Home

doc 174 - Laboratoire RII - Université du Littoral Côte d`Opale

Contents

1. Jan Modern Governance Sage London 1993 LANCASTER Carol Governance in Africa Atlanta Carter Center 1990 LATOUCHE S et al Critique de la raison conomique Introduction la th orie des sites symboliques l Harmattan Paris 1999 LATOUCHE Serge Survivre au d veloppement Eds Mille et une Nuits Paris 2004 LE GALES P Du gouvernement des villes la gouvernance urbaine Revue fran aise de science politique vol 45 n 1 1995 LE ROY L introduction du mod le europ en de l Etat en Afrique Noire Logique et mythologiques du discours juridique Bulletin de liaison de l quipe de recherche en anthropologie juridique 1983 38 LECA Jean Pr face in Le gouvernement des Villes Paris Descartes amp Cie 1997 LOFCHIE Michael Beyond Autocracy in Africa Atlanta Carter Center 1989 MARCH James OLSEN Johan Markets and Hierarchies Analysis and Antitrust Implications The Free Press New York 1975 MARCOU et al Les gouvernements des villes et les relations contractuelles entre collectivit s publique in Godard F le Gouvernement des villes territoires et pouvoirs Descartes amp Cie 1997 MARIE A l Afrique des individus Paris Khartala 1997 MERRIEN F X De la gouvernance et des Etats providence contemporains Revue Internationale des Sciences Sociales Paris 155 UNESCO r s 1998 NDIAYE Cheikh Une approche territorialis e du d veloppement urbain durable le cas de la Communaut Urbaine de Dunk
2. 12 une volont de rel gitimation et de modernisation de l action publique qui passe d abord par plus de transparence des formes originales et multiples de coordination non hi rarchiques et de tranversalisation des actions collectives une transition vers des formes plus ouvertes de rationalit r flexive proc durale et enfin un certain transfert de pouvoirs vers la soci t civile les collectivit s d centralis es ou des institutions autonomes nationales ou internationales 1 La premi re approche est tr s classique met en avant la rationalisation cr dibilisation et modernisation de l action publique c est rendre les administrations comptables de leur action accountability donner plus d ind pendance l expertise cr ation d autorit s r duire la bureaucratie d velopper la transparence et l acc s l information favoriser la participation aux d cisions L objectif qui est de reconstruire une certaine confiance envers les institutions n est naturellement pas sp cifique l environnement mais c est l vidence un domaine o les probl mes de cr dibilit de transparence et de l gitimit se posent avec une acuit particuli re compte tenu de l importance des conflits et des incertitudes s y manifestent 2 Dans une seconde approche de la bonne gouvernance c est plus fondamentalement le principe m m
3. et qu elles pourront garantir la gestion des biens publics avec le double r sultat de l accroissement de l efficacit et du profit 19 Berle et Means The Modern Corporation and Private Property Transaction Publishers New Brunswick NJ 1991 20 In Coase Ronald H The Nature of the Firm Economica vol 4 13 16 November 1937 pp 386 405 21 On en attribue cependant l origine la th se de Berle et Means 1932 et aux travaux de March et Olsen 1995 22 L accountability est la d finition claire de qui est responsable de quoi et a pour but principal de s opposer aux dimensions arbitraires de la gestion De son c t la corporate social responsibility est un nouveau terme du monde des affaires et comporte trois l ments prosp rit conomique souci de l environnement et quit sociale Selon G Solinis 500 de ces entreprises contr lent un tiers du PNB mondial et trois quarts du commerce international Mondialisation pouvoirs et rapports de genre 22 Pour revenir l action publique le d bat en sciences politiques autour de l Etat s est d velopp dans les ann es 1980 et 1990 partir du constat de ses d faillances face ses fonctions r galiennes associ es la r gulation au bien tre et au d veloppement social Avec ce constat les acteurs non tatiques se forgent de plus en plus une l gitimit pour d fendre et promouvoir le bien public L Etat ne d tient donc
4. Degr d accord sur les objectifs et les valeurs FAIBLE Processus programm Processus n goci Routines automaticit D bats id ologiques recours non v nement l exp rience et la tradition Technicisation Controverses officielles bureaucratisation et compromis informels planification Degr de certitude sur les moyens les faits la connaissance Processus pragmatique Processus chaotique Recours aux experts Evitement d centralisation FAIBLE empirisme recours l autorit ou le mieux qu on peut l homme providence gestion recherche de variantes des crises strat giques Source M ny et J Thoenig 1989 Ainsi donc le concept de gouvernabilit rappelle l indissociabilit entre les processus de gouvernements et les contextes structurels dans lesquels 115 se d roulent Ceci tant les concepts de gouvernance et de gouvernabilit malgr leurs diff rences ont n anmoins en commun d tre tr s fortement li s l analyse de syst me Ils s inspirent clairement d une conception manag riale des syst mes politiques pour laquelle il s agit essentiellement de trouver des solutions pragmatiques des d faillances de march ou des d faillances d intervention publique Maintenant la question qui se pose naturellement est de 35 Yves MENY et Jean Claude THOENIG Politiques Publiques PUF Paris 1989 34 savoir si on peut parler de bonne gouvern
5. Essai sur la d mocratie technique collection La couleur des id es Paris Le Seuil 2001 Campbell Bonnie Un partenariat avec l Afrique pour faire quoi et pour le d veloppement de qui in Revue Relations Soci t Politique Religion Montr al no 676 mai 2002 COASE Ronald H The Nature of the Firm Economica vol 4 November 1937 COMMISSION DES COMMUNAUT S EUROP ENNES Gouvernance europ enne Livre Blanc COM 428 Bruxelles 2001 COMMISSION ON GLOBAL GOVERNANCE 1995 Our Global Neighbourhood Oxford University Press Oxford COMMISSION ON GLOBAL GOVERNANCE Our Global Neighbourhood Oxford University Press Oxford 1995 DEUTSCH Karl The Nerves of Government New York Free Press 1963 EDEM Kodjo L Occident du d clin au d fi Stock 1988 FOUCAULT Michel De la Gouvernementalit Edition du Seuil 1989 Paris GAUCHET M pr face au texte de Benjamin Constant De la libert chez les Modernes Paris L G F 1980 GAUDIN Jean Pierre Pourquoi la gouvernance Presses de Sciences Po Paris 2002 Hyden et BRATTON Michael Gouverner l Afrique Nouveaux Horizons 1992 HAURIOU et al Droit constitutionnel et Institutions politiques Ed Montchrestien 1975 HEWITT DE ALCANTARA Cynthia Du bon usage du concept de gouvernance Revue Internationale des Sciences Sociales 1988 JESSOL L essor de la gouvernance et ses risques d chec le cas du d veloppement conomique RISS Mars 1998
6. Since twenty years it has taken a major importance and it is at the center of political and scientific speeches In changing world researchers have to renew their analysis tools on this topic globalization deregulation decentralization etc This document focuses on the approaches and theories of governence The concept of governance presents strategic and political qualities but its use without precaution in the scientific analysis may be perilous Keywords Governance developing countries civil society democracy Laboratoire de Recherche sur l Industrie et l Innovation Universit du Littoral C te d Opale f vrier 2008 2 LA GOUVERNANCE ETAT DES LIEUX ET CONTROVERSES CONCEPTUELLES GOVERNANCE STATE OF THE ART AND CONCEPTUAL CONTREVERSES Cheikh NDIAYE TABLE DES MATIERES INTRODUCTION ne end 4 1 ORIGINES ETYMOLOGIE DE LA GOUVERNANCE 6 1 1 Etymologie volution du 6 1 2 La go vernan e actuelle ae ane 7 2 LA GOUVERNANCE DES CONCEPTUELLES MULTIPLES s seseeeee 9 2 1 La gouvernance en conomie et 9 2 2 La gouvernance en sciences politiques sssessssssseesssesseesseeeseressseessressersseeesseeesseesseest 10 3 LA GOUVERNANCE REVISITEE PAR LES DISCIPLINES 11 3 1 Go
7. es constitue selon les auteurs une alternative qui pourrait faire l objet d une transposition vers des questions politiques qui ne sont pas de l ordre de la d mocratie technique pour repenser la question de la repr sentation des minorit s C est en effet dans le sens o la d mocratie dialogique refuse toute forme de majorit pour au contraire favoriser l change l apprentissage r ciproque et l empathie des acteurs dans une dynamique progressive qu elle appara t compl mentaire de la d mocratie repr sentative ou d l gative ne s agit pas de remettre en cause les proc dures de repr sentation par le vote mais d att nuer la tyrannie de la majorit en enrichissant la logique d l gative par les apports de la d mocratie dialogique telle qu elle appara t l uvre mergente dans les forums hybrides ne s agit pas de supprimer la d mocratie d l gative mais de la compl ter par des proc dures participatives particularisantes permettant une action mesur e la place de d cisions unilat rales s imposant de mani re h t ronome comme 11 s agissait pas de nier la science et son difficile acc s mais de lui refuser le monopole du savoir La repr sentation des minorit s constitue selon les auteurs une des innovations proc durales des forums hybrides et de la d mocratie technique la plus m me d enrichir la d mocratie d l gative de r duire les logiques majoritaires ab
8. interactions et formalisant un mode op ratoire de policy network la gouvernance fait du r seau la fois un probl me et une solution Au constat d une fragmentation mettant mal la conduite des politiques publiques r pond l atout d une mise en r seau des acteurs La tautologie n en reste pas moins stimulante provoquant l interrogation qu est ce qui motive les sp cialistes du r seau qui construisent l action collective par ses interactions renouvel es qui tout cela profite t 1l Fameuse question qu on retrouve dans la sociologie urbaine marxiste des ann es 60 70 Patrick Le Gal s ne disait pas autre chose en voquant dans son article s minal de 1995 n cessit de mettre l accent sur les r gulations sociales et politiques locales La gouvernance dernier avatar technocratique en date Tel est le deuxi me type de critique souvent d velopp Faisant de l efficacit l ambition ultime de l action publique la gouvernance l vidence confond les genres du politique s il s approprie les normes de fonctionnement du monde technico administratif quelle aune mesurer la productivit d cisionnelle D efficacit fait elle d sormais office de l gitimit En cons quence les controverses sur la gouvernance sont g n ralement enferm es dans deux discours contradictoires Pour certains auteurs 1l faut la bonne gouvernance pour faire face aux probl mes actuels s
9. mythe de l Etat fantoche des ann es 1960 70 du fait de sa d pendance par rapport aux pays occidentaux Le mythe propre la gouvernance repose sur celui de Etat modeste lib ral Ben Nefissa 2000 Cette th orie n est elle pas remise en cause par le fait que certains pays nouvellement industrialis s comme les dragons Cor e du Sud Taiwan etc ont dispos d Etats qui avaient beaucoup de pouvoirs Cette offensive anti tatique ne peut elle pas produire dans certains son contraire par l rosion des ressources fiscales de l Etat qui pourrait affaiblir le secteur priv en supprimant un certain nombre de ses ressources publiques Petiteville F 1998 Enfin l apologie du n olib ralisme et des vertus du march sous jacente la notion de gouvernance valorise de mani re na ve les autres acteurs en dehors de l Etat et les vertus du secteur priv Ce dernier vise principalement le profit et peut parfaitement s accommoder d un Etat h g monique Quant aux capacit s r gulatrices et gestionnaires des ONG elles ont plusieurs limites Les ONG n ont en fait que des visions sectorielles elles sont parfois tr s li es aux Etats et elles m mes sont travers es par les ph nom nes de pouvoir et d in galit sans oublier que leurs activit s sont g n ralement palliatives La fragilisation des Etats dont est porteuse la notion de gouvernance peut conduire de tr s graves probl mes sociaux notamment po
10. pourrait efficacement remplacer les formes lectives de la d mocratie Dans cette troisi me perspective qui donne la priorit aux structures de gouvernabilit le risque majeur par exemple en mati re d environnement appara t en effet moins celui d un manque de l gitimit des d cisions publiques que celui d un affaiblissement des institutions en particulier aux niveaux international et local d une absence de leadership face des rapports de force d favorables d une dilution des responsabilit s li e par exemple la multiplication des partenariats ou une d centralisation mal ma tris e et finalement d une impuissance de la d mocratie repr sentative face un double ph nom ne de polarisation autour des relations producteurs consommateurs et autour des ph nom nes de glocalisation convergence des r seaux locaux et supranationaux d action publique Ce n est donc pas l ambition d une plus grande ouverture d mocratique qui est critiqu e mais plut t la tentation de faire de la gouvernance un nouveau mythe politique se substituant aux autres A cela s oppose une quatri me et derni re position encore plus radicalement pessimiste qui met elle directement en doute travers la notion de gouvernance la capacit m me des d mocraties prendre en compte leurs responsabilit s long terme en particulier dans le domaine de l environnement S appuyant sur Hans Jonas et son Pri
11. acc s au d bat encore trop in gal le pluralisme non respect une autonomie r duite des acteurs consult s l quivalence des int r ts mal garantie une interaction entre parties prenantes beaucoup trop faible des proc dures marginalis es des conclusions non publi es ou sans suite op ratoire Mais jusque l on reste un scepticisme mod r car on est dans le registre des dysfonctionnements pour lesquels 1 existe en principe des solutions manag riales Dans un second registre beaucoup plus pessimiste ce ne sont pas les proc dures qui sont mises en cause mais plut t l existence des conditions culturelles n cessaires pour les faire fonctionner L hypoth se d un activisme de la soci t civile d une mobilisation spontan e des acteurs est fortement questionn e On lui oppose le constat d une tr s large indiff rence d mocratique comme tout ce qui rel ve des probl mes globaux Le point faible de tous les espoirs plac s dans la gouvernance comme le souligne Theys est en effet que ceux ci reposent sur le pr suppos de transformations culturelles importantes l existence d acteurs int ress s s engager dans l action collective une sensibilit suffisante au probl me pos un minimum de connaissance et de confiance r ciproque Or l exp rience historique a clairement montr qu en dehors des probl mes locaux cette transposition vers l autor gulation 27 Tout un ensemble de travaux
12. concept de gouvernance constitue aujourd hui par la mise en avant du qualificatif bonne gouvernance lev au rang de conditionnalit conomique financi re et politique le moyen le plus s r d interf rer dans la marche de l histoire des pays en 28 d veloppement pour en d terminer la destin e et imposer une conception de l Etat une forme d organisation politique conomique et sociale tourn e davantage vers la satisfaction des int r ts du capital international En effet en clatant l Etat en trois institutions distinctes dont la r alit et l effectivit historiques paraissent bien inaccomplies ce jour dans les pays en d veloppement en pr conisant l Etat minimum en conditionnant toute forme de soutien l adh sion et la mise en uvre de politiques d ajustement structurel o le social est bien souvent mis au ban de l analyse et de l action en imposant un ultralib ralisme dont les effets et contre effets sont sans commune mesure avec les capacit s d action et de r action de soci t s civiles en balbutiement en imposant une philosophie de la libre concurrence dans un environnement conomique o pr vaut en r alit la loi du monopole en d structurant le secteur des entreprises publiques strat giques par une privatisation sauvage dont la cons quence r sulte dans leur reprise en main par les multinationales et les capitaux ext rieurs et tout ceci a contrario de toutes les conditions
13. concerne les PVD Tr s succinctement ces critiques ont port essentiellement sur l ethnocentrisme de cette notion et la faiblesse des cat gories publiques qu elle mobilise parce qu elle mane d un contexte autrement plus diff rent que celui dont on voudrait la voir appliqu e Sur les relations entre la gouvernance la mondialisation la d mocratie et le d veloppement On consid re dans cette optique que le ph nom ne de mondialisation accro t les d pendances des et dissout les souverainet s conomiques autant que politiques Par ailleurs estime que les capacit s r gulatrices et gestionnaires des ONG sont tr s limit es Il est tout fait remarquable de noter l absence d une ligne de force ou d un consensus affirm pour un concept devenu pourtant strat gique dans les rapports Nord Sud et plus sp cifiquement dans les relations entre les principales institutions financi res internationales les pays membres de l OCDE d une part les pays en d veloppement d autre part Les d finitions varient d une institution une autre Il est encore plus facile de relever que si le concept de gouvernance reste sp cifier il en va de m me de la notion de bonne gouvernance dont les contours changent galement d une institution l autre Mais 1 y galement lieu de relever l absence d instruments d valuation et de quantification de la gouvernance On est donc plac ici dans une
14. de gouvernance notamment dans le cadre de projets de d veloppement localet initiatives d conomie populaires en Afrique subsaharienne Quelles modes d expression de l int r t g n ral faudra t 1l envisager travers notamment la participation de nouveaux acteurs locaux pouvant compl ter les actions 39 L empowerment est un mot am ricain qui signifie investir les gens de pouvoirs qu ils puissent s panouir et donner le meilleur d eux m mes Scott et Jaffe 1992 p 3 37 traditionnellement d volues aux pouvoirs publics nationaux Comment d s lors qualifier les nouvelles formes de pilotage au niveau local et quelle place attribuer aux acteurs de l conomie sociale et solidaire Sont entre autres les questionnements qui guideront notre d marche dans nos prochains documents BIBLIOGRAPHIE ABOUBACAR YENIKOYE Isma l Bonne gouvernance un d fi majeur pour l humanit 2002 BADIE B La fin des territoires Paris Fayard 1995 BAIL Christophe Environmental Governance Reducing risks in democratic societies Introduction paper EEC Future Studies Unit 1996 BERLE et MEANS The Modern Corporation and Private Property Transaction Publishers New Brunswick NJ 1991 BRATTON M et ROTHCHILD D Bases institutionnelles de la gouvernance en Afrique in Hyden et Bratton Michael Gouverner l Afrique Nouveaux Horizons 1992 M et al Agir dans un monde incertain
15. de l Etat fait place la subsidiarit le partenariat ou la r gulation Cependant 1 est regrettable de constater la faiblesse des tudes critiques sur la gouvernance men es jusqu ici De par leurs orientations souvent instrumentalistes et financi res les usages de la notion ont une forte tendance privil gier l approche m canique et normative devenant le r sultat automatique d une s rie de proc dures au d triment du d veloppement de la potentialit critico analytique du terme Les tentatives d innovation de ce concept pourront pallier les imperfections li es son appropriation surtout dans les pays du Sud mais aussi 36 une r elle compr hension de qui pourra tre imm diatement mise au service de la d mocratie et de la reformulation des politiques d mocratie cognitive d mocratie dialogique prise en compte de la gouvernementalit etc Le d veloppement de cette approche gagnerait en effet s largir dans un cadre comparatif plus international y aurait grand int r t compl ter la construction d une nouvelle matrice th orique avec des apports qui peuvent consolider sa pertinence Nous pensons la gouvernom trie de Aboubacar Yenikoye Isma l et de la gouvernance situ e l un de nos chantiers de recherche avec Hassan Zaoual N anmoins la th orie de la gouvernance aura jusqu ici provoqu un d bat sur l espace public les rapports de coop ration l int r t g n ral la plac
16. gestion urbaine La gestion de l am nagement des villes en France au XX si cle travers les plans d urbanisme appara t comme une pratique de fait de la gouvernance locale avant la lettre apr s l acte classique de gouvernement de la commande du plan se d veloppe la pratique de gouvernance dans les m canismes de n gociations informelles et de coop ration entre acteurs publics et priv s En outre il est aujourd hui convenu d accepter que les politiques urbaines des ann es 1980 et 1990 ont fait en g n ral l objet d une influence accrue de la terminologie n olib rale et des m thodes de gestion consacrant les principes de transparence d efficacit et d obtention de r sultats pr cis 1 est rarement tabli qui d finit les r sultats atteindre dans quel objectif et surtout au moyen de quel processus d mocratique participatif technocratique Le niveau transnational pourvoit l une des plus int ressantes applications de la TG En 1995 la Commission mondiale sur la gouvernance globale a d fini la gouvernance comme un processus continu travers lequel les int r ts conflictuels peuvent tre concili s par des actions de coop ration Le processus comprend la constitution d institutions formelles et de r gimes capables de renforcer des all geances des accords informels que les peuples et les institutions font ou envisagent de faire dans la protection de leurs int r ts Dans cette app
17. gies ont t propos es ou impos es aux pays africains suite une s rie de s minaires de r flexion sur la situation du continent La Banque mondiale ainsi fait sa propre lecture des faits constatant qu aucun projet conomique ne pouvait aboutir si les conditions minimales de l gitimit politique d ordre social et d efficacit institutionnelle n taient pas respect es De son point de vue les checs des plans d ajustement structurel PAS seraient li s une mauvaise gouvernance r gnant dans les pays pauvres dont les administrations devraient se r former pour mieux r pondre aux exigences du nouveau paradigme rendu possible par les PAS Ses principales dimensions sont la r duction des d penses tatiques la responsabilit du secteur public accountability essentiellement compos e de la lutte contre la corruption et la transparence fiscale et de l information Ses conditions les plus importantes sont la privatisation des services publics et des droits de propri t et la bancability Une abondante litt rature a d j t consacr e cette approche du d veloppement limit e la gestion du secteur public mais retenons en rapport avec notre sujet trois caract ristiques la bonne gouvernance se focalise sur les conditions favorisant la croissance conomique en vertu de cela elle pr suppose une orientation r solument n olib rale issue d un d bat interne certaines organisat
18. historiques ayant secr t g n r et entretenu le d veloppement conomique et social de l Occident les institutions financi res internationales finissent terme par se substituer aux Etats des pays en d veloppement eux m mes pour d cider et agir leur place au b n fice des int r ts bien compris du capital international Il doit appartenir donc aux pays en d veloppement et aux citoyens de ces Etats d en avoir conscience non pas pour rejeter le concept de gouvernance lui m me qui constitue aujourd hui un fait tabli mais pour concevoir les instruments par lesquels la r flexion l analyse et l action sur la gouvernance se r v leront porteuses d un D veloppement humain durable au profit des populations d sh rit es d une humanit soumise au principe de rotation et d volution deux vitesses Pour revenir sur les controverses globales de la gouvernance nous pouvons dire en r sum que les critiques se structurent autour d une double opposition pour certains auteurs ce sont les conditions de mise en uvre qui sont critiquables pour d autres ce sont au contraire les objectifs eux m mes Ce qui est pour les uns une question de transition est vu par les autres comme une inadaptation structurelle Ce qui signifie que pour le premier groupe largement majoritaire ce sont essentiellement les conditions dans lesquelles les politiques d lib ratives sont mises en uvre qui incitent au pessimisme un
19. s attache en effet d finir les r gles du jeu d une participation efficace Voir par exemple Patrice DURAN opus cit mais galement Pierre LASCOUMES Information consultation exp rimentation les activit s et les formes d organisation au sein des forums hybrides CNRS 1997 programmes Risques collectifs et situations de crise Paris 29 r ussie pouvait prendre souvent un temps tr s long Si la circulation de l information est aujourd hui d une accessibilit presque imm diate il n en demeure pas moins de se rendre compte des difficult s de passage entre l opinion publique et la connaissance scientifique et l importance d cisive du knowledge gap consid r par Robert DAHL comme le principal obstacle la d mocratie Il y a donc clairement un risque que la participation arrive toujours avec un train de retard ce qui rejoint le probl me de l inanit Dans une troisi me perspective critique les checs de la gouvernance s expliquent par l inad quation de ses objectifs Ce qui est mis en cause ici c est une certaine d rive lib rale et n o corporative de la gouvernance qui tend en faire un substitut des formes classiques d action publique l illusion d une pilotless policy dont parlait Norton LONG en 1958 sans mandat d autorit sans hi rarchisation des int r ts sans institutions de contr le L id e aussi que la participation dans un contexte de crise
20. s de 5 La gouvernance favorise ainsi les interactions Etat soci t en offrant un mode de coordination horizontal entre partenaires int ress s par l enjeu autorit publique entreprises groupes de pressions experts mouvements de citoyens associations de consommateurs pour rendre l action publique plus efficace Elle privil gie l laboration non hi rarchis es des politiques publiques par rapport la prise de d cision verticale impos e par le haut propre au gouvernement traditionnel Bonnie CAMPBELL Gouvernance un concept apolitique Conf rence prononc e lors du s minaire d t du Haut Conseil de la Coop ration Internationale Dourdan le 29 ao t 2000 Le rapport complet est disponible sur le site du Centre des Etudes Internationales et Mondialisation de l Universit du Qu bec Montr al http www ceim uqam ca textes sgouvernancehcci htm 7 mettre en application les d cisions ainsi que les arrangements que les gens ou les institutions 3 SN ont accept s ou per oivent comme tant dans leur int r t Ce qui est int ressant dans cette d finition c est l id e de processus interactif une succession d tapes travers lesquelles des acteurs nombreux n ayant pas les m mes int r ts et agissant diff rentes chelles mais faisant face un m me probl me vont progressivement construire une repr sentation commune de cette r alit Ils vont lui donner un sens se fixe
21. se soient celles du Nord ou du Sud D s lors la diversit des connotations attach es la notion ou aux notions de gouvernance ne pouvait manquer de susciter l app tit des chercheurs en sciences humaines et sociales d sireux de renouveler leurs outils d analyse face une r alit socio conomique en mutation acc l r e d centralisation mondialisation d localisation en faisant flor s dans les discours politiques et scientifiques Con ue comme un mode de gestion du pouvoir elle renvoie ainsi qu il appara t une acception sp cifique des relations entre gouvernants et gouvern s donc l organisation de l Etat de la soci t et de l conomie Cependant la probl matique de la gouvernance ainsi que son valuation pose en tout premier lieu l exigence d une d finition heuristique du concept lui m me Il convient cet effet de relever que le terme gouvernance est relativement r cent m me si la r alit qu il d signe est aussi ancienne que les modes d organisation et de gestion du pouvoir et des soci t s humaines Le pr sent document essaie de faire une pr sentation sommaire de l tat de la r flexion sur le concept de la gouvernance s agit donc pour nous d un expos de la gouvernance mais sur la gouvernance en partant d une esquisse des lieux les plus communs autour de cette notion Cinq caract ristiques nous permettent de faire un bref tat des lieux de la questi
22. secteur public deviennent des institutions de gouvernance au m me titre que l Etat lui m me Cette d finition traduit une vision du monde o l Etat devient moins r galien o la soci t civile prend une part active dans l laboration l ex cution le suivi et le contr le des politiques et programmes de d veloppement o l organisation conomique est d essence lib rale Lorsqu on examine le r le de chacune de ces institutions dans une perspective historique et dynamique on constate que dans la majeure partie des soci t s en d veloppement il n existe encore ni de soci t civile forte ind pendante repr sentative et constitutive de v ritable contre pouvoir apte susciter voire imposer aux dirigeants des politiques faites de transparence de responsabilit et d imputabilit de r el secteur priv productif promouvant la croissance conomique et le d veloppement humain durable Comment donc les pays en d veloppement pourront ils r aliser la bonne gouvernance dans les termes fix s par les institutions financi res au stade actuel du d veloppement des forces productives et des rapports actuels socio conomiques de production de ces pays En faisant de la bonne gouvernance aux conditions dict es par ces institutions financi res une condition du soutien financier ne risque t on pas de condamner la mis re des millions d humains de notre plan te Dans les pays industrialis s o ces pro
23. 001 si le PNUD consacr son rapport annuel 2002 la gouvernance si la Commission conomique des Nations unies pour l Afrique a engag un vaste programme d valuation de la gouvernance en Afrique depuis l ann e 2001 l absence de synergie intellectuelle de r flexion commune et de d bats interinstitutionnels et universitaires est d plorer et conforte cette dispersion des tentatives th oriques de d finition et surtout d valuation Quelque soit la discipline investie la gouvernance elle d coule principalement de deux approches th oriques celle dite anglo saxonne et la source europ enne 4 LES APPROCHES THEORIQUES DE LA GOUVERNANCE Principalement les apports conceptuels et th oriques de la gouvernance moderne d coulent de deux sources la gouvernance des institutions politiques complexes caract ris es par une multiplicit de paliers de gouvernement et de lieux de pouvoirs Etats f d raux d centralis s l Union Europ enne et la gouvernance d entreprise d inspiration am ricaine D ob dience europ enne la premi re source permet de consid rer les rapports entre divers partenaires publics et priv s voluant des chelles de pouvoirs diff rents voire enchev tr es s agit donc de prendre des d cisions concernant des actions publiques qui soient efficaces compte tenu de cette complexit institutionnelle La gouvernance de ces institutions politiques complexes favorise une coordin
24. IVE G rer la pluralit et la mobilisation e Extension du contrat e Partenariat public priv e Incitations conomiques permis n gociables taxes compensations e Accords volontaires e Conventions et protocoles flexibles accords cadres e Politiques constitutives e Autorit s r gulatrices e M canismes de m diation Int gration et transversalisation Mise en oeuvre n goci e R seaux informels ETENDRE LA RATIONALITE REFLEXIVE PROCEDURALE G rer l incertitude et la complexit Principe de pr caution D veloppement durable Evaluation des risques tudes d impact r flexivit Calcul conomique et r formes comptables Acc s l information transparence tra abilit indicateurs audits Conf rences de consensus e Pluralit de l expertise autorit s ind pendantes Science post normale D ontologie et comit s d thique IV CHANGER DE POUVOIR G rer les rapports de force Transferts de souverainet aux institutions supranationales e D centralisation Subsidiarit active Droits de propri t Normalisation volontaire exigences essentielles autocertifiction D l gation au secteur priv ou aux O N G Autogestion des biens publics par des communaut s d usagers Institutions de mutualisation agences de l eau Jacques Theys 2002 3 2 La Gouvernance Ur
25. TANTENHOVE Political modernization and environmental policy in Jacques THEYS L environnement au si cle Editions GERMES 1998 2 Giandomenico MAJONE Temporal consistency and policy credibility Why democracies need non majoritarian institutions in Jacques THEYS ed The environment in the 21th century GERMES Paris 1998 30 Agir dans un monde incertain Essai sur la d mocratie technique Le Seuil Paris 2001 30 divergentes d acteurs de groupes concern s mobilis s cr ant une situation de controverse que les auteurs appellent controverse sociotechnique Les controverses engendr es vont bien au del des seules questions techniques Un de leurs enjeux est d tablir une fronti re nette et largement accept e entre ce qui est consid r comme indiscutablement technique et ce qui est reconnu comme indiscutablement social Reconna tre sa dimension sociale c est redonner une chance un dossier d tre discut dans des ar nes politiques p 45 2001 En effet les controverses socio techniques se multiplient sur fond d incertitudes et mettent mal le monopole des scientifiques sur les questions de choix techniques Ce monopole dire la v rit des choses des lois de la nature et la s paration classique science faits politique valeurs est fond sur ce que Bruno Latour appelle une Constitution mod le m taphysique s parant la nature transcendante e
26. UNIVERSIT DU LITTORAL C TE D OPALE Lab RIl Laboratoire de Recherche sur l Industrie et l Innovation CAHIERS DU LAB RII DOCUMENTS DE TRAVAIL N 174 F vrier 2008 LA GOUVERNANCE ETAT DES LIEUX ET CONTROVERSES CONCEPTUELLES Cheikh NDIAYE LA GOUVERNANCE ETAT DES LIEUX ET CONTROVERSES CONCEPTUELLES GOVERNANCE STATE OF THE ART AND CONCEPTUAL CONTREVERSES Cheikh NDIAYE R sum La diversit des connotations attach es la notion ou aux notions de gouvernance ne pouvait manquer de susciter l app tit des chercheurs d sireux de renouveler leurs outils d analyse face un monde en mutation acc l r e mondialisation d r glementation rapports entre puissances d centralisation La gouvernance est une notion qui pris en deux d cennies une importance consid rable et fait flor s dans les discours politiques et scientifiques Ce document fait l tat des lieux sur les diff rentes approches et th ories faites de ce concept sous ses multiples domaines et disciplines d application et depuis divers lieux Si la notion de gouvernance prouve d ind niables qualit s strat giques et politiques son usage sans pr caution dans l analyse scientifique peut se r v ler p rilleux Mots cl s Gouvernance Pays en voie de d veloppement Soci t civile D mocratie Abstract For several years Governance has become a concept arousing the interest of economists and of the political community
27. al structur s modes de gouvernement en univers stabilis ou en univers controverse gouvernabilit forte moyenne ou faible Ainsi la notion de gouvernabilit remet finalement en cause l id e m me d instruments universels de outils appropri e toutes les situations Dans certains cas de basse gouvernabilit probl mes non structur s ou sans solution praticable pluralit anarchique d acteurs oppos s capacit de blocage d un acteur majeur faiblesse structurelle des institutions absence de projet mobilisateur les gains attendre de proc dures plus ouvertes de gouvernance seront mineurs Et puis surtout les styles de gouvernement et donc les processus mettre en place seront tr s diff rents selon la nature des probl mes en jeu et les contextes institutionnels C est GODARD formalis dans le domaine de l environnement en opposant de mani re radicale la prise de d cision en univers stabilis et en univers controvers et que nous avons repr sent sur le tableau suivant Tableau Modes de gouvernement dans deux univers de d cision diff rents stabilis et controvers La prise de d cision en univers stabilis La prise de d cision en univers controvers Les agents ont une perception directe des effets externes ou des biens collectifs Leurs pr f rences sont bien inform es Seuls les int r ts ou pr f rences des a
28. ance ou de gouvernabilit forte ou faible sans vision normative du bon gouvernement Evidement des controverses ne sauraient manquer cette question La Gouvernementalit du philosophe Michel Foucault auquel on doit cette notion remet en cause la neutralit id ologique du bon gouvernement dont certains auteurs am ricains comme Karl Deutsch ou David Easton tentent de d fendre sous une perspective fonctionnaliste cybern tique et apolitique Pour Deutsch qui a jou un r le majeur dans la filiation entre cybern tique et gouvernance celle ci s apparente en effet essentiellement un ensemble fonctionnel d instruments de contr le et de guidage Un ensemble de r gulations qui permettent au syst me politique de s adapter son environnement et font intervenir de mani re centrale la capacit diffuser changer recevoir de l information Comme l indique le titre m me d un de ses livres majeurs The Nerves of Government ce qui compte dans le syst me politique ce ne sont pas les muscles ou les os c est dire les rapports de force mais les nerfs il est donc plus profitable crit d s 1963 Deutsch d tudier le gouvernement non pas comme un ph nom ne illustrant la pr sence du pouvoir mais comme un instrument de guidage le guidage tant avant tout une question de communication S il y a dysfonctionnement du syst me politique c est parce qu il n est plus capable de
29. ance est d abord ancr e dans une id e sp cifiquement europ enne du bien politique Pagden 1998 C est le mod le politique lib ral tel qu exp riment par les pays occidentaux qui en est le fondement principal La construction historique de ce dernier est aujourd hui l objet de relectures multiples par certains chercheurs qui sont intrigu s par les contradictions existantes entre d une part le discours lib ral du peu d Etat et d autre part les pratiques politiques dites lib rales qui ont montr la croissance exponentielle des pouvoirs de l administration et de l Etat sur les individus la soci t et l conomie Gauchet 1980 De m me il convient de s interroger sur les traditions politiques et tatiques propres aux Badie B 1998 Le Roy E 1983 Pour De Senarclens P la gouvernance occulte les conflits d int r ts les contradictions et l h g monie elle occulte de plus le fait que le politique soit d abord une culture et une histoire Elle met l accent sur le consensus et elle ne constitue pas une r flexion sur le pouvoir mais sur les modes les plus efficients de gestion de la soci t La deuxi me s rie de critiques port sur les relations entre la gouvernance la mondialisation la d mocratie et le d veloppement Pour plusieurs auteurs cet av nement d un temps mondial marqu par la fin du totalitarisme et l av nement de la d mocratie est loin d tre vide
30. anisations financi res internationales sur le r le de l Etat dans le d veloppement conomique En pratique la Banque mondiale d finit assez troitement la gouvernance comme le pouvoir au service du d veloppement tant entendu ici comme le pouvoir politique de diriger les affaires d une nation Pour les responsables de la Banque mondiale le comportement des lites politiques africaines avides de s enrichir encourag es dans cette voie par le flux de l aide trang re min l efficacit de l Etat L analyse qu ils proposent souligne Lancaster reconna t la n cessit de la supr matie du droit de la libert de la presse du respect des droits de la personne et de l action des citoyens au sein des associations qui agissent comme m diateurs entre l Etat et la soci t Mais les gouvernements membres de cette organisation internationale entravent les efforts des institutions financi res et r pugnent souscrire des projets qui visent explicitement le domaine politique C est pourquoi la Banque mondiale a pr f r adopter une approche technocratique qui oriente les r formes de gouvernance vers les encouragements la croissance conomique plut t qu une politique favorable la d mocratie ce jour son programme de gouvernance encore peu toff vise plut t r duire les dimensions de l Etat privatiser les organisations para tatiques et am liorer l administration des fon
31. ar certaines disciplines o les outils et les processus de l action collective ne sont plus efficaces face au contexte actuel de d r glementation 3 LA GOUVERNANCE REVISITEE PAR LES DISCIPLINES 3 1 Gouvernance appliqu e l Environnement L environnement a depuis plusieurs d cennies et aujourd hui encore servi de laboratoire o s inventent de nouvelles formes de gouvernance proc dures d mocratiques de consultation formes flexibles de coordination modes de gestion d centralis s utilisation du contrat de la m diation ou des incitations conomiques gouvernement par l information et les principes etc Ceci t moign par les efforts de modernisation de l action publique Agendas 21 tudes d impact accords volontaires march s de droits polluer conf rences de consensus principe de pr caution normes ou conventions n goci es etc C est en fait dans les ann es 90 qu on note un tournant important de cette mouvance dans un contexte marqu par la globalisation l mergence des grandes r gions conomiques comme l Europe et l influence croissante des id es lib rales dans la conception et la mise en uvre des politiques de l environnement Au moins trois raisons convergentes expliquent cet essor tout particulier des nouvelles formes de gouvernance dans le champ de l environnement d abord par la nature m me des probl mes concern s probl mes d externalit de gestion de risques o
32. ation empirique entre les multiples acteurs pr sents ainsi que l laboration pragmatique et n goci e des normes et des instruments de r gulation D velopp e principalement dans le contexte am ricain la seconde source se situe dans le prolongement des modifications structurelles de l conomie qui ont syst matique de la sous traitance l autonomisation des centres de responsabilit Le nouveau mode de gestion de la corporate governance explore ainsi la voie d un fonctionnement moins hi rarchique de l entreprise en se fondant sur le postulat du choix rationnel dans un contexte de libre circulation de l information et de collaboration Tr s sch matiquement trois courants se dessinent dans les approches et usages de la gouvernance Le premier d velopp principalement depuis les ann es 1970 est constitu par les analyses scientifiques de la Th orie de la Gouvernance TG proprement parler partir de ce tronc commun deux courants presque simultan s d gagent les deux applications les plus importantes du terme celui de la gouvernance corporative dans les ann es 1990 et celui de la bonne gouvernance partir de 1989 avec la Banque Mondiale qui sera repris par la plupart des organisations de coop ration et d aide au d veloppement 21 Les usages contemporains de la gouvernance dans le cadre des tudes recherches et analyses acad miques prennent le sens de pilotage pragmatique des pouvoirs Les prem
33. ats sur lesquels se base la gouvernance Est il vrai qu il existe une crise de la gouvernabilit et que l Etat n a plus que l apparence du pouvoir les march s internationaux tant les v ritables arbitres La globalisation impose t elle vraiment 26 W D Sunderlin Global environmental change sociology and paradigm isolation Global environmental change Vol 5 Number 3 June 1995 25 une pression telle sur les Etats providence que ceux ci sont dans l obligation de s adapter ou de p rir Ces propos rejoignent les r flexions de Bertand Badie qui montre que face sa remise en cause l Etat se d fend et reconstruit sa domination sur de nouvelles bases La crise de la territorialit atteint les Etats mais ne les abolit pas Les Etats savent capter la d territorialisation pour se cr er de nouveaux avantages William J C 1998 Merrien F X 1998 Badie B 1998 Enfin est il vrai qu il y a une crise de l gitimit de l Etat providence et peut on dire que les mesures de bonne gouvernance sont plus adapt es au contexte Les th ories conomiques du d veloppement ont fr quemment chou prendre en compte le facteur tatique dans toute sa complexit et la th orie de la gouvernance n chappe pas constat Elle repose elle aussi sur une figure mythique de l Etat l instar de la figure de lt l Etat d veloppeur acteur unique du d collage conomique des ann es 1950 et l instar du
34. autres syst mes de productions localis s En r f rence aux probl matiques de d veloppement local la gouvernance d signe alors les modes de r gulation de la sph re conomique mettant en jeu la spatialit des dispositifs organisationnels les proximit s entre les acteurs et partant les institutions et proc dures locales Cependant face aux d fis du d veloppement territorial de nombreuses recherches ont d montr le caract re d suet et inadapt des options de r gulations cloisonn es C est dans cette perspective que s inscrivent certains travaux du laboratoire RIT pour appr hender la gouvernance territoriale comme tant l alchimie trouver ou du moins comprendre pour la conduite des organisations et syst mes de plus en plus complexifi s vers un ou des objectifs bien identifi s 2 2 La gouvernance en sciences politiques Chez les politologues ou politistes le mot gouvernance est d origine anglaise L Angleterre tait la patrie du gouvernement local avec des institutions locales fortes disposant d un v ritable pouvoir de r gulation et d orientation de l action publique L re thatch rienne a modifi la donne de fa on paradoxale l Etat a cherch d un c t introduire plus fortement les m canismes du march et d un autre c t centraliser et r cup rer une bonne partie des pr rogatives des institutions locales Les politistes ont alors commenc parler de gouvernance ca
35. baine En mati re urbaine beaucoup de chemins ont t parcourus depuis le bon gouvernement des villes tel qu il pouvait exister au Moyen Age en Europe Aujourd hui trois facteurs 12 Comme vous pouvez le constater j ai d lib r ment occult de mes diagnostics le gouvernement des villes en Afrique subsaharienne qui ne r pond pas aux m mes r gles de gouvernance de celles des pays du Nord La r alit des villes africaines est tellement composite qu elle chappe aux indicateurs standards d analyse 14 essentiels sont consid rer avec attention l assise territoriale du pouvoir local sa forme institutionnelle et les m canismes m mes du gouvernement des villes L extension progressive des agglom rations conduit n cessairement la coexistence au sein de chacune d elle d un nombre lev de pouvoirs locaux juxtapos s D tenant une comp tence g n rale mais limit e une portion du territoire urbain ces collectivit s locales sont incapables d avoir une vue d ensemble des diff rentes probl matiques auxquelles elles sont confront es et leur pouvoir s en trouve consid rablement amoindri Deuxi mement du fait de la s dimentation des diff rentes strates de la puissance publique plusieurs pouvoirs publics superpos s interviennent plus ou moins directement sur les villes au c t des collectivit s locales Ces autorit s supra locales d veloppent des approches verticales des pro
36. cessus ont t g n r s par l histoire ne peut n gliger la part pr pond rante prise par l Etat occidental lui m me dans le d veloppement l organisation et l expansion des enseignements primaire secondaire sup rieur de la recherche de la formation autant d l ments combin s avec le combat pour le respect des libert s fondamentales qui ont g n r entretenu et soutenu le d veloppement d opinions nationales et donc de soci t s civiles organis es et conscientes jouant le r le de contre pouvoir C est galement l Etat dans les pays industrialis s qui a organis soutenu impuls le secteur public certes mais aussi le secteur priv par l encouragement des initiatives priv es la d finition des cadres juridiques institutionnels et fiscaux incitatifs le soutien financier l investissement l incitation la cr ation des industries et des emplois la protection de la production nationale la recherche de march s ext rieurs combien de chefs d entreprises des pays membres de l OCDE accompagnent leurs chefs d Etats dans les visites de travail l ext rieur la recherche de march s la cr ation d emplois ou la mise en uvre de politiques de s curit sociale C est encore l Etat qui a soutenu et encadr les politiques en mati re agricole et de s curit alimentaire en mati re de sant ou de strat gie nerg tique Combien d Etats occidentaux accordent des subventio
37. chez Machiavel et chez Jean Bodin la conception d un Etat monopolisant l int gralit d un pouvoir exerc sur une population circonscrite un territoire donn Progressivement la notion de gouvernement d crit ce pouvoir stato national et hi rarchis cet Etat qui se pense et se veut comme une totalit La gouvernance est marginalis e et le terme n est plus gu re employ que pour d crire la science du gouvernement c est dire la fa on de prendre en charge ad quatement la chose publique ind pendamment de la question du pouvoir Deux paradigmes fondamentaux du d bat contemporain de la gouvernance se posent alors avec cette distinction entre pouvoir politique et modes d organisation sociale Celui de la fin de l Histoire qui de Hegel Fukuyama r ve d une humanit sortie de ses conflits et qui apais e d velopperait un autre mode d organisation et d administration des soci t s humaines Et celui du bon gouvernement qui plonge ses racines dans la grande rupture de la modernit la fin du 4 Webster s New Dictionnary London Dorset and Barber 1970 6 Moyen Age Lib r de l emprise du sacr de l glise le pouvoir a d sormais comme objectif l am lioration de la condition humaine D s lors quel est le meilleur pouvoir possible Deux ordres de r ponses ont t apport s cette question une r ponse d mocratique qui de Hobbes Rousseau fonde le pouvoir sur un c
38. d une rationalit de la gouvernance pragmatique avec la bo te noire qui constituerait le syst me de gouvernance la bo te conceptuelle le mod le et la bo te outils les moyens et instruments L histoire succ s de mot qui comme on l a dit ne peut se comprendre qu en r f rence au contexte actuel s explique sans doute ainsi par le sentiment on pourrait presque parler de croyance mythique que nous avons maintenant notre disposition une boite de pandore politique comprenant toutes les formules n cessaires et suffisantes pour permettre de surmonter les contradictions de l action collective Un catalogue d outils universels capables de r pondre toutes les situations m me les plus complexes sans aucune vision id ologique du bon gouvernement si ce n est une vision plut t abstraite de la d mocratie con ue comme une interaction ouverte et pluraliste entre acteurs Cependant c est cette vision neutre optimiste manag riale de l action collective qui est selon Theys mise fortement en doute par les deux autres termes de gouvernabilit et de gouvernementalit Cette controverse sur la neutralit sera d velopp e dans les d veloppements suivants 7 Christophe BAIL Environmental Governance Reducing risks in democratic societies Introduction paper EEC Future Studies Unit 1996 5 Pierre CALAME Des proc dures de gouvernement au processus de gouvernance S mi
39. d chiffrer ou capter les informations essentielles ou parce qu il y un cart croissant entre l interd pendance des acteurs et l change d information Con ue ainsi comme un ensemble de m canismes autor gulateurs d incitations et de signaux la gouvernance ne suppose dans cette perspective aucune vision politique ou thique du bon gouvernement aucune conception du monde ou m ta rationnalit si ce n est un vague assentiment sur des r gles purement proc durales et cognitives de transparence de r flexivit et d acc s l information Elle n int gre pas non plus la dimension du temps et de l irr versibilit qui est pourtant comme on le sait essentielle pour d terminer l efficacit des m canismes d autor gulation mis en jeu par la communication La position de Michel Foucault est dans une large mesure sym trique celle de Karl Deutsch l o ce dernier privil gie l autor gulation sans rupture la neutralit du fonctionnalisme et les vertus de la rationalit communicatrice 1l r introduit la discontinuit historique la sp cificit du pouvoir et l importance des vis es politiques Pour lui nous ne pouvons comprendre les pratiques pragmatiques les arrangements collectifs le fonctionnement des outils ou des proc dures en les isolant des objectifs et valeurs assign es l action publique mais surtout en oubliant les formes de rationalit ce qu il appelle lui m me l
40. d mocratie dialogique s inscrit dans le cadre plus g n ral de r flexion sur les formes de la d mocratie de la d lib ration et de la participation Voir par exemple le n 57 vol 15 juin 2002 de 1 revue Politix D mocratie et d lib ration ainsi que C R A P S C U R A P P 1999 La d mocratie locale Repr sentation participation et espace public Paris PUF 31 Les trois auteurs mettent ainsi en vidence diff rentes situations de controverse sociotechnique posant un probl me de gouvernabilit en exposent et analysent dans chaque cas le processus d mergence de constitution de forums hybrides et de coop rations entre experts et groupes concern s profanes Les controverses sociotechniques entra nent ainsi une prolif ration du social c est dire une multiplication des groupes concern s par diff rentes questions ou d cisions techniques auxquelles ils tentent de participer pour d fendre leurs int r ts Au cours de l change r ciproque de l apprentissage commun produit pendant la controverse ces groupes concern s participent l laboration du monde commun qu il soit micro local ou plus vaste Cette prolif ration du social pose la question de la repr sentation des minorit s dans ces controverses sociotechniques qui constituent des activit s pleinement politiques Le mod le dialogique tel qu il s exp rimente ainsi au sein de diff rentes proc dures depuis une trentaine d ann
41. d passer le manich isme r duisant l conomique au marchand et le politique au gouvernement ou l Etat sans consid rer la pluralit dans les modes de participation la vie politique et conomique 2 La gouvernance du d veloppement promue essentiellement par les institutions de Bretton Woods BM et FMI comme une nouvelle forme d intervention dans la sph re publique afin de r duire les d ficits de l Etat et comme un outil id ologique au service des politiques de privatisation Mais en faisant le discr dit des r gimes d mocratiques non rod s par l usage dont les Etats du Sud viennent de se doter ou qu ils viennent de restaurer et en d cr tant galement l action de ces Etats inefficace sinon corrompue incoh rente et contre productive les financeurs de l aide au d veloppement par ailleurs aujourd hui en chec ne peuvent aucun cas esp rer un d veloppement harmonieux et durable de ces pays faut que les promoteurs de la bonne gouvernance tiennent compte des processus historiques de d mocratisation propres chaque Etat d autant plus que les imperfections et manque de performance de ces Etats restent discutables En plus le recours aux ONG et aux entreprises ne doit pas se faire place de l Etat mais avec l Etat 3 La gouvernance transnationale aux niveaux r gional Union Europ enne et mondial se r f rant un nouvel ordre mondial Dans cet ordre la d cision centralis e
42. ds d aide Lancaster 1990 p 39 Il s agit en fait d instaurer le mod le lib ral de l Etat de droit avec la primaut de loi Un des principaux piliers de la bonne gouvernance est en effet la r habilitation et le rehaussement de ce qu on appelle la soci t civile L Etat n est plus consid r comme le seul acteur du d veloppement ou m me comme l acteur principal ses c t s se trouvent le 16 JESSOL L essor de la gouvernance et ses risques d chec le cas du d veloppement conomique RISS Mars 1998 7 HEWITT DE ALCANTARA Du bon usage du concept de gouvernance RISS Mars 1998 19 secteur priv et ce que les Anglo saxons d nomment le tiers secteur correspondant en France au secteur but non lucratif qui lui serait cheval entre le public et le priv s agit des ONG des associations sans but lucratif des coop ratives des mutuelles des syndicats et des organismes base communautaire des fondations des clubs etc Ces derniers sont invit s prendre place dans l uvre politique du d veloppement au m me titre que les pouvoirs publics et le monde des entreprises priv es et des affaires La gouvernance renvoie donc l ensemble de ces r formes qui visent principalement une nouvelle articulation entre l Etat la soci t et le march Celle ci ne constitue pas un but en soi Elle permet ou doit permettre le d veloppement conomique et social d
43. durable D fis et politiques Paris ditions de l Aube 2002 UZUNIDIS D Innovation and proximity Enterprises entrepreneurs and innovative milieu Cahier du Lab RII n 144 f vrier 2007 http riien univ littoral fr wp content uploads 2007 02 doc144 pdf WILLIAM JC L exportation de la d mocratie enjeux et illusions in D mocratie et D veloppement Karthala Paris 1998 WILLIAMSON Olivier Markets and Hierarchies Analysis and Antitrust Implications The Free Press New York 1975 WILLIAMSON Olivier Corporate Control and Business Behavior An Inquiry into the Effects of Organisation Form on Enterprise Behavior Prentice Hall Englewood Cliffs N J 1970 WORLD BANK Reforming Public Institutions and Strengthening Governance WorldBank Strategy 2002 WORLD BANK Governance and Development Washington DC November 1994 39
44. e de l Etat du secteur priv et des organisations de la soci t civile dans le d veloppement des alternatives de r gulation vis vis de l h g monie n olib rale Comme on le constate finalement travers toutes ces pr conisations la gouvernance suppose donc des changements structurels et un ensemble d innovations qui vont manifestement tr s au del du bricolage pragmatique et des arrangements de terrain dans lesquels on la cantonne g n ralement M me si notre parcours sur la notion de gouvernance reste sommaire il a essay de montrer pourquoi la gouvernance est pour le moment un concept pas tout fait tabli capable d avoir un statut scientifique part enti re certaines conditions qui se r f rent essentiellement son d veloppement substantiel et celui d une v ritable th orie critique s impr gnant d historicit se r f rant des contextes sociaux et culturels particuliers et sachant d terminer pr cis ment l objet d tude Son autonomie par rapport des discours normatifs m caniques ou issus d une nature d application technique est une autre exigence qui reste valider L enjeu de la gouvernance doit tre de faire merger des valeurs communes qui puissent pr sider aux conflits d identit L mergence d une communaut partielle et volutive port e par une id e du bien commun et concr tis e par une action collective l gard de biens publics globaux iden
45. e de mandat d autorit ou d autorit hi rarchique qui est remis en cause la fois pour des raisons d efficacit mais aussi du r le de fait jou par une multiplicit d institutions ou d acteurs toutes les chelles L clatement des enjeux et des pouvoirs impliqu s dans les probl matiques cologiques impose des m canismes de coordination non hi rarchiques de plus en plus raffin s proc dures de n gociation syst me de partenariat et de contrats conventions internationales instruments de m diation m canismes de march march de droit polluer accords de subsidiarit qui sont pour beaucoup de praticiens au centre de la notion de gouvernance 3 C est sans doute dans une troisi me approche qu il faut chercher ce qui fait v ritablement l originalit de la gouvernance environnementale De mani re plus ambitieuse que pr c dente cette troisi me approche vise finalement largir les repr sentations traditionnelles de la rationalit d passer les cadres trop troits de la rationalit instrumentale court terme Concr tement cela s est traduit en particulier dans la p riode r cente par une capacit inventer puis diffuser de nouveaux principes d action principe pollueur payeur principe de pr caution d veloppement durable Mais aussi par une extension consid rable du champ de la r flexivit dans la prise de d cision tudes d impact calcul conomique
46. ement de fonder et construire une politique sectorielle bien identifi e avec des moyens d autorit classique r glementation dispositifs de contr le ressources budg taires et des instruments de coercition suffisants pour obtenir des r sultats tangibles courte ch ance Autrement dit la n cessit d innover coexiste avec la volont de trouver une place l gitime parmi les politiques traditionnelles de l Etat et donc de se couler dans le moule des politiques classiques d interventions de r glementation et de sanction 11 De ce fait cette coexistence historique entre deux priorit s diff rentes entre deux strat gies d action publique alimente naturellement beaucoup de controverses D un c t on accuse les politiques r glementaires traditionnelles d tre archa ques inefficaces inapplicables De l autre on consid re que les nouvelles formes de gouvernance ne sont qu une fa on na ve d vacuer la r alit des conflits et des jeux de puissance et que sous couvert d ouverture d mocratique elles ne font que renforcer les int r ts dominants et institutionnaliser les corporatismes Au del ce sont deux conceptions de la d mocratie qui s affrontent avec un d fi commun comment organiser la confrontation des opinions et des int r ts sur des questions essentiellement m diatis es par la science qui transcendent les fronti res institutionnelles et concernent des g n rations ou des l m
47. ents de la nature qui n ont pas acc s au vote ibid 2005 3 1 1 La gouvernance d mocratique pour faire face aux enjeux de l environnement Toutes les r ticences que l on peut raisonnablement avoir vis vis d un discours beaucoup trop ir nique sur la gouvernance n enl vent rien la r alit du constat qui introduisait ce paragraphe les politiques de l environnement ont t surtout partir des ann es 90 un remarquable laboratoire pour des formes nouvelles de gouvernance Et celles ci ont incontestablement constitu des avanc es significatives dans le fonctionnement d mocratique partout o elles ont t d velopp es en ouvrant un nombre croissant d acteurs l opportunit d intervenir dans la conception et la mise en uvre de solutions collectives des probl mes de mieux en mieux per us comme communs Les ann es 90 marquent une tape d cisive dans la gouvernance environnementale En effet il dev nt vident que tout progr s suppl mentaire dans la politique de l environnement d pendait d sormais de la capacit mobiliser la soci t toute enti re en commen ant par les entreprises les consommateurs et les habitants L int gration l internalisation la responsabilisation la participation devinrent de nouveaux slogans largement r pandus Parall lement aussi le processus conjoint de globalisation de d centralisation et de constitution de grandes r gions c
48. erque M moire de master recherche Acteurs et Territoires 2005 Annik La governance Concept mou politique ferme Annales de la recherche urbaine Gouvernances n 80 81 d cembre 1998 OSMONT Annik La Banque mondiale et les villes du d veloppement l ajustement Karthala Paris 1993 PAGDEN La gen se de la gouvernance et l ordre mondial cosmopolite selon les Lumi res Revue Internationale des Sciences Sociales Paris 155 UNESCO r s 1998 PETITEVILLE Trois figures mythiques de l Etat dans la th orie du d veloppement Revue Internationale des Sciences Sociales 155 UNESCO r s Paris 1998 SEN Amartya Un nouveau mod le conomique D veloppement Justice Libert Odile Jacob 2000 SEN Development as Freedom Alfred A Knopf New York 2001 SEN L conomie est une science morale La D couverte 1999 SENARCLENS P Gouvernance et crise des m canismes de r gulation internationale Revue Internationale des Sciences Sociales 155 UNESCO r s Paris1998 SMOUTS Marie Claude Du bon usage de la gouvernance en relations internationales Revue Internationale des Sciences Sociales RISS 1988 STOKER G Cing propositions pour une th orie de la gouvernance Revue Internationale des Sciences Sociales 155 UNESCO r s Paris 1998 THEYS Jacques La gouvernance entre innovation et impuissance le cas de l environnement 125 167 in Serge WACHTER L am nagement
49. es en compte dans un projet technique de participer aux d bats et aux prises de d cision sociotechniques aux c t s des scientifiques et des experts Cette r flexion s inscrit dans une perspective sociologique constructiviste et se fonde sur l tude de diff rents exemples de controverses sociotechniques r centes Ces controverses issues de la mobilisation des acteurs autour d incertitudes pour faire entendre leur point de vue en se constituant en groupes concern s aptes d battre des mesures prendre dans ces situations avec les d cideurs politiques et les scientifiques Si la question reste technique elle est confisqu e par les scientifiques et les experts Or observent les trois auteurs ces controverses se multiplient dans des espaces qu ils appellent des forums hybrides des espaces ouverts o des groupes peuvent se mobiliser pour d battre des choix techniques qui engagent le collectif des forums hybrides car ces groupes engag s et leurs porte parole sont h t rog nes experts profanes hommes politiques ainsi que les questions et les probl mes soulev s qui vont des domaines purement scientifiques et techniques aux questions conomiques thiques pp 35 36 Un mod le de d mocratie dialogique serait ainsi en construction dans les pratiques 3 Bruno Latour 1999 Politiques de la nature Comment faire entrer les sciences en d mocratie Paris La D couverte 37 Cette id e de
50. es r gimes de v rit qui structurent profondeur ces pratiques ou ces arrangements C est cette combinaison des outils des objectifs et des syst mes de rationalit qui d finit la Gouvernementalite un art de gouverner dont les formes changeantes sont indissociablement li es l histoire de m me que Machiavel introduit une rupture radicale par rapport au mod le politique de la Renaissance de m me ne peut on assimiler l art de gouverner orient par la Raison d Etat celui qui se construit partir du 18 si cle autour de la conception lib rale de la politique puis du biopouvoir 3 La cybern tique signifie au sens propre l action de man uvrer un vaisseau ou l action de diriger de gouverner au sens figur 31 Karl Deutsch The Nerves of Government New York Free Press 1963 Michel Foucault De la Gouvernementalit Edition du Seuil 1989 Paris 35 CONCLUSION De la gouvernance politique la gouvernance mondiale en passant par la gouvernance d entreprise nous avons vu que le politique est dilu au sein de cette mouvance globalisante Mettant de c t les d rives d instrumentalisation que l usage du terme peut d velopper dans ses champs d application r capitulons plut t les aspects pist mologiques du terme En une phrase la gouvernance renvoie un pouvoir distribu un noyau de pouvoir unique et concentr se substituent des instances multiples impliqu es da
51. es soci t s sous l gide de rapports partenariaux entre les pouvoirs publics le monde des entreprises priv es et le secteur sans but lucratif La recomposition du politique pr n e par les tenants de la bonne gouvernance et qui concerne aussi bien les pays du Sud que les pays du Nord est l gitim e par un certain nombre de facteurs li s au ph nom ne de la mondialisation Les transformations conomiques et financi res li es un tel ph nom ne ont des r percussions politiques En rendant obsol te la notion de march int rieur captif et en mettant l preuve le statut des monnaies nationales elles ont des r percussions sur la marge de man uvre des Etats sur la notion de solidarit nationale et enfin et surtout branlent le mod le politique de l Etat Nation ses pr rogatives classiques sur son territoire et plus g n ralement la souverainet des Etats Pour les concepteurs de la bonne gouvernance ces transformations loin d tre forc ment n gatives pourraient permettre une communion de tous dans les m mes valeurs autour des effets r gulateurs du march de la d mocratie et du peu d Etat Telle que pr sentement formul es la notion de gouvernance offre une image lisse qui ne que susciter l adh sion de tous Pour autant il n est pas possible de se suffire de cette premi re lecture 1 importe de r sumer les principales critiques qui leur ont t port es notamment en ce qui
52. fert de pouvoir du secteur public au secteur priv et de l Etat soci t civile Le r le des acteurs non tatiques dans les m canismes de r gulation politique de gestion et de participation analyse des organisations les mieux adapt es aux volutions du monde contemporain et enfin les transferts des usages sociaux de la science Cependant ce grand engouement la notion et aux usages de la gouvernance ne saurait l pargner des critiques qui s valuent la mesure de son succ s 5 QUELQUES CRITIQUES DE LA GOUVERNANCE Les critiques les plus r pandues sont d ordre m thodologique Dans ses d finitions englobantes la gouvernance se pr occupe d peu pr s tous les enjeux de la vie politique perdant ainsi sa port e heuristique En revanche lorsque la rigueur s mantique est au rendez vous la multiplicit des acceptations appara t r dhibitoire sauf pr ciser contextes et r f rences La critique se fait aussi id ologique Soit que l on accuse la gouvernance de servir de masque aux doctrines lib rales ce qui s av re souvent vrai soit que l on comprenne l instance sur les techniques de management comme une fa on de ne pas parler de pouvoir Mais les charges les plus int ressantes sont d ordre scientifique parce qu elles aident poser de bonnes questions Pourtant un diagnostic de la complexification de l action publique de plus en plus d acteurs li s par de plus en plus d
53. frique Le concept de gouvernance s est r cemment fray un chemin dans le lexique de la politique compar e en empruntant un itin raire inattendu Pour eux ce sont les praticiens des organisations de d veloppement international qui l ont adopt les premiers ils lui donnaient au d but le sens limit de fonctionnement efficace d un gouvernement Apr s l ind pendance politique les dirigeants africains se sont tourn s vers les organisations d aide et de pr t afin d obtenir quelque assistance pour la cr ation d organismes de gouvernement et pour la formation de fonctionnaires habilit s faire appliquer les d cisions politiques l poque dans les ann es 1960 mode d activit d aide portait de pr f rence le de cr ation des institutions on ne parlait pas encore de gouvernance nom qui finit par dispara tre du vocabulaire de l aide mesure que les pays r cipiendaires commen aient se suffire eux m mes et que leur personnel qualifi devenait op rationnel Dans les ann es 1980 Voir galement le document de travail n 144 du Lab RII 10 cependant en particulier par rapport l Afrique governance connut un regain de faveur sous l autorit morale de la Banque mondiale en tant qu initiative de d veloppement institutionnel des capacit s sous le nom de governance for development 1989 p 60 Il ne sera donc sans surprise que la notion de gouvernance soit accapar e p
54. gents pr sents sont directement pertinents Ces agents disposent de proc dures sociales ad quates pour exprimer leurs pr f rences march votes manifestations et protestations conflits Pr dominance de la construction scientifique et sociale des probl mes sur la perception directe par les agents La repr sentation s par e des int r ts de tiers absents est en cause g n rations futures autres pays esp ces naturelles biosph re Ils sont des porte parole contradictoires La connaissance scientifique s est stabilis e sur les aspects des probl mes pertinents pour l action cha nes causales lucid es dommages bien constitu es imputation des responsabilit s d nu es d ambigu t Les ph nom nes en cause sont r versibles on peut attendre un d veloppement suffisant des connaissances pour pouvoir prendre des d cisions conforme aux exigences du mod le de la rationalit substantielle analyses co ts avantages La connaissance scientifique est encore controvers e sur des aspects essentiels du probl me pertinents pour l action Du fait de l irr versibilit potentielle et du caract re majeur des enjeux certains acteurs estiment qu il faut agir imm diatement sans attendre la stabilisation des connaissances 33 A re y gt k Olivier GODARD Strat gies industrielles et convention environnement De lunivers stabilis aux univers contro
55. grammes sectoriels etc Par cons quent l miettement g ographique des pouvoirs locaux s ajoute la parcellisation fonctionnelle des pouvoirs supra locaux Enfin et c est le troisi me point nous assistons dans le domaine des politiques urbaines l mergence d une pluralit d acteurs socio conomiques dont les territoires d intervention ne co ncident pas forc ment avec l espace du pouvoir local Les hommes et les organismes implant s dans une agglom ration donn e sont de plus en plus souvent connect s de multiples r seaux mat riels ou non qui font que ces acteurs sont parfois plus proches d autres acteurs situ s dans des territoires tr s loign s que de leur environnement imm diat Ainsi sauf faire l autruche force est de constater que les volutions urbaines sont aujourd hui le fruit des interactions d une pluralit d acteurs qui ne sont pas tous publics et que les p rim tres consid rer sont variables et d pendent de la nature des probl mes traiter Il n y a pas d chelle territoriale optimale en soi c est la fin du mythe du territoire pertinent Passer de l action publique classique combinant la l gitimit d mocratique et l efficacit manag riale la gouvernance urbaine proprement dite cela consiste donc adopter des modalit s d action et de prise de d cision plus partenariales plus interactives et plus flexibles Cela consiste privil gier la logi
56. ider reformuler le multilat ralisme La question qui demeure est de savoir si la th orie de la gouvernance TG pourra donner satisfaction ces questionnements appartenant diverses instances de l action et de la conception les dimensions strat gique et scientifique de la gouvernance Les diverses dimensions du terme lui fournissent un flou commode du point de vue analytique En g n ral on observe un d veloppement de la TG qui penche vers l ob issance une approche fonctionnelle mettant l accent d cid ment sur les d fis pratiques de l action publique et formulant la r ponse du pragmatisme gestionnaire aux inqui tudes fondamentales de l espace public On peut d ores et d j noter quelques caract ristiques g n rales constituantes pour une d finition de la gouvernance s agit d un terme souple dynamique et interdisciplinaire Il est plus large que celui de gouvernement qu il ne remplace pas mais compl te 1 Cette dimension a gagn de l importance depuis la mont e en puissance du mouvement mondial de contestation partir de deux dates symboliques la victoire des ONG internationales face aux laboratoires pharmaceutiques en R publique d Afrique du Sud en 1997 et la Conf rence de POMC Seattle en d cembre 1999 2 O des acteurs conomiques et sociaux jouent un r le plus important que dans d autres pays aux c t s des acteurs politiques et administratifs La th orie de la g
57. iers travaux en date sont ceux de Berle et Means en 1932 et de Coase d s 1937 L analyse th orique du ph nom ne de gouvernance s orientait plus vers le monde des entreprises o elle se con oit comme un mode de gestion qui marque la s paration bien nette entre le patrimoine et la gestion travers la substitution de la responsabilit la rente de pouvoir ou en d autres termes un mode qui remet en cause la gestion patrimoniale des fonctions La gouvernance est alors la fois un tat d esprit et des m thodes de travail Mais on peut situer le d marrage de la th orisation de la gouvernance dans les ann es 1970 avec deux rep res le texte d Olivier Williamson 1970 et le rapport The Crisis of Democracy Report on the Governability of Democracies to the Trilateral Commission Huntington Crozier et Watanuki 1975 Ce dernier d veloppe le principe selon lequel dans les pays d Europe occidentale au Japon et aux Etats Unis la fracture entre l augmentation des demandes sociales et le manque de ressources de l Etat g n re des probl mes de gouvernabilit il s agit donc du d but de la crise de l Etat providence qui ouvre la voie au th me des r formes structurelles des relations entre l Etat et le citoyen th me centr sur le retrait conomique de l Etat La gouvernabilit est ici la premi re utilisation de la version instrumentale ou pragmatique de la question de la gouvernance entendue alors comme capaci
58. ion et les co ts de transaction entre entreprises car contrairement au postulat des conomistes n oclassiques les co ts de transactions rechercher de l information donner un ordre passer une commande r diger un contrat ne sont pas nuls D s lors dans son acceptation large la gouvernance fait r f rence aux diverses institutions structures et proc dures susceptibles de prendre en charge ces transactions Dans un sens plus restrictif la gouvernance se rapporte aux seules transactions de l entreprise et d signe des relations de pouvoir et de coordination plut t non marchandes formes hybrides empruntant au rapport hi rarchique comme la relation partenariale ce niveau nous pouvons reprendre l exemple du quartier de Sentier Paris est souvent cit par les sp cialistes du d veloppement local o une multitude de petites entreprises travaillent dans la confection Selon les ann es l une ou l autre devient leader et sous traite une partie de sa production aux autres Ce fonctionnement fait jouer le march bien s r et un peu la hi rarchie mais 1l faut surtout jouer la connivence la strat gie 10 Voir ce sujet les travaux du laboratoire RII ULCO sur le milieu innovant notamment sur la proximit organisationnelle Uzunidis D 9 Par ailleurs la notion de gouvernance suscit l int r t de la g ographie conomique en particulier des sp cialistes des districts industriels et
59. ions internationales entre ceux qui revendiquent une intervention sur le politique et ceux qui s y opposent elle est un terme haut potentiel de mystification car il parle du politique sans le elle est cantonn e une rationalit technocratique des proc dures Malgr l aspect un peu light de ces caract ristiques elles sont loin d tre impr cises dans la pens e de ses initiateurs Il s agit principalement de mesures politiques et administratives visant accompagner les politiques d ajustement structurel et les r ductions drastiques des d penses des Etats notamment sur le plan social La bonne gouvernance vise galement cr er un environnement favorable au d veloppement du secteur priv Telle est la dimension prescriptive de la gouvernance Elle a galement une dimension normative et analytique D finition de la gouvernance selon la Banque mondiale The manner in which power is exercised in the management of country s economic and social resources for development World Bank From Crisis to Sustainable Growth Sub Saharan Africa Long term Perspective Study 1989 Le c l bre rapport a t publi galement en fran ais Banque mondiale 1989 5 Eligible aux r gles de cr dit 17 c est d ailleurs cette pluridimensionnalit qui la rend ambigu et complexe Les deux premi res sont les plus visibles Elles indiquent ce qui est bien ou mieux faire et co
60. la gouvernance territoriale a pour but de souligner la diversit et l h t rog n it des territoires de l action publique en l absence de recouvrement des territoires institutionnels et des territoires de gestion Ndiaye op cit 30 En effet la transformation des territoires marque des r gularit s o l on retrouve des processus d laboration de la commande publique innovants des mobilisations puissantes d acteurs politiques priv s et publics de techniciens ainsi qu un perfectionnement des syst mes de production Par ailleurs Offner propose une d finition plus d taill e du concept de gouvernance Pour lui La gouvernance est la capacit produire des d cisions coh rentes d velopper des politiques effectives par la coordination entre acteurs publics et non gouvernementaux dans un univers fragment En effet la gouvernance est n cessairement une capacit c est dire une comp tence que l on essaie d acqu rir une capacit produire il ne s agit pas seulement de contr ler de r glementer produire des d cisions c est dire rompre avec l ordre tabli Il s agit d aller l encontre des routines et non pas de g rer le quotidien des d cisions coh rentes le mot coh rent est sans doute le plus employ dans le domaine du d veloppement local videmment parce que c est plut t l incoh rence qui r gne Mais ce mot pe
61. lassiquement institutionnelle de la politique la gouvernance vise rappeler dans un premier temps que l action publique ne se r duit plus l action des seuls gouvernements dont l tude ne peut plus d sormais rendre compte de la complexit d une activit qui transcende les barri res du priv et du public traverse les nomenclatures politico administratives et m le les diff rents niveaux d interventions tant infra que supra nationaux 1 Offner JM gouvernance mode d Emploi pouvoirs locaux n 42 1999 15 Autrement dit l expansion de fait du syst me politique l activit d une multiplicit d acteurs de statuts diff rents interdit de faire des institutions publiques de gouvernement les seuls d positaires de l action publique Ainsi l expression la plus commun ment utilis e de gouvernance urbaine vise rendre compte d un monde o la gestion publique ne s arr te pas l action des seules autorit s locales pour embrasser en fait l action conjugu e d acteurs tels qu agences d urbanisme soci t s d conomie mixte associations chambres consulaires et d autres acteurs publics ou priv s se situant des niveaux nationaux ou supranationaux La gouvernance traduit aussi la r alit d une action publique de plus en plus troitement d pendante de la mobilisation d acteurs priv s comme du consentement des usagers voire des citoyens De m me l vocation de
62. les processus de l action collective celle de gouvernabilit quant elle met l accent sur la sp cificit des situations et sur la probabilit face ces situations sp cifiques plus ou moins complexes de trouver des solutions la fois efficaces et acceptables Si certaines situations sont 32 intrins quement ou politiquement g rables d autres ne le sont pas ou ne peuvent l tre qu au prix d normes sacrifices Ce qui signifie que les solutions vont fortement d pendre de la nature des probl mes ou de la structure des relations existantes entre les diff rents acteurs De ce fait le caract re plus ou moins structur ou controvers des questions mises en jeu l existence ou pas de solutions praticables le nombre des acteurs impliqu s dans cette solution et leur capacit se coordonner l accord ou pas sur les objectifs et les moyens d action la capacit gouverner du ou des principales instances de coordination ou des acteurs majeurs ressources savoir faire l gitimit organisation et enfin la volont ou l habilet de ces acteurs majeurs laborer un projet de gouvernement cr dible et susceptible de g n rer des alliances stables et suffisamment puissantes vont fortement influer Concr tement la notion de gouvernabilit traduit les typologies de situations plus ou moins gouvernables et toute une s rie de distinctions entre par exemple probl mes bien structur s et m
63. loppement et ce en l absence m me des institutions et conditions historiques n cessaires celle ci ne condamne t on pas l Afrique et les pays d veloppement en g n ral v g ter dans la mis re et le sous d veloppement En v rit comme nous l avons voqu si la construction de l Etat ainsi que des nations dans les pays industrialis s d Occident constitue une r sultante d un processus historique endog ne il en est tout autrement dans la majeure partie des tats africains o les processus ob issent par le fait de la domination des impulsions exog nes pour prendre la forme de greffons ou de transplants dont les processus de gestation de maturation et d volution sont plus souvent a historiques qu inscrits dans la gen se naturelle et volutive de ces soci t s elles m mes s ensuit que si l Etat colonial ou n ocolonial africain tait d j de structure et de fonction exog ne la conception et la d finition de la gouvernance rendue l examen de la r alit africaine d aujourd hui par les institutions financi res internationales r pondent d avantage des pr occupations et des int r ts externes qu des volutions g n r es par les processus internes fruits d une volution historique propre au continent Yenikoye 2002 Ainsi que le rel vent M Bratton et D Rothchild cette abdication partielle de la souverainet en Afrique quant aux d cisions politiques en
64. mment 1l faut le faire C est ce qu on appelle la bonne gouvernance La troisi me dimension est analytique car elle constitue une nouvelle mani re d aborder le politique loign e des perceptions classiques fortement centr es sur l Etat et sur une vision mythique ou id ologique de cet Etat Quoi qu il en soit la bonne gouvernance a t largement reprise par la coop ration multilat rale et bilat rale avec quelques variations Elle n est pas seulement devenue un mod le usage des pays du Sud mais est aussi appliqu e dans certains pays de l Union Europ enne notamment l Angleterre Dans ces cas la gouvernance met en exergue le ph nom ne du transfert de comp tences de la sph re de la gestion publique celle de la science entre leurs diff rents champs de production de connaissances et d application de proc dures Dans ce sens l essor du terme est une autre manifestation des interd pendances croissantes entre d cideurs politiques bailleurs de fonds de la coop ration internationale compris des ONG et une recherche appliqu e publique et priv e men e sous les vell it s de la commande Outre le grand int r t que repr sentent ces nouvelles passerelles entre le savant et le politique les risques d instrumentalisation et de sollicitations des sciences sociales pour la l gitimation de certaines politiques sont lev s au d triment du renforcement critique et pist mologique n ce
65. n cessaire de repenser la mani re de gouverner et le rapport entre l Etat et la soci t La r surgence du concept de gouvernance sur la sc ne internationale sera le fait de la Banque Mondiale BM au tournant des ann es 1990 Pour la BM dont la strat gie des ann es 1980 de lib ralisation des pays plac s sous ajustements structurels ne procurait que des r sultats tr s mitig s sur le plan conomique mais par contre commen ait susciter de plus en plus de critiques de la part des populations et des organisations non gouvernementales ONG la notion de gouvernance est apparue comme le moyen de redonner de la l gitimit ses interventions La Banque Mondiale parle ainsi d s 1989 de Good governance Quand on utilise le mot gouvernance on ne se r f re donc certainement pas aux d finitions tr s larges donn es par le Webster s Dictionnary mais plus probablement cette d finition beaucoup plus explicite malgr les apparences donn e par la Commission BRANDT sur la Gouvernance globale et reprise ensuite par Eric BAIL au nom de la Commission Europ enne La somme des voies et moyens travers lesquels les individus et les institutions publiques ou priv es g rent leurs affaires communes Il s agit d un processus continu gr ce auquel les divers int r ts en conflit peuvent tre arbitr s et une action coop rative men e bien Ceci inclut les institutions formelles et les r gimes charg
66. naire d ODENSE 11 octobre 1996 Commission Economique europ enne Voir l introduction la th orie des sites symboliques in Critique de la raison conomique de Serge Latouche Fouad Nohra et Hassan Zaoual coll L Harmattan 1999 Nous allons galement nous appuyer sur les paradigmes de la sitologie pour faire un essai de conceptualisation de la gouvernance situ e 8 2 LA GOUVERNANCE DES GENESES CONCEPTUELLES MULTIPLES L conomie et la gestion la g ographie la science politique et la sociologie repr sentent les principales matrices disciplinaires de la notion de la gouvernance La rigueur des d finitions initiales n a n anmoins pas r sist l hybridation 2 1 La gouvernance en conomie et en g ographie La gouvernance comme gestion des transactions d entreprises telle est la vision de la nouvelle conomie institutionnelle Deux conomistes am ricains Coase prix Nobel en 1991 et Williamson ont mis en vidence ce que l on appelle les co ts de transaction Nous appuyons notre argumentation sur la lign e de pens e de ces deux auteurs En r alit l entreprise est quelque chose d aberrant par rapport la vision de l conomie n o classique o le march r gne en ma tre L entreprise est une bo te comme il n y a pas en son sein de transactions marchandes l conomie ne sait rien en dire Pourtant les acteurs conomiques salari s chefs d entreprises s y change
67. ncipe responsabilit certains mouvements cologistes opposent en effet l indiff rence d mocratique la n cessit d une prise en charge par une lite clair e de l avenir long terme de la plan te Exprim de cette mani re l argument est difficilement acceptable Mais dans un registre plus mod r certains experts comme Giandomenico Majone plaident pour le d veloppement d institutions non majoritaires ou d autorit s ind pendantes capables de garantir le respect d objectif long terme en s affranchissant des incertitudes de la d mocratie lective C est dans cette m me lign e que s inscrivent Michel Callon Pierre Lascoumes et Yannick Barthe en contestant dans leur ouvrage le monopole des scientifiques dans la marche de nos soci t s surtout dans un contexte o les probl matiques de la participation des citoyens ou encore de la gouvernance occupent de plus en plus les discours politiques Ils tentent travers la d mocratie dialogique de donner un fondement et une l gitimit th orique aux aspirations des citoyens s immiscer dans les processus de d cision technique et scientifique tendance constat e multiplication de situations probl matiques difficilement gouvernables ces derni res ann es d chets nucl aires gaz effet de serres Pour eux ces situations ont pour point commun de combiner incertitude scientifique et strat gies 2 Source Jan VAN
68. ne capacit d action collective De ce fait efficacit quit durabilit du d veloppement et citoyennet se retrouvent au c ur des r flexions sur la recherche urbaine 16 3 3 La Bonne Gouvernance Les pr cheurs de la gouvernance sont principalement des experts de la Banque Mondiale et du FMI dont William J C Rejetant l conomisme qui les caract risait auparavant et nouvellement conscients du poids du politique sur l conomique le social et le d veloppement des pays notamment des pays en voie de d veloppement ces experts trouv rent dans la gouvernance une expression commode de parler politique alors qu ils n ont pas mandat explicite de le faire La gouvernance est donc d abord une mani re de parler du politique sans le nommer en sugg rant l effort pour d gager un consensus ou obtenir le consentement n cessaire l ex cution d un programme dans une enceinte ou de nombreux int r ts divergents entrent en jeu de Alcantara 1998 En effet d s 1989 la gouvernance retrouve des applications normatives sp cifiques la bonne gouvernance devient l tendard institutionnel de la Banque mondiale Elle s approprie certains l ments des approches que nous d velopperons plus loin dont notamment ceux de la gouvernance corporative qu elle adapte aux nouvelles strat gies n olib rales de d veloppement en droite ligne des consignes dudit Consensus de Washington Ces strat
69. ns au domaine de l agriculture de l levage aux petites et moyennes entreprises etc Or voici que pour de nombreux pays en d veloppement on voudrait loigner l Etat de la gestion et du soutien des secteurs strat giques l image d une cellule qui perd ainsi son noyau central Voici que l on d finit la bonne gouvernance comme r sultant de l interaction de trois institutions distinctes qui dans bien des cas demeurent inefficientes structurellement et 27 fonctionnellement inaccomplies dans les pays en d veloppement caract ris s en particulier par e des Etats aux pr rogatives et comp tences amoindries e des soci t s civiles en balbutiement et dans beaucoup de cas inf od es aux pouvoirs en place ou aux partis politiques d opposition e des secteurs priv s dont la production est dans de nombreux pays insignifiante car structures largement informelles qui contribuent de mani re insuffisante la croissance la cr ation d emplois et la fiscalit Le tissu industriel existant de part son caract re excentr alimente davantage l conomie externe que la croissance interne Par ailleurs on oublie surtout que la d mocratie est d abord d mocratisation et donc processus qui s inscrit dans l histoire et la dur e En imposant aujourd hui l Afrique de r aliser ici et maintenant la bonne gouvernance pour acc der aux ressources financi res n cessaires promouvoir son d ve
70. ns l action publique Dans le dispositif complexe de la polyarchie tous d tiennent une partie de pouvoir d o une opacit des m canismes de d cision et un brouillage des fronti res et des responsabilit s Si nous admettons que la distribution du pouvoir fait partie de l objet d tude de la gouvernance on pourra dire que la th orie de la gouvernance offre une port e critique utile l examen ult rieur de propositions est clair que le succ s du terme gouvernance et du champ qu il englobe d passe les effets de mode ou de rattrapage de quelques organisations pour le d veloppement Si la gouvernance a pu servir ces raisons elle tient aussi et c est le plus important une tentative de r ponse aux nouvelles conditions historiques de l action publique mais surtout des nouvelles formes de participation dans un contexte de globalisation En d finitive nous retenons que les diff rentes approches orientations et applications de la gouvernance appartiennent principalement trois champs d utilisation de cette notion 1 La gouvernance contractuelle du partenariat entre le secteur public le secteur priv et les organisations de la soci t civile prenant en consid ration les modes de r gulation les niveaux et les instances de d cision et r cusant toute organisation ou tout contr le centralis s Cependant l ind termination du concept hybride et ouvert doit tre consid r e comme une occasion de
71. nt Pour eux la mondialisation signifie plut t une soci t capitaliste sans bornes ni fronti res et 1 n est pas tonnant que la manifestation de ce temps mondial se soit accompagn e d une remont e de temps locaux qui le contredisent Ce localisme li de nouvelles revendications identitaires religieuses ou ethniques et l apparition de nouvelles solidarit s se substituant aux solidarit s nationales Latouche S 2004 Williams J C 1998 Badie B 1998 Zaoual H 1999 De m me la concentration des grandes d cisions conomiques aux mains de certaines institutions financi res et capitales occidentales ne fait qu accro tre la d pendance des pays du Sud Il est faux de croire que les politiques d ajustement structurel qui conduisent l affaiblissement de la l gitimit des Etats Nationaux conduisent une dissolution des pr rogatives politiques Celles ci sont en fait transf r es des experts qui on reconna t comp tence et ind pendance face aux pressions et pouvoirs locaux de Alcantara C H 1998 Enfin la liaison entre d mocratie et d veloppement sous jacente la bonne gouvernance n est pas prouv e Certains pays sont arriv s se d velopper malgr l autoritarisme de leur syst me politique et inversement la d mocratie lib rale dans le monde occidental montr qu elle tait accompagn e de ph nom ne d exclusion William J C 1998 en est de m me pour les postul
72. nt des comp tences de largent ils rentrent en transaction Ces transactions ont videmment un co t comme les co ts de transport les co ts d information demander des devis passer un contrat toutes ces d marches demandent du temps et de l argent Toute une s rie de transactions sont ainsi n cessaires au fonctionnement de l conomie Elles peuvent s effectuer de diff rentes mani res du march la hi rarchie pour reprendre les termes du titre d un ouvrage de Williamson La transaction par le march c est la place du march o tout se n gocie tout moment La hi rarchie c est le chef qui donne des ordres ses subordonn s C est une transaction qui un co t parce qu il fallu embaucher laborer un contrat des r glements un travail de coordination Entre ces mod les extr mes qui n existent pas sous une forme pure et parfaite 1l y a toute une s rie de modalit s interm diaires de coordination que l on appelle modalit s de coordination en r seau qui comprennent un peu de march un peu de contrat un peu de hi rarchie mais aussi de l informel Ce sont ces modalit s interm diaires de coordination que nos auteurs appellent dispositifs de gouvernance donc des dispositifs de coordination qui vont au del des pures relations marchandes ou hi rarchiques Selon le paradigme de Coase Williamson Scott les firmes arbitrent entre les co ts d organisat
73. ocio conomiques et cologiques et qui aura donc comme vocation se substituer aux politiques publiques traditionnelles consid r es comme d pass es Pour d autres au contraire la gouvernance est le probl me et non la solution car elle ne fait que renforcer l impuissance collective face des d fis de plus en plus ingouvernables D s 1995 au balbutiement de la gouvernance William D Sunderlin dans un article portant sur le 25 Dont notamment David Easton Analyse du syst me politique Colin Paris 1974 et Richard Rose et Guy Peters Can Government Go Bankrupt Basic Books New York 1978 24 changement global mettait en vidence l clatement des r flexions des chercheurs autour des trois cat gories paradigmatiques d un cot ceux qui ont une vision essentiellement manag riale de la gouvernance de l autre ceux qui insistent sur les volutions ou les diff renciations culturelles et enfin ceux qui ont une vision agonistique en terme de rapports de force du probl me et consid rent que les solutions passent n cessairement par des changements structurels improbables gouvernement mondial leadership europ en 5 1 Imperfections de la dimension normative et prescriptive de la gouvernance Les premi res critiques sur la dimension normative de la gouvernance ont port sur l ethnocentrisme de ce terme et sur la faiblesse des cat gories politiques qu il mobilise La gouvern
74. on et constitueront le fil conducteur de notre argumentation Signalons tout de suite que plusieurs termes pr tent confusion et tendent se confondre gouvernement gouvernance gouvernabilit voire la gouvernementalit de Michel Foucault Comme premi re caract ristique nous avons donc une tendance assimiler 1 gouvernementalit ou capacit de gouverner le mode particulier d exercer le gouvernement la gouvernance et l ensemble du pouvoir ex cutif ou gouvernement qui ne donne que des indications partielles sur la mani re dont la sph re politique est r gul e Nous y reviendrons plus en d tails dans les paragraphes suivants Deuxi me trait la gouvernance est aujourd hui souvent pr sent e comme une gestion apolitique de la chose publique une privatisation de la politique dans laquelle les citoyens sont remplac s par des acteurs conomiques de la soci t civile et en d finitive comme une alternative la d mocratie repr sentative s inspirant de la logique du march Or en m me temps le terme s est r v l attrayant parce qu il ouvre la possibilit aux mouvements sociaux et aux autres acteurs de la soci t civile de participer des processus de prises de d cision aux c t s de l Etat des lus et des autres acteurs conomiques En troisi me lieu deux dimensions difficilement joignables ont en g n ral travers les analyses sur la gouvernance qu elles soient de caract re acad mi
75. onomiques ALENA conduisit progressivement un encadrement sensible des Etats Nations d sormais contraints de n gocier ou de s ajuster avec une pluralit diffuse d acteurs influents intervenant toutes les chelles du global au local D s lors un consensus tr s large se forma sur la n cessit de faire voluer la politiques de l environnement du curatif au pr ventif puis la pr caution de l injonction la participation de la centralisation la d centralisation de l orientation par l Etat une orientation par le march de l exc s de r glementation une action essentiellement incitative cr ant les conditions favorables un changement dans les comportements des producteurs ou des consommateurs et ceci dans un contexte d incertitude scientifique et de complexit croissante 3 1 2 Une gouvernance quatre dimensions Abord es dans leurs g n ralit s toutes ces transformations de l action publique fa onnent aujourd hui un paysage apparemment tr s sophistiqu de la bonne gouvernance un enchev trement tr s complexe de principes d instruments d institutions et de proc dures dont on discerne mal au premier abord la coh rence En r alit au del de cette apparente confusion on constate que ce concept commun de gouvernance environnementale recouvre quatre approches ou quatre r alit s assez diff rentes que Jacques Theys illustre tr s bien Tableau 1
76. ontrat social librement consenti par les peuples et une r ponse technocratique particuli rement illustr e par le Saint Simonisme selon laquelle le bon gouvernement est exerc par ceux qui en ont la connaissance 1 2 La gouvernance actuelle La r fection des rapports entre les diff rents acteurs s est impos e au sein de l Etat ou des entreprises suite aux crises de l Etat moderne et la fin de la bipolarisation du monde symbolis par la chute du mur de Berlin Sans qu elle soit l uvre d un tel th oricien ou d une telle cole particuli re la notion de gouvernance r appara t l int rieur d un courant de pens e h t roclite au d but des ann es 1990 Elle entend red finir les processus classiques de prise de d cision en tenant compte de la multipolarit naissante au sein d un monde en pleine transformation Cette nouvelle approche qui se fonde sur le partenariat la pluralit d acteurs et de pouvoirs multi centr s rejette l analyse classique des rapports de pouvoirs con us sur le mode de la verticalit entre des autorit s ordonnanc es de mani re hi rarchique et les autres acteurs de la vie en soci t Elle met en avant plut t l analyse en r seaux au sein desquels une pluralit d acteurs changent et interagissent sur le mode de coop ration ou de la concurrence Ainsi une nouvelle forme proc durale s impose aux prises de d cision mais aussi l action publique devenait donc
77. outils de reporting valuation des risques etc L int r t de ces principes est naturellement qu ils peuvent s accommoder de formes tr s souples de relations entre acteurs ou m me d absence de relations 4 Ce serait pourtant manquer l essentiel que de r duire la bonne gouvernance cet effort ambitieux pour fonder sur des bases rationnelles plus larges une nouvelle action collective L essentiel en effet dans la bonne gouvernance c est une redistribution des pouvoirs et des r les entre l Etat les autres institutions locales ou internationales le march et la soci t civile D un mode de gouvernement o l Etat centralisant les responsabilit s d terminait seul l action des autres acteurs on passe un mode de gouvernement o tous les acteurs concern s exercent collectivement cette responsabilit 13 Tableau 1 Les quatre dimensions de la gouvernance environnementale MODERNISER L ACTION PUBLIQUE EN ACCROITRE LA LEGITIMITE ET LA CREDIBILITE G rer la confiance et l acceptabilit R forme du secteur public Transparence e Evaluation contr le accountability Autorit s ind pendantes S paration r gulateur op rateur Consultations et d bats publics d mocratisations des proc dures Mise en oeuvre plus efficace enforcement DEVELOPPER DES MECANISMES NON AUTORITAIRES DE COORDINATION ET DE REGULATION DE L ACTION COLLECT
78. ouvernance vise prendre en compte la multiplicit des centres de pouvoir dans les Etats modernes sous les effets notamment des d centralisations 5 Contrairement au second qui suppose l unit du centre de pouvoir le premier n a pas affaire avec les structures sp cifiques ou une nstitutionnalit mais avec une s rie de processus proc dures et pratiques li s la distribution du pouvoir entre de multiples acteurs et organismes qui doivent d cider en commun comme le fonctionnement d une entreprise le processus de d cision d une municipalit gouvernance urbaine ou locale ou d un Etat le fonctionnement du syst me international gouvernance transnationale ou globale ou encore les relations entre acteurs d un m me niveau et de niveaux diff rents Passons donc en revue les principales origines et conditions d mergence de la gouvernance sa plasticit au sein des disciplines avant d insister sur ses vell it s et innovations 1 ORIGINES ET ETYMOLOGIE DE LA GOUVERNANCE 1 1 Etymologie volution du terme Tout d abord ce mot n est pas nouveau le Robert indique qu il s agissait anciennement des bailliages de l Artois et de la Flandre et que dans son acceptation moderne la gouvernance d signe au S n gal l ensemble des services administratifs d une R gion et l difice o ils se trouvent Pour le Webster s New Universal Dictionnary il s agit la fois de la forme du
79. plus de fa on exclusive le monopole de promotion de ce bien ni celui de sa d finition Dans ce cadre il s agit aussi de d finir l espace public dans lequel se joue la d mocratie actuellement cet espace tant constitu d un r seau complexe d int r ts d interactions entre acteurs et d chelons d intervention politiques Certains auteurs comme Kooiman et Jessop parlent d une cole europ enne de la TG relativement diff rente du courant am ricain et fortement orient e par une sociologie davantage fonctionnaliste que critique des syst mes politiques Selon cette approche europ enne la gouvernance est un processus complexe de prise de d cision qui devance et d passe le gouvernement ayant pour principaux aspects la l gitimit de l espace public en constitution la r partition du pouvoir entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvern s les processus de n gociation entre les acteurs sociaux la d centralisation de l autorit et des fonctions li es l acte de gouverner Notons enfin que la TG est concern e pour diff rentes raisons et de diverses mani res par les deux champs extr mes de la sph re publique le local et le transnational Pour ce qui est du premier l approche instrumentale de la gouvernance dans son acception import e du monde de l entreprise pour d crire des protocoles de coordination diff rents des march s a eu comme premier laboratoire le pouvoir local et la
80. qu il a permis aux institutions financi res internationales d abandonner et de revenir aux questions sociales et politiques essentielles que posait le calendrier des restructurations conomiques Il permettait de surcro t de ne pas s opposer trop ouvertement des gouvernements qui en g n ral n aimaient gu re que des pr teurs leur donnent des le ons sur 26 des points sensibles de politique int rieure et d administration En parlant de gouvernance plut t que de r forme de l tat de changement politique ou social les banques multilat rales et organismes de d veloppement ont pu aborder des questions d licates susceptibles d tre ainsi amalgam es sous une rubrique relativement inoffensive et d tre libell es en termes techniques vitant de la sorte ces organismes d tre soup onn s d outrepasser leurs comp tences statutaires en intervenant dans les affaires politiques d Etats souverains 1998 p 3 Ainsi le Programme des Nations unies pour le d veloppement PNUD consid re la gouvernance comme tant l exercice de l autorit conomique politique et administrative en vue de g rer les affaires d un pays Elle englobe les m canismes les processus et les institutions par le biais desquels les citoyens et les divers groupes expriment leurs int r ts exercent leurs droits juridiques assument leurs obligations Dans cette acception la soci t civile et le
81. que de l innovation sur celle de la rationalisation en cherchant promouvoir des processus d action qui sont avant tout des processus d interpellation r ciproque des diff rents acteurs locaux La gouvernance urbaine n est pas autre chose mes yeux que la capacit mettre en uvre des partenariats efficaces entre les diff rents acteurs c est dire la capacit relier les principaux acteurs autour du niveau de d cision politique en d finissant un cadre qui donne du sens l action urbaine Ndiaye C 2005 p 29 Il faut que cette action soit suffisamment mobilisatrice pour entra ner les parties concern es et suffisamment lisible pour tre comprise par tous les citadins et produire de ce fait du lien social C est d ailleurs bien le r le des pouvoirs publics de donner du sens une action quelle qu elle soit dans les deux acceptions du mot sens une direction et une signification Tout cela est certes plus facile dire qu faire Mais il existe des voies et des moyens pour y parvenir Nous signalerons simplement les d marches contractuelles qui se pr tent parfaitement bien cette mise en musique de la gouvernance urbaine J M Offner nous rapporte l introduction de P Duran dans un num ro de Politique et Management Public consacr la gouvernance marqu e par les d veloppements r cents de l analyse des politiques publiques et la th orie des organisations et en rupture avec une approche c
82. que ou officiel l analytique et la normative Ainsi elles tentent de r pondre simultan ment des questionnements divers Comment r guler le pouvoir la fois aux niveaux local et transnational Comment se pr sente le syst me mondial Et enfin Comment sa nouvelle structure devrait elle se mettre en place Mais nous n aborderons pas tous ces points dans ce document 4 Quatri mement la notion peut r pondre par son potentiel multidimensionnel aux exigences de plusieurs champs de l application et de la connaissance Politique c est le champ d appartenance essentiel de la gouvernance comprenant en m me temps les relations de pouvoir et les proc dures gouvernementales Scientifique particuli rement des sciences sociales et politiques face au besoin d analyse des nouveaux ph nom nes dont la mondialisation et la globalisation conomique d une part l influence des pouvoirs priv s et la globalisation financi re appellent une autre orientation et d autres m thodes de coop ration d o les versants fonctionnalistes de la notion D autre part le lib ralisme conomique s est dot de principes politiques au d but des ann es 1990 qui ont t exprim s dans ledit Consensus de Washington et qui comme on le verra donneront lieu l une des formulations devenues les plus c l bres de notre th me celle de la bonne gouvernance Coop ration pour le d veloppement sous le vocable go
83. r gime politique du processus par lequel l autorit est exerc e dans la gestion des ressources conomiques ou sociales ou de la capacit des gouvernements concevoir formuler et mettre en uvre des politiques et en g n ral assumer leurs fonctions gouvernementales Historiquement la gouvernance est un mot fran ais C est un terme m di val dont la premi re occurrence semble remonter au si cle avec un sens technique la gouvernance d signait la direction des ba lliages partir du XIIIe si cle le sens retenu est plus large et renvoie au fait de gouverner La m taphore qui sous tend les termes de gouvernance comme de gouvernement est celle du gouvernail d un navire ils r f rent tous deux l action de piloter quelque chose Au Moyen Age les fronti res linguistiques de l Europe taient poreuses l Angleterre adapte alors le terme fran ais l anglais et governance est ainsi utilis outre Manche pour caract riser le mode d organisation du pouvoir f odal On retrouvait alors ce terme sous la plume de John Fortescue un l giste anglais qui publia en 1471 The Governance of England Marcou et al 1997 La r flexion conceptuelle sur le pouvoir entam e avec l mergence de l Etat moderne partir du si cle distingue de plus en plus les notions de gouvernance et gouvernement La gouvernance est rel gu e au second plan tandis que s labore notamment
84. r des objectifs adopter des solutions puis les mettre en uvre collectivement sans que rien ni cette repr sentation ni ces objectifs ce sens cette interaction ne soit d termin P avance La BM en axant sa propre conception de la gouvernance ou de la bonne gouvernance sur l efficacit la responsabilisation la participation et la transparence cultive que Bonnie Campbell appelle un manag rialisme populiste qui s articule autour d une approche technique de la chose publique et une r duction de l Etat la seule fonction de garant d un r gime de droits permettent le plein panouissement du march et le respect de la propri t priv e partir de 1995 d autres agences internationales et onusiennes CNUCED UNESCO OCDE OMC FMI etc vont progressivement recourir elles aussi ce concept de gouvernance Pour ces organisations internationales qui souffrent de d ficit d mocratique souvent tax es de technocratiques la gouvernance appara t comme une source nouvelle de l gitimit Essentiellement pragmatique le concept de gouvernance renvoie ainsi finalement une boite outils une liste impressionnante et extensible de recettes manag riales ou d instruments suppos s apporter des r ponses appropri es la crise des politiques d mocratiques traditionnelles centr es sur l autorit de l Etat tableau 1 page 13 C est en cela que la th orie des sites symboliques peut apporter
85. r le pouvoir local ne se r sumait plus aux institutions locales La notion de gouvernance rend compte de ces mutations dans l exercice du gouvernement local le pouvoir local se fragmente et se dilue au sein d agences de r gulation d organismes priv s C est d s les ann es 60 que les tenants am ricains du Public Choice introduisent la gouvernance dans les d bats sur les r formes institutionnelles des m tropoles Il y est d j question de pouvoir polycentrique de fragmentation politico administrative de coop ration entre acteurs priv s et publics Plus tard d autres auteurs mettront l accent sur certains aspects sp cifiques de l action publique locale se servant de la gouvernance pour les formaliser partenariats et coalitions entre acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux participation des citoyens etc Par ailleurs le glissement de l conomique vers le politique t galement op r par la Banque Mondiale pour qui la gouvernance est la mani re dont le pouvoir est exerc dans la gestion des ressources conomiques et sociales dans un pays en voie de d veloppement Osmont 1998 La bonne gouvernance constituant pour les experts de la Banque Mondiale le cadre politico institutionnel ad quat aux politiques d ajustement structurel qui ont marqu les pays africains notamment le S n gal dans les ann es 70 80 Michael Bratton et Donald Rothchild nous rappellent l historique du concept en A
86. roche 1 n y pas plus un seul mod le de gouvernance qu une seule structure Dans son laboration la plus achev e et en liaison avec l approche de la gouvernance globale ou transnationale la TG participe l tude de r seaux organis s policy networks o l Etat est un acteur parmi tant d autres Les notions d ouvertures de dynamique et de complexit sont des approches n cessaires la prise de d cision interactive qui volue pour r pondre des circonstances changeantes Le concept cl de cette analyse est la r gulation issue de la th orie des syst mes et d signant un ensemble de r gles explicites et implicites qui guident le comportement des acteurs en pr sence sur la sc ne politique et qui maintiennent un minimum d ordre et d int gration par des processus gr ce auxquels un syst me politique serait capable de r soudre des tensions sociales et de r duire les effets d stabilisateurs Sur l application de la gouvernance au niveau local voir le num ro sp cial que la revue Annales de la recherche urbaine a consacr ce th me n 80 81 d cembre 1998 23 Les bases th oriques de cette approche sont ancr es dans la gestion de syst mes sociaux complexes appliquant la science politique des notions syst miques emprunt es aux sciences dures Malgr la nature diverse des courants sur la TG on peut les regrouper en cinq traits efficacit dans la gestion des biens publics le trans
87. situation bien particuli re o la communaut internationale d une seule voix use d un concept en fait un slogan qu elle transforme en conditionnalit d aide au d veloppement sans avoir r gl les questions pr alables et pr judicielles 8 S BEN NEFISSA ONG gouvernance et d veloppement dans le monde arabe document de discussion n 46 MOST 20 d un consensus sur le contenu du concept d une d marche scientifique d valuation et de quantification des dimensions du concept toutes choses au demeurant si n cessaires une d marche rationnelle objective et quitable surtout lorsqu elles constituent une condition du soutien au d veloppement humain et engagent par cons quent la vie et la survie de millions d humains de notre plan te C est qu en v rit un tel flou conceptuel se r v le bien commode pour les institutions financi res car en l absence de standards chacune fixera elle m me au nom de la bonne gouvernance ses exigences et ses conditions appr ciera les volutions pour d cider sans rendre compte quiconque des politiques et programmes des r formes de structures et d institutions que les pays en d veloppement devront mettre en uvre Ainsi si la s int resse depuis les ann es 1980 la gouvernance comme nous l avions d j soulign si le groupe de la Banque africaine de d veloppement a fait de la bonne gouvernance le th me de son rapport annuel 2
88. ssaire comme nous le verrons plus loin De plus l un des aspects de l application de la troisi me voie propos e par Giddens et mise en uvre par le gouvernement britannique la fin des ann es 1990 est l apparition de programmes de recherche suscit s par le gouvernement sur le th me de la gouvernance cela notamment travers l Economic and Social Research Council et la London School of Economics Dans cette lign e l application de la bonne gouvernance partir de 1996 s accompagne d une sorte de mission p dagogique et de diffusion d une r f rence partag e des connaissances parmi une partie de la communaut scientifique pr occup e par l ing nierie socio conomique Ainsi la met en uvre cette strat gie travers le World Bank Institute et ses publications Development Studies Des banques r gionales du syst me partagent cette d marche ainsi que d autres organisations comme l OCDE la CNUCED ou PUNCHS En tant que bailleurs de fonds pour la r alisation de recherches d tudes et d actions de d veloppement ces institutions avec des gouvernements et des fondations priv es d clarent prioritaire la mise en place d une bonne gouvernance et d clenchent une mouvance suivie aussi par des ONG internationales et des grandes organisations humanitaires voire des coles nationales d administration publique et des universit s De son c t la m thode de la gouvernance locale ou
89. straites au profit de la prise en compte de l existence des groupes concrets Comme nous le constatons la diversit des propos pr c dents les perspectives ouvertes par la gouvernance suscitent donc beaucoup de controverses et pas mal d interrogations Cette perplexit traduit sans doute la difficult d articuler d mocratie et complexit d mocratie et expertise Mais elle t moigne aussi de la vivacit du d bat qui autour du th me de 1 gouvernance oppose diff rentes conceptions alternatives de la d mocratie Ainsi du point de vue pragmatique au lieu d opposer une conception idyllique de la bonne gouvernance un pessimisme sans borne il est urgent de construire des passerelles entre ces diff rentes positions et de se placer non pas dans une logique de substitution des formes d mocratiques de gouvernance aux modes classiques d action publiques mais plut t dans une perspective de compl mentarit et de nouvelle distribution des t ches entre l Etat et la soci t civile entre la d mocratie repr sentative et la d mocratie d lib rative et m me d mocratie dialogique entre l innovation manag riale et la cr dibilit institutionnelle Cela revient mettre la gouvernance l preuve des r alit s ou l preuve de la gouvernabilit et de ses contradictions 5 2 La gouvernance entre innovations et inadaptations En admettant que la notion de gouvernance concerne plut t les outils et
90. t trouver les conditions pratiques au guidage de l action publique L analyse institutionnelle appliqu e en dehors de la sph re publique est une partie essentielle de la TG En 1976 James March et Johan Olsen parlaient de University Governance faisant r f rence aux probl mes de gestion et d administration du pouvoir et de l conomie des responsabilit s dans une structure organisationnelle Dans la m me lign e la gouvernance corporative consacr e au cours des ann es 1990 est proprement parler la premi re conception de la gouvernance dans son sens moderne Elle s int resse la structure de l entreprise son organisation interne 1 division du travail entre les unit s de production ses relations avec d autres entreprises et la r gulation du jeu entre les actionnaires et les dirigeants Selon cette conception le meilleur syst me de gouvernance est celui qui permet de minimiser les pertes de valeur en tenant compte des co ts qu il induit sachant que les diff rents m canismes sont imbriqu s et que l limination totale des pertes de valeur est impossible Son application dans la gestion des biens publics parie sur l tablissement de partenariats entre les entreprises veillant davantage d efficacit avec la responsabilit ou accountability comme pierre angulaire Son pr suppos part du fait que les entreprises transnationales sont plus puissantes que beaucoup d Etats dans le monde
91. t la soci t Les scientifiques acqui rent ainsi un pouvoir politique gigantesque Latour parle de la plus fabuleuse capacit politique jamais invent e faire parler le monde muet dire le vrai sans tre discut op cit 1999 28 sous couvert de la neutralit de la science puisqu ils ont le pouvoir d imposer de nouveaux objets dans la soci t et de faire taire les oppositions des autres acteurs sociaux des profanes en effet toutes les d cisions techniques prises par le politique s appuyant sur la l gitimit du savoir scientifique celles ci chappent au d bat d mocratique bien qu elles engagent notre mode de vivre ensemble La sociologie des sciences a pourtant bien tabli que la production de connaissances n est pas aussi d sint ress e pure de tout enjeu de pouvoir et de soci t que les repr sentations classiques de la science la recherche de la v rit le pr tendent Ce mod le m taphysique appara t alors ill gitime d un point de vue pist mologique et d mocratique Ces premiers apports th oriques de d l gitimation du monopole des scientifiques et experts dans l orientation des choix techniques du politique effectu par Latour semblent soutenir les essais de Callon Lascoumes et Barthe de l gitimation de la possibilit pour les profanes peut s agir de riverains d lus d acteurs associatifs comme de scientifiques issus de disciplines non pris
92. tifi s ensemble est le moyen de redonner du pouvoir et du sens la d mocratie En un mot 1 s agit de faciliter la collaboration entre l tat et la soci t civile dans le but non seulement de rendre plus souple cette dynamique mais aussi afin d am liorer la r gulation sociale D autre part il faut aussi assouplir les structures tatiques r duire les hi rarchies pour accro tre l autonomie et les responsabilit s aux structures locales afin de rendre de meilleurs services aux citoyens Enfin il s agit dans le cas de la gouvernance mondiale de r duire les barri res conomiques et politiques entre les tats dans le but d augmenter les changes commerciaux plus quitables entre les pays et favoriser une conomie sociale et solidaire Ainsi la th orie de l empowerment tudiant socialement les capacit s de devenir acteur de sa propre histoire et celle des sites symboliques pour la prise en compte des conditions m sologiques et anthropologiques de chaque syst me dans le processus de d veloppement sont fortement li es la participation et repr sente de ce fait une perspective adapt e aux nouvelles conditions de la gouvernance d mocratique globale face aux d fis actuels Dans ce cadre l conomie solidaire participe t elle dans ses relations avec les diff rents chelons de pouvoirs publics au d veloppement de nouvelles relations partenariales et plus globalement l mergence de nouveaux principes
93. tion titre d exemple le trait de l union Europ enne lie troitement la politique de coop ration au d veloppement et la consolidation de la d mocratie et de l Etat de droit ainsi qu au respect des droits de l homme et des libert s fondamentales Article 130 En d finitive le concept de gouvernance renvoie selon ses promoteurs trois syst mes Le syst me politico administratif Le syst me conomique La soci t civile Donc le d veloppement conomique et social ne peut se r aliser que gr ce aux transformations de ces trois syst mes en vue d une plus grande coh rence et d une synergie dans le fonctionnement du syst me global Les fondements conceptuels et op rationnels du mod le de bonne gouvernance se r sumeraient finalement dans La transparence dans la gestion des affaires publiques La d mocratisation et la participation de la soci t civile La recherche syst matique de l am lioration de efficacit et l efficience organisationnelle Cette approche de la gouvernance est largement inspir e en fait par les apports th oriques r cents r alis s par le prix Nobel d conomie 1998 Amartya Sen pour lequel le progr s social et la d mocratie sont des processus qui se renforcent mutuellement Ce sont ces fondements th oriques mais aussi les r alit s empiriques des exp riences de d veloppement qui ont fait incontestablement voluer l attitude des org
94. tre les mains de la Banque mondiale et du Fonds mon taire international a plut t min la l gitimit politique des lites de l Etat en exercice qu elle ne l a favoris e 1993 377 Lofchie pour sa part rench rit sur le m me ton en soulignant que dans les pays africains le pouvoir de d cider de la distribution des ressources repose en r alit entre les mains des grandes institutions de pr t internationales qui peuvent dicter leur gr les termes des diverses politiques d ajustement conomique 1989 20 Peut on donc raisonnablement dans le contexte de la mondialisation de la constitution de vastes ensembles r gionaux interd pendants mais plus encore des relations entre les pays en d veloppement pour l usage desquels le concept de bonne gouvernance semble s adresser en priorit et les puissances conomiques et financi res occidentales d finir la bonne gouvernance dans ses seuls effets internes et occulter les influences externes souvent d terminantes sur les actions internes de gouvernance elles m mes Or les approches faites ici et du concept et principalement par les institutions financi res internationales qui se sont appropri es le terme oublient opportun ment de relever une telle dimension qui mettrait vite en cause la r alit de leur pouvoir de d cision et de contr le en mati re de politique programme et plans d action des pays en d veloppement Plus qu un alibi le
95. u d utilisation des ressources communes allant du niveau local au niveau plan taire Par d finition ces probl mes sont complexes conflictuels controvers s et leur solution passe par la mobilisation d acteurs nombreux interagissant de multiples chelles des acteurs dont les territoires ne correspondent g n ralement pas aux territoires institutionnels classiques et qu il faut convaincre par ailleurs l environnement est lui m me porteur de valeurs favorables la d mocratie la d centralisation la transparence et donc des formes d action publique qui accordent une large place la soci t civile il est clair enfin que les nouvelles formes de gouvernance ont aussi t pour les politiques de l environnement un moyen de surmonter leurs faiblesses ou leur d ficit de l gitimit et en particulier de r agir aux critiques d inefficacit ou d autoritarisme auxquelles elles ont t confront es d s l origine Theys 2002 Cependant 11 ne faut pas perdre de vue que cette volont d innovation coexiste avec le souci quasi obsessionnel de renforcer les modes d intervention traditionnels de l Etat de type command and control pour reprendre les propos de Theys s il faut accorder l environnement un r le d avant garde dans la modernisation des formes de gouvernance On est encore en effet dans une phase o 1 s agit prioritairement pour les responsables de l environn
96. ur les L irruption des ONG experts bureaucrates transnationaux r seaux locaux et r gionaux est loin de r soudre la question de la participation politique et du contr le des instances de pouvoir De toutes les mani res les Etats sont toujours pr sents et les conflits inh rents l essence du politique n ont aucune chance de se dissoudre durablement dans une gouvernance technocratique et administrative de Senarclens P op cit Leca J op cit Au regard de cette volution n est donc pas tonnant de constater que le concept de gouvernance est au centre de la r flexion th orique sur les plans politique et conomique des pays de l OCDE de la Banque mondiale du Fonds mon taire international ou du groupe de la Banque africaine de d veloppement est encore moins tonnant de relever que le contenu th orique qu elles d clinent la gouvernance traduit une vision du monde leur vision du monde c est dire une conception philosophique politique et conomique de l Etat lui m me Ceci conduit Marie Smouts souligner Quoi qu il en soit pour les sp cialistes d conomie politique internationale le concept de gouvernance est li que les grands organismes de financement en ont fait un outil id ologique au service de l tat minimum Marie Smouts 1998 Dans cette m me lign e de pens e Cynthia Hewitt de Alcantara consid re que le concept de gouvernance est venu point nomm en ce
97. urbaine est renforc e par des programmes internationaux sur le city management Certains centres universitaires prennent le relais comme le Canadian Urban Institute le Centre for Urban and Community Sudies de Toronto Quant l Union europ enne elle a publi en 2001 le livre blanc sur la gouvernance europ enne qui revoit l ensemble des r gles des proc dures et des pratiques qui affectent la fa on dont les pouvoirs sont exerc s l chelle europ enne Commission des Communaut s europ ennes 2001 Par ailleurs en 2002 a t lanc le 6 Programme pluriannuel de recherche d veloppement PCRD dont l un des th mes prioritaires est bien la gouvernance semble invoquer la gouvernance pour deux raisons le besoin de comprendre sa propre structure institutionnelle s agissant d une organisation sui generis concentrant la fois des pouvoirs ex cutifs l gislatifs et judiciaires et le besoin de travailler dans les processus de r gulation publique au niveau r gional originalit des approches classiques bas es sur le local et sur le global 18 Ainsi donc la bonne gouvernance int gre dans la perception des institutions internationales PNUD et m me pour les agences de coop ration des dimensions et des exigences particuli res d mocratie locale participation populaire travers les associations et les ONG transparence dans la gestion des budgets publics et lutte contre la corrup
98. ut avoir des vis es concurrentielles par exemple ceux qui s occupent de la politique de la ville vont r clamer une coh rence par rapport au social ceux de l nergie vont s attacher la coh rence entre l nergie et l environnement etc capacit d velopper des politiques effectives Une politique c est justement quelque chose de coh rent C est un programme d actions qui convergent vers un m me objectif On est droit de se poser la question est ce vraiment une politique 4 politiques effectives ce mot a l int r t de diviser en deux la notion d efficacit entre la notion d efficience qui a avoir avec la productivit et celle d effectivit la r ussite des mesures mises en place la coordination un mot qui peut recouvrir bien des choses L un des principaux objectifs des sciences sociales est justement de comprendre les m canismes de coordination entre acteurs publics et non gouvernementaux parle de coordination intergouvernementale pour d signer des relations entre niveaux territoriaux diff rents et de coordination entre acteurs publics et acteurs non gouvernementaux pour d signer ce que l on met sous le terme g n rique de Partenariat Public Priv Ainsi c est dans cet univers multi acteurs et multi chelles que coordination co production les PPP coalitions et contrats sont cens s permettre u
99. uvernance certaines organisations internationales tentent de r soudre la crise de l gitimit qu elles traversent tout en essayant d accompagner par un mode raisonn disent elles les applications des plans d ajustement structurel PAS dans les pays pauvres Social en r ponse la crise de la d mocratie repr sentative et face la capacit des acteurs intervenir dans les prises de d cision Cinqui me caract ristique la gouvernance a une origine bien localis e dans les soci t s occidentales des pays riches Elle se situe d abord dans le Nord studieux o les universitaires am ricains et anglo saxons ont le plus r fl chi la question La gouvernance a d marr en effet dans les pays industrialis s o le mode de gouvernement traditionnel conna t des probl mes de gouvernabilit n cessitant des proc dures de n gociations et de d cisions participatives et contractuelles et que l Etat solide souvent providence ne suffit plus ou en est pleine transformation face aux d fis actuels Enfin et compte tenu de ces traits le terme para t ob ir une r elle n cessit car 1 peut remplir des espaces vides relevant des cinq dimensions cit es plus haut Finalement devant la caducit du syst me de coop ration internationale instaur Bretton Woods qui peut tre v cu tant t comme un chec tant t comme un r ajustement n cessaire selon les points de vue la gouvernance pourrait a
100. uvernance appliqu e 11 3 1 1 La gouvernance d mocratique pour faire face aux enjeux de l environnement 12 3 1 2 Une gouvernance quatre dimensions 12 3 214 Gouvernance rennes N D 14 3 3 La Bonne Governante letras 17 4 LES APPROCHES THEORIQUES LA GOUVERNANCE 21 5 QUELQUES CRITIQUES DE LA GOUVERNANCE nes 24 5 1 Imperfections de la dimension normative et prescriptive de la gouvernance 25 5 2 La gouvernance entre innovations et inadaptations 32 CONCEUSION Eine ne p E 36 BIBLIOGRAPHIE 38 INTRODUCTION Face l volution et la transformation des rapports sociaux de production la lutte des classes l av nement de la d mocratie et de la R publique les rapports entre gouvernants et gouvern s ont largement volu consacrant aujourd hui non pas seulement la l gitimit des gouvernants mais galement la mont e en puissance d une soci t civile jouant de plus en plus le r le de contre pouvoir d un secteur priv toujours plus dynamique et puissant dans le jeu des rapports conomiques politiques et sociaux De ce fait le terme de gouvernance s est impos en quelques d cennies aux sph res de nos soci t s actuelles que
101. vers s INSEE m thode 1993 Paris G VAN VLIET et Carlos MATUS Planification en sistemas de baja governabilidad IDRI Bogota 1982 33 Les connaissances scientifiques stabilis es constituent un Les th ories scientifiques les visions du monde et du futur monde commun pour tous les acteurs de fa on pr alable deviennent des variables strat giques donnant naissance de l action nouvelles formes de comp tition L enjeu de cette comp tition la formation de communaut s L enjeu de la situation l efficacit conomique et l quit pist miques et la fixation de conventions d environnement sur la base d int r ts bien constitu s Source Olivier Godard 1993 C est galement dans cette perspective que Yves M ny et Jean Claude Thoenig diff rencient fortement plusieurs types possibles de processus ou styles de gouvernement plus ou moins efficaces en fonction du degr d accord ou de d saccord entre acteurs sur les objectifs et les valeurs premi re dimension et du degr de certitude ou d incertitude existant sur le fait et les moyens mettre en uvre seconde dimension Dans certaines situations les contradictions pourront tre g r es par la n gociation ou le pragmatisme dans d autres cas on n vitera pas un processus chaotique essentiellement r gul par les crises tableau 3 Tableau III Nature des probl mes et processus ou styles de gouvernement

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Hotpoint HCM60 User's Manual  Cover 0503-2.fm - Support    AXIS 2120 User`s Manual    Motorola P930 Series User's Manual  Philips 31803/31/16  

Copyright © All rights reserved. Failed to retrieve file