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La représentation de l`Islam dans les manuels d`histoire en Suisse

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1. DE et enseignant DM dont les indications sont tr s int ressantes pour situer les besoins et la pratique d crite par les enseignants concern s 16 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande id ologique et culturelle le manuel participe la construction de l identit d une nation Le manuel s affirme comme un des agents constitutifs de la nation elle m me comme un des principaux vecteurs de sa langue de sa culture et de ses valeurs A titre illustratif cette question de savoir quelle s fonction s doit remplir un manuel les ensei gnant e s interrog s ont donn les r ponses suivantes fonction documentaire 91 6 fonction instrumentale 78 3 fonction r f rentielle 71 3 fonction id ologique et culturelle 33 6 von Felten amp Wyssa 2006 37 38 30 Plusieurs r ponses taient possibles 17 3 Le cadre th orique 3 1 Le choix des unit s th matiques L article de Nese 2003 donne des pistes pour une diff renciation des unit s th matiques qui pour raient tre retenues Pour le domaine de l histoire cet auteur rel ve et d finit les unit s th matiques suivantes Les origines de l islam jusqu l poque des Omeyyades l Arabie pr islamique la vie de Ma homet et l expansion sous les quatre o califes bien guid s L islam comme religion Le Coran les cinq piliers de l islam le fatalisme le mysticisme le sun
2. Le manuel BE pr sente le plan de la grande mosqu e de Kairouan des calligraphies de Jalil Rassouli 20 si cle le site du p lerinage et la Variete dans les arcs montrant quatre types d arcs Si dans le manuel DA destin aux l ves il n y a qu une seule carte dans le livre destin au ma tre figurent cinq dessins dont trois ayant trait aux techniques d irrigation les autres tant le plan d une mosqu e et le dessin des arcs en fer de cheval Enfin dans le manuel valaisan ZA le plan de la ville de F s et la reconstitution de la ville de Bagdad de l poque figurent c t d un plan repr sentant l architecture de la grande mosqu e de Kairouan et d un tableau sch ma comparatif des chiffres Chiffres arabes Nos chiffres Chiffres romains Les plans et les dessins concernent donc des b timents ou des d tails religieux ou profanes Souli gnons enfin que dans deux manuels sur les trois se trouve une pr sentation graphique de la chrono logie de certains v nements marquants de la p riode prise en consid ration 42 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande 7 2 La th matique des illustrations Les illustrations ont t divis es en deux groupes d une part les photographies et d autre part tout autre type d image essentiellement des documents d origine telles les miniatures les fresques les manuscrits Une diff renciation suppl mentaire a t
3. deux th matiques Tableau 1 R partition des documents relatifs l islam selon l origine et l diteur Du point de vue quantitatif le manuel ZA pr sente la proportion la plus lev e de textes et d extraits du Coran par rapport aux autres ouvrages examin s et ceci ind pendamment du nombre de pages consa cr es cette th matique C est la cons quence d une option m thodologique adopt e pour traiter tous les sujets du manuel qui est de pr senter de nombreux extraits et citations d ouvrages du pass Si l on se base sur la dichotomie pr sent e par Nasr le souci de d centration est confirm pour les manuels DA et ZA Dans ces ouvrages la majeure partie des textes pr sent s sont tir s d auteurs anciens d origine arabe et de traductions du Coran amplement cit surtout dans ZA Aucun texte d auteur contemporain ne figure dans ces livres A noter dans le manuel DA le tr s long extrait d une page et demi des Mille et une nuit qui cl t le chapitre consacr notre th matique Comme tant d autres passages sa pr sentation graphique permet de l identifier clairement en tant qu l ment compl mentaire apport aux contenus trait s selon la volont explicite des auteurs Dans le manuel BE la perspective de d centration est galement pr sente mais par des sources diff rentes En effet y figurent surtout des textes de penseurs et savants anciens mais aussi des sources coraniques bien qu en moindre proportion
4. ne faisant pas l objet d un enseignement part se trouvait dans un tat dispers au sein de chapitres ou de sections qui portent sur des sujets plus globaux ou diff rents Il a donc fallu regrouper ces nonc s pour reconstituer le corpus th me arabe L Islam par contre fait l objet d un enseignement particulier au sein de chapitres ou parties r serv s l enseignement de la Civilisation islamique Empire musulman ou au Monde arabe Le corpus relatif l islam s est donc pr sent au d part l tat constitu ou donn Son tude fait l objet d un chapitre part C est cette grille d analyse que nous avons adopt e en y apportant quelques modifications 3 3 Le corpus analys Le corpus relatif toutes les questions concernant les Arabes et l Islam comprend les textes produits ou choisis par les auteurs des manuels et qui font l objet de l enseignement principal Fait galement 19 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande partie du corpus l encadrement crit et non crit du texte Nasr 2001 9 10 Nous nous rallions cette d limitation du corpus analyser Dans les paragraphes suivants nous pr senterons bri vement le corpus concern par la th matique retenue qui est relativement bien d limit dans chaque manuel en relevant par exemple plus parti culi rement le nombre de pages consacr es l islam par rapport l ensemb
5. dire les ann es du secondaire ce qui correspond au deuxi me cycle de l cole obligatoire lors de l ann e scolaire 2006 7 Landry 2006b Les documents retenus sont les manuels d histoire g n rale les livres du maitre correspondants lorsqu ils existent Les collections analys es sont les suivantes Bourgeois Cl amp Rouyet D dirs 1998 Histoire g n rale Lausanne LEP 5 volumes pour l l ve et 5 volumes correspondants pour le ma tre Murith Descloux Ch dir 1990 Histoire Fribourg Ed Fragni re 3 volumes et un livre du maitre Zanghellini V dir 2002 Histoire de l Antiquit nos jours 7 8 9 Sion D partement de l ducation de la Culture et du Sport 2 Pour l enseignement de l histoire le choix de livres francophones trangers est possible par exemple dans le canton de Fribourg 23 Naturellement les documents portant de mani re plus sp cifique sur l histoire cantonale ne seront pas examin s 24 Pour faciliter la lecture de notre texte nous avons attribu des codes dont le contenu est sans signification aux divers ivres destin s aux l ves et aux ma tres que nous avons analys 25 Plus pr cis ment par rapport au corpus retenu Darioly R 1998 Le Moyen Age Lausanne LEP vol 2 de l Histoire g n rale ainsi que Darioly R Kalisperatis Ch amp Valceschini S 1994 Le Moyen Age les temps modernes livre du ma
6. illustrer plus particuli rement la d marche comparative Le cadre th orique adopt a galement l avantage d tre issu d une tude qui a pu relever les chan gements survenus en l espace d une dizaine d ann es dans la re pr sentation de la probl matique qui nous occupe ici Malheureusement dans notre tude des manuels d histoire en Suisse romande la dimension diachronique est absente elle aurait permis un clairage int ressant sur l volution de la pr sentation de cette th matique dans les manuels francophones r dig s au fil du temps P En Suisse et surtout en Suisse romande les travaux ax s sur la probl matique des st r otypes dans les manuels scolaires sont pratiquement inexistants Les quelques rares publications traitent principalement des st r otypes sexuels ou culturels surtout de ceux qui sont li s l apprentissage des langues trang res 8 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Divers aspects de l encadrement crit sont tudi s en d tail Ainsi les titres les sous titres et l origine des documents montr s dans les manuels peuvent ils d j donner des premi res informations et impressions quant au type de message que les auteurs consciemment ou inconsciemment transmet tent aux l ves via le manuel En effet le ton qui se d gage de la lecture d un titre ou d un sous titre influence le contenu du r cit qui le suit Ensuite l tude des textes est
7. l origine de l islam et le d veloppement de la civilisation musulmane Il y a certainement une part d arbitraire et de subjectivit dans la d limitation de tout objet de recherche scientifique cette tude n en est s rement pas exempte Par ailleurs les r sultats des analyses men es sur un nombre limit de manuels et de th matiques ne permettent pas une g n ralisation 82 Les pays qui ont accept de participer ce projet qui se d roule de 2005 2008 sont l Allemagne l gypte les mirats Arabes Unis la France la Hongrie le Kowe t le Maroc le Qatar la Pologne la Slov nie la Suisse et la Tunisie Sont gale ment repr sent s lors des r unions communes l Organisation de la Ligue Arabe pour l ducation la Culture et la Science ALECSO l Organisation Islamique pour l ducation la Science et la Culture ISESCO le Conseil de l Europe et l UNESCO Secteur de l ducation Bureau de Rabat Bureau du Caire 45 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Le cadre th orique adopt sans qu il soit soumis une discussion critique de notre part cause de sa fonction d exemplification se r f re une tude similaire men e en France par Marl ne Nasr en 2001 Sa grille d analyse que nous avons adapt e des fins comparatives se refl te dans le d cou page du pr sent rapport qui suit l examen des divers aspects consid r s par Nasr comme porteurs d informations
8. La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Un deuxi me sujet de controverse est rattach cette dimension a tendance la division politique permanente de l islam La diversit politique et religieuse est soulign e plus particuli rement pour la p riode pr c dant la naissance de Mahomet BE p 226 On trouve ensuite les affirmations suivantes les luttes sanglan tes entre divers clans n entravent pas les foudroyantes conqu tes BE p 232 et Les musulmans poursuivent leur conqu te Mais l empire musulman immense est difficilement gouvernable De graves probl mes internes clatent DA p 252 Autrement dit sont particuli rement mises en avant Les divisions internes dans l immense empire musulman DA p 252 qui est fractionn BE p 96 Mais les auteurs soulignent aussi qu aux p riodes de dissensions succ dent des p riodes de calme et de paix De ce point de vue il n y a pas permanence mais alternance Globalement les manuels pour les l ves ne s attardent pas trop sur les aspects politiques de gouvernabilite 6 3 La dimension sociale Deux caract ristiques li es tout particuli rement la dimension sociale sont d battues le monoli thisme culturel religieux et ethnique de l islam ou l absence de diversit du monde musulman ainsi que la soci t esclavagiste Dans certains manuels et pour des aspects sp cifiques il n y a pas mention
9. Le premier choix exprime un souci de d centration le second montre une plus grande ext riorit la civilisation tudi e Nasr 2001 116 Les documents se pr sentent sous forme d extrait d archives de sources historiques d crits de m moires rapports d hommes politiques ou d auteurs connus qui rapportent un autre point de vue ou fournissent des d tails suppl mentaires sur un aspect historique voqu dans le texte Si le titre annonce le contenu du texte le document vient le compl ter ou l enrichir par un suppl ment d information dont le caract re o d extrait sert authentifier le discours p dagogique texte produit par l auteur du manuel Nasr 2001 112 Le tableau suivant donne la r partition des documents relatifs l islam selon leur origine et selon les diteurs des manuels analys s 36 La pr sentation appara t plus amicale selon la terminologie de Nasr 37 Nous avons apport quelques modifications aux regroupements pr sent s par Nasr 2001 116 car elles refl tent de mani re plus pertinente nos r sultats 24 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande DA DM BE BM ZA Auteurs arabes musulmans anciens et modernes 1 1 4 3 1 3 7 Coran 3 6 2 10 Mille et une nuits 1 Auteurs occidentaux contemporains 1 1 6 3 Total 5 8 10 13 17 L image est compt e double lorsqu elle est rattach e
10. Paris L Harmattan von Felten D amp Wyssa P 2006 De l utilisation du manuel Histoire generale dans l enseignement vaudois Lausanne Haute cole P dagogique m moire professionnel http www tacite ch index php fr me moires professionnels 71 Liste des abr viations des manuels Bourgeois Cl amp Rouyet D dirs 1998 Histoire g n rale Lausanne LEP 5 volumes pour l l ve et 5 volumes correspondants pour le ma tre DA Darioly R Le Moyen Age vol 2 de l Histoire g n rale DM Kalisperatis Ch amp Valceschini S Le Moyen Age le livre du ma tre Murith Descloux Ch dir 1990 Histoire Fribourg Ed Fragni re 3 volumes et un livre du mai tre BE manuel destin l l ve BM livre destin au maitre Zanghellini V dir 2002 Histoire de l Antiquit nos jours 7 8 9 Sion D partement de l ducation de la Culture et du Sport ZA manuel destin l l ve 49 50 Annexes Le syst me d enseignement en Suisse simplifi labor par la Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP www cdip ch Enseignement primaire et secondaire premier cycle Secondaire premier cycle trois mod les 51 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande 52 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande 8 Maste Master Master Bachelor ra D
11. changes la ville est encore un centre politique religieux et intellectuel BE p 98 60 Bagdad la plus grande ville au monde BE p 98 35 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande gement d velopp e Bagdad assume le r le de plaque tournante du commerce ZA p 129 Le r le des villes n est pas seulement conomique politique ou religieux mais aussi culturel Suit la description de la structure des villes quartiers et maisons et de l importante activit commer ciale qui s y d roule L activit commerciale est intense Des produits de toutes sortes sont fabriqu s et vendus dans les souks Il existe mille et un m tiers La rue compte aussi mille et un petits m tiers BE p 98 ou bien les ateliers produisaient des objets tr s finement travaill s DA p 252 le ton positif souligne la qualit de la production A juste titre Nasr 2001 153 154 affirme qu il aurait t int ressant de montrer les changes entre les diff rentes r gions l int rieur du Monde musulman et d valuer leur importance par rapport aux changes avec des r gions voisines situ es l ext rieur de ce Monde Ceci aurait permis de montrer le caract re interr gional de ce commerce et l existence de plusieurs march s plut t que de souligner son caract re interne externe ou international qui suppose un march unique de type national et mode
12. es pour expliquer l expansion de la religion islamique 2 La dimension conomique et commerciale concerne les routes du commerce et la pro venance des produits chang s La carte conomique situe plus pr cis ment les activit s agricoles o les productions artisanales unique carte reproduite dans le manuel DA est intitul e Expansion de l islam au milieu du VIIe si cle elle pr sente en les distinguant par la couleur le domaine islamique en 661 les conqu tes islamiques jusqu en 750 et l Empire romain d Orient en 750 Dans le manuel BE une premi re petite carte g ographique indique les caract ristiques du sol d sert oasis steppe d sertique les routes du commerce l emplacement de certaines villes ainsi que la pr sence des deux autres religions monoth istes chr tiens et juifs Une autre carte intitul e Les conqu tes arabes donne la situation territoriale la mort de Mahomet 632 sous les quatre premiers califes 632 656 et sous les Omeyyades et les Abbassides ainsi que l emplacement de certaines villes Le manuel ZA pr sente d abord une carte intitul e L expansion du monde musulman aux 7 et 8 si cle qui montre l Arabie la mort de Mahomet 632 les conqu tes des premiers califes 632 661 et l tat des conqu tes vers 750 Figurent dans la carte aussi l emplacement des villes saintes et d autres villes ainsi que des lieux o se sont d roul es des batailles marquantes En r
13. le r sum par chapitre est absent le titrage tient lieu de r capitulatif et aide fixer les principales informations en m moire Nasr 2001 112 La police de caract re des titres et des sous titres est normalement plus grande que celle des autres parties crites titres et sous titres occupent donc un espace relativement plus important d un point de vue tant physique que symbolique De ce fait en comparant le ton des titres on pourrait d j d gager des visions divergentes de l islam pouvant figurer dans le manuel Quelle impression peut on retenir d une comparaison des titres Passons d abord en revue les manuels pris singuli rement Dans le manuel DA les titres et les sous titres sont toujours tr s courts juste quelques mots titres incisifs Ils sont aussi tr s nombreux car il y a de multiples sous chapitres la sch matisation appara t ainsi relativement importante galement par rapport la longueur du corpus concern par ce sujet huit pages qui est bien inf rieure celle des autres manuels La visualisation de la table des mati res ainsi constitu e donne l impression d une pr sentation d ta ch e neutre mais en m me temps assez exhaustive caract ris e par une exigence de rigueur scien tifique Elle montre une certaine richesse et diversit des aspects qui peuvent tre rattach s au sujet Ceux ci sont avant tout religieux mais aussi juridiques politiques conomiques et culturels Il
14. n raux Ils ne donnent que le contenu global des grandes th matiques trait es Cette situation se refl te dans la conception et la structuration des ma nuels qui ne r pondent qu aux grandes lignes th matiques sans v ritable lien avec les programmes cantonaux d histoire Actuellement selon les cas le d partement de l instruction publique d un can ton peut donner l impulsion la r alisation d un manuel scolaire Un groupe de travail plus ou moins largi est mis sur pied form g n ralement d enseignant e s sp cialistes de la discipline Il re oit le mandat de concevoir et r aliser ou adapter un manuel qui sera dit soit par le service cantonal charg de l impression des documents soit par une maison d dition priv e aux frais du d partement de l instruction publique L enseignant e a normalement une grande autonomie dans la mani re de construire et d organiser son enseignement y compris dans l utilisation des divers supports et documents p dagogiques Il en va de m me pour l utilisation du manuel scolaire Aucun contr le n est effectu sur le travail accompli en classe Le choix du manuel peut m me d pendre de l tablissement ou de l enseignant e qui de surcro t n a pas d obligation d utilisation exclusive Le manuel scolaire est sans doute un outil d enseignement aux multiples facettes Quelles fonctions devrait remplir un manuel d histoire Une enqu te a t men e par Von Felten et Wyssa en 2006
15. rance la tol rance limit e la tol rance g n ralis e L intransigeance l intol rance de l islam vis a vis des autres religions se pr sente sur la base d extraits du Coran L intol rance envers ceux qui n ont pas les m mes croyances et doivent tre soumis par la force est mise en avant En effet le Coran ordonne aux musulmans de r pandre leur religion dans le monde entier au besoin par le djihad guerre sainte et promet le paradis ceux qui meurent au combat A cette explication des auteurs du manuel fait cho une citation du Coran DA p 251 Le rappel de cette obligation faite aux croyants de diffuser la religion m me par le combat avec la promesse d une r compense figure dans tous les manuels analys s Comment l islam se diffuse il L islam se diffuse par des conqu tes militaires ceci est le titre d une 38 Les r glementations de la vie sociale et familiale sont soulign es et la condition des femmes est relev e sous l aspect des relations avec son mari mariage et r pudiation de son inf riorit par rapport aux hommes y compris dans le partage de l h ritage de son rapport au travail le plus souvent par des citations directes du Coran Dans le livre du ma tre DM et en guise de conclusion apr s la pr sentation des textes et commentaires abordant ce sujet se trouve l affirmation suivante ll est donc possible de dire que le Coran tait pour son poque progressiste et qu il a
16. rature mais galement les sciences ma th matiques astronomie chimie physique et la m decine Enfin il apporte des informations en mati re d architecture et de d coration formes vari es et d coration tr s riche motifs v g taux et g om triques la calligraphie apporte l essentiel de la d coration DA pp 253 254 Et les auteurs d affirmer que M me si les emprunts aux civilisations avoisinantes ont t nombreux l art arabo musulman n en demeure pas moins original il est accueil car il puise dans d autres civilisations mais aussi cr ation BE p 100 De plus la diffusion et la circulation du savoir sont possibles gr ce la langue l criture et l utilisation du support papier ce qui permet une activit litt raire intense BE p 100 ll est rappel qu c t de l architecture religieuse mosqu es de nombreux difices sont galement construits palais avec une grande vari t dans les techniques et une diversit du d cor omnipr sent Par ailleurs techniques et formes sont souvent celles utilis es par les populations indig nes BE p 100 Alors que Nasr 2001 149 critique l absence de pr sentation des arts profanes dans son chan tillon tous les manuels que nous avons analys s en parlent ainsi que des arts dits mineurs tels que verrerie tissage orf vrerie verre maill bois sculpt travail du cuir tapis cristal mini
17. uvre des auteurs du manuel alors que les textes sont dans la plupart des cas des extraits d ouvrages d auteurs litt raires 76 est important de souligner que l approche adopt e dans deux des manuels analys s BE et ZA s appuie fortement sur la visualisation sp cifications dans la pr sentation de la m thode d apprentissage expliqu e dans la pr face 77 trange finalit que celle de ces illustrations destin es s duire mais aussi cr er du savoir par d autres voies que cel es toujours difficiles d acc s de la lecture L image parle vite elle dit d un coup ce qu elle a dire le texte demande une approche plus prudente plus mesur e plus laborieuse Il n est pas surprenant que l l ve cherche d abord les illustrations orsqu il ouvre son manuel scolaire pour la premi re fois ce qui n emp che pas que l on examine ces images pour comprendre comment le sens circule entre les textes et les images Peraya amp Nyssen 1994a 78 Dans le manuel BE plus pr cis ment pour le volume 1 la proportion est est de dix pages pour les images et cinq pour crit dans le volume 2 elle est de six pages pour l image et trois pour l crit 72 Dans le manuel ZA environ 10 pages d images et environ 8 pages de texte 80 Nous avons op r une analyse parall le celle effectu e par Nasr Le co texte documents illustrations et cartes a fait objet d une analyse th matique dont les r sultats ont t compar s ce
18. Dictionnaire de sociologie publi en 1999 sous la direction d Ansart et Akoun qui distingue les st r otypes des pr jug s Le st r otype est une repr sentation simplifi e l extr me des autres et de soi m me reproductible dans diff rents contextes alors que le pr jug est une attitude n gative envers un ou plusieurs groupes Les caract ristiques du st r otype relev es par cet auteur sont l uniformit la simplicit la pr gnance le ton affectif le contenu 4 D apr s les pr cisions donn es par R Frank 2000 17 le suffixe type d signe le caract re d imprimerie ou l image imprim e quant au pr fixe il d rive de l adjectif grec stereos qui signifie litt ralement solide et au sens figur opinia tre 5 Le d tail associ un peuple peut tre un l ment vestimentaire un attribut une pith te La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande tionnement que les autres types de repr sentation Deux dynamiques sociales r gissent l ensemble des repr sentations Premi rement toute image de l Autre est ambivalente le n gatif et le positif coexistent dans les imaginaires sociaux La deuxi me ambivalence est la projection de Soi dans la repr sentation de l Autre En effet le st r otype met en sc ne une image d autrui souvent instrumentalis e en fonction de ce que l on esp re ou de ce que l on redoute pour soi L image de l Autre n
19. Le propre d un st r otype est d tre int rioris par les membres d une collectivit comme s ils l avaient eux m me produit Les st r otypes les pr jug s peuvent selon les situations tre dangereux L espace social n est pas seulement un espace de r ception mais galement de diffusion La qua tri me dimension du st r otype est que la diff rence du lieu commun ils expriment en plus d une id e un jugement Le st r otype est la fois un pr jug et un clich Frank 2000 24 Malgr toutes ces caract ristiques sp cifiques r duction simplificatrice r p tition dans la dur e production dans un espace collectif jugement hatif les st r otypes ont les m mes modes de fonc 3 La d finition du terme st r otype donn e par Le Robert est la suivante Opinion faite s imposant comme un clich aux membres d une collectivit Henri Pieron F Audigier 2005 68 69 cite Jean L on Beauvois et Jean Claude Deschamps 1990 Vers la cognition sociale in Ro dolphe Ghiglione Claude Bonnet et Jean Fran ois Richard dir Trait de psychologie cognitive tome 3 Paris Dunod p 11 pour qui Les st r otypes renvoient aux images que les diff rents groupes sociaux ont de leur propre groupe auto st r oty pes et d autres groupes h t ro st r otypes Un st r otype est donc un ensemble de croyances sur n importe quel groupe de personnes Audigier idem cite encore Cordier le
20. bay Sala 398 sue lL L eat EE DE TEEN 755319291 SUE Saa E GE a 9 UNO DUO 29 EA Salat XNPAAIN saat 91691u1 Vs qP L sjuawadnolbay Sala dane sue El Zl u a saul dbsip e say nod s262 02 suep Re area Ae E xneanlu Dane 216UI SA POS SUE JIE MIS SIVIVA NISS31 IILVHININ vanf 3A3N3D DUANOAIU s9 9poW s101 2120 JaIWaId J1lePUO99S JIXINNV 55
21. disciplines de sciences sociales histoire duca tion civique et g ographie peut tre s par ou conjoint Les disciplines le plus souvent enseign es conjointement sont l histoire et l ducation civique Le nombre diff rent d heures d enseignement Le nombre d heures d enseignement des diverses disciplines varie selon les cantons les fili res et les niveaux d tudes Tous ces l ments rendent souvent les comparaisons intercantonales tr s difficiles Les sp cificit s cantonales romandes en mati re d enseignement imposent donc des contraintes importantes lors de l chantillonnage des manuels scolaires pour la pr sente tude par exemple un m me sujet d histoire peut tre trait des niveaux scolaires et ou ges des l ves l g rement diff rents selon les cantons Il faut aussi relever le r le plus ou moins limit que peut jouer le manuel scolaire par rapport d autres supports et surtout selon l utilisation que l enseignant e en fait en Casse Pour tous ces aspects nous ne disposons pas d informations pr cises En effet l utilisation r elle en classe des manuels scolaires est difficile valuer et notre connaissance elle n est pas tr s document e pour la discipline de l histoire en Suisse 12 Pour davantage d informations cf Landry 2006a 20 Cf par exemple Ogier Cesarini 2006 Milos 2004 2 Des indications tr s int ressantes issues d une enqu te aupr s d enseignants vaudois
22. duire et pour enseigner Mscope 7 29 36 Nasr M 2001 Les Arabes et l Islam vus par les manuels scolaires fran ais 1986 et 1997 Paris Karthala Hamra Beyrouth Center for Arab Unity Studies Nese 2003 Islam dans les manuels scolaires allemands exemples tir s de la g ographie et de l histoire Perspectives 128 Dossier ducation une passerelle pour le dialogue euro arabe Ogier Cesarini A 2006 Les manuels scolaires peuvent ils aider les ma tres enseigner l histoire l cole l mentaire Le cartable de Clio 6 201 211 Peraya D Nyssen M Cl 1994a Les illustrations dans les manuels scolaires vers une th orie g n rale des paratextes Mscope 7 8 12 48 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Peraya D amp Nyssen M Cl 1994b Les paratextes dans les manuels d conomie et de biologie une premi re approche Mscope 7 13 21 UNESCO 2003 Apprendre vivre ensemble quelle ducation pour quelle citoyennet actes du colloque international organis par la Commission Nationale Fran aise pour l UNESCO et la Commission Nationale Marocaine pour l ducation la science et la culture Rabat 10 14 mars 2003 Paris UNESCO UNESCO 2005 Strat gie globale d laboration des manuels scolaires et mat riels didactiques Paris UNESCO Verdelhan Bourgade M et al dir 2007 Les manuels scolaires miroirs d une nation
23. est galement disponible sur le site IRDP http www irdp ch Cette publication de l IRDP est un document de travail La diffusion de ce document est restreinte et toute reproduction m me partielle ne peut se faire sans l accord de son auteure La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande TABLE DES MATI RES Avant propos Introduction 1 Br ve pr sentation des syst mes ducatifs suisse et cantonaux 1 1 Les r formes en cours 1 2 Quelques caract ristiques de la scolarit obligatoire en Suisse Les manuels analys s Le cadre th orique 3 1 Le choix des unit s th matiques 3 2 Le cadre d analyse 3 3 Le corpus analys L encadrement crit 4 1 L analyse des titres et sous titres 4 2 l analyse de l origine des documents L analyse des mots cl s L analyse des textes 6 1 La dimension religieuse 6 2 La dimension politique et militaire 6 3 La dimension sociale 6 4 La dimension conomique et commerciale 6 5 La dimension scientifique et artistique Liconographie 7 2 La th matique des illustrations Remarques conclusives Bibliographie Liste des abr viations des manuels Annexes Avant propos L une des activit s scientifiques de l Institut de recherche et de documentation p dagogique IRDP est l valuation des manuels scolaires Depuis plusieurs ann es l IRDP a t souvent associ des projets de l Organisation des Nations Unies pour l ducation la sci
24. est aussi possible de d celer une recherche de dynamisme dans la pr sentation de la th matique qui souligne la dimension volutive du r cit avec la pr sentation pour chaque v nement de l avant et de l apr s 23 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Dans le manuel BE la longueur des titres est variable ils peuvent tre constitu s aussi bien d un seul mot que d une une phrase enti re Les sous titres du chapitre consacr l islam soulignent exclusive ment le fait religieux Il y a une sym trie entre la notion de proph te envoy et le nom d Allah qui sont r unis dans le sous titre du milieu le 2 lequel r sume l essence de cette foi Il n y a pas d autre divinit qu Allah et Mahomet est son envoy La section du manuel qui traite des Terres d islam est divis e en trois sections chacune r sumant deux ou trois dimensions politique conomique sociale artistique etc Le manuel ZA pr sente six titres relativement essentiels de quelques mots suivis d une ou deux ques tions et de leur r ponse articul e en deux ou trois parties Cet esprit videmment p dagogique se retrouve syst matiquement dans ce manuel d histoire et donc galement dans les autres chapitres Soulignons par exemple que les mots diffusion cit trois fois et d veloppement sont moins charg s que expansion terme utilis dans d autres manuels Cette pr
25. est pas une image en soi mais pour soi une image pr texte destin e se repr senter soi m me Les d fauts et les qualit s de l tranger type servent faire valoir les qualit s que l on s arroge Les repr sentations h ritent du pass sont r activ es par les enjeux du pr sent et ouvrent sur des perspectives d avenir En simplifiant la repr sentation de l Autre les st r otypes nationaux simplifient en m me temps la re pr sentation de Soi Par cons quent ils jouent un r le fondamental dans la construction de l identit collective et plus particuli rement de sa propre identit nationale L exercice par lequel un peuple cat gorise les autres nations lui permet a son tour de cat goriser la sienne propre de la construire par rapport aux autres peuples face eux contre eux ou c t d eux Cette construction s op re dans un mouvement incessant et les images st r otyp es de l Autre comme dans un jeu de miroirs contribuent nourrir ce processus d identification Ainsi les st r otypes par d finition fig s n ont pas pour autant un fonctionnement immuable Frank 2000 21 24 Les vecteurs des st r otypes sont multiples tels par exemple le langage les images le livre la presse l art le cin ma ou la t l vision mais aussi l cole Une derni re forme de discrimination peut porter sur les absences les non dits c est dire un noyau de concepts ou v nements mar
26. explicite de courants religieux ou de diff renciation ethnique culturelle et linguistique dans le monde musulman Toute diff renciation est la plupart du temps implicite Dans un manuel ZA par exemple s il est fait mention des diff rents types d arcs ou de colonnes rencontr s dans le monde musulman il n est pas fait mention d apports culturels locaux les composantes nationales ou r gionales ne sont pas distingu es express ment De ce point de vue on a l impression d un monolithisme culturel et ethnique en tout cas au niveau superficiel En effet s il y a mention d autres peuples et ethnies il n y a jamais de rappel des diversit s ou des diff renciations de mani re explicite En g n ral l num ration des terres et des pays occup s pr sente dans tous les manuels analys s in dique indirectement la diversit des pays conquis et des populations soumises Dans un manuel DE une autre mani re indirecte de rendre compte de la diversit ethnique et conomique des peuples qui composent le monde musulman peut tre d duite de l num ration de produits de provenance et d origine diff rentes telles les toffes les p es le cuir la c ramique et le verre Plus explicite est l affirmation que la religion nouvelle constitue peu peu le ciment de peuples aussi divers qu loign s L indication que des peuples divers se convertissent l islam BE p 96 est suivie d une description d taill e de la s
27. il est reconnu l islam un r le positif La religion nouvelle constitue peu peu le ciment de peuples aussi divers qu loign s BE p 228 Les explications sur la propagation de cette nouvelle religion par la force militaire le combat et la guerre zl sont suivies d expos s moins conflictuels au langage plus mesur Les Arabes prati quent diverses religions aux nombreux dieux les musulmans croient en un seul Dieu conver tissent peu peu les tribus voisines l islam les idoles de la Ka ba sont d truites Les tribus d Arabie adoptent peu peu l islam Le pays unifi devient le premier tat musulman islam va se diffuser rapidement dans toutes les directions DA p 251 Soulignons plus particuli rement l expression adoptent l utilisation de ce terme sugg re que les tribus d Arabie sont les acteurs de leur conversion l islam qui est volontaire et non pas dict e par des situations de contrainte et qui entra ne par ailleurs des cons quences politiques positives par l unification de l tat musulman Dans ce manuel DA l impression g n rale qui se d gage est celle de l utilisation d un vocabulaire temp r avec une tendance et une disposition positives et pacificatrices La tol rance limit e a aux gens du Livre est introduite dans tous les manuels analys s un certain degr de tol rance est admis avec des exceptions envers les autres religions monoth i
28. mani re dont les manuels observ s abordent ou non d une part le caract re distinctif attribu l islam en tant que religion de la soumission et d autre part le degr de tol rance ou d intol rance de l islam vis vis des autres religions La pr sentation de l islam comme religion de la soumission est commune aux trois manuels avec quelques nuances En revanche l autre acception du mot paix n est jamais soulign e Les musulmans ceux qui croient en Allah se soumettent enti rement lui le mot islam 29 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande signifie d ailleurs soumission la volont divine DA p 249 Le musulman doit galement se soumettre des obligations essentielles que Ton consid re habituellement comme les piliers de l islam BE p 228 Et dans le lexique la d finition de l islam est mot arabe signifiant soumission BE p 256 Le commentaire des auteurs du troisi me manuel analys largit la notion de soumission par la dis position s en remettre la volont divine Mahomet re oit en songe la visite d un ange qui lui demande de pr cher une soumission totale et confiante en un dieu unique Le mot islam signifie sou mission ZA p 122 La critique exprim e par Nasr 2001 134 135 sur l absence de pr sentation de la dimension de confiance de cette attitude de se remettre sans crainte la volont divine reste v
29. pouvoir islamique expliquent mieux la du r e de ce pouvoir et l expansion continue de sa religion m me apr s sa division politique en plusieurs aires souvent antagonistes Sans doute dans les manuels analys s certains l ments sont mention n s d autre pas Est ce seulement faute de pouvoir approfondir le sujet cause d une contrainte due au nombre de pages allou dans le manuel la th matique Il nous est impossible de donner une r ponse 46 Dans aucun des manuels on ne retrouve des mots tels qu envahisseurs pillards barbares qui d apr s Nasr indi quent l hostilit et la mani re dont ils ont s rement t per us par les occidentaux 47 ll est noter que des questions sp cifiques portent sur l poque et la dur e des conqu tes ce qui pousse les l ves une r flexion sur la dimension temporelle 48 Pour DA l empire musulman est immense adjectif qui revient dans un autre manuel pour caract riser la grandeur du monde musulman 42 Dans le manuel valaisan les mots utilis s sont surtout combattre conqu rir r pandre et diffuser l islam avec la promesse du pardon ZA p 123 Parall lement les m mes auteurs soulignent que Mahomet meurt en 632 apr s avoir converti les Arabes l islam sans pr ciser si la conversion s est produite par la force ou la persuasion La notion d acceptation renvoie l id e d une diffusion pacifique 33
30. que dans les deux autres manuels analys s Le souci de d centration se traduit par la citation d un texte original qui permet de pr senter le regard ou la r flexion de l islam sur lui m me plut t qu un regard externe qui risquerait d tre trop distant ou d formant Nasr 2001 117 Les documents contemporains utilis s sont en petit nombre mais renvoient de nombreuses citations Par exemple la d finition du gouvernement islamique est tir e d un ouvrage de l Im m Khomeiny publi en 1979 Mais surtout les tr s nombreux extraits d un seul num ro du Courrier de l UNESCO de 1981 contiennent un claircissement sp cifique des l ments d un sujet pr cis ou la description d une notion Ces passages figurent plus particuli rement mais pas exclusivement dans le livre destin l enseignant Ces larges extraits qui couvrent quatre pages au lieu d tre de la plume des auteurs du manuel sont de celle des journalistes et des experts du Courrier de l UNESCO L un de ces textes ex plicatifs porte par exemple sur la description du calendrier islamique et se trouve plac c t d une citation du Coran sur le m me sujet L e souci de d centration va de pair avec le parti pris favorable apparu dans les titres Nasr 2001 117 Il est vrai que les titres et sous titres des manuels que nous avons analys s dans les para graphes pr c dents ont un ton essentiellement neutre avec quelques expressions qui pourraie
31. r alis es conjointement et par or dre de priorit les signataires conviennent a d Jadopter et acqu rir un ensemble unique de moyens pour l enseignement d une discipline dans un degr ou un cycle b d adopter un choix de deux trois ensembles de moyens pour l enseignement d une disci pline dans un degr ou un cycle et de les acqu rir c de d finir une offre ouverte de moyens d enseignement d ment s lectionn s et approuv s l approbation autorise l usage du moyen dans les classes des cantons parties d de r aliser ou faire r aliser un moyen original CIIP 2004 et art 9 al 2 de la Convention scolaire romande CIR 2007b Des moyens d enseignement communs ont t labor s depuis longtemps pour un certain nombre de disciplines par exemple les math matiques Une commission d valuation des ressources et des projets didactiques a t institu e pour se prononcer sur les publications existant sur le march pour valuer les besoins pour valider des projets pour laborer des mandats avec galement un r le d expertise et de conseil pour le d veloppement et l avenir des ressources didactiques L histoire ne figure pas explicitement parmi les champs de la collaboration mais terme elle y sera s rement int gr e N anmoins cette commission de la CIIP travaille actuellement aussi l harmo 12 Le canton du Tessin n a pas sign cette convention 13 La volont affich e pa
32. texte n taient a r es que par de rares gravures tandis qu aujourd hui ces sont les photographies couleur qui dominent Dans le mat riel d enseignement actuel les images remplissent donc diverses fonctions Elles doivent pousser ache ter illustrer les textes g n rer une multi perspective Mais surtout elles doivent stimuler encourager tendre et diversifier l tude de l histoire Gautschi amp Binnenkade 2006 212 Le grand nombre d images et notamment de photos refl te simultan ment la valeur des images dans notre culture quotidienne l illustration de plus en plus intense et color e des livres scolaires est le reflet des nouvelles habitudes visuelles Ces habitudes visuelles ont galement une influence sur les exigences pos es au mat riel d enseignement Gautschi amp Binnenkade 2006 215 Les images doivent par exemple permettre l l ve de s orienter dans un nouveau contenu de mieux comprendre un nouveau th me d avoir une vue d ensemble des connaissances fondamentales et d ouvrir une voie vers un pass encore inconnu Gautschi amp Binnenkade 2006 213 En effet les images dont la taille la quantit les couleurs et les sujets varient n en sont pas moins des supports d information visuels Rappelons par cette longue citation les diverses fonctions didactiques de l illustration Les images visent beaucoup plus qu avant aider a apprendre Un atout des images est tout d abord l
33. tre Lausanne LEP 26 Ce manuel ne sera plus r dit Par ailleurs il existe aussi une version simplifi e dans le langage et dans le propos d une partie de cette collection qui est utilis e dans les fili res les moins exigeantes Pour une analyse approfondie des appr cia ions des enseignants par rapport certains aspects de ce manuel cf von Felten amp Wyssa 2006 15 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande L objectif de notre tude est essentiellement descriptif il s agira de relever les particularit s des ma nuels retenus par rapport une grille d analyse fix e et utilis e pr c demment en France De plus nous l appliquerons une th matique pr cise les origines de l islam et le d veloppement de sa civilisation Soulignons d s pr sent que nous sommes conscients du fait que tout choix d un objet de recher che est forc ment un d coupage et comporte son degr d arbitraire et sa part de relativit Nasr 2001 14 Cette tude n chappe pas cette limitation g n rale Toutes ces contraintes p sent sur les r sultats qui ne pourront donc tre qu indicatifs et ne seront pas g n ralisables Rappelons que chaque canton suisse dispose non seulement de structures et d organisations mais aussi de programmes scolaires propres Dans la plupart des cas ils sont peu d taill s et constituent plut t des cadres avec la d finition des objectifs g
34. vidence les st r otypes les malentendus et les non Ce projet fait suite au colloque international Apprendre vivre ensemble quelle ducation pour quelle citoyennet qui s est tenu Rabat du 10 au 14 mars 2003 Cf UNESCO 2003 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande dits v hicul s par les manuels scolaires Ces tudes seraient r alis es par les chercheurs charg s de poursuivre leurs investigations sur les manuels de leur propre pays Les participants ont souhait se r f rer la Charte des Nations Unies ainsi qu l Acte constitutif de UNESCO appelant la paix entre les peuples et au respect de la diversit culturelle Ils ont estim que l adoption d une m thodologie commune pour ces tudes permettrait de renforcer le dialogue euro arabe et de lutter contre les pr jug s et les repr sentations erron es qui peuvent exister dans les deux r gions Le deuxi me colloque international s est d roul Rabat les 15 et 16 septembre 2006 afin de faire le point sur l tat d avancement des travaux et le d roulement de la recherche Il a r uni les expert e s originaires des pays suivants qui ont accept de participer au projet Allemagne gypte mirats Arabes Unis France Hongrie Kowe t Maroc Qatar Pologne Slov nie Suisse Tunisie L Organisa tion de la Ligue Arabe pour l ducation la Culture et la Science ALECSO l Organisation Islamique pou
35. Dans le manuel valaisan il est noter qu au sujet de la reconstruction de la ville de Bagdad l image indique l emplace ment de champs irrigu s par des canaux Seule exceptions une carte de l Arabie ZA p 122 qui montre des regions montagneuses r gions d sertiques et vall es fertiles et l emplacement de certaines villes en diff renciant par les couleurs ces espaces 6 Cette carte est intitul e Le monde musulman et les changes 8 9 si cles 36 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande pour l levage des vers soie D Iran viennent les plantes teinture et parfum d Arabie du sud les pices La culture du riz se propage vers l ouest de l Inde l Espagne Dans les r gions steppiques et d sertiques vivent les nomades Les auteurs soulignent que l eau reste un souci permanent aussi bien pour la production agricole l irrigation est possible gr ce au perfectionnement d instruments d irrigation d j connus mais aussi comme source d nergie avec une large diffusion des moulins Les divers manuels soulignent plus ou moins longuement l importance de l innovation sur le plan des techniques de production et d irrigation pr cisant parfois de surcro t l existence d une agriculture intensive dans les r gions d sertiques En revanche dans le manuel valaisan ZA p 135 il est dit que Les Arabes doivent la Perse l am lioration des m thodes de forag
36. alable pour les deux autres manuels Tous les manuels r servent une place relativement importante si l on consid re les titres et le nombre des pages la pr sentation des origines de la religion islamique la vie du proph te la r v lation aux piliers de l islam Quelques passages sont consacr s au Coran le livre de la r v lation avec des paragraphes sur les obligations religieuses mais aussi sur les r gles de vie avec l vocation parfois des prescriptions alimentaires et des obligations impos es aux femmes Notons par ailleurs qu il est sou vent fait mention de quelques aspects de la place des femmes au sein de la famille et dans la soci t aspects pr sent s dans la plupart des cas par des citations coraniques ZA p 122 Ces l ments descriptifs figurent dans tous les manuels analys s m me si la fa on de les pr senter diff re tant t par des textes tant t par des citations de source coranique tant t par l intervention des auteurs Analysons pr sent le deuxi me aspect reli la dimension religieuse savoir la tol rance ou l into l rance envers les autres religions Soulignons d s maintenant que l absence de toute analyse contex tuelle peut induire la confusion ll est possible d envisager trois niveaux dans la pr sentation du degr d intol rance ou de tol rance de l islam vis vis d autres religions et croyances que l on peut simplifier de la mani re suivante l intol
37. antons francophones Connaissance de l environnement Guide pour l enseignement G ographie histoire sciences destin aux enseignants des trois premi res ann es du niveau primaire 18 Pour une description d taill e du syst me ducatif suisse cf par exemple http www educa ch dyn 73034 asp ou http www cdip ch f BildungswesenCH framesets mainBildungCH_f html 13 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Rappelons galement que selon la r partition des comp tences dans l tat f d ral suisse la responsa bilit de la scolarit obligatoire incombe essentiellement aux cantons et aux communes par contre la responsabilit de la formation post obligatoire est r partie entre les cantons et la Conf d ration L existence ou non de fili res Dans certains cantons plusieurs fili res coexistent dans le cycle du secondaire la s lection des l ves dans les diverses fili res s op re lorsque le jeune a environ 11 12 ans Cette r partition d termine presque d finitivement le types d tudes et de formation professionnelle qui pourront tre pour suivies par la suite m me si des passerelles ont t formellement pr vues Pour une pr sentation sch matique des diff rences entre les cantons romands cf annexe 3 Tableau Secondaire premier cycle trois mod les Enseignement s par ou partiellement conjoint Selon les cantons et les degr s l enseignement des
38. atures perses videmment l apport artistique incontournable mentionn par tous est l arabesque Enfin le manuel ZA o la dimension architecturale est tr s d velopp e consacre un sous chapitre la description des l ments d une mosqu e lieu de pri re et lieu d enseignement Les exemples donn s par les illustrations sont aussi bien le d me d une grande mosqu e que des palais l archi tecture religieuse c toie donc l architecture profane Une nouvelle fois l originalit de l architecture musulmane est bien soulign e Un point m rite d tre relev par rapport aux manuels analys s les noms des penseurs crivains ou scientifiques sont pratiquement absents il n y a donc presque aucune personnalisation ou individua lisation Finalement quel rapport entre le texte et son encadrement crit Y a t il une continuit On peut conclure une certaine continuit entre les parties r dig es et les deux l ments constitutifs de l en cadrement crit qui ont t analys s pr c demment 68 Utiles au commerce et aux pratiques religieuses orientation de La Mecque 6 La notion de transmission des connaissances d velopp es et amplifi es est bien pr sente Grace aux Arabes les id es comme les marchandises ont circul d un pays un autre ZA p 135 7 En quelques phrases il est fait mention des apports arabes aussi d autres endroits du manuel Par exemple il est rappel que l alchimie est repr
39. aupr s des enseignants vaudois auxquels ils ont pos la question de fa on pr cise question structu r e sur la base des quatre fonctions principales attribu es aux manuels d histoire et relev es par Alain Choppin savoir r f rentielle le manuel est le support des contenus ducatifs le d positaire de connaissances et de techniques dont une soci t juge n cessaire la transmission aux jeunes g n rations instrumentale le manuel met en uvre des m thodes d apprentissage propose des exerci ces et des activit s qui visent faciliter la m morisation des connaissances favoriser l acqui sition des comp tences appropriation de savoir faire documentaire le manuel fournit un ensemble de documents dont l observation et la confron tation forment l esprit critique et l autonomie de l l ve dans un environnement p dagogi que qui privil gie l initiative personnelle de l l ve 27 Siles Arabes et l islam repr sentent un sujet fortement conflictuel en France a cause des relations historiques mouvemen t es entre les deux cultures Nasr 2001 13 il n en va probablement pas de m me en Suisse o les implications historiques sont bien moindres 28 Le manuel peut tre pr t par l cole l l ve qui doit le rendre a la fin de l ann e scolaire 22 Cf les r sultats de l enqu te originale men e par von Felten amp Wyssa 2007 sur le degr d utilisation des manuels l ves
40. ba la premi re mosqu e le calife et la calligraphie arabe en tant qu expression artistique Le livre du ma tre code DM vise essentiellement commenter les documents du manuel ou du moins une grande partie d entre eux Il propose en outre pour certains chapitres des dossiers compl mentaires et des suggestions d activit s pour la classe comme pr cis dans le premier pa ragraphe de l avant propos Pour chaque chapitre le livre du ma tre comprend des rubriques de pr sentation g n rale pour attirer l attention du ma tre sur un ou deux points particuliers des rubriques de pr sentation de documents et d informations compl mentaires des renvois aux chapitres ayant un lien avec la th matique et des rep res bibliographiques Un chapitre de 24 pages porte sur Les Ara bes et l islam Il contient un dossier Islam des suggestions d activit s en rapport avec les Arabes et l islam avec un questionnaire g n ral sur quelques th mes abord s dans le dossier irrigation chimie arithm tique et alg bre etc et une fiche d l ve avec plusieurs exercices sur des mots arabes de la langue fran aise courante actuelle ayant trait au langage politique et militaire aux plantes et animaux aux math matiques aux sciences et tissus aux sciences et techniques l astronomie et aux vents au commerce et une rubrique divers 3 3 b Les trois volumes de Histoire Bugnard et al de l diteur Fragni re qui c
41. contenu parl ou crit en message visuel ou en th matisant un tel contenu un autre niveau Les images servent fr quemment illustrer et sensibiliser des contenus abstraits pour les rattacher au monde r el En r sum dans les manuels d histoire beaucoup plus que dans le pass les images sont d sormais con ues de mani re encourager l apprentissage Gautschi Binnenkade 2006 215 Si nous examinons l espace r serv aux images par rapport aux parties r dig es consacr es la th matique analys e nous constatons que dans deux de nos manuels les images occupent propor tionnellement plus de place que les r cits En effet dans le manuel BE la proportion est d environ deux tiers pour les images 18 pages et un tiers 8 pages pour l crit Dans le manuel ZA la part r serv e aux images est galement plus importante que celle r serv e au texte respectivement 10 et 8 pages Enfin la proportion s inverse dans le manuel DA o il y a environ 3 pages d illustrations et 6 pages de r daction L analyse de la th matique de l iconographie impose une premi re diff renciation entre d une part les cartes et les sch mas et d autre part les illustrations 75 Pour plus de pr cision voici les d finitions donn es par Nasr 2001 20 note 3 Le co texte ou appareil p dagogique est l ensemble des illustrations lexique questions pr faces titres accompagnant le plus souvent un texte et qui est l
42. convention_me_0402 pdf Conference intercantonale de l instruction publique de la Suisse romande et du Tessin CIIP 2007a Espace romand de la formation convention scolaire romande texte adopt par la CIIP le 21 juin 2007 Neu ch tel CIIP http www ciip ch pages actualit fichiers CSR_210607 pdf Conf rence intercantonale de l instruction publique de la Suisse romande et du Tessin CIIP 2007b Espace romand de la formation convention scolaire romande rapport explicatif du 15 novembre 2007 Neu ch tel CIP http www ciip ch pages actualite fichiers CSR_Rapport_Explicatif_15nov07_F pdf Conference suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP 2006 Harmonisation de la scola rit obligatoire HARMOS convention scolaire romande br ve information Berne CDIP Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP 2007 Accord intercantonal sur l harmonisation de la scolarit obligatoire Version du 14 juin 2007 Berne CDIP http www cdip ch PDF_Downloads Harmos HarmoS_f pdf Frank R 2000 Qu est ce qu un st r otype In J N Jeanneney dir Une id e fausse est un fait vrai les st r otypes nationaux en Europe pp 17 26 Paris Odile Jacob Gautschi P amp Biennenkade A Les fonctions des images dans le manuel d histoire Viele Wege eine Welt Le cartable de Clio 6 212 225 Guillot Ph amp Lugon D 2003 Limites et possibilit s
43. d histoire sont fournies par le m moire professionnel de von Felten amp Wyssa 2006 14 2 Les manuels analys s Nous avons soulign qu en ce qui concerne la scolarit obligatoire l existence des sept syst mes du catifs des cantons romands est une source de nombreuses disparit s Plusieurs consid rations ont d termin par exclusion quels manuels devaient faire partie de l chan tillon analyser le choix du nombre ne s est pratiquement pas pos en raison des crit res de s lec tion qui taient forc ment d termin s au pr alable et qui d pendent des sp cificit s des syst mes ducatifs romands Une pr cision suppl mentaire s impose L analyse ne portera que sur le mat riel scolaire produit en Suisse ou adapt pour les l ves suisses Sont donc exclus tous les ouvrages publi s l tranger dans des pays francophones m me s ils sont ou peuvent tre utilis s en Suisse romande sans avoir subi pr alablement des modifications Avec toutes les restrictions que nous avons mentionn es le corpus est devenu tr s restreint il n est donc pas repr sentatif du point de vue statistique Le point commun est la langue fran aise dans laquelle tous ces manuels d histoire sont r dig s qu ils soient publi s dans le pays ou adapt s pour les l ves suisses D o la d cision d analyser les manuels g n raux d histoire couvrant l ensemble des ann es de for mation des l ves entre 12 et 15 ans c est
44. d utilisation du manuel d histoire dans une perspective socioconstructiviste Lausanne Haute cole P dagogique travail de dipl me professionnel Heimberg Ch 2003 Usages citoyens et scolaires des st r otypes en d mocratie semi directe l exemple gene vois des illustrations d EXEM In M Ch Baqu s d Actes du colloque Art Image Histoire st r o types et clich s 27 28 novembre 2002 IUFM d Auvergne Clermont Ferrand pp 53 60 Clermont Ferrand Presses universitaires Blaise Pascal Jacquart D 2006 Les sciences arabes la d couverte de l homme Sciences humaines 147 60 65 Landry F 2006a Grilles horaires officielles temps scolaire effectif des l ves ducation pr scolaire et scola rit obligatoire Suisse romande et Tessin ann e scolaire 2006 2007 Neuchatel IRDP 06 10 Landry F 2006b Moyens d enseignement romands et cantonaux utilis s en Suisse romande durant la scolarit obligatoire ann e scolaire 2006 2007 Neuchatel IRDP Landry F 2006c Structures de benseignement scolarit obligatoire et secondaire deuxi me cycle Suisse romande Tessin Belgique France Qu bec ann e scolaire 2006 2007 Neuch tel IRDP Leclerc D 1994 Les images pour la compr hension et la m morisation des messages Mscope 7 22 28 Milos P 2004 Les manuels d histoire aujourd hui et demain l exemple du Chili Le cartable de Clio 4 Mscope 1994 l illustration pour s
45. de l information et des savoirs En particulier le r le des illustrations par leur couleur et leur taille des photographies d objets inanim s mais aussi de personnes pr do mine sur celui du texte r dig Elle se confirme dans les manuels analys s Ce n est peut tre pas un hasard si celui qui ne suit que partiellement cette structuration ne sera plus r dit Des exemples concrets ont t analys s dans cette tude dont le caract re limit ne permet pas la production de conclusions g n ralisables L un des buts principaux de cette recherche est de rendre les acteurs en charge de la r daction ou de l adaptation des manuels d histoire attentifs aux pi ges que peuvent constituer une m connaissance du sujet ou une r flexion insuffisante sur certains l ments La dimension religieuse prend une importance pr pond rante qui s explique essentiellement par la th matique sp cifi que analys e et la d limitation des sujets choisis 46 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande l utilit de cette tude est principalement de susciter la r flexion et le d bat sur l importance du ma nuel scolaire en g n ral et du manuel d histoire en particulier L influence et l impact que certaines affirmations ou contenus th matiques des manuels d histoire auront sur la construction des repr sen tations par des enfants encore en formation peuvent tre lourdes d implications 47 La
46. document de travail 09 1001 F VRIER 2009 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande tude comparative des manuels scolaires dans le cadre du Dialogue Euro Arabe coordon n e conjointement par les Commissions fran aise et marocaine pour l Organisation des Nations Unies pour l ducation la science et la culture UNESCO Elisabetta Pagnossin Institut de recherche et de documentation p dagogique La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande tude comparative des manuels scolaires dans le cadre du Dialogue Euro Arabe coordon n e conjointement par les Commissions fran aise et marocaine pour l Organisation des Nations Unies pour l ducation la science et la culture UNESCO Elisabetta Pagnossin IRDP Faubourg de l H pital 43 T l 41 0 32 889 86 18 E mail documentation irdp ch Case postale 556 Fax 41 0 32 889 69 71 http www irdp ch CH 2002 Neuchatel Remerciements Mes remerciements chaleureux vont Simone Forster collaboratrice scientifique l IRDP et Hasni Abidi Directeur du Centre d tudes et de recherche sur le monde arabe et m diterran en CERMAM Gen ve pour leurs remarques constructives sur le contenu du pr sent rapport J en assume n anmoins l enti re responsabilit Je remercie infiniment aussi Corinne Martin collaboratrice administrative l IRDP pour sa relecture attentive du manuscrit Cette publication
47. e 1 con u pour l l ve le chapitre L Islam occupe 14 pages De plus dans le cadre du Chapitre g n ral Les civilisations rayonnantes du volume 2 un sous chapitre 5 1 de 7 pages est consacr au th me Les terres de l islam Ce dernier est divis son tour en trois sous chapitres Dans le lexique du premier volume douze termes sur les 51 cit s sont d finis cadi calife Coran djihad mir h gire islam muezzin musulman sunna tawaf vizir dans le deuxi me volume seule ment deux mots medersa souk figurent la fin du livre dans le glossaire constitu de 46 mots Soulignons que la m thode p dagogique d apprentissage et de compr hension adopt e pour ce manuel est longuement pr sent e au d but de cet ouvrage tr s structur Le livre du ma tre code BM en un seul volume comprend l ensemble de l enseignement de l his toire Une dizaine de pages pr sentent des extraits de textes contemporains explicatifs et compl mentaires la mati re et aux illustrations qui figurent dans le manuel destin l l ve 3 3 c Le manuel valaisan code ZA De l Antiquit nos jours qui couvre trois ann es d enseigne ment 7e 8e 9e se pr sente en un seul volume de 462 pages Aucune explication introductive de la mani re dont le volume est constitu des objectifs et de la m thode p dagogique appliqu e ne figurent dans ce manuel dont les diverses parties et sections sont structur es et diff r
48. e et d irrigation Or ici au del des la description de ces tech niques rendues disponibles il n y a aucune mention d une production agricole locale Par ailleurs il y a davantage de descriptions des marchandises import es que de celles issues de la production locale Malgr cela il est difficile d affirmer qu il y a une v ritable intention de passer sous silence l existence d une production agricole et artisanale tr s probablement elle n est seulement pas explicit e 6 5 La dimension scientifique et artistique Les diff rents manuels pr sentent a production scientifique et artistique de la civilisation islamique ainsi que son int r t pour les d couvertes d autres peuples Tr s vite les Arabes adoptent les richesses culturelles des pays dont ils s emparent la tol rance permet le d veloppement d une civilisation remarquable dont l Occident chr tien b n ficiera son tour DA p 252 On notera que la notion de transmission des savoirs est implicite dans ce texte Et encore Les musulmans ont trouv les ouvrages des savants grecs et hindous Ils les ont tra duits puis les ont perfectionn s et enrichis de leurs propres observations Ils se sont surtout int ress s aux math matiques l astronomie la chimie la physique et la m decine DA p 253 Plus explicite un autre manuel apporte davantage d informations La pens e et de nombreuses d couvertes scientifiques de l Antiquit
49. egard on trouve la carte des Routes de commerce du monde musulman avec les divers types de voies commercia les et les produits chang s Une troisi me petite carte montre la structure du territoire de l Arabie au temps de Mahomet montagnes d serts En conclusion tous les manuels pr sentent des cartes illustrant la dimension politico religieuse et montrant l expansion de l islam dans le temps naturellement avec quelques diff rences La dimension conomique et commerciale est moins pr sent e elle ne figure qu implicitement par l emplacement de certaines villes qui voque la notion de civilisation urbaine et commerciale sauf dans le manuel ZA o elle fait l objet d une carte 41 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Nous pouvons nous rallier partiellement aux constatations faites par Nasr 2001 162 dans son ana lyse de manuels francais elle souligne l importance accord e par l historiographie scolaire la position g ographique et strat gique de l islam dans le monde Ce trait auquel les textes consacrent quelques paragraphes ou il est question surtout de la rapidit des conqu tes et des causes de l ex pansion islamique semble avoir frapp l imaginaire des auteurs et la cartographie vient rem dier au laconisme des textes Au contraire le caract re commer ant et changiste de la civilisation islamique qui fit l objet de d veloppements relativement longs dans
50. ement qui peut tre crit ou non crit est d fini ainsi l encadrement crit ou co texte comprend les titres les sous titres et le lexique de mots difficiles ou trangers ainsi que les documents annexes et les tableaux l encadrement non crit ou appareil s miotique rel ve de l image au sens propre c est dire cartes sch mas illustrations photographies Cette section traite essentiellement de l encadrement crit et plus particuli rement aborde l analyse des titres et des documents Une section successive sera consacr e l analyse de l encadrement non crit Par le biais de l analyse de l encadrement crit il devrait tre possible de donner une r ponse la ques tion quelle image de l islam est elle v hicul e par les titres et les sous titres et les documents 41 L analyse des titres et sous titres Les titres et les sous titres repr sentent la premi re approche de tout sujet pr sent C est l impression initiale qui oriente et annonce le contenu du texte qui donne le ton la coloration aux informations qui vont suivre C est le message liminaire transmis par l auteur au lecteur et qui permet d identifier de prime abord son appr ciation du sujet Si une analyse des titres et des sous titres s par e de celle des textes peut para tre discutable sous certains aspects elle est pertinente pour saisir la position de l auteur du manuel envers la th matique Dans ces manuels o
51. ence de repr sentations humaines pour viter l idol trie Le dernier niveau est repr sent par la description d un degr de tol rance plus g n ralis avec le respect des particularit s nationales et culturelles des peuples soumis et qui s tend tous les aspects de la vie sociale culturelle et religieuse Un pas de plus est franchi par DA qui est le seul souligner les effets positifs de la tol rance religieuse au niveau culturel y compris pour l Occident En effet la tol rance permet aux savants des trois religions monoth istes de vivre en bonne entente et de ce fait elle favorise le d veloppement culturel Tr s vite les Arabes adoptent la richesse culturelle des pays dont ils s emparent G n ralement ils font preuve de tol rance ce qui permet aux savants musul mans juifs et chr tiens de vivre en bonne entente dans les grandes villes du monde musulman Tout cela permet le d veloppement d une civilisation remarquable dont l Occident chr tien b n ficiera son tour DA p 253 Et encore des savants musulmans juifs et chr tiens ont collabor pour traduire en latin beaucoup d uvres scientifiques grecques et arabes Au XII et XIIIe si cles le renouveau de la science occidentale s appuya sur ces travaux DA p 254 D autres commentaires critiques concernant la dimension religieuse sont avanc s par Nasr Elle souli gne que peu d auteurs s attardent sur la dimension proprement religieuse de l
52. ence et la culture UNESCO Ceux ci analysent l ventuelle pr sence de st r otypes de diverse nature qui peuvent tre pr sents dans les moyens d enseignement des diff rentes disciplines scolaires Par exemple il y a quelques ann es l une de ces collaborations a port sur l analyse des st r otypes culturels en lien avec l apprentissage et l enseignement des langues Il est important de s assurer que les messages ducatifs transmis aux l ves par le biais des manuels scolaires sont respectueux des valeurs d mocratiques de paix de justice et de tol rance De m me il faut qu ils ne v hiculent pas m me ind pendamment de la volont des auteurs des pens es contrai res ces principes et ceci d autant plus qu ils s adressent un public relativement jeune La pr sente analyse est circonscrite quelques aspects des questions pos es dans le cadre du dialo gue interculturel et interreligieux visant la promotion d attitudes de respect mutuel et l int gra tion de tous les l ves l cole Cette contribution dont l ampleur est limit e s inscrit dans le projet de l UNESCO coordonn conjointement par la Commission Nationale Fran aise et la Commission Na tionale Marocaine pour l ducation la Culture et les Sciences intitul tude comparative des manuels scolaires dans le cadre du Dialogue Euro Arabe Les objectifs communs de ce projet sont les suivants 1 Renforcer le dialogue et d velopper la capaci
53. enci es visuel lement par des couleurs C est une dition cantonale manant du D partement de l ducation de la Culture et du Sport de l tat du Valais qui date de 2002 Un chapitre de 18 pages divis en six sous chapitres compl t par un Bilan final et des Questions et exercices qui fournissent aussi indirectement des informations suppl mentaires est consacr au Monde musulman Notons par ailleurs que m me les citations font partie int grante de la mati re th matique contr l e ensuite par les questions dans le sous chapitre du Contr le des connaissances Dans la partie intitul e Bilan final une douzaine de mots proph te islam h gire musulman calife Coran p lerinage Alcazar souk caravans rail arabesque sont repris et d finis de mani re plus structur e dans un petit lexique Soulignons d s pr sent le r le de compl ment attribu par leurs auteurs aux livres du ma tre par rapport aux livres destin s aux l ves en tant que sources documentaires additionnelles ou exercices annexes 34 Tir s essentiellement de la Documentation photographique ou du Courrier de l UNESCO 35 Soulignons que la structuration des divers chapitres ainsi que l espace consacr au lexique sont syst matiquement repris dans la pr sentation de toutes les th matiques abord es dans ce manuel 21 22 4 l encadrement crit Selon la diff renciation sugg r e par Nasr 2001 10 l encadr
54. eur simultan it Elles ont leurs propres messages subtils bas s sur le choix des couleurs les contras tes clair sombre les symboles ou diverses autres conventions traits du visage habillement Troi si mement les images peuvent fournir des informations qui manqueraient ventuellement dans des descriptions de la m me situation Quatri mement les images peuvent aussi bien r duire la com plexit en montrant tout d un seul coup que d gager la complexit parce qu elles incitent poser des questions Une cinqui me qualit des images est l motion qu elles rec lent et le rapport que l on peut ainsi tablir avec soi m me Ces deux aspects peuvent tre motivants et pousser s int resser un sujet Sixiemement les images offrent un contexte de narration qui peut tre refl t parall le ment au texte crit Septi mement enfin les images peuvent tre employ es dans un processus d tude des moments totalement diff rents Elles peuvent former le point de d part tout comme la conclusion d un th me Gautschi amp Binnenkade 2006 218 73 Malheureusement notre tude ne contient pas cette dimension dynamique 74 Pour les manuels d histoire les images constituent de nos jours un argument de vente beaucoup plus important qu aupa ravant Des images sont n cessaires pour rendre les livres scolaires plus attractifs Par le choix des illustrations les auteurs et producteurs se placent s
55. fiques et techniques des grandes civilisations voisines en math matiques navigation irrigation D autre part il est fait mention de l apport consid rable dans le domaine de la m decine 66 De la m me mani re dans ce manuel il n y a pas mention d uvres litt raires ou d uvres scientifiques sauf la descrip tion de certains instruments par exemple des instruments pour observer les astres et pour s orienter ZA p 135 PI Ou plut t aux Indiens 3 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande et de la connaissance du monde de l astronomie et de la cartographie Le titre du chapitre est L essor des sciences dans le monde musulman Dans quels domaines les musulmans ont ils enrichi les connaissances scientifiques Le vocabulaire est positif par exemple enrichir d velopper font progresser font cir culer grands progr s a meilleure connaissance m me si globalement la pr sentation des avanc es culturelles et scientifiques est peut tre moins exhaustive que dans les autres manuels Lorsqu on se penche plus sp cifiquement sur l apport culturel la pr sentation garde le m me ton L auteur du manuel DA souligne d abord que les musulmans adoptent les richesses culturelles des pays dont ils s emparent il analyse ensuite tr s bri vement en quelques paragraphes pour chaque titre des domaines comme la th ologie l histoire et la litt
56. gr co romaine de la Chine et de l Inde sont parvenues en Occident par le biais du savoir islamique Les savants musulmans les ont compl t es et d velopp es D l ves ils sont devenus ma tres On peut affirmer que le monde musulman est le principal foyer scientifique du Moyen Age BE p 100 Ici la transmission des savoirs et des d couvertes est mise en vidence Le papier invent en Chine facilite le travail des copistes et la diffusion du savoir L ac tivit litt raire est importante et vari e Les math matiques font un bond prodigieux avec l emprunt aux Indous des chiffres dits arabes du symbole d cimal et du z ro l optique et la m canique font l objet d tudes approfondies Les astronomes perfectionnent l astrolabe Nombreux sont les ouvrages consacr s la m decine BE p 100 Les termes employ s puiser conserver imprimer sa marque propre perfectionner bond prodigieux tudes approfondies etc montrent l admiration assez enthousiaste des auteurs BE p 100 l assimilation l am lioration la cr ation et la transmission de savoirs scientifiques culturels et artistiques sont ainsi fortement soulign s Il n y a donc pas seulement consommation scientifique et culturelle mais aussi production et transmission de savoirs tr s vari s Dans le manuel ZA l apport scientifique est mentionn ainsi Les Arabes ont tir parti des connais sances scienti
57. graphique d signe une repr sentation fig e une id e re ue qui simplifie et caract rise l Autre par quelques traits marquants Descriptions et jugements de valeurs sont ainsi alli s et abondamment partag s par une communaut Les st r otypes nationaux constituent des repr sentations simplifi es voire simplistes d une na tion Un st r otype national est donc une image r p titive suppos e repr senter une collectivit une nation produite par d autres collectivit s le plus souvent les autres nations Frank 2000 20 Le concept de st r otype comprend plusieurs dimensions Le st r otype national comporte une dimension simplificatrice au sens o il structure l image d une nation Il se charge de caract riser un peuple voisin ou lointain de le cat goriser de le r duire Pareille simplification implique toujours que l on pr f re la partie au tout le d tail significatif l ensemble Le st r otype est d autant plus fort qu il est r ducteur et pauvre en informations Frank 2000 18 D o ces st r otypes tirent ils leur force Leur secret consiste puiser dans le pass des morceaux pars de v rit qu ils fondent en une image suppos e exprimer toute la v rit d un peuple Une deuxi me caract ristique du st r otype est sa dur e et sa r p tition dans le temps Sa troisi me caract ristique est sa dimension collective et sociale Cet auteur pr cise encore que
58. ipl me 7 z Bachelor Bachelor Dipl me Licence dipl me Dipl me Dipl me Brevet f d ral 5 4 3 2 Degr tertiaire 1 Maturit Maturit specialis e Maturit 1 Certificat f d ral de capacit Attestation f d gymnasiale Certificat d ECG professionnelle 1 de form prof 6 5 4 3 on professionnelle initiale e Entreprises formatrices Ecoles professionnelles E Ecoks dispensant un enseigne ment plein temps r secondaire II Kees 1 Option Ecoles de maturit professionnelle o a 9 Scolarit obligatoire 8 F Degr secondaire 6 5 4 Degr primaire 3 1 3 Degr pr scolaire eal i 1 Ann e de programme 1 6 2007 ANNEXE 1 Le syst me d enseignement en Suisse simplifi Degr quaternaire www cdip ch Copyright 2007 by EDK IDES 53 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande NEUCH TEL VALAIS JURA ANNEXE 2 Enseignement primaire et secondaire premier cycle GEN VE 54 Source Landry 2006c La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande 39007 Aipue7 nos suondo p yew je puewajje sadnoi6 y 19 seq ap PEM 18 puew He es XNESAIU Sala XNESAIN XNESAIN Zugang sa nod alle US XNESAIN av Saa SE TAE EECH Ge Ges u een ger ee Sala as ae ha S262 09 9 suep suorido p d sadno16 y 19 aseq op PEW P pueu av xneanlu Salat XNedAIN XNESAIN Selen Ae 9 US XNPIAIN sjuaweadno
59. iplines histoire ducation civique g ographie peut tre s par ou conjoint le nombre diff rent d heures d enseignement des disciplines Reprenons de mani re un peu plus pr cise ces divers points La d limitation diff renci e des degr s primaire secondaire I La scolarit obligatoire en Suisse comporte deux cycles le primaire et le secondaire I Le post obliga toire est appel secondaire Il Dans les cantons de Berne Fribourg Gen ve Jura et Valais l enseignement primaire dure 6 ans et le secondaire comporte 3 ans d tudes A Neuchatel le primaire dure 5 ans et le secondaire 4 ans Enfin dans le canton de Vaud l enseignement primaire est de 4 ans et le secondaire de 5 ans Afin de visualiser cette structuration diff renci e cf annexe 2 Tableau Enseignement primaire et secon daire premier cycle 16 La Convention scolaire romande permettra de renforcer la coordination romande dans les moyens d enseignement et les ressources didactiques Cette coordination qui jouit d j d une longue tradition en Suisse romande constitue a la fois un outil important d harmonisation scolaire et une possibilit d obtenir les meilleurs moyens des conditions avantageuses CDIP 2006 10 17 C est dire les 7 8 et 9 ann es de l cole obligatoire secondaire dans les paragraphes suivants nous d limiterons davantage le cadre d analyse Par ailleurs il existe un support didactique commun aux c
60. ique de ces cantons se r unissent dans le cadre de la Conf rence intercantonale de l instruction publique de la Suisse romande et du Tessin CIIP qui son tour constitue avec d autres conf rences r gionales la Conf rence des directeurs de l instruction publique CDIP au niveau national f d ral La collaboration intercantonale en mati re de scolarit obligatoire est r gie actuellement par un Concordat datant de 1970 1 1 Les reformes en cours De tr s nombreuses r formes en mati re d ducation et de formation sont en cours dans le pays Soulignons plus particuli rement celles qui visent la scolarit obligatoire savoir le projet d un nou veau trait intercantonal appel Concordat HarmoS Accord intercantonal sur l harmonisation de la scolarit obligatoire au plan national qui transf re une partie de la souverainet cantonale en ma ti re d ducation au niveau intercantonal Ce nouveau document remplacerait et largirait celui qui est actuellement en vigueur Parall lement la Convention scolaire romande vise davantage d harmo nisation au plan r gional Actuellement en phase de ratification parlementaire aupr s des cantons ces dispositifs pourraient tre totalement op rationnels en 2014 15 Les deux projets sont compl mentaires Ils ont pour objectif l harmonisation des principaux param tres de la scolarit obligatoire avec comme corollaire l am lioration de la mobilit l int rieur et l e
61. ise et approfondie par les Arabes qui l ont transmise l Occident chr tien ou que le progr s technique a t rendu possible gr ce la traduction de nombreux trait s grecs ou arabes DA pp 315 316 71 On trouve ailleurs Du mariage de cet immense empire et des civilisations antiques de la Perse de l gypte de la Gr ce et de Rome na t la civilisation musulmane BE p 232 72 Ceci souligne l absence de monolithisme culturel 38 7 l iconographie Un manuel ce n est pas seulement du texte organis en chapitres selon une progression d apprentis sage Un manuel comporte une part plus ou moins grande d iconographie sch mas tableaux des sins reproductions d uvres d art photographies Les manuels modernes sont quelquefois m me surcharg s d images de toutes sortes au point de brouiller la lisibilit du contenu savant ou p dagogi que Le pouvoir vocateur de l image permettant d attirer l attention de frapper les esprits et donc de faire retenir plus facilement les faits selon certaines conceptions de la m moire est surabondamment exploit depuis longtemps dans les manuels Il est par l m me un vecteur important de savoirs et un vecteur particuli rement sensible aux messages id ologiques Verdelhan 2007 9 10 En effet les manuels d histoire changent avec le temps Ceci se remarque aussi la mani re d uti liser les images Il y a quelques ann es les pages remplies de
62. islam comme foi vision de Dieu et du monde sur ce qui est original et nouveau sur la parent avec les autres religions mono th istes Nasr 2001 134 Notre analyse permet de confirmer ces conclusions m me si des amorces d informations sur ces aspects figurent de mani re partielle et vari e dans les livres destin s aux l ves Une pr sentation plus exhaustive supposerait de d velopper davantage l espace donn la th matique car ces l ments constituent un approfondissement du sujet Par ailleurs le livre destin l l ve peut tre ais ment compl t par le contenu donn dans le livre du ma tre correspondant o se trouvent des l ments de comparaison entre les trois religions monoth istes DM En conclusion de son tude Nasr 2001 134 affirme galement que rares sont ceux qui soulignent le caract re communautaire du culte Or dans le manuel BE plusieurs photographies montrent des lieux de culte avec des fid les parfois nombreux et d autres images repr sentent les lieux religieux vides dans le but assez explicite de montrer les aspects artistiques et architecturaux de cette civilisation Par ailleurs les auteurs de ce manuel citent le texte suivant la Parole accomplie en assembl e est sup rieure de vingt cinq degr s celle faite isol ment BE p 230 De plus ils soulignent bien que blancs ou noirs Arabes ou non Arabes riches o pauvres les musulmans doivent se sentir fr res ils appar
63. jectif de la pr sente tude tr s restreinte est d illus trer une d marche analytique afin de relever si certains messages ducatifs v hicul s plus ou moins consciemment dans des manuels scolaires d histoire sont exempts de st r otypes En effet depuis plusieurs ann es l IRDP a t souvent associ des projets de l Organisation des Nations Unies pour l ducation la science et la culture UNESCO ayant trait l analyse des st r otypes de diverse nature qui peuvent tre pr sents dans les manuels scolaires des diverses disciplines La pr sente recherche fait partie du projet de l UNESCO tude comparative des manuels scolaires dans le cadre du dialogue euro arabe coordonn conjointement par les Commissions Nationales Fran aise et Marocaine et r unissant une dizaine de pays Cette contribution est tr s ponctuelle et ses contours sont limit s si l on se r f re l ensemble des contenus trait s dans les manuels d histoire par rapport cette probl matique Plus pr cis ment l analyse s inscrit dans le cadre du dialogue interculturel et interreligieux ici au sujet de l Islam En m me temps elle se veut exemplaire d une d marche analytique et elle pr sente des conclusions forc ment partielles qui peuvent se r v ler utiles pour reconna tre certaines facettes st r otyp es des messages ducatifs transmis la jeune g n ration Parmi les objectifs de ce vaste projet de l UNESCO il y a la volont d c
64. lar e de renforcer le dialogue et d velopper la capacit de vivre ensemble ainsi que de contribuer aux travaux de l UNESCO dans l laboration de sa strat gie sur les manuels scolaires en vue d am liorer la qualit de l ducation pour la promotion de la paix des droits de l homme de la compr hension mutuelle et du dialogue intercul turel Dans cette perspective un but sp cifique de ces tudes nationales est de mettre en vidence les st r otypes les malentendus et les non dits v hicul s par les manuels scolaires Les pays participants se sont charg s de mener les tudes au niveau national selon un canevas d ana lyse commun La Commission suisse pour l UNESCO a confi le mandat de cette analyse l Institut de recherche et de documentation p dagogique IRDP de Neuch tel N anmoins la responsabilit de cette recherche qui repr sente une modeste contribution au projet d ensemble est assum e en ti rement par son auteure Les particularit s du syst me ducatif suisse imposent un certain nombre de contraintes structurelles dans la d limitation du corpus tudier L ventail des manuels d histoire g n rale susceptibles d tre analys s se r duit aux collections r dig es ou adapt es pour les l ves de Suisse romande et utilis es pendant le deuxi me cycle de la scolarit obligatoire L tude porte sur une th matique bien d limit e l int rieur de la structure des manuels scolaires
65. le Suivrons des pr cisions sur la place du texte et des images quelques commentaires seront consacr s au lexique des mots trangers ou difficiles qui figure d une mani re ou d une autre dans tous les manuels analys s 3 3 a La collection Histoire g n rale dirig e par Claude Bourgeois et Dominique Rouyet est consti tu e de cinq volumes totalisant un millier de pages Deux pages introductives dites Mode d emploi du manuel expliquent les objectifs vis s dans les pr sentations le bref r sum de la mati re du chapitre en violet apr s le titre sur le fond bleu on trouve soit l explication d un point particulier soit un l ment compl mentaire au texte sur fond mauve figurent des citations c est dire des textes g n ralement contemporains des faits relat s dans le chapitre enfin certains mots sont plac s sur un fond jaune On en trouve la d finition soit dans la marge soit dans le glossaire situ la fin du livre Dans le volume 2 destin l l ve code DA un chapitre de 8 pages intitul Les Arabes et l islam couvre la th matique vis e Un glossaire la fin du volume donne la d finition des mots suivants proph te vizir mir sultan croisade 5 mots qui concernent la th matique que nous analysons sur les 128 d finis dans ce volume D autre part des d finitions ou explications compl mentaires sont donn es pour l islam en tant que religion monoth iste ainsi que sur la Ka
66. les Dans tous les manuels la notion de civilisation urbaine est aussi tr s fortement mise en vidence Foyer de vie religieuse et culturelle centre des changes que ce soit des biens mat riels ou des id es la ville est au coeur de la civilisation musulmane Les villes jalonnent les grandes voies de com merce et servent de garnison aux points strat giques Par leur taille et le nombre de leurs habitants elles sont sans comparaison avec celles de l Occident BE p 98 En partant de la description de Bagdad carrefour de l univers avec la mention des lieux qui ont une fonction commerciale la dimension des changes commerciaux est facilement introduite et lar 55 Le m me manuel pr cise que l arm e compte de plus en plus de mercenaires et d esclaves BE p 232 56 Suit la description des transports terrestres de marchandises par les caravanes mais galement par bateau via des fleuves les canaux ou la mer le commerce musulman domine DA p 252 37 Il n y a pas de carte dans le manuel DA 58 Partout les califes ont fond des villes elles sont le cadre de la civilisation musulmane ZA p 135 un sous chapitre entier est consacr la ville de Bagdad avec la description de la reconstruction de cette ville et l indication des divers lieux et quartiers principaux de chaque ville musulmane Ce manuel est tr s ax sur les aspects architecturaux 59 Mais encore Lieu d
67. les textes n est illustr que par peu de cartes Aucune carte conomique ne situe les activit s agricoles ou les productions artisanales dans le Monde islamique L image vient donc confirmer le caract re de non productivit que certains textes attribuent au Monde musulman Nous nuan ons davantage nos conclusions ce sujet car nous avons relev une concordance interne chacun des trois manuels analys s qui structurent de la m me fa on les chapitres traitant d autres sujets Certaines dimensions sont ainsi syst matiquement plus voqu es que d autres mais cela sem ble tenir davantage la conception globale du manuel qu la th matique d velopp e dans les divers chapitres Par exemple un manuel est syst matiquement plus port sur les aspects architecturaux difices et monuments que sur d autres l ments artistiques et dans l ensemble les cartes g opo litiques sont plus pr sentes que celles qui pr sentent des l ments conomiques On peut donc se demander si les lacunes mentionn es par Nasr ne sont pas dues dans notre chan tillon la conception g n rale des manuels scolaires voulue par les auteurs m mes ou la difficult de repr senter visuellement certains l ments La question est pos e elle ne constitue actuellement qu une simple hypoth se qui ne peut pas tre v rifi e dans ce contexte Regardons de plus pr s les plans et les dessins figurant dans les trois manuels analys s
68. nanim s monuments mosqu es d corations bibelots l emporte de loin sur les repr sentations humaines telles que la pri re collective ou individuelle rites ou p lerinages La plupart des mosqu es repr sent es sont vides et mon trent la beaut du lieu plut t que la ferveur collective des croyants Cette auteure souligne le fait que cette pr sentation sugg re ainsi une image fig e et d corative de l islam li e surtout au pass Cette situation se v rifie partiellement dans l un des manuels que nous avons analys s car les images montrant quelques croyants y sont en effet moins nombreuses que les autres En revanche dans les deux autres manuels les fid les sont relativement bien montr s y compris l ext rieur des lieux de culte On peut dire que certaines images surtout dans le manuel BE montrent la ferveur des croyants alors que d autres servent surtout illustrer la beaut architecturale et artistique des difices et monuments qui sont pr sent s vides Les illustrations sans caract re religieux pr sentent des d couvertes scientifiques des productions culturelles et agricoles montrant l importance des activit s conomiques On trouve aussi la photo graphie d une monnaie d or qui symbolise le commerce et les changes 43 44 Remarques conclusives L une des activit s scientifiques de l Institut de recherche et de documentation p dagogique IRDP porte sur l valuation des manuels scolaires L ob
69. nisme et le chiisme les comparaisons avec le christianisme et le juda sme L influence de l islam sur la vie quotidienne la culture et la science Le patrimoine culturel isla mo arabe en Europe le commerce les r gles di t tiques l ducation les femmes en islam L islam en tant que facteur politique Les concepts de r islamisation de fondamentalisme et de chariah le conflit du Moyen orient et la R publique islamique d Iran l islam en Suisse Les migrations des travailleurs et les probl mes et possibilit s de coexis tence pacifique L islam dans son contexte historique Les croisades l Andalousie l Empire Ottoman Dans les grandes lignes ces th mes sont pr sent s et trait s sous forme de chapitres ou de sous cha pitres dans les manuels scolaires examin s Selon ce d coupage nous analyserons globalement les trois premi res cat gories telles qu elles ont t d limit es par cet auteur 3 2 Le cadre d analyse Nous adoptons le cadre d analyse pr sent par Nasr Marlene 2001 Les Arabes et l Islam vus par les manuels scolaires fran ais 1986 et 1997 Paris Karthala Hamra Beyrouth Center for Arab Unity Studies Rappelons que nous ne le commentons pas en raison de son utilit exclusivement m thodo logique et illustrative dans le contexte de notre analyse Comme le pr cise l auteure dans l introduction de sa recherche sur les manuels scolaires francais Nasr 2001 5 Le th me arabe
70. nt tre qualifi es de positives favorables envers le sujet trait A l oppos aucun des volumes de notre corpus ne privil gie la citation d orientalistes connus comme c est le cas dans une publication fran aise prise en compte par Nasr choix qui donne un aspect exog ne la pr sentation de l islam D apr s cet auteur la perspective des orientalistes va de pair dans le cas fran ais relev avec le ton neutre n gatif dominant au niveau de l encadrement crit des textes Nasr 2001 117 Ceci ne se produit pas dans les manuels analys s 25 26 5 L analyse des mots cl s L une des constatations voqu es par Nasr est la tendance r ductionniste qui provient de la confusion entre I islam et sa composante a arabe et entre les Musulmans et les Arabes Elle se ma nifeste par un certain degr d interchangeabilit des termes Dans le manuel de l l ve DA le mot islam figure 11 fois et l adjectif correspondant 2 fois les Musulmans sont cit s 13 fois et l adjectif est utilis 14 fois Enfin les Arabes sont mentionn s 9 fois l Arabie 5 fois et l adjectif arabe 4 fois L emploi du mot arabe en tant que synonyme de musulman appara t clairement plusieurs fois L analyse des mots clefs dans les deux chapitres du manuel destin l l ve BE montre que le mot islam figure 12 fois et son adjectif islamique 8 fois Le terme les Musulmans est me
71. ntionn 9 fois et l adjectif associ par exemple empire monde civilisation mais aussi marchand archi tecte savant est repris 15 fois Les Arabes figurent 8 fois et l adjectif correspondant associ par exemple conqu te chiffre langue 6 fois Mais c est l art arabo musulman qui est mentionn dans ce manuel Enfin nous avons aussi proc d dans le manuel ZA l analyse des mots clefs sur le th me islam afin de souligner la relation r ciproque de coexistence ou d exclusion Au niveau terminologique c est Ia islam 18 fois le monde musulman 15 fois et la civilisation musulmane 4 fois qui sont les expressions les plus pr sentes du point de vue quantitatif Les Musulmans 8 fois autant que les Arabes 8 fois figurent dans ce chapitre sp cifique Et si l on trouve avec les Arabes la chirurgie se d veloppe ZA p 130 et Les Arabes font progresser les r gles de l alg bre ZA p 130 ou si l auteur demande Quels sont les pays connus par le g ographe arabe ZA p 131 ce sont les savants musulmans ZA p 131 et les artistes du monde musulman ZA p 135 qui figurent dans les paragraphes sur l art islamique Rappelons que d apr s Nasr 2001 120 plus un auteur aura tendance utiliser le mot musul man moins il aura tendance utiliser celui d arabe et inversement Ceci signifie qu il y a une cer taine s
72. ons pr sent es visuelle ment ont t bien enregistr es par les l ves 6 4 La dimension conomique et commerciale La dimension conomique et commerciale tient compte dans tous les manuels des aspects d une civilisation incontestablement marchande et urbaine Le caract re productif ou non productif de la civilisation islamique est d apr s l tude de Nasr souvent interrog voir m me implicitement mis en doute Nous analysons dans les paragraphes suivants la dichotomie entre consommation et produc tion du point de vue conomique Cette dichotomie est doubl e par celle ayant trait aux domaines culturel et scientifique emprunt versus cr ation Cette civilisation est elle pr sent e comme ayant seulement b n fici d un emprunt h rit consommation ou est elle d crite dans ses caract ristiques de contributions cr atives production aux domaines des sciences et de la culture Les caract ristiques d une civilisation marchande et urbaine sont reprises dans tous les manuels Le commerce musulman est intense et le plus souvent des cartes r sument visuellement les r seaux du commerce international du monde musulman elles indiquent les routes du commerce maritime fluvial et terrestre avec des pr cisions sur la provenance des divers produits chang s or esclaves pices pierres pr cieuses parfums soie papier porcelaine par exemple ZA p 121 Elles montrent aussi l emplacement de certaines vil
73. op r e par rapport au caract re religieux ou non du sujet repr sent DA DA ILLUSTRATIONS ne RS BE ZA l ve ma tre Sujets religieux a documents d origine 1 1 6 b photographies b 1 difices monuments 2 1 10 1 5 1 b 2 croyants pelerins be 11 1 1 b 3 autres 1 1 sous total 3 1 23 1 12 1 Sujets non religieux a documents d origine 2 1 3 b photographies b 1 difices monuments 1 1 3 b 2 paysage 1 2 b 3 autres 1 1 sous total 5 1 7 7 TOTAL 8 1 1 30 1 19 1 La m me carte illustration a t compt e double lorsqu il y a association deux th matiques x Soulignons que dans les repr sentations du paysage l objectif principal tait de documenter des aspects Les documents d origine comprennent des miniatures fresques manuscrits etc li s l irrigation Tableau 3 Th matique des illustrations La dimension religieuse domine quantitativement de mani re tr s nette sauf dans un manuel o il y a un certain quilibre entre les deux types de sujets religieux et profanes Dans ce m me manuel il y a autant de photographies que d autres types d images En revanche dans les deux autres les photographies pr dominent Rappelons une critique de Nasr 2001 164 le caract re dominant des illustrations consacre une image religieuse et esth tique fig e de l islam o la repr sentation d objets i
74. ouvelle Convention scolaire romande seront ratifi s Pour l instant et en attendant ces r formes chaque syst me ducatif cantonal garde totalement ses sp cificit s aussi bien au niveau des structures que de l organisation scolaire des contenus des en seignements etc ainsi que des moyens d enseignement pour certaines disciplines Par cons quent ce jour les moyens utilis s pour l enseignement de l histoire aux degr s qui nous int ressent pour cette tude rel vent encore des choix cantonaux Ces derniers se portent sur des publications sp cifiques cantonales nouvellement r dig es ou adapt es ou simplement sur l utilisation de moyens d enseignement francophones trangers 1 2 Quelques caract ristiques de la scolarit obligatoire en Suisse Une pr sentation sch matique de l ensemble du syst me ducatif suisse se trouve en annexe an nexe 1 A ce jour les sept syst mes ducatifs cantonaux qui forment la r gion linguistique romande ne sont donc pas uniformis s Soulignons par exemple la diversit de quelques caract ristiques majeures de la scolarit obligatoire qui ont un impact direct sur les possibilit s de comparaison intercantonale des manuels d histoire dans la pr sente tude et plus particuli rement la d limitation diff renci e des degr s primaire secondaire l existence ou non de fili res le fait que selon les cantons et les degr s l enseignement des disc
75. ouvrent la mati re enseign e au secondaire 1 sont compos s de plus de 800 pages Plusieurs pages introductives expliquent de mani re tr s d taill e les objectifs p dagogiques et d crivent la m thode d apprentissage De m me une ample information est fournie au sujet de la conception de l ouvrage avec la diff renciation des parties constitutives du manuel les s quences dites de r f rence les s quences dites de compl ment les s quences dites de d couverte Ces diverses sections sont reconnaissables leur couleur 31 Comme le rappelle Nasr 2001 13 le texte et le co texte scolaires ont la particularit d une part d tre porteurs d infor mation et d autre part d avoir un objectif formateur qui implique que l auteur du manuel devra faire un effort d impartialit et pr senter un texte objectif o la subjectivit de l auteur n appara t pas 32 Comme nous ferons un grand usage des propos tir s des manuels et afin d all ger le texte les citations seront suivies du code du manuel et de la page dans laquelle se trouve la r f rence La liste des codes se trouve aussi la fin du rapport 33 Ce qui d apr s Bouayed 2004 int resse et amuse g n ralement beaucoup les l ves 20 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Le contenu de la th matique retenue destin l l ve code BE se trouve dans deux volumes diffe rents Dans le volum
76. ppro fondir certains aspects Le nombre de pages allou chaque sujet peut repr senter une contrainte majeure L analyse des parties r dig es a t effectu e par rapport cinq dimensions englobant divers as pects qui selon Nasr sont souvent porteurs de lieux communs ou de repr sentations partielles voire erron es Dans l analyse syst matique des manuels nous avons d cel un vocabulaire essen tiellement neutre parfois un peu distanci rigueur scientifique oblige mais souvent positif Jamais nous n avons relev de sentiments ouverts d antagonisme ni d hostilit que ce soit dans les titres et sous titres ou dans les parties r dig es Le ton est globalement favorable D o la conclusion que s il y a quelques imperfections dans la pr sentation de la th matique elles ne sont pas forc ment le reflet d une mauvaise volont de la part des auteurs L volution de la production vers des manuels d histoire tr s illustr s r pond celle de l environne ment quotidien des jeunes o l image est pr pond rante et o l criture et la lecture sont cla t es comme dans les bandes dessin es D sormais ces l ments permettant de capter l attention et l int r t des l ves sont devenus indispensables et servent aussi au marketing de ces outils p da gogiques L importance accord e l image dans des buts tr s vari s refl te la place accrue accord e aux sup ports visuels pour la transmission
77. quants dont la pr sentation est volontairement o involontai rement omise ou simplifi e Le document de r f rence commun aux tudes nationales tabli a Lyon en 2005 lors de la premi re r union des expert e s nationaux a aussi servi de canevas pour notre recherche il comporte des l ments relatifs au contexte de la production et de l utilisation des manuels scolaires Quelques adaptations ont t n cessaires en raison des caract ristiques propres du syst me ducatif suisse La description d un certain nombre de sp cificit du syst me suisse figure dans la premi re partie de cette tude en effet certains l ments influencent directement et indirectement les possibilit s de choix du corpus analyser Suit une br ve pr sentation des manuels d histoire retenus et des th ma tiques qui font l objet des observations L tude de Marl ne Nasr Les Arabes et l Islam vus par les manuels scolaires fran ais 2001 permet de disposer d une grille d analyse laquelle il est int ressant de confronter les diff rents l ments tir s des manuels d histoire retenus pour la Suisse romandef Cet ouvrage a pour nous essentiellement une utilit m thodologique En effet c est un exemple de grille d analyse parmi d autres laquelle les textes des manuels analys s sont confront s De fait ce cadre th orique n est pas sujet en lui m me une discussion critique ou des commentaires pr ala bles de notre part mais il sert
78. r l ducation la Science et la Culture ISESCO le Conseil de l Europe et l UNESCO Secteur de l ducation Bureau de Rabat Bureau du Caire taient galement repr sent s Une r union conclusive de pr sentation et de mise en commun des r sultats organis e par le Conseil de l Europe est pr vue Strasbourg avant la publication d une tude globale La Commission nationale Suisse pour l UNESCO a confi l Institut de recherche et de documenta tion p dagogique IRDP Neuch tel la charge de mener l tude pour la Suisse Le pr sent rapport repr sente sa modeste contribution L auteure de cette recherche garde n anmoins l enti re respon sabilit des propos exprim s 2 A cette occasion l auteure de ce rapport a pr sent une communication intitul e Sp cificit s du syst me ducatif suisse et implications m thodologiques pour l analyse des manuels scolaires 6 Introduction Les manuels scolaires et autres mat riels didactiques ont pour vocation de transmettre savoir et comp tences mais aussi de fa onner les modes d interaction entre les apprenants et le monde ex t rieur UNESCO 2005 avant propos Ce principe est l origine du projet auquel est rattach e la pr sente tude La definition de quelques concepts st r otypes pr jug s non dits permettra de d limiter davantage le cadre d analyse Le terme st r otype tout comme clich issu de la terminologie typo
79. r les cantons de la CIIP repose sur le principe visant expertiser des ressources existant sur le march priv afin de les introduire de mani re coordonn e dans l Espace romand de la formation Le cas ch ant des adap tations sont apport es pour des besoins sp cifiques les moyens existant sur le march priv francophone sont en g n ral con us pour le syst me ducatif du pays concern CIIP 2007b 14 14 La commission d valuation exerce les missions suivantes a a valuation et proposition d approbation pour les ressources didactiques existant sur le march b analyse des besoins identifi s validation des projets laboration de mandats ou de cahiers de charges de r alisation pour des ressources nouvelles c expertise et conseil pour le d veloppement et l avenir des ressources didactiques art 13 de la Convention de 2004 13 Les cantons signataires de la Convention collaborent prioritairement dans les secteurs suivants a la scolarit obligatoire y compris l ducation pr scolaire b l enseignement du fran ais des langues trang res des math matiques ainsi que l ducation g n rale c l enseignement dans la formation professionnelle Art 4 de la Convention 2004 12 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande nisation des manuels d histoire dans les cantons romands laquelle deviendra une n cessit lorsque le nouveau Concordat intercantonal HarmoS et la n
80. repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Bibliographie Achmaoui F s d L image de l autre dans les manuels d histoire de certains pays m diterran ens Espagne France Gr ce gypte Jordanie Liban et Tunisie http www isesco org ma Islam Today FR 13 P6 htm pages consult es le 26 10 2007 Audigier F 2005 Histoires de st r otypes st r otypes sans histoire Le cartable de Clio 5 67 77 Bouayed A 2004 Le monde arabe mots et images dans les manuels scolaires de la France la que http www islamlaicite org article202 htm Conference suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP 2007 Le syst me ducatif en Suisse tableau simplifi Berne CDIP http www cdip ch PDF_Downloads Bildungswesen_CH Bil dungCH_f pdf Chupin J 2004 L Orient bouest dans les manuels scolaires Le Monde de l ducation septembre 54 55 Conf rence intercantonale de l instruction publique de la Suisse romande et du Tessin CIIP 2003 La colla boration intercantonale le Concordat scolaire romand Politiques de l ducation et innovations bulletin de la CIP 11 Conf rence intercantonale de l instruction publique de la Suisse romande et du Tessin CIIP 2004 Convention intercantonale administrative sur les moyens d enseignement et les ressources didactiques du 19 f vrier 2004 Neuch tel CIIP http www ciip ch pages activites Moy_d_e_et fichiers
81. rne En fait le commerce les changes commerciaux sont en g n ral mentionn s mais dans certains manuels les produits chang s ne sont pas toujours clairement cit s on y trouve la description des produits import s alors que la production locale est pratiquement pass e sous silence ou n est que partiellement pr sent e dans d autres paragraphes ou sections du manuel Dans le cadre de la dimension conomique et commerciale le caract re productif de la civilisation is lamique est d apr s les conclusions auxquelles parvient Nasr dans sa recherche parfois mis en doute ou tout simplement n est pas explicitement voqu Dans notre analyse quelques rares l ments et rep res g ographiques permettent de saisir indirectement les possibilit s de production locale DA p 248 et BE L existence d une production conomique locale est sugg r e de mani re souvent indirecte Par exem ple une production agricole intensive est mentionn e dans le manuel DA Dans l empire musulman on trouve une agriculture techniquement tr s avanc e Install s dans des r gions arides ils mirent au point des syst mes d irrigation qui transform rent les terres d sertiques en v ritables jardins et aussi ils importerent le coton l oranger et la canne sucre puis les firent cultiver dans les pays conquis L auteur souligne galement la qualit des arts mineurs et atteste ainsi de leur production les ateliers p
82. roduisaient des objets tr s finement travaill s DA p 252 Dans le livre destin l l ve BE p 2 la description des voies de commerce ainsi qu la mention d un intense r seau de pistes fait cho le fait que le monde musulman contr le les changes entre l Asie l Afrique et l Europe BE p 96 Ce m me manuel pr cise que les marchands musulmans utilisent des monnaie d or et d argent ainsi que la lettre de cr dit le chakk Les changes sont le fait de produits import s dont la liste tir e d un ouvrage de l poque est lon gue et d taill e mais aussi de ceux qui sont produits localement huile lin sucre bl sel et qui figurent par exemple sur une carte BE p 96 Li des conditions climatiques tr s diverses le paysage rural du monde musulman appara t vari Les oasis l gypte et la M sopotamie sont les lieux privil gi s pour l agriculture L poussent les c r ales le coton le lin la canne sucre et le m rier 61 C est vers Bagdad que convergent les grandes routes caravani res de l Afrique de l Asie et de l Europe ZA p 129 62 l artisanat se d veloppa surtout dans les villes DA p 252 ou bien beaucoup de m tiers et de production dans les souks BE p 98 3 Certaines des villes conquises par les Arabes taient des centres culturels remarquables DA p 254 Ces aspects feront l objet de discussions dans la section suivante 4
83. s historiques le contexte g opolitique et le vide politique id ologique et moral laiss par Vaffaiblissement de deux empires perse et byzantin ne sont pas assez analys s dit Nasr dans son tude 2001 138 mais dans ces trois manuels utilis s en Suisse romande ils sont au moins cit s Les facteurs de non r sistance l expansion de l islam sont particuli rement bien mis en avant rien n arr te la propagation de l islam pratiquement toutes les tribus de l Arabie l ont accept BE p 226 Trois raisons sont avanc es a Tout d abord le Coran ordonne aux musulmans de r pandre leur religion dans le monde entier Ensuite les tribus arabes ont une longue exp rience de la guerre Enfin les tats attaqu s sont souvent faibles et mal organis s DA p 251 lci l obligation de convertir et la contrainte deviennent tort implicitement li s Par ailleurs Nasr souligne 2001 138 que des explications n gatives de l expansion islamique sont mises en avant telles que l affaiblissement des Empires byzantin et perse l incapacit de r sistance des peuples conquis la nouvelle religion due aux luttes intestines ou aux facteurs naturels tels que les pid mies ou les famines Ces facteurs de non r sistance ont certainement jou mais nous pen sons que des facteurs positifs d acceptation de la nouvelle religion tels que sa coexistence avec les autres monoth ismes et la diversit ou d centralisation du
84. sensiblement am lior le statut de la femme DM p 36 islam 13 32 Faites la guerre ceux qui ne croient pas en Dieu a ceux qui font ce que Dieu et son proph te ont interdit Faites leur la guerre jusqu ce qu ils se soumettent DA p 251 Soulignons par ailleurs que dans aucun manuel la notion de fana tisme n est avanc e 30 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande section dans un chapitre traitant de la diffusion de l islam Fond e sur des textes coraniques la d fi nition du djih d est illustr e par une miniature turque repr sentant un combat entre musulmans et paiens avec pour l gende Allah ordonne de combattre les autres religions en diffusant sa parole c est le djih d la v ritable guerre sainte ZA p 123 La diffusion de cette religion par la force militaire est le plus souvent d crite au moyen des termes r currents de guerre et de com bat Naturellement ces notions sont facilement bien qu implicitement associ es l intol rance envers ceux qui n ont pas les m mes croyances Or le but du combat n est pas seulement religieux car les combattants d Allah sont des guerriers stimul s par l espoir d importants butins La double r compense escompt e le butin et le paradis est ainsi pr sent e comme la raison de la diffusion rapide de l islam l islam conna t vite un grand succ s BE p 228 Parall lement
85. sentation positive se re trouve par exemple dans des termes comme enrichir essor originalit prodigieux qui figurent dans l nonc des questions pos es ou des r ponses apport es La partie conclusive du Bi lan est titr e Lislam et la civilisation musulmane elle r sume de mani re g n rale son apport sur un ton que l on pourrait qualifier de neutre positif Nous pouvons conclure cette section en affirmant que dans les trois manuels le ton dans la pr sen tation des titres et sous titres est globalement neutre Cette impression g n rale peut tre nuanc e car si l un des manuels peut tre qualifi d un un peu plus distant vraisemblablement a cause d une recherche d objectivit scientifique les autres se distinguent par quelques touches positives qui soulignent les apports de cette civilisation ce qui transpara t par l utilisation d un vocabulaire syst matiquement favorable Par cons quent nous pouvons conclure que dans aucun des manuels analys s la pr sentation n est hostile ni m me ouvertement critique 4 2 l analyse de l origine des documents Une autre mesure de la vision de l islam v hicul e par les manuels est d voil e par la nature des documents pr sent s En effet pour accompagner les textes relatifs la civilisation islamique on constate que les uns ont pr f r les documents d origine arabe les autres ont choisi les documents d auteurs orientalistes contemporains
86. stes Cette tol rance partielle et conditionnelle est expliqu e aussi bien par la mention d un v ritable esprit de tol rance que par l obligation faite aux adeptes de ces autres religions de payer un tribut au gouvernement musulman Autrement dit les raisons conomiques de l octroi d un certain degr de tol rance peuvent tre diverse ment soulign es et sont mises en avant de mani re plus ou moins pr pond rante Par exemple dans le cadre de la description de la hi rarchie dans la soci t les prot g s chr tiens et juifs sont tol r s parce qu ils sont gens du Livre la Bible Mais ils paient un imp t foncier et la capitation taxe par individu En ville ils se regroupent par quartier libres d organiser leur com munaut et d exercer leur culte BE p 98 D une part il est noter que l objectif conomique n est pas pr sent par les auteurs comme le seul but de la tol rance religieuse d autre part la conditionna lite du respect des particularit s religieuses et culturelles de ces croyants soumis est ainsi explicite Cette situation de tol rance limit e et conditionnelle est pr sent e ailleurs par le biais d une citation ex traite d un texte intitul Le sort des vaincus dans le Pacte d Omar avec les chr tiens celui ci pr cise les conditions impos es aux chr tiens pour avoir la protection du gouvernement musulman ZA p 123 4 Notons la d finition donn e par ces au
87. structur e par rapport cinq dimensions majeures savoir les dimen sions religieuse politico militaire sociale conomique culturelle Chaque dimension regroupe des aspects et affirmations st r otyp s qui dans l analyse de Nasr sont discut s s par ment Les traits constitutifs de la vision de l islam et de sa civilisation transmise dans les manuels analys s se retrouvent aussi bien dans les parties textuelles que dans l iconographie qui les accompagne Celle ci est d crite aussi bien par rapport aux cartes et sch mas pr sent s que par rapport aux reproductions et aux photographies Quelques remarques conclusives permettront de synth tiser les r sultats des aspects trait s dans les diff rentes sections 7 L analyse de Bouayed 2004 reprend partiellement ces questions 1 Br ve pr sentation des syst mes ducatifs suisse et cantonaux De nombreuses sp cificit s caract risent la Suisse et deux d entre elles m ritent tout particuli rement d tre relev es dans le cadre de cette analyse La Suisse est un Etat f d ral constitu de 26 cantons et multilingue o le fran ais l allemand et l italien sont des langues nationales La Suisse romande entit essentiellement linguistique est form e de 4 cantons enti rement fran cophones Jura Gen ve Neuch tel Vaud et des parties francophones de trois cantons bilingues Berne Fribourg et Valais Les directeurs des d partements de l instruction publ
88. sur la mani re dont les savoirs autour de cette th matique sont transmis aux l ves Les manuels scolaires peuvent v hiculer des st r otypes des repr sentations erron es ou partielles Si pour certains aspects il est possible de relever des lieux communs o des manques de pr cision peut on vraiment en conclure syst matiquement une intentionnalit de la part des auteurs des ma nuels Nous n avons aucun l ment qui puisse le confirmer De m me l hypoth se d une possible m connaissance voire ignorance de certaines facettes du sujet par les auteurs de manuels comme le sugg rait dans son tude ne peut tre appliqu e notre recherche La superposition au niveau terminologique entre arabe et musulman constitue l exemple don n par Nasr d une connaissance limit e et d une ma trise assez pauvre de la th matique abord e Or globalement dans les manuels analys s la terminologique est relativement appropri e Il faut galement souligner que plusieurs l ments implicites ne sont pas forc ment per us et compris par des jeunes parfois un mot suppl mentaire pourrait suffire pour expliciter un concept ou des liens conceptuels qui de prime abord ne sont pas lisibles Sans doutes des contraintes structurelles p sent aussi sur les auteurs Elles peuvent provenir de la conception g n rale de l organisation th matique pr alable du manuel ou de la m thode p dagogique adopt e et am nent l impossibilit d a
89. t de vivre ensemble en favorisant l volution des contenus d enseignement fond s sur la connaissance et la compr hension des soci t s europ ennes et arabes pour mieux appr hender le dialogue entre celles ci en favorisant l am lioration de la formation des enseignants dans la perspective de construi re le dialogue pour que les l ves puissent acqu rir une image r ciproque plus favorable une vision ouverte et concr te dans le respect de toutes les formes de diff rences et dans l esprit de compr hension et de confiance mutuelles 2 D velopper la capacit de travailler ensemble des Commissions nationales pour l UNESCO des experts ou des institutions sur les probl matiques de recherche d int r t commun 3 Contribuer aux travaux de l UNESCO dans l laboration de sa strat gie sur les manuels scolaires en vue d am liorer la qualit de l ducation pour la promotion de la paix des droits de l homme de la compr hension mutuelle et du dialogue interculturel Deux rencontres r unissant les expert e s des pays participants ont d j eu lieu L une a t organis e Lyon au si ge de l Institut National de Recherche P dagogique INRP du 2 au 4 juin 2005 afin de d finir le cadre th orique et m thodologique commun de la recherche Le relev des conclusions de ces journ es pr cise que Cette r union avait pour objet de d finir les modalit s de mise en uvre d tudes ayant pour objectif de mettre en
90. teurs du terme Djihad en fin de volume Le mot signifie d abord l effort sur soi m me en vue d un perfectionnement moral et religieux Il d signe aussi l action arm e en vue de l expansion de l islam BE p 255 4 Ce qui n est pas le cas dans le manuel valaisan ZA 4 Ailleurs les m mes auteurs rappellent qu entre les tribus Arabes il n y a point d unit religieuse les Arabes sont poly th istes et adorent de nombreuses divinit s propres chaque tribu On sacrifie aux esprits qui habitent les sources les pierres et les arbres sacr s Mais on compte aussi des Arabes de religion chr tienne et juive BE p 226 Et aussi Mahomet suscite autour de lui une communaut de disciples r solus r pandre la foi nouvelle d sormais rien n arr te la propa gation de l islam BE p 226 43 Ceci va l encontre de la critique formul e par Nasr qui avait soulign le silence sur cet aspect dans les manuels analys s par elle 2001 122 31 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Dans sa publication Nasr 2001 123 critique l absence de pr cisions sur le respect par l islam reli gion monoth iste des monoth ismes et sur son refus des religions polyth istes indirectement pr sent es par exemple au moyen de l image des combats des musulmans contre les pa ens sans approfondissement terminologique ou commentaire explicite ou bien par l explication de l abs
91. tiennent une communaut o tous sont gaux comme les dents du peigne BE p 228 L importance de la dimension communautaire est ainsi attest e sous plusieurs formes Enfin la relation directe du croyant Dieu sans interm diaire est une notion qui ne figure pas explici tement dans les livres destin s aux l ves comme l avait d j constat Nasr 2001 134 En revanche le livre du ma tre DM s attarde longuement sur l absence d intermediaires entre le croyant et Dieu et le r le d volu l imam lorsqu il aborde la discussion sur la division entre chiites et sunnites 6 2 La dimension politique et militaire Une premi re affirmation qui d apr s Nasr suscite des controverses est l expansion militaire rapide de l islam Selon cette auteure le r cit de l expansion de l islam doit tenir compte du cadrage tem 44 Souligne aussi indirectement la diversit ethnique des musulmans 45 Et quelques pages plus loin on peut lire textuellement devant Allah nous sommes tous gaux BE p 236 32 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande porel et spatial des v nements Par cons quent d une part il y a la notion de temps c est dire la dur e de l expansion et d autre part la notion d espace l extension de la conqu te A cela s ajoute la description des circonstances et des causes de l expansion religieuses politiques et strat giques socio conomiq
92. tion sont coordonn s entre eux CDIP 2007 11 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande En Suisse romande la coordination des moyens d enseignement est plus ancienne En tant que Conf rence r gionale c est la Conf rence intercantonale de l instruction publique de la Suisse romande et du Tessin CIIP qui est charg e de la coordination des moyens d enseignement t che qu elle assume depuis de nombreuses ann es dans plusieurs domaines sur la base de ses statuts et d accords particuliers Dans le cadre de la CIIP les chefs des d partements de l instruction publique de la formation et de l ducation des cantons romands ont sign le 19 f vrier 2004 une Convention intercantonale ad ministrative sur les moyens d enseignement et les ressources didactiques Pr cisons par ailleurs que d apr s l article 5 de cette Convention sont consid r s comme moyens d enseignement ou ressources didactiques les manuels les fiches de travail des l ves ainsi que le mat riel de classe accompagnant les ouvrages didactiques l intention des enseignants y compris les ouvrages g n raux plans d tudes lignes directrices ou recommandations les supports audiovisuels et informatiques les ressources informatiques en ligne sites intranet internet les projets d actions ducatives CIIP 2004 Plusieurs actions envisag es dans cette Convention peuvent tre
93. tructure de la soci t La soci t se d finit d abord par l ap partenance o non l islam Les musulmans en constituent donc l immense majorit Et parmi eux les plus favoris sont les Arabes Puis viennent les nouveaux convertis Suivent dans la hi rarchie les prot g s chr tiens ou juifs tol r s parce qu ils sont gens du Livre Bible En ville ils se regroupent par quartier libres d organiser leur communaut et d exercer leur culte Enfin les esclaves gt Dans le manuel valaisan il y a simplement absence d l ments sur l histoire politique unit politique ou non de ces terri toires apr s la mort de Mahomet et seulement la mention que successeurs de Mahomet les califes r pandent l islam de l Espagne l Indu ZA p 134 52 ll est noter que cette num ration est aussi une autre mani re implicite de montrer que dans le monde musulman il y a une production et non seulement une consommation La discussion de cet aspect sera abord e dans une autre section 53 Un manuel BE p 229 rel ve les divergences religieuses en pr cisant l existence des deux courants principaux chiite et sunnite avec des informations sur leur diffusion actuelle ce qui rappelle indirectement aussi la diversit g ographique et ethnique des croyants Et aussi La soci t est multiraciale blancs noirs jaunes se c toient dans toutes les couches sociales et l union entre personnes de races diff rentes ne so
94. ues par exemple mouvement migratoire d mographiques la des cription des facteurs de non r sistance versus des facteurs d adh sion volontaire c est dire favoris s par la religion et la d centralisation du pouvoir En ce qui concerne la dimension temporelle la notion de rapidit de l expansion du monde musul man est temp r e par la pr sentation dans deux manuels sur trois de frises qui montrent la chrono logie de celle ci en la relativisant En effet des sch mas chronologiques qui couvrent plus d un si cle donnent certaines dates marquantes et des points de rep re historiques pour situer visuellement les tapes temporelles des conqu tes sans toutefois les expliquer textuellement De m me des cartes indiquent l tendue g ographique des avanc es militaires dans le temps Au del de la pr sentation visuelle par les sch mas et les cartes peut figurer en une phrase le r sum de la raison de l expansion des moyens utilis s et des territoires annex s Par exemple Profi tant de la faiblesse de leurs voisins byzantins et perses ils conqui rent militairement la Syrie l gypte la Perse et l Afrique du Nord ZA p 134 De m me Les Arabes devenus musulmans conqui rent en moins de cent ans un immense empire de l Espagne aux fronti res de la Chine Ni Byzance ni la Perse les deux puissances du moment ne peuvent arr ter les combattants d Allah BE p 228 Les raison
95. uffre nulle entrave BE p 98 54 Ailleurs dans le m me manuel il est rappel que Ta on compte des Arabes chr tiens ou juifs BE p 226 34 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande sont pour la plupart des trangers car l islam ne permet pas qu un musulman chr tien ou juif soit fait esclave BE p 98 Les paragraphes suivants pr cisent la condition des esclaves dans cette soci t Vendus dans les march s ils peinent dans les champs ou sur les grands chantiers d autres servent l arm e Beau coup constituent la domesticit des riches musiciens danseurs concubines eunuques L esclave peut esp rer l affranchissement que l islam consid re comme un acte de pi t BE p 98 L existence des esclaves dans la soci t n est pas voqu e dans tous les manuels examin s l un des trois manuels ne mentionne sous aucune forme l existence d esclaves DA La probl matique de l esclavage est simplement abord e visuellement dans le manuel valaisan ZA p 129 par une illustration intitul e Le march aux esclaves et par une carte repr sentant l origine et les produits chang s entre autres produits tel l or l ivoire les pices les pierres pr cieuses etc figurent les esclaves et leur provenance N anmoins la question sp cifique adress e aux l ves D o viennent les esclaves vendus sur le march de Bagdad est cens e v rifier si ces noti
96. ur un march et un cadre de discussion didactique historique et politique Gautschi amp Binnen kade 214 215 39 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande Dans un manuel scolaire la pr sence d illustrations ou l accompagnement d un texte par des ima ges peut amplifier l effet des st r otypes soit en attirant l attention soit pour faire passer un mes sage Il s agira donc d analyser la pr sence et le r le de l image sous toutes ses formes dans notre chantillon Pr cisons d s pr sent que dans les manuels analys s les l gendes sont relativement courtes quelques mots de description essentiels et neutres pour r v ler le contenu de l image le lieu et ventuellement la date Quelle est la place des images se rapportant notre th matique dans les manuels scolaires analys s Quels types d images sont ils pr sent s S agit il de tableaux de gravures de fresques de photogra phies ou de cartes incluant la mesure de l espace et du temps de sch mas De nos jours les images sont un l ment formel plus important qu auparavant pour les manuels d histoire elles structurent les pages Par leurs couleurs leur taille et leur disposition elles pone tuent l ensemble l agencement n est pas seulement d ordre formel les images peuvent galement servir d outils visuels pour structurer des contenus Les images permettent de visualiser les faits en transformant un
97. ux des titres et des textes afin d valuer la coh rence ou l incoh rence des diff rents l ments du corpus 2001 112 8 Rappelons ces d finitions la carte est une repr sentation spatiale l illustration une repr sentation imag e et esth ti que Nasr 2001 162 40 La repr sentation de l Islam dans les manuels d histoire en Suisse romande 7 1 La th matique des cartes et des sch mas DA DM BE ZA CARTES 1 dimension politico religieuse 1 1 1 3 2 dimension conomique et commerciale be 1 SCHEMAS 1 plans villes mosqu es dessins 5 4 4 2 frises chronologiques 5 1 1 TOTAL 1 7 1 9 La m me carte illustration a t compt e double lorsqu elle peut tre associ e deux th matiques La premi re page du manuel pr sente quelques dates clef de l ensemble de la p riode analys e dans le volume pour l poque sous analyse seule la date de l H gire est mentionn e Tableau 2 Th matique des cartes et des sch mas Pour l analyse des cartes le regroupement th matique que nous avons effectu est le suivant 1 La dimension politico religieuse concerne la position g ographique et strat gique de l islam dans le monde c est dire l extension g ographique du monde musulman et des conqu tes militaires arabes en lien avec la pr sentation de la caract ristique de rapidit des conqu tes et avec les diverses causes donn
98. xt rieur du pays ainsi que l augmentation de la transparence Le contr le de la qualit du syst me de formation devrait tre assur par l introduction d instruments de pilotage Ces accords constituent des dispositifs juridiques qui facilitent la coordination et permettent une meilleure coop ration inter cantonale Ils pr voient des modifications des structures et de l organisation scolaires mais galement la r daction de plans d tudes communs aux r gions linguistiques et la gestion coordonn e des moyens d enseignement 8 Outre les cantons francophones cette Conf rence inclut le Tessin canton italophone qui repr sente pratiquement lui seul galement une r gion linguistique 2 Pour de plus amples informations cf par exemple http www cdip ch f CDIP rechtsgrundlagen framesets mainRechtKonk_f html CIIP 2003 10 Pour les versions de ces textes cf respectivement CDIP 2007 et CIIP 2007a Le Concordat HarmoS ou Accord intercantonal sur l harmonisation de la scolarit obligatoire d apr s la version du 14 6 2007 pr voit dans son article 8 al 1 L harmonisation des plans d tudes et la coordination des moyens d enseigne ment sont assur es au niveau des r gions linguistiques par les conf rences r gionales de la CDIP c est dire par la CIIP pour la Suisse romande II pr cise art 8 al 2 que les Plans d tudes moyens d enseignement et instruments d valuation ainsi que les standards de forma
99. ynonymie entre les deux notions une possible similarit ou un recoupement de leurs champs s mantiques Le premier cas semble s appliquer l auteur du manuel ZA utilis en Valais 27 28 6 L analyse des textes Nasr 2001 121 fait tat de convergences et de divergences dans la pr sentation de la th matique sur l islam Divers traits constitutifs de cette vision ne sont pas valu s de la m me mani re dans les manuels d histoire Nous reprenons les points mentionn s par cette auteure en les regroupant dif f remment Ces dix aspects ici rassembl s en cinq cat gories ax es sur des dimensions communes portent ainsi sur La dimension religieuse L islam religion de la soumission Tol rance intol rance envers les autres religions La dimension politique et militaire L expansion militaire rapide de l islam Tendance la division politique permanente de l islam La dimension sociale Le monolithisme culturel religieux et ethnique de l islam Une soci t esclavagiste La dimension conomique et commerciale Le caract re productif ou non productif de la civilisation islamique Une civilisation marchande et urbaine La dimension scientifique et artistique La nature des apports scientifiques de cette civilisation L apport artistique de la civilisation islamique 6 1 La dimension religieuse Deux aspects de la dimension religieuse seront discut s plus particuli rement dans les paragraphes suivants Il s agit de relever la

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