Home

Pour télécharger le mémoire

1. Ces entreprises n ignoraient pas les risques li s la disparition des quotas mais le passage d un march de masse une production plus diff rentiante et la conqu te d une nouvelle client le n cessitent des moyens humains et financiers que toutes les PME n ont pas 4 1 2 Une gestion des ressources humaines embryonnaire Dans le domaine de l anticipation sociale la loi ne dispense pas les PME de mettre en place une gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences Comme les grandes entreprises elles sont cens es estimer leurs besoins futurs en personnel et lancer de fa on anticip e des actions pour les mettre en coh rence avec les ressources actuelles Elles doivent en outre s attacher pr server l employabilit de leurs salari s Ces derniers peuvent ainsi b n ficier du droit individuel la formation et de la validation des acquis de l exp rience comme dans les grandes entreprises le montant l gal des d penses de formation est fix 1 6 de la masse salariale 48 Antoine Riboud Modernisation Mode d emploi coll 10 18 p 45 49 Observatoire des Entreprises de Lorraine CRCIL 1 semestre 2003 Cette tude bas e sur le d claratif est probablement optimiste La d finition soumise aux chefs d entreprise est la suivante La veille Intelligence Economique s entend comme la ma trise de l information strat gique Elle inclut collecte traitement diffusion et pr
2. vite pas de profondes ruptures sociales et territoriales 1 2 L envers du d cor 1 2 1 Des r sultats trompe l il L urgence inh rente au traitement chaud des restructurations conduit parfois privil gier le court terme au d triment de solutions plus durables Des reclassements fragiles Ainsi les conditions du reclassement ne permettent pas toujours une parfaite ad quation entre le salari reclass et son nouveau poste La contrainte de temps l tat d esprit du salari suite son licenciement ou encore pour l employeur l app t des subventions l embauche sont autant de facteurs qui peuvent compromettre la p rennit du reclassement Des r industrialisations pr caires Les ann es 2000 ont vu se multiplier les implantations de centres d appels Forts consommateurs de main d uvre peu qualifi e et peu exigeants en termes d infrastructures ils permettent de recr er rapidement des centaines d emplois sur les sites sinistr s Mais ces m mes avantages constituent des facteurs qui pr disposent des d localisations futures Les aides l implantation d entreprises peuvent galement conduire des d m nagements opportunistes sans incidence sur l emploi De tels ph nom nes ont pu tre observ s notamment autour des zones franches 1 2 2 Des exclus tr s nombreux En outre seule une minorit des salari s licenci s pour motif conomique pe
3. Incantation ou vrai rem de Incantatoire l anticipation l est par son nom un peu sibyllin et dans son discours qui n h site pas manier les diagnostic partag et les acteur collectif Au del du vocabulaire pourtant ce sont des actions tr s pragmatiques reconstruites dans chaque situation qui sont mises en uvre former les salari s aider des sous traitants se diversifier inciter des PME se regrouper Ces actions peuvent permettre d viter certaines restructurations ou d y pr parer salari s et territoires Pourtant l anticipation n est pas proprement parler un rem de n y pas une solution que l on pourrait administrer dans tous les cas et les r sultats ne sont pas garantis Plus qu une m thode grav e dans le marbre l anticipation est un mode de questionnement sur l avenir des entreprises et des territoires qui prend acte du fait que les mutations sont in vitables Cette id e est porteuse de traumatisme L objectif de ce m moire est de montrer que la politique de l autruche n est pas la seule possible L anticipation est g n ralement assimil e l annonce pr coce des restructurations par les pouvoirs publics ou l entreprise suivie d une phase de pr paration des salari s et du territoire cette ch ance En pratique cette approche est d licate mettre en uvre L annonce m me anticip e dramatise la rupture elle conse
4. e le type de coop ration des r unions r guli res une mutualisation de moyens le d veloppement d une offre commune De nombreux pays essaient aujourd hui de d velopper ces r seaux d entreprises qui sont per us comme une des formes d organisation territoriale les plus efficaces Pour Christian Blanc l organisation en r seaux du territoire est un facteur d cisif de comp titivit Plus encore que la transmission des savoir faire les conomies d chelle ou les co ts de transport r duits la proximit des hommes appara t comme un facteur de comp titivit essentiel les personnes qui travaillent dans ces institutions se retrouvent discutent se comprennent et sont capables d entreprendre ensemble 60 gt j Dans la suite on utilisera indiff remment les expressions r seau d entreprises cluster ou district 61 RNA 2 Michael Porter On Competition 1999 La traduction de cluster r seau d entreprises ne doit donc pas faire oublier que ces regroupements peuvent aussi inclure des centres de recherche universit s administrations Christian Blanc Pour un cosyst me de la croissance Rapport au Premier ministre 2004 63 Th Ibid 41 51 4 3 3 2 Les vertus anticipatrices des r seaux Au del de son impact positif sur la comp titivit des territoires l organisation en r seaux constitue un cadre favorable pour
5. par salari et les frais de consultants pour la cellule de reclassement A titre de comparaison l indemnit l gale de licenciement est d environ 3 mois de salaire pour 15 ans de pr sence dans une entreprise Les salari s des PME doivent parfois s en contenter Souvent ils ne peuvent compter que sur eux m mes pour se reclasser Il est donc important de pouvoir agir en amont mais les PME restent un terrain difficile pour l anticipation 43 Au sens de la d finition europ enne moins de 250 salari s 44 0 iz Moins de 50 salari s 4 Diminution des licenciements conomiques en 2000 Premi res informations et premi res synth ses 2002 03 N 13 1 Minist re de l Emploi du Travail et de la Coh sion Sociale 2002 46 Source donn es 2001 http www pme gouv fr economie chiffreclefspme chap1 13 pdf 4 7 D autres exemples confirment cet ordre de grandeur pour la Sabena 76 000 par salari 36 51 4 1 Les PME zone d ombre de l anticipation 4 1 1 Un pilotage vue Le pilotage vue demeure fr quent dans les PME C est le mythe de la petite entreprise qui colle ses march s suffisamment souple pour n gocier des virages 180 D j en 1987 Antoine Riboud d non ait cette conception comme dangereuse Une petite entreprise monoproduit peut avoir le sentiment de coller au jour le jour son march et d tre suffisamment petite et souple pour chang
6. Action R gionale Direction G n rale de l Emploi et de la Formation Professionnelle Droit Individuel la Formation Direction R gionale de l Industrie de la Recherche et de l Environnement Fonds National pour l Emploi Gestion Pr visionnelle des Emplois et des Comp tences Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques Loi de Modernisation Sociale Mission Interminist rielle sur les Mutations Economiques Plan de Sauvegarde de l Emploi R seau de D veloppement Technologique Service des Etudes et des Statistiques Industrielles Syst me Productif Local Validation des Acquis de l Exp rience 47 51 Bibliographie AGGERI Franck PALLEZ Fr d rique Les nouvelles figures de l Etat dans les mutations industrielles Cahiers du CGS n 20 juin 2002 ALPHA Groupe Gestion de l emploi et restructurations mars 2004 AUBERT Jean Pierre Mutations industrielles rapport au Premier ministre 2002 AUBERT Jean Pierre BEAUJOLIN BELLET Rachel Les acteurs de l entreprise face aux restructurations une d licate mutation Travail et Emploi n 100 2004 BEFFA Jean Louis Pour une nouvelle politique industrielle janvier 2005 BENAYOUN Omri PIGOT David ZELLER Isabelle Les Etats Unis face aux mutations conomiques rapport de mission septembre 2004 BLANC Christian Pour un cosyst me de la croissance Rapport au Premier ministre 2004 BRUGGEMAN Fr d ric PAUCARD Dominique LAPOTRE Marc
7. S veroc le Ch teau Aveyron W Cohors Lot DET Dn y DTA Fi 4 SN 2 ha r A 7 XA 2544 Montauban Tarn et Garonne SL zado RE lt D x Eurocentre LS g Costelnau D Etrefonds Haute Garonne 7 Le Mas de Rest 1 Pau Naso ELN 2 FUN 7 0 Gaillac Tarn 22 0 Navarre Bonzom Marseille DE Ari ge Arag n Andorra 2 4 7 gt a m Tarbes Hautes Pyr n es Catane VW RE MEDITERRANEE Meta Les territoires ont donc a priori des leviers pour anticiper Pour pouvoir les actionner encore faut il disposer de l information ad quate et parvenir transformer une bonne id e en approche politiquement acceptable 3 2 L information des ressources inexploit es La premi re interrogation concerne qualit de l information des territoires Disposent ils de donn es suffisantes pour pouvoir anticiper 3 2 1 La pr visibilit un faux d bat Les restructurations sont rarement des surprises Quoi qu en disent certains acteurs 11 est possible de voir venir la plupart des restructurations Il existe certes des retournements brutaux de conjoncture comme celui qui frapp les t l coms en 2001 mais ils sont plut t l exception Le plus souvent les restructurations s inscrivent dans
8. SODESI Air France SIDE Soci t d Industrialisation et de D veloppement Economique Michelin G rant Trius Conseil G rant SAMPr cision Directeur G n ral G ris Responsable du p le restructurations licenciements Syndex Directeur G n ral Tecsa consultants Pr sident Directeur G n ral SOFIREM Directeur du D veloppement conomique Conseil R gional de Champagne Ardenne Directeur G n ral Innovation conomie emploi Conseil R gional du Centre Directrice de l Action conomique Conseil R gional du Nord Pas de Calais Responsable Mutations conomiques Conseil R gional de Basse Normandie Directeur Action conomique et emploi Conseil R gional de Haute Normandie Maire d Auzat Ari ge Vice Pr sident Conseil G n ral d Ari ge 50 51 Services d concentr s et pr fectoraux Omri Benayoun M lanie Delots Jean Marie L cluse S bastien Limousin Henri Rojas Guy Sarels Isabelle Zeller Administration centrale Jean Pierre Aubert Alain Cluzeau Bruno Dupuis Pascal Geiger Herv Gosselin Paulette Pommier Universitaires Rachel Beaujolin Gilles Leblanc Fr d rique Pallez Autres Jean Marie Berg re Catherine Cornillot Philippe Domino Annie Favrie G rard Pardini Yves P lissier Chef de la Division d veloppement industriel et technologique DRIRE Nord Pas de Calais Chef de la Division d veloppement industriel et technologique DRI
9. communes et les d partements Ces l ments semblent pr disposer l chelon r gional occuper une place centrale dans l anticipation des restructurations Ainsi pour Jean Pierre Aubert il faut 32 51 promouvoir le niveau r gional Etat r gions comme niveau charni re de l intervention des 38 pouvoirs publics Etat collectivit s locales dans le cadre des mutations conomiques Quel r le pour l chelon r gional Une premi re attribution pourrait tre de centraliser la collecte de l information et d assurer sa diffusion aux acteurs concern s communes d partements En effet si chaque collectivit territoriale tendance se doter de ses propres moyens d information ils sont de qualit tr s in gale et les principaux services organis s en la mati re sont comme on l a vu au niveau de la r gion L chelon r gional pourrait galement assurer un service minimum de l anticipation en suscitant et en coordonnant les actions face aux grandes menaces qui p sent sur le territoire En effet pour des raisons de politique locale ou de moyens il y a toujours un risque que personne n anticipe On pourrait aussi imaginer que l chelon r gional promeuve l anticipation aupr s des collectivit s locales Un m canisme d appel projets destination des agglom rations ou des pays pourrait exemple les inciter s interroger sur la p
10. par Hamon Vice pr sidente de Rennes M tropole 39 51 PME vers l anticipation pense notamment la construction de relations plus partenariales entre donneurs d ordres et PME sous traitantes ou encore au regroupement sous forme de r seaux de districts d entreprises et d institutions travaillant sur les m mes sujets 4 3 Faire merger des syst mes anticipateurs 4 3 1 Des d marches collectives pour mieux anticiper L mergence de ce qu on appel des syst mes anticipateurs r pond une double probl matique Tout d abord on l a dit le tissu des PME est g n ralement peu lisible pour les pouvoirs publics Nombreuses dispers es les PME sont un casse t te pour le territoire qui cherche anticiper les mutations conomiques En se regroupant autour d une grande entreprise ou sous forme de district elles gagnent en visibilit il devient possible d en faire un suivi statistique d en suivre les grandes volutions Le territoire peut alors aider ces entreprises anticiper Les actions collectives men es par les DRIRE sur diff rentes fili res montrent qu il est plus facile d agir quand les entreprises s organisent que quand elles restent isol es dans un tissu disparate Surtout en s organisant ou en se rapprochant d autres acteurs les PME peuvent mettre en commun leurs moyens avec d autres entreprises ou institutions et faire merger une v ritable
11. parfois pr f rable d anticiper sans le dire Comme on l a vu l anticipation repose g n ralement sur des outils classiques de d veloppement conomique utilis s dans un autre contexte Il est donc possible d anticiper sans mentionner publiquement le risque de restructuration cet gard l exemple de Pechiney Auzat est clairant cf encadr Les non dits de la convention Pechiney Auzat Cinq ans avant la fermeture de l usine d Auzat l Etat le Conseil G n ral et Pechiney ont sign une convention avec pour objectif de cr er 1 000 emplois dans le d partement Ce document parle de revitalisation ni de r industrialisation mais d industrialisation de l Ari ge Dans le pr ambule on ne trouve que des r f rences au pass et aucune mention du projet de fermeture de l usine d Auzat En raison de l ampleur des restructurations industrielles qui ont touch Ari ge durant les dix derni res ann es l Etat et le D partement entendent confirmer sa vocation industrielle et d cident de mettre en place les moyens n cessaires la cr ation de 1 000 emplois en Ari ge par une dynamisation de son tissu conomique plus particuli rement dans les bassins industriels traditionnels Pour justifier l engagement de Pechiney dans la convention on peut lire que la soci t Aluminium Pechiney plus particuli rement attach e la tradition industrielle de la r gion sic de Taras
12. Les raisons en sont multiples les unes tenant aux strat gies des employeurs les autres aux comportements des salari s dont l app tence formative serait fortement 4 2 2 29 diff renci e selon la dur e la qualit leur parcours de formation initiale Faire en sorte que la d marche de d veloppement de l employabilit profite tous les salari s demande donc l employeur une gestion sur mesure des situations individuelles potentiellement tr s lourde 26 ig 27 En cas de d saccord r p t le salari peut saisir un organisme paritaire 27 Depuis 2004 1 6 de la masse salariale pour les entreprises de plus de 10 salari s 0 4 en dessous de seuil 2 La VAE est l initiative du salari Son financement est pris en charge par l employeur il entre alors dans le d compte des d penses de formation professionnelle ou par les organismes paritaires charg s de la formation professionnelle 2 Haut Comit Education Economie Emploi VAE construire professionnalisation durable rapport d tape 56 La Documentation fran aise 2004 20 51 Une d marche contre nature Par ailleurs pr occup e davantage de faciliter le reclassement des salari s que de les fid liser l anticipation sociale bouscule les th ories classiques de gestion des ressources humaines fond es sur le triptyque attirer motiver retenir Comme le remarque Dominiqu
13. Sans s en apercevoir ils se privent d une source d innovation suppl mentaire et se fragilisent un peu plus encore Faire merger une d marche d anticipation Ces obstacles ne peuvent tre lev s que gr ce l animateur Son premier r le est de f d rer les entreprises et de faire merger une confiance mutuelle minimale sans laquelle rien n est possible Cela passe par des actions tr s concr tes pour prouver que le regroupement du sens Les industriels attendent d abord des gains de comp titivit un acc s de nouveaux march s et un espace de dialogue Constatant que les crises de confiance viennent souvent d une entreprise qui ne joue pas le jeu d autres districts font reposer la confiance sur un m canisme de cooptation des nouveaux membres C est notamment le principe retenu par la Cit de l Initiative Roubaix Il a sans doute largement contribu au bilan enviable de ce groupe d entreprises aucune d faillance en 10 ans sur le march pourtant sinistr de la confection Une fois la confiance tablie l animateur doit sensibiliser les entreprises l anticipation des volutions technologiques et concurrentielles Si la veille fait partie de la culture des secteurs Les entreprises du district de la bonneterie en Caroline du Nord ont apparemment su s en convaincre puisqv elles d clarent qu il n y a plus de secrets entre elles rapport dans governor s guide
14. conomiques janvier 2003 Contrat de revitalisation conomique du pays de Foix Haute Ari ge janvier 2004 Convention pour l industrialisation de l Ari ge 1998 Convention pour l industrialisation et le d veloppement de l emploi en Ari ge 2000 D veloppements Anticiper les mutations structurelles des entreprises n 33 avril 2003 49 51 Personnes rencontr es Entreprises Daniel Atlan Dominique Azam Jean Charles Bo Armand Carlier Richard Deschamps Bruno Mainbourg Andr Malet Fran ois Moreau Patrice Simounet Jacques Henri Thonier Patrick Viterbo Thadd e Wilk Soci t s de conversion conseil Jean Pierre Briand Fr d ric Bruggeman Fran ois Saget Claude Trink Collectivit s territoriales J r me Ducuing Jean Louis Garcia Fran oise Grousson Patrice Hubert Gilles Le Mar chal Bernard Piquemal Vice Pr sident Ressources Humaines Arcelor Directeur G n ral Saint Gobain D veloppement Pr sident Directeur G n ral Inserd co Ancien Pr sident du Directoire de Matra Automobile 2002 03 Directeur des Relations institutionnelles nationales et r gionales France Alcan Directeur de la R industrialisation et du d veloppement conomique local Areva Directeur G n ral SIDE Soci t d Industrialisation et de D veloppement Economique Michelin Chef de Projet Direction du D veloppement durable et de la responsabilit sociale Danone Directeur G n ral
15. convention de reclassement personnalis e permet de b n ficier d un suivi sp cifique de qui doit favoriser un reclassement acc l r Pendant la dur e de la convention 8 mois maximum le b n ficiaire est stagiaire de la formation professionnelle et per oit de l Assedic 80 de son salaire pendant 3 mois puis 70 La revitalisation du territoire suit galement un processus prouv Les soci t s de conversion s appuient sur des fichiers de prospects et des mailings cibl s pour attirer de nouveaux employeurs d veloppement exog ne En parall le elles proposent des avances remboursables et des pr ts bonifi s aux entreprises existantes d veloppement endog ne afin de susciter des projets et de cr er de l emploi sur le territoire Dans les cas les plus douloureux les contrats de site sign s par les entreprises en difficult l Etat et ou les collectivit s locales mobilisent d importants financements pour aboutir une revitalisation du territoire Ainsi pour le contrat de site de Romorantin Lanthenay fermeture Matra Automobiles il s agit de 26 pour celui de Saint Etienne Roanne Saint Chamond restructuration du plus de 50 pour le bassin textile des Vosges 70 1 1 4 affaire qui tourne Le traitement chaud des restructurations peut donc appara tre comme un processus bien rod solide encadrement juridique professio
16. d entreprises an dans le cadre de leur mission de d veloppement industriel Une part significative des entreprises n est jamais visit e Pour les autres la fr quence de visite une fois tous les 2 ou 3 ne permet pas l anticipation Les autres acteurs du d veloppement conomique conseils r gionaux agences de d veloppement se heurtent aux m mes difficult s Le travail d anticipation est en outre compliqu par l chelle de temps tr s courte qui caract rise la vie des PME en quelques mois seulement une PME prosp re peut se retrouver en difficult Souvent en situation de sous traitance s appuyant parfois sur un seul produit les PME sont en effet plus sujettes que les grands groupes aux al as de la vie conomique N anmoins les territoires peuvent apporter un soutien aux PME e favorisant des d marches autonomes d anticipation les territoires peuvent par exemple d velopper l acc s des PME l information e cherchant compenser les insuffisances inh rentes la gestion des PME en particulier dans des domaines sensibles comme la gestion des ressources humaines 4 2 2 Favoriser des d marches autonomes Une premi re approche consiste pour le territoire renforcer les capacit s d anticipation autonome des PME Nous illustrerons ce point par l exemple de l acc s l information La plupart des territoires essaient aujourd hui de pousser les entrepri
17. d marche d anticipation hors de port e d une PME isol e 4 3 2 Favoriser la coop ration avec les grandes entreprises L approfondissement des relations entre grandes entreprises et PME appara t comme une premi re piste pour d velopper l anticipation dans les PME Sous traitance et partenariat Les relations de sous traitance en particulier peuvent devenir un fort vecteur d anticipation condition qu elles parviennent d passer le simple change marchand et acqui rent une dimension partenariale En effet si les PME sous traitantes n en ont pas toujours les moyens les donneurs d ordres eux se doivent d anticiper les attentes des clients et les volutions technologiques pour concevoir leurs nouveaux produits En choisissant de partager cette information 115 peuvent stimuler l innovation chez leurs sous traitants et faire en sorte que ces derniers aillent plus rapidement dans la bonne direction De leur c t les PME sous traitantes gagnent en r activit et peuvent conqu rir de nouveaux march s C est un partenariat gagnant gagnant Perfoest le club des sous traitants de PSA en Franche Comt et en Alsace en est un bon exemple Regroupant 150 PME principalement des fournisseurs de deuxi me rang il leur donne acc s des formations cibl es et des diagnostics industriels propos s par PSA L association notamment travaill sur le d veloppement des capacit s de cr ation et de marketing do
18. des carri res comporte des ruptures Dix ans vingt ans apr s la fin de sa formation initiale il faut se remettre la recherche d un emploi d o l int r t de maintenir notamment par des formations tout au long de la vie l employabilit des salari s 2 4 2 Les outils l gaux de l employabilit Deux outils l gaux ont t introduits cet effet le droit individuel la formation DIF et la validation des acquis de l exp rience VAE L obligation pour les entreprises de consacrer une part de leur masse salariale des actions de formations n est pas nouvelle En pratique pourtant l acc s la formation restait tr s in galitaire les moins qualifi s et les plus g s d j vuln rables affichaient des taux de formation tr s inf rieurs la moyenne avec des cons quences videntes sur leur employabilit 70 40 60 35 50 50 30 40 40 25 30 20 20 20 1 5 10 10 5 0 o 0 Ca D D o K S 30 49 50 54 gt 55 S D Y o 4 Y ans ans ans 2 Pourcentage de salari s ayant b n fici d une formation selon plusieurs typologies e par type d entreprise en 2000 source Lib ration 10 janvier 2005 e par qualification en 2001 source Lib ration 10 janvier 2005 e par classe d ge ann e non pr cis e source Le Figaro 20 d cembre 2004 D
19. des processus longs qu illustre par exemple l histoire de la sid rurgie du textile ou d entreprises comme Moulinex Jean Pierre Aubert et Rachel Beaujolin Bellet soulignent que l annonce d une restructuration est rarement une r v lation elle produit toujours dans ses pr mices des signaux qui permettent de la voir 3 venir les acteurs affirmant souvent a posteriori cela devait arriver Les signes avant coureurs sont vari s baisse continue du chiffre d affaires ou des b n fices augmentation du ch mage technique ajournement d investissements Les difficult s d autres industriels du m me secteur doivent galement attirer l attention 36 Jean Pierre Aubert et Rachel Beaujolin Bellet Les acteurs de l entreprise face aux restructurations une d licate mutation Travail et Emploi n 100 2004 27 51 Ainsi la fermeture de Metaleurop Nord fait suite dix ann es de r sultats d ficitaires De m me les difficult s d Arc International qui ont conduit le sp cialiste fran ais des arts de table annoncer la suppression de pr s de 3000 emplois sur le bassin de Saint Omer n ont rien d une surprise cf encadr Arc International chronique de difficult s annonc es Les Echos 13 juin 2001 le leader mondial des arts de la table conna t depuis novembre dernier un net tassement de son activit qui l a conduit l arr t d un fo
20. droit des restructurations s est orient vers un contr le a priori de l opportunit des licenciements avec en particulier l autorisation administrative de licenciement pour motif conomique Progressivement l encadrement juridique des restructurations s est recentr sur un contr le de l galit et parall lement investi de nouveaux domaines s effor ant aujourd hui de garantir un accompagnement de qualit pour le territoire et les salari s Volet social Apr s la suppression en 1986 de l autorisation administrative de licenciement pour motif conomique la loi Soisson du 2 ao t 1989 introduit la notion de plan social rebaptis depuis Plan de Sauvegarde de l Emploi PSE Son r le et ses modalit s de mise en uvre n ont pas volu de fa on notable il s agit de limiter les cons quences sociales des licenciements collectifs en proposant aux salari s licenci s une s rie de dispositions favorisant leur reclassement Plan social dans la loi de 1989 art 10 IV Art L 321 4 1 Dans les entreprises employant au moins cinquante salari s lorsque le nombre de licenciements est au moins gal dix dans une m me p riode de trente jours l employeur doit tablir et mettre en uvre un plan social pour viter les licenciements ou en limiter le nombre et pour faciliter le reclassement du personnel dont le licenciement ne pourrait tre vit notamment des salari s g s ou
21. du comit d entreprise Le d roulement de la consultation est fortement encadr par la loi nombre de r unions d lais respecter entre les r unions En outre la proc dure r pond une logique de d monstration l employeur doit justifier le bien fond de son projet mais elle ne se donne pas pour objectif la conclusion d un accord entre les 17 Voir par exemple la documentation d Isiman GPEC http www keyword fr sitekeyw html ru 46 htm 8 Fermeture de l usine de Locate pr s de Milan annonc e galement en 2001 Cf les interventions de Bernard Giraud Directeur du D veloppement Durable et de la Responsabilit Sociale chez Danone et de Arianna Maria Censi maire de Locate l poque des faits au Forum Mondial de la Ville 1 juillet 2005 19 2 1 5 Bernard Brunhes Le droit du licenciement conomique les humeurs d un praticien in Droit Social janvier 2003 16 51 repr sentants des salari s et l employeur Cette caract ristique distingue la France d autres pays europ ens comme l Allemagne l Espagne ou l Italie De fait la proc dure d information consultation apporte g n ralement assez peu de changements au projet initial de l employeur ainsi que le montre une tude r alis e par le cabinet Syndex Postures st r otyp es des acteurs Cet accent mis sur la forme plus que sur le fond conduit les acteurs se r fu
22. du secteur dans lequel ils travaillent e une approche mobilit qui voit dans le d veloppement de la polyvalence des salari s une fa on d accro tre leur employabilit et encourage donc la mobilit entre les postes et entre les unit s de production Naturellement rien n est impos On trouve ce type d approche chez Arcelor ou encore Seb avec sa charte de la mobilit Danone le projet Evolution pour d velopper l employabilit des salari s Le projet Evolution t lanc en 2004 vise aider les non managers op rateurs employ s administratifs ou commerciaux d velopper leur employabilit Evolution poursuit un double objectif conomique et social am liorer en permanence l efficacit des organisations et la performance collective en permettant aux salari s de pr server et d velopper leur employabilit sur le march du travail gt Il est int ressant de noter que les documents de pr sentation du programme situent explicitement cet objectif dans un contexte conomique o les m tiers voluent rapidement et o l emploi ne peut tre garanti vie Une quinzaine de chantiers pilotes sur des sites sont en cours en 2005 5 objectifs mesurables ont t fix s pour d velopper l employabilit des op rateurs e acquisition des comp tences de base lecture criture et calcul e formation au moins 23 heures par an en moyenne sur 3 ans e passeport de comp te
23. en r sulter des difficult s de recrutement qui Le Figaro 28 f vrier 2004 Via notamment les ARIST li es au r seau des Chambres R gionales de Commerce et d Industrie Syst me Productif Local nom donn par la DATAR aux districts fran ais cr s sur le mod le italien la fin des ann es 1990 42 51 affaibliront l entreprise ou l inciteront d localiser Les r seaux d entreprises apportent une r ponse ce manque de dialogue gr ce aux relations privil gi es qu ils entretiennent avec les services de l Etat et les collectivit s locales Ils peuvent galement jouer le r le d interface entre les PME et le monde de la recherche et ainsi favoriser l innovation l exp rience montre en effet que les chercheurs sont peu enclins se tourner vers les entreprises et que de leur c t les PME n ont ni le temps ni la volont de se rapprocher du monde de la recherche Cette capacit des r seaux d entreprises mettre en relation industriels et chercheurs devrait encore tre renforc e dans le cadre des p les de comp titivit Innovation et r seaux l exemple du p le verrier de la vall e de la Bresle Premier p le mondial pour la fabrication de flacons haut de gamme le district verrier de la vall e de la Bresle emploie plus de 7000 personnes et regroupe autour des grands verriers un ssu d une cinquantaine de PME maquettistes moulistes et paracheveurs d cor des
24. finie par Alain Finot comme la capacit de chacun s adapter l volution du march de nouveaux m tiers internes ou externes Alain Finot est l auteur du livre D velopper l employabilit ditions INSEP Consulting 2 Les obligations dans ce domaine sont d finies par un texte de 1971 19 51 Institu en 2004 le droit individuel la formation s efforce de rem dier cette situation donne droit chaque salari 20 heures de formation par an sur des sujets choisis en concertation avec l employeur Ce texte oblige l entreprise former chaque salari quand l ancien texte fixait seulement une enveloppe globale pour les actions de formation La validation des acquis de l exp rience introduite en 2002 propose quant elle de valider par un dipl me reconnu BTS BEP certifications professionnelles par exemple les comp tences acquises sur le lieu de travail dans un pr c dent emploi voire en dehors du cadre professionnel Un employ qui aurait encadr b n volement un club de gymnastique pourrait par exemple essayer de d crocher un brevet d ducateur sportif L encore l objectif est d aider les salari s d velopper leur employabilit 2 4 3 Les difficult s de mise en pratique Une d marche forc ment individuelle Il est difficile de parler d employabilit dans l absolu Qu est ce que d velopper l employabilit d ouvri res de la confection n
25. l anticipation des restructurations Selon Nicolas Jacquet ancien D l gu l am nagement du territoire La politique des r seaux d entreprises est galement une r ponse l anticipation des mutations conomiques des territoires d s l instant o une r flexion strat gique est engag e sur 2 4 64 les d bouch s des technologies produites localement et leur renouvellement Mutualisation de la veille L organisation en r seau permet tout d abord de mutualiser les actions de veille L information est partout publications professionnelles sites internet des concurrents brevets rapports d ambassades publications des services de l Etat donc co teuse collecter Souvent hors de port e d une PME isol e elle devient en revanche abordable pour les districts qui peuvent choisir de sous traiter le travail de veille des acteurs priv s et parapublics ou le faire en interne Textile technique et veille Clubtex le district des textiles techniques regroupe 50 PME dans le Nord de la France Il s est construit depuis 1994 autour de deux besoins une communication commune et des actions de veille technologique Aujourd hui l un des trois permanents de l association se consacre quasiment temps plein la r daction d un journal de veille trimestriel r alis en coop ration avec l ARIST Nord Pas de Calais rassemble des informations sur les brevets d pos s dans le secte
26. les finances publiques 5 Daniel Atlan Que faire des vieux travailleurs d Usinor Pr dictions postdictions Annales de l Ecole de Paris du management vol octobre 2001 16 Des outils privil gier pour anticiper l emploi La Tribune 25 mars 2005 15 51 comp tences qu elles n ont pas su exploiter ce qui valu la GPEC une r putation d usine gaz D autres se sont dot es de logiciels sophistiqu s d velopp s sp cialement pour am liorer l ad quation moyen et long terme entre emplois et ressources en fonction des volutions de l entreprise Mais les sujets sensibles reclassement semblent avoir t lud s A d faut d approche pr visionnelle on peut imaginer d autres formes d anticipation Aujourd hui l annonce des restructurations n intervient que tr s tardivement bien apr s la prise de d cision Pourrait on envisager que l entreprise communique ses projets de restructuration plus en amont d s la d cision prise afin de permettre aux salari s de s y pr parer 2 3 L impossible annonce 2 3 1 Le dialogue social premi re pierre d achoppement L annonce pr coce aux salari s d un projet de restructuration est une op ration hauts risques crainte de leur r action du d sordre qu elle peut faire r gner dans l entreprise parfois pendant plusieurs ann es dissuade de nombreuses entreprises de passer l acte Un d
27. mais ses r sultats semblent partiels et fragiles Le professionnalisme des acteurs contraste avec les graves traumatismes suscit s Ces difficult s conduisent certains acteurs remettre en cause la gestion chaud des restructurations Aujourd hui l Etat des universitaires des cabinets de conseil pr nent l anticipation comme la piste am lioration Ainsi pour Dominique Thierry on ne fait pas du d veloppement conomique de compensation en catastrophe et chaud Seules l anticipation et la mutualisation de moyens priv s et publics sur un territoire permettent de construire avant de d truire Jean Claude Meynet secr taire conf d ral du service travail emploi formation de CFDT consid re quant qu il est imp ratif de r envisager l anticipation des volutions structurelles de l conomie et de l emploi Pour Jean Pierre Aubert chef de la Mission Interminist rielle sur les Mutations Economiques MIME 1 faut se doter de capacit s d anticipation en mati re de d veloppement territorial et d employabilit des salari s Enfin selon le cabinet Alpha les mutations et les volutions seront d autant mieux assum es qu elles auront t pr par es et anticip es 6 Source Les Echos 13 f vrier 2003 7 Dominique Thierry Plans sociaux passer d une logique de moyens une logique de r sultats Le Monde 11 septembre 2001 Dominique T
28. pas les m mes probl mes d acceptabilit sociale personne ne contestera qu il faille chercher retenir les employeurs ni que l attractivit soit un enjeu important Ceci explique du reste pourquoi ces moyens d action sont aujourd hui bien int gr s dans la r flexion des collectivit s territoriales Les territoires ont donc commenc d velopper des bonnes pratiques leur permettant de mettre en place malgr les obstacles une d marche d anticipation La prochaine tape est de g n raliser ce qui aujourd hui reste encore une approche exp rimentale 3 4 D ployer territoriale Les exemples d anticipation territoriale qui pr c dent montrent une grande diversit d acteurs conseils r gionaux agences de d veloppement conseils g n raux pr fectures agglom rations communes Dans ce concert o chaque acteur a sa place la r gion au sens large conseil r gional et Etat semble cependant avoir un r le particulier jouer 3 4 1 Une place centrale pour le niveau r gional Le niveau r gional est un chelon pertinent pour les probl matiques de fili res notamment et pour g rer les relations avec les principaux employeurs Il dispose de moyens assez cons quents humains financiers informationnels r partis entre les services de l Etat et le conseil r gional Son tendue g ographique lui donne de plus pour aborder les restructurations un recul que n ont pas les
29. qui pr sentent des caract ristiques sociales ou de qualification rendant leur r insertion professionnelle particuli rement difficile Volet territorial Au d but des ann es 2000 merge le th me des d localisations qui renforce la crainte d une d sindustrialisation de la France Dans ce contexte la Loi de Modernisation Sociale LMS du 17 janvier 2002 introduit l obligation pour les grandes entreprises de contribuer la revitalisation des bassins d emplois en cas de restructuration affectant leur quilibre Elle inscrit ainsi dans le droit des pratiques initi es dans le pass par certains grands groupes aux pr occupations citoyennes Cette mesure est reprise par la loi de coh sion sociale du 18 janvier 2005 Obligation de revitalisation dans la Loi de coh sion sociale art 76 I Art L 321 17 I Lorsqu elles proc dent un licenciement collectif affectant par son ampleur l quilibre du ou des bassins d emploi dans lesquels elles sont implant es les entreprises de plus de 1000 salari s sont tenues sauf lorsqu elles font l objet d une proc dure de redressement ou de liquidation judiciaires de contribuer la cr ation d activit s et au d veloppement des emplois et d att nuer les effets du licenciement envisag sur les autres entreprises dans le ou les bassins d emploi 2 L obligation vaut aussi pour les entreprises de moins de 1000 salari s Toutefois la loi ne fixe pas de montan
30. recr er des perspectives et tenter de contrebalancer le coup dur de la restructuration Cette dynamisation du tissu conomique fait intervenir deux modes d action privil gi s e faire venir sur le territoire de nouvelles entreprises d veloppement exog ne Apr s avoir t un outil majeur pour l am nagement du territoire pendant les trente glorieuses cette modalit d action est aujourd hui d usage beaucoup plus restreint les nouveaux projets sont rares et difficiles fl cher vers tel ou tel endroit e aider les entreprises existantes se d velopper d veloppement endog ne Tr s diffus le d veloppement endog ne offre n anmoins un potentiel important et constitue aujourd hui le principal vivier pour la cr ation emplois Les modalit s sont diverses financement d un projet de d veloppement ou aide la diversification des sous traitants d une entreprise menac e par exemple 34 4 La croissance conomique g n rait alors de nombreux projets de nouvelles implantations industrielles 23 51 Pechiney Auzat un territoire menac qui anticipe La fermeture du site Pechiney d Auzat t officiellement annonc e et effectu e 2003 L usine produisait de l aluminium primaire et employait 200 personnes D s 1994 les dirigeants du groupe avaient laiss entendre que le site tait en sursis ce qui a permis au territoire d anticiper
31. structures charg es des restructurations de grands groupes fran ais A l autre bout du spectre nous sommes all s voir plusieurs PME et r seaux d entreprises afin de mieux cerner le r le que peut y jouer l anticipation C est le r sultat de ce tour d horizon que nous pr sentons dans ce m moire qui se veut une analyse critique des diverses tentatives d anticipation r alis es ce jour Apr s avoir rappel les limites du traitement chaud des restructurations nous nous interrogeons successivement sur les moyens dont disposent les entreprises et les territoires pour anticiper les restructurations L analyse fait appara tre dans les PME des difficult s sp cifiques que nous examinons dans une derni re partie Directeur G n ral de la SODESI filiale de conversion d Air France 5 51 1 Les limites du traitement chaud Face la g n ralisation des restructurations qui ont affect nos conomies au cours des quarante derni res ann es les r ponses apport es se sont structur es autour de ce qu on peut appeler un traitement chaud Une fois le projet de restructuration annonc on accompagne grands renforts de moyens le reclassement des salari s et la revitalisation des territoires L exp rience accumul e dans ce domaine permis le d veloppement de nombreux outils 1 1 Une bo te outils compl te 1 1 1 Des obligations l gales contraignantes A l origine le
32. y pas une r ponse pas plus le de couture acquis dans le cadre de la VAE que les providentielles formations bureautiques Le maintien de l employabilit doit se comprendre dans le cadre de projets personnels La premi re difficult est de les faire merger En effet pour le salari le premier projet c est souvent de conserver son emploi S y ajoute une certaine r ticence se former les salari s les moins qualifi s en particulier sont peu enclins retourner sur les bancs de l cole Cela complique le d veloppement de l employabilit surtout pour ceux qui en auraient le plus besoin S il est encore trop t t pour tirer un bilan les d buts de la VAE illustrent ces difficult s Sur 10 000 dossiers de candidatures d pos s en 2003 au niveau BEP ou CAP 20 des candidats sont repartis avec le dipl me complet soit 2000 dipl mes par an seulement Le succ s de la VAE est donc encore mitig aupr s des populations les moins qualifi es qui elle devrait pourtant b n ficier en priorit Cet cueil est notamment soulign par le Haut Comit Education Economie Emploi dans son rapport d tape L exp rience de trente ans de politiques d entreprise en mati re de formation continue mis en vidence que les b n ficiaires de ces politiques taient toujours les actifs les mieux form s ce qu on pris l habitude de r sumer par cette formule lapidaire 1 formation va la formation
33. 3 D velopper l attractivit sesioni intense on tarot 26 3 2 L INFORMATION DES RESSOURCES INEXPLOITEES eee cesser 28 3 2 1 La pr visibilit un faux d bat ss 28 3 2 2 Des sources d information tr s diverses ss 30 3 2 3 cha ne de l information organiser sise 30 3 3 LE PASSAGE A L ACTION UN NUMERO 31 2 51 3 3 1 Des difficult s politiques ishe iriran 31 3 3 2 Les pistes d une anticipation politiquement ss 32 3 4 DEPLOYER L ANTICIPATION TERRITORIALE ss 33 3 4 1 place centrale pour le niveau r gional ss 33 3 42 L indispensable implication du niveau local 35 3 4 3 changement de logique sise 35 4 PME LES GRANDES OUBLIEES DE L ANTICIPATION ssssssnsnenses 37 4 1 LES PME ZONE D OMBRE DE L ANTICIPATION 38 AT Un pilotaced vue sensuna MA ARE PAU BASSE a 38 4 1 2 gestion des ressources humaines embryonnaire 38 4 2 QUELLE REPONSE POUR LES POUVOIRS PUBLICS 7 se 39 4 2 1 Les PME terrain difficile pour l anticipation territoriale ss 39 4 2 2 Favoriser des d marches autonomes siennes 39 4 2 3 Compenser certaines insuffisances nine 40 43 FAIRE EMERGER DES SYSTEMES ANTICIPATEURS een 41 4 3 1 Des d ma
34. LT ECOLE DES MINES DE PARIS CORPS TECHNIQUES DE L ETAT Anticiper les restructurations incantation ou vrai rem de Lo c Buffard Julien Tognola septembre 2005 Pilote Michel Berry Terrain Patrice Simounet Table des mati res TABLE DES MATIERES sseseensesesenenenessennnenensessenessnnsesenseeseenesseneesesensee 2 REMERCIEMENTS 4 INTRODUCTION etes 5 1 LES LIMITES DU TRAITEMENT CHAUD msennnennenenenesenensnsesenesese 6 1 1 UNE BOITE A OUTILS COMPLETE 5 5 tent 6 1 1 1 Des obligations l gales amp 6 11 2 Une professionnalisation des acteurs ss 7 1 13 D s dispositifs prouv ss a eea aater arpoo anata AS ETE AAPEEE PE OEA LAPES PENE Dirt CASEI ed 7 LEA Uneafairegui tourne i Ea E A AEE E E E E E A A Da S 8 1 2 E ENVERS DU DECOR tete rs nee ad ete nine tonne desde en 9 1 21 Des r sultatSentrompe nt tn tete 9 12 27 Des ex l s tr s ss 9 1 2 3 profondes ruptures sociales et territoriales 9 1 3 L ANTICIPATION AU CHEVET DES RESTRUCTURATIONS sise 10 LIT L appel des acteurs lt AnNCip r MR ent Bat da Rat alu ee 10 1 3 2 D
35. La fermeture de lusine repr sentait une menace importante pour le tissu industriel ari geois qui ne compte que 9 000 emplois industriels et repose pour l essentiel sur l industrie de l aluminium et le textile Pour limiter les cons quences de cette fermeture l Etat le conseil g n ral et Pechiney ont donc sign d s 1998 soit 5 ans avant l ch ance une convention pour l industrialisation de l Ari ge confiant la SODIE la mission de cr er 300 emplois sur la p riode 1998 2000 En 2000 cette convention a t reconduite avec un nouvel objectif d un total de 1000 emplois sur la p riode 1998 2002 Au final cette action anticip e a permis de recr er 620 emplois sur le d partement entre 1998 et 2004 comparer aux 270 emplois directs supprim s par Pechiney 3 1 2 Enraciner les employeurs Autre forme d anticipation certains territoires mettent en uvre une v ritable strat gie pour retenir les principaux employeurs Le principe est simple il s agit d apporter de la valeur ajout e l entreprise et de cr er des liens entre elle et son environnement local En renfor ant sa comp titivit et en augmentant son int r t rester on peut se pr munir contre les d localisations et obtenir des d cisions favorables en cas d arbitrage entre plusieurs sites du m me groupe Avoir des contacts r guliers La premi re tape de l enracinement est l instauration d un dialogu
36. RE Alsace Adjoint au chef de la Division d veloppement industriel et technologique DRIRE Nord Pas de Calais Chef de la Division d veloppement industriel et technologique DRIRE Centre Responsable Mutations conomiques DRIRE Midi Pyr n es Chef du Groupement de subdivisions de Valenciennes DRIRE Nord Pas de Calais Charg e de mission Correspondante r gionale sur les mutations conomiques Pr fecture du Nord Pas de Calais Chef de la MIME D l gu Interminist riel aux Restructurations de D fense D partement Conversion et tudes Direction G n rale des Entreprises Minist re D l gu l Industrie Chef de la Mission des interventions sectorielles DGEFP Minist re de l Emploi de la coh sion sociale et du logement Charg de mission Mission des interventions sectorielles DGEFP Minist re de l Emploi de la coh sion sociale du logement Adjoint au chef de la MIME Charg e de mission Equipe D veloppement conomique et attractivit DATAR Professeur Reims Management School Directeur CERNA Ecole des Mines de Paris Professeur CGS Ecole des Mines de Paris D l gu G n ral D veloppement et emploi Charg e de mission Seine Maritime Expansion Directeur ARIST Nord Pas de Calais Directeur G n ral Initiative Cit et D veloppement Directeur D l gu aupr s du Pr sident ADIT Secr taire G n ral Clubtex 51 51
37. THOBOIS Pascal Plans sociaux et reclassement quand l innovation est promue par les repr sentants des salari s juin 2002 BRUGGEMAN Fr d ric PAUCARD Dominique Restructurations pratiques fran aises dispositif d accompagnement et r le de l expert Les cahiers de Syndex n 2 2003 BRUNHES Bernard DORRER Jolanta Les cons quences sociales des restructurations d entreprises Etude de cas pour la DG V de la Commission europ enne SAAB Link ping sterg tland Su de septembre 2000 CARAYON Bernard Intelligence conomique comp titivit et coh sion sociale rapport au Premier ministre 2003 CESR Champagne Ardenne Anticiper et accompagner les mutations industrielles de la fili re automobile en Champagne Ardenne mai 2003 CESR Lorraine Anticiper les mutations conomiques et sociales avril 2005 CHASSARD Yves sous la direction de Les conditions du licenciement collectif pour motif conomique comparaison entre sept pays d Europe mai 2002 CIADT Dossier de presse du 14 septembre 2004 CNER Elaboration et mise en uvre des Sch mas R gionaux de D veloppement Economique janvier 2005 Commission europ enne Restructurations et emploi anticiper et accompagner les restructurations pour d velopper le r le de l Union europ enne communication de la Commission 2005 Danone Rapport de responsabilit sociale et environnementale 2004 DARES Premi re La validatio
38. ans le cas de Metaleurop mais aucune action pr ventive n est engag e pourquoi 3 3 1 Des difficult s politiques On peut difficilement concevoir des actions d anticipation sans les lus locaux Relais indispensables de toute politique sur le terrain ils sont aussi les premiers concern s par les restructurations L anticipation un pari Pour l lu l anticipation est un pari politique risqu Un pari sur le temps tout d abord les effets de l anticipation p rennisation d une fili re pr paration de la reconversion d un territoire ne se font parfois sentir que plusieurs ann es plus tard un horizon ind termin quand l ch ance est pour l homme politique bien d termin e sa r lection Un pari sur les r sultats ensuite Si l anticipation choue le bilan sera neutre pour le territoire mais l image de l lu sera associ e un chec Si elle r ussit 1l n est pas vident que l lu puisse valoriser ce succ s L anticipation est discr te par nature elle vite elle pr pare mais n accomplit pas Jouer les cassandre M me si l homme politique est dispos agir ce n est pas forc ment ais Pour se pr parer un danger ou une menace il faut r ussir les voquer on ne se pr pare pas seul l implication de la population est essentielle L lu semble pouvoir aborder assez facilement les menaces qui p sent sur une fili re La multiplicit de
39. ari s et PAMS avaient t officiellement inform s du projet de restructuration 450 licenciements taient pr vus D s lors un groupe de travail tripartite r unissant la direction les syndicats et s est r uni r guli rement La n gociation permis de ramener le nombre de licenciements 250 personnes les autres salari s tant reclass s en interne Illustration de la qualit du dialogue l issue des r unions les participants se mettaient d accord sur un communiqu de presse commun afin d viter les voix dissonantes 2 3 2 La r action des tiers deuxi me pierre d achoppement L annonce anticip e d une restructuration met en p ril le dialogue social dans l entreprise et peut tre l origine d une grave crise interne Elle peut aussi d clencher l ext rieur de l entreprise des r actions peu contr l es et potentiellement n fastes Apprenant les difficult s de leur fournisseur les clients essaieront de diversifier leurs sources d approvisionnement les fournisseurs demanderont tre pay s plus t t les banquiers exigeront des garanties suppl mentaires susceptibles de paralyser le fonctionnement de l entreprise Des difficult s a priori passag res peuvent ainsi prendre une tout autre ampleur Comme l approche pr visionnelle l anticipation sociale au sens d annonce pr coce des restructurations se heurte de nombreux obstacles Les exemples tranger
40. con Vicdessos est pr te participer cette action pour ce bassin L encore aucune allusion une quelconque restructuration e Capitaliser sur les circonstances L exp rience montre qu il est tr s difficile d anticiper quand la population n est pas psychologiquement pr par e l id e d une restructuration l vocation d une menace peut alors susciter des r actions d incompr hension l inverse de grands drames m diatis s comme Metaleurop peuvent tre l occasion pour les territoires de lancer une r flexion sur l avenir de leur tissu conomique De m me les nombreuses fermetures de sites r alis es depuis 30 ans ont manifestement habitu la population aux restructurations dans la sid rurgie Ainsi en 2004 l annonce par Arcelor de la suppression de 5000 emplois l horizon 2010 n a pas suscit de r actions violentes ce qui devrait permettre aux territoires de s y pr parer e avec un projet Ce qui rend parfois l anticipation des restructurations inacceptable c est qu elles sont associ es l id e de d clin D s lors la population ne comprend pas qu on cherche les anticiper alors qu il faudrait les emp cher 31 51 Dans ce contexte il est important d anticiper les restructurations en parall le un projet de d veloppement conomique Cette approche peut contribuer renforcer l acceptabilit de l anticipat
41. de valeur ses donneurs d ordres et plus 11 retiendra leur attention il pourra alors b n ficier de leur soutien pour continuer progresser L entr e dans ce cercle n a rien d automatique elle peut tre facilit e par une impulsion du donneur d ordres ou des pouvoirs publics En parall le du renforcement des liens entre grandes entreprises et PME le d veloppement d organisations en r seaux est galement susceptible de stimuler l anticipation dans les PME 4 3 3 Promouvoir les r seaux d entreprises 4 3 3 1 mod le de d veloppement territorial Districts textiles italiens p le a ronautique Toulouse Silicon Valley ces r ussites industrielles ont en commun d tre des r seaux d entreprises Michael Porter sp cialiste mondial du sujet les d finit comme des d entreprises et d institutions partageant un m me domaine de comp tences proches g ographiquement reli es entre elles et compl mentaires En pratique cette d finition recouvre des r alit s tr s diverses leur taille le p le automobile du Michigan emploie 260 000 personnes le district de la fa ence Desvres Pas de Calais 100 personnes la nature de l l ment f d rateur des produits communs int gration horizontale une m me cha ne de valeur int gration verticale des processus similaires une technologie partag e un m me besoin en comp tences
42. e Thierry vice pr sident de D veloppement et Emploi il existe en permanence un discours contradictoire entre la n cessit de la mobilit et la volont de fid liser Dans ce contexte des dispositifs comme la validation des acquis de l exp rience les aides la cr ation d entreprises et plus g n ralement le d veloppement de l employabilit des salari s n emportent pas toujours l adh sion des Leur premier effet est de favoriser le d part des salari s ce n est qu au deuxi me degr qu ils peuvent conforter une image d employeur responsable et renforcer l attractivit de l entreprise Ce changement de culture est d autant plus difficile op rer qu il s av re tout aussi d routant pour les salari s Habitu s au ronron rassurant de la fid lisation ils sont peu dispos s entendre parler de reclassement Les liens peut tre plus affectifs qu ailleurs tablis par les Fran ais avec leur entreprise ne facilitent pas cette r flexion sur l apr s 2 4 4 Des initiatives prometteuses Malgr ces obstacles les entreprises semblent se convertir peu peu cette forme d anticipation et d veloppent des programmes qui vont au del des obligations l gales Deux types de d marches sont habituellement retenus pour d velopper l employabilit des salari s e une approche formation pour favoriser l adaptation des salari s aux volutions de leur m tier ou
43. e Vivien du groupe Areva 17 51 D autres acteurs consid rent qu il faut donner aux comit s d entreprises les moyens de s imposer comme de v ritables partenaires capable de discuter de sujets conomiques avec leur direction Aujourd hui leur manque de comp tences conomiques les marginaliserait et expliquerait l insuffisance du dialogue social l inverse leurs coll gues allemands qui b n ficient d une formation plus pouss e sont souvent cit s pour leur participation active la vie des entreprises Une meilleure sensibilisation des comit s d entreprises aux sujets conomiques ainsi qu un plus large acc s l expertise et au conseil pourraient donc permettre de renforcer le dialogue social Anticipation et dialogue social l exemple su dois En Su de le dialogue social est bien enracin et l annonce anticip e des restructurations est pr vue par loi Ainsi l entreprise a l obligation d informer l Office R gional de l Emploi AMS au moins 2 mois avant et jusqu 6 mois avant si 100 personnes ou plus sont licenci es En pratique l AMS est presque toujours averti 6 mois l avance Dans le cas de la restructuration de la division avions civils de Saab les premiers licenciements ont eu lieu en 1997 Or d s 1995 l entreprise avait fait une communication informelle aux syndicats et PAMS sur possibilit d une restructuration En f vrier 1996 les sal
44. e constructif entre le territoire lus organisations consulaires agences de d veloppement et les entreprises ce titre la diversification de l actionnariat et la centralisation des lieux de d cision ont pu contribuer distendre le lien qui existait entre l entreprise et le milieu local Bien des lus locaux n ont jamais rencontr les responsables des entreprises de leur territoire et ne savent que vaguement ce qu on y fait Dans ces conditions il est difficile de mettre en uvre une strat gie d enracinement au sein d un groupe un site de production parmi d autres n a ni les m mes besoins les m mes risques de fermeture qu un site qui abrite la direction d une branche Les lus locaux devraient donc d velopper des contacts r guliers avec les principaux employeurs de leur territoire directeurs de sites mais aussi dans le cas des groupes niveaux hi rarchiques sup rieurs plus proches des centres de d cision Cette d marche doit se faire un chelon territorial adapt le maire d une commune moyenne par exemple aura des difficult s pour obtenir un rendez vous aupr s d un directeur de branche d une multinationale De plus il sera sans doute partiellement d muni pour apporter des solutions aux pr occupations de l entreprise Les moyens d action Il faut ensuite tre l coute des attentes de l entreprise Celles ci concernent par exemple l offre d infrastructures i
45. e de l entreprise son environnement avec son lot de licenciements et de drames individuels Depuis 30 ans des dispositifs d accompagnement ont t d velopp s e court terme on essaie de favoriser le retour l emploi des salari s licenci s si possible dans leur domaine de comp tences mais pas toujours sur le territoire e plus long terme on s efforce de revitaliser le territoire c est dire de recr er localement un nombre d emplois quivalent celui qui a disparu Ces actions initi es apr s l annonce du plan social en pleine crise engagent g n ralement des moyens tr s importants mais les restructurations restent un traumatisme fort pour les salari s et les territoires Pour sortir de l impasse actuelle certains acteurs proposent d agir plus en amont avant la crise 11 faudrait anticiper Incantation ou vrai rem de Pour r pondre cette question nous avons souhait rencontrer les promoteurs de l anticipation universitaires syndicats pouvoirs publics entreprises mais aussi les sceptiques qui dans chacune de ces cat gories sont nombreux Ainsi notre tude nous a conduits rencontrer des repr sentants des pouvoirs publics au niveau national et en r gion au sein des collectivit s locales et des services de l Etat Du c t des entreprises notre terrain Patrice Simounet nous ouvert les portes du Club des 9 qui regroupe les
46. eaux employeurs Les territoires peuvent aussi d velopper leur attractivit en travaillant leur image C est ce que s est efforc e de faire la m tropole lilloise longtemps associ e la grisaille et aux drames industriels qui ont touch la r gion Candidate l organisation des Jeux Olympiques capitale europ enne de la culture en 2004 Lille est apparue ces derni res ann es sous un jour plus positif ce qui peut lui permettre de dynamiser son d veloppement conomique D autres territoires tentent de se forger une image autour du secteur conomique qui fait leur force l instar de la Cosmetic Valley cf encadr La Cosmetic Valley une image de marque L histoire du secteur de la parfumerie cosm tique en r gion Centre illustre de belle mani re l int r t pour un territoire de se cr er une image de marque L histoire commence dans les ann es 60 et 70 avec l implantation des premiers industriels de parfumerie en r gion Centre autour de Faberg Guerlain Lancaster ou encore Paco Rabanne Depuis le p le s est d velopp il regroupe aujourd hui une centaine d entreprises repr sentant plus de 6000 emplois Depuis une dizaine d ann es cette croissance a connu une acc l ration Sous l impulsion du CODEL Comit de D veloppement Economique d Eure et Loir le p le s est structur pour favoriser les collaborations entre industriels ou encore proposer des formations adapt es Su
47. elles e des conventions pr vues la loi qui donnent personne reclasser un statut et des revenus et lui permettent d tre prise en charge par la cellule de reclassement peut s agir Ces conventions sont famili rement appel es conventions article 118 en r f rence l article de la loi de modernisation sociale qui les introduites 4 2 242 Les premi res soci t s de conversion ont t cr es par des groupes comme Usinor ou Charbonnages de France pour faire face aux restructurations sid rurgiques et mini res 7 51 par exemple d un cong de reclassement ou une convention de reclassement personnalis e voir encadr Le cong de reclassement Propos aux salari s en cours de licenciement conomique dans une entreprise d au moins 1000 salari s le cong de reclassement permet de b n ficier d un bilan de comp tences sp cifique d actions de formation et des prestations d une cellule d accompagnement des d marches de recherche d emploi Ces actions sont financ es par l employeur Durant toute la dur e du cong de 4 9 mois le b n ficiaire demeure salari de l entreprise et l employeur lui verse une allocation gale 65 de son ancien salaire La convention de reclassement personnalis e Pour les salari s en cours de licenciement conomique dans une entreprise de moins de 1000 salari s et justifiant de 2 ans d anciennet la
48. er vue Mais g rer c est aujourd hui tre capable d anticiper en s informant sur l environnement pour d finir une strat gie et mettre la disposition de l entreprise les moyens d atteindre ses objectifs Naturellement l insuffisance de l anticipation s explique aussi par le manque de moyens humains et financiers effectifs resserr s gestion tendue caract ristique de la situation des PME Aussi sont elles encore peu nombreuses s tre dot es d un dispositif de veille ou d intelligence conomique Une tude r alis e par la CCI de Lorraine en 2003 r v lait que 29 seulement des entreprises industrielles de la r gion avaient adopt une telle d marche Pour les entreprises de moins de 20 salari s ce chiffre tombe sous les 20 Dans ces conditions difficile de voir venir les volutions technologiques r glementaires conomiques ou concurrentielles Une fois le danger d tect reste s y pr parer Cette deuxi me tape implique parfois des volutions radicales et des paris sur l avenir qui peuvent si les choses tournent mal remettre en cause la survie de l entreprise Peu de PME ont la structure suffisante pour s y engager seules Selon un rapport publi en 2003 sur l industrie de la maille en Midi Pyr n es 20 des entreprises du secteur taient toujours positionn es sur des cr neaux dits vuln rables produits basiques ou classiques
49. es derniers exemples en date la restructuration de LU France laisse en tout cas sceptique sur la capacit du dialogue social survivre une telle annonce Les fermetures de sites Calais Ris Orangis pr vues pour 2004 ont t rendues publiques d s 2001 Malheureusement l intervalle n a pas permis de r ellement pr parer les salari s et les territoires faute d un v ritable dialogue avec l entreprise Les repr sentants des salari s les politiques locaux se sont au contraire enferm s dans une strat gie d opposition r solue la fermeture qui s est notamment traduite par un appel au boycott des produits Danone En Italie dans des circonstances tout fait comparables LU n a pas rencontr le m me blocage est donc tentant de rapprocher ces difficult s d une sp cificit du droit social fran ais caract ris selon certains sp cialistes par une obsession de la forme il ne favorise gu re l apprentissage du dialogue en temps de crise Ce manque de pratique du dialogue social se retrouve in vitablement quand une entreprise essaie d annoncer l avance ses projets de restructurations Il rend ce type d annonce difficile et limite de fait les possibilit s d anticipation La proc dure de licenciement conomique un cadre formel et peu propice au dialogue Formalisme de la proc dure La proc dure de licenciement conomique repose sur le principe d information consultation
50. es obstacles nombreux sienne tt telles 11 2 L ENTREPRISE ACTEUR DE L ANTICIPATION PROMESSES 12 2 1 DE LA VEILLE L ANTICIPATION SOCIALE users 12 2 2 LE MIRAGE DE L APPROCHE PREVISIONNELLE sisi 13 2 2 1 Les grandes entreprises pionni res de l anticipation sociale ss 13 2 2 2 Une anticipation obligatoire sessen nea inner retenues fees 14 2 29 L checdelA enr mulet it inertie lien nent 15 2 3 L IMPOSSIBLE ANNONCE mnt dE Es Re a ne te 16 2 3 1 dialogue social premi re pierre d achoppement ss 16 2 3 2 La r action des tiers deuxi me pierre d achoppement ss 18 2 4 VERS UNE APPROCHE PLUS CONTINUE DE L ANTICIPATION SOCIALE serre 19 24b Maintenir le employabilite tue Rte A AU RER NE t 19 2 4 2 Les outils l gaux de l employabilit ss 19 2 4 3 Les difficult s demise en pratiques sen etre pires e annee 20 2 4 4 Des initiatives promefteuses 21 255 LE TERRITOIRE UN AUTRE TERRAIN POUR L ANTICIPATION 22 3 UN NECESSAIRE ENGAGEMENT DU TERRITOIRE ssnnnenses 24 3 1 LES MODES D ACTION rem ent nest meer a end OKI E ins anti 24 3 11 nent eh EE Ka tent 24 3 1 2 Enr cin r lesemployeursisnssnrinaninnemlinnenneinirneniinniinnenieneierin eue 25 3 1
51. est pourquoi les pouvoirs publics doivent veiller l mergence d une offre adapt e aux besoins des PME en mati re d intelligence conomique C est pr occupation qui conduit dans les ann es 1980 la cr ation des ARIST au sein des Chambres R gionales de Commerce et d Industrie puis de l ADIT en 1992 4 2 3 Compenser certaines insuffisances Les territoires peuvent galement chercher compenser les insuffisances de la gestion des PME en particulier dans certains domaines sensibles comme les ressources humaines en l absence d anticipation des restructurations touchant des PME peuvent tre l origine de graves probl mes sociaux l chelle du territoire Certains territoires ont donc initi des formes de gestion des ressources humaines l chelle des bassins d emploi ou des fili res professionnelles Elles transposent un domaine plus vaste les principes de Gestion Pr visionnelle des Emplois et des Comp tences GPEC et de d veloppement de l employabilit En 2004 les professionnels de la fonderie ont alert les pouvoirs publics de nombreux tablissements majoritairement de petites unit s de moins de cinquante salari s connaissent d importantes difficult s On pr voit la disparition de plus de 2000 emplois par au cours des prochaines ann es La Mission Interminist rielle sur les Mutations Economiques constitu un groupe de travail sur le sujet r unissant les min
52. eux Tr s t t pourtant l animatrice se saisit des questions strat giques et pousse les PME s interroger sur la p rennit de leurs march s Elle les convainc qu il est possible de se d sengager des productions de masse et d investir dans le haut de gamme Les entreprises con oivent alors un nouveau r seau de distribution pour leurs produits reposant sur la vente directe et l ouverture d un magasin Roubaix Malgr le contexte difficile que traverse l industrie textile aucune des 43 entreprises 450 emplois du SPL n a connu de d faillance depuis la cr ation de celui ci en 1994 Pourquoi s attacher d velopper l anticipation dans les PME Les objectifs sont les m mes que pour les grandes entreprises viter les restructurations chaque fois que c est possible mais aussi pr parer les salari s et les territoires aux restructurations in vitables La difficult vient du fait que les PME ne peuvent pas toujours b n ficier des outils co teux dont disposent les grandes entreprises de plus peu visibles elles ne peuvent s ins rer dans les d marches d anticipation territoriale Dans ce contexte la promotion de partenariats entre PME associant ventuellement des grandes entreprises ou autres institutions pr sentes sur le territoire peut favoriser l mergence de structures de taille critique suffisante capables d initier une d marche d anticipation 45 51 Conclusion
53. flacons C est l agence de d veloppement Seine Maritime Expansion qui anime le district son appartenance au R seau de D veloppement Technologique RDT de Haute Normandie lui permet d tre en contact avec les acteurs de l innovation et de jouer un r le d interface avec les industriels C est ainsi qu une innovation dans le domaine du poudrage pu trouver une application industrielle pour la coloration des flacons Traditionnellement c est la technique du laquage qui tait utilis e une technologie prouv e mais polluante A la place un chercheur eu l id e d utiliser une nouvelle technique de poudrage contact Seine Maritime Expansion qui l a mis en relation avec une entreprise de parach vement L industriel choisi de parier sur nouveau proc d qui lui donne un avantage concurrentiel important sur un march tr s pr occup de protection de l environnement D autres collaborations industrie recherche ont t initi es dans le p le Elles renforcent sa comp titivit et contribuent sa p rennit La coop tition stimulante qui anime la plupart des r seaux est galement source d innovation bien qu elles partagent des activit s qu elles coop rent sur certains sujets les entreprises n en restent pas moins concurrentes La proximit exacerbe la comp tition Une entreprise du district innove elle est imm diatement copi e Les entreprises doive
54. formation tr s diverses Ainsi au del des m dias nationaux ou locaux qui constituent une premi re source d information certes partielle mais de premier ordre les territoires peuvent s appuyer sur un r seau performant pour leur information Certaines structures qui disposent d un r seau de terrain comme les DRIRE entretiennent des relations soutenues avec les chefs d entreprises et ont souvent de bonnes informations c est le cas aussi des agences de d veloppement qui ont vu beaucoup d entreprises s installer des Chambres de Commerce et d Industrie CCI mais aussi des conseils r gionaux De plus par l interm diaire de l administration du travail les pouvoirs publics sont en mesure de capter une information plus officieuse en provenance des syndicats ou des salari s Enfin la Banque de France et les tr soreries ont un acc s privil gi aux informations comptables et financi res des entreprises qui peuvent ponctuellement s av rer tr s utiles pour valuer un risque de restructuration Pour des analyses plus macroscopiques les chiffres des instituts de statistique INSEE DARES SESSD donnent un aper u des grandes tendances l chelle du secteur d activit ou du territoire Cette diversit des sources d information n est cependant pas un gage de succ s Pour bien anticiper les territoires doivent optimiser la collecte de l information et organiser sa diffusion 3 2 3 U
55. gier dans des postures st r otyp es e Pour l employeur il s agit de justifier que les suppressions de postes pr vues entrent bien dans le cadre restrictif du licenciement pour motif conomique Dans leur rapport pour la DARES Bruggeman D Paucard M Lap tre et Thobois remarquent que le registre de justifications utilis par les employeurs est relativement limit l argumentaire cherche d montrer une difficult incontestable ne pouvant tre r solue que par la restructuration mais ne refl te pas toujours la complexit des situations r elles e Les repr sentants des salari s quant eux h sitent entre deux postures Certains s enferment dans une attitude tr s conflictuelle d fendant co te que co te les emplois menac s et ignorant l argumentaire conomique de l employeur D autres se focalisent sur la n gociation de mesures d accompagnement plus g n reuses Mais il est rare qu ils se pr tent un v ritable dialogue avec l employeur Pistes de progr s La capacit d une entreprise susciter le dialogue autour d une annonce pr coce de restructuration repose sur le climat de confiance qu elle aura su d velopper au cours de ses pr c dentes restructurations C est pourquoi Areva accorde une large place la concertation dans le cadre de ses restructurations et refuse explicitement de se contenter des espaces de dialogue pr vus par la proc dure l gale le g
56. grands groupes Thomson BSN mais face au retour de la crise conomique quelques ann es plus tard la plupart des entreprises se sont retrouv es aussi d sempar es que par le pass Seules quelques entreprises vertueuses s taient r ellement saisies du probl me l image d Usinor cf encadr La GPEC chez Usinor Au d but des ann es 1990 le groupe Usinor doit accro tre sa productivit de 3 par an pour restaurer sa rentabilit Or les gouvernements successifs demandent l arr t des d parts en pr retraite totale qui jusque l avaient permis de g rer les sureffectifs Comment viter les licenciements En 1994 Usinor lance le temps partiel Les salari s peuvent choisir de travailler 80 ou 50 du temps normal de travail Dans le premier cas ils conservent 86 de leur pr c dent salaire quant aux plus de 50 ans qui choisissent de travailler mi temps ils sont proportionnellement mieux pay s gr ce l apport du Fonds National pour l Emploi FNE L introduction du temps partiel est une r volution dans la sid rurgie comme le souligne Daniel Atlan alors responsable des ressources humaines chez Usinor Au d part l accord a suscit beaucoup d incompr hension qu une femme prenne son mercredi soit mais qu un aci riste ou un lamineur puisse travailler temps partiel c tait impensable dans les repr sentations sociales du moment En 2000 30 des salari
57. hierry est vice pr sident de D veloppement et Emploi Jean Claude Meynet Anticipations sociales D veloppements n 33 avril 2003 Jean Pierre Aubert Mutations Industrielles Rapport au Premier ministre octobre 2002 10 Groupe Alpha Gestion de l emploi et restructurations mars 2004 Le groupe Alpha proche de la CGT est sp cialis dans le conseil aux comit s d entreprises 10 51 De quoi parlent ils au juste Par anticipation en entend d abord une anticipation vitement qui consiste pr voir suffisamment t t les volutions conomiques concurrentielles ou technologiques pour s adapter et viter les crises L image est celle de l automobiliste qui freine avant le virage pour viter la sortie de route L anticipation d pistage quant elle consiste d tecter en amont les difficult s pour pouvoir limiter les cons quences n fastes Le patient qui se fait d pister r guli rement n vitera pas forc ment la maladie mais gr ce un traitement pr coce il aura de meilleures chances de gu rir L anticipation est donc avant tout une id e de bon sens mieux vaut ne pas attendre la derni re minute pour agir et se pr parer Mais dans le domaine des restructurations le bon sens se heurte de multiples difficult s qui aux yeux des sceptiques rendent l anticipation peu r aliste 1 3 2 Des obstacles nombreux Anticiper demande en premier lieu d tre capable de voir ven
58. illeurs l information est 37 Directions R gionales de l Industrie de la Recherche et de l Environnement 29 51 souvent centralis e au niveau r gional tandis que son utilisation se fait au niveau local Pour mieux partager l information l Alsace mis en place un extranet commun la DRIRE aux services de l Etat et au conseil r gional mais il n est pas accessible aux niveaux d partemental et communal Se posent en effet des probl mes de confidentialit Ainsi les donn es fiscales ou bancaires des entreprises sont sensibles on ne souhaite pas les retrouver entre les mains des concurrents Par ailleurs certains chefs d entreprise informent l administration du travail de licenciements venir afin qu elle puisse s y pr parer ils s exposent alors une condamnation pour d lit d entrave c est pourquoi il est crucial que ces informations ne soient pas divulgu es Si l on entend beaucoup d acteurs dire qu ils n ont pas l information suffisante pour anticiper c est donc davantage la capacit valoriser et partager l information qui fait d faut que l information elle m me 3 3 Le passage l action un num ro d quilibriste Dans quelle mesure le territoire est il capable d engager des actions concr tes pour anticiper les restructurations Dans un certain nombre de cas les difficult s d une entreprise ou d une fili re sont connues de tous les acteurs comme d
59. ion en mettant l accent sur un processus de renouvellement et non de d clin du tissu industriel Au del de l incertitude que fait peser sur elles la menace de restructuration on peut ainsi permettre aux populations d entrevoir un avenir e Anticiper au bon niveau L anticipation des restructurations requiert un quilibre entre le territoire anticipateur et le danger si la menace est faible la mobilisation risque de ne pas tre au rendez vous si elle est trop forte d part d un gros employeur suppression de milliers d emplois les acteurs seront t tanis s par l ampleur du probl me et la d marche risque d tre contre productive faut donc savoir se battre au bon niveau Dans le cas de Pechiney Auzat c est l chelon d partemental qui s est saisi du probl me Ni la commune d Auzat 700 habitants ni d ailleurs r gion Midi Pyr n es occup e par des sujets d enjeu moins local n taient les mieux plac es pour se charger du probl me e diff remment L introduction d une d marche d anticipation sur un territoire doit tre progressive est sans doute souhaitable de ne pas attaquer de front les sujets sensibles menaces pr cises de restructurations d entreprises et de se concentrer dans un premier temps sur des mesures plus consensuelles Une politique d enracinement des employeurs existants et de d veloppement de l attractivit du territoire ne pose
60. ir les difficult s Cela n a rien d vident dans un contexte conomique souvent d crit comme instable et impr visible En supposant que l on puisse voir venir le danger l annonce de la mauvaise nouvelle appara t comme un moment d licat Comment s adresser des salari s parfois incr dules parfois d sesp r s En outre une telle annonce peut provoquer des r actions tr s pr judiciables pour l entreprise gr ve des salari s boycott des consommateurs fournisseurs exigeant d tre susceptibles de fragiliser davantage encore Enfin se pose la question des moyens d action que faire une fois la menace identifi e faudrait pouvoir s y pr parer et reconstruire mais dans type de circonstances c est le refus et la r volte qui dominent Dans la suite nous nous interrogerons sur la possibilit effective d une d marche d anticipation et sur son apport ventuel Nous aborderons cette r flexion sous l angle des acteurs et nous demanderons successivement comment entreprises et territoires peuvent contribuer l anticipation des restructurations 11 51 2 L entreprise acteur de l anticipation promesses et r alit s Dans la d finition de l anticipation donn e pr c demment nous distinguions deux aspects e anticiper c est d abord viter d avoir restructurer quand c est possible en ayant une vision long terme des volutions concur
61. ises entre dans le Code du Travail en 1989 avec la loi Soisson Art L432 1 1 En vigueur Chaque ann e le comit d entreprise est inform et consult sur l volution de l emploi et des qualifications dans l entreprise au cours de l ann e pass e est inform et consult sur les pr visions annuelles ou pluriannuelles et les actions notamment de pr vention et de formation que l employeur envisage de mettre en uvre compte tenu de ces pr visions notamment au b n fice des salari s g s ou pr sentant des caract ristiques sociales ou de qualification qui les exposent plus que d autres aux cons quences de l volution conomique ou technologique La loi prend acte de l insuffisance du traitement chaud des restructurations qui a laiss sur le bord du chemin de nombreux salari s et s int resse explicitement aux plus fragiles Sur le fond elle ent rine pour l essentiel l approche pr visionnelle d fendue par Antoine Riboud partir d une estimation des besoins futurs en personnel il s agit de concevoir un plan d action fond sur la pr vention et la formation permettant de r sorber en douceur l cart avec les ressources disponibles On parle aussi de Gestion Pr visionnelle des Emplois et des Comp tences GPEC En outre la loi fait de l anticipation sociale l objet d un dialogue entre employeurs et repr sentants des salari s Ce n est donc pas
62. ist res concern s Une convention de sensibilisation la GPEC doit tre sign e avec le Minist re du Travail Dans le m me esprit l agglom ration rennaise s est int ress e l employabilit des salari s du secteur des technologies de l information et de la communication TIC Secteur en croissance les TIC emploient plus de 10 000 personnes en Ille et Vilaine mais restent soumises d importants al as conjoncturels En cas de crise de nombreux salari s peuvent se retrouver brutalement sur le march du travail Le but de l tude intitul e Pari 35 tait de mieux cerner leurs possibilit s de reclassement Elle a permis de mettre en vidence des comp tences transversales r utilisables dans d autres branches professionnelles Ces approches restent embryonnaires La r ponse des pouvoirs publics aux difficult s d anticipation des PME est n cessairement partielle Une autre approche possible consiste promouvoir le d veloppement de ce que l on pourrait appeler des syst mes anticipateurs capables de tirer les Agence R gionale pour l Information Strat gique et Technologique 7 Agence pour la Diffusion de l Information Technologique l origine l ADIT tait charg e d assurer la diffusion des rapports des conseillers scientifiques des ambassades 55 Source L Usine Nouvelle n 2971 7 juillet 2005 59 Pr sent e au Forum Mondial de la Ville 1 juillet 2005
63. maine dans lequel les entreprises fran aises doivent conserver leur avantage comp titif sur les pays mergents Autre exemple d anticipation Perfoest a encourag le regroupement de PME sp cialis es dans la fabrication d l ments en plastique Elles sont maintenant capables de proposer de v ritables sous ensembles ce qui leur permet de mieux r pondre aux attentes des constructeurs et de capter une plus grande part de la valeur ajout e Un mod le non g n ralisable faut toutefois se garder d un certain ang lisme Les pr conisations du donneur d ordres rel vent souvent d un int r t bien compris qui ne co ncide pas toujours avec celui des sous traitants 40 51 De plus le type de partenariat tabli au sein de Perfoest reste l exception On reproche souvent aux donneurs d ordres d touffer leurs sous traitants par la pression qu ils exercent sur eux tout en les maintenant dans un tat de d pendance PSA s int resse ses sous traitants car ils sont performants et non ind finiment substituables notamment pour des raisons de localisation Ce n est pas le cas par exemple des sous traitants de capacit du textile qui poss dent un savoir faire assez largement partag et pour lesquels contrainte de localisation est moins forte Le d veloppement d une relation partenariale entre donneurs d ordres et sous traitants semble donc reposer sur un cercle vertueux plus un sous traitant apporte
64. ment conomique souvent organis s pour instruire des dossiers doivent se convertir une d marche plus volontariste C est le cas de certains conseils r gionaux qui disposent d quipes habitu es traiter les demandes d aides individuelles des entreprises mais manquent d animateurs de territoires de chefs de projets pour mettre en uvre une d marche d anticipation De plus l anticipation des restructurations ne s appuie pas sur des outils ou des m thodes que l on pourrait appliquer m caniquement mais repose sur des logiques entrepreneuriales La d marche doit tre adapt e chaque situation qui complique son d ploiement il n y pas de recette miracle Aujourd hui la d marche d anticipation commence irriguer assez largement le niveau r gional gr ce notamment l apport de la Mission Interminist rielle sur les Mutations Economiques L apport de la MIME Afin am liorer l accompagnement et l anticipation des restructurations le gouvernement d cid de cr er en 2002 une Mission Interminist rielle sur les Mutations Economiques MIME Celle ci s efforce de recenser et de diffuser les bonnes pratiques et a ainsi largement contribu au d veloppement de l anticipation au niveau r gional Elle s appuie sur un r seau de correspondants et sur des observatoires r gionaux r unissant r guli rement services de l Etat collectivit s territoriales syndicats p
65. mmobilier r seaux de transport de t l communications Un site enclav mal 5 SODIE est la soci t de conversion du groupe Alpha 24 51 desservi ou sans possibilit d extension peut d cider une entreprise quitter le territoire o elle est implant e Le renforcement des liens entre l entreprise et son environnement local appara t comme une autre piste d enracinement Une sous traitance de qualit proximit des formations adapt es aux besoins de l entreprise des relations soutenues avec les centres de recherche les universit s ou les coles d ing nieurs locales sont d importants facteurs de p rennit Faurecia en Basse Normandie cr ation d un campus industriel En 2004 le Conseil R gional de Basse Normandie constate que l implantation de Faurecia dans la r gion est fragile L quipementier poss de notamment trois sites proximit de Flers o il con oit et fabrique des m canismes pour si ges automobiles et emploie 1800 personnes Le site est loign des principaux constructeurs automobiles Par ailleurs l clatement de l activit sur trois sites semble p nalisant Face ce constat le Conseil R gional s est rapproch de l quipementier pour comprendre les l ments qui permettraient de p renniser son implantation dans la r gion Il a alors t d cid de regrouper les trois sites avec l aide du Conseil R gional Par ailleurs un p le de formation c
66. n des acquis de l exp rience au sein du minist re charg de l emploi en 2003 une rapide mont e en charge octobre 2004 DATAR La France puissance industrielle Une nouvelle politique industrielle par les territoires 2004 DATAR Syst mes productifs locaux annuaire des projets s lectionn s suite aux appels projets de 1998 2003 septembre 2004 48 51 Department of Trade and Industry UK practical guide to cluster development 2004 DGEFP Accords de m thode bilan d tape septembre 2004 ENA Promotion 2003 05 S minaire relatif au dialogue social Dialogue social et restructurations juillet 2004 VAE construire une professionnalisation durable rapport d tape 2004 KAISERGRUBER Danielle KNOLL Marc enqu te coordonn e par La gestion des crises industrielles locales en Europe Etude pour la DG V de la Commission europ enne LECOLE Jean Fran ois Katalyse Le soutien des collectivit s locales aux r seaux d entreprises quelles politiques quels r sultats octobre 2004 MOLINIER St phane Plan d action pour le d veloppement des entreprises r gionales de sous traitance ADER bilan au 1 janvier 2003 National Governors Association USA governor s guide to cluster based economic development 2002 RIBOUD Antoine Modernisation mode d emploi rapport au Premier Ministre 1987 VIET Claude Rapport de synth se de la mission exploratoire sur les mutations
67. n restructuration employait 11 000 personnes sur un total de 33 000 salari s dans le bassin Pour pr venir ou corriger ce type de situations plusieurs grands groupes s investissent dans le d veloppement conomique de territoires o ils sont implant s Cet engagement repose d abord sur l id e assez r pandue qu on ne se d veloppe pas dans un d sert un bassin local dynamique contribue la pr sence de fournisseurs de sous traitants et de prestataires de services performants et r actifs 1 facilite le recrutement de nouveaux cadres Mais participer au d veloppement local c est aussi pour une grande entreprise une fa on d anticiper d ventuelles restructurations en r duisant leur impact sur le territoire La SIDE soci t d industrialisation de Michelin en donne un bon exemple Dot e de quatre charg s de mission pour la France elle intervient en continu autour des principaux sites du groupe avec des objectifs annuels de cr ations d emplois dans chaque bassin Des aides techniques d tachement d un ing nieur et financi res pr ts bonifi s attribu es aux entreprises en d veloppement permettent chaque ann e la cr ation de 600 emplois en France D autres entreprises choisissent de contribuer au d veloppement local en participant au r seau Aliz Implant sur une vingtaine de territoires en France le dispositif f d re localement des grandes entreprises et acteurs territ
68. nalit de l anticipation territoriale n est de se substituer au chef d entreprise Les modes d action sont multiples Dans la suite on en citera trois parmi les plus courants On peut tout d abord face une restructuration pr visible s attacher renforcer le tissu conomique local peut aussi chercher enraciner sur le territoire les principaux employeurs ou encore d velopper l attractivit du territoire pour s curiser les fili res existantes ou en attirer de nouvelles 3 1 1 Dynamiser le tissu conomique En amont d une restructuration pr visible le territoire peut essayer de renforcer le tissu conomique local pour r duire l impact de la rupture et la rendre moins brutale Les avantages d une action anticip e sont multiples e situation de crise le champ du possible est souvent plus restreint e la dynamique de revitalisation est longue enclencher En agissant trop tard on se prive de synergies entre revitalisation et reclassement les salari s licenci s qui doivent tre reclass s rapidement ne b n ficient pas des emplois cr s dans le cadre de la revitalisation e une action anticip e favorise l mergence d l ments de dynamisme qui permettent au territoire de mieux dig rer la restructuration en termes de suppressions d emplois ou de perte de ressources fiscales On peut par exemple aider les projets de d veloppement des entreprises se concr tiser pour
69. nces pour le salari d taillant l ensemble des postes occup s et 3 Anticiper les mutations structurelles des entreprises D veloppements n 33 avril 2003 51 Danone Rapport de responsabilit sociale et environnementale 2004 21 51 des formations suivies et les nouvelles comp tences acquises e entretien individuel de d veloppement au moins un par an e mobilit professionnelle au moins une offre tous les cinq ans Ces approches plus continues de l anticipation sociale fond es notamment sur le d veloppement de l employabilit des salari s semblent prometteuses Si elles n abordent qu assez indirectement la question des restructurations elles ont peut tre le m rite d viter les blocages et ce titre peuvent s av rer plus efficaces qu une approche pr visionnelle ou une annonce anticip e D autres entreprises cherchent am liorer l efficacit de leur anticipation en largissant leur domaine d action au territoire 2 5 Le territoire un autre terrain pour l anticipation L quilibre conomique de trop nombreux territoires repose presque exclusivement sur la pr sence d un gros tablissement Lorsque celui ci rencontre des difficult s et doit se restructurer ces territoires sont d stabilis s et ont du mal rebondir Romorantin Matra Automobiles repr sentait 20 des effectifs salari s Saint Omer le verrier Arc International aujourd hui e
70. ne cha ne de l information organiser Optimiser la production de l information L anticipation demande une v ritable strat gie de collecte de l information qui doit reposer d une part sur une veille tous azimuts d autre part sur une d marche plus fouill e autour de quelques axes prioritaires Il faut pour cela avoir d fini des cibles qui peuvent tre les employeurs principaux ou des fili res strat giques pour le territoire La collecte de l information demande donc un v ritable suivi qui compte tenu de la diversit des acteurs impliqu s semble difficile garantir en l absence d une instance de coordination On pourrait donc imaginer une cellule au niveau r gional charg e de d tecter les menaces de les qualifier et de proposer une hi rarchisation au pouvoir politique L objectif serait de pr parer une prise de d cisions efficace non prioris es non v rifi es ou incompl tes les informations sont difficilement exploitables les pouvoirs publics ne savent pas o ni comment agir Partager l information Pour permettre l anticipation un deuxi me enjeu consiste garantir la diffusion de l information Les lieux de collecte sont en effet souvent diff rents des lieux d utilisation Ainsi l administration du travail ou la tr sorerie peuvent avoir des informations pr cieuses sur des restructurations probables mais elles ont peu de leviers pour y pr parer salari s et territoires Par a
71. nnalisme des acteurs dispositifs prouv s Les nombreux outils disponibles permettent lorsqu on y a recours d obtenir des r sultats g n ralement honorables Ainsi dans des cas aussi vari s que la fermeture de Pechiney Auzat Danone Ris Orangis et Calais ou Chausson Creil les taux de reclassement varient de 60 90 Sur les territoires sous r serve de la mobilisation de moyens adapt s le potentiel endog ne de cr ation d emplois permet souvent de compenser la perte d emplois directs li e la restructuration L attitude des grands groupes cet gard est assez significative Pour certains l annonce du projet de restructuration est le v ritable moment critique elle peut d clencher une temp te m diatique A l inverse le reclassement et la r industrialisation sont plut t v cus comme des processus sans surprise des routines que l on sous traite parfois des acteurs ext rieurs 5 A partie parfois grace aux reclassements internes 8 51 Pourtant cette gestion chaud des restructurations reste tr s insatisfaisante Tout d abord il y des inqui tudes l gitimes quant l efficacit r elle et long terme des solutions apport es Ensuite et plus fondamentalement la gestion chaud semble dans une impasse deux gards d une part les exclus des dispositifs que nous venons de d crire sont excessivement nombreux d autre part le traitement chaud n
72. nt donc innover nouveau pour se d marquer et sans cesse devancer les attentes des march s Ce cycle innovation imitation innovation semble au c ur de la comp titivit des districts comme le souligne aux Etats Unis l Association des Gouverneurs dans son rapport sur les r seaux d entreprises clusters L innovation fait la force des entreprises L imitation et la concurrence qui en d coule font la force des clusters L imitation est aussi importante que l innovation dans un cluster car elle permet la diffusion entre les entreprises de nouveaux concepts et proc d s et stimule l innovation C est la raison pour laquelle les entreprises recherchent des benchmarks parmi leurs concurrents Beaucoup d imitateurs innovent leur tour en am liorant les proc d s qu ils copient Ce cycle d innovation et d imitation est pour les clusters source d excellence 67 ie M lange de coop ration et de comp tition concurrence A governor s guide to cluster based economic development National Governors Association USA 2002 Disponible notamment sur www competitivite gouv fr 43 51 4 3 3 3 L importance de l animation Les r seaux d entreprises constituent donc des cadres favorables l anticipation Mais ce ne sont que des cadres le regroupement des entreprises lui seul ne garantit rien Pour que s initie une vraie d marche anticipatrice le r le des animate
73. obablement sur une structure partenariale Etat r gion que devrait s appuyer l anticipation au niveau r gional L quilibre d une telle structure est toutefois difficile trouver car elle doit m nager les susceptibilit s et composer avec la l gitime volont d autonomie de chacun 3 4 2 L indispensable implication du niveau local La place de premier plan occup e par l chelon r gional ne doit pas faire oublier la n cessit d une forte implication du niveau local d partements communes Les maires ont par exemple un r le essentiel jouer en mati re d enracinement des employeurs De m me les politiques d attractivit sont souvent d velopp es au niveau de l agglom ration ou du d partement Plus g n ralement le niveau local a deux r les jouer en mati re d anticipation e il est un relais de terrain indispensable pour les actions pilot es par l chelon r gional dans ce cadre il doit expliquer la d marche la population et d cliner localement les orientations d finies en concertation avec la r gion e d autre part mobilisation du niveau local doit permettre d largir le cadre de l anticipation aux menaces non strat giques pour la r gion mais qui peuvent l tre pour un bassin d emploi ou un d partement 3 4 3 changement de logique Le d ploiement de l anticipation territoriale demande aux acteurs un changement de logique Les acteurs du d veloppe
74. omprenant une cole d ing nieurs et une cole de techniciens va tre cr pour aider Faurecia recruter du personnel qualifi Le ferroviaire en Nord Pas de Calais faire du Valenciennois le p le europ en du secteur Au d but des ann es 1990 le Nord Pas de Calais voit son industrie ferroviaire fragilis e En 1992 Marly Industrie et Raimeca disparaissent En 1994 industrie filiale de Bombardier supprime 300 emplois Valenciennes comprend que si rien n est fait mort de l industrie ferroviaire nordiste n est qu une question de temps Na t alors l ambition de constituer le p le industriel fran ais de r f rence pour le ferroviaire La premi re tape de cette ambition se concr tise en 1997 lorsque Certifer l agence fran aise de certification ferroviaire est cr e Valenciennes En 2000 la ville se dote d un centre d essais ferroviaire financ 33 par les pouvoirs publics la m me ann e Valenciennes postule pour l agence ferroviaire europ enne qui lui sera finalement attribu e en 2004 Ces infrastructures techniques scientifiques et institutionnelles ont permis de renforcer la l gitimit du Valenciennois comme p le majeur pour le ferroviaire Dans un contexte difficile elles ont galement contribu p renniser les implantations existantes Ainsi le site valenciennois de Bombardier a t relativement pargn par le dernier plan de restructuration du groupe
75. on conomique des licenciements communication interne ou externe laboration des mesures sociales ou encore r industrialisation du site Les cabinets de conseil Si certaines entreprises ont choisi de d velopper des comp tences en interne d autres par choix ou faute de moyens pr f rent avoir recours des cabinets sp cialis s pour accompagner leurs restructurations Ils se r partissent en deux cat gories principales e Jes cabinets de reclassement Alt dia qui notamment animent les cellules de reclassement charg es d aider les salari s licenci s retrouver un emploi e les soci t s de conversion G ris Sodie Sofirem ind pendantes ou filiales de grands groupes industriels elles sont sp cialis es dans la revitalisation des territoires touch s par des restructurations 1 1 3 Des dispositifs prouv s Ces acteurs disposent de multiples outils m thodologiques juridiques financiers pour traiter les cons quences sociales et territoriales des restructurations Ainsi en mati re de reclassement des salari s par exemple ils s appuient principalement sur e des cellules de reclassement qui peuvent se substituer l ANPE pour offrir aux salari s licenci s un suivi personnalis Elles sont charg es de r aliser des bilans de comp tences d laborer un projet professionnel avec le salari de prospecter les entreprises locales afin de d tecter les embauches potenti
76. ond plan de sauvegarde de l emploi quelques mois porte sur 365 emplois gt Les Echos 19 mai 2004 Arc International en effet essuy l an dernier sa premi re perte depuis quarante ans hauteur de 36 tandis que le chiffre d affaires reculait de 12 moins de 1 2 milliard d euros Les Echos 13 octobre 2004 Arc International a annonc hier un projet de r organisation de son site fran ais d Arques Pas de Calais incluant la fermeture de plusieurs fours de verre et la suppression de 2 659 postes horizon 2008 Anticiper n est pas pr voir Naturellement on peut rarement pr voir la date ou l ampleur exacte des restructurations Mais ce n est pas n cessaire Anticiper c est avant tout faire des sc narios plausibles et s y pr parer Dans le cas d une fili re comme le textile on ne conna t pas priori le nombre ni les noms des entreprises qui fermeront face la concurrence asiatique on peut n anmoins engager des plans 28 51 d actions afin d aider le maximum d entreprises se repositionner sur leurs march s innover ou s adapter aux volutions du march En pratique la pr visibilit des restructurations semble rarement tre le facteur limitant d autant que les pouvoirs publics disposent de nombreuses sources d information susceptibles de leur offrir une vue assez compl te du tissu conomique 3 2 2 Des sources d in
77. oriaux qui acceptent de mettre en commun des moyens humains et financiers pour soutenir les projets de d veloppement des PME PMI A titre d exemple Aliz Valenciennois lanc en 2005 avec le soutien de Saint Gobain se donne pour objectif la cr ation de 375 emplois sur 3 ans Ces exemples t moignent d une prise de conscience de l importance de la dimension territoriale dans l anticipation des restructurations Les territoires sont en effet apr s les salari s la deuxi me victime des restructurations Pourtant hormis peut tre quelques grands groupes vertueux on ne peut pas attendre des entreprises qu elles se saisissent des int r ts des r gions d partements ou communes Quel peut donc tre le r le des territoires dans l anticipation des restructurations 32 Soci t d Industrialisation et de D veloppement Economique Actions Locales Interentreprises en Zones d Emploi dispositif initi 1997 l association D veloppement et Emploi avec le soutien de la DATAR www reseau alize com 22 51 3 n cessaire engagement du territoire 3 1 Les modes d action Les leviers dont disposent les territoires pour anticiper les restructurations sont compl mentaires de ceux des entreprises En agissant tout autour de l entreprise ils peuvent pr venir les cons quences indirectes des restructurations quand les entreprises s int ressent d abord au sort de leurs salari s En aucun cas la fi
78. otection de l information Son objectif est de disposer de la bonne information au bon moment pour prendre la bonne d cision afin d am liorer sa position concurrentielle en pr servant son avance 50 Les industries de la maille en Midi Pyr n es DRIRE Midi Pyr n es 2003 gt Pour les entreprises employant plus de 10 salari s 37 51 Reste que la d marche de d veloppement de l employabilit n est pas naturelle pour les salari s comme l a vu sa mise en uvre effective repose sur une impulsion de l employeur Or la notori t des dispositifs DIF et VAE reste faible aupr s des patrons de PME En 2004 60 d entre eux ignoraient jusqu l existence de la VAE Aujourd hui ils sont encore 59 ne pas avoir entendu parler du DIF ou ne pas savoir vraiment qui est pr vu en la mati re 4 2 Quelle r ponse pour les pouvoirs publics Face ce manque d anticipation on peut s interroger sur les moyens pour les pouvoirs publics de venir en aide aux PME 4 2 1 Les PME terrain difficile pour l anticipation territoriale Le tissu des PME se pr te mal l anticipation territoriale car elles sont tr s nombreuses et de ce fait peu visibles existe en France plus de 37 000 PME industrielles dont l effectif est sup rieur 10 salari s Les DRIRE qui disposent aujourd hui du r seau de charg s de mission le plus d velopp r alisent environ 8000 visites
79. pr visionnelle qui se propose de faire entrer la gestion des hommes dans les grandes orientations strat giques de l entreprise Il s agit de pr voir l horizon de plusieurs ann es l volution des besoins en personnel et en comp tences et de prendre de fa on anticip e les mesures pour ajuster les ressources disponibles 12 51 e annonce pr coce des restructurations Elle consisterait pour l employeur annoncer le plus t t possible ses projets de restructuration afin de permettre aux salari s de s y pr parer e d veloppement de l employabilit des salari s approche qui propose de maintenir et de renforcer en continu leurs comp tences pour qu ils soient moins d munis en cas de restructuration 2 2 Le mirage de l approche pr visionnelle 2 2 1 Les grandes entreprises pionni res de l anticipation sociale C est aux grandes entreprises que l on doit les premi res formes d anticipation sociale L approche retenue est dans un premier temps tr s pr visionnelle Ainsi dans son rapport au Premier ministre 1987 Antoine Riboud d veloppe l id e de planification sociale Dans un contexte de modernisation de l industrie il voit dans l anticipation une fa on de mieux g rer les cons quences sur l emploi de m canisation donne l exemple des entrep ts de La Redoute 1985 l volution de la manutention des colis permet l automatisation de pr paration de
80. qualifications souhaitables sans se sentir li par les contraintes du moment e diffusion des cibles et consultation des partenaires sociaux Ces cibles doivent constituer pour eux des documents de r f rence permettant de prendre la mesure des enjeux technologiques et concurrentiels C est aussi une base de n gociation destin e tre amend e au cours de la consultation 1 processus pr visionnel et tr s anticip est un moyen de r ussir les volutions positives et de g rer les cons quences n gatives d un projet Antoine RIBOUD Modernisation mode d emploi rapport au Premier Ministre coll 10 18 p 53 1987 13 51 e allers retours entre l existant ses contraintes ses potentiels et les cibles d organisations C est le moment de corriger l exercice pur de d finition de cibles en fonction d un principe de r alit e action et gestion des cons quences Cette pr sentation peut tre un peu m caniste ne doit pas occulter la modernit de l anticipation d fendue ici qui accorde en particulier une large place au dialogue avec les salari s Pour Antoine Riboud les salari s n attendent pas forc ment de bonnes nouvelles sur l avenir Ils attendent d abord des nouvelles 2 2 2 Une anticipation obligatoire A la fin des ann es 1980 l approche pr visionnelle change de statut La bonne pratique partag e par quelques grandes entrepr
81. qui pr voyait la suppression de 7600 postes dans le monde et a entra n la fermeture de sept sites en Europe 3 1 3 D velopper l attractivit Une troisi me forme d anticipation consiste d velopper l attractivit du territoire pour renforcer le tissu industriel local et dans la perspective de restructurations tre en mesure d attirer de nouveaux investisseurs 25 51 L attractivit d un territoire repose sur plusieurs facteurs e les infrastructures accessibilit services commodit s e la qualit et la densit du tissu industriel e les ressources humaines e l image du territoire e la capacit accompagner les projets d implantation Il existe donc de nombreuses fa ons de d velopper l attractivit d un territoire A titre d exemple nous d crirons trois modes d action concrets Une premi re tape peut consister pour le territoire s assurer qu il dispose bien des infrastructures de base indispensables pour attirer de nouveaux investissements l occasion de la restructuration d Arc International sp cialiste des arts de la table qui emploie 11 000 personnes dans la r gion de Saint Omer on s est brutalement souvenu que les capacit s d accueil d entreprises taient particuli rement limit es sur le territoire les transports collectifs quasi inexistants et l accessibilit largement perfectible Dans ces conditions il est difficile de faire venir de nouv
82. ra t donc comme un l ment cl de l anticipation des restructurations en va de m me de l innovation Si l innovation technologique est parfois g n ratrice de restructurations court terme elle permet de conserver son avance sur la concurrence ce qui constitue long terme la meilleure assurance anti restructuration l inverse une entreprise qui se reposerait sur un portefeuille fig de produits ne manquerait pas de voir ses parts de march s effriter avec au final l obligation d ajuster sa capacit de production Nous ne citons ces deux aspects veille et innovation que pour m moire car elles nous semblent d passer largement le cadre de notre sujet Elles rel vent autant des principes de bonne gestion des entreprises peut on concevoir une entreprise durablement prosp re qui se d sint resse de ses concurrents et ne fasse pas voluer ses produits que de l anticipation des restructurations Elles sont indispensables et ne font pas d bat Au cours des ann es 1980 na t l id e que les entreprises doivent aller plus loin dans leur anticipation des restructurations Il ne s agit plus seulement de prendre suffisamment t t les bonnes orientations strat giques mais d accompagner en amont les salari s pour les aider faire face aux restructurations pr visibles c est qu on appelle l anticipation sociale Plusieurs approches ont t d velopp es e une approche
83. rches collectives pour mieux anticiper 41 4 3 2 Favoriser la coop ration avec les grandes entreprises 41 4 3 3 Promouvoir les r seaux d entreprises ss 42 CONCLUSION sise nes en ets tn see re ee an is nets ete E es MR Eao osent de 47 ABREVIATIONS ssseeennnnnnnnennnnnnnnnnnennennennnennenenennennenennennenenneneenenneneenenseeenesenenee 48 BIBLIOGRAPHIE ion nine date E ENES 49 PERSONNES RENCONTREES sseennennnnenerenenenennenenenenenenennsesenesses 51 3 51 Remerciements Nous remercions tous les interlocuteurs qui ont accept de nous faire partager leur exp rience et de nous faire progresser dans notre tude Nous tenons remercier plus particuli rement Patrice Simounet directeur g n ral de la SODESI qui en sa qualit de terrain a accept de nous faire partager ses r flexions et nous ouvert des portes qui se sont av r es indispensables pour notre tour d horizon initial Enfin nous remercions notre pilote de m moire Michel Berry pour ses nombreux apports sur le sujet et pour son aide tout au long de ce travail dans la clarification de nos axes de r flexion 4 51 Introduction LU Moulinex Metaleurop les restructurations sont partout Ce qu on croyait tre un accident dans les ann es 1970 une crise d adaptation passag re s est impos comme un motif r current de la vie conomique les restructurations traduisent l adaptation permanent
84. rennit de leur tissu conomique et permettre d engager une d marche d anticipation L laboration locale des projets favoriserait une mise en uvre efficace tandis que la proc dure de s lection garantirait la qualit et la coh rence globale des actions Une responsabilit partag e Etat r gion La place que doit jouer l chelon r gional dans le dispositif d anticipation ne fait pas d bat En revanche la r partition des responsabilit s entre Etat et conseils r gionaux a tout d un casse t te personne n a aujourd hui tous les l ments n cessaires l anticipation L Etat repr sent localement par la pr fecture de r gion et les services d concentr s dispose d un r seau de terrain pr cieux pour recueillir l information et agir aupr s des entreprises Ses services jouissent d une r putation d impartialit Le pr fet apolitique une capacit unique f d rer les acteurs En revanche si l Etat r gional un savoir faire incontest en mati re de gestion de l urgence il n est pas certain qu il parvienne se construire une l gitimit dans le domaine de l anticipation des restructurations caract ris par une d marche la fois de long terme et partenariale Les conseils r gionaux apparaissent comme un autre candidat de poids pour piloter l anticipation des restructurations La loi du 13 ao t 2004 sur la d centralisation leur a reconnu un r le de coordina
85. rentielles et technologiques De ce point de vue l entreprise a potentiellement une qualit d information bien sup rieure aux autres acteurs e mais anticiper c est aussi se donner du temps pour mieux pr parer salari s et territoires aux restructurations in vitables En tant qu employeur et gr ce aux liens nou s sur le territoire l entreprise dispose a priori d importants leviers d action Elle s impose donc comme un acteur naturel de l anticipation des restructurations 2 1 De la veille l anticipation sociale Sans forc ment le revendiquer les entreprises anticipent quotidiennement elles innovent et font de la veille Conna tre son environnement est sans doute premi re forme d anticipation des restructurations c t des d localisations du d clin structurel de certains secteurs et des indispensables gains de productivit les restructurations s expliquent en effet assez souvent par une mauvaise appr hension du contexte concurrentiel juridique ou technologique L arriv e d un nouveau concurrent l entr e en vigueur d une norme environnementale contraignante l apparition d une nouvelle technologie peuvent si elles n ont pas t correctement anticip es d stabiliser une entreprise ou un secteur d activit On cite souvent l exemple de l horlogerie suisse qui pour avoir manqu la r volution du quartz a d r duire ses effectifs de 50 dans les ann es 1970 La veille appa
86. rofessionnels et de salari s Ces observatoires doivent permettre d aboutir un diagnostic partag sur les mutations de l industrie r gionale Par ailleurs des tableaux de bord des risques recensent au niveau d partemental les restructurations pr visibles 42 21 ETS n gt Par exemple am lioration de l offre immobili re et fonci re infrastructures soutien aux industriels locaux 34 51 Il est frappant de constater que presque tous les documents r gionaux traitant de politique conomique mentionnent l anticipation des restructurations Cela t moigne au moins d une amorce de r flexion sur le sujet Les exemples cit s au paragraphe 3 1 montrent en outre que certains territoires ont engag de v ritables d marches d anticipation fond es sur la p rennisation des industries existantes et l laboration de strat gies r gionales Un important travail de diffusion reste cependant accomplir au niveau infra r gional o les d marches restent beaucoup plus isol es 35 51 4 PME les grandes oubli es de l anticipation Pechiney Danone Faurecia la plupart des exemples cit s pr c demment concernent de grandes entreprises Reste donc une interrogation les mod les d anticipation d crits sont ils transposables aux PME La question est importante car les PME occupent gt 250 une large place dans notre conomie avec 60 de salari s l emploi salari les pe
87. roupe souhaite dissocier le temps de la proc dure forc ment contraignant du temps de la solution Une autre piste de progr s pour d velopper un v ritable dialogue entre partenaires sociaux consiste favoriser une contractualisation de la gestion des restructurations plus propice la concertation entre employeur et syndicats C est le principe des accords de m thode conclus entre l employeur et les repr sentants du personnel ils leur permettent de s entendre sur une approche commune des projets de restructurations Le fait d avoir crit une fois pour toutes les possibilit s qui seraient offertes aux salari s en cas de restructuration est susceptible de d crisper le dialogue social et de faciliter l annonce anticip e des restructurations 20 Selon Yves Chassard Les conditions du licenciement collectif pour motif conomique comparaison entre sept pays d Europe il a notamment une forte incitation l accord en Allemagne Espagne et Italie 2 Dominique PAUCARD Les alternatives conomiques propos es par les repr sentants du personnel Regards n 2 2003 Etude portant sur 170 restructurations les alternatives conomiques pr sent es par le CE ne permettent de r duire le nombre de suppressions d emplois pr vues l origine que de 10 en moyenne 22 La derni re restructuration de LU annonc e en 2001 a donn une illustration de cette attitude 23 Selon l expression de Philipp
88. rtout 11 su d velopper une marque reconnue l tranger Cosmetic Valley capable d attirer des investissements internationaux Shiseido Japon et plus r cemment Pacific Europe Cor e du Sud ont ainsi choisi la r gion Centre De m me lorsque le groupe Nina Ricci d cide de restructurer ses activit s en France en 2005 c est Chartres qu il regroupe sa production Enfin certains territoires d veloppent une v ritable d marche de marketing territorial pour attirer de nouveaux secteurs ou renforcer des fili res existantes Ils s lectionnent des secteurs cl s et proposent aux investisseurs une offre clefs en main sp cialement adapt e aux besoins de l activit cf encadr 26 51 Un exemple de marketing territorial la logistique en Midi Pyr n es Afin de promouvoir le d veloppement conomique de la r gion l agence de d veloppement r gional Midi Pyr n es Expansion identifi 9 fili res d excellence L une d elles est logistique Pour attirer de nouveaux investisseurs l agence a adopt une d marche originale qui consiste am nager des sites d di s l accueil d activit s logistiques Ainsi 7 sites r partis sur l ensemble du territoire r gional positionn s sur des grands axes de communication proposent une offre clefs en main avec des disponibilit s imm diates bon MAVA di Les Martiliez la ATLANTIQUE d TIN
89. rve un caract re traumatisant qui souvent t tanise plus qu il ne stimule Chaque fois que c est possible 11 nous semble donc qu il faut pr f rer une d marche plus continue dans la dur e qu illustrent par exemple les programmes de maintien de l employabilit des salari s d enracinement des employeurs ou de revitalisation permanente des bassins d emploi Pourtant du fait de leur caract re intrins quement discontinu toutes les restructurations ne s int grent pas sans difficult dans une telle approche lisse et sans heurts L annonce d un v nement d sagr able restera sans doute un motif r current Il faut donc chercher d velopper notre capacit tirer parti d une annonce anticip e notamment en renfor ant notre aptitude au dialogue dans les entreprises et sur les territoires 46 51 Abr viations ADIT ALIZE ARIST BDPME CCI CESR CRCI DARES DATAR DGEFP DIF DRIRE FNE GPEC INSEE LMS MIME PSE SESSI SPL VAE Agence pour la Diffusion de l Information Technologique Actions Locales Interentreprises en Zones d Emploi Agence R gionale pour l Information Strat gique et Technologique Banque de D veloppement des PME Chambre de Commerce et d Industrie Conseil Economique et Social R gional Chambre R gionale de Commerce et d Industrie Direction de l Animation de Recherche des Etudes et de la Statistique D l gation l Am nagement du Territoire et l
90. s commandes qui n cessitait jusque l beaucoup de main d uvre Une solution brutale aurait consist licencier massivement un personnel peu qualifi pour le remplacer par des salari s capables de conduire des automatismes La prise en compte anticip e des besoins permis au contraire de faire le choix de la formation l vation des comp tences des personnels existants mais aussi reconversion permettant la mobilit interne des personnes en surnombre vers des fonctions commerciales et de relation avec la client le Les effectifs n ont t r duits que par les d parts spontan s L anticipation sociale selon Antoine Riboud l appui de son plaidoyer pour une planification sociale Antoine Riboud propose une description formalis e des diff rentes tapes du processus d anticipation e d finition d une cible 5 ans s agit d une hypoth se de base galement appel e usine dans le d sert Elle tient compte des technologies disponibles les plus avanc es des niveaux de productivit connus des concurrents mais n int gre pas les contraintes de site et les contraintes sociales existantes Plusieurs cibles sont d finies en fonction des sc narios conomiques Chaque cible est non seulement technique mais postule aussi parmi plusieurs organisations du travail possibles celle qui appara t optimale dans l int r t des salari s et pour le rendement du capital On en d duit les
91. s d Usinor avaient pourtant opt pour le temps partiel les deux tiers 80 de l horaire normal Ainsi la d cision prise suffisamment t t de recourir au temps partiel a permis Usinor de r duire en douceur ses sureffectifs Aujourd hui la GPEC suscite m me la m fiance de certains repr sentants des salari s l image de Christian Larose secr taire g n ral de la f d ration CGT textile qui d clarait dans La Tribune Les non cadres sont sceptiques l gard de toute gestion pr visionnelle car cela se retourne en g n ral contre les salari s L approche pr visionnelle de l anticipation se heurte en r alit plusieurs difficult s Tout d abord les pr visions trois ou cinq ans ne sont pas fiables On peut certes laborer des sc narios mais en l absence de certitudes l entreprise est dans l impossibilit de les communiquer ses salari s surtout s ils impliquent des restructurations douloureuses Seuls quelques secteurs disposent aujourd hui de la visibilit suffisante pour se livrer une gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences C est le cas notamment du nucl aire ou encore de la sid rurgie Ensuite les approches pr visionnelles se heurtent des difficult s m thodologiques Dans le cadre de la GPEC certaines entreprises se sont lanc es dans une longue et assez formelle cartographie des En raison du co t prohibitif pour
92. s entreprises permet de n en d signer nomm ment aucune ce qui limite les risques de crise sociale ou de r action violente des partenaires clients fournisseurs banquiers et renforce l acceptabilit de la d marche En revanche parler des menaces de restructuration pesant sur une entreprise en particulier est tr s d licat pour un lu moins que le chef d entreprise ne l ait fait avant lui au mieux on provoque l incr dulit des salari s au pire on d clenche une crise qui compromet la mise en place de traitements pr ventifs De plus l entreprise peut tre d stabilis e par la r action de ses partenaires ext rieurs Dans le cas o la menace a d j t voqu e par le chef d entreprise la position de l lu reste inconfortable S il lance des actions concr tes pour anticiper les cons quences de restructuration il 30 51 risque d tre accus de complicit avec l entreprise Cela peut en effet appara tre comme un signe de r signation et donner aux salari s l impression d tre l ch s 3 3 2 Les pistes d une anticipation politiquement correcte L enjeu pour les territoires est donc de trouver les conditions permettant d anticiper e sans le dire Souvent 1 demeure politiquement sensible de parler de pr paration du territoire m me si la restructuration un caract re vident ou t annonc e par l employeur Dans ces conditions il est
93. s sugg rent toutefois que ceux ci ne sont pas d finitifs et pourraient tre lev s gr ce un meilleur dialogue social Cependant face aux difficult s actuelles des formes plus continues d anticipation semblent s imposer Elles se proposent de pr parer les salari s sans coups contrairement aux deux approches pr c dentes qui mettent la rupture au c ur de leur d marche 18 51 2 4 Vers une approche plus continue de l anticipation sociale 2 4 1 Maintenir l employabilit Certains sp cialistes recommandent en particulier de substituer au sch ma annonce pr paration des salari s restructuration une anticipation sans coups permanente fond e sur le maintien de l employabilit des salari s s agit pour l entreprise d aider ses salari s pr server leurs comp tences et en acqu rir de nouvelles dans leur domaine de sp cialisation initiale ou dans un autre afin de rester en ad quation avec les attentes des employeurs Si l entreprise est amen e se restructurer ils auront moins de difficult se reclasser Cette pr occupation de l employabilit des salari s prend tout son sens dans un contexte o l emploi vie est en voie de disparition y a encore vingt ans on se faisait embaucher sur la base de connaissances toutes fra ches et on avait toutes les chances de conserver son emploi jusqu l ge de la retraite Aujourd hui la majorit
94. sentent priv s d une partie de leur identit La brutalit de l annonce l absence de pr paration leur donnent aussi parfois le sentiment d avoir t tromp s par leur employeur qui les aura pouss s s investir toujours plus sans forc ment les informer des difficult s de l entreprise Les plus fragiles surmontent difficilement ce traumatisme et ne parviennent pas se concevoir un avenir en dehors de l entreprise qui les licencie Les ruptures territoriales Le territoire quant lui traverse aussi une crise qui peut tre tr s dommageable s il n est pas pr par Le cas de l agglom ration d H nin Carvin Pas de Calais est symptomatique En 2003 la fermeture de Metaleurop Nord est annonc e provoquant 850 licenciements La fermeture est particuli rement conflictuelle Le territoire n a pas anticip et n a pas de projet de d veloppement En outre la crise sociale se double d une crise environnementale qui ternit gravement l image du site il appara t comme pollu en d clin sans avenir Aujourd hui en d pit de moyens importants d bloqu s par les pouvoirs publics 44 le territoire peine toujours sortir de la crise 1 3 L anticipation au chevet des restructurations 1 3 1 L appel des acteurs anticiper Le traitement chaud des restructurations semble certains gards avoir atteint ses limites Il dispose d outils prouv s professionnalis s tr s complets
95. ses qui en ont les moyens investir davantage dans la veille strat gique et technologique La promotion de l intelligence conomique en r gion va dans ce sens En outre les DRIRE m nent aupr s des PME des actions de sensibilisation aux aspects technologiques et de mise en relation avec les centres de recherche qui peuvent contribuer faire na tre une d marche de veille 5 Les Echos 26 mars 2004 gt La Tribune 2 juin 2005 5 Source BDPME hors industries agro alimentaire construction services aux entreprises Etude D mographie et poids des PME 2001 55 Source DARPMI cit par Benayoun D Pigot 1 Zeller Les Etats Unis face aux mutations conomiques 2004 38 51 Cette veille doit tre r alis e l initiative de l entreprise Une partie de l information peut certes venir des pouvoirs publics dans le domaine r glementaire macro conomique ou sectoriel leur apport peut tre important Ainsi dans le cadre du programme Vigie Europe mont avec l association Vigilances la DRIRE Nord Pas de Calais met chaque mois disposition des entreprises les principales volutions de la r glementation europ enne et en explicite les cons quences pour les industriels Mais les pouvoirs publics ne peuvent pas se substituer l entreprise Pour tre utile la collecte d informations doit tre cibl e r pondre des probl matiques pr cises elle requiert donc une approche quasi individuelle C
96. t minimal pour la contribution de l entreprise qui est d finie en accord avec le pr fet 6 51 Le montant de leur contribution ne peut tre inf rieur deux fois la valeur mensuelle du salaire minimum de croissance par emploi supprim Toutefois le repr sentant de l Etat peut fixer un montant inf rieur lorsque l entreprise est dans l incapacit d assurer la charge financi re de cette contribution Une convention entre l entreprise et le repr sentant de l Etat d termine la nature ainsi que les modalit s de financement et de mise en oeuvre des actions pr vues l alin a 1 1 2 professionnalisation des acteurs Cette transformation du droit est l origine de deux volutions compl mentaires dans le monde des restructurations une professionnalisation croissante des acteurs existants et l mergence de nouveaux venus qui investissent les nouveaux champs de la r glementation Les entreprises La plupart des grandes entreprises ont cr tr s t t des structures charg es de superviser leurs restructurations Il s agit pour elles de mieux ma triser ces p riodes d licates qui comportent des risques multiples d gradation durable de leur image aupr s du grand public conflits sociaux proc dures judiciaires longues et l issue incertaine La mission de ces structures d di es peut couvrir de multiples aspects pr paration du livre IV justificati
97. tion de l action conomique en r gion Souvent des services mutations conomiques ont t cr s au sein des directions de l action conomique des conseils r gionaux Par ailleurs ces derniers peuvent s appuyer sur leur Conseil Economique et Social R gional CESR et disposent d un bras arm pour agir avec les agences r gionales de d veloppement Pourtant les conseils r gionaux poss dent rarement un r seau de terrain aussi d velopp que celui de l Etat et leur capacit f d rer les autres collectivit s territoriales reste d montrer Enfin ont ils vraiment int r t anticiper L incitation pr venir les crises et pr parer les territoires n est pas n cessairement vidente pour eux dans les cas les plus graves l Etat supporte l essentiel de la pression m diatique et intervient grands renforts de moyens 38 Jean Pierre Aubert Pour une intervention de l Etat anticipatrice r aliste pertinente et partenariale D veloppements n 33 avril 2003 3 Au sens de la loi Voynet du 25 juin 1999 40 Sos z F Art L 1511 1 La r gion coordonne sur son territoire les actions de d veloppement conomique des collectivit s territoriales et de leurs groupements sous r serve des missions incombant l Etat 4l Cf par exemple les cas de Metaleurop Nord Moulinex ou encore Chausson Creil 33 51 En l tat actuel des choses c est donc pr
98. tites entreprises 6 elles seules 40 de l emploi salari 2 repr sentent elles seules 40 de l emploi salari salari s De plus selon une tude de la DARES 80 des licenciements conomiques concernent des salari s ne de petites et moyennes entreprises un chiffre qui salari s illustre l enjeu d une meilleure anticipation des restructurations dans les PME zi 2 R partition de l emploi salari en France En outre les dispositifs mis en uvre par les PME pour accompagner chaud leurs restructurations sont souvent moins g n reux que ceux des grands groupes Cela tient d une part des obligations l gales diff rentes Les entreprises de moins de 50 salari s par exemple ne sont pas tenues de mettre en uvre un plan de sauvegarde de l emploi elles n ont donc pas a priori se soucier du reclassement des personnels licenci s Elles n ont pas non plus d obligation concernant la revitalisation du territoire A cela s ajoute une norme diff rence de moyens Soumis la pression m diatique la plupart des grands groupes vont en effet bien au del des minima l gaux pour limiter les cons quences de leurs restructurations et viter les remous Ainsi le co t du dernier plan de restructuration de LU atteint 68 000 par salari celui de Sanifrance groupe American Standard 55 200 des montants qui incluent notamment les indemnit s de licenciement jusqu 30 000
99. to cluster based economic development 7 Difficult cit e notamment dans A governor s guide to cluster based economic development p 25 71 Les 3 attentes principales des chefs d entreprises identifi es par Katalyse Le soutien des collectivit s locales aux r seaux d entreprises Quelles politiques Quels r sultats 2004 44 51 dominante technologique comme le textile technique elle a en revanche plus de difficult s s imposer dans les secteurs traditionnels Au del de la veille il faut parvenir susciter une r flexion strat gique L lectrochoc peut venir d une mission l tranger ou d un diagnostic de comp tences r alis par un cabinet ext rieur Ce type d tudes est un bon pr texte pour aborder le positionnement du district par rapport ses concurrents et anticiper les volutions du march Le charisme de l animateur est souvent un l ment d terminant pour enclencher cette d marche d anticipation comme dans le cas de la Cit de l Initiative cf encadr La Cit de l Initiative de la mutualisation de moyens l anticipation Au d but des ann es 1990 les PME textiles du SPL Cit de l Initiative Roubaix r alisent l essentiel de leur chiffre d affaires avec des produits bas de gamme destin s aux grands distributeurs de la r gion Auchan D cathlon La Redoute Le SPL est alors avant tout une plate forme pour mettre en commun des quipements co t
100. une d marche isol e de l employeur mais un processus partag qui peut r ussir qu avec l engagement des salari s En 2005 la loi de coh sion sociale va plus loin elle introduit dans les entreprises de plus de 300 salari s une obligation de n gociation et non plus seulement de consultation sur la GPEC Art 1320 2 En vigueur Dans les entreprises qui occupent au moins trois cents salari s l employeur est tenu d engager tous les trois ans une n gociation portant sur les modalit s d information et de consultation du comit d entreprise sur la strat gie de l entreprise et ses effets pr visibles sur l emploi ainsi que sur les salaires La n gociation porte galement sur la mise en place d un dispositif de gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences ainsi que sur les mesures d accompagnement susceptibles de lui tre associ es en particulier en mati re de formation de validation des acquis de l exp rience de bilan de comp tences ainsi que d accompagnement de la mobilit professionnelle et g ographique des salari s 12 Ibid Pour Antoine Riboud la planification sociale est une mati re de dialogue social permanent Ibid p 49 14 51 2 2 3 L chec de la GPEC La logique pr visionnelle voulue par la loi ne s est pourtant jamais impos e La GPEC a bien connu un certain engouement au d but des ann es 1990 avec la signature de quelques accords dans les
101. ur ainsi que des l ments de veille concurrentielle y compris internationale et vise devenir la r f rence tout en un des chefs d entreprises Echanger pour mieux anticiper Les r seaux d entreprises constituent des clubs lieux d changes o les patrons d un m me secteur peuvent se retrouver pour des r unions r guli res Dans la vall e de 1 Bresle les entreprises du p le verrier se rassemblent une fois par trimestre Roubaix les entreprises de confection du SPL Cit de l initiative se r unissent une fois par semaine autour d un petit d jeuner Ces r seaux sont en outre pilot s par des animateurs qui entre les r unions contribuent tisser des liens et cr er un dialogue entre les entreprises Les r seaux d entreprises permettent donc de rompre l isolement des patrons de PME Ils peuvent ainsi se poser suffisamment t t les bonnes questions et laborer ensemble des r ponses adapt es R seaux d entreprises et innovation L organisation en r seau peut fluidifier l interface entre le tissu de PME les centres de formation et les centres de recherche Ce dialogue permanent est une des cl s de l anticipation Aujourd hui disposer d une main d uvre qualifi e figure au premier rang des attentes des entreprises Une PME isol e n a pas toujours le temps le poids n cessaires pour faire valoir ses besoins aupr s des organismes de formation Il peut
102. ur pour sa modernisation un mois avant l ch ance initiale et l interruption de 100 CDD fin mai Le groupe ne cache pas qu une r cession durable sur son march le contraindrait des mesures de licenciements conomiques Les Echos 31 ao t 2001 La construction d un nouveau four est ainsi repouss e sine die tandis que de nombreux emplois en CDD ne sont plus renouvel s D j 350 contrats n ont pas t reconduits ces derniers mois et 450 autres ne le seront pas d ici octobre explique Jacques Parissaux soulignant qu il s agit l des derni res variables d ajustement avant des mesures plus drastiques Les Echos 16 avril 2002 lt Restructurations drastiques chez l anglo irlandais Waterford Wedgwood d p t de bilan du suisse Langenthal mise en redressement judiciaire du fran ais Deshouli res SA liquidation probable de la cristallerie de Haute Bretagne baisse de 6 des ventes des porcelainiers allemands les temps sont durs pour les soci t s europ ennes d arts de la table c ramique orf vrerie verrerie cristallerie Les Echos 23 ao t 2002 Arc International a pr sent hier un plan de sauvegarde de l emploi selon le comit d entreprise La direction nous fait part d une baisse de 30 de l activit commerciale sur les sept premiers mois de l ann e a indiqu un d l gu syndical CGT Les Echos 13 mars 2003 Arc International a pr sent hier un sec
103. urs v ritables chefs d orchestre des r seaux est fondamental Il s agit de chefs de projets recrut s g n ralement au sein des agences de d veloppement et des mettent en relation les entreprises et pilotent au quotidien les actions communes des r seaux L anticipation ne va pas de soi L anticipation repose sur des informations strat giques que les entreprises ont naturellement des r ticences partager Il faut du temps pour qu une d marche collective se mette en place Les entreprises doivent en particulier d velopper une confiance mutuelle et se convaincre que les DS 6 avantages d une mise en commun de l information compensent largement ses inconv nients Fond sur le rapprochement d entreprises et d institutions implant es sur un m me territoire le mod le des districts comporte galement en lui m me un risque de repli sur soi Cet cueil peut prendre deux formes qui compromettent l anticipation e une concurrence acharn e l int rieur du district oubliant que la vraie menace est ailleurs e inverse un certain immobilisme les entreprises satisfaites du partage du g teau un moment donn ne cherchant pas innover Ce travers est fr quent dans les districts en d clin Sous la pression des entreprises existantes 115 tentent de dissuader les nouveaux entrants per us comme des concurrents suppl mentaires de rejoindre le district
104. uvent b n ficier des dispositifs d crits plus haut 1 1 Le plus souvent ceux ci ne sont mis en uvre que dans le cadre des plans de sauvegarde de l emploi qui selon les sources ne repr sentent que 20 40 du total des licenciements conomiques Par ailleurs il existe une tr s grande disparit de moyens entre un grand groupe prosp re une PME et a fortiori une entreprise d faillante Ainsi le plan social de Danone Calais en 2003 a co t 68 000 par salari mais tr s peu d entreprises disposent de tels moyens 1 2 3 De profondes ruptures sociales et territoriales Enfin le traitement chaud des restructurations n exclut pas des ruptures dramatiques pour les salari s et les territoires l origine de crises m diatiques intenses Les ruptures sociales L un des cas les plus frappants est celui de Cellatex dans les Ardennes Cette entreprise de fabrication de viscose est plac e en liquidation judiciaire en 2000 Pour se faire entendre des pouvoirs publics les salari s menacent de faire sauter le site et d versent 5000 litres d acide sulfurique dans une rivi re 9 51 Les cons quences sur leur reclassement sont d sastreuses trois ans apr s la fermeture seuls 38 R 6 salari s sur 153 avaient retrouv un CDP Cet exemple illustre l extr me le traumatisme g n r par les restructurations Les mesures d accompagnement n enl vent rien au choc v cu par les salari s qui se

Pour télécharger le mémoire

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Pour t&eacute;l&eacute;charger le m&eacute;moire

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Pour télécharger le mémoire