Sciences de la nature et communication
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1. Actuellement l humanit dissipe en moyenne 2 kW par individu de fa on constante Un Fran ais moyen dissipe 7 kW un Am ricain moyen dissipe 11 kW Ces taux diff renci s de dissipation de l nergie correspondent dans les faits l in galit des acc s l nergie selon la position conomique des groupes sociaux Et naturellement plus on consomme d nergie plus on en dissipe Ce constat r pond du reste aux lois de la Thermodynamique qui veulent qu un accroissement donn de n guentropie correspond immanquablement un accroissement proportionnel d entropie Comme le souligne J Gribbin si une niche d ordre merge quelque part dans l univers c est toujours au prix r r 68 d un suppl ment de d sordre ailleurs Nous y reviendrons Figure I Evolution du taux de dissipation de l nergie par unit de masse en fonction de l ge de l univers 10 society brains 4 10 animals o plants E 10 planets stars 1 em galaxies 10 10 10 10 Extrait de http www francois roddier fr chaisson jpg RODDIER F Op cit p 56 RODDIER F Les lois implacables de la thermodynamique La lettre du lundi http lalettredulundi fr 2010 07 04 les lois implacables de la thermodynamique 04 07 2010 68 GRIBBIN J Op cit p 47 48 57 A propos de l auto organisation et de l incidence de l environnement physique2. France 1994 MAUSS M Essais de sociologie Paris Editions de Minuit coll Points 1971 MIEGE B La pens e communicationnelle Grenoble Presses universitaires de Grenoble 2005 MORIN E Introduction la pens e complexe Paris Le Seuil Points essais 2005 MORIN E La m thode 1 La nature de la nature Paris Le Seuil 1977 PRIGOGINE I La fin des certitudes Paris Odile Jacob 1998 PRIGOGINE I Les lois du chaos Paris Flammarion Champs sciences 2008 PRIGOGINE I et STENGERS I La nouvelle alliance Paris Gallimard 1979 REEVES H Poussi res d toiles Paris Le Seuil 2008 REISSE J La longue histoire de la mati re Paris PUF l interrogation philosophique 2011 RODDIER F Thermodynamique de l volution un essai de thermo bio sociologie Artignosc sur Verdon Editions Parole 2012 RUSSEL B La m thode scientifique en philosophie Paris Petite Biblioth que Payot 2000 SALMON W Causality and Explonation Oxford Oxford University Press 1998 SHOPENHAUER A Essai sur le libre arbitre Paris Librairie Germer Bailli re et Cie 1980 SCHR DINGER E Qu est ce que la vie Paris Christian Bourgois 1986 SCHUTZ A Essai sur le monde ordinaire Paris Le F lin 2007 SKINNER B F Science et comportement humain Paris In Press 2005 106 VON BERTALANFFY L Th orie g n rale des syst mes Paris Dunod
3. d termin e suppos e tre la valeur d quilibre et envoie des outputs destin s maintenir la temp rature au niveau de la valeur d quilibre N Wiener pr cise que la fonction des m canismes de r troaction est de contr ler une tendance au d r glement en d autres termes de produire une inversion ins temporaire du sens normal de l entropie C est encore N Wiener qui a fait le lien entre la cybern tique et le syst me social Il est certain crit il que le syst me social est une organisation au m me titre que l individu d limit e et maintenue par un syst me de communication et qu il poss de une dynamique dans laquelle les processus circulaires de type feedback jouent un r le 36 important 3 ATLAN H Entre le cristal et la fum e Paris Le Seuil 1988 a WINKIN Y La nouvelle communication Le Seuil Paris 1981 p 16 WIENER N Cybern tique et soci t Paris Union G n rale d ditions coll 10 18 1962 p 75 3 WIENER N ibid p 29 BRETON P op cit p 28 gt WIENER N op cit p 28 Propos de N Wiener in Science and Society repris in Masani P Cybernetics Science and Society Ethics Aesthetics and literacy Criticism 1986 Collected Works Vol IV Book Reviews and Obtuaries MIT Press Cambridge USA p 24 40 compte des principes cybern tiques C est ainsi que I Prigogine dont il a d j t question
4. f r s dans ce m moire a mis en vidence l existence incontournable d attracteurs savoir des espaces vers lesquels les syst mes voluent de fa on irr versible en l absence de perturbations En termes physiques c est le cas par exemple d un bassin de ruissellement qui attire vers sa base les pluies atterries des niveaux sup rieurs Ce n est pas le fluide qui par son comportement d termine l attracteur c est l attracteur qui d termine le comportement du fluide Des d veloppements compl mentaires s agissant des incidences des sciences de la nature sur les sciences humaines peuvent nous conduire consid rer qu il en va de m me pour le comportement humain dans la mesure o celui ci peut tre consid r comme un processus physique dynamique largement d termin par divers processus d impulsions environnementaux Il s agira alors de d finir le les attracteurs dudit comportement pour comprendre l essence de ce comportement On rejoint ici le principe de Thorndike selon lequel tout comportement est fonction de ses cons quences pr suppos es ou effectives 133 MORIN E Op cit 1977 p 291 134 MORIN E Ibid p 299 135 MORIN E Ibid p 309 56 MORIN E Ibid p 308 137 MORIN E Ibid p 316 102 L information assure notre lien permanent avec notre environnement dans l esprit des propos qui pr c dent c est l son r le fondamental aupr s de son r cepteur elle
5. galement favoriser l int gration dans un groupe social particulier int gration elle m me facteur de survie terme Par ailleurs les 41 SPITZ R An inquiry into the genesis of psychatric conditions in early childhood in Psychoanalystic study of the child Tome 1 International Univ Press New York 1946 pp 53 74 48 WIKIPEDIA Syst me de r compense 12 12 2012 http fr Wikipedia org wiki syst me_de_r compense 48 drogues activent le circuit ou syst me de la r compense ainsi que nous l avons d j mentionn plus haut Quant l humour il active galement le circuit de la recompense et augmente le taux de dopamine en circulation hormone li e la motivation et l anticipation du plaisir En d finitive humour dont nous sommes tellement friands il suffit pour s en convaincre d voquer le tr s grand nombre de s quences t l vis es consacr es des humoristes trouve galement en tant que source de plaisir sa motivation ultime dans la finalit de survie On notera encore avec A Damasio que le mode cognitif qui accompagne la perception d une exaltation permet la g n ration rapide de multiples images dont l abondance permet de faire plus facilement des d ductions Ce mode cognitif s accompagne d un accroissement de l app tit et des comportements d exploration Par opposition le processus cognitif qui accompagne la tristesse est notamme
6. hicule de l information a pour objet de transformer le d sordre en ordre ou autrement dit l entropie en n guentropie Comme nous le verrons galement dans la partie C de ce m moire le bruit et la redondance constituent galement des facteurs entropiques dans la communication ordinaire de m me nous montrerons que les informations innovantes et in dites sont dans la vie quotidienne particuli rement n guentropiques et d terminantes en termes de survie 4 ATLAN H L organisation biologique et la th orie de l information Paris La librairie du XXI me si cle Le Seuil 2006 p 52 ATLAN H ibid p 179 43 B Comportements et n guentropie 1 Entropie et survie Suivant l approche sp cifique de ce m moire et ainsi que nous l avons indiqu plus haut l homme s inscrit dans le processus continu de transfert et de transformation de l nergie dissip e partir du Big Bang De fait comme tout l ment constitu de mati re son corps est compos de mol cules forte concentration nerg tique H Atlan note ce propos que tout ce que l on croyait tre une mati re diff rente parce que anim e s av re exactement la m me mati re que celle dite inanim e mais organis e diff remment Les lois physiques r gissant l nergie mati re s appliquent par cons quent l tre humain comme tout l ment de l univers Comme le souligne F Roddier le
7. information Cette d marche scientifique s apparente a celle de divers auteurs de renom physiciens biologistes sociologues et autres ing nieurs qui ont entrepris au cours de ces derni res d cennies de mettre en vidence l incidence des principes de la thermodynamique sur les ph nom nes sociaux et conomiques Tel est le cas entre autres d Edgar Morin Introduction la pens e complexe M Fors L ordre improbable entropie et processus sociaux F Roddier Thermodynamique de l volution un essai de thermo bio sociologie I Prigogine La fin des certitudes N Luhmann Soziale Systeme G Rist L conomie ordinaire entre songes et mensonges J C Lugan La syst mique sociale H Atlan L organisation biologique et la th orie de l information Plus loin dans le temps ce fut galement le cas de N Wiener Cybern tique et soci t H Maturana et F Varela L arbre de la connaissance ou encore E Schr dinger Qu est ce que la vie P Breton L utopie de la communication et A et M Mattelart Histoire des th ories de la communication qui ont quant a eux trait de certains aspects particuliers des liens entre ces principes scientifiques et les SIC P Breton mettant notamment en exergue ces propos de N Wiener particuli rement pertinents dans le cadre de notre r flexion la communication n est au fond rien d autre que
8. re et qu elles sont inconcevables l une sans l autre En effet toute nergie poss de un support mat riel et tout corps est pourvu d une nergie de masse savoir une nergie qu il doit au seul fait de poss der une masse Autrement dit la mati re se pr sente comme une forme tr s fortement concentr e d nergie L quivalence de la masse et de l nergie implique que l une peut tre transform e en l autre et r ciproquement de sorte que la masse d un corps repr sente galement une mesure de son contenu en nergie Une masse minuscule de mati re contient une nergie colossale il en d coule que l nergie dont sont dot s les milliards d atomes de notre corps est v ritablement d mesur e Ceci explique par ailleurs pourquoi il est fr quent de parler d nergie mati re les deux termes ayant une signification commune au sens scientifique L histoire physique du Big Bang jusqu aujourd hui a consist dans une transformation continue d nergie Cette transformation a abouti entre autres innombrables produits et au gr d une cha ne ininterrompue de causalit s l existence du corps massif d nergie mati re qu est l tre humain Mis ensemble tous les l ments disparates issus de ce processus volutif continu issu du Big Bang contiennent au total le m me volume d nergie que celui mis aux premiers instants de l univers Aujourd hui encore ce
9. tre tudi es par des m thodes Hs 131 similaires La perspective de ce retour l avant plan de approche sciences de la nature dans certaines disciplines des sciences humaines n est pas n gliger d autant que les premi res tendent ainsi que nous venons de le souligner s insinuer dans un maximum de domaines D s lors que le comportement des individus en mati re de communication constitue un important sujet d analyse au plan socio conomique dans une soci t o les technologies de l information voluent constamment il semble in vitable que les sciences de la nature tentent leur tour sur de nouvelles bases de s accaparer ce sujet d investigation le comportement humain notamment sur les plans de la pr visibilit et des effets de conditionnement suivant une approche fondamentalement d terministe Sous plusieurs aspects le pr sent m moire s inscrit globalement dans cette d marche d intervention renforc e des sciences de la nature dans les domaines de sciences humaines du moins sur le plan th orique ni ANGELIER E Les sciences de la complexit et le vivant Paris Lavoisier 2008 p 9 10 92 1 2 Communs d nominateurs Bon nombre de grands penseurs du social ont en fonction de leurs approches et de leurs observations personnelles cherch d finir des communs d nominateurs aux comportements individuels et sociaux C est ainsi notamment que pour E Goffm
10. 2 Communication avec l environnement mat riel 71 2 2 Communication au plan social 73 2 2 1 Auto organisation et complexit 73 2 2 2 Enrichissement informatif et innovation 76 2 2 3 Ordre organisation incertitudes 79 2 2 4 Chaos et diffusion de l information 81 2 2 5 Incidence des sous syst mes verticaux 82 2 2 6 Codes et communication 83 2 2 7 La communication comme organisme vivant 85 2 2 8 D terminisme radical approche hypoth tique 86 Conclusion 90 1 Sciences de la nature et sciences humaines 91 1 1 Extension de l approche sciences de la nature 91 1 2 Communs d nominateurs 93 2 Optimisation de l acc s la n guentropie 95 3 D veloppements compl mentaires potentiels 100 Bibliographie 104 Liste des figures Pages Figure 1 Evolution du taux de dissipation de l nergie en fonction de l ge de l Univers 57 Figure 2 Convergence des sous syst mes verticaux et des sous syst mes socio culturels 64 Figure 3 Comportement t SUrVIC Jag EE ae MM Ne de ed Introduction 1 Objet Ce m moire a pour objet de mettre en vidence les liens qui unissent un ensemble de lois fondamentales des sciences de la nature au domaine de la communication Ces lois rel vent principalement de la science physique mais aussi de la biologie et des th ories scientifiques de la complexit du chaos de l auto organisation en ce inclus la cybern tique et l autopo se et de l
11. Y Winkin ainsi qu a la recr ation du social D Le Breton Un syst me social ou l information v hicul e n apporterait aucun enrichissement culturel intellectuel ou mat riel c est dire aucune innovation serait t t ou tard vou atteindre son BECKER H Outsiders Paris M taili 1985 p 206 WINKIN Y Op cit p 143 LE BRETON D Op cit p 6 10 BRETON P Op cit p 53 76 tat d quilibre c est dire dispara tre faute de capacit a s auto organiser d une mani re re cr ative incapable autrement dit de s autor g n rer Il y a lieu de noter en outre que le maintien ou la promotion d une structure sociale fortement galitaire est de nature agir n gativement sur cet enrichissement informatif en raison de l absence de motivation l innovation Pour argumenter cette affirmation nous combinerons deux citations de M Fors d une part celui ci rapporte que selon C L vy Strauss dans toutes les soci t s qu il a eu l occasion d tudier il y a un certain degr d in galit et une certaine h t rog n it des situations individuelles une diversit Dans le vocabulaire du paradigme entropique cette diversit repr sente un ordre et la tendance l indiff renciation ou l galisation menace ce degr d ordre en faisant tendre le syst me vers le d sordre d autre part il cite J P Daloz selon qui
12. aux n cessit s d actions et de r actions personnelles impliqu es par l environnement physique humain et naturel Comme nous l avons soulign par ailleurs tous ces actes fruits de facteurs extr mement complexes sont li s directement ou indirectement la survie d s lors les actions et r actions individuelles sont conditionn es et orient es par cette exigence de conservation qui pourrait bien mais ce n est que pure sp culation relever du premier principe de la thermodynamique et par voie de cons quence par la n cessit d acc der en permanence de la n guentropie Tous ces ph nom nes d interactions biologiques sont de pr s ou de loin des processus de communication comme le souligne P M Churchland propos du m tabolisme Les cellules sont inutiles si les informations ne peuvent tre transmises au syst me moteur Une communication purement chimique est utile pour quelques fins la croissance et la remise en tat de l organisme sont r gul es de cette mani re avec les cellules diffusant des messages chimiques travers le corps messages auxquels des cellules s lectionn es r pondent La communication biochimique dont il est question en l occurrence joue concr tement un r le n guentropique d s lors qu elle contribue la remise en tat de l organisme et ce en vue de p renniser la vie du corps Et de fait les principes de la thermodynamique ont parfai
13. conclusion de ce m moire 1 FERRARESE E Op cit p 60 85 2 2 8 D terminisme radical approche hypoth tique La th se d une personnalisation de la communication que nous venons d voquer pee ane 2 s inscrit en quelque sorte dans une forme de d terminisme radical Nous nous sommes demand s titre purement hypoth tique quels r sultats l on pourrait tirer d une telle d marche essentiellement et rigoureusement d terministe pouss e l extr me En d autres termes il s agit ici d envisager bri vement la communication sous l angle d une application la plus absolue possible des lois des sciences de la nature celles ci tant envisag es sous l angle purement m caniste des processus de causalit Dans cette optique particuli re o l on se r f re au seul principe que les lois de la science physique r gissent sans exception tout ce que se produit dans l Univers et donc notamment sur la terre l homme peut se concevoir comme un maillon ordinaire du continuum nerg tique universel ce continuum constituant en soi le facteur cr atif et volutif fondamental de l Univers et de tous ses composants L ensemble de ses actes quels qu ils soient se r sument alors pourvoir de la dissipation d nergie En d autres termes l activit humaine a suivant cette approche m caniste fondamentalement pour seul objet de transformer et
14. dans lesquels elle s exprime Par exemple une information alambiqu e et intellectualis e au del de certaines limites longue et faite de digressions non rentables c est dire peu utilisables r duit les capacit s d acc s ladite information de m me que le nombre de r cipiendaires potentiels Pour que l effet n guentropique joue pleinement il y a lieu d liminer au maximum les bruits qui parasitent l information son transfert et sa compr hension Les nouvelles g n rations ont en partie commenc r soudre ce probl me en recourant des formulations synth tis es notamment dans la transmission d informations via les nouveaux processus de communication que sont les r seaux sociaux informatiques Facebook courriels twitter etc ou encore les SMS Les formulations raccourcies en nombre de mots ou par le biais d critures plus phon tiques de m me que les modes d emploi de toutes natures r duits des textes synth tis s l extr me peuvent contribuer rendre sensiblement plus n guentropiques les informations v hicul es En liminant au mieux les bruits et les redondances qui brouillent la compr hension cf th orie de l information par un recours plus syst matique une simplification des messages on facilite indubitablement l apport de ceux ci en n guentropie D autre part comme l indique galement la th orie de l information il y a lieu en termes de co
15. du cercle qui peut tre r duit quelques proches Il est clair que la solidarit favorise l acc s de chacun de la n guentropie La question des codes et des rituels a t mise en vidence par un grand nombre de sociologues et de sp cialistes de la communication tels une fois encore D Le Breton d une part et Y Winkin d autre part Le premier souligne que des r gles innombrables r gissent le bon d roulement des interactions les mani res de se v tir de s adresser l autre de 8 CHAMPAGHE P et CHRISTIN O Op cit p 55 61 l couter de prendre son temps de parole de s inscrire dans une file d attente Les formes et les signes d une myriade de rituels mineurs rel vent d un ordre symbolique propre un groupe Quant Y Winkin il observe qu une s lection et une organisation des comportements entra ne l adh sion un postulat l existence de codes de comportement Ces codes s lectionneraient et organiseraient le comportement personnel et interpersonnel r gleraient son appropriation au contexte et donc sa signification Tout homme vivrait n cessairement dans et par des codes puisque tout comportement en entra ne l usage Nous reviendrons dans la partie C paragraphe 2 2 6 sur ces consid rations li es l importance des codes sociaux en soulignant leur incidence particuli re sur la communication Le milieu professionnel constitue quant lui
16. entre les deux propositions n est probablement pas fortuite 2 2 4 Chaos et diffusion de l information L information bien que ph nom ne effet n guentropique affronte au cours de sa diffusion la tendance naturelle de l environnement accro tre son entropie tout accroissement de n guentropie s accompagnant d une augmentation d entropie Le r cepteur d un message est en soi un l ment de l environnement de l metteur donc un des facteurs potentiels de d sordre toujours susceptible de d sorganiser le message transmis Cette d sorganisation constitue une application de la th orie du chaos au domaine de la communication Ainsi que nous l avons mentionn au point 4 3 de la partie A de ce m moire information subit au cours de ses circuits de communication les effets chaotiques de la multiplication des facteurs d intervention et de transmission Ces facteurs sont g n rateurs 15 COSTA de BEAUREGARD O Le second principe de la science du temps Paris Le Seuil 1963 p 62 116 ATLAN H Op cit p 78 117 MIEGE B Op cit p 88 81 d incertitudes et nuisent en vertu de la th orie de l information la port e n guentropique de l information v hicul e Toutefois le groupe social au sein duquel circule l information est m me de la maintenir en l tat ou de la faire voluer soit en la r habilitant soit la limite en la modifiant compl tement
17. essentiel que joue la communication dans cet acc s la n guentropie La probl matique de la n guentropie ne concerne videmment pas la mati re inerte constitu e de syst mes ferm s Le fait que les individus ainsi que le syst mes sociaux soient des structures auto organis es qui se maintiennent semblables eux m mes gr ce un apport constant d nergie cf plus haut dans ce paragraphe retiendra notre attention dans divers passages de ce m moire en particulier aux points 4 5 du pr sent chapitre 2 2 et 2 4 de la partie B et plus largement dans la partie C de ce m moire 4 3 Th orie du Chaos La th orie du chaos s applique des syst mes dont le d veloppement volutif est tr s sensible aux conditions initiales la moindre impr cision dans les donn es du d part peut donner l arriv e une diff rence consid rable C est ainsi que plusieurs multiplications successives d un multiplicande donn comprenant un grand nombre de d cimales va aboutir des produits successifs de plus en plus d cal s selon que l on prend en compte x d cimales ou x n d cimales comme base de calcul alors que la diff rence au d part est extr mement minime Le fameux effet papillon illustre pleinement cette th orie lorsqu il envisage la possibilit que le battement d ailes d un papillon au Br sil puisse induire une tornade au Texas m taphore due au m t orologue E Lorenz en 1972 C est cette
18. est directement inscrite d une mani re ontique dans les ph nom nes eux m mes d o son caract re d universalite 130 MOUGENOT D Op cit p 19 89 Conclusion 90 1 Sciences de la nature et sciences humaines Je suis de plus en plus en plus convaincu que la science anthropo sociale a besoin de s articuler sur la science de la nature et que cette articulation requiert i ny A i 131 une r organisation de la structure m me du savoir Edgar Morin 1 1 Extension de l approche sciences de la nature La d pendance relativement troite du comportement humain et de moyens de communication qui le sous tendent avec les lois physiques r gissant l environnement dans lequel l homme volue constituent la toile de fond de ce m moire Cette d marche qui est plus celle des sciences de la nature que celle ordinairement mise en avant par les sciences humaines s articule sur une posture forte connotation d terministe o le comportement humain est davantage fonction des incidences du contexte externe l environnement que de facteurs internes de volont ou de libert Nous avons pos la question de la validit du libre arbitre mais sans avoir d fini une position radicale ce propos nous nous sommes limit s en voquer les param tres titre purement hypoth tique au paragraphe 2 2 8 de la partie C Du reste cet pineux probl me pr sent de tous temps au moins implicitement d
19. guentropique L action de quitter le fauteuil est n cessairement motiv e par une cause jug e utile dans l imm diat ou plus long terme c est dire un stimulus a priori suppos apporter de la n guentropie sous l une ou l autre forme Dans le d roulement de cet acte tout simple l environnement physique communique un certain ventail d informations contribuant notamment d finir le chemin le plus court pour atteindre le lieu de destination par exemple le t l phone ou le frigo ou encore effectuer un d tour permettant d viter tel objet plac s sur le chemin Cet exemple de la vie courante montre une fois encore que la communication issue de l metteur environnement savoir le non soi v hicule bien une offre potentielle de n guentropie au profit du soi le r cepteur de l information F Roddier corrobore notre propos lorsqu il souligne que comme toute structure dissipative un organisme vivant importe de l information de son environnement pour s y adapter et il compl te sa phrase en indiquant qu il l organisme vivant le fait en s auto organisant de fa on maximiser le flux d nergie qui le traverse La formule importe de l information de son environnement pour s y adapter montre implicitement que ledit environnement est porteur de communication et que cette communication est porteuse de n guentropie s adapter l environnement au profit de l orga
20. impr dictibilit li e l instabilit des syst mes volutifs qui constitue ce que les th oriciens des sciences appellent la th orie du chaos Cette th orie nous int resse dans le cadre du pr sent m moire dans la mesure o comme l ont crit I Prigogine et I Stengers la majorit des syst mes d int r t physique SCHRODINGER E Qu est ce que la vie Paris Points sciences Christian Bourgois 1986 p 131 36 que ce soit en m canique classique ou en m canique quantique sont des syst mes instables Les notions d incertitude de choix de risque dominent les sciences humaines que ce soit l conomie ou la sociologie La rapidit des transports et de la transmission de l information ainsi que la mondialisation de l conomie rendent notre monde plus instable et plus impr dictible que jamais Le principe petites causes grands effets analys et d velopp dans la th orie du chaos s applique une grande vari t de ph nom nes dont en particulier l information qui subit au cours de ses circuits de communication les effets chaotiques de la multiplication des facteurs d intervention et de transmission Dans la mesure o les situations chaotiques sont porteuses d entropie elles concernent n cessairement notre r flexion en mati re de communication 4 4 Complexit Les th ories du chaos et de la complexit ont en commun les param tres de l incerti
21. int gralement de m me des syst mes sociaux Le terme de structure dissipative s explique par r f rence au constat que la formation de structures de non quilibre c est dire maintenue loign e de la mort en ce qui concerne les organismes vivants n existe qu aussi longtemps que le syst me dissipe de l nergie et reste en interaction avec le monde ext rieur E Schr dinger abonde dans le m me sens lorsqu il consid re que le propre de la vie est d inverser le processus de 18 PRIGOGINE L et STENGERS I La nouvelle alliance Paris Gallimard 1979 19 PRIGOGINE I Les lois du chaos Paris Flammarion Champs sciences 2008 p 28 35 l entropie tandis que la mati re tend in luctablement vers le d sordre la vie quant elle maintient en permanence l ordre et le reconstruit elle est n guentropique En d finitive E Schr dinger consid re que la vie est le seul g n rateur de n guentropie Du fait que l entropie doit toujours cro tre ou du moins rester constante il r sulte que la n guentropie d cro t en permanence par cons quent l homme en tant que structure dissipative doit constamment reconstituer son tat n guentropique pour continuer vivre par l acc s l nergie nourriture rayons solaires principalement ainsi qu la mati re et l information laquelle permet cet acc s Nous verrons dans la partie C de ce m moire le r le
22. interrelations et donc formes de communication auto organis es et vocation n guentropique l organisme humain et les syst mes sociaux tant des syst mes ouverts M taphoriquement on peut dire que l individu dont le corps est un ensemble de r seaux biochimiques est une cellule de l organisme communication qui change de l information avec d autres cellules d autres individus Par ailleurs le constat de ces similitudes permet une fois encore de mettre l accent sur les liens de l approche propre aux sciences de la nature propos du fonctionnement humain individuel avec les domaines des sciences sociales et des SIC 2 2 Communication sur le plan social 2 2 1 Auto organisation et Complexit Le lieu o s exprime v ritablement la communication est bien entendu le milieu social Du reste comme nous l avons rappel par ailleurs il ne peut exister de syst me social sans support de communication Du point de vue de la thermodynamique et ainsi que nous venons de le rappeler ce syst me social est un syst me ouvert d s lors qu il change de l nergie de la mati re et surtout de l information avec son environnement En tant que tel il fonctionne comme une 73 structure dissipative auto organis e et assure sa survie par des processus continus d acc s de la n guentropie Ce processus d auto organisation g n rateur de survie durable correspond la n
23. l avons soulign dans le cadre des facteurs d auto organisation propres aux syst mes et sous syst mes sociaux l information v hicul e par la communication constitue en toutes mati res un facteur d organisation qui s oppose la tendance naturelle au d sordre et au chaos Comme le corrobore l article Information sur Wikipedia un organisme vivant ne peut rester organis que par les informations qui le lient Toute rupture 100 d information sociale nerveuse chimique entra ne la d g n rescence d une partie ou de 132 l ensemble En fait il existe une foule de sources d informations potentielles dans notre monde environnant susceptibles d exister de fa on latente et sans avoir t per ues Lorsqu elles sont d couvertes on peut alors dire qu elles sont communiqu es Par exemple le spectacle d un objet pr existe sa d couverte ce spectacle n est communiqu que lorsque qu un r cepteur prend conscience de l information li e son existence En d autres termes l information est incluse dans tout ce qui est susceptible de s exprimer dans le monde sensible Quant la communication elle consiste dans tout ce qui se transmet dans ce m me monde elle constitue le moyen pour l information de s exprimer A partir du moment o l information est per ue ou produit un effet elle est communiqu e Il y a donc information et communication d s qu il y a
24. l organisme obtient de l information en provenance de l environnement information qu il utilise alors pour construire une repr sentation du monde qui lui servira de base pour calculer un comportement appropri sa survie dans le monde Cette citation est particuli rement pertinente dans le contexte des hypoth ses de notre m moire d s lors qu elle met l accent sur la relation entre le transfert d informations processus de communication et la survie pr occupation dont nous avons redit plus haut d une part qu elle tait l objet de toute r flexion et de tout acte humain et d autre part qu elle relevait des lois de la thermodynamique conservation de l nergie mati re d un syst me ouvert se maintenant loign de l tat d quilibre On notera par ailleurs que la r g n ration des cellules dans les cycles m taboliques notamment implique des processus de r troaction caract re sp cifiquement cybern tique r troaction d informations d o processus particulier de communication 2 1 2 Communication avec l environnement mat riel Revenons dans un autre ordre d id es la d finition que nous avons donn e de la communication au paragraphe 3 de la partie introduction de ce m moire la communication a pour objet de permettre au soi de composer avec le non soi de mani re tablir une relation entre une demande de n guentropie et une offre potentielle de n guent
25. la lutte contre l entropie A et M Mattelart ont pour leur part fait tat des r les jou s historiquement par les sciences cognitives la cybern tique et l autopo se dans les sciences de l information Nous nous r f rerons entre autres aux ouvrages cit s ci dessus dans ce m moire En substance ce m moire constitue un essai d enracinement tant que faire se peut des SIC dans le terreau des sciences de la nature Nous inscrirons notre r flexion dans une approche d ensemble selon laquelle tous les ph nom nes de la nature et relevant directement ou indirectement de ceux ci tous les ph nom nes sociaux culturels et comportementaux peuvent trouver une justification partielle voire de premier plan dans les lois fondamentales de la physique en particulier Avertissement Nous sommes conscients que l approche fonci rement d terministe et fr quemment m caniste propre aux sciences de la nature correspond peu aux d veloppements actuels en mati re de sciences humaines Mais il n en demeure pas moins que notre comportement individuel social et sur le plan de la communication est pour une bonne part tributaire de ph nom nes de causalit impliqu s par les incidences de notre environnement physique sur le d roulement de notre existence C est sous cet angle que nous d velopperons une bonne part de notre r flexion Car s il est vrai que les th ories cybern tiques et syst miques ai
26. le contenu de la r serve de connaissances de l individu est sans cesse mouvant Nous y reviendrons dans la partie C de ce m moire A propos de l auto organisation des structures dissipatives tels les individus et les groupes sociaux il y a lieu de rappeler qu elle s effectue en maximisant le flux d nergie qui les traverse Selon la Loi de dissipation maximale d nergie nonc e par le physicien Roderick Dewar une structure dissipative dissipe l nergie de plus en plus vite De son c t I Prigogine rappelle que la formation de structures loign es de l tat d quilibre n existe qu aussi longtemps que le syst me dissipe de l nergie et reste en interaction avec le monde ext rieur Comme le mentionne F Roddier plus vite les organismes dissipent de l nergie plus vite ils modifient leur environnement et plus vite ils doivent se r adapter Il y a la ce qu on appelle en cybern tique une r troaction positive Cette r troaction a pour effet LE BRETON D Ibid p 61 amp MORIN E Introduction la pens e complexe Op cit p 100 MORIN E Introduction la pens e complexe Op cit p 119 PRIGOGINE I Op cit p 29 56 d acc l rer l volution de sorte que tout va de plus en plus vite Le m me auteur pr cise par ailleurs qu aujourd hui les hommes forment des soci t s de plus en plus complexes qui dissipent de plus en plus d nergie
27. les hommes ont pour pr occupation fondamentale sinon unique d organiser en permanence des moyens d assurer leur survie cette pr occupation se r sume une qu te constante de n guentropie L objet essentiel de ce 14 m moire consiste montrer que la communication est en tant que telle un v hicule essentiel de la n guentropie ainsi que nous allons l expliciter dans le paragraphe ci apr s 3 R le primordial de la communication liens du contenu de ce m moire avec les SIC Sur la base des consid rations que nous venons d noncer nous pr ciserons principalement dans la partie C de ce m moire pourquoi a communication en tant que support de l information et voie d acc s aux ressources en nergie mati re est un v hicule essentiel de la n guentropie et pourquoi elle peut tre consid r e comme le mode d emploi des ressources indispensables notre vie quotidienne et notre survie Ces d finitions impliquent ainsi que nous le montrerons galement que la communication se comporte l instar d un organisme vivant savoir comme une authentique structure dissipative c est dire une structure auto organis e de nature autopoi tique Dans ce contexte nous soulignerons que l acc s des individus de la n guentropie implique dans la majorit des situations leur appartenance des syst mes sociaux Composer avec notre environnement en vue d obtenir les moyen
28. les in galit s en milieu social sont en effet sources de dynamisme Elles jouent le m me r le que les gradients de chaleur pour un syst me physique Des individus non satisfaits de leur situation sociale relative s ing nient surmonter leur handicap Certains d entre eux parviendront la richesse Ce faisant ils auront d innover proposer des produits nouveaux ou des organisations nouvelles prendre des risques Dans un ordre d id es similaire J P Daloz note encore que les crises conomiques ont pour v ritable r le de jouer comme des proc d s de maintien et de restitution d un certain degr d in galit dans un syst me conomico social en d autres termes ces proc d s sont les moyens utilis s actuellement de pr f rence d autres pour lutter contre la loi du d sordre croissant au sens thermodynamique Notre propos n est videmment pas de valoriser les in galit s sociales mais de montrer que l innovation synonyme ici d enrichissement informatif est indispensable la survie moyen ou long terme de tout syst me humain Et c est aussi elle qui permet aux individus et aux syst mes sociaux de dissiper de l nergie suffisance dans des proportions n cessaires au maintien de leur niveau de vie Les soci t s les Etats par exemple qui entretiennent des structures de fonctionnement fig es dictatures conservatismes politiques et religieux notamment
29. les moins favoris es sur le plan conomique se situant dans les zones inf rieures et les plus d velopp es dans les zones sup rieures Il est un fait que les niveaux de d veloppement socio culturels et conomiques se conjuguent le plus souvent dans des strates sp cifiques comme le souligne P Bourdieu lorsqu il constate que l homog n isation objective des habitus de groupe ou de classe r sulte de l homog n it des conditions d existence Quant la forte imperm abilit des SSSC elle correspond leur caract re de syst mes autopo tiques c est dire auto organis e ces derniers tant comme les cellules du corps humains voir point 4 5 de la partie A pourvus d une fronti re une membrane dans le cas des cellules favorisant la p rennit de leurs codes respectifs et dans le cas des SSSC de leurs valeurs socio culturelles Ces sous syst mes sociaux comme les syst mes plus vastes auxquels ils appartiennent unissent les individus qui les composent suivant des r seaux de relations en fait de communication particuliers Ces r seaux sont constitu s de liens par contacts conviviaux physiquement ou vocalement directs tout autant que de liens indirects fond s partir des processus m diatiques vari s lectures d articles choix d missions de radio et de t l vision sensibilit s politiques adh sion des champs informels de supporters sportifs etc Selon H Ma
30. les plus hauts taux de populations dipl m es d tudes de niveaux sup rieurs sont en r gle g n rale ceux qui se situent aux plus hautes positions conomiques Ces pays sont galement ceux qui dissipent le plus d nergie savoir ceux o les populations ont le meilleur acc s aux ressources nerg tiques et mat rielles et o les LE BRETON D Op cit p 108 832 WINKIN Op cit p 23 62 transferts et les transformations d nergie sont les plus fortement maximis s Dans la mesure o les pays les plus favoris s sont ceux qui produisent le plus de n guentropie ils sont ipso facto eu gard aux lois physiques ceux qui produisent le plus haut taux d entropie en d autres termes les pays qui dissipent le plus d nergie sont aussi en r gle g n rale ceux qui g n rent le plus de pollution Chaque couche socio culturelle ou socio conomique v hicule en son sein des types d information particuliers qui s auto r g n rent de mani re leur assurer les meilleures conditions de n guentropie possible au regard de leur capacit sp cifique dissiper de l nergie De fait comme le souligne F Roddier auto organisation permet de diminuer l entropie interne de la soci t En d finitive le champ social est un vaste champ de forces contraignantes assimilables des forces physiques essentiellement r gies par des ph nom nes de dissipation d nergie Ainsi que nous l
31. mati re et en information nous sommes arriv s la conclusion que cet acc s aux ressources impliquait tous niveaux un constant recours des processus diversifi s de communication L acquisition de ces ressources s assimilant d un point de vue thermodynamique de la n guentropie nous avons formul l hypoth se cl de ce m moire savoir que la communication est un v hicule essentiel de n guentropie Dans ce contexte nous avons consid r que l acc s aux ressources n guentropiques se r alisait le plus souvent par le biais d une appartenance d termin e un champ ou un sous syst me socio culturel sp cifique selon une approche sociologique holiste Nous sommes partis du principe selon lequel l environnement socio culturel d finit les mani res individuelles d agir et de se comporter position d cri e par nombre de sociologues dont notamment et notoirement R Boudon Notre position rel ve une fois encore de l approche sciences de la nature qui donne le plus souvent la primaut aux incidences de l environnement sur les l ments qui en font partie et non l inverse nous rejoignons ici notamment S Milgram qui figure au premier rang de 94 ceux parmi les sp cialistes des sciences humaines qui ont le plus insist sur le caract re d terminant des facteurs environnementaux soulevant en passant la question du libre arbitre Inutile de rappeler que E Durkheim principalement et
32. montre galement qu il est sui generis directement l objet de ph nom nes d entropie et de n guentropie L approche scientifique propre aux sciences de la nature n est pas toujours jug e des plus pertinentes pour l analyse des ph nom nes de sciences humaines et les processus hypoth tico d ductifs qui sont les fondements de cette approche peuvent appara tre relativement contestables pour certaines mati res auxquelles on entend les appliquer En l occurrence nous prenons soin dans ce m moire d apporter tout le sens critique n cessaire au bien fond de notre d marche Quant l orientation principalement d terministe de notre approche elle tient naturellement notre souci d emprunter aux sciences de la nature les sch mas qui lui sont propres la science v ritable tant la science des causes comme l a soulign bien propos le p re de l empirisme Francis Bacon 23 2 Contexte historique L approche selon laquelle la science physique interviendrait tous les niveaux du fonctionnement de l Univers de notre plan te et des organismes vivants et non vivants n est videmment pas in dite On mentionnera ce propos le courant de pens e du Cercle de Vienne dans les ann es 1920 1940 d fini comme un empirisme logique au nom duquel toutes les sciences devraient tre unifi es dans le langage de la physique et de la logique toute connaissance tant soit empirique soit f
33. nom nes mentaux r sulteraient int gralement de l interconnexion de r seaux d unit s simples l liminativisme n gation de l intentionnalit et de la conscience celle ci n tant qu un piph nom ne d une fonction du cerveau ou encore le computationnalisme l esprit proc derait comme un syst me de traitement de l information ont d fendu des degr s divers le principe d un fonctionnement m canique et non spiritualiste du cerveau et donc des processus qui produisent la pens e Dans un ordre d id es similaires les n o behavioristes avec leur t te B F Skinner se sont par ailleurs efforc s d expliquer le comportement partir de processus que l on peut galement qualifier de m caniques Le mouvement physicaliste que nous voquions plus haut au point 2 ainsi que ceux consid r s dans le pr sent paragraphe n ont pas toujours trouv un cho durable dans les sciences humaines toutefois ils conservent un certain droit de cit dans l approche des sciences de la nature et en particulier dans les sciences cognitives Les liens de la science physique et de la biologie avec l ensemble des approches d investigation scientifique demeurent plus que jamais d actualit Ainsi que nous l avons d ja mentionn dans notre introduction de tels liens ont t et sont pris en compte par des penseurs renomm s dans des disciplines apparent es de pr
34. nom nologie interne particuli re dans laquelle les ontog n ses individuelles qui sont facteurs de vie et de survie long terme n d r l de tous les organismes participants ont fondamentalement lieu comme faisant partie du r seau de co ontog n ses qu ils font merger oe 96 en constituant les unit s sociales Il ressort de ce qui pr c de que la complexit propre aux SSSC l auto organisation caract ristique de l hom ostasie sociale et les jeux complexes de co ontog n se cf H Maturana et F Valeda ci dessus qui favorisent cette hom ostasie caract re autopo tique FERRARESE E Op cit p 72 MATURANA H et VARELA F Op cit p 187 75 supposent pour se r aliser des ph nom nes continus d interactions lesquelles impliquent le d veloppement omnipr sent de r seaux de communication Et bien entendu ces facteurs de complexit hom ostatiques et ontog n tiques confirment une fois encore en tant que tels que la communication a parmi ses objets essentiels de contribuer la survie des individus et des groupes sociaux auxquels ils appartiennent D o le caract re n guentropique de la communication 2 2 2 Enrichissement informatif et innovation Les r seaux d interactions au sein des syst mes sociaux contribuent naturellement l enrichissement informatif des individus qui en font partie Cet enrichissement plus ou moins globalis est li l ajustement de
35. occupations mercantiles de cet ordre de sorte que leur inclination une unification syst matique et rapide des hypoth ses appara t sensiblement moins prononc e Pour notre part nous avons dans ce m moire d fini la recherche de ressources de survie comme commun d nominateur des comportements humains et sociaux en langage sciences de la nature on dira plus exactement que les individus sont conduits en tant que structures dissipatives faire en sorte de demeurer autant que possible loign s de l tat d quilibre Et nous avons construit notre investigation sur la base de donn es issues directement des sciences de la nature montrant ainsi que celles ci peuvent valablement servir de cadres de recherche pour des questions de sciences humaines en l occurrence des hypoth ses li es au comportement humain et au domaine de la communication De fait notre commun d nominateur nous a servi de base de r flexion pour une application unifi e des principes de la thermodynamique de la complexit de l auto organisation et de la th orie de l information ce secteur particulier des sciences humaines qu est la communication En r sum nous avons cherch montrer que les lois de la conservation de l nergie et de l entropie jouaient un r le essentiel sur le comportement des humains le d nominateur commun de ce comportement consistant dans le souci omnipr sent d acc der des ressources en nergie
36. r duction du bruit au sens shannonien des redondances et autres incertitudes et dans le sens d une valorisation des apports d information innovants principes issus de la Th orie de l information Les consid rations d velopp es dans ce m moire propos des liens de la communication avec l auto organisation des structures sociales et des facteurs de complexit qui les conditionnent pourraient galement selon nous faire partie des champs d investigation des SIC 21 A Contextes et param tres 1 Contexte pist mologique Notre r flexion est bas e sur une approche sp cifiquement scientifique qui a pour objet de lier les sciences de la nature des domaines sp cifiques des sciences humaines Tel est le contexte pist mologique dans lequel s inscrit notre m moire lorsqu il tablit un lien affirm entre en particulier des lois de la science physique plus sp cifiquement celles de la thermodynamique et un large ensemble de domaines relevant de l information et de la communication Ce lien pist mologique tient l troite d pendance entre la communication et les ph nom nes sociaux l un n existant pas sans l autre tant consid r que ces derniers subissent des effets de d gradation typiquement entropiques Il est clair du reste que le syst me socio conomique par ses capacit s de r quilibrage hom ostatique ou en raison de ses tats de d gradation r currents
37. recrutement et leurs enjeux sp cifiques Les individus qui les composent partagent des conditions de vie similaires faites de pratiques semblables E Durkheim avait auparavant mis un point de vue similaire en affirmant que les repr sentations les motions les tendances collectives n ont pas pour causes g n ratrices certains tats de la conscience des particuliers mais les conditions o se trouve le groupe social dans son ensemble Par ailleurs P Bourdieu souligne que ces sous syst mes sociaux qu il nomme galement classes sociales existent comme un ensemble de relations objectives de distances qui sont pr dictives de rencontres d affinit s de sympathies ou m me de d sirs comme quelque chose qu il s agit de faire autant 8 BATESON G Vers une cologie de l esprit Le seuil tome 1 1971 Paris 1 MIEGE B La pens e communicationnelle Grenoble Presses universitaires de Grenoble 2005 p 51 7 RODDIER F Op cit p 121 7 CHAMPGNE P et CHRISTIN O Pierre Bourdieu une initiation Lyon Presses universitaires de Lyon 2012 p 145 7 DURKHEIM E Op cit p 172 58 pz 3 TA sh Ae HA pins qu il vous fait On retrouve ici implicitement l id e sous jacente de la structure cybern tique caract re autopo tique des sous syst mes socio culturels E Morin ne pense pas autrement lorsqu il affirme que la soci t est produite par les interactions entre indi
38. rigueur la plus absolue leur ordonnancement rationnel selon les sch mas qu elles ont tablis et avalis s quitte heurter les entendements ordinairement accept s De fait la question du libre arbitre n est pas sans incidence sur le d veloppement de nos hypoth ses Le ph nom ne de communication s inscrivant n cessairement dans une approche sociologique il n y a pas de relations sociales sans communication il importera dans le contexte sp cifique 4 ce m moire ainsi que nous le verrons de faire la part entre les d marches holistes de type durkheimien partiellement teint es de d terminisme ou encore celles li es a Habitus et au Champ bourdieusiens la soci t d termine l individu plut t que l inverse et celles d fendues notamment par certains interactionnistes qui r duisent l emprise du d terminisme social l gard de l individu au nom de son aptitude agir en toute libert quel que soit le contexte environnemental Ainsi D Le Breton mentionne t il que l interactionnisme met accent sur la cr ativit et la libert de l individu jamais tout fait d muni devant le monde l encontre de tout d terminisme Il se r f re par ailleurs J Dewey l un des piliers conceptuels de l interactionnisme sic selon lequel la perception est une action compr hensive faisant de l individu un acteur et non le jouet des circonstances et qui refuse le d term
39. transf rer de l nergie Dans ce contexte de d terminisme radical o la causalit constitue la base incontournable de toute analyse rien ne peut se produire ex nihilo Et par voie de cons quence l homme se voit automatiquement d pouill de sa capacit d autod termination le libre arbitre avec tous ses attributs dont au premier plan la volont support de toute d cision La question du libre arbitre que nous avons voqu e au paragraphe 3 2 de la partie A ainsi pos e a une longue histoire derri re elle C est ainsi que B Spinoza affirmait dans un ouvrage datant de 1677 que la volont ne peut tre cause libre mais seulement cause n cessaire car la volont comme toute chose demande une cause qui la d termine exister et agir d une mani re donn e Cent ans plus tard J Priestley abondera dans le m me sens Dire que la volont se d termine elle m me ne repr sente absolument aucune id e ou plut t implique une absurdit savoir qu une d termination qui est un effet puisse 120 SPINOZA B Ethique Pars 1 proposition 32 1677 cit par SCHOPENHAUER A Essai sur le libre arbitre Paris Librairie Germer Bailli re et Cie 1880 p 150 86 se produire sans aucune esp ce de cause Plus r cemment H Atlan a ajout sa contribution la critique du libre arbitre en se fondant sur le monisme spinoziste d apr s lequel il n y a pas de relat
40. un SSSC particulier souvent compos son tour de SSSC horizontaux particuliers Il poss de ses propres codes et ses propres structures de r seaux d information fortement autopo tiques Leur vocation est de maintenir et d velopper des liens troits entre les agents individuels et entre les services de mani re d gager une rentabilit maximale des productions et assurer le plus durablement possible la survie de l entreprise On le voit ici encore la communication au sein d un type particulier de SSSC joue un r le n guentropique d terminant Les r seaux de communication interne dans les entreprises s auto r g n rent divers niveaux par le biais de nombreux feedbacks et jouent un r le d terminant dans la r alisation des objectifs de rentabilit qui correspondent dans un milieu professionnel de la n guentropie Consid r es sur un autre plan d analyse celui des crit res conomiques les couches socio culturelles se diff rencient en d finitive selon leur capacit dissiper de l nergie voir point 2 2 du pr sent chapitre Le lien entre le d veloppement socio culturel et la capacit dissiper de l nergie appara t clairement dans la mesure o le plus souvent encore aujourd hui ce sont les individus les plus intellectualis s qui acc dent aux fonctions socio conomiques les plus favoris es De m me les pays culturellement les plus alphab tis s et qui pr sentent
41. v nements d actions de rencontres de r troactions et d interactions constituants h t rog nes de la complexit cf plus haut citations d E Morin La multiplication de ces facteurs en milieu social produit les effets de chaos dont nous avons parl au point 2 2 3 et fabriquent ainsi que nous venons de le souligner un d sordre r current Toutefois comme le syst me social l instar des individus qui le composent est un syst me ouvert il constitue une structure dissipative apte de ce fait cr er de la n guentropie c est dire de l ordre Etant donn la production in luctable du d sordre au sein des syst mes complexes on peut bien entendu se demander comment des ensembles de la complexit des organisations humaines peuvent chapper au chaos permanent Il est n cessaire en l occurrence que s tablissent des situations propices la cr ation de n guentropie Suivant I Prigogine et I Stengers il semble que dans les syst mes tr s complexes constitu s d interactions fortement diversifi es la communication entre tous les points du syst me soit galement tr s rapide En r 2 26 r r A ce cas le seuil de nucl ation tr s lev des fluctuations dangereuses assure une certaine PRIGOGINE I et STENGERS I Op cit pp 173 et 200 Seuil de nucl ation au sein d un gaz des gouttelettes de condensation ne cessent de se former pour s vaporer ensuite Toutefoi
42. 1980 WEINBERG S Les trois premi res minutes de l Univers Paris Le Seuil 1978 WIENER N Cybern tique et soci t Paris Union g n rale d ditions coll 10 18 1962 WINKIN Y La nouvelle communication Paris Le Seuil 1981 Ouvrage collectif Le grand Larousse du cerveau Paris Larousse 2010 Travaux universitaires MOUGENOT D Fondements et diversit de la philosophie n o m caniste des sciences M moire de la ma trise en philosophie de l Universit du Qu bec Montr al 2006 Ouvrages lectroniques MATHIEU A Le r seau socio sanitaire qu b cois http agora qc ca textes amathieu htlm L agora 06 12 2011 WIKIPEDIA Auto organisation 15 03 2013 fr wikipedia org wiki auto organisation WIKIPEDIA Syst me de r compense 12 12 2012 fr wikipedia org wiki syst me de r compense Articles de p riodiques imprim s ATLAN H Les philosophes l entretien La science cr e les probl mes mais ne fournit pas les solutions Philosophie Magazine n 50 juin 2011 SABAH G L intelligence artificielle et le langage repr sentations des connaissances Herm s 1988 2 dition Volume 1 SPITZ R An inquiry into the genesis of psychoanalytic study of the child Psychoanalystic study of the child 1946 Tome 1 International Univ Press New York MEYRIAT J Information vs Communication L espace social de la communication concept et th
43. Niklas Luhmann une introduction Paris Pocket Poche La d couverte 2007 p 142 von BERTALANNFY L Th orie g n rale des syst mes Paris Dunod 1980 37 d interactions Il souligne notamment la non lin arit causale de ces ph nom nes et la difficult de les inscrire dans la pr dictibilit Suivant le caract re scientifique particulier de notre approche tel que nous l avons d crit les syst mes dynamiques et volutifs de toutes natures sont r gis par les lois physiques en particulier celles de la thermodynamique D s lors celles ci s appliquent corollairement la complexit propre tous ces syst mes comme le soulignent I Prigogine et I Stengers La conservation d une grandeur physique l nergie travers les transformations que peuvent subir les syst mes physiques chimiques biologiques va tre mise la base de ce que nous pouvons appeler la science du complexe la thermodynamique d quilibre constitue la premi re r ponse apport e par la physique au probl me de la complexit de la nature Cette r ponse s nonce volution vers le d sordre Ce constat rejoint celui d E Morin que nous avons cit dans le paragraphe pr c dent propos du d sordre issu d interactions Nous extrapolerons ces constats scientifiques en les appliquant aux syst mes dynamiques et volutifs que sont galement les syst mes sociaux Ceux ci sont en effet l objet d
44. P Bourdieu dans une large mesure ont en leur temps galement soutenus des niveaux divers le principe holiste Figure 3 comportement et survie Recherche de n guentropie Facteurs divers de volont libre Energie Histoire personnelle g n tique Comportement Mati re Acquis informations m moris es Information Environnement physique N guentropie Survie Figure Le comportement humain dans sa qu te constante de moyens de survivre s efforce d acc der aux ressources n guentropiques que sont l nergie la mati re et l information Cette acquisition de n guentropie se traduit simultan ment par une production d entropie dissip e dans l environnement physique 2 Optimisation de l acc s la n guentropie Nous avons parl du souci de rentabilit des sciences de la nature Le caract re de v hicule de n guentropie que nous avons attribu la communication pose la question de son 95 optimisation en termes de rentabilit Autrement dit si l on consid re la communication du strict point de vue de son caract re n guentropique il y a lieu de r fl chir sur les moyens d assurer au mieux ce r le n guentropique Les lois de la thermodynamique compl t es par les d veloppements de la recherche en la mati re au cours de ces derni res d cennies cf I Prigogine cit plusieurs fois par ailleurs dans ce m moire ont montr que les structures dissipatives c est di
45. STIN O Pierre Bourdieu une initiation Lyon Presses universitaires de Lyon 2012 CHURCHLAND P M Mati re et conscience Seyssel Champ Vallon 1999 COSTA de BEAUREGARD O Le second principe de la science du temps Paris Le Seuil 1963 DAMASIO A R L erreur de Descartes Paris Odile Jacob poches 2010 DURKHEIM E Les r gles de la m thode sociologique Paris Payot amp Rivages 2009 EKELAND I Le chaos Paris Le pommier 2006 FERRARESE E Niklas Luhmann une introduction Paris Pocket poche La D couverte 2007 FORSE M L ordre improbable entropie et processus sociaux Paris PUF 1989 GRIBBIN J Le chaos la complexit et l mergence de la vie Paris Flammarion Camps sciences 2006 HAWKING S et MLODINOW L Y a t il un grand architecte dans l Univers Paris Odile Jacob Sciences 2011 105 JACOB P in Grand dictionnaire de philosophie Larousse article Physicalisme Paris Larousse 2003 LAPLACE S Essai philosophique sur les probabilit s Paris Bachelier 1840 LE BRETON D L interactionnisme symbolique Paris PUF Quadrige manuels 2004 LOVELOCK J La terre est un tre vivant l hypoth se Gaia Paris Flammarion Champs Sciences 1993 LUHMANN N Soziale Systeme Grundriss einer allgemeinen Theorie Frankfurt am Main Suhrkamp Verlag 1984 MATURANA H et VARELA F L arbre de la connaissance Addison Westley
46. UNIVERSITE DE BOURGOGNE Laboratoire CIMEOS 3S EA4177 M moire Master 2 Recherche Discipline Sciences de l information et de la communication par Alain Javeau Octobre 2013 Sciences de la nature et communication Directeur de th se Pascal Lardellier Jury Pascal Lardellier Professeur des Universit s Universit de Bourgogne CIMEOS 3S EA 4177 Jean Jacques Boutaud Professeur des Universit s Universit de Bourgogne CIMEOS 3S EA 4177 Pour Anne Boris et Floria Remerciements L auteur du pr sent travail tient remercier en particulier son Directeur de m moire le professeur Pascal Lardellier pour son acceptation du th me propos ainsi que pour les critiques constructives et pr cieuses prodigu es au cours de l laboration dudit travail Il sait galement gr au professeur Jean Jacques Boutaud d avoir accept de faire partie du jury d di l examen de ce m moire Il remercie galement Claude et Camille Javeau pour leur soutien et leur conseils avis s Enfin il remercie Anne Theis pour son coute attentive son soutien moral et ses encouragements r p t s R sum Ce m moire a pour objet de mettre en vidence les liens qui unissent un ensemble de lois fondamentales des sciences de la nature au domaine de la communication Il s agit principalement de l application de principes issus de la science physique mais aussi de la biologie et des th ories scientifiq
47. aire les guerres et tous les conflits politiques en g n ral ont implicitement ou explicitement pour objet d am liorer ou de maintenir des conditions favorables l acc s des peuples combattants des ressources jug es indispensables Les conflits arm s d ordre id ologique visent en principe d fendre des valeurs thiques et ou religieuses dont la fonction essentielle est de maintenir ou assurer une solidarit favorable de bonnes conditions de survie Les questions d ducation visent videmment donner acc s un ensemble de connaissances favorisant l acc s l emploi ainsi que l int gration socio culturelle des individus facteur de solidarit conomique propice l acc s aux ressources en nergie mati re mais aussi et surtout en information comme nous le verrons plus loin Quant la promotion des arts et de la litt rature minist res de la Culture elle sert d assise 51 aux d veloppements de l ducation et poursuit sensiblement les m mes r les que celle ci Les valeurs mises en avant visent en principe contribuer un bien tre g n ral via un approfondissement relatif des connaissances intellectuelles ou une simple promotion du divertissement le bien tre tant cela va de soi un excellent facteur de motivation la survie cf plus haut consid rations sur le plaisir Les instances juridiques publiques ont pour r le de faire respecter un vaste ensemble de val
48. alanffy L unit de la science est obtenue gr ce aux uniformit s structurelles qui existent entre les diff rents niveaux de la r alit En particulier l cart entre les sciences naturelles et sociales est consid rablement r duit non pas au sens ou on r duit la sociologie a la biologie mais parce qu il existe des DURKHEIM F Les r gles de la m thode sociologique Paris Payot amp Rivages Paris 2009 p 62 DURKHEIM E Ibid p 169 53 similitudes structurelles C est la raison qui explique l mergence de notions et de points de 55 vue g n raux correspondants dans les deux syst mes L application des principes de la thermodynamique aux sciences sociales nous conduit souligner que les syst mes sociaux sont dans cette optique sp cifique consid rer comme des syst mes ouverts savoir des structures qui changent de l nergie mati re et de l information avec leur environnement ou en d autres termes des structures dissipatives c est dire des syst mes auto organis s cf paragraphe 2 2 ci apr s Bien que l approche holiste soit aujourd hui contest e par un certain nombre d auteurs elle n en demeure pas moins d actualit aupr s de certains autres en particulier aupr s des sp cialistes de sciences humaines qui introduisent dans leur r flexion des concepts troitement li s aux sciences de la nature dont N Luhmann Un des int r t
49. an la crainte de perdre la face constitue un facteur d terminant du comportement des individus pour G Tarde le commun d nominateur est l imitation des individus entre eux en mati re d inventions et d actions pour A Honneth il s agit de la reconnaissance par autrui pour M Foucault c est le pouvoir et ses incidences multiples pour Crozier tout comportement r sulte d une strat gie rationnelle pour G Becker ce sont les pr f rences individuelles qui dirigent nos mani res d tre et d agir pour L Berger et T Luckmann l activit humaine est principalement marqu e par la routinisation R Boudon met en avant aptitude universelle la rationalit etc La multiplicit de ces communs d nominateurs constitue un ventail d hypoth ses de base que des sp cialistes de sciences humaines s efforcent certaines occasions d uniformiser l occasion de s minaires de colloques ou dans le cadre de publications de mani re assurer une validit scientifique solide aux progr s des sciences sociales Les sciences de la nature voluent d une mani re similaire bien qu elles semblent plus directement soucieuses d liminer aussi rapidement que possible les divergences de points de vue principalement pour des motifs de productivit et de rentabilit Il s agit avant tout de produire des r sultats utilisables au plan technologique et partant de d gager de
50. ans la r flexion philosophique est peu d terminant dans le contexte propre au domaine qui nous concerne ici celui de la communication Il est vident que le comportement humain au del des facteurs divers de volont libre est largement tributaire de l environnement physique conjugu aux acquis personnels duction apprentissages divers et l histoire personnelle et g n tique voir figure 3 page 95 Il nous semble que le large ventail de potentialit s d une approche de type sciences de la nature n a ce jour pas t pleinement exploit dans certaines disciplines des sciences humaines et que l on s en soit d tourn un peu vite sans en jauger l ensemble des apports possibles Ce regret nous semble d autant plus motiv que les sciences de la nature progressent quotidiennement grands pas principalement dans les secteurs de la microphysique et dans le plongement de ceux ci dans les domaines de la nanotechnologie avec une incidence non n gligeable sur les technologies de l information ainsi entre autres que dans les domaines des sciences cognitives et des neurosciences Il serait sans doute dommage de r futer une fois pour toutes les possibilit s d incidences des sciences dures sur BI MORIN E Op cit 1977 p 9 91 les sciences humaines dans la mesure o les d veloppements continus des premi res peuvent d boucher sur des r sultats innovants et in dits potentiellement e
51. ce des ph nom nes eux m mes On voit ainsi se d velopper une proposition pist mologiquement tr s forte qui pourrait s noncer ainsi le r el peut tout i r 125 entier s interpr ter en termes d information et de communication On pourra conclure de ce qui pr c de que toute forme de relation en ce inclus au premier plan celle de cause s a effet s et quels qu en soient les l ments protagonistes organismes v nements ph nom nes naturels est dans la stricte optique de l hypoth se d terministe radicale assimilable une relation d metteur r cepteur Le facteur communication devient alors la structure fondamentale de toute causalit Enfin le lien de l information avec la science physique toujours dans le contexte de la pr sente hypoth se s exprime notamment dans cette citation de J Reisse L change d information entre un syst me et ce qui est ext rieur lui implique un m diateur de cette information et ce m diateur est n cessairement de l nergie ou de la mati re Cette consid ration compl te l id e selon laquelle le m diateur fondamental d un change d information savoir la communication n est pas uniquement l tre humain Et si ce m diateur est de l nergie mati re on con oit spontan ment que la communication est bien tributaire des lois de la thermodynamique quelle soit l hypoth se d terministe radicale ou non qu
52. d argumentation caract ristique des d marches caract re scientifique que d une attitude sp culative loign e de fondements empiriques Les auteurs des ouvrages consult s ont t s lectionn s en fonction de leur notori t reconnue dans les milieux de recherche dont ils rel vent et appr ci s pour la rigueur scientifique de leur approche C est ainsi que les sp cialistes des sciences sociales auxquels nous nous r f rons sont avant tout ceux qui ont introduit dans leur r flexion des approches li es sous l un ou l autre aspect aux sciences de la nature 4 2 Parties Apr s la pr sente introduction la premi re partie de ce m moire partie A sera consacr e aux contextes pist mologique historique scientifique et philosophique dans lesquels s inscrit notre r flexion Ces contextes constituent une sorte de param trage g n ral de nos hypoth ses savoir une base de r f rence pour l ensemble d entre elles Avertissement notre m moire tant davantage une approche th orique du domaine de la communication qu une observation des conditions de communication sur un terrain sp cifique le contenu que nous donnons ici au terme contexte n est pas celui d un ensemble de param tres particuliers un lieu donn ou un milieu humain bien d fini Les contextes dans lesquels s inscrit notre m moire consistent dans un ensemble de crit res th oriques qui servent de cadre notre approche Le co
53. d un tel syst me est la cellule biologique H Maturana et F Varela les inventeurs du concept d autopo se notent ce propos que le m tabolisme cellulaire produit des composants qui font partie du r seau de transformation qui les a produits Certains de ces composants forment une fronti re ce r seau fronti re appel e membrane S il ne b n ficiait pas de cet arrangement spatial le m tabolisme cellulaire se d sint grerait en une soupe mol culaire qui ne constituerait plus l unit discr te qu est la cellule Ce concept autopo tique a t extrapol au syst me social principalement par N Luhmann auquel il sera fait r f rence plusieurs reprises dans les parties suivantes de ce m moire Ce sociologue allemand consid re en effet que les syst mes sociaux sont des entit s autopoi tiques telles qu elles ont t d finies ci dessus avec leur capacit d auto production leur r seau d organisation et leur fronti re qui les rend fortement ind pendantes les unes des autres Nous verrons plus loin le lien troit entre ces consid rations et les questions de communication 37 MATHIEU A Le r seau socio sanitaire qu b cois http agora qc ca textes amathieu html L Agora 06 12 2011 38 MATURANA H et VARELA F L arbre de la connaissance Addison Westley France 1994 p 34 41 4 6 Th orie de l information La Th orie de l information est au d
54. d terminisme ne dispara t pas en physique quantique dans la mesure o ces param tres de position et de vitesse peuvent tre d finis en termes de probabilit partir de l tat initial du syst me envisag En d autres termes la position et la vitesse d une particule r pondent bien des causalit s ind niables mais nous sommes incapables d assurer en l occurrence une pr dictibilit fiable sur ces param tres Comme l a tr s bien exprim I Prigogine le plus fructueux et le plus rigoureux des dialogues que nous avons men s avec la nature aboutit l affirmation du d terminisme toutefois les lois de la nature ne traitent plus de certitudes mais de possibilit s elles affirment le devenir et non plus seulement l tre Ces propos sont corrobor s par I Ekeland L Univers est r gi par des mod les d terministes que ce soient celui de Newton ou celui d Einstein mais cela n implique pas que l avenir soit calculable pas plus que le r 5 passe Parmi les d marches d terministes les plus r centes il y a encore lieu de citer celle des n o m canistes W Salmon principalement avec Causality and Explanation qui donnent la causalit un fondement ontologique elle serait constitutive du monde et placent l ensemble des ph nom nes dans la structure causale du monde La grande majorit des penseurs dans les divers domaines des sciences de la nature d fendent de pr s ou de loin l
55. de la nature fait de composants nerg tiques d terminent le devenir de toute structure dynamique et par essence g n ralement syst mique dont l homme et son milieu social Etant entendu que le milieu social est tributaire de la communication qui l anime et le constitue les principes de la thermodynamique ont n cessairement une incidence de poids sur cette derni re L individu consid r isol ment c est dire en dehors de son contexte social n en est pas moins l objet de formes tr s particuli res de communication tenant ses relations ininterrompues avec l environnement mat riel et atmosph rique Son propre corps est lui m me le lieu de ph nom nes complexes de transport et de transfert d informations biochimiques via des r seaux de communication mol culaires et cellulaires Nous faisons r f rence ces questions physiologiques dans la mesure o comme nous le verrons de fortes similitudes peuvent s observer entre les fonctionnements des organismes vivants que sont les corps humains et les syst mes sociaux De fait et selon nous le syst me social tout comme le syst me organique propre chaque individu impliquent dans leurs fonctionnements respectifs l intervention de lois physiques et de principes scientifiques compl mentaires telles que d finis par les th ories de la complexit conjugu es celles du chaos de l auto organisation autopoi tique et 67 cybern tique et de
56. de mani re la rendre utilisable en termes de n guentropie Les transformations dans un sens favorable des informations diffus es sont principalement imputables aux caract res cybern tique et autopo tique des interactions sociales et des r seaux de communication qui s y cr ent et s y d veloppent Ainsi les informations voluent elles r guli rement emp chant une stagnation pr judiciable la survie des syst mes sociaux Le facteur complexit celui des r seaux multiples et entrecrois s d interactions communicationnelles joue ici encore un r le non n gligeable dans la mesure o il favorise l apparition de ph nom nes d mergence savoir de processus o l ensemble fait plus que la somme de ses parties En outre la transformation et le d veloppement positifs des informations au sein du groupe social tiennent aussi au caract re de structure dissipative de ce dernier savoir une structure capable de se maintenir durablement loign e de l tat d quilibre au sens thermodynamique du terme Et ce maintien implique l apport d innovations et d enrichissements informatifs ainsi que nous l avons soulign au point 2 2 2 de la pr sente partie B Mais si d aventure l information diffus e appara t inop rante en termes de n guentropie par exemple si elle constitue un facteur de d sorganisation difficilement r soluble le groupe social peut tout simplement la d truire c e
57. diverses reprises dans ce m moire a montr qu un syst me ouvert un humain par exemple ou un syst me social n volue pas dans certaines conditions vers une d gradation mais vers la cr ation d un nouvel ordre cf plus haut la notion de structure dissipative il s agit bien ici d un processus cybern tique au sens o il est possible en l occurrence de recr er du vivant et de l organiser dans une situation potentiellement sujette une d gradation in luctable vers l tat d quilibre c est dire une issue fatale la mort L autopoi se est la capacit d un syst me s auto produire d une mani re constante et en interaction avec son environnement de telle sorte qu il conserve sa structure en d pit du c changement de composants Plus pr cis ment l autopo se est le pattern d organisation d un r seau dans lequel chaque composant a pour fonction de participer la production ou la transformation des autres composants du r seau Comme chaque composant est produit par les autres composants du r seau le syst me entier est clos sur le plan de l organisation Dans l interaction du syst me autopoi tique avec l environnement les changements au sein du syst me en question ne sont pas produits comme si une force ext rieure s exer ait sur lui mais plut t en transformant sa propre structure en r action l agent perturbateur L exemple mod le type
58. e 1l est important de souligner que cette complexit li e un contexte autopo tique s applique directement aux processus de circulation d informations tant notamment entendu comme l affirme N Luhmann que toutes les communications m me les communications les plus d viantes les plus absurdes celles qui servent perturber la succession des s en 95 communications ou briser un accord servant l autopoi se du syst me Concr tement cette complexit s exprime au sein des sous syst mes socio culturels horizontaux SSSC travers la succession et la superposition d informations crois es v hicul es par les individus qui en font partie ainsi que par les m dias qui y ont droit de cit A noter que ces SSSC sont des structures informelles d s lors qu elles occupent des aires g ographiques non sp cifiquement d limit es et qu elles se nourrissent d informations dont l origine est le plus souvent impr cise et non localisable Les individus constitutifs de ces SSSC y trouvent les informations n cessaires leur survie et leur bien tre lui m me facteur de survie comme nous l avons soulign au point 1 1 de la partie B ainsi qu leur d veloppement personnel au sens large Ce faisant ils contribuent la survie et au d veloppement du SSSC auquel ils appartiennent Comme l indiquent H Maturana et F Valeda tous les syst mes sociaux engendrent une ph
59. e l on met en avant Le principe de causalit globale universelle auquel nous avons fait cho plus haut 127 Dans son m moire dans le pr sent paragraphe 2 2 8 a t mis en vidence par W Salmon consacr la philosophie n o m caniste des sciences D Mougenot rapporte que selon W Salmon notre monde n est pas une s rie d v nements connect s psychologiquement mais une structure sui generis de processus qui interagissent de fa on continue au plan spatio temporel et il compl te cette citation par les deux suivantes selon les n o m canistes la contrainte premi re des explications c est la structure du monde et non les carcans troits r y 129 5 CNU PT 3 F f de la logique d ductive le n o m canisme est une th orie r aliste objective ou ontique BRETON P Op cit p 23 BRETON P ibid p 125 REISSE J Op cit p 70 7 SALMON W Op cit 1998 8 MOUGENOT D Fondements et diversit de la philosophie n o m caniste des sciences M moire de la ma trise en philosophie de l Universit du Qu bec Montr al 2006 p 26 MOUGENOT D ibid p 36 88 de la causalit o la n cessit entre la cause et l effet est une n cessit physique due la 130 Le Autrement dit la causalit n est pas un processus de pens e structure causale du monde d ductif con u dessein d appr hender les ph nom nes elle
60. e la complexit en tant qu elle consiste selon E Morin dans l extr me quantit d interactions et d interf rences entre un tr s grand nombre d unit s voir aussi plus haut partie A paragraphe 4 4 Complexit Le m me E Morin confirme le caract re cybern tique du syst me social en affirmant que la soci t est produite par les interactions entre individus mais cette soci t une fois produite r troagit sur les individus et les produits Il souligne galement que la r g n ration et la r organisation permanente des organisations sociales s imposent pour contrer leur tendance naturelle la d gradation sous entendu l entropie toute organisation s assimilant selon lui un ph nom ne physique Et de fait ainsi que nous l avons rappel plus haut cette r organisation n guentropique est possible d s lors que tout syst me social est un syst me ouvert au sens thermodynamique Cette mergence de complexit dans les rapports sociaux rend fortement impr dictibles le d veloppement et le contenu de la communication en leur sein On retrouve ici une application de la th orie du chaos suivant laquelle les informations se modifient en cours de route selon le nombre croissant des interactions qui les font circuler D o leur renouvellement et leur auto r g n ration constants C est aussi ce que confirme A Schiitz cit par D Le Breton voir ci dessus lorsqu il note que
61. e r seaux complexes de communication ainsi que nous le soulignerons galement dans la partie C L ensemble des consid rations nonc es dans cette partie B a pour objet de servir de canevas de r f rence aux r flexions li es la communication proprement dite que nous d velopperons dans la partie C ci apr s 65 C Communication et n guentropie 66 1 G n ralit s Ainsi que nous l avons soulign diverses reprises l objet de ce m moire consiste mettre en vidence les liens qui unissent un ensemble de lois des sciences de la nature avec le domaine de la communication Ces liens observ s avec le regard des sciences de la nature supposent conform ment la d marche de celles ci une approche sensiblement empreinte de d terministe Dans les chapitres qui pr c dent nous avons succinctement pr sent la teneur de ces lois compl t es de consid rations sociologiques et d velopp certains aspects isol s de leurs incidences sur le domaine de la communication Cette partie C de notre m moire constituera pour l essentiel le lieu de convergence de l ensemble de ces lois principalement physiques et biologiques et de ces consid rations sociologiques dont nous soulignerons la compl mentarit en termes de supports et de v hicules de la communication Nous nous attacherons montrer que les principes de la thermodynamique d s lors qu ils s appliquent tout l ment
62. e reconnaissance culturelle facilitent la solidarit l int rieur de chaque SSSC et la compr hension du contenu des communications Ils sont aussi des processus simplifi s d autor g n ration de ces SSSC l image par exemple des signaux g n tiques moteurs des cellules et mol cules du corps humain La neurophysiologie a montr que les neurones 83 interagissaient le plus souvent en suivant les sch mas et r seaux de connexion les plus souvent utilis s au cours des apprentissages processus assimilables des habitudes et qui contribuent faciliter et simplifier le transfert des informations internes Ces sch mas et r seaux fonctionnent d une mani re autopo tique Les codes sociaux semblent jouer des r les similaires de facilitation et de simplification du transfert des informations en l occurrence entre individus r les proprement autopoi tiques au sein des structures dissipatives que sont les syst mes sociaux En effet certains de ces codes sont uniquement utilis s l int rieur des limites strictes de SSSC particuliers peu perm ables par nature limites fronti res et imperm abilit tant les caract ristiques essentielles des structures autopo tiques par exemple lors des changes de messages sur les sites sociaux lectroniques de fait il est souvent difficile imperm abilit pour un non initi de saisir le contenu des propos diffus s sur certains forums sp cialis
63. e verrons dans la partie C de ce m moire l information qui se communique au sein des diff rents SSSC fonctionne selon des normes qui empruntent leurs particularit s aux th ories de la complexit du chaos de l autopo se et de l information 2 4 2 Sous syst mes verticaux Le sociologue N Luhmann dans Soziale systeme a mis l hypoth se selon laquelle le syst me social tait compos de cat gories de sous syst mes autopoi tiques c est dire capables de s auto organiser ind pendamment les uns des autres qui assurent l organisation dudit syst me dans son ensemble Sch matiquement nous dirons que ces sous syst mes particuliers traversent verticalement toutes les couches sous syst mes socio culturelles sch matiquement pr sent es comme tant superpos es horizontalement Il s agit des formes d organisation et de gestion ainsi que de types d information caract re g n ralement public que sont notamment un niveau national ou r gional donn les r gles juridiques les structures politiques gouvernementales et de gestion locale les conditions financi res et commerciales g n rales l ducation fondamentale les valeurs thiques communes les structures de sant mais aussi les m dias d information et de divertissement et la diffusion de technologies et de certains types d id es adaptables tous les SSSC RODDIER F Op cit p 21 63 Figure 2 P n tration des sou
64. eau par le biais de leur r ceptivit toute autre forme d information sensible couleurs odeurs messages parl s etc 132 Wikip dia http fr wikipedia org ww index php title information amp oldid 96701437 gt page consult e le 4 juillet 2013 101 Dans le premier tome de La m thode E Morin corrobore juste titre les propos qui pr c dent Lo Se 133 Toute organisation peut tre consid r e comme un lot d entropie L organisation n guentropique de la vie n cessite pour tre con ue et comprise l introduction d une id e d information Les tres humains peuvent tre con us comme des machines n guentropiques constitu es par organisation communicationnelle de r actions chimiques et comportant un dispositif informationnel universel inscrit dans l ADN des 5 134 g nes L information r gne sur la vie Il tait normal qu elle occupe le poste de commandement 135 de l organisme le cerveau C est parce que l information est une r alit organisationniste et n guentropique qu elle 5 ne SER 136 a pu tre appliqu e avec succ s au ph nom ne vivant L information est un concept qui a r ussi tablir une liaison organique entre l univers physique l univers biologique et l univers anthropo sociologique Dans un autre ordre d id es la th orie du chaos laquelle nous nous sommes r guli rement r
65. ecine et le respect de normes d hygi ne s inscrivent par leur nature m me dans les processus consid r s comme facteurs de survie il en va de m me pour les pr occupations cologiques en g n ral en ce compris la mode bio les pratiques de m ditation et de relaxation s inscrivent de fa on corollaire dans la m me optique La pratique du sport vise galement nous maintenir en bonne sant ou am liorer notre image physique dans un but de s duction elle sert aussi nous valoriser socialement ou encore favoriser les liens sociaux voir plus haut Les activit s artistiques et culturelles peuvent constituer des facteurs de plaisir ou de reconnaissance sociale voir plus haut Les religions permettent le plus souvent leurs pratiquants de croire leur survie ternelle et d obtenir par la pri re une promesse pr sum e de bien tre physique ou psychologique pour eux m mes ou pour leurs proches moyen ou long terme Les actes de bienfaisance et de philanthropie en g n ral permettent aux altruistes outre le bien qu ils font aux autres de se faire du bien eux m mes sous la forme d amour propre de reconnaissance sociale de prestige ou ventuellement d argent n importe laquelle de ces perspectives peut tre la source d un sentiment d exaltation On rejoint ici les facteurs de plaisir d int gration sociale et de reconnaissance sociale voir plus haut L action polit
66. endrons dans la partie C de ce m moire qui permettent la survie de leurs VON BERTALANFFY L Op cit FERRARESE Op cit pp 59 60 54 l ments constitutifs tout en jouant un r le de feedback pour le maintien de l autopo se des syst mes On le voit la d marche autopo tique appliqu e aux syst mes sociaux est de nature holiste H Maturana et F Varela dont nous avons indiqu plus haut qu ils avaient t les cr ateurs du terme autopoi se abondent dans le sens de cette approche et du principe selon lequel l appartenance un groupe social est n cessaire la survie des individus lorsqu ils crivent c est comme si un quilibre s tablissait entre la conservation et la subsistance de l individu d une part et la conservation et la subsistance du groupe d autre part le groupe a ee ee tant une unit plus vaste contenant l individu Il appara t d autre part que cette mani re de concevoir le fonctionnement des syst mes sociaux s assimile galement plusieurs points de vue un processus de type cybern tique On a en effet affaire une application du principe des boucles de r troaction o selon N Luhmann les syst mes consid r s substituent aux concepts scientifiques traditionnels de causalit les notions de causalit circulaire et d auto organisation puis s orientent progressivement vers l lucidation de l mergence impr
67. ent les courants li s aux th ories de l information de la complexit du chaos et de l auto organisation l autopo se et la cybern tique principalement dont les d finitions et l explication de leurs liens avec l objet de ce m moire seront int gr s dans le chapitre contexte scientifique Le contexte scientifique traitera du fil continu qui relie l homme aux fondements de l Univers constat qui lui donne entre autres caract ristiques celle de ph nom ne physique r gi par des lois nerg tiques Il y sera soulign que du Big Bang aujourd hui l histoire physique peut se r sumer une constante transformation d nergie cf premier principe de la thermodynamique transf r e au fil du temps d un v nement initial une infinit d v nements successifs au nombre desquels figure l apparition de l homme Ainsi ce dernier s inscrit il parmi d autres l ments de la nature dans ce continuum de transformation et de transfert on utilise en science physique le terme de dissipation issu de la singularit du Big Bang Par ailleurs ainsi que nous l avons indiqu dans le paragraphe pr c dent nous rattacherons ce contexte scientifique un survol des th ories du chaos de la complexit et de l auto organisation ces th ories tant exploit es dans un cadre de r flexion touchant aux liens entre la communication d une part et la survie et les comportements d autre par
68. ention ext rieure au syst me On dit d un syst me qu il a atteint son tat d quilibre lorsqu il a atteint son degr d entropie maximum A titre d exemple supposons un barrage installation hydro lectrique avec des hauteurs d eau diff rentes en amont et en aval Si avec le temps le barrage finit par se rompre effet entropique les hauteurs d eau s galisent et le potentiel d nergie de 16 WEINBERG S Les trois premi res minutes de l univers Paris Le Seuil 1978 p 179 7 REEVES H Poussi res d toiles Paris Le Seuil 2008 34 installation dispara t On a ainsi atteint l tat d quilibre en l occurrence la mise niveau unique des hauteurs d eau initiales tat d entropie maximale Nous avons parl plus haut de syst me isol Il s agit d un syst me qui n change ni mati re ni nergie ni information avec son environnement ainsi que nous venons de l indiquer tout syst me isol volue en augmentant son entropie son d sordre sa d gradation jusqu atteindre un tat d quilibre maximum L univers est un syst me isol En revanche un syst me ouvert est un syst me qui interagit avec son environnement en changeant avec lui de l nergie de la mati re et ou de l information Par cons quent l homme comme tout organisme anim est un syst me ouvert constat essentiel dans le cadre du pr sent ouvrage S il ne pr l ve da
69. entropie n gative la n guentropie mettant ainsi en vidence une correspondance entre les deux syst mes th oriques diff rents que sont la thermodynamique et la Th orie de l information H Atlan explique pour sa part que l volution d un syst me vers un d sordre accru signifie que l information issue de ce syst me ne peut que d cro tre l information th oriquement maximale pr senterait une entropie nulle tandis qu une information th orique minimale correspondrait l tat d quilibre c est dire une entropie maximale En leur temps C Shannon et L Brillouin ont indiqu que la Th orie de l information se limitait en principe et jusqu preuve du contraire mesurer la qualit de transmission d une communication mais non son contenu Toutefois il appara t clairement que les caract ristiques fondamentales de l information shannonienne tels le bruit la redondance et l incertitude s appliquent ad quatement l information ordinaire et son contenu Si l on consid re par exemple des changes verbaux entre individus le bruit peut ais ment s interpr ter comme un d faut de clart dans les termes chang s la 108 MIEGE B Op cit p 90 10 WIENER N Op cit p 24 110 BRILLOUIN L Op cit p IX 1I Fors M Op cit 112 von BERTANLANFFY L Op cit 79 redondance comme une r p tition de donn es d j transmises
70. erg tiques de l Univers l homme inscrit ses actes et comportements de transfert et de transformation d nergie dans le principe thermodynamique de conservation de l nergie Actions politiques volont de puissance et de r ussite attitudes de s duction insertion sociale recherche de satisfaction et de plaisir comportement affectif liens avec le sacr etc tout ce qui d finit le comportement individuel peut s expliquer suivant une approche scientifique par essence d terministe par cet objectif essentiel qu est l acc s aux ressources de toutes natures permettant la survie des individus Dans la section analysant l incidence de la recherche de n guentropie sur les comportements sociaux nous nous rangerons a l hypoth se selon laquelle le syst me social est compos de sous syst mes socio culturels g n ralement cloisonn s qui correspondent grosso modo aux termes de champs bourdieusiens ou de strates utilis s en sociologie mais aussi auto organis s la mani re des structures dissipatives et des structures cellulaires dont une des particularit s est la capacit s auto r g n rer gr ce des r seaux en boucle d o leur caract re autopo tique mais aussi cybern tique et hom ostatique Si nous d tenons les codes d int gration sp cifiques ces sous syst mes socio culturels il nous est possible de b n ficier de la n guentropie diffus e en leur sein via un champ d
71. es de l auto organisation li es celles de la complexit et du chaos qui remettent en question la causalit lin aire Les th ories d fendues par les physicalistes et les repr sentants du Cercle de Vienne accentuent au nom des principes de la science physique et de leur incidence sur les ph nom nes de toutes natures la tendance r cuser le dualisme sp cifique dont R Descartes s tait fait nagu re le d fenseur attitr dans ses m ditations m taphysiques On se souvient que R Descartes y s parait la res extensa de la res cognitans savoir d une part la mati re JACOB P in Grand dictionnaire de philosophie Larousse Paris Larousse 2003 24 dont le corps et d autre part la pens e l me On notera en passant que cette forme de dualisme conserve aujourd hui encore de nombreux adeptes dans les milieux religieux mais aussi dans les courants de pens e associ s aux philosophes vitalistes G Canguiheim La connaissance de la vie 1952 fut l un de ses repr sentants les plus engag s H Bergson avec L volution cr atrice 1907 exprime galement son adh sion ces th ses L inverse de cette position a t tr s bien illustr e par cette formule bien connue de B Russel Esprit et mati re ne sont que deux mod les d organisation du m me mat riel Ladite formule nonc e en 1914 est historiquement int ressante plus d un titre dans la mesure n
72. es de r f rence envisag s Dans certains cas particuliers des crit res de r f rence peuvent tre partag s par plusieurs SSSC Ces crit res impliquent l adh sion des codes et des rituels pr cis et sp cifiques chaque SSSC d autant que les acteurs dans le champ au sens bourdieusien travaillent sans cesse exclure des concurrents potentiels ou actuels produire des crit res de reconnaissance des droits d entr e susceptibles de favoriser leur emprise sur le champ et le pouvoir de dire ce qui est l gitime ou pas Il s agit en effet pour chaque individu de pr server son acc s personnel de la n guentropie information nergie mati re celle ci tant potentiellement limit e n en peuvent profiter que ceux qui partagent les codes et crit res de reconnaissance propres chaque SSSC des codes de comportement de langage et de mode ou encore des formes sp cifiques de croyances de valeurs thiques de connaissances et d rudition En s auto r g n rant gr ce la circulation interne et complexe d information vari es chaque SSSC modifie progressivement ses valeurs et ses crit res de reconnaissance sur des p riodes donn es Il importe pour chaque individu de s y adapter le mieux possible en fonction de son appartenance tel ou tel SSSC le but tant de toujours conserver autant que possible sa place dans les cercles et r seaux de solidarit interne quel que soit la taille
73. est syst matiquement traduite et trait e par ses acquis lesquels sont eux m mes issus d une vaste succession d attracteurs dits cons quentiels Bien entendu toutes les hypoth ses envisag es dans le pr sent paragraphe sont exprim es d une mani re extr mement raccourcie et m riteraient pour les fonder sur des bases solides de larges d veloppements compl mentaires Ceux ci pourraient faire partie d une th se doctorale restant r diger 103 Bibliographie 104 Ouvrages imprim s ANGELIER E Les sciences de la complexit et le vivant Paris Lavoisier 2008 ATLAN H L organisation biologique et la th orie de l information Paris La librairie du XXI me si cle Le Seuil 2006 ATLAN H Entre le cristal et la fum e Paris Le Seuil 1988 BATESON G Vers une cologie de l esprit Paris Le Seuil 1971 BECHTEL W et ABRAHAMSEN A Le connexionnisme et l esprit introduction au traitement parall le par r seaux Paris La d couverte 1993 BECKER H Outsiders Paris M taili 1985 BOURDIEU P Raisons pratiques Sur la th orie de l action Paris Le Seuil 1994 BOURDIEU P Le sens pratique Paris Editions de minuit coll Le sens commun 1980 BRETON P L utopie de la communication Paris La d couverte 1997 BRILLOUIN L La science et la th orie de l information Sceaux Ed Jacques Gabay 1988 CHAMPAGNE P et CHRI
74. et incertitude comme une impr cision dans le contenu D autre part les lois physiques notamment ainsi que nous venons de le voir les principes thermodynamiques li s l entropie qui r gissent la th orie de l information et les r seaux de transmission de l information dont ladite th orie analyse la qualit s appliquent galement l humain et ses actes Ainsi tout comme les canaux de t l communications les canaux naturels de communication que sont pour l homme le cerveau l ou e et la vue requi rent ils l intervention de principes physiques une petite diff rence r sidant dans l intervention de facteurs plus sp cifiquement biologiques mais pouvant tre apparent s des facteurs physiques pour ce qui est de l individu Nous pouvons conclure de ce qui pr c de que la Th orie de l information est li e d un point de vue scientifique et de fa on similaire aux humains en tant que tels et leurs moyens de t l communications En outre comme nous l avons vu un peu plus haut elle s applique galement au contenu des communications transmises par les canaux humains naturels cerveau et syst me sensitif Implicitement B Mi ge s inscrit galement dans notre d marche liant certains aspects de la th orie de l information consid rations en mati re d incertitude avec la communication ordinaire lorsqu il consid re que l information consistant en l mission de
75. eu de nuances et les sciences humaines ont toujours leur disposition un large r pertoire d arguments solides On notera cependant que diverses th ories scientifiques ont t reprises par des penseurs non scientifiques au sens des sciences de la nature pour tre appliqu es dans un vaste ventail de recherches la thermodynamique notamment principalement les ph nom nes li s l entropie s est incrust e ainsi que nous l avons d j soulign dans les sciences sociales et conomiques de m me que es th ories du chaos de la complexit et de l auto organisation Comme nous l avons galement indiqu l objet essentiel de notre m moire est de montrer que les domaines de recherche en question peuvent s appliquer ceux des SIC 3 2 D terminisme et libert En d pit de son aptitude orienter son action en fonction des param tres changeants de son environnement l homme n en est pas moins grandement tributaire comme tout organisme de la nature des lois de causalit propres l volution de celle ci et des effets des lois physiques qui organisent cette volution quelles que soient les conditions de complexit dans lesquelles ces effets se produisent L Histoire de l homme s inscrit dans une longue cha ne de causes effets qui va du Big Bang aujourd hui Nous avons d j voqu plus haut l opposition monisme dualisme Les liens indissolubles du cerveau avec le corps ont largeme
76. eurs qui visent en principe harmoniser les comportements elles r glementent les relations humaines de mani re limiter les conflits et favoriser ainsi de bonnes conditions d existence en contribuant notamment refreiner les actes qui attentent la survie des individus Quant aux structures publiques de sant il va de soi qu elles visent pr server le bon fonctionnement physiologique des individus facteur vident de survie On le voit les structures de gouvernance publiques ont essentiellement pour fonction directe ou indirecte explicite ou implicite de contribuer la survie de leurs administr s Toutes ont pour finalit de lutter contre les facteurs entropiques li s la vie quotidienne facteurs d autant plus agressifs qu ils concernent des structures minemment complexes et changeantes qui toutes fonctionnent au moyen de r seaux de communication extr mement denses Ces structures se d finissent comme des sous syst mes verticaux ainsi que nous le verrons au point 2 4 2 ci apr s 52 2 Syst mes et sous syst mes sociaux 2 1 Int r t pour l approche holiste Notre approche connotation d terminisme nous conduit accorder une importance particuli re aux vues sociologiques holistes l instar d E Durkheim notamment lorsqu il d finit les faits sociaux comme des mani res d agir de penser et de sentir qui pr sentent cette remarquable propri t qu elles existent en deho
77. fets de l entropie les SIC auraient r fl chir par priorit aux moyens d optimiser le r le de v hicule essentiel de n guentropie jou par la communication Ce r le consisterait en ordre principal optimiser la transmission des connaissances li es la transformation constante du milieu et la prolif ration des innovations de natures diverses cf consid rations du paragraphe ci avant En ce sens la communication serait appel e jouer davantage un r le de premier plan en mati re d ducation permanente et d enseignement Un de ses soucis serait notamment de contribuer extraire l ducation de ses carcans traditionnels incompatibles avec le monde continuellement mouvant dans lequel nous vivons il suffit pour s en convaincre de consid rer les questions de philosophie pos es dans le cadre du baccalaur at particuli rement peu en phase avec les probl matiques du monde actuel Car de notre point de vue la transmission des connaissances donc l ducation en g n ral constitue bien l un des 97 domaines essentiels de la communication Il va donc de soi que celle ci se doive d y attacher une importance toute particuli re dans un esprit d optimisation Toujours sur le plan particulier de la communication un des moyens envisageables pour limiter la cr ation d entropie consiste faciliter au mieux l acc s l information en simplifiant et en normalisant les r gles et sch mas
78. finit toujours par perdre ce combat Des biologistes de renom B Strehler et A Mildvan expliquent le vieillissement par l incapacit progressive r pondre aux agressions de l environnement Ils se repr sentent les interactions organisme environnement sous la forme d changes d nergie tels qu chaque agression dont l intensit est mesur e par 2 ATLAN H in Le monde s est il cr tout seul Collectif Paris Le livre de poche Albin Michel 2008 p 181 RODDIER F Thermodynamique de l volution Artignosc sur Verdon Edition Parole 2012 p 15 4 SCHODINGER E Op cit p 24 45 l nergie qu elle apporte correspond pour l organisme une d pense d nergie proportionnelle dans le but de restaurer l tat de quasi quilibre ainsi perturb La mort se produit quand l intensit d un de ces v nements d passe les possibilit s de d pense ae A 45 imm diate d nergie de l organisme Cette lutte pour se maintenir loign de l tat d quilibre tat d entropie maximale constitue pour l individu un combat permanent De fait comme le souligne M Fors le principe d entropie est une contrainte syst mique qui p se sur la d termination de toute configuration envisageable du syst me Comme tout l ment nerg tique dont est fait l univers l homme inscrit ses actes de transfert et de transformation d nergie dans le principe thermodynamiq
79. i re n cessaires la survie individuelle et sociale les ressources n gentropiques ne peut se faire qu travers l acc s l information c est dire par le biais d une structure de communication ad quate il faut donc que les ressources en information soient disponibles en amont et donc pr alables leur acquisition par les individus en qu te d int gration sociale D ou la primaut du facteur communication Cette personnalisation de la communication seule apte communiquer selon N Luhmann lui accorde en quelque sorte un statut d organisme vivant Et de fait elle en poss de les attributs d s lors qu elle est une structure dynamique mouvante et constamment anim e et qu elle joue un r le pr dominant en mati re d organisation et d ordre elle est un syst me ouvert elle op re des changes d nergie et d information en son sein et avec son environnement et une structure auto organis e la mani re des structures dissipatives Elle est aussi l outil de la maximisation de la dissipation d nergie n cessaire la survie biologique et conomique de l individu et du syst me social Enfin elle est le ciment propre la coh sion des sous syst mes socio culturels En conclusion la communication est bien un v hicule essentiel de n guentropie elle est le mode d emploi de l acc s toutes les formes de ressources Nous y reviendrons dans la partie
80. id e d une incidence objective des lois scientifiques largement inspir es par l esprit des lois physiques sur le fonctionnement des organismes vivants incidence fond e sur des chaines de causalit s niant des degr s divers les pens es vitaliste et dualiste Tant que la science n tait pas en mesure de contribuer valablement l explication des grands ph nom nes qui ont de tous temps agit la pens e la philosophie imposait tout naturellement sa mainmise sur la connaissance au sens large Les progr s acc l r s des sciences de la nature physique biologie chimie cosmologie sciences de la terre ont d sormais donn l approche scientifique un droit de cit plus large dans la plupart LAPLACE S Essai philosophique sur les probabilit s Paris Bachelier 1840 4 PRIGOGINE I La fin des certitudes Paris Odile Jacob 1988 pp 22 et 183 i EKELAND I Le chaos Paris Le Pommier 2006 p 128 SALMON W Causality and Explonation Oxford Oxford University Press 1998 27 des domaines de la connaissance En for ant quelque peu le trait les c l bres astrophysiciens S Hawking et L Mlodinow n h sitent pas affirmer que la philosophie est morte faute d avoir r ussi suivre les d veloppements de la science moderne en particulier de la physique Ce sont les scientifiques qui ont repris le flambeau dans notre qu te du savoir Bien s r ce point de vue manque quelque p
81. ie de l information pr alablement d crites dans cette partie B La r f rence la th orie de l information aura lieu dans la mesure o celle ci met clairement l accent sur le caract re n guentropique de l information en particulier lorsqu elle v hicule des donn es in dites ou innovantes Nous nous efforcerons de montrer que le domaine d investigation des communications inclut les changes d information de nature biologique ainsi que les interactions de l individu avec son environnement mat riel Par ailleurs nous mettrons l accent sur la n cessit pour l individu et la soci t dans leur qu te de n guentropie d innover r guli rement pour assurer durablement la transformation d nergie et sa conservation impos e par le deuxi me principe de la thermodynamique et viter une rigidit qui aurait pour effet de les rapprocher de l tat d quilibre On comprend d s lors que la communication qui v hicule la dissipation d nergie se doit galement d tre inventive et innovante dans toute la mesure du possible Ce constat explique notamment l volution incessante des technologies de l information D autre part nous montrerons que la communication en tant que syst me ouvert dynamique est bien assimilable une structure dissipative et qu elle est par cons quent auto organis e au sens o l entendent les sciences physique et biologique caract ristiques qui l ap
82. imites de fronti res fortement imperm ables Comme le souligne N Luhmann paraphras par E Ferrarese chaque sous syst me est autopoi tique tout ce qui le compose tant produit par lui m me c est ainsi note t il que des v nements s y produisent un moment donn et peine apparus ils s vanouissent en appelant d autres qui leur succ dent pour que le syst me se perp tue Dans le m me ordre d id es H Maturana et F Varela constatent que tout syst me autopoi tique tant une unit de nombreuses interd pendances quand l une des dimensions du syst me est chang e l organisme subit des changements corr latifs dans de nombreuses dimensions f 94 simultan ment CANNON W in Masani Collected Works op cit p 24 LE BRETON D Op cit p 55 FERRARESE E Op cit p 29 MATURANA H et VARELA F Op cit p 107 74 On per oit imm diatement et une fois de plus dans ces propos que le syst me social est le lieu de ph nom nes de complexit tels que nous les avons d crits plus haut La succession d v nements ph m res observ s par Luhmann et les nombreuses interd pendances auxquelles font allusion H Maturana et F Varela induisent la pr sence d un tissu de constituants h t rog nes ins parablement associ s pour reprendre la d finition de la complexit nonc e par E Morin En relation avec l objet sp cifique de ce m moir
83. individus qui appartiennent par ailleurs divers SSSC Les informations issues des sous syst mes verticaux permettent certains individus r ceptifs d acqu rir des bagages intellectuels culturels ou mat riels susceptibles de les faire acc der d autres strates sociales SSSC Selon notre approche ces bagages sont recherch s par certains individus en tant qu ils correspondent leur yeux une am lioration de leurs conditions et moyens d acc s de la n guentropie Toutefois l accession des strates sociales de niveau culturel et ou conomique sup rieur implique des efforts d adaptation qu il n est pas toujours ais d accomplir loin s en faut efforts de conformit aux codes sociaux et culturels cf ci apr s 2 2 6 Codes et communication Au paragraphe 2 4 1 de la partie B de ce m moire nous avons fait bri vement mention de l importance du r le des codes et des rituels dans les comportements sociaux N Luhmann P Bourdieu et d autres sociologues ainsi que divers anthropologues et sp cialistes des SIC ont soulign l importance de ceux ci et des formes sp cifiques de langage au regard de la communication On peut en effet observer que les sous syst mes socio culturels utilisent une gamme de codes particuliers pour la diffusion interne de leurs informations codes s miotiques codes linguistiques codes thiques codes comportementaux et de rep res intellectuels Ces codes d
84. informations adapt es nos caract ristiques culturelles La complexit des relations internes r f rence aux th ories de la complexit et leur caract re chaotique volutif r f rence la th orie du chaos 18 favorisent la transformation progressive des informations v hicul es l int rieur de ces sous syst mes actualisant court ou moyen terme la r g n ration interne facteur d innovation et ipso facto ainsi que nous le verrons de n guentropie L volution des codes propres aux sous syst mes est un facteur pr dominant de cette auto r g n ration autopo tique interne De m me les sous syst mes que sont les milieux professionnels fonctionnent avec l appoint de r seaux de communication fortement auto organis s et codifi s r seaux qui favorisent la rentabilit de l entreprise rentabilit assimilable de la n guentropie dans la mesure o elle favorise la survie de ladite entreprise Dans la partie C nous d velopperons l hypoth se centrale de ce m moire savoir que la communication constitue un v hicule essentiel de la n guentropie celle ci tant l outil fondamental de la survie Cette hypoth se se fondera pour une bonne part sur les consid rations de la partie B relatives aux comportements individuels et sociaux dans le contexte de la recherche de n guentropie en lien avec les th ories scientifiques thermodynamique complexit chaos auto organisation et th or
85. inisme de Durkheim noyant l individu dans une subordination sans critique totalit sociale Nous nous attarderons plus longuement sur la probl matique du libre arbitre dans le dernier chapitre de la partie C de ce m moire Dans la mesure o elle s articule principalement sur la d marche d terministe des sciences de la nature notre approche se situe davantage dans l axe de conception holiste durkheimienne en partie relay e par les positions de P Bourdieu selon laquelle il existe un 5 LE BRETON D L interactionnisme symbolique Paris PUF Quadrige manuels 2004 p 15 LE BRETON D Ibid p 14 30 rapport certes complexe de cause la soci t effet l individu en tant que membre de cette soci t permettant de penser que l homme est l objet d une certaine forme de d terminisme dans sa relation avec le syst me social dont il fait partie Bien entendu l interactionnisme ne r cuse pas pleinement la causalit dans la mesure o 1l reconna t l influence que les individus ont en interagissant sur leurs semblables et sur le devenir de la soci t dans son ensemble ainsi que l incidence de la culture propre aux groupes sociaux sur le comportement individuel Les th ses de N Luhmann auxquelles nous nous r f rerons par ailleurs plus largement poussent encore plus loin l id e de pr minence de la soci t sur l action individuelle 31 4 Contexte scientifique Les que
86. ion causale entre l esprit et le corps ceux ci constituant une seule et m me chose Selon ce dernier si l on d couvre partir de cette identit du corps et de l esprit que tel tat du corps est d termin par un tat ant rieur du corps alors il en va de m me pour les tats de l esprit Il n y a donc aucune raison d imaginer que l esprit puisse cr er quelque chose partir de z ro une s rie causale nouvelle Le libre arbitre s effondre L homme n chappe pas au d terminisme de la nature mais il fait partie d elle Les 122 D autres auteurs art facts qu il fabrique sont fabriqu s par la nature travers lui philosophes et scientifiques se sont pench s sur cette question du libre arbitre dont titre d exemples A Schopenhauer dans son Essai sur le libre arbitre dont sont extraites les citations de Priestley et Spinoza mentionn es ci dessus cf notes de bas de page n 116 et 117 et S Hawking et L Mlodinow dans leur ouvrage r cent Y a t il un grand architecte 123 dans l Univers De ce qui pr c de on peut inf rer que tous les ph nom nes quels qu ils soient y inclus l homme et son comportement sont corr l s dans une causalit globale universelle voir fin de ce chapitre Autrement dit tout s inscrit alors dans un r seau infini de causes a effets entrecrois s qui d terminent Histoire et son volution en toutes choses et o l homme joue certes les pre
87. ique Il importe de souligner que l acc s aux innovations ou aux produits de celles ci n est effectivement rendu possible que par la communication Comme le dit R Birdwhistell interview par Y Winkin La communication est la structure dynamique qui sous tend l ordre et la cr ativit au sein de l interaction sociale La cr ativit synonyme en l occurrence d innovation intellectuelle et politique qui s oppose la rigidit sens unique est soutenue par des flux d information dont le caract re n guentropique est incontestable Ainsi que le souligne A Benjamin la n guentropie est synonyme de diversit et de production de complexit Les flux d change d information sont les flux d un corps social complexe donn La scl rose s oppose la dynamique sociale Dans les soci t s scl ros es en cours d entropie la pens e unique et l ordre moral limitant les possibilit s pr c dent toujours l horreur conomique puis l tat du plus faible niveau d nergie la disparition exemple de l URSS J Meyriat cit par B Mi ge fait galement tat implicitement de l attribut enrichissement informatif de la communication lorsqu il souligne que toute communication a un contenu cognitif plus ou moins important qui est l information Cela implique qu il n y a pas d information sans communication L information n est pas un acquis un objet constitu mais u
88. ique peut galement apporter honneurs et reconnaissance sociale en plus de l impression de produire des actes de bienfaisance l action syndicale joue galement un r le philanthropique un r le d int gration sociale et un r le conomique aide l acc s aux ressources Font galement partie des comportements associ s au plaisir engouement pour les spectacles sportifs culturels et t l visuels l acquisition autodidacte ou en groupe de connaissances en dehors des milieux scolaires ou professionnels l engagement dans des activit s professionnelles satisfaisantes la constitution de collections l acquisition de biens de toutes natures le bricolage etc Les comportements d sign s par les p ch s capitaux peuvent ais ment s interpr ter comme des attitudes directement ou indirectement li es la survie l avarice donne le sentiment de capitaliser plus de moyens d acc der aux ressources la gourmandise DAMASIO A Op cit p 243 50 s assimile au besoin ou au d sir m me exag r de se nourrir la luxure s assimile au plaisir et indirectement la procr ation etc D autres aspects du comportement peuvent encore tre consid r s qui tous aboutiront tr s vraisemblablement la m me conclusion via le m me type d approche 1 2 N guentropie sur le plan social structures publiques C est gr ce aux liens que les individus entretiennent entre eux
89. iser l utilisation pour une meilleure rentabilit en termes de pr cision et de concision et partant en termes de n guentropie Les orientations r centes dans la formulation des messages via les r seaux sociaux informatiques et t l phoniques notamment sont principalement dues l norme quantit d changes quotidiens et aux conomies de temps recherch es Les efforts de concision ont pour d faut majeur de se produire au d triment de la pr cision et de la qualit de la langue Or pour limiter la production d entropie au niveau de l information il importe que les termes utilis s dans la communication soient toujours les plus clairs et les plus pr cis possibles Car comme l a galement montr la th orie de l information les facteurs d incertitude constituent des bruits savoir des facteurs d terminants d entropie En l occurrence les sciences de la nature forment un bon exemple suivre dans la mesure o elles ne s autorisent pas l impr cision g n ratrice d incertitude toute formulation y r f re une d finition extr mement pr cise et les concepts flous sont autant que faire se peut syst matiquement affin s en vue d une pr cision maximale Force est de reconna tre que cette d marche ne semble pas toujours pr dominante dans certains domaines des sciences humaines qui charrient encore parfois des concepts d pourvus de v ritables communs d nominateurs voir paragra
90. ividuel exemples Le souci le plus important pour tous les hommes sous toutes les latitudes est sans conteste de disposer de ressources conomiques individuelles suffisantes pour acc der d une part la nourriture et d autre part si possible un minimum de biens mat riels contribuant asseoir des conditions de motivation favorables leur id al de survie Il peut aussi s agir dans certaines soci t s de moyens d acc s non sp cifiquement financiers aux ressources l mentaires de survie tels la chasse ou la cueillette On le constate tous les jours le probl me de l emploi c est dire celui de l acc s des r tributions permettant de s approvisionner en ressources n guentropiques se situe aux avant postes de toutes les pr occupations de politique conomique L expression gagner sa vie concr tise le lien que les individus font entre l emploi et la survie L importance accord e l ducation tient la n cessit de poss der un ensemble de connaissances favorisant l acc s l emploi cf ci dessus ainsi que l int gration socio culturelle des individus facteur de solidarit conomique propice l acc s aux ressources en nergie mati re mais aussi et surtout en information comme nous le verrons plus loin L int gration sociale est recherch e par les individus de tous ages dans la mesure o elle permet de b n ficier des formes de solidarit socio c
91. l information toutes lois qui supposent l existence de r seaux de communication et qui en d terminent les dynamiques Dans la pr sente partie C nous mettrons en particulier l accent termes r dig s en gras sur ces th ories que nous avons voqu es au pr alable dessein au chapitre 4 de la partie A ainsi que sur les structures sociales telles que nous les avons d crites dans la partie B S il est vrai comme nous en avons mis l hypoth se dans la partie B principalement au paragraphe 1 1 que l ensemble des actes et des r flexions des individus ont pour objet direct ou indirect d assurer leur survie il nous semble par ailleurs vident que la communication constitue le vecteur des comportements visant cet objet Comme l a clairement exprim N Wiener paraphras ici par P Breton l homme tire son nergie et sa substance vitale non de qualit s intrins ques qui viendraient du fond de lui m me mais de sa capacit comme individu branch connect de vastes syst mes de communication 7 7 84 collecter traiter analyser l information dont il a besoin pour vivre Nous nous attacherons montrer dans la pr sente partie C de ce m moire et ainsi que nous l avons mentionn au point 3 de notre introduction que l une des principales r sultantes de l incidence des lois de la nature sur le domaine de la communication se concr tise dans la formule suivante la com
92. la complexit et la communication de se pencher sur le fonctionnement organique des individus en tant que si ge de processus complexes de transmission d informations Nous tablirons ensuite les liens de similitude avec le syst me social notamment sur le plan de l autopo se et de l auto organisation en g n ral tant entendu que l individu et le syst me social sont l un comme l autre des structures dissipatives Ces liens m ritent d autant plus d tre soulign s que l individu est en soi le composant organique de base de tout syst me social syst me impliquant des r seaux complexes de communication Le fonctionnement de l organisme biologique implique un r seau extr mement dense de connexions autrement dit de liens de communications comme le rappellent H Maturana et F Varela propos du syst me c r bral Un synapse est un point de contact entre deux neurones ou entre un neurone et une autre cellule Chaque neurone est capable d influencer chimiquement la structure de tous les neurones qui lui sont connect s par la diffusion des m tabolites qui sortent et p n trent par les surfaces synaptiques et remontent le long des axones et des dendrites vers les corps cellulaires respectifs Compl tons ces propos avec ceux d A Damasio Au niveau du cortex c r bral chaque s rie d aires sensorielles fondamentales est oblig e de communiquer avec toute une s rie de r gions i
93. lques pages que nous consacrons ci apr s au rappel dans les grandes lignes des principes propres aux th ories de la thermodynamique du chaos de la complexit de l auto organisation et de l information sont n cessaires a la bonne compr hension des crit res d application de ces th ories aux sciences de la nature d une part et surtout la sociologie et la communication d autre part 4 1 Du Big Bang l homo sapiens Ainsi que nous l avons soulign notre univers et tous les ph nom nes qui y sont apparus dont les organismes vivants sont intrins quement r gis par un vaste ensemble de lois physiques Ces lois ont une incidence constante sur notre fonctionnement biologique mais aussi par voie de cons quence sur notre devenir quotidien Il est difficile de trancher la question de savoir si les lois physiques ont exist pr alablement notre univers o si l inverse est plus vraisemblable Pour notre part nous serions tent s de penser que les lois physiques apparaissent d s l instant du Big Bang et se concr tisent au fur et mesure de l extension de l univers Une existence pr alable de ces lois signifierait que le Big Bang rel ve d une causalit quelconque et donc de ph nom nes n cessairement ant rieurs de sorte que l on serait fond reformuler une nouvelle fois la vieille interrogation qu y avait il avant le Big bang pour autant que cette question ait un sens eu ga
94. miers r les mais sans l appui d une suppos e volont autod termin e Ce ph nom ne universel d interconnexion de toutes choses implique une omnipr sence fonctionnelle de la communication tous niveaux et en toutes mati res et bien au del du r le influent jou par l homme celui ci d pourvu de libre arbitre n tant d sormais qu un facteur non d cisionnel de communication parmi d autres En effet toute interconnexion quelle qu elle soit suppose la transmission d une information entre des l ments physiques metteurs et r cepteurs Dans le m me ordre d id es P Breton note que pour N Wiener de la m me fa on que les math matiques sont au bout du compte la science des relations tous les ph nom nes du monde visible peuvent se comprendre eux aussi en termes de relations d change et de circulation d information Le monde est ainsi tout entier 121 PRIESTLEY J La doctrine de la n cessit philosophique cit par SCHOPENHAUER A Op cit p 154 122 ATLAN H Les philosophes l entretien La science cr e les probl mes mais ne fournit pas les solutions Philosophie magazine n 50 juin 2011 p 63 123 HAWKING S et MLODINOW L Op cit p 41 42 87 n diations puis un peu plus loin les relations qui existent entre les ph nom nes sont consid r es non comme un aspect parmi d autres mais comme int gralement constitutives du mode d existen
95. mmun de mettre en avant des principes d auto organisation Dans l optique de notre m moire il sera fait r f rence ces th ories dans l analyse des comportements sociaux eu gard leur vocation n guentropique cf partie B mais aussi parce que les individus tout autant que les syst mes sociaux sont des syst mes ouverts structures par essence auto organis es suivant les principes de la science physique Wikip dia r sume clairement ce quest l auto organisation il s agit d un ph nom ne de mise en ordre croissant et allant en sens inverse de l augmentation d entropie au prix d une dissipation d nergie qui servira maintenir cette structure Le terme auto organisation fait r f rence un processus dans lequel l organisation interne d un syst me habituellement un syst me hors quilibre augmente automatiquement sans tre dirig par PEP 29 pili 3 i gt une source ext rieure E Morin d signe le principe d auto organisation comme tant le d sordre organisateur cependant que pour H Atlan il s agit d un principe de 77 PRIGOGINE I et STENGERS I op cit p 34 28 BENJAMIN A La complexit sociale http www alain benjamin com article 5752446 html Soci t psychanalytique du champ freudien com spip php article 2012 WIKIPEDIA Auto organisation 15 03 2013 http fr wikipedia org w index php title auto orga
96. mmunication de chercher donner la primaut aux informations caract re innovant pour assurer des conditions efficaces d acc s de la n guentropie Les formulations verbales fr quemment engonc es dans des sch mas conservatoires tradition oblige accusent r guli rement dans leurs termes et dans leurs tournures un certain retard par rapport l volution du monde dont elles sont charg es d exprimer la r alit Or notre monde contemporain volue et se transforme de plus en plus vite et d une mani re de plus en plus complexe principalement sans doute en raison de la spirale entropie n guentropie d crite plus haut Ce n est videmment pas par hasard ainsi que nous l avons rappel plus haut que les outils de communication supports de la transmission du savoir li ces volutions d veloppent leur tour et toute vitesse des technologies efficaces de plus en plus sophistiqu es Dans ce contexte il est normal que toutes les formes d expression dont la langue parl e et crite s adaptent cette volution d ensemble pour demeurer les plus 98 performantes possible autrement dit les plus rentables en termes de n guentropie c est dire en termes d optimisation des acc s aux ressources en nergie mati re et en information essentiels la survie des individus Bien entendu il ne s agit pas d appauvrir la langue mais de s efforcer d en rationnal
97. munication en tant que support de l information et voie d acc s aux ressources en nergie mati re est un v hicule essentiel de la n guentropie elle peut tre consid r e comme le mode d emploi des ressources indispensables notre vie quotidienne et a notre survie Nous nous r f rerons dans cette partie C de fa on r currente quelques auteurs en nombre plus limit que dans les chapitres pr c dents s lectionn s en particulier pour le lien qu ils permettent d tablir entre les sciences de la nature et les sciences humaines dont au premier plan de nos pr occupations le domaine de la communication Ces auteurs appartiennent plusieurs poques pas n cessairement contemporaines quoique publi s pour la plupart dans la seconde moiti du XX me si cle tant entendu que les sciences de la nature subissent ordinairement moins d effets de mode que certains secteurs des sciences humaines Ce tat de fait tient la durabilit tr s long terme voire ternelle de leurs th ories celles ci n ayant ce jour pas t contredites en raison et en vertu des principes m mes de leur validit la v rifiabilit et la reproductivit universelle par l exp rience BRETON P Op cit p 56 68 2 Principes scientifiques et communication 2 1 Communication sur le plan individuel 2 1 1 Communication organique Il y a lieu dans le cadre des consid rations portant sur les liens entre
98. n explique en grande partie le besoin en termes socio conomiques d inventer continuellement de nouveaux produits de plus en plus sophistiqu s pour assurer des conditions constantes de cr ation de n guentropie autrement dit pour maintenir autant que possible le niveau conomique atteint c est dire le maintenir loign de l tat d quilibre au sens terminologique employ par la science physique Cette situation implique la n cessit d un acc s toujours accru l nergie mati re ainsi qu l information qui en sous tend l acc s et provoque en cons quence une dissipation constamment maximis e d nergie Ceci explique pourquoi plus un milieu socio conomique est d velopp plus il dissipe de l nergie ainsi que nous l avons mentionn au point 2 2 de la partie B Cette lutte constante entre entropie et n guentropie est entre autres motifs conjoncturels symptomatique de la difficult de maintenir un taux de croissance conomique stable dans un milieu o il s agit 96 d innover en permanence pour maintenir flot l acc s du plus grand nombre aux ressources directement ou indirectement li es la survie Le fait que l information constitue un support essentiel l acc s aux ressources autrement dit la n guentropie explique en partie l essor des technologies de l information dans un univers quotidien o la dissipation d nergie s accroit en permanence Ce
99. nderont donc davantage sur un large ventail de documents publi s par des penseurs de renom que sur l tude de cas d application v cus bien d finis Pour tayer notre argumentation plus th orique que directement pratique sur des bases de r f rence solides nous introduirons dans notre texte de tr s nombreuses citations choisies pour leur pertinence et le support qu elles apportent nos hypoth ses 13 2 D veloppement th orique Consid r sous l angle de la science physique l homme est un lointain produit de la singularit dite du Big Bang et il est fait des m mes types de particules que celles qui constituent les toiles L nergie dissip e partir de cette explosion originelle est la composante essentielle de tous les objets de l Univers dont notamment les toiles et l homme Il en ressort que les lois physiques de l nergie dont font partie les principes de la thermodynamique s appliquent galement l tre humain Le Second principe de la thermodynamique nonce que tout syst me isol subit une entropie croissante constante jusqu atteindre in fine son tat d quilibre tat de d gradation ou de d sordre maximum Toutefois les syst mes ouverts savoir ceux qui changent de l nergie mati re et ou de l information avec leur environnement peuvent se maintenir de mani re relativement durable loign s de l tat d quilibre qui corre
100. ne fa on nous f mes con us d s le commencement Et comme le dit plus po tiquement l astronome A ds 17 H Reeves Nous sommes tous des poussi res d toiles 4 2 Principes de la Thermodynamique L invariabilit du volume global de l nergie universelle tient au Premier principe de la thermodynamique qui affirme que l nergie de l univers est constante Le Second principe indique que tout syst me isol tend vers un tat de d sordre maximum ce d sordre tant mesur par l entropie le concept d entropie a t d velopp partir des travaux de Sadi Carnot sur l valuation de la chaleur des syst mes physico chimiques selon leurs diff rents tats travaux qui permirent plus tard R Clausius d noncer ce second principe De ces deux principes il ressort d une part que l on ne peut ni cr er ni supprimer de l nergie on ne peut que la transformer en d autres formes d nergie cf A Lavoisier Rien ne se cr e rien ne se perd tout se transforme d autre part il en d coule que la d gradation in luctable de l nergie d un syst me isol son entropie ou autrement dit l accroissement de son d sordre augmente n cessairement ou reste constante En d autres termes toute transformation d nergie dans un syst me isol entra ne un accroissement du d sordre global quant au passage du d sordre l ordre il ne peut se produire sans une interv
101. ne modification par ajout ou par transformation de l tat de 105 WINKIN Y Op cit p 166 1 BENJAMIN A Op cit article de p riodique lectronique I MEYRIAT J Information vs Communication in L espace social de la communication concept et th ories Paris Retz amp CNRS 1985 p 69 83 78 connaissance de celui qui re oit Par ailleurs N Wiener rappelle l hypoth se issue de la th orie de l information selon laquelle plus un message est probable moins il fournit d information Ces deux citations mettent une fois encore en vidence le caract re utilement innovateur de l information port e par la communication en tant que facteur de n guentropie 2 2 3 Ordre organisation incertitudes La Th orie de l information cf point 4 6 de la partie A a mis en vidence la relation directe entre l information et la n guentropie L Brillouin sp cialiste de cette th orie mise au point par C Shannon souligne que l information est consid r e comme un terme n gatif figurant dans l entropie d un syst me en bref l information est de la n guentropie Comme le mentionne M Fors en d autres termes puisque l entropie pour Brillouin mesure l tat de d sordre d un syst me elle est en r alit une mesure du manque d information sur ce syst me L von Bertalanffy a galement not que l information tait d finie par un terme identique sur le plan formel l
102. nisation amp oldid 96756112 gt page consult e le 15 mars 2013 39 complexit par le bruit r f rence aux th ories de la complexit et de l information le bruit d un niveau de complexit donn constituant partiellement l information d un niveau sup rieur de complexit Par ailleurs le holisme en sociologie consid re implicitement le syst me social comme une structure auto organis e La cybern tique est en substance la science des syst mes autor gul s Il s agit selon Y Winkin d un processus circulaire o des informations sur l action en cours nourrissent en retour notion de feedback le syst me et lui permettent d atteindre son but D apr s N Wiener cr ateur du terme cybern tique et th oricien fondateur de la th orie y relative le feedback est la commande d un syst me au moyen de la r introduction dans ce syst me des r sultats de son action il n est pas autre chose que la possibilit de d finir la conduite future par les actions pass e En d autres termes il s agit d un processus de r troaction D apr s le m me N Wiener paraphras par P Breton la r troaction sert d signer la capacit d un dispositif quelconque recevoir et mettre les informations n cessaires au maintien d un quilibre donn Le thermostat est ainsi un dispositif qui analyse les inputs la temp rature ext rieure les compare une valeur pr
103. nisme vivant structure dissipative La seconde partie de la citation rappelle ainsi que nous l avons mentionn pr c demment que les structures dissipatives fonctionnent selon des sch mas d auto organisation processus en occurrence autopoi tiques La maximisation du flux d nergie qui traverse l organisme est un RODDIER F Op cit p 31 72 constat qui met une fois de plus en vidence l troit rapport que tout organisme entretient constamment avec les lois de la physique travers son comportement Certes les formes de communication organiques et li es l environnement mat riel dont il est question ci avant ne s apparentent que d une mani re plus ou moins lointaine aux probl matiques ordinairement trait es dans les SIC Cependant il tait utile d en faire tat dans la mesure o d une part il n est pas incoh rent d tendre le champ d investigation des SIC ces formes de communication particuli res et o d autre part lesdites formes de communication pr sentent divers titres de fortes similitudes avec les processus de transfert d information d velopp s en milieu social ainsi que nous allons le voir au paragraphe 2 2 ci apr s L organisme humain et les groupes sociaux ont en commun un type d organisation fond sur des interactions permanentes entre des unit s fonctionnelles les cellules pour le premier et les individus pour les secondes
104. ns l environnement aucun des l ments de celui ci il se comporte alors comme un syst me isol et comme ce dernier il augmente constamment son entropie jusqu atteindre un tat d quilibre en l occurrence la mort Certes cet tat d quilibre est in luctable mais les syst mes ouverts disposent de moyens d en retarder l ch ance dans la mesure o ils sont capables d changer de l nergie de la mati re et de l information avec leur environnement Tout groupe social est galement un syst me ouvert Ce processus d entropie n gative est appel n guentropie il s agit d un facteur d organisation des syst mes physiques dont font partie les organismes vivants qui s oppose la tendance naturelle la d sorganisation l entropie Ce ph nom ne a t clairement confirm par I Prigogine et I Stengers lorsqu ils ont montr que les organismes vivants fonctionnaient loin de l quilibre dans des conditions o les effets de l entropie croissante ne peuvent plus s interpr ter selon le Deuxi me principe de la thermodynamique Ilya Prigogine a donn le nom de structure dissipative toute structure auto organis e qui se maintient semblable elle m me gr ce un apport constant d nergie En ce sens l homme est une structure dissipative constat qui confirme dans l esprit des physiciens son caract re de syst me inscrit dans les lois de la science physique Il en va
105. nsi notamment que celle de l information ne fondent pas ou plus les approches les plus r centes en mati re de sciences humaines il n en va pas de m me dans les d marches des sciences de la nature En l occurrence les th ories v rifi es et valid es n y perdent pas une part de leur actualit en fonction des courants de pens e successifs comme c est r guli rement le cas tort ou raison dans les sciences humaines La d marche utilis e dans ce m moire consistant appliquer les approches des sciences de la nature celles des sciences humaines et non l inverse les th ories av r es sur le plan de la rigueur scientifique y demeurent d actualit quelle que soit leur anciennet tout comme par exemple les lois de Newton demeurent aujourd hui pleinement des r f rences solides en science physique macroscopique Nonobstant il sera aussi largement fait r f rence des approches actuelles issues des domaines des sciences humaines que sont la sociologie et les SIC Il y a lieu de souligner que le pr sent m moire consiste avant tout dans une approche sp cifiquement th orique des ph nom nes de la communication et non dans l tude de cas d application sur le terrain des th ories reconnues en mati re de SIC Notre r flexion th orique sera toutefois compl t e dans la partie sp cifique D par un type d application sur le terrain des hypoth ses expos es Les r flexions d velopp es ici se fo
106. nt t explicit s dans de nombreuses publications scientifiques On pinglera ce sujet les propos du sp cialiste des neurosciences Antonio Damasio selon lequel la survie th me dont il sera largement question dans ce m moire implique un lien tr s troit entre le cerveau et le corps Ce lien est confirm par le fait que les syst mes impliqu s dans le raisonnement et la prise de d cision sont troitement interreli s avec ceux qui sous tendent la r gulation biologique L auteur pr cise par ailleurs dans le m me ouvrage que le cerveau poss de des circuits sp cifiques destin s 7 HAWKING S et MLODINOW L Y a t il un grand architecte dans l Univers Paris Odile Jacob Sciences 2011 p 11 g DAMASIO A R L erreur de Descartes Paris Odile Jacob Poches 2000 p 123 28 assurer la survie de l organisme en assurant un contr le du fonctionnement biochimique du corps Les humains sont ainsi dot s d s la naissance de m canismes automatiques de survie m canismes n cessairement n guentropiques ainsi que nous le verrons plus loin De tels constats qui soulignent l interd pendance du corps et du cerveau dans un tissu de liens de causalit s r ciproques ont d clench au cours de ces derni res d cennies une succession de th ories appliquant diverses formes de d terminisme au fonctionnement du cerveau et de la pens e Des mouvements relativement r cents tels le connexionnisme les ph
107. nt caract ris par la lenteur du processus d vocation des images la faiblesse du processus d association d id es des d ductions plus restreintes Pouss l extr me on trouve ce mode cognitif dans la d pression Ces propos soulignent une fois encore le r le du plaisir dans le bon fonctionnement de notre organisme sur les plans mental et physiologique facteur hom ostatique de bonne sant et donc b n fique en termes de survie Le m me A Damasio souligne par ailleurs que la base neuronale de l hom ostasie interne dont la finalit est d assurer la survie de l organisme est g n ralement programm e de fa on que l organisme tende fuir la douleur et rechercher le plaisir et il est probablement pr r gl pour que ces objectifs soient atteints dans le contexte de 51 situations sociales De nombreux comportements ont galement le plaisir parmi leurs causes secondaires ainsi que nous le verrons ci apr s La recherche d motions porteuses potentielles de diverses formes de plaisir s explique galement selon A Damasio par le fait que les processus d expression et de r ception de celles ci font partie des m canismes neuraux et hom ostatiques qui assurent la r gulation de l organisme Collectif Le grand Larousse du cerveau Paris Larousse 2010 p 169 DAMASIO A Op cit p 226 l DAMASIO A Ibid p 247 49 Le recours la m d
108. nterm diaires lesquelles communiquent avec d autres r gions situ es encore plus loin et ainsi de suite Les communications sont r alis es par des axones se projetant vers l avant en direction des r gions situ es en aval d o partent des axones se dirigeant vers d autres r gions Le cerveau est lui m me reli l ensemble des r seaux organiques tout aussi denses du reste du corps Ces exemples de fonctionnement de l organisme biologique montrent que la communication interne au corps d s lors qu elle s inscrit dans des syst mes MATURANA H et VARELA F Op cit p 147 DAMASIO A Op cit p 133 69 de r seaux r pond aux caract ristiques de la complexit telles que d finies par E Morin voir partie A paragraphe 4 4 La complexit du fonctionnement des individus va bien entendu au del de celle qui r git le fonctionnement de son organisme biologique Le comportement humain chaque instant r sulte d une extraordinaire multiplicit de facteurs unis et conjugu s dans des processus d une complexit tout aussi dense Selon les psychologues comportementalistes auxquels nous nous r f rons pr f rentiellement ici par une sorte de p tition de principe li e la proximit de leur d marche avec celle par essence d terministe des sciences de la nature tout acte est le produit des incidences m l es des acquis apprentissage bagage culturel et histoire individuels conjugu s
109. ntexte pist mologique posera d une mani re succincte la question de la pertinence de l incidence des lois des sciences de la nature en particulier celles de la thermodynamique sur les sciences de l information et de la communication 16 Le contexte historique traitera tout d abord des coles de pens e scientifique ayant consid r que la science physique intervenait tous les niveaux de fonctionnement de l Univers de notre plan te et des organismes vivants et non vivants Dans un premier temps il s est agi du Cercle de Vienne lequel a d fendu un empirisme logique fond sur le principe que toutes les sciences devaient tre unifi es dans le langage de la physique et de la logique toute connaissance tant soit empirique soit formelle Plus tard est apparu le courant physicaliste dont les pr ceptes demeurent largement d actualit dans les approches scientifiques Selon ce courant tous les ph nom nes chimiques biologiques psychologiques linguistiques culturels et sociologiques ob issent directement ou indirectement aux lois fondamentales de la science physique Le contexte historique inclut galement des mouvements scientifiques forte connotation d terministe tels le connexionnisme l liminativisme le computationnisme et aussi le mouvement n o m caniste courants apparent s l esprit physicaliste et qui seront bri vement voqu s dans le chapitre contexte philosophique S y ajout
110. ommunications il s en suit d autre part que l in dit et l innovation constituent les apports les plus utiles et les plus cons quents en termes de qualit s d informations v hicul es Deux notions essentielles sont associ es au concept shannonien d information la redondance et le bruit La redondance est en l occurrence tout ce qui appara t en surplus dans la transmission du message Le bruit est constitu des perturbations dans le canal de communication qui ont pour effet de brouiller le message Toutefois la redondance notamment les ph nom nes de r p tition peut avoir l effet positif de contribuer contrer les risques d ambiguit la r ception dus aux bruits Selon H Atlan il existe aux termes de la th orie de l information une relation entre information et entropie telle qu une perte d information peut tre repr sent e par une BRILLOUIN L La science et la th orie de l information Sceaux Editions Jacques Gabay 1988 p VIII 42 augmentation d entropie De fait toujours selon H Atlan entropie est en g n ral consid r e comme exprimant l id e de d sordre d un syst me physique D une fa on plus pr cise on peut dire que l entropie mesure le manque d information sur la v ritable structure x 41 du syst me Pour notre part dans la ligne directe de ces notions et r flexions nous consid rerons que la communication qui est le v
111. onomique et affectives qui favorisent le partage des ressources d information et des ressources conomiques indispensables l acc s l nergie et aux biens mat riels Un aspect particulier du besoin de lien social a t mis en vidence par la th orie dite de l hospitalisme due au psychanalyste R Spitz celui ci a tudi le cas de b b s laiss s sans contact en 47 pouponni re et qui meurent faute de relations humaines et de stimulations psychologiques d faut d affection On a pu montrer par la suite que les vieillards pouvaient tre affect s des m mes sympt mes Sur un plan clinique la survie passe donc galement bien par le lien social et affectif pour certaines cat gories d ge Le d sir de richesse correspond au souhait de faciliter l acc s aux ressources et de favoriser une bonne int gration sociale il contribue galement au pouvoir de s duction lequel permet avec ou sans richesse d occuper des situations dominantes dans nos relations avec autrui et avec les partenaires sentimentaux et sexuels convoit s tous ces atouts contribuent de pr s ou de loin la survie L attrait de la gloire et de la reconnaissance sociale r pond aux m mes souhaits La recherche d affection et d amiti permet de cimenter la solidarit socio conomique entre un certain nombre d individus et r pond donc aux m mes n cessit s que celles du lien social Le lien amoureux r
112. ories Paris Retz amp CNRS 1985 107 Articles de p riodiques lectroniques BENJAMIN A La complexit sociale http www alain benajam com article 5752446 Soci t psychanalytique du cham freudien com psy spip php article 2012 MASANI P Cybernetics Science and Society Ethics Aesthetics and Literacy Criticism 1986 Collected Works vol IV Book Reviews and Obtuaries MIT Press Cambridge USA p 24 RODDIER F Les lois implacables de la thermodynamique La lettre du lundi 2010 http lalettredulundi fr 2010 07 04 les lois implacables de la thermodynamque WIKIPEDIA Auto organisation 15 03 2013 http fr wikipedia org w index php title Auto organisationkoldid 96756112 gt page consult e le 15 mars 2013 WIKIPEDIA Information 4 07 2013 http fr wikipedia org w index php title Information amp oldid 96701437 gt page consult e le 4 juillet 2013 WIKIPEDIA Syst me de r compense 12 12 2012 http fr Wikipedia org wiki syst me_de_r compense 108
113. ormelle A cette d marche dont le chef de file fut M Schlick s taient notamment associ s les penseurs renomm s que furent R Carnap O Neurath et d une mani re plus informelle le philosophe L Wittgenstein L empirisme logique a beaucoup plus tard dans le si cle t repens et corrig par les n o m canistes dont nous reparlerons dans le dernier chapitre de la partie C avec leur t te W Salmon En nous limitant aux derni res d cennies nous mentionnerons galement le courant physicaliste dont les origines remontent aux ann es 1950 et dont l un des ma tres penser fut W Quine Selon P Jacob le physicalisme est un monisme mat rialiste qui suppose que tous les ph nom nes chimiques biologiques psychologiques linguistiques culturels et sociologiques sont des ph nom nes physiques qui ob issent aux lois fondamentales de la physique Bien que cette approche physicaliste nous apparaisse correctement fond e dans les limites de sa logique particuli re nous nous en d marquerons dans la mesure o elle consid re que la complexit peut tre d compos e en facteurs simples et non variables quelles que soient leurs interactions avec d autres facteurs En outre elle d finit la causalit en termes de relations lin aires en gros une cause gt un effet pr dictible position sur laquelle nous ne saurions nous aligner dans ce m moire notre approche prenant en consid ration les th ori
114. otamment o elle a mis l accent d une mani re quelque peu pionni re sur le caract re mat riel de l ensemble des composants de l tre humain l inscrivant ainsi totalement aux yeux de B Russel dans le domaine propre aux lois physiques Pour m moire on rappellera que le pr curseur occidental le plus notoire du non dualisme ne pas confondre avec le monisme doctrine selon laquelle tout ce qui existe constitue un tout unique fut sans conteste B Spinoza P de Teilhard de Chardin se singularisa quant a lui par une approche non dualiste de la foi chr tienne Se rattachent galement a la posture physicaliste d autres mouvements scientifiques r cents connotation d terministe tels le connexionnisme l liminativisme le computationnisme et aussi le mouvement n o m caniste courants qui seront bri vement voqu s ci apr s dans le chapitre contexte philosophique Ces mouvements s apparentent de pr s ou de loin l id e d une incidence effectivement d terministe des lois scientifiques largement inspir es par l esprit des lois physiques sur le fonctionnement des organismes vivants S y ajoutent les courants li s aux th ories de l information de la complexit du chaos de la cognition et de l auto organisation dont l autopo se et la cybern tique qui confirment des degr s divers les possibilit s d incidences des lois des sciences de la nature sur les science
115. otion d hom ostasie que le physiologiste W Cannon d finit comme tant l ensemble des processus organiques qui agissent pour maintenir l tat stationnaire de l organisme dans sa morphologie et dans ses conditions int rieures en d pit des perturbations ext rieures Puis il ajoute que le syst me social est certainement une organisation de type hom ostatique au m me titre que l individu d limit e et maintenue par un syst me de communication et qu il poss de une dynamique dans laquelle les processus circulaires de type feedback jouent un r le important D Le Breton abonde dans ce sens lorsqu il note qu une interaction c est dire une structure de communication n d r l est une forme d hom ostasie qui maintien au sein d un univers de sens une interd pendance des acteurs en pr sence On peut d duire de ces citations que l hom ostasie sociale dont le caract re cybern tique constitue le processus dynamique est le lieu d un syst me de communication agissant comme ciment interactif Par ailleurs ainsi que nous en avons formul l hypoth se dans la partie B de ce m moire le syst me social est compos de sous syst mes socio culturels horizontaux travers s de sous syst mes verticaux Ces sous syst mes s assimilent des structures autopoi tiques c est dire auto organis es savoir en l occurrence des structures capables de s auto r g n rer dans les l
116. ou indirectement implicitement ou explicitement tout entier r gi par cette pr occupation omnipr sente et pr dominante qu est la survie individuelle et sociale En termes de thermodynamique on dira que ce comportement correspond une qu te permanente de n guentropie Nous soulignerons par ailleurs que les syst mes sociaux sont galement des syst mes ouverts structures dissipatives et qu ils sont compos s de sous syst mes socio culturels auto organis s et de ce fait fortement autonomes Composer avec l environnement en vue d obtenir les moyens d acc der la n guentropie l ensemble des ressources directement ou indirectement li es la survie implique la n cessit incontournable de communiquer changer de l information avec lui L ensemble de ces d veloppements nous permettra d noncer la formule cl de ce m moire savoir que la communication est un v hicule essentiel de n guentropie Cette communication s effectue n cessairement via un ensemble continu d interactions sociales Il en d coule que l acc s la n guentropie au moyen de la communication se r alise par le biais des structures auto organis es cybern tiques et autopo tiques que sont les sous syst mes socio culturels auxquels nous appartenons individuellement Ceci implique une bonne connaissance des valeurs et rep res propres ces sous syst mes Tout comme les ph nom nes propres la communication ces sous
117. par le biais de la communication qu ils peuvent le plus souvent acc der aux ressources indispensables leur survie D une part parce que la soci t organise via ses pratiques commerciales l acc s aux structures et aux biens de consommation march s magasins centres de plaisirs tels cin mas th tres installations sportives d autre part parce que la soci t organise la diffusion des informations via les m dias et les structures d ducation qui aident les individus soit acc der ces biens soit s int grer dans le groupe social par un partage des connaissances codes et valeurs enfin parce que les liens sociaux cr ent les conditions de solidarit affectives s curitaires et mat rielles utiles au bien tre g n ral En outre la soci t organise des structures politiques financi res juridiques religieuses artistiques et de sant galement favorables directement ou indirectement la survie des individus De fait l ensemble des questions g r es par les Gouvernements et autres instances publiques ont directement ou indirectement trait l acc s aux ressources au profit des administr s une balance commerciale positive assure des importations en quantit s suffisantes pour les besoins du peuple un volume d exportations cons quent assure des revenus galement favorables aux n cessit s conomiques de la population de m me qu une bonne gestion de l quilibre budg t
118. parentent un v ritable organisme vivant 19 Pour conclure cette partie du m moire nous compl terons notre analyse dans ce qu elle contient de caract re sp cifiquement scientifique en envisageant sur un plan hypoth tique la communication sous l angle d une application radicale des lois des sciences de la nature celles ci tant dans cette optique soumises l approche purement m caniste des processus de causalit l tat pur Une derni re partie sera r serv e nos conclusions Il y sera d abord fait une synth se de la question des incidences de approche sciences de la nature sur celles des sciences humaines telle que nous l aurons d velopp e dans les chapitres pr c dents L appr hension de ces incidences a quelque peu t d laiss e depuis un certain temps par les penseurs des sciences humaines Toutefois les sp cialistes des sciences de la nature tendent y pr ter une attention accrue dans la mesure o le comportement humain et les questions de communication qui y sont directement li es constituent leurs yeux des domaines assujettis certaines formes de d terminisme Comme nous l aurons pr alablement montr dans les chapitres pr c dents les principes de la thermodynamique ainsi que ceux de la complexit de l auto organisation du chaos et de la th orie de l information en ce que celle ci comporte d approche sciences dures peuvent valablement
119. part une th orie math matique appliqu e aux techniques de la t l communication labor e par C Shannon Elle t con ue la base pour tudier les moyens permettant de transmettre l information le plus rapidement possible et avec un maximum de s curit via les canaux de t l communications dans un but conomique vident Il s en est suivi divers d veloppements th oriques li s la d finition de l information et ses conditions de transmission Selon L Brillouin l information dans le cadre de la Th orie de l information se d finit comme suit Envisageons un probl me qui comporte un certain nombre de r ponses possibles lorsque l on ne poss de pas d informations particuli res sur la situation pr sente Si l on parvient obtenir quelques informations sur le probl me le nombre de r ponses possibles se trouve diminu L information est une fonction du rapport des r ponses possibles avant et apr s qu on l ait re ue En d autres termes le caract re d incertitude des informations est pris comme mesure de celles ci de sorte qu elles sont d finies par leur niveau de probabilit plus une information est incertaine plus elle est digne d int r t tandis qu un v nement certain ne contient aucune information Il en d coule d une part l utilit sur le plan conomique d viter de transmettre des messages peu porteurs d information via les r seaux de t l c
120. perception ou simple effet On le voit une fois encore l information s inscrit pleinement dans un continuum de causalit Et contrairement une conception g n ralement r pandue l information peut tre v hicul e partir d une structure non vivante d une certaine mani re le mur nous communique sa couleur il nous en informe provoquant ce faisant une perception ou un effet L information est ce facteur essentiel qui engendre toute interaction elle est l l ment fondamental de la vie et de la survie Elle maintient en vie l auto organisation de toute structure dissipative En ce sens l information est bien n guentropique ainsi que nous l avons soulign plusieurs reprises dans ce m moire en pr cisant pour rappel que la communication est un v hicule essentiel de cette n guentropie On notera encore que l information structure les interrelations qui maintiennent en vie durablement les cosyst mes le syst me social est l un des l ments importants de la constitution et de la re cr ation auto organis e de l cosyst me global quest notre environnement terrestre La vie est information tout mouvement toute relation na t d un transfert d information Sans information le cerveau ne peut fonctionner de sorte que l homme ne peut vivre ni survivre Son organisme fonctionne uniquement par transfert d informations biochimiques mais aussi par le biais des sens et de leur interpr te le cerv
121. phe 1 2 ci dessus lacune li e sans doute la tendance plut t sp culative de diverses approches th oriques On rappellera par ailleurs que les m canismes de transmission de l information sont plus ou moins similaires quels que soient les sous syst mes socio culturels concern s cf partie B de ce m moire Mais la forme et le contenu de l information sont le plus souvent de natures diff rentes selon chaque SSSC particulier L tude des types de n guentropie parfaire sur le plan de l information sera donc plut t sp cifique chacun d entre eux Cependant tous ont en commun d tre des structures auto organis es sujettes des interactions forte complexit au sens th orique o nous avons utilis ce terme dans ce m moire Dans ce contexte les SIC auraient tudier outre leurs domaines de pr dilection reconnus les processus d auto organisation ainsi que les incidences sur ceux ci des m canismes de complexit partir sans doute d une d marche principalement fond e sur 99 une analyse rigoureuse des cha nes de causalit approche plus caract ristique des sciences de la nature En outre le fait que la communication elle m me au sens large soit assimilable une structure dissipative et que partant elle affiche un caract re de structure auto organis e devrait galement tre pris en compte dans ce contexte d analyse et de recherche En affirmant que la communication es
122. pond d une part aux m mes besoins que ceux de la recherche d affection d autre part la recherche du plaisir cf ci apr s enfin au souhait ventuel d avoir des enfants avec le partenaire li par ce lien sentimental la procr ation ayant pour fonction de favoriser la survie de l esp ce La recherche r currente de satisfaction et de plaisir a de toute vidence pour objet de contribuer ad quatement ou non motiver l homme survivre Mais cette recherche s explique galement par des motifs d ordre neuronal comme l indique un article de Wikip dia ressentir du plaisir dans des activit s humaines repose en partie sur des ph nom nes biologiques par l activation dans le cerveau des syst mes de r compense lesquels sont indispensables la survie car ils fournissent la motivation n cessaire la r alisation d actions ou de comportements adapt s permettant de pr server l individu et l esp ce recherche de nourriture reproduction vitement des dangers La recherche de plaisir au travers de la drogue ou de l alcool est certes terme contre productive sur le plan de la survie mais sur le plan de la satisfaction imm diate comme tout proc d de production de plaisir elle constitue bien souvent un moyen de supporter les difficult s de l existence ou d assouplir les rigidit s propres au stress ou un large ventail d autres difficult s le recours ces produits peut
123. r ce au flux des informations qui circulent en lui toute coupure d information y provoque in luctablement la d g n rescence d une partie ou de la totalit des fonctions Il en va de m me pour l organisme vivant qu est tout syst me social la communication y jouant un r le hom ostatique et autopo tique d organisation face la tendance de d sorganisation propre toute forme de syst me Selon O Costa de Beauregard un accroissement d information sur l tat fin d un syst me quivaut la possibilit de faire d croitre l entropie de ce syst me syst me o selon H Atlan la tendance des organismes vivants qui le composent n d r l est d organiser leur environnement c est d dire de produire de l ordre l o il y avait auparavant du d sordre On le voit information et communication vont bien de pair avec organisation c est dire avec production d ordre n guentropie Une autre mani re d envisager le lien entre sciences de la nature et communication tient d une part dans une citation manant de B Mi ge selon laquelle la communication comporte la saisie le transfert et le traitement d informations et d autre part dans le constat que nous avons nonc au paragraphe 4 1 de la partie A soulignant que tout acte humain consiste du point de vue de la science physique dans l acquisition le transfert et la transformation d nergie Cette similitude
124. r le primordial de l information en tant qu outil d acc s aux ressources souligne l immense importance de la communication dans l acc s la n guentropie Dans les faits il y a lieu de faire en sorte que la cr ation de n guentropie aboutisse a g n rer une entropie aussi limit e possible Sur les plans de l nergie et de la mati re l entropie se concr tise principalement dans la production incessante de d chets et dans les diverses formes d atteinte l environnement dans la surexploitation de ressources d nergie et dans la hausse r guli re des taux d inflation conomique Sur le plan de l information l entropie se manifeste dans la difficult de transmettre et d adapter les connaissances li es la transformation constante du milieu et la prolif ration des innovations de natures diverses Les probl mes relatifs l acc s aux ressources en nergie et en mati re sont principalement du ressort des sciences conomiques Quant aux questions li es l acc s l information elles rel vent bien entendu des sciences de l information et de la communication Id alement au regard des consid rations d velopp es dans ce m moire les sciences humaines devraient inscrire dans leurs pr occupations majeures l tude des moyens d optimiser l acc s des individus et de leurs milieux sociaux toutes les formes de n guentropie Dans ce contexte d efforts destin s limiter les ef
125. r indirectly bound to survival implies the inescapable necessity of communicating with such All these developments will allow us to state the key expression of this thesis namely that communication is an essential vehicle of negentropy This communication is necessarily implemented via continuous social interactions It follows that access to negentropy using communication takes place through self organized structures cybernetic and autopoietic that are socio cultural subsystems to which we belong individually This implies a good knowledge of the values and benchmarks peculiar to these subsystems As for communication phenomena these subsystems are also governed in addition to the principles of thermodynamics by the laws of the complexity theory allied to those of the chaos theory and to the basic principles of Information Theory It is recalled here that the Information Theory has highlighted the principle that information and negentropy are inseparable In our conclusions we will particularly focus on the possible role of information and communication sciences in facilitating access to negentropy when closely studying in particular the structures of self organizing systems as well as those of the transmission of knowledge and language as the main means of communication Key words Communication information thermodynamics energy entropy negentropy dissipative structure energy dissipation complexity self organization inno
126. ragraphe 4 5 de la partie A le syst me social est un syst me ouvert savoir du point de vue de la science physique une structure auto organis e C est ce crit re alli l approche holiste qui nous a conduit nous r f rer en particulier N Luhmann eu gard notre volont d tudier les incidences des sciences de la nature sur les sciences humaines En effet ce sociologue allemand a d crit la soci t comme 7 BOURDIEU P Raisons pratiques Sur la th orie de l action Paris Le Seuil 1994 p 26 7 MORIN E Introduction la pens e complexe Op cit p100 7 MORIN E Ibid p 119 7 LE BRETON D Op cit p 98 MAUSS M Essais de sociologie 7 MAUSS M Essais de sociologie Paris Editions de Minuit coll Points 1971 p 60 59 un ensemble de sous syst mes constitu s comme des instances autopoi tiques se g n rant eux m mes par un principe d auto organisation Selon notre d marche largement inspir e de ce dernier et dans une mesure non n gligeable de P Bourdieu les sous syst mes socio culturels ci apr s SSSC qui s assimilent aux strates ou aux champs dans le langage des sociologues peuvent tre d finis comme des couches sociales fortement imperm ables les unes par rapport aux autres que l on pourrait sch matiquement repr senter comme tant superpos es horizontalement les moins d velopp es sur les plans socio culturels et
127. rd la relativit du temps Bon nombre de th oriciens y ont consacr des th ses volumineuses et la litt rature ne manque pas ce sujet En tout tat de cause les lois physiques se sont impos es en amont de toute l volution avant ou apr s la singularit du Big bang qu importe et elles demeurent au c ur de notre actualit dans tous les domaines Comme nous allons le voir ce constat n est pas sans importance Les cosmologistes estiment que toutes les formes de mati re et d nergie de m me que le temps et l espace sont les fruits du Big Bang D apr s cette th orie l univers fut constitu apr s quelques microsecondes d nergie pure sous forme de photons se comportant comme des particules de gaz C est dans ce gaz de photons dont la temp rature est extr mement lev e que la mati re a commenc se former En fait il suffit pour fabriquer de la mati re que des protons tr s nerg tiques entrent en collision l nergie d gag e par celle ci permet la fabrication de particules 32 La formule d Einstein E MC exprime l quivalence de la masse et de l nergie la masse dite inerte d un corps est la grandeur physique employ e pour d finir la force n cessaire l acc l ration du corps cette masse inerte constitue une mesure de la quantit de mati re du corps Implicitement la formule d Einstein indique que la masse et l nergie sont les attributs de la mati
128. re toute structure auto organis e qui change de l nergie de la mati re et ou de l information avec son environnement ont la capacit de demeurer durablement loign es de l tat d quilibre qui correspond la mort pour les organismes vivants L homme r pond pleinement cette d finition et est donc une structure dissipative qui doit pour demeurer loign e de l tat d quilibre avoir acc s certains quotas d nergie mati re et d information Ce faisant l individu transforme cette nergie mati re en n guentropie et la transf re en termes physiques on dit qu il la dissipe sous forme d entropie vers son environnement selon le principe qui veut que toute cr ation de n guentropie produit parall lement de l entropie Plus une soci t est d velopp e conomiquement plus les ressources caract re n guentropique savoir ainsi que nous l avons rappel plusieurs reprises les ressources en nergie mati re et en information sont nombreuses et d acc s relativement ais En d autres termes au del d un certain niveau de d veloppement le milieu social et professionnel est en mesure de cr er davantage de n guentropie en qualit et en fr quence Mais ainsi que nous venons de le rappeler il en d coule parall lement une cr ation accrue d entropie qu il s agit alors de r sorber au moyen d une nouvelle cr ation de n guentropie Cette spirale sans fi
129. rmation science theories in the field From a strictly scientific point of view as man is a combination of matter and energy his physical functioning is governed by scientific energy laws principally those of thermodynamics From a natural sciences point of view man s behaviour is itself dependent on this physical functioning no matter how the question of free will which will be discussed briefly in this paper is approached As we shall see the individual as an open system and a biologically self organised dissipative structure may remain durably removed from the state of maximal entropy which conditions any structure and which corresponds for man to his own death thanks to a continuous exchange with its environment of resources in energy material and information information being the access vehicle for resources in energy material In this context we will explain why and to what extent human behaviour is directly or indirectly implicitly or explicitly totally governed by this omnipresent and dominant concern that is individual and social survival In terms of thermodynamics we can say that this behaviour is a constant quest for negentropy We also emphasize that social systems are also open systems dissipative structures that are composed of socio cultural self organizing subsystems and thus highly autonomous Dealing with the environment to obtain the means to reach negentropy all of the resources directly o
130. ropie dans un contexte environnemental produisant en permanence une entropie croissante Cette d finition sous entend que la communication est le v hicule d acc s toute forme de n guentropie et 38 REISE J La longue histoire de la mati re Paris PUF L interrogation philosophique 2011 p 9 MATURANA H et VARELA F Op cit p 122 71 qu elle s inscrit ainsi dans les sch mas de causalit propres la thermodynamique Par ailleurs cette recherche de n guentropie a pour objet essentiel ainsi que nous l avons soulign plusieurs reprises de maintenir l individu loign de l tat d quilibre En d finitive la communication est donc selon notre approche le processus fondamental gr ce auquel nous assurons notre survie processus en termes de science physique li la conservation d nergie mati re A la r flexion toujours selon notre approche il appara t clairement que m me nos actes les plus banals s inscrivent dans des contextes o l entropie est omnipr sente Prenons l exemple d un individu assis dans un fauteuil et qui a choisi de se lever pour l un ou l autre motif Il s agira pour lui de produire un effort m me minime en l occurrence qui d clenchera dans son organisme une modification du rythme cardiaque facteur entropique engageant des r actions physiologiques charg es de r tablir aussi rapidement que possible son quilibre hom ostatique facteur n
131. rs mais consid r dans l optique limitative de ses effets imm diats De plus les drogues activent le circuit ou syst me de la r compense dont la fonction en temps normal est pr cis ment de contribuer la survie Les groupes sociaux qui sont galement des syst mes ouverts et partant des structures dissipatives se comportent galement de mani re survivre durablement Une 4 ATLAN H L organisation biologique et la th orie de l information Paris Le Seuil 2006 p 111 FORSE M L ordre improbable entropie et processus sociaux Paris PUF 1989 p 96 46 entreprise professionnelle groupe social caract re sp cifique cherche r aliser une rentabilit optimale qui lui permettra de pr server son existence terme en d pit de l entropie qui s exerce sur elle Car ainsi que nous le soulignerons dans les chapitres suivants la recherche de ressources n guentropiques tant au plan individuel qu au plan social implique in vitablement des degr s divers un recours constant des processus de communication Et en ce sens la communication est l outil essentiel de la survie L omnipr sence des pr occupations de survie tous les niveaux du comportement humain s appuie sur un large ventail d exemples que nous consid rerons ci apr s s par ment selon qu ils sont envisag s au plan individuel ou au plan social 1 1 N guentropie survie sur le plan ind
132. rs des consciences individuelles Non seulement ces types de conduites ou de pens es sont ext rieurs l individu mais ils sont dou s d une puissance imp rative et coercitive en vertu de laquelle ils s imposent lui qu il le veuille ou non Certes E Durkheim reconna t qu il ne peut sans doute rien se produire de collectif si des consciences particuli res ne sont pas donn es mais cette condition n cessaire n est pas suffisante Il faut encore que ces consciences soient associ es combin es et combin es d une certaine mani re c est de cette combinaison que r sulte la vie sociale et par suite c est cette combinaison qui l explique La soci t n est donc pas une simple addition d individus mais un syst me form par leur association qui repr sente une r alit sp cifique avec ses caract res propres Ainsi que nous l avons indiqu au premier paragraphe de notre introduction le pr sent m moire a la base pour objet de faire tat des liens qui unissent les lois des sciences de la nature principalement la science physique au domaine de la communication Nous allons voir ci apr s que les principes de la thermodynamique ainsi que ceux des th ories de la complexit du chaos et de l auto organisation autopo se et cybern tique s appliquent concr tement au syst me social lui m me syst me de communication Pour souligner le bien fond de cette affirmation on citera L von Bert
133. s limite fronti re tant ils sont codifi s autant sur le fond que sur la forme L auto r g n ration propre aux syst mes et sous syst mes sociaux implique ainsi que nous l avons d j mentionn des mouvements volutifs internes caract ristiques des structures sujettes des ph nom nes de complexit De ce fait les codes sont galement volutifs Comme le dit Y Winkin l op ration de communication est un apprentissage permanent de la fa on de communiquer les codes et les langages ne sont pas des syst mes statiques que l on peut apprendre une fois pour toutes Ce sont plut t des syst mes de modification des conventions et des pr misses qui gouvernent la mani re dont les messages doivent tre labor s et interpr t s 18 En somme ces modifications s inscrivent elles aussi dans les processus d acc s la n guentropie elles contribuent l organisation et la r g n rescence du groupe social volution permettant de contrer durablement les effets de l entropie Les codes se modifient notamment au gr des volutions g n rationnelles li es entre autres une meilleure capacit d ouverture des plus jeunes aux volutions des produits nerg tiques et mat riels g n r s par le march On notera encore que les SSSC particuliers que sont les milieux de travail faits de structures typiquement auto organis es poss dent galement leurs propres codes n cessaires la con
134. s lorsque la temp rature et la pression sont telles que l tat devient stable il existe une taille critique de la goutte si cette taille d passe le seuil de nucl ation le syst me gazeux tout entier passe a l tat liquide Prigogine I et Stengers I op cit p 243 38 stabilit au syst me Ainsi ce serait la rapidit de communication qui d terminerait la complexit maximale que peut atteindre l organisation d un syst me sans devenir trop instable Nous pouvons consid rer que ces constats s appliquent aussi bien aux syst mes tr s complexes constitu s d interactions fortement diversifi es que sont par nature les syst mes sociaux et en d duire une fois de plus le r le fortement n guentropique de la communication Et comme le souligne A Benjamin la n guentropie produit de l ordre de l information n cessaire pour d crire l ordre tandis que l entropie produit du d sordre et de la non information La complexit sociale a pour corollaire la quantit d information Mie 28 chang es par les individus Ces consid rations li es au chaos et la complexit seront prises en compte dans les parties B et C de ce m moire en particulier dans les chapitres relatifs la vie sociale et au r le pr dominant de la communication dans cet environnement 4 5 Auto organisation cybern tique et autopo se Les th ories cybern tiques et autopo tiques ont en co
135. s comportements individuels les uns par rapport aux autres En effet selon H Becker les individus cherchent ajuster mutuellement leurs lignes d action sur les actions des autres per ues ou attendues Vajustement en question s effectuant au travers d un courant communicationnel qui est selon Y Winkin une s rie ordonn e de contextes la fois d apprentissage et d apprentissage l apprentissage D Le Breton d fend galement ce principe d ajustement mutuel lorsqu il note que e monde social selon les interactionnistes est constamment cr et recr par les interactions au travers des interpr tations mutuelles suscitant un ajustement des acteurs les uns par rapport aux autres On retrouve ici implicitement l effet cybern tique propre aux syst mes sociaux conjugu l approche sociologique holiste le jeu en boucle des interactions et surtout des communications qui les v hiculent orientant le comportement des individus P Breton entre autres corrobore ce constat holiste dans un contexte de complexit communicationnelle lorsqu il crit L homme n est plus un centre d o tout part comme dans les conceptions classiques mais il repr sente un l ment interm diaire du vaste oor roe err 100 processus de communications crois es qui caract risent une societe L enrichissement informatif dont il est question ici est directement li l ajustement par apprentissage
136. s d acc der la n guentropie savoir l nergie et ou tous les types de ressources qui peuvent lui tre assimil s dont les ressources d information implique la n cessit incontournable de communiquer c est dire d entretenir des liens de type metteur r cepteur avec ledit environnement d une mani re continue l metteur tant en l occurrence tout fournisseur de ressources Dans cette optique nous d finirons la communication comme tant toute relation entre un soi un individu pensant la premi re personne ou dans certains cas un objet et un non soi tout ce qui n est pas soi savoir l environnement tant humain que mat riel metteur ou r cepteur de ressources en sens inverse En d autres termes a communication a pour objet de permettre au soi de composer avec le non soi de mani re tablir une relation entre une demande de n guentropie et une offre potentielle de n guentropie dans un contexte environnemental produisant en permanence une entropie croissante 15 4 M thodologie 4 1 Outils Ce m moire consiste dans l expos d une th orie originale Il est principalement fond sur des r f rences bibliographiques s lectionn es dans les domaines des sciences physiques de la sociologie et des SIC mais aussi de la biologie et de la cosmologie Ces r f rences sont associ es et confront es dans un sch ma de r flexion personnelle plus proche de la rigueur
137. s de sa d marche tient en ce qu elle tablit outre des consid rations li es l autopo se propre aux syst mes sociaux une assimilation compl te entre syst me social et communication Comme le rel ve E Ferrarese le syst me social selon Luhmann est constitu de communication non d individus en train de communiquer Cette communication qui compose exclusivement le syst me social constitue donc une r alit sui generis Luhmann r p te sans cesse que seule la communication peut communiquer de sorte que le destinataire d un acte de communication est un autre acte de communication Nous reviendrons plus longuement sur cette r flexion caract re holistique dans la partie C de ce m moire 2 2 Auto organisation des syst mes sociaux Selon N Luhmann les syst mes sociaux l instar du syst me biologique cellulaire non seulement s autor gulent mais encore ils s auto engendrent En substance ils fonctionnent d une mani re semblable celle du corps humain et s assimilent comme ce dernier des structures dissipatives En d autres termes toujours selon N Luhmann il s agit de syst mes autopo tiques qui s auto organisent tels des corps organiques dont les l ments constitutifs les individus ne fonctionnent que comme parties d un tout d une construction d ensemble Ces entit s autonomes constituent des structures de r seaux de communication nous y revi
138. s humaines La pr sentation de ces courants sera int gr e plus loin dans le chapitre contexte scientifique RUSSEL B La m thode scientifique en philosophie Paris Petite biblioth que Payot 2000 p 27 25 3 Contexte philosophique Du fait que le sujet de ce m moire nous conduit naturellement appliquer les approches des sciences de la nature celles des sciences humaines en l occurrence au domaine particulier de la communication il d coule que nous sommes amen s fonder une part importante de notre r flexion sur une d marche connotation d terministe avec les nuances qui s imposent Il importait d s lors que nous consacrions quelques pages tudier le bien fond de cette d marche dans le contexte de notre m moire ainsi que sur un plan plus g n ral son implication dans les domaines de la connaissance Etant donn par ailleurs que les lois d terministes de la thermodynamique ont selon nous une implication sur le fonctionnement des organismes humains et vivants en g n ral en ce inclus le fonctionnement de leur esprit et partant leur comportement il nous a galement sembl utile de consid rer succinctement les incidences des postures d terministes sur le concept de libert ci apr s point 3 2 Le lien entre ces consid rations et le domaine de la communication tient naturellement la nature m me de notre approche en la mati re ainsi que nous le verrons plus en d
139. s lois fondamentales de la biochimie sont les lois de la thermodynamique dans la mesure o les tres vivants sont r sh COS 43 des ensembles de r actions biochimiques ils ne peuvent qu ob ir ces lois Par voie de cons quence l homme subit les lois de l entropie Et E Schr dinger dans son ouvrage d j cit remarque que le propre de la vie est pr cis ment d inverser le processus de l entropie Il consid re que le r le des lois sp cifiques au vivant est de s opposer sans cesse la tendance spontan e de la nature d aller vers le d sordre La vie est selon l auteur de Qu est ce que la vie le seul g n rateur de n guentropie Comme nous l avons galement mentionn plus haut l homme est un syst me ouvert dans la mesure o il interagit avec son environnement en changeant avec celui ci de l nergie de la mati re et de l information En tant que syst me ouvert il est galement une structure dissipative structure auto organis e qui se maintient semblable elle m me gr ce un apport constant d nergie tat qui lui permet de demeurer durablement loign de l tat d quilibre savoir l tat de d gradation maximale de son nergie la mort Selon E Schr dinger le vivant est une sorte de fuite en avant de bascule incessante vers le futur o tout est fait pour viter d atteindre l quilibre thermodynamique On le sait l homme
140. s ou de loin a la communication et voluant de pr s ou de loin dans le secteur des sciences humaines en particulier la sociologie et un degr moindre l conomie Voir notamment BECHTEL W et ABRAHAMSEN A Le connexionnisme et I esprit introduction au traitement parall le par r seaux Paris La D couverte 1993 1 Voir notamment CHURCHLAND P M Mati re et conscience Seyssel Champ Vallon 1999 l Voir notamment SABAH G L intelligence artificielle et le langage repr sentations des connaissances Herm s 1988 2 dition Vol 1 cf SKINNER B F Science et comportement humain Paris In Press 2005 29 Dans la mesure o l on peut admettre que les lois physiques en particulier celles li es la thermodynamique ont une incidence d terminante sur le fonctionnement de l tre humain en ce inclus celui de son cerveau et partant sur son comportement on en vient naturellement s interroger sur la pertinence du ph nom ne de libre arbitre Une application stricte de ces lois physiques au champ suppos de la d cision pourrait pr ter d munir l homme de sa capacit d autod termination Inscrire int gralement le fonctionnement de l individu dans le champ des lois de la physique peut constituer pour certains une approche par trop m caniste occultant la spiritualit de l homme souvent per ue comme essentielle Il est un fait que ces lois physiques poursuivent dans la
141. s rentabilit s conomiques optimales C est ainsi titre d exemple parmi de nombreux autres possibles que la v rification de l existence du boson de Higgs a requis des efforts consid rables d unification d un large ventail d hypoth ses extr mement labor es dans le domaine de la microphysique de plus il s agissait de mettre en commun des ressources intellectuelles au d part diversifi es pour construire les supports technologiques ad quats de tr s haute pr cision en l occurrence le LHC Large Hadron Collider du CERN Conseil Europ en pour la Recherche Nucl aire Les investissements consid rables engag s dans le LHC ne le sont videmment pas pour le simple plaisir de v rifier des th ories subtiles il s agit en fait de fournir sur la base des r sultats des outils th oriques permettant de fabriquer des produits exploitant pour leur fabrication et leur utilisation des nanotechnologies ultra sophistiqu es nous reviendrons au point 3 de cette conclusion sur cette imp rieuse n cessit de cr er sans 93 cesse de nouveaux produits de pointe en nous r f rant des consid rations nonc es par ailleurs dans ce m moire propos de la maximisation continue de la dissipation d nergie par les soci t s les plus avanc es maximisation qui implique notamment l innovation en tant que source de n guentropie De leur c t les sciences humaines sont moins fr quemment mues par des pr
142. s syst mes verticaux dans les sous syst mes socio culturels horizontaux SOUS SYST MES VERTICAUX one R gles l Valeurs I Structures ERE Technologies l socosculturelsig juridiques I thiques politiques l sant pour tout communes public l l l l l l l l l 4 F i i I l l l l l 437 4 t cpt r l l l l l l l l l i reve ENS es cm on D z I l l l l l DENEN EE E ee ee e l l l l l l l l l J See ee ee ee ee SOUS SYSTEMES SOCIO CULTURELS HORIZONTAUX SSSC Figure Le syst me social est compos de sous syst mes horizontaux et verticaux Les premiers sont les strates socio culturelles diff renci es qui composent la soci t les seconds sont les structures de fonctionnement communes qui assurent l organisation de l ensemble Sch matiquement ces derni res traversent verticalement toutes les strates sous syst mes socio culturelles Les sous syst mes verticaux r unissent les SSSC dans une structure d ensemble qui constitue un syst me social global donn mais o chacun des SSSC conserve sa propre autonomie de type autopo tique Les valeurs diffus es par les sous syst mes verticaux 64 interagissent et orientent pour une bonne part celles des SSSC ce faisant elles contribuent maximiser leur acc s interne de la n guentropie Les sous syst mes verticaux tout autant que les SSSC fonctionnent avec l appoint d
143. signes et de messages annule ou r duit l entropie et que l information re ue par un syst me ouvert est la mesure de la r duction de l incertitude ou du d sordre Le lien entre ledit syst me ouvert l homme en particulier et le caract re n guentropique de l information a galement t mis en vidence par N Wiener approche observ e par P Breton selon lequel a responsabilit de l homme vis vis de la soci t et de la nature dans laquelle il vit est celle de faire reculer localement l entropie Le strict oppos de l entropie est bien head 114 l information vivante qui circule et rend les syst mes ouverts L information vivante qui circule c est dire l information communiqu e dont il est question ici est bien celle des changes ordinaires verbaux et autres en l occurrence le constat de N Wiener confirme que le lien entre entropie et information communication va au del des seuls supports techniques de la circulation des messages cf L Brillouin et C Shannon Dans le m me ordre d id es la circulation de l information en d autres termes la communication constitue galement un important facteur d organisation qui s oppose la 113 MIEGE B Op cit p 15 114 BRETON P Op cit p 34 80 tendance naturelle au d sordre l entropie Un organisme vivant tel l homme ne peut demeurer biologiquement organis que g
144. sont inexorablement vou es l chec et de fait ce sont aussi elles qui dissipent le moins d nergie Ces soci t s faut il le souligner sont aussi celles o 10 FORSE M Op cit p 126 me DALOZ J P De la logique du d sordre la n cessit des crises Paris Economica 1978 103 FORSE M Op cit p 127 104 FORSE M Op cit p 130 77 l information circule le moins bien la libert d expression et celle de la presse y tant le plus souvent musel es D s lors la communication ne peut y jouer valablement son r le de v hicule de n guentropie Il en va de m me dans les sous syst mes socio culturels ceux d entre eux qui ne sont pas en mesure pour des motifs culturels ou conomiques d acc der aux moyens de se renouveler par communication interpos e c est dire de s autor g n rer en innovant rencontrent des difficult s croissantes pour assurer des bonnes conditions de vie et de survie leurs membres Le m me ph nom ne s applique encore au couple dont chacun sait que la survie long terme d pend troitement de sa capacit se renouveler et communiquer Enfin la cr ation incessante de nouveaux produits industriels et de services en particulier le d veloppement de technologies de l information et de structures de diffusion de l information t moigne galement de l importance de l innovation et de son support communication pour la survie du syst me socio conom
145. spond la mort pour les organismes vivants L homme de m me que la soci t humaine est un de ces syst mes ouverts syst mes que l on d signe aussi sous l appellation de structures dissipatives Ces derni res ont galement pour particularit de s auto organiser A l instar de tous les objets physiques ouverts de l Univers l homme n a de cesse de se comporter de mani re demeurer durablement loign de l tat d quilibre consid r es sous l angle rigoureux des sciences de la nature la quasi totalit de ses actes et r flexions ont pour objet implicite ou explicite d assurer directement ou indirectement sa survie nous tayerons cette affirmation partie d un grand nombre d exemples Il en va de m me des syst mes et sous syst mes sociaux au sein desquels l homme vit et volue ces syst mes en tant que structures dissipatives sont m me de s auto organiser de telle sorte qu ils trouvent dans leurs processus d auto organisation cybern tique et autopo tique les ressources n cessaires leur auto r g n ration constante L acc s aux ressources en nergie mati re et en information ces derni res servant principalement acc der aux premi res dans la mesure o il permet de contrer l entropie croissante omnipr sente est d sign sous le terme de n guentropie n g entropie c est dire non entropie En d finitive et dans la mesure o
146. st dire enrayer sa diffusion telle quelle dans ses r seaux de communication 2 2 5 Incidence des sous syst mes verticaux Nous avons voqu au paragraphe 2 4 2 de la partie B de ce m moire l id e inspir e de N Luhmann selon laquelle les sous syst mes socio culturels horizontaux sont vus sous un angle sch matique travers s par des sous syst mes verticaux autopoi tiques cf figure 2 page 64 Comme nous l avons crit ces sous syst mes sont des formes d organisation et de gestion caract re g n ralement public tels les r gles juridiques les structures politiques financi res commerciales et de sant appliqu es un Etat ou une r gion l ducation fondamentale les valeurs thiques communes mais aussi des structures m diatiques internet 82 radio t l vision centres culturels lieux de diffusion de technologies et de certains types d id es adaptables a tous les SSSC Ces sous syst mes verticaux sont fondamentalement porteurs de communication Ils diffusent en permanence des informations qui s ins rent dans les r seaux de communications propres chaque SSSC et contribuent leur auto r g n ration De m me les SSSC instillent ils dans les sous syst mes verticaux des degr s divers des informations qui contribuent la r g n ration de ceux ci il va de soi que ces derniers sous syst mes sont aliment s en informations par des individus ou des groupes d
147. sur les comportements humains et sociaux on pinglera pour conclure ce chapitre une citation de B x x 69 NOE Mi ge propos de G Bateson rapportant que ce dernier ne distingue pas l univers mat riel de l univers mental dans cette mesure selon Bateson l auto organisation doit tre consid r e comme l essence du vivant organismes individuels cosyst mes et organisation 70 ae sociale Quant la relation entre la thermodynamique et l auto organisation sociale nous nous rangerons a l affirmation de F Roddier lorsqu il indique que auto organisation eye Ses sr ra Al permet de diminuer l entropie interne de la soci t 2 3 Espaces sociaux Les syst mes sociaux sont en fait comme l a dit Pierre Bourdieu des espaces ou des champs qui pris ensemble constituent le monde social au sens large Paraphrasant P Bourdieu P Champagne et O Christin notent que ce monde social se diff rencie en espaces sociaux relativement autonomes ayant leurs normes propres et leur culture sp cifique chaque champ s lectionnant parmi les propri t s sociales et naturelles que peuvent poss der les individus celles qui sont les atouts pour jouer dans chaque espace de jeu Toujours selon P Bourdieu les champs sont des sous syst mes de type socio culturels qui poss dent leurs propres sch mas de r f rences et de repr sentations leur histoire leur mode de
148. syst mes sont r gis outre les principes de la thermodynamique par les lois de la complexit alli es celles du chaos et aux principes de base de la th orie de l information On rappellera ce propos que ladite th orie a mis en vidence le principe selon lequel information et n guentropie sont indissociables Dans nos conclusions nous mettrons notamment l accent sur le r le que peuvent jouer les SIC dans la facilitation de l acc s la n guentropie en tudiant entre autres de tr s pr s les structures des syst mes auto organis s ainsi que celles de la transmission des savoirs et du langage en tant que vecteurs principaux de communication Termes cl s Communication information thermodynamique nergie entropie n guentropie structure dissipative dissipation d nergie complexit auto organisation innovation syst mes et sous syst mes sociaux Abstract This thesis aims at highlighting the links which unite a set of fundamental laws of natural sciences to the domain of communication It consists primarily in the application of principles derived not only from physical sciences but also from biology and scientific theories of complexity chaos self organization also including cybernetics and autopoiesis as well as from the Information Theory This research consists of a specifically theoretical approach to phenomena linked to communication and not to the case study of the application of info
149. t Le contexte philosophique s attardera bri vement au principe de causalit qui guide l ensemble des d marches des sciences de la nature et aux approches holistes dans le domaine de la sociologie La partie B de ce m moire traitera exemples l appui du lien troit qui unit les principes de la thermodynamique avec la pr occupation de survie des individus et ou de ceux qui appartiennent leur communaut proche cette pr occupation tant selon notre approche omnipr sente et pr dominante tous les niveaux du comportement des organismes vivants Ces comportements seront envisag s d une part sous l angle individuel et d autre part sous l angle social Comme nous l avons d j mentionn plus haut l homme en tant que syst me ouvert et partant en tant que structure dissipative concentre de fa on directe ou sous jacente son action sur la n cessit de se maintenir loign de l tat d quilibre au sens thermodynamique de la formule en fait l tat d entropie maximale qui correspond la mort Sa survie d pend essentiellement de son acc s l ensemble des formes de la n guentropie ressources en nergie mati re et informations de sorte que tous ses actes l exception du suicide et de la d gradation physique volontaire ont implicitement ou explicitement cet acc s pour finalit fondamentale Consid r sous l angle de la science physique comme un des l ments n
150. t un v hicule essentiel de n guentropie nous avons n cessairement fait appel des notions issues des sciences de la nature Si l on peut l gitimement consid rer que les sciences humaines sous divers angles ne sont pas r ductibles des pr ceptes essentiellement issus des sciences de la nature il n en demeure pas moins ainsi que nous nous sommes efforc s de le montrer que ces derni res m ritent d tre prises en compte notamment sur le plan de leurs processus d appr hension des ph nom nes Avec ce m moire nous nous sommes efforc s d apporter modestement une contribution originale cette exploitation de diverses d marches propres aux sciences de la nature dans le passionnant domaine de la communication 3 D veloppements compl mentaires potentiels bref aper u Les liens que nous avons mis en vidence entre les sciences de la nature et les domaines de l information communication permettent d envisager d autres d veloppements qui pourraient faire l objet d une tude plus approfondie fond e sur le pr sent m moire La notion m me d information lorsqu on la d centre de son r le purement verbal ou journalistique peut s appliquer un vaste ventail de domaines li s de pr s ou de loin aux sciences dites dures C est entre autres le cas des d finitions qui lui sont donn es par la Th orie de l information que nous avons voqu e plusieurs reprises Ainsi que nous
151. tail dans la partie C de ce m moire 3 1 D terminisme des certitudes aux probabilit s Ainsi que nous l avons d j indiqu notre r flexion s inscrit dans une d marche scientifique principalement fond e sur les principes de causalit propres aux sciences de la nature il s agit ici ainsi que nous l avons soulign dans notre introduction d appliquer les approches des sciences de la nature celles des sciences humaines et non l inverse Cette d marche d terministe a fortement volu au fil du temps On conna t cette citation c l bre de P S de Laplace Nous devons envisager l tat pr sent de l Univers comme l effet de son tat ant rieur et comme la cause de celui qui va suivre Une intelligence qui pour un instant donn conna trait toutes les forces dont la nature est anim e et la situation respective des tres qui la composent embrasserait dans la m me formule les mouvements des plus grands corps de l Univers et ceux du plus l ger atome rien ne serait 26 incertain pour elle et l avenir comme le pass serait pr sent ses yeux La loi de causalit exprim e dans cette citation demeure valable pour l ensemble des domaines de la science physique Cependant la physique quantique a mis en vidence le principe d incertitude d Heisenberg selon lequel il est impossible de conna tre avec pr cision la fois la position et la vitesse d une particule Pour autant le
152. tement lieu d tre pris en compte dans ces consid rations li es la communication et au fonctionnement du corps et notamment du cerveau dans la mesure o comme le dit J Reisse il ne peut y avoir de vie sans mati re et nergie facteurs concern s par la thermodynamique n d r l et il ne peut y avoir de conscience et de pens e sans support mat riel sans neurones sans synapses sans neurotransmetteurs sans ions et la liste est loin d tre exhaustive il ne peut y avoir de communication sans change d nergie 837 CHURCHLAND P M Op cit pp 158 159 70 o 88 a r et de mati re On le voit sous bien des aspects la communication est bien li e diverses lois des sciences de la nature constat qui constitue rappelons le l objet central de ce m moire Au vu des d finitions que nous avons nonc es au paragraphe 4 5 de la partie A il ressort que le syst me organique du corps humain en particulier le m tabolisme cellulaire est autopo tique et par l m me auto organis Il y est rappel que autopoi se est la capacit d un syst me s autoproduire d une mani re constante et en relation avec son environnement En tant que porteuse d information cette derni re relation constitue une forme de communication comme le confirment H Maturana et F Varela le point de vue le plus r pandu est que le syst me nerveux est un instrument par lequel
153. tre pris en compte dans l analyse des comportements individuels et sociaux Il y sera ensuite trait des communs d nominateurs l ensemble des comportements humains et sociaux tels qu ils sont d finis par les penseurs de la soci t Nous r sumerons dans ce contexte les motifs qui ont d fini notre propre commun d nominateur savoir la recherche de ressources de survie La d finition de ce d nominateur est directement li e une fois encore des principes issus des sciences de la nature Nous rappellerons en guise de synth se que la recherche de ressources de survie ressources en nergie mati re et en information qui correspondent aux d finitions et aux fonctions de la n guentropie implique un recours constant des processus diversifi s de communication confirmant ainsi l hypoth se cl de ce m moire savoir que la communication est un v hicule essentiel de n guentropie Enfin nous nous demanderons quels pourraient tre les moyens d optimiser les facteurs n guentropiques v hicul s par la communication Dans ce contexte nous mettrons notamment l accent sur le r le accru que pourraient jouer les sciences de l information et de la communication dans l analyse des facteurs d adaptation des individus aux connaissances li es la transformation constante du milieu Cet effort d analyse pourrait tre tendu aux 20 formulations parl es et crites du langage dans une perspective de
154. tribution de chacun aux objectifs de l entreprise objectifs vocation forc ment n guentropique En l occurrence les codes de langage d thique et de comportement dont notamment les aspects vestimentaires ainsi que les diverses formes de rites internes sont des 18 WINKIN Y Op cit p 135 84 ingr dients sp cifiques d une communication calibr e pour un fonctionnement optimal et ordonn 2 2 7 La communication comme organisme vivant Selon N Luhmann le destinataire d un acte de communication est un autre acte de communication En ce sens selon le sociologue allemand le syst me social est constitu de communication non d individus en train de communiquer seule la communication peut communiquer La formule peut surprendre voire p cher par exag ration mais elle a pour objet de souligner clairement que les interactions sociales sont avant tout et exclusivement serions nous tent s de dire le fait de communications et qu elles ne peuvent exister sans ces derni res En d autres termes il n est pas incoh rent de consid rer que les formes de langage les postures d ordre s miotique et leurs codes respectifs sont des facteurs essentiels de la constitution des groupes sociaux particuliers au sein desquels les individus s inscrivent et peuvent fonctionner d une mani re optimale Cette approche s av re d autant plus pertinente que l acc s aux ressources en nergie mat
155. tte transformation d nergie se poursuit la dissipation d nergie s acc l re inexorablement avec sur la terre le concours pr dominant de l homme Comme l crit J Lovelock tous les syst mes vivants connus aujourd hui poss dent des propri t s communes qui concernent le transfert et le traitement s lectif de la mati re de l nergie et de l information Peut tre pourrait on m me affirmer que l acquisition le transfert et le traitement de l nergie de la mati re et de l information constituent en v rit l activit fondamentale de l tre humain Telle est en tout cas sa caract ristique essentielle du point de vue de la science physique LOVELOCK J La terre est un tre vivant l hypoth se Ga a Paris Flammarion Champs sciences annexe de BLANC G 1993 p 174 33 Ces consid rations illustrent le fil continu qui relie l homme aux fondements physiques de l univers et lui donnent ainsi vue sous l angle des sciences de la nature sa dimension de ph nom ne physique r gi par des lois nerg tiques Le physicien cosmologiste S Weinberg r sume clairement cet tat de fait JI est quasiment impossible aux tres humains de ne pas croire qu il existe une relation particuli re entre eux et l univers que la vie n est pas seulement l aboutissement grotesque d une suite d accidents remontant dans le pass jusqu aux trois premi res minutes de l univers mais que d une certai
156. tude et de la non pr dictibilit La complexit nous int resse en particulier pour le r le d terminant qu elle joue tout comme le chaos tel que nous venons de le d finir dans la vie sociale et dans le domaine de la communication qui sous tend cette derni re De quoi s agit il Selon E Morin la complexit est un tissu complexus ce qui est tiss ensemble de constituants h t rog nes ins parablement associ s savoir un tissu d v nements actions interactions r troactions d terminations al as qui constituent notre monde ph nom nal Et pour le sociologue N Luhmann la complexit n est rien d autre que l explosion du nombre de possibilit s d v nements d alternatives et de mises en relation 23 des uns avec les autres La complexit intervient dans tous les syst mes dynamiques un syst me se d finissant en l occurrence comme un complexe d l ments en interaction Selon E Morin ces interactions complexes supposent des rencontres qui elles m mes supposent des agitations des turbulences c est dire du d sordre Ce constat doit tre pris en compte dans un contexte d appr hension des ph nom nes de communication ceux ci tant le fait PRIGOGINE I et STENGERS I Op cit p 17 MORIN E Introduction la pens e complexe Paris Le Seuil Points Essais 2005 p 22 3 LUHMANN N Soziale syst me cit par FERRARESE E
157. turana co inventeur du terme autopoi se les syst mes sociaux engendrent une ph nom nologie interne particuli re qui implique un comportement de coordination r ciproque et c est ce comportement que l on appelle communication Chaque couche horizontale SSSC d fend notamment des centres d int r t des pr occupations intellectuelles des traditions des types de comportement des valeurs de r f rence qui dans les grandes lignes lui sont propres Ces crit res se diffusent s installent 19 BOURDIEU P Le sens pratique Paris Editions de minuit coll Le sens commun 1980 p 98 60 voluent et se r g n rent par le biais des r seaux de communication internes Et selon notre approche les informations transmises via ces r seaux ont pour utilit essentielle de permettre aux individus appartenant chacune de ces strates d acc der la n guentropie dont ils ont besoin pour survivre durablement On l aura compris les crit res de n guentropie sont sensiblement diff renci s selon chacune de ces strates Il suffit pour s en convaincre d observer les publics propres aux crit res de r f rences que sont les cat gories sp cifiques de publications d auteurs de romans d missions de t l vision de types d accoutrements de spectacles de centres d int r t et de valeurs et croyances ces publics semblent bien appartenir des couches socio culturelles sp cifiques selon les crit r
158. ue de conservation de l nergie Ainsi l homme est il constamment la recherche de ressources n gentropiques lui permettant d assurer sa propre survie et ou celle de ceux qui appartiennent sa communaut proche ou encore ceux qui partagent ses id aux patriotiques ou philosophico religieux Nous nous emploierons ci apr s montrer que tous nos actes nos r flexions et nos valeurs a l exception du suicide et de la d gradation physique volontaire ont pour objet fondamental l acc s ces ressources n guentropiques nergie mati re et information et ont par cons quent pour objet implicite ou explicite d assurer notre survie Petite parenth se propos du suicide et de la d gradation physique volontaire le suicide pourrait bien ne r sulter que du sentiment d incapacit de l individu se sentir m me d assurer durablement son acc s ces ressources dans la mesure o les informations affectives culturelles ou conomiques qui autorisent ordinairement cet acc s ont ses yeux perdu toute efficacit La d gradation physique volontaire lorsqu elle consiste par exemple dans la prise de drogue ou de formes diverses de souffrances souhait es constitue toutefois une forme de recherche de plaisir que ceux qui s y adonnent assimilent vraisemblablement et tr s paradoxalement un facteur de survie comme nous le verrons plus loin la satisfaction et le plaisir sont effectivement de tels facteu
159. ues de la complexit du chaos de l auto organisation en ce inclus la cybern tique et l autopo se et de l information Ce travail de recherche consiste dans une approche sp cifiquement th orique de ph nom nes li s la communication et non dans l tude de cas d application sur le terrain de th ories des sciences de l information et de la communication D un point de vue scientifique rigoureux l homme tant une combinaison de mati re et d nergie son fonctionnement physique est r gi par les lois nerg tiques dont en ordre principal celles de la thermodynamique Consid r sous l angle sciences de la nature son comportement est lui m me tributaire de ce fonctionnement quelle que soit la mani re dont on aborde la question du libre arbitre dont il sera succinctement question dans ce m moire Comme nous le verrons l individu en tant que syst me ouvert et structure dissipative biologiquement auto organis e peut se maintenir loign durablement de l tat d entropie maximale qui conditionne toute structure et qui correspond pour l homme sa propre mort gr ce un change continu avec son environnement de ressources en nergie en mati re et en information l information tant le v hicule de l acc s aux ressources en nergie mati re Dans ce contexte nous expliquerons pourquoi et dans quelle mesure selon nous le comportement humain est directement
160. vation systems and subsystems social Table des mati re R sum Abstract Liste des figures Introduction 1 Objet 2 D veloppement th orique 3 R le primordial de la communication 4 M thodologie 4 1 Outils 4 2 Parties Partie A Contextes et param tres 1 Contexte pist mologique 2 Contexte historique 3 Contexte philosophique 3 1 D terminisme des certitudes aux probabilit s 3 2 D terminisme et libert 4 Contexte scientifique 4 1 Du Big Bang l homo sapiens 4 2 Principes de la thermodynamique 4 3 Th orie du chaos 4 4 Complexit 4 5 Auto organisation cybern tique et autopo se 4 6 Th orie de l information Partie B Comportements et n guentropie 1 Entropie et survie 1 1 N guentropie survie sur le plan individuel exemples Pages 10 11 12 14 15 16 16 16 22 23 24 26 26 28 32 32 34 36 37 39 42 44 45 47 1 2 N guentropie sur le plan social structures publiques 51 2 Syst mes et sous syst mes sociaux 53 2 1 Int r t pour l approche holiste 53 2 2 Auto organisation des syst mes sociaux 54 2 3 Espaces sociaux 58 2 4 Sous syst mes socio culturels 59 2 4 1 Sous syst mes horizontaux 59 2 4 2 Sous syst mes verticaux 63 Partie C Communication et n guentropie 66 1 G n ralit s 67 2 Principes scientifiques et communication 69 2 1 Communication sur le plan individuel 69 2 1 1 Communication organique 69 2 1
161. vidus mais cette soci t une fois produite r troagit sur les individus et les produit Il souligne d autre part que la r g n ration et la r organisation permanente des organisations sociales s imposent pour contrer leur tendance naturelle la d gradation sous entendu l entropie Et de fait ainsi que nous l avons rappel plus haut cette r organisation n guentropique est possible dans la mesure o les syst mes sociaux sont des syst mes ouverts au sens thermodynamique Enfin D Le Breton confirme implicitement le caract re cybern tique des ph nom nes sociaux lorsqu il rapporte que les sociologues de la sociologie ph nom nologique partagent la conviction que la r alit dans laquelle les hommes vivent est une construction sociale et un chafaudage de sens inlassablement remis en jeu par le mouvement sans fin des interactions Pour conclure ce paragraphe et mettre en vidence le bien fond de l application des principes d terministes et entropiques des sciences de la nature aux sciences humaines relevons ces propos de M Mauss Tout ce que postule la sociologie c est simplement que les faits que l on appelle sociaux sont dans la nature c est dire sont soumis au principe de r 6 2 Snog 78 l ordre et du d terminisme universels par suite intelligibles 2 4 Sous syst mes socio culturels 2 4 1 Sous syst mes horizontaux Comme nous l avons soulign au pa
162. visible de l ordre depuis le 58 5 as 3 E 5 d sordre On voit ici encore poindre une incidence thermodynamique L application des principes cybern tiques et autopo tiques aux ph nom nes sociaux se retrouve implicitement dans l approche d fendue par les sociologues interactionnistes C est le cas entre autres lorsque D Le Breton crit que le monde social selon les interactionnistes est constamment cr et recr par les interactions a travers les interpr tations mutuelles suscitant un ajustement des acteurs les uns par rapport aux autres Il confirme ce constat par ailleurs en se r f rant A Sch tz selon lequel Dans la vie courante l individu puise dans une r serve de connaissances dont il tire la source au sein du lien social Son contenu est sans cesse mouvant il se remanie selon les exp riences prend en compte les paroles des autres entre parfois s rieusement en crise et se renouvelle en profondeur Dans le m me ordre d id es D Le Breton note encore que toute interaction repose sur la n cessit d une valuation des comportements des autres afin MATURANA H et VARELA F Op cit p 190 58 FERRARESE Op cit p 27 LE BRETON D Op cit p 6 oN SCH TZ A Essai sur le monde ordinaire Paris Le F lin 2007 LE BRETON D Op cit p 94 55 de s y ajuster Ces processus d interaction impliquent en outre le jeu constant des principes d
163. xploitables par les secondes Les progr s des sciences de la nature sont les fruits d un tr s vaste champ de r flexion intellectuelle multidisciplinaire o les m canismes de la causalit sont d crypt s tous azimuts sur une base scientifique rigoureuse en ce inclus les m canismes du comportement auxquels sont troitement li s les processus de communication Bien que l application de I approche sciences de la nature aux sciences humaines ne soit pas vraiment aujourd hui dans l air du temps il n en demeure pas moins que certains auteurs sociologues et conomistes s y sont r f r s encore r cemment tels M Fors Edgar Morin et Gilbert Rist d j plusieurs fois cit s dans ce m moire ou encore Jacques Attali Mais qui plus est les physiciens s y emploient aussi tels F Roddier J Lovelock et plus anciennement I Prigogine galement cit s dans les pages qui pr c dent ou encore le sp cialiste des sciences cognitives R Dawking Dans le m me ordre d id es nous avons soulign plusieurs reprises l importance des th ories de la complexit et la pertinence de leur application aux sciences humaines Citons ce propos E Angelier pour qui les sciences de la complexit sont n es du constat que des syst mes complexes aussi diff rents que la physique la chimie la biologie les sciences sociales et conomiques taient r gis par un certain nombre de lois communes qui pouvaient
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