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L`obligation de renseignement dans les contrats de vente

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1. faute d information le droit de suspension ne peut tre exerc alors m me que ses conditions d application sont r unies quant au fond la suspension de obligation non accompagn e de l information requise s analyse alors en une inex cution qui entra ne les cons quences normales attach es la violation du contrat l4 Aussi cette notification joue t elle un double r le elle informe le d bi teur de la d cision du cr ancier de diff rer l ex cution de ses obligations et en m me temps lui demande en quelque sorte de fournir des assurances suffisantes de bonne ex cution permettant de mettre fin la suspension Si le d biteur ne r pond pas alors le cr ancier peut r soudre le contrat Par contre si des assurances suffisantes sont fournies le cr ancier n aura pas le choix et il devra proc der l ex cution du contrat C est l une limite que la Convention apporte l exception d inex cution 5 Ajoutons que le texte de l article 71 ne pr voit pas que la notification doive pr ciser dans son contenu les motifs de la suspension mais on peut d duire du principe de bonne foi216 qu il serait inconcevable que le d biteur ignore les raisons d une suspension d ex cution laquelle peut tre ven tuellement contest e 212 On parle de suspension plut t que de r solution lorsqu il existe encore une possibilit que l autre partie pourra ou voudra ex cuter le contrat
2. Les principes g n raux du droit devant les arbitres du commerce interna tional 1989 116 Journal du droit international 305 4 L POUDRIER LEBEL L interpr tation des contrats et la morale judiciaire 1993 27 La revue juridique Th mis 581 583 5 Nous entendons par l gislative aussi bien les trait s et conventions internationales telle que la Convention de Vienne que les l gislations nationales 6 Dans la sentence rendue en 1982 dans l affaire n 3916 de la CCI l arbitre qui entreprit l tude de la moralit dans les affaires internationales le fit en se r f rant un pr c dent d j constitu cet gard en montrant que m me si dans un certain pays et une certaine poque la corruption de fonctionnaires est une m thode g n ralement accept e dans les relations d affaires on ne peut ni du point de vue d une bonne administration ni de celui de la moralit dans les affaires clore ses yeux devant l effet destructif de telles pratiques nocives S JARVIN et Y DERAINS Recueil des sentences arbitrales de la CCI 1974 1985 Boston Kluwer Law and Taxation Publishers 1990 p 511 7 Sentence CCI n 5622 de 1988 1994 19 Yearbook Commercial Arbitration 105 V HEUZ La morale l arbitre et le juge 1993 Revue de l arbitrage 179 9 P LALIVE Ordre public transnational ou r ellement international et arbitrage inter national 1986 Revue de l arbitrage 329 340
3. tude lors de l analyse de l article 54 de la Convention de Vienne 73 J GHESTIN et B DESCH op cit note 63 p 922 332 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 de ce qu il sait et interroger l acheteur sur ce que celui ci d sire r ciproque ment l acheteur doit informer le vendeur de ce qu il d sire et de ses dif ficult s et interroger le vendeur sur ce que celui ci sait Afin de pouvoir bien informer son cr ancier le d biteur de l information sera donc tenu de s informer C est le manquement cette obligation qui fut reproch au vendeur dans l affaire Atlantic Triton o les arbitres constat rent que la soci t norv gienne n avait pas fait preuve de toute la diligence n cessaire dans exploitation des navires qu en particulier s tant pr sent e comme un professionnel sp cialiste de la p che en eaux tropicales elle aurait certaine ment d tudier avec le plus grand s rieux les conditions d exploitation des navires en Guin e Ce n est donc qu apr s s tre inform des besoins de son acheteur que le vendeur pourra en second lieu l informer par exemple des contraintes techniques de la chose vendue ou de son aptitude atteindre le but recher ch Selon le professeur Picod le vendeur devra prendre toutes les pr cau tions n cessaires et exercer au besoin toutes les recherches ad quates afin de conseiller utilement le profane qui a investi toute
4. 1997 38 Les Cahiers de Droit 315 316 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 has led the author to reflect on the place occupied by the duty to inform in international contracts and more specifically in international contracts governing the sale of goods In this analysis the author attempts to deter mine the terms and conditions underpining the duty to inform in this area of activities First he bases the study on an analysis of doctrine and case law then he turns to examine various provisions under the United Nations Convention on Contracts for the International Sale of Goods in order to highlight the growing role played by the duty to inform in International Trade Law i Pages Premi re partie L obligation de renseignement dans les contrats internationaux 318 1 Le devoir moral et les principes g n raux du droit e n eeseosreserossteroreortererrsrnesrsnsrres 318 2 La bonne foi 321 3 L obligation de coop ration 323 4 L obligation de renseignement 325 4 1 Les fondements juridiques de l obligation de renseignement sssessererseeseere 326 42 Les crit res d existence de l obligation contractuelle de renseignement 328 4 2 1 La qualit des parties 2329 4 2 2 La prestation fournir 329 43 Le contenu et les limites de l obligation de renseignement eessssesseesrressre1sine 331 43 1 L obligation du vendeur de s informer pour mieux informer
5. 382 155 V KNAPP Remedies for Breach of Contract by the Buyer dans C M BIANCA et M J BONELL dir op cit note 135 p 442 la p 481 156 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 412 157 V HEUZ op cit note 92 p 251 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 349 bien se renseigner 8 sur les besoins de l acheteur moins que la fr quence et l anciennet des rapports contractuels ne garantissent au vendeur la connaissance des besoins de celui ci En troisi me et dernier lieu le vendeur doit informer l acheteur des d tails de la sp cification Par cette communication il lui fixe en m me temps un d lai raisonnable de r ponse art 65 2 Cette obligation est du m me type que celle que l on a vue au paragraphe 3 de l article 48 c est dire que lorsque le vendeur informe l acheteur sur le contenu de sa sp cifi cation il est pr sum lui demander de lui faire conna tre sa d cision son opinion Enfin soulignons que cette disposition obligeant les parties se fournir les informations et les renseignements n cessaires pour sp cifier la forme la mesure ou d autres caract ristiques des marchandises doit notre avis s appliquer en relation avec le paragraphe a de l article 60 obligeant l ache teur accomplir tout acte permettant au vendeur d effectuer la livraison 3 Les obligations de renseignement de l acheteur Les obligations
6. Cowansville ditions Yvon Blais 1992 p 100 la p 116 25 Sentence CCI n 3131 du 26 octobre 1979 1983 Revue de l arbitrage 525 531 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 323 foi du principe g n ral de responsabilit le tribunal a pu d duire le degr de responsabilit de la partie ayant eu un comportement fautif 6 Cette affaire comme le mentionne le professeur Osman montre que la bonne foi doit tre con ue n cessairement comme une source dans laquelle l arbitre doit puiser le substrat qui lui permettra d appr cier le comportement des parties C est dans cet esprit que l on peut dire que la bonne foi constitue un pr cieux instrument de mesure de comportement sans lequel serait tr s difficile la mise en cause de la responsabilit contrac tuelle De cette source surgissent comme nous l avons vu de nombreux principes moraux tels que l obligation de loyaut et l obligation d honn tet qui caract risent l volution actuelle du droit des contrats et particuli re ment l obligation de coop ration 3 L obligation de coop ration Il y a de multiples applications l obligation d agir de bonne foi 8 En droit du commerce international l ex cution de bonne foi recouvre un vaste domaine d obligations secondaires qui d passent largement les obli gations sp cifiques et limit es express ment assur es par les parties Ainsi l obligation
7. M J BONELL op cit note 91 p 196 213 Recueil de jurisprudence concernant les textes de la CNUDCI Nations Unies AG 4 sess Doc NU A CN 9 SER C Abstracts 3 24 mai 1994 5 d cision 51 Allemagne Amtsgericht Frankfurt 32 C 1074 90 41 du 31 janvier 1991 214 C WITZ op cit note 189 p 108 215 M A BENTO Soares et R M MouRrA Ramos Les moyens dont dispose l acheteur en cas de contravention au contrat par le vendeur autre que le d faut de conformit dans la Convention de Vienne de 1980 sur les contrats de vente internationale de marchan dises 1986 Revue de droit uniforme 67 74 216 F ENDERLEIN et D MASKOW op cit note 101 p 289 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 361 Quoique la Convention n en traite pas express ment et toujours dans le respect du principe de bonne foi le cr ancier doit enfin aviser le d biteur de la position qu il entend prendre la suite de la r ponse qu il a re ue de ce dernier L article 71 autorisant la suspension seulement dans des cas limites2 8 soulignons l importance qu il faut attacher la qualit de la communication et ce toujours dans le but de sauver le contrat 4 1 2 2 La notification de l intention de r solution du contrat L article 72 quant lui traite de la r solution anticip e du contrat Son paragraphe 1 pr voit des r gles qui ne diff rent gu re de celles d finies par les articles 49 et 64 de la Co
8. cution du contrat La n cessit d un plus grand souci de rigueur dans l ex cution des contrats a conduit l auteur s interroger sur la place qu occupe l obliga tion de renseignement dans les contrats internationaux et particuli rement dans les contrats de vente internationale de marchandises Dans la pr sente tude l auteur tente de d terminer les modalit s d application de l obligation de renseignement dans cette sph re d activit Il s appuie au d part sur une analyse doctrinale et jurisprudentielle pour ensuite se con sacrer l examen de certaines dispositions de la Convention des Nations Unies sur le contrat de vente internationale de marchandises pour montrer le r le croissant de l obligation de renseignement dans le droit des contrats internationaux The duty to cooperate which permeates relations between parties to an international contract requires that each one inform the other of the content and circumstances that go into the perfect performance of the contract The need for greater attention to detail in performing contracts L auteur tient remercier M Claude Samson professeur la Facult de droit de l Univer sit Laval qui a supervis la pr sente tude Cette tude s inscrit dans le cadre des travaux du Programme de recherche sur les contrats internationaux et le droit civil qu b cois M A Sc Soc Soc LL M avocat Les Cahiers de Droit vol 38 n 2 juin 1997 pp 315 370
9. ve loppement de la responsabilit professionnelle du vendeur Ainsi dans la seconde d cision rendue dans l affaire Kl ckner le 17 mai 1990 le tribunal d cida que la faute reproch e Kl ckner et consistant en la violation de l obligation d informer devait entra ner sa charge la condamnation des dommages et int r ts Il faut aussi souligner que l obligation contractuelle de renseignement se distingue difficilement de l obligation pr contractuelle de renseignement Selon le professeur Ghestin il est parfois difficile sinon impossible de tracer la limite entre ces deux obligations Voil pourquoi nous n tudierons pas ici l obligation pr contractuelle dans la mesure o elle touche directement la formation du contrat Dans la partie qui suit nous traiterons uniquement de l obligation contractuelle globale de renseignement Il suffit de retenir que c est surtout en ce qui concerne la sanction de la violation de l obligation de renseignement que la 39 F OSMAN op cit note 18 p 139 40 T RoUSSEAU HOULE Le fondement moral du droit des affaires les applications en droit civil qu b cois 1993 27 La revue juridique Th mis 227 236 41 B RUDDEN loc cit note 10 95 42 F OSMAN op cit note 18 p 142 43 J GHESTIN L obligation pr contractuelle de renseignements dans D TALLON et D HarR s dir Le contrat aujourd hui comparaisons franco anglai
10. 1974 101 Journal du droit international 895 896 Sur la m connaissance de plusieurs juridictions allemandes concernant ces dispositions voir C WITZ op cit note 189 pp 95 96 247 C SAMSON loc cit note 108 973 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 367 jurisprudence arbitrale avait d j eu l occasion de d gager cette solution 248 qui rejoint une tendance r pandue dans les rapports internationaux c est dire l institution d une coop ration entre partenaires Lorsqu une partie tarde ind ment prendre ou reprendre possession des marchandises ou les payer l article 88 1 pr voit que l autre partie pourra vendre celles ci apr s en avoir inform son cocontractant La vente devenant possible pour la partie d tentrice des marchandises la condition expresse de notifier son intention de vendre celles ci C est un ultime d lai qui est laiss au contrevenant pour s ex cuter Le but de la notification est de laisser encore une chance au d biteur afin de lui viter des pertes suppl mentaires Le fait d tre pr venu peut conduire le d biteur ex cuter imm diatement la prestation qu il est en demeure de fournir d faut il lui restera toujours la possibilit de se pr senter ou d tre repr sent le jour de la vente afin de s assurer que les marchandises sont vendues au meilleur prix possible 2 Par contre la partie qui veut vendre les marchand
11. Droit 1997 38 C de D 315 Le but de l obligation de coop ration est de faciliter la t che de l autre partie Elle se fait par l intervention et la participation des parties au contrat Celle ci s impose de plus en plus dans la pratique commerciale internatio nale titre d exemple mentionnons les contrats long terme qui ont pour but de r aliser des projets tels que la livraison d usines cl s en main les contrats de transfert de technologie les contrats de livraison de mat riel informatique et les contrats d affacturage de franchisage ou d ing nierie C est surtout sur le plan de l ex cution du contrat que l obligation prend toute son ampleur En effet pendant l ex cution du contrat la bonne foi fait na tre l obligation de coop ration Certaines d cisions ont consacr l existence d une obligation g n rale de coop ration que l on retrouve dans les extraits suivants cette obliga tion de coop ration qu juste titre la doctrine moderne retrouve dans la bonne foi qui doit gouverner l ex cution de toute convention s impose et chaque partie ayant l obligation d avoir l gard de l autre un com portement qui ne puisse lui nuire Une d cision r cente en la mati re traduit un renforcement tr s net du devoir de coop ration lorsque l arbitre traitant des principes g n raux du droit du commerce international dit que ce sont eux qui imposent aux parties l
12. La vente Convention des Nations Unies sur les contrats de vente inter nationale de marchandises dans Conf rence sur le nouveau Code civil du Qu bec Cowansville ditions Yvon Blais 1992 p 223 la p 257 63 J GHESTIN et B DESCH La vente Paris L G D J 1990 p 101 330 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 comme seul bien la conna tre et cons quemment plus il voit s tendre son obligation de renseignement Par exemple l obligation d un vendeur de mat riaux se r sumera simplement informer l acheteur sur les incon v nients inh rents la qualit du mat riau et sur les pr cautions prendre pour la mise en uvre de celui ci compte tenu de l usage projet f Tel est aussi le cas de la vente de machines qui sont quelquefois d un usage simple mais p rilleux o le vendeur doit compl tement informer son acheteur en lui fournissant les plans et avis n cessaires 5 Par contre certaines prestations sont telles en particulier par leur technicit et leur complexit tr s pouss es qu il sera exig des profession nels qui les fournissent un devoir de conseil Par exemple le vendeur de mat riel informatique sera tenu d une obligation de conseil qui va plus loin que la simple information ou la mise en gardeff C est une obligation de renseignement renforc ef Habituellement l achat de biens complexes tel un ordinateur exige en plus de tous les accessoires indispe
13. NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 305 192 P KAHN op cit note 38 p 145 193 C SAMSON loc cit note 62 253 194 Recueil de jurisprudence concernant les textes de la CNUDCI Nations Unies AG 48 sess Doc NU A CN9 SER C Abstracts 2 17 mai 1993 3 d cision 3 Allemagne Landgericht M nchen I 17 HKO 3726 89 du 3 juillet 1989 aussi dans Jurisprudence de droit uniforme 1989 II Revue de droit uniforme 850 195 C Wirz op cit note 189 p 91 196 K Sono Notice of Lack of Conformity dans C M Bianca et M J BONELL dir op cit note 135 p 303 la p 304 197 J Vizus Contr le quantitatif et qualitatif des marchandises Les contrats d inspec tion dans la vente internationale de marchandises 1992 I Revue de droit uniforme 70 78 198 F ENDERLEIN et D MASKOW op cit note 101 p 160 Sentence CCI n 7331 de 1994 1995 122 Journal du droit international 1001 note D HASCHER id 1008 o le tribunal arbitral prend soin de noter que l acheteur n avait jamais clairement notifi les d fauts au vendeur l acheteur ayant revendu la marchandise cette revente laissant planer N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 357 pourrait rapidement rem dier au d faut de conformit en rempla ant ou en r parant les marchandises la convenance de ce dernier le cas ch ant 3 3 2 La d nonciation du d faut de conformit juridique L arti
14. article 67 2 r gle le transfert des risques dans la vente exp dition et pr voit que les risques ne peuvent passer l acheteur sans que les marchandises soient clairement identifi es Le but vis par cette disposition est de pr venir une fausse r clamation du vendeur en cas de perte pour des marchandises qu il n aurait pas exp di es 35 129 V HEUZ op cit note 92 p 195 130 R A LICHTSTEINER Convention des Nations Unies sur les contrats de vente inter nationale de marchandises pr sentation et comparaison avec le droit suisse dans F Dessemontet Les contrats de vente internationale de marchandises coll Publica tion CEDIDAC Lausanne CEDIDAC 1991 n 20 p 181 la p 219 131 B AUDIT op cit note 88 p 84 132 C est ce que nous verrons lors de l tude de l avis de l article 67 2 133 Mentionnons seulement que la Convention s est limit e quelques r gles sur le sujet puisque les parties en traitent habituellement dans leurs contrats ou se r f rent aux Incoterms C est l une manifestation du r le suppl tif de la Convention 134 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 426 135 B NICOLAS Passing of Risk dans C M Bianca et M J BONELL dir Commentary on the International Sales Law The 1980 Vienna Sales Convention Milan Giuffr 1987 p 483 la p 494 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 345 Cette sp cific
15. cas Selon le professeur Bianca i n general however it can be said that it is unreasonnable for the buyer to rely on a skill or judgement capacity that is not common in the seller s trade branch 6 181 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 278 182 F CHAUDET loc cit note 151 101 183 G FLECHEUX Les obligations de l acheteur dans Y DERAINS et J GHESTIN dir op cit note 61 p 139 la p 141 184 C SAMSON tude comparative de certaines dispositions de la Convention de Vienne de 1980 et des r gles du droit qu b cois en la mati re dans N LACASSE et L PERRET dir op cit note 110 p 107 la p 119 185 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 280 186 C M BIANCA Conformity of the Goods and Third Party Claims dans C M BIANCA et M J BONELL dir op cit note 135 p 268 aux pages 275 276 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 355 Les parties au contrat peuvent tre qualifi es de vendeurs ou d ache teurs professionnels qualifi s ou sp cialistes et de vendeurs ou d ache teurs non professionnels non qualifi s non sp cialistes ordinaires ou profanes Ainsi le r sultat de l analyse de l obligation de renseignement diff rera sensiblement selon que le cr ancier de l obligation sera un profes sionnel du domaine ou non Sur la question le professeur Samson fait remarquer que si l on se r f re l alin a b
16. de l acheteur en vertu de la Convention sont aussi trait es d une fa on relativement classique et sont moins tendues que celles du vendeur Les principales obligations de l acheteur sont celles de payer le prix et de prendre livraison des marchandises Aussi la Convention pr voit elle un certain nombre de r gles relatives l obligation de coop ration dans les contrats En effet certaines dispo sitions obligent l acheteur des actes pr paratoires et des op rations accessoires au paiement ainsi qu des actes d assistance au vendeur pour permettre la livraison C est l int rieur de ceux ci qu appara tra l obliga tion de renseignement de l acheteur Les usages du commerce international vont ce moment l jouer un r le pr pond rant dans l interpr tation des termes de ces dispositions Quant aux obligations de l acheteur relatives l usage sp cial des marchandises la Convention lui impose une obligation expresse de ren seignement lors de la conclusion du contrat Enfin la Convention pr voit des obligations accessoires additionnelles qui s appliquent l obligation de renseignement de l acheteur lorsque les marchandises souffrent d un d faut de conformit 158 Voir la section 4 3 1 de la premi re partie L obligation du vendeur de s informer pour mieux informer 159 P LE TOURNEAU loc cit note 57 104 350 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 3
17. de s informer sur les conditions d obtention d un cr dit documentaire 66 Concernant les formalit s de nature administrative on ne peut pas dire qu elles soient habituellement pr vues dans le contrat tant donn qu elles s imposent en vertu des lois ou des r glements du droit interne de chaque pays 67 Dans un tel cas l article 54 imposerait l acheteur par exemple l obligation d obtenir les autorisations requises l exportation de son pays des fonds n cessaires au paiement d faut de quoi l acheteur aurait l obli gation d informer le vendeur des risques de non paiement 68 La sentence CCI n 3093 3100 illustre bien l application de cette obli gation de renseignement o l acheteur de produits p troliers ayant pris livraison de la marchandise refusait de payer en invoquant des dispositions sur la r glementation des changes de son pays l emp chant de sortir les fonds suffisants pour le paiement Les arbitres conclurent que acheteur savait ou tout au moins devait savoir que son pays se trouvait dans une situation difficile sur le plan mon taire et que la Banque Centrale ne serait peut tre pas en mesure l ch ance de chaque facture de mettre sa disposition les devises trang res n cessaires 6 Dans cette affaire il a t prouv que l acheteur connaissait cette situation lors de la conclusion du contrat et qu il a commis une faute grave en n informan
18. dentes sur l article 72 peuvent aussi servir l analyse des dispositions de l article 73 2 il s agit donc de s y r f rer Enfin le paragraphe 3 de l article 73 subordonne l annulation de la vente tout enti re une obligation de renseignement de l acheteur envers le vendeur lors de la conclusion du contrat En effet lorsque l acheteur est 222 V HEUZ op cit note 92 p 317 223 C WITZ op cit note 189 p 96 224 B AUDIT op cit note 88 p 160 225 Id p 161 K H NEUMAYER etC MING op cit note 104 p 479 H ERC MENT ERDEM op cit note 143 p 196 contra H T BENNETT loc cit note 217 537 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 363 dans une situation lui donnant le droit de d clarer le contrat r solu pour une livraison et que cette livraison nuit gravement l ex cution compl te du contrat l acheteur peut d clarer la r solution totale du contrat La condition d exercice d un tel droit exige que le vendeur ait t inform au moment de la conclusion du contrat de l interd pendance 2f de toutes les livraisons Bien qu il y ait des situations o la nature m me des marchandises ne laisse aucun doute sur l utilisation de celles ci il n en demeure pas moins que l acheteur devra n anmoins par prudence renseigner le vendeur sur l usage qu il compte faire des marchandises s il veut ventuellement se pr valoir des prescriptions de
19. implique un transport de marchandises pour le vendeur et que la livraison a lieu dans le pays de l acheteur celui ci devra communiquer au vendeur tout renseignement dont ce dernier peut avoir besoin pour s acquitter de la livraison 6 Ainsi l acheteur pourra avoir fournir au vendeur les informations concernant entre autres les licences d importa tion les formalit s douani res les autorisations de transit dans un pays 171 Sentence CCI n 2216 de 1974 1975 102 Journal du droit international 917 note Y DERAINS id 922 172 M J BONELL op cit note 91 p 142 173 J O HONNoOLD op cit note 115 p 430 174 F NIGGEMANN Les obligations de l acheteur sous la Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises 1988 Revue de droit des affaires internationales 27 36 175 P KAHN La Convention de Vienne du 11 avril 1980 sur les contrats de vente interna tionale de marchandises 1981 Revue internationale de droit compar 951 982 176 B AUDIT op cit note 88 p 138 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 353 tiers les certificats de non r exportation et autres autorisations ou permis divers Enfin il faut souligner que ce devoir de coop ration de l acheteur n est pas sans limites et ne peut aller au del de ce qui peut tre raisonnable de s attendre de lui Pour l interpr tation de ce terme il sera tenu compte des
20. le que son contentieux constitue toujours dans des circons tances donn es une analyse du comportement des parties fond e sur la bonne foi En effet le recours au principe de bonne foi dans les sentences arbi trales publi es ces derni res ann es en mati re contractuelle illustre bien la tendance des arbitres du commerce international valuer le comportement des parties en fonction des circonstances Son r le est fondamental dans la pratique et comme le dit Yves Derains plus qu un principe qui s applique en tant que tel la bonne foi appara t dans la jurisprudence arbitrale interna tionale comme la source de r gles de la lex mercatoria qui se suffisent elles m mes obligation d information obligation de coop ration obliga tion de concertation etc 26 De cette source proviennent naturellement les obligations de renseigne ment dans la Convention de Vienne puisque la bonne foi est la source m me de la Convention Les dispositions concernant les obligations expresses de renseignement sont alors interpr t es en application du res pect de la bonne foi dans le commerce international art 7 1 Il en est de m me pour les obligations de renseignement non express ment exprim es dans la Convention et qui appartiennent aux principes g n raux du droit applicables aux contrats internationaux et aux usages du commerce interna tional C est dans ce contexte que nous avons pr sent les prin
21. mauvaise foi ne puisse tre prot g dans un tel cas puisqu il heurte par son com portement le principe de bonne foi et ne saurait donc profiter du d faut d avis ou de son insuffisance de la part de l acheteur Comme le souligne le professeur Ghestin c est une v ritable obligation de renseignement qui p se sur le vendeur et la Convention condamne ce manque de coop ra tion entre les parties Dans cet esprit la Convention l article 40 sanc tionne un tel manquement l obligation g n rale de bonne foi laquelle sont 95 Pour une application de l article 40 dans une d cision r cente voir Sentence CCI n 5713 de 1989 Recueil de jurisprudence concernant les textes de la CNUDCI Nations Unies AG 4 sess Doc NU A CN9 SER C Abstracts 3 24 mai 1994 2 aussi dans 1990 15 Yearbook Commercial Arbirration 70 En l esp ce le tribunal arbitral constate que le vendeur connaissait ou ne pouvait ignorer le d faut de conformit des marchandises livr es et n obligea l acheteur qu payer une partie seulement de la demande du vendeur 96 Doc off A CONF 97 19 op cit note 2 p 38 Voir le commentaire sous l article 38 97 E ROBINE Difficult s d application dans Y DERAINS et J GHESTIN dir op cit note 61 p 117 la p 125 98 J GHESTIN Les obligations du vendeur selon la Convention de Vienne du H avril 1980 sur les contrats de vente internationale de marchan
22. op cit note 104 p 481 227 H T BENNETT loc cit note 217 537 228 Il faut souligner que les auteurs de la Convention n ont pas retenu le concept de force majeure tant donn les divergences de son contenu et de ses modalit s d application dans les divers syst mes juridiques nationaux Sur la notion de force majeure voir M J BONELL op cit note 91 p 176 229 B AUDIT op cit note 88 p 176 230 H ERC MENT ERDEM op cit note 143 p 124 231 Doc off A CONF 97 19 op cit note 2 p 61 Voir le commentaire n 16 sous l arti cle 65 364 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 contrairement au principe de l exp dition de l article 27232 Le d lai raison nable de notification devrait tre entendu selon nous comme une notifica tion transmise imm diatement ou dans un bref d lai apr s la connais sance de l emp chement par le d biteur de l obligation La notification est une condition indispensable la mise en uvre du droit l exon ration pour que l emp chement puisse tre opposable au cr ancier23 4 d faut d aviser ce dernier dans les plus brefs d lais la partie d faillante sera tenue responsable du dommage caus par le non respect de son obligation de renseignement La sentence de la CCI rendue dans l affaire n 2478 en fournit une bonne illustration Un acheteur fran ais fait grief son vendeur roumain d avoir n glig de l informer da
23. 0 dans F Dessemontet op cit note 130 p 131 la p 141 140 F ENDERLEIN et D MASKOW op cit note 101 p 135 141 V HEUZ op cit note 92 p 196 142 J GHESTIN et B DESCH op cit note 63 p 716 143 H ERC MENT ERDEM La livraison de marchandises selon la Convention de Vienne Fribourg ditions universitaires Fribourg Suisse 1990 p 122 144 F DESSEMONTET La Convention des Nations Unies du 11 avril 1980 sur les contrats de vente internationale de marchandises dans F Dessemontet op cit note 130 p 47 la p 66 145 O LANDO Obligations of the Seller dans C M BIANCA et M J BONELL dir op cit note 135 p 245 la p 260 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 347 et il peut utiliser les moyens en cons quence notamment demander des dommages et int r ts Enfin il faut signaler que la lecture de cette disposition et de celle de l article 32 1 l on reconna t certains principes de base de la Convention telle la coop ration par l application de l obligation d informer de donner des avis et de fournir des renseignements 46 2 4 L obligation de renseignement la suite du silence de l acheteur 2 4 1 Le droit de rem dier un manquement Toujours dans le but de favoriser le maintien du contrat la Convention comme on l a vu oblige les parties par certaines de ses dispositions se communiquer des informations Fait p
24. 03 J GHESTIN loc cit note 61 104 104 K H NEUMAYER et C MING Convention de Vienne sur les contrats de vente inter nationale de marchandises Commentaire coll Publication CEDIDAC dit par F DESSEMONTET 2 d Lausanne CEDIDAC 1993 n 24 p 309 105 J P PLANTARD loc cit note 100 353 340 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 2 1 2 La conformit juridique Sous le titre Droits et pr tentions de tiers du chapitre sur les Obli gations du vendeur les articles 41 43 de la Convention traitent de l obligation de fournir une marchandise libre de tout droit d un tiers Cette obligation impos e au vendeur concerne les droits et pr tentions des tiers en g n ral en vertu de l article 41 et ceux fond s sur la propri t industrielle et intellectuelle de l article 42 L article 43 quant lui concerne la perte des droits de l acheteur qui n a pas inform dans un d lai raisonnable le vendeur d une telle situation dont il a pris connaissance Ce m me article en son paragraphe 2 pr voit ensuite l att nuation possible de cette perte de droit de l acheteur Il faut rappeler au d part que la Convention ne traite pas du droit de propri t sur les marchandises Malgr les obstacles que posent les fron ti res au commerce international la Convention a voulu quand m me obliger le vendeur garantir l acheteur l exercice paisible de ses droits sur les marc
25. 1 L obligation de renseignement relative au paiement et la prise de livraison Les deux principales obligations de l acheteur sont celles de payer le prix et de prendre livraison des marchandises art 53 cette fin la Convention ses articles 54 et 60 englobe dans ces obligations les actes pr paratoires n cessaires 60 devant permettre ce paiement et cette livrai son l accomplissement de ces actes faisant partie des obligations princi pales elles m mes f 3 1 1 Les mesures et les formalit s relatives au paiement L obligation principale de payer le prix comprend celle de prendre les mesures et d accomplir les formalit s destin es permettre ce paiement La r gle pr vue dans l article 54 vise autant les formalit s de nature commer ciale demande d ouverture d une lettre de cr dit fourniture d une garantie bancaire que celles de nature administrative 62 autorisation d exporter des fonds La Convention exigeant de l acheteur des actes positifs 63 afin de permettre le paiement du prix l oblige informer le vendeur sur tout ce qui est susceptible de faciliter ou de compromettre l ex cution de sa prestation Tout d abord il faut dire qu en pratique les formalit s de nature com merciale telle une demande d ouverture de lettre de cr dit sont habituelle ment pr vues dans le contrat Par exemple lorsque les parties ont choisi la technique du cr dit documentaire comme mode de paiem
26. 331 43 2 L obligation de l acheteur de s informer 332 5 Conclusion de la premi re partie 334 Seconde partie La Convention de Vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale de marchandis s ia a ai aa nn MR denses 334 1 Les obligations expresses et les obligations implicites de renseignement 335 1 1 Les obligations expresses de renseignement s ssseesrsssesererrernssesrreseresnseseret 336 1 2 Les obligations implicites de renseignement 337 2 Les obligations de renseignement du vendeur 337 2 1 L obligation de renseignement relative la conformit des marchandises 338 2 1 1 La conformit mat rielle eieiei 338 2 1 2 La conformit juridique 340 22 L obligation de renseignement relative la livraison l individualisation et la localisation des marchandises 343 2 2 1 L individualisation 343 2 2 2 La localisations naines rennes es Ne 345 23 L obligation de renseignement la suite des demandes de l acheteur 346 2 3 1 Les renseignements pour l assurance de transport ees e ssserererssessorr eoste 346 2 4 L obligation de renseignement la suite du silence de l acheteur 347 24 1 Le droit de rem dier un manquement sseesersssrssereerrrtnrrositoersernsreseeessrat 347 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 317 242 Le droit de sp cifier les marchandises se eesesssesrsosserrtsererrensressreserrerres 348 3 Les obl
27. 37 Sentence CCI n 6219 de 1990 1990 117 Journal du droit international 1047 1051 38 P KAHN La vente commerciale internationale Paris Sirey 1961 p 144 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 325 droit du commerce international comment cette obligation de renseigne ment progressivement plus exigeante a t mise la charge des cocon tractants 4 L obligation de renseignement Le d veloppement de certains aspects du concept de coop ration dont l obligation contractuelle de renseignement prend aujourd hui une impor tance croissante Pour le professeur Osman l observation de la jurispru dence arbitrale met en exergue la n cessit pour les parties un contrat international de coop rer de bonne foi en veillant notamment la r alit des informations chang es C est sur de telles consid rations utilitaires que repose l obligation de renseignement La jurisprudence astreint de plus en plus le cr ancier comme le d biteur manifester une v ritable solidarit contractuelle C est en ce sens qu il peut tre impos aux contractants un devoir de s informer mutuellement tant donn que le d faut d informa tion porte atteinte la capacit d effectuer des choix clair s chaque partie devra renseigner l autre sur tout ce qui est susceptible de faciliter l ex cu tion de ses obligations Cette obligation constitue l un des facteurs les plus efficaces du d
28. Article L obligation de renseignement dans les contrats de vente internationale de marchandises Normand Guilbeault Les Cahiers de droit vol 38 n 2 1997 p 315 370 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 043443ar DOI 10 7202 043443ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al II a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 09 L obligation de renseignement dans les contrats de vente internationale de marchandises Normand GUILBEAULT Le devoir de coop ration qui pr side aux relations qu entretiennent les parties dans un contrat international impose que chacun informe autrui sur le contenu et sur les circonstances permettant la parfaite ex
29. BONELL dir op cit note 135 p 613 la p 632 253 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 573 368 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 support par lui2 4 L obligation de renseignement dans ce contexte n est qu un autre aspect de cette obligation plus large de coop ration qui conduit une partie pr server momentan ment les int r ts de l autre 5 Conclusion de la seconde partie Nous avons donc vu que la Convention de Vienne offre aux op rateurs du commerce international un instrument juridique universel privil giant le maintien du contrat et assurant la protection des int r ts conomiques des parties int ress es 56 Afin d atteindre ses objectifs la Convention pr voit un ensemble de dispositions permettant un change soutenu de communication entre les parties Ainsi impose t elle aux parties une v ritable obligation de ren seignement chaque fois que se pr sente une situation pouvant entraver la bonne marche du contrat C est l une application directe du principe de bonne foi d gag e par la jurisprudence arbitrale par laquelle est consacr e l obligation des parties de s informer mutuellement de toutes circons tances susceptibles de compromettre l ex cution de leur contrat L analyse de la Convention de Vienne nous a donc permis de constater l importance pratique du r le des dispositions relatives l obligation de renseignement cette derni re tant consid r
30. DIT op cit note 88 p 114 124 B AUDIT op cit note 88 p 111 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 343 Cette disposition applique une solution semblable la sanction pr vue dans l article 40 sur la non conformit mat rielle des marchandises livr es mais elle diff re sur deux points Tout d abord elle retient comme dans l article 40 la connaissance effective de la cause de la r clamation de la part du vendeur mais elle ne mentionne pas les pr tentions que le vendeur ne pouvait ignorer Disons seulement sur la question que selon les auteurs il aurait t difficile et m me dangereux d introduire dans le contexte du commerce international une disposition permettant de discerner les droits que le ven deur aurait l obligation de conna tre Ensuite la disposition ne contient pas l obligation expresse de renseignement de l article 40 du fait qu elle n em ploie pas les termes et qu il n a pas r v l s l acheteur notre avis il n est certainement pas suffisant de reprocher seulement au vendeur le fait qu il connaissait le droit ou la pr tention du tiers mais il faut aussi lui reprocher le fait qu il ne l a pas r v l l acheteur En r alit c est cette disposition qui conditionne d s le d but la qualit de la relation contractuelle entre le vendeur et l acheteur En effet si le vendeur est de bonne foi il informera au pr al
31. SE et L PERRET dir Actes du Colloque sur la vente internationale coll La Collection bleue Montr al Wilson et Lafleur 1989 p 65 la p 71 111 J P PLANTARD loc cit note 100 340 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 341 en lui fournissant tous les renseignements pertinents 2 Cette obligation de renseignement se retrouve implicitement dans le texte de l article 41 sans laquelle l acheteur ne pourrait donner un consentement clair 13 Si la garantie du vendeur est totale en vertu de l article 41 l encontre de droits r els ou de privil ges auxquels pr tendraient les tiers cette m me obligation de garantie est cependant limit e 4 lorsque ces droits et pr ten tions sont fond s sur la propri t industrielle ou intellectuelle Tel est le but poursuivi par l article 42 Consid rant la complexit des probl mes que peut susciter le respect des droits de la propri t industrielle ou intellectuelle dans le commerce international et le fait que le vendeur ne peut conna tre toutes les l gisla tions nationales en la mati re l6 la Convention a voulu dans ce cas limiter deux situations seulement la responsabilit du vendeur En effet ce ne sont pas toutes les pr tentions qui entra nent des cons quences pour le vendeur mais seulement celles fond es sur la loi de l tat o les marchandises doivent tre revendues ou celles fond es sur la loi de l tat o l a
32. a d finition d une telle obligation dans la mesure o les juges et les arbitres interna tionaux pr ciseront les m canismes ou les principes sur lesquels s appuient leurs d cisions C est d ailleurs l esprit de l article 7 2 concernant les ma ti res r gies par la Convention dont les questions ne sont pas express ment tranch es par elle et qui doivent tre combl es par les principes g n raux dont elle s inspire la bonne foi comme nous le verrons faisant partie de ceux ci 1 1 Les obligations expresses de renseignement On trouve pr cis ment ces obligations dans la Convention sous les expressions et vocables suivants donner avis art 19 32 et 67 informer art 21 et 68 d noncer art 39 et 43 notifier art 48 72 et 88 avertir art 79 faire conna tre art 65 notification art 26 47 et 71 et fournir tous les renseignements art 32 M me si premi re vue il peut sembler y avoir une gradation s man tique entre ces termes nous constatons et il est important de le souligner qu il n y a pas entre ces concepts de diff rence de nature qui nous permette de les distinguer syst matiquement D ailleurs le texte anglais de la Con vention englobe sous le mot notice chaque fois qu ils se pr sentent les termes suivants avis notification d nonciation et avertissement Telle est la voie que suivent certains auteurs C est le cas par exemple du professeur Heuz lorsqu il
33. able l acheteur de tout ce qu il conna t sur d ventuels droits ou pr tentions des tiers M me si la disposition ne contient pas les termes expr s de l article 40 il ne fait aucun doute qu elle comprend implicitement une v ritable obli gation de renseignement 8 qui s impose En d finitive la responsabilit du vendeur n est pas engag e lorsqu il informe l acheteur sur la possibilit de r clamations fond es sur des droits ou pr tentions de tiers au moment de conclure le contrat de vente 2 2 L obligation de renseignement relative la livraison l individualisation et la localisation des marchandises 2 2 1 L individualisation Livrer c est mettre la chose la disposition de l acheteur Pour ce faire le vendeur doit fournir celui ci tous les renseignements n cessaires cette fin L obligation du vendeur de livrer la marchandise contient dans la 125 V HEUZ op cit note 92 p 240 126 Sur le sujet voir B AUDIT op cit note 88 p 111 V HEUZ op cit note 92 p 241 127 J PAuLssonN Les obligations des partenaires dans un accord de d veioppement co nomique la sentence arbitrale Cameroun c Kl ckner 1984 Revue de l arbitrage 19 47 128 J GHESTIN loc cit note 61 t02 344 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 Convention diff rentes r gles L une d entre elles est celle de l article 32 1 qui oblige le vendeur donner un avis d
34. artie de ces dispositions l article 48 qui permet au vendeur de r parer ses frais tout manquement ses obliga tions m me apr s la date de livraison la condition toutefois que cela ne cause pas d inconv nients d raisonnables l acheteur Il faut souligner que contrairement l article 47 qui ne s applique qu au d faut de livraison l article 48 englobe toutes les obligations du vendeur Par exemple le vendeur pourrait titre de r paration aussi bien faire cesser une indisponibilit juridique en payant un tiers qui d tiendrait des droits r els sur la marchandise que r parer certains d fauts mat riels de celle ci Dans tous les cas le vendeur devra informer l acheteur de sonintention de r parer on con oit mal que le vendeur puisse chercher r parer et qu il n informe pas l acheteur En informant l acheteur le vendeur oblige celui ci le renseigner sur ses propres intentions C est une sorte de requ te pour clarifier la situation Comme le souligne le professeur Honnold a modern sale involves a relationship that may require cooperation This calls for open lines of communication between the parties so that each knows what to expect from the other 50 En effet lorsque le vendeur notifie l acheteur son intention de r parer son manquement il est pr sum demander l acheteur de lui faire conna tre sa d cision c est l article 48 2 Cette communica
35. ation peut tre faite de diff rentes fa ons et particuli re ment par un avis donn l acheteur Cet avis de l article 67 2 peut tre le m me que l avis d exp dition de l article 32 11 et doit tre notifi confor m ment la r gle de l article 27 Ces avis sont des obligations expresses de renseignement 2 2 2 La localisation La Convention pr voit implicitement dans son article 69 une obligation de renseignement la charge du vendeur lorsque le contrat n implique pas un transport de marchandises Dans un premier cas le risque passe l acheteur lorsqu il retire les marchandises l tablissement du vendeur ce moment tant habituelle ment pr vu dans le contrat art 69 1 Par contre si l acheteur ne fait pas le retrait tel que pr vu le vendeur a l obligation de l informer que les marchan dises sont mises sa disposition C est partir de la r ception de cette mise en demeure de retirer les marchandises que se fait le transfert des risques Dans un second cas le risque passe l acheteur d s qu il sait que les marchandises sont sa disposition en un lieu autre que l tablissement du vendeur Il est donc n cessaire que l acheteur sache que les marchandises sont rendues en ce lieu Le vendeur a donc l obligation de l avertir et de s assurer que l acheteur a bien re u sa communication Selon le professeur Audit le simple envoi de la notification ne su
36. bligation accessoire sp cifique ou implicite r sul tant de l application soit d un texte de loi soit des principes g n raux du droit du commerce international Par loi nous entendons un texte pr cis relevant du droit applicable au contrat tel un droit national choisi par les parties ou encore fix par le juge ou l arbitre suivant les r gles de conflits des lois du droit international priv Par exemple l on peut constater que dans de nombreux droits nationaux relatifs aux contrats l obligation d in former le cocontractant fait partie de l obligation d ex cuter les conventions de bonne foi En plus des dispositions l gales des diff rents droits nationaux il existe dans le domaine du commerce international des usages et des principes 44 F OSMAN op cit note 18 p 142 45 P MALAURIE et L AYN S Cours de droit civil les contrats sp ciaux civils et commer ciaux 7 d Paris Cujas 1993 1994 p 410 46 A PRUJINER Ex cution des contrats choix du droit et r solution des litiges dans L art de n gocier et r diger des contrats internationaux Montr al The Canadian Insti tute 1990 47 L article 1134 al 3 du Code civil fran ais nonce que les conventions doivent tre ex cut es de bonne foi et l article 1375 du Code civil du Qu bec dispose que l a bonne foi doit gouverner la conduite des parties tant au moment de la naissance de l obligation qu cel
37. cheteur a son tablissement lesquelles pr tentions il connaissait ou ne pouvait ignorer Pour que la responsabilit du vendeur soit engag e il faut que l ache teur informe celui ci de la destination finale des marchandises qu il entend acheter Si l acheteur les destine la revente ou l utilisation dans un tat autre que le sien le vendeur a son tour l obligation de renseigner l ache teur sur ce qu il conna t de la loi de cet tat en ce domaine Dans la mesure o le vendeur ne conna t pas mais ne peut ignorer il a P obligation de se renseigner c est l obligation de s informer pour informer 8 Par contre si l acheteur ne les destine pas la revente particuli re ou l utilisation dans certains tats la loi de l tat o l acheteur a son tablissement s appliquera en la mati re Dans ce cas le vendeur pourrait tre responsable envers l acheteur s il ne pouvait ignorer les droits des tiers en vertu de la loi de l tat o 112 L loignement en commerce international est in vitable et conduit n cessairement l application du principe qu il y a obligation d informer celui qui ne peut s informer Voir J GHESTIN et B DESCH op cit note 63 p 148 113 P KAHN loc cit note 3 319 114 B AUDIT op cit note 88 p 113 115 J O HonNoLp Uniform Law for International Sales under the 1980 United Nations Convention 2 d Boston Kl
38. cipaux aspects de l obligation de renseignement partir de l analyse de la jurisprudence des juridictions tatiques et arbitrales et de la doctrine nous avons essay de d gager le contenu et les limites de cette obligation applicable aux contrats de vente internationale de marchandises en vertu de la Convention de Vienne Au terme de notre tude nous constatons qu il existe de plus en plus dans le droit du commerce international et dans de nombreux droits natio naux une obligation g n rale de renseignement qui participe du devoir de coop ration dans les contrats Cette volution se fonde sur l id e que les 260 Ibid 261 Y DERAINS loc cit note 34 851 262 G LEFEBVRE loc cit note 89 572 370 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 parties au contrat ayant des obligations respecter doivent collaborer mutuellement la relation juridique Cette conception est l origine du d veloppement r cent de la jurisprudence arbitrale que nous avons vue et c est certainement dans une telle perspective que les tribunaux appliqueront les dispositions de la Convention de Vienne sur l obligation de rensei gnement
39. cle 43 1 de la Convention impose aussi l acheteur une obligation expresse de renseignement l encontre des droits et pr tentions des tiers sur les marchandises livr es et en sanctionne le non respect Cette disposi tion est comparable celle contenue dans l article 39 1 concernant la d non ciation du d faut de conformit mat rielle L exigence d une d noncia tion pr cise dans un d lai raisonnable est destin e permettre au vendeur de mettre fin rapidement aux droits et pr tentions des tiers sur les marchan dises C est en d finitive la seule condition exig e permettant de mettre en uvre la garantie contre l viction 200 4 Les obligations de renseignement communes aux parties Dans le cadre de la Convention de Vienne comme dans celui des contrats de droit interne l obligation de renseignement n est pas univoque On assiste d sormais la reconnaissance de plus en plus large d une obliga tion de coop ration entre les parties pour la bonne ex cution du contrat La coop ration demand e aux contractants implique une information r ciproque afin de permettre chacun d ex cuter au mieux ses obligations chaque partie devant informer l autre de toute circonstance pouvant avoir une influence sur l ex cution du contrat ce qui permet ainsi l autre de prendre ses propres dispositions 1 C est dans cet esprit que la Convention rattache au devoir de coop ration l obligation mutuell
40. co 320 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 Ainsi en est il de ce constat de Portalis repris par le professeur Rudden lorsqu il dit nous savons qu il est des contr es o les id es de la saine morale ont t obscurcies et touff es par un vil esprit de commerce La sentence rendue en 1989 dans l affaire n 5953 que l on peut appeler l affaire Valenciana montre bien comment des l ments de morale appa raissent dans le droit des contrats internationaux L arbitre s exprimait ainsi En revanche certains principes rel vent de la morale naturelle puisque aussi bien si les affaires ne sont pas soumises toutes les exigences de la morale elles ne peuvent cependant chapper aux normes thiques qui constituent le fondement de la vie en soci t et ont alors une valeur de droit positif universellement reconnue notamment dans le commerce international Parmi ces principes le plus g n ral est sans doute celui de la bonne foi Cette exigence fondamentale de bonne foi se trouve dans tous les syst mes de droit qu il s agisse des droits nationaux ou du droit international La bonne foi qui est toujours pr sum e doit pr sider la n gociation des contrats et leur interpr tation comme leur ex cution La doctrine est unanime et les sentences publi es qui sont la source de droit privil gi e des arbitres le confirment sans exception Ainsi la bonne foi serai
41. comme objection que l usage auquel l acheteur destine les marchandises ne peut convenir et ainsi refuser de conclure le contrat n tant pas capable de fournir des marchandises propres un tel usage Toutefois il pourrait accepter de vendre mais sans le b n fice de la garantie li e cet usage Cette situation peut tre assimil e au fait que l acheteur ne s en est pas remis la comp tence et l appr ciation du vendeur en faisant cet achat Nous avons montr dans la premi re partie de notre tude comment la qualit des parties d terminait l tendue de l obligation de renseigne ment Bien que du point de vue de la Convention il soit pr sum qu on est toujours en pr sence d op rations entre professionnels 8 cela ne signi fie pas pour autant qu ils sont tous de comp tence gale C est pourquoi l valuation des connaissances respectives des parties sera n cessaire lors que viendra le temps de fixer l tendue de leurs obligations de rensei gnement 84 Selon certains auteurs l article 35 2 b ne s applique que lorsqu il existe une diff rence technologique entre les parties la faveur du ven deur 35 Ainsi dans le cas o un vendeur pr tend n avoir aucune connais sance particuli re dans l valuation de l usage sp cial que l acheteur veut faire des marchandises il serait malvenu pour l acheteur de pr tendre la responsabilit du vendeur dans un tel
42. coop ration de collaboration ou d assistance mutuelle est du nombre des nouveaux concepts contenu ind fini intro duits par la morale dans le droit Elle vient en quelque sorte moraliser les relations contractuelles internationales en imposant aux parties des normes g n rales de comportement M me si cette obligation varie en fonction des circonstances elle n est pas pour autant remise en cause partir de la r gle voulant que chaque partie un contrat veille la conservation de ses propres int r ts le d biteur d une obligation de renseignement le devient au sens complet du terme seulement apr s s tre inform lui m me En d finitive nous constatons que l volution de l obligation de ren seignement dans les contrats internationaux a t largement inspir e de consid rations morales dont le contenu tient compte de plus en plus de l in galit des parties et des exigences accrues de la bonne foi Nous avons pr sent dans la premi re partie de notre tude une analyse de la doctrine et des tendances de la jurisprudence arbitrale interna tionale qui met en lumi re les fondements et les applications de l obligation de renseignement dans les contrats M me si les principes et les r gles proclam s se trouvent souvent dans les l gislations nationales cela n em p che pas qu ils puissent tre ins r s dans des conventions internationales C est particuli rement le cas de la Convention de Vienn
43. de coop ration prend elle une dimension particuli re en la mati re Selon le professeur Samson on peut se demander si cette notion de bonne foi ne serait pas la base du principe de coop ration qui tend maintenant se d velopper dans le commerce international Dans les contrats commerciaux internationaux l importance des enjeux et l loignement des parties faisant fr quemment de l une le man dataire de l autre amplifient les exigences de la coop ration Cette situa tion illustre bien la conception de Demogue sur la n cessit de coop ration des cocontractants Ainsi l esprit de collaboration selon le professeur Mestre est plus formateur des caract res en impliquant de mani re posi tive des attitudes des comportements convergents au service d un int r t contractuel commun 26 B GOLDMAN Une bataille judiciaire autour de la lex mercatoria l affaire Norsolor 1983 Revue de l arbitrage 319 396 27 F OSMAN op cit note 18 p 33 28 L POUDRIER LEBEL loc cit note 4 588 29 Y Pico op cit note 14 p 103 30 C SAMSON loc cit note 24 115 31 G Morin Le devoir de coop ration dans les contrats internationaux 1980 6 Droit et pratique du commerce international 9 32 S JARVIN et Y DERAINS op cit note 6 p 276 33 J MESTRE Obligations et contrats sp ciaux 1986 85 Revue trimestrielle de droit civil 97 101 324 Les Cahiers de
44. de la faire Le but vis par cet article est de prot ger le vendeur en emp chant l acheteur de se d gager du contrat La non sp cification des marchandises dans ce cas n est pas une cause de r solution du contrat Pour viter un tel r sultat la disposition exige que les parties passent par un change de communications ou du moins oblige le vendeur informer l acheteur sur ses intentions Le vendeur doit en premier lieu demander l acheteur de sp cifier les marchandises art 65 1 c est une mise en demeure de sp cifier 56 En deuxi me lieu si l acheteur ne s est pas manifest le vendeur peut effectuer lui m me la sp cification en tenant compte des besoins de l acheteur Sur ce dernier point disons seulement que l application de cette condition risque en pratique de se r v ler fort d licate d o l obligation du vendeur de 151 F CHAUDET La Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises pr sentation et comparaison avec le droit suisse dans F Dessemon tet op cit note 130 p 83 la p 119 152 Voir A CONF 97 5 in Doc off p 43 art 48 Commentaire 153 B THoMAS Le point de vue de l acheteur propos d un praticien 1989 15 Droit et pratique du commerce international 573 580 154 J THIEFFRY Les nouvelles r gles de la vente internationale 1989 15 Droit et pratique du commerce international 369
45. dises 1988 Revue de droit des affaires internationales 5 8 99 C Samson Exportation de biens et de services La Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises Conf rence MEREDITH Facult de droit Universit McGill Cowansville ditions Yvon Blais 1993 p 31 la p 49 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 339 soumises les parties et en vertu de laquelle le vendeur doit renseigner l acheteur sur ce qui peut rendre la marchandise non conformel Sur les faits pouvant rendre la marchandise non conforme l on cons tate que la notion de conformit de la Convention est beaucoup plus large que les garanties l gales rencontr es habituellement dans les droits natio naux et que ces faits concernent aussi bien les circonstances qui ont amen le d faut que les caract ristiques m mes des marchandises Aussi de l avis unanime des auteurs t he facts to be communicated not only include the qualities of the goods sold but also the conditions which could influence or alter the goods once they have left the seller s area of competence 0 Enfin soulignons que en ce qui concerne la preuve de la connaissance du d faut de conformit il n existe pas sous la Convention contrairement au droit fran ais une pr somption de connaissance du vice de la part du vendeur Lorsqu il s agit de vente internationale de marchandises c est la connaissance effect
46. dit de l avis de l article 32 que cette notifi cation devrait intervenir aussit t que possible ou concernant l acheteur qui constate un d faut de conformit qu il doit en informer son cocontrac tant alors que l article 39 pr voit que l acheteur doit d noncer le d faut au vendeur 91 MJ BONELL Principes relatifs aux contrats du commerce international Rome UNIDROIT 1994 p 106 92 V HEUZ La vente internationale de marchandises Paris GLN Joly ditions 1992 p 195 93 Id p 229 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 337 C est aussi le cas du professeur Audit concernant la disposition d exo n ration de l article 79 selon laquelle la partie vis e doit avertir l autre partie quand il qualifie cette obligation d obligation de notification En d finitive tous ces termes qu emploie la Convention n ont qu une seule finalit celle de transmettre et communiquer l autre partie contrac tante l existence d une situation de fait ou de droit par une d claration 1 2 Les obligations implicites de renseignement Comme on vient de le dire les obligations de renseignement des parties en vertu de la Convention ne sont pas n cessairement limit es celles qui y sont express ment indiqu es d autres peuvent tre implicites Dans certains cas les obligations implicites de renseignement sont si videntes tant donn le but pours
47. e comme un prolongement naturel du devoir de coop ration qui p se sur les contractants La jurisprudence arbitrale a reconnu depuis longtemps que les parties un contrat devraient tre conscientes que seule une collaboration loyale totale et constante entre elles 8 pouvait ventuellement r soudre les dif ficult s inh rentes l ex cution de leur prestation C est ainsi que les dispositions de la Convention relatives l obligation de renseignement fournissent aux parties le moyen d ex cuter le contrat en le compl tant au fur et mesure que les difficult s se pr sentent et o selon le professeur Honnold each party must take steps that are related to corresponding steps by the other En fait tout l esprit de la Convention se r sume dans l id e que les parties doivent prendre dans chaque situation qui se pr sente les mesures 254 B AUDIT op cit note 88 p 190 255 C WITZ op cit note 189 p 18 256 C SAMSON loc cit note 62 245 257 P OSMAN op cit note 18 p 147 258 Sentence CCI n 2443 pr cit e note 35 p 991 259 J O HONNOLD op cit note 115 p 407 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 369 appropri es lesquelles se traduisent par la manifestation d un comporte ment raisonnable dans le cadre d un devoir de coop ration 26 Conclusion g n rale L tude de l obligation de renseignement dans les contrats interna tionaux r v
48. e de renseignement qui incombe aux contractants cet effet la Convention pr voit un certain nombre de r gles relatives la r solution et la suspension du contrat Lorsqu une partie l s e sou haite annuler le contrat elle doit informer l autre par notification Puis que la r solution est consid r e comme un moyen auquel on n a recours qu en dernier ressort la Convention comporte aussi les r gles relatives un doute sur la r alit d un quelconque d faut de conformit C est aussi la voie suivie par un tribunal suisse qui en l esp ce constata que comme le d fendeur avait revendu certains des meubles d fectueux sans en aviser le demandeur au moment de la revente il avait perdu le droit d invoquer la non conformit des marchandises dans Recueil de jurisprudence concernant les textes de la CNUDCI Nations Unies AG 4 sess Doc NU A CN 9 SER C Abstracts 4 30 ao t 1994 3 d cision 56 Suisse Canton du Tessin Pretore delia giurisdizione di Locarno Campagna du 27 avril 1992 199 K Sono op cit note 196 p 322 200 V HEUZ op cit note 92 p 240 20t P KAHN op cit note 38 p 144 358 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 l obligation de renseignement lorsqu il est pr voir qu une contravention essentielle au contrat sera commise Tout comme dans le cas d une cause d exon ration o la partie qui d sire s en pr valoir doit informer l autre
49. e ses obligations ne peut avoir pour cons quence de d gager l autre de la convention que si les usages ou le droit national applicable l y autorisent26 4 15 L obligation de renseignement li e la conservation des marchandises Nous abordons maintenant la derni re obligation expresse de ren seignement par laquelle la Convention oblige une partie informer l autre partie contractante dans le but de l aider amoindrir une difficult ou minimiser un dommage La Convention aux articles 85 et 86 fait obligation aux deux parties de conserver les marchandises en leur possession qui appartiennent l autre partie Elle impose aussi la partie qui les d tient l obligation de notifier l autre son intention de les vendre dans certains cas Ceux ci sont num r s l article 88 Au nom du principe de bonne foi en tant que r gle qui doit pr sider l ex cution des obligations issues des transactions internationales et en tenant compte des int r ts r ciproques des parties la Convention contient des r gles visant obliger l acheteur tout comme le vendeur conserver les marchandises pour le compte de l autre partie et ce dans la mesure o les circonstances le permettent Ces dispositions consacrent ainsi l obliga tion du cr ancier de g rer dans ce cas les affaires de son d biteur La 245 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 399 246 Sentence CCI n 1675 de 1969
50. e sur la vente internationale de marchandises concernant les avis les notifications les d nonciations les avertissements et les informations que doivent se donner les parties soumises celle ci Voil ce que nous verrons dans la seconde partie Seconde partie La Convention de Vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale de marchandises La Convention de Vienne du 11 avril 1980 est entr e en vigueur au Qu bec et au Canada le 1 mai 19928 L v nement est d importance pour le droit du commerce international car la Convention porte loi uniforme en mati re de ventes internationales de marchandises Elle r git principale ment la formation du contrat et les obligations du vendeur et de l acheteur 83 Loi concernant la Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises Projet de loi 172 adoption de principe le 3 d cembre 1991 1 sess 34 l gislature Qu bec AG CNUDCE 48 sess Doc NU A CN 9 381 1993 84 Notre analyse de l obligation de renseignement couvre l ensemble des dispositions de la Convention l exception de sa deuxi me partie Formation du contrat concernant l offre et l acceptation de l offre N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 335 Par contre elle laisse en dehors de son champ d application la validit du contrat et les effets de ce dernier sur le droit de propri t des marchandises vendues Cet instrument d uniformisatio
51. effet l un des buts de la d nonciation est de permettre au vendeur de se faire une id e aussi exacte que possible de l tat des marchandises Elle lui permet galement de contr ler personnellement la v racit des all gations de son acheteur Selon le professeur Kahn l acheteur doit envoyer au vendeur des renseignements pr cis Il ne peut se contenter d une lettre vague qui mentionnerait seulement que la marchandise est arriv e en mauvais tat En cons quence l acheteur devra d noncer toute dif f rence entre la chose livr e et sa description tel que cela est pr vu dans le contrat que cette diff rence soit relative la quantit la qualit ou la nature des marchandises 3 Ainsi l affirmation d un acheteur de v tements de mode savoir que ceux ci sont de mauvaise qualit et mal coup s n est pas selon le Tribunal r gional de Munich une description suffisam ment pr cise du d faut de conformit S5 Cette disposition qui oblige l acheteur fournir les renseignements pertinents sur la nature du d faut sert d une certaine fa on les int r ts aussi bien de l acheteur que du vendeur En effet m me si le vendeur a int r t recevoir rapidement la d nonciation afin de proc der l examen des marchandises et ventuellement r unir des preuves qu il pourra fournir en cas de litige 8 il y va aussi de l int r t de l acheteur puisque le vendeur 191 K H
52. en fin du paragraphe 2 de l article 35 on peut envisager que le vendeur ordinaire ne sera pas soumis aux m mes obligations que le vendeur professionnel 87 C est donc sa qualit de professionnel qui laisse pr sumer chez le vendeur sa comp tence et cr e en d finitive une v ritable pr somption de connaissance de l infor mation Ind pendamment de la question touchant la prestation fournir ou la nature des marchandises l obligation de renseignement du vendeur en vertu de cette disposition ne sera limit e que par la d finition m me du terme acheteur c est dire en fonction de la qualit de profane ou professionnel de ce dernier Enfin l analyse selon le professeur Heuz d pendra essentiellement des comp tences techniques respectives de chacune des parties ce qui risque de laisser une large place la subjectivit des juges et des arbitres 88 Selon nous cela ne manquera pas de soulever certains probl mes d interpr tation 3 3 L obligation de renseignement de l acheteur relative la conformit des marchandises 3 3 1 La d nonciation du d faut de conformit mat rielle L article 39 1 de la Convention impose l acheteur l obligation de d noncer au vendeur dans un d lai raisonnable partir du moment o il le constate le d faut de conformit mat rielle des marchandises vendues sous peine de d ch ance du droit de se pr valoir de ce d faut Cette obligation expr
53. enne m me si elle n tait pas compos e d experts tr s qualifi s aurait pu s en rendre compte d s l origine et le signaler Atlantic Triton Pour le professeur Kahn cette affaire est donc une correction apport e la sentence Kl ckner en ce sens qu il faut s informer soi m me avant que les autres vous informent L obligation de s informer appara t donc comme un principe en vertu duquel il appartient normalement tout contractant de s instruire par lui m me des circonstances qui sont de nature influer sur la conclusion ou sur ex cution du contrat L obligation de renseignement du vendeur par exemple appara tra seulement lorsque prendra fin l obligation de l acheteur de se renseigner lui m me 77 J GHESTIN et B DESCH op cit note 63 p 716 78 M FABRE MAGNAN op cit note 56 p 197 79 P JOURDAIN Le devoir de se renseigner contribution l tude de l obligation de renseignement 1983 1 Recueil Dalloz Sirey Chronique XXV 139 80 P MALAURIE et L AYN S op cit note 45 p 199 81 Atlantic Triton c R publique de Guin e pr cit e note 75 183 82 P KAHN loc cit note 3 121 334 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 15 5 Conclusion de la premi re partie Au terme de notre analyse nous constatons combien est fluctuante l obligation de renseignement incombant au d biteur de celle ci Cette obli gation comme l obligation de
54. ent il est in vi table qu elles auront changer tous les renseignements pertinents la r ussite de l op ration Le cr dit documentaire se pr sentant comme un m canisme trois ou quatre parties il oblige donc l acheteur fournir sa banque la banque mettrice toutes les informations qui permettront l ex cution de ses obligations aupr s du vendeur b n ficiaire Dans une sentence arbitrale de la Chambre de commerce internationale CCI rendue en 1992 concernant un contrat entre des acheteurs bulgares et un vendeur autrichien le tribunal arbitral imputa aux acheteurs le fait d avoir manqu leurs obligations de renseignement en n informant pas le vendeur sur leurs difficult s pour l ouverture d un cr dit documentaire 160 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 366 161 J P PLANTARD loc cit note 100 346 162 B AUDIT op cit note 88 p 140 163 P A GOURION et G PEYRARD Droit du commerce international Paris L G D J 1994 p 113 164 E A CAPRIOLI Le cr dit documentaire volution et perspectives Paris Litec 1992 p 4 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 351 En effet on leur reproche dans un premier temps de n avoir jamais fait tat de difficult s pour l ouverture du cr dit et dans un second temps l arbitre constate qu un des acheteurs a manqu son obligation de se renseigner lui m me puisqu il avait la possibilit
55. ent loyal l attitude d int grit et d honn tet le souci de coop ration l absence de mauvaise volont l ab sence d intention malveillante et le fait d agir avec esprit de loyaut dans le respect du Droit et de la fid lit aux engagements La bonne foi fait partie des notions contenu variable que l on retrouve en grand nombre dans tous les syst mes juridiques surtout de tradition civiliste M me si g n ralement la common law exige la bonne foi dans des situations sp cifiques le Uniform Commercial Code am ricain par exemple pr voit tout de m me ceci son article 1 203 Every contract or duty within this Act impose a duty of good faith in its performance or enforcement i On peut donc dire de la bonne foi qu elle traduit une exigence de comportement la partie contractante ayant l obligation d ex cuter fid le ment le contrat dans un esprit de loyaut et de coop ration en vitant en toute honn tet de tirer avantage de la vuln rabilit de son cocontractant Dans ce contexte contractuel elle constitue pour le professeur Samson une norme de comportement qui fait r f rence une volont d agir en conformit avec les standards fondamentaux de moralit et d thique com merciale On peut constater aussi la lecture des sentences arbitrales et comme on l a mentionn pr c demment que la bonne foi est d autant plus diffici
56. ermet tant la r solution Dans les deux cas le respect du principe de bonne foi obligera la partie qui adopte une telle mesure informer l autre le plus rapidement possible de la position qu elle entend prendre 207 J O HoNNoLsp op cit note 115 pp 263 264 208 Sur le manque de rigueur dans l application d une clause r solutoire voir entre autres Sentence CCI n 2520 de 1975 1976 i03 Journal du droit international 992 209 J P PLANTARD loc cit note 100 356 210 Doc off ACONF 97 19 op cit note 2 p 58 Voir le commentaire sous l article 72 211 B AUDIT op cit note 88 p 153 360 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 4 1 2 1 La notification de suspension du contrat Lorsque les motifs sont suffisants l article 71 permet au cr ancier de suspendre l ex cution de ses obligations 2 La seule condition pour rendre celle ci effective est sa notification imm diate au d biteur Le d faut d une telle notification quivaut un bris de contrat Dans une d cision r cente la cour a estim qu un vendeur italien de chaussures avait rompu le contrat en suspendant la livraison sans en informer l acheteur alle mand et l a condamn des dommages int r ts Pour le Tribunal de Franc fort l information pr vue par ce texte est une condition m me de l exercice du droit de suspension Ainsi selon le professeur Witz la doctrine domi nante va dans le sens suivant
57. es contrats internationaux 2 La bonne foi La bonne foi issue de consid rations d ordre moral est une r gle g n rale et fondamentale en mati re de droit des contrats Bien qu il soit connu des syst mes juridiques et inter tatiques ce principe g n ral n est pas pr cis ment d fini Il semblerait que ce soit l une condition essentielle la vitalit d un tel principe D apr s le professeur Kahn Un principe g n ral du droit doit pr senter un degr suffisant d abstraction et de g n ralisation pour pouvoir tre nonc et entr dans le syllogisme juridique Ainsi l utilisation si fr quente du principe g n ral de droit du respect de la bonne foi qui est le pivot du raisonnement de beaucoup de tribunaux arbitraux est plus une directive philosophique d valuation d un comportement qu une v ritable r gle en raison de son impr cision Pourtant l impossibilit de pr ciser ce concept ne nous emp che pas d en d gager les fondements Ceux ci comprendraient selon le Vocabulaire 16 Ibid 17 S JARVIN et Y DERAINS op cit note 6 p 276 observations de Y DERAINS citant DEMOGUE 18 F OSMAN Les principes g n raux de la lex mercatoria contribution l tude d un ordre juridique anational t 224 coll Biblioth que de droit priv L G D J 1992 p 150 19 P KAHN loc cit note 3 319 322 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 juridique le comportem
58. esse de renseignement est li e l appr ciation du d lai de d noncia tion qui d pendra selon les circonstances du caract re p rissable ou non des marchandises du caract re ais ment d celable ou non des d fauts et de la quantit des marchandises livr es Par exemple le Tribunal r gio nal de Stuttgart dans une affaire impliquant un acheteur allemand et un 187 C SAMSON loc cit note 62 256 188 J HEUZ op cit note 92 pp 222 223 189 C Wirz Les applications jurisprudentielles du droit uniforme de la vente internationale Convention des Nations Unies du 11 avril 1980 Paris L G D J 1995 p 91 Jurispru dence de droit uniforme 1989 II Revue de droit uniforme 853 190 Recueil de jurisprudence concernant les textes de la CNUDCI Nations Unies AG 48 sess Doc NU A CN 9 SER C Abstracts 1 17 mai 1993 3 d cision 4 Allemagne Landgericht Stuttgart 3 KFH O 97 89 du 31 ao t 1989 356 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 vendeur italien de chaussures a conclu au caract re tardif de la d noncia tion d au fait que l acheteur n avait pas soigneusement examin toutes les chaussures Cette d nonciation doit aussi pr ciser la nature du d faut de confor mit Ainsi elle informe dans un premier temps sur le probl me d ex cu tion du contrat et dans un second temps elle fournit les renseignements indispensables la prise de position du vendeur En
59. euve d montre que l une des parties n est pas un profes sionnel au sens reconnu par la pratique du commerce international ou qu elle l est plus ou moins Ainsi le caract re professionnel des parties sera pris en consid ration pour d cider de l tendue des obligations impo s es au vendeur ordinaire par rapport au vendeur professionnel6 La qualit de professionnel pour le vendeur accro t ses obligations et accentue sa responsabilit contractuelle en limitant les moyens de s exo n rer Il en est de m me du c t de l acheteur ayant cette qualit ce qui permet ainsi l all gement des obligations du vendeur La pr sentation du crit re de la qualit des parties dans l appr ciation de l tendue de l obligation de renseignement nous conduit en seconde analyse l tude de la prestation tre ex cut e 4 2 2 La prestation fournir Pour notre analyse la prestation ne tiendra qu la nature de la mar chandise vendue Plus elle est complexe plus le vendeur est consid r 59 Sentence CCI n 5346 de 1988 1991 118 Journal du droit international 1059 1063 note Y DERAINS 60 P KAHN loc cit note 3 319 61 J GHESTIN Les obligations du vendeur dans Y DERAINS et J GHESTIN dir La Convention de Vienne sur la vente internationale et les incoterms actes du Colloque des 1 et 2 d cembre 1989 Paris L G D J 1990 p 83 la p 104 62 C SAMSON
60. exp dition d signant pr cis ment les marchandises Ainsi dans le cas de remise des marchandises un transporteur lorsque celles ci ne sont pas clairement identifi es aux fins du contrat le vendeur doit les individualiser et notifier cette op ration l acheteur par l avis d exp dition C est en ce sens que les dispositions de l article 32 1 correspondent une obligation d information Celle ci fait partie des obligations compl mentaires relatives la livraison Le pro fesseur Audit la qualifie d obligation de coop ration en vue de faciliter la bonne fin du transport 3l et ce au nom du devoir de tout faire dans le meilleur int r t de l acheteur Il faut souligner aussi que le vendeur a un int r t communiquer ces informations car s il ne le fait pas les risques ne seront pas transf r s l acheteur et il en conservera la charge 2 et s exposera aux sanctions pour contravention au contrat La Convention 33 dans son chapitre sur le transfert des risques oblige le vendeur renseigner ad quatement l acheteur sur l identification des marchandises ainsi que sur le moment de leur mise en disponibilit Le transfert des risques mettant la charge de l acheteur les cons quences de la perte ou de la d t rioration des marchandises il est donc indispensable que l acheteur qui en supporte les pertes soit certain qu il s agit bien de ses marchandises cet effet l
61. ffit pas puisqu une connais sance effective de la part de l acheteur est n cessairel38 La Convention consid re en principe que c est lors de la livraison que la charge des risques passe du vendeur l acheteur Cependant tenant compte de la tr s fr quente intervention de tiers charg s des op rations de transport elle a voulu par les dispositions que nous venons de voir pro t ger aussi bien l acheteur que le vendeur en imposant ce dernier certaines obligations de renseignement permettant ainsi de pr ciser le moment du transfert des risques 136 M J BONELL La nouvelle Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises 1981 7 Droit et pratique du commerce internationai 7 23 137 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 445 138 B AUDIT op cit note 88 p 90 346 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 2 3 L obligation de renseignement la suite des demandes de Pacheteur 2 3 1 Les renseignements pour assurance de transport L obligation de souscrire une assurance de transport dans un contrat de vente internationale de marchandises revient habituellement l ache teur Normalement cette obligation est d termin e par les modalit s m mes du contrat Si par exemple les parties ont choisi de se r f rer aux Inco terms la conclusion du contrat d assurance ne constituera une obligation du vendeur que dans les ventes CIF co t assurance et
62. fret et CIP port pay et assurance comprise jusqu destination Ainsi lorsque les modalit s du contrat n indiquent rien ce sujet le vendeur ne sera pas tenu de souscrire une telle assurance N anmoins l article 32 3 de la Convention lui impose un devoir de collaboration 4 en fournissant la demande de l acheteur les renseigne ments n cessaires dont il dispose afin de permettre ce dernier de conclure un contrat d assurance La principale condition est que l acheteur en fasse la demande ce qui laisse pr sumer qu il ne d tient pas lui m me ces ren seignements d faut d une telle demande le vendeur n a pas s ex cuter et son obligation de renseignement cesse 42 Le contenu de cette obligation de renseignement peut varier selon les circonstances et la nature des marchandises vendues mais habituellement ces renseignements concernent le prix le poids les mesures l emballage et l itin raire de celles ci 43 Aux termes de l article 32 3 concernant cette op ration accessoire la livraison la Convention soumet le vendeur une obligation de renseigne ment dans les conditions mentionn es Dans la mesure o le vendeur ne donne pas les renseignements n cessaires et prive ainsi l acheteur de la possibilit de conclure une assurance de transport celui ci est en droit de consid rer que le vendeur commet de ce fait une contravention au contrat 45 139 C XUEREF Les Incoterms 199
63. gent in vitablement les parties s entendre et coop rer en vue de r aliser leur objectif communf De plus cette collabo ration ne s ach ve pas ipso facto avec la conclusion du contrat la livraison de la chose ou la prestation du service En effet lorsque le contrat s ex cute sur une longue dur e l obligation de coop ration se perp tue Les parties peuvent tre tenues d changer des informations de se rendre des ser vices Cette id e appara t de fa on particuli rement probante dans les sentences des arbitres internationaux8 Il faut reconna tre aussi que l obligation de renseignement n a pas une port e illimit e Elle ne s impose pas de la m me fa on dans tous les contrats de vente et dans toutes les circonstances Pour d terminer l exis tence d une telle obligation il faut se r f rer certains crit res 4 2 Les crit res d existence de l obligation contractuelle de renseignement Nous avons retenu pour notre tude deux importants crit res permet tant de d terminer l existence de cette obligation il s agit d une part de la qualit des parties et d autre part de la prestation fournir 54 Sentence CIRDI du 21 octobre 1983 pr cit e note 49 140 55 P LEGRAND JR Pour une th orie de l obligation de renseignement du fabricant en droit civil canadien 1980 1981 26 R D McGill 207 226 56 M FABRE MAGNAN De l obligation d information dans les co
64. h of Contract by the Seller dans C M BIANCA et M BONELL dir op cit note 135 p 329 la p 343 240 Cette r gle emprunt e au Nachfrist allemand accorde un d lai pour parfaire l ex cu tion afin de sauver le contrat 241 V HEUZ op cit note 92 p 303 242 Y Picon op cit note 14 p 123 243 Sentence CCI n 229i de 1975 pr cit e note 35 990 244 B HANOTIAU R gime juridique et port e de l obligation de mod rer le dommage dans les ordres juridiques nationaux et le droit du commerce international 1987 Revue de droit des affaires internationales 393 394 366 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 Nous retrouvons ensuite l article 63 des dispositions identiques celles de l article 47 concernant cette fois ci le vendeur qui accorde l acheteur un d lai suppl mentaire d ex cution en cas de contravention de sa part Nos remarques sur l article 47 s y appliquent donc mutatis mutandis L on constate enfin que cette r gle sur l octroi d un d lai suppl men taire d ex cution dans le droit uniforme de la vente internationale est en accord depuis longtemps avec les applications jurisprudentielles du droit du commerce international C est la r gle qui fut retenue par l arbitre en 1969 dans l affaire n 1675 lorsqu il d clara En l absence de toute clause de r siliation automatique dans le contrat le retard d une partie dans l ex cution d
65. handises achet es 7 Cette obligation impos e au vendeur corres pond en quelque sorte l obligation de garantie contre l viction contenue dans presque tous les droits nationaux Toutes ces dispositions n ont qu un seul but la protection des droits de l acheteur contre d ventuelles revendications des tiers Ainsi les dispositions de l article 41 obligent le vendeur livrer des marchandises libres de tout droit ou pr tention d un tiers en d autres termes livrer un titre parfait 10 moins que l acheteur n accepte ces conditions Dans ce cas pour que l acheteur puisse accepter de prendre des mar chandises qui par exemple seraient soumises une clause de r serve de propri t ou seraient d j mises en nantissement ou donn es en gage il est n cessaire qu il en connaisse l existence Si par lui m me il n est pas en position de conna tre une telle situation c est alors au vendeur de l informer 106 Article 4 b de la Convention 107 B AUDIT op cit note 88 p 110 108 C SAMSON La Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises tude comparative des dispositions de la Convention et des r gles de droit qu b cois en la mati re 1982 23 C de D 919 948 109 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 311 110 J A PERUGINI DE Pas Y CREUSE Analyse de la Convention de Vienne de 1980 dans N LACAS
66. igations de renseignement de l acheteur 349 3 1 L obligation de renseignement relative au paiement et la prise de livraison 350 3 1 1 Les mesures et les formalit s relatives au paiement se ssesssesessss1es01r1ne 350 3 12 Les actes accomplir relatifs la livraison sessensesessrrreoserersrsserssrereensse 352 3 2 L obligation de renseignement relative l usage sp cial projet des marchan Va ES o nd E EEE tes dde ton E AE nn rs rte 353 3 3 L obligation de renseignement de l acheteur relative la conformit des mar ChandiSeS nn nn ennemie nn ads ei RER Pl 355 33 1 La d nonciation du d faut de conformit mat rielle 355 3 3 2 La d nonciation du d faut de conformit juridique ssessssssrsressrsrrereere ee 357 4 Les obligations de renseignement communes aux parties 357 41 L obligation de renseignement sur tout v nement susceptible d avoir des r percussions sur l ex cution du contrat nes 358 4 1 1 L obligation de renseignement li e la d claration de r solution 358 4 1 2 L obligation de renseignement relative aux contraventions anticip es 359 4 1 2 1 La notification de suspension du contrat 360 4 1 2 2 La notification de l intention de r solution du contrat 361 4 1 3 L obligation de renseignement relative un emp chement d ex cution l eXON TAHON 55 lisent nn entente 363 4 14 L obligation de renseigneme
67. ilit du vendeur est compl te parce que si l acqu reur qui s est fi de bonne foi au vendeur a d cid d acheter c est qu il avait l assurance de la qualit promise Cet usage sp cial se trouve donc entr dans le champ contractuel et le vendeur est tenu de r pondre au besoin manifest par l acheteur car il est pr sum plus profes sionnel que celui cil80 Le second cas est la situation o l acheteur a inform le vendeur conform ment l article 35 2 b mais n a manifest aucune intention de demander l avis de ce dernier Dans ce cas la connaissance de cette infor mation engage tout de m me la responsabilit du vendeur Le seul fait que i77 G LEFEBVRE loc cit note 89 569 178 J O HoNNoLp op cit note 115 pp 306 307 179 R A LICHTSTEINER loc cit note 130 223 180 B AUDIT op cit note 88 p 96 354 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 l usage sp cial projet ait t port la connaissance du vendeur oblige celui ci se compromettre et surtout ne pas rester silencieux puisque son silence pourrait prendre une signification particuli re et quivaloir une r ponse rassurante Le vendeur ne peut donc rester inactif car tant inform de cette situation il a obligation d avertir son cocontractant s il a des objections cet gard d faut de quoi il est li par cette destination particuli re 8 Le vendeur pourrait pr senter
68. ion soit dans les dispositions suivant lesquelles on n en per oit l existence que d une mani re implicite Dans le premier cas les dispositions imposent directement une obliga tion de renseignement en mati re contractuelle telle l obligation du vendeur 85 Commission des Nations Unies pour le droit du commerce international 86 C Samson loc cit note 62 245 87 V MERCIER Le point de vue du vendeur propos d un praticien 1989 15 Droit et pratique du commerce international 564 88 B AUDIT La vente internationale de marchandises Convention des Nations U nies du 11 avril 1980 Paris L G D J 1990 p 51 89 G LEFEBVRE La bonne foi dans la Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises 1993 27 La revue juridique Th mis 561 90 G Morin loc cit note 31 10 336 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 d informer l acheteur sur l identification des marchandises qu il s appr te lui livrer Dans le second cas l obligation de renseignement provient principale ment des pratiques tablies entre les parties et des usages Ainsi un certain nombre de dispositions de la Convention ne touchent la question de l obligation de renseignement dans la vente que d une mani re indirecte Pour en conna tre le contenu et le domaine d application il faut chercher dans les solutions de la jurisprudence Ces derni res faciliteront l
69. ises qu elle d tient n est pas toujours oblig e de notifier son intention de vendre l autre partie En effet l article 88 2 ne rend pas absolue cette obligation d information lorsque les marchandises sont sujettes une d t rioration rapide ou lors que leur conservation entra nerait des frais d raisonnables Dans de tels cas l urgence rend la vente obligatoire et la partie qui vend doit informer l autre partie de son intention dans la mesure du possible seulement cette disposition lui permettant m me de se passer d un tel avis pr alable Ce qui compte ici ce n est pas tant la notification que les mesures prises par le d tenteur des marchandises pour viter une perte trop importante la partie d faillante Par contre tout d faut de notification de la part de celui qui est l origine de la vente occasionnant une perte pour le d biteur devra tre 248 Sentence CCI n 2103 de 1972 1974 101 Journal du droit international 902 Sentence CCI n 2142 de 1974 1974 101 Journal du droit international 892 Sentence CCI n 2478 de 1974 pr cit e note 235 925 Sentence CCI n 2291 de 1975 pr cit e note 35 989 Sentence CCI n 2520 de 1975 pr cit e note 208 992 249 V HEUZ op cit note 92 p 292 250 H ERC MENT ERDEM op cit note 143 p 131 25i B AUDIT op cit note 88 p 189 252 J BARERRA GRAF Preservation of the Goods dans C M Bianca et M J
70. iv Paris L G D J 1989 15 L POUDRIER LEBEL loc cit note 4 591 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 321 de renseignements Dor navant lorsqu une partie contractante conna tra une information dont elle pressent l importance pour son cocontractant elle devra lui communiquer celle ci au nom de l id e que Demogue se faisait de la relation contractuelle des parties savoir que les contractants for ment une sorte de microcosme c est une petite soci t o chacun doit travailler dans un but commun qui est la somme des buts individuels poursuivis par chacun L on remarque que partir de cette volution des id es et des men talit s sont r cemment apparus dans le droit des contrats des devoirs moraux traditionnels lev s au titre de principes moraux d un nouvel quilibre contractuel tels que la coop ration la collaboration et l entraide D ailleurs l observation de la jurisprudence arbitrale a permis de mettre en lumi re l existence d un principe g n ral imposant aux parties une v ri table obligation d assistance mutuelle 8 Bien que tous ces principes moraux soient intimement li s et enche v tr s soit en interdisant de tromper autrui soit en imposant une obligation positive de l aider nous ne retiendrons pour notre analyse que ceux de la bonne foi et de la coop ration qui nous conduiront ainsi l tude de l obligation de renseignement dans l
71. ive du vendeur qui doit tre prise en consid ra tion comme le rappelle le professeur Ghestin Par contre l id e que le vendeur est cens conna tre la marchandise dont il fait commerce et ceci d une fa on diff rente de l acheteur n est jamais cart e lors de l ana lyse de la preuve de la connaissance du vendeur son tour l article 68 sanctionne le vendeur pour avoir manqu son obligation de renseignement concernant des marchandises ayant p ri ou ayant t d t rior es en cours de transport Cette disposition emp che le vendeur de transf rer les risques l ache teur lorsqu il ne l a pas inform au moment de la vente de la perte ou de la d t rioration des marchandises qu il connaissait ou aurait d conna tre C est donc lui qui en assume la charge Cette sanction du comportement du vendeur en d faut de ne pas avoir inform son acheteur est une r gle de bon sens d coulant du principe du respect de la bonne foil 5 100 J P PLANTARD Un nouveau droit uniforme de la vente internationale La Convention des Nations Unies du 11 avril 1980 1988 115 Journal du droit international 311 340 101 F ENDERLEIN et D MASKOW International Sales Law New York Oceana 1992 p 163 102 C MouLy Que change la Convention de Vienne sur la vente internationale par rapport au droit fran ais interne 1991 2 Recueil Dalloz Sirey Chronique XV 77 la p 78 1
72. iver the goods or if the goods have been delivered that the seller demands their return207 Ind pendamment de toutes les conditions qui permettent une partie de d clarer le contrat r solu ce dernier conserve toute sa force d ex cution aussi longtemps qu une partie n exp die pas cette notification Elle est une condictio sine qua none de la r solution Ainsi l article 26 r affirme le principe selon lequel le droit d une partie de r soudre le contrat s op re par notification l autre partie 4 1 2 L obligation de renseignement relative aux contraventions anticip es Dans le contexte de la vente internationale il peut arriver lors de T ex cution du contrat qu une partie constate que son cocontractant n ex cutera pas ses obligations ou ne les ex cutera qu imparfaitement Devant une telle situation la Convention et c est l l un de ses aspects originaux2 permet celui ci de suspendre l ex cution de son obligation et l autorise m me produire une d claration de r solution anticip e lorsqu il est mani feste que son cocontractant commettra une contravention essentielle La Convention a voulu de cette fa on viter une perte au cr ancier qui ex cuterait ses obligations alors que le d biteur ne serait pas en position d ex cuter les siennes Ainsi l article 71 permet il une partie de diff rer l ex cution de ses obligations alors que l article 72 va plus loin en p
73. l article 73 3 4 13 L obligation de renseignement relative un emp chement d ex cution l exon ration Il s agit cette fois de traiter d une obligation d information d coulant de difficult s ne relevant pas du fait des parties mais d v nements ext rieurs La r gle contenue dans l article 79 4 oblige la partie ne pouvant s ex cuter avertir l autre partie de l emp chement et de ses effets sur sa propre capacit de respecter ses obligations Elle vise principalement permettre au cr ancier de prendre position face cette situation nouvelle M me si la disposition ne le mentionne pas il est essentiel que la notification contienne dans un premier temps une description de la nature de l emp chement par exemple une guerre une meute une d cision gou vernementale ou une catastrophe naturelle22 Par contre la disposition pr voit que le d biteur de l obligation devra dans sa notification faire conna tre au cr ancier les cons quences de l em p chement sur sa capacit d ex cuter ses obligations De cette fa on il pourra renseigner le cr ancier sur la dur e de l emp chement et sur la possibilit d ex cuter ult rieurement ses obligations ou m me de les ex cu ter diff remment Il est exig aussi que l avertissement arrive destination dans un d lai raisonnable Il produira ses effets au moment o le destinataire l aura re u 226 K H NEUMAYER et C MING
74. l obligation de renseignement impos e aux parties ouvre la voie l change d information qui peut aider liminer les emp chements d ex cution et viter la r solution du contrat Dans le m me ordre d id es la Convention qui pr voit le droit une partie de rem dier un retard d ex cution oblige l autre partie l informer sur le d lai accord C est ainsi que la partie en retard pourra prendre les mesures appropri es Enfin la Convention qui tente d instituer une collaboration entre les parties en les obligeant conserver les marchandises en leur possession et appartenant l autre partie impose la partie d tentrice de celles ci l obligation expresse d informer son cocontractant de son intention de les vendre M me s il n est pas toujours facile de s parer compl tement les obliga tions du vendeur et de l acheteur 5 les obligations communes relatives l obligation de renseignement sont toutes de la m me cat gorie par leur destination soit celle de permettre aux parties de prendre les mesures appropri es l encontre de certaines difficult s rencontr es en cours d ex cution du contrat 4 1 L obligation de renseignement sur tout v nement susceptible d avoir des r percussions sur l ex cution du contrat 4 1 1 L obligation de renseignement li e la d claration de r solution M me si la Convention favorise le maintien du contrat elle off
75. le circonscrire qu elle est le r sultat de cette r f rence la morale du commerce international et du droit En fait la bonne foi appara t comme la cons cration g n rale d une exigence de loyaut dans le comportement dont le degr requis peut tre d termin par le juge ou l arbitre international partir des usages et des pratiques contractuelles C est le cas de l affaire Norsolor o le tribunal a cherch savoir si la rupture du mandat tait imputable au comportement de l une des parties et si elle avait caus l autre un pr judice qui serait ainsi injustifi et dont l quit imposerait alors qu il soit r par Ainsi en rapprochant la bonne 20 G Cornu dir Vocabulaire juridique 4 d Paris P U F 1994 p 105 21 M FONTAINE Best Efforts Reasonable Care Due Diligence et r gles de l art dans les contrats internationaux 1988 Revue de droit des affaires internationales 983 985 22 D TaLLON et D HARRIS Le contrat aujourd hui comparaisons franco anglaises t 196 coll Biblioth que de droit priv Paris L G D J 1987 p 208 23 R R KATHREIN et D B MAGRAW The Convention for the International Sale of Goods Handbook of Basic Materials Washington American Bar Association 1987 pp 77 78 24 C SAMSON L harmonisation du droit de la vente internationale de marchandises entre pays de droit civil et pays de common law dans Droit contemporain
76. lement dans les contrats de vente internationale de marchandises Dans la premi re partie nous tenterons d abord de d terminer les fondements sur lesquels repose une telle obligation en proc dant une analyse de la doctrine et surtout des sentences arbitrales internationales sur l obligation de renseignement dans les contrats internationaux en g n ral Compte tenu de l ampleur du sujet et consid rant que la vente est de loin le principal instrument du commerce international nous avons choisi d tudier dans la seconde partie les dispositions concernant cette obliga tion dans la Convention des Nations Unies sur les contrats de vente inter nationale de marchandises Nous analyserons ainsi les principaux articles de la Convention qui se pr tent ou peuvent se pr ter une application de l obligation de renseignement Premi re partie L obligation de renseignement dans les contrats internationaux L obligation de renseignement trouve son fondement th orique dans les consid rations morales qui forment l ensemble des principes constituant les r gles de conduite que chacun doit respecter Ainsi l obligation de renseignement serait le r sultat naturel de l application des principes de bonne foi et de la moralit contractuelle La jurisprudence arbitrale est l origine de l mergence de certains principes g n raux du droit des contrats internationaux fond s sur la bonne foi On constate examen des sente
77. n con u par la CNUDCIS pour favori ser le d veloppement du commerce international vise entre autres assu rer la survivance du contrat f Dans ce but la Convention essaie de cr er un quilibre entre les int r ts oppos s du vendeur et de l acheteur Pour atteindre cet objectif elle impose aux parties une obligation g n rale de coop ration et de la m me mani re elle oblige par exemple une partie chaque fois que cela est opportun communiquer une information importante l autre parties Nous verrons donc dans la seconde partie comment la Convention impr gn e du principe de bonne foif a ins r express ment dans ses dispositions des obligations de renseignement et du m me coup nous ten terons de d gager celles qui s y trouvent implicitement Ces applications constituent des usages et des principes principalement forg s par la pratique arbitrale et qui s imposent tous les op rateurs du commerce interna tional 1 Les obligations expresses et les obligations implicites de renseignement Sur le plan th orique nous avons vu que l obligation de renseignement trouve son fondement dans les consid rations morales qui de mani re grandissante impr gnent le droit des contrats internationaux Sur le plan technique l obligation de renseignement prend sa source dans le texte m me de la Convention soit dans les dispositions non ant express ment une telle obligat
78. n demeure pr alable ne peut tre retenue comme conforme au principe de bonne foi L obligation pr alable d information contenue dans la disposition de l article 72 fait appara tre clairement l intention des auteurs de la Convention 217 H T BENNETT Anticipatory Breach and Instalment Contracts dans C M BIANCA et M J BONELL dir op cit note 135 p 513 la p 523 218 J O HONNOLD op cit note 115 p 485 219 V HEUZ op cit note 92 p 316 220 H ERC MENT ERDEM op cit note 143 p 188 221 Sentence CCI n 5904 de 1989 1989 116 Journal du droit international 1107 note G A ALVAREZ id 1114 362 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 de maintenir jusqu la limite du possible le lien contractuel des parties Ainsi pour le cr ancier lorsqu il n y a pas d urgence selon le professeur Heuz la prudence lui commande d aviser son cocontractant de ses intentions et d attendre ses explications avant de prendre sa d cision C est cette d marche qui a permis en 1993 au Tribunal r gional de Krefeld en Allemagne d admettre la r solution anticip e du contrat par le vendeur En effet l acheteur n ayant pas r gl une livraison ant rieure le vendeur s acquitta de son obligation d information en application de l article 72 par l envoi d une mise en demeure et d une lettre d un avocat impartissant l acheteur un d lai pour payer et le me
79. na ant de voies de droit en cas de non paiement 2 Parmi les incidents d ex cution retenus par la Convention citons en dernier lieu ceux provoqu s par la vente livraisons successives Le paragraphe 1 de l article 73 traite de la r solution du contrat pour une livraison seulement et qui ne nuit en rien aux autres livraisons Chaque livraison tant consid r e comme un contrat autonome auquel s ap pliquent les r gles de la Convention sur la r solution l obligation d informer le cocontractant s ex cutera donc par la notification de l article 26 Par contre c est au paragraphe 2 que l on retrouve la r solution anticip e du contrat pour les livraisons futures lorsqu une partie a de s rieuses raisons de penser qu il y aura contravention essentielle lors des livraisons sub s quentes Il faut souligner que le texte de ce paragraphe n exige aucune notifica tion pr alable comme celle pr vue dans le paragraphe 2 de l article 72 Malgr tout il semblerait selon certains auteurs 2 que en appliquant les r gles d interpr tation de l article 7 2 de la Convention l on puisse par analogie appliquer aux dispositions de l article 73 2 les r gles sur l obliga tion pr alable d information contenues dans les dispositions de l article 72 2 laissant ainsi la possibilit une partie de fournir des assurances suffisantes de bonne ex cution Disons seulement que nos remarques pr c
80. nce ill gitime du cr ancier peut conduire limiter l obligation de renseignement du d biteur et m me la supprimer compl tement Ce qui fait na tre l obligation de renseignement c est le d s quilibre des connaissances entre les contractants 8 L ignorance d pendra de la qualit de ces derniers Ainsi la qualification professionnelle de l acheteur all gera le plus souvent l obligation de renseignement de son vendeur En principe l acheteur doit s informer sur ce qui l int resse c est l le devoir de s informer soi m me ce sujet le professeur Jourdain dit du cr ancier des renseignements qu une certaine diligence d ailleurs variable en fonc tion des circonstances s impose lui dans la recherche des informations dont l absence lui serait pr judiciable L acheteur en sa qualit d op rateur du commerce international ne peut rester passif lorsqu il contracte et le droit anational comme le droit national exige de lui qu il fasse preuve de curiosit On pourrait cet gard transposer un adage du droit anglais emptor debet esse curiosus l ache teur doit tre curieux raison de plus lorsqu il est lui m me un profes sionnel Ainsi dans l affaire Atlantic Triton le tribunal arbitral a constat un manquement au devoir de s informer de l acheteur concernant l inad quation du mat riel qu on lui proposait et a estim que la mission gui n
81. nces arbitrales r centes la mise en vidence de la n cessit pour les parties un contrat international de coop rer de bonne foi en veillant notamment au respect des exigences de lPobligation de renseignement 1 Le devoir moral et les principes g n raux du droit Il est depuis longtemps reconnu que l obligation de renseignement dans les contrats prend sa source dans les r gles de la morale C est par l inter pr tation des concepts g n raux qui varient suivant les poques et les lieux que s introduit cette morale dans le droit Cette derni re contient l ensemble 1 Nous utiliserons sans distinction les notions d obligation de renseignement et d obliga tion d information 2 Doc Off A CONF 97 19 Convention des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises Acte final de la Conf rence des Nations Unies sur les contrats de vente internationale de marchandises Vienne 10 mars 11 avril 1980 New York Nations Unies 1981 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 319 des valeurs essentielles que partagent les nations civilis es et qui constitue l expression du droit naturel partir de ce droit les juges et les arbitres internationaux dans leur activit pr torienne forgent les principes g n raux du droit du commerce international D apr s le professeur Kahn les principes g n raux seraient le v tement moderne du droit naturel L interpr tation des conce
82. ns des tiers Ainsi d s que l acheteur en a connaissance lors de la conclusion du contrat le vendeur n a plus r pondre de cette garantie C est l att nuation qu ap porte l article 42 2 a Dans tous les cas le vendeur a avantage bien renseigner son acheteur et la Convention par ce dernier article le pousse en ce sens puisque d s que l acheteur est inform le vendeur n est plus tenu de l obligation pr vue dans le paragraphe 1 de l article 42 Enfin m me si le vendeur a int r t s affranchir de cette obligation il reste soumis malgr tout l obligation de renseignement en vertu du prin cipe de bonne foi de l article 7 lequel principe imposerait au vendeur l obligation d informer son cocontractant des doutes qu il a lui m me sur les droits des tiers qui pourraient toucher les marchandises 23 Nous avons vu aussi qu en vertu de l article 43 1 l acheteur perd le droit de se pr valoir de la garantie d viction s il n informe pas rapidement le vendeur de la r clamation d un tiers Par contre le vendeur sous l article 43 2 perd lui m me le droit d opposer l acheteur un d faut de d nonciation s il connaissait la pr tention du tiers 119 J GHESTIN et B DESCH op cit note 63 p 147 120 J HEUZ op cit note 92 p 243 121 Ibid 122 J P PLANTARD loc cit note 100 341 123 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 320 B AU
83. ns un d lai raisonnable de son incapacit ex cuter ses livraisons de carburant pour cause de force majeure Les arbitres constatent que l annulation des autorisations d exportation par les autorit s roumaines constitue indiscutablement un cas de force ma jeure et que le contrat impose la partie qui l invoque l obligation de porter sans d lai la connaissance de l autre partie la survenance de la force majeure et les cons quences qu elle entend en tirer Le vendeur roumain n ayant inform l acheteur que tr s tardivement le tribunal arbitral conclut sur ce moyen d exon ration que la D fenderesse a ainsi perdu la possibilit de s en pr valoir 2 rendant ainsi inopposable l acheteur un tel emp chement IH faut aussi souligner que la disposition contenue dans l article 79 4 confirme par ces effets un principe g n ral de la Convention savoir que le cr ancier de cette obligation de renseignement devra d s lors prendre les mesures n cessaires afin de minimiser ses pertes 4 1 4 L obligation de renseignement li e au droit de rem dier un retard d ex cution La Convention afin de favoriser le maintien du contrat permet une partie d accorder un d lai suppl mentaire d ex cution lorsque l autre partie est en retard pour ex cuter ses obligations Cette r gle est pr vue dans 232 D TALLON Exemptions dans C M Bianca et M J BONELL dir op ci
84. nsables son fonctionnement la forma tion du personnel utilisateur Pour que l achat remplisse sa fonction il faut une correspondance troite entre les qualit s de cette marchandise et sa destination Le vendeur doit alors renseigner et conseiller l acqu reur aussi bien sur son utilisation que sur son acquisitions Dans certains cas la dangerosit de la marchandise fera peser sur le d biteur une obligation de renseignement stricte Elle consistera d abord informer l acqu reur sur le caract re dangereux du produit et ensuite lui fournir un mode d emploi o se trouvent tous les renseignements indis pensables son usage s curitaire Par contre cette obligation sera moins tendue lorsque l acqu reur sera un professionnel de la m me sp cialit S Enfin soulignons que nous avons choisi ces deux crit res parmi une foule d autres caract re tout fait variable parce qu ils sont certainement selon nous les plus importants l ments auxquels les arbitres interna tionaux ne peuvent chapper lors de la d termination de l tendue d une obligation de renseignement 64 P MALAURIE et L AYN S op cit note 45 p 200 note n 52 65 B JapaAUD et R PLAISANT Droit du commerce international 4 d Paris Dalloz 1991 p 116 66 J GHESTIN et B DESCH op cit note 63 p 922 67 Y PICOD op cit note 14 p 123 68 P MALAURIE et L AYN S op cit note 45 p 203 69 Id
85. nt li e au droit de rem dier un retard d eX CUHON ner nn nee dise ia os dees 364 4 1 5 L obligation de renseignement li e la conservation des marchandises 366 5 Conclusion de la seconde partie nssessseseesnessosertosstrssersurerstsnsstesenesrnnnsreenursnovssesenssnes 368 Conclusion g n rale init ten ri ten lei nent en aaoo 369 Dans le contexte actuel de la vie internationale des affaires o le contrat tient une place des plus importantes on assiste depuis quelques ann es la reconnaissance du plus en plus grande d une obligation de coop ration entre les parties pour la bonne ex cution de celui ci La coop ration demand e aux contractants implique une information r ciproque afin de permettre chacun d ex cuter au mieux ses obligations L apparition et la mise en uvre d une obligation de renseignement dans le droit du commerce international t moignent ainsi d un plus grand souci de transparence dans les relations contractuelles priv es En vertu de cette obligation chacune des parties un contrat international serait tenue de porter la connaissance de son partenaire toutes les informations n ces saires la r alisation du projet commun c est dire l ex cution parfaite de leur contrat 318 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 Nous avons donc choisi d tudier dans le pr sent article l obligation de renseignement dans certains contrats internationaux et principa
86. ntaire lui est accord et le renseigne sur la dur e de cette p riode de temps C est l une autre obligation implicite de renseigne ment laquelle est soumis l acheteur En contrepartie la Convention l article 47 2 exige express ment que le vendeur informe par notification l acheteur lorsqu il n a pas l inten tion de livrer la marchandise dans le d lai imparti L obligation d information pr vue dans cet article n est exig e que dans la mesure o un d lai imparti a t accord par l acheteur M me si aucun d lai n est mentionn pour que soit transmise la notification de non ex cution du vendeur il est n cessaire que ce dernier fasse savoir le plus rapidement possible s il pourra ou non ex cuter ses obligations Cette derni re disposition est une autre application du principe selon lequel un contractant doit tre tout instant inform par son cocontractant de tout changement dans l ex cution du contrat ce qui est tout fait conforme l obligation d avoir l gard de l autre un comportement qui ne puisse lui nuire L une des cons quences directes de l obligation de renseignement pr vue dans cette disposition est la possibilit pour l acheteur de minimiser son pr judice et ainsi sauvegarder ses int r ts conomiques 238 Doc off A CONF 97 19 op cit note 2 p 42 Voir le commentaire sous l article 43 239 M WILL Remedies for Breac
87. ntrats essai d une th orie t 221 coll Biblioth que de droit priv Paris L G D J 1992 p 351 57 P LE TOURNEAU De l all gement de l obligation de renseignement et de conseil 1987 2 Recueil Dalloz Sirey Chronique XIX 101 104 58 Sentence CCI n 2443 de 1975 pr cit e note 35 989 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 329 4 2 1 La qualit des parties La qualification et les comp tences tant du cr ancier que du d biteur de l obligation de renseignement d terminent la port e exacte de cette obligation La jurisprudence arbitrale fait peser sur les op rateurs du com merce international une pr somption de comp tence professionnelle C est ainsi que les arbitres pr sument que les parties n ont pu en raison de leur exp rience se m prendre sur la partie de leurs engagements contrac tuels Dans cet esprit les arbitres se refusent presque toujours recon na tre que des professionnels du commerce international puissent invoquer un vice de consentement Par ailleurs ils sont plus ouverts comme dans l affaire Kl ckner lorsqu ils ont valuer selon les circonstances la res ponsabilit d un cocontractant qui poss dait des renseignements utiles et qui ne les a pas transmis l autre partie Il faut dire que la pr somption de comp tence professionnelle est toujours susceptible de preuve contrairef Il est possible lors d un dif f rend qu une pr
88. nvention relativement aux contraventions essentielles qui se sont d j produites L obligation d information est la m me et son contenu doit se faire conna tre par voie de notification confor m ment l article 26 Par contre le paragraphe 2 de l article 72 oblige un cr ancier dans certaines circonstances informer pr alablement le d biteur de son intention de d clarer le contrat r solu En effet la disposition impose au cr ancier ayant telle intention de la notifier l autre partie s il dispose du temps n cessaire pour ce faire Dans un tel cas une possibilit est laiss e au d biteur de donner des assurances de bonne ex cution videm ment pour que ce dernier puisse s ajuster il est aussi n cessaire que le cr ancier le renseigne sur les raisons qui l incitent vouloir la r solution du contrat Nos commentaires sont les m mes que ceux mis sur la connais sance des motifs de suspension de l article 71 puisqu il s agit encore ici d appr ciation du comportement des cocontractants fond e sur la bonne foi Dans une sentence arbitrale de la CCI de 1989 l arbitre appliquant les principes et usages g n raux du commerce international jugea abusif en l esp ce l annulation des commandes par l acheteur pour sanctionner les retards de livraison Le fondement d une telle d cision est que envoi par l acheteur d une lettre d annulation non motiv e et sans mise e
89. ocontractant des obstacles que la r glementation des changes qu il doit respecter peuvent introduire dans l ex cution du contrat Cette r gle fait partie des principes d UNIDROIT relatifs aux con trats du commerce international o l on consid re qu en cas de man quement cette obligation d information un tribunal peut tre amen ne pas tenir compte de l exigence d autorisation ou conclure que la partie qui n a pas communiqu l existence de l exigence a implicitement garanti que l autorisation serait obtenue 7 3 1 2 Les actes accomplir relatifs la livraison Ensuite l acheteur a l obligation d accomplir tout acte permettant au vendeur d effectuer sa livraison c est le paragraphe a de l article 60 Cette disposition est une autre manifestation de l esprit de la Convention qui l instar de l article 54 t moigne de l importance de la coop ration dans la vente internationale de marchandises 73 En effet la disposition oblige l acheteur un devoir d assistance 74 envers le vendeur dans le seul but de lui faciliter la livraison Le contenu de cette obligation variera en fonction des dispositions d j pr vues dans le contrat et selon que la livraison doit se faire chez le vendeur ou dans le pays de l acheteur ce dernier devant selon le cas fournir au vendeur les informations n cessaires la prise de livraison 5 Si par exem ple le contrat
90. orsque l ex cution du contrat se heurte de graves difficult s de se concerter et de coop rer activement pour chercher les moyens de les surmonter L existence m me du contrat international exige que les parties fassent preuve de solidarit et impose des comportements suivre et ce toujours au nom de leurs int r ts communs Une obligation de coop ration sera exig e d un cocontractant toutes les fois qu il pourra tre utile l autre lors de l ex cution de ses obligations C est le cas lorsque l objet de l obligation de coop ration est une information Comme le soulignait le professeur Kahn c haque fois que l un des contractants exerce une activit qui peut avoir une influence sur l ex cution des obligations contractuelles il doit en avertir l autre Ainsi une obligation de renseignement se justifie tr s souvent entre les contractants par l application des principes de bonne foi et de coop ration Nous verrons donc maintenant surtout par l examen de la jurisprudence en 34 Y DERAINS Les tendances de la jurisprudence arbitrale internationale 1993 120 Journal du droit international 829 849 35 Sentence CCI n 2443 de 1975 cit e par Y DERAINS dans les observations sous la sentence CCI n 2291 de 1975 1976 103 Journal du droit international 989 991 36 S JARvIN et Y DERAINS op cit note 6 p 274 Sentence CCI n 2291 de 1975 pr cit e note 35 990
91. p 201 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 331 4 3 Le contenu et les limites de l obligation de renseignement L obligation de renseignement existe lorsque le d biteur qui conna t l information ou doit la conna tre sait qu elle porte sur un fait pertinent de fa on d terminante pour son cocontractant surtout lorsque ce dernier a mis sa pleine confiance dans la connaissance du d biteur L affaire Kl ckner nous en donne encore une bonne illustration Dans ses observations le professeur Gaillard nous dit de cette sentence qu elle para t m riter d tre approuv e lorsqu elle observe que le principe suivant lequel une personne qui s engage dans des rapports intimes fond s sur la confiance doit traiter avec son coll gue de fa on franche loyale et candide est un principe g n ral et lorsqu elle sanctionne le cocontractant qui s abstient de r v ler son partenaire des faits qui s ils avaient t connus de lui l auraient incit mettre un terme un q projet devenu irr aliste On retrouve aussi dans une autre sentence arbitrale l application du m me principe sauf que cette fois c est l acheteur qui est tenu responsable de ne pas avoir inform son vendeur des probl mes de devises dans son pays qui l ont conduit ne pas honorer ses paiements Les arbitres con clurent donc que l acheteur n tait pas sans faute parce qu il savait ou tout au moins devait savoi
92. place parmi les principes g n raux du droit applicables aux contrats internationaux Un autre auteur dira qu elle fait partie des principes de la lex mercatoria Une jurisprudence r cente rappelle aussi que le fondement de l obligation de renseignement dans les contrats repose sur la bonne foi ou le devoir de loyaut M me s il s agit dans l affaire Kl ckner de la vente d un syst me cl s en main o la justification de la d cision reposait sur la complexit d une telle entreprise cela n emp che pas l application de ces m mes prin cipes g n raux aux contrats de vente pure et simple La r gle voulant que 48 E GAILLARD La distinction des principes g n raux du droit et des usages du commerce international dans tudes offertes Pierre Beller Paris Litec 1991 p 204 Sur des r gles tir es d une convention internationale en vigueur voir Kl ckner Belge S A et Kl ckner Handelsmaatschappij c R publique unie du Cameroun et St camerounaise des engrais Sentence CIRDI du 21 octobre 1983 1984 111 Journal du droit interna tional 409 article 71 principe de l exception d inex cution de la Convention de Vienne sur le contrat de vente internationale de marchandises Sur une convention internationale non en vigueur utilis e par les arbitres voir Sentence CCI n 3131 pr cit e note 25 525 49 Kl ckner Belge S A et Kl ckner Handelsmaatschappij c R publique unie d
93. pts g n raux est donc celle des juges et des arbitres qui en d finitive mettent en application les r gles de d termination du contenu obligationnel du contrat international Il est int ressant de remarquer qu il y a depuis peu de temps une tendance l gislative et jurisprudentielle croissante exiger dans les rela tions contractuelles internationales une plus grande moralisation C est principalement dans le domaine de la corruptionf et du trafic d influence que se manifeste le plus le d sir des arbitres internationaux de moraliser les relations commerciales internationales Le droit exige de plus en plus de r gles de comportement strictes sur le plan de la formation conclusion et de l ex cution des conventions contrac tuelles en accord avec l ordre public transnational Selon P Lalive L ordre public transnational est ici menac par des comportements directement hostiles des principes dont le fondement thico juridique est g n ralement admis Au demeurant la r pression de ces comportements n est pas seulement pr vue sinon toujours effectivement appliqu e par les lois internes de la plupart des pays le caract re r pr hensible de ces pratiques r sulte aussi d une s rie de textes internationaux dont on se bornera rappeler ici titre d exemple ceux qui manent de l Organisation des Nations Unies de la Chambre de commerce inter nationale et des Communaut s europ ennes 3 P KaHN
94. r que son pays se trouvait dans une situation difficile sur le plan mon taire Le vendeur est d finitivement tenu de renseigner avec exactitude l acheteur surtout un non initi chaque fois que cela est utile ce dernier L exigence d exactitude l entra nera donc s informer lui m me pour mieux informer son cocontractant 4 3 1 L obligation du vendeur de s informer pour mieux informer La question est de savoir jusqu o un contractant qui ne conna t pas avec certitude une information qui int resse son cocontractant doit aller pour trouver l information exacte Dans un premier temps nous partirons du postulat que l acheteur n est pas en position de se renseigner lui m me Avant de tenter de r pondre aux questions de l acheteur le vendeur doit en premier lieu aider celui ci les formuler C est la phase d tude des besoins que comporte normalement la vente Du devoir de collaboration s installe le dialogue entre les parties le vendeur doit informer l acheteur 70 C DUDREUIL L obligation de renseignement de l assureur vers une moralisation des relations entre assureurs et assur s 1993 27 La revue juridique Th mis 453 460 71 Sentence CIRDI du 21 octobre 1983 pr cit e note 49 141 72 Sentence CCI n 3093 3100 de 1979 1986 107 Journai du droit internationai 951 note Y DERAINS id 953 Nous traiterons de cette sentence dans la seconde partie de notre
95. re aussi conform ment l article 26 la possibilit une partie l s e de d cla rer la r solution pour mettre fin la vente La partie qui veut mettre fin au contrat doit le faire par notification l autre partie Cette condition est essentielle 5 et sans elle la d claration de r solution est sans effet Comme il appartient une partie de se prononcer unilat ralement cette d cision du cr ancier doit bien entendu tre port e la connaissance du d biteur Si par exemple le contrat doit tre r solu par l acheteur il 202 V HEUZ op cit note 92 p 292 203 P KAHN loc cit note 175 983 204 V HEUZ op cit note 92 p 310 205 H ERC MENT ERDEM op cit note 143 p 172 206 V HEUZ op cit note 92 p 315 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 359 est important que la situation soit connue le plus t t possible du vendeur afin de limiter les pertes C est le but de cette obligation d information d att nuer les cons quences de la r solution Ainsi le vendeur pourra imm diatement cesser la fabrication emballage ou l exp dition des mar chandises Le professeur Honnold r sume le tout en ces termes A buyer s declaration of avoidance to be effective under Article 26 must inform the seller that the buyer will not accept or keep the goods Conversely a seller s declaration of avoidance must inform the buyer that the seller will not del
96. s du vendeur relatives l individualisation et la localisation des marchandises la Convention contient des dispositions pro pres l obligation de renseignement permettant aux parties d ex cuter leur prestation 94 B AUDIT op cit note 88 p 177 338 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 Enfin la Convention pr voit des r gles compl mentaires qui s ap pliquent l obligation de renseignement du vendeur lorsque en l absence d accord contractuel ce dernier veut rem dier un manquement de sa part ou d sire sp cifier lui m me les marchandises livrer d faut de ce faire par l acheteur 2 1 L obligation de renseignement relative la conformit des marchandises 2 1 1 La conformit mat rielle L article 40 de la Convention traite de l obligation faite au vendeur de r v ler l acheteur les faits qui ont conduit un d faut de conformit qu il connaissait ou ne pouvait ignorer dans le cas pr cis o ce vendeur veut opposer l acheteur le fait que ce dernier est selon les articles 38 et 39 hors d lai pour invoquer un d faut de conformit au sens de l article 35 Cette disposition vise emp cher le vendeur de se servir des articles 38 et 39 l encontre de l acheteur C est un temp rament aux obligations de notification de l acheteur en cas de d faut de conformit des marchan dises Elle reprend le principe universel voulant que le vendeur de
97. sa confiance en lui C est l l tendue de l obligation du vendeur de s informer pour mieux r pondre aux questions de l acheteur Le plus souvent l obligation de s informer pour mieux renseigner se rencontre lorsque le vendeur est un professionnel et que l acheteur ne l est pas tel tait notre premier postulat ou lorsque l information porte sur les qualit s substantielles de la prestation que le vendeur fournit par exemple dans le cas d un nouveau produit ou du caract re technique de celui ci Ainsi comme on vient de le voir dans le contrat de vente comme dans toute relation contractuelle il y a un minimum de renseignements qui doivent tre donn s Il convient donc de renseigner suivant les circons tances celui qui ne peut pas trouver lui m me les renseignements Mais qu en est il lorsque le cr ancier de l information est en position de la conna tre sans l intervention du d biteur 4 3 2 L obligation de l acheteur de s informer Notre second postulat correspond au cas o le cr ancier de l informa tion par exemple l acheteur peut la trouver lui m me En ce sens la 74 P MALAURIE et L AYN S op cit note 45 p 204 75 Atlantic Triton c R publique de Guin e Sentence CIRDI du 14 avril 1986 1988 115 Journal du droit international 181 182 76 Y PiCOP op cit note 14 p 121 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 333 connaissance o l ignora
98. se t 196 coll Biblioth que de droit priv Paris L G D J 1987 p 171 a p 172 326 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 n cessit de la distinction s impose En effet si les arbitres concluent une r ticence dolosive ils sont tenus de prononcer la nullit du contrat l oppos en d cidant qu une telle obligation affecte principalement l ex cution du contrat ils disposent d une large latitude dans le choix des sanctions Nous tudierons donc obligation g n rale de renseignement dans la vente internationale de marchandises en abordant successivement ses dif f rents fondements les crit res qui vont la d terminer ainsi que son con tenu et ses limites 4 1 Les fondements juridiques de l obligation de renseignement Il est possible dans un premier temps de retracer l obligation de renseignement dans le contrat lui m me C est le cas lorsqu il a pour objet une obligation principale et expresse d information on n a qu penser au contrat de vente de renseignements des entreprises sp cialis es telles les agences de renseignements commerciaux M me si cette obligation est sanctionn e sur le fondement des principes g n raux de la responsabilit contractuelle elle n entre pas dans la cat gorie vers laquelle s oriente pr ci s ment notre tude Notre int r t porte plut t sur l obligation de renseignement que l on pourrait qualifier d o
99. t note 135 p 572 la p 587 233 M FONTAINE Droit des contrats internationaux Analyse et r daction de clauses Paris Forum europ en de la communication 1989 p 223 234 D BLANCO N gocier et r diger un contrat international Paris Dunod 1993 p 180 235 Sentence CCI n 2478 de 1974 1975 102 Journal du droit international 925 note Y DERAINS id 926 236 Ibid 237 B AUDIT op cit note 88 p 186 N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 365 l article 47 pour l acheteur et dans l article 63 pour le vendeur L application de celle ci requiert un change de communications entre les parties chacune d elles devant informer l autre de ses intentions dans une telle situation Ainsi l article 47 1 oblige t il l acheteur accorder au vendeur un d lai suppl mentaire pour ex cuter ses obligations lorsque par exemple ce der nier est en retard pour livrer les marchandises La Convention rejette l id e que l acheteur puisse d clarer la r solution du contrat simplement pour un retard d ex cution du vendeur Elle oblige l acheteur donner au vendeur une autre chance en lui accordant ainsi un d lai suppl mentaire de livraison Cette r gle2 ne s applique videmment pas si le retard cause un dommage si important qu il quivaut une contravention essentielle Cette communication de l acheteur au vendeur informe donc ce dernier qu un d lai suppl me
100. t selon la jurisprudence arbitrale internationale une notion fondamentale du droit des contrats et m me une source auto nome de la lex mercatoria C est sur cette notion que les arbitres s ap puient dans leur action de moralisation des relations commerciales interna tionales La bonne foi est un principe moral reconnu depuis longtemps en droit positif et il conna t de multiples applications 5 telles l obligation d hon n tet et l obligation de loyaut l On peut dire de celles ci en mati re d obligation de renseignement qu elles correspondent une obligation passive consistant en un devoir de ne pas mentir le contractant ne doit pas induire son partenaire en erreur en lui disant sciemment le contraire de ce qu il sait vrai Largement inspir de consid rations morales un degr suppl men taire de franchise est apparu pour atteindre celui d une obligation positive 10 B RUDDEN Le juste et l inefficace pour un non devoir de renseignements 1985 84 Revue trimestrielle de droit civil 91 11 Sentence CCI n 5953 de 1989 1990 117 Journal du droit international 1056 1060 12 B GoLDMAN La lex mercatoria dans les contrats et l arbitrage internationaux r alit et perspectives 1979 106 Journal du droit international 475 13 L POUDRIER LEBEL loc cit note 4 588 14 Y Picop Le devoir de loyaut dans l ex cution du contrat t 208 coll Biblioth que de droit pr
101. t pas son vendeur qui s il avait su n aurait peut tre pas contract ou sinon aurait certainement exig des garanties de paiement Ainsi l on peut consid rer en appliquant la Convention de Vienne dans un tel cas que les exigences de l article 54 ne seraient pas respect es et que le fait de ne pas informer du refus d autorisation quivaudrait une inex cution 0 C est donc l une des illustrations qui nous permet de dire que l arti cle 54 contient implicitement une obligation d information faisant partie des mesures prendre afin de permettre le paiement par l acheteur D ailleurs la jurisprudence arbitrale reconna t depuis longtemps cette obligation de renseignement qui doit tre lev e au rang de principe selon Yves Derains 165 Sentence CCI n 7197 de 1992 1993 120 Journal du droit international 1029 1036 166 Id 1037 Pour un commentaire voir C Wirz infra note 189 p 109 167 V HEUZ op cit note 92 p 262 168 M DAHAN La pratique fran aise du droit du commerce international Paris Centre fran ais de commerce ext rieur 1992 p 266 169 Sentence CCI n 3093 3100 de 1979 pr cit e note 72 953 170 M J BONELL op cit note 91 p 146 352 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 Commentant une sentence arbitrale de la CCI rendue en 1974 il dit En effet on doit consid rer comme un principe g n ral que tout contractant a le devoir de pr venir son c
102. tion suspend les droits de l acheteur de demander soit la r solution soit la diminution de 146 C SAMSON loc cit note 99 49 147 B AUDIT op cit note 88 p 128 148 V HEUZ op cit note 92 p 308 149 H LESGUILLONS Lamy contrats internationaux t 3 Paris Lamy 1991 p 356 150 J O HONNOLD op cit note 115 p 377 348 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 prix et s il ne r pond pas l acheteur se trouve li par le contenu de la notification du vendeur laquelle pr cise le d lai dans lequel il s engage r parer D un autre c t l acheteur peut d cider de ne pas rester inactif et peut soit autoriser express ment le vendeur proc der la r paration soit la refuser Dans ce dernier cas il ne pourra refuser que si le manquement quivaut une contravention essentielle au contrat d faut de quoi un tel refus pourrait tre consid r comme un abus de droit 53 2 4 2 Le droit de sp cifier les marchandises L article 65 de la Convention concernant la sp cification des marchan dises fait partie comme ceux que nous avons vus pr c demment de ces articles particuli rement r v lateurs de la philosophie qui a inspir la Con vention 54 En effet la disposition permet au vendeur de sp cifier certaines carac t ristiques des marchandises livrer lorsque le contrat pr voit qu une telle sp cification revient l acheteur et que ce dernier n glige
103. u Cameroun et St camerounaise des engrais Sentence CIRDI du 21 octobre 1983 1987 1 14 Journal du droit international 137 note E GAILLARD id 137 50 P Kann loc cit note 3 320 51 Sentence CIRDI du 21 octobre 1983 pr cit e note 49 141 52 B GOLDMAN loc cit note 12 487 53 Sentence CCI n 5030 de 1992 1993 120 Journal du droit international 1004 1011 328 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 le cocontractant qui sait est incontestablement tenu d informer celui qui ne sait pas y trouve sa pleine application Dans le simple cas de la vente d un produit le fabricant vendeur pour assurer son acheteur la compl te et utile jouissance du bien vendu devra par exemple d une part pr senter l acheteur un mode d emploi et d autre part avertir celui ci des dangers potentiellement recel s par le produit En d crivant le produit en indi quant ses modalit s d utilisation et en sp cifiant les mises en garde n ces saires le vendeur s acquitte ainsi de son obligation parce qu il a donn l acqu reur tous les renseignements utiles relatifs la marchandise vendue Il faut souligner ici que l obligation d information sur le produit fait partie de l ensemble plus vaste qu est l obligation g n rale de renseignement dans l ex cution du contrat de vente lui m me L loignement des parties les contrats long terme et les enjeux souvent consid rables obli
104. ui de son ex cution ou de son extinction N GUILBEAULT Vente internationale de marchandises 327 g n raux du droit dans lesquels on retrouve les fondements de l obligation contractuelle de renseignement Ces principes g n raux du droit du com merce international sont pour le professeur Gaillard toutes les r gles qui ne sont pas tir es d un seul ordre juridique tatique mais qui sont d gag es soit de la comparaison de droits nationaux soit directement de sources internationales telles que les conventions internationales en vigueur ou non ou la jurisprudence des tribunaux internationaux 8 l exception de cas pr cis o une disposition impose une obligation de renseignement la jurisprudence arbitrale a instaur un v ritable devoir d information chaque fois que l exigeait l int r t d un contractant C est pr cis ment le cas de l affaire Kl ckner concernant un contrat cl s en main d une usine d engrais o un tribunal arbitral non ait pour la pre mi re fois le principe g n ral d un devoir d information totale Ainsi lorsqu une information peut servir un contractant la jurisprudence mettra la charge de l autre une obligation de renseignement Cette r gle qui d coule des exigences de bonne foi dans les contrats est connue de la quasi totalit des syst mes juridiques et selon le professeur Gaillard qui commenta l affaire elle trouve tout naturellement sa
105. uivi par certaines dispositions que les auteurs de la Convention ont estim qu il n tait pas n cessaire d en sp ci fier la port e laissant cette t che l application des r gles d coulant des principes g n raux art 7 2 et celles inscrites par les usages du commerce international art 9 Elles sont toutes la cons quence du principe de bonne foi et du devoir de coop ration dans les contrats Les principales obligations implicites de renseignement se retrouvent dans les dispositions suivantes marchandises libres des droits et pr tentions d un tiers art 41 43 d lai suppl mentaire accord au vendeur art 47 1 mesures et formalit s destin es permettre l acheteur de faire le paiement art 54 et actes accomplir pour faciliter au vendeur la livraison art 60 2 Les obligations de renseignement du vendeur En vertu de la Convention de Vienne et de la fa on la plus classique le vendeur s oblige principalement livrer les marchandises en transf rer la propri t et remettre l acheteur les documents s y rapportant Elle pr voit ainsi un certain nombre de r gles concernant la qualit et la con formit mat rielle et juridique des marchandises qui doivent correspondre aux sp cifications pr vues et tre aptes l usage auquel elles sont destin es Dans tous ces cas le vendeur est soumis des obligations de renseignement envers l acheteur Quant aux obligation
106. usages du commerce international en se r f rant la branche commer ciale vis e 77 C est l application des r gles de la lex mercatoria auxquelles se r f re la Convention l article 9 3 2 L obligation de renseignement relative l usage sp cial projet des marchandises L article 35 2 b de la Convention traite des conditions de conformit des marchandises utilis es pour un usage sp cial et qui ne font pas l objet de dispositions cet effet dans le contrat Ainsi les marchandises seront conformes l usage particulier projet si cet usage a t port la connais sance du vendeur au moment de la conclusion du contrat Cette dispo sition cr e une v ritable obligation d information pour l acheteur qui vou drait ventuellement pr tendre que les marchandises livr es souffrent d un d faut de conformit C est ainsi que celui qui envisage une destination sp ciale du bien devra obligatoirement le faire savoir au vendeur afin de lui faciliter une livraison conforme Selon le professeur Honnold the crux of Article 35 2 b is the buyer s known reliance on the seller to select and furnish a commodity that will satisfy a stated purpose 78 L acheteur en informant le vendeur de l usage sp cial qu il entend faire de la marchandise peut soit s en remettre compl tement la comp tence du vendeur soit simplement l en aviser sans autres attentes Dans le premier cas la responsab
107. uwer Law and Taxation Publishers 1991 p 347 116 C Samson ioc cit note 108 950 117 K H NEUMAYER et C MING op cit note 104 p 319 118 Voir la section 4 3 1 de la premi re partie L obligation du vendeur de s informer pour mieux informer 342 Les Cahiers de Droit 1997 38 C de D 315 l acheteur a son tablissement alors que ce dernier ignore l gitimement Texistence de tels droits Comme le souligne le professeur Heuz toute la difficult consistera donc d terminer si leur ignorance est ou non excusable 20 Selon cet auteur tout d pendra de celui qui a pris l initiative du contrat qu il soit le vendeur ou l acheteur Ainsi l acheteur sollicit dans son propre pays par le vendeur n aurait pas l obligation de s informer sur la question cette obligation tant attribu e au vendeur de qui il serait l gitime d exiger qu il s assur e au pr alable que la commercialisation de ses produits ne se heurte aucun obstacle dans cet tat 2 Par contre il appartiendra l acheteur si c est lui qui sollicite le vendeur pour acheter de s informer afin de s assurer que les marchandises peuvent tre librement commercia lis es dans son pays On remarque donc que ce r gime de garantie est plus restrictif que celui de l article 41 et cons quemment plus favorable au vendeur 2 tant donn qu il ne garantit que s il a connaissance des droits et pr tentio

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