quelques idées pour la réussite d`un projet d`éducation et de
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1. Qu est ce que la p dagogie diff renci e Dites ce que vous pensez de son efficacit dans la lutte contre l chec scolaire Seriez vous favorable son utilisation dans votre classe Le questionnaire a t propos 70 enseignants choisis de fa on al atoire sans dis tinction de sexe d appartenance g ographique de grade ou de niveau d tudes En aval et eu gard aux informations recueillies par questionnaire nous avons d ter min trois moments pour le d roulement de la formation 1 Moment d lucidation au d part de la formation et compte tenu des informa tions recueillies par le moyen du questionnaire et qui montrent que les inspecteurs savent d j certaines choses sur la p dagogie diff renci e nous avons propos une formation th orique all g e ayant pour vis e l explicitation scientifique i cette th o rie objet de formation ses fondements sa l gitimit ses diff rents modes de diff renciation appuy es par des exemples concrets puis s dans la r alit des classes 2 Moment de production s appuyant sur l id e que le changement des concepts et ou du rapport relatif la p dagogie diff renci e est insuffisant si ce change ment reste au niveau d claratif nous avons propos aux inspecteurs deux types d activit s et ce pour valuer leur capacit appliquer la p dagogie diff renci e dans leurs travaux de production 1 activit produire des hypoth2. acquisitions des connaissances scientifiques Paris CNRS RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 Ben Abderrahman Mohamed LAMINE ANNEXE Activit 1 Sur l origine des erreurs commises par un l ve dans la r solution des 4 probl mes suivants 9 Probl me 1 Je poss de 137 billes j en ai 42 de plus que mon fr re Combien mon fr re en poss de t il R ponse de l l ve 137 42 137 42 179 il poss de 179 billes Probl me 2 Monsieur Sadok est charg de ranger 80 bouteilles dans des casiers Chaque casier peut contenir 12 bouteilles Combien de casiers seront n cessaires pour que Monsieur Sadok puisse ranger toutes les bouteilles Justifie ta r ponse R ponse de l l ve 80 x 12 960 sont n cessaires 960 casiers Probl me 3 Dans une salle de spectacle il y a 57 rang es de 32 fauteuils chacune Calcule le nombre de fauteuils de cette salle R ponse de l l ve 57 x 32 1 824 le nombre de fauteuils est 1 824 Probl me 4 Julie a achet pour un go ter deux tablettes de chocolat 8 F cha cune quatre bouteilles de limonade 6 F chacune un sac de brioches Elle a pay 56 F Quel est le prix du sac de brioches R ponse de l l ve 82 x 6 54 le prix du sac de brioches est 22 9 Nous empruntons ces probl mes Roland Charnay Pr paration l preuve de math matiques du concours de professeur des coles tome 1 Paris Hatier p dagogie 1995 p 61 RECHE
3. chan gement des concepts et ou du rapport au savoir amorc s chez les inspecteurs c est la capacit de ces derniers appliquer la p dagogie diff renci e dans leurs pro ductions conform ment aux attentes de l institution laquelle ils appartiennent en l occurrence ici le minist re de l ducation nationale Il va sans dire que si la p da gogie diff renci e figure aujourd hui en t te du programme national de la formation du personnel enseignant cela prouve que le l gislateur investit positivement cette th orie p dagogique et Saind voir les inspecteurs s en inspirer aussi bien dans l valuation des productions des enseignants qu ils inspectent et de celles de leurs l ves que dans la production des documents p dagogiques 7 Chi th 05 3 84 chi obs 5 39 gt chi th 3 84 on rejette l Ho pas de hasard RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 Ben Abderrahman Mohamed LAMINE Analyse des productions des inspecteurs relatives la 1 activit Les r sultats que nous pr sentons ici sont fond s surtout sur l analyse des productions des diff rents ateliers 4 groupes en tout Chaque groupe s est charg de r fl chir sur les causes possibles des erreurs commises par un l ve dans la r solution de quatre probl mes cf annexe de produire des hypoth ses explicatives sur ces erreurs et enfin de concevoir des activit s de rem diation appropri es Les r sultats sont jug s moyens par
4. la didactique des sciences et des math matiques Paris PUF RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 140 Quelques id es pour la r ussite d un projet d ducation et de formation LEGRAND L 1983 Pour un coll ge d mocratique Paris La Documentation fran aise LEGRAND L 1996 Les diff renciations de la p dagogie Paris PUF MEIRIEU Ph 1990 L cole mode d emploi Des m thodes actives la p dagogie dif f renci e Paris d ESF 5 d MEIRIEU Ph 1996 La p dagogie diff renci e enfermement ou ouverture in A Ben tolila dir L cole diversit s et coh rences Paris Nathan pp 109 149 PERRENOUD Ph 1988 d La p dagogie de ma trise une utopie rationaliste in M Huberman dir Assurer la r ussite des apprentissages scolaires Les propositions de la p dagogie de ma trise Paris Delachaux amp Niestl pp 198 233 PERRENOUD Ph 1997 P dagogie diff renci e des intentions l action Paris ESF 2 d 2000 RAYNAL F et RIEUNIER A 1997 P dagogie dictionnaire des concepts cl s Paris d ESF VERGNAUD G 1981 Quels enseignements pour la didactique in Revue Fran aise de P dagogie n 57 VERGNAUD G CORTES A et FAVRE ARTIGUE P 1988 Introduction de l alg bre aupr s de d butants faibles Probl mes pist mologiques et didactiques in G vergnaud G Brousseau et M Hulin ds Didactiques et
5. une am lioration signi ficative des conceptions des inspecteurs propos de la p dagogie diff renci e 2 5 Voir note 2 RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 Ben Abderrahman Mohamed LAMINE Tableau 2 Avant la formation R ponse R ponse conforme non conforme Apr s la R ponse conforme 30 40 formation R ponse non conforme 0 0 30 inspecteurs ont r pondu conform ment la d finition donn e par L Legrand avant et apr s la formation 40 inspecteurs ont r pondu de fa on non conforme la d finition donn e par L Legrand avant la formation et de fa on conforme apr s Nous n avons pas besoin ici de calculer la signification des diff rences avant apr s formation vu que les fr quences sont nettement contrast es la lumi re des r sultats obtenus on peut penser que la formation a amorc une nette am lioration des conceptions des inspecteurs propos de la p dagogie diff renci e 2 Peut on dire que la formation a induit une modification significative au niveau des rapports des inspecteurs avec la p dagogie diff renci e Tableau 3 Les rapports des inspecteurs avec la notion de p dagogie diff renci e Avant Apr s la formation la formation Attitudes Effectif Effectif Rejet 16 6 Nuanc e 32 38 Implication 22 26 Total 70 70 Pour r pondre cette question nous avons utilis trois attitudes 6
6. 97 le discours acad mique des chercheurs th oriciens se caract rise comme tout discours scienti fique par l utilisation d un registre descriptif et ouvert ouvert la contradiction la diff rence RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 Ben Abderrahman Mohamed LAMINE form s nous ont sembl technicistes elles satisferaient plus la forme de la p dago gie diff renci e que son fond si bien qu on puisse conclure que le nouveau rapport des formateurs avec l objet de formation n est pas en conformit avec celui auquel s attend l institution le minist re de l ducation nationale Cet tat de fait nous auto rise tirer les conclusions suivantes Cette exp rience de formation a sans doute amorc une volution dans la per ception des probl mes scolaires des l ves par les inspecteurs en mettant en valeur le caract re p dagogique de l chec Cette vision comporte in vitablement l aban don de certaines repr sentations fig es relatives au poids des handicaps socio culturels telles que la mise en cause excessive du milieu familial et l absence de dons ou de motivation individuelle Cette exp rience a aussi t pour presque tous les inspecteurs l origine d une r v lation de nouvelles possibilit s d action et travers le travail de groupes l oc casion d changes et d apprentissage susceptibles d tre investis pour adapter et renouveler leur pratique de formation Cependan
7. R sum Abstract QUELQUES ID ES POUR LA R USSITE D UN PROJET D DUCATION ET DE FORMATION Ben Abderrahman Mohamed LAMINE Cet article essaie de cerner les conditions de r ussite d un projet de formation et d ducation I montre notamment les limites d une for mation circonstancielle et attire l attention sur deux n cessit s La pre mi re consiste penser la formation sous deux aspects forme et contenu La seconde nous am ne r fl chir sur la probl matique de la transposition didactique en mati re de formation pour bre en contenus de formation les r sultats de la recherche en sciences de l ducation Les travaux qui auraient t r alis s dans ce sens l constifueraient une source d inspiration et une aide pr cieuse en mati re de conception et de gestion de la formation This paper deals with the conditions required to achieve a successful training and educational scheme It shows in particular the limits of a situational training and draws our attention to two requisites The first one consists in considering the training under two aspects form and content The second one leads us to reflect on the problem of didac tic transposition in training to turn into training content the outcome ofresearch in Educational Sciences The work which has been carried out in this way seems to constitute a source of inspiration and a precious help in the field of the conception and management of training Ben Abderr
8. RCHE et FORMATION N 42 2003 141
9. ahman Mohamed Lamine Universit 7 novembre Carthage Tunisie Pages 127 141 RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 127 128 Quelques id es pour la r ussite d un projet d ducation et de formation La lutte contre l chec scolaire particuli rement en milieux d favoris s reste un des enjeux majeurs de la plupart des politiques ducatives Le projet PEP 1 en Tunisie constitue une initiative s adressant aux l ves les plus en d ficult s scolaires dans le pays Ce projet a pour vis e de hisser ces l ves un niveau meilleur gal ou sup rieur au niveau moyen national que ce quoi leur environnement socioculturel risque de les condamner Ce travail consiste rechercher les conditions optimales susceptibles de concourir la r ussite du projet PEP Nous prendrons exemple dans la formation des forma teurs en l occurrence la formation des inspecteurs de l enseignement primaire en raison de leur responsabilit relative dans le succ s ou l chec de tout projet duca tif mis en place Dans ce contexte nous avan ons l id e que l adh sion totale du corps d inspecteurs au projet PEP et la croyance en sa r alisation moyennant l ap plication de certaines th ories p dagogiques reconnues pour leur efficacit dans la lutte contre l chec scolaire telle La p dagogie diff renci e 2 constitue un des gages de la r ussite de ce projet Pourquoi la p dagogie diff renci e Par
10. aisonn e Ils seront 26 apr s la formation mais cette fois ci il s agit d une implication justifi e Si on applique le test de signification de Mac Nemar 7 on constate que la forma tion a induit une modification significative des rapports des inspecteurs avec la p dagogie diff renci e S il est certain que la formation a eu un effet positif sur les form s il est n cessaire cependant de s interroger sur la capacit de ces derniers appliquer les principes et les proc dures de base de la th orie objet de formation ans leurs productions comme le mentionne l hypoth se de d part de ce travail La formation a induit une modification significative des rapports des inspecteurs avec la p dagogie diff renci e S il est certain que la formation a eu un effet positif sur les form s il est n cessaire cependant de s interroger sur la capacit de ces der niers appliquer les principes et les proc dures de base de la th orie objet de for paie dans leurs productions comme le mentionne l hypoth se de d part de ce travail Analyse des donn es recueillies lors de l tape de production S appuyant sur l affirmation de Chevallard 1989 p 13 Un savoir n existe pas in vacuo dans un vide social tout savoir appara t un moment donn dans une soci t donn e comme ancr dans une ou des institutions Il n est de savoir que dans un certain rapport au savoir nous pensons que le v ritable indice du
11. atives la 2 activit Il s agit ici rappelons le de produire quelques s quences d apprentissage en lec ture en expression crite et en grammaire mettant en uvre les principes et les pro c dures fondamentaux de la p dagogie diff renci e Contrairement aux attentes les trois groupes n ont pas r ussi mettre en application comme il se doit la p dagogie diff renci e Le point commun le plus frappant dans leurs productions est leur attitude de focalisation sur l aspect technique de cette th orie au d triment de ses principes f d rateurs faire le diagnostic des causes des erreurs d terminer leur nature et proposer des activit s de rem diation L application de la p dago gie diff renci e s est op r e principalement par la dilf renciation des m thodes alternance du travail de groupe et du travail individualis etc et par la diff ren ciation des outils paroles objets manipuler bande audio ou vid o informatique dessin manipulation etc Or s il est certain que ces proc dures de diff renciation au demeurant fort utiles pour rendre la gestion de la classe moins monotone d une part et permettre chaque apprenant de trouver la situation d apprentissage qui lui convient d autre part il faut convenir que la conception des contenus de l enseignement la lumi re des avan c es des recherches didactiques dans les diff rentes disciplines est aussi une proc dure indispensable e
12. attitude de rejet attitude nuanc e attitude d implication d une grille compos e de 6 labor e par A Chabchoub 2001 pp 117 132 6 l attitude de rejet c est dire le rejet pur et simple de la p dagogie diff renci e et de ses fondements et principes l attitude nuanc e exemple la p dagogie diff renci e est bien dans certaines de ses pro positions seulement mais non dans l absolu l attitude d implication exemple j adh re compl tement la p dagogie diff renci e parce que je la trouve convaincante et qu elle r pond aux questions que je me pose propos de l enseignement et de l apprentissage RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 133 174 Quelques id es pour la r ussite d un projet d ducation et de formation 16 inspecteurs persuad s du caract re in luctable de certains checs ne croient pas en l efficacit de la p dagogie diff renci e contre 6 apr s la formation 32 inspecteurs affichent une attitude nuanc e envers la p dagogie diff renci e du genre la p dagogie diff renci e est efficace condition de pr voir des emplois de temps modulables d imaginer de nouvelles architectures scolaires plus souples etc contre 38 au terme la formation 22 inspecteurs se d clarent d accord avec l esprit de la p dagogie diff ren ci e mais il ne s agit pour la plupart d entre eux que d une implication super ficielle non r
13. ce que cette derni re a prouv son effi cacit si elle est bien men e dans la gestion de l h t rog n it au sein d un groupe classe gr ce l organisation du travail qu elle propose d une part et la mise en place des dispositifs didactiques m me de placer chaque l ve dans une situation d apprentissage optimale d autre part Il va sans dire que la p dagogie diff renci e doit cette pertinence sa tentative d int gration r ussie des approches constructi vistes europ ennes et des approches b havioristes am ricaines si bien que cer tains auteurs 3 la qualifient de th orie au carrefour de la didactique et de la 1 Programme d ducation iso lanc par le minist re de l ducation nationale en Tunisie pour la lutte contre l chec scolaire dans les zones priorit ducative 2 La p dagogie diff renci e est une p dagogie de processus Elle met en uvre un ensemble de proc dures et des moyens didadigues pour que des l ves diff rents du point de vue de l ge de l intelligence du niveau culturel etc d une m me classe apprennent selon leurs propres itin raires d appropriation de savoirs ou de savoir faire Legrand 1986 3 Comme le souligne Louis Legrand lui m me les principes qui r gissent la p dagogie de ma trise sont ceux l m mes qui r gissent la p dagogie diff renci e Il crit ce propos Cette p dagogie s apparente la p dagogie de ma
14. ce que seuls deux groupes sur les quatre se sont pench s v ri tablement sur les processus de l apprentissage et ont puis dans la didactique pour identifier la nature des difficult s entravant la r solution des probl mes et leurs ori gines Pour ce faire ils ont utilis notamment le concept de contrat didactique pour expliquer la nature des difficult s et accus les mots inducteurs tels les mots plus ranger ou chaque qui permettent de r pondre correctement mais qui parfois repr sentent un pi ge pour les l ves En revanche les deux autres groupes ont concentr leur r flexion sur les causes externes manque de motivation de la part de l l ve manque de pr requis la m connaissance de la table de mul tiplication l nonc du probl me est jug inad quat etc Ces r sultats sont en de de ce que pr ne la p dagogie diff renci e et de ce qu attend l institution Si l on se penche sur l analyse des erreurs commises on peut faire l hypoth se que le mot plus dans le premier probl me a conduit l l ve penser qu il s agissait d un probl me d addition que le mot ranger et ou le mot chaque utilis s dans l nonc du second probl me ont amen l l ve penser qu il s agissait d un probl me de multiplication en r f rence aux nombreux probl mes multiplicatifs qu il a d d j r soudre et pour lesquels ces termes sont pertinents Quant au quatri me probl me la
15. difficult se situant au niveau du calcul du prix du chocolat et de la brioche deux l ments peuvent expliquer l instanciation erron e de la proc dure la pr sence du mot chaque et le fait que les nombres utiles pour ce calcul sont crits en lettres Tout se passe pour cet l ve comme s il appliquait la r gle suivante Pour r soudre un probl me il faut utiliser uniquement les donn es num riques crites en qe c est une r gle du contrat didactique induite bien s r par la pratique de a classe L analyse mise en place montre que le travail de rem diation doit porter essentiellement sur la prise de conscience que les mots range et chaque ne renvoient pas for c ment un probl me multiplicatif que le mot plus n appelle pas forc ment une addition et que la r gle de contrat cit ci dessus n est pas toujours pertinente Ce travail permet de mettre en vidence tout l int r t qu il y a analyser les pro ductions des l ves et en particulier celles qui sont fausses en essayant d expliciter la d marche mise en place par l l ve et l origine de ces d marches Cette analyse suppose qu on fasse l hypoth se que l l ve a agi logiquement m me s il n est pas conscient de sa d marche et ou de son origine RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 1327 136 Quelques id es pour la r ussite d un projet d ducation et de formation Analyse des productions des inspecteurs rel
16. f P dagogie g n rale 4 0 D finition s apparentant celle de L Legrand 5 30 70 valuation formative 16 0 Individualisation de l enseignement 20 0 Total 70 70 La lecture de ce tableau montre que 40 inspecteurs n ont pas r ussi donner la bonne d finition de la p dagogie diff renci e 4 l ont confondue avec la p da gogie g n rale 16 avec l valuation formative et 20 avec l enseignement indivi dudlis contre la totalit des participants au terme de la formation Toutefois si 40 inspecteurs n ont pas r ussi donner la bonne d finition de la p dagogie diff renci e il faut convenir que les informations recueillies montrent que les inspecteurs formateurs savent d j certaines choses sur cette th orie En effet recou rir l valuation formative et l individualisation de l enseignement pour tenter de d finir la p dagogie diff renci e d note que les inspecteurs connaissent l es sentiel de cette th orie savoir ses deux principales fa ons de proc der la diff renciation corrective ou compensatrice et la diff renciation des contenus des m thodes et des objectifs de l enseignement En outre les conditions que les interro g s mentionnent pour une meilleure optimalisation de l application de la p dago gie diff renci e viennent corroborer l id e que cette th orie ne leur est pas trang re 1 Peut on dire que la formation th orique all g e a induit
17. le est d finie par Y Chevallard 1992 qui affirme propos du rap port institutionnel au savoir I n est de savoir que dans un certain rapport au savoir le rapport au savoir est jug efficace si le sujet se conforme au rapport au savoir que l institution d finit en entendant par institution l cole mais aussi la famille une profession Lorsqu un individu apprend au sein d une institution il ne peut tre bon l ve que s il se conforme au rapport au savoir que l institution d fi nit par la place qu elle accorde tel savoir par l organisation du curriculum et des pratiques d enseignement etc D un autre cot cette recherche s installe comme on le constate au c ur de la pro bl matique de l apprentissage Pour clairer cette question nous nous r f rons la th orie didactique en raison de l int r t quasi eds que cette derni re porte la question de l apprentissage ce propos trois positions distinguent les didacticiens apprendre un contenu scolaire c est passer d une conception une autre plus pertinente Giordan et De Vecchi 1987 Develay 1992 apprendre un contenu scolaire c est tre capable de transf rer l habilet cogni tive Johsua Dupin 1993 Il faut donc non seulement que le savoir soit acquis mais encore qu il puisse tre r investi de fa on satisfaisante au quotidien 4 D une fa on large Bernard Charlot d finit le rapport au savoir co
18. mme l ensemble d images d attentes et de jugements qui portent la fois sur le sens et la fonction sociale du savoir et de l cole sur la discipline enseign e sur la situation d apprentissage et sur soi m me Charlot 1992 p 23 D une fa on plus resserr e et formellement plus correcte Charlot le d finit comme une relation de sens et donc de valeur entre un individu ou un groupe et les processus ou produits du savoir Cette notion est actuellement utilis e en sciences de l ducation par des cliniciens d inspiration psychanalytique autour de J Beillerot C Blanchard Laville universit Paris X Nanterre par des oies et psychosociologues autour de B Charlot universit Paris 8 ou encore par des didacticiens E math matiques autour de Y Chevallard IUFM de Marseille RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 129 130 Quelques id es pour la r ussite d un projet d ducation et de formation l apprentissage est une modification du rapport d un individu X O objet de savoir Soit ce rapport commence exister s il n existait pas d j soit ce rap port se modifie s il existait d j Cet apprentissage change la personne Che vallard 1992 De ce point de vue l apprentissage consiste donc non seulement modifier les conceptions de l apprenant relatives un objet de connaissance mais aussi le rapport qu il a avec ce dernier Dans une recherche de type qualitatif l app
19. ne source d inspiration pour les formateurs et baliserait leurs pratiques de formation BIBLIOGRAPHIE ALLAL L 1988 Vers un largissement de la p dagogie de ma trise processus de r gu lation interactive r troactive et proactive in M Huberman dir Assurer la r ussite des apprentissages scolaires Les propositions de la p dagogie de ma trise Paris Delachaux et Niestl pp 86 126 ALLAL L 1993 a R gulations m tacognitives quelle place pour l l ve dans l valuation formative in L Allal D Rain et Ph Perrenoud dir valuation formative et didactique du Fran ais Neuch tel et Paris Delachaux et Niestl pp 81 98 ALLAL L CARDINET J et PERRENOUD Ph dir 1989 L valuation formative dans un enseignement diff renci Berne Lang 5 d 1 d 1979 BEILLEROT J 1989 Savoir et rapport au savoir laborations th oriques et cliniques Paris PUF BEILLEROT J BLANCHARD LAVILLE C MOSCONI N 1998 Rapport au savoir l ments th oriques et illustrations cliniques in La nouvelle revue de l AIS n 1 2 pp 59 70 BLOOM B S 1979 Caract ristiques individuelles et apprentissages scolaires Bruxelles Labor Paris Nathan CHABCHOUB A 2001 Rapports aux savoirs scientifiques et culture d origine in B Charlot dir Les jeunes et le savoir Paris Anthropos pp 117 131 CHARLOT B BAUTIER E et ROCHEX J Y 1992 cole e
20. pas faire Par ailleurs les inspecteurs ne peuvent d noncer un syst me dont ils tirent leur l gitimit et autorit institutionnels Il appartient par contre aux DR Ho de part leur posture d lucidation de d noncer la Ge du gouvernement en mati re d ducation RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 137 138 Quelques id es pour la r ussite d un projet d ducation et de formation Pour optimiser la formation deux conditions nous semblent requises 1 Une formation circonstancielle s av re insuffisante pour esp rer changer des habitudes professionnelles tr s ancr es La formation est un processus qui devrait accompagner les form s tout au long de la p riode de la mise en application de tout projet ducatif Elle ne pouvait pas tre assur e par un dispositif provisoire par des interventions ponctuelles d pendantes du bon vouloir des personnes et par des moyens temporaires 2 Il s av re n cessaire pour les formateurs chercheurs de r fl chir sur la transposi tion didactique en mati re de formation et la traduire en pratiques empiriques comme le souligne fort bien J Colomb 1992 p 247 De m me que les savoirs savants ou les pratiques de r f rence subissent une n cessaire transposition pour devenir des savoirs scolaires les r sultats des recherches en didactique et en p da gogie doivent subir une transposition analogue pour devenir des contenus de for mation Cette initiative constituerait u
21. personnel rapport ins fitutionnel rapport officiel s minaire de didactique des math matiques et de l informatique 1988 89 Universit Joseph Fourrier Grenoble 1 CHEVALLARD Y 1989 Le concept de rapport au savoir Rapport personnel rapport insti tutionnel rapport officiel IREM d Aix Marseille CHEVALLARD Y 1992 Concepts fondamentaux de la didactique perspectives appor t es par une approche anthropologique in Recherches en didactique des math matiques 139 vol 12 n 1 pp 73 112 COLOMB J dir 1992 Recherches en didactique contribution la formation des ma tres actes du colloque 13 14 et 15 f vrier 1992 INRP Paris CRAHAY M 1996 Peut on lutter contre l chec scolaire Bruxelles De B ck DEVELAY M 1992 De l apprentissage l enseignement Paris ESF DEVELAY M 1997 Origines malentendus et sp cificit s de la didactique in Revue fran aise de P dagogie n 120 GIORDAN A et DE VECCHI G 1987 Les origines du savoir Des conceptions des apprenants aux concepts scientifiques Paris Delachaux et Niestl GIORDAN A et DE VECCHI G 1989 L enseignement scientifique comment faire pour que a marche Nice Z Editions HUBERMAN M dir 1988 Ma triser les processus d apprentissage Fondements et pers pectives de la p dagogie de ma trise Paris Delachaux et Niestl JOHSUA S et DUPIN J J 1993 Introduction
22. rentissage est appr hend soit en termes de changement conceptuel soit en termes de changement de rapports aux savoirs C est pourquoi on a souvent recours dans ce genre de recherches la technique de l entretien pour v rifier si l apprentissage a lieu ou pas S il est certain que l entretien est un outil ad quat pour mesurer quelque chose de qualitatif il est aussi patent que cet outil n est op rant qu au niveau d claratif si bien que l in formation qu il fournisse s av re insuffisante pour d cider si l apprentissage a lieu ou pas Ainsi s av re t il n cessaire de recourir en plus du d claratif au proc dural pour tre en mesure de trancher Ce recours nous para t devoir constituer un principe g n ral savoir qu il est indispensable de s interroger sur le r investisse ment de l apprentissage vis au quotidien comme preuve nimes du changement survenu soit au niveau des conceptions soit au niveau du rapport l objet de savoir ou l objet de formation Dans cet ordre d id es nous pouvons dire que la conception de l apprentissage ou de la formation r ussile ne se r duirait pas une des trois affirmations nonc es plus haut prise isol ment ou la combinaison des deux d entre elles mais plut t la conjugaison des trois Dans notre conception chaque proposition est vraie si l on nonce les trois ensemble fausse si on n en nonce qu une seule ou deux d en
23. ses explicatives propos des erreurs commises par un l ve dans la r solution de quatre probl mes cf annexe et concevoir des activit s de rem diation appropri es Cette activit a t organis e sous formes d ateliers 4 en tout Elle a pour objet d valuer la capacit de l inspecteur for mateur d couvrir o et en quoi un l ve prouve des difficult s d apprentissage en vue de lui proposer ou de lui faire d couvrir des strat gies qui lui permettent de progresser 2 activit production de quelques s quences d apprentissage en lecture en expression crite et en grammaire mettant en uvre les principes et les proc dures fondamentaux de la p dagogie diff renci e Cette activit a t galement orga nis e sous forme d ateliers 3 en tout Elle vise d terminer dans quelle mesure l ins pecteur formateur a am nag des conditions d apprentissage optimales 3 Travail d observation consistant observer les inspecteurs qui d battent entre eux autour de leurs productions RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 131 172 Quelques id es pour la r ussite d un projet d ducation et de formation R SULTATS ET DISCUSSION Analyse des donn es recueillies par questionnaire Tableau 1 Les conceptions des inspecteurs propos de la notion de p dagogie diff renci e Avant Apr s la formation la formation Type de d finition Effectif Effecti
24. t cette exp rience et au vu des r sultats obtenus nous conduit penser que La p dagogie diff renci e est plus un esprit qu une technique dans le sens qu elle est fortement d pendante de la bonne volont de ceux qui l appliquent de leur capacit analyser les erreurs des l ves et concevoir les rem des appropri s de l esprit dans lequel ils travaillent il faut croire l galit des r sultats pour que a marche il faut croire l ducabilit du sujet pour que a r ussisse Appliquer la p dagogie diff renci e dans un esprit techniciste serait la vider de son eflicacit Cette r alit fait appara tre en fait la formation comme un probl me non comme une application pure et simple de solutions existantes et non questionnables qu on peut aller puiser dans les th ories p dagogiques en l occurrence la p dagogie diff renci e l faudrait finir avec le discours ang lique et les fantasmes de bien faire En effet concevoir des strat gies d enseignement et de rem diation r ellement conformes l esprit de la p dagogie diff renci e requi re beaucoup de travail et de pratique et malheureusement ce n est g n ralement pas quelque chose que l on apprend au cours d une formation circonstancielle et aux similitudes En revanche le discours des inspecteurs se distingue par l utilisation d un registre prescriptif consistant dire aux praticiens ce qu il faut faire et ce qu il ne faut
25. t sans laquelle la p dagogie diff renci e serait bancale En effet le groupe charg de pr parer une s quence d apprentissage de lecture a oubli l apport de la didactique dans ce domaine entre autres la lecture est une activit de construction de sens par l apprenant et non une activit de d chiffrage Le groupe charg de pr parer une s quence d apprentissage en expression crite a gomm l id e que les v ritables situations d expression sont les situations de com munication et non les situations de stimulus r ponses etc Conclusion Si la formation des inspecteurs de l enseignement primaire en p dagogie diff renci e a induit des modifications au niveau de leurs conceptions et de leurs rap ports relatifs cette th orie eu gard leurs d clarations recueillies il n en demeure pas moins que leurs productions prouvent que leurs conceptions et leurs rapports l objet de formation ont tr s peu chang 8 En effet les productions des 8 Certes l approche anthropologique de Y Chevallard laisse entrevoir un certain confor misme chez les inspecteurs formateurs Il semble toutefois qu il s agit l d un confor misme inh rent au statut m me des inspecteurs qui sont tenus de part leur posture de prescription de veiller l application de la politique ducative du gouvernement et d non cer tout cart par rapport aux objectifs pr tablis En paraphrasant M Develay 19
26. t savoir dans les banlieues et ailleurs Paris Armand Colin CHARLOT B 1981 Pratiques sociales et rapport social au savoir in Dialogue n 39 RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 Ben Abderrahman Mohamed LAMINE CHARLOT B 1997 Du rapport au savoir l ments pour une th orie Paris Anthropos 1997 CHARLOT B BAUTIER E KOHN R ROCHEX J Y 1992 Rapport au savoir et rapport l cole dans les zones d ducation prioritaires rapport pour le FAS Universit de Paris VIII 335 p CHARLOT B 1985 Le rapport social au savoir note Universit de Paris X Nanterre 59 p CHARLOT B 1987 L cole en mutation Paris Payot 287 p CHARLOT B BAUTIER E ROCHEX J Y 1992 cole et savoir dans les banlieues et ailleurs Paris Armand Colin 253 p CHARLOT B 1997 Du rapport au savoir l ments pour une th orie Paris Anthropos 112 p CHARLOT B 1999 Le rapport au savoir en milieu populaire Une recherche dans les lyc es professionnels de banlieue Paris Anthropos 390 p CHARLOT B 2001 La notion de rapport au savoir points d ancrages th oriques et fon dements anthropologiques in B Charlot dir les Jeunes et le savoir Paris Ed Economica pp 5 24 CHARNAY R 1995 Pr paration l preuve de math matiques du concours de professeur des coles tome 1 Paris Hatier p dagogie CHEVALLARD Y 1989 Le concept de rapport au savoir rapport
27. tre elles associ es Partant de cette id e nous avons mis l hypoth se que la formation r ussie des inspecteurs en p dagogie diff renci e op re d une part un changement aussi bien au niveau des conceptions qu au niveau des rapports que les form s construisent propos de cette th orie et d autre part les rend capables d appliquer au quotidien et de fa on satisfaisante les apports de la dite th orie dans leurs pro ductions conform ment aux attentes de leur institution M THODOLOGIE DE RECUEIL DES DONN ES Le travail d investigation a t fait en deux temps en amont et en aval de la forma tion En amont pour d finir la d marche de cette recherche pr ciser les moments forts de la formation en p dagogie diff renci e et concevoir sur quoi cette derni re va porter nous avons jug utile de conna tre les diff rents rapports et conceptions que les inspecteurs construisent propos de cette th orie et qui guident leurs inter ventions en classes Pour ce faire nous avons propos en amont de la formation un RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 Ben Abderrahman Mohamed LAMINE questionnaire centr sur le sens que les inspecteurs formateurs construisent propos de la p dagogie diff renci e Le m me questionnaire a t propos au terme de la formation pour pouvoir v rifier si cette derni re a eu des effets significatifs sur les form s Les questions pos es sont pr sent es dans l encadr ci dessous
28. trise telle que Bloom et ses collabo rateurs l ont d velopp e il y a quelques ann es d j Chicago Il ne s agit pas de transfert pur et simple mais d adaptation rationnelle aux exigences de nos conditions sp cifiques d en seignement F Raynal et A Rieunier pensent la m me chose La p dagogie diff renci e est une version europ enne de la p dagogie de ma trise dont elle est issue qui elle emprunte son organi sation et dont elle utilise toutes les techniques la p dagogie diff renci e cherche valuer non seulement les produits de l apprentissage mais Same les processus d apprentissage mis en uvre par les individus RECHERCHE et FORMATION N 42 2003 Ben Abderrahman Mohamed LAMINE p dagogie de ma trise En effet si la premi re th orie met l accent sur les condi tions externes de l apprentissage comme conditions d terminantes des r sultats sco laires des l ves la seconde se pr occupe non seulement des conditions externes mais accorde en plus une importance capitale aux processus d apprentissage mis en uvre par les apprenants Le cumul des strat gies de la p dagogie de ma trise et de la didactique nous autorise penser que la p dagogie diff renci e serait un outil efficace susceptible de contribuer la r alisation du projet PEP CADRE TH ORIQUE DE LA RECHERCHE Cette recherche s inscrit dans l approche anthropologique du rapport au savoir 4 telle qu el
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