CHARTRAND Suzanne et FALARDEAU Érick
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1. consignes r gles d un jeu MEQ 2001 86 La diversit des rep res culturels propos s est pour le moins saisissante tous les supports sont mis sur le m me pied sans hi rarchisation En se refusant tout clas sement le Minist re a t il peur d tre tax d litiste Mais adopter une perspec tive un tel point relativiste ne perd on pas toute r f rence la culture d finie par le MEQ comme le fruit de l intelligence humaine 2001 4 Au secondaire la culture devient rapport entre le sujet le monde et les au tres les l ves doivent apprendre tablir des ponts entre leur culture imm diate et une culture largie o le pr sent est li l h ritage patrimonial et ouvert une culture en devenir MELS 2007 2 on se r f re sans les nommer aux notions de culture premi re et de culture seconde du sociologue qu b cois Fernand Dumont 1968 1994 Les rep res se complexifient consid rablement l enseignant doit amener les l ves situer les textes dans le contexte social et historique de leur cr ation et leur faire d couvrir les raisons pour lesquelles un texte et une uvre peuvent tre consid r s comme marquants pour une personne une soci t une po que 2007 2 Trois remarques s imposent l adjectif litt raire n appara t pas dans cette d finition texte et uvre sont employ s conjointement sans distinction les t ches2. S G CHARTRAND amp FALARDEAU structs of language and literature and their roles in the conception of French programs Globally the Quebec French programs use an instrumental approach of language texts and literature Discrepancies examined in the constructs under study lead us to question their ca pacity to guide French teachers in a precise and coherent manner Keywords Education Reform French teaching literature French language Bibliographie Audigier F Crahay M amp Dolz J d 2006 Curriculum enseignement et pilo tage Bruxelles De Boeck Raisons ducatives Blaser C 2007 Fonction pist mique de l crit pratiques et conceptions d ensei gnants de sciences et d histoire du secondaire Facult des tudes sup rieures Universit Laval th se de doctorat en didactique du fran ais http archimede bibl ulaval ca archimede uid 984ed73d af4a 4458 aa3c d1d4cfcbdbc2 Bronckart J P amp Chiss J L 1997 Didactique Didactique la didactique de la langue maternelle in Encyclopaedia Universalis Canvat K 1999 Enseigner la litt rature par les genres Pour une approche th o rique et didactique de la notion de genre litt raire Bruxelles De Boeck Chartrand S G Blaser C amp Gagnon M 2006 Fonction pist mique de l crit et genres disciplinaires Enqu te dans les classes d histoire et de sciences du secondaire qu b cois Revue Suisse des Sciences
3. Falardeau 2003 Legros 2005 Dans la liste des l ments d apprentissage ou des savoirs essentiels il est impossible de dis tinguer les concepts des notions Bien que ce programme ne fasse pas partie des documents produits dans le cadre de la r forme s y r f rer est n cessaire pour comprendre la comp tence Appr cier des uvres litt raires du primaire Nous choisissons de parler de notion plut t que de concept entre autres parce qu il ne semble pas que la d finition de ces termes soit stabilis e dans le corpus 156 LANGUE LANGAGE ET LITT RATURE DANS LES PROGRAMMES QU B COIS Nadeau amp Fisher 2006 Reuter 1992 Richard 2004 Rouxel 1 996 Simard 1997 Schneuwly 2007a et b 2002 Schneuwly et Dolz 1997 en sciences de l ducation particuli rement les recherches sur l approche culturelle de l ducation C t amp Simard 2007 Forquin 1994 Simard 2004a et b Zakhartchouk 1999 Ce faisant nous sommes mieux m me de juger de quelle fa on les notions analy s es s inscrivent dans ces champs de recherche LANGUE LANGAGE LANGUE FRAN AISE OU FRAN AIS ET GRAMMAIRE DANS LE PF Q Si le mot langue revient des centaines de fois dans les trois versions du PF Q c est essentiellement dans les intitul s langue d enseignement et domaine des langues on ne trouve par contre jamais le mot langage l adjectif langagier est employ quatre oc
4. d terminer un point de vue critique 1994 le mi nist re de l ducation attend il la m me ma trise des l ves du primaire et du coll gial Paradoxalement au secondaire les attentes sont nettement moins lev es Quand l l ve appr cie des textes litt raires et courants il porte un jugement criti que ou esth tique partir de quelques crit res choisis avec le soutien de l ensei gnant MEQ 2003 101 Comme si les auteurs du programme avaient pris cons cience de l irr alisme de leurs premi res propositions Ces attentes minist rielles s observent aussi dans la fa on de concevoir les l ves Le cheminement propos n est pas celui d l ves mais de l l ve La description du cheminement de l l ve dans la comp tence d appr ciation au fil des six ann es du primaire renvoie t elle un l ve type tel que le d crivent les travaux en didactique et en psychologie de l apprentissage D s le d but du premier cycle six ans l l ve appr cie les histoires qu on lui raconte ou qu on lui lit et il se montre sensible au choix des mots et des sonorit s D j la litt rature pour la jeunesse occupe une place importante dans sa vie Il est en mesure d affirmer et de comparer ses go ts ses pr f rences et ses opinions de plusieurs mani res partir du deuxi me cycle huit ans il apprend appr cier une diversit d uvres exercer s
5. 162 LANGUE LANGAGE ET LITT RATURE DANS LES PROGRAMMES QU B COIS mentaliser les activit s d apprentissage autour des textes litt raires qui ne devien draient alors que des pr textes l tude de l histoire par exemple Enfin les notions de types et de genres qui structuraient les apprentissages langagiers dans le pr c dent programme de fran ais MEQ 1995 deviennent dans les programmes actuels une connaissance parmi tant d autres une demi page sur 38 leur est accord e dans la liste des notions et concepts Pourtant dans cette section on retrouve une r f rence aux travaux de Karl Canvat 1999 pour qui l enseigne ment de la litt rature devrait reposer sur les genres dont les r gularit s structurent l horizon d attente et la lecture Le programme lui rel gue cet acquis de la didacti que du fran ais Schneuwly 2 001 une notion utiliser au besoin La d finition de la comp tence appr cier des uvres litt raires ses composantes et la progression du primaire au coll gial L appr ciation de textes litt raires est une comp tence que les l ves doivent d velopper partir de l ge de sept ans en premi re ann e du primaire jusqu 19 ans la fin du cours coll gial Dans les programmes d tudes du primaire comme du coll gial l appr ciation des textes se fait exclusivement sur des textes litt raires alors qu au secondaire elle s exerce autant sur les
6. 1996 2005 Pour une lecture litt raire Bruxelles De Boeck Dumont F 1968 1994 Le lieu de l homme Montr al Hurtubise HMH Dumortier J L 2006 Modeste s proposition s concernant un enseignement et un apprentissage de savoirs linguistiques qui permettent tous les l ves de d velopper des comp tences de communication Enjeux 66 71 88 Falardeau 2003 Compr hension et interpr tation deux composantes com pl mentaires de la lecture litt raire Revue des Sciences de l du cation 29 3 673 694 Falardeau amp Simard D 2007 Rapport la culture et approche culturelle de l enseignement Revue Canadienne d ducation 30 1 1 24 Forquin J C 1994 cole et culture Bruxelles De Boeck Wesmael Legros G 2005 Quelle place pour la didactique de la litt rature in J L Chiss J David et Y Reuter dir Didactique du fran ais Fondements d une discipline 35 46 Bruxelles De Boeck MELS Minist re de l ducation du Loisir et du Sport du Qu bec 2007 Pro gramme de formation de l cole qu b coise enseignement secondai re deuxi me cycle Qu bec Gouvernement du Qu bec MEQ Minist re de l ducation du Qu bec 2003 Programme de formation de l cole qu b coise enseignement secondaire premier cycle Qu bec Gouvernement du Qu bec MEQ Minist re de l ducation du Qu bec 2001 Programme de formation de
7. de 5 ans une formation pr universitaire de 2 ans ou une formation technique de 3 ans 154 LANGUE LANGAGE ET LITT RATURE DANS LES PROGRAMMES QU B COIS MEQ 2003 4 et conomiques Selon le MEQ l nonc de politique L cole tout un programme MEQ 1997 qui a pour objectif central la r ussite pour tous sans abaissement des exigences pr conise un programme de formation centr sur les apprentissages essentiels en ce d but de XXT si cle MEQ 2003 4 D apr s ce programme l cole qu b coise a une triple mission instruire socialiser et quali fier l instar de la plupart des curriculums des pays occidentaux industrialis s les apprentissages scolaires sont d finis en termes de comp tences d velopper et valuer Le PF Q est fort diff rent des programmes d tudes pr c dents autant par son organisation que par ses contenus Il comprend d abord un premier chapitre commun aux diff rents ordres d enseignement dans lequel sont expos es les grandes orientations du nouveau curriculum Puis sont pr sent s les cinq domaines g n raux de formation DGF qui sont les probl matiques auxquelles les jeunes doivent faire face dans leur vie sant et bien tre orientation et entrepreneuriat envi ronnement et consommation m dias vivre ensemble et citoyennet MEQ 2003 21 Suit l expos des neuf comp tences transversales CT qui sont de quatre or dres inte
8. divers sens auxquels il donne prise p 126 On pr cise que les textes courants comme les textes litt raires peu vent se pr ter l interpr tation mais qu un mode d emploi devrait moins porter interpr tation qu un monologue humoristique ou un roman p 126 Pas davan tage que dans les versions pr c dentes les d finitions fournies ici n indiquent pas sur quels l ments peut porter l interpr tation par rapport la compr hension re pr sentations du monde symboles utilisation esth tique du langage intertextualit liens entre les textes et les discours sociaux L insertion des connaissances dans le d veloppement des comp tences Pour les six ann es du primaire la liste des savoirs essentiels li s aux tex tes et la phrase tient sur trois pages a r es MEQ 2001 88 90 Au 2 cycle du secondaire le Minist re a consid rablement tendu la liste des notions et concepts passant 38 pages Entre 2001 et 2007 la liste des savoirs essentiels est pass e d un extr me l autre En outre dans les 38 pages de notions et concepts les con naissances litt raires ne sont pas identifi es la litt rature mais des types de s quences descriptive explicative argumentative narrative dialogale po tique qu on associe autant aux textes courants que litt raires C est sous ces rubriques qu on retrouve des notions de narratologie formes de narrateur sch ma n
9. l cole qu b coise enseignement primaire Qu bec Gouvernement du Qu bec MEQ Minist re de l ducation du Qu bec 1995 Programmes d tudes Le fran ais enseignement secondaire Qu bec Gouvernement du Qu bec Voir le Programme d tudes et l Errata sur le site du MELS MEQ Minist re de l ducation du Qu bec 1993 Des coll ges pour le Qu bec du XXT si cle Qu bec Gouvernement du Qu bec Nadeau M amp Fisher C 2006 La grammaire nouvelle La comprendre et l ensei gner Montr al Ga tan Morin diteur La Cheneli re ducation Reuter Y 1992 Enseigner la litt rature Recherches 16 55 70 Rey B 1996 Les comp tences transversales en question Paris ESF Rey B 2001 Y a t il un fondement psychologique l interdisciplinarit in Y Lenoir B Rey et I Fazenda ds Les fondements de linter disciplinarit dans la formation l enseignement 135 146 Sher brooke ditions du CRP Richard S 2004 Finalit s de l enseignement de la litt rature et de la lecture de textes litt raires au secondaire Facult des tudes sup rieures Uni versit Laval th se de doctorat en didactique du fran ais http archimede bibl ulaval ca archimede uid 984ed73d af4a 4458 aa3c d1d4cfcbdbc2 Rouxel A 1 996 Enseigner la lecture litt raire Rennes PUR 169 S G CHARTRAND amp FALARDEAU Roy M 1999 La r forme de l enseigne
10. langue qui sont associ s la culture le lien troit qui existe au Qu bec entre langue et histoire collective MEQ 2003 87 et non ses aspects structuraux internes ou son histoire 158 LANGUE LANGAGE ET LITT RATURE DANS LES PROGRAMMES QU B COIS Fonctions de la langue dans la formation Le PF Q n en est d ailleurs pas une contradiction pr s D une version l autre on constate des changements importants dans la conception du r le de la langue et du langage m me si on ne fait jamais cette distinction dans la forma tion des l ves Non seulement la cat gorisation des fonctions de la langue change mais aussi l ordre dans lequel elles sont pr sent es faut il y voir une hi rarchisa tion Dans l introduction du PF Q version 2003 la langue est un v hicule d apprentissage au service des disciplines elle contribue l affirmation et au d veloppement de l identit personnelle sociale et culturelle MEQ 2003 81 et elle est essentielle la constitution et la consolidation de la culture MEQ 2003 7 Elle est aussi un outil d identit personnelle et collective MEQ 2003 7 La langue est pr sent e comme l essence m me de la culture donc de l identit sociale et culturelle du sujet plut t que comme un de ses aspects Cette position se d marque nettement d une conception repr sentationnelle de la langue et patrimoniale de la culture Cep
11. s appuie laissent perplexes les chercheurs les responsables scolaires les concepteurs de moyens d enseignement et les ensei gnants Pour ces derniers insuffisamment form s en litt rature comme en sciences du langage et en didactique du fran ais ce programme ne constitue pas un guide clair pour d ployer leur activit p dagogique et didactique De plus on peut douter que la compr hension de ce programme puisse tre un tant soit peu quivalente d un enseignant un autre vu le vocabulaire approximatif et le peu de rigueur dans le discours souvent m taphorique Au surplus comme le PF Q trace le portrait d un l ve fictif qui correspond bien peu la r alit et comme il ne propose pas de pro gression des apprentissages on ne sait trop comment les enseignants pourront par venir concilier les objectifs culturels et scolaires ambitieux de ce programme avec les apprentissages n cessaires au d veloppement des comp tences langagi res es sentielles dans une soci t au haut niveau de litt ratie Suzanne G CHARTRAND rick FALARDEAU Universit Laval CRIFPE Laval Abstract Due to the important education reform implemented in the province of Quebec changes were made in the curriculum and the education programs regarding compul sory schooling We examined the French as first language programs in primary and secon dary school The goal of the study was to better understand the meaning attributed to the con 167
12. tion instrumentale de la culture se refl te dans le sch ma sur la dynamique de la classe de fran ais MELS 2007 5 o langue et culture gravitent autour des comp tences d velopper alors qu elles devraient en constituer la toile de fond Par contre ce qui est r current dans le PF Q c est l association entre langue et r ussite scolaire La ma trise du fran ais est un facteur d terminant de la r ussite scolaire MEQ 2003 86 c est un atout indispensable pour r ussir l cole et dans la vie MEQ 2003 93 Or aucune donn e ne nous permet r ellement d affirmer cela compte tenu de la faible mise en uvre de la dimension pist mique du langage dans les apprentissages Tout au plus observe t on une corr lation entre r ussite scolaire en termes de dipl mation et ma trise fonctionnelle de la langue L insistance sur la r ussite scolaire mesur e par la performance des preuves stan dardis es nonobstant les vis es culturelles de l cole s inscrit dans l id ologie n o lib rale actuelle des syst mes scolaires Dans la version de 2007 on int gre timidement la langue et les textes dans les rep res culturels mais pour la langue c est uniquement par le biais des vari t s de langue qui s appelaient registres dans les versions de 2001 et 2003 change ment terminologique non expliqu De fait ce sont essentiellement les aspects so ciohistoriques de la
13. tr s nette du 1 au 2 cycle en ce qui concerne la complexit des t ches de lecture au 1 cycle l l ve d gage les liens qui unissent les l ments d un univers narratif ou po tique 2007 25 au 2 cycle il n est plus fait mention d un seul texte l l ve tablit des liens di versifi s entre des textes il compare des textes MELS 2007 25 au coll gial la comparaison de textes litt raires ne vient qu en deuxi me ann e soit deux ans apr s la fin du secondaire Soulignons une autre ambigu t dans les programmes de fran ais th orique cette fois propos des activit s de compr hension et d interpr tation associ es la lecture au secondaire Rien dans les programmes ne permet de distinguer la com pr hension de l interpr tation m me si dans les crit res d valuation comprendre et interpr ter sont s par s On a ajout une annexe au programme de 2 cycle six ans apr s l implantation du programme du primaire dans laquelle on d finit la compr hension et l interpr tation On y lit qu en d pit de leurs interrelations il peut tre utile de distinguer ces l ments des fins d apprentissage et d intervention p dagogique MELS 2007 126 Ainsi on apprend que dans l interpr tation le lecteur met profit les ressources de son objectivit et de sa subjectivit pour lui trouver une r sonance personnelle ou lui attribuer
14. Meirieu P 1 996 Strat gies pour favoriser le transfert des connais sances Vie P dagogique 98 4 7 170
15. Suzanne G CHARTRAND rick FALARDEAU SENS ET FONCTIONS DES CONCEPTS DE LANGUE DE LANGAGE ET DE LITT RATURE DANS LE PROGRAMME DE FORMATION DE L COLE QU B COISE R sum L importante r forme du syst me scolaire qu b cois a renouvel le curricu lum et les programmes d tudes pour la scolarit obligatoire Nous avons examin les pro grammes pour l enseignement du fran ais langue premi re au primaire et au secondaire afin de comprendre le ou les sens attribu s aux concepts de langue de langage et de litt rature et les fonctions que ces objets occupent dans la programmation disciplinaire Globalement ces programmes adoptent une approche instrumentale de la langue des textes et de la litt rature et les contradictions relev es dans l utilisation des concepts tudi s nous laissent perplexes quant leur capacit guider les enseignants de fran ais de fa on pr cise et coh rente Mots cl s r forme scolaire enseignement du fran ais litt rature langue Les textes issus des autorit s politiques en mati re d ducation ne peuvent laisser indiff rent le chercheur en ducation Peu importe leur port e r elle dans la pratique quotidienne de la classe comme discours sociaux pr sentant les grandes orientations en mati re d ducation et de choix curriculaires ils doivent faire l objet d une analyse minutieuse de la part des divers acteurs de la noosph re Audigier Crahay et Dolz 2006 Ces dis
16. arratif temporalit MELS 2007 101 102 Dans la m me optique on a ajout au 2 cycle une section de notions sur les s quences po tiques o sont pr sent es des connaissances propres au langage po tique Mais ces derni res sont encore pr sen t es sous les types de s quences rattach es aux textes courants Le caract re litt raire de ces notions est gomm au profit d une interpr tation erron e de la typologie de J M Adam 1992 2005 165 S G CHARTRAND amp FALARDEAU La nature et le r le des rep res culturels en litt rature Au primaire l l ve a besoin d un environnement particuli rement riche et stimulant pour se d velopper sur le plan culturel MEQ 2001 86 Les l ves doivent se construire des rep res culturels qui correspondent des ressources de l environnement social et culturel pouvant contribuer au d veloppement de la comp tence MEQ 2001 9 La liste des rep res culturels plac e sous la comp tence appr cier explicite la diversit des ressources de l environnement pr sentant les textes en fonction de l intention ou du mode de mise en discours do minant Textes qui racontent Roman conte l gende fable r cit nouvelle litt raire bande dessin e reportage t moignage anecdote fait divers Textes qui disent comment faire Recette notice de montage ou de fabrication mode d em ploi conseils ou suggestions
17. casions une occurrence dans le cas de comp tence langa gi re une pour pratique langagi re une pour ph nom nes langagiers et une pour conduite langagi re La langue fran aise et son synonyme le fran ais servent principalement d signer le programme de fran ais Quant au mot gram maire il appara t huit fois cinq fois dans les deux pages qui traitent du Travail syst matique sur la langue MEQ 2003 92 93 une fois associ au d veloppe ment de la comp tence en communication orale et deux fois la comp tence en criture notons qu il n appara t jamais dans la description de la comp tence en lec ture Conceptions de la langue Dans le PF Q la langue est d finie explicitement comme un syst me or ganis dynamique MEQ 2003 82 un syst me coh rent pr cise t on plus loin p 92 ou encore comme un ensemble de syst mes syntaxe morphologie lexique orthographe phon tique sic phonologie dont l l ve doit approfondir la compr hension en mettant en relation les notions et concepts li s la grammaire du texte et de la phrase p 96 La grammaire quant elle n est pas pr sent e comme la description de ce syst me et de ses sous syst mes mais essentiellement comme l activit de travail sur la langue dans le but de d velopper les comp tences vis es par le programme lire et crire des textes vari s communiquer oralement Fair
18. cours officiels s adressent implicitement des pu blics aux comp tences diverses sp cialistes de l ducation administrateurs pro fessionnels chercheurs faiseurs d opinions et m me parents d l ves c est dire que leur compr hension interpr tation appr ciation doit consid rablement varier se lon le lecteur C est en tant que didacticiens du fran ais langue premi re que nous avons analys le texte phare de l actuelle r forme de l ducation au Qu bec pour le pr scolaire le primaire et le secondaire le Programme de formation de l cole qu b coise PF Q et les programmes de fran ais pour le primaire et le secondaire Nous voulions savoir quels sens et quelles fonctions sont associ s trois concepts fondateurs de la discipline fran ais savoir la langue le langage et la litt rature pour mieux comprendre les choix op r s dans le PF Q Apr s avoir sommairement situ le contexte de la pr sente r forme dans l histoire r cente de l ducation du Qu bec et les grandes lignes de l conomie du SPIRALE Revue de Recherches en ducation 2008 N 42 153 170 S G CHARTRAND amp FALARDEAU PF Q nous pr senterons bri vement la m thodologie d analyse du corpus retenu Suivra l analyse descriptive des conceptions entourant la langue en l occurrence le fran ais et le langage leur r le dans la formation des jeunes particuli rement dans la discipline fran ais e
19. d analyse sont consid rablement plus complexes contextualisation histo rique et jugement des crit res de reconnaissance ce qui implique la connaissance d un grand nombre de facteurs institutionnels et sociohistoriques CONCLUSION Cette analyse critique de notions centrales du Programme de formation de l cole qu b coise permet d valuer dans quelle mesure les assises th oriques de ce programme et de ses prescriptions p dagogiques et didactiques concordent avec d une part les attentes sociales concernant le d veloppement de la culture et des comp tences langagi res des l ves et d autre part avec les recherches dans les domaines de r f rence la suite de Max Roy 1999 qui voyait dans le programme Au coll gial la comp tence appr cier n inclut pas des consid rations aussi complexes d or dre institutionnel et sociologique Quant la contextualisation historique Reuter consid re que ce travail est beaucoup trop complexe pour des l ves de 18 ans car il suppose des connaissances immenses sur le contexte et l intertexte que m me les enseignants n ont pas 1992 67 68 166 LANGUE LANGAGE ET LITT RATURE DANS LES PROGRAMMES QU B COIS de fran ais du coll gial un projet essentiellement politique davantage pr occup des attentes de l opinion publique que du d veloppement des comp tences des l ves nous concluons que le Programme de formation de l cole qu b coise
20. de l duca tion 2 3 275 293 Chartrand S G amp Blaser C 2006 Fonction pist mique des genres disciplinai res scolaires prol gom nes un champ de recherches in B Schneuwly et Th Th venaz ds Analyses des objets enseign s Le cas du fran ais 179 194 Bruxelles De Boeck Chartrand S G 2005a Pour une culture de la langue l cole in D Si mard et M Mellouki ds L enseignement profession intellectuelle 153 182 Qu bec Presses de l Universit Laval Chartrand S G 2005b L apport de la didactique du fran ais langue premi re au d veloppement des capacit s d criture des l ves et des tudiants in J Lafont Terranova et D Colin ds Didactique de l crit La construction des savoirs et le sujet crivant 11 31 Namur Presses universitaires de Namur Chartrand S G dir 1996 Pour un nouvel enseignement de la grammaire Mon tr al ditions Logiques Chartrand S G amp Paret M C 1989 Enseignement de la grammaire quels objec tifs quelles d marches Bulletin de l ACLA 11 1 31 39 Chartrand S G amp Prince M 2008 La dimension affective du rapport l crit impact sur les activit s de lecture et d criture d l ves qu b cois Revue Canadienne de l ducation 168 LANGUE LANGAGE ET LITT RATURE DANS LES PROGRAMMES QU B COIS Dufays J L Gemenne L amp Ledur D
21. du Qu bec a chang de nom il a int gr les secteurs des loisirs et des sports 7 Pour des raisons politiques la discipline qui s appelait jusqu en 2000 fran ais langue maternelle se distinguant de celle appel e fran ais langue seconde discipline enseign e dans le secteur d ducation pour les Anglophones du Qu bec a chang de nom en 2001 Le Minist re a choisi l expression langue d enseignement pour qualifier la discipline fran ais enseign e aux l ves francophones ou allophones s int grant la communaut francophone du Qu bec Dans le contexte qu b cois l expression fran ais langue d enseignement est tout fait discutable car elle fait l impasse sur les interactions langagi res entre la famille l cole la soci t et l tat Pour l l ve qu b cois qui fr quente le r seau d enseigne ment fran ais 80 de la population peu importe son origine ethnoculturelle le fran ais n est pas qu une langue d enseignement comme il peut l tre pour des l ves togolais par exemple c est la lan gue premi re Par langue premi re nous entendons la suite de Simard 1997 la langue qui dans la communaut de vie de l l ve l cole la soci t civile et l tat est premi re Au Qu bec le fran ais est la langue premi re 155 S G CHARTRAND amp FALARDEAU comp tence appr cier des textes litt raires Viennent enfin les l ments d a
22. e d une pi ce de th tre et la d gustation de produits r gionaux l entracte Les l ves coop rent pour planifier le travail pour trouver des id es ori ginales pour choisir des proc d s linguistiques qui contribuent capter l attention des lecteurs et pour se donner des r gles afin d assurer la contribution harmonieuse de chacun la r alisation des t ches MELS 2007 14 Quel portrait de la discipline fran ais se d gage de cette situation d appren tissage La classe de fran ais est subordonn e des vis es de formation qui n ont de sens que dans la mesure o elles se situent l ext rieur de la discipline et qui n ont rien voir avec les apprentissages propres aux textes litt raires et la langue notamment On est loin de l autonomie disciplinaire que d fend Schneuwly 2007a La litt rature est ainsi pr sent e en fonction des liens qu elle permet de nouer avec d autres disciplines Dans les disciplines du domaine de l univers social une u vre litt raire peut tre abord e en fonction de la soci t qui y est d peinte ou des v nements qui y sont voqu s MELS 2007 17 Certes cette interdisciplinarit est susceptible d accro tre le sens des apprentissages en cr ant des ponts entre les disciplines mais comme l enseignement de la litt rature ne s appuie pas sur des conceptions disciplinaires clairement assum es ne court on pas le risque d instru
23. e autant an glo saxon que francophone sur le r le du langage dans les apprentissages et le curri culum scolaire C est pourquoi nous ne pouvons comprendre pourquoi le PF Q n est pas plus prolixe et plus pr cis sur la fa on de mettre en uvre la fonction pis t mique du langage dans tous les domaines de la formation Car sur cela mis part le fait d avoir fait de la Comp tence communiquer une comp tence transver sale o la langue est un moyen de communiquer parmi d autres on ne trouve au cune indication dans le programme qui puisse aider les enseignants transformer leurs repr sentations de la langue comme outil de communication ainsi que l a montr l enqu te Scriptura Chartrand Blaser amp Gagnon 2006 M me si le pro gramme mentionne divers endroits le r le du langage dans la construction des connaissances cette reconnaissance ne structure absolument pas l apprentissage de 159 S G CHARTRAND amp FALARDEAU la langue comme celui des autres domaines de savoirs La d finition de la langue comme comp tence transversale ne s y r f re d aucune mani re Enfin non seulement le PF Q ne balise pas le travail des enseignants afin qu ils assument la responsabilit du d veloppement des comp tences langagi res des l ves mais on va m me jusqu affirmer que c est l l ve d assurer lui m me le transfert des apprentissages langagiers faits en fran ais dans les a
24. e de la grammaire c est accomplir un travail syst matique sur la langue et les textes pour d velopper ses comp tences p 92 Ce travail doit tre syst matique et li une situation qui lui donne tout son sens p 92 men selon une d marche active de construction des connaissances adoptant les orientations du programme de 1995 et cons quemment associ e aux grammaires dites nouvelles p 92 Le programme adopte donc une approche didactique de l enseignement grammatical renouvel autant sur le plan des contenus que des m thodes mais con oit le travail grammatical en classe de fran ais dans une perspective essentiellement instrumen tale et relativement cloisonn e Si lire est l occasion d acqu rir des connaissances Les r f rences suivies d un ast risque sont celles qui apparaissent dans la bibliographie du pro gramme minist riel 157 S G CHARTRAND amp FALARDEAU sur la langue p 97 paradoxalement acqu rir des connaissances sur la langue ne semble pas n cessaire selon le texte officiel pour la comp tence crire des textes vari s o on se limiterait les utiliser Le travail grammatical serait partout et nulle part la fois aucune progression des enseignements n est propos e Nulle part il n est fait mention que r fl chir sur la langue comme objet culturel digne de savoir est une n cessit Paret et Chartrand 1989 Schneuwly 2007 a Par ailleurs
25. endant dans le m me texte on pr sente la langue comme un V hicule d apprentissage c est donc retenir une conception repr sen tationnelle et instrumentale de la langue qui s oppose fortement une conception qui fait de la langue un outil de pens e le pJremier outil de structuration et d expression de la pens e Car lit on la langue participe l closion des concepts et des id es qu elle fait acc der la connaissance et la compr hension des choses MEQ 2003 7 L ambigo t entre deux conceptions du langage et cons quemment par rapport ses diff rentes fonctions est omnipr sente dans le programme ainsi dans le passage traitant de la comp tence communiquer orale ment il n est plus fait mention de son r le dans les apprentissages la langue ne ser vant ici qu la verbalisation de la pens e et des sentiments et exprimer sa compr hension du monde MEQ 2003 101 Or la langue plus exactement le langage ne fait pas que v hiculer des sa voirs elle contribue les forger ce qu on appelle la fonction pist mique du lan gage Blaser 2007 Chartrand amp Blaser 2006 La langue sert apprendre structurer sa pens e et d velopper sa culture pr cise la version 2007 du PF Q dans le chapitre consacr l enseignement du fran ais p 1 Cette conception du langage rejoint celle issue des travaux d un vaste domaine de recherch
26. endant il ne d finit d aucune fa on ce que sont les textes courants qu il oppose aux textes litt raires la liste des textes dans les re p res culturels 2001 86 ne permet pas de distinguer les textes dits courants des litt raires Par limination on doit comprendre que les textes courants sont tous les textes qui ne sont pas litt raires qu ils soient courants ou usuels comme l article de journal ou le manuel scolaire ou sp cialis s comme le sont l article scientifique ou le m moire professionnel Au secondaire les comp tences lire et appr cier sont fondues et apparais sent sous le titre Lire et appr cier des textes vari s C est dire que les textes cou rants et litt raires sont regroup s et trait s de la m me fa on dans les deux cycles du secondaire Les processus les strat gies et les connaissances relatifs la lecture visent tous les textes l l ve est invit fonder une appr ciation critique en appliquant des crit res des textes litt raires et courants MEQ 2003 98 Cette importante modification dans le libell des comp tences a de quoi tonner alors qu au primaire l introduction de la comp tence appr cier les uvres litt rai res rompt avec la tradition et semble tr s exigeante au cycle sup rieur cette comp tence sp cifique dispara t Quelle conception de la litt rature cette nouvelle comp tence du secondaire traduit e
27. inistrative curriculaire et p dagogique Cependant en 2006 la r forme du syst me d ducation est subrepticement devenue un Renouveau p dagogique se lon les porte paroles des autorit s politiques Ce sont d ailleurs essentiellement ses aspects ducatifs et p dagogiques qui font r guli rement la une et divisent les prin cipaux acteurs les directions des tablissements scolaires les enseignants les cher cheurs en ducation et les parents Cette r forme est la deuxi me grande r forme de l ducation du Qu bec moderne la premi re ayant t celle qui a institu la fin des ann es soixante du pr scolaire au secondaire un syst me d ducation d mocra tique public gratuit accessible tous Elle fut associ e au rapport d une commis sion royale d enqu te pr sid e par un eccl siastique catholique Monseigneur Al phonse Marie Parent de 1961 1966 En 1994 plus de 25 ans apr s la r forme Parent les autorit s politiques et ducatives du Qu bec ont jug bon dans la foul e d avis d organismes internatio naux OCDE UNESCO Internatioal Board of Education etc de revoir les orien tations de l ducation afin de les adapter aux nouvelles r alit s socioculturelles Parmi les textes vari s le programme distingue les textes litt raires des textes courants c est dire tous ceux qui ne sont pas litt raires L ordre coll gial offre apr s le cours secondaire
28. ique est d finie ainsi L l ve a besoin d tre troitement guid par l ensei gnant pour acc der une lecture distanci e et appr cier des textes litt raires et des textes courants MEQ 2003 97 L appr ciation se fait dans la lecture distanci e r f rence aux travaux de Dufays 1996 2005 qui pr tendait justement le con traire la lecture litt raire se vit dans le va et vient entre la lecture de participation et la lecture de distanciation L ambigu t persiste dans la pr sentation de la comp tence au 2 cycle MELS 2007 18 o les processus de r action aux textes sont inclus dans les composantes de la comp tence 163 S G CHARTRAND amp FALARDEAU Compte tenu du sens de cette comp tence ce que les l ves doivent accom plir d s l ge de huit ans pour appr cier des uvres semble tr s exigeant voire ina dapt des lecteurs d butants l l ve apprend aussi se doter de crit res pour poser des jugements critiques et esth tiques sur les uvres ainsi que pour justifier ses appr ciations MEQ 2001 84 Les adjectifs critiques et esth tiques ne sont pas d finis du moins pas en ce qui concerne le jugement critique en litt ra ture Comme les expressions employ es sont les m mes au primaire qu au coll gial o l tudiant doit reconna tre les caract ristiques de textes de la litt rature qu b coise comparer des textes
29. langue et culture sont troitement associ es dans le PF Q qui affirme adopter une approche culturelle de l enseignement Langue et culture dimensions intrins ques des vis es de formation la langue et la culture ont un r le minemment int gratif dans la formation de la personne MEQ 2003 7 Ce sont deux dimensions essentielles de la classe de fran ais MEQ 2003 86 elles en constituent la toile de fond MELS 2007 1 Pourtant aux endroits o on pouvait s attendre voir d velopper ce postulat il est absent Dans les parties sur les d fis de l cole qu b coise et sur la triple mission de l cole dans l ex pos initial du PF Q nulle mention des r les fondamentaux de la langue et de la culture Dans la version de 2003 il n est pas non plus question de la langue dans les rep res culturels que l l ve est appel se donner en fran ais Bref de culture de la langue Chartrand 2005 point de trace La langue n est pas pens e comme un objet de culture mais comme un v hicule de la culture ce qui est coh rent avec la conception instrumentale de la culture qui impr gne ce programme En effet la culture est essentiellement vue comme un outil au service d une activit sp cifique li e au d veloppement d une comp tence D ailleurs cette possible contradiction entre les vis es d clar es d une approche culturelle de l enseignement et la concep
30. lle en amalgamant tous les textes La d finition de la litt rature Les programmes du primaire et du secondaire emploient indiff remment les syntagmes uvres litt raires et textes litt raires qui sont pr sent s comme des uvres de qualit MEQ 2004 84 Le choix du mot uvre connot positive ment semble traduire une certaine cons cration institutionnelle mais le programme ne pr cise rien ce sujet La d finition de la litt rature est d autant plus difficile circonscrire que textes litt raires et courants sont toujours regroup s Sensibilis en lecture aux effets produits par des textes courants et litt raires l l ve devient attentif aux fa ons de faire privil gi es par des auteurs MEQ 2003 108 On parle d effets et d auteurs autant pour les textes courants que litt raires le langage esth tique n est vraisemblablement pas un crit re qui permette de d finir la litt ra ture Pourtant depuis longtemps les crit res interne le langage esth tique et ex terne la reconnaissance institutionnelle de la d finition de litt raire sont large ment partag s tant par les litt raires que par les chercheurs en didactique de la litt rature Dufays Gemenne et Ledur 1996 2005 Legros 2005 Reuter 1992 S il est difficile d identifier quels textes sont con us comme litt raires on comprend que par cette tiquette les r dacteurs ont adopt une conception int gra
31. llectuel m thodologique personnel et social communicationnel En der nier lieu sont pr sent s les diff rents domaines de formation langues math mati que science et technologie univers social arts et d veloppement personnel qui eux regroupent les programmes disciplinaires Le programme de fran ais fait partie du domaine des langues Le PF Q a t publi en trois tapes en 2001 pour le pr scolaire et le primaire en 2003 pour le 1 cycle du secondaire en 2007 pour le 2 cycle produit alors par le MELS Le programme de fran ais langue d enseignement quant lui est divis en trois parties On pr sente d abord la discipline et ses liens avec les autres composan tes du programme de formation puis les trois comp tences d velopper en fran ais lire des textes vari s crire des textes vari s et communiquer oralement pour le secondaire et le primaire auxquelles s ajoute dans le programme du primaire la C est la comp tence transversale de l ordre de la communication qui concr tise la transversalit de la langue orale et crite dans le PF Q MEQ 2003 34 Toutes les r f rences la version de 2007 sont tir es du chapitre 5 En fait il ne s agit que des deux premi res ann es du 2 cycle le curriculum de la troisi me ann e n tant toujours pas achev en 2007 Lors d un remaniement du cabinet des ministres en 2007 le minist re de l ducation
32. ment coll gial au Qu bec vers des com p tences litt raires communes Enjeux 43 44 53 68 Schneuwly B 2007a Le Fran ais une discipline scolaire autonome ouverte et articul e in Falardeau C Fisher CI Simard et N Sorin dir La didactique du fran ais Les voies actuelles de la recherche 9 26 Qu bec Presses de l Universit Laval Schneuwly B 2007b Genres crits et oraux et forme scolaire Enseignement et apprentissage de la langue premi re l cole in C Bor d Construire et exploiter des corpus de genres scolaires 13 26 Na mur Presses universitaires de Namur Schneuwly B 2002 L criture et son apprentissage le point de vue de la didac tique l ments de synth se Pratiques 115 116 237 246 Schneuwly B amp Dolz J 1997 Les genres scolaires Des pratiques langagi res aux objets d enseignement Rep res 15 27 41 Simard D 2004a ducation et culture Contribution une p dagogie de la cultu re Qu bec Presses de l Universit Laval Simard D 2004b Comment penser aujourd hui la nature et le r le de l cole l gard de la formation culturelle des l ves in D Simard et M Mellouki L enseignement profession intellectuelle 49 74 Qu bec Presses de l Universit Laval Simard CI 1997 l ments de didactique du fran ais langue premi re Saint Laurent ERPI Tardif J amp
33. ondaire montre comme dans le cas de la comp tence appr cier que la r f rence la litt rature ne s appuie pas sur une d finition int grant les sp cificit s du langage litt raire Au 2 cycle du secondaire on retrouve une possibilit d exploitation des u vres litt raires qui n appara t pas dans les versions pr c dentes l coute et le vi sionnement de productions artistiques en langue fran aise pi ce de th tre r cital de po sie chanson film etc p 9 Le programme comble ainsi une lacune des versions pr c dentes en recommandant d int grer l enseignement les formes ora les de la litt rature qui permettent aux l ves d entrer en contact de fa on vivante avec des univers litt raires L int gration des comp tences lire crire et communiquer oralement pr conis e par le programme ne peut toutefois se faire autour des seuls objets litt raires comme si les livres les films les chansons les pi ces de th tre etc n taient pas suffisants pour justifier des activit s d apprentissage et le d veloppe ment des comp tences Le travail en classe de fran ais doit toujours tre li toutes les composantes du programme de formation autant les comp tences transversales que les domaines g n raux de formation Le conseil d l ves a confi une classe de fran ais la pr paration d une campagne publicitaire entourant la pr senta tion l col
34. p prentissage notions et concepts appel s savoirs essentiels dans le pro gramme du primaire qui sont une liste de connaissances sur la langue les textes et la culture constituant des ressources au service de la communication MEQ 2003 129 On verra plus loin que le statut de ces connaissances ou savoirs dans le d veloppement des comp tences disciplinaires est probl matique M thodologie d analyse du corpus Le corpus analys comprend les documents suivants les programmes de la discipline fran ais langue d enseignement du primaire et du secondaire le chapitre sur le Domaine des langues dont fait partie la discipline fran ais le chapitre pre mier du Programme de formation de l cole qu b coise PF Q o sont expos s les fondements de la r forme curriculaire et le programme Des coll ges pour le Qu bec du XXT si cle du coll gial MEQ 1993 Afin de mener l analyse conceptuelle nous avons effectu dans un premier temps un rep rage syst matique des notions nodales de la discipline fran ais sur lesquelles porte notre tude langue langage langagier langue fran aise fran ais grammaire litt rature et litt raire Le rep rage lectronique nous a permis de d nombrer l emploi de ces termes d valuer l importance relative qui leur est accor d e dans le corpus et d identifier leurs cotextes Nous avons ainsi constitu le champ lexical de chaque notion Par exemple aux
35. rammaire la construction de connaissances propos de la langue et du langage et l acquisition d habilet s analyser la langue et le langage constituent une des com p tences d velopper en fran ais Rien n est dit non plus dans le PF Q sur l articu lation du travail de r flexion sur la langue avec les comp tences d velopper en fran ais dans les autres disciplines et avec le travail mener dans les domaines g n raux de formation et autour des comp tences transversales On conviendra que pour des programmes de fran ais qui font entre 65 et 130 pages c est bien peu LITT RATURE ET TEXTES UVRES LITT RAIRES L articulation lecture litt rature dans les programmes de fran ais du primaire et du secondaire qu b cois Dans le programme de fran ais du primaire on distingue la comp tence lire des textes vari s de celle appr cier des uvres litt raires reconnaissant du m me coup cette derni re comme un lieu d orchestration et de synth se qui mobilise les trois autres comp tences lire crire et communiquer oralement MEQ 2001 73 Nous reviendrons dans la section suivante sur le sens de cette comp tence N anmoins soulignons d embl e que le programme du primaire distingue la lecture d codage compr hension d une lecture subjective esth tique davantage pro 160 LANGUE LANGAGE ET LITT RATURE DANS LES PROGRAMMES QU B COIS pre aux textes litt raires Cep
36. refl te les tensions et contradictions l uvre dans les soci t s occidentales propos de l du cation et plus largement de la culture L ambitieux projet des autorit s politiques qu b coises de rehausser le niveau culturel des programmes d tudes du primaire et du secondaire dans le contexte d une demande sociale forte entre en contradiction avec le mouvement actuel de d sinvestissement dans l ducation en particulier dans la formation du corps enseignant et des l ves L approche principalement instrumentale de la langue des textes et de la lit t rature qui domine dans ce programme fait l impasse sur la sp cificit de la disci pline fran ais autant en niant la relative et n cessaire autonomie des deux princi paux objets d enseignement que sont la langue et la litt rature qu en ne proposant pas d articulation cons quente des diff rentes composantes de la discipline fran ais Cependant elle est cons quente avec les objectifs fondamentaux du Programme de formation de l cole qu b coise d veloppement de comp tences disciplinaires et transversales et de comp tences g n riques li es au d veloppement de la personne domaines g n raux de formation objectifs sans doute pertinents mais qui mar ginalisent les cultures disciplinaires en particulier celle du fran ais Les nombreuses contradictions internes du programme ainsi que le caract re approximatif des notions sur lesquelles il
37. t dans les autres composantes du programme de formation et enfin la conception sous jacente son apprentissage l cole Dans la troisi me partie nous analyserons la conception de la litt rature sur laquelle s appuie le pro gramme pour d finir la comp tence Appr cier des uvres litt raires et Lire des textes vari s Nous rendrons compte de la place des connaissances dans le d veloppement de ces comp tences au primaire comme au secondaire Nous tudie rons enfin l organisation des apprentissages prescrits de la 1 ann e du primaire la 5 ann e du secondaire en liaison avec les attentes explicitement formul es pour le coll gial Y a t il une hi rarchisation des connaissances et comp tences d velop per au cours d un m me cycle Am nage t on leur progression au cours du curricu lum du primaire au coll gial et si oui comment Nous conclurons sur une interro gation comment peut on enseigner ad quatement le fran ais et assumer pleinement la responsabilit de former des jeunes comp tents en lecture en criture et en com munication orale en fran ais en ayant le Programme de formation de l cole qu b coise comme viatique LES COORDONN ES DE LA RECHERCHE Le contexte ducatif qu b cois Depuis 2000 le Qu bec vit une r forme majeure de son syst me ducatif au point o dans la doxa on parle de La R forme Il s agit d une r forme la fois poli tique adm
38. termes litt rature et litt raire sont asso ci s les mots textes uvres appr ciation compr hension interpr tation critique esth tique et culture au terme langagier les notions de comp tence langagi re ph nom ne langagier conduite langagi re Pour arriver comprendre le sens des notions tudi es nous avons d analyser l organisation de leur r seau s mantique inclusion compl mentarit opposition des notions Pour chacune de ces notions nous avons analys la ou les d finitions explici tes ou implicites dans certains cas on trouve une d finition pr cise comme pour la comp tence Appr cier laquelle les programmes consacrent des pages en ti res dans d autres il faut consid rer les diff rentes occurrences des expressions comme uvres litt raires pour d gager une d finition parce que la notion bien qu employ e maintes reprises n est pas d finie Nous avons voulu valuer la per manence de leur sens les d finitions sont elles constantes d une version d un pro gramme l autre Ce travail de compr hension interpr tation appr ciation donc de construc tion du sens des notions tudi es s est appuy sur des crits de chercheurs en didac tique du fran ais en particulier dans les domaines de la langue et de la litt rature Bronckart et Chiss 1997 Canvat 1999 Chartrand 1 996 2005a et b Dufays Gemenne amp Ledur 1996 2005 Dumortier 2006
39. textes litt raires que sur les textes courants En tant associ e parfois aux textes litt raires parfois aux textes courants et litt raires la comp tence appr cier perd de sa substance et ses contours deviennent difficiles saisir L appr ciation ne vise pas seulement le d veloppement du go t de l expres sion de pr f rences elle englobe toutes les composantes de la lecture litt raire telle que l ont d finie Dufays Gemenne et Ledur 1996 2005 soit autant ses aspects subjectifs qu analytiques Le programme pr sente donc parmi les composantes de la comp tence autant des op rations li es la r action subjective la compr hension la r flexivit au jugement critique qu l acquisition de connaissances sur les tex tes et sur la langue MEQ 2003 101 Nous d celons toutefois dans les program mes un certain malaise d finitionnel par rapport la comp tence appr cier dont les composantes semblent peu circonscrites Dans l annexe du programme de 2 cy cle du secondaire MELS 2007 on pr sente une d finition de la comp tence ap pr cier dans laquelle on oppose le jugement de go t apparent la r action au jugement esth tique qui am ne le lecteur se distancier du texte donc l appr cier MELS 2007 127 R agir et appr cier s opposent ici clairement De la m me fa on dans le programme du 1 cycle la composante porter un jugement crit
40. trice des textes perspective fid le aux travaux de didacticiens du fran ais qui plai dent pour une ouverture du corpus litt raire Reuter Dufays Rouxel litt rature pour les jeunes de 15 17 ans litt rature pour le grand public classiques de la litt rature ce sont les seuls crit res du choix du corpus des uvres faire lire que l on retrouve Cette ouverture du corpus va de pair avec la vari t des pratiques li es la litt rature qui ne se limitent pas la seule lecture de textes Au secondaire le pro gramme souligne maints endroits la n cessit de renforcer les liens entre la lecture 161 S G CHARTRAND amp FALARDEAU et l criture Au 2 cycle en criture on introduit m me la notion d criture litt raire la famille de situations nventer des intrigues en laborant des r cits a t rebaptis e Cr er en laborant des textes litt raires pour souligner la possibili t de r diger des textes apparent s des textes litt raires de toutes sortes textes nar ratifs po tiques dramatiques etc gt MELS 2007 9 M me si l expression litt raire est modalis e apparent s on ne trouve pas de familles de situations qui mettent en uvre ce qui est sp cifique au litt raire Les recommandations por tent sur le propos le monde racont pas sur le langage litt raire Ce d tour par la pr sentation de la comp tence d criture au sec
41. ur elles sa pens e critique et valoriser certaines exp riences de lecture de visionnement ou d audition Son volution per sonnelle l am ne entrevoir de nouveaux horizons qui stimulent sa cr ativit et son imagination MEQ 2001 84 L l ve type d crit dans le programme ne correspond pas celui que l on retrouve dans les enqu tes qu b coises sur les habitudes de lecture et d criture des adolescents Lebrun 2004 Chartrand et Prince 2008 on retrouve certes dans ces tudes des adolescents aussi enthousiastes que ceux pr sent s dans les programmes de fran ais mais ils repr sentent une minorit dans la masse des adolescents qu b cois L l ve vis par le programme du primaire lui ma trise la comp tence ap pr cier un haut niveau l emploi de l indicatif pr sent indiquant que ce compor tement s actualise d embl e Le programme du secondaire adopt quatre ans apr s celui du primaire re voit la baisse les attentes formul es en ce qui concerne l appr ciation d uvres litt raires Au primaire l l ve r agit sommairement diff rents aspects des textes Il peut se prononcer avec une certaine assurance propos de ces u Les italiques sont de nous 1 Dans les citations tous les italiques sont de nous 164 LANGUE LANGAGE ET LITT RATURE DANS LES PROGRAMMES QU B COIS vres MEQ 2003 96 La progression est toutefois
42. utres disciplines Or toutes les recherches sur le transfert et la question de la transversalit des com p tences en particulier des comp tences langagi res montrent bien que le transfert de comp tences doit tre organis par le maitre dans des contextes sp cifiques et de fa on explicite Tardif et Meirieu 1 996 Rey 1996 2 001 Pourtant le PF Q exi ge que la langue soit une pr occupation constante MELS 2007 2 3 sans pro poser de balisage pr cis pour que l aspect transversal du langage soit pris en charge dans l ensemble des disciplines scolaires Apprentissage de la langue Nous voulions galement comprendre comment avec une telle conception du langage les autorit s minist rielles con oivent le d veloppement des comp ten ces langagi res On ne retrouve presque rien sur ce sujet pourtant central dans un programme d tudes Le programme se contente d affirmer une fois que les con naissances sur la langue expression tr s rare se d veloppent par des pratiques vari es et fr quentes MEQ 2003 89 ce qui reprend l expression consacr e du programme de fran ais de 1980 que le travail sur la langue doit tre r flexif p 109 et que le travail en grammaire doit tre explicite p 92 Cependant nulle argumentation n est propos e au lecteur sur le fait que dans la discipline fran ais la capacit r fl chir sur la langue la r flexion grammaticale au sens large du mot g
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