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Participation et développement urbain durable

1. O3 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Choay F 1980 La r gle et le mod le Seuil Paris Da Cunha A 2003 D veloppement durable thique du change ment concept int grateur principe d action in Da Cunha A Ruegg J dir D veloppement durable et am nagement du territoire PPUR Lausanne pp 13 28 Habermas J 1962 L espace public Payot Paris Harou R 2002 La participation des Citoyens a la d marche stra t gique Assises Wallones du d veloppement local Gosselies Hermet G et al 2005 La gouvernance Un concept et ses applica tions Karthala Paris Jaton V Russeil S et al 2004 Concerter mobiliser gouverner Le projet urbain pour am nager la ville et m nager la cit INSA Lyon Jole M dir 2002 Espaces publics et cultures urbaines Certu Paris Krummenacher P 2003 Partizipation Chance und Herausforde rung f r alle Beteiligten Collage n 6 pp 6 8 K bler D Leresche J P 2003 Enjeux d agglom ration en Suisse d mocratie gouvernance et d veloppement dura ble in Da Cunha A Ruegg J dir D veloppe ment durable et am nagement du territoire PPUR Lausanne pp 127 140 Lawrence R 2003 Participation citoyenne pour am nager ha bitat in Da Cunha A Ruegg J dir D veloppe ment durable et am nagement du territoire PPUR Lausanne pp 331 345 L vy J Lussault M dir 2003 Dictionn
2. Unil TIZ UNIL Universit de Lausanne URBIA PARTICIPATION CITOYENNE DANS LES D MARCHES LOCALES DE D VELOPPEMENT DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable e une partie des professionnels est plut t acquise la cause de l approche communautaire et a d velopp une certaine culture de la participation et de la transversalit travers les probl matiques difficiles auxquelles ils sont confront s durant la pratique de leur m tier pr carit perception de l ins curit isolement perte de lien social etc Leur contribution apporte des inputs tr s utiles aux propositions avanc es par les habitants La d marche est pour eux une opportu nit pour relancer des r ponses publiques novatrices par exemple un r seau d change de services pour le quartier ou celles exigeant l implication de niveaux institutionnels sup rieurs comme le Canton par exemple une Maison de quartier d information pour la sant et l environnement e D autres professionnels pensent pouvoir anticiper les r sul tats du processus participatif par la proximit dont ils jouis sent avec les habitants plus forte raison dans une petite commune Cette conviction de d j conna tre les pr oc cupations des citoyens n incite pas ces professionnels reconna tre une quelconque utilit l op ration pour r pon dre aux d fis de la qualit de vie urbaine la rationalit de
3. O7 UNIL Universit de Lausanne URBIA D MOCRATIE PARTICIPATIVE ET GESTION URBAINE DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable un lieu politique d conflictualis et consensuel o rien ne permet de rep rer les hi rarchisations et les in galit s entre participants o tout le monde fait comme si l attention citoyenne pouvait tre retenue des ann es durant par les petits sujets d urbanisme qui occupaient autrefois les seuls comit s ou associations de quartier La force des rapports sociaux in gaux entre les diff rents participants mais aussi plus subtilement avec les absents y p se de tout son poids mais rien ici ne remet en cause cet ordre social Une fois de plus on ne confie consensuellement la d mocratie qu une minorit statistique des membres des classes moyennes sup rieures sensibles au discours moralisateur sur la carence de citoyennet d sireuse et jug e ca pable de s int resser de fa on bienveillante et dans le respect du rapport politique traditionnel aux affaires locales En envisageant le conflit comme un risque plut t que comme un mo ment producteur de nouvelles relations sociales ces conseils contri buent l vanouissement de la promesse d une citoyennet renouve l e par la possibilit de d battre et de construire autrement l espace local du rapport politique a 53 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Bibl
4. duquer et former non seulement le grand public mais encore Wil i IQ UNIL Universit de Lausanne URBIA D VELOPPEMENT DURABLE ET D MOCRATIE LA PARTICIPATION COMME PROBL ME Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable les repr sentants lus et le personnel des administrations locales la durabilit La participation telle qu entendue par la th orie du d veloppement du rable repose donc sur l id e qu il faut largir l acc s l information pour des individus et des groupes particuliers En retour ces individus et ces groupes constituent une source d information privil gi e pour le pouvoir central Les individus en participant prennent conscience des enjeux du d veloppement durable et acceptent ses r formes n cessaires Deux ou trois d mocraties Directe participative et re pr sentative En r alit l enjeu soulev par l accent mis sur la participation tient au lien entre formes directe et repr sentative de la d mocratie Par d mocratie nous entendons la capacit du peuple c est dire de n importe qui a priori de prendre effectivement part la d cision politique Cette galit politique est l isonomia grecque voir Ver nant 1962 56 Manin 1996 28 29 Evidemment de nombreuses autres d finitions du terme d mocratie existent et sont en concur rence N anmoins celle ci l avantage de d gager un crit r
5. Toute planification est ainsi immanquablement li e au pouvoir d exercer un pouvoir d orienter les comportements pr sents et futurs des agents ceci d autant plus que quels que soient ses objectifs ou priorit s elle implique toujours et en tout temps des d cisions concernant l alloca tion de ressources tel groupe plut t que tel autre Terribilini 2001 52 53 Les am nagistes d tiennent une autre comp tence qui en fait des acteurs part celle de la traduction Interpr tant et transcrivant les vues des uns et des autres ils contribuent la formulation d une repr sentation dominante de l espace concern et des interventions qui seraient souhaitables sur celui ci Il est donc utopique de penser que l am nagiste peut intervenir uniquement comme accoucheur des souhaits de la population En tant qu animateur d un dispositif par ticipatif son influence reste d terminante L investissement fourni par l quipe de conception notamment dans les tapes de cr ation et de pr sentation des trois avant projets a t in gal l un des avant pro jets a sans conteste t plus approfondi et pr sent avec davantage de conviction que les deux autres L imperfection de tout dispositif se mesure aussi au degr de partici pation de la population locale Malgr tout le soin qui peut tre mis dans la conception du syst me participatif les groupes les plus faibles en sont bien souvent exclus Les tr
6. l tude avant m me si les pro positions ont dans quelques cas permis l administration commu nale de creuser davantage dans certains domaines et de d finir des priorit s Il appara t par ailleurs galement qu un certain nombre de projets d velopp s B le ont t repris presque tels quels dans le plan d action de Lausanne Finalement les projets y sont formu l s d une mani re plus vague ce qui laisse une marge de man uvre plus importante l ex cutif politique et l administration lausannois pour leur mise en uvre au risque de d cevoir un certain nombre de participants ce titre il est important de noter que le programme d action et surtout les cinq pr avis soumis au Conseil Communal lau sannois contiennent non seulement des propositions issues directe ment de la d marche participative mais aussi des parties int gr es par les services de l administration En guise de conclusion Cet article est parti de l hypoth se qu au dela de la rh torique parti cipative il y a des usages et donc une appropriation des d marches participatives de la part des acteurs politico administratifs travers la comparaison cette contribution permet d tablir au moins deux constats e premi rement l appropriation politique se confirme dans les deux cas En effet si les d marches que l on peut quali fier d essentiellement top down sont men es par des man dataires priv s l ex cutif
7. Chev nement s est appliqu e favoriser la coop ration inter communale l chelle des agglom rations dans le m me temps la loi d Orientation pour l Am nagement et le D veloppement Durable du Territoire LOADDT dite loi Voynet a instaur des contrats d agglom rations permettant celles ci de construire et d affirmer leur projet de d veloppement en contractualisant avec l Etat et la R BP LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE gion enfin la loi Solidarit et Renouvellement Urbain SRU a pr vu que chaque agglom ration l chelle de l aire urbaine d finisse un Sch ma de Coh rence Territorial SCOT avec l objectif premier de ma triser l talement urbain et de favoriser la mixit socio spatiale La l gitimation de l agglom ration comme territoire de r flexion et d action sur le devenir des espaces urbains semble s tre fortement impos e par la mise en uvre concomitante de ces trois lois L in terpr tation locale du d veloppement urbain durable se n gocie dans ce nouveau contexte de gouvernance m tropolitaine en pre mier lieu entre acteurs institutionnels locaux principalement entre lus appel s ainsi d finir une vision commune du d veloppement territorial Sauvez 2001 A Rio de Janeiro c est la municipalit que revient la fonction de d finir son interpr tation du d veloppement urbain durable par l interm diaire de son nouveau p
8. la ville de la culture la ville coh rente CEU 2003 Pour noncer la crise et son d nouement la durabilit s appuie sur une s rie de conjectures et de pr dictions scientifiques d mographi que sociologique conomique cologique Mais le recours licite et justifi aux sciences de la nature et aux sciences de l homme et de la soci t est subordonn des choix thiques et politiques des fina lit s qui n appartiennent pas seulement l ordre du savoir Choay 1980 10 Pour les promoteurs de la durabilit l issue de la crise d pend de la capacit des institutions orienter la recherche vers le bien commun La plus grande part des recherches effectu es par les entreprises concernent les processus et produits ayant une valeur Wil GS UNIL Universit de Lausanne URBIA LA amp DURABILIT L PREUVE DES PRATIQUES D AM NAGEMENT URBAIN Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable marchande Or il nous faudrait des techniques capables de produire des biens sociaux de lair moins pollu des produits qui durent longtemps ou de r soudre des probl mes dont les entreprises ne cal culent jamais le co t Celui de la pollution ou des d chets en est un exemple Brundtland 1989 71 Les textes instaurateurs de la dura bilit sont constitu s de va et vient entre crise et d nouement o les nonc s scientifiques nourrissent de
9. quement proche de la notion de projet elle voque la recherche de coop ration et d association pour contribuer un nouveau mode de gouvernement local L vy 2003 A Tours la plupart des lus et les repr sentants des services consid rent plut t les conseils comme des lieux d information et voient la proximit avec les habitants comme une dimension centrale Certains expliquent ainsi que c est pour eux une nouvelle fa on de faire du terrain d tre l coute posture favorable la pr vention des conflits et insistent sur l int r t de la p dagogie c est dire de faire comprendre aux administr s toutes les contraintes qui p sent sur leur travail et leurs d cisions Les membres des coll ges habitants et associations dont la majorit est masculine et retrait e appr cient eux aussi les CVL parce qu ils sont des lieux d change direct qui humanisent et rendent accessi bles ceux qui font la ville leurs yeux soit principalement les lus On voit tr s bien qu il y a une rencontre qui se fait entre les lus et le reste des gens Et pas que sur des sujets qui d rangent il y a de vrais changes C est une ouverture vers la connaissance de nos lus retrait ancien militaire Ou encore J ai le sentiment que a nous am ne revoir des positions tranch es qu on peut avoir sur diff rents sujets On n est pas des nes on peut comprendre retrait ancien foncti
10. remet en question l association d sormais habituelle de la gouvernance et du d veloppement durable ainsi que les promesses qu elle implique L id al habermassien qui voudrait redonner toute sa noblesse la politique pourvu qu elle soit d lib rative et consensuel le hante ces nouveaux syntagmes sans correspondre des pratiques concr tes entre individus socialement situ s au sein de contextes lo caux Ces pratiques ne r pondent pas l enjeu de partage du pouvoir local Que peut signifier gestion urbaine durable quand le rapport politique traditionnel n est aucunement bouscul pire quand la par ticipation perd progressivement toute parent avec la dimension po litique donc dissensuelle Ranci re 1998 Bacqu et al 2005 de la citoyennet A Tours comme autrefois les conflits restent dehors se manifestent spontan ment dans un contexte non institutionnalis Pour gouverner la ville durablement les lus ne doivent ils pas au contraire accepter de travailler le rapport politique lui m me et int grer dans la d marche participative la contestabilit Pettit 2004 et la conflictualisation des objets Ces instances ne permettent pas de reconna tre la diversit des parti cipants et des modes d engagement d courage les plus jeunes et les plus actifs ent rine l absence non d battue des populations les plus d favoris es et minoris es au sein de la soci t Quel sens peut avoir nil
11. URBIA PARTICIPATION CITOYENNE DANS LES D MARCHES LOCALES DE D VELOPPEMENT DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable d une large consultation initiale d habitants d associations de com mer ants et de prestataires de services social sant s curit loisirs culture Pour chaque th me les participants ont construit une vision commune id ale du quartier ont labor ensemble des propositions d action puis en ont fait une s lection prioritaire La participation attelage ou fardeau Comme nous avons pu le constater durant l exp rience l outil parti cipatif n est pas utilis sans engendrer certaines r sistances pr cis ment par la concurrence qu il soul ve avec le syst me traditionnel de prise de d cision autorit s et administration Nous pouvons identi fier un certain nombre de barri res qui se d clinent selon trois axes principaux e le manque de cr dibilit de la participation publique e l accessibilit in gale et la repr sentativit limit e des habi tants e les relations asym triques li es aux savoirs Ces param tres exercent des contraintes videntes sur le processus consultatif et finalement sur ses r sultats et leur prise en compte Autrement dit les propositions des habitants m me les plus perti nentes risquent de ne pas tre consid r es justement certains grou pes sociaux peuvent devenir hors jeux et la vision politi
12. Une bonne partie des habitants comme des repr sentants d associa tions partagent cette d finition minimale de la participation comme expertise d usage r serv e aux am nagements urbains de proximit il faut savoir se contenter de peu Faut pas r ver m me si je r vais moi au d but On ne va pas changer la politique d une ville comme Tours retrait de l enseignement On sait bien que la Mairie si la proposition leur pla t pas a ne se fera pas c est clair retrait UNIL Universit de Lausanne URBIA D MOCRATIE PARTICIPATIVE ET GESTION URBAINE DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Ce que le consensus requiert ici est l oppos du d bat ou du pou voir partag il impose plut t la construction d une distance entre le politique et la gestion urbaine Moi la politique a ne m int resse pas Je vote je suis ce que proposent les lus mais c est leur boulot pas le mien Moi je peux aider guider leur action l orienter je fais a dans le cadre du Comit de quartier et dans le CVL ancien fonc tionnaire D autres dont l investissement fut d embl e plus important au d part attendaient davantage du CVL et exprim rent rapidement leur d ception Une des mani res de fabriquer leur l gitimit fut de se constituer en collectif Mais plus leurs demandes furent construites collectivement et de fa on autonome plus
13. des habitants sur les lus serait ainsi plus indirect ce qui est dit lors des r unions l est publiquement une diversit d acteurs et vite la d formation des propos et la concur a HE LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE rence entre associations ne ma trisant pas toutes le m me niveau d information Ce qui semble donc le plus d licat questionner c est bien le processus collectif de recherche du consensus si central dans la notion de gouvernance mais contradictoire avec la construction d un espace politique pourquoi ces instances proposent elles de d battre alors que les conflits sont vacu s consid r s non pas comme constitutifs de tout rapport sociopolitique mais comme des d rives viter tout prix Tout se passe comme si r pondant l injonction de transparence et l exigence de diffusion publique et de communica tion municipale dimension centrale on le sait de ces nouveaux outils ne pouvaient maner de ces conseils que des messages consensuels et optimistes au risque d tre vid s de tout enjeu D mocratie participative gouvernance urbaine et d velop pement durable Limiter ainsi la d mocratie participative un outil de gestion urbai ne va bel et bien l inverse d une refondation depuis le local de l exercice de la citoyennet La d finition minimale de la participa tion comme d marche individualiste et all g e d un engagement d politis
14. environnement tous doivent abandonner la poursuite de leurs int r ts Selon Jacques Bonnet 2005 l origine de cette morale serait double une origine r volutionnaire gauchiste le rapport Bruntland reprend en op posant croissance et d veloppement une partie de l argumentaire gauchiste sur les rapports entre conomie et soci t sur la crois sance z ro sur les positions tiers mondistes et anticapitalistes et une origine religieuse qui s enracine dans les mouvements valorisant l investissement social responsable soutenu par les riches entrepre neurs Quackers limination des actions du p ch les Sin Stocks et soutien aux fonds de gestion socialement responsables Pax World Fun ou Calvert Funds Au regard de ces origines la mise en pratique de la durabilit est tonnante En effet ceux qui sont incrimin s dans la crise environ Unik 68 a UNIL Universit de Lausanne URBIA LA amp DURABILIT L PREUVE DES PRATIQUES D AM NAGEMENT URBAIN Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable nementale la plupart des grandes institutions publiques et priv es internationales nationales et r gionales et les entreprises multinatio nales et nationales sont les premiers relayer le discours de la du rabilit les grandes entreprises priv es et les Etats sont repr sent s dans les sommets mondiaux consacr s au d veloppement durable notamment Johannes
15. lectoral 4 5 ans ce qui emp che d adopter une perspective de long terme OCDE 2002 33 N anmoins la diff rence de Jonas il n est pas question d ins taurer une dictature bienveillante pour rem dier au temps long de la d mocratie Des r formes institutionnelles sont possibles On at tend de la d centralisation qu elle vite la fois les inconv nients des proc dures de consultation trop longues et la trop grande politisation des d bats nationaux OCDE 2002 37 Il s agit de soustraire au d bat politique et sa temporalit les questions trop importantes touchant aux r formes du d veloppement durable La participation comme suppl tif d mocratique A la d mocratie repr sentative affubl e des maux que nous avons vu le d veloppement durable oppose la participation Il se pose ainsi comme plus d mocratique que les syst mes traditionnels N anmoins cette mise en avant de la participation n est en rien un gage de d mocratie suppl mentaire d autant plus que la parti cipation au d veloppement durable a un caract re technique plus que politique Le rapport Brundtland est assez laconique cet gard puisqu il ne mentionne qu une fois cette id e et encore de mani re tr s g n rale Brundtland 1987 65 Pour Dominique Bourg n an moins Bourg 2003 111 le sc nario d mocratique de l cologie s inscrit dans le cadre de ce rapport fondateur et repose
16. moindres co ts la taille du groupe de personnes int ress es et po tentiellement impliqu es Si cette fonction demeure elle int gre de plus en plus souvent des dimensions spatiales r elles Les TIC ne se limitent plus renforcer et tendre des r seaux de communication mais s attachent galement coordonner des proximit s plus ou moins grande chelle En ce sens elles participent de plus en plus la d finition de v ritables espaces En juillet 2004 fut c l br le premier anniversaire du ph nom ne des Flash Mobs sortes de fou les instantan es Nold 2003 Pour r aliser un tel rassemblement la recette est simple les utilisateurs d un syst me de communication quelconque e mail messagerie instantan e SMS etc se mettent d accord sur des cordonn es temporelles et spatiales d un lieu de rendez vous Ces utilisateurs diffusent alors librement l information l instar des cha nes de solidarit pistolaires o toute personne qui re oit le message est cens e le distribuer plusieurs autres person nes de sa connaissance Si tout fonctionne correctement le r sultat se traduit sous la forme d un regroupement d un plus ou moins grand nombre de personnes qui ne se connaissent pas en fonction de la diversit des r seaux sociaux impliqu s dans un endroit que la plu part d entre eux n ont pas choisi La finalit d une telle d marche peut varier en fonction des occasions happenings ludiques ou artistique
17. quoi pas pr retrait de la fonction publique 57 ans La parti Unik 55 UNIL Universit de Lausanne URBIA D MOCRATIE PARTICIPATIVE ET GESTION URBAINE DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable cipation signifie chez eux une d marche citoyenne light comme dit l un d eux la volont de rester connect travers ce Conseil con u non comme un lieu o des collectifs peuvent venir s exprimer mais plut t comme un r seau d interlocuteurs privil gi s de la Ville Le CVL est v cu comme une opportunit d tre des super citoyens peu de frais d o la perm abilit aux discours p dagogiques dont la teneur est rassurante la participation ne consistera pas en un trans fert de responsabilit s des lus vers les habitants Pour eux la politique ne doit pas venir polluer cette participation tranquille et bienveillante la gestion municipale Pour moi le CVL c est pas tout le temps rousp ter r ler dire y a qu faut qu on ou ils ont qu a Trop de gens restent comme a r ler sans rien faire Cette conception apolitique de la vie locale a une incidence directe sur le fonctionnement du Conseil mais g n re galement une attitude consum riste de la part des participants Ce jeune p re de famille ing nieur informatique et membre du coll ge habitant ex plique ainsi que pour solliciter une subvention d
18. Dakar conna t une autre chelle cette difficult concilier respect des quilibres cologiques locaux croissance urbaine et valorisation touristique Le rapport l environnement y est fragilis par des attein tes multiples qui r sultent la fois de la persistance chronique de la pauvret urbanisation incontr l e pollutions domestiques diverses exploitation ill gale du sable marin d forestation etc et de l existence d un mod le de croissance insuffisamment r gul sp culation immobi li re graves probl mes de circulation risques et pollutions industriels etc l accroissement des disparit s socio spatiales et de la pauvret et leurs corollaires les in galit s cologiques ou disparit s d acc s aux services et r seaux urbains apparaissent comme des enjeux majeurs A Montpellier l expansion d mographique et le mitage de l espace qui en r sulte g n rent des situations de tensions sur des espaces g ographiques sensibles vignes tangs plages garrigues pin des Une forte pression fonci re s exerce sur des espaces consacr s l agriculture Les lus des communes p riurbaines g rent des situa tions parfois extr mement difficiles Proximit de la mer ou proximit des garrigues et des pin des sont autant de plus values paysag res auxquelles les p riurbains restent sentimentalement et financi re ment tr s attach s Or aujourd hui un discours relativement consen suel insp
19. Le but de cette tape n est pas d exposer la population des avant projets approfondis et ficel s mais au contraire de proposer des visions contrast es de ce que pourrait devenir la place villageoise l avenir afin d interpeller les habitants Stylos en main cartes photos et plans l appui les personnes pr sentes lors de ce second rendez vous s att lent valuer et transformer les trois avant projets Pro O0 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE gressivement l un des avant projets per u comme le plus appropri pour r pondre aux probl mes rencontr s rallie une majorit de par ticipants En s appuyant sur les commentaires et critiques nonc s l avant pro jet collectivement d sign est approfondi par l am nagiste C est l ob jet de la sixi me tape du dispositif Le projet final est alors pr sent l organe l gislatif de la commune dont le vote d termine l ven tuelle r alisation future C est ce moment seulement qu intervient la phase d cisionnelle au niveau politique Le projet d velopp pour la place du village d Yvorne est actuellement cette tape du proces sus La r alisation du projet en cas d acceptation constitue l tape finale DIAGNOSTIC SOLUTIONS REALISATION O ZOZ 0 LE m oO W zaj bilan pond ration ventail hi rarchisation orientations yb 06 FIGURE 2 LES SEPT PHASES DU
20. Les formes de villes virtuelles La question de l usage des TIC dans le contexte urbain a d j fait l objet de nombreux travaux qui analysent l impact de ces technolo gies sur la forme urbaine Castells 1996 Sassen 2001 cependant il n existe pas de d finition unifi e du concept de ville virtuelle Van Bastelaer et al 2000 Plus que d un v ritable concept il s agit la d une appellation non contr l e qui refl te la complexit et l volution des rapports d influences mutuelles qu entretiennent technologies de l information et domaine urbain Nous pouvons cependant distinguer sch matiquement deux gran des familles de villes virtuelles La premi re de ces cat gories recou vre l ensemble des usages faits des TIC pour d velopper diversifier et rationaliser les fonctions traditionnelles des villes Graham et Marvin 1996 Hampton 2003 Hampton et Wellman 2002 Cette premi re famille est celle des Digital Cities qui trouvent par exem ple leur traduction dans les politiques d encouragement au niveau europ en La seconde famille de villes virtuelles englobe ce que nous pouvons nommer des communaut s virtuelles urbaines Dans cette secon de cat gorie nous trouvons d une part le cas classique des lieux d changes interpersonnels ayant pour th matique ou comme toile de fond l appartenance une ville la ville est la raison d tre de la communaut virtuelle et d autre part les
21. Policy and Politics Vol 29 No 3 The WHOQOL Group 1994 What Quality of life in WHO The World Health Forum WHO Geneva Theys J 2002 L approche territoriale du d veloppement dura ble condition d une prise en compte de sa dimen sion sociale D veloppement durable et Territoi res Dossier 1 Thibault A et al 2000 Cadre de r f rence de la participation publique Conseil de la sant et du bien tre Qu bec 124 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Notes Cette communication a notamment t r dig e sur la base d entretiens avec des acteurs impliqu s dans ce projet que nous remercions vivement pour le temps qu ils nous ont ac cord et de leur analyse crois e avec la litt rature Ce projet intitul Prenez la parole Qualit de vie et san t dans votre quartier a t initi par le D partement de l action sociale et de la sant du Canton de Gen ve en par tenariat avec la Ville de Gen ve et la Commune de Meyrin Il s inscrit dans l Agenda 21 cantonal le R seau Villes Sant de l Organisation Mondiale de la Sant OMS ainsi que les Agendas 21 locaux de la Ville de Gen ve et de la Commune de Meyrin Les op rateurs de la d marche taient l associa tion Equiterre et la Fondation du Devenir actives dans les do maines du d veloppement durable et de la promotion de la sant Pour un compte rendu de la d marche de ses r sultats e
22. Sophie Vareilles doctorante Institut des Sciences Appliqu es de Lyon INSA Equipe D veloppement Urbain Environnement Ville Soci t Unit Mixte de recherche 5600 du CNRS Courriel jean yves toussaint insa lyon fr sophie vareilles insa lyon fr R sum Les promoteurs de la durabilit sont aussi les institutions publiques et priv es et les multinationales incrimin es dans la crise environne mentale Cette observation nous conduit poser l hypoth se d une parent des axiologies de la durabilit et celle de la technostructure La lecture des textes instaurateurs de la durabilit et l observation des pratiques de concertation du Grand Lyon tendent valider cette hypoth se La durabilit invite mieux produire pour mieux consom mer La concertation pr cepte de la durabilit fonctionne comme la publicit elle participe orienter l usage selon les imp ratifs de pro duction ici l am nagement des espaces publics d une ville durable Mots cl s Ville durable technostructure publicit concertation espace public Unil Si UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE La durabilit l preuve des pratiques d am nagement urbain L air de la ville rend libre telle tait au Moyen Age la promesse des villes europ ennes faite aux serfs fuyant leurs seigneurs Weber 1991 349 Aujourd hui l air de la ville est r put ali ner e
23. a posteriori TABLEAU 1 TYPES ID AUX DE D MOCRATIE FELLI 2005 431 Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable La d mocratie directe pr n e par l cologie politique suppose que tout un chacun prend une gale part au d bat et la d cision politique Il n existe pas une classe s par e de gouvernants mais un peuple qui s autogouverne La responsabilit est donc imm diate c est dire que les individus subissent directement les cons quences de leurs choix La d mocratie repr sentative se caract rise par le fait que si tous les citoyens peuvent formellement participer au choix de leurs lites les repr sentants ce sont ces derniers qui ont le pouvoir de d battre et de d cider N anmoins ces repr sentants sont responsables accoun table de leurs actions Les citoyens exercent un contr le a posteriori de leurs dirigeants en choisissant de les r lire ou non ce qui produit un effet r el sur la politique men e par les repr sentants durant leur mandat Manin 1996 228 Cette responsabilit est la contrepartie de la d l gation de pouvoir dont ils b n ficient La d mocratie participative tente de concilier ces deux principes oppo s s Elle suppose l existence de gouvernants repr sentants ou autres mais elle leur adjoint des enceintes o tout un chacun formellement peut participer c est dire donner son avis Elle mobilise ainsi l ima ginaire d l
24. de la Ville et du D veloppement durable Urbia 3 2006 Urbia est une publication semestrielle r alis e dans le cadre du Programme Sciences Vie Soci t Projet Ecologie urbaine gestion des ressources et gouvernance IRIS Elle a pour ob jectif de diffuser les r sultats de recherches r centes relatives au d veloppement urbain durable sous la forme d articles issus notamment de m moires de licence de m moires de postgra des ou de th ses de doctorat Toute proposition d article ou demande de renseignement est a trans mettre a Marcia Curchod Marcia Curchod unil ch Observatoire Universitaire de la Ville et du D veloppement Durable Institut de G ographie B timent Anthropole CH 1015 Lausanne T l 41 0 21 692 30 70 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE PHOTOGRAPHIE PAGE DE COUVERTURE La place du Torrent Yvorne un espace public r am nager photographie Yves Bonard D cembre 2005 EDITION Institut de G ographie Universit de Lausanne IMPRESSION Chabloz S A Lausanne www imprimeriechabloz ch MISE EN PAGE ET GRAPHISME Gaston Clivaz TIRAGE 800 EXEMPLAIRES ISSN 1661 3708 UNIL Universit de Lausanne URBIA PARTICIPATION ET D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable TABLE DES MATI RES Jean Philippe Leresche et Marc Aud tat Introduction les multiples visages de la p
25. en fin de compte de r aliser un projet plus appropri Dans cette optique la concertation est un outil f cond de l am nage ment du territoire O8 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Il nous semble enfin que le processus participatif a de l int r t du point de vue de la dynamique de soci t Ce type de d marche offre a chacun une opportunit nouvelle de s investir dans un projet citoyen de se l approprier L espace soci tal est r anim par les rencontres multi acteurs qui s tablissent lors des d bats La r flexion collective rendue possible par ce type de d marche v cue dans la copr sence et portant sur un territoire de vie commun induit sans nul doute un renforcement des liens sociaux entre habitants participants Unik 107 UNIL Universit de Lausanne URBIA ENJEUX ET LIMITES DE LA CONCERTATION EN AM NAGEMENT DU TERRITOIRE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Bibliographie Ascher F 2000 Ces v nements nous d passent feignons d en tre les organisateurs l Aube La Tour d Aigues Ascher F 2001 Les nouveaux principes de l urbanisme l Aube La Tour d Aigues Baguenard J Becet J M 1995 La d mocratie locale PUF Paris Bacqu M H Rey H Sintomer Y dir 2005 Gestion de proximit et d mocratie participative Une perspective compa rative La D couverte Paris Bassand M Joye D Schuler M d
26. l avance Tou tefois il n y a pas de prescriptions quant au contenu des discussions si ce n est l exigence de la conformit des propositions une s rie d objectifs tr s larges La cons quence du caract re top down est qu il y a toujours un mini mum de contr le de la part de l ex cutif politique et de l administration sur la d marche certes non pas directement au niveau du contenu des d lib rations mais surtout aux niveaux formel et institutionnel Tout en d l guant la gestion op rationnelle de la d marche aux man dataires les acteurs politico administratifs ne se sont ainsi jamais v ritablement dessaisis du processus Par ailleurs les mandataires ont m me insist pour qu un certain nombre de d cisions soient prises par l ex cutif Il ressort des entretiens que l implication des acteurs politico admi nistratifs a augment avec l avancement du processus Le d but de la d marche tait principalement caract ris par la d finition des proc dures et objectifs g n raux servant de cadre l laboration de projets Ensuite le volume de travail de l ex cutif politique tait plus limit lors des phases proprement parler participatives Il consistait prendre un certain nombre de d cisions notamment par rapport au regroupement des th mes propos par les mandataires entre la premi re et la deuxi me phase Ceci a jou un r le plus important Lausanne car le nombre de conf rences de consensu
27. la notion de ville au sens large du terme poss de l avantage d offrir une grille de lecture g n rique facilitant la navigation en ligne pour un grand nom bre d usagers et d usages d finition d une centralit clarification des limites entre espaces priv s et publics identification de fonctionnali t s sp cifiques etc En ce sens l utilisation d un dispositif discursif s inspirant des formes urbaines participe galement d une strat gie visant accro tre la lisibilit des processus d changes immat riels Soulignons aussi que les diff rentes formes urbaines utilis es dans un contexte virtuel ne sont pas pour autant neutres elles incorporent galement des traductions des valeurs et des id aux qui ont t l origine de leur mod le Ostwald 1997 Les deux familles voqu es ci dessus ne sont pas isol es et elles peuvent se rencontrer voire se superposer Nous retrouvons dans ce cas de figure des exemples classiques comme celui de la CV d di e aux habitants de la ville d Amsterdam dont l interface s inspire directement des principes urbanistiques organisant cette ville Van Lieslout 2001 Dans ce cas la superposition m taphorique de l organisation de l espace virtuel et de l organisation de l espace physique poss de un double but Il vise faciliter l appropriation de la CV par les habitants de la ville et r ciproquement dynamiser les pratiques li es l espace urbain d Amsterdam par l
28. on retrouve d ailleurs dans toutes les agglom rations en Suisse depuis les ann es 1960 Dans ce canton urbain g ographiquement exigu mais au centre d une agglo m ration d environ 600 000 habitants le d part d un nombre lev de bons contribuables se fait encore plus lourdement sentir que dans d autres r gions Ainsi le premier des objectifs de la d marche a t le d veloppement de mesures pour retenir les bons contri buables et en attirer de nouveaux Regierungsrat des Kantons Basel Stadt 1999 2 C est la suite d un projet propos par un bureau d tudes priv que le gouvernement a commenc s int resser la d marche laquelle a progressivement pris forme Le cr dit n ces saire au projet a t accord par le Grand Conseil parlement du canton de B le Ville en novembre 1997 avec une faible majorit Les mandataires ont ensuite pris en charge la conduite op rationnelle de la d marche le pilotage politique tant assur par une d l gation de trois Conseillers d tat A Lausanne une forte crise politique avait secou les autorit s com munales dans les ann es 1970 et 1980 Cette crise s tait exprim e par une recrudescence de mouvements contestataires et le refus sys t matique de la quasi totalit des projets publics sur le territoire com munal Elle avait aussi entra n une modification fondamentale du fonctionnement autrefois tr s peu participatif des instituti
29. productrice la durabilit r invente la planification conomique en y introduisant une axiologie environnementale Port e par la puissance publique elle se rapprocherait des l gitimit s habi tuelles des modes d action de la technostructure Galbraith 1989 Dans l analogie qui appara t entre les modes d action de la technos tructure et la durabilit la concertation pourrait tre l homologue de la publicit Cette analogie pourrait tre attest e par la pr gnance des dispositifs de communication dans l organisation de la participa tion Toussaint et al 2003 Dans les modes d action de la techno structure la publicit joue un r le important dans la formation des comportements de consommation et tient lieu de planification ibid II Si cette analogie tait av r e la concertation serait un moyen stra t gique la disposition de la puissance publique et des entreprises GG LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE pour ajuster la consommation la production et concernant la ville pour ajuster les usages et les pratiques urbains l urbanisation La concertation est prise ici comme r v lateur de la pratique de la du rabilit L analyse des dispositifs de concertation constitue le moyen d prouver nos conjectures sur la parent entre concertation et publi cit et entre durabilit et modes d action de la technostructure L exp rience lyonnaise de concertation En 1989 avec l l
30. s dans le d veloppement de l environnement urbain La quasi imm diatet des changes en ligne est souvent per ue comme la garantie d un dynamisme que les acteurs imaginent comme facile mobiliser dans diff rents contex tes Cependant cette c l rit des changes peut s av rer terme ambivalente car les processus de d cision propres aux acteurs de l urbain ainsi que l chelle temporelle qui encadre la mise en uvre des choix effectu s s inscrivent dans le temps long Ce d calage pose la question du maintien de l int r t au sein de ces dispositifs lectroniques Dans la pratique un grand nombre de com munaut s virtuelles jadis tr s courues s apparentent souvent des villes fant mes Comparativement aux processus de participation clas siques l univers des changes lectroniques demeure tr s volatil Penser les nouvelles formes de participation de proximit Dans le contexte de la proxycommunication le rapport entre techno logies de l information et modes de participation volue consid ra blement Les premi res tapes d Internet furent principalement mar qu es au niveau des logiques participatives par l utilisation voire l instrumentalisation des capacit s de mobilisation se focalisant autour d une th matique Dans cette perspective les communau 186 2 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE t s virtuelles servent d abord de catalyseur permettant d tendre
31. tion avec les publics En s appuyant sur ces connaissances les fabri cants constituent un point de vue transcendant tous les autres la parole de l habitant Dans cette situation ils peuvent concevoir la demande sociale en am nagement et les actions pour y r pondre La repr sentation tend se confondre avec la fabrication La r sistance des publics Les promoteurs de la concertation constatent une faible mobilisation des publics les jeunes les femmes et les actifs sont quasi absents et parmi les participants nombre ne s expriment pas Les fabricants font souvent face des publics reconnus les opposants politiques traditionnels les associations subventionn es et les publics silen cieux dont les r actions sont pr visibles Cette difficult mobiliser les publics les conforte dans la croyance d une rupture entre repr sentants et repr sent s et les conduit renforcer la concertation Prosaiquement il s agirait de formes de r sistance des publics li es aux m canismes de la division du travail m canismes qui imposent aux publics d tre repr sent s et de contr ler les mandats Les m canismes de la division du travail permettent chacun de d l guer un ensemble d organisations politiques sociales conomi ques et techniques la production du bien commun La division du travail tend r partir les soci taires en deux groupes les d l gatai res et les d l gu s au regard des ac
32. un guide de l OMS pour un urbanisme centr sur les habitants S2D As sociation internationale pour la promotion de la Sant et du D veloppement Durable Rennes Beierle T C 1998 Public Participation in Environmental Decisions An Evaluation Framework Using Social Goals Res sources for the future Discussion 99 06 Blondiaux L 2004 D mocratie d lib rative et d mocratie partici pative une lecture critique article paru dans la Revue Suisse de Science Politique en 2005 Conf rences de la Chaire MCD Montr al Qu bec Ca nada En ligne http www chaire cd ca Blondiaux L 2005 L id e de d mocratie participative enjeux im pens s et questions r currentes in Bacqu M H Sintomer Y dir D mocratie participative et ges tion de proximit La D couverte Paris Le texte cit est celui que l on trouve en ligne sur http www chaire cd ca pp 1 19 Charlot Valdieu C Outrequin P 2004 La d marche HQE2R de conduite de projet urbain int grant le d veloppe ment durable document de synth se t l char ger sous www suden org francais publications in dex html Dahl R 1994 A democratic dilemma System effectiveness versus citizen participation Political Science Quaterly 10 1 Dumont M 2004 Cours trait s d conomie de la participation EspacesTemps net En ligne http espacestemps net documents619 html Equiterre Fondation du Deveni
33. Conf rences de citoyen mode d emploi les enjeux de la d mocratie participative Descartes et cie Charles L opold Mayer Paris Bourg D 2002 Quel avenir pour le d veloppement durable Le Pommier Paris Bourg D 2003 L avenir de l environnement in Le nouvel ge de l cologie Descartes amp cie Paris pp 101 112 Castoriadis C 2005 1992 L cologie contre les marchands in Une soci t la d rive Seuil Paris pp 237 239 Castoriadis C 2005 1986 Les enjeux actuels de la d mocratie in Une soci t la d rive Seuil Paris pp 155 160 Castoriadis C Cohn Bendit D 1981 De l cologie l autonomie Seuil Paris Constant B 1997 1819 De la libert des anciens compar e cel le des modernes in Ecrits politiques Gallimard Paris pp 589 619 Felli R 2005 D veloppement durable et participation la d mo cratie introuvable Belgeo Revue belge de g o graphie 4 pp 425 434 Finley M 1985 L invention de la politique Flammarion Paris Gorz A 1978 Ecologie et politique Seuil Paris Illich I 1973 La convivialit Seuil Paris Jonas H 2000 1993 Une thique pour la nature Descl e de Brouwer Paris Lefort C 1986 La question de la d mocratie in Essais sur le poli tique XIXe XXe si cle Seuil Paris pp 17 32 Lopreno D 1989 Le concept de post industrialisme Essai critique sur la transformation du
34. DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE penick Treptow comme de la m tropole berlinoise ont rel gu pour partie cette question au second plan Ils s inscriraient plut t dans une dynamique de reconstruction d un contrat d mocratique face une situation de crise sociale et politique Le d veloppement urbain durable refonder une gouvernan ce urbaine Ainsi rapidement esquiss e cette diversit des buts vis s pourrait as sur ment et plus subtilement tre mise en relation pour chaque tude de cas avec une conjoncture historique et g ographique locale Pour autant un constat s impose malgr la vari t des contextes institu tionnels des configurations d acteurs et des vis es la r f rence au d veloppement urbain durable construit un temps d avant et un temps d apr s dans les modes de gouvernement urbain Elle appa ra t comme le signifiant d une rupture dans les pratiques de gestion politique des collectivit s locales Chacune de nos tudes de cas a pour toile de fond un enjeu s rieux de recomposition des modes op ratoires politiques m me s il n est pas uniform ment de m me nature A Essaouira Dakar ou Montpellier la n cessit de refonder les modes op ratoires politiques est li e un mouvement de d centralisation qui impose l ajustement des comp tences entre collectivit s territoriales et qui est au Sud largement soutenue par l action des grands bailleurs de fonds inter
35. Par exemple certains partis verts trouveront plus pr sentable d emprunter au discours d sormais plus consensuel du d veloppement durable plut t qu au discours plus radical de l cologie politique N anmoins il nous semble int res sant du point de vue conceptuel de durcir cette opposition afin d en montrer les caract ristiques les plus saillantes L cologie politique une vision politique d mocratique L cologie par en bas comme pens e de l autonomie place au c ur de ses pr occupations l exigence d mocratique En tant qu elle consi d re les individus comme fondamentalement gaux et responsables et qu elle ne se repr sente pas la politique comme un savoir colo gie politique ne peut que promouvoir une version forte de la d mocra tie une d mocratie en r alit et non pas en paroles Castoriadis 2005 1992 238 Puisqu il n y a pas de savoir qui devrait diriger les actions humaines et qu il ne peut y avoir d experts dans ce domaine toutes les opinions en mati re politique se valent et seul le gouverne ment de tous par tous para t acceptable Castoriadis 2005 1986 156 De plus les proc dures d l gatives ou repr sentatives parais sent suspectes cologie politique en tant qu elles participent d une h t ronomie Surtout ces derni res impliquent une sp cialisation et une centralisation du domaine politique qu elle refuse Le gouverne
36. action publique et politique ce qui exige de tenir compte de leur niveau scalaire d intervention et de leurs comp tences territoriales effectives D autres formes d organisations b n ficient d une forte stabilit ins titutionnelle locale et peuvent jouer un r le d terminant dans ce type de mobilisation au nom par exemple d une l gitimit morale d une capacit d expertise voire d une comp tence d ing nierie de projet re nil Si UNIL Universit de Lausanne URBIA LA DIALECTIQUE DE LA MOBILISATION ET DE L INJONCTION Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable connue citons par exemple les Eglises des institutions universitaires ou de recherche des bureaux d tudes voire certaines associations ou organisations non gouvernementales ayant pignon sur rue et jouissant d une certaine continuit de ressources Tel n est pas le lot cependant de l ensemble des associations et organisations non gouvernementales intervenant dans le jeu local Il s agit en v rit d un groupe tr s h t ro clite tant dans la d finition de leurs objectifs leurs modalit s de fonc tionnement et d action leur niveau scalaire d intervention mais aussi et surtout leurs ressources d action Si certaines organisations ont de ce fait une dur e d existence ponctuelle ou pour le moins fragilis e par la labilit des ressources qui leur sont accessibles d autres sont susceptibles de s adapte
37. autonome sera authentiquement prudente limitant sa puissance envers les indivi dus respectant les droits des minorit s autant que l environnement Le d veloppement durable une id ologie instrumentale technique M fiance et critique de la d mocratie l cologie par en haut s est montr e plus m fiante vis vis de la d mocratie Comme elle se fonde sur un savoir qui n est pas par tag galement entre tous elle peut consid rer que les questions ayant trait la survie de l esp ce humaine ne devraient pas tre soumises aux r gles d mocratiques Ou du moins que la d mocra tie n est pas le meilleur moyen pour parvenir ses fins Deux points essentiellement sont reproch s la d mocratie se rapportant sa temporalit La d mocratie serait la fois trop lente et trop rapide Trop lente parce que les proc dures d mocratiques parlementaires les lieux de pouvoirs clat s et les contre pouvoirs emp cheraient de prendre rapidement les bonnes d cisions Trop rapide parce que soumise aux passions aux volont s contradictoires et h donistes la d mocratie serait le r gime de l imm diat incapable de prendre en compte les int r ts de l Humanit dans son ensemble en particulier ceux des g n rations futures contre ce genre de critique voir Jacques Ranci re Ranci re 2005 Hans Jonas un des penseurs favoris des tenants du d veloppement durable repr sente typiquement cette p
38. aux lus La communication de ces informations permet ces derniers d agir au plus pr s des attentes de mieux prendre en compte les besoins de la population Dans cette optique n est plus seulement expert le professionnel mais aussi celui qui vit l espace De plus il nous semble que le d bat public en lui m me produit de l information nouvelle l change de points de vue permet d aboutir une description globalisante et multipar tite de situations complexes En outre le croisement d opinions rend possible l imagination de solutions in dites qui prennent en compte cette complexit A Yvorne par exemple le d bat public a r v l certaines contraintes sp cifiques d accessibilit difficiles mesurer D autre part l attachement et la valeur symbolique attribu s par les habitants certains l ments patrimoniaux ambiances ou micro paysages se r v lent au cours du processus et sont pris en compte Le dessin du projet est ainsi orient dans une large mesure par la d marche emprunt e La concertation pr sente d autres int r ts en dehors de la seule fina lit que constitue l aboutissement d un projet Nous avons notamment observ que la r union d habitants autour d une question ayant trait l am nagement du territoire constitue en soi un processus d ap prentissage La d marche propose un questionnement des pratiques coutumi res et des territoires v cus au quotidien Chacun est invit porte
39. aux processus de d cision tant en vogue un peu partout dans le monde Notamment l Agenda 21 CNUED 1992 la Charte d Aalborg Conf rence europ enne sur les villes durables 1994 ou la Convention d Aarhus UNECE 1998 poussent une inclusion plus syst matique des populations concer n es dans les processus de d cision politique D sormais un v rita ble corpus m thodologique existe et favorise le d veloppement de ces d marches participatives Si la participation n est pas n cessai rement limit e l espace local c est cette chelle qu elle est le plus souvent men e En partant de l hypoth se qu il y a appropriation politique des d marches participatives de la part des acteurs politico administratifs cet article a pour objectif d analyser dans une perspective compara tive deux exp riences relativement similaires en Suisse la d marche Werkstadt Basel men e de 1997 1999 dans le demi canton de B le Ville et la d marche Quartiers 21 qui s est d roul e de 2003 2005 dans la ville de Lausanne L analyse est principalement bas e sur une quinzaine d entretiens semi directifs men s aupr s de trois groupes d acteurs distincts pour les deux cas ex cutif politique administration et mandataires et vise rendre compte de l usage politique des deux d marches participati ves Il est vrai que le fait de ne pas focaliser sur les participants a la d marche notamment par rapport a la qu
40. boule toute fragile domin e non pas par l ac tivit et les constructions de l homme mais par une n buleuse de nuages d oc ans de verdure et de sols l incapacit de l homme int grer ses activit s dans cette structure est actuellement en train de modifier de fond en comble les syst mes plan taires Nombre de ces changements s accompagnent de dangers mortels Il nous faut absolument prendre conscience de ces nouvelles r alit s que per sonne ne peut fuir et il nous faut les assumer Brundtland 1989 1 Pour la durabilit le programme de r solution de la crise passe par la r forme institutionnelle conomique et cologique bid 6 La durabilit refonde la gestion des sources d approvisionnement de la production et de la consommation en imposant une rationalisation cologique ONU 1992 aux activit s sociales Cette rationalisation vise une modification des comportements individuels et collectifs des publics Une lecture rapide du texte de r f rence des Agendas 21 Action 21 lbid fait appara tre l occurrence des mots cr er renfor cer promouvoir coop ration participation planification rationalisa tion coordination gestion programmation Sur le plan urbain elle tient au respect de dix commandements la ville pour tous la ville participative la ville rassurante la ville saine la ville efficace la ville innovante la ville accessible la ville moderne
41. cerner le jeu d chos s instaurant entre les priorit s d gag es l chelle locale et les pr conisations du conseil cum nique allemand De nombreux types de r seaux favorisent bien s r ces circulations d informations et peuvent conforter la l gitimation d une organisa tion dans le jeu local r seaux politiques r seaux corporatistes et d expertises r seaux nationaux ou internationaux o s inscrivent des associations et organisations non gouvernementales Aussi la sc ne locale est appr hender non comme un v ritable espace d in vention mais plut t comme un lieu d appropriation contextualis e et polymorphe de prescriptions dont le seul d nominateur commun est de pouvoir tre souplement rapport es certains des l ments de la d claration de Rio Nous sommes alors en droit de nous deman der quelles opportunit s nouvelles d action sont effectivement li es sur le terrain cette r f rence quelles ressources pragmatiques elle conf re aux animateurs de la mobilisation Enjeux et performativit des mobilisations locales Ancrage local et hi rarchisations contextuelles des enjeux du d veloppement urbain durable La labellisation d un programme d action d veloppement urbain durable r pond compte tenu de la labilit de la notion la n ces sit de r soudre un certain nombre de probl mes propres aux sites 86 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE
42. de d mocratisation des choix politiques A cette aune il nous para t difficile de consid rer que la participation telle qu entendue par le d veloppement durable soit v ritablement plus d mocrati que que le principe repr sentatif Les deux mes de l cologie Contrairement une pr sentation r pandue il existe non pas une mais deux th ories politiques de l cologie s opposant sp cifique ment Felli 2005 Nous les nommons cologie par en haut et cologie par en bas et elles correspondent au d veloppement du rable par exemple Brundtland 1987 OCDE 2001 et 2002 ONU 1999 respectivement l cologie politique par exemple Gorz 1978 Illich 1973 Castoriadis et Cohn Bendit 1981 L cologie politique est d abord une vis e d autonomie pour les indivi dus et les communaut s Ce faisant elle pose une radicale galit en tre les citoyens et d nonce la sp cialisation croissante des soci t s Elle valorise une ma trise imm diate de leur environnement par les individus et la soci t civile d non ant la volont de puissance de la soci t industrielle tatique et productiviste Elle critique la tech nique qui par l accroissement du pouvoir de l action de l homme sur son environnement lui appara t comme responsable de la perte de ma trise donc d autonomie et comme provoquant la crise environ nementale et sociale Elle pr ne une autolimitation po
43. de la recherche scientifique C E A T Lausanne Wilhelm A G 2000 Democracy in the Digital Age Challenges to Political Life in Cyberspace Routlege New York Notes 1 g o z 2 Projet PNR 51 Int gration et exclusion La fracture num rique mergence volution enjeux et perspectives Projet TSER Social Learning in Multimedia Targeted Socio Economic Research Projet IST e GOV An Integrated Plateform for Realising Online One Stop Governement Nous pensons aux initiatives telles que le Bangemann Chal lenge qui entre 1997 et 1999 r compensa les villes les mieux connect es Les exemples sont nombreux citons pour les plus anciens ceux des d funtes Habitat et Alphaworld et pour un exemple plus r cent Secondlife http www upmystreet com Nous pensons ici notamment la mise en uvre de CV buts lucratifs dont les m canismes sont d crits par Hagel et Armstrong 1997 nil MA UNIL Universit de Lausanne Urbia 3 2006 JEAN PHILIPPE LERESCHE ET MARC AUDETAT Introduction les multiples visages de la participation dans le d veloppement urbain durable ROMAIN FELLI D veloppement durable et d mocratie la participation comme probl me ALICE ROUYER DOMINIQUE CHEVALIER ET SINDA HAOUES JOUVE La dialectique de la mobilisation et de l injonction dans la petite fabrique locale du d veloppement urbain durable H L NE BERTHELEU D mocrat
44. durabilit des techniques qui permettent ces modes d changes d exister Ainsi les changements nil TES UNIL Universit de Lausanne URBIA LES VILLES VIRTUELLES SONT ELLES DURABLES Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable qui s operent au niveau de l infrastructure par exemple une nouvelle version de logiciel entra nent souvent des cons quences non n gligea bles pour la dynamique communicationnelle des membres du groupe Les d bats sur la mise en uvre des logiciels libres qui permettent de s affranchir des co ts financiers relatifs l acquisition de nouvelles versions illustrent l int r t que cette question rev t aupr s des respon sables de ces communaut s En ce sens l volution rapide des technologies de l information fait qu il s av re souvent fort difficile de maintenir de mani re technique ment durable une communaut virtuelle Cette pr occupation de durabilit de modes d changes lectroniques a souvent t ignor e lors de la premi re g n ration de villes digitales La cons quence de cette n gligence se traduit dans le fait que fort peu de ces projets ont surv cu leur p riode d incubation c est dire la phase d exp ri mentation Glassey 1999 Un autre aspect souvent sous estim se trouve tre celui du diff rentiel qui existe entre la temporalit des mondes lectroniques et celle des processus de participation ancr
45. et l imaginaire politique de la d mocratie directe La solution qu il apporte la participation ne conduit pas n anmoins une d mocratisation de l activit politique Les types id aux de la d mocratie Afin de mieux comprendre pourquoi et de cerner les diff rences prin cipales entre ces conceptions nous proposons un sch ma id al typi que des trois conceptions de leur rapport la d mocratie et surtout de trois crit res politiques fondamentaux dans la th orie politique Il s agit de localiser le lieu du d bat politique puis le lieu ultime de d cision politique r pondant la question classique qui en derni re instance a le pouvoir dans ce syst me Enfin il s agit d identifier le m canisme de responsabilit l uvre dans chaque syst me Unik 211 UNIL Universit de Lausanne URBIA D VELOPPEMENT DURABLE ET D MOCRATIE LA PARTICIPATION COMME PROBL ME Conception Type de D bat D cision Responsabilit conomico politique d mocratie Ecologie D mocratie Tous Tous Imm diate iti i n importe qui n importe qui a priori Contestation politique directe p q cologiste D veloppement D mocratie Tous Repr sentants Dilu e durable participative m importe qui gouvernants illisible Soci t industrielle D mocratie Repr sentants Repr sentants R lection de croissance lib ralisme repr sentative
46. et les espoirs des ann es 1990 ont d bouch selon nous sur trois grandes visions de la d mocratie participative rapport es en particulier la d mocratie locale et repr sentative e la d mocratie participative comme modalit ou instru ment de la d mocratie locale et repr sentative conception instrumentale e la d mocratie participative comme alternative la d mo cratie repr sentative conception radicale e la d mocratie participative comme compl mentaire de la d mocratie repr sentative conception de la gouvernance Ces grandes visions qui constituent autant de malentendus structu rant les d bats sur la d mocratie participative jusqu la rendre in trouvable CURAPP 1999 croisent deux conceptions tr s g n rales de la gouvernance Leresche 2001 dans ses orientations participa tives une conception optimiste et une conception pessimiste La pre mi re a pu penser que la gouvernance participative d boucherait quasi m caniquement sur une d mocratisation renforc e de la vie politique et de l action publique L id e est que la participation ouvri rait le syst me de nouveaux acteurs jusque l hors syst me et qu elle serait donc vectrice de pluralisme Elle permettrait ainsi de prendre de meilleures d cisions davantage accept es et l giti mes et donc favoriserait leur mise en uvre La seconde conception beaucoup plus pessimiste apparente la gouvernance
47. et pr serv par la municipa lit que la participation est un objet de communication important d abord comme l ment fort de la campagne lectorale et ensuite comme un objet privil gi de communication municipale Chaque mois une grande page lui est consacr e dans le journal municipal et LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE la presse locale est r guli rement convoqu e aux conseils D s la fin de la premi re ann e de fonctionnement une valuation largement m diatis e fut organis e avec renfort de moyens suppl mentaires de fa on montrer qu il y avait la une exp rience ouverte sans doute imparfaite mais pr te s am liorer Certains membres du coll ge ha bitant ironisent aujourd hui sur le fait que le CVL soit devenu un sup port de communication avant m me de constituer un lieu de r elle participation ils expriment le sentiment d tre instrumentalis s par une municipalit soucieuse de redorer son blason d mocratique Ces conseils laissent penser que la gestion d un ville et de ses quar tiers n a rien voir avec son gouvernement sans m me parler de gouvernance La participation des habitants est annonc e du c t de la gestion laquelle semble finalement d autant plus efficace qu elle est moins politique Un habitant a bien saisi quel pouvait tre son r le dans une telle configuration Notre apport n est pas politique on ne s adresse pas aux politiques mais aux dir
48. fici en raison notam ment de son apanage historique de son insertion dans plusieurs r seaux internationaux de villes Elle est choisie en 1996 comme l un des quatre sites pilotes du programme mondial Localising Agenda 21 du CNUEH UN Habitat De ce fait orchestr e par la coop ration belge la consultation des acteurs locaux aboutit un fort r investissement du projet urbain par la municipalit mais aussi par des ONG des associations diverses ainsi que par les services de l Etat et quelques personnalit s politiques nationales de premier plan partir de 2001 cependant le retrait des aides internatio nales am ne fragiliser la l gitimit des animateurs trangers de l exp rience et permet l Etat central d affirmer plus encore son leadership en int grant Essaouira dans un programme national d Agenda 21 Enfin au S n gal le d sengagement de l Etat et les politiques de d centralisation ont plac les municipalit s face des responsabilit s auxquelles elles n avaient les moyens ni financiers ni op rationnels de faire face amenant la multiplication des agences de droit priv concurrentes ou substitutives des administrations Agence d ex cu tion des travaux publics Agence de d veloppement municipal ainsi que la prolif ration d associations diverses d initiatives locales de citoyens ou la banalisation du concours d ONG trang res A Da kar la gestion urbaine appara t ainsi com
49. finition de l envisageable Y Conclusion Orientant notre intervention sur le principe de la concertation nous avons d velopp un dispositif efficient pour concevoir un projet d am nagement du territoire La r alisation de ce dispositif dans le cadre d une r flexion sur les espaces publics d Yvorne a permis d aboutir sur une dur e d une ann e un projet de transformation d un espace public Le bilan de cette exp rience de concertation est au final ambivalent Les multiples limites nonc es faible repr sentativit des popula tions investies dans le processus jeu d acteurs aux ressources in ga les marges de man uvre limit es v ritable consensus impossible obtenir notamment poussent relativiser l apport des d marches concert es l am nagement du territoire On ne peut pas consid rer les d marches participatives comme des strat gies miracles per mettant la fois de d velopper des projets parfaitement adapt s une r alit en perp tuel mouvement et de redynamiser nos syst mes politiques L ambition li e la mise en pratique de ce type de d mar che doit tre plus modeste La concertation doit tre avant tout consid r e comme un processus pragmatique de recherche de solutions Etre l coute et faire parti ciper les habitants l am nagement de leur territoire permet l ex pert de mieux prendre en compte leurs besoins d tre plus proche de leurs attentes
50. injonctions nor matives un processus d laboration de dispositifs mais aussi de construction de sens Il nous faut prendre acte en effet de modali t s distinctes de mobilisation de la notion par ailleurs fort labile de d veloppement urbain durable ainsi que des configurations d acteurs impliqu s diversifi es II s agit ici de proposer une mise en perspective de ces exp riences en partant de l hypoth se que malgr un fort ancrage local des enjeux qui leur sont associ s elles r v lent des logiques convergentes notamment en mati re de gouvernance urbaine Figures de la mobilisation en faveur d un d veloppement urbain durable Quelles organisations interviennent dans le jeu local Analyser les sc nes du d veloppement urbain durable n cessite de s interroger dans un premier temps sur la nature des initiateurs de la mobilisation M me si un d nominateur commun ces acteurs est d tre des repr sentants d une forme d action collective organis e cette derni re ne rel ve ni des m mes cadres institutionnels ni des m mes vecteurs de l gitimation ni de ce fait des m mes modes op ratoires Aussi faut il grossi rement distinguer dans un premier temps plusieurs registres d organisations susceptibles d tre impliqu es localement en fonction de leur stabilit Les premi res sont les institutions politi ques commencer par les collectivit s locales en responsabilit de l
51. l gal l article 4 de la Loi f d rale sur l am nagement du territoire LAT pr cise que la population a le droit d tre inform e sur les mesures pr vues pour son environne ment ainsi que de participer de mani re ad quate l tablissement des plans correspondants Une s rie d outils sont alors con us pour mettre en pratique ce nouveau principe d am nagement du territoire Entretiens avec les acteurs cl r unions avec les milieux associatifs ateliers de concertation deviennent progressivement des instruments incontournables pour cette discipline Inscrivant notre d marche dans ce courant nous avons r alis en 2004 sur mandat d une commune p riurbaine un projet de trans formation d une place publique Bonard 2004 A partir de la des cription de la d marche labor e et r alis e lors de cette exp rience nous dressons un bilan nuanc de l apport des processus participa tifs l am nagement du territoire Nous pr sentons premi rement le double int r t de ces d marches qui d une part invitent la cr ation de nouveaux espaces de r flexion et de d bat citoyens et d autre part forment un outil f cond du point de vue de l laboration de projet Dans un deuxi me temps nous relativisons l apport des d marches Unil 97 a UNIL Universit de Lausanne URBIA ENJEUX ET LIMITES DE LA CONCERTATION EN AM NAGEMENT DU TERRITOIRE Observatoire universitaire de la Ville et du D velo
52. l gative tr s contr l e semble l emporter sur l av nement de v ritables nouvelles r gulations participatives qui se subs titueraient par exemple aux r gulations tatiques traditionnelles La plupart des articles r unis dans ce dossier constituent des versions remani es de papiers pr sent s au colloque D veloppement urbain durable gestion des ressources et gouvernance organis l Uni versit de Lausanne du 21 au 23 septembre 2005 par l Observatoire de la ville et du d veloppement durable Enfin les deux coordinateurs de ce dossier th matique adressent leurs plus vifs remerciements Gilles Burnand pour sa relecture attentive des articles LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Bibliographie Bacqu M H Rey H Sintomer Y dir 2005 Gestion de proximit et d mocratie participative Une perspective com parative La D couverte Paris Blondiaux L Sintomer Y 2002 L imp ratif d lib ratif Politix D mocratie et d lib ration No 57 CURAPP CRAPS 1999 La d mocratie locale Repr sentation parti cipation et espace public PUF Paris Da Cunha A Knoepfel P Leresche J Ph Nahrath S dir 2005 Enjeux du d veloppement urbain durable PPUR Lausanne Espaces et Soci t s 2003 Ville et d mocratie No 112 Espaces et Soci t s 2006 Ville action citoyenne et d bat public No 123 Leresche J Ph dir 2001 Gouvernance locale c
53. les services Le CVL permettrait ainsi simplement d obtenir plus rapidement le nettoyage des berges de la rivi re la pose de corbeilles m talliques ou l achat de mat riel pour l association gestionnaire des centres sociaux et de loisirs Dans une telle configuration de la participation un certain nom bre de d cisions ont pour origine non pas des id es qui seraient re mont es des habitants mais bien des lus qui connaissant leur secteur identifient facilement les besoins Familiers des arcanes du financement public ils ont rapidement consid r le budget du CVL comme un outil de financement compl mentaire et efficace petite chelle la d cision du CVL permet de contourner l organisation et surtout le calendrier lent et charg des services municipaux Les lus vont parfois plus loin en usant du pouvoir d orientation annonc 52 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE dans la Charte mais difficilement appropriable par les habitants En effet chaque CVL peut vouloir soutenir un projet ou des travaux qui rel vent de financements bien sup rieurs son budget En l absence de projets construits par les habitants l lu local demande au CVL de se servir de ce pouvoir d orientation pour faire pression sur les Conseils Municipal ou G n ral afin d obtenir la r alisation d une op ration co teuse Qu il s agisse du budget participatif ou du pouvoir d orientation les id es des habitants n
54. mocratie directe bien qu elles lui empruntent une partie de son imaginaire comme nous le montrerons Cette entre deux pose n anmoins probl me Or le d veloppement durable est lui m me une id e de l entre deux Nous devrons commencer par consid rer qu il existe deux th ories politiques de l cologie qui s opposent sp cifiquement sur toute une s rie de points l cologie politique et le d veloppement durable Apr s avoir bri vement esquiss les diff rences fondamentales entre ces deux conceptions nous traiterons plus en d tail pour chacune d entre elles de leur rapport la d mocratie Nous verrons que si l cologie politique favorise l id e de d mocratie directe le d velop pement durable s y oppose et met au contraire en avant la notion de participation Nous formulerons alors trois types id aux de la d mocratie directe participative ou repr sentative et insisterons en particulier sur trois crit res de diff renciation la participation au d bat le lieu de Wil 18 UNIL Universit de Lausanne URBIA D VELOPPEMENT DURABLE ET D MOCRATIE LA PARTICIPATION COMME PROBL ME Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable d cision et le m canisme de responsabilit Nous verrons alors que l id ologie du d veloppement durable adopte le principe d entre deux qu est la participation Ce faisant elle choue atteindre l objectif
55. notamment sur les proc dures participatives Quant l ONU d apr s elle la par ticipation consiste permettre aux citoyens concern s d avoir acc s l information environnementale comme le demande le dixi me principe de la d claration de Rio ONU 1999 10 C est cette politi que de participation que pr ne galement l Organisation de coop ration et de d veloppement conomiques OCDE en encourageant Unik 7 UNIL Universit de Lausanne URBIA D VELOPPEMENT DURABLE ET D MOCRATIE LA PARTICIPATION COMME PROBL ME Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable am liorer la transparence et la participation du public tous les niveaux des gouvernements A En permettant la participation ef fective des entreprises des travailleurs des consommateurs et des organisations non gouvernementales aux d bats sur les modes de production et de consommation de mani re faciliter la transition vers le d veloppement durable B En donnant au public un acc s l information et des moyens efficaces de faire entendre sa voix par exemple les proc dures judiciaires OCDE 2001 29 Le d veloppement durable met les proc dures participatives au c ur de sa politique Mais plus que leur aspect d mocratique ce qui l in t resse est leur fonction instrumentale Ces proc dures doivent per mettre d une part une meilleure remont e de l information vers le pouvoir c
56. ont gu re t centrales jus qu aujourd hui Grands projets pr sent s et peu discut s d bats r duits au choix de financer des petits investissements territorialis s voil finalement ce qui fait la vie du CVL La gestion urbaine y appara t d politis e les adjoints s y pr sentent comme des hommes dynamiques entourant un maire entrepreneur m nageant les diff rents partenaires au c ur de contraintes plus conomiques que politiques La participation telle que d finie par les lus un outil permettant d aider la gestion ur baine locale est ici nettement ent rin e Le prix du consensus une participation minimale et d politis e Le consensus est obtenu au prix de la non construction d objets de d bat et de l absence de choix politiques affirm s comme tels Loppo sition sugg r e plus haut entre petits et grands sujets est discutable on pourrait juste titre consid rer qu il n y a pas de petit sujet Toute d cision aussi concr te et territorialis e soit elle pourrait tre l occasion si telle tait la volont des participants d affirmer de construire ou de discuter d une vision de la ville d une conception du vivre ensemble que ce soit travers l affirmation de valeurs ou la discussion d options conomiques politiques sociales ducatives environnementales etc Les lus de l opposition d ailleurs ne s y trom pent pas et choisissent souvent de ne pas venir
57. participative un gadget des pouvoirs publics insistant sur sa dimension es sentiellement rh torique et instrumentale Concernant les pratiques LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE mises en uvre cette conception met l accent sur des r sultats d ce vants et largement d coupl s des d cisions prises effectivement La multiplication des tudes de cas doit aider sortir de ce cou ple d opposition trop simpliste et voir ce qui se passe concr te ment sur le terrain des exp riences participatives analyser les ar rangements entre les acteurs les usages que chacun d entre eux fait de ces processus participatifs le sens qu ils leur donnent ainsi que leurs effets sur les syst mes et leurs r sultats du point de vue des politiques publiques Autrement dit ce dossier d veloppe une conception a priori relativement ouverte empirique et agnosti que des d marches participatives Il invite juger sur pi ce de cas en cas tout en se gardant de faire preuve de na vet ou d ang lisme des enjeux de pouvoir conservation et conqu te sont log s au c ur m me des d marches participatives Loin d tre affaiblies les autorit s locales peuvent en effet sortir renforc es de la mise en uvre de dispositifs participatifs Plusieurs exemples propos s dans ce dossier montrent que les lus locaux peuvent utiliser les dis positifs participatifs comme strat gies de conservation du pouvoir de r
58. que les besoins de consommation et le d sir de na ture et de tranquillit La vision collective qui en ressort tire effecti vement autant vers le p le environnemental que vers le p le cono mique de la durabilit travers par exemple l exigence de renforcer la mobilit douce les espaces verts et la d tente tout en assurant le libre acc s aux commerces via le transport individuel motoris Nous devons aussi signaler comme r v lateur et facteur d asym trie la formation d alliances objectives majoritaires qui se cr ent entre lus professionnels et habitants sur des th mes particuliers au cours du processus participatif Ces domaines d action qui font consensus parmi la majorit des participants tendent clipser les probl ma tiques d fendues par les habitants minoritaires contribuant mar ginaliser le groupe social que ceux ci repr sentent Le sentiment d ins curit des personnes g es par exemple n a pas t pris en consid ration par les participants plus orient s vers l am nagement urbain ou vers d autres probl mes sociaux renfor ant le th me de la vieillesse comme grand tabou de notre soci t La participation devrait donc aussi devenir cet espace de d bats et de p dagogie r ciproque entre des acteurs qui ont des perspectives radicalement oppos es Unil 121 UNIL Universit de Lausanne URBIA PARTICIPATION CITOYENNE DANS LES D MARCHES LOCALES DE D VELOPPEMENT DURAB
59. t d une capacit transformer les conflits d int r t pr sents dans une soci t en une coop ration productive mutuellement profitable L vy Lussault 2003 548 Il convient de pr ciser que le choix du territoire pertinent est particuli rement complexe dans le contexte m tropolitain les limites administratives ne co ncidant plus avec les espaces de vie multiples et discontinus des habitants Toutefois certains moyens informels peuvent pallier cette ca rence La r alisation d espaces de d bat qui soient pr cis ment adapt s aux groupes sociaux sous repr sent s permet de prendre en compte leurs opinions Dans le cas d Yvorne nous disposions d une marge de man uvre particuli rement large puisque seuls le calendrier ainsi que les principaux probl mes auxquels notre interven tion devait r pondre ont t d finis d avance Unil aii UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Participation citoyenne dans les d marches loca les de d veloppement durable le cas genevois Alexandre Burnand charg de projet Equiterre partenaire pour le d veloppement durable Courriel burnand equiterre ch R sum La participation des habitants est de plus en plus invoqu e dans le cadre des d marches locales de d veloppement durable afin de r pondre au mieux aux demandes sociales et urbaines de la population Ces processus participati
60. tentes de la population La premi re diff rence se situe donc au niveau des objectifs Avec une d marche similaire en se focalisant sur la qualit de vie et du logement B le cherche s assurer des rentr es fiscales suffisantes tandis que Lausanne vise mettre en place des mesures concr tes allant vers un d veloppement urbain durable Selon certains interlocuteurs l argumentation travers la question des rentr es fiscales semble a priori plus prometteuse pour rassembler des personnes de tous bords politiques pr tes soutenir le processus Il est dans ce sens significatif que cela ait t un Conseiller d tat de droite qui a pouss la mise en place d une telle d marche B le tandis qu Lausanne c est essentiellement la majorit de gauche qui est l origine de celle ci Cependant la d marche b loise peut dans les faits malgr tout tre assimil e au concept d Agenda 21 local Ziegler 2004 Par ailleurs les entretiens ont r v l que les attentes des trois grou pes d acteurs interrog s ex cutifs politiques administration et man dataires taient dans les deux d marches partiellement diff rentes Mais d un point de vue g n ral il semble que les mandataires en tant qu experts de la participation visaient principalement mettre en place un processus favorisant l mergence d id es nouvelles et fortifier les structures et r seaux de la soci t civile ainsi que d
61. une banalisation et terme une d valorisation de l acte de participer Au del de cette vision manich enne c est bien la d finition m me de la participation qui potentiellement se trouve mise en cause A la multiplication des instances de participation correspond galement la question relative la d finition de la l gitimit des processus par ticipatifs La question cruciale consiste savoir de quelles mani res s instaure et se garantit la l gitimit d un processus participatif dans un contexte de diversification et de sp cialisation des forums de par 188 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE ticipation Comment par exemple s assurer que la facilit technique de mise en uvre des processus de participation offerte par les TIC ne contribue pas a contrario exclure encore plus les victimes de la fracture num rique La mise en vidence de ces enjeux ne doit pas nous conduire d duire que ces syst mes de communication de plusieurs plusieurs ne per mettent pas de construire des dispositifs de participation li s au d veloppement urbain durable Ces volutions militent cependant pour la prise en compte d une certaine forme de r flexivit dans l analyse des modes d application des TIC dans le contexte de la participation En d autres termes avant de pouvoir penser la contribution effective des CV au d veloppement durable d une culture participative dans le contexte urbain il co
62. 98 a UNIL Universit de Lausanne URBIA APPROPRIATION POLITIQUE DE DEUX D MARCHES PARTICIPATIVES EN SUISSE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Pour un aper u de la gouvernance en tant que concept analy tique cf Leresche 2001 Selon http www lausanne ch quartiers21 La Communaut d tudes sur l am nagement du territoire C E A T Comme notamment le Rutimeyerplatz et le Quartierzentrum Breite B le ou la Place de la Sallaz Lausanne NOTE LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Enjeux et limites de la concertation en am nage ment du territoire Yves Bonard g ographe doctorant Institut de G ographie IGUL Facult des G osciences et Sciences de l Envi ronnement FGSE Universit de Lausanne UNIL Courriel yves bonard unil ch R sum A partir de la description d une exp rience de r am nagement d une place publique Place du Torrent Yvorne nous dressons un bilan nuanc de l apport des processus participatifs dans le cadre de l am nagement du territoire Nous pr sentons premi rement le double int r t de ces d marches qui d une part permettent la cr a tion de nouveaux espaces de r flexion et de d bat citoyens et d autre part offrent un outil f cond du point de vue de l laboration de projet Dans un deuxi me temps nous relativisons l apport des d marches participatives en mettant en lumi re les limites qui le
63. 99 Espace public et engagement politique Enjeux et logiques de la citoyennet locale L Harmattan Paris Sauvez M 2001 La ville et l enjeu du d veloppement durable Edi tions de la Documentation fran aise Paris Notes 1 Les auteures remercient Maria de Fatima GOMES professeur de sociologie Universit f d rale de Rio de Janeiro pour sa collaboration concernant le cas de Rio de Janeiro Unik 45 UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE D mocratie participative et gestion urbaine durable L exemple des Conseils de la Vie Locale Tours H l ne Bertheleu ma tre de conf rences en sociologie D partement de sociologie Universit Fran ois Rabelais Courriel helene bertheleu univ tours fr R sum L observation socio anthropologique des Conseils de la Vie Locale per met de rep rer quelques l ments de d finition de la participation gestion urbaine de proximit engagement light des habitants ci toyennet d politis e visibilit m diatique Si certains habitants op posent participation engagement d autres d plorent la tyrannie du budget d investissement et l absence de construction des sujets de d bat En envisageant le conflit comme un risque plut t que comme un moment producteur de nouvelles relations sociales les diff rents participants contribuent l vanouissement de la promesse d une citoyenne
64. DISPOSITIF PARTICIPATIF REALISE YVORNE Sur la base du processus enclench Yvorne d crit ci dessus nous soulignons dans le chapitre qui suit les multiples apports de la concertation Enjeux de la concertation L obtention d une majorit d avis convergents constitue un premier enjeu de la concertation Par la d lib ration on parvient cerner un nombre fini de pr f rences partag es Dans ce processus la force du meilleur argument pour reprendre les termes d Habermas a une im portance d terminante Habermas 1962 Le fait de d battre encou rage une forme de justification des revendications ou des avis Elle Unil 101 UNIL Universit de Lausanne URBIA ENJEUX ET LIMITES DE LA CONCERTATION EN AM NAGEMENT DU TERRITOIRE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable oblige tout participant argumenter sa position Cette contrainte implicite tend faciliter l accord des acteurs puisque en cas d inco h rence d un argumentaire la position est immanquablement reje t e En ce sens le d bat fait partie d une strat gie pragmatique qui permet de d passer certains blocages et de faire avancer le projet La concertation permet aussi de cr er et de faire remonter de l information Les habitants en tant qu usagers pratiquant l espace ont individuellement un savoir une connaissance du site qu ils sont invit s transmettre aux am nagistes et
65. E ET D MOCRATIE LA PARTICIPATION COMME PROBL ME Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Notes 1 Cet article est issu d une communication pr sent e au Collo que D veloppement urbain durable gestion des ressources et gouvernance Une premi re version remani e de cette contribution a d j paru dans Belgeo Revue belge de g o graphie voir Felli 2005 L auteur tient remercier J r me Savary pour ses pertinentes critiques sur le manuscrit de m me que Jean Philippe Leresche pour avoir incit l cri ture de cet article Mathieu Gasparini et Antoine Chollet ont fourni l impulsion initiale de ces recherches sur les rapports entre cologie et politique Merci enfin Gilles Burnand pour sa relecture attentive Charte des villes europ ennes pour la durabilit Charte d Aalborg Disponible sur http www ecologie gouv fr IMG agenda21 textes aalborg htm r f rence du 29 mai 2005 a BS a LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE La dialectique de la mobilisation et de l injonction dans la petite fabrique locale du d veloppe ment urbain durable Alice Rouyer ma tresse de conf rences en g ographie et am nagement Laboratoire CIRUS Cieu Universit de Toulouse II Le Mirail Courriel rouyer univ tlse2 fr Dominique Chevalier maitresse de conf rences en g ographie et am nagement l IUFM de Lyon Courriel chevalier dom wanadoo f
66. EMENT URBAIN DURABLE Les villes virtuelles sont elles durables Les modes de participation l preuve de la proxycommunication Introduction Durant les vingt derni res ann es les d veloppements des techno logies de l information et de la communication TIC ont souvent t consid r s comme un angle privil gi pour interroger pr voir et m me susciter l volution des processus urbains Dans cette perspec tive les applications et les usages li s ces innovations techniques font office avec plus ou moins de bonheur de bo te outils concep tuels permettant de penser les modes de participation et de gouver nance urbaine communaut s virtuelles locales villes digitales e government etc Le point de d part de la pr sente contribution consiste s interroger sur la pertinence de cette tendance r pandue qui aborde la gouver nance urbaine au travers du prisme des TIC Notre d marche vise pr ciser certaines sp cificit s des modes de gouvernance utilis s dans les dispositifs en ligne afin de mieux cerner les apports et les limites de ces derniers pour penser les processus de participation qui peuvent sous tendre la durabilit urbaine Dans ce but et sur la base d une s rie de cas concrets de commu naut s virtuelles urbaines que nous avons tudi es dans le contexte de diff rents projets de recherche nous nous proposons d expliciter comment les rapports de pouvoir et les modes de gestio
67. LE D veloppement durable et d mocratie la participation comme probl me L id e de d mocratie participative l chelle urbaine en parti culier est devenue tr s la mode Pas une municipalit qui ne se dote de son Agenda 21 local mettant en uvre les principes d une gouvernance participative tentant de rapprocher le citoyen des lieux de pouvoir essayant d infl chir l action politique en y int grant de nouveaux enjeux Rui 2004 La ville est le terrain de pr dilection de la mise en uvre de ces principes participatifs tant il est vrai que notre imaginaire d mocratique est marqu par l identit entre polis et politique D sormais pour Fran ois Ascher Ascher 2001 94 95 la gouvernance urbaine implique un enrichissement de la d mocratie repr sentative par de nouvelles proc dures d lib ratives et consultatives La diffusion spectaculaire de ces principes doit tre mise en relation avec l av nement de l id ologie du d veloppement durable qui est d sormais cens e inspirer les politiques publiques toutes les chelles du global au local Cet article visera tenter de clarifier l id e de d mocratie partici pative coupl e l id ologie du d veloppement durable du point de vue de la th orie politique Les pratiques participatives se construisent certes en r f rence et par opposition au gouverne ment repr sentatif mais tout autant contre l id e de d
68. LE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Conclusion participation locale et d veloppement dura ble l effectivit trouv e Pouvons nous donc conclure que la participation est un outil efficace en mati re de d veloppement urbain durable Pour y r pondre le d bat devrait tre plac tout d abord au niveau de l chelle spatiale de d cision soit le quartier auquel se greffent un bon nombre de d marches participatives Car de notre point de vue le microcos me du quartier conduit r duire le citoyen actif uniquement un habitant du quartier au lieu de le consid rer comme un citoyen usager faisant partie d espaces plus larges comme l agglom ration par exemple On prend alors le risque de cantonner la discussion l environnement imm diat aux crottes de chien et autres probl mes de voirie ou d incivilit s Blondiaux 2005 Certains th mes ou projets issus des d marches participatives li s l urbanisme ou la solidarit sociale par exemple devraient tre re dirig s vers d autres niveaux de d cision que le quartier qu ils soient sup rieurs agglom ration canton ou m me inf rieurs sous quar tier immeuble etc dans le cas notamment de projets sociaux de proximit en d signant de nouvelles responsabilit s Dans la perspective d am liorer la pertinence des projets qui sortent du pipeline participatif un diagnostic du qu
69. PATION DANS LE D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable de participation il s agit donc ici d interroger les processus participa tifs sous plusieurs angles e quel bilan tirer de quelques exp riences participatives me n es essentiellement en France et en Suisse durant la pre mi re moiti des ann es 2000 e quels usages les diff rents acteurs politiques administratifs et sociaux font ils des divers dispositifs participatifs mis en place durant cette p riode e en quoi renouvellent ils les probl matiques traditionnelles de la d mocratie locale et les cadres de l action publique Dans ce dossier les d veloppements de cas ou de terrains essentiel lement fran ais et suisses offrent notamment l int r t d inscrire la r flexion sur les d marches participatives dans des contextes tra ditions et conceptions bien diff rents de la d mocratie locale et de l organisation des pouvoirs Dans un Etat unitaire comme la France les divers dispositifs participatifs sont videmment tr s marqu s par des bases l gales nationales alors que dans le double contexte f d raliste et de d mocratie semi directe helv tique la pr sence de diff rentes formes de participation et du d veloppement durable dans les politiques publiques d pend de l gislations tr s diversifi es communales cantonales et f d rales Les phases d utilisation des proc dures participative
70. Urbia Les Cahiers du d veloppement urbain durable Participation et d veloppement urbain durable gig i TS RS Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable N um ro 3 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE COMIT DITORIAL Antonio Da Cunha Professeur Institut de g ographie Universit de Lausanne Peter Knoepfel Professeur Institut des hautes tudes en administra tion publique IDHEAP Universit de Lausanne Jean Philippe Leresche Professeur Institut d tudes politiques et internationales IEPI et Observatoire science politique et soci t OSPS Universit de Lau sanne St phane Nahrath Maitre d enseignement et de recherche Institut d tudes politiques et internationales IEPI et Professeur Institut des hautes tudes en admi nistration publique IDHEAP Universit de Lau sanne Hy Dao MER D partement de g ographie Universit de Gen ve B atrice Bochet Docteur en g ographie Institut de g ographie Uni versit de Lausanne Jean Philippe Dind Collaborateur scientifique Institut de g ogra phie Universit de Lausanne J r me Savary Doctorant Institut des hautes tudes en administra tion publique IDHEAP DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Antonio Da Cunha COORDINATEUR DE L EDITION Jean Philippe Dind UNIL Universit de Lausanne URBIA PARTICIPATION ET D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Observatoire universitaire
71. aire de la G ographie et de l espace des soci t s Belin Paris Mendel G 2003 Pourquoi la d mocratie est en panne Construire la d mocratie participative La d couverte Paris Moreau Defarge P 2003 La gouvernance PUF Paris Obadia A dir 1997 Entreprendre la ville l Aube La Tour d Aigues OCDE 2002 La gouvernance pour le d veloppement durable OCDE Paris Ruegg J 2003 D veloppement durable enjeux pour la pratique de l am nagement du territoire in Da Cunha A Ruegg J dir D veloppement durable et am na gement du territoire PPUR Lausanne pp 167 183 Soderstrom O dir 2000 L usage du projet Payot Lausanne 109 UNIL Universit de Lausanne URBIA ENJEUX ET LIMITES DE LA CONCERTATION EN AM NAGEMENT DU TERRITOIRE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Stein V 2003 La ville reconquise Du patrimoine aux espaces pu blics Th se UNIGE Gen ve Tanquerel T 1987 La participation de la population l am nage ment du territoire Payot Lausanne Terribilini S 2001 F d ralisme territoires et in galit s sociales L Harmattan Paris Thierstein A Decoutere S 2003 Nouvelle gestion publique et d veloppement durable une jonction impossible in Da Cunha A Ruegg J dir D veloppement durable et am nagement du territoire PPUR Lau sanne pp 141 164 Toussaint J Y Zimmermann M 1998 Pr
72. ait quel d terminisme technologique se faire au d triment de la proximit spatiale Upmystreet offre un exemple de proxycommunication o les TIC sont mises au service de l information de proximit Si cet exemple se base sur une technologie classique des pages Web cr es de ma ni res dynamiques il pr figure n anmoins une autre mani re d or ganiser et de penser l information et sa pertinence en fonction de la localisation de l utilisateur II illustre de mani re concr te le type de fonctionnalit s que l on trouve encore plus int gr es avec les sys t mes de communication g olocalis s tels que le GPS Ainsi l av nement de la proxycommunication permet d entrevoir une troisi me forme de ville virtuelle o l espace g ographique urbain et les espa ces d changes ne composent plus deux univers diff rents mais un v ritable continuum en constante volution Cette hybridation sans cesse reconfigur e par les usages et les techniques ne correspond pas la vision traditionnellement v hicul e par la litt rature sur la question qui consid re les TIC comme de simples adjuvants aux pro cessus de participation mis en uvre localement Nous proposons d examiner les principaux changements que nous avons identifi s dans nos travaux et qui questionnent les synergies postul es lors de la mise en uvre des TIC dans le cadre du d veloppement urbain Les modalit s de la participation en ligne Les proc
73. ales permet de compl ter l analyse socio spatiale de m me que l envoi de ques tionnaires tous les m nages Le bilan critique est affin par un outil suppl mentaire l atelier d bat l ment central du dispositif partici patif qui consiste tr s sch matiquement en une r union publique de r flexion et de discussion collective Nous reviendrons plus loin sur l int r t et les limites de cet outil Unil gg UNIL Universit de Lausanne URBIA ENJEUX ET LIMITES DE LA CONCERTATION EN AM NAGEMENT DU TERRITOIRE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Au terme de cette partie liminaire une premi re esquisse du fonction nement de l espace villageois se dessine La prise en compte et l analy se des transformations r centes subies par le village permet de donner un clairage explicatif sur les multiples difficult s actuelles v cues par les habitants affaiblissement de la vie locale disparition progressive des commerces difficult s de circulation et de stationnement etc auxquelles l organe ex cutif communal tente de faire face La seconde phase du diagnostic consiste en l tablissement d une pond ration des l ments probl matiques nonc s Certaines pr oc cupations trop nombrilistes c est dire focalis es sur des micro probl mes individuels uniquement ou au contraire dont les enjeux d passent le cadre de notre intervention sont cart es Pr
74. angers les jeunes de m me que les personnes g es sont sous repr sent s sinon absents des dispo sitifs Leurs besoins souvent sp cifiques sont ainsi n glig s Selon Harou l investissement personnel dans un groupe de travail n est ac cessible qu des habitants qui disposent d un capital socio culturel suffisant Harou 2002 En outre la participation ne peut fonctionner qu avec des acteurs qui s identifient comme joueurs or l on ne joue qu deux conditions compl mentaires tre certain que les r gles et 104 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE leur mise en uvre sont justes avoir des chances de gagner Mo reau Defarges 2003 70 Il est en effet pratiquement impossible d in t resser les habitants qui ne voient pas d int r t participer ou qui ne croient pas la pertinence d une telle d marche Certains chercheurs n h sitent pas parler de participation des concern s Tanquerel 1987 79 La repr sentativit du dispositif mis en place Yvorne a t grossi rement valu e Les ateliers d bats ont attir 10 de la population totale de la commune Une nette diff renciation par genre 40 de femmes environ par tranche d dge sous repr sentation des jeunes et par degr de proximit du site d intervention faible pr sen ce des habitants excentr s a pu tre observ e En outre un nombre important de participants taient d ja impliqu s da
75. ans ce dessein nous avons propos aux lus une d marche concert e qui permette une large prise en compte des avis des habi tants et usagers du lieu v ritables destinataires du projet Un processus participatif Le dispositif participatif mis en uvre Yvorne est bas en partie sur les exp riences r alis es B le Werkstadt Basel et Lausanne Quar tier 21 La dynamique de base de la d marche repose sur un double mouvement d ouverture et de convergence tant dans la phase d ana lyse des probl mes que dans celle de recherche de solutions ouver ture du domaine de r flexion dans un premier temps puis s lection collective des l ments les plus pertinents dans un deuxi me temps On peut d composer le processus en sept phases distinctes figure 2 Dans la premi re phase analytique l objectif est de mettre en lumi re en questionnant les habitants et leur territoire quels sont les probl mes morphologiques fonctionnels et socio conomiques auxquels le projet doit r pondre Cette partie est compos e d une microanalyse spatiale r alis e sur la base d observations et d va luations qualitatives caract ristiques paysag res l ments patri moniaux reconnaissance d un imaginaire local etc et quantitatives volution de la structure d mographique et du tissu conomique description des mobilit s etc Une campagne d entretiens men e avec les repr sentants des principales associations loc
76. appel e s largir et s immiscer dans le syst me formel de la d mocratie repr sentative locale Une exp rience pratique de participation Nous nous appuyons ici sur une exp rience de terrain r alis e de jan vier 2003 juin 2004 dans le Canton de Gen ve en Suisse Il s agis sait d un projet pilote de participation d velopp sur deux quartiers l un dans celui de St Jean en Ville de Gen ve et l autre dans celui des Champs Fr chets Meyrin Ce projet est le fruit d une collaboration entre les deux communes concern es et le Canton suite une im pulsion de ce dernier Deux organisations non gouvernementales ont r alis l op ration Les objectifs explicites du projet taient de d velopper une d marche participative visant donner aux habitants d un quartier les moyens individuels et collectifs d agir en faveur de leur sant et de leur qualit de vie et de mettre disposition des lus locaux et des responsables de l administration un outil d aide la d cision Le choix m thodo logique a port tout en l adaptant sur les ateliers de sc narios dans lesquels lus locaux professionnels et habitants taient impli qu s ensemble dans les discussions La d marche a consist faire travailler les acteurs sur des sc narios y 4 ae pienin d avenir pour le quartier dont les th mes ont t d finis partir Unik VIS a UNIL Universit de Lausanne
77. articipation dans le d veloppement urbain durable p 1 Romain Felli D veloppement durable et d mocratie la participation comme probleme p 11 Alice Rouyer Dominique Chevalier et Sinda Haoues Jouve La dialectique de la mobilisation et de l injonction dans la petite fabrique locale du d velop pement urbain durable p 29 H l ne Bertheleu D mocratie participative et gestion urbaine du rable L exemple des Conseils de la vie Locale Tours p 45 Jean Yves Toussaint et Sophie Vareilles La durabilit l preuve des pratiques d am nagement urbain Le cas de la concertation dans l espace public de l agglom ration lyonnaise p 61 Daniel Dubas Appropriation politique de deux d marches participatives en Suisse Une analyse comparative des cas Werkstadt Basel et Quartiers 21 4 Lausanne p 77 Yves Bonard Enjeux et limites de la concertation en am nagement du territoire p 95 Alexandre Burnand Participation citoyenne dans les d marches locales de d veloppement durable le cas genevois p 113 Olivier Glassey Les villes virtuelles sont elles durables Les modes de participation l preuve de la proxycommunication p 127 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Introduction les multiples visages de la participa tion dans le d veloppement urbain durable Jean Philippe Leresche professeur associ Institut d tudes politiques et internationales IEPI et Observat
78. artier l aide d indi cateurs par exemple devrait tre r alis afin d informer le citoyen sur les politiques et les probl matiques urbaines locales Un quilibre doit ensuite tre trouv entre d une part le savoir technique et politi que et d autre part les attentes de la soci t civile afin d augmenter les chances de r pondre efficacement certains probl mes sociaux ou cologiques La d lib ration dans le projet genevois a d ailleurs pu montrer une interaction quilibr e entre lus professionnels et habitants Les re pr sentants de l administration les plus optimistes quant id e participative ont dynamis le processus par leurs apports et leurs conseils De m me les op rateurs de la d marche ont jou un r le important de garde fous en s assurant que le cours du processus ne d vie pas de l objectif initial qui est d aboutir des r ponses politi ques et sociales pertinentes en termes de durabilit a 22 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Bibliographie Abers R N 2003 Reflections on what makes empowered parti cipatory governance happen in Fung A Wright E O dir Deepening Democracy Innovations in Empowered Participatory Governance Verso Lon dres New York pp 200 207 Arnstein S R 1969 A ladder of citizen participation American Institute of Planners Journal vol 35 Barton H Tsourou C 2004 Urbanisme et sant
79. ausanne elle avait int gralement t planifi e d s le d part Dans les deux cas il s agit d une double d marche D abord des groupes de travail de l administration ont pr par avec les mandataires LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE une esquisse de programme d action sur la base des propositions re ues Ensuite les ex cutifs politiques encadr s par les manda taires ont trait et adopt chaque mesure Lorsqu une proposition n a pas t retenue ceci a t d ment justifi pour chaque projet A B le le programme d action comporte 200 mesures regroup es en trois volets prioritaires revalorisation de la zone autour du Rhin 5 000 appartements pour B le et revalorisation de l environne ment construit Regierungsrat des Kantons Basel Stadt 1999 Des cr dits sp cifiques pour leur r alisation ont t vot s par le Grand Conseil parlement A Lausanne le programme d action comporte au final 37 projets r partis en trois domaines d action Ville de Lau sanne 2005 Ces projets ont ensuite t regroup s et soumis au Conseil Communal l gislatif par le biais de cinq pr avis en 2005 et 2006 afin d obtenir le financement n cessaire leur r alisation Des attentes et objectifs diff rents Le processus Werkstadt Basel a t con u comme une tentative de r soudre le probl me g n ral du d peuplement de la ville centre au profit de l agglom ration tendance que l
80. burg en 1992 OEI 2005 138 Cet ton nement nous conduit poser les hypoth ses que le d veloppement durable ne r soudrait pas la crise et serait une nouvelle forme de la pratique planificatrice typique des modes d action de la techno bureaucratie L environnement constituerait une nouvelle justification de la planification conomique et la durabilit participerait d une re l gitimation de la technostructure Galbraith 1967 Cette conjecture d une proximit entre la durabilit et les modes d ac tion caract ristiques de la technostructure vient de l observation des pratiques d am nagement du Grand Lyon Au sein de cette collecti vit la durabilit a inspir les r f rentiels de conduites des op rations d am nagement Elle a servi la p rennisation des pratiques de par ticipation et au d veloppement de la concertation comme dispositif de participation Ces pratiques qui taient cantonn es pendant les ann es 1990 la politique de requalification des espaces publics s tendent aujourd hui l ensemble des activit s de la collectivit Elles sont justifi es pour leurs vertus d mocratiques et leur essence durable Durabilite Ville durable traditions urbanistiques et planification La durabilit promet qu l intersection des trois mondes conomi que social et environnemental se tient l harmonie entre les hom mes entre l homme et la nature et entre l homme et sa na
81. c individuel motoris dans le cadre des processus par ticipatifs am nent r fl chir aux formes d action pertinentes et ac ceptables pour y r pondre zones 30 km h rues sens unique zones pi tonnes etc Du moment que les pr occupations des habitants sont justifi es du point de vue de la sant de la s curit ou de l envi ronnement la d marche participative permet d aboutir des mesu res qui vont potentiellement dans le sens du d veloppement durable et qui r pondent aux attentes de certains groupes de la population Ces mesures n cessitent parfois l adaptation des professionnels afin qu elles r pondent au crit re de faisabilit De mani re g n rale les d marches participatives qui ont pour ca dre de r f rence le d veloppement durable abordent divers champs th matiques mobilit douce nature en ville gestion des d chets prestations socio sanitaires de proximit m diations ou espaces pu blics favorisant le lien social plates formes de discussions sur l am nagement local animations du quartier etc Les exp riences de parti cipation ont souvent manifest la compl mentarit entre d une part les demandes faites par les habitants et d autre part les validations l gales et politiques et les contraintes techniques et financi res is sues des lus et des professionnels Dans cette optique nous pensons que l imaginaire collectif et les so lutions produites par le processus participati
82. certain nom bre d options politiques et de projets en cours a Q0 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Bibliographie Arnstein S R 1969 A ladder of citizen participation Journal of the American Institute of Planners 35 4 pp 216 224 Bacqu M H Sintomer Y 2001 Gestion de proximit et d mo cratie participative Les Annales de la recherche urbaine no 90 pp 148 155 Barbier R Waechter V 2003 La participation paradoxale geste citoyen et parole citoyenne dans la gestion locale de l environnement Espaces et Soci t s no 112 pp 83 100 Blondiaux L 2004 Prendre au s rieux l id al d lib ratif Revue Suisse de Science politique 10 4 pp 158 169 Blondiaux L Sintomer Y dir 2002 D mocratie et d lib ration Po litix no 57 Blumer D 2001 Partizipation und Stadtentwicklung Eine Analyse de Werkstadt Basel Geographisches Institut der Universit t Bern Borraz O 1992 Int gration et r gulation la crise politique Lau sanne Sociologie du travail No 1 92 pp 23 45 Bourg D Boy D 2005 Conf rences de citoyens mode d emploi Charles L opold Mayer Paris CNUED 1992 Agenda 21 Rio de Janeiro 14 juin 1992 Conf rence Europ enne sur les Villes Durables 1994 Charte des Villes europ ennes pour la durabilit Charte d Aal borg Aalborg 29 mai 1994 Falise M 2003 La d mocratie participa
83. co adminis trative tend dominer On doit n anmoins se demander si la participation des habitants ne constitue pas une r ponse aux d fis de la durabilit urbaine notam ment ceux de satisfaire les besoins sociaux et en particulier ceux des plus d munis que les autorit s publiques ne sauraient identifier seules cause de leur distance avec le v cu territorial de leurs approches trop sectorielles ou encore de projets publics tr s conflic tuels Par cons quent devrait on atteler le citoyen actif de la participa tion au char de l Etat pour mieux tirer ce dernier sur le chemin de la durabilit ou alors consid rer qu il forme un fardeau lourd et inutile pour la d mocratie de repr sentation et la mission qui lui in combe concr tiser le d veloppement durable 118 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE L gitimation et r le ambigus des acteurs Le r le des lus Du point de vue du monde politique le cr dit donn au processus participatif est assez h t rog ne D apr s les observations effectu es sur le terrain diverses situations types se pr sentent une partie des responsables politiques que nous pourrions qualifier de porteurs du projet adh rent la d marche en affichant leur confiance dans les vertus de la d mocratie participative Ces lus favorables l op ration y voient une opportunit d aborder de front la question de la coop ra tion
84. communaut s virtuelles s inspirant du mod le urbain comme principe directeur la notion de ville sert organiser l activit qui se d roule en ligne Ce dernier type de villes virtuelles a fait l objet de relativement peu d tudes sp cifiques Il est compos par l ensemble des syst mes d changes de plusieurs plusieurs ou communaut s virtuelles CV qui prennent la m taphore urbaine comme principe d organisation des changes Dans le contexte des communaut s virtuelles la dimension urbaine peut de prime abord sembler demeurer d ordre cosm tique car li e pour l essentiel l utilisation d un registre s mantique souvent 180 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE interchangeable avec d autres termes techniques Le panneau d af fichage des messages bulletin board peut par exemple prendre l appellation place du village ou place centrale L utilisation de l urbain comme mode d organisation des communaut s virtuelles se d veloppe cependant dans des formes plus complexes et plus pr gnantes Mitchell 1995 Cette utilisation se traduit par la cr ation de vastes espaces tridimensionnels regroupant des dizaines de milliers d habitants qui sont organis s par de v ritables plans directeurs d am nagement virtuels Dans ces cas l utilisation de la m taphore urbaine constitue galement une r ponse pragmatique des probl mes de gestion des CV En effet la r f rence
85. croitre leurs richesses doivent confier la marche des affaires communes quel ques uns suivant le principe de division du travail appliqu la poli tique Constant 1997 1819 615 Evidemment l av nement du gouvernement repr sentatif ne doit pas se comprendre uniquement comme la r sultante d un mode de pro duction particulier il est galement l pour prot ger les lites contre les assauts du peuple comme l a admirablement montr Bernard Manin Manin 1996 N anmoins pour ce qui nous int resse conser vons l esprit le lien entre syst me conomique productiviste et n cessit de sp cialiser l activit politique au travers de repr sentants dans sa forme la plus d mocratique Comme nous l avons vu plus haut l cologie politique anti produc tiviste refuse la sp cialisation outrance des soci t s industrielles Elle met donc en avant une conception directe de la d mocratie qui se d cline notamment sur le theme de l autonomie individuelle et de l auto gestion Le d veloppement durable n abandonne pas le sch ma productiviste Il souhaite une r orientation de la base productive de l conomie d o les th matiques du d couplage ou de l cologie indus trielle mais ne remet pas en cause la croissance Dans sa volont de concilier de mani re non dialectique les contraires il tente une synth se entre la n cessit productiviste de sp cialiser l activit po litique
86. e ACTE LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE trouver du consensus permettant d avancer sur des dossiers urbanis tiques bloqu s L ex cutif politique esp rait pouvoir v rifier travers la d marche l ad quation des politiques publiques avec les pr occupations de la population mais aussi cr er une certaine proximit entre les institu tions politiques et la population avancer sur certains projets d ve lopper des projets innovateurs et finalement peut tre l aspect le plus important inclure les exclus politiques traditionnels jeunes trangers et femmes dans les processus de d cision C est certainement sur ce dernier point que la d ception a t la plus grande L exp rience mon tre que ce sont dans la quasi totalit des d marches participatives surtout les couches moyennes qui participent Bacqu et Sintomer 2001 148 Ceci se confirme galement pour les deux cas analys s ici malgr une tentative de contrebalancer ce risque travers instau ration d ateliers d innovation sp cifiques pour ces groupes d acteurs Blumer 2001 146 154 Ville de Lausanne 2005 9 De son c t l administration tait partag e Si une partie de celle ci a vu une opportunit dans l id e de recourir l expertise des habi tants nombreux sont ceux qui taient sceptiques et r ticents son gard Certains chefs de service craignaient aussi que la d marche puisse porter atteinte leur se
87. e galitaire d lib ratif avec une soci t industrielle productiviste et sp cialis e En ce sens elle est bien fille du d veloppement durable cette pens e contemporaine qui vise r concilier les contraires de mani re non dialectique et dont merge sans cesse des concepts kitsch au sens que donne Lopreno 1989 61 62 tels que des strat gies doublement voire triplement gagnantes ou l cologie industrielle Le d veloppement durable est une conception qui re fuse le tragique de la d cision politique La participation qui merge dans ce contexte de diffusion de la pens e du d veloppement durable de m me que dans celui d une soi disant crise de la repr sentation ou autres maladies de la d mocratie Ranci re 2005 a toutes les apparences pour s duire N anmoins un d tour par la th orie politique nous a permis de voir que tant qu elle est entendue au sens du d veloppement durable c est dire comme proc dure d information et de consensus elle choue pr senter une d mocratisation de l action politique La par ticipation n est jamais qu une face de la d mocratie la d cision est son revers Tant que ces deux sph res ne co ncident pas il est illusoire de parler de d mocratie l cologie politique tait porteuse d une vision radicale de rupture avec la soci t productiviste de consommation Elle proposait une alternative au sens propre du terme et en t
88. e d cision et rejeter la responsabilit d une d cision sur les citoyens qui ont particip celle ci Ainsi la d mocratie participative n appara t pas comme une troi si me forme de d mocratie apr s la directe et la repr sentative mais essentiellement comme un m canisme adjoint au mod le repr sentatif Les raisons sociales qui poussent cette adjonction m ri teraient d tre investigu es plus avant mais comme nous l avons vu la participation d un point de vue formel n apporte pas un surcro t de d mocratie comme partage du pouvoir de d cision N anmoins cela ne signifie pas n cessairement que ces pratiques participati ves sont utilis es afin de renforcer de mani re cach e le pouvoir des organes repr sentatifs Bien que cela puisse tre objectivement le cas Par ailleurs ces institutions ou proc dures participatives vont l en contre d un autre trait fondamental de la d mocratie qui est l ind termination a priori du d bat Que ce soit dans l agora ath nienne ou dans les parlements repr sentatifs les participants ont la maitrise des sujets dont ils veulent d battre et ne sont pas soumis une loi ext rieure Claude Lefort fait m me de l ind termination la ca ract ristique fondamentale de la d mocratie Lefort 1986 Les pro c dures participatives au contraire supposent la passivit des citoyens auxquels on pose une question pr c
89. e la concer a BB LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE tation Cette r flexion men e sous la direction de l Agence d urbanis me et aliment e par des travaux de recherche Toussaint et al 2003 s est concr tis e dans une seconde version Celle ci reprise par la direction de la Communication comme document destin au public constitue la version d finitive approuv e par le vote du Conseil com munautaire et par les signatures conjointes du pr sident du Grand Lyon du pr sident d l gu du Conseil de D veloppement et du direc teur g n ral des Services La Charte nonce les droits et devoirs des groupes mobilis s dans la concertation les lus communautaires et municipaux les ac teurs locaux dont la population les personnes en charge de la pr paration et de la mise en uvre des d cisions politiques qui sont en g n ral les services communautaires Grand Lyon 2003a 10 La Charte concerne l am nagement et la gestion de la ville Elle conserve les trois types de dispositifs de concertation tab 1 Elle innove en in sistant sur la formation des publics l am lioration des rapports entre la puissance publique les services techniques et les administr s est fond e sur une meilleure ducation des publics Grand Lyon 2003a 7 Comme la publicit la concertation agit comme m diation entre les consommateurs clients usagers publics et les fabricants d ob jets et de
90. e locale L heure est au pragmatisme m diatique on ne se r unit pas pour faire de la parlotte ni s enliser dans des discus sions vaines Les habitants qui au d but avaient fait des propositions plus ambi tieuses ou pos des questions faisant d bat ou n cessitant affirma tion d une vision de la ville ou du vivre ensemble n ont pas trouv d chos leurs id es si ce n est un refus de l utopie sous jacente toute question trop vaste Un lu r pondant une inqui tude du col l ge habitant Que proposez vous de faire pour que Tours Nord ne deviennent pas une banlieue Ce n est pas assez concret ou encore Ce n est pas la Ville qui peut faire venir un complexe de cin ma Tours Nord Le d veloppement culturel Tours Nord Je vou drais quand m me pr ciser qu on n a pas besoin de pi ce d identit pour passer de Tours Nord Tours Sud C est le m me territoire nous avons une approche globale des questions culturelles r pond le Maire lors de sa visite annuelle en se moquant gentiment de son interlocuteur renvoy au statut de n ophyte enferm dans une vision trop locale des choses Une autre fa on de cantonner les d bats de petits sujets consis te faire comprendre que ce sont des d cisions qui rel vent d ins tances plus importantes ou inaccessibles Une question comme la pertinence d un nouveau syst me d incin ration faisant par ailleu
91. e multiples actions de r habilitation en faveur des fa velas et autres quartiers populaires qui n cessitent la mobilisation de ressources de grands organismes internationaux l exemple la Banque interam ricaine de d veloppement BID Le programme de l Agenda 21 d Essaouira labor partir de 1996 est porteur d une vision globalisante du d veloppement de la ville forte dominante patrimoniale et cologique La richesse monumenta le de la ville et le fragile quilibre cologique du milieu zone humide l embouchure de l oued Ksob for ts et dunes stabilis es ceinturant la ville se trouvent menac s par l closion de grands projets de d veloppement De fait un premier examen de la dimension program matique de l Agenda 21 d Essaouira fait appara tre la volont des acteurs impliqu s coop ration belge associations locales services centraux et d localis s de l Etat de promouvoir un mod le de ville compacte et multipolaire au travers de deux principes d action le recentrage du d veloppement urbain autour de la ville historique par le biais notamment de la promotion d un tourisme culturel s lectif autour des arts traditionnels la limitation de l expansion urbaine de la ville en vue de pr server l cosyst me nil y UNIL Universit de Lausanne URBIA LA DIALECTIQUE DE LA MOBILISATION ET DE L INJONCTION Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable
92. e strict permettant de mesurer l cart entre l id al et le r el Par ailleurs la plupart des effets r put s positifs ou non de la d mocratie proviennent de cette galit fondamentale Finley 1985 111 144 Ranci re 2005 Notre raisonnement portera sur les institutions et les possibilit s formelles de cette participation Il existe par ailleurs de nombreuses tudes sur les modalit s effectives de r alisation des proc dures participatives portant notamment sur la sociologie de leurs utilisateurs Bevort 2002 Rui 2004 Bacqu Rey et Sintomer 2005 Bourg et Boy 2005 N anmoins nous nous en tiendrons un raisonnement formel qui permet de mettre en vidence certains m canismes r pondant nos questions Contre la d mocratie repr sentative productiviste La d marche participative du d veloppement durable comme la d marche directe de l cologie politique doivent se comprendre comme une mise distance du mod le de gouvernement repr senta tif port par l id ologie lib rale productiviste Le gouvernement repr sentatif est la cons quence logique d une so ci t industrielle productiviste qui a besoin de se sp cialiser afin de 20 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE cro tre Les Anciens pouvaient bien s occuper eux m mes des affai res politiques car ils n entendaient pas grand chose au commerce Les Modernes que nous sommes pris par le besoin d ac
93. e truchement de la participation la CV Ce processus it ratif qui va du domaine lectronique aux pratiques urbaines constitue un id al qui demeure cependant dans l absolu difficile r aliser La courte histoire de la CV d Amsterdam est d ailleurs ce titre difiante D abord issue d une initiative pirate puis prise en charge par les pouvoirs publics et finalement privatis e la CV n a jamais eu de relations v ritablement stabilis es avec la ville dont elle pr tend tre le miroir lectronique Cette esquisse des modes de rencontres entre d une part une ville et nil 1931 UNIL Universit de Lausanne URBIA LES VILLES VIRTUELLES SONT ELLES DURABLES Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable d autre part une ou des communaut s virtuelles ne rend cependant pas compte des volutions r centes qui voient une int gration encore plus pouss e du domaine urbain et de l utilisation localis e des TIC L av nement de la proxycommunication Les cas mentionn s jusqu pr sent font explicitement r f rence des situations statiques dans le sens d une localisation physique ou virtuelle unique une ville un quartier une communaut virtuelle Il existe d autres modes d articulation des TIC avec le territoire qui soulignent les volutions r centes dans le domaine Le portail du site anglais Upmystreet fournit un exemple de ces nou velles dynamiqu
94. ection d une nouvelle quipe la communaut ur baine de Lyon a t initi e une politique d am nagement centr e sur la requalification des espaces publics Cette politique d am nage ment vise restaurer l urbanit des rues et des places de l agglo m ration Toussaint Zimmermann 2001 75 76 et produire des espaces publics urbains plus adapt s l expression de la vie collec tive et aux pratiques des citadins et r pondre plus justement aux attentes des usagers de la cit et des r sidents Voisin 2001 147 La meilleure ad quation aux usages n cessite une meilleure connaissance des usages et des pratiques des publics destinataires des am nagements Cette recherche d ad quation est l origine de la multiplication des exp riences de concertation dans l agglom ra tion lyonnaise entre 1989 et aujourd hui Une trentaine de dispositifs de concertation sont mis en uvre tableau 1 Typologie Dispositifs de concertation Communication M diateur panneau de chantier tract affiche bulletin municipal journal de quartier journal de chantier presse action caract re p dagogique exposition local d information Connaissance Sondage questionnaire concertation pr alable enqu te publique enqu te technique tude d impact mission Implication R union publique r union de concertation groupe de travail conseil de quartier commission extracommu nautaire et ext
95. enforcement de leur capacit d action politique ou de l gitima tion de politiques publiques Cependant que les acteurs s en r jouissent ou pas qu ils en aient l intention ou non les d marches participatives transforment peu ou prou les conditions du d bat public les modes d laboration et de mise en uvre de certaines politiques publiques notamment en mati re d environnement ou d am nagement En Europe il arrive de plus en plus souvent que la population ou les parties concern es soient d sormais au minimum inform es ou consult es voire beau coup plus rarement associ es aux processus d cisionnels Quand ce n est pas le cas les blocages apparaissent plus nombreux et effectifs car les citoyens ou des groupes toujours plus diversifi s disposent de nombreuses ressources pour s opposer ou freiner des programmes d action tatique non concert s ou trop globalisants Papadopoulos 1998 A sa mani re le pr sent dossier consolide l id e d une certaine di versit de situations et d exp riences participatives aux r sultats et effets contrast s Il contribue dessiner les possibilit s et les limites de dispositifs participatifs mis en place dans des collectivit s locales suisses fran aises mais aussi Rio Dakar Essaouira et Berlin Apr s avoir rappel que l on ne trouve pas un mais plusieurs types et modes Unil 5 UNIL Universit de Lausanne URBIA LES MULTIPLES VISAGES DE LA PARTICI
96. ent pr sent s comme des solu tions techniques ces moyens ne sont a priori ni transparents ni neutres mais exigent au contraire une r flexion sur leurs enjeux pro pres et leur pertinence ou sur l in galit d acc s la participation qu ils peuvent par exemple conditionner Olivier Glassey Dans les divers cas tudi s et en d pit des diff rences de contextes suisse et fran ais les m mes difficult s ou pi ges des d marches par ticipatives sont pourtant enregistr s et les m mes enjeux de pouvoir de d cision qu elles soul vent sont relev s Cette observation tend confirmer que dans le jeu d mocratique la participation ne rem place pas n cessairement le r le des controverses et en aucun cas celui des mobilisations la base La participation dans les ann es 2000 n chappe pas au cycle enthousiasme d sillusion et oscille donc entre conception instrumentale outil de l gitimation pour les autorit s et dans le meilleur des cas possibilit s de renouvellement Unil 7 UNIL Universit de Lausanne URBIA LES MULTIPLES VISAGES DE LA PARTICIPATION DANS LE D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable de l action publique par une redistribution des cartes et un renforce ment de l initiative locale en faveur d un am nagement urbain plus durable Da Cunha et al 2005 Toutefois pour les pouvoirs publics la dimension d
97. entral d autre part faire mieux admettre et appliquer des projets d cid s en amont La participation consultation Se trouve ainsi d velopp e l id e que la participation permettrait une meilleure circulation de l information dans le syst me de pilotage po litique Parce que les pratiques quotidiennes et les d sirs des individus ne seraient pas connus ou compris des gouvernements de mauvaises d cisions seraient prises en particulier en mati re environnementale Les proc dures participatives au contraire permettraient d institu tionnaliser une mani re de faire remonter les savoirs et les d sirs lo caux afin que le pouvoir politique puisse d cider en connaissance de cause Il ne s agit donc pas par la participation de cr er un espace de d bat politique mais plut t d instaurer une modalit technique de l information gouvernementale Les discussions doivent alors tre s rieusement encadr es L laboration d une strat gie interne coh rente de consultation et de participation du public qui pr cise rait notamment quel stade doit intervenir la consultation puis la d finition de principes qui r giraient avec pr cision les m canismes retenus dans cette strat gie notamment un accord sur les moyens mettre en uvre la marche suivre par chaque participant et les modalit s d exploitation des r sultats contribueraient rehausser la qualit des consultations OCDE 2001 65 Domini
98. entre citoyens et autorit s et les formes institutionnelles qu il faudrait lui donner plus long terme dans la perspec tive d une gestion durable du quartier et de la commune d autres responsables politiques que nous pourrions appe ler resquilleurs optent pour une position neutre et atten tiste vis vis des m canismes participatifs Leur implication dans la d lib ration est plut t mod r e et prend des allures de r cr ation Leur titre de repr sentant de l autorit pu blique s estompe au profit de celui de citoyen ordinaire en d lib rant niveau gal avec les habitants et la signifi cation politique qui avait t insuffl e la d marche tend s affaiblir enfin un groupe d lus de type plut t fossoyeurs mani festent a priori une m fiance vis vis de la proc dure et de ce qui peut en r sulter par gard leur statut de d cideur et la d fense de certains choix politiques qu ils pr sente ront en leur faveur en influen ant grandement le processus de d cision D coulant de ces deux derniers positionnements la l gitimit de la participation publique est assez d grad e Et le degr de mise en uvre effective des propositions finales est amoindri notamment par le manque de ressources humaines organisationnelles et financi res attribu es la d marche Le r le des professionnels Du point de vue de l administration deux cas de figure se pr sen tent
99. es mergentes La page d acc s au site n offre guere de possibilit s au milieu de l cran s affiche une case qu il convient de remplir en fournissant un code postal ou un nom de localit A partir de cette information le site va organiser le contenu de ses ru briques Il fonctionne comme registre de services qui trie classe et ordonne le type d informations demand es services publics associa tions manifestations offres commerciales en fonction de leur proxi mit physique par rapport a la localisation initiale Pour la plupart des r f rences le site indique en plus des informations factuelles classiques comme la distance et fournit une carte simplifi e de la localisation du service Upmystreet tout entier est bdti autour de la matrice form e par le r pertoire des codes postaux qui organisent l ensemble du contenu sans pour autant faire appel des technologies tr s pouss es tel les que le Global Positioning System GPS L attrait principal du site provient du fait qu il place l utilisateur au centre g ographique des informations distill es Par sa philosophie ce site se trouve l op pos du contenu d un site web classique qui au lieu de se d finir partir d une centralit localis e fournit une information unique pour une audience potentiellement plan taire Cette caract ristique qui permet de construire pour toute information un rapport de proximit avec l usager rev t galement des avantag
100. es de d mocratie participative que l on range souvent sous le vo cable gouvernance urbaine Nous les mettrons en lumi re partir de l observation approfondie du fonctionnement des Conseils de la Vie Locale mis en place r cemment par la ville de Tours effet direct de la loi dite de d mocratie de proximit de 2002 en France qui oblige les villes de plus de 80 000 habitants se doter d instances participatives Cherchant rompre avec le classique conseil de quartier les quatre Conseils de la Vie Locale CVL de Tours divisant la ville en quatre portions quivalentes devaient permettre d chapper l enferme ment de la d mocratie dans la proximit g ographique L observation de deux ans de fonctionnement et le recueil d une quarantaine d en tretiens avec des membres des quatre coll ges lus habitants membres des services techniques de la ville et repr sentants d asso ciations permettent de comprendre aujourd hui quel apprentissage collectif est l uvre dans ces pratiques participatives Tous anim s par le premier adjoint au maire les Conseils de la Vie Lo cale CVL laissent d couvrir les tensions inh rentes entre d un c t tout projet v ritablement participatif et donc visant d battre des orientations et des d cisions prises pour la ville et de l autre les ob jectifs politiques et techniques d efficacit tels qu ils sont pens s par les responsables de la ges
101. es pour d autres acteurs qu ils soient priv s ou publics qui disposent ainsi d un mode de com munication tr s cibl La consultation du site Upmystreet est gratuite et elle ne n cessite pas d abonnement ni d inscription N anmoins en 2003 plus de 665 000 personnes en Grande Bretagne se sont inscrites pour b n fi 2 182 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE cier des options de communication avanc es Ces options autorisent l acc s des forums qui en apparence ressemblent beaucoup ce qu il est possible de trouver dans d autres communaut s virtuelles Comme pour tout groupe de discussion classique l usager a ainsi la possibilit de choisir la th matique qui l int resse il peut en outre d finir des param tres qui le guideront vers les discussions les plus r centes Finalement il peut coupler les deux premiers crit res de s lection avec celui de la proximit physique dans le but de trouver le groupe de discussion le plus r cent et le plus proche g ographi quement A partir d un tel dispositif l usager peut d finir de mani re flexible le rapport entre centres d int r ts et proximit spatiale et utiliser cet outil pour trouver dans son voisinage des personnes pos s dant les m mes affinit s Par ces syst mes de filtrage int gr s aux groupes de discussion la recherche d affinit s lectives qui a connu un fort d veloppement gr ce aux TIC n est pas condamn e par on ne s
102. es techniques de la fabrication la puissance publique ses ser vices et les entreprises qui travaillent pour son compte et celui des techniques de l usage les publics destinataires des am nagements Dans cette confrontation s opposent le monde de l conomie r duit aux fabricants et le monde social r duit aux publics l environne ment est l enjeu de cette confrontation puisque les premiers produi sent cet environnement que les seconds consomment Dans le projet d am nagement la subordination des seconds par les premiers l gi time les fabricants traiter l expression des attentes des publics Les fabricants constituent les publics en objets de la repr sentation Ils mobilisent dans les dispositifs de concertation les instruments des sciences sociales pour fabriquer les enqu tes et les protocoles d ob servation ethnographiques La repr sentation est m diatis e par des proc dures scientifiques et techniques de production des connais sances sur les publics Les publics sont constitu s en corpus et sont objectiv s aux fins pratiques et op rationnelles de l action publique Cette objectivation tient l efficacit de l action de l avis des acteurs du projet plus l action publique est discut e moins elle a de chance de devenir op rationnelle Vareilles 2005 Dans les dispositifs de concertation la connaissance sur les publics sursoit la confronta 70 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE
103. essus de participation qui reposent sur les technologies de l information s articulent dans la grande majorit des cas autour d un nil 138 UNIL Universit de Lausanne URBIA LES VILLES VIRTUELLES SONT ELLES DURABLES Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable espace d change collectif lectronique Le vocabulaire utilis pour d nommer ce type d espace s av re souvent riche en promesses qu il s agisse des communaut s virtuelles d j voqu es ou des groupes de discussions chat et autres forums Ces d nominations prati ques en apparence se trouvent l origine d un malentendu malheu reusement fort r pandu en ce qui concerne la nature des processus participatifs en ligne Elles contribuent un r ductionnisme notre avis dangereux qui conduit associer de mani re syst matique voire m canique la notion de communaut s virtuelles celle de processus de participation d mocratique Connolly 2001 L analyse approfondie des modes de pilotage des communaut s vir tuelles montre quel point il est abusif de lier un dispositif sociotech nique un mod le politique dont il se revendique Glassey 2005 En d autres termes ce n est pas parce qu une communaut virtuelle se proclame comme un espace de libre change qu elle fonctionne de cette mani re Sur la base de l examen de plus d une centaine de com munaut s virtuelles nous pouvons m me affirme
104. estin e soutenir la cr che parentale que fr quente sa fille il s est content de faire valoir la difficult ponctuelle de l association en question s abstenant consciemment d largir le d bat sur les carences de la ville en mati re de cr che ou sur les difficult s que connaissent les petites structures d accueil aujourd hui du fait de r centes transformations r glemen taires Je savais que ce serait inutile Les gens s en foutent Enga ger un d bat lui apparut m me potentiellement contre productif l ob jectif tant surtout que la cr che puisse tre aid e mat riellement Ex militant et syndicaliste ce jeune habitant n h site pas dans ce contexte d engagement l ger et distanc raisonner ainsi par souci d efficacit L vy 2003 Ces instances permettent aux habitants de participer i e d tre des citoyens explicites dans le respect d une conception repr sen tative et strictement d l gataire du rapport politique Les attentes tant minimales en mati re de participation l optimisme est de mise quant aux r sultats escompt s On n a jamais l impression que la parole des habitants est prise en compte Mais finalement je pense en fait que c est pas vain quoi membre du coll ge habitant an cien militaire moins que le rapport politique ne soit surtout trans form par l effet de transparence qu implique la publicisation de l in formation Le pouvoir
105. estion de leur repr senta tivit peut sembler paradoxal N anmoins ce choix permet de mieux rendre compte du fait qu au dela de la rh torique sur la participation il y a des int r ts et des enjeux pour les pouvoirs publics voire une part d instrumentalisation des dispositifs participatifs mis en place La participation comme nouveau style de gouvernement D une mani re g n rale la participation peut se d finir comme l im plication dans les processus d cisionnels de personnes ext rieures au cercle politico administratif formel Van den Hove 2001 56 D autres auteurs consid rent la participation comme une stra Wil 79 UNIL Universit de Lausanne URBIA APPROPRIATION POLITIQUE DE DEUX D MARCHES PARTICIPATIVES EN SUISSE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable t gie de management des processus d cisionnels bas e sur une large participation de tous les acteurs importants d s la phase de formula tion des probl mes afin d augmenter l efficacit de l action publique Fareri 2000 cit par Lawrence 2003 332 Si cette seconde d fini tion n est pas neutre et exprime essentiellement le point de vue des gouvernants elle rend bien compte de l tat d esprit la base des deux d marches participatives analys es ici Au moins deux id es prin cipales y sont sous jacentes la tentative de faire remonter l informa tion sur les besoins et aspi
106. f contribuent r pondre au principe de l am lioration continue de la gestion du cadre de vie socio urbain Mais d autres probl mes d crits dans les parties sui vantes limitent n anmoins les espoirs et les attentes que l on peut nourrir sur l id al participatif Accessibilit in gale et repr sentativit limit e Il est difficile de faire participer certains groupes de la population parmi lesquels les plus vuln rables les groupes socio conomiques les plus faibles la population trang re ainsi que les jeunes Par leur Wil 119 UNIL Universit de Lausanne URBIA PARTICIPATION CITOYENNE DANS LES D MARCHES LOCALES DE D VELOPPEMENT DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable absent isme dans les instances participatives ces groupes sociaux anticipent peut tre que la participation risque de r v ler leur po sition de faiblesse dans la soci t et le rapport asym trique que le reste des habitants et les autorit s entretiennent avec eux Abers 2003 200 pose le probl me ainsi The poor are less likely to participate not only because they lack time and resources but also because they do not perceive participating in such fora as worthwhile Et Blondiaux 2005 16 de poursuivre dans un contexte d loignement croissant l gard du politique de cynisme et de d couragement sp cialement sensibles dans cette population il e
107. flue son tour sur le choix des chelles d action et des modes op ratoire nil 85 UNIL Universit de Lausanne URBIA LA DIALECTIQUE DE LA MOBILISATION ET DE L INJONCTION Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable De fa on plus g n rale les sc nes locales y compris l chelle du quartier ou de l arrondissement sont aliment es par les ressources financi res mat rielles cognitives exog nes mais aussi b n ficient comme d un levier des facteurs de l gitimation conf r s aux acteurs par le biais de leurs inscriptions dans des r seaux plusieurs niveaux scalaires Le Gal s et Thatcher 1995 Pour ne donner qu un exemple le leadership pr coce de l Eglise vang lique Berlin Kopenick est d au positionnement politique de certains de ses membres influents lors de la r volution de velours mais aussi plus largement leur par ticipation au mouvement cum nique allemand puis au congr s cecum nique mondial de 1990 dont les prescriptions trouveront un cho Rio en 1992 Cette solide inscription des paroisses locales dans un maillage d organismes confessionnels dot s d une autorit morale explique leur capacit drainer des moyens et b n ficier d informations d assistance multiforme la mise en uvre de leur projet et surtout d une pr coce m diatisation comme exp rience pilote l chelle f d rale Elle permet aussi de mieux
108. fs font souvent intervenir ensemble lus lo caux repr sentants de l administration et habitants d un quartier Ce genre de configuration participative a l avantage d quilibrer savoirs techniques et v cus citoyens et d aboutir des r sultats pertinents mais le syst me politique traditionnel jette encore beaucoup d ombre sur l id al participatif et sa mise en uvre Mots cl s Participation citoyenne d veloppement durable politique locale qualit de vie d veloppement urbain Unil 113 UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Participation citoyenne dans les d marches locales de d veloppement durable le cas genevois Introduction La question du r le jouer par les citoyens est au c ur des processus de durabilit au niveau local Les projets d Agendas 21 locaux les programmes de promotion de la sant voire m me certaines appro ches innovantes de planification urbaine ont ceci de commun qu ils posent comme principe d action la participation de la population Cette affirmation du th me de la participation g n re de nouvelles d marches enrichies par les diverses m thodes dites participatives et engageant fr quemment lus politiques professionnels de l admi nistration et habitants dans un processus de d lib ration et de consul tation voire parfois de cod cision Ce faisant la fonction civique et politique du citoyen est
109. ga nisent les logiques d affrontement avec d autres quartiers La port e de ces syst mes en termes de participation d mocratique doit en outre toujours tre pond r e par le fait que l acc s au proces sus de discussion requiert un certain nombre de pr requis au niveau des comp tences techniques et des ressources conomiques Le d ve loppement de l usage de TIC ne saurait faire oublier que celui ci m me dans les pays les mieux dot s demeure le plus souvent fortement d pendant de variables socio conomiques ge niveau de formation revenu et sexe Il reste notre avis difficile d valuer quel point ces lieux lectroniques servent de moteurs d int gration ou au contraire de processus de renforcement de certaines diff rences et in galit s A la fracture num rique classique il convient en effet de prendre en compte sur le long terme les fractures dynamiques c est dire les processus de d qualification constants qui sont produits par la continuelle volution des techniques Vodoz et al 2005 Dans le cas d Amsterdam d j voqu chaque adaptation de la CV de nouvelles technologies comme le passage d un site textuel vers une interface graphique a remis en cause les possibilit s de participation des mem bres qui n avaient pas les moyens de renouveler leur mat riel infor matique Les tudes relatives la gestion des communaut s virtuelles soulignent galement l importance de la
110. gr ce des pratiques de mobilisation partenariales afin de capitaliser des contributions endog nes et de drainer des res sources exog nes mais aussi faire merger des mobilisations collec tives au b n fice d initiatives locales compensant la d faillance ou le d sengagement en cha ne des collectivit s territoriales Ce faisant cette injonction diffuse la mobilisation citoyenne peut tre virtuel lement le moteur d une v ritable construction sociale innovante si plut t que de se traduire comme un enrdlement si possible b n vole dans un programme d action d termin par ces institutions elle se traduit par une appropriation avertie par les habitants de questions relevant de la gestion collective Barthe Callon Lascoumes 1999 Blondiaux 2005 Performativit des exp riences de d veloppement urbain durable Les exp riences d Essaouira ou de l Agenda 21 de la m tropole berli noise nous alertent sur la fragilit de d marches dont les conditions de ressources ne sont pas garanties dans la dur e L int gration dans l appareil normatif de certains principes au nom du d veloppement durable ne pr juge certes pas de leur application mais pour le moins s impose aux institutions politiques l gales clarifie le sens qui est accord au vocable et en fixe les limites Quelles que soient leurs ambitions que reste t il cependant des pro grammes mis en d bat localement si leurs conditions de co
111. hoix des l ments qui sont ou non soumis la population L am nagiste est dans l obligation de d finir a priori un cadre de travail excluant de la sorte un ventail de th matiques de r flexion Il se doit ainsi d attribuer une forme de pond ration de mani re plus ou moins objective aux probl mes rencontr s En d autres termes l expert s lectionne en amont du processus les questions de base qui feront Unil 103 UNIL Universit de Lausanne URBIA ENJEUX ET LIMITES DE LA CONCERTATION EN AM NAGEMENT DU TERRITOIRE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable mati re d bat et celles qui ne pourront pas tre abord es Le dia gnostic pos par les habitants s inscrit ainsi dans un cadre pr d fini L am nagiste est en outre confront d s les pr mices de l tude la question incontournable du territoire pertinent il est amen choisir une chelle ad quate pour aborder les probl mes mais aussi d finir quelles populations pourront tre prises en compte Dans notre cas c est la limite politique fronti re communale qui a t choisie comme cadre g ographique d action appropri Il est vident que les valeurs perceptions et sensibilit s des concep teurs guident la d marche dans une large mesure M me lorsque ceux ci prennent ou tentent de prendre une posture de retrait relatif ils jouent un r le d terminant dans la production de la r alit
112. i permet d valuer l action Dans la concertation le d bat n est pas un mode de r solution des conflits dans la mesure o les raisons d agir et le contr le de l information chappent aux publics En ce sens la pa rent de la concertation avec la publicit semble av r e La publicit et la concertation fonctionnent comme instance de coordination et de planification il s agit de coordonner l activit des publics celle des fabricants Il faut duquer former les publics travailler leurs attentes pour construire non plus l homme nouveau du XX me si cle mais l homme de notre avenir tous En ce sens l axiologie de la technostructure et la durabilit s av rent miscibles Unil a 73 UNIL Universit de Lausanne URBIA LA amp DURABILIT L PREUVE DES PRATIQUES D AM NAGEMENT URBAIN Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Bibliographie Bonnet J 2005 Entreprises et territoires communication aux XVII entretiens du centre Jacques Cartier Le d veloppement durable les enjeux pour les villes et les territoires Lyon Brundtland G H dir 1989 Notre avenir tous Rapport de la Com mission Mondiale sur l Environnement et le D ve loppement d du Fleuve Montr al CEU 2003 La Nouvelle Charte d Ath nes La vision du Conseil Euro p en des Urbanistes sur les Villes du 21 me si cle Conseil Europ en des Urbanistes ht
113. ib ratif de la d mocratie et les effets positifs qui lui sont associ s Blondiaux 2004 Manin 2004 tout en restant dans le ca dre formel du gouvernement repr sentatif Comme nous l avons vu les proc dures participatives du d veloppement durable ressortent es sentiellement de deux objectifs l information des gouvernants et l ad h sion des citoyens la consultation et le consensus LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Critique de la participation Cette participation suppose donc qu il existe deux enceintes s pa r es entre le d bat et la d cision Bourg 2003 112 2002 48 491 Alors que le mod le direct et le mod le repr sentatif font co ncider ces deux lieux le mod le participatif les s pare D une part se trou vent des enceintes formellement ouvertes tous pour participer Les citoyens peuvent y venir librement et donner leur avis mais rien ne garantit qu ils seront cout s Car d autre part existe une enceinte l gitime de d cision qui ne comprend que les gouvernants Certes il peut exister de fortes incitations pour que les gouvernants suivent les discussions et avis forg s au sein des institutions participatives mais il n y a l aucune obligation A l inverse les gouvernants peuvent utili ser l existence d enceintes participatives afin de diluer ou esquiver leur responsabilit Ils peuvent ainsi jouer gagnants sur deux tableaux avoir le pouvoir effectif d
114. ie participative et gestion urbaine durable L exemple des Conseils de la vie Locale Tours JEAN YVES TOUSSAINT ET SOPHIE VAREILLES La durabilit l preuve des pratiques d am nagement urbain Le cas de la concertation dans l espace public de l agglom ration lyonnaise DANIEL DUBAS Appropriation politique de deux d marches participatives en Suisse Une analyse comparative des cas Werkstadt Basel et Quartiers 21 Lausanne Yves BONARD Enjeux et limites de la concertation en am nagement du territoire ALEXANDRE BURNAND Participation citoyenne dans les d marches locales de d veloppement durable le cas genevois OLIVIER GLASSEY Les villes virtuelles sont elles durables Les modes de participation l preuve de la proxycommunication ISSN 1661 3708 Observatoire universitaire Unik de la Ville et du D veloppement durable UNIL Universit de Lausanne
115. igeants de la ville qu on veut amener entendre nos demandes On peut tr s bien tre diri geant d une ville sans tre politique hein donc on peut leur apporter une aide sur ce travail l retrait ancien militaire Participer sans s engager Une partie des citoyens qui si gent au CVL d veloppent ainsi une conception individualiste et consum riste de la participation ils veu lent s impliquer utilement s int resser la vie locale mais veulent agir modestement sans contraintes et distance des discussions partisanes Pour nombre de retrait s issus des classes moyennes no tamment il s agit de rester utile sans pour autant faire de la politique Plusieurs souhaitent par exemple mettre profit une exp rience et une comp tence professionnelle tout en restant ainsi actif A plusieurs reprises la participation est apparue dans leurs discours comme l oppos de l engagement politique plut t comme un de voir civique une implication modeste concr te loin de l adh sion traditionnelle du militant une organisation collective lon 2001 Si j appartiens au CVL c est pas une question politique loin de l j ai pas d tiquette politique ma politique moi c est le bien tre retrait 65 ans ancien militaire Ou encore Mon entr e dans le CVL c est pas du tout un engagement je me bats pas pour quoi que ce soit mais si je peux apporter une petite pierre l difice pour
116. imension ph m re de ces communaut s virtuelles l imm dia tet de l acc s et la possibilit technique de faire voluer un pro cessus participatif en continu et en temps quasi r el permettent d imaginer de nouvelles mani res de penser la participation Ainsi la proxycommunication dessine la possibilit d un monde o I ici et le maintenant de la participation peuvent faire l objet de red finitions perp tuelles Il serait cependant illusoire de consid rer que cette acc l ration de l int gration des pratiques et des techniques ne constitue pas en elle m me un formidable d fi pour la mise en uvre des processus participatifs venir Ces nouvelles mani res de penser la participation devront g rer la tension entre la temporalit n cessaire l laboration d un processus participatif constructif et la r activit que permettent les TIC L enjeu de la multiplication des processus participatifs et de leur l gitimit Les volutions r centes d Internet montrent une prolif ration expo nentielle des lieux d changes et de participation Cette richesse ne contient elle pas en elle m me les risques d une crise de lisibilit des processus participatifs En d autres termes que reste t il la participation quand tout blogs sites commerciaux etc se revendi que d une forme ou d une autre de participation Se dirige t on vers une nouvelle culture de la participation ou au contraire vers
117. iographie Bacqu M H Rey H Sintomer Y 2005 Gestion de proximit et d mocratie participative La D couverte Paris Bertheleu H Neveu C 2005 De petits lieux du politique indivi dus et collectifs dans des instances de d bat pu blic Tours Espaces et Soci t No 123 Blondiaux L 2002 Ou en est la d mocratie participative locale en France Le risque du vide Les Cahiers du DSU n 35 Canet R 1994 Qu est ce que la gouvernance Conf rences de la Chaire MCD http www chaire cd ca Curapp Craps 1999 La d mocratie locale Repr sentation partici pation et espace public PUF Paris Gaudin J P 2002 Qu est ce que la gouvernance Presses FNSP Paris lon J dir 2001 L engagement au pluriel Publications de l Univer sit de Saint Etienne Levy A 2003 La d mocratie locale en France enjeux et obsta cles Espaces et soci t s Ville et d mocratie n 112 Lussault M 1993 Tours Images de la ville et politiques urbaines Publications de la Maison des Sciences de la Ville Tours Neveu C 1999 Espace Public et engagement politique enjeux et logique de citoyennet locale L Harmattan Paris Neveu C 2004 La participation et la proximit comme id ologie s Petit aper u partir des CVL de Tours Commu nication au Colloque Les id ologies des politiques territoriales CRAPE AFSP Rennes mars Ranci re J 1998 Au
118. ir 1988 Les enjeux de l urbanisa tion Peter Lang Berne Bassand M Compagnon A Joye D Stein V 2001 Vivre et cr er l espace public PPUR Lausanne Bassand M Kaufmann V Joye D 2001 Enjeux de la sociologie urbaine PPUR Lausanne Bevort A 2002 Pour une d mocratie participative Presses de Scien ces Po Paris Bonard Y 2004 Am nagement du territoire et participation popu laire le cas des espaces publics d Yvorne m moi re de licence en G ographie UNIL Lausanne non publi Bourdin A 2000 La question locale PUF Paris Biarez S 1999 Incertitudes et caract re composite des gouver nements locaux en Europe in Balme R Faure A Mabileau A dir Les nouvelles politiques locales Dynamiques de l action publique Presses de Scien ces Po Paris pp 39 56 Brodhag C 2003 Gen se du concept de d veloppement durable dimensions thiques th oriques et pratiques in Da Cunha A Ruegg J dir D veloppement dura ble et am nagement du territoire PPUR Lausanne pp 29 45 Calame P 2003 La d mocratie en miettes Pour une r volution de la gouvernance Descartes amp Cie Paris Callon M 1997 Concevoir mod le hi rarchique et mod le n goci in Bonnet M dir L laboration des pro jets architecturaux et urbains en Europe Vol Les acteurs du projet architectural et urbain Plan Construction et Architecture Paris pp 169 174
119. ir par les orientations du Projet d Am nagement et de D veloppement Durable domine la sc ne m tropolitaine Les maires tiraill s entre les int r ts de leurs administr s les int r ts de la com mune et leur volont d tre r lus aux prochaines lections adh rent n anmoins ce nouvel tat d esprit en raison des difficult s que la seconde g n ration de p riurbains prouve se loger Berlin conna t galement des probl mes relatifs l environnement Pourtant du fait de son histoire singuli re la ville offre en mati re en vironnementale une configuration plut t exceptionnelle l chelle de l Allemagne offre de transports publics pr sence des espaces verts p riurbanisation encore limit e accueil d op rations architecturales cologique etc Certes il n est pas le fait du hasard que l exp rience d Agenda 21 de K penick Treptow prenne place dans l arrondissement le plus vert de la ville un ancien haut lieu de la mobilisation cologiste est allemande Pourtant les difficult s socio conomiques que conna t depuis l Unification la capitale allemande donnent aux agendas 21 lo caux une autre tonalit que ces seules pr occupations en faveur de l environnement La ville dont la situation financi re est tr s critique n a plus d ailleurs les ressources de mener en la mati re la politique novatrice mais co teuse de jadis Les Agendas 21 l chelle de K a HE LES CAHIERS
120. irait les conclusions aff rentes en particulier en mati re d organisation politique L id o LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE logie du d veloppement durable est le produit d une poque d affais sement des grandes alternatives une tentative kitsch de concilier les contraires La vision de la participation qu elle d veloppe est l avatar logique de ce consensus mou Comme le dit Ranci re Ran ci re 2004 110 Je me demande pourtant si cette notion qu on donne comme solution aux probl mes de la d mocratie n est pas plu t t une solution aux probl mes de sa critique la menue monnaie des grandes alternatives d chues Unil 225 a UNIL Universit de Lausanne URBIA D VELOPPEMENT DURABLE ET D MOCRATIE LA PARTICIPATION COMME PROBL ME Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Bibliographie Ascher F 2001 Les nouveaux principes de l urbanisme La fin des villes n est pas l ordre du jour l Aube La Tour d Aigues Bacqu M H Rey H Sintomer Y 2005 Gestion de proximit et d mocratie participative Une perspective compa rative La D couverte Paris Bevort A 2002 Pour une d mocratie participative Presses de Scien ces Po Paris Blondiaux L 2004 Prendre au s rieux l id al d lib ratif un pro gramme de recherche Revue suisse de science politique 10 4 pp 158 169 Bourg D Boy D 2005
121. ise La participation consiste s exprimer sur un plan d urbanisme sur un am nagement local sur une question thico technologique etc La participation est donc une proc dure visant faire d battre un groupe de citoyens sur Unik 228 a UNIL Universit de Lausanne URBIA D VELOPPEMENT DURABLE ET D MOCRATIE LA PARTICIPATION COMME PROBL ME Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable une question d termin e Le fait de poser cette question la d cision d ouvrir une proc dure participative ainsi que la d cision finale sur cette question restent tous du ressort des gouvernants Les assem bl es participatives n ont ainsi pas vocation s autosaisir d un probleme particulier C est d ailleurs ce qui distingue ce type de lieux de d bats d autres lieux pr sents dans la soci t civile associations lobbys La participation c est l organisation par l Etat ou ses entit s subordonn es d une modalit particuli re de consultation des citoyens Il n y est pas question de d mocratie comme partage galitaire du pouvoir Conclusion la participation dans l entre deux La participation telle qu entendue par le d veloppement durable au niveau urbain en particulier appara t donc comme une id e hybri de dans l entre deux b tarde m me pour Ranci re Ranci re 2004 110 Elle tente de r concilier un imaginaire d mocratiqu
122. issements qui touchent ce secteur de la ville Le budget municipal est pr sent et les diff rents postes expliqu s et justifi s Certains lus soulignent dans les entretiens le risque de che vauchement entre ces deux proc dures Ce fut le cas pour la r habilitation de locaux commerciaux ou la r paration impliquant le soutien du Conseil g n ral du d partement d une salle des f tes dans le secteur Il s agit notamment de membres du coll ge habitants de Tours Nord qui d cida de constituer un collectif et de travailler de fa on autonome la fabrique de propositions suivant une m thode de consultant avec une conduite de r union interne au coll ge et tourn e vers la participation La mise en uvre des CVL n a suscit au d part que embau che d un jeune g ographe charg de mission d mocratie participative Il s occupe de la logistique des r unions et des comptes rendus de r union sans s impliquer dans l anima tion des r unions sauf pour sa partie technique Un second charg de mission titulaire d un DESS d veloppement local fut embauch pour quelques mois et charg de mettre en ceuvre l enqu te valuative puis sa pr sentation publique 60 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE La durabilit l preuve des pratiques d am nagement urbain Le cas de la concertation dans l espace public de l agglom ration lyonnaise Jean Yves Toussaint professeur
123. itation d un avis par rapport un projet d j labor la concertation as sociation l laboration d un projet plus en amont et finalement la co d cision participation directe l laboration de la d cision ou une gestion d l gu e Cette classification permet de rendre comp te du degr d intensit de l implication de la soci t civile dans les processus de d cision m me si dans la pratique la participation ne d passe que tr s rarement les deux premiers niveaux que sont l information et la consultation LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Ainsi les d marches participatives n ont pas dans la quasi totalit des cas de caract re juridiquement contraignant la d cision formel le incombant aux instances politiques traditionnelles et d mocrati quement l gitim es Les propositions et projets ayant t labor s dans le cadre de d marches participatives ne sont donc pas directe ment traduits dans les processus de d cision le pouvoir d cisionnel n tant pas v ritablement partag Froger et Oberti 2002 65 Bourg et Boy 2005 99 100 Autrement dit s ils sont fortement valoris s dans les discours les dispositifs participatifs ou d lib ratifs gardent pour la quasi totalit d entre eux un caract re consultatif Blondiaux 2004 159 Entre discours et pratique A entendre ses plus fervents partisans on pourrait croire que la participation est la bonne s
124. lan strat gique labor en 2002 C est ainsi au nom de la durabilit que la ville vise se conformer au standard des villes globales flexibles et adaptables tout en affirmant conform ment aux principes dict s dans la constitution br silienne de 1988 la n cessit d un dialogue avec ses administr s C est cependant une autre chelle celle du quartier ou simplement du projet urbain op rationnel que peuvent tre identifi s un tissu d acteurs disparates associations groupes de citoyens auto orga nis s associations syndicats entrepreneurs s appropriant et in terpr tant leur tour autour d enjeux cibl s certains des imp ratifs dict s lors de la conf rence de 1992 En Allemagne la notion de d veloppement durable int gre le code de l urbanisme f d ral en 1997 et par percolation les documents d am nagement urbain berlinois Cependant Berlin se caract rise par l existence de deux exp riences notables d Agendas 21 qui repo sent sur des coalitions d acteurs impliquant des institutions politiques locales qui n apparaissent pas toujours en situation de leadership La plus ancienne a t impuls e d s 1993 au lendemain de la conf rence de Rio et concerne un arrondissement de la capitale alleman de K penick Treptow L autre prend v ritablement forme en 1996 l chelle de la m tropole Intervenant des niveaux scalaires diff rents ces deux exp riences ne me
125. le et du D veloppement durable expressions en privil giant l coute le dialogue et le d bat en fa vorisant l change d avis argument s et de propositions motiv es lbid 9 soulign dans le texte La concertation instruit les publics des contraintes du projet et rappelle au nom de l int r t de tous les comportements ad quats aux am nagements En rappelant les r gles d usage elle est cens e limiter les d tournements d usage et les comportements sociaux individuels et collectifs anormaux Ainsi tout en impliquant de nouveaux acteurs la concertation n en impose aucun dans le projet d am nagement et dans l action publi que Les participants aux dispositifs de concertation sont des repr sentants non repr sentatifs des publics qu ils repr sentent s ils par ticipent au titre de citoyens ils ne repr sentent qu eux m mes s ils sont membres d une organisation association entreprise etc ils ne peuvent repr senter que leur groupe et ne peuvent justifier d un man dat port e universelle Leur repr sentativit est entach e de soup cons et leur expression n est pas parit avec les autres expressions politiques techniques et conomiques du projet d am nagement La fragilit de cette expression est une r alit observable qui permet de justifier la subordination des publics par les lus et les techniciens Cette situation est l effet de la confrontation de deux modes d action celui d
126. lement une part d influence directe sur le contenu des propositions Par ailleurs le fait qu un nombre important de participants soient d j actifs dans les milieux politiques a eu pour cons quence comme le remarque un membre de l administration que les gens taient visiblement d j au courant de pas mal de choses Un certain nombre de projets d j l tude au sein de l admi nistration ont ainsi t repris et partiellement adapt s et donc l gitim s politiquement Il appara t qu B le comme Lausanne la d marche participative a permis de rebondir sur un certain nombre de projets qui avaient auparavant t bloqu s parfois depuis longtemps a o a LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Il y a certaines diff rences importantes dans les r sultats des deux d marches Comme nous l avons vu pr c demment le programme d action b lois comporte une multitude de petits projets qui n taient pas n cessairement l ordre du jour pr alablement et qui consti tuaient donc une part d innovation r elle Par contre la volont Lausanne de limiter les projets mettre en uvre un nombre plus restreint qu B le finalement 37 projets contre 200 a impliqu une s lection plus pouss e Dans l ensemble les acteurs politico administratifs soutiennent l id e qu il n y a pas eu une tr s grande innovation Lausanne et que les projets taient pour l essentiel d j
127. les changes furent tendus et finalement vains les autres coll ges les lus les services et les comit s de quartier se montr rent r ticents devant ce qu ils perce vaient comme une volont du coll ge habitant de prendre le pou voir l lu local rappela vivement que le CVL avait pour vocation de faire travailler ensemble les quatre coll ges et que l autonomie du coll ge habitant n avait lieu d tre Objet de craintes ce contre pouvoir mergent fut ainsi rapidement battu en br che par les lus y compris en d l gitimant directement les leaders du collectif nous connaissons votre petit num ro mais aussi par ceux que cette nouvelle formation pouvaient menacer savoir les associations ou comit s de quartier interlocuteurs privil gi s et jusque l seuls l gitimes de la Mairie Mais vous repr sentez combien de person nes attaqua un des comit s de quartier du secteur fort de ses trois cents adh rents Ces habitants d plorent la d finition minimale de la participation soup onnent que leur pr sence serait finalement suffisante en cautionnant le Conseil sans bousculer aucunement le rapport hi rar chique avec les lus et les services La promesse de renouvellement d mocratique par la participation n est pas leurs yeux prise au s rieux le pessimisme est alors de mise pour envisager l avenir La participation m diatis e Le consensus est d autant plus construit
128. litique et co nomique qui s incarne dans la d mocratie directe et le changement radical de mode de production vers une soci t conviviale souvent synonyme de d croissance Elle est largement issue de la mouvance de la deuxi me gauche des ann es 1960 70 Partant d un principe de survie de l humanit et agissant au nom des g n rations futures le d veloppement durable pense qu il est possible condition d tre dot d un certain savoir scientifique et technique de r orienter l conomie et la soci t afin de les rendre durables Il suppose que le d veloppement de techniques nouvelles d une ing nierie environnementale permettront de ne pas venir buter contre les limites de la plan te impos es par l tat technologique et les stocks naturels Il est largement issu des Etats et s appuie sur l appareil tatique afin de mettre en uvre ses politiques ou solutions a Aa LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE techniques La participation est son mode d organisation politique vis vis des citoyens Insistons ici sur le fait que cette distinction entre cologie par en haut et cologie par en bas est id al typique Dans la r alit sociale on rencontrera essentiellement des acteurs sociaux et des discours qui empruntent des id es et des pratiques l un et l autre p le de ce continuum cologique Il y a l galement une part de positionnement strat gique
129. mais comme un outil de marketing urbain valorisant des l ments de la politique officielle du S nat C est ce dernier qui pilote et labellise d sormais des op rations locales d veloppement urbain durable impuls es par diverses organisations en allouant des moyens ponctuels par le bais d appels d offre un monde associatif mis en difficult par la r duction g n ralis e des subventions publiques L exp rience de K penick Treptow chappe cette logique du fait de sa capacit trouver une autre chelle aides mat rielles et sup ports de m diatisation Pour autant la participation de la mairie d ar rondissement cette dynamique n est pas sans lien avec une revendi cation de redistribution de comp tences et de ressources fiscales en faveur de l chelle des arrondissements berlinois Le soin accord la conception et la mise en uvre de proc dures participatives dans cet arrondissement de Berlin est est en outre pour les lus locaux un enjeu de l gitimation de leur fonction politique qui trouve un ind niable cho dans la population AQ LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Dans un contexte de tarissement des ressources publiques et d im position de cadres de pens e n o lib raux les institutions politiques nationales et locales sont porteuses d au moins une interpr tation convergente du d veloppement urbain durable favoriser le d ve loppement local
130. me un v ritable empilement d chelles d intervention d acteurs et de projets Il n y a pas moins de 52 collectivit s locales intervenant dans l espace de l agglom ration dont quatre villes Dakar Pikine Guediawaye et Rufisque divis es en 43 communes d arrondissement et chaque protagoniste local in LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE tervient avec son r f rentiel ses rythmes et ses proc dures propres C est dans la foul e de la conf rence de Rio que le S n gal a cr en 1995 la CNDD Commission Nationale de D veloppement Dura ble charg e d laborer des recommandations La concr tisation de ce r f rentiel au niveau urbain se fera dans le cadre du Projet des Agenda 21 locaux Cette initiative du Minist re de l Urbanisme et de l Am nagement du territoire est financ e par le Programme de ON Habitat Localising Agenda 21 L op rateur technique en est l IAGU Institut Africain de Gestion Urbaine Depuis 2004 cette ex p rience a t tendue notamment Guediawaye l une des villes constitutives de l agglom ration dakaroise Articulations scalaires des sc nes locales Ces diff rents cas de figure nous am nent un premier constat les institutions politiques stables sont les plus en capacit d imposer leur conception du d veloppement urbain durable leurs ven tuels partenaires En France en Allemagne mais aussi au Maroc se sont labor s ou s laborent ai
131. ment repr sentatif est en effet li l origine et dans ses principes aux conditions m mes que d nonce l cologie par en bas la sp cialisation l industrialisation la formation de Etat moderne Ainsi donc si le gouvernement repr sentatif offre la possibilit aux citoyens de peser sur les choix politiques les principes qui ont pr sid sa cr ation et qui le dirigent sont intrins quement contraires aux valeurs de l cologie par en bas Le gouvernement repr sentatif est peut tre n cessaire pour une communaut d une taille importante mais la pens e du small is beautifull schumacher 1978 conduit l cologie politique a valoriser des petites communaut s d centrali Unik z 15 UNIL Universit de Lausanne URBIA D VELOPPEMENT DURABLE ET D MOCRATIE LA PARTICIPATION COMME PROBL ME Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable s es et capables de s autogouverner A la d mocratie repr sentative elle pr f re des formes plus directes de d mocratie Elle associe d mocratie et autogestion autogouvernement ou autono mie N anmoins comme le d clare Cornelius Castoriadis Castoria dis 2005 1992 239 Une soci t d mocratique est une soci t autonome mais autonome veut dire aussi et surtout autolimit e Cette autolimitation qui vaut dans le domaine conomique s applique galement au domaine politique Seule une soci t
132. mit s de quartier conf rences de consensus budget participatif jurys de citoyens mobilisations associatives etc qui participent de imp ratif d lib ratif Blondiaux Sintomer 2002 On assiste ainsi une sorte de prolif ration des possibilit s individuelles ou col lectives des modes des lieux et des chelles de participation de son Unil aS UNIL Universit de Lausanne URBIA LES MULTIPLES VISAGES DE LA PARTICIPATION DANS LE D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable ordinateur ou t l phone portable l international en passant par l immeuble le quartier la commune l agglom ration et les niveaux r gional et national Dans ce sens on peut aussi parler de participa tion pluri modale et multi niveaux Mais selon que l on est acteur ou observateur que l on regarde ces exp riences d en haut ou d en bas on ne voit pas exactement la m me chose La litt rature scientifique a abondamment rendu compte de ces effets d optique signalant que le renouveau participatif des an n es 1990 rel ve davantage de logiques internationales et ou gou vernementales top down alors que de leur c t les exp riences des ann es 1970 s inscrivaient prioritairement dans des logiques bottom up notamment travers la mobilisation de mouvements sociaux ur bains l chelle des quartiers Grenoble Bologne etc Les d veloppements
133. n de riverains Le projet est pr sent un stade relativement avanc et les commentaires justifient son bien fond Le responsable techni que soutenu par l lu insiste sur les comp tences des professionnels impliqu s Il n y a pas l proprement parler de d bat Les habitants pr sents sont souvent favorables au projet en question et sont satisfaits d en conna tre les derniers d tails et notamment son calendrier S ils font partie de ceux qui s y sont oppos s depuis le d but le conflit appara t d sormais r volu et son expression est devenue inutile ce stade Le budget d investissement agir concr tement D s sa mise en place le CVL devait permettre aux habitants de co produire la ville travers deux principaux outils le budget participatif et le pouvoir d orientation Les discussions entre les diff rents coll ges portent essentiellement sur l utilisation des 35000 euros allou s chaque CVL Ce budget tant limit aux frais d in vestissement les habitants et les lus changent principalement sur a 50 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE des achats de mat riel bancs panneau d accueil pour le centre so cioculturel illuminations de No l bacs fleurs barri res de s curit devant l cole etc Les lus insistent r guli rement sur l importance d investissements concrets et dont le r sultat sera visible relay par la press
134. n Ph dir Le recours aux experts Raisons et usages politiques PUG Grenoble Regierungsrat des Kantons Basel Stadt 1999 Aktionsprogramm Stadtentwicklung Basel Ergebnisse der Werkstadt Basel UNECE 1998 Convention on access to information public partici pation in decision making and access to justice in environmental matters Convention d Aarhus Aarhus 25 juin 1998 Ville de Lausanne 2005 Rapport final Quartiers 21 Lausanne mars 2005 Vodoz L Monteventi Weber L 2005 Opportunit s et limites de l Agenda 21 local l exemple de Quartiers 21 d marche participative pour un d veloppement dura ble Lausanne in Actes du colloque de l observa toire universitaire de la ville et du d veloppement durable Universit de Lausanne 21 23 septembre 2005 Ziegler Ch 2004 Agendas 21 locaux mobiliser de nouvelles id es autour de la mobilit in Vodoz L Pfister Giauque B Jemelin Ch Les territoires de la mobilit L aire du temps PPUR Lausanne 92 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Notes Au niveau communal supra o infra communal Il existe cependant aussi par exemple des d marches participatives men es au niveau national telles que les conf rences de ci toyens qui se sont tenues au Danemark ou en France Bourg et Boy 2005 Le canton de B le Ville est un cas particulier en Suisse com pos de 3 communes aux comp tences tr s limit es Le p
135. n analytique que normatif la participation reste une formidable porte d entr e pour aborder des ph nom nes plus larges qui touchent aux volutions du gouvernement repr sentatif la construction de l int r t g n ral au r le et la structuration des lites politiques locales la distribution sociale et politique de l ex pertise aux motivations de l engagement citoyen aux changements d chelle de l action publique etc En arri re fond ces th matiques contribuent enrichir les tudes de cas propos es dans ce dossier Apr s une phase de relatif d senchantement suite aux exp riences participatives des ann es 1970 en milieu urbain un renouveau d in t r t s est manifest depuis les ann es 1990 Dans le prolongement de l Agenda 21 de Rio et de divers dispositifs l gaux mis en place pour renforcer la d mocratie locale en Europe et r cemment en France on a en effet observ un v ritable regain des d bats et des exp riences participatives Au niveau des volutions de fond cette renais sance a accompagn une r flexion plus large sur les recompositions de l action tatique et sur les enjeux de gouvernance urbaine dans le contexte de globalisation et de complexit sociale la participa tion comme nouvelle mani re de gouverner et comme nouveau re gistre de justification de l action publique Celle ci recourt en effet davantage de nouveaux instruments ou forums de d bats publics co
136. n my backyard pas dans mon jardin en fran ais d signe la volont du citoyen de d fendre des int r ts goistes et particuliers qui sont en contradiction avec des mesures d int r t public 126 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Les villes virtuelles sont elles durables Les mo des de participation l preuve de la proxycom munication Olivier Glassey sociologue chef d unit de recherche Facult des sciences sociales et politiques SSP Observatoire Science Politique et Soci t OSPS Universit de Lausanne UNIL Courriel olivier glassey unil ch R sum Depuis quelques ann es les technologies de l information et de la communication sont souvent invoqu es comme une solution permet tant d instaurer et de dynamiser des processus participatifs locaux L article examine les limites de cet a priori en partant de l analyse de la notion de ville virtuelle et en s attachant expliciter les sp cificit s des modes de participation en ligne Sur cette base la contribution explore les enjeux propres la mise en uvre de processus partici patifs dans le contexte sp cifique de syst mes permettant d hybrider les potentialit s des TIC avec diff rentes formes de proximit s g o graphiques proxycommunication Mots cl s Participation TIC communaut s virtuelles proxycommunication nil 127 UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPP
137. nationaux Les agendas 21 d Essaouira et de Dakar s appuient ainsi sur des chelles de collectivit s locales en mergence commune urbaine et commune de ville tandis que l appareil normatif des lois Che v nement Voynet et de la loi SRU impose Montpellier un changement d approche scalaire par le biais des pr rogatives de la communaut d agglom ration et de la r alisation du sch ma de coh rence territoriale Cet ajustement des comp tences impose de ce fait un nouveau th tre d op ration ouvre des opportunit s nouvelles de positionnement dans les m canismes de d cision qui expliquent aussi que les organisations pr sentes s en saisissent Nous avons vu dans le cas d Essaouira que cette mobilisation peut galement tre l opportunit pour les services d Etat d imposer finalement d une autre mani re son leadership Enfin Dakar o la mise en uvre des Agendas 21 vient d tre initi e il nous faudra observer la mani re avec laquelle les associations ONG et grou pes d habitants qui se mobilisaient l chelle du quartier et de l arrondis sement parviennent se saisir de ce nouveau territoire de r f rence nil BY UNIL Universit de Lausanne URBIA LA DIALECTIQUE DE LA MOBILISATION ET DE L INJONCTION Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Berlin et Rio de Janeiro sont aussi confront es une situation politi que paradoxale de tension entre imp
138. ncr tisa tion ne sont pas la disposition des acteurs Si la r alisation de ces objectifs programmatiques est limit e aux possibilit s d action des seules organisations locales ou des collectifs d habitants quelle peut tre leur v ritable port e op rationnelle Comment peut on mettre en lien de mani re convaincante un ensemble de projets ponctuels et une ambition de politique int gr e Quelle marge de d termina tion reste t il d ailleurs aux acteurs locaux si la r alisation de leurs projets est soumise a la n cessit d obtenir des fonds de bailleurs diversifi s sur la base d un cahier des charges pr d fini Le label d veloppement urbain durable ne court il pas le risque finalement de se muer pour ces organisations en une opportunit parmi d autres d acc s des moyens d exister nil A UNIL Universit de Lausanne URBIA LA DIALECTIQUE DE LA MOBILISATION ET DE L INJONCTION Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Face la forte m diatisation d exp riences ponctuelles qui partici pent une strat gie de marketing de la part d institutions ou d orga nisations locales nous pouvons nous demander comment ces mobili sations seront m me de trouver un second souffle Nous pourrions insinuer avec malice que la disparition de l enjeu de labellisation au nom du d veloppement urbain durable pourrait presque tre in terpr t e l aveni
139. ngagement avec sinc rit mais galement fougue et parfois emportement La d mocratie participative ne pr sente pas non plus le m me int r t pour les membres des diff rents coll ges lus services associations habitants du fait de leur statut respectif Faut il tre entre pairs pour assumer et construire un v ritable d bat dont les effets sur la ville soient aussi d mocratiques que durables Nous aborderons successivement travers l exemple de Tours la question de la participation con ue comme un simple outil d aide la gestion urbaine puis l articulation de cette gestion urbaine avec un possible renouvellement de l exercice de la citoyennet ce qui per mettra de r pondre l enjeu d un partage constructif et donc durable du pouvoir local P dagogie et petite gestion de proximit La mise en place des CVL est plut t marqu e Tours par la convic tion tant chez les lus que chez les habitants qu il y a l un po tentiel de pratiques int ressantes Un petit tour d horizon fran ais Blondiaux 2002 Rudolf 2003 Neveu 1999 2004 Rui 2004 fait appara tre la diversit des exp riences et des d finitions de la par ticipation de la citoyennet voire de la d mocratie L enjeu para t tre celui d une lutte pour la d finition l gitime de la participation Dans ces principaux usages la notion de participation est s manti AG LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE
140. nombre impor tant de repr sentants de groupes d int r t et d associations int res s s par la probl matique L objectif de cette phase est de d battre des propositions d id es issues de la premi re phase afin de cr er du consensus autour de projets plus r alistes La seule contrainte pos e est le fait que les propositions doivent ici prendre en compte une s rie d objectifs tr s g n raux formul s par l ex cutif Les d cisions doivent tre prises sur la base d une n gociation et adopt es l unanimit ou alors la position minoritaire doit tre sp cifiquement mentionn e Pour chaque conf rence les participants ont la possibilit d inviter des repr sentants de l administration ou des experts externes pour toutes les questions dites techniques B le 25 conf rences de consensus ont eu lieu dont 11 li es des th matiques particuli res et 14 autour de la centralit des quartiers A Lausanne les sept conf rences de consensus ont permis de formuler une soixantaine de propositions La troisi me et derni re phase est plus sp cifiquement limit e aux acteurs politico administratifs ex cutif politique et administration et aux mandataires priv s Elle n est donc pas participative et consiste l tude des propositions issues des conf rences de consensus afin de les int grer dans un programme d action Etonnamment cette phase n avait initialement pas t pr vue B le et a donc d tre ajout e A L
141. nos discussions On risque de se limiter dire comment l utiliser Ce que j aimerais mieux c est qu on d cide de cr er quelque chose de plus ambitieux qu on soutienne un projet plus global retrait ancien fonctionnai re ou encore Le probl me ce sont toutes les id es des habitants qui ont t mises et qui ne se chiffrent pas il y a des sujets comme le bruit ou la pollution c est pas une question de budget mais de bonne volont informaticien consultant 45 ans Cette r duction du champ m me de la discussion finit ainsi par in troduire de la confusion sur le r le m me du CVL Quels sont les sujets sur lesquels nous pouvons travailler demand rent plusieurs membres du coll ge habitant de Tours Nord l issue de la premi re ann e Comment pouvons nous contribuer la vie locale La confusion est telle que les associations de quartier se sentent parfois doubl es La vocation du CVL ce n est pas de remplacer les associations de quartier c est quelque chose d autre Je ne sais plus comment les lus ont dit a mais le CVL tait plus l pour penser au devenir de la ville apporter des id es nouvelles mais pas g rer le quo tidien membre d une association de quartier ancien enseignant Une grande partie des d cisions prises au sein du CVL apr s filtra ge par les lus et les services techniques correspond des t ches ou investissements d j anticip s par
142. ns la vie politique ou associative de la commune La relative typicit du groupe social qui s investit dans le processus t moigne de la difficult de concerner toutes les cat gories de la population Le risque li aux attentes qui peuvent tre g n r es forme une im portante limite du dispositif En effet lors de la phase onirique l ima gination de solutions n est born e par aucun cadre de r flexion Or les pr occupations des habitants d passent tr s souvent le cadre du projet engag de par leur nature probl mes voqu s n ayant pas de lien avec le projet en question leur chelle sites mentionn s loign s de l espace concern ou l ampleur des propositions projets finan ci rement pharaoniques et ou techniquement irr alisables Un cer tain d sappointement tait perceptible l issue des deux phases de recentrage tapes 2 et 4 d au d calage entre les perspectives ouvertes par la d marche et les r sultats pouvant tre obtenus Un autre l ment probl matique a trait aux divergences d int r ts Comme nous l avons affirm en introduction l int r t g n ral n est aujourd hui plus un acquis mais un objet perp tuellement ren go ci Comment d s lors concevoir un projet concert alors que tant d acteurs politiques conomiques associatifs usagers etc sont concern s poss dant des avis souvent divergents voire inconcilia bles dans certains cas Comment en fin de comp
143. ns propres aux syst mes participatifs en ligne interagissent font voluer renfor cent d tournent ou entrent en conflit avec les modes traditionnels de gouvernance urbaine Dans un second temps nous examinerons les perspectives qu offrent les nouveaux syst mes dits de proxycom munication qui hybrident les potentialit s des TIC avec diff rentes formes de proximit s g ographiques Davies 2004 La partie conclusive de notre contribution s attachera illustrer les principaux enjeux auxquels les processus participatifs qui s appuient sur les TIC se trouvent confront s Nous d fendrons l id e que lors que l on examine la possibilit d utiliser les TIC comme un adjuvant des processus participatifs ayant pour objet la durabilit il convient d ajouter une r flexion sur la durabilit propre aux modes d usage de la technologie utilis e Cette durabilit de second ordre celle des nil 129 UNIL Universit de Lausanne URBIA LES VILLES VIRTUELLES SONT ELLES DURABLES Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable modes de gestion des syst mes de communication collectifs ne se confond pas avec la premi re en termes de contenu et de modalit s d existence C est pr cis ment l exploration des hiatus entre ces deux formes de durabilit qui nous para t constituer un point de d part pertinent pour penser les rapports entre TIC participation et dura bilit
144. nsi des r f rentiels nationaux la dimension normative plus ou moins contraignante Ils peuvent ven tuellement s accompagner d allocations de ressources sp cifiques A Montpellier la mise en ceuvre d un programme d action amenant les diles de l agglom ration se mettre d accord sur un faisceau de priorit s communes notamment environnementales est avant tout conforme l esprit et la lettre d une r glementation nationale La d cision du S nat de Berlin de mettre en place un Agenda 21 m tro politain est galement une r ponse une injonction f d rale Quant l exp rience d Essaouira son devenir est fortement conditionn par l implication directe de l Etat central Les institutions nationales plus encore si elles sont affaiblies n ont cependant pas l exclusivit de cette capacit d encadrement D s lors que le d veloppement local est tributaire de bailleurs de fond ext rieurs notamment internationaux la d finition du d veloppement urbain durable est soumise implicitement ou explicitement leurs sch mas prescriptifs propres Le plan strat gique de la municipalit de Rio de Janeiro suit les recommandations de la Banque mondiale et donne au d veloppement urbain durable une interpr tation qui est celle de l organisme international notamment en mati re de bonne gestion et de bonne gouvernance urbaines L interven tion Essaouira et Dakar de l UN Habitat in
145. nvient de d finir la durabilit sociotechnique pro pre ces syst mes Les conditions cadre qui d finissent la durabilit des dispositifs lectroniques ne sont pas de m me nature que celles qui sous tendent la durabilit urbaine Pourtant dans le contexte de l usage des TIC comme processus de facilitation de la participation il nous para t impossible de faire l conomie de la premi re comme c est souvent le cas tout en esp rant trouver les moyens techniques de r pondre aux questions soulev es par la seconde Unik 29 UNIL Universit de Lausanne URBIA LES VILLES VIRTUELLES SONT ELLES DURABLES Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Bibliographie Castells M 1996 La soci t en r seaux Fayard Paris Connolly R 2001 The Rise and Persistence of the Technological Community Ideal in Werry C Mowbray M dir Online Communities Hewlett Packard Company Davies W 2004 Proxycommunication ICT and the Local Public Realm rapport iSociety The Work Foundation Lon dres Glassey O 2005 Le management des communaut s virtuelles or ganisation des processus sociotechniques vers un mod le g n rique Th se EPFL n 3253 Lausanne Graham S Marvin S 1996 Telecommunications and the City Elec tronic Spaces Urban places Routledge Londres Hagel J Armstrong A 1997 Net Gain expanding markets throu gh virtual communities Harvard Unive
146. ogressive ment un nombre restreint de th matiques incontournables partag es par une large majorit s imposent formant le mat riau sur lequel la population va se pencher dans les phases projectives suivantes La troisi me tape du dispositif forme l amorce de la recherche de so lutions Les participants travaillant par groupes laborent un ventail de propositions qui permettraient d am liorer la situation actuelle sans exigence de faisabilit technique ou financi re pos e a priori chaque table des rem des aux maux exprim s pr c demment sont imagin s De cette bullition onirique merge un grand nombre de propositions les unes farfelues et irr alistes les autres concr tes et appropri es Il s agit alors de hi rarchiser les solutions imagin es afin de d ter miner lesquelles sont susceptibles d apporter de v ritables am liora tions Lors de cette quatri me phase qui se d roule toujours dans le cadre d un atelier d bat l expert intervient plus activement dans le processus Son r le la fois de m diateur et de technicien l am ne canaliser le d bat et valuer la faisabilit des solutions imagin es Sur la base de l analyse socio spatiale d une part et des avis et propo sitions des habitants exprim s lors du premier atelier d bat d autre part trois avant projets sont esquiss s par l am nagiste Ceux ci sont pr sent s la population lors d une seconde soir e d atelier d bat
147. oire Science Politique et So ci t OSPS Facult des sciences sociales et politiques SSP Universit de Lausanne UNIL Courriel jean philippe leresche unil ch Marc Aud tat premier assistant Institut d tudes politiques et internationales IEPI Facult des sciences sociales et politiques SSP Universit de Lausanne UNIL Courriel marc audetat unil ch Unik 1 E UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Introduction les multiples visages de la participation dans le d veloppement urbain durable De prime abord il peut appara tre surprenant de consacrer un nou veau dossier aux enjeux de la participation dans le d veloppement urbain durable apr s la formidable efflorescence de publications sur le sujet depuis la fin des ann es 1990 Bacqu et al 2005 Espaces et soci t s 2003 2005 etc Or nous partons au contraire de l id e qu il y a n cessit intellectuelle et pratique multiplier les r flexions et tudes de cas sur les d marches participatives dans la gestion locale et urbaine et ce pour au moins deux raisons dans l ensemble de la litt rature scientifique internationale sur le sujet le cas suisse est peu document et la multiplicit des exp riences participatives conduites ces derni res ann es dans ce pays m rite un premier bi lan au miroir de quelques tudes de cas trang res En outre d un point de vue aussi bie
148. ojet urbain M nager les gens am nager la ville Mardaga Sprimont Toussaint J Y Zimmermann M dir 2001 User observer program mer et fabriquer l espace public PPUR Lausanne Von Fisher C 2003 Conf rences en grand groupe Collage n 6 pp 9 12 Zepf M 1999 Concevoir l espace public Les paradoxes de lurba nit analyse sociospatiale de quatre places lau sannoises Th se EPFL Lausanne J10 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Notes La concertation est ici comprise dans une d finition globale c est dire comme un processus visant prendre en compte le point de vue des habitants Nous utilisons dans cet article le terme participation globalement dans un sens similaire bien que ces deux termes ne poss dent en r alit pas une d finition identique Il pourrait n anmoins tre int ressant de donner la possibilit aux habitants une fois le projet r alis de d battre sur la d marche dans sa globalit Cela pourrait faire l objet d une huiti me tape Nous pensons en particulier au statut de l eau trac du tor rent qui traverse le village importance des anciennes fontai nes aux perspectives paysag res ouvertures notamment sur les montagnes et la vall e du Rh ne ainsi qu au r le des espaces pi tonniers rues placettes entr es des caves etc Le fondement de la l gitimit est compris comme tant la reconnaissance par la soci
149. olution l ensemble des probl mes qui se posent a la d mocratie Comme le note Falise 2003 42 la dynamique toujours inachev e de la d mocratie doit trouver aujourd hui dans la d mocratie participative une nouvelle tape de son avanc e D autres encore affirment que la d mocratie partici pative est cens e clairer en amont le fonctionnement de la d mocra tie repr sentative Bourg et Boy 2005 7 ou que la participation serait n cessaire afin de parachever ou d am liorer la d mocratie en la complexifiant Rosanvallon 2000 Mais la participation est la fois discours et pratique Barbier et Waechter 2003 Il est donc important de retenir qu au dela d une rh torique participative souvent tr s pouss e il y a aussi des enjeux des attentes des r sistances ainsi que des proc dures et structures politiques existantes et parfois concurrentes La prise en compte de ces contraintes dans l analyse est importante car celles ci sont la base de l appropriation des processus participatifs par les milieux politico administratifs Un processus en trois phases distinctes Les d marches Werkstadt Basel et Quartiers 21 Lausanne peuvent tre consid r es comme des dispositifs participatifs ad hoc Vodoz et Monte venti 2005 clairement d limit s dans le temps sans viser la participa tion dans le long terme Leur grande ressemblance n est pas tonnante si l on consid re le fait q
150. onnaire des imp ts Tout en rappelant le m rite des lus ce discours assez partag r af firme la vision traditionnelle du pouvoir local d une d mocratie avant tout repr sentative le maire et son conseil municipal prennent les d cisions et les font appliquer c est la raison pour laquelle ils ont t lus La d mocratie participative ne doit en rien alt rer ce mode de gouvernement Si les lus ne sont pas tous convaincus de l utilit de ces conseils ceux qui les fr quentent assid ment se satisfont de ces r unions orga nis es comme un moment d information suivi de questions r ponses autour des l ments pr alablement donn s sur la s curit ou l am nagement d une zone urbaine La construction des s ances s appa rente la mise en uvre mise en sc ne d une rencontre agr able marqu e par la bonne humeur de l animateur et la courtoisie de l en semble des participants Ce n est pourtant pas toujours le cas et un lu contrari un jour par le ton acerbe des changes explique cha cun doit pouvoir rentrer chez soi satisfait et en se disant a s est bien pass Le souci d arriver un consensus incite l lu viter les sujets potentiellement conflictuels orienter les changes de fa on nil 4l UNIL Universit de Lausanne URBIA D MOCRATIE PARTICIPATIVE ET GESTION URBAINE DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D vel
151. onnaise de l am nagement des espaces publics rapport final PUCA METL Paris Lyon SAS LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Vareilles S 2005 Les dispositifs de la concertation Le cas de l am nagement des espaces publics du Grand Lyon Th se en cours sous la direction de JY Toussaint et M Zimmermann Lyon Voisin B 2001 Observer les lieux et les gens penser l am nage ment in Toussaint J Y Zimmermann M dir User observer programmer et fabriquer l espace public PPUR Lausanne pp 147 156 Weber M 1991 Histoire conomique Esquisse d une histoire univer selle de l conomie et de la soci t Gallimard Paris Notes 1 Cf Brundtland 1989 5 Le Grand Lyon rassemble les 55 communes formant l agglo m ration lyonnaise Cf http grandlyon com index php id 1278 consult le 30 01 2005 Une analyse syst matique des items contenus dans tous les titres de la table des matieres Plus les activit s sont morcel es plus les services sont divers sp cialis s et cloisonn s plus les tages de l difice sont nom breux et les d l gations d autorit a chaque tage plus se multiplient en raison m me de cette dispersion les instances de coordination et de contr le et plus la bureaucratie pros p re Lefort 1971 292 Cette structure consultative est consacr e par la loi n 99 533 du 25 juin 1999 dite Loi Voynet Unil a 75 UNIL Unive
152. ons politi Unil a UNIL Universit de Lausanne URBIA APPROPRIATION POLITIQUE DE DEUX D MARCHES PARTICIPATIVES EN SUISSE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable ques qui cherchent d sormais davantage prendre en compte les in t r ts repr sent s par la soci t civile organis e dans les d cisions Borraz 1992 Le processus Quartiers 21 est un pas suppl mentaire allant vers des modalit s plus proches du concept de la gouvernan ce Selon la municipalit Lausanne verra s instaurer un v ritable partenariat entre la population les autorit s et l administration afin de mieux conna tre les pr occupations des habitants et d arriver un regain de confiance dans les institutions Mais surtout Lausanne a lanc la d marche participative en tant que partie int grante de son Agenda 21 local De par l adh sion la Charte d Aalborg en 1998 et en tant que r ponse une s rie de motions parlementaires poussant des structures participatives Municipalit de Lausanne 2001 la municipalit tait par ailleurs sous pression se devant d engager une d marche A cette fin elle a contact les mandataires de l op ration b loise qui se sont pr sent s avec un partenaire local lausannois La d marche labor e avec une d l gation de la municipalit et des cadres de l administration visait v rifier l ad quation des politiques municipales avec les at
153. oop ration et l gi timit Le cas suisse dans une perspective compa r e Pedone Paris Papadopoulos Y 1998 D mocratie directe Economica Paris g UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE D veloppement durable et d mocratie la participation comme probl me Romain Felli assistant dipl m Institut d tudes politiques et internationales IEPI et Observatoire Science Politique et So ci t OSPS Facult des sciences sociales et politiques SSP Universit de Lausanne UNIL Courriel romain felli unil ch R sum Le concept de participation est fortement li celui de d veloppe ment durable Une analyse en termes d histoire des id es permet de comprendre les diff rences entre cologie politique et d velop pement durable Cette distinction claire en retour les diff rences entre d mocratie directe repr sentative et participative La d mo cratie participative doit tre comprise comme une simple modalit de la d mocratie repr sentative et ne constitue pas en soi un facteur de d mocratisation L article conclut en montrant les affinit s entre les id es de participation et de d veloppement durable Mots cl s Th orie politique d mocratie participative cologie politique d ve loppement durable Wil Yi UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURAB
154. oppement durable concilier les points de vue quitte faire la sourde oreille lorsque ceux ci semblent incompatibles avec l avis g n ral incarn par tel ou tel de ses collegues Lorsqu au fil des s ances tel participant membre du coll ge habitant se plaint de ne pas avoir t entendu les r pon ses sont de nature faire retomber toute animosit nous pensions avoir fait le n cessaire ou il y a eu un quiproquo on abordera la question la prochaine fois plut t qu construire le d bat ou af firmer explicitement un point de vue divergent Les questions m thodologiques destin es d finir collectivement ce que peut tre la participation les plus actifs des habitants ont souvent r clam plus de clart sur leur r le leur possibilit de contribuer ont t abord es de fa on volontairement floue c est exp rimen tal disent les lus il faut rester dans une dynamique d ouverture nous trouverons les r gles de fonctionnement en marchant Cette d marche spontan iste semble justifier que l on se passe des atouts que pourrait constituer un animateur de d bat ind pendant des pouvoirs publics En revanche tous les sujets mettant en avant les r alisations de la municipalit ses investissements et notamment ses gros projets d am nagement sont longuement expos s avec l aide des services techniques Ces expos s sont proches des r unions de consultatio
155. oppement durable appara t comme l occasion de mobiliser des moyens et des acteurs et souvent de dynamiser la gouvernance urbaine en jouant sur diff rents niveaux d action publique et des partenariats Alice Rouyer Dominique Chevalier et Sinda Haoues Jouve Suivent des contributions bas es sur des tu des de cas en France d abord Tours H l ne Bertheleu et Lyon Jean Yves Toussaint et Sophie Vareilles puis en Suisse dans les villes de B le et de Lausanne Daniel Dubas et dans une petite commune du Chablais vaudois Yvorne Yves Bonard Alors m me que ces d marches participatives interviennent dans des contextes politiques bien diff rents elles proposent cependant des conclu sions assez similaires A ces tudes de cas s ajoute un retour sur des exp riences du point de vue d une ONG bas e Gen ve Equiterre engag e dans la mise en uvre de plusieurs d marches participatives pour le d veloppement durable qui fait singuli rement cho aux mises en garde critiques point es par les contributions pr c dentes Cet article t moigne en ce sens de bonnes pratiques possibles lorsque sont reconnues les li mites et contradictions de ces d marches Alexandre Burnand En cl ture une analyse porte sur les moyens utilis s dans les d marches participatives en particulier sur la multiplication des plateformes et interfaces interactives permises par les technologies de l information et de la communication TIC Souv
156. osition anti d mocratique Sa volont d instaurer une tyrannie bienveillante compos e d un comit de sages charg s de veiller au bien commun de l humanit est connue Alors que la chute du com munisme staliniste dans lequel il puisait son inspiration tait consom m e Jonas ne d mordait pas de sa critique de la d mocratie Malgr les checs patents notamment dans le domaine environnemental du dirigisme sovi tique Il ne s ensuit pas pour autant que notre d mocratie actuelle avec son syst me d lection tous les quatre ans que cette d mocratie pl biscitaire se r v le meilleure long terme 16 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Elle ne s oriente pas v ritablement dans cette direction mais bien plut t vers la satisfaction des int r ts quotidiens et proches Il est donc tout fait clair que les int r ts court terme l emportent pour l instant toujours sur les obligations lointaines Jonas 2000 57 58 Cette double critique de la d mocratie la fois trop lente et incapa ble de prendre en compte le temps long se retrouve dans la pens e du d veloppement durable L accent qu il met sur des solutions tech niques consensuelles des probl mes vidents l incite peu go ter au d bat d mocratique Le processus lectoral en particulier est stigmatis Pour l OCDE dans les syst mes d mocratiques la prise de d cision ob it g n ralement au cycle
157. osition de normes d actions n o lib rales et mont e en puissance d une mobilisation sociale bien r elle mais polymorphe en faveur d un changement social La notion de d veloppement urbain durable peut ais ment s accommoder de ces contradictions Si elle est interpr t e par la municipalit comme un imp ratif d efficience conomique elle renvoie galement au d fi de la d mocratie participative exigence qui s exprimait d j dans les ann es 80 lors du Mouvement pour la r forme urbaine MNRU et trouve sa place dans le cadre de la constitution de 1988 De la m me mani re l mergence d un projet d Agenda 21 m tro politain intervient Berlin alors que la municipalit est clabouss e par un scandale financier de grande ampleur creusant son d ficit et appelant une politique d aust rit in gal e alors m me que parvient au pouvoir une coalition entre anciens communistes et socio d mo crates Con u au d part par la nouvelle Chambre des repr sentants comme le symbole d un renouveau des pratiques politiques et comme un vecteur de mobilisation d experts du tissu associatif en vue de donner corps un projet de d veloppement local qui puisse faire consensus l exp rience va rapidement trouver ses limites amenant une rupture brutale entre le forum d experts tax s d irr alisme et les administrations municipales En cons quence l Agenda 21 de Berlin appara t plut t d sor
158. politique ne s en dessaisit jamais completement et assume le pilotage politique Lors des deux premi res phases de la participation l influence est encore relativement limit e et s opere essentiellement au niveau institutionnel Cependant les autorit s politico administra tives exercent galement une influence au niveau du conte Unik 89 UNIL Universit de Lausanne URBIA APPROPRIATION POLITIQUE DE DEUX D MARCHES PARTICIPATIVES EN SUISSE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable nu des propositions principalement lors de la phase de transcription des propositions dans le programme d action Quoi qu il en soit cette appropriation est probablement in dispensable car la transcription des propositions dans les processus de d cision ne s op re pas de fa on directe En ef fet un certain nombre d arbitrages politiques entre int r ts divergents est n cessaire deuxi mement il y a un double processus de cr ation de nouveaux projets innovateurs par les participants aux d marches et de l gitimation de l action publique Notamment la pr sence d un certain nombre d experts de l administra tion dans la deuxi me phase de la d marche a partiellement permis de rapprocher les propositions de projets des posi tions de l administration Mais surtout le classement des propositions selon des priorit s politiques pour la mise en uvre a permis de l gitimer politiquement un
159. ppara t qu un certain nombre de d cisions par rapport des options politiques contradic toires sont indispensables afin d assurer une certaine coh rence des diff rentes politiques urbaines Il n en reste pas moins que l arbitrage est souvent un acte p rilleux et d licat car les acteurs politico admi nistratifs doivent op rer une pes e des int r ts entre d une part la coh rence des politiques publiques et l existence des conditions n ces saires pour la mise en uvre et d autre part la traduction fid le des aspirations de la population associ e au processus participatif Mais les imp ratifs lectoralistes jouent galement un r le car comme lont relev plusieurs membres des ex cutifs politiques le succ s de la d marche sera jug moins par rapport la traduction fid le des propo sitions dans les r alisations mais surtout par rapport la coh rence l innovation et la r ussite des projets finalement mis en uvre Unil a amp a UNIL Universit de Lausanne URBIA APPROPRIATION POLITIQUE DE DEUX D MARCHES PARTICIPATIVES EN SUISSE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Il est cependant noter qu en pratique il y a eu relativement peu de d saccords concernant les modifications apport es aux projets Selon les mandataires le nombre limit de r clamations peut tre consid r comme un indicateur que les participants aux d marches ne se
160. ppement durable participatives en mettant en lumi re les limites qui leurs sont inh rentes Cadre de r flexion Cette recherche porte sur un mandat attribu par les autorit s d Yvor ne commune situ e la p riph rie de la zone m tropolitaine bordant l arc l manique pour r aliser un projet de r am nagement de la place villageoise L espace concern s apparentant plus un carrefour qu une place publique figure 1 a par le pass fait l objet de deux projets urbanistiques qui ont t refus s par l organe l gislatif FIGURE 1 LA PLACE DU TORRENT YVORNE UN ESPACE PUBLIC A REAMENAGER Le territoire sur lequel porte notre recherche est une commune de 1 000 habitants Ce site peut tre consid r comme un laboratoire a QS a LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE privil gi d analyse socio spatiale et d exp rimentation de d mar ches urbanistiques Le nombre limit d acteurs concern s et l exiguit relative de l espace d tude facilitent grandement la r alisation de dispositifs participatifs Les investissements en temps et en ressour ces financi res sont notamment r duits en comparaison avec des tudes similaires r alis es en milieu m tropolitain Le but de notre intervention est de d velopper une tude qui se dis tancie des projets ant rieurs au niveau de l espace d analyse et des champs d investigation comme au niveau du processus mis en u vre D
161. que Bourg in siste sur le fait que les proc dures participatives ne doivent rester que consultatives et non d cisionnelles Bourg 2002 49 2003 112 A cet gard nous pouvons parler de participation consultation la participation n tant appr hend e que comme une mani re de four nir des renseignements a No LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE La participation consensus Par ailleurs la participation serait un moyen de faire comprendre et accepter les d cisions politiques l ensemble des citoyens En leur donnant l occasion de participer de discuter de d battre des projets les citoyens seraient ainsi amen s comprendre les motivations fon dant ces politiques et les accepter plus facilement Il ne s agit donc nullement d organiser un d bat sur le bien fond des projets pr sen t s mais de les faire comprendre et accepter parce que n cessaires Comme le dit l OCDE OCDE 2001 65 La transparence des ac tivit s des pouvoirs publics est n cessaire pour offrir des possibilit s de participation active des citoyens au d bat sur le d veloppement durable et forger un consensus sur les r formes n cessaires La participation serait donc un moyen de gouvernement qui permettrait d viter des blocages ou des oppositions trop nombreuses en incor porant les d sirs et les demandes des citoyens Cette seconde moda lit pourrait se nommer participation consensus I est d aille
162. question urbanisti que le dialogue qui peut se nouer induit au final un affermissement de la confiance accord e au gouvernement local La l gitimit du sys teme politique se renforce puisque la population tant en mesure de transmettre aux lus son appr ciation de la situation se sent mieux repr sent e par ces derniers Les approches participatives permet tent aux politiciens d tablir pour reprendre les termes de Lawrence un nouveau contrat social avec la soci t civile Lawrence 2003 332 Dans notre exp rience la pr sence des lus durant les soir es d atelier d bat leur a offert une opportunit de pr senter et d expli quer a la collectivit certaines d cisions d actualit De plus de nom breuses prises de contact informelles entre les membres de l ex cutif et les habitants ont t rendues possible Le dispositif mis en place nous a permis in fine de proposer un projet de r am nagement d un espace public Cependant bien que le but initial du mandat soit atteint le bilan de la d marche suivie ne pr sente pas uniquement des aspects positifs Lors de la r alisation d un projet au travers d un dispositif de concertation comme nous avons pu le mesurer plusieurs limites inh rentes la d marche apparais sent Nous les non ons bri vement dans le chapitre suivant Limites de la concertation Tout dispositif ne peut tre qu imparfait Ne serait ce d abord que par le c
163. r Sinda Haoues Jouve ma tresse de conf rences en g ographie et am nagement l Universit de Montpellier III Courriel sinda haoues jouve univ tlse2 fr R sum L analyse des formes de mobilisation autour du d veloppement urbain durable dans les villes d Essaouira Rio de Janeiro Dakar Berlin ou Montpellier r v le des configurations d acteurs des moda lit s de construction de sens et des enjeux proprement locaux N an moins elles s inscrivent toutes dans des dispositifs multiscalaires n cessaires l obtention de ressources mat rielles symboliques ou de l gitimation et font cho un moment critique de red finition des modalit s de gouvernance urbaine nil 28 UNIL Universit de Lausanne URBIA LA DIALECTIQUE DE LA MOBILISATION ET DE L INJONCTION Mots cl s D veloppement urbain durable gouvernance urbaine d mocratie locale comparatisme Agenda 21 Observatoire universitaire de la Ville et du 5 SO D veloppement durable LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE La dialectique de la mobilisation et de l injonction dans la petite fabrique locale du d veloppement urbain durable La petite fabrique du d veloppement urbain durable est observa ble dans des contextes urbains et institutionnels aussi h t rog nes que les villes d Essaouira Rio de Janeiro Dakar Berlin ou Montpel lier Elle met en sc ne entre mobilisation sociale et
164. r une logique de guichet et un march de l injonction politique pour p renniser leur existence Les plus pr caires se rapprochent d une derni re cat gorie d acteurs que nous pourrions qualifier de citoyens mobilis s collectifs qui peuvent prendre l as pect d une organisation non formalis e voire volontairement limit e dans son fonctionnement la concr tisation d un objectif cibl court terme Bacqu Rey et Sintomer 2005 23 Contextes institutionnels et leaderships Montpellier Rio Ber lin Essaouira et Dakar En fonction des contextes locaux la configuration des protagonistes permet de d gager des eaderships g om trie variable soit que la mobilisation soit plut t orchestr e par les institutions politiques l gi times soit qu elle soit impuls e par des outsiders dot s de ressources d action puissantes Il est plus rare que la mobilisation sociale spon tan e puisse aboutir a la mise en ceuvre d un plan d action locale Nos diff rentes tudes de cas sont une bonne illustration de cette h t rog n it des configurations d acteurs s emparant de la notion de d veloppement urbain durable en vue d aboutir un programme d action collectif En France la configuration des acteurs refl te assez bien le caract re d injonction institutionnelle qu a pu rev tir le d veloppement urbain durable lui conf rant une interpr tation normative En 1999 la loi dite
165. r 2004 Prenez la parole Qualit de vie et sant dans votre quartier Rapport final Gen ve demander a Equiterre rue des Asters 22 1202 Gen ve t l 0041 0 22 329 99 29 1233 UNIL Universit de Lausanne URBIA PARTICIPATION CITOYENNE DANS LES D MARCHES LOCALES DE D VELOPPEMENT DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Froger G et al 2001 Gouvernance et d veloppement durable Gouvernance 1 Helbing amp Lichtenhahn B le Heinelt H 2002 Civic perspectives on a Democratic Transforma tion of the EU in Grote J R Gbikpi B dir Parti cipatory governance Political and societal implica tions Leske Budrich Opladen pp 97 113 Heinelt H et al 2002 Participatory governance in multi level context concepts and experience Leske Budrich Opladen James R F Blamey R K 1999 Public participation in environmen tal decision making Rhetoric to reality 1999 International Symposium on Society and Resource Management Brisbane Australie Lovan W R et al 2004 Participatory governance in a changing world in Lovan W R Murray M Schaffer R dir Participatory Governance planning conflict me diation and public decision making in Civil Society Ashgate Aldershot pp 13 24 Schedler P Glastra F 2001 Communicating policy in late modern society on the boundaries of interactive policy ma king
166. r sur certains des sites l tude non comme la marque d une r gression des principes affich s mais au contraire comme le signe de leur banalisation dans le cadre de l action pu blique Cette hypoth se positive a cependant pour corollaire une supposition n gative le risque des exp riences de d veloppement urbain durable serait faute de moyens appropri s et d un v ritable questionnement politique une autre chelle que celle du local de semer la d sillusion au d triment des efforts de l action citoyenne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Bibliographie Bacqu M H Rey H dir 2005 Gestion de proximit et d mocratie participative Une perspective comparative Edi tions de La D couverte Paris Blondiaux L 2005 L id e de d mocratie participative enjeux im pens s et questions r currentes in Bacque M H Rey H Sintomer Y dir 2005 Gestion de proxi mit et d mocratie participative Une perspective comparative Editions de La D couverte Paris pp 119 138 Barthe Y Callon M Lascoumes P 2001 Agir dans un monde in certain Essai sur la d mocratie technique Le Seuil Paris Le Bart C Lefebvre R dir 2005 La proximit en politique usa ges rh toriques pratiques Presses universitaires de Rennes Rennes Le Gal s P Thatcher M dir 1995 Les r seaux de politique publi que l Harmattan Paris Neveu C dir 19
167. r qu il s agit l plus de l exception que de la r gle En effet alors que le principe de la libre expression celui de l galit des membres de la communaut ou en core la revendication de la mise en uvre de processus participatifs ouverts sont souvent affich s au frontispice de ces espaces la r alit des changes s av re quelque peu diff rente Les modes de fonction nement des principes de gestion et de mod ration de ces lieux de d bat lectronique charpentent la nature et la port e des processus participatifs postul s Ces modes de fonctionnement organisent une distribution hi rarchis e des pouvoirs qui s apparente en termes de forme politique plus une s rie d oligarchies sociotechniques qu l amorce d une agora id alis e Concr tement ces situations se tra duisent par la mise en uvre au sein des communaut s virtuelles d une s rie de proc dures de filtrage collectif censure harc lement syst matique des opinions divergentes etc qui peut m me dans di vers cas aboutir rendre certaines opinions litt ralement invisibles comme le soulignent Levon et Manin 2006 La mise en uvre de processus de participation s appuyant sur les technologies de l information s accommode trop souvent d une co nomie de l examen minutieux des dispositifs sociaux r gles de com portement dynamique des changes responsabilit s et pouvoirs des mod rateurs et techniques type d interface fonctionnalit
168. r un regard critique sur son espace de vie et ses habitudes qui permet souvent de mettre en lumi re des liens de causalit ignor s ou insoup onn s Dans notre tude cela fut le cas propos des chan gements induits par l explosion de la mobilit individuelle motoris e en particulier en termes de sociabilit partir des ann es 1960 Comme l a montr Bourdin il ressort de cet exercice une prise de conscience collective des enjeux et des concessions n cessaires li s au pragmatisme du vivre ensemble Bourdin 2000 Le processus de concertation induit autrement dit la cr ation progressive d une culture commune Cette culture de groupe forme un socle favorisant 2 102 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE la cristallisation de projets collectifs Elle permet de lutter contre les rapides d sillusions d couragements et tensions qui pourraient s exprimer Bassand va jusqu dire que l am nagement d un espace public forme un projet f d rateur voire un ciment de la cit lorsque certaines conditions sont remplies Bassand 2001 Les nombreuses interactions de proximit que nous avons pu observer suscit es par le processus participatif induisent incontestablement un renforce ment des liens sociaux Mettant en copr sence les lus et leurs lecteurs le temps d un projet la concertation propose un rapprochement entre des acteurs aux po sitions et ressources in gales Au del de la seule
169. ra municipale 67 UNIL Universit de Lausanne URBIA LA amp DURABILIT L PREUVE DES PRATIQUES D AM NAGEMENT URBAIN Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable M thode d observation de la concertation dans l agglom ration de Lyon Quatre dispositifs d enqu te ont t mobilis s pour reconstituer et analyser la pratique de la concertation dans les projets de requalification des espaces publics une revue d articles de presse journaux locaux se rapportant aux projets d espaces publics r alis s dans l agglom ration lyonnaise une s rie d entretiens men s aupr s de praticiens lus concepteurs fonctionnaires territoriaux mobilis s dans les projets d espaces publics au total une quarantaine d entretiens une observation participante r alis e dans le cadre d un projet d am na gement d espace public et dans le cadre des travaux de r daction de la charte de la concertation quatre ateliers de discussion sur la pratique de la concertation rassem blant des lus des chefs de projet des concepteurs des charg s de communication et des chercheurs TABLEAU 1 TYPOLOGIE DES DISPOSITIFS DE CONCERTATION MIS EN UVRE AU GRAND LYON DEPUIS 1989 Outre les dispositifs l gaux l essentiel de ces dispositifs a consist en des montages ad hoc r pondant la demande des lus et justifi s par une attente des publics Grand Lyon 2003a 3 De cette tren
170. rations de la population et celle de r duire le dissensus et les incertitudes li es une r sistance de la population et des groupes d int r t face aux projets publics Dans tous les cas un changement id ologique accompagne les trans formations actuelles des pratiques de d cision dans les d mocraties contemporaines Il passe par la valorisation constante et syst mati que de certains th mes le d bat la concertation la consultation la participation le partenariat la gouvernance Blondiaux et Sintomer 2002 17 Ainsi selon une tude sur les villes en Europe 77 des mai res suisses estiment que les habitants devraient tre directement et activement int gr s dans les grandes d cisions Michel 2004 5 La participation au sens large est donc une expression des change ments dans la mani re de gouverner et nombreux sont les chercheurs qui consid rent aujourd hui que la participation et la d lib ration sont des conditions sine qua non de toute d mocratie Bacqu et Sintomer 2001 154 Cependant cette participation peut prendre des formes et des contenus tr s vari s Il existe un ventail impressionnant de d marches participatives diff rentes selon les objectifs les chelles spatiale et temporelle Sherry R Arnstein 1969 a typologis la participation en quatre niveaux avec un degr de participation croissant savoir l informa tion condition pour la participation la consultation sollic
171. rente sa d cision aupr s des participants des conf rences de consensus Les mandataires ont en quelque sorte servi de garants d une tra duction fid le des propositions dans le programme d action En ef fet selon l avis unanime des interlocuteurs la r partition des t ches tait claire et l interaction entre les acteurs politico administratifs et les mandataires s est bien d roul e ces derniers ayant r ussi bien d chiffrer les int r ts en jeu Cependant la relation entre les mandataires et le mandant politique n est pas d nu e d ambiguit car les professionnels de la participation finissent par tre engag s par les collectivit s locales et les municipalit s la fois pour leur expertise mais galement pour leur aptitude en d noncer les fondements Noujon 2005 210 Mais si les mandataires jouissent certes d une marge de man uvre dans la conduite op rationnelle de la d marche participative leur autonomie est limit e et leur sort est troitement li au mandant Cependant une certaine appropriation des processus participatifs par les acteurs politico administratifs est probablement in vitable voire l gitime sous certaines conditions La d l gation de l ex cutif politique a n cessairement d assumer son r le de d cideur politique car il n est pas possible de concevoir la participation en tant que technologie sociale d tach e des imp ratifs politiques Il a
172. ro cessus participatif y a donc t men a l chelle cantonale contrairement Lausanne o chelle tait communale Cet article est le fruit d une recherche men e dans le cadre d un m moire de DESS en D veloppement urbain durable des Universit s de Lausanne et de Gen ve En mettant l accent sur le pilotage l efficacit et l efficience de l action publique sans pour autant aborder la question des impacts sur la d mocratie ou la mise l cart partielle des parlements A l exception peut tre du projet urbain concertation ou du budget participatif gestion d l gu e mais dont les ressour ces sont g n ralement assez limit es Qui portent selon la plupart des interlocuteurs souvent de multiples casquettes habitants politiciens professionnels membres d associations et de groupes d int r t Des ateliers compl mentaires ont t mis en place pour les jeunes et les migrants dans les deux cas et pour les femmes dans le cas b lois Ce qui repr sente environ 0 53 1999 de la population r sidente du canton de B le Ville et 0 77 2003 Lausanne calcul partir des donn es mises disposition sur www badac ch En l occurrence l agence de conseil ecos anciennement ap pel e Okomedia J entends par soci t civile organis e ensemble des associa tions soci t s de d veloppement local syndicats partis poli tiques et groupes d int r t Unik
173. rs l objet d un conflit ont ainsi t rapidement vacu es comme ne relevant pas de la municipalit mais de l agglom ration et donc de d cisions intercommunales complexes De m me les questions du catives sont per ues comme relevant du niveau national un d l gu de f d ration de parents d l ves qui si geait de droit au tout d but de l exp rience a d ailleurs d missionn du Conseil se sentant inutile dans cette instance Enfin un certain nombre de sujets propos s par les habitants n ont pas t retenus simplement parce qu ils renvoyaient des frais de fonctionnement et non d investissement organiser une f te d accueil pour les nouveaux habitants du secteur ou encore faire une campa gne de sensibilisation en faveur du respect ou de la civilit au volant la pr sence de ce budget focalise finalement toute l attention du nil 51 UNIL Universit de Lausanne URBIA D MOCRATIE PARTICIPATIVE ET GESTION URBAINE DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Conseil donne la mesure non seulement de ce qui peut tre financ mais surtout utilement discut ou d battu Il rend caduque toute pro position qui ne d bouche pas concr tement sur un financement de mat riel pour un espace public ou une association Quelques habi tants ont per u les limites de ce pouvoir il ne faut pas s arr ter ce budget c est dommage Ce budget a aggrave
174. rsit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Appropriation politique de deux d marches parti cipatives en Suisse Une analyse comparative des cas Werkstadt Basel et Quartiers 21 Lausanne Daniel Dubas collaborateur scientifique Institut de Hautes Etudes en Administration Publique IDHEAP Courriel daniel dubas idheap unil ch R sum Cet article analyse deux dispositifs participatifs en Suisse Werkstadt Basel et Quartiers 21 Lausanne La comparaison porte sur l usage et l appropriation politique de la d marche participative par les ac teurs politico administratifs Il en ressort principalement que d un c t les deux processus sont de nature top down et contiennent une part de contr le des gouvernants et que de l autre c t il y a une double dynamique de cr ation de nouveaux projets par les partici pants et de l gitimation de l action publique Mots cl s D marches participatives approche comparative appropriation po litique acteurs politico administratifs Suisse Unil Z 7 UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Appropriation politique de deux d marches participatives en Suisse Introduction la progression du principe de la participation Nous assistons incontestablement une prolif ration de d marches participatives de toutes sortes dans nos soci t s contemporaines la participation accrue de la population
175. rsity Press Harvard Levon A Manin B 2006 Internet la main invisible de la d lib ra tion Esprit pp 195 212 Mitchell W 1995 City of Bits Space Place and the Infobahn MIT Press Cambridge Ma Ostwald M J 1997 Virtual urban futures in Holmes D dir Virtual Politic Identity and Community in Cybers pace Sage Londres Hampton K 2003 Grieving for a Lost Network Collective Action in a Wired Suburb The Information Society Volume 19 Issue 5 pp 1 13 Hampton K Wellman B 2002 The Not so Global Village of Netville in the Internet and Everyday Life in Wellman B Haythornthwaite K dir Internet in Everyday Life Blackwell Oxford Nold C 2003 Legible Mob Document lectronique http www softhook com legible htm Sassen S 2001 2 me ed The Global City New York London To kyo Princeton University Press NJ Van Basteleer B Henin L Lobet Maris C 2000 Villes virtuelles entre communaut et cit Analyse de cas L Har mattan Paris Van Lieshout M 2001 Configuring the digital city of Amsterdam Social learning in experimentation New Media Society 3 pp 131 156 140 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Vodoz L Rossel P Pfister Giauque B Glassey O Steiner Y 2005 Ordinateur et pr carit au quotidien les logiques d int gration provisoire de la formation continue Rapport final PNR 51 Fonds national suisse
176. rsubjectivit qui se construit peu peu au cours du processus On doit constater que les probl mes identifi s par les habitants sur certains aspects du quartier sont biais s par leurs perceptions de type 120 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE NIMBY Le trafic de transit par exemple a pu dans certains cas tre consid r comme un ph nom ne g nant qui vient d ailleurs alors que la r alit objective montre qu il est induit par les r sidents eux m mes La vision tr s localis e des habitants tend cr er un sentiment micro identitaire qui n avait pas forc ment d existence sociale tangible avant leur consultation cloisonnant les probl matiques exprim es l chelle de leur quartier en dehors de toute vision communale Il semble primordial encore une fois de donner une information clai re et transparente aux habitants sur les sch mas du d veloppement urbain actuel et futur et les objectifs de leur participation consulta tion am lioration de la qualit de vie d veloppement durable afin de limiter au mieux les effets pervers manipulation politique go isme des r sidents incompr hension r ciproque etc qui peuvent intervenir dans le rapport entre autorit s et habitants Une vision collective fragment e D coulant de ces derni res remarques nous devons relever l mer gence d int r ts formul s par les habitants qui sont difficilement conciliables tels
177. rvice ou encore de ne pas disposer des ressources financi res et humaines n cessaires la mise en uvre des propositions Cependant la plupart des personnes interrog es ont mentionn avoir ensuite t positivement surprises par le poten tiel de la participation A noter galement que la d marche s est d roul e directement entre l ex cutif politique et la population On assiste donc une certaine mise l cart du parlement et par cons quent un renforcement de l ex cutif et de son administration Le parlement n a jou aucun r le particulier durant le processus si ce n est de d bloquer le finance ment n cessaire pour la d marche et de valider les diff rents projets du programme d action en tant qu ensemble ce qui a t regrett par un certain nombre d lus Un processus minemment politique Un certain paradoxe tient au fait que les deux d marches participatives sont des processus essentiellement top down visant obtenir des propositions refl tant les souhaits de la population Car dans les Wil 69E UNIL Universit de Lausanne URBIA APPROPRIATION POLITIQUE DE DEUX D MARCHES PARTICIPATIVES EN SUISSE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable faits il s agit de d marches qui ont non seulement t initi es mais aussi pilot es par les instances politico administratives Le cadre et les modalit s du processus sont strictement d finis
178. s voire strat gie d organisation de manifestations politiques Dans le cadre du pr sent article cette forme de participation rev t un int r t particulier car elle propose un mode original de coproduction de lacte et du lieu de participation Il est encore trop t t pour se prononcer de mani re d finitive quant l impact de ces volutions r centes sur la mani re d envisager l orga nisation des processus participatifs dans diff rents contextes pa ra t cependant probable qu avec la cr ation de nouvelles modalit s la notion de participation subisse de profondes modifications Les processus participatifs traditionnels se d roulent en principe dans un cadre temporel limit ils int grent un nombre d acteurs relative ment stable et s inscrivent dans un espace d changes relativement fixe Ces trois dimensions se trouvent toutes remises en cause par ces pra tiques participatives mergentes nil 137 UNIL Universit de Lausanne URBIA LES VILLES VIRTUELLES SONT ELLES DURABLES Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Conclusion L examen des volutions r centes esquiss ici nous permet de d ga ger en guise de conclusion deux cat gories majeures d enjeux qui touchent la mani re d envisager la participation lectronique dans le cadre de projets urbains L enjeu de la gestion des temporalit s et de la localisation des processus participatifs La d
179. s en amont ou en aval des processus d ci sionnels peuvent aussi varier consid rablement selon les syst mes politiques ou les politiques publiques consid r s dans ce dossier Ces diff rences institutionnelles et politiques sont croiser avec la vari t des configurations locales d acteurs pouvoir arrangements mobili sations de leurs pratiques et des significations qu ils attribuent aux d marches participatives Les huit contributions r unies dans ce dossier sur la participation ont t ordonn es de la mani re suivante passant du g n ral au particulier d abord une r flexion th orique g n rale sur les liens entre participation et d mocratie ensuite une tude comparative internationale puis deux tudes de cas en France et deux en Suisse un retour d exp rience du point de vue d un acteur de la mise en uvre et enfin une analyse transversale relative aux moyens de participation en ligne Le premier article propose une approche de th orie politique qui vise clarifier les liens entre d mocratie participative et d veloppement durable Il met particuli rement en vidence les ambiguit s des injonctions la participation des ci LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE toyens qui viennent des lus ou de divers d cideurs et qui marquent la conception dominante du d veloppement durable Romain Felli Une revue internationale de cinq villes est ensuite conduite dans laquelle le d vel
180. s proc dures publiques suffit car elle vise d j l quilibre en tre int r t conomique qualit de vie humaine et respect de l environnement La vision des habitants D apr s nos observations les habitants nourrissent l espoir d tre en tendus et de voir certaines de leurs propositions se r aliser Les habi tants s attendent pouvoir d fendre leurs int r ts individuels et motiver les autorit s mettre en place certains projets publics N anmoins ils risquent d avoir quelques d ceptions en voyant fondre leurs demandes dans l volution du processus et la priorisation des actions Ainsi une information claire et honn te devrait tre donn e d s le d part sur la nature collective d lib rative et s lective du travail effectuer autant que sur les moyens attribu s la mise en uvre des r sultats Sans cela les habitants auront le sentiment d avoir t ma nipul s et de ne pas vraiment s identifier au r le de citoyen actif qu ils taient appel s jouer J18 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE La vision de l ONG op ratrice du projet De notre point de vue les d marches participatives fournissent des l ments positifs sur le plan de la recherche de la durabilit urbaine et de la qualit de vie qui plus est lorsqu lus professionnels et habi tants se rencontrent Les probl mes v cus et prioris s par la population par exemple l in tensit du trafi
181. s d or ganisation des changes sur lesquels se fonde une part importante de la nature et de la qualit du processus de participation souhait 184 gt LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Wilhelm 2000 La prise en compte de ces dimensions demeure n cessaire pour appr hender de quelles mani res les CV fonctionnent autant comme des lieux d explicitation des diff rents points de vue que comme des espaces de s gr gation des opinions Une telle d marche permet galement de comprendre un niveau plus g n ral de quelles mani res la multiplication des communaut s virtuelles li es par exemple une entit urbaine ne peut suffire tablir un indicateur du d veloppement d un processus d mocrati que Cette m me volution peut en effet se r v ler tre un indice du ph nom ne inverse La pr sence concomitante d un grand nombre de CV ne constitue pas une garantie d un utopique espace public habermassien r alis Chacune d entre elles peut servir de catalyseur d identit s sp cifiques et ainsi l instar des gated commmunities faire office de renforcement des processus de s gr gation des iden tit s territoriales C est par exemple ce que r v lent les nombreux cas de blogs collectifs d adolescents construits autour de l identit d un quartier Ainsi ces m mes lieux d changes et de participation se trouvent aussi tre dans ces cas des outils qui prolongent et or
182. s discours eschatologiques et des descriptions utopiques Dans ces va et vient les conjectures scientifi ques sont transform es en solutions salvatrices voire r demptrices et en mod les d action Dans ces mod les la durabilit ressort de l thique la ville durable est le dessein thique qu il s agit de proje ter dans la r alit urbaine Les discours de la ville durable s inscri vent en cela dans la tradition urbanistique de l utopie L application urbaine de la durabilit met en vidence une continuit entre les principes d action critiqu s et les principes d action proje t s ce ne sont pas la planification urbaine et la croissance qui sont en cause mais les objectifs qu elles se proposent d atteindre les moyens qu elles mobilisent et les int r ts qu elles servent Brudtland 1989 10 11 La durabilit vise le renouvellement des comporte ments individuels et collectifs publics et priv s de consommation La forte implication des multinationales des organisations internationa les notamment l OCDE 2004 dans sa mise en uvre sugg re que l orientation de ce renouvellement n est pas contradictoire avec les projets de ces organisations L extension de l activit de coordination qu elle produit sugg re aussi que la durabilit proc de des principes d action de la technobureaucratie Ces suggestions nous condui sent supposer qu en agissant sur la consommation pour orienter au mieux l activit
183. s lo caux qu il s agisse d institutions d organismes ou d individus ont une connaissance et une pratique du territoire Ils en sont galement co producteurs et coresponsables ibid 10 soulign dans le texte La pratique de la concertation est une mani re de renoncer la capacit critique des publics pour pacifier les rapports entre mandants et man dataires l avantage de ces derniers La concertation visera gale ment favoriser l apprentissage et l adh sion de la population au projet inscrire cette appropriation dans le long terme en d veloppant la coresponsabilit ibid 9 Cette situation a d j t explicit e par Jacques T Godbout 1987 59 ll doit tre clair que non seulement c est l int r t des gouvernants que de vouloir accro tre la mobilisation participation des gouvern s mais aussi que plus le gouvern parti cipe plus il perd sa possibilit d opposition de contr le Conclusion L exercice de la concertation privil gie la communication et l infor mation aux d pens de la participation La concertation met en place un point de vue transcendant celui de I habitant partir duquel se programment la fabrication et la consommation Au nom de cet habitant la concertation permet aux fabricants de renseigner leurs choix et de les justifier Les publics et les fabricants ont des int r ts conflictuels Les publics sont divers et leurs demandes contradictoires e
184. s y tait nette ment plus restreint La fonction de l administration se limitait pour l essentiel au r le d experts lorsque les participants des conf rences de consensus souhaitaient les entendre Mais c est certainement lors de la troisi me phase que le volume de travail des acteurs politico administratifs a t le plus important et que l essentiel de l appropriation politique de la d marche a eu lieu L administration tait charg e d analyser les propositions de projets sous l angle de leur faisabilit Dans le souci de favoriser la mise en uvre des propositions de projets les mandataires et l ex cutif poli tique ont ensuite coupl les propositions avec des projets en cours afin d en d gager des synergies Dans les faits la d l gation de l ex cutif a souvent d trancher en accordant notamment des priorit s diff rentes pour la mise en uvre des projets Mais elle a aussi t contrainte d carter une partie des propositions soit cause d un a a LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE manque de comp tences institutionnelles en la mati re soit par une trop grande incompatibilit avec d autres projets en cours Vodoz et Monteventi 2005 2 Il y a donc aussi une influence au niveau du contenu Il faut cependant relever que lorsqu une proposition n a pas t retenue pour les raisons mentionn es la d l gation de l ex cutif politique a dans chaque cas justifi de mani re transpa
185. services elle est le fait d autorit s internationales ou na tionales La Charte dans l activit d am nagement joue le m me r le que celui de la r clame dans l activit commerciale elle actualise le lien entre le prestataire et le b n ficiaire d un service et tente d orien ter les pr f rences du b n ficiaire au profit du prestataire La concertation pour rapprocher les fabricants et les publics La concertation engage des processus contradictoires qui sollicitent toujours plus les publics sans leur octroyer pour cela le droit de pres cription En proposant de restaurer par la concertation les liens qui unissent les publics leurs repr sentants ses promoteurs postulent une rupture entre repr sentants et repr sent s Aujourd hui la d mocratie urbaine est r inventer partir d un dialogue renouvel avec nos concitoyens lbid 3 L initiative de la restauration des liens revient aux repr sentants qui restent dans cette restaura tion l gitimes d cider du monde au nom des publics lbid 3 La concertation consiste am liorer la clart et la transparence de l action publique ainsi que sa diffusion aupr s de la population Rendre plus lisible la construction de l int r t g n ral la diversit des Unil 69 UNIL Universit de Lausanne URBIA LA amp DURABILIT L PREUVE DES PRATIQUES D AM NAGEMENT URBAIN Observatoire universitaire de la Vil
186. sont g n ralement pas sentis trahis par rapport la traduction des projets dans les processus de d cision Un double processus de cr ation et de l gitimation Les deux d marches participatives visent certes cr er de nouvelles id es travers les diff rentes phases de dialogue Mais jusqu quel point s agit il aussi pour les acteurs politico administratifs d avancer sur des projets d j en cours et de l gitimer ainsi des options politi ques pr alablement tablies Les pr f rences des participants par rapport aux th matiques trai t es tant a priori instables il est g n ralement supposer que les animateurs exercent une influence sur l volution et la stabilisa tion des pr f rences collectives Froger et Oberti 2002 63 Ceci est aussi le cas pour les membres de l administration dont certains ont t invit s en tant qu experts dans les conf rences de consensus Si ce fait peut sembler paradoxal car il va l encontre de l id e de I expertise des habitants il a n anmoins permis selon les interlo cuteurs de faire merger des propositions plus r alistes et donc plus faciles mettre en uvre Il n en reste pas moins qu une certaine asym trie au niveau des connaissances a probablement permis ces experts de l administration d exercer une influence sur le champ du pensable et de donner des injonctions fondamentales pour la suite des discussions Il y a donc ga
187. st normal que ceux ci d sertent des dispositifs qui ne feraient que reproduire la politique classique par d autres moyens On peut avancer ici une piste de solution test e dans le cadre du projet genevois visant r duire le d ficit de repr sentativit Il s agit d une consultation des groupes sociaux fragilis s en amont du proces sus r alisable par le biais de divers organes de proximit du secteur social et associatif centres sociosanitaires structures d entraide es paces socioculturels etc qui tout en leur t moignant une certaine reconnaissance sociale donnent un acc s ces populations Cette mani re de faire implique directement de r pondre l exigen ce tr s li e la promotion de la sant et son objectif de r duction des in galit s sociales de mettre en place des processus participa tifs plus sp cifiques en termes de public cible de champ th matique insertion habitat mobilit etc et de prestations am liorer ou cr er R alit s D lib ratives Les relations asym triques li es l expertise L exigence de collaboration est tout d abord fortement branl e par la relation asym trique existant entre d une part les lus et les profes sionnels qui disposent de pouvoir politique et de savoir technique et d autre part les habitants qui n ont que leur expertise d usage L enjeu est donc de savoir si l on aboutira quelque chose de valable dans l inte
188. t renouvel e par la possibilit de d battre et de construire autrement et durablement l espace local du rapport politique Mots cl s Participation Tours d mocratie participative citoyennet d bat pu blic engagement nil AIS UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE D mocratie participative et gestion urbaine durable La gouvernance et la durabilit sont aujourd hui des s mantiques ins titutionnelles qu il est ais de discuter tant les commentaires abon dent montrant leur polys mie Gaudin 2002 voire leur inad quation avec les r alit s fran aises du gouvernement urbain On ne refera pas ici l historique de la notion de gouvernance au del de la diver sit de ses appropriations ce nouvel tendard veut affirmer la moder nisation de l action publique pour une plus grande efficacit Canet 1994 II fallait sans doute un renouveau s mantique pour exprimer le renouveau id ologique et d mocratique Paradoxalement on a le sentiment d une pens e unique consensuelle mais autour d une no tion floue dont le succ s semble garanti par la grande diversit des r f rences des valeurs et des pratiques qu elle autorise Plut t que de contribuer notre tour faire circuler la notion comme une nouvelle norme nous proposons ici d adopter une perspective socio anthro pologique afin de rep rer et comprendre les usages et les pratiques local
189. t de son valuation voir le rapport final d Equiterre et de la Fondation du Devenir Equiterre 2004 La qualit de vie est d finie comme la fa on dont les individus percoivent leur position dans la vie dans le contexte de la culture et du syst me de valeurs dans lesquels ils vivent et en relation avec leurs attentes normes et pr occupations Il comprend la sant physique d une personne son tat psycho logique son degr d ind pendance ses relations sociales ses convictions spirituelles et sa relation avec l environnement dans un sens large ce qui signifie de pouvoir b n ficier des conditions suivantes finances s curit soins foyer informa tions loisirs environnement sain et transport Cette d fini tion est tir e d un document de l OMS The WHOQOL Group 1994 Il s agissait de quatre themes l am nagement urbain la vie sociale la mobilit et les infrastructures commerces loisirs et prestations publiques Sur les difficult s rencontr es dans les processus d int gra tion de la soci t civile la prise de d cision publique nous nous sommes notamment appuy sur les articles de Schedler et Glastra 2001 et de Lovan 2004 13 Unil 125 UNIL Universit de Lausanne URBIA PARTICIPATION CITOYENNE DANS LES D MARCHES LOCALES DE D VELOPPEMENT DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Le ph nom ne NIMBY qui signifie not i
190. t irr ductibles La planification de la consommation pour la produc tion et la traduction de la demande sociale en produits et services gomment ces divergences au profit de la diversit la concertation n engage pas choisir des mondes possibles ne pas am nager ou am nager mais entre des fabrications possibles diverses strat gies d am nagement La concertation comme mise l preuve de la durabilit montre que les discours du d veloppement durable ne changent rien aux rapports entre fabricants et publics l environnement l gitime l action des pre miers l gard des seconds L analyse de la concertation renseigne sur le caract re planificateur de la durabilit pour les fabricants ce qui compte ce n est pas discuter les termes de l action mais de trouver les meilleurs termes son d roulement La durabilit semble inviter mieux produire les biens pour mieux les consommer Les dispositifs de concertation favorisent la dispute et le d bat sur le soutien l action et non sur les raisons d agir Ils s appliquent 272 LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE travers les dispositifs de communication et d information abolir les conflits Le seul d bat qui s ouvre concerne des personnes qui par tagent la m me axiologie Godbout 2006 Toussaint et al 2003 et rend impossible la discussion des publics sur les raisons d agir Il emp che les publics de questionner le r gime axiologique qu
191. t rendre malade La mauvaise qualit de l environnement urbain fonde la du rabilit entendu comme l ensemble des pr ceptes avalis s par le d veloppement durable et son application l urbanisation Agen das 21 locaux Charte des villes durables d Aalborg Conf rences europ ennes des villes durables La promesse du d veloppement durable tient dans l intersection de trois cercles le premier enferme l conomie le deuxi me le social et le troisi me l environnement Ces cercles d partagent trois mondes au sens de trois juridictions d ac tion s par es celles relatives aux lois de l conomie aux lois sociales aux lois environnementales Cette s paration serait l origine de la crise environnementale laquelle la durabilit doit rem dier La crise environnementale ne concerne pas seulement la nature elle est aussi crise sociale pauvret et injustice et crise conomique tension sur les march s des mati res premi res et agricoles tension sur le mar ch du travail La r unification des trois mondes sous la juridiction de la durabilit mettrait fin la crise En posant l environnement comme enjeu politique parit avec l co nomie et le social la durabilit refonde le bien commun La qualit environnementale assoit une nouvelle morale politique pour r former les comportements des entreprises des consommateurs et des Etats au nom de la conservation et de la transmission de l
192. tai ne de dispositifs seuls quelques uns ont t retenus et syst matis s Leur s lection r sulte d un processus de rationalisation conduit par les services techniques sous le contr le de la direction politique de la Communaut urbaine De ce processus naissent trois grands types de dispositifs la communication avec les publics la connaissance des publics et l implication des publics Dans ses derniers d velop pements cette rationalisation aboutit l criture de la Charte de la participation Grand Lyon 2003a 2003b La Charte a fait l objet d une concertation dans le cadre du conseil de d veloppement de l agglom ration Ce Conseil est ouvert tous les publics il est dans les faits constitu de repr sentants d associations de techniciens des collectivit s territoriales et de quelques lus re crut s par cooptation Il a travaill pendant deux ans raison d une s ance de travail par mois r unissant une cinquantaine de personnes membres d associations chercheurs techniciens de la communaut urbaine responsables politiques La Charte n mane ni d une lutte ni d une demande explicite de la population mais se pr sente comme une r ponse une attente de cette population Elle est issue d un long processus d criture Une premi re version est propos e par le Conseil de d veloppement En parall le les techniciens du Grand Lyon sont invit s par les lus r fl chir leurs pratiques d
193. te d passer d mo cratiquement une situation de d saccord Si la concertation semble tre le dispositif le plus appropri pour aboutir par l interaction des pr f rences partag es elle ne permet pas de constituer un v ri table consensus Le dispositif participatif d pend d options qui ne sont pas neutres mais au contraire canalisent et orientent les r flexions Celles ci ne Unil 105 UNIL Universit de Lausanne URBIA ENJEUX ET LIMITES DE LA CONCERTATION EN AM NAGEMENT DU TERRITOIRE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable sont pas l apanage de l am nagiste sa marge de man uvre est im manquablement limit e Les contraintes financi res et techniques plus ou moins sous jacentes dans les caract ristiques m mes du man dat d terminent les options qui peuvent tre choisies et celles qui doivent tre rejet es La temporalit du dispositif bien souvent dic t e par l ch ance des mandats politiques joue un r le d terminant puisqu elle d finit la vitesse d avancement du projet Cette question rejoint celle de l exigence d efficacit tout doit tre mis en uvre pour aboutir une r alisation La valeur du dispositif n est mesur e que lors de la mat rialisation du projet Le statu quo l immobilisme ne sont pas ou tr s rarement dans le domaine du possible L autorit de la puissance publique s exprime ainsi d s l attribution du mandat par la d
194. tion et du d veloppement urbain La ma ni re dont est organis e la participation ses d finitions diverses nil A7 UNIL Universit de Lausanne URBIA D MOCRATIE PARTICIPATIVE ET GESTION URBAINE DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable en fonction du statut des participants le r le des diff rents coll ges la mise en uvre de la d mocratie de proximit travers ce qui a t appel un budget participatif par exemple enfin ce qui est discut et ce qui ne l est pas tous ces l ments en disent long des tensions qui traversent la vie locale et de la difficult construire une citoyennet locale qui ne soit pas r duite la gestion des espaces de proximit Pour comprendre ce qui se joue dans ces instances il faudrait ga lement noter leur perm abilit aux rapports sociaux in gaux qui im pens s dans les CVL n en sont pas moins l uvre dans la soci t globale et s actualisent diff remment dans chaque contexte local on a ainsi Tours dans un contexte d nu de mouvements sociaux Lussault 2003 des tensions entre des participants aux trajectoires sociales et professionnelles diff rentes entre des lus et des vieux habitants tenants d un rapport politique traditionnel imposant des changes courtois et des participants plus atypiques peu familiers des espaces d expression en public qui con oivent leur e
195. tissu industriel genevois Le Concept Moderne Gen ve 2G LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE McPherson C B 1985 Principes et limites de la d mocratie lib rale La D couverte et Bor al Express Paris et Mon tr al Manin B 1996 Principes du gouvernement repr sentatif Flamma rion Paris Manin B 2004 D lib ration et discussion Revue suisse de scien ce politique 10 4 pp 180 192 OCDE 2002 La gouvernance pour le d veloppement durable Etude de cing pays de l OCDE OCDE Paris OCDE 2001 D veloppement durable Quelles politiques OCDE Paris ONU 1999 1993 Earth Summit Agenda 21 The United Nations Programme of Action From Rio United Nations Publications Gen ve Prieto L J 1975 Pertinence et pratique essai de s miologie Minuit Paris Ranci re J 2004 Aux bords du politique Gallimard Paris Ranci re J 2005 La haine de la d mocratie La Fabrique Paris Rui S 2004 La d mocratie en d bat Les citoyens face l action publique Armand Colin Paris Schumacher E F 1978 Small is beautiful une soci t la mesure de l homme Le Seuil Paris The World Commission on Environment and Development 1987 Our Common Future Oxford University Press Ox ford New York rapport Brundtland Vernant J P 1962 Les origines de la pens e grecque PUF Paris 27 UNIL Universit de Lausanne URBIA D VELOPPEMENT DURABL
196. tive Promesses et ambigui t s Editions de l Aube Paris Fareri P 2000 Ralentir notes sur l approche participative du point de vue de l analyse des politiques publiques in Soderstrom O Cogato Lanza E Lawrence R Barbey G ds L usage du projet Payot Lausanne pp 17 37 Froger G Oberti P 2002 Gouvernance et d veloppement durable L aide multicrit re la d cision participative Scien ces de la soci t no 57 octobre 2002 pp 57 74 Lawrence R 2003 Participation citoyenne pour am nager l ha bitat in Da Cunha A Ruegg J dir D veloppe ment durable et am nagement du territoire PPUR Lausanne pp 331 345 OY UNIL Universit de Lausanne URBIA APPROPRIATION POLITIQUE DE DEUX D MARCHES PARTICIPATIVES EN SUISSE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Leresche J P 2001 Gouvernance et coordination des politiques pu bliques in Leresche J P dir Gouvernance locale coop ration et l gitimit Le cas suisse dans une perspective compar e Pedone Paris pp 29 65 Michel P 2004 Vers des maires suisses acteurs du d veloppement durable Vues sur la ville no 10 pp 3 6 Municipalit de Lausanne 2001 Rapport pr avis 211 19 avril 2001 Noujon M 2005 R habiliter le politique dans l Urbain la raison sociale des experts en participation in Dumou lin L La Branche S Robert C Wari
197. tivit s socialement n cessaires chacun est r parti dans l un et l autre groupe Cette d l gation s ope re par voie lective et par reconnaissance sociale des titres fonctions et m tiers Par son activit parcellaire ou sp cialis e chacun parti cipe la production du bien commun en retour chacun en dispose dans sa totalit selon ses moyens et tous sont en droit d attendre la plus grande implication de chacun Cette attente fonde les moyens d une critique de chacun l gard de l action de tous des d l gatai res l gard des d l gu s des gouvern s l gard des gouvernants Cette capacit critique tablit les publics Habermas 1993 La concertation va l encontre de ces m canismes parce qu en de mandant une contribution suppl mentaire elle exige que chacun d passe le cadre de son r le social En produisant une culture commune Grand Lyon 2003a 13 elle devient la possibilit de construire un pont entre d l gu s et d l gataires Dans sa forme radicale elle de vient paradoxale les d l gu s en particulier les fabricants d l guent leurs responsabilit s leurs mandants Dans tous les cas la culture Unik Dil UNIL Universit de Lausanne URBIA LA amp DURABILIT L PREUVE DES PRATIQUES D AM NAGEMENT URBAIN Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable commune est cens e favoriser la co responsabilit Les acteur
198. tp www ceu ectp org f athens consult le 29 07 2005 Choay F 1980 La r gle et le mod le sur la th orie de l architecture et de l urbanisme Seuil Paris Galbraith J K 1989 Le nouvel tat industriel essai sur le syst me conomique am ricain Gallimard Paris Godbout J T 1987 La d mocratie des usagers Bor al Montr al Godbout J T 2006 Professionnalisme et pouvoir des usagers http www uquac ca Classiques_des_sciences_socia les Chicoutimi consult le 03 06 2006 Grand Lyon 2003a Charte de la participation Lyon Grand Lyon 2003b Charte de a participation plaquette de pr sen tation Lyon Habermas J 1993 L espace public Arch ologie de la publicit comme dimension constitutive de la soci t bour geoise Payot Paris Lefort C 1971 El ment d une critique de la bureaucratie Galli mard Paris OCDE 2004 Mise en uvre du d veloppement durable Principaux r sultats 2001 2004 OCDE Paris OEI 2005 Les Nations unis colonis es par les lobbies industriels Quand les mots ne sont plus les choses Agone n 34 pp 135 152 ONU 1992 Action 21 http www un org french ga special sids agenda21 consult le 05 07 2005 Toussaint J Y Zimmermann M dir 2001 User observer program mer et fabriquer l espace public PPUR Lausanne Toussaint J Y et al 2003 L am nagement des espaces publics com me mise en uvre de la d mocratie L exp rience ly
199. ttent pas en jeu les m mes types d acteurs La premi re est due l origine l implication des gli ses protestantes locales dans le cadre d un forum cecum nique Ce sont elles qui se saisissant de la d claration de Rio vont rapidement s assurer du soutien de la mairie d arrondissement d une part et nil 88 UNIL Universit de Lausanne URBIA LA DIALECTIQUE DE LA MOBILISATION ET DE L INJONCTION Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable d autre part du concours d un tissu d associations locales impliqu es notamment dans la d fense de l environnement le travail social ou la coop ration d centralis e La seconde exp rience l chelle du Grand Berlin est due l action conjugu e du Minist re de l am na gement de la Chambre des Repr sentants de la Ville Etat d un vaste forum d associations o la f d ration des organisations cologiques est allemande de la Gr ne Liga va jouer un r le d terminant et enfin du DIFU l Institut allemand de l urbanisme sis Berlin dont la fonction d expertise est reconnue l chelle f d rale et qui va rapide ment tre amen accompagner l exp rience Au Maroc la ville d Essaouira a connu depuis 1996 un changement notable de la configuration des acteurs impliqu s dans la men e de son Agenda 21 inscrite depuis 2001 la liste du patrimoine mon dial de l UNESCO la ville a pr cocement b n
200. tudi s si possible en favorisant l mergence de partenariats entre organisations de diverses natures et ventuellement en mettant en uvre des proc dures de participation susceptible de favoriser l en gagement concret de certains habitants Neveu 1999 Blondiaux 2005 Elle semble tre per ue comme un vecteur de coordination et d activation de ressources nouvelles Pour autant la traduction de la mobilisation en programme d action n cessite la d finition d objectifs prioritaires qu en r alit les orga nisations en situation de eadership ont le plus souvent la facult d inspirer Rio de Janeiro le plan directeur ainsi que les plans stra t giques de 1993 et 2002 r velent la tension entre deux desseins Le premier au nom de l efficacit conomique vise permettre la ville d acc der au statut de ville globale comp titive adaptable flexible r ceptive et en capacit d innover Elle doit cependant s accom pagner du second celui de la participation populaire et notamment des plus pauvres ce premier projet ambitieux seule condition de durabilit des politiques urbaines entreprises De ce fait l ac tion municipale essaie de concilier la mise en conformit de la ville des standards de m tropole internationale par la valorisation patrimoniale des fins touristiques en coop ration avec de grandes firmes internationales Ces op rations de prestige s accompagnent cependant d
201. ture Nous avons le pouvoir de concilier l activit humaine et les lois de la nature et de mener une existence plus heureuse gr ce cette r conciliation Brundtland 1989 2 En termes urbanistiques cela re vient dire que la planification de l espace doit initier un processus d int gration de toute la ville son environnement CEU 2003 La promesse d harmonie avait d j t esquiss e en 1516 par Thomas More dans Utopie Ce texte et ceux qu il a inspir s sa suite forment un corpus de textes instaurateurs de l urbanisme Choay 1980 ils fondent les mod les ibid 302 sur lesquels s appuient les doctri nes urbanistiques du XX ME si cle incrimin es aujourd hui dans la crise urbaine GA LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Les discours de la durabilit sont construits sur le m me raisonne ment que ces textes nonc d une crise pour produire le programme de son d nouement Dans les textes fondamentaux de la durabilit l homme est perverti par les modes de gouvernement d sajust s de la volont du peuple une conomie contre naturelle assassine la nature et d truit la nature humaine en la subvertissant par le lucre le calcul l goisme en opposant les plus riches aux plus pauvres les gouvernants aux gouvern s les repr sentants aux repr sent s Le rapport Brundtland met en sc ne la crise Depuis l espace nous voyons une petite
202. ue le mandataire principal tait le m me dans les deux cas Ces d marches consistent en trois phases distinctes Unil Sill UNIL Universit de Lausanne URBIA APPROPRIATION POLITIQUE DE DEUX D MARCHES PARTICIPATIVES EN SUISSE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Lors des ateliers d innovation ce sont les habitants qui sont appe l s participer a des r unions sans contrainte th matique Cette phase est elle m me divis e en trois temps diff rents Dans la phase de critique les participants mettent en vidence les probl mes et les dysfonctionnements per us Ensuite lors de la phase de fantaisie les participants imaginent de nouvelles id es sans encore penser la faisabilit Dans un troisi me temps ils d veloppent des bauches de projets plus r alistes et r alisables Dans le canton de B le Ville pr s de 1000 personnes ont particip aux 38 ateliers mis en place et ont fait merger quelques 338 propositions de projet Lausanne peu pr s 950 participants ont formul 160 propositions lors des 15 ateliers d innovation Pour les conf rences de consensus les propositions de projets issues de la premi re phase sont regroup es par les mandataires en th matiques et ou par rapport des quartiers sp cifiques La quinzaine de participants par atelier est compos e de repr sentants des diff rents ateliers d innovation mais surtout aussi d un
203. urs symptomatique de noter qu une des grandes modalit s de la d mo cratie participative en France se nomme justement conf rence de consensus Bourg 2002 47 50 L exemple des Agendas 21 locaux Les deux modalit s de proc dures participatives du d veloppement durable sont particuli rement importantes dans le cas de l appli cation des Agendas 21 locaux l chelle urbaine L Agenda 21 est le programme d action de l ONU pour la plan te nonc Rio Il se d cline en programmes locaux au niveau des r gions des municipalit s ou des quartiers sous le nom d Agenda 21 lo caux Suivant la Charte d Aalborg sign e en 1994 de nombreu ses villes europ ennes participent a ce d veloppement et incluent d sormais des proc dures participatives notamment en mati re d am nagement local pour le d veloppement durable Il s agit en fait d adapter le vieux principe de mise l enqu te en mati re d urbanisme au go t du d veloppement durable en l largissant et le modernisant La participation consultation en est un facteur essentiel comme le mentionne explicitement cette charte au point 1 13 Nous baserons donc nos efforts sur la coop ration entre tous les acteurs concern s nous veillerons ce que tous les citoyens et les groupes d int r t aient acc s l information et puissent tre as soci s aux processus d cisionnels locaux et nous nous emploierons
204. urs sont inh rentes Mots cl s Participation concertation am nagement du territoire atelier d bat Yvorne Unil QS UNIL Universit de Lausanne LES CAHIERS DU D VELOPPEMENT URBAIN DURABLE Enjeux et limites de la concertation en am nagement du territoire Introduction Dans les ann es 1960 1970 la conception dominante en am na gement du territoire repose sur un r le fort de l expert Celui ci intervient arm d outils puissants avec une conception pr cise de l int r t g n ral auquel son intervention doit contribuer Son po sitionnement est rationaliste et technocratique Son approche sup pose que toute situation probl matique est bien d finie que tous les param tres qui ont trait l am nagement de l espace peuvent tre maitris s et enfin qu il peut d finir de mani re juste et exhaustive les valeurs partag es par les usagers et citoyens qu il sert Au cours des trente derni res ann es les savoirs et les savoir faire de cette pratique vont suivre une volution majeure Le manque de prise en compte des attentes de la population est progressive ment per u comme une v ritable insuffisance de l am nagement du territoire voire plus g n ralement comme une limite de nos syste mes d mocratiques C est dans le dessein de d passer cette limite qu merge en urbanisme la notion de participation Elle trouve d s 1979 son inscription dans l appareil
205. x bords du politique Folio Essais Paris Rudolf F 2003 La participation au pi ge de l enr lement Espa ces et Soci t s Ville et d mocratie n 112 Rui S 2004 La d mocratie en d bat Les citoyens face l action publique Armand Colin Paris Pettit P 2004 R publicanisme Une th orie de la libert et du gou vernement Gallimard Paris Unik E 59 UNIL Universit de Lausanne URBIA D MOCRATIE PARTICIPATIVE ET GESTION URBAINE DURABLE Observatoire universitaire de la Ville et du D veloppement durable Notes 1 On peut s tonner de son usage dans le contexte fran ais de d centralisation tant le terme utilis en management signifie la simplification et l efficacit organisationnelle et appara t inappropri pour saisir la complexit de l agglom ration et la fragmentation des pouvoirs locaux Il s agit Tours d associations de quartier subventionn es par la mairie et ancr es sur un territoire bien d limit Quelques rares participants sont ainsi plus jeunes la tren taine ou d origine populaire plus rares encore quelques uns sont d origine maghr bine L valuation de la premi re ann e a montr le fort absent is me des lus que les entretiens ont d ailleurs refl t et expli qu A chaque d but d ann e une s ance est consacr e la pr sen tation par le Maire de toutes les r alisations de tous les projets et futurs invest

Participation et développement urbain durable

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