Home

Service public l`assiette en commun

1. la fran aise la cit ouverte la cit moderne la cit inclusive la cit 4 multiculturelle on a m me parl de la cit de reconnaissance du r le et de la place des religions dans la soci t et m me de la cit de collaboration entre les glises et l Etat Qui veut aujourd hui r viser et moderniser la la cit et la loi 1905 Les religions remettent elles en cause le principe de la cit Premi re remarque aucune religion ne porte en elle m me le principe de la cit puisque toute religion repose sur un acte de foi et pr tend d tenir une v rit sur le myst re de la vie et de l au del Mais toutes les religions le christianisme hier comme l islam demain seront amen es accepter la la cit au besoin en d formant certains principes Je ne fais que reprendre une des vues proph tiques de Jean Jaur s qui pensait que toutes les religions seraient amen es voluer premi rement sous la pression de la s cularisation des soci t s deuxi mement cause des contradictions entre les clerg s d un c t et de l autre les la cs ayant des responsabilit s dans les Eglises et troisi mement cause de la critique interne des dogmes th ologiques L Eglise catholique et la la cit Le Vatican dit avoir accept la la cit sans forc ment reconna tre la la cit la fran aise En 1958 dans l encyclique Ecclesia in Europa le pa
2. Pour prendre en parall le cette tude sur le poisson c est assez amusant parce que dans certains quartiers il est difficile de proposer du poisson car certains nous reprochent de nous r f rer la la cit tout en mettant au menu des cantines du poisson tous les vendredis gt A noter que l cole publique a r ussi mettre du poisson au menu alors que les coles priv es de Bondy et Noisy comme l cole Sainte Croix ne font plus de poisson le vendredi C est une symbolique assez int ressante 28 29 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE Jean Paul Scot est professeur honoraire d histoire ll a enseign dans un grand lyc e de la r gion parisienne le lyc e Lakanal lla aussi exerc Amiens l universit il a t au jury d agr gation d histoire lles s dans l histoire conomique sociale e olitique Ses travaux nt longtemps port Jr la voie fran aise du apitalisme la crise de a soci t fran aise des ann es 30 la Lib ratio ll est un connaisseur du Victor Hugo politique et ses derniers travaux ont longtemps port sur les origines et la conception de la loi de 1905 de s paration de l Eglise et de l Etat il a contribu diff rents ouvrages comme La France contemporaine ou encore Un po te en politique Les combats de Victor Hugo crit avec son ami
3. consid rent aujourd hui que Marine Le Pen est la meilleure d fenseuse de la la cit en France Et il y aurait aujourd hui un immense danger laiser l extr me droite et la droite se faire les champions de la la cit Enfin vous avez remarqu la semaine derni re l op ration m diatique banlieues de la R publique L enqu te n est pas innocente elle a t commandit e par l Institut Montaigne qui est un think tank rassemblant 200 entreprises fran aises et dirig par M B b ar ancien Pr sident d AXA lui m me membre de l Opus Dei La commande a t faite Gilles Kepel un grand sp cialiste de l islamisme mais elle a donn lieu une op ration focalisant sur la seule question religieuse les divers travaux des cinq sociologues Le Monde a cibl son article sur les progr s de la pratique religieuse chez les jeunes musulmans mais a compl tement occult les autres tudes sur l habitat la scolarit et la sociabilit dans les banlieues Il faut non seulement d fendre la la cit mais la faire vivre et c est notre responsabilit tous Premier point comment ont t conquis les principes de la la cit la fran aise C est la R volution de 1789 qui op re la rupture la plus importante dans le long parcours vers la s cularisation de la soci t fran aise et la la cisation de l Etat Cela commence d s la D claration des Droits de l Homme et du Citoyen du 26 ao t 1
4. DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 En Allemagne par contre les deux plus grands employeurs apr s l Etat allemand sont les entreprises catholique Caristas et protestante Diaconike Werke Elles emploient 400 000 et 350 000 personnes L Etat allemand leur conc de une partie de l espace public du service public en estimant que cela correspond aux besoins exprim s par les personnes Par exemple dans les hospices et les h pitaux de Caritas on ne pratique qu un accompagnement catholique de fin de vie Alors faut il que l Etat fran ais reconnaisse les besoins religieux des citoyens et mette ses moyens la disposition de ces organismes religieux pour satisfaire les besoins individuels des citoyens En France jusqu pr sent on a r pondu non J Tout cela est scandaleux au moment ou l Etat remet en cause le financement direct des services publics il compte de plus en plus sur les collectivit s territoriales pour prendre en charge les services publics Il est pr t d une part accroitre les charges pour satisfaire des besoins religieux et d autre part financer des difices religieux C est une logique tr s lib rale qui est en train de s imposer La France POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE o Nicole AMEDRO _ adjointe au maire de Saint Ouen pr sidente du SYREC Ce qui est l uvre ce sont les rapports de d
5. jeune la la cit C est le moment de leur faire comprendre que leur libert de conscience s arr te l o commence celle de l autre Ainsi table trois objectifs sont importants veiller ce que chaque libert de conscience soit respect e veiller ce qu un groupe d usagers n impose pas sa vision du monde aux autres veiller ce que tous les usagers se m langent et mangent ensemble Cela transmet le principe selon lequel aucune vision du monde ne s impose comme sup rieure puisque toutes les r f rences sont respect es chacun doit donc accepter celle de l autre Ce qui entra ne que l adulte r agisse fort si Alain traite Hamid de pas civilis x parce qu il pratique sa religion et que quand m me il devrait en finir avec tout ga si Hamid traite Jean pierre de gros cochon parce qu il mange du porc si Hamid traite Kader de m cr ant lorsqu il se gave de charcuterie corse parce qu il adore le cochon depuis qu il est petit Si Jean Pierre traite Sylvianne de chique molle bouffeuse d herbe parce qu elle ne mange pas de viande La Charte des Services Publics Locaux appliqu e la restauration scolaire a t tablie en 2002 par l Association des Maires de France l Assembl e des D partements de France l Association des R gions de France et l Institut de la Gestion d l gu e Elle a pour objectif d am liorer la qualit la performance
6. la coh sion sociale et territoriale l valuation des services publics locaux Cette charte s adresse l ensemble des acteurs et partenaires du service public usagers contribuables collectivit s organisatrices op rateurs salari s C est videmment le point 4 3 qui nous occupe ici adapter le service aux conditions particuli res dans la limite de l int r t g n ral La circulaire n 99 181 du 10 novembre 1999 du minist re de l ducation Nationale modifi e par la circulaire n 2003 135 du 8 septembre 2003 pr voit la mise en place d un projet d accueil individualis PAI pour favoriser l accueil et l int gration des l ves et des adolescents atteints de troubles de sant voluant sur une longue p riode pendant le temps scolaire Le PAI organise dans le respect des comp tences de chacun et compte tenu des besoins th rapeutiques de l l ve les modalit s particuli res de la vie quotidienne dans la collectivit et fixe les conditions d intervention des partenaires Sont notamment pr cis es les conditions des prises de repas et les soins n cessaires Ces textes ne comportent aucune indication relative des conditions particuli res concernant des pratiques religieuses Cependant le guide de la Charte des services publics locaux ajoute ce chapitre 4 3 la phrase suivante La prise en compte de convictions religieuses ou thiques est assimil e dans le cad
7. respectueux de la la cit et impr gn de culture politique fran aise Une autre enqu te a t command e en septembre 2006 par l hebdomadaire La Vie catholique Elle semble tordre le cou aux id es re ues Premi re question Les musulmans de France sont ils pratiquants 17 vont la mosqu e au moins une fois par semaine et 26 y vont au moins une fois par mois Les musulmans sont deux fois plus assidus au culte que les catholiques fran ais qui vont en moyenne 13 la messe tous les mois seulement 6 dans le Val de Marne Par contre 88 des musulmans disent faire le Ramadan m me si 20 des personnes de culture musulmane se disent sans religion c est moins que la moyenne des fran ais mais la moiti de la population d origine alg rienne se dit sans religion surtout les Kabyles Par contre les Turcs et les Marocains se disent plus religieux M me l Islam aujourd hui en d pit de ses pratiques collectives tend devenir une religion de plus en plus individuelle le rapport au sacr et la relation au divin changent peu peu y compris pour les musulmans Deuxi me question les musulmans de France sont ils communautaristes propos de la conversion au niveau des mariages la grande surprise de Dalil Boubakeur lui m me les 70 des musulmans qu vivent en France d clarent d ailleurs adopter la fa on de vivre du pays Ils ne sont que 30 en A
8. Alors il y aurait mais videmment ce n est pas possible pour les plus jeunes enfants le self service avec des possibilit s de plats vari s mais encore une fois sur le plan pr visionnel et statistiquement parlant c est ing rable L autre solution serait de consid rer que nous ne voulons pas savoir nous ne voulons pas avoir faire ces diff rences On peut toujours dire nous faisons comme nous voulons et si cela ne leur plait pas ils vont ailleurs gt Le risque bien videmment est de d boucher sur une exclusion sociale sur le renvoi des restaurations priv es autrement dit aussi l cole priv e Nous ferions clater la mission du service public de l cole Ce n est pas possible il faut que nous assumions nous ne pouvons pas nous en d gager La seule position partir de l ne peut tre qu en pointill car c est un probl me difficile et contradictoire c est que le service public fournisse ce qui est absolument n cessaire c est dire les moyens communs les quipements l encadrement etc Si un enfant veut venir avec une alimentation qui lui est sp cifique il ne lui est pas interdit de le faire exactement comme un enfant qui a un r gime sous r serve de r gler les probl mes du contr le sanitaire avec les administrations comp tentes Il a sa disposition les fours micro ondes il peut m me tre aid par encadrement mais nous ne lui interdisons pas nous ne
9. Syrec Mairie Mairie Mairie Siresco OPAC Plaine commune habitat SII Mairie SII Sirev BOBIGNY LIMOGES GENTILLY GENTILLY VITRY SUR SEINE CHAMPIGNY SUR MARNE BOBIGNY CHAMPIGNY SUR MARNE ROISSY EN BRIE STAINS LE BLANC MESNIL AUBERVILLIERS VITRY SUR SEINE BOBIGNY ARCUEIL LA QUEUE EN BRIE VALENTON BOBIGNY LA COURNEUVE TREMBLAY EN FRANCE IVRY SUR SEINE VALENTON VILLEPINTE ROISSY EN BRIE MARLY LA VILLE GENNEVILLIERS GRIGNY IVRY SUR SEINE ARCUEIL IVRY SUR SEINE TARBES AULNAY SOUS BOIS ARCUEIL GENNEVILLIERS AUBERVILLIERS D l gation Haute Normandie LE BLANC MESNIL GRIGNY PARIS CHAMPIGNY SUR MARNE NOISY LE SEC GRIGNY GENNEVILLIERS GENTILLY VALENTON VALENTON BOBIGNY SAINT DENIS BOBIGNY VILLEPINTE BOBIGNY VALENTON SO ol Directrice de la communication Conseill re municipale Directrice du service enseignement Responsable P le Centre de loisirs Pr sidente Responsable qualit Service restauration Vice Pr sidente Historienne Chef de Service restauration Interclasse Maire Directeur de la cuisine centrale Responsable service restauration Vice Pr sident Directrice adjointe des Services Socio Educatifs Directrice des ressources humaines Directeur G n ral Adjoint Responsable des affaires scolaires Directeur action ducative Membre titulaire Vice Pr sidente Coordinatrice restauration Gestionnaire ressources humaines la RIS Directrice G n rale
10. des Nations Unies sur les Droits Civils et Politiques et sur les Droits Economiques Sociaux et Culturels Une d claration qui proclame comme d ailleurs pour les peuples dans la Charte des Nations Unies base de la l galit internationale qui h las n est pas appliqu e une population mondiale compos e de peuples diff rents respectant leurs diff rences respectives et vivant ensemble dans le respect de leurs diff rences Je suis galement au Conseil National du Mouvement de la Paix et toute la campagne pour la culture de paix dont la journ e annuelle d cid e par l ONU du 21 septembre comporte cette id e de donner y compris aux enfants l ducation de vivre ensemble Ainsi cette la cit plurielle se pose non seulement au niveau du respect de chacun mais galement du contenu de l ducation ducation vivre ensemble mais dans la pluralit dans le respect des diff rences Cela veut dire que pour le probl me qui nous pr occupe la la cit n est pas le bon bord d attaque La la cit voudrait dire simplement que nous assurons dans la restauration scolaire les besoins r pondant aux convictions de chacun c est dire une alimentation totalement pluraliste Ce n est donc pas par la la cit que nous pouvons arriver poser cette probl matique parce que techniquement pour le service public c est impossible II me semble qu il faut une autre approche celle de la notion de service public
11. e Le SYREC Gennevilliers Saint Ouen Villepinte pr sidente Nicole Amedro L ensemble des villes couvertes par les 8 tablissements publics de coop ration intercommunale repr sente environ 1 million d habitants de la r gion parisienne gt gt Un partenariat avec le Cidefe gt gt Un partenariat presse avec la Lettre du Cadre et Acteurs de la vie scolaire PUBLICS CIBL S lus locaux professionnels en charge de la restauration sociale collective DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 Les Rencontres de la restauration collective See bag Cele L ASSIET TE EN COMMUN Ivry sur Seine 15 octobre 2011 gt gt gt Les intervenants gt gt Philippe BOUYSSOU Premier Adjoint au Maire d Ivry sur Seine gt gt Alain PATON Pr sident du SIRESCO gt gt Madeleine FERRI RES sp cialiste de l histoire de l alimentation BIBLIOGRAPHIE gt Histoires de cuisines et tr sors des fournaux 200 curiosit s culinaires et plats familiaux de 1530 1870 tours de main des cuisini res d autrefois l usage de tous les amateurs Larousse 2008 gt Nourritures canailles Le Seuil 2007 gt Histoire des peurs alimentaires du Moyen ge l aube du XX si cle Le Seuil 2002 gt gt Jean Paul SCOT historien sp cialis en histoire conomique sociale et politique BIBLIOGRAPHIE gt L tat chez lui l Eglise chez elle comprendre la loi de 1905 Le
12. en particulier concernant les femmes et les enfants Le Conseil d Orientation de l UOIF a d clar que les musulmans d Europe doivent travailler sans r pit gagner des droits concernant leur statut civil dans les questions de mariage de divorce et de succession M me si la jurisprudence et la loi musulmane peuvent s adapter la l gislation fran aise selon le principe islamique de la n cessit les principes islamiques sont d clar s immuables par l UOIF qui affirme que la soci t fran aise doit reconna tre l islam dans toutes ses dimensions cultuelles et culturelles gt C est la question de l insertion du religieux dans le droit civil qui est pos e Mais est ce que ce sont les musulmans qui mettent en danger notre vie en commun 2 C est une question pi g e En effet on ne peut pas assimiler ces dits musulmans de France des organisations religieuses pas plus qu on ne peut assimiler tous les catholiques l Eglise catholique on ne peut pas assimiler encore moins peut tre les musulmans l UOIF Jai donc consult nombre d enqu tes d opinion am ricaines et fran aises sur les musulmans en Europe Les Am ricains s int ressent particuli rement la situation des musulmans en Europe le d partement d Etat commande r guli rement des enqu tes au Pew Research Center D apr s la derni re enqu te de 2006 la France est le pays d Europe qui compte la plus forte proportion de
13. et ce n est pas l actualit internationale qui me contredira d un autre monde fond durablement sur une culture de paix c est un l ment essentiel qui peut s apprendre d s le plus jeune ge autour d une table la cantine La convivialit enfin J y reviens un peu car c est tr s important de pouvoir passer un bon moment table de prendre du plaisir d tre heureux tre ensemble Cette convivialit nourrit la diversit des relations humaines et enrichit des valeurs de fraternit Nous avons encore une autre valeur inscrite sur les frontons de la R publique qui est la fraternit partie int grante intrins que de notre d bat d aujourd hui Nous avons r fl chi chang nos appr ciations sur ce que doit tre la modernit du service public au regard des r alit s v cues et des enjeux de notre soci t Le service public de restauration sociale doit aussi respecter le principe de repas de qualit quilibr du point de vue nutritionnel et gustatif Nous avons un peu d battu de cette question et il faudra que nous allions plus loin sur le caract re de la qualit nutritionnelle de la sant c est une question importante Aussi se pose la question et je l ai voqu et j y reviens que le repas collectif doit tre pr par avec soin au juste co t avec une pr dominance donn e l approvisionnement de mati res premi res de qualit de plus en plus respectueuses aussi des croyances et des
14. le service public de l ducation puisse continuer travers sa restauration maintenir tous les enfants l cole de la R publique Je voulais revenir sur ce qui a t dit tout l heure par rapport au fait que ces ph nom nes taient relativement nouveau Cela fait 24 ans que je travaille Champigny dans le quartier du Bois Labb C est un quartier concern par ce genre de probl mes et je constate cette volution depuis quatre ans environ Je me faisais la m me r flexion quand ce matin j entendais parler des rapports de 2006 Nous ne sommes plus du tout dans le m me registre de cette pr sentation matinale Nous avons une pression r elle des parents pas forc ment pour la religion Nous avons aussi des questions par rapport des principes de vie des parents v g tariens qui ne veulent plus que l on serve de la viande et qui veulent que nous donnions plus d ufs Sur le terrain c est ing rable Les paniers repas je suis la premi re en avoir envie mais cela un co t et il faudrait vivre dans un monde id al ce qui n est pas le cas Nous nous retrouvons confront s la gestion des Protocoles d accueil individualis s PAI Sur le terrain c est d j tr s compliqu Il y a des coles qui accueillent norm ment d enfants en PAI J ai un coll gue qui a 25 enfants sur 600 g rer en PAI c est norme Je voulais juste faire un t moignage de terrain pour dire que c est un n
15. s singuliers par leur histoire politique et sociale peut enrichir et d velopper l action publique locale que nous animons Je per ois fortement que nos d marches visent passer d une gestion de moyens de service public et de production de repas pour la restauration sociale la r alisation d une mission du service public avec comme objectif une restauration collective au moyen d une prestation de qualit Bien que peu voqu e la qualit peut tre extr mement importante et quelle que soient les solutions envisag es il faut toujours avoir cet objectif en t te la qualit de ce que nous offrons nos convives Je crois que c est a fortiori vrai pour les enfants Une prestation de qualit tout en r affirmant au quotidien son caract re minemment social Je voudrais remercier Alain Paton pr sident du SIRESCO initiateur de ces rencontres Nous y avons travaill avec les huit pr sidents ensuite mais c est bien d avoir cr les conditions que les syndicats intercommunaux pr sents en Ile de France dans le domaine de la restauration partagent la d marche de l change de mutualisation de l exp rience C est un acte important car il nous permet de mieux prendre conscience y compris ici tous ensemble de l importance de nos missions de service public et de ce que cela rev t dans la soci t J avais particip une des r unions de pr paration l change avait t riche ouvert respectueux cela
16. DE LA LA CIT docteur en anthropologie du fait religieux Je suis une jeune docteur en anthropologie mais je suis une vieille ducatrice avec 20 ans de terrain Je connais l importance de la transpiration commune et je sais combien il est important pour nos enfants de grandir ensemble et de ne pas tre dans la segmentation Lorsque j ai crit la R publique ou la Burqa les services publics face l islam j ai r alis un tat des lieux de cinq services publics diff rents dans la gestion des revendications religieuses et pr sent les crit res des lus et des directeurs pour r pondre ces revendications religieuses J ai norm ment arpent les cantines pour r pondre cette question et je vais donc partager avec vous comment cela se passe ailleurs et les grands traits qui ressortent Suite cela j ai retravaill notamment parce qu un groupe parlementaire de l opposition m a demand d laborer un recueil de bonnes pratiques et de travailler ces questions l guide dela la cit pour les lus qui sortira le 6 d cembre juste avant les pr sidentielles J ai donc travaill une notion de ce que j appelle le plus petit d nominateur commun PPDC dont je vais essayer de vous expliquer les bases et de le mettre en pratique la cantine pour voir ce que a donne de travailler sur le PPDC avec nos enfants la cantine Voil tout ce que je vais aborder Incarner la neutralit au se
17. a toujours t dans un grand esprit de responsabilit c est tr s important sur cette question o parfois les d bats s enflamment et pour le coup nous allons droit dans le mur si nous proc dons ainsi L esprit de responsabilit qui nous a anim aujourd hui est un gage extr mement positif pour l avenir Je ne vais pas tre trop long la notion de convivialit est essentielle aussi dans la r alisation de la mission du service publie cela a t abord Je voudrais aussi reposer quelques faits acquis aujourd hui d abord nous faisons le choix de manger ensemble c est bien de le dire Ce choix n a pas t d menti au travers de nos d bats nous cherchons comment le faire mais nous faisons ce choix cela semble important D abord pour l ducation je ne vais pas y revenir d abord pour apprendre je suis un hospitalier et je sais que le repas fait partie du soin mais il fait aussi partie de l ducation c est extr mement important pour apprendre pour comprendre pour grandir et pratiquer la richesse du vivre ensemble La la cit la discussion que nous avons eue l expos de ce matin sur la la cit a permis de reposer quelques fondamentaux Aujourd hui je ne reviens pas sur les m canismes politiques ou politiciens qui am nent cela mais on nous parle de la cit positive de la cit ouverte de la cit moderne raisonn e comme si la la cit tait archa que d raisonnable n gative ou ferm
18. des Services Maire adjointe Conseill re municipale Membre titulaire Responsable d exploitation Coordinateur pr riscolaire Gestionnaire Interclasse Membre titulaire Gestionnaires service Restauration Intendance Scolaire Charg de mission restauration collective Directeur cuisine centrale Responsable Service Jeunesse Assistante du directeur restauration municipale Responsable adjoint de l Economat Conseiller formation Directeur Adjointe au Maire Ing nieur Qualit Chef des Projets Membre titulaire Directrice du p le administratif Vice Pr sident du SIREV Directeur de la restauration municipale et Chef de projet Syrec Directrice du service intendance Responsable du service communication Responsable service enseignement Di t ticienne Directeur g n ral Adjoint Responsable des ressources humaines Responsable restauration Responsable tudes technique et int gration Responsable du magasin MAILLARD MALLIA MARCHAND MARIETTE MARTIN MATHIEU MEIGNANT MICHEAU MIGNOT MONTET MOURENS OGE OMOURI OUAQEF OUDIN PACE PALCY PANZANI PATON PATON PELLERIN PERICHON PHILLIBERT PIERROT PIETRI PINEAU PUGNALI QUERBES RABIER RABILLON RAJCHMAN RENAUDIE ROSARD RUZZON SADIKOU SAGET SARI SAUX SCEMAMA SCHAEFFER BURGUIERE SCHMITZ SCIPION SCOT SIMON SISSLER SOUCELIER SOUHRATI SUREAU TAVERNAR TAVOLIERI TRAORE VALETTE VAYSSIE VERMILLET PARRY VOISIN WEYL ZELIOLI ZIEGELMEYER
19. e C est bien de revenir aux termes de la la cit et de s en tenir l Ces d bats ont galement permis de qualifier des choses c est bien de revenir certains fondamentaux cela est extr mement riche de ce point de vue l La solidarit aussi a t cit e C est un l ment fort qui unit nos pratiques en mati re de restauration collective m me si dans nos villes respectives nous pouvons avoir des politiques diff rentes En tout cas le principe essentiel de l galit d acc s par le service public reste la colonne vert brale de notre action Une solidarit importante parce qu en premier lieu elle est pens e comme une adh sion librement consentie Nous avons beaucoup parl de ces questions la ce sont des questions rationnelles qui lient l individu la soci t comme un tout Cette solidarit mutualise la part sociale et permet de cr er une convergence d objectifs d int r ts qui donnent du sens l galit des droits dans le service public l galit est une valeur de la R publique la solidarit est une force populaire et salutaire au sein de cette R publique La citoyennet aussi parce que les parents et plus largement la communaut scolaire ont la responsabilit de pr parer les enfants les jeunes les futurs adultes Bien les former pour le bonheur de leur vie personnelle professionnelle mais aussi pour en faire de futurs citoyens promoteurs d un autre monde Nous avons grandement besoin
20. histoire sur la longue dur e pas vraiment de l histoire contemporaine L mergence du concept de la la cit les lois Jules Ferry sur l obligation scolaire la loi de 1905 ne sont pas proprement parler de mon domaine de recherche simplement il y a ces autres valeurs de convivialit de solidarit et d ducation et ce sont celles l que je voudrais vous pr senter Premi rement la restauration collective le repas en dehors ont ils exist autrefois Deuxi mement le repas la fran aise tel qu il s est construit J essaierai de vous montrer que ce repas tait tout de suite porteur de valeurs fortes et des valeurs en particulier d attention aux autres de solidarit et de respect de l autre Troisi mement le repas a toujours t quelque chose qui la fois r unissait et divisait aussi Premier point la restauration collective le repas en dehors ont ils exist autrefois Oui ils ont exist je les ai rencontr abondamment je vous en donnerai quelques exemples I faut savoir que la culture alimentaire des Fran ais la culture alimentaire du peuple des villes en particulier a toujours laiss une large place la restauration collective et ce pour plusieurs raisons notamment parce que les femmes travaillaient beaucoup On a l habitude de parler du travail des femmes au XIX ou XX si cles en usine mais dans les si cles ant rieurs aussi Dans les villes sauf pour les cat gories
21. humains c est ainsi que cela se passe au sein de nos tablissements publics de coop ration intercommunale Un mot sur la question du financement de la restauration sociale collective dont la principale dimension est scolaire notre gestion mutualis e dans le cadre de nos intercommunalit s de service est plut t bonne parce que nous avons une exigence de qualit elle l est aussi parce que nous avons la d marche d am liorer en permanence l efficience de cette gestion pour bien g rer les co ts les ma triser en fonction de nos capacit s humaines techniques et budg taires Nous en sommes comptables l gard des usagers des contribuables et des citoyens comptables aussi devant les enfants Elle l est enfin parce que nous refusons la gestion par le priv En permanence celui ci fait interf rer le prix au d triment du reste Nous y sommes tr s attentifs nous savons combien le priv sait s enrichir des faiblesses ventuelles du public C est pourquoi nous travaillons activement savoir conjuguer thique adaptabilit efficacit et je redis que les conditions faites aux collectivit s locales en mati re budg taire nous mettent chaque jour dans des situations plus difficiles au regard de ces objectifs que je viens d voquer Cela tant cette journ e aura t autant pour les lus locaux que pour les professionnels territoriaux un moment riche d abord pour nous aider r fl chir prendre les bo
22. hygi ne de probl mes v t rinaires de circuits de l alimentation Mettre en place ces r glementations c est encore faire peser sur les collectivit s un certain nombre de responsabilit s notamment en termes de suivi de l hygi ne alimentaire du fait que l on peut apporter son petit panier la restauration Si dans l absolu nous disions nous allons r gler ce probl me de cette mani re quelles perspectives aurait on pour une collectivit Quelles perspectives faudrait il envisager pour ne pas se retrouver dans la situation d un maire qui est mis en examen ou qui se retrouve tout simplement dans une situation juridique qui lui chappe parce que justement nous avons essay de r gler un probl me qui est un probl me d int r t g n ral 2 Ma tre Roland WEYL Encore une fois nous sommes devant la quadrature du cercle Nous avons r gler deux donn es difficilement compatibles dans la pratique Je serais tent de vous renvoyer la balle et de dire qu est ce que vous proposez Parce que finalement si nous ne trouvons pas une solution de ce type quitte encore une fois renvoyer la balle au r glement sanitaire des dispositions prises au niveau d partemental pour fournir un auxiliariat sanitaire s il le faut si nous n avons pas cela nous avons simplement l alternative d imposer aux enfants une violation des convictions familiales ou de les carter C est dire que nous
23. l cole publique ou dans l espace public de v ritable politique la que et c est l toute la question Il ne faut pas aujourd hui penser la question de l islam seulement en termes religieux ni m me identitaires car il faut trouver derri re cette question la question socio culturelle qui a t longtemps occult e Ma conclusion est qu aujourd hui ceux qui remettent en cause la la cit sont ceux qui sont au gouvernement et qui remettent en cause la notion d int gration Ceux qui veulent par exemple favoriser la construction de lieux de culte avec la participation des municipalit s au financement l investissement sans plafonnement ni discrimination ceux qui veulent red finir une nouvelle conception des associations finalit religieuse qui pourraient cumuler le privil ge fiscal de la loi de 1905 et les avantages de la loi de 1901 ouvrant droit des cr dits d utilit publique Ceux qui qui sont pr ts faire en sorte que les religions ne soient plus des associations but non lucratif mais deviennent des entreprises comme celles qui aux Etats Unis sont libres de commercer d entreprendre de vendre de poss der des biens immobiliers des cha nes de t l vision en particulier c est crit noir sur Europe eten blanc dans le rapport Machelon et cela tout en France est gardant leurs privil ges fiscaux mettre en uvre Alors soyons vigilant il est bien certain que les parce qu elle est l
24. l obligeons pas non plus violer ses convictions religieuses ou celles de sa famille en lui imposant une nourriture qu il ne veut pas manger C est une solution empirique Encore une fois il n y a pas de solution miracle Le probl me est de concilier les contraintes de service public la neutralit de ce service public tout en assumant des obligations qui rel vent normalement de la sph re priv e Je ne peux pas aller plus loin pour le moment je m excuse d avoir t aussi bref et improductif nous irons peut tre plus loin dans les d bats mais la r alit est comme cela oe 38 Interventions de la salle CENSENOURRIRDELADWVERSITE o Nicole DUROF adjointe au maire de Tremblay en France et membre du Comit Syndical du SIRESCO J ai bien entendu votre intervention la derni re partie notamment dans laquelle si nous voulons viter la dictature du c est comme a et pas autrement vous nous dites nous devrions pouvoir admettre qu un enfant qui a des pratiques cultuelles particuli res puisse apporter son panier repas au m me titre que les enfants qui ont des allergies ou des protocoles alimentaires Ce qui m inqui te c est la judiciarisation accrue de notre soci t Les collectivit s comme les entreprises sont de plus en plus soumises une p e de Damocl s de la justice et dans nos pratiques quotidiennes nous sommes oblig s de respecter des r glementations en termes d
25. la loi Nicolas sarkozy a astucieusement consid r qu il valait mieux contourner la loi ll a demand en octobre 2005 au professeur Machelon juriste de son tat de r unir une commission pour proposer des modifications du code des collectivit s locales des codes des imp ts et ventuellement de la l gislation Le rapport Machelon remis en octobre 2006 une sous commission rattach e la direction des cultes a t install e au minist re de l Int rieur elle a syst matiquement lanc des ballons d essai Ainsi Mme Alliot Marie a lanc l id e de d p naliser certaines activit s sectaires comme celles des t moins de J hovah et de l glise de Scientologie Aujourd hui certains conseillers d Etat tentent de l gitimer au nom de l int r t public local certains financements des cultes par des municipalit s Comment donc se comporter onstruction d un lieu de culte La R publique doit assurer et garantir la libert du culte Vous ne pouvez pas vous opposer ce que soient construits une mosqu e un temple vang lique ou bouddhique L article 22 de la loi de 1905 pr voit tr s explicitement comment toute association cultuelle au besoin en association avec d autres peut cr er une fondation pour recueillir des fonds ou en obtenir y compris de l tranger afin de louer de construire ou d acheter des b timents d di s l exercice du culte II n y a qu une condition que ces fo
26. le r gne de Louis XIII l un des enfants est le p tissier Ne nous m prenons pas l poque le p tissier est le sp cialiste de la p te quel que soit ce que l on y met l int rieur que ce soit une farce sal e ou sucr e et non comme aujourd hui le sp cialiste du sucr En l occurrence sur son plateau il y a des petits p t s La nourriture populaire ambulante la plus simple une enveloppe de p te avec l int rieur un Dl de viande UE dl homme ne fin assaisonn avec de l oignon revenu parfois des herbes de la menthe en particulier et du jus de cuisson Cet aliment populaire par excellence simplement vous rappellera peut tre un autre aliment pr t manger qui est assez consomm aujourd hui de prot ines Ce jeune p tissier travaille dans une boutique mais les commerces alimentaires de l Ancien R gime se prolongent aussi dans la rue o l on glucides mais il envoie les gar ons p tissiers avec leurs p t s tout chauds au devant du client En face du p tisser il y a le client un adolescent lui aussi Le gar on et du r ve p tissier est juste un peu plus g c est un enfant du peuple alors que le coll gien est issu de milieu bourgeois Paris toute heure du jour dans la rue on pouvait se nourrir des viandes hach es des poissons frits beaucoup de types de ragouts de tripes que l on peut manger sur du pain des flans des g teaux mais aussi des marrons grill
27. leur conf rer un statut de droit public Un maire comme un pr fet doivent conna tre les associations cultuelles qui doivent se d clarer mais ils n ont pas les reconna tre comme des institutions de droit public ni comme des repr sentants autoproclam s de communaut s M me si l Eglise catholique n a pas r ussi mettre en chec cette loi de s paration qu elle finira par accepter en 1924 la R publique fran aise bien que proclam e la que d mocratique et sociale en 1946 n a pas pleinement mis en uvre ses principes de la cit Premi re remarque la s paration n a pas t appliqu e dans les colonies fran aises pas m me L Etat a conna tre ne serait ce qu ad ministrativement la place des religions mais il n a pas les reconna tre c est dire leur conf rer un statut priv ligi leur conf rer un statut de droit public Jean Paul Scot dans les trois d partements fran ais qu tait l Alg rie En effet le principe de l indig nat de 1881 a t maintenu par lequel les autorit s coloniales choisissaient et payaient les imams et les cadis alors que les ul mas r clamaient d s les ann es 1920 la s paration de la religion et de l Etat Ainsi un premier rendez vous entre l islam et la la cit a t rat Deuxi me remarque la loi de 1905 n a pas t appliqu e ni en 1919 ni en 1945 dans les trois d partements de l Alsace M
28. lois d inspiration musulmane la sup riorit de leur religion par rapport aux autres Mais 73 des musulmans se d clarent favorables la s paration de la religion et de la politique Faut il donc se f liciter de la capacit d int gration des musulmans dans la soci t fran aise Il faut apporter quelques b mols Une enqu te en France men e en 2008 et publi e sous le titre Trajectoires et origines par l Institut national d tudes d mographiques INED nuance ces r sultats et pose un certain nombre de questions plus contemporaines Les musulmans sont ils m me de bouleverser nos modes de vie 36 T DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 L INED constate tout d abord que parmi les jeunes de moins de 30 ans un sur dix se dit musulman or la moiti des musulmans aujourd hui a moins de 30 ans ont des enfants ou vont avoir des enfants Le poids d mographique des musulmans ne va cesser de cro tre De plus les enfants d immigr s originaires du Maghreb et de Turquie enregistrent un recul de s cularisation en 1992 39 des jeunes de moins de 30 ans se disaient sans religion ils n taient plus en 2008 que 14 La proportion de mariages mixtes semble t il r gresse aujourd hui Or cette extension de la pratique de l islam se fait dans un pays en voie de d christianisation et de la cisation avanc e 70 des Fran ais d origine se disen
29. ponses c est celui qui pose les vraies questions Apr s avoir pos les questionnements autour de la notion de l assiette en commun je voudrais revenir quelques instants sur le manger dans l assiette L alimentation trouve et forge son histoire au fil des ges dans les pratiques et les volutions des sciences et des techniques constamment r invent es L homme a cette exceptionnelle capacit d assimilation culturelle ll int gre dans son patrimoine culturel des produits alimentaires l origine inconnus dans son environnement g ographique Les haricots du cassoulet toulousain la tomate de Provence le gratin dauphinois sont autant d exemples d aliments import s il y a fort longtemps du nouveau continent Ils sont pourtant devenus des vecteurs culinaires d identit s r gionales Mais il y a aussi pour nous une capacit d accaparement conomique La mondialisation des aliments per ue comme r cente est avant tout la r sultante due aux grandes d couvertes des la fin du XV si cle aux changes commerciaux aux pillages de pays lointains aux migrations humaines Le hamburger d aujourd hui symbole am ricain de la restauration rapide trouve pourtant son origine dans le p t la viande vendu dans les rues de la ville de Hambourg en Allemagne L histoire fran aise est aussi faite de celle de l empire colonial qui s est largement d velopp sous la III R publique avec des prolongeme
30. re aussi fouill e et d taill e plus que ce qu il y a dans la presse o il y a des ramass s tr s courts la question des repas avec viande ou sans Effectivement dans l arr t interminist riel qui vient pr ciser le d cret d application qui lui m me pr cise l article 1 de la loi du 30 juillet 2010 l arr t dit clairement ceci dans le plan alimentaire sur un rythme de 20 repas il doit y avoir 4 repas avec de la viande rouge non hach e adjoint au maire de Grigny charg de l ducation et vice pr sident du SIREV J ai appris beaucoup de choses aujourd hui je ne sais pas si j ai bien tout compris Mais j ai compris qu il y avait deux d finitions de la la cit dans la restauration une qui finalement correspond ce qu tait l cole de mes parents qui taient des paysans qui faisaient 5 kilom tres pied pour aller l cole et qui apportaient tous les jours de quoi manger sur place C tait alors parfaitement la c les enfants mangeaient ensemble ce qu ils avaient apport Un deuxi me mod le de restauration la que c est le mod le de la restauration d entreprise dans l entreprise c est parfaitement la c aussi il y a une multitude de choix d entr es il y a des plats principaux divers il y a des desserts et un salari de confession musulmane peut parfaitement manger quilibr en mangeant du poisson quasiment tous les jours Et les salari s cela nous est arriv
31. t tiques Ils mangeaient aussi beaucoup de salades que l on voit peu dans les menus des riches o l on annonce surtout les viandes le l gume tant uniquement consid r comme garniture Dans le r gime populaire c tait peut tre plut t le l gume qui tait le plat de r sistance et agr ment par beaucoup de produits de cueillette notamment dans les campagnes o il y avait une grande vari t de produits de cueillette Je d couvre parfois des mots que je ne connais pas et je me pr cipite sur le dictionnaire Il y a une grande diversit v g tale disposition Dans des champs de bl sans herbicides le bl poussait mais aussi toutes sortes d herbes Les gens savaient tr s bien distinguer les mauvaises des bonnes herbes qui servaient pour faire la salade ou la soupe et que l on mangeait soit crues avec de l huile soit cuites conseiller municipal de Bobigny membre du Comit Syndical du SIRESCO Je voudrais avoir des pr cisions sur le r le et l histoire du pain On se souvient de Marie Antoinette avec ses brioches ou ses croissants quelle tait la place du pain dans le repas et comment a t il volu d un point de vue historique 24 29 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 Madeleine FERRIERES _ Prenons la brioche c est ce pain moul que l on met au point Paris avant la R volution un pain que font le
32. vendredi dans tous les restaurants scolaires m me si j admets qu il y a mati re r pondre aux interpellations qui peuvent se poser sur le poisson et son rapport avec la religion catholique Pour revenir la religion musulmane il y a une demande tr s forte de viande halal et si je m arr te au principe de la cit des collectivit s locales en tant que la que lue de la R publique je devrais ignorer compl tement le fait religieux Pourrait alors se mettre en place une certaine forme de dictature imposant une forme rigide de restauration Cela entrerait en contradiction avec ce que l on veut faire du repas c est dire un moment de convivialit de partage d change Le repas n est pas que Etant attach e la la cit je m interroge sur la possibilit de pouvoir concilier le plaisir de manger le fait de ne pas entrer dans la probl matique de la religion dans le repas tout en permettant tout de m me des enfants de partager un moment ducatif la cantine comme au moment des cong s en centres de vacances OOO Jean Paul SCOT Je r pondrai d une mani re incompl te qui ne vous satisfera peut tre pas ll est certain que l on a sous estim le r le de l attaque lanc e contre la la cit lors des lections pr sidentielles de 2007 Nicolas Sarkozy n avait pas cach son jeu d s la publication de son ouvrage La R publique les religions l esp rance r dig d ailleur
33. 4 villes Certaines sont en self d autres pas M Mignot nous dit que les moyens sont diff rents Certaines villes ne sont pas en syndicat Nous avons d j une forme d intercommunalit particuli re cheval sur plusieurs d partements II va donc falloir qu on se mette d accord sur le PPDC a appliquer dans notre syndicat ensuite voir ce qui est applicable tous On va avoir quelques maux de t te mais ce sont des r flexions int ressantes Ce serait bien qu on puisse r fl chir au del de la simple entit d une grande ville o Dounia BOUZAR L int r t du PPDC c est que cela se fait vraiment sur des territoires divers territoire par territoire avec les limites de la culture politique videmment de chacun Quand je dis culture je pense composition et histoire de la population d une ville Je ne pense pas qu il puisse y avoir un PPDC imposable tout le monde puisqu il y a des diff rences entre les communes qui ont des selfs et celles qui n en ont pas Moi m me je n avais jamais r alis que mon histoire ne fonctionnait pas pour les tout petits et avec les interventions qu il y a eues tout l heure il faut maintenant que je fasse un travail pour la petite enfance et cela y compris avec les parents Mais je ne crois pas au PPDC global bien au contraire Cela doit se faire au b n fice de tous et la question est de savoir qui compose ce tous Ma tre Roland WEYL Je voudrais ajout
34. 789 qui proclame la primaut des droits de Homme sur les devoirs envers Dieu Par la suite la R volution a la cis la citoyennet en substituant la souverainet du roi de droit divin la souverainet de la nation et en permettant que soient citoyens non seulement les anciens sujets catholiques du roi mais aussi les protestants puis les Juifs Elle a instaur l tat civil le mariage civil autoris le divorce et lib r les religieux de leurs v ux Elle a aussi r ussi on l oublie trop souvent la ciser les m urs La Convention n h site pas proclamer en f vrier 1795 une premi re s paration de l Eglise et de l Etat au nom des droits de l homme et du citoyen que Napol on remettra en cause en 1801 en n gociant avec le pape Pie VII le Concordat qui a instaur en France pour un si cle le r gime des cultes reconnus Mais le conflit r current entre d un c t des r publicains plus ou moins anticl ricaux et de l autre des catholiques plus ou moins monarchiques a abouti un processus de la cisation de l Etat et de s cularisation de la soci t les deux ph nom nes sont diff rents surtout partir de 1880 quand les r publicains d tinrent tous les pouvoirs On connait les lois scolaires les lois Ferry mais on oublie trop souvent les lois qui confort rent les libert s publiques et qui la cis rent les administrations et l h pital public les cimeti res et m me le calendrier de
35. BOUZAR C est vrai le petit enfant ne va pas penser tout seul prendre plus de fromage s il ne mange pas de viande cela demanderait quelques s minaires collectifs avec des parents et un travail de communication important avec les familles et les professionnels Effectivement il va falloir faire prendre conscience aux familles qu elles ont aussi une responsabilit Il faudra discuter ensemble de ce que vous pouvez appliquer en tant que professionnels et il faudra vous mettre d accord avec les parents sur un consensus mettre les parents en tant qu acteurs leur dire qu est ce que vous nous proposez pour vos enfants qui ne soit pas quelque chose de d s quilibr Et bien entendu discuter sans introduire de religion dans vos services vous pouvez le construire avec eux je ne vois pas d autres solutions o jJeannick LE LAGADEC conseill re municipale Champigny sur Marne membre du Comit Syndical du SIRESCO J ai t aussi interpell e par un personnel de la petite enfance sur une vraie souffrance d un enfant qui ne comprenait pas pourquoi on l excluait d un plat Le fonctionnaire qui m a interpell e ne savait pas comment faire en face de cet enfant qui ne comprenait pas cette exclusion en face d un plat que mangeaient ses petits camarades Madame Ferri res disait que l ducation commence dans la famille pour dire l enfant comment on se tient table comment il ne faut pas parler la bou
36. Et nous touchons l la vraie contradiction Le service public est quelque chose de commun La conviction religieuse est une donn e priv e qu il est facile de tenir en dehors de l cole quand il s agit d enseignement Cela s est r solu par une r gle simple la fin de l enseignement religieux l cole mais la possibilit pour chacun de suivre en dehors de l cole des enseignements religieux Mais pour la restauration cette solution n est pas possible parce que l alimentation ce n est pas une facult optionnelle c est un besoin humain organique qui est commun tous Par cons quent nous ne pouvons pas la diff rence de l enseignement religieux le marginaliser Il faut donc ou l assumer ou y renoncer Si nous l assumons il faut le faire dans les conditions o nous sommes oblig s de le faire Il y a l donc une contradiction absolue que je compl terai en disant la religion est du domaine priv mais en r fl chissant l alimentation aussi S il est vrai que les repas collectifs sont des l ments ducatifs parce que socialisants il n emp che qu ind pendamment de toute ducation il faut manger pour vivre selon la c l bre formule et par cons quent l alimentation ne rel ve pas d une obligation incontournable de recours la vie commune L alimentation fait partie des besoins organiques au m me titre que le sommeil et par cons quent le service public de la restaurat
37. Fran oise Alain Marion Francine Thierry St phanie Agnes Val rie Didier Dominique Yves Jean Loup Said Amale Val rie Josette Josiane Olivier Alain Anne marie Catherine Laurent GERDA Elisabeth Catherine Aline Malika Yvette Martine Danielle Anne Fran oise Pascal Alain Kabir G rard Abdelhakim B atrice Marc Christophe Robert Sylvie Jean Paul Claire H l ne Muriel Jamel Franck Nicolas Amadou Jean Marc Agn s Arielle Isabelle Roland Val rie Rose Cidefe Mairie Mairie Mairie Siresco Sivom Stains Pierrefitte Siplarc Mairie Sivuresc Mairie Mairie Mairie Sidoresto Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie Siresco Mairie Mairie Sirev Mairie Mairie Mairie Mairie Siresco Mairie Mairie Siresco Siresco Mairie Mairie Mairie Association Culturelle Musulmane de Valenton Sirev Mairie Mairie Sirm Mairie Cidefe Mairie Intervenant Mairie Mairie Siresco Siresco Conseil G n ral du Val de Marne Siresco Sirev Mairie Syrec Mairie Intervenant Siresco Mairie Val de Marne IVRY SUR SEINE GENTILLY Epinay sous S nart BOBIGNY STAINS NOISY LE SEC CHAMPIGNY SUR MARNE LE BLANC MESNIL IVRY SUR SEINE ROISSY EN BRIE AUBERVILLIERS VITRY SUR SEINE ARCUEIL ARCUEIL GRIGNY VILLEPINTE ARCUEIL CHAMPIGNY SUR MARNE CHAMPIGNY SUR MARNE MARLY LA VILLE VALENTON LA QUEUE EN BRIE MARLY LA VILLE VILLEPINTE TREMBLAY EN FRANCE BOBIGNY AUBERVILLIERS BOBIGNY BOB
38. Henri Pena Ruiz ll a publi en 2005 L Etat chez lui l Eglise chez elle c est une formule de Victor Hugo Comprendre la loi de 1905 n LES PRINGIFES UE LA LA CIT UN ART DU VIVRE ENSEMBLE Jean Charles Dionisi son intervention ce matin reviendra sur l histoire de la la cit la d finition de la la cit sur les enjeux l chelle nationale l chelle europ enne mais aussi l chelle mondiale y compris un clairage sur comment les diff rents pays vivent la la cit et comment cela se passe aujourd hui historien Monsieur Dionisi m a lanc plusieurs d fis en me demandant d intervenir dans votre r union Le premier d fi est celui ci est ce que la notion de la cit peut avoir des choses dire des sp cialistes de l alimentation de la restauration collective scolaire en particulier Un autre d fi aussi parce qu un historien qui travaille sur l affirmation de principes comme la la cit est en permanence soumis la question de savoir en quoi des principes peuvent passer dans la vie quotidienne peuvent s incarner Voil pourquoi j ai accept parce que vous tes une assembl e de responsables de syndicats d lus municipaux ayant en charge l ducation populaire par l alimentation et la restauration Donc ne sous estimez pas la relation troite entre la mise en uvre des principes de la cit et
39. IGNY ARCUEIL IVRY SUR SEINE TREMBLAY EN FRANCE MITRY MORY VALENTON VALENTON GENNEVILLIERS CHAMPIGNY SUR MARNE BONNEUIL SUR MARNE CHAMPIGNY SUR MARNE STAINS GENTILLY VALENTON BOBIGNY MITRY MORY CR TEIL CHAMPIGNY SUR MARNE VALENTON VILLEPINTE GENNEVILLIERS Epinay sous S nart PARIS CHAMPIGNY SUR MARNE TREMBLAY EN FRANCE Responsable service Restauration Intendance Scolaire Directrice service enfance Conseill re municipale Directeur de la restauration Di t ticienne Membre du Comit syndical Chef de Service de la restauration Maire et Pr sident du SIVURESC Directrice des Affaires Scolaires Directeur G n ral des Services Conseiller municipal D l gu syndical Responsable service Affaires scolaires Coordinatrice des accueils de loisirs et de la pause m ridienne Directrice G n rale Adjointe des Services Responsable p ri scolaire et intendance Responsable du P le Education Pr sident Directrice du Service Entretien et Restauration Responsable du portage domicile Pr sident du SIREV Agent de restauration Directrice de la restauration Directrice Education Conseill re Municipale Charg e de l administration g n rale Personnel de restauration Responsable pause m ridienne Directrice hygi ne et qualit Conseill re municipale d l gu e l enfance Membre titulaire Centre de loisirs Dulcie September Chef du Service Enseignement Adjoint au responsable restaurati
40. RATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 TET SE NOURRIR DE LA DIVERSIT Sur la question des cantines quelques directeurs d coles primaires ne supportent plus de jeter 80 de la viande command e et d assister la d sertion progressive des enfants de r f rence musulmane des cantines de leurs quartiers En effet ils tiennent ce que tous les enfants continuent manger ensemble et ils savent bien que la prise en charge du repas des enfants par les pouvoirs publics fait partie des moyens pour diminuer les disparit s sociales Ce constat les a amen s se questionner concr tement comment faire pour rester la que sans provoquer autant d exclusion des enfants des familles les plus d favoris es D un c t les familles musulmanes se sentent compl tement discrimin es voire volontairement harcel es Beaucoup ne demandent pas de viande halal mais simplement que leurs enfants ne soient pas forc s manger de la viande non halal Mais on trouve galement des groupes radicaux qui luttent pour imposer la viande halal aux services publics Or le personnel de la restauration estime qu il est normal d inciter les enfants manger Cela fait partie des missions du personnel qui peut ventuellement d tecter une d pression un mal tre ou une anorexie pendant le moment du repas li s une situation familiale douloureuse rupture d c s divorce Alors pour viter le conflit certaines commune
41. Service roti Samedi 15 octobre 2011 Les Actes gt x NW 2 RENG SHURA N mat ES CHINE SOMMAIRE Pr ambule p 4 Les intervenants p 7 Allocution d accueil de Philippe Bouyssou p 9 Propos d ouverture des Rencontres par Alain Paton p 10 POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE gt Manger un acte essentiel et complexe Madeleine Ferri res p 16 gt Interventions de la salle p 23 gt Les principes de la la cit un art du vivre ensemble Jean Paul Scot p 30 gt Interventions de la salle p 40 ET SE NOURRIR DE DIVERSIT gt Au menu des coles la notion de service public et la la cit Roland Weyl p 50 gt Interventions de la salle p 53 gt Le plus petit d nominateur commun un outil au service de la la cit Dounia Bouzar p 60 gt Interventions de la salle p 68 gt Propos de cl ture Didier Mignot p 78 gt Liste des participants p 80 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 PR AMBULE Une mission de service public des constats et des enjeux ur le terrain les acteurs de la vie scolaire sont diversement confront s la gestion de situations en relation avec le fonctionnement de la restauration sociale collective nature des aliments conception du repas habitudes et coutumes alimentaires familiales place du fait religieux Ce dernier aspect est un fait pr sent bien qu chappant la comp
42. Seuil 2005 gt gt Roland WEYL juriste BIBLIOGRAPHIE gt D mocratie pouvoir du peuple Monique et Roland Weyl Le Temps des Cerises 1996 gt gt Dounia BOUZAR docteur en anthropologie du fait religieux BIBLIOGRAPHIE gt La cit mode d emploi cadre l gal et solutions pratiques 42 tudes de cas Eyrolles 2010 gt La R publique de la burqa les services publics face l islam manipul A Michel 2009 gt Quelle ducation face au radicalisme religieux Dunod 2006 gt gt Didier MIGNOT Pr sident du SIVURESC et maire du Blanc Mesnil Animateur des 25 rencontres Jean Charles DIONISI Directeur g n ral du SIRESCO DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 ALLOCUTION D ACCUEIL PARTAGER ET PRODUIRE DU COMMUN premier adjoint au maire d Ivry sur Seine esdames et messieurs je tiens avant tout au nom de Pierre GOSNAT maire d lvry sur Seine vous demander de l excuser caril n a pas pu tre pr sent ce matin vous souhaite au nom de la municipalit d lvry sur Seine la bienvenue dans cet Espace Robespierre Bienvenue pour ces deuxi mes rencontres de la restauration collective initi es par le SIRESCO par son pr sident notre ami Alain Paton et j en profite aussi pour saluer les sept pr sidents des syndicats intercommunaux qui sont avec nous aujourd hui Bienvenue ces rencontres qui prennent une ampleur nouve
43. a religions ont droit exprimer leur conception du monde et leurs requ tes mais il ne faut pas donner la primaut a des groupes minoritaires ensemble par rapport des communaut s beaucoup Jean Paul Scot plus larges et surtout il ne faut pas mettre le doigt dans l engrenage du multiculturalisme au moment o aussi bien en Angleterre qu en Allemagne ou au Canada celui ci est remis en cause par les pouvoirs publics eux m mes La la cit en France et en Europe est mettre en uvre parce qu elle est la garantie du vivre ensemble du faire soci t mais non pas en demandant chacun d abandonner son identit Il faut pr ciser encore plus nettement la la cit en France ce n est ni une id ologie antireligieuse ni une philosophie d Etat ni une religion civile l am ricaine La la cit c est fondamentalement un ensemble de principes qui sont ceux des droits de l Homme et qui inspirent un certain nombre de pratiques de r glements et de lois qui doivent assurer un gal traitement de tous les citoyens dans le respect mutuel des diff rences de chaque individu Voil pourquoi la la cit est une id e encore neuve en France La la cit en garantie du vivre 38 29 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 Interventions de la salle adjoint au maire d Aubervilliers et vice pr sident du SIRESCO J ai plusieur
44. ain de r fl chir et de travailler une offre sur la cha ne du self qui proposerait d une part une viande d autre part des prot ines non carn es Les parents n inscriront pas les enfants une sp cificit nous ne mettrons pas le personnel en surveillance d une pratique cultuelle mais le personnel aura veiller que l enfant ait un plateau complet au regard des aliments qui lui sont n cessaires Pour l instant nous en sommes la et je pense que nous ne pouvons pas faire l conomie d explorer ces pistes qui sont diverses 16 99 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 ET SE NOURRIR DE LA DIVERSIT Elle s est fait conna re dans le monde territorial assez r cemment partir du moment o elle a publi un livre qui s appelle Le node d em 42 4 le cas Et c est d ailleurs partit de la publication de ce vre que nous nous som uisqu on travaillait d j sur ces rencontres DUS avons sollicit Dounia ar en raison de son at de son travail de recherche Elle est docteur en anthropologie du fait relig x Elle est experte dans la lutte contre les discriminations aupr s du C l Europe Elle est en observation de ce qui se passe sur le terrain depuis plusieurs ann es et en analyse d un certain nombre d l ments LE PLUS PETIT D NOMINATEUR COMMUN UN OUTIL AU SERVICE
45. aise est donc un repas assis Pourtant ce n est pas la chaise qui compte mais la table La chaise est individuelle la table est collective et a toujours t le lieu de socialisation par excellence le lieu o l on va apprendre vivre ensemble L histoire du bon comportement table est passionnante faire pour un historien et a d ailleurs t faite Ne fais pas ceci ne fais pas cela tiens toi bien Ces r gles r p t es chaque g n ration ont conduit ce que l on a appel un processus de civilisation qui construit depuis l enfance les Fran ais que nous sommes aujourd hui Les mani res de table se sont enseign es par deux canaux d abord table en famille Le fast food dans la rue n a jamais produit la moindre r gle de savoir vivre ensemble le fast food c est manger debout avec les doigts et tout seul alors que le savoir vivre s enseigne table Ce savoir vivre s est enseign aussi l cole au travers de livres les manuels de civilit gt diffus s partir de la fin du Moyen ge Un grand philosophe comme Erasme de Rotterdam la Renaissance a crit un manuel de civilit pu rile gt Pour enseigner les bonnes mani res aux enfants cet auteur c l bre se sert de tout un bestiaire animal L animal est utilis comme repoussoir pour apprendre aux enfants ce qu il ne faut pas faire L animal va servir de contre mod le tu n es pas un petit animal tu vas
46. ait d abord et le savoir vivre apr s Or ces manuels de civilit sont des manuels crits en gros caract res que l on donnait aux gamins tr s t t c tait l quivalent du cours pr paratoire et c est avec ces manuels que les enfants apprenaient lire On apprend lire dans les manuels de civilit Ne mange pas comme un cochon 18 19 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 L apprentissage du savoir et l apprentissage du savoir vivre taient donc compl tement li s Et c est un h ritage qui a t repris tout fait partir du moment o il y a eu la restauration collective Je lis dans le dictionnaire de p dagogie et d instruction primaire publi en 1882 par Ferdinand Buisson un conseil aux instituteurs 4 l instituteur ne se d sint ressera jamais compl tement de la surveillance des repas Il veillera ce que l enfant le prenne assis plut t que debout ou en courant et ce que les plus forts ne pr l vent rien sur la part des petits Au besoin si le choix des mets lui parait singulier peu hygi nique mal appropri la constitution des enfants il ne faut pas oublier qu en ces temps l la cantine tait simplement un lieu pour manger et que les enfants apportaient leur nourriture de la maison il en prendra note pour le signaler aux parents mais en mettant dans son intervention toute la d licatesse d sirable En fait cett
47. al puisque nous ne pouvons pas m langer deux barquettes de repas ensemble Je vous pose la question mais en m me temps je br le de vous donner mon avis Personnellement je pense que nous ne pouvons pas mettre le doigt dans l engrenage La Courneuve o nous avons peu pr s une centaine de nationalit s nous n en sommes plus seulement aux demandes et pressions des familles pour avoir de la viande halal ou autre On nous demande maintenant de la viande de b tes sans sabots des repas sans lait etc Les responsables de la restauration scolaire de La Courneuve pourraient en t moigner les exemples sont multiples et enfin de compte vouloir y r pondre serait se leurrer Par contre nous faisons la preuve tous les jours d une politique publique qui marche puisque nous sommes peu pr s 3 000 repas pris sur les temps de restauration scolaire que 64 des enfants et des jeunes vont au restaurant scolaire certains restaurants sont m me 80 Notre politique publique en mati re d galit de tarif mais aussi d explication et de travail La Courneuve o nous avons peu pr s une centaine de nationalit s nous n en sommes plus seulement aux demandes et pressions des familles pour avoir de la viande halal ou autre On nous demande maintenant de la viande de b tes sans sabots des repas sans lait etc Les responsables de la restauration scolaire de La Courne
48. ames messieurs les maires conseillers g n raux conseillers municipaux mesdames et messieurs En ma qualit de doyen des pr sidents des syndicats de restauration j ai le plaisir et l honneur d ouvrir ces deuxi mes Rencontres de la restauration collective Tout d abord je tiens remercier la ville d Ivry sur Seine qui cette fois encore nous accueille amicalement et merci Philippe Bouyssou premier adjoint au maire pour les paroles chaleureuses qu il vient de prononcer Comme l a dit Philippe Bouyssou nos rencontres sont organis es cette ann e et c est une nouveaut par huit syndicats intercommunaux en lle de France qui oeuvrent au service des restaurations municipales en r gie directe Nos syndicats ont tous moins de 20 ans d existence Ils ont le beau dynamisme de la jeunesse mais d j une tr s grande exp rience Je vous propose d embl e de confier ce soir la cl ture de nos travaux au plus jeune pr sident en exercice depuis moins de six mois notre coll gue Didier Mignot Les 29 communes qui constituent ces huit tablissements publics de coop ration repr sentent un bassin de population d environ 1 200 000 habitants soit approximativement 10 des Franciliens Chacun s approvisionne pr pare cuisine et livre pour assurer au quotidien les repas pour les enfants des coles communales des personnes g es des petits en cr ches des agents publics territoriaux Ensemble nous agissons po
49. ands principes de la loi du 9 d cembre 1905 qui selon le v u d Aristide Briand devaient servir l avenir de r f rence aux magistrats et aux l gislateurs Le titre premier de la loi intitul Principes comprend les deux premiers articles de la loi Article 1 a La R publique assure la libert de conscience Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions dict es ci apr s dans l int r t de l ordre public En France la libert de conscience est premi re alors que la libert de religion est le premier droit aux Etats Unis La libert de conscience dans le droit fran ais est la proclamation d un droit naturel inviolable gal pour tous De la libert de conscience d coule aussi bien le droit de croire que de ne pas croire d avoir une religion ou de faire acte de raison La R publique n a pas proclamer la libert de religion qui rel ve du droit de chacun dans son for int rieur La R publique n assure et ne garantit que le libre exercice du culte qui est l expression publique de la libert de religion que des individus r unis pratiquent ensemble 32 33 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE Article 2 La R publique ne reconna t ne salarie ni ne subventionne aucun culte Les Eglises ne sont plus reconnues comme des institutions de droit public comme elles le so
50. archie sociale tait respect e en 1340 un repas la principaut du Dauphin d taillait cinq cat gories de convives le prince les grands nobles les nobles plus petits les chevaliers les clercs qui mangeront au r fectoire et enfin les serviteurs On sert tous le m me menu mais quand on regarde le premier service qu on appelle le potage et qui consiste en de la viande bouillie le dauphin a droit une ration th orique de deux livres de viande alors que ceux qui mangent la m me table que lui les comtes les puissants n ont qu une livre par personne Quand on passe dans la salle c t il y a les petits nobles les chevaliers ils ont aussi une livre mais pour deux Chaque fois que l on descend dans la hi rarchie le ratio est divis par deux Ainsi m me si le menu est identique pour tous la hi rarchie table tait respect e par la quantit distribu e Ce type de repas permettait tout la fois le partage et la distinction Ce que l ona class comme patrimoine immat riel de l humanit ce n est pas la cuisine ce n est pas le vin ce ne sont pas les recettes c est encore moins les chefs de cuisine ce que l on a class comme patrimoine immat riel de l humanit c est un ensemble de traits culturels sp cifiques de notre culture alimentaire tout ce que nous associons la table toutes les autres nourritures le plai
51. autres qu il faut faire attention aux autres Quand on leur dit au contraire Tu fais la fine bouche tu ne manges pas assez alors tout ce que j ai pr par a va tre perdu bx on dit implicitement l enfant qu il ne faut pas gaspiller dans une soci t de p nurie Troisi me cas de figure que l on n envisage m me pas c est au c ur de la culture alimentaire fran aise comme au c ur de toutes les cultures alimentaires je suppose tu n as pas le droit de refuser quand on t offre quelque chose quand on t offre un aliment tu ne peux pas refuser Offrir un aliment c est offrir du lien social si tu refuses c est une faute majeure c est un acte antisocial par excellence De m me fa on quand on dit aux enfants ne fais pas de bruit sois propre ce n est pas seulement une ducation la propret individuelle mais au respect d autrui On mange ensemble sous le regard des autres Il ne faut pas g ner leur ou e en faisant trop de bruit en mangeant Les bonnes mani res table ce n est pas simplement le savoir vivre table c est automatiquement le savoir vivre ensemble en respectant l autre qui partage votre repas Ces valeurs ont t enseign es dans les familles elles ont t aussi enseign es et a me parait tr s important l cole Aujourd hui on dit l cole sert transmettre des savoirs et puis aussi transmettre des savoirs vivre On fait comme si le savoir ven
52. c est de la maltraitance alimentaire Comment g rer ces probl mes cela me para t des questions essentielles pour un lu oo Dounia BOUZAR C est pour cela qu mon avis il faut vous mettre en r seau Je pense que la couche sociale des Lyonnais d favoris s est peut tre sup rieure aux revenus des populations Grigny pour bien connaitre Grigny Quoiqu il en soit il est important de se mettre en r seau pour comprendre comment ils ont fait pour ne pas augmenter le co t du repas et pour que a reste un co t accessible tout en rajoutant les ufs et le poisson responsable de la restauration de La Courneuve Au travers de tout ce qui a t dit depuis ce matin par rapport tout ce que vous nous dites j ai l impression que la la cit est un outil qui a servi des strat gies politiques Vous dites que telle ville avait perdu 3 000 rationnaires est ce que c tait 3 000 rationnaires ou 3 000 lecteurs Est ce qu on n a pas r pondu la pression des parents Potentiellement quand on est parent on est aussi lecteur on veut que son enfant poursuive une scolarit avec un repas bien quilibr Je voudrais revenir sur la question du halal vous avez mis sur le m me pied d galit le halal avec les produits casher de la culture juive Pourtant la caract ristique de la viande halal ressort d une logique marketing qui fait gagner de l argent Aujourd hui il y a la multiplicatio
53. ce dans la mesure o dans le domaine de l emploi la loi du 10 juillet 1987 impose l ensemble des employeurs priv s une obligation d emploi gale 6 de l effectif salari au b n fice des travailleurs handicap s Dans un premier temps les entreprises ont entrepris des travaux d am nagements sp cifiques pour que les personnes en fauteuil roulant puissent se mouvoir librement dans les entreprises Mais cela revenait les consid rer comme un groupe part puisque ces derniers avaient leurs portes eux Progressivement certaines entreprises ont r fl chi leurs pratiques et ont fait voluer leur culture organisationnelle des architectes ont tout simplement d cid d agrandir toutes les portes de fa on ce que tous les salari s puissent passer ensemble les portes pied ou en fauteuil De cette fa on il n y avait plus les portes pour les handicap s et les portes pour les autres En ce qui concerne la diversit religieuse il s agit galement d incorporer les diff rences dans la norme elle m me qui devient la nouvelle r gle pour tous et que tous y trouve un b n fice plus de choix afin que la norme perde son caract re discriminatoire Le PPDC ne demande pas de faire une exception la r gle pour une diff rence il demande ce que la diff rence soit incorpor e la r gle universelle L application du PPDC dans le domaine de la cantine impliq
54. ce n est pas tout fait a Prenons l approche ducative L ducation c est l apprentissage du vivre ensemble Donc de vivre en commun de vivre tous pareils Pas si simple Je me r f re ce qui a t dit tout l heure propos de la la cit La la cit ne consiste pas br ler les glises la la cit n est pas l interdiction de la religion la la cit c est l ind pendance l gard de toute religion c est le droit pour chacun la libert de conscience de pratiquer sa religion et y compris la libert de n en avoir aucune Contrairement ceux qui voudraient la r sumer une sorte d inter communautarisme la la cit est une neutralit que je qualifierai de pa enne r servant la libert pour chacun en dehors du fonctionnement des institutions communes d avoir ou non dans sa vie priv e les pratiques religieuses qu il se choisit Il faut commencer par faire cette distinction et cette notion du contenu pluraliste de la la cit elle r sulte d abord peut tre en n gatif comme cela a t voqu tout l heure du contenu de la loi de 1905 qui n est pas une loi d interdiction des religions qui est une loi qui lib re l Etat public du diktat unilat ral de d pendance d une religion Cela c est la loi de 1905 qui implique le pluralisme Et puis il y a les documents internationaux d aujourd hui avec la D claration Universelle des Droits de l Homme et en 1966 les Pactes
55. ces car celles ci peuvent tre soumises la libre critique des opinions au nom m me des principes de libert de conscience et de pens e proclam s depuis la d claration des droits de l Homme et du citoyen reprise dans le pr ambule de la constitution Aujourd hui la question se pose faut il respecter tous les croyants ou toutes les croyances Faut il respecter les t moins de J hovah en tant que personnes ou leurs croyances condamnant 40 41 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 la transfusion sanguine Faut il respecter les fid les de l Eglise de Scientologie ou les institutions de cette Eglise sectaire par ailleurs reconnue comme religion par la Commission de Bruxelles Deuxi me question pourquoi les trois d partements d Alsace Moselle de Mayotte et de la Guyane ne sont pas r gis pas la loi de 1905 II faut savoir que c est un ultra la que le Pr sident du Conseil Georges Cl menceau qui accepta en 1919 que l Alsace Moselle redevenue fran aise garde titre provisoire un 4 statut local gt Mais quand la gauche a t en passe de gagner les lections en 1924 la droite s est empress e de transformer ce statut provisoire en statut d finitif Et le G n ral de Gaulle confirma en Ao t 44 le statut de l Alsace Moselle Pourquoi est ce si difficile de poser la question aujourd hui 2 Parce qu on ne distingue pas les divers aspects du stat
56. cette histoire commune aux hommes et les pratiques alimentaires choisies ou subies qui constituent non sans fiert parfois notre patrimoine culinaire d aujourd hui En 2010 la France a vu sa pratique sociale et culturelle du repas gastronomique tre inscrite au patrimoine culturel immat riel de l humanit par l UNESCO Pour la premi re fois en France une loi de Juillet 2010 d finit une politique publique de l alimentation Le 30 septembre dernier un d cret d application et un arr t interminist riel ont t publi s pour pr ciser comment r aliser la restauration collective en milieu scolaire Certains attendaient des obligations alors que les documents publi s prescrivent des exigences Ces exigences devraient donc tre le sujet d une action citoyenne pour tous L Etat acte et consolide nos pratiques actuelles La reconnaissance d un bon repas nutritionnel quilibr pour le plaisir table est pour le moment une petite avanc e r glementaire Dans nos syndicats de restauration nous sommes convaincus que cet quilibre est essentiel la croissance et au d veloppement global de l enfant Si l Etat consolide nos pratiques nous allons l inciter maintenant prendre des d cisions pour soutenir les politiques et les actions r ellement conduites L instauration d un crit re d accompagnement de la restauration sociale collective en r gie directe active en d veloppement du bio
57. che pleine L cole est un lieu d mancipation et surtout d ducation Le moment de la restauration doit rester un temps partag On parlait de la formation des animateurs il y a norm ment faire pour que ce soit des gens encore plus form s aupr s de nos enfants o Dounia BOUZAR Je suis disponible pour travailler avec qui le veut sur le PPDC de la petite enfance je pense que c est un travail part avec des groupes de travail part pas que des professionnels nm Jean Charles DIONISI On a bien compris que nous n aurons pas aujourd hui toutes les solutions Nous sommes sur des questions complexes mais au moins on pourra convenir que nous avons avanc oo Abdel BOUNOUAR Comment fait on pour avoir la fois les contraintes des pouvoirs publics qui engagent un PNNS 3 avec l obligation de mettre cinq composantes dans un repas et une adaptation certains rites religieux pour dire un enfant par exemple tu ne manges pas de viande mais tu vas manger plus de fromage Comment et quand est on dans les clous ou en dehors 72 19 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 CENSENOURRIRDELADWVERSITE Nicole DUBOE _ adjointe au maire de Tremblay en France et membre du Comit Syndical du SIRESCO Je voulais dire mes coll gues du SIRESCO que si l on commence r fl chir sur le PPDC on va avoir mal la t te parce que le syndicat comporte 1
58. comme un moment d apport de connaissance comme un lieu d change de r flexions et de partage d exp riences des acteurs locaux la journ e n a pour fonction ni d tablir une d cision gt qui s imposerait ni faire consensus sur ces questions soci tales Ancr es dans la r alit les probl matiques sont abord es avec une approche du penser global pour agir local La d marche retenue est d tre un temps fort dans l appr ciation des attentes perceptibles ou r ellement formul es dites et non dites ainsi que d tre un point d appui dans la construction des r ponses d gager concr tement pour les collectivit s et par elles m mes Sans pr tendre tre d tenteur d une solution elle est une contribution pour enrichir les r flexions mettre utilement la disposition des Villes Elle traduit une conception dynamique et r elle tant de l action publique que de la coop ration intercommunale Elle favorise une pratique respectueuse de l aide la d cision des lus dans la conduite de l action publique locale Un lieu d change de r flexions et de partage d exp riences des acteurs locaux UN OBJECTIF D AIDE LA DECISION partir d une mise en partage des l ments de nd connaissance et de r flexion de t moignages d exp riences le but de la journ e est de faciliter pour chacun des acteurs individuellement ou collectivement l appr hension du contexte local et des choix p
59. ctement ou indirectement de remettre en cause la loi du 9 d cembre 1905 la loi de s paration des Eglises et de l Etat qui est consid r e comme la clef de vo te de la la cit fran aise y compris par la Cour Europ enne de Justice En effet le Pr sident de la R publique Nicolas Sarkozy entend au nom de l quit entre toutes les religions en particulier les nouvelles l islam et le christianisme vang lique red finir la la cit comme l galit de traitement entre toutes les religions et moderniser la la cit au nom du respect de toutes les religions D finition que je r cuse car la la cit c est l gal traitement de toutes les convictions qu elles soient religieuses philosophiques ou autres Deuxi me menace grave le d bat sur le niqab et sur la burqua initi par PUMP et largement 58 des orchestr par le Front National et le vote Fran ais ont r pondu oui la question la la cit est elle en de la loi interdisant le voile int gral ont par certains c t s compromis la notion de la cit tout en banalisant le racisme La la cit n a rien voir avec cette question du port du foulard et du voile int gral Cette question l rel ve de probl mes de comportements attentatoires soit l ordre public soit la danger dignit des femmes II n emp che que le sondage d opinion IFOP coup a t r ussi puisque 48 des fran ais en 2006
60. d en avoir de tr s pratiquants ils ont plut t des tickets restaurants et peuvent aller au restaurant turc d a c t cela para t compl tement la c aussi Mais nous en restauration scolaire Grigny et Valenton on fait 5 000 repas par jour je sais qu Saint Denis c est 2 200 ou 2 300 repas avec une majorit d enfants d origine musulmane et on a aussi se pr occuper du co t de ce service Entre 11 ou 12 si on int gre le b timent le chauffage etc La barquette elle est aux alentours de 3 30 3 40 mais personne ne paye le prix de ce service ce n est pas possible C est comme en restauration d entreprise si les salari s ne b n ficiaient pas de l admission de l employeur ce serait 15 le prix du repas 68 69 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 El SE NOURRIR DE LA DIVERSITE lla t voqu le cas de Lyon moi j appartiens a la m me paroisse que le maire de Lyon mais je n ai pas du tout les m mes paroissiens alors comment nous nourrissons nos paroissiens Comment est ce que nous nourrissons les enfants de Grigny et de Valenton dans nos banlieues sensibles avec des familles qui subissent la crise et qui voient l amplification des difficult s avec des enfants qui ne mangent m me plus la cantine Les paniers repas Il y a le gamin qui va venir avec son paquet de chips et son paquet de g teaux quasiment tous les jours et a
61. devenir un homme donc quand on apporte le plat table m me si tu as tr s faim une faim de loup tu ne te jettes pas sur le plat comme un loup si tu as envie de boire tu ne bois pas goulument en renversant le gosier en arri re comme si tu tais une cigogne quand tu as fini ton plat tu ne leches pas ton plat comme un chat et tu ne manges pas goul ment en faisant des grognements comme si tu tais un cochon Ce pauvre cochon que l on va retrouver dans d autres enjeux de table et qui est devenu une sorte d embl me de nos fa ons de manger Ces interdictions constamment r p t es visent r primer la part de l animalit dans l enfance et c est le rejet de cette animalit qui permet l enfant d acc der aux bonnes mani res de table Ces gestes r p t s on les connait tous mais quelle en est la finalit Parce que derri re une tiquette il y a toujours une thique derri re les gestes appris il y a toujours une morale sociale un code qui peut varier d une p riode l autre Bien entendu les prescriptions anciennes ne sont pas toutes valables pas besoin de dire un enfant aujourd hui il ne faut pas s essuyer avec la nappe quoique Mais il y a surtout une morale sociale qui s enseigne Par exemple les r gles qui visent mod rer civiliser l app tit comme ne sois pas goulu ne te sers pas trop a veut tout simplement dire qu il faut en laisser aux
62. double condition de savoir conjointement se les approprier et se les partager C est le sujet du faire vivre les valeurs universelles c est le sens de l intitul de notre rencontre service public l assiette en commun L acte de manger avec cette fonction sociale de le faire ensemble x forge chez l enfant la socialisation le respect la tol rance alimente la culture et par del donne un sens profond ment social l importance des acquisitions des connaissances dans sa propre vie et dans la vie collective On retrouve dans des rites ancestraux l occasion de c r monies d intronisation un moment de partage de nourritures mais ce n est pas tant la qualit du met pr sent qui compte que la qualit du temps partag durant le c r monial de l offrande Le manger ensemble n est pas identifi la consommation d une m me nourriture Sinon comment expliquer et justifier l h donisme d aller au restaurant en famille pour d ner ensemble sachant que nous allons consommer un choix diff rent de plats ce qui fait d avance le bonheur de chacun Aux pr occupations de choix d aliments vari s s expriment aujourd hui des demandes pr cises 10 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 11 DISCOURS D OUVE iWin sur des pr parations culinaires ritualis es ou de contournement des pr parations classiques x Nous souhaitons tous favor
63. e prescription a t suivie la lettre les instituteurs se sont mis faire attention ce que les enfants apportaient notamment pour boire parce qu force de voir des bouteilles d eau plus o moins rouge ou des m langes de calvados et de caf parce qu on pensait que c tait bon pour les enfants les instituteurs se sont lanc s fond dans cette bataille anti alcoolisme En 1930 les cantines ont propos le menu unique ce moment l la bataille tait gagn e du point de vue de l hygi ne alimentaire mais il restait d autres enjeux d autres batailles de l ducation Pour r sumer le restaurant collectif est un instrument d ducation qui reprend toutes ces valeurs que l on a vu appara tre d s que le repas la fran aise a t structur organis la sociabilit la convivialit avec le savoir vivre ensemble ll a eu deux autres avantages En sociologie quand on parle de cuisine on distingue la cuisine des m res et la cuisine des pairs La cuisine des m res c est la cuisine de tradition ce sont les plats qui se transmettent de m re a fille et dont les enfants raffolent La cuisine des pairs les gaux c est celle des gens du m me ge les copains de classe de r giment les coll gues de travail POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE C est la cuisine en dehors de la maison que je go te quand je suis avec eux C est une autre cuisine qui va me proposer d
64. e que la vie politique et avanc e de la soci t croisent l histoire de la cuisine La place du poisson par exemple tait beaucoup plus vivace quand notre pays n tait peut tre pas un pays la que alors qu aujourd hui la f te du poisson et le fait de manger du poisson le vendredi s est un peu perdu dans nos soci t s jud o chr tiennes Je reprendrai aussi ce que vous disiez tout heure qu on ne refuse pas parce que cela ne se fait pas un met J ai l impression que a s est un peu perdu avec la perte de la valeur du travail qui valait autrefois dans les soci t s paysannes dans les soci t s industrielles et ouvri res Ce qui tait dur gagner ne se refusait pas On a un peu l impression qu avec l individualisation de notre soci t en fait ce souci de ne pas refuser l autre est un peu moins vrai Est ce que vous l avez vous m me ressenti ou pas et est ce que ce croisement d histoire politique et de cuisine est vrai ou pas Madeleine FERRIERES Sans doute en tout cas c est une suggestion que je d couvre maintenant et c est cela qui est passionnant dans l alimentation c est que chacun vient avec son exp rience et sa r flexion et donc acceptez que je n aie rien ajouter ce que vous dites parce que c est tout fait juste mais ce n tait pas dans les th mes que j ai tudi s jusqu pr sent Merci de cette contribution Pr sident du SIPLARC
65. e vous allez tre d us si vous vous attendez la m me qualit oratoire maintenant En r alit il m a t demand d intervenir en tant que juriste Je vais le faire d une fa on tr s pratique exactement comme si en tant qu avocat j tais consult par un maire sur un probl me et qu il me demandait mon avis ll me faut partir d une id e essentielle le droit est une fa on de r soudre des contradictions II n y a pas de solutions toutes faites et je ne vous donnerai pas de recettes parce qu il n y a rien de pire que de dire y a qu y a qu Sur le terrain on s aper oit que ce n est pas aussi vident Mon objectif est comme je le ferais dans un cas pareil de poser un certain nombre de rep res et ensuite nous d lib rerons et nous verrons comment nous pourrions apporter des r ponses au regard de la situation concr te du lieu du moment et des orientations de la collectivit Le premier rep re c est que la restauration scolaire c est l cole L cole est un lieu commun Par cons quent d s lors qu on parle de restauration scolaire cela signifie du collectif qui s inscrit dans les missions d ducation Commun cela veut aussi dire tous la m me chose Quand s expriment des diff rences en mati re d alimentation la r ponse devrait tre n gative par le refus de la diff rence et par l obligation de faire manger tous les enfants le m me repas Sauf que
66. el ve d une ambition qui aujourd hui videmment se heurte bien des obstacles dans une soci t fond e sur la course aux profits sur la mise en concurrence individuelle exacerb e propice ainsi bien des peurs et des replis sur soi qui alimentent parfois l affirmation de particularismes alimentaires face auxquels il est essentiel de s interroger de partager les exp riences de r affirmer des principes et de produire du commun Partager et produire du commun tel est l objectif de ces deuxi mes rencontres de la restauration collective alors encore une fois bienvenue lvry et je vous souhaite une excellente journ e de travail et de r flexions Merci Jean Charles DIONISI Monsieur Bouyssou va nous quitter pour rejoindre les Assises citoyennes organis es par la Ville Je passe maintenant la parole Alain Paton Faire face aux replis sur soi qui alimentent parfois l affirmation de particularismes alimentaires mais aussi s interroger sur ces peurs et partager nos exp riences DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 RES BOU VE Wie LES ENJEUX SOCI TAUX ET CULTURELS DU MANGER ENSEMBLE L acte de manger avec cette fonction sociale de le faire ensemble forge chez l enfant la socialisation le respect la tol rance Alain Platon pr sident du SIRESCO Mesdames messieurs les pr sidents mesd
67. en bilan carbone en saisonnalit pourrait par exemple tre prise en compte dans le calcul de la dotation globale de fonctionnement De m me cela pourrait prendre la forme d une politique d encadrement des prix des mati res premi res que nous transformons dans nos sites de production culinaire Et pourquoi ne pas imaginer sous une forme adapt e une grande mission publique nationale de la restauration sociale collective anim e par les collectivit s locales Celles ci ayant largement d montr leur savoir faire et leur efficacit dans l action publique d centralis e Ce sont l quelques pistes pour soutenir les 62 de gestionnaires locaux publics qui au quotidien et en gestion directe assurent une prestation dont les progr s ont t consid rables ces derni res ann es Nous sommes vraiment en plein dans l actualit des grands probl mes de l alimentation Demain aura lieu justement la journ e mondiale de l alimentation elle sera prolong e du 17 au 23 octobre par la 22 dition de la Semaine du go t Pour conclure mon propos je tiens saluer tr s chaleureusement les quatre intervenants qui ont accept imm diatement suite nos contacts d intervenir sur la base de leurs r flexions et de leurs travaux de recherche de participer avec nous et d changer et ainsi par leur approche personnelle du penser global pour agir local d tre pr sents nos Rencontres pour nous aider constru
68. ent renforc es par un raisonnement conomique simpliste Le co t bon march de cette nourriture participait ces peurs Sous l Ancien R gime on ne comprenait pas trop les circuits d approvisionnement en gros et on tait suspicieux envers ceux qui vendaient pour un sou un petit p t Pourtant on sait bien que dans la France de Henri IV ou de Louis XIII si vous tiez un particulier Paris et que vous vouliez faire bombance un dimanche avec un poulet r ti vous aviez int r t l acheter tout r ti chez le r tisseur avoir le jus plut t que d aller au march et d acheter la poule avec ses plumes vider la poule vivante vous co tait plus cher que le poulet pr par Face cela la restauration collective est ce qui offre une garantie La garantie d une qualit qui peut se contr ler Mais ce n est pas le principal l ment qui me semblet il valorise le repas collectif dans notre culture Ce qui valorise le repas collectif la cantine dans notre culture c est la notion de repas Pour les Fran ais faire un repas c est manger assis et non pas debout C est aussi passer un certain temps faire une pause d tente ce n est pas du fast food ou de la comida corrida comme disent les Espagnols C est manger ensemble autour d une table Prendre un repas seul est presque antinomique Et progressivement s est construit le repas la fran aise avec toutes ces notions associ es Ce repas la fran
69. er quelque chose d important qui rel ve de la philosophie du droit On a un peu tendance actuellement avoir un droit exclusivement r glementaire fait d interdits de permis et qui en r alit est un encadrement de citoyens dans des conditions qui ne laissent plus aucune initiative citoyenne aucun discernement et en face de cela on oublie simplement l article 72 de la Constitution qui est essentiel les collectivit s territoriales s administrent librement par leur conseil d lus Il y a deux cat gories de droit d abord un droit qui est un maquis r glementaire qui actuellement prolif re de telle mani re qu on ne peut m me plus dire comme autrefois que nul n est cens ignorer la loi aujourd hui c est nul ne peut tre cens la conna tre y compris chez les juristes On arrive des crises du droit parce qu il se complexifie et cela change constamment Par rapport cela il y a un droit de r f rence et de l gitimation dans la fa on dont on s oriente et dont on fait des choix ce sont les principes fondamentaux qu il faut r affirmer comme essentiels L enfermement dans des r glements est commode mais supprime aussi toute responsabilisation tout discernement toute libert citoyenne Nicole AMEDRO _ adjointe au Maire de Saint Ouen Pr sidente du SYREC Je voudrais vous remercier parce que vous m avez oblig e sortir d une r flexion personnelle tranquille un peu trop su
70. ert s fondamentales C est pour cette raison que cela fait partie des 18 motifs de discrimination Le code p nal sanctionne la discrimination lorsqu elle consiste refuser d embaucher une personne ou subordonner une offre d emploi une demande de stage ou une p riode de formation en entreprise pour une caract ristique portant sur l un des l ments vis s l article 225 1 de ce code dont font parties l appartenance ou la non appartenance vraie ou suppos e une ethnie une nation ou une religion d termin e Permettons nous une petite parenth se pour remarquer que le mot la cit est polys mique Dans les usages courants le David veut manger casher Hamid veut manger hallal Kader raffole de charcuterie corse depuis qu il a 5 ans Sylvianne est v g tarienne Que peut on mettre en place pour que tous ces enfants continuent manger la m me table en partageant des valeurs communes en laborant des projets communs La la cit n est pas une id ologie c est un syst me juridique instaur pour que nous puissions tous ensemble avoir un destin commun avec nos identit s multiples vari es qui peuvent d ailleurs voluer Dounia Bouzar mot la cit est utilis pour d crire deux situations de fait plus ou moins amalgam es dans l esprit des populations bien qu elles maient en r alit aucun rapport En premier lieu le mo
71. ervice public l assiette en commun PROPOS DE CL TURE PROPOS DE CL TURE APPROFONDIR NOS R FLEXIONS EN METTANT EN PLACE DES ATELIERS Didier MIGNOT Maire du Blanc Mesnil Pr sident du SIVURESC vec la nature et la richesse des d bats qui ont eu lieu aujourd hui sur la restauration collective nous avons besoin de bien dig rer cette nourriture de l esprit c est la premi re conclusion que je ferai Ce d bat a le m rite d abord d exister c est important parce que j avais le sentiment que les lus et je me mets du c t des lus mais aussi les professionnels ont le sentiment d tre isol s sur cette question et sont tous en recherche d informations Chacun a envie de poser l autre la question comment est ce que tu fais chez toi Cette premi re mise en commun est tr s riche elle nous permet de passer une premi re marche pour d ployer un peu plus les chemins de la connaissance et essayer d laborer ensemble des solutions concr tes c est aussi de cela dont nous avons besoin Et m me si nous n avons pas de solution concr te aujourd hui il y a ce PPDC et peut tre y a t il d autres pistes d fricher Il ne faudrait surtout pas que cette journ e soit g n ratrice de frustrations Au contraire c est un encouragement pour continuer la r flexion sur l avenir Ce que nous r alisons chacun sur nos territoires qui sont assez semblables par leur sociologie mais tr
72. es nourritures que je ne connais pas Prenons par exemple le caf qui fait partie de notre culture culinaire nos habitudes alimentaires en g n ral Son initiation est rarement faite la maison Le premier caf est souvent pris l occasion d une sortie avec les copains D ailleurs la premi re tasse est souvent am re et provoque souvent la grimace On aurait donc tendance revenir la cuisine et aux boissons connues mais les copains sont influents et le jeune initi au caf va apprendre le go ter et l aimer C est donc le lien social qui enrichit le r pertoire alimentaire par rapport au r pertoire familial Cette ouverture culinaire est un signe d ouverture en g n ral c est aussi extr mement important dans la construction de l enfant et pour les historiens S il n y avait que la cuisine des m res si on r p tait tout le temps la pur e jambon au cours des si cles on ne verrait jamais d volution culinaire Or je la vois se transformer constamment sous l influence de ces apports ext rieurs Mais pour que ces apports entrent dans les maisons il faut qu ils soient d abord pass s par le relais de la restauration collective la restauration du dehors c est comme a qu on enrichit la cuisine Pour moi c est quelque chose de tr s important dans notre culture culinaire Enfin je souhaite parler du repas qui distingue et qui r unit Ces tensions que vous avez parfois g rer so
73. es revendications de cet ordre sont prises en charge la plupart du temps par des organisations Le statut de la viande halal est garanti par les grandes mosqu es en cons quence ce sont certainement elles qui ont voulu faire adopter la viande hallal parce qu elle est une source importante de leurs revenus adjointe au maire de Tremblay en France et membre du Comit Syndical du SIRESCO Nous parlons de restauration scolaire mais dans les centres de vacances aussi la probl matique alimentaire se pose et j aurais deux questions vous soumettre Vous avez voqu d une tude am ricaine pointant notamment en France le poids des extr mismes en pr cisant qu ils sont plut t le fait d une minorit Pourquoi et comment cette minorit parvient avoir autant d cho dans les plus hautes sph res de l Etat aujourd hui 2 M me si on en parle peu on sait que le lobbying est pr sent notamment Bruxelles Aussi j aimerai savoir quel est le poids de certaines sectes x malheureusement consid r es comme des religions dont on sait qu elles font du lobbying Mon autre question concerne la viande halal c est un probl me qui se pose aujourd hui dans beaucoup de collectivit s Dans les interventions j ai aussi entendu parler du poisson du vendredi Je ne partage pas totalement les propos de mon coll gue lu de Noisy sur ce sujet Le poisson n est pas syst matiquement servi le
74. essus d accommodement raisonnable tout en estimant que l esprit des accommodements raisonnables ne convient pas la philosophie fran aise cela garde un aspect de nous x d un c t et de eux de l autre alors que l esprit fran ais consisterait plus construire un nouveau nous La notion de balises incitatives x dans la gestion des revendications religieuses Il s agit de prendre en compte l effet de la demande religieuse Favorisera t elle la segmentation la ghetto sation ou bien facilitera t elle au contraire l inclusion de la personne concern e Autrement dit il s agit de v rifier si la demande religieuse n entrave pas les objectifs recherch s par la Constitution concernant le vivre ensemble La notion de rep res thiques et notamment le principe de r ciprocit II s agit de privil gier les comportements qui favorisent l mergence de solutions mutuellement satisfaisantes en acceptant louverture l autre la r ciprocit le respect mutuel la capacit d coute la bonne foi la capacit faire des compromis Le quatri me consid rant du pr ambule de la Charte qu b coise nonce que les droits et libert s de la personne humaine sont ins parables des droits et libert s d autrui et du bien tre g n ral C est aussi l article 4 de la D claration des Droits de l Homme La conception de libert religieuse C est l occasion d un arr
75. faisant attention aux corps gras qui taient employ s D ailleurs monsieur Paton sait tr s bien l importance de cette abstinence de viande c est la faveur de ces p riodes de maigre que la fili re du poisson a pu prendre toute son importance Donc bien entendu je ne peux pas dire qu il n y avait pas d influence religieuse tr s forte d une part collective dans les rites alimentaires d autre part sans doute individuelle dans l ordre de ses pr f rence et de ses go ts ou d go ts Vous me citez la tomate elle excitait d j pas mal de peurs pour d autres raisons mais je n ai pas vraiment trouv mention de la couleur mais il est vrai que dans l alimentation le rouge est une couleur qui se retrouve tr s peu D ailleurs aujourd hui je crois que dans les plats de cuisiniers depuis qu ils ont l injonction de mettre un peu de couleur est ce qu ils mettent du rouge Oui avec du poivron ou des tomates cerises que l on m arrive m me pas couper en deux tellement elles sont dures C est vrai que le rouge n est pas si courant en cuisine et elle a d exciter des pr ventions Maintenant est ce que ce sont des pr ventions religieuses est ce la couleur du diable Peut tre x directrice g n rale adjointe mairie de Villepinte D abord merci pour votre intervention qui tait passionnante vous avez parl avec l illustration du p t de viande du poids de viande don
76. finance les salaires des enseignants des coles tout comme des h pitaux et services sociaux g r s par des communaut s religieuses En France les p res de la loi de s paration de 1905 ont explicitement refus aux Eglises tout droit de surveillance de contr le et de v to sur l ensemble de la vie publique et priv e Buisson disait que la R publique devait tre un Etat souverain et pas seulement libre la la cit int grale consiste s parer les Eglises de l Etat non pas sous la forme d un partage d attribution entre deux puissances traitant d gal gal mais en garantissant aux opinions religieuses les m mes libert s qu toutes les opinions et Jaur s ajoutait La d mocratie doit fonder en dehors de tout syst me religieux toutes ses institutions et tout son droit politique et social famille patrie propri t souverainet etc L Etat devait tre neutre entre tous les cultes ind pendant de tous les clerg s et d gag de toute conception th ologique concluait Buisson Nous devons m diter nous repr sentants de la R publique notre niveau sur cette conception de la s paration Est ce que nous respectons la neutralit l ind pendance et la souverainet de la R publique quand nous discutons avec des imams ou des pasteurs ou des pr tres de l organisation de l exercice des cultes ou des rites religieux Voil pourquoi il faut revenir sans cesse aux gr
77. grands ensembles partir de 1974 la suite des nouvelles politiques du logement individuel pour les classes populaires et de regroupement familial pour les immigr s Ainsi a t accentu e la gh tto sation La red couverte de l islam et de l identit musulmane vient de ce que nombre de jeunes musulmans dipl m s n ont pas trouv leur place dans la soci t sur le march du travail et donc qu ils ont surinvesti dans l arabit notamment la langue la culture et les principes religieux Ce qui d veloppe le sentiment communautaire et le pros lytisme religieux Mais il faut bien comprendre que ce s paratisme qui s est instaur dans notre soci t dans certains quartiers en particulier n est pas l chec de l int gration c est l chec de la notion d assimilation L assimilation a fonctionn tant qu il y eut une immigration latine et chr tienne L assimilation a t remise en cause par l arriv e d une nouvelle migration dans les ann es 60 mais les solutions multiculturalistes qui ont t propos es en France partir de 1989 n ont pas t men es de fa on explicite mais incidieuse Elles ont chou Mais il n y a pas eu encore vraiment de politique d int gration et non d assimilation c est dire de politique permettant la d couverte des lois du vivre ensemble dans le respect des diff rences II n y a pas eu en 2004 comme en 2010 propos des ports de signes religieux
78. herine Olivier Laurent Carmen Martine Claude Alexandra Jean Philippe Marie H l ne Adeline Sylvain Josiane Anne Marie Christophe Raymonde Emmanuelle Evelyne Patrice Isabelle Jean Charles Nicole Mairie Siplarc Syrec Mairie Sivuresc Siresco Mairie Syrec Sirev Siplarc Sidoresto Mairie Siresco Siresco Socopa Siplarc Siresco Mairie Mairie Mairie Sivuresc Mairie Mairie Mairie Siresco Mairie Siresco Mairie Cabinet Cultes et Cultures Mairie Siresco Mairie Mairie Mairie AFL Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie Vethyqua Mairie Mairie Sirev Mairie Sivuresc Siplarc Mairie Mairie Mairie Mairie Sirev Siresco Siresco ROISSY EN BRIE NOISY LE SEC SAINT OUEN IVRY SUR SEINE LE BLANC MESNIL LA QUEUE EN BRIE CHAMPIGNY SUR MARNE SAINT OUEN VALENTON NOISY LE SEC VITRY SUR SEINE ARCUEIL BOBIGNY IVRY SUR SEINE NOISY LE SEC BOBIGNY CHAMPIGNY SUR MARNE METZ GRIGNY SIVURESC VILLEPINTE LA COURNEUVE SAINT DENIS BOBIGNY LE BLANC MESNIL IVRY SUR SEINE IVRY SUR SEINE NOISY LE SEC ARCUEIL ROMAINVILLE TREMBLAY N FRANCE IVRY SUR SEINE SAINT OUEN RUNGIS TREMBLAY EN France AUBERVILLIERS IVRY SUR SEINE VILLEPINTE LA QUEUE EN BRIE PARIS SAINT OUEN GENNEVILLIERS VALENTON MITRY MORY LE BLANC MESNIL NOISY LE SEC AUBERVILLIERS ROISSY EN BRIE TREMBLAY EN FRANCE ARCUEIL VALENTON BOBIGNY TREMBLAY EN FRANCE Directeur de l enseignement et de la restauration sc
79. histoire de la nourriture tout de suite on se heurte ce probl me des autres nourritures x tout de suite on se rend compte que l homme ne se nourrit pas simplement de nutriments de prot ines de lipides de glucides mais qu il mange tout aussi bien des symboles et du r ve Tout l heure M Paton citait Claude L vi Strauss A mon tour j y fais r f rence en citant cette autre phrase 4 Pour qu une nourriture soit bonne il faut qu elle soit bonne manger et bonne penser Or c est ce bonne penser qui fait probl me C est ce bonne penser qui est au c ur des enjeux alimentaires que vous rencontrez aujourd hui dans l exercice de votre service public Si l aliment n avait qu une fonction alimentaire au fond il n y aurait pas de probl mes La seule question qu on entendrait serait c est bon pourquoi il n y a pas du rab gt Mais d autres nourritures sont associ es au repas collectif Ce sont celles que vous d clinez la citoyennet la la cit la solidarit la sant l ducation Ma t che en quelque sorte est de voir si dans le pass ces valeurs taient d j associ es au repas et si elles existaient et quand elles se sont mises exister En bref qu est ce que notre pass alimentaire peut nous dire de notre pr sent alimentaire et dans quelles mesures il peut clairer les enjeux d aujourd hui Je vous dirai tout de suite que je suis sp cialiste de l
80. hostilit la religion c est l hostilit l immixtion de principes religieux dans la vie civile c est le refus de voir une Eglise une religion imposer ses normes et ses codes tous les citoyens m me ceux qui ne partagent pas ses croyances Les lois Ferry ont permis de pr ciser le concept de la cit Jules Ferry disait que la la cit tait la doctrine de la libert de conscience de l ind pendance du pouvoir civil de l ind pendance de la soci t civile vis vis de la soci t religieuse En cons quence pour Jules Ferry l Etat devait tre la que et l ensemble de la soci t devait tre repr sent par des organes la ques par des services publics comme dans l enseignement ou la sant etc Pour un des collaborateurs de Jules Ferry Ferdinand Buisson un protestant qui pendant 19 ans a dirig l enseignement primaire au minist re de l Instruction Publique la la cit n est pas non plus confondre avec la tol rance Et je vous mets en garde contre le retour en force aujourd hui du terme tol rance dans notre vocabulaire La tol rance qu est ce que c est Alors qu la suite des guerres de religion en Allemagne la Paix d Augsbourg de 1552 r tablit la paix au nom du principe Tel prince telle religion ceux qui ne partagent pas la religion de leur Prince n ayant que la libert d migrer la France invente la tol rance avec l Edit de Na
81. i on serait plus exigeant On remarque que le laxisme ou la discrimination sont li s la fa on dont on parle de l islam dans le d bat public Pour certains professionnels les repr sentations n gatives entravent l application du droit commun On n applique pas Hamid les m mes crit res qu Jean Pierre car on a le sentiment d une diff rence avec Hamid Sans formation professionnelle c est souvent la subjectivit personnelle du professionnel qui fait loi c est dire sa propre repr sentation de la religion en g n ral sa propre histoire son affectif qui interf re dans son management Ce qui donne dans la r alit ceci dans un m me territoire selon les services ou le directeur de l cole vous avez des gestions compl tement contradictoires sur cette question du fait religieux Dans telle cole ceux qui font le Ramadan peuvent obtenir une permission de se reposer dans d autres la question ne peut pas tre pos e au risque de passer pour un islamiste On remarque qu il y a peu de coh rence de politique g n rale au sein des collectivit s territoriales sauf celles qui commencent travailler sur le sujet comme vous aujourd hui Autre chose peut tre partager avec vous c est le rapport de forces qu on trouve sur le terrain au lieu d appliquer les crit res de droit communs c est le rapport de forces qui l emporte 62 63 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAU
82. i rejoint une pr occupation beaucoup plus fondamentale encore et pour laquelle l association Droit Solidarit x est en train de lancer une campagne qui s appelle campagne article 11 Dans le pacte des Nations Unies sur les droits conomiques sociaux et culturels cet article 11 dispose que les Etats signataires du pacte reconnaissent le droit de toute personne acc der un niveau de vie suffisant comportant alimentation v tements et logement ainsi qu au d veloppement et l am lioration constante de ses conditions de vie L article 2 du m me pacte dispose que les Etats signataires s engagent faire respecter les droits qu ils proclament Cela veut dire qu aujourd hui ce n est pas au niveau des collectivit s territoriales mais au niveau national que le d sengagement social de l Etat est contraire ses engagements internationaux Et quand nous parlons de droit opposable ce n est pas Monsieur Sarkozy qui l a invent Le droit opposable c est le droit que nous pouvons opposer l Etat pour respecter ses obligations C est un l ment fondamental faut prendre en main l article 11 du pacte de 1966 Les tribunaux administratifs ont estim que ce n est pas dans la l gislation interne Mais la Cour de Cassation a estim le contraire Dans un arr t de 2008 relatif des clauses de contrats de travail qui interdisaient un ouvrier licenci de travailler dans une entreprise c
83. impact parfois discriminatoire sur les nouveaux venus C est cela qui permet ensuite de r fl chir comment att nuer ces effets ventuellement discriminatoires sans pour autant accepter de droit parall le communautariste Du fait de sa relation distanci e avec la religion de la s paration entre les Eglises et l Etat et de son syst me juridique la que on aurait pu s attendre ce que la France reconnaisse qu un certain nombre de normes sont directement issues de l histoire chr tienne que l ordre juridique tatique porte les marques de la culture majoritaire qu il irrigue des normes et des valeurs inscrites au c ur d une culture publique commune loin d tre purg e de tout particularisme culturel puisqu elle institutionnalise une normativit qui provient du groupe historiquement dominant Ce n est pas le cas et qui plus est l ensemble des citoyens fran ais n a pas toujours conscience du poids de l histoire sur la construction des normes Ils ont le sentiment que la culture occidentale x a cess d tre fa onn e par le religieux et que seule celle de I Autre continue tre imperm able la s cularisation Pourtant pour ne prendre qu un exemple le calendrier fran ais est pain b ni pour les chr tiens la f te de la Nativit No l c l brant la naissance de J sus l ouverture de la semaine sainte dimanche des Rameaux la cons cration de la r surrectio
84. in des collectivit s territoriales afin de traiter tous les citoyens sur un pied d galit est un beau projet mais plus facile dire qu faire Comment dans la pratique garantir la libert de conscience des uns et des autres au sein de la m me collectivit Jusqu o la libert de croire peut elle s exprimer sans entraver la libert de ne pas croire Sur quels crit res poser des limites David veut manger casher Hamid veut manger hallal Kader raffole de charcuterie corse depuis qu il a 5 ans Sylvianne est v g tarienne Que peut on mettre en place pour que tous ces enfants continuent manger la m me table en partageant des valeurs communes en laborant des projets communs Pour sortir de la longue histoire des pers cutions religieuses pour abolir le temps o les sujets du roi devaient embrasser la religion du roi la loi de 1905 nonce que la R publique assure la libert de conscience et par voie de cons quence garantit la libert religieuse ou pour reprendre le texte la lettre qui n utilise pas le mot religion garantit le libre exercice des cultes Si la loi de 1905 tablit la neutralit id ologique et religieuse de l Etat c est pour garantir sans parti pris la libert de conscience et de culte de ses citoyens Pour permettre la soci t d tre plurielle l Etat ne peut reposer sur aucune conception religieuse ou philosophique L Etat e
85. ion scolaire doit assumer un l ment de la vie priv e II le fait pour deux raisons D abord pour des raisons de continuit scolaire et notamment la continuit dans l intervalle entre deux classes Et galement pour des raisons sociales C est une contribution du service public mis au service de besoins sociaux partir de l le service public est confront aux contradictions de la vie priv e cela s ajoute encore le fait que et sauf arriver des conceptions mussoliniennes sur les enfants ducation est composite Elle est publique elle est familiale Et dans une conception d mocratique il faut concilier les deux les mettre en coh rence Quelle est alors la solution Nous avons les param tres il faut agir en fonction de la situation sociale En th orie nous pourrions vouloir prendre en compte la pluralit Mais nous arriverions une situation absurde et impossible qui nous obligerait avoir plusieurs restaurations scolaires en fonction des diff rentes exigences rituelles et cultuelles et y compris de ceux qui n en ont pas Ce ne serait absolument pas g rable au niveau des cahiers des charges pour les march s publics de ravitaillement des cantines 90 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 ol ESE NOURRIR DELA DIVERSITE Et pire encore cela aboutirait cat goriser les enfants et faire des r partitions de plannings communautaires
86. ire et je crois ce n est pas la seule ville dans cette situation Je ne sais pas comment faire pour servir trois repas la cantine Dois je envoyer ou des enfants la table des ufs d autres la table du poisson et les autres la table de la viande C est une question de fond qui est pos e la question des moyens donner aux collectivit s locales parce que ce qui a t dit ce matin sur la question de l Etat qui doit prendre ses responsabilit s est vrai on ne peut pas financer les cultes de mani re directe ou indirecte au plus haut niveau de l Etat et en m me temps supprimer des moyens aux collectivit s locales c est une contradiction qui nous emp che de mettre en uvre des solutions pratiques dans le quotidien de la vie scolaire J insiste beaucoup parce qu il va falloir mener encore des r flexions pour abattre les murs essayer de comprendre comment on peut travailler intelligemment pour mettre en place des pratiques qui incluent au lieu d exclure Je partage cette ambition mais il faut bien se poser la question des moyens qui nous sont allou s pour le faire On ne va pas r soudre cette question mais je dirais qu il serait vain de mener toutes les r flexions aussi bonnes soient elles sur la question si en parall le l Etat ne m ne ni actions ni prises de positions pour impulser une politique et donner des moyens d agir aux collectivit s locales C est quand m me le nerf de la guerre e
87. ire les r ponses d gager concr tement pour les collectivit s et par elles m mes DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 12 ls Matin Service public l assiette en commun ESA ER BES RECURS OUR DE PENSE mle POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE adele rofesseur des D inivers enseign e carri re ce titre estaure ne Ferri res t s Elle a en college en lyc e l histoire noderne elle connait bien le mi a t tout au long de sa J ieu Scolaire Elle ilisatrice de la ion collective elle poss de un v cu professionnel d une grande richesse Elle a galement enseign Ce sera du suje avec la domain est l his et la cul adele a partic ravaill Elle a enfin une act de chercheur en lien S i Sciences de l Hon d Aix en Provence Son universit d Avignon nt ressant de couter compte tenu d aujourd hui vit aison de me e de sp cialit oire culturelle ure mat rielle ne Ferri res Jlierement sur les questions nourritu auteur passion ouvrages tous d alimentation et de re Elle est de plusieurs nants Histoire en CINOUITI des peurs alimentaires du Moyen Age l aube 1 XX siecle Le bien des pauvres et consommation culi
88. ires est r cente je ne l avais jamais observ e avant i conseill re municipale d Arcueil membre du Comit Syndical du SIRESCO Vous avez expliqu que le poisson avait t introduit par le fait religieux avec une alternance entre le maigre et le gras En restauration collective la question du poisson du vendredi appara t dans beaucoup de cantines et est donc li e un fait religieux Est ce que vous pouvez aussi nous apporter une pr cision par rapport au porc En effet aujourd hui en restauration collective il y a un plat de substitution lorsque les cantines proposent du porc En tant qu lue et en charge de la gestion de tel service cela pose question J ai aussi un autre questionnement plus culturel sur la composition des plats cuisin s comme le hachis Parmentier cela nous pose aussi des probl mes du fait des demandes nouvelles par rapport au fait religieux De votre point de vue d historienne de l alimentation comment est ce qu on maintient ces plats en restauration collective 26 21 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 Madeleine FERRIERES _ Je vais me contenter du poisson c est plus neutre Enfin c est devenu neutre parce qu au d part c tait une nourriture obligatoire II faut bien comprendre qu il y a des privil ges g ographiques concernant le poisson Celui qui est au bord de la mer peut mange
89. iser le respect de chacun cela doit se faire dans une pratique qui n exclue pas qui ne mette pas part mais bien au contraire dans une pratique d inclusion Comment conjuguer le singulier et le pluriel comment distinguer les sph res priv e et publique Le rite alimentaire est une libert fondamentale Pour qu il puisse se pratiquer en collectivit il faut garantir le droit r publicain d galit d acc s aux services publics Cette exigence d galit d acc s comment la faire vivre sinon en r affirmant les principes de la la cit et de la neutralit Parce que nous sommes tous des acteurs publics attach s la vie de nos territoires percevant les r alit s du quotidien comment pouvons nous contribuer enrichir ces droits ces principes ces pratiques Comment cultiver notre intelligence collective pour imaginer et construire des solutions Comme souvent les r ponses peuvent se trouver dans une autre dimension facilit e par des aspects techniques d ing nierie d am nagement de l espace de la salle manger par exemple Dans le cadre de la mission de service public la question de la restauration sociale collective doit elle tre celle d une restauration exclusive cloisonn e ou bien celle d une restauration inclusive et liante J ouvre nos rencontres par un exercice d interrogations suivant en cela Claude L vi Strauss pour qui le savant n est pas l homme qui fournit les vraies r
90. istratives du service public ont t d finies entre 1901 et 1905 parall lement au processus de s paration des Eglises et de l Etat en particulier par le professeur de droit Dutuit de l universit de Bordeaux Le premier principe du service public c est l galit sur tout le territoire national du service Le deuxi me c est la continuit sur tout le territoire mais aussi dans le temps De jour de nuit qu il neige qu il pleuve qu il vente le service public ne s arr te pas Le troisi me principe c est le moindre co t Le service public ce n est pas une entreprise o l on fait des profits pour les redistribuer des actionnaires Le service public doit tre g r comme une entreprise o l on r investit les b n fices dans de nouveaux d veloppements d infrastructures pour am liorer les services et r pondre aux besoins et surtout pas pour r mun rer des actionnaires des banques des financiers au d triment des consommateurs Enfin le quatri me principe du service public c est la la cit Les agents de service public et cela depuis les ann es 1880 doivent tre neutres c est dire s abstenir Neutres cela veut dire ne pas porter des signes religieux ostentatoires ne pas faire du pros lytisme religieux sous pr texte de rendre un service social Le service public la fran aise ce n est pas la d l gation de service public des organisations religieuses 44 45
91. l gier les mesures inclusives au b n fice de tous plut t que des mesures la pi ce Autrement dit ceux qui n ont pas demand d largissement de la norme doivent tirer b n fice du nouveau syst me en ayant un choix suppl mentaire qui se propose eux Mais il n y a pas un seul PPDC Chaque ville doit trouver le sien selon son histoire sa m moire sa population etc 66 6 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 Interventions de la salle Fase NOURI DEE ND ashi Merci Dounia Bouzar Avant de passer la parole la salle je voudrais vous demander une petite pr cision vous avez cit la Charte des services publics locaux et vous dites que dans un des articles il est mis dans la m me cat gorie les PAI et les questions des convictions religieuses Est ce que ce n est pas un m lange des genres Cela d ment un peu ce que vous disiez a renvoie quand m me je pousse le trait dire est ce qu une croyance ce n est pas une maladie Dounia BOUZAR Qui c est clair Cette fa on de nommer les choses dans cette circulaire revient mettre sur le m me plan les malades et les croyants ____ Jean Charles DIONISI On voit qu il peut y avoir des d rives et l histoire en a vues Un autre aspect on voit bien travers l exemple que vous d veloppez et c est la premi re fois que j entends d velopper de mani
92. la vie quotidienne dans l ducation des enfants Je vais sans mauvais jeu de mots mettre les pieds dans le plat Je vais aborder moins la question des principes abstraits de la la cit que je rappellerai tels qu ils ont t d finis dans l histoire fran aise que poser la question Est ce que la la cit est aujourd hui en danger dans nos banlieues Est ce que les exigences alimentaires d un certain nombre de personnes de familles remettent en cause non seulement notre art de vivre mais aussi notre conception du vivre ensemble et plus largement les principes de la cit Quand dans un sondage d opinion de l IFOP il y a cinq ans la question a t pos e La la cit est elle en danger 58 des fran ais ont r pondu Qui 25 tout fait 32 plut t oui alors que les trois quarts des fran ais affirmaient que la la cit tait un des principes constitutifs de l identit fran aise Trois raisons principales ces inqui tudes premi rement le port de signes religieux ostentatoires ensuite les pressions et les exigences des confessions religieuses sur le pouvoir politique enfin la crainte de replis communautaires qui fractureraient la soci t fran aise Aujourd hui on peut dire que ces menaces sont peut tre encore plus graves qu il y a cinq ans Pourquoi Parce que pour la premi re fois un Pr sident de la R publique s est fix comme objectif dire
93. le pain comme pour tous les Fran ais est une denr e essentielle invente dans les boulangeries parisiennes un pain sp cial plus l ger plus blanc qui accompagne la transformation de la cuisine Je ne pense pas avoir r pondu a votre question mais elle tait tellement large que je ne pouvais pas en dire tellement plus POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE F d ration nationale de l agriculture biologique J ai trouv votre propos passionnant y compris ce que vous venez de dire par rapport au pain Outre le p trissage il faut parler aussi du temps de pause avec le levain c est multipli par quatre c est ce que nous disent les boulangers c tait juste une pr cision Mon propos est le suivant le fait sociologique ne s ins re t il pas dans l volution des syst mes de production agricole o l on est pass d une culture vivri re de l agriculture d abondance qui se heurte un syst me d industrialisation totale de alimentation aujourd hui 2 Est ce que ce fait que vous ne soulignez pas du tout n est pas concomitant avec le fait sociologique savoir qu aujourd hui cette agriculture industrielle de mon point de vue d passe largement le fait sociologique On peut avoir des croyances nous sommes tous lotis la m me enseigne savoir l obligation de se nourrir via l agro business comment interpr tez vous cela Madeleine FERRIERES _ C est vrai que
94. le surveillant dit l l ve Monsieur Adolphe Chamouillard vous vous montrerez donc perp tuellement difficile sur la nourriture apprenez que toute l ann e les spartiates mangeaient du brouet noir et l l ve La table est Chamouillard r pond Oui mais au moins ce n tait pas toujours des haricots rouges ls Il s agit de la critique traditionnelle de la de socialisation monotonie des cantines C est une cantine de coll ge En 1845 au moment o Daumier graphe ET ce dessin la premi re cantine scolaire est ouverte le lieu o l on va mais elles restent tr s rares dans l enseignement qu on appelle aujourd hui primaire L essor d cisif ensemble des cantines scolaires aura lieu d abord avec l instauration de la R publique ensuite dans les ann es 30 avec le Front Populaire Sur ces deux gravures la physionomie de ces deux enfants est frappante Dans le premier cas le jeune qui prend le p t chaud est tout sourire Dans le second cas la cantine l l ve fait la fine bouche On ne va pas tirer de grandes le ons de ces deux images et dire que les enfants pr f rent manger la carte dans les rues plut t qu un menu unique impos dans la restauration collective mais je veux dire que l histoire de notre culture culinaire telle que fabriqu e par notre soci t c est finalement l histoire d une disparition progressive de la cuisine des rues tel point qu aujourd h
95. les choses se sont vraiment acc l r es ces derniers temps Quand je vois que la directrice de ce qu on appelait encore la cantine dans la ville de Saint Etienne dans les ann es 1930 se battait pour que les enfants puissent avoir table des l gumes et pour les plus petits du lait on se rend compte qu on tait encore dans les ann es 30 un r gime tr s pauvre d pendant de la campagne C tait le temps o la France ne nourrissait pas la France l agriculture fran aise nourrit les Fran ais depuis une p riode tr s r cente c est un effort d apr s guerre On a orient l agriculture pour des rendements intensifs Les agriculteurs ont maintenant rempli leur contrat de subvenir aux besoins alimentaires de tous les fran ais Mais maintenant on est au del avec tous les probl mes li s l agro alimentaire Et surtout ce qui me frappe c est que cette nourriture de rue d autrefois c tait une alimentation diversifi e avec des toutes petites entreprises des gens qui vivaient de ce pr t d manger dans les rues Tandis qu aujourd hui quand on veut manger en dehors de chez soi l offre alimentaire est confisqu e par les grandes enseignes Alors certes on mange aujourd hui sur le pouce tr s vite comme autrefois on mange des hamburgers qui ont la m me composition que les petits p t s d autrefois mais les l ments du contexte sont compl tement diff rents Cette constitution des groupes alimenta
96. leur donnons le choix suivant se soumettre ou s en aller Et je ne vois pas la solution pr sident d une association culturelle musulmane Valenton Je voudrais remercier Monsieur Weyl qui en tant que juriste a bien pos le probl me et a essay de trouver une solution et si en droit cela pouvait marcher je vous remercierais de cette solution car c est la voie de la sagesse et je crois qu en effet il n y a pas d autre solution adjoint au maire d Aubervilliers et vice pr sident du SIRESCO Que pensez vous des villes comme Lyon qui proposent aux familles en d but d ann e de s inscrire pour avoir des repas sans viande et des repas avec viande C est peut tre une solution Vous disiez que vous n en voyez pas d autres mais ce n est peut tre pas non plus la seule ou la bonne Deuxi me question ce n est pas tout fait par rapport aux pratiques religieuses nous sommes comme la plupart des villes incapables d accueillir tous les enfants pour des raisons de place nous sommes confront s d ailleurs depuis quelques ann es ce probl me mais il a pris une tournure nationale puisque la FCPE a invit ses adh rents porter la question de accueil de tous les enfants la restauration scolaire devant les tribunaux Non pas sur des probl mes religieux mais plut t sur le libre acc s un service public Ma tre Roland WEYL_ Je commencerai par la deuxi me question qu
97. lle de par la co organisation de huit syndicats intercommunaux de la restauration collective d Ile de France Elles traduisent une vision et une action dynamique de ce que doit tre pour nous le partenariat intercommunal au service des citoyennes et des citoyens de l ensemble de la population Permettez moi en guise d introduction quelques mots sur les th mes de r flexion de vos travaux venir qui se trouvent tre au c ur des enjeux de notre projet ivryien Un projet dont nous sommes en train de poursuivre l actualisation avec les habitants et les salari s d Ivry au cours de nos Assises qui se tiennent en ce moment et c est ce qui explique l absence de notre maire Je pense bien s r au service public et par voie de cons quence celui de la restauration collective dont vous tes les acteurs Le service public est un moyen d terminant pour mettre en uvre une v ritable politique garantissant l acc s de tous aux droits fondamentaux et agissant contre les discriminations Dans notre ville le bien vivre ensemble se nourrit chaque jour d une politique municipale de justice sociale et de solidarit une politique qui place l enfance la jeunesse et l ducation au centre de ses priorit s Notre ville vient d ailleurs il y a peu de concr tiser la d marche de son projet ducatif local Afficher au menu de vos travaux le plaisir partag la convivialit la culture de la d couverte et du go t de l autre r
98. llemagne et41 en Angleterre musulmans se partagent en parts gales 46 acceptent que les musulmans se convertissent au christianisme en cas de mariage mixte 45 le refusent cat goriquement Par contre 69 acceptent qu une fille musulmane se marie avec un non musulman si elle garde sa religion Il n y a qu un quart des musulmans qui soient oppos s fermement cela ll est vrai que la France est le pays d Europe et du monde qui conna t le plus de mariages mixtes m me si cela est tr s variable selon les origines La moiti environ des tunisiens un tiers des marocains et un quart des turcs cr ent un couple mixte Donc la forme de l int gration la plus intime celle des liens familiaux serait en train aussi de s accomplir Les musulmans de France ne sont manifestement pas communautaristes il n y a gu re que 4 des musulmans qu on peut assimiler des islamistes fondamentalistes et peut tre un quart seulement des musulmans qui feraient pr dominer la loi religieuse sur la loi civile Autre question Les musulmans sont ils r fractaires la la cit Pas du tout 94 des musulmans se disent favorables l galit des tres humains Mais attention aux sur d clarations Il faut recouper les r ponses 91 des musulmans se disent pour l galit des femmes et des hommes Mais 32 des hommes seulement sont hostiles la polygamie On retrouve un quart ou un tiers de musulmans favorables des
99. ment le r duire et le d valuer c est la que j ai vu nouveau revenir le cochon non pas comme contre mod le pour les enfants et comme symbole d animalit mais le cochon comme symbole de la diff rence de l Autre On traite l Autre de cochon pour le d finir exactement par ce qu il ne mange pas Sous Henri IV on emploie plut t le terme d riv de l espagnol Maranos ou maran pour d signer indiff remment dans la France catholique soit le Mahom tan comme on disait l poque soit le Juif soit ceux que l on suspecte parfois d tre des Juifs mal convertis l espagnol par exemple qui tait notre ennemi h r ditaire on le traitait souvent de a maran une fois de plus c est une injure connotation fortement alimentaire et l alimentation joue un r le norme dans ces conflits elle les cristallise Revenons des valeurs plus positives de solidarit de convivialit de partage 20 21 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE Cette ann e l Unesco a class le repas gastronomique des Frangais comme faisant partie du patrimoine immat riel de l humanit Le mot gastronomie entra ne des confusions il vaudrait mieux dire repas la fran aise qui concerne tout le monde Ce que l on a class comme patrimoine immat riel de l humanit ce n est pas la cuisine ce n est pa
100. mettez moi de nous f liciter c est rare quand on s auto congratule mais c est justifi pour la conception la pratique de construction collective et respectueuse de chacun pour r ussir ces Rencontres de la restauration collective Quand nous avons engag la pr paration de ce rendez vous sur le theme qui nous r unit aujourd hui je dois dire que les r actions ont Les 8 syndicats toutes t passionnantes et passionn es intercommu allant du salut enthousiaste pour le courage naux pr sents aborder le sujet et ses probl matiques la servent de r serve amicale sur notre audace tenir une PTT l 12 millions telle journ e dans un calendrier proche des grands rendez vous de 2012 de repas par Je dois avouer d ailleurs que nous n avions an sur plus de pas imagin ni la concurrence redoutable de 400 lieux de l v nement sportif de ce matin 1 2 finale restauration coupe du monde de rugby ni l actualit collective politique de ces jours ci tant au niveau national que local Plusieurs villes comme Ivry ou Bobigny tiennent des assises locales dans le cadre de leurs actions d mocratiques en direction des citoyens Ces v nements expliquent l absence parmi nous de certains de nos coll gues lus dont quelques uns m ont demand de les excuser Nous sommes convaincus qu il est n cessaire de r fl chir et d changer sur les enjeux soci taux et la conception r publicaine de l assiette en commun N
101. mine une autre religieuse ou pas C est pour cette raison que dans une soci t la que les lois ne sont plus dict es au nom de Dieu Afin de permettre aux diff rents individus de vivre ensemble les r gles sont des productions humaines qui garantissent les m mes droits et les m mes 60 ol DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 SET SE NOURRIR DE LADIVERSITE Lorsque certains pr dicateurs musulmans reprochent a a la cit son ils oublient es citoyens musulmans n auraient pas les m mes droits que les autres puisque la France est de tradition majoritairement catholique Dounia Bouzar intol rance que sans elle devoirs tous Cette la cit est sujette bien des amalgames commencer par l utilisation du mot lui m me la que ne signifie pas ath e De ce fait il n est pas incompatible d tre croyant et la que dans le sens d une adh sion la philosophie politique de la la cit On peut tre croyant et la que condition de respecter le principe selon lequel sa libert de croire s arr te o commence la libert de ne pas croire de son voisin Autrement dit tre la fois croyant et la que c est ne pas consid rer sa vision du monde comme sup rieure et savoir que la religion ne fait pas la loi Et l on pourrait rajouter sans vouloir faire de pol miques inutiles que l on peut aussi
102. musulmans peu pr s six millions de musulmans 70 de naturalis s ou n s en France et 30 d trangers La grande majorit de ces musulmans vivant en France se sentent la fois fran ais et musulmans et se disent bien mieux int gr s en France que ceux qui vivent en Allemagne ou en Angleterre 42 se disent d abord Fran ais avant d tre musulmans alors qu ils ne sont que 13 en Allemagne et 7 en Angleterre et 10 96 se disent galit fran ais et musulmans c est donc une majorit de musulmans qui se sentent fran ais 74 ne voient pas de contradiction entre le fait d tre musulman et de vivre dans la soci t fran aise alors qu ils sont seulement 26 en Allemagne et 55 au Royaume Uni des pays pourtant champions du multiculturalisme 70 des musulmans qui vivent en France d clarent d ailleurs adopter la fa on de vivre du pays Ils ne sont que 30 en Allemagne et 41 en Angleterre Si 95 des musulmans vivant en France en ont une opinion favorable ou tr s favorable 89 pl biscitent l cole publique fran aise plus que la moyenne des fran ais 68 ont une opinion favorable ou tr s favorable des administrations locales alors qu ils ne sont que 55 avoir une opinion favorable de la justice et 45 de la police Bien s r ces r sultats datent de 2006 Mais Am ricain Jonathan Lavans en conclue Nous voyons merger un islam fran ais pour ne pas dire galican
103. n e aux seigneurs vous parlez de viande mais peu de l gumes part la soupe l oignon sans oignon et aujourd hui on se questionne beaucoup sur la viande et la n cessit de manger autant de viande et sur la place du l gume qui revient en force aujourd hui qu en tait il cette poque 2 Madeleine FERRIERES _ C est vrai que les Fran ais de l ancien r gime taient tr s v g tariens je parle de monsieur Tout le Monde pas de celui qui vivait dans des ch teaux ou des h tels particuliers Les Fran ais taient tr s v g tariens par n cessit Mais les l gumes dans les textes d autrefois ne voulaient pas dire l gumes verts c taient des l gumes secs des l gumineuses C tait des mangeurs de haricots rouges comme ce Adolphe Chamouillard dans le dessin de Daumier des pois chiches des haricots secs La viande tait plut t consid r e comme un aliment de luxe et les petits p t s la viande dans les rues taient quelque chose de tr s bien parce que l on ne mangeait pas tous les jours de la viande hach e Aujourd hui il y a un retour au v g tarisme mais l poque c tait un v g tarisme de n cessit parce qu il y avait p nurie de viande On ne pouvait pas se payer de la viande trois fois par semaine Alors qu aujourd hui j ai l impression que le retour au v g talisme au v g tarisme enfin au v g tal ce sont plut t des choix raisonn s cologiques ou di
104. n des produits halal alors qu la base cela ne correspondait qu la viande et je pr cise que je suis de culture musulmane Est ce que cette pression marketing cette pression de l argent a eu une influence Comme l a rappel M Scot ce matin est ce que ce n est pas une strat gie que ne pas avoir fait signer de vrais accords sur les lois de la R publique qui pr dominent plut t que les lois de la religion pour d stabiliser la soci t civile et se dire que a va lui servir o PowmiaBOUZAR Je suis absolument d accord avec ce que vous dites mais je ne vois pas le lien notre fil conducteur pour moi et pour nous tous c est de savoir comment on fait pour continuer ce que les enfants mangent ensemble avec des diff rences et comment on rentre la diversit dans la norme universelle Il y a un colloque l EHESS Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales qui a lieu bient t sur halal et commercialisation marketting ethnique je vous propose d y aller pour discuter des approches que vous soutenez mais aujourd hui on se demande juste comment on apprend nos enfants manger ensemble ne pas imposer sa r f rence aux autres et en m me temps comment on respecte la sienne sans introduire de religion dans le service public et en gardant cette la cit qui est quand m me le fondement de la loi de 1905 Didier MIGNOT maire du Blanc Mesnil pr sident du SIVURESC D abord on app
105. n du Christ dimanche de P ques celle de l l vation de J sus jeudi de l Ascension la comm moration de la descente du Saint Esprit sur les ap tres dimanche de Pentec te la c l bration de la mont e de la Vierge Marie au ciel Assomption le15 ao t la veille de la f te des morts qui c l bre l ensemble des saints reconnus par l Eglise catholique romaine la Toussaint le 1 novembre sont autant de jours f ri s Sans compter les lundis de P ques et de Pentec te r miniscences des semaines f ri es qui suivaient les dimanches de P ques et de Pentec te r duites un seul jour f ri par le Concordat de 1801 Ces f tes font partie de la culture commune de tous les Fran ais croyants ou pas alors que les f tes relatives l islam sont v cues comme du particularisme ou de la r bellion communautaire 64 65 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 El SE NOURRIR DE LA BIVERSITE partir de l nous avons donc cherch un syst me de PPDC bas sur la recherche de ce qui rassemble qui soit neutre au sens qu il ne permette aucune vision du monde de s imposer comme norme sup rieure de fa on respecter l esprit et la philosophie de base de la loi de 1905 qui n entraine pas de traitement sp cifique pour une partie de la population ce qui irait l encontre de la philosophie fran aise de traitement identique pour les citoyens unive
106. naire en Avignon ou encore a tures canailles MANGER UN ACTE ESSENTIEL El COMPLEXE Jean Charles DIONISI J ai la charge d animer cette journ e Vous connaissez pour la plupart d entre vous la r gle de son d roulement des interventions suivies d un d bat Ce matin nous avons deux intervenants historienne Merci d abord de m avoir invit e parler sur ce th me de la restauration collective J tais un peu impressionn e quand on me l a demand Aussi je me suis pr cipit e sur Internet sur le moteur de recherche Google pour taper cantines scolaires et c est pr s de 9 000 r f rences qui apparaissent De quoi se rendre compte du domaine tr s vaste que cela englobe Ensuite quand j ai appris que le secteur de la restauration scolaire repr sentait 50 de la restauration hors domicile j ai compris pourquoi il y avait tant de r f rences sur Google Mais j ai t tres impressionn e parce que c est un domaine qui m tait tranger Apr s avoir lu le r sultat de votre r flexion de vos r unions pr paratoires j ai compris que le theme de cette journ e plus que de la nourriture elle m me serait en fait des autres nourritures de la restauration collective Cette expression les autres nourritures de la restauration collective m a compl tement rassur e Je me suis sentie en terrain connu parce que lorsqu on tudie comme je l ai fait l
107. nds soient d pos s en valeurs nominatives la Caisse des D p ts et Consignations L Etat ne peut exercer qu un POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE contr le financier pas un contr le politique Concr tement sur la question li e aux vacances des enfants en collectivit il est tr s explicitement demand aux parents s ils veulent que leurs enfants participent un culte Et les moniteurs c est pr vu dans les r glements doivent accompagner les enfants dont ils ont la responsabilit tout en restant neutres Et cela m me s ils ne partagent pas la religion des enfants Par contre il leur est strictement interdit de faire venir des enfants dans leur chambre pour y pratiquer des exercices religieux Concernant le contenu et la nature des repas il parait absolument intol rable que des repr sentants de collectivit s religieuses pr tendent xiger des responsables d une cole ou d un syndicat de restauration le respect de leurs interdits Sur ce plan on ne discute pas d autorit autorit La R publique est souveraine En tant que responsables publics vous devez tenir compte de tous les parents mais vous n avez pas n gocier II serait erron de penser que le plus simple serait d imposer nos choix Il faut viter les d rives d une dictature des collectivit s en France qui imposerait par exemple de manger du porc le vendredi Je connais des collectivit s qui malheureusement le f
108. nnes d cisions utiles cette passionnante action publique en faveur d une restauration sociale et collective Sans doute devons nous approfondir encore nos r flexions pour que celles ci d bouchent sur des actes des postures concr tes bien arr t es et peut tre il faut le dire aussi courageuses et c est pourquoi je pense qu il serait utile qu il y ait une suite cette journ e avec les sept autres pr sidents des syndicats de restauration en mettant en place des ateliers pour que nous allions plus loin dans la r flexion et que nous essayions de d boucher sur des actions concr tes des solutions p rennes et garantissant la la cit telle qu elle a t d finie ce matin Je pense que ces ateliers seraient une bonne formule quitte se revoir sous cette configuration dans quelques mois et quand nous le jugerons utile Au nom des huit pr sidents des syndicats de restauration collective je tiens remercier tr s chaleureusement les intervenants de cette journ e Nous pouvons les applaudir pour leur qualit et pour leurs propos sans tabous ni dans leurs interventions ni dans la discussion Nous avons mis des choses sur la table cela d coiffe parfois parce que nous ne savons pas trop comment appr hender ces questions mais cela nous permet comme l a dit Nicole Am dro de nous remettre en question et de pouvoir approfondir dans des conditions sereines nos r flexions Je voudrais vraiment remercier les intervenan
109. nt prendre le micro pour poser leurs questions directeur du service ducation la mairie de Valenton C est plus une sollicitude qu une question est ce qu on pourrait compl ter la place du fait religieux dans le repas la fran aise La gastronomie fran aise a t marqu e aussi par le fait religieux si l on prend la tomate par exemple le rouge avait la signification du diable et la tomate a eu norm ment de mal s imposer dans la gastronomie fran aise Il y a eu aussi l histoire de la pomme de terre je voudrais avoir un compl ment Madeleine Ferri J tudie l alimentation de fa on compl tement la que sans regarder le religieux mais il n emp che qu il existe Vous parlez des couleurs qui se r f rent plut t des faits d anthropologie qu au religieux mais l influence du religieux dans la soci t chr tienne d autrefois tait telle que s il n y avait pas d interdictions d aliments de tabous d aliments il y avait quand m me des prescriptions religieuses qui p sent sur les rythmes alimentaires avec l alternance de gras et de maigre Aujourd hui tout cela est tr s limit Mais autrefois les temps de maigre c est dire l abstinence de viande repr sentaient un tiers de l ann e Dans les livres de cuisine d autrefois on voit les recettes class es entre la cuisine du gras et la cuisine du maigre On pouvait pr parer les m mes aliments mais en
110. nt encore aujourd hui dans beaucoup d Etats europ ens Elles sont d finies comme des associations cultuelles de droit priv but non lucratif ne l oublions pas comme les autres associations de la soci t civile m me si elles ont un certain nombre de privil ges la diff rence des associations de la loi 1901 Tous les budgets des cultes nationaux d partementaux et communaux sont donc explicitement supprim s Cette s paration est pr sent e comme une double mancipation mancipation de l Etat qui n a plus s immiscer dans les affaires int rieures des religions qui n a plus les contr ler sauf pour assurer l ordre public mancipation aussi des religions qui n auront jamais t aussi libres dans la R publique que depuis la loi de 1905 A condition qu elles acceptent de ne pas pr tendre imposer leurs normes et leurs dogmes comme lois de la R publique imposer leurs codes leurs normes l ensemble des citoyens m me ceux qui ne sont pas croyants L Etat ne conna t que des citoyens pas des croyants ou des incroyants Mais est ce que l Etat peut rester neutre et ind pendant face aux religions Est ce qu il n est pas oblig de tenir compte de la place des catholiques des protestants et des musulmans dans la soci t 2 L Etat a conna tre ne serait ce qu administrativement la place des religions mais il n a pas les reconna tre c est dire leur conf rer un statut privil gi
111. nt inh rentes finalement au repas dans tous les temps et toutes les cultures parce que le repas est un acte social qui distingue et qui r unit Le repas qui distingue on pense la discrimination sociale entre par exemple ceux qui mangent du pain blanc et ceux qui mangent du pain noir Je ne d velopperai pas ce point qui est bien connu Mais en tant qu historienne je tiens juste signaler un fait on trouvait rarement du pain blanc et du pain noir dans les boulangeries Elles offraient toute une gamme de pains toute une diversit qui correspondait cette diversit sociale au del de la bi partition bien tranch e A Avignon la R volution le pain majoritaire que l on vendait s appelait un pain Rousset il n tait pas compl tement blanc mais il y avait quand m me de la farine de froment il n tait pas compl tement noir non plus mais il y avait aussi de la farine de seigle C est un pain m diocre un pain m dian C est ce que mangeaient la plupart des habitants des villes On pense souvent que la discrimination ne concerne pas les repas collectifs largis On a ainsi souvent une image idyllique des repas largis comme les banquets et festins On y voit l galit de traitement pour tous et le partage du m me repas Or ce n est pas forc ment le cas sauf peut tre dans les banquets r publicains Pour les festins princiers les documents qui nous sont parvenus d montrent qu une hi r
112. ntes en 1598 Mais cet dit de tol rance n est qu une concession du roi Henri IV certains de ses sujets protestants POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE La tol rance plus largement c est un privil ge accord par un Etat une communaut particuli re Ce n est pas l affirmation d un droit gal et imprescriptible pour tous les citoyens Jaur s a d ailleurs d velopp cette id e au Congr s socialiste de 1910 Nous ne sommes pas le parti de la tol rance ce mot de tol rance Mirabeau lui m me avait raison de le consid rer comme une insulte pour la pens e des autres Nous sommes le parti du respect mutuel Je vous mets donc en garde contre la r duction que ce terme tol rance peut induire La la cit ce n est pas la simple reconnaissance du pluralisme religieux comme certains voudraient nous le faire croire En effet les p res de la loi de 1905 en particulier Ferdinand Buisson qui a dirig la commission parlementaire et Jaur s qui a pilot le travail d Aristide Briand et d autres socialistes membres de cette commission affirmaient que la la cit repose sur les deux principes intimement li s de la libert de conscience et de l galit de traitement entre toutes les convictions qu elles soient religieuses ou philosophiques Egalit de dignit entre les croyants et les incroyants entre les catholiques et les protestants mais aussi les agnostiques et le
113. nts culinaires incontestables La rive sud de la M diterran e nous donne d sormais un des plats le plus consomm en France le couscous L histoire des famines la crise de l Ancien R gime tout comme le si ge de la Commune de Paris ont t des moments d volution d adaptation de la nourriture En 1871 des livres ont t dit s Paris pour pr senter des recettes de gigots de chien r ti de civet de chat de pr paration base de rat ou encore de soupes l oignon sans oignons Evoquant la III R publique comment ne pas pointer la concomitance historique de l empire colonial dont le bilan contest et contestable fait toujours d bat avec celle des lois Jules Ferry qui d veloppent la m me poque l cole publique la que et obligatoire Ces lois sont un marqueur de notre R publique et depuis les politiques de l Education nationale sont souvent tr s discut es D s la fin du XIX si cle l histoire de l enseignement et celle de la cantine devenue restauration collective vont cheminer parall lement Victor Hugo s engagera directement en menant un essai pratique d am lioration imm diate du sort des enfants au point de vue de la double hygi ne sant physique et sant intellectuelle C est sous le Front Populaire que C cile Brunschvicg sous secr taire d Etat lancera la premi re grande enqu te nationale sur la question de la restauration sur le lieu de l cole C est
114. ociation internationale de ce qui est devenu la Convention sur les droits de l enfant donc je ne peux pas tre contre Ceci tant je me m fie beaucoup de l id ologie de l enfant roi L enfant roi c est un enfant qui est manipul par les uns ou par les autres Finalement c est souvent dans les Etats totalitaires que l on glorifie l enfant roi lib r de ses parents On assiste une utilisation de l enfant dans des conditions qui sont totalement contraires ses int r ts Il ne faut pas oublier que l ducation familiale condition qu elle ne soit pas un enfermement est souvent extr mement productive Les droits de l enfant c est tr s bien mais concr tement qu est ce que a signifie Ce n est pas l enfant qui utilise ses droits on utilise enfant Alors n oublions pas enfant roi peut tre mais ce n est pas lui qui gouverne adjointe au maire de La Courneuve et vice pr sidente du SIRESCO Je ne sais pas si c tait provocateur ou non mais je vous remercie de votre r ponse N est ce pas commencer c der aux pressions des familles ou des lobbyings de la sph re priv e des religions sur le service public que d accepter que des enfants viennent avec leur repas depuis chez eux A La Courneuve quand cela se fait nous l acceptons mais sur la base d une charte et d un protocole sanitaire de r gimes alimentaires prescrits par un m decin Ensuite il nous faut un frigo sp ci
115. olaire Directrice du p le qualit Pr sidente Adjointe responsable Restauration Intendance Scolaire Responsable des achats Membre titulaire Assistante logistique Membre titulaire Gestionnaire adjointe Directrice Di t ticienne Responsable du service Enfance Charg de relation avec les villes Chef de fabrication Directeur du p le exploitation Charg e de relation avec les villes Responsable d un site Interclasse Adjointe au Maire Responsable de site Charg e de communication Directeur G n ral Adjoint des Services Responsable Unit Restauration Di t ticienne Chef de cuisine Directrice G n rale Adjointe des Services Service finances Premier Adjoint au Maire Anthropologue du fait religieux Maire Conseiller G n ral Membre titulaire Adjointe secteur vie scolaire Responsable restauration scolaire Conseiller municipal Responsable de Restauration Direction commerciale Conseiller municipal et Pr sident du SII Personnel de restauration Centre de loisirs Moquet Conseiller municipal Directrice centre de loisirs Directeur Directrice G n rale Adjointe des Services Direction Restauration Municipale Responsable du service administratif et financier Chef de production Conseill re municipale Membre titulaire Pr sident Responsable de l Economat Adjointe au Maire Coordinatrice aux services g n raux Conseiller municipal d l gu l Education Responsable du conditionnement Directe
116. omage pour quilibrer tout cela sans engendrer de surco t adjoint au maire de Mitry Mory vice pr sident du SIRESCO D abord je voudrais remercier tous les intervenants leurs propos permettant de d passer certains clich s et posent de nouvelles questions Mitry Mory nous avons fait le choix de ne pas proposer de self service Non pas pour des raisons de co t on est une ville qui a peut tre plus de moyens que d autres mais pour des raisons ducatives Nous pensons qu il est plus int ressant que les enfants aient un plat qu ils partagent Mais cela rentre videmment en contradiction avec ce que vous pr conisez En ce sens le travail que vous avez dit collectif du PPDC est int ressant comme d marche mais il va falloir que l on regarde en fonction de la r alit locale mais aussi peut tre des soucis politiques de favoriser telle ou telle d marche ducative Je ne pense pas qu il y ait une solution miracle En tout tat de cause on ne peut pas rester sans r fl chir et sans rien faire c tait un des premiers aspects qui pour moi est essentiel Enfin je pense que le sentiment qui a t donn par le maire du Blanc Mesnil est bien r el Les collectivit s locales se sont structur es dans de grands syndicats o l on essaye de travailler mais dans les petites villes les villages c est plus compliqu Or il y a quand m me un moment donn une responsabilit pas
117. omination Le lib ralisme sauvage est en train de prendre le dessus sur les valeurs progressistes Dans la restauration dans les services publics territoriaux nous vivons cela de fa on tr s violente ll me semble que des extr mismes s expriment dans toutes les religions aujourd hui y compris dans les officines de l glise de Scientologie On impose dans le d bat public des faits politiques qui ne veulent pas dire leur nom qui sont relay s tant par l extr me droite que par le plus r actionnaire de la droite d aujourd hui Et dans la bataille id ologique que l on m ne depuis quelques ann es la gauche dans son ensemble a renonc mener ce d bat sur un certain nombre de questions la gauche la plus engag e dans la transformation sociale notamment Moi j entends des mots comme l galit des chances ou quit qui sont devenus d une banalit redoutable Je ne suis pas s re que ces expressions recouvrent pour tous de la m me signification En tout cas le d bat s est d plac et sort de la question des droits et de la lutte contre les injustices Nous avons besoin d en discuter et de travailler ensemble pour trouver des r ponses au quotidien parce que les revendications ne sont pas celles d extr mistes que la nourriture recouvre cela aussi Je pense que nous avons encore beaucoup travailler Nous posons des principes publiquement avec la volont de construire des chemins mai
118. on pour que l Union des organisations islamiques de France UOIF soit partie prenante au bureau du CFCM En cons quence les organisations msulmanes reconnues par l Etat sont divis es sur la question de la la cit L ancien pr sident et recteur de la mosqu e de Paris Dalil Boubakeur r p te que la la cit est une chance pour l Islam afin qu il s ouvre la modernit et rappelle son profond attachement la loi de 1905 Par contre la F d ration Nationale des Musulmans de France dont est issu l actuel Pr sident du CFCM Mohammed Moussaoui tout comme l Union des organisations musulmanes de France UOIF pr sid e par Fouad Alaoui vice Pr sident du CFCM demandent la r vision de la loi pour donner tous les cultes les m mes lois et les m mes garanties Fouad Alaoui n h site pas d clarer qu une loi qui date de 1905 parait inadapt e dans certains de ses aspects parce qu elle n a pas accompagn l volution consid rable de l islam de France ll estime surtout que la la cit met en question l essence m me de la foi etil entend pointer les contradictions et souligner les limites d une la cit dont il faudrait relativiser les pr tentions universelles x Au del du financement des mosqu es et de la facilitation de l exercice du POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE culte ces islamistes veulent faire admettre par la France certaines pratiques juridiques
119. on entretien Pr sident Gestionnaire Adjoint au Maire Coordinatrice d un secteur restauration Interclasse Pr sident Directeur Adjoint du Centre de Loisirs Conseiller municipal Directrice G n rale des Services Historien Directrice du projet sociaux ducatif Adjointe au Maire Directrice financi re Vice Pr sident Logistique Service Restauration Membre suppl ant Responsable des achats Directrice G n rale Adjointe des Services Vice pr sidente Adjointe au Maire Juriste Membre titulaire Chef de service Services g n raux 15 rue Victor Hugo 94200 Ivry sur Seine Tel 01 45 15 87 00 LES ACTES gt gt Directeur de publication 2000 Jean Charles Dionisi et Anna Duhamel gt gt Credit photo Les Actes son t l chargeables www siresco fr P Gg SIVURESC Pierrefitte seine
120. oncurrente la Cour de Cassation a estim que c tait une clause nulle parce que contraire l article 7 du pacte qui garantit le droit au travail Il y a l une grande bataille de principe qui d passe la question des r gimes alimentaires Il s agit d une question d obligations sociales qui ne doit pas se faire par des transferts de charges aux d pens des collectivit s territoriales sauf si on leur en donne les moyens c est ma premi re r ponse Sur l autre question des repas avec ou sans viande c est facile Nous pouvons aussi faire des repas sans porc comme Air France mais est ce que cela r sout le probl me 2 J ai peur que nous esquivions le probl me Les repas halal ou kasher ne sont pas seulement un probl me de viande Et par cons quent nous n aurons pas r gl le probl me Ind pendamment de cela il faut redire qu une telle mise en place serait extr mement difficile g rer parce que bureaucratiquement c est un travail de pr visibilit quasi impossible 94 o DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 JE SE NOURRIR DE LA BIVERSITE nn Jean Charles DIONISI Avant de passer la parole un nouvel intervenant j ajouterai que le 30 septembre a t publi un d cret suivi d un arr t qui pr cise que le plan alimentaire doit comprendre sur un rythme de 20 repas quatre repas avec de la viande rouge non hach e conseiller munici
121. ont Comment faire On ne discute certes pas de puissance puissance entre Etat et religion Mais les pouvoirs publics sont oblig s au minimum pour le respect de l ordre public d accorder ce que l on appelle en droit la petite reconnaissance administrative Les le 1905 environ des associations musulmanes sont d clar es sous le r gime d associations de type loi 1901 Elles ne sont pas toutes but non lucratif et elles ne sont pas toutes non plus exclusivement r serv es un culte Une cole o l on apprend l arabe par exemple ce n est pas une activit cultuelle de par la d finition du Conseil d Etat Elle peut donc esp rer obtenir en tant qu association culturelle une subvention de la municipalit ll aurait t pr f rable que l Education nationale permette largement l apprentissage de l arabe dans les coll ges et lyc es cela aurait t du plus grand int r t civique Sachez qu aujourd hui il n y a que deux postes d arabe mis au concours du CAPES et de l agr gation L encore on peut voir une discrimination dans le non traitement galit de tous les citoyens _______Jeannick LE LAGADEC _ conseill re municipale de Champigny sur Marne membre du Comit Syndical du SIRESCO Je voudrais revenir sur la notion de service public parce que nous sommes tous en charge de service public de restauration A Champigny nous organisons pour changer pour construi
122. oselle qui restent sous le r gime concordataire de 1802 Faut il vraiment s tonner si un tiers des filles voil es ont t recens es dans les trois d partements d Alsace Moselle depuis 1989 2 Et si les br lements de voitures ont commenc dans la nuit de No l 1989 dans des quartiers populaires de Strasbourg Troisi me remarque les relations diplomatiques entre la France et le Vatican ont t r tablies d s 1919 l union nationale a permis lors de la guerre de 1914 1918 la r conciliation entre catholiques et r publicains Mais c est en mati re scolaire que la la cit a le plus fermement recul d s 1940 sous le r gime de Vichy et surtout avec la loi Debr du 31 D cembre 1959 sans laquelle l enseignement confessionnel catholique 95 aurait p riclit si le principe adopt en 1886 fonds publics l cole publique fonds priv s l cole priv e avait t respect Le financement public des tablissements confessionnels sous contrat gardant leur caract re propre s avere de plus en plus un financement indirect de confessions religieuses contraire l article 2 de la loi de 1905 C est d ailleurs l abandon en 1984 du projet d tablissement d un service public unifi de l enseignement la que qui d clenche les offensives des anti la ques contre la loi de 1905 et suscite des mises en cause de la la cit D s lors ont fleuri les pith tes pour red finir la la cit
123. ous avons la certitude de l int r t cultiver les valeurs du vivre ensemble et de se nourrir de la diversit Ceci nous est apparu comme une vidence d s les premi res r unions de pr paration Si le questionnement du comment faire s exprime souvent nous sommes tous humbles sur les r ponses concr tes apporter De grandes interrogations sur le comment g rer traversent et interpellent notre activit quotidienne Nous pensons que pratiquer en la mati re la politique de l autruche n apporte aucune r ponse aux sollicitations fr quentes des familles utilisatrices du service public de restauration scolaire Pour le po te espagnol Antonio Machado le chemin c est la trace de tes pas il n y a pas de chemin le chemin se fait en marchant x Nous avons la volont de nous engager tracer le chemin faire ensemble ainsi qu contribuer d terminer des pratiques novatrices avec tous les citoyens dans le cadre de la vie de nos collectivit s locales La diversit des pratiques alimentaires s est d velopp e et largement complexifi e avec la richesse de la mixit des populations qui r sident dans nos villes Des cuisines du monde mergent et forment un in puisable kal idoscope moustillant tant l oeil que les papilles Preuve qu en gastronomie commencer par la restauration collective le go t a de l avenir Cette r alit est une v ritable richesse sociale et culturelle la
124. ouveau fait de soci t Ma tre Roland WEYL Prendre l initiative d organiser la pluralit des cuisines et des alimentations selon les religions serait encourager le ph nom ne Sans doute faut il avoir une alimentation unique tout en consid rant dans quelle mesure il convient d avoir une soupape de s ret au coup par coup pour les cas individuels qui peuvent poser probl me Nous sommes devant le choix d exclure ou non entre le public et le priv On peut satisfaire les besoins particuliers ou dire les familles n ont qu se soumettre ou s exclure d elles m mes Mais dans cette optique nous ne sommes plus dans le service public pour tous C est une interrogation constante et je ne vois pas de solution cela autre que la soupape de s ret dans le rapport public priv Cela revient donc non pas organiser le pluralisme alimentaire porte ouverte tous les d bordements mais tre pr t le cas ch ant r pondre aux questions r soudre des contradictions qui poseraient le probl me de l exclusion par l imposition d une r gle rigide C est la seule solution que j entrevois adjointe au maire de Gennevilliers et vice pr sidente du SYREC Je voudrais renvoyer quelques interrogations et remarques ce qui a t dit ce matin que j ai trouv particuli rement pertinent La R publique n a pas reconna tre mais elle a conna tre Je pense que tous nous ne pouvons
125. pal Ivry sur Seine J ai une r flexion sur la viande halal Il y a une trentaine d ann es quand j tais coll gien il y avait du porc qui tait servi dans les cantines scolaires Mes copains qui ne mangeaient pas de porc pouvaient manger autre chose et cela ne posait pas de probl me Ce probl me ne date donc pas d hier Mais la demande de produits halal elle est r cente Juridiquement est ce que ce serait l gal pour une collectivit publique de servir des repas halal sachant que comme l a rappel un intervenant cela peut subventionner des mosqu es ou des officines religieuses o Maitre Roland WEYL_ D s lors que la possibilit serait donn e tous je ne vois pas o serait l ill galit mais condition qu il y ait une galit de traitement pour toutes les convictions et toutes les religions vous voyez o cela peut mener Eug nie ESPALIER responsable d un centre de loisirs Gentilly Vous expliquez que l adaptabilit de la restauration collective doit se faire en fonction des convictions familiales J aimerais que vous m clairiez sur la place du droit de l enfant en tant qu individu et sur ce que dit la Convention internationale des droits de l enfant sur sa libert de pratique du culte et de pratique alimentaire o Maitre Roland WEYL Sur la question des droits de l enfant j apporterai deux remarques je suis de ceux qui ont particip la pr paration dans notre ass
126. pe Pie XII a d clar accepter la saine et l gitime la cit d finie par la juste s paration des pouvoirs spirituel et temporel Mais il continue condamner le la cisme id ologique d fini comme lt l hostilit la collaboration entre les pouvoirs civils et les confessions religieuses Plus r cemment en 1996 les v ques fran ais ont pris acte du caract re positif de la la cit non pas telle qu elle tait l origine anticl ricale et antireligieuse mais telle qu elle est devenue Le pape Jean Paul II dans sa derni re lettre aux v ques de France n h site pas affirmer que le principe de la cit s il est bien compris appartient aussi la doctrine sociale de l Eglise car celle ci suppose 4 une saine coop ration entre l Eglise et l Etat Il conclut l Etat la gestion des besoins mat riels et sociaux l Eglise la charge des besoins spirituels x surtout en ces temps de crise des valeurs et de crise d identit qui traversent les soci t modernes Plus que jamais s imposerait d apr s Jean Paul II Pe association de la dimension religieuse tous les domaines de la vie nationale et la cr ation d une instance de dialogue permanent au plus haut niveau en particulier sur les questions fondamentales comme l ducation la sant les recherches bio thiques Et Beno t XVI s est fait le champion de la la cit positive en entre
127. plus nous cacher derri re notre petit doigt Nous avons bien videmment un certain nombre de postures qui d embl e me semble t il doivent non seulement nous questionner mais nous mettre en situation de construire pour le maintien d un service public pour tous Je vais parler de la r flexion que nous tenons dans notre commune Gennevilliers est une ville populaire avec une population modeste En restauration scolaire lorsque nous proposons du porc nous offrons depuis des ann es une alternative Et s il n y a pas de pressions sur un service halal nous remarquons simplement que le nombre de tranches de viande qui passent la poubelle augmente Nous ne pouvons pas faire comme si cela n existait pas cela ne serait pas s rieux de notre part llest hors de question pour nous de mettre autour de la table le rabbin le pr tre et que sais je encore mais il est vraiment important de r fl chir de s emparer de la question et d changer avec les citoyens Nous avons mis en place une commission restauration o il y a galement des parents et nous allons largement moderniser notre syst me de production Les parents sont au c ur de ce projet et pour ma part je n ai pas de l gitimit pour savoir si un enfant six ans doit respecter des principes di t tiques Je ne peux pas de ma place d lue de la R publique dire il a six ans donc il peut attendre avant de respecter sa religion gt Nous sommes donc en tr
128. prenant sa croisade contre ce qu il l appelle la s cularisation des soci t s europ ennes La COMECE v ritable annexe du Vatican aupr s de la Commission de l Union europ enne Bruxelles a en effet pour but d orienter toute la l gislation communautaire thique comme sociale conomique comme culturelle dans le respect des normes d finis par l Eglise catholique Les protestants bien qu ils aient largement soutenu la s paration des Eglises et de l Etat en 1905 sont ceux qui la remettent le plus radicalement en cause aujourd hui Certains contestent depuis 1945 les articles 1 et 2 de la loi de 1905 car ils estiment que l exercice du culte est d fini de fa on trop troite Dans un rapport intitul Cultes quit et la cit remis au premier ministre Lionel Jospin en 2001 l Eglise r form e de France demande l extension de la notion de cultuel l enseignement c est dire aux coles aux cr ches aux aum neries et la cat ch se au culturel c est dire l dition de musique ou la presse l associatif aussi bien pour les mouvements de jeunesse que pour les maisons du troisi me ge Parce que les Eglises doivent trouver leur juste place dans la soci t civile entre l Etat et les citoyens car elles ont vocation et exp rience participer toutes les dimensions de la vie sociale Le pr sident de l ERF qui est devenu Pr sident de la Conf rence des Eglise
129. proches de ce matin taient inint ressantes bien au contraire mais voil un domaine que peut tre en tant que professionnels nous n avions pas totalement explor Nous tions plus sur les questions de la cit de comment faire concr tement 2 Mais la quadrature du cercle arrive vraiment lorsque des enfants arrivent avec leur panier repas Vous avez r pondu la probl matique qui consiste dire il ne faut pas obliger et il faut maintenir le service public pour tout le monde Nous avons r gl le probl me de la nature de l alimentation mais nous nous en sommes recr un nouveau avec la question qu est ce qu il y a dans les paniers repas Un coll gue a parl de la question de la s curit alimentaire mais il y a aussi la qualit nutritive il y a celui qui am nera ses l gumes biologiques par exemple mais est ce que ce sera suffisant remplir toutes les obligations alimentaires 2 Il y a aussi la quantit C est un peu le syst me anglo saxon o les enfants arrivent avec leurs Tupperware En tant que responsables locaux d un service public nous sommes devant un nouveau probl me offrir aux enfants des aliments tout fait acceptables et d gale qualit Votre mani re d aborder la question en termes de service public me fait penser que notre objectif premier en tout cas le mien est de garder tous les enfants ensemble l cole Aussi ma question principale est elle comment faire pour qu en France
130. r des rails Et je crois que ce que vous nous avez expliqu notamment sur le PPDC local n a de sens ou de validit que parce que vous posez un pr alable la n cessaire volution du service public pour s adapter ce qui bouge tr s vite sur notre territoire Vous nous dites comment aujourd hui on essaye d largir la norme universelle pour toutes nos populations et faire en sorte que toutes nos populations restent citoyennes et participent ce vivre ensemble je trouve cela assez formidable Cela va m obliger avec mes coll gues partager des r flexions pour changer de braquet et trouver des solutions qui ne soient pas celles que l on utilise aujourd hui savoir que le repas n est pas un temps obligatoire donc si a ne vous plait pas ne venez pas On ne dit pas non plus qu on va pouvoir satisfaire tout le monde mais en tous cas on est sur le chemin On doit pouvoir avancer avec l exigence qu a rappeler le maire du Blanc Mesnil retrouver un chemin vindicatif sur les moyens parce sur nos territoires avec les syndicats intercommunaux et avec les communes nous sommes en train d touffer avec tout ce qui nous tombe dessus cette absence de moyens ces transferts de charges notre perte d autonomie financi re alors que nous sommes en premi re ligne pour les demandes sociales qui explosent Tout cela se cumule 74 fo DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 S
131. r du poisson frais par contre le pauvre parisien tait condamn du hareng saur ou du poisson gai je viens d apprendre ce terme de M Paton et les harengs frais ou le hareng sal et des sardines sal es on ne les mangeait que par n cessit religieuse Aujourd hui le poisson a une tout autre valeur on le mange parce qu il est frais et parce qu on y prend du plaisir Donc le poisson a presque perdu toute connotation religieuse Bien entendu le porc d apr s ce que je comprends est au c ur des enjeux d aujourd hui POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE Madeleine FERRIERES _ En tout cas au d but c tait un signe de p nitence fallait se priver de chair c est a dire de viande c est pourquoi on a mang du poisson On devait aussi se priver du gras de cochon d ailleurs parce qu on cuisinait beaucoup au saindoux c est de l que vient l expression le gras En fait dans la religion chr tienne il n y a pas d interdit alimentaire et la question du poisson tait plus li e la n cessit de faire manger du poisson pour des raisons de sant car c tait d j un met de sant publique Je crois bien que c est le Vatican en 1949 qui a r gl la question en disant que ce n tait en rien une obligation religieuse y compris le vendredi conseill re municipale de Champigny sur Marne membre du Comit Syndical du SIRESCO Est ce que l on peut dir
132. ratiques sous l gide des quipes municipales Les syndicats organisateurs Initi es en 2010 par le SIRESCO les premi res Rencontres se sont tenues le 5 juin 2010 avec plus de 120 participants sur le th me De la terre l assiette de nouvelles id es faire germer de nouvelles pratiques cultiver Les actes ont t publi s et sont disponibles sur www siresco fr gt gt Pour les Rencontres de 2011 une d marche d association a t d velopp e gt gt Un groupe de pr paration regroupant des lus et des professionnels s est r uni 4 reprises pour d finir le th me le contenu et l organisation gt gt 8 syndicats intercommunaux de restauration collective repr sentant 29 villes de la r gion parisienne sont les co organisateurs Le SIDORESTO Gentilly Vitry sur Seine pr sidente Dominique tave Le SIPLARC Bondy Noisy le Sec pr sident Christophe Delporte Fontaine Le SIRESCO Arcueil Aubervilliers Bobigny Brou sur Chantereine Champigny sur Marne Fosses Ivry sur Seine La Courneuve La Queue en Brie Marly la Ville Mitry Mory Romainville Tremblay en France Villetaneuse pr sident Alain Platon Le SIREV Grigny Valenton pr sident Laurent P richon Le SIRM Bonneuil sur Marne Vigneux pr sident Marc Scemama Le SIVOM Stains Pierrefitte pr sident Michel Beaumale Le SIVURESC Le Blanc Mesnil Pantin pr sident Didier Mignot
133. re a galit avec les parents les professionnels en charge de la restauration ceux qui confectionnent les repas et ceux qui les servent mais aussi les animateurs qui vont tre en charge de l ducation autour de la cuisine des pairs comme le disait Mme Ferri res Si c est un temps d change c est aussi le moment pour nous de r affirmer des principes en tant qu lus de la R publique c est dire d en faire un temps d ducation en r affirmant que l cole de la R publique est un lieu ll me para t important de l affirmer aussi aupr s de ceux qui vont animer ces moments puisqu ils sont des fonctionnaires du service public Je voudrais savoir si dans la premi re d finition du service public dont vous parliez tout l heure en voquant Condorcet il y avait d j cette notion de neutralit et de respect de la la cit dans les premi res d finitions du service public OO Jean Paul SCOT _ Je vous remercie de cette question qui est tr s judicieuse Je commencerai par vous dire que Victor Hugo consid rait que l cole avait une triple fonction d mancipation Il estimait que le ma tre d cole devait permettre aux enfants de d couvrir qu ils devaient s manciper de leurs trois ma tres le p re de famille le pr tre et le ma tre d cole lui m me En ce qui concerne le service public Condorcet a esquiss peine cette notion en 1793 et les v ritables th ories juridiques et admin
134. re du pr sent guide des PAI Si selon les conditions locales cette prise en consid ration parait n cessaire aux repr sentants lus de la collectivit le crit re dont ils disposent est la compatibilit entre le cas particulier et l int r t g n ral L l ment essentiel de l int r t g n ral est le co t du repas Multiplier les menus particuliers ne doit pas entra ner d augmentation du co t pour l ensemble Ainsi est r sum e la contrainte pour l organisateur et pour le requ rant En parall le pendant 18 mois nous avons r alis un tat des lieux dans diff rentes entreprises et services publics sur quatre bassins d emplois 800 interviews qualitatives et individuelles ont t r alis es Nous avions pr par une grille d entretien ouverte et large Cependant la grande majorit des t moignages ont mis en avant des questionnements li s l islam D s qu il s agit de la gestion de l islam les professionnels h sitent pour savoir rep rer ce qui rel ve de la libert de culte et ce qui r v le d une instrumentalisation de l enfant Cela m ne deux sortes de dysfonctionnements un dysfonctionnement fr lant la discrimination d une part o l on oblige un jeune aller contre sa conscience mais aussi un laxisme d autre part c est dire que finalement on va accepter des dysfonctionnements de certains jeunes qu on n accepterait pas de la part des autres avec qu
135. rend beaucoup de choses vous tes tous en recherche et cette journ e nous fait du bien elle nous permet de balayer plein d id es re ues et de pouvoir cheminer et progresser dans nos r flexions m me si mon avis ce soir on ne sera pas au bout de tout cela D ailleurs je vous remercie de m avoir demand de faire une conclusion cela ne va pas tre facile D abord il y a l aspect social ce qui s est pass pour votre situation d velopp e ce que vous racontez sur la re fr quentation des cantines est un fait objectif mais j attire quand m me l attention sur la question sociale et sur le co t du repas Une exp rimentation est men e en ce moment par la R gion Je sais que le Val de Marne a fait de m me sur la mise en place du quotient familial pour l acc s aux cantines c est le cas au lyc e Jean Moulin au Blanc Mesnil partir du moment o le quotient familial a t instaur la fr quentation a t multipli e par trois Le co t du repas cette dimension sociale est important pour mesurer la fr quentation des cantines Je reviens sur un aspect qui peut avoir une incidence sur le co t du repas ce sont les moyens des collectivit s locales pour mettre en uvre les pistes de r flexion qui sont tout fait valables et int ressantes poser Je vais prendre l exemple de ma ville Le Blanc Mesnil Il y a 33 coles et pas de self Enfin plus exactement on en a deux qui tiennent l histo
136. rsels qui applique la loi tous les citoyens de la m me fa on de mani re mettre en uvre le principe de r ciprocit fondamental dans la question religieuse 4 n impose pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu on t impose gt S agissant de religion les droits et libert s peuvent rapidement se retrouver rig s en absolus sacr s qui s imposeraient tous ce qui va l encontre du respect de la libert individuelle de chacun C est un domaine o les interlocuteurs craignent d autant plus que des exemptions ou exceptions cessant d tre exceptionnelles n en viennent transformer structurellement les r gles du vivre ensemble Il s agissait pour nous non pas d adapter une norme une communaut mais de r fl chir ce que la norme pour tous incorpore tous les citoyens sans discriminer ceux qui ont d autres r f rences Ce qui sous tend le concept du PPDC consiste r fl chir sur ce qui rassemble ce qui se ressemble x plut t que de raisonner en terme de communaut s ou de particularit s Comme son nom l indique le Plus Petit D nominateur Commun cherche ce qui est commun aux uns et aux autres y compris ceux qui ont des r f rences diff rentes II fallait donc largir la norme commune pour qu elle incorpore la diversit en son sein L volution du traitement du handicap nous a aid e puisque c est le sujet de discrimination le plus ancien trait en Fran
137. s des fruits cuits Toute une offre extr mement diversifi e qui permettait de manger toute heure du jour D ailleurs du temps d Henri IV les Parisiens sont d structur s dans leur fa on de manger ils grignotent toute heure Aujourd hui on parle de la mac donaldisation de nos heures de repas et on voque ce grignotage intempestif comme l un des effet pervers de l am ricanisation sous entendant par l que nous tions avant des mangeurs tr s structur s avec trois repas en famille par jour Sans doute sauf que l historien quand il tudie les habitudes de consommation dans la longue dur e doit se demander si ces comportements sont vraiment une nouveaut ou sont un retour en arri re au temps o nous avions d j une street food qu on appelait l poque la cuisine des rues se nourrit pas de nutriments de lipides de mange tout aussi bien des symboles Madeleine Ferri res 16 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 17 POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE La seconde image que j ai apport e date d un bon si cle c est le c l bre dessin de Daumier que vous devez conna tre c est la caricature de la cantine qui date de 1845 o l on voit un surveillant peut tre le ma tre lui m me qui s adresse un l ve qui apparemment a l air de tordre la bouche devant le plat qu on lui pr sente et
138. s ne servent plus de viande en se servant des circulaires sur la viande folle ce qui discrimine tous ceux qui mangent de la viande D autres liminent le porc dans l espoir de d samorcer les revendications de viande halal ce qui discrimine toux ceux qui mangent du porc et ne d samorce rien du tout bien au contraire Quelques communes ont introduit de la viande halal ce qui a entra n une segmentation des l ves les musulmans se s parant des autres pour manger Des r flexions du type lt Ne touche pas mes tomates halal et va manger ton cochon gt fusaient dans certaines cantines Enfin il arrivait que la libert de conscience des musulmans qui voulaient continuer manger de la viande classique soit entrav e car ils subissaient des pressions de la part de coreligionnaires plus stricts Rajoutons qu il y a peu de demandes de viande casher car la plupart des juifs pratiquants se sont organis s et regroup s en coles priv s C est important d avoir ce pan de l histoire en t te pour r fl chir au r f rentiel Voulons nous pousser tous ceux qui ne sont pas dans la norme habituelle s organiser entre eux partir de tous ces l ments nous avons construit le concept du PPDC Plus Petit D nominateur Commun que nous essayons de mettre en application en l adaptant aux diff rents contextes Pour le construire nous nous sommes int ress es certains traits du proc
139. s ath es Jaur s disait encore La cit et d mocratie sont synonymes x Parce qu elle suppose l galit effective des droits de tous la d mocratie repose sur l gale dignit des personnes humaines appel es aux m mes droits et invit es un respect r ciproque Elle doit pour cela agir sans aucune intervention dogmatique et surnaturelle par les seules lumi res de la conscience et de la science Dans aucun acte de la vie civile sociale ou politique la d mocratie ne fait intervenir l galement la question religieuse La cit et d mocratie sont identiques L Humanit 15 ao t1904 Si les premiers principes de la la cit sont la libert de conscience et l galit de toutes les options spirituelles on peut dire aussi que la s paration entre les Eglises et l Etat est un troisi me principe de la la cit la fran aise Comprenons bien cette notion de s paration qui est aujourd hui attaqu e de front sous l Ancien R gime le pouvoir De la libert de conscience d coule aussi bien le droit de croire que de ne pas croire d avoir une religion o de faire acte de raison Jean Paul Scot spirituel de l Eglise et le pouvoir temporel des rois taient autonomes et distincts mais ils n taient pas s par s parce qu ils visaient l un comme l autre au m me but conduire au salut ternel tous les sujets Louis XIV avait des devoirs religieux envers ses s
140. s avec un dominicain bien connu pour ses opinions conservatrices D s la pr face de ce livre il dit que la question sociale a t trop importante dans l histoire fran aise et qu elle a oblit r la question spirituelle le droit l esp rance qu il considere comme le premier des droits II convient de rappeler que l esp rance la foi et la charit taient les trois valeurs de l Ancien R gime Nicolas Sarkozy d veloppait aussi la th se selon laquelle la R publique ne permet pas de faire la diff rence entre le bien et le mal Tout ce que la R publique conna t c est la loi ce qui est permis ce qui est interdit C est seulement la religion dit il qui peut apporter des principes la morale individuelle et civique Nous avons affaire un pr sident de la R publique qui au plan philosophique comme politique est profond ment antila que 42 43 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 M me s il a nuanc certains de ses propos par la suite il a longtemps t inspir par sa secr taire de cabinet Emmanuelle Mignon connue pour ses engagements dans les mouvements chr tiens fondamentalistes Cependant il faut bien remarquer qu aujourd hui les attaques contre la la cit ne se font plus de mani re frontale comme elles se faisaient entre 1989 et 2002 quand certains r clamaient carr ment la r vision de la loi ou du moins le toilettage de
141. s boulangers parisiens en utilisant la levure de bi re Au d part il y avait beaucoup de m fiance contre cette levure de bi re on ne connaissait que le pain au levain le pain de campagne qui se rassit difficilement Le pain la levure de bi re n utilise qu un tiers du temps de p trissage Ce p trissage se faisait la main donc a conomise de la fatigue du boulanger m me si la fatigue du boulanger est tr s bonne pour le pain parce qu il p trit torse nu dans la chaleur du fournil il est en sueur et la sueur tombe dans le pain donc a sale le pain ce qui est tres bien puisqu on ne salait g n ralement pas le bon pain de Paris que l on fait avec de la farine de froment ll est fait avec de la levure de bi re il leve beaucoup plus il a une mie souple et a r e C est ce moment que l on va cr er la baguette parisienne au lieu de faire une miche ronde on va lui donner sa forme allong e Donc ce pain sans sel la levure de bi re bien lev e c est le pain qui accompagne une volution de la cuisine o l on fait de plus en plus de plats en sauce et ce pain est un pain pour le jus qui va permettre de bien saucer les plats et fonds de plats Avant on avait des plats beaucoup plus consistants et peut tre moins de plats en sauce ou avec des sauces plus r duites Tout cela nous m ne la brioche de Marie Antoinette elle mange de la brioche mais le peuple de Paris ce moment l pour qui
142. s f tes religieuses Ainsi le lundi de P ques et le lundi de Pentec te qui ne sont pas des jours de f tes religieuses ont t institu s par le gouvernement Ferry pour permettre tous les citoyens croyants ou incroyants de mieux profiter de ces f tes au d part religieuses Voil pourquoi apr s avoir r publicanis pendant toute une g n ration les jeunes Fran ais les r publicains ont t conduit proclamer la s paration des Eglises et de l Etat qu ils avaient longtemps ajourn e Apr s l adoption de la loi des associations en 1901 ils le firent par la loi du 9 d cembre 1905 la suite de la d gradation des rapports entre la R publique et le Vatican domin par un fort courant int griste 30 Sl DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 ll ne faudrait pas cependant faire un contresens il ne faudrait pas assimiler l anticl ricalisme et la la cit Les anticl ricaux furent certes nombreux mener campagne contre une papaut qui condamnait toutes les formes de vie moderne et contre le courant catholique appel l poque int graliste qui refusait les lois de la R publique mais ces r publicains la ques se d claraient respectueux de la libert de conscience condition de la libert de religion comme de la libert de ne pas croire Car la la cit ce n est pas l hostilit la religion L anticl ricalisme n est pas non plus l
143. s il faudra d autres moments de r flexion pour creuser toutes ces notions Pour le moment au SYREC nous n en sommes pas encore la production des repas pour tout le monde et je ne me vois pas aujourd hui en train de discuter ou de n gocier sur la valeur des repas dans la restauration municipale On sent bien que les difficult s sont autant sinon plus du c t des animateurs que des familles un I Je vous propose s il n y a pas d autre demande Jean Charles DIONI d intervention de convenir que le propos de Nicole Am dro soit notre conclusion pour ce matin Merci Mme Ferri res et M Scot pour leurs interventions DANS E es merci aussi aux intervenants 46 4 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 APRES MIDI Service public l assiette en commun SE NOU DE LA DIVERSIT te sa vie d avc colonialistes aucoup t ET SE NOURRIR DE LA DIVERSIT it que premier vice sident de l AS ociation rationale des juristes mocrates lla consacr at ense de militants ques syndicaux lla ravaill les questions des tes Lui aussi a un certain nombre s comme pat le Une robe po ent AU MENUS DES COLES LA NOTION DE SERVICE PUBLIC ET LA LAICITE avocat Ce que j ai entendu ce matin m a impressionn et inhib au point qu
144. s le vin ce ne sont pas les recettes c est encore moins les chefs de cuisine ce que l on a class comme patrimoine immat riel de l humanit c est un ensemble de traits culturels sp cifiques de notre culture alimentaire tout ce que nous associons la table toutes les autres nourritures le plaisir de table la convivialit le partage de nourriture le partage de paroles aussi Voil ce que je peux vous dire en tant qu historienne je ne sais pas si les faits du pass peuvent entrer en r sonnance avec les enjeux d aujourd hui Je pense que les enjeux d aujourd hui pr sentent beaucoup d aspects in dits Comment contribuer une pacification des relations au sein des coles qui passerait et c est tr s important par le restaurant scolaire En tant que citoyenne je sais que c est un sujet tr s important mais je n ai aucune piste vous proposer et finalement c est beaucoup plus facile de proph tiser le pass que de pr parer l avenir Ze aS Interventions de la salle POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE Jean Charles DIONISI Merci pour cet expos qui nous pr sente des l ments de connaissances utiles et aussi parce que a r veille chez nous des souvenirs d enfance parce que les expressions les images et les citations tr s p dagogiques nous renvoient ce que l on a v cu Le moment est venu des premi res questions et donc j invite les personnes qui le souhaiteraie
145. s questions La premi re concerne les d partements dans lesquels n est pas appliqu e la loi de 1905 et je voudrais savoir pourquoi ce n est pas un sujet politique J coute des d bats politiques et ce n est jamais voqu alors qu il s agit tout de m me d une discrimination de territoire Ma deuxi me question est la suivante est ce qu il existe dans les textes constitutionnels et dans la l gislation un article qui emp cherait un chanoine de Latran ou un futur ex pr sident de la R publique de dire que jamais l instituteur ne remplacera le cur Ces paroles ont choqu dans le monde enseignant Enfin derni re question plus en rapport avec ce qui nous int resse directement la restauration collective j aimerai savoir depuis quand date les demandes de viande halal dans la restauration Est ce r cent Je suis enseignant depuis longtemps et c est quelque chose qui n existait pas du tout Cette demande cette exigence parfois est elle simplement un signe de reconnaissance de la communaut musulmane ou est ce que c est quelque chose qui aurait t t l guid ou t l command par une hi rarchie religieuse POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE OOO Jean Paul SCOT Je vais chercher vous r pondre la Constitution de la France a int gr la la cit dans l article premier de la Constitution de 1946 reprise par la Constitution de 1958 savoir que la France est une R publique indi
146. s r form es europ ennes un puissant lobby aupr s de la Commission de Bruxelles va jusqu dire que si un Etat ne reconnait pas les libert s des Eglises soit la libert d enseigner d entreprendre de commercer etc il ne reconnait pas pleinement la libert de religion Quelle est la position des musulmans de France face la la cit Il faudrait que je dise pour tre respectueux l gard de ces dits musulmans et de la sociologie les 34 35 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 personnes issues de l immigration ou n es en France de parents migr s venant du Maghreb ou du Mashreq Je m excuse par avance de ce raccourci si discriminant Les musulmans de France sont divis s par rapport la loi de 1905 et la la cit et cela d autant plus que la cr ation du Conseil Fran ais du Culte Musulman CFCM par Nicolas Sarkozy alors Ministre de l int rieur s est faite dans des conditions tr s laxistes En 1808 avant d organiser le culte isra lite Napol on a exig que tous les repr sentants des communaut s juives s engagent signer un texte reconnaissant que la religion juive ordonne dans les affaires civiles et politiques de placer les lois de l Etat au dessus des lois religieuses Par contre en 2005 le gouvernement Raffarin a simplement demand le respect de la Constitution Fran aise Et Nicolas Sarkozy a fait pressi
147. seulement en termes financiers mais en termes techniques et l gaux II y a aussi un travail politique faire pour avancer dans ces aspects l Le politique a aussi ses responsabilit s et je pense que ce n est pas qu une question de mise en uvre du PPDC mais aussi le probl me soulev par Monsieur Weyl de l interconnexion entre la sph re publique et la sph re priv e dans le cadre d un service public qui est un peu la quadrature du cercle gt Dounia BOUZAR Quand j interviens je demande chaque fois un groupe de travail compos de gens qui sont des places diff rentes parce que chaque solution se trouve selon la culture de la ville l histoire de la ville les gens qui la composent Le PPDC n est pas le m me Lyon Paris et en Seine Saint Denis Chacun a trouver son processus de PPDC et son PPDC lui m me c est une r alit Marie Th r se HUBERT adjointe au maire de Villepinte d l gu e la petite enfance et l enfance Comment s applique la restauration scolaire aux membres de la petite enfance Est ce qu on y met les m mes valeurs les m mes paroles Les parents sont les m mes et ont les m mes demandes au niveau de la viande ou de son absence au repas et moi j ai quelques inqui tudes par rapport aux normes alimentaires qu on doit donner aux enfants pour couvrir leurs besoins en respectant les demandes des parents j ai beaucoup de mal les concevoir gt Dounia
148. sir de table la convivialit le partage de nourriture le partage de paroles aussi Madeleine Ferri res Mais surtout ce qui discrimine c est la r gle religieuse La fonction de la r gle religieuse est de cr er une communaut Elle est l pour viter le m lange pour sauvegarder une identit collective Elle dit au fid le si un Autre t invite m me s il est bienveillant ton gard tu ne peux pas manger exactement ce qu il mange tu ne peux pas manger dans la vaisselle dont il se sert Ou alors tu prends le risque d tre en infraction par rapport des r gles La fonction de la r gle religieuse est de rappeler constamment dans le quotidien l importance de la communaut laquelle on appartient C est un r gime identitaire avec une exception pour le christianisme qui de ce point de vue la parait comme une religion tr s peu religieuse x puisque les notions de pur et d impur sont vacu es L historienne que je suis a t elle vu des situations o ce probl me de coexistence de communaut s religieuses autour d une m me table se posaient Non parce que les soci t s que j tudie sont des soci t s homog nes et m me s il y a des communaut s juives dans la France d autrefois je n ai pas de cas o l on posait directement le probl me du manger ensemble Mais j ai vu le revers de la m daille c est dire comment ce que mange l Autre sert le d finir et finale
149. sociales privil gi es les femmes ont toujours travaill et plus la ville est grande moins elles peuvent rentrer chez elles midi Ensuite vient la question du logement Elle s est toujours pos e autrefois de fa on encore plus accrue qu aujourd hui Le logement d une famille parisienne type dans les ann es 1780 c tait une ou deux pi ces La cuisine tant la chemin e car ce n tait pas un deux pi ces cuisine mais un deux pi ces tout compris Et encore dans un cas sur deux il n y avait m me pas de chemin e Les familles devaient se contenter d un r chaud d un bras ro qui la fois r chauffait l appartement et permettait de faire cuire un frichti que le plus souvent on ne pr pare pas la maison que l on a achet ailleurs et que l on met simplement r chauffer ce que nous faisons aujourd hui avec le micro ondes Le pr t manger permettait aussi d conomiser le bois le charbon de bois l nergie qui tait tr s ch re l poque Les Parisiens utilisaient beaucoup le pr t manger pour se restaurer l ext rieur ou en l apportant chez eux Pour r pondre cette demande sociale norme il y avait une offre extr mement diversifi e Avec en ville tous ces tablissements que l on rencontrait tavernes auberges cabarets et puis aussi une offre ambulante l instar de ce que l on peut voir sur cette image qui repr sente deux jeunes enfants dans le Paris sous
150. st neutre donc ses services publics et ses personnels aussi de fa on ne pas influencer les personnes qui ont affaire lui ou l amener avoir un parti pris sur celles ci I n y a donc aucun d bat sur la gestion de la diversit religieuse des salari s de la fonction publique A fortiori s il s occupe de jeunes en voie de socialisation aucun signe ne doit trahir l ventuelle appartenance religieuse du fonctionnaire car cela pourrait influencer la conscience de ceux dont il a la charge De la m me fa on le fonctionnaire n a pas porter d appr ciation sur la religion d un citoyen sauf si ce dernier entrave l ordre public notamment par du pros lytisme qui ne respecterait pas la libert de conscience des autres Pour garantir cette libert de conscience et de culte tous les citoyens les fondateurs de la loi de 1905 n ont pas h sit cr er une exception au principe fondateur de la loi elle m me de s paration de l Etat et des religions puisqu ils vont jusqu pr voir la mise en place d aum neries pour les citoyens priv s de libert financ es par les services publics C est le deuxi me alin a de l article 2 qui pr cise que ceux qui sont en prison malades sous les drapeaux ou en pension peuvent tre pris en charge par les services publics concern s afin que leur libert de culte soit pr serv e La libert de conviction croire ou ne pas croire fait partie des lib
151. t la que est utilis pour r sumer les philosophies les conceptions du monde les positionnements personnels voir collectifs qui se dispensent d un recours une transcendance est la que celui qui pense agit se comporte sans recours un au del La deuxi me utilisation du mot la que se rapporte l ensemble des textes constitutionnels et juridiques qui organisent en France les rapports entre l Etat et les glises et la philosophie politique qui les anime C est en ce sens que je l utilise La confusion entre les deux registres id ologique et l gal est souvent faite il n y a pas loin de penser que ceux qui d fendent la la cit sont exclusivement ceux qui appartiennent ces philosophies la ques Or la philosophie politique qui sous tend les textes constitutionnels de la la cit ne fait pas de diff rence entre un agnostique un ath e un catholique un protestant un musulman Le recours ou non une transcendance rel ve de la libert de conscience assur e par la la cit La la cit n est pas une id ologie c est un syst me juridique instaur pour que nous puissions tous ensemble avoir un destin commun avec nos identit s multiples vari es qui peuvent d ailleurs voluer Je peux croire je peux croire en ce que je veux je peux ne pas croire La la cit est institu e aussi pour qu il n y ait plus jamais de morale unique Pour qu aucune philosophie ne do
152. t aujourd hui sans religion dont 34 d ath es il y a quasiment plus d ath es aujourd hui que de croyants Il n y a aujourd hui qu un petit quart des catholiques qui pratiquent en groupe leur culte m me si beaucoup se disent catholiques sans pratiquer Comment expliquer ce ph nom ne d assimilation des musulmans de plus en plus l identit religieuse 2 La dynamique de l Islam s explique d abord par la d mographie tr s faible contraception f condit tr s forte jeunesse de l ge du mariage recul des mariages mixtes mais a s explique aussi par la g ographie urbaine aujourd hui les deux tiers des musulmans vivent dans des villes de plus de 200 000 habitants Et par exemple en Seine Saint Denis l Islam est la premi re religion du d partement Clichy sous Bois les deux tiers des habitants sont plus ou moins de culture ou de religion musulmane Si on ne peut pas parler d islamisation de la France encore faut il se poser la question de l islamisation de la question religieuse dans un certain nombre de territoires Faut il donc se polariser sur la question religieuse Certainement pas sugg rent certains sociologues en particulier G rard Mauger qui pr f re poser la question comment certaines banlieues rouges sont elles devenues des quartiers sensibles Passons sur les processus socio conomiques il faut mettre POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE en cause les mutations des
153. t que la Cour supr me a d fini le sens donn la libert de religion C est une conception personnelle et subjective de la libert de religion qui a t retenue Le demandeur qui invoque cette libert n est pas tenu de prouver l existence de quelque obligation exigence ou pr cepte religieux objectif Il doit simplement d montrer que le geste qu il souhaite accomplir rev t pour lui un caract re religieux ou spirituel Cette posture nous semble fondamentale pour prot ger la libert de penser individuelle des croyants l int rieur m me des mouvements religieux diversifi s ainsi que le principe de neutralit de l Etat La prise de conscience que les normes institutionnelles sont le produit d une histoire Les normes institutionnelles pr sent es comme universelles jour ch m vacances nourriture etc sont le produit d une histoire souvent crites par des groupes politiquement et historiquement dominants hommes blancs h t rosexuels classe moyenne issus de l histoire catholique Puisque ces normes sont le produit d une histoire elles ne sont pas a neutres ce qui veut dire que le syst me juridique tatique n incarne pas forc ment et automatiquement des normes universelles m me si l objectif qu elles poursuivent est universel Il semble important de reconna tre que la plupart des normes actuelles sont issues de l histoire chr tienne afin de prendre conscience de leur
154. t sans financement on ne parviendra pas mettre en place toutes les bonnes id es 70 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 al El SE NOURRIR DE LA DIVERSITE o Dounia BOUZAR Je suis tout fait d accord avec vous mais je suis aussi pragmatique En attendant que vous ayez les moyens et que a change au niveau national que faire Parce que les familles v g tariennes ou musulmanes lorsqu on les interviews disent leur souffrance intime Les enfants sont pris entre deux adultes de r f rence l infirmi re la dame de la cantine ou la ma tresse et le p re et la m re ll entend des injonctions contradictoires mange cette viande l cole et si tu manges du porc tu vas bruler enfer ou pour les v g tariens si tu manges de la viande tu es un criminel la maison cela de quoi perturber pendant longtemps Donc le jour o la cantine propose une c te de porc ou un steack mettez un gros morceau de fromage comme a les enfants mangeront le pain avec leur fromage a leur fera des prot ines s ils laissent la viande ou bien pensez mettre des ufs et du poisson au moins deux fois par semaine et multipliez les entr es Concevez syst matiquement des entr es avec les nutritionnistes en attendant d avoir de l argent vous pouvez leur demander de r fl chir comment avec le m me argent on peut mettre des ufs durs des l gumineuses ou du fr
155. tence du service public Le repas y est pris en commun il constitue un moment de nutrition et de sant d change et de relation sociale d ducation et de culture de convivialit et de d tente Alors comment faire pour conjuguer le singulier et le pluriel distinguer la sph re priv e et la sph re publique comment vivre s par ment l espace priv et l espace public Ce sont des d bats des enjeux de choix de soci t de libert et de respect de celle ci Le principe de libert de conscience le principe de la cit et la neutralit des services publics s appliquent tout la fois au service public de restauration collective Le respect de la diversit la la cit ne sont ils pas avec l galit de traitement des usagers les garants du vivre ensemble la restauration collective Les fonctions sociales ducatives nutritionnelles et de sant fondent les politiques locales de solidarit s elles produisent des prestations quotidiennes pour l ensemble des familles Elles s inscrivent dans les politiques de formation vivre en commun la ville vivre l galit des citoyens la table de la restauration municipale les convives ne peuvent ils pas vivre ces moments de plaisir table Ne peuvent ils pas aussi dans une relation respectueuse et riche de connaissance de l autre et en convivialit nourrir la culture de paix Le sens et la d marche des Rencontres de la restauration collective on ue
156. tre ath e et non la que si l on veut imposer au reste du monde son ath isme comme seul mode de pens e Croire ou ne pas croire ne procure aucune garantie de la cit En non ant que l Etat ne reconna t aucun culte il en d coule l galit de traitement de tous les cultes Lorsque certains pr dicateurs musulmans reprochent la la cit son intol rance ils oublient que sans elle les citoyens musulmans n auraient pas les m mes droits que les autres puisque la France est de tradition majoritairement catholique La la cit constitue le socle r publicain qui permet de rattraper le retard historique de l implantation de cette religion et de lutter contre les discriminations religieuses C est aussi pour cette raison qu il est ridicule de comparer le traitement des non musulmans dans les pays islamiques avec la gestion de l islam en France Sans la cit le culte dominant finit toujours par faire la loi d une mani re ou d une autre Les lus et les professionnels de la jeunesse connaissent l importance du partage d un repas en terme de lien social manger ensemble pour faire soci t ensemble ce qui est plus exigeant que le simple vivre ensemble Dans cet objectif l inclusion doit toujours pr valoir sur l exclusion condition que cela ne provoque pas de segmentation entre les uns et les autres Mais la diversit alimentaire est aussi l occasion pour les professionnels d duquer chaque
157. ts et un grand merci tous les agents publics nos collaborateurs qui ont travaill au succ s de cette journ e quels que soient les syndicats mentionn s Peut tre une mention sp ciale quand m me au SIRESCO et l ensemble des personnes qui ont permis de passer cette journ e Nous avons abord ces questions avec respect et je vais conclure par une citation de Rosa Luxemburg La libert est toujours au moins la libert de celui qui pense autrement c est une belle phrase qui nous permet de conclure en beaut cette journ e 78 79 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 gt gt gt Liste des participants AGOSTINI ALLOUACHE AMEDRO ARAB ATLAN AUBRY AUDIN BAGAYOKO BAILLAIS BENABDALLAH BENFERHAT BENNACER BERICHEL BEY BIAVA BLANCHARD BOIREAU BOISSEAU BORI BOUGAHAM BOUGEARD BOULE BOUNOUAR BOURASSEAU BOURDON BOURETTE BOURGEOIS BOUYSSOU BOUZAR BREUILLER CALSAT CAROUX CATALAN CHAMBON CHARLES CHAUVIN CHENE CHEVALIER CHIROUSE CILLY CLAUDE CORBANI DANIEL DEFFAND DEKNUYT DELMAS DELPORTE FONTAINE DESCAMPS DESMOND DETRY DEVEAUX DHERIN DIONISI DUBOE Richard Naciba Nicole C line Henri Martine Dj mila Gnam C line Adeline Sarra Farida Patrick Patrick Martine Guy C line Catherine Danielle Naima Magali Christian Abdel Am lie Fabrice Estelle Nadine Philippe Dounia Daniel Patrice Fabienne Fr d ric Cat
158. ue le choix possible d un repas suppl mentaire avec ufs ou poisson qui a l avantage de permettre tous les enfants de manger ensemble la m me table et de ne pas introduire de r f rence religieuse dans l espace public tout en respectant les diff rences de chacun I n y a donc pas de traitement sp cifique pour une partie de la population mais un simple largissement de la norme commune qui incorporerait r guli rement en son sein poissons et ufs en plus de la viande et du porc de fa on perdre son caract re discriminatoire Il a t mis en avant l exemple de Lyon qui partir d une m thodologie la que a cr un dispositif pr curseur L instauration des repas complets sans viande dans les cantines de la Ville a incontestablement t un succ s Depuis plus de 2 000 demi pensionnaires qui avaient d sert la cantine y sont revenus Le dispositif a fait cole inspire d autres d marches similaires et a t pr sent l Association des Maires de France Le processus de cet exemple pr curseur sera pr sent en d tails dans le prochain Guide aux lus publi aux ditions Jean Jaur s par le groupe parlementaire socialiste d but d cembre En conclusion j insisterai sur le fait que l utilisation du PPDC permet de rechercher des solutions structurelles et de d passer les solutions ponctuelles souvent prises dans l urgence d un rapport de force Il s agit de privi
159. ui quand un Fran ais va en Afrique ou en Chine o il y a toute cette offre alimentaire si diversifi e dans les bazars et les march s il a l impression que la cuisine des rues est une exception culturelle chinoise ou africaine parce que nous n en avons plus chez nous Mais avant en France il y en avait galement et il y a eu la disparition de cette cuisine de rue au profit d un mod le qui s impose qui est le mod le de la restauration collective Dans notre mod le soci tal on a toujours pens m me si les enfants tordent la bouche que la restauration collective tait meilleure Pour collective et a toujours t le lieu par excellence apprendre vivre Madeleine Ferri res quelles raisons Evacuons vite la question de l hygi ne alimentaire Le petit p t a toujours excit la m fiance des parents de quoi est fait ce p t cette farce II s agit d une des peurs alimentaires r currentes au sujet de ces nourritures de rue surtout quand la viande est hach e Ces peurs sont m me parfois mises en chansons comme dans La M re Michel qui a perdu son chat La m re Michel cherche Moumoute son chat partout Finalement ce chat est chez le P re Lustucru le r tisseur au bout de la rue D s lors est ce que Moumoute ne va pas se retrouver dans le petit p t que l on vend au coin de la rue Il y a toujours eu ces peurs accol es la nourriture de rue Des peurs qui selon moi tai
160. ujets et en tait responsable devant Dieu et l Eglise l autonomie n est donc pas synonyme de la s paration des Eglises et de l Etat qui est l aboutissement de la la cit en France La question est d autant plus importante qu il y a aujourd hui plusieurs types de s paration entre Eglises et Etat dans le monde Certains nous disent acceptez la s paration l am ricaine puisqu un mur de s paration selon la formule d Hamilton est tabli entre l Etat f d ral et les diverses religions Certes le premier amendement de la Constitution am ricaine d clare que le Congr s ne proclamera pas de religion nationale ni ne pers cutera une religion Mais s il y a s paration stricte aux Etats Unis entre l Etat et les multiples Eglises il n y a pas s paration entre la religion et l Etat car comme le disait un juriste am ricain du XIX si cle a le christianisme est le plus petit commun d nominateur de notre nation Aux Pays Bas et en Belgique est appliqu e la formule l Eglise libre dans l tat libre x depuis 1931 Il s agit en fait d une fausse s paration En effet l Etat belge ou n erlandais et c est la m me chose pour l Etat allemand aujourd hui conc de une partie de l espace public des religions pour qu elles exercent des missions de service public par exemple en Belgique la majorit des coles primaires et la moiti des h pitaux sont conc d s aux Eglises et l Etat
161. ur G n ral des Services Membre titulaire DUHAMEL DUPUY RAFFY EMERAUD ESPITALIER ETAVE FAVARD FAVE FERRIERES FLETY FUCHS FUENTES GAILLARD GARNIER GIBERT GINGUENE GOUX GRENET GRIMLER GRINFELD HAENN HARZO HELGOUALCH HENRY HUBERT Anna Christiane Fran oise Eug nie Dominique Solenn Fran oise Madeleine Serge Sylvie Patrick Laurent Daniel Martine Christine Herv Odile Bernard Bernard Danielle Chantal Marie Anne Martine Marie Th r se JACQUES ANDR COQUIN Marie Jos JALIBERT JEONG JOUBERT KABA KASMI KETFI KIM LABORIE LACHAUD LAFONT LAGARDE LAIDI LAPLANCHE LE BAILLY LE BARS LE BRIAND LEGRAND HAMON LE LAGADEC LE MAITRE LE POULAIN LE SAEC LEDAGUENEL LEDUEY LEMAIRE LENDER LEONTE LEONTE LEROYER LHRAR MACAIGNE Sylvie Saenal Laurent Taliby Julie Francine Jinhee Laurence Pascal Sidney Thierry Malika S bastien Daniele Alain Yveline C line Jeannick Francoise Jean Gilles Bruno Brigitte Christian Fabien Maryl ne Jean Fran ois Laurence Isabelle Daniel Sandrine Siresco Mairie Mairie Mairie Sidoresto Mairie Siresco Intervenante Siresco Mairie Sivom Stains Pierrefitte Mairie Siresco Sidoresto Siresco Mairie Mairie Sirev Mairie Siresco Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie Siresco Cidefe Mairie Mairie Mairie Siresco Cidefe Mairie GAB 65 Mairie Mairie Mairie Mairie CNFPT Sivuresc Mairie Vethyqua Siresco Siplarc Sirev
162. ur r pondre au besoin social de consommation de 12 millions de repas par an sur plus de 400 lieux de restauration collective Nous animons conjointement des groupes de r flexion suite aux premi res rencontres de la restauration qui se sont tenues ici m me en juin 2010 sur le theme De la terre l assiette gt une interrogation sur comment les villes d lle de France peuvent promouvoir une alimentation respectueuse de la plan te et des humains au moyen de circuits plus courts possibles en respect de la saisonnalit L action est bien engag e sur ce terrain elle sera de moyen et long termes Quoiqu il en soit elle sera durable Pour ces deuxi mes Rencontres le travail accompli par le groupe de pr paration est une belle d monstration de la capacit du service public uvrer ensemble Je tiens saluer la disponibilit des nombreux lus plus de seize lus qui se sont investis tout au long des diff rentes r unions pr paratoires pour d terminer le contenu convenir de la forme et du d roulement de cette dition Naturellement les quipes professionnelles issues de nos syndicats ont largement contribu cette pr paration Nous sommes aussi accompagn s par des partenaires en communication et de presse ainsi que par un organisme agr de formation des lus le CIDEFE qui nous a sollicit pour participer cette journ e et cela nous a fait plaisir que nous soyons reconnus sur ce terrain Per
163. us dans l obligation de respecter la lettre sept ou huit ans une religion quelle qu elle soit Il faut rappeler aussi que la restauration est un service public libre et non obligatoire et qu il est important pour la r ussite scolaire qu il rassemble la large majorit des enfants partir de ce d bat citoyen o les lus ont un r le important jouer J ajoute qu il faut une formation aupr s des personnels parce que la plus grande difficult avec les animateurs c est qu ils ont aussi leurs convictions Dans la charte nous souhaitons qu ils mangent avec les enfants qu ils montrent aussi un ensemble coh rent et cela ne se fait pas l emporte pi ce cela ne se gagne pas du jour au lendemain c est un travail Je f licite l initiative que nous avons parce que ces rencontres visent changer savoir comment on peut y parvenir Loi est importante conna tre mais aussi le d bat politique qu il faut arriver avoir avec les citoyens pour rassembler et tenir dans le respect de chacun D6 9 DEUXIEMES RENCONTRES DE LA RESTAURATION COLLECTIVE Les Actes 15 octobre 2011 ESE NOURRIR DE LADIVERSITE directrice g n rale adjointe des responsable sur un site de restauration services de la mairie du Blanc Mesnil scolaire a Champigny sur Marne Cette approche qui consiste poser la question en termes de service public am ne vraiment quelque chose de plus Non pas que les ap
164. ut local En Alsace Moselle les cultes sont encore r gis par le Concordat de 1802 instaurant le r gime des 4 cultes reconnus l enseignement religieux des quatre cultes reconnus est int gr dans les programmes des tablissemnts de l enseignement public Par exemple des professeurs de religion catholique sont pay s par l Etat m me s ils d pendent des v ques de Strasbourg et de Metz Les musulmans en Alsace Moselle aspirent avoir ce droit l enseignement religieux Certains sociologues estiment que l affirmation identitaire des jeunes musulmans d Alsace Moselle provient des discriminations qu ils subissent de fait dans des coles publiques o les croix sont omnipr sentes Les la ques r clament que ces enseignements religieux deviennent facultatifs et que les crucifixs soient retir s POUR CULTIVER LES VALEURS DU VIVRE ENSEMBLE Et puis il y a un troisi me niveau c est la question du droit social qui fait que les Alsaciens Mosellans ont quelques avantages par rapport au r gime de la s curit sociale Malheureusement la plupart des lus de gauche y compris les communistes d Alsace Moselle n h sitent pas dire que c est une question extr mement sensible et que si l on ne dissocie pas ces trois probl mes on ne pourra pas changer quoi que ce soit Enfin je ne peux r pondre avec pr cision votre question sur la viande halal mais j ai assez d exp rience pour penser que d
165. uve pourraient en t moigner les exemples sont multiples et en fin de compte vouloir y r pondre serait se leurrer Danielle Haenn avec les familles avance autour d une charte de restauration autour d un service public et la que elle permet de mettre des convictions religieuses dans la sph re priv e pour que les enfants puissent respecter les m mes principes que ceux qu ils respectent avec leurs familles le soir ou aux autres repas et cela permet quand m me de f d rer de rassembler et de faire partager tous les enfants les m mes repas Cela avec techniquement de plus en plus une mise en place de selfs avec un choix entre deux repas mais qui ne sont pas ax s sur la base de viande halal de poisson catholique ou de je ne sais quoi Je pense que nous avons besoin de d bats d changes et que dans chaque conseil d cole les lus sont amen s discuter la rentr e les parents avaient une petite charte issue des ateliers du projet ducatif qui a t men avec les enfants Car comme vous le dites et je vous rejoint monsieur Weyl il faut assumer non pas sur la base de c est comme a et pas autrement mais sur une discussion pour convaincre du bien fond faire valoir l int r t g n ral Et que cette approche ne remet pas en cause les convictions des personnes Mais peut tre faut il aussi convaincre sur le fait qu un moment donn les enfants ne soient pas non pl
166. visible la que d mocratique et sociale En 1946 il y avait dans le pr ambule une d finition de la la cit beaucoup plus pr cise qui avait t introduite par les communistes et les socialistes mais finalement apr s l chec du premier projet de constitution de 1946 cette d finition de la la cit est pass e la trappe et seule l pith te la que a t maintenu J apporte encore une pr cison tr s peu connue En 1958 une d l gation d v ques est all e voir le G n ral de Gaulle pour lui demander de retirer l pith te la que de l article ler de la Constitution Le G n ral de Gaulle leur r pondit que la Franc qu ne 10 ia A e mi Re Dub ique est la que Il faut saluer cette distinctio op r e par quelqu un qui avait compris ce qu tait la R publique la que au del des croyances des uns et des autres n emp che que sous la pression des d mocrates chr tiens de l poque a t rajout e l article 1 de la Constitution un amendement disant que la R publique respecte toutes les croyances mes yeux c tait une d rive il faut dire que la gauche tait plus que minoritaire en 1958 et qu elle n a pas beaucoup protest sur ce point S il aurait t l gitime de proclamer que la R publique reconna t les droits de tous les croyants et incroyants il ne l tait pas d inscrire qu elle doit respecter toutes les croyan

Service public l`assiette en commun

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents