conclusions de Claire Landais
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1. vous avez consacr e s agissant des actes administratifs et en ligne avec la r daction m me de la loi organique qui pr voit qu une disposition l gislative d clar e conforme la Constitution pr alabiement sa promulgation puisse tre de nouveau soumise un contr le de constitutionnalit raison d un changement de circonstances Voyez d ailleurs la d cision n 2010 14 22 QPC du 22 juillet 2010 sur la garde vue pour des dispositions l gislatives regard es comme devenues inconstitutionnelles du fait de changement de circonstances de fait et de droit Ainsi une loi d clar e conforme l issue d un contr le effectu en vertu de Particle 61 de la Constitution serait n anmoins susceptible d tre contest e quelques ann es plus tard sur le fondement de l article 61 1 au motif que le m canisme de financement de la compensation pr vu initialement n aurait pas permis s agissant d un transfert d assurer le maintien du niveau initial des ressources affect es et s agissant d une cr ation ou d une extension de comp tence d viter que le niveau de ces ressources ne tombe sous un seuil tel que la libre administration des collectivit s territoriales soit d natur e Or pour tre plus pr cise encore il nous semble que ce contr le de l absence de d naturation de la libre administration n a de sens que si le niveau des ressources allou es est appr ci au regard du niveau des d penses constat es C2. Lo N 346204 D partement de la Seine Saint Denis N 346205 D partement de la Seine Saint Denis N 346227 D partement de l H rault N 346228 D partement de l H rault N 346239 D partement de l H rault N 346460 D partement de la Somme N 347269 D partement des C tes d Armor QPC JL MS 1 et 6 sous sections r unies S ance du 6 avril 2011 Lecture du 20 avril 2011 CONCLUSIONS Mme Claire LANDAIS Rapporteur Public Vous avez d j eu trois reprises vous prononcer sur des questions prioritaires de constitutionnalit soulev es par des d partements critiquant l insuffisante compensation financi re pr vue pour accompagner ce qui tait pr sent soit comme un transfert soit comme une extension de comp tences r alis leur d triment Dans deux de ces cas vous avez estim que la question tait s rieuse Voyez vos d cisions D partement du Val de Marne du 19 juillet 2010 relative la mesure d accompagnement social personnalis MASP pr vue par la loi du 5 mars 2007 portant r forme de la protection juridique des majeurs et D partement des C tes d Armor du 30 d cembre 2010 relative certaines dispositions de la loi du 5 mars 2007 galement mais r formant cette fois la protection de l enfanc Le Conseil Constitutionnel a toutefois jug dans ces deux cas que les dispositions en cause ne proc daient aucun transfert ni aucune cr ation ou extension de comp t
3. de 20 du produit de la contribution de solidarit pour l autonomie de 0 1 point de CSG et de contributions des r gimes obligatoires d assurance maladie Cette enveloppe est ensuite r partie entre les d partements au vu de crit res d finis l article L 14 10 6 et compte tenu d une r gle pos e ce m me article selon laquelle un d partement ne peut avoir des d penses non compens es au titre de PAPA exc dant un certain pourcentage de son potentiel fiscal pourcentage actuellement fix par voir r glementaire 30 Le jeu de ce plafonnement des d penses par d partement ne peut entra ner qu une nouvelle r partition de l enveloppe globale et donc une p r quation mais non une augmentation de cette enveloppe Or il s av re eu gard l effet de ciseaux relev tant par la Cour des Comptes dans son rapport consacr en 2009 la Conduite par l Etat de la d centralisation que par l Observatoire des finances locales ou encore par M Pierre Jamet directeur g n ral des services du d partement du Rh ne dans son rapport au Premier ministre sur les finances d partementales que les d penses non compens es consacr es au financement de cette prestation l gale d j importantes d s l entr e en vigueur des lois des 30 juin 2004 et 11 f vrier 2005 n ont ensuite cess d augmenter au fil des ann es au point d atteindre aujourd hui pr s de 4 milliards d euros soit en moyenne pr s de 7
4. du total des d penses de En effet pour l ann e 2004 le financement de la compensation APA a t pr vu par la loi du 30 juin 2004 cf I de son article 12 pr voyant les ressources de la CNSA A vrai dire les premi res difficult s de financement de APA par les d partements sont apparues tr s t t mais pas dans des proportions telles qu elles justifient une remise en cause aussi rapide de la d cision 2001 447 DC S agissant des dispositions des articles 11 et 12 de la loi du 30 juin 2004 la seule question qui peut se poser est celle de leur inconstitutionnalit ab initio En effet l article 11 a t abrog d s l entr e en vigueur de l article 55 de la loi du 11 f vrier 2005 qui l a codifi l article L 14 10 4 du code de l action sociale et des familles quant l article 12 son IF a lui aussi t codifi aux articles L 14 10 5 et L 14 10 6 du CASF par la loi du 11 f vrier 2005 et sa seule partie demeur e non codifi e son I est relative aux charges de la CNSA pour la seule ann e 2004 7 En r alit ce 0 1 point est tr s marginalement amput aux fins de financement d une autre des missions de la CNSA re fonctionnement des d partements Ainsi alors qu en 2002 le taux de couverture par le concours de l Etat des d penses APA atteignait 43 il a contin ment diminu pour s tablir en 2010 moins de 29 Pire c est le concours de la CNSA lui m me qui a dimin
5. tait pour le transfert du RMI l attribution d une fraction du produit de la TIPP correspondant aux d penses de RMI r alis es par l Etat en 2003 et pour le reste l attribution de ressources exceptionnelles et non reconductibles calcul es au vu des d penses de RMI RMA effectivement r alis es par les d partements en 2004 et qui n ont pu du coup tre d finitivement valu es qu en 2005 1 Le commentaire aux Cahiers de la d cision rendue le 3 d cembre 2009 n 2009 595 DC sur la loi organique pourrait en tout cas inciter un tel raisonnement 13 Sont galement contest s les articles 3 et 7 de la loi n 2008 1249 du 1 d cembre 2008 qui a cr le RSA ainsi que l article 51 de la loi de finances pour 2009 Rappelons que la loi du 1 d cembre 2008 proc de non seulement la dissolution du RMI dans le RSA mais galement la fusion de l API allocation de parent isol au sein de cette m me prestation Elle pr voit par ailleurs que si le RSA dit socle correspondant au revenu de subsistance est la charge des d partements le RSA dit chapeau vers aux personnes percevant des revenus d activit et se substituant des dispositifs d int ressement applicables dans le cadre du RMI comme de l API est pour sa part la charge de l Etat Cette loi proc de donc nos yeux la fois un transfert de comp tence par la mise la charge des d partements de PAPI la transfor
6. tait destin e remplacer progressivement l allocation compensatrice pour tierce personne d j la charge des d partements afin de couvrir les charges support es par les personnes handicap es raison de leur handicap et li es un besoin d aides humaines d aides techniques un am nagement du logement ou du v hicule ou des charges sp cifiques ou exceptionnelles Le D partement de FH rault a vis tr s large et le tribunal administratif a suivi en vous renvoyant une QPC portant sur l article 55 de la loi du 11 f vrier 2005 sur les articles 9 11 12 et 14 de la loi du 30 juin 2004 auquel renvoie cet article 55 et sur les articles L 14 10 5 1 Mais on notera aussi que dans cette d cision c est sur l existence de ce plafond que le Conseil constitutionnel s est fond pour carter le grief tir de la m connaissance de l article 72 11 et L 14 10 7 du code de l action sociale et des familles Le D partement des C tes d Armor a pour sa part vis plus juste en critiquant ces deux derniers articles sachant que le premier d j rencontr tout l heure comprend un NI relatif la section PCH de la CNSA et que le second d crit les r gles de r partition de la compensation PCH entre les d partements L article 55 de la loi du 11 f vrier 2005 proc dant seulement une codification et les articles 9 11 12 et 14 de la loi du 30 juin 2004 ayant t abrog s par cette m me loi
7. constamment t pris en exemple de ce qui devait tre vit gr ce l adoption de l article 72 2 et que c est aussi cette prestation qui est mise en avant comme faisant peser la plus lourde contrainte sur les budgets locaux par tous les rapports auxquels nous avons fait allusion tout Pheure A ce titre nous notons d ailleurs que dans les commentaires aux Cahiers du Conseil constitutionnel de la d cision QPC d j plusieurs fois cit e du 18 octobre 2010 relative la Contrairement ce qu indiquent plusieurs d partements ce n est pas le seul franchissement du seuil des 5 des d penses de fonctionnement qui rend la loi inconstitutionnel la d cision n 91 291 DC du 6 mai 1991 cit e en ce sens par les d partements ne dit videmment rien de tel Voir galement en ce sens l article de M M Houser La p r quation entre d partements la RFDA 2011 p 157 1 Ou alors utiliser la QPC l encontre de lois relatives non pas des transferts ou cr ations extensions de comp tences mais aux diverses ressources des d partements 10 MASP il est relev que le montant des sommes laiss es la charge des d partements n est pas tel que la libre administration en serait d natur et que d ailleurs le rapport de Pierre Jamet sur les finances d partementales n en fait pas cas S il est difficile d en tirer un a contrario nous pensons en tout cas que les commentateurs autoris s de la
8. est en effet l existence de charges non compens es tr s importantes qui risque de menacer la libre administration libert qui suppose que les collectivit s territoriales conservent certaines marges de man uvre budg taire C est d ailleurs tout l objet du d bat soulev par les sept QPC dont vous avez aujourd hui conna tre Elles insistent en effet toutes sur l effet de ciseaux constat entre volution des charges transf r es ou tendues et volution des ressources affect es pour faire valoir qu apr s quelques ann es d application des lois qu elles contestent la charge nette pour d partements est devenue en volume comme en pourcentage des d penses totales de ces collectivit s ou encore de leur potentiel fiscal importante au point d entraver s rieusement leur capacit d action et notamment leur possibilit de mettre en oeuvre la moindre politique ne relevant pas de leurs comp tences obligatoires Pour nous r sumer ce stade nous croyons donc que si conform ment la jurisprudence constitutionnelle le l gislateur n est tenu de pr voir une compensation glissante ni pour les transferts de comp tences ni moins encore pour les cr ations ou extensions de comp tences ce qui exclut toute corr lation tablie a priori entre ressources affect es et d penses ult rieures il serait logique que le Conseil constitutionnel admette n anmoins de contr ler que des lois portant transfert ou cr ation extension de com
9. et donc concomitamment la cr ation de la PCH il nous semble que vous ne pourrez que redresser les conclusions du d partement de l H rault et consid rer qu il conteste en r alit la constitutionnalit des articles L 14 10 2 L 14 10 4 L 14 10 6 et L 14 10 8 qui sont issus de ces articles Vous pourrez du coup refuser d embl e de renvoyer la question en tant qu elle porte sur l article L 14 10 2 qui est relatif au statut et au r gime de recrutement de la CNSA et sur l article L 14 10 6 relatif nous l avons vu la r partition de la compensation APA articles qui ne sont pas applicables au litige Restent donc examiner l article L 14 10 4 qui d crit les ressources de la CNSA le III de l article L 14 10 5 relatif la section PCH de la Caisse l article L 14 10 7 qui d finit les r gles de r partition de la compensation PCH et enfin l article L 14 10 8 qui pr voit le report de cr dits des sections II et III de la caisse et l affectation ces sections des exc dents de produits de placement de la tr sorerie de la caisse articles qui sont tous peu ou prou applicables au litige en ce qu ils portent sur le financement et la r partition de la compensation d di e aux d penses PCH Les m canismes sont tr s proches de ceux d j d crits pour l APA est pr vue une enveloppe globale aliment e par une fraction comprise entre 26 et 30 du produit de la contribution de solidarit pour l
10. fait intervenir une nouvelle fraction de TIPP Les d partements requ rants avaient aussi contest devant les tribunaux administratifs l article 135 de la loi de finances pour 2010 qui tendait le RSA certains jeunes de moins de 25 ans Les QPC ne vous ont cependant pas t transmises en tant qu elles portaient sur cette disposition qui a fait l objet d une d cision de conformit pr alable par le Conseil Constitutionnel Elle n est dire vrai pas la seule les articles 4 de la loi du 18 d cembre 2003 et 59 de la loi de finances pour 2004 ont eux aussi nous l avons indiqu tout l heure t soumis au Conseil constitutionnel qui les a valid s C est d ailleurs l occasion de l examen de Particle 59 que le Conseil a pos la r gle de non d gradation de la dotation initiale des ressources transf r es Par ailleurs vous relevons que si l article L 262 24 du code de l action sociale et des familles issu de l article 3 de la loi du 1 d cembre 2008 n a pas pour sa part t soumis au Conseil constitutionnel avant sa promulgation il a t express ment valid par le Conseil au regard de l article 72 2 de la Constitution dans la d cision n 2009 599 DC du 29 d cembre 2009 rendue notamment sur l article 135 pr cit de la loi de finances pour 2010 Relevons encore que toutes les dispositions l gislatives contest es sont applicables aux litiges indemnitaires engag s par les deux d p
11. jurisprudence du Conseil Constitutionnel ne devraient pas tre vraiment surpris si vous nous suiviez pour renvoyer la question des dispositions relatives APA dont M Jamet fait pour le coup grand cas Ce renvoi ne se justifie nos yeux qu au regard du seul principe de libre administration En effet au soutien du grief tir de la m connaissance de l exigence de solidarit nationale le d partement intervenant fait seulement valoir qu trop charger la barque des d partements ces derniers pourraient s av rer incapables d honorer leurs obligations de versement de prestations sociales pourtant nationalement pr vues Mais ce raisonnement nous para t trop hypoth tique pour tre retenu De m me nous ne pensons pas que soit s rieux le grief tir de la m connaissance du principe d galit il est soutenu en effet que les crit res de r partition de la compensation crit res pos s comme il a t dit l article L 14 10 6 du code de l action sociale et des familles conduiraient des ruptures d galit faute d tre pertinents Mais les quatre crit res pr vus par le l gislateur nombre de personnes g es de plus de soixante quinze ans montant des d penses d allocation personnalis e d autonomie potentiel fiscal et nombre de b n ficiaires du revenu minimum d insertion nous paraissent tous pertinents pour proc der une p r quation entre d partements d un concours destin couvrir une pa
12. lois relatives un transfert une cr ation ou une extension de comp tences r alis avant son entr e en vigueur Certes et m me si le Conseil Constitutionnel a r cemment vu dans ce que vous aviez plut t identifi comme des extensions de comp tences de simples am nagements de comp tences existantes il nous para t difficile de consid rer que la cr ation de PAPA ne constituerait pas une extension des comp tences des d partements compte tenu notamment de ce qu elle a t d s sa cr ation offerte un public nettement plus large que celui vis par la prestation sp cifique d pendance laquelle elle se substituait L administration en d fense ne dit d ailleurs pas autre chose Mais il est clair en revanche que cette extension a t r alis e par la loi du 20 juillet 2001 soit ant rieurement l entr e en vigueur de l article 72 2 de la Constitution Cet article n est donc pas utilement invocable l appui des QPC portant sur l APA Reste donc examiner les diff rentes dispositions l gislatives contest es au regard de l article 72 de la Constitution du champ de comp tence du l gislateur du principe d galit et du principe de solidarit nationale pos au 11 alin a du Pr ambule de la Constitution de 1946 L une de ces dispositions l gislatives l article 1 de la loi du 20 juillet 2001 en tant qu il a ins r un article L 232 21 aujourd hui abrog dans le code de l action social
13. pas moins qu en raisonnant en cumul depuis le 1 janvier 2006 seule une petite dizaine de d partements peuvent en 2009 se plaindre d un taux de couverture de leurs d penses PCH par le concours CNSA inf rieur 100 En outre les volumes en jeu n ont rien voir avec ceux relatifs PAPA ou comme nous le verrons au RSA Enfin il nous semble que les dispositions l gislatives contest es ont t suffisamment pr cises dans la d termination du niveau des ressources accompagnant lextension de comp tences Le grief d incomp tence n gative soulev au titre des exigences de l article 72 2 ne nous para t donc pas s rieux En conclusion nous ne voyons donc pas en quoi les deux QPC soulev es s agissant de la PCH pourraient tre regard es comme pr sentant un caract re s rieux Tout en vous invitant en cons quence ne pas les renvoyer au Conseil constitutionnel nous notons n anmoins qu il n y aurait pour autant probablement pas un effort tr s important faire pour consid rer que les questions qu elles soul vent sont nouvelles d faut d tre s rieuses La jurisprudence du Conseil constitutionnel sur l application des articles 72 et 72 2 est certes abondante mais comme nous Pavons vue il ne serait pas illogique qu elle connaisse certains temp raments ou prolongements notamment en termes de corr lation entre les ressources affect es et les d penses constat es ou en tout cas en termes de pr serv
14. agne de l attribution de ressources quivalentes celles qui taient consacr es leur exercice Toute cr ation ou extension de comp tences ayant pour cons quence d augmenter les d penses des collectivit s territoriales est accompagn e de ressources d termin es par la loi La premi re de ces interrogations porte sur la teneur des obligations que ces dispositions font peser sur le l gislateur La jurisprudence constitutionnelle est d ores et d j riche d enseignements le Conseil ayant eu une vingtaine de reprises l occasion de se prononcer sur la constitutionnalit de lois au regard de ces dispositions On y apprend que s agissant des transferts de comp tences le l gislateur est tenu de pr voir une compensation int grale des charges transf r es mais non une compensation glissante en clair les ressources qui doivent tre attribu es aux collectivit s territoriales en contrepartie de leurs nouvelles charges doivent tre quivalentes aux d penses qui taient celles de l Etat la date du transfert sans gard donc pour l volution ult rieure de ces d penses La seule limite au caract re statique de l valuation des ressources transf rer tient l interdiction que la dotation initiale ne se d grade en valeur absolue au fil du temps En effet dans la d cision n 2003 489 DC du 29 d cembre 2003 relative la loi de finances tirant les cons quences de la d centralisation du RMI dont il sera donc de nou
15. arit nationale d coulant du onzi me alin a du Pr ambule de la Constitution du 27 octobre 1946 doit tre appr ci d une part compte tenu de l ensemble des dispositions en vertu desquelles des sommes sont susceptibles d tre laiss es la charge des assur s sociaux raison des d penses de sant qu ils exposent et d autre part au regard des incidences de telles mesures sur la situation des personnes les plus vuln rables ou d favoris es En clair vous avez appr ci la constitutionnalit d un d cret qui mettait la charge exclusive des patients de nouvelles d penses de sant en raisonnant pardonnez nous l expression en termes de goutte d eau suppl mentaire faisant d border un vase d j bien rempli et en tenant compte pour cela de la situation des personnes les plus d favoris es Rien n interdirait en th orie au Conseil constitutionnel de retenir le m me raisonnement ce qui le conduirait donc regarder la situation induite par une accumulation de lois imposant de nouvelles charges aux collectivit s territoriales et raisonner partir du cas des d partements sur lesquels ces charges p seraient le plus lourdement Par ailleurs et surtout il nous para t en r alit difficilement envisageable que vous ne renvoyez pas au Conseil constitutionnel le cas de APA alors qu il ressort des travaux pr paratoires de la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 que c est ce cas pr cis qui a
16. artements requ rants et qu elles sont critiqu es au regard des articles 1 72 et 72 2 de la Constitution au regard de l objectif valeur constitutionnelle d intelligibilit de la loi et enfin en tant qu elles m conna traient le champ de comp tences du l gislateur et exigence de solidarit nationale pos par les 14 dispositions du 11 alin a du Pr ambule de la Constitution de 1946 Pour les raisons qui ont t expos es dans les pr c dentes QPC seuls les griefs tir s des articles 72 et 72 2 de la Constitution m ritent que vous vous y arr tiez Dans la mesure o ces deux articles peuvent croyons nous justifier un nouveau contr le de constitutionnalit eu gard un changement de circonstances de fait les d clarations de conformit intervenues en 2003 et 2009 sur trois des dispositions argu es d inconstitutionnalit ne peuvent elles seules suffire faire obstacle un renvoi Ce qui croyons nous fait obstacle ce renvoi s agissant en premier lieu de la compensation du RMI RMA compensation maintenue pour la partie du RSA socle qui correspond l ancien RMI c est le constat de ce que les ressources affect es ne se sont pas d grad es en valeur absolue les d partements ne le soutiennent d ailleurs pas et de ce que si l volution des d penses qui a certes t tr s importante et en grande partie due des revalorisations de l allocation sur laquelle les d
17. ation des collectivit s territoriales contre des effets de ciseaux laissant leur charge nette des d penses non compens es consid rables et sur lesquelles elles n ont aucun prise Par ailleurs vous pourriez consid rer que le seul fait que de tr s nombreuses QPC aient t soulev s l encontre des dispositions l gislatives relatives la PCH suffit leur donner un caract re de nouveaut A titre principal nous concluons toutefois admission des interventions et au rejet des QPC Nous en venons maintenant aux QPC pr sent es sous les n s 346204 et 346228 par les D partements de la Seine Sa int Denis et de l H rault et relatives aux RMI et RSA Sont contest s l article 4 de la loi n 2003 1200 du 18 d cembre 2003 portant d centralisation du RMI l article 59 de la loi de finances pour 2004 et l article 2 de la loi de finances rectificative pour 2005 ces trois articles tant tous relatifs aux modalit s de calcul et de financement de la compensation que l Etat a pr vue en contrepartie d une part du transfert de comp tence qua constitu e la d centralisation du RMI d autre part de l extension de comp tence repr sent e par la cr ation concomitante du RMA revenu minimum d activit et enfin des cons quences qui taient anticip es sur le public b n ficiaire du RMI d une r forme finalement non r alis e de l allocation sp cifique de solidarit Pour faire simple le m canisme pr vu
18. autonomie qui est cens e couvrir une partie du co t de la PCH mais galement des d penses r alis es pour l installation ou le fonctionnement des maisons d partementales des personnes handicap es Cette enveloppe est r partie en fonction de crit res pr vus par l article L 14 10 77 et en tenant compte du m me m canisme de plafonnement individuel au regard du potentiel fiscal que celui pr vu pour PAPA Les dispositions l gislatives contest es qui n ont pas fait l objet d une d claration de conformit par le Conseil constitutionnel le sont au regard des articles 1 72 et 72 2 de la Constitution et au motif qu elles m conna traient l objectif valeur constitutionnelle d intelligibilit de la loi et qu elles seraient entach es d incomp tence n gative Il est d ores et d j clair que l invocation de l article 1 de la Constitution et de l objectif d intelligibilit ne m ne nulle part Quant l incomp tence n gative elle ne constitue pas un grief s rieux en tant qu elle est soulev e l encontre des dispositions qui renvoient au pouvoir r glementaire le soin de fixer comme pour l APA les r gles pr cises de la p r quation En revanche l invocation du quatri me alin a de l article 72 2 de la Constitution est cette fois op rante la PCH ayant t cr e apr s son entr e en vigueur et constituant aux dires m mes de l administration en d fense une extension de com
19. cle 1 de la loi du 20 juillet 2001 en tant qu il ins rait un article L 232 21 dans le code de l action sociale et des familles sous les n s 346227 et 347269 l admission des interventions et l absence de renvoi et enfin sous le n 346460 au renvoi de la QPC en tant qu elle concerne l article 12 de la loi du 30 juin 2004 repris Particle L 14 10 6 du CASF et l absence de renvoi pour les autres dispositions l gislatives contest es 16
20. du 20 juillet 2001 relative l allocation personnalis e d autonomie dont il sera de nouveau question et qui juge que si sur le fondement des dispositions pr cit es des articles 34 et 72 de la Constitution le l gislateur peut d finir des cat gories de d penses qui rev tent pour une collectivit territoriale un caract re obligatoire les obligations ainsi mises la charge d une collectivit territoriale doivent toutefois tre d finies avec pr cision quant leur objet et leur port e et ne sauraient m conna tre la comp tence propre des collectivit s territoriales ni entraver leur libre administration De m me et plus r cemment on trouve dans les d cisions 2010 29 37 QPC du 22 septembre 2010 relative la d livrance par les maires des cartes nationales d identit et des passeports et 2010 56 QPC du 18 octobre 2010 pr cit e clair e par les commentaires aux Cahiers deux cas dans lesquels le Conseil constitutionnel a v rifi que les d penses non compens es mises la charge de collectivit s territoriales n taient pas telles qu elles entraveraient leur libre administration Nous croyons par ailleurs pour les m mes raisons que celles expos es au sujet de l article 72 2 qu il n y a aucune raison d exclure que l article 72 puisse servir un contr le de constitutionnalit de type Despujols Enfin nous ajoutons qu nos yeux le fait que l article 72 2 article sp cifique a
21. e et des familles a d j t d clar conforme dans les motifs et le dispositif d une d cision du Conseil Constitutionnel la d cision d j cit e n 2001 447 DC du 18 juillet 2001 Dans cette d cision le Conseil constitutionnel a en effet jug que compte tenu du m canisme de concours financier pr vu par la loi les d penses laiss es la charge des d partements par la cr ation de PAPA n avaient pas pour effet de restreindre les ressources des d partements au point d entraver leur libre administration Voyez sur ce point le consid rant 30 Toutefois si vous nous avez suivie ce constat d une d claration pr alable de conformit ne suffira pas carter tout d bat sur la n cessit d un renvoi au Conseil constitutionnel En effet nous esp rons vous avoir convaincus qu une disposition l gislative organisant la compensation financi re de nouvelles charges impos es aux collectivit s territoriales peut devenir inconstitutionnelle au gr de son application dans le temps s il s av re que l volution des charges non compens es atteint un point tel que les collectivit s territoriales sont financi rement asphyxi es sans que Qui pour sa part fait bien partie des droits et libert s garantis par la Constitution cf notamment d cisions 2010 29 37 QPC 2010 56 QPC ou 2010 109 QPC comme d ailleurs l article 72 2010 12 QPC cette asphyxie leur soit imputable S agissant de l article 1 d
22. e la loi du 20 juillet 2001 ou plus exactement de l article L 232 21 du code de l action sociale et des familles nous croyons toutefois que sa faible dur e de vie les deux seules premi res ann es de vie de PAPA soit 2002 et 20034 puisque pour l ann e 2004 les r gles de financement ont t renouvel es par la loi du 30 juin 2004 interdit de consid rer que les circonstances de fait auraient pu suffisamment voluer pour justifier un nouvel examen de constitutionnalit Nous croyons donc que vous pourrez refuser de renvoyer la question de la constitutionnalit de cet article Les articles 11 et 12 de la loi du 30 juin 2004 et les articles L 14 10 5 et L 14 10 6 du code de l action sociale et des familles issus de la loi du 11 f vrier 2005 n ont en revanche pas t d clar s conformes la Constitution avant leur promulgation Or il nous semble que la question de leur constitutionnalit au regard du principe de libre administration des d partements ab initio et en tout cas la date d aujourd hui est suffisamment s rieuse pour tre renvoy e au Conseil constitutionnel Pr cisons ce stade qu il r sulte de ces dispositions que la compensation ou pour reprendre le terme utilis par la loi le concours que verse la CNSA aux d partements pour couvrir dit l article L 14 10 5 une partie du co t de Pallocation personnalis e d autonomie est une enveloppe constitu e peu de choses pr s
23. ences et ne m connaissaient pas davantage la libre administration des collectivit s territoriales Voyez ses d cisions n 2010 56 QPC du 18 octobre 2010 et 2010 109 QPC du 25 mars dernier Dans le troisi me cas il s agissait de la question de la compensation du transfert de la voierie nationale et vous avez estim que la question ne m ritait pas d tre renvoy e au Conseil constitutionnel Voyez votre d cision D partement de la Haute Garonne du 29 octobre 2010 Vous tes aujourd hui saisis par quatre d partements et en r alit 28 si l on y ajoute les intervenants de questions prioritaires de constitutionnalit mettant en cause l insuffisante compensation financi re des comp tences confi es aux d partements en mati re de revenu minimum d insertion RMI devenu depuis 2008 revenu de solidarit active RSA de prestation de compensation du handicap PCH et d allocation personnalis e d autonomie APA Avant d en venir l examen de chacune de ces questions nous commencerons par examiner certaines interrogations communes aux diff rents dossiers Pr cisions d abord que les sept questions prioritaires de constitutionnalit qui vous ont t transmises par les tribunaux administratifs de Montreuil Montpellier Rennes et Amiens se greffent toutes sur des contentieux indemnitaires engag s par des d partements ceux de la Seine Saint Denis de l H rault des C tes d Armor et de la Somme q
24. espectivement les ressources et les charges des diff rentes sections de la CNSA et notamment de la section APA vis e au II de l article L 14 10 5 et la fa on dont le montant global de cette compensation est r parti entre les d partements Compte tenu de ce que nous vous avons indiqu tout l heure toutes ces dispositions doivent tre regard es comme applicables aux litiges en tout cas celui nou par le d partement de l H rault qui a mis en cause l insuffisance de compensation entre le 1 janvier 2002 date de cr ation de l APA et la fin de l ann e 2009 le d partement de la Seine Saint Denis s tant pour sa part content de demander une compensation compl mentaire pour les ann es 2009 et 2010 En effet elles sont toutes relatives au mode de calcul de financement et de r partition entre les d partements de la compensation allou e par le l gislateur en contrepartie de la prise en charge par les d partements de PAPA prestation sociale de solidarit nationale se substituant la prestation sp cifique d pendance Et c est Voir d ailleurs en ce sens la d cision pr cit e D partement de la Haute Garonne du 29 octobre 2010 La distinction entre la d naturation de la libre administration voqu e par le Conseil constitutionnel dans lapplication de Particle 72 2 et I entrave cette libert expression utilis e dans le cadre de l article 72 ne nous semble pas avoir de port e j
25. est trop sensible eu gard notamment aux 7 milliards d euros que repr sentent aujourd hui les d penses de RSA et en tout cas trop fr quemment soulev e par les d partements pour n tre pas regard e comme nouvelle Mais titre principal nous concluons au rejet Enfin la 7 QPC portant le n 34646 mane du d partement de la Somme Elle met en cause l insuffisante compensation de l ensemble des prestations sociales dont nous venons de vous entretenir C est la raison pour laquelle elle devra faire l objet d une d cision sp cifique Mais l argumentation soulev e son soutien n est pas renouvel e par rapport celle dont nous vous avons rendue compte pour les 6 autres dossiers Vous pourrez donc appliquer cette QPC les m mes solutions que celles retenues pour ces autres dossiers PCMNC en reprenant cette fois un ordre chronologique sous les n s 346204 et 346228 l admission des interventions et l absence de renvoi sous les n s 346205 et 346239 l admission des interventions au renvoi de la question de la constitutionnalit des 15 En ajoutant le non renvoi de l article 135 de la LFI 2010 qui a fait l objet d une d claration de conformit 15 articles 11 et 12 de la loi du 30 juin 2004 et des articles L 14 10 5 et L 14 10 6 du code de l action sociale et des familles dans leur r daction issue de la loi du 11 f vrier 2005 et l absence de renvoi de l arti
26. et d autre part de le fixer un niveau tel que la libre administration des collectivit s territoriales ne soit pas d natur e Voyez ainsi entre autres la d cision 2004 509 du 13 janvier 2005 relative la loi de programmation pour la coh sion sociale et la d cision n 2008 569 du 7 ao t 2008 pr cit e Contrairement ce que pr tendent plusieurs d partements rien dans la jurisprudence actuelle du Conseil Constitutionnel ne laisse donc entendre que l article 72 2 impliquerait lPexistence d une corr lation entre les ressources allou es aux collectivit s territoriales en contrepartie d un transfert d une cr ation ou d une extension de comp tences et l volution ult rieure des d penses consacr es par ces collectivit s l exercice de cette comp tence C est d ailleurs assez logique en premi re lecture en tout cas l volution des d penses est en effet en principe la cons quence des choix que fait la collectivit territoriale ou ventuellement celle de sa capacit ou non bien g rer ses missions Il ny a donc pas de raison a priori pour que la compensation financi re tr s souvent la charge de l Etat assure ind finiment la couverture d une volution des d penses en principe ma tris e par les collectivit s territoriales C est d ailleurs ce raisonnement de principe qui sous tend votre d cision pr cit e D partement de La Haute Garonne du 29 octobre 2010 Vous y juge
27. il a assorti sa b n diction du dispositif de compensation pr vu d une r serve tenant l absence de d gradation ult rieure du montant de la dotation initiale de ressources affect es il n a pas pour autant censur la loi pour n avoir pas pr vu ab initio un m canisme de garantie de maintien de ce niveau de ressources Surtout il convient de noter que le Conseil Constitutionnel a valid un grand nombre de dispositions l gislatives organisant des compensations en application de l article 72 2 alors m me qu elles ne pr voyaient aucun m canisme emp chant pour l avenir la diminution des ressources Il nous semble donc que pour assurer le respect du principe de non d gradation de la dotation initiale pour les transferts et d absence de d naturation de la libre administration pour les cr ations extensions et d faut d exiger un m canisme de garantie ab initio le Conseil constitutionnel devrait admettre qu une loi puisse tre contest e devant lui par le biais d une QPC raison de l volution d favorable des ressources affect es En clair et bien que cette solution ne nous paraisse pas id ale eu gard au risque d inconstitutionnalit clipses qu elle entra ne dans ce domaine il nous semble que le Conseil constitutionnel devrait admettre que l abrogation d une loi lui soit demand e au nom de ce que cette loi est devenue inconstitutionnelle au regard de l article 72 2 sur le mod le de la jurisprudence Despujols que
28. intervenu apr s l entr e en vigueur de la loi du 28 mars 2003 mais il ne peut tre d aucun recours s agissant de comp tences mises la charge des collectivit s territoriales avant cette date Reste alors une derni re question pr liminaire r soudre avant l examen des diff rentes dispositions l gislatives contest es Il s agit de savoir si dans un cas o l article 72 2 n est pas applicable soit parce que la loi contest e lui est ant rieure soit parce qu elle ne proc de ni un transfert ni une cr ation ni une extension de comp tence tout en ayant n anmoins pour effet de faire peser sur les collectivit s territoriales des charges nouvelles il est possible de critiquer le caract re insuffisant de la compensation financi re au regard des dispositions de l article 72 de la Constitution c est dire en r alit au regard du seul principe de libre administration des collectivit s territoriales La r ponse se trouve d j dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel et elle est positive Le pouvoir constituant a certes souhait avec la r forme constitutionnelle de 2003 pr ciser la port e du droit des collectivit s territoriales compensation financi re et en renforcer le caract re protecteur mais le Conseil constitutionnel avait n anmoins d j amorc ce type de contr le Citons par exemple ce titre la d cision n 2001 447 DC du 18 juillet 2001 portant sur la loi n 2001 647
29. it d asphyxier financi rement les collectivit s territoriales concern es Or comme nous le verrons s agissant de prestations sociales dont les collectivit s territoriales ne ma trisent ni l volution du champ des b n ficiaires ni le montant individuellement allou il para t difficile de pr tendre que l effet de ciseaux rel verait de leur seule responsabilit propre La deuxi me interrogation concernant le maniement de l article 72 2 est relative son application dans le temps Nous n avons aucun doute contrairement certains d partements requ rants ou intervenants pour consid rer que l entr e en vigueur du quatri me alin a de l article 72 2 de la Constitution n tait pas conditionn e l intervention de ja loi organique du 29 juillet 2004 la meilleure preuve en est que le Conseil constitutionnel a fait application comme il a d j t dit de l article 72 2 issu de la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 la loi de finances initiale pour 2004 qui pr voyait le m canisme de compensation financi re accompagnant la d centralisation du RMI Mais il reste savoir ce qu implique le constat de l application imm diate de l article 72 2 Nous croyons qu il en va en mati re d application dans le temps des lois constitutionnelles comme des lois ordinaires et qu il convient donc d en conclure la suite du Doyen Roubier que si leur applicabilit imm diate leur permet de r gir les si
30. mation des RMI et API en RSA et la recentralisation de certaines d penses puisque les dispositifs d int ressement propos s aux RMlstes taient auparavant la charge des d partements Cette complexit du sch ma explique d ailleurs la difficult qu il y a fl cher les ressources comme les d penses et donc appr cier si les compensations dues ont t conformes ce que pr voit l article 72 2 d autant que l Etat a mis en place divers financements exceptionnels FDMI dotations non reconductibles Notons n anmoins que Particle 3 de la loi du 1 d cembre 2008 a s agissant des dispositions qui nous int ressent introduit dans le code de l action sociale et des familles un article L 262 24 dont l objet est en substance et l encore eu gard aux seules dispositions applicables aux litiges de pr voir que les d partements financent le RSA socle et que le reste est la charge du fonds national des solidarit s actives L article 7 de la m me loi a lui pour objet d une part de pr voir le maintien pour la compensation du RSA socle correspondant l ancien RMI du m canisme de financement pr vu en 2003 et d autre part de cr er un nouveau m canisme de compensation pour couvrir cette fois le transfert de PAPI aux d partements Ce nouveau m canisme de compensation finalis par les dispositions de l article 51 de la loi de finances pour 2009 est proche de celui qui avait t retenu en 2003 et
31. nt t gel es par un tribunal ou une cour sur le fondement des dispositions de l article R 771 6 du code de justice administrative pr vues pour le traitement des s ries Dans ce cas de figure vous avez m me admis que l intervenant puisse invoquer d autres griefs d inconstitutionnalit que ceux soulev s par le requ rant d s lors qu il tablirait les avoir soulev dans sa QPC dans la mesure o ces griefs diff rents auraient d faire obstacle au gel de la QPC ce gel ou sursis statuer n tant pr vu que pour les cas o ce sont les m mes dispositions l gislatives qui sont mises en cause par les m mes motifs Comme nous le verrons tout l heure certaines des tr s nombreuses interventions pr sent es dans les 7 dossiers examin s aujourd hui soul vent effectivement des griefs d inconstitutionnalit diff rents de ceux soulev s par les d partements requ rants griefs qui sont donc recevables d faut de modifier r ellement les termes du d bat Celui ci se concentre nous Pavons dit sur la question du droit compensation financi re des collectivit s territoriales Les sept QPC suscitent ainsi des interrogations similaires quant au maniement de l article 72 2 de la Constitution ou plus pr cis ment du quatri me alin a de cet article issu de la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 qui dispose que Tout transfert de comp tences entre l tat et les collectivit s territoriales s accomp
32. p tences si elle a vocation terme se substituer l allocation compensatrice pour tierces personnes elle nous para t en effet tre compte tenu de son objet une nouvelle prestation sociale ce qui justifie qu elle soit qualifi e d extension de comp tence En revanche nous ne croyons pas que le grief tir de la m connaissance de cet article 72 2 ni par voie de cons quence celui tir de l article 72 puissent tre regard s 12 On notera toutefois que dans son m moire en r plique produit devant vous le d partement de l H rault n voque plus que les articles L 14 10 5 et L 14 10 7 du code de l action sociale et des familles 13 Cette fois la liste des crit res n est pas imp rative le pouvoir r glementaire peut y piocher certains crit res seulement 12 comme s rieux qu ils soient invoqu s pour contester la loi ab initio ou en tant qu elle serait devenue inconstitutionnelle Il ressort en effet des l ments figurant dans les tr s nombreuses pi ces des dossiers que la compensation PCH a t calibr e de fa on initialement tr s favorable aux d partements au point que pour les ann es 2006 et 2007 ces derniers ont per u des ressources nettement sup rieures aux d penses qu ils ont engag es au titre de la PCH La situation s est certes retourn e en 2009 et l volution anticip e des d penses pour les ann es venir est peu encourageante Mais il n en reste
33. p tences ne sont pas devenues inconstitutionnelles eu gard pour les transferts la d gradation du montant initial des ressources transf r es et pour les cr ations extensions comme vrai dire galement pour les transferts eu gard la charge nette pesant sur les collectivit s territoriales lorsque cette derni re est susceptible d entraver leur libre administration Il est clair que ce contr le de l absence de d naturation ne pourrait tre qu assez distant et conform ment ce que nous avons indiqu plus haut qu il ne devrait pas permettre aux collectivit s territoriales de faire peser sur l Etat les cons quences d un effet de ciseaux qui ne serait d qu leurs propres choix ou erreurs de gestion Mais il nous semblerait linverse assez in quitable que le l gislateur se d sint resse compl tement de l volution des d penses post rieure au transfert ou la cr ation extension dans les cas o cette volution serait ind pendante des choix et de la gestion des collectivit s territoriales et aurait une Ces derniers entra nent en effet en principe un r gime financi rement plus protecteur pour les collectivit s territoriales Or il n est pas a priori impossible m me si c est peu probable que le maintien du niveau initial en valeur absolue des ressources affect es ne suffise pas garantir l absence de d naturation de la libre administration ampleur telle qu elle menacera
34. partements n ont aucune prise a entra n une d gradation du taux de couverture des d penses de RMI de 100 en 2004 86 en 2007 elle na pas pour autant conduit faire peser sur les d partements une charge nette non compens e telle qu elle entraverait leur libre administration en prenant un taux de couverture de 80 en 2009 les d penses non compens es atteignent en raisonnant grands traits 1 5 milliards d euros contre 3 5 s agissant de l APA Quant aux dispositions des lois des 1 et 27 d cembre 2008 en tant qu elles concernent la compensation du transfert aux d partements de l API fondu dans le RSA elles ne peuvent certainement pas compte du faible recul temporel tre regard es comme devenues inconstitutionnelles Or leur constitutionnalit ab initio nous semble gu re douteuse d s lors qu elles ont t con ues nous l avons dit sur le mod le du m canisme de compensation du transfert du RMI en 2003 m canisme jug constitutionnel et en r alit assorties de protections plus importantes pour les d partements notamment d un m canisme de prise en compte des d penses effectivement r alis es un an apr s le transfert et d une clause pr voyant express ment le maintien de la dotation initiale de TIPP Dans ces conditions nous vous invitons rejeter les deux QPC relatives la compensation des RMI RMA et du RSA Comme pour la PCH vous pourriez toutefois consid rer que la question
35. rtement l encontre de l Etat au sens et pour l application de l article 23 4 de lordonnance du 7 mai 1958 d s lors qu il tait clair que ces dispositions taient bien celles qui fondaient au moins pour partie le refus d indemnisation oppos par le Premier ministre Ce raisonnement pourra tre repris pour la grande majorit des dispositions aujourd hui contest es Par ailleurs nous y avons d j fait allusion chacune des QPC qui vous a t transmise a fait l objet de multiples interventions en soutien manant de d partements engag s dans la m me d marche de mise en cause de la responsabilit de l Etat et ayant tous non seulement saisi le tribunal administratif territorialement comp tent du refus du Premier ministre qu ils avaient suscit mais galement soulev l appui de leurs pr tentions des QPC critiquant les m mes dispositions l gislatives que celles qui ont fait l objet de transmission QPC sur lesquelles les tribunaux ont diff r leurs d cisions Or si vous avez jug dans une d cision Dor du 17 f vrier 2011 mentionner aux tables qu est irrecevable l intervention pr sent e devant vous par une personne trang re au litige pendant devant la juridiction vous ayant transmis la QPC vous venez de faire par la d cision Aminata Moussa lue lundi dernier 4 avril une exception ce principe au profit des intervenants dont les QPC identiques celles qui vous ont t transmises o
36. rtie des d penses repr sent es par APA Enfin nous ne croyons pas non plus en tout tat de cause que l article L 14 10 6 serait entach d incomp tence n gative pour avoir renvoy au pouvoir r glementaire le soin de fixer le plafond en pourcentage du potentiel fiscal que les d penses non compens es d APA ne peuvent d passer pour chaque d partement En r alit et comme il a t dit ce plafond est de toutes fa ons priv de tout effet sur le volume global de l enveloppe il ne peut servir qu entra ner une nouvelle p r quation entre d partements Or dans la d cision n 2001 447 DC relative la loi APA le Conseil constitutionnel a jug que le l gislateur pouvait renvoyer au pouvoir r glementaire le soin de d finir dans le d tail des r gles de la p r quation En conclusion nous vous invitons donc sous les n s 346205 et 346239 admettre les interventions et renvoyer au Conseil constitutionnel la question de la constitutionnalit des articles 11 et 12 de la loi du 30 juin 2004 et surtout L 14 10 5 et L 14 10 6 du code de l action sociale et des familles Les QPC soulev es sous les n s 346227 et 347269 par les d partements de l H rault et des C tes d Armor vous retiendront moins longtemps Elles sont relatives la prestation de compensation du handicap PCH dont il convient de rappeler qu elle a t cr e par loi du 11 f vrier 2005 avec effet au 1 janvier 2006 et qu elle
37. tuations en cours elle ne les autorise pas sauf cas de r troactivit express ment assum e r gir des situations d ores et d j constitu es Or eu gard l objet de l article 72 2 qui est d imposer au l gislateur de pr voir au b n fice des collectivit s territoriales des ressources en accompagnement des nouvelles comp tences que ces collectivit s doivent assumer il nous semble que le fait g n rateur de l obligation du l gislateur est le transfert la cr ation ou l extension de comp tence En cons quence et pour reprendre les termes des auteurs de la chronique PAJDA sur votre d cision de Section Lacroix du 13 d cembre 2006 au recueil d s lors que le fait g n rateur s est compl tement d roul avant l entr e en vigueur de la r gle nouvelle cette derni re ne peut s appliquer la situation d coulant de ce fait g n rateur En l esp ce il ne saurait donc tre question que l article 72 2 puisse r troagir sur des transferts cr ations extensions de comp tences intervenus avant l entr e en vigueur de la r forme constitutionnelle du 28 mars 2003 L article 72 2 peut donc permettre la censure de lois qui lui sont post rieures d s lors que ces lois proc dent un transfert une cr ation ou une extension de comp tences ou m me lorsqu elles se bornent modifier le m canisme de compensation financi re pr vu pour un transfert une cr ation ou une extension de comp tence
38. u en valeur absolue par rapport l ann e pr c dente en 2009 comme en 2010 Dans ces conditions il nous semblerait tr s difficile que vous jugiez vous m mes non s rieuse la question de la constitutionnalit des dispositions relatives au concours APA vers aux d partements au regard du principe de libre administration Certes il est vrai que l effet de ciseaux comme le caract re v ritablement asphyxiant des d penses APA varient en r alit sensiblement d un d partement l autre de m me il est tr s clair et les m moires des d partements ne le dissimulent d ailleurs pas que c est accumulation des d penses en mati re de prestations l gales d aide sociale qui atteignent aujourd hui 61 des budgets de fonctionnement des d partements qui a rendu la situation financi re des d partements particuli rement tendue Or ces deux consid rations auraient probablement d conduire les d partements emprunter plut t d autres outils que la QPC qui para t plus efficace pour d noncer une loi plut t qu une accumulation de lois et une situation nationale et plut t qu une collection de cas locaux tr s difficiles Toutefois nous ne pensons pas que ces consid rations puissent suffire faire obstacle un renvoi Nous relevons d ailleurs que dans votre d cision FNATH et autres du 6 mai 2009 publier au recueil vous avez vous m mes consid r que Le respect des exigences primordiales de solid
39. u droit compensation financi re soit applicable ne prive pas pour autant les requ rants de la possibilit d invoquer galement l article 72 pour contester l insuffisance d une compensation financi re Simplement dans un tel cas il est logique de consid rer que le contr le au regard de 72 2 absorbe celui qui pourrait tre effectu au regard du principe de libre administration Nous pouvons d sormais en venir l examen des diff rentes QPC Nous commencerons par celles pr sent es sous les n s 346205 et 346239 par les D partements de la Seine Saint Denis et de l H rault qui eux deux mettent en cause les dispositions l gislatives relatives l allocation personnalis e d autonomie c est dire l article 1 de la loi du 20 juillet 2001 voqu e tout l heure loi qui a cr la prestation les articles 11 et 12 de la loi du 30 juin 2004 relative la solidarit pour l autonomie des personnes handicap es loi qui a notamment cr la CNSA caisse nationale de solidarit pour Pautonomie charg e de verser au nom de l Etat la compensation APA et les articles L 14 10 5 et L 14 10 6 du code de l action sociale et des familles qui sont issus de la loi du 11 f vrier 2005 pour l galit des droits et des chances la participation et la citoyennet des personnes handicap es et qui reprenant largement les dispositions des articles 11 et 12 pr cit s de la loi du 30 juin 2004 d crivent r
40. ui ont mis en cause la responsabilit de l Etat pour n avoir qu insuffisamment compens les d penses li es la prise en charge par eux des prestations d aide sociale cit es l instant Concr tement les pr sidents de conseils g n raux ont crit au Premier ministre pour r clamer les quelques millions voire les quelques dizaines de millions d euros suivant la prestation en cause et la p riode concern e repr sentant le solde non compens des d penses prises en charge par leurs d partements Ils ont ensuite attaqu devant les tribunaux administratifs les refus express ou implicites du Premier ministre et c est l occasion de ces instances qu ils ont soulev les QPC dont vous avez aujourd hui conna tre Il conviendra naturellement d examiner pour chacune des dispositions l gislatives contest es la condition de l applicabilit au litige Toutefois nous soulignons d s ce stade que dans la d cision D partement du Val de Marne du 19 juillet 2010 pr cit e clair e par les conclusions d Anne Courr ges vous avez consid r qu alors m me qu il n tait pas vident que l Etat serait le d biteur final du compl ment qui aurait pu tre accord si l insuffisance all gu e de la compensation financi re de la MASP avait t jug e inconstitutionnelle les dispositions l gislatives contest es devaient n anmoins tre regard es comme applicables au litige indemnitaire engag par le d pa
41. uridique bien sur leurs dispositions que le Premier ministre s est fond pour refuser l indemnisation sollicit e Peu importe ce titre que certaines de ces dispositions aient t abrog es au cours de cette p riode 2002 2010 Voyez en ce sens la d cision n 2010 16 QPC du 23 juillet 2010 Les d partements requ rants les contestent au regard des dispositions des articles 1 72 et 72 2 de la Constitution ainsi qu au regard de l objectif valeur constitutionnelle d intelligibilit de la loi Quant aux d partements intervenants ils ont ajout ces griefs ceux dont on a vu tout l heure qu ils taient recevables tir s de l incomp tence n gative et de la m connaissance du principe d galit et de l alin a 11 du Pr ambule de la Constitution de 1946 Vous ne pourrez en tout tat de cause tre convaincus par trois de ces griefs l article 1 de la Constitution en tant qu il pr voit que l organisation de la R publique est d centralis e ne nous para t en effet pas relever davantage que l objectif valeur constitutionnelle d intelligibilit de la loi des droits et libert s garantis par la Constitution Voyez pour l objectif d intelligibilit notamment votre d cision Cachard du 26 novembre 2010 mentionner aux Tables Quant l article 72 2 de la Constitution nous avons dit pourquoi nous pensions qu il ne pouvait pas s appliquer aux
42. veau question le Conseil Constitutionnel a indiqu que si les recettes d partementales provenant de la taxe int rieure de consommation sur les produits p troliers venaient diminuer il appartiendrait l Etat de maintenir un niveau de ressources quivalant celui qu il consacrait l exercice de cette comp tence avant son transfert Les commentaires aux cahiers du Conseil constitutionnel r sument les choses ainsi si cette disposition l article 72 2 n impose pas une compensation glissante et permanente des charges transf r es il appartient l tat de maintenir le niveau des ressources transf r es Voir par exemple les commentaires de la d cision n 2008 569 DC du 7 ao t 2008 sur la loi cr ant un droit d accueil dans les coles S agissant non plus des transferts de comp tence mais des cr ations ou extensions vis es par la deuxi me phrase du quatri me alin a de l article 72 2 les exigences de la Constitution et donc de la jurisprudence du Conseil constitutionnel sont moins pouss es la compensation n a pas tre int grale il n y a d ailleurs pas d historique des d penses sur lequel pourrait tre cal e sa fixation et le l gislateur est donc seulement tenu de pr voir des ressources pour accompagner la cr ation ou l extension de comp tences Le Conseil constitutionnel a toutefois pr cis qu il appartenait au l gislateur d une part de d terminer lui m me le montant de ces ressources
43. z en effet que le respect des dispositions du quatri me alin a de l article 72 2 de la Constitution et du principe constitutionnel de libre administration des collectivit s territoriales n imposait pas au l gislateur de compenser les charges r sultant d un ventuel d veloppement du domaine routier transf r dans le futur On notera cependant que sans tablir de corr lation entre ressources affect es et d penses r alis es l article L 1614 1 du code g n ral des collectivit s territoriales qui est le mode d emploi l gislatif du transfert de comp tences pr voit pour sa part que les ressources affect es voluent comme la dotation g n rale de fonctionnement De cet examen de la jurisprudence constitutionnelle nous tirons quelques convictions La premi re est que l orthodoxie impliquerait selon nous que le Conseil constitutionnel exige du l gislateur qu il pr voie dans la loi m me proc dant au transfert ou la cr ation extension de comp tences un m canisme pour garantir ab initio que le montant des ressources affect es en contrepartie du transfert ne diminuera pas en valeur absolue ou que les ressources accompagnant la cr ation ou l extension demeureront un niveau suffisant pour que la libre administration ne soit pas d natur e La jurisprudence du Conseil constitutionnel ne comporte cependant pas cette exigence si dans la d cision pr cit e relative la d centralisation du RMI le Conse
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