Au fait, l`EDD ça veut dire quoi - Etablissements Eco
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1. Universit Blaise Pascal IUFM D Auvergne Observatoire des repr sentations du d veloppement durable TITRE DE LA COMMUNICATION Au fait EDD a veut dire quoi Auteur FRANCINE PELLAUD HEP FRIBOURG Document de travail n 1 26 juin 2013 14h 30 18h 30 B t A salle 108 Au fait EDD a veut dire quoi Francine PELLAUDI HEP de Fribourg Suisse R sum Enseigner ou duquer au d veloppement durable Derri re un vocable souvent mal identifi se cachent des finalit s des objectifs des modes de raisonnement et finalement des pratiques p dagogiques qui peuvent s av rer tr s diff rentes Cet article participe clarifier une terminologie utilis e de mani re aussi floue que le concept auquel elle se r f re en m me temps qu il apporte des l ments de r flexion pour penser un enseignement adapt aux besoins de la soci t actuelle Dans cette perspective il explore certains aspects de la complexit et n h site pas aborder les valeurs afin D qu en tant qu enseignants ou formateurs nous soyons pr ts nous questionner sur notre propre rapport au monde Mots cl s Eduquer au d veloppement durable complexit approche syst mique clarification des valeurs pens e prospective Derri re cet acronyme se cache une ambigu t Le E signifie t il enseigner ou duquer Si la question para t triviale voire simpliste elle cache pourtant des param tres importants2. voluer vers des changes immat riels tels que celui des services Appr hender le principe de non certitude Enfin et surtout le DD se caract rise galement par un principe de non certitude qui oblige d cider dans le flou le contradictoire l incertain et dont le principe de 5 Am liorer l efficience des ressources au niveau de la consommation et de la production r duire l utilisation des ressources un niveau compatible avec les exigences cologiques du d veloppement durable tout en renfor ant la comp titivit et la prosp rit de la Suisse Exemple d objectifs d conomie verte donn s par l Office f d ral de l environnement Suisse ttp www bafu admin ch wirtschaft 11350 index html lang fr consult le 23 octobre 2012 6 STAHEL W R 2012 D mat rialisation cr er des emplois dans une conomie circulaire r gionale http product life org 15 ao t 2012 pr caution est repr sentatif Ce principe pose l individu au centre de questions qu il n est gu re agr able de se poser mais qui jalonnent pourtant l ensemble de notre existence Que faire pour bien faire S il n y a pas de solution d finitive et unique quel optimum choisir Comment faire mieux que ce qui existe actuellement Comment me d cider quand m me les experts ne savent pas tout La figure ci dessous r sume nos propos dans le but de visualiser les principales interactions entre ces principes ainsi que l
3. clarification des valeurs Les soci t s occidentales telles que la Suisse ou la France valorisent l habitat individuel Or ce type d habitat participe au mitage du paysage la diminution des terres agricoles et arables et au gaspillage nerg tique sans apporter de r ponse par exemple la solitude des personnes notamment g es Penser dans une optique de DD n cessite de passer de valeurs individualistes des valeurs sociales visant d autres modes relationnels comme cela se fait dans les co quartiers tels que ceux de Freiburg im Breisgau en Allemagne Mais les valeurs peuvent conduire des changements de pratiques comme par exemple la v g talisation de l ensemble des toits des villes dans une vision urbanistique large Ces toits v g talis s proposent non seulement des lieux de partage et de loisirs jeux pour enfants jardin potager terrasse commune etc recr ant ainsi le lien social interg n rationnel mais par la m me occasion ils permettent de lutter contre l imperm abilisation des sols et l effet de serre ils favorisent la conservation de l humidit la r gulation des temp ratures et du climat la biodiversit etc Cette clarification des valeurs devrait galement permettre de lutter contre la d responsabilisation qui vient notamment d une vision de la libert individuelle comprise sous sa forme perverse de libre arbitre telle que la d finit H Jonas 1984 savoir faire ce que je ve
4. Par exemple la r troactivit oblige sortir d une vision lin aire d une cause pour un effet puisque l effet peut avoir des r percutions positives ou n gatives sur la cause la modifier et donc modifier ses futurs effets Ceci se confirme dans bien des th matiques et les changements climatiques en sont un exemple de choix La r cursivit quant elle qualifie un processus dont les produits sont n cessaires la production du processus lui m me Elle permet de comprendre et d anticiper de nombreux ph nom nes de crise ou de r gulation Ex nous sommes un produit de la soci t et en m me temps producteur de cette m me soci t En d autres termes la soci t produit des individus qui eux m mes vont construire la soci t de demain Or m me si ce processus semble lin aire nous savons que la soci t volue et qu il ne s agit pas d une reproduction Ce simple constat permet de montrer que si le produit l individu est n cessaire la production du processus la soci t il ne garantit pas que celle ci soit identique Au contraire il montre combien les l ments perturbateurs vont contribuer son volution Appr hender les principes d ambivalence hologrammatique et dialogique Le principe d ambivalence qui fait galement r f rence aux principes hologrammatique et dialogique d crits par Morin 1990 2003 dans son approche de la complexit doit nous aider sortir de nos aprioris de nos cat
5. alogages faciles de nos id es re ues Il doit nous aider sortir d une binarit primaire qui divise la plan te en Nord et Sud l humanit en Noirs et Blancs ou en bons et m chants Les exemples qui illustrent ce principe n apparaissent pas seulement dans les relations humaines mais aussi en sciences Par exemple l effet de serre l ozone les bact ries sont souvent d crits en termes n gatifs Or l effet de serre est indispensable la vie et ce n est que son augmentation qui peut tre d crite comme n gative L ozone en haute atmosph re est un protecteur indispensable et sans les mitochondries les bact ries intestinales et celles qui d pollues les eaux et les sols notre vie ne serait tout simplement pas possible Il en va de m me dans notre existence avec ce que nous avons nomm le syndrome de la goutte d eau qui nous fait croire que notre action individuelle est n gligeable Or chacune de nos actions et de nos d cisions ont un impact qu il soit positif ou n gatif sur notre environnement qu il soit naturel conomique ou social Ce principe n est pas sans rappeler les principes propos s par Morin 1990 2003 tels que le principe hologrammatique qui montre que le tout est dans la partie et la partie dans le tout et dialogique qui unit des logiques qui se compl tent et s excluent La dualit onde corpuscule pour le photon de Broglie 1924 la th orie du chaos et l ordre Gleick amp Jean
6. ans une soci t d mocratique m me si nous restons conscients que l galit n est qu un id al vers lequel nous devons tendre il est inacceptable d une part que l cole serve une certaine lite intellectuelle et d autre part que les jeunes sortent sans les outils n cessaires pour d passer les probl mes d aujourd hui en vue des changements indispensables pour penser les jours venir Les id es que nous d veloppons travers nos propres pratiques ainsi qu travers nos recherches autant que les outils que nous proposons nos tudiants et leurs l ves tentent de conduire les enseignants vers des modalit s diff rentes tout en n tant pas en rupture compl te avec l organisation scolaire actuelle Certes bien des pistes restent 10 d fricher Les modes de raisonnement et les logiques sous jacentes aux principes d velopp s dans cet article sont aux fronti res des connaissances et des comp tences l heure actuelle ils ne sont pas valuables par cette cole qui au motif d orienter les l ves se donne plus souvent pour mission de les s lectionner sur des crit res qui ne correspondent pourtant pas n cessairement aux besoins du futur Mais peut tre faudrait il suivant l exemple de nos coll gues Finlandais penser une cole non s lective l essentiel tant dans la pertinence des exp riences v cues dans un milieu scolaire pens comme un v ritable lieu dans lequel l avenir se forge L ens
7. emble de ces r flexions guide le travail de notre quipe de recherche la haute cole p dagogique de Fribourg Suisse Nous y d veloppons des outils destin s aux tudiants futurs enseignants mais aussi aux l ves qui tentent de r pondre au mieux aux multiples objectifs d crits dans cet article Bibliographie CHAMPAGNE V amp SAMSON G 2010 Modifier les comportements EASTES R E PELLAUD F 2013 Les malentendus du d veloppement durable actuellement soumis dans le cadre des actes du Colloque de Florac juillet 2012 DEVELAY M 1996 Donner du sens l cole Ed ESF coll Pratiques et enjeux p dagogiques Issy les Moulineaux DE BROGLIE L V 1924 Recherches sur la th orie des quanta Th se de doctorat en science physique Paris DE ROSNAY J 1975 Le macroscope Le Seuil d Paris FORTIN DEBART C amp GIRAULT Y 2007 Pour une approche coop rative de l environnement l cole primaire Recherche exploratoire aupr s d enseignants du primaire t l charg le 1er juillet 2012 sur http www revue ere ugam ca PDF Volume6 06_Fortin Debart_C_Girault_Y pdf FRICK J 2003 Th se de doctorat Environmental knowledge Structure relevance for attitudes and behavioral effectiveness Universit de Z rich GIORDAN A 2008 Une education pour l environnement vers un developpement durable P dagogie et formation Paris Delagrave GIORDAN A 2002 Une autre cole pour nos enfants Delagrave Pa
8. emp chent de penser l innovation Les exemples proposant une simple am lioration sont partout en commen ant par la voiture Les moteurs de celles ci consomment de moins en moins de p trole mais l augmentation du parc mondial et de leur utilisation a pour cons quence une non diminution de leur impact environnemental Pire en proposant des pleins de quelques litres on favorise la recherche d nergies fossiles extr mement co teuses telle que la fragmentation hydraulique En effet l impact conomique sur le consommateur tant nul payer 20 litres 2 Euros ou 5 litres 8 Euros n a aucune cons quence sur son pouvoir d achat l industrie p troli re peut se permettre le luxe de forages on reux Il faut donc sortir du mod le faire mieux pour entrer dans le faire autrement En l occurrence il est n cessaire de sortir du paradigme voiture pour penser une mobilit diff rente n cessitant peut tre une organisation sociale galement diff rente L imagination la pens e critique et la cr ativit sont donc au c ur de l EDD Appr hender l approche syst mique et le principe d interd pendances Dans les d marches que nous proposons nos tudiants ou nos l ves les th matiques li es au DD servent de support pour atteindre les objectifs ducatifs voqu s pr c demment ainsi que ceux qui vont suivre Pr cisions que si nous ne minimisons pas l importance des connaissances il est n anmoins n c
9. es l ments qui en d coulent Principe r cursif Principe hologrammatique P Principe dialogique Principe r troactif temps re espace sa p Principe syst mique 27 Principe d autonomie Economie Ecologie Le Social Interactions baa O ptim um es T g rer l inattendu Entre les diff Acteurs de l Etat l individu Local global Syndrome de la goutte d eau Notion de moins mauvais D cider dans le flou le contradictoire Principe de pr caution Passer du ou au et quitter le cart sianisme primaire Figure l FPELLAUD 2000 2012 Figure 2 Les diff rents principes du d veloppement durable Pellaud 2000 2012 Apprendre clarifier ses valeurs Il nous faut donc apprendre g rer les situations dans lesquelles ces diff rents principes apparaissent en valuant les pour et les contre et surtout en se positionnant par rapport des valeurs Nous atteignons l un point crucial de l EDD la clarification des valeurs Celle ci passe par trois questions fondamentales e savoir ce que l on veut e pourquoi on le veut e __et combien on est pr t investir pour l obtenir en gardant l esprit qu on n est pas seul au monde En d autres termes nous devons chaque instant nous demander ce qui est le plus important pour nous et agir en cons quence La r flexion sur l habitat peut servir d exemple concret pour illustrer cette
10. essaire de prendre de la distance vis vis des disciplines classiques Toute probl matique li e au DD n cessite de pouvoir sortir la t te de ses champs de comp tences sp cifiques de ses probl mes imm diats voire personnels pour favoriser le regard syst mique l un des principes fondamentaux d finis entre autres par Morin 1977 1990 1999 2003 Ce principe syst mique rejoint celui d interd pendances qui permet de mieux comprendre les liens qu il y a entre le local et le global ainsi qu entre les diff rents acteurs sociaux du supranational l individu D velopper un esprit critique constructif Ensuite il faut d velopper un esprit critique vis vis de ce qui est donn voir que ce soit la t l vision sur Internet ou dans les m dias Mais cet esprit critique ne peut se d velopper que si on laisse la place la curiosit et l apport de connaissances qui aient du sens Il faut donc offrir des dispositifs qui permettent d apprendre regarder derri re les vidences comprendre les enjeux cach s admettre la 4 David Orr dans son livre Ecological Literacy reprend peu pr s la m me formule The crisis cannot be solved by the same kind of education that helped create the problems 1992 p 83 manipulation pour mieux la d masquer Cet esprit critique et curieux qui ne doit pas se laisser abuser doit aussi tre cr atif et constructif En effet c est toujours tr s facile de critique
11. i aux USA ou au Bengladesh Mais cela veut dire aussi que ce qui sera d cid aujourd hui doit pouvoir tre remis en question demain Appr hender le principe de non permanence En lien troit avec ce principe de relativit un troisi me principe celui de non permanence se retrouve dans la mise en uvre de processus de r gulation ainsi que dans la recherche d optimum en lieu et place de solution Ce principe vient du fait que le DD est avant tout un processus et que celui ci n cessite des recherches d optimum et des mises en place de r gulation Nous oeuvrons donc dans une urgence qui va prendre du temps et qu il faut sans cesse remettre en question sommes nous dans la bonne direction Nos d cisions actuelles sont elles les plus favorables en mati re d quit sociale environnementale et conomique L exemple de la mise en uvre des normes ISO 14000 est r v lateur Ce n est pas parce qu une entreprise est certifi e qu elle ne pollue plus C est simplement la preuve qu elle s est engag e dans un processus d am lioration mais un processus qui pourra prendre plusieurs ann es Appr hender les principes complexes r troaction et r cursivit Les syst mes complexes largement d crits par Morin 1977 1990 2003 font intervenir des principes qui sortent galement de nos habitudes de pens e et de nos modes de raisonnement classiques Girault Lange Fortin Debart Delalande et Simmoneaux 2006 2007
12. ires sa formation et l panouissement de sa personnalit Grosso modo enseigner peut donc tre associ une transmission visant un domaine particulier duquer un d veloppement beaucoup plus global Loin d tre antinomiques ces deux aspects se compl tent Et si le premier n a peut tre pas besoin du second du moins c est comme cela que fonctionne le syst me actuel ce dernier ne peut exister sans un minimum de connaissances issues du premier Tr s concr tement qu est ce que cela signifie en termes d apprentissages et quels sont les impacts au niveau de la pratique enseignante Enseigner le d veloppement durable Parler du DD semble vident tant les sujets d actualit s y pr tent On peut donc sans difficult acqu rir nombre de connaissances sur n importe lequel de ces sujets pour autant que l on ait acc s au r seau internet et que l on soit familier avec l utilisation des nouvelles technologies de l information C est ce que nous nommons enseigner le d veloppement durable DD Mais enseigner le DD comme nous venons de le voir signifie que nous accumulons des connaissances sur un sujet pr cis Nous pouvons donc devenir sp cialistes de la probl matique des d chets de celle du commerce quitable des droits de l enfant ou d une approche saine de l alimentation Cette mani re d enseigner permet galement une compr hension du monde qui peut conduire une prise de conscience po
13. mougin 1989 ou la juxtaposition des termes d veloppement et durable dont l antinomie oblige penser diff remment sont quelques exemples que propose Morin 1990 2003 dans ses ouvrages Le principe de g rance des flux Touchant aux principes d interd pendances et syst mique ainsi qu ceux de relativit et de non permanence notamment travers les notions d optimum et de r gulation la g rance des flux s applique autant aux domaines de l conomie que du d veloppement social et environnemental Dans son sens commun la gestion des flux se pr occupe essentiellement de la logistique afin d optimiser les services et les productions ainsi qu en finance Dans un contexte de recherche de durabilit cette optimisation rejoint l id e de cycle que l on retrouve notamment dans l conomie circulaire l une des cl s de vo te de la d mat rialisation de l conomie qui participe au d couplage conomique revendiqu dans la recherche d une conomie verte Une conomie circulaire d couple la cr ation de richesse et de bien tre de la consommation des ressources non renouvelables substitue nergie et mat riaux par le travail et introduit une valeur de qualit de la vie f Si nous reprenons les propositions d j voqu es de McDonough et Braungart 2011 dans Cradle to cradle nous comprenons que cette vision modifie radicalement notre rapport la consommation voire la pro
14. pri t et donc aux flux qui r gissent les changes qu ils soient mat riels financiers ou humains En effet pour parvenir une r cup ration totale des mati res premi res transform es la notion de service devrait s tendre tout objet manufactur afin que les mat riaux de base reviennent obligatoirement au fabriquant et que l augmentation de la dur e de vie de l objet soit rendue possible gr ce un syst me de service de maintenance Bien des projets actuels vont d j dans ce sens mais rares sont ceux qui ont pouss jusqu au bout cette id e de nutriments technologiques et biologiques Mais le principe des flux ne s arr te pas aux mati res premi res et aux services Elle aide galement penser les mouvements humains migrations main d uvre d placements etc ainsi que les mouvements financiers Car il est vident que si l id e de propri t tend se modifier on peut aller jusqu penser les diff rentes mati res premi res et l eau comme patrimoine mondial plac es sous la responsabilit de tous les flux financiers se verront galement touch s D autre part si des solutions locales devaient voir le jour au niveau de l nergie et si le cycle des mati res premi res se d veloppait tel que d crit pr c demment la mani re dont fonctionne aujourd hui l importation et l exportation n aurait plus vraiment de raison d tre D s lors le syst me conomique dans son ensemble pourrait
15. qu un bain trier les d chets etc Si cette tape peut tre consid r e comme un premier pas vers une co attitude il convient dans la perspective d une ducation citoyenne de d passer ces habitudes qui tiennent plus d un r flexe que d une action conscientis e Eduquer en vue d un d veloppement durable la d finition du d veloppement durable donn e par Brundtland 1987 nous pr f rons celle formul e par Dominique Pestre 2011 e Un id al de justice sociale pour les populations de la plan te d aujourd hui et de demain e Un id al de pr caution et de justice environnementale e Un id al de d bat ouvert et de participation de tous la d cision et aux choix Lorsque nous parlons en termes d id aux nous tendons vers quelque chose dans une vision programmatique Eastes Pellaud 2013 C est ce que propose la d finition de VEDD sur laquelle s appuie nos travaux duquer en vue d un d veloppement durable c est insuffler un changement d tat d esprit pour voir plus loin anticiper sur l avenir et agir en cons quence Pellaud 2011 Mais l action n est pas seulement d pendante des connaissances Champagne et Samson 2010 Frick 2003 Girard Maisonnave et Assal 1998 Ainsi la mention Fumer tue sur les paquets de cigarettes a moins d influence sur les fumeurs que le prix du paquet Nous pouvons donc poser l hypoth se que derri re toute action se cachent des valeurs et pas
16. qui touchent aux contenus en termes de connaissances et de comp tences aux outils et aux pratiques p dagogiques utilis s autant qu aux environnements didactiques propos s aux l ves Si nous nous r f rons simplement aux d finitions usuelles donn es pour les termes d enseigner et d duquer nous constatons d j des diff rences Voici ce que propose le portail lexical CNRTL sur le WEB consult le 4 avril 2012 Enseigner Faire apprendre une science un art une discipline quelqu un le lui expliquer en lui donnant des cours des le ons Larousse Transmettre un savoir de type scolaire ou non Rendre comp tent dans un domaine d termin Eduquer Former quelqu un en d veloppant et en panouissant sa personnalit D velopper une aptitude par des exercices appropri s D velopper chez quelqu un certaines aptitudes certaines connaissances une forme de culture Larousse 1 Francine PELLAUD Dr en sciences de l ducation professeur et responsable de l unit de recherche en didactique des sciences et en ducation en vue d un d veloppement durable la Haute cole p dagogique de Fribourg Suisse A travers un parcours professionnel qui l a conduite de la maternelle l universit en passant par l enseignement sp cialis et l inspectorat elle porte un regard critique sur l cole tout en proposant des outils concrets pour faire changer les choses Donner quelqu un tous les soins n cessa
17. r C est bien plus difficile de proposer autre chose Des tentatives telles que celles que McDonough amp Braungart d crivent dans leur livre Cradle to cradle 2011 vont dans ce sens En r fl chissant sur ce qui fait r ellement notre confort sur le choix des mat riaux sur les r percussions que ces choix peuvent avoir sur la qualit de notre vie sociale et environnementale mais galement sur les gains substantiels d un point de vue conomique que permettent ces choix ces deux auteurs nous exhortent sortir de nos habitudes de penser D s lors comment l cole peut elle aider les futurs pr sidents PDG ing nieurs et autres dirigeants de ce monde entrer dans de telles perspectives En analysant les probl matiques li es au DD nous en avons tir des principes qui peuvent guider cette r flexion menant vers d autres fa ons d envisager notre rapport au monde Ceux ci font partie des objectifs que nous visons travers EDD telle que nous l envisageons Changer notre compr hension du monde Appr hender le principe de relativit Pr c demment nous avons d j voqu un premier principe celui d interd pendances qui fait cho au principe syst mique d Edgar Morin 1977 1990 1999 2003 Nous y ajoutons le principe de relativit qu elle soit dans le temps l espace ou les relations humaines En d autres termes le DD doit tre contextualis et ne va pas prendre la m me forme en France en Suisse au Mal
18. ris GIORDAN A 1998 2 Apprendre D bats Belin GIRARD A MAISONNAVE M et ASSAL J P 1998 Difficult s du patient dans le suivi de son traitement in Encyclop die m dicale et chirurgicale Elsevier AKOS Encyclop die pratique de m decine Paris 1 0035 GIRAULT Y LANGE J M FORTIN DEBART L SIMMONAUX L et LEBEAUNE J 2006 2007 La formation des enseignants dans le cadre de l ducation l environnement pour un d veloppement durable probl mes didactiques T l charg sur le site http www revue ere uqgam ca categories volumes v 6tab html 30 juin 2012 GLEICK J JEANMOUGIN C 1989 La Th orie du Chaos Albin Michel d Paris JONAS H 1984 Frankfurt a M Suhrkamp LAURENT E 2011 Faut il d courager le d couplage in Revue de l OFCE D bats et politiques 120 McDONOUGH W amp BRAUNGART M 2011 Cradle to cradle Cr er et recycler l infini d Alternatives Paris MEIRIEU P 1985 L cole mode d emploi ESF d Paris MORIN E 1977 La M thode 1 La nature de la nature Seuil Paris MORIN E 1990 Introduction la pens e complexe ESF MORIN E 1999 1 Les sept savoirs n cessaires l ducation du futur UNESCO MORIN E MOTTA R et CIURANA E R 2003 Eduquer pour l re plan taire Ed Balland Paris ORR D W 1992 Ecological Literacy Ed Suny PELLAUD F 2000 L utilisation des conceptions du public lors de la diffusion d un concept complexe cel
19. seulement mon taires Ceci est peut tre illustr par cette image de l artiste Valentine Vermeille pr sent e Paris en 2007 a 7 4 7 LIT ZZ F F E a f E EFF end S y S ti re i k r NY T 2 Ur j T Figure 1 uvre d art de Valentine Vermeille pr sent e Paris en 2007 L artiste travers son uvre nous propose sa vision du monde sorte d id al pour l avenir Nous y voyons les b timents existants recouverts de fa ades v g tales et le dallage transform en gazon La nature y est domestiqu e sculpt e par l homme et rien n est r ellement remis en question ni l urbanisation ni le type d habitat ou 3 Eduquer en vue d un d veloppement durable est la terminologie consacr e dans le plan d tudes romands programme scolaire pour la Suisse francophone l utilisation des sols Les changements propos s sont de l ordre de l esth tisme mais ne proposent aucune cr ation nouvelle Or si nous voulons r ellement entrer dans un processus de DD il ne faut pas seulement am liorer l ancien ou repeindre la vie en vert Il faut r ellement changer d tat d esprit comme le rappelle cette citation attribu e Einstein On ne peut r gler le probl me avec l tat d esprit qui l a Cr Changer de paradigmes L objectif supr me est donc de parvenir sortir de nos cadres de r f rence habituels et de nos paradigmes qui nous
20. ui de d veloppement durable dans le cadre d un projet en mus ologie Th se de doctorat en sciences de l ducation Universit de Gen ve PELLAUD F 2011 Pour une ducation au d veloppement durable QU AE Paris PERRENOUD P 2011 Quand l cole pr tend pr parer la vie ESF d Issy les Moulineaux PESTRE D 2011 D veloppement durable anatomie d une notion in Natures Sciences Soci t s 19 31 39 PIERRON J P 2009 Penser le d veloppement durable Ellipses d Paris 7 La Haute cole p dagogique HEP de Fribourg a pour mission de former les futurs enseignants du primaire 11
21. uvant mener jusqu au militantisme Par contre elle n apporte pas forc ment la capacit de transf rer ou de mobiliser les connaissances et comp tences n cessaires pour aborder l ensemble des multiples d fis auxquels chacun de nous est confront quotidiennement Elle ne garantit pas non plus le d veloppement de modes de raisonnement favorables une approche de la complexit et elle n a pas l ambition de promouvoir des attitudes visant une action r fl chie En effet en termes d actions celles ci se limitent dans la plupart des cas l acquisition d co gestes quand les l ves ne sont pas instrumentalis s pour d fendre une cause quelconque Fortin Debart amp Girault 2007 Afin de d passer cet tat de fait il convient de donner aux l ves la capacit de mettre au jour et d identifi s nombre d implicites Parmi eux outre les modes de raisonnement d j voqu s nous relevons la construction de l opinion et la manipulation travers les valeurs Les pistes didactiques qui suivent tentent de permettre ce passage entre acquisition de connaissances et d veloppement de savoir tre et de savoir faire transf rables ceci pour mieux comprendre ce que nous mettons sous le terme d EDD le E prenant clairement le sens d ducation 2 Exemples d co gestes habituellement donn s aux l ves fermer le robinet quand on se lave les dents teindre les lumi res et les t moins lumineux prendre une douche plut t
22. ux quand je veux comme je veux et o je veux Offrir des espaces philosophiques permettant une r flexion et une clarification des valeurs est donc un l ment essentiel de cette ducation au DD En guise de conclusion L cole enseigne des savoirs d mont s sans donner les cl s qui permettent de les remonter selon des logiques autres que disciplinaires S obliger l interdisciplinarit autour de questions d actualit forc ment complexes est un d fi que le syst me scolaire doit relever s il ne veut pas enseigner des savoirs qui appara tront de plus en plus d suets A l instar de Michel Develay dans cette citation 1996 p 27 Giordan 1998 2002 2008 Morin Morin 1999 Morin Motta amp Ciurana 2003 Perrenoud 2011 Pierron 2009 et certainement de bien d autres nous pensons que l cole telle qu elle est organis e aujourd hui du moins en Suisse n est plus m me de pr parer les l ves la vie Non seulement les contenus des programmes devraient tre repens s mais galement son fonctionnement interne grille horaire p dagogies moyens d enseignement etc jusqu la formation des enseignants Elabor sur le mod le et les besoins universitaires le d coupage disciplinaire des contenus enseign s ne peut convenir qu une partie des l ves ceux qui de toute mani re et quelle que soit la formule p dagogique propos e auront les capacit s intellectuelles pour s adapter D
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