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1. HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Des Ensembles assez grands m moire et projets en Essonne qui accompagne l expo sition actuelle ponyme permet de laisser une trace de ce travail comme de l histoire de ce quartier Cette recherche les actions cultu relles qui ont suivi classes inter quartier inter banlieue mallette p dagogique etc une nouvelle recherche men e sur le d ve loppement des lotissements pavillonnaires intitul e Du cabanon au pavillon sont l origine m me de notre association Maison de Banlieue et de l Architecture centre d in terpr tation de l environnement urbain du patrimoine en banlieue et de l architecture n e d un centre culturel associatif et du ser vice urbanisme municipal de la ville d Athis Mons Maison de Banlieue et de l Architecture est d sormais rattach e la communaut de communes des Portes de l Essonne et soute nue par le D partement la politique de la Ville et la DRAC Depuis le DSQ a c d la place une op ration de renouvellement urbain ORU et se trouve actuellement en projet ANRU d moli tion reconstruction Dans ce cadre un projet l initiative du bailleur et soutenue par la commune intitul M moire en marche au Noyer Renard devrait avec l outil photographique suivre l volution du chantier la vie et les r actions des habitants devant les transformations du quartier J ai la m
2. HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Actes de la journ e d information et de r flexion organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 Adresse Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Maison d partementale de l habitat Boulevard de l coute s il Pleut 91000 Evry T l 0164970032 e fax 0164970033 E mail cr ville essonne wanadoo fr Site Internet htip ressourcespolville maisondebanlieue asso fr HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Directrice de la publication velyne Bouzzine directrice Directrice de la r daction Delphine Dor charg e d information et de documentation Bibliographie Delphine Dor charg e d information et de documentation Marie Emilie Collin assistante documentaliste Participation St phanie Wolska charg e de mission sur la question ducative Conception graphique et correction des textes Edire Cette journ e a t r alis e en partenariat avec BIBLIOTH QUE DE DOCUMENTATION INTERNATIONALE CONTEMPORAINE MUSEE D HISTOIRE CONTEMPORAINE ES PORTES DE L ESSONNE ATHIS MONS JUMSY SUH ORGE FARAY VIEILLE POSTE MAISON DE BANLIEUE ET DE L ARCHITECTURE E LU m i e n a M R F LIGUE FRAMUAIXE piau um A a Le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne est financ par e La Caisse des d p ts et consignations
3. La formalisation de la m thodologie repose sur la conduite de deux actions principales men es en troite collaboration avec les quatre membres du partenariat qui repr sen tent la fois les secteurs associatif institu tionnel et scientifique Il s agit tout d abord de former et de quali fier des acteurs associatifs et de jeunes histo riens la sauvegarde et l inventaire des archives priv es ainsi qu la lecture et au traitement de l archive Par ailleurs une deuxi me action concer nant la pr paration d une exposition sur l his toire culturelle de l immigration maghr bine Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS constitue le second champ d action d ve lopp permettant l analyse de la m thodolo gie d ploy e et sa formalisation Enfin des actions de communication sous forme de publications d organisation de s minaires et de cr ation d espaces Internet contribuent largir la r flexion et l impact des actions un public plus large La dimension galit des chances entre les hommes et les femmes Tous les partenaires se sont engag s pour que le pr sent projet prenne en compte la dimension de l galit des chances entre les hommes et les femmes Le Centre Ressources Politique de la Ville en Essonne ainsi que l AEFTI m nent des act
4. est du territoire communal Les 14 tages et 250 logements de l im meuble lev s au milieu des champs et des jardins familiaux o un criteau Chasse interdite tait encore visible quelques ann es auparavant faisaient alors l admira tion des tr s nombreux badauds venus visiter cette toute nouvelle Cit radieuse construite tel un Meccano de b ton et d acier Immeuble r volutionnaire Meccano g ant l chelle du monde moderne les titres de la presse de l poque donnent un aper u de l impact national et international de l v nement Des visiteurs taient venus de toute la France et m me de l tranger jeter HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS un coup d il au chantier rappelait un article de la presse locale le jour de la d mo lition Cette barre de 14 tages et de 250 loge ments desservis par des coursives plac es tous les trois niveaux tait une d clinaison appauvrie du mod le de la Cit radieuse du Corbusier inaugur e le 14 octobre 1952 Les appartements taient de deux types les uns de deux et trois pi ces situ s dans les ailes de disposition traditionnelle orient s au sud et pourvus de loggias les autres de cinq pi ces situ s au centre du b timent du type duplex Huit espaces commerciaux avaient t am nag s en rez de chauss e Cependant en d pit des ressemblances et de la qualit architecturale de l difice lim
5. lien social la facult de se sentir membre d une com munaut tisser des relations avec les autres tous l ments encore plus importants dans ces isolats urbains sans m moire liden tit aussi fragile que dans la ville classique difi e sur un r seau de lieux symboliques et ancr s dans la conscience collective locale L effritement de ce que les sociologues quali fient de grandes institutions de socialisa tion la famille l glise ainsi que les syndicats et les organisations populaires qui constituaient la trame de ce que l on appelait jadis les banlieues rouges laissa sans structuration et sans rep res des populations auxquelles l espace b ti environnant ne ris quait gu re d en proposer Et dans une sorte d inversion tragique ce sont l ensemble des l ments qui avaient fond la r alisation de ces territoires qui se sont trouv s affect s le travail fondateur de la s paration des fonctions la position cen trale de la classe ouvri re les valeurs d galit et de solidarit etc Ce sont tous ces symboles urbains de la modernit qui en moins de quinze ans sont devenus dat s compl te ment obsol tes d valorisant tr s vite les grands ensembles r alis s quinze ans plus t t sous son gide d valorisation qui concer nait au premier chef leur place dans le march du logement ainsi que les repr sentations sociales les concernant Les modifica
6. meuble n tait pas une unit d habitation au sens o Le Corbusier l entendait L originalit de la Cit Billardon tient en r alit au proc d constructif qui fut utilis lors de son dification Elle fut la toute pre mi re exp rimenter en France le proc d de pr fabrication Estiot r utilis par la suite pour la construction de plusieurs grands ensembles comme le Noyer Renard Athis Mons la Cit des 4000 la Courneuve la Gr ce de Dieu Caen la Croix des Oiseaux et Champ Fleury Avignon le Gros Buisson pinay Sainte Barbe Metz le Haut du Li vre Nancy les tours du Lancy Gen ve ou encore des b timents d habitation Alger Le mode constructif repris sur celui des gratte ciel am ricains associait l acier en ossature et le b ton en pr enrobage avec une majeure partie r alis e en atelier Le pro c d donnait des r sultats vidents pr ci sion remarquable rapidit d ex cution peu ou pas d installations de chantier suppres sion des coffrages des tayages des chafaur dages et surtout conomie consid rable de main d uvre Il s agissait des pr mices d in dustrialisation dite lourde du b timent Forte de cette premi re exp rience la commune avait ensuite r alis deux autres Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABI
7. quent s redout s ou ignor s La famille comme lieu de l intime a t voqu e cette occasion Entre f vrier et mars l intervenante r ali satrice s est entretenue avec des petits groupes d l ves pour parler de la th ma tique du projet Les r sistances au projet ont Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 ainsi pu s exprimer librement en dehors du regard des professeurs comme de celui des pairs La peur des moqueries la vue des parents sur l cran constituait le principal motif de ces r sistances La proposition de faire r aliser les interviews par quipe de deux un camarade filme l enfant question nant son parent a pu aider certains sur monter ces craintes Dans le m me temps des habitants du quartier sont venus en classe pour t moigner de leur parcours de vie Les l ves ont ainsi pu se familiariser en s curit avec le th me de la m moire individuelle sans que cela les touche directement Gr ce ce travail pr paratoire qui aura permis sur cinq mois de rendre les l ves acteurs de leur projet certains ont accept de questionner leur parent chez eux en g n ral film s par un e camarade de classe Nous avions rencontr tous les parents des l ves de la classe d s le d but de l ann e pour leur pr senter le projet Des rencontres ont m me t organis es dans le local de l ass
8. tre r p titives et donc industrialis es taient ainsi pos es l ensemble des bases de ce que l architecte Roland Castro quali fiera plus tard de rationalisme totalitaire M me si les intentions corbus ennes ont par fois t d voy es que des objectifs de la Charte d Ath nes se sont souvent trouv s alt r s par des prescriptions administrativo conomiques le poids de ces principes a n anmoins t d terminant dans la cr ation de ces nouveaux fragments de l espace urbain Le cadre de r alisation L autre ensemble de causes rel ve du syst me de d cision et de production qui a pr sid la mise en uvre de ces grands ensembles E Un tat centralis dont les corps tech niques de la Construction et des Travaux Publics venaient avec la Reconstruction d exp rimenter m thodes et proc dures planificatrices et de mettre au point un sys t me d cisionnaire efficace Pendant vingt ans ce fut l administration d tat qui sou cieuse d engager sur la voie de la modernit conomique et urbaine un pays encore lar gement rural pilota un puissant dispositif dont l effet fut d imposer y compris une opinion publique souvent perplexe et au m pris des diversit s r gionales un syst me unifi d urbanisation et un Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES
9. un quasi blocage de la construc tion pendant une trentaine d ann es Au recensement de 1954 plus de 40 des loge ments n avaient pas l eau courante et 90 pas de salle d eau E une croissance d mographique soutenue baby boom apr s la Lib ration E d importants mouvements migratoires exode rural exode urbain d part de cita dins vers la banlieue souvent chass s par des op rations de r novation et migra tions d une r gion l autre en coh rence avec une politique d industrialisation et d am nagement plus ou moins bien ma tris du territoire avec des perspectives d urbanisation totalement d mesur es E le retour ou la venue des rapatri s d Afrique du Nord L ensemble de ces l ments a g n r une crise du logement sans pr c dent affectant la majeure partie des cat gories sociales au pre mier chef videmment les jeunes m nages incapables de d cohabiter par manque de logement on mourrait de froid dans les rues des grandes villes Il fallait donc donner un coup de fouet la construction et l on est ainsi pass de 60000 logements difi s en 1949 280 000 en 1955 pour atteindre la pointe de 555 000 dont 125 000 locatifs sociaux en 1973 La sp cificit fran aise tient dans ce mode particulier de r alisation que Bruno Vayssi re a qualifi de hard french Par exemple l ex R publique f d rale d Allemagne avec pourtant une pointe de plus
10. R publique et des m moires int rioris es par les groupes sociaux Et ce n est que plus tard dans les ann es 1960 1970 que les m moires minoritaires port es l origine par des mouvements contestataires ont com menc s exprimer m Le facteur identitaire si l on observe l mergence de la m moire l chelle plus large des soci t s contemporaines les causes seraient plus anciennes Enzo Traverso explique qu elle est inh rente une crise de la transmission l exp rience v cue indivi duelle prend le pas sur l exp rience trans mise collective la premi re tant un trait de la modernit et le signe de la mont e de l in dividualisme la seconde tant l apanage des soci t s traditionnelles Ce basculement pro 1 Pierre Nora Les Lieux de m moire 3 tomes Gallimard 1997 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS gressif de l exp rience transmise vers l exp rience v cue aurait commenc lors de la Premi re Guerre mondiale avec le d racine ment brutal de millions de personnes E Le facteur scientifique le renouvellement des sciences humaines et sociales et le dyna misme de l historiographie fran aise partir des ann es 1960 impuls par des travaux pionniers anglo saxons ouvre des champs propices l expression et au d veloppement des m moires histoire sociale histoire des minorit s histoire des mentalit s et des repr sentations etc
11. avec ses habitants mais aussi avec des histo riens des journalistes et des artistes Deux livres sur l histoire de l immigration au Havre ont t dit s Des productions audiovisuelles ont t r alis es par la sc ne nationale le Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Volcan Le Centre d partemental de documen tation p dagogique CDDP de Seine Maritime a r alis un DVD but p dagogique avec des entretiens de migrants Des associations ont cr des spectacles culturels Une exposition multim dia a mis en image et en son les ate liers r alis s dans les quartiers De son c t la Cit a pr par deux jours de rencontres avec d autres villes portuaires comme Cherbourg Dunkerque Nantes Bordeaux et Marseille Ce colloque a fait alterner tables rondes avec des lus et des historiens et ateliers regroupant des porteurs de projets et des repr sentants d institutions Ces ateliers ont permis de confronter projets et th matiques Dans ce cas la Cit a impuls une d marche qui a ensuite t prise bras le corps par la mairie Depuis les opinions ont chang le dialogue avec les quartiers a volu et les lus eux aussi ont b n fici de ce travail Une implication pour la collecte du mus e La direction du mus e souhaite mettre contribution les
12. e Le conseil g n ral de l Essonne e La D l gation interminist rielle la Ville e La Direction d partementale de la jeunesse et des sports de l Essonne e Le Fonds d Action et de Soutien pour l int gration et la Lutte contre les discriminations FASILD e Le Fonds social europ en e La Mission d partementale aux droits des femmes et l galit de l Essonne e La pr fecture de l Essonne e La pr fecture de R gion Ile de France Sa a aii Fonds social europ en Tous droits r serv s Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Evry 2006 Cr dit photo de couverture Collection priv e Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Sommaire R AMBULE Se is io ia P 3 LES GRANDS ENSEMBLES POINTS DE REP RES HISTORIQUES P 6 Pierre PEILLON conseiller technique l Union sociale pour l Habitat HISTOIRE ET M MOIRE QUESTIONS DE M THODE P 14 GENERIQUES organisme de recherche et de cr ation culturelle sur l histoire et la m moire de l immigration en France aux xIX et xx si cles HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS QUELS ENJEUX POUR LES HISTORIENS P 18 Thibault TELLIER ma tre de conf rences l Universit Lille if membre du comit de pilotage du programme Vi
13. es 1970 le passage du sys t me de rotation de travailleurs noria au regroupement familial g n ra un besoin important de logements souvent de grande taille que l habitat social notamment dans les grands ensembles qui perdaient leurs occu pants ant rieurs tait en mesure de leur offrir Les premi res difficult s de cohabitation Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 qui en r sult rent surtout quand on ima gine le choc que constitue le passage sans transition des hauts plateaux alg riens ou anatoliens au 15 tage d une tour de Vaulx en Velin ou du Val Fourr acc l r rent le mouvement engag de d part des occupants les plus anciens Et ceci avec une double cons quence d une part un d veloppe ment brusque de la vacance qui dans certains quartiers put atteindre des taux de 20 25 un tiers aux Minguettes au milieu des ann es 1980 d autre part une tendance une sp cialisation plus ou moins accentu e de ces territoires dans la fonction d accueil des populations marginalis es du point de vue social ou culturel Ce qui fait que des lieux qui dix ou vingt ans plus t t repr sen taient la premi re marche d un itin raire r si dentiel sont devenus pour nombre de m nages des trappes r sidentielles Il est vrai que les institutions les bailleurs HLM certes mais aussi l ensemble des acteurs
14. la cr ation de la Cit nationale de l histoire de l immigration L association est toujours impliqu e dans ses travaux la fois par la pr sence de M El Yazami au conseil d administration et par une pr sence active au sein du comit de pilotage Depuis dix huit ans G n riques est la jonction des milieux associatif culturel et universitaire s attachant favoriser les changes et les rencontres entre ces secteurs dans le but d am liorer la connaissance de l histoire de l immigration et de mettre en valeur l apport des populations trang res la construction de la France G n riques ins crit cette d marche dans le sens m me de la lutte contre le racisme et la x nophobie Un projet visant laborer une m thodologie pour la conception et la r alisation de projets sur l histoire et la m moire Avec la cr ation de la Cit nationale de l his toire de l immigration les pouvoirs publics ont clairement d montr leur volont d agir pour une meilleure connaissance de l histoire et de l apport des populations trang res l histoire de la France Des projets locaux Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS allant dans ce sens se multiplient depuis quelques ann es notamment dans le cadre de programmes de r novation urbaine sans toutefois r
15. m de toute autre source d information archives du bien public de l tude de M Beck architecte de Billardon centre de documentation du minist re de l quipe ment des Transports et du Logement tudes articles de revues sp cialis es Biblioth que nationale de France etc Ces recherches ont permis de retracer les diff rentes tapes de construction et de transformation de cet immeuble dans son ter ritoire ainsi que l volution de sa composi tion socio d mographique Une iconographie importante a pu tre collect e et r pertori e sur CD Rom Une pr sence longue deux trois jours par semaine pendant cinq mois a t assu r e sur le terrain favorisant notre immersion et l observation du quotidien des habitants du quartier le recueil d une parole infor melle permettant d expliciter notre d marche ses objectifs son int r t l instaura tion d une quotidiennet de relations de confiance Pour cela une pr sence r guli re aux diff rentes manifestations aux r unions et aux v nements publics li s au quartier et une fr quentation de lieux de rencontre et d changes pr alablement identifi s ont t n cessaires Des rencontres collectives et individuelles ont t organis es avec les partenaires asso ciations structures et personnes relais sur le quartier nous permettant d tre rapidement identifi s et de baliser pr cis ment notre r le le r le de ch
16. moire qui planche est un projet qui s inscrit dans la dur e et qui volue encore aujourd hui Projet suivre 1 Pour conna tre l ensemble de ce projet Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne men en partenariat par Maison de Banlieue et de l Architecture le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le Conseil d Architecture d Environnement et d Urbanisme de l Essonne et CINEAM se reporter au pr ambule de cette journ e Pour commander ce cahier et l exposition itin rante se repor ter en annexes Billardon histoire d un grand ensemble pr sentation de l exp rience men e Dijon 21 Sylvain TABOURY a cit Jean Billardon barre de 14 tages et de 250 logements a t le premier grand ensemble de la ville de Dijon construit entre 1953 et 1955 et d moli en 2003 S lectionn parmi les immeubles significa tifs de l architecture du xx si cle par la Direction de l architecture et du patrimoine DAPA du minist re de la Culture Billardon tait un symbole incontournable de l histoire du quartier des Gr silles et de l agglom ra tion dijonnaise ainsi qu un formidable t moin de l architecture novatrice de l apr s guerre Sollicit s par le service Inventaire de la Direction r gionale des affaires culturelles de Bourgogne DRAC et par l Office public d am nagement et de construction de Dijon Opac dans le cadre de l op
17. num ro sp cial Villes en crise oct d c 1999 p 125 2 Annie Fourcaut et Fr d ric Dufaux dir Le Monde des grands ensembles ditions Cr aphis 2004 Le long silence des historiens sur la ville contemporaine Les processus li s l haussmanisation ont tr s longtemps marqu le seuil au del duquel les historiens se d claraient incomp tents pour analyser les ressorts de la ville contemporaine Si les syst mes urbains ont longuement t tudi s par les historiens modernistes on pense ici notamment aux travaux de Daniel Roche et d Arlette Farge sur le peuple pari sien ou ceux de Philippe Guignet sur le sys t me de gouvernance des villes du nord de la France en revanche les travaux concernant le vingti me si cle se font encore extr me ment rares Bien qu Annie Fourcaut sur les lotisse ments de l entre deux guerres et Dani le Voldman sur la Reconstruction apr s la Seconde Guerre mondiale aient consid rable ment contribu renouveler le champ histo riographique li la connaissance de la ville contemporaine il y a encore l heure actuelle des sortes de trous noirs de la recherche sur l ensemble de cette p riode en particulier sur les ann es les plus r centes Surtout nous manquons encore d une syn th se sur le vingti me si cle comparable celle concernant le si cle pr c dent crite il y a plus de dix ans maintenant par un autre historien Jea
18. port par une classe politique majoritairement issue de la R sistance qui vise accorder chacun des citoyens aux pauvres comme aux classes moyennes une galit de traite ment C est tr s clairement l uvre une id ologie de l galit E celui de la haute administration C est un projet social issu de l imaginaire techno cratique qui correspond la prise de pou voir du corps des Ponts et Chauss es sur l urbanisme et le logement Tout impr gn d id ologie rationaliste et d une repr senta tion jacobine du territoire ce projet repose sur l id e qu en assurant la lin arit des fa ades et la rectitude des voies on proc de une mise en ordre g n ralis e de l es pace urbain et sans doute de fa on un peu virtuelle d une soci t qui mieux organi s e serait sujette moins de heurts rappe lons que l on est alors en pleine p riode gaullienne Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 E l imaginaire totalement d connect des r alit s sociologiques de l lite de la corpo ration architecturale C est l imaginaire architectural confront au d fi de r aliser l objet parfait et d finitif de la ville id ale videmment mille lieues de toute consi d ration sur la valeur d usage des logements r alis s On le voit dans ce projet quasi prom th en de
19. 2003 pp 10 15 Grands ensembles et classes moyennes aux sources d un malentendu Pierre PEILLON Urbanisme n 333 nov d c 2003 Le monde des grands ensembles F Dufaux A Fourcaut Cr aphis 2004 Faut il d truire les grands ensembles De l univoque la polyphonie F Moiroux D A Architectures 1 novembre 2004 pp 19 33 Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne Cahiers de la Maison de Banlieue et de l Architecture n 11 mai 2005 Habitats en devenir la r novation urbaine sous l objectif des professionnels et des habitants ANRU et ESH La Documentation francaise octobre 2005 R g n rer les grands ensembles Fr d rique de Gravelaine coord et Ariella Masboungi dir ditions La Villette coll Projet urbain 2006 L art d habiter un grand ensemble HLM Denis La Mache ditions l Harmattan coll Logiques sociales mars 2006 HISTOIRE ET M MOIRE QUESTIONS DE M THODE l enqu te et ses m thodes l entretien Blanchet et Gottman Nathan universit coll sociologie 128 1992 La mis re du monde Pierre Bourdieu dir ditions du Seuil 1993 L entretien compr hensif Jean Claude Kauffman Nathan universit coll sociologie 128 1996 Le pass au pr sent fradition m moire et histoire dans les sciences sociales Bertrand M ller Les Annuelles n 8 1997 pp 173 190 Les techniques d enqu te m thode et exercices corrig s Nic
20. Centre Ressources Politique de la Ville en Essonne dispose d un r seau associatif important et d une excellente connaissance HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS du d partement de l Essonne notamment des sites de r novation urbaine Il assure des missions d information lettre mensuelle adress e 1800 destinataires ser vice FIL INFO DOC etc de qualification d changes et de d bats cycles de qualifica tion rencontres d bats journ es d informa tion expertise en ing nierie de formation des acteurs de la politique de la Ville et de mise en r seau et de facilitation des changes parte nariats suivi et conseil des projets associatifs Le Centre Ressources Politique de la Ville en Essonne est n d une volont commune du conseil g n ral de l tat et des r seaux de professionnels avec le concours de la Caisse des d p ts et consignations et du FASILD de se doter d un espace d changes et de confrontation d exp riences et de pratiques pour produire une culture professionnelle commune de la politique de la Ville et du d veloppement local Le centre de ressources s inscrit dans le r seau national constitu de 14 centres de ressources politique de la Ville anim par la D l gation Interminist rielle la Ville C est le troisi me centre de ressources politique de la Ville cr en le de France Un projet reposant sur la conduite de deux actions principales
21. Elle pr sentait les grandes tapes de la construction l arriv e des premiers habi tants les diff rents quipements dont les coles ainsi que des t moignages d habi tants Les visiteurs taient accueillis par deux colonnes de valises et une salle manger des ann es 1960 a t reconstitu e avec des Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 objets pr t s par des particuliers et des meubles trouv s Emma s Quant aux animations elles ont consist en des spectacles et des concerts donn s sur place et en centre ville Une rencontre d bat a t organis e avec les lus ainsi que des conf rences avec Annie Fourcaut pour pr senter l ouvrage Les Premiers Banlieusards paru en 1991 aux ditions Cr aphis sous la direction d Alain Faure des conf rences sur la g n alogie sur le devenir du quartier avec le Conseil d Architecture d Environnement et d Urbanisme de l Essonne Un rassemble ment de voitures des ann es 1960 a t ga lement t pr sent J ai la m moire qui planche quinze ans plus tard un projet qui continue et volue en fonction des transformations du quartier L exposition a accueilli plus de 1600 per sonnes dont 700 l ves de 33 classes qui a t propos un questionnaire sous forme de jeu Les animations hors spectacles ont accueilli un peu plus de 200 personnes Ces deux ann e
22. En outre la v ritable explosion que connaissent l histoire contem poraine et l histoire du temps pr sent dans les ann es 1970 1980 provoque l irruption du t moin et de la m moire dans le chantier de l historien Le t moin est un d tenteur potentiel d l ments nouveaux que les sources traditionnelles ne pourraient fournir L histoire contemporaine fait entrer dans son champ les acteurs t moins ou les traces d une m moire transmise par exemple de la Commune de Paris ou plus pr s de nous des Premi re et Seconde Guerres mondiales La m moire participe aussi sa fa on au renouvellement de l historiographie notam ment lorsqu elle s exprime l o l histoire comporte des points aveugles l o la soci t t moigne d une certaine amn sie collective E Le facteur militant l histoire du xx si cle mondialis e marqu e par les totalitarismes les guerres et les dominations a induit l mer gence des notions de droit et de devoir de m moire c est dire les questions de la reconnaissance et de la r paration On est ici dans le domaine de l injonction La m moire des oubli s et des victimes de l histoire s af firme d abord sur le terrain de la lutte poli 2 Annette Wieviorka L re du t moin Plon 1998 3 cet gard il est int ressant de noter que deux des grandes ins titutions mus ographiques qui mettent en sc ne les deux guerres mondiales se placent par
23. Si cle consacr aux crises urbaines l historien Antoine Prost l affirmait sans d tours la r flexion histo rienne avait t jusque l singuli rement courte quant aux r centes volutions urbaines de la Francet De son point de vue les historiens n avaient gu re contribu expliquer les volutions r centes qui avaient pourtant fait changer la France de mani re durable Cela s expliquait notamment selon lui par un manque de sensibilisation des Fran ais leur environnement urbain Pr s de dix ans apr s cette analyse on peut globalement consid rer que la situation a sen siblement volu vers une meilleure prise en compte des enjeux li s l histoire urbaine de ces trente derni res ann es surtout en ce qui concerne ce que Fr d ric Dufaux et Annie Fourcaut ont appel dans leur ouvrage Le Monde des grands ensembles De ce point de vue le programme engag il y a cinq ans par la D l gation interminist rielle la Ville DIV et la Direction des Archives de France DAF t moigne de cette volution qui consiste produire les outils n cessaires la compr hension de la ville contemporaine Il n en reste pas moins que travailler sur l histoire des politiques de la ville contemporaine pose pour l historien un certain nombre d enjeux qu il convient ici de pr senter succinctement 1 Antoine Prost Une histoire urgente le temps pr sent des villes In Vingti me Si cle
24. autant a t il r pondu tous les objec tifs nonc s au d part Un bilan crit effec tu par les l ves la fin de l ann e nous donne quelques pistes E L l ve a pu en toute libert se position ner vis vis de la th matique de la m moire familiale Il n a jamais t question de folk loriser les racines du jeune en lui deman dant de chercher dans sa famille ce qui pouvait faire origine culturelle identi taire Du coup chacun s est investi des degr s divers accompagn de ses propres questionnements E Pour certains il appara t clairement que le projet a constitu un v nement important Il leur a permis de d couvrir une histoire de leur parent jusque l m connue Cette his toire a souvent conduit valoriser le parent aux yeux de son enfant mE D autres dont les parents n taient pas pr sents dans le projet ont su faire voluer leurs repr sentations de la figure de l immi gr Un l ve a pu crire J ai appris conna tre les gens avant de les juger Avant j appelais toujours il cite le pr nom d un l ve de la classe bl dard mais mainte nant je le consid re comme il cite nou veau son pr nom et non comme un bl dard Le projet a donc t suffisamment loin pour op rer une d construction en tout cas provisoire de ces repr sentations chez la plupart des l ves Cette d construction a Actes de la journ e organis e par
25. concern s un peu d sorient es par la bru talit du processus n ont pas su dans un pre mier temps adapter leurs modalit s de gestion sur ces territoires leur caract re administr constitua en lui m me un l ment des difficult s de ces quartiers qui n ont cess de s accentuer au fur et mesure qu ils subissaient les contrecoups de grandes mutations nationales Les volutions conomiques et sociales nationales On sait comment au cours des d cennies 1975 1995 s est install en France un ch mage de masse qui est parmi les plus impor tants des pays d velopp s Or c est lorsque ces nouvelles populations sont en place dans ces quartiers qu il se fait le plus d vastateur frappant au premier chef celles ci peu for m es et mal int gr es et cr ant de nou velles cat gories de pauvres Et quand en outre ce ch mage concerne les branches d activit sid rurgie automobile dont le d veloppement ant rieur avait pr cis ment HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS g n r ces grands ensembles on mesure les effets directs qu en ont subis ces derniers Toutefois on sait aussi que ce que l on appelait jadis la crise n a pas seulement t conomique Elle a galement affect la soci t et ses valeurs De ce point de vue encore les grands ensembles se sont trouv s en premi re ligne Ce qui a t en jeu en effet c est tout ce qui touche au
26. d changes culturels entre immigr s et grecs par l identification des st r otypes n gatifs relay s par les m dias et par la mise en place d une campagne de communication qui sensibilisera la lutte contre les discrimi nations Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Bibliographie indicative Histoire des grands ensembles m moire des habitants 1 d cembre 2005 mise jour en juillet 2006 Les r f rences pr c d es d un sont consultables l espace d information et de docu mentation du Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Certains documents sont en cours d acquisition Contacter le FIL INFO DOC au 0164972775 ou par e mail doccressonne wanadoo fr LES DOCUMENTS SONT CLASS ES PAR TH MATIQUE PUIS PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE CROISSANT HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES Vivre dans les grands ensembles Ren Kaes ditions ouvri res 1963 Propri taire locataire les origines du logement social en France Roger Henri Guerrand Quintette 1987 Loger le peuple Jean Paul Flamand La D couverte 1989 Les premiers banlieusards aux origines des banlieues de Paris Alain Faure dir ditions Cr aphis 1991 Les grands ensembles Histoire de milieux milieu d histoires M Giraud L Harmattan coll Villes et entreprises 2000 Ensembles mo
27. de la Ville l objectif est triple E recueillir la m moire de la politique de la Ville afin d en crire l histoire E constituer un corpus de sources coh rent pour la recherche E aider l encadrement m thodologique et scientifique des projets relatifs l histoire et la m moire des quartiers de la politique de la Ville et leur valorisation Pr s de deux ans apr s son lancement seuls les sites de Saint Denis et de Cayenne sont capables de produire un premier bilan D autres sites devraient toutefois prochaine ment compl ter la liste D ores et d j il est n anmoins possible de d gager un certain nombre d enseignements sur la port e d un tel programme Tout d abord il r pond un besoin urgent celui de collecter une m moire qui risque de dis para tre si l on n y prend garde Dans le m me ordre d id es il est galement n cessaire de proc der tr s rapidement l archivage de documents trop souvent consid r s par cer taines administrations comme subalternes L instruction de tri actuellement en voie d ach vement servira d sormais de r f rence En second lieu la mise en place de ce programme d enqu te orale doit galement Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS permettre de faciliter la concr tisation d ini tiatives loca
28. de la cause qui accomplit l essentiel de sa carri re en France les pr occupations rationalistes des archi tectes modernes trouv rent un cho parti culier dans l esprit fran ais issu des Lumi res hant par la ma trise des d terminants anthropologiques et soucieux d une mise en ordre rationnelle et pratique de l espace sys t me m trique du territoire d coupage en d partements et du temps calendrier r pu blicain C est dans un tel contexte que sur notre sol ce courant de pens e put conna tre une particuli re expansion fond e au del du souci hygi niste sur une abstraction rejet de l histoire urbaine comme du site naturel qui proclamait l existence de l homme stan dard Aussi les fonctions urbaines pouvant se rapporter un certain nombre de types bien connus une fois les unes et les autres d fi HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS nies chacune d elles devait se traduire par la forme la plus rationnelle parce que la mieux adapt e son objet La dimension universaliste L abstraction rationaliste conduit ne s atta cher qu l homme de toujours l homme universel dont les besoins consid r s comme identiques quels que soient les lieux et les poques r pondent quelques stan dards ais ment identifiables Cette concep tion d un mod le se r v lera videmment fort utile lorsqu il s agira de d finir des r ponses qui pourront
29. en Essonne le 1 d cembre 2005 E des entretiens individuels en couple ou en petits groupes sous la forme d entre tiens semi directifs de type r cits de vie s recueillis aupr s d habitants ou d anciens habitants du quartier de profes sionnels travaillant ou ayant exerc leur activit dans le quartier d lus ou de res ponsables associatifs Les entretiens ont t enregistr s et trait s sur support num rique mini disc et les documents et les objets soigneusement inventori s et ou scann s Ces entretiens avaient pour objectif d en registrer non pas l histoire de ce quartier mais la mani re qu avaient nos interlocuteurs de dire leur propre histoire ce qui faisait m moire pour ces personnes en contact troit avec le quartier natifs ou de passage enracin s ou nouveaux venus Il s agissait de souvenirs d impressions d enfance de petits faits de la vie quotidienne parfois jug s sans importance d v nements heureux ou tra giques qui ont marqu leur sensibilit Cela supposait donc que l on prenne le temps pr cis ment de parler et d couter Les entre tiens se sont d roul s de pr f rence au domicile des personnes pas dans la rue ou dans une salle impersonnelle mais dans la sph re priv e plus m me de laisser venir ces pop es de l intime L objectif n tait pas de faire une arch olo gie du quartier ni m me d enfermer nos interlocuteurs dans la norme de la
30. encore dans ces lieux qui un jour ont saisi leur cam ra et se sont film s en train de vivre tout simplement Aucune structure n avait recens a priori ce type de documents en Essonne et en le de France E En Essonne les grands ensembles sont nombreux et vari s dans la taille des pro grammes ainsi que les architectures r ali s es et le statut des constructions locataires ou propri taires Les habitants de ces com munes de banlieue connaissent peu ou mal les lieux o ils vivent et les enseignants les ducateurs les historiens les associations les r alisateurs de films sont en demande de sources d informations pour agir dans le sens d une meilleure compr hension de ces territoires Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS R alisation du projet d velopper les liens et les changes entre les habitants et les diff rents acteurs de ces territoires Tout d abord il s est agi de circonscrire l ob jet m me de ce projet qu entendait on par grand ensemble Il a t alors entendu que le projet porte rait sur les premiers programmes de loge ments collectifs plus de 250 logements en location ou en copropri t n s de la Reconstruction ann es 1945 1950 jusqu au dernier grand programme de Grigny 1967 1969 en passant par des villes comme Massy
31. es C est une premi re et importante tape dans la valorisation du travail effectu localement sur les m moires de l immigration Cette base de donn es met en r seau les acteurs qui tra vaillent sur ces questions au niveau r gional mais aussi l chelon national Pour la Cit c est un outil de collecte de sources patrimo niales archives photographies etc de pro ductions et de programmation culturelle puisqu elle s appuiera courant 2006 sur les structures locales r gionales et nationales pour laborer et enrichir les collections de la Cit pour accueillir des v nements ou coproduire des expositions ou des actions culturelles Plus de 600 projets sont d j consultables sur le site Internet la constitu tion d un annuaire d acteurs est programm e pour 2006 Un retour r flexif sur ce rep rage Il est apparu rapidement que cette base foi sonnante rassemblant des projets tr s divers devait acqu rir une certaine intelligibilit vis vis des acteurs eux m mes et dans la pers pective de cr ation d un r seau C est pourquoi le d partement a mis en place plu sieurs enqu tes visant op rer un retour r flexif sur cette base Une premi re enqu te sur les attentes et les besoins du r seau de la Cit a t r alis e en 2005 par des tudiants de Sciences Po Elle porte sur les sept premi res r gions visit es par la Cit Il s agissait travers une enqu te t l phoniqu
32. et 26 septembre 2006 mile troisi me atelier qui aura lieu en d cembre 2006 portera sur l tude des comportements et des perceptions vis vis des immigr s par certains groupes cibles personnel des services publics agences publiques pour l emploi journa listes etc et sur la pr sentation d outils m thodologiques pour une meilleure gestion des conflits et une lutte plus active contre les discriminations Ces ateliers seront conclus par un s mi naire organis Bruxelles qui placera ces questions dans une perspective europ enne Des rapports sont publi s en ligne la suite de chaque rencontre Une rubrique du site Internet de notre partenaire italien est consa cr e nos activit s transnationales Les ensei gnements tir s de l exp rience de nos partenaires permettront d enrichir la r flexion g n rale de notre partenariat national sur les questions de m moire et de place du culturel dans l int gration des populations immigr es La diff rence de situations entre les trois pays au regard de l immigration parait vi dente alors que la France est un pays d im migration depuis deux cents ans recevant des populations originaires de pays europ ens et d autres continents l Italie a longtemps t un pays d migration vers la France notamment et est r cemment devenu un pays d immigra tion en Gr ce le ph nom ne d immigration est relativement nouveau puisqu il ne date que du d b
33. et alii Payot 2005 M moire des villes et des habitants finalit s usages et conditions des d marches collectif P le de Ressources Ville et D veloppement Social du Val d Oise coll La soir e du p le 2006 HISTOIRE ET M MOIRE DE L IMMIGRATION Presse et m moire France des trangers France des libert s Collectif M moire G n riques ditions ouvri res 1990 M moire et int gration Jacques BAROU dir ditions Syros 1993 Un si cle d immigration en France 3 volumes David Assouline et Medhi Lallaoui ditions Au nom de la m moire Svyros 1996 1997 Histoire coloniale et immigration une invention de l tranger Eric Savar se S guier 2000 L h ritage colonial un trou de m moire collectif Hommes amp Migrations n 1228 novembre d cembre 2000 Histoire de l immigration Marie Claude Blanc Chal ard La D couverte 2001 M moires familiales et immigrations Collectif Informations sociales n 89 2001 Vies de familles Edwige Rude Antoine coord par Hommes amp Migrations n 1232 juillet ao t 2001 pp 4 67 La construction de l identit chez les jeunes d origine trang re Collectif L cole des parents et des ducateurs hors s rie n 2 septembre 2001 De l immigration la citoyennet Itin raire d une association maghr bine en France lATMF 1960 2003 Zakya DAOUD Editions M moire de la M diterran e 2002 Regards crois s l immigration dans le Nord
34. juin 2004 sur le th me Villes et m moires que fut pr sent e officiellement la campagne de collecte de la m moire li e la politique de la Ville Y fut donn e gale ment l instruction de tri visant sensibiliser les services d concentr s de l Etat ainsi que les diff rentes institutions priv es et publiques sur la n cessit de verser leurs archives aux services comp tents Cette jour n e organis e conjointement par la DIV et la DAF a en particulier permis d clairer au plan scientifique les enjeux de m moire et d histoire de la politique de la Ville autour de trois th matiques la mise en place de la poli tique de la Ville en tant que politique publique sp cifique la m moire des lieux et HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS du patrimoine urbain la m moire des habi tants des quartiers Afin de mieux encadrer d un point de vue scientifique et m thodologique les recher ches lanc es sur la m moire il fut d cid de choisir des sites tests afin d exp rimenter la d marche Dans un premier temps six sites ont t retenus le quartier de Franc Moisin Saint Denis les quartiers sud de Cayenne en Guyane le quartier de Caucriauville au Havre le quartier de La Bourgogne Tourcoing le quartier des Minguettes V nissieux et enfin celui de Ousse des Bois Pau En proc dant au lancement d une cam pagne d archives orales et de t moignages sur la politique
35. l histoire et des cultures de l immigration Ce rapport est rest lettre morte pendant un certain temps pour cause d lection pr si dentielle Puis le Comit interminist riel l int gration a remis en avril 2003 la question d un mus e de l Immigration au go t du jour et a cr la mission de pr figuration du centre de ressources et de m moire de l immigra tion Cette mission a t confi e Jacques Toubon ancien Garde des Sceaux et ancien Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS ministre de la Culture en s appuyant essen tiellement sur l Agence pour le d veloppe ment des relations interculturelles ADRD Une m thode participative Il est important de mettre en avant dans cette phase de pr figuration la m thode participa tive employ e par la Cit Pendant un an et demi la mission de pr fi guration a ainsi travaill sur les deux piliers de ce mus e le pilier universitaire et la soci t civile Pendant cette p riode trois ins tances consultatives ont ainsi t constitu es un conseil scientifique qui rassemblait une vingtaine de sp cialistes de l histoire de l immigration un forum avec des repr sentants de la soci t civile Au d but il comprenait envi ron 80 repr sentants associatifs puis il s est largi tous ceux qui vo
36. l immigra tion dans la culture fran aise Une des caract ristiques importante de la Cit est d tre le premier mus e national ouvrir sans collection pr existante La Cit devra donc relever le d fi de collecter et de 1 Titres des sections et des sous sections non d finitifs constituer cette collection partir des traces mat rielles uvres d art documents sonores audiovisuels ou iconographiques archives mais aussi gr ce aux traces imma t rielles des histoires d immigration La recherche et la p dagogie Ce p le est un des plus importants de la Cit car il regroupe l action scientifique col loques scientifiques ditions revue Hommes et Migrations p dagogique relations avec l ducation nationale modules p dago giques et la m diath que archivage num risation de documents Au sein du Palais de la Porte Dor e 800 m seront investis par une m diath que qui sera ouverte la fois au grand public mais gale ment aux chercheurs Le principe est de mettre disposition un fonds de publica tions de films de t moignages des bases de donn es et des fonds qui sont moins connus ou moins accessibles La m diath que ouvrira en 2008 La Cit aura aussi une politique ditoriale tr s importante notamment en co dition afin d offrir ses visiteurs des catalogues d expositions mais aussi des ouvrages de syn th se sur la question voire des livres pour enfants Ces d
37. l int rieur comme de l ext rieur montant la capitale puissent louer ou acheter leur appartement en banlieue Les DES ENSEMBLES ASSEZ GRANDS ao Fp d m beamen p ep r p p y a a Comp p aan Paaa m ce Paa p aama A autres r volutions sociales un travail presque assur mais souvent loin de l immeuble des biens d quipements lectrom nagers dans les premi res grandes surfaces le d veloppement de l automobile une nouvelle forme de ville aussi fonctionnelle des quartiers entiers qui jusqu la ville nouvelle d vry vont litt ralement sortir de terre Combien de nouveaux habitants vont donc un moment ou un autre passer par ces ensembles assez grands qui ne sont pas en Essonne les plus grands de la r gion le de France Certains b timents ont maintenant une cinquantaine d ann es et vieillissent bien D autres parfois les plus r cents se sont d grad s Nos conditions cono miques et de vie ont chang Certains b timents sont r nov s et d autres qu il serait plus co teux de r ha biliter seront cass s Nos quatre associations travaillant chacune leur mani re sur la question de la ville et des patrimoines b tis culturels film s etc se sont regroup es pour interpr ter un morceau de notre histoire contempo raine et s interrogent pour mieux aborder l avenir CONCEPTION R ALISATION Maison de Banlieue et de l Architecture Centre de Ressources Politique de
38. le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS permis de quitter des objets de repr senta tions pour reconna tre derri re eux des indi vidus comme sujets C est nos yeux le grand apport de cette exp rience travers la rencontre de vies et de visages les l ves ont ainsi pu appr hender des sujets porteurs d une histoire individuelle dont la parole a t humanisante Ils se sont enrichis de ces histoires qui ont fait sens pour eux soit direc tement lorsqu il s agissait de leur propre parent soit indirectement en les transf rant par rapport leur parent Le ph nom ne de l immigration n a donc pas seulement t intellectuellement com pris par les l ves les histoires des uns et des autres recouvrent peu pr s toutes les causes de l immigration Il s est retrouv ga lement valoris valorisation dont ils ont t en retour les b n ficiaires Enfin nous avons pu constater qu la fin de l ann e chaque l ve avait labor un pro jet d orientation r aliste Il existe au coll ge Jean Vilar des choix importants d s la fin de la 4 3 g n rale 3 d couverte profession nelle 3e d insertion professionnelle qui sont d terminants pour la suite de la scola rit Nous rencontrons en r gle g n rale des difficult s pour certains l ves qui ne savent absolument pas
39. le groupe immobilier 3F a entre pris une r habilitation tr s importante des logements qui a dur plus de dix huit mois Elle a permis d am liorer nettement le confort dans les logements isolation fa ades rempla cement des fen tres am lioration du syst me de chauffage r fection des pi ces d eau remise aux normes des installations etc Par ailleurs pour rattraper le temps perdu et accompagner la r novation de b timents d habitation la nouvelle quipe municipale conduite par Marie No lle Lienemann divers gauche a souhait en faisant inscrire le quar tier dans les op rations nationales de DSQ multiplier les moyens disponibles pour am liorer rapidement et durablement la vie quo Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS tidienne des habitants du Noyer Renard L op ration J ai la m moire qui planche une ville des quartiers Noyer Renard 1958 1991 Athis Mons est n e dans ce contexte l initiative du centre culturel d Athis Mons Elle s est d roul e en 1990 et en 1991 soute nue par la politique de la Ville L association centre culturel d Athis Mons renaissait de ses cendres apr s quelques ann es d interruption Pour renouer avec les diff rents publics jeune et tout public ont t relanc es une programmation de spec tacles vivant
40. les Ulis la ville nouvelle d vry etc L ambition du projet tait d acqu rir de nouveaux outils d analyse de cet environne ment humain urbain et architectural et de contribuer ainsi mieux appr hender cette vague d urbanisation qui a fortement marqu le d partement de l Essonne D velopper les liens et les changes entre les habitants et les diff rents acteurs de ce territoire r fl chir sur la ville d hier et les pr occupations d aujourd hui en consti tuaient les principaux objectifs Soutenue par le conseil g n ral de l Essonne et la DRAC CIN AM s est associ e galement d autres partenaires pour croiser les regards et les approches le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Maison de Banlieue et de l Architecture Athis Mons le Conseil d Architecture d Urbanisme et d Environnement de l Essonne ce jour plus de 30 heures de films ont t rassembl s dans les villes d Athis Mons d vry de Vigneux sur Seine de Br tigny sur Orge des Ulis de Saint Michel sur Orge de Longjumeau d Arpajon de Courcouronnes de Massy de Choisy et d Orly Les films ainsi collect s ont t restaur s num ris s analys s Des copies sur DVD ont t donn es aux ayants droit 1 Les films sont consultables sur rendez vous aupr s de CIN AM Un documentaire d une quarantaine de minutes a t r alis partir de ces archives priv es en collaboration avec les
41. modernisation de la soci t et de la ville les grands absents taient les collectivi t s locales sauf les plus importantes et les habitants C est ainsi que les puissants acteurs pr c demment d crits rassembl s sous la banni re irr cusable de la n cessit et de la modernit ont pu engager une transfor mation en profondeur du paysage et du fonc tionnement de nos villes Les caract ristiques de ces nouveaux ensembles Dans les conditions de r alisation d crites il n est pas tonnant que ces quartiers se carac t risent par une assez large homog n it en termes de contenant formes b ties et moindre degr de contenu Un nouvel espace urbain L tat d veloppa des outils juridiques qui per mettaient de mobiliser de larges assises fon ci res d un seul tenant N anmoins pour des raisons la fois de co t et de d lai de r alisa tion celles ci se situaient l cart des villes constitu es ce qui rejoignait au demeurant l ambition d inspiration utopiste des archi tectes de concevoir des ensembles enti re ment nouveaux et largement autonomes Mal reli s aux tissus b tis existants leur desserte en transport en commun connut souvent d importants retards de r alisation l instar d ailleurs de beaucoup d quipements collec tifs Leur composition interne en a fait des objets radicalement diff rents de la ville classique avec une n gation affect e du site HIS
42. personne type qui habite un grand ensemble mais bien de montrer que cet immeuble tait compos de fragments de vies de destins d hommes et de femmes singuliers Il s agissait de montrer comment un moment donn ces per sonnes venues parfois d horizons lointains se sont arr t es l et ont enrichi ce lieu de leurs histoires et de leurs trajectoires particu li res Nous avons donc insist sur les trajectoires familiales et professionnelles de chacun ori HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS gines parcours r sidentiels tapes et rup tures de vies mariage naissances emplois successifs divorces d c s etc points de rep res autour desquels chacun construit son temps tapes qui organisent la dur e le v cu familial domestique les faits d une vie et les v nements de l histoire Le souvenir trouve galement un support concret dans l espace et les multiples boule versements du b ti et du cadre de vie D molitions reconstructions am nage ments suscitent une perte de rep res et invi tent autant plus faire un travail de m moire Dans cette perspective ont t vo qu s les souvenirs attach s plus pr cis ment au quartier des Gr silles et immeuble Billardon Les personnes interrog es ont t invit es s appuyer le plus largement possible sur des descriptions d taill es d m nagement loge ments successifs accessibilit au travail ou a
43. propre position d immigrant ne cessant d tre malgr lui l intrus d un pays Ce sentiment de disqualification se double souvent d une difficult laborer et transmettre une parole sur l exil lieu de souffrance son enfant que l on ne reconna t pas comme destinataire l gitime On le voit bien ces diff rents l ments concourent rendre non d sirable par les uns comme par les autres la transmission de l histoire familiale Il s agit en quelque sorte d un accord tacite entre les deux parties pour viter la prise de parole ce sujet videmment ces constats sont relativi ser ils sont v cus par les enfants comme par les parents des degr s extr mement divers N anmoins la pr gnance de ces faits obser v s sur plusieurs ann es de fa on purement Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS empirique nous a convaincu qu un travail dans ce domaine recelait des enjeux mul tiples que l cole de la R publique ne pouvait ignorer C est ainsi que nous avons d cid de con duire un nouveau projet pour 2004 2005 avec une classe de 4 du coll ge Le projet inti tul M moires familiales se donne pour objectif concret la r alisation par les l ves d un documentaire dans lequel ils auraient interview leurs parents sur leur parcours de
44. r habiliter l origine et les tourments historiques subis par leurs a n s colonisation esclavage immigra tion Pour nombre de ces acteurs l galit revendiqu e aujourd hui se l gitime autant par l appartenance la communaut natio nale que par les sacrifices consentis dans le pass par leurs ascendants l affirmation d un courant nationaliste x nophobe au sein de l lectorat am ne aussi comme contrepoint au r cit histo rique qu il d veloppe l mergence d une sorte de contre discours montrant la diversit historique du peuplement fran ais Le recours au pass est l aussi cens refonder la communaut nationale mena c e d implosion le troisi me point peut tre le plus dis cutable r side dans la pr tendue crise d identit des g n rations issues de l im migration Dans cette perspective le sou tien aux projets m moire a pour ressort de r pondre la dite crise comme si les jeunes de souche en taient pargn s Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Histoire des grands ensembles m moire des habitants quels enjeux pour les historiens Thibault TELLIER Ma tre de conf rences l Universit Lille IT Membre du comit de pilotage du programme Ville et m moire DIV DAF ans un num ro sp cial de la revue Vingti me
45. sur l histoire des trangers en France aux XIXe et XXe si cles Par son ampleur ce travail d en qu te une premi re aussi bien en France qu en Europe a donn lieu la publication d un ouvrage en quatre tomes les trois pre miers tant consacr s aux archives territo riales et le quatri me aux archives nationales G n riques a par ailleurs d velopp depuis sa cr ation une action importante en direction des d tenteurs d archives priv es en vue de leur sauvegarde de leur pr serva tion et de leur inventaire Cette activit a donn lieu la mise en place de partenariats avec un grand nombre de structures Le r seau constitu au cours des ann es montre la fois la diversit des origines g ogra phiques concern es mais galement la vari t des types de structures d tentrices d archives associations issues de l immigra tion foyers de travailleurs institutions reli gieuses organismes de formation etc Enfin G n riques a uvr depuis plus de dix ans en faveur de la cr ation d un lieu de m moire consacr l immigration Driss El Yazami d l gu g n ral de l association a ainsi cor dig avec R my Schwartz un rap port remis Lionel Jospin alors premier ministre sur la cr ation d un tel lieu G n riques a par la suite t associ e len semble de la d marche conduite par la mis sion de pr figuration pr sid e par M Jacques Toubon qui a donn lieu
46. un champs de hautes tours Depuis le d but du xx si cle des cin astes amateurs ont r alis des films sur leur envi ronnement imm diat ce qui donne des ren seignements inestimables sur la vie de la banlieue depuis les ann es 1920 jusqu nos Jours CIN AM association essonnienne a pour mission de sauvegarder et de valoriser ce patrimoine cin matographique amateur Depuis 1999 l association a constitu pro gressivement un fonds d int r t d partemen tal plus de 400 heures de films ayant comme sujet ou comme d cor l Essonne et la ban lieue parisienne L association recherche des films amateurs en noir et blanc ou en cou leur des films vid o vieilles bobines qui par lent de la vie quotidienne ou plus extraordinaire dans ces lieux En 2004 l association CIN AM a d cid de lancer sur trois ann es un chantier de col lecte de films amateurs ayant comme sujet ou comme d cor les grands ensembles en Essonne Gen se du projet mieux conna tre les grands ensembles par le biais de leurs habitants Ce projet a t initialis partir d un double constat E L histoire des grands ensembles et l actua lit s y rapportant ont t trait es par des professionnels de l image Le documentaire et la fiction s y sont int ress s N anmoins au del de ces films officiels il existe d autres documents les films amateurs le plus souvent films des familles qui vivaient ou vivent
47. vers quoi s orienter mais qui pourtant doivent faire des choix en raison de leur faible niveau Pour cette classe qui n avait pas un niveau diff rent des autres classes nous n avons pas eu besoin de travailler avec les l ves la question de la motivation Ils se sont inscrits eux m mes dans des voies diff rentes selon leur propre choix Simple hasard ou lien de causalit avec le projet Sans en faire une recette magique dans la lutte contre le d crochage scolaire nous pr f rons penser que l inscription dans la grande comme dans la petite histoire a ouvert ces l ves une nouvelle temporalit Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Le projet Equal Odyss e s former des m diateurs de la m moire pour lutter contre les discriminations GENERIQUES Organisme de recherche et de cr ation culturelle sur l histoire et la m moire de l immigration en France aux xIx et xx si cles r e en 1987 l association G n riques est un organisme de recherche et de cr ation culturelle sur l histoire et la m moire de l immigration en France aux XIXe et XXe si cles Sensible la valorisation du patrimoine de l immigration G n riques a engag en 1992 un partenariat avec la Direction des Archives de France DAPF l inventaire national des sources d archives publiques et priv es
48. ES HABITANTS E publics services de l tat direction d partemen tale de l quipement pr fectures et sous pr fectures services du conseil g n ral services en charge de l habitat ou de la politique de la Ville comp tence encore neuve pour les d partements d o la faible repr senta tivit des sources manant de ces services collectivit s locales services techniques urbanisme l existence ou non d un setr vice d archives permanent dans une com mune constitue un facteur essentiel pour l acc s ces sources soci t s d conomie mixte E priv s architectes bailleurs de fonds habitants Les fonds d archives relatifs aux grands ensembles conserv s aux Archives d partementales de l Essonne Sans num rer tous les fonds relatifs aux grands ensembles on peut toutefois en citer quelques uns parmi les plus repr sentatifs E le fonds de l tablissement public d am nagement de la ville nouvelle d vry EPEVRY qui donne de nombreuses infor mations sur les grands ensembles de Grigny Fleury M rogis Courcouronnes vry Ris Orangis E le fonds de la direction d partementale de l quipement qui traite peu pr s de tous les grands projets de construction Massy Antony Corbeil Essonnes tampes Val d Yerres etc E les fonds des pr fectures et sous pr fec tures direction de l administration commu nale ou des collectivit s
49. FILME LES GRANDS ENSEMBLES EN ESSONNE Marie Catherine DELACROIX directrice de CINEAM LA VIE AVANT LA MENNE is ins sua ii ini ses ene S bastien LEDOUX enseignant au coll ge Jean Vilar Grigny 91 LE PROJET EQUAL ODYSSEE S FORMER DES MEDIATEURS DE LA MEMOIRE POUR LUTTER CONTRE LES DISCRIMINATIONS GENERIQUES organisme de recherche et de cr ation culturelle sur l histoire et la m moire de l immigration en France aux xIx et xx si cles ANNEXES Bibliographie indicative Bon de commande du cahier n 11 de Maison de Banlieue et de l Architecture Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne Bon de commande de l exposition itin rante Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne ss P 44 PT P 50 Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Pr ambule De la Reconstruction aux villes nouvelles les grands ensembles constituent une tape importante de la fabrication de la banlieue en Essonne comme ailleurs Le vieillissement de ce patrimoine immobilier et les mutations sociologiques sont l origine de la n cessaire transformation de ces ENSEMBLES ASSEZ GRANDS T histoire des grands ensembles et de ses habitants est peu connue et peu tudi e Aussi dans le co
50. Gougerot Maison de Banlieue et de l Architecture Association As de Pic septembre 2002 vid o 55 mn Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS M moire de vies m moire de ville Commune de Garges l s Gonesse P le ressources du Val d Oise P le de Ressources D partemental Ville et D veloppement social R sonances n 40 novembre 2002 Consultable en ligne et t l chargeable http www poleressources95 org article php3 id_article 1 14 R cits pro cit s E Darley J C Martinez les Imaginayres 2003 C est mon quartier collectif Zutique productions juin 2003 DVD 43 mn Billardon histoire d un grand ensemble 1953 2003 S Taboury K Gougerot Cr aphis 2004 Laisse ton empreinte collectif association Laisse ton empreinte 2004 80 p CD Villes et m moires les archives de la politique de la ville Dossier participant D l gation interminis t rielle la ville Direction des archives de France juin 2004 27 p Consultable en ligne et t l chargeable http 1 ville gouv fr divbib doc dossierparticipanti 70604 pdf Douce banlieue G rard Mordillat Fr d rique Jacquet ditions de l Atelier 2005 Image de ma ville M diath que des Trois Mondes 2005 DVD 106 mn Je de m moire M diath que des Trois Mondes 2005 DVD Vivre aux minguettes des habitants parlent
51. HABITANTS ensemble hypertrophi de r glementation Et dans la mesure o l tat ou ses prolon gements supportait lui m me une large partie du co t ayant pour cela d velopp un dispositif de financements sp cifiques adapt s avec une batterie de pr ts boni fi s long terme il avait le souci d cono miser autant que possible les d penses qui y taient affect es E Imposant le tout b ton des entreprises du b timent en plein essor originaires des travaux publics dont l avanc e technolo gique se manifestait sur la sc ne internatio nale s engag rent dans une pr fabrication lourde qui induisait normalisation et stan dardisation Pour se d velopper cette indus trie s appuya avec le soutien de l tat sur le march tr s porteur des HLM o l abais sement des co ts constitua un souci constant Les enjeux de ces deux tr s puissants acteurs converg rent donc sur une industria lisation pouss e du b timent garante la fois du d veloppement du confort et d une construction au moindre co t Tout ceci vi demment sans gard pour des consid rations d esth tique de forme urbaine de paysage b ti etc Et encore moins de vie sociale g n r e par ces nouveaux quartiers La frange sup rieure de la profession architecturale de structure alors tr s mandarinale adh ra sans trop d tat d me ces orientations et les organismes HLM souvent de cr ation r c
52. Hamel Levasseur http www forumdesimages net fr alacarte htm ETUDE GRANDS ENSEMBLES content htm GENERIQUES Organisme de recherches et de cr ation culturelle sp cialis dans l histoire et la pr servation des archives de l immigration http Wwww generiques or MAISON DE BANLIEUE ET DE L ARCHITECTURE http maisondebanlieue asso fr MAIRIE DE GRIGNY LA GRANDE BORNE A 30 ANS MA VILLE MON QUARTIER ET MOI Contexte national 1960 1980 les origines des grands ensembles http www grigny91 fr histoire gborne htm Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne Cahiers n 11 de Maison de Banlieue et de l Architecture es quartiers de logements collectifs ces ensembles plus Li moins grands compos s d immeubles en longueur ou en hauteur en location ou en copropri t ont fabriqu des poques diff rentes et r centes nos villes de banlieue c t des noyaux villageois anciens et des lotissements pavillonnaires Tous ces morceaux de ville sont des morceaux habit s que l on soit de passage ou install depuis des d cennies dont l histoire est peine esquiss e En travaillant plu sieurs Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Conseil d Architecture d Urbanisme et d Environnement de l Essonne CINEA
53. M Maison de Banlieue et de l Architecture quelques par ticuliers ou structures nous avions conscience que toute jeune histoire est complexe Nous voulions nuancer les points de vue historique social ou urbanistique pour essayer modes tement de rendre compte de cette complexit Par cette s rie d articles nous esp rons mieux faire comprendre l implantation en Essonne de ces grands ensembles la nouvelle forme urbaine la diversit des r alisations Athis Mons tampes Massy Les Ulis etc quelques unes des mesures apport es aux probl mes rencontr s R ALISATION Maison de Banlieue et de l Architecture Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne Conseil d Architecture d Urbanisme et d Environnement de l Essonne CINEAM CONCEPTION GRAPHIQUE Edire Date de parution mai 2005 eISBN 2 9521356 1 4 BON DE COMMANDE A RETOURNER Nom Pr nom Code Ville Organisme T l Fax Adresse EMAS Prix de la publication Adh rent 6 Non adh rent 8 Ch que joindre l Ordre de Maison de Banlieue et de l Architecture A retourner Maison de Banlieue et de l Architecture 41 rue Genevi ve Anthonioz de Gaulle ex rue R Schuman 91200 Athis Mons Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d ce
54. Pas de Calais Documents d ethnologie r gionale du Nord Pas de Calais n 12 mus e r gional d Ethnologie 2002 Deux si cles d immigration en France Philippe Dewitte la Documentation fran aise coll Le point sur l int gration et la citoyennet 2003 M moire de l immigration Collectif La lettre du FASILD n 60 d cembre 2003 Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Les immigr s et la France xXx xX si cles Marie Claude Blanc Chal ard Documents photogra phiques n 8035 4 trimestre 2003 Gens d ici venus d ailleurs la France de l immigration 1900 nos jours G rard Noiriel ditions du Ch ne 2004 Histoire des Fran ais venus d ailleurs de 1850 nos jours Vincent Viet Ed Perrin Coll Tempus 2004 Vers un lieu de m moire de l immigration Philippe Dewitte G rard Noiriel Philippe Bernard et al Hommes amp Migrations n 1232 janvier f vrier 2004 Familles lieux de m moire et d avenir collectif L cole des parents hors s rie n 1 mars 2004 Mus e et histoire de l immigration un enjeu pour toutes les nations actes du colloque international des 9 et 10 d cembre 2004 la Biblioth que nationale de France Souvenirs de familles immigr es David Lepoutre Isabelle Cannoodt ditions Odile Jacob 2005 La fractu
55. TANTS cit s de m me type pirey puis Loch res Mais le mod le de Billardon fut perverti dans une logique de r duction des co ts de pro duction et de rapidit d ex cution tous les espaces peu productifs comme les loge ments en duplex les cellules commerciales ou les tr s grands halls ont t supprim s Les deux cit s comprennent 348 loge ments relativement mal desservis et sans attrait des petits logements sur un seul niveau La d molition de Billardon n a donc vi demment pas la m me signification ni les m mes cons quences que celles d pirey ou des Loch res d j d molies en 1992 et 2000 Cet immeuble poss dait une fonction sym bolique incontestable une place part dans la vie des r sidents qui s y sont succ d comme dans la m moire des habitants du quartier Les r cits que nous avons pu recueillir aupr s d une trentaine d anciens r sidents de immeuble nous offrent diff rentes repr sentations de l histoire de Billardon et des personnes qui y ont v cu ou travaill d avril 1955 d cembre 2002 Les t moignages des plus anciens arriv s parmi les premiers en 1955 r pondent aux histoires des plus jeunes derniers occupants du rafiot aujourd hui d moli Ils sont venus d horizons divers de C te d Or de Bretagne d Alsace de la r gion pari sienne du Maroc d Alg rie du Portugal du Cambodge ou d ailleurs et leurs paroles tra duisent l enr
56. TOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS la primaut donn e au b timent dont la forme g om trique et monotone r sulte uni quement du proc d constructif retenu sur l espace public et la d connexion entre l un et l autre Sous la pression des int r ts cono miques les b timents se font toujours plus hauts ou plus longs de m me que les voies sont plus monumentales et les espaces verts hypertrophi s sans pour autant d ailleurs recevoir d affectation pr cise Bien videmment les principes fonction nalistes avaient interdit toute fonction qui ne serait pas le logement exception faite de quelques petits centres commerciaux intro vertis comme tout le reste Dans les faits sauf exception seul le logement social est venu sur ces territoires la promotion priv e leur pr f rant g n ralement des sites urbains plus classiques Ainsi l enclavement physique est il all de pair avec le monofonctionnalisme HLM et le monolithisme architectural Tout ceci ne tarda pas se r v ler lourd de cons quences sur les modes de fonctionnement de ces territoires comme sur la capacit des habitants pour une large part d origine rurale s y ins rer Le peuplement de ces ensembles Les cons quences de cette monoculture HLM ne tard rent pas se manifester dans le peuplement de ces nouveaux quartiers Certes les grands ensembles de la premi re g n ration par exemple celui hyperm
57. Vie Dans le m me temps un tel travail tente de r pondre aux constats nonc s pr c dem ment en se donnant pour objectifs de E cr er un espace de parole entre l enfant et son parent sur le th me de la m moire fami liale et ainsi proposer l enfant des pers pectives de pass qui le consolideraient dans un projet de vie E faire merger un questionnement person nel de l enfant sur son identit en favorisant sa r inscription dans une filiation valori sante tout en vitant de le renvoyer grossi rement et artificiellement sa communaut d origine E inscrire le parent et son enfant plus forte ment dans une communaut nationale com posite en recueillant une m moire de l immigration Solliciter de leur part une prise de parole ce sujet c est en effet contribuer accepter leur place dans l his toire et l espace de la Nation R alisation du projet une quipe mobilis e et une m thodologie solide pour impliquer les l ves et les parents Les partenaires Pour enrichir la d marche et professionnali ser en quelque sorte la conduite du projet nous avons souhait faire appel diff rentes personnes un professeur de fran ais du col l ge Clarisse Debaere un ethnologue Christian Leclerc et une r alisatrice Sonia Cantalapiedra La participation financi re de dix par tenaires a permis ces intervenants en particulier la r alisatrice de venir r
58. a Culture avait d cid de r per torier la Cit Billardon parmi les immeubles repr sentatifs de l architecture du xx si cle L immeuble avait re u le label Patrimoine du xx si cle la fin des ann es 1990 Or ce processus de patrimonialisation tait inconcevable pour de nombreuses per sonnalit s locales voire de nombreux habi tants du quartier Stigmatis comme une verrue dans le quartier l immeuble tait devenu un v ritable cauchemar d gradations violence difficul t s et mal vivre constituaient le quotidien de locataires exc d s souvent assign s r sidence Bagarres agressions cambriolages drogue vitres bris es ascenseurs en panne alimen taient manchettes de journaux et t moi gnages d crivant le naufrage d un immeuble la d rive devenu symbole de tous les maux La d molition paraissait donc in luctable comme une d livrance la promesse d un ave nir meilleur Les partenaires institutionnels se devaient de mettre en sc ne leur capacit changer la vie des habitants du quartier r pa rer les erreurs d une p riode de l urbanisa tion contemporaine dont Billardon tait l un des symboles les plus repr sentatifs L id e d une enqu te ethnographique sur l difice et ses locataires avait donc du mal passer dans la r flexion de certains d ci deurs La mise en uvre du projet initi par le service Inventaire de la Direction r
59. ac tualit interculturelle Avec plus de 60 000 visiteurs par mois le site Internet reste un des principaux p les de la Cit L originalit de la Cit constituer un r seau de reconnaissance des m moires locales Dans le rapport de la mission de pr figura tion la constitution d un r seau de la Cit nationale de l histoire de l immigration tient une place essentielle A nsi la Cit est con ue comme un quipement central prestigieux et un r seau d acteurs concourant l appro priation collective du projet Le r seau de la Cit nationale de l histoire de l immigration un lieu f d rateur des initiatives un lieu de coproduction et de diffusion un laboratoire d innovation Garant de la d marche participative privil gi e d s la phase de pr figuration le r seau se constitue au m me rythme que la Cit dont il est un l ment structurant essentiel dans sa conception sa mise en uvre et son irrigation dans les r gions en Europe et le reste du monde Le r seau rassemble les repr sentants de la soci t civile dont les associations les col lectivit s locales les r seaux d lus les uni versit s et les entreprises ainsi que les professionnels de l ducation nationale et les artistes qui travaillent ou souhaitent s investir sur les questions d histoire de l immigration Favorisant une politique d ouverture en mul tipliant les approches et les publics le r seau
60. acinement profond de leurs sou venirs de Billardon que certains n auraient jamais voulu quitter Bien s r la m moire n est pas objective Le discours s labore toujours partir d un pr sent et la disparition engendre certainement une nostalgie conduisant magnifier les bons moments et temp rer les plus p nibles Mais en faisant imploser Billardon c est bien tout un pan de leur vie que l on a r duit en poussi re Chaque t moin traduit avec ses mots ces petits faits de la vie quotidienne souvent jug s sans importance petits riens ou traumatismes anecdotes ou v nements tragiques qui ont marqu leur sensibilit Billardon richesse patrimoniale ou h ritage encombrant les enjeux de la d molition La transformation en cours ou venir de sites dans le cadre du Programme national de r no vation urbaine institu par la loi Borloo du 1 ao t 2003 et la priorit donn e la d mo lition reconstruction sur fond de crise du logement social pose avec plus d acuit la question de l appr ciation du patrimoine constitu par les grands ensembles De nombreuses communes mobilis es dans des programmes d intervention n ont qu une vision tr s partielle de l histoire de ces quartiers de leurs volutions dont les cons quences ne sont envisag es le plus sou vent qu travers le prisme d une crise sociale impossible juguler Or n est il pas singulier voire dangereux d entr
61. acun dans le projet de recueillir leur connaissance du terrain leurs repr senta tions et leurs r flexions sur le projet Les ateliers avec les techniciens les lus et les associations concern es devaient d finir pr cis ment E les objectifs court moyen et le cas ch ant long terme E les actions court moyen et long terme E les modalit s de leur d roulement Ces rencontres avaient galement pour objectif de faire fonctionner le bouche oreille qui demeure bien souvent le princi pal vecteur d information pour ce type de d marche Elles nous permettaient galement de nouer des premiers contacts avec les habi tants et les personnes relais impliqu s dans la vie du quartier Ont t mis en uvre E un moment de rencontre discussion avec les habitants sous la forme d une soir e pro jection d bat pr sentation du travail de recueil de m moire personnes et struc tures porteuses m thodes finalit s d fini tion en commun des modalit s de leur participation au projet E sollicitation et information de la presse locale journaux radio t l vision des bulletins associatifs de la communication institutionnelle ville communaut d agglo m ration bailleur etc pour relayer et pr senter le plus pr cis ment possible la d marche entreprise et les personnes en charge de ce travail Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville
62. ait r f rence la m moire individuelle Cette derni re ne doit pas tre oppos e la m moire collective et a contrario la m moire collective ne doit pas tre lue comme la somme des m moires indi viduelles La m moire individuelle est essen tielle la compr hension des m moires collectives notamment par son processus Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS complexe de construction et de reconstruc tion permanente Le deuxi me sens qui nous int resse ici renvoie la m moire collective La M moire collective est un concept qui appara t sous la plume du sociologue Maurice Halbwachs pour d signer le pr sent du pass ou la facult collective de se souvenir Maurice Halbwachs avait d j soulign le caract re pluriel de la m moire Pluralit qui s est confort e par la suite aujourd hui on parle de m moires de groupe de m moires de quartier de m moires fami liales de m moire d un v nement etc Par cons quent chaque individu s inscrit dans diff rents espaces m moriels En d finitive la m moire est une expression du pass dans le pr sent mais une expression s lective qui se renouvelle sans cesse de fa on consciente ou inconsciente Par ailleurs la m moire ne s oppose pas l oubli au contraire l oubli e
63. ce aux XIXe et XXe si cles epuis la r dition dans les ann es 1970 des textes du socio logue Maurice Halbwachs sur les cadres sociaux de la m moire on assiste une multiplication des travaux de r flexion pist mologiques sur les rapports et les enjeux de l histoire et de la m moire Il convient de souligner que ces travaux ne se limitent pas au champ de l histoire les histo riens n tant pas n cessairement pionniers en la mati re Ils manent aussi d autres dis ciplines qui ont contribu orienter la r flexion vers l approche pluridisciplinaire l uvre aujourd hui Sociologues philo sophes historiens psychanalystes mais aussi crivains et artistes ont questionn les rap ports complexes entre histoire et m moire L analyse des rapports entre histoire et m moire tend se limiter l histoire tr s contemporaine Or l observation de p riodes plus anciennes est galement instructive quant au fonctionnement de la m moire et ses modalit s de transmission Des traces sub sistent dans les mythes les contes l hagiogra phie etc En d autres termes la proximit ou la distanciation n est pas n cessairement une affaire de temps dans les formes de construc tion et d expression de la m moire particu li rement si l on consid re qu histoire et m moire n ont pas les m mes temporalit s L histoire serait minemment chronolo gique et la m moire dans ses processus
64. cin astes amateurs auteurs de ces images Ce documen taire accompagne l exposition itin rante inti tul e Des ensembles assez grands m moires et projets en Essonne r alis e par Maison de Banlieue et de l Architecture avec le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le Conseil d Architecture d Urbanisme et d Environnement de l Essonne et CIN AM Des projections d bats ont t organis es pour mettre en parall le films professionnels tourn s au d but de la construction des grands ensembles et films de famille Perspectives du projet vers la cr ation d un fonds de films amateurs sur le logement social Au cours du deuxi me semestre 2006 l asso ciation CIN AM organisera une projection d extraits des collections rassembl es pen dant l ann e Un architecte sp cialiste de la p riode les commentera dans la salle Une action toute particuli re sera gale ment men e en 2006 dans la ville de Saint Michel sur Orge dans le quartier du Bois des Roches class en zone urbaine sen sible En effet la ville a sollicit l association CIN AM pour entreprendre un travail de m moire des habitants du quartier partir de documents d origine priv e films r cits de vie photographies etc Une mise en sc ne du quartier sera r alis e partir de ces mat riaux collect s tout au long de l ann e Cet ensemble unique et l int r t qu il sus cite conduisent l association CIN AM po
65. constitue l originalit de la Cit comme un lieu f d rateur des initiatives un lieu de coproduction et de diffusion et avant tout un laboratoire d innovation Il devra mettre en place un certain nombre d activit s pour louverture en 2007 et tre capable de r pondre certains besoins et cer Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS taines attentes des acteurs du r seau Il aura ainsi pour missions principales de capitaliser et de valoriser les projets d assister leur mon tage et d assurer leur circulation de cr er des changes et de diffuser des outils de qualifi cation des acteurs Ce r seau national est en train de se dou bler d un r seau international L id e de cr er en France un mus e d di l histoire de l im migration est en effet une id e qui a d j abouti dans de nombreux autres pays comme aux tats Unis Mus e d Ellis Island ou en Australie mus e de l Immigration Quelques exemples d actions men es par le d partement R seau de la Cit M me en phase de pr figuration le d parte ment R seau a men des actions en partena riat Il a aussi pr par louverture au public mettant en uvre notamment un colossal tra vail de rep rage de projets et d acteurs Le rep rage des acteurs et des projets Les premi res actions du r seau de
66. d insalubrit qu elles connaissaient depuis un si cle le grand ensemble repr senta donc un formidable ins trument de progr s social mais les condi tions m me de sa r alisation esprit d abstraction loignement de la ville manque de qualification urbaine et de contenu sym bolique retards pris dans la r alisation des quipements publics le rendaient en fait assez fragile ce que la suite de l histoire ne tarda pas montrer Les conditions de d gradation des grands ensembles C est en moins d une d cennie que ce qui avait t le symbole de la modernit du confort et du progr s s est trouv associ des notions de marginalit sociale et d exclu sion Les grands ensembles sont en effet deve nus en un temps tr s bref pour la majeure partie d entre eux dix ans cinq ans et cer tains n taient m me pas termin s des espaces peu pris s par les citadins d velop pement de la vacance o le fonctionnement du service public s curit enseignement etc s est r v l insatisfaisant ou inadapt et o se sont exacerb es tensions sociales et vio 1 Voir le chapitre Chemin de grue chemin de progr s In Cent ans d habitat social Une utopie r aliste R H Guerrand Albin Michel 1989 lences diverses De mani re complexe ceci est le fruit de ph nom nes sociaux et de march les uns voulus les autres plus difficiles pr voir dont la convergence
67. de 1 Le texte propos ici emprunte notamment aux travaux de Paul Ric ur La M moire l histoire l oubli ditions du Seuil 2000 d Enzo Traverso Le Pass mode d emploi Histoire m moire poli tique La Fabrique ditions 2005 ou de TzvetanTodorov Les Abus de la m moire Arl a 1995 transformation deviendrait anachronique Paul Ric ur voire achronologique Les rapports entre histoire et m moire vers un enrichissement mutuel La m moire est souvent utilis e comme syno nyme de l histoire Or malgr des perm abili t s renforc es ces derni res ann es histoire et m moire restent de natures essentielle ment diff rentes l origine histoire et m moire proc dent d une m me pr occupa tion le pass Toutefois la premi re se place sut le terrain de la connaissance de linter pr tation et de l enseignement La seconde plus fr quemment sur celui du souvenir de la comm moration et de la transmission L histoire qui appartient aux sciences humaines est une interpr tation du pass avec les outils et les m thodes du pr sent C est ainsi qu elle se renouvelle qu elle revi site le pass sous cet angle l historiographie devient en quelque sorte un miroir des pr sents Comme le souligne Paul Ric ur le travail des historiens est lui m me soumis au contr le des autres historiens La notion de m moire est plurielle Le pre mier sens imm diat f
68. de 700000 logements annuels n em prunta pas cette voie C est plut t dans les pays d Europe de l Est que le mod le s est retrouv ainsi que dans ceux du tiers monde o l export rent les entreprises fran aises 3 Au recensement de 1954 la moiti d entre eux logeaient chez leurs parents Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 Le grand ensemble une exacerbation fran aise de l architecture moderne Le cadre conceptuel tait celui de l architec ture dite moderne dont les Congr s inter nationaux d architecture moderne partir de 1929 structur rent et diffus rent la th orie en particulier dans le domaine du logement aboutissant la publication en 1941 de la Charte d Ath nes La dimension fonctionnaliste R dig e par Le Corbusier la Charte d Ath nes se propose sur fond des exigences de l hy gi nisme de d finir les diff rentes fonctions urbaines habiter travailler circuler et se divertir de soigneusement les s parer et d organiser en cons quence le nouvel espace urbain La dimension rationaliste Sans doute la contribution d autres pays notamment celle de l Allemagne de Weimar du Bauhaus au service de l Urbanisme de Francfort fut elle essentielle dans ce courant de pens e Mais il est vraisemblable que au del de la personnalit du Corbusier talen tueux propagandiste
69. de l exp rience men e Athis Mons 91 Fran ois PETIT sont les appellations d un m me espace situ d un c t de la RN7 C est un des quartiers de la ville d Athis Mons 91 situ sur le plateau qui domine les vall es de l Orge et de la Seine Construit entre 1958 et 1962 au milieu de lotissements pavillonnaires qui se sont d ve lopp s entre les deux guerres le Noyer Renard est un lot de barres uniquement de barres pas de tours car il est situ proxi mit de l a rogare d Orly inaugur en 1961 regroupant 1 250 logements sociaux en loca tion Ces logements ont t r alis s par le Foyer du fonctionnaire et de la famille FFF devenu Groupe immobilier 3E Le projet de travailler avec les habitants sur les trente ans de la cit du Noyer Renard est n en 1990 lors du d marrage du centre culturel et de la mise en place du d veloppe ment social de ce quartier DSQ L objectif tait de proposer une histoire vivante du quartier et non pas l histoire du quartier Il s agissait de faire plancher les m moires de fa on plus spectaculaire L Noyer Renard les Froides Bouillies Des souvenirs se sont raviv s d autres infor mations ont t signal es Cette dynamique a t essentielle car elle s est inscrite dans le nouvel lan donn pour modifier l image du quartier dans la ville Un nouvel lan pour modifier l image du quartier dans la ville En mai 1989
70. de la Porte Dor e L objet et les contours de la Cit Cette m thode participative a permis de d fi nir dans un premier temps l objet et les contours de la Cit il s agit de traiter de l his toire des migrations trang res des ann es 1820 nos jours Sur le plan chronologique le point de d part se situe la rencontre de trois ph nom nes la naissance des migra tions de masse l volution vers l tat Nation et la transformation de l immigr en tranger juridique En ce qui concerne les populations repr sent es la fronti re juridique a natio nalit d finit le champ d intervention de la Cit Toutefois le trac de ce p rim tre ne va pas sans une certaine souplesse La Cit ne s interdit pas de traiter de questions adja centes Dans le prologue de son exposition permanente pourront ainsi tre abord es des mobilit s ancr es dans la plus longue dur e notamment les migrations internes et la m moire des migrants provinciaux De la m me mani re si l histoire des Fran ais d Outre mer des rapatri s d Alg rie et des harkis n entre pas dans les th matiques ordi naires de la Cit cette derni re pourra dans des colloques ou des expositions tempo raires aborder ces destins singuliers qui ren dent compte d une exp rience de migration Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 La question du l
71. de qualification et deux rencontres d bats lt Conduire un projet sur la m moire au service d un territoire cycle de qualifica tion qui s est tenu les 26 et 27 mai 2005 lt Pour une ville passante et solidaire acqu rir une culture de l urbanit cycle de qualification qui s est tenu les 16 et 17 juin 2005 Le monde des grands ensembles ef Billardon histoire d un grand ensemble rencontre d bai anim e par Fr d ric Dufaux Herv Vieillard Baron et Sylvain Taboury qui s est tenue le 20 mai 2005 lt Petit trait de la banlieue rencontre d bat anim e par Marc Hatzfeld qui s est tenue le 3 juin 2005 E Ze projet Equal Odyss e s former les m diateurs de la m moire pour lut ter contre les discriminations Dans cette m me d marche de valorisation de la m moire et dans le cadre du pro gramme europ en EQUAL G n riques et le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne se sont associ s en 2005 afin de sensibiliser et de former les acteurs asso ciatifs de l Essonne la n cessit de pr server de valoriser leur patrimoine et d en courager la r alisation de projets m moire sur l histoire ainsi que sur la m moire de l immigration et des quartiers Les archives des associations constituent en effet une v ritable richesse pour la m moire des quartiers et de leurs habitants Elles repr sentent une source essentielle pour la connaissance de l histoire des populatio
72. des acteurs priv s de ces projets et celles des habitants N anmoins il s agit d une d marche ardue un triple point de VUE E collecter la m moire collective reste une entreprise ambigu On ne peut capter que des t moignages individuels et toute extra polation partir de ceux ci demeure une construction sujette partialit ce type de collecte repose sur une action compl tement volontariste du service d ar chives qui ne peut s appuyer en l occur rence sur aucune obligation l gale de versement ou de d p t seulement sur l in citation ou la n gociation et qui suppose des moyens humains et du temps les quipes tant la plupart du temps compl tement accapar es par la collecte et le trai tement des archives publiques E les acteurs priv s de ces projets archi tectes notamment ne sont gu re enclins d poser leurs fonds dans un service d ar chives Soit ils les gardent par devers eux soit ils les placent aupr s d organismes plus sp cialis s dans la conservation et la com munication de fonds d architecture HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLE M MOIRE DES HABITANTS En mati re de valorisation de fonds d ar chives relatifs aux grands ensembles on se trouve actuellement la crois e de deux che mins tr s antagonistes d une part la mont e de la r flexion sur la naissance des grands ensembles leur volution leur avenir leur signification d autre part une absence de
73. dia tis de Sarcelles rig en arch type du grand ensemble quoique les modes de financement en fassent un cas assez sp cifique abrit rent ils au d but un peuplement plut t diver sifi qui entretint la repr sentation virtuelle de l homme standard corbus en Mais assez vite alors que se desserraient les ten sions sur le march du logement ces ensembles se sp cialis rent dans le logement des ouvriers et des petits employ s notam ment lorsque leur dification tait li e l es sor d activit s industrielles vall e de la Seine pays de Montb liard r gion dunker Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS quoise On constate donc une occupation dominante populaire correspondant ce que lon appelait il y a trente ans la classe ouvri re Tout ceci tait d ailleurs parfaitement conforme la vocation classique du logement social d abriter des populations conomique ment modestes mais ayant un emploi comme tout le monde l poque et socialement int gr es Dans le contexte d une conomie nationale en expansion et d une l vation continue des niveaux de vie l habi tat HLM constituait un l ment essentiel d as cension sociale et d int gration urbaine Arrachant les classes populaires la mis re et aux conditions
74. documentaire li aux universit s de Paris I Paris Il Paris VIIT et Paris X la BDIC est depuis 1982 CADIST Centre d acquisition et de diffusion de l information scientifique et technique Relations internationales et monde contemporain Forte de sa dyna mique de r seau d une documentation riche et souvent unique et d une politique active de collecte d archives elle constitue aujour d hui par ses publications et ses manifesta tions scientifiques ainsi que par les travaux de recherche qu elle nourrit et impulse dans les domaines de l histoire et des sciences connexes un tablissement pilote pour l his toire et l historiographie du monde contem porain La FACEEF dispose de quinze ann es d ex p rience et de comp tences dans le domaine Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 de la m moire publications expositions sau vegarde d archives etc et d une bonne connaissance de la r alit de la communaut espagnole Au c ur d un partenariat interna tional avec la Fundaci n 1 de Mayo et la CEAEE elle fait galement partie du conseil d administration de la Cit nationale de l his toire de l immigration La FACEFF est une f d ration qui regroupe 174 associations et centres socio culturels d Espagnols sur l ensemble du territoire fran ais et qui uvre pour que l int gration de la communaut espagno
75. e de mener une analyse plus qua litative et plus d taill e des attentes des acteurs r gionaux par rapport la Cit natio nale th matiques activit s relations etc Une autre quipe d tudiants compl tera ce travail en 2006 pour les r gions visit es en Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 2005 Les r sultats ont d termin tr s claire ment certains besoins des acteurs la n ces sit d aider la diffusion des travaux des besoins en m thodologie et en valorisation de projets etc D s octobre 2005 la Cit a souhait qu une analyse plus qualitative des pro jets m moire recens s dans la base soit men e en vue d apporter des l ments de compr hension nouveaux et plus d taill s sur les partenaires en r gion et sur les possi bilit s de collaboration avec la Cit nationale Cette tude r alis e par l association Opale devait d finir une typologie des projets selon les th matiques les disciplines les porteurs de projet et une analyse des productions li es ces projets Malgr les pr cautions prendre le rep rage effectu n tant ni complet ni exempt d erreurs les r sultats de cette tude sont int ressants voire tonnants l chelon du territoire plus d un tiers des d partements ne recenserait aucun projet Eu gard leur taux de population immigr e compar au nombre de proj
76. e ni encore un mus e de soci t dans l acceptation classique et fran aise du terme les collections seront multidisciplinaires La Cit a t con ue d s son origine comme la t te de pont d un r seau d acteurs dans toute la France Ce caract re atypique cette originalit rendent ce projet passionnant et difficile la fois Ce nouvel ensemble culturel est l heure actuelle en chantier Pourtant cette construc tion cette d construction renouvel es sans cesse deviennent peu peu les caract ris tiques de la Cit Elle est en soi un chantier permanent et accessible tous Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLE M MOIRE DES HABITANTS M moire et patrimoine des grands ensembles quel r le pour un service d archives d partemental Fr d rique BAZZONI a premi re vidence dans cette d marche consistant collecter et dif fuser la m moire des grands ensembles c est pr cis ment qu il est difficile de collecter cette m moire l ment pour le moins diffus mouvant et intangible compara tivement la notion de patrimoine qui renvoie des mat riaux plus palpables immeubles documents etc Et de facto il appara t encore plus ardu de la diffuser et de la valoriser Ce n est pas tant en raison de l indigence des sources mais plut t du fait de leur extr me dis p
77. elle des conseils g n raux mais restent vou s rece voir les archives publiques produites par l en semble des services publics install s dans le ressort du d partement services d concen tr s de l tat du conseil g n ral des collecti vit s locales des officiers publics et organismes publics ou priv s charg s d une mission de service public sans oublier les archives priv es ayant un int r t pour l his toire du d partement noter que les services publics ou assimi l s ont normalement l obligation de verser aux Archives d partementales territorialement comp tentes leurs archives caract re d fini tif en revanche les producteurs priv s n ont aucune obligation en la mati re sauf dans le cas d une protection de leurs archives au titre des monuments historiques classement De fait la collecte des archives publiques rel ve d une d marche initi e le plus souvent par les Archives d partementales absorbant l essentiel du temps de travail des archivistes et celle de fonds priv s d un processus encore plus volontariste subordonn la plu part du temps la disponibilit de ces m mes archivistes Les informations relatives l histoire des grands ensembles proviennent donc de deux cat gories de producteurs Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE D
78. elles equipement gouv fr Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 portant Cette d cision r pondait en premier lieu aux attentes exprim es par les archi vistes municipaux lors de leur congr s tenu l ann e pr c dente Toulouse sur le th me Archives et politique de la Ville Au cours de leurs travaux les archivistes s taient par ticuli rement attach s la question de l utili sation et de la valorisation des sources concernant la politique de la Ville cette occasion plusieurs exp riences locales men es par des archivistes avaient t pr sent es D s lors la D l gation interminist rielle la Ville s est notamment associ e au pro gramme Relire la ville des Trente Glorieuses pilot par Annie Fourcaut dans le cadre du programme ACIVille du minist re de la Recherche D autre part le 24 avril 2001 s est tenue une journ e d tudes sur Les grands ensembles entre histoire et m moire Cette rencontre eut pour objectif de confronter le r cit des historiens et les t moignages des premiers habitants des grands ensembles autour de la th matique de l entr e des lieux Au cours des confrontations et des d bats mergea effectivement la n cessit de pro duire une m moire urbaine li e au d velop pement des grands ensembles et leur d gradation C est au cours de la journ e d tudes du 17
79. ent de s interroger sur l objet d tudes lui m me Doit on parler en ce qui concerne la politique de la Ville des programmes sp cifiques d action engag s 1 Sylvain Taboury et Karine Gougerot Billardon histoire d un grand ensemble Cr aphis 2004 2 Des ensembles assez grands m moire et projets urbains en Essonne Maison de banlieue et de l architecture cahier n 11 mai 2005 depuis 1981 ou de l ensemble des politiques urbaines engag es sur le territoire national pour lutter contre le d veloppement de cer tains probl mes au premier rang desquels les ph nom nes de s gr gation sociale Concernant la premi re hypoth se il est n cessaire de s interroger sur la possibilit de faire l histoire d un dispositif de politique publique sans pour autant tomber dans l histoire officielle En second lieu il convient de s interroger sur les sources disponibles pour faire une telle histoire Une chose est certaine les sources officielles sont abondantes Cela n cessitera d ailleurs prochainement la publi cation d un guide officiel des sources li es la politique de la Ville Cela suppose gale ment la prise en compte d autres gisements archivistiques que ceux li s directement la politique de la Ville Ainsi il est par exemple n cessaire d associer les fonds disponibles la Caisse des d p ts et consignations un groupe de recherches est constitu cet effet au Centre d histoire
80. ente et sans exp rience confirm e de la construc tion de masse se laiss rent r duire un r le administratif au sein d un dispositif qui les d passait largement Ce mod le de construction s est rapide ment impos et dans la mesure o il est devenu quasiment la seule r ponse possible aux besoins en la mati re la r alisation d une tr s grande partie des logements sociaux est pass e par ces modes d urbanisation r dui sant de ce fait les alternatives immeuble de ville logement individuel un r le margi nal Norme architecturale et urbaine comme il en tait des normes techniques elle devait marquer nos villes de m me que l image du logement social Une construction id ologique Il serait toutefois erron ou tout au moins r ducteur de consid rer la logique de r alisa tion des grands ensembles sous le seul angle de la n cessit induisant une construction massive et de la rationalit conomique g n rant une industrialisation du processus de production Cela a aussi correspondu un projet collectif qui r v le l image que la pen s e technico sociale des ann es 1950 avait de l homme de la soci t industrielle des Trente Glorieuses On se trouve en effet la crois e de trois courants E celui d un pouvoir politique soucieux du confort de ses concitoyens avec le d ve loppement en parall le des Arts m nagers C est un projet politique r publicain
81. eprendre des op ra tions de transformation urbaine aussi radi cales sans m me commencer par chercher comprendre comment par qui et pour quelles raisons ces espaces ont t construits ou transform s sans valuer dans certains cas l impact des politiques pr c demment engag es Richesse patrimoniale ou h ritage encom brant d finir une nouvelle vision de la ville exige un travail d enqu te d expertise une capitalisation des exp riences rarement mis en uvre Et c est sans doute l le talon d Achille d une politique de transformation urbaine men e dans l urgence qui ne peut se nourrir de capitalisation critique et occulte le r le crucial de l accompagnement qualitatif et de la sensibilisation et ou de la formation des lus des services de l tat et des collectivit s des op rateurs et des am nageurs des bailleurs Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 Ces images devenues presque ordinaires de parpaings pans de b tons fracass s vitres bris es laissent songeur quel regard les r si dents et notamment les plus jeunes pour ront ils bien porter l avenir sur un environnement si violemment rejet Pourquoi respecter ce qui n est bon qu tre d moli Ces enjeux se sont bien videmment pos s dans le cas de Billardon La Direction de l architecture et du patrimoine DAPA du minist re de l
82. ersion et h t rog n it de leur caract re souvent priv ou assimil et de la r ticence fr quente rencontr e aussi bien aupr s des producteurs publics que priv s de ces sources les communiquer et les faire conna tre Autre l ment dirimant dans cette d marche de mise en valeur il n existe aucune d finition juridique technique ou administrative d finitivement tablie de la notion de grand ensemble mais plut t une image sociologico culturelle volutive certes mais g n ralement d grad e et d gra dante Cette r alit urbaine nouvelle apparue d s les ann es 1950 s est par ailleurs souvent m l e d autres tentatives de re construc tion de l espace urbain et social avec la nais sance des villes nouvelles des zones urbaines prioritaires ZUP et autres zones d activit s commerciales ZAC autant de facteurs contribuant flouter encore davantage la repr sentation des grands ensembles Enfin il faut souligner que retracer l his toire des grands ensembles voire raviver la m moire des habitants c est plonger au c ur d enjeux politiques conomiques sociaux et culturels actuels des plus sensibles qui peu vent pervertir l interpr tation impartiale voire scientifique port e sur les sources dis ponibles Quel est le champ d intervention d un service d archives d partemental Les services d archives d partementaux sont plac s depuis 1984 sous la tut
83. es m nages en situation de grande marginalit lesquels reflu rent sur les grands ensembles La cons quence dans un contexte de croissance urbaine et de hausse des valeurs fonci res et immobili res fut une accentua tion dans la diff renciation des territoires urbains La pauvret a de plus en plus tendu se recouper avec les territoires de la rel ga tion urbaine que pour une large part dessine la g ographie des grands ensembles g n rant une s gr gation urbaine accentu e Sans doute tout ceci a t il permis des populations tr s fragiles d avoir un toit mais il faut voir la contrepartie que repr sente le prix payer pour ces quartiers pour l image du logement HLM ainsi que pour ces populations margi nalis es elles m mes puisque s gr gation spatiale n a pas tard rimer avec diff ren ciation sociale La d valorisation m diatique Cons quence des diff rents l ments exami n s mais en m me temps en aggravant de fa on dramatique les effets ces territoires ont t victimes d un effet d image Engag avec des reportages journalistiques volon tiers complaisants sur les violences urbaines qui s y d roulaient de l t 1981 Pau tomne 2005 la constance a t de r gle ceci a conduit une disqualification des espaces et plus grave encore de leurs occupants par effet de stigmatisation D j la situation l cart comme le carac t re inhabituel et pou
84. estion des quartiers tout au moins au cours des deux premi res d cennies De ce fait nombre de propos qui sont tenus sur ce pass somme toute assez r cent sont souvent orient s par l actualit et par des probl matiques contemporaines avec un risque d anachronisme voire de d termi nisme ou du moins de g n ralisations abu Sives E par rapport la complexit de situations qui ne se r duisent ni ce qu en disent les m dias ni ce qu en rapportent les m moires E par rapport la diversit des contextes 1 Voir en particulier l ouvrage de B Vayssi re Reconstruction d construction Le hard french ou l architecture fran aise des Trente Glorieuses ditions Picard 1988 d une r gion l autre d une ville l autre voire l int rieur d un m me ensemble d un sous quartier l autre De mani re sous jacente il y a une ques tion lancinante qui taraude particuli rement ou devrait tarauder l ensemble des acteurs de la sph re publique et para publique com ment se fait il que des quartiers difi s il y a si peu de temps et qui repr sentaient alors l arch type du progr s technique et social comme de la modernit aient pu aussi rapi dement tre assimil s des images d chec et de marginalit Et comment le grand ensemble a t il pu se trouver ainsi positionn en bas de l chelle des produits logements Dans ce type de r flexion in
85. et par les habitants du quartier et les autres r sidents de l agglom ration Cette restitution avait galement pour objectif de mettre en lumi re les diff rentes pr occupations des habitants permettant aux acteurs de terrain de disposer d une base de connaissances pour d finir et programmer leurs interventions court moyen et long terme Un tel travail fait merger des repr senta tions collectives des divergences des ten sions qu il faut savoir analyser et traiter pour am liorer les rapports sociaux et les condi tions de vie des habitants Encore faut il que ces paroles soient prises en compte pour permettre aux institutions de red finir leurs modes d intervention sur la ville vaste chantier Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Comment r aliser des films sur la m moire Pr sentation de deux projets de film Marie Catherine DELACROIX Directrice de CINEAM S bastien LEDOUX Enseignant au coll ge Jean Vilar Grigny 91 Is ont film les grands ensembles en Essonne Marie Catherine DELACROIX a vie quotidienne dans l appartement les f tes familiales les f tes religieuses les f tes de quartier les travaux aux alentours la premi re neige sur la dalle les patins roulettes qu on trenne un lende main de No l un coucher de soleil sur
86. et agissent Le groupe du Mardi ditions Mario Mella s d SITES INTERNET CONSULTER ASSOCIATION ARALIS http www aralis or CAUE DE L ESSONNE httpo www caue91 asso fr CENTRE D HISTOIRE SOCIALE FAIRE L HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES Bibliographie localis e des travaux publi s et in dits sur les grands ensembles fran ais des ann es 1950 au d but des ann es 1980 Consultable sous forme de base de donn es http histoire sociale univ paris 1 fr Intro htm CENTRE DE RESSOURCES POLITIQUE DE LA VILLE EN ESSONNE htto ressourcespolville maisondebanlieue asso fr CITE NATIONALE DE L HISTOIRE DE L IMMIGRATION Cr e le 1 janvier 2005 Si ge social Palais de la Porte Dor e 293 avenue Daumesnil 75012 Paris http www histoire mmigration fr DIV D l gation Interminist rielle la Ville http www ville gouv fr Voir en particulier les deux dossiers ville Histoire et m moire de la politique de la ville la DIV se mobi lise r alis en mars 2005 et Dans les quartiers un vrai travail sur la m moire r alis en juillet 2002 La base de donn es i ville du Centre de Ressources de la DIV http 1 ville gouv fr Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS L EVOLUTION DES GRANDS ENSEMBLES PARISIENS LE POINT DE VUE DES DOCUMENTAIRES TELEVISES par Jeanne
87. ets recens s certaines r gions appa raissent dynamiques comme l Aquitaine ou les Pays de la Loire et d autres moins comme l le de France ou la r gion Rh ne Alpes Les acteurs qui travaillent majoritairement sur cette question sont tr s diversifi s Un tiers des structures 34 qui se sont empar es des questions li es l histoire de l immigra tion appartiennent au secteur artistique et culturel Les structures sociales et sociocultu relles repr sentent 28 des acteurs Les mus es les archives et les biblioth ques sont tr s faiblement repr sent s 5 ainsi que les collectivit s locales seulement 8 60 des projets de la base ont pour objet des his toires individuelles qui mettent jour lin time et la m moire plus que l histoire 30 sont li s l histoire coloniale et 22 au monde urbain mais seulement 2 4 men tionnent des op rations de renouvellement urbain Ces projets sont majoritairement r a lis s avec les habitants dans le cadre d ate liers 45 Les financeurs principaux sont le HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS FASILD les collectivit s territoriales les DRAC tandis que seulement 6 des projets auraient t financ s dans le cadre de contrats de ville mais peut tre faudrait il croiser ce financement avec celui des com munes D autres tudes qui s appuient sur ce rep rage seront initi es en 2006 notamment un inventaire et une typolog
88. faible visibilit E faible visibilit aupr s des chercheurs qui ne travaillent que tr s rarement sur ce type de documents par m connaissance mais aussi par manque de temps et de m thodo logie E faible visibilit a fortiori aupr s du grand public car l on se trouve sur le terrain de l histoire en construction du v cu quoti dien et la dimension patrimoniale n ap para t pas encore tant essentiellement reli e des v nements plus anciens Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 La question de la prise en compte de Pin t r t de ces sources par les producteurs eux m mes est plus complexe elle est li e d une part l int r t port en g n ral la gestion des archives tr s faible la plupart du temps qu il s agisse du secteur public ou priv d autre part l attention port e leur com munication et leur exploitation le t moi gnage que peuvent produire ces documents sur les intentions politiques sociales voire conomiques l uvre dans ces projets de construction dans leur maintenance gale ment ne tournant pas toujours l avantage des acteurs de ces projets il appara t d autant moins pertinent d en faire conna tre le contenu On peut tenter de contourner la difficult pos e par la collecte de sources institution nelles en s int ressant aux sources priv es celles
89. gio HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS nale des affaires culturelles DRAC de Bourgogne sur les budgets de l op ration de renouvellement urbain du quartier fut bloqu e administrativement pendant plu sieurs mois Entre temps tous les locataires de l immeuble avaient t relog s la der ni re famille quitte son logement le 23 d cembre 2002 Les enjeux du projet le recueil de la m moire et la participation des habitants Dijon le projet a mis de long mois se concr tiser L enjeu de ce travail tait double E Un enjeu de connaissance et d analyse de l histoire et des diff rentes tapes de l vo lution urbaine et sociale de l immeuble et du quartier des v cus trajectoires r siden tielles et familiales des habitants de la cit Il a t r alis travers une recherche historique dans les archives du bailleur de la commune des journaux locaux de l agence d urba nisme etc repla ant l tude dans le contexte g n ral de l histoire de la France de la Reconstruction et des quarante der ni res ann es une coute d voilant les diff rentes repr sentations de ce quartier non plus partir de crit res ou de th ories de sp cialistes mais en suivant pas pas mot mot les trajets les images qu y d posent les habitants et les acteurs du quartier Le travail artistique photographies textes ayant alors pour fonction de r introd
90. guli rement tout au long de l ann e ce qui a grandement profit aux l ves Un tel soutien financier doit tre soulign des structures locales FSE du coll ge Mipop association D cider REP de Grigny d partementales Acte 91 Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne CAF de l Essonne r gio nales rectorat de Versailles Arcadi et natio nales FASILD ont ainsi contribu la r alisation du projet La mise en uvre Les l ves ont d abord travaill l crit sur la cr ation d un personnage imaginaire Le per sonnage imaginaire de chacun a ensuite t jou et interview par un autre l ve Tous les l ves de la classe ont t interview s dans ce cadre l Ils ont pu tre ainsi sensibilis s aux enjeux de l interview tant sur l aspect tech nique que sur l aspect relationnel et mo tionnel La cr ation d un personnage imaginaire a par ailleurs favoris l mergence d une parole personnelle et libre Il n tait pas question d aborder directement le th me du projet Des l ves avaient en effet demand changer de classe en d but d an n e l annonce du projet Cette p dagogie du d tour s est poursui vie ensuite avec les l ves par la mise en parole de leurs repr sentations du quartier de la Grande Borne Cette expression s est faite avec la fabrication d un plan de quartier dans lequel ils ont indiqu les lieux aim s fr
91. ie des productions artistiques p dagogiques et scientifiques de la base de donn es de projets de la Cit et un rapport de synth se sur la question du sou tien des projets comprenant une d finition des besoins des acteurs de leurs attentes et des propositions Des actions de valorisation En compl ment des colloques scientifiques annuels programm s par la Cit une pro grammation de rencontres m lant les th ma tiques et les publics est envisag e pour favoriser les m diations et les passerelles entre des secteurs qui se c toient peu notam ment le monde universitaire et les secteurs du travail social de l animation sociocultu relle et du culturel Ces rencontres de profes sionnels sont initi es par des partenaires ext rieurs ou par la Cit qui cette occasion construit des partenariats larges en particu lier avec les villes avec des t tes de r seaux d associations ou d entreprises int ress es par un investissement durable sur l histoire et la m moire de l immigration Sera programm e une rencontre d ampleur nationale tous les deux ans l image de celle qui s est d roul e les 24 et 25 novembre 2005 l initiative du Havre sur le th me M moire des migrations dans les villes portuaires La ville du Havre en partenariat avec la Cit a souhait mettre en avant ce versant de son his toire En pr paration du colloque la ville a tra vaill pendant plus d un an dans ses quartiers
92. ieu retourner le symbole comme un gant La question du lieu a elle aussi t abord e pendant cette ann e et demi de pr figura tion Il s agissait tout d abord d installer la Cit dans un endroit central Paris a donc t pr f r e Marseille par exemple Pour des raisons budg taires il s agissait aussi de trou ver un b timent qui existait d j Apr s de nombreuses discussions c est le Palais de la Porte Dor e situ dans le x1 arrondissement pr s du bois de Vincennes qui a t choisi Le Palais pavillon d accueil de l exposition colo niale de 1931 puis mus e des Colonies pen dant six mois et mus e de la France d Outre Mer est devenu en 1960 le mus e des arts d Afrique et d Oc anie En s installant la Porte Dor e la Cit sou haite retourner le symbole comme un gant Tout en respectant l int grit du lieu il s agira de lutter contre l imagerie h rit e de la colo nisation N anmoins il faudra aussi bien insis ter sur le point suivant l histoire de l immigration n est pas un sous ensemble de l histoire de la colonisation Ainsi l institution respectera dans son parcours permanent l histoire des grandes vagues d immigration dans laquelle les migrations venues d Europe sont quantitativement plus importantes que celles provenant des anciens pays colonis s D tourner cet difice de sa symbolique ini tiale sera un d fi relever pour les historiens sc n
93. ion de faire une pr sentation pass iste de cette histoire mais de l inscrire dans l ac tualit et de traiter aussi des v nements actuels notamment par le biais d expositions temporaires Ce mus e national va concr tement se d velopper autour d une installation perma nente de 1 500 m qu on appelle Rep res et qui retracera deux si cles de l histoire de l immigration pr sent e travers des docu ments des archives des photographies qui dispenseront une information la carte en proposant un parcours en trois espaces dis tincts E un espace prologue introductif qui per mettra de situer l histoire fran aise de lim migration en Europe E un espace chronologique en six grandes s quences de 1820 nos jours E un espace parcours con u pour tre visit de fa on libre et s articulant autour de trois grandes parties tre un tranger tre un immigr les raisons du d part le voyage les premiers jours les l ments de rupture le regard de l autre l entre soi les multiples va et vient le d racinement les immigr s qui font la France les origines multiples de la population fran aise le travail des immi gr s richesse de la France la guerre les combats partisans le creuset fran ais le sport et l closion de la diversit la langue fran aise et les langues de France les croyances et les pratiques religieuses le brassage culturel les apports de
94. ions sp cifiques en direction de groupes de femmes se trouvant dans une pr carit importante tant cono mique que sociale Notre d marche consiste donc associer ces groupes de femmes dans des formes et des modalit s appropri es En outre une attention particuli re est port e l identification des projets m moire concernant plus particuli rement les trajec toires et l histoire de femmes immigr es Il s agit galement d encourager la prise en compte de cette histoire dans la conception et la r alisation de projets m moire sur l im migration La dimension europ enne le partenariat transnational Parall lement la formalisation de cette m thodologie en France G n riques a mis en place un partenariat transnational avec le par tenariat italien Pane e Denti et le partena riat grec Xenios Dias Au niveau transnational c est la recherche et l change de bonnes pratiques avec nos partenaires italien et grec qui est au c ur des activit s d velopp es Trois ateliers th matiques de r flexion ont t programm s portant sur 3 questions l atelier organis par les Italiens a concern les bonnes pratiques ita liennes grecques et fran aises en mati re d employabilit et de gestion de la diversit dans les entreprises 20 et 21 f vrier 2006 Ele second atelier organis par la France portera sur le th me des opinions publiques sur la question de l immigra tion 25
95. itions seront la fois destina tion des chercheurs et des universitaires mais aussi destination du grand public La revue Hommes et Migrations aura vocation deve nir la revue de r f rence de la Cit La Cit d veloppe actuellement une riche collaboration avec l ducation nationale Quand le mus e sera ouvert il d clinera un panel assez large d outils p dagogiques des ateliers pour le public scolaire des dossiers p dagogiques des formations avec les ensei gnants pour appr hender les ressources qui sont au sein de la Cit et en amont pour favo riser les travaux sur l histoire de l immigra tion Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 Une programmation culturelle et artistique La Cit a pour vocation d tre un lieu vivant et ouvert la diversit et la d couverte La politique de programmation des activit s cul turelles sera le reflet de cette volont De grandes expositions temporaires auront lieu tous les ans venant parfois illustrer des col loques organis s par la Cit Ainsi au prin temps 2008 l exposition de la Cit sur l ann e 1931 s appuiera sur le bilan du col loque colonisation d colonisation et immi gration qui se tiendra en septembre 2006 De plus petites expositions expositions dos sier expositions photos produites par la Cit ou en coproduction avec le r seau viendront illu
96. l DIV DAF ser vir de pr lude cette qu te aussi ambitieuse qu essentielle pour la compr hension du fonctionnement actuel de la soci t fran aise 1 Le Monde 28 novembre 2005 2 T l rama 28 d cembre 2005 Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Histoire et m moire l investissement de l Etat et des collectivit s territoriales Katell GUIZIOU Charg e de mission R seau la Cit nationale de l histoire de l immigration Fr d rique BAZZONI Directrice des Archives d partementales de l Essonne La Cit nationale de l histoire de l immigration un projet atypique dans le paysage culturel fran ais Katell GUIZIOU a Cit nationale de l histoire de l immi gration ouvrira au public au printemps 2007 Elle a vocation tre une institu tion culturelle innovante par des biais p da gogiques et culturels elle a pour objectif de reconna tre l apport de deux si cles d immi gration en France Il s agit de donner sa vraie place l histoire aux histoires de l immi gration dans l histoire de France La gen se du projet valoriser les cultures issues de l immigration et pr senter l histoire de l immigration Un projet ancien Valoriser les cultures issues de l immigration pr senter l histoire de l immigration sont des id es qui
97. la Cit ont t destin es rep rer les acteurs et les pro jets locaux s investissant sur les champs de l histoire et de la m moire de l immigration En effet des associations des institutions cul turelles des municipalit s des universit s tra vaillent depuis plusieurs ann es sur ces th matiques La Cit tait rentr e en contact avec un certain nombre d entre elles lors des forums organis s par la mission de pr figura tion en 2003 Tr s vite il est apparu qu il fal lait largir ce r seau plut t associatif pour aller la rencontre de l ensemble des acteurs uvrant sur ces questions Ainsi entre septembre 2004 et septembre 2005 la Cit a sillonn toute la France m tro politaine et la Corse Des r unions interr gio nales d information sur le projet r alis es avec l appui des pr fectures de r gion des FASILD r gionaux et dans une certaine mesure des DRAC et des rectorats ont permis d identifier plus de 5 000 contacts Ouvertes tous elles ont t l occasion non seulement de faire conna tre la Cit mais aussi de consti tuer un r seau de partenaires de relais et d op rateurs r gionaux Elles ont donn lieu la r alisation d un r pertoire de projets directement consultable sur le site Internet de la Cit ainsi qu des comptes rendus eux aussi t l chargeables sur ce site Ces r pertoires de projets constituent pour la Cit un vivier de contacts et d id
98. la Ville en Essonne Conseil d Architecture d Urbanisme et d Environnement de l Essonne CINEAM 11 panneaux 90X190cm Je souhaite recevoir une convention de pr t pour cette exposition Nom Pr nom Organisme Adresse Code Ville T l Fax A 1 SL aa A retourner Maison de Banlieue et de l Architecture 41 rue Genevi ve Anthonioz de Gaulle ex rue R Schuman 91200 Athis Mons Pour en savoir plus sur les modalit s de pr t contacter Maison de Banlieue et de l Architecture au 01 69 38 07 85 ou par mail maisondebanlieue free fr Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005
99. lassique ou ordinaire et en rupture avec ses modes de composition Si dans les villes moyennes il s agit d ensembles de 1 000 3 000 logements on atteint dans les plus grandes agglom rations des paquets de 4 5 000 logements voire 8 000 s ten dant sur 150 300 hectares Ils repr sentent au total pr s d un million d unit s soit le quart du parc total de logements locatifs sociaux outre quelque 100 000 logements en copropri t Ce mod le de construction fut brutale ment stopp par la circulaire Guichard du 21 mars 1973 qui interdit les tours et les barres Et la politique urbaine prit alors une autre orientation Aux origines de ce type de r alisation Un programme en r ponse des besoins massifs Si des programmes aussi massifs ont ainsi t engag s c est que les besoins de la France du d but des ann es 1950 taient normes en r ponse diverses causes 1 Ces immeubles ont toujours un minimum de quatre niveaux au dessus du rez de chauss e et jusqu plusieurs dizaines Citation extraite du Dictionnaire de l urbanisme et de am nage ment Pierre Merlin et Fran oise Choay dir PUE 3 dition 2000 p 391 2 Olivier Guichard d abord ministre du Plan et de Am nagement du Territoire puis ministre de l quipement au moment de la circu laire de 1973 mE un tat d inconfort extr me du parc avec beaucoup d insalubrit et de taudis r sultant d
100. le dans la soci t fran aise soit respectueuse du patrimoine et des apports culturels et linguistiques de cette communaut Pour parvenir ces objectifs la FACEEZF s efforce de soutenir les activit s de ses associations membres en leur facilitant les supports et l infrastructure n cessaires La f d ration AEFTI quant elle dispose d une bonne connaissance du monde de la for mation et d une expertise p dagogique en direction des publics en difficult et des popu lations immigr es De plus elle met la dispo sition du partenariat son r seau associatif et offre la possibilit d inscrire dans la r alit du march de l emploi l laboration de la m tho dologie et des outils labor s dans la lutte contre les discriminations li es l emploi L AEFTI est n e en 1971 suite lengage ment de b n voles de diff rents horizons contre l analphab tisme et l in galit de traite ment que subissent les immigr s Ils avaient comme objectif de r pondre aux besoins des immigr s et des plus d munis oubli s des actions de la formation professionnelle conti nue Dans cette optique l AEFTI a t amen e r fl chir sur les m thodologies les plus perti nentes cr er des outils p dagogiques appro pri s aux sp cificit s des publics L AEFTI consid re l alphab tisation comme un enjeu de lutte contre les in galit s sociales et cultu relles une forme de lutte contre le racisme Le
101. les men es soit par des municipa lit s soit par des associations soit par les deux la fois Enfin il doit s agir de contri buer la prise de recul suffisante que n ces sitent actuellement les op rations de r habilitation men es sous l gide de l Agence nationale de r novation urbaine ANRU Dans ce cadre une convention a d ailleurs t pass e entre la DIV et ANRU assurant entre ces deux instances le principe d change d informations On laura donc compris le programme d velopp par la DIV et la DAF n en est qu ses d buts et les perspectives de d veloppe ment ult rieurs sont nombreux D ores et d j on doit pouvoir en tirer quelques ques tionnements concernant la recherche histo rique Quels enjeux pour la recherche historique Les projets ayant pour objectif de recueillir la m moire urbaine ont tendance actuellement se d velopper Plusieurs d entre eux ont donn lieu une publication comme par exemple ceux des grands ensembles dijon nais Certains centres de ressources politique de la Ville commencer par celui de l Essonne se sont galement engag s dans un travail sur la production et la signification de la m moire urbaine Si la production semble donc en pleine expansion un certain nombre de questions semble se poser Nous proposons ici sans pr tendre nullement l exhaustivit quel ques pistes de r flexion et de d bats Tout d abord il convi
102. leur appellation sur des terrains diff rents un Historial pour la Premi re Guerre et un M morial pour la Seconde Guerre Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS tique et m diatique ou emprunte parfois le recours juridique le t moin pr sent comme une victime et souvent sacralis est qu il le veuille ou non tir de l oubli pour t moigner les pouvoirs publics sont interpell s pour reconna tre des culpabilit s de l tat dans le pass qu il s agisse de Vichy de la guerre d Alg rie de l esclavage de la r ha bilitation des mutins de 1917 ou plus r cemment du pass colonial de la France l historien est quant lui sollicit comme juge La seconde moiti du xx si cle inaugure l entr e de l histoire et de la m moire dans les tribunaux m Le facteur politique partir des ann es 1980 l engouement du grand public pour l histoire inaugure un rapport affectif mais aussi commercial au pass propice la vogue m morielle Du c t des politiques publiques trois l ments semblent l origine de la prise en compte progressive de la ques tion de la m moire d abord la mont e en puissance des reven dications militantes rappel es ci dessus et qu expriment certains acteurs sociaux qui estiment n cessaire de
103. lle et m moire DIV DAF HISTOIRE ET MEMOIRE L INVESTISSEMENT DE L ETAT ET DES COLLECTIVITES TERRITORIALES P 23 LA CIT NATIONALE DE L HISTOIRE DE L IMMIGRATION UN PROJET ATYPIQUE DANS LE PAYSAGE CULTUREL FRAN AIS p 23 Katell GUIZIOU charg e de mission R seau la Cit nationale de l histoire de l immigration M MOIRE ET PATRIMOINE DES GRANDS ENSEMBLES QUEL ROLE POUR UN SERVICE D ARCHIVES DEPARTEMENTAL 2 p 31 Fr d rique BAZZONI directrice des Archives d partementales de l Essonne DES PROJETS MEMOIRE POUR QUOI FAIRE LES ENSEIGNEMENTS DE DEUX EXPERIENCES LOCALES P 34 J AI LA M MOIRE QUI PLANCHE NOYER RENARD 1958 1991 PRESENTATION DE L EXPERIENCE MENEE A ATHIS MONS 91 p 34 Fran ois PETIT directeur de Maison de Banlieue et de l Architecture BILLARDON HISTOIRE D UN GRAND ENSEMBLE PRESENTATION DE L EXPERIENCE MENEE A DIJON 21 p 37 Sylvain TABOURY sociologue enseignant l cole de Versailles co auteur de Billardon histoire d un grand ensemble Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS COMMENT R ALISER DES FILMS SUR LA M MOIRE PRESENTATION DE DEUX PROJETS DE FILM ILS ONT
104. locales direction de la coordination et de l action cono mique entre autres E les fonds audiovisuels provenant soit des collectivit s elles m mes services de la communication soit de personnes pri v es t moignages oraux d acteurs plus ou moins directs de la construction de ces ensembles ou d habitants ou encore d or ganismes ou associations uvrant sur le ter rain culturel noter le caract re pionnier des Archives d partementales de l Essonne dans la col lecte des archives de la ville nouvelle d Evry il s agit du premier fonds de ce type vers de fa on organis et syst matique dans un ser vice d archives publiques l chelle de la couronne parisienne la liquidation de l ta blissement Une r flexion vient par ailleurs de s engager au sein de la Direction des Archives de France concernant le tri et la conservation des fonds des villes nouvelles donnant lieu un tableau de gestion des archives des villes nouvelles pour lequel le travail de collecte et d valuation men par les Archives de l Essonne a servi d appui Les difficult s communiquer et valoriser un fonds d archives relatif aux grands ensembles Dans ce domaine la coordination en amont entre les acteurs participant cette d marche de collecte et de valorisation m morielle et patrimoniale est primordiale et indispensable compte tenu de la diversit de ces fonds de leur parpillement et de leur
105. mbre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne Exposition itin rante ous ne saurons sans doute N pas quelle est la plus haute tour la plus longue des barres la plus sensible des cit s le plus fragile des immeubles la plus ancienne r sidence le plus vert des quar Exposition tiers en sortant de cette exposi tion et de ce temps fort d animation sur le th me des Ensembles assez Grands en Essonne Vous aurez peut tre un autre regard une autre appr ciation sur ces diff rents programmes de loge ments collectifs qui ont depuis la Seconde Guerre mondiale apr s les hectares de d veloppement des quartiers pavillonnaires colonis notre sol essonnien Ce sont des installations qui ont jou en fonction d op portunit s fonci res d cid es avec ou sans l aval des communes concern es ou en bonne liaison avec les quartiers et le r seau ferr existants Quel boum d mographique conomique urbanis tique fut la p riode des Trente Glorieuses pour ce mor ceau de territoire de la Seine et Oise qui va devenir l Essonne en 1964 La premi re r volution fut de trou ver enfin un toit digne de ce nom apr s les meubl s insalubres de la capitale les logements v tustes de la province ou de la campagne les bidonvilles de la proche couronne Il a fallu construire vite et pas tou jours bien pour que tous ces immigr s de
106. mus e national et la mise en place d une importante m diath que mais aussi des activit s p dago giques culturelles des lieux de d couvertes et de d bats La Cit sera aussi la t te de pont d un r seau fran ais et international d asso ciations d institutions et de collectivit s tra vaillant sur les questions d histoire et de m moire de l immigration c est l sa grande originalit Un mus e national vivant Quand la mission de pr figuration tenait ses diff rentes r unions il a t souhait que le mot de mus e soit utilis pour cette nouvelle institution Pourtant certains membres des instances consultatives craignaient que ce mot ne fige l histoire de l immigration et l en ferme dans des cat gories immuables Or le souci de sortir immigration de son traite ment social pour l inscrire dans le champ cul turel et le souci de lui donner une place reconnue dans l histoire de France tait en fait de l gitimer cette histoire dans une insti Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS tution culturelle prestigieuse charg e de ras sembler et de conserver les uvres t moi gnant de cette histoire Ce mus e national donnera des rep res sur l histoire de l immigration depuis le d but du xIx si cle jusqu nos jours Il n est pas quest
107. n internationale contemporaine E 4 a confluence de ces deux projets partenariaux la journ e d information et de r flexion du ler d cembre 2005 Histoire des grands ensembles m moire des habitants Cette journ e d information et de r flexion a t organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1er d cembre 2005 dans le cadre de ces deux projets partenariaux Il s agissait de restituer les r flexions et les apports m tho dologiques manant de ces deux projets Par des approches crois es de chercheurs et de professionnels de terrain laxe princi pal de cette journ e a donc t centr sur les projets m moire qui mobilisent des comp tences et des savoir faire sp cifiques dans la restitution de la m moire des babi tants de ces quartiers Ainsi cette journ e a montr que toute initiative culturelle m moire doit r pondre des exigences concomitantes de rigueur scientifique et de qualit esth tique Il est indispensable pour donner ces projets des r sultats d envergure d la borer les outils et de former les acteurs de terrain la conduite de projets culturels sur l histoire et la m moire Par la mise en ligne des actes de cette journ e le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne souhaite contribuer au d bat public et apporter des l ments de r flexion et d information sur l histoire des grands ensembles et la m moire des habitants E
108. n Luc Pino Ces lacunes histo riographiques rejaillissent d ailleurs sur les programmes scolaires qui prennent par 3 Jean Luc Pinol Le Monde des villes au xrx si cle Hachette 1991 Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS exemple beaucoup plus en compte le fonc tionnement de la ville ath nienne du ve si cle avant J C que les mutations de la France contemporaine du point de vue de l urbani sation N anmoins depuis maintenant quelques ann es on assiste un renouvellement pro fond des champs de recherches d di s la connaissance de la ville contemporaine Trois grands axes peuvent tre ainsi retenus E Essentiellement sous la direction d Annie Fourcaut professeur d histoire contempo raine l universit Paris I Panth on Sorbonne et directrice du Centre d histoire sociale du xx si cle plusieurs travaux ont t engag s sur l histoire des grands ensembles autant du point de vue de la construction que des repr sentations sociales qu ils ont aliment es Les travaux de Sabine Effosse sur le financement du logement social th se dirig e par Alain Plessis et ceux de Paul Landauer sur la Soci t centrale immobili re SCIC lorga nisme de construction de la Caisse des d p ts th se dirig e par Dani le Voldman sont galement essentiels pour
109. n valorisant de nombreux projets m moire ces actes montrent que les objectifs de ces projets sont de promouvoir et d am liorer la connaissance de l histoire des habitants Sans oublier que si les premiers b n ficiaires de ces projets sont les habitants d un quartier ils doivent avoir aussi pour ambition de toucher l ensemble de la soci t Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Les grands ensembles points de rep res historiques Pierre PEILLON Conseiller technique l Union sociale pour l Habitat Auteur de Utopie et d sordre urbains Essai sur les grands ensembles d habitation paru aux ditions de l Aube en 2001 lors que s engagent des programmes de restructuration en profondeur des grands quartiers d habitat social la question de la m moire de ces territoires sur git avec une vigueur particuli re pro grammes de recherche colloques rencontres diverses etc Et ceci intervient dans un contexte un peu particulier li la fois M aux conditions d volution de ces ensembles souvent chaotiques et doulou reuses E la connaissance historique que l on a de ces sites in gale et parcellaire en d finitive assez bonne pour ce qui est des conditions politiques et urbaines de leur r alisation plut t m diocre en revanche en ce qui concerne le fonctionnement et la g
110. ns notamment celles de l immigra tion qui ont fait l histoire de la France contemporaine En raison des mauvaises conditions de conservation de d m nagements de cessa tions d activit les fonds des associations sont souvent menac s de disparition Les archives associatives comportent donc de multiples richesses mais des richesses encore inexploit es ou m connues 1 Voir en annexes le bon de commande pour louer cette exposition 2 Voir en annexes le bon de commande pour se procurer le cahier n 11 de Maison de Banlieue et de l Architecture Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Depuis 1987 G n riques organisme de recherche et de cr ation culturelle sp cialis dans l histoire et la m moire de l immigration s emploie valoriser le patrimoine de l immigration travers la pr servation et l inventaire des archives publiques et pri v es d une part et l encouragement la r alisation de projets culturels sur l histoire et la m moire d autre part Cette action qui se d roulera jusqu la fin de l ann e 2007 est galement men e en partenariat avec la FACEEF F d ration des associations et comit s d Espagnols migr s en France la F d ration AEFTI Association pour l enseignement et la for mation des travailleurs immigr s et la BDIC Biblioth que de documentatio
111. ntexte actuel de d molitions reconstructions de ces grands ensembles donner une place la m moire des habitants immigr s de lext rieur comme de l int rieur dans l histoire de ces quartiers a constitu pour le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne un axe prioritaire de son action au cours de l ann e 2005 Le Centre de Ressources s est ainsi fortement impliqu dans deux projets partena riaux l exposition Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne avec Maison de Banlieue et de l Architecture le Conseil d Architecture d Urbanisme et d Environnement de l Essonne et CINEAM e projet Equal Odyss e s former les m diateurs de la m moire pour lutter contre les discriminations avec G n riques la FACEEE PAEFTI et la BDIC Il a galement construit en partenariat pilot et organis la journ e d information et de r flexion du 1 d cembre 2005 Histoire des grands ensembles m moire des habitants E Ze projet autour de l exposition Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne L histoire des grands ensembles en Essonne est r cente complexe peine esquiss e L exposition Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne propose de la relater gr ce onze panneaux Elle analyse l implantation de ces grands ensembles essonniens leur forme urbaine et aussi leur avenir notamment au regard du Programme national de la r novati
112. ociation D cider la Grande Borne Certains ont rapidement donn leur accord pour y partici per d autres ont d abord accept avant de changer d avis d autres encore lont donn juste avant l interview Finalement dix parents sur vingt trois l ves ont particip au film Le montage a t effectu durant le mois de mai partir de th mes retenus par les l ves eux m mes C est cette p riode que le titre du film La vie avant la mienne a t propos par un l ve puis adopt par tous La marque de la r ussite du projet tient en un l ment simple les l ves se sont si bien appropri le projet qu aucun ne souhaitait en rester l cart au mois d avril Tous ont donc particip au film que ce soit en interrogeant leur parent celui d un e camarade ou en fil mant un parent un habitant venu en classe Ils ont exprim une grande fiert l occasion de la projection du film au mois de juin Grigny HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Bilan du projet un changement de regard sur l immigration et une nouvelle motivation pour les l ves Le projet constitue une r ussite dans la mesure o les l ves s en sont empar s La qualit du film vient du fait qu il est devenu au fil des mois leur film Les images nous mon trent une vraie rencontre entre l enfant et son parent et non la simple r alisation d un exer cice demand par l enseignant Pour
113. ographes et architectes qui travaillent sur le site Ce sera notamment le d fi de Patrick Bouchain cabinet Construire qui a gagn le concours de r habilitation du Palais de la Porte Dor e Le projet architectural fina lis les travaux vont pouvoir commencer Selon le v u de l architecte et de la Cit ce chantier sera ouvert au public Il s agit l encore de favoriser une appropriation col lective du projet de Cit HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS L organisation de la Cit mettre en uvre la diversit des activites Juridiquement la Cit a t cr e le 1 janvier 2005 C est actuellement un groupement d int r t public GIP d une dur e de deux ans L tablissement public d finitif un ta blissement public administratif sera cr au 1 janvier 2007 Le GIP a trois minist res de tutelle le minist re de la Culture et de la Communication le minist re de l ducation nationale et de la Recherche et le minist re de l Emploi du Travail et de la Coh sion sociale Nous avons galement deux autres partenaires le FASILD et la ville de Paris Cette triple tutelle minist rielle est une structuration novatrice pour une institution culturelle Le choix du nom Cit nationale de l his toire de l immigration est tr s symbolique de la diversit des activit s que va contenir cette nouvelle institution Une activit patri moniale certes avec la cr ation d un
114. ole Bertier Edition Armand Colin coll Cursus 1998 Les historiens et le travail de m moire collectif Esprit ao t 2000 Bilan de l action recueil de la m moire Turbulence en collab avec AGECIF AFPA Nord Pas de Calais novembre 2001 50 p Consultable en ligne et t l chargeable http www culture proximite org 4medias basedoc pdf etudes memoireenpdc pdf Les contrebandiers de la m moire Jacques Hassoun La D couverte janvier 2002 Rencontre entre professionnels de la m moire Opale Opale novembre 2002 13 p Consultable en ligne et t l chargeable http www culture proximite org 4medias basedoc pdf etudes memoire pdf Guide de l enqu te de terrain St phane Beaud et Florence Weber La D couverte 2003 Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS La rupture patrimoniale Michel Rautenberg la crois e 2003 R pertoire analytique des actions de terrain travaillant l histoire et ou la m moire de populations et ou de territoires J B Debost Association l Entre deux mars 2003 M moires partag es m moires vivantes D Bachelart C De Linares A Delarge Pour n 181 mars 2004 pp 51 176 Histoire et m moire un couple antinomique Enzo Traverso Le pass mode d emploi dition la Fabrique 2005 L histoire entre m moire et pist mologie Bertrand M ller
115. on urbaine institu par la loi Borloo d ao t 2003 Elle rend compte galement de la diversit des r alisations en Essonne Massy aux Ulis tampes Athis Mons vry et Corbeil Essonnes Les quatre associations Maison de Banlieue et de l Architecture le Conseil d Architecture d Urbanisme et d Environnement de l Essonne le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne et CINEAM travaillant chacune leur mani re sur la Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS question de la ville et des patrimoines ont abord cette histoire avec des points de vue diff rents nuanc s des regards crois s historique social et urbanistique L exposition Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne a ouvert ses portes au public de mai d cembre 2005 Maison de Banlieue et de l Architecture Athis Mons 91 Elle s est galement tenue la Maison d partemen tale de l Habitat vry 91 en mars et en avril 2006 Elle est depuis itin rante Maison de Banlieue et de l Architecture a galement dit une publication faisant cho cette exposition Des ensembles assez grands m moire et projets en Essonne cahier n 11 paru en mai 2005 Dans le cadre de cette exposition le Centre de Ressources a organis en mai et en juin 2005 deux cycles
116. on tr s forte de l Opac de Dijon v ritable porteur du projet et dans une moindre mesure du service Inventaire de la Direction r gionale des affaires culturelles de Bourgogne Leur implication a permis de trouver diff rents partenaires financiers comme la Caisse des d p ts et consignations ou la commu naut d agglom ration De notre c t sur la base du rapport et du reportage photographique que nous avions remis nos commanditaires nous avons pu convaincre les ditions Cr aphis reconnues pour la qualit de leurs publications de docu ments d histoire de sciences sociales et de photographie de formuler une proposition ditoriale de qualit Sur la base de nos recommandations deux pistes de restitution ont t privil gi es E une exposition v nement fort et f d ra teur pouvant susciter des changes des moments de rencontre entre habitants du quartier et r sidents ext rieurs dans une optique d ouverture du quartier au reste de la ville les productions de certains groupes d habitants pouvant tre galement valori s es ainsi que les objets ou films recueillis dans le cadre du projet E une publication associant textes et docu ments d archives sur l histoire du quartier une s lection de t moignages et de photo graphies professionnelles et amateurs et accompagnant cette exposition pour une diffusion plus large des r sultats de l op ra tion et une appropriation durable du proj
117. ont germ voil plus de vingt ans dans l esprit d acteurs de la soci t civile associatifs et universitaires principalement En 1992 une association pr sid e par G rard Noiriel d fend la cr ation d un mus e de l Immigration Quatre ans auparavant l his torien avait fait para tre un ouvrage qui a fait date depuis Le Creuset fran ais Ce livre rap pelait l histoire de l immigration en France aux XIX et xx si cles et dans sa conclusion 1 G rard Noiriel Le Creuset fran ais bistoire de l immigration XIX et xx si cles Le Seuil 1988 1 dition appelait la veille du bicentenaire de la R volution fran aise r int grer l histoire de l immigration dans l histoire de France Il appelait aussi de ses v ux la cr ation d un centre sur l histoire de l immigration qui associerait les sp cialistes les associations et les individus int ress s afin d aboutir une uvre collective l aube des ann es 2000 ce projet de centre de m moire a t remis en lumi re gr ce l action inlassable de militants et d universitaires Sur le plan politique en 1999 le premier ministre Lionel Jospin a confi une mission Driss El Yazami d l gu g n ral de l association G n riques et R my Schwartz ma tre de requ tes au Conseil d tat Ces deux personnalit s lui ont remis en novembre 2001 un rapport de fai sabilit pour la cr ation d un Centre national de
118. op rateurs du r seau pour collecter des sources en vue de constituer progressivement les collections du mus e En effet les op rateurs qui ont d j fait ce travail de pr servation de collecte et de restitution des sources mat rielles ou immat rielles por tant sur l immigration peuvent alimenter les fonds des collections d s lors que la Cit aura arr t les orientations de sa politique d ac quisition et en aura fix les modalit s tech niques et juridiques Les 600 projets rep r s par la Cit en r gion constituent de ce fait un vivier tout fait exceptionnel Selon la d marche partici pative engag e par la Cit un appel contri bution sera lanc courant 2006 en tenant compte des axes fondamentaux des collec tions fix s par le mus e De la m me fa on l identification d artistes contemporains ayant trait dans leur uvre des sujets relatifs l immigration pourrait tre favoris e par le r seau notamment par des centres culturels les mus es les galeries etc Pour conclure La Cit nationale de l histoire de l immigra tion est un projet atypique dans le paysage culturel fran ais Elle souhaite aborder lhis toire de l immigration en France sous l angle culturel et non pas sous l angle social et elle souhaite surtout s adresser l ensemble des Fran ais Le mus e national qui est un l ment de la Cit n est ni un mus e des Beaux Arts ni un mus e d histoir
119. pales du bailleur de journaux etc Des t moignages d habitants de responsables d associations sociales culturelles sportives syndicales r gionales ou communautaires commer cantes etc ont t enregistr s Cette col lecte s est constitu e progressivement du plus public au plus intime d un album de cartes postales de photos de classes d asso ciations de photos de famille de la naissance la mort en s appuyant sur diff rents r seaux sur des communiqu s dans la presse locale sur le bouche oreille Cette d marche a t men e dans l coute et le respect des engagements retour des documents autorisations de reproductions ou d utilisation v rification des informations etc Pour communiquer sur ce projet trois affiches ont t r alis es E avec la photo a rienne du quartier Noyer Renard sa construction appelant com muniquer des informations vos souvenirs nous int ressent E avec une grande photo des l ves des coles l mentaires du quartier prise sur la place centrale avec une mosaique de photos de familles annon ant les dates et le lieu de l exposi tion Ce projet a t restitu sous la forme d une exposition ponctu e de temps forts d anima tion L exposition comprenant des textes et des reproductions de photos a t install e pen dant un mois en d cembre 2001 au sous sol de l espace Michelet ancienne glise du quar tier
120. pement des politiques urbaines de r para tion partir des ann es 1970 surtout en direction des grands ensembles d habita tion dont la d sagr gation la fois mat rielle et sociale commandait en effet dans ces ann es une action urgente et cibl e de la part des pouvoirs publics D Habitat et vie sociale la politique de la Ville il s agit cette fois de travailler sur l histoire imm diate celle des trente derni res ann es l heure de la mise en place de la loi Borloo 1 ao t 2003 sur le renouvellement urbain et le changement radical qu elle constitue pour les orientations de la politique de la Ville l tude de celle ci avec le recul histo rique indispensable est devenue non seule ment possible les premi res mesures datant de 1975 mais galement n cessaire Le programme mis en place conjointement par la DIV et la DAF depuis 2001 donne avec la prise en compte de la m moire des habitants un relief particulier aux recherches qui sont entreprises ou qui sont sur le point de l tre Le programme DIV DAF r pondre au besoin urgent de collecter une m moire qui risque de disparaitre En 2001 les deux minist res de la Culture et de la Ville se sont en effet entendus pour mettre en place un programme de recherches sur le th me de l histoire de la politique de la Ville et de la m moire s y rap 3 Pour en savoir plus sur ce programme consulter le site Internet www villes nouv
121. peut seule expliquer la brutalit et l aspect d vastateur du processus Dans celui ci certaines causes tiennent aux caract ristiques des quartiers eux m mes tan dis que d autres rel vent du march g n ral du logement ainsi que d volutions sociales et conomiques plus globales Un changement radical de peuplement Le d veloppement conomique s est accom pagn de changements dans la soci t soci t de consommation expansion des classes moyennes et dans son syst me de valeurs d veloppement de l individualisme Sur fond d accroissement des mobilit s ceux ci induisirent des dynamiques r sidentielles dont l effet fut de pousser au d part une par tie des occupants des grands ensembles g n ralement les plus ais s ce qui modifia la position du logement social dans les march s locaux en particulier pour les cat gories populaires classiques la place laiss e vide sont alors venues s installer des cat gories de population qui n ayant pas acc s aux HLM campaient jus qu alors dans des conditions infra sociales aux marges de la ville quart monde et margi naux divers gitans dans le Midi de la France occupants de cit s de transit et notamment habitants des bidonvilles refluant devant les politiques de r sorption de l habitat insa lubre Et surtout arriv rent des populations trang res affect es par le changement de politique migratoire mis en uvre partir du milieu des ann
122. pondre de mani re rigoureuse ment scientifique aux besoins ni initier des projets de grande visibilit La multiplication de projets sur la m moire de l immigration t moigne du besoin de sa r appropriation afin de renfor cer les bases sur lesquelles se construit l ave nir La connaissance de leur propre histoire par les populations immigr es notamment par les jeunes est un des facteurs incontour nables d un processus d int gration y com pris dans le champ du march du travail En outre une meilleure connaissance par la soci t fran aise de la place des populations immigr es dans l histoire conomique poli tique culturelle et sociale du pays peut contribuer changer les repr sentations et donc limiter les comportements discrimi natoires G n riques a donc souhait d velopper un projet visant laborer une m thodologie pour la conception et la r alisation de projets sur l histoire et la m moire Le projet Odyss e s qui a pour objectif de Former des m diateurs de la m moire pour lutter contre les discriminations est conduit au titre du th me B du programme EQUAL lutte contre le racisme et la x nophobie et contribue aux objectifs assign s au Fonds social europ en FSE en mati re de lutte contre les in galit s et les discriminations en lien avec le march du travail La phase de mise en uvre proprement dite du projet prendra fin au 31 d cembre 2007 Un projet s appuyan
123. r ailleurs l histoire t moigne parfois de ses propres amn sies ou de ses propres aveuglements De l autre c t la m moire qui s appuie sur le v cu ou la transmission du v cu et qui s ex prime sur un terrain affectif et passionn appara t comme une expression plus humaine du pass mais aussi plus s lective et subjec tive En effet elle est en tension permanente entre des prises de positions et des enjeux qui animent le pr sent La part de subjectivit est d autant plus importante que la m moire se positionne dans une logique d affirmation exclusive de revendication revancharde ou de victimisation Les dangers d instrumentalisa tion de concurrences m morielles ou de transmission de m moires fauss es ne sont alors jamais loin l inverse une m moire apais e est en mesure d op rer une introspec tion son discours gagne en objectivit Par cons quent il est souhaitable qu his toire et m moire puissent s enrichir mutuel lement pacifiquement sans entrer dans une concurrence une opposition contre produc tive ou l inverse dans une empathie qui leur ferait perdre leurs essences respectives Dans cette symbiose la m moire nourrit l historio graphie sert de mat riaux aux historiens transmet un v cu tandis que l histoire joue une fonction corrective l gard des m moires et favorise indirectement leur expression En interaction l histoire et la m moire cr ent un champ p
124. r le moins voyant de ces ensembles de hauts immeubles en font il des objets singuliers difficiles assimiler par la ville classique sa culture et ses repr sentations Quand s y ajoute une occupation par des populations d origine trang re mal int gr es dans l conomie et dans la soci t l ensemble des conditions de rejet se trou vent r unies L intol rance sociale et eth nique dont on sait les prolongements lectoraux en constitue une cons quence assez vidente Pour conclure La compr hension des grands ensembles n cessite ainsi un effort de r trospective sur un objet qui n est pas simple Sans doute sont ils depuis leur conception aux marges de la ville classique et de la soci t int gr e N anmoins ils reviennent p riodiquement au c ur de celles ci du fait des difficult s qui s exacerbent sur leur territoire Et les ten sions qui viennent agiter leurs conditions de fonctionnement peuvent on le voit bien avec les v nements de l automne 2005 se trouver au centre de d bats fondamentaux pour l ensemble de notre syst me social Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Histoire et m moire questions de m thode GENERIQUES Organisme de recherche et de cr ation culturelle sur l histoire et la m moire de l immigration en Fran
125. ration de renou vellement urbain ORU du quartier des Gr silles nous avons collect et rassembl de janvier juillet 2003 les traces de cette his Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 toire les archives mais aussi les t moignages recomposant des trajectoires familiales pro fessionnelles des documents iconogra phiques et sonores La restitution aupr s des habitants et des partenaires du projet en octobre 2004 accompagn e d une table ronde avec diff rents intervenants et acteurs du quartier a t un moment fort inscrit dans le processus de transformation engag sur le quartier des Gr silles Une exposition intitul e M moires de Billardon fragments de vies a galement t pr sent e dans les locaux prestigieux du mus e de la Vie bourguignonne de Dijon du 14 octobre 2004 au 31 janvier 2005 Billardon une place part dans la m moire des habitants du quartier De fait la d molition de la Cit Billardon le 4 juillet 2003 restera sans aucun doute un v nement sensible dans la m moire de nombre d habitants de l agglom ration dijon naise Cette barre fut la premi re construction d un tout nouveau quartier le quartier des Gr silles Dijon o pr s de 4000 loge ments ont t construits entre 1953 et 1966 14970 habitants en 1968 8 263 en 2003 sur un terrain agricole demeur nu l
126. re coloniale La soci t francaise au prisme de l h ritage colonial Pascal Blanchard Nicolas Balancel et Sandrine Lemaire dir La D couverte septembre 2005 M MOIRE DES HABITANTS QUELQUES PROJETS M MOIRE Les Carnougues m moire vive Singuli re banlieue M Grandjonc Edisud 1996 Visage de La Plaine m moire photographique Rouker Filigranes ditions 1998 La Courneuve rue Renoir avant d molition A Lejarre O Pasquiers F Thi ry Le Bar Flor al di tion 2000 Laval Renouer avec la m moire pour envisager le futur J Couvreur Laval L action culturelle dans la ville Culture amp Proximit mars 2000 6 p Consultable en ligne et t l chargeable http 1 ville gouv fr divbib doc Lavalopale pdf Fleurs de b ton Vincenot M Tribalat Editions Romillat 2001 Les carrefours de la m moire dans la ville habit e Travail d anamn se comm moration rem mora tion Boubeker minist re de la Culture 2002 110 p Consultable en ligne et t l chargeable http passeursdeculture injep frAMG pdf rapport boubeker_ pdf Dans les quartiers un vrai travail de m moire M Desjardins D l gation interminist rielle la ville juillet 2002 Consultable en ligne et t l chargeable http www ville gouv fr infos dossiers memoire htmi la crois e des chemins trajets d coute Pavillonnaires et grands ensembles Athis Mons avriljuillet 2002 S Taboury F Lozes et K
127. reconnaissance des sources y aff rant mais non une absence de sources C est cette divergence qu un service d ar chives d partemental doit s efforcer de com bler et que les Archives d partementales de l Essonne travaillent r duire en proposant entre autres E une brochure destin e aux universit s diffus e dans le courant de l ann e 2006 et pr sentant les fonds d archives particuli re ment int ressants et encore sous exploit s m un cycle de cours et de conf rences consacr l histoire des id es permettant de d couvrir certaines zones urbaines sous un autre angle de vue E l horizon 2008 une exposition sur les quarante ans du d partement qui mettra en exergue les changements dans le paysage urbain de l Essonne E des fonds d archives papier et audiovi suels class s et accessibles Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Des projets m moire pour quoi faire Les enseignements de deux exp riences locales Fran ois PETIT Directeur de Maison de Banlieue et de l Architecture Sylvain TABOURY Sociologue enseignant l cole d architecture de Versailles Co auteur avec Karine Gougerot de Billardon histoire d un grand ensemble paru aux ditions Cr aphis en 2004 J ai la m moire qui planche Noyer Renard 1958 1991 pr sentation
128. ropice l cri ture de l histoire c est ce qu Amos Funkenstein d finit comme la conscience historique 3 Collective Memory and Historical Consciousness History and Memory 1989 I n 1 cit par Enzo Traverso Le Pass mode d em ploi op cit Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 Temps et contextes de l mergence de la m moire C est dans la seconde moiti du xx si cle que l entendement de la m moire dans son acception actuelle se d veloppe d abord aux tats Unis puis en Europe La m moire de la Shoah longtemps rest e dans le domaine du non dit est l une des premi res s expri mer En France plusieurs facteurs concomi tants vont favoriser l essor des pratiques et des expressions m morielles E Le facteur soci tal selon l historien Pierre Nora auteur des Lieux de m moire le ph nom ne merge au tournant des ann es 1970 au moment o la soci t fran aise conna t de profondes mutations Il cite notamment le d racinement des bases rurales et chr tiennes le d clin de l id e r volutionnaire la prise de conscience de la contrainte internationale l ar r t de la croissance l urbanisation etc Pendant longtemps coexistaient une m moire officielle c est dire une m moire forg e par l histoire nationale de tradition positiviste mise en place sous la III
129. s diff rentes actions culturelles autour des arts en direction des scolaires et un projet sur la m moire de ce quartier La synergie entre les multiples acteurs acteurs municipaux acteurs de l Etat acteurs associatifs a t r elle elle a fait bouger une situation qui s tait d grad e sur le quartier J ai la m moire qui planche un projet m moire pr curseur Depuis une dizaine d ann es les pouvoirs publics r pondent aux demandes croissantes qui s expriment dans la soci t sous la forme notamment d initiatives appel es projets m moire En 2001 les minist res de la Culture et de la Ville ont mis en place un programme de recherches sur le th me de l histoire de la politique de la Ville et de la m moire s y rap portant Depuis de nombreux projets m moire ont vu le jour en particulier dans le cadre de la r novation urbaine En 1990 au moment o ce projet a t ini ti au Noyer Renard ce type d initiative tait beaucoup moins r pandu C est en ce sens que ce projet peut tre qualifi de pr cur seur bien qu aujourd hui la m thodologie employ e puisse para tre classique 1 Fran ois Petit y tait animateur 2 Voir en particulier la contribution de ThibaultTellier Histoire des grands ensembles m moire des habitants quels enjeux pour les his toriens Une collecte d informations a t ainsi organis e aupr s des archives munici
130. s de pr paration temps partiel mais r gulier ont permis de r installer avec ses autres missions le centre culturel sur la ville et de renouer avec les tablissements scolaires Ce sont galement ces actions culturelles autour du spectacle vivant comme du cin ma et de notre environnement urbain de ban lieue qui ont facilit la reconnaissance de ce travail par la DRAC et le conseil g n ral de l Essonne Avec ce travail culturel de m moire nous avons pu galement tablir les constats sui vants E Si un centre culturel travaille r duire l cart entre des uvres et des publics on peut consid rer le territoire comme une uvre certes inachev e et les habitants de ce territoire comme les publics L action HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS culturelle en apportant une meilleure connaissance de ce territoire et de ses habi tants permet un rapprochement entre les deux a fortiori en commune de banlieue peupl e d immigr s de l int rieur comme de l ext rieur E En redonnant une conscience fi re ce quartier dans la ville une certaine jalousie a t ressentie par les autres quartiers qui trouvaient que beaucoup d gards et de moyens avaient t accord s au quartier du Noyer Renard C est pourquoi une attention toute particuli re a t donn e pour les pro jets men s avec les coles jumeler des classes en zone d ducation prioritaire ZEP et des cla
131. saisir toute la complexit de ce ph nom ne qui a pro fond ment marqu l histoire des Trente Glorieuses ce jour des tudes t moignent de l volution des connaissances dont on dispose pour appr hender le ph nom ne des grands ensembles d habitation notam ment la n cessaire prise en compte de la dimension comparative E Le second champ concerne l tude des villes nouvelles Ici aussi les recherches ont t engag es avec un regard neuf par les historiens en particulier dans le cadre du programme interminist riel d histoire et d valuation des villes nouvelles fran aises 1 Thibault Tellier Comprendre la ville contemporaine In Territoires N 465 cahier 1 f vrier 2006 p 6 2 Annie Fourcaut et Fr d ric Dufaux sous la dir de Le Monde des grands ensembles op cit Du point de vue de l historiographie on citera en particulier l tude tr s compl te des m mes auteurs accompagn s cette fois de R my Skoutelsky Faire l histoire des grands ensembles Bibliographie 1950 1980 ENS ditions 2003 mis en place en 2001 sous la responsabilit de Jean Eudes Roullier inspecteur g n ral des finances honoraire et auquel Loic Vadelorge ma tre de conf rences en histoire contempo raine l Universit de Saint Quentin en Yvelines a grandement contribu E Le troisi me axe sans doute celui qui demeure le plus en jach re l heure actuelle concerne la cr ation et le d velop
132. sociale de Paris I Panth on Sorbonne ceux de l ex Union nationale des HLM ou bien encore ceux de l quipement pour la compr hension g n rale des choses et de la politique du logement social en particulier En troisi me lieu il convient de veiller ne pas limiter les politiques de la ville et du loge ment une p riode r cente Il faut au contraire veiller les restituer dans le temps long Il est aussi n cessaire de s interroger sur certains termes comme le mot crise qui est couramment utilis pour d signer l volution de la ville contemporaine De ce point de vue il para t utile de d finir des s quences urbaines et de revoir la chronologie urbaine des cinquante derni res ann es Ainsi les tra vaux engag s sur les villes nouvelles ont notamment montr que dans une tr s large mesure les villes nouvelles ne pouvaient tre totalement oppos es aux grands ensembles Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 dans les objectifs qui leur taient assign s ainsi que dans leur d veloppement Enfin il convient de d finir avec pr cision et mesure les raisons pour lesquelles telle ou telle ville souhaite engager un projet sur lhis toire et la m moire d un quartier S agit il de faire participer les habitants au devenir de leur cadre de vie quotidien S agit il plut t de favoriser l mergence de projets scientifiq
133. sses hors ZEP Force est de constater qu il n a pas t pris autant de gants ni mis de moyens pour tra vailler sur la m moire du quartier ancien de la commune le noyau historique villageois lors de la mise en place d une ZAC zone d ac tivit s commerciales et de la destruction reconstruction et densification du secteur E La conscience d tre en territoire sp ci fique de banlieue n est pas n e de suite M me en ayant travaill auparavant deux ans Grigny le passage du village la ville et les vingt ans de la Grande Borne la d marche men e sur le quartier du Noyer Renard est rest e assez ethnographique et localis e presque l cart de l histoire plus large et balbutiante de la banlieue Il n y a pas eu de publication cette occa sion seulement une duplication des textes de l exposition d pos s en biblioth ques muni cipales et aux archives tant locales que d par tementales Les seuls documents publi s furent les trois affiches la grande photo de classe fut distribu e tous les l ves et la sortie d un programme qui annon ait les manifestations autour de cette exposition et remerciait les diff rents participants entre tiens pr ts partenaires financiers etc La parution en mai 2005 du Cahier n 11 de la Maison de Banlieue et de l Architecture Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005
134. st une compo sante de la m moire Comme le fait remarquer Tzvetan Todorov les deux termes qui contras tent sont l effacement l oubli et la conserva tion La m moire est toujours une interaction des deux La m moire est s lective certains l ments sont conserv s d autres sont oubli s C est cet cart cette tension qui rend intelligible la construction de la m moire Les rapports entre histoire et m moire induisent la question de l objectivit et de la subjectivit Si dans une relation purement antinomique l histoire rel verait de l objecti vit et la m moire de la subjectivit dans la pratique il convient d tre plus nuanc L histoire qui tend l objectivit est empreinte de la subjectivit de celui qui l crit M me si l historien s appuie sur des sources et s efforce de replacer sa r flexion dans les contextes champs s mantiques chronologie etc il est 1 Maurice Halbwachs La M moire collective dition critique par G rard Namer nouvelle dition revue et augment e Albin Michel 1997 2 Maurice Halbwachs Les Cadres sociaux de la m moire Mouton cop 1976 porteur d une part de subjectivit condition n e par son temps son environnement son parcours Quant aux sources m me les plus administratives elles ne sont jamais neutres L historien s emploie en d jouer les pi ges en d crypter le discours mais il en subsiste toujours quelques traces Pa
135. stoire familiale Cette m connaissance a pour cons quence une difficult de l l ve se situer dans une filiation dans l espace temps et se construire un projet person nel Elle a pour corollaire la constitution d un imaginaire par l l ve qui fait du quar tier de la Grande Borne son v ritable g ni 1 Le DVD du film Za vie avant la mienne sera disponible dans le courant de l automne 2006 aupr s du Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne sur pr sentation d un projet de dif fusion teur les l ves se reconnaissent avant tout comme issus du quartier et fr res entre eux E Les l ves prouvent un sentiment com plex l gard de leurs parents qui s ex plique en partie par leur int riorisation de la figure r pulsive largement v hicul e de l immigr Le terme de bl dard celui qui vient du bled insulte lanc e entre eux ren voyant la fois l idiot l illettr celui qui d barque est l expression m me de cette int riorisation Il faut donc se d marquer de la figure du migrant que repr sente le parent E Les parents se sentent fragilis s au sein de la famille comme ils le sont au sein de la soci t Cette fragilit est relier au senti ment de disqualification du parent senti ment ressenti du fait de sa position sociale d favoris e et parfois d class e de son ins cription dans un territoire fortement stig matis de sa
136. strer des th mes d actualit s apporter un clairage artistique sur l histoire de l immi gration ou valoriseront des m moires locales ou des histoires particuli res La programma tion culturelle concernera aussi le spectacle vivant et la production d v nements dans ou hors les murs Un festival sur les cin mas de l immigration devrait prochainement voir le jour Enfin une partie de cette programma tion sera r serv e aux questions historiques et d actualit avec des d bats des caf s litt raires organis s par la revue Hommes et Migrations ou des missions de radio La relation avec les publics diffuser et d velopper La Cit d s sa conception a souhait s adres ser tous les publics Pour ce faire elle a mis en place une tude des publics et des groupes de travail visant parfaire les offres en direction des publics les plus divers La cr ation d une Cit virtuelle sur le site Internet www histoire immigration fr s effec tue en phase avec la cr ation de la Cit comme lieu physique Ce site propose un agenda une newsletter mais aussi une expo sition virtuelle d une vingtaine de minute sur l histoire de l immigration et des portraits de personnes d origine trang re Un magazine en ligne tourn vers le grand public consul HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS table l adresse suivante www alterites com propose d ores et d j un panorama de l
137. t sur un r seau solide de partenaires Pour atteindre pleinement les objectifs fix s il s est agi de s appuyer sur un r seau solide constitu d associations issues de l im migration avec la FACEEF F d ration des associations et centres d Espagnols migr s en France d associations de formation des populations immigr es avec la F d ration AEFTI F d ration des associations pour l en seignement et la formation des travailleurs immigr s et de leurs familles d organismes int gr s au dispositif institutionnel public avec le Centre Ressources Politique de la Ville en Essonne et d un organisme scientifique et universitaire avec la BDIC Biblioth que de documentation internationale contempo raine Chacun vient enrichir le partenariat par des apports en comp tences et en exper tise Ces r seaux constituent la base partir de laquelle cette expertise pourrait essaimer G n riques a t d sign e t te de liste pour repr senter le partenariat aupr s des pouvoirs publics pour tre l interlocuteur de l ensemble des membres et pour g rer l aide du FSE Elle agit en qualit de coordinateur du projet La BDIC apporte au partenariat ses com p tences et son expertise dans trois domaines notamment la r alisation d inven taires d archives priv es la conception et la r alisation de projets sur l histoire et la conception de base de donn es Service inter tablissement de coop ra tion
138. terf rent des l ments relevant de probl matiques diverses politiques et conomiques d mo graphiques et sociologiques d urbanisme et de logement etc Ce qui fait courir le risque apr s avoir point les raccourcis simplifica teurs de se heurter au m me cueil notam ment compte tenu d une certaine sp cificit en la mati re de l le de France lorsque l on essaie d embrasser une telle complexit en un temps limit D finition Le terme de grand ensemble appara t avant guerre en 1935 sous la plume de l architecte Marcel Rotival Il prend ensuite une connota tion administrative et technico conomique lorsqu en 1951 Eug ne Claudius Petit Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS ministre de la Reconstruction et de l Urbanisme MRU fait autoriser un pro gramme de 10 000 logements en construc tions normalis es dont le cadre de r alisation sera le grand ensemble du sec teur industrialis La d finition que l on peut en donner est celle d immeubles de grandes proportions tours et barres dans leur large majorit compos s de logements locatifs sociaux di fi s de fa on tr s rapide entre 1955 et 1975 selon les m thodes r p titives de la construc tion industrialis e g n ralement l cart de la ville dite c
139. tif besoin de dispo ser d un corpus de r flexion sur les th ma tiques urbaines contemporaines HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Par ailleurs il convient galement de se montrer prudent quant la multiplication des projets li s la recherche d une m moire col lective Mal ma tris s certains d entre eux peuvent aboutir au r sultat contraire de ce pourquoi ils ont t engag s savoir peut tre r veiller d anciennes blessures chez cer tains habitants sans pour autant leur fournir les cl s de lecture n cessaires la compr hension de ces impens s L enjeu du programme qui vient d tre pr sent ici n est donc pas de faire simple ment une histoire de la politique de la Ville ce qui serait d j beaucoup Il tend en r alit restituer la complexit de ce qui fut et dans une large mesure l est encore le destin de millions de personnes en France Comme le disait r cemment l historienne Mona Ozouf au sujet des v nements qui ont secou la France la fin de l ann e 2005 et surtout de l insuffisance des explications fournies cette occasion Il y aurait besoin d une v ri table enqu te sur les gens les lieux les condi tions de vie comme l avait entrepris Louis Ren Villerm au xiIx si cle sur le prol tariat industriel Il est temps d abandonner la r flexion th orique pour s int resser aux hommes Puisse le programme nationa
140. tions dans le champ du logement et de la ville La mise en uvre de la r forme du finance ment du logement intervenue en 1977 qui a Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS donn la priorit aux aides personnelles par rapport aux aides la pierre visait d une part r duire la sp cificit du logement HLM et mieux l int grer dans les logiques de march d autre part pour des motivations tant id ologiques qu conomiques d ve lopper l accession la propri t Enfin elle s attachait l am lioration de l habitat ancien Aucun de ces trois volets ne fut sans effet sur les grands ensembles HLM E les volutions de loyer en logement social furent p nalisantes pour les occupants les moins pauvres touchant peu d aides per sonnalis es au logement ce qui constitua une invitation suppl mentaire leur d part E le d veloppement de l accession en indi viduel g n ralement dans des espaces p ri urbains aboutit au m me effet ainsi qu l obsolescence du logement social consi d r comme l habitat du pauvre tandis que a contrario le pavillon en propri t devenait la norme sociale E les politiques de restauration de l habitat ancien conduisirent la r duction d un parc locatif priv infra social qui abritait jusqu alors d
141. ues en rapport avec les universit s locales L exp rience a montr que les projets les plus aboutis m laient troitement les deux approches permettant ainsi par exemple un travail en r seau avec les diff rents parte naires locaux r unis autour du chef de projet politique de la Ville et des chercheurs Dans ce cas l implication des centres de ressources politique de la Ville s av re essentielle dans la mise en uvre de la d marche Pour conclure R cemment des historiens de l immigration se montraient inquiets de l amalgame qui pouvait tre fait au sujet de l interpr tation des origines des manifestations de violence qui ont clat un peu partout sur le territoire national au cours de l automne 2005 Les remarques mises valent galement pour les historiens qui travaillent sur les probl ma tiques urbaines du vingti me si cle Au del du caract re propre de la recherche scientifique il importe que les his toriens la suite des sociologues mais avec leurs outils propres s emparent de l objet d tudes essentiel que constitue aujourd hui la ville contemporaine Ces tudes compor tent en effet un caract re de citoyennet qu il convient de ne pas n gliger Cela explique d ailleurs que le programme initi par la DIV et la DAF se d roule en lien avec le projet de la Cit nationale de l histoire de l immigra tion Les v nements de l automne 2005 ont en effet montr l imp ra
142. uire ces regards crois s dans la circulation de la ville d en faire des l ments de partage de r flexion commune E Un enjeu de concertation d information de participation citoyenne et de dialogue de prospective ouvrant sur l avenir du quar tier inscrit dans une d marche inter parte nariale et une probl matique sociale et urbaine globale issue de la d marche de renouvellement urbain Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Durant les premiers mois de cette inter vention une recherche historique et sociolo gique a t men e au sein E des services de l Opac services archives communication gestion locative antenne des Gr silles correspondances documents administratifs tudes documents de com munication enqu tes d occupation etc E de la ville de Dijon archives municipales revues de presse biographies registres des d lib rations municipales biblioth que service communication etc E de la Comadi communaut d agglom ra tion archives projets notes rapports d tudes collections iconographiques et cartographiques de l Agence intercommur nale d urbanisme E des familles et associations ou structures relais du quartier photos et films de familles reportages photographiques vid ographiques bulletins associatifs etc
143. ulaient participer ses travaux E un comit technique qui rassemblait les repr sentants des administrations concer n es Ces trois instances ont fonctionn pen dant six mois de mani re ind pendante et la suite d un colloque en novembre 2003 il est apparu judicieux de faire se rencontrer ces diff rents milieux et non plus de les cloison ner Un comit de pilotage a t cr qui comprenait les personnes les plus actives des trois instances pr c dentes Au total ce sont 250 personnes qui ont contribu aux consul tations de pr figuration de la Cit Au printemps 2004 un rapport synth ti sant un certain nombre de propositions a t remis au premier ministre Ce qui devait tre l origine un simple centre de ressources rassemblant les diff rentes sources de lhis toire de l immigration a peu peu volu vers une dimension plus culturelle patrimo 1 Le cinqui me Forum de la Cit a eu lieu le 30 janvier 2006 Paris Plus de 200 repr sentants du monde associatif universitaire cultu rel y ont particip niale permettant de redonner toute sa noblesse l histoire de l immigration C est suite ce rapport que le premier ministre Jean Pierre Raffarin a le 8 juillet 2004 lanc officiellement la cr ation de la Cit nationale de l histoire de l immigration Les premi res tapes du projet d finir les contours de la Cit et expliquer son installation au palais
144. ur les ann es venir choisir comme un de ses th mes prioritaires de collecte le logement social Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS La vie avant la mienne S bastien LEDOUX e film documentaire La vie avant la mienne a t r alis dans le cadre d un projet Art ethno pilot par Acte 91 Ce projet intitul M moires familiales a concern une classe de 4 du coll ge Jean Vilar Grigny Essonne durant l ann e 2004 2005 Gen se du projet de la difficult de transmettre l histoire familiale Le projet M moires familiales fait suite diff rents projets men s d j avec des l ves du coll ge Jean Vilar E M moires des origines recueil de textes d crivant les conditions d arriv e de leurs parents en France m tropolitaine avait t crit par des l ves de 5 en 2001 mE M moire familiale documentaire vid o r alis partir des t moignages de parents interview s par leur enfant sur leur par cours de vie Ce travail a t effectu avec une classe de 5 en 2001 2002 avec l aide de l association D cider Grigny Ce travail de m moire interg n ration nelle qui concernait la plupart du temps des familles ayant connu une immigration part de plusieurs constats m Les l ves m connaissent leur hi
145. ut des ann es 1990 Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 Cependant plusieurs l ments ont plaid pour la mise en place d un partenariat trans national Tout d abord les trois partenaires transnationaux placent la lutte contre les dis criminations la base de leurs objectifs natio naux et de leurs activit s Ensuite les trois projets tendent aussi contribuer au changement des mentalit s et des repr sentations que la soci t d accueil a des populations immigr es de mani re faci liter leur int gration sur le march du travail Enfin la diff rence entre les projets r side principalement dans les approches choisies pour lutter contre les discriminations dans le projet italien l action d velopp e est bas e sur un partenariat fort et diversifi sur une campagne de communication de masse et sur HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS des sessions de formation le projet fran ais vise concevoir une m thodologie pour la cr ation et la r alisation de projets culturels sur l histoire et la m moire des populations immigr es comme moyen de faire conna tre la participation des immigr s l histoire poli tique culturelle conomique et sociale du pays le projet grec a pour objectif de valori ser le r le positif des immigr s dans l cono mie par la mise en place d un programme pilote
146. ux quipements et services nombre et iden tit des commerces relations de voisinage espaces collectifs leurs pratiques loisirs vie scolaire pratiques commerciales etc les v nements f tes accidents etc ou per sonnes marquantes leurs perceptions du quartier et de son volution qu ils y habi tent toujours ou pas leurs projections ven tuelles dans l avenir liste de th mes non exhaustive De f vrier juin 2003 une quinzaine d en tretiens ont pu tre r alis s aupr s d une trentaine d anciens locataires de l immeuble des premiers r sidents de Billardon dans les ann es 1950 aux derniers occupants r cem ment relog s Des outils pour l action la restitution Tout au long de l tude nous avons rencontr et consult r guli rement l ensemble des ins titutions et des partenaires concern s par la d marche afin de leur soumettre les premiers l ments de notre travail recueillir leurs com mentaires leurs suggestions et leurs cri Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS tiques Ces rencontres ont t l occasion de partager une r flexion d laborer des propo sitions de restitution aux diff rents publics Malgr nos craintes initiales une restitu tion de qualit a pu tre propos e aux habi tants gr ce l implicati
147. yens et grands D J Tajan Le Visiteur 2001 pp 20 35 Utopie et d sordres urbains essai sur les grands ensembles d habitation Pierre Peillon ditions de l Aube coll Soci t et territoire juin 2001 Le grand ensemble histoire et devenir Urbanisme n 322 janv f v 2002 pp 35 80 Les grands ensembles entre histoire et m moire D l gation interminist rielle la Ville juin 2002 52 p Consultable en ligne et t l chargeable http 1 ville gouv divbib doc GrdsEnsembles pdf Faire l histoire des grands ensembles bibliographie 1950 1980 Fr d ric Dufaux Annie Fourcaut R my Skoutelsky ENS ditions Soci t s espaces temps 2003 Les grands ensembles une histoire qui continue F Tomas J N No l M Bonilla Presses de luni versit de Saint Etienne 2003 La m moire des villes nouvelles Revue fran aise de la soci t d ethnologie n 1 2003 La m moire politique de Villeneuve d Asca Thibault Tellier Revue fran aise de la soci t d ethnologie n 1 2003 De l embl me au probl me Histoire des grands ensembles dans une ville communiste S Tissot Annales de la recherche urbaine n 93 mars 2003 pp 122 129 Actes de la journ e organis e par le Centre de Ressources Politique de la Ville en Essonne le 1 d cembre 2005 HISTOIRE DES GRANDS ENSEMBLES M MOIRE DES HABITANTS Grands ensembles pourquoi les d molir B Vayssi re tudes fonci res 5 juin

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