Working Paper Working Paper - CREM
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1. R M UMR CNRS 6211 University of Caen Centre de Recherche en conomie et Management Center for Research in Economics and Management University of Rennes 1 La performance des lieux de co cr ation de connaissances le cas des FabLab Rapha l Suire CREM UMR CNRS 6211 University of Rennes 1 France October 2015 WP 2015 14 gt ueb UNIVERSIT ORY RENNES 1 UNIVERSITE CAEN NORMANDIE La performance des lieux de co cr ation de connaissances le cas des FabLab Rapha l Suire Universit de Rennes 1 CREM CNRS Octobre 2015 R sum Les laboratoires de fabrication num rique sont en plein essor Leur r alit est diverse et la question de leur performance et de leur encastrement socio conomique dans des clusters ou des co syst mes reste tr s largement ouverte A partir d une base de donn es originale de 48 FabLab mondiaux nous montrons que la production de projets documents et de transformation de ces projets en nouvelles entreprises d pend des interactions nou es entre le FabLab et son co syst me En particulier toutes choses gales par ailleurs l interaction avec une p riph rie foisonnante et plus exploratoire de petits acteurs favorise la cr ativit du FabLab et la production de projets document s en revanche la transformation en nouvelle entreprise est favoris e avec une position d interm diaire entre cette p riph rie et un c ur d acteurs en place2. un plus fort impact pour le champ concern Dans un autre registre De Vaan et al 2015 arrivent au m me constat A partir d une tr s large population de 139 727 d veloppeurs ayant collectivement produit 12 422 jeux vid o les auteurs souhaitent comprendre comment la composition des quipes et les attributs cognitifs sont susceptibles d introduire des innovations de rupture soit des jeux qui marquent durablement le public La performance et la rupture probable vont r sider dans une tension entre des r gles et des codes qui sont respect s par les concepteurs mais surtout par une h t rog n it mod r e des quipes Cette h t rog n it pouvant provenir d quipes qui marient des attributs cognitifs vari s et ou r sulter d une recomposition d quipes qui existaient auparavant Pour le dire simplement une explication de la performance conomique des jeux vid os repose sur une dynamique sociale et cognitive singuli re o conformisme et originalit doivent coexister Souvent les liens forts intra communautaires vont favoriser l mergence du conformisme alors que les liens faibles inter communautaires seront plus porteurs de diversit en captant des signaux diff rents Granovetter 1973 Enfin l innovation collective peut s analyser l chelle des firmes et des organisations et plus largement des clusters Porter 1998 La litt rature est foisonnante sur le sujet depuis une vingtaine d ann e Suire Vicent
3. 2003 The relational turn in economic geography Journal of Economic Geography 3 p109 116 Boschma R Frenken K 2011 The emerginc empirics of evolutionary economic geography Journal of Economic Geography 11 p295 307 Boschma R A Ter Wal A J L 2007 Knowledge networks and innovative performance in an industrial district the case of footwear district in the south of Italy Industry and Innovation 14 p177 199 Boschma R 2015 Towards an evolutionary perspective on regional resilience Regional Studies 49 p733 751 Boschma R A 2005 Proximity and innovation A critical assessment Regional Studies 39 p61 74 Bosqu C Kohtala C 2014 The Story of MIT Fablab Norway Community Embedding of Peer Production Journal of Peer Production 5 Bosqu C Noor O Ricard L 2015 FabLabs etc Les nouveaux lieux de fabrication num rique Eyrolles Bottollier Dubois F Dalle B Eychenne F Jacquelin A Kaplan D Nelson J Routin V 2014 Etats des lieux et typologie des ateliers de fabrication num rique rapport au Minist re de l conomie Bouvier Patron P 2015 FabLab et extension de la forme r seau vers une nouvelle dynamique industrielle Innovations 47 p165 188 Burret A 2015 Tiers lieux et plus si affinit s FYP Editions Capdevilla 2013 Typologies of localized spaces of collaborative innovation SSRN working paper Capdevilla
4. 40 30 20 10 x E El 0 1 gt n gt 10 11 gt n gt 20 21 gt n gt 30 gt 30 E projets document s cr ation d entreprise Figure 3 Production type 3 et 4 du FabLab Afin de capturer les relations entretenues entre le FabLab et son co systeme local nous avons demand aux Fab Managers si leur structure entretenait des relations avec des entreprises du territoire et la taille des entreprises en question Les r ponses sont possiblement multiples et se distribuent comme suit figure 4 Nous avons par ailleurs pos la m me question pour les relations distantes afin d identifier des effets de pipelines Cependant le faible nombre de r ponse ne nous permet pas d identifier des relations stables ni significatives 12 60 50 40 30 20 10 0 lt 5 lt 10 11 lt n lt 250 gt 500 Figure 4 Taille des entreprises partenaires Il ressort qu un peu moins de 70 d clarent entretenir une relation avec des entreprises de tr s petites tailles lt 5 employ s et que cette fr quence d cro t avec la taille de l entreprise puisque les FabLab ne sont que 35 45 r v ler une relation avec une entreprise de grande taille gt 500 employ s Il nest pas possible a cette tape de fonder cette relation d croissante mais nous pouvons suspecter que la nature plus exploratoire des FabLab est plus en coh rence avec les besoins d entreprises de tr s petites tailles qui elles m mes sont sur des march s souvent merge
5. Un projet ne suit pas n cessairement l ensemble des tapes et un utilisateur du FabLab peut commencer a l tape 2 en utilisant un brouillon local ou accessible travers la mise disposition par la communaut des makers Prototype brouillon Prototype non document Prototype document Prototype menant a une cr ation d entreprise oN Figure 2 assemblage de connaissances et production d un FabLab Il n en reste pas moins que les effets de spillovers d un FabLab sont complexes mesurer et sont tr s diffus en particuliers pour la production de type 1 2 et 3 D une certaine mani re sur de tr s nombreux territoires les FabLab peuvent jouer le r le de petites universit s sp cialis es sur la fabrication num rique Des petites universit s qui produisent de la connaissance et des comp tences qui peuvent tre absorb es par l industrie en place ou favoriser l mergence de nouvelles activit s Audretsch Feldman 1996 Cela ouvre alors une question sur le mod le conomique sous jacent de tel FabLab et en particulier de la subvention souhaitable si les externalit s positives pour le reste du territoire sont importantes L implantation de FabLab au sein des universit s en plein essor Si le FacLab de l universit de Cergy fait figure de pionner nombreuses sont les coles et les universit s a s quiper ou a d clarer s quiper d un FabLab cf Les tudiants s essaient aux FabLab Le Monde 3 j
6. me Les FabLab sont pour beaucoup d entre eux la recherche de leur mod le et de leur positionnement dans des co syst mes existants ou en structuration Ils sont par nature instables et nous montrons qu une tension semble traverser les espaces de fabrication num rique Ceux ci tirent leur performance conomique d un 19 positionnement en tant que plateforme d interm diation dans un co syst me int gr et dans la capacit a r pondre a des besoins locaux mais dans le m me temps leur cr ativit et leur capacit a explorer des terrains d application nouveaux reposent sur une interaction avec des acteurs plus foisonnants et plus p riph riques aux co syst mes Seulement si les relations du FabLab se limitent ces interactions alors le risque existe de n tre qu un laboratoire d exp rimentation et de prototypage et interroge en profondeur le mod le conomique d un tel lieu qui produit des externalit s de connaissance pour le territoire D une certaine mani re la mani re d Universit de recherche les FabLab sont dans ce cas des producteurs nets d externalit s et la mesure de ces effets de bord sur la capacit d innovation des acteurs concern s reste ouverte Autant Bernard 2001 Les r sultats doivent tre confirm s sur un chantillon plus vaste et en particulier l hypoth se que les FabLab peuvent retirer une forme de stabilit en tant que middleground Autrement dit au sein d un r
7. seau de connaissance tre en position d interm diation entre des acteurs foisonnants et explorants d une p riph rie du syst me et ceux plus structurants et exploitants du c ur de ce m me syst me Il y a galement une question en creux que ce travail sugg re la rupture provient elle toujours de la p riph rie et ou de comportement en marge La litt rature reconna t souvent aux outsiders Becker 1963 une capacit remettre en cause les normes tablies et donc initier les innovations disruptives C est aussi ce que souligne les travaux de Boschma 2015 ou encore Crespo et al 2015 et Suire Vicente 2014 qui avancent que la r silience des co syst mes innovants provient d une p riph rie en capacit d explorer et de diffuser une partie de ces explorations aux acteurs centraux Ici nous avan ons que la rupture peut provenir d une combinaison d acteurs et en particulier d une articulation entre les acteurs centraux et donc des plus grandes entreprises avec des plateformes d interm diation comme le FabLab Elles b n ficient ici de la cr ativit propos e par les usagers du lieu et en retire des b n fices qu elle peut int grer dans des produits ou services qu elles proposent plus rapidement et avec plus d efficacit sur des march s mondiaux Dans ce cas en jouant le r le de filtre les FabLab deviennent des acteurs cl s du processus d innovation collective et de la r silience C est ici encore une hy
8. so si s2 s3 projets doc an Mprojetsdoc an M creation d ent an msO ES1 MS2 E53 Figure 7 Production des FabLab et encastrement dans l co syst me Deux observations apparaissent assez clairement Dans l tat SO les FabLab sont toutes choses gales par ailleurs moins productifs ils ne produisent que 8 33 des projets document s an et 7 69 des cr ations d entreprises an A l oppos dans l tat S3 soit lorsque le FabLab joue le r le de plateforme d interm diation entre la p riph rie et le c ur sa productivit est la plus forte puisque dans cette situation il produit 45 83 des projets document s mais surtout 73 08 des cr ations d entreprise Le FabLab doit jouer dans ce cas un r le de filtre mais galement de synth se entre des comportements et des besoins qui proviennent d univers vari s et qui peuvent diverger Corolairement sa performance est bien li e sa position de middleground Dans la situation S1 soit lorsque le FabLab est en seule interaction avec la p riph rie la production de projets document s est importante et traduit bien l id e d une exploration plus foisonnante et d une probable plus forte homophilie entre les acteurs Evidemment un certain nombre d autres variables peuvent jouer sur la performance du FabLab et en premier lieu ses caract ristiques intrins ques Robustesse et variables de contr le Les FabLab s ils suivent pour beaucoup la charte de fonctionnement du MIT
9. A ce jour on d nombre un peu moins de 500 Fablab dans le monde et la croissance est exponentielle sur ces deux derni res ann es principalement en Europe qui totalise presque la moiti des laboratoires de fabrication du monde Derri re une qualification commune l univers des FabLab est particuli rement h t roclite Bottollier Dubois et al 2014 et cela en fait un objet difficile appr hender ou tout du moins les angles pour l analyser sont nombreux D un c t les FabLab peuvent trouver leur origine dans la volont de makers de se structurer pour changer le monde orientation activistes de l autre ils peuvent galement r pondre une injonction de politique publique locale qui souhaite doter un territoire d une fonction FabLab orientation institutionnelle L offre peut dans ce cas pr c der la demande pour ce type de lieu et cette strat gie alimenter un marketing territorial autour du concept flou de ville intelligente notamment L h t rog n it des FabLab provient galement de leur mod le conomique De fait et c est souvent le cas pour la France les fonds d amorgage sont souvent publics mais la stabilit conomique est rarement assur e et la recherche de financement priv qui passe souvent par la vente de prestations apparait comme une n cessit Enfin les missions du FabLab sont galement tr s diff rentes d un espace l autre m me si la philosophie sous jacente est la m me Ces
10. Jacobs J 1961 The death and life of great American cities Vintage Jemison D B 1984 The importance of boundary spanning roles in strategic decision making Journal of Management Studies 21 p131 152 22 Klepper S 1996 Entry Exit Growth and Innovation Over the Product Life Cycle American Economic Review 3 562 583 Kogler D F 2015 Evolutionary economic geography theoretical and empirical progress Regional Studies 49 p705 711 Langfred C W 2004 Too much of good thing Negative effect of high trust and individual autonomy in self managing teams Academy of Management Journal 47 p385 399 March J G 1991 Exploration and exploitation in organizational learning Organization Science 2 p71 87 Martin R Sunley P 2003 Deconstructing clusters chaotic concept or policy panacea Journal of Economic Geography 3 p5 35 McWilliams D 2015 The Flat White Economy Gerald Duckworth amp Co Ltd Menichinelli M 2011 Business Models for Fab Labs openp2pdesign org Munier F 2007 Firm size technological intensity of sector and relational competencies to innovate evidence from french industrial innovating firms Economics of Innovation and New Technology 4 5 p493 505 Nooteboom B 2002 Trust Forms foundations functions failures and figures Cheltenham UK Edward Porter M 1998 Clusters and the new economy of competition Harvard Business Re
11. de taille plus importante en capacit d exploiter et transformer la cr ativit du FabLab Mots cl s FabLab plateforme middleground r seaux connaissance Abstract If FabLab Fabrication Laboratory is nowadays a huge phenomenon their performance based on their socio economic embeddedness is still an open research question From an original world database N 48 we show that production of documented projects and transformation of those projects into new company is a function of interactions between FabLab and its innovative eco system In particular everything remains equal interactions with peripheral and explorative actors lead to higher level of creativity and documented projects New company creation appears to be significantly higher when FabLab is an intermediary platform or a middleground between these peripheral actors and a core of bigger companies more oriented in exploitation and seeming harvesting FabLab s creativity Keywords FabLab platform middleground networks knowledge JEL Code D20 L10 032 R11 1 Cette tude a b n fici du soutien de l Universit de Rennes 1 dans le cadre d une bourse d fi scientifique mergent Introduction Certains ont proph tis un destin funeste aux territoires aux villes et aux lieux La mort de la distance Cairncross 1997 c est en parall le de la diffusion massive des TIC la mort du besoin de proximit s de mobilit s car tout est suppos possible interactio
12. faible capacit collaborent entre eux le r seau est dit assortatif Dans le cas contraire ou les acteurs a forte capacit collaborent avec des acteurs a faible capacit et r ciproquement le r seau est dit dissassortatif La figure 1 r sume ce propos r O eo othe R a o O Co 9 o vi e We O Ce e Coeur maill p riph rie disjointe Coeur maill p riph rie int gr e Forte hi rarchie et assortativit Forte hi rarchie et dissassortativit Figure 1 assortativit des r seaux de connaissance Crespo et al 2014 Ce que Crespo et al 2015 montrent c est que cons cutivement l explosion de la bulle Internet au printemps 2000 les territoires o l assortativit tait forte ont produit relativement moins de brevets relevant du secteur de la t l phonie et de l Internet mobile que les territoires o cette assortativit tait moins prononc e Ainsi une structure o quelques acteurs concentrent une grande partie des relations collaboratives peine s adapter un environnement turbulent alors qu l inverse une structure o une p riph rie constitu e d acteurs plus petits plus agiles et bien connect s des acteurs du c ur gagne en performance L exploration d volue cette p riph rie se diffusant et se mixant au comportement d exploitation du c ur et r ciproquement Une nouvelle fois c est une combinai
13. on apprend en faisant make to learn mais o de fa on cruciale la performance globale va aussi d pendre de la capacit du lieux s encastrer dans des co syst mes la mani re d une plateforme jouant le r le de knowledge broker 2 Fablab tiers lieux et co cr ation de connaissances Lorsque Niels Gershenfeld inaugure au d but des ann es 2000 le premier FabLab au Center for Bits and atoms du MIT il s agissait de se doter d un lieu et d outils accompagnant son cours How to make almost anything afin de to become protagonists rather than just spectators Fabriquer n importe quoi n importe o est la promesse sous jacente aux FabLab et que les utilisateurs ou makers revendiquent Anderson 2012 Dans le manifeste des makers Hatch 2013 il est pr cis que ces lieux doivent permettre de se r approprier les process de fabrication d en inventer de nouveau de contourner de braconner et diffuser la production et les m thodes au plus grand nombre Cela doit se faire en suivant les principes de lopen source du faire apprendre soi m me Do It Yourself et du faire apprendre avec les autres Do It With Others et l aide d outils num riques imprimante 3D carte lectronique ouverte d coupeuse fraiseuse etc La charte du MIT impose pour les FabLab qui s y conforment d tre un lieu ouvert et accessible a tous et de mettre a disposition et en documentant l int gralit de la production du lieu
14. sont galement tr s diff rents en fonction des dotations financi res mat rielles et humaines dont ils peuvent b n ficier Certains peuvent avoir p rennis leur mod le conomique d autres pas avoir des salari s permanents d autres pas avoir des 16 objectifs assign s d autres pas En particulier des FabLab peuvent d embl e s inscrire dans une perspective conomique activiste ou institutionnelle Bouvier Patron 2015 Ils peuvent prolonger une sp cialisation intelligente du territoire d autre pas tre dans une ville o les connaissances et les comp tences universit centre de r amp d etc tr s nombreux d autres dans des territoires plus ruraux ou moins sp cialis s en connaissance mais galement s inscrire d embl e dans des r seaux locaux de FabLab ou plus mondiaux etc Bottolli Dubois 2014 Capdevilla 2013 Menichinelli 2011 Wolf et al 2014 A cet gard les variables suivantes sont construites partir du questionnaire Stabilit du mod le Mean 0 45 SE 0 5 max 1 min 0 conomique Salari s permanent s Mean 0 56 SE 0 5 max 1 min 0 Diversit des objectifs Mean 3 6 SE 1 52 max 6 min 1 score 0 6 Activit en relation avec une Mean 0 29 SE 0 45 max 1 min 0 sp cialisation du territoire Taille de la ville Mean 2 04 SE 1 11 max 4 min 1 d appartenance 1 4 Densit d encastrement Mean 1 35 SE 0 66 max 2 min 0 dans un r s
15. 0 449 0 514 Taille de la ville 0 319 0 095 0 249 0 176 0 177 0 160 0 176 0 178 Densit d encastrement 0 311 0 428 0 380 0 642 0 312 0 292 0 329 0 323 Interactions avec la p riph rie 1 148 0 268 0 655 0 597 Interactions avec le coeur 0 246 1 184 0 445 0 411 Constante 0 615 0 014 0 352 0 357 0 761 0 751 0 921 0 929 N 48 48 48 48 Log Likelihood 28 653 27 604 26 687 24 536 p lt 0 1 p lt 0 05 p lt 0 01 Commentaires Les mod les 1a et 1b capturent la performance intrins que du FabLab ie sans la prise en compte de son encastrement socio conomique dans co syst me Toutes choses gales par ailleurs dans le mod le 1a deux variables ressortent et influencent significativement la probabilit d tre dans un r gime de haute productivit de projets document s Tout d abord la diversit des objectifs Plus les FabLab s assignent d objectifs et sans pr sumer de l origine de cette assignation plus les laboratoires diminuent la probabilit d tre dans ce r gime Autrement dit a multiplier les objectifs le FabLab prend galement le risque de se disperser en augmentant les distances cognitives entre les usagers et en limitant la croissance vers une masse critique de makers C est un constat galement observ dans le cas des espaces de co working comme les Cantine Num rique o la multiplicit des objectifs induit une diversit d usagers qui f
16. FabLab comme une cat gorie singuli re de tiers lieux Oldenburg 1991 un espace qui n est ni tout fait un domicile ni tout fait un lieu de travail un lieu hybride qui pr sente les caract ristiques des deux univers et o se fabriquent et s assemblent des connaissances Les tiers lieux ont vocation accompagner la structuration des communaut s innovantes et pist miques en cr ant les conditions de proximit s temporaires Ils peuvent pr exister l existence des communaut s et d ailleurs un simple caf comme un StarBuck caf quip d une borne WIFI est un tiers lieu pour telle communaut qui aura pris l habitude de s y retrouver Houiller et al 2014 Suire 2013 D ailleurs McWilliams 2015 consid re m me que si le cluster des activit s num riques Londonien TechCity est si dynamique c est en partie parce que les caf s y sont tr s nombreux et que ces lieux de vie sont propices aux changes informels et aux travailleurs nomades ou freelance de l conomie num rique C est la Flat White Economy du nom des caf Latte que l on trouve abondamment dans ces espaces Ces quartiers innovants et tr s centraux sont radicalement diff rents des parcs scientifiques plus p riph riques o se concentrent usuellement les activit s intensives en connaissance Ce que montre Spence 2015 c est que d sormais dans ces quartiers les lieux de vie se m langent au lieu de travail et les tiers lieux sont des espaces d in
17. I 2015 Co working spaces and the localised dynamics of innovation in Barcelona International Journal of Innovation Management 19 Cattani G Ferriani S 2008 A core periphery perspective on individual creative performance social networks and cinematic achievements in the Hollywood film industry Organization Science 19 p824 844 Cohendet P Grandadam D Simon L 2010 The anatomy of the creative city Industry and Innovation 17 p91 111 21 Cowan R David P Foray D 2000 The explicit economics of knowledge codification and tacitness Industrial and Corporate Change 9 p211 253 Crespo J Suire R Vicente J 2015 Network structural properties for cluster long run dynamics evidence from collaborative R amp D networks in European mobile phone industry Industrial and Corporate Change para tre Crespo J Suire R Vicente J 2014 Lock in or lock out How structural properties of knowledge networks affect regional resilience Journal of Economic Geography 14 p199 219 De Vaan M Starck D Vedres B 2015 Game Changer the topology of creativity American Journal of Sociology 120 p1 51 Del Corte Lora V Vallet Bellmunt T Molina Morales F X 2015 Be creative but not so much Decreasing benefits of creativity in clustered firms Entrepreneurship and Regional Developement 27 p1 27 Drazin R Glynn M A Kazanjian R K 1999 Multilevel theorizing
18. about creativty in organizations a sensemaking perspective Academy of Management Review 24 p286 307 Eisingerich A Falck O Heblich S 2012 Firm innovativeness across clusters types Industry and Innovation 19 p233 248 Foray D 2015 Smart Specialisation Opportunities and Challenges for Regional Innovation Policy Routledge Frenken K Van Oort F Verburg T 2007 Related variety unrelated variety and regional economic growth Regional Studies 41 p685 697 Gershenfeld N 2005 Fab The Coming Revolution On Your Desktop from Personal Computers To Personal Fabrication Basic Books Granovetter M 1973 The strength of weak ties American Journal of Sociology 78 p1360 1380 Gurteen D 1998 Knowledge creativity and Innovation Journal of Knowledge Management 2 p5 13 Hatch M 2013 The makers movement manifesto Mc Graw Hill Hess C and Ostrom E 2007 Understanding knowledge as a commons From theory to practice MIT Press Houllier Guibert C H Bailleul H Suire R 2015 Les lieux et les tiers lieux de l entrepreneur le cas de Rennes M tropole Territoire en Mouvement para tre Hsu S H Wang Y C amp Tzeng S F 2007 The source of innovation boundary spanner Total Quality Management 18 p1133 1145 Huber G P 1991 Organizational Learning The Contributing Processes and the Literatures Organization Science 21 p88 115
19. ateur de fabrication et de recombinaison de connaissance existe et c est le FabLab et il s agit de s avoir si sa performance est 15 associ e au fait d tre un middleground Cette position d interm diaire entre la p riph rie et le coeur garantirait aux projets et aux approches tr s exploratoires de gagner en visibilit mais aussi d avancer sur des besoins propres aux industries du coeur tout en ayant des projets issus de la fabrication num rique plus rapidement int gr s sur des march s existants Nous avons consid r s que le FabLab pouvait tre dans quatre tats exclusifs SO S1 S2 S3 Le FabLab est dans l tat SO lorsqu il ne d clare aucune relation avec co syst me et ils sont 6 25 dans cette situation L tat S1 concerne les FabLab qui ne d clarent des relations qu avec la p riph rie soit ici et par souci de simplification les entreprises de taille lt 5 employ s OU lt 10 employ s et ils sont 25 dans cette situation L tat S2 concerne les FabLab qui ne sont en interaction qu avec le coeur taille 11 lt n lt 250 employ s OU gt 500 employ s et ils sont 8 33 dans ce cas Enfin l tat S3 concerne les FabLab qui sont en interaction avec le coeur ET la p riph rie soit taille lt 5 employ s OU lt 10 employ s ET taille 11 lt n lt 250 employ s OU gt 500 employ s et ils sont 60 42 dans ce cas 08 100 90 80 70 os 60 0 4 50 40 30 0 2 20 0
20. e 2015 L tude des clusters et de l innovation collective s envisage le plus souvent sous langle de l conomie g ographique volutionnaire Boschma Frenken 2011 Kogler 2015 et elle a r cemment produit trois r sultats majeurs Le premier concerne le r le de la vari t technologique Frenken et al 2007 le second concerne l analyse de la topologie des r seaux relationnels sous jacent ces clusters et leur cycle de vie Suire Vicente 2014 et enfin ces r seaux sont des marqueurs de la r silience des territoires Boshma 2015 Crespo et al 2014 Martin 2012 et du potentiel innovant des organisations concern es Cattani Ferriani 2008 Ahuja 2000 Del Corte Lora et al 2015 Au dela de l engouement tant du cot des pouvoirs publics que des chercheurs autour de l objet cluster Suire Vicente 2015 Martin Sunley 2003 celui ci s impose parce que les produits ou les technologies qu ils sont cens s produire sont devenus complexes et composites En effet la somme des connaissances qui sont d sormais combin es dans des produits innovants a cru consid rablement ces vingt derni res ann es Dans ce contexte les clusters vont tirer leur performance de la capacit des acteurs qui les composent combiner efficacement des connaissances provenant d univers technologiques vari s et les transformer en produit ou service innovant Cette hypoth se de related variety a t mise en avant et test e comme une so
21. eau de FabLab 0 2 Tableau 2 variables de contr le de la performance du FabLab A l aide d une sp cification Probit Cameron Trivedi 2005 permettant d estimer la probabilit d tre dans un r gime de forte productivit pour les deux r gimes de production type 3 type 4 les r sultats sont les suivants D autres variables relatives a la localisation intra urbaine le type d quipement le type et l ge des makers ne sont pas significatives et n am liorent pas la significativit globale des mod les Les modalit s tant formation du grand public formation professionnelle accompagner des porteurs de projet favoriser la recherche et l innovation d velopper du lien social suivre la tendance changer le monde 16 4 lt 100 OOOH 2 gt 100 OOOH 3 gt 200 000h 4 gt 1 000 000H 17 0 aucun r seau 1 r seau national ou mondial 2 r seau national et mondial 17 Variable expliqu e 1 tre dans un r gime de forte production Projetdoc an Cr ation dent an Projet doc an Cr ation d ent an mod le 1a mod le 1b mod le 2a mod le 2b Stabilit mod le co 0 154 0 296 0 222 0 377 0 396 0 415 0 401 0 428 Salari s permanent s 0 065 0 774 0 130 0 867 0 410 0 416 0 419 0 419 Diversit des objectifs 0 253 0 019 0 198 0 060 0 139 0 140 0 142 0 144 Sp cialisation intelligente 0 727 0 921 0 744 1 022 0 453 0 453
22. ectoire est moins connue En suivant les principes de la philosophie Open Source au fondement du fonctionnement des FabLab il ny a pas d autres objectifs que de faire de refaire de d faire et de mettre disposition de communaut s locales et globales les processus et les m thodes de production Gershenfeld 2005 L utopie et I hack citivisme ne sont jamais loin lorsqu il s agit d voquer le mouvement des makers et la fa on dont ces derniers remettent au cause les syst me de production tablis Anderson 2014 Les FabLab peuvent avoir pour objectif d voluer en parall le des syst mes conomiques en place y compris en se mettant en r seau comme l illustrent l embryon de FabCity Barcelone ou encore le projet de Sao Paulo Pour autant les fronti res entre les FabLab et lunivers plus traditionnel des industries innovantes en place sont poreuses Bouvier Patron 2015 Ainsi l ordinateur ouvert Raspberry PI moins de 30 n dans le giron des FabLab a attir l attention de SONY qui poss de une usine dans le Pays de galle d o est justement originaire son initiateur David Braben Sony a propos d en assurer la fabrication et a largement favoris le passage l chelle d une innovation qui aurait pu rester tr s confidentielle L ambition de ce papier est double Il s agit de tester une premi re hypoth se qui consiste avancer que la performance l innovation des FabLab d pend de la nature des in
23. elle en terme de co t sur des march s tr s matures ou la standardisation si elle est n cessaire est tablie En revanche cette configuration s av re contre performante s il s agit d anticiper ou de r agir collectivement a des incertitudes de l environnement Autrement dit cette structure peut manquer de plasticit pour se reconfigurer et r orienter les acteurs vers de nouveaux march s ou de nouveaux champs technologiques la r silience est faible Crespo et al 2014 Dans cette approche th orique et structurelle de la r silience deux propri t s sont suffisantes pour mesurer l tat du cluster et du collectif innovant la hi rarchie relationnelle des organisations et I h t rophile structurelle Le premier indicateur traduit la centralit d une organisation dans un collectif innovant soit plus elle multiplie les projets collaboratifs et plus elle est en capacit d organiser et ou de centraliser des connaissances Cette position est souvent li e la taille de l organisation son anciennet ou encore sa r putation Crespo et al 2014 Munier 2007 Cattani Ferriani 2008 Ainsi plus la hi rarchie est prononc e et plus les entreprises de ce type sont pr sentes dans le cluster Le second indicateur concerne les relations inter organisationnelles Si de fa on majoritaire les entreprises forte capacit relationnelle nouent des relations entre elles et que dans le m me temps les petits acteurs plus
24. es communaut s pist miques mergent sur la base premi rement d une structure cognitive partag e entre les membres de ces collectifs et en second lieu sur la base de la r daction d un manifeste ou d un codebook qui permet de fixer un cap et d tablir les fondements d une base de connaissance partag e D une certaine mani re il est essentiel de rassembler sans n cessit imm diate d un espace physique ou de proximit g ographique Le num rique contribue la diffusion de tel manifeste et ce faisant permet de r v ler des proximit s cognitives entre des individus distants et ainsi l closion de sous composantes de la communaut en mergence en de nombreux points de l espace Au fond le manifeste permet de r duire les distances cognitives Nooteboom 2002 en diminuant le bruit inh rent un collectif qui pourrait tre tr s divergent en explicitant des connaissances latentes et tacites Dans cette construction collective et cette structuration des connaissances les interactions sociales locales et distantes jouent un r le d terminant Storper Venables 2004 Nooteboom 2002 montre que la distance cognitive augment e d une proximit relationnelle entre les individus a un impact non lin aire sur la production d une combinaison originale d id e Ainsi lorsque les individus sont dans des proximit s cognitives tr s fortes ils d veloppent de la confiance qui favorise le partage d une repr sentation mais
25. es sont diff rentes donc nous ne les consid rons pas ici 11 Territoire R pondants Nord Am ricain 16 67 Sud Am ricain 8 33 Asie 8 33 Europ en 66 67 gt 1 Million d habitants 14 58 gt 200 000 Habitants 18 75 gt 100 000 Habitants 22 92 lt 100 000 Habitants 43 75 Tableau 1 R partition de l chantillon Les Fab Managers ont t interrog s sur deux types de production de leur FabLab en particulier les types 3 et 4 L activit tr s exploratoire du lab soit les brouillons et ou les prototypes non document s n ont pas t renseign s Nous rappelons ici qu un prototype document est mis disposition de la communaut et il r pond des normes de mise en forme et de mode d emploi L id e tant de pouvoir refaire et ou de comprendre Cette tape correspond une codification de connaissances composites Nous avons galement pos la question du nombre de projets qui donnaient lieu une cr ation d entreprise Ici le prototype a gagn en structuration soit par it ration successive d un prototypage initial soit parce qu un march a t identifi 6 des FabLab ne d clarent aucun projet document alors que 33 d clarent plus de 30 projets document depuis l ouverture A l vidence la cr ation d entreprise est moins fr quente puisqu aucun FabLab ne d clare plus de 20 projets transform s depuis l ouverture et 33 ne d clare aucune transformation figure 3 70 60 50
26. formance du FabLab 3 Une analyse empirique de la performance des FabLab Entre Janvier et Mars 2015 nous avons enqu t aupr s d une population mondiale de Fab Manager afin de recueillir les caract ristiques le fonctionnement et la production du Fablab dont ils assurent l animation Le questionnaire a t diffus par Internet et un mailing des Fab Managers a t constitu afin d assurer le suivi de louverture et les relances Au final nous obtenons un taux de r ponse de 12 avec 48 questionnaires valides et exploitables Le tableau 1 suivant ventile notre chantillon selon les continents et la taille des villes o sont localis s les FabLab Le plus ancien a ouvert en 2002 alors que 3 r pondants d clarent une ouverture dans l ann e 2015 Par ailleurs plus de 50 des r pondants ont ouvert sur la p riode 2013 2015 Dans une typologie avanc e des FabLab il y aurait ceux que les organisations internalisent les FabLab d entreprise Ce sont des lieux qui servent prototyper en petite s rie ou exp rimenter pour l entreprise et ils accompagnent souvent une strat gie d innovation ouverte mais ils peuvent aussi rester tanche et exclusivement r serv aux salari s Ils fonctionnent selon des logiques diff rentes que les FabLab au sens du MIT et nous ne les consid rons pas ici De la m me mani re les TechShops sont une cat gorie de FabLab qui facturent l acc s au lieu et aux quipements L encore les logiqu
27. he innovation process Administrative Science Quarterly 22 p587 605 Uzzi Brian Satyam Mukherjee Michael Stringer amp Ben Jones 2013 Atypical Combinations and Scientific Impact Science 342 p468 472 Wolf P Troxler P Kocher P Y Harboe J Gaudenz U 2014 Sharing is sparing open knowledge sharing in Fab Labs Journal of Peer Production 5 24
28. les le Fablab d clare entretenir des relations Elle est la plus faible lorsque le FabLab ne d clare aucune relation Nous retenons le milieu de classe de r ponse soit 5 15 25 ou 35 que nous divisons par le nombre ou la fraction d ann e d ouverture pour ceux ouverts en 2015 Nous arrondissons l entier sup rieur 13 90 80 70 60 50 40 30 20 10 c 0 lt 5 lt 10 0 11 lt n lt 250 gt 500 E creation d ent an projets doc an Figure 5 Etat fortement productif du FabLab et taille des partenaires Cette relation laisse penser qu une dynamique d externalit s entre le FabLab et son co syst me existe Quelque soit la nature des changes et des interactions sociales au sein du FabLab la production de projets document s et ou qui peuvent donner lieu a une transformation en entreprise est plus forte lorsque le FabLab entretient des relations avec des acteurs de petites tailles soit une p riph rie de l co syst me au sens o nous l avons d finie pr c demment Afin de mieux caract riser la nature des relations entretenues entre le FabLab et son co syst me nous avons des questions relatives au degr d ouverture et l implication des partenaires dans l change Le Fab Manager pouvait renseigner plusieurs niveaux d implications des partenaires d une implication tr s passive allant prenant la forme de partenariats v nementiels ou de sponsoring une implication tr s active prenant la f
29. les le long du cycle de vie d un secteur technologique Suire Vicente 2014 Eisingerich et al 2012 Autrement dit selon la maturit des secteurs et selon le type de connaissances manipul es les organisations ont des strat gies d innovation et d interaction diff rentes Dans des secteurs tr s mergents ou a forte incertitude de march technologique sur la demande etc l exploration est dominante March 1991 les acteurs sont de taille plus petite et la structure relationnelle est plus ouverte vers des partenaires vari s Mais cette force peut aussi tre une faiblesse s il s agit d organiser a minima les comportements afin de retenir les combinaisons de connaissances les plus efficaces pour les march s Autrement dit un minimum d ordre et de structuration sont des conditions n cessaires pour esp rer passer une chelle Suire Vicente 2014 A l inverse dans des secteurs matures les incertitudes sont moindres les march s sont stabilis s et les organisations exploitent plus volontiers un stock de connaissances existant Les routines organisationnelles sont fortes et la structure relationnelle sous jacente est plus referm e autour de quelques acteurs centraux Les partenariats avec des acteurs plus petits et plus exploratoires sont ponctuels et le plus souvent ce sont des spin off de l industrie en place Klepper 1996 Cette topologie garantie une forme de performance relevant principalement de l efficacit industri
30. ment d un FabLab hautement performant produit de la vari t pour le territoire dans lequel il s inscrit Les besoins exprim s par les acteurs en place ou mergents sont mieux sp cifi s et le FabLab est alors partie prenante d une sp cialisation intelligente du territoire Des FabLab th matiques comme le NavLab d Antibes sur les technologies relatives a la plaisance et la mer illustrent ce type de positionnement Lorsque l on ajoute aux mod les les variables d encastrement vers le c ur et vers la p riph rie de son co syst me il ressort du mod le 2a qu outre une sp cialisation intelligente du FabLab des relations soutenues avec la p riph rie de l co syst me jouent significativement et n gativement sur la probabilit d tre dans un r gime de forte production de projets document s Le sym trique de ce r sultat est qu une interaction soutenue avec la p riph rie joue positivement sur la probabilit d tre dans un r gime de faible production document e Ceci ne signifie aucunement qu il se passe peu de choses dans le FabLab Les projets d velopp s peuvent tre de nature 1 et 2 et tr s peu avanc s Dans ce cas l activit du FabLab est marqu e par un comportement tr s exploratoire et ou des porteurs de projets sans objectifs clairs ni affirm s et ou une absence d envie de passage l chelle Enfin le mod le 2b confirme le besoin de stabilit associ aux concierges et aux permanents Ils son
31. missions peuvent tre d riv es du territoire d appartenance et r pondre des besoins locaux en terme d innovation sociale ou technologique ou de capacitation et d ducation des citoyens Dans ce cas la logique est plut t celle d une sp cialisation intelligente du territoire Foray 2015 qui reposerait sur des principes d innovations ascendantes de prototypage et d acc l ration de projets favoris e par le FabLab Ils peuvent r pondre des projets de territoire intelligent comme dans le cas de la FabCity et du r seau de FabLab de Barcelone Capdevilla 2015 Ils peuvent galement ne pas se fixer d objectifs en dehors de ceux nonc s dans le manifeste des makers soit changer le monde Enfin l h t rog n it va galement provenir de ceux qui vont fr quenter l espace S il s agit bien de produire ou d apprendre 5 Chartre MIT http fab cba mit edu about charter http www fabfoundation org 7 A titre d illustration en 2013 le minist re de l conomie a labellis 14 FabLab en France en les accompagnant financi rement Cette subvention a souvent permis de p renniser un emploi de permanent court terme mais le financement n est pas r current et am ne les FabLab chercher leur mod le conomique fabriquer r parer d tourner des objets ces besoins et les comp tences sont in galement r partis sur les territoires La production d un FabLab toutes choses gales par ailleurs est alors d penda
32. ne dimension nouveaut du papier Ils capturent cette dimension par le nombre de citation qui suit la publication au sein du champ scientifique concern A raison les auteurs suspectent qu un taux lev mesure l impact du papier sur le champ de connaissance Ainsi les papiers qui apparaissent radicalement nouveaux dans leur approche dans leur m thode dans les disciplines concern es re oivent peu de titre d exemple le mouvement des makers est une communaut pist mique en mergence et donc en recherche de cap L dition de manifeste comme The cult of done manfesto initi par Bre Prettis en 2009 co fondateur de MarkerBot Industry permet de fixer les grands principes comportementaux et cognitifs relatifs la fabrication num rique citation Mais l inverse les papiers tr s conventionnels tr s ancr dans un champ en re oivent peu galement La bonne combinaison est l intersection d une convention structurant la discipline principale et qu il faut suivre et une nouveaut introduite par un ou des membres de l quipe It isn t all about novelty or conventionality It s about both Uzzi et al 2013 Ce r sultat est stable sur une cinquantaine d ann es et pour une centaine de disciplines Ainsi non seulement la collaboration est une n cessit mais lorsqu elle se conjugue la diversit des approches et a l alignement sur une norme dominante du champ scientifique alors la production collective
33. ns marchandes et non marchandes en tout point du temps et de l espace g ographique Et pourtant la diffusion massive et pervasive du num rique s est faite dans le creuset d une conomie tr s localis e En effet le potentiel d innovation sous jacent la diffusion du num rique est tr s largement fond sur la capacit cr er assembler combiner des connaissances o le local et le global se conjuguent et structurent des r seaux socio conomiques Suire Vicente 2014 Pour le dire autrement la performance globale des conomies et des territoires reposent sur l interaction de ressources et de connaissances qui sont tr s souvent locales Le tournant relationnel Bathelt and Glucker 2003 Boggs and Rantisi 2003 dans l approche g ographique des dynamiques industrielles et innovantes a initi une large litt rature sur les fondements de l innovation collective a partir de l analyse des propri t s structurelles des r seaux de connaissance Boschma 2005 Torre Rallet 2005 Crespo et al 2014 Dans de contexte les laboratoires de fabrication num rique FabLab apparaissent comme de nouveaux op rateurs de l innovation collective et la question de leur articulation aux clusters et plus largement aux co syst mes innovants existants est une question tr s peu appr hend e par la litt rature acad mique C est la contribution de cette tude De tr s nombreuses innovations naissent dans les FabLab mais leur traj
34. nte du stock de comp tences disponibles sur le territoire et charge au territoire ou au FabLab de faire monter en comp tence de futurs usagers Comme le sugg rent Hess et Ostrom 2007 les connaissances mobilis es dans un FabLab sont celles qui reposent sur all types of understanding gained through experience or study Partant la production d une FabLab peut souvent rester l tat de prototype pour apprendre en faisant et alimenter par addition d autres prototypes mais elle peut galement tre document e et rendue public travers des portfolios soit pour tre r utilis e ou pour tre transform e Certains de ces projets se transforment en cr ation d entreprise Nous consid rons que l assemblage de connaissances peut conduire a quatre types de production allant de la moins structur e la plus structur e figure 2 Dans le cas 1 le FabLab ne produit que des brouillons des objets dont la finalit n est pas av r e mais qui peuvent servir de base de travail ou d apprentissage Dans la situation 2 le prototype est plus mdr mais ne fait pas l objet d une mise disposition la communaut des makers Dans la situation 3 le prototype est document et mis disposition de la communaut selon les r gles de l open source et de l ventuel fork Enfin dans la situation 4 le prototype constitue la base d une cr ation d entreprise qui n a pas encore n cessairement identifi son mod le conomique
35. ntreprises high tech chercheraient donc a organiser les connaissances internes alors que les entreprises cr atives doivent d velopper les liens entre les travailleurs mais galement se nourrir des influences culturelles ext rieures qui doivent tre les plus nombreuses et les plus vari es possibles Suire 2013 Cohendet et al 2010 Les interactions sociales et le m lange des id es se d velopperaient plus facilement sur ce terreau fertile urbain et c est majoritairement dans ce type de quartier que l on va galement trouver des FabLab o sont fabriqu s des innovations largement cr atives et au destin incertain Les FabLab sont donc th oriquement encastr s dans des r seaux socio conomiques locaux mais galement dans des pipelines globaux lorsqu ils adh rent la chartre du MIT Leur performance que l on va ici consid rer comme le volume de production d objets est donc une cons quence de caract ristiques intrins ques du FabLab mais galement de cet encastrement socio conomique qui permet de b n ficier d externalit s Nous posons deux questions de recherche et que nous confrontons a des donn es originales de fonctionnement des FabLab Toutes choses restant gales par ailleurs la performance d un Fablab est elle d termin e par son encastrement socio conomique La nature de cet encastrement et ou la capacit du FabLab tre un middleground i e mailler des acteurs disjoints influe t elle sur la per
36. nts Les besoins des grands comptes pouvant appara tre plus ponctuels r pondre des besoins mieux sp cifi s et ou des commandes Par ailleurs certains grands groupes Renault Seb AirLiquide Airbus Alcatel Lucent etc ont internalis une fonction FabLab Bottollier Dubois et al 2014 et par cons quent les interactions avec un FabLab externe peuvent tre moins fr quentes Nous avons souhait savoir si ces interactions pouvaient tre explicatives de la production du FabLab Pour cela nous devons estimer la productivit du FabLab pour les deux r gimes de production rapport e a l ann e d ouverture Concernant les projets document s en moyenne les FabLab ont d clar 11 14 projets an SE 9 05 min 0 max 35 et 2 125 cr ation d entreprise an SE 1 99 min 0 max 5 En retenant la m diane pour chacun des r gimes nous d finissons deux tats du FabLab soit faiblement productif fortement productif Lorsqu un FabLab est dans l tat fortement productif en projets document s dans 8 33 des cas c est sans interactions avec l co syst me et dans 45 83 c est qu il d calre des relations avec les grands comptes de son territoire La relation est sensiblement la m me concernant les cr ations d entreprise Pour le dire autrement la probabilit d tre dans l tat fortement productif et ce quelque soit le r gime de production est d croissante avec la taille des entreprises avec lesquel
37. orme d un change explicite de connaissances au sein du FabLab ou encore une co production entre le FabLab et le partenaire Dans ce dernier cas et en particulier pour le partenaire ext rieur l attitude rel ve d une ouverture de la base de connaissance et d une strat gie d innovation ouverte L hypoth se est que la co production implique d avoir sp cifi un probl me en amont alors que l change de connaissances r v le une dimension plus informelle et plus tacite de l change La dynamique de production et d change de connaissances tant travers les interactions sociales locales qu travers des plateformes virtuelles permettant des interactions globales est une pr occupation majeure des FabLab Wolf et al 2014 La phase de documentation codification appara t bien des gards comme essentielle pour constituer une base de connaissance commune qui peut constituer une grammaire partag e partir de laquelle des projets peuvent merger Comme le pr cise les auteurs a partir d une tude sur 16 FabLab et pour 17 projets une distance cognitive mod r e et une certaine homophilie appara t comme des d terminants sociaux importants de la co production traduisant un engagement mutuel des partenaires Suivant ce r sultat la co production d objet au sein du FabLab n cessite d avoir d j sp cifi a minima ce qu il convenait de faire pour le partenaire ext rieur et de ce fait r v le une dimension moins exploratoi
38. poth se de recherche qui ouvre de nouvelles pistes R f rences Ahuja G 2000 The duality of collaboration inducements and opportunities in the formation of interfirm linkages Strategic Management Journal 21 p317 343 Amabile T 1996 Creativity in Context Westview Boulder Anderson C 2012 Makers The new industrial revolution Crown business Audretsch D Feldman 1996 R amp D spillovers and the geography of innovation and production American Economic Review 3 p630 640 Autant Bernard C 2001 Science and knowledge flows evidence from the French case Research Policy 30 p1069 1078 Balland PA Suire R Vicente J 2013 Structural and geographical patterns of knowledge networks in emerging technological standards evidence from the 20 European GNSS industry Economics of Innovation and New Technology 22 p47 72 Bathelt H Cohendet P 2014 The creation of knowledge local building global accessing and economic development toward an agenda Journal of Economic Geography 14 p869 882 Bathelt H Henn S 2014 The geographies of knowledge transfers over distance towards a typology Environment and Planning A 46 p1403 1424 Bathelt H and Gl cker J 2003 Toward a relational economic geography Journal of Economic geography 3 p117 144 Becker O 1963 Outsiders studies in the sociology of deviance Free Press NY Boggs J and Rantisi N
39. re du projet A l inverse d clarer un simple change de connaissance rel ve plus du make together to learn et de ce point de vue 14 traduit une d marche beaucoup plus exploratoire sans finalit explicite pour le partenaire Ainsi lorsqu ils d clarent des relations avec l co syst me 75 des Fab Managers d clarent que cela se traduit avant tout par des changes de connaissances non formalis es Dans 56 25 des situations ils d clarent une activit dominante de co production et enfin 45 83 sont concern s simultan ment par les deux activit s La figure 6 ventile cette structure cognitive des changes en fonction de la taille des partenaires 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 lt 5 lt 10 11 lt n lt 250 gt 500 E co production change de connaissance Figure 6 Structure cognitive des changes de connaissance et taille des partenaires Il ressort une tendance int ressante Lorsque les Fab Managers d clarent une activit d change de connaissance au sein de leur FabLab dans 69 44 des situations c est avec une entreprise de tr s petite taille lt 5 employ s alors que dans 36 11 des cas c est avec un grand groupe gt 500 employ s Cette relation est monotone d croissante avec la taille du partenaire Autrement dit plus le partenaire appartient au c ur de l co syst me et moins l change de connaissance implique de l informel et du tacite D une certaine mani re cette ob
40. reinent une homophilie souhaitable l mergence d une communaut Houiller Guilbert et al 2015 Suire Vicente 2015 Suire 2013 Par ailleurs la taille de la ville est une variable significative On peut inf rer que se corr le positivement cette taille le nombre de participants potentiels et ou des moyens humains et mat riels sans doute n cessaire pour un r gime de forte production Le mod le 1b rend compte de la production en terme de cr ation d entreprise Toutes choses gales par ailleurs la pr sence de salari s permanents joue significativement et positivement sur la probabilit d tre en dans un r gime de forte production D autres travaux ont soulign l importance du Fab Manager et plus g n ralement du concierge 18 d clare avoir une relation avec une entreprise lt 5 employ et ou lt 10 employ s 19 d clare avoir une relation avec une entreprise 11 lt n lt 50 et ou gt 500 employ s 18 dans les tiers lieux Il est garant d une forme de stabilit du lieu en assurant le suivi des projets et en mettant en relation les makers avec le reste de co syst me Burret 2015 Il joue aussi le r le de boundary spanner soit un agent de liaison entre le FabLab et l environnement qu il sait analyser Huber 1991 pouvant ainsi faciliter le transfert de connaissances Jemison 1984 et est donc en pleine capacit d influencer la dynamique d innovation Hsu et al 2007 Tushman 1977 On note gale
41. roduit moins qu un FabLab qui d clare des relations que les relations avec la p riph rie de l co syst me favorise une forme de cr ativit qui se traduit par la production de projets document s mais que la production de projets qui se transforment en cr ation de nouvelles entreprise reposent sur une position de middleground Une premi re partie pr sente une revue de litt rature sur les dynamiques de l innovation collective La deuxi me partie expose le mouvement des FabLab et les raisons pour lesquelles nous les assimilons a des plateformes de co cr ation de connaissances La troisi me partie pr sente la base de donn es les r sultats et les commentaires Nous concluons sur des pistes de recherche ouvertes par ce travail 1 L innovation collective r seaux et connaissance L innovation collective est un ph nom ne complexe appr hender D abord parce que se pose imm diatement une question d chelle d observation L acte de cr ation est de fa on fondamentale une dynamique psycho cognitive et par nature cette dynamique est collective et interactionniste Amabile 1996 Elle met en jeu des aptitudes individuelles une g ographie c r brale et des signaux lectriques qui m nent a la formation d id es de point de vue sur des objets des situations ou encore des personnes Lorsque ces id es sont nouvelles et utiles alors lon fait souvent r f rence la capacit cr ative de l individu Cette cr ativit peut se
42. servation est en coh rence avec les r sultats de Balland et al 2012 d s lors que les entreprises plus importantes suppos s plus matures sont dans des comportements dominante exploitation d un savoir faire plut t que dans la recherche imm diate de rupture ou d exploration Au final l activit de co production et d change de connaissance apparait plus intense avec les entreprises de petites tailles soit la p riph rie qu avec le coeur Nous avons souhait savoir si l activit du FabLab d pendait de sa position structurelle au sein de l co syst me L approche par les middleground sugg re qu une position d interm diaire favorise l licitation le filtre et la structuration des connaissances avant la transformation en produit ou service innovants par des acteurs de l upperground La p riph rie ou l underground apportant majoritairement les connaissances nouvelles par exploration ou recombinaison de l existant le c ur ou l upperground favorise le passage l chelle par la mise en visibilit et l exposition une large audience Cette propri t de dissassortativit du r seau permet la diffusion d externalit s de connaissance dans les deux sens seulement en pratique et comme le sugg re Cohendet et al 2010 pour le cas de l industrie du jeu vid o de Montr al cette dissassortativit ne s observe que lorsque des middleground existent Ici le probl me est l g rement diff rent car un op r
43. si les connaissances sont parfaitement substituables la production collective peut tre contre performante Langfred 2004 Inversement si la distance cognitive est trop forte alors les co ts de coordination deviennent trop lev s voire infini et il est vain pour les parties prenantes de vouloir co construire de la connaissance Ainsi une zone de compl mentarit strat gique entre les bases de connaissances des individus appara t lorsque les distances cognitives sont mod r es La proximit g ographique devient alors essentielle pour d velopper la confiance et les changes informels les pipelines prenant le relai pour diffuser de la connaissance souvent codifi e et assurer la coordination plus longue distance Bathelt Henn 2014 Dans une tude ambitieuse Uzzi et al 2013 se sont attach s d construire la m canique de la co construction des savoirs scientifiques En s appuyant sur les papiers de recherche qui apparaissent dans le Web of Science depuis les ann es 1950 les auteurs font trois constats Le premier a trait la taille des quipes le second concerne la diversit des savoirs impliqu s enfin le troisi me concerne la performance du papier mesur par un taux de citation Quelque soit les disciplines concern es en moyenne le nombre d auteurs augmente sur la p riode La granularit des disciplines et des savoirs est telle que la co production s impose Plus int ressant les auteurs s int ressent u
44. son originale de pratiques d innovation ici d exploration et d exploitation qui permet la performance du collectif En cherchant identifier les fondements d une ville cr ative Cohendet et al 2010 sugg rent que ce maillage entre des acteurs tr s exploratoires et peu organis s underground et ceux plus structur s du c ur ou de upperground ne va pas de soit Des acteurs ou des espaces d interm diation un middleground est n cessaire afin d organiser les transferts et les changes de connaissances entre le c ur et la p riph rie du r seau Pour le dire autrement la r silience entendue comme une capacit d un collectif faire transiter des connaissances de natures compl mentaires du coeur vers la p riph rie et de la p riph rie vers le c ur ne peut s envisager d un point de vue op rationnel que si des plateformes localis es d interm diation du type middleground existent Le r seau et les interactions entre ses parties l mentaires neurones individus organisations constituent une ossature commune toutes les chelles de l analyse de l innovation collective Les laboratoires de fabrication num rique Fabrication Laboratory FabLab parfois qualifi s de micro cluster Capdevilla 2015 sont fondamentalement des lieux qui fonctionnent selon les m mes principes et ces trois chelles C est un espace physique dot d outils o se fabriquent et s assemblent des comp tences et des savoir faire o l
45. t garants du suivi des projets et d une mise en r seau avec l co syst me De nouveau le r gime de forte production est positivement corr l aux besoins exprim s par le territoire Plus largement nous observons que les interactions avec le c ur joue tr s significativement et positivement sur ce r gime Autrement dit le FabLab produit sans doute de la vari t pour l industrie en place plut t que de la r elle innovation de rupture En ce sens le FabLab peut renforcer la position des acteurs en place et d velopper l assortativit du r seau ce qui marque un affaiblissement des capacit s de r silience de l ensemble de l co syst me 4 Conclusion et discussion La r alit des FabLab est contrast e Dans le propos fondateur de Neil Gershenfeld 2005 il y a l id e de d centraliser des moyens de production et permettre chacun de r pondre des probl matiques et des besoins locaux en favorisant la production de petites s ries La mise en r seau des initiatives et port e par l adoption d une chartre commune peut favoriser la diffusion et l absorption des connaissances dans une dynamique r troactive favorable l ensemble des parties Cependant au del du foisonnement d initiatives la mise en uvre est plus complexe et les r sultats pr sent s ici en capturent une dimension celle de la production effective des FabLab Les limites et les extensions de ce travail sont inh rentes l objet d tude lui m
46. teractions qui se nouent entre le FabLab et l co syst me dans lequel il peut s inscrire Mais que cette performance d pend d une position singuli re ie au croisement d un c ur d acteurs historique et de taille importante souvent fort rayonnement mondial et une p riph rie plus foisonnante de tailles plus modeste mais cf raspberrypi org galement plus exploratoire Cette position de middleground Cohendet et al 2010 garantie une performance et une mise en visibilit en filtrant des id es et ou des concepts et ou des projets souterrains et peut favoriser la r silience du territoire Crespo et al 2014 Boschma 2015 Ainsi les FabLab viennent transformer les r seaux de connaissances en modifiant des propri t s structurelles Ils peuvent fabriquer des nouveaux n uds d s lors qu ils font merger des nouveaux projets qui se transforment en cr ation d entreprise ou des projets qui recherchent leur autonomie l ext rieur du FabLab ils peuvent galement fabriquer ou tisser des liens lorsqu ils mettent en r seau des comp tences et des connaissances qui existaient sur le territoire mais qui ne se connaissaient pas En ce sens le FabLab est pleinement un tiers lieux Oldenburg 1991 Ces r sultats sont obtenus partir d une base de donn es originales de 48 FabLab mondiaux constitu e en 2015 et nous montrons toutes choses gales par ailleurs qu un FabLab qui n entretient aucune relation avec son co syst me p
47. term diation o d une certaine mani re l informel peut se formaliser Et c est essentiel dans des secteurs d activit hautement intensifs en connaissance et en cr ativit o la souplesse et l agilit doivent demeurer Les parcs scientifiques concentrent seulement des lieux de travail et par d finition il est tr s difficile d y faire vivre des tiers lieux Jane Jacobs 1961 disait Old Buildings new ideas les id es nouvelles et les grandes innovations se font plut t dans l immobilier de mauvaise qualit parce que c est moins cher parce que les m tres carr s sont plus abondants et les grands clusters num riques europ ens Londres ou encore Berlin ont b n fici de ces conditions initiales favorables Autrement dit plus la dimension cr ative et incertaine de l innovation est forte et plus les acteurs et les parties prenantes se retrouvent dans des quartiers des villes et non pas leur p riph rie Ces choix g ographiques peuvent se comprendre au regard du type de connaissances mobilis es dans chaque secteur Les entreprises cr atives ont besoin de processus de pens e divergente dans lesquels il ny a pas de r ponse unique un probl me pos alors que les activit s technologiques et scientifiques se caract risent par des processus de pens e convergente dans lesquelles il s agit souvent de mobiliser toutes 10 les connaissances existantes pour trouver la solution optimale de r soudre le probl me Les e
48. transformer en innovation qui elle fait r f rence l impl mentation et la traduction de ces id es en objet concept connaissances nouvelles etc Gurteen 1998 Certaines de ces innovations peuvent trouver un march mais nous faisons ici plus volontiers r f rence une innovation dans un sens plus large i e un comportement une pratique un service un produit etc qui s cartent d une norme dominante de pens e de consommation de comportement etc ou bien qui amorcent une norme Becker 1963 Dans tous les cas il ressort que dans une perspective Schumpet rienne l innovation est une combinaison originale d id es anciennes et ou nouvelles Mais la dynamique de la cr ativit sugg re galement que le processus de cr ation ne se r duit pas un acte ou un comportement isol et ne repose aucunement sur le seul talent disjoint de quelques uns Drazin et al 1999 C est bien souvent l immersion de l individu dans une communaut qui d termine sa capacit cr ative Bathelt Cohendet 2014 C est la seconde chelle partir de laquelle l on peut analyser les dynamiques jointes de la cr ativit et de l innovation collective celle des communaut s et des collectifs d individus La construction collective des connaissances est une alchimie fine entre un ensemble de r gles formelles et de processus tablis et d attitude ou de repr sentation plus informelles et tacites Pr cis ment Cowan et al 2000 montrent que c
49. uin 2015 En particulier le site www thingiverse com ou encore www instructables com permettent d changer et de commenter les fichiers sources des projets 1 Principe qui consiste d tourner ou a d river l objet initial vers une nouvelle application ou un nouvel objet Afin d analyser le FabLab on peut l g rement contourner ces questions et adopter une posture ethnographique en d crivant son fonctionnement et c est ce que proposent Bosqu et Kohtala 2014 En prenant l exemple du Norway fablab l un des plus anciens les auteurs d crivent l origine la philosophie et le fonctionnement du lieu Capdevilla 2013 cat gorise les lieux de fabrication collective en distinguant les FabLab d autres espaces comme les Maker Space ne suivant pas la chartre du MIT et vocation plus sectorielle les Hackers Space avec une dimension activiste et de hacking revendiqu e ou encore les espaces de co working espace de travail collaboratif et communautaire On peut galement identifier les mod les d affaire possibles Troxler et Wolf 2010 Menichinelli 2011 Au fond les recherches sont encore tr s peu nombreuses et parpill es et rares sont celles qui pointent les dynamiques de co production de connaissances de documentation Troxler Zijp 2013 ou encore Bosqu et al 2015 qui pr sentent l co syst me des FabLab partir des liens qui les unissent Suire et Vicente 2015 proposent finalement de consid rer le
50. urce forte de la capacit des territoires tre durablement performants Frenken et al 2007 En tudiant le cluster Hollywoodien Cattani et Ferriani 2008 montrent Nous faisons ici r f rence explicitement aux clusters intensifs en connaissances et en R amp D et le secteur importe peu MedTech BioTech FinTech GreenTech IT Num rique etc comment les studios qui sont a la fois en collaboration avec une frange plus p riph rique et ind pendante de l industrie mais galement avec les majors d Hollywood le c ur de l industrie sont galement ceux qui remportent le plus de prix Autrement dit cette position d interm diaire permet de combiner au mieux a la fois la cr ativit des formats et des contenus propos s par des acteurs ind pendants et de profiter galement de la forte visibilit et de l audience des majors Les r seaux qui se tissent entre les acteurs apparaissent une nouvelle fois d terminant pour comprendre ce qui fait la force ou la faiblesse d une telle aptitude collective Boschma Ter Wal 2007 Ces r seaux traduisent a la fois des relations formelles et contractuelles en mesurant des proximit s organisationnelles Boschma 2005 Torre Rallet 2005 mais ils sont aussi souvent invisibles et marquent l existence d interactions sociales essentielles pour diffuser et changer de Il informel ou des savoirs plus tacites Ce qui apparait c est que ces structures relationnelles ne sont pas stab
51. view 76 Spence G 2015 Knowledge neighbourhoods urban form and evolutionary economic geography Regional Studies 49 p883 898 Storper M Venables A J 2004 Buzz face to face contact and the urban economy Journal of Economic Geography 4 p351 370 Suire R Vicente J 2015 R cents enseignements de la th orie des r seaux en faveur de la politique et du management des clusters Revue d Economie Industrielle a paraitre Suire R Vicente 2014 Clusters for life or life cycle of clusters in search of the critical factors of cluster s resilience Entrepreneurship and Regional Development 26 p142 164 Suire R 2013 Innovation espaces de co working et tiers lieux entre conformisme et cr ativit CREM Working Paper http ssrn com abstract 2210127 Torre A Rallet A 2005 Proximity and localization Regional Studies 39 p47 59 Troxler P and Wolf P 2010 Bending the rules The Fab Lab innovation ecology In Continuous Innovation Network the 11th International CINet Conference Practicing innovation in times of discontinuity Zurich Switzerland 5 7 September 2010 Overdinkel Continuous Innovation Network Troxler P amp Zijp H 2013 A Next Step Towards FabML A narrative for knowledge sharing use cases in Fab Labs In International Fab Lab Association the 9th International Fab Lab Conference 23 Tushman M 1977 Special boundary roles in t
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