucres les productions animales Et puis une politique de fili res se limite elle quelques investissements publics et quelques subventions accord es l amont et laval comme semble l indiquer la nature de
185. ion non ma tris e provoquerait probablement la ruine de certaines r gions et activit s traditionnelles il en d coule qu on assisterait des transferts de populations notamment des exclus de la comp titivit dont une partie pourrait se d verser dans les villes et les bidonvilles alors qu une autre pourrait se red ployer sur des zones marginales tels les espaces pastoraux et forestiers Pour d autres la solution pourrait r sider dans l abandon des r gions peu productives pour se concentrer sur les zones d agriculture intensive ce qui serait du point de vue cologique pr judiciable pour les premi res condamn es toutes sortes de d sertifications comme pour les secondes soumises une exploitation intensive peu soucieuse des cons quences environnementales Par ailleurs la mise en comp tition de diff rentes agricultures notamment du Sud de la M diterran e dans la perspective de la zone de libre change euro m diterran enne pourrait pr cipiter les unes et les autres dans une v ritable course au tout export course aiguis e par la pression des besoins en devises payer les importations en croissance rembourser la dette ext rieure etc Dans un tel contexte de concurrence exacerb e des mesures et des investissements de protection de l environnement peuvent affecter dangereusement la comp titivit des pays ou des op rateurs qui accepteraient de les prendre en charge Sans un minimum
186. ions agricoles 1960 2005 en milliers de tonnes 8000 700 7000 600 C r ales T Ol iculture 6000 500 5000 400 4000 3 Viandes rouges a TE 2000 Cultures 200 mara ch res L gumineuses 1000 100 Viandes blanches 0 0 1961 65 1971 75 1981 85 1986 90 1991 95 1996 00 2001 05 1961 65 1971 75 1981 85 1986 90 1991 95 1996 00 2001 05 Figure 1 39 Evolution des productions par habitant 1931 2003 en kg Figure 1 40 Evolution de diverses productions par habitant en kg 400 140 Betterave 350 C r ales 120 300 100 250 Orge 80 200 150 60 Bl dur 40 100 F4 Olives 50 20 Bl tendre 0 gumineur 1931 35 1951 55 1961 65 1971 75 1981 85 1986 90 1991 95 1996 00 2001 03 1961 65 1966 70 1971 75 1976 80 1981 85 1986 90 1991 95 1996 00 2001 03 Figure 1 41 Evolution des productions mara ch res et agrumicoles par habitant en kg Figure 1 42 Evolution des productions animales par habitant en kg l 250 200 Mara chage 150 100 Agrumes 50 m _ 0 r r r r r r r r 1 1961 65 1966 70 1971 75 1976 80 1981 85 1986 90 1991 95 1996 00 2001 03 45 40 35 30 25 20 Viandes rouges AOO O e a 10 5 Viandes blanches 0 Lait 1961 65 1966 70 1971 75 1976 80 1981 85 1986 90 1991 95 1996 00 2001 03
187. ions de quintaux pour la farine nationale et 2 000 Dh par tonne de sucre Akesbi 1997a 32 D s le d part ces PMVB apparaissaient comme une nouvelle mouture des projets de d veloppement int gr des ann es 70 et 80 mais une chelle r duite celle de la Commune rurale 56 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation r formes est toutefois loin d tre achev e Les experts de la Banque mondiale qui avaient proc d cette valuation reconnaissaient que l une des principales raisons de cet tat de fait r sidait dans une certaine sous estimation de l aptitude des grands groupes de pression marocains notamment dans les secteurs agro industriels organiser une r sistance aux r formes qu ils jugeaient aller l encontre de leurs int r ts Se faisant plus explicites ils devaient ajouter D s le d blocage de la deuxi me tranche du pr t il tait devenu clair aux responsables de la Banque que les rivalit s entre diff rents segments du gouvernement et les groupes d int r t organis s compliqueraient le d blocage des tranches et le processus de lib ralisation Parce quil ma pas t possible de r soudre ces probl mes plusieurs r formes importantes n ont pas pu tre men es de la mani re escompt e Cf BM 1995a p 6 10 et 23 C est dire l importance des probl mes de gouvernance dans la difficult de r alisation des programmes arr t s Le Rapport d ach vement
188. ir dans certaines zones sensibles un mod le de d veloppement alternatif Campagne 1997 En tous cas au Maroc le dernier recensement g n ral de l agriculture a r v l que plus d un exploitant sur cinq pratique la pluriactivit Le travail salari sous ses diff rentes formes le petit commerce et les services divers les professions lib rales l artisanat le b timent et les travaux publics ainsi que la p che ou le tourisme rural offrent ainsi des possibilit s de se procurer des revenus externes compensant partiellement l insuffisance des revenus agricoles cf 3 1 1 ci dessus Il faut toutefois souligner qu une bonne partie des activit s en question est elle m me li e au devenir de l activit agro pastorale Si des r gions agricoles enti res sont gravement affect es dans leur activit principale cela ne peut manquer de se r percuter sur l ensemble des autres activit s de l conomie locale puisque lessentiel du pouvoir d achat et partant de la demande reste largement d termin par les revenus g n r s dans l agriculture et l levage De m me qu une acc l ration de l exode rural pourrait pr cipiter la fermeture d activit s de commerce et de services qui se maintenaient jusqu alors gr ce seulement l existence d une demande basique avant tout d termin e par l importance de la population vivant sur place 162 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation
189. ires sociaux la soci t civile l opinion publique En l absence de ce d bat comment faire les choix qui vont engager la soci t dans son ensemble notamment ceux qui concernent les fonctions de l agriculture et la place du monde rural dans le d veloppement du pays les formes sociales d exploitations promouvoir les r formes internes pr alables le contenu et le niveau de s curit alimentaire requis le degr et les modalit s de la lib ralisation des changes les modes de r gulation conomique et sociale appropri s la pr servation des ressources naturelles 66 65 On notera titre d exemple que le Conseil de la concurrence institu par la loi sur les prix et la concurrence existe seulement sur le papier depuis 5 ans Il ne s est jamais r uni alors que les cas n cessitant son intervention ne cessent de se multiplier 66 En d pit du cadre plus ou moins contraignant de l OMC on peut remarquer que la plupart des pays d velopp s commencer par l Union europ enne et les Etats Unis d Am rique lorsque par exemple ils s arrangent pour inclure dans les fameuses bo tes vertes et bleues l essentiel de leurs subventions agricoles ou imposent telle ou elle norme de qualit ne font pas autre chose que d terminer en fonction de leurs propres int r ts le degr et les modalit s de la lib ralisation de leurs changes R f rences bibliographiques Abdelkhalek T 2005 La p
190. irs publics notamment en ce qui concerne les cultures sucri res s ils ne souhaitaient pas courir le risque d tre priv s de leurs dotations d eau A l importation la lib ralisation de la plupart des produits alimentaires transform s et de nombreux autres denr es agricoles avait t poursuivie m me si les niveaux de protection restaient plus lev s que pr vu avec notamment des droits de douane de 45 au lieu de 35 au maximum pour les autres produits Le monopole de l Office national du th et du sucre en mati re d importation et de commercialisation du sucre ainsi que celui de Burapro Bureau d approvisionnement pour l importation des graines ol agineuses avaient t supprim s l int rieur une nouvelle loi avait t adopt e portant sur la r organisation du march des c r ales et des l gumineuses y instaurant notamment le principe de la libert du commerce A l exception du bl tendre la commercialisation et les prix la production comme la consommation avaient t lib ralis s Il en fut de m me pour le lait et les produits laitiers dont le processus de lib ralisation des prix fut achev en 1993 Au niveau des principaux intrants la lib ralisation de la commercialisation et des prix des engrais devint effective partir de 1990 accompagn e de la suppression des subventions correspondantes Une lib ralisation partielle de la production et des importations des semences cer
191. it surtout pour les produits turcs d sireux de p n trer le march marocain une p riode de transition d une dur e de 10 ans pendant laquelle le d mant lement sera progressif L Accord de libre change Maroc Emirats Arabes Unis Sign en 2001 cet accord est entr en vigueur le 11 septembre 2003 L accord a une port e globale puisqu il comprend tous les produits de toute nature quelques exceptions pr s pour des raisons de sant de moralit ou de s curit ainsi que ceux issus des zones franches des deux pays Pour tre ligible au r gime tarifaire pr f rentiel le respect de la r gle d origine est obligatoire celle ci exige que la marchandise chang e ait t valoris e dans le pays partenaire raison d au moins 40 de la valeur ajout e Le fait est que c est cette r gle qui a t l origine de certaines difficult s ayant conduit des contentieux entre op rateurs des deux pays est aujourd hui encore en instance de r glement Pour remarquable qu elle soit cette s rie d accords ne semble pas proc der du point de vue des pouvoirs publics du Maroc d une vision d ensemble dans laquelle le d veloppement du pays pourrait s inscrire durablement ni m me t moigner d une volont de coordination ou d harmonisation entre les dispositions des uns et des autres pour en optimiser les bienfaits ou en minimiser les m faits Sign s dans un contexte o le pouvoir de n gociation du p
192. jectif de r duire les d penses de transfert et de freiner la croissance des d penses publiques Dans ce cadre les mesures d ajustement vont se d ployer autour de trois axes i red finition du r le des organismes publics d intervention et soumission de leur gestion aux imp ratifs du march ii limination des obstacles aux changes int rieurs et ext rieurs notamment des monopoles quotas et autres r glementations restrictives au commerce des produits agricoles iii suppression des subventions de l Etat aux facteurs de production et affirmation d une politique de v rit des prix la production et la consommation 1 1 Evolution g n rale de l organisation des march s Les efforts de l Etat en vue d organiser le cadre des changes des produits agricoles ont t largement s lectifs Pour les produits les plus sensibles les march s int rieurs demeurent peu concurrentiels et tendance renti re Dans ces conditions les acteurs priv s restent tr s d pendants de la protection sinon des ressources apport es par les pouvoirs publics 72 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation D s les ann es 60 la commercialisation des cultures industrielles sucri res et ol agineuses en particulier promues dans le cadre des contrats de culture a b n fici d une organisation relativement efficace avec un circuit r duit au minimum puisqu il n impliquait quasiment que le producteur l offic
193. k 2005 Le nombre des hypermarch s Superficie gt 2 500 m est pass de 6 unit s en 1993 19 actuellement Le nombre des supermarch s superficie comprise entre 400 m et 2 500 m a connu une volution remarquable due l implantation massive d enseignes marocaines Label Vie Aswak Assalam et trang res Makro qui adoptent des strat gies de proximit bas es sur l installation dans le p rim tre urbain au lieu de la p riph rie des villes Le groupe Auchan est pr sent au Maroc travers ses filiales Marjane et Acima d tenues 51 par PONA et 49 par Auchan Les deux enseignes comptent ensemble 35 points de vente dont 13 hypermarch s et 22 supermarch s A titre indicatif 36 supermarch s ont t r pertori s en 2003 Le nombre des grandes soci t s de distribution est vraisemblablement amen augmenter de mani re 53 Notamment la loi n 008 71 du 12 10 1971 sur la r glementation et le contr le des prix et des conditions de d tention et de vente des produits suivie par la loi n 009 71 relative aux stocks de s curit Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 111 consid rable suite aux diff rents accords de libre change ratifi s par le Maroc et aux avantages accord s par le gouvernement dans le cadre des conventions d investissement El Mouak 2005 Encadr 3 Principaux probl mes rencontr s par la grande distribution au Maroc Domaines Nature du probl m
194. l objet de d lib ration et de d bat entre les lus les partenaires sociaux la soci t civile l opinion publique En l absence de ce d bat comment faire les choix qui vont engager la soci t dans son ensemble notamment ceux qui concernent les fonctions de l agriculture et la place du monde rural dans le d veloppement du pays les formes sociales d exploitations promouvoir les r formes internes pr alables le contenu et le niveau de s curit alimentaire requis le degr et les modalit s de la lib ralisation des changes les modes de r gulation conomique et sociale appropri s la pr servation des ressources naturelles 99 Najib Akesbi est professeur l Institut Agronomique et V t rinaire Hassan Il Rabat Driss Benatya est enseignant chercheur l Institut Agronomique et V t rinaire Hassan Il Rabat Noureddine El Aoufi est professeur la Facult des Sciences Economiques de l Universit Mohammed V Agdal Rabat Prix 50 Dh
195. l guer aux enfants un patrimoine suffisant Ces d taillants occupent en g n ral des magasins de petite dimension Ils repr sentent une multitude de points de vente et se trouvent bien r partis dans les quartiers forte population A c t du commerce s dentaire il existe une autre cat gorie qui se caract rise par la mobilit des marchands marchands de rue colporteurs Dans les villes nous retrouvons surtout les vendeurs de rue qui connaissent un d veloppement important ce type de commerce tant constitu principalement de migrants ruraux qui vendent divers produits En nombre important ces vendeurs constituent de v ritables concurrents pour les commer ants s dentaires en particulier les piciers La raison tient au fait qu il leur est possible d chapper aux imp ts et d autres frais de distribution ce qui leur permet de vendre des prix tr s bas r duisant par l les revenus de leurs concurrents du secteur organis L investissement dans le secteur traditionnel est relativement faible la gestion est simplifi e et les frais limit s Les marges du d taillant sont faibles de l ordre de 3 10 Haidi 2001 Les d taillants vendent aux consommateurs qui font des achats tr s r p titifs et qui ont un pouvoir d achat limit Le panier moyen varie de quelques dirhams cent dirhams Les d taillants ont tendance tre stockistes Ils ach tent en quantit s lev es certains produits non p
196. l ments d analyse sur le d veloppement territorial Aspects th oriques et empiriques 2007 Mohammed Bensa d Noureddine El Aoufi Michel Hollard dir Economie des organisations Tendances actuelles 2007 Economie critique 2008 Contact Diwan 3000 T l 037 68 16 96 e mail diwan2menara ma Najib Akesbi Driss Benatya Noureddine El Aoufi L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Economie dal Maquette et pr presse Diwan 3000 Impression mprimElite Avertissement Cet ouvrage est l origine une tude effectu e en 2006 dans le cadre du programme RuralStruc sur es Implications structurelles de la lib ralisation sur l agriculture et le d veloppement rural l initiative conjointe de la Banque mondiale de la Coop ration fran aise du Conseil g n ral du d veloppement agricole et de l Institut agronomique et v t rinaire Hassan II Les r sultats interpr tations analyses et conclusions de l ouvrage n engagent que les auteurs Sommaire AVEFTISS MIENT serao e ae in Ea a a t ee tires 5 Chapitre 1 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale l sorandes t ndanees en nant 9 1 Caract ristiques g n rales du pays et de sa population essees 9 2 Caract ristiques g n rales de l conomie et ses grandes tendances 15 3 Grandes caract ristiques du monde rural sssssiriviresigeiieisotssssineesirs 28 4 Politiques agricoles et de d
197. la proportion nettement plus lev e chez les femmes que chez les hommes respectivement 24 3 et 16 6 pour un taux moyen de 18 4 en 2004 et enfin l tendue du ch mage aupr s des jeunes dipl m s notamment de l enseignement sup rieur le taux de ch mage atteint 35 parmi les dipl m s des universit s en 2004 6 Les donn es relatives au 4 trimestre 2005 avancent une population active en ch mage de 1 287 000 personnes et un taux de ch mage de 11 5 HCP 2006b Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 15 Selon une r cente tude le simple maintien du taux de ch mage son niveau actuel devrait n cessiter des cr ations d emploi un rythme annuel moyen de 285 000 entre 2005 et 2014 avec un taux de croissance sup rieur 4 7 au cours de la prochaine d cennie Baraka amp Benrida 2005 En tout cas dans de telles conditions du march du travail formel on comprend que l conomie informelle ait connu une expansion soutenue depuis plus de trois d cennies Largement r pandu dans le commerce et les services mais aussi dans la petite production marchande le secteur informel se pr te difficilement une valuation rigoureuse les r sultats tant fort diff rents selon les approches et les d finitions retenues Mejjati Alami 2005 En tout cas la derni re enqu te officielle relative au sujet avait estim que l conomie informelle abritait 39 de l emploi non agricole
198. le 2 3 4 Les syst mes de commercialisation surtout int rieurs n ont gu re significativement chang et en tout cas n ont gu re connu d am lioration palpable depuis les ann es cinquante Les circuits de distribution de la plupart des produits agroalimentaires restent soit domin s et donc plus ou moins administr s par quelques groupes oligopolistiques les principaux produits alimentaires de base notamment soit clat s travers une multitude d interm diaires qui alourdissent inutilement les co ts de commercialisation souvent au d triment la fois des producteurs et des consommateurs Quant aux march s de gros des fruits et l gumes ils demeurent des lieux domin s par des rentiers avant tout soucieux de maximiser leurs rentes et tirer avantage de leurs privil ges Certes la grande distribution conna t un certain essor depuis une dizaine d ann es mais le ph nom ne est encore trop r cent et sa part dans la valeur ajout e des activit s commerciales dans le pays n est pas encore assez importante pour faire voluer le secteur dans le sens de la modernisation et d une plus grande rationalisation des circuits en question En tout cas globalement les syst mes de commercialisation restent tels que souvent non seulement ils ne valorisent gu re la production des agriculteurs mais ils peuvent m me lui occasionner des pertes de revenu importantes 2 3 5 Les syst mes de financement de l agricu
199. le La premi re celle des Caisses locales int ressait les petits agriculteurs dont le revenu annuel restait relativement bas Ces derni res accordaient des cr dits plafonn s et limit s par les capacit s de remboursement des clients concern s ce qui ne permettait que des montants souvent insuffisants m me pour financer les seules d penses ordinaires de campagne La deuxi me cha ne tait celle des Caisses r gionales et du si ge r serv e aux clients ayant des revenus cons quents c est dire aux moyens et gros exploitants ainsi qu aux entreprises publiques et priv es d importance et intervenant aussi bien dans l agriculture que dans l agro industrie Les exploitants pouvant s adresser ces Caisses obtenaient des cr dits plus en ad quation avec les besoins de leurs unit s de production Akesbi 2004a Figure 2 32 Evolution des cr dits de la CNCA en millions de dirhams 12000 10000 Moyen et long termes Court terme 8000 Total 6000 4000 2000 0 7 r m O a N un Le De S Q mM De a nl Le 0 pe N co co co a a Q To 2S T Z T S T 2 2 2 S 8 Source Akesbi 2004a 116 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Compte tenu des r gles tablies les masses de cr dits sont tr s in galement distribu es puisque les Caisses r gionales et la Caisse nationale en distribuaient elles seules plus de 70 A titre
200. le cas au Maroc puisque la tendance observ e est tout le moins aussi le reflet des contre performances du secteur agricole 18 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation En effet l exception d une courte p riode durant la deuxi me moiti de la d cennie 80 les taux de croissance de la production agricole sont demeur s constamment en de de ceux du produit int rieur brut dans son ensemble depuis un tiers de si cle Comme on peut le constater sur la figure 1 9 qui reprend les moyennes d cennales des taux de croissance du PIB et du PIB agricole alors que les deux agr gats avaient volu quasiment au m me rythme durant les ann es 60 le second avait fortement chut par rapport au premier durant la d cennie 70 en moyenne 0 8 contre 5 6 pour se relever sensiblement au cours de la d cennie 80 6 7 contre 4 2 et enfin nouveau s effondrer durant les ann es 90 pour s installer dans une stagnation persistante 0 1 contre 2 3 pour l ensemble de l conomie La baisse de la part relative de l agriculture dans le PIB serait normale au regard du mod le rostowien inspir de l exp rience historique des pays occidentaux d velopp s o cette baisse avait t accompagn e par une importante am lioration de la productivit agricole permettant une population rurale en principe moins nombreuse de d gager suffisamment d exc dents pour accro tre le produit par t te et nourrir le
201. le de l agriculture elle m me encore tr s largement d pendante des al as climatiques De sorte qu une pluviom trie suffisante et bien r partie en fonction du cycle v g tatif des c r ales de loin la production agricole 8 commencer par le Rapport du Cinquantenaire El Aoufi et al 2005 et le dernier rapport de la Banque mondiale 2006 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 17 la plus importante du pays est en fait le premier et le principal moteur de la croissance Pour prendre la mesure de ce ph nom ne il suffit d observer la figure 1 10 on peut y constater sur une p riode d un quart de si cle une corr lation quasi parfaite entre l volution de la production agricole et celle du produit int rieur brut Figure 1 10 Figure 1 11 Variation du taux de croissance Evolution de la structure du PIB et du PIBA du PIB 100 12 90 Autres services 80 Administration 7 70 Transport et commerce 60 Commerce 2 50 4 40 3 1981 g 2001 2003 30 Industries 20 Mines et nergie 10 Agriculture 8 0 PIB agricole PIB global 1980 89 1990 99 2000 05 Sources Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004a et 2004b Le PIB non agricole pour sa part pi tine sur une longue p riode un niveau moyen de 3 Du reste si le rythme de croissance du PIB global est irr gulier sa structure appara t en r
202. le morcellement des terres dans les m mes p rim tres les programmes projet s pour le remembrement et le cadastre ainsi que l tude du syst me de cr dit foncier mont pu tre r alis s tant li s les uns et les autres la promulgation de nouveaux textes fonciers sur le bour De son c t le patrimoine sylvicole n a gu re t mieux servi puisque la loi cadre foresti re promise n a pas vu le jour non plus Enfin notons que l on n a pas mieux r ussi en ce qui concerne la ma trise et la r allocation des ressources publiques affect es l agriculture notamment au niveau des investissements publics qui devaient se red ployer plus au profit des petites exploitations et en dehors des p rim tres de grande irrigation Au total le deuxi me programme d ajustement a fait l objet d une valuation qui au del de la conventionnelle appr ciation globalement positive a reconnu que la plupart des clauses sp cifiques du pr t ont t remplies mais que la lib ralisation des march s et des sous secteurs qui devaient faire l objet de 30 Ces quivalents tarifaires ont notamment t arr t s 190 pour le bl tendre 224 pour le bl dur 211 pour le sucre 311 pour l huile v g tale raffin e 315 pour la viande bovine 115 pour le lait MCE 1994 31 Il est vrai cependant que les volumes des subventions en question ont t contenus dans les limites de 10 mill
203. limentaire l chelle mondiale Options m diterran ennes s rie A n 26 Centre international des hautes tudes agronomiques Paris Popp H 1984 La question hydraulique 2 Effets socio g ographiques de la politique des barrages au Maroc Rabat Programme des Nations Unis pour le D veloppement 1991 Rapport mondial sur le d veloppement humain 1991 Ed Economica Paris Programme des Nations Unis pour le D veloppement 2005 Rapport mondial sur le d veloppement humain 2005 la Coop ration internationale la crois e des chemins Ed Economica Paris Salais R Storper M 1993 les Mondes de production Editions de l EHESS Paris Secr tariat d Etat au Plan et au D veloppement r gional et la Formation des cadres 1974 Plan de d veloppement conomique et social 1973 1977 Direction du Plan Rabat Secr tariat d Etat au Plan et au D veloppement r gional 1986 Plan de d veloppement conomique et social 1981 1985 volume II Direction du Plan Rabat 186 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Sen A 1999 Un nouveau mod le conomique D veloppement justice libert Editions Odile Jacob Paris Tounassi F 2004 Le Cr dit agricole met le cap sur 2008 l Economiste quotidien Casablanca 13 d cembre Troin J F 1975 les Souks marocains March s ruraux et organisation de l espace dans la moiti nord du Maroc tome 1 Edisud Aix en Provence United
204. limites absolues ou relatives imminentes ou progressives Ainsi qu il s agisse des solidarit s familiales ou tribales de la surexploitation des ressources ou de l extensification des conditions de la production des possibilit s de diversification des cultures m me illicites ou des activit s en milieu rural de l migration interne Risques blocages et options de sortie 163 ou externe aucune de ces options ne peut s inscrire dans une perspective d alternative suffisante et durable face aux redoutables probl mes que le secteur agricole est appel affronter dans les prochaines ann es Chacune peut offrir une soupape ou un r pit pour un temps mais aucune ne pourra compenser durablement les carences de l activit agricole C est dire le chemin qui reste encore parcourir pour apporter les v ritables r ponses aux probl mes pos s D autant plus qu il faut bien se rendre compte qu il ne suffit pas d identifier les foyers de vuln rabilit de l agriculture et du monde rural aujourd hui pour percevoir les issues possibles Encore faut il comprendre que ces vuln rabilit s elles m mes s inscrivent dans des dynamiques contradictoires qui en rendent l volution plus complexe et les solutions plus ardues Les dynamiques en cours invitent donc prendre la mesure des impasses toujours possibles et des risques de blocage r els ou ventuels dans un contexte de non r forme et d attentisme persistant
205. lle du d but des ann es 60 on s aper oit que en gros le rendement des c r ales est pass de pr s de 8 12 quintaux seulement ce qui signifie que dans l ensemble le pays a gagn peine 4 quintaux en quarante ans autrement dit un seul quintal tous les dix ans Quant aux l gumineuses leur d clin appara t manifeste depuis le d but des ann es 70 d clin que la l g re reprise de fin de p riode ne semble pas de nature enrayer En tout cas 6 6 qx ha le niveau des derni res ann es reste en dessous de celui de la fin des ann es 60 3 6 D ficits et d pendance alimentaire croissante Des surfaces agricoles qui n ont pu s tendre significativement des rendements dont l volution a t pour le moins d cevante et pour tout dire une production qui tout en restant al atoire n a souvent m me pas pu accompagner de mani re cons quente la croissance d mographique on comprend dans ces conditions que la d pendance du pays l gard des importations de denr es agro alimentaires ait t croissante D abord force est de constater que la d pendance alimentaire pour les produits de base dits strat giques pour la s curit alimentaire du pays et de sa population s est au fil des ans soit aggrav e soit maintenue des niveaux pr occupants figure 1 46 Le cas des c r ales est tout fait caract ristique la faiblesse des rendements s est conjugu e une croissance de la consommatio
206. lle et substitutive des importations En termes de management le type bureaucratique combine une modalit plus statutaire et relativement plus stable du travail salariat permanent avec des formes plus a typiques travail occasionnel iii Les petites et moyennes exploitations d finissent une configuration typiquement domestique fonctionnant sur un mode traditionnel pr valent et dont l activit faible degr capitalistique met en uvre dans sa g n ralit un mode traditionnel de gestion utilisant une composante non salari e de la main d uvre aide familiaux Une telle configuration dominante domestique abrite une grande vari t de formes d hybridation les rapprochant des configurations marchandes priv es et agro industrielles publiques ou des configurations que l on pourrait qualifier de vivri res iv Ces derni res sont des micro exploitations dominante domestique et correspondent des activit s agricoles de survie et d auto emploi traditionnel Tableau 3 5 Taxinomie des mondes de production dans l agriculture Configuration Taille March Management M canisation Formes Grandeur de travail Priv e GE Exportation Moderne Forte Salariat Marchande archa que moyenne permanent f odale occasionnel Publique GE Substitution Bureaucratique Forte Salariat Agro aux moyenne permanent industrielle importations saisonnier Familiale PME Local auto Traditionnel Faible
207. llustr par un rythme de croissance trop faible et n anmoins trop instable pour lui permettre de r aliser le saut qualitatif que chacun attendait C est ainsi que alors que la productivit est rest e m diocre la production par t te a souvent baiss notamment pour les principaux produits alimentaires de base De sorte que si un sous secteur agro exportateur focalis sur certains fruits et l gumes a certes connu un essor appr ciable la d pendance alimentaire du pays l gard de denr es alimentaires vitales c r ales sucres huiles comestibles a pris des proportions inconnues dans le pass Au del de l agriculture cette situation rejaillit naturellement sur celle du monde rural dans son ensemble Comme l agriculture qu il abrite celui ci continue de p tir de multiples maux qui sont autant de redoutables contraintes entravant son d veloppement limites des ressources naturelles manque d infrastructures carences des structures fonci res faible qualit des ressources humaines manque de ressources financi res Cet tat de fait n est videmment pas le produit du hasard mais le r sultat de politiques publiques dont le d faut commun a toujours t d viter soigneusement les r formes fondamentales de nature structurelle commencer par celles qui concernent les structures fonci res l organisation des agriculteurs ou la valorisation de la production et des conditions de son coulement Ceci t
208. lom rations de moins de 2 000 habitants et la r sidence permanente Mieux d finie la cat gorie d agriculteurs ou de fellahs renvoie l activit strictement agricole production v g tale et animale En termes de statuts socio professionnels la taxinomie sommaire de Pascon Pascon Ennaji 1986 distingue plusieurs cat gories i La cat gorie de propri taires est d finie en relation avec la vari t des r gimes fonciers la propri t priv e ou melk 75 de la SAU et plus de 85 des exploitations les terres usage collectif plus les terres Guich avec moins de 20 de la SAU et des exploitations le domaine de l Etat plus les terres Habous couvrant mois de 10 de la SAU et moins de 5 des exploitations ii Les leveurs comprenant un nombre important de non propri taires ou leveurs purs c est dire ceux qui conduisent des troupeaux sur des parcours qui ne leur appartiennent pas titre priv mais dont ils disposent en raison de leur insertion dans un groupe par naissance alliance r sidence ou suite au paiement de droits d acc s Les preneurs d levage part de cro t sont r mun r s par la cession d une part du cro t du troupeau selon plusieurs types d association iii Les g rants forment une grande vari t d agriculteurs prenant des fermes en location ou en gestion partir d un contrat Ils constituent une lite rurale par leur technicit et leur mode de vie i
209. lture priv s et publics ont galement fort peu volu Le cr dit agricole en d pit de la r cente r forme reste essentiellement orient vers le financement d une petite minorit d exploitations excluant la majorit des unit s productives de l acc s des ressources vitales pour leur d veloppement Au niveau des finances publiques alors que le secteur agricole reste quasiment d fiscalis ce dont profite essentiellement une minorit d exploitants ais s le budget de l Etat lui consacre relativement moins de ressources que par le pass et surtout appara t toujours accapar par les besoins de financement de la grande irrigation ce qui laisse peu de moyens pour des politiques d aide et d appui plus cibl es en faveur de producteurs et de productions plus repr sentatifs de la r alit du pays 2 3 6 L enseignement et la recherche agronomique n ont pas toujours t des handicaps pour le d veloppement agricole du pays Le syst me d enseignement 158 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation agricole en tout cas a m me plut t constitu un atout appr ciable pendant longtemps en permettant de former des cadres moyens et sup rieurs g n ralement appr ci s pour leurs comp tences Mais avec le temps le syst me n a pas su se r former et se renouveler suffisamment de sorte qu il perd peu peu du terrain et peut tre de comp titivit face des structures mergentes d
210. ment tre discut es tout comme l taient aussi les choix faits en mati re de syst me d irrigation de gestion et d entretien des r seaux de respect des plans d assolement de recouvrement des redevances d eau et de participation directe des agriculteurs la valorisation des terres mises en irrigation On commen ait aussi prendre conscience du fait que le secteur irrigu supposer m me qu il puisse atteindre son plein potentiel de production et l exception de quelques productions industrielles horticoles laiti res ne pouvait offrir une contribution d terminante pour l autosuffisance alimentaire du pays Anechoum 1987 D ailleurs l apparition pour la premi re fois en 1974 d un d ficit de la balance commerciale agroalimentaire fut re ue comme une v ritable douche froide alors que l objectif tait pr cis ment de couvrir les autres d ficits par les exc dents de cette derni re D s lors la question de l autosuffisance alimentaire devenait encore plus cruciale et les moyens de l atteindre objet de nouvelles interrogations Ne fallait il pas aller la rechercher aussi et peut tre principalement en dehors des p rim tres Ne fallait il pas accorder plus d attention et d int r t aux immenses terres situ es en zones bour de parcours et de montagne pour les valoriser et mieux en exploiter le potentiel Ne fallait il pas d passer la d marche purement technicienne
211. mentaires 87 e Organisations professionnelles Les producteurs d agrumes au Maroc sont organis s au sein de l Association marocaine des producteurs d agrumes du Maroc ASPAM association laquelle s est ajout e depuis quelques ann es l Association des producteurs et exportateurs de fruits et l gumes APEFEL Ces associations apparaissent assez actives pour d fendre les int r ts de leurs adh rents aupr s des pouvoirs publics mais il faut dire qu elles sont plus focalis es sur les activit s d exportation que sur les aspects li s l organisation du march int rieur Apr s l abolition du monopole d exportation que d tenait l Office de commercialisation et d exportation en 1985 les producteurs exportateurs avaient r ussi mettre sur pied une nouvelle organisation fond e sur la constitution de groupes exportateurs totalisant des capacit s d exportation de 50 100 000 tonnes chacun Ces groupes au nombre d une douzaine peuvent tre class s en trois cat gories MADRPM 20004 des groupes int gr s de l amont Paval et qui se chargent par cons quent de commercialiser leurs propres productions des groupes mixtes qui commercialisent leur production ainsi que celle provenant d autres producteurs et d autres unit s de conditionnement des groupes commerciaux qui se contentent de vendre pour le compte de diff rents producteurs les marchandises qui leur sont confi es sur des ba
212. mi d exploitations agricoles que compte le pays doivent se disputer 8 7 millions d hectares de surface agricole utile recens s en 1996 lesquels ne peuvent tre tendus que tr s marginalement et au demeurant n ont pu l tre en 50 ans d ind pendance que dans une proportion variant entre 6 et 12 C est dire que par t te d habitant la surface en question a consid rablement baiss puisque durant la m me p riode la population a pour sa part tripl Selon nos calculs elle serait ainsi tomb e de pr s de 770 ha au milieu des ann es 50 295 ha pour 1 000 habitants actuellement Akesbi 2005a Ailleurs un tel handicap a pu tre compens par des progr s de productivit qui ont permis le maintien voire l accroissement de la production par t te Or nous avons vu que pour l essentiel tel n est pas le cas au Maroc C est que la productivit non plus n a gu re volu de mani re satisfaisante Celle ci peut d abord tre approch e partir d un indicateur qui a l avantage d tre simple et disponible l chelle de la M diterran e du moins Medagri 2004 il s agit du produit agricole PIBA par actif agricole En 2001 celui ci s levait 1 252 dollars et comme on peut le constater sur la figure 1 44 il a depuis le d but de la d cennie 90 quasiment fluctu dans une fourchette comprise entre 1 000 et 1 300 dollars Pour tre relativis s ces niveaux devraient tre compar s ceux des
213. mpleur et de la nature du sous emploi en milieu rural et n anmoins comptabilis dans la population occup e A titre indicatif il faut savoir que la proportion non r mun r e mais n anmoins consid r e occup e dans la population rurale d clar e en activit atteint 56 3 2004 alors qu il s agit en fait le plus souvent d activit s domestiques plus ou moins li es l activit des exploitations familiales Pour Mehdi Lahlou la part de emploi non r mun r dans les campagnes indique bien qu il existe dans ce milieu une d connexion entre emploi et revenu ce qui implique pour le moins une red finition soit de la notion d emploi soit de celle de revenu Lahlou 2006 En tout cas m me les statistiques officielles se contentent g n ralement de l indicateur relatif au ch mage urbain MFP 2005 Si l on s en tient donc au taux de ch mage urbain la tendance g n rale reste peu pr s la m me mais des niveaux sensiblement sup rieurs en moyenne annuelle 14 2 entre 1980 et 1989 18 1 entre 1990 et 1995 19 3 entre 1996 et 2000 19 entre 2001 et 2005 Au del de l aspect conjoncturel de ce ch mage sa persistance un niveau lev en milieu urbain s explique par des caract ristiques structurelles fortes en particulier l existence d un ch mage de longue dur e qui affecte les trois quarts des ch meurs l importance des primo demandeurs d emploi pr s de 55 du total
214. n Arabie saoudite 36 3 Br sil 35 0 Afrique du Sud 17 0 Mexique 22 0 Tunisie 12 0 Maroc 10 7 Source Addi 2005 En d finitive l volution remarquable de cette fili re est le fruit de toute une s rie de facteurs mergence d un secteur industriel intensif une demande de produits avicoles de plus en plus importante l int r t port la fili re par plusieurs investisseurs et par les diverses politiques de protection et de prix Toutefois un ensemble de contraintes entrave son d veloppement une forte d pendance vis vis du march ext rieur des mati res premi res la pr dominance d levages de faible et moyenne taille et un syst me de commercialisation caract ris par la pr dominance des d taillants du poulet vif tueries De plus le segment de la transformation du poulet d coup et pr par ne repr sente qu une proportion insignifiante des ventes totales De plus cette fili re reste un secteur fragile sensible aux al as climatiques aux probl mes de production et aux prix des autres viandes la conjoncture conomique internationale et nationale et insuffisamment prot g e des productions avicoles trang res En plus du manque d infrastructures et de moyens allou s la recherche avicole l insuffisance de mesures r glementaires sp cifiques l aviculture freine le d veloppement harmonieux de la fili re qui volue rapidement Par ailleurs cette fili re ne r pond
215. n int rieure encore plus forte que celle de la d mographie sous l effet d une mutation du mod le de consommation en faible rapport avec les possibilit s de la production bl tendre largement substitu au bl dur cf figure 1 43 et ma s en tant que principal intrant de l aviculture Le r sultat en a t une d gradation du taux de couverture de la consommation int rieure par la production locale et donc une d pendance alimentaire inqui tante moins de la moiti pour le bl tendre et la quasi totalit du ma s Cette d pendance est encore plus grave en mati re d huiles v g tales dont on peut constater que le taux de couverture reste extr mement bas avec moins de 5 en fin de p riode en d pit des efforts fournis pour rem dier une telle situation Le sucre pour sa part partant de z ro au d but des ann es 60 a connu une progression remarquable jusqu au d but des ann es 80 atteignant en moyenne un taux d autosuffisance de 64 mais depuis on peut constater que l lan premier est bris la tendance ayant t d abord la stagnation puis un recul important que la l g re reprise des derni res ann es 52 reste loin de compenser La situation du lait et plus g n ralement des productions animales n cessite certaines explications pour tre mieux intelligible En effet les taux d autosuffisance apparaissent lev s atteignant 85 pour les produits laiti
216. n 1987 Mise en place d quivalents tarifaires en 1993 1994 Lib ralisation progressive de 1982 1986 sauf pour 6 produits agricoles bl tendre farine nationale pain huiles sucre th vert et quelques intrants eau lectricit combustible semences s lectionn es produits et honoraires v t rinaires docks et silos entrep ts frigorifiques Prix de d tail restant contr l s farine huile sucre Prix au producteur contr l s bl tendre betterave canne sucre tournesol R duction de la subvention des semences 1988 Suppression de la subvention aux engrais 1990 Lib ralisation des prix la production du bl dur orge ma s 1990 lait 1993 Baisse des subventions la consommation pain sucre huile produits laitiers Elimination des subventions beurre lait farine produits p troliers Augmentation des tarifs publics eau lectricit transports Facturation des services caract re commercial des ORMVA Augmentation du taux de recouvrement de l eau 63 en 1986 77 en 1994 Introduction de la TVA en 1986 et exon ration des intrants et produits agricoles Rel vement des plafonds de cr dits l exportation D sencadrement du cr dit en 1991 Augmentation des taux d int r t r els e Baisse de la part des d penses de fonctionnement et d investissement consacr s l agriculture en termes r els et en proportion du budget total et du PIB Baisse significative des subve
217. n autour d un prix cible Lib ralisation des importations partir du 1er juillet 1996 du sucre brut et du sucre blanc Modification du syst me de compensation par l instauration d une subvention forfaitaire et unique de 2 000 dirhams la tonne de sucre blanc vendu Obligation pour chaque op rateur d avoir un stock de s curit r glementaire disponible en permanence et quivalent un mois de vente Si les dispositions de 2 5 sont entr es en vigueur la premi re et n anmoins la plus importante est toujours en attente Source http wWww cosumar ona com 43 Cf Ambassade de France au Maroc 2004 82 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation En d finitive la r forme de la fili re sucre est rest e insuffisante D abord un grand nombre d agriculteurs la productivit faible se maintiennent dans la fili re malgr leur faible comp titivit En second lieu faute d investissements de renouvellement les sucreries produisent des co ts lev s du fait de technologies obsol tes d o des probl mes r currents de rupture d offre et des sp culations sur le produit Mais le fait le plus saillant est que le raffinage et la mise en march du sucre sont encore sous l emprise d une structure monopolistique Cosumar Ainsi alors qu elles produisent quotidiennement des milliers de tonnes de pains de sucre et de sucre en morceaux certaines unit s de la Cosumar tournent av
218. n fin de compte le mod le de d veloppement agricole suivi semble aujourd hui bloqu au c ur d une double impasse qui correspond ses deux versants Ainsi la strat gie d import substitution est dans l impasse non seulement parce qu elle n a pas r ussi accro tre la production locale pour lui permettre de satisfaire la demande interne et s autonomiser ainsi par rapport aux importations mais elle a de surcro t g n r des m canismes d accumulation et de distribution qui ont accentu les in galit s favoris les rentes de situation et perp tu un immobilisme d vastateur La strat gie de promotion des exportations pour sa part a conduit une sp cialisation qui a fini elle aussi par tre bloqu e par le protectionnisme rampant de l Union europ enne certes mais aussi par des choix malavis s des pouvoirs publics et peu cons quents des op rateurs 4 3 D sengagement de l Etat et carence des relais priv s Au d but du processus de d sengagement de l Etat la r trocession au secteur priv de certaines fonctions de production d encadrement ou de commercialisation ouvrait une phase de transition dont l issue allait d pendre des r ponses donner de multiples questions En particulier on tait fond se demander si les relais priv s taient m me d assumer cette mutation dans des conditions compatibles avec la rationalit que l on cherchait promouvoir cf 1 5 4 Aujourd
219. n g ographique sur quelques march s essentiellement de l Union europ enne insuffisamment dynamiques et lieux d une forte concurrence internationale absence de vision strat gique assortie de plans d action pour la conqu te de march s Au demeurant le Maroc ma cess de perdre de sa comp titivit notamment par rapport des pays concurrents Comme on peut le Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 21 constater sur la figure 1 17 alors que la part du march mondial du Maroc stagne autour de 0 14 depuis un quart de si cle celle d un panel de douze 0 pays a pratiquement doubl passant de 6 6 en 1980 12 6 en 2002 En fait en termes relatifs par rapport au panel en question la part du Maroc a plut t r gress passant durant la m me p riode de 2 1 1 1 MFP 2005a p Alors que les exportations prouvent tant de difficult s se d velopper les importations continuent de s alourdir des rythmes qui s acc l rent avec la lib ralisation de plus en plus affirm e des changes Entre 1996 et 2004 elles ont augment un rythme annuel moyen de deux tiers sup rieur celui des exportations 6 9 contre 4 2 MFP 2005a On comprend dans ces conditions que le d ficit commercial mait cess de se creuser Dans le m me temps la structure de ces importations a continu de se caract riser par le poids relativement lourd des factures alimentaire et nerg tique le
220. nce la premi re des impasses 2 S il faut r sumer en quelques lignes la probl matique majeure laquelle le Maroc est aujourd hui confront nous pourrions la formuler ainsi il lui revient de relever le d fi de r ussir la transition d une agriculture largement extensive peu productive et fortement prot g e vers une agriculture intensive comp titive et plus ouverte sur le march mondial et ce un co t politique social et cologique acceptable Nous venons de montrer que au regard des vuln rabilit s de toute sorte des risques de blocage et d impasse multiples et aussi des limites objectives des diff rentes options de sortie un tel d fi appara t pour le moins ardu D autant plus que jusqu pr sent nous avons d lib r ment vit de souligner ce qui appara t au fond comme tant la premi re des vuln rabilit s et la premi re des impasses existantes la mal gouvernance Nous avons expliqu dans la premi re partie de ce travail comment les reclassements politiques des premi res ann es de l Ind pendance avaient abouti l affirmation d un Etat central fort et autoritaire Dans le monde rural cette volution avait conduit l abandon de r formes notamment agraires qui avaient t pr vues dans les premiers plans de d veloppement et une certaine r habilitation des notables locaux devenus avec les repr sentants du Makhzen les gouverneurs des piliers de la gouvernan
221. ncipal Rabat Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 1999b Strat gie 2020 de d veloppement rural Conseil g n ral du d veloppement rural 2 volumes Rabat Minist re de l Agriculture et du D veloppement rural 2000b Statistiques agricoles juin Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2000a Pour une strat gie de d veloppement long terme de l agriculture marocaine Colloque national de lAgriculture et du D veloppement rural Rabat 19 20 juillet Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2000b Politiques d appui la mise en uvre de la strat gie de d veloppement agricole Colloque national de lAgriculture et du D veloppement rural Rabat 19 20 juillet Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2000c Recommandations du Colloque national de l agriculture et du d veloppement rural doc ron o Rabat 19 20 juillet Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 20004 Strat gie des fili res des productions v g tales l horizon 2020 Rabat Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2000e Assises de l agriculture Minist re de l Agriculture du D veloppement Rural et des P ches Maritimes 2000f Etude des avantages comparatifs de certaines productions agr
222. nd pendance du Royaume du Maroc Rabat Haut Commissariat au Plan 2006a Recensement g n ral de la population et de l habitat 2004 Rabat Haut Commissariat au Plan 2006b Activit emploi et ch mage quatri me trimestre 2005 Rabat Jalal H 2004 Pr sentation et analyse sectorielle de l accord de libre change entre le Maroc et la Turquie Minist re des Finances et de la Privatisation Direction de la Politique conomique g n rale document n 99 Rabat avril Jalal H et al 2002 Projet de cr ation de la zone de libre change entre les pays arabes m diterran ens Document de travail n 74 Minist re de l Economie des Finances et de la Privatisation Rabat mars Lahlou M 2006 Ch mage et politique de l emploi au Maroc Rapport GTZ Programme Mise niveau des entreprises Rabat Levau R 1976 le Fellah marocain d fenseur du tr ne Editions de la Fondation Nationale des Sciences Politiques Paris Lhafi A Badraoui M et Mhirit O 2005 Cadre naturel environnement et territoires in 50 ans de d veloppement humain et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat Mejjati Alami Rajaa 2005 Le secteur informel au Maroc 1956 2004 50 ans de d veloppement humain et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat Minist re de l Agriculture et de la Mise en Valeur agricole 1994a R
223. ndant plus tir e par la consommation des m nages que par les investissements publics ou priv s alors que le commerce ext rieur r v le un impact qui a plut t t n gatif tirant le PIB vers le bas Les contre performances du commerce ext rieur sont cependant compens es au niveau de la balance des paiements par les transferts des Marocains r sidant l tranger les recettes du tourisme et les investissements directs trangers De sorte que ces flux externes ont 68 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation garanti un matelas de devises relativement confortable et contribu une certaine stabilit du dirham au niveau externe et des prix au niveau interne Il en va de m me pour les finances publiques fondamentalement plomb es par la rigidit des d penses publiques et le faible rendement du syst me fiscal et pourtant jusqu pr sent maintenues des niveaux de d ficits budg taires plus ou moins acceptables 3 5 du PIB essentiellement gr ce aux recettes des privatisations et un endettement int rieur en forte expansion Dans un tel contexte macro conomique la trajectoire de l agriculture marocaine n a pas t particuli rement favorable et sa contribution la croissance a plut t t d cevante Apr s avoir vu sa part dans le PIB baisser de plus de 30 pr s de 15 durant les vingt premi res ann es de l ind pendance le secteur agricole s est par la suite surtout i
224. nettement en de de ceux de ses voisins du sud comme du nord de la M diterran e C est notamment le cas pour le lait voir plus haut les viandes 20 kg contre 26 en Tunisie et 118 en Espagne le poisson 9 kg contre 11 en Tunisie et 45 en Espagne m me en mati re de fruits et l gumes le Maroc n appara t pas bien plac avec 49 kg pour les premiers 82 kg en Tunisie et 123 kg en Espagne et 94 kg pour les seconds 167 kg pour la Tunisie et 154 kg pour l Espagne Cf Medagri 2004 p 102 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 39 commerciale cette d pendance alimentaire croissante p se sur les quilibres des changes ext rieurs du pays S il est vrai que certaines productions d gagent des exc dents exportables cons quents principalement les agrumes des primeurs et des produits agro alimentaires transform s figure 1 49 force est de constater que la contribution de l agriculture aux exportations totales du pays est all e en d clinant le mouvement ayant m me tendance s acc l rer ces derni res ann es avec une part moyenne de 11 peine entre 2000 et 2004 contre une proportion qui est longtemps rest e comprise entre 20 et 30 23 Cette part demeure de toute fa on inf rieure celle des importations agroalimentaires dans les importations totales du pays 15 en moyenne durant le quinquennat 2000 2004 Figure 1 48 Structure des importations agroalimentair
225. ni Hssen Oriental 10 8 4 4 6 6 16 0 19 0 17 2 Mekn s Tafilalet 13 1 8 7 10 2 22 8 36 0 28 7 F s Boulemane 20 3 16 4 17 8 24 1 31 0 27 9 Taza Al Hoceima Taounate Tanger T touan 7 1 8 4 8 0 10 4 30 5 192 Total 100 0 100 0 100 0 12 0 27 2 19 0 Effectif en millier 1 814 3 496 5 310 Les r gions du Sud regroupent les r gions de Oued Ed Dahab Lagouira de Souss Massa Dar a de La youne Boujdour et de Guelmim Es Semara Source Direction de la Statistique Le niveau et l volution des prix des produits alimentaires de base d une part la d r gulation des march s suppression des subventions augmentation de la taxe la consommation d autre part sont des facteurs d terminants en mati re d aggravation et d amplification de la pauvret Abdelkhalek 2005 L volution en longue p riode des performances de la production agricole n a pas d bouch sur une am lioration des revenus ni des niveaux de consommation et par cons quent n a eu gu re d impact positif sur la pauvret rurale Au contraire 152 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation celle ci s est aggrav e notamment au cours de la derni re d cennie La productivit apparente nationale par actif agricole et par an n a pas en effet cess de se d grader passant de 10 652 Dh par actif et par an durant la p riode 1993 1997 6 740 Dh sur la p riode 1998 20
226. nombr 196 110 personnes occup es dans les exploitations agricoles mais r sidant en milieu urbain HCP 2005 p 511 14 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation cr ation nette d emplois a sensiblement fluctu d une p riode l autre au cours des derni res d cennies en moyenne annuelle 152 000 postes entre 1971 et 1982 137 000 entre 1982 et 1994 et 217 000 au cours de la p riode 1995 2003 Baraka amp Benrida 2005 Le ch mage a donc pendant longtemps sensiblement augment Entre 1960 et 1982 le nombre de personnes en ch mage est pass de 304 000 643 000 soit une augmentation de 15 000 par an La situation s tait encore aggrav e entre 1982 et 1994 avec une moyenne annuelle de ch meurs additionnels de 57 000 personnes ce qui porta les effectifs des ch meurs 1 332 000 La situation s est par la suite plus ou moins stabilis e puis a commenc s am liorer se situant pr s de 1 300 000 personnes en 2004 En termes relatifs le taux de ch mage global a augment de 10 7 en 1982 16 en 1994 pour baisser 10 8 en 2004 HCR 2005a 6 En fait ce taux global cache deux r alit s tr s distinctes puisqu il agr ge par rapport aux 10 8 de 2004 un taux qui monte 18 4 en milieu urbain et un autre qui descend 3 2 en milieu rural Le fait est que ce dernier chiffre de l aveu m me des responsables de la statistique au Maroc est tr s peu fiable en raison de l a
227. ns de mise en valeur des terres irrigu es favoriser la modernisation des exploitations et l intensification de la production Au sein des p rim tres d irrigation la mise en valeur des terres tait d cr t e obligatoire et les exploitants devaient respecter des plans d assolement labor s par l administration centrale en fonction des objectifs arr t s globalement pour le pays En contrepartie un impressionnant dispositif de subventions et de primes fut mis en place afin d encourager l acquisition des moyens de la modernisation intrants mat riel agricole et d irrigation plantation de vergers am lioration g n tique du cheptel L eau facteur de production videmment d cisif dans des zones am nag es pour l irrigation b n ficia d un traitement particuli rement favorable Outre une contribution peine symbolique au co t des quipements 5 environ le prix de l eau fut maintenu un niveau tr s bas en tout cas bien en de de son prix de revient Le Cr dit agricole aussi fut am nag pour favoriser le financement des zones des exploitations et des productions privil gi es par cette politique Le dispositif mis en place revenait pratiquement saupoudrer quelques cr dits de subsistance la grande majorit de la petite paysannerie et r server l essentiel des ressources aux grandes exploitations dans le cadre de cr dits de d veloppement cf 2 2 2 1 ci dessous Berrada 1979 Sur le
228. ns les barrages avaient t presque multipli es par trois passant 5 9 milliards de m3 et les superficies am nag es s taient durant la m me p riode tendues de pr s de 180 000 ha 130 de plus qu en 1967 Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 47 l imp rieuse n cessit dans laquelle il se trouvait d explorer les voies et moyens d une certaine r conciliation avec la population et ses lites alors largement engag es dans l opposition L annonce 17 ans apr s l ind pendance du pays de la r cup ration des terres de colonisation priv e le 3 mars 1973 s inscrit dans cette perspective Cette mesure pendant de la marocanisation dans l industrie et les services comportait au moins une double vertu pour l Etat elle r pondait une vieille revendication populaire qui ne pouvait qu tre favorablement accueillie par l opinion et les forces du Mouvement national et en m me temps mettait sa disposition une nouvelle r serve de terres dans laquelle il pouvait nouveau puiser pour op rer de nouvelles distributions toujours politiquement fructueuses ainsi que s assurer de nouvelles alliances ou en renouveler d autres Pascon 1977 et 1980 Cette r cup ration tardive des terres de colonisation priv e avait d abord permis de confirmer les mouvements de transferts ill gaux qui les avaient amput es de plus de la moiti de leur superficie sur les 728 000 hectare
229. nt contribu conforter une certaine stabilit du taux de change de la monnaie nationale le dirham La parit du dirham est d termin e sur la base d un panier de devises o le poids de chacune refl te en gros les tendances et les structures du commerce ext rieur du pays Bien que la pond ration au sein du panier n ait jamais t officiellement rendue publique on sait que l euro y est pr pond rant suivi par le dollar et quelques autres devises internationales Dans la mesure o le taux de change est g r de mani re rester contenu dans une fourchette de plus ou moins 2 par rapport l euro on peut consid rer qu on a affaire un r gime de taux de change semi fixe ou semi flexible si l on pr f re En tout cas tout en permettant des ajustements en douceur lorsque cela est jug n cessaire par les pouvoirs publics le syst me semble r ussir pr server une certaine stabilit des taux de change favoris e il est vrai par une politique mon taire assez orthodoxe et partant une forte baisse du taux d inflation et sa stabilisation depuis le milieu des ann es 90 moins de 2 en moyenne figure 1 27 Figure 1 26 Figure 1 27 Evolution du taux de change r el et des Evolution du taux d inflation parit s Dh et Dh 1980 2004 indice du co t de la vie 1980 2005 16 14 140 12 Dh Euro LE 120 1e 8 100 6 Taux de change r el 4 4 80 2 0 60 0 9
230. nt fr quemment s opposer En effet en l absence de gains de productivit suffisants les int r ts des producteurs et des consommateurs sont rarement convergents les premiers cherchent maximiser leurs revenus les seconds minimiser leurs d penses Comment assurer des prix r mun rateurs pour les producteurs et supportables pour les consommateurs esp rant ainsi la fois inciter l accroissement de la production commercialisable et veiller sur une certaine stabilit Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 121 des prix la consommation n cessaire la sauvegarde du pouvoir d achat de la population et au maintien d un niveau des salaires compatibles avec les imp ratifs de la comp titivit sur les march s ext rieurs La politique des prix la production s est voulue s lective L Etat a cherch r glementer les prix de certains produits de base tels les c r ales le lait et certaines cultures industrielles betterave coton tournesol destin es au march int rieur et maintenir libres ceux des produits mara chers des agrumes de l huile d olive produits dont on souhaitait promouvoir les exportations Usant de ses pr rogatives l gard du premier groupe de produits l Etat a commenc par en geler quasiment les prix jusqu en 1972 1973 Encourag par la faiblesse relative des cours internationaux il s tait alors mis jouer la carte de l extrav
231. ntes li es aux unit s de transformation elles m mes En effet l unique entreprise sp cialis e dans la production de jus Frumat conna t depuis de longues ann es d normes difficult s techniques financi res ce qui ne lui permet gu re de conduire une v ritable strat gie de d veloppement du secteur la mesure d un potentiel que l on s accorde estimer important Par ailleurs en d pit de nombreux accords r guli rement renouvel s les producteurs des fruits ont rarement respect leurs engagements et rechignent finalement livrer l entreprise de transformation ayant de toute vidence 86 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation plus int r t couler leur production sur les march s du frais des niveaux de prix autrement plus lev s Notons enfin que la baisse des prix sur le march mondial des jus et concentr s d agrumes a consid rablement r duit la comp titivit des produits marocains d autant plus que les prix pay s aux producteurs locaux se sont r v l s encore plus difficiles soutenir au regard des performances des concurrents internationaux Br sil en particulier Figure 2 10 Part de la production d agrumes transofmr e 1994 2003 16 14 12 10 8 6 8 4 7 d i B 1994 1996 1998 2000 2002 Source Akesbi 2004b Apr s maintes tentatives de redressement et plusieurs plans de restructuration labor s par
232. ntions de fonctionnement Rationalisation des aides l investissement D penses indirectes importantes destination du monde rural Pas d augmentation des d penses des collectivit s locales Source FAO Minist re de l Agriculture et de la Mise en Valeur agricole 1997 p 25 26 53 54 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Parce qu il devait s attaquer des probl mes de fond le PASA2 devait se fixer d s le d part des objectifs ambitieux dont notamment l limination des restrictions commerciales importation en particulier et la suppression des subventions la consommation des denr es de base accompagn e de la lib ralisation des secteurs et fili res concern s farine de bl sucre huiles alimentaires En fait la r alisation de ces objectifs allait rapidement appara tre plus difficile que pr vu et en d pit de divers assouplissements le programme prendra du retard et ne sera ex cut que partiellement En effet le bilan d ex cution qui sera tabli en 1994 montrera que les r formes r alis es sont loin d tre n gligeables mais que celles consid r es parmi les plus sensibles et aussi les plus d cisives ne ont pas t BM 1995a Ainsi si la lib ralisation des assolements dans les p rim tres irrigu s finit par s imposer les agriculteurs concern s resteront pendant plusieurs ann es encore plus ou moins tenus de suivre les recommandations des pouvo
233. nu en 1973 l Office national interprofessionnel des c r ales et l gumineuses ONICL Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 73 1 2 Fonctionnement des principales fili res Au Maroc huit fili res fa onnent les march s agricoles et agro alimentaires c r ales sucre olives mara chage agrumes lait viandes blanches et viandes rouges Tableau 2 1 Pr sentation synth tique des fili res Hs March Prix libre Fili re National Export Totalement Partiellement Bl tendre Autres c r ales Sucre e Ol iculture Agrumes e Mara chage e Viandes blanches e Viandes rouges e Lait e e Ol agineux e L gumineuses 1 2 1 Fili res encore sous tutelle 1 2 1 1 Fili re des c r ales La fili re des c r ales est excessivement complexe D abord elle se caract rise par un grand nombre d op rateurs plus d un million de c r aliculteurs 1 225 commer ants collecteurs 100 commer ants agr s 13 SCAM Soci t s coop ratives agricoles marocaines 1 USCAM Union des soci t s coop ratives agricoles marocaines 88 minoteries industrielles bl 22 semouleries 13 orgeries 18 unit s mixtes 9 090 minoteries artisanales Ensuite elle se d ploie sur une multitude de lieux de commercialisation centres de collecte halles aux grains dans les gros centres
234. ofit d une minorit d interm diaires sans pour autant contribuer am liorer la productivit et la comp titivit des produits en question C est ainsi que de gros int r ts se sont organis s au niveau de l importation et de la transformation notamment pour encombrer de surco ts le processus de formation de la valeur et capter les ressources publiques que l Etat devait leur affecter pour compenser les carts entre les prix aux deux bouts de la cha ne D ailleurs c est partir de ce point de vue qu il devenait difficile de pr tendre la v rit des prix sans s assurer au pr alable de l existence tout au long des fili res en question d un minimum de v rit des co ts Akesbi 1997 Aujourd hui le processus de lib ralisation des prix et de suppression des subventions la consommation est certes bien engag mais le plus dur reste encore faire puisque les deux fili res les plus sensibles celle de la farine nationale de bl tendre et celle du sucre demeurent dans une situation pour le moins paradoxale qui nest ni la r glementation compensation massive et totale d hier ni la lib ralisation pleine et enti re de demain si les importations sont depuis 1996 libres elles restent soumises des quivalents tarifaires fortement protecteurs et si les prix la consommation demeurent en principe fix s par l Etat les prix la production ne sont que partiellement administr s
235. ographique de sorte que par t te d habitant cest un d clin de la production que l on a assist en longue p riode figure 1 39 de 361 kilos au d but des ann es 30 celle ci a chut 293 kilos au d but des ann es 60 puis 203 kilos au d but des ann es 2000 A l exception des productions mara ch res dont la production par t te a augment de pr s de 160 entre la premi re moiti des ann es 60 et le d but des ann es 2000 les autres principales productions ont connu des volutions plus ou moins comparables C est notamment le cas des l gumineuses 36 en 40 ans et des agrumes 9 Les olives et surtout la betterave sucri re apparaissent comme ayant connu des progr s substantiels durant les 10 15 premi res ann es 34 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation mais depuis les ann es 70 cet lan s est cass et leur production par t te a par la suite stagn quand elle n a pas d clin En ce qui concerne les productions animales les volutions apparaissent moins d favorables que pour les productions v g tales si la stagnation est manifeste pour les viandes rouges autour de 10 11 kilos par t te en revanche les progr s sont tout fait notables pour le lait 37 et les viandes blanches 41 Figure 1 37 Evolution des principales productions agricoles 1960 2005 en milliers de tonnes Figure 1 38 Evolution des principales product
236. omment face aux contraintes de louverture et du d fi de la comp titivit il n existe pas un mais plusieurs profils d exploitations avec des comportements et des capacit s d adaptation diff rents Ainsi avons nous identifi notamment les exploitations qui peuvent d j tre consid r es comme comp titives celles qui ne pourront probablement jamais le devenir parce qu elles sont structurellement non viables et celles qui pourraient le devenir condition de b n ficier des appuis et des r formes de mise niveau cons quents cf 3 2 3 Cette typologie conduit penser que plusieurs dynamiques plusieurs logiques seraient l uvre sans qu il soit possible en l tat actuel de nos connaissances du terrain de conclure l affirmation d une trajectoire plus marqu e par un profil plut t que par un autre Tout au plus peut on aujourd hui s attendre une transition qui verra probablement coexister plusieurs dynamiques et plusieurs logiques Risques blocages et options de sortie 155 lesquelles iront d une int gration gagnante parce que comp titive une d sint gration marginalisation masse des micro exploitations non viables et perdantes en passant par toute une vari t de situations interm diaires penchant plus ou moins vers l un ou l autre de ces deux p les en fonction de la capacit intrins que des acteurs et des politiques de soutien qui seront mises en uvre En tout cas
237. on r colte d agrumes de l gumes de fruits moissons Analysant le cursus social des paysans sans terre Paul Pascon met en exergue la d g n rescence des institutions traditionnelles la d route de l ordre tribal Processus de segmentation des structures de production 139 villageois ou communautaire l affaiblissement des solidarit s gentilices et lignag res la mon tarisation du monde rural et la m canisation des exploitations pour expliquer la tendance l augmentation des effectifs des paysans pauvres tendance li e selon l auteur la concentration fonci re et l accroissement de la rente fonci re et du prix de la terre Le d veloppement de la location au d triment de la prise bail constitue un autre facteur d aggravation Le sch ma traditionnel de mobilit sociale la campagne et d acc s l exploitation agricole figure 3 6 a t profond ment affect par la pression d mographique et la rar faction de la terre voire une nette r gression dans la hi rarchie des statuts socioprofessionnels Figure 3 6 Le cursus social aujourd hui gripp Stade Stade Il Stade III Stade IV Eleveur Tajer 4 a Fellah Fellah AT Mara cher Arboriculteur Pasteur Pasteur gt Ed Gros fellah Jardinier Ouvrier agricole Khebbaz j 4 LA Ouvrier agricole Ouvrier industriel Berger gt nr al ne Petit m tier des villes M
238. on le voit bien on peut difficilement se contenter de consid rer que les cons quences de la d protection des c r ales peuvent se r duire une question de traitement social comme le sugg re le rapport de la Banque mondiale pr c demment cit M me si l on s en tient seulement la cat gorie des micro exploitations quasiment impossibles viabiliser ce sont quand m me plusieurs centaines de milliers d unit s dont la disparition est d une mani re ou d une autre programm e Comment g rer une dynamique qui devrait r duire de moiti environ la population actuelle de 1 5 million d exploitants et de leurs familles Comment imaginer qu un tel transfert de population s il peut certes contribuer att nuer les pressions sur les ressources naturelles en milieu rural et am liorer la productivit agricole ne manquera pas en revanche de modifier radicalement l quilibre villes campagnes et cr er de nouvelles distorsions au sein des agglom rations urbaines surtout si celles ci ne peuvent d velopper leur capacit d absorption faute de dynamique industrielle C est dire que ce n est pas d un simple probl me social traiter qu il est question mais de l ensemble des quilibres du pays Pour tenter d apporter des l ments de r ponse aux questions pos es il appara t essentiel en guise de synth se de se livrer un exercice de rep rage des vuln rabilit s de l agricul
239. oncertation avec les populations concern es quant leurs besoins et leurs souhaits Il faut dire que en d pit de l existence d un parlement la population rurale est toujours mal repr sent e dans le cadre d un syst me politique qui reste marqu par la persistance d une monarchie ex cutive La repr sentation professionnelle n est gu re meilleure quand on sait quel point l organisation professionnelle est d ficiente dans la plupart des fili res agro alimentaires Le probl me est que aujourd hui c est cette mal gouvernance qui devient objectivement un obstacle au d veloppement m me du mod le lib ral que l on cherche promouvoir Car comment pr ner le lib ralisme sur le terrain de l conomie et maintenir sur le plan politique des pratiques de gouvernance d un autre ge Comment d plorer les d faillances des acteurs priv s et professionnels et en m me temps s acharner les maintenir sous une tutelle politique et administrative touffante Comment en appeler la libre entreprise et l initiative priv e et r primer s v rement toute initiative qui ne rentre pas dans les canons de l ordre tabli Comment pr cher la libre concurrence sur les march s et pr server des monopoles et des syst mes de rente qui vident cette derni re de sa substance Comment plaider pour la mobilit du capital et maintenir fig e capital par excellence dans l agriculture la terre
240. ontribu att nuer l impact n gatif de la s cheresse sur les populations rurales mais ils ont t peu efficaces en termes d effets structurels Processus de segmentation des structures de production 151 2 4 2 Pauvret et p nurie de capacit s La pauvret au Maroc est un ph nom ne dominante rurale 72 des pauvres vivent en milieu rural Sur le plan territorial les disparit s r gionales sont assez accus es certaines r gions ayant un taux de pauvret trois fois plus lev que d autres le taux de pauvret pouvant varier entre moins de 3 dans les zones urbaines et plus de 40 en zones rurales Selon l enqu te nationale sur les niveaux de vie des m nages de 1998 1999 5 r gions sur 16 Mekn s Tafilalet F s Boulemane Taza Al Hoce ma Taounate et Doukala Abda Marrakech Tensift Al Haouz regroupent elles seules pr s de la moiti de la population pauvre Tableau 3 8 R partition de la population pauvre et taux de pauvret selon les r gions et le milieu de r sidence en 1998 1999 R gions Population pauvre Taux de pauvret Urbain Rural Ensemble Urbain Rural Ensemble R gions du Sud 5 2 13 1 10 4 6 0 23 2 15 6 Marrakech Tensift Al Haouz 12 9 25 7 21 3 13 1 29 8 23 6 Doukala Abda Chaouia Ouardigha 2 7 11 9 8 7 4 2 22 7 15 4 Tadla Azilal Grand Casablanca 8 6 2 9 5 4 5 0 Rabat Sal Zemmour Zae r 19 3 11 4 14 1 13 1 29 8 18 6 Gharb Chrarda B
241. oprement dits les deux principaux appel s PASAI et PASA2 couvriront th oriquement la p riode 1985 1993 On trouvera dans l encadr 1 un tat r capitulatif des mesures d ajustement prises dans le cadre de ces deux programmes On se contentera ici d en souligner quelques aspects marquants et de les commenter Trois mesures prises dans le cadre du premier programme m ritent d tre rappel es La premi re concerne la cession au secteur priv des services de sant animale La deuxi me implique les Offices r gionaux de mise en valeur agricole qui re urent en 1987 autorisation de transf rer progressivement au secteur priv la plupart des prestations caract re commercial qu ils assuraient pour se consacrer essentiellement l quipement hydraulique la gestion des r seaux et la vulgarisation Enfin la troisi me mesure a consist en la cr ation en 1986 d un Fonds sp cial au niveau du Tr sor appel Fonds de d veloppement agricole FDA confi la Caisse nationale de cr dit agricole devenue depuis Cr dit agricole du Maroc pour sa gestion Inscrit dans une perspective de modernisation et de rationalisation de la politique d incitation de l Etat le FDA avait pour mission d int grer les diff rents programmes d encouragement financier de l Etat de collecter de nouvelles ressources et d en assurer une distribution optimale compte tenu des orientations de l Etat lesquelles insistaient d sormais
242. orcement des infrastructures et d une vision qualifi e de politique de proximit le gouvernement affirme clairement sa volont de poursuivre l ex cution du programme de d veloppement des infrastructures en 8 milieu rural et de se donner les moyens pour doubler le rythme de r alisation des infrastructures et des services publics Concr tement d cision est prise de P P raccourcir les d lais de r alisation des programmes d j en cours en mati re 8 J d lectrification rurale d approvisionnement en eau potable des campagnes de construction des routes rurales et autres infrastructures conomiques et sociales q C est ainsi que la quasi g n ralisation de l lectrification dans le monde rural serait r alis e la fin de 2007 soit trois ans avant le d lai retenu jusqu alors Pour ce Jusq qui est de l eau potable le taux de couverture des campagnes devrait passer de 50 en 2002 plus de 90 la fin de 2007 au lieu de 2009 d cid auparavant Quant au programme de construction des routes rurales il devrait lui aussi tre acc l r pour passer un rythme annuel de 1 500 kilom tres par an au lieu du millier r alis pr c demment Le gouvernement promet aussi de veiller activer les diff rents programmes dans les domaines de l ducation et de la sant en milieu rural mais il se garde en la mati re de s engager sur des objectifs chiffr s Le bilan d tape pr sent par le Premier m
243. ormances conomiques des exploitations sont autant li es aux conditions d intensification de la production qu celles du bien tre des producteurs ce qui signifie que pour fixer la population l o elle tait il fallait s occuper la fois de ses conditions de travail et de ses conditions de vie les unes d terminant les autres et inversement Cela donnera lieu partir de 1975 l apparition dans diff rentes zones bour d une s rie de projets dits int gr s parce que outre la dimension conomique et technique traditionnelle investissement sur lexploitation m canisation utilisation d engrais et de semences s lectionn es traitements phytosanitaires cr dits s ajoutait d autres dimensions essentielles qui taient sociales 50 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation organisationnelles voire cologiques construction de routes d coles de dispensaires lectrification rurale adduction d eau potable am nagement de souks organisation professionnelle conservation des sols reboisement Pendant un peu plus d une dizaine d ann es seront donc lanc s huit projets officiellement appel s de d veloppement agricole int gr de l agriculture en sec travers diff rentes r gions du pays F s Karia Tissa Oulm s Rommani El Hajeb Abda Ahmar Settat Haut Loukkos Moyen Atlas central Had Kourt Au total on estimait en 1987 que ces projets avaient concern une s
244. oux sous la direction de Relations euro m diterran ennes et lib ralisation agricole ouvrage collectif Ed l Harmattan Paris 2001 p 239 272 Akesbi N 2002 L agriculture marocaine de l ajustement structurel la zone de libre change euro m diterran enne in M Elloumi dir Mondialisation et soci t s rurales en M diterran e Ed IRMC Karthala Tunis Paris Akesbi N 2004a D veloppement et politiques agro alimentaires dans la r gion m diterran enne Rapport national Maroc 2003 CIHEAM Paris Akesbi N 2004b a Fili re des agrumes au Maroc CIHEAM IAM Akesbi N 2005a Evolution et perspectives de l agriculture marocaine 50 ans de d veloppement humain et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat Akesbi N 2006 Accord de libre change Maroc Etats Unis un volet agricole lourd de cons quences R gion et d veloppement n 23 Harmattan Paris Anechoum A 1987 Le d veloppement int gr en bour in la Grande encyclop die du Maroc volume Agriculture et P che Grandes ditions du Maroc Rabat Araba A Benjelloun S Hamama A Hamimaz R et Zahar M 2001 Organisation de la fili re laiti re au Maroc in les Fili res et march s du lait et d riv s en M diterran e Options m diterran ennes S rie B n 32 2001 IAM Montpellier Association des Economistes Marocains 1994 Bilan d cennal du programme d aj
245. p rateur public et unique sur le march Les ventes des trois principales c r ales ont volu selon une tendance g n rale la hausse durant les ann es 70 puis la baisse au cours de la d cennie 1990 pour se stabiliser depuis autour de 600 000 quintaux En fait c est le bl tendre qui imprime l allure g n rale de cette volution les ventes de semences de bl dur variant peu autour d une moyenne de 150 000 quintaux quinquennat 2000 2004 alors que celles de l orge sont insignifiantes MADRPM 2004b Pour appr cier le degr d utilisation des semences s lectionn es l information actuellement disponible ne permet que des approximations Le recensement g n ral de l agriculture de 1996 RGA donne pour chaque classe taille de SAU la proportion des exploitations qui utilisent des semences s lectionn es Si l on fait l hypoth se simplificatrice que les exploitations ayant recours aux semences s lectionn es les utilisent sur toute leur surface en c r ales on peut estimer le plafond de superficies recevant des semences s lectionn es Sur la base des donn es de la campagne de r f rence du RGA la surface c r ali re ayant re u des semences s lectionn es serait de 2 531 000 ha au maximum sur une surface emblav e de 6 217 000 ha soit un ratio de 41 Malgr les incitations aussi bien la production qu l acquisition des semences s lectionn es les semences tout venant int resseraient pr s de
246. pas suffisamment aux normes de qualit et la diff rentiation des exigences des consommateurs Le secteur de l abattage par exemple continue d tre domin par les tueries artisanales offrant des produits de qualit douteuse La production avicole se soucie peu de la pr servation des ressources naturelles et de la protection de l environnement 1 2 3 2 Fili re viandes rouges La production des viandes rouges est assur e 91 par les esp ces ovines bovines et caprines bovin 43 ovin 40 caprin 8 Cette production est sujette 98 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation d importantes fluctuations inter annuelles en relation avec la qualit des campagnes agricoles et intra annuelles li es l existence d une longue p riode de soudure Cette situation est due au fait que l essentiel de la production des viandes rouges provient des levages extensifs dont les besoins alimentaires sont couverts en majorit par les fourrages gratuits des parcours a Syst mes de production Deux grands syst mes caract risent l levage ovin au Maroc le pastoral et lagro pastoral e Le syst me pastoral est d fini comme tant un syst me o les apports des parcours couvrent plus de 50 de la ration alimentaire du troupeau Il est rencontr dans les zones montagneuses disposant de parcours forestiers et hors for ts et dans les steppes arides o l agriculture devient tr s al atoire les
247. pays notamment asiatiques pratiquant le dumping salarial Chine Vietnam Cambodge Indon sie Pakistan etc Or de ce point de vue la fonction primaire des subventions la consommation celle des biens salariaux reste pour une grande part pertinente En abaissant le co t d acc s des denr es alimentaires de base elles contribuent ind niablement viter une forte pression la hausse du co t de la force de travail On peut en tout cas difficilement imaginer la suppression de ces subventions sans remise en cause du niveau actuel des salaires D s lors le dilemme devient le suivant faut il continuer parier sur la lib ralisation des changes et l int gration gagnante dans la dynamique de la mondialisation et en m me temps courir le risque d handicaper ainsi ce qui reste le principal avantage comparatif du Maroc Pourra t on se passer d un mode de r gulation pris en charge par l Etat sans tre en mesure de lui substituer un autre assum par le march En ce qui concerne la dimension sociale elle reste videmment majeure dans un pays o les in galit s sociales sont consid rables et la pauvret encore r pandue Si le syst me de subvention la consommation de certaines denr es alimentaires de base semble plusieurs gards critiquable on ne voit pas encore par quel syst me plus juste moins pervers et compatible avec les moyens du pays il peut tre remplac Le syst me des
248. pays de la r gion 33 494 pour la France 16 530 pour l Espagne 2 862 pour la Syrie 2 448 pour la Tunisie et 2 071 pour l Alg rie Figure 1 44 Figure 1 45 Evolution du produit agricole Evolution des rendements des c r ales par actif agricole et l gumineuses 1960 2004 S AA Qx ha 2000 14 12 CE r ales 1500 10 1000 A N L gumineuses 0 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 1961 65 1966 70 1971 75 1976 80 1981 85 1986 90 1991 95 1996 00 2001 04 500 N Aoc Mais l approche de la productivit la plus pratique et celle pour laquelle nous pouvons disposer de donn es plus d taill es et plus longues est celle que l on peut op rer partir des rendements Or ceux ci sont pour leur part aussi demeur s trop faibles A quelques exceptions pr s certains fruits et l gumes ou cultures industrielles en syst me d exploitation intensif les rendements des principales productions n ont gu re significativement volu m me en longue p riode La figure 1 45 montre titre indicatif l volution sur une p riode de 45 ans des rendements des c r ales et des l gumineuses qui couvrent tout de m me pr s des deux tiers des surfaces cultiv es En ce qui concerne les premi res si l on retient la moyenne Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 37 des cinq derni res ann es et qu on la rapporte ce
249. pement rural et des P ches maritimes 2004b b Consommation La consommation moyenne des produits avicoles enregistre une hausse continue depuis les ann es 70 Entre 1980 et 2003 la consommation par t te a quasiment doubl passant de 5 5 10 7 kg de viande de volaille Depuis le milieu des ann es 90 c est la viande blanche qui contribue le plus l augmentation de la consommation totale de viandes Figure 2 19 Figure 2 20 Consommation de viande Evolution du prix la consommation par habitant 1980 2002 des viandes dirhams constants base 1989 kg an Dh kg 22 41 f DA 18 16 31 14 Viande blanche 26 12 21 Bovin 10 Ovin 16 Poulet Viande rouge 11 Pr 6 O N En Le co N Y wo co Q A m 1N a a Lo a a O So oo A A Re Re Source Addi 2005 Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes Direction de la Production v g tale 2004 Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 97 L volution favorable des prix des volailles par rapport ceux des viandes rouges expliquerait cette tendance Toutefois ces niveaux de consommation restent tr s faibles par rapport plusieurs pays niveau de d veloppement similaire Tableau 2 2 Consommation moyenne des viandes de volailles 2003 Pays Viandes de volailles kg hab a
250. peut faire l objet d appels d offres organis s par PONICL aupr s des organismes stockeurs pour sa livraison aux moulins Les organismes de 78 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation stockage re oivent une prime de stockage de 4 dirhams par quintal et par mois vers e par l ONICL Le bl stock r cipiendaire de cette prime est issu essentiellement de la production locale Le bl import par l ONICL est en g n ral directement livr aux moulins LONICL prend directement en charge le transport Enfin une marge de r trocession de 8 8 dirhams par quintal est galement garantie aux organismes de stockage au moment de la livraison du bl la minoterie Le prix du bl rendu moulin local ou import est uniforme Ce bl est achet par les minoteries au prix fixe de 258 80 dirhams le quintal Lorsque le prix du bl import est sup rieur 258 80 dirhams l ONICL prend galement en charge la diff rence de prix Les moulins re oivent de PONICL une subvention de soutien la consommation de 143 38 dirhams par quintal de farine vendue dans le cadre de la fabrication du million de tonnes de farine nationale de bl tendre FNBT Le prix sorti usine th orique de la FNBT est alors de 182 dirhams le quintal Le grossiste a droit une marge de 6 dirhams par quintal La farine doit tre mise en vente au d tail un prix th orique de 200 dirhams le quintal Toutefois la demande en farine subventionn
251. plan de la fiscalit la cr ation de l imp t agricole aboutissait d j durant les ann es soixante exon rer les neuf dixi mes des exploitants Par la suite le d faut de mise jour des bases d imposition et le maintien des taux un bas niveau se conjuguaient pour aboutir un d p rissement de l imp t agricole Du reste au d but de la d cennie quatre vingt il ne sera pratiquement plus per u durant les ann es de s cheresse Puis intervint en 1984 la d cision royale d exon rer les revenus agricoles de tout imp t jusqu l an 2000 ch ance report e par la suite encore Pan 2010 Au niveau de la fiscalit indirecte on retrouve la m me volont de d taxation En amont les principaux inputs ainsi que le mat riel et le cheptel sont exon r s de la taxe sur les produits et services qui deviendra partir de 1986 la taxe sur la valeur ajout e et l importation des droits de douane En aval les produits agricoles l tat frais ainsi que certains parmi ceux ayant subi une transformation sont galement exon r s de la TVA Les produits destin s aux march s ext rieurs sont aussi dispens s de toute contribution fiscale Au total on peut consid rer que le secteur agricole b n ficie pratiquement d une quasi d fiscalisation celle ci tant suppos e constituer un puissant stimulant pour la promotion de linvestissement priv et la modernisation du secteur La politique des prix la production
252. poraire ou durable ont t multiples et vari es Elles vont de simples ajustements travers la recherche de solutions alternatives sur place l abandon pur et simple de l activit qui ne fait plus vivre en passant par une s rie d options interm diaires Nous allons rappeler ici celles qui nous paraissent les plus importantes 3 Ajustements et options de sortie Nous avons vu dans la troisi me partie de ce travail comment les exploitations agricoles avant tout marqu es et d termin es par leur caract re familial font preuve de capacit s d adaptation au changement et d ploient des strat gies partir d une logique essentiellement s curitaire cf 3 2 3 4 Dans le cadre de ces strat gies d adaptation nous allons examiner ici de mani re plus syst matique les diff rents ajustements et options de sortie qui sont mis en uvre Celles ci vont des traditionnelles solidarit s familiales et communautaires l migration interne ou externe en passant par une vari t d options interm diaires 3 1 Solidarit s familiales et communautaires Face une difficult la premi re option qui s offre de tout temps tout paysan est ancr e dans l histoire et les traditions ancestrales de la soci t marocaine rurale Risques blocages et options de sortie 159 en particulier les solidarit s familiales et communautaires Ces solidarit s l chelle d un douar village ou d une tribu ont toujo
253. port et du fret faible int gration la transformation en aval etc Les probl mes d coulement sur les march s et plus g n ralement la faible organisation des fili res contribuent sans doute contrarier la g n ration de gains de productivit dans le secteur agricole et partant y d couragent le d veloppement des investissements C est que l Etat n assume pas encore pleinement sa fonction de r gulation dans le cadre d une conomie de march pour mettre en place les instruments n cessaires l instauration d un march transparent d pourvu de situations de monopole ou d oligopole particuli rement pour les produits de base La meilleure illustration en est le blocage g n r e par les statuts et les r gles de fonctionnement des march s de gros lesquels g nent consid rablement le d veloppement de la distribution moderne et emp chent tout circuit de commercialisation int gr e Du fait de leur rigidit les syst mes agraires au Maroc se transforment peu sous l influence des modifications dans l organisation des fili res sauf pour les secteurs orient s vers l exportation Ces derniers sont de plus en plus soumis de r elles conditionnalit s pour soutenir la concurrence sur les march s ext rieurs Le patrimoine foncier handicap par des statuts fonciers obsol tes est si atomis et parcellis qu il bloque toute vell it de recomposition significative des structures agraires L absence de contractu
254. porte quelle autre production ordinaire Cette culture illicite a donc objectivement constitu une v ritable aubaine une formidable option de sortie pour la grande majorit des agriculteurs de la r gion du Rif qui autrement auraient probablement t condamn s l exode massive si ce n est une migration outre m diterran e encore plus importante qu elle ne l a t jusqu pr sent Il reste maintenant savoir si une telle option a encore des chances de se maintenir lavenir quand on conna t la sensibilit de la question de la lutte contre le trafic des stup fiants l chelle internationale et la d termination de l Union europ enne en particulier conditionner sa coop ration avec un pays comme le Maroc la capacit de ce dernier radiquer la culture du cannabis dans ses r gions du Nord 3 5 Activit s non agricoles en milieu rural Le d veloppement de telles activit s constitue une autre alternative permettant la paysannerie de s affranchir partiellement des al as de la production agricole pour s ouvrir d autres sources de revenus tout en restant ancr e dans son milieu rural Pour certains chercheurs et observateurs ce ph nom ne de la pluriactivit et de la diversification des sources de revenu a pris une telle importance au demeurant non seulement au Maroc mais aussi dans la plupart des pays de la m diterran e qu on peut se demander s il n est pas en train de deven
255. pour soutenir le d fi de la comp titivit Elles concernent la plupart des domaines mais il nous semble qu on peut au moins souligner ici celles ayant trait aux structures agraires aux ressources humaines au sous d veloppement du monde rural aux syst mes de commercialisation de financement d enseignement et de recherche et l organisation professionnelle 2 3 1 Les structures agraires et les statuts fonciers comme nous l avons d j vu le Maroc est probablement un des rares pays en d veloppement n avoir r cup r ses terres agricoles anciennement occup es par la colonisation que tr s progressivement et plusieurs ann es seulement apr s son ind pendance Pour le reste les quelques vell it s de r forme agraire qui avaient t exprim es la fin des ann es 50 avaient t rapidement mises de c t et depuis plus rien de significatif n a t entrepris dans ce domaine De sorte que la croissance d mographique et l archa sme des r gimes de succession aidant la situation est aujourd hui bien des gards encore plus complexe que par le pass En tout cas nous l avons assez soulign faute de r formes cons quentes qui auraient d tre entreprises depuis bien longtemps les structures fonci res et les r gimes juridiques des terres constituent aujourd hui une vuln rabilit cruciale et une contrainte majeure pour tout projet de d veloppement agricole 2 3 2 L ducation et la formation
256. pports sociaux Narjisse 2005 rar faction des ressources naturelles surexploitation des ressources en eau et en sol et leur pollution exode rural d litement des liens communautaires Historiquement le r gime d exploitation agricole extensive fond sur l usage massif de la main d uvre a t supplant par une modalit d exploitation intensive dominante capital using Typique des pays d velopp s une telle trajectoire ne s est pas dupliqu e au sein des pays en d veloppement o l on observe une persistance de modes d exploitation extensive en d pit d investissements en termes de m canisation et d intensification capitalistique de l activit agricole Port e par une politique de lib ralisation instable et peu coh rente les r sultats en termes de performances conomiques vont s av rer fort mitig s 2 1 1 Les limites de la modernisation Sous le protectorat comme le souligne Aziz Belal 1968 le d veloppement de l agriculture moderne s est traduit notamment par un gros effort d investissement en mat riel agricole exprimant l l vation continue du degr de m canisation de ce secteur le degr de m canisation atteint par l agriculture europ enne du Maroc tant comparable celui de l agriculture fran aise 80 85 hectares par tracteur A la veille de l ind pendance l valuation correspondante pour l agriculture marocaine est de plus de 3 000 hectares par tract
257. pproche territoriale Enfin notons que la plupart de ces projets de strat gie ont eu le souci de l op rationnalit Ils ont donc t d clin s en plans d action assortis de planning de r alisation et de conditions et modalit s de mise en uvre Et pourtant tout cet immense travail de r flexion et d laboration strat gique est finalement rest sans suite Aucune strat gie ni aucun plan n ont jamais franchi l tape de la validation politique et institutionnelle pour esp rer tre inscrits dans un programme de gouvernement Faute de mieux on peut au moins se demander pour conclure cette partie ce il d 1 O jourd hui Il l qu il en est du gouvernement actuel O en est on aujourd hui Quelles sont les orientations actuelles en mati re de politique agricole et rurale et quelle appr ciation premi re peut on en faire 4 6 et mise niveau 1993 2006 Faute d un document strat gique officiel et clair on doit s en tenir la d claration de politique g n rale du gouvernement et certaines d clarations minist rielles susceptibles d apporter quelques r ponses aux questions que nous nous posons De mani re g n rale le programme contenu dans la d claration de politique g n rale du gouvernement actuel repose fondamentalement sur les quatre priorit s d finies par le Roi en octobre 2002 lors de son discours d ouverture de la session d automne du Parlement35 Ces priorit s sont les
258. pr sentant comme une soci t deux vitesses avec un monde rural la tra ne et globalement incapable de s accrocher au train du changement social et du progr s MADRPM 1999a Les m mes documents en question ont g n ralement r affirm les nouvelles priorit s devant d terminer les choix de politique agricole et de d veloppement rural Les nouvelles orientations au nombre de quatre se sont voulues en rupture avec les objectifs traditionnels de la politique agricole En effet la premi re du moins tranche nettement avec le pass puisqu il ne s agissait pas moins que de substituer au concept d autosuffisance alimentaire celui de s curit alimentaire consid r e plus r aliste et plus en phase avec les dynamiques d ouverture des conomies et les th ories de libre change qui les sous tendent La deuxi me orientation a trait 33 Dans ce rapport le Maroc est class au 108 rang sur un total de 160 pays derri re des pays voisins ou comparables tels l Alg rie la Tunisie ou la Jordanie Cf PNUD 1991 34 Pour une pr sentation de ces diff rents documents cf Akesbi 2005a En r f rences bibliographiques de ce document on trouvera celles de quelques uns parmi les plus importants notamment les suivants MAMVA 1994 b et c Banque mondiale 1995 1997 MAMVA 1996 MAEE DA 1998 1999a b et c 2000a b et c MADR 20034 58 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation l int
259. que la dette ext rieure a fortement baiss passant de 78 du PIB en 1990 16 en 2005 la dette int rieure quant elle s est sensiblement alourdie passant de 27 56 du PIB durant la m me p riode figure 1 33 En tout cas le volume de la dette globale ma pas baiss et la pression que son service exerce sur les quilibres budg taires ma pas faibli A leur tour les d penses de fonctionnement sont largement domin es 59 par la masse salariale vers e aux fonctionnaires et divers agents de l Etat figure 1 32 Au total avec deux cat gories de d penses les salaires et le service de la dette ce sont ainsi plus des trois cinqui mes du budget de l Etat qui sont quasiment plomb s accentuant sa rigidit et son caract re tr s difficilement compressible Figure 1 33 Figure 1 34 Evolution de la dette publique Structure du service de la dette en du PIB LF 2006 120 100 Int r ts 80 42 60 40 20 0 2 Principal 58 m Dette ext rieure Dette int rieure Dette totale Sources Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a et 2005c 28 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Les autres postes de d pense ne sont gu re moins probl matiques Avec la hausse des cours des hydrocarbures les subventions de l Etat pour seulement att nuer l ampleur du rel vement de leurs prix la consommation s alourdissent consid rablement
260. que non tarifaires conditions sanitaires et phytosanitaires acc s aux r seaux et circuits de commercialisation am ricains taille critique pour r pondre des commandes la dimension du march am ricain Il n en demeure pas moins que le Maroc a obtenu des Etats Unis ce que l Europe n a su lui donner en plusieurs d cennies de partenariat privil gi et c est aujourd hui son d fi d tre en mesure de tirer avantage des possibilit s grandes ou petites ouvertes par cet accord En signant un accord de libre change tendu au secteur agricole avec les Etats Unis d Am rique les autorit s marocaines ont fait sauter le tabou de exception agricole de sorte que les n gociations actuellement engag es avec l Union europ enne dans la perspective de l apr s 2007 ne peuvent que s inscrire dans la m me logique D j l approche adopt e n est autre que celle des Listes seuls quelques produits tr s sensibles pourraient continuer de b n ficier d un r gime d exception tout le reste tant appel subir un processus de d mant lement tarifaire 40 Le principe est l encore d indexer le quota d importation sur le niveau de la production nationale la seule diff rence tant que le niveau de d part des quotas est ici inf rieur celui accord au partenaire europ en lorsque la production nationale est gale ou sup rieure 3 millions de tonnes le quota d importation commence
261. r glement s des produits de base 1960 2004 Dh kg L 9 0 8 0 7 0 Huile de pane 6 0 Lait 5 0 4 0 a reenen rannan y 2 0 ee i 1 0 0 0 Farine Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 125 Conclusion Au stade de la commercialisation sur les march s int rieurs ou ext rieurs les produits agricoles doivent faire face de nombreux probl mes qui d favorisent leur comp titivit et portent pr judice aux int r ts des producteurs comme ceux des consommateurs l exportation l insuffisance des moyens logistiques les carences d organisation des op rateurs l absence d une politique marketing dynamique et offensive auxquelles s ajoutent les options et pratiques protectionnistes des autorit s concern es europ ennes en particulier tout cela aboutit contenir les ambitions exportatrices marocaines dans des limites troites De mani re g n rale les probl mes rencontr s sur le terrain de la commercialisation des produits agricoles sont eux m mes la cons quence d une multitude de carences diverses absence de circuits de distribution structur s d faut de normes de qualit connues et accept es faible d veloppement des organisations d faillance des infrastructures de stockage et de conservation ainsi que des moyens de trans
262. r parties quasiment parts gales entre milieux urbain et rural HCP 2006b Au regard des chiffres disponibles sur l ensemble d une ann e ceux relatifs l ann e 2004 HCP 2006a le taux global d activit se situe 36 mais est distribu de mani re tr s in gale entre les hommes 55 et les femmes 18 Apr s avoir volu un taux annuel moyen de 3 4 entre 1985 et 1990 son rythme d accroissement annuel semble avoir baiss 2 1 entre 2000 et 2005 BM 2006 Une comparaison entre les effectifs des jeunes qui s appr tent entrer dans la vie active et ceux qui s appr tent en sortir montre que l effectif additionnel de la population en ge d activit s l ve en 2005 460 000 personnes M me si ce chiffre devrait baisser l avenir le march du travail conna tra encore une pression cons quente au cours des dix prochaines ann es avec une demande d emploi additionnelle estim e 380 000 personnes par an HCP 2005b figures 1 4 1 7 Figure 1 4 Population active par secteurs d activit s 2004 Figure 1 5 Population occup e par secteurs d activit s 2004 Services Autres Ch meurs domestiques 6 ph 5 1 emploi 5 Administration s 8 Agriculture A S 43 Transport et commerce 3 Commerce J 13 BTP Industries 7 12 Services domestiques Autres 6 Agriculture 77 45 Administration 9 Transport et pow commerce 4
263. r des unit s atomis es et de faible capacit Le tonnage global des viandes rouges pr par es et contr l es au niveau de ces unit s s l ve environ 200 000 tonnes par an La part des viandes trait es dans les abattoirs municipaux et communautaires est de 69 du tonnage global alors que les tueries rurales ne traitent que 31 de ce tonnage MADRPM 2005b Au niveau des abattoirs municipaux le transport de la viande reste un monopole des communes qui font appel des concessionnaires pour assurer la distribution de la viande des abattoirs aux bouchers Le transport se fait par un r seau de camions ne r pondant souvent pas aux conditions de salubrit requises camions v tustes manque de r frig ration Les tueries rurales d une conception sommaire sont atomis s travers le pays ce qui rend le contr le v t rinaire difficile et on reux La gestion des abattoirs est assur e par les communes et se caract rise d une fa on g n rale par une limitation des d penses aux d pens de r gles sanitaires et hygi niques Dans le milieu rural il n y a pas de syst me de distribution de viande proprement dit Ce sont les bouchers qui assurent les fonctions d abattage et de vente au d tail e Contraintes de la fili re Les march s des animaux sur pieds et de la viande se caract risent par l insuffisance des structures de commercialisation au niveau des souks o 95 des transactions sont r alis es espa
264. ra d abord le d sir d couler sa marchandise et maximiser son chiffre d affaires La dimension conseil et vulgarisation dans la relation en est fauss e Risques blocages et options de sortie 169 suivante nous avons soulign qu il s agissait d un mode de r gulation par les finances publiques travers lequel l Etat tentait de concilier des contraintes et des objectifs contradictoires commencer par la n cessit d offrir aux producteurs des prix relativement r mun rateurs sans pour autant grever le pouvoir d achat des consommateurs et courir le risque de provoquer une hausse des salaires dommageable pour ce principal avantage comparatif du pays et partant pour sa comp titivit cf 1 5 2 1 5 4 et 2 3 En somme travers cette politique les pouvoirs publics visaient l int gration de l conomie nationale dans la division internationale du travail travers une politique de bas salaires en partie prise en charge par le budget de l Etat L agriculture avait notamment pour fonction dans cette perspective de fournir les consommateurs en produits de base bas prix L volution en longue p riode a cependant montr que non seulement l agriculture n a pas jou ce r le puisque les carences de la production ont t telles qu elles ont ouvert la voie une d pendance alimentaire persistante mais de surcro t le syst me a g n r des effets pervers et aliment des situations de rente au pr
265. rain privil gi des r formes entreprises dans le cadre des programmes d ajustement structurel 4 4 La politique d ajustement structurel dans le secteur agricole 1985 1993 Au tournant des ann es 80 l conomie marocaine conna t une crise majeure Le surendettement les d ficits budg taires et commerciaux la p nurie de r serves de devises en sont des expressions certes spectaculaires mais fragmentaires du mal profond d un mod le de d veloppement qui n avait de toute vidence gu re r ussi atteindre les objectifs qu il s tait lui m me assign s Toujours est il que accul demander le r chelonnement de sa dette ext rieure le pays doit s engager officiellement en 1983 dans la mise en uvre d une politique d ajustement structurel en troite collaboration avec le Fonds mon taire international et la Banque mondiale qui en accompagnent le financement La politique d ajustement structurel gagne le secteur agricole partir de 1985 Elle portera d abord le nom de Programme d ajustement moyen terme du secteur agricole PAMTSA et sera soutenue principalement par des cr dits de la Banque Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 51 mondiale et des accords d assistance technique Elle sera par la suite mat rialis e travers diff rents Pr ts Programmes l ajustement du secteur agricole PASAI et 2 l am lioration de la grande irrigation PAGII et 2
266. rani O 2004 L olivier est repr sent 96 du patrimoine national par une seule vari t la Picholine marocaine Bien qu elle soit bien adapt e au contexte cologique et 48 Le chiffre le plus bas est donn par la Direction de la programmation et des affaires conomique DPAE le plus haut par la Direction de la production v g tale DPV voir El Yassami et Zemrani 2004 90 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation produise autant l huile que des olives de conserve cette vari t pr sente de s rieux handicaps sur le plan de la r gularit de la production de la sensibilit aux maladies et ravageurs et du taux d huile relativement faible En outre la Picholine marocaine en tant qu olive de table pr sente des proportions importantes d cart de triage pouvant atteindre les 50 de la production En Espagne ce taux se situe entre 12 et 25 C est une olive qui ne se pr te pas au d noyautage et au d coupage en tranche pr parations demand es par le march am ricain par exemple Les techniques culturales pratiqu es et les m thodes de cueillette demeurent traditionnelles La technique de gaulage pratiqu e dans la quasi totalit des exploitations porte atteinte la qualit de la r colte et compromet le potentiel productif des vergers Dans la majorit des cas les productions sont vendues soit sur pied soit au bord des champs en raison des difficult s de tr sorerie des agricult
267. rce 53 Cette l gislation s est int ress e particuli rement la protection du consommateur en mettant en place les bases d une r glementation des pratiques anti concurrentielles refus de vente ventes discriminatoires ventes avec primes etc Paradoxalement la loi n 1 73 210 du 2 2 1973 et le d cret du 8 3 1973 sur la marocanisation qui avaient pour objectif de faire participer les Marocains la gestion de certaines activit s se sont traduits par la fermeture des grandes surfaces dont le capital tait d tenu par des trangers Apr s une d cennie tr s marqu e par l intervention des pouvoirs publics dans ce qui est convenu d appeler l assainissement des circuits de distribution et plus particuli rement ceux de la grande consommation la d cennie 80 a connu un d sengagement progressif de l administration et une certaine lib ralisation des syst mes des prix ainsi que des circuits de distribution De ce fait on a assist un d veloppement timide du commerce en libre service principalement dans les grandes villes du pays Casablanca Rabat F s Marrakech et Agadir La d cennie 90 voit l mergence des grandes surfaces notamment des grandes cha nes de distribution nationale ou participation trang re qui p n trent progressivement le march national Actuellement le nombre de grands magasins travers le Royaume dont la surface de vente est sup rieure 300 m2 d passe les 200 El Moua
268. rch Ce fut une politique volontariste globale et cependant minemment s lective L Etat qui en est le ma tre d uvre exclusif multiplia les instruments d intervention directs et indirects destin s en assurer l assise et le succ s investissements publics subventions d fiscalisation cr dits politique des prix encadrement d bouch s 4 2 Contenu et instruments de la politique des barrages Au service d une politique qui s est voulue massive mais s lective l Etat a d ploy tout un arsenal d instruments de politique conomique et financi re vari s et compl mentaires Akesbi Guerraoui 1991 L action de l Etat s est d abord caract ris par des investissements publics massifs dans les infrastructures de base et les quipements de drainage de l eau Au prix d un effort financier consid rable pr s de 60 des ressources affect es au secteur agricole et 30 de l ensemble des investissements publics il devenait possible de poursuivre la r alisation d un programme ambitieux de construction d ouvrages de grande hydraulique et d quipement de vastes superficies mises ensuite en irrigation entre 1967 et 1980 on avait construit une quinzaine de grands barrages et quip pr s de 300 000 hectares dans les p rim tres irrigu s 44 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Le Code des investissements agricoles promulgu en 1969 devait ensuite organiser les conditio
269. res d un pays dont l agriculture et au del l conomie souffrent de probl mes de comp titivit manifestes Nous serons alors en mesure de mieux identifier les blocages et impasses possibles puis d explorer les possibilit s d adaptation et de sortie mises en uvre par les acteurs concern s 1 Lib ralisation des changes quels impacts sur les quilibres du pays L agriculture marocaine demeure on l a assez soulign dans la premi re partie handicap e par sa d pendance l gard des al as climatiques ext rieurs l inadaptation de ses structures fonci res l archa sme de ses modes d exploitation l insuffisance de ses moyens humains mat riels financiers et pour tout dire sa faible productivit Mise en comp tition avec les agricultures du Nord autrement performantes et de surcro t fortement soutenues par des subventions publiques le d faut de comp titivit de l agriculture marocaine conduirait in luctablement la ruine un trop grand nombre d exploitations vuln rables voire la disparition de lagriculture de subsistance dans son ensemble avec des cons quences conomiques sociales et cologiques redoutables Le rapport de la Banque mondiale sur la pauvret au Maroc 2004 a essay d valuer l impact de la d protection du march des c r ales productions de loin les plus importantes tant en termes d espaces couverts que de population concern e Ses r dac
270. rieurs notamment des monopoles quotas et autres r glementations restrictives au commerce des produits agricoles la suppression des subventions de l Etat aux facteurs de production et l affirmation d une politique de v rit des prix la production et la consommation Le citoyen en milieu urbain comme en milieu rural retiendra d abord ce dernier aspect de la nouvelle politique qui se mettait en place Avant m me l entr e en vigueur officielle des programmes d ajustement structurel la politique des prix et des subventions des ann es 60 et 70 fut brutalement remise en cause travers de fr quentes et fortes hausses des prix la consommation des produits alimentaires de base soutenus par l Etat En d pit de leur grande impopularit 29 les hausses des prix se sont succ d tout au long des ann es 80 un rythme plus ou moins soutenu voir ci dessous 2 3 28 Pour une pr sentation d taill e de ces programmes et une valuation de cette politique cf N Akesbi Politique d ajustement structurel dans le secteur agricole approche macro conomique et J P Foirry Rapport de synth se in FAO MAMVA 1997 29 Laquelle du reste d g n ra plusieurs reprises en meutes de la faim s v rement r prim es par les Autorit s notamment Casablanca en 1981 T touan en 1984 et F s en 1990 52 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Quant aux programmes d ajustement pr
271. rmance du commerce ext rieur est mat rialis e par une progression des importations plus rapide que celle des exportations et partant un d ficit des changes ext rieurs des biens et services qui n a cess de s alourdir au fil des ans Il atteint en 2005 le record historique de 85 6 milliards de dirhams ce qui repr sente pr s de 18 5 du PIB Comme on peut le constater sur la figure 1 16 le taux de couverture des importations par les exportations apr s avoir fluctu dans une fourchette comprise entre 60 et 70 durant les ann es 90 a entam depuis la fin de cette d cennie un mouvement de baisse qui semble m me s accentuer depuis 20053 atteignant peine 52 en 2005 Figure 1 16 Figure 1 17 Evolution du d ficit de la balance Comparaison des parts du march commerciale mondial du Maroc et d un panel taux de couverture X I et en PIB de pays concurrents 80 03 12 6o 0 25 40 Taux de couverture X Pays concurrents 0 2 8 a n a e E 0 15 a 0 0 1 4 C Ci eu S S Ki Ki GOA EION Source Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a Cette tendance tr s pr occupante est la cons quence de multiples probl mes structurels mis en vidence depuis longtemps MFP 2004 sp cialisation des exportations dans quelques secteurs primaires ou faible valeur ajout e aux perspectives limit es phosphates et d riv s fruits et l gumes confection et cuir concentratio
272. rocaine l preuve de la lib ralisation 2 4 Des effets syst miques L volution en longue p riode des syst mes productifs l uvre au sein de l agriculture fait appara tre on l a d j soulign un processus complexe de segmentation et d hybridation des modes d exploitations au del de la discrimination binaire moderne traditionnel introduite par le protectorat En privil giant l intensification de la production et la promotion des exportations les strat gies adopt es depuis l ind pendance notamment le PAS ont exacerb les tendances la diff renciation et la polarisation autour de deux ensembles de configuration voir tableau 3 5 d une part des configurations dominante agro industrielle dont la production d di e l exportation pr sente des avantages comp titifs en termes de rendement et de productivit D autre part des configurations dominante domestique caract re familial qui dans leur grande majorit sont des exploitations vivri res Dans ces conditions les effets de la s cheresse r currents depuis les ann es 80 en impactant de fa on plus intense les exploitations de subsistance vont contribuer de fa on syst mique l aggravation de la pauvret et de la p nurie de capacit s Sen 1999 dans le monde rural 2 4 1 Effets de la s cheresse Les r sultats limit s des programmes de d veloppement int gr PDI ont t l origine d une strat gie d inter
273. roduits 22 22 7 22 Source Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a 10 Ce panel comprend les pays suivants Portugal Turquie Mexique Br sil Chili Irlande Tunisie Egypte Indon sie Cor e du Sud Malaisie Philippines MFP 2005 22 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Figure 1 20 Structure des importations par origines 1996 2003 Figure 1 21 Structure des exportations par destinations 1996 2003 Biens de Alimentation Biens de Alimentation consommation 11 consommation y 20 23 Energie 39 Energie 15 2 N Produits bruts N pruts j ps 7 i ie r M Biens d quipement i Biens d quipement Demi produits 22 Demi produits 7 22 22 Source Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a Figure 1 22 Figure 1 23 Evolution de la part des exportations agricoles dans les exportations globales Evolution de la part des importations agricoles dans les importations globales 100 100 80 80 60 60 40 40 20 20 0 0 1970 1980 1990 2000 2004 1970 1980 1990 2000 2004 m Exportations agricoles m Exportations agricoles m Exportations non agricoles m Importations non agricoles Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004a et b Au total force est de constater que en d pit des r formes et des efforts fournis depuis pl
274. rt des recettes douani res continue de baisser dans le sillage du processus de lib ralisation des changes en cours depuis plusieurs ann es le syst me fiscal marocain se focalise de plus en plus sur trois imp ts qui repr sentent pr s de 70 des recettes figure 1 30 la taxe sur la valeur ajout e 33 des recettes l imp t sur les soci t s 17 et l imp t g n ral sur le revenu 19 En fait on sait que ce dernier en d pit de sa pr tention tre l imp t de tous les revenus puise plus de 80 de ses recettes dans les seuls revenus salariaux ce qui fait du syst me fiscal marocain un dispositif dont le poids repose largement sur la population des consommateurs plus urbains que ruraux et a fortiori lorsqu ils sont salari s Figure 1 29 Figure 1 3014 Pression fiscale globale et indirecte Principaux imp ts 2006 25 TT Autres 20 FA ne TPP 33 8 a 15 10 5 DD 0 ELL SSS S R SNSR IGR DRR 10 19 Sources Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a et 2005c 2 7 D penses publiques et endettement de l Etat Au del de la question des ressources le probl me budg taire au Maroc r side naturellement aussi au niveau du volume et de la structure des d penses de l Etat Atteignant pr s de 30 du PIB les d penses apparaissent excessives non pas en soi mais d abord en regard du niveau des ressources ordinaires pr s de 26
275. rtir de 1993 et se prolonge jusqu aujourd hui est une p riode o curieusement l action c de le pas devant la r flexion Il faut dire que la fin officielle des programmes d ajustement favorisait une valuation critique du bilan de la d cennie qui venait de s achever AEM 1994 Alors que les experts de la Banque mondiale pr paraient leur fameux rapport sur la crise cardiaque qui mena ait la stabilit du pays et son conomie BM 1995b au Maroc m me les plus ardents d fenseurs de la politique d ajustement structurel commen aient reconna tre que son co t social se r v lait de plus en plus lourd D autant plus que le th me du d veloppement humain commen ait s affirmer au niveau international et que pr cis ment le Maroc apparaissait tr s mal class selon Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 57 l Indicateur du d veloppement humain publi par le PNUD dans son rapport de 199133 Le m me rapport du PNUD indiquait que durant la p riode 1980 1988 la population vivant en dessous du seuil de pauvret au Maroc repr sentait 37 de la population totale mais en milieu rural cette proportion atteignait 45 On comprend dans ces conditions que les pouvoirs publics aient senti le besoin de prendre le temps d une pause pour r fl chir de nouvelles orientations strat giques capables de mettre enfin l agriculture et au del le monde rural sur les ra
276. s la consommation repr senteront d sormais moins de 2 des d penses de l Etat et 0 5 du PIB contre respectivement 5 et 2 au d but des ann es 1980 124 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Figure 2 36 Evolution des prix relatifs pour les c r aliculteurs 1980 2003 kg de semences par kg produit 1 40 1 30 Bl dur 1 20 Bl tendre Orge 1 10 1 00 3 0 90 0 80 0 70 0 60 0 50 0 40 1980 1981 1982 4 1983 1984 1985 4 1986 7 1987 4 1988 4 1989 4 1990 1991 1992 1993 7 1994 1 lt 1995 1996 7 1997 7 1998 1999 7 2000 7 2001 2002 2003 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Comme on peut le constater sur la figure 2 37 sur l ensemble de la p riode 1960 2004 la rupture des ann es 80 est tout fait remarquable puisqu elle tranche non seulement avec la p riode qui lavait pr c d e mais aussi avec celle qui suivra En effet entre 1980 et 1990 les prix de la farine de bl dite nationale du sucre de l huile de graines et du lait ont respectivement augment de 100 71 112 et 141 MADRPM 2004b En revanche l exception du lait qui sera lib ralis en 1993 les principaux produits en question verront nouveau leurs prix quasiment gel s partir de 1989 1990 Figure 2 37 Evolution des prix
277. s changes avait t report e lan 2000 Le dispositif protectionniste mis en place jusqu alors fut donc maintenu mais quelques assouplissements furent cependant accord s au Maroc C est ainsi que notamment les niveaux des prix d entr e furent abaiss s dans la limite toutefois de contingents stricts et de calendriers contraignants et les droits de douane furent r duits ou supprim s dans la limite galement de contingents souvent jug s insuffisants par les exportateurs marocains La clause de rendez vous convenue en 1996 n avait pu tre activ e qu en 2002 avec le d but de nouvelles n gociations portant exclusivement sur le volet agricole des changes entre le Maroc et l Union europ enne Laborieuses ces n gociations aboutirent en septembre 2003 un nouvel accord agricole qui s av rera finalement de port e limit e d abord au niveau de sa dur e puisqu il ne couvre que la p riode 2003 2007 et ensuite dans son contenu qui reste dans la logique de exception agricole encore fortement marqu e par le jeu des pr f rences commerciales et des concessions r ciproques En effet du point de vue de la partie marocaine cet accord se contente une fois de plus de simples am liorations des conditions d acc s aux march s europ ens mais tout en continuant les contenir dans d troites limites l abri de persistantes barri res non tarifaires C est ainsi que pour reprendre l exemple
278. s est voulue elle aussi s lective L Etat a cherch r glementer les prix de certains produits de base tels les c r ales ou le lait et de certaines cultures industrielles betterave coton tournesol destin es au march int rieur et maintenir libres ceux des produits mara chers des agrumes de l huile d olive produits dont on souhaitait promouvoir l exportation Il eut depuis le d but des ann es soixante dix le souci d offrir aux producteurs des niveaux de r mun ration Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 45 suffisamment encourageants quitte faire prendre en charge par l Etat les subventions rendues n cessaires par le maintien des prix la consommation des niveaux compatibles avec le pouvoir d achat de la population Plusieurs productions essentielles cultures sucri res ol agineuses lait b n fici rent m me d un encadrement int gr qui appr hendait l ensemble de la fili re production transformation commercialisation allant du travail du sol et l avance des intrants la garantie de l coulement de la r colte un prix pr tabli en passant par l octroi des cr dits n cessaires le suivi de la campagne par les techniciens des Offices r gionaux de mise en valeur l ex cution des traitements phytosanitaires appropri s etc Les conditions d coulement des productions promouvoir tant videmment essentielles une politique galement tr s s l
279. s le Maroc a enregistr au cours de la p riode 1993 2002 l une des plus faibles productivit s par hectare cultiv et par actif employ Doukkali 2005 La productivit l hectare cultiv repr sente 11 3 de celle r alis e par la Cor e du Sud 11 8 de celle de l Egypte et 12 6 de celle de l Irlande Par rapport aux pays de l chantillon productivit moyenne la productivit l hectare au Maroc repr sente 22 9 de celle du Chili et 25 5 de celle de la Gr ce Parall lement la productivit du travail est encore plus m diocre le Maroc occupant une position nettement inf rieure celle des autres pays 68 de la valeur r alis e par l Egypte 62 de celle r alis e par la Turquie et moins de 50 de celle r alis e par la Tunisie Processus de segmentation des structures de production 147 Les faibles performances du Maroc compar es celles des autres pays peuvent tre observ es tout la fois de la m canisation et de l intensification de la production Le Maroc occupe avec la Tunisie la derni re place en termes de m canisation de fertilisation et de productivit 2 3 Comp titivit et type d exploitation L analyse qui vient d tre tent e des performances conomiques du secteur agricole met en vidence une volution in gale selon les cultures des r sultats obtenus en termes de rendement et de productivit des facteurs En comparaison internationale l effet en longu
280. s 112 12 Le marche du credit sense iinn E Ea 115 2 3 Le march foncier 2 Prix et Subventions 2eme trente rires lin Conclusion ss I A A O O Chapitre 3 Processus de segmentation des structures de production 127 Une vari t de mondes de production agricole ssssssisisisissesiissidsresirissesse 127 1 Structures agraires des effets de dissolution conservation sss essese 128 1 1 Structures des exploitations concentration et morcellement 128 1 2 Des configurations composites dominante familiale sssssessseeees 131 1 3 Statuts socioprofessionnels et formes de travail lumpen prol tarisation et paup risation sssssssessereereresrserrrerrsreresren 137 2 Processus de segmentation des effets syst miques s sseeserrrrerererrererern 141 2 1 Un r gime d exploitation extensive intensive s sssresrererreerrerren 141 2 2 Productivit des facteurs 444 menaraientanantinin hihi 146 2 3 Comp titivit et type d exploitations ss 147 2 4 D s etfets SYST DIIQUES SR anne animes 150 Chapitre 4 Risques blocages et options de sortie sesser 153 1 Lib ralisation des changes quels impacts sur les quilibres du pays 153 2 Foyers de vuln rabilit s ts inertie 155 3 Ajustements et options de sortie sn 158 3 1 Solidarit s familiales et communautaires ssessssissserssersrssrnsessnersreserresses 158 3 2 Surexploitation des ressources ss 159 Table des mati res 189 3 3 Extensification des con
281. s atteignait 180 en moyenne entre 1970 et 1973 tait d s 1974 et pour la premi re fois brutalement tomb e en d ficit Elle n a depuis jamais renou avec le moindre exc dent ni m me avec un simple quilibre Du reste ce d ficit chronique de la balance agroalimentaire hors produits de la mer qui s tait sensiblement am lior durant la deuxi me moiti des ann es 80 s est nouveau d grad par la suite pour se situer en moyenne 46 entre 2000 et 2004 soit un niveau qui nous ram ne celui du d but des ann es 80 Figure 1 52 Evolution du taux de couverture de la balance agroalimentaire 250 200 150 100 50 O D b H D N D f 9 D CELE EEFE PS Le r sultat de tout cela est que la croissance qui devait tre tir e par les exportations est de plus en plus handicap e par les importations Comme nous Pavons soulign les balances commerciales la balance globale comme la seule balance agroalimentaire demeurent structurellement d ficitaires et le mod le de d veloppement choisi ne g n re suffisamment de ressources en devises ni pour faire face aux besoins d importation des biens et services n cessaires ni pour ouvrir des perspectives de choix alternatifs peut tre plus judicieux pour le pays 3 7 Des ressources financi res en baisse et in galement r parties Les ressources financi res affect es au secteur agricole sont pour l essentiel publiques
282. s d au statut foncier et aux h ritages successifs Selon les sources la superficie ol icole totale oscille entre 477 000 et 580 000 hectares El Yassami Zemrani 2004 48 dont 40 en irrigu a Production et consommation Selon les estimations de la direction de la production v g tale du minist re de l Agriculture la production ol icole aurait enregistr une moyenne de 500 000 tonnes durant la p riode 1998 2003 avec un r sultat record en 2004 de plus de 1 million de tonnes L volution dans le temps des productions d huile et d olives de conserve a enregistr des taux respectifs d accroissement annuel de 2 5 et 2 9 Ces taux restent cependant faibles comparativement ceux de l Espagne ou de la Tunisie Ceci est d autant la faiblesse des rendements de 0 6 1 5 t ha en moyenne qu aux superficies plus limit es de plantations d olivier au Maroc El Yassami Zemrani 2004 Figure 2 12 Superficie et production ol icoles 1961 2004 1000 900 mm Superficies en ha 800 Production en T 700 600 500 400 300 200 100 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Les quelque 580 000 hectares d oliviers complant s se r partissent sur plus de 400 000 exploitations agricoles et pr s de 800 000 parcelles soit une moyenne de deux parcelles de 0 725 ha chacune par exploitation El Yassami N amp Zem
283. s haut plus d un exploitant sur cinq pratique une pluriactivit de survie Certaines de ces exploitations dont la dynamique semble structurellement bloqu e par une s rie de contraintes fonci res techniques financi res humaines etc sont m me de se transformer en unit s conomiques viables et peuvent moyennant un accompagnement appropri d velopper sur des petites surfaces des Processus de segmentation des structures de production 135 productions agricoles fortement utilisatrices de main d uvre et haute valeur ajout e MADRPM 2000a 1 2 5 Une dominante familiale Le Recensement agricole de 1996 met en vidence une diminution du nombre des exploitations agricoles par rapport 1974 de 1 9 million on est pass 1 5 million d unit s soit une baisse de 22 En revanche la surface agricole utile a enregistr une augmentation de pr s de 1 par an 8 732 200 ha en 1996 contre 7 231 400 ha en 1974 L examen des donn es du Recensement montre que la baisse du nombre d exploitations s est op r e au d triment notamment des unit s sans surface agricole utile ces derni res ayant chut fortement passant de 450 200 64 700 unit s soit une diminution de l ordre de 86 Les micro exploitations de moins d un hectare ont galement vu leur nombre diminuer de 28 315 300 unit s en 1996 contre 439 700 en 1974 Quant aux exploitants disposant d une SAU leur effectif est rest tout au lon
284. s les agricultures m diterran ennes RAFAC Options m diterran ennes s rie B n 5 CIHEAM IAM Montpellier Belal A 1980 l Investissement au Maroc 1912 1964 les Editions maghr bines Casablanca premi re dition Mouton Paris 1968 Bellekhal A 2004 Les fili res d levage Diagnostic et analyse de la situation actuelle Projet FAO TCP MOR 2801 Rabat janvier Benatya D 2001 La culture du cannabis dans le nord du Maroc entre logique paysanne et logique de march in RAFAC Milieu rural agriculture familiale itin raires m diterran ens CIHEAM IAM Montpellier Bencherifa A Benelkhadir M Mouline S Souafi M 2005 Services de base et consid rations spatiales 50 ans de d veloppement humain au Maroc et perspectives 2025 Cinquantenaire de l ind pendance du Royaume du Maroc Rabat Beno t G et Comau A 2005 M diterran e les perspectives du Plan Bleu sur l environnement et le d veloppement d De l Aube et Plan Bleu Berrada A 1979 le Cr dit agricole au Maroc 1917 1977 ditions de la Facult des sciences juridiques conomiques et sociales de Rabat Universit Mohammed V Rabat Boltanski L Th venot L 1991 De la justification Les conomies de la grandeur Gallimard Paris Bouderbala N Chra bi M et Pascon P 1974 La question agraire Bulletin conomique et social du Maroc Documents n triple 123 125 Rabat ao t Campagne P
285. s mesures annonc es N est ce pas l une simple r activation de plans sous sectoriels qui existent depuis longtemps mais qui avaient peut tre besoin d une nouvelle impulsion assortie d un peu plus de moyens Cet int r t particulier dont semblent b n ficier les fili res exportatrices se recoupe en tout cas avec la priorit plus g n rale que ce gouvernement accorde la mise niveau des secteurs productifs dans la perspective de la lib ralisation des changes Au demeurant tout en rappelant que les pouvoirs publics poursuivaient alors les n gociations sur la lib ralisation des changes agricoles avec l Union europ enne et en avaient engag d autres avec les Etats Unis d Am rique le Premier ministre n avait pas manqu d insister sur la n cessit de cr er les conditions les meilleures pour promouvoir la comp titivit de l agriculture marocaine et au del valoriser les avantages comparatifs du pays Et d annoncer que le gouvernement tait en train de finaliser dans ce sens un projet de mise niveau structurelle ax sur les investissements la comp titivit les services publics et les revenus En somme il nous semble que au regard des indications fournies par les principales d clarations de politique g n rale de ce gouvernement son attention est en train de se focaliser sur un objectif majeur de mise niveau et de recherche de comp titivit du secteur agricole et son action est en pass
286. s objectifs du partenariat euro m diterran en De fait la D claration de Barcelone en 1995 affirme la volont des participants de coop rer en vue de moderniser et de restructurer l agriculture et de favoriser le d veloppement rural int gr Cette coop ration sera ax e notamment sur l assistance technique et la formation sur le soutien aux politiques mises en uvre par les partenaires pour diversifier la production sur la r duction de la d pendance alimentaire et sur la promotion d une agriculture respectueuse de l environnement Pour le cas sp cifique du Maroc l accord d association stipule que la coop ration vise notamment la modernisation et la restructuration des secteurs de l agriculture et de la p che y compris travers la modernisation des infrastructures et des quipements et le d veloppement des techniques de conditionnement et stockage et l am lioration des circuits de distribution et de commercialisation priv s ainsi que la diversification des productions et des d bouch s ext rieurs Il se pose d s lors un probl me li l assomption des co ts conomiques et des risques sociaux et humains li s la lib ralisation et la restructuration des configurations les moins comp titives les exploitations vivri res et une part des petites et moyennes exploitations notamment dans un contexte de vuln rabilit aggrav e par l effet de la s cheresse 150 L agriculture ma
287. s qui ont un impact direct sur la production et d autre part des mesures visant prot ger la production locale l interdiction d importation du lait frais et de sa reconstitution Figure 2 26 Evolution de la consommation de lait et d riv s laitiers L hab an 50 0 45 0 40 0 35 0 30 0 25 0 20 0 OO m mn RO OO ON M M ER CO CO CO CO O A A BD ARS AIRIS DS SAIS SES Ur US Se Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches martimes 2004b Depuis 1982 le Maroc assure son auto approvisionnement en lait frais Le taux de couverture a fluctu depuis cette date aujourd hui entre 80 et 70 et le niveau de consommation a vari entre 30 et 45 litres quivalent lait hab an selon les conditions climatiques des campagnes agricoles ce qui est tr s en de des recommandations des nutritionnistes 90 100 litres quivalent lait hab an c Circuits de commercialisation du lait La collecte de lait se fait travers deux principaux circuits le circuit de colportage et le circuit organis Centres de collecte de lait ou CCL El Bada 1995 Circuit organis La collecte organis e a connu un d veloppement important en approvisionnant l industrie laiti re hauteur de 75 Ceci r sulte de l effort de l Etat qui depuis les ann es 70 s est engag construire et quiper les CCL ce qui a contrib
288. s recens s l Ind pendance quelque 400 000 avaient d j t c d s directement par les anciens colons de nouveaux acqu reurs marocains chappant ainsi l op ration de r cup ration officielle Pascon 1977 Il reste que les terres ainsi reprises ont pu d une part tre confi es deux nouvelles soci t s d tat pour leur gestion SODEA et SOGETA 26 et d autre part alimenter le fonds de r serve des terres destin es aux distributions pisodiques engag es de temps autre depuis l ind pendance Inscrites dans le cadre de la R volution agraire annonc e par le Roi en septembre 1972 celle ci seront en effet acc l r es durant le quinquennat suivant puis s arr teront d finitivement Lorsque le bilan officiel sera tabli par la suite on saura que les distributions auront concern au total un peu plus de 320 000 hectares et b n fici quelque 24 000 attributaires soit moins de 2 de la population des exploitants agricoles recens s alors Pascon 1977 Mais au del des p rip ties politiques un d bat de fond sur la strat gie agricole tait d sormais entam charg d un flot des premi res interrogations qui commenc rent se faire de plus en plus insistantes mettant en question sinon en cause les choix effectu s quelques ann es plut t Les interrogations se situaient diff rents niveaux et portaient autant sur les cons quences voire les d rives du mod le adopt que s
289. s vingt prochaines ann es C est depuis 1993 que la population urbaine est devenue plus importante la population rurale Le taux d urbanisation est ainsi pass de 29 55 1 entre 1960 et 2004 Bien que les petites et moyennes villes aient t de plus en plus nombreuses depuis l ind pendance l espace urbain du pays appara t aujourd hui plut t domin par les grandes villes Alors qu on ne comptait en 1960 que 8 villes de plus de 100 000 habitants elles sont au nombre de 35 en 2004 et elles seules abritent 2 Au Maroc Il n existe pas de d finition statistique de la population rurale L espace rural est d fini par d faut est consid r comme rural tout ce qui n est pas inclus dans le p rim tre d une agglom ration urbaine et des centres urbains tels qu ils sont d finis administrativement L espace urbain lui m me change de d limitation travers le temps en raison de l extension des p rim tres urbains et du reclassement de localit s du rural l urbain MCP 1995 3 Les sp cialistes parlent plut t de deuxi me phase de transition d mographique la premi re ayant t constat e d s les ann es 50 lorsque la mortalit avait commenc baisser alors que la natalit restait forte Cf HCP 2005b Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 11 67 de la population urbaine totale En face les deux tiers des 352 villes que compte le pays et qui ont moins de 20 000
290. sation et par le productivisme exportateur les politiques agricoles ont contribu renforcer les tendances la fragmentation du tissu rural et la vuln rabilit de masse L enjeu agricole en ce d but de si cle est de r ussir la transition vers une agriculture intensive comp titive et durable c est dire socialement politiquement et cologiquement acceptable Dans les conditions actuelles une politique visant une insertion gagnante au sein de l conomie mondiale peut avoir des cons quences n gatives sur le monde rural dont la situation structurelle constitue pr cis ment l obstacle majeur la lib ralisation des changes Prolongeant les r sultats mis en vidence tout au long des chapitres pr c dents les d veloppements qui suivent chapitre 4 tentent d explorer les facteurs de risque les blocages ainsi que les voies de sortie que l agriculture marocaine peut frayer dans un environnement mondial de plus en plus contraignant CHAPITRE 4 Risques blocages et options de sortie Dans la perspective de l ouverture des conomies et d une lib ralisation des changes qui s acc l re le ma tre mot le mot d ordre n est autre que la comp titivit L r side le point focal de tous les risques tous les enjeux et tous les d fis relever Nous allons donc commencer par expliciter ce risque majeur que repr sente la lib ralisation des changes agricoles et ses impacts sur les quilib
291. se en uvre de la politique de lib ralisation et de d taxation du revenu agricole en favorisant la cat gorie des grands producteurs a eu comme cons quences on l a d j soulign de renforcer le processus de concentration atomisation et de dissolution conservation iii La poursuite dans les ann es 90 de la politique de lib ralisation sera accompagn e par des fluctuations plus ou moins amples de la production agricole en g n ral et de la production v g tale en particulier plus frapp e par les ann es de s cheresse n cessitant une intervention des pouvoirs publics en faveur des agriculteurs les plus vuln rables En termes de modernisation et de m canisation 146 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation il y a lieu de noter une correspondance de phase entre d sengagement de l Etat depuis les ann es 80 et tendance la r gression de l indice de m canisation et de modernisation de l quipement agricole Akesbi 2001a 2001b se traduisant par des performances moins optimales eu gard aux objectifs recherch s 2 2 Productivit des facteurs On peut examiner cette productivit au niveau global et au niveau partiel 2 2 1 Productivit globale des facteurs et extensification de la production L examen de l volution de la productivit globale des facteurs PGF entre 1961 et 2002 Doukkali 2005 r v le une expansion de l activit agricole fond e sur une plus grande mobilisation
292. ser qu il existerait encore quelques 280 000 agriculteurs solvables qui chappent la banque et qu il faut conqu rir Mais pour l immense majorit des petits et moyens agriculteurs on ne peut que relever la quasi absence de r flexion au plus se contente on de noter que le probl me est tr s compliqu et de renvoyer aux conventions signer avec l Etat 2 2 2 Micro cr dit Le secteur du micro cr dit au Maroc est relativement jeune Les premiers programmes de petits pr ts destin s financer les activit s conomiques des personnes bas revenus ont d marr au milieu de la d cennie 1990 L exp rience internationale en mati re de micro cr dit a commenc tre connue dans le pays partir de 1996 date laquelle les programmes de micro cr dit commen aient tre initi s par des associations en l absence de r elle implication du syst me bancaire En 1998 le gouvernement du Maroc et le PNUD ont d cid de mettre en place le programme Microstart dont l objectif tait d am liorer l acc s des micro entrepreneurs bas revenus aux services financiers pour les aider largir leurs entreprises augmenter leurs revenus et accro tre l emploi L approche du programme tait principalement de renforcer les capacit s des associations locales d octroyer des services micro financiers sur une base durable A partir de Pan 200055 une structure pratiquant le micro cr dit doit se sp cialiser dans ce
293. ses strictement commerciales Ces groupes exportateurs s taient rassembl s au sein d un Board Atlas Fruit Board charg des questions de logistique d assurance de transport vers les march s ext rieurs ainsi que du partage des quotas disponibles sur les march s en dehors de l Union europ enne Depuis 1998 deux nouvelles entit s ont pris la rel ve Maroc Fruit Board MFB qui regroupe huit groupes Domaines royaux Delassus Groupe Kantari Prim Atlas SODEA OCE SOGECAP et SALAM et Fresh Fruit FF compos de 5 groupes Agri Souss GPA Domaine Bora Limouna Souss et BGF 46 On notera que POCE qui a tenu le monopole des exportations de fruit et l gumes jusqu en 1986 agit maintenant en tant que groupe d exportation au m me niveau que les autres groupes ou entreprises priv s Le contr le de qualit et la coordination entre les diff rents exportateurs sont confi s l Etablissement autonome de coordination et de contr le des exportations organisme ind pendant plac sous la tutelle du d partement de l Agriculture Au niveau des moyens de transport utilis s la plus grande part des exportations d agrumes utilise encore les moyens conventionnels bateaux classiques Seules des parts relativement limit es sont transport es en porte container ou en camion frigo Durant la campagne 2004 par exemple la part des quantit s d agrumes export es en mode conventionnel avait atteint pr s de
294. siblement d clin au cours des deux d cennies suivantes ne d passant gu re 2 3 en moyenne au cours des ann es 90 Le l ger redressement observ depuis 2001 reste cependant insuffisant pour modifier le sens de la droite tendancielle en pente clairement descendante Figure 1 8 Figure 1 9 PIB volution des taux PIB et PIB agricole volution de croissance moyens des taux de croissance moyens par d cennies par d cennies 6 8 5 7 6 5 3 PIB 2 3 1 2 1 PIBA 0 0 1960 1970 1980 1990 2000 1960 1970 1980 1990 2000 Sources Banque mondiale 1982 1999 2002 Compte tenu de la croissance d mographique la performance par t te d habitant est naturellement encore plus m diocre En 25 ans entre 1980 et 2005 le PIB par t te en dirhams constants s est peine accru de 42 passant de 3 833 pr s de 5 460 Dh soit un rythme annuel moyen de l ordre de 1 5 Chacun convient qu un tel rythme de croissance n est suffisant ni pour cr er les emplois n cessaires la r duction du ch mage ni pour am liorer le niveau de vie de la population et encore moins pour permettre au pays de r ussir son int gration dans l conomie mondiale La croissance n est pas seulement faible elle est aussi tr s volatile Il en est ainsi principalement parce que un demi si cle apr s l Ind pendance l volution du produit global reste troitement li e cel
295. soires pour 2005 confirment cette tendance ces trois sources de revenus totalisent 108 3 milliards de dirhams ce qui couvre largement le tout de m me colossal d ficit commercial de 85 6 milliards de dirhams 11 Par ailleurs cette relative abondance de ressources externes est aussi l origine d une nette am lioration de l pargne nationale brute dont le taux en rapport avec le PIB a augment d un niveau moyen de 19 9 durant les ann es 80 une moyenne de 27 3 entre 2001 et 2004 On peut observer sur la figure 1 25 que m me si sa tendance est galement ascendante l effort d pargne int rieure reste limit alors que la courbe du taux d pargne nationale d croche nettement pour monter des niveaux jamais atteints auparavant Elle est en cela principalement pouss e par sa composante ext rieure 12 Au demeurant on peut encore constater que au regard de la question de l investissement la situation a aussi fondamentalement chang Alors que jusqu au milieu des ann es 90 l cart entre taux d pargne et taux d investissement tait n gatif hauteur de 3 4 points de PIB il devient positif depuis 2001 l exc dent d pargne atteignant m me 3 8 points de PIB en moyenne entre 2001 et 2004 Au moment o l acc l ration de la croissance n cessite un accroissement sensible du taux d investissement il y a l sans doute un paradoxe qui t moigne d une certaine incapacit
296. squ 1 million de tonnes dans le cas o le plancher de 2 1 millions de tonnes serait atteint39 Le contingent en question b n ficie d une pr f rence sous forme d un abattement de 38 sur les taux des droits de douane applicables aux autres pays exportateurs Au total si cet accord apporte quelques palliatifs une situation qui devenait de moins en moins viable il vite d aborder de front les v ritables obstacles qui du point de vue du Maroc du moins entravent les possibilit s d acc s aux march s communautaires des produits agricoles marocains Par l cet accord remet plus tard la n gociation des conditions d une r elle avanc e vers une zone de libre change agricole Du reste ces n gociations ont commenc en 2006 sans qu il soit possible ce jour de se prononcer sur leur issue 4 7 2 L Accord de libre change Maroc Etats Unis d Am rique Engag es la suite d une d cision politique prise au plus haut niveau des deux Etats les n gociations entre le Maroc et les Etats Unis en vue de la conclusion d un accord de libre change ont abouti assez rapidement puisqu il a fallu peine 13 mois pour les conduire leur terme L Accord fut conclu le 2 mars 2004 sign le 15 juin et apr s ratification par les parlements des deux pays est entr en vigueur le ler janvier 2006 Contrairement la d marche europ enne plut t partielle et progressive l accord avec les Etats Unis se veut d
297. ste clairement affirm e Cependant outre ses ambitions exportatrices la politique des barrages ayant aussi comport une dimension import substitution assez marqu e on comprend que l on ait assez rapidement ressenti le besoin d une protection cons quente de la production locale A l instar du mod le industriel en vogue l poque l agriculture ou plut t une certaine agriculture celle que l on voulait promouvoir dans les p rim tres d irrigation pour satisfaire la demande interne tait aussi naissante et encore dans l enfance avait besoin d tre prot g e de la concurrence internationale Cette protection allait donc s affirmer d abord travers des restrictions quantitatives puisque l importation de la plupart des produits agricoles tait soumise au syst me des licences lui m me fortement encadr par des quotas stricts et pr alablement d termin s De plus la protection tait aussi tarifaire avec des droits de douane dont les niveaux d passaient fr quemment 100 et allant m me quelquefois au del de 300 Enfin notons qu une politique de taux de change plus ou moins sur valu s conduisait souvent renforcer cette protection 4 3 Plans sectoriels et projets int gr s ann es 1970 D s la premi re moiti des ann es 70 la politique des barrages commen ait produire ses premiers r sultats les barrages se multipliaient et les terres quip es pour
298. t ris e par une remarquable r gression pour les tracteurs comme pour les moissonneuses batteuses Outre l impact du d sengagement de l Etat dans le sillage des politiques d ajustement structurel Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 115 cette r gression s expliquerait aussi par la fr quence lev e des ann es s ches durant cette p riode avec ses cons quences n gatives sur le revenu des agriculteurs et leur capacit de financement Par ailleurs on peut noter que tout en marquant une tendance au d clin la courbe des ventes de mat riel agricole accompagne les fluctuations de la r colte c r ali re 2 2 Le march du cr dit 2 2 1 Cr dit agricole Alors que le secteur bancaire priv n a jamais manifest un int r t significatif pour la contribution au financement de l agriculture le vieux syst me du Cr dit agricole fond par la colonisation avait fait l objet d une premi re r forme en d cembre 1961 puis celle ci fut confort e en 1967 par la cr ation du r seau des Caisses locales du Cr dit agricole L enjeu tait la mise en place d un dispositif de financement de l agriculture modul en fonction des priorit s de la politique agricole et cependant d termin par le degr de solvabilit des exploitants demandeurs des cr dits En effet il est apparu assez rapidement que deux cha nes de distribution des cr dits coexistaient au sein du syst me du Cr dit agrico
299. t agro alimentaires 91 Le prix de l huile d olive suit une tendance haussi re passant d un prix moyen de 22 9 Dh kg durant la p riode 1993 1998 26 4 Dh kg durant les cinq derni res ann es Cette hausse s explique par l insuffisance structurelle de l offre des huiles d olive sur le march int rieur et par l abondance des interm diaires sp culateurs dans le circuit de commercialisation Par ailleurs alors qu il ne participe qu moins de 5 de la consommation nationale d huiles le segment de la transformation de graines ol agineuses principalement le tournesol forte concentration a b n fici jusqu en 2001 date de sa lib ralisation de subventions la consommation qui ont fortement p nalis les produits de substitution l huile d olive en l occurrence b Transformation et conservation La production nationale d olives est destin e hauteur de 25 la conserverie de 65 la trituration et le reste est constitu par le cumul des olives autoconsomm es et des pertes occasionn es par les diff rentes manipulations telles que le gaulage le stockage et le transport Figure 2 14 Destination de la production d olives Production d olives 500 000 t Pertes et utilisations gt m nag res Trituration 50 000 t 325 000 t Conserverie 125 000 t Secteur artisanal Secteur In
300. t de facilitation et de d veloppement des changes commerciaux entre les pays de la Ligue arabe avait t sign dans le cadre de cette instance r gionale en 1981 mais n avait pu entrer en vigueur qu en janvier 1998 pour aboutir l issue d un programme ex cutif la mise en place de la Zone de libre change arabe en 2008 Jalal et al 2002 L objectif tait d engager un processus de lib ralisation des changes commerciaux entre les pays arabes travers un calendrier de r duction des droits de douane raison de 10 par an pendant dix ans En fait une d cision du Conseil conomique et social de la Ligue arabe en 2001 avait raccourci la p riode transitoire de deux ans de sorte que l accord en question devait en principe tre pleinement en vigueur depuis le 1er janvier 2005 En r alit courant 2006 cet accord tarde toujours tre appliqu en raison de certaines divergences apparues entre diff rents pays membres de la Ligue arabe notamment quant la d finition de la r gle d origine En attendant et en ce qui concerne les changes agricoles il faut souligner que le programme de mise en uvre pr voit de toute fa on le maintien de certaines conditions restrictives En particulier il est pr vu que chaque pays pourra maintenir une liste de certains produits pour lesquels les pr f rences tarifaires de l accord sont suspendues durant les p riodes de forte production Les produits et les p rio
301. t de gestion cette configuration concentre les carences les plus r currentes de l exploitation agricole pr carit du statut foncier forte d pendance l gard des al as climatiques difficult d acc s aux moyens de production et de financement faiblesse du surplus et des capacit s d accumulation propre insuffisance de l encadrement technique d faut d organisation professionnelle etc Formant plus de deux tiers des terres cultivables les petites et moyennes exploitations font vivre la moiti de la population rurale et ont de ce fait un impact non n gligeable conomique social et culturel sur la configuration d ensemble et sur l volution des structures productives productivit de la main d uvre modes d exploitation etc 1 2 4 Les micro exploitations une pluriactivit de subsistance Les micro exploitations moins de 3 ha en bour et d un ha en irrigu totalisent quelque 600 000 unit s soit plus de 41 des exploitations et cultivent 8 5 de la surface agricole utile et 5 des surfaces irrigu es Abritant la moiti de la population rurale mais contribuant peu la formation du produit agricole global il s agit d exploitations fond es sur les activit s agropastorales o l agriculture ne constitue qu une composante d appoint de l activit conomique du m nage c t du petit commerce de l artisanat et de services divers MADRPM 20002 Comme cela a d j t soulign plu
302. t de son budget octroie des subventions qui allaient permettre d offrir des prix int ressants aux producteurs et n anmoins maintenir sur les march s des prix abordables pour les consommateurs Il allait d sormais prendre en charge la p r quation des prix ce qui pour l essentiel revenait verser aux producteurs et aux transformateurs de quelques denr es alimentaires de base farine huile sucre lait et beurre des subventions pour leur permettre de pratiquer des prix publics inf rieurs leurs prix de revient59 Pour les importations les fluctuations des cours mondiaux aussi taient absorb es par l action de stabilisation interne Le syst me avait fonctionn ainsi plus ou moins bien jusqu la fin de la d cennie 70 Alors que les prix officiels la production taient r guli rement relev s et que 59 Ce syst me des subventions tait g r par l Office national des c r ales et des l gumineuses pour les c r ales et par la Caisse de compensation pour les autres produits Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 123 les cours mondiaux des produits import s fluctuaient les prix int rieurs la consommation taient largement stabilis s Le co t pour les finances publiques n tait pas insignifiant mais n anmoins supportable en moyenne 6 des d penses de l Etat entre 1974 et 1979 d autant plus que les ressources financi res les phosphates relay s ensuite par les emprun
303. t dite valu e lors du dernier recensement g n ral de l agriculture de 1996 8 7 millions d ha ne repr sente que 13 de la surface totale du pays et correspond une superficie cultiv e moyenne de l ordre de 0 29 ha par habitant C est dire que compte tenu de la croissance d mographique la pression sur la terre notamment sur les terres de culture sur les parcours et les for ts reste tr s forte En 50 ans la surface agricole utile pour 1 000 habitants a baiss de 770 295 ha et l horizon 2025 elle devrait encore baisser 220 On estime qu actuellement un actif agricole dispose de 2 3 hectares comparer avec la moyenne des pays de la M diterran e 3 ha notamment la Tunisie 5 2 ha l Espagne 14 1 ha la France 22 8 ha Medagri 2004 Pour limit es qu elles soient ces ressources en sol et plus g n ralement du milieu naturel s exposent de plus en plus des risques de d gradation tout fait inqui tants Akesbi 2005a Narjisse 2005 La d sertification les ph nom nes d rosion et de salinisation des sols et des nappes progressent dangereusement 5 5 millions d hectares soit 60 de la SAU sont soumis au risque d rosion et 2 millions le sont d j un stade avanc Le Maroc perd annuellement pr s de 22 000 hectares de terres cultivables dans des r gions plut t favorables en raison de l urbanisation de la surexploitation des sols et de l utilisation de tec
304. taille de exploitation On peut donc estimer que pr s de 45 de la SAU nationale ne b n ficie pas de ce facteur d terminant pour la productivit des cultures voir 3 2 1 1 ci dessous Figure 2 30 Evolution compar e des ventes des principaux inputs 1988 2001 9500 8500 Tracteurs Od ES Semences tonnes 7500 Engrais 100 UF 6500 5500 4500 3500 2500 1500 500 r r r r r r r r r r r r i 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Par ailleurs le niveau de fertilisation 80 unit s fertilisantes par hectare MADREF CGDA 1999 reste nettement en de des besoins estim s 120 unit s fertilisantes par hectare en moyenne Dans un march tr s concurrentiel 114 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation l volution de la consommation des engrais stagnation fl chissement puis redressement s expliquerait en dernier ressort plus par l effet qualit de la campagne agricole que par les prix voir relation r colte ventes de tracteurs sur la figure 2 31 2 1 3 Mat riel agricole L tat du parc en mat riel agricole est jug insuffisant et inadapt aux besoins d une agriculture performante Avec 43 226 tracteurs ce parc ne couvre que 56 des besoins estim s 77 000 unit s cf 3 2 1 1 ci
305. technologie et des circuits de commercialisation sous encadrement absence de recherche d veloppement etc 2 3 2 Les exploitations structurellement non comp titives Cette cat gorie englobe on l a d j soulign la quasi totalit des micro exploitations de survie ainsi qu une part importante de petites et moyennes exploitations proches du seuil de viabilit conomique Sans la mise en uvre d une strat gie d appui et de mise niveau une partie de ces unit s est dans l incapacit de s adapter et de r sister la concurrence Correspondant une configuration domestique de subsistance ces exploitations portent sur les productions vivri res v g tales et animales pour lesquelles l avantage comp titif du Maroc est particuli rement faible par rapport aux pays c r aliers du Nord 148 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation 2 3 3 La situation diff renci e des petites et moyennes exploitations Elles englobent pour une part des petites et moyennes exploitations viables et pour l autre des exploitations de grande taille fonctionnant sur le mod le domestique en termes de management et de comportement face au march Dot es de facteurs de viabilit conomique terre eau main d uvre quipement ces exploitations sont soumises des probl mes de nature structurelle notamment manag riale pesant sur leur potentiel comp titif ambigu t du statut juridique de la terre absence
306. teurs commencent par pr ciser que de mani re g n rale la d protection c r ali re devrait engendrer un gain net pour les consommateurs et une perte nette pour les producteurs Or il my aurait selon eux que 36 de producteurs nets qui produisent plus qu ils n en consomment en milieu rural Ils estiment ensuite qu il existe un nombre mesurable de producteurs nets parmi les pauvres notamment 154 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation dans certaines r gions avant de se livrer des valuations sur la base de sc narios de d protection partielle ou totale de leur impact sur le niveau de consommation et partant sur celui de pauvret des m nages en question Ainsi les m nages ruraux pauvres qui se situent d j un niveau de consommation extr mement bas devraient ils en perdre encore de 10 20 du fait d une d protection totale mais si celle ci est limit e 30 la perte de pouvoir de consommation serait elle aussi limit e une fourchette comprise entre 4 et 7 En termes de proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvret celle ci passerait en cas de d protection totale de 28 3 34 3 en milieu rural tandis qu elle diminuerait l g rement de 12 2 11 75 en milieu urbain Les populations vivant en pauvret extr me seuil de pauvret limit l alimentation augmenteraient consid rablement de 6 6 11 7 en zones rur
307. tiel monopoliste ses condensations structurales et territoriales mondialisation capitalisme patrimonial etc En termes de trajectoire de tels effets de structure ne sont pas loin s en faut irr versibles les interactions qui en r sultent avec les rapports sociaux traditionnels et ou non capitalistes ne manquent pas d alt rer leur tour les fonctionnements locaux du capital Aglietta Brender 1984 et d induire des modalit s sp cifiques hybrides et atypiques d organisation de la production Une analyse en termes de vari t s de capitalismes Hall et Soskise 2002 peut faire ressortir une chelle plus r duite et micro conomique la complexit des mondes de production et la pluralit des arrangements informels ou institutionnels auxquelles les agents font recours de fa on intentionnelle ou non En r f rence la fois aux intuitions de Paul Pascon 1967 sur la soci t composite et une conceptualisation issue de l conomie des grandeurs Boltanski Th venot 1991 l enqu te de terrain sur les mondes de production au Maroc El Aoufi 2000 fait appara tre deux r sultats essentiels Une configuration hybride ou composite des organisations entreprise industrielle exploitation agricole etc au niveau de leurs structures et de leurs modes d organisation et de gestion des ressources humaines Il s agit d une articulation sp cifique d une pluralit de formes de statuts
308. tifi es fut engag e le secteur priv y prenant une part croissante En ce qui concerne la production animale la lib ralisation des prix et de la commercialisation du son de bl et de la pulpe de betterave sucri re fut progressivement r alis e en 1987 et 1988 et la privatisation des services v t rinaires fut achev e Des efforts en vue de am lioration des conditions de gestion de l eau d irrigation furent entrepris et les r sultats obtenus furent consid r s comme encourageants Par ailleurs une nouvelle loi sur l eau avait t adopt e au Parlement en juillet 1995 avec pour ambition de rationaliser l utilisation des ressources en eau travers une gestion globale et ad quate Cette loi annon ait aussi la cr ation d une part d un Conseil sup rieur de l eau et du climat auquel revient l laboration des orientations g n rales de la politique nationale en la mati re et d autre part des Agences de bassin charg es de la gestion territoriale des ressources hydriques du pays Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 55 Ceci tant ce qui ma pas t r alis parmi les objectifs arr t s et donc non atteints appara t qualitativement surtout fort important C est ainsi qu en ce qui concerne les cinq groupes de produits de base dits strat giques la lib ralisation de leurs importations et leur tarification la fronti re n avaient pu tre mise en uvre Apr
309. tion d une courte p riode durant les ann es 80 la contribution du commerce ext rieur a plut t t constamment n gative allant de 0 4 entre 1967 et 1974 2 points du PIB entre 1975 et 1981 ce qui a fait dire aux auteurs de l tude ayant abouti ce r sultat que ce dernier a t pour l conomie marocaine un facteur de d croissance permanent Ainsi en d pit de tous les efforts fournis depuis trois d cennies au moins pour ouvrir l conomie marocaine et mieux l int grer dans l conomie mondiale force est de constater que non seulement les exportations n ont gu re r ussi tirer l conomie vers le haut mais c est plut t le solde n gatif du commerce ext rieur qui n a cess de la tirer vers le bas 20 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Figure 1 14 Figure 1 15 Evolution des composantes de Contribution des l ments de la demande emplois et ressources la demande la croissance r elle LE a S a gt gt amp N N amp 40 on 20 0 1980 1990 2000 2003 1967 1974 1975 1981 1982 1987 1988 1995 1996 2003 Consommation des m nages m FBCF m Consommation des m nages FBCF m Consommation publique Exportations m Consommation AP o Commerce ext rieur Source Baraka et Benrida 2005 2 4 Contre performances du commerce ext rieur La contre perfo
310. tit s tarifaires ramen de 25 8 BM 1995b Au niveau institutionnel ce processus sera confort par l adh sion du Maroc au GATT en 1987 la promulgation de la loi sur le commerce ext rieur en 1992 consacrant l option strat gique de lib ralisation des changes ext rieurs et la notification en 1993 de l adh sion du Maroc aux dispositions de l article VIII des statuts du FMI relatif la convertibilit d une monnaie au titre des transactions courantes Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale Encadr 1 Principales mesures d ajustement Mesures prix Politique de change Politique commerciale Politique des prix Politique de cr dit Mesures budg taires D valuations dont celle de 9 25 en 1990 Baisse r guli re du taux de change r el jusqu un niveau d quilibre en 1994 R duction des restrictions quantitatives en 1984 sauf produits agricoles strat giques c r ales sucre ol agineux viandes lait et d riv s R duction et rationalisation des droits de douane en 1984 1992 et 1993 Pr l vements l importation pour produits agricoles sensibles en 1992 Suppression des taxes l exportation partir de 1984 Suppression de l obligation de licence d exportation en 1986 sauf pour les produits sp cifiques farine de bl sucre huiles v g tales Simplification des formalit s administratives partir de 1984 Adh sion au GATT e
311. tra tirer la sonnette d alarme une dizaine d ann es plus tard Il faut dire que cette institution est alors en pleine re Mc Namara avec toute la sensibilit sociale qui lavait caract ris e durant cette p riode On comprendra donc que pour s en tenir au domaine qui nous occupe ici ses experts aient t particuli rement perspicaces pour mettre en vidence les d s quilibres de toute sorte g n r s par l excessive polarisation sur les zones de grande irrigation Banque mondiale 1977 et 1979 En cho ces nouvelles pr occupations le plan 1981 1985 plaidera en faveur d une r partition optimale des moyens entre le bour et l irrigu SEPDR 1986 Si cette prise de conscience n aboutit pas remettre en cause la politique des barrages elle conduit durant les ann es 70 un plus grand int r t pour les vertus de l investissement en bour D autant plus que au del du d sir d viter une excessive marginalisation de la plus grande partie du monde rural entrait en compte une autre consid ration d une importance politique et strat gique capitale il s agissait de fixer la population rurale dans ses terroirs et partant d viter une acc l ration de l exode rural dont on craignait les cons quences notamment dans les grandes agglom rations urbaines L id e qui commence alors faire son chemin est que le d veloppement est une dynamique n cessairement globale et int gr e Les perf
312. triennal de l poque la rentabilit court terme ne peut tre mise en cause DGPNP 1965 Celle ci passait par l investissement dans l irrigation la m canisation des travaux l intensification des conditions de la production l int gration des exploitations agricoles au march et naturellement aussi l orientation de la production elle m me vers les cultures intensives rendement lev ou ayant une haute valeur l exportation cultures industrielles fruits et l gumes lait Cela d autant plus que les lourds investissements qui allaient tre entrepris devaient en grande partie 24 Cr dans la dynamique de la colonisation du Maroc au d but du 20 si cle le Tertib tait un imp t sur le revenu r el des exploitants agricoles valu l issue de chaque campagne agricole La perception de cet imp t donnait lieu r guli rement des abus qui avaient fini par le rendre tr s impopulaire aux yeux de la paysannerie marocaine Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 43 tre financ s par des ressources emprunt es l ext rieur ce qui n cessitait de g n rer des ressources suffisantes en devises pour les rembourser Au total le mod le que l Etat accompagn par la Banque mondiale projetait d difier avait sans doute sa logique et sa coh rence Il eut pour ambition de d velopper un secteur agricole moderne et performant capable de d ployer une capacit d
313. ts ext rieurs ne faisaient pas d faut Figure 2 35 Evolution des prix la production des c r ales 1989 2003 Dh constants 1989 Dh kg 3 00 Bl dur 2 50 gt gt N Bl tendre Orge 2 00 1 50 1 00 0 50 r r r r r r r r r r r r D oOo N m y NN W A A QO m D oo OcA GOOT S OO N N Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b Au tournant des ann es 80 la forte hausse des cours mondiaux et les difficult s financi res aigu s du pays vont imposer une remise en cause de cette politique avant m me l entr e en vigueur officielle de la politique d ajustement structurel Dans un premier temps et dans le cadre de la politique de stabilisation et de retour aux quilibres fondamentaux les rel vements des prix la consommation auront avant tout pour but de r duire le poids relatif des subventions60 et partant le d ficit budg taire Par la suite l action fera partie d une r forme d ensemble des syst mes de prix et d incitations dans une perspective d affirmation des m canismes du march et du principe de v rit des prix ce qui va aboutir une d t rioration des conditions de production des exploitants agricoles c r aliculteurs pour l essentiel 60 Objectif qui sera d ailleurs atteint puisque les subvention
314. ture marocaine autrement dit de ses faiblesses ses contraintes voire ses blocages La plupart ont d j t examin s un moment ou un autre tout au long de ce travail Nous proposons de r capituler l ensemble de nos vuln rabilit s en les articulant autour de trois th mes f d rateurs le premier est naturel le second est d mographique et le troisi me est politique 2 Foyers de vuln rabilit 2 1 Le premier foyer de vuln rabilit est bien celui qui a trait la pr carit et aux limites intrins ques des ressources naturelles Al as climatiques s cheresses r p tition stress hydrique limites de la SAU rosion ou salinisation des sols d forestation d sertification autant de fragilit s naturelles grosses de risques et de menaces pour la durabilit m me des cosyst mes et partant des syst mes productifs agroalimentaires Nous avons suffisamment examin cette question dans la premi re partie de ce rapport pour qu il soit n cessaire d y revenir ici cf 1 4 1 2 2 Le deuxi me foyer de vuln rabilit est d mographique Il faut dire qu il y a probl me en l occurrence non pas tant parce que la croissance d mographique serait encore trop lev e elle est tomb e 1 4 mais plut t parce que la population vivant encore en milieu rural et pour l essentiel de l agriculture continue de 156 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation repr senter
315. u assurer aux laiteries un approvisionnement en lait de qualit meilleure que celui colport Plus de la moiti des centres de collecte de lait sont implant s dans les p rim tres irrigu s et regroupent pr s de 75 des leveurs affili s ce r seau La capacit de collecte install e en zone irrigu e atteint pr s de 67 de la capacit totale des centres 104 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation au niveau national Le cheptel laitier int gr aux centres de collecte se caract rise par une forte dominance de la race am lior e aussi bien en zone irrigu e qu en zone bour Figure 2 27 Circuit organis Producteur i Laiterie D taillant gt Consommateur Centre de collecte de lait gt Circuit de colportage Le circuit de colportage et des mahlaba laiteries artisanales a connu un grand d veloppement sur l ensemble du territoire national Selon des tudes r alis es dans certaines r gions notamment au niveau du Gharb et du Loukkos le colportage repr sente 20 30 du lait commercialis Le colporteur ach te le lait directement au producteur et approvisionne quotidiennement les caf s les mahlaba et les consommateurs domicile Il existe pas de donn es sur la r partition des livraisons par type de client mais il semblerait que 75 de la collecte soient destin s aux caf s et mahlaba alors que 25 sont livr s domicile Le d
316. u long de la d cennie 1988 1997 et ce mest qu en fin de p riode qu elle s est l g rement redress e figure 3 8 La consommation moyenne l hectare atteignait en 2003 peine 37 kg ha au Maroc loin derri re la moyenne mondiale 108 kg ha et encore plus celle des voisins de la M diterran e du nord 126 kg ha et m me du sud 67 kg ha figure 3 9 144 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation Figure 3 7 Superficie cultiv e par tracteur Ha tract 250 200 150 100 i 0 E T j Monde Med Nord Med Sud Maroc Source Akesbi 2005b Pour leur part les semences s lectionn es et les produits phytosanitaires sont encore moins r pandus que les engrais puisque selon le recensement ils n taient utilis s respectivement que par 16 1 et 33 des exploitations ces proportions baissant jusqu moins de 7 et 18 respectivement dans le cas des exploitations ayant moins d un hectare tableau 3 7 L volution accus e durant la d cennie 90 n en a pas moins t comparable celle d j enregistr e en mati re de m canisation et de recours aux engrais Pour s en tenir au cas bien significatif des semences du bl tendre sa consommation aussi a globalement encore baiss dans des proportions consid rables durant la derni re d cennie elle a chut de 443 809 quintaux en moyenne entre 1990 et 1994 354 649 quintaux entre 1995 et 1999 MADRP
317. ucre huile sont encore partiellement r gul es sinon mod r es 50 La caract ristique saillante de ce groupe de fili res est le ph nom ne de rente encourag par la structure monopolistique et au mieux oligopolistique des march s Les fili res sucre et huiles de graines sont pratiquement sous le contr le des filiales de PONA Les fili res int gr es aux march s ext rieurs sont les plus dynamiques M me si la comp titivit du produit marocain souffre encore d insuffisances en mati re de promotion et de diversification des march s les op rateurs priv s producteurs conditionneurs et groupes d exportation sont sollicit s chacun en ce qui le concerne pour entreprendre l effort n cessaire en mati re de diversification d innovation et d am lioration de la qualit Les op rateurs de ces fili res n ont d ailleurs gu re le choix du fait de la forte concurrence sur les march s d exportation et des exigences des partenaires ext rieurs Les fili res centr es sur le march int rieur sont les plus complexes et les plus d sorganis es La plus grosse difficult r side dans la structure atomistique d une offre non organis e pour les produits v g taux comme pour les produits animaux Cette situation favorise l closion d un nombre d mesur d interm diaires dont l activit se nourrit de l inutile augmentation des segments de la fili re Dans ces fili res les grands perdants sont to
318. udite succession d ann es de s cheresse augmentation de la demande int rieure Malgr une forte variabilit d une ann e sur l autre les march s de l Union europ enne demeurent le principal d bouch l ext rieur des agrumes marocains puisqu ils en absorbent traditionnellement pr s des deux tiers Akesbi 2004b Figure 2 8 Production et exportations d agrumes 1970 2004 en millions de tonnes 1 80 1 60 Production 1 40 1 20 1 00 0 80 oo 0 40 Exportation 0 20 0 00 mp O N NN o O N ON YV A A AMKA O O0 ooo o cA OAOAOAOAOAOQOOQ SE E E E A RR Source Akesbi N 2004b et Rapport Bank Al Maghrib 2005 Actuellement la Russie est le premier acheteur d agrumes marocains 36 9 en volume en 2005 contre 32 5 en 2004 Ses importations au premier semestre 2006 ont augment de 9 par rapport la m me p riode de la saison 2004 2005 pour atteindre 53 400 tonnes44 44 RIA Novosti Les relations bilat rales ont fait leurs preuves 06 09 2006 sur http fr rian ru analysis Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 85 A la fin de la d cennie 90 les march s contrat Scandinavie Suisse Moyen Orient Am rique du Nord restaient des march s ponctuels et ne repr sentaient que moins de 10 des agrumes export s MAEE DA 1998 Aujourd hui encore l essentiel des exportations d agrumes
319. ue la proc dure est lente et co teuse M me dans les p rim tres de grande hydraulique o l Etat a proc d de facto l immatriculation des terres apr s remembrement les r gles du droit successoral h rit es du droit musulman sont l origine de multiples complications lors des successions et encore plus au moment des transactions sur le foncier Les difficult s de sortie de l indivision expliquent notamment la r duction de la surface moyenne des tr s grandes exploitations entre les deux recensements 1974 et 1996 les co indivisaires pr f rant et pouvant ais ment se partager le large patrimoine initial En d finitive des statuts fonciers manquant de suret un fort attachement la terre et des r gles successorales intouchables expliquent pourquoi le march foncier demeure marqu par une extr me rigidit 3 Prix et subventions Pour viter une modification des prix relatifs de nature rompre l quilibre permettant la satisfaction du minimum vital n cessaire l alimentation de la population l Etat a fait de la politique des prix et par l m me celle des subventions et des salaires un outil d intervention privil gi au service d une politique de r gulation la fois conomique et sociale Comprendre cette politique dans sa globalit n cessite de la saisir au moins aux deux stades essentiels la production et la consommation car les objectifs poursuivis chaque niveau peuve
320. ue les responsables auront du d veloppement de l agriculture et plus g n ralement du monde rural Celle ci devra certes b n ficier d une attention particuli re mais rien dans ce qui y serait entrepris ne saurait sensiblement mettre en cause un ordre fond sur des structures fonci res sociales et politiques existantes Les structures tant ce qu elles sont les pouvoirs publics t cheront de faire avec Ils soutiendront que les solutions trouver aux probl mes du d veloppement agricole seront plut t techniques que politiques A partir de 1965 l issue des travaux de la premi re mission de la Banque mondiale dans le pays le mod le de d veloppement dans l agriculture commence prendre forme D laissant toute r forme de structure il repose sur deux concepts majeurs qui sont la modernisation et la rentabilisation Forts des premiers r sultats tout fait encourageants de la r volution verte notamment en Asie les experts de l institution financi re internationale commencent louer la vocation agricole du pays et souligner l int r t qu il pourrait tirer d une bonne exploitation de ses atouts dans ce domaine Cependant l uvre de modernisation de l immense secteur traditionnel paraissant gigantesque face des ressources en capital limit es il apparut n cessaire de distinguer et de hi rarchiser les actions les plus importantes et dont selon les propres termes de plan
321. ui regroupe 39 des races am lior es est orient vers la production laiti re mais aussi vers la production de viande a Production Bien que la production laiti re soit li e des param tres tels que la structure g n tique du cheptel le climat continue de jouer un r le d terminant en raison de la d pendance troite du syst me alimentaire de la qualit des campagnes agricoles Ainsi la production laiti re chute durant la s cheresse des ann es 80 puis reprend partir de 1985 jusqu en 1992 avec un rythme moyen annuel de 7 7 avant d enregistrer nouveau une diminution suite la s cheresse des ann es 1992 et 1993 pour reprendre de nouveau un trend r solument haussier Actuellement la production laiti re nationale est de l ordre de 1 250 millions de litres dont environ 700 millions de litres usin s soit 58 de la production totale MADRPM 2005b Figure 2 25 Evolution de la production de lait en millions de litres 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600 500 400 300 Lol m en un N om l a mM un q mM BEFSSSERSSSSRERRSESES Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches martimes 2004b Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires 103 b Consommation Le niveau de consommation et le taux de couverture par la production nationale est tributaire d une part des conditions climatique
322. ujours le producteur et le consommateur On comprend ais ment que l absence d interprofession soit un fait remarquable pour cette cat gorie de fili res 1 3 Secteur de la distribution Le secteur de la distribution au Maroc a connu au cours des derni res ann es de profonds changements et suscite un int r t croissant chez les consommateurs comme chez les investisseurs 1 3 1 Distribution traditionnelle La distribution traditionnelle au Maroc regroupe les souks les march s municipaux les piceries et les vendeurs ambulants Rassemblant de 200 20 000 personnes chacun selon les r gions plus d un millier de souks ruraux gros march s hebdomadaires continuent de jouer un r le pr pond rant dans les relations de l agriculteur avec son environnement socio conomique Le souk a ses rues ses quartiers ses lieux de march et ses lieux de restauration une v ritable ville d un jour Disposant g n ralement d un maigre capital et de quelques quipements les n gociants appel s soukiers sont d une tr s grande mobilit allant de souk en souk au cours de la semaine Troin 1975 50 Dans le cas du pain autre que de farine nationale et de l huile de graine les op rateurs priv s signent avec Etat des accords de mod ration durant les premi res ann es de la lib ralisation en vue d viter des augmentations brutales des prix 108 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation
323. ulture du D veloppement rural et des P ches maritimes et Minist re des Affaires trang res 2005 Graphiques socio conomiques Rabat Minist re du Commerce ext rieur 1994 Offre marocaine au GATT Document de travail Rabat Minist re du Commerce de l Industrie et de l Artisanat 1996 Etude sur les grandes surfaces mai Rabat Minist re charg de la Population 1995 Croissance d mographique et d veloppement du monde rural Direction de la statistique Premier ministre Rabat Minist re de l Equipement et du Transport 2006 Sp cial BTP et infrastructures in les Dossiers de la Vie conomique Casablanca 24 mars Minist re des Finances et de la Privatisation 2004 Comp titivit des exportations au Maroc Document de travail n 97 Rabat Minist re des Finances et de la Privatisation 2005a Tableau de bord annuel de l conomie marocaine Direction de la Politique conomique g n rale Rabat Minist re des Finances et de la Privatisation 2005b Tableau de bord sectoriel de l conomie marocaine Direction de la Politique conomique g n rale Rabat Minist re des Finances et de la Privatisation 2005c Rapport conomique et financier Projet de Loi de finances pour l ann e budg taire 2006 5 octobre Rabat R f rences bibliographiques 185 Minist re des Finances et de la Privatisation 20054 Tableau de bord social Direction des Etudes et
324. umiculture ol iculture Mais elle est aussi d s quilibr e parce que excessivement domin e par les c r ales Sur la base des donn es moyennes de la p riode 2000 2004 on peut constater sur la figure 1 36 que les c r ales occupent en moyenne 57 de la SAU et si on ne tient pas compte des 22 des terres laiss es en jach re la proportion atteint 74 Les surfaces c r ali res sont leur tour domin es par l orge qui en occupe 41 suivi par le bl tendre 34 puis le bl dur 19 et loin derri re encore le ma s 5 Toujours est il que la pr pond rance des c r ales et importance de la jach re laissent finalement peu de place pour toutes les autres productions 4 pour les 17 Sauf indication particuli res les donn es statistiques utilis es dans cette partie sont puis es dans les deux documents pr par s par les services du minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes dans le cadre de la constitution de la base de donn es statistiques r alis e en vue de la pr paration du Rapport du Cinquantenaire MADRPM 2004a amp b Le cas ch ant la mise jour est effectu e partir des sources suivantes MADRPM 2005 HCP 2005 MFP 2005c Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 33 l gumineuses f ves pois chiche lentille 3 pour les cultures industrielles betterave et canne sucre tournesol 3 pour les cultures mara ch res pomme d
325. un certain nombre d enfants s inscrit bien dans cette strat gie de rentabilisation de la prog niture on fait des enfants avec l objectif de les envoyer travailler le plus t t possible en ville pour en recueillir ensuite les fruits une rente de situation en somme utile pour s curiser les revenus du foyer face aux al as de l agriculture Cet tat de fait est il durable On peut penser que les progr s enregistr s au niveau de la scolarisation des jeunes filles rurales d une part et une certaine prise de conscience de la n cessaire lutte contre le travail des enfants d autre part devraient conduire condamner cette option au d clin m me si ce mouvement pourrait encore perdurer pour de nombreuses ann es encore 3 2 Surexploitation des ressources Les ajustements sur place c est dire sur les exploitations agricoles m mes prennent souvent des formes de surexploitation des ressources disponibles et ou de minimisation des co ts de production au risque de revenir une certaine extensification des modes de production Sur le premier volet les r sultats du recensement de 1996 ont clairement mis en vidence l importance du ph nom ne notamment lorsqu il a fallu constater que l extension des surfaces agricoles utiles de pr s de 22 en 22 ans s est essentiellement op r e sur des espaces forestiers pastoraux et autres terres marginales Sous la pression des besoins de survie des a
326. une balance commerciale agro alimentaire exc dentaire En revanche on a eu droit un interventionnisme massif et co teux de l Etat labri duquel se sont install es de solides situations de rente tout au long des fili res agroalimentaires depuis la production jusqu aux march s de gros en passant par l agro industrie notamment de transformation des principales denr es alimentaires de base La politique d ajustement puis de lib ralisation des changes engag e durant les ann es 80 a chang de paradigme au niveau conomique puisque la toute puissance de l Etat elle a cherch substituer la logique du march et de l initiative priv e mais sur le plan de la gouvernance elle a au fond perp tu le m me esprit et les m mes pratiques Inscrite dans le cadre du consensus de Washington et largement impuls e par les institutions financi res internationales cette politique mwa pas cherch plus que celle qui l a pr c d e associer la population concern e ses orientations ni sa mise en uvre et de surcro t elle s est r v l e encore plus litiste et plus in galitaire g n rant enrichissement pour une minorit et appauvrissement pour la majorit S il est vrai qu un effort en vue de l quipement du monde rural en infrastructures de base est entam depuis une dizaine d ann es force est de constater que la d marche reste purement techniciste et ne proc de en rien d une c
327. une protection sp cifique des produits de base dont les c r ales D coulant de la signature des accords de Marrakech OMC la loi 12 94 r forme le march des c r ales et donne de nouvelles missions l Office national interprofessionnel des c r ales et l gumineuses Officiellement le commerce int rieur de toutes les c r ales est libre depuis 1996 Dans les faits la r forme du march c r alier est quasi compl te pour le bl dur orge et le ma s et ce depuis 1988 alors que le bl tendre reste sous surveillance du fait du maintien du contingent de 1 million de tonnes de farine subventionn e Aujourd hui encore et conform ment l article 23 de la loi 12 94 les conditions d achat de vente et d utilisation du quota de 1 2 M de tonnes de grain de bl tendre sont toujours r glement es Figure 2 4 Production et collecte int rieure des bl s 1980 2005 en millions de tonnes m Production Collecte 2001 02 4 2003 04 4 T T T N pag peg co eN 1979 80 1983 84 1989 90 4 1999 00 mM N co a a a LA Source Office national interprofessionnel des c r ales et des l gumineuses 2006 e M canisme de subvention de la farine nationale de bl tendre Les producteurs nationaux vendent le bl tendre destin la farine subventionn e aux collecteurs organismes de stockage et ou meuneries au prix de 250 dirhams le quintal L achat du bl tendre
328. uperficie totale de 2 7 millions d hectares dont pr s de 1 6 million d hectares de surface agricole utile et un peu plus de 200 000 agriculteurs En somme avec cette double inflexion le mod le de d veloppement agricole semblait partir du milieu des ann es 70 voluer en s orientant vers une combinaison mieux quilibr e des strat gies de promotion des exportations et de substitution aux importations d une part et un arbitrage moins marqu en faveur des p rim tres de grande irrigation et au d triment des zones d agriculture pluviale et de la petite et moyenne hydraulique d autre part Si cette orientation avait pu prendre le temps de s affirmer s tendre de mani re significative et commencer produire des r sultats tangibles sur le terrain probablement aurait elle abouti une situation meilleure que celle d aujourd hui Mais l av nement des politiques d ajustement structurel durant les ann es 80 cr era une situation nouvelle dont les plans sectoriels et les projets de d veloppement int gr s en sec seront les premi res victimes Les uns et les autres seront abandonn s sans avoir fait l objet d une v ritable valuation critique pour en d terminer les limites et en tirer les le ons Reposant sur une intervention active et constante de l Etat la politique conduite jusqu au milieu des ann es 80 a t jug e excessivement dirigiste et l on comprend qu elle ait rapidement constitu un ter
329. ur ses fondements et ses caract ristiques de base Bouderbala et al 1977 Ba Mamadou 1979 Banque mondiale 1977 1979 et 1981 Popp 1984 Akesbi 1985 et 1987 Ainsi commen ait on d j se demander si l option retenue de privil gier la grande hydraulique au d triment de la petite et moyenne hydraulique tait judicieuse Ne fallait il pas rechercher un meilleur quilibre entre les deux quilibre qui devait d abord s exprimer en termes d allocation de ressources Pr cis ment propos de ces derni res chacun pouvait ais ment appr cier les risques que l on prenait en concentrant autant de ressources sur des espaces n cessairement 26 Soci t de d veloppement agricole SODEA et Soci t de gestion des terres agricoles SOGETA En principe on avait attribu la premi re les terres plant es et la seconde les terres nues 48 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation limit s et l ampleur des disparit s de toute sorte qui allaient en d couler disparit s spatiales certes mais aussi culturales des productions privil gi es et d autres n glig es bl dur orge l gumineuses oliviers palmiers dattiers levage extensif et sociales impact discriminatoire des projets hydro agricoles 27 Les questions d articulation entre les rythmes de construction des ouvrages de base l amont et d am nagement et d quipement des surfaces domin es Paval commen aient gale
330. urbains et un millier de souks march s ruraux hebdomadaires MAEE DA 1998 a Production Les c r ales conditionnent l quilibre conomique de l crasante majorit des exploitations agricoles Le bour agriculture en sec repr sente plus de 90 de la sole c r ali re et plus de 80 de la production Durant la derni re d cennie le taux de couverture de la demande par la production nationale en c r ales n a d pass 50 qu une ann e sur deux La production moyenne durant cette p riode est de l ordre de 5 millions de tonnes pour des importations qui d passent 3 7 millions de tonnes Comme cela a d j t soulign dans la premi re partie la production des c r ales se caract rise par une grande variabilit li e au climat notamment au r gime 74 L agriculture marocaine l preuve de la lib ralisation pluviom trique de l ann e 1 7 million de tonnes en 1995 contre pr s de 10 millions de tonnes en 1996 Figure 2 1 Production et importation de c r ales 1971 2002 1000 T 10 000 9000 Importations 8000 Production 7 000 6 000 5 000 4000 3 000 2 000 1000 Source Minist re de l Agriculture du D veloppement rural et des P ches maritimes 2004b b Stockage Le stockage des c r ales est le fait de tous les op rateurs de la fili re l agriculteur stocke pour constituer une r serve susceptible
331. ure marocaine l preuve de la lib ralisation La capacit totale de ces unit s s l ve actuellement plus de 2 9 millions de litres jour r partie entre 1 2 million de litres jour pour le secteur coop ratif et 1 7 million de litres jour pour le secteur priv Les extensions de capacit de transformation des usines r alis es partir de 1983 ont concern essentiellement les ateliers de production de lait pasteuris et des d riv s laitiers frais Compte tenu du caract re saisonnier de la production et afin de r sorber les exc dents laitiers constat s partir de 1984 certaines usines ont proc d gr ce au soutien de l Etat la diversification de leurs fabrications et se sont surtout orient es vers les produits laitiers de longue dur e de conservation Cette mesure vient compl ter celle prise depuis 1972 instituant un prix diff rentiel entre la haute et la basse lactation et visant la r gulation de la production le long de l ann e e Contraintes de la fili re Au niveau de la production le syst me de production est largement tributaire des conditions climatiques et des structures de production domin es par des troupeaux de faible taille Au niveau de la collecte du lait le d veloppement du circuit de colportage et des mahlaba posent un probl me socio conomique tr s complexe Par ailleurs il faut noter l absence de laboratoires ind pendants pour le contr le de la qualit Le surdimensionnem
332. urs constitu de v ritables amortisseurs des crises puisqu elles permettent d en mutualiser les effets et ainsi d en att nuer les m faits l chelle d une unit familiale de base Un paysan frapp par l adversit commencera toujours par se tourner vers les siens vers sa famille largie et ne sera g n ralement pas d u puisque le cas ch ant celle ci partagera avec lui la p nurie Il est cependant vrai que sous la pression de difficult s qui se g n ralisent et de l extension d une certaine mentalit dite citadine voire occidentale cette solidarit tend s estomper Finira t elle par dispara tre du moins dans certaines r gions Il n est pas d raisonnable de le penser En tout cas la solidarit familiale peut aussi s exprimer d une mani re plus filiale et plus marchande il s agit de l enfant g n ralement de sexe f minin que l on envoie travailler en tant que domestique dans un foyer citadin et dont le transfert du revenu apportera la famille rest e la campagne de pr cieux moyens de survie On a l affaire un ph nom ne qui est loin d tre mineur puisqu il repr sente probablement des centaines de milliers de personnes contribuant ainsi faire vivre et maintenir la campagne autant de familles rurales Certains chefs de famille rigent cette possibilit en v ritable strat gie de vie puisque la d cision m me de produire
333. us de deux d cennies pour am liorer les performances de ses changes avec l ext rieur l conomie marocaine n a suffisamment su tirer profit ni de ses atouts et avantages comparatifs propres ni m me seulement des phases d expansion de l conomie mondiale 2 5 Ressources externes et exc dents de la balance des paiements Avec de tels d ficits commerciaux on s attend des soldes cons quents du compte courant de la balance des paiements En fait il en a souvent t ainsi durant les d cennies 80 et 90 lorsque le d ficit du compte courant rapport au PIB tait en moyenne compris entre 1 et 4 4 3 entre 1980 et 1989 1 3 entre 1990 et 1999 Mais depuis 2001 la situation semble s tre sensiblement am lior e puisque des exc dents sont r guli rement r alis s atteignant en moyenne 3 7 entre 2001 et 2004 MFP 2005a Un tel redressement est principalement d l volution favorable de trois sources de revenus ext rieures comme on peut le constater sur la figure 1 24 les revenus du tourisme des transferts des Marocains r sidant l tranger et dans une moindre mesure et surtout de mani re plus Place et r les de l agriculture dans la configuration nationale 23 irr guli re puisque largement li s au programme de privatisation les investissements et pr ts trangers tout en demeurant tr s volatiles ont sensiblement augment depuis le d but des ann es 2000 Les donn es encore provi
334. ustement structurel et perspectives de l conomie marocaine Actes du colloque international 1 3 octobre 1993 Annales marocaines d conomie n sp cial Rabat Bouderbala N Chiche J Herzenni A et Pascon P 1984 la Question hydraulique 1 Rabat R f rences bibliographiques 179 Ba Mamadou Samba 1979 Quelques aspects des investissements publics consentis l agriculture au Maroc depuis l ind pendance m moire de 3e cycle Institut agronomique et v t rinaire Hassan II Rabat Bank Al Maghrib 2005 Rapport annuel Exercice 2004 juillet Banque mondiale 1977 Rapport sur le secteur et les perspectives de d veloppement des zones bour Document non publi 1395b Washington DC avril Banque mondiale 1979 Rapport sur le secteur agricole du Maroc Probl me du secteur et strat gie de la Banque Document non publi Washington DC d cembre Banque mondiale 1981 Maroc Rapport sur le d veloppement conomique et social Washington DC Banque mondiale 1982 Rapport sur le d veloppement dans le monde 1982 Washington D C Banque mondiale 1999 Rapport sur le d veloppement dans le monde 1998 1999 Washington D C Banque mondiale 2002 Rapport sur le d veloppement dans le monde 2002 Washington D C Banque Mondiale 1994 Deuxi me Pr t l ajustement du secteur agricole Rapport d ach vement d ex cution Washington DC 12 septembre
335. v Les tenanciers sont des preneurs bail part de r colte de terres sur lesquelles ils doivent verser une rente annuelle le tiers ou la moiti de la r colte Disposant en g n ral d attelages d animaux de labour ils avancent les semences le mat riel et le travail v Les m tayers louent leur travail en contrepartie d une part de la r colte En r alit le statut de khammas renferme une pluralit de contrats selon que le m tayer peut recevoir le dixi me le septi me le quint le quart ou le tiers de la production brute en fonction de la contribution de chacune des parties aux frais et aux travaux effectu s Avec la mon tarisation croissante de l conomie agricole le propri taire avance un pr salaire au m tayer mais en g n ral la r mun ration est vers e en nature la fin de la r colte Pascon 1980 vi Les salari s permanents constituent au sein de l ensemble de la main d uvre rurale une composante minoritaire employ e notamment dans les fermes priv es de plus de 50 ha et dans les fermes d Etat vii Les salari s saisonniers occasionnels et les bergers forment le lumpen prol tariat rural issu des cat gories de tenanciers et de m tayers Population jeune pr caire et mobile exode saisonnier vers les grands chantiers des villes ils sont employ s temps partiel la plupart du temps au Smag salaire minimum agricole garanti ou moins dans des activit s faible niveau de m canisati
336. veloppement de ce circuit a t favoris par la non application de la r glementation en mati re de contr le de la qualit et de la salubrit En effet les colporteurs commercialisent des laits de qualit souvent douteuse mouillage hygi ne et posent le probl me de la concurrence avec le secteur organis Figure 2 28 Circuit colportage Producteur i Colportage gt gt Mahlaba Caf Oooo Consommateur domicile La strat gie intervention du circuit de colportage consiste agir sur les points faibles du syst me de la collecte organis e comme le montre le tableau ci dessous 105 Structure et volution des march s agricoles et agro alimentaires Tableau 2 3 Comparaison des circuits organis s et de colportage du lait Circuit de colportage Circuit organis CCL et laiterie Points forts Points faibles Paiement le jour de l achat chaque jour Paiement par quinzaine Accepte le lait de diff rentes qualit s mais avec des prix diff rents Exigence sur la qualit contr le p nalit Paiement des frais de collecte et de transport la laiterie Collecte de lait au niveau de l exploitation pas de frais de transport Pas de charges de structure Charges de structure Source El Bada 1995 Dans le cadre de leur strat gie commerciale les colporteurs interviennent d une mani re dynamique dans la collecte et la distri
337. veloppement est li d autres activit s annexes telles que la production de poussins et d aliments compos s Au d but des ann es 70 les pouvoirs publics lancent une s rie d actions pour promouvoir la production avicole notamment travers la vulgarisation des techniques appropri es d levage en milieu rural la diffusion de souches am lior es pour augmenter la productivit du secteur traditionnel et l octroi d aides et de subventions pour la construction de poulaillers et quipement en mat riel appropri Au cours de la d cennie 70 les levages taient constitu s en totalit de petites unit s traditionnelles de production de poulets de chair Les besoins en poussins taient satisfaits en grande partie par l importation Depuis la d cennie 80 l aviculture marocaine conna t un d veloppement rapide avec l installation de couvoirs assurant l essentiel des besoins nationaux en poussins a Production et commercialisation La production de viandes blanches l chelle nationale est assur e par deux secteurs le secteur industriel et le secteur traditionnel Le nombre d unit s d levage industriel de poulets de chair est estim actuellement environ 5 000 dont 55 ont une capacit inf rieure 5000 places 40 des levages disposent d un nombre de places compris entre 5 000 et 15 000 alors que 5 des levages ont une capacit sup rieure 15 000 places MADRPM 2000e et 2004a Les pro
338. vention dans les zones bour fond e sur la mise en uvre partir de 1994 de Projets de mise en valeur bour PMVB Proc dant d une approche techniciste et fonctionnaliste chelle d intervention choix des zones modes d am nagement faible implication des b n ficiaires etc la nouvelle strat gie s est av r e inefficace eu gard la s cheresse devenue plus fr quente et plus s v re partir des ann es 80 imposant aux pouvoirs publics de faire de la lutte contre les effets de la s cheresse un objectif conjoncturel prioritaire Lhafi Badraoui Mhirit 2005 soutien des activit s agricoles et d levage touch es par la s cheresse approvisionnement en eau des collectivit s humaines et des troupeaux ouverture de chantiers de travaux cr ateurs d emplois en milieu rural traitement de l endettement des agriculteurs Mobilisant des fonds consid rables 6 5 milliards de dirhams pour la campagne 2001 ces programmes vont faire l objet la fin des ann es 1990 d une red finition dans le cadre d une strat gie globale de d veloppement rural programme de s curisation de la production c r ali re adopt en 1999 visant am liorer la productivit syst me d assurance contre les risques de s cheresse mis en uvre en 2000 et rig en condition d ligibilit aux pr ts de campagne accord s par le Cr dit agricole Au total les programmes de lutte contre les effets de la s cheresse ont sans doute c
339. vises de cette population migr e sont galement en croissance continue atteignant actuellement pr s de 5 milliards de dollars soit la premi re source de revenus d origine externe et dont la contribution l quilibre de la balance des paiements est devenue vitale D j dans certaines r gions du pays connues pour avoir t depuis longtemps la source d un mouvement migratoire cons quent vers l Europe notamment les transferts des migr s repr sentent de loin la principale ressource permettant celles ci de se maintenir en d pit de l effondrement du produit de leur activit agricole Mais une telle perspective o l on verrait se multiplier des r gions enti res totalement assist s par l ext rieur est elle viable Est elle durablement soutenable On peut en douter non seulement en raison des politiques extr mement restrictives des pays d accueil mais aussi parce que le comportement de la population migr e est en train de changer fondamentalement notamment avec les nouvelles g n rations qui ont de moins en moins d attaches avec le pays d origine de leurs parents et tendent de plus en plus investir et s investir pleinement dans leur pays de naissance Au total on voit bien que toutes ces possibilit s d ajustement toutes ces options de sortie si elles offrent certes des opportunit s des issues plus ou moins substantielles des crises multiples n en restent pas moins soumises des

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