Habiter le territoire : états limites
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1. cottcoo oectc Suc tteg PES 2 vuno ibicorc 0 n D D 555299 0 5o999 S959 QD UE DHOGE D De UO Im a o E H CUO J Q ozr anUcUr v 9o Ovococyc2t9 mpno2coon a s Coo2gS9ctkhQ9 congs Sco9 505309 cu9 4907m Ta D Loo uong Vo lt o ocgcto9 0 5 Loci DOC 0o coEc O J n Op EIs e 0oOc g go Le gt O z Q 9 E ocvco0lctgogogqgoodS L 0 T ns 2 Uc ac Vus biie O 0 D D on UV D O gt LESC ocre 00 E y 5979y2ago c amp 5Sovt voco J OT O Qu DO O0 i D D VUS Q DDTE LC OZ VO p gt oc 5 amp nv r Q200200Q oS B o gt D CEtc t E C c E O0 5 0 5 0 Co V530VvVE 0 nn T OoOocgo2025otoococ9 NO y QE c QO nnu0ogouctuoto c c 220 C s Uu DO OCU gt p O gt UYDULS EHLO0EQS0O ON o J 4 Tejido de la Felicidad La Uni n E laur at Maria Auxiliadora G lvez P rez E Izabela Wieczorek P Europan France Le bord et l ind termin L interpr tation de ces variations temporelles peut conduire des dispositifs dont la forme g n rale est tr s proche de celle laquelle nous sommes habitu s une place un lot mais dont la position n est pas exactement d finie ou qui int gre en son sein une part d incertitude A Eckbolsheim le projet km ville le paysage habit propose des p les de centralit offrant services et animations urbaines au carrefour des routes reliant deux villages avec la f2. est le parc et ses grilles l est la rue l est l ilot L espace public en de de la limite la sph re priv e au del Les deux programmes les deux statuts taient nagu re bien distingu s par l paisseur du plan coup A Nanterre la texture fine du projet A ciel ouvert s tend de mani re r guli re sur la totalit du site d intervention Les bandes programmatiques qui en forment les brins sont tant t place tant t rue tant t 2 Le Corbusier par exemple publie en 1925 la photo d un bord de rivi re presque enti rement couvert de v g tation et d clare tel pourrait tre le sol de la ville contemporaine 3 Ciel ouvert Nanterre F laur at Laurent Gravier F Sara Mart n C mara E Dans tout le texte suivant les l ments entre guillemets illustrant les projets sont les citations des architectes auteurs ne T Ie map om Fetes i tc iuaMiIb 2E Hp MCE qe a Je dM E 3 cen d Nanterre A Ciel ouvert L a nn LL EL VZ VvV y Q O2 C3 0UZ2 0tE 09002o 5pct oOyagytoooldoU 5tog Lu o wv LEE m E LOxX 5 cvs octo C dmm En Dog v9 5 H2 c D Q 4 oc2 5 c o 29rtcu CO cC m i O 5 D 1 Q OU 35 DE O 0095 e wo 9 c Ob oo ot m V U C nS 3w So 909 5797 U0 uoo DES BF ECES pyt 9 52v9955 togogsooozZ va scg oE S SPa5SE JUI LIP Ci Au E J Q PE O E 5 CL So EEL OT uL UVU la D505 oog5gocooomg 9 yjs Do O v
3. 9 sont unifi s par un vaste rhizome interconnect un parc v g tal et habit la moindre interface le moindre repli ou interstice est pr texte jardin L urbanit de l espace public est toute enti re port e par les combinaisons infinies de ces synapses vertes ig uim Grigny Au nom du p re 26 Parklife Salzburg A laur at Rolf Touzimski A Daniela Herold A Europan France 18 Park 1 Public Deck direction Harih Park ex poer pi gaga apartment buliding 1 a living exp suna gere drezon South Park day care centre M TEN E t senior citizen centre 2 mesi 11725 i ahia i d i Salzburg Parklife L Le champ le champ comme centre le champ comme fond Ces agencements interstitiels ont d j une histoire On reconnait dans les effets graphiques ou les mottos des r f rences explicites aux fameux foldings Plus surprenante et plus caract ristique de cette session est l apparition remarqu e du champ comme nouvel espace public fondateur Au del de l imaginaire agreste de la ville la campagne o les moissonneuses vont et viennent au pied des tours Brutus dessine Budapest un quartier ouvert sur le vide des champs une savante imbrication de terrasses et de bl s 27 Brutus Budapest H mentionn Giacomo Summa lI et partenaires Europan France Le champ est ici le fond d
4. durable ne se r sume une question environnementale Les enjeux justement li s aux temporalit s la socialisation et au partage la clarification des liens g ographiques que l on a identifi s dans les projets sous tendent la notion de d veloppement durable Le d veloppement durable incompatible avec les attitudes trop d finitives suppose une posture attentive Monsieur chat cit Nanterre est tr s suggestif Reprenant l image du gros chat dont le passage sur un bureau encombr soul ve peine la poussi re les auteurs renvoient au souci de g n rer un espace de la concertation d engager un projet qui accorde une chance quivalente aux initiatives individuelles locales et celles des collectivit s relay es par l conomie globale Autrement dit de concilier des forces qui apparaissent contradictoires Le point commun aux dispositifs et aux figures paradoxales est la recherche collective d une nouvelle conomie du sol c est dire d une nouvelle mani re de partager les potentiels d en tablir l change et la r partition de r v ler la substance naturelle Cette contribution au d veloppement durable transversale m lant de nouvelles conceptions de la dur e du rapport l autre et au lieu est une tentative de retrouver une prise symbolique quilibr e sur le milieu Les dispositifs pour habiter sont les outils de cette recherche 38 Voir rapport Brundtland 1988 et les actes des c
5. grande chelle du mapping r sidentiel ne manquent pas d l gance On y reconnait un savant dispositif de contr le des ambiances les toitures v g tales le souci du caract re recyclable des mat riaux Mais le plan ne propose pas beaucoup plus que ce que le titre sugg re mapping rien de v ritablement convaincant pour la mixit ou la diversit r sidentielle ni pour le souci d une conomie du sol par la densification par la p rennit des espaces paysagers et on est tr s loin d une v ritable mutabilit d une capacit la transformation Un lotissement chic et ventil mais un simple lotissement D trompons nous ce syndrome n est pas r serv aux quipes candidates d Europan Dans les ouvrages les plus s rieux la confusion entre dispositif technique effet environnemental et notion de d veloppement durable est fr quente Par exemple le th me de la transformation des b timents con ue comme un pr alable est souvent r duit celui du recyclage des mat riaux apr s d molition Ceci alors m me que les mutations patrimoniales de l difice lui m me constituent sans doute le plus bel exemple de durabilit Cette capacit muter a d ailleurs t souvent abord e dans les pr c dentes sessions d Europan Elle suppose une tr s grande qualit architecturale Europan France af x cU am co ERE Em pee API TAT ed ongenade E DF PENET PURCEL LESE FJANEL 7 7 i
6. le d veloppement durable trouve quelques bornes quelques lignes directrices elles aussi en devenir dont les projets accumul s affinent les contours 1 3 Les dispositifs de nature mesures ou m thodes Les dispositifs explor s peuvent tre consid r s selon deux points de vue op ratoires ils permettent une approximation dans le temps et l espace de relations et de liens de lieux et d v nements Dans ce sens ce sont des constructions du monde permettant d en tablir ou d en valuer des mesures O et quand commence le lien entre public et priv par exemple est une question que ces dispositifs r solvent de mani re diff rente Mod les en crise Dispositif a ici un sens tr s appropri au propos puisqu il s agit de placer en s parant distinctement et par suite arranger ordonner r gler Alain Rey agencement est une autre possibilit lexicale pour d signer ces figures th matiques de l espace telle que l a utilis e Gilles Deleuze Europan France Les outils performants du d coupage du sol sont aujourd hui en crise le modele de la parcelle comme unit fondatrice est remis en cause par la plupart des projets mais ces agencements sont aussi une position m thodologique ou mieux un cadre de pens e On pense par exemple aux figures de Deleuze le pli le rhizome qui constituent une vision du monde et un mode exploratoire et non pas une construction g og
7. du champ que sa surface exprim e comme la matrice d accueil de gestes ind termin s A l oppos d un parc habit il n y a pas de bornes de chemins ni de secteurs qui donneraient des affectations des fils d Ariane pour s y perdre et s y Europan France rep rer Le champ est la fois un vide un labyrinthe sans trac un possible mis en commun Il n est pas anodin que cette figure ouverte infiniment surgisse comme un morceau de campagne au coeur de l urbain Il ne s agit plus de construire des villes la campagne mais d inclure en ville un fragment embl matique de la campagne comme coeur et centre Jusque dans la mat rialit du projet le choix est ainsi fait d une rusticit certaine en contraste avec l espace public lisse et sophistiqu d sormais g n rique L oubli manifeste des n cessit s du maintien de l artifice un champ est d abord cultiv t moigne du primat de la symbolique sur une attitude plus pragmatique Le champ est la fois un lieu offert en partage et une motion susceptible de r g n rer l urbain Le b ti induit autour du champ des contaminations sporadiques une exploration par l usage de cette tendue v g tale cette incertitude brouille la nettet de la limite lui donne une paisseur sans qu elle soit mat rialis e une fois pour toutes Le champ ouvert et disponible peut correspondre ce que Deleuze et Guattari citent comme nomos espace nomade lorsque les grecs anciens pa
8. elle pas d ailleurs cette ind finition cette permanente volution la capacit mettre en tension d celer des paradoxes A une formulation paradoxale ne peut correspondre qu un assemblage de r ponses un quilibre entre des l ments contrast s et pars L histoire du concept en fait d abord un outil politique tablir des quilibres sur la dur e pour un d veloppement quilibr dont les quatre facteurs conomiques sociaux 36 Rappelons que la plupart des 14 cibles labellis es correspondent des principes fondamentaux de la discipline architecturale voqu s tr s t t dans la plupart des trait s Il serait int ressant par exemple de mettre en parall le les principes d conomie et d int gration au site des textes du XVIII avec leurs plus r cents d veloppements 37 Rappelons qu en anglais ou en espagnol les mots sustainable ou sostenible sont employ s avec le mot d veloppement la tension apparait ici de mani re vidente En francais cette approximation lexicale rappelle le caract re minemment paradoxal de l accolement de ces deux mots le terme est d ailleurs controvers pour ces raisons Cf Le d veloppement insoutenable St phane Bonnevault Editions du Croquant Broissieux 2003 Europan France environnementaux et culturels sont les piliers Pas plus que le rapport la nature ne se limite aujourd hui la simple expression d une vie verte et sauvage le d veloppement
9. est pr cis ment dans la rencontre d approches paradoxales et parfois apparemment contradictoires Cette d finition mouvante est constituante du concept dans l approche de ce concept la question de la limite est d terminante A une conception tranch e du rapport entre artificialit et naturalit selon laquelle l artifice tait en quelque sorte le contraire du naturel s est substitu e une conception diffuse ou tout ph nom ne est cens tre artificiel jusqu aux climats dont on connait l volution en Europan France cours Une piste de travail f conde consiste pr cis ment reconnaitre comme fondateurs de notre rapport la nature certains tats limites les agencements correspondants ne sont plus simplement ceux de l enclos ou de l inclusion mais se r v lent d lib r ment plus ambigus La temporalit par l ind finition qu elle induit en est un l ment clef L ensemble des projets forme un instrument exploratoire du concept de la nature travers des dispositifs pour habiter le territoire ils permettent comme les textes de r f rence une approximation conceptuelle 1 2 Le projet pour la construction d un savoir instruments pour une d finition Les projets sont support de d veloppement de savoirs ils nous offrent une repr sentation de diff rents dispositifs explicitant un possible lien avec la nature mais aussi les concepts qui y sont associ s La r flexion partira donc des proj
10. glementaire de la ville Mais la position originelle des cellules souches et leurs 5 km ville le paysage habit Eckbolsheim Projet remarqu lors de la premi re expertise d battu non retenu par le jury 6 Virus Izola Slov mentionn Isabel Fernandez Garcia E amp partenaires Europan France diff rents potentiels forment une image in dite de l incertitude Le diagramme propos est plus proche des repr sentations modernes de l atome on connait la nature de l objet et sa structure sa localisation moyenne mais sa position pr cise n est nul moment d finie Entre ces cellules expansives on d finit l espace public interstitiel comme un airbag vitant la collision des objets construits Ce projet propose une nouvelle morale des limites d urbanisation la prolif ration presque monstrueuse de la densit est assum e ses bords identifiables sont mouvants jusqu un certain point d quilibre le plan exprime le pouvoir de r gulation d une r sistance i a emma one ee me cu pemen eee ne ne cm mens o mme on mes la mu dime m m n cm mm a cum D Ge Emme ao mme mn RSI HHDENUMDE ND GSONEGTUEZ GEXDE ECE Sp P p r P DORE CN CNRS ucro PRE D gem CE E mn mme rise hibrit R meme CENERED eer ER EE ml LG men En Le en LE GRR LUE Eckbolsheim KM ville le paysage habit Salons de ville Isola Slv Virus M Europan France La matrice e
11. mE E nili m a gt UNE DREAMT SATION SINPLEENLISTHLE i i a L i a Ta aa E pe i TUE A Tu t amm L E Li Li DO Le pm r P Bi d y i j e r LJ E E E n a A z 1 i i Ert re El Villeurbanne Mapping r sidentiel Aujourd hui l une des premi res pr occupations du d veloppement soutenable devrait tre de pallier le tr s bas niveau de qualit des logements r alis s y compris la r sidence standing et le pavillon et inscrire ainsi v ritablement ces produits dans la dur e Les nombreuses esquisses de cette session le montrent bien la question de la transformation des difices et de leurs possibles volutions oblige tenir compte d chelles probl matiques l conomie du sol les flux et les mobilit s les proximit s les densit s la longue dur e et les modes de vie qui vont bien au del des cibles de la qualit environnementale Ces projets entrelacent l chelle territoriale et la qualit constructive tablissent des hypoth ses de temporalit proposent des sc narios concert s de mise en place d usages d une grande diversit Ils entament ainsi un grand chantier sur le durable Instabilit du concept de durable approximation par le projet le r le du sol Comme pour la nature le durable ne se d finit pas comme un concept stabilis L une des caract ristiques du d veloppement durable n est
12. r le in dit Nouvel Eldorado elle offre un potentiel de consensus inexploit et permet de r ver une urbanit retrouv e L assurance du paysage le parc et le jardin le green et le crescent Le paysage rassure d faut d tre original rappelons nous Alphand et Olmsted le parc proche valorise tout un quartier L unit se fait ici une chelle plus large chaque entit tant clairement s par e c est en quelque sorte le contraire de la texture Le parc devient la figure de r f rence et le lien entre ses bords Les exemples ne manquent pas certains paradigmatiques Monceau Bath Central Park d autres mis en place r cemment Bercy ou Citro n C vennes Paris L int r t du projet Matrice de Reims n est donc pas tant le parc lui m me que la mani re dont il organise un lien entre quatre quartiers nagu re aveugles l un l autre un ensemble de barres un faubourg tout en lani res une cit jardin r moise et une friche de terrains militaires principalement d volus au sport Les b timents dispos s autour du vide d clinent ces variations donnant au site une lecture commune rendant complice la barre et la villa Une hybridation dont le parc est le catalyseur susceptible de marier les contraires qui porte en elle l histoire du site et conforte Reims dans son statut de ville patrimoniale en accord permanent avec une r elle modernit La matrice du site vient de changer
13. C est d ailleurs Villeurbanne ce que font les deux projets prim s Handshake s tire jusqu au canal et Skyline inscrit une continuit territoriale jusqu aux gratte ciel Terrains d change propose une cartographie compl te inscrivant chaque action dans une raison plus large l chelle de l agglom ration 30 Skyline Villeurbanne F laur at Gilles Delalex F Yves Moreau B NL 31 Terrains d changes Villeurbanne projet remarqu par l expertise expos Graz non prim par le jury Europan France ETE LS ww ux Z8 Bag Qaid LC amp I e F E u gs EI E T eZ Eckbolsheim La ville est un long fleuve tranquille 2 Villeurbanne Terrains d change Europan France Villeurbanne Skyline L 22 Fractales et r sonances La juste localisation du projet son contexte son assiette n est pas dans une succession d chelles g ographiques gigognes mais dans un entrelacement simultan d chelles territoriales diverses Ce qui est singulier ici est toujours plus ou moins r current l bas et le lien fondateur est parfois plus puissant avec le lointain qu avec l imm diate proximit La g ographie apporte les r surgences d un socle d sormais discret les r seaux les effets de maillage et de distorsion de l espace temps On habite le lieu parfois son contour imm diat son voisinage mais aussi les lieux du mouvemen
14. Europan France Analyse de la septi me session du concours Europan en France Fr d ric Bonnet amp Chris Youn s Gerphau Juin 2005 Europan France 1 0 Introduction 1 1 Concepts en devenir 1 2 Le projet pour la construction d un savoir instruments pour une d finition 1 3 Les dispositifs de nature mesures ou m thodes 2 0 Trois th mes clefs pour les agencements de la nature temps alt rit et lieu 2 1 Th me du temps La texture et le flou Le bord et l ind termin La matrice et les permutations Le d j et le voici Le disponible et le possible 2 2 Th me de l alt rit L assurance du paysage le parc et le jardin le green gt et le crescent Le Robinson pluriel distances La tentation de l ile le havre et la prison La tresse et le peigne Les synapses rhizomes et interstices Le champ le champ comme centre le champ comme fond 2 3 Th me du lieu L appui de la g ographie Fractales et r sonances Europan France CJ o FE 4 O OO ON HB HA 12 14 15 16 18 19 20 20 23 3 0 Figures paradoxales significatives Figure champ versus parc habit Figure immersion versus voisinage Figure ind cis versus pr d termin Des figures entre utopie et voyage en Europe 4 0 l ments de d finition des figures du d veloppement durable Instabilit du concept de durable approximation par le projet le r le du sol Entre temps alt rit lieu une u
15. NEA T Bamabas mhora ag pi L e L DPR ETE Rui ED RC NS HE more b PRE EE ra arum Der er Las Pre GuRsm 2 ECHELLE 4 SCENES CCMESTIQUES 17 220 p 3 i H Nanterre Paysages assembl s et sc nes super flux C 23 E E a OC LO LAE e EE m Halle W hnen zwischen 2 parks L Tous ces dispositifs g n reux et volontaires doivent pouvoir urgemment confronter leurs principes fondateurs aux exigences d une r alisation Car leur critique n est pas si vidente Bien videmment les pr tentions revendiqu es la disparition des limites l effacement et l immersion agacent On sait bien que les bords les voies le parcellaire ont de tr s bonnes raisons d exister et de perdurer Mais l expression massive coh rente de ces dispositifs architecturaux diff rents t moigne bien d une tension d une frustration d un d sir pour le moins Une critique trop rapide de ces projets prim s Europan n cessairement radicaux au stade du concours d id es serait vrai dire un peu facile qui r ussit v ritablement cette chelle probl matique D tecter les faiblesses de ces projets ne nous dispense pas d une r flexion sur la crise contemporaine de l espace public sur l incapacit du politique comme du technicien en estomper les contradictions et d passer les mod les essouffl s des lieux du partage Europan France 24 3 0 Figures paradoxales significatives Les dispositifs
16. a Nature Mais en m me temps il ne se r alise pas ici et maintenant sans se diviser se diff rencier On appellera agencement tout ensemble de singularit s et de traits pr lev s sur le flux s lectionn s organis s stratifi s de mani re converger consistance artificiellement et naturellement agencement en ce sens est une v ritable invention Les questions des seuils limites l exploitation des ruptures et h t rog n it s y sont centrales pour inventer certaines mani res d occuper de nouveaux espaces temps qui privil gient l importance et l impact de la mani re informelle du devenir et l invisible de la vie 14 Playscape Drancy F laur at Massimo Ciuffini Ketty di Tardo Alberto lacovoni Luca La Torre Francesco Careri Alexander Valentino l 11 Drancy Playscape L Dans ce projet de Drancy s exprime le refus d un renoncement au partage Les multiples replis du temps justement r v l s dans la disponibilit d un support o tout est imaginable fondent le dispositif La g ne compr hensible qu a pu g n rer ce projet au niveau des experts du jury ou des responsables politiques montre quel point la d finition de l espace public aujourd hui perdu toute vidence Ses contours nouveaux restent inventer c o CU Europan France 2 2 Th me de l alt rit Dans ce contexte de crise du bien commun o cohabitent tous les paradoxes la nature semble jouer un
17. a pr gnance de la g ologie n est que peu souvent signal e comme si le concept de nature tait devenu g n rique simple question de politesses r ciproques entre deux milieux d att nuation des dures r alit s d une densit implacable L appui de la g ographie La g ographie peut tre une fondation physique ou imaginaire La r v lation de la physis du lieu ancre le projet dans une tr s longue dur e car il a fallu des milliers de crues pour former le cours du fleuve et il en faudra autant pour le d faire Elle tablit avec le milieu une humble reconnaissance et formule les raisons des dispositifs d o viennent les vents et le soleil Comment porte le sol o coule l eau Par l imaginaire la g ographie tablit une complicit plus complexe entre le milieu et le projet Ainsi dans La ville est un long fleuve tranquille une analogie s tablit entre la voie nouvelle de l ouest de Strasbourg et la vall e du Mulbach Non seulement la voie consolide une bande naturelle d paisseur variable ouverte vers les vastes horizons inondables de la vall e et s tendant jusqu aux Vosges mais elle se constitue comme un cours d eau selon deux lits majeurs et mineurs L paisseur de la voie n est plus r gl e par l accotement et le trottoir mais par un bassin d expansion de largeur variable accueillant dans une frange v g tale quipements et services 29 La ville est un long fleuve tranquille Eckbolshe
18. architecturaux ne sont jamais aussi purs qu ils paraissent Ils mettent en sc ne parfois avec l exub rance ou l exc s propre toute forme de concours les contradictions en jeu dans notre exp rience du territoire des d sirs exprim s souvent entre deux extr mes deux gestes ou deux tats apparemment incompatibles On souhaite l urbanit et l intensit de la multitude ou l on esp re aussi l isolement et un rapport direct la nature et souvent la proximit doit conjuguer la disponibilit du lointain la densit avec l tendue Au croisement de ces agencements apparaissent trois figures paradoxales qui m lent les cat gories du temps de l alt rit et du lieu g ographique Ces figures nous renseignent sur les tensions qui existent aujourd hui la fois dans les am nagements territoriaux et dans un nouveau rapport la nature minemment politique Figure champ versus parc habit Un l ment naturel le champ devient le nouvel espace public de r f rence La figure champ versus parc habit se d termine par les paradoxes entre l tendue et la limite le trajet singulier solitaire et ouvert l absence de maillage la contamination sporadique pas de mode d emploi pr tabli des franges les interactions avec les bords le rassemblement et la mise distance Le champ voque directement l tendue offerte au regard comme au parcours l important ici n est pas tant le bord
19. e est souvent pr sent sous sa forme transcendantale presque m taphysique de l individu au monde La nature n est plus une preuve solitaire Ce n est plus l occasion d une exp rience ni le pr texte d une r v lation de soi Rousseau ou Thoreau ne Europan France sont plus les rep res dans cette approche contemporaine du territoire Dans la plupart des projets la nature est l occasion d un partage c est le nouvel espace public Les limites de l ext riorit rejoignent celles de l alt rit le lieu r v ler les singularit s revient souvent tablir ce qui dure et ce qui est passager ce qui fonde et ce qui est simple geste C est ici la question de l chelle qui est en jeu Les l ments g ographiques et la construction complexe de r sonances ne sont plus seulement support s par l espace euclidien de la carte ou les r gions sont emboit es ou concomitantes mais par un espace d sormais discret un espace constell par la s paration et la discontinuit 2 1 Th me du temps La texture et le flou Si le mot tissu reste encore accol urbain au paradigme de la ville dense historique o la nature n avait sa place immuable que dans le cadre des parcs et jardins la texture offre une nouvelle interpr tation fondue incertaine des limites entre le construit et le paysage L association fond figure ch re au mouvement moderne dispara t au profit d un entrelacement plus complexe Le bord net rassurait l
20. e sc ne mais il doit devenir par extension le ciment de l unit du quartier En Finlande Espoo loop s organise autour d un vide Un sc nario complexe de possibles programmes et d une circonvolution de flux entoure un espace disponible ouvert une vaste prairie Le champ est ici le centre non plus la place traditionnelle mais la respiration qui permet d imaginer tout autour le rassemblement d usages publics d quipements et de commerces Le bord du champ la fois parfaitement d limit et variable l infini est lui m me support d une mobilit ludique et chamarr e associant troitement v los skateboards pi tons skis et intensit des p les d animation Un autre r f rent territorial et social est tabli rep re g ographique d une urbanit parpill e brillant par son absence Budapest Brutus M 28 Espoo Loop Espoo Fin laur at Rasmus Rodam DK et partenaires 19 Espoo Espoo Loop L Europan France 2 3 Th me du lieu La d finition ou l ind finition de la limite entre nature et construit motive les dispositifs pr c dents limite plus ou moins nette plus ou moins dissolue disparaissant gomm e ou r v l e On pourrait donc croire que la Nature est fondatrice de la plupart des projets Mais la part g ographique celle du sol du climat du socle portant le site de la g om trie issue des catastrophes de la morphogen se du territoire de l
21. e un lieu de rejet a l image des bagnes d Outremer A Valence le site d une ancienne caserne nagu re isol e se convertit par le projet laur at en une oasis l g rement d caiss e jardin public luxuriant Nanterre Rock the Casbah Autour de cette empreinte ombrag e Sens dessus mc dessous installe un nouveau concept de parcellaire au p dessus de l horizon form de dalles suspendues qui deviennent circulation et espace commun semi priv ou encore jardin terrasse loggia ou potager priv Nous d Td m ME n avons pas ici une texture mais une s rie de figures bien M mE i identifi es s par es les unes des autres En plan les limites e mat sont claires Le tissage s effectue en coupe parvient lib rer eet le sol pour les travers es publiques La contradiction entre la Li p a n cessit de clore et la volont de fluidifier de rendre FR accessible dispara t dans l paisseur d une nappe v g tale du dessous au dessus E Valence Sens dessus dessous L 20 Rock the Casbah Nanterre projet remarqu l expertise expos Graz non prim par le jury 21 Sens dessus dessous Valence F laur at Mirco Tardio I Caroline Djuric F Europan France 15 La tresse et le peigne Le passage d un monde l autre est en effet toujours d licat Si la rue et l llot disparaissent dans l amplitude de parcelles immenses et que l on ne veut pas lotir re d coupe
22. ets non pas seulement comme une mati re premi re illustrative mais comme un v ritable corpus de r f rence Chacun des projets cit s ci apr s est associ un seul th me un seul dispositif ou une seule figure Cette taxonomie ne doit pas nous leurrer les propositions sont videmment plus complexes L analyse critique de chacun des projets serait un autre travail ce n est pas ici notre ambition Les r f rences portant plus particuli rement sur la session du concours en France sont accompagn es de projets prim s en Europe cit s pour leur caract re embl matique Le corpus a d abord pour objectif d explorer les aspects contemporains du concept de nature qui est objet d interrogation philosophique et support des dispositifs d am nagement du monde La m thode employ e part des replis d une pens e en projets pens e qui assume le risque de la g om trie comme les mots souvent demeurent brouill s par une ant riorit s mantique Plus que chacun des d veloppements que chacune des figures c est la multiplicit des projets la diversit des figures entrelac es qui permet ici l exploration Ce d frichage s il est op ratoire pour la nature l est aussi on s en rendra compte pour la notion de d veloppement durable R cente cette notion est aussi particuli rement floue les projets s en r clament d ailleurs fort peu ou sans pertinence v ritable Mais au travers des figures exploratoires de a nature
23. ger la vie et la forme des villes Cette dimension utopique est d ailleurs nourrie par les m tissages culturels induits par le concours Europan depuis plusieurs sessions Ce n est sans doute pas un hasard si les projets laur ats les plus forts sont souvent d velopp s par des quipes du nord au sud du sud au nord les pr occupations environnementales pilot es par des Allemands Barcelone l urbanit abstraite d une quipe espagnole sur les rivages de Troms L exp rience crois e de d sirs disjoints d urbanit s et de natures distinctes fait na tre de nouveaux mod les de transformation des territoires A titre d exemple Southern exposure des espagnols Di z Moreno et Garc a Grinda Jyv skyl Europan 6 Finlande installe dans la for t des modes d habiter insoupgonnables sans ce voyage de r f rence On imagine quels effets ces projets une fois r alis s pourraient apporter plus au sud comme r ponse des situations critiques 27 4 0 l ments de d finition des figures du d veloppement durable Le durable appara t dans les projets sous la forme de questions en chantier peine amorc es jamais v ritablement balis es Bien plus g nant cette notion se confond encore trop fr quemment dans les projets avec une version techniciste qui demeure encore aujourd hui la maladroite interpr tation des fondamentaux beaucoup plus subtils des recherches sur la qualit environnementale Les coupes
24. hange r ciproque de milieux liaison entre quartiers h t rog nes que confirme l infiltration et la diffusion des espaces paysagers des bandes se succ dent coulissant les unes sur les autres alignement de bocage rangs de vignes champenoises gramin es en batailles parterre de coquelicots for t dense 24 V L I O Eckbolsheim Wolfisheim projet remarqu l expertise expos Graz non prim par le jury 25 Glissements de terrain Reims projet remarqu l expertise expos Graz non prim par le jury 16 Eckbolsheim VLIO T pod LE x Pe 4 B w R 2 DEL d En j Lia I LI j Fa Li Reims Glissements de terrain Europan France L entrelacs est sans doute l un des dispositifs les plus r currents dans cette session t moin comme on le verra de la difficult concilier l omnipr sence de la nature et le d coupage fonctionnel des sols On cherche m nager la privacit et la fragmentation tout en reconnaissant l importance des voisinages des flux publics Le tressage s pare et relie distingue et unifie Rijeka Hv Space green M T d 17 XE T a Burgos Une main six doigts Les synapses rhizomes et interstices La tresse reste orient e fibreuse L immersion totale o chaque parcelle est comme noy e dans un milieu naturel est un ultime dispositif Les difices de Parklife
25. im Wolfisheim F projet expos Graz non prim par le jury 20 Le contexte des sites sub urbains de la session allait bien au del de questions d infrastructures de morphologies b ties ou de limites Les plateaux alluviaux de Valence et les vues potentielles vers le grand paysage des Pr alpes sont peine exploit es L importance du vide laiss par l agriculture entre les villages la configuration particuli re du talus en balcon sur la vaste plaine inondable au sud et la structure constell e de l agglom ration de Strasbourg sont seulement effleur s par quelques projets les liens g om triques entre le contexte de la Grande Borne l le de France est une terre de silons de bornes et de lignes et les variations de Aillaud sont oubli s Nanterre la proximit de la Grande Arche la visibilit de l toile sont voqu es mais presque rien sur les liens avec le fleuve tout proche sur l horizon des boucles de la Seine des Mureaux au Mont Val rien A Villeurbanne la pr sence du canal de Jonage et du boulevard p riph rique ne sont pas vraiment mis en perspective pas plus que l arriv e prochaine d un tramway au sud du site de Drancy ne semble inciter de plus volontaires refondations dans cette direction La dimension des terrains est importante et les questions pos es complexes Mais les projets gagnent ouvrir le champ s interroger sur les liens physiques et imaginaires avec la proche g ographie
26. ique proposition construite et production conceptuelle se r v le comme incontournable et magnifique instrument de cet engagement 40 Voir John Brinckerhoff Jackson A la d couverte du paysage vernaculaire op cit 4 Les r f rences aux particularit s du lieu ne masquent souvent que tr s maladroitement l adaptation d risoire et implacable de tous les territoires un m me mode d am nagement Europan France
27. min rales donn es par les concepteurs ont sans doute fauss le d bat att nuant la coh rence de la proposition qui associe ce vaste champ de possibles une r ponse tr s fine pour les rez de chauss e et des extensions domestiques et variables pour chaque logement dans une nouvelle paisseur de la fa ade Ce projet r pond selon les auteurs avec beaucoup de pragmatisme aux demandes exprim es point par point C est une belle d monstration Mais il faut noter aussi le courage de s opposer aux contradictions de la r sidentialisation en insistant sur la g n rosit fonci re aux sens litt ral et technique du terme d un espace collectif remodel 13 G Deleuze et F Guattari Mille Plateaux d de Minuit Paris 1980 p 506 Les auteurs y distinguent deux types d espaces qui n existent en fait que dans leur m lange l espace stri du s dentaire marqu du sceau de l Etat et l espace lisse du nomade qui est un syst me ouvert On pourrait constater que de nombreux projets tentant de connecter artefact et nature explorent des agencements ou figures rejoignant plut t les espaces du lisse en privil giant les multiplicit s les contaminations les fluidit s les interstices les forces les g om tries mineures op ratoires du trait Deleuze pr cise propos des agencements de l espace lisse Ce flux op ratoire et expressif est aussi bien naturel qu artificiel il est comme l unit de l homme et de l
28. n foisonnement v g tal ind cis ni cet interstice chlorophyllien nagu re conc d dans la construction des objets Les territoires naturels et construits se fondent en un seul objet complexe que le projet interroge et remod le dans une perp tuelle gen se La nature est ici socle et ciel climat et support elle est dur e et ph nom ne Elle devient enjeu politique objet d un partage ou d une juste mesure Elle op re aussi par une transformation de la vision du monde Le projet se r approprie les interpr tations que la science face a l nigme du monde et de la nature s est r solue exp rimenter rien n est strictement d fini ni localis le probable est toujours possible l accident est une forme particuli re de l ordre l espace temps demeure discret ici et l Trois cat gories d agencements sont issues de ces r flexions cat gories li es aux th mes du temps de l alt rit du lieu le temps la prise en compte des temporalit s de l v nement le plus ponctuel et le plus impr visible aux tr s longues dur es g ologiques est la base de la plupart des projets ces dur es presque coutumi res se superposent les mod les de l enchainement et de l ind termination Le projet processus est depuis longtemps un leitmotiv Il est d sormais al atoire int gre la surprise la variation et l impr vu l alt rit les dispositifs posent des questions plus thiques ou politiques Le lien la natur
29. n est seul face aux l ments peine accompagn par sa part maudite Cet isolement suppose une mise distance Jardin cit pose Reims la question suivante quelle pourrait tre la distance minimale le juste dispositif qui donnerait cette Robinsonnade le pouvoir de la pluralit Un parpillement d unit s sur lev es et fondues dans un jardin tendu aux limites du site Le dispositif est tr s tudi proposant un mode de distribution original r solvant avec habilet acc s et stationnement il n y a pas de rues dans la for t Les auteurs insistent sur la pr servation du sol et sur sa mise en commun dans un esprit oscillant entre le phalanst re et l cologie revendiqu e Ainsi les unit s partagent le m me sol et les familles le m me respect de la propri t commune et le mod le met en valeur la possible volutivit du site via la r versibilit du processus colonisateur Eckbolsheim Anastrophe v g tale offre deux chelles un paysage en partage Depuis la voie qui traverse le site les jardins priv s constituent le cadre visible d une parcelle a l autre et les habitants ont en commun une m me ambiance de cit jardin ou l on devine le fouillis des appentis la f brilit des barbecues et le foisonnement des vergers et potagers Les jardins participent un continuum v g tal d limitent tr s distinctement deux espaces temps l un l chelle du terri
30. o Sporenburg la fois expression d un processus et forme revendiqu e sont indissociables des vastes vides des bassins et du rythme donn par les m ga objets ponctuant le motif 7 Premier plan Grigny F mentionn Willy Vazzoleretto F Philippe Saill F 8 Ce mod le g om trique peut faire penser aux d formations de la grille am ricaine sur le sol comme Florence Lipsky l a mis en vidence dans son travail sur San Francisco Les difices d mile Aillaud sont ici l l ment pr existant quivalent la topographie 9 Fertile strips Valence F mentionn Guilhem Bastide F Guillaume Geminard F 10 Projet urbain de West 8 Adriaan Gueze et partenaires b timents de Hans Kolhof Jan Neutelings MVRDV etc A 4 z Le F1 m Grigny Premier plan M Valence Fertile strips M Europan France I 3 Ws a a rs L d de MN z lt rem Reims Couloirs Vivre one omn m ma mn p Le d j et le voici Si la plupart des projets imposent au site une v ritable refondation un bouleversement des trac s du lieu certains superposent l existant un dispositif paysager qui d tourne et se nourrit des lignes de force existantes Monsieur Chat proc de de cette attentive appropriation Le site de Nanterre est interpr t comme un paysage vernaculaire dont les usages install s et toujours volutifs l conomie sou
31. olloques du programme Sustainable Cities Villes Durables lanc par le PUCA pour le PECC Pacific Economic Cooperation Council G Dubois Taine C Henriot amp J Duriau 2001 2004 39 Au sens de prolongement du geste la prise sur le milieu tant ici employ e au sens donn par Leroy Gourand 29 Entre temps alt rit lieu une urbanit europ enne L approfondissement de ces explorations constitue vraisemblablement un enjeu majeur des prochaines sessions L id e apparemment si consensuelle qu il puisse exister une urbanit europ enne suppose sans doute une capacit commune tablir ces quilibres Au c t du politique et des autres domaines de recherche il appartient aux architectes de contribuer cette qu te d un quilibre qu te d une urbanit o la figure de rassemblement n est plus seulement la ville centre ni l intensit des r seaux mais aussi la nature m me recherche d une maitrise dans la dur e qui chappe l vidence royale des grands trac s d finitifs sans laisser pour autant au march l arbitraire du gaspillage territorial permettre l appropriation citoyenne d un processus long et souvent tr s technique en maintenant la coh rence de l int r t public pr server la singularit des lieux souvent constitu s par les usages stratifi s dans la dur e sans c der au particularisme de facade de la globalisation Le projet con u la fois comme activit crit
32. r comment lier les bords contrast s du contexte A Villeurbanne Handshake propose la fois un tressage des trac s existants et un d grad d un type l autre Les pavillons se m tamorphosent litt ralement en une s rie de barres La rencontre de deux trames est ouest comme deux mains qui se serrent g n re ainsi des interstices des poches vides des espaces de libert et de sociabilit Le dispositif du d grad ou de l encastrement comme deux mains aux doigts entrem l s est aussi repris dans Structurer le paysage Murcia Des plates formes ouvertes comme les doigts de la main laissent le territoire naturel s immiscer au coeur de la ville l image des franges peign es d un textile 22 Handshake Villeurbanne F mentionn Fr d ric Nakache F Fannie Orihuela F 23 Structurer le paysage Murcia E cit Cedric Smal F et partenaires Europan France La Union Murcia Structurer le paysage C Cette g om trie de l interstice jouant de d calages de directrices de dualit s embrass es se rapproche des entrelacs de la tresse A Eckbolsheim V ritable Lieu d une Incroyable Ouverture tour tour serr s la route ou cart s les p les de centralit l chelle de l agglom ration A Reims Glissements de terrain entrem le en coupe diff rents sols comme si les 7 V s taient froiss s passant alternativement dessus puis dessous Un c
33. raphique du monde Les figures de la nature sont parfois transpos es pour tablir les r gles du jeu l ordre des processus etc A l analogie organique la ville comme un organisme vivant souvent transpos e comme une forme du vivant se substitue l analogie du mode de fabrication essentiellement fond sur l incertitude Cent ans apr s la physique quantique tats limites effets de seuils ind termination probabiliste ambigu t li e l observation du monde plusieurs d cennies apr s l apport fondateur des math matiques aux sciences conomiques la pens e sur la ville int gre des figures de l ind termination l ou seuls les p rim tres pythagoriciens avaient cours On parle d sormais de bords flous d effets diffus de configurations probables l ou la g om trie architecturale fixait avec gravit le dedans le dehors et chaque parcelle ternellement attach e son sol Paradoxes Un des paradoxes du rapport la nature aujourd hui que les dispositifs tentent d am nager l imaginaire d un lien essentiel et solitaire d une immersion originaire a ne r siste pas la multitude c Il faut en r inventer les agencements Europan France 2 0 Trois th mes clefs pour les agencements de la nature temps alt rit et lieu On comprend donc bien qu ici le concept de nature n a plus grand chose voir avec l imagerie traditionnelle du vert dans ces projets rassembl s la nature n est ni u
34. rbanit europ enne Europan France 25 25 25 26 27 28 29 30 1 0 Introduction 1 1 Concepts en devenir La nature apparait travers les diff rentes propositions prim es ou remarqu es dans cette session Europan 7 comme un concept non stabilis dont les significations s enchev trent Elle exerce n anmoins et peut tre d autant plus une forte fascination dont l ambiguit est manifeste Omnipr sente dans les formes d expression elle n est plus consid r e comme la part trang re l urbain mais comme source de vie porteuse d une forme d esp rance et de jubilation pour mieux habiter r servoir d motions et de bien tre Ce concept renvoie aussi bien une ext riorit compl te d une nature autonome qui chappe au monde des humains qu une int riorit fondatrice tout ce qui est humain est aussi contenu dans la nature Il passe galement par divers sc narios de m tissage entre nature et artefact mises distances ma trises ou empathies Ainsi la nature s affirme comme ph nom ne imm morial la fois int rieur et ext rieur suscitant des dispositifs d am nagement extr mement contrast s au fil de l histoire des cultures En quoi l exp rience du projet ici travers les r sultats d Europan 7 nous aide t elle d finir la construction contemporaine de notre rapport la Nature L analyse soutient diff rentes hypoth ses le v ritable lieu gt du concept de nature
35. retisse l histoire du lieu comme une politesse rendue la ville 15 Matrice Reims F laur at Nicolas Toury F Antoine Vallet F 12 Reims Matrice L D autres projets font migrer les immeubles l int rieur du parc A Reims La tectonique des lots sur l herbe propose d habiter au c ur d un parc Les r f rences seraient CS SSSR EE aussi magnifiques que diverses Le V sinet Tapiola le Grigny s Le temps retrouve v M Berlin de Bruno Taut mais on peine imaginer aujourd hui autre chose qu un parc et encore peine accessible A Grigny Le Temps retrouv tente une r interpr tation du sol de Aillaud comme un vaste parc d clinant crescent et jardins de pied d immeuble associant aux c l bres nouilles de la Grande Borne un quadrillage orthogonal de potagers et d all es L id e d utiliser l architecture pr sente en a r int grant dans un vaste parc est s duisante Mais transposer ici la superbe ordonnance de Bath supposerait une colossale mise en cause du b ti et le bouleversement du paysage ur Reims La tectonique des lots sur l herbe 16 Projet remarqu au stade de l expertise non prim par le jury 17 Le Temps retrouv Grigny F mentionn Rapha l Crestin Romain Kiesgen L on Garaix F Europan France 13 Le Robinson pluriel distances L immersion compl te dans le milieu pr serv est un r ve solitaire Robinso
36. rlent de l espace ouvert du nomos non d limit non partag campagne pr urbaine flanc de montagne plateau steppe ils ne l opposent pas la culture qui peut au contraire en faire partie ils l opposent la polis la cit la ville Figure immersion versus voisinage Les lieux construits sont immerg s directement dans la nature sans m diation dans une imm diatet fleur du b ti La figure immersion versus voisinage se d termine par les paradoxes entre la nature comme seconde peau gt qui cr e une tension entre l individu et les autres un d sir d isolement qui entre en collision avec la multiplicit d une soci t de masse 34 G Deleuze et F Guattari Mille Plateaux op cit cf le lisse et le stri p 600 25 l effacement de la limite et la n cessit d une protection l image d un syst me de prox mie ou analyse culturelle des syst mes de distances sociales la recherche d une coupure et les fonctionnalit s urbaines notamment en terme de mobilit les rituels sociaux de voisinage et l imaginaire d une sorte d homo urbanus solitaire La nature comme crin imm diat peut recouvrir des formes contrast es selon les cas sauvage et inexplor e rurale et ma tris e artificialis e jusqu au d cor La nature comme ambiance est omnipr sente dans les figurations des projets du corpus L ambiance ce qui est autour est ici e
37. s volutif est r currente et peut conduire des impasses si elle se limite des m taphores simplistes 26 Quelques uns des dispositifs qui instruisent les figures paradoxales le peigne a le champ b le tissage c le rhizome d S ajoute en e un dispositif d entrelacement des chelles territoriales Europan France Des figures entre utopie et voyage en Europe Ces trois figures r currentes dans l ensemble de la session Europan correspondent aussi des lames de fond culturelles exprim es aussi bien par le cin ma la po sie et la litt rature que les autres formes d arts contemporains des prairies texanes de Donald Judd aux fronti res diffuses de Tarkovsky des p r grinations des Stalkers romains aux tendues de Olafur Eliasson Dans ces projets Europan la nature n est plus la part maudite de l urbain il ne s agit plus de la ville contre la nature Cette nature id alis e n est plus ni une force aveugle et violente dont on se prot ge ni une r serve d urbanisation Elle est ambiance en ceci qu elle se glisse autour de toute chose qu elle est lien et support partout L loignement entre ces figures nouvelles et les outils confirm s de la fabrication de l urbain comme la difficult que l on devine dans leur prolongement op ratoire ne doivent pas occulter la pr gnance d un d sir de nature et d urbanit conjointes C est vraisemblablement l expression d une utopie contemporaine chan
38. t l tendue du paysage et les r currences territoriales gares lieux de loisirs commerces A Nanterre Paysages assembl s et sc nes superflux refuse le statut de frange donn au site statut limit au point de vue communal Ce site ne serait il pas autre chose Habiter Nanterre universit n est ce pas aussi partager les m andres du fleuve les tours de la D fense la puissance d une agglom ration Les diagrammes propos s par l auteur sont tout fait explicites habiter ici c est d passer le simple site tendre son regard habiter aussi un peu ailleurs plus loin Halle le projet laur at Wohnen zwischen zwei parks r v le bien cet entrelacement on habite un jardin ouvert sur un jardin plus vaste entre deux parcs eux m mes bords de l horizon g ographique de la for t proche 32 Paysages assembl s et sc nes superflux Nanterre F cit Jean Christophe Quinton 33 Wohnen zwischen zwei parks Halle D laur at B atrice Klein D Europan France n Fi j E rd P a t aet f X i z PF E f x1 e y Z ash LA i aT e cr ECHELLE 1 SCENES DE VILLE e rs an m LL pe LL OL un m EL st Lis LI un Ln L E rn a m bed b ETS m rie 7n Vir ai Ul ru an 1E Fo LL mm ECHELLE 2 SCENES DE QUARTERS 1 5000 vue zr n E T y P m ECHELLE 3 SCENES DE JARDINS 1 500 EU REJETCLTHE DE LLNCTw TT d d EUD
39. t les permutations Parmi les apports plus ou moins revendiqu s des paradigmes de la science ces exp riences architecturales la matrice occupe une place de choix Ce n est pas nouveau sans doute le tissu urbain traditionnel est en substance une grille dont les cases gardent un tonnant pouvoir de mutabilit A Grigny Premier plan redessine le sol continu con u par Emile Aillaud en opposant un boulevard lt surface support ouvert tous les usages et un parcellaire de jardins La transposition d un imaginaire agricole est paradoxale le trac rectilin aire des parcelles s affirme au nord se tord contre les circonvolutions du b ti la fois autonome par la r gularit de son grain et interd pendant des lignes initiales formant une matrice d un nouveau type abstraite r gl e mais aussi libre infiniment vari e contextuelle Fertile strips fait d une trame serr e et hyperdense sans accident une revendication un d veloppement jusqu saturation de l espace pour se fondre dans l anonymat dans la banalit du quotidien et des habitudes voila le but ultime Le risque bien entendu est de masquer sous une ind niable force graphique un simple plan de lotissement sans obtenir de la s dimentation temporelle la richesse d un tissu de faubourg patiemment densifi sur des lani res agricoles Les grilles combinatoires r centes utilisent d autres moyens les parcelles troites de Borne
40. terraine du garagiste l aum nerie ambulante constituent la v ritable armature la frange nord est de Nanterre Universit n est pas un non lieu Le projet ne conditionne pas l attention au d j une disparition une adaptation discr te Certes l existant est reconnu mais il y a aussi un voici la pr sentation magistrale d une nouvelle occupation L assimilation n est pas synonyme d une fade int gration Comme on le verra le projet r v le ainsi une posture embl matique du d veloppement durable il assume la densit et l action en maintenant la libert du sol les conditions de la gouvernance et le potentiel de l existant Nanterre Monsieur Chat C 11 Monsieur Chat Nanterre F cit Thomas Saint Yves 12 Au sens de territoire habit d fini par John Brinckerhoff Jackson in Discovering the vernacular landscape Yale Univ Press 1986 dition Fran aise Actes Sud 2003 Europan France Le disponible et le possible Aux dispositifs localisant chaque usage adaptant les caract ristiques spatiales de suppos es fonctions urbaines s oppose l id e du livre ouvert d une surface disponible toutes les appropriations Un espace lisse dont les variantes d agencements sont infinies et prennent corps dans le geste L tendue de Playscape Drancy est un support offert tous les flux une remise en jeu incessante des quilibres de l urbanit Les images hyper
41. toire et du r seau bas sur la mobilit et la vitesse l autre l chelle du quartier et de l habitat bas sur l intime et la stabilit Ce paysage n est ni ville ni campagne mais tous les interm diaires possibles entre ces deux extr mes L originalit est ici de p renniser dans un site v ritablement boulevers par la voie le caract re domestique du grand vide encore aujourd hui cultiv L ampleur territoriale de la voie publique et la permanence paysag re des jardins priv s s quilibrent 18 Projet remarqu au stade de l expertise expos Graz non prim par le jury 19 Anastrophe v g tale Eckbolsheim Wolfisheim F mentionn Daniel Gasser V ronique Schoeny S bastien Arnold Luc Perret F Europan France Eckbolsheim Wolfisheim Anastrophe v g tale M La tentation de l ile le havre et la prison Le projet laur at de Nanterre pariait sur la modulation d une texture Rock the Casbah l inverse radicalise l insularit de l intervention une plate forme la g om trie incisive recompose le site suspendue tel un vaisseau spatial En ces temps de fusion et de connections oblig es la provocation assum e de l le qui s pare nous assure de l l gance douteuse d un monde introverti et ouvert sur le Ciel Cette tentation de l le est effectivement ambigu est ce un havre de paix l utopie pr serv e d un univers suppos plus harmonieux Ou bien est c
42. uture voie d agglom ration Ces lieux nomm s salons de ville ne sont ni des places ni de v ritables carrefours Leur trac constitue une vaste respiration dans le parcellaire agricole pr serv et densifi peu peu L asphalte de la voie s tend de mani re incertaine jusqu aux limites parcellaires la voirie et l espace public sont trait s dans la m me mati re perm able et peu bruyante lastique le paysage habit est une r gle d implantation selon les lignes de force existantes et le salon de ville un outil permettant la juxtaposition des activit s Ces l ments s y ajustent comme on d placerait les meubles d un salon pour l adapter aux circonstances du moment Le jeu offert par cette image de mobilier dont on devine les combinaisons se d cline et s enrichit par une m taphore plus biologique dans Virus Izola Des paquets packs se r partissent comme des graines sur le site Chaque l ment a un potentiel de croissance pr d fini Les paquets tendent leur aire d influence jusqu a ce que cette croissance optimale soit atteinte ceci selon les conditions d ensoleillement la topographie etc Les variations y sont contenues dans une certaine limite on r duit le degr d incertitude par les r gles de croissance fix es La densification se fait par contamination progressive selon une proc dure contr l e Le processus semble assez semblable au mode de production r
43. xacerb e jusqu annuler les espaces de transition dont on se demande d ailleurs comment ils trouvent leur quivalent v g tal Cette vision extr mement radicale la limite d une impr cation magique fait abstraction de la force de la construction sociale id alise la cohabitation en supposant qu elle peut se passer de lieux et de liens construits une nouvelle forme d urbanit foresti re ou campagnarde propose une nouvelle relation de voisinage qui n exclut pas la proximit mais ou l urbanit nait de la nature comme milieu amniotique en commun Figure ind cis versus pr d termin Elle se d termine par les paradoxes suivants la conscience de l impossibilit de figer le devenir ne donne pas n cessairement les outils g om triques de sa figuration comment dessiner le flou Si c est impossible comme b tir le temps le souci de pr server les possibles s accompagne toujours de celui d viter les catastrophes il y a un principe de pr caution implicite 35 Edward Twitchell Hall The hidden dimension 1966 Europan France le recours d autres mod les que ceux de la ville classique maille trame hi rarchie permutations parcellaires typologies se r f re souvent des processus organiques On peut n anmoins se demander dans quelle mesure ces correspondances sont op ratoires et d passent le formalisme de leur figuration La confusion entre forme souple et processu
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