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Correspondant local de presse : analyse de la constitution

1. Des coliers heureux 1 juin 1997 L union fait la sept avril 1997 Portes ouvertes l cole d art chr tien Le cardinal Decourtray Cenves 31 janvier 1991 Comme pour l analyse de la production du correspondant en zone urbaine l examen des articles s lectionn s pour l tude permet de rassembler des l ments sur les questions du mod le d criture sur les proc d s d identification et sur la place du lecteur Les textes tudi s pr sentent une homog n it de telle fa on qu il est possible de parler d un mod le pour ce correspondant de zone rurale L approche du traitement de l information et le champ d investigation du correspondant en zone rurale est a priori tr s loign e du mod le urbain pourtant certaines constantes y compris dans le champ d investigation devraient pouvoir merger 89 4 2 2 1 Le mod le d criture Le mod le d criture du correspondant en zone rurale est en d pit d une apparente anarchie assez homog ne C est dire que le correspondant proc de toujours de la m me fa on Il fait une description pr cise et g n ralement logieuse de l v nement qu il a choisi de traiter Tous les articles de monsieur X sont pour lui l occasion de faire du pros lytisme C est pourquoi la description de son sujet r alis e sur un mode qui implique le lecteur dans le but de le faire adh rer au point de vue du correspondant se retrouve dans tous les articles Information primair
2. l avance qu une photo para tra L article est donc attendu pour la photo et le portrait L illustration sous cette forme est un argument farouchement d fendu par le correspondant et les chefs de direction du journal En campagne la photo qui montre un individu est un vendeuse Au niveau de l information l illustration comme elle est visible dans les articles de monsieur X n apporte rien rien d autre qu un effet de miroir Quelque fois mais c est anecdotique elle contredit m me le titre de l article voir ce sujet la photo illustrant l article des coliers heureux Sur la photo il fait sombre et aucun enfant ne sourit alors que l article parle du temps cl ment et de la joie des enfants Ce d tail est anecdotique pourtant il est le signe que la photo en information locale en micro locale ne fait pas sens La photo est utilis e pour que les individus compris dans le nous englobant du scripteur puisse se voir dans le journal ou reconna tre un autre membre du nous Partant sur le principe qu il existe toujours quelqu un qui conna t la personne qui se trouve en photo Les photos illustrant l article sur la f te des conscrits est un autre exemple du projet d identification en micro locale des individus Les photos du d fil et pour finir celle de tous les conscrits r unis destin s l ensemble des familles en pr sence n ont d autre objectif que celui de reconnaissance physique C est galement un moment de gloire locale
3. au niveau de la d marche du d placement en tout cas Les tudiants et les demandeurs d emploi peuvent ais ment se rendre l agence en m tro et bus quand ils habitent Lyon plut t que la commune pour laquelle ils r digent La d centralisation vaut pour tous les acteurs de l organigramme De plus lorsque le correspondant a fait la d marche de se rendre l agence le matin il organisera sa journ e autour de l agence bien souvent sa commune n est pas loin entre deux reportages il revient l agence comme on revient au bureau C est ainsi que des habitudes se cr ent autour d un espace de travail qui au d part n est pas d sign comme tel mais plut t comme une pr sence locale du journal 70 Les tudiants et les demandeurs d emploi sont tous l depuis moins de cinq ans car on ne reste pas g n ralement du moins plus de cinq ans tudiant ou sans emploi C est bien qu au d part leur strat gie est soit temporaire soit un calcul sur du moyen terme L activit de correspondant devient pour eux une source potentielle de revenu principal On ne note pas ou presque de retrait ni de femme au foyer c est dire si l activit n est pas un passe temps secondaire pour cette cat gorie de correspondants Les motivations ne tournent pas autour d une notion de prestige Bien que cela ne soit pas chiffr il semble d apr s notamment mais il faudrait pr ciser cette donn e que les correspondants en zone urbaine ne vivent pas dans la co
4. de tel manifestation ou de telle structure Le lecteur est suppos d accord c est dire convaincu lui aussi de l importance de ces initiatives qui dynamisent la commune Le nous ne prend pas en compte le lecteur r calcitrant c est dire que ce nous marginalise dans l id e que le correspondant se fait de la communaut le lecteur qui se d gage de toutes ces initiatives Le correspondant part du postulat et sa position n est pas isol e que tout ce qui est bien pour la commune est bon pour les habitants et par cons quent il faut soutenir un projet ou applaudir une initiative 97 L emploi du nous dans tous les articles du correspondant suppose un mod le standard de lecteur il est forcement concern par tout ce que le correspondant juge important pour la repr sentation de la commune C est dire encore que d avance les papiers du correspondant placent le lecteur dans une position de spectateur actif et consentant On pourrait presque parler d une place suppos e du lecteur comme subordonn l opinion affich e dans les articles Cette adh sion suppos e est d autant plus justifiable que les articles qui paraissent ne sont a priori pas des sujets qui divisent Tout est en effet pr sent comme normal et positif c est pourquoi on peut parler de standardisation du lecteur C est dire que d une part on te au lecteur toute autonomisation et qu il devient impossible de proc der une identification qui mettrait en exergue les
5. fragment e de l information en locale On remarque une proportion importante d actifs dans la population correspondant de ces deux ditions mais nulle part il n est pr cis dans les donn es communiqu es laquelle des deux activit s salari e ou correspondant est la principale Cet l ment manque pour pouvoir d terminer quelles sont les strat gies des correspondants de presse locale en zone urbaine 71 On note l absence de secr taires de mairie par rapport aux trois ditions class es comme rurales C est un l ment d analyse qui va dans le sens d une professionnalisation de l individu correspondant Les enjeux politiques et associatifs dans les communes importantes sont sources de pol miques de d fense d int r ts divergents qui freinent d embl e des prises de position visibles Il faut rappeler qu un quotidien de presse r gionale n est pas un support d opinion la pluralit de son lectorat le conduit exprimer une information neutre Dans les zones rurales la coh sion se fait autour de partages d int r ts communs pour le bien tre de la commune en ville l explosion de cette coh sion sociale exclut toute position radicale Ces correspondants de zones urbaines sont a priori ceux pour qui il est possible de parler de d marche professionnalisante tant de la part de la direction que de celle des correspondants eux m mes Les ditions D F et G sont mixtes Dans le journal pourtant la place principale est accord
6. groupe mais ceci semble tre une partie de la mutation en cours Chaque agence a un r seau de correspondants qui d sormais se retrouve dans un lieu d fini comme un site de travail Les correspondants fr quentent l agence de fa on r guli re Le risque est naturellement de confondre la reconnaissance d un groupe avec une assimilation au champ journalistique La confusion est d autant plus facile qu elle r gne dans l appr hension des agents locaux Les correspondants pour parvenir une unit d passant les strat gies individuelles doivent se reconna tre comme un groupe sp cifique Le correspondant local ne peut tre un journaliste il peut le devenir et changer alors de statut En tant que correspondant il est possible d imaginer le partage de pr occupations communes y compris dans l exercice de l activit Cette question n est pas l ordre du jour pourtant elle semble tre une dimension importante dans la perspective d une mutation du correspondant local de presse 3 1 4 Sur la m prise locale Le correspondant de presse est presque malgr lui consid r comme un journaliste par les lecteurs du journal ainsi que par les agents sociaux et politiques locaux Ils repr sentent le journal ils poss dent m me une carte de correspondant local qui est une copie de l ancienne carte tricolore des journalistes professionnels la nouvelle carte de presse tant au format d une carte de visite avec photo scann e Que ce soit en zo
7. riode repr sentative du traitement de l information en locale Pour chaque article le correspondant a expliqu sa d marche de recherche de l information de traitement ses rapports avec son responsable d agence Pour tablir la pr sentation du correspondant un entretien de deux heures a t r alis le 20 mai 1997 pour le correspondant urbain et le 27 mai 1997 pour le correspondant rural 13 Ces entretiens semi directifs ont permis de d terminer les strat gies individuelles des correspondants leur champ d investigation leur degr de professionnalisation et leur perception de l activit Pour l analyse de la production du correspondant exer ant en zone rurale il s est av r plus pertinent de faire une s lection de textes d passant le cadre d une semaine En effet la production de ce correspondant est tr s irr guli re Pour rendre compte de son champ d investigation il fallait puiser des articles types qui construisent l essentiel de la rubrique locale en campagne C est l irr gularit de la publication qui est en partie signifiante dans le traitement de l information en zone rurale et qui permet notamment d affirmer qu il existe une volution de la professionnalisation deux vitesses Les entretiens r alis s en 1996 dans le cadre d un m moire de ma trise ont partiellement t utilis s pour apporter des points de d tail dans chacune des parties trait es Ces entretiens tous r alis s en f vrier 1996 t
8. tariat de r daction Chassieu appelle plusieurs fois l agence pour r clamer des papiers qui ne sont pas arriv s pour dire qu il faut pr voir un texte plus long car finalement il n y a pas de publicit sur telle page etc Toutes ces mises au point se font par t l phone mais finalement ce sont les secr taires de r daction qui tranchent leurs coupes sont essentiellement motiv es par une question d espace C est une relecture purement m canique car le travail de correction sur le fond quand cela est n cessaire est effectu par le chef d agence Tous les correspondants se rendent r guli rement l agence et r digent leurs textes sur place les chefs d agence se plaignent essentiellement de la mauvaise qualit de l orthographe qu ils attribuent de la distraction Pour eux l orthographe est un des signes de la motivation du correspondant un bon correspondant est consciencieux dans ses reportages dans son investigation et dans la r daction de son article pour ceux l la comparaison avec un journaliste professionnel n est pas abusive Cela revient dire que le rendu final du papier est une preuve de professionnalisme Si l article est bon c est qu en amont le correspondant a travaill de fa on s rieuse Le sport n est plus trait avec la locale des espaces lui sont r serv s Un correspondant est nomm chef des sports de l dition C est lui qui collecte les papiers des correspondants d tach s au sport et qui or
9. une communaut reste la source d alimentation principale de la rubrique Le correspondant peut donner le signal d une information la r daction lyonnaise quand il s agit par exemple d un fait divers mais avant d tre trait e en locale l information sera reprise par un journaliste professionnel dans les pages r gion Le correspondant reste un metteur la t che de r dacteur qui lui est confi e reste dans le cadre de la micro locale c est dire de l ordre de la nouvelle qui ponctue l histoire communale e Le mod le positiviste Les articles s lectionn s repr sentatifs de ce qui constitue l information de la rubrique locale dans cette zone rurale reposent comme pour le correspondant en zone urbaine sur un sch ma positiviste On peut parler d un mod le d un moule d article bien que le correspondant en zone rurale ne soit tenu aucune r gularit de parution L affirmation d un mod le type que l on retrouve dans tous les articles repose pr cis ment sur la non professionnalisation du correspondant de campagne Ce qui fait information pour le correspondant c est comme nous l avons d j voqu le d sir de mettre sa commune en repr sentation positive Les choix des sujets peuvent para tre al atoires ils sont dans tous les cas arbitraires C est cet arbitraire dans le choix de l information traiter qui aboutit inlassablement au m me type d articles Le mod le est positiviste car dans tous les cas le correspondan
10. 19 C est donc la taille des communes qui d termine la taille de l espace attribu dans le journal D sormais c est d finitivement la repr sentation g ographique qui pr vaut Ces cribles sont des pr maquette du journal Chaque agence a la possibilit de g rer ses pages selon la priorit de l information Pourtant invariablement les communes ont un espace pr d fini Avant donc de savoir ce qui fait information il s agit de fournir de l information crite et photographique Dans les p riodes maigres en mati re d information g n ralement trait e en locale vacances scolaires cong s annuels des associations et administrations les pages sont r duites Le reste du temps si la quantit d information produite est insuffisante les secr taires de r daction jouent sur la mise en page la taille des illustrations Autant de ruses qui donnent l illusion d une repr sentation r guli re de la commune Cette notion de fournir de l information est particuli re l information quotidienne r gionale et s illustre dans le journal Le Progr s Chaque jour toute l ann e il faut que toutes les communes s lectionn es soient en repr sentation Ce type de contrainte se retrouve dans des supports oblig s travailler en continu selon une grille d finie en amont de l information Georges Abou journaliste Radio France Internationale voque ces contraintes de production infinie d information Il faut en perman
11. 75 4 1 1 Pr sentation du correspondant test 75 4 1 2 Ce qui fait information pour le correspondant 76 4 2 LE CORRESPONDANT EN ZONE RURALE 86 4 2 1 Pr sentation du correspondant test 86 4 2 2 Ce qui fait information pour le correspondant 88 5 SYNTHESE 100 6 CONCLUSION 103 7 BIBLIOGRAPHIE 105 7 1 LA PRESSE EN GENERAL 105 7 2 LA PRESSE QUOTIDIENNE ET LA PRESSE QUOTIDIENNE REGIONALE __ 105 7 3 LES JOURNALISTES 105 7 4 OUVRAGES THEORIQUES 106 7 5 ARTICLES 106 8 ANNEXES 1 INTRODUCTION Le correspondant de presse locale est une figure mal connue de la presse crite Pour les lecteurs il est la presse un repr sentant du journal un journaliste La trace la signature du correspondant une tendance remarqu e ces derni res ann es accentue encore cette assimilation La publication d un article dans le journal semblerait la plupart du temps un crit re suffisant pour tre pris pour un journaliste Cette m prise a plusieurs origines D embl e sur le th me de correspondant les lecteurs qui sont aussi des auditeurs et des t l spectateurs ont l habitude d entendre de notre correspondant La cha ne publique France 2 qui multiplie ces reportages locaux pourrait cristalliser plus encore cette assimilation abusive Le fait m me d tre publi dans le journal serait une preuve de l gitimit professionnelle Il faut carter tout de suite la notion de l gitimit de celle de v racit Les lecteurs ayant en
12. Chaque jour il annonce des nouvelles dans le journal et r pond sans doute la question quoi de neuf sa comp tence celle qu on lui demande s arr te l La rubrique locale reste le porte voix d une vie quotidienne st r otyp e fragment e la nouvelle n a en effet aucun sens si elle ne devient pas information elle n apporte rien Il n est pas question ici de porter un jugement critique sur l individu correspondant qui comme donneur de nouvelles alimente une chronique creuse mais plut t de remarquer la forme archa que de l appr hension du territoire en mati re d information locale Tout est comme si les questions de fond n mergeaient pas dans les strat gies de la direction un positionnement en surface selon des limites spatiales qui prendrait directement forme dans le journal Le correspondant donneur de nouvelles est un personnage n cessaire dans le fonctionnement du journal l erreur surgit d s lors peut tre que l on arr te son r le ici sans donner sa suite un professionnel Gabriel RINGLET d j cit p 21 47 Comme activit secondaire le correspondant pourrait difficilement s affranchir d un travail plus profond face au contraintes techniques qu imposent le journal la direction semble peu encline une autre d finition du territoire Le donneur de nouvelles est le dernier lien de la communaut sa repr sentation mais l mergence de nouveaux microcosmes sociaux notamment met cette fonction de h
13. ancienne g n ration les auteurs y font allusion Aujourd hui on constate partir des donn es quantitatives class es en tableau dans la deuxi me section que ceci reste vrai en zone rurale Nous ne disposons pas de chiffres pour les banlieues avant l tablissement du maillage du d partement Mais d apr s la direction du journal il appara t que la situation des ditions rurales soient symptomatiques d une poque 30 Nous verrons d ailleurs que la mutation du correspondant local tant dans son recrutement que dans l exercice de l activit est deux vitesses L vidence locale dont nous parlons ici peut tre illustr e par la situation actuelle d crite et analys e concernant notamment l dition du Beaujolais en section II L le profil du correspondant se rapproche du portrait bross entre autre par Archambault et Lemoine 2 2 2 Disponibilit s et contraintes g ographiques La transformation du service des pages locales en 1990 conjugu e avec la cr ation des agences a consid rablement modifi le profil des correspondants Depuis la mise en activit des agences en effet et toujours dans le cadre du Progr s il est demand aux correspondants d pendants d une agence selon la zone d exercice de remettre la copie l agence car c est d sormais de ce bureau d centralis que convergent les papiers par transmission informatique Bien que les agences soient pour la plupart dot es de secr taires pouvant saisir le
14. avec la mairie que ce soit dans la majorit ou dans l opposition Dans quelques communes tr s rurales dans le Beaujolais par exemple il reste quelques correspondants li s au pouvoir local Mais on tend l limination compl te de ce type de situation C est peut tre ce point l qui marque concr tement la mutation du correspondant local moins qu il ne soit la cons quence de transformations ant rieures C est en tout cas le point le plus visible et le garant pour les journaux d une objectivit La confiance du public l gard des m dias est nous l avons vu tr s limit e Maintenant que le correspondant n est plus seulement le relais de la commune dans le journal mais le repr sentant du journal dans la commune il peut tre sujet de cette m fiance Pour viter que les acteurs sociaux et politiques utilisent le journal comme bulletin municipal ou associatif cette fronti re symbolique doit tre remarquable La meilleure fa on dans un premier temps de d limiter les zones d investigation de chacun est de s parer l activit de correspondant de celle de citoyen actif dans le village Cette s paration est aujourd hui un crit re rigide dans le recrutement la direction confie m me que dans le cadre d lections municipales les correspondants se joignant une liste politique taient aussit t remerci s L ambigu t est d j suffisamment difficile dissiper quand il s agit d information locale pour que des correspon
15. charg de la rubrique des faits locaux n apporte pas plus de pr cisions sur la fonction de correspondant local En fait on ne trouve pas de d finition du correspondant local de presse Ceci tient au fait qu il n est pas un professionnel de la presse Il exerce par tradition son activit de mani re subalterne Les d finitions donn es mettent en vidence le fait que le correspondant local de presse n est pas impliqu dans la r daction d un journal et que toute personne collaborant est aussit t professionnelle Hors les correspondants locaux ne sont pas des professionnels de la presse Ils sont des travailleurs ind pendants depuis peu Aucune carte professionnelle comme signe de reconnaissance une cat gorie professionnelle n est d livr e pour les correspondants Leur situation dans l entreprise de presse est assez marginale Cette pr cision est d autant plus importante qu elle exprime une conjoncture paradoxale Les correspondants de presse alimentent quotidiennement la rubrique locale cette rubrique dans un quotidien r gional repr sente plus de 70 en volume du contenu du journal A ce titre les correspondants locaux participent massivement la production litt raire du journal Au journal Le Progr s avant 1990 et la refonte du service des pages locales les correspondants locaux n taient officiellement que des relais d informations Aujourd hui la mise en place des agences locales dirig es par un ou deux professionn
16. construction du groupe correspondant en champ propre est apparemment envisageable une mise jour de ce tableau compl t par d autres donn es pourrait permettre de d terminer des constantes Pour l instant nous manquons de recul au niveau des donn es puisque ce tableau ne peut tre compar aucun autre tableau Le fait m me pourtant de pouvoir croiser des donn es dans un tableau permet d avancer qu il s agit d un groupe d j constitu Les mutations en cours influent sur ce qui fait information pour le correspondant ou plus pr cis ment et c est d j un premier pas sur ce qui ne fait plus information pour le correspondant en zone urbaine La section qui suit est un premier l ment d analyse du champ d investigation du correspondant local de presse 74 4 ANALYSE DE LA PRODUCTION DES CORRESPONDANTSURBAIN ET RURAL LE JOURNAL DE BORD DE DEUX CORRESPONDANTS COMME BASE D ANALYSE 4 1 LE CORRESPONDANT EN ZONE URBAINE 4 1 1 Pr sentation du correspondant test Mademoiselle a 30 ans elle est rentr e au Progr s en mai 1995 Au moment de son recrutement elle tait en recherche d emploi et cela depuis l obtention de son dipl me de fin d tudes en juin 1992 Apr s un t tonnement en fac de droit mademoiselle A s tait dirig e vers une formation d attach e de presse Apr s une br ve exp rience sold e par un chec dans un cabinet de communication Paris mademoiselle A s est orient e vers la correspondance de
17. d s d authentification Pour identifier les acteurs sociaux le correspondant a recours du discours rapport direct Et pour finir c est le but recherch qui est expliqu Tous les papiers sont crits sur le m me mod le De la recherche de l information la publication la d marche est globalement identique La place de l information secondaire Au niveau technique on entend comme document primaire un document qui n a subi aucune transformation Le document secondaire est quant lui un document qui reprend des informations primaires pour les traiter sous une autre forme Dans le cadre de l tude on entendra par information primaire tout ce qui est de l ordre de l information orale et information secondaire tous les documents crits dossiers de presse communiqu s et trait s par le correspondant Comme seul trace d information primaire au sens de document primaire on peut d j signaler les textes fournis par la mairie au correspondant rural qui ne font l objet d aucune modification Ce sont les seuls documents primaires qui sont publi s sous leur forme initiale La correspondante test utilise beaucoup d information secondaire Ceci s explique en partie par la multiplication des services de communication dans les communes L agence est de surcro t un espace de travail repr sentant physiquement le journal dans la localit 78 Les acteurs sociaux viennent spontan ment l agence pour rencontrer le correspondant q
18. d une enqu te men titre personnel par le correspondant sur les arnaques Etant le sujet du reportage r alis par l quipe de la premi re cha ne monsieur X a fait un article se cachant derri re la formule g n rique de la presse crite Tous les autres sujets abord s par le correspondant caract risent une source d information primaire sans qu il soit m me n cessaire de le pr ciser La premi re manifestation de la trace de l information primaire c est l emploi permanent du nous Le correspondant rural ne prend aucune distance critique par rapport son sujet Il lui est m me tout fait impossible de le faire car il raconte dans le journal des v nements qui concernent sa commune ses relations ses amis Je n cris pas pour faire de la pol mique ces mots du correspondant t moignent de la volont de faire la promotion de la commune dans le journal de mettre en repr sentation une commune active o sont prises des initiatives int ressantes Comme information primaire le correspondant ne retiendra que ce qui pr sentera la commune sous un angle positif On reste ici dans le cadre d fini pour les correspondants dits de l ancienne g n ration des habitants d une commune qui crivent pour cette localit l attention des autres r sidants de cette localit 91 Dans cette perspective on ne d borde pas du principe du village cette information primaire recueillie sur la base de crit res d appartenance
19. demi page tandis que d autres plus importantes ne soient tal es que sur deux colonnes A l origine donc de la r organisation c est le souci d une quitable r partition de lignage proportionnel la taille des communes qui a pr valu Sur la base d un sch ma routier et autoroutier le service a maill le d partement en le morcelant par zones Jean Marie CHARON Les m dias du local in M diaspouvoirs n 18 1994 18 Les pages banlieues devenues Le Grand Lyon se sont ainsi divis es en plusieurs ditions Le maillage consistait d limiter le terrain d terminant des zones avec des villes phares partir desquelles rayonneraient un r seau de correspondants Le d partement a ainsi t d coup en neufs ditions distinctes portant chacune une lettre l dition A B C D E F G K et enfin l dition X pour Lyon et Villeurbanne qui serait indissociable de Lyon en raison de sa proximit Chacune des ditions cit es est vendue uniquement dans sa localit Impossible en effet de trouver l dition A le Beaujolais Oullins dition E Ce d coupage du d partement s est bas sur des donn es quantitatives d ordre d mographique et routier Cette partialisation calque son mod le sur les structures administratives et politiques Les zones d finies reprennent le sch ma des cantons En fait le maillage du d partement n a pas fondamentalement modifi le mod le pr c dent La logique reste une commu
20. e aux communes de taille importante mais la proximit de cit s plus petites compliquent un peu l analyse Pour ces ditions il n est pas possible d avoir une vision rurale ou urbaine la zone est mixte Quoiqu il en soit ceux sont des ditions dont les l ments regroup s dans le tableau permettent une comparaison avec les ditions E et K Une certaine galit hommes femmes des correspondants en place depuis moins de cinq ans en g n ral des tudiants des demandeurs d emploi des actifs Si l on croise les chiffres avec la carte des ditions disponible en annexe on s aper oit que ces ditions sont compos es de villes qui au d part taient de gros villages et qui ont connu une forte expansion d mographique li l am nagement de salari s qui se sont rapproch s de Lyon Il faut rappeler ici que le maillage du d partement par la direction en 1990 s est tabli partir d un r seau autoroutier C est un l ment important pour comprendre que dans ces ditions la coh sion sociale ne se fait pas autour d une histoire commune locale Ces villes citons Bron par exemple se sont d velopp es au rythme d une migration rien ne lie la population Ces villes posent particuli rement probl me la direction du journal elles renferment des banlieues Vaulx en Velin Saint Priest qui n taient que des villages L le traitement de l information locale selon une appr hension rurale du territoire est un chec total ce n est
21. effet comme des tudes l illustrent une confiance tr s limit e en leurs m dias et particuli rement en la presse crite Ces deux l ments auxquels il faudrait rajouter un ph nom ne r cent depuis 1989 et l effondrement du bloc de l Est la pol mique voire la remise en question totale des m dias centre la r flexion de l opinion publique sur les journalistes en g n ral La presse crite est l objet d accusations graves relatives au non respect d une d ontologie Cet engouement autour de ce que la presse a le droit ou non de faire ne laisse aucune place la question du correspondant Le doute des Fran ais l gard de leurs m dias s exprime par un regard critique des informations re ues sont elles vraies ou non et par un soup on de pressions politiques et financi res dont le journaliste serait l objet et auxquelles il c derait Du c t des journalistes c est surtout la question de d ontologie ce qu on peut ou non diffuser comme information qui soul ve des interrogations Les journalistes s interrogent sur leur conscience ils se savent porteurs d une responsabilit sociale Dominique WOLTON Les Fran ais et leurs m dias la confiance reste faible in M diaspouvoirs n 18 1994 Micha l PALMER in Les journalistes stars scribes et scribouillards Syros 1994 Paradoxalement alors que la presse r v le des affaires d tat elle est de plus en plus d cri e la phrase assassine du pr s
22. et politiques Descripteurs fran ais Correspondant local Champ journalistique Localier Professsionnalisation Information locale Micro locale Information primaire Information secondaire presse locale presse crite Abstract Press local correspondents produce up to 70 of a regional daily volume Nevertheless the correspondent is left remaining as an unwell known figure of the press There are more than 300 for the newspaper Le Progr s A professionalization of correspondents that may be compared with journalists one s is progressing in the urban zone This professionalization goes through the mastery of professional techniques and a network s management by relocated agenties Wiches strategies are behind these changes The technical aspect of this evolution doesn t seem to transform the treatment of local information that still gives a partial view of social and political stakes English Keywords Local Correspondent Journalistic Field Professionalization Microlocal Primary Information Secondary Information Local Press Press REMERCIEMENTS Pour leur aide et leur collaboration je veux remercier Monsieur Jean Fran ois TETU Professeur l universit Lyon 2 Fran oise SALVATORI Andr BUREL Marc VENDELLI La direction du Grand Lyon 1 INTRODUCTION 3 1 1 HYPOTHESES 11 1 2 METHODOLOGIE 12 2 ANALYSE DU TERRITOIRE 15 2 1 I SUR L INFORMATION A TRAITER EN PRIORITE 15 2 1 1 Ce qu
23. forces en pr sence que se soit dans les sujets d velopp s ou chez les lecteurs suppos s Monsieur X correspondant local dans une petite commune du haut Beaujolais crit au coup par coup au gr de ses impulsions en ad quation avec ses centres d int r t Il travaille beaucoup en marge de l agence de Villefranche Sur Sa ne dont il est cens d pendre tr s quip il fax directement ses articles au secr tariat de r daction Il n est tenu aucun cadencier comme c est le cas pour les correspondants en zone urbaine Pour tous les articles concernant des r unions officielles il transmet le texte produit par les lus ou les chefs d associations c est sa source principale d information secondaire et non retouch e Pour les articles en revanche sur lesquels il s investit c est partir le plus g n ralement d une information re ue sur son fax qu il va mener son enqu te et orienter le papier selon ses choix Il n a pas t possible de d terminer ce qui faisait information pour le correspondant test autrement que par ce constat il travaille en fonction de ses amiti s relations pour faire plaisir et pour donner une image positive de la commune L utilisation syst matique du nous dans les articles de monsieur X est une forme qui permet de faire assumer les propos par un je L emploi du nous permet au scripteur de demeurer dans le registre de la premi re personne tout en se d marquant du caract re individualisant q
24. g n rale tait n cessaire pour d finir les fronti res du champ d investigation du correspondant local aujourd hui L intention tant de saisir une volution la citation de textes faisant tat de la situation un moment T ant rieur notre grille d analyse tait une base de travail incontournable Pour saisir l analyse du territoire trois entretiens ont t r alis s aupr s des chefs de service du Grand Lyon qui g re le r seau de correspondant et les ditions des pages locales Pierre Rapha l Dahan chef de service responsable des ditions du Grand Lyon le 12 mars 1997 1h30 d entretien Patrick Moget assistant de P R Dahan le 14 mars 1997 1 heure d entretien Jacques Boucaut assistant de P R Dahan charg de la formation rencontr en f vrier 1996 et le 14 mars 1997 12 Ces entretiens semi directifs avaient pour objectif de d terminer le champ d investigation des correspondants locaux Le point de vue de la direction du service sur le recrutement des correspondants sur la d finition d un bon correspondant local sur les comp tences n cessaires a fourni les informations n cessaires la r daction de la premi re section Ces entretiens ont permis de cerner une volution deux vitesses qui est analys e dans la deuxi me section C est aupr s du chef de service qu il a t possible de recueillir les donn es d ordre quantitatif utilis es pour l tablissement du tableau disponible en anne
25. journaliste peut exercer sans carte il suffit pour tre reconnu comme professionnel que son occupation soit d clar e que cette occupation constitue un I Deux l ments suffisent constituer une activit service et qu elle assure un tat socia en profession le but lucratif de cette activit et son caract re habituel A partir de ce postulat le statut n est apparemment plus une distinction valable pour faire la distinction entre correspondant local de presse quand il s agit d une activit principale et journaliste professionnel Dans les faits la distinction passe par l attribution ou non de la carte de presse Il n existe pas de carte de presse pour les correspondants locaux comme il en existe pour les pigistes ou pour les journalistes stagiaires qui sont des statuts interm diaires 0Gilles ZALMA Les cartes professionnelles PUL 1978 SIHUSSON in Les cartes professionnelles d j cit 53 Le correspondant local n a qu un statut de travailleur ind pendant il est un prestataire de service Pour l exercice m me de son activit il n a pas besoin d une carte de presse les manifestations en locale ne n cessitent pas en effet d accr ditation Mais la diff rence de statut d termin e par la d tention ou non d une carte de presse fixe d embl e les limites de l activit Comme correspondant local sans carte de presse l assimilant au champ journalistique le correspondant local est mis l cart de la pa
26. l metteur est si visible qu il est difficile d imaginer que la r daction mane d un professionnel tranger la commune Le secr tariat de r daction continue d accepter et de publier ces articles de mieux en mieux pr sent s orthographe dactylographi s mais dont le contenu demeure inextricable d un contexte tr s local Ce correspondant comme d autres en zone rurale ne travaillent pas pour l argent mais bien pour l acquisition d un vedettariat local qu voquent entre autres Archambault et Lemoine 99 5 SYNTHESE La lecture simultan e de ces deux journaux de bord pourrait laisser penser que pour l tude le choix s est port vers des extr mes pour mieux argumenter la th se d une volution deux vitesses voire trois niveaux la zone rurale la zone urbaine l amorce d une professionalisation en zone urbaine Hors d j le tableau construit et analys dans la partie pr c dente suffit pour comprendre cette dichotomie dans un m me support L tude des journaux de bord des deux correspondants a permis l observation et la compr hension de certaines constantes Bien qu il soit tr s difficile d tablir une typologie exacte de la population correspondant ces deux chantillons semblent au del de leurs antagonismes assez repr sentatifs On pourrait sch matiser l analyse en deux zones rurale et urbaine mais cela serait trop de l ordre de la prospective On peut d ores et d j remarquer que les zones urbaines et rura
27. le journal limiter la r mun ration 52 Quelques soient les moyens utilis s pour d vier les abus de cette loi du point de vue de la direction et des correspondants elle signe la fronti re entre le correspondant local et le journaliste Elle extrait d finitivement le correspondant du champ journalistique Le journaliste en effet ou le pigiste professionnel d tenteur d une carte qui peut travailler pour plusieurs supports est un salari de l entreprise de presse La possession de la carte est le signe de l entr e dans le champ journalistique En plus des avantages fiscaux qui devraient prochainement tre supprim s qu elle conf re la carte symbolise la professionnalit la reconnaissance des pairs Elle engage l individu journaliste respecter les droits des personnes cit es et le fait jouir de la mythique libert de la presse Comme journaliste professionnel l individu acc de une cat gorie professionnelle qui a toujours suscit des questions des critiques Pourtant la carte de presse n est pas un crit re obligatoire pour l exercice de la profession l instar d autres corps de m tiers pour qui la carte donne l acc s la profession L ouvrage de Gilles Zalma fait le point sur cette particularit La carte n est pas une condition d acc s la profession mais une condition pour pouvoir b n ficier des dispositions prises en faveur des repr sentants de la profession par les autorit s Dans les textes le
28. lyonnaise ne s int ressent la locale que lorsqu elle d borde de la micro description et qu elle peut pr tendre un traitement en pages d partementales ou r gionales Le correspondant est certes celui qui fournit quotidiennement de l information sur une commune d sign e mais il est aussi un point d ancrage du journal comme capteur de toute information en passe de devenir v nement La question n est pas seulement ici de d terminer la distinction possible entre information et v nement mais aussi de saisir ce qui fonde plus la qualit de correspondant tre un informateur potentiel pour les pages g n rales ou un r dacteur consciencieux de l information locale Il semblerait que la professionnalisation en surface du correspondant ne soit qu un moyen pour faciliter l exercice de l activit et qu il demeure dans le fond cette indicateur pr cieux dont les journaux ne peuvent se passer L activit nationale quand elle n est pas que Parisienne se compose d une multitude d informations provinciales Ce serait donc dans les communes que l information la nouvelle prendrait naissance Mais c est seulement son traitement en pages g n rales qui lui ferait prendre corps en v nement Une information ne devient v nement que lorsqu elle est reconnue comme tel Dans le champ de la presse les seuls individus l gitimes susceptibles d op rer la transformation sont les journalistes Les correspondant sont donc d finitivement exclus
29. nements qui ponctuent l histoire de la commune participe une valorisation du lecteur C est comme cela que la fonction de lien social est d finie par la direction du journal Le lecteur est mis au courant de ce qui se passe dans sa commune il est un sujet potentiel C est la place du lecteur qui est cens e d terminer le traitement de l information en locale on suppose que le lecteur attend des photos des articles d annonce Dans tous les articles le lecteur est plac comme t moin la place de la description de l num ration des motivations et des buts en sont les signes Le lecteur est avant tout un citoyen Cette place de citoyen du lecteur suppos s exprime par le choix des sujets abord s et la fa on dont ils sont trait s Il ne s agit que d article sur des v nements ponctuels sociaux urbains festifs Dans tous les articles le discours officiel a sa place Le lecteur est consid r dans son individualit comme t moin des nouvelles comme sujet potentiel Le lecteur est le voisin d un homme sur une photo le cousin du jardinier de l iriseraie un parent d l ve contrari il est un individu concern par les petites histoires de la commune Le lecteur est donc selon l analyse du traitement de l information et de l illustration un habitant concern par des sujets de toute proximit dans lesquels il peut se sentir impliqu par la reconnaissance de personnages familiers Il est tout la fois exclu il est spectateur e
30. pas une r ponse ces d veloppements qui n taient pas pr vus de cette fa on y compris par les politiques 72 Les chiffres qui se rapprochent de ceux relev s pour les ditions E et K permettent de constater que pour ces pages un effort en faveur d une professionnalisation de l individu correspondant est en route la mutation est perceptible mais plus qu ailleurs la r ponse est insuffisante L tude n aborde pas les donn es sur l dition X qui est l dition Lyonnaise comprenant Caluire et Villeurbanne mais le probl me est le m me on d coupe par arrondissement on traite des v nements et non des processus de fond Ce tableau et son analyse permettent une premi re d limitation de la population correspondant Au lieu de la consid rer dans son ensemble c est dire sur tout le d partement ce qui aboutirait sans doute une h t rog n it totale nous avons choisi sans arbitraire de s parer les ditions en deux zones En effet si l on envisage de parler de la constitution d un champ correspondant qui serait un sous champ journalistique avec des strat gies individuelles diff rentes il faut d embl e pr ciser les fronti res qui r sisteront toutes les mutations en cours A partir des chiffres et uniquement des chiffres il est possible de postuler que des mutations sont effectivement en cours au niveau notamment du recrutement Si le recrutement volue mais l nous sommes dans l ordre de la prospective le
31. passer dans le journal est source de discussions dans la commune Toutes les photos du correspondant ne produisent pas de sens suppl mentaire l article La photo de la jeune fille baptis e par le pape permettra aux gens de la reconna tre quand ils croiseront ce radieux sourire dans les rues du village C est tout ce que cette photo inspire une reconnaissance physique de la personne et pour d autres sujets de lieux L illustration photo reste une priorit en information locale de campagne c est une fa on Ha J pourrait parler ici de processus d authentification mais ce n est apparemment pas sous aussi pour le correspondant de justifier l emploi du nous pour dire j tais l On cet aspect l que le correspondant envisage la photographie 96 4 2 2 3 La place suppos e du lecteur Les proc d s d identification expos s l emploi du nous ainsi que l illustration d terminent la place du lecteur Le principe demeure comme pour la zone urbaine la possibilit offerte tous les lecteurs de voir sa photo dans le journal ou du moins celle d un proche ou d un voisin Mais en zone rurale ce principe prend une dimension toute particuli re La pr sence syst matique du nous dans tous les articles fait participer le lecteur potentiel et l int gre au groupe scripteur source lecteur Le lecteur est non seulement un t moin possible mais surtout un acteur potentiel C est le nous plus encore que la photo qui implique d fi
32. position qui diff re tr s largement de celle not e chez les correspondants de l ancienne g n ration s explique en partie cause de contraintes conomiques et la perte de toute notion de prestige li e l activit Car aujourd hui tre correspondant est une position d licate Ils ne sont plus int gr s la commune comme citoyens mais comme repr sentants du journal Il semble qu ils aient perdu la vocation d tre le relais d une image positive du village Ils sont d sormais assimilables des journalistes au niveau de leur fonction de r dacteurs Ils subissent ce niveau l la m fiance partag e l gard de la presse D autre part ils sont au coeur de l entreprise de presse des intervenants ext rieurs pas des journalistes Pour eux il s agit donc de mettre l accent sur le c t r mun rant ou tremplin de l activit Le service du Grand Lyon est toujours la recherche dans les communes de correspondants r unissant les nouveaux crit res d embauche quand c est un chec elle les recrute l ext rieur en tenant compte des contraintes g ographiques Il est n cessaire que le correspondant ne r side pas trop loin de sa commune d exercice car les d placements que cela entra ne sont des pertes de temps et d argent pour le correspondant De la proximit du lieu de r sidence du correspondant d pend la disponibilit consacr e enti rement l exercice de la fonction 32 Tous ces param tres g ograph
33. produite par les divers acteurs La recherche d exhaustivit en mati re d information locale rapprochant le correspondant de l agencier impose des crit res d objectivation de l information Il serait probl matique que la source se tarisse en mati re d informations locales garantie par le correspondant car personne ne l assure sa place Le d ploiement de professionnels pour assurer ce service serait un investissement lourd pour le journal Quand la direction souhaite que le correspondant soit un t moin et pas un commentateur elle se prot ge des cons quences possibles dans le cas d une prise de parti qui prendrait des dimensions normes s parant la commune selon la dichotomie s culaire gauche droite C est en particulier la proximit la micro locale qui met en vidence le moindre comportement qui devient aussit t sujet de bavardages Une fois que le correspondant est class de telle ou telle tendance toute l information qu il relaiera sera alors jug e de droite ou de gauche AL L insistance de la direction en faveur d une neutralit dans la r daction tient en partie l apolitisme de r gle en presse quotidienne r gionale Le perfectionnement des dispositifs permettant une plus large diffusion des journaux entre autre a dans le m me temps provoqu la d politisation du contenu L l ment qui rassemble en presse quotidienne r gionale et plus particuli rement en micro locale c est que le correspondant
34. s Les journalistes eux sont responsables de ce qu ils produisent Ils sont cens s conna tre les droits qu ils doivent respecter Bien qu il n existe pas de code d ontologique au sens commun ment entendu exemple code des m decins des avocats les journalistes travaillent en accord avec une charte Ils ont comme professionnels de la presse un droit d expression Ce droit a ses limites qui permettent de pr server les libert s d autrui Rentrer dans les textes de loi n est pas le sujet ici Ce qu il faut pr ciser c est bien le fait que le correspondant qui n est en principe pas un r dacteur n est pas concern par ces questions l Pourtant l dition du livret du correspondant au journal le Progr s fait allusion aux droits et devoirs des journalistes Le correspondant n est en effet pas responsable au niveau juridique de ses crits ce qui est publi doit n cessairement avoir t relu par des professionnels qui eux doivent liminer toute trace d infraction Mais aujourd hui du moins au journal Le Progr s l attention du correspondant est attir vers ces questions l Ainsi sont num r es toutes les atteintes susceptibles d entra ner des poursuites L insertion de ce droit de la presse dans le livret du correspondant renforce l id e d une mutation du correspondant Bien qu il ne soit pas soumis ces r gles au niveau juridique le correspondant devenu r dacteur doit tenir compte de ces pr ceptes pour viter le maxim
35. sujets en r unions d agences ne lui permet plus d tre seul responsable de la gestion de sa commune Ce souci de la direction en faveur de correspondants conscients d tre avant tout des relais d information d une information pluraliste bien que ceci soit tr s largement contestable est motiv par un d sir d thique professionnelle 48 Nous l avons vu les communes sont repr sent es dans le journal proportionnellement leur taille et nombre d habitants il en va de m me pour les diff rents agents locaux Tous ont potentiellement la possibilit d tre sujet d un article dans le journal Jean Marie Charon voque avec lucidit l ambigu t qui r gne dans les rapports entre m dias et pouvoirs locaux d gager le correspondant de toutes accointances politique notamment est d j une r serve quant aux protestations d adversaires politiques Mais par chefs dans leurs communes la direction entend surtout cette g n ration de correspondants qui profitaient de leur position pour faire passer des articles vantant les actions et m rites de connaissances ou d amis oubliant d lib r ment tout ce qui n appartenait pas leur cercle d intervention La direction n avait alors aucun moyen de contr ler l information dans les communes lorsque le sujet tait int ressant il faisait l objet d un article Quand un article passait cela signifiait dans le m me temps qu un autre ne passait pas C tait alors le correspondant qui tait s
36. traditionnelle photo affichant des sourires en ligne est toujours d actualit Des articles comme ceux parus sur la f te de l Iris avant la manifestation ne suppose pas d illustration particuli re peut tre qu un champ de fleurs d vast aurait pu signifier la f te sera rat e mais ce n est pas sous cette angle l que la mauvaise nouvelle a t annonc e Mais il faut illustrer le papier pour l iris c est donc une photo de l affiche qui est reprise Tous les ans l affiche est prise en photo et para t dans le journal plusieurs fois L iris photographi ne fait pas sens particuli rement cette ann e o les iris ont souffert d un climat hostile Pourtant c est ce qui est choisi comme illustration Le rapport texte image rel ve d une logique particuli re en locale Il faut que le journal dans la rubrique locale pr sente le maximum de photos Une exigence suppos e par la direction sur les attentes du lecteur L illustration est confi e au correspondant qui n ont aucune comp tence pour la plupart en la mati re Comme formation le livret du correspondant leur donne quelques indications sur les erreurs ne pas commettre contre jour assembl es de dos etc Le correspondant a pour directive de photographier les individus de mani re ce qu ils puissent tre identifiables en tant qu individus et non comme repr sentatifs d un public d un groupe social Tous les articles doivent tre illustr s Sur une semaine test d articles ce
37. traitement de l information pourrait voluer aussi Ce travail est une base essentielle pour une tude de cette volution du traitement de l information La troisi me section consacr e l tude de textes de correspondants donne d j un aper u des volutions ou des stagnations perceptibles au journal le Progr s Ce qui manque comme donn es quantitatives c est le niveau d tudes des correspondants et leur domaine de sp cialisation Toutefois les donn es enregistr es sont d j un barom tre d une tendance un renouvellement de la population correspondant plus jeune plus dipl m e moins s dentaire moins impliqu e dans la vie de la cit c est dire potentiellement plus critique l gard de l information traiter L analyse de la carte des ditions permet de constater que le d coupage g ographique est apparemment un frein l tablissement d une typologie fixe En effet dans les grandes zones tr s rurales on note des communes urbaines et dans les zones tr s urbaines des communes rurales Plus les zones sont tendues plus il est difficile pour l agence d avoir un r le central ce qui entra ne une continuit de production anarchique de l information Quand la zone est plus restreinte les cadenciers sont fixes et limitent de ce fait le champ d investigation du correspondant 73 C est le d coupage le maillage du d partement qui peut d sormais appara tre comme arbitraire particuli rement dans des
38. un statut de r dacteur assimil un journaliste Les gens y compris les acteurs sociaux et politiques nous consid rent comme des professionnels et nous int grent spontan ment comme membre de l entreprise de presse que nous repr sentons 4 1 2 Ce qui fait information pour le correspondant Le seul cadre rigide qui pourrait guider la production du correspondant est le cadencier qui impose la publication d un certain nombre de papiers par semaine A partir de cette obligation le correspondant a une grande autonomie de choix de sujets Dans le cas pr cis de mademoiselle A qui voyant travailler les autres correspondants pense que tous fonctionnent de la m me fa on la consultation du chef d agence est exceptionnelle dans le choix d un sujet Les correspondants n ont pas de r union du moins dans l agence d Oullins avec le journaliste professionnel pour d finir les sujets traiter en priorit Le syst me des menus qui pr voit les papiers pour la semaine soumis par les correspondants ordonne la priorit des papiers En amont le chef d agence par le biais des deux r unions hebdomadaires avec les autres chefs d agence d termine si un sujet en particulier doit tre trait en priorit 76 Dans le cas d une actualit particuli re le chef d agence consulte son correspondant de la commune concern e pour lui dire de faire le sujet C est galement le chef d agence qui donne son aval pour la r alisation d un dossier sur
39. 85 JAMET Dominique Carte de presse Balland 1996 105 LACAN J F PALMER M RUELLAN D Les journalistes stars scribes et scribouillards Syros 1994 MATHIEN Michel Les journalistes et le syst me m diatique Hachette 1992 MATHIEN Michel Le syst me m diatique le journal dans son environnement Hachette 1989 MOLINA Manuel Les journalistes statut professionnel libert s et responsabilit s Legipresse 1989 RIEFFEL R my L lite des journalistes les h rauts de l information PUF 1984 ROUCAUTE Yves Splendeurs et mis res des journalistes Calman levy 1991 RUELLAN Denis Le professionnalisme du flou Identit et savoir faire des journalistes fran ais PUG 1993 SAUVAGE Christian Journaliste une passion des m tiers CFPJ 1989 ZALMA Gilles Les cartes professionnelles PUL 1978 7 4 OUVRAGES THEORIQUES BARTHES Roland Mythologies Essais Seuil 1957 BOUGNOUX Daniel Sciences de l information et de la communication textes essentiels Larousse 1993 BOURDIEU Pierre La distinction critique sociale du jugement Paris Minuit 1970 BOURDIEU Pierre La mis re du monde Seuil 1993 BRETON Ph L utopie de la communication le mythe du village plan taire Paris La d couverte 1995 ESCARPIT Robert L information et la communication th orie g n rale Hachette Sup rieur 1991 7 5 ARTICLES BIDEAU Alain Identit r gionale et seuil d appartenance in Les cahiers de la recherche Scie
40. AL P TEROU F Histoire g n rale de la presse fran aise Paris PUF 1969 CHARON Jean Marie La presse en France de 1945 nos jours Seuil 1991 COURCELLE LABROUSSE S ROBINET Ph Paris et enjeux de la presse de demain PUG 1987 JUNQUA Daniel La presse crite et audiovisuelle CFPJ 1995 VERON Eliseo Construire l v nement Minuit Paris 1981 7 2 LA PRESSE QUOTIDIENNE ET LA PRESSE QUOTIDIENNE REGIONALE ARCHAMBAULT F LEMOINE J F 4 milliards de journaux Paris ed Alain Moreau 1977 CHARON Jean Marie La presse quotidienne la d couverte 1996 GUERY Louis La presse r gionale et locale CFPJ 1982 MOUILLAUD M TETU J F Le journal quotidien PUL 1989 RINGLET Gabriel Le mythe au milieu du village Comprendre et analyser la presse locale Vie Ouvri re Bruxelles 1981 7 3 LES JOURNALISTES ACCARDO Alain Journalistes au quotidien Outils pour une socioanalyse des pratiques journalistiques Le Mascaret Bordeaux 1995 ANTOINE F DUMONT J F MARION Ph RINGLET G Ecrire au quotidien du communiqu de presse au nouveau reportage Vie Ouvri re 1987 CHARON J M Cartes de presse enqu te sur les journalistes Stock 1993 CIVARD RACINAIS RIEUBON E D buter dans le journalisme Le guide de l tudiant 1995 FERENCZI Thomas L invention du journalisme en France Naissance de la presse moderne la fin du XIX me si cle Plon 1993 DE LA HAYE Yves Journalisme mode d emploi La pens e sauvage 19
41. Ces correspondants sont donc a priori des individus qui r sident dans la commune d exercice qui sont compl tement s dentaris s et qui travaillent comme ils l ont toujours fait voir le journal de bord de Monsieur X en troisi me section La pr sence des correspondants retrait s en zone rurale sont le signe que comme autrefois ce qui s appr cie particuli rement est la notori t locale Le correspondant est un membre du village dont les habitants connaissent l histoire dont ils ne se m fieront pas La fa on de travailler de ces correspondants est particuli rement incontr lable ils repr sentent tout ce que la direction peut num rer comme non crit res d embauche en zone urbaine Ces correspondants refusent une relation r guli re avec l agence ils entretiennent des rapports troits avec les lus etc Mais pour ces zones il est tr s difficile de trouver de nouveaux correspondants dont le profil se rapproche de ceux qui exercent en zone urbaine La premi re raison est g ographique les tudiants et les demandeurs d emploi se dirigent vers les villes pour tudier ou trouver un emploi quelconque Ce n est pas l aspect financier qui peut motiver les volont s il faut donc s en remettre aux gens du pays qui sont correspondants depuis longtemps et qui ne cherchent pas l une source de revenus partir de l les candidats potentiels se classent dans une cat gorie dont il est plus difficile d obtenir des d marches professionnal
42. Il reste celui qui est le plus proche des sources d information m me si pour le rencontrer il faut d sormais se d placer dans une agence en place d un caf Mais cette proximit ne suffit pas dire avec certitude qu il est la source car les choix de ce qui fait information sont pr alablement tablis d une part la direction du service par le maillage du d partement comme crit re de traitement de l information d autre part par les institutions d tentrices d informations et pour finir par le lecteur source convaincu d un droit de regard sur la publication En fait se pose au correspondant la question sera plus pr cis ment trait e dans la seconde partie de l tude le probl me de la relation avec la source comme il peut se poser pour les journalistes Yves DE LA HAYE Journalisme mode d emploi La pens e sauvage 1985 25 En locale plus qu en information nationale les rapports de connivence entretenus le jeu de la s duction d velopp peuvent entretenir une ambigu t sur le traitement de l information Le correspondant ne peut donc pas exploiter pleinement sa position qui a priori pourrait sembler privil gi e par rapport l information Comme relais il n est qu un r colteur de nouvelles comme r dacteur il s loigne de sa source qui le consid rant plus comme un repr sentant du journal que comme un repr sentant de la commune aura tendance lui fournir une information de plus en plus tri e Pour q
43. Universit Lumi re Lyon 2 Universit Lumi re Lyon H M 4447 DEA OH DEA Sciences de l Information et de la Communieation Option Langages et symboliques de la communication et des m dias MEMOIRE DE DEA LE CORREPONDANT LOCAL DE PRESSE ANALYSE DE LA CONSTITUTION DU GROUPE EN SOUS CHAMP JOURNALISTIQUE Alix Le Maut Bombrun Sous la direction de Jean Fran ois TETU Universit Lyon 2 Juillet 1997 Ecole Nationale Sup rieure Universit Jean des Sciences de l Information Moulin Lyon 3 et des Biblioth ques LE CORRESPONDANT LOCAL DE PRESSE ANALYSE DE LA CONSTITUTION DU GROUPE EN SOUS CHAMP JOURNALISTIQUE Alix Le Maut Bombrun sous la direction de Jean Fran ois T tu Universit lumi re Lyon 2 R sum Les correspondants locaux de presse produisent jusqu 70 du volume d un quotidien r gional Le correspondant reste pourtant une figure mal connue de la presse crite Ils sont plus de 300 pour le journal Le Progr s Une professionnalisation des correspondants comparable celle des journalistes professionnels est en marche en zone urbaine Cette professionnalisation passe par la ma trise des outils professionnels et une gestion du r seau en agences d localis es Quelles sont les strat gies qui sont l origine de cette mutation L aspect technique de cette volution ne semble pas transformer le traitement de l information en local qui donne encore une vision partielle des enjeux sociaux
44. aient semi directifs Il s agissait alors de d terminer aupr s des chefs d agence de Givors de R llieux la Pape d Oullins de V nissieux de Bron dans quelle mesure il tait possible de comparer le correspondant local un journaliste professionnel Des questions relatives la perception de l information en rubrique locale ainsi que d autres portant sur le recrutement ont fait l objet de r ponses int gr es dans la pr sente tude La m thodologie employ e pour la r alisation de ce travail est essentiellement empirique les r f rences permanentes au corpus de textes cit s en bibliographie sont un l ment de comparaison Cette tude propose un premier niveau d analyse dans la recherche sur les correspondants locaux comme sujets d un groupe en construction Le sujet n ayant pas t abord jusqu ici dans la litt rature notre grille d analyse s est inspir e de celles utilis es par les auteurs sp cialis s en presse crite et journalisme Les informations collect es pour cette tude d limitent la question de la professionnalisation du correspondant local L int r t de la m thodologie choisie surtout le traitement des donn es en tableau est la possible application une population plus vaste du groupe correspondant une chelle nationale 14 2 ANALYSE DU TERRITOIRE 2 1 SUR L INFORMATION A TRAITER EN PRIORITE 2 1 1 Ce qui faisait autrefois information pour le correspondant Bien que le sujet des corr
45. ait voquer d autres param tres comme les moyens de transports en place le correspondant vivait au jour le jour les v nements constituants l histoire du village La pr sence du correspondant local dans la commune comme habitant citoyen et notable tait la garantie pour le journal de ne rien laisser chapper d important Apr s que la France se soit largement instruite le journal est devenu plus populaire dans le sens o il tait lu par un plus grand nombre Cette augmentation en volume des lecteurs n a pas d plac pour autant la position g ographique du correspondant Il est rest un membre part enti re du village 29 La diff rence tant que d sormais la lecture de l information relay e par le correspondant n tait plus r serv e uniquement l lite locale Toutefois le correspondant continuait d appartenir la Nomenklatura locale Le principe du journal restant une commune un correspondant Tant qu il a t possible de trouver sur place des correspondants locaux le journal les a recrut intra muros La main d oeuvre tait de surcro t de bonne volont c est l poque o tre correspondant local tait une activit teint e de prestige Il n tait pas encore question de r mun ration comme gage de reconnaissance La r tribution en abonnements si elle semble d su te aujourd hui bien que quelques cas marginaux puissent tre cit s au Dauphin Lib r notamment tait largement admise et syno
46. apter qu une notori t locale travaille la promotion de sa commune de son maire de ses associations de tout ce qui construit son univers social 102 6 CONCLUSION Il appara t possible au terme de l tude de r pondre par l affirmative aux trois hypoth ses nonc es en introduction C est principalement l tablissement d un tableau partir de donn es quantitatives qui permet de valider les hypoth ses formul es L volution du r seau de correspondants vers une population plus jeune est significative en zone urbaine Cette volution chiffr e creuse encore plus l cart avec les zones rurales Dans les campagnes en effet il semble que le renouvellement des correspondants est plus lent et rarement le signe du recrutement d individus plus jeunes Le premier constat est donc celui d une volution deux vitesses une mutation en marche en zone urbaine et un statut quo en campagne L volution observ e en zone rurale est apparemment le r sultat d une attitude purement technique Il faut comprendre ici que seules les restructurations du service la cr ation des agences visant une gestion d centralis e du r seau de correspondants sont l expression et l origine de la professionnalisation du correspondant En zone urbaine le correspondant utilise des outils professionnels et travaille dans un espace qui le d tache de toute implication locale vis vis de ses sources Le correspondant urbain est un individu plus jeune don
47. ar les correspondants les non professionnels Le d coupage du d partement concernant les pages banlieues en 1990 accentue encore le ph nom ne Les huit ditions qui paraissent de fa on autonome chaque jour encadr es par les pages d informations g n rales et les sports finissent de fragmenter la repr sentation globale de l agglom ration Les rares occasions de retrouver les localit s enferm es dans une dition dans les pages g n rales du journal sont la plupart du temps dramatiques particuli rement sur les banlieues chaudes alors qu en micro locale on tente d apporter une repr sentation positive de la commune Il appara t donc une dichotomie dans les pages du journal qui s pare d finitivement les diff rentes zones qui composent l agglom ration En place du Grand Lyon on pourrait dire autour de Lyon tant les mouvements sociaux culturels urbains sont trait s comme des piph nom nes Avancer que l information locale micro locale se consacre aux v nements plut t qu aux processus c est reconna tre l incapacit de la presse quotidienne r gionale rendre compte des mouvements de fonds qui figurent la mutation d une soci t confront e l explosion de sa coh sion 28 Dans ce sens le journal refl te cette explosion et dans le m me temps perd son statut de lien communautaire qu elle pensait maintenir par un balisage administratif et politique 2 2 SUR LES CONDITIONS DE RECRUTEMENT 2 2 1 A
48. associations mais galement de tout ce qui est visible et qui s entend au cours d une conversation Par multiplicit des sources d information la direction entend donc la possibilit offerte au correspondant d avoir en permanence un ventail de ressources Aucune des sources d information n est n gliger Le correspondant s il est bien introduit dans la commune peut percevoir des l ments que des journalistes ext rieurs ne pourraient voir De plus faire partie du village loigne des r ticences de la part des sources Un l ment particuli rement important dans le contexte actuel La presse crite comme il a d j t dit est en proie de s v res critiques de la part des lecteurs qui mettent en doute la v racit des faits relat s dans le journal Les lecteurs en locale sont une composante essentielle car ils sont des sujets potentiels d information carter l attitude m fiante des sources d information est primordial Pour se faire il faut que le correspondant gagne la confiance de ses lecteurs sources Mais la tendance aujourd hui est l embauche de jeunes correspondants souvent ext rieurs la commune d exercice Cet l ment peut tre un handicap en information locale Par multiplicit des sources d information on comprend un spectre tr s large et non d fini par un rubricage comme cela est visible dans la presse nationale 22 D autre part la multiplicit des sources d information est dict e par les sou
49. au journaliste En effet cette contrainte g ographique r v le une contrainte conomique de taille L int gration du correspondant l entreprise de presse de fa on syst matique serait un gouffre financier pour les journaux Les relations correspondants journaux doivent se nouer autour d autres param tres Cette absence de relation droit devoir institutionnalis e va influencer des strat gies particuli res des patrons de presse et des correspondants locaux Ils ont chacun simultan ment des int r ts d fendre dans un contexte tr s particulier Les sp cificit s de la presse r gionale et de l information locale p sent sur les comportements des correspondants et des patrons de presse Le positionnement du correspondant local dans le sch ma peut sembler arbitraire et surtout source d interpr tations diff rentes C est donc uniquement dans un raisonnement sur la position g ographique du correspondant qu il faut l envisager La presse quotidienne r gionale trouve l origine de sa sp cificit dans sa construction initiale A l instar de la presse politique nationale qui s est int ress e aux annonces partir du XTX si cle la presse quotidienne r gionale a toujours fonctionn sur le mode des affiches Annonces et correspondances fondaient son contenu Un syst me dont la presse quotidienne r gionale n est jamais sortie et qui pose aujourd hui des probl mes d adaptation Elle pouvait correspondre la France rura
50. au pouvoir local en information r gionale se symbolise par le retrait des correspondants des si ges politiques Il n est jamais question comme s paration d finitive de prendre de la distance par rapport un d coupage administratif et politique pr d fini Ce maillage ancre en amont des rapports d finitivement ambigus ce n est pas tant le correspondant apolitique qui peut marquer un clivage qu une autre d finition du territoire mais cette question n est pas l ordre du jour L analyse du livret du correspondant qui se propose comme guide r dactionnel pour les nouveaux arrivants mais galement pour les plus anciens correspondants comme rep re illustre la position donn e ici sur ce qui fait information pour le correspondant et qui est indissociable d une prise en compte des pouvoirs locaux Voir ce sujet Philippe BOUQUILLION Les discours des journaux municipaux la repr sentation de l lecteur id al in Les chemins de la Recherche d j cit Voir l analyse du livret du correspondant en annexe 3 37 2 3 SUR LA DEFINITION DU BON CORRESPONDANT Cette partie sur la d finition du bon correspondant s appuie sur la d finition donn e par les chefs de service du Grand Lyon Leur vision des comp tences n cessaires l activit doit tre stipul e dans l tude Elle finit en effet d appr hender l analyse du territoire qui servira de base dans la prochaine section sur l identit du correspondant en particulier Il f
51. aut donc pr ciser d embl e que les affirmations qui suivent manent directement du point de vue de la direction du Grand Lyon Le service qui g re le r seau de correspondants tait priori le plus apte qualifier le correspondant On ne parlera pas ici du mauvais correspondant seulement du bon sachant que tout ce qui ne rentre pas dans la classification bon rejoint inexorablement celle des mauvais On pourrait rapidement int grer ici le discours des correspondants sur leur travail bien que la troisi me section s y consacre exclusivement Les strat gies individuelles des correspondants diff rent en fonction de leur ge de leur situation dans le march du travail et ces diff rences d objectifs se mesurent d j d un point de vue g ographique Grossi rement avant d en faire le d tail plus loin un correspondant en zone rural g n ralement depuis de nombreuses ann es au journal juge son travail bon s il donne une image positive de la commune dans les colonnes Pour le correspondant de zone urbaine d tach physiquement et affectivement de son lieu d exercice l appr hension d un travail bien fait se mesure la pluralit des sujets trait s la neutralit la rigueur la possibilit d tre compar un journaliste professionnel 2 3 1 Disponible et conscient de ses limites Le bon correspondant est avant tout un individu disponible Il a la plupart du temps sauf ceux qui couvrent de grosses communes une a
52. bl me En mati re d information locale tre la source cela signifie en partie qu il faut collecter l information en relations interpersonnelles que rapporter telle nouvelle d finie comme information par l institution c est aussi ne pas dire une autre nouvelle ne pas entendre un autre discours Le correspondant est bien la source de l information dans la mesure o il est le seul susceptible de collecter de l information sur la commune et que son r le est principalement d fini comme tel depuis la naissance de l activit Ceci est particuli rement vrai en zone rurale o le correspondant collecte l information sur le terrain car il vit sur le terrain En zone urbaine en revanche le correspondant travaille beaucoup partir d informations secondaires Ceci est en partie du la multiplication des services de communication dont disposent la majorit des communes L analyse des articles de deux correspondants propos e en troisi me section met en avant l in gale proportion d information primaire et secondaire selon que le correspondant exerce en campagne ou dans une ville Toutefois il appara t que le correspondant en partie cause de la somme importante d informations re ues en rubrique locale dans une ville est le seul la source de l information Il faut comprendre par l que le correspondant m me lorsqu il travaille partir d information secondaire proc de un tri qui permet de retenir ce qui doit faire information
53. ce du journal Le Progr s et d ailleurs reprise dans le guide du correspondant local dit en interne repose sur le postulat discutable suivant le journaliste est un t moin de l information pas un commentateur Une r gle qui s applique particuli rement aux correspondants qui ne peuvent revendiquer aucun droit sp cial n tant pas li au journal Dans le cas du correspondant cette d finition du journalisme doit tre per u comme la volont d un correspondant apolitique Cette exigence comme gage de qualit de l individu correspondant a plusieurs raisons Le correspondant n a aucune responsabilit juridique de ses crits de plus il n est pas familiaris avec toutes les notions de diffamation d atteinte la vie priv e etc En prenant position il risque par d faut de commettre de lourdes maladresses D autre part l acquisition d une autonomie par rapport aux pouvoirs locaux ne peut se concr tiser sans l impartialit du correspondant Sur le clivage gauche droite qui s exprime avec virulence dans les communes le correspondant prenant position pour les uns seraient forcement contre les autres Son devoir est de refl ter la vie de la commune son travail est essentiellement descriptif et narrateur 43 A la source de l information pour que son spectre soit le plus large possible il est important voire n cessaire que l information lui parvienne spontan ment ses prises de position pourrait mettre en danger cette manne
54. certaine homog n it au niveau de la population correspondant Premier l ment la quasi galit du nombre de femmes et d hommes correspondants 23 hommes pour 19 femmes dans l dition E et parit totale pour l dition K 9 et 9 Ces chiffres disent qu il s agit certainement d une zone urbaine que ces correspondants sont plut t jeunes et en activit dans le journal pour la majorit depuis moins de cinq ans Ceci avant m me de d tailler les donn es suivantes Pour l dition E les tudiants et les demandeurs d emploi qui pour la plupart sont des tudiants fra chement dipl m s repr sentent pratiquement la moiti de la population correspondant du secteur Ceci peut donner un aper u des strat gies individuelles de ces correspondants Qu ils caressent l id e de devenir journalistes ou non tre correspondant est pour eux une opportunit de trouver du travail du moins la source d un revenu principal Concr tement cela produit une d marche professionnelle qui s approchera de celle d un journaliste De surcro t les tudiants et les demandeurs d emploi sont assez disponibles Ceci est un crit re qui entre dans les strat gies de la direction du journal plus un correspondant est disponible mieux cela est pour l exercice de l activit Le fait d tre en zone tr s urbaine raccourcit virtuellement les distances pour pratiquer l activit Sans vulgariser 10 kilom tres en ville ne sont pas gaux 10 kilom tres en campagne
55. correspondant est avant tout un informateur Ce point de vue est largement partag par la direction du service du Grand Lyon Cette qualit d informateur qui est propre au correspondant est une comp tence n cessaire pour l exercice Car m me si aujourd hui le correspondant local est aussi un r dacteur il faut savoir que ses papiers peuvent et sans restriction tre repris pour une correction par les journalistes professionnels Le premier filtre sur la qualit litt raire tant l agence dont d pend le journaliste sa t te un journaliste professionnel second la plupart du temps par un pigiste professionnel La copie du correspondant est syst matiquement relue par des journalistes m me si elle n est pas corrig e Apr s la lecture en interne c est le secr tariat de r daction qui se charge de la relecture certains titres s en trouvant ainsi modifi s des articles largement coup s etc 33 Ce n est donc pas sur la qualit r dactionnelle de l article qu un correspondant peut tre jug bon ou mauvais en revanche un bon correspondant c est dire un bon informateur qui crit bien de surcro t sera class dans une cat gorie pouvant esp rer devenir journaliste La collecte de l information est le domaine du correspondant et il est tr s difficile au professionnel de contr ler cette premi re approche du traitement de l information La capacit r diger est un atout suppl mentaire pour le correspondant mais c
56. cours circulant autour du correspondant il y a encore une vingtaine d ann es 100 Le secteur g ographique est trop tendu et le r seau de correspondants trop important 81 pour que l agence locale puisse centraliser tous les articles Mais cette g n ration de correspondants aujourd hui famili re la technologie des communications pr f re transmettre directement la r daction Chassieu comme cela se pratiquait avant la cr ation des agences Ce correspondant dont les strat gies individuelles sont compl tement diff rentes de celles du correspondant en zone urbaine tudi est un individu difficilement contr lable Il ne respecte aucune cadence particuli re dans la parution des papiers il choisit ses sujets et surtout la fa on tr s personnelle et impliqu e de les traiter A la lecture de ses articles on pourrait presque deviner qu il est un habitu des d pliants touristiques Son cas bien que particulier comme il aime le pr senter est somme toute assez repr sentatif des autres correspondants qui travaillent en zone rurale C est la seule zone o l on trouve encore des retrait s des secr taires de mairie une majorit d hommes Le correspondant est un notable dans sa commune le journal est son moyen d expression il utilise les colonnes pour mettre en avant son village selon sa perception d une repr sentation positive La preuve la plus troublante est sa d mission l gard des articles officiels les conseils m
57. ctivit peu lucrative et qu il n est pas envisageable vu le nombre de correspondants d augmenter les budgets La cr ation de ces agences a activ la cr ation d quipes Les correspondants qui travaillaient autrefois de mani re tr s isol e doivent composer avec les autres correspondants qui sont d sormais des relations de travail Bien que le probl me n ait jusque ici pas t abord il faut noter que ces agences qui r unissent de nombreux correspondants voient merger des probl mes de gestion humaine que la direction n avait pas anticip Il est trop t t pour conduire une tude sur ces probl mes qui surgissent car les correspondants commencent seulement se constituer en groupe autonome toutefois c est une dimension dont il faudra tenir compte pour un d veloppement harmonieux de ces agences locales du Progr s 64 3 2 L INDIVIDU CORRESPONDANT 3 2 1 Elaboration d un tableau de donn es quantitatives L tude de l individu correspondant la recherche d une identit ne pouvait s tablir sans donn es quantitatives d ordre pr cis La direction du service du grand Lyon a accept de communiquer un listing qui contient tous les correspondants du Rh ne pour le journal Sur ce listing figure l dition concern e le nom et le pr nom du correspondant l adresse du correspondant ses coordonn es son activit principale sa date d entr e au journal Ces donn es sont une source pr cieuse pour l
58. ctivit principale mais s il fait correctement son travail de correspondant une heure par jour doit tre suffisante Il est tr s difficile malgr ce chiffre avanc comme une moyenne de d terminer avec pr cision le temps n cessaire au correspondant pour tre un bon correspondant La collecte de l information c est dire le reportage puis le traitement c est dire la r daction varient m me si l information trait e est assez pr visible 38 Quoiqu il en soit le correspondant doit tre disponible c est dire qu il doit pouvoir r agir promptement un v nement inopin sur la zone dont il s occupe Cette capacit r agir va de pair avec ce que la direction qualifie de rigueur dans la collecte de l information c est dire l exhaustivit Le correspondant n est naturellement pas tenu de se rendre de mani re m canique l agence dont il d pend pourtant les imp ratifs d impression la copie pour le lendemain doit tre envoy avant 14 heures heure du bouclage en locale l obligent respecter les horaires La demande d info chaude une notion mesurer le tout tant de ne pas passer le compte rendu d une assembl e g n rale par exemple une semaine apr s la r union manant de la direction est une forme de contrainte qui lie le correspondant au journal La disponibilit comme crit re de comp tence peut para tre surprenant a priori mais la direction la compare surtout la motivation du correspo
59. d une communaut crit pour la m me communaut sans distinction de clivages politiques ou sociaux D j dans les pages r gions l information tient plus de la nouvelle que du commentaire elle a conserv sa nature d annonce en micro locale c est encore plus vrai La d finition du journalisme par la direction des pages locales dont d pendent en tr s grande majorit des correspondants tient en trois mots quoi de neuf Cette d finition sous forme de question figure dans le livret du correspondant dit par la direction en faveur des correspondants locaux Au del de la simplicit de la formule il faut lire la conception m me de la collecte et du traitement de l information par la direction du journal 25 Voir l article de Jean Fran ois TETU in Ville et Information p 39 d j cit Jacques BOUCAUT Le guide du correspondant local au Progr s Publication interne au Progr s de Lyon Chassieu 1997 44 Le journaliste et par cons quent le correspondant local n est pas un commentateur il est un t moin de ce qui se d roule et qui constitue le quotidien de la localit o il est affect L information ne doit pas tre analys e il faut qu elle soit v rifi e la mise en perspective avec des processus sociaux ou politiques est proscrire Le t moin raconte ce qu il voit avec le plus de pr cision possible il n est pas un commentateur C est la conception de l information en micro locale aujourd hui enco
60. dants militants alimentent la pol mique 36 Il est d j difficile au quotidien d expliquer les mandats politiques de certains membres de la direction et de pr tendre l objectivit dans les colonnes du journal Aujourd hui les pouvoirs locaux ont pali cette non subordination des journaux comme reflet de leur politique pros lyte par le biais de bulletins municipaux toujours plus labor s Bien que ces publications souhaitent revendiquer une ind pendance d sirant m me que le personnel est le titre de journaliste il semblerait que leur contenu reste une l gitimation du pouvoir en place La quotidiennet du journal et l impact sur un public large est une prise de pouvoir tentante pour les divers lus et acteurs sociaux Pour ne pas tre impliqu dans les querelles de clochers que se livrent au quotidien les instances administrativo politiques le correspondant doit tre physiquement absent des listes politiques Le risque en effet en mati re d information locale particuli rement et parce qu elle donne une vision fragment e de l histoire de la commune c est l amalgame entre le positionnement du correspondant et du journal Tour tour trait de journal de droite puis de gauche puis frileux le support quotidien n a que peu de recours d apr s sa propre d finition de ce qui fait information Le correspondant exclu de toute vie politique est le minimum consenti pour faire taire les rumeurs Le d tachement par rapport
61. des divers acteurs politiques et sociaux forts d avoir un droit de regard sur les colonnes L engagement d un correspondant au niveau politique locale est d finitivement proscrit cette mesure est n cessaire quant la position de t moin elle est discutable sur le fond du traitement de l information car elle ne permet l mergence que d une information superficielle et fragment e Ce qui fait information pour le correspondant est dict par la perception du territoire de la direction du journal c est dire une vision la surface un catalogue des animations sociales politique et culturelles non reli es des processus de fond 45 2 3 4 Un donneur de nouvelles L exigence faite aux correspondants d tre des t moins priv s de toute analyse critique de l information la question ici n est pas de savoir si leur savoir faire leur permettrait de r diger des papiers de type commentaires les cantonnent d finitivement dans un r le de donneurs de nouvelles Ce n est pas tant sur le contenu de la rubrique locale qu il faut insister que sur cette condition descriptive de la vie quotidienne L information locale se compose de nouvelles qui concernent une aire g ographique d limit e et relativement restreinte et elles se trouvent regroup es dans le journal en un lieu pr cis Cette d finition de l information locale donn e par Gabriel Ringlet est particuli rement int ressante ici l emploi du lex me nouvelle se glisse nat
62. e correspondant attach une commune travaille comme un professionnel la pr sence de l agence proximit cr dite son statut de premier interface du journal il est le journaliste local Les correspondants sont consid r s comme des journalistes les chefs d agence qui eux sont des professionnels sont utilis s par rapport leur position hi rarchique qui les place au dessus des correspondants Voir ce propos Pierre BOURDIEU La distinction d j cit 61 3 1 5 Pr cisions sur l organigramme en presse quotidienne r gionale Depuis la restructuration du service du grand Lyon nous avons vu que des agences locales ont t d velopp es dans tout le d partement D sormais on compte autant d agences que d ditions Toutes les agences locales du Progr s fonctionnent de la m me fa on L agence se situe en centre ville de pr f rence au rez de chauss e avec une vitrine Quand cela n est pas possible le lieu est de toute fa on signal par l enseigne du Progr s De plus chaque jour dans l dition concern e l adresse ainsi que le num ro d appel de l agence sont mentionn s A la t te de cette agence un journaliste professionnel la plupart du temps un ancien de la maison Il est second par un pigiste professionnel qui lui est un ancien gros correspondant qui par le biais de stages au secr tariat de r daction a cumul les CDD jusqu obtenir une embauche d finitive ainsi qu une carte professi
63. e la presse locale doit rester l apanage des quotidiens r gionaux Ce domaine r serv de la micro locale pour les quotidiens r gionaux explique aussi que les pages r gions d partementales soient le fief des journalistes professionnels Seule l information locale ayant un caract re national d borde des pages locales Le bon correspondant doit rep rer l information qui peut s tendre aux pages plus g n rales et c der son traitement aux journalistes professionnels 42 Il pourra naturellement traiter l information un niveau local c est dire essentiellement descriptif tandis que dans les pages g n rales elle pourra tre l objet d analyses et de commentaires bien que ce ne soit pas l objectif en mati re de presse quotidienne r gionale Ce qui d borde des pages locales doit pouvoir se rattacher des ph nom nes plus g n raux c est la condition d existence de l information Sortie en effet de sa circonscription l information ne s adresse plus seulement ses habitants elle doit pouvoir int resser tout le monde L information nationale est constitu e d informations de micro locale dimension nationale dans ce sens le correspondant est celui qui le premier rep re cette information la source de l information il est le relais incontest de ce qui prendra corps sous la plume de professionnels de la presse 2 3 3 Un t moin pas un commentateur La d finition du journaliste donn e par les chefs de servi
64. e bonnes relations avec son chef d agence je suis totalement libre je donne le nombre d articles que je veux je suis rarement corrig sauf pour les titres qui sont souvent chang s en mieux 86 Il consacre beaucoup de temps la r daction de ses articles soigne particuli rement l orthographe je fais beaucoup d efforts par rapport aux autres je suis atypique on voit des copies qui sont de vrais torchons moi j ai un correcteur d orthographe sur mon ordinateur je rends un travail soign Son champ d investigation est d limit par les activit s de la commune et ses propres initiatives Quelque fois j organise avec le maire des r unions hors conseil municipal pour parler des probl mes de la commune Il est tout la fois donneur et faiseur de nouvelles La commune s expose dans le journal pour lui les colonnes r serv es sont le moyen de repr senter la commune Totalement int gr au village il fait quand cela lui semble opportun la distinction entre habitant et occupant pourtant pour cesser d attiser des jalousies il a cess quelques unes de ces activit s associatives Tr s actif il travaille aussi pour Publiprint dans les locaux de l agence du Progr s Villefranche sur Sa ne et vend les annonces d c s Il r alise l occasion des petits documents sur l histoire de la commune qu il vend aux habitants etc Il ne se pose pas r ellement la questions de la recherche d information elle arrive par fax
65. e de la population L v nement sera trait en fait divers le suivi du dossier serait un cas marginal Bien souvent ce cas l ne sera pas illustr par une tude approfondie des conditions de cette cons quence C est plus le trouble caus et l agitation politique qu il aura entra n qui feront l objet d articles par le correspondant En rubrique locale les divers lus chercheront les coupables locaux la liaison avec des processus sociaux responsables de ce genre d v nements ne sera pas abord La direction qui a mis en place ce syst me des cribles a raisonn en termes de donn es conomiques La situation de la presse quotidienne r gionale bien qu elle soit en effet moins catastrophique que celle de la presse nationale a du mal d gager des b n fices Les recettes publicitaires sont une source de revenus dont elle ne peut se passer En cr ant des agences locales et des ditions propres Le Progr s g re mieux sa diffusion et poss de un argument pour les annonceurs celui d une pr sence r guli re constante sur le terrain Ce sont donc des int r ts conomiques qui seraient l origine du traitement de l information Un constat d j tabli pour la presse nationale auquel la presse r gionale n a pas chapp Les contraintes conomiques en interne sont prendre en consid ration autant que les pressions ext rieures Ces cribles comme l illustration dans le journal du maillage du d partement fixent
66. e et secondaire Le correspondant de campagne monsieur X r side sur sa commune d exercice Il est donc comme nous l avons expos dans la premi re partie la source de l information Il cueille l information sa gen se Mais il faut d embl e poser comme limite le fait que le correspondant tudi est souvent acteur et auteur de l information La place de l information secondaire est nulle dans les articles que nous avons s lectionn La raison en est simple tout ce qui pourrait tre trait en information secondaire n est pas trait e par le correspondant C est dire les r sultats de conseils municipaux les informations manant de la mairie les annonces associatives A l instar du correspondant en zone urbaine qui reprend syst matiquement tous les dossiers fournis pour les r crire m me si cela reste dans un cadre d termin par les collectivit s le correspondant de zone rurale transmet directement les papiers que lui r digent la mairie et les associations La place de l information primaire est en revanche majoritaire Mais cette information est l objet d une s lection al atoire du correspondant Dans le cadre de l information primaire on peut comparer la d marche du correspondant de zone rurale celle observ e par les auteurs dans la litt rature sur la presse quotidienne r gionale Monsieur X est un capteur d informations La lecture de ses articles laissent penser qu il glane une grande partie de ses informati
67. e la commune Le ph nom ne d urbanisation a probablement particip ce d placement plus que la politique du journal elle m me Confront l explosion d une coh sion sociale largement tudi e par les sociologues le correspondant est plus anonyme dans le sens moins investi dans la vie communale L argument conomique qui pousse le correspondant local gagner de l argent plus qu une reconnaissance honorifique est prendre en consid ration On peut encore jouer sur le prestige de l activit pour des correspondants il en reste de l ancienne g n ration sensibles aux t moignages de reconnaissance Aujourd hui l activit semble se resserrer autour de jeunes correspondants motiv s par l acc s un domaine professionnel Ce n est pas l activit de correspondant qui fait r ver c est la possibilit de devenir professionnel c est dire journaliste Que ce soit l attrait lucratif ou du moins r mun rateur de l activit ou l id e pr con ue d un tremplin vers la profession de journaliste qui motivent les correspondants ils semblent bien loin des notables bicyclettes voqu s par Archambault et Lemoine Dans la forme la position du correspondant volue dans le fond le mouvement semble plus lent Ceci tient essentiellement la nature ou plut t ce que la presse quotidienne r gionale s est donn e comme nature c est dire une attitude servile vis vis des int r ts territoriaux Pour entamer une r
68. e n est pas le crit re d embauche Les tests d criture que les correspondants passent servent la plupart du temps appr hender le niveau d criture et l objectivisation des faits mis en vidence Si les journaux et le Progr s en particulier ont un r seau si vaste de localiers c est que la collecte de l information est primordiale C est ce niveau l que le correspondant est comme nous l avons expliqu pr c demment comparable un correspondant d agence Christian Sauvave tablit un parall le entre correspondants locaux et correspondants d agences Partant du principe que le terme de correspondant qui leur est commun les rend un peu cousins tous deux en effet entretiennent une correspondance Ils sont les yeux et les oreilles du lecteur ils vivent sur le terrain le contact direct avec la r alit permet de cerner ce qui est nouveau et important La d finition du correspondant id al serait quelqu un qui conna t tout le monde et qui n appartient personne Le danger en effet tant pour le correspondant local comme pour le correspondant d agence de s impliquer dans des d bats animant le lieu qu il couvre Quand on parle de rigueur dans la collecte et dans le traitement de l information on songe particuli rement l objectivit et l exhaustivit comme crit re objectif Il faut couvrir les v nements qui ponctuent le quotidien de la commune dans son sens le plus large ne rien n gliger Le correspondan
69. e pas de territoire sp cifique au correspondant qui permette une adh sion collective des revendications communes Les correspondants sont par d finition d tach s dans des communes distinctes C est sans doute la d centralisation en agence qui rend les correspondants moins trangers les uns vis vis des autres Mais cette reconnaissance cet effet de miroir renvoy par l autre qui exerce la m me activit n a pas a priori de cons quences sur la constitution en sous champ propre Les strat gies individuelles des correspondants sont en effets tr s diff rentes Actuellement on pourrait d terminer deux positions le correspondant veut devenir journaliste il veut int grer le champ le correspondant exerce en dilettante il retire un certain prestige du champ journalistique auquel il peut tre abusivement assimil La question ici n est pas de juger laquelle des positions est la plus juste par rapport l activit de correspondant mais plut t de constater que le correspondant est en no man s land A partir de l la question de l int gration au champ devient obsol te si l on postule que le correspondant local est en pleine mutation Avant cette transformation du correspondant il faut pr ciser que l int gration au champ journalistique tait irrecevable Cet cartement du correspondant par les journalistes reposait notamment sur les distinctions fondamentales qui les opposaient Le correspondant tait un collecteur d in
70. e trouve pas l ombre d une citation Le discours rapport direct est inexistant on ne note que du discours rapport indirect En revanche et bien que cela soit contradictoire avec une d marche professionnelle on peut donner comme proc d d authentification l emploi abusif du nous Il faut d j comprendre ce que le correspondant entend par le nous C est un nous qui englobe le correspondant la fois repr sentant du journal et habitant de la commune adh rant aux projets des acteurs politiques et sociaux Ce nous d signe donc le scripteur la source et le lecteur L identification des acteurs sociaux est floue Tout le monde est cens se reconna tre dans ce nous C est l emploi du nous comme seul trace d indentification qui signe la non professionnalisation du correspondant et le caract re de micro locale de ces articles Ces articles en effet sont tout fait illisibles pour des lecteurs ext rieurs la commune ou du moins au pays Beaujolais L identification n est possible que par les membres de la communaut Cette approche du traitement de l information locale fait ressortir le syst me clos de l information locale Ce qui rassemble le scripteur la source et le lecteur c est le partage commun d une volont de mettre la commune en repr sentation positive 94 Par l emploi du nous le correspondant vacue aussit t la visibilit des forces en pr sence L cole d art chr tien dont il dresse un portrait sans t ches
71. elle s tale dans toutes ses conversations Il donne des nouvelles de sa commune c est dire des compte rendu de manifestations A son initiative il cr e l information autour d associations qui retiennent son int r t Monsieur X est un retrait hyper actif il n est pas correspondant local pour la r mun ration il appartient cette ancienne cat gorie de correspondants locaux pour qui l activit tait synonyme de prestige et d assimilation aux personnages importants de la commune Son quipement informatique personnel est un pied de nez la hi rarchie il revendique son ind pendance et son libre arbitre il entend bien exercer son activit comme bon lui semble Ses strat gies individuelles n ont rien de commun avec celles du correspondant en zone urbaine Il ne souhaite pas devenir journaliste professionnel il aspire simplement tre un personnage reconnu dans sa commune repr senter le journal et poss der par ce biais un certain pouvoir sur ce qu il faut ou non penser de certaines manifestations initiatives etc 87 4 2 2 Ce qui fait information pour le correspondant Monsieur X se d clare tr s ind pendant On entend par l qu il n est pas soumis une publication fixe d articles par semaine En revanche il sait que tous ses papiers ne passeront sans doute pas Il travaille de la m me fa on que les correspondants de l ancienne g n ration Il choisit de traiter l information d une mani re assez anarchiq
72. els a modifi la fonction du correspondant local Il est aujourd hui un correspondant r dacteur qui signe m me ses articles dans la rubrique Son travail ne consiste plus uniquement faire le lien entre la commune et la r daction du journal Attach une commune le correspondant guid par l tablissement d un cadencier doit produire un nombre pr d fini d articles par semaine 51 Ses articles sont susceptibles d tre relus corrig s par les professionnels mais globalement ils ne subissent pas de transformations majeures Quand le correspondant tait un simple relais le travail d criture revenait un professionnel un localier selon la d finition du Larousse Aujourd hui le travail de r daction appartient au correspondant local Il est donc possible d affirmer qu aujourd hui au moins en ce qui concerne Le Progr s de Lyon la majorit du contenu des pages locales est le fait des correspondants locaux La production fournie ne subit que des retouches les relectures n cessaires permettent d viter des maladresses commises par d faut le correspondant local ne ma trise pas comme un journaliste les notions de droit la vie priv e etc par les correspondants La question se pose surtout en p riode lectorale o sur des sujets pol mique Le professionnel prend alors en charge la r daction des papiers d licats Mais le fond de roulement de la rubrique locale est assur e par le correspondant Cette transformat
73. ence que l antenne pr sente des informations pour toute la plan te La contrainte ici s explique par les latitudes qui composent le monde faisant que des gens dorment au moment o d autres se r veillent Pour tous il faut une information en continu A une chelle diff rente l information locale par d finition n est pas plan taire la locale subit ce type de contrainte La commune doit tre en ternelle repr sentation Ce sont les cribles qui ont d finitivement cristallis cette r gularit obligatoire dans les pages du Progr s de Lyon mais le ph nom ne peut se retrouver dans la plupart des quotidiens r gionaux Ce qui fait aujourd hui information pour le correspondant local n a pas fondamentalement volu par le biais de ce d coupage du territoire Il semblerait m me que ces transformations accentuent le ph nom ne Georges ABOU Journalistes RFI in Journalistes au quotidien Outils pour une socioanalyse des pratiques journalistiques Le Mascaret 1995 20 En effet si comme l analyse du territoire le traduit le traitement de l information est d termin par les fronti res administrativo politiques l tablissement des cribles vient renforcer cette attitude de subordination aux v nements plut t qu aux processus En locale par exemple la tentative de suicide d un homme en place publique accul par des dettes ne sera pas mis en perspective avec une pr carit sociale qui vuln rabilise une certaine parti
74. ermes statuaires la population correspondant tant comme nous l avons voqu trop massive pour l imaginer mais plut t d analyser le processus m me de l exercice de l activit c est dire la collecte le tri et le traitement de l information L tude se d coupera en trois parties La premi re portant sur l analyse de la description du territoire rendra compte du circuit de production du correspondant Plus qu une description cette partie propose une analyse du territoire qui devrait poser les limites de la seconde Dans un deuxi me temps en effet et se basant sur l identit professionnelle des journalistes qui faisant l objet de d bats inspirent de nombreuses tudes et ouvrages devenus r f rences nous essaierons de d terminer la position du correspondant local C est ici que le t moignage de l individu correspondant prendra place Cette tude se constituera sur la base d entretiens semi directifs men s aupr s des chefs de service du Grand Lyon ditions locales des chefs d agence et d un chantillon pr d fini de correspondants La deuxi me partie largement r serv e au positionnement du correspondant local sera de surcro t fond e sur des ouvrages portant sur l identit professionnelle des journalistes La troisi me section se consacrera exclusivement la production litt raire des correspondants Il s agira au travers d une analyse s miotique de percevoir l volution de la qualit d criture sacha
75. es constantes il faudrait remettre ce tableau jour annuellement La proportion d tudiants et de demandeurs d emploi correspondants dans les trois ditions regroup es sous l appellation rurale est minime par rapport aux autres ditions de zones plus urbaines Cet l ment ne signifie pas qu il y a moins d tudiants et de demandeurs d emploi dans le Beaujolais que dans la proche banlieue lyonnaise mais que les strat gies individuelles des correspondants sont diff rentes Cette faible proportion de correspondants tudiants et sans emploi indique que peu de jeunes potentiellement actifs s investissent dans ces zones pour en faire une source de revenu principale C est d j un indice de la fa on de traiter l information comme les correspondants tudiants et demandeurs d emploi sont minoritaires l amorce d une professionnalisation suit un autre rythme qu en zone urbaine o les strat gies individuelles s orientent vers une entr e dans la profession comme journaliste ou comme correspondant part enti re Cette faible proportion d tudiants et de demandeurs d emploi est aussit t contrebalanc e par le nombre de retrait s correspondants locaux Ils sont 30 au total dans le d partement du Rh ne pour le journal le Progr s 22 pour les seules ditions A B et C 67 Les retrait s repr sentent donc une quantit importante dans la population correspondant en zone rurale la majorit d ailleurs sont en place depuis plus de dix ans
76. es informations qui ont d j t tri es au pr alable par l institution Ce choix pr existant n est pas neutre il est domin par les choix id ologiques des couches dominantes en Occident Derri re toutes les nouvelles il y a un choix implicite Le correspondant local op re l chelle de son champ d investigation des choix qui surviennent apr s d autres admis comme l gitimes et non discutables Ce qui distingue fondamentalement le correspondant de l agencier c est qu il ne dispose d aucun autre m dia particuli rement Lyon o le Progr s est le seul titre en vente avec son jumeau Lyon Matin comme source d informations En effet pour les agenciers les m dias locaux des pays trangers sont une manne de ce qui a d j fait information et qui peut par cons quent tre repris Le correspondant local lui est seul face l information collecter Il est probablement dans le journal celui qui est le plus pr s de l information en train de se constituer sa gen se Toutefois le d coupage du territoire selon des normes cantonales s appuyant sur les sch mas administrativo politiques s lectionne d j les nouvelles susceptibles de devenir information Maurice MOUILLAUD Jean Fran ois TETU Le journal quotidien PUL 1989 24 Le fait d tre la source de l information peut sembler premi re vue comme un privil ge le correspondant tant ma tre de l information Mais bien vite cela peut devenir un pro
77. espondants ne soit que tr s allusivement abord dans les ouvrages sur la presse crite et qu il n existe aucune base litt raire propre au correspondant local de presse on peut d terminer ce qui faisait autrefois information pour le correspondant Pour cela il faut pr ciser qui tait le correspondant En parlant d autrefois on entend la p riode ant rieure 1990 Cette date comme clivage dans cette tude a t d termin e par les changements survenus au service des pages locales aujourd hui le Grand Lyon autrefois les banlieues du journal Le Progr s La r flexion qui s installe depuis la fin des ann es 80 autour des droits et devoirs des journalistes manant d une m fiance des lecteurs n ayant que peu voir dans cette date charni re Dans le cadre de l tude 1990 n est qu une ann e pivot Ces transformations d ordre organisationnel ont eu des r percussions visibles dans le journal et signent l re d entr e de correspondants diff rents sur le terrain Il n existe pas d ouvrage relatif au correspondant local pr sentant une typologie pr cise d finissant l activit Aujourd hui on peut via les chiffres communiqu s par les quotidiens eux m mes estimer la population des correspondants en termes quantitatifs Quelques auteurs ont abord le sujet des correspondants tous ont du mal le d finir pr cis ment pour tenter de le cerner ils insistent sur le r le du correspondant sur ses liens avec les pouvoir
78. eul juge de ce qui faisait information dans sa commune et surtout de ce qui ne faisait pas information C est contre ce genre de comportements que la direction s rige en luttant contre les correspondants chefs dans leurs communes Le correspondant que l on pourrait appeler de l ancienne g n ration chappait donc toute forme de contr le dans le sens o personne part lui n avait acc s l information et aucune structure de proximit ne pouvait le soustraire la moindre obligation Dans le m me temps ces correspondants taient comme aujourd hui tout fait indispensables Ils taient d autant plus incontr lables que bien souvent ils taient presque irrempla ables Il fallait des individus suffisamment instruits bien introduits dans le tissu politique et associatif disponible et passionn la r mun ration n tant alors pas encore un crit re d investissement pour le correspondant La r daction tait en quelque sorte d pendante de la bonne volont du correspondant et il lui tait tr s difficile de s assurer d une r partition quitable des sujets d article C est ainsi que tour tour le correspondant pouvait son gr rendre des services ou vamper en tout tat de cause des sujets qui n attisaient pas son voire ses int r ts Jean Marie CHARON in M diaspouvoirs d j cit 49 Aujourd hui le correspondant exerce son activit sous la pression d une hi rarchie Il a acc d au statut officieux de r dacte
79. eurs d emploi a augment la pr carit touche de plus en plus de familles quelles sont les solutions envisager Le mod le d criture est standard tous les articles sont r dig s de la m me fa on on peut m me parler de moule La standardisation des articles vient comme argument dans la th se de la standardisation de l information qui mane directement des structures administratives et politiques L utilisation de l information secondaire s il elle t moigne de l acquisition de techniques professionnelles est le signe probant d un consensus non contest 4 1 2 2 Les proc d s d identification La citation L usage de la citation dans les articles en information locale donne g n ralement la parole des individus qui ont un discours autoris sur le sujet trait Ils sont soit les instigateurs du projet soit les d fendeurs et plus rarement des contestataires Ils prennent la parole sur le sujet comme crit re d argumentation Ces citations ont toujours les m mes sujets les sources officielles Ce qui aboutit une identification des individus dans les articles et non de groupes sociaux Dans ce sens par exemple l article sur la CAFAL permet d identifier des acteurs sociaux par le biais notamment de l illustration mais pas de groupes repr sentatifs Il est fait allusion au public suppos de cette structure mais ce sont les acteurs sociaux les animateurs qui sont reconnaissables 81 L identification de l indiv
80. flexion sur le correspondant de presse locale alors qu il n a pas fait jusqu ici l objet d tudes propres il faut ancrer la base de r flexion sur les journalistes professionnels En postulant qu un correspondant local d s lors qu il int gre le circuit de la production d information peut tre assimil du moins dans la perception de son activit un journaliste m me s il s agit d un savoir faire persuasif pour les patrons de presse il semble important d aborder la question des journalistes professionnels Les trois niveaux conomique technique et d criture retenus comme constituants de la profession permettront d tablir la position du correspondant local Bien que le correspondant local reste dans la tradition rurale de la presse quotidienne r gionale un intervenant ext rieur au journal une amorce de professionnalisation par le biais notamment au journal Le Progr s de guides formateurs place la r flexion au centre de l activit journalistique elle m me Il ne s agit pas tant de se demander comment le correspondant volue au niveau juridique que de comprendre si sa d marche professionnelle se calque sur celle du journaliste Les sp cificit s de la presse quotidienne r gionale qui seront pr cis ment d taill es dans une premi re partie par la description du territoire d terminent ce qui fait information pour le correspondant Il ne s agit pas de revendiquer l assimilation du correspondant au journaliste en t
81. formation Aujourd hui qu il devient un r dacteur les fronti res entre correspondants et journalistes deviennent plus floues en information locale du moins L int gration du correspondant au journaliste prend forme dans le journal mais il s agit d une r alit virtuelle 58 Il faut consid rer la question sous les deux angles d sign s plus haut d une part l intrusion du champ journalistique par les correspondants locaux et d autre part la constitution d un sous champ sp cifique aux correspondants en marge du champ professionnel des journalistes Il ne s agit pas de d finir une dichotomie car les deux ne sont pas en opposition mais de mettre en exergue un parall lisme d j voqu dans le sch ma d introduction A propos de l int gration au champ journalistique par les correspondants il faut admettre que c est une situation marginale Pour les agents locaux le correspondant est souvent appel la presse Un terme tr s vague qui englobe tant l individu que le journal En fait par cette d nomination le lecteur ou l agent local voire souvent les deux la fois d signe une entit le journal dont le correspondant n est pas individualis Mais cette assimilation se limite aux r cepteurs du journal car les journalistes eux n int grent pas les correspondants leur corps professionnel La d tention de la carte de presse comme signe distinctif est une barri re infranchissable entre correspondants et journalis
82. ganise les parutions Son titre ne lui conf re aucun avantage particulier un petit plus financier pourtant il est exerc avec s rieux Le chef d agence et le second n ont pas le temps de s occuper des sports et comme la locale la gestion de l information sportive r clame de l attention Le correspondant chef des sports g re le r seau des correspondants sportifs il fait le menu donne priorit tel v nement les autres correspondants savent qu il d cide de l importance accorder un papier La cr ation de cette fonction a t motiv e par une gestion jusqu ici laxiste du traitement notamment des r sultats La place du sport n est pas n gligeable en locale d autant qu elle met en vedette les jeunes sportifs locaux qui verront leur photo dans le journal Cette place toute particuli re accord e au sport est le fruit d une r flexion sur la conqu te d un lectorat plus jeune par les chefs de service du grand Lyon La direction pense qu un traitement s rieux de l information sportive est le moyen de fid liser des lecteurs plus jeunes 63 Ces agences locales fonctionnent comme de v ritables mini salles de r daction c est sur place que l dition est envisag e Les correspondants sont directement investis dans la construction des pages Ceux qui sont sur place au moment de la mise en page participent des changements de derni re minute sont pr ts rallonger ou raccourcir un article ils savent avec certitude ce q
83. he Ville et Information Alain Bideau 1995 Aujourd hui le poste de correspondant local volue vers une probable professionnalisation de l activit Mais cette volution de forme s effectue dans un dispositif qui semble lui assez statique La question est de savoir ce qui fait aujourd hui information pour le correspondant local Autrefois le correspondant local tel par exemple que peuvent le d crire Archambault et Lemoine tait un pros lyte passionn du journal R mun r la plupart du temps en abonnements il se contentait d tre une figure locale un personnage connu de ses concitoyens D une part comme un notable il tait souvent le cur l instituteur l adjoint de la mairie et d autre part comme le repr sentant du journal dans la commune La force de la presse quotidienne r gionale qui l encontre de titres parisiens balay s pour trahison apr s guerre a t de d velopper une information de service vitale de type tickets d alimentation essence En p n trant au coeur des pr occupations de premi re urgence la presse quotidienne r gionale s est mise au service de son lecteur d veloppant par l m me un lien troit qui s av re aujourd hui handicapant La presse quotidienne r gionale au service des lecteurs vus comme des concitoyens s est enferm e dans une relation de subordination L appropriation des lecteurs qui en font leur journal est une tendance tr s locale Le lecteur peut rencontrer le jo
84. i faisait autrefois information pour le correspondant 15 2 1 2 L tablissement des cribles et le maillage du d partement comme crit re de choix de l information 18 2 1 3 Multiplicit des sources d information 22 2 1 4 Le correspondant la source 24 2 1 5 Priorit aux v nements plut t qu aux processus 26 2 2 SUR LES CONDITIONS DE RECRUTEMENT 29 2 2 1 Avant l vidence locale 29 2 2 2 Disponibilit s et contraintes g ographiques 31 2 2 3 Rigueur dans la collecte et dans le traitement de l information 33 2 2 4 D tachement par rapport au pouvoir local 36 2 3 SUR LA DEFINITION DU BON CORRESPONDANT 38 2 3 1 Disponible et conscient de ses limites 38 2 3 2 Un relais pour ce qui d borde des pages locales 40 2 3 3 Un t moin pas un commentateur 43 2 3 4 Un donneur de nouvelles 46 2 3 5 Contre les correspondants chefs de leurs communes 48 3 L INDIVIDU CORRESPONDANT 51 3 1 DISTINCTION JOURNALISTE CORRESPONDANT 51 3 1 1 Sur le statut 51 3 1 2 Sur les droits et les devoirs en criture 56 3 1 3 Sur l int gration au champ 57 3 1 4 Sur la m prise locale 60 3 1 5 Pr cisions sur l organigramme en presse quotidienne r gionale 62 3 2 L INDIVIDU CORRESPONDANT 65 3 2 1 Elaboration d un tableau de donn es quantitatives 65 3 2 2 Analyse du tableau 66 4 ANALYSE DE LA PRODUCTION DES CORRESPONDANTSURBAIN ET RURAL LE JOURNAL DE BORD DE DEUX CORRESPONDANTS COMME BASE D ANALYSE 75 4 1 LE CORRESPONDANT EN ZONE URBAINE
85. iaux ils ne sont pas nomm s c est le nous qui fait fonction d identification En m me temps ce nous exclut tous ceux qui ne partagent pas l opinion avanc e comme la bonne dans les articles Cette anticipation sur la possible adh sion de la communaut dans son ensemble ce nous est aussi le signe d une stagnation dans la saisie des mouvements en cours C est une approche pass iste de l information en locale qui suppose une coh sion sociale que rien ne prouve L emploi du nous comme crit re d identification englobe toute la population et rejette dans le m me temps tout ce qui est tranger la commune Le nous est utilis pour faire adh rer les membres du cercle mettre la commune en repr sentation mais la commune ne s expose que pour ses habitants dans cette approche l 95 l illustration La photo a une importance capitale en information locale rurale Plus encore qu en zone urbaine et ceci en raison de la taille moins importante des communes les individus sont susceptibles de se reconna tre dans le journal Quand la publication d une photo en zone urbaine ne va pas d passer le cadre d un quartier en zone rurale l individu pris en photo sera aussit t identifi par tous les habitants de la commune ou presque S il n est pas reconnu les gens chercheront savoir qui est pass dans le journal aujourd hui Comme le correspondant local entretient de bonnes relations avec tous les sujets de reportage il signale
86. iculi rement pour les ditions A et B Pour ces trois ditions des param tres semblent se dessiner au niveau de la population des correspondants Le premier l ment noter est que ces trois ditions comprennent 174 correspondants soit plus de la moiti du nombre total qui est de 307 Ce chiffre d montre que selon la formule toujours d actualit une commune un correspondant ces trois ditions regroupent une multitude de communes Sachant en plus que parfois un correspondant peut avoir en charge deux petites communes quand elles sont proches C est dire encore que toutes les communes ne peuvent pas tre repr sent es tous les jours c est dire que les correspondants travaillent d une part sans relation directe et r guli re avec l agence et que d autre part leur production est anarchique C est un premier l ment d analyse qui permet d j de noter une volution deux vitesses dans l ensemble du journal au niveau des correspondants Le tableau ne pr cise pas ce que les lettres d signent comme zone g ographique ce d tail est voulu car la lecture des chiffres permet la suite de l analyse propos e en premi re partie de trouver les zones rurales Les hommes sont une majorit exercer dans ces trois ditions 30 40 plus nombreux que les femmes Ceci est le signe que l activit n a pas tellement volu En effet dans la litt rature qui aborde l individu correspondant on parle toujours d un homme l institute
87. ident Mitterrand aux fun railles de Pierre B r govoy traitant les journalistes de chiens les rendant responsables du suicide du premier ministre illustre cette atmosph re hostile Cette m fiance s exerce particuli rement l gard de la presse crite car elle n apporte gu re de preuves techniques comme effet de r el ou du moins de vraisemblance La photographie et aussi la citation est l arme argumentative de l expression de r el en presse crite mais elle a moins d impact qu une image anim e a priori Ce sont les sujets nationaux et internationaux qui alimentent le discours Mais le doute une fois mis peut assombrir la confiance au niveau local galement Si bien que tout individu r digeant dans un journal aussit t assimil l entreprise de presse et devenant par l m me journaliste peut tre la proie de soup ons qui gravitent autour du champ en g n ral La situation du correspondant local est tr s inconfortable associ aux journalistes il est comme les autres capable de raconter ce qu il veut exclu du champ il est d pr ci consid r comme un amateur dans son acceptation p jorative dans le sens d amateurisme La presse quotidienne r gionale la sous presse qui souffre de complexes par rapport la presse nationale la presse noble est r gie par des contraintes sp cifiques son environnement Proche d un point de vue g ographique de son lectorat elle doit plus que la presse
88. idu et non du groupe est significative en information locale le lecteur suppos est un sujet potentiel il faut qu il puisse se voir dans le journal Les acteurs politiques et sociaux sont identifiables dans tous les articles L authentification des acteurs sociaux et politiques et des informations en question se fait par le biais des citations Sur la forme c est une technique qui est professionnelle Dans les articles de la correspondante on rel ve partout du discours rapport direct et aussi du discours rapport indirect On rel ve dans tous les papiers deux proc d s d identification les citations et les photographies Les citations sont pour le correspondant qui r dige d une part la possibilit de cr dibiliser son information et d autre part d identifier les acteurs politiques et sociaux qui s expriment sur les projets et diverses manifestations La citation est la parole donn e la personne qualifi e pour parler du projet Comme tous les sujets manent des structures politiques et associatives ce sont r guli rement les m mes individus qui ont le discours autoris La technique de la citation est encourag e par la direction pour trois raisons cela donne un rythme l article et dans le m me temps cela permet au correspondant d viter des jugements personnels et pour finir la citation confirme la notion de v racit Cette recherche de confirmation de l information est surtout dirig vers les acteurs politiques e
89. individuelles s inclinent elles vers une professionnalisation de l activit qui aboutirait la constitution d un sous champ correspondant parall le au champ journalistique 11 1 2 METHODOLOGIE L tude est rythm e par trois hypoth ses majeures Pour chacune des questions portant sur l analyse du territoire sur l tablissement possible d une typologie sur la professionnalisation du correspondant deux d marches ont t adopt es l ancrage sur un corpus de textes r f rants la presse en g n ral et r gionale une approche empirique constitu e partir d entretiens avec les acteurs de l objet observ L analyse du territoire propose de d finir ce qui fait information pour le correspondant C est dans un corpus r f rant la presse crite et la presse quotidienne r gionale que nous avons puis les l ments d analyse de base Il s agissait de cerner ce que l on comprenait par correspondant La litt rature sur la presse ne s est gu re consacr e l individu correspondant Concernant la presse crite en effet ce sont les journalistes qui sont sources de r flexion Le traitement de l information n a t que tr s allusivement abord Sur les correspondants locaux il est surtout question de la description d un personnage L tude d livre des donn es qui confirmeront l existence aujourd hui encore d une cat gorie de correspondants que les auteurs cit s d crivent La premi re section qui est assez
90. ion contextuelle n a eu que peu d effets jusqu pr sent sur le statut m me du correspondant Il n est pas int gr en termes juridiques l entreprise de presse L tablissement d une loi a donn un statut au correspondant local de presse celui de travailleur ind pendant Cette loi a t en partie motiv e par l accroissement notable du nombre de correspondants qui n exercent pas d autre activit et pour qui les ressources principales manent de la fonction de correspondant local Ce n est pas le signe d une professionnalisation simplement une r glementation visant garantir au correspondant des cotisations sociales et pour la retraite Avant cette loi les correspondants locaux dont c tait l activit principale n taient pas oblig s de cotiser Le journal qui ne peut participer vu l importance du r seau de correspondants la charge de cotisations d clare ses correspondants comme travailleurs ind pendants Ni le correspondant ni le journal n ont de liens contractuels Cette loi devrait galement limiter l embauche de gros correspondants dont c est le seul revenu et favoriser pour ceux l une int gration salariale l entreprise Il est possible d entamer une discussion sur la base de cette loi qui r glemente mais bloque d une certaine mani re une professionnalisation du correspondant dans le champ journalistique Pour ne pas avoir cotiser de mani re trop vertigineuse le correspondant doit limiter son activit o
91. iques sont de v ritables contraintes pour le traitement de l information Le correspondant se rend sur le lieu d une manifestation annonc e l heure annonc e l appr hension de l information ne peut alors que se faire de fa on ponctuelle et fragment e Les exigences de la direction du service varient en fonction de la taille de la commune couverte par le correspondant Selon la logique d finie plus la commune est grande plus le correspondant doit tre disponible Mais pour tous ceux c est la majorit qui travaillent sur des petites communes l essentiel est d tre le plus pr s possible pour que la disponibilit du correspondant soit plus performante et que l activit soit rentable La question du recrutement n est pratiquement abord e nul part peut tre parce qu il est largement admis que le correspondant local est local Mais concr tement tre r sidant ou non peut faire une grande diff rence Tant au niveau de la perception des acteurs politiques et sociaux que dans celle des correspondants eux m mes L attachement au territoire se perdant avec le principe de mobilit comme crit re d embauche d une mani re g n rale les int r ts communs se dispersent ou du moins se d placent Ce constat est en ad quation avec les ph nom nes sociaux qui modifient l quilibre urbain et qui semble chapper au traitement de l information en local 2 2 3 Rigueur dans la collecte et dans le traitement de l information Le
92. irr m diablement le champ d investigation des correspondants aucun moment au cours du projet de ce syst me en place depuis sept ans il n a t question d organiser le journal en fonction de l information Il est encore moins l ordre du jour de reconsid rer le traitement de l information en essayant de sortir du sch ma rural dans lequel la presse r gionale s exprime depuis toujours 14 Voir ce propos l annexe 3 o des articles relatifs ce cas sont rassembl s Louis GUERY La presse quotidienne r gionale et locale CFPJ 1982 21 Plus la taille des villes augmente plus l espace accord e dans le journal s tend privil giant toujours plus l v nement comme miroir de la cit Les cribles sont la vitrine du maillage le maillage la vitrine des communes l information le r cit fragment de l histoire qui se construit et se d fait chaque jour L information est rythm e par les v nements qui ponctuent la vie quotidienne de la cit et cadr e dans un espace qui respecte les proportions g ographiques 2 1 3 Multiplicit des sources d information La question des sources d information susceptibles d alimenter la rubrique locale des correspondants locaux ne pose pas probl me Le correspondant comme oreilles et yeux du journal est cens avoir une multitude de sources d information ou du moins toutes les sources possibles Il s agit entre autre de l information institutionnelle par le biais de la mairie les
93. isantes Les actifs repr sentent un nombre important de correspondant dans ces zones rurales la majorit est au journal depuis moins de cinq ans Cette l ment est galement une donn e importante Les actifs dans ces zones sont certainement des correspondants qui exercent dans les parties les moins rurales du d coupage de l dition Par exemple pour le Beaujolais les actifs se retrouvent sans doute autour de l agence de Villefranche sur Sa ne et des autres points rurbains de cette zone Pour l dition B qui est l dition de Tarare les actifs sont vraisemblablement salari s Tarare ou pr s de Tarare Le constat est le m me pour le canton de Givors il est tr s tendu c est pour cette raison qu il compte une multitude de petites communes mais Givors est une zone en pleine expansion urbaine Les actifs pour les trois ditions concern es sont ceux qui travaillent dans les parties les plus urbaines Peu de femmes au foyer sont repr sent es dans le journal sous le titre de correspondant dans ces p rim tres ruraux C est dire encore que lorsqu elles sont correspondantes les femmes ont d j acquis une autonomie par le travail 68 Celles class es dans la cat gorie femmes au foyer restent la maison exclue des d cisions dans les communes elles ne sont pas les notables elles ne sont pas correspondantes dans de petites communes elles le sont dans des gros villages des petites villes Quand elles sont correspondants dan
94. l elle voque certaines pressions subies je ne jouis pas d une libert totale mais ces pressions sont in vitables Le rassemblement des correspondants en un groupe sp cifique et motiv par des strat gies communes est une perspective qu elle aimerait envisager La cr ation des agences permet selon elle la discussion entre correspondants et la reconnaissance comme pairs 45 Dans l exercice de son activit mademoiselle A reconna t qu elle b n ficie d une grande autonomie Elle pr cise que le chef d agence journaliste professionnel n interf re pas dans le choix des sujets ni dans leur traitement Les papiers sont syst matiquement relus mais c est surtout pour corriger les fautes de frappe et d orthographe pour qu il y est le moins de coquilles possibles au montage Le chef d agence n a donc pas un r le r pressif l gard du travail du correspondant mais il est toujours une source de conseils utile en cas de papier d licat La pr sence du journaliste professionnel permet de coordonner le r seau de correspondants qui d pendent de l agence Travaillant en zone urbaine Oullins dans l dition E mademoiselle A ne se consid re pas comme un collecteur d informations Aujourd hui toutes les communes de plus de 20 000 habitants disposent d un service de communication qui relaie l information Cette pr cision est importante car elle d place le r le de correspondants comme seule source d information possible vers
95. l enqu te de l article La capacit reconna tre le moment o l information d passe le cadre de son domaine est reconnue et valid e comme une comp tence 39 Une comp tence d terminante pour le titre de bon correspondant Le correspondant reste un relais un informateur il n est pas un journaliste habilit traiter l information dans les pages g n rales quand cela arrive le ph nom ne est trop marginal pour tre quantifi Mais il faut toujours avoir en t te la distinction petit correspondant de gros correspondant que l on pourrait d limiter comme correspondant mi temps bien que l activit ne soit pas exercer en dilettante et correspondant temps plein Les deux premiers crit res expos s comme d terminants d une qualit de bon correspondant fixent bien les limites de l activit On ressent ici la vision du correspondant depuis la naissance de l activit Le correspondant toujours dans la vision un village un correspondant reste un relais Ce qui a chang c est son ext riorisation par rapport la commune mais il doit via les moyens de transport tre toujours disponible Il reste les oreilles et les yeux du lecteur et passer le relais quand l information collect e alimentera les colonnes ext rieures aux feuillets locaux 2 3 2 Un relais pour ce qui d borde des pages locales Le correspondant local peut aujourd hui par la similarit de l activit tre compar un journaliste si l
96. la donne un r sultat qui illustre la th se de la non production de sens en information locale par la photo Un nature morte pour les articles sur la f te de l iris une photo de chantier pour illustrer le bilan des travaux en cours quelques personnes debout dans une salle propos de l ouverture du local CAFAL 83 Toutes ces photos sont inexploitables sorties du contexte de la micro locale cela est aussi le signe que l information locale ne traite pas de mouvements de fond La photo illustre l individualisme comme crit re d identification la fonction de lien social de la presse quotidienne r gionale surtout dans une zone urbaine est tout fait discutable L illustration propos e en rubrique locale est le sympt me le plus visible du champ d investigation limit du correspondant Ce champ d investigation est pr d termin et ce mod le n a pas volu 4 1 2 3 La place suppos e du lecteur Par l illustration qui donne voir des individus ou encore des photos insignifiantes sur des chantiers ou sur des fleurs le lecteur est cens pouvoir para tre dans le journal lui aussi Dans ce sens la rubrique locale reste destin e des lecteurs qui se limitent un d coupage g ographique On reste dans une dimension de micro locale ce qui d tache le lecteur de son appartenance notamment des groupes sociaux de dimension r gionale ou nationale On suppose que le lecteur cherche retrouver dans le journal des sujets qui lui so
97. lato sensu du transport et de la dur e de la nouvelle transmise Cette position du correspondant comme relais illustre la conception secondaire du traitement de l information en locale Elle est rendue lisible par un membre de la commune m me si aujourd hui le correspondant lui est ext rieur pour les habitants de cette commune comme construction fragment e de l histoire comme vitrine L int gration de l information locale des processus sociaux des mouvements de fond n existe que lorsqu elle s chappe de sa circonscription Le correspondant en d pit des efforts consentis vers une probable professionnalisation reste avant tout un relais un donneur de nouvelles Pour que cette position volue il faudrait que la perception du territoire soit totalement redessin e L information locale est toujours un fragment que l on utilise pour alimenter les d bats nationaux un indicateur une illustration de ce que le pays per oit comme un ph nom ne 41 Prenons par exemple le ph nom ne de la violence l cole trait e au niveau nationale Le cas d une agression dans une petite commune tr s rurale en Loz re par exemple amplifie encore le ph nom ne Que cette cat gorie de sites a priori prot g s de toute urbanisation agressive dramatise largement l v nement car cela peut arriver n importe o Cet exemple fictif qui n a pas de valeur scientifique est applicable l ensemble des ph nom nes sociaux et illust
98. le L amorce de l urbanisation partir des ann es 50 n a pourtant rien provoqu en terme de changement de contenu Au lieu de tenir compte des mutations en court la presse quotidienne r gionale a continu de fonctionner sur le m me dispositif Fid le la tradition journalistique l information locale privil gie l v nement plut t que le processus La presse quotidienne r gionale comme vitrine de la vie locale insiste sur les manifestations festives inaugurales sur les lieux symboles d une vie socioculturelle Elle n glige l espace urbain C est dans ce sens que la presse quotidienne r gionale a conserv sa tradition rurale elle traite des groupes sociaux et non des acteurs sociaux La presse quotidienne r gionale s impose des sp cificit s qui sont aujourd hui des contraintes L urbanisation end mique lui pose probl me au lieu de repenser son dispositif elle a calqu son mod le rural L information locale est ainsi divis e en quartiers en banlieues comme elle pouvait l tre en communes Elle a calqu son mode de fonctionnement sur un mod le existant sans s inqui ter de la mutation en cours La correspondance reste comme aux origines de la presse quotidienne r gionale le seul traitement de l information en place C est une des raisons pour lesquelles le contenu de l information n a que peu volu en locale Jean Fran ois TETU La ville dans la presse quotidienne r gionale in Les chemins de la Recherc
99. les contiennent une population de correspondants qui travaillent de mani re tr s diff rentes Mais il faudrait pour affiner l analyse saisir un sous champ rurbain dans la zone rurale et un quivalent urbainral dans la zone urbaine Les deux correspondants choisis permettent de d limiter d j de fa on essentielle deux volutions qui ont des rythmes diff rents En zone urbaine l tude des articles produits par le correspondant permet d mettre l id e d une mutation professionnelle du correspondant local Cette volution vers une approche professionnelle est d limit e par l analyse du territoire qui la pr c de c est dire une appr hension quasi s culaire et en tout cas tr s li l histoire de la France bloqu e aux ann es 50 une approche rurale de l information d termin e par un d coupage administratif et politique Dans ce cadre l le correspondant local est en pleine mutation une transition impos e par la transformation de la structure sociale Aujourd hui on peut dire d un point de vue commun des chefs d agence et des correspondants que dans certains cas de plus en plus nombreux le correspondant effectue un travail comparable celui d un professionnel En zone rurale tr s rurale s agissant de micro locale le correspondant type reste le pros lyte passionn d crit dans la litt rature Il est vrai que le correspondant test sur lequel l tude s est port e est particuli rement repr sentatif du dis
100. lut t qu aux processus La presse quotidienne r gionale s est constitu e sur un mod le rural en ad quation avec la contemporan it de la structure du territoire A la gen se de la constitution du journal qui se pr sentait au d part sous le nom d affiches en effet la France tait tr s rurale Deux perceptions oppos es du temps constituaient le contenu du journal Dominique Marine le on et le off ou les fausses confidences in Journalistes au quotidien d j cit 26 D une part un contenu sur le patrimoine le culturel comme constitutifs de l histoire de la localit et d autre part un contenu encyclop dique orient sur les d couvertes scientifiques sur l esprit du temps Le contenu du journal est aliment par des correspondances le directeur du journal collecte trie et diffuse ces nouvelles selon les deux axes d finis A l poque fin XVII d but XX ce n est pas la ville qui est porteuse d innovation la dynamique sociale est assur e par les transformations rurales dont la presse quotidienne se fait le porte parole Il est important de faire ces rappels historiques pour comprendre le mode de fonctionnement de la presse r gionale aujourd hui et les dysfonctionnements que cela peut entra ner De cette ancienne presse on retient trois crit res l articulation entre annonce et information l insistance de l histoire locale dans la construction de l image du lieu et l orientation moderniste des co
101. mergence de nouvelles collectivit s comme la r gion n a pas beaucoup perturb e la presse r gionale Jean Fran ois TETU in Ville et Information d j cit 27 On observe un mod le g n ral la presse locale au niveau de la hi rarchisation spatiale de l information informations g n rales en t te ou fin de journal puis les pages r gion d partementales urbaines Depuis 1982 ce d coupage pose probl me dans la mesure o tout est m l et qu il devient difficile de rendre compte de l information selon cette fragmentation administrativo politique Le journal conscient de la n cessit de pr server la notion de proximit comme facteur d identit pour les lecteurs ne proc de pas une remise en question du dispositif Alors qu il appara t de plus en plus que l urbanisation croissante moderne le rende obsol te Le double ph nom ne de d localisation et de surlocalisation est manifeste des journaux des grandes villes aujourd hui Sur la d localisation on remarque le rubricage th matique dans les pages r gionales et d partementales reprenant toute l activit culturelle par exemple sur la surlocalisation les principes de classement sont assez g n ralis s articles courts nombreuses illustrations photo comptes rendus des diverses manifestations L information locale qui concerne cette tude est ce qu on appellera reprenant l expression de Jean Fran ois T tu la micro locale c est dire celle trait e p
102. mmune d exercice Tout ce qui touche donc la notori t la position de notable dans la commune est carter des motivations des correspondants et surtout de leurs strat gies individuelles M me s ils r sident sur place ils n auront qu une notori t restreinte seuls en effets les petits villages permettent aux correspondants d affirmer tout le monde me reconna t et sait que je suis le correspondant du journal le Progr s Les correspondants en zone urbaine travaillent de fa on plus anonyme l gard du moins de leurs lecteurs car ils sont identifi s de fa on claire par leurs sources Le fait qu ils ne r sident pas dans la commune qu ils couvrent ouvrent le cercle de destinataires et de destinateurs que l on remarque en zone rurale o le correspondant crit pour sa commune en parlant des gens de sa commune pour les gens de sa commune Ici le triangle est rompu car le correspondant a d embl e une distance g ographique par rapport l information traiter Cette distance facilite de fait une approche plus professionnelle du traitement de l information Les chiffres en revanche ne peuvent pas illustrer le traitement de l information au niveau de la perception du territoire qui est d termin e en amont par la direction qui a tablit les cribles et le maillage Ce sont les analyses des papiers des correspondants propos es dans la troisi me section qui peuvent tre le point de d part d une r flexion autour de l appr hension
103. n La question est est ce que le quotidien d une communaut se r duit une f te des fleurs en zone rurale ce sera la f te du fromage et l ouverture de locaux d int r t social La r ponse du journal est celle ci Le correspondant traite toute l information v nementielle et ponctuelle et toujours selon le sch ma voqu plus haut description motivations but L information secondaire n est pas si diff rente en rubrique locale de l information primaire collect e par le correspondant du mod le de l ancienne g n ration Ces correspondants que l on retrouve en zone rurale sont au coeur de l information mais c est toujours par le biais d un discours circulant et autoris L information secondaire recueillie par le correspondant en zone urbaine vient sous la forme de dossiers de presse de communiqu s mais primaire ou secondaire l information en locale mane toujours des m mes sources 79 La correspondante dit tre libre dans le choix de ses sujets tant par rapport au chef d agence qu aux acteurs politiques et sociaux Elle peut effectivement ne pas couvrir un reportage un autre correspondant le fera ou un article dans le m me registre sera trait un peu plus tard La f te de l Iris repr sente sur une semaine trois articles de la correspondante L angle saisi cette ann e pour traiter le sujet a t la floraison anticip e ce qui pour une manifestation sur les fleurs n est autre que l annonce d un v neme
104. n correspondant local de presse il faut aimer l information sa r gion et son journal Cette motivation domin e par des liens affectifs une r gion caract ristiques des localiers s explique en partie par l histoire de la presse quotidienne r gionale Apr s la seconde guerre mondiale les quotidiens r gionaux sortis glorieux du conflit ayant pris favorablement position ont d velopp une information service de premi re n cessit tickets d alimentation coupons d essence Du service rendu la nation par le biais de celui garanti aux citoyens la presse quotidienne r gionale a d velopp un lien entre le journal et les lecteurs Leur histoire commune concr tement visible dans le journal a d limit les fronti res de l information en local La pr cision historique n est pas anecdotique elle souligne le partage d int r ts communs impossible aujourd hui les jeunes correspondants n ayant pas v cu les conflits chers aux anciens combattants Autrefois donc le correspondant partageait un savoir commun avec ses lecteurs ce qui faisait information pour eux faisait n cessairement information pour lui Les positions de Tarde et Tocqueville sur le journal comme lien social et comme garant de la civilisation Tocqueville introduisant l id e que le journal rend les gens visibles les uns par rapport aux autres illustrent l appropriation simultan e des lecteurs et du correspondant local de presse dans la constitution de l his
105. nalistes professionnels Le principe tait selon une conception rurale du traitement de l information une commune un correspondant Le souci tait alors pour les journaux r gionaux de disposer d informateurs dans tout le d partement couvert afin qu aucune information importante n chappe la r daction Le r le principal du correspondant valoris par sa position de repr sentant du journal tait de relayer l information pour valoriser sa commune La ligne ditoriale ou plus exactement l absence de ligne ditoriale encourageait l change de services entre le correspondant local et le journal C est probablement cette marginalit du correspondant dans le domaine de la presse crite qui a emp ch l mergence d tudes sp cifiques Comme l information tait trait par les journalistes eux m mes la cat gorie tudier s est impos e les journalistes professionnels Ce qui faisait autrefois information pour le correspondant est directement li l ambigu t des rapports entretenus avec les pouvoirs locaux 17 Une ambigu t non r sorb e aujourd hui encore Jean Marie Charon notamment voque cette ambigu t d s lors qu il s agit d information locale Cette fragile d limitation des fronti res entre information locale et pouvoir local s explique par la proximit exig e jusque l par les journaux comme garantie d une information exhaustive Ce qui faisait donc information pour le correspondant tait ce qui fai
106. nationale se pr occuper des int r ts territoriaux Dans le domaine de la presse r gionale on ne peut parler de strat gie id ologique comme guide politique le lecteur se r f re la presse nationale Le vecteur de la ligne ditoriale en presse quotidienne r gionale est la fonction de lien social comme maintien d une coh sion virtuelle On pourrait sch matiser la position spatiale du correspondant dans le champ journalistique de la fa on suivante Denis Ruellan Le professionnalisme du flou Identit et savoir faire des journalistes fran ais PUG 1993 Cette repr sentation qui place le correspondant au d but de l entonnoir illustre l loignement croissant mesure que l on se rapproche de la sph re du champ en g n ral Les cercles repr sentent le domaine d exercice des acteurs et des contenants et marque la s paration entre eux On pourrait aussi voir ces cercles comme la configuration d un escargot et imaginer qu il est possible de passer de l un l autre dans les deux sens Le correspondant pouvant devenir journaliste en presse quotidienne r gionale voire en presse nationale le journaliste professionnel de presse nationale pouvant quant lui travailler en presse r gionale et devenir m me correspondant local ce qui serait absurde Ce sch ma est volontairement horizontal car il ne s agit pas comme un escalier aurait pu le repr senter de paliers franchir Les cercles sont autant de zones plat en ad
107. nces de l homme en Rh ne Alpes tome 3 BOURDIEU Pierre L emprise du journalisme in Actes de la recherche en sciences sociales 1994 CHARON J M Les Fran ais et leurs m dias le doute toujours in M diaspouvoirs n 25 1992 CHARON J M Journalisme une profession en mutation in Communications et langages n 100 CHARON J M Les m dias du local in M diaspouvoirs n 18 1994 LEVY F Liaisons dangereuses in M diaspouvoirs n 18 1994 106 WOLTON Dominique Les Fran ais et leurs m dias la confiance reste faible in M diaspouvoirs n 18 1994 107
108. ndant L activit de correspondant n a jamais t v ritablement lucrative aujourd hui elle est plus institutionnalis e mais reste encore faible par rapport au temps effectivement consacr Le correspondant qui s engage est d embl e au courant que cette activit ne sera qu un appoint s il s agit d une petite commune Les choses sont en effet diff rentes pour les gros correspondants qui cherchent int grer le champ journalistique Pour eux la notion de disponibilit ne se discute m me pas c est force de pr sence sur le terrain dans la commune et au journal faisant de v ritables journ es de travail qu ils pourront peut tre devenir professionnel Le correspondant doit avoir en t te qu il n est pas un journaliste professionnel au sens strict du terme M me et la situation peut tre trompeuse s il r dige et g re sa commune d une mani re assez autonome il doit tre capable de relayer une information qui d borde du cadre de son champ d investigation C est dire toute information qui peut para tre dans les pages d partementales ou r gionales Litt ralement le correspondant doit tre conscient de ses limites Il n a pas en effet la ma trise professionnelle n cessaire pour traiter un sujet qui d passe le cadre de l information locale C est ce moment l que le correspondant doit avoir la pr sence d esprit de relayer l information un journaliste professionnel sans pr tendre participer l laboration de
109. ndant est aujourd hui le r dacteur de ses articles Mais le traitement de l information est le signe de strat gies diff rentes En campagne le correspondant cultive l effet de miroir tandis qu en ville le localier prend une distance par rapport au texte Cette conception est l adh sion une technique professionnelle L int gration syst matique des correspondants l entreprise de presse n est pas envisageable Pourtant la construction d un sous champ journalistique semble poindre dans le d ploiement de comp tences journalistiques au format local Cette tude fixe comme base une r flexion sur le correspondant une distinction urbain rural Une distinction n cessaire et justifi e pour que le correspondant devienne le membre d un groupe sujet d analyses ult rieures La professionnalisation d une partie des correspondants est en marche une tude sur les constantes fixer comme signes distinctifs du groupe est envisager Il s agit maintenant de saisir les degr s de professionnalisation des correspondants urbains et de d tecter l amorce d une th orisation de l activit pour d terminer la pertinence d un groupe le correspondant local professionnel 104 7 BIBLIOGRAPHIE 7 1 LA PRESSE EN GENERAL ALBERT Pierre La presse Paris PUF Que sais je 1982 ALBERT Pierre La presse Fran aise La documentation Fran aise 1983 BALLE Francis Et si la presse n existait pas JC Latt s 1987 BELLANGER C GODECHOT J GUIN
110. ne un correspondant La diff rence introduite par le maillage est une organisation sur le terrain Pour chaque dition nomm e une agence locale a t cr e Cette d centralisation avant la mise en place des agences c est la r daction centrale la Charit qui g rait le r seau des correspondants est un d ploiement technique de la gestion de l information Car le d coupage en ad quation avec les structures locales ne red finit pas ce qui fait information Conjointement cette d limitation des fronti res de traitement de l information le service du Grand Lyon a tabli le syst me des cribles Ces cribles sont en fait l illustration du d coupage g ographique dans les colonnes du journal des cadres rigides qui d terminent la place accord e au traitement de l information pour chaque commune d sign e Cette attribution de place accord e s est justifi e par la taille de celles ci Le pr c dent dispositif qui soulignait l absence d un mod le de pages tait devenu ing rable y compris au niveau de la distribution C est en terme de logique marketing que s est d velopp ce nouveau mod le l Pour avoir une vision g ographique du d coupage du territoire je vous renvoie l annexe 1 la carte des ditions d taille cette r partition la base de l tablissement des cribles Pour avoir une id e des cribles je vous renvoie l annexe 2 une page de l dition E surlign e illustre ce pr maquettage
111. ne fait certainement pas l unanimit dans la commune Pour que cette cole puisse s installer des accords ont du tre sign s des acteurs sociaux ont peut tre exprim une opposition hors l tablissement est pr sent que soient prises en compte toutes ces consid rations Il y a une cole d art chr tien dans le village cela draine une population ext rieure met en valeur la commune c est donc un bien pour la localit Le correspondant pr sente l cole le plus naturellement possible Ce n est toujours que l ext rieur qui est montr sans recherche des forces en pr sence dans la recherche de subventions par exemple L emploi du nous comme proc d d identification commun freine toute analyse ult rieure Le correspondant fait du nous le crit re d identification et l utilise pour justifier toutes les initiatives et v nements de la commune Cet emploi du nous traduit un rejet de tout les individus qui ne sont pas du haut Beaujolais c est de l autocontemplation L effet de miroir produit par le nous est clairement d celable L usage de la citation en zone urbaine est le signe d une distance prise par le correspondant qui tend une compr hension extra locale des articles Pour la zone rurale en revanche les proc d s d identification employ s le nous en l occurrence emp che toute identification possible par une personne trang re au cercle en question aucun moment en effet la parole n est donn e aux acteurs soc
112. ne rurale ou en zone urbaine le simple fait de s annoncer comme le correspondant du journal suffit produire la m prise Au cours des diverses manifestations auxquelles il assiste le correspondant entend inlassablement nous saluons la presse qui s est d plac e la presse a bien daign venir ce soir la presse est l on verra bien ce qu elle fera dans le journal demain etc Quand sa pr sence est voulue le correspondant est accueilli de fa on conviviale en revanche quand il s agit d une r union pol mique le correspondant est tant t rejet tant t menac Quelle que soit l attitude de ses interlocuteurs il n en reste pas moins vrai que le correspondant est assimil un journaliste par cette formule g n rique la presse 60 Ceci est vrai en zone urbaine o le correspondant souvent non r sidant de la commune se d place comme un professionnel de la presse sur les lieux de rendez vous participe aux conf rences de presse propose des entretiens l agence du Progr s Et c est d une autre mani re vrai galement en zone rurale o le correspondant repr sente le journal le seul prescripteur entre les individus et la r daction d un article Les gens me craignent un peu par cette phrase un correspondant en zone rurale dont la production est analys e en troisi me section exprime ce pouvoir Comme repr sentant du journal il est la presse le journaliste celui qui peut r diger dans le journal celui qui l
113. nitivement le lecteur dans le traitement de l information locale Le correspondant est lui m me le t moin et l acteur des v nements dont il rend compte dans le journal Le lecteur est associ Le nous emp che toute autonomisation du lecteur par rapport la communaut dont il est question Pour nuancer la place du lecteur en zone rurale par rapport sa position de spectateur en zone urbaine il faut introduire une notion d activit du lecteur induite par le nous Il n est pas d tach le correspondant l associe sa vision de la description du monde Cette place du lecteur qui en fait un spectateur actif forcement concern par les v nements qui ponctuent l histoire de la commune exclut tout lecteur tranger aux pr occupations des instances repr sent es Il faut comprendre par l que le lecteur s il n adh re pas la position du correspondant avanc e comme la position de l ensemble de la commune est rejet du cercle Le correspondant s approprie le lecteur comme un co scripteur il l entra ne dans l adh sion d une politique locale fond e sur l exposition positive de la commune La place de spectateur du lecteur en zone urbaine laisse un espace de distanciation au lecteur la description donn e des v nements n implique pas sa responsabilit Ici en campagne le lecteur est actif sa place suppos e est active Le pros lytisme pratiqu par le correspondant tend convaincre l ensemble de la communaut du bien fond
114. nt familiers des visages connus selon la loi de proximit Ce postulat pourrait aussi fonctionner sur des sujets locaux faisant le lien des pr occupations de fond Hors la logique en presse quotidienne r gionale reste celle de la publication de la nouvelle Dans ce sens le r le du correspondant local n a pas beaucoup volu L illustration syst matique comme article vendeur est une logique qui d bouche directement sur une vision parcellaire de la construction de l histoire de la commune Cette vision de l information parcellaire mais l chelle mondiale est abord e par Alain Accardo propos de la t l vision pour l information locale c est pareil On suppose que le lecteur veut le plus d images possibles que le texte l ennuie et que les sujets trait s doivent tre le plus morcel s possible afin que tout le monde soit satisfait La place du lecteur dans les articles de la semaine s lectionn e est double D une part par la forme par la technique plus professionnelle de la correspondante il est exclu du texte Nous verrons par exemple que le correspondant en zone rurale implique le lecteur par l emploi excessif du nous 3 Alain Accardo Journalistes au quotidien d j cit 84 D autre part il est int gr comme spectateur potentiel de ce qui est d crit La justification des politiques locales dans les articles cit s tendent le persuader de l image positive de sa commune La valorisation des projets et des v
115. nt qu aujourd hui les correspondants sont les r dacteurs en locale Cette partie portant sur le contenu de l information par le texte traduira l volution ou la non volution fondamentale en information locale port e par ses vecteurs les correspondants La d marche entreprise de type constructiviste caract ris e par une intention et d finie par le projet posera sans doute le probl me de la validation La m thode empirique choisie pour l tude et bas e sur l observation des ph nom nes pourrait sembler irrecevable S appuyant sur des mots d Horkkeimer 1972 sur nature pist mologique la recherche se voit trop fr quemment imposer ses objets par les m thodes dont on dispose alors qu il faudrait adapter les m thodes l objet l tude se laissera guider par l essence de l objet observ 10 1 1 HYPOTHESES 1 Le r seau de correspondants locaux de presse volue vers une population plus jeune et plus d tach e de sa commune d exercice en zone urbaine est ce le signe d une perception diff rente du territoire ou d une attitude purement technique Est il possible de parler d une volution deux vitesses selon la zone g ographique d exercice 2 L tablissement d une typologie de la population correspondant au Progr s permettrait elle de faire ressortir des crit res et des constantes sur le profil du correspondant rural et urbain 3 Les correspondants locaux sont aujourd hui des r dacteurs leurs strat gies
116. nt rat L information n aurait pas pu merger sous le titre Cette ann e l iris ne sera pas en f te parce qu il n est pas question sans pour cela que les responsables du service de communication aient besoin de pr venir le correspondant que cet v nement ne soit pas annonc traditionnellement comme la grande r union de l ann e La ville est en repr sentation sur deux jours expos e d autres regards que ses habitants tout le monde est cens en tirer gloire il ne faut pas d truire l v nement l avance Le mod le positiviste Tous les articles de la correspondante mettent en vidence un mod le positiviste Il faut comprendre ici le mod le positiviste comme l id ologie dualiste spontan e du journalisme L activit de journaliste suppose un savoir sur le monde le journaliste d crit traditionnellement une r alit des ph nom nes auxquels il trouve des causes Dans cette logique les acteurs politiques et sociaux sont d finis par une intention on num re les buts et les causes et dernier l ment on n apporte aucune r ponse des questions de fond L ouverture d un local de la CAFAL en est un exemple clair A travers l emploi de termes optimistes redynamisation du quartier facilite permet trouver des r ponses la correspondante met en avant la politique de la mairie en faveur d une pr occupation sociale L ouverture d un local ne r soudra pas des probl mes de fond pourtant class sous la r
117. ntenus destin s l lite locale En d pit des transformations subies en deux si cles on retrouve dans la presse moderne des caract ristiques de cette presse ancienne A propos des transformations principales Jean Fran ois T tu note la politisation des contenus dans un premier temps par les d veloppements des moyens de transmission dans un deuxi me temps par la d volution aux r gions de certaines attributions de l tat depuis 1982 l alphab tisation ouvre la lecture un plus grand nombre d o l impossibilit l information politique d tre partisane le d veloppement de la vie associative fait du journal le relais indispensable de cette publicisation Ces transformations ces volutions se sont produites dans une France majoritairement rurale apr s 1950 et l urbanisation du pays la presse quotidienne r gionale n a pas suivi les mutations en cours Les arrondissements et quartiers sont devenus les communes d antan sur le syst me un lieu un correspondant Le principe reste donc celui d un correspondant issu d une localit et qui crit pour des lecteurs de cette m me localit Partant de cette caract ristique de la presse r gionale on comprend que ce dispositif participe exprimer la forme ancienne du rapport la localit Le d coupage des pages constituant le journal suit comme nous l avons d j voqu le d coupage administratif et politique sur le sch ma d partement canton commune L
118. ntraintes g ographiques tant beaucoup plus l g res et le nombre de jeunes dipl m s en recherche d emploi beaucoup plus nombreux C est sans doute aussi l introduction d une r mun ration propre l activit qui induit une relation hi rarchique plus forte On paie le correspondant pour un travail il faut que le travail soit bien fait Cette affirmation peut tre lue comme un lieu commun pourtant cette pr cision semble aussi n cessaire La direction du service du Grand Lyon s est appliqu e liminer peu peu tous les correspondants qui n acceptaient pas ces nouvelles contraintes pour s entourer d individus acceptant de fait cette soumission hi rarchique Bien qu aucun contrat ne lie les deux parties cette mani re de travailler entre comme condition dans le recrutement C est d sormais une r gle qui pourrait empiriquement se d coder comme un signe de d ontologie dans l activit de correspondant local de presse 50 3 L INDIVIDU CORRESPONDANT 3 1 DISTINCTION JOURNALISTE CORRESPONDANT 3 1 1 Sur le statut La d finition du correspondant de presse donn e dans le Larousse est la suivante journaliste qui ne travaille pas au si ge d un journal et qui transmet du lieu o il se trouve province tranger des informations ou des articles Cette d finition du correspondant entendu comme journaliste professionnel ne caract rise pas le correspondant local de presse La d finition du localier journaliste
119. nyme de privil ge Le travail demand tait de transmettre l information collect e autour d un verre d une r union de mairie d un bavardage circulant sur un sujet etc Pour les lecteurs attentifs qu taient alors les correspondants locaux l abonnement gracieux tait satisfaisant A partir du mode de r mun ration l appel un correspondant tranger la commune qui s y serait rendu sp cialement dans le but de collecter de l information aurait t plus d licat C est d ailleurs au moment o le mode de r mun ration a volu que la population correspondant a commenc se transformer L vidence locale trouvait donc plusieurs justifications dont les deux acteurs principaux en pr sence tiraient satisfaction Pour le journal ces pros lytes passionn s assuraient un relais gratuit repr sentaient fi rement le journal dans la commune et permettaient aux journalistes professionnels de ne se d placer qu en cas de n cessit ce qui repr sente un gain de temps en mati re de tri de l information Pour les correspondants locaux le prestige li l activit plus l acc s gratuit la lecture du quotidien suffisait contenter leurs strat gies individuelles L apparition d un durcissement de la conjoncture conomique plus le vieillissement de ces correspondants ancienne g n ration ont particip au changement quantifiable aujourd hui Cette vidence locale tait donc r elle pour les correspondants de l
120. oit des appointements fixes et remplit les conditions pr vues au paragraphe pr c dent pr cise que cette qualification de journaliste donn e au correspondant travaillant salaire fixe n a rien de nouveau puisque le paragraphe 1 du m me article leur donne droit la carte professionnelle Dans les faits seuls les pigistes professionnels sont des journalistes c est dire d tenteurs d une carte de presse sinon ils sont des correspondants Sur la question Manuel Molina conclut malheureusement la confusion des mots a consolid la confusion des situations C est dire si le flou r gne autour des termes de journalistes pigistes et correspondants Ils sont abusivement amalgam s alors que concr tement les positions sont tout fait diff rentes Manuel MOLINA Les journalistes statut professionnel libert et responsabilit p 53 citant un article du code du travail Legipresse 1989 55 3 1 2 Sur les droits et les devoirs en criture Correspondants et journalistes n ont pas du tout les m mes droits et devoirs en ce qui concerne l criture Les correspondants en effet sont d tach s de l entreprise de presse ils ne sont pas responsables de leurs crits Il faut comprendre par l qu en tant que non professionnels leurs articles s ils paraissent avec des atteintes la vie priv e notamment sont sous la responsabilit de professionnels C est le directeur de la publication qui devra n gocier un ventuel proc
121. ommune d adoption Il s est port candidat au poste de correspondant local la mort de son pr d cesseur Il est correspondant local du progr s depuis 1987 Son activit de correspondant lui a permis de s int grer d finitivement la commune tout le monde me reconna t alors qu il m est impossible de conna tre tous les habitants personnellement A une poque alors qu il songeait stopper son activit le maire lui a crit pour le prier de continuer le maire il est comme moi on est motiv pour animer la commune Il admet timidement qu il est un notable dans la commune je suis invit toutes les manifestations quand il se passe quelque chose d important je suis toujours pr venu les gens me craignent un peu Il revendique le fait de n tre pas journaliste ce n est pas son m tier mais dit il j ai m me une carte de presse de correspondant avec cette carte je passe partout et je rentre dans les mus es gratuitement Incontestablement pour lui tre correspondant local de presse lui garantit une certaine notori t dans sa commune on peut parler de prestige li l activit d ailleurs ce n est pas pour l argent que je le fais Il ne travaille pas en agence il s y rend de temps en temps pour prendre des dossiers Il s est enti rement quip chez lui en mat riel informatique moniteur modem fax imprimantes Minitel Il imprime ses articles chez lui et les faxe directement l agence Il entretient d
122. on peut s adresser pour parler d un sujet qui pr occupe mais dont il faut se m fier par crainte de lire des r v lations dans le journal En zone rurale de surcro t les gens se connaissent tous pour la plupart la rumeur va toujours bon train et un mauvais article dans le journal c est l impopularit garantie En zone urbaine le correspondant qui a une attitude de plus en plus professionnelle dans sa fa on d exercer est pris pour un journaliste La signature dans le journal la possibilit de joindre le correspondant l agence du Progr s qui ressemble une r daction L outillage informatique les sonneries inc ssantes de t l phone le d sordre ambiant la machine caf le fax le tableau surcharg autant d l ments qui cultivent le mythe cr e autour du journaliste Lorsque qu un individu entre dans une agence locale du Progr s il est dans un univers professionnel C est ici qu il va s entretenir avec le correspondant entour de journalistes professionnels et d une agitation r dactionnelle qui le place dans une position de domin Les raisons de cette m prise locale sont motiv es par des situations diff rentes en zone urbaine et rurale mais elles conduisent toutes prendre le correspondant pour un journaliste celui qui crit dans le journal En zone rurale le correspondant est la seule trace du journal dans la commune il fait autorit pour ce qui est susceptible d tre trait ou non En zone urbaine l
123. on s en tient aux aspects techniques de la collecte et du traitement de l information Une comparaison dont la limite est purement g ographique a priori Stricto sensu il relaie de l information que le journal lui confie aujourd hui une part r dactionnelle dans le cadre de la commune n est en aucun cas le signe d une professionnalisation tendant vers le journalisme A premi re vue on pourrait en effet avoir l impression que le correspondant de la source la sortie papier de l information est un micro journaliste Mais cette intrusion dans le champ se limite aux fronti res du d coupage du territoire Il pourrait s agir d une strat gie des patrons de presse pour exiger une ind pendance du correspondant sur le terrain en m me temps qu une l gitimation refoulant l interventionnisme des divers acteurs politiques et sociaux Mais et il est important d insister sur ce point cette professionnalisation ne d borde pas des pages locales En effet lorsque l information collect e est susceptible d tre trait e en v nement le correspondant local redevient le relais 40 Ce qui a vraisemblablement chang c est l volution du correspondant en journaliste local traitant l information micro locale Hors de ces pages qui sont chaque jour une repr sentation des communes dans des ditions diff rentes formant des cahiers sp cifiques l information est trait e par des journalistes professionnels Les journalistes de la r daction
124. onnelle L agence contr le tous les correspondants de l dition c est dire que tous les papiers transitent par le bureau du chef d agence ou de son second Il n est plus question y compris en zone rurale que les correspondants exp dient de leur propre chef leurs articles au secr tariat de r daction Selon leurs communes les correspondants doivent fournir un nombre N de papiers par semaine Pour que les cadenciers soient respect s la pochette du menu un trieur r pertoriant toutes les communes de l dition doit contenir le programme du correspondant pour la semaine Les pr visions en terme de place sont d termin es sur une dur e d une semaine maximum C est gr ce ce menu que le chef d agence peut pr maquetter sa page en fonction de la publicit Les papiers doivent tre transmis Chassieu avant 16 heures apr s il est trop tard pour une parution le lendemain Le travail en J plus un c est dire le soir pour le lendemain est de l ordre de l exceptionnel p riode lectorale gros faits divers la plupart du temps tout est planifi plusieurs jours l avance C est le chef d agence ou son second qui transmettent les textes au secr tariat de r daction par le biais du r seau informatique Auparavant c tait la navette qui r cup rait les articles puis le fax Les photos elles transitent toujours par la navette d o la n cessit de pr voir les articles l avance 62 Jusqu 16 heures le secr
125. onnels sont s par s par la d tention d une carte et une relation salariale avec l entreprise de presse Quand on parle de correspondant il faut pr ciser correspondant local de presse pour l information locale Toujours propos du statut le correspondant est cens avoir une activit principale lui garantissant une protection sociale sinon c est son statut de travailleur au prorata de ses revenus qui assurent cette protection par le biais de cotisations volontaires Le journaliste comme salari b n ficie des avantages et inconv nients des salari s sa position est consid r e comme enviable au niveau fiscal notamment par rapport aux autres actifs 54 La carte de presse est le clivage incompressible entre le correspondant local et le journaliste Pour tous les correspondants dont c est l activit secondaire cette d limitation ne fait m me pas question en revanche pour ceux qu on appelle gros correspondants la fronti re est plus mal accept e Souvent cette cat gorie de correspondants aspire devenir journaliste c est dire devenir des localiers autoris s un regard plus critique sur l information traiter Il est paradoxal de trouver dans les textes de loi des pr cisions sur le correspondant local de presse qui l assimilent au journaliste Manuel Molina citant le code du travail Le correspondant qu il travaille sur le territoire fran ais ou l tranger est un journaliste professionnel s il re
126. ons l office le dimanche il consacre en effet beaucoup d articles sur des sujets relatifs la religion 90 La place de l information secondaire est plus limit e qu en zone urbaine en raison notamment de l loignement du correspondant par rapport l agence Pour avoir une information qui soit publi e dans le journal les agents politiques et sociaux doivent directement rencontrer le correspondant Il est entendu entre le maire et le correspondant que toutes les publications officielles transitent par le fax et sont directement exp di es la r daction Chassieu sans subir la moindre correction ni relecture du chef d agence Pour le reste de l information essentiellement orient e sur des sujets qui mettent la commune en repr sentation positive le correspondant invit toutes les manifestations puise sa source d informations La place de l information primaire est majoritaire car le correspondant participe la vie de la commune Comme notable il aime r pondre aux invitations avec son pouse o dit il nous sommes toujours tr s bien re us Tous les articles retenus ont comme source de l information primaire Ce qui exprime le fait que le correspondant est sur place pour tous les sujets abord s Tr s int gr dans le milieu associatif et politique local le correspondant est au courant de ce qui se d roule dans la commune quand il n en est pas l instigateur L article sur la visite de TF1 par exemple est le fruit
127. ons d atteintes l int grit la paix publique etc En tant que journaliste averti il ne doit pas commettre ce genre d abus dont les limites sont perp tuellement remises en questions L avertissement fait aux correspondants n a lui aucune valeur officielle son respect est ceci dit tr s appr ci 3 1 3 Sur l int gration au champ Les correspondants locaux ont du mal se positionner dans l entreprise de presse Il existe d j une distinction importante au coeur m me du r seau de correspondants d termin e par des strat gies individuelles diff rentes On pourrait distinguer deux groupes majeurs de correspondants locaux Le premier les correspondants dont c est l activit principale Pour ceux l l enjeu est souvent de devenir journaliste d int grer le champ Le deuxi me groupe est compos des correspondants pour qui l activit est l expression d un investissement dans la commune d un compl ment financier La majorit du r seau est aujourd hui encore compos e de correspondants appartenant au second groupe 57 Le correspondant local de presse a beaucoup de difficult int grer le champ journalistique L int gration serait plut t ressentie comme une intrusion La question est de savoir si le correspondant doit investir le champ journalistique dans sa forme actuelle ou s il doit constituer un champ qui lui serait propre et qui tiendrait compte des particularit s de la rubrique locale Aujourd hui il n exist
128. ppointement attractif Il faut continuer dans ces zones faire valoir la notion de prestige et la reconnaissance locale Le fait que ces communes ne soient pas attractives pour de jeunes correspondants enclins acqu rir une technique professionnelle incite l embauche de correspondants de l ancienne g n ration C est dire des correspondants qui ne se d placent pas en agence qui sont tr s s dentaires qui traitent l information qui leur avis peut mettre la commune en avant de mani re positive qui jugent logique que les secr taires de mairie crivent les articles sur les conseils municipaux etc On est ici dans une autre dimension du traitement de l information Cette situation ne semble gu re pouvoir voluer dans un sens plus professionnel ou du moins plus proche d une appr hension urbaine de l information L essentiel est de conserver des relais dans toutes les communes de ces zones pour lesquelles l volution est au ralenti Seules les points les plus urbains de ces ditions semblent se rapprocher de l chantillon en zone urbaine 69 Les ditions les plus urbaines sont l dition E agence d Oullins l dition K agence de V nissieux Car les autres ditions bien qu elles contiennent des villes en forte progression d mographique sont entour es de communes tr s rurales d ailleurs on note pour ces ditions des d tails qui t moignent de cette mixit de paysage Pour les ditions E et K on peut parler d une
129. presse Rentr e au Progr s par l interm diaire d un ancien correspondant mademoiselle A a d embl e pris son activit tr s au s rieux esp rant m me devenir journaliste professionnelle Elle appartient la nouvelle g n ration de correspondants qui n a connu que le travail en agence sur des outils professionnels Ses strat gies individuelles se caract risent par un d sir d int grer l entreprise de presse pour laquelle elle collabore A propos du statut et de la r mun ration elle pr cise que ce statut n est pas adapt certains mois travailler me co te de l argent La question de la r mun ration est source de r ponses floues Sa responsable d agence lui a donn comme fourchette un prix approximatif de 100 francs par article paru frais inclus C est une r ponse qui ne satisfait pas v ritablement la correspondante Ce prix ne pr cise pas en effet quelle sorte d article est mieux r mun r et tout ce qui concerne la vie locale c est dire les annonces quotidiennes qui exigent une remise jour constante et un d placement la bo te aux lettres sur la commune n est pas pris en compte dans le calcul des honoraires Sur le travail en agence elle exprime le c t stimulant c est un plus de c toyer les professionnels et les autres correspondants cela me permet de me former en continu de rester dans ce bouillonnement n cessaire la r alisation de mon travail Sur la subordination par rapport au pouvoir loca
130. presse locale Vie Ouvri re Bruxelles 1981 46 Gabriel Ringlet se demande si dans la locale la vie la f te la politique la culture le travail en un mot le lot commun toute existence humaine ne se trouvent pas r duits quelques st r otypes Cette question qui prend la forme d un constat r v le les cons quences de la collecte et du traitement de l information en micro locale particuli rement Le bon correspondant au journal Le Progr s est celui qui r pond quotidiennement la question quoi de neuf Il est charg de recueillir toutes les nouvelles dans la commune et particuli rement ce qui lui est donn comme information Chaque ann e les m mes banquets les m mes manifestations les m mes tournois rien de bien neuf en somme pourtant c est ce qui lui est principalement demand Recueillir une nouvelle ce n est pas chercher une information c est apprendre que telle chose se pr pare ou qu une autre est arriv e et la propulser dans les colonnes du journal l avenant La nouvelle tablit scrupuleusement l tat civil elle n tablit pas de courbes d mographiques la nouvelle est un recensement permanent d un quotidien masqu par les agitations des diff rents acteurs locaux La nouvelle est n cessaire elle arrive en amont de l information le correspondant recueille cette nouvelle son travail est de la relayer Aujourd hui il traite lui m me cette nouvelle selon des cribles pr alablement d finies
131. quation avec un repr sentation g ographique qui d limitent des fronti res spatiales La presse nationale et la presse quotidienne r gionale en effet se partagent des espaces de recherche et de traitement de l information bien pr cis L l ment qui place le cercle de la presse nationale comme englobant est qu elle peut dans l absolu traiter d informations tr s locales ce qu elle peut faire l occasion de faits divers par exemple Les journalistes de presse nationale et de presse quotidienne r gionale sont eux d pendants de la sph re d intervention de leur support Il ne faut pas voir le cercle du correspondant comme le centre mais comme l espace d intervention le plus limit C est dans cette perspective que ce sch ma illustre sa position et son champ d exercice Le correspondant de presse locale est loign du journaliste de presse quotidienne r gionale et tr s excentr du journaliste de presse nationale Il n est pas l ext rieur du cercle bien qu il soit par d finition statuaire un travailleur ind pendant car il est spatialement tr s pr s de l information collecter et de son traitement Le correspondant local de presse ne travaille pas sur d p ches d agences il est la source de l information C est une des raisons pour lesquelles il y a pratiquement autant de correspondants que de communes Cet l ment qui est une constante de l activit voir comme une contrainte limite l assimilation du correspondant
132. r de ce g te je le fais car c est un bien pour la commune cela nous am ne des visiteurs et d veloppe le tourisme Sa motivation personnelle l entra ne naturellement dans un mod le positiviste Le g te est d crit l appui de termes toujours laudatifs l accueil le cadre le paysage le confort cela confirme les appr ciations not es sur le livre d or La description de la structure est faite l occasion d une classe verte les parents se d clarent ravis les coliers sont heureux Dans tous les articles on note le m me mod le qui n est pas masqu par un recul professionnel il s agit de promouvoir La f te des conscrits est galement un exemple de ce sch ma Le correspondant fait une description de la manifestation les buts et les motivations annonc es sont le rassemblement d individus de bonne volont peut tre un exemple suivre Le fil conducteur de tous les articles du correspondant est la d monstration de ce qui est bien pour la commune et par cons quent pour les habitants de la commune Le journal est l occasion de montrer toutes les aspects positifs du dynamisme de la commune Le correspondant rural ne subit aucune pressions il est d accord avec toutes les initiatives quand il n en est pas l instigateur Il ne se pose pas de question sur la distance prendre par rapport aux sujets trait s il ne traite que les informations qui lui semblent int ressantes Quand il n est pas d accord cette ann e c tait
133. r exemple Quoiqu il en soit le correspondant comme population de masse compar e l lite constitu e des journalistes une distinction mise dans le domaine scientifique par Price la source de l information doit viter tout traitement partial de l information D une part cela d passerait le cadre de ses comp tences et d autre part cela ne s int gre pas dans la vision journalistique du Progr s qui d tache le journaliste du commentateur Le correspondant est un t moin impartial de l information Une d finition apport e au coeur de la direction du service comme postulat de qualit d exercice ZDerek John de SOLLA PRICE in Aux sources de la scientom trie Xavier POLANCO in 35 2 2 4 D tachement par rapport au pouvoir local D apr s ce que nous avons vu jusqu ici le r le du correspondant doit pouvoir se r sumer ainsi ou du moins la perception du r le du correspondant obtenue partir de l analyse du territoire Un champ d investigation d termin par le d coupage g ographique comme crit re d appr hension de l information Une disponibilit maximale par rapport au temps que l activit demande la r duction des trajets tant souhaitable Le correspondant doit faire preuve d objectivit et d exhaustivit il est un informateur un annonceur Pour finir comme condition ultime et in vitable aujourd hui le correspondant doit tre d tach du pouvoir local C est dire ne pas avoir de lien
134. raut local en p ril La fonction du correspondant comme donneur de nouvelle est indispensable et ne peut tre garantie que par lui il est en effet le dernier tre la source de l information Mais la nouvelle qui prend son sens comme information ne peut elle seul garantir le maintien du lien communautaire la rubrique locale ne peut pas continuer d exister sous cette forme l car son cadre d investigation d borde aujourd hui des cribles qu elle a rig es comme mod les de repr sentation de la cit 2 3 5 Contre les correspondants chefs de leurs communes Le service du Grand Lyon qui g re le r seau des correspondants du Rh ne a fait une chasse aux sorci res au cours de sa r organisation Autrefois lorsque le correspondant travaillait de mani re anarchique il tait ma tre dans sa commune N ayant aucune contrainte de parution de tri de l information il relayait l information qu il consid rait comme importante Il tait alors souvent li une quelconque partie dans le village et l information distribu e manait souvent d un m me groupe Aujourd hui nous l avons vu le correspondant local ne peut plus tre impliqu dans la vie politique quand il l est dans la vie sociale il ne doit pas privil gier les associations auxquelles il adh re Le recensement pr cis des correspondants ainsi que l attribution de communes et d un cadencier nombre de papiers para tre par semaine sans oublier le pointage des
135. rces elles m mes L espace r serv la commune chaque jour dans le journal cr e des habitudes le lecteur le lecteur source s approprie cet espace Il lui semble qu il a le droit de figurer si d autres que lui ont fait l objet d un article dans le journal Le correspondant pour capter ces sources d information diverses doit tre l aff t Quand il tait un membre part enti re de la cit le correspondant pouvait au d tour de conversations personnelles obtenir des informations Hors sa vision alors n tait pas de capter de l information mais de rendre une image et la plus positive possible de sa commune Aujourd hui qu il est plus d tach de son lieu d exercice m me si il y vit le correspondant doit prend du recul par rapport ses sources Le correspondant est partag entre la tendance la professionnalisation et la m fiance qu elle peut engendrer D une part elle peut lui permettre de rejeter certaines informations estim es incontournables par ses sources et d autre part elle l loigne d une proximit propice aux confidences La question des sources d information en mati re de locale est tr s complexe Elle met en jeu des communications la fois publiques et personnelles C est une des raisons pour lesquelles Jean Marie Charon postule que d embl e existe une ambivalence quand on aborde la question de l information locale Le correspondant peut multiplier ses sources d information volont au
136. re Cette neutralit qui exclut toute analyse est consid r e comme une qualit pour le correspondant Le raisonnement de la direction est plus pouss encore si le correspondant parvient tre un t moin pr cis de l environnement qu il doit d crire alors il peut tre assimil un journaliste Car le journaliste est un t moin Cette appr hension erron e du m tier de journaliste s explique en partie par la nature m me de la presse quotidienne r gionale Mais cette position pose aujourd hui des probl mes quant la captation m me de l information L exhaustivit impartiale command e par la direction encourage l information institutionnelle La rubrique locale reste en effet pour les agents politiques et sociaux un moyen de faire part de leurs annonces il est d autant plus difficile apr s de traiter autre chose que de l v nementiel Les diverses manifestations rencontres r unions politiques sont l occasion pour les acteurs politiques et sociaux de se manifester et de traduire leur dynamisme La locale demeure une s rie de compte rendu quotidien honorant tour tour un panel repr sentatif des membres actifs de la commune L information reste en surface des v nements qui la font jaillir le correspondant est aujourd hui plus encore qu hier un t moin quasi passif de ce qu on lui donne traiter comme information Cette exigence de la direction l gard des correspondants entre dans une strat gie de m nagement
137. re l id e que l information locale n a d int r t national qu titre anecdotique Dans le cadre de cette conception globale de l information le correspondant peut tre avant tout consid r comme un relais C est d ailleurs cette capacit de d gagement quand l information devient v nement au profit de journalistes professionnels que la direction valide comme qualit Le correspondant est l indicateur de situations pouvant de mani re ponctuelle illustrer des mouvements g n raux le reste du temps il d crit la quotidiennet de la commune en surface il renvoit une image Quand cette image fait v nement c est qu il y a rupture avec l ordre g n ralement relat c est la distorsion qui dramatise l information et op re la transformation en v nement L information locale dans sa dimension nationale ne peut tre trait e que par des professionnels La dimension nationale de l information r gionale suscite l int r t de la presse nationale qui se dirige inexorablement vers une d centralisation de l information Ce regain d int r t pour l information r gionale s explique en partie par la diversit g ographique des lecteurs de presse nationale Mais seul le journal r gional peut assurer l information de toute proximit Jean Paul Bresset r dacteur en chef du journal Le Monde s exprimait dans ce sens l occasion d une rencontre avec les lecteurs Lyonnais en Mars 1997 L information r gionale int resse la presse national
138. rt du public et des sources lorsqu un sujet prend des proportions d v nement Nous avons vu dans la premi re partie que le correspondant reste un relais pour ce qui d borde des pages locales Cette constante d coule de la vision m me de l information locale d finie par des fronti res administratives et politiques Le correspondant n est pas m me de traiter une information en la reliant des processus profonds L attribution d une carte professionnelle pour les correspondants ne serait pas la cause d une nouvelle appr hension de l information en locale mais une autre analyse du territoire aboutirait peut tre elle une professionnalisation de l activit qui passerait alors par une distinction propre la fonction Le statut de correspondant local cart du champ professionnel participe la vision de quantit n gligeable de l information locale Comme le souligne Ringlet l information locale n est pas moins int ressante qu une information nationale ou internationale c est sa fa on d tre trait e qui la rend m prisable La micro locale est trait e par les correspondants locaux car un d ploiement de professionnels dans toutes les communes serait aussi absurde que co teux mais la professionnalisation de l activit devrait passer par une marque visible dans le champ largissant le champ d investigation du correspondant local de presse Pour r sumer au niveau du statut correspondants locaux et journalistes professi
139. s ces toutes petites communes elles sont les secr taires de mairie les ditions A et B sont d ailleurs les seules avoir aujourd hui encore des correspondants en place dans les mairies C est un statut qui est r dhibitoire dans la perspective d une embauche pour les zones urbaines o la direction du journal s oppose clairement au recrutement de secr taires de mairie Les endroits o les correspondants sont les secr taires de mairie le journal fait office de bulletin municipal On sait au moins dans le cadre de cette tude pour un cas et le correspondant parle d un ph nom ne courant dans la r gion que le correspondant reprend les textes transmis par le secr taire de mairie Si le correspondant le fait le secr taire de mairie mieux plac encore trouve le support pour toutes les communications de son maire Cette pr cision est importante car elle situe ce qui fait information pour le correspondant en zone tr s rurale en micro locale Ce qui fait information c est la m t o municipale Apr s calcul il appara t notamment dans l dition du Beaujolais que plus de 60 des correspondants sont l depuis plus de dix ans L interpr tation de ce chiffre se range la th se avanc e ici d une absence de mutation du correspondant en direction d une professionnalisation Dans cette dition on garde les correspondants car il est difficile de les remplacer ce sont pour la plupart des petites communes qui ne garantissent pas un a
140. s locaux sur sa position sociale sur sa relation avec le journal La premi re vidence vraie aujourd hui encore est la proportion majoritaire de correspondants par rapport aux journalistes professionnels Il y a une vingtaine d ann es le r le du correspondant variait selon sa disponibilit il n tait qu un relais d informations limit l information service Un constat partag entre autre par Archambault et Lemoine Les deux auteurs introduisent en plus une notion de prestige li e l activit de correspondant Christian SAUVAGE Journaliste une passion des m tiers CFPJ 1989 FE ARCHAMBAULT J F LEMOINE 4 milliards de journaux Paris ed Alain Moreau 1977 15 Etre correspondant local de presse tait alors la garantie d une certaine reconnaissance dans la commune le localier tait une figure locale Profond ment attach son journal qui la plupart du temps le r mun rait en abonnements il se contentait de cette accession la gloire communale Le correspondant qui tait alors l instituteur du village le cur ou le secr taire de mairie pros lyte passionn de son journal tait un notable parmi les notables Fran ois Archambault et Jean Fran ois Lemoine donnent trois crit res n cessaires pour tre un informateur provincial La date de l ouvrage 1977 positionne le correspondant d autrefois nous verrons si quelques vingt ans plus tard une volution est notable A l poque donc pour tre u
141. s textes la plupart des correspondants doivent ma triser l outil informatique Ce qui fait d j deux obstacles franchir pour les anciens correspondants D une part le passage oblig par l agence ce qui implique des d placements et d autre part la n cessit de s ouvrir l outil informatique Une comp tence qui chappe dans son aspect n cessaire pas technique la majorit des anciens correspondants Par anciens et sans que cela ne prenne une dimension p jorative il faut comprendre vieux correspondants Le recrutement s effectue d sormais sur d autres crit res bien que la direction exprime une certaine nostalgie de cette poque L id al reste selon la logique du traitement de l information vue par la direction du service voqu e pr c demment des correspondants r sidants dans la commune d exercice Mais il est de plus en plus difficile de recruter sur place surtout dans les petites communes des correspondants au nouveau profil cet gard on pourra se reporter ult rieurement aux comp tences d sormais xig es Toutes les fois o cela est possible on recrute les correspondants sur place mais c est une situation qui devient marginale La tendance est d sormais l embauche de jeunes correspondants qui se d placent sur les communes Cette ext riorisation de l activit semble difficilement compatible avec le tissage de liens sugg r s par la direction comme crit re de collecte de l information Il fau
142. sait information pour la commune par le biais des instances l gitimes Etre l coute des lus associations via des relations privil gi es c est aussi ne pas tre l coute d autres mouvements non l gitimes dans la cit Cette attitude minimaliste s est impos e plus qu elle n a t choisie car la couverture du territoire en information locale est un probl me que les journaux ont du mal g rer 2 1 2 L tablissement des cribles et le maillage du d partement comme crit re de choix de l information Dans le cadre de cette tude l ann e 1990 a t choisie comme point de d part d une nouvelle politique en mati re d information locale Le choix de cette date a comme seul int r t de correspondre un changement radical du service que l on nommait encore les banlieues A l initiative de cette r organisation Jean Claude Lassalle qui avait pour ce projet des objectifs marketing Avant 1990 les pages locales taient appel es pages banlieues Cette appellation devenait p jorative entendant le terme de banlieue le lecteur comprenait mauvais quartiers D autre part l alimentation des pages banlieues fournie par les correspondants tait assez anarchique Le r seau des correspondants n tait pas g r de mani re pr cise L information parvenait de part et d autre sans hi rarchisation Concr tement dans le journal on ne retrouvait aucune r gularit Il arrivait que de minuscules communes tiennent une
143. sur l organisation de la f te du fromage il demande que quelqu un soit envoy sa place La f te du fromage est pratiquement la seule exigence du secr tariat de r daction sur l information traiter dans la commune c est l v nement incontournable de l ann e comme la f te de l Iris Oullins Le refus du correspondant illustre sa non professionnalisation et la diff rence entre ce que l on exige d un correspondant en zone urbaine et rurale Ici le correspondant ne fait des papiers que sur des sujets qui lui plaisent pour le reste soit il ne traite pas l information soit il la d l gue quand elle est incontournable 93 Le sch ma perceptible dans tous les papiers du correspondant est comparable celui du correspondant urbain ceci pr s qu ici la volont de mettre la commune en repr sentation positive est clairement affich e Le correspondant ne ressent aucune obligation particuli re il est tout la fois le porte parole de la commune et celui du journal c est un change de services communs Sa libert c est la possibilit qui lui est offerte de faire du pros lytisme dans les deux sens en direction du village et du journal La difficult recruter des correspondants plus professionnels dans ses communes rurales encourage par d faut ces comportements qui sont farouchement combattus en zone urbaine 4 2 2 2 Les proc d s d identification L emploi du nous Dans les papiers du correspondant rural on n
144. t d crit son sujet num re les buts et les motivations des acteurs politiques et sociaux La diff rence majeure avec le correspondant de zone urbaine c est que le correspondant rural s implique personnellement dans les articles et tente clairement de conqu rir ses lecteurs de les rallier son opinion Si c est bien pour la commune il faut que tout le monde adh re au projet l initiative d crite Les acteurs sociaux sont l aussi d finis par une intention Nous verrons plus loin que les proc d s d authentification ont moins d importance dans les articles du correspondant rural car son approche non professionnelle motiv e par le d sir de bien faire pour la commune lui donne toute libert Une libert qui est d ailleurs encourag e par le secr tariat de r daction qui ne transforme pas les textes fournis par le correspondant 92 Le mod le positiviste est pr sent partout Dans l article concernant la visite de TF1 il s agit de montrer quel point les arnaques sont condamnables A travers l emploi de formules logieuses la qualit des m thodes de travail et la conscience professionnelle de le correspondant d finit l intention du sujet comme hautement justifiable Les buts et les motivations pr sent s sont expos s comme les seuls envisageables Dans l article sur le g te de la commune le correspondant dit en entretien que son but tait de faire la promotion de la structure chaque fois que je peux parle
145. t impliqu par le facteur de proximit qui fait de la nouvelle la nouvelle qui concerne tout le monde Ce qui fait actualit sur la commune pour le correspondant est de l information secondaire en grande partie Toutefois le correspondant reste le relais indispensable de cette information Il v rifie les sujets soumis il part sur le terrain pour d terminer l importance de la nouvelle Il ne vit plus sur la commune il dispose d une bo te aux lettres par laquelle transitent une foule d informations qu il va trier Tout ce qui mane de la mairie par le biais notamment du service de communication r quisitionne la pr sence d un correspondant Ce qui fait information pour le correspondant fait information pour le journaliste professionnel qui surveille le travail du correspondant C est dans ses comp tences techniques que la mutation du correspondant est la plus notable son champ d investigation ne semble gu re avoir volu m me s il dispose aujourd hui d un rempart l espace professionnel que repr sente l agence qui lui conf re un statut d officiel et qui le place un niveau quitable par rapport ses interlocuteurs quotidiens 85 4 2 LE CORRESPONDANT EN ZONE RURALE 4 2 1 Pr sentation du correspondant test Monsieur X est retrait du g nie thermique Apr s sa mise en retraite il a lu domicile dans une commune rurale du haut beaujolais Membre de plusieurs associations il propose des activit s culturelles dans sa c
146. t les strat gies individuelles l orientent vers un acc s la profession de journaliste En zone rurale en revanche le correspondant continue de fournir une production irr guli re et emprunte de globalisation du cercle scripteur source lecteur C est donc dans l exercice de l activit et de la production que les diff rences appara ssent Bien que la production du correspondant urbain se rapproche du mod le journalistique l illustration et l identification des acteurs politiques et sociaux ne laissent augurer aucune transformation quant la perception du territoire Les forces en pr sence dans les actions et manifestations d crites ne sont jamais mises en perspective Seule appara t une vision fragment e et pr sent e comme normale de la construction de la vie sociale et politique de la commune Le tableau qui rassemble les donn es communiqu es par la direction du journal justifient cette volution deux vitesses 103 La proportion croissante de jeunes en zone urbaine est le signe d une mutation de l activit En campagne le correspondant reste un pros lyte passionn En ville il devient un individu susceptible de vouloir int grer l entreprise de presse Ce tableau s pare d finitivement les strat gies individuelles des correspondants urbains et ruraux Son application bien que cela soit de l ordre de la prospective pourrait s tendre l ensemble de la presse quotidienne r gionale Urbain ou rural le correspo
147. t ne doit jamais perdre de vue qu il est avant tout un informateur Il lui est par cons quent demand de ne pas juger de l information et surtout de se d gager d implications personnelles Comme repr sentant d un journal lu par un public h t rog ne il faut que son champ d investigation soit le plus ouvert possible dans les limites d finies par le journal lui m me et que nous avons voqu dans la premi re partie Christian SAUVAGE Journaliste une passion des m tiers CFPJ 1989 34 La rigueur est comprendre donc comme l exhaustivit bien qu il soit par d finition impossible d tre partout et tout le temps la fois au niveau de la collecte de l information A propos de la notion de rigueur dans le traitement de l information il faut comprendre le discours tenu par le journal comme une notion d objectivit La presse quotidienne r gionale quand son public s est largi gr ce notamment la diffusion s est impos e comme r gle d avoir recours un traitement apolitique des v nements On peut envisager cette position comme une ligne ditoriale commune tous les journaux de presse quotidienne r gionale M me et c est une parenth se si les concentrations des groupes de presse se classent plus ou moins par famille politique Le Progr s appartenant au groupe Hersant on admet plus facilement les mandats politiques de droite de certains dirigeants du journal comme Bernard Sauget directeur Vienne pa
148. t pour que se nouent des relations plus amicales que le correspondant reste assez disponible 31 Pourtant selon la logique de la direction le correspondant doit exercer une activit par ailleurs Pr cisons ici que le statut de travailleur ind pendant du correspondant ne lui garantit pas de protection sociale sauf cotisation volontaire de sa part On constate une situation tonnamment paradoxale qui va en se complexifiant D sormais les correspondants locaux et le journal ont des strat gies individuelles d ordre strictement conomiques Chacun essayant simultan ment de rentabiliser au mieux l activit Pour le journal l investissement lourd consenti en faveur de la cr ation des agences doit s quilibrer par une gestion au plus pr s des correspondants Que d sormais ces derniers collectent trient et traitent l information est primordial en termes conomiques Ces correspondants comme travailleurs ind pendants ne co tent que le volume du lignage le journal n tant en ce qui les concerne pas assujetti une charge salariale suppl mentaire Les crit res mat riels exig s sont une disponibilit suffisante et un rattachement l agence Plus des crit res qui s expriment en termes de comp tence professionnelle c est dire journalistique Pour le correspondant qu il s agisse de sa source principale de revenus ou qu elle repr sente un plus financier il faut que cela soit le plus rentable possible Cette
149. t sociaux Les relations entre les m dias locaux et les lus sont toujours ambigu s La citation est entre autre le moyen de se prot ger d ventuelles requ tes de droit de r ponse En plus la citation n est utilis e que pour argumenter les buts et motivations des projets d crits elle ne vient jamais contre un mouvement un d bat C est une valorisation des acteurs politiques et sociaux La citation dans tous les articles de la correspondante sur cette semaine test du 10 au 17 mai n est pas source commentaires de l information c est un mode d argumentation 82 e L llustration L illustration tient galement une place importante dans le processus d identification Pourtant et toujours sur la base de la semaine choisie comme exemple elle ne pr sente g n ralement aucun int r t Elle ne fait pas sens elle est tout fait superflue toutefois elle permet d identifier des individus qui sont aussi des lecteurs cette approche est purement mercantile En information locale le principe reste chacun doit pouvoir potentiellement voir sa photo ou celle d un de ses proches dans le journal Ces illustrations ne permettent d autre identification qu individuelle et non repr sentative d un groupe social L illustration en information locale permet au correspondant de prouver qu il s est rendu sur le terrain En g n ral les individus photographi s se pr tent volontiers l exercice ce qui donne syst matiquement un r sultat fig La
150. tant que les sources elles m me le permettront et dans le cadre de l information locale elles exercent un pouvoir comparable leur chelle celui de certaines instances en relation avec les journalistes professionnels Car tre l coute de toutes les sources disponibles dans le cadre de la priorit donn e en mati re d information par le journal n est pas n cessairement synonyme de pluralisme lin opus d j cit 23 2 1 4 Le correspondant la source La particularit du correspondant local de presse par rapport aux journalistes professionnels est qu ils n ont pas leur disposition de d p ches d agences Cette sp cificit est valable galement pour les journalistes d tach s en information locale Les agences locales ne sont pas abonn es aux agences nationales car l information distribu e ne les concerne pas La seule mani re donc de collecter de l information est d aller la chercher sur place Dans une certaine mesure dans le cas o le correspondant est consid r comme un relais on pourrait quasiment comparer son activit avec celle d un agencier Alors qu un journaliste est cens analyser l information la commenter le correspondant local comme diffuseur d information doit s en tenir ses sources Il est imp ratif la direction du service lui sugg re qu il soit le plus objectif possible Bien qu il soit comme l agence de presse la source de l information le correspondant doit choisir d
151. tes Le correspondant est assimil au journaliste quand il obtient une carte de presse c est dire quand il est reconnu par ses pairs comme un professionnel Avant cela le correspondant est juste un correspondant une cat gorie part qui participe l alimentation d une rubrique consid r e comme secondaire apr s l obtention d une carte de presse il est journaliste il n a plus rien voir alors avec un correspondant il devient apte traiter l information de mani re plus g n rale m me s il demeure un localier Il serait difficile de consid rer la question de l int gration du correspondant au champ journalistique sans poser la question in vitable du passage du correspondant au journaliste l int gration ne se mesure que comme cela aujourd hui La constitution en sous champ est de l ordre de la prospective pour les correspondants locaux L impulsion d une reconnaissance du correspondant travers ses coreligionnaires commence merger depuis la constitution des agences locales Le r seau des correspondants s unifie en m me temps que les ditions se regroupent Chaque jour les correspondants travaillent ensembles du moins dans les m me locaux 59 Le partage d outils professionnels mis leur disposition ne constitue pas pour autant une professionnalisation mais les pr mices d un collectif homog ne Pour l instant s agissant des correspondants locaux on ne peut parler de la reconnaissance inter individuelle d un
152. toire communale SIn opus d j cit Louis GUERY La presse quotidienne r gionale et locale 1982 CFPJ 16 Tr s int gr dans la vie de la commune le correspondant local la source de l information comme relais laissait sortir des murs de sa circonscription les v nements locaux qui ponctuent la vie quotidienne d un village Admis dans le cercle du pouvoir local le correspondant entretenant des relations amicales avec ses sources d information dirigeait l information dans le courant g n ral Comme notable parmi les notables il lui tait difficile de rapporter une autre information que l information institutionnelle et l gitime Le correspondant ne se posait pas alors comme un journaliste ext rieur mais comme un repr sentant du journal dans la commune et comme le repr sentant de la commune dans le journal Cette relation de repr sentation permanente c est dire par l m me la plus positive possible d terminait ce qui faisait information ou non Travaillant d une mani re ponctuelle les pages locales n tant alors pas organis es selon le syst me rigide que nous aborderons plus loin le correspondant local n tait pas en mesure de d crire les processus en marche dans sa commune Comme relais d information on lui demandait d tre l aff t d v nements susceptibles d tre trait s dans le journal Quand les correspondants r digeaient des articles ils taient syst matiquement repris par des jour
153. travail du correspondant Il faut d ores et d j pr ciser que tous les articles concernant les conseils municipaux les r unions officielles n ont pas leur place ici La raison en est simple le correspondant transmet directement les comptes rendus officiels fournis par les lus et secr taires de mairie il ne modifie pas les textes A ce propos il explique que le but n est pas de pol miquer sur les r sultats officiels d un conseil municipal que ceci est du ressort de la mairie c est de l information pure Etant en parfait accord avec le maire il ne juge pas utile d crire personnellement ces articles 88 Le correspondant crit sur des sujets qui lui permettent de faire de la propagande sur une cole sur une mission t l vis e Le journal est pour lui le moyen d orienter les gens vers des choix qu il juge bon Les cinq textes choisis illustrent cette position parmi le corpus disponible tous entrent dans cette d marche pros lyte Deux sujets incontournables sont citer car ils font l actualit annuelle de la commune la f te du fromage et la f te des conscrits Cette ann e d ailleurs en d saccord avec l organisation de la f te du fromage monsieur X a refus de couvrir le reportage il a donc demander quelqu un de s y rendre car d ontologiquement il n tait pas envisageable de ne pas rendre compte de l information Les articles s lectionn s ne sont pas chronologiques Visite de TFI 1 juin 1997
154. tude des correspondants locaux pr cis ment sur la recherche d une mutation postul e au d part du correspondant Elles permettent de d terminer si il y a une volution par sexe au niveau de la repr sentation Elles indiquent aussi par le biais des dates d entr e et des professions si on peut faire une distinction entre l volution en zone rurale et en zone urbaine Elles donnent une id e des strat gies individuelles des correspondants locaux le nombre de demandeurs d emploi par exemple signale un d sir peut tre d en faire une activit principale Toutes ces donn es ont t tri es class es et figurent dans un tableau Voir le tableau r capitlatif en annexe 4 65 3 2 2 Analyse du tableau Les donn es sur les ditions qualifi es A B C D E F G K permettent de visualiser le d coupage du d partement par le journal L dition A comprend tout le Beaujolais l dition B le canton de Tarare l dition C celle de Givors l dition D concerne l est Lyonnais l dition E le sud ouest Lyonnais agence d Oullins l dition F avec l agence de Saint Priest s tend jusqu l Isle d Abeau l dition G l ouest lyonnais agence de Decines l dition K agence de V nissieux Les trois ditions les plus tendues d un point de vue g ographiques sont les ditions A B et C c est aussi celles qui ont une densit de population parmi les moins lev es du Rh ne et une majorit de communes tr s rurales part
155. u il reste la source de l information il faudrait que le correspondant partage le quotidien de ses sources L volution au niveau du recrutement on embauche de plus en plus de jeunes ext rieurs ou du moins actifs par ailleurs a des cons quences directes sur cette proximit D autres param tres comme la r mun ration devenue capitale pour les correspondants qui ne sont plus aujourd hui les pros lytes d hier engagent le correspondant consacrer un temps minimal la collecte de l information Un souci tr s mat riel qui d termine galement le comportement et surtout les strat gies individuelles du correspondant Potentiellement le correspondant est effectivement la source de l information puisque personne part lui ne balaie l information locale Il peut m me arriver qu un article paru dans les pages locales puisse tre repris par une agence de presse et tre ainsi diffus dans d autres supports Le correspondant a quasiment le monopole de l information sur sa commune mais les param tres qui polluent l vidence de cette position sp cifique ne sont pas n gligeables Il s agira entre autre au cours de l tude de d terminer dans quelle mesure la mutation du correspondant de presse local tendant un mod le plus professionnel bien que le profil pressenti pr sente des zones d ombre remet en cause la question de cette proximit du correspondant l gard de l information 2 1 5 Priorit aux v nements p
156. u implique le je difficilement compatible avec un article de presse locale Voir ce propos Dominique MAINGUENEAU L nonciation en linguistique Fran aise Hachette Sup rieur Paris 1991 98 C est aussi un nous qui s oppose un tu par ce nous le destinataire se trouve inclus dans la sph re du scripteur pour assumer l nonciation avec lui Il est le prototype du correspondant local dont tous les ouvrages ayant abord le sujet parlent un pros lyte passionn qui r agit au coup par coup rempli de bonnes intentions et d cid faire partager son enthousiasme Ce correspondant est un peu marginal dans la mesure o il s est parfaitement adapt aux nouvelles technologies au point de faire du t l travail Ce correspondant illustre un point de vue qui consiste r futer la th se d une professionnalisation passant par la ma trise des outils Monsieur X d borde d activit s implique dans beaucoup d associations il est tout la fois le sujet et l objet de ses articles pour le maire il sera difficile remplacer La question de la professionalisation dans le cas de monsieur X qui exerce dans une commune rurale perd le sens acquis pour les correspondants en zone urbaine Ici l ombre d une volution dans le traitement de l information ne semble pas s amorcer La seule volution visible est le passage du correspondant relais au correspondant relais et r dacteur A la lecture de ses articles en effet la trace de
157. ubrique social ce type d article pr tend tre une r ponse des questions fondamentales On pourrait parler ici de confusion entre les effets et les causes La pr sence omnipotente de la mairie dans l ensemble des articles est significative En mati re de locale la priorit est traditionnellement donn e aux v nements plut t qu aux processus On est dans tous les articles dans une dimension de s duction votre ville fait quelque chose pour vous cette formule pourrait l gender tous les articles r dig s par la correspondante dans la semaine donn e 80 Tous les articles mettent en vidence les motivations des acteurs sociaux et politiques les buts de l ouverture d un local ou de la construction d un difice quelconque Pour illustrer les motivations des acteurs politiques et sociaux la correspondante emploie inlassablement tout un panel de termes laudatifs dans la phase de description de l v nement On retrouve toujours une relation causale qui repose sur une confusion On d crit les faits ensuite on explique pourquoi et combien cela est n cessaire C est dire que la r flexion ne se fait pas partir d une question mais d une r ponse apport e par les structures administratives et politiques Pour sch matiser on ouvre un local de la CAFAL parce que cela permettra aux familles concern es d avoir un lieu d accueil proximit Le raisonnement ne se fait que dans un sens on ne se dit pas la proportion des demand
158. ue par exemple il n assiste pas aux conseils municipaux mais rend compte des r unions organis es par lui m me sous l gide du maire Le chef d agence n a ici gu re de contr le sur son correspondant sauf celui de la r pression c est dire la non publication d articles L actualit de commune sur l ann e tourne autour de quelques grandes manifestations dont la f te du fromage qu il ne faut pas rater Le reste du temps monsieur X se passionne pour des associations dont il parle dans ses articles il r alise galement des dossiers sur des sujets qui l int ressent comme les vendanges le pass historique du village Il construit l information au rythme de ses aspirations Il n est oblig de rien ce qu il veut c est int resser les lecteurs Comme le correspondant de la zone urbaine monsieur X a bien voulu expliquer sa d marche dans sa recherche d information Il a en revanche tait impossible de limiter l tude une semaine test comme pour le correspondant en zone urbaine Sa publication est en effet tr s irr guli re C est pr cis ment cette irr gularit qui fait sens dans le cadre d une tude sur la production en zone rurale L analyse des articles particuli rement l tude s miotique mettra en exergue une appr hension anachronique de l information par rapport celle constat e en zone urbaine Parmi les articles recueillis aupr s de ce correspondant nous avons retenus cinq textes qui illustrent globalement le
159. ui para tra et ce qui ne para tra pas Ils ne sont plus des distributeurs occasionnels d information ils sont aujourd hui actifs et participent l laboration du journal Disposant d un budget c est au chef d agence qu il revient de r mun rer les correspondants Tous les mois les correspondants remplissent une feuille d honoraires le mode de r mun ration est assez souple Pour sch matiser les chefs d agence estiment les papiers la taille l int r t on peut parler de forfait selon la taille des communes mais les revenus ne sont pas fixes Au sujet de leur r mun ration les correspondants sont globalement insatisfaits Au cours des entretiens r alis s en 1996 en 1997 les correspondants ont exprim un vif m contentement sur le mode de r mun ration Ils ne connaissent pas pr cis ment le mode de r mun ration adopt par le chef d agence pour l agence du Progr s Oullins Le syst me du forfait calcul par rapport la taille de la commune ne leur convient pas puisque les mois o ils crivent plus ils disent ne pas tre plus r mun r s Ils aimeraient savoir quel type de papier vaut plus qu un autre C est la zone d ombre autour des honoraires qui est la source de leur m contentement Ils estiment de surcro t que l activit de correspondant n est pas bien r mun r e Selon la direction les correspondants du Progr s de Lyon sont les mieux pay s avec ceux de Ouest France La direction rajoute que c est une a
160. ui pourrait ventuellement r diger un article sur leur association Cette place de l information secondaire comme mati re de production pour le correspondant est le signe d une volution L espace de travail mis la disposition du correspondant ainsi que son non attachement physique la commune couverte sont des causes de cette volution Le correspondant dans sa forme prend l aspect d un journaliste professionnel La source principale d information est de l information secondaire ceci a des cons quences directes sur les sujets abord s dans la rubrique Comme il s agit la plupart du temps d information secondaire cela signifie qu il s agit d une source officielle et surtout tr s standardis e Par standard il faut comprendre que l information secondaire m me si le correspondant peut compl ter ses informations est toujours guid e par la mise en repr sentation de la commune La correspondante entretenue parle de pressions in vitables elle fait r f rence aux commentaires mena ants qui peuvent suivre un article sur le conseil municipal notamment En revanche elle ne d finit pas comme pression l information qui lui est directement fournie par les associations et acteurs politiques C est dire plus pr cis ment encore que l information secondaire est re ue comme l information traiter C est une des raisons pour lesquelles on retrouve en rubrique locale invariablement toujours les m mes sujets trait s de la m me fa o
161. um de d bordements L interpr tation possible de ce paragraphe dans le livret est un d sir de professionnalisation du correspondant tendant faciliter le travail de relecture des professionnels de mani re ce que la copie produite ressemble dans la forme au moins le plus possible celle d un journaliste 56 La somme de production fournie par les correspondants est massive dans un quotidien r gionale au Progr s la profession de correcteurs a disparue les secr taires de r daction derniers maillons avant publication peuvent ne pas voir certaines choses En principe un papier de correspondants est relu par le journaliste professionnel de l agence puis par le secr taire de r daction Mais sensibiliser le correspondant ces questions relatives au droit de la presse est une forme de garantie qui permet de minimiser le pourcentage d erreurs Les correspondants locaux sont en relation permanentes avec les lus pour viter que le journal ne publie chaque jour des droits de r ponse le correspondant doit viter un certain nombre d cueils Dans l absolu cette charge ne revient pas au correspondant dans la pratique si Cet aspect de la professionnalisation est importante le correspondant est d sormais impliqu dans une certaine mesure dans la responsabilit de l crit Le papier d un journaliste n est pas relu par d autres professionnels la recherche d un l ment supprimer il a en principe acquis toutes les noti
162. un sujet auquel le correspondant a r fl chi Il est rare que de telles initiatives soient rejet es car les chefs d agence attendent ce genre de comportements de leurs correspondants Sur la semaine s lectionn e du 10 au 17 mai 1997 mademoiselle A correspondante renfort sur Oullins a expliqu sa d marche dans son choix de l information traiter Dans la semaine du samedi au samedi elle a r dig 6 papiers Samedi 10 mai Urbanisme un point sur les chantiers en cours Dimanche 11 mai Mignonne allons voir si l Iris Mardi 13 mai La CAFAL dans des locaux neufs Mercredi 14 mai La grogne au coll ge Brossolette Jeudi 15 mai Une floraison anticip e Samedi 17 mai La maison de l emploi fait son bilan L analyse des articles parus cette semaine l dans le journal le Progr s permet de mettre en vidence le mod le d criture les proc d s d identification des acteurs sociaux la place suppos e du lecteur 77 4 1 2 1 Le mod le d criture Ces articles reprennent tous le m me sch ma Le correspondant fait une description de l v nement par exemple pour l article sur la CAFAL c est l ouverture d un local pour le papier sur les chantiers c est l tat des lieux des travaux pour la f te de l Iris c est la description du d roulement de la journ e etc Ensuite le correspondant donne les motivations des acteurs sociaux c est ici que les citations viennent en qualit de proc
163. unicipaux restent l apanage des secr taires de mairie L expression publi e mane du pouvoir en place c est le conseil de village Le correspondant selon ses propres termes ne cherche pas la pol mique il dit appr cier d tre invit et bien re u partout son int r t n est pas de faire des papiers critiques sauf quand cela rassemble la majorit du village il publie l occasion des essais pamphl taires contre les pilleurs de houx par exemple Sa recherche d information s imbrique dans sa vie active dans la commune il exprime son enthousiasme parle la premi re personne du pluriel s int grant l entreprise de presse et faisant par l m me du lecteur un partenaire actif Ces deux journaux de bord pr sentent des articles qui semblent r dig s des ann es lumi re de distance d une part ils partagent le m me support et d autre part ils sont l expression de deux individus qui exercent sous la m me d nomination correspondant local de presse Il appara t donc que dans la d marche d une constitution du groupe correspondant en sous champ journalistique il faudrait proc der l tablissement d une typologie d termin e par des strat gies individuelles diff rentes 101 Le correspondant local qui veut vivre de l activit calque son mode de travail sur celui des professionnels Une d marche qui se traduit alors par la production de textes transposables des pages moins locales Le correspondant qui ne souhaite c
164. ur le cur le secr taire de mairie 66 Au d part rappelons le le correspondant tait un personnage du village un individu instruit les femmes taient particuli rement en campagne cart es de ces positions de notables C est pourquoi le correspondant tait le plus souvent un homme Dans ces trois ditions tr s tendues les femmes sont minoritaires Est ce dire que dans les villages la position de notable est encore g n ralement r serv e aux hommes de la commune Cette affirmation est impossible sans la base d une tude sociologique il faut donc la prendre pour une remarque un sympt me dans tous les cas un constat En revanche les dates d entr e au journal de la population homme et femme donnent des indications plus pr cises Les femmes correspondantes par exemple dans l dition A le sont en grande majorit depuis moins de cinq ans un l ment qui se retrouve dans les ditons B et C dans l dition C sur les douze femmes correspondantes 10 le sont depuis moins de cinq ans Pour les hommes par contre c est plus quitable le nombre majoritaire de correspondants en activit depuis moins de cinq ans exprime un renouvellement de la population correspondant Mais ce nombre est gal la somme des correspondants en activit depuis plus de cinq ans et plus de dix ans C est le premier tableau sur la population correspondant qui est tabli sur le Rh ne du moins on manque donc de recul et pour pouvoir relever d
165. ur en m me temps qu il est devenu un prestataire de services qui rend r guli rement compte de son activit Impossible d sormais au correspondant de travailler selon ses affinit s ou amiti s personnelles C est pr cis ment dans ce sens que se tourne l objectif de professionnalisation du correspondant D pendant d une agence par laquelle il transmet ses articles le correspondant est directement chapeaut par un ou deux professionnels qui s assurent r guli rement de l int grit de son travail Il n est plus question aujourd hui pour le correspondant de fournir du papier de fa on d sordonn le cadencier fixe le nombre d articles para tre chaque semaine le correspondant doit le respecter De plus le fait qu il soit rattach une agence locale proximit du lecteur offre la possibilit ce lecteur de manifester directement son m contentement l inverse est un cas marginal au chef d agence Autrefois lors d une m sentente les gens s adressaient par courrier au directeur du journal ce qui n avait en g n ral peu de cons quences sur le correspondant La critique est donc plus cibl e depuis la mise en place des agences locales et le correspondant doit pr sent justifier les plaintes qui manent des acteurs locaux m me si la direction couvre g n ralement le correspondant C est en interne que ces probl mes sont voqu s Le correspondant est un individu qui peut tre relativement facilement remplac les co
166. urellement comme appr hension de l information en locale Il faut comprendre ce terme de nouvelle au sens historique de la constitution de la presse quotidienne et r gionale La nouvelle est l annonce d une information qui n est pas encore transform e en v nement Autrement dit la nouvelle est d nu e de toute relation avec la description du r el elle est autonome et non porteuse de sens dans des mouvements des processus politiques sociaux ou culturels La nouvelle dit que L abstraction du contexte historique politique et social ne la valide pas en v nement ou en information susceptible d illustrer un v nement La constitution en v nement d une information passe la dramatisation de cette information par le commentaire La rubrique locale est exempte de tout commentaire elle est essentiellement descriptive l information distill e est donc de l ordre de la nouvelle pas de l v nement Cette distinction entre rubrique locale et r gionale et rubrique nationale et internationale ne s tablit pas en fonction d une hi rarchisation de l information l information en locale dans le cadre de sa communaut pr sente autant d int r t que l information g n rale la distinction est d embl e fix e par les journaux r gionaux L information locale est bourr e de st r otypes c est probablement cette confusion entre autre qui la rend secondaire 21 Gabriel RINGLET Le mythe au milieu du village Comprendre et analyser la
167. urnaliste il peut aussi tre le sujet d un article en d autres mots il participe Le lecteur de presse locale est un personnage actif dans la mesure o il peut devenir sujet d information toujours dans cette tradition rurale qui privil gie l v nementiel Le poids du lecteur par le biais des diverses associations et pouvoirs locaux vient encore compliquer le travail du correspondant Le correspondant local de presse est en pleine mutation alors m me que le choix et le contenu de l information ne semblent gu re avoir volu Il n est plus aujourd hui ce h raut local qui tire gloire repr senter le journal Une tude men e aupr s de la population correspondant du Progr s de Lyon pourrait un niveau r gional sans g n raliser le ph nom ne illustrer un changement en cours Des donn es quantitatives sur l ge le niveau de formation la cat gorie socioprofessionnelle permettront de d terminer si le profil du correspondant change Fran ois ARCHAMBAULT Jean Fran ois LEMOINE 4 milliards de journaux Paris ed Alain Moreau 1977 L intuition d une transformation du type de correspondant aujourd hui plus jeune et d gag d implications en locale si elle s av rait chiffrable confirmerait cette volution de forme Il faudrait alors chasser de l activit de correspondant local toute d votion l gard du support Le correspondant local de presse autrefois d cor de m dailles du journal n est plus un pilier d
168. vant l vidence locale Tous les ouvrages faisant r f rence au correspondant local n voquent pas ou presque les conditions d embauche du correspondant local Autrefois c est dire particuli rement avant la fin des ann es quatre vingt le correspondant tait l C tait ce que nous appelons l vidence locale Bien que cela puisse sembler tonnant compte tenu de l importance de son r le le correspondant semblait s imposer de lui m me Par vidence locale il faut comprendre que les correspondants taient naturellement choisi parmi les citoyens appartenant l lite locale Au d part il s agissait d individus lettr s Cette pr cision est resituer dans le contexte d une France rurale dont les acteurs sociaux taient souvent soustraits l instruction Etaient donc correspondants pour commencer des citoyens sachant lire et crire Une cat gorie qui si geait la plupart du temps la t te de la commune comme il a d j t sp cifi instituteur cur La premi re exigence tait donc un minimum d instruction et comme repr sentant de la commune un membre du village s imposait en tout tat de cause L vidence locale trouvait alors sa justification dans la vision du traitement de l information et aussi dans sa collecte Pour recueillir le maximum d informations et les plus positives pour renvoyer une certaine image de la commune et du journal le correspondant sur place tait le plus qualifi Il faudr
169. xe et comment dans la partie deux C est en effet partir du listing des correspondants de tout le r seau des ditions lyonnaises que nous avons pu tablir ce tableau qui est la source d un constat sur la question de l volution Pour d terminer l analyse des strat gies individuelles des correspondants ainsi que leur degr de professionnalisation le traitement de donn es quantitatives a t pr cieux Ce tableau met en exergue des constantes qui permettent de d limiter deux larges profils de correspondants locaux Ce n est qu partir de ce tableau qu il est possible de d finir un chantillon repr sentatif des cat gories repr sent es dans le r seau de correspondants C est pour r pondre la question sur une volution deux vitesses entre zone rurale et zone urbaine que ce tableau devient un outil indispensable C est la suite de ce tableau que l analyse de la production de deux correspondants r pondants aux crit res d une volution deux vitesses a t possible La troisi me section est le r sultat d une approche empirique aboutissant une analyse qui r v le des sympt mes que l on peut g n raliser aux deux profils distingu s La d marche entreprise tait d tablir un journal de bord de deux correspondants sur une semaine test Cette approche a t possible avec le correspondant en zone urbaine pour lequel nous avons choisi une semaine de travail hors p riode lectorale car ce n est pas une p
170. zones o la coh sion sociale est nulle c est dire les ditions qui fixent comme lien social une proximit g ographique Hors la coh sion sociale ne peut se r sumer une question de proximit cette vidence n est valable qu en zone rurale L volution est visible dans des zones g ographiquement moins tendues c est dire les ditions o les correspondants peuvent se rendre de fa on r guli re l agence et c toyer des professionnels C est alors sur place que l information est recherch e et trait e Confront des communes de taille importante disposant de structures de communication le correspondant travaille beaucoup en information secondaire D sormais il n est plus sur le terrain il s y rend et adopte de ce fait une d marche professionnelle comparable celle d un journaliste Les dates d entr e au journal sont un signe sur les strat gies individuelles du correspondant pour la plupart en zone urbaine on note moins de cinq ans d anciennet ce renouvellement exprime que la correspondance de presse est un passage qui aboutit soit une embauche dans l entreprise de presse soit une reconversion Dans tous les cas l activit n a plus rien voir avec l accession une gloire locale la question est peut on encore parler de notion de local dans le sens de coh sion sociale Ce travail est le premier pas vers l tude d une population de correspondant symptomatique d une nouvelle r alit sociale La

Correspondant local de presse : analyse de la constitution

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