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La politique de communication de la Commission européenne

1. Une directive peut par exemple cristalliser un discours autour d elle non seulement au moment de son apparition mais aussi pendant les phases de sa transposition dans le droit national 248 fait entre le moment o l v nement ph nom nal se produit et le moment o celui ci devient suffisamment notoire pour provoquer des r actions il y a cette activit la fois d laboration interne et de diffusion externe des enjeux v nementiels qui favorise notre avis ce passage Cela ne signifie pas pour autant que l v nement ph nom nal de vance toujours l v nement discursif Le passage de l une l autre tape ne doit pas s entendre comme une dynamique unidirectionnelle qui proc derait syst matiquement de la r alit extralinguistique sa transposition linguistico discursive mais plut t comme un mouvement qui se r alise tant t dans l un tant t dans l autre sens En effet s il est av r que l apparition d une directive d clenche tr s souvent un d bat autour de ses contenus il se peut galement le contraire savoir que bien avant sa transposition dans le droit national par une loi interne les acteurs nationaux int ress s s interrogent d j autour des enjeux pos s par la normative Il suffit de penser dans le cas sp cifique des entreprises la veille r glementaire visant valuer et anticiper l impact des directives non encore transpos es sur la respon
2. il fait froid ou qu il pleut il ne s agit pas d une simple constatation mais d une appr ciation vis vis du contenu que sous tend cette assertion Bally 1913 cit par M A Paveau et G E consistant faire passer dans la r alit un concept qui d faut resterait une pure abstraction Cette position explique finalement pourquoi P Larriv e 2008 n inscrit pas Bally dans une dimension nonciative de la s mantique mais l ins re dans le paradigme psychologique 45 Sarfati 2003 92 La compl mentarit au sein de la phrase entre le contenu intellec tuel et les jugements appr ciatifs du sujet modal est clairement exprim e dans un pas sage fondamental de LGLF o Bally distingue le modus du dictum La phrase explicite comprend donc deux parties l une est le corr latif du proc s qui constitue la re pr sentation p ex la pluie une gu rison nous l appellerons l exemple des logiciens le dictum L autre contient la pi ce ma tresse de la phrase celle sans laquelle il n y a pas de phrase savoir l expression de la modalit corr lative l op ration du sujet pensant La modalit a pour expression logique et analytique un verbe modal p ex croire se r jouir souhaiter et son sujet le sujet modal tous deux constituent le modus compl mentaire du dictum Bally 1932 1965 36 Il ressort clairement de cet extrait que la modalit n est en rien
3. Pour conna tre tous les indicateurs pour la p riode de r f rence 2005 2012 on peut se reporter au lien suivant http epp eurostat ec europa eu portal page portal europe 2020 _indicators headline_indicators 7 La strat gie 2020 s articule autour de 5 axes fondamentaux emploi recherche et d veloppement changement climatique et nergie renouvelables ducation et lutte contre la pauvret et l exclusion sociale La donn e r f re donc la population menac e par la pauvret alors que les pauvres effectifs sont 40 millions en 2010 106 contre les dangers li s l exposition au plomb m tallique la directive 83 477 CEE sur l amiante et la directive 86 188 CEE sur le bruit D autres tapes importantes ont t franchies suite l adoption de l Acte Unique Europ en 1986 qui outre l am lioration des conditions de sant et d hygi ne sur les lieux de travail pr ne pour la commercialisation de machines de travail plus s res et emp che aux entreprises d investir dans les r gions de l espace conomique europ ens o le niveau de s curit est plus faible Mais le vrai tournant dans le sens d une s curisation des lieux de travail par le biais notamment de la commercialisation d quipements professionnels de protection se v rifie avec le Trait d Amsterdam avec lequel s ouvre la grande saison des directives en mati re de protection de la sant et de la s curit sur le lieu
4. autorit s nationales pouvoirs locaux soci t civile 1 r x r 5 Comme la tendance compulsive au mensonge et la distorsion des informations typiques par exemple des campagnes de communication r alis es par les partis politiques pendant les lections 96 Compte tenu de toutes ces consid rations sur les contenus de la communication et sur la participation active des citoyens aux finalit s de l Union nous proposons ci apr s une d finition tripartite de la communication sur l Europe Selon nous cette communication rassemble une s rie de pratiques consistant 1 fournir aux citoyens toutes les informations relatives aux politiques communau taires afin de combattre l indiff rence mais surtout la m connaissance des citoyens vis vis des institutions europ ennes 2 solliciter le dialogue avec les acteurs sociaux afin que ceux ci puissent travers leurs opinions aider les institutions europ ennes laborer les politiques communau taires 3 cr er un espace public d intercompr hension o les acteurs sociaux peuvent se confronter sur des th mes importants Cette dimension est indispensable afin que la communication des informations ne s puise pas dans une activit unilat rale de transmission d un message mais fournisse aux destinataires la possibilit de se posi tionner vis vis des contenus v hicul s par ce message 2 Le croisement multidisciplinaire Certa
5. Le corpus qui nous a servi d objet de recherche est constitu par les publications de la Direction g n rale Emploi affaires sociales et inclusion de la Commission euro p enne Cette Direction agit en partenariat avec les autorit s nationales et les acteurs so ciaux afin d assurer l am nagement la fois qualitatif et quantitatif de l emploi Il s agit plus exactement d am liorer les conditions de travail de favoriser la mobilit et la libre circulation des travailleurs et de veiller ce que les mesures adopt es par PUE en mati re d exclusion sociale d galit des chances et de lutte contre la discrimination soient mises en uvre dans tous les pays membres 1 1 Corpus et probl matique d faut d une d finition unique de la notion de corpus en sciences du langage nous retenons celle que J Guilhaumou 2002 emprunte J Mc H Sinclair cit e son tour par Habert Nazarenko amp Salem 1997 11 savoir une collection de donn es lan On se reportera au chapitre 2 pour conna tre plus en d tail les objectifs de cette Direction g n rale 24 gagi res s lectionn es et organis es selon des crit res linguistiques explicites pour ser vir d chantillon du langage La premi re difficult que nous avons rencontr e lorsqu il a t question de s lec tionner et de d limiter notre corpus a t de le mettre en rapport avec la probl matique dont il est cens constitu
6. fiasco judiciaire exhibe les usages ant rieurs que les commentateurs ont fait de ce mot Ce constat l gitime l auteure prendre son compte la notion de dialogisme de la nomi nation voqu e par Siblot 2001 selon laquelle les discours produits par les locu teurs actualisent des mots d j nonc s et puis s sans cesse dans un ailleurs interdiscur sif fonctionnant comme un r servoir pour la production de nouveaux nonc s D une mani re analogue les nominalisations que nous tudions dans ce chapitre mais aussi les variantes contextuelles auxquelles elles donnent lieu ne sont que des fragments de discours ant rieurs rab ch s en fonction d un besoin communicatif pr 19 Gary Prieur 2009 convient avec Lecolle sur le fait qu un d calage existe effectivement entre les emplois de Outreau ville et de Outreau fiasco judiciaire Toutefois il ne s agit pas pour elle d un changement s mantique mais de deux interpr tations discursives que le m me sens re oit en contexte En t moigne le fait que la relation au r f rent initial du Np c est dire son sens en langue est maintenue aussi bien dans l une que dans l autre interpr tation Ainsi pr cise t elle en l absence d une lexicalisation comparable celle de camembert ou m g re je pense qu il est important de maintenir une distinction explicite entre le sens en langue du Np qui est une instruction d identification de
7. l aide de quelques exemples comment le discours communautaire se laisse traverser par une pluralit de textes trangers Comme le remarque D Maingueneau 2011 on peut ramener la notion de formation discursive deux arri re plans pist mologiques distincts Le premier est repr sent par la philosophie de M Foucault qui dans L arch ologie du savoir 1969 d finit une Par exemple rien l exception de l observation empirique de l analyste ne permet de fixer a priori ce qui caract rise le discours lib riste ou nationaliste patronal ou d entreprise syndical ou socialiste f ministe ou racial Le discours institutionnel en revanche est une unit topique en ce sens qu il est un type de discours institu impos au chercheur par les pratiques langagi res 180 formation discursive la fois comme un ensemble d nonc s soumis une m me r gu larit et comme une mani re de d crire un syst me de dispersion Foucault 1969 56 La contradiction qui ressort nettement de ces deux d finitions n explique pas elle seule l insuffisance de la notion foucaldienne face l h t rog n it des pratiques discursives Il faut en effet rappeler que l Arch ologie du savoir qui pourtant s attache tudier l apparition des nonc s leurs r gles de formation et de transformation ne prend pas du tout en compte la dimension factuelle des discours qui est en revan
8. parall lement n parangon g paragraphe etc L op ration a t r p t e en rajoutant chaque fois un caract re jusqu isoler les variantes recherch es Il est int ressant de remarquer que parmi ces formes probl matiques il a fallu exclure galement les espaces qui rappelons le pour le logiciel sont plein titre des caract res Ce faisant nous avons pu carter de nos r sultats les tr s nombreuses occurrences de la pr position espagnole para suivie justement d un espace Quant la relation homonymique entre les formes identiques para tre au sens pseudo synonymique de sembler et para tre au sens de publier nous avons t oblig s de rep rer manuellement les effets s mantiques non pertinents puisque notre logiciel n est pas videmment programm pour calculer le sens Il revient en effet l analyste de tirer des conclusions performantes des r sultats obtenus afin que ces derniers ne s puisent pas dans un simple exercice de statistique quantitative 131 rticle 141 paragraphe 4 du trait CE semblait donc largir le champ dapplication de lacti Waddington et Bell p 601 La Cour semble englober ces deux dispositions relatives 1 re dun test de proportionnalit qui ne semble pas contenir de diff rence significative al libre av r entre les sexes La CJCE ne semble pas beaucoup se pr occuper de lorigine du iceptuelles de lexemen men par la Cour semblent claires la rela
9. Ces deux exemples montrent assez clairement que l usage massif d une certaine ex pression et donc sa circulation r guli re dans l espace public ne suffit pas justifier sa cons cration formulaire Suivant Krieg Planque nous dirons donc qu avant de s affirmer comme formule une s quence doit avant tout se constituer en v nement de discours en ce sens qu elle est r flexivement notoire temporellement marqu e et do t e d une pertinence dans le cadre de son surgissement et partant provoque des r ac tions en pens e en parole en action Krieg Planque 2003 309 Cela revient dire concr tement que si les s quences verbales d veloppement durable et discrimina tion positive se sont constitu es en v nements de discours et ensuite comme formules c est d une part parce qu elles ont fait parler d elles et d autre part parce qu un certain moment elles se sont fait porteuses d enjeux pol miques voire contradictoires capables d alt rer la perception des rapports de pouvoir et d opinion La notion d v nement de discours est centrale au sein de notre corpus puisque c est en se constituant comme tels que les propos des institutions communautaires gagnent l espace public et peuvent de ce fait cristalliser des formules La pr gnance des ques tions sociopolitiques conomiques humanitaires que l Union met l ordre du jour ne peut chapper l attention des comm
10. Nolke Fl ttum Nor n 2004 21 alors que dans la nouvelle l adjectif litt raire a t supprim et polyphonique int gr la phrase 46 Id e que comme nous l avons pr cis supra est l un des postulats majeurs de la th orie s mantique de l nonciation de Ch Bally auquel Ducrot s est inspir pour sa th orie nonciative de la polyphonie 212 rentes respectivement de la phrase l ment de la langue et de l nonc l ment de la parole Comme Ducrot les polyphonistes scandinaves s attachent tudier la polypho nie au niveau de la langue Leurs tudes empiriques ne s puisent pas toutefois dans l analyse des formes linguistiques susceptibles d entra ner une lecture polyphonique des nonc s mais font intervenir des l ments de l interpr tation qui sont souvent absents dans l approche de Ducrot Ainsi peut on lire dans la version 2004 de la ScaPoLine Si notre source d inspiration essentielle a t l approche ducrotienne nos vis es et nos ambitions di vergent donc radicalement de celles de Ducrot Alors que le but avou de Ducrot est de fournir une description s mantique de la langue en principe en compl te ind pendance de la parole notre objectif est de d velopper un appareil op rationnel d analyses textuelles Il ne suffira pas de lister ou de faire le relev des l ments linguistiques susceptibles de cr er tel ou tel effet nonciatifs Nous d
11. Tant dans le premier que dans le deuxi me exemple l insertion respectivement des gloses pourrait on dire et pour ne pas dire cristallise provisoirement le d roulement du dire permettant ainsi de mettre en valeur les s quences autonymes correspondantes On voit bien dans les deux cas que les modalisateurs ne sont pas indispensables la trans mission du message mais qu en m me temps ils ne se r duisent non plus un simple choix expressif du locuteur La volont bien consciente l crit du locuteur de modali ser son nonciation par un d doublement opacifiant de son dire r pond une strat gie pr cise Dans l exemple 52 il est question de dissiper l ambig it que pourrait laisser planer l assertion incoh rente selon laquelle la baisse des naissances est un facteur po sitif C est comme si le locuteur par la modalisation autonymique mettait en sc ne deux images diff rentes de lui m me la premi re image correspondrait l instance nonciative cens e asserter l nonc illogique tandis que l autre chercherait b moliser cette incoh rence en exprimant par le modalisateur une r serve vis vis du contenu assert Ainsi apparait il au fil de cet nonc un conflit entre le dit et le vouloir dire dont la r solution d pend plut t que d un effort discursif de contextualisation d un fait qui tient la mat rialit de la langue C est en effet la syntaxe de la phrase qui e
12. aborder un ou plusieurs ph nom nes socialement saillants ce qui revient concr tement prendre en charge un point de vue relativement des r f rents sociaux psychologiques anthropologiques etc Dans le cas qui nous concerne par exemple nous avons choisi un sujet d tude re pr sent par la communication de la Commission europ enne sur l emploi et les poli tiques sociales et nous avons d fini l aide de notre corpus le point de vue que nous En termes de perspectives et de possibilit s d analyse Par ph nom nes socialement saillants il ne faut pas entendre des th mes sociaux isol s tels que la sant au travail la discrimination sociale la pauvret etc Un ph nom ne socialement saillant est selon nous un v nement qui se produit suite l mergence de conditions socio historiques favorables son apparition Dans cet ordre d id es la communication institutionnelle de PUE est elle m me un v nement qui s est pour ainsi dire impos notre poque en raison de la prise de conscience de la part des tats membres de la n cessit de donner un cadre juridique certaines questions probl matiques de la soci t contemporaine et d en informer les citoyens par des politiques de communication cibl es Or cerner une probl matique selon nous revient porter un point de vue quelconque sociologique linguistique discursif anthropologique etc sur de tels faits sans pou
13. accent sur la concession argumentative en l inscrivant dans le cadre de la probl matique minemment nonciative de la responsabilit Pr ci sons entre autres que notre analyse portera uniquement sur les marqueurs il est vrai que et bien s r qui comme certes sont des adverbes pist miques pouvant fonc tionner comme des annonceurs de la concession Ces adverbes pr sentent des diff rences importantes au regard notamment de la place qu ils occupent dans le cadre syn taxique de la concession Il se trouve en effet que l annonceur il est vrai n est plac qu en t te de phrase o il introduit g n ralement une compl tive il est vrai que p alors que bien s r fonctionne le plus souvent mais pas exclusivement en incise Les tests suivant en t moignent Il est vrai qu il fait beau mais je ne veux pas sortir I fait beau il est vrai mais je ne veux pas sortir Bien s r il fait beau mais je ne veux pas sortir Il fait beau bien s r mais je ne veux pas sortir En d pit de cette diff rence qui pour importante qu elle soit ne tient qu au cadre syntaxique dans lequel se d ploie la structure concessive nous estimons que ces deux marqueurs pr sentent un comportement s mantique analogue Plus pr cis ment le prin cipe qui nous permet de les tudier en parall le sans nous questionner davantage sur leurs anomalies syntaxiques et distributionnelles r side notre sens dans le fait
14. affirmative action am ricaine donc d un concept qui n a pas fait ori ginellement l objet de d bat au sein des pratiques discursives des commentateurs au contraire il a t pour ainsi dire repris tel quel par les usagers et a commenc circuler sous cette forme sans que personne ne se soit interrog sur l inadaptation de la traduc tion fran aise ce qui explique aussi pourquoi la loi fran aise n a jamais pris son compte l expression infra Par ailleurs cette expression rel ve du langage sp cialis l instar de flexicurit la formule discrimination positive est constitu d unit s de la langue commune qui saisies isol ment sont assez intelligibles mais ins r es dans 295 la forme fig e perdent une partie de leur transparence s mantico r f rentielle Cela est d autant plus vident si l on compare la formule discrimination positive d autres s quences comme discrimination multiple et discrimination salariale o non seulement le sens des l ments qui les composent est transparent mais cette transparence est mainte nue dans la forme fig e Autrement dit un usager est cens percevoir le sens de discri mination salariale et discrimination multiple mais pas forc ment celui de discrimina tion positive moins intuitif et surtout li d une part une contrainte traductologique et d autre part des enjeux juridiques et socio institutionnels qui ne sont pas
15. analyse s mantique que nous proposons dans cette section repose plus exactement sur quatre axes d observations a Quelles sont les retomb es qu une d rive formulaire peut avoir sur la cons truction du sens en discours b En quoi les diverses formes de figement contribuent elles rassembler le consen sus autour des propos de l Union cens r aliser post rieurement au pr sent de l nonciation 2 C est d ailleurs l ambition de ces guides de pr voir des situations virtuelles dans lesquelles tout destina taire peut l occasion se reconna tre Ainsi dans l avertissement d un guide G18 peut on lire Les suggestions et les recommandations figurant dans le pr sent guide sont le fruit de l exp rience de sp cia listes des tats membres de l Union europ enne Il est fort probable que vous y trouviez le cas qui vous concerne Toutefois chaque chantier chaque t che est unique en son genre de sorte que ces suggestions et recommandations ne vous dispensent pas de proc der une valuation rigoureuse des risques encourus avant de choisir une m thode Le plus souvent cela se fait au moyen d une progression th matique lin aire comme par exemple qu est ce que la discrimination indirecte La discrimination indirecte est 288 c Selon quelles modalit s les acteurs sociaux s approprient les formules et avec quel sens celles ci apparaissent dans leurs verbalisation
16. articuler et s alterner m me au sein d un seul nonc L effacement au sens large appara t ainsi comme un processus graduel comportant plusieurs niveaux de d sinvestissement nonciatif En d autres termes entre l effacement pur ca ract ris id alement par un degr nul de subjectivit et la prise en charge nonciative il existe une gamme de situations interm diaires qui varient en fonction de la densit des subjectiv mes rep rables dans le contexte linguistique D o la distinction que fait A Rabatel 2004b entre l effacement stricto sensu et la d sinscription nonciative Rel vent de l E les nonc s d sembray s nonciation historique et th orique la condition que les rep rages anaphoriques s accompagnent du moins de marques de subjectivit possible afin que la r f renciation des objets de discours paraisse quasiment ind pendante de la situation d nonciation du locuteur comme de sa subjectivit n anmoins si ces nonc s d sembray s s accompagnent de nom breux subjectiv mes ils ne sont que marginalement concern s par EE R ciproquement si un non c embray ne rel ve pas de EE n anmoins d s qu il comporte peu de marques de subjectivit et que les marqueurs personnels et spatio temporels sont vid s de toute r f rence pertinente leur con texte de production alors l nonciation personnelle tend vers l EE du fait de cette d sinscription
17. cart existant entre les emplois techniques voire linguistiques et les emplois profanes de la notion mais aussi rendre compte de l h t rog n it conceptuelle dont ce tour a fait l objet au sein m me des tudes linguistiques Il revient D Coltier et P Dendale le m rite d avoir inscrit cette probl matique dans un cadre scientifique pr cis Le manque d ouvrages th oriques ainsi que d une bibliographie sp cialis e sur la notion a amen ces auteurs rassembler et publier sous leur direction plusieurs contributions de sp cialistes dans le but d tudier la notion pour elle m me en lui assignant une place au sein de la linguistique de l nonciation Nous mentionnons tout particuli rement le nu m ro 162 de Langue fran aise P Dendale D Coltier Ph De Brabanter 2009 et l ouvrage La prise en charge nonciative tudes th oriques et empiriques paru aux ditions Duculot P Dendale et D Coltier 2011 49 Dans notre th se il faut entendre la prise en charge dans le sens que lui donne A Cu lioli 1980 cit par P Dendale D Coltier Ph De Brabanter 2009 10 Au sens technique de prendre en charge dire ce qu on croit tre vrai Toute assertion affirmative ou n gative est une prise en charge par un nonciateur Ceci n implique pas que l nonciateur est n cessairement d fini ou d finissable explicitement calculable Le fait de prendre en charge
18. ces d fis que l Assembl e des femmes pour le d veloppement et la lutte contre l exclusion sociale ASDO a lanc le projet RALFA en partenariat avec le Newnham Col lege de l Universit de Cambridge et l Association Arborus Paris Pub20 Plus rarement les toponymes aussi font office de Np collectifs lorsqu ils s interpr tent discursivement comme des entit s abstraites renfermant des enjeux propres une com munaut d individus Ainsi n chappera t il pas dans l exemple suivant la diff rence entre les deux emplois du toponyme Lorraine Dans le deuxi me c est bien l espace g ographique qui est vis par le Np tandis que le premier en revanche r f re de toute vidence une r alit socio politique et administrative Si le Np dans cet emploi peut fonctionner comme un l ment de comparaison face d autres r alit s du m me genre c est justement parce qu il est pris dans une interpr tation non identifiante qui le prive du caract re singulier qui lui est sp cifique la morphologie territoriale et lui attribue les propri t s d une formation collective C est la Lorraine en tant qu instance terri 261 toriale collective constitu s d entreprises d associations de municipalit s qui peut de fait tre retenue comme un exemple et c est dans ce sens seulement que le toponyme peut fonctionner comme un nom collectif institutionnel l instar des anthroponymes
19. disponibles en litt rature et en sciences du langage sont nombreuses Tenter de les articuler serait plut t difficile car si d une part elles s appuient sur des arri re plans pist mologiques diff rents d autre part elles se recoupent syst matiquement en empruntant les unes aux autres De plus aucune d elles ne pr tend s riger en mod le de r f rence du moment que pour l instant la plupart se sont limit es poser un cadre g n ral d tudes en cours de r alisation Le caract re provisoire de ces recherches n emp che pas pour autant de chercher mettre de l ordre autant que faire se peut dans le paradigme th orique du dialogisme et de la polyphonie Pour notre part nous proposons deux crit res classifica toires cens s fournir un aper u global des recherches men es en la mati re Ces crit res 33 Cit s dans Anscombre 2009 4 Genette aussi peut tre consid r comme un pr curseur puisque dans son approche narratologique il propose de distinguer celui qui parle et celui qui voit 205 sont 1 le cadre pist mologique dans lequel ces th ories s inscrivent et 2 leur degr de rapprochement ou d loignement vis vis de Bakhtine Le premier permet de ramener la diversit des mod les th oriques quatre domaines disciplinaires principaux les tudes s miotiques et litt raires J Kristeva Z Todorov G Genette A Rabatel D Maingueneau l analyse du d
20. emploi internationales Il s agit toutefois d une repr sentation purement conventionnelle que le locuteur met en sc ne titre d exemple et sans se r f rer aucun employeur en particulier Autrement dit la question mise en sc ne par le locuteur n est attribu e aucune instance agissant dans la r alit ph nom nale sujet empirique mais elle est susceptible d tre prise en charge par tout sujet pouvant se retrouver dans la m me situation imagin e par le locuteur Ainsi est on en mesure de d terminer dans cet exemple qui prend la responsabilit de la question dans le moment de l nonciation ef fective mais on ne conna t pas l identit de l instance nonciative qui prend a pris ou prendra en charge le point de vue dans la situation imagin e On pourrait postuler pour simplifier que dans cet extrait deux questions soient pr sentes la premi re a t effectivement nonc e par le locuteur en tant que tel dans le temps 0 de l nonciation effective Eo et n a pour fonction que de qualifier l nonciation du locuteur c est dire d introduire les propos qui vont suivre la deuxi me en revanche est attribu e par le locuteur l nonciateur Mise en sc ne dans un temps id al E cette question de meure en suspens en attente d tre actualis e par un acte nonciatif cette fois ci non plus conventionnel mais r el La disjonction entre le locuteur et l nonciateur ainsi q
21. en revue bri vement quelques uns de ces proc d s nous nous sommes attard s plus longuement sur la s mantique du Nom propre afin d tudier les situations nonciatives o celui ci s affranchit de son r f rent initial et re oit contex tuellement une interpr tation v nementielle Dans une deuxi me partie nous avons focalis l attention sur la r flexivit de l v nement c est dire sur sa capacit s autod signer comme tel en discours Nous avons plus exactement individu deux matrices m tadiscursives responsables de cette r flexivit La premi re baptis e ma trice herm neutique envisage l activit interpr tative comme un processus articul sur trois niveau distincts l herm neutique litt raire concernant la litt rature pr existante 320 sur la probl matique de la discrimination l herm neutique normative fond e elle sur les d cisions rendues par les juges de la Cour de justice europ enne ou des tribunaux nationaux sur des cas de discrimination av r e ou seulement suppos e l herm neutique ordinaire portant sur les points de vue des locuteurs profanes c est dire de tout sujet qui n est pas directement impliqu titre d expert de juriste de fonctionnaire etc dans l activit des organismes europ ens La deuxi me matrice que nous avons appel e linguistique tient en revanche l ensemble des proc d s linguistico discursifs cen
22. est le cas des exemples 30 et 31 o le locuteur commente la mani re dont les gouvernements nationaux de l Autriche est des Pays Bas ont transpos la directive dans les syst mes juridiques respectifs Dans l extrait 31 en particulier le commentaire porte sur le choix lexical des l gislateurs 30 La l gislation autrichienne de transposition de la directive ne d finit pas la religion ou les convictions Toutefois les notes explicatives sa loi f d rale sur le statut des communaut s confessionnelles religieuses contiennent une d finition non contraignante Une structure de convictions dont le contenu est repr sentable et qui s est d velopp au fil des ans pour expli quer la nature humaine et le monde dans leur signification transcendantale et pour les assortir de rites et de symboles sp cifiques et leur donner une orientation conforme aux prin cipes et la doctrine de base R52 31 Aux Pays Bas le terme philosophie de vie est utilis en lieu et place du terme convic tions ce qui limite les types de convictions pouvant tre couverts Le terme philosophie de la vie exige un ensemble coh rent d id es sur des aspects fondamentaux de l existence hu maine et inclut les grandes philosophies comme l humanisme Il ne s tend toutefois pas 43 k s k EAT de Nous renvoyons la section suivante pour une explication d taill e des structures linguistiques employ s pou
23. galement pour rep rer les co occurrences sur base d rivationnelle Nous nous servirons de cette fonctionnalit au cours de ce chapitre pour iso ler la morphologie verbale dans les dispositifs de mise en sc ne de la parole mais aussi dans le chapitre 5 pour rep rer certains faits de pr fixation non discrimination antidiscrimination post Lisbonne apr s Lisbonne etc zant la coordination des r gimes de s curit sociale et la transf rabilit des droi on ont un effet sur les syst mes de s curit sociale Nous analyserons en particulil taire 2007 2012 pour la sant et la s curit au travail lobjectif ambitieux de r d ir la flexicurit pour am liorer la s curit demploi des travailleurs faciliter le Robert Verrue amp La sant et la s curit des travailleurs en particulier la t nnes en faveur de la sant et de la s curit des travailleurs La Commission europ slation relative la sant et la s curit des travailleurs sur le lieu de travai nt prot ger au mieux la sant et la s curit des travailleurs dans lUE Robert Ver Par exemple garantir la sante et la s curit des travailleurs l galit entre les f dents du travail et dam liorer la s curit et la sant sur le lieu de travail Selo Fig 5 Tri droite gauche 42 e Les agr gats Chercher les agr gats consiste rep rer dans le texte les seg ments r p t s c est dire les suites de formes identiques qui reviennent
24. la diversit des normes r gissant leur r daction diff rentes poques Chercher des r gularit s en vue de codifier les genres s av re inutile aussi pour une autre raison Dans le cas des rapports et des guides nous avons vu qu un m me trait linguistique de surface peut assumer d un genre l autre des fonctions diff rentes Il se peut encore que des fonctions diff rentes renvoyant la m me forme linguistique coexistent au sein d un m me genre Pour rester sur le m me exemple remarquons que dans le magazine Agenda social les verbes d action l infinitif se recoupent fr quem ment aussi bien avec une valeur d ontique qu instructive Dans l exemple a le verbe assurer marque un engagement de la communaut vis vis de ses membres une obligation que la compatibilit des objectifs sociaux et conomiques permet d envisager comme potentiellement r alisable L infinitif de b vise en revanche instruire les des tinataires relativement la reconnaissance de leurs droits l tranger Il est dans ce cas employ avec ellipse de l adverbe comment qui est toujours ant posable aux infinitifs ayant cette fonction la lumi re de ces consid rations en quoi des traits linguistiques pourraient ils tre repr sentatifs d un genre Il appara t de plus en plus actuel ce que F Rastier affirmait en 1999 lorsqu il crivait Il semble qu aucune typologie de textes fond e sur des
25. m trie seront tant t qualifi es de corpus de travail tant t de sous corpus ou de mo dules La figure suivante illustre la d marche m thodologique entreprise pour s lection ner et d limiter notre corpus Corpus existant totalit des publications contenues dans le catalogue en ligne de la DG Emploi Corpus de r f rence 155 publications classifi es par domaines politiques et s lectionn es selon leur appartenance un genre discursif Corpus de travail Partitions ou modules Sous corpus 1 Sous corpus 2 Sous corpus n Fig 3 Le corpus Nous nous bornerons dans cette br ve section illustrer les modalit s de s lection et de construction de ces partitions et pr senter le logiciel de statistique textuelle dont nous allons nous servir pour leur investigation informatis e En premier lieu notons que l exploration automatis e de notre objet de recherche se fera selon deux modalit s d interrogation distinctes savoir soit sur la totalit du corpus de r f rence soit sur chacune des partitions de ce corpus Cela d pendra des objectifs vis s dans chaque cha pitre qui ne sont pas toujours les m mes d une section l autre L exploration par sous corpus ind pendants ou partitions par exemple int ressera uniquement les sections du 39 travail o nous estimerons n cessaire de proc der des analyses quantitatives chapitres 1 et 3 ou bien quand il faudra isoler l int
26. nation des syst mes de soins et de s curit afin notamment de rendre plus flexible la pr paration des dossiers administratifs songeons par exemple aux nombreux formu laires utilis s auparavant pour b n ficier des soins de sant dans un pays tiers alors qu aujourd hui la proc dure a t consid rablement simplifi e par l introduction de la carte d assurance maladie europ enne 3 2 4 L galit hommes femmes Parmi les grandes priorit s du Trait de Rome il y a le principe de l galit de r mur n ration entre les hommes et les femmes La prise de conscience toutefois que loin de se limiter l galit salariale la question des femmes en Europe est fondamentalement li e une culture de la discrimination fond e sur le sexe a amen l Union europ enne se mobiliser pour que des mesures plus incisives concernant l galit des chances soient adopt es C est dans cet ordre d id es que l article 141 du Trait d Amsterdam dispose l introduction de quotas permettant aux femmes d acc der aux m mes opportunit s ac cord es aux hommes Parall lement le trait de Lisbonne a renforc le principe de l galit entre les hommes et les femmes en ins rant la probl matique du genre dans toutes les politiques de l Union Ainsi dans le sillage trac par les trait s de nouvelles 109 directives ont fait leur apparition dans le but non seulement de r glementer l acc s l emploi et
27. nonciative 47 3 2 1 Les instances nonciatives eeesessseeeeeseseeeseesrrsersseesseserssresseseresresse 48 3 2 2 Le pointide yue niorir eeni a AET E E A aA 49 323r La prisecm echarse SRE ne A RE 49 4 Le corpus l preuve des D TOUR 50 4 1 Les niveaux d appr h n ion si stiniuansninedenlimanieinlieitnse 50 4 2 Des types de textes aUX genres sesssseesssessersseeeseresseeessressersseeeseeeessees 53 4 3 La dimension argumentative Len M LE on ae te ts ee 55 4 4 L homog n it formelle au prisme de l h t rog n it des genres 58 4 5 Le code de r daction entre standardisation et l gitimit 64 4 6 La mise en sc ne de la paroles ainsi lists 67 5 AUX marges du COEUR ST ee ne Sn 89 6 POUF T SUMIS LS RSS cr PAS La 92 CHAPITRE 2 La probl matique ssessseseessescoesocssescoesccsseesoesocsscesoesocsscescecocescesseesoe 94 1 La strat gie de communication renouvel e de la Commission europ enne 94 2 Le croisement Mmulidiseiplhinair 22e ta 97 2 19 0610IOPIE d ANA SR RS OSR 99 2 2 Psychologie du travail et des organisations 99 2 3 Droit CoMMUNAUTAIT 22222225 game nare lee dates net d een darts 100 2 SCIENCES DOLUQUES Sn ne AR re 101 2 5 Sciences de la COMMUNICAHONNE SSH RARE DE AE Nan 101 3 La politique sociale et de l emplot ssnsssnnsramuntannundinusinntas 102 3 1 Rep res SOCIO0 HIS OF
28. reux soit il 30 Suivant ses mots L auxiliation de modalit est caract ris e formellement par la structure binomale Le premier terme est la forme fl chie de l auxiliant le second l infinitif du verbe auxili il peut arriver je dois sortir Benveniste 1974 188 31 Selon Bally tout nonc comporte un dictum et un modus 129 2 2 Les marqueurs videntiels il semble que et il para t que Notre deuxi me observation concerne les marqueurs videntiels ou m diatifs il semble que et il para t que Les r sultats du tableau 6 montrent clairement que le pre mier est attest surtout dans les rapports alors que le deuxi me n appara t dans aucune des partitions du sous corpus On ne saurait toutefois se fier l insuffisance de ces don n es qui ne permettent pas nous semble t il de rendre compte de l importance statis tique effective de ces marqueurs Cela s explique par le fait que la recherche lanc e di rectement sur les constructions impersonnelles il semble que il para t que a logiquement entra n l exclusion dans les r sultats de toute combinaison syntagmatique susceptible de figurer dans la liste des concordances par ex il semble toutefois que il ne semble toutefois pas semble infinitif semble participe pass semble Adv semble N etc ainsi que de toutes les formes fl chies cens es appara tre sur l axe paradigma tique il semble
29. s s concr tiser dans la mat rialit langagi re l op ration cognitive sous jacente l activit d interpr tation Parmi ces proc d s nous avons choisi d examiner la modali sation autonymique et les interrogations en contexte monologal La troisi me section du chapitre a t consacr e une analyse s mantique de la for mule discrimination positive l objectif tant d observer ses contextes d apparition dans le corpus par contraste avec les occurrences d action positive son concurrent le plus proche Issue d une d rive formulaire pas n cessairement chronologique de l expression discrimination positive la formule action positive est dominante dans le corpus non seulement parce qu elle est la traduction exacte de l affirmative action am ricaine mais aussi parce qu elle fonctionne comme un m canisme r gulateur de la con flictualit discursive g n r e par la verbalisation de certaines r alit s probl matiques comme les motifs discriminatoires de la race et de la religion Cette r gulation discur sive toutefois ne se r alise pas seulement travers le remplacement d une unit pro bl matique avec une autre d ontologiquement plus acceptable mais elle se manifeste aussi sous la forme d une strat gie de l vitement consistant tout simplement ne pas nommer la r alit probl matique afin de maintenir l quilibre discursif sur lequel se fonde le discours communautai
30. tape dans la direction d une h t rog n it nonciative des discours avaient d j t franchie gr ce des tudes sur le dis cours rapport et notamment sur le style indirect libre De fait M Pl nat 1979 A Banfield 1982 et J Authier Revuz 1978 peuvent tre consid r s c t de J P Descl s comme les pr curseurs des th ories du dialogisme et de la polyphonie J C Anscombre 2009 Leurs intuitions sur l existence de discours plusieurs voix ont de vanc de quelques ann es la diffusion de la pens e bakhtinienne en France aboutissant des propositions conceptuelles absolument innovantes Songeons par exemple la notion d nonciation rapport e par laquelle J P Descl s remarque toujours Ans combre milite ouvertement en faveur d une h t rog n it nonciative Ivi 15 S Moirand 2010 son tour affirme avoir c toy le dialogisme par le biais des tudes parues au cours des ann es 70 sur le discours cit Dans cet article o elle relate sa r ception des crits du Cercle de Bakhtine elle insiste sur la dimension sociale du fait nonciatif d velopp e en particulier par Volochinov et s attache l aide d un corpus de presse inscrire le dialogisme dans une approche discursive permettant d tudier les diff rents l ments h t rog nes qui se distribuent au fil du discours Les th ories du dialogisme et de la polyphonie actuellement
31. 1981 131 o le verbe modal peut renvoyer soit l ordre de la connaissance et de la croyance je pense qu il rentrera soit celui de l obligation et de la permission J exige qu il rentre Or ce n est pas le cas des exemples ci dessus o devoir exprime toujours une obligation m me lorsque conjugu au 125 vanche que dans les exemples 4 6 extraits des guides les m mes tours apparaissent dans le contexte linguistique c t d autres occurrences exprimant le possible qui avec l impossible le n cessaire et le contingent constitue le carr s miotique de la modalit al thique 4 tant donn que les niveaux d mission accessible aux travailleurs sont susceptibles de d pas ser les limites d exposition il est n cessaire d valuer les risques de fa on assurer le con tr le appropri des risques de rayonnements optiques Dans ce cas il est probable que les li mites d exposition soient d pass es pour plusieurs risques relatifs aux rayonnements optiques et les conditions les plus contraignantes sont applicables G1 5 Lors de l valuation des risques conform ment l article 4 de la directive il est n cessaire de tenir compte du personnel militaire ainsi que de tout autre personnel Il n est pas toujours possible de garantir que les niveaux d exposition potentielle sont inf rieurs aux valeurs li mites d exposition Par cons quent on peut utiliser la m thode d val
32. GEN p gt r Pdv lo VRAI q Pdv4 lo GEN q gt r 223 Pour comprendre comment s articulent tous ces l ments dans le passage polyphonique laissons nous guider par la lecture ponctuelle de l exemple Pdv une source non pr cis e X avance p c est dire La directive semble avoir pour objectif de r gler les relations au sein de la soci t civile en prot geant les libert s civiles et le droit l galit de traitement des diff rents groupes reli gieux Pdv Or il est g n ralement reconnu que p entra ne comme cons quence r Au trement dit il est g n ralement reconnu qu une l gislation pour la protection des groupes religieux risque corr lativement de d clencher une discrimination l gard des personnes qui ne font pas partie de ces groupes Pdv Cependant le locuteur de l nonc avance q c est dire la protection peut toutefois restreindre la libert des groupes religieux se tenir distance des non membres _ Pdv il en r sulte que si q se v rifie alors r n a aucune possibilit de se voir r a lis Autrement dit une discrimination r se serait sans doute produite si une limi tation de la libert des groupes religieux q n tait pas intervenue pour emp cher sa r alisation Nous reviendrons plus loin sur ce passage polyphonique afin d tudier l articulation des points de vue ainsi que des
33. Les r cents d veloppements de la l gislation europ enne en mati re de lutte contre la discrimination comportent un bon nombre d initiatives et de programmes d action fina lis s non seulement garantir l galit des chances et un traitement quitable l embauche mais aussi combattre l exclusion sociale et la pauvret Les actions de sensibilisation se concentrent tout particuli rement autour des campagnes d information travers lesquelles l Union informe les citoyens sur les actions entreprises en faveur de la diversit La campagne Pour la diversit Contre les discriminations par exemple a t financ e dans le but de sensibiliser les destinataires autour de la lutte contre toute forme de discrimination La plupart des initiatives promues par cette campagne s adressent tout particuli rement aux jeunes dans le but de les duquer au respect de la diversit Concernant la gestion de la diversit au sein de l entreprise des initiatives ont t adopt es afin de montrer que la diversification du personnel peut s av rer profitable sur le plan de la rentabilit Le cas commercial en faveur de la diversit a bien soulign ce lien indissoluble qui est venu progressivement s affirmer entre la gestion manag riale de la diversit et l aspect plus sp cifiquement commercial Dans certains cas l action en faveur de la diversit se fait l initiative des entreprises elles m mes C est l
34. absence d indications contextuelles explicites le r f rent discursif soit 1 inscrit dans la m moire collective des locuteurs et 2 per u par ceux ci comme contemporain voire ac tuellement notoire Dans l extrait 12 par exemple nous avons vu que l anthroponyme Zidane ne renvoie pas son r f rent initial la personne de Zinedine Zidane mais une projection de celui ci ayant les m mes qualit s sportives du champion fran ais r f rent 32 Tel que nous l entendons le retentissement m diatique d une occurrence implique sa diffusion massive dans l espace public de la part d acteurs journalistes politiciens porte paroles animateurs etc qui de par le r le qu ils jouent au sein de la soci t ont le pouvoir de donner une certaine visibilit aux objets du monde ph nom nal Ce que nous appelons en revanche la r gle de l actualit ne tient pas tant la diffusion de l occurrence mais plut t sa stabilit voire persistance dans la m moire collective des locuteurs 258 d termin par le discours Or si ce transfert de sens de la langue au discours est pos sible c est justement parce que le r f rent initial est encore pr sent dans la m moire collective partag e des usagers Il est en revanche assez probable qu une occurrence telle que le nouveau Paul Bersoulle serait per ue comme opaque par la plupart des interpr tants surtout les plus jeunes et les trangers
35. autonymie comme celui de modalit cf ch 3 retient originai rement l attention des philosophes et des logiciens avant de faire son apparition sous la plume des linguistes et des analystes du discours Il serait utile avant de revenir notre corpus de bien saisir en quoi le fait autonymique articul sur la modalisation sous la plume d Authier Revuz s loigne de la perspective logicienne Fabienne Cusin Berche in D Maingueneau amp P Charaudeau 2002 84 explique que les logiciens envisagent l autonymie comme le fait d un seul mot ayant deux emplois le premier focalis sur le r f rent usage et le deuxi me sur le signe mention Les linguistes en revanche y voient plut t la coexistence dans le m me nonc de deux mots le mot lui m me et sa nomination Dans le champ linguistique en outre on tend poser des fronti res pr 45 P Nous reviendrons plus loin sur ce point 274 cises entre les notions souvent assimil es en analyse du discours de connotation et de modalisation autonymique La premi re propos e par J Rey Debove 1978 est pens e dans les termes d une relation entre d une part un signe et son r f rent d notation et d autre part entre le signe et le signifiant connotation tandis que la notion de modali sation autonymique se configure en revanche comme un fait d nonciation modalis par une auto repr sentation opacifiante Cusin Berche Ibid Il p
36. d une part il s agira d tudier le statut s mantique que ces expressions recouvrent dans les productions langagi res des acteurs sociaux in tervenant dans les discours de la Commission europ enne d autre part il sera question de conforter la th se selon laquelle ces trois cat gories nominales entrent dans des for mulations syntagmatiques rituelles susceptibles non seulement de rassembler un large consensus autour des propos de l Union mais aussi de r duire les d faillances ainsi que les tensions internes au discours communautaire 1 Plaider en faveur d une approche formulaire Au cours du premier chapitre nous avons expliqu comment pour s lectionner les exemples nous avons isol un certain nombre de textes renvoyant trois p les th ma Il est important de justifier d ores et d j un choix d ordre m thodologique dont il faudra toujours tenir compte au cours de ce chapitre Des trois occurrences dont nous avons d cid d entamer l examen seulement discrimination est d riv d un verbe alors que flexicurit et diversit ne le sont pas Cela ne signifie pas pour autant que ces derni res ne peuvent pas tre consid r es comme des nominalisations Comme le remarque en effet Krieg Planque 2009 les nominalisations ne sont pas n cessairement issues de la transformation d un verbe existant mais peuvent selon une approche s mantique de la nomination tre le r sultat d une d rivat
37. dans la mat rialit langagi re par le biais de la mise en sc ne dialogale Bref l intuition nous sugg re que dans ce passage seul A l allocutaire textuel est cens assumer la responsabilit du point de vue conc d et ce parce que ce point de vue est manifestement accord par une instance r pondante un interlocuteur qui l a pr alablement nonc dans une r plique ant rieure Pour acceptable qu elle soit nous ne saurions toutefois nous contenter de cette inter pr tation dans laquelle la nature dialogale de la sc ne nonciative en l occurrence de l interview appara t comme le seul indice utile la saturation de la source du point de vue conc d En r alit la lecture de ce passage est beaucoup plus complexe et doit n cessairement s op rer sur un niveau plus profond que celui du discours Fid les au prin cipe ducrotien selon lequel la polyphonie est instruite au plan linguistique nous nous attachons donc dans l exemple 18 rep rer dans la mat rialit langagi re les traces des instances nonciatives responsables du point de vue conc d Pour ce faire nous par tons de l analyse que J C Anscombre 2009 a propos des marqueurs m diatifs ou videntiels dont la fonction est comme le souligne l auteur d indiquer linguisti quement la pr sence des ON locuteurs au sein des nonc s Suivant les r flexions d Anscombre sur les ON locuteurs inspir es leur tour
38. exerce le sujet sur le monde lorsque par le biais du langage il actualise le r f rent en discours On posera contrediscursivement la linguistique saussurienne que les prax mes n ont pas un ou plu sieurs signifi s dont la langue serait d positaire mais qu ils fonctionnent comme des outils de produc tion de sens con ue comme processus conflictuel entre illimitation et r glage social Bres 1998 22 7 Qui rappelons le toujours n est pas forc ment le sujet nonciateur responsable du point de vue ou de la repr sentation du sens lexical 317 Une explication nous esp rons claire de la relation du sujet au r f rent dans la re pr sentation d un sens construit sur des diff rentes praxis sociales est illustr e dans les exemples suivants 72 Les r sultats de l enqu te font part des nombreux proc d s qui permettraient aux petites et grandes entreprises d am liorer leur gestion de la diversit afin d augmenter les avantages fournis par une innovation et une productivit plus importante Pub11 73 L internationalisation de l innovation fait de la diversit culturelle une r alit pour les quipes innovatrices Un exemple de cette r alit est la technologie d impression latex de Hewlett Packard une innovation apport e par la diversit Cette technologie est une nouvelle solution qui offre aux fournisseurs de services d impression une autre possibilit d impression fascinant
39. gique mais qui dans notre corpus sont soigneusement vit s afin d anticiper pour la neutraliser la conflictualit discursive manant de l ambigu t relationnelle entre le nom d rivant de l adjectif et le nom qui lui est associ dans le contexte linguistique Krieg 2002 Ainsi la formule diversit sexuelle laisse t elle planer une ambig it rela tivement la valeur s mantico r f rentielle du nom sous jacent l adjectif S agit il d un discours portant sur le comportement sexuel voire sur l orientation sexuelle le mot sous jacent est dans ce cas sexualit Ou bien est il plut t question d une diversit qui tient aux propri t s biologiques des tres humains le mot est alors plut t sexe De m me dans l occurrence diversit religieuse quel type de relation le mot religion sous jacent l adjectif entretient il avec le mot diversit Il peut s agir d une diversit relative la religion certes mais aussi issue de la religion Quelle que soit l interpr tation ce qui appara t clair dans ces deux exemples est que le flou proc de d un contraste entre deux l ments in praesentia le nom recteur et le nom d riv dont la relation n est pas clairement explicit e Bien diff rent est le cas o l l ment de la langue porteur de l ambig it ne pr sente pas de motivation linguistique apparente L opacit s mantique est alors satur e par l homonymie de ses emplois Son
40. j y vois je lai dit une caract risation par l nonc de sa propre nonciation Ducrot 1989 182 Le r le que les instances du locuteur et de l nonciateur en tant que cat gories internes au sens linguistique jouent dans la repr sentation sui r f rentielle de l nonciation fait du sujet parlant une instance non pertinente pour l analyse polyphonique Appartenant au monde extralinguistique cette entit empirique ne saurait rapporter que la pens e d un sujet qui existe dans le monde mais qui ne co ncide pas toujours avec le sujet dont la pens e est communiqu e travers l nonciation De fait si Ducrot en parle c est seu lement pour mieux l carter de son champ d observation comme il l affirme dans un passage tr s d licat de Le dire et le dit Mais il se trouve que Jj ai besoin pour cons truire une th orie du sens une th orie de ce qui est communiqu d un concept d nonciation qui ne renferme pas en lui d s le d part la notion de sujet parlant Ivi 179 180 Un deuxi me fondement de la polyphonie ducrotienne repose sur son int gration dans le cadre de la pragmatique s mantique aussi appel e pragmatique linguis tique ou encore pragmatique int gr e la langue L objet de cette discipline est comme l crit Ducrot de rendre compte de ce qui selon l nonc est fait par la pa role ce qui implique une description syst matique des
41. je est largement employ 186 2 Le jeune homme a port plainte pour discrimination fond e sur la religion et sur le fait qu il tait un homme Les employeurs se sont d fendus en s parant les questions de discrimination fond e sur la religion et de discrimination fond e sur le sexe Voici ce qu ils dirent a ils employaient d autres hommes et b ils venaient d engager une femme musulmane Le fait que dans cet exemple le point de vue de l entreprise soit ins r dans le dire du locuteur par l interm diaire du discours repr sent indirect ne signifie nullement que l on a affaire une autre formation discursive En effet cette int gration ne peut pas tre consid r e comme une r gularit au m me titre que les modes de production et les dispositifs nonciatifs propres une formation discursive 2 1 2 Les registres communicationnels La particularit du discours transversal comme nous venons d observer est d tre ais ment reconnaissable condition toutefois que des r gularit s soient rep rables l int rieur du discours cadre o il est int gr Ainsi dans l exemple ci dessus des r gu larit s situ es aussi bien au niveau des plans de texte qu celui des structures microlin guistiques nous ont permis de distinguer le discours d entreprise l int rieur du dis cours communautaire Dans ce m me ordre d id es nous allons pr senter maintenant un exemple tir d
42. la politique sociale en mati re de dis crimination largit son champ d application aussi d autres cat gories potentiellement discrimin es comme les migrants et invite les observateurs tenir compte de l mergence d une nouvelle r alit europ enne repr sent e par les Roms Quant au do maine de l emploi la position de l Europe est claire l int gration des cat gories sous repr sent es repr sente une occasion pour l entreprise d accroitre sa productivit L avantage que la soci t et le march unique tirent de la politique d ouverture aux ca t gories vuln rables dans tous les contextes socio professionnels tait une id e d j consolid e l aube du nouveau si cle mais ce n est qu partir des ann es 2000 que les implications conomiques de l int gration de la diversit font l objet d un v ritable con sensus Le Conseil europ en de Nice tablit en effet une m thode ouverte de coordina tion finalis e garantir la coop ration des politiques sociales sur la lutte contre la dis crimination Le point de force de cette m thode qui fait aussi son efficacit est la mise 111 en place d indicateurs communs visant mesurer les progr s faits dans le domaine de la lutte contre la discrimination ainsi qu une comparaison fructueuse des bonnes pratiques mises en uvre par les entreprises ayant mis au centre de leur politique de management la promotion de la diversit
43. lev de pro tection sociale semble avoir port ses fruits en Autriche As13 64 la formation professionnelle continue en Allemagne est orient e vers les besoins des employeurs Les programmes de formation sont de courte dur e les participants ont d j g n ralement un bon niveau de formation et le contenu des cours r pond davantage aux be soins de l entreprise qu ceux du march du travail Ce n est pas ce que requiert le concept global de flexicurit En fait le syst me actuel de formation continue dispense des connais sances sp cifiques a l entreprise ne d bouche pas sur une qualification reconnue et ne favo rise gu re la flexibilit externe des forces de travail R35 Notons que pour aboutir cette conclusion nous n avons pris en compte que les occurrences o la forme s curit tait suivie par la pr position DE Il est en effet naturel que certaines formulations comme la s quence sant et s curit tr s r currente dans notre corpus soient syst matiquement associ es au travail et non pas l emploi sant et s curit au travail sant et s curit sur le lieu de travail Or tant que ces formulations n entrent pas dans un nonc o il est question de flexicurit nous estimons qu elles ne remettent pas en cause notre th se ci dessus relativement l affinit s mantique entre les couples flexibilit travail s curit emploi 304 65 Selon le rapport
44. n raliste par opposition no tamment celles de sp cialistes et de scientifiques De cette tude il nous im porte de retenir le fait que l expert contrairement au scientifique porte ses comp tences acquises dans un domaine ext rieur son activit Le scientifique en revanche op re toujours dans le cadre de son domaine de recherche Il est int ressant de noter que nos publications font un usage mod r du terme expert et limit certains contextes lin guistiques expert SAdj par exemple expert juridique alors qu elles emploient plus fr quemment des termes non axiologiques d signant le statut professionnel de l expert par rapport son domaine d exp rience directeur Spr p professeur Spr p res ponsable Spr p jusqu l effacement de ce statut par ellipse par exemple Trish Pashley programme galit et Diversit Commission des soins de sant Royaume Uni Il appara t une lecture m me superficielle que les propri t s formelles qui caract risent les avis des experts sont les m mes que celles des discours th oriques Au niveau de l ancrage nonciatif nous avons relev seulement 2 unit s de la premi re personne alors que le texte privil gie l emploi de nous collectif de modestie La forme passive l emporte sur la forme active De plus le texte est parsem d organisateurs discursifs d abord premi rement deuxi mement ensuite apr s d une p
45. nom nologique par une majuscule 247 Il se trouve en effet que contrairement aux v nements mondains cit s ci dessus qui apparaissent principalement dans les br ves du magazine Agenda social et dans la liste des v nements ne pas rater des brochures l v nement li l apparition d une directive europ enne traverse en revanche tous les genres de notre corpus et fait l objet de reprises tous azimuts dans presque la totalit des publications de la Commission Les d pliants et les brochures y r f rent souvent pour souligner les opportunit s saisir in former les destinataires de leurs droits ou bien pour pr senter succinctement les dispo sitions que contient la directive Les rapports en revanche s y prennent pour v rifier si les programmes d action con us dans le respect des nouvelles lois ont abouti des r sultats satisfaisants mais aussi pour faire tat de l avancement des politiques euro p ennes en mati re de discrimination et inclusion socio professionnelles Les guides enfin renvoient constamment aux contenus des directives afin de fournir des indications pr cises relativement la correcte application de la r glementation de la part des acteurs auxquels ces guides sont destin s Le deuxi me facteur d ordre m diatique tient en revanche au retentissement de l v nement dans l espace public En tant que circonstance destin e susciter l int r t et s
46. nonc alors que dans 53 le temps verbal doit tre accompagn d un l ment de rep rage explicite pour que l information transmise ne soit pas atemporelle on sait qu on peut demander un soutien mais l information reste sans un rep re temporel pr cis Il en d coule que la valeur que peuvent assumer certains marqueurs modaux varie selon la nature aspectuelle qu ils assument en con 38 D apr s M Riegel J C Pellat et R Rioul 1994 525 au del des termes particuliers beaucoup de moyens linguistiques peuvent exprimer l aspect Or parmi ces moyens les auteurs citent les compl ments circonstanciels de temps et donc aussi nos adverbes et locutions adverbiales Dans le m me ordre d id es C Fuchs et A M L onard 1979 15 remarquent qu en fran ais une valeur aspectuelle peut tre exprim e par les d sinences verbales mais aussi dans les d terminants du nom les groupes pr positionnels les adverbes Bien que dans cet exemple le proc s ne comporte pas de terme pr cis nous ne pouvons pas parler d aspect imperfectif car le verbe b n ficier n est pas intrins quement marqu par une fonction durative comme pourraient l tre en revanche des verbes comme courir marcher r ler qui ne comportent pas en eux m mes un terme Dans ces derniers cas en effet la propri t durative est d j inscrite dans le s mantisme du verbe et seule une interruption est cens e mettre terme
47. noncia teur dans la construction du sens linguistique Le r le que le sujet nonciateur mais plus g n ralement le locuteur de l nonc joue dans la repr sentation du sens linguistique est d autant plus vident lorsque celui ci marque son appr ciation vis vis des termes constituant le mot valise Si comme nous l avons affirm ci dessus la signifiance de flexibilit et s curit varie selon que le point de vue est celui de l employeur ou bien du travailleur a fortiori les valeurs axio logiques que les sujets nonciateurs pr tent l un ou l autre constituant ne se recou pent pas Ainsi la flexibilit pr n e par les entreprises et les associations patronales est g n ralement per ue dans notre corpus comme n gative tandis que la repr sentation s mantique de la s curit se fait le plus souvent dans les termes d une axiologisation positive L articulation entre flexicurit et probl matique de la discrimination dans l exemple suivant illustre bien cette tendance consid rer d une part la flexibilit comme l abstraction d une r alit profond ment n gative qui rel verait de l exploitation et de la r signation et d autre part la s curit comme un ensemble de privil ges li s Et non pas de plusieurs signifi s 57 La dimension dynamique que sous tend la repr sentation diversifi e du sens lexical nous oblige parler de signifiance plut t que de signific
48. nonciatifs concrets pour le locuteurs la construction de la langue est orient e vers l nonciation vers la parole Il s agit pour lui d utiliser les formes normalis es dans un contexte concret donn Pour lui le centre de gravit de la langue n est pas situ dans la conformit la norme de la forme utilis e mais bien dans la nouvelle signification que celle ci prend en contexte Ce qui importe ce n est pas l aspect de la forme linguistique Non pour le locuteur ce qui importe c est ce qui permet la forme linguistique de figurer dans un contexte donn ce qui fait d elle un signe ad quat dans les conditions d une situation concr te donn e M Bakhtine Volochinov 1977 99 Dans Le dire et le dit Ducrot affirme que Bakhtine n a pas vraiment contribu mettre en cause la th se de l unicit du sujet parlant car il ne s est pas pr occup d appliquer l nonc isol sa th orie polyphonique du texte litt raire 203 th orie d place la notion de polyphonie de la litt rature l nonc quotidien 2 que Ducrot ignore ou feint d ignorer que Bakhtine quant lui s est d j pench sur les discours ordinaires c est dire sur les pratiques langagi res situ es hors du champ lit t raire et que pour d signer le principe gouvernant ces pratiques 1l avait d j employ la notion de dialogisme de toute vidence absente chez Ducrot Cette m
49. nonciatifs rendent compte on l a vu du contr le que le sujet nonciateur exerce sur sa parole ce contr le pouvant tre glos comme avoir conscience de la fa on dont on parle On pourrait ajouter encore la modalisation autonymique les occur rences monologales des couples questions r ponses et la concession argumentative dont nous allons parler d ici peu Corr lativement il existe nombre de faits qui se ratta chent au contraire une dimension plut t inconsciente du dire le a parle savoir toutes les formes de dialogisme interdiscursif certains choix lexicaux axiologiquement marqu s la pr supposition les actes de langage indirects la n gation le subjonctif Dans son article J Authier Revuz 1984 104 distingue entre 6 diff rentes formes d alt rit venant interf rer dans le fil de celui ci le discours sous la forme d un point d h t rog n it 1 une autre langue 2 un autre registre discursif populaire argo tique familier etc 3 un autre discours dialogisme interdiscursif 4 une autre mo dalit de prise de sens 5 un autre mot 6 l interlocuteur dialogisme interlocutif Loin de vouloir rep rer de mani re d ductive chaque forme d h t rog n it nous voudrions reconduire la r flexion d Authier Revuz notre corpus afin de d gager en prenant toujours le discours communautaire comme objet les formes d h t rog n it en fonction un
50. ou bien celui des hommes musulmans caract ris par la superposition concomitante d un pr jug diffus sur la confession musulmane comme religion violente et du st r otype du terroriste comme un musulman de sexe masculin Un cas encore plus touchant oserions nous dire est celui des hommes et des femmes s ropositifs o le motif de l inad quation physique due la maladie est li l orientation sexuelle d apr s le principe absurde qu un s ropositif serait devenu tel cause de la l g ret de ses m urs Un tableau r somptif de toutes les formes de discrimination multiple pourrait tre tabli Nous nous bornerons ici prendre en compte uniquement le cas des femmes et des transsexuels les plus discrimin s notre avis en raison de la fr quence d accumulation de plusieurs motifs discriminatoires 300 D nomination Motif discriminatoire Femme genre Femme enceinte genre inad quation physique Femme handicap e genre inad quation physique Femme musulmane genre religion Femme noire genre ethnie Femme arabe asiatique genre origine Lesbienne genre orientation sexuelle Femme s ropositive genre orientation sexuelle inad quation physique Transsexuels genre orientation sexuelle apparence physique e indirecte lorsque ces groupes font l objet d une cat gorisation hyperonymique qui rassemble indiff re
51. pour lutter contre la muti lation sexuelle des femmes As24 Dans cet extrait le locuteur s attache par une incise sp cifier comment il faut en tendre le nous ii Ce passage peut faire l objet d une double lecture Dans la premi re le locuteur met l accent sur le fait que l engagement de l Europe dans la lutte contre la violence envers les femmes est une condition essentielle pr alable la reconnaissance des autres droits Le point de vue pourrait donc tre ainsi reformul si l Europe n est pas m me de combattre la violence envers les femmes on ne peut pas penser de r duire l cart de r mun ration qui les discrimine par rapport aux hommes La deu xi me lecture fait moins recours l interpr tation et s en tient la coh rence s man tique du texte Dans ce cas le compl ment sp cificationnel intercal entre les virgules Europ ens sert dissiper l ambigu t que l emploi pr c dent de nous nous de l institution repr sent e et du d terminant possessif ma laissent planer dans le texte Ce faisant le locuteur pr cise que la lutte contre la violence envers les femmes ne peut se r duire une affaire institutionnelle mais qu elle concerne tous les citoyens sans dis tinction et tous les niveaux de la vie communautaire domestique professionnelle lu dique etc En ce qui concerne la morphologie verbale nous avons relev de tr s nombreuses occurrences du
52. pression l approximation obligeant les linguistes distinguer tout au plus entre fige ment faible et fort La deuxi me raison reprend pour mieux la pr ciser la premi re toutes les unit s de la langue m me les plus libres sont soumises des contraintes lorsque ces contraintes sont rigoureuses on parlera de figement fort au fur et mesure tandis qu une combinatoire plus libre nous obligera plut t parler de figement faible Entrent dans ce dernier cas de figure une gamme assez large de formules collocation nelles que nous avons rep r es dans notre corpus et que nous analyserons de plus pr s dans les sections consacr es aux formules construites autour des nominalisations flexi curit et diversit Ces r alisations on le verra jouissent d une libert combinatoire seu lement apparente puisqu elles sont soumises des contraintes distributionnelles ana logues celles qui r gissent le fonctionnement des expressions fig es totales 3 1 La discrimination positive un exemple de d rive formulaire Que l on s en tienne une image vertueuse de la discrimination positive ou bien que l on y voit plut t une flagrante contradiction cette probl matique continue depuis presque une d cennie susciter les r actions des commentateurs relativement au prin cipe d mocratique de l galit et aux mesures visant non seulement prot ger cette valeur mais aussi la favoriser travers
53. que si dans cette formalisation outre le locuteur nous avons re pr sent aussi l image de l allocutaire textuel c est parce qu il s agit d une pr suppo sition forte NOLKE 20095 93 o le contenu pr suppos est donn non seulement comme d j connu mais aussi accept par l allocutaire Le passage polyphonique est ainsi formalis 6l Nolke distingue pr suppos s forts PP et faibles pp Dans le pr suppos fort PP le locuteur suppose que l interlocuteur croit que le pr suppos est vrai tandis que pour un pr suppos faible pp le locuteur croit seulement que l interlocuteur ne pense pas que pp soit faux NOLKE 20095 93 Dans ce dernier cas le collectif n inclut pas l allocutaire et sa repr sentation formelle est la suivante ON L 4 22 pdvi ON L 4 VRAI autrefois les gens mouraient de faim dans l UE pdv gt lo VRAI aujourd hui personne ne meurt de faim dans l UE pdv lo AL EST VRAI QUE pdv pdv4 X VRAI la pauvret a disparu pdvs lo ANJUSTIFI pdv4 pdv est montr L exemple 17 en revanche illustre un cas de figure totalement diff rent Ici le test de la pr supposition n est pas possible car le point de vue que le locuteur de l nonc accorde sans en tre la source n est pas issu d un savoir implicite partag par les interlo cuteurs mais d coule plut t d un proc d rh torique orchestr par le l
54. t que et leurs variantes syntaxiques sont des marqueurs videntiels en ce qu ils r f rent l instance noncia 39 Sp Ce qui revient supposer que m me si la recherche portait sur la totalit du corpus les occurrences de para t resteraient tr s probablement beaucoup moins nombreuses que celles de sembler 132 tive suppos e tre la source du savoir ou de l information transmis L un comme l autre indiquent d apr s lui la dilution linguistique des responsabilit s mais leur distribution est diff rente et entra ne des effets de sens significatifs Nolke n a certainement pas t le premier remarquer l ambig it de la relation pseudo synonymique entre ces formes Avant lui Philippe Bourdin 1986 a propos une tude extr mement fouill e des con traintes syntaxiques et s mantiques de sembler et para tre afin de rendre compte tout particuli rement des contextes o ils ne sont pas permutables Bourdin reconna t en ef fet que si sembler et para tre ressortent bien au m me champ s mantique ces mar queurs ne sont pas pour autant toujours transposables dans les m mes environnements syntaxiques Il indique ce propos quatre contextes dans lesquels ils peuvent th ori quement figurer Constructions de type copulatif 8 Le caf propose parfois du poisson mais jamais de viande Nous essayons d utiliser autant que possible des produits issus du commerce quitable L
55. tait un homme Les employeurs se sont d fendus en s parant les ques tions de discrimination fond e sur la religion et de discrimination fond e sur le sexe Voici ce qu ils dirent a ils employaient d autres hommes et b ils venaient d engager une femme musulmane Or dans l affaire en question il est clair que le probl me r el tait la combinaison des caract ristiques En r alit seuls les hommes musulmans sont associ s au terrorisme et peuvent subir ce type de pr jug et en fait uniquement les jeunes musulmans probablement L affaire a t r gl e et la question n a pas t port e devant le tribunal du tra vail experts juridiques Royaume Uni R44 Cet extrait est tir d une publication de la Commission europ enne consacr e la lutte contre la discrimination multiple Le passage figure dans un encadr lieu typographique privil gi de la parole de l Autre dans lequel prennent la parole aussi bien le locuteur citant victime de la discrimination et t moignant de son v cu que l entreprise dont le point de vue est int gr au dire du locuteur par le biais du discours rapport indirect Une lecture m me superficielle de ce passage suffit nous faire remarquer que la ques tion des discriminations fait l objet de strat gies d interpr tation diff rentes selon que le point de vue est celui de la victime ou bien de l entreprise La victime appuie ses argu ments sur le double front
56. thique est une question importante pour nous ajoute t elle Cette approche semble populaire et le caf s est d j constitu une client le habitu e As24 9 Si premi re vue l apprentissage sur le lieu de travail ou apprentissage informel semble simple mis en uvre dans l entreprise pas de probl mes organisationnels apparents haute flexibilit ceci est certainement trompeur G9 10 Dans l Union europ enne pr s de sept millions de personnes ont subi en 2007 un ou plusieurs accidents de travail apprend on dans un rapport statistique publi r cemment Ce chiffre cor respond 3 2 des travailleurs ayant entre 15 et 64 ans Si cette valeur para t lev e et elle l est au regard de ce qu elle repr sente en souffrance humaine et en co t pour l conomie elle t moigne cependant d une l g re am lioration par rapport aux 3 5 enregistr s en 1999 As25 11 II est souhaitable que le personnel du centre d appels poss de galement une certaine exp rience dans le domaine du tourisme Notre valuation en ligne en particulier est con ue pour garantir que les personnes que nous engageons poss dent les qualit s recherch es ex plique Mme van Bodegom Les services la client le et la vente peuvent para tre des sec teurs d activit tr s simples mais il est extr mement important que notre personnel sache comment parler aux clients G4 133 Constructions
57. une classe d intellectuels issus de milieux fort diff rents qui d sormais ne voient dans le projet europ en que le souvenir d un pass glo rieux Cette repr sentation cr pusculaire d une Union politiquement et conomiquement affaiblie si loin du r ve europ en pr n l issue de la seconde guerre mondiale par les P res fondateurs s explique en grande partie par la r cession qui depuis plusieurs an n es paralyse l conomie du Vieux Continent avec des effets n gatifs comme la r duc tion de la productivit l augmentation du ch mage l intensification de la pression fis cale la diminution des investissements et des d penses publiques Le tout dans un con texte d endettement des tats de crise de la liquidit bancaire voire de risque de l clatement de la zone euro Le consensus qui a fait parmi la population la proposition dans certains pays de soumettre referendum la sortie de l Euro avec la fausse illusion que cela permettra d oxyg ner les conomies nationales est un sympt me alarmant de la m fiance et de la d ception qui r gnent aujourd hui en Europe Mais s il est vrai que l Union europ enne ne peut se r duire la zone Euro et la crise de la monnaie unique les eurosceptiques les plus opini tres ont trouv bien d autres arguments pour faire appara tre le Nobel de la Paix l Union comme un choix discutable L article de M Malloch Brown paru le 12 octobre 201
58. v nements qu il raconte donnant l illusion au second d assister l v nement Il se laisse emporter par ses impressions et toucher par les propos des hommes et des femmes dont il raconte les histoires Il coute les conversations et appuie toujours ses propos sur des sources bien document es Les d tails ne sont pas un l ment accessoire mais ser vent animer les sc nes la fameuse hypotypose des trait s de rh torique Le travail du reporter bien de points en commun avec celui d un metteur en sc ne Le reportage se lit et se regarde comme un film sauf qu ici la factualit est cens e l emporter sur l invention L authenticit du reportage engage la responsabilit du journaliste qui pour t moigner de la r alit des faits se rend sur le terrain cette phase empirique suit une autre plus proprement esth tique relative au montage des s quences et des t moi gnages film s si le reportage est audiovisuel ou bien la r daction de l article si le re portage est une production crite Dans tous les cas l ambiance le d cor sont soigneu sement d crits et appellent la sensibilit visuelle auditive olfactive voire tactile des spectateurs comme des lecteurs Essayons d examiner bri vement cet extrait 8 Albertas est apiculteur dans la campagne lituanienne Il vend du miel de l ambroisie du pain d abeilles et du midus un alcool proche de l hydromel Sa femme Diana d core
59. vidents pour tous les locuteurs Ce constat nous a amen deux conclusions la premi re con forte le principe depuis longtemps tabli en sciences du langage de la non compositionnalit du sens linguistique L opacit s mantique de discrimination positive par contraste la transparence s mantico r f rentielle des deux autres unit s prouve en effet que le sens ne peut se r duire la somme des signifi s des l ments s miotiques qui composent la lexie ou le syntagme mais implique dans son calcul toute une gamme de facteurs contextuels inf rentiels et encyclop diques n cessaires son interpr tation La deuxi me en revanche repose sur le postulat que lorsqu une formule rel ve de la langue de sp cialit d un transfert de traduction ou bien s introduit dans le lexique comme une unit institu e par l autorit voire comme un pr construit id ologique on le verra propos de flexicurit sa matrice sa proto formule est quasiment toujours une nominalisation Un troisi me aspect concerne la r ception de la formule discrimination positive au sein du discours communautaire Dans les publications en langue fran aise de la DG Emploi la formule est tr s souvent remplac e par celle d action positive Cette nou velle formulation permet non seulement de r soudre le conflit institutionnel provoqu par la traduction inexacte de l affirmative action am ricaine mais aussi d luder la q
60. 11 en ligne http cediscor revues org 736 LEE N S 2003 Identit langagi re du genre Analyse du discours ditorial Paris L Harmattan LE QUERLER N 1996 Typologie des modalit s Presses Universitaires de Caen LEROY S 2004 De l identification la cat gorisation L antonomase du nom propre en fran ais Peeters 337 LE TREHONDAT et P SILBERSTEIN 2004 Vive la discrimination positive Plaidoyer pour une R publique des gaux Paris Syllepse MAINGUENEAU D 2011 Pertinence de la notion de formation discursive en analyse du discours Langage et soci t 135 pp 87 99 2010 Analyse du discours et champ disciplinaire Questions de communica tion 18 pp 185 196 2004 Retour sur une cat gorie le genre dans Adam J M Grize J B Bouacha M A Texte et discours cat gories pour l analyse Dijon ditions Universitaires de Dijon pp 107 118 2004 l Analyse du discours et ses fronti res Marges linguistiques 9 pp 64 75 en ligne http www revue texto net Archives Archives htm 2000 Analyser les textes de communication Paris Nathan 1996 Les termes cl s de l analyse du discours Paris Points 1991 L Analyse du Discours Introduction aux lectures de l archive Paris Ha chette MARTIN R 1983 Pour une logique du sens Paris PUF MASSERON C 1999 La concession de la phrase au discours Aspects linguistiques et didactiques Th se de doctor
61. B Combettes 2001 nous parlons de topique pour r f rer un l ment qui sert de base une pr dication alors que le th me renvoie g n ralement un l ment connu repris le plus souvent par une forme anaphorique Parmi les marqueurs de topicalisation que nous avons choisis pour notre recherche figurent les constructions morphosyntaxiques suivantes quant 84 en ce qui concerne pour ce qui a trait l gard de par rapport propos de au sujet de Le tableau suivant indique les r sultats de la recherche effectu e sur chaque partition du corpus exploratoire Forme Interviews T moignages Reportages Avis d expert Quant En ce qui concerne Pour En ce qui a trait l gard de Par rapport propos de Au sujet de Tab 3 Occurrences des marqueurs de topicalisation Les crit res auxquels nous avons fait appel pour notre analyse sont au nombre de deux Le premier que nous appelons de la pertinence nous a amen s retenir unique ment les formes d tach es alors que nous avons cart celles qui sont int gr es l nonc sans rupture syntaxique Le proc d de topicalisation en effet se fonde sur la mise en relief d une unit linguistique partir de laquelle on d veloppe une pr dication Or cette mise en relief ne peut se faire que par d tachement de la forme qui introduit le topique ou par son accentuation Poral Le deuxi me crit re est celui de la
62. Bibliographie ACHARD BAYLE G et PAVEAU M A 2008 Linguistiques populaires Pratiques 139 140 Metz CRESEF ADAM J M 2001 Types de textes ou genres de discours Comment classer les textes qui disent de et comment faire Langages 141 pp 10 27 1999 Linguistique textuelle Des genres de discours aux textes Paris Nathan 1997 Genres texte et discours pour une reconception linguistique du concept de genre Revue belge de philologie et d histoire 75 1992 Les textes types et prototypes Paris Nathan 1990 l ments de linguistique textuelle Li ge Mardaga AMOSSY R 2006 L argumentation dans le discours Paris A Colin ANSCOMBRE J C 2009 La com die de la polyphonie et ses personnages Langue fran aise 164 pp 11 31 ANSCOMBRE J C DUCROT O 1983 L argumentation dans la langue Bruxelles Mar daga AUTHIER REVUZ J 2003 Le Fait autonymique Langage langue discours Quelques rep res dans J Authier Revuz M Doury S Reboul Tour Parler des mots Le fait autonymique en discours Paris Presses Sorbonne Nouvelle 1995 Ces mots qui ne vont pas de soi Boucles r flexives et non co ncidences du dire Paris Larousse 869 pp 1992 Rep res dans le champ du discours rapport L information grammati cale 55 pp 38 42 1984 H t rog n it s nonciative s Langages 73 pp 98 111 1982 H t rog n it montr e et
63. Commerce TRADE Communication COMM Concurrence COMP D veloppement et coop ration EuropeAid DEVCO ducation et culture EAC largissement ELARG Emploi affaires sociales et inclusion EMPL nergie ENER Entreprises et industrie ENTR Environnement ENV Eurostat ESTAT Fiscalit et union douani re TAXUD Informatique DIGIT Interpr tation SCIC Justice JUST March int rieur et services MARKT Mobilit et transports MOVE Politique r gionale REGIO Recherche et innovation RTD R seaux de communication contenu et technologies CNECT Ressources humaines et s curit HR 326 Sant et consommateurs SANCO Secr tariat g n ral SG Service des instruments de politique trang re FPI Traduction DGT Services Archives historiques Biblioth que centrale Bureau des Conseillers de Politique europ enne BEPA D l gu la protection des donn es de la Commission europ enne Infrastructures et logistique Bruxelles OIB Infrastructures et logistique Luxembourg OIL Office de gestion et liquidation des droits individuels PMO Office des publications OP Office europ en de lutte antifraude OLAF Service d audit interne IAS Service juridique SJ 327 B Corpus de r f rence 155 publications L gende AS Agenda social B Brochures et d pliants G Guide Pub Publications diverses R Rapports doc Titre de la publication An AS12 2
64. Cours de linguistique g n rale qui rappelons le n a pas t r dig par Saussure d laisse au seul profit de l tude du syst me linguis tique La deuxi me tient en revanche la conception m me du langage qui pour Bally refl te la pens e du sujet parlant alors que ce n est pas le cas pour Saussure Bally ex plicite cette position dans son Trait de stylistique o en prenant toujours pour objet la langue parl e il s attache hors de toute abstraction tudier la fa on dont le langage exprime l affectivit du sujet Mais revenons au texte fondateur de la notion d nonciation Mis de c t la stylis tique comme tude des formes d expression de la perception et de l motion du sujet parlant Bally expose dans Linguistique g n rale et linguistique fran aise Partie I ch I II une th orisation de la phrase dans une perspective minemment nonciative Dans la premi re partie intitul e justement Th orie g n rale de l nonciation Bally met en avant une id e de l activit langagi re qui loin de se r duire une fonction purement r f rentielle exprime la subjectivit du sujet sa pens e ses sentiments La phrase n est pas tout simplement le si ge d un contenu intellectuel mais le lieu o la dimension lo gique de la pens e du locuteur rencontre celle de l affectivit voire de l attitude que ce lui ci exprime vis vis de cette pens e Ainsi m me lorsqu on dit qu
65. Dans ces cas probl matiques les emplois figur s sont scrupu leusement vit s Diff rente est la question de la responsabilit nonciative des expressions imag es qui dans notre corpus sont toujours le fait d un locuteur nonciateur secondaire 11 e1 diff rent du locuteur premier L1 mais dont ce dernier rapporte les mots g n ralement par le discours repr sent direct 41 Les comportements varient r ellement d un pays l autre C est entre les Pays Bas et la Bel gique du moins la partie n erlandophone que j ai observ les plus grandes diff rences Les Hollandais sont des gens tr s directs alors que les n erlandophones de Belgique ont tendance tourner autour du pot il faut faire les choses en douceur Pub23 42 On dit parfois des Hollandais qu ils sont tr s born s et de fait je serai toujours comme a J ai cependant constat que face des diff rences culturelles il faut pouvoir s adapter Les Hol landais peuvent avoir une vision tr s tranch e des choses et ont tendance appeler un chat un chat Par contre quand un Su dois dit peut tre il faut comprendre non Pub23 43 Mon objectif est de permettre aux gens de trouver un emploi et de les aider s panouir Je vois de nouveaux tudiants timides sortir progressivement de leur coquille Pub10 72 I faut donc entendre ici le mot locuteur dans son sens flou d instance qui construit l nonc sans
66. Ibid De nos jours le point de vue situationnel est le niveau d appr hension qui fait le plus consensus dans la communaut scientifique Nous y adh rons seulement en partie en raison de la surdetermination cotextuelle qui caract rise g n ralement les pro ductions crites et a fortiori notre corpus Il se trouve en effet que dans nos textes la dimension contextuelle situationnelle est tr s peu repr sent e et ne sera convoqu e que par le biais de la situation d nonciation au travers de laquelle les auteurs des publi cations organisent la mise en sc ne de la parole De plus dans notre corpus les textes sont soumis des normes r dactionnelles tr s strictes qui comme on le verra d ici peu 4 5 tendent codifier et standardiser non seulement les genres mais les structures linguistiques elles m mes Un autre niveau d appr hension dit fonctionnaliste vise au contraire rendre compte des vis es en fonction desquelles les textes sont produits ou comme l crit plus exactement Maingueneau 2002 278 de l acte de communication vers lequel les productions textuelles sont orient es Les analystes qui adoptent ce point de vue s inspirent bien naturellement de Jakobson 1963 et de son c l bre sch ma de la com munication proposant 6 fonctions r f rentielle motive conative phatique m talin guistique et po tique Sans adh rer ce sch ma nous y ferons r f rence plus loin
67. Il secondo invece interamente dedicato a un analisi dell eterogeneit enunciativa del discorso comunitario e avr per oggetto uno studio della concessione argomentativa fenomeno che analizzeremo avvalendoci della teoria scandinava della polifonia linguistica Nell ultimo capitolo infine osserveremo quali sono le condizioni che permettono a una qualsiasi sequenza verbale che sia essa una collocazione un sintagma semplice o complesso di stabilizzare un evento discorsivo In particolare ci soffermeremo sull analisi delle categorie nominali diversit flexicurit e discrimination al fine di osservare quali sono le implicazioni semantiche che le loro realizzazioni sintagmatiche generano in ambito discorsivo 10 R sum en anglais Summary The purpose of this thesis is to analyse from a semantic and enunciative point of view the European Union s discourse on Employment and the fight against discrimina tions The Corpus is made up of 155 documents published between 2004 and 2011 by the European Commission s DG for Employment Social Affairs amp Inclusion Our goal is to observe the way linguistic phenomena described in this work contribute to the con struction and discourse stabilization of the linguistic sense and reference The thesis is structured as follows the first part will be dedicated to the presentation of the corpus and problematic This section also contains the fundamental principles of enunciative seman
68. Krieg Planque 20092 12 Ce rapport est le plus repr sentatif de tous les textes cl s au sein desquels l expression et ses variantes sont attest es et sa vulgarisation l chelon mondial a repr sent un moment crucial pour la circulation de la formule L exemple de la formule discrimination positive est d autant plus significa tif car contrairement d veloppement durable elle ne s est pas fait conna tre d embl e Circulant en France depuis d j les ann es 80 elle a connu une fortune d autant plus remarquable au cours de la derni re d cennie c est dire partir du moment o la s 4 l instar de l auteure on vitera soigneusement le terme de mot en lui pr f rant plut t celui de s quence verbale Cette notion doit s entendre comme toute formulation dont les bornes ne sont pas fix es a priori collocations syntagmes d ploy s etc pouvant se pr senter travers diff rentes variantes toutes formellement rep rables et relativement stables du point de vue de la description linguistique que l on peut en faire Krieg Planque 2009a 13 15 Qui c t des mots d ordre et des d signants figurent dans le m talangage de l auteure comme des lieux discursifs au sens que nous avons illustr supra 244 quence a fait son apparition dans une trame de discours institutionnels m diatiques et ordinaires qui l ont consacr e comme formule
69. Port e par des usages qui l investissent d enjeux socio politiques parfois contradictoires cette s quence con na t alors un r gime discursif qui fait d elle une formule un objet descriptible dans les cat gories de la langue et dont les pratiques langagi res et l tat des rapports d opinion et de pouvoir un moment donn au sein de l espace public d terminent le destin la fois envahissant et sans cesse question n l int rieur des discours Krieg Planque 2003 14 Il appara t clairement la lecture de cette citation quel point l mergence d une for mule est conditionn e par ce moment particulier partir duquel l usage d une s quence verbale s intensifie et s impose l attention de l opinion publique C est bien le cas on l a vu de la formule purification ethnique laquelle l auteure a consacr son long travail de recherche Mais on pourrait avancer le m me argument pour toute formulation qui un moment donn et par l effet de sa circulation et des effets socio institutionnels et pol miques qu elle engendre s est vue attribuer une place de plus en plus importante au sein de l espace public Songeons par exemple la formule d veloppement du rable que le rapport Brundtland de 1987 a contribu inexorablement faire circuler fonctionnant la fois comme texte fondateur de la notion et comme source l gitime de la d finition
70. Union 2 le plan D comme D mocratie Dialogue et D bat visant favoriser l mergence d un espace public europ en o les citoyens peuvent se confronter sur des questions inh rentes la vie communautaire 3 le livre blanc sur une politique de communication europ enne dans le but entre autres choses de favoriser le partenariat 95 entre tous les acteurs sociaux Compl tent ce cadre les programmes jeunesse en ac tion et L Europe pour les citoyens envisag s pour la p riode 2007 2013 Il ressort clairement de toutes ces initiatives que le principe inspirateur de la politique de communication renouvel e de la Commission r side dans un id al de d mocratie participative qui si concr tement r alis non seulement donne la possibilit l Union europ enne de d finir des strat gies communicationnelles plus efficaces mais permet galement aux citoyens de renouer des liens forts avec l Europe et ses institutions La d mocratie participative est un l ment crucial non seulement de la communication eu rop enne mais aussi de la communication politique au sens large avec laquelle elle partage de nombreux traits De fait outre l implication du destinataire de la communi cation dans les finalit s de l metteur politique ces deux praxis ont en commun la clart du message transmis ainsi que la v ridicit des contenus communiqu s cela il faut galement ajouter l exclusion de certaines tec
71. a COCO MAT Nom de l entreprise Nombre de travailleurs Site web COCO MAT 200 WWW COCOo mat com Pays Chiffre d affaires Activit principale Gr ce 12 3 millions EUR Fabrication et vente au d tail Intitul de l initiative Depuis sa fondation en 1989 Coco Mat a adopt pour point de vue d difier une entreprise engag e en mati re d galit des chances Au d but les fondateurs pensaient que le recru tement la formation et le d veloppement de personnes sans discrimination constituaient la meilleure et la plus juste ma ni re de mener une entreprise Aujourd hui apr s des ann es de croissance continue et des niveaux lev s de satisfaction tant des travailleurs que des clients Coco Mat a montr que la voie choisie tait galement source de profits L entreprise qui fabrique des matelas des draps de lit et du mobilier dans une usine situ e Xanthi recrute partir d une large base mais se concentre sur les groupes sociaux sp ciaux Il s agit de per sonnes qui ont t victimes de discrimination raciale ethnique ou religieuse qui sont handicap es ou qui ont une famille nombreuse prendre en charge Actuellement la main d uvre de Coco Mat se compose de 13 nationalit s et de 9 religions Quelque 70 des travailleurs sont des r fugi s de l ancienne Union sovi tique et de Turquie et 12 autres sont des personnes handicap es L entreprise est connue localement et in
72. afin de mettre l accent sur les limites que pose un tel mod le lorsqu on envisage de s en ser vir pour caract riser des genres 1 Nous empruntons l expression J M Adam 1999 38 52 Le principe qui inspire en revanche notre appr hension des genres est d ordre lin guistique et plus exactement nonciatif Afin de mieux expliciter ce crit re il nous semble n cessaire d anticiper quelques unes des conclusions auxquelles nous allons aboutir plus loin Nous allons d fendre infra l id e que les genres de discours ne se d finissent pas toujours par un ensemble de propri t s formelles r currentes Il se peut en effet que pour certaines raisons il ne soit pas possible d isoler des traits linguistiques de surface suffisamment saillants pour caract riser un genre et le distinguer par rapport d autres Cela ne revient pas videmment remettre en cause l existence d un lien troit entre formes linguistiques et genres que maintes tudes de corpus ont d j large ment th oris et d montr Il s agit tout simplement de prendre conscience de la nature exceptionnellement homog ne de nos genres et de d placer l analyse des unit s for melles discriminantes du niveau de la sc ne g n rique qui d termine les genres au ni veau des sc nographies Autrement dit les marques linguistiques de surface que l on pourra relever dans le corpus auront comme finalit non pas de distinguer entre t
73. autant qualitatif que quantitatif L occurrence attest e en 71 II nous d livre encore une autre repr sentation du sens de diversit Cette fois l occurrence renvoie plut t l ensemble des cat gories 315 cens es b n ficier par leur appartenance une minorit des bienfaits des programmes communautaires Un nouvel d placement interpr tatif a lieu dans les deux derni res oc currences ici le mot diversit est soumis une interpr tation plus abstraite en ce sens qu elle transcende le particularisme des cat gories mat rielles et s inscrit dans un ordre immat riel repr sent respectivement par le d bat europ en sur la diversit 71 V et par la personnification all gorique de la diversit comme un d fi auquel les acteurs so ciaux sont appel s r pondre 71 VI Pour r sumer le sens du mot diversit attest es dans les 6 occurrences ci dessus convoque 5 repr sentations diff rentes du m me ob jet dont trois appartiennent l ordre du concret et deux l ordre de l abstrait Le tableau suivant illustre l articulation de ces facettes e entit physique non d finissable a priori 1 e entit physique calculable IT et IV e entit physique objet des programmes et des initiatives communautaires MI Concret Diversit comme e repr sentation abstraite de la probl matique Ab strait diversit V e personnification all gorique de la diversit Diversit comme
74. aux formations professionnelles pour les femmes mais aussi de mettre en uvre l galit de traitement dans des domaines autres que les r mun rations comme les r gimes de s curit sociale et la protection de la maternit cong de maternit et maintien de l emploi pour les femmes enceintes ces importantes mesures l gisla tives est venue par ailleurs s ajouter l importante activit jurisprudentielle de la Cour de justice qui travers quatre arr ts rendus entre 1976 et 1997 a contribu int grer la l gislation actuelle en mati re des droits des femmes Plus r cemment les efforts de l Union europ enne se sont concentr s sur la mise en uvre d une nouvelle l gislation communautaire cens e r glementer des questions sur lesquelles les mesures ant rieures n insistaient pas suffisamment telle que la directive 2002 73 CE relative l galit de traitement entre les hommes et les femmes pour l acc s l emploi la formation et la promotion professionnelles aux conditions de travail Contrairement aux dispositions ant rieures cette directive s attarde beaucoup plus sur les risques de discrimination in directe et condamne avec force toute forme d harc lement sur le lieu de travail Com pl tent le nouveau cadre l gislatif le r glement 806 2004 visant mieux int grer la pro bl matique du genre dans toutes les politiques communautaires et la directive 2006 54 CE qui fusionne les arr
75. avait d j pos les bases d une linguistique du discours cart e du mod le structuraliste dominant cette poque L ensemble des principes abstraits r gissant le fonctionnement des langues retrouvent par le biais de l acte d nonciation leur dimension concr te effective mat rielle Les formes vides du je et du fu tout comme celles du lieu et du temps sont actualis es travers la situation d nonciation dans la r alit des interlocuteurs o elles font sens 46 La probl matique du sens est au c ur des pr occupations de Benveniste qui s efforce tout comme Saussure de trouver des r ponses sur la nature signifiante de la langue Toutefois tandis que pour Saussure la question se pose uniquement par rapport la nature du signe linguistique Benveniste quant lui ne renferme pas ses consid ra tions dans le seul domaine du s miotique et propose une conception duelle de la signifiance J Kristeva 2012 20 associant le s miotique une autre dimension qu il d nomme le s mantique Le s miotique explique Benveniste rel ve de l intra linguistique en ce sens qu il est renferm sur lui m me et se d finit uniquement par rapport aux relations de filiation et d opposition qu un signe entretient avec d autres signes Le s mantique en revanche est un principe qui gouverne l organisation m me de la vie humaine Il tient la langue dans ses manifestations sociales
76. avec la ScaPoLine que le principe certes primordial de la hi rarchisation des l ments du discours Il en va de m me on le verra d ici peu pour certaines formes de dialogisme interlocutif comme l anticipation que la polyphonie ducrotienne tend plut t passer sous si lence D une mani re g n rale on peut affirmer que l esprit d ouverture qui caract rise la ScaPoLine fait de cette th orie un mod le heuristique particuli rement per Les d finitions se recoupent d ailleurs les mots employ s tant presque les m mes Selon Bally 1932119651 77 Actualiser un concept c est l identifier une repr sentation r elle du sujet parlant Bres 1988 23 quant lui pr sente la prax matique en s exprimant ainsi sur l actualisation L actualisation est ainsi con ue comme une op ration consistant mettre en repr sentation la r alit notamment l aide des prax mes qui produisent actants et proc s du spectacle et l aide des paraprax mes qui indiquent de degr s de validit r f rentielle du dit spectacle Cit par Fl ttum 2001 N ayant pas nous m me approfondi ce texte nous renvoyons l article de Flottum pour la r f rence exacte l ouvrage de Roulet 219 formant pour l analyse de corpus tr s vari s C est en raison de ces potentialit s heu ristiques que nous l avons choisie parmi d autres galement possibles pour l analys
77. b n ficient Les harnais de s curit exigent des travailleurs qu ils les portent que des points d ancrage ad quats existent et que des dispositifs d arr t soient disponibles et correctement entretenus L utilisation des harnais se heurte en outre souvent des difficult s pratiques consid rables Par cons quent la probabilit que les harnais pr sentent le m me taux de r ussite qu un garde corps dans la pr vention des accidents est mince La dimension argumentative inh rente ces passages vocation minemment didac tique est galement observable dans la mani re dont est organis l ancrage nonciatif Soit l exemple 11 ci apr s 11 Physiquement nous sommes limit s dans notre envergure dans notre capacit soulever des charges et dans notre acuit visuelle dans diverses conditions d clairage Nous sommes aussi limit s dans notre aptitude analyser des donn es cognitives telles que des instructions des relev s de mesure etc L environnement dans lequel nous travaillons peut galement tre un facteur de stress suppl mentaire par exemple lorsqu il est trop bruyant ou qu il y fait trop chaud ou trop froid Il en va de m me pour les t ches r p titives et monotones Essayez de 191 vous mettre la place de la personne qui doit effectuer le travail Cela peut vous aider Mieux demandez aux personnes qui effectuent le travail ce qui leur faciliterait la t che Dans cet ext
78. bon fra che En d pit de ce constat il n est pas toujours possible de lui attribuer sans h siter la prise en charge d un point de vue comme en t moigne l exemple suivant 9 Albertas am ne une bouteille de midus un alcool base de miel et d herbe plus fort qu il n y para t Il en remplit quelques verres ras bord L alcool national lituanien n est jamais aus 76 si bon que quand il est fait maison et cette cuv e trois ans d ge Des abeilles voltigent autour des verres tandis qu Albertas attrape sa cadette et l embrasse bruyamment B6 Dans ce passage on suit au premier plan Albertas en train de verser du midus On pourrait se demander qui revient la responsabilit de la paraphrase explicative que nous avons soulign e en gras Il peut s agir bien entendu d un commentaire du journa liste mais aussi d un point de vue d un nonciateur Albertas qui ne co ncide pas avec le locuteur Il se peut encore que cela soit le fait non pas du point de vue mais de la voix d Albertas qui au cours de l acte de verser le midus exprime ces propos par sa pa role Il s agirait alors nous semble t il d un cas assez rare dans nos publications de dis cours direct libre Les interviews comme les t moignages sont attest es dans tout le corpus m me si comme on l a d j soulign elles sont plus nombreuses dans le magazine Agenda social o elles font l objet d une parution r
79. bonne gestion de la diversit Ces questions sont d autant plus pertinentes qu elles permettent de renvoyer la repr sentation des diff rentes facettes du sens au sujet nonciateur responsable aussi des points de vue mis en sc ne dans les nonc s Postulant comme l affirme Larriv e que le sens du mot proc de du rapport du sujet l exp rience voire au r f rent nous en concluons que les diff rentes repr sentations du sens de diversit sont le fait dans chaque extrait d un sujet nonciateur qui ind pendamment des donn es contextuelles qui serviront l interpr tant en phase de d codage d fini lui m me les propri t s du r f rent Finalement si l interpr tant peut saisir travers le contexte la diff rence entre l une ou l autre facette c est justement parce que le sujet nonciateur responsable des points de vue associ s au r f rent a choisi lui m me de mettre en sc ne tel sens plut t que tel autre En conclusion nous pouvons affirmer que la probl matique du sens linguistique dans le discours communautaire se r sume en deux phases distinctes mais compl mentaires une phase d encodage ou si l on veut de repr sentation du sens et de ses multiples ma nifestations et une phase de d codage ou bien d interpr tation du sens La premi re phase est assur e par le rapport que le sujet nonciateur entretient d un c t avec la r f rence et d un autre c t avec le
80. caract re personnel vise cr er cet quilibre et sera d s lors explor dans les pages qui suivent R51 2 Pour parvenir l galit des sexes il est essentiel d avoir une gouvernance forte faisant inter venir toutes les parties concern es Cela n cessite un engagement ferme et clair au niveau po litique le plus lev et doit tre soutenu par des m canismes des modes d organisation des ressources et un partage d exp rience entre tats membres qui soient ad quats R58 3 NEELIE KROES Commissaire europ enne la concurrence souligne qu il est essentiel de r aliser les objectifs de Lisbonne avec tous les talents disponibles et pas seulement une partie d entre eux L exp rience et la recherche montrent que les groupes mixtes r solvent mieux les probl mes que les groupes unisexes Pour toutes ces raisons les femmes tr s qualifi es de vraient tre davantage mobilis es autour des tables de d cision R49 Comme on peut le constater dans les exemples 1 3 extraits des rapports les tours im personnels il est n cessaire et il est essentiel s accompagnent toujours des verbes de 26 27 ni Mine voir et falloir exprimant plein titre une modalit d ontique Il se trouve en re Remarque sur DEVOIR Bien videmment il existe aussi des cas o les deux modalit s al thique et d ontique se recouvrent au sein d un m me nonc Il en est ainsi dans il doit rentrer Meunier
81. ce mod le d tudier des groupes d nonc s plus longs que les nonc s particuliers sans pour autant les encadrer dans une di mension fix e a priori La ScaPoLine appelle passages polyphoniques ces unit s textuelles compos s de plusieurs nonc s qui ne se confondent ni avec le texte entier ni avec les nonc s singuliers dont ces textes sont constitu s Le passage polypho nique est une unit interm diaire de longueur et de complexit variable qui peut correspondre selon les auteurs de la ScaPoLine une phrase simple ou complexe ou dans bien d autres cas une suite de phrases Il ne s agit pas seulement comme on pourrait l imaginer de portions de textes compl tement autonomes mais plut t de blocs h t rog nes o comme l crit bien Ducrot dans sa pr face la version 2004 de la ScaPoLine Ivi p 10 des petits points de vue internes aux nonc s particuliers dialoguent avec des grands points de vue inh rents aux textes entiers La notion de passage polyphonique est fondamentale dans notre analyse de la con cession du moment que nous serons confront s des exemples de longueur diff rente o la saturation des variables pos s par d faut par la langue se fera en tenant compte d indications contextuelles rep rables dans un environnement linguistique plus large nous parlerons souvent de cotexte large que le cadre syntaxique dans le quel la structure concessive est ench ss e Deuxi
82. cet agenda social est il diff rent des pr c dents Les r sultats de l Union europ enne dans le domaine social sont tangibles Elle a par exemple lar gement contribue aux progr s sur la voie de l galit entre les femmes et les hommes l am lioration quantitative et qualitative de l emploi et la lutte contre la pauvret la discrimina tion et l exclusion sociale 4 B Tout ceci semble tr s th orique que peut offrir l agenda social aux citoyens Parmi les th mes centraux de cet agenda renforcer la protection contre toute forme de discrimina tion faciliter les soins de sant transfrontaliers etc certains sont tr s concrets et touchent de nombreux citoyens au sein de l UE En ce qui concerne la lutte contre la discrimination l agenda reconnait particuli rement la situation des Roms une communaut qui est victime de discrimina tion individuelle et institutionnelle persistante et qui souffre d exclusion sociale L c Ce nouvel agenda comprend de nombreuses initiatives 19 au total Y en a t il que vous sou haitez voquer en particulier Interview au pr sident de la Commission europ enne Jos Manuel Barroso parue dans le magazine Agenda social n 18 octobre 2008 78 Il y a deux initiatives qui traduisent bien l esprit de l agenda social renouvel La premi re c est la proposition de la Commission d toffer notre cadre juridique pour lutter contre toutes les
83. ciser que les variables X des points de vue sont en tout gaux aux nonciateurs de Ducrot mais con trairement ces derniers ils appellent une saturation Cette saturation est assur e par les tres discursifs qui eux ne sont donc pas eux m mes sources des points de vue mais plut t des entit s s mantiques voire des images du locuteur ou de l allocutaire et des tiers cens es saturer les sources variables X des points de vue 215 etc Pour la ScaPoLine les points de vue peuvent tre simples il fait beau ou com plexes Les points de vue complexes leur tour se subdivisent en hi rarchiques ou re lationnels selon qu ils portent sur un autre point de vue sur sous ordonn ou bien sur la relation entre le point de vue et un autre situ sur la cha ne syntagmatique c est le cas par exemple de deux points de vue li s par le connecteur donc Les tres discursifs sont des entit s s mantiques susceptibles de saturer la variable X des points de vue La ScaPoLine distingue les tres discursifs de premi re personne L lo L que nous venons d illustrer de deuxi me personne A a et de troisi me per sonne Ces derniers se r partissent en tiers individuels T t tiers collectifs h t rog nes ON polyphonique et ses variantes et tiers collectifs homog nes LOI id es re ues phrases sentencieuses etc La majuscule indique qu il s agit d un tre textuel alors que la minuscule repr sente les tr
84. currents dans les discours th oriques emploi du conditionnel dit journalistique etc Les diff rents degr s de la subjectivit leur tour ne sont pas moins libres de contraintes formelles mais apparaissent beaucoup plus spontan s dans le dire des locuteurs C est le cas par exemple des embrayeurs qui impliquent une subjectivit la fois affich e et autosuffisante mais aussi de l emploi inconscient dans un nonc d sembray de substantifs et d adjectifs axiologiquement marqu s qui trahis sent la pr sence d un locuteur Bien videmment cela ne veut pas dire que l expression de la subjectivit se fait toujours de mani re irr fl chie Ce que nous postulons ici est que contrairement l effacement qui pour nous implique toujours un tat de cons cience la subjectivit peut s exprimer de mani re aussi instinctive que calcul e Cela s expliquerait par le fait qu il est g n ralement plus difficile pour l individu de temp rer son propre ego que de ma triser les effets d objectivit qu il envisage de donner sa prise de parole L effort de rester neutre ne va pas de soi contrairement la tendance sans doute plus naturelle donner une empreinte subjective tout ce qui est soumis notre valuation empirique Mais revenons notre objet de recherche La subjectivit inh rente tout discours se trouve confirm e dans l ensemble de notre corpus M me les rapports et le
85. d ailleurs associ e par Ducrot sa th orie de l argumentation le glissement est comparable m me si la rupture ne semble pas encore d finiti vement consomm e dans les esprits Contrairement la notion d argumentation dans la langue au sens 8 Pour rappel la premi re attestation de polyphonie chez Ducrot remonte 1980 dans les Mots du discours 211 d Anscombre et Ducrot 1983 la notion de polyphonie selon Ducrot 1984 se pr te encore diverses interpr tations qui oscillent entre langue et discours selon les cas En conclusion de cette br ve pr sentation de la polyphonie ducrotienne nous pou vons r sumer les deux postulats linguistiques de sa th orie nonciative le premier d ordre s mantico nonciatif repose sur une id e de l nonciation comme un l ment du sens qui plut t que de d crire le monde se qualifie lui m me de mani re r flexive par l emploi de toute une s rie de formules modales et expressives Le second d ordre s mantico instructionnel se fonde sur l immanence du sens l int rieur de la langue et par cons quent sur une image de la polyphonie comme fait cod e dans la forme lin guistique m me 4 Ressources pour l analyse polyphonique le cas de la ScaPoLine 4 1 Un d passement de la polyphonie de Ducrot La th orie scandinave de la polyphonie linguistique ScaPoLine est le fruit de re cherches entam es depuis presque trente ans par un
86. d o l int r t pour le chercheur de retravailler les classements existants mais aussi de suivre l volution des productions discursives qui pr sident l mergence de nouveaux genres Nous avons d ores et d j t oblig s de reconna tre l inad quation du terme de classement qui ne saurait se r duire en analyse du discours une na ve op ration de cat gorisation effectu e sur la base de r gularit s linguistiques observ es De fait 50 m me si certains genres de discours partagent des traits linguistiques et ont m me une organisation textuelle semblable leur appr hension demeure tr s souvent anachronique et aboutit dans bien des cas des regroupements s riels de textes rassembl s unique ment en fonction d un faible crit re de coh rence textuelle Comme l expliquent en effet J C Beacco et S Moirand 1995 47 l analyse textuelle des genres de discours im plique des risques d artefact ou de circularit qui conduiraient constituer une s rie de textes sur la base de leur appartenance un v nement communicatif pour d mon trer l existence d apparentements linguistiques entre les textes c est dire leur apparte nance une s rie En revanche la probl matique des genres gagne tre saisie sous un angle sociolinguistique ethnolinguistique tenant compte de la variation des usages Ce sont alors les membres d une communaut linguistique qui s accorde
87. de l argumentation dans le discours afin de la distinguer de l argumentation linguistique au sens d Anscombre et Ducrot dont elle partage toutefois de nombreux acquis l analyse des connecteurs par exemple se propose dans le sillage trac la fin des ann es 50 par Ch Perelman et L Olbrechts Tyteca de renouer les liens avec la rh torique antique r duite apr s Ramus un art de l ornement en la ramenant sa vocation premi re qui d apr s le projet aristo t licien originel tait d engager la persuasion S appuyant sur l id e que toute parole est n cessairement argumentative Amossy 2006 33 l argumentation dans le discours distingue les discours vis e argumentative des discours dimension argumentative Les premiers sont relativement peu nombreux et tiennent aux prises de parole anim es 57 par un projet avou de persuasion la pr che l glise la publicit la plaidoirie etc les seconds en revanche concernent les pratiques langagi res qui exercent une in fluence sans se donner pour autant comme une entreprise de persuasion bid L article scientifique le reportage les informations t l vis es la lettre la conversation quotidienne sont des exemples que R Amossy range parmi les discours dimension persuasive Les indices qui dans notre corpus t moignent de la dimension argumentative des publications de la DG Emploi sont nombreux Pour ne citer que quelques un
88. de la Commission europ enne sur les Relations industrielles en Europe 200 les profonds changements r sultant de la mondialisation renforcent plut t qu ils ne r duisent l importance des relations du travail en Europe Ce rapport met en lumi re une tendance croissante la n gociation au niveau de l entreprise la pr occupation principale des travailleurs tant la s curit de l emploi plut t que des augmentations salariales court terme As11 66 En Allemagne on a r alis une valuation des entreprises de transfert mises en place en cas de liquidation d entreprise Le syst me a t labor apr s la r unification pour le reclas sement des travailleurs et en vue de fournir la fois une s curit de l emploi et une forma tion pendant la p riode de transition Auparavant le programme servait de passerelle vers la retraite anticip e De nos jours il sert d instrument g n rique pour la flexicurit R48 L affinit s mantique qui caract rise les couples flexibilit travail d une part et s curit emploi d autre part est observable galement lorsque la structure syntaxique par ticuli re de la phrase laisse planer une ambig it s mantique sur l interpr tation de l nonc Dans l occurrence 67 par exemple l nonc peut faire l objet d une double lecture selon que l on consid re le GN constitu par le N flexibilit uni son d termi nant comm
89. de la discrimination religieuse et sexuelle alors que l entreprise tend dans ses explications luder cette juxtaposition travers des contre arguments banalement con us pour nier la preuve de sa culpabilit savoir la combi naison des facteurs homme et musulman dans la proc dure de licenciement du jeune travailleur Mais ce que nous sugg re le discours de l entreprise int gr dans ce passage celui du locuteur est surtout une vision globale de la discrimination qui ne s accorde pas celle des politiques communautaires L entreprise en question con oit la lutte contre la discrimination comme un engagement qui se manifeste lors du recrutement alors que le discours communautaire met souvent l accent sur le fait que le respect de la diversit soit tout moment garanti sur les lieux de travail 7 ce stade de notre tude nous employons le mot locuteur sans fournir d indications pr cises relatives son statut linguistique au sein de l nonc Par une strat gie de recrutement focalis e principalement sur l galit des chances en embauche On verra plus loin que ce n est toujours pas le cas pour les entreprises qui se sont engag es dans la promotion de la diversit 30 Il se peut galement que l h t rog n it de ces discours rel ve d un dialogisme in terdiscursif masqu renvoyant par allusion d autres discours dont les locuteurs gar dent et partagent la m m
90. discrimination exclut les Roms de la s javis des experts sion sociale et la non discrimination Contribution dIvan Ivan javis des experts pour tablir les cas de discrimination fond e sur 1l origine pa javis des experts la premi re affaire de discrimination raciale jamais port e avis des experts connu lexistence dune discrimination directe lemploi lenco javis des experts du travail et de la non discrimination Grace cette formatio javis des experts de la lutte contre la discrimination dans les politiques et p javis des experts on du principe de non discrimination au regard de la nationali javis des experts i re de lutte contre la discrimination sur le march du travai avis des experts H urope actuelle et la discrimination qui affecte le march du javis des experts il ne peut y avoir de discrimination fond e sur le genre il n interviews txt N w notre l gislation anti discrimination ainsi que du programme jinterviews txt D et linterdiction de la discrimination sappliquent pleinement interviews txt L cales et r gionales La discrimination est encore tr s pr sent interviews txt n e en Europe surtout la discrimination bas e sur lorientation interviews txt J slation interdisant la discrimination sur la base de lorientat interviews txt D elle qui rencontre une discrimination au travail ou lors dune interviews txt N ON NN NN NN NN MN MN MN N w t et le droit
91. du corpus qui est d terminante mais la connais sance que l on a de son contenu et de ses limites Ainsi l h t rog n it d un corpus peut tre scienti fiquement assum e Dans cet ordre d id es forte d une conception r nov e de l h t rog n it notre orientation m thodologique ambitionne de rapprocher et de faire travailler ensemble corpus et archive en entendant par ce concept non pas tant le dispositif o le sens est convoqu partir d une diversit maximale de textes J Guilhaumou D Maldi dier R Robin 1994 195 mais le lieu o le sens cristallis un moment donn r pond d autres sens situ s dans un ailleurs discursif affich ou opacifi mais toujours int gr s nos textes 1 La notion est h rit e de Michel Foucault 1969 170 171 qui d finit l archive comme la loi de ce qui peut tre dit le syst me qui r git l apparition des nonc s comme des v nements singuliers le syst me g n ral de la formation et de la transformation des nonc s en italique dans le texte 32 2 Pr sentation du corpus 2 1 Du corpus existant au corpus de r f rence Le corpus existant est pour paraphraser B Pincemin et F Rastier 1999 l ensemble des textes accessibles dont on peut disposer une mati re informe qu il faudra fa onner en phase exploratoire en fonction d une vis e et d une m thodologie Dans notre cas le corpu
92. du journaliste le souci de mettre l accent sur la cr dibilit des institutions l emporte souvent sur l objet m me de l change Moins de 50 alors que dans les t moignages les occurrences taient beaucoup plus nombreuses 340 occurrences 80 sorte l autorit dont ce locuteur est investi Le deuxi me emploi de nous englobe en re vanche une collectivit plus large dans laquelle on pourrait rassembler tous ceux qui sont touch s de pr s ou de loin par la mission institutionnelle de l Union On parlera plus exactement dans ce cas de communaut d int r t terme que nous empruntons la sociologie Or l instance qui dans l exemple 11a s nonce comme nous se pose en tant qu nonciateur universel une sorte de mentor cens conna tre mieux avant que toute autre personne les priorit s qu il faut fixer et les mesures que l on doit entreprendre dans l int r t de la communaut 11 Que peut faire l UE pour aider les jeunes trouver un emploi Habituellement la grande difficult rencontr e par les jeunes est de trouver un premier em ploi En effet ils ne peuvent l vidence pas justifier d une exp rience ant rieure et bien souvent leurs qualifications ne sont pas imm diatement utiles pour l employeur a Nous avons donc besoin de politiques qui facilitent la transition de l cole au travail et plus sp cifi quement de m canismes pour aider les jeunes qui prouven
93. duire les marqueurs de la modalisation autonymique une liste d actes de langages Comme J Authier Revuz nous sommes persuad s que l on ne peut pas re grouper les formes de la modalisation autonymique sous des actes de langage pr cis et qu il ne faut pas annuler les diff rences qui existent entre des formes seulement en l apparence analogues en r duisant par exemple disons et pour ainsi dire la m me valeur illocutoire de r serve vis vis du point de vue qu ils introduisent Voil pourquoi plut t que de tirer des conclusions g n ralisantes sur le r le performatif de chaque modalisateur nous avons pr f r centrer notre attention plut t sur la s paration des instances ou des plans nonciatifs que la modalisation autonymique produit en con texte Autrement dit sans jamais nier la strat gie nonciative sous jacente l emploi des s quences autonymes nous avons choisi de mettre en vidence de ces derni res les effets s mantico nonciatifs de commentaire m tadiscursif de distanciation d explication d interpr tation etc plut t que pragmatiques c est dire les effets plus proprement perlocutoires 2 3 2 2 Les questions en contexte monologal Il s agira dans cette section de nous focaliser sur les questions indirectes ou rh to riques c est dire sur les interrogations mises en sc ne par le locuteur responsable de l nonciation qui ne demandent pas une r action part
94. en 144 26 Quels conseils donneriez vous aux autres employeurs Mme Elsendoorn insiste sur l importance d tre honn te avec ses employ s potentiels Ne leur promettez pas des choses que vous savez impossibles Soyez pr cis et transparent au sujet de la nature du poste des horaires et des t ches accomplir Elle explique Nous sommes toujours heureux quand des personnes qualifi es ont envie de rejoindre notre entre prise mais il faut toujours tre honn te Il faut leur dire sans d tours ce qu on attend d eux de mani re ce qu aucun malentendu ne survienne par la suite G4 Il en va presque de m me dans l exemple 27 tir de la m me publication Sans rapporter directement les mots de son interlocuteur le locuteur emploie ici un terme truc qui s adapte mal son style d criture en ce sens qu il est d shar monis avec le style professionnel adopt dans le reste de l interview Il nous semble plus exactement que par l emploi de ce terme relevant du registre fami lier le locuteur introduit la voix de l Autre dans son propre discours sans pour autant le signaler express ment Bien videmment on ne peut parler dans 27 d nonc marginalement int ress par l effacement car les marques de l objectivit l emportent largement sur celles de la subjectivit Cependant l exemple nous semble int ressant dans la mesure o il montre comment p
95. en reste pas moins qu elles ne peuvent pas tre appr hend es de la m me mani re La raison de cette contrainte se comprend assez facilement puisque le statut m me du Np n est pas identique dans les domaines de la langue et du discours le Np forc ment n a pas non plus le m me statut selon qu on envisage son tude dans le cadre de la linguistique ou de l analyse du discours objet pour la premi re il n est pour la seconde qu une don n e parmi d autres pour aborder une probl matique discursive particuli re Gary Prieur 2009 en ligne Pour paraphraser Gary Prieur nous dirons alors que l tude simultan e de la construc tion du Np en langue et de son interpr tation en discours est possible mais pr suppose pour tre r ellement fructueuse que les fronti res entre ces deux domaines soient net tement d finies C est ce que nous t cherons de faire dans les pages suivantes en nous focalisant sur l interpr tation discursive du Np tout en fournissant en m me temps une caract risation nous esp rons pr cise des structures linguistiques l uvre dans la mise en sc ne de l v nement Une d marche analogue nous am nera ensuite dans la section suivante traiter de l herm neutique du discours communautaire en s parant d lib r ment deux axes de r flexion distincts et pourtant compl mentaires d une part les typologies d interpr tation niveau du discours et d autre
96. es en raison d un fait qui en a emp ch la r alisation Or avant de proposer nous m me notre analyse de la concession articul e sur la responsabilit nonciative nous proposons ci apr s d appliquer la for mule de N lke un exemple tir de notre corpus et ce afin seulement d illustrer le bien fond de cette repr sentation formelle prototypique de la concession Soit donc l exemple 15 15 Des probl mes particuliers se posent en raison du conflit possible entre les droits collec tifs des personnes religieuses et les droits des personnes qui ne font pas partie de ce groupe religieux La directive semble certes avoir pour objectif de r gler les relations au sein de la so ci t civile en prot geant les libert s civiles et le droit l galit de traitement des diff rents groupes religieux Toutefois la protection contre la discrimination religieuse peut finir par restreindre la libert des groupes religieux se tenir distance des non membres en vue de pr server l int grit du groupe Dans la formalisation de cet exemple p repr sente le fait conc d alors que q est le contenu introduit par le connecteur adversatif toutefois Quant r et r ils repr sentent respectivement le fait qui aurait d avoir lieu si q n tait pas intervenu pour en emp cher la r alisation et la preuve que r ne s est effectivement pas r alis Pdv X VRAI p Pdv ON 1 4
97. et en l occurrence de nuire la s curit et la sant de personnes engag es dans des activit s pro fessionnelles ou concern es par celles ci 8 Le terme chantier peut d signer tout site sur lequel se d roulent des processus ou activit s tels que ceux r pertori s la section 2 2 Veuillez noter que cette liste n est pas exhaustive 9 La directive ne d finit pas les termes ouvrage ou projet d ouvrage autrement que par une mention de l ouvrage dans la d finition du terme ma tre d ouvrage et par les autres utili sations de ces termes dans les articles de la directive On consid re dans la pratique qu un projet d ouvrage est un projet men bien pour le compte d un ma tre d ouvrage et incluant des travaux du b timent ou de g nie civil La deuxi me dimension que nous avons qualifi e d exemplaire tient en revanche l ensemble des compl ments sp cificationnels que le discours communautaire pour voit afin de mieux pr ciser les contenus de la directive Ces compl ments peuvent pren dre la forme d encadr s informationnels comme dans l exemple 10 ci apr s 10 On entend par danger tout ce qui est susceptible de causer des dommages et en l occurrence de nuire la s curit et la sant de personnes engag es dans des activit s pro fessionnelles ou concern es par celles ci 16 A A r r a y Cette constatation appelle u
98. et polyphonie en langue et en discours Universit Paul Verlaine Metz pp 5 17 2004 Polyphonie et autres formes d h t rog n it nonciative Bakhtine Bal ly Ducrot etc Pratiques 123 124 pp 7 26 PETIT G 2000 Le statut d expert dans la presse quotidienne Les Carnets du Cedis cor En ligne 6 mis en ligne le 11 mai 2009 consult le 26 juillet 2011 URL http cediscor revues org 330 PETITJEAN A 1989 Les typologies textuelles Pratiques 62 pp 86 125 PHILIPPE G 2002 L appareil formel de l effacement nonciatif et la pragmatique des textes sans locuteur dans Amossy R dir Pragmatique et analyse des textes Tel Aviv University D partement de fran ais pp 17 34 PINCEMIN B 2012 H t rog n it des corpus et textom trie Langages 187 pp 13 26 340 POTTIER B 1973 dir Le langage Paris CEPL RABATEL A 2004a Effacement nonciatif et effets argumentatifs indirects dans l incipit du Mort qu il faut de Semprun Semen En ligne 17 mis en ligne le 29 avril 2007 consult le 19 janvier 2012 URL http semen revues org 2334 2004b b L effacement nonciatif dans les discours rapport s et ses effets prag matiques Langages 156 pp 3 17 RASTIER F 2005 Enjeux pist mologiques de la linguistique de corpus dans Wil liams G La linguistique de corpus Presses Universitaires de Rennes pp 31 45 RAS
99. experts qui par leurs commentaires m tadiscursifs fournissent une in terpr tation du droit de l Union Le locuteur ordinaire aussi particuliers organisations syndicats est cens exprimer son jugement ne serait ce que pour rapporter son exp rience vis vis de situations qui le concernent mais qui ne sont pas forc ment li es un cadre juridique existant Ainsi dans l exemple suivant une ONG danoise insiste sur la n cessit qu une directive europ enne interdisant la discrimination dans tous les sec teurs soit tablie 41 La seule mani re de changer la l gislation nationale pour nous donner la possibilit de lut ter contre la discrimination multiple est d avoir une directive europ enne Il nous faut une directive qui interdise la discrimination pour les six motifs et dans tous les secteurs En m me temps les tats membres doivent cr er des organismes pour l galit de traitement charg s de la prise en charge d un seul motif pour apporter de l aide aux victimes ONG Danemark R44 S exprimant souvent au moyen d un t moignage l instance discursive qui prend la pa role demeure souvent h sitante face certaines notions et concepts que le l gislateur ou la jurisprudence n ont pas pens pr ciser En t moigne l exemple suivant o le locu 272 teur interpr tant ne semble pas avoir clair la notion de discrimination qu il confond avec un cumul de pr jug s C
100. ext rieur au corpus car on le verra mieux dans le chapitre 4 cet ailleurs est inexorablement int gr notre objet de recherche Pour mieux expliquer ce point nous nous r f rons la notion de corpus r flexif ainsi d finie par D Mayaffre Nous entendons par r flexivit du corpus le fait que ses constituants articles de presse discours poli tiques pi ces de th tre de mani re plus g n rale sous parties renvoient les uns aux autres pour former un r seau s mantique performant dans un tout le corpus coh rent et auto suffisant D Mayaffre 2002 en ligne Nous croyons apercevoir dans ces lignes la logique interne qui sous tend la structuration de notre corpus savoir un ensemble dialogique au sens bakhtinien de renvois inter textuels d autres discours qui ne rel vent pas du m me genre Dans notre corpus les discours de la Commission se croisent tout moment avec d autres pratiques issues de formations discursives diff rentes La probl matique de la discrimination profession nelle fond e sur l origine ethnique par exemple fait l objet d un traitement diff rent se lon qu elle est appr hend e par tel ou tel acteur social Or si nous pouvons isoler ces diff rences c est parce que les discours de la Commission font entendre en m me temps plusieurs voix voix qui se c toient et se r pondent syst matiquement dans notre corpus dans un double mouvement de construction et de circulatio
101. fait leur apparition un peu en filigrane sans faire l objet d une tude pr cise Ainsi serait il opportun de compl ter cette analyse en prenant en examen de mani re plus syst matique que nous l avons fait les faits linguis tiques et discursifs t moignant d un renvoi moins explicite d autres discours D un point de vue g n rique en revanche l analyse des discours institutionnels notre avis gagne tre largie d autres lieux et modes de production discursifs inh rents d autres organismes supranationaux Par souci d homog n it nous nous sommes limit s tudier les productions discursives de la Commission europ enne dont les contraintes g n riques sont cens es tre valables aussi pour les autres institutions de l Union Mais qu en est il par exemple des discours onusiens ou bien de ceux de la Banque mondiale et du Fond mon taire international Quelles sont les contraintes qui r gissent la production de ces discours et surtout comment celles ci peuvent tre rame n es aux finalit s d information et de communication de ces institutions Enfin nous regrettons de ne pas avoir eu le temps n cessaire pour rendre compte de fa on plus pr cise de la mani re dont le discours communautaire int gre le destinataire Il est vrai que dans le chapitre consacr l h t rog n it nonciative nous nous sommes longuement attard s sur l articulation des points de vue d autr
102. fait que certains documents 36 apparaissent plusieurs fois dans les r sultats de la recherche Le contenu du document intitul Une strat gie pour des comp tences nouvelles et des emplois par exemple ne se r duit pas la probl matique voqu e par le titre Cette publication s inscrit en ef fet dans le cadre d une initiative globale dont l objectif entre autres choses est d intensifier les mesures aptes garantir la s curit et pr server le bien tre psycho physique des travailleurs Il est vident que ce document appara tra dans tous les r sul tats obtenus en s lectionnant soit le domaine Emploi i soit Droits sur le lieu de travail ii Il nous est donc apparu n cessaire de proc der bien que manuellement une quantification du corpus de r f rence au moyen d une r partition par types de do 14 gt ne cument Ces donn es sont indiqu es dans le tableau 1 Agenda Rapports Guides Brochures Publications Total Soc diverses par an n e 2011 16 2010 28 2009 33 2008 25 2007 24 2006 23 2005 2 2004 4 Tot par type Total 155 Tab 1 Classification du corpus par types de document Les r sultats affich s dans la colonne de droite du tableau 1 total par ann e t moi gnent de l activit prolifique de l Office des publications entre 2009 et 2010 Si l on cherchait une explication raisonnable bien qu intuitive ces donn es on pourrait
103. formelle concernant le contexte d usage du terme De fait ce mot est pris ici dans son sens large et profane d opinion sentiment alors que dans le chapitre suivant consacr en partie ScaPoLine il acquerra un statut plus technique et donc s mantiquement contraire sa d finition actuelle amp Dont les termes sont en relation plut t hypero hyponymique 151 Poser comme nous le faisons que le jugement affectif et valuatif et la posture nonciative modalisatrice repr sentent deux comportements diff rents d un m me acte appr ciatif permet ainsi de neutraliser la conflictualit que S Moirand 1995 constate chez bien des auteurs entre modalit et appr ciation Porter un jugement sur un objet de discours rel ve sans discussion des op rations d nonciation d une prise en charge de l nonc par l nonciateur Mais on ne reconna t pas toujours l appr ciation le statut de modalit souvent r serv aux seules modalit s logiques l al thique l pist mique et le d ontique Il se trouve donc que si nous privons les tournures valuatives de toute valeur modale afin de ne pas tendre sans limite le champ de la modalit linguistique bid nous ne r servons pas pour autant le m me traitement l appr ciation qui non seulement n est pas incompatible chez nous avec l expression de l attitude ou de la posture non ciative du locuteur mais l
104. gligeables sur la port e s mantique de ces variantes Enfin encore deux remarques d ordre m thodologique sans lesquelles il serait diffi cile de saisir les enjeux linguistico discursifs que nous souhaitons observer dans les dis cours de la Commission La premi re remarque concerne l mergence dans notre cor pus de proto formules susceptibles de retracer le cheminement primordial d une ex pression Krieg Planque 2003 256 se sert de cette notion pour caract riser justement le moment sensible qui pr c de l apparition d une formule Dans son travail de th se par exemple elle identifie dans le syntagme adjectival ethniquement pur cir culant d s 1981 une r alisation pour ainsi dire embryonnaire de celle qui deviendra apr s le 20 mai 1992 la formule purification ethnique Or il se trouve que dans notre analyse s mantique nous ne sommes pas en mesure de faire un tat aussi m ticu leux de l histoire des formules construites sur nos trois nominalisations D abord parce que nous avons d lib r ment choisi de ne pas observer une expression en particulier Nous serons bien videmment tent s de nous focaliser sur certaines occurrences plut t que sur d autres par ex sur la formule discrimination positive plut t que sur discrimi nation salariale mais dans aucun cas nous nous attacherons faire la chrono histoire d taill e d une formule pr cise cela il faut galement ajoute
105. h t rog n it constitutive l ments pour une approche de l autre dans le discours DRLAV 26 pp 91 151 BAKHTINE M 1929 1970 Probl mes de la po tique de Dosto evski Lausanne di tions l Age d Homme 1934 1978 Du discours romanesque Esth tique et th orie du roman Paris Gallimard V N Volochinov 1977 Le Marxisme et la philosophie du langage Essai d application de la m thode sociologique en linguistique Paris Minuit 332 BALLY CH 1932 1965 Linguistique g n rale et linguistique fran aise Quatri me dition revue et corrig e Berne Francke BEACCO J C et MOIRAND S 1995 Autour des discours de transmission des connais sances Langages 117 pp 32 53 BENVENISTE 1966 Probl mes de linguistique g n rale 1 Paris Gallimard 1974 Probl mes de linguistique g n rale 2 Paris Gallimard BEVORT et A JOBERT 2011 Sociologie du travail Les relations professionnelles Paris A Colin BORCHARDT K D 2010 L ABC du droit de l Union europ enne Luxembourg Office des publications de l Union europ enne BOURDIN P 1986 Sembler et para tre ou les deux visages de l apparence Semanti kos 10 1 2 p 45 67 BRES J 1998 La prax matique Br ves introduction la prax matique L information grammaticale 77 pp 22 23 BRES J et MELLET S 2009 Une approche dialogique des faits grammaticaux Langue fran aise 1
106. identiques affich s plu sieurs fois dans les r sultats Comme nous avons d j eu l occasion d expliquer cf ch 1 cette op ration de nettoyage du corpus peut prendre des ann es si les dimensions du mat riau linguistique sont consid rables Or compte tenu de la taille particuli rement importante de notre objet de recherche nous avons op r un choix m thodologique qualitatif de d structuration du corpus de r f rence en plusieurs sous corpus exploratoires Cela nous a permis d viter d intervenir manuellement sur la totalit des publications et en m me temps d chapper la dispersion des r sultats que comporte g n ralement le travail sur un corpus trop vaste Par rapport la pr sente analyse des marqueurs de l effacement nonciatif cela signifie concr tement que les r sultats extraits de l exploration informa tis e du sous corpus doivent tre consid r s comme repr sentatifs seulement jusqu preuve du contraire de la totalit du corpus de r f rence Autrement dit les donn es in diqu es dans le tableau suivant sont susceptibles de variation au cas o la recherche ne porterait plus sur une s lection du mat riau linguistique mais sur l ensemble des publi cations prises int gralement 14 Les fichiers de m me taille sont cens s comporter plus ou moins un m me nombre de caract res 15 Un cart de 20 48 Kb est insignifiant 16 Nous nous sommes d j attard s supra sur les diff
107. images de l nonciation qui sont v hicul es travers l nonc Ivi 174 Dans cette discipline les faits pragma tiques se trouvent r duits la seule structure linguistique tandis que les donn es con textuelles et interpr tatives sont progressivement loign es du cadre de l analyse Le degr d abstraction que cette discipline l orientation manifestement structuraliste im pose la description des images de l nonciation et aux instances qui s y rapportent 210 n est toutefois pas originairement issu d une r flexion sur la polyphonie Ses fonde ments se trouvent dans une th orie de l argumentation linguistique ne pas confondre avec l argumentation au sens large h rit de la tradition aristot licienne expos e par Ducrot et Anscombre en 1983 dans un livre au titre embl matique L argumentation dans la langue C est partir de ce texte fondateur o la polyphonie par ailleurs est plusieurs fois cit e que les auteurs illustrent comment l argumentation au del de toute r f rence contextuelle est log e dans les structures de la langue par le biais d instructions inscrites dans le syst me et dont les nonc s porteraient la trace Or les m mes postulats de la pragmatique linguistique ayant servi dans un premier temps formuler la th orisation de l argumentation dans la langue se retrouvent nou vellement expos s dans sa th orie nonciative de la polyphonie Le
108. infinitives 12 Les travailleurs de l UE 10 ont contribu la r duction des p nuries de main d uvre et l am lioration des r sultats conomiques en Europe Toutefois les donn es disponibles sem blent indiquer que certains des douze pays qui appliquent des dispositions transitoires ont pu tre confront s des effets secondaires ind sirables tels que des niveaux plus lev s de tra vail non d clar et de travail ind pendant et fictif As13 13 Les politiques mettant fortement l accent sur la demande men es par le gouvernement danois tout au long des ann es 1990 semblent tre l un des principaux facteurs de r ussite du mo d le de flexicurit As13 14 L approche politique qui associe flexibilit des march s du travail et niveau lev de protec tion sociale semble avoir port ses fruits en Autriche L initiative Des comp tences nou velles pour des emplois nouveaux que la Commission vient de pr senter semble s inscrire dans un contexte difficile et d favorable mais elle constitue une lueur d espoir au bout du tunnel As13 15 en temps de crise les investisseurs privil gient les soci t s stables et vitent de prendre de grands risques Des femmes plus nombreuses au sommet de la hi rarchie semblent tem p rer l inclination de leurs homologues masculins prendre des risques La mixit favorise l efficience manag riale car elle cr e une culture plus ouver
109. l ducation et de la formation Il importe de pr ciser que tels qu ils sont illustr s ces r sultats ne sont pas concomitamment repr sen tatifs des deux modalit s Autrement dit le fait que dans les rapports le 60 des occurrences de il est essentiel soit accompagn de marqueurs exprimant la modalit d ontique ne signifie pas que le restant rel ve forc ment de l al thique De m me si dans les guides la moiti des marqueurs il est n cessaire ne sous tend pas une obligation rien n indique que l autre moiti soit en revanche assortie de marqueurs ex primant le d ontique 128 tout au long de la vie Tous les employ s jeunes et vieux doivent avoir acc s l ducation et la formation tout au long de la vie G9 Avant d achever notre commentaire des r sultats extraits de l analyse quantitative il nous importe de mettre l accent sur la question depuis toujours irr solue des crit res de rep rage de la modalit ne serait ce que pour mieux justifier le choix des exemples d j discut s ainsi que des occurrences que nous allons examiner plus loin propos de la modalit appr ciative On aura sans doute remarqu que les occurrences modales des exemples 1 6 pr sentent une propri t syntaxique r guli re elles sont toutes suivies d un infinitif Cette r gularit confirmerait le mode de rep rage minemment syn taxique d fini par Benveniste 1974 188 selon lequel la modalit
110. la Commission europ enne une vocation d li b r ment argumentative ayant pour but de solliciter l adh sion des destinataires aux points de vue exprim s dans ses publications Dans ce cas aussi l exploration du corpus s est av r e fondamentale dans la mesure o elle nous a permis d observer comment le discours peut influencer le comportement des destinataires sans chercher obstin ment leur adh sion La communication institutionnelle a t ainsi ins r e dans le cadre de ce qu Dacheux 2004 23 a raisonnablement appel la communication persuasive en entendant par cette expression la volont humaine d tablir des relations sociales non violentes dont l objectif premier est de provoquer un changement dans la mani re de penser ou dans le comportement d autrui Ces mots expriment efficacement l orientation argumentative des publications de la DG Emploi De fait sans inviter les lecteurs se conformer une id ologie dominante ces documents cherchent autant que faire se peut intervenir sur les mentalit s des destinataires auxquels elles s adressent afin de modifier leurs crit res de perception de la r alit Car il ne s agit pas comme on pourrait le supposer d illustrer dans une vis e uniquement informative l ensemble des mesures l gislatives adopt es l chelon communautaire directives r glements et d cisions pour atteindre les objectifs de croissance durable et solidai
111. la banni re de la lutte contre le racisme ou encore une bo te outils p dagogiques sur la lutte contre la discrimination en Allemagne B16 56 Un second point claircir concerne la nature des comp tences cl s mentionn es l article 13 paragraphe 2 de la directive sur l galit raciale L historique de la r daction de cet ar ticle permet il de clarifier quelque peu la signification des termes aide tudes et rapports et recommandations Nous avons expliqu que non au chapitre II point 5 1 Ces termes font l objet des interpr tations les plus diverses parmi les organismes pour l galit et les gouvernements des tats membres Il convient d s lors de traiter avec circons pection les r sultats de cette tude en ce sens qu il est impossible d attribuer une significa tion absolue aux faits pr sent s dans le pr sent rapport R53 Notons toutefois que malgr cette diff rence fonctionnelle toutes les questions rele v es dans ces trois exemples s appuient sur le m me proc d interlocutif Que l acte communicatif vis soit la transmission des informations ou bien un commentaire m ta discursif chaque interrogation interpelle toujours un interlocuteur r el ou fictif dont la r action n a toutefois aucune emprise sur le d veloppement du discours Ainsi dans l occurrence 54 le locuteur s adresse un allocutaire fictif suppos prendre en charge lui m me le po
112. la discrimination de genre est un principe fondamental de toutes les actions d galit Les syndicats doivent v rifier que le concept est parfaitement compris et que la question de genre n est pas mise part mais doit tre incluse dans la lutte contre toutes les autres formes de discrimination 1 faut donner plus d importance l galit hommes femmes non seulement au ni veau europ en mais aussi sur le plan national de mani re la placer au centre de la formation et de la sensibilisation des syndicats Nous croyons parler juste titre de dominantes fonctionnelles car il est d sormais g n ralement reconnu que les discours mobilisent plusieurs fonctions la fois 60 Guides G19 Postuler un emploi Lorsque vous avez trouv une offre d emploi int ressante il est temps de pr parer votre candida ture La lettre d accompagnement sert vous pr senter aupr s de l employeur de m me que votre CV N oubliez pas que la premi re impression de l employeur d pend de cette lettre Indiquez en quelques mots le poste qui vous int resse pourquoi vous postulez et ce que vous pourriez apporter l entreprise D m nager l tranger Imaginons que vous ayez r ussi votre entretien et qu on vous ait propos un emploi Vous pouvez commencer pr parer votre d m nagement d s que vous avez sign votre contrat Que vous par tiez seul ou en famille vous devez tre au courant de certaines fo
113. la liste d roulante que nous avons s lectionn s parmi les sous cat gories des six domaines politiques choisis e Strat gie europ enne pour l emploi De nouvelles comp tences pour de nouveaux emplois e Flexicurit e Restructurations e Services publiques de l emploi cart de r mun ration entre les femmes et les hommes change de bonnes pratiques e Vos droits et obligations e Int gration de la dimension de genre e Am liorer la participation des femmes au processus e Sant et s curit au travail Droit au travail e Lutte contre la discrimination au travail Droits sur le lieu de travail e Vos droits et obligations tudes recherche amp valuation L Union europ enne et les Roms e Personnes handicap es Discrimination sociale e La libre circulation des ressortissants de PUE Libre circulation e Dialogue social e Organisations non gouvernementales e Responsabilit sociale des entreprises Partenaires Fig 2 Domaines politiques et sous cat gories s lectionn s 2 1 2 Classification par type de document Si la recherche par domaine permet de trier les publications en fonction de nos champs d int r t il n en reste pas moins qu elle s av re probl matique pour conna tre le nombre exact de publications que comporte le corpus de r f rence Cela est d la va ri t des sujets abord s au sein d une m me publication qui
114. la mise en uvre d actions positives Traduction quelque peu arbitraire de l affirmative action am ricaine la discrimination positive repose sur un principe tr s simple garantir aux cat gories structurellement d 54 Cette valeur inh rente la nature humaine est un principe d fendu par l tat de droit pierre angulaire de la Constitution am ricaine de 1787 et de la d claration des droits de l homme et du citoyen de 1789 et pr n par la d claration universelle des droits de l homme Principe inali nable sur le plan strictement juridique il est de d licate et difficile application sur le plan des relations sociales Les hommes naissent gaux mais l galit demeure en substance un id al qui est loin de se r aliser m me dans les soi disant d mocraties occidentales On ne s attardera pas dans ce travail sur la notion d galit car elle demanderait un support pist mologique que nous n avons pas le temps ici de convoquer Toutefois le terme reviendra assez r guli rement au cours de notre analyse des formules discrimination et diversit combin avec d autres l ments co occurrents sur la chaine syntagmatique galit des chances galit de traitement etc 5 On d signe par affirmative action un ensemble de mesures pr f rentielles introduites aux tats Unis dans les ann es 60 et accord es des minorit s ethniques ayant fait l objet dans le pass de discriminations Fond
115. la mobilit etc Or il est difficile de ne pas tenir compte de cet univers h t roclite lorsqu on s efforce nergiquement de dessiner des contours pr cis une probl matique Notre pr occupation cet gard plut t que de choisir un th me pr cis est de garantir l unicit du lieu institutionnel dans lequel ces discours sont produits sans faire abstraction des multiples facettes qui les caract risent Concr tement cela revient s lectionner dans notre corpus aussi bien des exemples fo calis s sur la discrimination au travail que des extraits portant sur d autres formes de discrimination sociale De m me nous avons estim pertinent de retenir les exemples centr s sur les risques de sant sur le lieu de travail au m me titre que les occur rences portant sur l galit hommes femmes dans des contextes autres que le domaine professionnel Cette vari t des exemples n affecte en rien la sp cificit de la probl ma tique qui n est pas dans notre th se la ph nom nologie de telle ou de telle autre ques tion sociale mais plut t la caract risation d un type de discours pr cis le discours communautaire dans lequel plusieurs ph nom nes la fois sont repr sent s En d finitive notre probl matique tient la communication institutionnelle telle que peut l appr hender une tude s mantico nonciative du discours communautaire sur l emploi et la lutte contre la discrimination sociale et pr
116. le locuteur de l nonc le reformule aussit t par un deuxi me point de vue cette fois il s agit bien du point de vue conc d dont le responsable est un tiers collectif h t rog ne ON signal dans mat rialit lan gagi re par le marqueur m diatif par d finition pdvi ON L VRAI une ann e compte par d finition 12 mois pdv2 X VRAI une ann e compte moins plus de 12 mois pdv3 lo INJUSTIFI pdv2 pdv4 lo BIEN SUR pdv3 Le locuteur textuel L fait partie de ce ON et appara t dans le cotexte large au tra vers des marques d ictiques nous collectif et je dans les ex 18a et 18b ainsi que de quelques op rateurs modaux pist miques plac s en t te de phrase pour ma part et selon moi dans les ex 18b et 18c Ces derniers notamment mettent en avant une image de LOC prise dans l acte de structuration de la pens e C est cette image que nous identifions avec le locuteur textuel qui se trouve de fait impliqu e dans les pronoms personnels et possessifs indiqu s ci apr s 18a Nous devons galement nous int resser aux causes qui sont l origine de ces probl mes Enfin il nous faut aussi admettre que nos soci t s ont profond ment volu depuis 1997 et qu elles sont aujourd hui bien plus diversifi es Je ne citerai ici comme exemples que le vieil lissement de la population de l UE et son visage de plus en plus multiethnique 18b Pour
117. les faits relevant d un rapport m diat entre un nonciateur et le contenu propositionnel de son nonciation parmi lesquels figure l videntialit m me 3 Bien s r le corpus pr sente galement des variantes complexes des marqueurs 1 5 pr c demment analys s par exemple il est donc n cessaire que et il est r ellement n cessaire que attest s respectivement dans les rapports 56 et 58 Nous avons cependant choisi de ne pas en tenir compte leur nombre tant tout fait insignifiant 4 Polycopi relatif au mode d emploi du logiciel AntConc employ et distribu par M Lecolle dans le cadre d un cours de m thodologie et recherche destin s aux tudiants en master 2 PUPV M p 2 130 c d du symbole b marquant le d but d un mot bsembl Ce faisant nous avons pu observer les cha nes de caract res contigu s l unit recherch e y compris les d si nences verbales en excluant les formes non pertinentes o la s quence sembl n tait pas le d but du mot comme par exemple dans la s quence ensemble D une mani re analogue il a t n cessaire d carter les caract res suivant l unit recherch e suppos s poser des probl mes particuliers comme par exemple le caract re b dans la s quence semblable Ainsi nous avons rajout notre interrogation les instructions w et Ab La premi re a permis de d sp cialiser le caract re suivant la forme pivot en l occu
118. locu teur reconna t que le mot employ n est pas appropri et que cela impose un ajus tement de sa part sur son propre dire Comme dans l exemple pr c dent ce pas sage aussi contient plus de subjectiv mes que de marques de l objectivit Il est donc seulement marginalement int ress par l effacement nonciatif 25 Selon certaines tudes les personnes employ es depuis moins de deux ans sont plus suscep tibles d tre victimes d un accident du travail De plus le travail temps partiel et les horaires atypiques travail post ou de nuit aggravent les risques d accident Les mutations dans l or ganisation du travail ont entra n l apparition de maladies mergentes telles que le stress la d pression l anxi t la violence au travail le harc lement et l intimidation As14 C Dans le discours rapport le locuteur reformule ou recontextualise les propos ci t s en mettant soi m me en posture de sur nonciation par rapport au locuteur repr sent C est le cas dans l exemple 26 tir d une interview o le locuteur ne rapporte que partiellement les propos de l interlocuteur et r sume ou reformule ceux qu il n a pas estim n cessaire de guillemeter soulign s dans l exemple Ce faisant 1l s impose comme ma tre absolu et incontestable de la sc ne noncia tive tandis que son interlocuteur demeure en revanche sous repr sent dans l conomie de la phrase en
119. lui m me pour objet Ces discours sont cen tr s sur plusieurs domaines la fois mais gardent leur sp cificit en vertu du principe que des textes ne font sens qu l int rieur d une formation discursive et dans la con jJoncture socio historique qui les fait appara tre Nous allons mieux pr ciser infra 2 la structuration de notre corpus en cernant les six domaines politiques que nous avons choisis pour s lectionner les exemples 1 2 Corpus et hors corpus Parall lement la relation corpus probl matique il nous faut en m me temps pr ci ser comment nous allons situer les textes constitutifs de notre corpus par rapport l ensemble des renvois contextuels plus ou moins explicites d autres discours L objectif n est pas tant de nous attarder sur l explication de concepts par ailleurs d j suffisamment th oris s tels que contexte intertextualit architextualit interdiscours etc que de mobiliser ces notions pour mieux pr ciser nos choix relativement la cons truction du corpus Le rapport du corpus son ext rieur soul ve en effet plusieurs questions li es son homog n it et sa cl ture Les publications de la Direction Emploi affaires sociales et inclusion de la Commission europ enne ont une taille importante tant au niveau de l hyperstructure que de leur composition typographique particuli re Un tel corpus se pr te bien des analyses quantitatives tr s fi
120. m me compl mentaires S il est vrai en effet que l ant position de l adjectif suffit elle seule exprimer l inqui tude du locuteur vis vis des strat gies de recensement des Anglais elle ne justifie pas pour autant la d valo risation que le terme m lange semble subir au sein de cet nonc Pour expliquer cette d valorisation il suffit de remarquer que l affectivit exprim e par le locuteur est rench rie dans le contexte linguistique imm diat par l emploi de deux adjectifs eth niques et raciales qui eux sont en revanche intrins quement porteurs d une va cruel patant etc 155 leur axiologique positive dans le premier et n gative dans le deuxi me Cela revient poser que non seulement le locuteur exprime sa subjectivit affective mais prend aussi nettement position l gard de la valeur n gative que le mot m lange tire de la na ture conflictuelle des adjectifs ethnique racial D o l effet paradoxal d un nonc tel que m lange curieux de cat gories ethniques et raciales o la d valorisation ins crite dans le mot m lange par l effet du contraste entre les deux adjectifs axiolo giques serait neutralis e au profit d une curiosit malsaine envers une m thode alliant la richesse de la diversit ethnique avec la perversion d une classification fond e sur des crit res biologiques plut t que culturels racistes donc Bre
121. m me temps qu il enregistre une diminution des occurrences de la premi re personne Cela confirme notre hypoth se initiale selon la quelle dans les interviews le locuteur se pose non pas comme instance subjective mais comme sujet collectif cens faire entendre par le truchement de sa voix celle de l institution qu il repr sente Mais le nous peut faire l objet d un emploi encore plus tendu Pour illustrer chaque cas nous avons relev dans le corpus deux emplois dis tincts de nous respectivement exclusif et inclusif e le nous de l institution repr sent e e le nous de l nonciateur universel Dans le premier cas le locuteur s exprime au nom de l institution qu il repr sente l UE et se pose en tant que d l gu de la collectivit qui lui a confi le mandat comme dans l occurrence 11b Ce nous renfermant l institution repr sent e entra ne nous semble t il une dilution de la responsabilit du locuteur et l gitime en quelque L argument a fortiori suit la r gle selon laquelle si une cause entra ne certaines cons quences une cause plus puissante et du m me ordre entraine plus forte raison ces cons quences 48 Ces consid rations ne visent pas assurer que toutes les interviews pr sentes dans notre corpus font syst matiquement l objet d un accord entre l interview et les r dacteurs mais plus simplement que dans la r criture et la mise en forme de l interview de la part
122. ma part j estime que des progr s r els ont t r alis s depuis 1997 II serait l gitime de se demander quelle est cette communaut qui se trouve repr sent e par le marqueur m diatif par d finition Cette locution indique que quelque chose est vraie en vertu m me de la d finition de ce dont on parle TLFi ce qui revient postuler dans notre exemple l existence d un rapport d implication entre les propri t s d finitoires du terme Ann e et le fait qu elle comporte conventionnellement 12 mois Or le marqueur en question peut renvoyer notre avis deux sortes de communaut s diff rentes la premi re est une communaut de savants qui partagent avec le locuteur une information encyclop dique savoir que le terme Annum renvoie tymologiquement au mot cercle et par extension au temps de r volution de la terre autour du soleil La deuxi me communaut plus large englobe la premi re et est constitu d individus qui ind pendamment de ce savoir encyclop dique partagent avec le locuteur la connaissance du syst me conventionnel de mesure du temps La diff rence entre ces deux communaut s est que la premi re est linguistiquement marqu e par le m diatif la locution par d finition implique un lien troit entre un r f rent et les propri t s d finitoires des unit s lexicales ou polylexicales employ s pour le d signer tandis que la seconde est localisable uniquement
123. mani re ou d une autre dans les objec tifs que l Union s est fix e pour r duire le ch mage am liorer la qualit de l emploi et combattre les discriminations Le nom des entreprises par exemple appara t souvent dans les publications de la Commission pour t moigner de l engagement des soci t s aupr s de la soci t civile ex 16 ou bien pour mettre en avant les bonnes pratiques effectivement mises en uvre dans le respect des lois communautaires ex 17 18 19 16 En mai 2005 un s minaire sur la RSE ciblant les personnes handicap es a t organis par le secr tariat national pour la r insertion et l int gration des personnes handicap es d pendant du minist re du travail et de la solidarit sociale en partenariat avec l association GRACE Grupo de Reflex o e Apoio Cidadania Empresarial mise sur pied principalement par des entreprises multinationales Ce s minaire visait donner des exemples concrets de bonnes 35 Pour ce qui a trait notamment aux questions thiques li es la responsabilit soci tale par exemple leur adh sion la charte de la diversit 260 pratiques de RSE vis vis des handicap s Plusieurs entreprises portugaises ont pris des me sures en ce sens telles que Portugal Telecom IBM BP Logoplaste et Vodafone Pub24 17 Novartis a d velopp un conseil consultatif externe pour agir en tant qu organisme ind pen dant et objectif afin de faire pre
124. membres La pr sentation des initiatives nationales se fait alors de mani re contrastive en donnant une saillance particuli re aux rep res spatiaux 3 A Malte dans l espoir de prolonger les tudes au del de la scolarit obligatoire le gouver nement a prolong de 3 ans le dispositif de sp cialisation des tudes pour les jeunes et envi sage d affecter des fonds suppl mentaires au dispositif en 2011 afin de maintenir son lan l ch ance de l actuelle p riode de financement de l UE En Espagne le Minist re de l ducation finance le programme ARGO Global qui cible les jeunes dipl m s des universit s publiques et priv es espagnoles Ce programme leur offre la possibilit de participer un stage en entreprise l tranger En R6 Ces marqueurs spatio temporels fonctionnent notre avis comme des rep res v ne mentiels de premier degr en ce sens qu ils sont imm diatement perceptibles l il comme des indices d v nementialit A c t de ces marqueurs nous avons pourtant re 2 Nous parlerons infra d herm neutique des discours politiques et institutionnels 250 lev dans le corpus d autres structures linguistiques secondaires recouvrant diff rents domaines et niveaux de l analyse linguistique Il s agit plus exactement de faits grammaticaux les adverbiaux temporels avant apr s pendant durant au d but la fin depuis d s lor
125. ment des publications en s rie publi es avec une certaine p riodicit et presque tou jours dans la continuit des livraisons ant rieures c est bien le cas non seulement des num ros du magazine Agenda social des rapports des brochures mais aussi des bandes dessin es qui con ues sur le mod le du feuilleton racontent les exp riences personnelles de personnages dont on peut suivre les histoires au fil du temps Ceci dit nous n insistons pas sur les contraintes que pose le code de r daction interinstitutionnel puisqu il ne contient pas d informations pertinentes pour notre propos qui rappelons le est de d crire autant que possible les genres de notre corpus Il tait toutefois n ces saire de l introduire pour au moins deux raisons D abord parce que comme nous avons expliqu au d but de ce paragraphe il fallait rendre compte des raisons de l homog n it formelle de nos textes et deuxi mement parce que la probl matique de l uniformisation dont il vient d tre question en appelle une autre non moins importante celle de l autorit cens e l gitimer les genres de discours 3 Composition qui change videmment d un genre l autre mais que comme nous venons d tablir ci dessus nous ne retenons pas comme pertinente pour notre analyse Rappelons en effet que notre int r t porte uniquement sur les structures formelles de la langue qui elles se caract risent comme nous venons de vo
126. modalisation d nonc dont la responsabilit revient d abord au locuteur en tant qu tre du monde et ensuite au lo cuteur en tant que tel Pour l illustration du premier cas nous restons toujours sur l exemple 30 Ici la source de la modalisation ne peut tre d apr s nous que le locuteur en tant qu tre du monde et ce pour deux raisons compl mentaires 1 Le contexte large de cet extrait est parsem de questions au travers desquelles le locuteur s adresse un allocutaire hypoth tique Nous avons d j vu dans l exemple 35 un cas semblable que nous avons qualifi d anticipation interlocu tive en empruntant le terme aux prax maticiens Cependant tandis que dans cet exemple le locuteur anticipait les r actions pas forc ment responsives de ses in terlocuteurs ici le locuteur non seulement met en sc ne la question moins que que l allocutaire aurait pu poser mais en donne m me une r ponse Or l id e que nous d fendons ici est que l anticipation interlocutive rel ve d une op ration cognitive et non seulement nonciative De ce fait elle est toujours im putable une instance locutrice compl te cens e non pas tant assumer la responsabilit de l nonciation effective ce qui est le propre du locuteur en tant que tel mais plut t avoir une manifestation dans le sens de l nonc comme source des actes 1llocutoires et argumentatifs associ s aux points de vue Nous
127. notion de formule telle que l entend Krieg Planque pensons par exemple la s quence verbale principe de pr caution Moirand 2007 39 4 Nous nous attarderons plus longuement infra 2 sur cette notion 238 plan syntagmatique mais aussi d valuer dans quelle mesure ces trois items lexicaux peuvent tre consid r s comme des g n rateurs potentiels de formules Pour le moment on se bornera dans ce paragraphe constater la prolif ration au sein de notre corpus d expressions pouvant faire l objet d une appr hension formulaire Nous partons en effet du principe que les publications de la DG Emploi de la Commis sion europ enne mobilisent toute une gamme de formulations syntagmatiques rituali s es qui t moignent du caract re fonci rement routinier du discours communautaire et plus g n ralement des discours politiques et institutionnels Cette routinisation discur sive ressort aussi bien au niveau de l hyperstructure qu celui des nonc s particuliers jusqu se manifester au niveau lexical par des faits de figements tr s diff rents Dans le cas de l hyperstructure la ritualisation tient d une part l architecture pa ratextuelle la fois ditoriale et auctoriale couverture les indications de responsabili t de l institution les encadr s de Europe directe le lieu de parution les identifiants les mentions relatives au droit d auteur et au papier utilis
128. nous contenter des analyses sans doute fiables rapport es par Le Thr ondat et Silberstein nous avons nous m me entam une recherche dans la base de donn es Europresse Voici les r sultats Ann e N Occurrences Variation en 1998 146 1999 143 2 05 2000 174 21 68 2001 234 34 48 2002 311 32 91 2003 727 133 76 2004 1407 93 54 2005 1464 4 05 2006 1431 2 25 2007 1151 19 57 2008 855 25 72 2009 768 10 18 2010 805 4 82 2011 645 19 88 Tab 10 Evolution de la formule discrimination positive dans la presse fran aise Ce tableau illustre en pourcentage la variation que la formule discrimination positive a fait enregistrer entre 1998 et 2011 L objectif de cette enqu te bien videmment n est pas de mettre l accent sur ce que nous avons d j appris par ailleurs savoir que la cir culation de la formule discrimination positive a t marqu e par un avant et un apr s 2003 Ce que nous voulons souligner par ces donn es est plut t la fa on dont la varia tion de circulation de la formule est sensible aux v nements qui se produisent dans l espace public Entre 2003 et 2004 ann e de la nomination du pr fet musulman la po litique propagande d ouverture aux minorit s du ministre de l int rieur Sarkozy produit ses effets en faisant enregistrer une hausse consid rable de la circulation de la formule Celle ci atteint son point culminant entre 2005 et 2006 et fait l objet d une
129. nouvelles m thodes d analyses textom triques permettront de leur c t de rassembler des corpus h t rog nes paral l les sans pour autant les r duire des simples m langes de textes B Pincemin 2012 22 3 3 Les voies de la diversit au del de la polys mie Les discours sur la diversit apparaissent aux tats Unis peu apr s l introduction de l acte instituant l affirmative action Comme le remarque avec justesse D Sabbagh 2009 la notion de diversit s est impos e originellement comme un argument visant l gitimer a posteriori les raisons de la discrimination positive Son efficacit rh torique s explique d ailleurs par la capacit de la notion de rassembler autour d elle un consen sus unanime et inconditionn ce qui permet de l inscrire parmi ces discours sans op posants dont parle P Juhem 2001 propos de la cause humanitaire En Europe les discours sur la diversit ont t strat giquement mobilis s au d but de ce si cle afin de renforcer le consensus autour de la lutte contre les discriminations dont une directive 2000 43 CE venait justement d en fixer le cadre juridique v ch 2 La mont e de 311 l immigration dans le Vieux Continent la menace provenant de groupes politiques id o logiquement connot s comme le FPO de Heider l largissement en 2004 de l Union aux pays autrefois soumis l influence communiste ont fait le reste et le mot diversi
130. orie scandinave de la poly phonie linguistique Paris Kim 339 NOWAKOWSKA A Dialogisme polyphonie des textes russes de M Bakhtine la lin guistique contemporaine in J Bres P P Haillet S Mellet H Nolke L Ro sier Dialogisme et polyphonie Approches linguistiques Bruxelles Duculot OLLIVIER YANIV C 2010 Discours politiques propagande communication manipu lation Mots 94 pp 31 37 PAVEAU M A 2006 Les pr discours Sens m moire cognition Paris Presses Sor bonne nouvelle PAVEAU M A et SARFATI G E 2003 Les grandes th ories de la linguistique Paris A Colin PAVEAU M A et ROSIER L l ments pour une histoire de l analyse du discours Th ories en conflit et ciment phras ologique en ligne http www johannes angermueller de deutsch ADFA paveaurosier pdf consult le 12 12 12 PECHEUX M HAROCHE C HENRY P 1971 La S mantique et la Coupure Saussu rienne langue langage discours Langages 24 Paris Didier Larousse PERRIN L 2009 La voix et le point de vue comme formes polyphoniques externes Le cas de la n gation Langue fran aise 164 pp 61 79 2008 Le sens montr n est pas dit dans M Birkelund M B Mosegaard Hansen C Nor n ds L nonciation dans tous ses tats Bern Berlin Bruxelles Frankfurt am Main New York Oxford Wien Peter Lang pp 157 187 2006 Introduction Le sens et ses voix Dialogisme
131. part les structures lin guistiques employ es par les locuteurs pour assurer cette interpr tation niveau de la langue Notre premi re consid ration sur le Np est une vidence Les discours de la Commis sion europ enne pr sentent un large ventail de noms propres anthroponymes noms de personnes toponymes noms de lieu ergonymes objets pragmonymes v ne ments l exception de ces derniers qui sont a priori associ s des v nements les anthroponymes et les toponymes ne le sont que dans des contextes d termin s De fait lorsqu ils ne renvoient pas leur r f rent initial ces Np d signent des r alit s diff rentes circonstancielles serions nous tent s de dire qu il serait difficile de saisir sans la scientifique de S Leroy sur l antonomase du nom propre dont nous nous limitons indiquer en biblio graphie le texte de 2004 dit par Peeters Nous empruntons l expression Gary Prieur 1994 29 qui d finit la notion par opposition d autres r f rents possibles en contexte Le r f rent initial d un nom propre dans un nonc crit elle est l individu associ par une pr supposition cette occurrence du nom propre en vertu d un acte de bapt me dont le locuteur et l interlocuteur ont connaissance l italique est de l auteure 252 moindre r f rence au contexte Les exemples suivants extraits de notre corpus en t moignent 4 Conform ment au
132. peut pas tre responsable d un point de vue dont on n est pas la source Ainsi selon le principe 1 de la ScaPoLine 2004 44 un d est responsable de pdv si et seulement si cet d est la source de pdv 216 vue positif c est dire l instance qui a pens ou aurait pu penser que le mur tait blanc Nolke a montr par des encha nements phrastiques portant sur cet nonc que dans la n gation syntaxique le renvoi un point de vue positif sous entendu suffit lui m me prouver que la polyphonie proc de d une instruction du syst me et qu elle est donc cod e dans la forme linguistique 4 3 Pourquoi la ScaPoLine Avant d appliquer ce genre d analyse polyphonique la concession argumentative il nous semble indispensable de justifier les raisons qui nous ont amen s opter pour ce mod le applicatif plut t que pour un autre Cet effort d explication s impose en premier lieu par le souci de dissiper ce qui pourrait appara tre bien des gards une contradic tion inh rente notre travail D s le premier chapitre nous avons plusieurs fois mis l accent sur la n cessit de tenir compte des conditions de production des nonc s Le fait qu il s agisse d un corpus crit int grant la fois des blocs monologaux dialogiques et des lots dialogaux forc ment dialogiques l importance du contexte situationnel des genres de discours et des sc narios l avis des experts le t moignage
133. plu sieurs fois dans le texte Cette fonctionnalit combine donc les r sultats affi ch s dans le concordancier dont les agr gats fournissent une repr sentation synth tique et les donn es relatives la fr quence des mots onglet Word list Sans nous servir directement de cet outil pour nos recherches nous avons plusieurs fois lanc la recherche des agr gats afin d observer les suites de mots qui revenaient avec plus de fr quence Cela a influenc consid ra blement notre choix relativement aux nominalisations dont nous avons envi sag d tudier le rendement formulaire dans le chapitre 5 e Les expressions rationnelles Une expression rationnelle est selon la d fini tion de wikipedia une suite de caract res typographiques qu on appelle plus simplement motif ou pattern dans sa forme anglaise charg e de d crire une cha ne de caract res pour la trouver dans un bloc de texte et lui appliquer un traitement automatis comme un ajout un remplacement ou une suppression L utilit des expressions rationnelles sera illustr e plus pr ci s ment dans le chapitre 3 lorsqu il sera question d isoler dans le texte les r alisations contextuelles des marqueurs m diatifs il semble et il para t L enjeu sera justement de ne pas carter de la recherche l ensemble des variantes syn tagmatiques qui dans la recherche simple resteraient en revanche exclues Nous sommes consci
134. positive d apr s un con traste axiologique c est plut t l inversement de l ordre des privil ges qui est incompa ble avec la vision de la discrimination positive comme suppression des in galit s Les mots d A G Slama 2004 142 sont ce sens clairants La juste revendication des minorit s doit tendre lutter contre les pr jug s non exiger des places La juste r ponse cette revendication consiste ouvrir davantage le syst me abaisser les obstacles en amont et lutter contre les comportements discriminants En d autres termes lutter contre les discriminations n gatives Par ailleurs la discrimination positive fait l objet de critique aussi parce que l in galit on le verra mieux avec la description des d signants discursifs ne concerne pas seulement des groupes discrimin s en raison de l ge du handicap ou de l orientation sexuelle mais aussi des minorit s ethnoculturelles dont l affirmation des privil ges peut prendre la forme de revendications religieuses ou ethniques fonci re ment dangereuses pour le vivre ensemble de la communaut De ce fait les tats euro p ens n ont pas tous adopt le m me comportement vis vis de la discrimination posi tive et le cas de la France s av re cet gard embl matique pour deux raisons essentiel lement D abord parce que la France tout en d veloppant des politiques pr f rentielles de solidarit nationale et d
135. pr ciser ult rieurement s il s agit du locuteur en tant que tel ou en tant qu tre du monde La clart et la rigueur qui caract risent les publications de l Union europ enne nous a quelque peu abus s en fous faisant croire que les emplois figur s taient rares dans notre corpus Une observation plus pouss e de ces documents nous obligera plus loin revenir sur ces positions Nous montrerons en effet que les emplois m tonymiques et m taphoriques ne sont pas absents de notre corpus condition que le texte fournisse des l ments de d sambigu sation suffisants pour que la transmission du message n en soit pas compromise 157 3 2 La modalit appr ciative Nous avons mis l accent dans le paragraphe pr c dent sur les modalit s d ontiques et al thiques afin d illustrer que la force illocutoire d une m me unit linguistique peut varier d un genre l autre par l effet d autres l ments pr sents dans le contexte De mani re quelque peu diff rente l exemple de la modalit appr ciative aura pour finalit dans ces derni res pages de d montrer que parall lement la s lection des parties du discours axiologiquement marqu es l inscription de la subjectivit au sein de l nonc est subordonn e galement aux choix modaux du locuteur c est dire son adh sion vis vis du contenu propositionnel Pour rester coh rents avec nos propos initiaux nous insisterons seulement
136. principe est en effet toujours le m me la polyphonie comme l argumentation est ancr e dans la forme lin guistique et ce ind pendamment de tout calcul interpr tatif Autrement dit le syst me linguistique la langue telle que l entend Saussure d livre des instructions relativement au sens polyphonique des nonc s Ces instructions affleurent tous les niveaux de l analyse linguistique et recouvrent un grand nombre de faits lexicaux syntaxiques nonciatifs discursifs et argumentatifs La m taphore th trale de la mise en sc ne des points de vue par le locuteur illustre bien nous semble t il cette id e de l nonciation comme orchestration sagement organis e o au sujet cliv par l inconscient d Authier Revuz vient s opposer un sujet toujours pris dans son h t rog n it mais ins r en tant qu entit intralinguistique dans la virtualit d un dialogue cristallis Notons toutefois que si comme nous venons de dire les principes de la pragmatique linguistique illustr s dans l argumentation dans la langue se retrouvent tels quels dans la th orie de la polyphonie Ducrot fait preuve dans Le dire et le dit d un effort interpr tatif qui rend un peu moins radicale la s paration tablie dans le texte co crit avec Ans combre entre les instructions linguistiques et les faits interpr tatifs Comme le re marque en effet L Perrin 2004 19 En ce qui concerne la notion de polyphonie
137. prise dans sa fonction de m diatrice Benveniste 1974 224 entre les interlocuteurs mais aussi entre ceux ci et le monde Son foyer n est plus l univers clos et binaire du signe linguistique mais celui ouvert et impr visible de la phrase L uvre de Bally et de Benveniste a inspir une g n ration de linguistes et de s manticiens qui leur tour ont labor des th ories linguistiques s inscrivant de plein droit dans le paradigme nonciatif Les tudes de Ducrot sur la pr supposition la n ga tion la polyphonie ses travaux avec Anscombre sur l argumentation dans la langue mais aussi les intuitions de Nglke relativement la polyphonie linguistique s inscrivent dans cet illustre h ritage Nous consacrerons la s mantique de l nonciation de Ducrot et ses d veloppements propos s par la ScaPoLine une bonne partie du chapitre sur l h t rog n it nonciative On se reportera donc cette section pour une pr sentation plus d taill e du cadre th orique 3 2 Les concepts op ratoires en s mantique nonciative Il existe des concepts et des notions op ratoires en s mantique nonciative qui seront employ s tout au long de notre travail quel que soit le mod le applicatif utilis pour conduire l analyse du corpus Qu il s agisse d un jugement affectif port par le locuteur sur un contenu ou bien de l articulation entre les instances nonciatives dans le jeu po lyphonique des po
138. productions verbales des institutions europ ennes Notre objectif sera finalement de saisir les enjeux la fois linguistiques et rh to riques de la parole publique forts de la conviction que les faits de figement de stabilisa tion des nonc s et de routinisation discursive dont il sera question dans ce chapitre jouent un r le incontournable dans la mise en uvre des strat gies de communication de la Commission europ enne Par ailleurs nous esp rons aussi pouvoir d montrer au bout de ces quelques pages quels sont les apports que l approche formulaire peut four nir la s mantique nonciative notamment en tant que point de raccord entre les th o ries de l nonciation la s mantique l analyse du discours et tout domaine des sciences humaines et sociales susceptible d entrer dans le jeu vertigineux de l interdisciplinarit Nous t cherons de faire cela en tant qu interpr tant raisonnable face la complexi t et la f condit de notre corpus 2 Construction de l v nement discursif et circulation de la formule dans l espace public 2 1 La cristallisation d un v nement de discours Nous avons repris supra la d finition que Krieg Planque 2009 propose de la notion de formule en insistant tout particuli rement sur son caract re fig et sur la ritualit nonciative que sa r it ration en contexte conf re aux discours de la Commission euro 5 Dans son interview Ph Sche
139. que tous ces marqueurs pist miques y compris ceux qui comme peut tre sont les plus loign s du p le de la responsabilit sans doute probablement etc partagent un trait modalisateur commun ils sont tous cens s indiquer le degr de certitude incertitude du locuteur de l nonc c est dire sa non prise en charge vis vis du point de vue conc d qu il met en sc ne Comme pour les chapitres pr c dents nous avons dans ce cas aussi construit un sous corpus exploratoire au format txt susceptible d tre parcouru par notre logiciel de statistique textuelle Cependant nous avons cette fois ci lanc d abord la recherche dans tout le corpus de r f rence et dans un deuxi me temps nous avons tri les r sultats afin d isoler uniquement les occurrences de il est vrai que et bien s r qui annon aient la concession 222 Si d une part l objet de notre analyse polyphonique de la concession diverge essen tiellement des consid rations que Nglke propose dans son article hommage Martin d autre part nous empruntons cette importante contribution le sch ma g n rale de la concession que la ScaPoLine formalise de la mani re suivante Pdv X VRAI p Pdv2 ONy144 GEN p gt r Pdv lo VRAI q Pdv lo GEN q gt r Cette formalisation indique que le propre de la concession est d indiquer que certaines cons quences initialement pr vues ne se sont pas v rifi
140. que l autre figure uniquement dans la partition publications di Verses Bien que cette analyse lexicom trique ne suffise pas tester le degr d objectivit des guides elle nous offre toutefois l occasion de mieux argumenter nos positions quant 17 x r p Nous l avons vu concr tement propos de la fr quence des marqueurs de topicalisation 18 A M me si ce n est que pour deux seules occurrences respectivement dans R52 et Pub11 122 la nature instructive et non pas instructionnelle de ce genre Nous avons d j observ ch 1 4 par une analyse contrastive des publications de la Commission europ enne que les rapports et les guides comportent tous une accumulation de verbes d action l infinitif mais nous avons aussi montr que la force illocutoire que ces verbes impli quent diff re d un genre l autre Plus exactement nous avons postul que dans les rapports ces verbes prescrivent l accomplissement d un devoir tandis que dans les guides ils pourvoient des indications non contraignantes finalis es la correcte applica tion des directives europ ennes Or cette hypoth se pourrait s appliquer maintenant aussi nos marqueurs 1 5 de l effacement nonciatif qui bien que relevant tous de la modalit al thique produisent l instar des infinitifs des effets s mantiques et pragmatiques diff rents selon qu ils sont employ s dans les guides ou dans les ra
141. que les deux concepts ne se recoupent pas et que comme nous l avons vu ils rel vent d une appr hension diff rente textuelle pour la premi re et sociodiscursive situationnelle pour l autre Il nous est toutefois apparu int ressant d ouvrir cette fen tre sur la linguistique textuelle afin d une part de mettre l accent sur un niveau d appr hension qui se dis tingue par la pr cision de ses propos et la coh rence de ses m thodes et d autre part de mieux expliquer le passage des types de textes aux genres 4 3 La dimension argumentative Les tudes contemporaines sur le genre sont d positaires d un double h ritage d une part il y a la communaut anglo saxonne qui s appuyant sur une conception so ciale du langage a introduit le d bat dans de nombreux courants comme le mouvement ethnom thodologique les analyses fonctionnelles et les approches conversationnelles d autre part le genre a fait l objet d tudes de la part d un groupe important de s mio logues et de litt raires russes qui dans la droite ligne des travaux de M Bakhtine se sont tout particuli rement int ress s la dimension dialogique de la communication L origine de cette r flexion remonte toutefois l Antiquit et ses fondements ont t pos s par Aristote dans sa Rh torique Dans cet ouvrage fondateur le philosophe pr sente la rh torique comme un discours persuasif fond sur la raison il en illustre les d
142. quents strat gies europ enne de nationale Mesure s O globale commune europ enne de la approche int gr e orient e fond e sur la ax e parcours classique de adapt vers la principe s communs de applicables la 0 conditions flexicurit mod le danois politique s de Sur la question du figement et ses degr s nous renvoyons au d but de ce paragraphe 307 int gr e nationale saines promotion gestion mise en uvre concr te de la composantes politiques essentielles Mission pour la experts europ ens sur la Tab 11 Combinaisons syntagmatiques autour de la forme pivot flexicurit Comme nous l avons d j anticip au d but de ce paragraphe toutes ces collocations diff rent consid rablement des expressions fig es ou du moins de celles que la gram maire tend consid rer comme telles La raison est essentiellement li e au fait que le figement tels que l entendent les grammairiens se caract rise par l absence totale de variations dans la combinatoire libre et concerne de ce fait des blocs solidaires soumis des contraintes syntaxiques tr s strictes Pour luder la rigidit de ce crit re de s lec tion nous avons donc fait intervenir les notions de figement fort et faible ou plus intui tivement de figement total et partiel afin non
143. ratoires en s mantique nonciative et comme tels nous y r f rerons tout mo ment de notre analyse du discours communautaire Pr cisons par souci de clart que cette section du premier chapitre s attachera illustrer la pr sentation du cadre th o rique sans pour autant s attarder sur les mod les applicatifs dont nous servirons dans chaque chapitre pour conduire l analyse du corpus Il est en effet primordial afin de comprendre la direction que nous entendons suivre dans notre travail de recherche de ne pas confondre l approche nonciative du sens et ses concepts op ratoires avec les diff rents dispositifs pratiques qui assurent mat riellement l analyse des nonc s en contexte Il en est ainsi par exemple du mod le scandinave de la polyphonie linguis tique ch 4 ou bien de l approche formulaire des pratiques discursives ch 5 deux mod les applicatifs qui tout en se situant dans la continuit de notre arri re plan th o rique ne se rapportent pas directement ce cadre mais peuvent la limite tre consid r s comme des d veloppements ult rieurs des tudes contemporaines en s mantique nonciative Cela a pour cons quence le fait que dans notre th se les lignes directrices de ces mani res de faire en analyse du discours seront directement introduites au moment de l exploration et de l analyse du corpus sans faire l objet d une pr sentation pr alable en phase de description du cad
144. rentes mani res toutes rapportables deux matrices m tadiscursives La premi re matrice tient ce que nous appelons dans notre m talangage l herm neutique du discours politique et institutionnel Cette d marche comprend aussi bien l ex g se des textes ayant ant rieurement d fini ou comment les notions que l interpr tation la fois doctrinale et jurisprudentielle des mesures l gislatives adop t es par l Union La premi re rel ve de l herm neutique litt raire et peut porter aussi bien sur des textes acad miques articles de revues trait s de sociologie monographies que sur des documents professionnels c est dire produits en situation de travail bul letins de psychologie du travail rapports et documents de synth se internes Quant l herm neutique des lois elle tient g n ralement soit l interpr tation du contenus des normes juridiques relative donc la doctrine soit celle des arr ts et des d cisions ju diciaires concernant plut t la jurisprudence Il s agit dans ce dernier cas d une inter pr tation juridique au sens troit du terme puisqu elle porte sur les d cisions rendues par le juge dans les limites de ses comp tences et relativement des questions qui ne sont pas pr vues par le code des lois ces deux cat gories nous pouvons en ajouter une troisi me celle des commentaires spontan s formul s par des locuteurs ordinaires autour de sujets qu
145. responsabilit il n en est rien pour certes qui peut quant lui engager un lien de responsabilit avec le locuteur textuel La raison qui selon nous am ne Nglke exclure a priori dans le cas de certes un lien de responsabilit r side dans le fait que ses consid rations ne prennent pas en compte la dimension interlocutive faisant son apparition dans la parole du locuteur m me lorsque celle ci d coule d un ar tifice nonciatif cr e en contexte monologal par le locuteur de l nonc Avant de nous attarder plus en d tail sur les enjeux de notre d monstration rappe lons que la concession argumentative est un proc d rh torique qui consiste admettre un argument de l interlocuteur mais pour mieux lui opposer un contre argument plus fort Les grammairiens quant eux la d finissent comme une relation logique unissant deux propositions que dans cette tude nous appellerons dor navant p et q Ces deux approches d finitoires de la concession pour diff rentes qu elles puissent para tre ne doivent pas pour autant tre consid r es comme deux compartiments tanches qui ne se croisent jamais Comme le remarque en effet C Masseron il existe une continuit entre la tradition rh torique et la dimension normative de la langue continuit que les ins titutions et notamment l institution scolaire ont fini par opacifier en faisant de l analyse de la concession un transfuge qui aurait quitt la rh
146. reviendrons plus loin ch 4 propos de la concession argumentative sur cette implication du locuteur en tant qu tre du monde dans les ph nom nes d anticipation interlocutive 77 Outre qu des instances nonciatives diff rentes du locuteur 78 Pour ce proc d J Bres et S Mellet 2009 17 ont parl justement d anticipation interlocutive responsive 7 On se souviendra que Ducrot 1984 qualifie de personne compl te le locuteur en tant qu tre du monde Cf supra ch 1 160 2 L op ration cognitive qui sous tend l anticipation interlocutive et qui justifie d apr s nous la responsabilit du modalisateur par le locuteur en tant qu tre du monde se r alise galement par l emploi du performatif imaginer sur lequel s ouvre l extrait Le locuteur en tant qu tre du monde signal dans le contexte linguistique par la premi re personne plurielle est pris dans l acte d imaginer et d inviter l allocutaire imaginer lui m me la situation invraisemblable qu il nonce L analogie entre cette situation et la r alit tout autre que paradoxale de l exclusion sociale des Roms sert bien videmment ce locuteur pour mettre en avant ses positionnements quant la n cessaire int gration de ces groupes Son soulagement exprim linguistiquement par monstration de l adverbe vise d un point de vue strictement argumentatif faire appel aux motions de l auditoire
147. rieur d un ensemble h t rog ne de formes linguistiques celles que nous envisageons de retenir comme pertinentes pour l analyse chapitre 4 Il en va tout autrement dans les cas o l exploration du corpus porte sur le corpus de r f rence Il ne s agira pas tant alors de relever des donn es quantitatives afin qu elles servent d appui l interpr tation des r sultats mais plut t d observer les faits de cooccurrences de stabilisation des formes linguistiques voire de figement L utilisation de notre logiciel se limitera dans ces cas particuliers observer les ex pressions r currentes dans le texte en nous aidant rep rer aussi bien les r p titions au sens strict comme les formules discrimination positive d veloppement durable crois sance durable que des associations plus libres sur la cha ne syntagmatique par ex dis crimination fond e sur l ethnie vs discrimination sur la base de l ethnie Pr cisons enfin que les modalit s de construction et de d limitation des partitions aussi peuvent changer d un chapitre l autre Au cours de ce chapitre par exemple il sera question de comparer les t moignages les interviews et les avis d experts Pour ce faire nous avons estim pertinent de cr er un nouveau fichier pour chaque dispositif de mise en sc ne de la parole afin d y rassembler plusieurs portions de textes de m me taille issues de publications diff rentes La m thodologie que nous av
148. risque d chouer si le destinataire ne saisit pas la nature relationnelle entre le Np et les v nements qui en 2007 ont amen la ratification dans la capitale portugaise du trait modifiant les textes ant c dents Suivant Gary Prieur nous refusons de parler pour ces v nements de connaissances encyclop diques pr f rant raisonner plut t en termes de contenus du Np c est dire de reconnaissance des propri t s que lui sont attribu es au sein de l nonc particu lier et qui sont valables l int rieur d un univers de croyance propre au x in ter locuteur s De fait il est inutile remarque Gary Prieur de tout savoir sur le r f rent initial pour comprendre le contenu d un Np puisque c est l nonc lui m me qui le plus souvent nous d livre certaines informations utiles son interpr tation Ainsi pour sai sir le contenu du Np dans l exemple 4 il n est pas n cessaire de tout savoir sur le trait de Lisbonne Il suffit simplement que l interpr tant sache qu un v nement majeur en l occurrence la ratification d un trait international s est produit dans la capitale portu gaise Cette information minimale d livr e par l nonc plut t que par la comp tence 253 culturelle de l interpr tant suffit pour que le sens locatif du Np passe en arri re plan surclass par le sens v nementiel Notons par ailleurs que le renvoi l v nement discu
149. sant au travail et l galit de r mun ration entre les hommes et les femmes Mais ce n est avec le Trait d Amsterdam qu une v ritable politique sociale com mune a t mise en place L article 13 du nouveau Trait de la CE a ainsi statu que des mesures pour prot ger les travailleurs contre toute sorte de discrimination fond e sur la race ou l origine ethnique le sexe les convictions religieuses l ge et l orientation sexuelle devaient tre adopt es dans tous les pays membres C est dans le respect de cette volont que deux directives ont fait rapidement leur apparition la premi re 2000 43 CE relative la mise en uvre du principe de l galit de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d origine ethnique et l autre 2000 78 CE sur l galit de traitement en mati re d emploi et de travail Quelque mois plus tard Lisbonne s est tenu un sommet du Conseil au sein duquel les pays membres ont d fini une strat gie dans le but de fixer les objectifs de d veloppement et de croissance pour la p riode 2000 2010 Les questions de l am nagement qualitatif et quantitatif de l emploi de la s curit et de la sant au travail de l galit des chances et de la lutte contre la pauvret et l exclusion sociale ont t mises au centre des r solutions de cette strat gie De plus les repr sentants des pays membres ont d cid l occasion de ce sommet que par
150. scalairement les nonc s C est le cas par exemple des marqueurs il est souhaitable il est pr f rable qui ne laissent aucun doute quant la na ture facultative des prescriptions mais aussi des marqueurs il est conseill il est re command il est utile qui combin s avec des adverbes modalisateurs comme vive ment fortement tablissent des diff rences de degr entre les nonc s La cat gorisation de ces nonc s se fait alors en termes tendanciels de plus ou moins contraignants plut t que sur des valeurs absolues d obligation et de facultativit Deuxi me constat les discours proc duraux se reconnaissent par des r gularit s au tant typographiques que linguistico discursives Il faut toutefois pr ciser que ces r gula rit s constituent des conditions suffisantes mais pas n cessaires l identification et la description des discours proc duraux Autrement dit si certaines d entre ces r gularit s suffisent rep rer contextuellement le discours proc dural elles n en constituent pas syst matiquement des traits distinctifs Ainsi bien que le style jussif soit g n ralement consid r comme un trait constitutif du discours proc dural il est largement surclass dans nos guides par les marques de la modalit al thique cf ch 3 Inversement d autres traits typiques de certains discours didactiques par exemple peuvent tre consid r s comme symptomatiques du discours proc dural Figuren
151. se confond pas avec la r futation 225 liens nonciatifs o la responsabilit prise en charge source et l accord prise en charge source repr sentent deux sous cat gories d un m me lien de prise en charge nonciative Prise en charge Non prise en charge Responsabilit Accord Neutre R futation D Coltier et P Dendale 2005 137 Cette nouvelle classification pr sente l avantage soulignent les auteurs de mieux clai rer les relations entre marqueurs proches comme par exemple certes et c est vrai forme cette derni re qui devant une compl tive recoupe notre marqueur il est vrai que De certes par exemple Coltier et Dendale soutiennent qu il signale que le locuteur de l nonc n est pas responsable du point de vue conc d ni au plan argumentatif ni au plain videntiel mais qu il est en revanche au plan al thique valeur de v rit Ce qui ne permet pas selon Coltier est Dendale de dire davantage sur certes comme marqueur de responsabilit est le fait que la ScaPoLine ne pr cise pas les crit res permettant de dire que telle ou telle instance nonciative est source d un point de vue Cela a pour cons quence le fait que si d une part on peut sans h sitation asserter que certes im plique la prise en charge d autre part il n est pas possible de d finir avec exactitude quand ce marqueur mais aussi d autres s mantiquement analogues marque la
152. se sous la direction des Professeurs Paola PAISSA et Andr PETITJEAN Jury Mme Catherine BOR Universit de Cergy Pontoise Mme Maria COLOMBO TIMELLI Universit de Milan Mme Paola PAISSA Universit de Turin M Andr PETITIJEAN Universit de Lorraine Alla mia famiglia TABLE DES MATI RES R sum en italien Riassunto in italiano sant et els 9 R sum nan lis SUMmMATY eee r a E EE EARE E 11 OC HO e a E E e A R AE SES 12 PARTIE I PRESENTATION DU CORPUS ET DES CADRES THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE use rennes RE AA A T R 23 CHAPITRE L Le COPS ssssisicectisesecseesiioesiossstcssisesestkesoe spo ooss sasssa nt teens es 24 1 Positionnements th oriques pr liminaires 24 1 1 Corpus et probl matique 34 sine nsenseniinensense 24 1 2 Corpus t hots Corps nee et bas en mess te 28 2 Pr sentation COAST e e a N a a E 33 2 1 Du corpus existant au corpus de r f rence 33 2 1 1 Classification par domaine politique 34 2 1 2 Classification par type de document ss sseessssssesssesssseesssressees 36 2 2 Du corpus de r f rence au corpus de travail 39 2 21 e Choix des DATHHONS ds RS Mn Sn dr MS ETA A h 39 2 22 Le logiciel Ant Cont nf ssaninameaemensnieinneane 40 3 Le cadre th orique la s mantique de l nonciation 44 3 D B lly Benyenis ter resne nee e 44 3 2 Les concepts op ratoires en s mantique
153. son r f rent initial et les interpr tations discursives qui sont toujours construites partir de ce sens 70 Cit dans Lecolle 2009 246 sent Ainsi le mot diversit garde la trace de tous ses emplois ant rieurs qu ils soient s mantiquement identiques ou bien filtr s par le point de vue des acteurs qui s en ap proprient diversit comme ressource mais aussi comme probl me thique etc De m me le sens que les r dacteurs de nos publications donnent la formule discrimina tion multiple fait dialogiquement cho aux sens inscrits dans la litt rature scientifique et dans les ressources documentaires ayant d j d fini ou comment la notion Ce dialo gisme inh rent aux mots de la langue se double par ailleurs d une autre propri t la r flexivit c est dire la capacit du discours s autod signer lui m me C est sur cette r flexivit que nous souhaitons pr sent nous attarder 2 3 non pas sans avoir pr alablement expliqu comment la construction d un v nement discursif se fait au sein de notre corpus 2 2 2 2 La repr sentation de l v nement discursif dans les publications de la Commis sion europ enne Nous avons mis l accent ci dessus sur la centralit de la notion d v nement discur sif au sein de notre discours communautaire De fait toute prise de parole dans les pu blications de la DG Emploi s organise autour d un v nement ph nom nal
154. sous discipline dont la vocation est d observer les strat gies mises en uvre par les institutions et les organismes publics et de les valuer sur la base des effets attendus et de la pertinence de l intervention publique Les publications de notre corpus constituent un mat riau privil gi pour la recherche en science politique dans la mesure o les donn es qu elles pourvoient permettent aux observateurs mais aussi la Commission elle m me qui comme nous l avons vu rend compte travers ses rapports des actions entreprises par l Union d valuer les r sultats de l intervention des institu tions europ ennes sur la qualit de la vie communautaire 2 5 Sciences de la communication Enfin les questions de l emploi et de la lutte contre la discrimination font galement l objet d tude des sciences de la communication la discipline qui plus que les autres se caract rise par une tr s forte interdisciplinarit L obstination de certains chercheurs ter cette science tout fondement disciplinaire r side justement dans la conviction que fondamentalement les sciences de la communication sont constitutivement habit es par des th ories des concepts et des m thodes qui sont sp cifiques d autres disciplines C est d ailleurs cette raison qui am ne P Charaudeau 2010 supra utiliser la notion de champ disciplinaire pour d signer les sciences de l information et de la commu ni
155. sur le plan discursif en vertu d un univers de croyance des locuteurs il est g n ralement vrai qu une ann e comporte 12 mois 232 18c Selon moi 1 Ann e europ enne a pour premier objectif de sensibiliser le grand public et les parties prenantes aux avantages d une soci t juste et coh sive La formalisation de l exemple 18 a montr d une part que LOC dans son r le de cons tructeur peut construire un point de vue dont un tiers collectif est tenu pour responsable et d autre part que la langue pourvoit travers le m diatif une indication quant la pr sence de ce tiers au sein de l nonc Dans l exemple suivant en revanche nous constatons que la responsabilit du point de vue conc d revient un tiers individuel T indiqu dans le contexte linguistique par un nom propre la Commission ainsi que par une suite de reprises anaphoriques pronominales elle assurant la coh rence tex tuelle 19 La Commission des soins de sant examine l impact de l galit de la diversit et des droits de l homme sur toutes les organisations dont elle assure la r gulation Elle est par ailleurs convaincue qu elle doit mettre elle m me en pratique ce qu elle pr conise c est pourquoi elle applique des normes identiques au traitement de son propre personnel Bien s r la Commis sion des soins de sant doit respecter la l gislation mais son engagement va bien au del de cet aspect El
156. t te des m canismes mod les lorsqu il a adopt avec le Conseil le r glement sur le Fonds europ en d ajustement la mondialisation Pas vraiment Nous avons analys en profondeur les propositions de la Commission et tent de n gocier un budget appropri Nous avions bien entendu nos propres priorit s nous vou lions trouver des solutions sociales additionnelles et flexibles dans le cadre du programme fi nancier pluriannuel As16 La pr sence d un rep re temporel permettant de situer l action est un trait sp cifique des nonc s l imparfait Cela explique la densit importante d organisateurs temporels que nous avons relev dans les t moignages avant apr s lorsque d s que etc o l imparfait tient justement une place consid rable C est le cas galement dans les repor tages bien que dans une mesure plus modeste Notre derni re consid ration sur les interviews porte sur les marqueurs de topicalisa tion relev s dans les sous corpus Nous avons mis plus haut l hypoth se que les inter views contrairement aux t moignages se pr tent des changements topiques Cela n est pas tout fait faux mais il faut quand m me admettre que les occurrences que nous avons relev es dans le corpus sont beaucoup moins nombreuses que celles que nous nous attendions trouver Pr cisons au passage qu un changement de topique ne revient pas pour nous un changement de th me la suite de
157. termes notamment de mots transcrits par contraste avec ceux qui ont t effectivement prononc s durant l interview Cette asym trie se comprend d ailleurs assez facilement car si la sc ne nonciative est cons truite sur le mode de l interaction le contexte de production et de r ception tient en revanche l ordre du scriptural ce qui facilite consid rablement la ma trise de la part du locuteur de la parole d autrui Au sens de Wittgenstein 2001 Dor navant nous employons toujours l italique pour ne pas confondre la notion de monstration en philosophie du langage dont il est question ici avec la forme du verbe montrer employ e dans son usage commun S mantiquement les deux verbes se recouvrent Ce qui change est toutefois leur contexte d emploi libre de toute connotation linguistique dans le premier plus sp cifiquement technique dans le second Nous y reviendrons 5 A Rabatel 2004 9 crit La sur nonciation est d finie comme l expression interactionnelle d un point de vue surplombant dont le caract re dominant est reconnu par les autres nonciateurs T faut toutefois reconna tre que malgr cette explication l exemple reste ambigu car la forme verbale soyez reprend cho quement l imp ratif de la phrase ant c dente en laissant entendre que c est encore le locuteur repr sent qui parle Si cette deuxi me hypoth se tait confirm e elle remettrait totalement
158. tient l attitude du locuteur l gard du contenu de son dire tandis que la modalit d nonciation porte sur le dire m me On retrouve toutefois dans la litt rature linguistique quelques l ments de rupture entre les termes de cette opposition Chez certains auteurs en effet la modalit d nonciation est associ e uniquement aux modalit s intersubjectives Ainsi en va t il par exemple dans l ouvrage de M A Paveau et G E Sarfati 2003 175 176 o les modalit s d nonciation se r duisent au nombre de quatre assertive interrogative exclamative et jussive ou bien dans la grammaire de J Gardes Tamine 2010 chez qui l on distingue l assertion l interrogation l ordre et l exclamation Pour notre part nous consid rons comme modalit s d nonciation tous les faits qui ne portent pas sur le contenu y compris donc les proc d s autonymiques et les emplois adverbiaux comme celui de l exemple 30 152 matiquement Plus exactement la responsabilit des jugements modaux portant sur le dire revient toujours au locuteur en tant que tel sujet modal et nonciateur la fois ce lui ci tant le seul cens exprimer son attitude vis vis de son nonciation 3 1 Les jugements affectifs et valuatifs Notre corpus pr sente de tr s nombreux exemples de substantifs et adjectifs qui t moignent de la subjectivit affective ou valuative du des locuteur s nonciateur s Leur fr quence d
159. torique pour la gram maire Masseron 1999 226 Les tudes sur la concession aujourd hui sont tr s nombreuses Plus r cemment cette probl matique a fait l objet d une contribution de Nglke au colloque La logique du sens de la s mantique la lexicographie D bat critique autour des propositions de Robert Martin qui s est tenu l Universit de Lorraine les 24 26 mars 2011 Dans l article qui en est issu Nglke 2011 l auteur expose les liens entre sa th orie de la po lyphonie et celle des mondes possibles de R Martin De cette derni re notamment il souligne la pertinence de la notion d images d univers qu il consid re comme le v ri table point d intersection entre son approche du sens et la logique de Martin L tude que nous proposons s inspire de cette contribution mais elle se situe sur un versant Approches qui malgr tout demeurent tr s diff rentes Comme le remarque en effet Nolke la logique du sens de Martin est r f rentielle et vericonditionnelle alors que la ScaPoLine traite plut t des attitudes des locuteurs repr sent s dans les nonc s polyphoniques et met au second plan les questions li e la r f rence et la v rit 221 compl tement diff rent Alors que N lke traite dans son article de la concession directe en faisant chos l analyse qu en propose Martin dans la Logique du sens nous pr f rons quant nous mettre plut t l
160. ts dont il a t question ci dessus Le financement des initiatives et des programmes d action en faveur des femmes est assur aussi bien par la plate forme Progress dans la mesure de 10 du budget total que par le programme Daphn III visant combattre la violence contre les femmes les jeunes et les enfants Dignes d tre mentionn s sont aussi la cr ation de l institut europ en pour l galit entre les hommes et les femmes et la feuille de route pour l galit entre les femmes et les hommes Cette derni re notamment oriente l action europ enne sur six questions fondamentales parmi lesquelles figurent la possibilit pour les femmes de concilier vie priv e et vie professionnelle d avoir une ind pendance conomique et la n cessit d radiquer toute forme de violence l gard des femmes ainsi que tous les st r otypes et les pr jug s sexistes dont elles peuvent tre victimes 3 2 5 La lutte contre la discrimination Lutter contre la discrimination consiste garantir les m mes droits et les m mes op portunit s tous sans distinction de sexe d origine ethnique d orientation sexuelle et 110 de convictions religieuses dans le but de renforcer la coh sion sociale et de cr er une soci t fond e sur les valeurs de solidarit et de r ciprocit L Union europ enne est depuis longtemps engag e dans cette lutte mais ce n est qu partir des ann es 90 que cette probl matique jusque
161. un l ment accessoire de la phrase mais elle en est constitutive la modalit crit Bally est l me de la phrase de m me que la pens e elle est constitu e essentiellement par l op ration ac tive du sujet parlant On ne peut donc pas attribuer la valeur de la phrase une noncia tion tant qu on n y a pas d couvert l expression quelle qu elle soit de la modalit bid Par ailleurs comme le remarque avec justesse P Larriv e 2008 56 dans l acte d nonciation le modus actualise le dictum en ce sens que c est travers la modalit que le contenu propositionnel inscrit dans la virtualit de la langue re oit travers l actualisation op r e par le sujet modal une repr sentation r elle Si la paternit de la notion d nonciation est attribu e Bally c est avec mile Ben veniste que ce concept re oit une d finition L nonciation crit il est cette mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d utilisation Benveniste 1974 80 Les questionnements de Benveniste autour de la linguistique g n rale se retrouvent d j dans sa riche production ant rieure sur les langues anciennes dont les contributions sont en grande partie rassembl es dans le premier tome des Probl mes de linguistique g n rale 1966 Quelques ann es avant la parution dans Langage de son article fonda teur intitul L Appareil formel de l nonciation Benveniste
162. un lieu discursif travers par l alt rit ouvert la concertation et la confrontation de points de vue souvent contrastants bref comme l expression la plus manifeste de la d mocratie participative Afin de confirmer ult rieurement cette hypo th se nous voudrions signaler bri vement dans cette section trois autres formes d h t rog n it discursive t moignant du processus d extension de la d mocratie qui a lieu au sein des publications de la Commission La premi re que nous appellerons actancielle centr e sur l metteur tient la communication institutionnelle au sens large comme lieu d interaction de quatre ins tances discursives l gitim es prendre la parole dans le discours communautaire les institutions europ ennes les gouvernements et les tribunaux nationaux les observateurs C est dire inh rente respectivement 1 la pluralit des th mes trait s 1 1 2 l imbrication des voix et des points de vue au sein des nonc s 1 2 3 la vari t des genres discursifs 4 4 172 agences de presse experts intergouvernementaux scientifiques et les acteurs sociaux citoyens entreprises associations municipalit s etc La deuxi me auditoriale centr e sur le destinataire repose sur le principe que chaque genre discursif vise un public particulier plus ou moins tendu selon les conte nus qu il transmet Par exemple une brochure ou un
163. un rep re pr cis favo risant l interpr tation 13 La promotion de l galit des genres est une priorit pour cette Commission Quelles sont votre avis les questions les plus urgentes traiter L une des priorit s de mon mandat est de r duire l cart salarial entre les femmes et les hommes Cet objectif est galement crucial pour la strat gie sur l galit entre les femmes et 82 les hommes de 2010 2015 Je suis tr s inqui te de voir que cet cart n a pratiquement pas chang au cours des 15 derni res ann es Aujourd hui il s l ve 18 dans l ensemble l UE et s aggrave dans certains pays C est inacceptable La Commission travaillera en troite col laboration avec tous les pays de l UE pour lutter contre l cart salarial entre les femmes et les hommes dans l Union europ enne et pour le r duire de mani re significative avant la fin de son mandat i Nous devons pleinement exploiter tous les outils notre disposition Ma deu xi me priorit est de lutter contre la violence envers les femmes Si ii nous Europ ens ne d fendons pas les femmes et les enfants alors nous ne d fendons pas grand chose Je suis in dign e par la violence faite aux femmes Je me servirai de notre l gislation anti discrimination ainsi que du programme Daphn de l UE J examine galement les possibilit s offertes par le droit p nal en particulier sur l exploitation sexuelle
164. une signification satisfaisante aux notions contenues dans la directive sur l galit raciale 54 Selon l Eurobarom tre Flash sur l entrepreneuriat dans PUE et au del mentionn plus haut 55 des personnes interrog es ayant d marr leur propre entreprise ou s appr tant le faire ont r pondu qu elles avaient saisi une opportunit et 28 qu elles y avaient t conduites par la n cessit Ainsi outre la perspective d un revenu plus lev d une plus grande flexibi lit et les autres raisons incitant au travail ind pendant une importante question reste L emploi ind pendant r pond il une opportunit ou une n cessit Les tendances r centes sugg rent galement que certains de ceux qui deviennent travailleurs ind pendants par n cessit peuvent le faire sous la pression de leur employeur ce ph nom ne est qualifi 283 dans les articles nationaux de divers pays de faux ind pendant de pseudo travail ind pendant ou de travail ind pendant forc R10 55 Le saviez vous L UE a financ tout un ventail d activit s nationales de sensibilisation la discrimination par exemple un festival de films en Lituanie autour du th me de la discrimination des s mi naires de formation l galit et la diversit au sein de l arm e finlandaise des manifesta tions sportives en Italie comme des matches de football ou de basket ball sous
165. voudrions insister maintenant sur deux proc d s m tadiscursifs notre avis d autant plus repr sentatifs de l activit herm neutique des instances discursives inter venant dans les discours de la Commission Il s agit pr cis ment de la modalisation autonymique et des interrogations en contexte monologal Ces faits linguistico discursifs rel vent de deux niveaux d analyse apparent s Les deux en effet sont li s aux probl matiques discursives de l interlocution et du dialogisme et r pondent dans une mesure analogue une strat gie nonciative toujours volontaire mise en place par le locuteur de l nonc Dans le cas de la modalisation autonymique cette strat gie consiste en l emploi la fois en mention et en usage que dans son interpr tation le lo cuteur est cens faire d une s quence verbale formellement identifiable et de complexit linguistique variable un morph me un lex me unit s polylexicales un syntagme Quant aux interrogations construites dans un discours monologal elles pr sentent le double avantage d affiner la structure nonciative et en m me temps d assurer l accomplissement de certains actes communicatifs voire de plusieurs fonctions infra 2 3 2 1 La modalisation autonymique Lorsque Jacqueline Authier Revuz introduit la notion de modalisation autonymique en linguistique nonciative le mot convoque des intuitions imm diates chez les lin guistes Le concept d
166. vous arr ter pour partir 17 heures vous pouvez terminer ce que vous avez commenc votre rythme Et vous pouvez y revenir plus tard As24 Comme on peut bien le constater le pronom dans cet extrait est a r f rentiel en ce sens qu il ne renvoie aucun l ment extralinguistique Bien que l nonc soit embray la deixis personnelle ne suffit pas qualifier ostensiblement l allocutaire et produit contre toute attente un effet d objectivation L nonciation personnelle tend alors comme l crit Rabatel vers l effacement du fait de cette d sinscription nonciative Il en va autrement dans l exemple suivant o malgr l objectivation r sultant de l emploi a r f rentiel de vous la subjectivit s y trouve clairement affich e Le d ictique ici ren voie en effet sans aucune h sitation un point de rep re spatio temporel pr cis Viski en assurant ainsi l ancrage nonciatif de l nonc 24 Normunds est m canicien de machines dipl m de l cole agricole de Viski lci la vie est une lutte quotidienne explique t il et il est parfois difficile de trouver un m tier d cent m me lorsque vous tes dipl m Pub10 Ce dernier exemple est tr s int ressant car il confirme que les plans d nonciation em bray s et d sembray s n ont rien d uniforme mais peuvent se recouper continuellement au sein d un m me nonc C est c
167. vue En tant qu image du locuteur axiomatique prise dans l acte de construction de l nonciation 47 es Terme que nous employons la place de destinataire pour ne pas sortir du cadre formel dans lequel la th orie scandinave s inscrit 214 LOC est toutefois responsable des actes illocutoires et argumentatifs v hicul s par l nonc Tout en n tant pas lui m me un tre discursif LOC peut mettre en sc ne deux images diff rentes de soi le locuteur de l nonc lo et le locuteur textuel L Le premier correspond exactement au locuteur en tant que tel de Ducrot supra ch 1 et n a pour fonction que d tre responsable de l nonciation au moment m me de l nonciation Autrement dit ce locuteur n existe que dans le hic et nunc de l nonciation et en tant que responsable de l nonciation il prend aussi n cessairement la responsabilit des points de vue modalis s qu il montre au sens de Wittgenstein 2001 Le locuteur textuel en revanche est pr sent comme ayant tous les aspects d une personne compl te Nglke Fl ttum et Nor n 2004 38 d finition celle ci qui convoque imm diatement dans notre esprit les mots sont d ailleurs presque les m mes celle de locuteur en tant qu tre du monde de Ducrot Ce locuteur existe aussi en de hors du pr sent de l nonciation et en tant que personne compl te il est la source d un point de vue que
168. vue qui ne sont pas syst matiquement imputables au locuteur 1 L h t rog n it discursive au service de la d mocratie Nous avons d j eu l occasion de mettre l accent dans le deuxi me chapitre sur les enjeux de la communication politique et institutionnelle Avec C Ollivier Y aniv nous postulons maintenant que contrairement la propagande v ritable machine consen sus dans les r gimes totalitaires la communication politique est en revanche syno nyme du bon fonctionnement d un espace public largi et par suite d une extension de la d mocratie Ollivier Yaniv 2010 32 Parall lement nous avons aussi vu que pour atteindre ses finalit s de croissance durable et inclusive la politique d information et de communication de l Union europ enne se construit autour d un discours de l giti mation extr mement codifi voire routinis capable d orienter les comportements du public auquel il s adresse Sans se r duire une op ration de marketing politique dont la finalit serait de faire adh rer le plus grand nombre de destinataires ses id aux la 171 politique de communication de l Union et plus exactement de la Commission en ma ti re de politiques sociales fait le point sur les objectifs fix s par les Trait s informe les citoyens sur les mesures l gislatives adopt es et sur les programmes d action envisag s pour les r aliser et lance un appel tous les acteurs so
169. 005 32 93 CHAPITRE 2 La probl matique Introduction Apr s avoir pr sent le corpus nous nous attachons maintenant illustrer rapidement la probl matique de notre recherche Dans la premi re partie nous nous attarderons sur les enjeux de la communication europ enne Ensuite nous mettrons l accent sur le sou bassement multidisciplinaire qui sous tend notre travail de th se La derni re partie en fin sera consacr e une br ve pr sentation de la l gislation europ enne en mati re d emploi et de lutte contre la discrimination 1 La strat gie de communication renouvel e de la Commission eu rop enne Lorsqu Dacheux affirme dans son ouvrage L impossible d fi 2004 que l Europe souffre d une crise de l gitimation de ses institutions il entend mettre l accent sur deux questions fondamentales La premi re tient au fait qu en Europe il n existe pas un es pace public capable de favoriser l mergence d une conscience collective europ enne La deuxi me en revanche repose sur le constat que l Union europ enne apr s avoir su neutraliser tout risque de conflit entre les nations du Vieux Continent n a pas t ca pable de cristalliser une nouvelle utopie De fait en l absence d un accord sur la cr a tion d une conf d ration des tats europ ens la Communaut pendant presque un de mi si cle a concentr tous ses efforts sur la cr ation d un march unique f
170. 006 Ann e europ enne de la mobilit des travailleurs 2006 AS13 Flexicurit concilier flexibilit et s curit de l emploi AS18 O sont les femmes en politique 2008 AS19 Concilier vie professionnelle et vie priv e un exercice d quilibre AS21 Combler le foss des g n rations Comment l Union europ enne pr ne la solidarit inter 2009 g n rationnelle AS22 Pour un lieu de travail plus s r L UE l uvre pour am liorer la sant et la s curit des 2009 travailleurs AS24 Promouvoir l int gration des Roms comment progresser 2010 AS25 Vivre plus longtemps le d bat sur les retraites dans UE 2010 AS26 Vers le plein emploi la contribution de PUE 2011 1 B12 Vous vous d placez au sein de l Union Europ enne de l espace conomique 2009 europ en et de la Suisse D couvrez vos droits B15 16 B icrofi B2 B3 B4 i 7 naaca B7 B8 sen d aj B9 i Progress priorit aux r sultats 2008 B La lutte contre la discrimination dans l Union europ enne 2008 B17 Carte de stationnement pour personnes handicap es dans l Union europ enne Conditions 2009 dans les Etats membres 328 B24 L inclusion des personnes Handicap es La strat gie de l Europe en mati re d galit des 2007 chances B26 Les Europ ens et la mobilit premiers r sultats d un sondage au niveau de l Union euro 2006 p enne B EURES Le portail europ en pour la mobilit de l emplo
171. 2 dans le Financial Times r sume efficacement les raisons de ce geste qu il n a pas h sit qualifier d hommage sentimental et bizarre au pass d une institution glorieuse qui jette une ombre sur son pr sent D abord l auteur y d nonce l absence totale d une politique trang re europ enne cens e permettre l Europe d avoir un poids r el dans les affaires internationales Le leadership seulement formel dans les n gociations avec l Iran sur le 12 nucl aire le manque d autorit dans le maintien de la paix au Proche Orient et l hostilit de certains pays membres l int gration de la Turquie ne sont que quelques unes des faiblesses imput es l Union cela viennent s ajouter l inertie de l Europe face la guerre yougoslave la d pendance d montr e vis vis de l OTAN lors de son intervention au Kosovo en 1999 et plus r cemment la ti deur des r solutions adop t es pour r soudre le conflit syrien Il r sulte de cette repr sentation un portrait d solant de l Europe laquelle le comit d Oslo aurait voulu d cerner un prix pour ses m rites pass s en totale m connaissance de ce que l Union peut et doit encore faire pour l avenir des peuples europ ens En r alit les choses ne sont pas exactement comme les d tracteurs de l Europe s efforcent de les repr senter Certes il serait faux de ne pas reconna tre que l Union eu rop enne vit le
172. 2003 Purification ethnique Une formule et son histoire Paris CNRS di tions KRIEG A 2002 L adjectif ethnique entre langue et discours Ambigu t relation nelle et sous d termination nonciative des adjectifs d nominaux Revue de S mantique et Pragmatique 11 pp 103 121 KRISTEVA J 2012 mile Benveniste un linguiste qui ne dit ni ne cache mais signi fie in Benveniste Derni res le ons Seuil 1967 Bakhtine le mot le dialogue et le roman Critique 239 pp 438 465 LARRIVEE P 2008 Qu est ce que la s mantique peut dire du sens lexical Lan gages 172 pp 3 13 2008 Une histoire du sens Panorama de la s mantique linguistique depuis Br al Bruxelles Peter Lang LECOLLE M 2009 Changement de sens du toponyme en discours de Outreau Ville Outreau fiasco judiciaire Les Carnets du Cediscor 11 mis en ligne le O1 mars 2011 consult le 13 juin 2012 URL http cediscor revues org 773 LECOLLE M 2006 Changement dans le lexique changement du lexique Lexicali sation figement catachr se Cahiers de prax matique 46 pp 23 42 LECOLLE M et ACHARD BAYLE G dirs 2009 Sentiment linguistique Discours spontan s sur le lexique Metz Recherches Linguistiques 30 Universit Paul Verlaine Metz LECOLLE M PAVEAU M A S REBOUL TOURE 2009 Le sens des noms propres en discours Les Carnets du Cediscor
173. 222 2009 Dis moi quel est ton corpus je te dirai quelle est ta probl matique Corpus 8 En ligne mis en ligne le O1 juillet 2010 consult le 10 juillet 2011 URL http corpus revues org index 1674 html CONDAMINE A 2005 S mantique et corpus quelles rencontres possibles in A Condamines ds S mantique et corpus Paris Lavoisier pp 15 38 DACHEUX 2004 L impossible d fi La politique de communication de l Union Euro p enne Paris CNRS ditions D ALMEIDA N 2006 La perspective narratologique en organisations in P de la Broise et T Lamarche Responsabilit sociale vers une nouvelle communication des entreprises Paris Presses universitaires du Septentrion DEBOUT F ef alii 2009 La sant l preuve du travail Mouvements 58 pp 7 12 DELPORTE C 2003 Pour une histoire de la propagande et de la communication poli tique Vingti me si cle 80 pp 3 4 DENDALE P et COLTIER D 2006 l ments de comparaison de trois th ories linguis tiques de la polyphonie et du dialogisme in L Perrin dir Le sens et ses voix Dialogisme et polyphonie en langue et en discours Recherches linguistiques 28 pp 271 290 2005 La notion de prise en charge ou de responsabilit dans la th orie scani nave de la polyphonie linguistique in J Bres P P Haillet S Mellet H Nolke L Rosier Dialogisme et polyphonie Approches linguistiques Bruxe
174. 2a Peut tre Bourdin a bien raison d affirmer que para tre exprime r ellement le concept d apparence pris au pied de la lettre au sens de ce qui appara t aux yeux Une telle constatation r conforte notre conception de para tre comme marqueur qui exprime l vidence g n ralis e puisque ce qui appara t aux yeux est cens aussi tre per u de la m me mani re par la plupart des individus Ce qui expliquerait aussi le subjonctif tant pour l une que pour l autre forme 136 2 Il semble que Paul est parti 2 C est vrai il est parti 3 Pare che Paul sia partito 3a E vero partito Pu darsi 4 Sembra che Paul sia partito 4a vero partito Pu darsi Nos conclusions recoupent seulement transversalement celles de Bourdin et N lke qui dans leurs analyses ne prennent pas en compte comme nous le faisons les va riables de v rit et d incertitude Leurs consid rations vont en effet plut t dans le sens de la responsabilit nonciative c est dire de l attribution une instance dis cursive de la paternit d un point de vue Plus exactement selon ces auteurs la forme semble manerait d une cogitation interne au locuteur ou si l on veut de la subjectivit analytique de la source d un point de vue alors que para t serait plus vraisemblablement l expression d un point de vue externe cette source f Si nous reprenons notre exemple fictif nous constatons que le
175. 63 pp 3 20 BRES J et NOWAKOWSKA A 2008 J exag re Du dialogisme interlocutif dans M Birkelund M B Mosegaard Hansen C Nor n ds L nonciation dans tous ses tats Bern Berlin Bruxelles Frankfurt am Main New York Oxford Wien Peter Lang pp 1 28 BRES J et ROSIER L 2007 R fractions polyphonie et dialogisme deux exemples de reconfigurations th oriques dans les sciences du langage francophones Slavica Occitania 25 pp 437 461 BRONCKART J P 1985 Le fonctionnement des discours Un mod le psychologique et une m thode d analyse Lausanne Delachaux amp Niestl BURGER M 2008 Analyse linguistique des discours des m dias et sciences de la communication quelques articulations th oriques et m thodologiques in M Burger dir L analyse linguistique des discours m diatiques Entre sciences du langages et sciences de la communication Qu bec Nota Bene CALVES G 2004 La discrimination positive Paris PUF coll que sais je 333 CELERIER S L HORTY Y et REDOR D 2008 Flexicurit et r forme du march du tra vail Travail et Emploi n 113 consult le 10 octobre 2012 URL http travailemploi revues org 3964 CHARAUDEAU P et MAINGUENEAU D 2002 Dictionnaire d analyse du discours Paris Seuil CHARAUDEAU P 2010 Pour une interdisciplinarit focalis e dans les sciences hu maines et sociales Questions de communication 17 pp 195
176. 89 Une s mantique qui n a pas de sens n a vraiment pas de sens Lingvuisticae Investigationes XIII 2 pp 405 417 KRIEG PLANQUE A 2011 Pour une analyse discursive de la communication la communication comme anticipation des pratiques de reprise et de transformation des nonc s en ligne consult le 24 09 2012 disponible l adresse suivante http www unil ch webdav site clsl shared Actes_FPM_2009 KriegPlanqueFP M2009 pdf 2010 La formule d veloppement durable un op rateur de neutralisation de la conflictualit Langage et soci t 4 pp 5 29 2009a La notion de formule en analyse du discours Cadre th orique et m thodologique Besan on Presses Universitaires de Franche Comt 2009b propos des noms propres d v nement Les Carnets du Cedis cor 11 mis en ligne le O1 mars 2011 consult le 13 juin 2012 URL http cediscor revues org 759 2007 Travailler les discours dans la pluridisciplinarit Exemples d une ma ni re de faire en analyse du discours dans S Bonnafous et M Temmar dir Analyse du discours et sciences humaines et sociales Paris Ophrys coll Les chemins du discours pp 57 71 336 2006 Formules et lieux discursifs propositions pour l analyse du discours politique Semen 21 mis en ligne le 28 avril 2007 consult le 16 mai 2012 URL http semen revues org 1938
177. 992 http ec europa eu social home jsp langld fr 15 L objectif de notre recherche est d tudier la politique d information et de communi cation de l Union europ enne en mati re d emploi et de lutte contre les discriminations tant donn la multiplicit des secteurs o l Union intervient de l environnement la s curit de la politique agricole aux transports de l ducation et la recherche la poli tique industrielle etc et donc de l h t rog n it th matique des documents dit s par l Office des Publications nous avons choisi de limiter notre recherche la communica tion des politiques sociales dont la comp tence revient la Direction g n rale Emploi Affaires sociales et Inclusion de la Commission europ enne dor navant DG Emploi Bien videmment le choix de prendre pour objet de la recherche les publications de la DG Emploi ne s explique pas seulement par la n cessit de disposer d un corpus th ma tiquement coh rent L int r t que nous portons la question de la marginalisation so ciale uni la profonde conviction que la politique sociale de l Union europ enne ne peut faire l objet d une r glementation exclusivement nationale sont autant de raisons qui nous ont amen s nous interroger sur la mani re dont la probl matique de l emploi de sa qualit de la lutte contre la pauvret et la discrimination sont mis en mots dans et par le discours commun
178. Authier Revuz 1982 141 Cette id e de l immanence de l alt rit dans le dire du locuteur r pond au principe dialogique selon lequel la parole du sujet est toujours travers e par le Concept issu de la psychanalyse la d n gation d signe lacte de n gation du refoul Authier Revuz l emprunte soutien de sa th se selon laquelle le sujet face l in luctabilit de la parole d autrui qu il per oit comme une menace la ma trise de soi r agit en signalant la pr sence explicite de l alt rit dans son discours et ce faisant il se montre conscient de l ext riorit qui l habite Or si les formes de l h t rog n it marqu es fonctionnent sur le mode de la d n gation de l h t rog n it constitutive leur absence s explique en revanche par un d ni de r alit Authier Revuz 1982 146 Autrement dit selon Authier Revuz tous les discours qui ne font pas recours l h t rog n it marqu e sont fondamentalement des discours qui tendent refuser l existence de l alt rit Il en est ainsi par exemple des discours scientifiques et dogmatiques s appuyant sur une v rit suppos e objective et incontestable Ces discours plut t que de nier l alt rit ils l effacent c est dire ils font comme si elle n existait pas Pour simplifier nous dirons en reprenant les mots de l auteure Zvi 144 qu travers l h t rog n it marqu e le sujet dit q
179. Les m diations langagi res Des faits de langue aux discours Actes du colloque international de Rouen Rouen Dyalang CNRS PUR pp 11 33 GUILHAUMOU J 2002 Le corpus en analyse de discours perspective historique Corpus 1 En ligne mis en ligne le 15 d cembre 2003 consult le 10 juillet 2011 URL http corpus revues org index8 html GUILHAUMOU J MALDIDIER D et ROBIN R 1994 Discours et archive Exp rimenta tions en analyse du discours Li ge Mardaga GUIRAUDON V 2009 La diversit en Europe Une vidence Raisons politiques 35 pp 67 85 HABERT B NAZARENKO A et SALEM A 1997 Les linguistiques de corpus Paris A Colin 335 IGALENS J 2007 L analyse du discours de la responsabilit sociale de l entreprise travers les rapports annuels de d veloppement durable d entreprises fran aises du CAC 40 Finance contr le strat gie n 2 pp 129 155 JAKOBSON R 1963 Essais de linguistique g n rale Tome 1 Paris Minuit JONASSON K 1994 Le nom propre Constructions et interpr tations Louvain la Neuve Duculot JUHEM P 2001 La l gitimation de la cause humanitaire Un discours sans adver saires Mots 65 pp 9 27 KERBRAT ORECCHIONI C 2009 1980 L nonciation De la subjectivit dans le lan gage Paris A Colin KLEIBER G 1981 Probl mes de r f rence description d finies et nom propres Paris Klincksieck KLEIBER G amp RIEGEL M 19
180. On peut ainsi consid rer que les gouvernements hongrois et slovaque conduisent une politique d action positive l gard des Roms tout en la limitant trangement Pub12 45 travers l UE dans son ensemble au moins deux tiers de la population estiment que contrai rement l id e re ue les personnes g es ne sont pas une charge pour la soci t raison de 95 aux Pays Bas et 66 en Lituanie trangement les r pondants les plus g s plus de 64 ans sont les plus enclins se consid rer comme un fardeau puisqu ils sont deux fois plus nombreux que les jeunes se consid rer comme une charge pour la soci t 25 contre 12 As21 159 Mais revenons encore une fois l exemple 30 Cette occurrence s av re int ressante aussi pour ce qui a trait la responsabilit nonciative du modalisateur Comme nous avons d j affirm plus haut dans la modalisation d nonc sur le contenu la respon sabilit du modalisateur peut revenir soit au locuteur en tant que tel soit au locuteur en tant qu tre du monde Dans la modalisation d nonciation sur le dire en revanche seul le locuteur en tant que tel responsable hic et nunc de l nonciation effective peut tre la source des commentaires sur sa propre parole En laissant de c t ce dernier cas dont nous avons pourtant fourni quelques exemples en traitant de l autonymie en discours nous allons maintenant illustrer deux cas de
181. QUES sente ns an nt nn 102 3 2 La politique sociale et de l emploi de l Union europ enne 0 0 0 104 3 2 1 L am nagement qualitatif et quantitatif de l emploi 104 3 2 2 Sant et s curit sur le lieu de travail usant 106 3 2 3 La mobilit des travailleurs 108 3 2 4 D galit hommes MM SS Ann nee ainiree 109 3 2 5 La lutte contre lise nmMAONs 2 head sn nn te 110 PARTIE II ANALYSE SEMANTICO ENONCIATIVE ET DISCURSIVE DU CORPUS 115 CHAPITRE 3 Aspects s mantiques de la subjectivit langagi re sessoesoesseeo 116 1 Degr s de subjectivit et d objectivit dans le corpus 116 2 De l effacement nonciatif l expression de la subjectivit s00s0ssess 119 2 1 Les modalit s d ontique et al thique nneneeeoeeeeeeeesseesseesseesseessseesssees 122 2 2 Les marqueurs videntiels il semble que et il para t que 130 2 3 Effacement nonciatif vs d sinscription nonciative ssssssesesseeeeee 140 3 Les traces lexicales de la subjectivit Se Te en A nr 149 3 1 Les jugements affectifs et valuatifs ssssssssssssansesssses tnessseesiens 153 3 2 La modalit appr ciative aka hat nn aie 158 A POUrTESUME Pirai a A ne N ns 167 CHAPITRE 4 L h t rog n it nonciative sesssesooesessoesoossossoesoossosssessossoessese 171 1 L h t rog n it discursive au service de la d mocratie sns
182. Revuz 1982 le clivage du sujet ne se r duit pas son d doublement La scission telle qu elle th oris e en psychanalyse repose plut t sur un manque de subjectivit un d centrement du sujet qui n est plus ma tre de soi Le sujet scind fendu est un sujet barr par le d sir et contrairement au je cart sien autonome et lucide il est pris dans une in luctable m connaissance de soi Le sujet croit illusoirement qu il parle alors qu il est plut t parl par l inconscient 176 choix intentionnels calcul ont t employ es pour souligner le contraste entre l intentionnalit sous jacente l nonciation de ces marqueurs et la dimension plut t contingente de la subjectivit laquelle nous avons r serv en revanche les expressions de spontan it libre de contraintes involontaire inconscient D une ma ni re analogue dans le premier chapitre nous avons tr s souvent utilis les expressions mettre en sc ne et mise en sc ne afin d illustrer la fa on dont le locuteur s attache organiser travers des dispositifs nonciatifs interviews t moignages stra t giquement mobilis s cette fin la repr sentation discursive de la parole au sein du discours communautaire Enfin dans le prochain chapitre nous ferons aussi l hypoth se que les formes de modalisation autonymique ainsi que les couples question r ponse en contexte monologal d coule
183. Suivant Authier Revuz 1982 nous insistons sur la diff rence entre le dialogisme inh rent aux faits d anticipation interlocutive tels que nous le verrons d ici peu propos de la concession argumentative et les couples questions r ponses mis en sc ne par le locuteur des fins minemment discursives que nous analyserons par contre dans le prochain chapitre Les premiers on le verra rel vent d une dialogisation interne qui n a aucun rapport avec le dialogue externe alors que les seconds reproduisent m me fictivement et toujours en contexte monologal un change entre deux interlocuteurs Dans le premier cas le dialogisme tient l int gration dans le discours du locuteur de l image de sa propre compr hension du discours par un autre discours Authier Revuz 1982 120 alors que le second tient la reproduction de vraies r pliques sollicit es et pr vues par le locuteur 179 liste etc 2 les registres communicationnels c est dire les discours cat goris s en fonction de la typologie communicationnelle didactique de vulgarisation proc dural thique esth tique etc 3 les discours qui se caract risent par une forte h t rog n it des repr sentations s mantiques 4 les discours d finis par rapport l ancrage non ciatif Nous avons d j eu l occasion d observer cette derni re cat gorie lorsque nous avons fait la diff rence dans le premier chapitre
184. TIER F PINCEMN B 1999 Des genres l intertexte Cahiers de prax matique 33 pp 83 111 REY DEBOVE J 1978 Le m talangage Paris Le Robert RIEGEL M PELLAT J C RIOUL R 2009 Grammaire m thodique du fran ais 4 d Paris PUF ROSIER L 1999 Le discours rapport Histoire th ories pratiques Bruxelles Ducu lot SABBAGH D 2009 L itin raire contemporain de la diversit aux tats Unis de l instrumentalisation l institutionnalisation Raisons politiques 35 pp 31 47 SCHNEDECKER C 1994 La distribution du nom propre et son r le dans la structura tion des chaines de r f rence in M Noailly Nom propre et nomination Actes du Colloque de Brest 21 14 avril 1994 Paris Klincksieck SLAMA A G 2004 Contre la discrimination positive La libert insupportable Pouvoirs n 111 pp 133 143 WITTGENSTEIN L 2001 Tractatus Logico Philosophicus Paris Gallimard WUHLS Discrimination positive et justice sociale Paris PUF 341 342
185. UNIVERSIT DE LORRAINE AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d un long travail approuv par le jury de soutenance et mis disposition de l ensemble de la communaut universitaire largie Il est soumis la propri t intellectuelle de l auteur Ceci implique une obligation de citation et de r f rencement lors de l utilisation de ce document D autre part toute contrefa on plagiat reproduction illicite encourt une poursuite p nale Contact ddoc theses contact univ lorraine fr LIENS Code de la Propri t Intellectuelle articles L 122 4 Code de la Propri t Intellectuelle articles L 335 2 L 335 10 http www cfcopies com V2 leg leg_droi php http www culture gouv fr culture infos pratiques droits protection him UNIVERSIT DEGLI STUDI DI BRESCIA Dipartimento di Economia Aziendale Dottorato di Ricerca in Linguistica Francese L LIN 04 XXIV CICLO UNIVERSIT UNIVERSIT DE LORRAINE DE LORRAINE cole Doctorale Fernand Braudel CREM Centre de Recherche sur les M diations EA3476 La politique de communication de la Commission europ enne en mati re d emploi et de lutte contre la discrimination une approche s mantico nonciative et discursive TESI DI DOTTORATO DI RICERCA Th se pour obtenir le grade de Dottore di Ricerca in Linguistica Francese Docteur en Sciences du langage pr sent e et soutenue publiquement le 02 avril 2013 par Francesco ATTRUIA Th
186. a t soumise une r vision importante qui en a red fini les lignes directrices en les distribuant sur deux cycles suc cessifs 2005 2008 et 2008 2010 Parmi les objectifs r aliser jusqu la fin de cette p riode figuraient entre autres les actions visant moderniser les syst mes de s curit sociale garantir une meilleure flexibilit de la part aussi bien des travailleurs que des entreprises intensifier l offre d emploi mais surtout porter le taux d emploi 70 en 2010 Comme on le sait cet objectif n a jamais t atteint car la fin de 2009 le taux 105 d emploi qui pourtant avait fait enregistrer une significative augmentation en passant de 62 4 65 9 a recul de nouveau en s attestant autour de 64 6 La derni re tape de ce long chemin vers le plein emploi est la strat gie 2020 fixant les objectifs de croissance durable et de stabilit d ici la fin de 2020 Le d fi nouvel lement lanc est d atteindre cette date un taux d employabilit correspondant 75 de la population g e entre 20 et 64 ans et de r duire au moins de 20 millions le nombre des sujets potentiellement risque de pauvret et d exclusion sociale qui en 2010 s attestait autour de 80 millions de personnes 3 2 2 Sant et s curit sur le lieu de travail L am nagement qualitatif c est dire inh rent la qualification de la main d uvre sp cialis e et quantitatif
187. a t mais aussi pourquoi dans nos exemples le tour impersonnel il para t X que est toujours accompagn d un adjectif valuatif ou pist mique visant r duire sa port e objective il para t improbable que il para t clair que etc Analysons par exemple l occurrence 20 20 L orientation sexuelle n est pas mentionn e ici parce qu il para t improbable que les tats membres de PUE tiennent compte de cette variable dans l tablissement de leurs statistiques officielles dans un avenir proche R51 40 f Nous renvoyons l tude de Bourdin pour un approfondissement des encha nements admis ou pas dans les contextes d emploi de ces marqueurs 41 sur 2 Cr 2 occurrences dans notre sous corpus et 5 occurrences dans la totalit du corpus de r f rence 135 et comparons la cet nonc non authentique issu d un remaniement arbitraire du pr c dent L orientation sexuelle n est pas mentionn e ici parce qu il para t que les tats membres de PUE ne tiennent pas en compte de cette variable dans l tablissement de leurs statistiques offi cielles dans un avenir proche On constate que dans l exemple non authentique la forme il para t que articul e sur la n gation syntaxique plut t que sur l adjectif perd la valeur d incertitude qu elle avait dans l exemple 20 Dans ce dernier le fait que les tats membres ne tiennent pas compte de l orientation sexuelle d
188. able Comme nous venons de remarquer l auteure a de fait d montr qu avant l apparition de son emploi nominal la formule purification ethnique circulait d j sous la forme d un syntagme adjecti val Cela prouve que les formules ne sont pas automatiquement g n r es par des noms et qu il n existe pas de statut grammatical pr cis pouvant fonctionner comme matrice formulaire Cependant certaines formulations relev es au sein de notre corpus mon trent que tout en n tant pas intrins quement cr atrices de formules les cat gories no minales se pr tent bien la production formulaire et constituent un soubassement privi l gi pour l apparition de nouvelles variantes Les deux formules dont nous envisageons d entamer l analyse nous le confirment Apparue originairement comme la traduction du mot anglais affirmative action l expression discrimination positive s est cristallis e comme un syntagme nominal d s le d but de son mergence et bien avant son pa nouissement formulaire que nous situons plus au moins au cours de l hiver 2003 in 10 Les lieux discursifs peuvent tre des unit s lexicales polylexicales des r alisations syntagmatiques complexes comme les expressions On ne peut pas dire que nous ne savions pas il faut en finir avec des textes etc Autrement dit ces lieux sont des places vides susceptibles d tre actualis s dans le discours sous la forme de slogans de mots d or
189. ables au niveau des r sultats obtenus mais extr mement descriptives quant leur interpr tation Or si le traitement quantitatif donne g n ralement ses fruits dans un univers interpr tatif fini il n en reste pas moins qu aucune incompatibilit ne subsiste d apr s nous entre ce type de traitement et la possible ouverture des textes de notre corpus l interdiscours en largissant comme l crit S Branca Rosoff l enqu te vers l avant texte jusqu vider de son sens la no tion de corpus clos in D Maingueneau amp P Charaudeau 2002 152 Ainsi tout en confirmant notre adh sion un corpus homog ne nous croyons que la cl ture du cor pus justifi e par un souci d exhaustivit n est dans notre travail qu une solution tempo L hyperstructure est form e selon G Lugrin d un ensemble d articles et d images graphiquement regroup s et compl mentaires born s la limite mat rielle de l aire scripturale cit par Moirand 2004 135 En ce qui concerne comme nous venons de voir le lieu de production du discours communautaire 28 raire dans l attente que d autres textes viennent faciliter l interpr tation des r sultats ex traits du corpus exploratoire Pr cisons toutefois que ce recouvrement entre plusieurs textes l int rieur m me du discours communautaire ne s op re pas syst matiquement par rapport un ailleurs dis cursif qui serait
190. ace pubert 243 2 1 La cristallisation d un v nement de discours ss ssssseesseeseeseesseesessees 243 2 2 La repr sentation de l v nement discursif dans les publications de la Commission EDTOD C NE nn nn Mt nn et E a SE 247 2 2 1 L exemple des Noms propres d v nement 251 2 3 R flexivit de l v nement discursif et herm neutique du discours COMMUNAUT ten A ee M Se Me A nee 263 2 3 1 La matrice H TIN NEUAQUES Sn As cd NA Ne 265 2 3 1 1 L herm neutique litt raire assauts 266 2 3 1 2 L herm neutique nhormatiV nssss ni nine 267 2 3 1 3 L herm neutique ordinaire sn son Rues 272 23 2 ka matrice MDEUISAQUE ET S a a a a e 273 2 3 2 1 La modalisation autonymique susensnes envers 274 2 3 2 2 Les questions en contexte monologal essssesesreereeressrrererees 282 3 Propositions pour une analyse s mantique de quelques formules 288 3 1 La discrimination positive un exemple de d rive formulaire 3 2 La flexicurit ou la logique du compromis sssssseessssesssessesssesesseeessees 301 3 3 Les voies de la diversit au del de la polys mie ss snssseesse0sese0 311 4 Pour r sumer Remarques conclusives tn eernnnrieneenn an nine J2 ANNEXES siens silence mens issus des ds en cod dust esse cata d esse esse ratoe dues d sonnondess ce 20 Bibhosraphie senti Mn orso snor oea oree E E oA Liste des abr viations DG Emploi Direction g n rale Emploi affaires sociale
191. aider observer l h t rog n it des formations discursives dans notre corpus Foucault nous empruntons l id e que les formations discursives se reconnaissent par des r gularit s qu elles soient des r gles de fonctionnement de trans formation de corr lation ou de stabilisation nonciative contextuellement relevables au sein des pratiques discursives De la pens e de P cheux nous retenons en revanche l id e qu une tension est toujours l uvre au sein de ces pratiques et que cette tension est le fait des rapports de force qui s tablissent entre diff rentes classes sociales Or l h t rog n it r side essentiellement dans l id e qu un m me type de discours en l occurrence notre discours communautaire int gre plusieurs formations discursives que l observation de l analyste peut selon son interpr tation reconduire telle ou telle autre formation id ologique L objectif des exemples suivants est exactement d illustrer selon quelles modalit s ces formations discursives s ins rent l int rieur du discours communautaire auquel du fait de son caract re englobant nous donnerons ci dessous le nom discours cadre En partant du principe que tout discours est n cessairement traver s par l id ologie nous nous attarderons dans cette premi re section consacr e aux formations discursives uniquement sur les discours qui se caract risent par la sp cifici t des lieux et des mo
192. alie ou bien l attitude que l administration Sarkozy a adopt e vis vis des minorit s Roms 16 de cerner les proc d s linguistiques et discursifs l uvre dans notre corpus et corol lairement d observer comment ceux ci participent la construction et la stabilisation du sens et de la r f rence en discours Loin d anticiper les conclusions de notre travail nous nous bornerons ici illustrer grandes lignes la d marche scientifique entreprise en insistant tout particuli rement sur l volution que celle ci a connue au fur et mesure de l avancement de notre th se et en cherchant dans la mesure du possible pr ciser d s maintenant certains positionnements qui de par leur nature fondamentalement am bigu pourront para tre comme incoh rents vis vis des th ses d fendues dans ce tra vail Notons tout d abord que nous avons t oblig s de retravailler trois hypoth ses qui l origine nous taient apparues comme raisonnables mais qui de fait se sont r v l es par la suite infond es La premi re tient l id e de communication institutionnelle concept central au sein de notre travail Influenc s sans doute par la d marche d ductive entreprise tout au d but de notre recherche nous avons originairement d fendue une id e pour ainsi dire sp culative de la communication institutionnelle Plus exacte ment nous avons soutenu la th se que les publications de la C
193. all lement la d finition des objectifs longs termes il aurait fallu mettre au point aussi une m thode de coordination entre d une part les plans d action nationaux et d autre part le programme cadre de la Commission Ainsi un premier Agenda social fix pour la p riode 2000 2005 s est occup de trouver des solutions ad quates pour r aliser concr tement les objectifs de Lisbonne alors que le deuxi me agenda social relatif la p riode 2006 2010 a cherch mettre en uvre ces solutions par une forte promotion aupr s des acteurs sociaux de la dimension sociale de la crois sance conomique Afin d assurer la mise en uvre des mesures envisag es dans le social l Union Eu rop enne a galement introduit le programme Progress qui chelonn sur la p riode 103 2007 2013 finance et promeut encore aujourd hui les initiatives portant sur l emploi l inclusion sociale l galit homme femme les conditions de travail et la lutte contre la discrimination Avec le Fond social europ en ce programme fournit l appui financier n cessaire pour assurer les aides l emploi et la mobilit mais aussi pour promouvoir la cr ation d entreprise et le travail professionnel ind pendant La formation professionnelle et les aides la mobilit constituent les domaines privi l gi s du Fond social europ en Institu par le Trait de Rome ce fond structurel a oc troy plus de 2 millions d
194. alyse de la concession argumen tative Comme nous avons pr cis supra la ScaPoLine s int resse aux traces que la poly phonie laisse dans la mat rialit de la langue ainsi qu la mani re dont ces traces favo risent l interpr tation des nonc s polyphoniques Cela signifie concr tement que si d une part la forme linguistique d livre des indications relativement la lecture poly phonique des nonc s d autre part cette lecture se doit de rendre compte des effets de sens que la polyphonie instruite au niveau du syst me produit chez l allocutaire qui entend ou lit le texte C est dans cet ordre d id es que la ScaPoLine propose de distin guer entre la structure polyphonique structure p et la configuration polyphonique La premi re fait partie de la langue et constitue le v ritable objet de la ScaPoLine La deu xi me a pour fonction en revanche de fournir des indications relatives l interpr tation des faits polyphoniques et repr sente plut t un appareil instrumental par le biais duquel on acc de la structure polyphonique La configuration polyphonique comporte quatre l ments fondamentaux 1 le locuteur en tant que constructeur LOC 2 les points de vue pdv 3 les tres discursifs d et 4 les liens nonciatifs liens LOC assume la responsabilit de l nonciation et organise tous les l ments de la configuration mais ne peut pas en principe tre source de points de
195. amme assez large aux contours souvent assez flous de d signants Leur nomination se fait g n ralement de mani re directe lorsque le discours vise un groupe sp cifique Ainsi apparaissent ils dans le discours communautaire les cat gories discrimin es en fonction de l ethnie les Roms les Noirs les Tziganes de l origine les Asiatiques les Arabes de la religion les Musulmans du genre les femmes les femmes enceintes de l orientation sexuelle homosexuels bisexuels transsexuels lesbiennes ou bien toutes ces cat gories rassembl es sous l acronyme LGBT du handicap les handicap s D autres cat gories demeurent pourtant absentes il s agit plus exactement des travailleurs affect s par certaines maladies chroniques invali dantes comme les pileptiques et les s ropositifs Pour ces groupes il est encore plus difficile d tablir des mesures sp cifiques en raison du tabou social persis tant qui les entoure mais aussi de la difficult de la part des sujets int ress s de d clarer leur infirmit Toutes ces d nominations pr sentent un int r t d un point de vue s mantique dans la mesure o elles permettent d tudier les raisons de la discrimination multiple o se combinent d une part plusieurs motifs dis criminatoires et d autre part motifs discriminatoires et st r otypes Prenons le cas des femmes enceintes o le motif du genre se combine avec celui de l inad quation physique
196. an Fig 14 Facettes du mot diversit Dans l exemple que nous venons d illustrer mais aussi dans les pr misses th oriques qui l ont pr c d nous avons peut tre laiss entendre que l existence de facettes s mantiques diff rentes au sein d un m me objet d pende uniquement des donn es contextuelles Or il est vrai que l interpr tant pour saisir les nuances de sens de chaque occurrence de diversit est oblig de fonder son travail sur des calculs inf rentiels qui proc dent en premier lieu du contexte linguistique proche et ensuite de la situation d nonciation dans laquelle la formule est cadr e Il faut toutefois pr ciser que si le con texte est d terminant dans l interpr tation des facettes 1l n est pas pour autant ce qui 316 dans un texte g n re la multiplicit des repr sentations s mantiques L existence de ces facettes en effet est fonci rement due d une part l instance nonciative qui les re pr sente ce que le sujet veut dire donc ses actes illocutionnaires et d autre part l ensemble des savoirs partag s supportant l acte nonciatif Ce qui appliqu notre exemple signifie concr tement que pour repr senter le deux sens abstraits de diversit repr sent s en 71 V et VI le locuteur doit n cessairement 1 d terminer lui m me les propri t s du r f rent donn e illocutionnaire 2 savoir qu il existe une probl ma tique eu
197. an so cial pour certains aspects similaire ceux que les entreprises publient dans le cadre de leur politique de responsabilit sociale RSE Cette intuition se trouve confirm e lors qu on d place l observation du plan de texte aux particularit s linguistiques Il se trouve en effet que de nombreuses r gularit s existent dans cet extrait permettant de faire le rapprochement entre cette fiche et un type de discours particulier que N D Almeida European Business Test Panel 184 2006 en soulignant l organisation narratologique sous jacente aux productions discur sives des entreprises a qualifi de r cits de l engagement La similitude entre cette fiche et les modes de production de la communication d entreprise au regard notam ment des bilans sociaux annuels des soci t s porte sur trois points distincts qu il con vient d analyser singuli rement 1 le positionnement de l entreprise 2 l organisation textuelle 3 l ancrage nonciatif En ce qui concerne le premier point notons tout simplement que comme pour les bi lans sociaux des entreprises cet extrait met en avant une politique de l engagement qui alterne des donn es sur la performance et des donn es sur la responsabilit Dans le cas de l entreprise Coco Mat cet engagement s exprime travers un comportement bien veillant l gard des travailleurs potentiels ainsi que par une attitude favorable envers les politiqu
198. ans la mise en forme des statistiques est pr sent comme incertain et donc sensible au relativisme tandis que dans l exemple fictif le m me point de vue est donn comme allant de soi et conforme l opinion d un tiers cens affirmer le vrai le verbe tenir est alors conjugu l indicatif Certes on pourrait nous faire remarquer que cette diff rence d coule justement du fait que l adjectif im probable a t arbitrairement supprim et que c est cet adjectif qui dans le premier nonc s av re d terminant pour l interpr tation de l incertitude Cependant le test montre qu en l absence de tout modalisateur le verbe para tre indique par d faut le vrai alors que ce n est pas le cas pour sembler pouvant exprimer aussi bien le vrai que l incertain selon que le verbe est conjugu l indicatif ou au subjonctif Cette diff rence peut para tre banale pour un locuteur francophone qui aura sans doute le sentiment lin guistique que para tre plus encore que sembler comporte une nuance de certitude mais elle ne l est pas pour un italophone pour qui la diff rence entre sembra et pare ap para t d j moins nette Pour s en convaincre il suffit de comparer les encha nements suivants afin de constater que les deux formes sont plus facilement permutables en ita lien qu en fran ais 1 Il para t que Paul est parti la C est vrai il est parti Peut tre 2 Il semble que Paul soit parti
199. ans le corpus est assez h t rog ne et sensible aux fluctuations de la sc ne nonciative Il se trouve en effet que les unit s lexicales intrins quement ou con textuellement subjectives sont g n ralement plus nombreuses dans les publications con tenant des interviews des t moignages ou des reportages que dans celles o ces dispo sitifs de mise en sc ne de la parole sont peu ou ne sont pas du tout mobilis s Dans l extrait 36 par exemple tir d une brochure enti rement construite sur la sc ne non ciative du reportage la subjectivit se manifeste par l emploi d adjectifs valuatifs au tant que de verbes subjectifs 36 Lors des chaudes soir es d t Ljubljana les familles de la capitale slov ne viennent profi ter des belles terrasses des caf s et restaurants le long de la rivi re Non loin de l une dizaine d hommes boivent de la bi re dans une cour d saffect e Ils sont assis c t d un monticule de canettes de bi re vides et toute personne se retrouvant l par hasard doit prendre garde aux seringues qui jonchent le sol C est ici que chaque jour les toxicomanes sous m thadone se re trouvent pour se so ler apr s avoir pris leur dose au centre hospitalier qui se trouve non loin de l B6 L exemple nous para t int ressant plus d un titre Notons d abord que les adjectifs soulign s en gras ne partagent pas la m me nature appr ciative Le premier n nonce aucun ju
200. ans une mesure analogue l h t rog n it des pratiques langagi res ordi naires sans pour autant lui r server les m mes termes Finalement nous pouvons affir mer en reprenant A Nowakowska 2005 27 que Ducrot parle de polyphonie l o Bakhtine parle de dialogisme 32 Ce d placement terminologique remet en cause une tendance assez diffuse qui s obstine consid rer la polyphonie linguistique de Ducrot comme la copr sence au sein d un nonc de voix ou de points de vue hi rarchiquement ordonn s et ce par opposition une polyphonie litt raire celle de Bakhtine o sur le mode du r cit dosto evskien ces m mes voix et points de vue sont en revanche repr sent s sur un pied d galit Le fait que Ducrot et Bakhtine se servent de deux termes diff rents polyphonie le premier et dialogisme le deuxi me pour cerner le m me objet savoir l nonc au quotidien montre en revanche que l h t rog n it de la parole ordinaire qu elle soit d finie de telle mani re ou de telle autre comporte toujours quelque exception pr s cf plus loin l opposition points de vue hi rarchiques et relationnels une hi rarchisation des instances nonciatives ainsi que des points de vue qui s y rapportent 204 3 2 2 Ruptures et continuit s dans les th ories de la polyphonie Lorsque les notions de dialogisme et de polyphonie ont commenc circuler en France entre les ann es 70 et 80 une premi re
201. ant ainsi notre choix de nous r f rer au cours de ce chapitre la notion de polyphonie plut t qu celle de dialogisme Cette orientation oserions nous dire uti litariste de nous servir d un concept au d triment de l autre sans nous interroger a prio ri sur leurs diff rences s explique par deux raisons fondamentales La premi re tient la nature m me de la notion de polyphonie Comme le remarque L Perrin elle est souvent pr f r e celle de dialogisme parce que plus neutre moins li e une dimension responsive ou interlocutive Quels que soient les usages qu a pu en faire Bakhtine la notion de polyphonie est souvent jug e moins contraignante moins orient e et donc d application plus g n rale que celle de dialogisme as soci e une id e de dialogue et d interaction Toute forme de dialogisme est aussi polyphonique pourrait on dire en ce sens mais non inverse La notion de polyphonie s applique des formes d h t rog n it qui peuvent tre plus ou moins dialogiques notamment en contexte de dialogue mais qui peuvent aussi avoir d autres fonctions tout fait d pourvues de dimension dialogique par exemple en contexte narratif et de fa on g n rale plus fr quemment l crit Perrin 2006 8 L adaptabilit de la notion de polyphonie aux contextes de production crits et donc son spectre d application plus large par rapport celle de dialogisme rend ce co
202. appr hension s mantico nonciative et discursive Pour tre plus clairs prenons l exemple de la notion de flexicurit dont il se ra question dans le chapitre 5 Issue originairement de la r flexion sociologique la no tion est reprise par le ministre du travail n erlandais qui ce faisant l introduit au sein des discours institutionnels Dans un deuxi me temps elle gagne la sc ne m diatique en faisant son apparition dans d autres types de discours politiques conomiques juri diques etc Notre objectif par rapport flexicurit sera donc de nous approprier cette notion et d observer avec quels sens elle appara t au sein du type de discours qu il nous importe d tudier savoir le discours communautaire D une mani re g n rale il s agira fondamentalement dans cette th se de saisir les enjeux du discours communautaire partir de cat gories notionnelles issues de diff rents cadres disciplinaires et de les situer l int rieur du spectre d investigation face auquel nous avons d cid de porter notre observation Finalement travailler au croise ment des disciplines ne revient pour nous ni cr er un espace d intercompr hension o plusieurs disciplines la fois travailleraient ensemble pour co construire le sens d un cat gorie donn e d marche que P Charaudeau 2010 qualifie de rransdisciplinarit ni faciliter l analyse du corpus en mobilisant les arri re plans th orique
203. ar D Kayser et reprise dans une critique adres s e l auteur par G Kleiber et M Riegel 1989 Selon cette th orie l interpr tation d un mot s appuie sur un r seau s mantique la t te duquel il y aurait un g n rateur d entit s une sorte de dispositif d o d riveraient plusieurs repr sentations s mantiques d un m me objet Nous ne sommes pas loin de ce que les s manticiens appellent les dif f rentes facettes du sens pour les distinguer des polys mes tels qu ils sont th oris s en revanche par les th ories compositionnelles du sens Pour expliquer le fonctionne ment de l interpr tation du sens comme g n rateur d entit s nous reprenons le m me exemple de Kaiser cit par Kleiber et Riegel Ivi 411 lorsqu un mot comme livre appara t dans un texte l interpr tant fait imm diatement fonctionner le g n rateur au premier niveau Si le mot est par exemple associ un article ind fini un livre c est le n ud s mantique de livre comme objet physique qui est convoqu On sait toutefois que le mot livre peut renvoyer d autres repr sentations du m me objet voire d autres n uds s mantiques qui s cartent de ce r f rent mat riel Ainsi si la premi re interpr tation entit physique ne suffit pas saturer le sens de l occurrence de livre telle qu elle appara t dans le texte on demande au g n rateur de fabriquer d autres n uds Le contexte peut al
204. ar le biais aussi du lexique la subjectivit de l Autre peut s introduire dans le discours minemment descriptif du locuteur nous y reviendrons infra 27 En outre l entreprise a r cemment cr un forum en ligne destin aux employ s et fournissant des informations sur la vie aux Pays Bas Cette plate forme permet aux employ s de se fami liariser avec leurs coll gues et d changer des trucs et astuces pour mieux s int grer dans ce nouveau pays G4 D Le locuteur rapporte partiellement une citation au moyen d lots textuels signal s 5 ar 58 par des incises ou des italiques Contrairement aux formes canoniques du dis cause nos r flexions puisque cela signifierait que le locuteur ne reformule aucun propos mais rapporte exactement les mots de l interlocuteur en employant alternativement le discours direct formel et le discours direct libre Bien qu elle ne soit pas totalement fausse cette interpr tation para t n anmoins tr s peu cr dible Si l on regarde de plus pr s l exemple on constate en effet que la reprise de la citation directe se fait en deux temps distincts Or il nous semble que le locuteur n avait l aucune raison de couper la citation si ce n tait que pour mieux la retravailler afin notamment de l abr ger de la reformuler ou de la recontextualiser Voil pourquoi apr s r flexion nous revenons sur notre premi re interpr tation avec la conviction qu elle cons
205. ar une personne physique ou morale ayant int r t ce que le sujet convoqu mette son expertise disposition de la communaut 2 l expert est un sujet ind pen dant de l instance empirique qui l a choisi et est cens exprimer librement ses appr cia tions et jugements Deuxi mement il est bien de ne pas confondre l expert et le t moin Il faut faire attention plus exactement ne pas mettre sur le m me plan l expertise de sujets op rant au sein d ONG entreprises et institutions locales et celle des experts Dans notre corpus les premiers rapportent spontan ment leur exp rience et le font sou vent lors de d bats et colloques dont certaines de nos publications rassemblent souvent les contributions Plut t que des avis ils d livrent des t moignages relativement leur 87 engagement leur travail au sein de l tablissement qui les encadre Les experts en revanche sont appel s par des tiers mobiliser leur savoir afin de donner un avis sur un certain sujet Leur parole est invoqu e afin de mettre l accent sur des aspects qui chap pent le plus souvent la plupart des locuteurs profanes et ce par des propos cens s tre absolument v ridiques Nous n insisterons pas sur le probl me terminologique que pose la notion d expert par rapport d autres notions voisines cela a fait l objet d un travail de G Petit 2000 consacr la d nomination d experts dans la presse g
206. ara t clair que loin d affecter le concept lui m me cette diff rence entre l une et l autre forme de l autonymie tient fonci rement un d placement de perspective s miolinguistique dans le cas de la connotation autonymique et nonciative dans celui de la modalisation La distinction entre l autonymie comme forme s miotique et la modalisation auto nymique est d une importance capitale Comme le remarque J Authier Revuz 2003 73 dans la modalisation autonymique l autonymie est un l ment n cessaire mais non suffisant Autrement dit pour qu il y ait modalisation autonymique au sens strict il faut que l autonyme dont la pr sence sur la cha ne syntagmatique ne suffit pas elle seule pour expliquer le ph nom ne s ins re dans le cadre tout fait particulier d une auto repr sentation de l nonciation en train de se faire bid Nous proposons ci apr s l analyse de quelques exemples permettant de bien distinguer les cas d autonymie s miotique autonymie au sens large de ceux qui impliquent plut t un d doublement opacifiant du dire autonymie au sens strict fond sur le cumul d une r f rence la chose et d une r f rence au mot par lequel est nomm e la chose Ivi p 88 Dans les exemples 43 47 ci dessous les autonymes s miotiques textuellement marqu s par les guillemets permettent au locuteur d tablir une r serve vis vis d un mot qui p
207. ara t mal appropri ex 43 44 et 45a de rapporter des propos externes en 45b ces propos sont les contenus de la directive de pr ciser une notion ex 46 ou en core de prendre ses distances l gard d une expression imputable des tiers ex 47 43 L tude montre clairement que tous les motifs subis forment la discrimination institution nelle due une conception sous jacente dans la soci t sur qui est normal et qui ne l est pas R44 6 Nous avons d j rencontr dans le chapitre 3 un exemple d autonymie s miotique cf ex 25 Pour sa description nous avons toujours employ les termes d autonymie proc d autonymique et fait autonymique sans jamais faire r f rence la modalisation autonymique 4 Nous avons d lib r ment choisi d viter dans cette partie de ce paragraphe de souligner en gras comme nous l avons fait ailleurs les occurrences qui font l objet de notre description La raison est videmment d viter de confondre les marques m talinguistiques du texte en g n ral les italiques et les guillemets avec nos propres interventions sur les exemples 215 44 L immigration a galement un impact nettement positif sur la cr ation d entreprises En fait plusieurs r gions du monde se disputent actuellement les migrants pour r pondre aux be soins de leurs conomies As12 45 La directive peut galement assurer une protection contre la discrimina
208. ard d un contenu t moigne de sa posture nonciative plut t que de ses jugements La figure 9 ci apr s montre clairement que le cloi sonnement tel que nous l entendons entre les traits affectif valuatif et le trait modali sateur repose non pas sur l opposition jugement appr ciation mais plut t sur le con traste entre jugement et posture nonciative Ces deux comportements diff rent selon nous par le type d investissement que le locuteur tablit l gard du contenu mais re l vent en m me temps d une nature appr ciative analogue Appr ciation Jugement Posture nonciative traits affectifs et valuatifs A A substantifs et adjectifs C Kerbrat Orecchioni 1980 2009 autonymie adverbes de phrases et autres modalisateurs exprimant l appr ciation Fig 9 Traits affectifs et valuatifs vs trait modalisateur amp C est l auteur qui souligne Elle parle plus exactement de guillemets distanciateurs Le terme jugement que nous nous effor ons ici d opposer la posture nonciative et donc la modalisation est employ par les polyphonistes scandinaves pour indiquer le modus avec un sens donc diam tralement oppos celui que nous lui donnons dans ces pages Afin de dissiper tout malentendu et pour ne pas laisser de place plus loin la contradiction nous tenons pr ciser d ores et d j qu il ne s agit que d une identit purement
209. ari t de guide ce qui permet de les identifier avec une certaine facilit La particularit qui permet ces guides d tre si facilement reconnaissables est ce qu Adam 2001 25 appelle la vi lisibilit savoir un ensemble de propri t s communes une certaine famille de textes qui sont intuitivement perceptibles par l utilisateur une forte segmen tation typographique des listes des num rations de toute sorte tableaux sch mas dessins photos etc La seule exception est repr sent e par un groupe de guides vis e minemment informative qui au lieu d insister sur la description des proc dures illustre de mani re d taill e les contenus d une directive informe le citoyen sur les opportunit s saisir explique comment utiliser les fonds structurels etc Ces guides sont construits autour de bloc textuels homog nes et sont pauvres en illustrations L h t rog n it des registres communicationnels ici est minimale puisque les composantes proc durales et 2 Nous analyserons un cas d anticipation analogue lorsque nous traiterons de la concession argumentative infra 196 exemplaires dont l imbrication tait caract ristique des guides de pr vention des risques et de bonnes pratiques sont dans ce dernier cas de figure effac es au profit du discours de vulgarisation qui demeure dominant Avant de passer la section suivante r sumons l aide d un tableau toutes les
210. art celles seulement marginalement int ress es par l effacement cet gard nous avons plus exactement isol 5 cas significatifs 1 les cas de discours repr sent avec mention de la source introductrice 2 les op rations 167 nonciatives portant sur le dire qui signalent la pr sence du locuteur en tant que tel 3 les cas de reformulation et de recontextualisation 4 les lots textuels 5 la modalisa tion sur le contenu de l nonc Dans un deuxi me temps nous nous sommes attard s sur les marques lexicales de la subjectivit en insistant tout particuli rement sur les traces affectives et valuatives du sujet nonciateur et sur la modalisation appr ciative Au del des nombreuses r f rences cit es dans ce chapitre et dont on renvoie pour cela la bibliographie trois ordres majeures de la r flexion linguistique ont finalement rete nu notre attention les tudes sur l effacement men es par Vion et Rabatel les r flexions de Nglke sur les marqueurs videntiels il para t que il semble que les adjectifs et les substantifs affectifs et axiologiques tudi s par Kerbrat Orecchioni Pour chacun de ces trois ordres nous avons d gag nos propres consid rations en fonction de l observation pr alable port e sur le corpus Les conclusions que nous avons tir es de nos analyses sont ainsi r sum es 1 La r flexion sur les modalit s al thique et d ontique a t en partie d terminante pour ret
211. art d autre part ayant une fonction importante dans la structuration du discours et l organisation des id es Ce qui a retenu tout particuli rement notre attention est aussi la mani re dont le locuteur construit la temporalit au sein du discours d expert Comme le remarque Bronckart 1985 le propre du discours th orique est de construire lui m me son espace temporel Les renvois syst matiques dans le corpus au moment de l criture t moigne de l analogie qui existe entre discours th orique et discours en situation Les tours au futur au conditionnel et au pr sent je d velopperai je voudrais pr senter nous pouvons ci 88 ter ainsi que les rep res topologiques tels que dans cet article dans cette contribution sont autant de renvois la phase d criture Le rep rage temporel n est donc pas cons truit sur le moment de l interpr tation cf l exemple 20 infra mais sur le moment de l nonciation effective qui structure et organise le texte 5 Aux marges du corpus Nous consacrons cette derni re partie un survol tr s rapide des ditoriaux et des br ves Il s agit de deux genres journalistiques qui ont une collocation tr s difficile dans notre corpus pour deux raisons D abord parce qu ils sont attest s uniquement dans le magazine Agenda social De ce fait ils ne peuvent pas tre consid r s comme des sc nographies mais tout au plus comme des l ments r currents dans l hype
212. at en sciences du langage Universit de Metz MAYAFFRE D 2002 Les corpus r flexifs entre architextualit et hypertextualit Corpus En ligne mis en ligne le 15 d cembre 2003 consult le 10 juillet 2011 URL http corpus revues org index 1 1 html MAZIERE F 2010 L analyse du discours Histoire et pratiques Paris Presses Universi taires de France MEJRI S 2011 Figement collocation et combinatoire libre dans Anscombre J C amp Mejri S Le figement linguistique la parole entrav e Paris Honor Champion MELLET S et MONTE M 2005 N anmoins et toutefois polyphonie ou dialogisme in J Bres P P Haillet S Mellet H N lke L Rosier dir Dialogisme et po lyphonie Approches linguistiques Bruxelles Duculot pp 249 263 MEUNIER A 1974 Modalit et communication Langue fran aise 21 Paris A Co lin pp 8 25 MEUNIER A 1981 Grammaire du fran ais et modalit Mat riaux pour l histoire d une n buleuse DRLAV 25 pp 119 144 338 MORAND S 2010 Retour sur une approche dialogique en analyse du discours in M Colas Blaise M Kara L Perrin A Petitjean La question polyphonique ou dialogique en sciences du langage Recherches linguistiques 31 Universit de Metz pp 375 398 2007 Les discours de la presse quotidienne Observer analyser comprendre Paris PUF 2004 Le Texte et ses contextes dans Adam J M Grize J B Bouac
213. ation 68 Le point de vue dominant tant dans nos publications celui du travailleur 306 la continuit dans l emploi au maintien des ressources et une protection sociale tr s g n reuse 68 L laboration la mise en uvre et le suivi des politiques de flexicurit devraient tenir compte de leur impact diff renci sur les femmes et les hommes et viter qu elles n affectent surtout les femmes pour l aspect flexibilit et les hommes pour l aspect s curit R50 La subtilit de ce passage mais aussi l orientation fortement argumentative qui le carac t rise se jouent enti rement sur deux pr suppos s chacun li un topos De fait si flexibilit dans cet extrait se charge d une connotation n gative c est parce qu elle s accompagne d un pr suppos lui m me n gatif les sacrifices et les renoncements d rivant de la flexibilit p sent g n ralement topos sur les femmes De m me s curit tire sa valeur positive d un pr suppos analogue mais inverse les hommes b n ficient souvent au d triment des femmes des avantages d rivant des mesures de s curisation de l emploi Dans notre corpus la formule flexicurit entre dans des combinaisons rituelles qui rendent compte bien notre avis du degr de figement dont elle fait l objet en dis cours Le tableau suivant donne un aper u global mais non exhaustif des agence ments collocationnels les plus fr
214. atiques d coulant de l emploi du marqueur pist mique En d autres termes le locuteur non seulement manifeste sa pr sence dans l nonc en utili sant des termes axiologiquement marqu s manifestement montr s l aide des guillemets mais encore il met en uvre un artifice argumentatif afin de con vaincre le destinataire de la validit de sa th se savoir que malgr les ef forts communautaires les femmes en politique restent encore fortement margina lis es 32 Le tableau ci dessous indique quels tats membres de PUE recueillent des donn es li es aux motifs d galit via les recensements de la population suit le tableau Deux clarifications s imposent ce stade Premi rement ce tableau s appuie sur des informations glan es dans les recensements Deuxi mement les questions variables et cat gories utilis es varient Le marqueur C est vrai rel ve de la modalit pist mique en ce qu il s inscrit dans l ordre du certain contestable plausible exclu Comme presque tous les marqueurs relevant de la modalit pist mique c est vrai que marque aussi l videntialit car il indique la source du savoir transmis Nous dirons plus exactement la suite de Kronning que la modalit pist mique renvoie deux aspects compl mentaires celui de la modalisation proprement dite et celui de la m diation Le premier plus large consid re la modalit pist mique par rapp
215. au jugement Cf supra fig 9 164 52 Bien que les femmes aient r alis des progr s consid rables au cours des 50 derni res ann es en mati re d galit des sexes elles sont toujours incroyablement sous repr sent es aux postes de haute responsabilit Dans l Union europ enne peine 32 des managers sont des femmes et 3 seulement atteignent le poste de PDG dans les grandes entreprises euro p ennes As 16 Dans ce cas plut t que l insuffisance la locution marque comme l crit Ducrot l insignifiance du terme sur lequel elle porte en l occurrence le taux des managers femme Il est important de souligner que tant qu ils restent une appr ciation du locu teur en tant que tel les emplois adverbiaux de 50 51 peuvent tre supprim s sans que rien ne change dans le contenu propositionnel I n en va pas de m me dans l exemple 53 o il nous semble qu en plus de l appr ciation du locuteur signal e dans le contexte linguistique aussi par la locution pr positionnelle gr ce a le marqueur d j est porteur d un compl ment informationnel Cela revient corr lativement admettre que la sup pression de l adverbe entra nerait vraisemblablement aussi la perte de ce contenu ult rieur 53 La restructuration autrement dit la capacit des entreprises adapter leur production en fonction de changements ext rieurs est essentielle la survie des entreprises et la comp ti t
216. au proc s Cela s explique notre avis parce que contrairement d sormais et dor navant la locution d s maintenant poss de une propri t actualisante Cela revient dire qu en partant d un m me rep re temporel To d sormais et dor navant n envisagent le proc s que dans une post riorit ind finie de To Ta tandis que d s maintenant peut aussi bien porter sur un proc s accompli dans un temps ant rieur au pr sent de l nonciation que sur un proc s continu et r it r dans une post riorit sans terme final de To T n de To Tn Cette polyvalence n existe pas en italien o l on distingue g n ralement entre fino ad ora d j fin da ora dor navant 166 texte Cela vaut galement pour des unit s formellement diff rentes g n ralement con sid r es comme synonymes mais qui en r alit ont un comportement distributionnel diff rent C est bien le cas des marqueurs d sormais et dor navant cit s ci dessus qui peuvent commuter dans certains contextes et pas dans d autres 54 Allan est d sormais de retour en prison Pub 10 dor navant 55 Les soins seront d sormais disponibles sur pr sentation de cette carte As 9 dor navant Dans 54 l incompatibilit entre d sormais et dor navant s explique parce que le proc s est pr sent comme parvenu son terme perfectif alors que dans 55 ce m me terme final n est pas envisag imperfectif Comme dan
217. aussi les mesures adopt es en faveur de l int gration de la communaut Roms qui avec ses 6 millions d individus est la plus grande minorit ethnique reconnue par l ONU d Europe Pers cut s et d port s au cours du si cle der nier les Roms sont menac s aujourd hui d exclusion et subissent depuis toujours des Une telle mesure l gislative devrait pouvoir favoriser l adoption d une loi analogue dans les pays o la lutte contre l homophobie transphobie n est pas encore sanctionn e dans le cadre de la l gislation nationale C est le cas en Italie o le projet relatif l extension de la loi Mancino aux d lits d homophobie et transphobie pr sent en 2012 par le Parti D mocrate a fait l objet de multiples rejets la Chambre des D put s 10 La donn e renvoie l ensemble des 27 pays de l Union europ enne alors que sur tout le Vieux continent le nombre des Roms est de quelques 10 12 millions d individus Cf http ec europa eu justice discrimination roma index_fr htm 113 pr jug s li s la nature itin rante de leur style de vie Originaires de l Inde du Nord la fronti re avec le Pakistan ils sont identifi s tort avec la population roumaine une confusion due sans doute au fait que leur pr sence en Europe est particuli rement im portante dans les Balkans Dans le sillage trac par l ONU l Union europ enne reconna t aux Roms les m mes droits que le
218. autaire Pos en ces termes on comprend que notre int r t pour les politiques sociales de l Union europ enne d passe largement le probl me de leur re pr sentation et interpr tation dans la r alit en s inscrivant plut t dans le cadre d une appr hension linguistique du ph nom ne o le discours est pris lui m me pour objet Dit autrement sans nous interroger sur la mani re dont les probl matiques de l emploi et de la discrimination socio professionnelle sont repr sent es par tel ou tel acteur social objectif qu une analyse sociologique ou de contenu serait sans doute capable de satis faire nous nous concentrerons dans cette tude plut t sur les dynamiques linguistiques qui sous tendent la mise en discours des politiques sociales de l UE En s inscrivant dans la tradition de l analyse du discours politique cette tude prend appui sur les acquis de la linguistique de l nonciation de la pragmatique et des th ories de l argumentation afin de d gager pour mieux les observer et th oriser certaines pro pri t s inh rentes aux discours politiques et institutionnels Il s agira plus exactement 5 Cf l annexe A pour la liste compl te des DG de la Commission europ enne Avec le risque de laisser libre arbitre des forces politiques ou gouvernementales encore peu respectueuses des minorit s Nous pensons notamment l in galit salariale dont font encore l objet les femmes en It
219. bilit est le fait selon nous du locuteur textuel qui toujours mis en sc ne par LOC prend la responsabilit de ce point de vue dans un moment ant rieur l nonciation effective et dans le but unique Savoir qui est par ailleurs le fondement m me de la pr supposition Ainsi pour distinguer le sous entendu de la pr supposition Ducrot 1984 20 crit Si le pos est ce que j affirme en tant que locuteur si le sous entendu est ce que je laisse conclure mon auditeur le pr suppos est ce que je pr sente comme commun aux deux personnages du dialogue comme l objet d une complicit fondamentale qui lie entre eux les participants l acte de communication 228 ment de rendre op ratoire le dispositif argumentatif 3 Pour mieux reformuler nous di rons que LOC log dans le sens par le biais du locuteur textuel feint d accorder le point de vue conc d un interlocuteur hypoth tique qui aurait pu potentiellement l avancer et ce faisant il se situe lui m me l origine de ce point de vue La conces sion se trouverait ainsi marqu e par une forme de dialogisme interlocutif o le locu teur textuel par ailleurs signal dans le passage par le nous de modestie anticipe en contexte monologal ce que cet allocutaire hypoth tique aurait pu affirmer Une fois accept e cette id e il n y a aucune raison de voir dans ce passage un lien de non responsabilit comme le dit Nglk
220. bles multiculturalisme par exemple Charg e en l apparence d une connotation positive cette expression en r alit fait l objet d une critique una nime en raison de l cart entre les pr misses thiques sur lesquelles elle se fonde et les r ponses tr s peu satisfaisantes que les mod les sociaux inspir s de ses valeurs ont donn es apr s la chute des empires coloniaux Ainsi les publica tions de la Commission vitent strat giquement de nommer cette r alit afin que son emploi en discours ne vienne pas perturber l quilibre sur lequel se cons truit l ossature du discours communautaire Action positive tant la traduction exacte de l affirmative action et non pas un rempla ant que l on aurait invent pour adoucir une occurrence discursivement probl matique amp Sans vouloir banaliser une notion extr mement complexe nous pouvons essayer au moins de justifier les raisons de cette critique en prenant comme exemples les r cents massacres d Utoeya Norv ge et de Toulouse Ces v nements sont souvent cit s par la presse g n raliste comme la preuve que les mod les fond s sur le multiculturalisme s ils n ont pas chou se sont n anmoins r v l s tristement fragiles 299 Une derni re consid ration concerne les d signants discursifs c est dire les groupes qui seraient les b n ficiaires de l action positive Les discours de la Commis sion europ enne offrent une g
221. bonne partie de la campagne pour les pr sidentielles de 2007 La courbe variationnelle cf image suivante s infl chit successivement mais reste quand m me assez lev e 294 dans le graphe avant d enregistrer une baisse importante l an suivant les lections c est l ann e du rapport Veil 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 Fig 13 Courbe variationnelle de la formule discrimination positive 1998 2011 Un deuxi me aspect que nous souhaitons aborder concerne comme nous l avons pr c demment voqu la probl matique des protoformules Sans postuler l existence d une matrice formulaire qui se r duirait une classe grammaticale bien pr cise nous avons observ que contrairement la formule purification ethnique issue on se rap pellera d un syntagme adjectival pr existant la s quence discrimination positive s est originairement affirm e d j sous la forme d une nominalisation nous avons ce propos parl supra d immanence de la nominalisation Une recherche entam e dans la base Europresse confirme que la nominalisation pr existe de nombreuses variantes attest es telles que discrimin positif positivement discrimin discrimin positivement La raison est notre avis assez simple la formule discrimination positive est issue de la traduction de l
222. cation Que les sciences de la communication se servent des postulats th oriques des sciences du langage et de la s miotique pour tablir une th orie de la communication 101 verbale et non verbale est de fait une vidence Dans notre appr hension la fois s mantico nonciative et discursive des discours de la Commission europ enne il s agit justement de saisir ce volet des sciences de la communication qui s int resse l tude du sens construit dans et par le discours en laissant de c t d autres probl ma tiques mois pertinentes puisque plut t li es une tude des canaux de communication les supports les m tiers de la communication les figures professionnelles de m dia tions etc 3 La politique sociale et de l emploi Le droit l emploi la protection contre les risques sur le lieu de travail et les mala dies professionnelles la tutelle contre toute forme de discrimination et d exclusion so ciale font partie de ces libert s et droits fondamentaux de l homme reconnus par la plu part des Constitutions d mocratiques Ces droits inali nables font l objet d une mention explicite dans 1 la Convention europ enne des droits de l homme adopt e par le Conseil europ en le 3 septembre 1953 4 2 la Charte des droits fondamentaux de l Union europ enne sign e le 7 d cembre 2000 3 les trait s fondateurs du trait de Rome au Trait de Lisbonne 4 la l g
223. certain cadre spatio temporel Maingueneau 2000 70 Il s agit bien videmment d un ni veau d appr hension assez g n ral mais qui permet l interpr tant de se situer par rap port des points de rep res globaux comme par exemple le public vers lesquels les discours sont orient s et la tenue institutionnelle de la source nonciative ce qui revient dire comme l crit Maingueneau quel titre le discours interpelle le lecteur bid Dans notre corpus le type de discours qui d finit la sc ne englobante est le dis cours institutionnel Compte tenu toutefois du flou cat goriel qui entoure cette d no mination du fait notamment de la multiplicit des genres et des modes de production aussi bien crits qu oraux qu elle implique nous avons plus pertinemment choisi de 67 parler de discours communautaire pour d signer l ensemble des productions discursives des institutions europ ennes y compris celles de la DG Emploi de la Commission euro p enne qui constituent notre objet de recherche La sc ne g n rique concerne en revanche les genres de discours et plus sp cifique ment les param tres socio discursifs qui les d terminent comme la vis e communica tionnelle le support mat riel et le mode de circulation Cette sc ne d nonciation per met de fixer des variables suffisamment pr cises pour caract riser nos genres de dis cours Toujours est il que c est la sc nographie qui
224. che une pr rogative de l Analyse du discours d s ses d buts mais s en tient une explica tion extr mement minutieuse de la mani re dont l apparition des nonc s et donc des discours construit et fa onne le savoir Chez Foucault faire l arch ologie du savoir ne revient nullement se pencher sur le pass le mot arch ologie est en ce sens trompeur pour retracer l histoire des sciences mais signifie plut t tudier les conditions qui une poque donn e ont favoris l mergence des id es et ce afin de mieux comprendre quelles sont les r gles qui n importe quel moment de l histoire r gissent l apparition et l volution de la connaissance La formation discursive telle qu elle est pr sent e dans L arch ologie du savoir d signe donc le point de raccord o convergent des pra tiques discursives dont les relations et les articulations sont l origine de nouvelles fi gures pist mologiques voire de nouvelles formes du savoir Le deuxi me arri re plan en revanche est construit autour d une pens e beaucoup plus articul e fond e la fois sur les apports de la psychanalyse et sur la philosophie althuss rienne Cette pens e a trouv une place qui lui est propre au sein l cole fran aise d analyse du discours dont M P cheux a t l un des initiateurs La notion de formation discursive est chez lui envisag e dans les termes d un ensemble d attitudes et de repr se
225. ciaux afin qu ils participent acti vement la construction d une Europe solidaire et prosp re Mais comment cette d mocratisation de la vie communautaire s exerce t elle concr tement au sein de notre corpus Autrement dit comment les politiques de communica tion de l Union europ enne contribuent elles la cr ation et au fonctionnement d un espace public largi Nous avons observ dans le premier chapitre que les publications de la DG Emploi de la Commission europ enne pr sentent une forte homog n it for melle due essentiellement la rigidit des normes tablies par le code de r daction inte rinstitutionnel qui non seulement d finit les contraintes typographiques mais tend ga lement harmoniser les structures linguistiques Cette homog n it on l a vu est toute fois compens e dans le corpus par diff rentes formes d h t rog n it discursive souvent localisables dans la mat rialit langagi re mais aussi relevables dans le d j dit inter discursif convoqu par le locuteur dans le pr sent de son nonciation Ainsi dans le premier chapitre nous avons reconduit cette h t rog n it trois dimensions fonda mentales th matique nonciative et g n rique Cela nous a permis de penser au dis cours communautaire non seulement comme un ensemble de contraintes institu es voire impos es par les forces de pouvoir l uvre dans les organismes supranationaux mais aussi comme
226. cise invite admettre la valeur norma tive des genres sans pour autant nier qu un flou cat goriel puisse toujours exister au sein des textes I8 Maingueneau fait exemple du fait divers de l ditorial de la consultation m dicale l interrogatoire policier le rapport de stage etc 51 Pour comprendre qu en d pit des r gularit s impos es un flou cat goriel puisse entourer les textes r a lis s il faut consid rer les genres comme des conventions prises entre deux principes plus compl mentaires que contradictoires Un principe d identit principe que l on peut dire centrip te tourn vers le pass la r p tition la re production et gouvern par des r gles noyau normatif Un principe de diff rence principe centrifuge tourn lui vers le futur et l innovation et d pla ant les r gles variation Le facteur principal d innovation est li aux conditions m me de chaque acte d nonciation La situation d interaction avec ses vis es ou buts entra ne l nonciateur respecter le principe d identit ou introduire des variations novatrices jouer tant avec la langue qu intertextuel lement et interdiscursivement avec telle ou telle cat gorie g n rique disponible Adam 2001 16 Il en conclut que les genres de discours doivent tre consid r s comme prototypiques c est dire d finissables en termes tendanciels plus ou moins plut t que par des cri t res stricts
227. comme un tout indissociable 2 3 1 La matrice herm neutique A la lumi re de ce qui vient d tre dit propos de la r flexivit de l v nement dis cursif nous proposons dans cette br ve section quelques exemples relatifs l herm neutique du discours communautaire Nous insisterons tr s peu sur l interpr tation litt raire et ordinaire afin de nous attarder plus longuement sur 4l Dont nous n avons que faiblement parl dans le chapitre 4 propos de la dialogisation int rieure au discours 265 l herm neutique normative celle ci tant la seule forme d interpr tation effectivement li e la probl matique v nementielle 2 3 1 1 L herm neutique litt raire Notons que dans l exemple 26 les r dacteurs se proposent de cerner la notion de discrimination multiple en introduisant au sein du discours un renvoi intertextuel cens apporter un clairage sur la question Ce renvoi est manifestement tir d un ouvrage dont la r f rence est indiqu e la marge du volume 26 Dans son article sur la discrimination multiple compos e et intersectionnelle Multiple Compound and Intersectional Discrimination l auteur finnois Timo Makkonen 2002 couvre de mani re relativement exhaustive l volution du concept de discrimination mul tiple depuis Crenshaw R44 Dans 27 en revanche la source bibliographique est indiqu e dans une note de bas de page Le renvoi porte plus exacte
228. conceptuelle 72 Il ne s agit pas d un lex me nouveau donc il est tr s important de ne pas confondre le figement linguistique avec la composition 309 une cat gorie pr cise c est dire tels experts telle mission et telle approche flexicuri t En t moigne dans l exemple suivant le fait que d signant un programme d intervention pr cis les noms commun mission et flexicurit ont pris une majuscule ce qui aurait t impensable ou quand m me inusuel si la formule avait gard son cadre syntaxique originel par ex un programme d intervention intitul Mission pour la Flexicurit 69 La Commission a rendu compte des r sultats des r cents d placements de la Mission Flexi curit en France en Su de en Finlande en Pologne et en Espagne Ces d placements ont permis de mieux appr hender les questions li es au principe de la flexicurit et de se pencher sur la mani re dont ce principe tait appliqu dans les pays visit s As19 Il en va presque de m me dans l exemple 70 o non seulement l occurrence experts flexicurit d signe une instance nonciativement bien d finie responsable d un point de vue rapport au moyen de la modalisation en discours second J Authier Revuz 1992 39 mais renvoie incontestablement un groupe d individus existant dans la r alit ex tralinguistique 70 Selon le groupe d experts flexicurit de la Commission europ enne le succ s du sy
229. connaissance n est pas sans cons quence sur les d veloppements de sa th o rie pragmatique de l nonciation En se limitant dans sa lecture de Bakhtine au seul ouvrage sur Dosto evski Ducrot de fait carte de sa th orie la dimension interlocutive des pratiques langagi res qui quant elle demeure le fondement d une partie significa tive de la production du s mioticien russe Sa conception de l nonciation en outre ne recoupe pas celle de Benveniste mais repose d apr s un postulat structuraliste sur l id e de mise en sc ne dans le cadre d un nonc phrase d une interaction non pas entre interlocuteurs pris dans l acte de communiquer mais entre plusieurs instances in tralinguistiques porteuses de points de vue diff rents assimilables ou non au locuteur Nous dirons donc la fin de ce survol rapide sur la circulation de la notion de polypho nie que la distance qui s pare Ducrot de Bakhtine repose sur une diff rente mani re d appr hender le sens qui est chez le premier le fait d une autorepr sentation r flexive d livr e par l nonc m me infra alors que pour l autre il s agit plut t d un jeu de relations abstraites d interaction de r sonance de reprise et de r activation du sens Cette distance pour importante qu elle soit ne constitue pas un foss infranchissable car si Ducrot et Bakhtine ont une conception divergente du sens linguistique ils se sont int ress s d
230. contraires aux valeurs europ ennes propos es par le gouvernement Orban 18 mais aussi et plus forte raison d intervenir sur les repr sentations mentales des ac teurs sociaux vis vis de la r alit Postuler que le discours communautaire ne poursuit pas un dessein d lib r ment per suasif mais cherche influencer la mani re de penser des destinataires pourrait para tre bien des gards une contradiction Cette apparente incompatibilit s explique essen tiellement par le fait que dans la pratique langagi re ordinaire les locuteurs ne font g n ralement aucune distinction entre la persuasion et la manipulation cette derni re tant traditionnellement consid r e tort ou raison comme un passage oblig pour empor ter l adh sion d un auditoire Loin de ce sentiment linguistique spontan la persuasion se manifeste en revanche sous plusieurs autres formes qui ne sont pas n cessairement celles de la pr varication et de la violence manipulatrices Si l action de la parole insti tutionnelle parvient modifier les repr sentations mentales des destinataires sur un as pect de la r alit sans pour autant s imposer par la force c est en raison du fait que la communication dont cette parole est l instrument n est pas envisag e comme une ten tative d duquer le destinataire suivant une id ologie d termin e mais plut t comme un effort pour orienter positivement des points de vue pa
231. corpus la d marche interpr tative normative jurisprudentielle suit un sch ma rituel structur g n ralement mais pas exclusivement en deux phases 1 pr sentation de la controverse ou de la demande par un tribunal local de mise en examen d un cas particulier 2 r ponse de la Cour de justice europ enne Le contenu des commentaires d livr s par l instance judiciaire sont le plus souvent annonc s dans ces extraits par des verbes d opinion penser estimer croire consid rer juger etc et par des performatifs con clure d cider statuer etc Voici quelques exemples 36 Dans l affaire Hussein c Saints Complete House Furnitures un magasin de meubles de Li verpool a refus de prendre en consid ration les candidatures provenant d un district postal de Liverpool o le taux de ch mage tait lev Le magasin s tait justifi en faisant valoir que les amis ch meurs des travailleurs issus de ce quartier pourraient tra ner autour du maga sin et d courager les clients Les enqu tes sur les forces du travail ont r v l que ce district postal comptait 50 d habitants noirs alors que l ensemble de la r gion de Liverpool en L arr t Francovich dont il tait question supra nous a d j fourni un exemple de ce genre Mais cela est d autant plus vident dans les syst mes juridiques de Common Law fond s beaucoup plus sur les pr c dents judiciaires que sur les codes 270 com
232. cours En r alit l h t rog n it comme cat gorie observable en discours est loin de se r duire cette fonction simplificatrice puisque en d pit de sa polyvalence elle constitue un paradigme d observation part la fois autonome et ind pendant Cela est confirm par l approche discursive propos e par J Authier Revuz 1982 1984 qui tout en s appuyant sur les consid rations de Bakhtine sur le dialogisme labore une th orie de l nonciation originale mettant au centre la notion d h t rog n it Disons d abord que le dialogisme est l orientation de tout discours vers d autres dis cours En faisant cho Bakhtine J Authier Revuz distingue entre dialogisme interdis cursif et dialogisme interlocutif Le premier tient au dialogue qui s tablit entre l nonc et les discours pr c demment tenus sur le m me objet tandis que le deuxi me repose sur la relation que ce m me nonc entretient avec la r plique non encore dite mais sollicit et d j pr vue Bakhtine 1934 1978 103 En partant de ces acquis th o riques l auteure illustre ensuite le fonctionnement discursif de deux formes d h t rog n it nonciative l h t rog n it montr e et l h t rog n it constitutive La premi re r side dans la possibilit de localiser dans le fil du texte un discours qui ne revient pas au locuteur responsable de l nonc autrement dit elle consiste
233. crit res d finis ind pendamment des genres comme oral vs crit public vs priv etc n a permis d isoler des genres La question sera tran ch e quand on aura produit des faisceaux de crit res stables et coh rents ind pendants de toute con naissance pr alable de genres et des discours qui ne recoupent ni les genres ni les discours et qui 63 aient une pertinence th orique et pratique Alors le d fi est lanc la th orie des textes sera devenue ind pendante de la th orie des genres B Pincemin F Rastier 1999 97 Pour mieux contextualiser cette citation pr cisons que Rastier entend par ces mots tablir des fronti res pr cises entre la typologisation textuelle et la th orie des genres Il insiste tout particuli rement sur le fait que le genre se caract rise par la coh sion d un faisceau de crit res aussi bien sur le plan du signifiant que sur celui du signifi corr la tion laquelle il donne le nom de semiosis textuelle Rappelons encore une fois que notre propos n est pas de nier cette corr lation mais il semble impossible de l appliquer sans difficult notre corpus Attribuer comme le dit Rastier un faisceau de crit res stables et coh rents un genre est possible dans la mesure o cet effort n est pas entrav par un obstacle linguistique ou extralinguistique limitant de fait toute possibilit de pouvoir isoler des diff rences Dans notre corpus cet obstacle est repr
234. cul d une pension de vieillesse se cumulant avec une rente d accident vers e dans un autre tat membre bien qu elle s applique ind pendamment de la nationalit des travailleurs concern s est susceptible de d favoriser sur le plan de la s curit sociale des travailleurs migrants par rapport aux travailleurs qui n ont exerc une ac tivit que dans un seul tat membre R17 La n cessit que la m moire du r f rent initial reste vive dans l esprit des usagers est un argument en faveur de la th se avanc e par Gary Prieur selon laquelle ce r f rent est toujours pr sent dans l interpr tation du Np Comme elle l crit Puisque le r f rent 3 Cela est particuli rement vident dans des nonc s comme Bolt resta il fenomeno Bolt article de presse o les deux occurrences du Np font l objet de deux interpr tations diff rentes La premi re identifie le r f rent initial le champion olympique alors que la deuxi me renvoie plut t aux propri t s g n ralement attribu es ce r f rent par l opinion commune des usagers 4 cf supra les noms communs v nementiels 259 discursif se construit partir du r f rent initial on ne s tonnera pas de constater que les r f rents discursifs possibles pour un Np d pendent du type de r f rent initial associ ce Np Ainsi dans l exemple de Zidane voqu tout l heure le r f rent initial ne dispara t pas compl te
235. d conomie linguistique et typique des discours non seulement communautaire mais aussi politiques et institutionnels la ritualit nonciative se manifeste aussi bien au niveau g n rique qu celui des plans de textes et des nonc s particuliers Dans une mesure encore plus fr quente la ritualit int resse une multiplicit de faits phras ologiques slogans petites phrases etc collocations syntagmes simples et complexes mots pris singuli rement La centralit de cette question nous a amen s envisager un chapitre enti rement consacr l analyse formulaire d expressions et d unit s lexicales faisant l objet d une stabilisation nonciative en contexte 69 soumises des contraintes compositionnelles pr tablies mais qui l occasion 2 bya R 436 peuvent pr senter des sc nographies qui s cartent des mod les a priori e Genres institu s de mode 3 ce sont les genres ayant une vis e argumentative significative comme les publicit s qui font souvent appel des sc nographies originales pour emporter l adh sion du public e Genres institu s de mode 4 ce sont des genres qui sont par nature non satu r s des genres dont la sc ne g n rique est prise dans une compl tude constitu tive C est un auteur pleinement individu qu il revient d autocat goriser sa production verbale Maingueneau 2004 113 Parmi les sc nographies que nous avons rete
236. d un guide non contraignant l intention des entreprises concernant les prescriptions minimales de sant et de s curit mettre en uvre sur les chantiers temporaires ou mobiles Comme pour l exemple pr c dent nous avons ici un discours cadre repr sent par le discours communautaire au sein du quel s entrecroisent plusieurs discours transversaux Dans ce cas il ne s agit plus de formations discursives d finissables sur la base du mode et du lieu de production mais 188 de fonctions communicationnelles distinctes savoir un discours de vulgarisation un discours didactique et un discours proc dural Le discours de vulgarisation est essentiellement descriptif et consiste en la reformula tion de certains contenus d un registre savant voire sp cialiste la langue du l gislateur et des autorit s juridiques un registre commun accessible une pluralit de destina taires Dans le cas particulier de notre guide ce discours vise fournir au destinataire le maximum d informations relatives la directive ses contenus ex 3 5 son champ d application ex 4 6 et introduit des l ments de comparaisons fondamentaux avec d autres mesures l gislatives ant rieures ou similaires ex 3 3 Les principes g n raux de pr vention constituent la colonne vert brale des travaux l gislatifs de l Union europ enne en mati re de s curit des travailleurs La directive 89 391 CEE sou v
237. da un quadro epistemologico preciso oltre che da un contesto scientifico di cui la Francia stata a lungo pioniere rappresentato dall analisi del discorso politico L intento di osservare alcune regolarit inerenti al discorso comunitario al fine di studiare in che modo i fenomeni linguistici descritti contribuiscono alla costruzione e alla stabilizzazione discorsiva del senso linguistico e della referenza Il quadro teorico di riferimento la semantica enunciativa di cui Ch Bally stato pioniere in un momento della linguistica moderna in cui la disciplina fondata alcuni decenni prima da Br al era ancora legata ad una concezione immanentista e componenziale del significato linguistico La tesi strutturata in due parti La prima sar dedicata alla presentazione del corpus e della problematica In questa sezione cercheremo di spiegare tra le altre cose in quale ambito teorico e attraverso quale metodologia intendiamo rispettivamente collocare e sviluppare la nostra ricerca C1 soffermeremo in modo particolare su alcune nozioni fondamentali di semantica enunciativa e proporremo una descrizione del software AntConc che abbiamo scelto di utilizzare per l esplorazione del corpus di riferimento La seconda parte riguarda invece l analisi del corpus ed suddivisa in tre capitoli Il primo sar incentrato sull espressione linguistica della soggettivit del locutore e si concentrer su uno studio delle modalit enunciative
238. dans l emploi employement Wilthagen Tros 2003 cit par A Bevort amp A Jobert 2011 36 Ainsi contrairement la formule discrimination positive qui a t g n r e par un ordre institutionnel s exprimant au moyen d une mesure l gislative l acte instituant l affirmative action am ricaine la formule flexicurit en revanche est issue d une r flexion sociologique qui a elle m me inspir l action des gouvernements europ ens d abord n erlandais et puis scandinaves en favorisant ainsi la n gociation collective et en stimulant les r formes du march du travail Mais comme pour la discrimination positive la maturation formulaire de flexi curit n aurait pas t possible si la s quence un moment donn n tait pas devenue suffisamment notoire et n avait pas provoqu les r actions des commentateurs S C l rier Y L Horty et D Redor 2008 ne se trompent pas lorsqu en parlant de g n alo gie du d bat ils indiquent deux rapports celui de la Commission Boissonnat du Commissariat g n ral au Plan et le rapport Supiot pour la Commission europ enne cen s s avoir de fait contribu la mise en circulation de la formule dans l espace public Il est en effet av r que la parution de ces rapports a jou un quelque r le dans le d velop pement d une conscience collective autour de la flexicurit les syndicats et les organi sations patronales fran ais ont d s lors
239. dans les ann es 70 par R Lafont et d velopp e depuis plusieurs ann es d sormais au sein du laboratoire Praxiling Montpellier Cette th orie conteste ouvertement la stabilit des repr sentations s mantiques qu elle con La notion de dialogisme interdiscursif laisse erron ment croire que la r flexion sur l interdiscours s est d velopp e dans le cadre des th ories bakhtiniennes du dialogisme et que dans un deuxi me temps elle a t d plac e dans le cadre de l Analyse du discours En r alit c est plut t le contraire qui s est produit Con ue l origine dans le cadre de l cole fran aise d AD comme une articulation contradictoire de formations discursives r f rant des formations id ologiques antagonistes Courtine 1984 cit dans D Maingueneau et P Charaudeau 2002 324 la notion a t successivement int gr e la th orie du dialogisme finissant par d signer l ensemble des discours avec lesquels le discours objet de l analyste entre en relation implicite ou explicite D Maingueneau et P Charaudeau bid C est dans ce sens que L Rosier et M A Paveau parlent d une bakhtinisation de la notion d interdiscours en relation notamment au d placement op r par J Peytard 1994 cit par L Rosier et M A Paveau en ligne qui articule sa lecture de Bakhtine sur le cadre pist mologique de l AD 3 C est dire l immanence du sens dans le signifi post
240. de r pondre Cette strat gie rh torique est d autant plus vidente dans l exemple suivant 59 Comment r duire les risques li s au travail en hauteur Que faire si mon travail m expose au bruit des vibrations ou des substances toxiques Quel quipement de protection puis je porter s il est impossible de pr venir les risques Quel quipement de protection puis je porter s il est impossible de pr venir les risques Pour appliquer comme il se doit la r glementation europ enne sur la sant et la s curit au travail il faut r pondre toutes ces questions mais aussi bien d autres et cela n est pas toujours facile en particulier dans les petites et moyennes entreprises C est dans cet esprit qu une s rie de guides de bonnes pratiques ont t labor s ils d crivent les pratiques suivre pour pr venir divers types de risques Ces guides sont r dig s par la Commission avec le concours du Comit consultatif pour la s curit et la sant en guise de groupe d experts As22 Puisque l ancrage d ictique nous le sugg re le je mais aussi le possessif mon il semblerait que toutes les questions dans cet extrait reviennent au locuteur responsable de l nonc qui serait donc locuteur et nonciateur la fois En r alit il n en est rien car non seulement la disjonction entre locuteur et nonciateur ici est maintenue mais l instar de l exemple
241. de la complaisance du locuteur l gard du contenu de l nonc 165 verbe Le marqueur n ajoute alors rien l nonc et ne saurait tre pris autrement que par son sens modal la satisfaction du sujet nonciateur l gard de l v nement Dans le deuxi me en revanche le pr sent de l infinitif pr sente le proc s en cours de r alisa tion L aspect verbal s av re alors inaccompli et l occurrence d j plut t que de situer une action achev e dans le temps T signale un rep re temporel pr cis partir duquel se situe le commencement du proc s Cela explique pourquoi dans ce cas le mar queur peut permuter avec d autres locutions adverbiales comme d sormais dor navant et d s maintenant qui marquent une focalisation sur le d but du proc s alors que ce n est pas bien videmment le cas dans l exemple pr c dent o d j peut commuter seu lement avec d s maintenant Les travailleurs les secteurs et les r gions affect s n gativement par les restructurations peu vent d sormais dor navant d s maintenant b n ficier d un soutien gr ce aux fonds structu rels de PUE La Commission a d sormais dor navant d s maintenant mis sur la table des initiatives concr tes qui concernent quelques uns des points cl s de l agenda Sur un plan strictement interpr tatif on voit bien que la suppression de d j dans 50 n te rien la structure informative de l
242. de l emploi ne peut n anmoins atteindre sa pleine r alisation si la croissance et la stabilit qui en d coulent se font au prix d une d t rioration des conditions de s curit et de bien tre psychophysique des travailleurs C est pourquoi l Union europ enne s est activement engag e dans la mise en uvre d une l gislation visant prot ger la sant et la s curit de tous les travailleurs dans l espace unique eu rop en Cette l gislation comporte principalement des directives dont l objectif est de fixer un cadre prescriptif minimal tout en laissant aux gouvernements nationaux le choix d introduire des normes plus s v res en mati re de respect de la s curit et de la sant du travailleur Historiquement la protection de la s curit et de la sant des travailleurs devient prioritaire dans les ann es 80 mais elle tait d j une pr occupation du trait de Paris instituant la CECA l objectif tant l poque de prendre toutes les mesures n cessaires viter que des accidents pouvaient survenir dans les industries extractives Avec le Trait de Rome la question est relanc e avec d autant plus de force au sein de l espace conomique europ en qui demande de mieux d finir certains aspects li s la m decine du travail comme par exemple la taxinomie des maladies professionnelles Ainsi sont apparues dans l ordre la directive 82 605 CEE relative la protection des travailleurs
243. de la part du locuteur scripteur de s lectionner parmi les ressources disponibles en langue celles qui produisent un effet d effacement Nous allons voir dans le paragraphe suivant que les langues disposent de nombreux moyens formels pour gommer la pr sence du sujet dans le discours marqueurs modaux pist miques se on X qui relativisent le contenu de l nonc nominalisations tournures syntaxiques effet objectivant tours impersonnels nous am nera plus loin retravailler la dichotomie contraignant non contraignant que nous avons originairement postul e en opposant les actes l gislatifs de PUE aux publications de notre corpus Nous verrons en effet que tout en revendiquant une fonction exclusivement informative et communicative les publications de la DG Emploi de la Commission peuvent pr senter elles aussi un caract re contraignant Comme l affirme A Rabatel 2004a en reprenant C Kerbrat Orecchioni 1980 le locuteur ne peut pas ne pas manifester d une mani re ou d une autre sa pr sence c est la subjectivit qui est la r gle Ce qui serait un faux probl me du moment que nous avons postul l immanence de la subjectivit dans toute prise de parole Le terme est ici sommairement employ dans le sens de responsabilit Nous verrons toutefois dans le chapitre suivant que ces deux notions ne se recouvrent pas en linguistique nonciative Au sens saussurien 117 et passivations r
244. de nous convaincre de son utilit pour notre recherche dans la mesure o elle nous permettra comme l ont montr ces tous premiers exemples de nous pencher sur l interdiscours sans pour autant sortir de notre nos texte s Mayaffre a fait l exp rience des avantages d une telle d marche L avantage est vident Il ne sera plus n cessaire de sortir du corpus pour comprendre et interpr ter ses composants Et l analyse contextualis e ou co textualis e de chacun des textes se fera gr ce une Nous empruntons l expression S Moirand 2004 134 qui distingue entre le dialogisme intertextuel montr c est dire localisable dans le contexte linguistique et le dialogisme interdiscursif masqu fonctionnant sur le mode de l allusion aux mots des autres La distinction rappelle celle que J Authier Revuz 1984 fait propos des formes de l h t rog n it montr e marqu e et non marqu e 10 amp Bricoleur tailleur soldat marin homme riche homme pauvre mendiant voleur Docteur avocat marchand conducteur 31 navigation interne au corpus et non sur la base de ressources ext rieures arbitrairement et subitement convoqu es Idem Les d veloppements actuels de la notion de corpus r flexif doivent beaucoup aux ana lyses configurationnelles men es dans les ann es 1990 par J Guilhaumou et D Maldi dier dans les champs de l Analyse du discours et de l Histoire Ces analyse
245. de travail Cette saison se poursuit apr s la ratification du Trait de Nice 2001 avec l adoption d une des direc tives les plus importantes en la mati re la directive cadre 89 391 CEE presque enti rement centr e sur la pr vention des risques L objectif de cette directive est en effet de prot ger les travailleurs contre les accidents sur le lieu de travail et les maladies profes sionnelles travers la mise en uvre de mesures pr ventives d information de consul tation et de formation des sujets impliqu s Cette directive cadre comporte son tour 18 directives particuli res relative aux lieux de travail l utilisation des quipe ments de travail l utilisation des quipements de protection personnelle le travail sur des quipements cran de visualisation la manutention l exposition aux agents car cinog nes les chantiers temporaires ou mobiles les dispositions en mati re de signali sation de s curit et ou de sant au travail les travailleuses enceintes les industries ex tractives par forage les industries extractives de minerais les navires de p che les agents chimiques les prescriptions minimales visant am liorer la protection en ma ti re de s curit et de sant des travailleurs susceptibles d tre expos s au risque d atmosph res explosives la protection contre les risques li s l exposition des agents biologiques au travail les risques li
246. de v ritables textes programmatifs injonctifs ou textes proc duraux au sens large tant t comme des textes proc duraux au sens strict Nous pou vons claircir ce classement l aide d un sch ma I8 Les deux d nominations sont tir es respectivement d Adam 1987 et Werlich 1975 et cit es par Adam 2001 11 1 Cela vaut toutefois pout tout genre caract re prescriptif qui comme nos guides ne demande pas un respect scrupuleux et exact des normes d finies par le discours proc dural Songeons par exemple une recette de cuisine dont les prescriptions visent l obtention d un r sultat mais admettent des variations quant aux modalit s pour atteindre ce r sultat Il en va de m me pour les r gles de savoir vivre et d tiquette de maintenance et d entretien etc 193 Discours proc duraux cadre prescriptif h t rog ne z Textes proc duraux au sens strict Textes proc duraux au sens large Pp dimension proc durale dimension injonctive instructionnelle recommandations et conseils relativement la transposition de la directive et ses modalit s d application finalit de la directive voire ses dispositions minimales Fig 11 Discours proc duraux Souvent il est difficile de d terminer avec pr cision quelle est la marge de libert qu une prescription laisse aux destinataires Des indications contextuelles peuvent alors s av rer utiles pour cat goriser
247. de vie et de travail plus favorables aux familles 2008 Comment obtenir un soutien au titre des Fonds structurels europ ens Guide des bonnes pratiques non contraignant pour l application de la directive 2001 45 CE 2006 travaux en hauteur G18 s mer mr G19 Trouver un emploi en Europe Guide l intention des demandeurs d emploi 2008 G20 Recruter en Europe Guide l intention des employeurs 2008 G21 Guide des bonnes pratiques caract re non contraignant pour l application de la directive 2007 2002 44 CE vibrations sur le lieu de travail G23 Vous voulez travailler dans un autre tat membre de l Union europ enne Prenez con 2006 naissance de vos droits G24 Les dispositions communautaires en mati re de s curit sociale Vos droits lorsque vous 2004 vous d placez l int rieur de l Union europ enne Pub1 Plateforme europ enne contre la pauvret et l exclusion sociale 2011 Pub2 Ann e europ enne de lutte contre la pauvret et l exclusion sociale Un tremplin pour 2011 l avenir Pub3 Une strat gie pour des comp tences nouvelles et des emplois 2011 Pub4 Trois outils pour faciliter l ad quation en ligne entre l offre et la demande en mati re 2011 d emploi travers l Europe Pubs Investir dans le bien tre au travail 2010 Pub6 Vers des syst mes de retraite ad quats viables et s rs en Europe 2010 Pub7 Les r gimes priv s de retraite 2009 Pub8 Le r le des ONG et des syndicats dans la lut
248. des bougies en cire Diana et Albertas Usinskai ont trois enfants deux filles g es de dix et cinq ans et un gar on de six ans L a n e Austeja tient son nom de la d esse lituanienne de l abeille La pe tite fille maigre aux yeux p tillants a rev tu pour l occasion une robe rose avec une cein ture argent e Sa petite s ur a des fleurs en tulle blanc dans les cheveux Les parents d Albertas des personnes g es vivent aussi dans cette maison en bois au toit fait de t les ondul es Milo aitiai 50 km de l ancienne capitale lituanienne Kaunas Des temps difficiles Il y a quelques ann es peine la situation des Usinskai tait loin d tre rose Ils n avaient pas l lectricit et communiquaient peu avec leurs voisins La ferme la plus proche est 2 km Diana boite elle a du mal marcher Elle s occupait des enfants et de ses ain s pendant qu Albertas faisait des petits boulots Les perspectives d avenir taient moroses C est l qu est intervenue la Fondation Heifer un organisme caritatif international fond en Arkansas il y a 65 ans par un agriculteur am ricain du nom de Dan West Son si ge est Vilnius Elle dispose d une antenne en Lettonie et d une en Estonie Dans le bureau de Vilnius il y a une photo o l on voit le directeur de la branche balte Ar nas Svitojus en train de ser rer la main de l ancien pr sident am ricain Bill Clinton L organisation est enti re
249. des consid rations de Ber rendonner sur la ON v rit nous d fendons alors l id e que dans l exemple 18 la res ponsabilit du point de vue conc d ne revient pas l allocutaire mais plut t une ins tance collective qui se trouve formellement inscrite dans la mat rialit discursive Afin de confirmer cette hypoth se notons que le point de vue conc d une ann e ne compte que 12 mois ne correspond pas exactement celui avanc par l allocutaire une ann e ne suffit pas am liorer les choses Ce d placement s explique parce que tout en int Il ne s agit donc pas d une existence attest e dans la r alit extralinguistique Bien s r rien n emp che de voir dans ce passage polyphonique l activit langagi re de deux instances agissantes dans le monde en l occurrence l intervieweur et l interview Il n en reste pas moins que cette analyse d passerait le cadre de la ScaPoLine et par contrecoup celui de l approche ducrotienne selon laquelle comme nous l avons vu le sujet empirique n est pas une donn e pertinente pour l analyse polyphonique Il en r sulte que si l allocutaire existe dans cet nonc ce n est qu en tant qu l ment int rieur au sens NOLKE 2009b 92 d finit les marqueurs m diatifs comme des expressions dont se sert LOC pour pr ciser les sources des pdv qu il construit 231 grant son discours le point de vue de l allocutaire
250. des de production au travers desquels s exercent les pratiques dis cursives Le crit re adopt pour identifier ces discours est le milieu socio institutionnel l entreprise l cole l h pital o apparaissent ces pratiques Songeons par exemple la communication d entreprise Une telle formation discursive a ses propres modes de production et mobilise un certain nombre de genres qui lui sont propres Elle se caract rise par exemple par des pratiques discursives tr s vari es qui vont des dispositifs communicationnels classiques comme les conversations les rapports de synth se oraux et crits les r unions les ordres etc d autres supports plus r cemment introduits comme la presse interne les rapports annuels environnementaux bilan sociaux et fi nanciers D finissables tant au niveau des plans de textes que de l ancrage nonciatif 182 ces supports communicationnels sont facilement reconnaissables au sein du discours communautaire o ils fonctionnent comme des lots s mantico discursifs distincts mais solidaires Nous pr sentons dans l exemple suivant le cas de l entreprise Coco Mat dont la fiche figure dans un rapport de la DG Emploi sur la gestion de la diversit par les en treprises L explication de cet exemple portera aussi bien sur le plan de texte que sur les particularit s linguistiques d o le souci de reproduire la fiche telle qu elle appara t dans le rapport
251. des experts dans le domaine de la lutte contre les discriminations esti maient qu il tait important ou tr s important de recueillir des donn es pour laborer des politiques efficaces de promotion de l galit et de lutte contre les discriminations Cette reconnaissance quasi unanime de la n cessit de recueillir des donn es s explique par les nombreux r les absolument vitaux que les donn es statistiques peuvent jouer dans ce con texte R51 29 En vertu de l article 8 de la Convention toute personne doit pouvoir conna tre l existence d un fichier automatis de donn es caract re personnel obtenir la confirmation de l existence ou non dans ce fichier de donn es caract re personnel la concernant obtenir ces donn es et les faire rectifier ou effacer lorsqu elles ont t trait es en violation des obliga tions d coulant des articles 5 et 6 de la Convention R51 E L nonc contient au moins un modalisateur portant soit sur le contenu proposi tionnel soit sur l nonciation m me dont le locuteur en tant que tel est respon sable Ce sont l des cas parmi les plus spectaculaires d nonc s marginalement int ress s par l effacement o la part de subjectivit inscrite dans l nonc d coule d expressions linguistiques pouvant affecter aussi bien le dictum que le modus Nolke appelle ces expressions sens montr puisqu elles ne peuvent pas
252. destina taires en leur donnant une id e pr cise des cat gories potentiellement risque mais ser vent aussi leur faire savoir ce que l Union peut concr tement faire pour assurer la re connaissance de leurs droits Dans notre sous corpus nous avons relev deux types de t moignage Au premier nous donnerons le nom de t moignage situationnel alors que nous parlerons plus exactement de t moignage narratif pour l autre Cette diff rence re coupe en quelque mani re la distinction benvenistienne entre discours et r cit Le t moignage situationnel est ancr d s le d but dans la situation d nonciation les formes verbales sont le pr sent le pass compos l imparfait le futur Dans le t moignage nar ratif en revanche les propos des t moins s ins rent dans des s quences di g tiques o c est le pass simple qui domine En voici un exemple 5 Mais ses parents divorc rent alors qu elle avait 9 ans et elle d m nagea Reims avec sa m re qui se remaria Lorsque son grand p re une v ritable force de coh sion qui maintena it l union de la famille form e par Audrey et ses deux s urs d c da en 2001 les choses devin rent beaucoup plus difficiles J ai beaucoup souffert cette poque Mon p re venait me chercher un weekend sur deux mais mon beau p re voulait assumer un r le de p re ce que je refusais Je ne m entendais pas du tout avec lui se souvient elle J avais u
253. discrimination que nous empruntons Bronckart Ce crit re se fonde sur le principe d j voqu plus haut qu une unit linguistique est discriminante lorsqv elle est pr sente ou relativement fr quente dans un groupe d extraits et absente ou plut t rare dans les deux autres Bronckart 1985 71 Or les r sultats que nous avons obtenus sont manifestement pauvres mais suffisent d terminer quelle forme parmi celles que nous proposons est susceptible de caract riser l une ou l autre de ces quatre sc nographies Le tableau montre tr s clairement que la seule forme la fois pertinente et discriminante est en ce qui concerne Pr sente uni quement dans les interviews elle a un statut p riph rique dans l nonc et permet Dans le tableau les formes non pertinentes sont signal es par un ast risque Dans le tableau les unit s non discriminantes sont celles qui pr sentent des r sultats dans au moins deux sc nographies Rappelons que pour r diger ce paragraphe nous travaillons sur un sous corpus relativement long constitu de textes d environ 15000 mots Un corpus encore plus large donnerait sans doute des r sultats plus nombreux Pour Bronckart la seule pr sence ou la seule absence d une unit devrait permettre l identification d un type de texte de la sc nographie dans notre cas 85 d introduire le topique sur lequel le locuteur va pr diquer qui dans l ex
254. donne reduci dalla seconda guerra mondiale si colloca anche quell ambizioso progetto di riunificazione dei popoli che stato ed tuttora l Unione europea Nata per impedire in futuro il rischio di un nuovo conflitto tra le nazioni del Vecchio Continente l Unione europea col passare del tempo diventata una speranza per quanti credono oggi come allora nella costruzione di una societ prospera ma fondata sui valori di sostenibilit e solidariet Dal trattato di Roma ad oggi Unione europea si costantemente impegnata nel difendere i diritti fondamentali dei cittadini al fine di garantire loro la libert e un esistenza dignitosa Questo difatti il fine ultimo delle politiche sociali il cui cammino intrapreso negli anni 50 ha portato l Unione ad adottare un importante numero di provvedimenti riguardanti il diritto al lavoro la sicurezza e la salute dei lavoratori le pari opportunit la lotta alla povert all esclusione sociale e alla discriminazione fondata sul sesso l et l origine etnica la nazionalit la religione e l orientamento sessuale Questa tesi ha per oggetto un analisi semantica del discorso comunitario relativo al lavoro e alla lotta contro le discriminazioni Il corpus costituito dalle pubblicazioni della Direzione Generale Occupazione affari sociali e inclusione della Commissione europea e comprende 155 documenti pubblicati tra il 2004 e il 2011 Il nostro lavoro trae ispirazione
255. dre de petites phrases de d signants mais aussi de formules qui selon l auteure constituent elles m mes un type particulier de lieu discursif Plus pr cis ment Les lieux discursifs sont de fait des mat rialit s auxquelles les commentateurs s arriment pour assigner des positions eux m mes et d autres des lieux dans lesquels les locuteurs circulent imprimant leur marque au passage sous forme de changement s mantique et ou r f rentiel mais aussi de d rivation de commutation d insertion tout en les laissant suffisamment intacts pour que d autres leur tour puissent les reconna tre et y prendre place Krieg Planque 2006 241 fra Il en va de m me pour les variantes du terme flexicurit toutes issues d une base nominale ant c dente Pour bien r sumer notre d marche ce chapitre ne visera pas apporter des r ponses sur le destin formulaire d une expression en particulier mais plut t d gager autant que possible les strat gies de verbalisation mises en place par la Commission europ enne pour organiser le discours autour de la protection sociale des travailleurs et des cat go ries vuln rables Car il est d sormais clair cet tat de notre recherche le souci pri mordial des publications de la DG Emploi n est pas de mettre en uvre la l gislation apte d fendre les int r ts des cat gories risque mais plut t de vulgariser et de promouvoir les programm
256. e tout pr s du p le presque responsable ou bien comme l expliquent plut t Coltier et Dendale un lien de responsabilit uniquement au plan al thique mais il s agit nous semble t il d un v ritable lien de responsabilit la fois al thique argumentatif et videntiel Voici la formalisation du constituant p de la concessive pdv X VRAI il est r aliste de croire que des donn es consistantes pdv gt L ANJUSTIFI pdv pdv lo BIEN SUR pdv2 pdv3 est montr Il ressort de cette repr sentation qu aucune instance nonciative externe n est res ponsable des pdv en question l exception de pdvi dont on ne conna t pas la source tous les points de vue sont en effet imput s aux diff rentes images que LOC peut d li vrer de lui m me Le locuteur de l nonc est responsable hic et nunc de pdv par mons amp En pr sentant les liens de non responsabilit Nelke Fl ttum et Nor n crivent ce sont l des liens portant sur des pdv dont le locuteur ne prend pas la responsabilit au moment de l nonciation de l nonc en question mais dont il a pu ant rieurement ou pourra ult rieurement prendre la responsabilit travers les diverses images que LOC peut cr er de lui m me amp L accord ayant t exclu d s le d but il ne peut s agir que d une fiction argumentative o le locuteur de l nonc fait semblant d accorder un point de vue u
257. e des donn es quantitatives ou qualitatives d finitoires tir es de sources intertextuelles di 266 verses puisque celles ci ne sont que l expression de la rigueur scientifique que les r dac teurs engag s par la Commission mettent dans l accomplissement de leur t che Ce qui nous importe donc ici est plut t d observer la mani re dont ces locuteurs scripteurs interpr tent l v nement discursif L exemple 26 nous donne d j une illustration assez claire de cette d marche interpr tative du locuteur qui en commentant la notion de dis crimination multiple qualifie de relativement exhaustive l volution du concept propos par l tude de Makonnen Bien que tr s pertinent du point de vue de la d marche herm neutique sous jacente au commentaire cet exemple n est pas pour autant totalement appropri car il n est pas vraiment question ici d un v nement de discours Voil pourquoi nous pr f rons laisser de c t l herm neutique litt raire a priori li e un savoir th orique et de ce fait d tach e de la dynamique v nementielle et nous fo caliser plut t sur l interpr tation normative qui s av re cet gard sans doute plus int ressante 2 3 1 2 L herm neutique normative La raison de cet int r t r side comme nous l avons d j dit 2 2 dans l v nementialit inh rente l apparition des mesures l gislatives et l attention que ce fait
258. e vrons aussi par une analyse proprement linguistique situ e au niveau de la langue expliquer pour quoi cet l ment particulier a cette fonction particuli re pourquoi cette forme linguistique favorise cet effet de sens N lke Fl ttum Nor n 2004 21 Il ressort clairement la lecture de cette citation que chez les polyphonistes scandi naves la probl matique du sens et plus pr cis ment de sa repr sentation au fil du dis cours n est plus envisag e comme chez Ducrot dans le seul cadre de la s mantique instructionnelle qui tudie le sens pour lui m me mais s ins re dans une perspective moins abstraite faisant travailler ensemble codage linguistique et interpr tation contex tuelle du sens Cette orientation de principe plus que de m thode a amen les polypho nistes scandinaves laborer un mod le d interpr tation permettant autant que faire se peut de saisir les instructions de la langue favorisant une lecture polyphonique de l nonc et corollairement d expliquer les effets de sens que ces instructions produi sent en contexte Ce mod le d interpr tation est articul sur 4 niveaux 1 les instructions contenues dans la signification 2 le contexte 3 les strat gies interpr tatives 4 le cadre d interpr tation Seul le premier niveau fait partie de linguistique de la langue et com porte des variables type v hicul es par la signification susceptibles d tre sat
259. e dans le cas de l adjectif non axiologique l estimation tient en revanche l id e que le locuteur se fait de la norme d valuation pour une cat gorie d objet don n e p 97 Ainsi dans l occurrence suivante l adjectif chaud est quantifier sur la base non pas d une valuation personnelle du locuteur mais plut t de l id e que ce ns Re Det j a 4 56 lui ci se fait du seuil de chaleur d fini par une norme quantitative tablie a priori 37 Les mesures de s curit relatives aux rayonnements optiques font partie int grante de la ges tion de la s curit au sein de la soci t Ces prescriptions comprennent le contr le dis tance et la surveillance du proc d de fabrication afin de minimiser l exposition humaine des niveaux dangereux de rayonnements optiques des proc dures de travail limitant les ma n uvres dans des conditions chaudes 15 minutes avec changement d activit obligatoire G1 Il n est pas fortuit que cette occurrence soit extraite d un guide Parmi les genres de notre corpus les guides sont en effet les publications o se concentre le nombre le plus lev d adjectifs non axiologiques Cela s explique sans doute par la nature minem ment technique des informations fournies impliquant le plus souvent une estimation quantitative ou qualitative des risques et des situations potentiellement nuisibles aux travailleurs mais aussi des p
260. e notre discours communautaire par exemple certaines s quences sont plus fig es que d autres Il suffit de comparer la formule discrimination positive infra d j lexica lis e et durablement stock e dans la m moire des usagers avec d autres expressions plus libres mais pas moins soumises des contraintes syntaxiques et distributionnelles comme les collocations promotion de la diversit strat gie de la flexicurit etc Le cri t re que nous avons tabli pour reconna tre et isoler les expressions fig es dans le cor pus est beaucoup moins strict que celui g n ralement propos par les grammairiens Ce crit re se fonde sur une appr hension plut t s mantique du figement moins attentive aux conditions n cessaires et suffisantes et beaucoup plus la fr quence en discours des combinaisons syntagmatiques rituelles mobilis es par le discours communautaire Plus pr cis ment nous d fendons l id e que toute expression syntagme ou formulation constitu s d l ments qui apparaissent souvent ou toujours ensemble dans les pratiques discursives des locuteurs doivent tre consid r s comme un ph nom ne discursif qui re 289 l ve de pr s ou de loin du figement linguistique L ampleur de ce crit re pour faible qu il puisse para tre se justifie pour deux raisons essentiellement La premi re est qu il est impossible de quantifier travers des crit res pr cis le degr de figement d une ex
261. e part et des cadres th oriques et m thodologiques d autre part Dans un deuxi me temps nous avons ramen ce corpus la complexit des genres de discours qui s y trouvent repr sent s Il nous semble que de toutes les consid rations formul es jusqu pr sent il y en a deux qui ont r pondu nos interrogations initiales relatives la d limi tation d un vaste corpus et la posture intellectuelle adopter pour l aborder En ce qui concerne la construction du corpus l accent a t mis dans un premier temps sur les conditions d exhaustivit de l objet de recherche Plus exactement nous avons mis d s le d but des r serves quant la cl ture du corpus et son homog n it La notion de corpus r flexif emprunt e D Mayaffre nous a aid s prendre cons cience du fait que l h t rog n it inh rente notre corpus n est pas un obstacle pour l observation des faits linguistiques De fait cette r flexivit nous donnera plus loin la possibilit de nous pencher sur d autres discours nonciativement trangers au corpus et pourtant textuellement int gr s celui ci C est en ce sens d ailleurs que dans ce chapitre nous avons pu parler d homog n it en r f rence uniquement la sp cificit de la matrice institutionnelle d o proc de le discours et en laissant en revanche les textes se c toyer librement dans le jeu cho que de l interdiscours Q
262. e cas de la Charte de la diversit sign e en octobre 2012 par 3416 entreprises et soutenue par les principales associations patronales par laquelle les entreprises signataires se sont enga g es mener une politique de recrutement fond e uniquement sur les comp tences in dividuelles en luttant contre la discrimination directe ou indirecte l gard de toute ca t gorie potentiellement risque d exclusion Dans le cadre des grandes strat gies europ ennes pour l inclusion sociale et la lutte contre les discriminations l Union europ enne a mis en uvre de nombreuses initia tives cibl es tant t sur telle tant t sur telle autre cat gorie vuln rable La lutte contre la discrimination fond e sur le handicap par exemple a pu b n ficier dans les ann es d un engagement constant de la part des institutions y compris le Parlement dont les sollici tations vis vis de la Commission ont t fondamentales pour la mise en place de la 112 nouvelle directive sur l am nagement des services publics pour les personnes handica p es De son c t la Commission europ enne a mis en uvre en 2010 la strat gie eu rop enne 2010 2020 s inscrivant dans la continuit des finalit s du plan d action en fa veur des personnes handicap es qui couvrait la p riode 2004 2010 Parall lement cette strat gie la Commission a cr aussi une Agence europ enne pour le d velop pement de l ducation pour les l v
263. e constat d ailleurs qui fait dire Rabatel 2004a que l Le vous serait donc permutable sans difficult avec le pronom ON dont il serait d apr s Benveniste l anaphore 142 il ne faut pas opposer massivement des plans d nonciation qui seraient homog nes car le locuteur peut d une phrase l autre choisir de r f rer aux objets en relation avec les coordonn es de la situa tion d nonciation ou non Mais plus encore que la d sinscription nonciative c est le cas des nonc s margi nalement int ress s par l effacement nonciatif cas B qui revient avec le plus de r gu larit au sein de notre corpus Nous voudrions analyser au cas par cas quelques unes de ces situations nonciatives o plusieurs marqueurs de l effacement en gras dans les exemples s accompagnent d autres effets de subjectivit soulign s dans les exemples A Dans le discours repr sent l effacement nonciatif est g n ralement signal par 4 l absence de verba dicendi Dans l exemple 4 repropos ci dessous il se trouve en revanche que non seulement les propos rapport s sont annonc s par un verbe introducteur indice de la pr sence dans le contexte linguistique du locuteur ci tant mais aussi qu il y a sp cification de la source nonciative laquelle les mots sont imput s a Il est souhaitable que le personnel du centre d appels poss de galement une certain
264. e d pendant du GV renforcer la flexibilit et la s curit de l emploi ou bien comme rattach au GPr p renforcer la flexibilit et la s curit de l emploi La premi re interpr tation la t te du GN est le verbe ne fait que confirmer notre th se re lativement l affinit s mantique qui r git l association du terme constituant s curit la notion d emploi plut t qu celle de travail Selon la deuxi me en revanche le GN est int gr au GPr p l usage d emploi au lieu de travail s expliquerait plut t par l ordre routinier d apparition des constituants dans le texte d abord flexibilit et puis s curit et donc par l influence que sa proximit avec son correspondant privil gi s curit exercerait sur le GN Autrement dit selon cette derni re interpr tation la proxi mit avec s curit suffirait elle seule pour tendre flexicurit les m mes propri t s s mantiques de durabilit et de continuit qui caract risent le concept d emploi par opposition celles de discontinuit voqu es par fravail 67 La strat gie pour des comp tences nouvelles et des emplois propose treize actions qui contri bueront am liorer le fonctionnement du march de l emploi en Europe Ces mesures aide ront renforcer la flexibilit et la s curit de l emploi multiplier les mesures incitatives en faveur de l investissement dans la formation ass
265. e de cette nonciation effective c est dire au locuteur en tant que tel Perrin 2008 172 80 gt pog Ce que ne saurait faire le locuteur en tant que tel qui demeure responsable seulement de l nonciation et non pas des actes illocutoires et argumentatifs associ s celle ci 161 Ainsi dans l exemple suivant le verbe imaginer doit s interpr ter comme l effort du 1o cuteur en tant que tel de qualifier son nonciation C est ce dernier et non pas au locu teur en tant qu tre du monde que revient donc la responsabilit de la modalisation 46 Le rapport turc signale que les employeurs importants ont l obligation l gale d instituer des classes pr maternelles et des structures de garde d enfants leurs propres frais On imagine ais ment que ce type de mesure tend les dissuader d engager des femmes R9 Certes la nuance entre les deux emplois d imaginer est subtile et sa valeur mi nemment nonciative en 46 est tr s peu perceptible Cela s explique par le fait que ce verbe maintient encore une partie de sa transparence descriptive Perrin remarque d ailleurs que contrairement d autres formules performatives ayant d j atteint le ni veau de la d rivation formulaire il cite le verbe trouver mais aussi d autres formules comme les expressions soi disant c est dire disons o la valeur descriptive n est m me plus reconnaissable il y a d
266. e de la concession argumentative 4 4 L analyse ScaPoLine de la concession argumentative La th orie scandinave de la polyphonie se caract rise par la rigueur et la pr cision de ses formalisations ce qui ne revient pas pour autant faire d elle un mod le pur de toute imperfection De fait si la ScaPoLine comme nous l avons reconnu ci dessus est la plus ouverte de toutes les approches disponibles c est justement parce que des incongruit s persistent en son sein Cela demande donc non seulement une confronta tion constante d autres th ories dans l espoir que des r ponses satisfaisantes d cou lent de ce rapprochement mais aussi un effort de stabilisation conceptuelle permettant de peaufiner sa structure th orique Sans entrer dans le d tail nous signalons en passant deux questions qui selon son fondateur mais aussi selon certains chercheurs ayant por t un regard critique sur ce mod le restent fondamentalement irr solues D abord le rapport entre les diff rentes typologies de points de vue et deuxi mement le manque de clart relativement selon Coltier et Dendale 2005 la relation entre la composante JUGE des points de vue est les liens nonciatifs Notre analyse de la concession argu mentative n ambitionne pas r soudre cette question dont la complexit ne peut pas se lon nous trouver une explication exhaustive au fil de quelques pages Ce que nous proposons plus modestement e
267. e de la fondation nous suivons le reporter dans son en qu te nous pouvons presque partager avec lui les impressions la vue de ce bureau o le directeur de la fondation attend d tre interview une photo galement le repr sente assis son bureau Il nous est donn d entendre les propos de cet homme par le dis cours rapport direct qui explicite la raison d tre de la fondation L vocation de l image du directeur serrant la main au pr sident am ricain Clinton fournit au journa liste l occasion de souligner que la fondation est financ e par les dons des Am ricains d origine balte La sc ne change de nouveau et le reporter accompagn toujours du re gard de ses lecteurs fait retour dans la campagne lituanienne Il se peut qu il n ait ja mais quitt ces lieux et qu il ait men son enqu te en deux temps Cependant le mon tage habilement construit par le reporter nous donne l impression qu il s est rendu une deuxi me fois chez les Usinkai pour constater personnellement apr s sa visite la fon dation les effets de cette aide pr cieuse Le paysage d crit est digne d un po me buco lique et contraste bien s r avec la situation initiale La derni re sc ne d crit un moment convivial qui a pour protagonistes la famille et le reporter Tout est filtr ici par le point de vue du journaliste dont les exp riences sensorielles sont mises en valeur par l emploi d adjectifs axiologiques fort
268. e du relogement des Sintis et des Roms vivant auparavant dans des caravanes ou des cabanes dans de soi disant camps nomades R7 Cela tant dit consid rons maintenant quelques aspects plus exactement nonciatifs de l emploi des s quences autonymes L exemple 51 a montre bien que le locuteur se sert de la modalisation autonymique pour souligner l inad quation entre le r f rent et les mots employ s pour le d signer Authier Revuz toutefois s est longuement attard e aussi sur les cas de non co ncidences des mots eux m mes Les gloses au sens strict au sens large X au sens de Y tous les sens du mot ins r es dans le fil du discours rendent bien compte de l cart entre l interpr tation que l nonciation est susceptible de produire en discours et celle que le locuteur vise effectivement faire surgir dans la co construction du sens avec l interlocuteur Notre objectif bien videmment n est pas de trouver dans le corpus de mani re d ductive des exemples cens s confirmer les propos d Authier Revuz qui s appuient sur des r flexions rigoureuses et depuis longtemps re connues par la communaut des chercheurs Il ne sera question non plus de dresser une liste des gloses de la co nonciation et de la non co ncidence du dire puisque l auteure s est d j attach e inventorier en en expliquant le fonctionnement un nombre tr s important de marqueurs de la modalisation Notre propos es
269. e exp rience dans le domaine du tourisme Notre valuation en ligne en particulier est con ue pour garantir que les personnes que nous engageons poss dent les qualit s recherch es ex plique Mme van Bodegom Les services la client le et la vente peuvent para tre des sec teurs d activit tr s simples mais il est extr mement important que notre personnel sache comment parler aux clients G4 Le locuteur transmet une information en la pr sentant comme le fait d une source externe son nonciation mais imprime en m me temps sa pr sence au sein de l nonc par un commentaire sp cificationnel portant sur son propre dire Dans l occurrence 25 par exemple le locuteur met en sc ne un point de vue dont la source n est pas lui mais un tiers signal dans le contexte linguistique par l adverbe m diatif selon Le locuteur manifeste toutefois sa pr sence en deux reprises D abord il fournit une information compl mentaire son dire en rajou tant un compl ment sp cificationnel entre parenth ses Deuxi mement il Nous parlons de mots car il s agit bien d une reprise cho que de la voix et non pas du point de vue de l nonciateur 143 montre par emploi des guillemets l inad quation du terme mergente Ce proc d mieux connu en linguistique comme autonymie consiste employer un terme simultan ment en mention et en usage Dans ce cas particulier le
270. e m me temps construire Krieg Planque 2009a 7 Cette notion convient parfaitement l tude s mantique de nos trois nominalisations puisque nombreux sont les enjeux pol miques que ces expressions et leurs variantes contextuelles posent au sein de l espace public communautaire Avant de tirer des conclusions pertinentes relativement notre corpus il nous faudra d une part pr ciser les enjeux th oriques principaux de l approche for mulaire et d autre part examiner les contextes linguistiques de chaque nominalisation Cela nous permettra non seulement d observer leurs possibilit s combinatoires sur le Loin de constituer une m thode cette approche appara t aux tudiants et aux chercheurs qui s en servent pour leurs tudes comme une mani re de faire transdisciplinaire Krieg Planque 2007 et non pas au sens pratique du terme comme un mode d emploi que l on utiliserait pour tudier n importe quel objet La notion pr existe ce travail L auteure en effet la reprend P Fiala et M Ebel qui inspir s leur tour des recherches de Jean Pierre Faye sur la formule tat total ont propos une investigation pouss e des s quences berfremdung et x nophobie Parall lement on ne saurait oublier l apport significatif de S Moirand 2007 dont le concept de notions mergentes mots v nements et mots arguments se rapproche bien des gards de la
271. e personnes entre 1957 et 1970 un soutien financier ad quat pour faire face la restructuration conomique de certains secteurs en difficult Au fil du temps l augmentation du ch mage unie la transformation de l conomie et du march du travail ont fait consid rablement voluer ses finalit s et corr lativement les strat gies mobilis es pour les mettre en uvre Aujourd hui les fonds structurels sont principalement tourn s vers l am lioration des conditions d employabilit ce qui re vient concr tement favoriser l ducation et la formation professionnelle fournir des aides l emploi et la mobilit professionnelle d velopper de nouvelles formes d emploi favoriser l insertion des jeunes et des cat gories potentiellement risque de discrimination intervenir dans les r gions de l espace public europ en les plus d favo ris es Enfin 1l est important de noter que dans le cadre de la lutte contre la discrimina tion le Fond social europ en a concentr une partie importante de ses ressources la mise en uvre d une initiative appel e Equal qui a permis d tablir une coop ration internationale pour combattre toute les formes de discriminations l embauche Apr s avoir retrac le parcours qui de Rome Lisbonne a permis de poser les bases d une v ritable politique sociale et de l emploi l chelon communautaire il nous im porte maintenant de nous attarder tr s
272. e pour une grande vari t d applications Elle apporte une qualit d image durable nette et vivante tout en r duisant l impact total de l impression sur l environnement Cette innovation a t le r sultat de la r union d lib r e d une quipe di versifi e de 120 ing nieurs travers quatre pays diff rents Les probl mes de diversit cul turelle ou d autres formes ont t g r s efficacement afin de lib rer le potentiel cr ateur de diff rents individus issus d origines tr s diverses Pub11 74 Le FSE finance les activit s qui combattent la discrimination lors de l acc s l emploi par exemple en cr ant des passerelles au retour l emploi pour les groupes touch s par la dis crimination en faisant accepter la diversit en encourageant le vieillissement actif et la par ticipation des immigr s As15 75 La publication comprend galement une s rie de recommandations aux m dias la soci t civile et aux d cideurs politiques sur la mani re d insuffler davantage de diversit dans les m dias europ ens et de r pondre au besoin d informations d une population de plus en plus diverse contribuant ainsi la coh sion sociale au sein des soci t s europ ennes Pub8 Les quatre occurrences signal es en gras en l apparence s mantiquement analogues renvoient en r alit deux manifestations diff rentes du sens linguistique de diversit Les deux premi res metten
273. e probant de la diff rence entre les toponymes et les anthroponymes Notre conviction reposait sur le fait que lors que l interpr tation discursive porte sur un toponyme le r f rent discursif est toujours un v nement alors que dans les cas des Np de personne ce sont plut t les propri t s physiques cognitives de ce r f rent que l interpr tation tend syst matiquement mettre en avant Or bien que ce constat se confirme tr s souvent on est loin d en pou 30 C Fuchs 1981 observe avec justesse que la logique classique repose sur des postulats anti nonciatifs De fait les logiciens ont toujours mis au c ur de leurs pr occupations les probl mes de r f rence en cartant corr lativement tout ce qui rel ve de l nonciation Il en t moigne leur conception du nom propre d fini comme un type de d signation d un objet singulier Frege cit par Gary Prieur 1994 14 256 voir tirer une conclusion g n ralisante Il suffit de comparer les exemples 12 et 13 ci apr s pour constater effectivement que cette diff rence entre les deux typologies de Np ne se confirme toujours pas et que l emploi figur d un anthroponyme ne renvoie pas syst matiquement aux qualit s du r f rent initial 12 La Haute Autorit fran aise de lutte contre la discrimination et l galit a soutenu un projet dirig par La maison des associations de Tourcoing dans lequel le c l bre footballeur fran ai
274. e semble jouer ici un r le d terminant En l absence lement dans de nombreux tats membres semble tre de promouvoir l galit des chances ent a vie en couple avec ou sans enfants semble allonger la dur e des t ches m nag res notaj Le tableau 8 illustre les r sultats enfin d finitifs de l analyse quantitative Marqueurs et leurs variantes Rapports Guides Pub diverses MagazineAs semble 136 26 71 51 para t 8 5 2 6 Tab 8 Total des variantes en semble et para t L apport que cette enqu te lexicom trique peut fournir l analyse s mantique appa ra t si l on compare les r sultats pr alablement observ s dans le tableau 6 avec le nombre des occurrences que nous venons de recenser De fait non seulement cette nou velle recherche confirme notre observation ant c dente relative la pr minence dans les rapports des constructions en semble mais fait maintenant merger galement les occurrences de para tre qui taient absentes dans les r sultats ant rieurs Le tableau 8 montre toutefois que l emploi de ces derni res reste encore relativement faible au sein de notre corpus et que l cart avec la fr quence de sembler demeure tr s important Afin de donner une explication plausible cette disproportion il est n cessaire de mettre l accent aussi bien sur le s mantisme que sur les contextes d emploi de ces deux formes Pour Nglke 2001 19941 les tours il semble que il para
275. e sur ces ph nom nes d ambig it relationnelle de cer tains adjectifs en donnant par ailleurs une explication convaincante des cons quences que ce flou en tra ne sur la prise en charge nonciative du terme qui leur est sous jacent 313 L tude de ces cas de polys mie avec ou sans motivation homonymie pr sente un int r t remarquable pour l appr hension s mantique de l expression diversit et de ses variantes syntagmatiques Il serait toutefois r ducteur de parcourir uniquement cette piste fond e en bonne partie sur l analyse componentielle du sens linguistique et peu ou pas sur les effets pragma s mantiques relevables en discours Voil pourquoi dans cette tude nous avons d lib r ment choisi de focaliser notre attention non pas sur le sens lit t ral de diversit mais plut t sur les multiples manifestations contextuelles de ce sens Autrement dit il s agit moins ici de nous interroger sur le sens compositionnel du mot diversit que de nous pencher plut t sur les nombreuses formes sous lesquelles ce sens appara t et ce en fonction des instances nonciatives qui le repr sentent de l articulation des points de vue dans l nonc et des calculs inf rentiels de l interpr tant Sans m connaitre le travail pionnier d j entam en ce sens par la prax matique C D trie P Siblot B Verine 2001 nous souhaitons nous pencher ici sur une approche propos e 1l y a d j presque trente ans p
276. e sur une obligation de r sultats et non seulement de moyens l affirmative action l am ricaine contrairement aux mod les europ ens d action positive privil gie essentiellement les syst mes des quotas visant garantir l insertion professionnelle ou acad mique d un nombre fix a priori de personnes issues des groupes d favoris s 290 favoris es un traitement privil gi destin compenser les in galit s dont elles ont fait ou font encore l objet Si la discrimination positive d une part permet ces groupes de rattraper le retard par rapport au reste de la soci t d autre part elle repose sur une in coh rence de fond en s effor ant de r duire l injustice sociale par des politiques pr f rentielles la discrimination positive accorde certaines minorit s un traitement privil gi qui va dans le sens diam tralement oppos au principe d galit s av rant donc de ce fait antir publicaine Il ne s agit donc pas comme on le pr tend souvent d un oxy more qui mettrait en contraste deux syst mes axiologiques oppos s et incompatibles n gatif pour discrimination et positif pour l adjectif positive Il est plut t question notre avis d un paradoxe c est dire d un raisonnement en l apparence sans faille qui cache une contradiction interne en contraste avec une id e commun ment admise Au trement dit ce n est pas la discrimination qui ne peut pas tre
277. ective ne s applique pas la s curit et la sant des utilisateurs de l ouvrage termin Il est toutefois possible que celles ci fassent l objet d autres directives Le discours de vulgarisation s articule presque r guli rement sur un discours voca tion didactique qu il est possible de ramener trois dimensions distinctes 15 Nous utilisons cette expression faute de mieux Il faut faire attention toutefois ne pas confondre ces fonctions avec celles tudi es par Jakobson cf ch 1 qui rel vent d un niveau d appr hension totalement diff rent 189 e Une dimension d finitoire e Une dimension exemplaire iconographique et textuelle e Une dimension nonciative La premi re tient l effort d finitoire dont fait preuve le discours communautaire afin d clairer ou de mieux pr ciser des notions s mantiquement opaques Cela se v rifie tout particuli rement quand le sens associ ces notions est restreint au domaine d application de la directive comme dans les exemples 7 et 8 o le terme danger et chantier font l objet d une restriction s mantique due au fait que les mots ren voient respectivement certains risques professionnels et un nombre limit de r f rents ou bien lorsque la directive elle m me ne pr cise pas suffisamment ses enjeux terminologiques ex 9 7 On entend par danger tout ce qui est susceptible de causer des dommages
278. el ou tel autre genre mais de d crire les diff rents dispositifs que les auteurs des publications mobilisent pour mettre en sc ne leur parole 4 2 Des types de textes aux genres L analyse du discours a eu le m rite d avoir relanc la r flexion autour de la notion de genre On ne saurait pour autant nier l apport heuristique de la linguistique textuelle qui de son c t a contribu tablir un certain consensus autour du concept de genres textuels en prenant ses distances au cours du temps aussi bien avec les ambitions uto piques des grammaires de textes que vis vis de la notion de types de textes Cette derni re est encore largement repr sent e en didactique du FLE mais elle est de fait incompatible avec les orientations actuelles en analyse du discours o il est plut t question de types de pratiques sociodiscursives voire de genres de discours En France la linguistique textuelle du moins telle que l entend J M Adam 1990 1992 1997 1999 a de plus en plus tendance se penser dans ses rapports avec l analyse de discours Son objet est le texte consid r non pas comme suite de phrases enchain es mais comme unit signifiante unit consid r e dans sa singularit et son historicit d v nement communicationnel J M Adam 1999 28 Depuis les ann es 20 Infra 4 6 53 80 Adam souligne l inad quation de l id e de types de textes et met en garde sur les
279. ela ne l emp che pourtant pas de constater d une part le flou de la l gislation actuelle en la mati re et d autre part la n cessit de devoir situer sa propre identit dans une facette bien pr cise pour pouvoir revendiquer le droit la non discrimination lorsque celle ci est fond e sur une pluralit de facteurs discrimina tion multiple 42 J avais d cel de l hostilit lors de l entretien et aussi l id e selon laquelle je ne connais sais pas bien le pays J ai t trait comme un tranger Les gens me parlaient de choses comme si j en tais ignorant Ils s taient mis en t te que j tais un tranger et que je n aurais pas t capable de comprendre D une certaine mani re on fait de vous un tranger Je pense qu il y avait de multiples pr jug s a n arr tait pas la discrimination ou peut tre des pr jug s J ai senti cette hostilit durant l entretien et je ne comprenais pas J aurais aim aussi introduire une plainte pour discrimination fond e sur des motifs politiques mais la loi ne me le permettait pas Je pense qu il est assez artificiel de choisir des facettes de son identit comme si elles taient s parables ou d ignorer un l ment mais en pratique tant donn la nature de la l gislation sur l galit de traitement et la mani re dont fonctionnent les tribu naux on doit sp cifier quel motif semble le plus probable R44 Comme nous avon
280. emple 15 est re pr sent par la lutte contre la discrimination 15 Parmi les th mes centraux de cet agenda renforcer la protection contre toute forme de discri mination faciliter les soins de sant transfrontaliers etc certains sont tr s concrets et tou chent de nombreux citoyens au sein de l UE En ce qui concerne la lutte contre la discrimina tion l agenda reconnait particuli rement la situation des Roms une communaut qui est vic time de discrimination individuelle et institutionnelle persistante et qui souffre d exclusion so ciale As18 Parmi les unit s discriminantes figure galement au sujet de Toujours est il que dans les occurrences que nous avons relev es cette forme ne peut pas se d finir comme un topicalisateur Il se trouve en effet que n tant pas d croch e par rapport au reste de l nonc elle n introduit aucun l ment nouveau sur lequel le locuteur va pr diquer En d autres termes cette forme est discriminante mais pas pertinente L exemple sui vant en t moigne 16 Chez BUSINESSEUROPE nous voyons bien que l Espagne la France l Italie et Malte ne sont pas face aux m mes probl mes que le Danemark la Finlande ou la Su de Nous sommes pr ts en d battre et nous entamerons bient t des n gociations avec la CES au sujet de l inclusion des groupes d favoris s et des gens qui prouvent des difficult s entrer sur le march du travail A
281. emploi OEE les statistiques Eurostat sur les emplois disponibles la base de donn es statistiques sur les politiques des march s du travail et un Eurobarom tre sp cial La politique euro p enne sociale et de l emploi R14 8 Le Lobby europ en des femmes LEF a envoy une lettre ouverte aux chefs de gouverne ments avant le Conseil du printemps 2009 demandant la mise en place de mesures pour r pondre aux besoins des femmes en temps de crise et en donnant des recommandations rela tives au plan de relance conomique europ en et de l apr s Lisbonne R14 On constate quel point la morphologie d rivationnelle s av re d terminante dans ces extraits non pas pour d voiler la nature de l v nement auquel le Np fait allusion mais plut t pour aider l interpr tant saisir la port e v nementielle du toponyme ind pen damment du type d v nement dont il s agit Autrement dit sans fournir d explications pr cises sur l v nement le syst me linguistique suffit lui seul dans ces nonc s puiser le sens locatif de Lisbonne en indiquant corr lativement que ce dont ren voie l occurrence est une circonstance temporellement d limit e par un d but et une fin Tout ce que nous venons d observer pour les toponymes vaut galement pour les an throponymes dont les publications de la Commission europ enne sont parsem es En trent dans cette cat gorie aussi bien les anthroponyme
282. en poussant l allocutaire l identification L exemple s av re donc tr s int ressant aussi sur le plan rh torique puisque il illustre la fa on du locuteur en tant qu tre du monde de mobiliser la fois les proc d s argumentatifs du logos et du pathos Mais est ce que le simple fait de situer un performatif dans le contexte linguistique renvoie syst matiquement la pr sence du locuteur en tant qu tre du monde Certai nement non Comme on peut le constater si le performatif de l exemple pr c dent ren voyait bien au fait cognitif de s imaginer quelque chose dans l exemple 46 ci apr s le verbe semble en revanche avoir partiellement perdu sa force descriptive se r duisant une simple op ration nonciative C est Laurent Perrin 2008 que l on doit d avoir observ le statut symptomatique de certaines formules performatives et d avoir montr le premier quelles sont les retomb es que ce statut a sur le plan de la responsabilit nonciative des nonciateurs Voici ce qu il crit propos du verbe dire Loin de d crire une nonciation du locuteur comme tre du monde le verbe dire qualifie alors symp tomatiquement une attitude du locuteur en tant que tel l gard de son nonciation effective Plu t t qu au locuteur en tant qu tre du monde responsable d un discours rapport dans l nonciation ef fective la premi re personne renvoie alors directement au responsabl
283. en entendant par l une circonstance nonciative qui se caract rise par une suspension r flexive du dire arr t par des mots qui ne vont plus de soi Jbid Pour bien saisir la diff rence entre la modalisation fait nonciatif et l autonymie s miotique il suffit de comparer les exemples ci dessus avec l nonc suivant 51 a La dur e entre la publication d une offre d emploi et le moment o le poste est attribu peut varier consid rablement Pour les emplois non qualifi s ou peu qualifi s l emploi va cant peut pour ainsi dire tre combl dans la journ e En g n ral vous devez attendre entre deux et trois mois Cette p riode peut tre plus longue si la proc dure de s lection est plus d taill e et implique davantage d entretiens ou de centres d valuation Les interm diaires prennent g n ralement environ le m me temps G10 On voit bien dans cet exemple que si d une part la s quence autonyme tre combl dans la journ e ne fait l objet d aucune saillance particuli re pas d italiques ou de guillemets d autre part elle n est pas transparente non plus en ce sens qu elle ne s puise pas dans sa fonction de d signation d un r f rent Bien au contraire 277 l autonyme se confond sans pour autant s effacer dans la s quence nonciative et s impose comme objet par le biais d un modalisateur pour ainsi dire Ce dernier a plus exactement pour fonc
284. en raison notamment de l affaiblissement de notori t que ce joueur pourtant vainqueur de la Coupe du Monde en 1942 aurait subi au cours du temps Il en va de m me pour les arr ts de la Cour de justice europ enne qui contrairement l arr t Francovich ne sont pas grav s dans la m moire des interpr tants L emploi m tonymique pour ces occurrences serait impen sable car les interpr tants ne disposeraient pas d informations suffisantes pour pouvoir saisir correctement le contenu du Np Voil pourquoi pour faciliter l interpr tation et dissiper toute ambigu t s mantique ces arr ts inconnus la plupart des usagers sont toujours pr c d s dans le corpus par le substantif sp cificationnel affaire ex 14 ou bien accompagn dans le cotexte proche de leur d signant le plus proche savoir le terme arr t ex 15 14 Depuis l affaire Kalanke la Cour n a cess d affirmer qu elle n acceptera pas les programmes de discrimination sexuelle positive produisant des r sultats gaux au moyen de m canismes automatiques pendant la phase de s lection Pub12 15 La transposition au crit re de la nationalit de celui d avoir exerc ou non le droit de libre circulation l int rieur de la Communaut est particuli rement frappante dans l affaire Mas gio arr t du 7 mars 1991 C 10 90 Rec p 1 1134 o la Cour a t amen e v rifier si une disposition nationale en mati re de cal
285. englobe m me se posant clairement comme surordonn e la modalisation Enfin notre tendance distinguer jugement et posture se justifie aussi nous semble t il par l h t rog n it inh rente l instance discursive qui prend de fait la responsabi lit du comportement appr ciatif Dans le cas des jugements affectifs et valuatifs 1l peut s agir aussi bien du locuteur L1 E1 que des autres instances nonciatives impli qu es dans la polyphonie des points de vue el e2 e3 7 Dans le cas de la modalisa tion en revanche il faut distinguer entre la modalisation portant sur le contenu appel e modalisation d nonc et la modalisation portant sur le dire c est dire la modalit d nonciation Dans la premi re comme dans les cas pr c dents le sujet modal et le sujet nonciateur peuvent diverger alors que dans la deuxi me ils se recouvrent syst 7 La majuscule indique l instance nonciative responsable de la mise en sc ne des points de vue donc le locuteur et ses diff rentes images alors que la minuscule indique les autres nonciateurs cens s tre responsables des points de vue 68 Il est tr s important de souligner le statut que l opposition modalit d nonc d nonciation recouvre dans notre m talangage car il peut facilement pr ter confusion L id e que nous d fendons recoupe l interpr tation de la plupart des linguistes selon laquelle la modalit d nonc
286. enne De fait on verra dans le chapitre 5 que la Cour de justice ne veille pas seulement ce que le droit com Art 3 ter du Trait de Lisbonne La Cour de justice de l Union europ enne a son si ge au Luxembourg et a pour fonction de veiller l application du droit communautaire et son interpr tation Elle ne se confond donc pas avec la Cour europ enne des droits de l homme ayant son si ge Strasbourg qui intervient lorsqu un pays membre ne respecte pas la Convention europ enne des droits de l homme 100 munautaire soit respect mais compl te la l gislation europ enne lorsqu elle s av re la cunaire et ce travers les arr ts rendus par les juges L exemple des droits sur le lieu du travail et de la lutte contre la discrimination est cet gard spectaculaire car nom breuses sont jusqu pr sent les questions soulev es aupr s de la Cour par les particu liers qui ont permis d apporter un clairage fondamental sur la l gislation europ enne en mati re de droits sociaux 2 4 Sciences politiques La recherche en sciences politiques aussi s int resse aux probl mes de l emploi et de la lutte contre la discrimination La perspective bien videmment n est plus celle de l ex g se des textes fondateurs de la Communaut ni de l interpr tation des normes ju ridiques Le point de vue dominant en sciences politiques est en effet celui des poli tiques publiques une
287. enre mais aussi de choisir entre telle ou telle strat gie de mise en sc ne de la parole 3 Celle par exemple qui tend l gitimer les genres litt raires par opposition aux genres moins prestigieux 66 exog ne la nA tradition Autorit de RE aimer institutionnelle l gitimation endog ne auctoriale Fig 6 L autorit de l gitimation 4 6 La mise en sc ne de la parole Il sera question dans ce paragraphe de mettre l accent sur les propri t s formelles qui caract risent chaque sc ne d nonciation construite dans et par le discours Comme nous avons expliqu plus haut l absence de traits cotextuels suffisamment discriminants ne repr sente pas un obstacle notre appr hension des genres condition bien entendu que l on adopte un point de vue descriptif plus soucieux de cerner les modes de fonc tionnement des dispositifs nonciatifs que de d limiter les fronti res entre les genres point de vue dit normatif La notion de sc nographie est attest e chez Maingueneau d s 1991 o elle est convoqu e afin de mettre l accent sur la ritualit nonciative de l archive Ensuite Maingueneau la reprend dans sa tripartition de la sc ne d nonciation en sc ne englobante sc ne g n rique et sc nographie La sc ne englobante tient aux types de discours politique institutionnel religieux scientifique etc et a pour fonction de d finir le statut des partenaires et un
288. ent Valeur Agenda social Rapport Guides Brochures Publications diverses Tab 2 Valeurs de pourcentage Notons enfin qu l exception de la cat gorie publications diverses o nous avons rassembl plusieurs documents h t rog nes la classification par types propo s e dans le tableau 1 n a rien d arbitraire La plupart des documents que nous avons classifi s comme rapports magazines brochures et guides sont indiqu s comme tels dans la notice qui fait imm diatement suite la couverture ou faute d indications pr cises dans le descriptif propos par le catalogue en ligne Il nous im porte toutefois de pr ciser que malgr ces indications il est impossible d isoler des traits caract ristiques chaque type de documents ce qui fait que des publications ma nifestement diff rentes sont class es par les r dacteurs sous une m me typologie Nous allons donc mettre l accent plus loin 4 sur la n cessit de trouver un crit re plus per tinent pour mieux cerner la diversit de ces documents 38 2 2 Du corpus de r f rence au corpus de travail 2 2 1 Le choix des partitions Le corpus de r f rence dont nous venons d illustrer les modalit s de construction a t par la suite organis en partitions que nous avons interrog es l aide de notre outil de statistique textuelle AntConc Ces partitions n cessaires aux analyses de texto
289. ent l uvre pour organiser sciemment le discours communautaire l oppos il ne serait non plus imaginable que dans ce m me discours le sujet soit totalement d pouill de son autonomie divis tout moment par l ext rieur qui habite son incons cient Ce malentendu engendr par l opposition entre conscience et non conscience volontaire involontaire opposition qui am ne forc ment l analyste pencher pour l une ou l autre hypoth se est aliment notre avis par la tendance encore largement diffuse 177 en sciences du langage consid rer h t rog n it montr e et constitutive comme deux cloisons tanches qui ne peuvent pas se recouper Nous estimons que notre corpus du fait justement de la codification la fois textuelle et linguistique laquelle sont sou mises les publications de la Commission illustre bien la coexistence tout autre que con flictuelle entre ces deux dimensions d une part la ma trise lucide et absolue de la pa role par le sujet nonciateur et d autre part son in luctable division et son impuissance face l immanence du d j dit Ces deux dimensions ins parables donc mais obser vables en discours sont chacune repr sent es dans notre corpus par des ph nom nes linguistico discursifs plus ou moins bien d limit s Les marques de l effacement cer tains marqueurs pist miques comme on dit il para t selon X la mise en sc ne des dis positifs
290. ent qualifi e de directive cadre pr voit des mesures destin es encourager l am lioration de la situation en mati re de s curit et de sant de tous les travailleurs et d finit une strat gie globale en vue de limiter les risques sur tous les lieux de travail Elle rige les principes g n raux de la pr vention de l valuation des risques et de la gestion des risques en pierre angu laire de la s curit et de la sant au travail Cette m me strat gie se retrouve galement dans la directive Chantiers 92 57 CEE et les divers intervenants mentionn s dans la directive doi vent en tenir compte 4 La pr sente directive ne s applique pas aux activit s de forage et d extraction dans les indus tries extractives au sens de l article le paragraphe 2 de la d cision 74 326 CEE du Conseil du 27 juin 1974 portant extension de la comp tence de l organe permanent pour la s curit et la salubrit dans les mines de houille l ensemble des industries extractives 5 La directive couvre la s curit et la sant des personnes qui effectuent des travaux de cons truction ult rieurs tels que des travaux de maintenance nettoyage et peinture inclus En effet il y a autant de travailleurs qui sont tu s ou bless s pendant des travaux de maintenance que pendant des travaux de construction Les projeteurs et autres intervenants devraient avoir une vue globale du cycle de vie de l ouvrage 6 La dir
291. ental dans l analyse lexicom trique de ne pas se r f rer au corpus en termes de mots Le concordancier en effet ne reconna t que des caract res cat gorie dans laquelle sont rang s galement les espaces les fins de ligne la ponctuation et d autres signes graphiques Ainsi dans cette th se nous tendons privil gier plut t les notions d unit forme et occurrence qui sont d j bien tablies en linguistique statistique et distributionnelle 120 f rent de textes pris int gralement en choisissant comme crit re d homog n it la taille des fichiers Le tableau suivant illustre la partition de ce sous corpus Partitions du sous corpus R f fichiers N fichiers Taille totale des fichiers Rapports R45 47 R49 59 14 2 01Mb Guides G1 9 9 2 01Mb Publications diverses Pub1 13 Pub15 16 15 2 01Mb Agenda social AS12 27 16 1 99Mb Tab 5 S lection des publications par taille des fichiers Pr cisons par ailleurs que pour r duire la marge d erreur dans le calcul des occur rences nous avons fait pr c der l exploration proprement dite d une phase pr paratoire consistant nettoyer le corpus pour en am liorer l exploitabilit Nous avons par exemple limin les espaces doubles et les fins de ligne que le concordancier reconna t comme des caract res Dans bien d autres cas nous sommes intervenus sur le texte source pour carter les occurrences attest es au sein d nonc s
292. entateurs qu ils soient citoyens op rateurs so ciaux journalistes ou bien politiciens analystes acad miciens enseignants L int r t que tous ces acteurs portent la parole publique fonctionne de fait comme un disposi tif d amplification des enjeux pos s par les institutions communautaires enjeux qui ainsi m diatis s se cristallisent comme des unit s de discours signifiantes Sans tre elle m me source d v nements discursifs l Union par sa parole contribue relancer le d bat autour de questions qui existent d j dans le monde ph nom nal et sont inscrits dans la m moire collective partag e des locuteurs Moirand 2007 mais qui sous la plume ou dans la bouche des commentateurs deviennent formellement des v nements de discours Il d coule de cette consid ration un double constat Premi rement un fait se constitue en v nement discursif lorsqu il 1 s inscrit dans une temporalit d limi 16 Au sens de discours spontan s des locuteurs ordinaires cf M A Paveau 2006 Achard Bayle et M A Paveau 2008 Lecolle et Achard Bayle 2009 17 On y reviendra infra 83 18 C est en ce sens que la formule s inscrit dans une dimension r flexive ou m talinguistique 245 t e 2 il est notoire et per u visibilit comme signifiant exemplarit Krieg Planque 20096 en ligne Deuxi mement ce ne sont pas les institutions communau taires qui cr ent un v nement discursif
293. entralis es comme par exemple l institution des quotas Cela ne signifie pas que la France n a pas fait voluer ses politiques de lutte contre les in galit s Plus simplement compte tenu de la richesse ethnoculturelle de la France et des mouvements migratoires qui ont caract ris l histoire r cente du pays il est naturel que des r serves aient t en visag es aussi bien par le l gislateur national qui revient le devoir de transposer les directives dans le droit national que par la jurisprudence S Mais reprenons pr sent notre discours sur l affirmation de l v nement discrimi nation positive et donc sur le destin formulaire que la s quence a pu atteindre du fait justement de sa circulation et de sa fixation en discours 2 Nous avons tout d abord int r t cerner le moment o cette s quence s est cristallis e en v nement discursif La d marche n est pas simple du moment que plusieurs sont les moments particuli rement saillants qui d une mani re ou d une autre ont contribu relancer le d bat autour de la discrimination positive On sait que le rapport de la Commission Minc proposait d j en 1994 d intensifier au nom de l galit les mesures pr nant la discrimination positive Nous convenons que cette r partition entre crit res socio conomiques incluant aussi le sexe et l ge et crit res ethniques n est pas pr cise Si nous y r f rons c est unique
294. entre le discours minemment go centr du t moignage et l ancrage plut t collectif des interviews et des ditoriaux Quant aux diff rentes manifestations du sens lexical nous renvoyons pour cette ques tion la section du chapitre suivant consacr e l analyse formulaire des nominalisa tions Il nous reste donc pr sent nous attarder sur les deux premi res cat gories de discours transversaux les formations discursives et les registres communicationnels Pr cisons avant de nous pencher sur le corpus que la nature de ces unit s est fonci re ment diff rente Selon Maingueneau 2005 les premi res sont des unit s non topiques en ce qu elles sont construites par les chercheurs ind pendamment de fronti res pr tablies alors que les registres communicationnels sont des unit s topiques puisqu ils correspondent des espaces d j pr d coup s par les pratiques verbales Main gueneau 2005 72 73 2 1 1 Les formations discursives Le concept de formation discursive ou de formation sociodiscursive Adam 1999 est l une des notions les plus controvers es de la linguistique en raison non seulement de sa complexit d finitoire mais aussi des fluctuations dont elle fait souvent l objet dans les travaux se r clamant de l analyse du discours Ces difficult s nous obligent de justifier nos positionnements th oriques l gard de cette notion afin de mieux illustrer
295. ents qu il est inutile d illustrer d ores et d j toutes les op ra tions effectu es sur le corpus par l interm diaire du concordancier et des expressions ra tionnelles Il nous a sembl toutefois n cessaire de pr senter bien que succinctement les outils principaux de notre logiciel de statistique textuelle afin de mieux nous rep rer lorsqu il s agira dans les chapitres suivants de relever et d interpr ter les r sultats Nous allons pr sent mettre l accent sur le cadre th orique et pist mologique qui fera de toile de fond notre analyse s mantico nonciative et discursive du corpus 16 http fr wikipedia org wiki Expression rationnelle 43 3 Le cadre th orique la s mantique de l nonciation 3 1 De Bally Benveniste Dans cette section nous nous attachons pr senter les l ments fondamentaux de la s mantique nonciative Puisque les chapitres consacr s l analyse du corpus contien nent d j de nombreux renvois ce cadre th orique nous nous proposons ici de revenir bri vement sur l essor des approches nonciatives du sens et d illustrer les concepts et les notions op ratoires en s mantique nonciative Pour remonter aux origines de l nonciation C Fuchs 1981 propose de faire un bond de plusieurs si cles en arri re afin de parcourir les tapes qui de la rh torique classique la logique en passant par les tudes grammaticales ont marqu le surgisse men
296. er une repr sentation Nous disons bien une repr sentation car il serait pr tentieux de vouloir attribuer une valeur totalisante notre objet de re cherche en disant qu il est repr sentatif dans son ensemble de tous les domaines con cern s par les politiques d information et de communication de la Commission euro p enne D ailleurs comme le remarque A Condamines 2005 19 la repr sentativit n est pas retenue comme une notion pertinente dans les tudes qui comme notre th se ne visent pas la g n ralisation des r sultats L objectif de notre travail en effet n est pas de d crire le syst me linguistique partir de donn es attest es mais vise plut t ramener les faits linguistiques et discursifs observ s la sp cificit de notre corpus dont on voudrait fournir une caract risation la plus pr cise possible En d pit de cette diffi cult le corpus nous est apparu d s le d but comme le pivot autour duquel il fallait des siner notre questionnement L ordre choisi pour titrer la premi re partie de ce travail t moigne en effet de sa centralit au sein de notre tude et de l int r t de nous en servir pour mieux pr ciser la probl matique infra La deuxi me difficult a consist en revanche donner une consistance notre probl matique Dans le cadre des sciences humaines et sociales une probl matique peut tre d finie comme une mani re parmi beaucoup d autres d
297. erni res lignes de ce chapitre confirmer ou remettre en cause certains postulats plus ou moins bien tablis relativement ces crit res compositionnels D abord l ancrage nonciatif Dans son corpus N S Lee 2003 remarque que malgr l engagement tr s fort de son auteur le je est totalement absent de l ditorial Cela est confirm galement dans nos textes o le sujet nonciatif se construit toujours par le nous L absence para doxale de la premi re personne s explique par la volont de l ditorialiste de temp rer son ego en mettant en avant par sa parole la communion d esprit et le consensus id o logique qui inspirent le comit ditorial Dans nos ditoriaux le nous est l expression de la voix de la direction g n rale Emploi affaires sociales et inclusion laquelle re vient la responsabilit du magazine Contrairement aux interviews en effet o les posi tions exprim es taient le fait d un jugement critique r el ou fictif de la part du journa liste dans les ditoriaux du magazine Agenda social il revient au r dacteur en chef qui est aussi directeur de la DG Emploi d exprimer des propos tranchants pour veiller la curiosit des lecteurs Disons au passage que nos ditoriaux accordent une place consi d rable la pr sentation des articles et des dossiers du magazine Cette pratique est tr s diffuse non seulement au sein des genres de la presse g n raliste et sp ciali
298. ernir exclusivement une appr hension typographique de nos textes Il est vident en effet qu un guide et un rapport se distinguent par des propri t s typographiques diff rentes le premier ayant un mode de composition plus dynamique fr quence des alin as des num rations etc alors que les rapports se pr sentent g n ralement comme des blocs monolithiques homog nes Il n en reste pas moins qu une telle appr hension d passerait notre objectif d analyse qui est plut t d insister sur les conditions et les modes de productions des genres en portant une attention particuli re dans ce chapitre l ancrage nonciatif de chaque dispositif de mise en sc ne de la parole Id e par ailleurs que nous avons d j partiellement remise en cause en 4 1 lorsque sans jamais nier la normativit des genres nous avons pr cis que ceux ci ne peuvent pas uniquement se d finir par des traits formels communs mais doivent tenir compte de la situation de production et de r ception des discours 59 rences de programmes communautaires dont on vise exposer les r sultats mais aussi de bilans d tape qui insistent tant sur les objectifs atteints que sur les mesures adopt es pour faire face l avenir de nouveaux d fis Quant aux guides ils visent g n rale ment un public d termin et contrairement aux rapports ils fournissent des indications relativement la r ception des directives communautaires
299. errogeant l interview propos de la pr sentation du document programmatique de la Commis sion Il le fait toutefois sans entrer dans le d tail en donnant la possibilit l interlocuteur d exprimer librement ses propos Si cette attitude peut para tre compr hensible la question de l extrait B l est moins Le ton timide de la critique adress e l interlocuteur est pour reprendre l expression de J Igalens un indice de l absence de complaisance habilement dissimul e du r dacteur Cette critique mod r e tourne en permission dans la question suivante C o parmi les initiatives promues par l Agenda l interlocuteur est libre de choisir celle qui lui convient le mieux Mais l exemple le plus clairant nous est fourni par la derni re question D Ici il ne s agit pas seulement d adapter le ton sur le mode de la cordialit mais aussi de rapporter une critique l gard de la l gislation en mati re sociale tout en passant sous silence la source qui l a 46 Le rapprochement avec les consid rations de J Igalens pourrait sembler quelque peu hasardeux Bien videmment un journaliste qui s adresse au pr sident de la Commission europ enne aura de toute fa on tendance parler sur un ton plus complaisant que s il s adressait en revanche au PDG d une entreprise Il n en reste pas moins que si l on veut poser des fronti res pr cises entre l interview au sens strict et les question
300. es Ceux qui connaissent pour des raisons professionnelles ou pour int r t personnel les publications de la DG Emploi de la Commission europ enne savent bien en effet que cela fait souvent l objet d une mention explicite dans le titre comme en t moigne par exemple le document intitul Guide caract re non contraignant pour la mise en uvre de la directive 2006 25 CE sur les rayonnements optiques artificiels Nous insistons toutefois sur le fait que la d marche scientifique ne doit pas se contenter de l vidence m me lorsque celle ci pourrait suffire anticiper les conclusions mais se doit de passer au crible l objet de recherche jusqu trouver loin de la surface une explication cens e justifier ces conclusions Dans notre cas cela signifie concr tement que le caract re non contraignant des guides demandait tre prouv au del de toute vidence par une investigation microlinguistique pouss e au c ur m me de la mat rialit langagi re 123 La modalisation est d finie par N Le Querler 1996 61 comme l expression de l attitude du locuteur par rapport au contenu propositionnel de son nonc et nous ajoutons par rapport aussi son nonciation Nous estimons en effet que tout acte du locuteur visant exprimer la mani re dont il envisage de pr senter sa parole rel ve de la modalisation Les modalit s se distinguent en logiques et appr ciatives Les modalit s logiqu
301. es h rit es de la tradition philosophique et logicienne se r partissent leur tour en modalit s al thiques d ontiques temporelles bouliques et pist miques Les moda lit s appr ciatives ressortent en revanche totalement de la r flexion linguistique et con cernent la mani re non d ictique par laquelle le locuteur exprime sa subjectivit C Kerbrat Orecchioni 1980 2009 A J Greimas 1976 quant lui d finit les modalit s comme des pr dicats abs traits dont la particularit est de renvoyer deux fonctions distinctes faire et tre Ces fonctions permettent de poser deux formes possibles d nonc s l men taires les nonc s de faire et les nonc s d tat Or pour Greimas tant les modalit s d ontiques exprimant l obligation et la permission que les modalit s al thiques ex primant la n cessit et le possible d coulent de la m me matrice le verbe devoir La diff rence entre les deux r side uniquement dans leur valeur modale qui est celle d un devoir faire pour les modalit s d ontiques et celle d un devoir tre pour les modalit s al thiques Ainsi si les tours il est n cessaire il est essentiel il est indispensable nous paraissent relever la fois du d ontique et de l al thique c est justement parce que le pr dicat modal qu ils ont en commun devoir ne co ncide pas avec leur logique mo dale n cessit vs obligation En termes moins techniqu
302. es nous dirons que bien que les adjectifs n cessaire essentiel indispensable rel vent plein titre de l al thique ils D finition qui recoupe celle de B Pottier 1973 329 Meunier quant lui rapporte d autres d fini tions de la modalit celle de Roulet par exemple chez qui la notion se d finit comme prise en charge de l nonc par l nonciateur ou encore celle de J Dubois et de Kebrat Orecchioni qui qualifient la modalit respectivement de distance du locuteur par rapport l nonc et de traces privil gi s de l inscription de l nonc du sujet d nonciation cf A Meunier 1981 122 Dans un autre texte en core il reprend Bally cette d finition de modalit la forme linguistique d un jugement intellectuel d un jugement affectif ou d une volont qu un sujet pensant nonce propos d une perception ou d une re pr sentation de son esprit cf A Meunier 1974 9 2 C est cette d finition qu il faudra se reporter lorsque dans notre th se nous ferons r f rence aux notions de modalisation modalit modal Toutefois nous nous r servons de mieux pr ciser infra 3 ce qui pour nous rel ve ou ne rel ve pas de la modalisation Qu il repr sente au moyen du carr s miotique Ce qui explique l intuition l mentaire qui conduit mettre sur le m me plan l obligation et la n cessit alors que les deux ne se recoupent pas s mantiqueme
303. es ayant des besoins particuliers afin de soutenir l ducation des enfants handicap s Quant la communaut LGBT Lesbiennes Gays Bisexuels Transsexuels la pro tection contre toute forme de discrimination fond e sur l orientation sexuelle est assur e par la directive 78 2000 CE cit e ci dessus qui compl te le cadre juridique ant rieure ment pos par la directive 43 Le processus entam par ces deux importantes mesures l gislatives ne pourra que s achever avec la directive non encore adopt e mais dont les n gociations ont commenc e en 2008 Avec cette nouvelle mesure la protection des droits des homosexuels sera enfin achev e gr ce une extension de la l gislation dans des domaines autres que l emploi et la formation professionnelle comme l ducation et les prestations de services En attendant une tape importante a t franchie avec la di rective 2012 29 CE adopt e en octobre dernier finalis e tablir des normes mini males concernant les droits le soutien et la protection des victimes de la criminalit Le grand m rite de cette nouvelle directive est d avoir pos un cadre juridique permettant de punir s v rement tout acte de violence ou criminel motiv entre autres raisons par l orientation sexuelle l identit de genre ou sexuelle voire par la trans homophobie Enfin la l gislation europ enne en mati re de lutte contre la discrimination et l exclusion sociale comprend
304. es d nonc Les liens nonciatifs enfin relient ces tres discursifs aux points de vue La ScaPo Line fait une distinction fondamentale entre les liens de responsabilit et de non responsabilit La responsabilit repose enti rement sur la source nonciative Pour les polyphonistes scandinaves tre responsable d un point de vue revient n cessairement tre la source de ce point de vue Les liens de non responsabilit en revanche relient les tres discursifs des points de vue dont ils ne sont pas la source et se r partissent leur tour en plusieurs liens interm diaires sur une chelle qui va d un minimum de res ponsabilit l accord par exemple un maximum de non responsabilit la r futation Pour expliquer le fonctionnement de la ScaPoLine Nolke propose dans ses contribu tons un exemple de Ducrot devenu d sormais embl matique du fait polyphonique la n gation syntaxique Soit l nonc Ce mur n est pas blanc et sa formalisation pdv X VRAI ce mur est blanc pdv2 lo ANJUSTIFIE pdvi Cette repr sentation montre que l nonc contient deux points de vue contradic toires Le locuteur responsable de l nonc lo d finit comme injustifi le point de vue positif sous jacent Il revient lui la responsabilit de la n gation mais rien dans l nonc ne nous renseigne sur l instance nonciative responsable du premier point de 5 Selon l id e qu on ne
305. es d action que l Europe tablit pour atteindre ses objectifs d une croissance durable et inclusive D un point de vue discursif cela se traduit par une attention particuli re de la part des institutions europ ennes la mani re dont le travail le ch mage la s curit la discrimination la mobilit sont mis en mots dans et par le discours Autrement dit les discours ayant pour objet des probl matiques sen sibles telles que l inclusion des cat gories discrimin es la tutelle des travailleurs la n cessit de garantir l galit des chances l embauche et un traitement salarial identique aux femmes comme aux hommes demandent un effort constant de s lection des strat gies nonciatives Cet effort consiste d une part manier avec pr caution certaines r a lit s incommodes discursivement probl matiques et de ce fait susceptibles de d so rienter les esprits songeons aux notions discrimination positive vs action positive de race vs ethnie et d autre part adopter une posture diplomatique au regard de la di versit culturelle de chaque pays G rer la conflictualit r duire les occasions d incompr hension et de malentendus tout cela passe forc ment par la puissance voca trice du langage et donc par la n cessit d une ma trise totale de la parole publique Bien videmment cela ne revient pas dire que c est l Union europ enne qui cr e de toute pi ce les cat gor
306. es d ouverture la diversit La prise en compte de facteurs qui ne sont pas directement li s aux qualifications ou aux exp riences professionnelles comme la per sonnalit et le comportement rel ve d une attitude positive qui t moigne de l engagement de l entreprise aupr s de son personnel Cet engagement est explicit par un positionnement pr cis introduit par le verbe d opinion croire relativement la n cessit de promouvoir la cr ativit des travailleurs par des formes de participation d ci sionnelle incisives Ensuite l instar des rapports annuels d entreprise cette fiche est enti rement construite sur un principe d organisation qui alterne des s quences narratives en gras des s quences descriptives en italique L initiative en faveur de la diversit est pr sen t e comme la volont d une classe manag riale pr voyante dont les intuitions se sont r v l es exactes compte tenu notamment des r sultats obtenus La prise de conscience que la diversit envisag e au d but comme une juste mani re de mener une entre prise peut galement tre source de profits t moigne d un processus de maturation in terne l entreprise qui dans l organisation des agencements propositionnels des s quences narratives prend les contours d un v ritable bildungsroman ayant pour prota goniste l entreprise et ses collaborateurs Quant aux descriptions elles sont assorties de nombreuse
307. es dispositifs de correction des march s a toujours re pouss avec fermet l id e d un m canisme pr f rentiel fond sur les notions d origine et de race La raison est tr s simple une discrimination qui soit r el lement positive devrait pouvoir s appuyer sur des crit res socio conomiques quali 291 fication ge sexe plut t qu ethniques Tant les uns que les autres crit res peuvent tre d termin s partir de statistiques quantitatives mais tandis que cette quantification permettrait dans le cas des crit res socio conomiques de mettre en uvre des mesures positives cibl es et concr tes le recensement effectu sur base ethnique comporterait videmment des co ts importants sur le plan thique cf plus loin la question des cat gories vuln rables D o le choix de la loi fran aise d interdire toute enqu te visant quantifier bien que pour des raisons de solidarit les personnes dont la vuln rabilit d pendrait de leur origine provenance ou couleur de peau Deuxi mement il faut noter que l Union encourage les mesures d action positive sans pour autant les imposer aux tats membres Ainsi tandis que certains tats europ ens ont envisag une d rogation au principe d galit d autres comme la France se sont toujours montr s prudents cet gard en vitant d largir d autres cat gories vuln rables les mesures fortement c
308. es performatifs qui portent encore en eux m mes les traces de leur valeur descriptive originelle et t moignent d une d rivation non encore achev e Font partie de ce groupe c t d imaginer aussi croire penser dire Ibid Nous y ajoutons comprendre et se demander qui comme l attestent les exemples sui vants semblent bien ne pas avoir puis leur force descriptive de sorte qu il est difficile d tablir si c est le locuteur en tant qu tre du monde qui se d crit ici dans l acte de comprendre et de se poser une question ou bien si c est plut t le locuteur en tant que tel qui exprime de mani re indicielle par le modalisateur son attitude vis vis de son nonciation 47 Je travaillais dans une maison de soins pour personnes g es Je ne comprends pas ce que les gens ont dans la t te Un des r sidents me demande un jour tes vous musulmane et il r p te cette question tout au long de la journ e Certains r sidents ne m autorisent pas entrer dans leur chambre parce que je suis musulmane et que je porte un foulard R 44 48 En arrivant ici je ne connaissais rien de la Belgique J aurais tr s bien pu aller vivre et travail ler dans un autre pays J avais eu aussi la possibilit de partir pour Riga en Lettonie mais l poque je pr f rais finalement m en tenir l Europe de l Ouest d o le choix de la Bel gique Il y a huit ans Riga tait encore un peu trop exot
309. es que tous ces actes de langage n ont pas la m me force illocutoire Les occurrences en gras tir es des rapports ont une fonction injonctive en ce qu elles posent des obligations que les institutions euro p ennes ainsi que les acteurs sociaux sont cens s satisfaire en vue d un objectif Autre ment dit elles pr voient l adoption d un comportement conforme aux attentes de PUE En t moignent les nombreuses occurrences en italique de verbes modaux comme fal loir devoir En revanche lorsqu ils sont employ s dans les guides les verbes d action l infinitif ont toujours une fonction instructive c est dire ils donnent des indications relativement des opportunit s saisir ou des d marches suivre Combin s avec les imp ratifs ces verbes conf rent ce genre une organisation macrotextuelle qui le rend s miotiquement proche des modes d emploi Deuxi mement nous constatons la non correspondance entre forme linguistique et fonction Alors que les infinitifs des guides s ins rent de mani re coh rente dans des s quences dominante conative dans les rapports tous les verbes d action ayant une valeur injonctive s ins rent en re vanche dans une s quence r f rentielle o il est question soit de d crire la situation co nomique actuelle et les mesures n cessaires pour l am liorer soit d exposer des r sul tats d j obtenus Mais plus que toute autre chose il nou
310. es r alisations nominales doubles repose sur un d placement syntaxique provoqu par l effacement du cadre originel c est dire des groupes pr positionnel ou nominal parmi les r alisations attest es dans le corpus nous trouvons aussi les formes libres d origine mission pour la flexicurit experts sur la flexicurit Ce que nous postulons est que d un point de vue syntaxique l effacement de ce cadre a pour effet d intensifier encore plus le degr de figement de la collocation jusqu provoquer la soudure des deux nominalisations Cela a une cons quence importante sur le plan s mantique per ue comme une forme constitu e de deux unit s distinctes mais solidaires fig e un degr plus fort que celui qui caract rise sa collocation d origine la formule ne d signe plus la classe g n rique des individus experts de la flexicurit les missions enta m es en faveur de la flexicurit et les approches fond es sur la flexicurit mais plut t 7 L expression double nominalisation pourrait para tre inexacte puisque les noms mission et experts ne sont pas historiquement d riv d un verbe experts notamment d rive d une transmutation qualitative de l adjectif expert Pour comprendre ou mieux pour se rappeler des raisons de ce choix on se reportera au d but de ce chapitre cf notamment note 1 7 Une soudure qui bien videmment n est pas orthographique mais cognitivo
311. es sources documentaires originelles Le souci d observer l hyperstructure des publications de la DG Emploi mais aussi la n cessit de ramener r guli rement les exemples s lectionn s travers le concordancier leur con texte large nous ont oblig s de revenir plusieurs fois sur les textes de notre corpus afin de mieux interpr ter les r sultats AntConc est un logiciel gratuit de statistique textuelle r alis par Laurence Anthony professeur la facult des Sciences et techniques de l ing nieur de l Universit Waseda au Japon Les possibilit s d analyse offertes par ce logiciel sont nombreuses celui ci tant non seulement un simple concordancier mais aussi un outil permettant le calcul des fr quences des collocations des segments r p t s des mots cl s Son efficacit r side tout particuli rement dans la possibilit de travailler sur plusieurs fichiers la fois permettant une comparaison entre les textes s lectionn s A nsi peut on observer dans l image suivante comment le concordancier permet d afficher simultan ment les cooc currences de la forme discrimination contenues dans deux partitions diff rentes Concordance Concordance Piot File View Clusters Collocates Word List Keyword List ttaques racistes et la discrimination dont les Roms font lobje javis des experts t social qui emp che la discrimination et facilite une action avis des experts utionnel y compris la
312. etc et d autre part l organisation interne de chaque document En t moignent les sections du magazine Agenda social que nous pouvons distinguer en r guli res Dossier special Voix d ici et d ailleurs Emploi et occasionnelles Handicap Sant et s curit au travail etc selon leur fr quence d apparition dans les num ros mais aussi les titres de para graphe qui structurent les guides de pr vention des risques valuation des risques Na ture du des risque s Identifications des dangers D terminer les mesures pr ventives Adopter des mesures Directives UE pertinentes Au niveau strictement lexical le fi gement qui caract rise notre discours communautaire merge en revanche au moyen de diff rentes formes plus ou moins variables de stabilisation des unit s La productivit lexicologique inh rente nos trois nominalisations favorise en effet la prolif ration en contexte de variantes morphologiquement et syntaxiquement h t rog nes Il peut s agir par exemple de simples collocations construites sur des adjectifs d nominaux discri mination positive discrimination directe discrimination indirecte discrimination mul Tout en tant elles m mes des formules au m me titre que les unit s polylexicales les collocations les slogans les petites phrases Nous avons qualifi d homog n it formelle cet aspect routinier de nos publications qui int resse le niveau du sy
313. exemple 17 il s agit en re vanche d un cas manifeste de polyphonie interne X L o interviennent deux manifes tations diff rentes l et L de la m me instance constructrice LOC Le constat selon lequel la responsabilit du point de vue conc d revient dans l exemple 17 au locuteur textuel et non pas au locuteur de l nonc est par ailleurs confirm par le fait que ce dernier ne r fute pas le contenu de ce point de vue Cette observation n est pas sans im portance puisqu elle confirme l hypoth se avanc e par Nglke Fl ttum et Nor n 2004 106 selon laquelle un pdv dont le locuteur de l nonc lo ne prend pas la responsabi lit mais qu il ne r fute pas peut tre associ au locuteur textuel L L objectif des exemples 16 et 17 a t principalement d tudier l articulation au sein des nonc s polyphoniques d instances nonciatives plurielles responsables ou non des points de vue conc d s Cela nous a permis de porter notre regard sur des formes de po lyphonies aussi bien internes qu externes relevables en contexte monologal Or ce que nous nous proposons de faire dans l exemple suivant est de reconduire cette m me r flexion l tude d un passage polyphonique issu cette fois ci d une interaction entre in terlocuteurs Dit autrement il s agira dans l exemple ci apr s d illustrer un cas de dia logisme au sens troit du terme c est dire un change dialogal co
314. f l adjectif curieux est affectif et valuatif la fois Il est affectif parce qu ant pos au nom il exprime l inqui tude du locuteur et axiologique parce que le locuteur lui applique les m mes propri t s n gatives qu il attribue aux cat gories raciales Mais la subjectivit inh rente au lexique s exprime dans le corpus galement par certains emplois figur s dont nous pr sentons ici quelques exemples En premier lieu le remplacement m tonymique d un terme avec un autre contigu susceptible de permuter sa place sur l axe paradigmatique du discours C est le cas dans l exemple 39 o la Cou ronne remplace le pouvoir royal ou bien de 40 o le terme plume est cens tre pris dans le sens figur d criture 39 Le Royaume Uni a par ailleurs renforc les exceptions du RRA article 41 paragraphe et du RRO article 40 paragraphe 2 qui permettent la discrimination fond e non seulement sur la nationalit mais aussi sur le lieu de r sidence habituelle ou sur la dur e de la pr sence de la personne au Royaume Uni si cela est pr vu en application d une autorisation l gale ou con forme toute disposition prise ou approuv e par un ministre de la Couronne ou si cela est n cessaire pour satisfaire toute condition impos e par un ministre de la Couronne R 23 40 Ne dit on pas que la plume est plus forte que l p e la fa on dont la pauvret et l exclusion s
315. f rent discursif prototype de la cat gorie Dans ce cas sp cifique nos propos initiaux se confirment puisque c est effectivement une propri t du r f rent discursif voire l habilit de ce joueur fort comme Zidane que cette occurrence met en valeur Il en va tout autrement dans le deuxi me exemple o l anthroponyme ne renvoie plus aux qualit s du r f rent d sign mais plut t un v nement discursif particuli rement saillant au point d avoir t inscrit lui aussi dans la cat gorie des v nements prototypiques dans son genre L v nement en question est un arr t prononc par la Cour de justice de l Union euro p enne suite l affaire soulev e par Andrea Francovich contre l tat italien reconnu responsable de ne pas avoir donn ex cution manque de transposition la directive 31 Andrea Francovich et al vs R publique italienne 19 d cembre 1991 257 80 987 relative la protection des travailleurs salari s face l insolvabilit de l employeur Cet arr t a ouvert une br che dans l histoire de l activit juridique de l Union puisqu il a lanc pour la premi re fois le d bat autour de la responsabilit des tats membres l gard des particuliers D s lors la discipline juridique en la mati re a volu e 1irr versiblement marqu e d sormais par un avant et un apr s Francovich L adjonction de l adverbe depuis dans l exemple 13 2 occurrence t moig
316. fond ment la pens e de P cheux J Authier Revuz 1984 son tour influenc e par cette pens e met en avant dans sa th se de l h t rog n it nonciative l image d un sujet qui non seule ment n est plus maitre en sa demeure mais subit aussi l illusion de l autonomie de son discours Le sujet parlant cliv de la psychanalyse devient ainsi sous la plume d Authier Revuz un sujet illusoirement porteur de choix et d intentions alors que dans la r alit il est non seulement inconsciemment habit par l ext rieur voire par l Autre mais il en est m me domin Cette digression sur le versant psychanalytique de l analyse du discours nous oblige revenir sur la probl matique du sujet dans notre corpus afin de mieux pr ciser son statut au sein du discours communautaire Notre objectif est d emp cher que nos positions pr c demment exprim es sur cette question mais aussi le m talangage dont nous nous sommes servis jusqu pr sent portent croire que dans les publications de la DG Emploi le sujet est toujours ma tre de sa parole Par exemple lorsque nous avons tudi dans le chapitre 3 l articulation contextuelle des marques de l objectivit et de la subjectivit nous avons beaucoup insist sur le caract re peu spontan des marques de l effacement nonciatif Des expressions telles que strat gie tat de conscience 7 Comme le remarque J Authier
317. formes de discrimination dans les domaines les plus importants de la vie quotidienne La deuxi me initiative dont je voudrais parler est notre proposition sur la mobilit transfrontali re des patients L D Certains critiquent le fait que la l gislation en mati re sociale est d j trop abondante Est ce que cela ne revient pas la rendre plus abondante encore La l gislation cr e les r gles d une concurrence quitable dans un march international Dans cer tains cas la l gislation peut se r v ler appropri e et n cessaire Par exemple dans le domaine de la sant et de la s curit au travail les normes europ ennes ont contribu r duire de 17 le nombre d accidents mortels et de 20 les accidents du travail entra nant une incapacit d au moins trois jours As18 Cet exemple illustre assez bien le jeu rh torique par lequel les r dacteurs du maga zine ont sagement orchestr l change en lui donnant une apparence d authenticit Chacun des extraits de cette interview t moigne en outre de la diversit des strat gies mobilis es pour pr parer le terrain l interlocuteur strat gies qui s inscrivent en l occurrence dans l ordre de la g n ralit A de la mod ration B de la tol rance C et de l ind termination D Apr s avoir tabli le contact par une question portant sur la conjoncture historique pr sente le journaliste entre dans le vif du sujet en int
318. formes d h t rog n it s inh rentes notre corpus en les classifiant en fonction des cri t res adopt s pour les rep rer Crit re 1 th matique identification du g n rique corpus cf ch 1 nonciative Crit re 2 actancielle d mocratisation auditoriale des discours s mantique ench ssement des discours class s en fonction de Crit re 3 formations discursives l id ologie dominante transversalit des discours class s en fonction du discours lieu et des modes de production dialogisme ench ssement des registres discours de vulgarisation interdiscursif communicationnels discours didactiques discours proc duraux Tab 9 Aspects et formes de l h t rog n it du discours communautaire 3 Les th ories de la polyphonie linguistique Dans la section pr c dente nous nous sommes attard s sur l h t rog n it du dis cours communautaire par rapport d autres discours alors que nous avons d cid de reporter au chapitre suivant celle du discours par rapport lui m me Il sera question dans cette partie d insister sur l articulation au sein des nonc s voire des textes de plusieurs points de vue qui ne sont pas toujours imputables dans la m me mesure au lo cuteur Ce d placement de perspective se traduira dans les pages suivantes par une volution aussi de la terminologie La notion d h t rog n it nonciative dont nous 71 Nous
319. g n it ou bien m me de se perdre dans la trame interdiscursive qui la mod le L h t rog n it constitutive en effet est ainsi appel e parce que l ext riorit qui l habite n est plus satur e par le discours d un sujet autre dont la parole viendrait s ins rer dans le dire du locuteur mais elle est constitutivement int rieure au sujet in luctablement int gr e son discours En rupture avec le Moi fondement de la subjectivit classique con ue comme un int rieur face l ex t riorit du monde le fondement du sujet est ici d plac d log dans un lieu multiple fondamenta lement h t ronome o l ext riorit est l int rieur du sujet L o se rejoignent ces conceptions du discours de l id ologie de l inconscient que les th ories de l nonciation ne peuvent sans risque pour la linguistique luder c est dans l affirmation que constitutivement dans le sujet dans son discours il y a de l Autre Authier Revuz 1984 102 Nul besoin donc de relever dans le texte des traces visibles de citation ou d allusion pour rep rer la pr sence de l Autre puisque celui ci existe d j dans le a parle de l interdiscours Cet Autre n est pas comme on pourrait banalement l imaginer un ob jet ext rieur dont on parle mais une condition constitutive pour qu on parle du discours d un sujet parlant qui n est pas la source premi re de ce discours
320. gement de valeur l gard de l objet d not alors que le deuxi me manifeste une appr ciation valorisante du locuteur envers le substantif terrasses Kerbrat Orecchioni qualifie de non axiologiques les adjectifs comme le premier qui sans noncer de jugements de valeur ni d engagement affectif du locuteur impliquent une valuation qualitative ou quantitative de l objet d not par le substantif qu ils d terminent Kerbrat Orecchioni 2009 96 97 Il se peut toutefois que m me un adjec tif non axiologique se colore affectivement ou axiologiquement C est bien le cas dans notre exemple o l adjectif chaud se charge d une valeur affective du fait tr s probablement de son ant position au substantif Il appara t donc clairement que sans 153 manifester aucun jugement de valeur l adjectif reste toujours non axiologique le locu teur exprime ici un tat motionnel vis vis de l objet d not en voquant un paysage paisible dont la finalit rh torique est de contraster fortement avec l image des se ringues jonchant le sol tant valuatifs les adjectifs axiologiques et non axiologiques r pondent tous une norme interne au sujet d nonciation p 102 Mais tandis que pour l adjectif axiologique cette norme est repr sent e par le syst me d valuation que le locuteur poss de au moment de l nonciation et qui refl te son positionnement id o logiqu
321. geons par exemple la formule diversit g n rique L adjectif renvoie ici deux ordres r f ren tiels diff rents 1 l ensemble des d terminations sociales et des implications compor tementales qui constituent le genre 2 la g n ricit au sens didactique c est dire le vague manant d un terme ou d une expression jug s approximatifs gt Or tandis que dans la premi re interpr tation l ambig it tient la relation que diversit tablit avec le nom genre d ailleurs encore reconnaissable dans la forme de l adjectif il y a motiva tion il n en est rien dans la deuxi me o l adjectif employ dans le sens de g n ral ne d rive d aucun nom 7 Il s agit dans ce cas d une d rivation marqu e aussi par une volution temporelle sexuel tant historiquement d riv de sexus sexe Il faut toutefois pr ciser que pas tous les adjectifs que l on appelle d nominaux sont historiquement d riv s du nom auquel ils sont associ s Sans vouloir la r duire une op ration mentale qui rel verait de l intuition nous estimons que la d rivation est un processus spontan chez le locuteur qui t moigne de la redondance morphologique des langues naturelles Dans cet ordre d id es il n est pas exclu qu un adjectif soit seulement per u comme d rivant d un nom sans qu il y ait un v ritable lien temporel entre les deux 78 A Krieg 2002 s est minutieusement attard
322. gira plus exactement d observer sous quelles formes le sujet nonciateur inscrit sa subjectivit au sein des nonc s et quels sont les indices que la mat rialit langagi re pourvoit relativement cette pr sence en discours Le chapitre est divis en deux sections principales La pre mi re s occupera d illustrer l aide de plusieurs exemples les situations nonciatives marginalement int ress es par l effacement nonciatif en suivant un chemin qui pro c de progressivement du niveau le plus objectif aux expressions les plus manifestes de la subjectivit La deuxi me en revanche s attardera plut t sur les traces affectives et valuatives du sujet nonciateur au sein des nonc s subjectivement marqu s L attention est centr e dans le chapitre 4 sur la probl matique de l h t rog n it nonciative du discours communautaire Nous nous proposons en premier lieu de saisir l intersection des discours de la DG Emploi avec d autres formations discursives et dans un deuxi me temps de relever des points d h t rog n it l int rieur de passages polyphoniques moins tendus Les notions de dialogisme d abord et de polyphonie apr s seront convoqu es afin de rendre compte de la complexit nonciative du dis cours communautaire et d tudier les rapports au sein des nonc s concessifs entre la responsabilit et la prise en charge nonciative Notre travail s ach ve par un chapi
323. groupe de linguistes et de litt raires rassembl s autour de H Nglke Il s agit d une th orie formelle de la polyphonie dont l objectif est de pr voir et de pr ciser les contraintes proprement linguistiques qui r gissent l interpr tation polyphonique Nglke 2010 23 Le principe inspirateur de cette th orie est la polyphonie ducrotienne dont la ScaPoLine partage un trait essentiel savoir l id e du sens de l nonc comme repr sentation de l nonciation d o la conviction que l nonc renferme dans la forme linguistique des indications relative ment la superposition hi rarchique de voix ou de points de vue ainsi qu la pluralit des instances nonciatives auxquelles ces voix et points de vue sont imput s De plus la ScaPoLine maintient la distinction fondamentale que Ducrot fait entre la signification et le sens ceux ci pouvant tre consid r s comme deux descriptions s mantiques diff 4 Orientation diam tralement oppos e celle que nous illustrerons dans le chapitre suivant propos de l analyse s mantique des mots flexicurit et diversit 4 Con ue l origine pour permettre l analyse polyphonique de textes principalement litt raires la ScaPoLine s applique aujourd hui des corpus fort diff rents Cette volution est clairement affich e dans la vis e de la th orie qui dans sa version 2004 parlait d interpr tation litt raire polyphonique
324. gues et peuvent occuper jusqu la moiti d une page 350 mots environs par contraste aux bil lets des num ros plus anciens qui quelques exceptions pr s d passaient peine les quelques 100 mots L objectivit des propos en revanche est g n ralement assur e par 89 les nombreux tours impersonnels ainsi que par des renvois intertextuels cens s valider la fiabilit de la source nonciative comme dans l exemple suivant B 18 Un Europ en sur six d clare avoir constamment des difficult s payer les factures de son m nage et les trois quarts des citoyens pensent que la pauvret a augment dans leur pays au cours de l ann e pass e C est ce que r v le une enqu te Eurobarom tre sur les r percus sions sociales de la crise publi e en juin As25 L ditorial est traditionnellement class parmi les articles d opinion et se caract rise par le fort engagement intellectuel de son auteur Il fixe la ligne ditoriale du journal et porte presque toujours sur un fait d actualit Il est g n ralement crit dans un style cap tivant destin veiller la conscience des lecteurs et favoriser parmi eux la diffusion de comportements conformes aux propos exprim s Il est inutile d insister sur ses pro pri t s r dactionnelles et stylistiques Des dizaines d ouvrages et des articles scienti fiques en ont d j suffisamment cern les contours Nous nous limitons dans ces toutes d
325. gues proc durales de l Union europ enne qui sont l anglais le fran ais et l allemand avec une attention particuli re pour le fran ais qui historiquement est la langue des institutions europ ennes Toutefois lorsqu il est n cessaire ces textes sont traduits dans les 23 langues officielles et de travail de PUE Or il serait int ressant par exemple de comparer les traductions en plusieurs langues d un 323 corpus construit partir de ces documents plurilingues afin d observer dans quelle me sure les imp ratifs de standardisation et d uniformit impos s par le code de r daction interinstitutionnel v ch 1 sont compatibles avec la diversit propre chaque langue songeons par exemple aux probl matiques pos es par la lexiculture D un point de vue nonciatif nous voudrions signaler un aspect qui a retenu tout par ticuli rement notre attention au cours de notre travail mais que faute de temps nous n avons pas pu suffisamment explorer Dans le chapitre consacr la polyphonie du discours communautaire nous avons focalis notre attention sur les formes marqu es de l h t rog n it montr e ainsi que sur l h t rog n it constitutive sans pour autant ex clure les cas o l inscription de l alt rit au sein de ce discours se fait sur le mode de l allusion d autres textes Dans notre analyse de corpus toutefois ces formes de l h t rog n it montr e non marqu es ont
326. guli re Contrairement aux t moignages qui sont focalis s sur les opinions et les exp riences des parties prenantes citoyens entreprises etc les interviews pr sentent g n ralement le point de vue d une autorit exer ant ses fonctions au sein des organismes et des institutions de PUE Les interview s y exposent les priorit s de leur mandat et dressent souvent le bilan des r sultats obtenus Leurs pro pos ont une orientation argumentative consid rable et visent le plus souvent pr server un efhos collectif ax sur la cr dibilit des institutions plut t que sur celle de la personne qui les repr sente Il faut souligner par souci de pr cision que les interviews de notre corpus sont extr mement ritualis es Elles suivent des sch mas compositionnels pr tablis et les questions semblent avoir fait l objet d un accord pr alable Les inter vieweurs en effet ne sont jamais des sujets externes aux institutions de l UE et dans la plupart des cas ils donnent l impression de s adapter sans trop de difficult s aux r ponses obtenues Or il ne serait pas tout fait abusif de voir dans ce type d interviews un genre particulier de la communication d lib rative dans lequel la dimension argu mentative supra du discours se cacherait derri re une vis e pr tendument informative Ce genre est r current dans certaines pratiques discursives o la pr occupation d orienter les points de vue du public sa
327. h t rog n it du discours et d mocratie participative l objectif tant de mettre l accent sur le caract re fonci rement dialogique de nos publications et donc sur la capacit du discours communautaire nouer des liens sociaux fond s sur des rapports de coh sion plut t que de domination Nous allons proposer maintenant un classement encore plus pr cis en prenant cette fois le discours pour objet Et non pas conceptuel Le concept de diversit par exemple tient un ensemble de traits s mantiques faisant l objet de consensus au sein d une communaut linguistique d termin e alors que les diff rentes repr sentations s mantiques d un m me objet concernent plut t les diff rentes manifestations que le sens acquiert en fonction des donn s illocutoires de la part du locuteur ou interpr tatives de la part de l interlocuteur en jeu dans l interaction 173 2 L h t rog n it du discours communautaire La notion d h t rog n it convoque intuitivement chez le linguiste une succession de concepts apparent s qui ne sont pas aussi accessibles pour un locuteur profane Dialo gisme polyphonie mise distance d doublement nonciatif l instabilit des fron ti res s parant ces notions unie leur fluidit conceptuelle fait du concept d h t rog n it un mot passepartout pouvant s adapter toute situation nonciative fai sant intervenir de l autre dans le dis
328. ha M A Texte et discours cat gories pour l analyse Dijon ditions Universitaires de Dijon pp 129 143 1995 L valuation dans les discours scientifiques et professionnels Les Carnets du Cediscor En ligne 3 1995 mis en ligne le 26 ao t 2009 consult le 07 mai 2012 URL http cediscor revues org 497 NOLKE H 2011 Univers de croyance et polyphonie in F Duval d La logique du sens autour des propositions de Robert Martin Recherches linguistiques 32 Metz Universit de Metz pp 107 119 2010 L ancrage linguistique de la polyphonie in M Colas Blaise M Kara L Perrin A Petitjean dir La question polyphonique ou dialogique en sciences du langage Recherches linguistiques 31 Universit de Metz pp 17 38 2009a La Polyphonie de la ScaPoLine 2008 in A Kratschmer M Birke lund R Therkelsen La polyphonie outil heuristique linguistique litt raire et culturel Berlin Franck et Timme pp 11 40 2009b Types d tres discursifs dans la ScaPoLine Langue fran aise n 164 p 81 96 2001 La dilution linguistique des responsabilit s Essai de description poly phonique des marqueurs videntiels il semble que et il para t que Le regard du locuteur 2 Paris Kim pp 15 34 1990 Les adverbiaux contextuels probl mes de classification Langue fran aise n 88 pp 12 27 NOLKE H FLOTTUM K NOREN C 2004 ScaPoLine La th
329. he d une instruction v hicul e par le verbe sembler plac en t te de l exemple Selon N lke 2001 le marqueur m diatif il semble que dans ses diverses variantes syntaxiques y comprise donc la structure SN V illustr e dans cet exemple fonctionne sur le mode de l inf rence et sugg re une sorte de dialogue int rioris Il se trouve plus exacte ment que le locuteur avance pdv sans pour autant ni fournir des raisons valables pour le justifier n1 sp cifier la source de son savoir Nous dirons plus pr cis ment avec Nglke 2001 21 que le locuteur pr sente l existence du pdv comme tant une conclu sion qu il tire partir d un certain nombre de signes ou d indices plus ou moins incons cients Il va de soi que seul L le locuteur textuel peut tre l origine de ces cogita tions int rieures et donc la source du point de vue conc d X L Pdv L VRAI p Pdv2 ON 1 4 GEN p gt r Pdv3 lo VRAI q Pdv lo GEN q gt r 234 5 Pour r sumer L objectif du pr sent chapitre a t de saisir l h t rog n it nonciative du discours communautaire Dans un premier temps nous nous sommes servis de la notion de dia logisme afin de mettre l accent sur l h t rog n it relative d une part la relation in terlocutive que le discours communautaire tablit avec les fragments de discours non encore nonc s et d autre part la relation in
330. hniques de persuasion anti d mocratiques Lis a 1 qui sont en revanche caract ristiques de la propagande La propagande applique les techniques de la foi collective et vise la socialisation des doctrines poli tiques et des id ologies La communication elle rel ve davantage de pratiques relationnelles de sa voirs faire acquis souvent gr ce des professionnels trangers au militantisme politique et de tac tique fond e sur la plus fine connaissance de ce qui fait l originalit de la d mocratie l opinion pu blique Delporte 2003 3 Dans cet ordre d id es nous pouvons affirmer que la strat gie r cente de l Union eu rop enne a cela de fondamental qu elle ne vise pas manipuler le destinataire ni de mander son adh sion une id ologie particuli re Telle qu elle est mise en uvre au jourd hui par la Commission cette strat gie vise plut t mettre ce destinataire au centre de l action communautaire afin qu il puisse guider lui m me par ses r actions les ac tions des d cideurs Finalement le succ s de la politique de communication men e ces derni res ann es par l UE r side dans le passage d une forme inad quate de d centre ment o les t ches taient r parties voire parpill es entre plusieurs services charg s de la communication une autre non plus circonscrite la seule dimension institution nelle mais de plus en plus orient e vers la p riph rie
331. i re de r mun ra tions dans le domaine de l emploi R45 35 La directive ne d finit pas le terme susceptible dans susceptible d tre expos Ainsi sauf exigence l gale nationale il convient de baser cette valuation sur le bon sens G1 La deuxi me typologie d herm neutique normative que nous avons baptis e jurispru dentielle rend compte en revanche des d cisions rendues aussi bien par les juges de la Cour europ enne de justice que par les tribunaux nationaux Il s agit d un exemple par ticuli rement saisissant d interpr tation qui t moigne de la vivacit de l activit juridic tionnelle de l Union et de la fa on dont celle ci intervient sur le droit communautaire Il est connu d ailleurs que par son interpr tation des normes ou des faits av r s soumis son examen le juge peut par un arr t de la Cour combler un vide l gislatif laiss par une norme juridique inexistante ou jug e lacunaire Cela est particuli rement vident lorsque la Cour europ enne est appel e prononcer son jugement relativement des questions soulev es par les tribunaux nationaux qui ne b n ficient pas d un cadre juri dique ad quat Dans bien des cas l interpr tation porte sur des sentences d j rendues par le pass de sorte que le cadre juridique fallacieux ou inad quat qu il soit puisse tre tabli ou pr cis par l interpr tation des pr c dents judiciaires Dans notre
332. i 2006 27 B28 La strat gie europ enne pour l emploi Un plus grand nombre d emplois de qualit pour 2006 tous G1 Guide caract re non contraignant pour la mise en uvre de la directive 2006 25 CE sur 2010 les rayonnements optiques artificiels G2 Guide de bonnes pratiques non contraignant pour mieux comprendre et appliquer la direc 2010 tive 92 57 CEE Chantiers G3 Acheter social Un guide sur les appels d offres publics avec clauses de responsabilit so 2010 ciale Les dispositions europ ennes en mati re de s curit sociale Vos droits lorsque vous circu 2011 lez dans l Union europ enne G10 Nous prendrons contact avec vous Ce que vous devez savoir pour poser votre candi 2009 dature un poste dans un pays de l EEE G11 Garantir l accessibilit et la non discrimination aux personnes handicap es Guide 2009 d information sur l utilisation du Fonds de coh sion et des Fonds structurels europ ens G12 EUlisses Votre guide de la s curit sociale en Europe 2008 G13 L Europe sociale votre service II 2008 G14 la d couverte du dialogue social europ en 2009 G15 Vous voulez travailler dans un autre Etat membre de l Union europ enne Prenez con 2009 naissance de vos droits Mise jour 2007 G16 Guide de bonnes pratiques caract re non contraignant pour la mise en uvre de la direc 2009 tive 2003 10 CE bruit sur le lieu de travail G17 Partenariats en faveur de conditions
333. iculi re de la part de l interlocuteur Le but de ces occurrences monologales en effet n est pas de donner la parole l allocutaire afin qu il r ponde aux attentes pos es par la question mais con siste plus exactement mettre en uvre une strat gie nonciative orient e vers l accomplissement d un acte communicatif Il nous importe ici de mettre l accent sur une diff rence capitale entre ces formes de dialogisme interlocutif anticipant et repro duisant sous la forme de r pliques le discours de l interlocuteur et les faits d anticipation interlocutive tels que nous les avons vus dans le chapitre pr c dent pro pos de la concession argumentative Comme le remarque J Authier Revuz 1982 120 les premi res rel vent d une strat gie interactionnelle o le discours de l interlocuteur appara t comme un vrai nonc r ponse B que viserait et pr voirait un nonc A dans un dialogue externe tandis que les faits d anticipation interlocutive on l a vu constituent en revanche une forme de dialogisation int rieure sans aucun rapport un dialogue externe Nous partageons cette analyse de Authier Revuz m me si plut t que 282 de strat gies interactionnelles nous pr f rons parler ici de strat gies nonciatives puisque la fonction de ces couples questions r ponses ainsi mis en sc ne semble tre effectivement celle de qualifier l nonciation du locuteur en tant que tel plut
334. icult s li es la pr paration du corpus 121 Marqueurs Rapports Guides Pub diverses Agenda soc Tab 6 Fr quence des marqueurs de l effacement nonciatif De cette analyse quantitative nous pouvons tirer deux observations majeures La pre mi re concerne les modalit s logiques d ontique et al thique 2 1 alors que la deu xi me se veut un approfondissement ult rieur des marqueurs videntiels il semble que il para t que 2 2 d j tudi s par Nglke 2001 2 1 Les modalit s d ontique et al thique Si l on regarde m me sommairement le tableau ci dessus on remarquera en premier lieu que la fr quence des occurrences 1 5 est particuli rement lev e dans les guides avec une pr dominance assez nette des tours il est n cessaire indispensable essentiel de que Cette constatation ne suffit pas pour autant faire de ces publications le genre le plus objectif du moment que ces marqueurs sont galement attest s dans les autres parti tions du sous corpus On se rappellera d ailleurs que dans le premier chapitre nous avons longuement insist sur l id e que pour tre discriminantes les unit s linguistiques doivent tre pr sentes dans un genre et absentes dans tous les autres Or le tableau 6 montre en revanche que parmi les unit s recens es seuls les marqueurs 8 et 10 il se trouve que et il r sulte que r pondent ce crit re le premier n est attest que dans les rapports tandis
335. id e de mouvement dynamique de construction du sens par opposition celle d immobilit voire de stabilit du signifi au sens saussurien Le dialogisme est cette dimension constitutive qui tient ce que le discours dans sa production rencontre presque obligatoirement d autres discours bid 207 di s Ainsi l nonc ench ssant correspond il un nonciateur E hi rarchiquement surordonn par rapport l nonciateur de l nonc ench ss e1 Il en va de m me pour les deux images du locuteur ench ssant et du locuteur ench ss d sign s respectivement par une majuscule et une minuscule L et l afin de souligner comme pour les non ciateurs la relation hi rarchique qui s tablit entre les deux Compl tent enfin ce cadre nonciatif parfaitement sym trique deux syst mes de coordonn es spatio temporelles repr sent es par les nonc s ench ssant et ench ss actualis E et e Parmi les approches qui s inspirent en revanche de Ducrot infra il faut mentionner la th orie des blocs s mantiques d velopp e par M Carel dans le prolongement des tra vaux sur l argumentation dans la langue J C Anscombre O Ducrot 1983 la th orie des st r otypes de J C Anscombre et surtout le mod le scandinave de la polyphonie linguistique labor par H Nglke Avant de nous attarder sur la description de cette th orie que nous avons choisie entre autres comme
336. id e de conservation du poste aupr s du m me employeur le concept de s curit de nos jours doit s entendre dans les termes d une s curisation des parcours qui vise prot ger le travailleur contre le ch mage en favorisant sa r insertion professionnelle en temps ra pides et de fa on harmonieuse c est dire sans de v ritables co ts sur le plan de l adaptation psychologique Il n est d ailleurs pas un hasard si des occurrences de flexibilit et s curit attest es dans notre corpus les premi res sont contextuellement associ es la notion de travail concept li une conjoncture temporelle momentan e alors que les autres moins li es une temporalit ponctuelle sont corr lativement asso ci es l id e de durabilit voire de continuit voqu e en revanche par le con cept d emploi 61 Les deux principaux points l ordre du jour ont t la flexicurit promouvoir la fois la flexibilit du march du travail et la s curit de l emploi et la dimension sociale de la nouvelle strat gie de Lisbonne As13 62 Cette situation est due au manque de flexibilit des conditions de travail et des services de soins la persistance des st r otypes fond s sur le genre et une r partition in gale des res ponsabilit s familiales entre les femmes et les hommes R57 63 L approche politique qui associe flexibilit des march s du travail et niveau
337. ies de la coh sion tex tuelle ou de l orientation argumentative Bien videmment nous n affirmons pas le con traire Toujours est il qu une analyse discriminante des genres n est possible que si l on s appuie sur des r sultats statistiques fiables En parlant de types de textes J P Bronck art 1985 77 crit qu une unit linguistique est suffisamment discriminante quand elle est g n ralement pr sente ou relativement fr quente dans un groupe d extraits et ab sente ou plut t rare dans les deux autres Or ce n est pas le cas dans notre corpus o certains textes pr sentent des traits qui au lieu d tre distinctifs de tel ou tel autre genre se recoupent syst matiquement Plus pr cis ment les unit s que dans un premier temps nous avions choisies pour isoler les genres se sont av r es tr s peu discriminantes Prenons titre d exemple le rapport et le guide l intention de X et comparons les au magazine Agenda social Ces genres sont constitu s par des s quences fonctionnelles h t rog nes Les rapports et les num ros du magazine se caract risent par une dominante r f rentielle puisqu ils informent le plus souvent les destinataires sur les activit s de la Commission relativement un do maine politique d termin Il peut s agir plus exactement de comptes rendus de conf La seule possibilit de pouvoir distinguer un genre par rapport un autre est de nous en t
338. ies aptes att nuer la repr sentation discursive de certaines r ali t s probl matiques en choisissant par exemple d employer telle expression plut t que telle autre De fait il faut faire attention ne pas confondre ce qui rel ve de l mergence de certaines s quences verbales qui du fait de leur circulation en discours cristallisent 1 Autrement dit comment se fait la nomination de certaines probl matiques pourquoi et avec quels buts Quelles strat gies rh toriques et instruments linguistiques sont mobilis s cette fin 2 Rappelons ce propos que le pouvoir de l gif rer revient au Conseil europ en souvent en cod cision avec le Parlement La Commission dispose uniquement d un pouvoir d initiative l gislative mais sous certaines conditions elle peut galement veiller l ex cution des normes communautaires 242 des v nements et les strat gies d att nuation de non prise en charge de distanciation de reformulation de concession mobilis es par le discours communautaire dans le but de g rer voire de neutraliser la conflictualit Puisque comme on le verra d ici peu ce n est pas l Union qui par son discours cr e les v nements il s agit pour nous de traiter s par ment le plan des strat gies discursives de la Commission d une part et ce lui de l apparition de certaines d nominations d notant un point de vue apparition qui pour sa part est ind pendante des
339. if f rentes phases et associe le raisonnement logos l tat d esprit de l auditoire pathos en accordant une place fondamentale l identit de l orateur ethos la fin du pre mier livre il distingue trois genres de la parole publique le genre d lib ratif le genre judiciaire et le genre pidictique Le premier s exerce au sein de l assembl e et vise d terminer ce qu il convient ou ne convient pas de faire C est un discours qui se pro pose de discerner le bien du mal et sur la base de cette pond ration il invite l auditoire agir dans l int r t de la communaut Le genre judiciaire s exerce en revanche dans les tribunaux et vise d terminer ce qui est juste et ce qui ne l est pas Le genre pidic tique enfin a comme lieu institutionnel les c r monies et vise faire l loge ou le bl me d une personne Ce qu il y a d essentiel dans cette tripartition c est que chacun 55 de ces genres mobilise en fonction de ses objectifs des temps verbaux des topoi des techniques d argumentation et des preuves qui lui sont sp cifiques La th orie aristot licienne des genres est encore actuelle et peut s av rer utile en ana lyse du discours condition toutefois que l on ne s en serve pas pour caract riser de mani re p remptoire les pratiques discursives contemporaines De fait comme on l a souvent fait remarquer ce d coupage a clat dans le monde mode
340. il que j ai besoin pour construire une th orie du sens une th orie de ce qui est communiqu d un concept d nonciation qui ne renferme pas en lui d s le d part la notion de sujet parlant Ducrot 1984 179 180 Le locuteur en revanche est celui qui est d sign par les marques de premi re personne et dans les termes de Ducrot un tre qui dans le sens m me de l nonc est pr sent comme son respon sable c est dire comme quelqu un qui l on doit imputer la responsabilit de cet nonc Ducrot 1984 193 Ducrot distingue ensuite le locuteur en tant que tel L du locuteur en tant qu tre du monde le premier est l tre qui est pris dans son acte d nonciation tandis que le second est d fini comme une personne compl te qui poss de entre autres propri t s celle d tre l origine de l nonc Quant aux noncia teurs Ducrot pr cise qu ils s expriment travers l nonciation sans qu on puisse pour autant leur attribuer des mots pr cis s ils parlent c est seulement en ce sens que l nonciation est vue comme exprimant leur point de vue leur position leur attitude mais non pas au sens mat riel du terme leurs paroles Ivi 204 48 3 2 2 Le point de vue Il est impossible de rendre compte de la profusion des travaux qui ont t consacr s la notion de point de vue en narratologie comme en linguistique tro
341. ils per oivent eux m mes comme des v nements de discours Cette prise de parole demeure toutefois un exemple tr s peu fiable d herm neutique pro fane puisque elle ne s exprime dans notre corpus qu travers le discours repr sent qui comme nous avons vu dans le premier chapitre est souvent le fait d une mise en sc ne sagement orchestr e par le locuteur en tant que tel des interviews et des t moi gnages Nous allons donc nous int resser cette troisi me forme d herm neutique dis cursive dans la mesure o il s agira de d crire les proc d s linguistiques qui sous qualifi de r flexif notre corpus cette occasion en effet nous nous sommes limit s constater l autosuffisance de notre objet de recherche id e qui videmment n a aucun rapport avec le caract re m tadiscursif dont il est question maintenant propos de l v nement 3 Ces deux matrices ne sont pas des cloisons tanches mais peuvent se recouper en contexte 4 Par notion nous entendons non seulement les occurrences faisant l objet de notre appr hension s mantique des formules mais aussi de grandes questions pist mologiques et philosophiques que les publications de notre corpus cherchent certains moments saisir qu est ce qu une religion par exemple 264 tendent la formulation des commentaires m tadiscursifs Nous en venons ainsi notre deuxi me matrice m tadiscursive celle relative aux str
342. informer les citoyens sur les programmes financ s par le fond social europ en Reconnaissons que le concept d autorit fait chez nous l objet d une extension s mantique consid rable et se pr te une interpr tation utilitariste Nous distinguons en effet entre l instance de validation exog ne cens e porter un jugement sur la valeur d un texte et une instance productrice endog ne qui ind pendamment de la valeur que la tradition reconna t aux genres donne droit de cit aux textes conformes ses at tentes alors qu elle en carte d autres moins pertinents Il nous importe encore de dis tinguer entre deux instances de validation internes cette derni re la premi re dite institutionnelle est repr sent e par le comit interinstitutionnel Ce comit rassemble les repr sentants g n raux de chaque institution europ enne et est co responsable avec les groupes linguistiques interinstitutionnels et la section de coordination g n rale du Code de r daction du processus d harmonisation linguistique d o est issu le code inte rinstitutionnel la deuxi me que nous appelons auctoriale est en revanche constitu e par les services d auteurs La mission de ces services est d adresser les demandes de prestation l Office des publications pour le compte de l organisme ou de l institution au sein desquels ils exercent leur activit Il revient eux de statuer sur la l gitimit de tel ou tel g
343. inguistes entre le ph nom ne collocatif et le figement Enfin la section consacr e aux formules construites autour de la nominalisation di versit reprend pour mieux la d velopper la probl matique de la repr sentation du sens linguistique Loin de se limiter cerner l ambig it s mantico r f rentielle d coulant du pluris mantisme lexical notre analyse de diversit nous a amen franchir la limite conceptuelle de la polys mie linguistique mais en g n ral de toute th orie composi tionnelle du sens comme celle inspir e de Frege et reprise par Russel pour prendre en compte plut t la dimension des effets pragma s mantiques relevables en contexte 322 Remarques conclusives Dans cette th se nous nous sommes attach s cerner le discours de la Commission europ enne sur l emploi et la lutte contre la discrimination L objectif a t d observer les proc d s linguistiques et discursifs qui r gissent la construction du sens et de la r f rence en discours Les faits linguistiques abord s sont h t rog nes mais rassembl s au tour d un noyau commun savoir la probl matique du sens envisag e sous l angle des th ories de l nonciation et de la polyphonie Les textes s lectionn s dans le catalogue en ligne de la DG Emploi que nous avons par la suite rassembl s et explor s l aide du logiciel de lexicom trie AntConc sont nombreux mais leur importance demeure insi gnifiante par
344. ins travaux en Analyse du discours ont cela de fascinant qu ils portent souvent sur des probl matiques complexes qui transcendent les recoupements disciplinaires des sciences humaines et sociales et se pr tent de ce fait des analyses tr s diversifi es On pourrait dire la suite de Maingueneau 2010 que l Analyse du discours est prise dans une interdisciplinarit constitutive car elle manipule des cat gories hybrides puis es la fois dans la linguistique et dans diverses sciences humaines et sociales Les avantages mais aussi les limites d une approche interdisciplinaire des discours sont intuitivement vidents Si d une part c toyer simultan ment une pluralit de disciplines permet l analyste de confronter ses points de vue des positions qui ne d coulent pas directement de son domaine d exp rience d autre part il est impossible pour lui de ren fermer et m me de retenir dans le cadre d une appr hension plurielle d une probl ma tique donn e toutes les connaissances et les savoirs li s tel ou tel autre cadre discipli naire auxquels 1l se trouve confront 97 Dans notre cas proc der une appr hension pluridisciplinaire de notre probl ma tique ne revient pas forc ment introduire dans notre discours autant de notions que de disciplines qui s y int ressent mais plut t d raciner ces notions du cadre disciplinaire d o elles sont issues afin de les ramener notre
345. instances nonciatives s y rapportant Nous nous bornerons pour l instant pr ciser deux r gles g n rales valables pour toute concession argumen tative Ces deux r gles portent respectivement sur les relations concession prise en charge et prise en charge responsabilit I Concession et prise en charge La r gle g n rale concernant la relation conces sion prise en charge repose sur l immanence de la v ridicit du point de vue conc d v rit par d faut Il se trouve en effet que dans la concession argumentative le locu teur reconna t toujours comme vrai le point de vue conc d prise en charge m me lorsqu il n en prend pas la responsabilit quand il n en est pas la source Il se peut par contre que le locuteur pr sente le point de vue conc d comme incertain peut Puisque dans le cas de la concession directe tudi e par Nolke 2011 q est gale r le sch ma g n rale de la concessive se r duit aux premiers trois points de vue afin d viter une redondance Ainsi dans Pierre est parti q malgr le retour de Sophie p Nolke 2011 113 le fait que Pierre soit parti va l encontre des attentes du locuteur selon lequel quand Sophie revient Pierre ne part pas si p alors r Le fait que Pierre soit parti malgr le retour de Sophie implique donc que q et r s quivalent Si p si Sophie revient alors r Pierre ne part pas Si q Pierre est parti alors r Pierre est
346. int de vue du sujet nonciateur savoir le fait que malgr les donn es fournies par l Eurobarom tre une question importante reste la responsabilit de la question revient donc cette instance collective incluant le locuteur en tant que tel De m me la question de 55 vise attirer l attention d un interlocuteur hypoth tique afin de lui transmettre une information Ins r s dans des encadr s ces questions monologales rituelles que sont les saviez vous ont une finalit minemment nonciative leur but tant non pas de savoir si l interlocuteur conna t ou ne conna t pas les informations contenues dans les encadr s la r ponse tant suppos e tre n gative mais plut t d assurer leur mise en sc ne discursive Dans l exemple 56 enfin c est le locuteur scripteur qui s adresse directement son lecteur afin de lui rappeler un point de vue 284 pr alablement nonc dans le texte Dans ce cas aussi l interlocution ne vise pas sol liciter une r ponse mais s puise totalement dans une finalit pratique qui est celle de pr parer le terrain au discours herm neutique sur les notions contenues dans la direc tive Pr cisons aussi que les fonctions informatives et didactiques ne sont pas des cloi sons tanches mais peuvent l occasion se recouper de sorte qu il n est pas possible de d terminer si la vis e illocutoire de l nonc interrogatif est de transmettre des co
347. ints de vue les notions de locuteur d allocutaire de responsabilit de prise en charge etc reviendront syst matiquement dans notre m talangage Certes il se peut que la terminologie change d une th orie l autre Dans ce cas nous aurons 47 soin de le pr ciser chaque fois qu il nous arrivera d employer indiff remment telle ou telle autre notion 3 2 1 Les instances nonciatives Dans LGLF Bally tablit une distinction fondamentale entre le sujet parlant et le su jet modal Le premier est une instance qui existe mat riellement dans la r alit extralin guistique et qui de ce fait est responsable de l activit articulatoire ou scripturale tan dis que le sujet modal est l instance intralinguistique dont la pens e est communiqu e travers l nonciation Autrement dit le sujet modal est comme l crit Perrin 2004 13 une image int rieur au sens celui que le langage pr sente dans son sens m me comme celui qui parle et pense ce qui est dit la suite de Bally Ducrot 1984 cerne la diff rence entre sujet parlant locuteur et nonciateur Le sujet parlant comme chez Bally est l tre qui produit mat riellement l nonc Selon Ducrot il s agit d une cat gorie qui n est pas pertinente car elle n est pas un l ment du sens De fait ses consid rations autour du sujet parlant visent mieux l carter de son champ d observation il se trouve crit
348. ion d h t rog n it noncia tive une sorte d hyperonyme susceptible d englober les deux autres il serait impen sable d autre part de les traiter comme si elles taient parfaitement synonymes Nous dirons donc que sans se recouvrir totalement ces trois notions ont ceci en commun qu elles s attachent dans une mesure analogue mettre en cause la th se de l unicit du sujet parlant Toutefois elles rel vent de deux ordres conceptuels distincts la notion d h t rog n it comme celle de dialogisme renvoie plus g n ralement l intersection du discours avec son ext rieur alors que celle de polyphonie tient quant elle plu t t l imbrication au sein de ce m me discours de voix ou de points de vue rappor tables des instances nonciatives h t rog nes L affinit entre les notions d h t rog n it et de dialogisme appara t donc plus clai rement que celle qui s tablit en revanche avec la polyphonie La raison de ce d calage r side dans le fait que la th orie de l h t rog n it de J Authier Revuz 1982 se situe dans la droite ligne de l h ritage bakhtinien Nous avons d j vu dans la section pr c dente que l auteure a mis au point son mod le de l nonciation en articulant les acquis de la pens e bakhtinienne dont elle a t une fine ex g te avec ceux de l analyse du discours et de la psychanalyse partir de ce riche cadre pist molog
349. ion verbale improvis e footballisation par ex 237 tiques voisins savoir l emploi la discrimination professionnelle et l exclusion sociale v ch 1 Dans le m me ordre d id es nous choisissons maintenant d tudier la s man tique d expressions b ties sur trois termes repr sentatifs de ces domaines Flexicurit recouvre de fait le champ de l emploi alors que les deux autres sont cens s renvoyer dans une mesure analogue la discrimination sur le lieu de travail et l inclusion so ciale L examen que nous allons proposer dans ce chapitre s appuie largement sur les tra vaux d A Krieg Planque dont le m rite est d avoir propos une approche innovante en Analyse du discours permettant de saisir les productions langagi res travers les dif f rentes formes de figement que ces discours mod lent et font circuler Krieg Planque 2009 12 Plus pr cis ment en se servant de la notion de formule l auteure a m ticuleusement retrac dans sa recherche doctorale les tapes de l mergence et de l affirmation de la forme fig e purification ethnique l poque de la guerre yougoslave qui a d chir les Balkans Krieg Planque 2003 2009 A Krieg Planque d finit la formule comme un ensemble de formulations qui du fait de leurs emplois un moment donn et dans un espace public donn cristallisent des enjeux politiques et sociaux que ces expressions contribuent dans l
350. ique J ai finalement visit Riga depuis et j ai trouv que c tait vraiment une tr s belle ville Je me demande bien comment les choses se seraient pass es l bas Pub 23 Par la production d un acte locutoire 162 Quant aux performatifs qui en revanche ne sont plus transparents quant leur sens conjectural nous voudrions examiner les cas que Perrin ne mentionne pas des verbes prendre et oublier Soit exemple 49 49 Le c t positif c est que ce n est pas vraiment un probl me pour les ressortissants de l Union europ enne qui s int grent plut t bien Les choses se compliquent nettement quand les mi grants sont de culture diff rente m me s il est malais de g n raliser Prenons les Chinois de Londres je doute qu ils sachent ce que ch mage veut dire Les Hindous s en sortent tr s bien aussi dans l ensemble As 17 On voit bien ici qu en disant prenons le locuteur ne prend pas r ellement quelque chose mais se montre en train de qualifier son nonciation de mieux la clarifier par l ajout d un exemple Il est int ressant par ailleurs de remarquer que le mot exemple se trouve lui m me inscrit dans l nonc mais effac du contexte linguis tique par un proc d elliptique prenons l exemple des Chinois de Londres Quelque peu diff rent est le cas du verbe oublier dont nous n avons malheureusement pas trouv d attestations dans le corpus mais q
351. ique elle a donc labor les notions de dialogisme interdiscursif et interlocutif supra qu elle a par la suite int gr es sa th orie des non co ncidences du dire Authier Revuz 1995 Or la sp cificit de la d marche d Authier Revuz r side dans le fait que l auteure a retravaill la notion de dialogisme dans le cadre d une th orie de l nonciation permettant de saisir l h t rog n it des discours sans pour autant passer sous silence comme lavait fait Nous rappelons que Bakhtine d crit en quoi consistent les deux formes de dialogisme mais c est Authier Revuz qui leur donne une d nomination Globalement Authier Revuz 1995 distingue entre quatre formes de non co ncidence du dire les non co ncidences de la relation interlocutive ou de la co nonciation et interdiscursive du discours d autres discours que nous venons de voir mais aussi les non co ncidences des mots aux choses et des mots eux m mes dont il sera question dans le chapitre suivant 198 Bakhtine la probl matique du sujet et de sa division interne Finalement le fait d opter pour la notion d h t rog n it correspond chez Authier Revuz un imp ratif th orique de sa d marche qui sans nier l arri re plan bakhtinien auquel l auteure se dit par ailleurs redevable le r labore dans le cadre d une approche discursive et psychana lytique du fait dialogique Il en va tout autrement pour la noti
352. iquement de notre recherche Pr cisons au passage que de tous les cas de figure cit s par l auteure il y en a qui sont peu ou ne sont pas du tout repr sent s dans notre corpus Il en est ainsi par exemple de l h t rog n it relative aux registres de langue l exception de quelques unit s lexicales diastratiquement marqu es rappor t es au moyen du discours repr sent direct La derni re en revanche concerne toute une Les bandes dessin es par exemple qui sont parmi les publications de la DG Emploi les genres les plus aptes accueillir des points d h t rog n it du registre linguistique n en contiennent toujours pas 178 s rie de formules d adresse l interlocuteur passez moi l expression si vous voulez pour parler comme vous qui sont totalement inexistantes dans nos publications Cela ne signifie pas bien videmment que le rapport d interlocution dont elles rel vent ne soit pas repr sent dans notre corpus De fait comme nous le verrons infra propos de la concession argumentative le locuteur anticipe souvent les points de vue de l interlocuteur auquel il s adresse m me lorsque cette anticipation rel ve d une fiction nonciative Bien videmment il ne s agit pas dans ce cas d un dialogue externe au sens de Bakhtine mais de formes de dialogisation int rieure comme les d finit plut t Authier Revuz 1982 117 qui se r alisent le plus souvent en contexte
353. ir dans l exemple 3 par une homog n it plus forte que celle des modalit s de compositionnalit typographique 31 Qui ne feront pas l objet de cette th se mais dont l investigation peut s av rer tr s int ressante du fait notamment des implications s miologiques qui les distinguent des publications de notre corpus 32 On y trouvera en revanche des informations relatives la pr paration des documents composition mise en page et correction des manuscrits num ros identifiants etc et la structure d une publication couvertures illustrations citations etc 65 Il revient cette autorit de fixer les crit res de l gitimation en fonction de ses propres vis es communicationnelles et des possibilit s d exploitation qu offrent les genres Ainsi pour informer un vaste public sur un certain sujet la Commission optera pour la publication de d pliants et de brochures plut t que de livrer des monographies th matiques De la m me mani re pour assurer la diffusion de bonnes pratiques chez les destinataires elle aura plut t tendance pr f rer les guides Il se peut entre autres choses que de nouveaux genres fassent leur apparition dans la mesure o l autorit les reconnait comme pertinents ses finalit s C est le cas par exemple des bandes dessi n es absentes dans les publications ant rieures 2010 que la Direction Emploi af faires sociales et inclusion a introduit afin d
354. iscours par le biais du style direct libre la production d un acte nonciatif approximativement semblable celui que le locuteur nonciateur est 287 blication pour sa part est susceptible d occuper cette place vide laiss e par cet noncia teur hypoth tique et peut de ce fait devenir lui m me le sujet agent cens actualiser les questions dans une nonciation r elle Il en est ainsi galement dans l exemple suivant o la voix de l nonciateur se reconna t cette fois de mani re d autant plus vidente dans la citation entre guillemets 60 Je nai que trois employ s Comment voulez vous que j en envoie deux une forma tion G9 Dans ce cas aussi la question toujours orchestr e par le locuteur responsable de l nonc a une double valeur la fois nonciative et rh torique puisque plac e comme sous titre de la section du guide elle introduit le th me et d finit la topique du r cit 3 Propositions pour une analyse s mantique de quelques formules Jusqu ici nous avons focalis notre attention sur la construction de l v nement en portant un regard particulier sur les proc d s linguistico discursifs l uvre dans l interpr tation du discours communautaire Il sera question dans les pages suivantes de nous pencher plus sp cifiquement sur la probl matique du figement et sur la mani re dont celui ci participe de la repr sentation du sens notamment lexical L
355. iscours dite fran aise et la s mantique discursive S Moirand J Authier Revuz E Roulet la pragmatique linguistique O Ducrot J C Anscombre M Carel H N lke et les tudes interac tionnelles A Auchlin H C de Chanay R Vion Une telle classification pour pra tique qu elle soit pr sente toutefois le risque de r duire la complexit des th ories de la polyphonie et du dialogisme des recoupements tanches C est pour cette raison que nous avons finalement d cid de retenir le deuxi me crit re de classification en distin guant sans les s parer compl tement les approches fid les Bakhtine et celles qui s inspirent plut t de Ducrot D abord nous rangeons dans la premi re cat gorie les th ories d j cit es de J Au thier Revuz et de S Moirand Ces approches ont introduit des l ments de nouveaut importants au sein du dessein bakhtinien qui tait tranger comme nous l avons vu aux notions de pr construit et d interdiscours Nous mentionnons ensuite l analyse tex tuelle de D Maingueneau qui tout en tant fid le Bakhtine n carte pas de son appa reil conceptuel et terminologique la notion de polyphonie Compl tent enfin le cadre des approches inspir s de Bakhtine le mod le de l organisation du discours d E Roulet et le dialogisme de J Bres ins r dans le cadre de la prax matique une th orie linguistique de la construction sociale du sens fond e
356. islation adopt e par l Union europ enne dans le respect du principe de subsi diarit supra 3 1 Rep res socio historiques Bien que la politique sociale et de l emploi soit devenue une r alit effective avec l av nement des Trait s d Amsterdam 1997 et de la strat gie de Lisbonne 2000 2010 des mesures visant prot ger les droits et favoriser la mobilit des travailleurs taient d j l uvre depuis les ann es 60 Le Trait de Rome 1957 instituant la CEE stipulait d j que la Communaut adoptait des mesures permettant si ce n est pas Cette convention s inscrit dans le sillage trac par la D claration universelle des droits de l homme proclam e l Assembl e g n rale des Nations Unies le 10 d cembre 1948 gt ne pas confondre avec le Trait de Lisbonne sign en 2007 qui remplace certaines dispositions contenues dans les trait s ant c dents de Rome et d Amsterdam 102 d harmoniser du moins de coordonner les syst mes de s curit sociale afin de garantir aux travailleurs transfrontaliers les m mes garanties et conditions de travail de leur pays d origine Dans les ann es 70 ces objectifs originellement orient s vers le bon fonc tionnement du march commun ont t d plac s plut t dans le sens d une politique so ciale incisive Ainsi voit il le jour en 1974 le premier programme d action sociale ainsi que les premi res directives centr es sur la
357. isoler dans le texte un point d h t rog n it signalant visiblement la pr sence du discours de P autre Aussi J Authier Revuz distingue t elle entre les formes marqu es de l h t rog n it 2 RRE 2 A 4 montr e c est dire express ment signal es sur la cha ne syntagmatique et les formes Un nonc quel qu il soit r pond des nonc s qui lont pr c d et suscit et anticipe sur des nonc s ult rieurs qu il suscite J Bres in C D trie P Siblot B Verine 2001 84 Par exemple le vocabulaire m talinguistique mot dire expression etc les guillemets et les formes de non co ncidence du dire illustr es dans Authier Revuz 1995 mais aussi le discours repr sent direct et indirect ainsi que les formes apparent es au discours repr sent comme la modalisation en discours second Selon X D apr s X para t il X dixit etc Authier Revuz 1992 174 non marqu es o l autre est donn reconna tre sans marquage univoque discours indirect libre ironie pastiche imitation J Authier Revuz 1984 98 Contraire ment aux formes marqu es qui d apr s l auteure se pr sentent sous la forme d une ma nifestation de la d n gation voire de la m connaissance de l h t rog n it constitu tive les formes non marqu es de par leur caract re dissolutif sont au contraire les plus susceptibles de se confondre avec cette h t ro
358. iste mais il serait erron de le consid rer comme le versant n gatif de son appareil formel de l nonciation illustr dans le c l bre article de 1970 Benveniste en effet n a jamais song mettre au point un appareil formel de l effacement Son ambition tait plut t d laborer un appareil de la non nonciation parfaitement sym trique l autre cens rendre compte des nonc s vid s de toute r f rence leur situation d nonciation Ce projet ne verra pas le jour et Benveniste remarque 119 de notre logiciel de statistique textuelle Ces marqueurs tant tr s nombreux nous en avons s lectionn quelques uns d apr s nous particuli rement repr sentatifs Ce faisant nous avons privil gi les expressions contenant un verbe en laissant de c t les nomi nalisations les pronoms les d terminants etc Les marqueurs pris en compte sont donc les suivants a Les tours impersonnels relevant de la modalit al thique il est n cessaire que de il est capital que de il est indispensable que de il est primordial que de il est essentiel que de b Les marqueurs videntiels J semble que il para t que c Autres impersonnalisations il se trouve que il appara t que il r sulte que il ressort de que Avant de lancer la recherche de ces marqueurs nous avons constitu titre d chantillon un sous corpus de dimensions plus r duites Cela a t fait parce que comme il ressor
359. it Quand elle n est pas convoqu e pour souligner la controverse thique dont elle fait l objet la for mule discrimination positive est g n ralement associ e dans notre corpus aux interven tions tatiques traditionnelles comme le syst me des quotas En revanche la formule action positive est g n ralement voqu e pour d signer dans l ensemble l activit de protection des groupes minoritaires assur e par les programmes et les initiatives euro p ens En t moignent les tr s nombreuses r alisations syntagmatiques de la formule ou si l on veut les diff rents cadres syntaxiques o la forme fig e action positive est sus ceptible de figurer e V GN autoriser l action positive permettre l action positive promouvoir l action positive encourager l action positive e V GN o le verbe recteur introduit une compl tive P remarquer signifie estime montre que l action positive e N S pr p formes mesures exemples programmes strat gies d action positive e GN en position r f rentielle L action positive est consistel peut e GN introduit par un marqueur de topicalisation Quant sur l action posi tive Cette prolif ration des emplois de la formule action positive au d triment des occur rences de discrimination positive t moigne notre avis d une d rive formulaire que cette derni re aurait subi dans la trame des repr sentations et des discours ayant an
360. it et de la subjectivit avec un point d intersection majeur repr sent par le paragraphe 2 3 effacement nonciatif vs d sinscription nonciative v ritable carrefour de notre r flexion Autrement dit en nous servant d exemples dominante objective dans la premi re partie et dominante subjective dans la deuxi me nous avons pu tudier isol ment les marqueurs de l effacement et de la subjectivit tout en mettant l accent sur la zone de porosit au sein de laquelle ces deux dimensions interagissent et s enchev trent continuellement 170 CHAPITRE 4 L h t rog n it nonciative Un lieu de construction du sens Introduction L objectif du pr sent chapitre est de rendre compte de l h t rog n it nonciative du discours communautaire Il sera question dans un premier temps de mettre en relief le dialogisme inh rent la communication politique et institutionnelle Ensuite nous pr senterons un survol des principales th ories de la polyphonie en choisissant le mod le scandinave la ScaPoLine pour une analyse s mantico nonciative de la concession Le chapitre est divis en deux grandes sections Dans la premi re 1 2 nous tu dierons la transversalit des formations discursives et des registres communicationnels au sein du discours communautaire La deuxi me section 3 4 en revanche portera sur l articulation au sein des nonc s polyphoniques de voix et de points de
361. ite d avoir pos les premiers jalons d une linguistique de l nonciation D ailleurs c est lui qui emploie pour la premi re 1 L id e que Bally soit le pr curseur des th ories de l nonciation ne fait pas pour autant l unanimit P Larriv e par exemple explique que selon lui Bally ne tire pas des conclusions g n rales sur les faits nonciatifs qu il tudie mais les mets crit il au service de l actualisation infra c est dire l op ration 44 fois le terme dans un texte fondateur intitul Linguistique g n rale et linguistique fran aise 1932 Avant de nous attarder plus longuement sur ce texte 1l est important de pr ciser que l uvre du stylisticien genevois se caract rise par l originalit de ses ap ports la linguistique saussurienne qu il contribue lui m me diffuser travers l dition posthume du Cours de linguistique g n rale dit e avec la collaboration de S chehaye Cette originalit qui n est qu une volution raisonnable des postulats de la linguis tique de Saussure appara t comme une v ritable prise de distance de Bally vis vis de certaines positions essentielles de son ma tre distance qui tient deux questions fonda mentales La premi re concerne la posture scientifique des deux linguistes au regard des productions verbales attest es Bally semble en effet vouloir r cup rer une dimension subjective et sociale de la langue que le
362. itement li la probl matique de la polyphonie le point de vue n a pas t clairement d fini par Ducrot chez qui la notion est g n ralement assimil e celle de position au sens de fa on de voir les faits cf Ducrot 1989 De fait ce n est qu avec Rabatel que le point de vue narratologique rejoint les tudes linguistiques Rabatel met en avant une conception du point de vue qui transcende les fronti res de la narratologie litt raire en s inscrivant dans une approche plut t nonciative Chez lui la probl matique de la focalisation est d pass e au profit d une conception r nov e du point de vue qui se d finit par rapport l ensemble des perceptions mais aussi des savoirs des jugements affectifs et axiolo giques permettant de ramener un objet d termin la subjectivit du sujet noncia teur Comme nous le verrons dans le chapitre 4 la notion de point de vue a fait l objet d une repr sentation formelle chez les polyphonistes scandinaves qui le d finissent comme une entit s mantique constitu e par une source un modus et un dictum cor respondant respectivement l nonciateur de Ducrot au jugement exprim par la source sur un contenu propositionnel et le contenu lui m me 3 2 3 La prise en charge Le flou d finitoire qui entoure le concept de prise en charge s explique par la vari t de ses contextes d usage Or cerner ce flou ne revient pas seulement consid rer l
363. ivement la nature de ses composants ensuite parce qu tant statistique ment n gligeables et par ailleurs pr sentes dans un nombre tr s restreint de publica tions les occurrences de flexis curit ne peuvent raisonnablement avoir la fonction de d sambigu ser une opacit qui de fait demeure dominante dans le discours communau taire Ce que nous pouvons plus pertinemment supposer est que l emploi de cette va riante d coule d un choix tout fait personnel du locuteur scripteur engag par la DG Emploi Ce choix s expliquerait probablement par la volont d uniformiser dans l esprit promu par le Comit de r daction interinstitutionnel cf ch 1 la variante fran aise avec celles attest es dans les autres langues europ ennes Mais il faudrait pour le prouver parcourir attentivement les traductions trang res des publications de la Com mission afin de v rifier quelles sont les attestations de flexicurit qui reviennent le plus fr quemment en discours Compte tenu de l extension d j consid rable de notre objet de recherche nous ne pouvons malheureusement pas pousser plus loin cette hypoth se mais nous sommes persuad s que la comparaison de corpus multilingues saura fournir des r ponses exhaustives de nombreuses questions comme celle que nous venons de lancer sur les ph nom nes de stabilisation des nonc s au sein de notre discours com munautaire Cela ne sera toutefois pas possible que si les
364. ivit globale de PUE Mais m me si ce ph nom ne est un aspect essentiel d une conomie dynamique les effets de la restructuration peuvent tre d vastateurs non seulement pour les personnes concern es mais parfois aussi pour des communaut s locales ou r gionales tout en ti res Les travailleurs les secteurs et les r gions affect s n gativement par les restructurations peuvent d j b n ficier d un soutien gr ce aux fonds structurels de PUE As 11 Si l on compare les occurrences attest es dans les exemples 50 et 53 on verra en effet que dans le premier d j ne fait que situer un v nement ou proc s T par rapport au pr sent de l nonciation To qui lui est n cessairement post rieur On sait que la Com mission a mis sur la table des initiatives concr tes et l adjonction de d j ne fait que souligner ult rieurement l aspect accompli d j marqu par la forme compos e du 6 Dans le cas de peine Ducrot 1972 1980 255 a expliqu que cet appr ciatif marque un pr suppos et que sa suppression revient mettre en avant le pos En fait dire que la population a augment de 110 en neuf ans peine seulement implique tout naturellement que la population a augment 37 Tout en indiquant une relation causale entre les termes A b n ficier d un soutien et B des fonds ont t approuv s qu elle relie cette locution marque contrairement en raison de cause de du fait
365. jamais le produit d une instance orale scripturale autonome qui d crirait le monde sur la base de ses propres lois de classification et de cat gorisation mais manent d une plura lit de facteurs doxiques id ologiques et culturels communs une communaut linguis tique d termin e et susceptibles de varier au cours du temps Il ne sera pas question dans cette derni re section de dresser une taxinomie des parties du discours ayant une valeur intrins quement ou seulement contextuellement subjective ni de d montrer par une analyse statistique ult rieure que notre corpus contient des marques de la subjecti vit inscrites dans la comp tence lexicale des locuteurs Nous comptons plut t nous attarder sur deux aspects qui nous semblent essentiels notre appr hension lexicale de la subjectivit du discours communautaire les jugements affectifs et valuatifs 3 1 et la modalit appr ciative 3 2 Ce choix de s parer nettement les traits affectif et axio logique d un c t et le trait modalisateur de l autre s explique par la n cessit selon nous de ne pas confondre l investissement nonciatif du locuteur relevant du marquage lexical motif et valuatif avec son attitude l gard d un contenu propositionnel atti tude qui peut concerner aussi bien le degr de certitude modalit pist mique qu une appr ciation vis vis de ce contenu modalit appr ciative Certes il est ind niable q
366. l enqu te de I EBTP L int gration de cet exemple de bonne pratique l int rieur du discours communautaire se fait donc avec une finalit pr cise informer le destinataire de la publication sur les r sultats r alis s par les soci t s engag es dans la lutte contre la discrimination au travail en mettant l accent sur les enjeux non seule ment thiques mais aussi manag riaux avantages de la diversification du personnel au sein de l entreprise Il reste toutefois d finir quelle est l orientation argumentative que sous tend une telle int gration et travers quels supports nonciatifs et discursifs elle se r alise Notons d abord qu au niveau du plan de texte la fiche fournit des informations d taill es relativement au nom de l entreprise sa structure son emplacement son acti vit principale le nombre du personnel et le chiffre d affaire c t de ces l ments pr liminaires figurent la description de l initiative en faveur de la diversit adopt e par l entreprise et une succession d l ments textuels dont la fonction est de r sumer ou d int grer cette description Globalement il nous semble que la structure de la fiche renvoie interdiscursivement un support nonciatif pr cis typique des politiques de re porting et de communication organisationnelle plut t que des discours institutionnels Autrement dit on a l impression en lisant cette fiche d tre confront s un bil
367. l exemple 58 58 Quelle est la diff rence entre un ingegnere elettrico un electric engineer et un in g nieur en lectricit Ce n est pas forc ment une question facile pour un employeur eu rop en qui essaie de s y retrouver parmi les candidatures d emploi manant de plusieurs tats membres Les syst mes ducatifs varient d un pays l autre et il peut d s lors s av rer difficile de d terminer si un candidat est vraiment qualifi pour un emploi Europass une ini tiative de la Commission europ enne lanc e au d but de 2005 pourrait faciliter quelque peu les choses Accessible l adresse http europass cedefop eu int Europass vise am liorer la transparence des comp tences et des qualifications travers l Europe Il devrait ainsi aider les employeurs d terminer plus facilement si un candidat potentiel convient un poste sp 285 cifique l inverse il devrait aussi aider les personnes la recherche d un emploi d termi F ner si elles r pondent bien au profil du poste As12 Dans cet extrait le locuteur se d crit en train de poser une question dont la responsa bilit est toutefois attribu e un tiers individuel Ce tiers est repr sent en l occurrence par la figure prototypique de l employeur europ en ici pris dans la difficult s orienter parmi les d nominations professionnelles faussement quivalentes attest es dans les candidatures d
368. l interview l ensemble des donn s illocutoires et interpr tatives mobilis es par les nonciateurs y compris les connaissances partag es entre les interlocuteurs sont autant d l ments la fois intralinguistiques et extralinguistiques dont on ne peut ignorer l existence et qui jouent un r le fondamental dans le processus de construction de la signifiance Pos e en ces termes la probl matique du sens dans notre travail de th se au lieu de renvoyer une conception th trale de l nonciation o la signification se trouve in luctablement inscrite dans la mat rialit de la langue semblerait plut t le fait d une approche s man tique dynamique o comme nous l avons vu propos de la prax matique supra l nonciation est conditionn e pour ne pas dire d termin e par les contraintes que pose la communication sociale Or toutes ces pr misses portent l gitimement se demander pourquoi dans ce cha pitre nous plaidons pour un mod le de la polyphonie linguistique ancr e la mat rialit langagi re encore que les occasions les plus prometteuses semblent d couler plut t de la prise en compte dans le calcul du sens de donn es externes la langue Afin de r pondre cette question nous focaliserons notre justification sur quelques points fonda mentaux 217 Le choix de nous servir d une th orie formelle comme la ScaPoLine s explique en premier lieu par la possibilit offerte par
369. l limit e la discrimination fond e sur le sexe fait pour la premi re fois l objet d un largissement normatif d autres raisons d exclusion comme l ge le handicap l orientation sexuelle etc Ainsi dans le respect de l article 13 du Trait d Amsterdam deux directives ont vu le jour au cours de l ann e 2000 La pre mi re 2000 43 CE vise interdire la discrimination directe et indirecte ainsi que toute injonction la discrimination et porte principalement sur l emploi la formation l ducation la s curit sociale les soins de sant le logement et l acc s aux biens et aux services La deuxi me 2000 78 CE en revanche tient la discrimination fond e sur la religion et les convictions l ge le handicap et l orientation sexuelle et contient des propositions d am nagement concr tes pour favoriser l insertion professionnelle des personnes atteintes d un handicap Depuis 2008 une nouvelle directive sur la lutte contre toutes les formes de discrimination en dehors du lieu de travail est l tude des l gislateurs Cette nouvelle mesure visera atteindre une effective galit de traitement dans le domaine de la protection sociale soins de sant ducation logement etc et imposera l obligation pour les prestataires de service pr voir des am nagements rai sonnables en faveur des personnes souffrant d un handicap Avec le lancement de la strat gie de Lisbonne
370. la mise en uvre de bonnes pratiques voire la participation active des acteurs sociaux la gouvernance Ils se caract risent donc par des s quences dominante conative Or tous ces genres par tagent un m me trait linguistique ils comportent tous une accumulation de verbes d action l infinitif plac s le plus souvent dans les titres des sections ou des para graphes Dans les exemples qui suivent il sera question de d montrer que non seule ment ce trait linguistique ne peut tre sp cifique de l un ou l autre de ces genres mais aussi qu il ne s associe aucune fonction pr cise 3 Rapports R33 R8 Susciter une conscience plus aigu et une meilleure compr hension de l galit entre les femmes et les hommes Ces derni res ann es l engagement politique en faveur de l galit des sexes s est accru tant au niveau europ en que dans les tats membres Cet engagement doit encore se transformer en actes et en avanc es concr tes dans tous les tats membres Pour cela les acteurs concern s doivent conna tre et comprendre les facteurs d in galit s et les outils et m canismes permettant de les r duire Il est essentiel de disposer des ressources et des structures n cessaires et d une meilleure capacit d action en faveur de l int gration de l galit des sexes Comprendre que l inclusion de l galit hommes femmes n est pas seulement une option La lutte contre
371. la non discrimination Je pense que ceci est interviews txt w o t les pratiques de non discrimination pour les personnes trans linterviews txt Fig 4 Concordancier 41 Pr cisons tout de suite que ce logiciel ne reconna t pas les fichiers au format pdf Cela explique pourquoi avant de nettoyer et de pr parer nos partitions il nous a fal lu d abord cr er des fichiers au format texte txt Ces documents ainsi rassembl s ont t sauvegard s et organis s d apr s les crit res de composition et de structuration des partitions que nous avons illustr s ci dessus Dans notre analyse de corpus nous n avons pas puis toutes les ressources mises disposition par ce logiciel Nous indi quons ci apr s par souci de synth se les outils dont nous nous sommes principalement servis pour l exploration informatis e de notre corpus de r f rence e Le concordancier Le concordancier est l outil que nous avons le plus ex ploit Son utilisation nous a permis de rep rer ais ment les exemples aussi bien lorsque la recherche portait sur l ensemble des textes du corpus de r f rence qu en phase d exploration des partitions La fonction principale du con cordancier est celle de permettre l observation du contexte dans le texte ce qui revient concr tement observer les co occurrences en triant sur les co textes droite et gauche d une forme pivot fig 5 Souvent le tri s av re utile
372. lation g n rique une quantit remarquable de r sultats s est r v l e trangement infructueuse alors que d autres recherches portant sur des domaines plus s lectifs l galit entre les hommes et les femmes par exemple aboutissaient des r sultats quantitativement plus int ressants Certes cela pourrait s expliquer par le fait que la question discriminatoire a t longtemps rel gu e la seule probl matique des disparit s entre les hommes et les 12 chaque publication du corpus de r f rence nous avons associ un identifiant R pour les rapports As pour le magazine Agenda social B pour les brochures Pub pour les publications diverses et G pour les guides que nous utiliserons pour ramener les exemples s lectionn s aux sources documentaires Pour consulter la liste compl te de toutes les publications leur titre l ann e de parution et leur identifiant on se reportera l annexe B la fin de ce volume 1 Les deux param tres r f rent leur dimension sociale et pas sp cifiquement au domaine professionnel 33 femmes en faisant abstraction des autres cat gories potentiellement risque Tou jours est il que les publications de notre corpus ne datent pas d avant 2004 et que la ma chine communautaire en mati re de discrimination raciale 2000 43 CE et de discrimi nation au travail 2000 78 CE tait d j l uvre au d but de ce si cle En d pit des r sul
373. le locuteur avait pr alablement son nonciation et qu il a tou jours Nolke 2009b 88 Les points de vue sont des entit s s mantiques constitu es d une source X d un ju gement JUGE et d un contenu propositionnel p Leur forme g n rale est la suivante X QUGE p La source des points de vue correspond aux nonciateurs de Ducrot alors que le ju gement et le contenu propositionnel renvoient respectivement au modus et au dictum de Bally Le jugement par d faut est une assertion de v rit il est vrai que mais il peut galement s exprimer au moyen d une modalit comme certes peut tre probablement Les modalisateurs comme certes il est vrai que bien s r peut tre qui introduisent un point de vue conc d sont d ailleurs appel s par N lke expressions sens montr en ce qu elles ne portent pas sur le contenu propositionnel mais sur l nonciation m me dont seul le locuteur de l nonc est tenu pour responsable 4 Ce premier l ment de la structure g n rale d un point de vue a fait l objet de confusion parmi les ob servateurs de la ScaPoLine qui en se fondant sur la notion d nonciateur de Ducrot ont op r un rappro chement h tif entre ces nonciateurs et les tres discursifs de la ScaPoLine infra Afin de dissiper cette quivoque et de r tablir l authenticit voire l originalit de son appareil conceptuel N lke s est attach pr
374. le saisit en effet toute occasion qui lui est donn e d assurer l galit de r sultats par le biais de ses politiques Si dans cette occurrence il n y a aucun doute sur l identit de l instance responsable du point de vue conc d c est parce que LOC a construit pr alablement ce point de vue en repr sentant par le discours repr sent un locuteur diff rent de lui m me Ce locuteur est pr sent comme n ayant pas prononc ces mots et donc dou de toutes les propri t s d un tre discursif textuel Le locuteur de l nonc quant lui appara t comme une instance r it rative qui reprend un point de vue externe son nonciation mais au lieu d y opposer un contre argument il souscrit manifestement la v ridicit du contenu propositionnel et le rench rit par un propos qui le confirme ult rieurement Comme pour le marqueur m diatif dans l exemple pr c dent la nominalisation et la progression th matique concourent dans cet exemple aussi r v ler dans la mat rialit de la langue l instance nonciative source du point de vue conc d pdv T VRAI la Commission des soins de sant doit respecter la l gislation pdv2 lo BIEN SUR pdvi 7 Le discours repr sent indirect introduisant une compl tive qui rapporte le contenu de ce qui est cens avoir t dit ou cogit par le tiers 233 Apr s avoir montr au fil de ces quelques exemples comment la ScaP
375. le seuil de 50 de la valeur de r f rence c est dire le total des occurrences re cens es Il se trouve que seul le marqueur il est indispensable ne s accompagne pas syst matiquement dans les guides des marqueurs exprimant la modalit al thique va leur en gras et soulign e dans le tableau Cela ne remet pas toutefois en cause le bien fond de nos intuitions quant la diff rente modalit qui sous tend ces deux genres Si l on examine tous les exemples o ce tour appara t on verra en effet que m me lorsque dans les guides le marqueur il est indispensable s accompagne d un verbe exprimant une obligation devoir en l occurrence il reste constamment ancr sa dimension al thique et n assume jamais en contexte une valeur d ontique analogue celle qu il re couvre en revanche r guli rement dans les rapports Ainsi dans l exemple 7 ci apr s le tour impersonnel ainsi que le verbe devoir doivent s interpr ter dans les termes non pas d une obligation pour les employ s mais d un imp ratif qui s impose ind finiment une situation g n rale et donc d une n cessit afin de faire face l volution rapide des march s 7 Pour faire face l volution rapide des march s et aux exigences d une soci t de la connais sance il est indispensable d aider les PME laborer des politiques de d veloppement des comp tences appropri es compatibles avec une approche de
376. lectionn les exemples Droits sur le lieu de travail 3 P LES Emploi Discrimination professionnelle Discrimination sociale Libre circulation Egalit H F Discrimination sociale Partenaires Fig 1 Les domaines politiques Une pr cision s impose propos de la cat gorie vi Cette classe que nous avons sym boliquement plac e aux marges de la figure 1 rassemble des publications surtout guides adress es aussi bien aux entreprises dans le cadre de leur responsabilit soci tale RSE qu aux syndicats et aux organisations non gouvernementales ONG dont la participation active la gouvernance est fortement encourag e par la Commission euro p enne Or les exemples tir s de ces publications d j peu nombreuses ont t soumis par souci de coh rence un crit re de s lection tr s strict De la sorte seuls les exemples renvoyant nos trois p les de r f rence ont t pris en compte alors que d autres moins pertinents ont t cart s Ainsi en va t il des questions d entreprise rela tives aux rapports avec les fournisseurs et la planification des march s et des appels d offre Quant aux ONG les exemples qui n ont pas t retenus concernent la question fort complexe des financements moins videmment qu ils ne touchent explicitement 35 aux probl mes des travailleurs et des cat gories socialement vuln rables La figure 2 il lustre les l ments de
377. les tats membres sont essentiellement pr occup s par les insuffisances au niveau du d veloppement de la coordina tion en mati re de s curit dans la phase de pr paration Certains tats membres souhaitent donc que la Commission aborde la coordination lors de la pr paration dans le cadre d instru ments non contraignants D autres encore voudraient que la l gislation nationale pr cise les interactions entre le coordonnateur du projet les concepteurs et le ma tre d ouvrage d une part et entre le coordonnateur du projet les ma tres d uvre les travailleurs ind pendants et le ma tre d ouvrage d autre part G2 Dans cet exemple le locuteur met en avant la v ridicit du point de vue rapport en fai sant appel par le tour impersonnel l autorit manant de la source nonciative les rapports nationaux Un peu plus loin il se sert du conditionnel pist mique afin non seulement de sp cifier la source responsable du point de vue Les autres tats membres mais aussi de marquer une distance nonciative vis vis des propos rappor t s Or cet extrait en l apparence enti rement objectif n est pas en r alit d nou de surplombant par rapport aux instances nonciatives mises en sc ne dans l nonc Il s agit toutefois dans ce cas d une image du locuteur prise dans son r le d organisateur de l nonciation en tant que responsable du choix des mots des temps verbaux des actes il
378. les assurance maladie maternit paternit d invalidit de vieillesse de survivants d accident au travail et de maladie professionnelles allocations de ch 108 mage etc peuvent tre per ues par le travailleur dans n importe quel point de l espace communautaire lorsque par exemple le pays de r sidence diff re de celui o les coti sations ont t vers es Il importe aussi de pr ciser que ce r glement ne s applique pas seulement aux travailleurs mais aussi aux membres de la famille et aux personnes charge En 2004 ce r glement a t remplac par un autre mais les finalit s et les con tenus n ont pas chang Cette nouvelle mesure l gislative a pourtant simplifi les dispo sitions communautaires existantes en ce qui concerne notamment le syst me de coordi nation des r gimes de s curit sociale et la coop ration entre les organismes de s curit sociale Ces derni res ann es ont t marqu es par un travail important de r vision de la r glementation concernant la mobilit des travailleurs Les d placements des europ ens pour des finalit s qui ne sont pas syst matiquement li es au travail comme le tourisme ou les soins de sant ont amen l Union europ enne adopter des mesures visant re conna tre tout citoyen qui se d place m me provisoirement les m mes droits sociaux dont il b n ficie dans son pays Pour ce faire il a fallu un travail intarissable de coordi
379. les ne refl tent n1 ses opinions ni sa volont De plus il est impossible de ramener chaque point de vue une instance discursive pr cise car les acteurs intervenants dans le discours communautaire sont extr mement nom breux il peut s agir des citoyens des organisations des entreprises de scientifiques des fonctionnaires de PUE ou encore d experts charg s par la Commission de mener des tudes quantitatives et qualitatives sur les enjeux fondamentaux pr vus par les poli tiques sociales Afin d chapper cette difficult nous avons donc envisag de nous appuyer sur un niveau d appr hension de l h t rog n it nonciative suffisamment abs trait pour que ces instances discursives si nombreuses dans la r alit ph nom nale soient reconduites la mat rialit langagi re d o elles sont issues et tudi es comme des l ments int gr s au sens linguistique Notre th se est structur e en deux parties La premi re comporte deux chapitres con sacr s respectivement la pr sentation du corpus et de la probl matique alors que la deuxi me articul e sur trois chapitres est enti rement focalis e sur l analyse du corpus Le chapitre 1 s ouvre sur quelques consid rations pr liminaires relativement d une part la nature la fois h t rog ne et r flexive de notre corpus 1 et d autre part ses modalit s de d limitation et de construction 2 Notre d marche m thodologique s
380. leurs que les publications communautaires l exception des actes juridiques ne rapportent pas forc ment la pens e des institutions et que tr s souvent il s agit d enqu tes et d tudes commandit es des tiers o la Com mission n y entre pour rien Cela signifie concr tement que dans notre corpus la sub jectivit perd quelque chose de la dimension unitaire et intimement personnelle inscrite dans la d notation m me du terme pour s affirmer en revanche comme subjectivit plurielle o le locuteur nonciateur unique ma tre de son dire et surordonn par rap ports aux autres instances nonciatives c de le pas une multiplicit d nonciateurs tous potentiellement susceptibles de constituer par le truchement des voix ou des points de vue dont ils sont la source une fraction de la subjectivit inscrite au sein des non L 4 c s Nous employons cette expression d une mani re assez floue et sans aucun rapport la r flexion linguistique Dans le chapitre 1 nous avons vu en effet que les nonciateurs plut t que de prendre la parole s expriment par les points de vue dont ils sont la source Les chapitres que nous allons consacrer infra l h t rog n it et la responsabilit nonciative viseront clairer ces aspects extr mement complexes de la pr sence de l Autre dans le discours 48 Dans son acception philosophique de qualit qui n appartient qu u
381. lexical Notre d monstration s appuie sur Catherine Kerbrat Orecchioni 2009 1980 et son ouvrage fondateur sur la sub jectivit dans le langage Dans ce volume qui est aujourd hui sa quatri me dition l auteur parle de subjectiv mes en r f rence aux traces dans le langage de jugements interpr tatifs subjectifs Ces jugements d coulent du choix conscient ou non des locu 149 teurs de manifester leur pr sence dans l nonc ou bien de mettre en sc ne celle d autres nonciateurs et peuvent s inscrire dans l ordre du jugement de valeur trait valuatif axiologique de la participation motionnelle trait affectif ou de l expression de l attitude trait modalisateur L id e de fond est que tous les mots de la langue crit Kerbrat Orecchioni en faisant cho Laffont 1976 fonctionnent comme des prax mes c est dire qu ils connotent des degr s divers pierre b uf roi me ne sont pas au m me titre m me s ils le sont tous culturalis s les diff rentes praxis technologique socio culturelle caract ristiques de la soci t qui les manipule et qu ils char rient toutes sortes de jugements interpr tatifs subjectifs inscrits dans l inconscient linguistique de la communaut Kerbrat Orecchioni 2009 1980 79 Cela revient dire que m me dans leur singularit ces jugements interpr tatifs ne sont
382. lles Duculot pp 125 140 DRUETTA R 2008 Question r ponse structure en langue ou couplage en discours in 11 dialogo come tecnica linguistica e struttura letteraria Atti del Convegno internazionale della SUSLLF Salerno Amalfi 9 11 novembre 2006 Napoli ESL pp 247 271 334 DUCROT O 1989 nonciation et polyphonie chez Charles Bally Logique structure nonciation Paris Minuit 1984 Le dire et le dit Paris Minuit etalii 1980 Les mots du discours Paris Minuit 1974 1980 Dire et ne pas dire 2 d Paris Hermann FLOTTUM K 2001 Les liens nonciatifs tentative d une nouvelle typologie Poly phonie linguistique et litt raire III p 67 86 FOUCAULT M 1969 L Arch ologie du savoir Paris Gallimard FUCHS C 1981 Les probl matiques nonciatives esquisse d une pr sentation histo rique et critique DRLAV 25 p 35 60 Fucus C et A M LEONARD 1979 Vers une th orie des aspects Le syst me du fran ais et de l anglais Paris La Haye Mouton GARDES TAMINE J 2010 Grammaire t 2 Syntaxe Paris A Colin GARY PRIEUR M N 2009 Le nom propre entre langue et discours Les Carnets du Cediscor 11 En ligne URL http cediscor revues org 825 1994 Grammaire du nom propre Paris PUF GENETTE G 1987 Seuils Paris Seuil GUENTCHEVA Z 2004 La notion de m diation dans la diversit des langues in R Delamotte Legrand dir
383. locutoires et argumentatifs qui ne saurait se confondre avec le locuteur au sens que lui donne Ducrot Cette diff rence ressort clairement dans la ScaPoLine qui distingue entre le locuteur en tant que constructeur LOC et les images que celui ci peut proposer de lui m me comme responsable de l nonciation locuteur de l nonc et comme tre du monde locuteur textuel 140 subjectivit comme l atteste la pr sence du connecteur donc travers lequel le locuteur laisse une trace de son passage au sein de l nonc Cela s explique par le fait que donc dans ce contexte engage un encha nement phrastique r sultant non pas d une simple re lation de cause effet comme c est le cas dans son emploi standard mais plut t d un rai sonnement d ductif imputable au locuteur fous les pays membres sont pr occup s par les insuffisances au niveau du d veloppement de la coordination en mati re de s curit dans la phase de pr paration Il en r sulte on en d duit que certains tats deman dent alors que d autres demandent plut t On voit bien alors que malgr l impartialit des propos la subjectivit ne tarde pas se manifester au moyen d indices qui ne sont rep rables que sur le plan strictement linguistique L exemple 22 montre qu il existe un continuum Philippe 2002 19 entre les di mensions de la subjectivit et de l objectivit et que comme on le verra d ici peu celles ci peuvent s
384. loin la r flexion entam e par cette th orie la fois formaliste et discursive en largissant en core plus le champ d application de la polyphonie 3 2 Les th ories de la polyphonie linguistique Nous nous attacherons dans cette br ve section donner une d finition de la poly phonie linguistique et parcourir bien que sommairement les tapes de son int gration dans les sciences du langage Nous proposerons aussi un survol des principales th ories de la polyphonie linguistique mais dans le but uniquement de montrer qu elles ne sont pas des cloisons tanches et que le mod le applicatif que nous emprunterons la ScaPo Line se sert de notions et de concepts qui sont sp cifiques d autres paradigmes th o riques Pour ce faire nous insisterons un peu plus sur certaines th ories comme par exemple la prax matique alors que d autres moins fonctionnelles notre d monstra tion seront cit es uniquement par souci de compl tude les approches de M Carel E Roulet et D Maingueneau par exemple 201 3 2 1 Aux origines de la polyphonie Les discours on l a vu ci dessus sont toujours travers s par la parole d autrui dont ils gardent la trace dans la mat rialit de la langue La polyphonie linguistique r side justement dans l id e que les nonc s dont ces discours sont constitu s font entendre plusieurs voix ou points de vue manant de diff rentes sources nonciatives La notion a t intr
385. loitation et de ressources hu maines pour de bonnes raisons morales et thiques mais encore de l utiliser afin d optimiser leur avantage concurrentiel En bref un accent mis sur la diversit V peut apporter une opportunit commerciale durable pour tous Que ce soit au niveau mondial ou local la re cherche de talents et de l am lioration de la comp titivit des d fis cl s autant pour les pe tites entreprises que pour les grandes d pend de la capacit r pondre avec succ s la di versit VI au sein des conomies et des soci t s Pub11 Pr cisons d abord que d un point de vue syntaxique les occurrences de diversit conte nues dans cet extrait sont manifestement similaires Le cadre phrastique qui les accueille est presque toujours un GPr p cette ressemblance syntaxique ne correspond pas pour autant une identit de sens puisque chaque occurrence de diversit renvoie une facette diff rente Dans 711 par exemple le d terminant ind fini nous sugg re que l occurrence renvoie bien au sens canonique de diversit c est dire l tat de ce qui est divers TLFi et d note une diversit informe dont on ne conna t pas l entit pr cise Ce flou disparait d j dans 7111 o comme en 71 IV le mot d signe la diversit effectivement repr sent e dans l entreprise une diversit calculable puisque circonscrite l int rieur d un cadre institutionnel qui la d termine sur le plan
386. ly respectivement au sujet parlant au sujet communiquant et au sujet modal Pour une description plus pr cise des instances nonciatives du sens telles que les entend Ducrot nous renvoyons la section consacr e au cadre th orique et notionnel ch 1 De fait puisque ces instances concernent la probl matique du sens et la mani re dont celui ci qualifie r flexivement l nonciation il nous a sembl pertinent de les consid rer plus g n ralement comme des concepts op ratoires en s mantique nonciative en les s parant de leur cadre polyphonique originaire 209 siste qualifier l nonciation la repr senter par le biais de marques modales et ex pressives imputables une instance tant t co ncidant tant t distincte du sujet parlant empirique Ainsi Ducrot crit il Elle la conception du sens revient consid rer le sens comme une description de l nonciation Ce que communique le sujet parlant au moyen de son nonc c est une qualification de l nonciation de cet nonc Ducrot 1984 182 Pour moi locuteur et nonciateurs tout en tant comme dans LG distincts du sujet parlant effectif servent caract riser l nonciation m me propos de laquelle ils apparaissent Non seulement J admets comme Bally que leur r alit est intralinguistique qu ils sont des l ments du sens mais ils ne sauraient relever pour moi de l image du monde v hicul e par l nonc
387. mais plut t les acteurs sociaux qui s appropriant cette parole la relancent dans l espace public Notons aussi qu un certain fait du monde ph nom nal peut se constituer en v ne ment discursif en laissant une trace visible de sa formation dans la mat rialit de la langue C est ce qu a d montr M Lecolle 2009 dans une tude centr e sur les chan gements de sens du toponyme Outreau en discours En voquant l affaire de p do philie notoirement controvers e qui a men l arrestation et ensuite la d culpabilisa tion de certaines figures de renom de la petite ville du Pas de Calais l auteure a tudi le d placement s mantique dont a fait l objet le toponyme Outreau sous la plume des chroniqueurs ayant suivi l affaire Plus pr cis ment elle a illustr l aide d un corpus de presse l puisement du sens locatif du toponyme et la cons quente affirmation dif f rentes phases du d roulement de l affaire de celui de fiasco judiciaire comme dans l emploi m tonymique pour viter un nouvel Outreau Ce faisant elle a mis l accent sur un aspect selon nous essentiel de l investigation sur l v nement et qui comme nous l avons vu dans le chapitre pr c dent concerne aussi notre corpus Cet as pect fondamental est repr sent par le dialogisme inh rent au lexique Comme le sou ligne Lecolle propos d Outreau le sens final du toponyme savoir celui de
388. maticiens con oivent le dialo gisme sous la forme d un d doublement nonciatif o les instances nonciatives ainsi que les nonc s actualis s les points de vue chez Nglke qui s y rapportent sont organi s s hi rarchiquement Pour la prax matique un nonc actualis est comme pour les points de vue de la ScaPolLine une unit dot e d un modus et d un dictum L nonciateur est l instance nonciative responsable des actualisations modales alors que le locuteur sujet parlant de Bally est l instance verbale ou scripturale qui produit mat riellement le discours Or ce qui fait l int r t de l approche prax matique est la co h rence du sch ma op ratoire sur lequel s appuient les analyses empiriques Ce sch ma se caract rise par la sym trie relationnelle des ench ssements nonciatifs et des ins tances nonciatives impliqu es et ce ind pendamment des marqueurs dialogiques tu 37 Cette conception de la production du sens comme activit dynamique transcendant la stabilit des signifi s fera l objet dans le chapitre suivant d une r flexion approfondie sur les diff rentes repr sentations du sens lexical du mot diversit Il s agira tout particuli rement de mettre l accent sur les manifestations parall les d un m me sens sans pour autant les confondre avec les signifi s d un m me polys me Terme que les prax maticiens pr f rent celui de signification puisqu il rend bien l
389. mbre pour des raisons d tudes ou de travail D j le Trait de Rome instituant la CEE avait pos comme objectif fondamental l limination de tout obstacle la libre cir culation des personnes l int rieur de l espace conomique europ en Pour ce faire la pr occupation des l gislateurs s tait principalement focalis e sur un ensemble de me sures permettant aux travailleurs ayant d cid de quitter leur pays d origine de ne pas se voir priver des droits sociaux dont ils avaient jusque l b n fici Une premi re mesure consiste en le r glement 1408 71 CEE venant remplacer les dispositions ant rieures 1958 sur la couverture sociale des travailleurs migrants Ce r glement s articule autour de quatre principes fondamentaux le principe d galit de traitement selon lequel un tat membre doit certaines conditions garantir aux travail leurs trangers les m mes droits sociaux des ressortissants nationaux le principe du cumul des p riodes permettant aux travailleurs de b n ficier de la couverture m dicale des allocations de ch mage et d autres prestations par l effet des droits cumul s dans le pays d origine le principe d interdiction de prestations doubles selon lequel les travail leurs ayant cotis dans deux pays diff rents ne peuvent pas pour une m me p riode ob tenir des prestations doubles le principe d exportabilit enfin fond sur l id e que les prestations socia
390. mement faire appel la ScaPoLine revient en quelque mani re situer notre analyse dans la continuit de l approche s mantico nonciative introduite par Ch Bally Cela videmment ne veut pas dire que les autres approches n ont pas leur tour puis dans cet h ritage Nous avons d ailleurs d j affirm que Bakhtine lui m me a t influenc par Bally car sa conception du dialogisme s inscrit en droite ligne dans le cadre d une linguistique de la parole qui bien avant Benveniste trouve son fondement dans la premi re partie de Linguistique g n rale et Linguis tique fran aise 1932 Ainsi l opposition modus dictum demeure un trait essentiel non seulement de la polyphonie ducrotienne et donc de celle de Nglke qui s en sert pour mieux clarifier la notion de point de vue dans son approche mais aussi et l C est d ailleurs l objectif de la ScaPoLine que de rendre possible des analyses op ratoires non seu lement des nonc s individuels mais aussi de fragments de textes compos s de plusieurs nonc s Nglke 2010 23 218 plus forte raison de l approche prax matique qui toujours par l interm diaire de Bakhtine emprunte Bally la notion d actualisation En digne h riti re de Ducrot la ScaPoLine tudie les traces que la polyphonie laisse dans la langue Mais comme nous avons d j eu l occasion de pr ciser le mod le scandinave associe une s mantique instr
391. ment au profit du seul r f rent discursif mais appara t en fili grane dans l nonc reconstruit en quelque sorte par le travail de recontextualisation ef fectu par l interpr tant Ce constat s av re extr mement important pour justifier notre d marche car 1l confirme que contrairement aux postulats traditionnelles de la logique classique la perspective sur le Np que nous avons adopt e dans ce chapitre ne s pare pas le sens de la r f rence mais tend plut t les faire travailler ensemble en consid rant les op rations de r f renciation telles que l activit de recontextualisation ef fectu e par l interpr tant comme partie int grante de la th orie s mantique des repr sentations nonciatives laquelle nous nous inspirons dans notre th se Outre les anthroponymes individuels notre corpus comporte de nombreux Np collec tifs Cette profusion s explique intuitivement par le r le incontournable que le discours communautaire accorde aux acteurs sociaux entreprises ONG association culturelles et de b n volats partis politiques et syndicats organismes publiques organisations pa tronales municipalit s tablissements scolaires et universitaires M Lecolle 2012 qualifie de nom collectifs institutionnels ces collectivit s connues et reconnues comme telles et dont l existence est ind pendante des l ments individuels qui les composent Toutes ces collectivit s sont impliqu es d une
392. ment d ductif vu que alors visant pr senter la recherche d un quilibre entre la collecte des donn es pour combattre la discrimination et l abus que l on peut faire de ces donn es comme la cons quence des implications 1 et 2 pr alablement nonc es et donc comme un engagement auquel les droits international communautaire et national doivent satisfaire Or afin de prouver sur un plan linguistique la nature exceptionnellement d ontique de cette occurrence de falloir nous proposons un test consistant remplacer il faut par on doit et il convient de exprimant respectivement l obligation et la n cessit On voit bien qu avec le premier le remplacement se ferait sans probl mes alors que la substitution du verbe par il convient de puiserait la nature implicative de la phrase selon laquelle une n cessit fait naturellement suite un acte cens la satisfaire voire l accomplissement d un devoir vu qu il est n cessaire Y alors on doit alors il convient de 8 Par souci de compl tude les quaternes modales al thique pist mique et d ontique sont les suivantes 1 al thique n cessaire contingent possible impossible 2 pist mique certain contestable plausible exclu 3 d ontique obligatoire facultatif permis interdit 126 obligation tandis que dans les guides ils impliquent plut t un devoir tre la n cessi t Nous pourrions ventuelleme
393. ment dans ce cas sur deux ressources documentaires la premi re relevant de la litt rature sp cialis e en l esp ce une contribution acad mique alors que la deuxi me tient plut t la litt rature professionnelle rapports et do cuments internes 27 Voir notamment Henrard K Non Discrimination and the Equality Principle in Weller M d Jurisprudence Digest Minority Protection qui doit tre publi par OUP octobre 2006 57 p Voir galement les deux rapports que j ai termin s r cemment pour le Conseil de l Europe DH MIN 2006 020 et DH MIN 2006 021 concernant l impact sur la protection des minorit s nationales des normes internationales relatives la non discrimination en com binaison avec les droits de l homme CEDH et plusieurs conventions des Nations unies R42 Bien entendu ce qui nous importe ici n est pas de constater que le locuteur de l nonc a recours dans son discours des sources externes afin d int grer ou de mieux pr ciser son dire On sait puisque nous l avons plusieurs fois pr cis que certaines des publica tions de la DG Emploi sont des tudes ou des enqu tes men es par des experts profes seurs des universit s statisticiens figures internes aux institutions sur des sujets chers l Union et autour desquels la Commission demande un compte rendu d taill Il ne faut donc pas s tonner si les locuteurs font appel dans leur pratique d critur
394. ment fi 74 nanc e par des dons priv s provenant en grande partie d Am ricains d origine balte Nous avons t frapp s de plein fouet par la crise conomique d clare Ar nas Svitojus Au cours des deux derni res ann es 15 20 de la population du pays a migr Les gens qui n ont pas fait d tudes vont travailler au noir dans d autres pays laissant leurs enfants chez les grands parents ou chez des voisins Notre but est de leur permettre de gagner leur vie ici afin qu ils ne quittent pas le pays D sormais Albertas et Diana ont un petit revenu gr ce aux abeilles Avec une vache un che val deux cochons et vingt poules ils sont autonomes et peuvent fabriquer leur beurre leur fromage et leur pain Les 1 000 litres de miel produits par les abeilles rapportent 300 euros par mois Ils ont pu acheter des tag res pour leur pi ce principale au confort spartiate et chauff e au bois et ils conomisent un peu d argent Diana veut que ses enfants aillent l universit Elle place tous ses espoirs dans Austeja qui est arriv e premi re de sa classe pour la troisi me ann e cons cutive Avant que la Lituanie n obtienne son ind pendance de l Union sovi tique en 1991 Albertas travaillait dans une ferme collective Gr ce au don Heifer de sept ruches d outils lectriques d quipement d apiculture et une formation informatique la famille est pr sent tr s active dans la communa
395. ment parce qu il a eu soin d introduire ant rieurement dans le contexte linguistique large plusieurs l ments de d sambig isation visant conjurer tout risque d opacit s mantique Ce constat nous am ne la conclusion que l intuition presque imm diate qu voquent les emplois m tonymiques strat gie de Lisbonne Agenda de Lisbonne objectifs de Lisbonne indicateurs de Lisbonne ne va pas de soi mais d coule de la pr sence dans le texte d autres occurrences s mantiquement transparentes telles que trait de Lisbonne sommet de Lisbonne Ces occurrences par ailleurs moins nombreuses que les emplois m tonymiques ont pour fonction de fournir aux destinataires un rappel m moriel de l v nement Lisbonne en les aidant d chiffrer correctement le sens des occurrences plus opaques 254 son r f rent discursif du moins de saisir la dimension temporelle qui la sous tend Restons encore sur notre toponyme portugais et observons les exemples suivants 7 Progress a financ les tudes th matiques faites dans le cadre du rapport 2009 sur l emploi en Europe par les r seaux MISEP Sysdem emplois verts De nouvelles comp tences pour de nouveaux emplois et l OEE d veloppement de la politique de l emploi dans l UE formula tion de la strat gie europ enne pour l emploi dans l re post Lisbonne et dans le contexte de la crise conomique Progress a galement financ l Observatoire europ en de l
396. ment pour bien insister sur le rejet par la loi fran aise des variables de race et d origine dans l tablissement de mesures positives d insertion sociale et professionnelle S Wuhl 2007 de son c t a propos une classification plus pertinente des mod les de discrimination positive Cette classification s articule sur deux axes le premier fond sur l inscription originaire dont font partie la race l ge et le sexe en tant que donn es non sociales et le statut socio conomiques comprenant la qualification professionnelle la formation le statut social le revenu le patrimoine etc 7 Le champ d application de l action positive est une affaire qui ne demande pas seulement le concours de la l gislation nationale mais aussi celui de la jurisprudence de chaque pays 292 Nicolas Sarkozy quant lui s tait appropri l expression lorsqu il tait ministre de l int rieur Ensuite 1l l a rab ch pour la campagne pr sidentielle de 2007 avant de faire marche en arri re un an apr s les lections la fin de 2008 en effet le Pr sident est d finitivement oblig de revoir ses positions en mati re de discrimination positive le rapport Veil rejette les modifications au pr ambule constitutionnel qu il avait propos es pour permettre une effective galit des chances et l invite amplifier les poli tiques de diff renciation sur des bases sociales et territoriales Le Mo
397. mesures ant c dentes ex 34 Souvent la terminologie adopt e peut se r v ler insuffisante l interpr tation des contenus de la directive Dans ce cas les locuteurs pourvoient g n ralement des conseils sur l attitude adopter faute d indications pr cises ex 35 33 Les deux directives reconnaissent l action positive pour assurer la pleine galit dans la pratique ce qui indique le but de l action positive sans toutefois la rendre obligatoire Au contraire les deux directives pr cisent que le principe de l galit de traitement n emp che pas les mesures d action positive ce qui montre clairement la nature facultative de l action positive que la CJCE reconna t elle m me depuis l affaire Bilka Fredman 2002 p 167 Jones p 516 Les dispositions relatives l action positive ne rendent donc pas en soi l action positive obligatoire Toute obligation de mener une action positive devrait provenir d autres sources R45 34 Une analyse purement textuelle sugg re donc en m me temps un champ d application de l action positive plus restreint et plus tendu en vertu des directives de 2000 par comparaison avec celui qu accorde l article 141 paragraphe 4 du trait CE Ellis 2005 p 312 313 Cette analyse textuelle n est cependant qu un d but Il convient en effet de se rappeler que 269 l article 141 paragraphe 4 traite exclusivement de la discrimination en mat
398. mment les cat gories potentiellement risque La fr quence de ces d nominations englobantes est d autant plus lev e que le dis cours sur la discrimination demeure vague Dans la plupart des cas elles revien nent dans le discours communautaire lorsque celui ci traite de la discrimination multiple sans pour autant pr ciser les motifs discriminatoires qui comme on vient de le voir caract risent le s mantisme des cat gories particuli res Dans notre corpus nous avons relev plusieurs de ces hyperonymes cat go ries personnes travailleurs groupes risque vuln rables d favoris s d savanta g s touch s affect s par les discriminations objets sujets soumis la discrimi nation marginalis s sensibles minoritaires menac s mais aussi les minorit s les exclus sociaux les victimes etc 3 2 La flexicurit ou la logique du compromis La formule flexicurit comme celle de discrimination positive est originaire ment apparue sous la forme d une nominalisation De fait avant que les commentateurs s en approprient en la cristallisant comme formule la notion s tait d j affirm e 301 comme un pr construit id ologique Circulant d j au milieu des ann es 1990 l anglicisme flexicurity est devenu monnaie courante dans le reste d Europe lorsque Hans Adriaansens un sociologue n erlandais l a d finie comme le passage de la s curit d un emploi job vers la s curit
399. mod le applicatif pour l analyse de la concession argumentative il est indispensable de nous pencher sur les fondements conceptuels de la polyphonie ducrotienne 3 2 3 Les fondements linguistiques de la polyphonie de Ducrot Comme nous avons pr cis ci dessus Ducrot h rite la notion de polyphonie de Bakhtine qui son tour l emprunte la tradition musicale pour caract riser un genre de r cit assez proche de l criture romanesque de Dosto evski Sans s interroger sur l emploi que le s mioticien russe fait dans ses autres ouvrages de la notion de dialo gisme Ducrot affirme vouloir appliquer l nonc quotidien les recherches entam es par Bakhtine en litt rature S inspirant de Ch Bally supra il esquisse donc dans le dernier chapitre de Le dire et le dit une th orie polyphonique de l nonciation qui est devenue d sormais la r f rence incontournable des tudes linguistiques en la mati re Cependant comme le remarque Nolke dans le dictionnaire d analyse du discours Du crot ne s est jamais attach d velopper une v ritable th orie de la polyphonie car ajoutons nous si le dernier chapitre de Le dire et le dit pose les bases d une appr hen Bakhtine on l a vu se sert de l exemple de Dosto evski pour d signer un type de r cit caract ris par la superposition de voix hi rarchiquement quivalentes tels que le genre carnavalesque Cependant comme le remarque J Kri
400. moment le plus difficile depuis sa fondation et que les effets de la r ces sion sont de toute vidence visibles dans le m contentement g n ral et plus forte rai son dans celui des cat gories sociales les plus touch es par la crise ch meurs salari s petits entrepreneurs Par ailleurs c est dans ce m contentement que les id ologies d extr me droite r duites au silence apr s la fin de la seconde guerre mondiale ont re fait surface en trouvant un terrain favorable pour la cr ation de mouvements clairement inspir s des id aux nazi fascistes Casapound en Italie et Aube dor e en Gr ce pour ne citer que quelques exemples Nourris de populisme ces mouvements constituent au jourd hui de v ritables dangers pour la d mocratie dans la mesure o ils se proposent illusoirement comme une alternative la politique sociale et conomique des pays membres En d pit de ces menaces sur le plan d mocratique mais aussi des insucc s cumul s ces derni res ann es d abord avec l abandon du projet constitutionnel 2005 et ensuite avec l chec du sommet sur le r chauffement climatique de Copenhague 2009 les mo tivations du comit norv gien soulignent toutefois les profonds m rites d une Europe affaiblie mais pas vaincue D abord si l Union n a pas r ussi emp cher que des con flits surgissent hors de ses fronti res sa cr ation a rendu impensable aujourd hui comme pour l avenir tout risq
401. monologal et sans marques d adresse explicites Enfin nous ne traiterons non plus de la cinqui me cat gorie d h t rog n it celle relative aux mots des autres puisque nous y consa crerons une section dans le prochain chapitre propos de la modalisation autonymique Cela dit nous allons donc nous pencher dans la section suivante uniquement sur l h t rog n it relative la relation dialogique que le discours communautaire entre tient avec d autres discours transversaux En d autres mots nous allons pr cis ment nous occuper du dialogisme interdiscursif 2 1 Les discours transversaux dialogisme interdiscursif On entend par cette expression un ensemble d nonc s qui interviennent dans le dis cours communautaire sans pour autant se confondre totalement avec celui ci d o le choix d appeler ces discours transversaux Autrement dit ce sont des discours qui tout en n tant pas des formes marqu es de l h t rog n it sont ais ment reconnais sables dans la trame du discours communautaire o ils s ins rent On peut id alement distinguer plusieurs cat gories de discours transversaux 1 les discours relevant de formations discursives diff rentes discours d entreprise acad miques scientifiques m dicaux ainsi que tous les discours caract ris s par une id ologie dominante comme par exemple le discours marxiste f ministe socialiste catholique lib riste syndica 10
402. munes c est dire non plus soumises aux vetos des gouvernements nationaux et d autre part sur l accomplissement d une union budg taire qui comme le souhaite le pr sident fran ais F Hollande passe par une mutualisation partielle des dettes pu bliques voire par le recours aux Eurobonds Ce projet d une f d ration d tats europ ens marqu e par une union politique r elle ne sera toutefois pas possible sans la r alisation en parall le d une Europe sociale et so lidaire o les droits de Homme sont r ellement respect s et les opportunit s concr te ment assur es tous les citoyens sans distinction de race de sexe de religion de cul ture A Le Parmentier a raison d affirmer dans Le Monde que la paix n est pas du rable sans l tat de droit la d mocratie et la prosp rit Mais on pourrait aller plus loin en affirmant que l tat de droit lui m me et la d mocratie ne sont pas durables si les mesures gouvernementales visant prot ger les droits fondamentaux ne s accompagnent pas d une prise de conscience collective des valeurs de tol rance et de solidarit envers les cat gories les plus d favoris es Les pr occupations de l Union europ enne en mati re de politiques sociales remon tent sa fondation La d claration Schuman 1950 qui a de fait pr c d d un an la ra Les d sormais fameux titres de la dette publique envers lesquels l Allemagne se montre enco
403. n tenus ou bien fournir une clarification notionnelle sur ces m mes contenus Il en est ain si dans l occurrence suivante o le locuteur met en vidence les lacunes de la directive et se demande d j dans l avertissement quels sont ses champs d application 57 Le pr sent guide est con u l intention de toutes les entreprises dont les travailleurs risquent d tre expos s des rayonnements optiques artificiels La directive ne fournit pas de d fini tion de ces rayonnements Les sources de rayonnement comme les ruptions volcaniques les rayons du soleil directs ou r fl chis par exemple par la lune sont de toute vidence exclues Il existe toutefois un certain nombre de sources qui peuvent tre ambigu s Doit on consid rer un feu d origine humaine comme une source artificielle contrairement un feu cau s par la foudre G1 Les guides sont g n ralement parsem s de ces exemples d interrogation o avant de fournir une interpr tation des concepts et des notions que la directive a laiss es en sus pens le locuteur anticipe d j dans la question les enjeux sur lesquels porteront ses commentaires m tadiscursifs Mais si les interrogations en contexte monologal quelle que soit leur fonction ont principalement l objectif de servir l nonciation du locuteur elles jouent parall lement un r le argumentatif essentiel afin d orienter l opinion de l interlocuteur Il en est ainsi dans
404. n tre responsable S agissant d un lien d accord il ne peut bien vi demment r futer ce point de vue mais seulement lui opposer un contre argument plus fort Ceci dit notons que le contexte la fois linguistique et situationnel ne d livre au cune information sur l identit de la source du point de vue conc d Suivant le postulat ducrotien selon lequel la polyphonie est instruite au plan linguistique nous devons donc rep rer dans la mat rialit langagi re les informations cens es permettre la saturation de cette source Or ce que l on peut raisonnablement avancer de cette instance est qu elle est l expression d une voix collective anonyme laquelle s accordent aussi bien le locu teur que l allocutaire textuels L A Cette hypoth se est confirm e par l analyse de la pr supposition de Ducrot 1984 selon laquelle la responsabilit d un pr suppos re vient toujours une instance collective laquelle le locuteur s accorde Ainsi dans notre exemple la responsabilit du pr suppos autrefois les gens mouraient de faim dans l UE revient un ON polyphonique incluant L et A alors que lo pour sa part ne prend que la responsabilit du pos aujourd hui personne ne meurt de faim dans l UE Selon la terminologie de la ScaPoLine nous dirons alors que la source du point de vue conc d est satur e par un tiers collectif h t rog ne repr sent par la forme ON 1 4 Pr cisons par ailleurs
405. n 2004 44 Dans un deuxi me temps les polyphonistes scandinaves ont retravaill ce positionnement initial de sorte qu aujourd hui les deux notions ne se confondent plus Ainsi Nglke 2009a 34 35 crit Il me semble en effet que la notion de prise en charge dans son acception ha bituelle signifie pr cis ment consid rer comme vrai Prende en charge et as sumer la responsabilit ne sont donc pas des expressions synonymes pour nous Cette volution conceptuelle au sein de la ScaPoLine a t sans doute d termin e par la lec ture que d autres scientifiques ont propos de la th orie et notamment des liens non ciatifs Une tude de D Coltier et P Dendale 2005 par exemple a montr tout l int r t que peut avoir la ScaPoLine distinguer ces deux notions En partant du prin cipe que l on peut prendre en charge un point de vue c est dire le consid rer comme vrai Sans pour autant en tre responsable c est dire sans tre la source de ce point de vue il s agit donc d un accord tout simplement Coltier et Dendale ont propos une nouvelle classification des liens nonciatifs o le crit re de la v rit et donc de la prise en charge l emporte sur celui de la source auquel comme on l a vu la ScaPoLine ac corde une importance majeure Le r sultat de cet effort est un nouveau sch ma des Nous avons vu dans le chapitre 1 que la non prise en charge ne
406. n caract re fort et je lui r pondais Je le regrette aujourd hui Avec le recul je comprends ce qu il voulait faire Il voulait nous aider Pub10 La troisi me personne figure rarement dans les t moignages situationnels ne serait ce que pour introduire des tours impersonnels il faut il existe il est clair que etc l inverse les t moignages narratifs pr sentent de tr s nombreuses occurrences de la non personne employ e pour r f rer des objets du monde ainsi qu une densit importante de nominalisations anaphoriques Il est inutile d insister sur la place du je dans les t moignages Il est bien vident que dans un dispositif de parole mettant au centre le sujet nonciateur l inscription de la subjectivit dans le discours se fasse avant Le rep rage des formes de morphologie verbale se fait dans notre logiciel travers les expressions r guli res qui permettent entre autres choses d isoler des suffixes et des pr fixes 42 tout par l emploi de la premi re personne Beaucoup plus int ressant nous semble t il est de relever dans le texte les occurrences de vous Comme le rappelait Benveniste 1974 82 l nonciation implique toujours un je et un fu qui sont les seuls pronoms pouvant assumer le r le de personne alors que la troisi me en est exclue Il en va de m me pour le nous et le vous qui d apr s Benveniste ne repr sentent pas la forme plurielle de
407. n degr lev de satisfaction de la client le ms un degr lev de satisfaction des travailleurs un faible taux de rotation du personnel une augmentation du d veloppement des produits gr ce une main d uvre diversifi e Lorsque j ai travaill pour la premi re fois pour Coco Mat ils m ont aid devenir ce que je suis Maintenant je suis 183 R sultats Les r sultats de la philosophie d entreprise de Coco heureux et j appr cie de vivre Mat laquelle associe galit des chances et style de gestion d dans le monde de Coco Mat mocratique sont consid r s aux niveaux interne et externe Le taux de rotation du personnel est faible parce que les personnes Christos Kipriotis sont fi res de leur entreprise L absent isme est pratiquement travailleur 2005 inexistant parce que les personnes aiment leur travail et sont trai t es quitablement La satisfaction de la client le pour les pro duits et les services de Coco Mat est tr s lev e ce qui a t re connu officiellement en 2003 lorsque l entreprise remporta le Prix europ en de la qualit de la Fondation europ enne pour la gestion de qualit Notons encore que l entreprise poursuit sa croissance Cette fiche est extraite d une tude commandit e par la DG Emploi des experts afin d valuer l impact des mesures de gestion de la diversit sur la performance des soci t s ayant r pondu
408. n du sens Ces dis cours sont polyphoniques Pour s en convaincre il nous suffit de jeter un coup d il ra pide cet exemple 1 Un de nos clients jeune musulman habill en v tements traditionnels avait t licenci pendant sa p riode d essai dans un centre d appels t l phoniques Au cours de sa br ve pr sence l bas il est apparu au travers de plusieurs incidents que d autres membres du person nel le voyaient comme un terroriste potentiel Par exemple une coll gue qui un jour tombe soudain sur lui lorsqu il est en pri re dans un corridor pousse un cri L explication qu elle a donn e de sa r action et le contexte g n ral des remarques faites l homme indiquaient qu elle avait t terrifi e parce qu elle ne l avait pas tout de suite reconnu et qu elle avait as D j en 1980 J Guilhaumou et D Maldidier introduisaient la notion d tat de corpus r sultat d une hypoth se transitoire mise par l analyste ayant son centre et ses zones p riph riques en attente des d placements du centre travaill F Mazi re 2010 55 29 soci l image des terroristes musulmans Il n y avait aucune raison de faire une association entre l homme et le terrorisme elle n avait t faite que parce qu il tait un jeune musulman en v tements religieux Le jeune homme a port plainte pour discrimination fond e sur la reli gion et sur le fait qu il
409. n l occurrence permet de d sambigu ser l nonc opaque et de ramener l interpr tation de l interlocuteur en phase de d codage l intentionnalit du locuteur Dans l exemple 53 en revanche il s agit moins pour le locuteur d enlever une ambig i t que d ajouter davantage son dire La diff rence par rapport l exemple pr c dent repose notre avis dans la nature du d doublement nonciatif qui en l occurrence n implique pas deux images distinctes du locuteur mais plut t deux plans nonciatifs parall les Plus exactement le locuteur asserte dans un premier temps que les statis tiques sont un outil essentiel et feint dans un deuxi me temps de ne pas dire une chose X alors qu il l affirme Il ne s agit plus ici d un conflit entre le dire et le vouloir dire mais plut t d une incoh rence entre le dire et le non dire La strat gie noncia tive du locuteur dans cet exemple repose pr cis ment sur l int gration fictive de ce non dire au dire et consiste de fait simuler une reformulation vraisemblablement pr m dit e dans le seul but de mieux qualifier son nonciation Affirmer comme nous l avons fait que la modalisation autonymique permet dans ces deux exemples d apporter un commentaire m tadiscursif sur le dire du locuteur par la lev e de l ambig it en 52 et par l ajout d une expansion sp cificationnelle en 53 ne revient nul 281 lement r
410. n sujet et ne vaut que pour lui seul On verra dans le chapitre consacr la polyphonie que le locuteur peut effectivement appara tre comme 139 2 3 Effacement nonciatif vs d sinscription nonciative L analyse lexicom trique et s mantique que nous avons jusqu ici appliqu e aux marqueurs exprimant les modalit s et l videntialit a montr que l effacement noncia tif ne tient pas seulement l ordre du discours mais que le syst me pourvoit lui m me des indications quant aux strat gies mises en place par le locuteur pour gommer sa pr sence au sein de l nonc Nos exemples illustrent cependant que la subjectivit persiste m me l o la lecture objectivante des nonc s semble favoris e par l incidence d indicateurs sp cifiques de l effacement Il suffit de reprendre chacune des occurrences d j tudi es pour constater que la plupart des nonc s contient les marques de la sub jectivit autant que celles de l objectivit Mais d autres exemples extraits du corpus pourront le confirmer ult rieurement Soit le passage suivant 22 Certains tats membres affirment que la directive est difficile appliquer en raison de sa formulation trop g n rale La Commission a t invit e pr parer des documents d informa tion non contraignants portant sur les questions et doutes ventuels afin de faciliter la mise en uvre D une fa on g n rale il ressort des rapports nationaux que
411. nce afin de lui opposer dans la colonne de droite un contre argument une assertion ou bien une interrogation cens son tour corriger ce comportement 14 R ticence R ponse Je n ai pas besoin de protection j ai l habitude du bruit Est ce que vous avez l habitude du bruit ou est ce que vous devenez sourd et donc moins sensible au bruit Lorsque le bruit est r duit je n arrive pas distinguer comment mon quipement fonc tionne C est uniquement une question d habitude vous apprendrez les nouveaux bruits de votre quipement Cela m ennuie de porter des protecteurs in dividuels contre le bruit PICB Cela me rend claustrophobe j ai trop chaud et cela g ne le port des autres quipements de pro tection Il existe de nombreux types de PICB es sayez de trouver le plus adapte et le plus confortable Les quipements de protection me g nent dans l utilisation de ma machine Cet quipement est destin votre propre protection Cependant avez vous des id es sur la fa on de mieux utiliser vos ma chines 195 Je travaille ici depuis longtemps et je ne La surdit est progressive et il est difficile suis pas encore sourd de r aliser que l on perd l audition Subis sez vous r guli rement des examens au diom triques De toute fa on si je deviens sourd je porte N oubliez pas que la surdit est irr
412. ncept particuli rement appropri la description de notre corpus dont la caract ristique prin cipale est d tre monologal sans pour autant tre monologique Dans notre corpus on l a vu dans le premier chapitre m me les dialogues mis en sc ne par le biais des sup ports nonciatifs comme l interview sont toujours le fait de l activit d un scripteur qui transcrit en contexte monologal et dans un style adapt les changes verbaux entre les interlocuteurs Ce corpus est donc monologal parce que le mode de production est celui de l activit scripturale mais il n est pas monologique car il est constamment travers par les voix et les points de vue d autrui La notion de polyphonie contrairement celle de dialogisme pr sente donc l avantage de pouvoir s appliquer dans notre corpus L opposition monologal monologique est apparue la suite du couple dialogal dialogique introduit lui apr s les premi res traductions de Bakhtine afin de ne pas assimiler la notion de dialogisme l id e d un dialogue entre interlocuteurs dans la communication Les deux couples sont dans un rapport parfaitement sym trique monologal comme dialogal renvoie au mode de production respectivement scriptural et oral du discours alors que le couple monologique dialogique tient en revanche respectivement la non perm abilit perm abilit de ce discours l alt rit En ce sens on peut dire qu un discou
413. nde 17 12 2008 Enfin la formulation a fait l objet plus r cemment d un d bat anim op posant Rachida Dati et Marine Le Pen relativement aux crit res minemment sociaux pour la premi re et ethniques pour la deuxi me sur lesquels se fonderaient respective ment la l gitimation et la r probation des mesures favorisant la discrimination positive Or malgr tous ces v nements significatifs susceptibles d alimenter l v nement dis crimination positive il y a eu un moment o l expression s est impos e l attention des commentateurs avec beaucoup plus d acuit Ce moment est attest plus ou moins autour de l ann e 2003 comme le notent P Le Tr hondat et P Silberstein 2004 9 En effet si au d but de l ann e 2004 le d bat semblait lanc il ne se passait alors gu re de jour sans que les mots de discrimination positive ne soient prononc s la radio ou la t l vision il n y a eu qu fugace flamb e de discussion Epok 2004 N anmoins comme le note Horizons 2015 CNAF juillet 2004 plus de soixante d p ches de l AFP ont utilis l expression discrimination po sitive en 2003 soit quatre fois plus qu entre 1997 et 2002 L ann e 2003 appara t aussi d s les premi res lignes de l ouvrage de G Calv s l heure actuelle la plus grande sp cialiste de la discrimination positive Dans son intro duction Calv s 2004 3 l aute
414. ne de cette coupure et constitue une preuve ult rieure du fait que le Np Francovich d signant ini tialement un individu s est cristallis en v nement de discours Mais le retentisse ment que cet v nement a eu dans l espace public dans les m dias dans les produc tons verbales et crites des professionnels juridiques etc n a pas seulement contribu faire d une circonstance v nementielle un v nement de discours marqu la fois par la fin et le d but d un proc s mais a conf r au Np un caract re symbolique prototy pique comme nous avons dit De la sorte cet anthroponyme a pris fonctionner comme un l ment de comparaison aussi bien pour la doctrine que pour la jurisprudence La premi re occurrence du Np relev e dans l exemple 13 illustre tr s bien nous semble t il le r le de parangon un arr t du type X que ce Np joue dans les productions verbales des commentateurs Notons enfin que tous les Np que nous venons d analyser qu ils soient toponymes ou anthroponymes n chappent pas une r gle discursive g n rale que nous appelle rons en paraphrasant les propos de Gary Prieur 2009 le principe de l actualit Cette r gle ne se confond pas avec le retentissement m diatique dont nous venons de souligner l incidence dans la construction de l v nement mais repose plut t sur la n cessit que pour que l interpr tation discursive du Np soit possible en l
415. ne instance qui de fait n existe ni dans la r alit extralinguistique aspect qui a priori ne nous int resse pas ni dans les repr sentations s mantiques d livr es par l nonciation donc non susceptible d appara tre comme tre discursif amp Notons que cet exemple est extrait d une tude commandit e des experts par la Commission europ enne Or ce nous de modestie qui revient r guli rement dans tout le texte ne renvoie pas au scripteur de la publication le sujet empirique mais est l expression nous semble t il de cette personne compl te dont fait allusion Ducrot propos du locuteur en tant qu tre du monde notre locuteur textuel Il en r sulte que m me si la mise en sc ne du point de vue conc d d coule d une fiction rh torique l instance nonciative qui en est responsable est toujours un l ment int rieur au sens qui ne se confond pas avec le sujet psychologique 229 tration du modalisateur alors que le locuteur textuel lui est responsable du point de vue conc d pdv2 avant et apr s l nonciation effective En reprenant la distinction que la ScaPoLine fait entre polyphonie interne et polyphonie externe nous concluons que l exemple 16 repr sente un cas de polyphonie aussi bien interne qu externe car la source du point de vue conc d est un tiers collectif incluant L et A d une part pour le pr suppos et lo d autre part pour le pos Quant l
416. ne r flexion plus pouss e sur l herm neutique du discours institutionnel que nous pr f rons reporter au chapitre suivant 190 Exemple 1 Une surface d fectueuse sur laquelle quelqu un pour rait glisser ou tr bucher un rebord non prot g d o quelqu un pourrait tomber la chute de mat riaux ou des v hicules en mouvement susceptibles de heurter une personne des ar tes tranchantes l lectricit une flamme ou une explosion sont autant d exemples courants de dangers pour la s curit des personnes ou bien peuvent associer l ments textuels et iconographiques comme dans l exemple suivant o l illustration sert mieux renseigner le destinataire relativement la struc ture d un garde corps en bordure d un chafaudage L association de cette image au texte permet par ailleurs d insister sur les avantages que la structure comporte en termes de s curit par contraste avec les d faillances pratiques imput es aux tradition nels harnais de s curit L objectif est de toute vidence celui de pousser les entreprises opter au del des mesures de s curit minimale pr vues par les directives pour des syst mes de s curit permettant de r duire les risques d accident sur les lieux de travail Exemple 15 Un garde corps en bordure d un chafaudage prot ge tout le monde d une chute et n exige aucune gt action particuli re des travailleurs qui en
417. nesnesseesseeeessee 171 2 L h t rog n it du discours communautaire 174 2 1 Les discours transversaux dialogisme interdiscursif 179 2141 Les fotmations dISCUTSIVES A ne en de Resa 180 2 1 2 Les registres communicationnels sssssesssesesseeesseessresseessersseeessees 187 3 Les th ories de la polyphonie linguistique sosssssssseessessseesseressseessresssesse 197 3 1 Le statut probl matique de la notion de dialogisme dans notre corpus 199 3 2 Les th ories de la polyphonie linguistique 201 3 2 1 Aux origines de la polyphonie sssessssssesssesesseessseesseesseesseresseesssees 202 3 2 2 Ruptures et continuit s dans les th ories de la polyphonie 205 3 2 3 Les fondements linguistiques de la polyphonie de Ducrot 208 4 Ressources pour l analyse polyphonique le cas de la ScaPoLine 212 4 1 Un d passement de la polyphonie de Ducrot 212 4 2 L appareil conceptuel et terminologique de la ScaPoLine sss 00s0000 214 4 3 Po rguoi SCA Po EME ersero ne A A EE 217 4 4 L analyse ScaPoLine de la concession argumentative 220 5 Po T T SUMET San Se tn e Ne nn ce 235 CHAPITRE 5 Autour de l v nement discursif msn 237 1 Plaider en faveur d une approche formulaire s sesssseseesessssessesersseessesssssees 237 2 Construction de l v nement discursif et circulation de la formule dans l sp
418. niquement des donn es contextuelles car la langue aussi au sens saussurien est sus ceptible de fournir des instructions permettant si ce n est pas d associer une occurrence Il faut toutefois remarquer que dans cet exemple la m tonymie ne se construit pas sur la simple substitution paradigmatique qui sous tend g n ralement le processus tropique comme dans l nonc Bruxelles estime que o Bruxelles remplace la Commission mais proc de galement par effacement elliptique d un l ment susceptible de figurer c t du toponyme sur l axe de la combinaison Autrement dit non seulement le mot trait est ici remplac par un l ment du paradigme pouvant occuper son environnement linguistique sans que le sens n en soit affect mais il se trouve galement effac voire volontairement omis de la cha ne syntagmatique Cette omission ne va pas pour autant sans explication Nous savons bien car nous l avons rappel maintes fois au cours de ce travail et nous le verrons encore dans ce chapitre que la pr occupation des publications de la Commission europ enne est d viter et non pas d alimenter l ambig it discursive et ce pour des raisons autant communicationnelles que culturelles v ch 3 propos des expressions imag es Or si dans l exemple 4 mais cela se confirme dans toutes nos publications le locuteur scripteur laisse exceptionnellement appara tre un emploi figur c est vraisemblable
419. nnissent la moindre mergence de la non co ncidence l autonymie non seulement est largement attest e dans nos discours mais elle y est m me mise en sc ne en jouant notre avis un r le incontournable dans la neutralisation de la conflictualit soit elle issue de l ambig it s mantico r f rentielle ou bien de l imprudence nonciative La deuxi me consid ration rejoint la premi re en ce qu elle permet de consid rer l autonymie non pas comme une anomalie du langage mais plut t comme un ph no m ne r gulier positif ayant ses effets s mantiques et argumentatifs en discours Cette consid ration repose sur le constat que l autonymie dans le discours communautaire n est jamais le produit d une activit langagi re irr fl chie mais r pond une strat gie nonciative pr cise du locuteur Si l oral le proc d autonymique permet un ajuste ment de l nonciation du locuteur en vue d claircir de compl ter ou de pr ciser son dire l crit cet ajustement appara t a fortiori comme voulu justifi par le souci de ne pas laisser entendre un point de vue diff rent de celui que le locuteur veut transmettre Par ailleurs le fait que la langue crite contrairement l oral soit un processus r ver sible pouvant faire tout moment l objet d une actualisation plus contr l e conforte encore plus l id e de l orchestration de la part du locuteur des s quences auton
420. nonciative L EE appara t ainsi comme un ph nom ne graduel minimal avec le ph nom ne de d sinscription nonciative maximal avec les plans d nonciation non embray s historique et th orique objectivants Rabatel 2004b 4 De cette citation d coulent trois cas de figure distincts A les nonc s totalement d sembray s et sans marques implicites ou explicites de subjectivit B les nonc s 50 Infra 3 141 d sembray s s accompagnant de plusieurs subjectiv mes et de ce fait seulement mar ginalement int ress s par l effacement C les nonc s embray s o les marqueurs per sonnels et spatio temporels sont toutefois totalement d contextualis s Le premier cas tant utopique la d sinscription nonciative rel verait donc de ce dernier cas de figure le plus proche si l on peut dire du stade A de l effacement La d sinscription nonciative est assez bien repr sent e dans notre corpus En t moi gnent les nombreuses occurrences de vous valeur g n rique que nous avons par ail leurs d j rencontr es dans le premier chapitre propos de l ancrage nonciatif de nos publications L exemple 23 ci apr s illustre assez clairement les effets s mantiques qu un tel emploi comporte sur le plan de l nonciation 23 Ces am nagements plus souples ont galement am lior son travail et sa productivit Lorsque vous travaillez domicile vous n avez pas
421. nonciatives r guli res des genres qui sont tous concern s par l enchev trement des marques de la subjectivit et de l objectivit 118 l effacement nonciatif infra cens es indiquer la neutralit des positions du locuteur vis vis des points de vue qu il met en sc ne et nous en avons tudi leur fr quence dans le corpus Mais avant de nous attarder sur les r sultats de cette enqu te lexicom trique un retour sur la notion d effacement nonciatif nous semble de rigueur 2 De l effacement nonciatif l expression de la subjectivit Effacement nonciatif d sinscription nonciative d sengagement d sinvestissement nonciatif Ce sont l autant de termes pour d signer le proc d conscient et volon taire par lequel le locuteur gomme sa pr sence au sein du discours Il n est pas facile ici d aborder transversalement un sujet si probl matique qui m riterait une explication plus tay e dans le sillage des nombreux travaux d j r alis s en la mati re Notre pr occupation d coule premi rement de la difficult donner ce fait un statut bien d fini au sein du sch ma organisationnel de notre travail de th se L effacement nonciatif en effet rel ve la fois de la langue et du discours C est un fait de discours parce qu il produit des effets de sens capable d alt rer la perception des responsabilit s imputables aux instances nonciatives copr sente
422. nous fournit le cadre op ratoire pour analyser les traits formels rep rables la surface de nos textes La sc nographie peut se d finir comme le dispositif de mobilisation de la parole mise en place par l nonciation au fur et mesure de son d veloppement Comme le re marque D Maingueneau elle n est pas un simple d cor mais permet l acte nonciatif de se pr ciser et de se l gitimer en m me temps Suivant ses termes la sc nographie est la fois ce dont vient le discours et ce qu engendre ce discours elle l gitime un nonc qui en re tour doit la l gitimer doit tablir que cette sc nographie dont vient la parole est pr cis ment la sc nographie requise pour noncer comme il convient selon le cas la politique la philosophie la science ou pour promouvoir telle marchandise D Maingueneau 2000 71 Il est clair que la sc nographie n est pas choisie seulement en fonction du propos communicationnel que vise l acte d nonciation mais aussi pour son orientation argu mentative Ainsi choisir de mettre en sc ne des interviews revient pour l auteur de la publication s lectionner parmi d autres strat gies de mobilisation de la parole galement possibles le dispositif nonciatif le plus ad quat gagner l adh sion du lec teur De m me les exemples de bonnes pratiques dans un rapport s av rent utiles pour informer les destinataires propos des objectifs attein
423. ns forc ment viser l adh sion l emporte sur le contenu Examinons par exemple ce que J Igalens 2007 136 crit propos des interviews dans les rapports de d veloppement durable des entreprises 77 La mise en sc ne de l absence de complaisance repose sur un pseudo journaliste critique dont on peut se demander qui il est ou qui il repr sente l vidence le ton de ses questions montre qu il n est pas de la maison mais d un autre c t il ne va jamais trop loin c est dire qu il se contente toujours des r ponses fournies Il repr sente en d finitive l exacte part de critique et de remise en cause que la soci t peut accepter sans tre remise en cause Notre propos n est pas bien videmment de mettre sur le m me plan les strat gies de communication des institutions europ ennes et les artifices rh toriques des entre prises dont les obligations envers les parties prenantes sont d une nature diff rente et touchent dans bien des cas la question thique Il nous semble toutefois que m me un produit ditorial comme le magazine Agenda social dont la pr occupation principale est d informer les citoyens sur les politiques communautaires s efforce au travers des interviews de mettre plut t l accent sur l action m ritoire de l Union europ enne relati vement ses engagements et l accomplissement de ses t ches Soit l exemple sui vant 10 A En quoi
424. nstitutionnel de l galit Cela explique pourquoi si la l gislation fran aise a toujours adh r aux principes de solidarit sur lesquels se fonde originairement la dis crimination positive elle s est vite cart e de sa nomination jug e ambigu et perni cieuse les lois fran aises en la mati re r f rent constamment aux mesures de discrimi nation positive mais se gardent bien de la nommer Globalement il n est pas faux d affirmer que la d rive formulaire de discrimination positive vers celle mieux adapt e d action positive s explique dans notre corpus pour deux raisons e La premi re extralinguistique tient au respect de la terminologie communau taire Les institutions europ ennes comme les autorit s juridiques fran aises n emploient jamais la formule discrimination positive pr f rant plut t les occur rences mesures positives art 3 de la directive 2006 54 CE sur l galit de trai tement entre hommes et femmes en mati re d emploi et travail et action posi tive art 7 directive cadre 2000 78 CE en faveur de l galit de traitement en mati re d emploi et de travail art 6 de la directive 2004 113 CE mettant en uvre le principe de l galit de traitement entre les femmes et les hommes dans l acc s des biens et services et la fourniture de biens et services art 5 de la di 298 rective 2000 43 CE relative la mise en uvre du principe de l galit de traite men
425. nstruit sur l alternance question r ponse 18 Jusqu quel point pouvons nous esp rer am liorer les choses au cours de cette Ann e Bien s r une ann e ne compte par d finition que 12 mois mais l id e centrale d une initiative aussi ambitieuse est d inscrire la diversit qui est un tat de fait en Europe l agenda de l ensemble des pays participants et cela d s aujourd hui et bien au del de 2007 Le fait que dans ce passage le contexte soit dialogal facilite l attribution de la part de l interpr tant du point de vue conc d De fait contrairement l exemple pr c dent o 6 Nolke 2009b 94 crit Les deux types de polyphonie ne s excluent pas mutuellement D s que l nonc v hicule un pdv dont ON est source comme c est le cas des pr suppos s on aura la fois polyphonie interne et externe car ON combine L raison de la polyphonie interne avec des 6 d de la deuxi me ou de la troisi me personne raison de la polyphonie externe 230 le locuteur n accordait pas ce point de vue mais en assumait la fois la responsabilit et la prise en charge dans l exemple 18 en revanche il semble bien l imputer l allocutaire Sauf que dans ce cas cet allocutaire n est plus satur par une instance hy poth tique imagin e par le locuteur textuel dans le cadre d une nonciation suppos e ant rieure l nonciation effective mais il est repr sent
426. nt classi fier les textes au travers de d signations cens es constituer une source de connais sance des pratiques langagi res en usage dans une communaut de communication bid Le genre appara t ainsi comme le r sultat de fonctionnements sociaux qui d terminent tant son mergence que son volution dans un espace temps d limit par des conditions de production et de r ception interpr tation Ce courant ethnographique de la communication a consid rablement influenc l Analyse du discours o le genre est g n ralement appr hend partir de crit res situa tionnels Selon de tels crit res le genre d signe des dispositifs de communication so cio historiquement d finis Maingueneau 1996 68 8 mais susceptibles d tre re travaill s et re cat goris s en fonction de variables extralinguistiques qui interviennent dans la communication et qui sont totalement ind pendantes des r gularit s linguis tiques observables dans le texte Il en d coule que tout en pr existant nonciation les genres de discours ne sont pas pour autant compl tement normatifs et peuvent de ce fait tre actualis s au sein de chaque acte d nonciation Cette dualit des genres de discours la fois soumis la normativit et la pr existence mais toujours ouverts la n gociation au sein de la communaut qui les fait merger est bien soulign e par J M Adam 2001 qui de mani re tr s claire et con
427. nt Ce que nous avons appel e plut t valeur modale 124 renvoient toutefois au d ontique car selon leur sens usuel ils sont tous synonymes d obligatoire Greimas explique ainsi ce conflit La comparaison des modalit s d ontique et al thique est suggestive alors que leurs d nominations tendent les s parer et les faire consid rer comme des modalisations distinctes leurs d finitions syntaxiques les rapprochent les pr dicats modaux tant dans les deux cas identiques seule la nature des nonc s modalis s nonc de faire ou nonc d tat les distingue Greimas 1976 98 En partant de ces pr misses l hypoth se que nous formulons pour notre corpus est que dans les rapports ce conflit entre le pr dicat modal et la valeur modale se r sout g n ralement en faveur du premier alors que dans les guides il s av re plut t le con traire Essayons de pr ciser ces intuitions par des exemples probants 1 Au final vu qu il est n cessaire 1 de faciliter et de pratiquer une collecte de donn es pour pouvoir mieux combattre les discriminations et 2 de r duire au minimum le risque d usages abusifs de ces donn es quand bien m me un tel risque ne pourrait se mat rialiser que dans des circonstances exceptionnelles il faut trouver un bon quilibre entre ces deux int r ts l gi times Le droit international europ en et interne sur la protection de la vie priv e et des don n es
428. nt e est telle que nous n avons pas t en mesure de cons tituer un sous corpus de taille comparable celui des t moignages et des interviews Les consid rations que nous allons faire sont donc le fruit de l exploration manuelle ou si l on veut de la lecture de ce micro corpus En plus on s attardera beaucoup plus ici sur la mise en forme du reportage que sur les propri t s formelles qui le caract risent 4l Cela contrairement la tradition grammaticale qui range sous la classe des pronoms personnels aussi bien les deux premi res que la troisi me personne Benveniste qualifie de non personne cette derni re puisqu elle se situe en dehors de l nonciation effective et renvoie toujours ce dont on parle mais jamais celui celle qui parle Toujours en vertu du fait que l nonciation ne peut avoir plus d un je et d un tu Dans un nonc selon Benveniste Je est celui qui dit je alors que Tu est celui qui ce je dis tu En ce sens dire vous revient int grer la personne de l allocutaire dans le discours du locuteur qui se pose en tant que je Toujours est il que m me quand le vous est inclusif de l allocutaire il n est jamais une multi plication de tu mais toujours son extension comme pour le vous dit de politesse 13 Le reportage refl te une mani re personnelle et intime du journaliste de transmettre une information Le reporter g n ralement tente de mettre sous les yeux du lecteur les
429. nt d une strat gie la fois nonciative et argumentative in fra visant d une part organiser voire structurer le discours du locuteur et d autre part permettre aux interpr tants d apporter leur commentaire m tadiscursif sur le dis cours communautaire sur un concept sur les dispositions contenues dans une directive etc Ainsi c t des expressions mise en sc ne et mettre en sc ne feront leur apparition dans notre terminologie les tours orchestration et orchestr qui met tront encore plus l accent sur le caract re volontaire voire r fl chi qui sous tend dans certaines circonstances et certaines conditions l acte nonciatif du sujet nonciateur Or tout cela porte effectivement croire que dans le discours de la Commission eu rop enne en mati re d emploi et de lutte contre la discrimination tout acte de parole est sagement organis par la volont d un sujet psychologique qui du fait de son unicit aurait une ma trise absolue de son nonciation Cette hypoth se est de toute vidence proscrire car comme nous avons expliqu supra non seulement la th se de l unicit du sujet parlant a t raison abandonn e en linguistique mais il serait m me impensable de r duire les publications de notre corpus un lieu discursif conventionnel o des ins tances nonciatives par ailleurs clairement identifiables dans la r alit extralinguistique serai
430. nt l id e d un compromis tant sur le plan formel que sur celui de la r alit conceptuelle Formellement la structure du mot valise sugg re elle m me l id e d une fusion m taphore du syncr tisme unissant en une seule unit signifiante deux l ments distincts de la langue dont le sens est pourtant encore reconnaissable D un point de vue r f rentiel en revanche le compromis est inscrit clairement dans la r alit conceptuelle laquelle renvoie le signe garantir aux entreprises la flexibilit dont elles ont besoin tout en garantissant aux travailleurs le maintien de leurs droits et res sources L apparente simplicit de cette d finition et le rapprochement facile voire intuitif de la formule flexicurit avec l id e de compromis se heurtent toutefois deux obstacles Le premier tient l opacit s mantico r f rentielle de ses constituants flexibilit et s curit le sens de chaque unit en effet peut tre saisi doublement selon que le point de vue est celui de l entreprise ou bien du travailleur Ainsi alors que pour l employeur la flexibilit r side dans la libert de se s parer assez facilement de son personnel pour le travailleur le terme voque plut t la possibilit de b n ficier d un temps de travail souple lui permettant de concilier vie professionnelle vie familiale et loisirs Il en va de m me pour le concept de s curit qui chez l employeur prend le sens d
431. nt pas au locuteur et vaut uniquement l int rieur de l univers de croyance R Martin 1983 du sujet nonciateur qui a eu l id e d avancer le point de vue Autrement dit la v rit en question est une v rit pour quelqu un qui ne se d finit pas par opposition son contraire le faux mais admet le caract re flou de la pr dication et corr lativement son inscription dans la vari t des mondes possibles vrai faux probable tr s probable improbable Il en r sulte que si cette v rit n implique pas le locuteur qui pour sa part s en tient distance elle implique forc ment l nonciateur ce tiers cens tre responsable du point de vue en question dans un moment n cessairement ant rieur l nonciation du locuteur Pour r sumer Si outre les indications concernant les degr s de v rit et d incertitude sur lesquelles nous venons de mettre l accent nous suivons galement les recherches analytiques de Bourdin et Nglke relativement l appr hension s mantico syntaxique pour le premier et polyphonique pour le deuxi me des marqueurs videntiels nous comprendrons encore mieux les raisons de la faible fr quence de para t par rapport l importance statistique de son pr tendu homologue Nous avons affirm plus haut que le souci de clart et de rigueur propre aux publications de l UE devrait suffire lui seul expliquer la p nurie dans le corpus des marqueurs c
432. nt repr senter cela l aide d une figure Rapports Guides Fig 8 Modalit s Cette sch matisation montre assez intuitivement que dans les rapports le pr dicat mo dal l emporte sur la valeur modale alors que dans les guides c est cette derni re qui prime Quant aux valeurs indiqu es dans le tableau ci apr s tab 7 elles illustrent en revanche dans quelle mesure dans les rapports et dans les guides les tours imperson nels sont assortis de marqueurs relevant respectivement de la modalit d ontique et al thique L objectif de cette nouvelle d marche quantitative compl t e par des valeurs de pourcentage est d attester finalement d un point de vue statistique que les observations faites propos des exemples 1 6 se trouvent confirm es par la r gularit des occur rences relev es dans tout le sous corpus 127 Rapports Rapports Rapports Guides Guides Guides v r v V r v d ontique al thique Il est n cessaire 10 50 Il est indispensable 2 20 Il est essentiel 8 53 3 v r valeur de r f rence v valeur attest e pourcentage Tab 7 Pr sence des marqueurs de la modalit d ontique et alh tique dans le cotexte proche des tours impersonnels en valeurs et en pourcentage Ces r sultats montrent en effet que presque dans tous les cas le pourcentage relatif la pr sence des marqueurs modaux dans le contexte proche de nos tours est gal ou d passe
433. nt sur la mise en uvre des activit s Le pro gramme offre des opportunit s d emploi dans le secteur de la construction pour les travail leurs peu qualifi s R20 2 3 R flexivit de l v nement discursif et herm neutique du discours communau taire Comme A Krieg Planque 2009b supra le fait remarquer un v nement discursif est une circonstance temporellement d limit e qui provoque des r actions et qui est A P E nA r flexivement notoire Cette r flexivit ajoute l auteure dans une note de bas de page 37 Nous pr f rons ce terme celui d occurrence employ par l auteure Nous estimons en effet que non seulement cette expression peut pr ter confusion en raison de son emploi sp cialis en terminologie mais pr sente aussi l inconv nient de passer sous silence la temporalit qui sous tend l v nement discursif sur laquelle l auteure met pourtant l accent dans la d finition qu elle en donne 38 ne pas confondre avec le sens que nous lui avons donn dans le premier chapitre lorsque nous avons 263 suppose un commentaire m tadiscursif Nous dirons quelque peu diff remment que la r flexivit consiste en la capacit du discours s autod signer lui m me comme v nement L objectif de cette section sera de rep rer au sein de notre corpus les indices la fois linguistiques et discursifs de cette r flexivit qui selon nous peut se manifester de diff
434. ntagme ou de la phrase et nous l avons par la suite observ travers des analyses discriminantes focalis es sur les verbes d action l infinitif les marqueurs de topicalisation ch 1 et les tours impersonnels de l effacement nonciatif ch 3 7 Genette 1987 8 Ces titres de paragraphe varient sensiblement d un guide l autre Cependant lorsqu ils sont employ s dans le m me texte ils reviennent g n ralement sous une forme identique 239 tiple discrimination ethnique discrimination raciale discrimination salariale mais aussi de syntagmes d ploy s lutte contre la discrimination discrimination relative discrimination fond e sur victime de discrimination ou de ph nom nes de d rivation suffixale anti discrimination antidiscrimination non discrimination antidiscrimina toire non discriminatoire Dans bien d autres cas le figement donne m me lieu des r alisations nominales doubles comme par exemple les occurrences attest es sui vantes approche flexicurit Mission Flexicurit experts flexicurit L int r t de ces r alisations relativement nombreuses dans le corpus r side notamment dans le fait qu elles sont syntaxiquement construites autour d un groupe pr positionnel ou nominal mission de flexicurit experts en de la flexicurit qui fait l objet d un proc d d effacement elliptique On verra plus loin que ce d placement syntaxique a des effets non n
435. ntations li s des positions de classe contrastantes En d autres termes selon P cheux une formation sociale se compose d une pluralit de classes chacune tant porteuse de positions politiques et id ologiques d termin es Or ces positions ne sont pas l expression d une pens e individuelle mais s organisent en formations entrete nant entre elles des rapports d antagonismes d alliance ou de domination P cheux et al 1971 102 Pour r sumer la formation discursive telle que l entend P cheux tient 12 r DS si dr r i D finition cette derni re qui contraste fortement avec l id e de formation discursive comme force permettant de rassembler au lieu de les disperses les objets les corr lations les positions les fonction nements et les transformations auxquels Foucault r f re quand il parle de r gularit 181 essentiellement la nature conflictuelle qui caract rise la relation entre les classes un conflit qui s explique finalement par la tendance propre toute configuration sociale lutter pour d fendre sa situation conomique et sa place au sein de la soci t Notre positionnement th orique l gard de la notion de formation discursive ne se r duit pas prendre parti pour la conception de Foucault ou de P cheux mais consiste plus exactement extrapoler de ces deux contextes pist mologiques les donn es d fi nitoires susceptibles de nous
436. ntre le t moin et le rapporteur De plus alors que les interviews sont le plus souvent ouvertes aux changements topiques les t moi gnages en revanche sont g n ralement focalis s sur une probl matique pr cise que le t moin s attache clairer sous un angle de vue tout fait subjectif et par le filtre de son exp rience personnelle Un des traits constitutifs du t moignage est la v ridicit des propos l exception du discours publicitaire o ils sont souvent cr es de toute pi ce les t moignages dans notre corpus ne sont presque jamais le produit d une fiction Cette fid lit aux propos restitu s ne diminue en rien le potentiel argumentatif du t 38 Nous allons mieux pr ciser infra la diff rence entre topique et th me 3 Il s agit donc dans les termes de M Burger 2008 d un discours egocentr par opposition celui allocentr qui caract rise l avis d expert 71 moignage qui est renforc par l ajout de compl ments visuels authentiques C est le cas des photos qui repr sentent r alistement les t moins dans la quotidiennet de leurs gestes Ces rep res accompagn s d histoires parfois mouvantes de r ussite humaine et professionnelle cr ent une sorte de connivence avec les lecteurs et favorisent la diffu sion de bonnes pratiques Aussi ins r s dans des rapports traitant de la discrimination professionnelle les t moignages contribuent non seulement sensibiliser les
437. nues pour l analyse suivante figurent les t moignages l avis des experts les interviews et les reportages Afin de rep rer les formes linguistiques qui les caract risent nous avons cr un sous corpus exploratoire constitu s de 3 fichiers au format txt que nous avons par la suite parcourus l aide du logiciel de statistique textuelle Ant Conc Sc ne englobante Sc ne g n rique f a Sc nographie Type de discours Genres de discours Magazine T moignages et reportages Discours Rapports institutionnel Interviews Guides Avis d experts Brochures Fig 7 Les sc nes de l nonciation Les sc nographies que nous allons analyser infra sont en effet mobilis es dans un nombre limit de publications Certains de ces documents en effet suivent les sch mes compositionnels tablis par la sc ne g n rique alors que d autres souvent destin s diffuser de bonnes pratiques aupr s des parties prenantes ont recours des sc nographies plus originales 37 Sur les modalit s de d limitation et de construction de ce corpus de travail cf supra 2 2 1 70 Nous convenons que les sc nographies indiqu es dans la figure 7 sont des genres de discours comme les autres et que deux d entre eux sont propres l criture journalis tique reportages et interviews On ne saurait pour autant les confondre avec les genres de la sc ne g n rique au sein desquels ces sc nographies se rec
438. num ro de magazine sont cens s s adresser un public beaucoup plus vaste par rapport un guide qui lui est plut t con u l intention d une cat gorie sociale d termin e les tudiants les employeurs les salari s etc Dans cet ordre d id es il n est pas banal d affirmer que l am lioration du fonctionnement de l espace public voire la d mocratisation de la vie communautaire est d autant plus grande que le message transmis par les publications rejoint un plus grand nombre de destinataires Enfin nous appellerons s mantique la troisi me forme d h t rog n it puisqu elle repose sur l articulation dans le discours de plusieurs repr sentations d un m me sens Nous verrons par exemple dans le prochain chapitre que la signification d une unit lexicale le mot diversit par ex peut varier selon l instance nonciative qui la repr sente et d pend des donn es illocutoires associ es cette repr sentation Cette fragmentation du sens lexical ou si l on veut cette pluralit des manifestations contextuelles du sens d un mot ne pas confondre avec la polys mie infra t moigne d un relativisme s mantique qui loin de constituer une menace l quilibre discursif du discours communautaire s av re une garantie de d mocratie et de libert Les trois formes d h t rog n it que nous venons de d crire ont servi illustrer bri vement la relation entre
439. oLine envisage d analyser les nonc s concessifs en permettant de relever dans la forme linguistique les instances responsables des points de vue conc d s nous pouvons finalement reprendre l exemple 15 que nous nous sommes limit s commenter ci dessus pour illustrer la structure g n rale de la concession sans pour autant nous attarder sur l articulation des points de vue et des instances nonciatives qui s y rapportent au sein des nonc s 15 Des probl mes particuliers se posent en raison du conflit possible entre les droits collec tifs des personnes religieuses et les droits des personnes qui ne font pas partie de ce groupe religieux La directive semble certes avoir pour objectif de r gler les relations au sein de la soci t civile en prot geant les libert s civiles et le droit l galit de traitement des diff rents groupes religieux Toutefois la protection contre la discrimination religieuse peut finir par restreindre la libert des groupes religieux se tenir distance des non membres en vue de pr server l int grit du groupe Dans cet exemple la responsabilit de pdv3 et la conclusion de pdva reviennent au locuteur de l nonc alors que l id e g n rale v hicul e par pdv2 est le fait d une voix collective laquelle le locuteur et l allocutaire textuels s assimilent Quant l instance nonciative responsable du point de vue conc d pdv1 elle proc de en revanc
440. ociale sont d peintes dans la presse et la t l vision conditionne directement notre percep tion du ph nom ne et notre attitude son gard qu elle soit positive ou n gative Il est donc primordial que la pauvret et l exclusion et les personnes qui en souffrent soient pr sent es de mani re juste et pr cise sans sensationnalisme As23 71 Nous reviendrons plus loin sur l ambiguit relationnelle des adjectifs d nominaux Pour cela nous renvoyons d ores et d j l article de Krieg 2002 auquel nous nous inspirerons pour notre analyse s mantique de diversit 156 Nous consid rons ces emplois figur s comme des formes de la subjectivit du locuteur dans la mesure o elles sont l expression de sa cr ativit en tant qu instance auctoriale prise dans l acte de structuration du discours C est lui que revient g n ralement la responsabilit de ces figures dont le statut probl matique au sein du corpus s explique par le conflit surtout d ordre culturel que celles ci peuvent g n rer dans la pratique traductive plurilingue laquelle sont soumises les publications de l Union europ enne La difficult d coule notamment du fait que certains emplois figur s n existent pas dans d autres langues comme c est le cas par exemple de la collocation palazzo di vetro qui en fran ais palais de verre ne d signerait pas m tonymiquement comme en ita lien le si ge de l ONU
441. ocuteur en tant que constructeur LOC visant mettre en sc ne un allocutaire fictif qui de fait n a ja mais pris la responsabilit du point de vue conc d Dans ce cas il est impossible de parler d accord du moment que le locuteur de l nonc ne peut pas accorder un point de vue quelqu un qui ne l a pas avanc Or si l on s en tient au sch ma propos par Col tier et Dendale supra on se rend compte qu une fois cart le lien d accord seul un lien de responsabilit peut effectivement relier le locuteur au point de vue conc d II reste seulement d terminer s il s agit en l occurrence d une responsabilit uniquement al thique comme l affirment Coltier et Dendale ou bien d un v ritable lien de respon sabilit aussi bien sur le plan al thique que sur le plan argumentatif et videntiel La r ponse est chercher selon nous dans la mise en sc ne nonciative de la concession par LOC qui selon la ScaPoLine est responsable des actes illocutoires et argumentatifs v hicul s par l nonc Compte tenu toujours du fait que LOC en tant que metteur en sc ne de l nonciation peut construire deux images diff rentes de lui m me la fois comme responsable de l nonc lo et comme tre du monde L nous avan ons l hypoth se que dans l exemple 17 la responsabilit du point de vue conc d ne revient ni au locuteur de l nonc ni l allocutaire Cette responsa
442. od le mais pas une mission danoise de la flexicurit D une mani re analogue nos discours envisagent des politiques saines de flexicurit mais non pas des experts sains de flexi curit Ces consid rations nous am nent la conclusion envisag e par S Mejri 2011 69 que la continuit entre le ph nom ne collocatif et le figement ne se limite pas une identit de m canismes mais elle se fonde sur une compl mentarit substantielle De fait comme le souligne l auteur les variantes des s quences fig es ne seraient en d finitif qu un vestige des paradigmes collocationnels d origine Une d monstration notre avis pertinente de la continuit entre le ph nom ne collocatif et le figement mais aussi des retomb es s mantiques qui d coulent du passage de la combinatoire libre une intensification des contraintes syntaxiques est fournie par l exemple des doubles nominalisations Tr s peu attest es dans le corpus nous en avons rep r au total seule ment trois formes distinctes soulign es en gras dans le tableau ci dessus sa voir approche flexicurit Mission flexicurit et experts flexicurit Ce qui distingue ces collocations des autres attestations est plut t vident les l ments qui les compo sent se caract risent par une combinatoire moins libre voire par des contraintes syn taxiques plus fortes Comme nous avons d j anticip au d but de ce chapitre l int r t de c
443. oduite en 1929 par M Bakhtine dans une tude intitul e Probl mes de la po tique de Dosto evski R dit d abord en russe ce texte est traduit en fran ais seulement en 1970 Il faudra toutefois attendre les ann es 80 pour que la notion soit de fait int gr e dans les sciences du langage gr ce notamment O Ducrot 1984 Ducrot a eu le grand m rite d avoir mis au point une approche linguistique de la polyphonie centr e sur une conception nonciative du sens Il est en effet g n ralement admis que si Ducrot emprunte bien Bakhtine la notion de polyphonie ses analyses linguistiques n assument pas cet illustre h ritage s appuyant plut t sur les travaux de Ch Bally v ri table pr curseur avant Benveniste des th ories de l nonciation La question de la dette de Ducrot vis vis de Bakhtine pour le terme polyphonie et l gard de Bally pour ce qui est en revanche de l ossature th orique a fait l objet d une tude tr s approfondie par J Bres et L Rosier 2007 Dans cet article les auteurs proposent une analyse tr s fine de la diffusion des notions de dialogisme et de polyphonie d s les premi res traduc tions fran aises des crits bakhtiniens Laissant de c t les m andres de circulation de la notion de dialogisme nous allons nous int resser ici uniquement ce que les auteurs affirment sur la gen se et le d veloppement de la notion de polyphonie chez Ducrot Ce rappel nous ser
444. ofessionnelle C est exactement en fonction de ces trois p les th matiques emploi discrimination professionnelle et exclusion sociale que nous allons s lectionner les exemples de notre corpus sans pour autant craindre de contrevenir ainsi au crit re des conditions de signifiances selon lequel un corpus est constitu en vue d une tude d termin e portant sur un objet parti culier une r alit telle qu elle est per ue sous un certain angle de vue et non sur plu sieurs th mes ou facettes ind pendants simultan ment B Pincemin 1999 2 Certes nous sommes d accord quant la n cessit de nous donner des crit res qui nous permettent de d limiter le corpus C est pour cette raison que parmi les diff rents champs d activit de la Direction Emploi affaires sociales inclusion nous avons soigneusement s lectionn six domaines politiques choisis toujours en fonction de nos trois p les de r f rence Ce faisant nous avons impos des contraintes notre corpus sans pour autant d naturer l activit de la Commission en nous limitant un seul de ses domaines de comp tence Pour r sumer notre probl matique tient aux politiques de communication de la Commission europ enne en mati re d emploi et inclusion socio professionnelle Plut t 27 que d tre repr sentatif de telle ou telle question sociale notre corpus vise cerner la complexit du discours communautaire pris
445. oire Ainsi dans l exemple suivant la rupture nonciative n est plus marqu e linguistiquement comme pour le discours rapport mais r sulte d un rap pel m moriel un d j dit discursif 2 Bricoleur tailleur soldat ou marin Pour cr er et pourvoir les emplois de demain il est essentiel d am liorer et d adapter les com p tences de tous As24 La s quence signal e en gras dans notre exemple est le titre d un article paru dans le magazine Agenda social en juillet 2010 Ce titre assure la coh sion s mantique avec le contenu de l article qui est enti rement cibl sur le d veloppement de nouvelles comp tences et qualifications afin de r pondre positivement aux attentes du march du travail Mais ce titre est aussi un rappel interdiscursif une comptine populaire qui accompagne le jeu du saut la corde Le rapprochement entre les deux r f rents n est possible que si l on mobilise un certain savoir encyclop dique et si le lecteur r cepteur partage la m moire dans laquelle cet instant discursif est pris Nous ne voulons pas anticiper par ces occurrences les r sultats de notre analyse de corpus qui sont beaucoup plus articul s et ambitieux ni pr tendre d velopper d s pr sent la probl matique linguistique de l h t rog n it nonciative laquelle nous al lons consacrer le chapitre 4 L enjeu est ici de mettre plut t l accent sur la r flexivit de notre corpus et
446. ommission europ enne en mati re d emploi et de lutte contre la discrimination avaient pour but de rapprocher les citoyens des priorit s sociales de l Union qui forte de ses initiatives et de ses pro grammes d action utilisait ces textes non seulement pour informer les destinataires sur ses vis es programmatiques mais aussi pour re travailler un ethos collectif mobilis pour emporter l adh sion des citoyens Or ce que l observation de notre corpus selon une approche inductive nous a r v l est que la communication de la DG Emploi loin de se r duire une simple op ration de marketing politique des fins de construction d une image institutionnelle positive de l Union europ enne consiste plut t en la cr a tion d un espace communicationnel d lib ratif qui soit en mesure de garantir la partici pation active de tous les acteurs sociaux la cr ation d une Europe sociale De ce cons tat nous avons conclu que la Commission europ enne par ses publications ne met pas r ellement en uvre des strat gies communicationnelles d finies a priori mais uvre ce que le d bat autour des politiques sociales p n tre de mani re capillaire tous les n1 veaux de la vie communautaire La deuxi me hypoth se que nous avons red finie en cours de travail concerne la por t e argumentative de notre corpus L intuition nous a sugg r dans un premier temps 17 d attribuer aux discours institutionnels de
447. on de polyphonie dont le lien avec la pens e bakhtinienne on le verra d ici peu se r duit l appropriation du si gnifiant de la part d O Ducrot qui quant lui fondera sa th orie polyphonique de l nonciation sur les acquis de la pragmatique infra 3 1 Le statut probl matique de la notion de dialogisme dans notre corpus Le positionnement des chercheurs vis vis des notions de dialogisme et de polypho nie n est pas univoque et ne cesse d alimenter depuis une trentaine d ann es d sormais la r flexion autour de la probl matique du sujet dans la langue De fait depuis qu elles ont commenc circuler en France une controverse s est progressivement d velopp e relativement au statut th orique de ces deux notions ainsi qu leurs champs d application en litt rature en s miologie et dans les sciences du langage notamment en s mantique et en analyse du discours Cette controverse a pris au fil des ann es des formes multiples de sorte qu il n est pas facile pr sent de d terminer en quoi consiste pr cis ment la diff rence entre les deux La notion de dialogisme rel verait elle vrai ment du discours alors que celle de polyphonie serait plut t li e aux faits de langue Quelle porte sur les textes et laquelle sur les nonc s particuliers La polyphonie est une notion linguistique ou litt raire La nature des points de vue intervenant dans les passages polyphoniques et dialogiques e
448. oncepts instruments d analyse et interpr tation des r sultats Idem 62 Ces mots traduisent fort bien le mouvement alternatif qui caract rise l investigation scientifique et refl tent fid lement notre exp rience quant la lecture pr liminaire du corpus et l interpr tation des premiers r sultats Il en est d riv une dynamique en constante red finition qui s est d velopp e par t tonnements constamment partag e entre la n cessit de trouver dans le corpus de mani re d ductive des exemples cens s confirmer nos intuitions et la prise de conscience de la n cessit de puiser dans le cor pus le fondement pour la formulation initiale des hypoth ses Ce double mouvement simultan exploration du corpus d une part et prise en compte des hypoth ses pr alablement tablies d autre part nous a aid s entre autres choses mieux nous orienter dans la multiplicit des sujets trait s par les publications de la DG Emploi de la Commission Rappelons que la mission institutionnelle de cette Direction couvre un large champ d actions qui ne se r duisent pas toutes aux probl ma tiques de l insertion professionnelle et de l galit des chances mais vont de l exclusion sociale de certaines cat gories vuln rables l harmonisation du march du travail en passant par la lutte contre le ch mage la coordination des syst mes de s curit so 26 ciale des tats membres les aides
449. ond sur les id aux de libre concurrence et d abolition des fronti res Ainsi explique Dacheux 2004 109 si l Europe fut port e par une utopie elle est actuellement r gie par une id ologie le lib ralisme Ce retard a t d entre autres choses au fait que les trait s fondateurs de l Union europ enne n ont jamais envisag le projet d une politique de communication com mune Cela explique le d centrement d cisionnel et l autonomie qui ont caract ris 94 pendant longtemps l activit des nombreux services charg s de la communication ce d centrement s ajoute galement la m fiance du Parlement europ en l gard de la Commission m fiance due essentiellement au fait que Bruxelles s est plusieurs fois montr r fractaire aux propositions du Parlement sur l am lioration de la communica tion des institutions europ ennes Or si tous ces obstacles ont contribu retarder l adoption d une politique de communication commune ils n ont pas pour autant em p ch que des changements importants se produisent dans le sens d une unification des comp tences en mati re d information et de communication des enjeux communau taires Ainsi au d but 2005 quelques mois avant le rejet du projet constitutionnel par la France et les Pays Bas la Commission a r uni au sein d une seule Direction g n rale la DG Communication tous les services autrefois soumis la gestion des diff
450. ons rassembl es sous l tiquette Emploi cat gorie i ont trait principalement aux stra t gies europ ennes en mati re de r duction du ch mage rapprochement de l cole et de la formation universitaire la r alit professionnelle d veloppement des comp tences et des qualifications requises aussi bien dans le priv que dans le public gestion des restructurations au sein des entreprises am lioration des services publics de l emploi flexicurit La cat gorie ii englobe en revanche nombre de publications relatives la sant et la s curit sur le lieu de travail le droit au travail et la lutte contre la discrimi nation professionnelle La cat gorie iii a trait la mobilit des travailleurs dans tout l espace europ en Les publications rassembl es sous les cat gories iv et v sont ax es sur la probl matique de l galit entre les femmes et les hommes r mun rations 34 possibilit s de carri re et sur la lutte contre la discrimination sociale La cat gorie vi enfin regroupe les publications relatives la coop ration entre la Commission euro p enne et les acteurs sociaux Malgr l h t rog n it de ces sous cat gories tous les th mes abord s par les publications retenues renvoient d une mani re ou d une autre aux trois p les th matiques que nous avons indiqu s supra cf 1 1 comme pertinents notre investigation et sur la base desquels nous avons s
451. ons adopt e dans le chapitre 3 en revanche suit un crit re quelque peu diff rent Au lieu de cr er des fi chiers ex novo nous avons rassembl une pluralit de textes diff rents quant leur nombre mais homog nes pour ce qui a trait en revanche leur taille infra Bien que les crit res de d limitation soient manifestement diff rents nous estimons pourtant qu ils n affectent en rien la coh rence de notre d marche qui pour sa part ne tient pas tant aux modalit s de construction et de d limitation du corpus qu aux finalit s de chaque exploration du corpus 2 2 2 Le logiciel Ant Conc La textom trie appel e galement statistique textuelle ou lexicom trie propose une approche instrument e des corpus articulant synth ses quantitatives et analyses m me le texte Lebart amp Salem 1994 cit par B Pincemin 2012 Cette approche s oppose au traitement manuel qui quant lui consiste en une lecture ponctuelle et r guli re des textes dans le but de relever les faits linguistiques pertinents pour l analyse 40 du corpus Comme nous l expliquerons mieux dans le chapitre 3 nous n avons pas t en mesure de lire et de parcourir manuellement notre objet de recherche en raison des dimensions importantes du corpus de r f rence Cela ne signifie pas bien videmment que nous nous sommes limit s observer les faits langagiers par le prisme du concor dancier en faisant abstraction d
452. onstruits sur la forme para t qui 138 comme on l a vu sont cens s renvoyer une source externe objective mais nonciati vement mal d finie Cela est sans aucun doute vrai mais il serait erron d attribuer cette recherche de clart exig e dans ce genre de publications l activit scripturale d un locuteur tout puissant qui s efforcerait de rester le seul protagoniste de la sc ne nonciative car cela reviendrait exclure a priori la pr sence dans notre corpus d instances nonciatives autres que le locuteur susceptibles elles m mes de prendre la parole Or la lecture pr liminaire du corpus nous a confirm et ce d s le premier chapitre que le discours communautaire est profond ment h t rog ne et que les voix externes l nonciation effective impliqu es dans l articulation des points de vue sont nombreuses Ainsi si la faiblesse statistique de para t s explique bien sur le plan pragmatique par un souci de transparence nonciative et d imm diatet communicative elle ne saurait pour autant s interpr ter linguistiquement comme un indice de l absence de la parole de l Autre dans le discours R ciproquement la surabondance de sembler ne doit pas tre consi d r e comme un exc s de subjectivit de la part de l institution europ enne qui pren drait position d lib r ment et de mani re autocentr e dans toutes les publications parues sous son patronage On sait d ail
453. ont profond ment stigmatis l image de cette ethnie Cela a eu pour effet d encourager l inattention de la part des administrations nationales et locales vis vis de l ducation de la formation et de l acc s l emploi des Roms y compris de ceux de nationalit europ enne 114 PARTIE II ANALYSE SEMANTICO ENONCIATIVE ET DISCURSIVE DU CORPUS 115 CHAPITRE 3 Aspects s mantiques de la subjectivit langagi re Introduction Ce chapitre qui ouvre la deuxi me partie de notre th se est le premier sp cifiquement consacr l analyse du corpus Il sera question ici d tudier quelques uns des lieux d inscription de la subjectivit du sujet nonciateur et corollairement de montrer que derri re l anonymat nonciatif affich de certaines de nos publications les rapports par exemple demeurent voil es dans la mat rialit discursive les traces de la parole des locuteurs 1 Degr s de subjectivit et d objectivit dans le corpus Suivant R Amossy nous avons postul dans le premier chapitre que les publica tions de notre corpus pr sentent une dimension argumentative en ce qu elles orientent les choix et les points de vue des destinataires sans pour autant viser emporter leur ad h sion par un v ritable projet de persuasion Les enjeux qu elles posent on l a vu sont tr s nombreux Par souci de synth se nous les r sumons en deux grandes orientations principales 1 a
454. opp e par la jurisprudence de la Cour de justice des Communaut s europ ennes dans le domaine de la discrimination fond e sur le sexe Cette jurisprudence s applique galement la directive re lative l galit raciale et celle relative l galit en mati re d emploi tant donn qu elle pr sente des parall les avec la l gislation europ enne relative la discrimination fond e sur le sexe En tout tat de cause le sens qu il convient de donner cette notion d pend des cir constances de chaque esp ce R43 Ces exemples de surmarquage caract ris s par la pr sence souvent concomi tantes de signes et d un vocabulaire m talinguistiques constituent le cas le plus embl matique et sans doute le plus fr quent dans le corpus de proc d s autonymiques ser vant l interpr tation du discours communautaire Toutefois au del de ces exemples oserions nous dire pr visibles d autonymie notre corpus contient d autres situations nonciatives o l autonyme non seulement permet de signifier des signes mais il est in t gr dans une structure nonciative plus complexe Loin de s effacer ou de s isoler dans le cotexte par des marques m talinguistiques guillemets ou italique l autonyme dans ces cas appara t au fil du discours sur le trajet du dire et s y impose comme ob jet Ivi p 89 C est alors que l on parle plus exactement de modalisation autony mique
455. ors faire appara tre d autres manifestations de livre comme produit ditorial ce livre est un best seller comme v nement ce livre a fait scan 314 dale comme entit la fois physique et informationnelle j aime ce livre dans le double sens d objet et de contenu etc D une mani re quelque peu analogue le mot diversit convoque une pluralit d entit s qui ne sont pas simplement des acceptions diff rentes d une m me forme mais des repr sentations s mantiques g n r es par la diversit des praxis sociales Ces variations t moignent des rapports que l unit ou la s quence verbale entretient avec la r f rence le sujet nonciateur qui la repr sente la doxa et le cadre institutionnel o elle est nonc e Avant de nous attarder sur les motifs interpr tatifs dominants dans notre corpus nous proposons ci apr s un exemple qui rend bien compte notre avis de la diversit des repr sentations contextuelles du sens de diversit 71 En r fl chissant aux d fis et aux opportunit s pr sent s par une diversit I croissante par tout en Europe les chefs d entreprise peuvent galement chercher utiliser la diversit IT l int rieur et l ext rieur de l organisation comme une forme de capital part enti re Un programme sur la diversit IID en tant que tel permet aux entreprises non seulement de r fl chir sur la diversit IV de leur environnement d exp
456. ort aux degr s de probabilit ou de certitude du locuteur vis vis du contenu propositionnel d finition canonique de la modalit pist mique Le deuxi me plus restreint tient en revanche la source du savoir et donc l videntialit On en d duit que ces deux visages de la modalit pist mique sont li s l un l autre par une relation inclusive l Le titre de l article tir de cette publication est embl matique O sont les femmes en politique 148 d un pays l autre C est tout particuli rement le cas pour l origine ethnique ou l origine na tionale Seuls Chypre l Irlande et le Royaume Uni interrogent directement sur l origine eth nique R51 33 Les dispositions communautaires en mati re d action positive fournissent aux Etats membres une option politique dont ils usent pour l essentiel leur discr tion dans les limites g n rales tudi es ci dessus Nous allons pr sent faire un bref tour horizon des dispositions l gisla tives et pratiques de divers Etats membres en mati re d action positive en nous fondant sur les rapports par pays disponibles labor s par des experts nationaux R45 34 Les termes religion et convictions sont tout fait essentiels pour d terminer le champ d application appropri de la directive Ces termes n ont toutefois pas encore t d finis Dans le pr sent chapitre nous allons examiner quelques une
457. orter d crit avec le plus grand soin la mani re dont elles sont habill es Il le fait dans un style sobre sans cacher ses impres sions relativement au fait que les fillettes s taient sans doute pr par es pour l occasion 44 s r Ey Dans ce long extrait c est nous qui soulignons en gras afin de mettre en vidence les parties du texte qui seront int ress s par nos commentaires 75 Le lecteur peut m me les visualiser gr ce l ajout de deux photos qui les repr sentent assises dans le jardin de la maison Ces photos se superposent une autre plus large dans laquelle figure le p re sur le fond des ruches offertes par la fondation Heifer Il s agit en effet de raconter et de d crire par des images aussi comment cette famille a pu b n ficier de l aide de cette organisation cr e afin de combattre la faim et la pauvre t dans le monde entier La description se poursuit avec d autres d tails concernant cette fois ci la maison o crit le reporter vivent galement les parents d Albertas On passe ensuite l histoire de cette famille l aide d un r cit analeptique il y a quelques an n es susceptible de nous d crire l tat initial de pauvret dans laquelle vivait cette famille avant que n intervienne la force salvatrice de la fondation Heifer Le journaliste d crit ensuite cette institution et son repr sentant Reportage oblige nous sommes transport s d embl e au si g
458. orterons sur les tours impersonnels il est n cessaire que il est indispensable que etc qui tout en relevant plein titre de la modalit d ontique n expriment pas vraiment une obligation tant donn que les instructions tout comme les ordres sollicitent toujours une r ponse et visent id alement produire certains effets perlocutoires chez les destinataires 62 nonciatif du scripteur mais il se peut comme dans l exemple suivant qu un nonc de balisage en gras suffise marquer linguistiquement la pr sence d un locuteur 4 Un facteur commun des tudes portant sur la discrimination multiple est l approche juridique et l valuation de la discrimination et du droit sur l galit de traitement La recherche se con centre sur l analyse et l approche intersectionnelles de la discrimination multiple et de son traitement Comme nous l avons d j soulign la principale critique adress e la l gislation antidiscrimination est la prise en charge d un seul motif de discrimination R44 De la m me mani re chaque poque imprime sa marque particuli re aux genres qu elle voit merger Ainsi tablir l volution diachronique d un genre revient consid rer n cessairement les changements s mantiques dont il a fait l objet au cours du temps et qui sont grav s en lettre d or dans l archive Il suffit de songer certains genres comme le pamphlet la chronique etc et
459. ortir clairement la por t e extra pr dicative de l adverbe qui sans modifier aucun l ment du contenu proposi tionnel porte sur une attitude psychologique du locuteur l gard de celui ci En re vanche on constate l inad quation des paraphrases suivantes ce scenario heureux n est pas impensable ce sc nario n est pas impensable de mani re heureuse Dans ces cas l adverbe modifie un l ment particulier de l nonc en l occurrence un nom et un adjectif et sa port e est donc intra pr dicative Pour que cette distinction soit bien ta blie comparons aussi les exemples 44 et 45 ci apr s Dans le premier l adverbe modi fie le substantif politique la phrase est donc paraphrasable ainsi tout en la limi tant de mani re trange alors que dans le deuxi me il porte sur la totalit de la phrase Le locuteur exprime alors une appr ciation non pas au regard de tel ou tel autre l ment de la phrase mais plut t envers la situation qu il d crit Autrement dit c est tout le con tenu propositionnel qui dans 45 se trouve qualifi d trange 44 En Hongrie et en Slovaquie La plupart des programmes sont int gr s la strat gie du gouvernement concernant la D cennie pour l int gration des Roms Les premi res mesures nationales visant am liorer la situation des Roms ainsi que la question du financement de ces mesures sont galement li es la strat gie du gouvernement
460. ossibilit s de recrutement de mobilit professionnelle de reconnaissance des droits communautaires de participation des citoyens la gouver nance etc la diff rence des valuatifs axiologiques et non axiologiques que nous venons O E S c70 d examiner les adjectifs intrins quement affectifs demeurent tr s rares dans le corpus Pour mieux contextualiser pr cisons que l exemple est tir d un guide sur les risques de l exposition aux dangers sur le lieu de travail L adjectif chaud doit s entendre ici comme le seuil de chaleur d fini par rapport aux temp ratures de travail g n ralement adopt es dans les champs de la sid rurgie et de la verrerie et donc d finie a priori par une norme ind pendante de l valuation du locuteur dont il est question dans le contexte large de l exemple 7 En ce sens qu ils ont une empreinte affective tr s forte comme par exemple les adjectifs effrayant 154 et se confondent tr s souvent avec les adjectifs axiologiques dont ils partagent un trait commun l investissement psychologique du locuteur En t moigne cet extrait du rap port 51 o il semble difficile de d terminer si l adjectif curieux implique une parti cipation motionnelle du locuteur ou plut t un jugement d valorisant de celui ci l gard du substantif m lange 38 Ainsi la Convention internationale sur l limination de toutes les formes de discrimination
461. ou plus exactement n implique pas pour 3 2 4 les Etats europ ens 28 La directive ne sp cifie pas ce qu implique exactement une aide aux victimes pas plus qu elle ne pr cise les types d tudes r aliser et les destinataires des rapports et des re commandations Elle ne sp cifie pas davantage les conditions qui doivent tre remplies pour que soit respect le crit re d exercice ind pendant de ces diverses activit s R53 29 Les deux directives ne d finissent pas l origine raciale l origine ethnique le handi cap la religion les convictions l ge ni l orientation sexuelle Le pr sent rapport constate que cela ne signifie pas pour autant que les tats soient libres de d finir ces concepts et de cr er les cat gories utilis es aux fins de collectes de donn es comme bon leur semble Ils doivent constituer les cat gories sur la base de crit res fond s sur des facteurs objectifs et doivent faire preuve de coh rence dans l application de ces crit res C est particu li rement vrai lorsque la collecte de donn es est li e l attribution de droits d obligations de ressources ou de charges comme c est souvent le cas dans un recensement R51 Constatons aussi que dans la d marche herm neutique normative concernant la doc trine le commentaire de l interpr tant peut ventuellement porter sur la l gislation na tionale C
462. oupent syst matique ment Ainsi les interviews auxquelles les r dacteurs du magazine Agenda social con sacrent r guli rement une rubrique se retrouvent aussi dans d autres types de docu ments Parall lement les t moignages qui dans le corpus font souvent l objet d une pu blication part ind pendante des autres genres figurent galement dans les rapports et dans les guides sous la forme d encadr s Voil pourquoi nous avons estim pertinent de a ne pas assimiler ces genres la sc ne g n rique mais de les consid rer simple ment comme des strat gies issues de l nonciation afin de transmettre un mes sage de mani re plus originale b relever les propri t s formelles au niveau des sc nographies et non pas celui de la sc ne g n rique Il est vident en effet que si les genres partagent souvent les m mes sc nographies ils partagent corr lativement les m mes formes verbales le m me ancrage nonciatif etc D o l inutilit d un classement visant distin guer un genre par rapport l autre Les t moignages sont un dispositif de mise en sc ne de la parole qui tient une place consid rable dans notre corpus Un t moignage peut se d finir comme un discours tenu par un sujet g n ralement interrog par un tiers dont les propos sont restitu s int gra lement et sans aucun remaniement Contrairement aux interviews les t moignages ne laissent aucune trace de l interaction e
463. pagn s d une qualification appositive en italique Ces appositions n occupent pas toujours le m me environne ment linguistique tant tant t plac es en incise ex 9 tant t avant le nom ex 10 tan t t en position pr dicative ex 11 9 M Barroso pr sident de la Commission europ enne a propos d instaurer un Fonds euro p en d ajustement la mondialisation afin de coordonner la r ponse europ enne et d aider ceux qui en ont besoin s adapter aux cons quences de la mondialisation R31 10 R unis Bruxelles pour un Conseil europ en les dirigeants de l UE ont officiellement ap prouv la liste r vis e de commissaires propos e par le nouveau pr sident de la Commis sion M Barroso As10 11 L szl Andor est le nouveau commissaire en charge de l emploi des affaires sociales et de l inclusion tandis que Viviane Reding vice pr sidente de la Commission s occupera des po litiques en faveur de l galit des chances et de la lutte contre les discriminations dans le cadre de son portefeuille Justice droits fondamentaux et citoyennet As23 Mais venons apr s cette br ve parenth se aux anthroponymes qui nous int ressent c est dire ceux dont l interpr tation ne porte pas sur le r f rent initial mais plut t sur la r alit laquelle le Np renvoie en discours D abord nous voudrions retravailler un constat qui nous tait apparu au d but comme un indic
464. parti Bien que le locuteur de l nonc en affaiblisse la port e argumentative 224 tre probablement sans doute ou bien qu il reste neutre son gard comme dans le cas de la concession logique o le locuteur n exprime aucun jugement quant la valeur de v rit de la proposition subordonn e non prise en charge Il n emp che tou tefois que m me lorsque le locuteur se montre incertain ou neutre l gard du point de vue conc d cette attitude n implique jamais la r futation Ce postulat confirme ce que S Mellet et M Monte 2005 262 remarquent propos du connecteur adversatif toutefois la dissociation de p et q entra ne la r solution de la contradiction g n ralement par la validation de p puis de q plus rarement par la mise en doute de p au pro fit exclusif de q IL Prise en charge et responsabilit La deuxi me r gle g n rale concerne en revanche deux concepts cl s dans les th ories de l nonciation la prise en charge d une part et la responsabilit d autre part Souvent consid r es comme quivalentes en linguistique nonciative 1l en tait ainsi galement dans la version 2004 de la ScaPoLine o elles taient employ es comme synonymes La notion tre responsable de pour laquelle nous utilisons galement des expressions comme prendre en charge et s associer si gnifie tre la source de Nolke Fl ttum Nor
465. pens Krieg Planque 2006 explique que se poser en tant qu interpr tant raisonnable revient op rer un travail intellectuel d identification d un objet discursif le m me travail qui transcendant les donn es statistiques lui a permis dans sa th se de discerner les contextes o la formule purification ethnique et ses variantes taient localisables de ceux o elles ne l taient pas Nous avons d j fait l exp rience d une telle posture ch 3 lorsque nous avons recens les variantes du marqueur pist mique il para t que cette occasion nous n avons pu que constater l inad quation de notre outil de statistique textuelle dans le calcul des emplois homonymiques de para t au sens de sembler et de publier Nous avons t ainsi contraints de parcourir une deuxi me fois notre corpus en tant qu interpr tant raisonnable afin de cerner manuellement ces emplois 243 p enne Dans son ouvrage ant rieur aux ditions CNRS 2003 l auteure avait par ail M re 14 leurs beaucoup insist sur les circonstances qui accompagnent une s quence verbale vers sa pleine maturation formulaire A un moment du d bat public une s quence verbale formellement rep rable et relativement stable du point de vue de la description linguistique qu on peut en faire se met fonctionner dans les discours produits dans l espace public comme une s quence conjointement partag e et probl matique
466. pertinence et enfin les adverbiaux de pr senta tion Ce sont ces derniers qui plus que les autres expriment mieux la fa on dont le locuteur envisage de pr senter sa parole L exemple 31 s av re cet gard tr s illustratif On voit bien en effet que ce n est pas le cadre l gal qui doit de se pr ciser ici mais plut t l nonciation du locuteur qui par l emploi de l adverbe pr cis ment exprime par monstration la n cessit d ajouter davantage son dire 30 Imaginons rien qu un instant que toute la population de la Belgique ou de la R publique tch que ou encore de la Su de soit marginalis e Que l id e m me d inscrire vos enfants dans une cole fr quent e par des enfants su dois de trinquer avec un Tch que autour d une bi re ou d embaucher un Belge serait inconcevable voire socialement inacceptable Fort heureuse ment ce sc nario est impensable dans l Union europ enne si moderne et si prosp re moins que Un groupe ethnique qui repr sente l quivalent de la population de la Belgique de la R publique tch que ou de la Su de vit depuis des si cles en Europe et doit affronter tout cela au quotidien Il s agit des Roms As17 31 Depuis 1989 la charte communautaire des droits sociaux fondamentaux maintenant int gr e la charte des droits fondamentaux de l Union europ enne a affirm l importance des droits D apr s Nolke 1990 ces adve
467. point de vue semble effecti vement proc der d une source externe l nonciation alors que l adjonction de l adjectif valuatif dans l exemple authentique conf re la construction comme l crit Nglke une nuance de subjectivit Nous en concluons que lorsque para t ne figure pas isol ment dans une construction impersonnelle mais s accompagne d un l ment exprimant la subjectivit l adjectif dans notre cas il se rapproche s mantiquement de sembler et se combine avec le subjonctif 21 Ainsi que Schiek le soutient l existence de diverses cat gories de caract ristiques sur la base desquelles il est interdit de discriminer peut justifier des diff rences entre plusieurs interdic tions de discriminer Il para t logique qu il ne soit pas facile de justifier des diff renciations sur la base de l alt rit pr t e Par cons quent la discrimination fond e sur la race ou touchant l galit entre les hommes et les femmes ne peut tre justifi e si ce n est pour une action positive R38 4 N lke n avait pas encore d couvert le texte de Bourdin au moment o il crit son article pour Langue fran aise Pourtant ses conclusions recouvrent celles de Bourdin propos de sembler Nolke parle de dialogue int rioris l ou Bourdin parle de subjectivit analytique alors que pour para t ils emploient respectivement les tours dialogue ext rioris et jugement ba
468. pports Notre objectif bien videmment n est pas de nous r p ter en reproposant ici de mani re similaire les conclusions que nous avons d j expos es dans le premier chapitre De fait dans ce paragraphe il sera plut t question de justifier linguistiquement ces effets c est dire d expliquer pourquoi les marqueurs 1 5 qui dans les rapports expriment bien une obligation pourvoient en revanche des indications non contraignantes lorsqu ils sont employ s dans les guides La r ponse ce questionnement r side d apr s nous dans la mani re dont s articulent la signification profonde de ces marqueurs 1 e leur s mantisme et la valeur modale qu ils assument au sein de chaque genre Pour mieux pr ciser ce dernier point une di gression sur la modalisation est n cessaire 1 Il est d ailleurs bien connu que contrairement aux r glements les directives contraignent les tats membres quant la finalit mais leur laissent un large pouvoir discr tionnaire quant la r ception et l application par une loi nationale des dispositions qui y sont contenues Ainsi l article 189 du Trait de Rome 1957 La directive lie tout tat membre destinataire quant au r sultat atteindre tout en lais sant aux instances nationales la comp tence quant la forme et aux moyens 20 Certes on pourrait nous reprocher que nos consid rations sur le caract re non contraignant des guides sont tr s vident
469. pr c dent la question est attribu e par le locuteur un nonciateur hypoth tique La seule diff rence entre les deux occurrences r side dans le fait que dans 59 ce n est pas seulement le point de vue de l nonciateur qui se trouve int gr dans le dire du locuteur mais aussi sa voix cf Perrin 2009 Autrement dit le locuteur respon sable de l nonc met en sc ne les questions en reproduisant fictivement la voix de l nonciateur et s en sert des fins argumentatives pour affirmer l utilit des guides de bonnes pratiques S identifiant dans l image du travailleur tout destinataire de la pu 51 Si dans cette occurrence nous parlons de voix au lieu de point de vue c est parce que les questions ainsi mises en sc ne rendent compte nous semble t il d une formule citative et non pas d une reformulation de ce qui est cens avoir t dit ou cogit par ailleurs Perrin 2009 66 Certes il ne s agit pas d une citation directe mais apparent e c est dire d un effet nonciatif qui consiste en la reproduction mim tique cho que des fins expressives ou argumentatives d un contenu discursif Dans le cas de notre exemple cet effet se justifie par le choix du locuteur responsable de l nonc de la mise en mot du style etc de se mettre la place de l nonciateur susceptible de prendre en charge le point de vue associ son dire Pour ce faire il simule dans son d
470. pr sent et du pass compos Les interview s en effet r f rent g n ra lement soit des actions ponctuelles accomplies dans le pass Au mois de mars la Commission a adopt la toute premi re communication sur les Roms soit des v ne ments qui se d roulent encore dans le pr sent de l nonciation La strat gie Europe 2020 sert la fois de cadre aux initiatives strat giques et d instrument de soutien pour l ensemble des actions entreprendre Nous attendons aussi la mise en place du m 83 canisme de microcr dit dans un avenir proche L inexistence du pass simple s explique en revanche par l absence de narration et par le fait que les interviews sont du d but jusqu la fin ancr es dans la situation d nonciation o se d roule l interaction Quant aux rares occurrences de l imparfait elles servent dans la plupart des cas souligner qu un v nement n appartient plus la r alit actuelle des interlocu teurs Prenons comme exemple le syst me allemand de formation professionnelle C est un mod le du genre et pourtant il peine de plus en plus s duire des jeunes de qualit alors qu autrefois ceux ci y affluaient ou bien pour d crire une action dans son d roulement localisable dans un pass connu par les nonciateurs comme dans l exemple suivant o la conjoncture temporelle est marqu e par un rep re pr cis lorsque 14 Le Parlement europ en avait il en
471. proche de la sociologie du travail du moins en ce qui concerne les questionne ments pos s la psychologie du travail et des organisations s en loigne pour une raison fondamentale tandis que la sociologie du travail s occupe des relations qui s tablissent entre les cat gories professionnelles la psychologie du travail et des orga nisations s attache plut t observer les relations que chacune de ces cat gories entre tient avec l exp rience du travail Le sujet et son bien tre psychophysique sont de toute 99 vidence au c ur de cette discipline dont les fondements se retrouvent dans un mod le soutenable de l organisation du travail et de la gestion des ressources humaines La ges tion du temps de travail les facteurs de stress les repr sentations que le salari se fait de son emploi le d veloppement des comp tences la qualit du travail ainsi que la s curit des quipements le harc lement moral la sant des femmes les cons quences psychologiques de la discrimination sont autant de questions trait es par cette discipline dont la sp cificit r side tout particuli rement dans l heuristique qui la motive ainsi que dans les m thodes de travail souvent orient es vers d autres branches de la psychologie 2 3 Droit communautaire Le droit communautaire constitue l ossature de l Union europ enne sans lequel elle n existerait m me pas La comp tence de l Union de l gif rer sur des que
472. propos chacun en fonction de ses priorit s des solutions possibles pour garantir que la flexibilit demand e aux travailleurs en termes de mobilit mais aussi de s paration du travail n allait pas compromettre la continuit dans l emploi Parall lement les experts en droit social universitaires et non se sont in terrog s sur la mise en uvre concr te d une flexicurit la fran aise pour certains as pects semblable celle pr n e par le mod le danois mod le bas sur une politique de protection sociale g n reuse et de r insertion professionnelle dynamique destin e compenser les licenciements faciles Cette prise de conscience a donn en France des r sultats appr ciables non pas tant sur le plan factuel c est dire des mesures con cr tes de flexicurit effectivement mises en uvre par le gouvernement national mais plut t sur le plan des n gociations collectives entre partenaires sociaux Il se trouve en effet que contrairement au Danemark o le mod le de flexicurit adopt par l tat a t avantag par le consensus social obtenu suite des n gociations importantes qui remon 302 tent au d but du si cle dernier en France il a fallu beaucoup travailler pour que les conditions de coh sion sociale soient r ellement propices une v ritable saison de r formes Pour revenir notre appr hension s mantique de la formule la notion de flexicurit voque intuitiveme
473. pte 2 Un tribunal du travail a estim que ces donn es statistiques taient suffisantes pour prouver que l employeur pratiquait une discrimination indirecte fond e sur la race en appliquant ce district postal une r gle d exclusion d embauche r gle que le tribunal a jug e non justifi e R51 37 L arr t de la Cour dans l affaire Gottardo est une bonne illustration de la grande importance que rev t le principe de l galit de traitement stipul l article 39 du trait CE Dans cet ar r t la Cour a statu que m me si les conclusions d un accord bilat ral avec un pays tiers re l ve de la comp tence des tats membres pour appliquer un tel accord les tats membres doivent se conformer au droit communautaire R17 Dans les deux cas jusqu ici pr sent s le locuteur ne se confond pas avec l interpr tant en l occurrence la Cour mais se limite rapporter l interpr tation de celle ci vis vis des lois ou des arr ts d j prononc s Mais il se peut galement que le locuteur soit lui m me interpr tant lorsque c est l interpr tation du juge elle m me de sa terminologie de son attitude qui fait l objet de la r flexion du locuteur Ainsi toujours dans l exemple pr c dent repris cette fois dans sa totalit le point de vue introduit par la compl tive cela signifie que PDV ne revient plus la Cour mais au locuteur interpr tant qui pour sa part estime n cessaire de fo
474. que il semblerait que il semblait que N semblaient etc mais qui ne sont pas automatiquement relev es par le concordancier Le probl me que nous nous sommes donc pos s a t d interroger diff remment le logiciel de mani re obtenir le nombre exact des variantes contenant les formes semble et para t Pour ce faire nous avons eu recours l outil de recherche des expressions ra tionnelles regular expressions Les expressions rationnelles sont des symboles con ventionnels qui permettent de remplacer un ou plusieurs caract res dans une s quence Pour chercher des expressions rationnelles il suffit de cocher la case REGEX et d associer la forme recherch e au symbole conventionnel choisi en fonction des r sultats que l on veut obtenir Dans notre cas nous avons saisi le pivot sembl pr 3 L adjectif videntiel calque de l anglais evidential recouvre souvent sous la plume des linguistes qui s en servent deux principes d finitoires parall les savoir la source de l information ou du savoir transmis et son mode d acc s la connaissance par inf rence emprunt autrui perception Z GUENTCHEVA 2004 a cependant soulign le flou manant de la notion d videntialit et a illustr les avantages pratiques que comporte le recours la notion d nonciation m diatis e Cette notion semble en effet pouvoir englober sous une cat gorie grammaticale plus g n rale le m diatif tous
475. que nous venons d analyser 20 Comment les PME peuvent elles g rer efficacement les imp ratifs du travail tout en organi sant des formations pour leurs employ s Prenons l exemple de la Lorraine dans le nord est de la France qui tait autrefois une grande r gion industrielle La Lorraine est aussi une r gion tr s verte parsem e de for ts centenaires et de scieries qui sont traditionnellement des petites ou moyennes entreprises Il n existe pas proximit de centre de formation sp cialis dans cette industrie et les employ s ne disposent d aucun moyen de transport facilement ac cessible G9 Une derni re cat gorie de noms propres sur lesquels nous voudrions insister est repr sent e par les noms des programmes d action et des initiatives promus par la Commis sion europ enne mais pas n cessairement mis en uvre par celle ci Ces noms ont rete nu notre int r t puisqu ils sont intrins quement v nementiels en ce sens qu ils ren voient d une certaine mani re aux raisons de leur fondation et pr sentent souvent dans leur morphologie des indications relatives leur d limitation temporelle Ainsi en est il dans l exemple 21 ci apr s o le nom propre circonscrit la limite temporelle avant la quelle les objectifs de la strat gie sont cens s tre atteints 21 Au d but de cette ann e PUE s est fix des objectifs ambitieux qu elle pr voit d atteindre d ici 2020 La stra
476. questions la fois comme la lutte contre le ch mage l am lioration de la sant et de la s curit sur le travail la recon naissance des droits individuels et collectifs la protection contre les discrimina tions fond es sur le sexe la race la religion l ge le handicap ou l orientation sexuelle et enfin la participation des travailleurs la politique europ enne de l emploi en vue d am liorer la coh sion et le dialogue sociaux la libre circulation des travailleurs dans tout l espace europ en ainsi que la r glementation des r gimes de couverture sociale visant favoriser et faciliter les d placements transfrontaliers L galit entre les hommes et les femmes La lutte contre la pauvret et l exclusion sociale Ces axes d action ont donn lieu au cours de ces trois derniers lustres une profusion de directives et d actes r glementaires visant atteindre les objectifs de croissance du rable et inclusive pr vus par les Trait s Entre temps l Union europ enne s est dot e d une Direction g n rale de la communication d pendant de la Commission et d un Office des publications afin d assurer tout observateur citoyens journalistes institu tions organisations entreprises etc une information constante et pr cise des politiques communautaires et des programmes d actions promus par l Union europ enne tout ni veau de la vie communautaire Maastricht 1
477. qui relanc dans l espace public un moment donn devient aussi un v nement discursif L organisation d un forum ou d un colloque la parution d un rapport la remise d un prix sont autant d occasions pour l Union europ enne de promouvoir sa mission institu tonnelle et de relancer le d bat autour de grandes questions programmatiques Or parmi tous ces v nements le plus pr gnant est sans nul doute l apparition de nouvelles r glementations communautaires et plus pr cis ment de nouvelles directives La pr minence que nous accordons cet v nement ne tient pas seulement la centralit de l activit l gislative de l Union par rapport d autres fonctions plus marginales mais s explique aussi par deux autres facteurs l un interne et l autre externe Le premier facteur d ordre g n rique tient au fait que toutes les publications de la Commission sont parsem es de renvois r guliers la l gislation europ enne et aux in novations que celle ci est cens e introduire au sein des syst mes juridiques nationaux 21 Nous reviendrons sur ce point 7 Un v nement ph nom nal se distingue de l v nement discursif en ce qu il est une circonstance qui se produit dans le monde sensible comme des lections politiques un bapt me un match de football une premi re de cin ma etc Afin de ne pas confondre les deux notions nous indiquerons dor navant l v nement ph
478. r deuxi me remarque que notre corpus rassemble un mat riau linguistique chelonn sur un laps de temps re lativement restreint savoir de 2004 2011 Cela rel ve d une option m thodologique fond e sur la constatation que certaines mesures l gislatives en faveur des travailleurs et L emploi nominal de la proto formule est de fait attest pour la premi re fois dans Le Nouvel Observateur du 21 mai 1992 Krieg Planque 2003 257 240 des cat gories discrimin es sont apparues avant 2004 et que ces textes de loi tout comme les programmes d action les initiatives populaires et syndicales qui les confor tent constituent autant de lieux discursifs susceptibles d expliquer la circulation de telle expression tel lieu et tel stade de sa vie formulaire Nous t cherons de rem dier ces inconv nients en mettant en perspective les formules tudi es dans le corpus avec les m mes occurrences attest es dans d autres formations discursives les discours m diatiques par exemple Notons enfin que lorsque nous avons pr sent en introduction nos trois nominali sations nous avons exprim l int r t d en valuer aussi les contextes d apparition afin de pouvoir les envisager avons nous affirm comme des g n rateurs de formules Or vouloir rester fid les aux propos de Krieg Planque le terme g n rateur appa ra t non seulement comme inappropri mais m me inaccept
479. r autant exclure que des recoupements puissent s op rer entre ces diff rentes perspectives d analyse 25 souhaitons porter sur ce sujet savoir une investigation s mantico nonciative du dis cours communautaire faisant l objet de cette communication institutionnelle Pos e en ces termes notre conception de la probl matique recoupe plus ou moins celle de P Charaudeau 2009 48 pour qui Une probl matique emploi substantif est un ensemble coh rent de propositions hypoth tiques ou de postulats qui l int rieur d un champ d tude d terminent la fois un objet un point de vue d ana lyse et un questionnement par opposition d autres questionnements possibles Nous rejoignons Charaudeau galement propos de l id e d un travail de recherche con u comme une dynamique bidirectionnelle qui combine la formulation d hypoth ses d marche hypoth tico d ductive avec l observation pr alable des faits linguistiques d marche empirico inductive Rappelons que la logique de la recherche repose sur une d marche empirico d ductive de va et vient entre d un c t d termination des objectifs d analyse et des hypoth ses signifiantes et de l autre les m thodes d observation des objets et de recueils de donn es selon une instrumentation qui doit pouvoir rendre compte des objectifs et des hypoth ses pr alablement tablis C est dans un va et vient entre ces deux p les que s laborent c
480. r interpr ter les contenus des directives 268 des visions plus g n rales de la soci t Bien que le concept de religion soit utilis dans cer taines d finitions pour traduire le s rieux la compl tude et la force des convictions avant de pouvoir les prot ger il appara t tr s clairement que les convictions ne sont pas religieuses en termes de contenu L ath isme b n ficie donc d une protection aux termes de la convention europ enne des droits de l homme R52 Dans bien d autres cas l interpr tant commente une certaine mesure l gislative en reconnaissant le r le que la jurisprudence a jou ou pourra jouer l avenir dans la mise au point de certains aspects pratiques C est bien le cas de l exemple 32 o l on admet a posteriori la possibilit d une intervention de la CJCE pour largir le champ d applicabilit tabli par la l gislation 32 M me si le texte de l article 141 paragraphe 4 du trait CE semblait donc largir le champ d application de l action positive par comparaison avec la directive initiale sur l galit de traitement il restait voir comment la CJCE allait g rer ce nouveau cadre R45 Enfin le commentaire m tadiscursif sur une norme ou texte de loi peut tre aussi l occasion d entamer une v ritable lecture critique de la terminologie adopt e par le l gislateur communautaire ex 33 35 ou bien une analyse contrastive par rapport d autres
481. r le biais de la transmissions des savoirs de la construction identitaire et de la communion des valeurs Cela vaut tout particuli rement pour les publications de notre corpus qui sans se r clamer d un but d lib r ment persuasif t moignent d une parole institutionnelle en prise sur la r alit et dont les locuteurs se servent pour entreprendre des actions sur le monde La profusion de performatifs trait distinctif des discours politiques et institutionnels est un exemple de la valeur agissante de cette parole par le biais de laquelle le discours intervient et modifie la r alit Ces performatifs traversent la diversit des genres mobilis s par le discours communautaire rapports documents de synth se d pliants brochures guides ouvrages de vulgarisation et t moignent de l engagement des institutions europ ennes au regard de leurs devoirs et de leurs priorit s La derni re hypoth se que nous avons abandonn e durant l avancement des travaux tenait une vision unitaire de la responsabilit nonciative des points de vue exprim s au sein du discours communautaire Sans m connaitre la plurivocit inh rente aux pu blications de la DG Emploi nous avions initialement postul que les points de vue re pr sent s dans ces documents revenaient en large partie la Commission En r alit non seulement les publications de la DG Emploi ne rapportent pas les points de vue de 19 la Commission europ enne mais el
482. ra ciale inclut dans le concept de race les notions connexes de couleur d ascendance et d origine nationale ou ethnique Parmi les pays de l UE seul le Royaume Uni recueille des donn es sur la race dans ses recensements bien que m me l la classification utilis e soit un curieux m lange de cat gories ethniques et raciales R51 Ce qui nous fait h siter entre ces deux solutions est le fait que le terme m lange n est pas intrins quement p joratif Pensons par exemple des s quences polylexicales plus ou moins fig es comme m lange culturel m lange de styles m langes de saveurs qui n voquent pas un sentiment d sagr able mais plut t quelque chose qui rel ve de la rencontre de la communion du partage Si le mot semble pourtant se charger d une connotation n gative est a soit parce que le locuteur ant pose l adjectif au substantif et ce faisant il trans forme l expression de l int r t un m lange curieux en l expression de l inqui tude un curieux m lange b soit parce que le locuteur attribue par l emploi de l adjectif un jugement d valo risant au substantif en disqualifiant ainsi la m thode de recensement des donn es ethniques adopt e per le Royaume Uni On ne saurait prendre notre compte ni l une ni l autre r ponse puisque non seulement les deux dimensions affective et valuative axiologique se recouvrent dans cet exemple mais elles s av rent
483. rait la pr sence importante d un nous collectif unie l emploi de marques d adresse explicites l allocutaire les verbes l imp ratif a pour effet de fa voriser un sentiment de connivence aupr s du destinataire Rassembl s par la m me na ture physiquement et cognitivement limit e le locuteur responsable de l nonc et l allocutaire sont repr sent s dans cet extrait comme des entit s s mantiques suscep ble de saturer la place laiss e vide par le nous valeur g n rique Cette strat gie non ciative fond e sur le jeu de l indentification permet ainsi d orienter le regard du destina taire de la publication relativement la n cessit de prendre en compte les difficult s et les risques que les travailleurs sont oblig s de faire face au quotidien et adopter des comportements coh rents avec les dispositions prescriptives et non prescriptives pr vues par les directives Il d coule de ces consid rations que si les dimensions d finitoire et exemplaire du discours didactique uvrent pour que les informations soient correc tement transmises et support es par des exemples concrets la dimension nonciative quant elle permet d tablir un point de contact avec le destinataire afin d influencer ses comportements et ses points de vue Une derni re forme de registre communicationnel est repr sent e dans notre guide par le discours proc dural On entend par cette d nomination
484. rapport la vaste production documentaire des institutions europ ennes Tout comme la parution du Journal officiel de l Union europ enne qui contient les actes officiels des institutions textes l gislatifs mais aussi propositions de loi arr ts de la Cour de justice communications officielles la publication de ces documents que sont les rapports les brochures les magazines et les guides de notre corpus s inscrit dans le cadre de la politique d information et de communication de l Union europ enne Inexistante jusqu la premi re moiti des ann es 2000 cette politique on l a vu ne s puise pas dans la promotion d une id ologie europ iste mais vise d velopper aupr s des destinataires un sentiment d appartenance transnationale et poser les bases d une soci t europ enne la fois prosp re et soutenable Sans vouloir nous attarder davantage sur les conclusions de notre recherche dont nous avons d j r sum les enjeux la fin de chaque chapitre nous voudrions plut t mettre l accent dans ces quelques lignes finales sur les questionnements qui n ont pas trouv leur place au sein de notre travail ainsi que sur les perspectives d tudes envisa geables l avenir En premier lieu il faudrait consid rer l opportunit de travailler sur un corpus multi lingue de publications de l UE Rappelons ce propos que les documents de notre cor pus sont r dig s dans les trois lan
485. ravailler notre conception des publications de la DG Emploi de la Com mission europ enne Au d but nous avions en effet postul qu en dehors des actes normatifs et l gislatifs toutes les publications de l Union europ enne pos s daient un caract re non contraignant en ce sens qu elles visaient uniquement informer les citoyens propos des initiatives promues par l Union L tude des modalit s nous a bien montr le contraire savoir qu c t des publications non contraignantes pour les destinataires il existe des textes qui tout en se r clamant d une fonction informative et communicative se caract risent en re vanche par une nature minemment prescriptive Cela n tant pas perceptible la simple lecture des textes il nous a fallu comparer les propri t s modales de chaque genre afin d isoler ces diff rences un niveau profond de la r flexion linguistique La comparaison a port principalement sur les guides et les rap ports mais nous n excluons pas que la m me investigation portant sur les bro chures et les publications diverses permettra de d gager des propri t s aussi significatives pour ces autres genres 2 La notion de modalit a t d finie comme l attitude du sujet nonciateur aussi bien l gard du contenu de son nonc que de son nonciation La notion a t prise donc dans son sens le plus large l id e de fond tant que la modalisation 168 es
486. ravailleurs l Union europ enne a notamment remplac l ancien syst me europ en de diffusion des offres et des demandes d emploi avec un service europ en de l emploi appel EURES L objectif de cette plateforme est de gui der les personnes d sirant trouver un travail dans un tat membre diff rent de leur pays d origine informer les employeurs sur les possibilit s de recrutement de main d uvre trang re et orienter les travailleurs des r gions transfrontali res La grande saison des mesures en faveur de l employabilit se poursuit avec d autant plus de d termination dans les ann es 90 avec la publication du livre blanc intitul Croissance comp titivit emploi mais ce n est que contextuellement la ratifica tion du Trait d Amsterdam que l Union Europ enne s engage dans une nouvelle stra t gie europ enne pour l emploi tablissant une plus forte coordination des politiques na tionales Ainsi pour la premi re fois la probl matique de l emploi devient prioritaire dans tous les tats membres au m me titre que les objectifs de croissance et de stabilit Or en d pit du succ s que cette strat gie a entra n sur le plan de la coordination des plans nationaux et communautaire les r sultats de croissance et de r duction du ch mage souhait s se sont fait attendre C est pour cette raison que parall lement la stra t gie de Lisbonne la strat gie europ enne pour l emploi
487. rbes forment avec les adverbiaux connecteurs la cat gorie des adverbiaux contextuels 147 d information de consultation et de participation des travailleurs et relie explicitement ces droits aux situations de restructuration ou de fusion des entreprises qui affectent l emploi des travailleurs Plus pr cis ment le cadre l gal qui traite des restructurations de changement or ganisationnel de la sant et du bien tre au niveau de l UE comprend trois domaines l gisla tifs prendre en compte Pub5 Bien que Nolke n en fasse pas mention dans son article nous ajoutons ces ex pressions sens montr aussi bien les organisateurs discursifs repr sent s dans les exemples 32 34 que le marqueur concessif d anticipation interlocutive de l exemple 35 Les premiers sont des connecteurs et emplois adverbiaux qui mon trent de mani re indicielle comment le locuteur structure et organise le discours Le second en revanche indique que le locuteur pr te l allocutaire un point de vue que ce dernier n a pas encore eu l id e d avancer Autrement dit le locu teur fait une pr vision quant la mani re dont l allocutaire pourrait r agir son discours et l anticipe par le marqueur pist mique c est vrai Ainsi la subjecti vit appr ciative manifestement exhib e par le locuteur par l emploi de l adjectif guillemet p p re se trouve ici rench rie par les actes argumentatifs et pragm
488. re Mais un examen de la formule discrimination positive qui se veut s mantique doit galement rendre compte de la complexit d nominative des cat gories soi disant dis crimin es et du sens dont elles s accompagnent en discours Qualifi s souvent de vic times de groupes minoritaires mais aussi de cat gories sensibles ou vuln rables ces b n ficiaires de l action positive sont bien plus qu un regroupement de personnes risque de discrimination Ce sont surtout des hommes et des femmes qui tr s souvent ne savent m me pas d tre victimes d injustices et de ce fait elles ont du mal faire valoir leurs droits Une analyse s mantique de ces regroupements hyperonimiques s est impo 321 s e afin d isoler pour mieux les observer les cat gories particuli res hyponymiques ainsi que les motifs discriminatoires se superposant dans les cas de discrimination mul tiple La r flexion sur la flexicurit prend appui sur un constat les publications de la Commission mobilisent des formulations rituelles dont la r currence en discours t moigne de la stabilisation nonciative qui caract rise le discours communautaire Mar qu es par une certaine libert combinatoire ces collocations ne sont pas pour autant moins soumises des contraintes paradigmatiques Cette limitation de la dynamique va riationnelle de la combinatoire libre constitue une preuve ult rieure de l affinit d j postul e par d autres l
489. re proclam s par l Union europ enne mais plut t d intervenir sur les repr sentations des citoyens lorsque celles ci vont l encontre des id aux de d mocratie et de participation inclusive cens s favoriser cette croissance Songeons par exemple la question de l homosexualit dans un pays comme la Hongrie Un rapport de la Soci t H tt r une organisation ac tive dans la lutte en faveur des droits de la communaut LGBT souligne l engagement des autorit s gouvernementales hongroises en mati re de reconnaissance de ces droits fondamentaux mais regrette une attitude encore largement d favorable de la part de la soci t civile attitude se traduisant dans une v ritable hostilit l gard la diversit fond e sur l orientation sexuelle On voit bien qu il ne s agit pas seulement dans ce cas de solliciter la mise en uvre de mesures conformes la l gislation europ enne 7 Le rapport H tt r cit par UNHCR Agence des Nations Unies pour les r fugi s l adresse suivante http www unher org refworld country QUERYRESPONSE HUN 4b20efec2d 0 html met toutefois l accent sur le fait que les engagements du gouvernement hongrois ne se sont jamais traduits en mesures l gislatives concr tes en faveur de la diversit Cette orientation est confirm e par la d rive antid mocratique dont la Hongrie fait l objet depuis quelques ann es suite aux r centes modifications constitutionnelles
490. re th orique Le chapitre 2 est consacr la pr sentation de la probl matique Il sera question ici de saisir les enjeux de la communication institutionnelle en insistant tout particuli re ment sur la mani re dont l appel aux traits identitaires et aux valeurs communes contri buent la construction d un espace de discussion communautaire Une partie de ce cha pitre servira galement souligner le soubassement multidisciplinaire qui anime notre travail afin de mettre en lumi re l interrelation entre les sciences du langage et d autres disciplines qui accordent aujourd hui une place importante notre probl matique telles que la sociologie du travail la psychologie des organisations le droit communautaire les sciences politiques et de la communication Ce chapitre se cl t sur une pr sentation d lib r ment non exhaustive mais nous esp rons claire des politiques sociales de l Union europ enne en mati re d emploi et d inclusion socio professionnelle Un rappel des principales mesures l gislatives adopt es par l Union depuis le trait de Rome 21 1957 sera l occasion de mieux situer l action europ enne en faveur d une soci t soli daire et inclusive Le chapitre 3 qui ouvre la deuxi me partie de notre th se se propose d explorer la dimension objective et impersonnelle du discours communautaire afin d tudier les lieux o cette dimension rencontre celle de la subjectivit Il s a
491. re tr s r fractaire Le monde 14 15 octobre 2012 R dig e par J Monnet autre P re fondateur de l Europe cette d claration prononc e le 9 mai 1950 dans la salle de l Horloge du Quai d Orsay est devenue d sormais l acte de bapt me de celle qui en 1957 deviendra la Communaut conomique Europ enne et ensuite Union Europ enne avec le trait de 14 fication du Trait de Paris 1951 instituant la Communaut europ enne du charbon et de l acier CECA laissait d j apparaitre en filigrane une r f rence explicite bien que limit e la mise en commun des ressources sid rurgiques aux id aux de solidarit de partage et d inclusion et octroyait d j une aide aux travailleurs menac s par la restruc turation industrielle des secteurs du charbon et de l acier Ensuite en 1957 le Trait de Rome instituant la Communaut conomique europ enne CEE a pos le principe d galit de r mun ration entre les hommes et les femmes Mais ce n est qu partir du Trait d Amsterdam en 1997 que la question sociale est de facto int gr e dans l agenda de l Union D s lors les efforts de l Europe se sont surtout concentr s sur les strat gies de coordination de l emploi et l harmonisation des syst mes de s curit so ciale Le cadre d action de ces politiques communautaires s est ainsi construit autour de quatre domaines convergents le droit du travail comprenant plusieurs
492. rement source de disparit L Europe veut r pondre tous et est parvenue avec cet outil unir ses ressources linguistiques pour faire de cette apparente disparit un facteur d union incomparable entre tous ceux qui sont appel s intervenir dans les textes mis par l Union europ enne 64 Le code fixe non seulement les normes relatives la composition typographique de chaque publication 0 mais consacre une partie aux conventions linguistiques communes toutes les langues ainsi qu aux r gles sp cifiques la langue de r daction Il ne fait toutefois aucune mention de nos genres mais se limite distinguer sous le terme de typologie trois sortes de documents 1 les monographies 2 les ressources conti nues publications en s rie et ressources int gratrices permanentes comme les bases de donn es 3 les documents qui combinent les propri t s de l une et de l autre cat go rie Les premi res sont des publications non p riodiques labor es l aide de supports mat riels diff rents livres reli s en un ou plusieurs volumes livres lectroniques cd rom DVD etc Leur parution constitue un v nement unique et m me lorsqu elles sont publi es en fascicules ou en volumes distincts elles doivent tre consid r es comme un tout l exception de ces quelques tudes monographiques toutes les publications que comporte notre corpus sont des ressources continues et plus exacte
493. rent Motiv s ces signes le sont toutefois diff rents degr s Comme on peut en effet le remarquer dans l exemple 25 la forme du Np ou de ses composants ne suffit pas rendre compte de son sens Le lien entre le signe et son r f rent demeure dans ce cas arbitraire Plus fort est le degr de motivation qui caract rise en revanche le Np dans l exemple 24 o la forme du signe linguistique en l occurrence l adjectif ancien sous jacent la nominalisation laisse appara tre un ren voi pr cis au r f rent l ge 24 La recherche a galement r v l un grand nombre d exemples de bonnes pratiques dans d autres volets sp cifiques de diversit notamment l ge et l appartenance ethnique Les ini tiatives li es l ge r pondent ce qu un grand nombre d entreprises consid rent comme le plus grand d fi se posant aux entreprises de PUE le changement d mographique L initiative Anciennet chez Danfoss Danemark et l initiative Vieillir penser plus jeune de Pfizer Deutschland constituent de bons exemples de politiques et de pratiques qui cherchent garantir que personne n est victime de discrimination fond e sur l ge Pub25 25 L initiative Belle Bulgarie est une des initiatives du march du travail les plus r ussies En 2009 il a fait l objet d un m morandum entre le minist re du travail et de la politique sociale MTPS et les autorit s municipales porta
494. rentes di rections La finalit de cette entreprise tait de faciliter les contacts entre la Commission et les acteurs sociaux dans le but de mieux comprendre les pr occupations des citoyens et corollairement d adapter ses politiques aux besoins r els de la communaut L chec du projet constitutionnel n a fait donc que renforcer la position de la Com mission sur la n cessit pour les citoyens de s investir dans la vie communautaire tra vers une participation plus active au d bat public Pour ce faire l Union s est engag e r duire les distances avec les pays membres travers toute une s rie d initiatives qui n ont pas de pr c dents dans l histoire de l Union Ainsi de nombreuses visites des commissaires europ ens ont t organis es dans tous les pays membres des forums de discussion D bat Europe et des appels projet ont t lanc s afin d tablir un lien di rect avec les citoyens Europe direct des s minaires des conf rences et des journ es portes ouvertes ont t organis es pour favoriser la rencontre et le d bat D une mani re g n rale on pourrait reconduire trois actions fondamentales l intervention de la Commission en faveur d une politique de communication commune 1 le lancement du plan d action pour am liorer la communication de la Commission sur l Europe une feuille de route permettant la Commission de r organiser et optimiser la communica tion sur l
495. respon sabilit et quand il marque en revanche l accord Pour notre part nous voudrions propo ser l illustration d une situation nonciative particuli re permettant d affirmer avec certitude que certes et les autres marqueurs quivalents signalent la responsabilit du locuteur tant sur le plan al thique puisqu il y a pris en charge que sur les plans viden el et argumentatif Pour ce faire nous proposons en toute premi re instance de discu ter les exemples ci apr s 16 II est vrai que contrairement ce qui se passe dans d autres parties du monde plus personne ne meurt de faim dans l Union europ enne La pauvret n en a pas pour autant disparu 226 17 Quant au domaine de l emploi et de la formation il conviendrait que les indicateurs soient formellement similaires pour tous les motifs Bien s r pour certains d entre eux il n est gu re r aliste de croire que des donn es consistantes pourront tre d gag es et que des infor mations fiables pourront tre produites du moins dans un proche avenir Toutefois malgr l in gale documentation de la vari t des formes ou types de discriminations nous avons fait le choix de proposer une gamme d indicateurs transversaux c est dire susceptibles de valoir pour les diff rents motifs et de permettre leur croisement Dans l exemple 16 le locuteur de l nonc prend en charge le point de vue conc d sans pour autant e
496. rir en contexte Dans l exemple 51 nous avons constat que cette fonction tait seulement modale puisque la temporali t aspectualit tait d j marqu e par le pass compos Dans 53 en revanche nous avons observ que l adverbe recouvrait aussi bien une valeur modale qu aspectuelle et de ce fait il s av rait d terminant pour l interpr tation de l nonc d o l impossibilit de le supprimer sans ter une partie de la signifi cation de la phrase Notons enfin que la plupart des faits linguistiques que nous avons examin s dans la premi re partie de ce chapitre de 1 2 3 font cho quement r f rence d autres ph nom nes que nous avons en revanche trait s dans la deuxi me de 2 3 3 Cela nous est apparu tout fait naturel du moment que notre intention tait d s le d but de souli gner le continuum qui relie l effacement la d sinscription nonciative et l expression de la subjectivit On aura remarqu ce propos que nous avons donn ce chapitre une l Celles que les linguistes d finissent g n ralement comme modalit d nonc d nomination que nous n avons pas prise notre compte afin de ne pas la confondre avec notre conception de la modalit d nonc qui est beaucoup plus large V note n 68 du pr sent chapitre 169 structure perpendiculaire en ce sens que nous avons trait s par ment les probl mes de l objectiv
497. risques que comporte un tel classement Bien que la typologisation textuelle s explique par un souci de cat gorisation spontan chez les interpr tants elle ne prend pas en compte l h t rog n it inh rente tout texte De m me l attribution de certaines ti quettes comme narratif argumentatif descriptif etc rel ve d une d marche didac tique focalis e sur le rapprochement entre des textes semblables partir de crit res ex plicites voire sur une appr hension seulement globale de la textualit La th orie com positionnelle de la s quence labor e par Adam cherche donc pallier ces inconv nients mais elle est apparue d s le d but comme incompatible avec une id e de typolo gisation qui au lieu de saisir la complexit des textes neutralise les rapports de domi nance interne entre les s quences Cette th orie a marqu un tournant radical par rapport la tradition anglo saxonne tradition on le sait tr s scrupuleuse quant l identification des typologies textuelles niveau de la coh sion textuelle mais peu soucieuse des agencements macrostructuraux internes l unit texte niveau du plan de texte Toujours est il que cette volution dont les travaux de J M Adam ont marqu les tapes tait d j pr sente dans quelques articles de la fin des ann es 80 sp cifiquement consacr s aux typologies textuelles mais dans lesquels on pouvait d j rep rer les traces de la transi
498. rmalit s accomplir lorsque vous quittez votre pays assurez vous d avoir l galement et correctement r sili tous les contrats avec vos prestataires de services logement eau gaz t l phone internet t l vision etc Cela peut galement concerner vos comptes bancaires et vos assurances g n ralement pour un s jour de tr s longue dur e ou une installation d finitive dans le pays d accueil informez le cas ch ant l autorit locale comp tente que vous vous installez l tranger avertissez tous les organismes ou institutions avec lesquels vous tes g n ralement en relation de votre changement d adresse postale pr venez l administration fiscale de votre pays d origine que vous quittez celui ci Pensez galement avoir en votre possession un passeport et ou une carte d identit valides pour vous m me et les membres de votre famille vous munir d un visa pour vous m me et ou les membres de votre famille si vous n tes pas res sortissants de l UE Magazine Agenda social As10 a Assurer des conditions quitables pour tous partout dans le monde Les objectifs sociaux et conomiques ne sont pas incompatibles b Rester en bonne sant lors des voyages en Europe La carte europ enne d assurance maladie facilite l acc s aux soins m dicaux quand un probl me de sant survient durant un voyage l tranger 61 D abord il appara t clairement dans les exempl
499. rne C Plantin in P Charaudeau et D Maingueneau 2002 et sa structure tripartite a t remise en cause d s le moment o de nouveaux genres rh toriques ont fait leur apparition au Moyen ge par exemple Rien donc ne nous emp che de ramener notre corpus l un de ces trois genres mais cette op ration n aura pas pour but d tablir une correspondance di recte entre les publications de la Commission et les finalit s de ces actes de parole mais permettra tout au plus d inscrire le discours communautaire dans une dominante rh to rique Ceci dit nous pouvons tr s g n ralement postuler que les publications de notre corpus pr sentent bon nombre de traits inh rents aux discours d lib ratifs La raison de ce rapprochement est chercher dans l orientation argumentative de ces textes dont l ambition plut t que de convaincre est d orienter subtilement le comportement des destinataires De par leur caract re agissant ces productions discursives non seulement informent les destinataires sur les vis es programmatiques de la Commission mais invi tent ceux ci s exprimer travers les sondages et d autres formes de d mocratie parti cipative afin de contribuer eux m mes la mise en uvre des politiques sociales Or ce dont nous voudrions discuter dans cette section est justement cette fa on du discours communautaire d orienter les points de vue des destinataires tout en se pr sen tant comme un discou
500. rop enne de la diversit et que celle ci peut tre envisag e comme un d fi au quel les acteurs sociaux sont cens s r pondre dans le respect des lois communautaires gestion des connaissances partag es Nous dirons donc avec P Larriv e 2008 8 que Le sens des mots serait la trace non pas de la v rit non pas du r el mais du rapport du sujet son exp rience Les propri t s ne sont pas celles de l artefact en lui m me mais celles qui int ressent l utilisateur C est de l interaction du sujet avec le r f rent que proc de le sens du mot Cette insistance sur le rapport entre le sujet et le r f rent est capitale car elle met l accent sur un fait primordial autour duquel nous avons construit l ossature non seule ment de ce chapitre mais oserions nous dire de tout notre travail de th se savoir l articulation entre la s mantique et les th ories de l nonciation Postuler comme le fait P Larriv e que le sens d un mot proc de du rapport du sujet l exp rience im plique que ce sens n est pas tabli a priori bloqu par un d terminisme qui terait tout libre arbitre au sujet parlant mais se construit travers l action des instances noncia tives Une telle vision dynamique de la production du sens est comme nous l avons an ticip ci dessus au c ur des intuitions des prax maticiens cf ch 4 qui ont insist les premiers sur la centralit de l action de r glage qu
501. rrence a alors que la deuxi me a t n cessaire pour carter les quelques occur rences de semblable sans pour autant risquer d liminer aussi les formes ventuelles du pass simple et de l imparfait sembla semblait semblaient Comme l atteste l image suivante la recherche ainsi effectu e a permis d afficher toutes les r alisations distributionnelles et flexionnelles possibles l exclusion des occurrences non n ces saires notre recherche L op ration a t renouvel e pour la forme para t avec a 38 quelques retouches dans les param tres d interrogation 35 Le m me que nous avons employ dans le premier chapitre pour cerner la morphologie verbale des interviews des t moignages et des avis d experts Dans ce cas toutefois le symbole b suivait et ne pr c dait pas les d sinences verbales l enjeu tant de mettre en avant non pas le d but mais la fin des unit s La suite finale d interrogation sera donc bsembl w b 37 L instruction b signifie toute unit suivie de n importe quel caract re sauf b 38 Pour la forme para t nous avons proc d par exclusion progressive des caract res non pertinents Plus exactement nous avons d abord lanc la recherche en utilisant comme param trage de base la suite bpara Ensuite nous avons tri les r sultats obtenus en demandant au logiciel d exclure de la recherche les caract res probl matiques tels que
502. rs vocation informative Comme nous avons en effet anticip dans l introduction la pr occupation de la Commission europ enne plut t que de re nouer les liens entre les citoyens et les institutions est de faire en sorte que les destina taires se rassemblent autour de certaines valeurs communes comme la solidarit entre les peuples et le respect de la diversit Cela ne revient pas videmment demander l adh sion du citoyen un mod le id ologique communautaire qui s imposerait avec la force contre la libert et l autod termination des peuples Il s agit plus simplement de 7 C est dire selon Anscombre des croyances pr sent es comme communes a une certaine collectivi t Objectif qui comme on le verra dans le deuxi me chapitre n est pas exclure mais qui selon nous demeure minoritaire par rapport d autres priorit s que nous allons aussit t expliquer 56 favoriser les bonnes pratiques aupr s des destinataires et d essayer de changer les men talit s au sein des formations sociales o la menace anti d mocratique est toujours pr sente Dans l introduction nous avons propos l exemple de la communaut LGBT en Hongrie mais d autres cas peuvent galement tre signal s Songeons par exemple la d termination avec laquelle PUE s est attach e pendant l ann e 2000 donner un cadre juridique la question de la discrimination par l adoption notamment de de
503. rs peut tre monologal sans tre monologique alors que le contraire n est pas vrai Inversement un discours ne peut pas tre dialogal sans tre aussi dialogique 200 une pluralit de faits dialogiques la fois dialogaux les interviews par ex et monolo gaux La deuxi me moins utilitariste tient au mod le applicatif dont nous avons choisi de nous servir pour l analyse s mantico nonciative de la concession Inspir e de la th orie pragmatique de Ducrot qui lui vite la notion de dialogisme infra la ScaPoLine du Cercle des polyphonistes scandinaves fait un emploi syst matique de la notion de poly phonie qu elle applique aussi bien au niveau de l nonc particulier qu des passages polyphoniques plus tendus Il est vrai que chez Nolke l emploi du terme de polypho nie s explique aussi par le fait que ses analyses portent principalement sur les textes lit t raires les plus perm ables si l on peut dire la m taphore orchestrale Il n en reste pas moins que nous t cherons dans les pages suivantes d appliquer le mod le polypho nique scandinave notre corpus de discours institutionnels afin d en illustrer la perti nence vis vis aussi des nonc s non litt raires Ainsi si d une part notre emploi de la notion de polyphonie s explique par un souci de fid lit vis vis du mod le applicatif que nous nous appr tons illustrer d autre part nous chercherons pousser plus
504. rsif plut t qu au r f rent initial se fait dans les deux premiers extraits de mani re quelque peu diff rente L exemple 4 illustre un emploi m tonymique op r par remplacement du nom trait avec le topo nyme qui lui a donn le nom On voit bien ici que ce ne sont pas les recommanda tions de la ville de Lisbonne qui ont t respect es mais bien celles prescrites par le trait Dans l exemple 5 en revanche il est plut t question d une analogie entre deux r alit s Le r f rent vis dans cet extrait est toujours l v nement Lisbonne mais cette fois ci il est plut t question d une m taphore De fait le chemin qui de Glasgow o se tient la table ronde am ne Lisbonne n est pas r el mais purement symbolique Il s agit comme on peut bien l imaginer des efforts qui restent encore faire pour at teindre les objectifs vis s par le trait L v nementialit relative aux emplois des exemples 4 et 5 repose comme nous ve nons de le voir sur un travail interpr tatif qui identifie dans l occurrence Lisbonne un r f rent autre que son r f rent initial Pour que ce travail soit efficace nous avons aussi estim n cessaire que la r f rence au contexte et la connaissance des circonstances v nementielles soient assur es afin de dissiper l opacit s mantique qui entoure l occurrence Or il serait n anmoins faux de penser que cette interpr tation d pende u
505. rstructure du genre o ils apparaissent Deuxi mement ils ne peuvent non plus tre int gr s la sc ne g n rique car tout en tant des genres de discours ils ne constituent pas des pu blications au m me titre que les rapports les brochures les guides etc La br ve peut se d finir comme la plus petite unit informative d livr e par un journal ou un magazine Dans notre corpus elle est toujours surmont e d un titre bien qu elle en soit g n ralement d pourvue dans les journaux Plut t que d attirer l attention du lecteur ces titres servent organiser les billets selon les th mes abor d s Une place importante est accord e aux rep res temporels Les br ves sont en effet g n ralement introduites par une date servant situer dans le temps l v nement dont il est question au fil du texte La pr cision des informations qu elles d livrent leur donne plut t l apparence du filet Contrairement la br ve en effet le filet entre dans le vif du sujet et fournit des informations compl mentaires En t moignent dans notre corpus les indications d taill es relativement au d roulement de l v nement les motivations qui l ont inspir les pr suppos s qui l ont favoris Les soucis principaux de la br ve sont la concision de l exposition et l objectivit des propos En ce qui concerne la concision nous avons remarqu que les br ves des livraisons plus r centes sont plus lon
506. s d Le modus operandi de la Commission europ enne toujours vou au bien de la communaut suffit il mettre le discours communautaire l abri des critiques ce propos quelles sont les strat gies discursives que les locuteurs scripteurs engag s par la Commission adoptent pour r duire au minimum les risques de conflictualit et de d sordre discursifs susceptibles d alimenter ces critiques Afin de justifier le choix des exemples 1l convient tout d abord de pr ciser notre po sitionnement th orique vis vis de la notion de figement linguistique Le figement est g n ralement d fini en linguistique comme l int gration d une expression libre du discours dans le syst me de la langue P Fiala in P Charaudeau et D Maingueneau 2002 262 La notion est plus rigoureusement cern e par M Lecolle 2006 24 qui l assimile avec la lexicalisation et la catachr se un processus diachronique d volution et de fixation de la forme et ou du sens de s quences discursives dans la comp tence discursive collective voire en langue Il d coule de cette d finition un double constat 1 une expression fig e est telle lorsqu elle quitte le domaine du dis cours pour entrer dans le syst me 2 le figement ne tient pas seulement la forme des unit s lexicales et polylexicales concern es mais aussi leur sens Les unit s de la langue ne sont pas toutes fig es au m me degr Dans le cadre d
507. s l exposition des agents canc rig nes ou mutag nes au travail l exposition des travailleurs aux risques d coulant des agents physiques comme la directive 2002 44 CE sur les vibrations la directive 2003 10 CE sur le bruit la directive 2004 40 CE sur les champs lectromagn tiques et la directive 2006 25 CE sur les rayonnements optiques artificiels 107 L activit communautaire en mati re de s curit et de protection des travailleurs ne s puise pas toutefois dans cette profusion de mesures l gislatives En effet une strat gie communautaire de sant et de s curit au travail a t parall lement mise en uvre afin de promouvoir une culture de la sant et de pr vention des risques dans tous les secteurs industriels et professionnels La pr vention a fait tout particuli rement l objet de la deuxi me phase de cette strat gie couvrant la p riode 2007 2012 Son objectif a t de simplifier la l gislation existante afin de la rendre plus facilement applicable compte tenu aussi de la diversit des accidents pouvant survenir et de la vari t des ma ladies pouvant d river de l exercice des professions 3 2 3 La mobilit des travailleurs Initialement con ue pour favoriser les d placements transfrontaliers la politique sur la mobilit des travailleurs a progressivement largi son champ d application en raison du nombre de plus en plus croissant de citoyens d sireux de rejoindre un autre pays me
508. s int grer au contenu de la phrase ni le modifier Entrent dans cette cat gorie symbole Ce symbole est un joker wild card et sert chercher les cha nes de caract res comprises entre deux formes pivots les guillemets en l occurrence 146 aussi bien les adverbes d nonc que les adverbes d nonciation Les adverbes d nonc traditionnellement connus sous l appellation d adverbes de phrase portent sur un aspect du contenu propositionnel pouvant concerner selon N lke 1990 26 soit le rapport entre sujet et pr dicat soit la pertinence soit encore le degr de certitude du locuteur vis vis du contenu ou bien de son appr ciation l gard de celui ci Dans ces deux derniers cas on parle respectivement de moda lit s pist mique et appr ciative Un exemple de modalit appr ciative est illustr dans l exemple 30 o le locuteur montre son soulagement quant l hypoth se invraisemblable dans l Europe d aujourd hui que la situation paradoxale d crite puisse r ellement se produire Bien diff rent est le cas des adverbes d nonciation o le commentaire du locuteur ne porte pas sur le contenu proposi tionnel mais sur sa parole en train de se d velopper N lke 1990 25 distingue quatre sous cat gories d adverbes d nonciation les adverbiaux illocutoires franchement en fin de compte les adverbiaux d interlocuteurs mon avis entre nous les adverbiaux de
509. s les traces de l affectivit rep rables au sein du discours les exemples de bonnes pratiques la repr sentation de l image de l allocutaire les structures concessives la mise en sc ne fictive des couples questions r ponses les questions indirectes la d locutivit L h t rog n it de ces faits dont certains appartiennent l ordre de la langue alors que d autres sont plus exactement ancr s une appr hension plut t discursive des faits lan gagiers ne repr sente pas pour autant un obstacle notre recherche qui il n est pas inu tile de le rappeler porte sur une appr hension s mantique et non pas argumentative du discours communautaire Cela pour pr ciser que bien qu ils ne soient pas un simple l ment accessoire de notre tude les acquis des th ories de l argumentation seront mo bilis s dans ce travail pour mieux clairer certains aspects li s la construction du sens et de la r f rence en discours mais dans nul cas ils ne feront l objet d un traitement sp cifique Dans la structuration et l organisation de notre travail cela revient voquer la question argumentative au fur et mesure que nous avancerons dans notre analyse du corpus et en appui uniquement du traitement des exemples Ces pr cisions tant faites il ne reste maintenant qu nous pencher plus sp cifiquement sur nos genres afin de tester les possibilit s d appr hension mais aussi les limites de leur carac
510. s au cours de l poque o l occasion de les verbes d v nements transitifs et intransitifs avoir lieu se tenir se d rou ler c l brer introduire instaurer mettre en place lancer publier mod rer adopter ouvrir conclure morphologiques de d rivation pr fixale notamment post avant apr s syntaxiques dislocations ayant pour t te un l ment circonstanciel ou un mar queur de topicalisation lexicaux les noms propres d v nement et les noms communs d signant une ac tion li e l v nement comme affaire Np promotion de la diversit pro tection des victimes lutte contre la discrimination situation des minorit s des Roms et encore interdiction gestion r duction am lioration organisation mise en uvre mise en place s mantiques les r les s mantiques d agent d instrument de patient 2 2 1 L exemple des Noms propres d v nement Sans nous attarder sur chaque fait linguistique nous nous focaliserons uniquement sur les noms propres d v nement qui nous semble t il m ritent le plus d attention en raison notamment de la place pr minente qu ils occupent au sein du corpus Pr cisons d abord qu il sera moins question ici de proposer une caract risation linguistique du Np que de mettre plut t l accent sur sa fonction r f rentielle Jonasson 1994 en discours c est dire sur la capacit du Np d attribuer
511. s de l institution repr sent e que nous avons qualifi en revanche d exclusif Ce nous en effet englobe aussi bien le locuteur que la communaut repr sent e mais ex clue de fait l allocutaire je les membres travaillant au sein de l institution repr sen t e Cela dit on peut l gitimement se demander si cette distinction est toujours accep table et si le nous de l institution repr sent e ne peut lui aussi faire l objet d un emploi inclusif La r ponse nous est fournie par l interpr tation qui au del des r sultats lexi com triques pousse plus loin les r sultats de l analyse Comme nous l avons d j sou lign le journaliste qui revient de poser les questions est le plus souvent un r dacteur travaillant pour les institutions europ ennes Il ne serait donc pas abusif d inclure dans le nous de l institution repr sent e l image de l allocutaire comme si l interview en l int grant dans son discours cherchait tablir une connivence avec son interlocuteur qui est en m me temps un coll gue Dans ce cas seulement le nous de l institution repr sent e pourrait tre consid r comme un nous inclusif de l allocutaire Si dans l exemple que nous venons d examiner le fait de distinguer entre l une et l autre des formes de nous d pend d un acte interpr tatif plus ou moins intuitif dans l exemple suivant c est le cotexte qui en revanche nous fournit
512. s e mais dans tous les produits ditoriaux p riodiques faisant l objet de contr le de la part d un comit de r daction Songeons par exemple aux avant propos des articles acad miques En gras dans le texte 90 et scientifiques qui suivent les m mes crit res compositionnels que les ditoriaux En tant qu article d opinion l ditorial devrait toutefois faire moins la liste des contenus du num ro qu il introduit et se focaliser plut t sur les aspects factuels qui eux sont orien t s en fonction d une probl matique pr cise Bien que les marques de l allocutaire soient quasiment absentes dans nos ditoriaux deux occurrences de vous ont retenu notre attention 19 Revenant notre sujet principal vous trouverez dans la rubrique Voix d ici et ailleurs de la page 26 un point de vue d expert sur la flexicurit et l initiative Nouvelles comp tences pour de nouveaux emplois Exprime par le professeur Ton Wilthagen de l universit de Til burg aux Pays Bas As26 20 L Europe peut tre consid r e comme une soci t d abondance par comparaison avec beau coup d autres Plus d un demi si cle de croissance conomique et d action en faveur de l inclusion sociale a permis ses citoyens d atteindre des niveaux sans pr c dent de prosp rit et de bien tre Pourtant l heure o vous lisez ces lignes pr s de 80 millions d Europ ens peinent joindre les de
513. s 53 le remplacement avec dor na vant se fait alors sans probl me 4 Pour r sumer Nous nous sommes int ress s dans ce chapitre l inscription de la subjectivit du sujet nonciateur au sein des publications de DG Emploi de la Commission europ enne Suivant le principe selon lequel toute parole est n cessairement concern e par la subjec tivit nous avons choisi de prendre comme point d attaque sa contrepartie les marques de l effacement nonciatif Dans un premier temps nous avons propos une analyse quantitative de quelques tours impersonnels et marqueurs m diatifs cens s ou seulement suppos s produire des effets objectivants en discours Pour ce faire nous avons cons truit un sous corpus de travail afin d avoir un chantillonnage repr sentatif mais non exhaustif des ph nom nes analys s De cette analyse statistique nous avons d gag un certain nombre d observations concernant aussi bien la signification modale de ces marqueurs que leur articulation sur les marques de la subjectivit C est seulement ce point que nous avons abandonn le domaine de l effacement en prenant notre compte la notion plus vraisemblable de d sinscription nonciative labor e et argument e par A Rabatel En partant de l observation des ph nom nes linguistiques relev s dans le corpus nous avons d crit d une part les situations nonciatives relevant plein titre de la d sinscription et d autre p
514. s Lilian Thuram commun ment appel le nouveau Zidane a t interview Son message pro ducatif a veill la conscience de ses jeunes fans lorsqu il a voqu le racisme et la discrimination fond e sur l origine et la religion Pub15 13 II faudra encore voir si une question pr judicielle a la CJCE pourrait tre justifi e par le maintien de dispositions nationales de protection de donn es qui excluent la collecte de don n es ethniques globales ou de donn es indirectes concernant l appartenance ethnique afin de prouver en justice la discrimination lors de poursuites judiciaires De m me une demande de type Francovich contre un tat membre en d faut de faciliter la collecte de donn es relatives aux minorit s raciales ou ethniques y compris dans les proc dures judiciaires ou emp chant l acc s aux donn es existantes pourrait aussi tre pr sent e devant une juridiction na tionale pourvu que les conditions requises par la CICE depuis Francovich soient remplies R38 Comme on peut le constater tant l exemple 12 que 13 contiennent un anthroponyme en gras d signant dans les deux cas un r f rent discursif Dans le premier ce r f rent est repr sent non pas par la personne de Zinedine Zidane r f rent initial du Np mais plut t par une cat gorie de joueurs que l on pourrait paraphraser de la mani re sui vante tout genre de joueur fort tel que l a t Zinedine Zidane r
515. s autres ethnies qui peuplent le Vieux Continent Les actions contre l exclusion sociale des Roms se sont multipli es ces derni res ann es dans le but de lut ter contre les politiques de s gr gation qui en d pit de la transposition de la directive sur l galit raciale persistent dans certains pays membres Parmi les initiatives les plus significatives mentionnons la communication de la Commission europ enne de 2010 sur l int gration sociale des Roms en Europe mais surtout celle de 2001 intitul e Cadre de l UE pour les strat gies nationales d int gration des Roms dont l objectif a t de fixer les lignes directrices permettant aux tats membres d adopter une strat gie nationale pour la lutte contre l exclusion sociale des Roms Ces strat gies ont t trans mises la Commission qui les a valu es et a publi un rapport d taill sur leur faisabi lit ll Le nomadisme des Roms est traditionnellement associ la diaspora laquelle selon une l gende remontant au Moyen ge Dieu les auraient condamn s Dans la soci t contemporaine le nomadisme s est av r dans bien des cas un faux probl me puisque certaines communaut s Roms ont souvent manifest le d sir d tablir leur r sidence habituelle dans les lieux o ils ont choisi de s installer La criminalisation des Roms ainsi que le discr dit d rivant de la repr sentation m diatique d un peuple tr s peu enclin au travail
516. s connaissances partag es avec l interpr tant La deu xi me en revanche se sert des m mes connaissances partag es mais repose pour sa part sur un calcul inf rentiel mettant en jeu des donn es contextuelles Nous pouvons r sumer ce processus l aide d un sch ma bidirectionnel 319 D codage Encodage interpr tation du Repr sentation du Sens NS 1 D donn es contextuelles donn es illocutoires Rue k et calcul inf rentiel connaissances et savoirs partag s entre les interlocuteurs Fig 15 Repr sentation et interpr tation du sens et des facettes qui lui sont associ es 4 Pour r sumer Dans ce chapitre nous avons propos une analyse s mantique de quelques formules construites autour des nominalisations discrimination flexicurit et diversit Inspir s des tudes d Alice Krieg Planque sur la formule en Analyse du discours nous avons tout particuli rement mis l accent sur la mani re dont ces r alisations participent de la construction du sens au sein du discours communautaire Dans une premi re partie nous avons cern la notion d v nement discursif et nous en avons d velopp les enjeux th oriques partir de deux angles d attaque convergents D abord nous nous sommes pench s sur la repr sentation de l v nement discursif au sein du discours communau taire ainsi que sur les proc d s linguistico discursifs sous jacents cette repr sentation Apr s avoir pass
517. s d j eu l occasion de souligner ces cas d herm neutique ordinaire ne sont pas nombreux dans le corpus puisqu ils s expriment travers des propos le plus souvent rapport s qui d coulent toujours des m mes dispositifs nonciatifs t moi gnages et interviews Nous pr f rons donc insister pr sent plut t sur les structures linguistiques qui permettent l interpr tant d apporter ses commentaires sur les dis cours de la Commission 2 3 2 La matrice linguistique Nous avons qualifi plus haut de matrice linguistique l ensemble des proc d s m tadiscursifs employ s par les interpr tants particuliers juristes experts scienti fiques organisations la Commission europ enne elle m me pour commenter le dis cours communautaire Avant de les observer de plus pr s rappelons encore une fois que ces proc d s ne sont pas typiques de telle ou telle typologie d interpr tation mais sont g n ralement l uvre dans toutes les formes d herm neutique d crites ci dessus Nous avons d j observ en passant quelques unes de ces structures linguistiques Ain si les verbes d opinion comme penser croire estimer et les performatifs statuer con 273 clure tablir ont t d crits comme des indices de l interpr tation d livr e par les locu teurs relativement une norme communautaire un cas judiciaire ou bien certaines notions et concepts cl s des discours de l Union Nous
518. s dans l nonc C est un fait de langue parce qu au del de son efficacit pragmatique il est susceptible d tre cod dans le syst me Le probl me qui s est donc pos d j en phase de construction du corpus a t de d terminer sous quel angle d attaque discursif ou linguistique valoriser le ph nom ne Ne pouvant faire abstraction ni de l un ni de l autre nous avons jug bon de consacrer cette section une lecture lexicom trique et s mantique des marqueurs linguistiques de l effacement sans pour autant n gliger les implications d ordre pragmatico discursif re levables en contexte Dans un deuxi me temps le probl me s est pos de choisir quels marqueurs de l appareil formel de l effacement nonciatif soumettre l interrogation Nous nous loignons quelque peu des consid rations de R Vion 2001 pour qui l effacement nonciatif n implique pas forc ment un choix intentionnel de la part du locuteur Pour le d signer il emploie pourtant le terme de strat gie qui pour nous implique a priori un tat de conscience 10 Les termes ne sont pas pour autant synonymes et pr sentent des diff rences conceptuelles consid rables Nous y reviendrons 1 La notion a t employ e par G Philippe 2002 et reprise avec succ s par d autres linguistes qui se sont int ress s comme lui au ph nom ne de l effacement en langue et en discours Le concept renvoie videmment Benven
519. s des difficult s que pose la d finition de ces termes R52 35 le nouveau Premier ministre Jos Luis Rodriguez Zapatero est la t te d un gouverne ment majoritairement f minin De plus des minist res qu il est d usage de r server des hommes comme celui de l galit et de la d fense ont t confi s des femmes Dans l ensemble cependant les femmes h ritent g n ralement des minist res p p res comme les affaires sociales la famille la jeunesse la condition f minine l ducation et l environnement Le terme p p re est contestable c est vrai car l ducation et les affaires sociales sont sou vent les minist res qui b n ficient des plus gros budgets As18 3 Les traces lexicales de la subjectivit Dans les sections pr c dentes nous avons longuement discut du d sinvestissement nonciatif et de ses effets s mantiques plut t que pragmatiques Nous avons mis l accent sur la gradualit de ce fait la fois linguistique et discursif en insistant tout particuli rement sur l enchev trement dans le contexte linguistique des marques de l objectivit et de la subjectivit Cela nous a permis de quitter le domaine purement th orique de l effacement et de nous orienter vers celui plus vraisemblable de la d sins cription nonciative Nous allons maintenant nous int resser la question de la subjec tivit abord e sous un angle plus sp cifiquement
520. s deux premi res personnes mais une dilatation de celles ci Dans notre corpus le vous n est jamais employ pour s adresser l allocutaire ce qui peut tre le cas dans les interviews mais r sulte presque toujours d un emploi g n rique comme dans les nonc s suivants o il appara t comme une variable ind finie s agit il du rap porteur du lecteur de la publication du citoyen 6 A Paris m me si vous rencontrez des gens quand vous sortez il vous arrive de vous sentir seul Et ici tre seul c est vraiment tre seul Pub23 7 Mon mari n a pas eu le moindre probl me puisqu il parlait allemand Moi par contre j ai d apprendre l allemand tr s rapidement Il est impossible de survivre l tranger sans conna tre la langue du pays Vous vous retrouvez dans la situation d un tout jeune enfant vous com prenez peut tre quand on vous parle mais vous n tes pas capable de r pondre Pub 23 Le reportage est un genre de l criture journalistique qui se caract rise comme les t moignages par le caract re v ridique de l information transmise c est d ailleurs pour cette raison que nous avons choisi de traiter l un et l autre simultan ment Toutefois malgr son efficacit communicationnelle les publications qui font l objet de notre cor pus mobilisent tr s rarement ce dispositif d nonciation La proximit des textes o cette sc nographie est repr se
521. s donn es quantitatives et portent principalement sur la pr sentation de l activit de l entreprise sur ses produits sa place sur le march international la com position de son personnel et les r sultats obtenus Font galement partie des descriptions 185 les notations r somptives ins r es dans la colonne de droite et dont la fonction est de faire le point sur les chiffres de l engagement d j expos s dans le texte Un dernier l ment de similitude avec les discours de l entreprise est repr sent par l ancrage nonciatif Dans cette fiche comme dans les rapports annuels d entreprise les d ictiques disparaissent au profit de la non personne Les positionnements ainsi ex prim s au moyen d un style d locutif gagnent en objectivit et se trouvent m me con fort s par une reprise citative au style direct en bas de la colonne de droite dont la fonction est de toute vidence de supporter par la puissance vocatrice du t moignage la cause de l entreprise voire ses engagements Le je refait alors surface dans le dis cours mais seulement pour engager le sujet nonciateur dans la v ridicit du point de vue exprim la lumi re de ces consid rations il serait l gitime de se demander quelle est l utilit pour la DG Emploi de commanditer une enqu te sur la diversit dans l entreprise assortie d tudes de cas effectu es sur le terrain Autrement dit quoi peut elle servir la
522. s et inclusion UE Union europ enne CE Communaut europ enne ONU Organisation des Nations Unies RSE Responsabilit sociale d entreprise CJCE Cour de justice des Communaut s europ ennes AD Analyse du discours CLG Cours de Linguistique g n rale LGLF Linguistique g n rale et Linguistique fran aise L Union est fond e sur les valeurs de respect de la dignit humaine de libert de d mocratie d galit de l tat de droit ainsi que de respect des droits de l homme y compris des droits des personnes appartenant des minorit s Ces va leurs sont communes aux tats membres dans une soci t caract ris e par le pluralisme la non discrimination la tol rance la justice la solidari t et l galit entre les femmes et les hommes Art l bis du Trait de Lisbonne Remerciements Je tiens remercier mes directeurs de th se Mme Paola Paissa et M An dr Petitjean pour le soutien et les pr cieux conseils sans lesquels ce pro jet n aurait pas vu le jour J adresse aussi mes remerciements Mme Ca therine Bor et Mme Maria Colombo Timelli d avoir accept d valuer mon travail Je souhaite enfin exprimer ma profonde reconnaissance ma famille qui m a toujours encourag et soutenu dans les moments difficiles R sum en italien Riassunto in italiano Nell intensa opera di ricostruzione materiale e morale che ha visto impegnata un intera generazione di uomini e
523. s et les appa reils conceptuels inh rents d autres disciplines d marche celle ci qui rel ve plut t de l interdisciplinarit Au contraire l approche que nous promouvons au sein de ce travail s appuie plut t sur une d marche multidisciplinaire en ce sens qu elle vise tablir des connexions entre diff rentes disciplines sans que celles ci interviennent ma t riellement avec leurs m thodologies dans l analyse de notre corpus Afin de mettre en lumi re le sousbassement multidisciplinaire qui caract rise notre travail de th se nous comptons passer bri vement en revue les disciplines qui accordent aujourd hui une place fondamentale la probl matique de l emploi et de la lutte contre la discrimina tion 98 2 1 Sociologie du travail La sociologie du travail est une sous discipline de la sociologie qui a pour objet les relations professionnelles c est dire l ensemble des liens qui s tablissent en milieu de travail entre trois cat gories d acteurs les organismes publics les employeurs et les or ganisations patronales les salari s et leurs repr sentants syndicaux Tout en tant une sous cat gorie de la sociologie la sociologie du travail se situe elle m me la crois e de nombreuses disciplines comme le droit l histoire et l conomie Depuis ses origines en pleine r volution industrielle la sociologie du travail traite principalement des con flits du travail en r servant
524. s existant est constitu par le total des publications disponibles dans la biblio th que ou catalogue en ligne de la Direction Emploi affaires sociales et inclusion de la Commission et t l chargeables au format pdf dans les 23 langues officielles de PUE N tant pas directement exploitable ce mat riau linguistique a fait l objet d une s lection rigoureuse afin d isoler un nombre limit de documents pouvant servir de cor pus exploratoire Pour ce faire nous avons adopt deux crit res de classement distincts repr sent s respectivement par le domaine politique et les genres de discours En nous inspirant toujours des propos de Pincemin et Rastier nous avons appel corpus de r f rence l ensemble des textes ainsi rassembl s Avant de nous attarder plus longuement sur les crit res de d limitation du corpus pr cisons que la Biblioth que en ligne de la DG Emploi n a pas t d s le d but notre ressource principale Les premiers r sultats en effet ont t obtenus en interrogeant la base de donn es documentaire dont les possibilit s d exploitation se sont av r es par la suite tr s insatisfaisantes Nous avons remarqu en effet une anomalie relativement aux param tres de recherche et la visualisation des r sultats obtenus Plus exactement nous avons constat que la recherche effectu e en cochant un domaine politique comme lutte contre la discrimination suppos garantir par sa formu
525. s guides qui sont cens s tre les genres les plus objectivants contiennent en effet des indications ir r futables de la pr sence du locuteur et des instances nonciatives que celui ci met en sc ne Il serait toutefois vain de chercher d terminer le taux de subjectivit ou d objectivit d un genre par rapport un autre pour des raisons que nous avons d j ex pliqu es au cours du premier chapitre et que nous reprenons ici bri vement Les publications de notre corpus se caract risent par une tr s grande homog n it formelle qui emp che du moins un niveau microlinguistique tout effort de poser des diff rences entre les genres Nous avons vu cela propos des verbes d action l infinitif mais d autres analyses pourront le confirmer ult rieurement Dans ce cha pitre par exemple nous avons choisi de comparer le degr d objectivit des rapports avec celui du magazine Agenda social des guides et des autres publications de la Commission europ enne Pour ce faire nous avons choisi quelques marques de 7 l exception de certains cas de cat gorisation d ictique comme les emplois a r f rentiels infra En revanche il est toujours possible de mesurer les degr s d objectivit et de subjectivit d une s quence textuelle par rapport une autre condition que les conclusions que l on pourra tirer de cette comparaison ne visent pas attribuer pr tentieusement des propri t s
526. s importe ici d tablir si un ensemble de traits sp cifiques comme nos verbes d action l infinitif avec telle ou telle autre fonction peuvent constituer en tant que formes r guli res une condition suffisante pour caract riser un genre et ce non pas dans l espace relativement troit d un corpus mais dans l ensemble des formations discursives o ce genre peut figurer voire dans l univers h t roclite de l interdiscours Nous ne le pensons pas Chaque formation sociale a ses r gles de cat gorisation et peut remettre en cause des traits que l on tient g n ralement pour acquis Les rapports par exemple se caract risent g n ralement par l effacement 77 Pour bien pr ciser notre terminologie il faut distinguer entre les termes instructif et instructionnel Le premier renvoie selon nous tout ce qui est de l ordre du conseil de la suggestion alors que le deuxi me tient l expression de l obligation En linguistique textuelle les textes instructionnels sont aussi appel s programmatifs et injonctifs 8 Nous nous contentons ici de d montrer comment la force illocutoire des verbes d action l infinitif varie selon qu ils sont employ s dans les rapports ou dans les guides En appui de cette hypoth se nous fournirons dans le chapitre 3 2 d autres explications plus convaincantes en abordant de plus pr s la question des modalit s d ontiques et al thiques Ces exemples p
527. s individuels Np de personnes que collectifs organisations ONG partis politiques Laissons de c t pour l instant ces derniers afin de nous concentrer uniquement sur les anthroponymes individuels Comme pour les toponymes ces Np de personne peuvent aussi bien fournir une instruc tion d identification de leur r f rent initial que faire l objet d une interpr tation secon daire c est dire d nu e de leur sens en langue Les premiers tr s nombreux dans notre corpus sont toujours employ s sans d terminant et en position r f rentielle Leur pr sence au sein du corpus bien que dominante d un point de vue quantitatif ne retient que marginalement notre attention et ce pour deux raisons essentiellement D abord parce qu notre avis la tradition logique s est d j beaucoup attard e sur ces anthropo 255 nymes fonction minemment d signative Deuxi mement parce que notre corpus n offre aucune r gularit particuli rement int ressante observer l exception du fait que lorsque dans le texte un Np de personne est voqu ce nom est souvent accompa gn dans le cotexte proche d une qualification relativement au statut le r le ou la fonc tion sociaux que le r f rent initial d sign occupe dans la r alit mondaine extralin guistique Les occurrences suivantes illustrent titre d chantillon repr sentatif un exemple de ces Np individuels vocation d signative accom
528. s ont confor t la conviction que des dispositifs nonciatifs h t rog nes taient m me de supplanter le mythe de l homog n isation absolue du discours Or il nous semble que la notion de corpus r flexif a conf r une valeur ajout e cette conviction du moment que par ses modalit s mesur es d ouverture l hors corpus elle a contribu apaiser le conflit ternel opposant homog n it et h t rog n it corpus ouverts et corpus clos Mais sur tout cette d marche a cela d essentiel qu elle a permis l analyste qui se penche sur un corpus intrins quement h t rog ne de ne plus tre soumis la dictature de l uniformit tout prix qui le plus souvent s obtient au risque de l insuffisance voire de l inefficacit du corpus Ainsi que le souligne B Pincemin 2012 24 Dans le domaine de la linguistique de corpus l h t rog n it est souvent d abord per ue n gative ment comme l envers de l exigence d homog n it La question de l h t rog n it renvoie donc la question de la qualit et de l exploitabilit des corpus sous l angle de crit res de bonne formation Mais ces crit res sont difficiles mettre en uvre au risque de n obtenir jamais de corpus satisfaisant Le crit re d interpr tabilit permet une autre valuation des corpus pragmatique et herm neutique selon ce crit re ce n est pas tant la forme intrins que
529. s pris comme mod le applicatif pour notre analyse de la concession la th orie qui s inspire le plus de cette ap proche la ScaPoLine Suivant ce cadre applicatif nous avons cherch illustrer quelques aspects li s l interpr tation polyphonique des structures concessives annon c es par des marqueurs s mantiquement proches de certes comme il est vrai que et bien s r Plus exactement nous avons montr que le locuteur de l nonc n engage pas tou jours un lien de non responsabilit avec le point de vue conc d mais il peut en tre responsable dans la mesure o ce point de vue r sulte d une programmation pr a lable du locuteur textuel dans un moment ant rieur l nonciation effective et ind pen damment de l authenticit de la relation interlocutive De cette consid ration nous 235 sommes parvenus deux conclusions la premi re est que contrairement ce que lais sent entendre les consid rations de Nglke l emplacement des marqueurs de la conces sion argumentative sur l chelle de la non responsabilit n est pas stable mais peut os ciller entre l accord et la responsabilit La deuxi me est que lorsqu il s agit effective ment de responsabilit celle ci ne se limite pas forc ment la prise en charge du point de vue conc d par le locuteur mais peut galement porter sur un calcul argumentatif du locuteur textuel dans le cadre d une nonciation r ponse une asser
530. s que les locuteurs eux m mes sont 249 cens s porter sur les v nements En premier lieu rappelons qu un v nement discur sif est temporellement d limit en ce sens que comme l crit Krieg Planque 2009 su pra il est marqu par un avant et un apr s Cette d limitation n est pas seulement tem porelle mais aussi spatiale comme en t moignent les marqueurs circonstanciels de temps et de lieux soulign s en gras dans ces br ves 1 7mai Un sommet sp cial consacr l emploi s est tenu Prague Les tats membres de la tro ka R publique tch que Su de et Espagne de concert avec le pr sident Barroso le commissaire Spidla et les partenaires sociaux se sont entretenus des cons quences de la crise sur l emploi As21 2 Les deux premiers projets de microfinancement europ ens ont t lanc s en f vrier respec tivement aux Pays Bas et en Belgique L organisme de microfinancement n erlandais Qre dits sera en mesure d octroyer des cr dits pour un total de plus de 20 millions d euros des petites entreprises et des personnes des Pays Bas qui ont perdu leur emploi et souhaitent monter leur propre affaire As27 Assez souvent l vocation d un v nement se fait en mettant en avant les circons tances spatiales au d triment des donn es temporelles C est bien le cas de certains rap ports qui se proposent d illustrer les bonnes pratiques mises en uvre par les tats
531. s r ponses alibis orient es uniquement en fonction de la personne interrog e il faut tre pr t accepter que les questions soient con ues sur un ton moins obs quieux 79 formul e Comme en t moigne en effet le pronom ind fini certains l instance d o pro c de le jugement critique reste sous d termin e Mais le v ritable jeu rh torique ici re pose presque enti rement sur l efficacit argumentative de la deuxi me partie de la question De fait celle ci est orient e par un argument a fortiori selon lequel une nou velle l gislation aurait comme cons quence une aggravation des critiques vis vis des politiques sociales de l Union Cette strat gie s av re particuli rement efficace une condition pr s Supposons que non seulement les critiques mais aussi l instance ind termin e qui en est la source soient le produit de l invention des r dacteurs Dans ce cas toute la derni re question serait soigneusement chafaud e pour anticiper des critiques seulement suppos es que d autres instances cette fois ci plus clairement d finies pour raient actualiser dans une nonciation effective Comme pour les t moignages l exploration du sous corpus l aide du concordancier nous a permis de rep rer dans les interviews quelques traits linguistiques de surface En ce qui concerne l ancrage nonciatif le contraste avec les t moignages est net Le logi ciel rel ve un emploi massif de nous en
532. s17 Nous cartons galement la locution quant mais pour une raison diam tralement op pos e Cette forme figure dans notre sous corpus comme un marqueur de topicalisation mais elle est commune plus d une sc nographie Contrairement la forme pr c dente celle ci est donc pertinente mais pas discriminante 17 La crise acc l re galement le processus de restructuration dans un certain nombre de secteurs d j en difficult l industrie automobile par exemple Tr s rares seront les secteurs pargnes puisque le ralentissement conomique est g n ral Quant l action publique il serait bon de saisir l occasion pour repositionner notre structure conomique et consolider notre model so cial a l image de la Finlande qui a investi dans la recherche et d veloppement et l innovation lors de l effondrement de l Union sovi tique As20 On voit bien dans le tableau que les formes l gard de et propos de ne sont ni pertinentes ni discriminantes Il en va de m me pour par rapport Sa non pertinence proc de du fait que les exemples rep r s r f rent tous des l ments de comparaison mais ne mettent jamais en relief une unit linguistique ce qui serait le cas dans des nonc s comme par rapport mon exp rience par rapport nos attentes La forme Pour En ce qui a trait en revanche n est m me pas attest e 86 R sumons nos r sultats l aide d un tablea
533. sabilit soci tale des firmes mais aussi dans le cas des institutions nationales aux consultations publiques deman d es par les autorit s parlementaires afin de s assurer de la correcte transposition des di rectives Enfin les m dias aussi jouent bien videmment un r le essentiel dans l anticipation et la circulation des informations concernant l activit l gislative de l Union Tous ces facteurs permettent finalement de penser l v nement de discours non seulement comme la transposition verbale d un v nement d termin qui se serait pr a lablement v rifi dans la r alit extralinguistique mais aussi comme un discours imma nent qui tant donn s l importance et le poids socio politique dont il est investi surgit spontan ment avec un corollaire d attentes d espoirs et de questionnements sur sa r ali sation La repr sentation de l v nement de discours au sein des publications de la Com mission europ enne r pond un sch ma linguistique r gulier en ce sens qu il ne pr sente pas de significatives variations d un genre l autre Qu il s agisse d un rapport ou d une brochure d un num ro de magazine ou d un guide l v nement discursif se construit g n ralement autour des m mes structures linguistiques Nous souhaitons pas ser en revue bri vement quelques unes de ces r gularit s avant de nous focaliser plus sp cifiquement sur les commentaires m tadiscursif
534. se extra subjective tr s voisins d un point de vue conceptuel 4 Dans ce cas il para t logique que et il semble logique que sont parfaitement permutables et se recouvrent s mantiquement 137 Avant d introduire le paragraphe suivant une pr cision nous semble n cessaire ne serait ce que pour mieux expliquer d une part les raisons qui nous ont amen s tudier les verbes sembler et para tre en termes de v rit incertitude et d autre part d expliquer comment nous avons articul nos propres r flexions sur celles de Bourdin et N lke Au cours de ces pages nous avons postul que contrairement sembler les constructions en para tre introduisent un contenu cens tre vrai Cette affirmation est forte puisqu elle remettrait en cause l id e largement admise que le locuteur en non ant il para t que P prend ses distances vis vis du point de vue de l nonciateur point de vue auquel il n attribue par ailleurs aucune valeur de v rit Notre postulation ne cherche pas bien videmment r futer cette id e d autant plus que nous avons adh r ci dessus l hypoth se exprim e par Nglke selon laquelle le point de vue introduit par para tre est nonciativement imputable un tiers anonyme auquel le locuteur ne s assimile pas Or si nous avons attribu au marqueur para tre une valeur de v rit c est parce que cette v rit d coule d une prise en charge qui justement ne revie
535. se reconna t tou jours par la pr sence d un infinitif qui se laisserait modaliser par une forme verbale fl chie le modal justement Meunier 1981 qualifie toutefois de restrictif ce crit re qui exclut de fait tous les verbes pouvant tre suivis d une nominalisation ou d une com pl tive Cela reviendrait dans notre cas carter des modaux le verbe falloir il faut que P sur lequel nous avons appuy une partie de notre d monstration D une mani re analogue nous serions oblig s d exclure de notre corpus toutes les occurrences cons truites sur la structure syntaxique M que P que nous rencontrerons infra propos de la modalit appr ciative je doute que P imaginons que P On se demande alors que res terait il de notre corpus si on voulait restreindre le cercle des modaux sur la base de tel ou tel crit re discriminant Voil pourquoi nous avons choisi pour notre part de nous en tenir une conception plut t s mantique de la modalit fond e sur l id e que tout nonc est n cessairement modalis l exception bien entendu des assertions simples telle que j ai mang Suivant ce postulat clairement inspir de Bally nous croyons fortement que non seulement la modalit se manifeste dans tout nonc sous diff rentes variantes lexicales syntaxiques morphologiques mais aussi que chacune de ces va riantes ne peut se soumettre un quelconque crit re de rep rage aussi pr cis et rigou
536. selon cette d finition n implique pas seulement l attribution d une valeur de v rit un contenu mais consiste en une op ration non ciative le dire portant sur un tat mental croire validant la v rit d un contenu Or si prendre en charge revient exprimer la croyance que le contenu p est vrai on ne peut pas dire le contraire savoir que la non prise en charge consiste corr lativement ex primer asserter la croyance que le contenu p est faux Autrement dit on ne saurait as similer la non prise en charge la r futation car comme nous verrons plus loin ch 4 la r futation est seulement l une des formes que peut assumer la non prise en charge ou si l on veut son degr ultime c t de l accord le doute la neutralit la distanciation la prise en compte etc 4 Le corpus l preuve des genres 4 1 Les niveaux d appr hension Les genres de discours ont toujours veill la curiosit des chercheurs aussi bien en litt rature qu en sciences du langage et nombreux sont les ouvrages les articles et les colloques qui leur ont t d j consacr s Cependant chaque fois que la discussion por t e sur les genres semble avoir atteint sa pleine maturit voire saturation voil que de nouvelles perspectives apparaissent Cette productivit s explique par le fait que les genres de discours sont une classe ouverte et voluent au fur et mesure que changent les pratiques sociales
537. semblable ment entam sa th orie pragmatique de la polyphonie en toute ind pendance de la pen s e bakhtinienne De plus sa lecture du s mioticien sovi tique demeure incompl te Le fait par exemple qu il d finit sa th orie comme une extension tr s libre la linguis tique des recherches de Bakhtine sur la litt rature 1984 171 peut vouloir dire deux choses l une tant en quelque sorte la cons quence de l autre 1 que Ducrot dans sa En ce sens qu il laisse entendre que Bally a cern la question polyphonique au sein de sa production alors qu il n en est rien 3 Il n est pas inutile de rappeler que Bakhtine lui m me comme Ducrot a vraisemblablement t influenc par Bally Sa th orie du dialogisme va l encontre du structuralisme saussurien et anticipe dans le sillage d j trac par Bally une linguistique de l nonciation qui trouve ses fondements dans les manifestations du social L anticipation de cette linguistique de la parole en pol mique vidente avec Saussure est clairement expos e dans le texte que le s mioticien russe signe sous le nom de Volochinov le Marxisme et la philosophie du langage Ici la dimension abstraite de la langue est mise en retrait surclass e par l id e que si une forme linguistique est porteuse de sens ce sens est n cessairement d riv d une production sociale Ainsi crit il En r alit le locuteur se sert de la langue pour ses besoins
538. sent par l extr me codification laquelle est soumise la r daction des publications g n rales de PUE La section suivante servira mieux pr ciser ce point 4 5 Le code de r daction entre standardisation et l gitimit Nous nous sommes limit s jusqu pr sent relever dans notre corpus le manque de traits sp cifiques nos genres mais rien n a t dit jusqu ici sur les raisons de cette quasi identit formelle des structures linguistiques L Union Europ enne s est dot e depuis 1993 d un code d autor gulation assez strict quant la composition de ses do cuments Ce code de r daction interinstitutionnel est issu d un effort de standardisation linguistique et typographique con u pour faciliter la r daction des publications dans chacune des 23 langues officielles de l Union europ enne L actuel directeur g n ral de l Office des publications Martine Reicherts crit dans l avant propos l dition qui vient de paraitre en 2011 Vingt trois communaut s linguistiques sont parvenues tablir un sch ma de travail commun garan tissant par l une stabilit de l image que les institutions de l Union europ enne veulent donner au ci toyen Facteur de coh sion entre les diff rents groupes linguistiques mais aussi entre les institutions organes et organismes d centralis s qui se sont multipli s ces derni res ann es cet ouvrage d montre que le multilinguisme n est pas n cessai
539. ses ici apr s en avoir longuement parl dans le premier chapitre c est pour mieux prendre le relais avec l examen linguistique dont il sera question dans les pages suivantes L id e principale sur laquelle se fonde la pr sente analyse est que toute parole est n cessairement subjective et que m me les textes pr tendant l objectivit contiennent des traces de la pr sence des locuteurs Le probl me inh rent notre vaste corpus n est donc pas de plaider pour la subjectivit ou l objectivit de tel ou tel genre mais de re lever quels degr s et par quels moyens linguistiques se fait l inscription de la subjecti vit au sein de nos textes m me les plus objectivants Nous partons en effet de l id e par ailleurs maintes fois d fendue par les linguistes que l effacement nonciatif enten du comme absence totale de prise en charge nonciative demeure une utopie et que les niveaux objectif et subjectif repr sentent les valeurs par d faut d une chelle qui va d un degr minimal d sinscription cf infra un degr maximal de subjectivit la prise en charge affich e Or ce qui distingue selon nous ces deux niveaux est que la tendance l objectivit demande toujours un contr le de la part du locuteur alors que les degr s plus ou moins subjectifs de la prise de parole sont nous semble t il plut t spontan s Par contr le nous entendons ici le choix d lib r voire calcul
540. seulement de souligner l existence de plu sieurs degr s de figement mais aussi et plus forte raison de ne plus remettre en cause le caract re fig de certaines expressions qui admettent une ou plusieurs variations rele vant de la combinatoire libre Bien videmment nos propos ne visent pas tendre le figement toute cooccurrence qui par l effet de sa r currence dans le discours est sus ceptible de se lexicaliser Ce que nous voulons souligner est tout simplement que les bornes du figement ne sont pas fix es a priori et que certaines expressions pour libres qu elles puissent tre du point de vue de la combinatoire syntagmatique peuvent elles aussi entrer dans des paradigmes ferm s voire tre soumises des contraintes contex tuelles relativement importantes En t moigne par exemple l irrecevabilit de certains agencements pr positionnels relev s dans le tableau on peut dire principes communs applicables la flexicurit mais non pas principes communs applicables sur la flexi curit mais aussi l ambig it g n r e par certaines r alisations syntagmatiques grammaticalement correctes mais plut t inusuelles dans notre discours communautaire Ainsi tandis que parcours est parfaitement permutable la place de mod le dans mo d le danois de flexicurit ce n est pas le cas pour promotion danoise ou bien 308 pour mission danoise pour la flexicurit car dans nos discours il existe un m
541. sommes conscients que ce choix comporte un co t sur le plan de la r ception de notre travail puisque traitant s par ment deux facettes d un m me probl me nous avons in vitablement d construit la coh rence du discours sur l h t rog n it en obligeant de passer d une section une autre pour en reconstituer la trame Ce choix toutefois n a rien de fortuit et s explique par la n cessit d adapter le cadre conceptuel aux finalit s d monstratives de chaque chapitre Ainsi estimons nous que l examen des proc d s autonymiques et plus g n ralement de l h t rog n it des mots du discours par rapport eux m mes nous servira dans le chapitre suivant mettre l accent sur la r flexivit du discours communautaire et sur les possibilit s d interpr tation qui s offrent l analyste par le biais de cette autod signation 197 nous sommes servis jusqu pr sent parall lement au concept de dialogisme sera en ef fet associ e celle non moins controvers e de polyphonie La relation que le concept d h t rog n it nonciative entretient avec ceux de dialo gisme et de polyphonie est loin d tre claire De fait ces notions sont la plupart du temps employ es par d faut pour d signer un regroupement d nonc s o de textes qui ne renvoient pas la m me source nonciative La question est extr mement probl ma tique car si d une part nous ne pouvons pas r duire la not
542. son appr ciation relativement la sollicitude de la Commission dans la mise en uvre des initiatives de l Agenda social tandis que dans 51 il montre sa surprise quant l augmentation lev e de la population dans une p riode de temps jug e a priori insuffisante 50 Ce printemps au moment de lancer son train de r formes la Commission europ enne a souli gn qu elle s engageait promouvoir une double approche bas e sur le renforcement des di mensions conomiques et sociales La Commission a dej mis sur la table des initiatives concr tes qui concernent quelques uns des points cl s de l agenda As 11 51 Ramune Klevaityte vit Siauliai l une des principales villes de Lituanie et enseigne l universit de Siauliai l tablissement qui avec une augmentation de population de 110 en neuf ans peine affiche la croissance la plus rapide dans le pays As 16 La surprise est encore plus vidente dans l extrait 52 o la locution est accompagn e de l adverbe de phrase incroyablement en position extra pr dicative 83 Cit par Meunier 1981 On se reportera pour la r f rence sa bibliographie 34 Au sens d unit syntagmatique 35 C est justement la pr sence d une norme priori tablie ind pendamment du syst me de valeurs du locuteur qui fait de cette appr ciation une v ritable valuation mais qui dans ce cas tient la posture plut t qu
543. ssion sur les quipes ex cutives de Novartis et faire suite aux engagements de diversit la suite de la pression du conseil une recherche a t men e sur la composition des sexes de sa base de client le agricole qui a par la suite entra n le d ve loppement de produits sp cifiques pour les femmes Pub11 18 La Deutsche Bank veut favoriser un environnement de travail int grant auquel tous les tra vailleurs peuvent contribuer de tout leur potentiel Pour y parvenir l entreprise a mis sur pied en 1999 une quipe de diversit mondiale ayant pour mission de soutenir diverses initiatives telles que des initiatives ax es sur le d veloppement et les talents des r seaux de travailleurs et une formation centr e sur la diversit Pub25 Mais plus que les efforts des entreprises ce sont surtout les mesures adopt es par les associations et les organismes publics qui sont valoris es au sein des publications de la Commission europ enne 19 la conciliation entre vie professionnelle et responsabilit s priv es reste un d fi majeur pour les femmes dont on attend le plus souvent qu elles assument ces t ches Aussi long temps que cette question sera n glig e les femmes continueront avoir du mal s imposer sur le march du travail elles continueront faire l objet de discriminations en mati re d emploi et b n ficieront d une moindre s curit d emploi C est pr cis ment pour r pondre
544. ssurer la communication des objectifs programmatiques de la Com mission europ enne en mati re d emploi et inclusion socio professionnelle 2 favori ser la diffusion de bonnes pratiques aupr s des parties prenantes en jouant non seule ment sur le caract re contraignant des mesures l gislatives r glements et directives mais aussi sur les attitudes et les gestes que les acteurs sociaux sont eux m mes cens s accomplir au quotidien En reprenant la tripartition aristot licienne des genres rh to l instar de Ducrot nous parlerons de locuteur relativement l instance nonciative responsable de l nonciation et d nonciateur en r f rence la source d un point de vue Quant au terme sujet nonciateur il renvoie sommairement aussi bien au locuteur lorsqu il est aussi nonciateur qu aux instances responsables d un point de vue lorsqu elles ne se confondent pas avec le locuteur Sans vouloir anticiper les conclusions de ce chapitre disons d ores et d j que notre analyse linguistique 116 riques nous avons donc pos que les publications de la Commission europ enne rel vent du genre d lib ratif en ce qu elles ont pour finalit le bien et poussent la d cision et l action Il faudra toujours tenir compte d ici la fin de notre travail de ces quelques consid rations sur la vis e des publications et sur la nature argumentative du corpus Si nous les avons symboliquement repri
545. st me danois de flexicurit est le r sultat de la combinaison de l assurance ch mage d une l gisla tion du travail relativement souple et des efforts entrepris en mati re d aide la recherche d un emploi Pub19 En conclusion de cette section consacr e l expression flexicurit nous voudrions in sister sur une donn e sans doute marginale du point de vue de la fr quence attest e dans le corpus mais qui rend compte encore mieux notre avis de la vari t syntagmatique qui caract rise cette formule Il s agit de la variante flexis curit attest e seulement 17 fois dans le corpus de r f rence et dans un total de 3 publications seulement Comme on le voit clairement ce qui distingue cette r alisation de sa forme disons canonique est que le mot valise flexis curit ne comporte que la contraction lexicale d un seul de ses constituants Il serait sans doute r ducteur de justifier l existence dans le corpus de cet emploi par le souci de r duire l opacit s mantique de son homologue flexicurit d abord parce que ce dernier s est suffisamment lexicalis de sorte ne laisser aucun 73 Ce qui est tout fait compatible avec le fonctionnement usuel des mots valises dont les composants ne doivent pas forc ment faire tous l objet d une contraction Pensons aussi par exemple au canadianisme baladodiffusion o seulement le premier des deux constituants est tronqu 310 doute relat
546. st de retravailler l hypoth se formul e par Nolke 2009a selon laquelle certains annonceurs de la concession impliquent tou jours et uniquement un lien de non responsabilit Plus exactement Nglke s est atta ch montrer que les deux adverbes pist miques peut tre et certes se situent sur deux points diff rents de l chelle de la non responsabilit Le premier est plac tr s loin du p le positif de la responsabilit alors que certes se situe exactement la fronti re entre les deux sans pour autant d passer jamais le seuil de la responsabilit Certes crit il marque un lien tout pr s du pole presque responsable sans pour autant fran 4 Cette hypoth se a fait l objet d une contribution que nous avons pr sent e Turin l occasion des journ es de la SUSLLF Societ Universitaria di Studi di Lingua e Letteratura Francese et qui avait comme titre La polyphonie des discours institutionnels probl matiques et perspectives Universit di Torino 11 11 2011 5 Cela est d fonci rement au fait que peut tre contrairement certes n implique pas une prise en charge totale un jugement de v rit et de ce fait il ne peut pas engager un lien de responsabilit 220 chir la fronti re tandis que peut tre marque un emplacement plus loign de ce p le Nolke 2009a 37 Or notre objectif est de montrer que s il est vrai que peut tre marque toujours la non
547. st elle relationnelle ou plut t hi rarchique Il nous semble que r pondre aussit t toutes ces questions n aide pas r soudre un probl me qui demeure chez nous prioritaire savoir quelle notion convient le mieux la description de notre corpus Voil pourquoi plut t que de revenir sur les enjeux de la Avec sa th se sur le dialogisme inh rent toute pratique langagi re Bakhtine a fort mis l accent sur la probl matique du sujet parlant contribuant mettre en cause l ancien postulat relatif son unicit Il est ind niable toutefois que les implications psychanalytiques li es au d centrement de ce sujet sa division interne demeurent absentes chez lui Le concept d h t rog n it a cela d essentiel qu il tente de r gler une question que le dialogisme malgr sa richesse conceptuelle a laiss en suspens savoir la position du sujet nonciateur face son inconscient 5 Ce d but est localisable plus ou moins autour des ann es 70 gr ce notamment Julia Kristeva qui contribue faire circuler les concepts sans pour autant fournir elle m me une traduction des textes de Bakhtine La notion de polyphonie notamment a connu une diffusion encore plus tendue lorsque Ducrot s en est appropri pour son esquisse d une th orie polyphonique de l nonciation infra 199 controverse nous pr f rons mettre l accent sur notre mani re d appr hender la ques tion en justifi
548. steva 1967 ses consid rations sont cens es s appliquer toute une tradition litt raire qui va de Rabelais cit par Bakhtine cot de Swift jusqu au roman moderne de Joyce de Kafka ou de Proust Ad vocem POLYPHONIE 208 sion s mantico nonciative et pragmatique int gr e la langue du fait polyphonique il ne propose pas corollairrement un v ritable cadre m thodologique permettant d analyser empiriquement des passages polyphoniques plus tendus que l nonc parti culier ce que se propose de faire en revanche la ScaPoLine Un premier fondement de la polyphonie ducrotienne repose sur la dissociation entre le sujet parlant d une part et les instances de l nonciation internes au sens d autre part c est dire le locuteur l instance d sign e comme responsable de l nonciation et les nonciateurs auxquels reviennent en revanche les points de vue d livr s par l nonciation Il ne faut pas oublier que c est Bally qui lui inspire cette distinction comme il le laisse entendre dans le texte datant de 1989 Il nous reste maintenant pour interpr ter le texte de Bally sp cifier cette conclusion Je poserai qu elle est constitu e par le principe s miologique g n ral Toute communication implique une dis tinction entre la pens e communiqu e et la pens e personnelle de celui qui parle Ce principe selon Bally est videmment satisfait lorsque sujet parlant et
549. stions sp ci fiques et ce faisant d intervenir sur l ensemble des normes juridiques qui r glent la vie communautaire de chaque Pays membre est fondamentale afin d une part de mettre en uvre concr tement les politiques communes et d autre part de permettre aux particu liers de demander que des droits leur soient reconnus lorsque une r gle nationale ne le fait pas De fait il est important de pr ciser que la comp tence l gislative de PUE se fait dans le respect du principe de subsidiarit selon lequel la Communaut n intervient que si et dans la mesure o les objectifs de l action envisag e ne peuvent tre r alis s de mani re suffisante par les tats membres Cette intervention se fait au moyen de trois typologies d actes l gislatifs les directives produisant leurs effets juridiques apr s transposition par une loi nationale les r glements directement applicables dans le droit national des pays membres et les d cisions Or avant d tre le fait de sociologues et de psychologues les politiques d emploi et de lutte contre la discrimination sont tout d abord le r sultat d une intense activit institutionnelle qui toujours dans le respect des dispositions g n rales et fondamentales d finies par les Trait s fondateurs s exprime aussi bien travers la comp tence l gislative du Conseil europ en et du Parlement qu travers l activit jurisprudentielle de la Cour de Justice europ
550. succinctement sur chaque domaine de cette poli tique en commen ant par l am nagement de l emploi 3 2 La politique sociale et de l emploi de l Union europ enne 3 2 1 L am nagement qualitatif et quantitatif de l emploi L objectif principal des mesures l gislatives et des initiatives adopt es dans le cadre des politiques de l emploi visent garantir un taux d occupation lev et favoriser la cr ation d une main d uvre qualifi e capable de r agir aux fluctuations des march s Comme nous l avons anticip en introduction les premi res mesures visant garantir 104 une protection aux salari s menac s par la restructuration du secteur sid rurgique re montent la fondation de la CECA dans les ann es 50 D s lors les initiatives euro p ennes orient es vers une v ritable politique de l emploi se sont multipli es Dans les ann es 80 par exemple l Union a financ des programmes d action cibl s sur des pu blics particuliers comme les ch meurs de longue dur e les petites entreprises les trans frontaliers etc Parall lement des initiatives visant la cr ation d un syst me d observation et de documentation ont t introduites afin non seulement de mettre en uvre des indicateurs cens s refl ter la situation des conditions de travail dans l espace europ en mais aussi d analyser et de diffuser des informations sur l emploi Afin de fa ciliter la libre circulation des t
551. sujet modal sont dissoci s mais il l est tout au tant lorsqu ils co ncident Dans ce dernier cas en effet il reste toujours possible je r sume la suite du passage que j ai cit que le sujet parlant s attribue lui m me dans son acte de communication une pens e qui n est pas la sienne c est ce qui se passe lorsqu il y a mensonge ou ironie on constate alors selon les termes de Bally un d doublement de la personnalit le sujet parlant tant la fois le lieu de deux pens es diff rentes la sienne et celle qu il communique comme tant la sienne O Ducrot 1989 172 173 Cette s paration entre la pens e personnelle du sujet parlant et la pens e communiqu e travers l nonciation est fondamentale pour Ducrot qui comme Bally admet que le sens peut manifester montrer d autres sujets que le sujet parlant Zvi 169 Il est im portant de mettre l accent ici sur le verbe montrer que Ducrot n emploie pas en passant mais plut t pour souligner que l nonciation telle qu il l entend n est pas un l ment accessoire du sens mais elle en est l objet S il est vrai comme l affirme Bally que les nonc s comportent aussi bien un dictum un contenu qu un modus une modalit leur sens ne peut alors se r duire la simple description de la r alit le monde mais con Ainsi le sujet parlant le locuteur et l nonciateur de Ducrot correspondent chez Bal
552. sup poser que cette progression d coule d une intensification des politiques de communica tion survenue vraisemblablement depuis que la Commission a pr sent en 2008 les 14 On s en tient ici la terminologie de la Commission D ici peu nous parlerons plus pertinemment de genres 5 L Office des publications a son si ge au Luxembourg et son activit consiste diter aussi bien le Journal officiel de l Union europ enne que les publications commandit es par chaque institution ou direction g n rale 37 nouvelles mesures de l Agenda social renouvel De plus ces publications rendent compte d une conjoncture historique de transition entre la strat gie de Lisbonne 2000 2010 et les nouveaux d fis pos s par la nouvelle strat gie Europe 2020 2010 2020 ce qui se traduit par la n cessit d informer plus r guli rement les citoyens sur cette impor tante volution de l action communautaire Si l on s en tient en revanche au total par type de document on remarquera plut t l importance statistique des rapports et des brochures les premiers justifi s par la n cessit de dresser des bilans in itinere au cours de cette derni re d cennie alors que les seconds s expliqueraient plut t par un souci de vulgarisation massive aupr s des destinataires Le tableau 2 affiche ci apr s les valeurs de pourcentage de nos publications tou jours classifi es par types de docum
553. sur les marqueurs lexicaux de la modalit tout en sachant que ceux ci peuvent se combiner en discours avec d autres marqueurs intonatifs mor phologiques et surtout syntaxiques Notons aussi par souci de clart qu il aurait fallu dans ce paragraphe traiter galement des marqueurs pist miques qui l instar des ap pr ciatifs rel vent de la modalit subjective Nous avons choisi toutefois de reporter plus loin cet aspect primordial de notre th se afin non seulement de ne pas nous r p ter mais aussi de mieux d velopper la question dans un domaine applicatif et dans un cadre pist mologique mieux adapt s notre analyse s mantique du discours communautaire Plus pr cis ment nous y reviendrons propos de l analyse de la concession argumenta tive ch 4 qui on le verra est toujours annonc e par des marqueurs pist miques L exemple 30 que nous reproposons ci apr s nous a d j fourni l occasion plus haut d introduire un premier cas de modalit appr ciative sur lequel nous comptons mainte nant nous attarder davantage On avait dit de cet exemple que le locuteur y manifeste une attitude appr ciative l gard d un contenu et que cette attitude est montr e par l emploi d un adverbe d nonc extra pr dicatif c est dire ne pouvant pas s int grer au contenu de la phrase 30 Imaginons rien qu un instant que toute la population de la Belgique ou de la R publique tch que o
554. t d s lors n a cess de fonctionner comme un refrain pr nant la tol rance l galit et la solidarit entre les peuples Malheureusement comme le remarque V Guiraudon 2009 la r alit est bien diff rente Si le motif de la diversit s est av r au cours du temps un appui rh torique efficace tout discours contre la discrimination il n a toute fois jamais su se soustraire ses contradictions qui au d but du XXT si cle demeurent importantes Dans une Europe largie d sormais 27 pays croisement de langues et de cultures diff rentes il est extr mement difficile de r unir sous un m me ordre stato national un peuple qui au lieu d tre uni dans la diversit comme le voudrait la devise europ enne para t se disperser sous le poids du ch mage et de la r cession L chec du projet constitutionnel de 20057 et le d bat pineux autour de la matrice religieuse dont serait issu le Vieux Continent ne sont que quelques exemples de la difficult donner la notion de diversit un contenu substantiel qui transcendant la question discrimina toire s impose comme un motif d unification r elle des peuples l instar de la formule discrimination positive et des r alisations construites au tour de flexicurit le mot diversit avec ses nombreuses variantes syntagmatiques r gu li res t moigne lui aussi de la ritualit discursive du discours communautaire Comme pour les fai
555. t rieurement pris l expression pour objet Pr cisons que par d rive nous n entendons pas une volution temporelle de la formule marqu e diachroniquement par un change 297 ment de sens ou d usage en discours Ce que cette expression nous sugg re intuiti vement est plut t le fait que la formule aurait progressivement adapt sa forme au fur et mesure que la repr sentation de la discrimination positive changeait au sein de l espace social par l effet des nouvelles dispositions communautaires de la modernisa tion des politiques de lutte contre les in galit s techniques du monitoring du mains treaming et de la rupture de la coh sion sociale provoqu e par les exp riences non abouties de discrimination positive Cette d rive formulaire prouve en quelque ma ni re que la forme fig e discrimination positive originairement rattach e des valeurs positives de solidarit et d galit des chances s est progressivement d grad e en s affirmant de plus en plus dans les repr sentations collectives comme une exception au principe d galit formulation par ailleurs r currente dans notre corpus pour r f rer la discrimination mais jamais l action positive Ce d placement vers une polari t n gative est sans doute l origine de la m fiance de certains Pays membres qui comme la France se sont montr s r fractaires toute mesure pouvant porter atteinte au principe co
556. t tre glos ici par la forme p riphrastique allait inf j allais oublier de te dire un peu moins par la paraphrase j ai failli oublier de te dire 163 Apr s cette digression pourtant n cessaire sur les performatifs nous pouvons reve nir notre vis e principale qui est de d crire comment la subjectivit des locuteurs s inscrit dans l nonc et ce non seulement par un jugement appr ciatif mais aussi par l adoption et le maintien d une posture nonciative d termin e l gard d un contenu Les adverbes de phrase on l a vu sont un exemple tr s int ressant de modalit appr ciative mais ils sont loin d en constituer la seule forme rep rable dans le corpus D autres marqueurs y sont repr sent s certains desquels ont t d j tudi s comme par exemple l adverbe et locution adverbiale presque peine O Ducrot 1972 1980 ou bien les circonstanciels de temps et de mani re d j encore toujours bien C Fuchs et M L onard 1979 De ces derni res C Kebrat Orecchioni 1980 2009 134 a affirm qu elles n ont de sens que par rapport certaines attentes de Lo le locuteur en tant que tel Et effectivement il suffit de comparer les occurrences soulign es en gras dans les exemples suivants pour constater qu elles expriment bien une participation attitudinale du locuteur vis vis du terme qu elles modalisent Dans 50 par exemple le locuteur manifeste
557. t gie Europe 2020 vise atteindre une croissance intelligente durable et inclusive En mati re d emploi cela devrait se traduire par un taux d emploi de 75 d ici 2020 pour les femmes et les hommes de 20 64 ans As26 Souvent les Np de programmes et d initiatives restituent cho quement des items d nonc qui au cours du temps se sont cristallis s dans l interdiscours Le rappel m moriel explicite dans les exemples 22 23 aux fameux programmes d intervention fi nanc s par les Am ricains Pissu de la seconde guerre mondiale confirment l extraordinaire capacit des nonc s de s ouvrir un chemin dans la m moire discursive se pr tant ainsi aux jeux de la r it ration et de la r activation 22 en Belgique le plan Marshall a t approuv au niveau d une r gion la Wallonie Le plan comprend un arsenal de mesures ax es sur la formation et l emploi des jeunes R6 3 l instar des pragmonymes noms de catastrophes f tes manifestations sportives etc 262 23 Au Royaume Uni le programme New Deal qui est actuellement la principale mesure de lutte contre le ch mage de longue dur e a t con u pour r pondre aux besoins des jeunes R6 Plus rarement ces Np refl tent dans leur forme une instruction relativement la r alit qu ils d signent On parle dans ce cas de motivation morphologique puisqu un lien s tablit entre le signe et son r f
558. t plus exactement ici de renvoyer la probl matique de la modalisation autonymique notre corpus voire la sp cificit du discours communautaire afin de d gager quelques consid rations sur le r le que le fait autonymique joue dans l interpr tation du discours communautaire et sur les effets de sens qu il produit dans un genre extr mement codifi comme les publica tions de la DG Emploi de la Commission europ enne Notre premi re consid ration concerne la fr quence du fait autonymique au sein de ces publications Nous avons soulign maintes fois que derri re leur vis e d lib r ment informative les publications de la Commission europ enne orientent l opinion des des tinataires relativement aux probl matiques de l emploi et de la discrimination socio professionnelle Pour ce faire aucune place n est laiss l ambig it qui non seulement nuit la correcte transmission du message mais risque galement d alt rer l quilibre du politiquement correct sur lequel se tient l ossature du discours communautaire Or nous croyons fortement que l autonymie permet en quelque sorte de conjurer le d Alors que nous nous sommes d j attard s dans le chapitre pr c dent sur les cas de non co ncidence interlocutive et discursive 219 sordre discursif et que contrairement ce qu affirme J Authier Revuz 2003 95 postulant que les discours politiques comme les discours scientifiques ba
559. t risation au sein de notre corpus 4 4 L homog n it formelle au prisme de l h t rog n it des genres La classification par type de documents que nous avons propos e au 2 1 2 vi sait rendre compte de l importance statistique de notre corpus sans pour autant pr tendre une description ponctuelle de chaque genre Ce n est pas sans crainte que nous allons maintenant nous confronter ces dispositifs sociodiscursifs en sachant que pour les cerner il nous faudra viter une r partition formelle trop rigoureuse sous peine de 58 retomber dans les inconv nients du classement typologique Toute notre difficult re pose en effet sur l impossibilit de d limiter avec pr cision les fronti res des genres sur la base de traits linguistiques empiriquement observables Autrement dit on ne saurait trouver dans le corpus des traits suffisamment repr sentatifs pour pouvoir attester de la sp cificit de chacun de nos genres Cela va videmment l encontre de l id e que les genres se reconnaissent par un faisceau de traits communs et se distinguent les uns des autres par la sp cificit de leurs propri t s formelles Un ditorial et une disserta tion par exemple sont consid r s comme s miotiquement diff rents parce que chacun a ses propres normes r dactionnelles donc des traits qui leur sont particuliers que ce soit au niveau de la planification discursive la structuration en part
560. t d l importance statistique globale de sem bler mais pourrait aussi s expliquer de mani re moins probabiliste par une raison plus sp cifiquement s mantico pragmatique En ce qui concerne par exemple les construc tions impersonnelles nous croyons que l absence de para tre d pend du fait que con trairement sembler cette forme renvoie une situation reconnue comme vidente voire objective par la plupart des locuteurs Il suffit en effet de remplacer il para t que dans l exemple suivant pour faire merger cette incompatibilit entre ce qui est de l ordre du probable exprim par sembler accompagn du subjonctif et ce qui rel ve plut t du vrai et du certain exprim par para t incompatible avec le subjonctif 19 La directive n aborde pas de mani re explicite la question des symboles religieux sur le lieu de travail Toutefois il semble que cet aspect puisse tre couvert par les dispositions relatives la discrimination indirecte R52 Or il se trouve que dans les publications de l UE dont la fonction est de communiquer aux parties prenantes les enjeux politiques et sociaux de la mission institutionnelle il est rare qu un aspect soit laiss l vidence ou donn pour certain sans fournir une explica tion raisonn e et claire des sources nonciatives et des circonstances qui l ont fait mer ger Cela expliquerait non seulement la plus faible fr quence des constructions en pa r
561. t de garantir que les dis positions communautaires pr vues par la directive soient finalement respect es Afin de bien caract riser ce registre et de le ramener la sp cificit de notre corpus nous allons fonder nos consid rations sur un double constat D abord nous sommes d accord sur le fait que les discours proc duraux concernent essentiellement des textes prescriptifs Pr cisons toutefois que l adjectif prescriptif dans le cas sp cifique de nos guides ne doit pas s entendre comme un ensemble de dis positions toujours contraignantes mais plut t comme un cadre normatif h t rog ne qui va de l injonction tout court plut t rare selon les conclusions expos es dans le ch 3 aux conseils en passant par des indications fortement recommand es qui laissent une certaine marge d autonomie quant aux modalit s de mise en uvre des prescriptions c est en ce sens que les guides de pr vention des risques sont qualifi s de non contraignants 8 Ainsi faudrait il distinguer dans nos guides entre une dimension injonctive instructionnelle contraignante portant sur les dispositions minimales pr vues par la directive et une dimension proc durale peu ou pas contraignante relative plut t aux modalit s de son application par les acteurs sociaux auxquels elle s adresse cf aussi ch 3 note 19 De fait ces guides oscillent souvent entre l une et l autre dimension et ap paraissent tant t comme
562. t de probl matiques rapportables au paradigme nonciatif Faute de temps nous tiendrons pour acquises ces pr misses en prenant comme point d attaque un moment de la linguistique moderne o les th ories de l nonciation font timidement leur essor avant de reculer face la mont e du structuralisme postsaussurien Comme le remarquent M A Paveau et G E Sarfati l attention des linguistes pour le fait nonciatif remonte aux deux premi res d cennies du XX si cle La question fait d abord l objet de d bat dans une lettre que Charles Bally adresse un linguiste alle mand dans laquelle le stylisticien genevois s attache expliquer le fonctionnement nonciatif du style indirect libre M A Paveau G E Sarfati 2003 268 Parall le ment la fin des ann es 20 para t en Russie la premi re dition de l ouvrage de Volo chinov attribu Bakhtine le Marxisme et la philosophie du langage Ce texte pose les bases d une conception de l nonciation comme structure purement sociale De plus la situation extra verbale y est repr sent e comme un trait essentiel de la constitution s mantique de la phrase dans le sens donc diam tralement oppos la conception im manentiste du sens pr n e en revanche par les th ories structuralistes et g n rativistes Mais plut t qu l uvre de Volochinov dont la premi re traduction fran aise ne pa ra t qu en 1977 il revient Charles Bally le m r
563. t du mal op rer cette transition Dans le cadre de Jeunesse en mouvement b nous proposons un ensemble de priorit s po litiques pr cises pour les domaines de l ducation et de la formation Ces priorit s facilitent l acc s au premier emploi et la progression de la carri re L UE peut jouer un r le important en aidant les jeunes tudier se former ou travailler dans un autre pays As25 Le je refait surface toutefois quand les propos sont manifestement dict s par l exp rience personnelle de l interview ou bien sugg r s par la place que celui ci oc cupe au sein des formations sociales C est bien le cas dans l exemple suivant o le point de vue du locuteur en tant qu tre du monde se trouve l gitim par le r le institu tionnel de l interview le sujet empirique Ce je correspondrait du moins en surface au nous de l institution repr sent e Il nous semble toutefois que ce rapprochement de meure quelque peu arbitraire Contrairement au nous de l institution repr sent e ce je accompagn ici de la locution conjonctive en tant que syndicaliste n implique aucune att nuation de la responsabilit du locuteur mais souligne que son point de vue est le produit id ologique d un milieu socioprofessionnel d termin 12 Question Quels sont selon vous les principaux d fis relever l heure actuelle dans la lutte contre la discrimination et quel est le r le sp cifiq
564. t du tableau 1 ch 1 les genres de notre corpus ne comportent pas tous le m me nombre de publications et chaque publication son tour ne comporte pas le m me nombre de pages Or l exp rience men e dans le premier chapitre nous a ap pris que les r sultats issus de l exploration informatis e du corpus sont d autant plus fiables que la comparaison porte sur une m me quantit de donn es Pour nous assurer de cette fiabilit statistique il nous a fallu donc s lectionner un mat riau linguistique comportant grosso modo le m me nombre de caract res au sens informatique Pour ce faire plut t que de cr er un fichier unique pour chacun de nos genres ce que nous avons fait dans le chapitre 1 nous avons estim pertinent de rassembler un nombre dif Philippe n envisagera m me pas comme possible la solution interm diaire p 25 de r aliser une grammaire des textes sans locuteurs La linguistique r cente semble en revanche avoir pris au s rieux cette t che compte tenu de la vari t et de la vivacit des travaux consacr s l effacement 12 Les rapports et celles que nous avons d finies comme publications diverses sont en principe les documents les plus longs Les guides et les brochures ont en revanche un nombre de pages tr s variable Ces derni res notamment peuvent se pr senter sous la forme d opuscules de quelques pages ou bien de d pliants comportant une seule page 5 Il est fondam
565. t en avant une repr sentation du lex me comme cat gorie manag riale cens e apporter des avantages l entreprise Plus pr cis ment dans l exemple 72 l occurrence cristallis e dans la formule rituelle gestion de la diversit voque intuitivement l id e d un savoir faire visant l optimisation d une ressource tandis que le r le s mantique agentif qui lui est attribu en 73 repr sente la diversit comme l origine de l innovation de l entreprise En revanche les deux derni res oc currences pr sentent la diversit comme un pr construit id ologique qu il faut respecter 318 puisque l gitim voire impos par l autorit la n cessit ou bien par le respect du poli tiquement correct Ainsi la formule fait elle l objet d acceptation dans l exemple 74 tandis que dans 75 elle appara t comme une valeur incontournable dont on souhaite une meilleure diffusion dans les m dias L interpr tation que nous venons de proposer de ces quatre extraits nous a amen s convoquer dans notre explication les points de vue associ s contextuellement la formule diversit et ses r alisations Autrement dit nous avons t l gitimement amen s nous demander qui dans l exemple 75 souhaite que la diversit soit mieux r pandue dans les m dias ou encore quelle est l instance nonciative responsable du point de vue en 72 selon lequel la productivit serait li e une
566. t entre les personnes sans distinction de race ou d origine ethnique La deuxi me pragmatique r pond un imp ratif de r gulation discursive En fondant sa l gitimit sur la notion politiquement correcte d action positive le discours communautaire r sout la controverse engendr e par la formule discri mination positive dans les contextes o celle ci s av re probl matique race ethnies religion et exclut de ce fait aussi toutes les variantes s mantiquement proches voire n gativement connot es qui lui sont associ es dans le corpus telles que discrimination rebours 1 exemple peine et invers e 10 ex et en plus dans le m me document Bien qu il ne se confonde pas avec l euph misation le remplacement d action positive au lieu de discrimination positive a pour effet de neutraliser la conflictualit que pourrait d couler d un emploi irr fl chi de cette derni re et ce faisant il met le discours communau taire l abri des critiques dont celui ci pourrait ventuellement faire l objet Cette tendance remplacer une occurrence avec une autre moins conflictuelle voire plus acceptable du point de vue d ontologique se double par ailleurs d une autre strat gie discursive visant tout simplement viter voire ne pas nommer la r alit probl matique Cela concerne toutes les occurrences qui pour diff rentes raisons sont per ues comme discursivement incommodes voire intol ra
567. t omnipr sente dans tout nonc m me si diff rents degr s et surtout dif f rents niveaux de l analyse linguistique Parmi ces niveaux nous avons choisi de focaliser notre attention principalement sur les unit s lexicales adjectifs substantifs adverbes que nous n avons toutefois pas isol es de leur cadre syn taxique En discutant des adverbes par exemple nous avons t tout naturelle ment amen s traiter simultan ment de leur s mantisme et de leur position dans la structuration de la phrase intra vs extra pr dicative On aura sans doute re marqu que nous avons omis tous les aspects concernant la r flexion pist mo logique sur la modalit son histoire depuis l Antiquit l laboration d une th orie des modalit s en logique et en linguistique un classement typologique exhaustif prenant en compte outre les modalit s tudi es galement les modali t s intersubjectives Cette s lection a t pourtant n cessaire afin de ne pas construire un travail enti rement ax sur les modalit s notre objectif tant plut t de nous en servir pour notre analyse des marques de la subjectivit dans le cor pus Ainsi si dans la derni re partie nous avons insist plut t sur l articulation de la modalit sur les notions voisines de temporalit et aspectualit c tait pour mieux mettre l accent sur la fonction qu un adverbe ou un compl ment circons tanciel de temps peut recouv
568. t parmi ces traits les pr dicats actionnels les nominalisations de ces pr dicats les regroupements en para 194 graphes mais surtout la segmentation de la proc dure en phases ou en tapes telle que l illustrent les exemples suivants 12 L valuation des risques devrait suivre une d marche structur e L valuation des risques est un processus en cinq tapes tape 1 Identifier les dangers et les personnes en danger tape 2 valuer et hi rarchiser les risques tape 3 D cider d une action pr ventive tape 4 Passer l action tape 5 Contr ler et r viser 13 Ainsi lorsque vous traversez la rue vous d composez cette t che en cinq tapes 1 vous identifiez les dangers 2 vous les valuez 3 vous d cidez de ce que vous devez faire 4 vous traversez la route en gardant un il sur l volution de la situation pendant et apr s votre travers e 5 vous v rifiez si vous avez fait le bon choix Les indications et les recommandations fournies par les discours proc duraux apparais sent souvent dans des dispositifs nonciatifs plus originaux comme par exemple des tableaux reproduisant sous la forme d un dialogue fictif des couples affirma tons r ponses Dans la grille suivante par exemple le dialogue ainsi mis en sc ne par le locuteur de l nonc introduit un argument ou un comportement contraire aux r gles envisag es par les directives r tice
569. t que d tablir un contact effectif avec l interlocuteur Dans notre corpus ces formes interrogatives recouvrent principalement deux fonc tions diff rentes une fonction informative lorsqu elles renseignent le destinataire sur une pro bl matique pr cise ou r pondent des questionnements qui pour l importance des enjeux qu ils impliquent sont cens s anticiper les sentiments et les inqui tudes de la communaut laquelle les publications de la Commission s adressent une fonction didactique dans la mesure o ces questions permettent au locu teur qui met en sc ne l interrogation de pr ciser une notion de commenter les contenus d une directive ou les objectifs d une initiative Bien que moins fr quente par rapport aux occurrences informatives cette typologie d interrogation retient tout particuli rement notre attention s inscrivant plein titre dans le cadre des proc d s m tadiscursifs employ s par les interpr tants pour commenter le discours communautaire La diff rence entre ces deux fonctions ressort clairement dans les exemples suivants De fait tandis que les questions attest es dans 54 et 55 introduisent un moment noncia tif clairement orient vers la transmission d un contenu informationnel la question de l exemple 56 permet au locuteur de renouveler son point de vue ant rieurement expri m dans le texte quant l impossibilit de donner
570. tats insuffisants obtenus au moyen de la recherche par domaine la base de donn es documentaire s est r v l e en revanche tr s utile pour trier les r sultats obtenus en fonction du type de document alors que la biblioth que en ligne englobe sous l l ment Publications le seul s lectionnable dans le menu d roulant toute une s rie de textes relevant de diff rents genres qu il faudra dans un deuxi me temps s lec tionner et ranger selon des crit res dans la mesure du possible pr cis et coh rents Il n en reste pas moins que la biblioth que en ligne demeure le moyen le plus rapide pour acc der aux publications de la Commission en mati re d emploi et de lutte contre la discrimination Voil pourquoi nous la pr f rons la base de donn es documentaire et nous l avons choisie pour mettre ensemble notre corpus de r f rence 2 1 1 Classification par domaine politique Nous avons donc commenc par interroger l archive de la biblioth que en ligne en s lectionnant la p riode de r f rence ainsi que six domaines politiques choisis en fonc tion de nos centres d int r t Ces domaines sont les suivants i Emploi ii Les droits sur le lieu de travail ii Travailler dans un autre pays de PUE iv L galit entre les femmes et les hommes v Lutte contre la discrimination vi Partenaires Ces six domaines politiques font leur tour l objet d une sous cat gorisation Les publicati
571. te contre la discrimination 2009 329 Pub9 Sondage eurobarom tre sur la pauvret et l exclusion sociale 2009 Pub10 Pour une vie meilleure 2009 Pub11 Continuer dans la voie de la diversit 2008 Pub12 Perspectives internationales sur les mesures d action positive 2009 Pub13 De nouvelles comp tences pour de nouveaux emplois 2009 Pub14 Causes et circonstances des accidents du travail dans LUE 2008 Pub15 Communiquer sur l galit et la non discrimination dans l Union europ enne 2008 Publ galit de r mun ration changes de bonnes pratiques 2007 Pub17 Dix ans de strat gie europ enne pour l emploi SEE 2007 Pub18 Fonds social europ en 50 ans d investissement dans les personnes 2007 Pub19 Vers des principes communs de flexicurit Des emplois plus nombreux et de meilleure 2007 qualit en combinant flexibilit et s curit Pub20 Profils de conciliation de la vie professionnelle et de la vie priv e changes de bonnes 2006 pratiques Pub21 L avenir d mographique de l Europe transformer un d fi en opportunit 2006 Pub22 Le fonds social europ en comme source d Innovation 2006 Pub24 Responsabilit sociale des entreprises Politiques publiques nationales dans l Union euro 2007 p enne Responsabilit sociale des entreprises Politiques publiques nationales dans l Union euro 2010 p enne R6 Bilan de l Observatoire europ en de l emploi Mesures en faveur de l emploi 2011 des jeunes R12 Promo
572. te et favorise l exploration d autres opportunit s commerciales explique Ferrary As23 Constructions impersonnelles 16 il semble que dans tous les pays de l UE ces dispositifs ne suffisent pas eux seuls permettre aux migrants de s int grer pleinement dans la soci t As17 17 il semblerait que les gens n aient parfois m me pas conscience de subir une discrimination et il ne faut d s lors pas s attendre ce qu ils d posent une plainte R51 Constructions parenth tiques avec inversion clitique du sujet 18 Combien parmi nous ont conscience du vaste ventail de lois anti discrimination pr vues par PUE pour nous prot ger Pas suffisamment semblera it il une enqu te Eurobarom tre pu bli e l an dernier a r v l qu un tiers seulement des citoyens europ ens interrog s ont affirm savoir quels seraient leurs droits s ils taient victimes de discrimination ou de harc lement As16 134 Nous disons bien th oriquement puisque dans certains contextes ces formes sont soumises des conditions d acceptabilit qui proscrivent tant t l un tant t l autre em ploi Dans notre corpus cela vaut tout particuli rement pour le marqueur para t attest uniquement dans les constructions copulatives En revanche on remarque une relative vari t des emplois de semble repr sent s dans toutes les structures syntaxiques cit es ci dessus Cet cart est vraisemblablemen
573. terdiscursive que ce m me discours entre tient avec l ensemble des discours d j tenus sur le m me sujet Nous nous sommes tout particuli rement attard s sur le dialogisme interdiscursif afin d tudier l intersection du discours communautaire avec les formations discursives d une part et avec les registres communicationnels d autre part Dans un deuxi me temps nous avons abandonn le domaine des associations interdiscursives et nous nous sommes pench s sur l imbrication au sein d un m me nonc ou de passages polyphoniques relativement longs de plusieurs points de vue hi rarchiquement ordonn es Ce d placement de pers pective a n cessairement d termin un changement de la terminologie jusque l adop t e De fait apr s avoir constat la pertinence des notions d h t rog n it et de dialo gisme pour appr hender la complexit des relations entre diff rentes formations discur sives nous avons t oblig s d en reconna tre l inutilit du moins pour ce qui est de l analyse de l h t rog n it d nonc s pris singuli rement Ainsi apr s avoir dress un panorama d lib r ment non exhaustif des tudes sur la polyphonie linguistique nous avons finalement choisi de nous situer dans la perspective ouverte par O Ducrot dans la continuit des travaux de Ch Bally en s mantique nonciative De fait c est dans le sil lage trac par la pragmatique linguistique de Ducrot que nous avon
574. ternationalement ce qui l aide attirer de nouvelles recrues et explique le grand nombre de curriculum vitae spontan s qu elle re oit chaque ann e Lors de l entretien d embauche de travailleurs potentiels Coco Mat est aussi int ress e par leur personnalit leur engagement leur com portement et leur sensibilisation cologique qu elle ne l est par leurs qualifications et leur exp rience professionnelle Les nou velles recrues re oivent une formation linguistique si n cessaire ainsi qu une formation professionnelle Il est important de noter qu elles sont galement encourag es mettre des id es en vue d am liorer l entreprise Coco Mat croit qu en impliquant les per sonnes dans le processus d cisionnel de l entreprise quant son avenir elle exploite la connaissance totale et la cr ativit de l entreprise tout en favorisant dans le m me temps un environne ment de travail fond sur la coop ration Cela conduit une inno vation 30 environ des nouveaux produits de l entreprise sont bas s sur des id es provenant de travailleurs appartenant des groupes sociaux sp ciaux et une motivation et un contente ment des travailleurs Motifs sp cifiques Appartenance ethnique religion convictions handicap Champ d application par pays Gr ce Date de lancement 1989 en cours Points marquants Coco Mat emploie ms 13 nationalit s u 9 religions Elle obtient ms u
575. tertextualit notion qu elle fonde partir de celle dialogisme 202 Ducrot parle pour la premi re fois de polyphonie dans Les Mots du discours 1980 sans pour autant conna tre l origine exacte de la notion Il dit en effet avoir repris le concept la grammaire de Babylon et Fabre qui quant eux l ont emprunt Kalik Teliatnicova J Bres et L Rosier passent alors en revue la production de ce dernier et d couvrent qu en r alit celui ci l a bien emprunt Bakhtine En 1984 la notion refait surface dans le dernier chapitre de Le dire et le dit consacr une esquisse de la th o rie polyphonique de l nonciation Ducrot cette fois semble ne pas m connaitre la paternit du concept qu il attribue bien au s mioticien russe Mais voil qu en 1989 il publie un article au titre quivoque nonciation et polyphonie chez Charles Bally dans lequel il dit vouloir s acquitter d une dette vis vis du stylisticien genevois gr ce auquel il a t amen esquisser une th orie linguistique de la polyphonie Ducrot 1989 165 Ce faisant il prend encore plus nettement ses distances vis vis de Bakh tine auquel quelques ann es auparavant il avait pourtant reconnu avoir emprunt le si gnifiant tout en le critiquant d avoir appliqu sa th orie uniquement aux textes et jamais aux nonc s particuliers De toutes ces consid rations Bres et Rosier concluent que Ducrot a vrai
576. tics along with a summary description of the AntConc software we will employ in order to explore the reference corpus The second part is focused on the corpus analysis and is divided into three chapters The first one deals with the linguistic expression of subjectivity and will concentrate on the study of the enunciative modalities The second one is dedicated to an analysis of the enunciative heterogeneity of the European Union s discourse in particular from the Scandinavian Theory of Linguistic Polyphony s point of view Finally in the last chapter we will observe the way a verbal sequence wheth er it be a collocation a simple or complex syntagma may create a speech event 11 Introduction l heure o nous crivons ces lignes les journaux du monde entier font la une sur l attribution du prix Nobel de la paix 2012 l Union europ enne dont le m rite est lit on dans la motivation d avoir contribu pendant plus de six d cennies l affermissement de la paix et de la r conciliation de la d mocratie et des droits de l Homme en Europe La surprise mais aussi l enthousiasme qui ont accueilli la nou velle au sein de l espace public international ont t n anmoins frein s par de nom breuses manifestations de r probation non seulement de la part des voix politiques historiquement contraires l accroissement des pouvoirs d cisionnels de l Union mais aussi plus r cemment de la part d
577. timuler le d bat l apparition d une nouvelle directive communautaire est salu e comme un v nement majeur non seulement par la Commission qui se charge dans ses publications d en faire l tat ponctuel mais aussi par les observateurs qui suivent atten tivement l activit de l Union cela il faut galement ajouter que contrairement cer tains v nements localis s comme l organisation d une journ e d tude une conf rence la c l bration d une f te europ enne etc l introduction d une nouvelle directive occupe plus longuement la sc ne m diatique puisqu elle est li e des enjeux politico institutionnels observables au cours du temps et susceptibles de ce fait d attirer plu sieurs reprises l attention des commentateurs Or il nous semble que c est l action conjointe de ces deux facteurs g n rique in terne et m diatique externe qui contribue d une certaine mani re faire de cet v nement ph nom nal l apparition d une nouvelle directive un v nement discursif De 7 Ce qui n est pas du tout une vidence beaucoup de citoyens ignorant de fait quels sont les opportunit s que l Union leur offre en termes de possibilit s d embauche et de reconnaissance des droits sur le lieu de travail Comme en t moigne la brochure 10 intitul e De nouvelles r gles pour les comit s d entreprise euro p ens Pr sentation de la directive 2009 38 CE
578. tion d arr ter sur le trajet du dire l op ration de r f renciation du locuteur en l obligeant de se pencher r flexivement sur la s quence autonyme pour la qualifier de mani re non plus indicielle 1 e par une marque m talinguistique montrant au sens de Wittgenstein l inad quation du mot la chose mais vericonditionnelle pour ainsi dire se justifiant par le fait que le locuteur dit sans le montrer que l expression est inad quate d signer le r f rent Autrement dit loin d tre isol ou ef fac du cotexte respectivement par le surmarquage signes conventionnels ou par le sousmarquage transparence totale du signe m talinguistique la s quence autonyme s ins re travers le modalisateur dans le trajet du dire en prenant les contours d une suspension r flexive de ce dire sur le mot Nous en concluons que l autonymie s mio tique concerne la monstration alors que la modalisation autonymique tient plut t la veridiction Pour mieux expliquer cette conclusion nous pouvons r sumer notre raison nement en affirmant qu il existe trois situations nonciatives distinctes a Les cas d autonymie s miotique o la s quence autonyme est saisie symptomati quement par l emploi de marques m talinguistiques le sens de l autonyme est montr b Les cas de modalisation autonymique o la s quence autonyme est qualifi e vericonditionnellement par des gloses portant sur le dire du locute
579. tion li e aux opinions religieuses de l employeur Par exemple si un employeur catholique licenciait un travailleur qu il juge coupable a d avoir pous une personne divorc e ce traitement moins favo rable serait galement consid r comme fond sur la religion b possibilit que certains tats membres comme le Royaume Uni ont toutefois express ment exclue R52 46 Aux fins de cette directive on entend par ind pendant une personne qui n est pas em ploy e par un employeur et n est pas elle m me un employeur Il s agit d autres personnes dont les activit s professionnelles concourent la r alisation d un ouvrage quelque stade que ce soit Les autres sens du terme ind pendant sont sans objet ici G2 47 L effort europ en de r formes conomiques et sociales a b n fici d un nouvel lan lors du Sommet informel de Hampton Court en octobre dernier Cette r union des Chefs d tat et de gouvernement europ ens avait t convoqu e par la pr sidence britannique Des rumeurs an non ant l organisation d un concours de beaut des mod les nationaux avaient quelque peu perturb les pr paratifs du sommet As12 Le potentiel interpr tatif de l autonymie s miotique et par cons quent sa place au sein de la matrice linguistique est particuli rement vident dans les exemples ci apr s o non seulement la mention appara t avec saillance au fil du te
580. tion seulement mise en sc ne En nous appuyant toujours sur le paradigme terminologique et concep tuel de la ScaPoLine nous avons ensuite constat que la responsabilit implique tou jours la prise en charge alors que le contraire n est pas vrai Le locuteur de l nonc peut en effet souscrire la v ridicit d un point de vue sans pour autant en tre respon sable Enfin nous avons mis l accent sur le fait que dans la concession argumentative ou logique le point de vue peut tre pris ou ne pas pris en charge mais que dans tous les cas il ne fait jamais l objet d une r futation de la part du locuteur de l nonc 236 CHAPITRE 5 Autour de l v nement discursif Propositions pour une analyse s mantique de quelques formules Introduction Ce chapitre est ax sur la notion d v nement discursif et comporte deux sections principales Dans la premi re nous nous attachons observer les modalit s de construc tion et de repr sentation d un v nement discursif 2 On s attardera tout particuli rement sur l analyse des proc d s linguistico discursifs qui sous tendent cette repr sen tation ainsi que sur la mani re dont l v nement discursif re oit une interpr tation con textuelle La deuxi me partie en revanche a pour objet une tude s mantique de quelques formules construites sur les nominalisations flexicurit diversit et discrimi nation 3 L objectif est double
581. tion vers une appr hension sociodiscursive de la textualit Dans son article intitul justement Les typologies textuelles A Petitjean 1989 distingue entre trois types de classification homog ne interm diaire et h t rog ne Les classifi cations homog nes reposent sur une base typologique unique et donnent lieu des types de textes Le nom de types de discours est en revanche r serv aux classifications s appuyant sur une base typologique h t rog ne mais dont le foyer classificatoire es sentiellement le mode nonciatif l intention de communication ou les conditions de production rendent compte de la mise en situation des textes Petitjean 1989 98 En dernier lieu c est en r f rence une base typologique compl tement h t rog ne que Petitjean peut enfin parler de genre en employant alternativement le mot de texte et de discours selon que l accent est mis respectivement sur sa construction s quentielle h t rog ne ou bien sur l un de ces trois rep res mise en situation mode d nonciation et vis e communicationnelle l Petitjean 1989 95 d finit une typologie comme une construction savante qui poss de trois param tres 1 une base typologique 2 Un domaine d application caract ris 3 Une description des formes de mises en rapport entre la base et le domaine d application 54 Il est inutile d insister davantage sur l opposition type genre On sait
582. titue la seule explication possible cet exemple Ce qui revient postuler que pendant l interview le mot a t effectivement prononc par l interlocuteur et repris inconsciemment l crit par le locuteur scripteur Remarque m thodologique pour chercher les lots textuels dans les partitions du sous corpus nous avons saisi dans la barre de recherche de notre logiciel les guillemets ouvrants et fermants s par s par le 145 cours repr sent l lot textuel n est jamais constitu d une proposition compl te mais toujours d un l ment lexical ou polylexical pris isol ment c est dire d tach de son contexte citatif originel Or comme le remarquent N lke Fl ttum et Nor n 2004 78 il y a deux formes d lots textuels avec ou sans mention ex plicite de la source Les premiers sont fr quents dans le corpus ex 28 29 alors que nous n avons pas trouv d attestations des seconds Dans tous les cas ajou tons nous le locuteur se pose en tant que sur nonciateur car il transmet sa guise et de mani re fragmentaire les propos du locuteur repr sent sa voix donc L effacement s affaiblit donc sous la pouss e de ces effets vidents de subjectivit de sorte que l on puisse parler dans ce cas aussi d nonc faible ment int ress par l effacement 28 Une enqu te men e en 2004 par la Commission europ enne a r v l que 93 des r pon dants pour la plupart
583. tive pauvret de la jurisp auteurs potentiels La Commission ne semble pas sopposer laction positive men e tra Le concept d avantages directs peut sembler plus signifi catif et permettre des r sultat re c t larticle 141 paragraphe 4 semble plus restricti f quand il se focalise sur la pr int diff rentes 47 Cette position a sembl annoncer lamorce dun certain devoir positi Wildhaber p 81 N anmoins la CrEDH semble avoir fait marche arri re par rapport sa n ralement t favoris e le Pidesc ne semble pas imposer aux tats lobligation g n rale rs e que le PIDCP Le comit du Pidesc semble favoriser laction positive qui est fond e s lation invers e tandis que larticle 2 semble limposer si n cessaire Toutefois il est g veloppement dune action par l tat il semble logique que le droit communautaire plus puis e constitutionnel que sa jurisprudence semblent valider l galit substantielle presque coj e offre de services pour les sans abri semblent parfois compter un nombre plus lev de s on de la vie professionnelle et priv e semblent afficher des taux de f condit plus lev s au d part tardif du domicile parental semble s expliquer par l allongement de la dur e del u sein des familles 2 5 La f condit semble tre li e la capacit de concilier carri r e fonder une famille Certains l ments semblent toutefois indiquer que la situation serai er la vie professionnelle et familial
584. tout discours ayant pour finalit d instruire le destinataire afin de l inciter une action ou de le guider dans l accomplissement d une t che La base commune de la cat gorie est la repr sentation discursive plus ou moins compl te d une transformation d un tat de d part op r e sur injonction recommandation ou conseil d un scripteur par le lecteur destinataire sur un objet du monde recette notice de montage ou sur lui m me suivre un conseil ou un guide pour faire le Mont Blanc la Sicile ou Florence Cette transformation qui doit mener un nouvel tat ne peut s accomplir qu au moyen d une suite plus ou moins longue d ac tions programm es La cat gorie comporte un certain nombre de r gularit s Adam 2001 12 Le discours proc dural est un discours caract re minemment descriptif Adam 1992 95 rejette la th se selon laquelle les textes proc duraux seraient des variantes du r cit et postule en revanche qu ils se situent sur un continuum entre le r cit et la description Cette derni re peut concerner aussi bien des num rations comme les in 17 Adam 2001 les appelle intuitivement textes qui disent de comment faire 192 gr dients d une recette de cuisine que des actions programm es Dans notre corpus ces actions ne s puisent pas dans une succession d op rations et de gestes mais concernent galement des comportements et des attitudes dont la finalit es
585. transposition au sein du discours communautaire d une autre formation discursive comme les discours d entreprise La r ponse est plut t vidente la dimen sion argumentative sous jacente consiste orienter le comportement des entreprises eu rop ennes en les encourageant mettre en uvre elles m mes des mesures de promo tion de la diversit aupr s du personnel En tant que discours d lib ratif le discours communautaire n a aucun int r t faire la propagande de telle ou telle entreprise si ce n est que pour l gitimer ses bonnes pratiques et inciter l action celles qui ne se sont pas encore engag es dans cette voie Comme on le voit toutes ces r gularit s permettent de consid rer cette fiche ainsi que d autres supports analogues comme un l ment discursif tranger au discours communautaire mais solidaire avec ses finalit s Pr cisons que ces r gularit s sont des conditions essentielles pour relever les ench ssements de diff rentes formations discur sives au sein du discours cadre et ne doivent pas tre confondues avec la simple int gration d un point de vue imputable une formation sociale identifiable dans la r alit extralinguistique en l occurrence l entreprise Reprenons l exemple 1 illustr dans le premier chapitre ex 2 ci apr s 14 l exception de supports nonciatifs sp cifiques comme les rubriques le mot du pr sident et les ditoriaux o le
586. tre consacr l analyse de quelques formulations construites sur les bases nominales flexicurit discrimination et diversit chapitre 5 L objectif est de nous attarder d une part sur la ritualit nonciative du discours com munautaire dont t moignent les limitations dans la combinatoire libre d expressions et de syntagmes attest s fr quemment dans notre corpus segments r p t s et d autre part sur les multiples manifestations d un m me sens partir d une repr sentation dy namique de la signifiance d termin e la fois par le contexte et les connaissances par tag s entre les interlocuteurs Metz le 16 octobre 2012 22 PARTIE PRESENTATION DU CORPUS ET DES CADRES THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE CHAPITRE 1 Le corpus Introduction Ce chapitre est consacr la pr sentation du corpus Il sera question dans un premier temps de pr ciser nos positionnements th oriques relativement aux liens entre corpus et probl matique d une part et entre corpus et hors corpus d autre part Cela nous per mettra d valuer dans quelle mesure notre objet de recherche r pond aux conditions d exhaustivit et d homog n it Ensuite nous nous attarderons sur la pr sentation des cadres th orique et m thodologique et proposerons une description plus d taill e du corpus en fonction de l appartenance g n rique des textes ainsi rassembl s 1 Positionnements th oriques pr liminaires
587. ts mais aussi pour orienter le re gard des acteurs sociaux en les poussant faire davantage l avenir Il est vrai qu un genre comme le rapport n est pas cens produire des sc nographies tr s vari es on parle en ce cas de genres rituels Il n en reste pas moins que dans notre corpus certains des rapports admettent des sc nographies qui d rogent aux sch mas traditionnels comme par exemple les entretiens les encadr s sp cificationnels tels que les saviez vous les t moignages 68 D une mani re analogue alors que certains guides s en tiennent traditionnellement leur sc ne g n rique didactique d autres apparaissent moins r glement s libres des contraintes que posent les sc nes englobante et g n rique Ainsi dans le guide intitul Comment viter ou r duire l exposition des travailleurs au bruit la sc nographie est toujours la m me et rel ve pour reprendre la tripartition classique des genres rh to riques du genre d lib ratif Divis en 9 chapitres ce guide repropose de mani re proto colaire le m me dispositif de parole focalis d abord sur la pr sentation de la l gislation europ enne en la mati re et ensuite sur les probl matiques li es aux possibles risques sur le lieu de travail et aux solutions de pr vention envisageables Ce sch ma est rituel lement soumis l alternance r guli re de paragraphes soulign s en gras exemple pra tiques tableau
588. ts collocationnels que nous avons analys s en 3 2 cette forme est soumise des contraintes syntaxiques qui limitant de fait le paradigme des contextes o elle est cens e appara tre rendent certains agencements s mantiquement ambigus ou bien m me impossibles voire agrammaticaux L un des cas les plus spectaculaires de cette limitation dans la combinatoire libre est repr sent par les formulations comportant des adjectifs d nominaux Prenons l exemple des formules diversit raciale et diversit eth nique et comparons les des r alisations plut t fantaisistes comme diversit handica pale et diversit ageale Bien que construites sur les m mes r gles syntaxiques ces derni res occurrences sont manifestement agrammaticales et t moignent bien notre avis de la discontinuit qui r git les agencements de l expression diversit sur l axe de 74 Le nombre des voix obtenues aux lections de 1999 rend dangereusement possible l entr e du FPO de Heider dans le gouvernement Sch ssel 75 On a vu dans le chapitre 2 qu apr s l unification mon taire et des march s l Europe pr ne pour une unification politique effective 76 chec imputable in primis aux r sultats n gatifs des referendums lanc s en France et au Pays Bas 312 la combinaison Mais c t de ces cas limites d aberration grammaticale il existe aussi des syntagmes d nominaux absolument conformes aux r gles de d rivation morpholo
589. u Forme Pertinente et Pertinente non Discriminante Ni pertinente discriminante discriminante non pertinente ni discrimi 622 Ga 62 nante j V4 A l gard de A propos de Pour ce qui a trait Tab 4 R sultats de l exploration des trois sous corpus Nous en venons maintenant la derni re de nos sc nographies l avis d expert De puis quelques ann es les discours d expert occupent une place importante en analyse du discours et plus particuli rement au sein des tudes argumentatives et rh toriques La figure de l expert est omnipr sente dans tous les secteurs de la communication Elle en vahit les talk shows et la publicit mais nous la retrouvons galement dans les d bats politiques dans la presse grand public dans les rapports annuels des entreprises et comme cela est le cas dans notre corpus dans les publications d institutions et orga nismes tous les niveaux territoriaux On ne s attardera pas sur les tudes linguistiques et discursives qui ont d j pris ces discours comme objet de recherche notre int r t tant plut t de cerner le statut qu ils occupent au sein de nos publications Disons au passage que l expert est une figure qui est appel e en raison de ses comp tences et de son savoir exprimer des propos relativement un certain fait D abord il nous importe de mettre l accent sur deux aspects essentiels concernant cette figure 1 l expert est choisi p
590. u il n est pas vrai que X d n gation de l h t rog n it alors que l absence de cette h t rog n it dans le discours signifie en revanche que le sujet fait comme si X n avait pas d existence d ni de la r alit C est l auteure qui souligne 175 discours d autrui Les mots crit J Authier Revuz sont toujours in vitablement les mots des autres et l acte de parole du locuteur ne fait que r activer dans le hic et nunc de son nonciation un sens inexorablement inscrit dans le d j dit interdiscursif Le principe dialogique trouve un terrain fertile dans l Analyse du discours telle qu elle est con ue et d velopp e en France par M P cheux dont le m rite est d avoir mis au centre de la r flexion la question du sujet parlant de sa division et donc de son impuissance face l immanence de la parole Rompant d finitivement avec l id e d un sujet parlant unique qui serait ma tre absolu de son dire l analyse du discours met ainsi en avant l image d un sujet cliv divis qui subit sa parole plut t qu il ne l a cr Cette image d un sujet compl tement d poss d de son autonomie n est pas pour autant le fruit d une cogitation philosophique al atoire mais elle est issue d un arri re plan pist mologique complexe clairement inspir de la psychanalyse lacanienne qui avec la philosophie marxiste et la linguistique structurale a marqu pro
591. u un fil rouge existe entre l expression de l attitude du locuteur ses facult s motion nelles et ses capacit s estimatives et que ces trois dimensions se recouvrent parfois de sorte qu il devienne difficile d tablir quand une certaine expression linguistique tient Ce qui serait une vidence du moment que nos discours institutionnels mobilisent souvent une pluralit de dispositifs nonciatifs tous susceptibles de pr senter des unit s lexicales axiologiquement ou affectivement marqu es 150 l ordre du modal ou de l motif valuatif Kerbrat Orecchioni a toutefois d montr que des d limitations sont possibles L gitim e par le flou inh rent la notion m me de modalit elle restreint le domaine du modal uniquement aux proc d s signifiants qui signalent le degr d adh sion forte ou mitig e incertitude rejet du sujet d nonciation aux contenus nonc s C Kerbrat Orecchioni 2009 1980 132 133 savoir les proc d s autonymiques des exemples 25 et 35 ci dessus les verbes subjectifs les ad verbes comme celui de l exemple 30 Corr lativement elle carte des modalisateurs les parties du discours comme les adjectifs et les substantifs appr ciatifs qu elle traite dans son ouvrage ant rieurement la question de la modalit Pour notre part nous consid rons comme modalisateurs tout l ment linguistique subjectif qui en exprimant une ap pr ciation du locuteur l g
592. u encore de la Su de soit marginalis e Que l id e m me d inscrire vos enfants dans une 74 Ou des autres locuteurs dans le cas du discours repr sent 75 l oral ce qui n est bien videmment pas notre cas 76 Par opposition aux modalit s objectives et intersubjectives Cette opposition est toutefois seulement contextuelle car le rapport que le locuteur tablit avec le contenu ne d pend pas de propri t s inh rentes la modalit Autrement dit il n y a aucune correspondance r guli re entre les modalit s et leur classement typologique de sorte que par exemple une modalit peut tre objective dans certains contextes et intersubjective dans d autres 158 cole fr quent e par des enfants su dois de trinquer avec un Tch que autour d une bi re ou d embaucher un Belge serait inconcevable voire socialement inacceptable Fort heureusement ce sc nario est impensable dans l Union europ enne si moderne et si prosp re moins que Un groupe ethnique qui repr sente l quivalent de la population de la Belgique de la R publique tch que ou de la Su de vit depuis des si cles en Europe et doit affronter tout cela au quotidien Il s agit des Roms As17 Or la compl tive sur laquelle porte le modalisateur s exprimerait vericonditionnelle ment par une assertion du type Je suis fort heureux que ce sc nario soit impensable aujourd hui Cette paraphrase pur e de la monstration fait ress
593. uant aux textes du corpus notre point de vue rel ve d une perspective ind niable ment g n rique Dans la section qui a t consacr e aux genres de discours nous avons essay de montrer que les textes ne sont pas ind pendants des genres et corollairement que ces derniers leur assignent des conditions de production dont on ne peut faire l impasse sauf se contenter d un traitement strictement statistique C est donc avec prudence qu au cours de ce chapitre nous nous sommes livr s une investigation des propri t s formelles de nos textes l aide de notre outil de statistique textuelle Notre pr occupation principale tait de d montrer la validit d une approche des genres visant d crire les m canismes de mise en sc ne de la parole plut t que de fixer des crit res stables pour cristalliser les propri t s d un genre la lumi re de ces deux consid rations la d finition de corpus que nous avons don n e au d but de ce chapitre ne suffit plus Nous pouvons maintenant en proposer une 92 qui convient mieux nos objectifs et nos convictions Nous le faisons par la voix de F Rastier Un corpus est un regroupement structur de textes int graux document s ventuellement enrichis par des tiquetages et rassembl s i de mani re th orique r flexive en tenant compte des discours et des genres et ii de mani re pratique en vue d une gamme d application F Rastier 2
594. uation probabiliste des risques afin de quantifier les facteurs de probabilit Toutefois un incident de probabilit 10 8 est consid r comme acceptable m me pour un incident nuisible qui pourrait avoir des cons quences catastrophiques dans la r alit G1 6 M Eichner pr vient qu il peut tre compliqu de trouver des informations sur certains pays et d y acc der c est pourquoi il est essentiel d avoir un bon partenaire de recrutement G4 Nous en concluons que lorsqu ils sont employ s dans les rapports nos tours imperson nels impliquent pour reprendre la m me formulation de Greimas un devoir faire une conditionnel ex 3 il s articule sur la modalit pist mique Cela prouve par ailleurs que les modalit s ne sont pas des cloisons tanches mais qu elles peuvent se recouper 77 Remarque sur FALLOIR Benveniste range falloir dans la cat gorie des modaux par occasion Comme il l crit La cat gorie linguistique de la modalit comprend d abord les deux verbes pouvoir et devoir En outre la langue a tendu la fonction modalisante d autres verbes dans une partie de leurs emplois et par la m me structure d auxiliation 1974 188 Le verbe falloir exprime g n ralement la n cessit et donc une modalit al thique Si dans l exemple 1 nous l attachons toutefois au d ontique c est parce que ce verbe est employ nous semble t il dans le cadre d un raisonne
595. uctionnelle un mod le d interpr tation s appuyant sur un certain nombre de facteurs contextuels Or compte tenu des pro pri t s inh rentes notre corpus il nous a sembl que la ScaPoLine pouvait nous aider formaliser le sens polyphonique des nonc s sans pour autant r duire leur description s mantique au degr d abstraction pr n par Ducrot dans le cadre de sa pragmatique linguistique Autrement dit nous avons jug utile de nous servir de cette th orie afin de mieux rapprocher la description formelle des nonc s polypho niques de certains aspects traditionnellement plac s hors de la linguistique de la langue comme les connaissances partag es entre les interlocuteurs les donn es in f rentielles les contraintes g n riques etc Une illustration de ce que nous avons appel supra un d passement de la polyphonie ducrotienne est repr sent e par exemple par la tendance propre la ScaPoLine int grer au sein de son paradigme th orique les contributions d autres approches Par exemple afin de pallier au manque au sein de la ScaPoLine de d finitions strictement linguistiques des liens nonciatifs K Fl ttum 2001 esquisse une typologie de ces liens fond e sur des crit res autant s mantiques que discursifs Pour ce faire elle se sert de la taxinomie des connecteurs de relations interactives propos e par E Roulet 1999 dans son mod le genevois de l organisation du discours qui ne partage
596. uctures disponibles en langue et mobilis es pour cerner r flexivement le discours communautaire voire les v nements discursifs Les verbes d opinion les interrogations en contexte monologal et les proc d s autonymiques entrent dans cette cat gorie de structures linguistiques servant la r flexivit de nos discours Avant de les cerner de plus pr s r sumons l aide d une fi gure notre classification des matrices m tadiscursives matrice e Litt raire acad mique et professionnelle e Normative doctrinale et jurisprudentielle herm neutique Ordinaire ou profane ou spontan e matr ce eproc d s linguistiques m tadiscursifs verbes d opinion et de perception modalisation autonymique les lin guistique interrogations en contexte monologal Fig 12 Matrices m tadiscursives Pr cisons par souci de clart que les deux matrices que nous venons de repr senter comme deux volets distincts de la r flexivit des discours sont en r alit dans un rapport de compl mentarit Autrement dit les faits m tadiscursifs que nous avons convention nellement ins r s dans la matrice linguistique correspondent exactement aux proc d s mis en uvre par les locuteurs dans toutes les formes d herm neutique d crites ci dessus Bien que trait s s par ment 2 3 1 et 2 3 2 l herm neutique du discours communautaire et le soubassement linguistique qui la serve doivent donc tre consid r s
597. ue de conflit entre les pays rassembl s sous le drapeau toil De plus elle s est battue et se bat encore pour que les peuples du Vieux Conti nent se reconnaissent dans les valeurs de fraternit et de solidarit pr n es par les Cons titutions d mocratiques ces grands m rites il faut galement ajouter la politique 13 d ouverture sans pr c dent inaugur e avec l largissement de l Union aux pays qui l issue de la seconde guerre mondiale ne s taient pas encore affranchis des dictatures fascistes d abord la Gr ce en 1981 et ensuite l Espagne et le Portugal en 1986 et pour suivie d abord avec l int gration en 2004 et en 2007 des pays de l Est autrefois sou mis l influence du bloc sovi tique et ensuite avec le d but des n gociations avec le gouvernement d Ankara En d pit des r serves et des garanties demand es la Turquie mais aussi la Hongrie et la Roumanie en raison des menaces anti d mocratiques qui hantent encore ces pays cette ouverture t moigne aujourd hui plus que jamais d une profonde confiance des institutions europ ennes dans l avenir f d ral de l Europe D ailleurs il ne s agit plus comme ses d buts de mettre en commun les ressources de chaque pays pour la cr ation d un march unique mais plut t de r aliser une union poli tique substantielle fond e d une part sur une strat gie mon taire et une politique tran g re com
598. ue des syndicats cet gard 50 Comme dans l expression nous les humains nous sommes imparfaits o le locuteur met l accent sur la faiblesse de la condition humaine mais le fait en posant soi m me comme une instance sup rieure cens e donner voix une collectivit qui ne saurait d partager son point de vue 81 Catelene Passchier En tant que syndicaliste je pense qu il est essentiellement question de ne pas traiter le probl me de la discrimination comme un ph nom ne isole et de reconnaitre que chaque forme de discrimination a des origines historiques culturelles et conomiques sp ci fiques qui sont prendre en compte l heure de mettre au point une solution ad quate Nous devons par exemple aborder le probl me de l in galit hommes femmes et de la discrimina tion raciale de mani re sp cifique et encourager les femmes les communaut s noires ou les membres de minorit s ethniques se r unir pour unir leurs forces et d velopper des strat gies de lutte contre les in galit s les pr juges et la discrimination Pub 8 Quant l allocutaire il n est jamais int gr isol ment au dire du locuteur je tu mais toujours au nous de l nonciateur universel par le fait de son appartenance une com munaut d int r t je tu la communaut d int r t Voil pourquoi nous avons esti m pertinent de parler dans ce cas de nous inclusif Il en va autrement pour le nou
599. ue l attribution ce dernier de la question confirme l orientation argumentative que sous tend cet extrait De fait l occurrence monologale de la question dans l exemple 58 ne sert pas seulement orga niser le discours comme c tait le cas dans les exemples pr c dents mais permet ga lement d orienter le point de vue du destinataire l gard des facilit s offertes aux en treprises par l initiative Europass en termes notamment de transparence des comp tences et des qualifications Cette conclusion sur la port e argumentative de la mise en Cela confirme une fois ce plus ce que nous avons d j d montr dans le chapitre pr c dent savoir que le locuteur ne peut se confondre avec le sujet empirique Ce dernier ancr dans la r alit extralinguistique ne peut que se pr senter sous la forme qu il a dans le monde alors que le sujet nonciateur on le voit bien dans cet exemple ne se cristallise pas dans une entit extralinguistique pr cise 286 sc ne discursive de la question indirecte s accorde avec la th se d fendue par Ruggero Druetta 2008 268 selon laquelle loin de se r duire une simple op ration noncia tive Le recours au format des couples Q R serait un proc d rh torique destin impliquer l allocutaire en lui assignant un r le initiatif celui d nonciateur et en s instituant soi m me en tant que destinataire de la question donc mis en demeure
600. ue la jurisprudence de la CEDH reconnaisse le concept de discrimina tion indirecte ni qu elle le d fende bec et ongles Cette r ticence qu prouve la Cour sim plement reconna tre le concept de discrimination indirecte s est manifest e tr s clairement dans Abdulaziz Cabales et Balkandali Dans cette affaire la Cour a tenu le raisonnement suivant il serait dans ce cas pratiquement impossible de s appuyer avec succ s sur le con cept de discrimination indirecte tant donn qu elle a qualifi de non pertinent l impact diff rent sur certains groupes en raison des caract ristiques qui leur sont propres exerc par des r gles neutres de prime abord R42 40 Un certain nombre de ces points m ritent d tre examin s plus en d tail Tout d abord il est clair que cette d finition du handicap donn e par la CJCE dans le cadre de l affaire Cha con Navas repose sur un mod le m dical ou individuel Selon cette d finition le d savantage ou la limitation s explique par l entrave qu une personne subit et c est cette en trave qui fait obstacle sa participation au monde du travail Le probl me est donc li la ersonne et non la r action de la soci t face son handicap ni l organisation de la soci 3 2 t 2 3 1 3 L herm neutique ordinaire Mais l herm neutique du discours communautaire n est pas seulement le fait de l gi slateurs juges et
601. uestion pineuse de la quantification des cas de vuln rabilit qui comme nous l avons d j illustr plus haut est impossible tablir avec pr cision puisque les recen sements sur base ethnique sont interdits en France Dans notre corpus la concurrence entre les deux formules s exprime au moyen d une distribution in gale mais raisonn e de leur usage Attest e 73 fois peine la formule discrimination positive est largement l Ce qui n est pas le cas pour la formule purification ethnique qui inspir e par une id ologie destructive n en est pas pour autant son produit direct mais plut t le reflet d une activit descriptive interpr tative et heuristique de la part de ses commentateurs 296 supplant e par les quelques 600 occurrences d action positive relev es au sein du cor pus de r f rence Cette r partition s explique pour des raisons autant discursives que s mantico r f rentielles D un point de vue discursif il est av r que la discrimination positive s applique exclusivement aux cat gories pouvant faire l objet de recensements femmes personnes g s et handicap s tandis que pour les discriminations fond es sur l ethnie ou les convictions religieuses c est plut t la formule action positive qui prime dans les pratiques discursives des locuteurs Corr lativement du point de vue s mantico r f rentiel les deux formules ne renvoient pas la m me r al
602. ui au sein des publications de notre corpus Il n en reste pas moins qu aucun de ces points de vue n a t attribu des sujets empiriquement existants dans la r alit extralinguistique en ver tu des principes illustr s par O Ducrot dans sa pragmatique linguistique supra ch 4 Or il serait int ressant d tudier travers quelles modalit s se fait la nomination au sein 324 du discours de la Commission europ enne des cat gories repr sent es dans ce discours et qui sont les destinataires de cette prise de parole Nous l avons vu propos des sujets discrimin s mais rien n a t dit des acteurs sociaux et des observateurs entreprises ONG citoyens dont la pr sence est pourtant attest e au sein de notre corpus Il ne s agit plus alors d analyser la mani re dont les images internes au sens linguistique in terviennent dans le discours communautaire mais plut t de d crire les strat gies de ver balisation adopt es au sein de ce discours pour rassembler le public Autant de ques tions auxquelles nous aimerions r pondre peut tre dans les ann es venir 325 Annexes A Directions g n rales DG de la Commission europ enne Action pour le climat CLIMA Affaires conomiques et financi res ECFIN Affaires int rieures HOME Affaires maritimes et p che MARE Agriculture et d veloppement rural AGRI Aide Humanitaire ECHO Budget BUDG Centre commun de recherche JRC
603. ui s av re particuli rement int ressant dans la mesure o l nonc qui le contient est susceptible d une double interpr tation Soit par exemple l nonc suivant J oublie de te dire que nonc par quelqu un qui s adressant son interlocuteur se souvient au dernier moment de dire une chose Selon une premi re interpr tation le performatif perd toute r f rence son sens origi nel En non ant j oublie de te dire que P le locuteur ne se d crit pas forc ment en train d oublier mais modalise symptomatiquement son nonciation Dans ce cas le locuteur en tant que tel est responsable du modalisateur dont il se sert simplement pour intro duire le contenu P de la compl tive La deuxi me interpr tation s en tient en revanche la force illocutoire de l nonc qui d passe ici le seuil de la d notation jusqu renver ser le sens premier d oublier i e perdre le souvenir de quelque chose Autrement dit un locuteur qui nonce j oublie de te dire que P n est pas effectivement en train d oublier quelque chose mais plut t le contraire de se rappeler de quelque chose Se lon cette interpr tation le responsable de la modalisation ne serait plus le locuteur en tant que tel mais plut t le locuteur en tant qu tre du monde le seul pouvant en tant qu instance nonciative compl te oublier quelque chose ou bien de s en rappeler Le pr sent de l indicatif pourrait en effe
604. uivra deux phases distinctes La premi re consistera isoler l int rieur du corpus existant constitu par toutes les publications disponibles dans la Biblioth que en ligne de la DG Emploi un corpus de r f rence comportant uniquement les documents qui r pondent nos int r ts dominants La deuxi me phase consistera en revanche rassem bler partir de ce corpus de r f rence plusieurs corpus de travail ou sous corpus ou encore partitions servant d appui pour les analyses statistiques Une deuxi me section de ce chapitre sera consacr e la pr sentation du cadre th orique 3 D abord nous nous attacherons dresser un panorama de la s mantique nonciative depuis sa fonda tion par Ch Bally jusqu ses derniers d veloppements Il s agira plus exactement de parcourir grands pas les tapes fondamentales ayant marqu l histoire de la s man tique et des th ories de l nonciation en cherchant dans la mesure du possible resti tuer Bally et Bakhtine le m rite d avoir pos en plein structuralisme les bases d une linguistique de la parole encore exclusivement li e aujourd hui la figure de Benve niste Ensuite nous nous occuperons de pr senter l appareil conceptuel et terminolo 20 gique Les notions de locuteur d nonciateur et de sujet parlant ainsi que celles de points de vue et de prise en charge formeront notre armature th orique en tant que con cepts op
605. ul e par la conception saussurienne du signe linguistique 206 oit en revanche comme le r sultat d une activit dynamique de production du sens la bor e partir de praxis diverses manipulatives sociales abstraites etc voire partir de diff rentes formes de l agir humain L h t rog n it y tient une place fondamen tale puisqu elle se situe au c ur de la probl matique de la signifiance En tant qu approche fid le Bakhtine dont elle propose une lecture tr s attentive la prax ma tique privil gie la notion de dialogisme qu elle d finit comme la capacit de l nonc faire entendre outre la voix de l nonciateur une ou plusieurs autre s voix qui le feuillettent nonciativement J Bres in C D trie P Siblot B Verine 2001 83 Mais le m rite des prax maticiens ne r side pas seulement dans le fait d avoir explicit certains aspects d finitoires du dialogisme que Bakhtine avait pass sous silence mais aussi de lui avoir fourni un cadre m thodologique qui a permis au fil des ann es de mener bien de nombreuses analyses dialogiques de ph nom nes grammaticaux con ditionnel pist mique interrogation n gation assertion syntaxiques structures cli v es d tachement reprise cho lexicaux modalisation autonymique d figements et rh toriques ironie concession confirmation rench rissement D un point de vue strictement op ratoire les prax
606. un guide qui nous permettra d illustrer la mani re dont s articulent plu sieurs registres communicationnels au sein de ce m me discours Le choix du guide s explique par le fait qu il s agit d un genre o l alternance des re gistres est particuli rement fr quente On ne saurait pourtant consid rer cette alternance comme un fait sp cifique uniquement ce genre De fait comme le remarque D Main gueneau 2011 92 M me s ils les registres communicationnels s investissent dans certains genres privil gi s ils ne peuvent pas tre enferm s dans ces genres Songeons par exemple au discours de vulgarisation qui bien qu tant dominant dans le magazine Agenda social et dans les brochures se retrouve galement dans les guides Il en va de m me pour le discours didactique qui est particuli rement pr sent dans les guides tout en n tant pas un trait exclusif de ce genre Afin de faciliter notre d monstration nous anticipons la description de l exemple par deux images d cran 187 1 2 Principes g n raux relatifs la pr vention Que dit la directive 89 391 CEE Le Article 6 1 1 Qu est ce qu un danger Qu est ce qu un risque 1 2 2 valuer les risques qui ne peuvent pas tre vit s Voir section 1 3 valuation des risques p 23 Fig 10 Discours tranversaux dans un guides de pr vention des risques Ces deux figures illustrent les premi res pages
607. une garantie de productivit voire de disponibilit de personnel tandis que pour le travailleur il s agit plut t d viter le risque que pendant toute sa vie professionnelle il soit contraint de longues p riodes d inactivit Ce d calage entre les deux repr sentations d un m me sens s explique donc par la diversit des instances nonciatives cens s s exprimer sur le sens du mot et donc par les diverses formations discursives o ces instances inscrivent leurs praxis Nous dirons donc avec P cheux que les mots changent de sens en pas sant d une formation discursive l autre P cheux et alii 1971 103 Le deuxi me obstacle tient en revanche l volution s mantique des constituants Pour rester encore sur l exemple de s curit notons que les volutions r centes des po On pourrait aussi dire sur un ton plus pol mique que la flexicurit permet d allier les n cessit s de l conomie de march lib rale avec les raisons d tre de l tat providence Welfare state qui dans la soci t contemporaine demeure l un des preuves incontestables de l existence d un tat de droit 303 litiques sur l emploi ont contribu de mani re d terminante changer les repr senta tions pour ne pas dire les mentalit s des partenaires sociaux syndicats patronats etc vis vis du principe de s curit du travail Tenacement attach e l origine l
608. une attention particuli re aux mouvements syndicaux aux revendications ouvri res et aux n gociations collectives tudier la sociologie du travail revient se situer dans la complexit des rapports de pouvoir et de subordination entre les classes sociales afin d observer la fa on dont ces rapports d antagonisme et d accord cr ent transforment ou suppriment les r gles et les lois qui r gissent la coh sion so ciale Or les questions de l emploi et de la lutte contre la discrimination sont de toute vidence concern es par cette discipline dans la mesure o celle ci ne se limiterait pas d crire les m canismes de r gulation du travail et de l emploi mais s int resserait aussi aux questions li es la gestion des ressources humaines comme les modalit s de recru tement la participation des salari s aux processus d cisionnels de l entreprise le mana gement de la diversit dans le cadre de la responsabilit sociale d entreprise l organisation du personnel les indicateurs de performance etc La revue de sociologie politique Mouvements par exemple a consacr il y a quelques ann es un num ro la question de la sant sur le lieu de travail D bout et al 2009 dans une perspective qui tend associer la lutte de classe d autres facteurs galement importants comme les questions environnementales historiques ou bien li es au genre 2 2 Psychologie du travail et des organisations Tr s
609. une d nomination aux v nements qui n en ont pas dans la langue Gary Prieur 2009 Car m me si les deux dimensions 7 Tl ne sera non plus question ici de faire l tat des recherches d j entam es ou actuellement en cours autour du Np On sait que depuis quelques d cennies le nom propre longtemps rel gu aux tudes lo giques philosophiques et anthropologiques s est enfin ouvert une voie dans le champ linguistique Signa lons au passage quelques ouvrages particuli rement significatifs ayant marqu notre avis un tournant dans l volution des tudes en la mati re La liste bien videmment n est pas exhaustive Certains de ces travaux s inscrivent dans une approche minemment linguistique du ph nom ne M N Gary Prieur 1994 alors que d autres ont associ la r flexion linguistique aux d veloppements de la pragmatique Jo nasson 1994 et de la linguistique textuelle C Schnedecker 1995 D autres encore ont contribu faire du Np une pierre angulaire des tudes s mantiques Kleiber 1981 en ouvrant ainsi la voie certains tra vaux plus r cents focalis s sur la construction du sens du Np en discours M Lecolle M A Paveau S Reboul Tour 2009 D terminante pour l avanc e de la recherche sur le Np est la vaste production 251 linguistique et discursive ne sont pas trang res l une l autre et peuvent certaines conditions tre trait es concomitamment il n
610. ur es par l interpr tant qui pour sa part mobilise les strat gies interpr tatives n cessaires cette saturation Nous dirons la suite de Nglke 2010 20 que les instructions de la langue indiquent un contexte par d faut construit par la forme linguistique auquel vient se superposer l interpr tation proprement dite qui implique la saturation des va riables pos es par d faut L objectif de la ScaPoLine est finalement de chercher sa 213 turer dans la mesure du possible toutes les variables v hicul es par la signification Nglke Fl ttum Nor n 2004 24 ce qui revient dans le cadre de notre analyse de la concession d terminer qui prend la responsabilit des points de vue conc d s ou se lon la terminologie de la ScaPoLine quels sont les tres discursifs susceptibles de satu rer les variables sources de ces points de vue 4 2 L appareil conceptuel et terminologique de la ScaPoLine Sans vouloir proposer une description d taill e de la structure de la ScaPoLine dont les l ments fondamentaux sont soigneusement illustr s dans presque toutes les contri butions de N lke et al 2004 2009a 2009b 2010 2011 ainsi que dans l tude comparative tr s minutieuse de D Coltier et P Dendale 2006 nous nous bornerons dans cette section rappeler bri vement les notions et les concepts op ratoires de la th orie scandinave afin de nous en servir pour notre an
611. ur le sens de l autonyme est dif c Les cas hybrides o la monstration et la v ridiction se recouvrent au sein d un m me nonc comme dans l exemple 51b 48 Ainsi en va t il dans l exemple suivant extrait d un corpus de presse La Nouvelle R publique du Centre Ouest 22 avril 2004 Il est difficile de s imaginer que son propre chemin ne soit pas celui des autres Je suis n en 1927 dans un modeste milieu tr s catholique pour employer un euph misme On n imaginait pas chez nous la possibilit de fr quenter l cole la que adjectif qui frisait l insulte et que j ai entendu employer comme tel par des int gristes de l poque 1950 L absence de marques m talinguistiques sur l autonyme tr s catholique illustre parfaitement que le locuteur ne se contente pas ici de montrer l att nuation d coulant du tour euph misant mais le souligne vericonditionnellement par l ajout d une glose portant sur son dire pour employer un euph misme De mani re diam tralement oppos e en revanche le m me locuteur montre symptomatiquement dans l nonc suivant qu il entend saisir doublement le terme la que la fois comme r f rent et comme l ment du syst me en t moigne non seulement le recours aux guillemets mais aussi la terminologie m talinguistique repr sent e par le terme adjectif 278 51 b Des municipalit s d Italie telles que Venise et Pise ont pris l initiativ
612. ure affirme que le d bat fran ais sur la discrimination positive a t relanc grand fracas apr s la d cision de Nicolas Sarkozy de nom mer un pr fet musulman Cet v nement est sans doute moins saillant qu une campagne pr sidentielle et moins retentissant qu un d bat t l vis qui voit deux person nages controvers s de la politique se confronter sur le plateau Cependant les donn es report es ci dessus par Le Thr ondat et Silberstein t moignent clairement de l influence consid rable pour ne pas dire d terminante que cet v nement a eu sur la cristallisation vous de juger France 2 mission du 9 12 2010 Tous les italiques de la citation ont t gard s y compris la faute de frappe la ligne 3 L expression musulman par la suite rectifi e par de culture musulmane et issu de l immigration trahit la faiblesse de cette nomination clairement fond e sur la prise en compte d un crit re non pas social mais ethnico religieux 293 de la discrimination positive comme v nement de discours en confirmant par ailleurs ce que nous avons anticip plus haut savoir que le destin formulaire d une s quence verbale ne se joue pas tant sur l importance en soi de l v nement ph nom nal qui la re lance dans l espace public mais plut t sur l cho institutionnelle sociale et surtout m diatique qu elle re oit dans ce m me espace Or pour ne pas
613. urer des conditions de travail d centes et faciliter la cr ation d emplois Pub3 305 On voit bien que ces remarques que nous avons repr sent es comme des obstacles li s l interpr tation de la formule impliquent des enjeux s mantico discursifs qui d passent largement la question de la polys mie et concernent plus exactement la repr sentation du sens lexical Dans cet ordre d id es l volution s mantique de s curit et la polyvalence dans le sens de double interpr tabilit des termes flexibilit et s curit s expliquent non pas tant par le principe d conomie de la langue que l on voque g n ralement en lexicologie pour illustrer le fait polys mique mais plut t par l existence au sein d un m me signifiant de plusieurs facettes s mantiques Kleiber et Riegel 1989 qui sont nous l avons vu dans le chapitre 4 propos de la prax matique l expression de diff rentes praxis Ce d placement de perspective ou si l on veut de strat gies d appr hension qui proc de de la polys mie vers la dilatation s mantique d un terme obtenue par l effet d une fragmentation du sens linguistique voir infra propos de la s mantique de diversit constitue une preuve ult rieure de la fa on diver sifi e des locuteurs de s approprier la signification d une formule mais aussi de la cen tralit voire responsabilit longtemps ni e avant Bally et Benveniste du sujet
614. urnir une explication ult rieure cens e clairer les propos de la Cour de justice ant rieurement rapport s 38 L arr t de la Cour dans l affaire Gottardo est une bonne illustration de la grande importance que rev t le principe de l galit de traitement stipul l article 39 du trait CE Dans cet ar r t la Cour a statu que m me si les conclusions d un accord bilat ral avec un pays tiers re l ve de la comp tence des tats membres pour appliquer un tel accord les tats membres doivent se conformer au droit communautaire Cela signifie par exemple que si un tat membre A conclut un accord avec un pays tiers les ressortissants de l tat membre B ou C ayant accompli des p riodes d assurance dans ce pays tiers doivent tre trait s par l tat membre A de la m me fa on que les ressortissants de cet tat membre Selon la Cour c est une obligation qui d coule du principe de l galit de traitement stipul l article 39 du trait CE R17 Dans l exemple 39 en revanche le locuteur interpr tant exprime un jugement relative ment l attitude n gationniste de la Cour de justice des droits de l homme vis vis du concept de discrimination indirecte alors qu en 40 il fournit un jugement cri tique sur le point de vue individualiste plut t que social que la Cour de justice adopte vis vis de la notion de handicap 271 39 Il ne peut tre affirm q
615. ut Il y a une liste d attente pour le miel d Albertas Diana a retrouv go t la vie et travaille mi temps comme comptable Elle g re galement un projet d apiculture dans la communaut locale o neuf autres familles ont re u de l aide Tous les six mois elle r dige un compte rendu de la situation l attention de GraZina Mon girdien la directrice du projet chez Heifer qui d clare qu elle ne pourrait jamais vivre dans un autre pays tant la campagne lituanienne est merveilleuse Chez les Usinskai assis autour de la table ronde dans des si ges sculpt s dans des troncs d arbre la maison semble pa radisiaque Des pots de fleurs ornent le petit jardin devant la maison et l air sent bon l herbe fra che Albertas am ne une bouteille de midus un alcool base de miel et d herbe plus fort qu il n y para t Il en remplit quelques verres ras bord L alcool na tional lituanien n est jamais aussi bon que quand il est fait maison et cette cuv e trois ans d ge Des abeilles voltigent autour des verres tandis qu Albertas attrape sa cadette et l embrasse bruyamment B6 Le reportage commence par une description au pr sent plus pr cis ment une des cription d actions il vend sa femme d core susceptible de faire conna tre le couple et leurs trois enfants Dans le portrait de cette famille vivant la campagne litua nienne un gros plan est fait sur les deux filles Le rep
616. uvoir l galit activit s de lutte contre la discrimination men es en 2009 R13 Progress Rapport annuel de performance 2009 Pleins feux sur les performances 2010 R14 Progress Rapport annuel de performance 2009 2010 R16 Le d veloppement de la l gislation contre les discriminations en Europe Une comparaison 2009 entre les 27 tat membres R18 Bilan de l Observatoire europ en de l emploi La dimension emploi de l cologisation de 2009 l conomie R19 Plus de femmes aux postes responsabilit Une cl de la croissance et de la stabilit co 2010 nomique 8 7 7 R2 Observatoire europ en de l emploi 2008 330 R30 L action de l Union europ enne contre la discrimination Rapport d activit 2007 2008 2009 R37 La lutte contre la discrimination et la promotion de l galit Comment mesurer les avan 2008 c es r alis es R42 Egalit des droits ou droits sp cifiques La protection des minorit s et l interdiction de 2007 discrimination R43 Le d veloppement de la l gislation contre les discriminations en Europe Une comparaison 2007 R45 Au del de l galit formelle L action positive au titre des directives 2000 43 CE et 2007 2000 78 CE R52 Religion et convictions discrimination dans l emploi Le droit de l Union europ enne 2006 R53 Des catalyseurs du changement Les organismes de promotion de l galit de traitement 2006 aux termes de la directive 2000 43 CE 331
617. ux bouts v tir et nourrir leurs enfants et se loger As23 Ces occurrences ne renvoient pas des instances anonymes comme cela tait le cas dans les t moignages mais rendent compte de la mani re dont le locuteur s adresse ses lecteurs et les int gre son discours Le deuxi me exemple notamment s av re tr s int ressant aussi pour une autre raison Comme nous avons d j expliqu supra le propre des productions crites repose sur la non co ncidence entre le temps de la pro duction du discours et celui de son interpr tation Dans cette occurrence le locuteur parvient par un artifice nonciatif tablir un contact plus serr avec les lecteurs qui au moment de l interpr tation auront pour leur part le sentiment que l auteur s adresse di rectement eux En r alit le temps de l interpr tation se superpose seulement fictive ment celui de l nonciation effective dont il ne constitue qu une image diff r e dans le temps Autrement dit l nonc recr e illusoirement en phase d interpr tation les m mes conditions de production de l nonciation effective par une reprise cho que de l acte scriptural Cet artifice nonciatif conforte l orientation argumentative de l nonc qui est de sensibiliser les destinataires aux probl mes de l exclusion et de la pauvret 91 6 Pour r sumer Nous avons consacr ce premier chapitre la pr sentation de notre corpus d un
618. ux di rectives communautaires cf ch 2 Cette sollicitude ne s explique pas seulement par la n cessit de combler une lacune l gislative mais elle est l expression d une volont r solue de la Communaut face une conjoncture politique extr mement dangereuse De fait si l on connait quelque peu l histoire r cente des formations politiques euro p ennes on se souviendra de la mont e en puissance du parti nationaliste autrichien no toirement x nophobe de J Heider aux lections politiques de 1999 Cet v nement a de toute vidence conditionn les strat gies politiques adopt es par les institutions euro p ennes qui face ce danger n ont pu qu acc l rer un processus qui tait d j en cours d acheminement Ainsi l instar des strat gies politiques de PUE les strat gies de communication aussi interviennent pour ramener les destinataires aux valeurs pr n es par les trait s Il ne reste qu expliquer comment les publications de notre corpus favo risent l indentification ces valeurs et d veloppent chez le citoyens un sentiment d appartenance la communaut L id e selon laquelle il existe des discours qui ne viseraient pas d lib r ment convaincre l auditoire mais plus simplement orienter ses points de vue est la base d un mod le de l argumentation d velopp depuis une dizaine d ann es par Ruth Amossy l Universit de Tel Aviv Cette th orie appel e
619. veille chez les commentateurs Notons que la plupart des mesures qui font l objet de commentaires m tadiscursifs au sein de nos publications sont des directives Cela n a rien d tonnant du moment que ces actes communautaires ne sont pas imm diatement applicables dans les syst mes juridiques nationaux et que pour produire des effets ils doivent tre transpos s dans le droit national par une loi interne Cela explique la profu sion dans notre corpus de passages o les locuteurs s attachent interpr ter minutieu sement les dispositions sugg r es par les directives cadres non encore transpos es Les exemples que nous proposons ci apr s tiennent compte de la distinction que nous avons faite plus haut relativement deux typologies d interpr tation normative La premi re que nous avons qualifi e de doctrinale tient l interpr tation des normes l gif r es par le Conseil Ainsi dans les exemples 28 et 29 l interpr tant commente les contenus d une directive en insistant sur ses lacunes Les emplois guillemet s en 28 servent isoler dans le texte les points qui selon l interpr tant demeurent obscurs dans la directive alors que la compl tive introduite par le verbe constater dans l exemple Propre d ailleurs toute d marche scientifique 267 29 pourvoit une explication du manque de d finition des notions guillemet es en pr ci sant par ailleurs ce que ce manque implique
620. versible rai un appareil et que les aides auditives ne font qu accentuer l audition qu il vous reste Ce dernier exemple montre que plusieurs niveaux d h t rog n it discursive peuvent se superposer au sein d un m me texte Ainsi l h t rog n it du discours proc dural s ins rant dans le discours communautaire c t des discours didactique et de divulga tion niveau macrotextuel se double du dialogisme interlocutif inh rent cette interac tion simul e niveau microtextuel de l nonc o le locuteur de l nonc responsable d j des r ponses droite du tableau ci dessus anticipe aussi les r ticences imput es l interlocuteur hypoth tique auquel il s adresse fictivement Pr cisons enfin que les consid rations jusque l formul es sur le discours proc dural valent pour tous les guides de notre corpus en d pit de leur diversit Il est vrai que g n ralement chaque typologie de guide organise diff remment non seulement les conte nus mais aussi les plans de textes Ainsi tandis que les guides de pr vention des risques associent des l ments iconiques et textuels d autres en revanche tendent privil gier plut t des fiches descriptives assorties de commentaires aux marges informations com pl mentaires et mots cl s Il n en reste pas moins que les r gularit s relev es pour la description des discours proc duraux se retrouvent indiff remment dans chaque v
621. vira mieux cerner l emploi que le linguiste fait de la notion de poly phonie par rapport au dessein bakhtinien originel 7 Les chercheurs s accordent sur le fait que Bakhtine lui m me ne s est jamais pr occup de cerner la relation entre les notions de dialogisme et de polyphonie pas plus qu il ne s est attach leur donner une d finition pr cise Ce que l on sait est qu il utilise le terme de polyphonie dans le champ litt raire alors que le dialogisme appara t quant lui comme un principe gouvernant toute activit langagi re compliquer ult rieurement les choses il y a aussi le fait que Bakhtine se sert d un appareil conceptuel extr mement complexe constitu de nombreux termes polys miques se pr tant difficilement la traduction Ainsi A Nowakowska 2005 remarque t elle que le mot raznorechie plurilinguisme est souvent traduit par polyphonie aussi bien dans les traductions d Est thique et th orie du roman que dans Esth tique de la cr ation verbale alors que Bakhtine n emploie ce terme Polifonija en russe que dans son ouvrage de 1929 pour cerner la sp cificit du roman de Dosto evski le roman polyphonique par antonomase Quant la notion de dialogisme elle traverse en revanche toute la production de Bakhtine de 1929 1970 8 Nous renvoyons pour cela l article de J Kristeva 1967 Bakhtine le mot le dialogue le roman o l auteure expose ses r flexions sur l in
622. x images explicatives Il en va tout autrement dans les guides l intention des demandeurs d emploi et des employeurs o en plus des param tres tradi tionnellement fix s par la sc ne g n rique ce genre mobilise d autres formes de mise en sc ne de la parole les t moignages par exemple La relative stabilisation des dispositifs nonciatifs mis en uvre dans nos publica tions nous autorise classer les genres de notre corpus parmi les genres institu s de mode 2 tels que les d finit Maingueneau 2004 Dans cet article l auteur revient afin de la remanier sur son ancienne cat gorisation entre genres auctoriaux routiniers et conversationnels Plus exactement il r duit cette tripartition aux seuls genres conversa tionnels et institu s ces derniers englobant les genres auctoriaux et routiniers Il dis tingue quatre modes de genres institu s e Genres institu s de mode 1 tr s peu sujets variation enti rement conformes aux contraintes de la sc ne g n rique e Genres institu s de mode 2 genres qui suivent une sc nographie habituelle tout en admettant des exceptions C est bien le cas de nos publications qui sont C est en ce sens que Maingueneau affirme que la sc nographie n est pas impos e par le type ou le genre de discours mais institu e par le discours m me Maingueneau in D Maingueneau amp P Charaudeau 2002 516 3 Trait la fois n cessaire pour des raisons
623. x recommandations de Lisbonne la r forme du syst me de formation des adultes est inscrite dans le programme national de r forme de la Finlande et a t int gr e dans le nouveau programme gouvernemental publi au printemps 2007 R35 5 La quatri me table ronde sur l inclusion sociale mi chemin de Lisbonne s est tenue Glasgow Cette ann e la table ronde a apport une pr cieuse contribution l imminente pro position de la Commission relative l avenir de la m thode ouverte de coordination dans le domaine de la protection sociale et l inclusion sociale As12 6 Avec pour devise C l brons 2007 quelque 700 participants issus de 30 pays prenant part cette Ann e europ enne se sont r unis Lisbonne les 19 et 20 novembre afin de cl turer l ann e par une conf rence officielle cette occasion les participants ont dress le bilan de l ann e coul e et ont manifest leur intention de poursuivre les efforts d ploy s en faveur de l galit R30 La diff rence entre les occurrences de Lisbonne attest es dans les deux premiers extraits et celle du dernier r side dans le fait que ces items renvoient deux ordres r f rentiels diff rents Contrairement l exemple 6 o Lisbonne d signe bien la capitale europ enne dans les exemples 4 et 5 ce n est pas le r f rent initial la ville qui est vi s mais un r f rent discursif dont l interpr tation
624. xte par l effet des guil lemets mais le signe linguistique est saisi dans toute sa mat rialit assorti dans le co texte d un vocabulaire m talinguistique pr cis termes mots verbe concept notion si gnifi sens tiquettes etc 48 Des mots comme contagieux fardeau obsol te parasite ou rebut appa raissaient sur des tiquettes cousues sur la peau d individus pour d montrer le degr de souf france laquelle sont expos es les personnes victimes de la discrimination Pub15 49 L article 8 1 se base sur le principe de l interdiction du traitement de donn es sensibles ap pel es cat gories particuli res de donn es dans le libell de la directive Les tats membres interdisent le traitement de donn es caract re personnel qui r v lent l origine ra ciale ou ethnique les opinions politiques les convictions religieuses ou philosophiques l appartenance syndicale ainsi que le traitement des donn es relatives la sant et la vie sexuelle IL convient de noter que l utilisation du verbe r v lent dans la directive laisse entendre que les donn es doivent tre consid r es comme sensibles m me si elles ne 276 donnent qu une indication indirecte au sujet de l origine raciale ou ethnique ou de la religion ou des convictions R51 50 La notion de voies de recours effectives proportionn es et dissuasives a t d vel
625. ymes d sambig isantes Soit par exemple les occurrences suivantes 52 Le monde prend de l ge Dans la plupart des pays la population vieillit Cette volution a forc ment des r percussions profondes sur les retraites et les autres syst mes d aide aux per sonnes g es Deux facteurs expliquent cette tendance De toute vidence le premier facteur est en soi positif on vit plus longtemps En m me temps on a moins d enfants Ce facteur aussi pourrait on dire est quelque chose de positif car il devrait se traduire par une stabilisa tion de la population mondiale un niveau toutefois nettement plus lev qu actuellement As25 53 La principale question qui se pose est de savoir comment mettre en uvre une action positive quand la discrimination s av re dans certains cas invisible Comment g rer une soci t o les pr jug s sont plus nombreux que les pers cuteurs et o les victimes n ont souvent pas cons cience du fait que leurs difficult s sociales sont li es leur origine ethnique ou raciale leur sexe ou leur religion La premi re chose faire est de d masquer la discrimination invi sible c est dire d identifier des indicateurs qui mettront en vidence les processus discri minatoires au lieu d attendre passivement une ventuelle r action des victimes C est pour cette raison que les statistiques sont un outil essentiel pour ne pas dire indispensable B20 280

La politique de communication de la Commission européenne

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