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RF106 - INRP

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1. RATS m FRAN AISE gt DE PE DAGOGIQUE RECHERCHE DE nm lt x a e NAT TUT INST COMITE DE REDACTION Jean Marie ALBERTINI directeur de recherche C N R S Michel BERNARD professeur d sciences de l ducation Universit de Paris Armand BIANCHERI inspecteur g n ral honoraire de Education nationale Alain COULON professeur de sciences de l ducation Universit de Paris VIII Michel DEBEAUVAIS professeur m rite de sciences de l ducation Universit de Paris VIII Jean Marie DE KETELE professeur de sciences de l ducation Universit catholique de Louvain Belgique Marie DURU BELLAT professeur en sciences de l ducation Universit de Bourgogne St phane EHRLICH professeur m rite de psychologie Universit de Poitiers Jean Claude EICHER professeur de sciences conomiques Universit de Bourgogne Michel FAYOL professeur de psychologie Universit de Bourgogne Thierry GAUDIN chef du Centre de prospective minist re de la Recherche et de la Technologie Jean GUGLIELMI professeur de sciences de l ducation Universit de Caen Viviane ISAMBERT JAMATI professeur m rite de sociologie de l ducation Universi
2. Itin raires de lectures Affronter la complexit et la construction de l autonomie en ducation par Georges Lerbet Itin raires de recherche e D un parcours ses interpr tations par Jean Cardinet e De la th orie du capital humain l conomie de l ducation par Jean Claude Eicher Chemins de praticiens Dire son chemin de praticien par Magali Chanteux La passion d apprendre par Mich le Prince Clavel Rep res bibliographiques e L orientation des jeunes et des adultes vers la constitution d un champ interdisciplinaire par Francis Danvers ce Innovations et recherches l tranger par Nelly Rome as comptable de l iNRP O ONNE R daction D partement Ressources et Communication Centre de Documentation Recherche Abonnements Service des Publications de l INRP 29 rue d Ulm 75230 Paris Cedex 05 T l 1 46 34 90 81 l 3 num ros par an au tarif de 145 F pour la France de 182 F pour l Etranger Le num ro 57 F Toute commande doit tre accompagn e d un titre de paiement l ordre de l agent ORIENTATION SCOLAIRE ET PROFESSIONNELLE revue de l Institut National d Etude du Travail et d Orientation Professionnelle N 4 DECEMBRE 1993 Num ro sp cial FAIRE FACE AU CHOMAGE Jacques CURIE Pr sentation Faire face au ch mage Marco DEPOLO Franco
3. lordonnancement des travaux et la construction m thodique Dans une deuxi me partie l enqu te renvoie a di vers crits traitant de l apprentissage Cette fois son but est de faire parler car les auteurs ont rencontr et diss qu certains des chercheurs cit s plusieurs th ories cognitives pour analyser Pacte d ap prendre dans son processus complet Cette approche met surtout l accent sur l apprentis sage chez les adultes Trois moments sont principale ment distingu s les origines du processus d apprendre et notam ment ce que les auteurs appellent le d sir de connai tre et la motivation apprendre les m canismes de construction d un objet de savoir par un sujet apprenant ainsi que les dimensions sociales de lacte d apprendre Cette synth se montre combien apprendre regroupe un ensemble d activit s multiples polyfonctionnelles et pluricontextualis es Et bien que les auteurs restent encore dans un cadre constructiviste leurs investiga tions montrent que vouloir tout expliquer travers une seule grille th orique tient plut t de la gageure En effet apprendre mobilise plusieurs niveaux d orga nisation mentale premi re vue disparates ainsi quun nombre consid rable de boucles de r gulation La place du contexte et des formateurs est reconsi d r e Au travers de ces propos c est le mod le dit empiri que de la formation qui est r fut L
4. eee 134 Revue Fran aise de P dagogis n 106 janvier f vrier mars 1994 INDEX DES ARTICLES NOTES DE SYNTHESE ET NOTES CRITIQUES parus dans la Revue Fran aise de P dagogie en 1993 par ordre alphab tique d auteurs Articles J P Astolfi Trois paradigmes pour les recherches en didactique J Bourdon Pourquoi la science conomique red couvre les activit s d ducation san eee de someone Deen whe Ge ae AA C Camilleri Les conditions structurelles de l interculturel Y Careil Radioscopie des instituteurs exer ant dans les coles primaires des cit s HLM de l agglom ration nantaise P Carr L apprentissage autodirig self directed learning dans les sciences sociales de ducation en Am rique du Nord de 1960 aujourd Nui Less Servi doe aval ane MS ES dre A oe J Dumazedier N Leselbaum Emergence d un nouveau secteur des _ Sciences de l ducation la sociologie de l autoformation M Eliard Sociologie et ducation De Condorcet Durkheim G Felouzis Conceptions de la r ussite et socialisation scolaires les cas des lyc ens des fili res g n rales technologies et de LEP G Jacquinot Apprivoiser la distance et supprimer l absence Ou les d fis de la formation distance B Lahire Lectures populaires les modes d appropriation des textes G Le Meur Quelle autoformation par l au
5. Cet exemple illustre la convergence manifeste entre la trame conceptuelle du cours et celle d une bonne copie lci l l ve accomplit bien sa fonction il r pond aux attentes de l enseignant et joue donc parfaitement son r le d l ve inverse ment une copie tr s synth tique ou trop loign e du mod le magistral est peu qualifi e Par exem ple celle qui r sume en une seule phrase les hommes sont attir s par des r gions de basse altitude et par la proximit de la mer n obtient que 6 20 alors qu elle exprime bien l d une part une grande partie des facteurs de r partition enseign s dans le cours et d autre part une apti tude la g n ralisation La discipline scolaire a sa propre logique elle se construit sur un large consensus quant au contenu une vulgate disciplinaire est tr s pr sente dans tous les cours vulgate de mises en relations le riz explique le peuplement de la Chine de localisations la m gaiopolis est nord am ricaine la for t quatoriale est amazonienne et africaine Le raisonnement propos se rap proche de l induction puisqu il prend comme point de d part l observation de cas particuliers cepen Regard didactique sur les productions scolaires en histoire g ographie 49 dant il ne peut iui tre assimil car il ne d bouche que sur une g n ralisation implicite LES MANIPULATIONS EFFECTU ES PAR CELUI QUI PRODUIT Que font l
6. l motion esth tique par la rencontre intellectuelle et affective avec le cr ateur pour Soumia exer cice de sa propre cr ativit pour Samir Il met l l ve dans la n cessit d un r ajustement de ses affects l oblige modifier ses repr sentations le conduit exercer son esprit dans de nouveaux domaines qu il choisit lui m me L entretien diff r permet de discerner les contours de la crise Il met en lumi re la d couverte d un aspect du r el que le sujet ignorait la cr ation et permet de discerner les mises en relation et leur volution entre la cr ation et le cr ateur entre celle ci l histoire et sa vie personnelle Il met en vi dence les nouvelles exp riences esth tiques et l enrichissement des op rations cognitives qui en d coule par l acc s la diff renciation et par la complexification du r seau de relations mis en jeu ainsi que l importance du renforcement de l image de soi par l acquisition du minimum de comp tence n cessaire cette revalorisation L entretien diff r permet donc au chercheur de tenir compte de la dur e n cessaire au conflit cognitif pour produire ses effets sur l ensemble du r seau de repr sentations concernant l objet de l exp rimentation et la mise en place op ratoire d un r seau modifi Il permet de rep rer les l ments de lunivers repr sentationnel mobilis par un objet d enseignement et leurs multiples interac tions li rend compt
7. un double point de vue pour lana lyse de cet ouvrage celui d un psychologue Jacques Fijalkow celui d une sociologue Agn s Henriot Van Zanten Bien que les ZEP aient t cr es il y a plus de dix ans rares sont encore les ouvrages les ayant pris pour objet ou pour cadre L ouvrage pr sent par Charlot Bautier et Rochex qui s inscrit plut t dans cette seconde cat gorie est donc le bienvenu R sultant d une convention pass e avec le FAS son contenu a d j fait l objet de pr sentations partielles sous forme de rapport de th se de doctorat J Y Rochex ou d articles de journaux Le Monde Les auteurs qui proviennent d horizons disciplinaires ou professionnels diff rents sociologie formation des ma tres et linguis tique orientation scolaire pr sentent donc la particu larit trop rare de constituer une quipe de recherche en sciences de l ducation Paris VIII v ri tablement interdisciplinaire On leur saura gr d embl e d avoir fait l effort de pr senter au lecteur une r daction crite d une seule plume Le probl me vigoureusement affirm dans le cha pitre 1 est d aller au del de ce que la sociologie de V ducation a tabli au cours des ann es 60 l existence d une corr lation entre milieu social et r sultats sco laires Une telle corr lation en effet ne permet pas de rendre compte des cas atypiques de la singularit des histoires individuelles P
8. 52 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 l vidence la pr sence d un temps homog ne ces luttes c est le m me mouvement qui dure encore en ce sens l v nement n est pas clos Soulignons le caract re op ratoire de cette dyna mique dans la lecture c est elle qui s lectionne les informations mais ce ne sont pas les informa tions qui m nent elle Elle cherche exactement ce qui peut la faire appara tre n glige le reste mais n est en aucun cas une d duction La production la moins bonne reste appa remment trang re tout ce qui est historique dans les documents pour se concentrer sur le malheur des enfants Par exemple l o il est question de conditions de travail des enfants oblig s de rester de longues heures debout la lecture traduit ainsi les enfants sont dans la boue L investissement de la lecture va tout entier vers la figure mythique de l enfant englu dans ce temps archa que dont il y a n cessit qu il soit lib r et dont t moigne son malheur La lecture est ici tourn e vers le versant d avant la rupture la description n est pas simple complai sance imaginaire mais bien explication et formu lation de la cause Cette production est le fait d un l ve particuli rement studieux quasi l exc s il sait donc beaucoup de choses sur l v nement en question alors que paradoxale ment son texte est tr s pauvre en l
9. Ils sont devenus fous D Hameline 5 22 eo sede Ca ad isi a Wad ee D aa date das G Pineau De l air Essai sur l coformation R Barbier C E Poliac La vocation d autodidactes J Dumazedier M Poulain Histoire des biblioth ques fran aises Les biblioth ques au XX si cle 1914 1990 J Hassenforder O Reboul introduction la rh torique N Charbonnel K R dler Vergessene Alternativschulen Geschichte und Praxis der Hamburger Gemeinschaftsschulen 1919 1933 C Mouchet N Thomas Primary Education from Plowden to the 1990s R Weberschlag avec ceded ahi miwedie es Cee He oe ba de manner P Vayer A Duval et C Roncin Une cologie de l cole La dynamique des structures mat rielles M C Derouet Besson N 103 avril mai juin 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 108 avril mai juin 1993 N 102 janv f v mars 1993 Pp a Revue Fran aise de P
10. L entretien diff r en donnant une entr e dans le processus lui m me permet de saisir la complexit et la dynamique des relations et des interactions au sein du r seau de repr sentations mis en cause il met en vidence les liens entre pratiques largisse ment des comp tences et repr sentations Il rend possible de mieux approcher les facteurs du change ment les obstacles qu il rencontre I montre qu une initiation culturelle est possible en histoire qu elle entra ne une volution positive de la repr sentation de cette discipline et l acquisition d un savoir historique Coe appr hender les effets d un ensei gnement culturel en histoire Dans le do maine des acquisitions scolaires le processus du changement se laisse difficilement percevoir a fortiori lorsqu il concerne ces volutions de longue dur e que sont les volutions culturelles Les ins truments d valuation qui fonctionnent sur le temps scolaire questionnaires entretiens livrent parfois des amorces de changement dont on ne peut estimer ni l irr versibilit ni les cons quences lis permettent de mesurer certaines vo lutions tel ou tel niveau mais ne laissent gu re entrevoir les interactions dynamiques qui d termi nent et accompagnent ces mutations La pratique d entretiens diff r s permet en re vanche de rendre compte de la complexit d un processus se d roulant sur un temps long et de la diversit des l ments qu il
11. La situation Vi 1992 a paT LL en histoire in INRP 36 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 BERTEAUX D GUYON S TUTIAUX GUILLON N 1993 Consignes et documents dans une si tuation probl me l exemple d une recherche sur ia construction du concept de nation in INRP 1993 a pp 101 106 DALONGEVILLE A HUBER M 1989 Situations probl mes pour explorer l histoire de France Lyon Casteiila GUYON S MOUSSEAU M J 1993 Documents et productions orales in INRP 1993 a pp 129 133 GUYON S MOUSSEAU M J TUTIAUX GUILLON N 1993 Enseigner des concepts quelles situa tions d enseignement apprentissage in Informa tions Mitteilungen Communications Bulletin de ta soci t europ enne pour la didactique de l histoire vol 14 n 1 MOUSSEAU M J 1993 Un exemple de produc tions d l ves sur la r volution fran aise in INRP 1993 a pp 133 139 POUETTRE G TUTIAUX GUILLON N Les situations probl mes en sciences sociales un outil pour faire construire des concepts aux l ves Spirale 10 11 p 165 192 TUTIAUX GUILLON N 1993 Construire un concept partir d un dossier de documents in INRP 1993 a pp 181 183 eS SSS SS Situations probl mes et situations scolaires en histoire g ographie 37 ces Genus ne meran ee permanente Serres Consignes de travail e
12. acquisition de points de rep re permet d largir le registre des op rations mentales en multipliant les op rations de classement de choix de regroupements Le questionnement a parfois jou dans le sens d une appropriation en obligeant l l ve exercer sa pens e sur l uvre d art Paradoxalement pour certains comme Anne Pas cale l obligation scolaire a abouti changer le sens des pratiques familiales de consommation culturelle et les faire passer d un v cu purement sociologique et passif une adh sion personnelle Je l aurais fait aller voir Potemkine mais par obligation La il y avait une tude faire cela mettait dans l ambiance du film et cela obligeait comprendre Confront s des situations complexes les l ves ont pu construire par le jeu des ressem blances et des diff rences leur propre grille d analyse de l uvre d art facteur d appropriation personnelle Ainsi comme Aissa ils ont pu acc der la diff renciation maintenant j essaye de trouver en regar dant les tableaux j essaye de trouver les vi sions type expressionnisme sic cubisme etc qui sont entr es en moi si je veux dire sic C est une notion qui est rest e Avant je ne m y connaissais pas expression nisme impressionnisme pour moi tout a c tait pareil Cet acc s la diff renciation donne l l ve l impression d avoir acquis une comp tence Il 60 R
13. appelle la biographie 124 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 ducative ct qui devrait montrer selon cet auteur qui preface l ouvrage que les enseignants semblent plus en qu te de contributions th oriques qui les aident comprendre leur situation professionnelle que de direc tives didactiques visant am liorer leur prestation Confier au papier son exp rience ne fut s rement pas chose facile et chacun d entre eux m rite un hommage particulier pour la sinc rit du propos l originalit de la forme et la contribution qu il apporte au d velop pement d une m thodologie de Venscignement qui englobe les l ments p dagogiques et qui traduit des contacts avec le monde ext rieur comme le souligne Andr de Peretti dans ses commentaires de la prati que r flexive la m thodologie de l enseignement On s en rend compte en lisant chaque relation de vie professionnelle qui montre que chacun des enseignants qui l a r alis e l a faite partir de ses pratiques de ses lectures et de ses exp rimentations C est pourquoi on prend plaisir lire un tel livre le d couvrir suivre le d dale qu empruntent les diff rents auteurs et construire avec eux leur culture p dagogique D ail leurs on a envie soi m me de reprendre son propre itin raire et de le comparer aux leurs On peut gager que Jean Hassenforder serait heureux de recevoir de
14. d analyser le temps libre comme une entit iso l e le d bat actuel sur le ch mage et la r duc tion du temps de travail le prouve assez Ils insis tent galement sur la coexistence de valeurs et de d sirs contradictoires la permanence de l attache ment la famille qui reste centr e sur l enfant et qui cohabite avec des revendications plus indivi dualistes 15 Une tude r alis e par F Nietzert 16 1989 sur les transformations des rythmes du temps familial montrait cette dualit La centralit de l enfant De l cole aux vacances Prol gom nes une analyse sociologique des vacances des enfants 83 valorise le Couple parental au point d effacer l id e de la constitution d un couple conjugal Cepen dant la rigidit et la standardisation des modes de vie au quotidien la focalisation des attentes et des pratiques familiales sur l enfant s accompa gnent d Un certain nombre de tensions g n ra trices de la revendication d un temps soi consacr une r alisation personnelle ce qui ne manque pas d entra ner des contradictions v cues sur le mode de la culpabilit Il y a ambivalence entre le d sir de se retrouver et celui de retrouver ses enfants C est sur la reconnaissance de cette ambivalence et sur l exploitation du sentiment de culpabilit qu elle engendre que certains orga nismes commerciaux ont renouvel leur politique de vacances et leur image de marque Ils ont
15. grandes s urs elles joucnt un r le de m diation non n gli geable dans l insertion scolaire de l ensemble de la fratrie Dans ce mode de raisonnement le sens que les l ves et les familles attribuent la scolarit appara t comme un facteur primordial puisque c est lui qui d termine la pr sence ou l absence de mobilisation scolaire cet gard les auteurs distinguent de fa on pertinente deux processus distincts la mobilisation sur l cole c est dire l int gration de l cole dans un projet d ensemble et la mobilisation l cole c est a dire l activit scolaire des l ves en notant que le premier type de mobilisation semble une condition n cessaire mais insuffisante pour que l l ve r ussisse Une premi re approche empirique de ces questions est faite dans le chapitre deux qui pr sente de fa on tr s vivante les cat gories utilis es par les l ves pour d crire leur exp rience scolaire et plus particuli re ment pour interpr ter leur investissement ou leur d sinvestissement l cole Le chapitre trois quant lui tente de conceptualiser ces cat gories indig nes dans une synth se des modes de rapport l cole et plus pr cis ment des modes de rapport au savoir Trois types mergent qui recoupent approximativement ceux voqu s par les l ves eux m mes ceux pour qui l cole n a gu re de sens ceux qui ne lui accordent qu une valeur instrumentale c
16. ment Une telle transparence encore trop rare dans les publications fran aises favorise certes les critiques ext rieures mais elle permet de nourrir des d bats fructueux et de montrer que la recherche est une construction collective une activit et non pas un produit achev Enfin il faut saluer le souci perma nent des chercheurs de montrer les implications politi ques et p dagogiques de la recherche ce qui devrait permettre cet ouvrage de toucher un large public de non sp cialistes Agn s Henriot Van Zanten Laboratoire de Sociologie de l ducation CNRS Universit Paris V AUMONT Bernadette et MESNIER Pierre Marie L acte d apprendre Paris PUF 1992 P dagogie d aujourd hui Apprendre est la mode Il n y a qu voir le nombre de livres qui paraissent avec ce vocable dans le titre Bien s r il s agit la d un vieux th me p da gogique Pourtant jusqu tr s r cemment apprendre n tait pas paradoxalement au centre des recherches en ducation Seuls tes philosophes et les psychologues avaient investi dans ce domaine Que trouvait on alors sur le march Les premiers continuaient produire des ex g ses re compil es partir des grands textes des grands auteurs de Socrate Sartre L ensemble tait sans cesse r accommod de nouvelles sauces l entendement l intelligence la d mocratisation de l cole et aujourd hui son malaise Sous des mod les en ap
17. nalis s gu re de savoir faire en dehors de ce qui rel ve de la compr hension de documents L es sentiel des acquis est d ordre conceptuel ou de Pordre de la construction de sens La r ponse exacte la question nigme ou la question enjeu ne l est que pour autant qu elle donne une signification la situation historique ou g ogra phique ou pr sent e Mais diff rentes r ponses peuvent tre accep t es diff rents degr s de progr s intellectuels envisag s formes individuelles et in vitables de l apprentissage par r solution de probl me en sciences sociales Ainsi au terme d une situation centr e sur la repr sentation obstacle une nation est ternelle et b tie autour de l volution des sentiments d appartenance en Boh me entre 1850 et 1913 des l ves parieront de d germanisation des lites tch ques d autres de cr ation d une identit tch que les plus avanc s de cr ation d une nation tch que tous auront des degr s divers senti qu il y a un processus une volution et ainsi au moins fissur leur repr sentation obstacle 16 On ne peut gu re envisager alors proprement parler de restitution des savoirs le seul test sera la possibilit d interpr ter ult rieurement sans faillir une situation historique ana logue En effet valuer l enrichissement ou les Changements de repr sentation est difficile les repr sentations sont des processus cognitifs
18. tait pas une nation ou de faits pr sent s dans l histoire scolaire le jacobinisme Elle sim plifie le fonctionnement social en le d pouillant des conflits id ologiques Mais elle emp che la mobilisation du concept de nation dans des situa tions o il serait n cessaire la France de 1940 1944 par exemple Elle fait obstacle la compr hension du fait national pr cis ment comme ins trument de d passement de ces conflits La situation probl me se r v le un outil particu li rement appropri dans nos disciplines dans la mesure o nous travaillons sur des faits Sociaux c est dire des objets que l l ve rapporte son v cu et dont il tend se saisir partir de ses opinions de ses conceptions du monde G G Granger observe ainsi le fait social se donne imm diatement comme pourvu d un sens L observateur na f bien loin d tre ais ment con vaincu de l opacit des ph nom nes les re oit au contraire spontan ment comme charg s d expli cations Il faut donc tout d abord que de telles explications Soient reconnues comme inva lides 4 Pour que la situation probl me soit effi cace il est donc indispensable qu elle conduise l l ve l obstacle Ainsi la formulation du pro bl me est d terminante dans un premier temps les donn es dont dispose l l ve organis es en fonction de sa repr sentation obstacle ne doivent pas lui permettre de solution mais
19. un feed back sur le transfert de proc dure dans une t che de cat gorisation 9 ans En revanche 7 ans les r sultats sont rest s ambi gus et 11 ans le transfert avait lieu m me en l absence de feed back Le probl me de l opportunit du feed back se trouve donc pos quand et pourquoi est il utile Le r le des attributions L enseignement des strat gies aux sujets en difficult scolaire a fait appara tre que certains ne percevaient pas l utilit des proc dures car ils ne Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 concevalent pas que leur succ s ou leur chec put tre d leur propre effort cf Folds Footo Guttentag amp Ornstein 1990 Palmer amp Goetz 1988 ce que Chartier et Lautrey 1992 traduisent par sentiment acquis d impuis sance partir de la notion introduite par Seligman 1975 Plusieurs travaux ont Confirm l impact de ce que l on d nomme les attributions internes vs externes Butkowsky et Willows 1980 ont observ que les mauvais lecteurs ont de faibles attentes de succ s A t che quivalente ils consacrent la m me t che 40 de temps d tude en moins que les autres lecteurs Ceci s expli querait du fait qu ils attribueraient leur chec leurs faibles capacit s et non au peu d efforts consacr s l tude Paris Wasik et Turner 1990 ont constat par contraste que les lecteurs strat giques pr senten
20. une recherche causale et les sujets qui identifient le texte de l histoire comme une entit dans un intervalle temporel en introduisant le trait de signification persistance ou non changement dans fa dur e au moins dans un intervalle temporel qui se traduit dans le langage par l annonce de propri t s est un appartient ou par fa production d un exemple 7 La perception d un changement va de pair avec une refiguration ultimement narrative de l histoire par la mise en ordre de l v nement dans une cha ne causale selon le couple mim sis muthos L identification d une identit stable mobilise davantage des processus de cat gorisation par familiarit prototypique construction imag e structuration autour de l attitude analogie Ces deux grandes cat gories cognitives identifica tion d un v nement et identification d une entit fonctionnent aussi en concomitance Si ta mixit de l identification est un recours non n gli geable dans les proc dures transitoires d appro priation elle se r v le terme comme un objectif de ma trise de la connaissance historique Mais les l ves mobilisent l une et l autre en fonction des indices que leur sugg rent la situation et l interpr tation qu ils en font Dans tous les cas il y a liaison entre le type d identification et les processus d interpr tation Analogie et histoire Pour cette modalit d appropriation o le te
21. 489 496 LORCH R F LORCH E P amp MATHEWS P D 1985 On line processing of the topic sentence of a text Journal of Memory and language 24 pp 350 362 MAYER R E 1989 Models for understanding Review of Educational Research MCCAULEY C WEIL C M amp SPERBER R D 1976 The development of memory structure as reflected by semantic priming effect Journai of Experimental Chitd Psychology 22 pp 511 513 McGILLY K amp SIEGLER R S 1989 How children choose among serial recall strategies Child Deve lopment 60 pp 172 182 MELOT A M 1991 Contr le des conduites de m morisation et m tacognition Bulletin de Psycho logie 44 pp 138 145 MILLER P H 1990 The development of strategies of selective attention In D F BJORKLUND Ed Chil dren s strategies Hillsdale NJ LEA MILLER P H SHEIR W L PROBERT J S amp ALOISE P A 1991 Age differences in the capacity de mands of a strategy among spontaneously strategic children Journal of Experimental Child Psychology 52 pp 149 165 MONTEIL J M 1989 Eduquer et former Grenoble PUG MONTEIL J M 1993 Soi et le contexte Paris Colin MONTEIL J M sous presse Interactions sociales In M RICHELLE M ROBERT amp J REQUIN Eds Trait de psychologie exp rimentale Paris PUF MONTEIL J M MICHINOV N soumis Choice and management of social comparison strategies follo win
22. Comment on crit l histoire Paris Le Seuil WRIGHT G H Von 1971 Explanation and Understan ding London Routledge amp Kegan Paul 76 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 NOTES 1 Pour une revue de questions cf Denhi re 1984 Fayol concepts g n raux sur les institutions politiques d mocra 1985 Denhi re et Baudet 1992 tie monarchie et dictature et aussi de dix sept themes 2 Dans le sens que lui donne D Jodelet 1989 cane les plus habituellement trait s dans les pro 3 Cf Sadoun Lautier N Histoire apprise histoire appropri e 4 Pour J r me Bruner galement 1991 p 69 la forme El ments pour une didactique de l histoire th se Paris EHESS 1992 Dans l enqu te l ves qui soutient la deuxi me partie de ce travail j ai recueilli en utilisant des caract ristique de l exp rience construite et de la m moire que nous en avons est la forme narrative itf pals indivi Pour une revue de questions sur la typicatit on renvoie proc dures diff rentes protocoles individuels par entre 5 Pe tiens r ponses crites plus br ves choix de titres pour Bideault et Houde 1989 Le Ny 1989 d signer des regroupements de mots aupr s de sujets 6 Cf l analyse de Flament 1982 toujours choisis en classes de Quatri me Troisi me Se conde et Premi re du mat riel sur l appropriation de th mes consid r s c
23. Il faut avouer qu au cune des 303 pages qui le composent ne doit tre Notes critiques 125 ignor e elles rec lent toutes un tr sor Et pourtant on en souhaiterait encore plus Vers une nouvelle culture p dagogique 2 consacr e aux chemins de praticiens des Instituteurs Ma tres Formateurs du premier degr dont la culture p dagogique quivaut s rement celle des enseignants du second degr mais aussi Vers une nouvelle culture p dagogique 3 consacr e aux chemins de praticiens des Lyc es Professionnels l aussi il y a de riches gisements car avant quiconque ils travail laient d j aux p dagogies par objectifs On souhaite que ce fil d Ariane ne s interrompe pas car gr ce lui on p n tre au c ur des probl mes de la culture p da gogique contemporaine et on d couvre ainsi que con trairement ce que les gens pensent g n ralement les enseignants l aube du XXI si cle connaissent leur m tier le font vivre et qu ils sont conscients des enjeux de la soci t actuelle De plus ils illustrent bien la libert de chacun d enseigner selon son style propre dans un cadre r glementaire car au fil des t moignages cette libert clate se d veloppe et s panouit Le livre que nous propose Jean Hassenfor der ne se d couvre pas en une seule fois il doit tre repris et relu c est une encyclop die vivante une encyclop die en action une encyclop die ouverte qui montre l tendue et
24. L Demailly Le coll ge J L Derouet M Denis Comenius Une p dagogie l chelle de l Europe M So tard 1 sue tne ne Vad a ae tiennent M Duru Beliat et A Henriot Van Zanten Sociologie de l cole J Ge FORQUIN vedic ae nel Le phate AS ee Gras Bin ea ane G Ferreol Int gration et exclusion dans la soci t fran aise con temporaine J Plantier 0 0 cee ce eee eee P Galvani Autoformation et fonction de formateur A Moisan J Gateaux Mennecier La d bilit l g re une contruction id ologi que MA Vial assume Capua es beavis othe eae ide a ie M Grosbois G Ricco et R Sirota Du laboratoire la classe le parcours du savoir Etude de la transposition didactique du concept de respiration J P Astolfi N 105 oct nov d c 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 104 ju
25. Qu en reste t il quand i se r alise sous forme d une marchandise qui assure la p rennit de sa consommation par les insatisfactions qu elle engendre Le temps des vacances o chacun se met en sc ne pour soi et ou pour l autre indivi duellement et ou en famille et en groupe est avant tout un temps de qu te qu te de soi qu te de l autre qu te d un monde imaginaire qui se banalisera dans les limites d un budget Savour avant d tre v cu trop nourri l avance de d sirs contradictoires et en partie utopiques l exc s des esp rances qu il suscite risque fort de le transformer en temps des frustrations LA SOCIOLOGIE EN VACANCES Les vacances des enfants s organisent princi palement partir de deux contraintes le temps scolaire et le travail des parents Ces deux contraintes tissent la trame des politiques sociales mises en place par le relais des associations et des actions locales les vacances des enfants se situent au point de rencontre de la sph re priv e et de la politique publique l enfant occupant dans l un et Pautre de ces deux domaines des places objectives et symboliques qui peuvent tre compl mentaires mais qui peuvent aussi d clen cher des strat gies conflictuelles et concurrentes Nous montrerons dans cet article que les en fants doivent trouver leur place dans des vacances organis es en fonction de plusieurs donn es l volution des d sirs et des besoins des familles
26. Quelques questions me guident aujourd hui pour analyser ces entretiens diff r s et juger de la per tinence de cette pratique quelles traces dans ia m moire des l ves Quelles volutions des pra tiques et des repr sentations Y a t i un lien entre les volutions constat es Quels ont t les principaux obstacles au changement Quelles traces dans la m moire des anciens l ves La m moire des sujets retient massivement les activit s nouvelles ou caract re ludiques visites de mus es vid o club utilisation du vid o dis que Les points d ancrage les plus solides concer nent les domaines dans lesquels l initiation a t massive et r p t e peinture cin ma affiche de propagande Les entretiens dans lesquels figurent des points forts purement esth tiques vision esth tique ou caract re formels sont minoritaires Le surr alisme th me tudi parall lement en litt rature en 1 G et approfondi en Terminale pour ceux de 1 B constitue cependant pour une partie des sujets un des points d ancrage de l initiation Ceci vient l appui de l importance du r le que l on peut attribuer au renforcement et la continuit des activit s La couleur est le caract re formel le plus sou vent cit Son vocation s accompagne souvent d un int r t tres vif pour l initiation qui semble li une repr sentation de dynamisme de joie un certain aspect ludique Elle corrobore ce que
27. comme les sciences g ographiques dans leur domaine sont la r f rence n cessaire pour ne pas dire du faux Si quelqu un d clare ou crit que Louis XVI est mort fe 23 janvier 1793 ou le 14 juillet 1789 il dit quelque chose de faux La place des savoirs scientifiques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie 13 En ce sens les savoirs scientifiques permettent de d masquer ce qui peut tre faux ils ne disent pas sous quelle cat gorie d analyse de sens d interpr tation il convient de ranger et de dire cet v nement Il y a sans doute aux yeux de certains une coupable r duction dans ce renverse ment Nous le croyons au contraire f cond et porteur d exigences critiques et d ouvertures intel lectueltes Il ny a ni histoire officielle ni g o graphie officielle mais pluralit et invention permanente de connaissances de questions de significations historiennes ou g ographes sur les soci t s pr sentes et pass es 4 tout ceci s la bore sous le contr le vigilant de ce rapport au vrai 5 que garantissent la rigueur des m thodes la publicit des productions Cette ouverture des interpr tations et des significations est largement pr sente dans les Sciences de r f rence les savoirs scolaires de par leur vocation construire et transmettre une culture commune pour tous les jeunes qui sont l Ecole a au contraire tendance fermer le sens La produc tion qualifi
28. daction au pass n est pas dans le pass de l histoire Entrer dans le pass de l histoire c est manipuler les v nements du temps progressiste Ce qui est lu c est la temporalit du passage de l avant l apr s Le lecteur fonctionne partir d une repr sentation historique du temps qui est un temps d mocratique et mat riel S approprier le temps c est faire jouer cette repr sentation Le r cit du pass historique est sous la com mande d une repr sentation du temps comme temps de rupture et la narration de cette rupture est cause Cette repr sentation du lecteur sco laire r alit historique de notre culture trouve un cho syst matique dans la discipline historique scolaire o les objets sont expos s et donn s selon la logique du progr s vers aujourd hui v ri table logique du passage Ceci nous am ne cette vue paradoxale sur le reproche de positi visme adress l cole Ce qui s enseigne est compris par le biais de la narration avec sa causalit du passage Demander de redire lhis toire de produire son r cit c est in vitablement rencontrer la difficult inh rente la narration Ceci rejoint le geste de M Foucauit soucieux de positivit selon sa propre expression lorsqu il veut interdire qu on puisse se figurer comme se rendre famili re l histoire de Pierre Rivi re et aussi lorsqu il s interdit lui m me tout r cit pour constru
29. de faire la part de ce qui revient aux grand m res aux loisirs de proximit ou la t l vision pour conna tre ce qui se passe quand un enfant ne part pas en vacances Un article Les vacances des enfants paru dans la revue Population en novem bre 1988 2 Toulemon amp Villeneuve Gokalp pour rait servir de r f rence mais il se fonde sur des donn es recueillies en 1981 sa r actualisation serait maintenant urgente Le d part ou le non d part sembie tre devenu un crit re d terminant pour les travaux qui traitent des vacances des enfants alors que l id e m me du d part appar tient l imaginaire des adultes L tude des vacances des enfants s inscrirait donc normalement dans le cadre d une analyse sociologique s il existait une sociologie de l enfance susceptible de fournir les cadres conceptuels et les outils m thodologiques permet tant d analyser comment les enfants comme tous les membres de la soci t participent la pro duction la reproduction 3 Giddens 1988 peut tre aussi la transformation du syst me social concern Mais la sociologie s est tradition nellement fort peu int ress e aux enfants proc dant plut t un d coupage institutionnel consi d rant ces derniers comme un appendice du milieu familial un produit scolaire ou un futur adulte 4 Mollo Bouvier 1991 L important d ve loppement du secteur social de l enfance se r f re essentiellement des th
30. de savoir si les jeunes enfants concevaient que la m morisation requiert une activit diff rente d autres activit s cognitives la perception par exemple Les r sultats obtenus sont complexes Wellman Ritter et Flavell 1975 ont observ que m me tr s jeunes les enfants recourent des proc dures sp cifiques en vue de se souvenir Par exemple ils regardent avec insistance la tasse retourn e sous laquelle se trouve un objet donn dissimul sciemment par l exp rimentateur afin de la distinguer des autres tasses pr sentes de m mes forme et couleur Des r sultats interpr tables de la m me mani re ont t rapport s par Deloache Cassidy et Brown 1989 avec des enfants de 18 24 mois Pourtant Appel Cooper McCarrell Sims Knight Yumes et Flavell 1972 n ont pas relev de comportements diff rents 4 ans selon qu ils proposaient aux enfants de regarder ou de m moriser en vue d un rappel Les perfor mances au rappel taient d ailleurs quivalentes dans les deux cas 7 ans les comportements diff raient en fonction de la t che regarder vs rappeler mais sans que les performances s am liorent lorsqu un rappel tait demand ce qui soul ve le probl me de l efficacit des proc dures utilis es par rapport l objectif poursuivi Enfin 11 ans les activit s et les performances taient Strat gies d apprentissage apprentissage de strat gies 95 96 clairement di
31. disent les l ves eux m mes de l importance qu jou pour eux une utilisation du visuel massive et approfondie Les effets d un enseignement culturel en histoire 57 Analyser le r le des technologies ducatives s av re plus difficile L utilisation du vid o dis que 7 a parfois int ress comme approche de la haute technologie mais trop rapide et limit e excluant l appel l affectivit son apport se limite certains sujets Le r le des grilles d analyse appara t ambigu Souvent cit es utilis es deux ans apr s pour approcher un tableau par quel ques uns des jeunes interrog s elles ont dans certains cas fourni les quelques rep res n ces saires une appropriation de l uvre d art mais ont parfois renforc une repr sentation de la beaut li e l intelligibilit Pour certains sujets les questionnaires plus ouverts ont jou en revanche un r le moteur dans lF volution du regard Ainsi C cile Ce qui avait t peut tre plus utile c tait le commentaire des photos sur la R volution russe On avait fait un bon d lire dessus avec les couleurs parce qu on avait fait le commentaire de la photo sans que les questions soient orient es Mais C cile a b n fici d une impr gnation a la culture artistique dans le cadre familial l usage de questions ouvertes est il aussi efficace pour des sujets ne disposant d aucun rep re Les questionnaires sur les film
32. dures constitutives des strat gies sont susceptibles d tre apprises et efficacement utilis es y compris par des enfants jeunes Certaines semblent se d velopper plus ou moins spontan ment l autor p tition D autres semblent n appara tre au moins chez cer tains sujets que s il y a enseignement cf par exemple l laboration d un enonce resume pour chaque paragraphe Jenkins Heliotis Stein amp Haynes 1987 Pourtant les r sultats encourageants obtenus par l entra nement doi vent tre nuanc s En effet dans un grand nombre de cas les proc dures implant es et effectivement utilis es ne se sont pas maintenues ni a fortiori transf r es au del de la s ance d apprentissage on a relev plus de 66 d abandon d s la s ance suivante dans certains cas De l le constat Suivant les enfants sont en mesure d autor p ter d laborer etc mais ils ne le font g n ralement pas Le probl me est d essayer de comprendre pourquoi LES SUJETS PERGOIVENT ILS LA PERTINENCE D UNE PROC DURE RELATIVEMENT A UNE SITUATION DONN E Le probl me de la n cessit d activit s sp cifiques L une des hypoth ses invoqu es pour expliquer l abandon ou la non mise en uvre des proc dures apr s entra nement est que les sujets ne perce vraient pas l int r t du recours telle ou telle proc dure Pour v rifier cette hypoth se les chercheurs ont essay dans une premi re s rie d exp riences
33. e de scientifique est elle m me quel que chose de tr s h t rog ne sur la forme et sur le fond Nous d veloppons plus loin deux affirma tions les savoirs de r f rence ne sont pas des savoirs tranquilles cf le concept de nation La science qui accumule une masse colossale et toujours croissante d informations de probl mati ques de discours de constructions intellectuelles ne dit pas ce qu il faut choisir pour enseigner a tous e Les savoirs scolaires empruntent bien d au tres sources que les sciences homonymes La g ographie scolaire enseigne des savoirs qui pro viennent de bien d autres sciences comme l co nomie ou la d mographie Les informations appor t es en classe soit par le professeur o les l ves soit par les documents tudi s n ont nulle ment pour seule origine les sciences g ographi ques Par exemple des articles de journaux ser vent de moyens d informations sur les soci t s actuelles Or jusqu pr sent les contenus des journaux n ont pas de l gitimit scientifique en est galement ainsi de nombreux documents tu di s en cours d histoire qui sont r duits l tat de sources d informations utilis es pour valider ou illustrer le discours de l enseignant II y a aussi les usages personnels et sociaux de l histoire et de la g ographie Les usages politiques de l histoire et de la g ographie montrent la diversit des dis cours des conceptions du monde des m
34. es chez un individu donn un moment donn pour une t che donn e Or toute t che n cessite l allocation d une certaine quantit de ressources cognitives Cette quantit varie en fonction du caract re plus ou moins automatique ou contr l des proc dures mobili s es D s lors moins une proc dure est automatis e et plus sa mise en uvre et sa gestion sont co teuses L valuation de ce co t s effectue le plus souvent par le biais d une t che secondaire simple en g n ral de frappe rythm e r guli re dont on mesure les modifications induites par la conduite en parall le avec la t che principale ici la mise en uvre de telle ou telle proc dure Le recours la m thodologie de la t che secondaire a permis de mettre en vidence le co t associ l utilisation de certaines proc dures m morielles Guttentag 1984 a observ que la mise en uvre de l autor p tition cumulative r p ter plusieurs items la fois pr sente un co t d croissant en fonction de l ge et ou du niveau scolaire En effet la r duction du rythme de frappe avec une t che secondaire de tapping passe de 41 en 2 primaire CE1 31 en 3 CE2 et 17 en sixi me Bjorklund et Harnishfeger 1987 ont relev des faits similaires avec une proc dure de cat gorisation lors d un rappel libre La encore le co t diminue de la 3 la 7 ann e d cole Kee et Davis 1988 ont obtenu des r sultats quivalents
35. g ographie sciences sociales l cole l mentaire Paris Minist re de l Education nationale Direction des Ecoles MARCOS ALAVAREZ V LE PELLEC J 1991 Ensei gner l histoire un m tier qui s apprend Paris Ha chette CNDP MARECHAL J PRESLE M 1983 Rep res pour un projet ducatif en histoire et en g ographie l cole l mentaire Contributions aux mutations du sys t me scolaire Paris Minist re de l Education na tionaie Direction des Ecoles MARGAIRAZ D 1998 L utilisation des supports informatifs dans l apprentissage de l histoire et de la g ographie Paris Revue Fran aise de P dago gie 85 p 29 36 MERCIER C 1990 L apprentissage de la th orie des lieux centraux Paris L information g ographi que 54 1 p 32 40 MIGNE J 1969 Obstacles pist mologiques et for mation des connaissances Education Permanente 1969 n 2 NES MIGNE J 1970 P dagogie et repr 7 cation Permanente 1970 n 8 presentations Edu MIGNE J 1976 La notion de repr i p dagogie des adultes POUR juin Re eu ei MONIOT H dir 1984 Enseigner l histoire des manuels la m moire Berne P Lang 8 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 MONIOT H 1985 Sur la didactique de l histoire Historiens G ographes juillet ao t 1985 MONIOT H 1987 Le look historien des m thodes par inadve
36. instance d accueil et un verrou provisoire Parce qu on conna t les difficuit s que les didacticiens des sciences ont entretenues avec la notion d obstacle Giardan et de Vecchi 1987 on devra insister sur fe double aspect de pr paration et de verrrou provisoire Pour pouvoir rencontrer le texte de l histoire l l ve doit tre pr t l accueillir c est dire le traduire et le retraduire le reconstruire avec son tayage intellectuel selon un bricolage ind finiment recommenc o le pro duit et le processus ne sont jamais dissociables et o la fa on dont chacun identifie les informations historiques met en uvre des processus diff rents LA CLASSE D HISTOIRE LE LIEU DE LA RENCONTRE Ces processus la fois sp cifiques et g n raux trouvent un int r t dans le cadre d une didactique de l histoire dans la mesure o on peut en d gager le contrepoint dans le couple appren tissage enseignement Pr cis ment une analyse des principales coutumes didactiques en vigueur dans l enseignement de l histoire montre que celles ci ne sont pas en harmonie avec le recours l analogie pass pr sent et pass pass la compr hension par refiguration narrative ou Fap propriation de l histoire par un syst me caract ris par la polyphasie cognitive L attachement des enseignants d histoire la contextualisation s oppose plus particuli rement aux processus analogiques et aux risques d ana
37. l ve du probl me que la r ponse en elle m me L enseignant doit d ailleurs en admettre plusieurs sur la base de leur vraisemblance et de leur coh rence conceptuelle L encore il n y a gu re de correspondance avec les formes ordinaires de l valuation de nos disciplines La situation probl me appara trait parfois com me le lieu d apprentissages qui ne rel vent pas prioritairement de la discipline scolaire m me si toute situation s appuie sur des contenus et que triturer ceux ci dans tous les sens am ne les l ves s en approprier une bonne part des l ves r put s mauvais s en sortent bien car la r solution du probl me n exige ni conformit aux normes scolaires ni savoir factuel historique ou g ographique L un des enjeux fondamentaux de l histoire g ographie scolaire est la construction d une m moire collective la fois unifi e et scien tifiquement valable La situation probl me n en nest pas le lieu privil gi Les faits qui nourris sent cette m moire collective y sont minor s d autant que l on recourt souvent pour ce type de s quence des situations marginales ou mises la marge Situations marginales par rapport aux contenus des programmes du secondaire que la Pologne du XV au XX si cle Etat et nation 34 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 les Juifs europ ens de 1880 1930 quelle identit la naissance de la Turquie mode
38. matique Resnick 1987 p 4 Ces habilet s de haut niveau concerrent a priori tous les grands champs disciplinaires la lecture la production crite et la r solution de probl mes Pendant tr s longtemps l acc s ces habilet s de haut niveau a t r serv une lite Aujourd hui le contexte conomique et social oblige tendre les objectifs jadis r serv s quelques uns l ensemble de la population Le probl me consiste videmment trouver des voies susceptibles d atteindre ces objectifs Depuis environ une d cennie l une des solutions privil gi es a consist pr ner l enseignement de strat gies En effet celles ci sont cens es fournir au sujet un ensemble d outils adaptables transf rables susceptibles de lui permettre d apprendre apprendre tout en r solvant les probl mes soulev s par la vie scolaire d abord quotidienne ensuite La notion de strat gie a d abord t d velopp e dans le domaine de la m moire et de sa gen se cf Kail 1979 Bjorklund 1990 pour des syn th ses Ult rieurement elle a t reprise dans diff rents champs discipli naires lecture Desch nes 1991 Dole Duffy Roeher amp Pearson 1991 Palinscar amp Brown 1984 Paris Lipson amp Wixson 1983 Paris Wasik amp Turner 1990 production crite Fayol 1991 b Scardamalia amp Bereiter 1986 r sum de textes Fayol 1991 a math matiques Goldman 1989 pour une revue cf Fa
39. me des apprentissages qu ils ont effectu s et en entretiens destin s affiner l informa tion ainsi recueillie Les coll ges dont proviennent les donn es sont situ s en ZEP ou dans un milieu ayant un recrutement social plus h t rog ne tandis que les coles primaires sont exclusivement en ZEP d faut de pouvoir pr senter en peu de mots les r sultats n cessairement nuanc s d analyses souvent fines et p n trantes nous nous limiterons en esquis ser sommairement les lignes directrices Un chapitre est consacr l histoire scolaire Il fait ressortir diff rents types d histoires scolaires et les facteurs que les jeunes mettent en avant pour expliquer le point o ils se trouvent le travail les copains les profs les a aM Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 111 131 111 mati res scolaires L analyse critique conduite par les chercheurs les conduit alors identifier trois constella tions l intellectuel le s rieux et celui qui tra ne Un autre chapitre est centr sur ce qui est impor tant pour les enfants ce qu ils attendent de l cole Quel sens donnent ils la scolarit Les r ponses vont de ceux pour qui l cole n a pas de sens que par rapport au m tier ceux qui parviennent faire place au savoir en tant que tel La famille consti tue le centre d int r t du chapitre suivant ce qui permet notamment aux auteurs de
40. moires diversit l gitime dans une soci t d mocratique mais qui pose l Ecole deux questions quelle place faire cette pluralit Comment montrer aux l ves que tous les discours sur le monde et son pass n ont pas la m me l gitimit scientifi que thique Apr s avoir soulign la complexit m me de ce que l on entend par savoirs et par r f rences nous d veloppons quatre aspects sur les usages des savoirs historiens et g ographes r put s scientifiques dans le travail didactique e caract riser les savoirs enseign s et leur fonctionnement e analyser les discours que les l ves ont des objets enseign s plus largement analyser leurs productions crites ou orales e montrer en explorant les savoirs homo nymes que ceux ci ne sont pas des r f rences simples e prendre en consid ration quelques volutions dans les savoirs scientifiques de r f rence et exa miner les enjeux de leur introduction dans les savoirs scolaires LES SAVOIRS ENSEIGN S NE FONCTIONNENT PAS COMME LES SAVOIRS SCIENTIFIQUES 6 De la recherche troisi me seconde nous rete nons l analyse des savoirs enseign s en g ogra phie et ce que nous apporte la comparaison avec les savoirs scientifiques en prenant comme exem ple la notion de r partition spatiale de la popula tion Rappelons que cette recherche avait pour objet de comparer les enseignements de diff rentes disciplines en classes de trois
41. ographie Un exemple en histoire permet de s interroger sur ia scolarisation de ce Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 25 37 25 type de situation travers les objectifs assign s les consignes impos es le comportement des l ves et les apprentissages r alis s Montrer que ce type de pratique s inscrit en rupture avec le fonctionnement habituel des cours d histoire et de g ographie tel est l objet de cet article OBSTACLE ET PROBL ME La situation probl me est une situation d ap prentissage o une nigme propos e l l ve ne peut tre d nou e que s il remanie une repr sen tation pr cis ment identifi e ou s il acquiert une comp tence qui lui fait d faut c est dire s il surmonte un obstacle C est en vue de ce progres que la situation a t b tie Obstacle peut tre compris de deux mani res Chez certains auteurs il semble surtout congu comme un manque une lacune combler une op ration mentale d fail lante 2 Pour d autres il y a obstacle lorsque les conceptions nouvelles former contredisent les conceptions ant rieures bien assises de l ap prenant 3 Brousseau Vergnaud Astolfi se situent dans une m me perspective proche du concept d obstacle pist mologique Bachelard savoir toute conception croyance ant rieure ment et fortement enracin e qui fait obstacle au progr
42. par flashes isol s peu propices servir de guide Le niveau d organisa tion de la pens e de sens commun de chacun varie en fonction du milieu familial du type de socialisation introduisant des d calages impor tants dans la mobilisation d une pens e sociale dans la capacit utiliser avec plus ou moins de bonheur ces codes de lecture ces mini th ories qui permettent de traduire et de reconstruire les informations historiques nouvelles La distinction que l on a pu op rer entre des l ves qui d veloppent un rapport interne presque intime l histoire et ceux qui en restent a un rapport externe distinction qui dans notre enqu te n est directement corr l e ni avec le milieu social ni avec la r ussite scolaire gagnerait tre approfondie Elle doit jouer gale ment dans la diff renciation de l ancrage dans les connaissances du pass La deuxi me direction en effet l analogie pass pass s alimente une culture historique Le poids reconnu par les l ves eux m mes 8 aux connaissances d origine scolaire par rapport aux autres sources lectures t l vision famille laisse augurer de la capacit de l enseignement de l histoire dans les petites classes laisser des traces fournir des indices aussi sommaires 74 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 soient ils a la constitution d l ments d identifica tion et d interp
43. quent les apports des recherches ayant proc d la construction de typologies des modes de rapport la scolarit des familles ou des l ves en incluant des facteurs autres que la simple origine sociale Enfin une discussion plus appronfondie du travail de reconstruction op r par les l ves pour r pondre aux consignes de la situation d entretien clinique aurait t souhaitable L analyse de ces histoires individuelles n en constitue pas moins une entr e essentielle pour tudicr l interac tion des processus objectifs et des processus subjectifs au niveau individuel On le constate notamment au chapitre quatre o sont examin es de fa on d taill e les relations entre Ics projets familiaux et la mobilisa tion scolaire des l ves L optique adopt e qui marie heureusement approche psychologique et approche sociologique met l accent sur l importance des proces sus identificatoires la r ussite scolaire atypique des l ves de milieu populaire y appara t fortement asso ci e la possibilit pour les parents et les enfants de construire des ponts mat riels et symboliques permettant de d passer le clivage entre l histoire fami liale et les exigences scolaires De ce point de vue les filles semblent en meilleure position que les gar ons la fois parce qu elles r ussissent micux assumer un projet scolaire ambitieux sans porter un regard n gatif sur leur m re ct parce qu en tant que
44. r activeraient les motions et r ponses associ es ces situations d chec et choueraient Monteil 1989 1993 sous presse Ces donn es font appara tre que l attribution causale joue un r le fonda mental notamment dans l utilisation de la m tacognition Le guidage m taco gnitif n est possible que si les sujets croient a la possibilit d agir sur leurs performances en d ployant des efforts De l la tentative de certains cher cheurs d intervenir pour modifier les attributions en entra nant les sujets attribuer leurs succ s checs l utilisation d une proc dure ad quate ou non cf Borkowski Carr amp Pressley 1987 En r sum la perception de la pertinence d une proc dure relativement a une situation donn e semble d pendre de trois param tres premi rement et fondamentalement que le sujet consid re qu il peut quelque chose pour Pam lioration de sa performance deuxi mement que la tache propos e requi re la mise en uvre de proc dures sp cifiques enfin que la relation entre le recours telle ou telle proc dure et l am lioration des performances puisse tre tablie par un feed back quelle que sait la nature de celui ci ll reste que m me lorsque ces trois conditions sont remplies les sujets n utitisent pas toujours les proc dures dont ils disposent et ils ne les transf rent que tr s rarement Et m me lorsqu ils les transf rent l efficacit des Strat gies d a
45. s agissait en effet selon lui soit d un substitut de la transcendance religieuse soit d une ir religion d tat dogmatique et normalisatrice Une ducation aux valeurs qui ne soit pas un endoctrinement doit s effor cer au contraire de conjuguer galit et pluralisme Tel est le sens de la nouvelle la cit ouverte et respec tueuse des diff rences que pr ne Jean Houssaye Com ment peut on analyser dans ce contexte l volution r cente de l enseignement confessionnel en France et notamment de l cole priv e catholique Pour Jean Houssaye l cole catholique n chappe pas au mouve ment g n ral de s cularisation sa revendication d un Caract re propre sur une base spirituelle et reli gieuse est de moins en moins cr dible au fur et mesure qu elle se trouve investie par une masse crois sante d usagers consommateurs la recherche d un ser vice public bis plus performant ou plus commode Mais le t moignage de la foi parmi les hommes a t il besoin des protections et des cl tures d une cole s par e Une foi vivante ne suppose t elle pas d tre ouverte au dialogue avec le si cle et dans le si cle Jean Houssaye propose une analyse fine des tendances contradictoires qui se font jour dans ce domaine Aujourd hui le mouvement de s cularisation est battu en br che par un certain retour du fondamentalisme de sorte qu on peut se demander si la s cularisation et le pluralisme ne sont pa
46. s de la connaissance rationnelle Bachelard met en vidence le r le d cisif dans la constitu tion du savoir de la rupture pist mologique moment o l obstacle pist mologique est lev par la substitution d une nouvelle conception l ancienne Ce moment suppose un conflit entre l ancien paradigme scientifique et le nouveau Transpos dans le monde scolaire un conflit de ce type devient une situation probl me On rejoint ici le courant d analyse des repr sen tations Sociales Jodelet Moscovici Par repr sentations sociales nous entendons l ensemble des conceptions que se fait un individu d un objet ou d une action quelconque l affectif et l opinion s y greffent sur les savoirs Ces repr sentations sont partag es par un groupe social au sein duquel elle permettent communication et action Leur fonction est de permettre l individu de comprendre le monde de mettre de l ordre dans les Situations qu il rencontre Elles tendent par cons quent r duire leur complexit en cela elles peuvent se r v ler des obstacles l appren tissage de concepts ou de mod les savants qui pr cisement font place la complexit Par exem ple une repr sentation du type l existence d une nation suppose l absence de conflit interne est probablement li e au souci de s curit et de bon heur un id al d harmonie sociale Elle permet de rendre compte de faits d actualit la Yougos lavie n
47. t sept 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 103 avril mai juin 1993 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 135 137 135 Notes de synth se R Bourdoncie La professionnalisation des enseignants les limites UN MYTHES een ee Peas vn alan al ee J C Forquin L enfant l cole et la question de l ducation morale Approches th oriques et perspectives de recherches J M de Ketele L valuation conjugu e en paradigmes J Riff et M Durand Planification et d cision chez les enseignants Bilan partir des tudes en ducation physique et sportive analyses et perspectives R Sirota Le m tier d l ve Notes critiques D bat autour d un livre J L Derouet Ecole et justice R Ballion et J C Forquin A Prost Education soci t e
48. tend pas d autres domaines Kee et Davis 1990 ont relev dans une t che d apprentissage de paires de mots par laboration par mise en relation significative que la compatibilit des concepts par exemple tour escalier est une paire s mantiquement compatible mais non ou plus difficilement costume route d une part am liore la performance d autre part rend moins co teuse la mise en uvre de la proc dure En d autres termes pour un m me individu un m me moment l utilisation de la m me proc dure pr sente un co t variable en fonction du domaine conceptuel auquel elle s applique Les recherches concernant l impact de la connaissance pr alable ont montr que dans certaines conditions des proc dures mn moniques peuvent tre d clench es automatiquement et spontan ment Par exemple Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 Bjorklund et Jacobs 1985 ont relev d s 5 ans des regroupements lors d un rappel libre lorsque les items taient s mantiquement fortement associ s i e chien os Il se s agit toutefois l que de regroupements automatiques non recherch s volontairement par les sujets r sultant de l organisation des asso ciations en m moire s mantique cf McCauley Weil amp Sperber 1976 Rabi nowitz Freeman amp Cohen 1992 En effet ces m mes enfants de 5 ans ne mobilisent pas et ne g n ralisent pa
49. tonnement qu il nous para t possible d esquisser une approche de la production sco laire en particulier en histoire Notre hypoth se est la suivante lorsque l l ve cherche tatonne ou lit d une part et lorsqu il crit d autre part pour un lecteur expert il est dans deux espaces diff rents relativement tanches l un l autre L exemple cit pr c demment donne penser que lire en vue d un d bat et lire en vue d une production crite ne sont pas du tout des gestes identiques Dans cet exemple il faut aussi souli gner le r le jou par les repr sentations investis sement des perceptions et des conceptions que le sujet convoque imm diatement pour qu advienne un sens Leur fonction est de permettre chacun d ordonner les situations qu il rencontre Le cou rant d analyse des repr sentations sociales Mos covici Jodelet a largement insist sur le r le jou par l affectif l opinion le v cu De leur c t la s mantique cognitive 4 et tous les mod les de traitement de texte s accordent reconna tre que pour traiter un texte les nonc s ne sont pas plus importants que les repr sentations et op rations cognitives mises en jeu Les repr sentations pos s dent un fort pouvoir explicatif car elles donnent du sens aux associations Dans l exemple cit pr c demment ce sont bien les repr sentations qui animent les strat gies mises en jeu et qui donnent l activit de ta
50. une r ponse un besoin de l l ve Les repr sentations fonctionnent en r seau Les entretiens mettent en vidence la solidarit de la repr sentation que les l ves se forment de lPhistoire avec celle des contenus enseign s et avec l image qu ils ont d eux m mes travers leur milieu familial et leur position dans la hi rarchie scolaire Leur repr sentation de l enseignant est elle m me troitement reli e son attitude r elle ou suppos e par rapport ces facteurs socio scolaires Elle influe son tour sur leur repr sen tation de la discipline historique Les repr senta tions fonctionnent en r seau Elles se recoupent en de multiples interf rences et s articulent les unes aux autres Que lun des l ments consti tuant le r seau connaisse une modification m me l g re en branle une partie plus ou moins impor tante Placer au centre du r seau la confrontation avec un objet artistique si autour de lui on a pris soin de construire un v ritable objet d enseigne ment permet l enseignant d intervenir sur jes autres variables et donc d esp rer une volution de la repr sentation de l histoire En outre en mettant la confrontation des repr sentations en vidence on suscite chez l l ve un conflit cogni tif qui lui permet de construire son savoir L ap prentissage est devenu possible LA PRATIQUE DES ENTRETIENS DIFFERES ET SES APPORTS La pratique des entretiens diff r s est
51. ves piochent sans vergogne des points de rep re travers leur connaissance de la soci t f odale dans le brouillage de la chronologie c est la vision d un Moyen Age pique imag qui persiste et donne des cl s d interpr tation que l on retrouve encore en Premi re m me chez des l ves plus cultiv s R f rences emprunt es au pr sent ou au pass ce sont dans les deux cas les extr mes nobles et paysans riches et pauvres qui occupent le devant de la sc ne comme si nulle grille ne se pr tait l accueil de la bourgeoisie interm diaire ni celle du Moyen Age ni celle de la soci t d aujourd hui o la bourgeoisie a pris la place du dominant le haut et le riche dans l imaginaire des l ves Des informations peu structur es La soci t du dix neuvi me si cle ne para t pas s organiser autour d un seul sch ma mais plut t selon deux axes Le mode duel continue de struc turer l opposition riches pauvres m me si les acteurs ont chang fl y a le prol tariat et les grands patrons Une majorit de gens l usine une minorit de bourgeois assez riches Mais une autre forme possible d organisation des connaissances prend alors le relais parall le ment a l opposition ouvriers pauvres patrons bourgeois riches les informations s organisent autour de l id e de changement La bourgeoisie est en essor Les patrons s enrichissent Exprim e avec force la dynamique des grou
52. vitait toute confrontation l obstacle Le probl me tait ramen un autre plus familier Inversement des situations a priori loign es du quotidien comme les nations en Transcaucasie dans les ann es 1920 1930 le sentiment national des peuples en diaspora l mergence des iden tit s nationales en Autriche Hongrie ont trouv attention et r flexion chez nos l ves chos de situations d actualit elles permettaient cependant une r elle d centration Le probl me pouvait tre construit comme tel par les l ves Comme le montrent ces deux exemples le pro bl me n est jamais dans la question pos e aux l ves il n est pas donn d embl e mais toujours construire Soit qu il corresponde la percep tion d un enjeu auquel l l ve adh re ce qui suppose qu il s approprie la question donc qu il en donne une formulation personnelle Soit que l absence de coh rence de sens per ue comme telle am ne l l ve comprendre que les outils mobilis s ne sont pas pertinents pour interpr ter la situation LA CONSTRUCTION DU PROBL ME PAR L L VE UN EXEMPLE Selon une repr sentation fr quente le texte de l histoire raconte le pass il est labor par un sp cialiste historien ou professeur d histoire dont les comp tences sont reconnues et lui per mettent de dire le vrai sur ce qui s est r ellement pass autrefois Pour tablir le texte de l histoire ce sp cialiste uti
53. 4 Walter Christalier g ographe allemand 1893 1969 qui a dif fus la th orie des lieux centraux 5 Le jeu des localisations urbaines conception Christian Gra taloup in AMAT J P et ROBIC M C dir G ographiques la g ographie dans tous ses tats collection Autrement dit Paris CNDP 1989 On entend par repr sentation sociale une forme de con naissance courante dite de sens commun pr sentant les caract ristiques suivantes elle est socialement labor e et partag e elle a une vis e pratique d organisation de mai trise de l environnement et d orientation des conduites et communications elle concourt un ensemble Social ou culturel Jodelet D les repr sentations sociales in Sciences Humaines n 27 avril 1993 page 22 6 a o a 46 Revue Frangaise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 Regard didactique sur les productions scolaires en histoire g ographie Coletie Cr mieux Pierre Jakob Marie Jos Mousseau On peut aborder les productions scolaires de plusieurs mani res soit en valuant les performances des l ves en fonction des crit res jug s officiellement importants soit porter un regard de nature diff rente en les int grant dans un processus d analyse du fonctionnement de la discipine scolaire Nous avons choisi cette seconde voie Apr s avoir mis en lumi re les contraintes disciplinaires qui p sent sur les
54. Dans le cas pr sent il montre travers les entretiens que les volutions les plus notoires concernent les points forts cit s plus haut et donc que l efficacit d un appprentissage est largement fonction de sa continuit et du renforcement des acquis par des activit s d exploitation multiples Il permet en outre de mettre en vidence leur diversit Une prise en compte du temps dans l valuation Outre la trace de l exp rimentation dans les m moires et la diversit des modes d acquisition les entretiens diff r s offrent la possibilit de discer ner l acc s aux pratiques culturelles ou leur renforcement puisqu ils prennent en compte le temps n cessaire au changement Ils permettent de prendre en compte le temps de l impr gnation et le temps d volution des go ts et des repr sen tations L entretien diff r ne mesure pas la part r elle des effets de l initiation culturelle dans l volution constat e ou non interviennent d autres facteurs nombreux divers les tudes entreprises apr s Pexp rimentation les rencontres multiples Carole en fait judicieusement tat Cependant la remarque elle m me montre une prise de cons cience du changement comme processus com plexe et des l ments qui se sont ajout s avec le temps au b n fice de l initiation L entretien dif f r montre donc l initiation dans son r le d ori gine Celle ci s est r v l e source de pratiques nouvelles a
55. Deux difficult s fr quemment rep r es dans les productions orales et crites des l ves sont Caract ristiques d une part les l ves ne parviennent g n ra lement pas identifier ni surtout prendre en compte dans leur interpr tation le point de vue des auteurs des textes qui leur sont propos s l obstacle pourrait se formuler un texte historique dit la v rit d un v nement d autre part lorsqu ils ont eux m mes r diger un texte d histoire partir de documents de statuts diversifi s ils ont g n ralement de la peine g rer sur le plan discursif l articulation entre l nonc interpr tatif qu il leur appartient en propre de construire et la prise en compte des diff rents points de vue inf r s des documents Ils juxtaposent ces points de vue sans rendre compte des divergences ventuelles ils ne prennent pas la responsabilit d une interpr tation Ici obstacle pourrait se dire un texte scolaire doit tre neutre Ces obstacles plus fins traitables a travers une situation d apprentissage r elle sont traduits en progr s intellectuels en objectifs pour permettre l valuation pr cise du progr s certes mais aussi pour pr voir les activit s vers lesquelles on orien tera les l ves Trois objectifs progressifs ont t retenus en fonction des caract risations d obsta cles pr cis es ci dessus les atteindre devrait amener l l ve d passer sa repr s
56. Enfin la mise en place d exp riences en grandeur r elle ne saurait suffire m me si elle est indispensable pour la cr dibilit de la notion de strat gies d apprentissage reste comprendre quand et comment agissent les strat gies au niveau du syst me cognitif Il est en effet un peu paradoxal de constater que 20 ann es de recherches n ont pas amen sinon tr s r cemment s enqu rir du statut des connaissances acquises par le biais des strat gies Or on dispose actuellement d instruments pr cis permettant d explorer au moins partiellement ce statut Cette explora tion est indispensable pour s assurer que l instruction strat gique induit l acquisition de connaissances ayant au minimum la m me pertinence que les connaissances spontan ment acquises Elle est galement indispensable pour mieux comprendre et donc sans doute mieux intervenir sur les m canismes qui emp chent certains sujets de recourir aux strat gies ou la mise en uvre efficace de celles ci y compris en ce qui concerne les dimensions psycho sociales Michel Fayo LEAD CNRS Dijon Jean Marc Monteil Laboratoire de Psychologie sociale CNRS Clermont Ferrand NOTE C Cet article reprend une partie des informations pr sent es par le premier auteur lors de la conf rence inaugurale du congr s de l Association de Didactique du Fran ais Langue Maternelle Montr al en juin 1992 106 Revue Fran aise de
57. Globalement on peut distinguer deux types de r flexion celles qui pri vil gient une forme politique du fonctionnement social et celles qui y voient surtout un mythe puissant r gissant ce m me fonctionnement Lorsque le savoir enseign puise ces diff rentes r f rences il ne prend pas en compte les La place des savoirs scientifiques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie 19 th ories dans lesquelles s inscrivent ces connais sances et laborations scientifiques Les informa tions sont d contextualis es utilis es des fins autres que celles que leur avaient assign es leur auteur Par exemple l invention d une ethnicit fictive permettrait selon E Balibar et I Wallers tein 10 de cr er une solidarit entre individus et de fonder une identit collective au dela des appartenances individuelles cette identit claire suffisamment nos anc tres les Gaulois pour que le Savoir enseign s en empare ventuelle ment pour souligner comment la scolarisation sous la III R publique construit et conforte l iden tit fran aise mais c est alors en l isolant de la probl matique d origine pourquoi les formations sociales capitalistes prennent elles la forme de nations Cette d contextualisation op r e que reste t il de scientifique dans les donn es rete nues sinon une apparence de l gitimit Lorsque le savoir enseign se reconstruit par
58. O E O E gt Yn Anne Marie G rin Grataloup Marie Solonel Nicole Tutiaux Guillon Pro blem situations and classroom situations in History and Geography p 25 The teaching of history and geography nowadays resorts to solving problem situations Such a situation requires of pupils that they amend an obstruc ting preconception or that they take over a scientific or social problem Efficiency depends on the pupil s ability to carry out a meaning construc tion what is important in this learning is putting mental activities surpassing common sense more than getting factual knowledge Out of this and because of the difficulty in evaluating such acquisitions solving problem situation breaks with usual practices of a school discipline But it fits conceptual learning and global intelligibility of social facts Claude Basuyau amp Simonne Guyon School work instructions in History and Geography autonomy and constraints p 39 As well as recalling the functions of the instruction in teacher student s interaction this article is trying to put in relation the way the instruction is iven and the nature of the apprenticeships it aims at The suggested rnal and functionnal typology is based on examples taken from three pieces research of constructivist nature in which the students had to produce writfen answers sometimes graphic solutions from documentary corpuses The problem which is dealt with here is to know how mu
59. P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 BIBLIOGRAPHIE ALLAL L amp SAADA ROBERT M 1992 La m taco gnition Cadre conceptuel pour l tude des r gula tions en situation scolaire Archives de Psychologie 60 pp 265 296 AFFLERBACH P 1990 The influgnce of prior know ledge on expert readers main idea construction ee Reading Research Quarterly 25 pp 21 APPEL L F COOPER R G McCARRELL N SIMS KNIGHT J YUSSEN S R amp FLAVELL J H 1972 The development of the distinction bet ween perceiving and memorizing Child Develop ment 43 pp 1365 1381 BAKER L 1985 How do we know that we don t understand Standards for evaluating text compre hension In D L FORREST G E MACKINNON amp T G WALLER Eds Metacognition cognition and numan performance vol 1 New York Academic ress BEDD M MARN L A amp NEEDHAM D R 1992 Memory monitoring How useful is self knowledge about memory The European Journal of Cognitive Psychology 4 pp 195 218 BEURHING T amp KEE D W 1987 Developmental relationships among metamemory elaborative stra tegy use and associative memory Journal of Expe rimental Child Psychology 44 pp 377 400 BIRKMIRE D P 1985 Text processing The influence of text structure backgroung knowledge and purpose Reading Research Quarterly 20 pp 315 326 BJORKLUND D F amp HARNISHFEGER K K 1990 The resources con
60. P n 1131 AD z ARTICLES Les didactiques de Phistoire C et de la g ographie 5 F Audigier Introduction lt F Audigier C Cr mieux N Tutiaux Guillon La place _des savoirs scientifiques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie A M G rin Grataloup M Solonel N Tutiaux Guillon Situations probl mes et situations scolaires en histoire g ographie C Basuyau S Guyon Consignes de travail en histoire g ographie contraintes et libert s C Cr mieux P Jakob M J Mousseau Regard didacti que sur les productions scolaires en histoire g ographie M C Baqu s Les effets d un enseignement culturel en histoire N Lautier La compr hension de l histoire un mod le spento S Mollo Bouvier De l cole des vacances Prol gom nes une analyse sociologique NOTE DE SYNTH SE M Fayol J M Monteil Strat gies d apprentissagel Apprentissage de strat gies NOTES CRITIQUES ISSN 0556 7807
61. REDACTION Marie France CARDONNA charg e d tudes documentaires Institut national de recherche p dagogique DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jean Fran ois BOTREL directeur de l institut national de recherche p dagogique N D L R Les opinions exprim es dans les articles n engagent que leurs auteurs Les auteurs sont pri s d envoyer leur manuscrit en trois exemplaires dactylographi en double interligne Celui ci ne doit pas d passer 25 pages de 55 signes ou espaces par ligne et 25 lignes par page Joindre un r sum en fran ais et en anglais Le titre de Particle doit tre fourni en fran ais et en anglais Les dessins et figures doivent tre d une qualit permettant une utilisation directe par clich Les notes doivent tre num rot es en continu La bibliographie doit tre pr sent e selon les normes internationales B 1 46 34 90 78 i a ps RAN AISE E sa LS PEDAGOGIE v Toute culture v ritable est prospective Elle west point la st rile vocation des choses mortes mais la d couverte d un lan cr ateur qui se transmet travers les g n rations et qui la fois r chauffe et claire C est ce feu d abord que l Educatio doit entretenir Gaston Berger L Homme moderne et son ducation INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE PEDAGOGIQUE o A x REVUE FRANCAISE DE PEDAGOGIE ARTICLE
62. a t de donner plus d aisance au sujet en lui per mettant de d contextualiser la technique acquise Ce r sultat est galement not par d autres sujets interrog s mais concerne g n ralement l amorce de culture artistique acquise par ces jeunes lors de l exp rimentation et partir de celle ci Le temps a donn un contenu concret ce qui aurait pu tre une simple affirmation de principe lors qu ils en font mention les anciens l ves donnent tous des exemples Telle pratique permet donc de rendre compte des effets de d contextualisation et de recontextualisation Une mise en valeur du caract re cumuiatif des apprentissages L entretien diff r donne la possibilit de pren dre en consid ration les renforcements et les r emplois des rep res acquis Ainsi le professeur de fran ais de Terminale ayant choisi d appro fondir les acquis des l ves sur le surr alisme tous les anciens l ves qui ont suivi cet enseigne ment facultatif citent ce courant parmi les points forts de l initiation et font mention du cours de Terminale les deux approches se sont renforc e mutuellement Les entretiens montrent aussi le renforcement des acquis sur l analyse de l image et leur utilisation en fonction des objectifs du baccalaur at par les enseignants de diverses dis ciplines en Terminale et par les sujets eux m mes dans le cadre de leurs tudes ult rieures 12 La prise en compte de la complexit d
63. attractions des r pul sions En faisant cela la g ographie pr tend tre plus proche du monde actuel c est dire en proposer une construction plus op ratoire pour Comprendre les probl mes que les soci t s se posent aujour d hui et qu elles ont r soudre M me si l ancienne on part d un espace pr d coup comme la Beauce ou la Brie il est absurde d enfermer aujourd hui son tude dans ses limites Spatiales Beauce et Brie ne peuvent se com prendre sans faire intervenir la proximit de Paris relations r sidences loisirs travail march source de financement Bruxelles et la politique agricole commune Chicago pour les prix mon diaux des produits agricoles D cider de pr senter le monde en puzzle ou en r seau de privil gier l tude de l organisation de l espace avec les concepts correspondants ou la succession des entr es de la nature la soci t m me intelligemment modernis e c est choisir une repr sentation particuli re du monde dans lequel on se propose de faire entrer les jeunes Ce choix n est pas d ordre scientifique c est un choix politique et civique Conciusion Les didactiques n cessitent un fort ancrage sur les savoirs scientifiques homonymes Ceux ci offrent des outils pour analyser l histoire et la g ographie scolaires ils sont sources d inspiration pour les faire voluer Cependant le travail didac tique conduit remettre totaleme
64. aujour d hui selon lui indispensable Mais elle doit se reconstruire se recomposer autour des seuls principes g n raux qui lui paraissent compatibles avec le plura lisme d une soci t s cularis e savoir les droits de l homme Apr s une p riode explicite mais uniforme puis une p riode implicite mais frileuse l ducation morale tend retrouver un statut explicite mais diver sifi crit Jean Houssaye Les diff rences de valeurs sont r elles et r sultent des ges des g n rations des cultures des formes institutionnelles L urgence de l ducation morale est ainsi conjuguer avec la cons cience de la relativit des valeurs Cette derni re est d ailleurs elle m me relativiser les droits de l homme tendant s imposer de plus en plus comme un fonds moral r f rentiel commun permettant d inter roger et de finaliser les conduites p 223 Ainsi les droits de l homme tiennent lieu de morale et d du cation morale pour notre temps p 212 L id e moderne de la la cit est elle compatible ce pendant avec le projet d une ducation aux valeurs Historiquement on sait que la morale la que a consti tu une forme forte une des pierres fondamentales de l difice scolaire r publicain Mais paradoxalement la conception troite et d fensive de la la cit qui souvent pr valu appara t Jean Houssaye comme allant contre courant de l id e de s cularisation Il
65. ce domaine TRANSFORMATION DES CONCEPTIONS DE L ENFANCE EMERGENCE DE NOUVEAUX LIENS SOCIAUX Les travaux d Ari s 9 1960 servent encore de r f rence l tude de l mergence de la recon naissance de la sp cificit d une nature enfantine largement influenc e par le d veloppement des savoirs scientifiques savoirs th ologiques d abord qui jusqu au XVII si cle ont aliment le d bat sur la bonne ou la mauvaise nature de l enfant savoirs biologiques et m dicaux ensuite issus des courants hygi nistes du XVIII si cle relay s par le d veloppement de la psychologie et de la psychanalyse d s la fin du XIX si cle L ave nement de la scolarit obligatoire a accr dit l id e de la n cessit d une observation scientifi que de l enfant fixant des rep res par rapport une normalit intellectuelle et sociale d finie par les exigences de l institution scolaire Les fonc tions macrosociales de l enfance se fondent sur des consid rations d mographiques et conomi ques assurer la p rennit et te d veloppement d une soci t L enfance est alors une donn e de la prospective un investissement pour le futur qu il s agit de rentabiliser en assurant aux enfants une bonne ducation doubl e d une bonne inte gration Scolarisation et socialisation organisent la vie des enfants dans notre soci t moderne et expliquent pourquoi et aussi comment ceux ci sont de plus en plus confi s des in
66. certes la psychologie a d montr la place du jeu dans les apprentissages du jeune enfant et l cole maternelle a pris en compte la dimension ludique dans ses objectifs et ses activit s Mais le ludique n est pas le comique oh je joue dit Cosette en contem plant sa poup e neuve sans oser la toucher R fu gi dans la litt rature pour la jeunesse les illustr s et les albums longtemps interdits l cole le comi que semble avoir retrouv les chemins de la classe partir de la biblioth que En prolongement au livre de N Feuerhabn il y aurait int r t lucider la place du comique dans les interf rences entre la litt rature pour la jeunesse et les pratiques p dagogiques L cole peut elle s approprier un comique qui s est d velopp sans elle qui d nonce les r gles et les valeurs qui la fondent et qui Pa prise bien souvent pour cible Peut on et comment passer d un comique consid r comme un adjuvant p dagogique un comique for mateur permettant de comprendre certains rapports de l homme soi l autre la soci t dans laquelle il vit La seconde partie de l ouvrage tente de d gager les fondements de fa connaissance d un comique propre ment enfantin Le d veloppement de la psychiatrie infantile et de la psychologie g n tique a fait porter jes observations sur l apparition des manifestations du comique chez l enfant lui m me Mais en se focalisant sur l invest
67. cette qualit cette n cessit de l apr s coup dans la perception ou la mise en perspective d un v nement historique le relie irr m diable ment aux conditions de sa s lection choix de ce qui est important digne d int r t axiologon Mar rou 1954 Les concepts lis ne sont proprement historiques qu en de rares occasions lorsque le chercheur les a forg s tout sp cialement pour une p riode pr cise l verg tisme lorsque leur r f rence technique en limite l utilisation un contexte particulier le manse Pour le reste ils sont emprunt s aux autres sciences ou le plus souvent au sens com mun Ce dernier caract re explique la familiarit avec laquelle tout individu peut approcher la connaissance historique tout en installant les ris ques si souvent d nonc s de l anachronisme et du non scientifique Marrou 1954 Veyne 1971 Les entit s historiques Ces concepts englobant un ensemble un do maine une p riode un th me recoupent ce que Ric ur appelle des entit s de premier deuxi me et troisi me ordres Les entit s soci tales de la connaissance historique peuple nation soci t non d composables en actions indivi duelles sont des forces sociales qui peuvent tre consid r es comme des entit s d appartenance participative sortes de quasi personnages qui tiennent un r le d acteur dans la configuration de l histoire En s loignant de ces entit s de
68. compatibles entre eux ct m lent all grement la valeur scientifique et les lois de l offre et de la demande Autre question in vitable Qui va jouer ce grand jeu du savoir par t l matique interpos e Tr s claire ment les auteurs veulent promouvoir la reconnaissance des savoirs de ceux qui sont habituellemnt exclus des savoirs certifi s On peut douter que ce soit cette population qui s empare du jeu lequel suppose l affir mation de savoirs hors normes le d p t d un bre vet et d preuves etc Bref la construction d un objet de connaissance Bien des dipl m s en seraient incapa bles Notes critiques 119 En admettant que les arbres de connaissances ou quivalent prennent une r elle ampleur n y a t il pas un risque de p dagogisation de la soci t dans cette recherche de formalisation de l informel Un risque de r duire la richesse des exp riences de vie des brevets ce que pr cis ment les auteurs d noncent dans les dipl mes Enfin ct cest l le plus important les arbres de connaissances nous invitent renouveler notre concep tion du savoir Nous abordons des temps nouveaux crivent M Authier et P L vy p 17 Justement de quels temps S agit il On aurait aim en savoir plus pour comprendre pourquoi aujourd hui l ducation reprend son sens tr s large d ducation permanente pourquoi le savoir se laisse de moins en moins enfer mer dans des r gles ou des i
69. cr atrice des langages est effac e la recherche constante d un effet de r el dans une sorte d aspiration un degr z ro du langage 3 Nous en discutons pas ici de la nature scientifique de l histoire et de la g ographie plus g n ralement des sciences Sociales Pour des raisons de clart et surtout de distinction nous qualifions de scientifiques les savoirs pro duits par les institutions Universit CNRS EHESS Charg es de le faire savoirs qui pr tendent tre construits par des proc dures rationnelles et contr lables Nous tes Opposons aux Savoirs scolaires labor s pour tre transmis et enseignables 22 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 nr PTE ERORE 4 L histoire et la g ographie cr ent l v nement en le construisant en tablissant de retations des significations qui n ont encore jamais t dites en particulier pour l his toire par les contemporains 5 Le vrai se d montre Le juste et le beau s prou vent Les textes officiels r gissant l enseignement de nos disciplines se sont longtemps efforc s de montrer que bien que en dernier ressort le bon d coulait tout de m me du vrai jusqu ce qu ils ne S aventurent plus sur ce difficile terrain feignant de croire qu il n y avait que le vrai qui commande les savoirs scolaires 6 Nous avons analys ailleurs Audigier in INRP 1988 apr s d autre
70. d un m me objet historique lis ont ainsi enrichi modifi leur repr sen tation du texte historique Il n appara t plus comme une somme d informations positives s inscrivant automatiquement dans la cat gorie du vrai il se compose d l ments de nature diff rente des faits des opinions des explications portant sur ces faits et ces opinions Deux extraits des productions des l ves en fin de s quence le confirment Dans le paragraphe que j ai crit j ai appro fondi par rapport au paragraphe du livre Je donne l avis des partis diff rents alors que dans le livre ils ne font qu un petit r sum donnant le nombre de morts et de bless s Le paragraphe du livre n explique quasiment rien Le r sum du livre n est pas semblable au mien Le livre cite les faits et ce qui s est pass lors de la manifestation mais cela n explique pas les raisons de cette manifestation et pourquoi Les textes qui nous ont permis de r diger une synth se partent plus de l id ologie des diff rents partis envers cette meute et moins des faits du 6 f vrier 1934 Le premier semble avoir pro gress davantage il met sur le m me plan non les textes historiques et le manuel ce que le second persiste faire mais son r sum et celui des auteurs On peut supposer qu il a saisi la diff rence de nature entre texte source et texte d historien et ainsi affaibli sa repr sentation obs tacle La situation
71. d couverte personnelle d une cl de lecture uni que ou si l on pr f re de la silhouette du savoir construire Le sens ne se construit pas dans l analyse processus dominant de l exposition des savoirs mais dans la synth se Et la synth se ne s apprend pas mais doit tre construite par l ap prenant condition pour qu elle se greffe vigoureu sement sur ses repr sentations Dans le cadre d une recherche en didactique une telle s quence peut se r v ler une situation didactique fructueuse Sous r serve que les inter ventions des l ves aient t soigneusement enre gistr es elle permet d analyser leur cheminement dans le cadre d une r flexion assez autonome Situations probi mes et situations scolaires en histoire g ographie 35 elle offre ainsi l opportunit d interpr ter ce qui se dit et ce qui se passe non seulement en termes de contenus de savoir ou de repr sentations mais aussi en termes d activit s intellectuelles mobili s es par les l ves en dehors de toute consigne magistrale On peut ainsi y lire les formes de raisonnement en uvre dans l apprentissage et les diff rences entre individus lors de la produc tion d un savoir Elle gomme l apparente unanimit des pratiques de ciasse Parce qu elle est situa tion de rupture par rapport aux pratiques habi tuelles elle permet d interroger ces pratiques Mettre en vidence les r sistances la construc tion de ce
72. dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 137 DEMANDE D ABONNEMENT Je souscris abonnement s la Revue Fran aise de P dagogie Je vous prie de faire parvenir la revue l adresse suivante LEE EL EEE EEE EEE PP ES PET EE ELLE LEE EEE EE EEE EEE EEE EEE EEE EEE eee Sere CI ITT E E RP RAR RS en ee eRe mle NA NE AE RL RE AE Vo U8 SSO een ln CNE RE Lee 81 ALLEE STE TT ia are en D a dans wield pi aie Doug N AE RS E ma ne ae ro le thee Baden te Localit oc eccececcssceucessrteseccesees Commune distributive ss Code postal La facture devra tre envoy e l adresse ci dessous si elle est diff rente de la pr c dente M Mme ou tablissemeni nets es dite Sc No a OT Se ni en ere a nn tue de re NN et fret ne M OS SE Oe aM ie ode oe Localit sens a Commune distributive coc Sess eee tn noel uen M A A Code postal Cachet de l tablissement Date arinaa PR UE ES Signature TARIFS Du 1 ao t 1993 au 31 juillet 1994 Abonnement 4 num ros France TVA 2 1 DOM Guyane TOM Etranger Le num ro TVA 5 5 Institut National de Recherche P dagogique 29 rue d Uim 75230 Paris Cedex 05 T l 46 34 90 79 Abonnements 1 46 34 90 81 R daction 1 46 34 90 78 Toute commande d ouvrages ou souscription d abonnement doit tre accompagn e d un titre de paiement libell l ordre de l Agent comptable de l INRP Cette condition s app
73. dans le cadre de recherches qui s inscrivent dans un projet constructiviste Nous entendons par ce terme une op ration intellectuelle par laquelle l l ve est conduit laborer de fa on autonome une connaissance nouvelle ceci par opposition aux op rations d identification ou de reproduction au cours desquelles l l ve accueille une connaissance nouvelle qui lui est expos e d embl e ou qu il doit reproduire l identique ou dans des formes proches Quand le cours vise des activit s de construc tion c est alors un espace de libert qui s ouvre afin de rendre l l ve actif dans la construction de ses connaissances une libert surveill e balis e de contraintes qui en restreignent l usage tout en rendant possible le projet d apprentissage L auto nomie du travail sugg r e par la consigne tient compte d une r alit la relation didactique est n cessairement in galitaire et l l ve ne choisit pas le contenu de ce qu on lui enseigne La marge d autonomie est cependant d autant plus grande que la discipline scolaire a une vis e plus nomo th tique qu idiographique FONCTIONS DE LA CONSIGNE DANS L INTERACTION ENSEIGNANTS ELEVES La situation d enseignement est une interaction sociale dans laquelle un adulte impose des t ches des l ves par le biais d une consigne dont ta forme varie de l interrogatif l ex cutoire Le rap pel des d finitions propos es par le dictionnaire nous aide penser la
74. de leur maison pour faire croire aux voisins qu ils taient partis en vacances Comme s il ne suffisait plus d tre en vacances mais plut t d assumer les apparences reconnues d une certaine mani re d tre d un style de vie codifi par l appartenance sociale et le pouvoir conomique La surench re dans ce domaine a t telle qu il est de plus en plus difficile et on reux d chapper l uniformisation impos e par la pression de lid ologie des vacances Les d parts ne repr sentent plus que le signe d une normalit sociale ce sont les desti nations qui assurent les proc dures de distinction et de diff renciation Les vacances entrent dans la dialectique de l tre et du para tre de la confor mit aux valeurs du groupe et de l affirmation de son originalit Les vacances la mode g n rent une mode des vacances dont l tude contribue a renforcer les liens entre une sociologie des m urs et une sociologie de l apparence 1 Naville in Duflos Priot 1987 L tude des pratiques sociales collectives ou individuelles pendant le temps des vacances favo rise donc une approche diff rentielle des modes de vie particuli rement f conde Elle permet de suivre la mise en place et les transformations d une politique sociale doubl e relay e voire menac e par le d veloppement d un secteur mar chand qui diffuse un imaginaire s enracinant dans les esprits au point de devenir un droit une urgence
75. de sollicitations de plus en plus vives qui ont sans cesse modifi le paysage social et ie march des vacances Le tourisme social vocation familiale qui avait d s ses origines privil gi la centralit de l enfant a d faire face plusieurs exigences qui ont diversifi les strat gies afin de concilier des imp ratifs conomiques et les transformations des demandes des usagers Les vacances en famille sont toujours les seules accept es mais les cen tres s organisent pour tenir compte la fois de la pr sence des enfants et de l expression d atti tudes plus individualistes L accueil des enfants g s de moins d un an se g n ralise Le person nel d encadrement augmente et se professionna lise Les activit s propos es aux enfants sans la pr sence des parents se multiplient et se diff ren cient par tranches d ge de plus en plus fines Notons au passage que les parents eux aussi se voient proposer une panoplie d activit s particuli rement bien garnie Par le biais de ta profession nalisation les connaissances psychologiques sur l enfant sur sa socialisation san accueil selon l ge les r gles de son activit ludique ont p n tr le champ social des vacances VVF par exemple Village Vacances Familles s est donn pour r gle l accueil et l animation des activit s des enfants d s l ge de trois mois Les sites ont t r nov s l animation pour les enfants plus g s s
76. divisions t moins et les l ments d appr ciation esth tique plus vari s L valuation ainsi congue a mis en lumi re au c ur de la repr sentation esth tique des l ves l id e de beau donn la possibilit de discerner leur conception de l art et son volution court terme Cependant elle n a pas permis de relier l volu tion ventuelle de cette vision du beau avec celle des pratiques et a laiss de c t l influence possi ble des changements constat s sur la repr senta tion du cours d histoire sur celle de l histoire etle m me Elle a donc t prolong e par une s rie d entretiens men s deux ans apr s l exp rimenta tion avec des anciens l ves des divisions exp ri mentales 5 LES ENTRETIENS DIFF R S ET CE QU ILS DISENT Descriptif L enqu te a posteriori regroupe une dizaine d entretiens Il s agit d un corpus tr s restreint mais qui permet d exercer une double d contex tualisation temporeile et spatiale car r alis s hors du lyc e et avec des sujets qui deux excep tions pr s l avaient quitt Le choix des jeunes interrog s est en partie al atoire Ont t retenus comme crit res de choix la division le sexe la vari t des situations scolaires empiriquement cern es gr ce au parcours et le caract re repr sentatif dans le r seau de relations de la division d origine En 1 G2 Soumia repr sente le groupe d amiti des filles en situation de difficu
77. durale ne saturant pas les capacit s cognitives cf Bor kowski Carr amp Pressley 1987 L une des voies les plus int ressantes consiste s appuyer sur le fait que la connaissance pr alable d un domaine facilite la mobilisation quasi automatique de certaines proc dures pour faire face des t ches rappel r sum cf Hasselhorn 1992 pour un exemple relatif la cat gorisation D s lors cette mobilisation tant ais e l identification des proc dures devient possible ainsi que l analyse et l entra nement leur utilisation Rabinowitz 1988 a ainsi montr que des sujets induits cat goriser des items typiques dont la connaissance pr alable est bien assur e en vue d un rappel ult rieur estimaient la proc dure de cat gorisation sa facilit d utilisation son utilit de mani re plus favorable que des sujets ayant travailler sur des items moins typiques Par ailleurs l effort n cessaire l utilisation de la proc dure tait moindre et son transfert plus facile Des r sultats tr s proches ont t rapport s par Bjorklund et Buchanan 1989 Cette approche pr sente un triple avantage D une part elle permet de rester dans un cadre disciplinaire pour assurer l apprentissage m me si ce cadre peut et doit tre ult rieurement d pass D autre part elle vite de recourir de mani re exclusive deux voies privil gi es mais rarement coor donn es l exercice aveugle d
78. elle dans la pro duction par l l ve d un texte en cours d histoire Ce type de consigne traduit une forte tension entre la volont de cr er une situation d appren tissage de type consiructiviste ici la fiction d une lettre jamais crite dans une discipline dont le texte transmettre et apprendre est pr ala blement construit Des consignes globales pour r soudre un probl me en articulant concepts et objet r el L enjeu est de contraindre la prise d informa tions sur un espace r el en fonction d un pro bl me Un corpus documentaire dense et vari textes cartes tableaux statistiques concernant le tunnel sous la Manche est analys en fonction d une nigme globale qui en commande la lec ture Pourquoi le Royaume Uni est il favorable au tunnel sous la Manche qui sacrifie le Kent La g ographie n est pas nomenclature mais r ponse des probl mes spatiaux L image m me de la discipline scolaire s en trouve modifi e La r solution du probl me est possible travers une s lection d informations qui n est pas guid e par un fractionnement du questionnement lorsque l l ve reconnait dans le sp cifique de la situation tudi e des principes g n raux d organisation de l espace ou quand il s efforce de recourir un mod le appris pour lui donner le statut d outil d interpr tation Dans le cas ici voqu l acquisition de notions comme l accessibilit au c ur de l Euro
79. en histoire g ographie induction au sens fort du terme d duction formulation d hypo th se formulation de probl me Des observations ont montr qu l inverse un cours dialogu faisait principalement appel la reproduction de con naissances d j acquises l identification d infor mations dans les documents ventuellement des mises en relations simples Les enseignants Situations probl mes et situations scolaires en histoire g ographie 33 m me chercheurs sont mal rompus aux formes de questionnement qui engendrent ce type d acti vit s On voit ici un premier type de rupture une rupture par rapport aux habitudes aux types de s quences ordinairement mises en uvre au fonctionnement du cours d histoire g ographie Or le fonctionnement usuel des disciplines sco laires r pond certaines n cessit s institution nelles Toute discipline scolaire suppose des prati ques sp cifiques d valuation L l ve re oit un savoir institutionnalis et selon des formes cano niques le commentaire de document la disser tation doit restituer ce savoir en Satisfaisant certaines normes d excellence Qu en est il dans le cas d une situation probl me ou probl mati que Il n y a pas v ritablement de savoir institu tionnel construit lors des situations probl mes ou probl matiques peu de factuel qui forme par ailleurs la part dominante des savoirs institution
80. est transform e d poussi r e ouverte aux activit s sportives les plus diversifi es et aux activit s scientifiques 24 Tourisme Marke ting Communication 1992 De l cole aux vacances Prol gom nes une analyse sociologique des vacances des enfants 85 Enfin pour faire le plein de ses installations et ainsi les rentabiliser le tourisme social doit aussi se vendre il a chang son image de marque et propose a travers des catalogues all chants qui ne le c dent en rien ceux du tourisme mar chand des s jours qui mettent en vidence une volont h doniste une ambiance festive ou l enfant et l adulte sont rois et pourront r aliser leurs aspirations grace la diversification extr me des espaces et des activit s Lorsque ces efforts sont associ s des prix avantageux ils peuvent concurrencer le secteur priv On observe d ailleurs une volution de la client le de ces vil lages vers des groupes socio conomiques plus favoris s Le tourisme social est donc branl dans ses fondements id ologiques et dans l ensemble de ses pratiques sociales conomiques et culturelles il s est consid rablement rapproch du tourisme marchand qui a su faire preuve d une adaptabilit extr mement rapide aux demandes de sa clien t le et qui a diffus travers ses produits un imaginaire des vacances particuli rement envahis sant gagnant progressivement les couches les plus modestes de la popul
81. fort diff rent de ces origines et puisant sans doute galement d autres sources Le mot nation comme tant d autres mani s par les sciences sociales n est pas seulement un terme scientifique Il est un mot du vocabulaire commun o il se confond plus ou moins naive ment avec peuple ethnie tat soci t II appa ra t dans les m dia dans les discours qui tradui sent et inspirent des mythes identitaires qui l giti ment des mouvements et des strat gies g opoiiti ques Ainsi il n y a pas un discours savant sorte de pr t a penser pr t a transposer apr s un toilettage convenable mais une multiplicit de r f rences QUELLE INSPIRATION DANS LES SAVOIRS SCIENTIFIQUES Le quatri me th me est celui de la prise en compte dans l enseignement des acquis des savoirs scientifiques et de leur volution L analyse du concept de nation a montr que chaque construction nouvelle qui est faite n inva lide pas les pr c dentes De m me le dernier tat des sciences g ographiques ne rend pas pour autant faux celui qui tait pr sent il y a un si cle La Seine et la Loire sont toujours leur place les Alpes et les Pyr n es aussi cependant nous r ncontrons des savoirs qui n ont plus cours aujourd hui et surtout des constructions et des interpr tations qui sont insuffisantes d pass es non signifiantes Restant tr s proches des nonc s les plus sim ples qualifi s de g
82. gnement de la g ographie in CHAM S col Ensei gner la g ographie en Europe Paris Anthropos Montpellier Reclus p 25 42 AUDIGIER F 1992a Histoire g ographie ducation civique une interrogation sur les savoirs enseign s gee venir N 1 4 trimestre CRDP de Nancy p 35 51 AUDIGIER F 1992b La construction de l espace g ographique propos d tape sur une recherche en Sue eta de G ographie de Lyon vol 67 2 92 p 129 AUDIGIER F 1993a La didactique de ta g ographie th ses de printemps G ographes Associ s n sp cial La didactique de la g ographie 12 p 52 58 6 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 AUDIGIER F 1993b Les repr sentations que es l ves ont de l histoire et de la g ographie A la recherche des mod les disciplinaires entre leur d fi nition par l institution et leur appropriation par les or Th se dactylographi e Paris Universit aris VII AURIAC F BRUNET R dir 1986 Espaces jeux et enjeux Nouvelle Encyclop die Diderot Paris Fayard BACHELARD G 1938 La formation de l esprit scientifique Paris Vrin BACHELARD G 1978 Le nouvel esprit scientifique Paris PUF BAILLY A FERRAS R PUMAIN D dir 1992 Ency clop die de la g ographie Paris Economica BARTH B M 1989 L apprentissage de l abstraction Paris ESF BEDNARZ N GARNIER C d 1
83. ia place l industrie marque de fa on particuli re les pay sages le tertiaire se fait plus discret ses empreintes dans l espace ne sont pas toujours tr s visibles De cette situation r sulte des d ve loppements et donc des connaissances beaucoup plus brefs sur les activit s tertiaires que sur les activit s primaires et secondaires alors que les premi res prennent de plus en plus de poids dans nos soci t s et dans l organisation de leur es pace Les savoirs scolaires sont alors fortement d pendants des savoirs scientifiques Certes les professeurs empruntent d autres sources conomiques sociologiques juridiques des informations pour compl ter ce qui est tudi des activit s tertiaires et des hommes qui s y adon nent Les enseignements primaire et secondaire doivent ils suivre les laborations scientifiques m me si elles se font avec retard Ou tre au plus pr s des mutations du monde Dans ce cas l exp rience individuelle et collective les informa tions m diatiques les laborations scientifiques ou parascientifiques se m lent totalement pour construire les savoirs Selon quelle l gitimit choi sir tel ou tel ensemble de savoirs pour enseigne ment des jeunes fran ais En gravissant un tage suppl mentaire dans no tre interrogation des savoirs g ographiques nous abordons les rapports entre la g ographie physi que et la g ographie humaine D s l origine de la g ogr
84. ils entretiennent ct de la liaison entre ce rapport et leur degr de mobilisation La quatri me enfin celle des processus qui rendent leur chec et leur r ussite scolaire intelligibles la fois au niveau individuel et au niveau social L int r t du premier chapitre de l ouvrage est d exa miner attentivement la fa on dont ces questions ont t abord es directement ou indirectement par la Notes critiques 113 production sociologique des trente derni res ann es Les critiques des auteurs l gard de ces travaux sont dans l ensemble fort pertinentes En revanche leur classement en deux grands courants les th ories de la reproduction et les th ories du handicap socio culturel n est pas satisfaisant D une part il conduit des regroupements contestables Il en est ainsi entre autres de l assimilation des th ories sur les disconti nuit s et les conflits culturels IL aurait mieux valu noter la filiation entre ces deux groupes de travaux dans leur orientation culturaliste en pointant les pro gr s et les probl mes inh rents au passage dans l explication de l chec des enfants de milieu popu laire d une conceptualisation en termes de d ficit une autre en termes de diff rences D autre part ce sch ma ne permet pas d int grer ais ment les travaux issus de diff rents courants th oriques qui se sont int ress s ce qui se passe l int rieur des tablisse ments scolaires Si l on c
85. krach a irait mieux directe ou diffuse pour d signer des entit s participatives Les tats europ ens taient tous forts ils avaient une grande richesse et tout le monde en voulait plus ou encore C est le plus grand nombre qui fait la d cision c est vrai pour le New Deal mais en Allemagne aussi au moment du redressement du mark il faut la confiance des gens Des g n ralisations un peu sentencieuses sur les comportements humains suivisme ambi tion vanit manque de sagesse Ces g n ralisa tions sont d ailleurs effectu es selon deux approches une premi re s int resse aux compor tements individuels une seconde concerne les comportements des hommes en soci t Ce sont de v ritables psychologies et sociologies na ves qui sont ainsi d ploy es Enfin certaines interpr tations paraissent plus techniques Encore un peu plus loign es de l imputation de responsabilit elles se placent sur le terrain des th ories politiques ou conomiques On estime par exemple la force des institutions on value le poids des d cisions ces grands hommes qui font quand m me avancer les choses malgr les r sistances ou le peuple qui impose sa loi quand il veut vraiment quelque chose on fait appel aux lois du march au profit comme moteur de l histoire des interpr tations pointues comme la surproduction la relance l intervention de l tat sans que l agencement savant en soit bien resti
86. l l ve tend se cantor mer avec le cours ou avec le manuel s appro prie un contenu d j pens et le restitue plus ou moins fid lement comme le montrent des obser vations conduites au coll ge et au lyc e Plus c est en conformit avec je cours mieux c est Pourvu que la syntaxe ne fasse pas d faut S il s loigne trop du mod le propos en donnant un r sum o en op rant une synth se il est p na lis Ces synth ses ont forc ment quelque chose de maladroit puisqu il s agit la fois d assumer la mise en r cit et de franchir les obstacles syntaxi ques Paradoxalement les efforts de construction notionnelle les synth ses sont peu reconnues sur le plan scolaire alors qu elles sont pourtant plus ou moins revendiqu es par les professeurs comme nous allons le voir sur un exemple emprunt la recherche portant sur l articulation du passage de la 3 la seconde recherche d sign e par le sigle A32 _ Cette recherche met en vidence que les acti vit s intellectuelles le plus souvent sollicit es par les questions pos es sont des activit s d identifi 48 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 cation ou de reproduction Avec ou sans appui documentaire l l ve doit rep rer identifier ou retrouver dans sa m moire reproduction des informations lui permettant de r pondre la ques tion pos e il identifie des lieux en les nommant des hommes des da
87. l ves des classes de Premi re les plus jeunes ont recours des crit res th matiques des r f rences imag es des jugements de valeur donnant souvent un caract re atemporel l v nement Les entit s soci tales Ancien R gime et so ci t du dix neuvi me si cle sont appr hen d es en Quatri me et en Troisi me comme des entit s stables L aspect dynamique pouvant leur conf rer le statut de forces participatives un changement ou au moins une histoire en mouve ment n est per u que par une partie des l ves de Seconde et de Premi re de fa on minoritaire pour la soci t d Ancien R gime plus largement pour celle du dix neuvi me si cle Si fa distinction statique dynamique para t bien diff rencier l identification du texte de l histoire elle s effectue de fa on relativement individuali s e sans que l on puisse pour le moment classer les r ponses en invoquant comme variable lourde l ge la nature ou la quantit des informations connues sur le th me Nous sommes l en pr sence de cat gories cognitives auxquelles chaque individu a recours pour appr hender l histoire m me si chacun privil gie des op rations pas tou jours conformes aux pr visions des experts Des invariants textuels aux cat gories cognitives Pour traduire les indices que livrent les r ponses de ces hypercat gories cognitives Le Ny 1989 on a emprunt la d marche de la s mantique cog
88. la signification particuli re de la plupart des termes employ s dans le contexte de la phrase et de l histoire racont e celle qu ils ont pour les l ves Il en est de m me pour la g ogra phie e Les savoirs ce sont aussi les conditions dans lesquelles ils ont t produits la fois les circonstances sociales et les m thodes les pro bl matiques et les sources utilis es Rarement les savoirs historiens et g ographes ne les expo sent pr cis ment Quant la production des savoirs scolaires en dehors de quelques analyses id ologiques la recherche est au berceau LES R F RENCES L id e de r f rences n est pas plus ais e ma nier Pour le didacticien deux directions s ouvrent imm diatement La premi re est celle des r f rences n cessaires son travail pour tudier les situations didactiques ce n est pas celle qui vient d abord l esprit la seconde est celle qui se rapporte aux savoirs enseign s et appris aux savoirs scolaires eux m mes Dans le cadre de cet article nous nous int ressons cette seconde direction sous deux aspects e Une interrogation sur la l gitimit des savoirs scolaires L Ecole est cens e n enseigner que des savoirs valid s consid r s comme vrais et impor tants pour les g n rations enseign es On va naturellement chercher ces savoirs a enseigner dans les savoirs scientifiques homonymes 3 Nous avons montr pr c demment que la notion m me
89. la vari t de la culture p dagogi que fran aise Jean Guglielmi Universit de Caen HOUSSAYE Jean Les valeurs l cole L duca tion aux temps de la s cularisation Paris PUF 1992 342 p Coll p dagogie d aujourd hui Apr s les ouvrages de Louis Legrand Enseigner la morale aujourd hui PUF 1991 et Olivier Reboul Les valeurs de l ducation PUF 1992 la r flexion sur la morale scolaire et la question de l ducation aux valeurs s enrichit d une nouvelle contribution impor tante avec le livre de Jean Houssaye Les valeurs l cole Faut il voir dans la parution de ces trois livres chez le m me diteur quelques mois d intervalle le signe d un regain d int r t pour un domaine longtemps d laiss Le sous titre L ducation aux temps de la s culari sation indique clairement quelle est la probl matique principale du livre Olivier Reboul insistait sur les rapports entre l exp rience de la valeur et l exp rience du sacr la valeur comporte le risque du sacril ge et exigence du sacrifice Toute la r flexion de Jean Houssaye consiste au contraire faire aller ensem ble valeur et s cularisation Mais y a t il vraiment contradiction Ce terme de s cularisation peut rev tir en fait comme l a soulign Fran ois Isambert De la religion l thique Cerf 1992 pp 213 222 une multiplicit de sens Pour Jean Houssaye il ne signifie c
90. le Sujet et peuvent tre lus de fa on relativement autonome Le contenu de ces chapitres est toujours tr s riche parfois m me foisonnant tay sur une multitude de r f rences emprunt es une litt rature de recherche et dont on peut regretter que certaines aient t omises dans la bibliographie en fin de vo lume Un chapitre sur tes jeunes et les valeurs traite en quelque sorte du contexte cn amont de l cole Il semble vident que tant la nature que les lieux d incul cation des valeurs sont affect s par la pluralit que les influences sont r elles mais multiples ct mouvantes crit l auteur p 34 Plusicurs th mes li s la probl matique des valeurs sont ensuite voqu s dans une perspective d histoire de l ducation et de la p dago gic Plus originale appara tra sans doute l analyse pro pos e des valeurs sous jacentes aux grandes orienta tions des p dagogies contemporaines I n est pas vi dent que l ensemble des auteurs et des courants ici voqu s accepteraient la place qui leur est faite dans la typologie construite par Jean Houssaye qui distingue 126 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 des p dagogies de la libert des pedagogies de l ga lit et des P dagogies de la fraternit mais cette construction constitue Coup s r un des apports les plus int ressants de l ouvrage Mais les doctrines p dagogiques ne sont pas to
91. les outils employ s ainsi la densit fortement pr sente dans les coll ges et lyc es n est qu un simple l ment descriptif valable pour de petits espaces Noin manie le concept de pression d mographi que dans la G ographie universelle la densit est le rapport un espace humanis et non une surface exprim e en km Enfin les ouvrages uni versitaires se situent parfois de fa on tr s expli cite dans une perspective pist mologique Tous les ouvrages comportent une critique des coles g ographiques des ann es soixante qui privil giaient le particulier sur le g n ral les diff rences sur les r gularit s tandis que la g ographie uni versitaire actuelle cherche comprendre la soci t par rapport l tude des rapports entre la soci t et l espace distribution dans l espace mouvement dans l espace diff renciation dans l espace Les savoirs scolaires En classe de troisi me comme en classe de seconde les d marches et les contenus sont assez voisins Dans toutes les le ons observ es le professeur d bute par l tude de la carte source d informations carte des densit s de l tat tudi en classe de troisi me France Etats Unis ou CEl carte de r partition de la population mon diale le plus souvent un planisph re par points Ces cartes permettent de formuler une premi re observation la population est in galement r partie Puis le professeur localise
92. mais plut t en amont le moment ou la connais sance est en voie d appropriation Vergnaud 1987 On voit bien ta difficult de l entreprise envisager une appropriation de connaissances par le texte avec toute la complexit que de telles analyses impliquent tout en focalisant volontaire ment les r sultats sur ce qui pourrait relever plus sp cifiquement du texte d une histoire enseign e Avant d aller plus loin it convient de s interroger sur la structure de ce savoir LE TEXTE DE L HISTOIRE Elabor mais avec le souci de rester toujours au plus pr s d une reconstitution par le travait de l historien le texte de l histoire fait un large usage de concepts d entit s d v nements Parce que ces termes ne sont pas utilis s de la m me fa on par l historien et le psychologue on pr cisera rapidement la signification que nous accordons ces trois l ments constitutifs de la connaissance historique L v nement historique Qu on le consid re dans le sens restreint du bref de l ph m re inscrit dans du temps court la mani re de Braudel ou dans le sens le plus large tout changement intervenant dans le d roulement de l histoire m me dans un temps tr s long la mani re de Ric ur est v nement tout ce qui ne va pas de soi C est une diff rence Veyne 1971 Mais l v nement doit aussi avoir t reconnu comme tel pour rece voir
93. mais plut t un moyen com pl mentaire d appr cier la diversit des capacit s au plus pr s des individus Tous les formateurs savent que la prise en compte et la valorisation des savoirs acquis est une base de d part pour la r ussite dans de nou veaux apprentissages Forger son blason personnel peut tre un bon moyen de lutter contre les enferme ments dans des situations d chec Certes la mise en uvre grande chelle des arbres de connaissances que visent probablement les auteurs peut actuellement laisser sceptique Les arbres pour raient cependant servir d outils moyenne port e dont seules des exp rimentations concr tes permettront d valuer la faisabilit les avantages et les inconv nients Les auteurs ont d ailleurs fond une association pour aider ceux qui veulent se lancer dans l exp rience 2 Parmi les questions qui restent pos es par le livre celle de l valuation des connaissances sous forme de brevets n est pas la moindre Ou ce sont des sp cia listes qui d posent les brevets et l on reste dans un rapport classique de domination par Je savoir ou qui conque peut le faire et l on n chappe pas la ques tion de la valeur des brevets et de leur valuation Conscients de cette difficult les auteurs proposent une s rie de crit res qui d termineraient ja hauteur des brevets dans l arbre c est dire leur plus ou moins grande valeur Mais les crit res paraissent peu
94. mani re pr dominante de feed backs ou d tats de r ussite ou d chec Or les individus cherchent en permanence valuer leurs aptitudes en se comparant autrui Festinger 1954 La s lection d une cible de comparaison constitue une tape importante dans ce processus La comparaison sociale est avant tout une activit mentale indivi duelle caract ris e par un ensemble d op rations et de proc dures qui participent la mise en uvre des strat gies que les sujets utilisent La s lection d une cible de comparaison implique des op rations de traitement de l information telles que la focalisation attentionnelle sur certaines informa tions le choix d informations pertinentes pour un objectif donn l ajout d informations inf r es partir d informations ant rieures D s lors on doit envisager le feed back surtout lorsque le sujet est en situation d apprendre et de produire des performances comme tant aussi un activateur du proces sus de comparaison sociale De nombreux travaux invitent a consid rer ce processus dans sa dimension strat gique Forgas 1991 Swallow et Kuiper 1992 1993 Selon sa nature positive ou n gative le feed back en incitant la comparaison sociale va d terminer la recherche et la s lection des infor mations et des proc dures indispensables cette derni re Cette comparai son pr sente alors n cessairement un co t affectif Brickman et Bulman 1977 et cognitif Monteil et
95. mobilis s selon le contexte et non des entit s fixes que l on pourrait observer C est leur mise en uvre dans la discussion l apprentissage la prise de d cision qui est la plus r v latrice D s lors dissertation et commentaire de document ne sont pas n cessairement adapt es l valuation du d passement des repr sentations obstacles Et les outils manquent pour donner du sens nos observations quels crit res d valuation peut on d ailleurs recourir valuer une repr sentation ne se confond pas avec valuer en termes de vrai faux la part de savoir qu elle v hicule La persistance d une repr sentation obstacle montre surtout que celle ci est particuli rement utile l l ve qu elle lui para t solidement fond e et que le probl me qu on lui a pos n a pas suffi vaincre cette r sistance opini tre Nous pouvons certes estimer si la r ponse formul e par l l ve laisse pr sager que le progr s intellectuel attendu a t accompli Mais les crit res d valuation usuels exactitude des connaissances ma trise de l expression mai trise de l exercice ne sont gu re pertinents ici Si nous en usons nous perdons de vue valua tion du progr s intellectuel attendu Dans une situation o l l ve doit choisir une interpr tation pertinente ses yeux d un probl me social ou scientifique la validation est d licate ce qui va tre d cisif c est plus l appropriation par l
96. multiple et renouve l e Pour ma part je retiendrai deux mani res de l aborder ou bien on lit cet ouvrage lin airement ct on d couvre travers la multiplicit des points de vue et des styles cette Nouvelle culture p dagogique faite d inductions d emprunts des domaines voisins comme la formation des adultes de d marches de recherche de militantisme de d couvertes d articula tions th orie pratique et de regards r trospectifs sur son pass d enseignant ou bien on entre dans lou vrage par sa sp cialit ou sa discipline et on trouve deux voire plusieurs relations de coll gues qui ont men leur qu te travers l univers labyrinthique de l cole Convergence et divergence c est le r sultat de toute confrontation avec l enseignement la formation et l ducation Mais quel que soit le mode de lecture choisi lin aire ponctuel ou transversal chacun selon son humeur chacun selon ses attentes ou chacun selon sa culture p dagogique il arrivera un moment o se dessinera pour le lecteur un portrait type du cheminement de l enseignant Chacun y trouvera le sien ils sont multiples et divers Tout enseignant devrait avoir lu et relu ces r cits de vie il y en a au moins un qui commence se continue et s ach ve sur son propre questionnement un autre qui lui apportera au moins une solution un autre encore qui lui donnera un horizon auquel il n aura pas pens Jean Hassenforder a bien fait de pr
97. nouveaux itin raires et de continuer le travail qu il a entrepris au sein de son laboratoire de recherche pour r pondre d une mani re exhaustive la question qu il a pos e par quelles voies les savoirs qui ont contri bu votre volution vous sont ils parvenus lec tures rencontres participation une recherche etc Pour l heure dans ce recueil il a choisi de retenir les textes relatifs l enseignement secondaire en vue de pr senter un champ homog ne Marcel Postic dans son ouvrage Observation et formation des enseignants avait mis en place d une part les conditions d une analyse syst matique de la vie de la classe ct du processus d enseignement et d apprentis sage d autre part les moyens pour le jeune enseignant de conna tre son comportement d analyser les r ac tions des l ves ses modes d intervention p dagogique en vue de se fixer des objectifs de perfectionnement et d exercer une action sur lui m me C tait apr s la th se compl mentaire de Gaston Mialaret sur la for mation des professeurs de math matique en 1957 une seconde rupture pist mologique dans cette tentative toujours renouvel e de former les ma tres Avec Jean Hassenforder on assiste une troisi me rupture qui apporte les compl ments n cessaires l appr hension totale d un processus dont les aspects ne peuvent jamais tre saisis simultan ment C est pourquoi une telle somme appelle une lecture
98. ographie deux volutions importantes ont eu lieu Le monde que l on tudie a chang la fa on de l tudier en g ographie n est plus la m me 12 A d faut de rendre cer taines propositions et analyses inexactes cela les rend s rement obsol tes tout enseignant s ef force de moderniser les savoirs qu il enseigne Pour donner du monde actuel une vision actuelle Paris est toujours sur les bords de la Seine mais sa population a chang quantitativement et qualitativement certains Pays nouveaux se sont mancip s d autres ont modifi leur nom L enseignant tient n cessairement compte de ces Changements Montant d un degr dans la com plexit tout en restant toujours relativement sim ple la pr sentation des belts aux Etats Unis a longtemps servi de trame pour diff rencier les espaces agricoles dans cet Etat pour les sp cia listes actuels de la g ographie des Etats Unis les belts sont devenues un sch ma de pens e caduc Les savoirs scolaires sur cet objet doivent donc Changer 20 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 Pendant longtemps les g ographes ont accord la priorit aux ph nom nes que l on peut voir et observer la place relative des objets tudi s en classe tient en partie compte de leur extension dans l espace visible Cela contribue expliquer la lenteur avec laquelle le secteur tertiaire a t pris en compte L agriculture prend de
99. oit et vend des produits parmi lesquels le produit enfant occupe une place de plus en plus impor tante Un autre mod le vocation sociale et humaniste diffuse ses valeurs et ses conceptions de l homme de l ducation et de la vie sociale travers ses dispositifs de vacances Un grand souci de d mocratisation anime les r alisations et les interventions du secteur social des vacances tarifs d gressifs en fonction des salaires par les comit s d entreprise et les services sociaux des municipalit s attribution de bons vacances par les caisses d allocations familiales aides au pre mier d part etc Les enfants qui partent seuls dans des centres de vacances b n ficient gale ment de nombreuses aides Le clivage entre les deux mod les conomi que et social reste fort et a conduit un partage de client le assez strict les familles les plus modestes pour le secteur social les plus ais es pour le secteur marchand Quant aux enfants partant seuls jusqu une date tr s r cente ils constituaient les clients exclusifs du secteur social et associatif dont la colonie de vacances demeure encore la figure embl mati que Ce statu quo a d abord volu lentement chaque secteur cherchant s ajuster au coup par coup aux contraintes conomiques et aux sou haits de la client le Fort de la place qui lui est reconnue dans la vie familiale et l imaginaire social l enfant a t l objet
100. parentaux il ne justifierait plus des sacrifices dans le pr sent au nom d un investissement pour l avenir mais il subirait l impatience et l incoh rence des choix et des comportements des adultes On retrouve ce pessimisme dans l ouvrage de L Roussel 12 1989 qui constate travers les statistiques sur l augmentation des divorces et des familles dites monoparentales et la baisse de la f condit Ja disparition de fa centralit de l enfant Pessimisme ou nostalgie att nu e par l hypoth se que le fait de ne plus consid rer l enfant en fonction de l avenir mais de le situer dans le pr sent permettra peut tre de r ussir le traiter comme un partenaire jouant son r le dans la recherche d un nouveau lien social assu rant chacun la reconnaissance de son individua lit chacun duquant l autre dans un effort de r ciprocit Sans doute n y a t il pas une continuit histori que entre ces trois conceptions de l enfant l enfant roi l enfant rien et l enfant partenaire II nous semble plut t que notre poque se caract rise par la coexistence de ces trois tendances L enfant roi exerce encore sa puissance dans l imaginaire social largement exploit dans la vie politique par exemple que ce soit l chelon focal national ou international ou dans fa publicit quand il s agit de susciter des pratiques consommatoires La conception de l enfant rien la plus banalis e se rep re par
101. permet aux auteurs de faire appara tre ce qu est vrai ment fa vie scolaire pour les enfants des banlieues et en se refusant aux facilit s du discours n gatif domi nant de mieux s approcher de ce que peuvent tre les difficult s des enfants et les moyens de les vaincre dont ils disposent Les efforts d ploy s par les auteurs pour les comprendre conduisent souvent des d ve loppements jusqu ici absents de la litt rature de recherche et ce titre au moins cet ouvrage m rite de trouver sa place sur le rayon des ouvrages consa cr s ce type de population En d pit des qualit s manifestes de ce travail il appelle n anmoins une s rie de remarques En ce qui concerne l conomie d ensemble de lou vrage d abord on est tonn de la disproportion entre cole secondaire et primaire Plus pr cis ment le lec teur ne peut qu tre frustr de la place limit e r ser v e cette derni re N eut il pas t pr f rable de r server celle ci une tude part enti re Par ailleurs l chantillonnage et les consignes de travail apparaissent r pondre plus des ajustements successifs qu l application d un plan syst matique con u apr s une phase d exp rimentation pr alable On peut le regretter moins par purisme d ailleurs que par souci de r plicabilit Sur le plan m thodologique encore on s tonne du fait que si les donn es relatives aux apprentissages chapitre cinq ont fait l objet
102. possibles g n ralisations La distribution de la population est envisag e sous un angle dynamique selon une perspective historique comparaison de cartes de r partition de la population depuis la pr histoire jusqu 1986 dans l Atlas de la population mondiale mise en perspective historique des facteurs explicatifs dans la G ographie universelle o par exemple les d serts verts sont relativiser par l histoire des lieux sous l id e titre suivant la ma trise possible de certains dangers L explication fait appel aux m mes donn es de d part relief climat altitude latitude it s y ajoute d autres concepts ou d autres traitements qui donnent du sens ces donn es et permettent de rompre avec un d terminisme simpliste et erron Pinchemel P et G 1988 introduisent le concept d artificialit pour prendre en compte le co t milieux plus ou moins co teux Il y a mise en syst me dans la G ographie universelle les fourmili res asiati ques sont associ es une mise en valeur soi gn e liminatrice de la malaria ce qui permet une augmentation de population qui sous tend le soin apport a la mise en valeur Fortement conseill e par les instructions officielles cette mise en sys teme est parfois recherch e par certains ensei gnants nous ne l avons pas rencontr e aux cours de nos observations Enfin les savoirs scientifi ques ouvrent aux d bats d bats sur
103. premier ordre en d laissant l aspect participatif au d rou lement de Vhistoire pour traiter de l art de la science des techniques une poque pr cise on retrouve alors des histoires sp ciales M Man delbaum 1977 ces objets que l historien a cons truits en les figeant artificiellement a un moment donn Id altypes tableaux de civilisation entit s de deuxi me et m me de troisi me ordres rel vent davantage de cat gories de concepts de classes que d acteurs ou de quasi personnages d une his toire continue Ric ur 1983 v nements grands et petits du temps court ou du temps long concepts sp cifiques ou communs et entit s de premier deuxi me et troisi me ordres peuvent tre d finis du point de vue de l pist mologie de l histoire comme des l ments constitutifs de la connaissance historique lls ne sont que des hypoth ses de travail si l on se place du point de vue de l appropriation de l his toire par les adolescents ils nous ont servi de point d appui pour tenter de v rifier comment des concepts des entit s des v nements les plus couramment propos s par les programmes sco laires taient compris interpr t s m moris s 3 On se limitera ici a la pr sentation de quelques exemples susceptibles d clairer les principales modalit s d appropriation La Premi re guerre mondiale et la crise de 1929 comme v nements une Institution politique la monarchie titre
104. productions nous avons cherch d gager les gestes de celui qui produit fa multiplicit des strat gies et manipulations possibles effectu es par les l ves quand ils crivent en histoire g ographie Notre attention s est davantage port e sur l histoire cause de sa sp cificit en tant que discipline au double imp ratif contradictoire de m morisation et de construction E omment envisager les productions scolaires autrement que par l valuation des perfor mances La question se pose dans la mesure o les devoirs et exercices r alis s la demande du professeur ne sont g n ralement utilis s que pour une valuation individuelle des capacit s manifes t es un moment pr cis par un l ve Il s agit la plupart du temps d un jugement manifest par une note accompagn e d annotations d observa tions Le message formul a destination de l l ve de sa famille ou de l Institution se sch matise sous forme de formules telles que bon mauvais m me s ils existent des subdivisions plus fines Le jugement est prononc par r f rence un mod le le plus souvent empiriquement d fini Il s agit en somme de rep rer le ni veau 1 L introduction de grilles d objectifs de r f ren tiels a contribu nuancer ce sch ma D sormais le niveau s exprime en termes de capacit s cogni tives ou m thodologiques disciplinaires ou trans diciplinaires et l valuatio
105. puissance du secret Grecs et Romains ne fascinent pas autant que les gyp 50 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 tiens tel que le soutient la lecture de la fiction litt raire l autre est celui de la communication de la m moire nationale ces grands axes on peut ajouter d autres indices tels que l attrait pour le drame progressiste le privil ge des v nements par rapport aux structures la r sistance aux expos s synchroniques la r ticence la multipli cit des causes La lecture de textes historiques n est pas seule ment conditionn e par les repr sentations indivi duelles propres chacun elle est aussi profond ment li e la culture de l histoire et de fa langue dans la culture scolaire Parmi les disciplines sco laires l histoire se distingue au moins deux titres Elle ne se produit d une part dans aucun exercice sp cifique 6 r sum ou dissertation ne lui sont pas propres d autre part elle ne hi rar chise pas ses objets d tude en fonction de l ge des l ves L Egypte par exemple tudi e au pro gramme de 6 n est pas plus simple que la R vo lution tudi e en classe de seconde L histoire Scolaire installe les sujets impos s par les pro grammes dans une perspective de progr s Certes cette vision progressiste n est pas n e de l cole elle est attach e la notion des temps modernes et ne fait l objet d aucun ense
106. re du secteur priv d autant plus que leur vocation sociale ducative et d mocratique masquait l importance de l activit conomique mise en jeu C est aussi ce secteur qui est le mieux connu car il a multi pli les enqu tes pour mieux s adapter aux con traintes et aux exigences des parents aux go ts et aux d sirs des enfants Dans son livre Aujourd hui les centres de va cances J Houssaye 26 1991 insiste sur l importance de la dimension conomique du loisir social pour les enfants Les organisateurs des centres de vacances sont la fois des ducateurs et des agents conomiques Ces termes sont ils r ellement compatibles M me si l indice de satisfaction parmi les utilisateurs reste lev lau teur remarque une d saffection constante vis vis des centres de vacances Pour enrayer la chute les organisateurs s int ressent de plus en plus aux produits lanc s par le secteur marchand J Houssaye d nonce une certaine d rive du loisir social et ducatif vers ce qu il appelle le loisir de consommation affirme au contraire la n ces sit d affirmer cette volont la fois p dagogique et d mocratique comme un plus dans une soci t o les difficult s conomiques des familles croissent en m me temps que les difficult s d insertion d une partie de ta jeunesse L activit de formation des animateurs et des directeurs prend une dimension toute particuli re dans cette vo
107. s des enfants de 8 12 ans ou de 6 12 ans Cette baisse est certainement mettre en relation avec le succ s croissant des centres de loisirs sans h bergement ce qui contribue encore un peu plus remettre en cause la confusion entre les vacances et les d parts en vacances En 1990 la baisse du taux de d parts a t marqu e pour les bas revenus 27 5 de d parts contre 32 2 en 1989 pour un revenu annuel d clar par m nage de moins de 60 000 F Alors que les plus hauts revenus sont partis plus nom breux 90 5 contre 89 en 1989 L enqu te effectu e par Sygnum dont on a fait remarquer l optimisme des chiffres par rapport ceux donn s par l INSEE pour la m me p riode insiste elle aussi sur l action discriminante des revenus des parents 40 des enfants de foyers disposant de revenus inf rieurs 5 000 F mensuels ne sont pas partis du tout contre 2 seulement dans les foyers disposant de plus de 20 000 F mensuels Cette disproportion laisserait elle supposer la faible efficacit des mesures d aide aux vacances prises en charge par la CNAF les collectivit s locales ou les comit s d entreprise Ces aides sont d autant plus n cessaires que le prix de jour n e ne cesse d augmenter Ces in galit s sont aggrav es par l in galit des familles devant l information ce sont les familles les plus d munies qui ne savent pas toujours o s adresser pour b n ficier des aides dont
108. senter un chantillon homog ne travers lequel un nouveau m tier est en train de na tre celui de professeur du second degr jusque l trop limit ses savoirs disci plinaires On y trouve les cl s d une m thode d ensei gnement dans la diversit de styles personnels des enseignants qui apportent leurs t moignages Si on nous disait J M Berbain M Brenez N Allieu S David M H Dacos Burgues A Bernheim et d autres encore on r pondrait sauf exception qu on ne les conna t ni comme personne ni comme enseignant ni comme formateur ni comme chercheur et pourtant ils le sont et peut tre parmi les meilleurs Jean Hassenforder a t vers eux et il a eu raison car il nous a r v l un monde inconnu savant p dago gue po te en un mot les pionniers de la nouvelle culture p dagogique dans le second degr Ils l ont construite sur le terrain avec la complicit de ceux qui les ont accompagn s On les trouve page 299 dans la table des auteurs cit s Ils sont 126 parmi lesquels Jean Jacques Rousseau tout le monde le conna t Evelyne Charmeux peut tre beaucoup moins Ensemble ils repr sentent les grandes tendances venir de la p dagogie contemporaine On r ve d un Colloque qui les rassemblerait pour travailler tous les sujets voqu s qu ils n ont jamais eu la possibilit de d battre ensemble Rendre compte d un tel ouvrage est une gagcure tant sa mati re brute est riche
109. sents et pass s quand la vis e idiographique laisse un peu de place au projet d enseignement d une discipline nomoth tique soucieuse de construire des outils intellectuels et de leur donner le statut d outils interpr tatifs de la complexit du r el alors l enseignant doit mettre en place des situations pour favoriser d autres types d apprentissage bas s sur des activit s intellectuelles de construction et une plus grande autonomie de l l ve La nature et la forme des consignes utilis es en sont profond ment modi fi es Les consignes privil gi es sont celles qui conduisent l l ve une activit qui n est pas limit e la prise d informations et la restitution l identique de celles ci L l ve effectue une t che de construction dont la solution n est pas imm diatement perceptible dans le support de l exercice En relation avec cette t che la con signe conduit parfois tr s explicitement l utilisa tion de concepts ou d un mod le pour rendre compte du particulier d un espace La consigne sugg re alors une mise en relation d un acquis conceptuel pr alable et ext rieur au document avec l objet d tude L articulation du particulier et du g n ral est au c ur de la consigne qui navigue selon les besoins entre les deux p les de l inductif et du d ductif Le sc nario d apprentissage mis en place par la consigne d place l intention priori taire de la s quence de l objet collecter d
110. suivre la progression du livre le lecteur ne doit pas se fier uniquement au fil conducteur de la chrono logic ou l num ration des diff rentes th ories du comique il lui faudra s habituer au jeu crois des comparaisons temporelles et spatiales fa multiplica tion des points de vuc port s sur une m me p riode la diversit des objets socio culturels qui produisent des effets comiques en m me temps qu ils expriment les formes sociales du comique une poque donn e et dans des milieux socio culturels pr cis Autant pr venir le lecteur que cet ouvrage est parfois difficile en raison de son rudition du foisonnement des r f rences de la concision de certaines argumentations de la mobilit intellectuelle qu il r clame Ce livre se pr te autant une lecture lin aire et exhaustive qu de multiples relectures partielles Dans la premi re partie de l ouvrage la fois historique et th matique Nelly Feuerhahn noue les fils qui unissent l volution des conceptions sur le rire et 120 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 le comique en g n ral aux conceptions religieuses et philosophiques d une part et la place de l enfant dans la vie sociale d autre part De l Antiquit la Renaissance deux grands courants interpr tent les manifestations comiques d une part un mod le de type magico religieux dans lequel dieux et d mons s affrontent a
111. susciter l int r t et favoriser l apprentissage L uti lisation de situations de r solution de pro bl mes est cependant r cente dans l enseigne ment de l histoire et de la g ographie et r pond d autres ambitions Certaines de ces situations s apparentent aux situations probl mes des didactiques des math matiques et des sciences exp rimentales Brousseau Astolfi d une part des sciences de l ducation Meirieu d autre part la question pos e ou la t che assign e l l ve est con ue de telle sorte qu elle le conduit obliga toirement dans un premier temps une impasse un blocage La volont de sortir de cette impasse conduit l l ve l acquisition d un savoir ou d une comp tence D autres situations confron tent l l ve un probl me dont il doit s approprier l enjeu social ou scientifique l objectif en est l acquisition de postures intellectuelles qui sont celles de l historien ou du g ographe donc le d passement du sens commun Nous appellerons ici ces situations situations probl matiques La contradiction apparente entre une histoire et une g ographie scolaire qui vacuent les d bats les enjeux les probl mes au profit d un discours univoque 1 et des sciences sociales o d bats enjeux et probl mes m lant le scientifique et le social sont tr s pr gnants invite pr ciser ce qu il est possible d entendre par probl me en histoire g
112. tel objet exige de se r f rer d autres constructions sur ces objets De par leur fonction dans les savoirs enseign s la r f rence aux savoirs scientifiques est tout fait n cessaire Nous empruntons nos exemples aux re cherches la construction de l espace g ogra phique la construction d un concept exemple de nation Dans ces deux exemples le travail sur les repr sentations est li une exp rimenta tion dont le but est de mettre l l ve en situation d interroger de d passer de mettre en question ses propres repr sentations La reconstruction des repr sentations d l ves inclut ici une pr occupation d valuation puisqu elle est faite dans le but de nous donner des informations perti nentes pour l laboration de nouvelles situations d apprentissage Les l ves et la ville Les l ves expriment une conception de la ville qui traduit un m lange entre ce qui vient de leur exp rience de l air du temps notamment des m dias par exemple ville pollution vs campagne bon air ou de connaissances et de conceptions apport es par les travaux scolaires Les savoirs que les g ographes ont labor s sur la ville les mod les urbains les processus spa tiaux ne nous permettent pas de faire le lien entre ces diff rentes sources En revanche ils offrent un cadre conceptuel pour classer et interpr ter les nonc s recueillis aupr s des l ves Confront s aux con
113. tences d un non sp cialiste Ceci vaut certes de fa on un peu att nu e pour le chapitre consacr la situation fran aise o seules des donn es relativement grossi res sur les carri res sco laires sont utilis es les analyses sociologiques mon trent pourtant clairement qu un ge normal ou un d roulement normal de la scolarit ne peuvent tre consid r s trop vite comme un signe de r ussite vu l interf rence des processus d orientation La conclu sion de ces deux chapitres les diff rences en fonction du sexe jouent en faveur des filles est la fois trop g n rale pour tre informative et au demeurant fort discutable au vu des nombreuses analyses sociologiques publi es dans la p riode r cente Le ton change avec les chapitres suivants o la comp tence de l auteur lui permet des analyses beau coup plus pr cises des diff rences entre les sexes Un Chapitre est consacr la distinction capacit perfor mance avec en particulier une discussion des pistes explicatives de ces meilleures notes que re oivent les filles Capacit s gales s agit il de d calages de pr cocit de biais dans les situations d valuation on sait par exemple que des preuves tr s limit es en temps Sont moins favorables aux filles de diff rences dans les attitudes attitudes vitesse pr cision etc Quoi qu il en soit ces diff rences sont fabriqu es dans un contexte bien pr cis e
114. travail scolaire quelques ann es plus tard Le travail concern est une exp rience d initiation la culture artistique moderne Dans le second La compr hension de l histoire un mod le sp cifique Nicole Lautier analyse sur quelques th mes consid r s comme majeurs par les historiens les mani res selon les quelles des l ves de coll ge et de lyc e com prennent et s approprient le texte de l histoire en particulier gr ce leurs repr sentations du monde repr sentations fortement ancr es dans une pens e sociale Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 5 9 5 Les didactiques de l histoire et de la g ographie sont des domaines particuli rement difficiles constituer Elles affrontent en permanence l id e largement r pandue chez les sp cialistes chez les enseignants et chez la plupart des adultes selon laquelle l enseignement de ces disciplines proc de pour l essentiel d une simplification et d une trans mission talentueuses si possible de savoirs la bor s dans les champs scientifiques homonymes L histoire reconstruirait le pass tel qu il s est r ellement d roul la g ographie d crirait et expliquerait le monde d aujourd hui tel qu il existe L immersion des sciences sociales dans la soci t est ignor e en particulier tout ce qui proc de du rapport des hommes et des soci t s leurs m moires et leurs territoires tout ce qui fait de c
115. type de situation probl me ou probl matique claire le fonctionnement normal des situations d apprentissage scolaire et les raisons de ce fonctionnement cela appara t tr s nette ment travers la r ticence construire une situa tion de travail en classe qui ne puisse tre va lu e de fa on classique ou le refus de proposer aux l ves un savoir ouvert provisoire et non institutionnalis Anne Marie G rin Grataloup IUFM de Cr teil INRP Michel Solonel IUFM de Cr teil INRP Nicole Tutiaux Guillon Lyc e Van Gogh 95 Ermont INRP NOTES 1 Cf Audigier F 1992 a 2 C est ce qui ressort des exemples propos s par P Meirieu dans Apprendre oui mais comment 3 Bednarz N et Garnier C 4989 p 23 4 G G Granger 1973 p 156 5 INRP 1994 a Audigier F 1992 b 6 Qui correspandrait une situation probl matique plut t gu a une situation probl me 7 s agit ici de probl matiques scientifiques c est dire du cadre th orique dans lequel se situe le chercheur ce qu on appelle probl matique dans une situation d enseignement est d un autre ordre c est la formulation d un probl me qui finalise l apprentissage cf J Le Pellec et V Marcos Alvarez 1991 8 Dr villon J Reconnaissance d une situation probl me et fonctionnement cognitif in Revue Fran aise de P dagogie n 82 janv f v mars 1988 p 9 14 citation p 11 9 Ko
116. v nement Les l ves face leur repr sentation obstacle Les phases d interaction l ve l ve et groupe classe ont une fonction centrale dans le progr s invit couter et tirer parti de ce que dit l autre l l ve admet plus facilement ta pluralit et ventuellement la discordance entre les textes mobilise alors la notion de point de vue pour interpr ter ces divergences Ainsi les phases d interaction aident l l ve prendre conscience des obstacles que nous nous effor ons de lui faire affronter et les surmonter Dans le cadre de cette situation les l ves rep rent et rendent compte des significations que les diff rentes forces politiques concern es accordent la journ e du 6 f vrier 1934 Au lieu de se borner une simple paraphrase du document sans mise en rapport avec les conditions d non ciation d un texte historique les l ves identifient avec pertinence les points de vue et les situent comme des discours sociaux sur un v nement et non comme la v rit de l v nement lui m me ce propos plusieurs indices t moignent de cette premi re prise de distance par rapport au contenu informatif des textes tudi s En voici un exemple significatif un texte r dig par un l ve au cours de la quatri me tape r daction individuelle Le 6 f vrier 1934 il y a eu une manifestation organis e par les ligues Chacun tait venu pour d fendre son parti mai
117. valuables selon des cri t res rigoureux De tels problemes se diff ren cient des pr c dents scientifiques ou sociaux en ceci qu ils tendent 4 n impliquer qu une r ponse ou dans le cas de plusieurs r ponses possibles les enfermer dans une norme formelle ou m tho dologique C est une condition n cessaire la validation des r ponses et m me leur labora tion par les l ves Un premier exemple pris dans le cadre de la recherche sur la construction du concept d espace g ographique 5 illustrera notre pro pos Nous avons construit en classe de qua tri me une s quence consacr e la structure de l espace urbain dans les grandes m tropoles Notre objectif tait d obliger les t ves r inves tir sur une tude de cas l agglom ration mila naise les concepts de centre et de p riph rie utilis s ant rieurement d autres chelles d ana lyse Dans une telle s quence 6 plusieurs regis tres de probl mes se heurtent scientifiques tout d abord Pour les cher cheurs en g ographie urbaine la question essen tielle au del de la description morphologique de la ville est celle des processus de diff renciation de l espace des villes Divers mod les existent Certains expliquent la ville par es m canismes de la rente fonci re D autres mettent plut t l accent sur les rapports sociaux et les ph nom nes de domination d un groupe sur un autre comm
118. 30 et sur les effets de la crise conomique mondiale dans fes domaines sociaux et politiques en France Il n y a pas eu de cours sur la journ e du 6 f vrier 1934 pour viter que les l ves ne restituent un savoir d j labor Cinq tapes successives sont impos es aux l ves individuellement chaque l ve pr pare un compte rendu d un texte du dossier objectifs 1 amp 2 les l ves laborent partir des comptes rendus propos s au sein d un groupe de trois un texte de synth se pr sentant le point de vue d une des forces politiques objectifs 1 amp 2 Ja confrontation des positions exprim es res pectivement par les communistes les socialistes et Vextr me droite s effectue au niveau de la classe enti re objectifs 1 amp 2 Chacun doit ensuite r diger un texte sur la journ e du 6 f vrier 1934 en s appuyant sur les textes les comptes rendus les synth ses collec tives objectifs 1 amp 2 Chaque l ve est invit comparer sa pro duction avec l extrait du manuel correspondant et produire un texte pr sentant le r sultat de cette confrontation objectifs 2 amp 3 Un double point de vue guidera notre analyse de la situation d apprentissage comment fonctionne une situation probl me en histoire comment les l ves s approprient ils un pro bl me d historien ici la prise en compte de l nonciateur d un discours sur un
119. 39 La distance respectueuse cr e pr c demment entre les protagonistes par les manuels d ducation ainsi que par les livres o les m saven tures du h ros enfantin font rire dans la mesure o le renoncement la marginalit le ram ne la norme de la sagesse s efface avec l apparition du rire insolent du niais ou du rou qui transgresse l ordre social Cette transgression jubilatoire rendue inoffensive car rel gu e dans l imaginaire r unit l adulte et l enfant m me s ils ne trouvent pas les m mes raisons d en rire Ce livre montre bien l ambigu t des liens que le comique de la litt rature pour la jeunesse entretient avec l ducation Le souci ducatif de F nelon ou de Rousseau pour lesquels le rire tait mis distance a trouv une nouvelle forme d expression tant que le h ros comique destin la classe ais e La comtesse de S gur par exemple faisait rire ses d pens pour mieux montrer la voie de la raison Mais explosion d un comique populaire qui a coincid avec l instaura tion de l enseignement obligatoire semble n avoir pas trouv sa place dans la jeune cole de la R publique Il est vrai que Vobjet ultime de la d rision n est plus le h ros comique mais l ordre social les valeurs morales les rapports entre l individu et le pouvoir Certes les diff rents mouvements de la p dagogie nou velle ont insist sur l int r t d une p dagogie p docen trique
120. 989 Construction des savoirs obstacles et conflits Ottawa ARC BERGER P LUCKMAN T 1966 La construction sociale de la r alit Paris M ridiens Klincksieck trad 1986 BRAUDEL F 1969 Ecrits sur l histoire Paris Flam marion BROUSSEAU G 1988 Fondements et m thodes de la didactique des math matiques Recherches en didactique des math matiques Grenoble La Pen s e Sauvage 1986 vol 7 2 BRUNER J S 1983 Le d veloppement de Penfant savoir faire savoir dire Paris PUF BRUNER J 1991 Car la culture donne forme l esprit Paris Eshel BRUNET R 1980 La composition des mod les dans l analyse spatiale L Espace G ographique IX n 4 Paris Doin BRUNET R 1987 La carte mode d emploi Paris Fayard BRUNET R FERRAS R THERY H 1992 Les mots de la g ographie Montpellier Reclus Paris La Documentation fran aise CERTEAU M de 1975 L criture de l histoire Paris NRF Gallimard CERTEAU M de 1983 L histoire science et fiction in La v rit Le genre humain 7 8 p 147 169 CHAM S 1991 Enseigner l Europe Paris Montpel lier Anthropos Reclus CHARTIER R 1992 L ordre des livres Paris Alin a CHATEAU BAQUES M C 1993 Comment enseigner ta culture contemporaine en classe de premi re Une exp rience d initiation la culture artistique du premier XX si cle p
121. CO n 9 janv 1987 Universit de Nantes amp CNRS Centre d Ethnologie fran aise P Naville d finit ainsi l apparence d un c t dans notre vie prati que la plus ordinaire l apparence est une approximation aussi l gitime que possible de la r alit dont la confronta tion est l obsession quotidienne de tout un chacun Mais d un autre c t elle nous introduit dans un imaginaire sans Jequel Ja r alit brute ne serait elle m me qu une exigence le plus souvent mis rable insupportable et inf conde Et nous voil pris dans Une incertitude que nous passons notre temps r soudre dans la mesure o cela nous per met de poursuivre une vie quotidienne bien souvent d ce vante p 5 2j Toulemon L amp Vilfeneuve Gokalp C Les vacances des enfants Population n 6 nov 1988 pp 1065 1088 De l cole aux vacances Prol gom nes une analyse sociologique des vacances des enfants 89 3 Giddens La constitution de la soci t trad fran aise Paris PUF coll Sociologies 1987 Les r gles et les ressources utilis es par les acteurs dans la production et la reproduction de leurs actions sont en m me temps les moyens de la reproduction du syst me social concern p 68 4 Mollo Bouvier 3 Temps sociaux et parcours institutionnels des enfants Les Cahiers du CERFEE n 7 1991 Universit de Montpellier Ill pp 7 21 5 Alors qu il s est constitu une sociologie de la jeunes
122. ENGER GHAROLLES amp D ZAGAR Eds Psychologie cognitive de la lec ture Paris PUF FESTINGER L 1954 A theory of social comparison processes Human Relations 7 pp 117 140 FLAVELL J H 1971 What is memory development the development of Human Development 14 pp 225 286 FLAVELL J H 1985 D veloppement m tacognitif In J BIDEAUD et M RICHELLE Eds Psychologie d veloppementale Probl mes et r alit s Bruxelles Mardaga FLAVELL J H BEACH D R amp CHINSKY J M 1966 Spontaneous verbal rehearsal in a memory task as a function of age Child Development 37 pp 283 299 FOLDS T H FOOTO M M GUTTENTAG RE amp ORNSTEIN P A 1990 When children mean to remember Issues of context specificity strategy effectiveness and intentionality in the development of memory In D F BJORKLUND Ed Children s strategy Hillsdale NJ LEA FORGAS J P 1991 Affective influences on partner choice The role of mood in social decisions Jour nal of Personality and Social Psychology 61 pp 70 720 GOLDMAN S R 1989 Strategy instruction in mathe matics Learning Disability Quarterly 12 pp 43 55 GOMBERT J E 1989 Le d veloppement m talin guistique Paris PUF GUTTENTAG R E 1989 Age differences in dual task performance Procedures assumptions and re sults Developmental Review pp 147 170 GUTTENTAG R E 1989 Dual task rese
123. Elles font aller vers l index qui propose des entr es par th mes ou revenir l introduction de Jean Hassenforder et la pr sentation de Georges Vigarello qui offre en huit pages de premi res analyses extr mement utiles appartenances institutionnelles secteurs disciplinaires ge profil des chercheurs nouveaux objets nouvelles interrogations de recherche Ces premi res analyses donnent des cl s de tecture mais surtout avivent le d sir d en exp rimenter d au tres pour comprendre davantage ces expressions vives Seules des analyses syst matiques de ces trajectoires de leurs r f rences leurs r seaux de leur mani re de se situer par rapport cet exercice autobiographique risqu r ussiront tirer une plus value socio cognitive la hauteur du capital de connaissance ainsi investi Ce livre et les deux autres sont des livres sources et ressources des banques de donn es faire analyser syst matiquement dans des travaux de ma trise ct de doctorat Ce sont des livres de r f rence comme le titre la s rie de la collection dirig e par Michel Ber nard dans laquelle ils s inscrivent Mais de nouvelles r f rences non encore compl tement catalogu es et pr tes tre utilis es Elles ne livreront toute leur richesse que par de multiples lectures qui devront inventer de nouvelles fa ons de lire avec de nouvelles grilles pour extraire toute la plus value sociale de ces savoirs personnels Ce pr
124. Elles ont une limite celle de ne pas mettre l l ve en situation de produire un discours glo bal s il y a recomposition elle est souvent le fait de l enseignant Il est alors difficile l enseignant de v rifier la compr hension de l objet Les l ves qui r pondent aux 10 questions qui portent sur un petit texte racontant la journ e d un jeune citadin Hans de Wiesbaden et de sa famille et leurs d placements dans une ville dont un plan est fourni 2 capitalisent Jes informations de base partir desquelles peut tre men un travail sur les notions topologiques de centre de p riph rie sur l id e que les d placements sont g n r s par la n cessit de satisfaire des besoins etc On leur demandera par exemple Dans quel quartier Consignes de travail en histoire g ographie contraintes et libert s 41 habite Hans O ce quartier est il situ par rap port au centre de Wiesbaden Observez lorga nisation des principaux axes routiers par rapport au centre Que constatez vous La faible efficacit de ces consignes dans le cadre d un projet constructiviste a conduit a r server ce type de questionnement a des fonc tions d unification des r f rences par le groupe classe ou le limiter un r le de guidage du regard phase transitoire vers des questions dont les r ponses devront tre plus labor es La fr quence de ce type de consigne assez proche des questions qui caract
125. FRACCAROLI Guido SARCHIELLI Tactiques d insertion professionnelle pendant la transition de l cole au wavait Alexis LE BLANC Nadine CASCINO Projets professionnels et variations du bien tre psychologique avec la dur e dattents d emploi chez les jeunes Brigitte ALMUDEVER Marie Pierre CAZALS Faire face aux difficult s d insertion professionnelle le r le des soutiens sociaux Michel FOURNET Laurence TINSON Michel BAT AILLE S ins rer par le dipl me ou l exp rience Etude exploratoire des repr sentations de jeunes 16 25 ans entr s en cr dit formation individuahs Patricia ROSSI Contrantes familales et d sistement l entr e en stage Diff rences d acc s en formauon professionnelle selon le sexe Raymand DUPUY Valonsations attentes ct investissements en formation Violette HAJJAR Nicola BEELITZ Alain BAUBION BROYE Soutiens sociaux et strat gies de recherche d emploi Nadine CASCINO Alexis LE BLANC Diversit des modes de reaction au ch mage et impact psychologique de la perte d emploi Martine MULLER Soutenir son existence dans la privation d emploi Francis GINSBOURGER propos de Farticle de M Muller Les h ros de la Montagne Noire Abonnement 4 num ros par an France 230 FF tranger 280 FF Vente au num ro 80 FF Adressez directement commande et paiement R gisseur des recettes de l I N E T O P 41 rue Gay Lussac 75005 PARIS Imp Nat 4 069 001 P C P P
126. IXSON K K 1983 Becoming a strategic reader Contemporary Educa tional Psychology 8 pp 293 316 PARIS S G NEWMAN R S amp MCKEY K A 1992 Learning the functional signifiance of mnemonic ac tions A microgenetic study of strategy acquisition Journal of Experimental Child Psychology 34 pp 450 509 PRESSLEY M SCHUDER T Teachers in the stu dents Achieving Independent Learning Program BERGMAN J L amp EL DINARY P B 1992 A re searcher educator collaborative interview study of transactional comprehension strategy instruction Journal of Educational Psychology 84 pp 231 246 RABINOWITZ M amp MCAULEY R 1991 Conceptual knowledge processing An Oxymoron In W SCHNEIDER amp F E WEINERT Eds Interactions among aptitudes strategies and knowledge in co gnitive performances New York Springer Verlag RABINOWITZ M 1988 On teaching cognitive strate gies The influence of accessibility of conceptual knowledge Contemporary Educational Psychology 13 pp 229 235 RABINOWITZ M amp FREEMAN K amp COHEN S 1992 Use and maintenance of strategies The influence of accessibility of knowledge Journal of Educatio nai Psychology 84 pp 211 218 RESNICK L B 1987 Education and learning to think Washington National Academy Press RINGEL B A amp SPRINGER C J 1980 On knowing how well one is remembering The persistence of strategy use during transf
127. Mais cette d marche est souvent contamin e par toute une s rie de param tres L l ve traduit la consigne en fonction de ce qu il imagine tre les attentes de l enseignant ou alors en cherchant la rattacher un exercice ant rieur It linscrit dans le cadre d un exercice scolaire type fonc tionnant selon des r gles implicites le respect d une certaine mise en forme l limination du v cu personnel de l affectif des jugements de valeur Derri re une consigne il recr e un terrain d j connu Il cherche souvent par ailleurs la voie la plus conomique pour parvenir au r sultat quitte gommer les fragments de l nonc quitte lui donner une interpr tation tr s restrictive si la formulation s y pr te Cette relation de l l ve la consigne qui s ap parente un contrat contraint les deux parte naires L un s exprimer dans un langage rigou reux mais accessible sans ambigu t celui qui elle est destin e L autre la consid rer dans sa globalit et dans le d tail comme imp rative Si au d part la position est in galitaire entre l nonciateur et le destinataire de la consigne l arriv e la t che accomplie les positions rela tives doivent s tre rapproch es dans le projet d un partage du savoir DIVERSIT FORMELLE ET FONCTIONNELLE DES CONSIGNES La classification que nous proposons s attache distinguer deux grands types de consignes celles qui proc dent
128. Michinov soumis que l on ne peut n gliger au moment de l apprentissage ou de la mobilisation de strat gies des fins de r solution de probl mes Autrement dit au co t cognitif associ l utilisation de certaines proc dures m morielles viendrait s ajouter celui engendr par l utilisation de certaines strat gies de comparaison sociale dont en fonction Strat gies d apprentissage apprentissage de strat gies 99 100 de la nature du feed back le caract re ascendant ou descendant modulerait la hauteur Parce que l apprentissage et partant les strat gies d apprentissage se mettent en uvre le plus souvent dans un espace social la classe o la pr sence d autrui est sinon requise du moins constat e on ne peut n gliger le co t des comparaisons que cette pr sence tend induire Si chacune des strat gies d apprentissage et de comparaison a sa logi que propre elles peuvent aussi interf rer C est sans doute ce qui parfois d joue les pr dictions du chercheur et les actes du praticien ce qui est recherche est partiel ce qui est intervention est global il appara t donc fondamental de diminuer le co t d activation et de gestion des proc dures Le probl me est de saisir ce qui d termine ce co t en dehors de la pratique Le r le des connaissances pr alables Le facteur le plus influent en ce qui concerne la mobilisation des proc dures semble tre la connaissance pr alable du sujet
129. Psychology 16 pp 441 453 CAVANAUGH J C amp PERLMUTTER M 1982 Meta memory critical examination Child Development 53 pp 11 28 CHARTIA D amp LAUTREY J 1992 Peut on appren dre conna tre et contr ter son propre fonction nement cognitif L Orientation Scolaire et Profes sionnelle 21 pp 27 46 M T H 1978 Knowledge structure and memory development In R S SIEGLER Eds Children s thinking What develops Hillsdale N J LEA M T H 1985 Interactive roles of knowledge and strategies in the development of organized sorting and recall In S F CHIPMAN J W SEGAL amp R GLASER Eds Thinking and learning skills vol 2 Research and open questions Hillsdale NJ Erl baum M T H amp CECI S J 1987 Content knowledge its role representation and restructuring in memory development Advances in Child Development and Behavior 20 pp 91 142 CIRILO R K amp FOSS D J 1980 Text structure and reading time for sentences Journal of Verbal Lear ning and Verbal Behavior 19 pp 96 109 CH CH CH Strat gies d apprentissage apprentissage de strat gies 107 CONRAD R 1964 Acoustic confusion in immediate memory British Journal of Psychology 55 pp 75 84 CONRAD R 1971 The chronology of the develop ment of covert speech in children Developmental Psychology 5 pp 398 409 COWAN N SAULT J S WINTEROWD C
130. S Les didactiques de l histoire et de la g ographie F Audigier Introduction F Audigier C Cr mieux N Tutiaux Guillon La place des savoirs scientifi ques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie A M G rin Grataloup M Solonel N Tutiaux Guillon Situations probl mes et situations scolaires en histoire g ographie C Basuyau S Guyon Consignes de travail en histoire g ographie contraintes et libert s C Cr mieux P Jakob M J Mousseau Regard didactique sur les produc tions scolaires en histoire g ographie M C Baqu s Les effets d un enseignement culturel en histoire N Lautier La compr hension de l histoire un mod le sp cifique x S Mollo Bouvier De l cole aux vacances Prol gom nes une analyse sociologique NOTE DE SYNTHESE M Fayol J M Monteil Strat gies d apprentissage Apprentissage de stra t gies NOTES CRITIQUES D bat autour d un livre B Charlot Bautier J Y Rochex Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs J Fijalkow et A Henriot van Zanten Notes critiques B Aumont P M Mesnier L acte d apprendre A Giordan M Avthier P L vy Les arbres de connaissances R Sue N Feuerhahn Le comique et l enfance S Mollo Bouvier P Freire l ducation dans la ville M Reigota J Hassenforder dir Chercheurs en ducation G Pineau J Hassenforder dir Vers une nou
131. SKY L S 1985 Pens e et langage Paris Editions sociales WATZLAWICK P dir 1981 1985 L invention de la r alit Paris Le Seuil trad 1988 Introduction 9 La place des savoirs scientifiques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie Fran ois Audigier Colette Cr mieux Nicole Tutiaux Guillon Comme pour toutes les disciplines pour lesquelles ces r f rences existent les didactiques de l histoire et de la g ographie ont un fort ancrage dans les sciences homonymes Mais elles renversent la conception traditionnelle d une filiation directe entre les savoirs scientifiques et les savoirs scolaires Ceux ci sont une construction particuli re de l Ecole pour r pondre aux finalit s qui sont les siennes Divers champs de r flexion et d analyse s ouvrent lorsque l on travaille dans cette perspective sur les relations entre les deux types de savoirs La comparaison entre des chapitres ayant le m me contenu apparent montre que les uns et les autres fonctionnent tr s diff remment Les savoirs scientifiques sont des outils pour analyser les productions des l ves caract riser leurs savoirs et ventuellement d terminer d autres modalit s d enseignement Les sciences historiques et g ographiques sont travers es d enjeux la fois scientifiques politiques et thiques ce sont des r f rences complexes lis sont l expression de la diversit des regards sur le monde et son histoir
132. Ver dun c est toujours pour renforcer l horreur de l vocation En associant l image des tranch es l inutilit de la guerre et la b tise des hommes ils ne se contentent pas de produire un rapide sous titre moralisateur La b tise l absence de sagesse des hommes fonctionne ici comme une explication b tise des hommes pour arriver a la guerre parce que les raisons invoqu es ne paraissent pas probantes Les manuels r pertorient pourtant toute une s ries de causes lointaines imm diates profondes mais dans te raccourci du symbole on a tendance oublier toutes ces savantes distinctions pour r su mer l inexplicable l inexcusable par un trait fulgu rant la b tise humaine 70 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 L APPROPRIATION D UN CONCEPT On prendra ici titre d exemple le concept de monarchie dont on a pu suivre l laboration travers les protocoles individuels Le recours la cat gorisation naturelle La monarchie est appr hend e au niveau le plus modeste par deux attributs la totalit des pou voirs et lunicit de la personne r unis et r sum s sous l appellation de monarchie abso lue dont Louis XIV fournit l exemple le plus sou vent voqu La monarchie absolue semble fonc tionner comme la cat gorie de r f rence celle qui produit du sens avec une grande conomie cogni tive la plus repr sentative du concept de mo
133. a vraie vie On peut penser que ce passage s op re dans une s rie de basculements o par essais et erreurs les jeunes apprennent manier les syst mes d quiva lences qui permettent de mesurer les m rites et les profits dans lunivers adulte Patrick Rayou pense pou voir aller plus loin Selon lui la dur e de cet tat de latence g n re un mod le de comp tence sp cifique la philia dont il essaye de d ployer la grammaire Grammaire moins ferme que celle des cit s pr sent es par Boltanski ct Th venot mais grammaire tout de m me Une lacune constitutive emp che en effet de constituter la philia en cit politique au sens que Boltanski ct Th venot donnent ce terme c est le statut de l preuve Dans chaque cit l importance des choses et des gens se mesure par une s rie d preuves le suffrage dans la cit civique P valua tion des performances dans la cit industrielle etc Or le monde lyc en fourmille d preuves mais il s agit d preuves en papier dont les jeunes et une par tie des professeurs r cusent les r sultats Cette gra tuit des exercices scolaires nourrit leur d nonciation les exemples abondent de capitaines d industrie qui ont r ussi sans dipl me On verra ce que l on verra plus tard Mais en m me temps les m mes l ves sont tr s sensibles au conditionnement de leur vie future qu in duisent es d cisions d orientation C est dans cet entre deu
134. actions et des inter actions humaines bref sur celui de toute civilisation Nelly Feuerhahn a eu la pertinence de ne pas ap porter LA r ponse mais d tudier dans une double perspective historique et psychosociale l extr me vari t de celles donn es chaque poque par les personnalit s litt raires religieuses philosophiques artistiques les plus influentes La d marche historique r flexive et critique aboutit entre autres trois cons tats qui constituent la trame serr e de l ouvrage la r f rence fondamentale au paradigme de la com plexit les liens entre les formes comiques et la culture ct la fonction m diatrice du comique du rire et de humour dans lintersubjectivit de la relation adulte enfant Le rire de l enfant et le rire de l adulte ont besoin l un de lautre pour explorer ensemble et chacun pour soi un imaginaire o la dualit peut tre abolie ou glisser vers la complicit voire la duplicit L extr me complexit du ph nom ne du rire et du comique chappe l analyse lin aire disciplinaire r ductrice la d marche scientifique classique dans sa vis e simplificatrice d truit son objet en lui refu sant une complexit intrins que L ensemble de l ou vrage le plan les r f rences la juxtaposition d ana lyses de donn es puis es aux sources les plus vari es t moignent du souci constant de ne pas perdre ce paradigme qu E Morin nous a appris retrouver Pour
135. aines pratiques celle du cin ma pour Anne Pascale le caract re d une adh sion personnelle Dans cette modification de la repr sentation de l art ta valorisation personnelle et scolaire intro duite par l exp rimentation a jou un r le souvent d terminant Reprenons l entretien avec A ssa Au d part c tait pour les gens qui n avaient rien faire et qui taient plut t int ress s par de nouvelles m thodes pour ap prendre quelque chose de plus ceux qui n ont pas besoin de travailler autant et plut t pour une cat gorie de la soci t pour une cat gorie diff rente de celles qui font G Je pense que l art a sic refl te quelque chose qui peut tre int ressant pour tout le monde bac G ou bac B c est pareil C est plut t une culture personnelle avoir pour mieux discu ter s int resser aux choses plut t une vi sion globale diff rente ce qui entra ne une discussion un contact avec les autres qui peuvent tre diff rents La valorisation de l orientation et la modification de la repr sentation de la culture artistique qui de pratique sociale d une lite devient aventure per sonnelle et nouvelle vision du monde source d enrichissement et de contacts jouent ici dans une interaction particuli rement efficace Autre l ment qui concourt la modification de la repr sentation de l art l acc s la diff rencia tion car il d stabilise la repr sentation ant rieure L
136. amp SHERK M 1991 Enhancement of 4 year old children s memory span for phonological similar and dissimilar word lists Journal of Experimental Child Psycholo gy 51 pp 30 52 DAY 1986 Teaching summarization skills influences of student ability level and strategy diffi culty Cognition and Instruction 3 pp 193 210 DELOACHE J S CASSIDY D J amp BROWN A L 1989 Precursors of mnemonic strategies in very young children s memory Child Development 56 pp 125 137 DESCHENES A 1991 La lecture Une activit stra t gique In Les entretiens Nathan vol 1 Paris Na than DOLE J A DUFFY G G ROEHER L R amp PEARSON P D 1991 Moving from the old to the new Research on reading comprehension instruction Review of Educational Research 61 pp 239 264 FAYOL M 1985 Le r cit et sa construction Neu ch tel Paris Delachaux amp Niestl FAYOL M 1990 Le nombre et l enfant Neuch tel Paris Delachaux amp Niestt FAYOL M 1991 a Le r sum un bilan provisoire des recherches de psychologie cognitive In M CHAROLLES amp A PETITJEAN Eds Le r sum de texte Paris Klincksieck FAYOL M 1991 b From sentence production to text production European Journal of Psychology of Education 6 pp 101 119 FAYOL M 1992 Comprendre ce qu on lit De tau tomatisme au contr le In M FAYOL J E GOM BERT P LECOCQ L SPR
137. ans le monde entier o pour favoriser la communication entre les chercheurs les enseignants et les formateurs Cr e l initiative d universitaires francophones DIDASKALIA est dit e par Institut National et EM UNIVERSIT de Recherche 08 LAVAI P dagogique 2 RP ORE Qu bec DIDASKALIA 3 num ros par an 128 pages environ par parution format 16 5 x 24 5 cm Diffusion INRP Publications 29 rue d Ulm 75230 Paris cedex 05 T l phone 1 46 34 90 80 T l copie 1 43 54 32 01 RC 2 PA CA Abonnement France et Qu bec 400 francs tte Autres pays 500 francs Le num ro France et Qu bec 140 francs tte Autres pays 146 francs Joindre le r glement l ordre de l agent comptable de l INRP Revue francaise de sociologie publi e avec le concours de L INSTITUT DE RECHERCHE SUR LES SOCIETES CONTEMPORAINES CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE 59 61 rue Pouchet 75849 Paris Cedex 17 T l 40 25 11 87 ou 88 AVRIL JUIN 1994 XXXV 2 ISBN 2 222 96603 5 ASPECTS DE LA VIE PROFESSIONNELLE La modernisation des services professionnels Jean GADREY Commerciaux du secteur bancaire David COURPASSON Commer ants immigr s du m tro Laurence COSTES Les accidents du travail innovation technique et jugement moral Nicolas DODIER D bat A propos de l insertion professionnelle Claude DUBAR REVUE DE QUESTION Analyse de r seaux et sociologie des organis
138. ants qui partent avec ou sans leurs parents tendent donc se ressembler et se concurren cer L enfant est le moteur de la dynamique des politiques et de l industrie des vacances que ce soit directement pour lui m me ou indirectement pour mieux convaincre les parents les r ves et la r alit des vacances s efforcent d assurer la vic toire de l enfant roi LES VACANCES DES ENFANTS EN CHIFFRES L un des objectifs de cet article est un appel la prudence pour interpr ter les donn es exis tantes Un autre est d insister sur la n cessit du d tour par les probl mes th oriques pos s par le vide sociologique sur l enfance pour jeter les bases d une tude port e pius g n rale Cepen dant les tudes empiriques alimentent et renou vellent constamment le d bat th orique C est dans ce souci d op rer une mise en relation entre le champ social des vacances et la construction du champ sociologique de l enfance que nous pr sentons ici les r sultats parfois controvers s des tudes les plus connues ou les plus r centes en prenant soin d attirer l attention sur le carac t re al atoire des comparaisons en raison de l h t rog n it des tranches d ge concern es d une faible connaissance des familles et des enfants de l absence d une conception des vacances coh rente travers ces tudes nous tenterons de r pon dre quelques questions apparemment simples o sont les enfants penda
139. aphie ces deux branches sont distingu es pour aussit t insister sur l tude de leurs rela tions tude qui est d clar e comme un voire l objet central des sciences g ographiques Dans un premier temps les facteurs naturels s imposent pour expliquer les formes et la r partition des activit s humaines Le rapport explicatif qui justi fie l ordre de la description et de l tude est sim ple de la nature vers l homme et la soci t En for ant quelque peu fe trait on commence par le plus gros le plus visible le plus stable la Terre les oc ans et les continents puis les reliefs en donnant plus de place aux montagnes qu aux plaines les sols ensuite ce qui bouge les cli mats ce qui est dans la vie naturelle la v g tation ventuellement la faune on passe alors aux hommes avec un apport important de d mo graphie et aux activit s humaines celles ci sont pr sent es et tudi es dans l ordre de leur loi gnement croissant avec la nature l agriculture les mines l industrie le commerce L enchaine ment des rubriques se donne pour logique fa description contient son explication tout en mas quant ses pr suppos s cette relation sens unique entre nature et soci t les g ographes ont tr s t t cherch substituer des relations plus dialectiques et plus complexes La nature n est plus la cause imp ra tive mais une contrainte dont l homme use selon ses poss
140. ar le domaine plastique et visuel dans le cadre du programme d histoire de premi re th se dactylographi e Paris Universit Paris VII CHERVEL A 1988 L histoire des disciplines sco laires Histoire de l ducation n 38 p 59 119 CHEVALLARD Y 2 d 1992 La transposition didactique Du savoir savant au savoir enseign Grenoble La Pens e Sauvage CHEVALLARD Y JOSHUA M A 1982 Un exemple d analyse de la transposition didactique La notion de distance Recherches en didactique des math matiques 3 2 1982 CODOL J P 1989 Vingt ans de cognition sociale Bulletin de psychologie XLI 390 DE CORTE E et al 1979 Les fondements de Paction didactique Bruxelles De Boeck DE LANDSHEERE G et V 1980 D finir les objectifs de l ducation Paris PUF Didactique de la g ographie La 1992 Revue de G ographie de Lyon vol 67 n 2 DOISE W MUGNY G 1981 Le d veloppement social de l intelligence Paris Inter ditions DOISE W PALMONARI A dir 1986 L tude des repr sentations sociales Neuch tel Paris Dela chaux et Niestl DURAND M F LEVY J RETAILLE D 1992 Le monde espaces et syst mes Paris PFNSP Dalioz DURAND DASTES F 1984 La question O et l outillage g ographique Paris Espaces Temps 26 27 28 p 8 21 FORQUIN J C 1989 Ecole et culture le point de vue des sociologues britan
141. arch and the development of memory Journat of Experimental Child Psychology 47 pp 26 31 GUTTENTAG R E 1984 The menta effort require ment of cumulative rehearsal A developmental stu dy Journal of Experimental Child Psychology 31 pp 92 106 GUTTENTAG R E ORNSTEIN R A amp SIEMENS L 1987 The mental efforts requirements of cumu lative rehearsal Transitions in strategy acquisition Cognitive Development 2 pp 307 326 HAGER W amp HASSELHORN M 1992 Memory monitoring and memory performance Linked close ly or loosely Psychological Research 54 110 113 HARNISHFEGER K K amp BJORKLUND D F 1990 Strategic and nonstrategic factors in gifted chil dren s free recalt Contemporary Educational Psy chology 15 pp 346 363 HASSELHORN M 1992 Task dependency and the role of category typicality and metamemory in the development of an organizational strategy Child Development 63 pp 202 214 HULME C 1984 Developmental differences in the effects of acoustic similarity on memory span De velopmental Psychology 20 pp 650 652 JENKINS J J 1979 Four points to remember A tetrahedra model and memory experiments In CERMAK amp CRAIK Eds Levels and processing in human memory Hillsdale NJ Erlbaum JENKINS J R HELIOTIS J D STEIN M L amp HAYNES M C 1987 Improving reading comprehension by using paragraph restatements Exceptional Chil
142. arge de libert la forme de ta production finale les crit res d valuation des r ponses en fonction de leur exactitude et de leur pertinence 40 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 994 Tout ceci suppose pour l enseignant une analyse globale pr alable de la situation d ensei gnement en prenant les divers points de vue du ma tre et de l enseign La consigne exprime l aboutissement de cette d marche Elle formule un projet qui en contraint l criture Sans avoir le caract re juridique d un contrat elle s en approche par son aspect imp ratif la n cessit de la sobri t de la rigueur de Ja clart de la r daction Pour devenir une instruction la consigne contraint consid rablement la d marche de l enseignant Du c t de l l ve la consigne est re ue comme une activit impos e qu il ne peut gu re enfreindre Le premier acte qu il accomplit quand elle lui est communiqu e est une activit de lec ture une lecture globale pour en comprendre le sens En effet au travers de la consigne il s ef force de d celer l enjeu de la s quence Il cherche identifier la t che accompiir les bases et r f rences requises la forme prescrite pour la r ponse la proc dure suivre Pour s approprier la consigne construite par l enseignant il doit la d composer et la r interpr ter ou si elle est tr s fractionn e en retrouver la coh rence et la fina lit
143. ass pass et pass pr sent Mais dans tous les cas l l ve a recours a des interpr tations ou se m lent du sens commun et du savoir historien Pr cisons Une histoire statique une histoire dynamique Ce sont les deux modes selon lesquels s orga nisent les r ponses aux diff rents th mes pro pos s Apr s tout il n y a l rien de bien surpre nant on sait qu en histoire on joue toujours avec le temps Pomian 1984 Dans les le ons dispen s es l cole on en joue traditionnellement en faisant alterner de la diachronie une histoire en mouvement et de la synchronie un arr t sur un moment cl pour brosser le tableau d une institu tion d une soci t d une civilisation Certains his toriens pr f rent mettre l accent sur l alternance n cessaire des v nements et des structures Sur la compl mentarit de ces deux approches dans la mesure o ce sont les structures qui pr parent l v nement et inversement Koselleck 1990 Pourtant on remarque dans le mode d identifica tion des l ves une certaine ind pendance par rapport aux hypoth ses que la r flexion pist mo logique sugg rait en effet on ne retrouve pas toujours la distinction entre v nements et entit s participatives d une part entit s non participatives d autre part Si la Premi re Guerre mondiale et la crise de 1929 ces grandes ruptures historiques sont majoritairement per ues dans leur dynamique par les
144. at gorisations L ann e psychologique 1 p 87 128 BLOCH M 1974 Apologie pour l histoire Paris Armand Colin BRUNER J 1991 Car la culture donne forme Pesprit De la r volution cognitive la psychologie culturelle Paris d Eshel DENHIERE G 1984 II tait une fois Lille Presses universitaires de Lille DENHIERE G BAUDET S 1992 Lecture compr hension de texte et science cognitive Paris PUF FAYOL M 1985 Le r cit et sa construction Neu ch tel Paris Delachaux et Niestl FAYOL M FROCHOT M ZAGAR D 1987 Lire des histoires une revue Les sciences de l duca tion pour l re nouvelle 3 p 5 34 FLAMENT C 1982 Du biais d quitibre structural la repr sentation du groupe in J P GOGOL J P LEYENS Cognitive Analysis of Social Behavior Boston Londres Martinus Nijihoff JODELET D 1984 Repr sentation sociale ph no m nes concepts et th orie in S MOSCOVICI dir Psychologie sociale Paris PUF JODELET D 1989 Folies et repr sentations sociales Paris PUF KOSELLECK R 1990 Le futur pass Contribution la s mantique des temps historiques trad fr Paris d de l EHESS LE NY J F 1989 Science cognitive et compr hen sion du langage Paris PUF MANDELBAUM M 1977 The Anatomy of Historical Knowledge Baltimore amp Londres The Johns Hop kins Unive
145. ation L volution de la place de l enfant au Club M diterran e et plus particuli rement du tr s jeune enfant 25 est cet gard exemplaire En 1989 20 000 enfants de 4 mois 2 ans ont fr quent les villages du Club M d chaque tranche d ge correspondent un espace un per sonnel une alimentation des activit s des rythmes particuliers L infrastructure respecte les normes de la cr che tandis que l accueil et l ani mation s inspirent de la halte garderie Tout est fait pour rendre fes enfants heureux mais aussi et surtout les parents Ceux ci sont ras sur s d culpabilis s par l importance accord e a la s curit a l environnement m dical et affectif le c lin fait partie de l accueit du tout petit la qualification du personnel Ce dernier a pour mission d accueillir d informer de rassurer les parents afin de leur permettre de s adonner leurs propres activit s r cr atives en toute bonne conscience Apr s une p riode o la s paration entre les parents et les enfants tait assez stricte la pr sence des tr s jeunes enfants a pouss au d cloisonnement des espaces et des temps l assouplissement des horaires Les parents qui le souhaitent sont de plus en plus pr sents non seulement aux repas mais au baby club et les membres du personnel sont des observateurs avis s des comportements diff rentiels des familles La nationalit et s
146. ation tout fait trang re l Umwelt de l l ve n est pas un probl me Une situation tr s famili re ne Situations probl mes et situations scolaires en histoire g ographie 27 l est pas davantage Il faut un minimum d in congruit pour susciter la motivation pist mi que 8 Une formulation fond e sur le probl me personnel de l l ve n est donc pas forc ment adapt e elle l int resse mais il risque de ne pas percevoir l enjeu intellectuel l enjeu de connais sance de la situation et de s en tenir finalement sa repr sentation initiale aura tout autant de difficult s approprier un probl me scientifique ou un probl me social trop loign de lui m me il tendra le convertir en probl me scolaire et tenter de le r soudre comme tel mais ainsi it ne s affronte pas l obstacle vis Il para t n ces saire de proposer un probl me la fois assez proche de l l ve pour qu il s en saisisse et assez loign pour que son caract re nigmatique l oblige accomplir un progr s pour parvenir sa r solution En effet l l ve ne cherche produire un sens relevant de l intelligibilit historique ou g ographique c est dire r soudre le pro bl me que si un tel effort lui para t n cessaire et sa port e ni si ce sens existe d embl e ni s il peut en trouver un de fa on rapide conomique et satisfaisante ni si les donn es ne lui para
147. ations Emmanuel LAZEGA LES LIVRES Abonnements L ordre et le paiement sont adresser directement a Centrale des Revues CDR 11 rue Gossin 92543 Montrouge Cedex T l 1 46 56 52 66 CCP La Source 33 368 61 CDR Gauthier Villars Les abonnements sont annuels et partent du premier num ro de l ann e en cours Tarif 1994 L abonnement 4 num ros France Etranger Vente au num ro Soit par correspondance aupr s de CNRS Editions 20 22 rue Saint Amand 75015 Paris T l 1 45 33 16 00 T lex 200 356 F Soit aupr s des librairies scientifiques Lire Perspectives Documentaires en Education c est disposer en permanence d un ensemble de ressources e l actualit des publications fran aises et trang res analy s es et ordonn es selon les grands domaines des sciences de l ducation des histoires de vie de lecteurs et de chercheurs qui retracent leur itin raire dans un contexte culturel social et scientifique des t moignages d enseignants innovateurs e des bibliographies th matiques pour entrer dans un sujet par les grands textes e des tudes sur les conditions de la production de l utilisation et de la diffusion des crits e un observatoire des theses importantes soutenues dans l ann e Une revue de I Institut National de Recherche P dagogique PERSPECTIVES DOCUMENTAIRES EN DUCATION Au sommaire du n 30 d cembre 1993
148. avec une proc dure d laboration En somme la mise en uvre des proc dures constitutives des strat gies m morielles pr sente toujours un co t Ce co t peut tre tr s lev notam ment chez les plus jeunes et ou les plus novices Il se manifeste m me lorsque les Sujets ernploient spontan ment une proc dure cf Miller 1990 Miller Seier Probert amp Aloise 1991 Il peut atteindre un tel niveau que soit la gestion de la proc dure devient impossible d o le non maintien de la proc dure soit l utilisation entra ne une baisse des performances la t che principale En cons quence tout ce qui permet d all ger le co t d utilisa tion d une proc dure facilite son emploi et induit une am lioration de l effica Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 cit Ainsi Guttentag Ornstein et Siemens 1987 ont obtenu un recours plus efficace l autor p tition cumulative en laissant les items visibles plut t que ane presenter puis de les retirer un un au cours de l ex cution de la ache Le co t initialement lev de l utilisation des proc dures permet d expli quer d une part leur non maintien en l absence d incitation et de motivation d o l impact du feed back et de l attribution interne positive et d autre part le renoncement de certains sujets qui au moins au d but font moins bien avec que sans la proc dure A l heure act
149. beau naissant de l intelligibilit r elle ou suppos e de l uvre ou des finalit s de l artiste Ce qui ne correspond pas ces crit res esth tique suscite toujours le refus C cile qui parcours les expositions rejette Picasso faute d arriver le comprendre Yves Olivier affiche ses pr f rences pour le post modernisme ce qui lui permet de concilier un go t marqu par une vision traditionnelle et le sens de l actuel et du dynamisme du jeune cadre qu il est devenu Ainsi peut on expliquer la mise en parall le dans ses go ts de l affiche Avec un coin rouge enfon ons les blancs tudi e en classe et des statues d Arno Brecker dont les esth tiques sont antago nistes mais qui toutes deux ont une fonction politique Interrog sur les motifs de son int r t pour le sculpteur allemand il explique Ce qu il fait rappelle plut t l antiquit par les formes les volumes en fait j aime ce qui est soft Cet exemple extr me montre bien la coexis tence des deux conceptions de la beaut comme r ponse une fonction et comme harmonie I exprime en fait des conceptions qui apparaissent dans les discussions lors des activit s propos es le go t de certains l ves pour la peinture de David par exemple et dans les r ponses Penqu te terminale Il permet d clairer les obser vations des autres anciens l ves interrog s En fin de compte tr s peu d entre eux manifestent tr
150. c le fascisme le capitalisme serait renforc B Dans mon texte il y a une phrase qui dit attends attends que la petite bourgeoisie suit la clique fasciste donc elle est contre la haute bour geoisie A Donc ben oui Cet extrait met en vidence les r ajustements interpr tatifs qui r sultent des interactions l ve l ve et l ve texte Il montre que le probl me est ici pour les l ves l interpr tation de la position des acteurs et non la v racit de l v nement dont ils parlent et B identifient et cherchent caract riser l expression d un point de vue Voici une phase ult rieure B C est trois textes qui soutiennent le peuple C Oui a c est vrai B Dans mon texte ce n est pas tr s marqu mais dans les v tres dans mon texte c est plut t contre la gauche A D apr s ce que je vois d apr s mon jour nal c est un journal communiste il est pour cette manifestation mais il critique quand m me cette manifestation parce que c est une manifestation de fascistes Le journal est communiste donc il est pour renverser le peuple sic mais pas pour mettre les fascistes au pouvoir C Renverser le peuple A Non pour renverser le pouvoir B Donc nous savons que ces trois textes sou tiennent le peuple C Tous les gens qui veulent renverser les diri geants A a nous donne d j ce que veulent ces manifestants renverser le pouvoir actuel L interpr
151. ception de l art Patricia dit des peintures et des sculptures je les vois d un autre il dans le sens o avant vraiment je ne les voyais pas Corr lative l ducation du regard la concep tion qu elle s est donn e oppose l art qu elle situe du c t de l affectif la publicit objet d tude Pour la pub sic la t l sic ce qui m int resse surtout c est comment la chose est amen e pour la peinture c est ce qu on ressent en regardant la peinture On essaye d imaginer ce que le peintre a voulu montrer d crire faire ressentir ce qu il a exprim c est cela L art est devenu une source de plaisir et d enri chissement personnel en offrant une possibilit de rencontrer des personnes d autres milieux par l apport intellectuel et surtout par le contact avec la pens e du cr ateur Il y a donc bien l acc s a une v ritable exp rience esth tique Pour Soumia Carole Sonia et Aissa la concep tion de l art s est modifi e dans le m me sens C est d ailleurs pour ces l ves que l ouverture la pratique s av re la plus importante devenant m me dans le cas de Carole attitude active puis qu elle organise des sorties culturelles pour les tudiants dans le cadre de l Universit qu elle fr quente Lorsque l art faisait partie d une pratique cultu relle familiale accept e l initiation a introduit aussi une volution en donnant cert
152. ch autonomous one can be when the teaching of our subjects as we plan it does not confine to a mere list of the world of the people in the past and nowadays and when the mobilization of constructive activities of the knowledge by the students is added to the activities of identification and of reproduction How do the instructions designate these new stakes in the subject How do they organize patterns of apprenticeship How do they manage the opposition between a necessary autonomy and the necessary guidance of the student SS SE REVUE FRAN AISE DE P DAGOGIE N 106 JANVIER FEVRIER MARS 1994 Colette Cr mieux Pierre Jakob Marie Jos e Mousseau Students writing in History and Geography a didactic point of view p 47 Schooling results can be considered from at least two points of view students performances can be assessed according to academic criteria thought of as important but another opinion is to integrate them in the teaching subject functioning analyses This is the way we have chosen We first studied the subjects linked constraints then we pointed out the numerous strategies students use when writing about hisfory or geogra phy However the analysis focused on history because of its disciplinary specific features requiring both memorization and construction Marie Christine Baqu s The consequences of a cultural teaching in His tory p 55 The question is to know the reason why we should use the method o
153. chronisme qu ils voquent Le souci de la complexit dans toute analyse historique les loigne de ces processus cognitifs quotidiens qui leur apparaissent simplifi cateurs r ducteurs m me et sources de st r o types Pour contrebalancer leurs r f rences aux valeurs d un mode de raisonnement historien les enseignants ne poss dent qu une repr sentation La compr hension de l histoire un mod le sp cifique 15 partielle de la fagon dont leurs l ves apprennent histoire Plus difficile encore a g rer le mode d appropriation ultimement narratif de l histoire calqu sur la compr hension de l action humaine se heurte la tongue et profonde d valorisation de l histoire v nementielle par le courant des Annales qui a marqu des g n rations d ensei gnants Si la pr occupation didactique ultime reste tou jours celle d enseigner en connaissance de cause Moniot 1993 on devra se donner les moyens d affiner la description de la situation didactique en histoire pour mieux comprendre comment se manifestent les points de rencontre et les distorsions entre les modalit s d appropria tion de l histoire et les modalit s de son enseigne ment Nicole Lautier Universit de Picardie BIBLIOGRAPHIE BAUDET 1990 Repr sentation d tat d v ne ment d action et de causation Langages 100 p 46 64 BIDEAUD J HOUDE 1989 Le d veloppement des c
154. ci t d Ancien R gime se laisse facilement approprier partir d un noyau duel nobiles paysans riches pauvres haut bas dominants domin s qui fonctionne comme un sch me d ac cueil permettant de structurer des informations sur plusieurs plans La dualit laisse en revanche diffi cilement sa place aux informations sur la bour geoisie consid r e comme un entre deux pertur bateur Le verrou le concept cl sur lequel les l ves butent ind pendamment de leur bonne volont d apprentissage c est le principe d h r dit C est lui qui assure la coh rence de l interpr tation his torienne c est lui qui fait d faut a la structure cognitive de la connaissance organis e la mani re d une repr sentation sociale Moscovici 1976 Jodelet 1984 Tant que ce principe n est pas appropri toutes les informations tous les efforts de m morisation ne trouvent pas de place significative dans le sch me d accueil Mais lors que ce verrou saute il ny a plus d obstacle a introduire la bourgeoisie et avec elle les nuances de toute analyse historique L ancrage dans une pens e sociale On rencontre l un bel exemple des statuts diff rents attach s a la connaissance de sens commun et a la connaissance scientifique dans la construction d un savoir scolaire Les deux principes en concurrence la bipolarit riches pauvres et l h r dit n offrent pas en eux m mes de difficult s de co
155. ciale de l appropriation du savoir L ducation cultu relle sociale parentale la pratique de l cole l influence des m dias et l activit professionnelle inter Notes critiques 117 ferent fortement sur les strat gies mentales mises en uvre par l apprenant lui m me Les liens tablis avec les pairs les personnes res sources l environnement social constituent un facteur primordial de conqu te active du savoir Le conflit socio cognitif le r le du m diateur dans la construc tion du savoir et principalement dans les processus de m tacognition sont soulign s La troisi me partie examine alors si celui qui veut apprendre ne doit pas se mettre en d finitive en situation d entreprendre ou et de chercher Pour cor roborer cette hypoth se trois dispositifs sont pr sent s et analys s un dispositif de formation jeune sur un chantier cole un dispositif de formation qualifiante sur un lieu de travail industrie de l aluminium une formation de Brevet technologique sup rieur sur un projet industriel automatismes industriels Au travers de ces exemples se dessine le mo d le auquel veut conduire une telle conception de l acte d apprendre avec ses composantes tout la fois th oriques et op ratoires La trame d un dispositif de formation est propos e dans celui ci des jeunes et des adultes construisent par eux m mes des savoirs par l entreprendre et la recherche en
156. conceptualisation dans le cadre d une situation probil me La construction d un concept complexe en sciences sociales impose le recours des sup ports documentaires ainsi que la confrontation un obstacle puisque la question pos e n a de solution que si l l ve modifie au moins partielle ment sa repr sentation sociale 6 du concept Dans ce cadre chaque l ve doit fournir une r ponse la question apr s en avoir discut en groupe le contenu La consigne prend alors la forme d une question nigme Evidemment aucun document ne doit contenir explicitement la r ponse Par contre les documents doivent pr senter une situation historique complexe dans laquelle apparaissent de nombreux attributs du concept en question et m me contenir des contra dictions suceptibles d intriguer les l ves La for mulation de la consigne oriente l l ve vers la lecture des documents pour comparer leur signifi cation globale Le progr s intellectuel vis n est pas une acqui sition de connaissances mais l utilisation d un concept pour pouvoir interpr ter la situation vo qu e par les documents La consigne est donc con ue pour mettre en relation une situation histo rique un concept et une ou des repr sentations obstacles Sa mise en place est d licate puis qu elle suppose que soit pr lablement identifi par l enseignant un obstacle l usage pertinent du concept Par exemple pour le concept de nation celui
157. consigne dans nos disci plines Instruction stricte donn e un militaire un gardien sur ce qu il doit faire Petit Robert D finition laconique qui a le m rite de souligner des caract ristiques communes aux consignes scolaires la consigne est donn e et implique une rela tion in galitaire Celui qui la donne a une vision englobante c est dire une Vision des finalit s de ce que d autres doivent faire la consigne se traduit en action elle est suffisamment stricte pour tre op ra tionnelle Le dictionnaire Larousse insiste de son c t sur le fait que la consigne est finalis e et qu elle est donn e en fonction de circonstances pr cises prescriptions sp ciales donn es non seulement une sentinelle mais au chef de troupe en vue de circonstances particuli res bien d termin es et dont l ex cution est plus rigoureusement imp ra tive que celle d un ordre proprement dit La m taphore militaire s puise devant un constat ou une esp rance l enseignant n est pas un adju dant En p dagogue il conduit les l ves plus efficacement s il leur donne a travers la consigne une part d autonomie et une id e de la finalit du travail demand Ce qui compte n est pas tant l x cution de la t che que l apprentissage qui en r sulte La consigne fonctionne largement comme un leurre en ce sens qu elle d signe une t che qui n est qu un pr texte pour conduire ver
158. construction d une s quence de travail en classe o les conte nus du programme les documents incontourna bles les m thodes et les savoirs factuels faire acqu rir sont premiers et indiquent le cadre les moyens les objectifs assign s Une situation probl me pr sente l l ve une situation historique g ographique ou socio co nomique incompr hensible pour qu il y ait nigme il faut m me si la solution est simple qu il y ait obscurit incoh rence apparente tran get Comme pour les romans nigme le but du r cit est de faire la lumi re partir d une situation obscure Cette obscurit est constitu e pour mieux faire ressortir l instant d intelligibi lit 15 De la m me fa on une situation o se pose un probl me scientifique et ou social admet plusieurs interpr tations ventuellement contra dictoires entre lesquelles l l ve doit choisir Cette exigence le d concerte car elle rompt avec la bonne r ponse et la s curit qu elle engen dre Ordinairement l enseignant cherche simpli fier faciliter la compr hension aplanir les difficult s Une situation d lib r ment difficile et perturbante inqui te autant l enseignant comme s il sortait du r le normal du p dagogue que l l ve qui ne sait plus d coder les attentes du professeur Une situation probl me ou probl matique sus cite des activit s intellectuelles peu souvent solli cit es
159. convergences sont plus grandes mais peu originales sur fes souhaits concernant les acti vit s multiactivit s avec pr dominance de la mer pour les plus jeunes activit s sportives s jours th mes voyages pour les plus g s On note une d saffection pour la rando trop li e l image de la colonie On voit galement appara tre l expression d un d sir de repos de tranquillit d absence d activit s programm es qui n existe ni dans les demandes des parents ni dans les pro positions des centres de vacances L tude la plus r cente 34 Jeunesse au Plein Air 1992 men e par le Centre d Etudes et de Communication la demande de la JPA avec le soutien du minist re de la Jeunesse et des Sports apporte un clairage plus nouveau sur l organisation l administration l animation des centres de vacances et des centres de loisirs Elle montre les difficuit s de concilier un projet duca tif pr par l avance n cessaire pour obtenir des Subventions avec les exigences de la concur rence g n rant des ph nom nes de modes et des pratiques commerciales L important est de r ussir plaire autant aux parents clients qu aux enfants prescripteurs et consommateurs Cette enqu te apporte des informations nouvelles sur la vie quo tidienne dans les centres les distorsions entre un projet p dagogique peaufin l avance et les Contraintes d une vie collective souvent touffante et rigidifi e
160. ctrice de la nation aux Etats Unis du sionisme des revendications serbes sur le Kosovo etc Elle n est pas suffisante au regard d une construction plus complexe Mais elle peut l tre pour certains savoirs enseign s par exemple le chapitre du programme de Pre mi re consacr de la pr histoire l mergence d un Etat fran ais et d une nation la formation d un espace national un carrefour de peuples et d influences qui s inscrit dans une partie intitu l e L espace fran ais distincte d une autre les hommes et les activit s Autre exemple une repr sentation qui fait de la nation une entit ter nelle et immuable est propice l inventaire et la description de la mythologie des r alit s cultu relles de la nation elle se refl te dans les nom breux discours qui font de la nation un tre col lectif pass pr sent et venir la France ter nelle Ja sainte de vitrail ch re De Gaulle 18 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 Une pratique plus r cente et f conde consiste analyser les repr sentations en terme d obstacles Comme l ont d fini les didacticiens des math ma tiques et des sciences un obstacle n est pas une erreur ni Une lacune mais une connaissance active un mod le explicatif qui permet de rendre intelligibles de nombreuses situations II s oppose l appropriation d un savoir plus valide plus per tin
161. d un trai tement quantitatif m me r duit au strict minimum et d une analyse du langage fort int ressante les autres chapitres n aient pas galement b n fici de ce double traitement Question formelle mais pas uniquement car dans Ja mesure o la m thode d analyse utilis e dans l ouvrage est essentiellement de type interpr tatif celle ci nouveau ne permet gu re de r plication et ne met labri ni des reproches de subjectivit ni de ceux d impr cision dans quelle proportion trouve t on telle ou telle constellation dans la population Sur le plan de ja lisibilit enfin une annexe pr sentant les cas cliniques signal s dans le texte eut t fort utile au lecteur 3 Recourir au t moignage des enfants la d monstra tion est faite apporte donc des informations Il faut s interroger toutefois sur les limites de celles ci Dans un drame qui met constamment en cause des par tenaires tels que les parents et les ma tres dans quelle mesure peut on arriver une th orisation satisfaisante sans recucillir galement des informations aupr s de ceux ci ct les croiser avec le discours des enfants A ne se baser que sur le discours des enfants on court le risque et les auteurs le reconnaissent de produire un discours th orique tr s pr s de celui que produisent les enfants eux m mes Recourir des informateurs diff rents aurait sans doute permis de prendre plus de distance vis vis des propos anal
162. de 68 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 concept et deux soci t s sous l Ancien R gime et au XIX si cle comme entit s histori ques LA COMPREHENSION DE L V NEMENT HISTORIQUE Les l ves appr hendent l histoire dans sa glo balit L histoire c est le monde toutes les cultures la vie c est tout Depuis le d but de la pr histoire jusqu au jourd hui tous les v nements qui se sont pass s De fa on quasi circulaire ils d finissent l his toire par les v nements et dans le m me temps les v nements sont per us comme des l ments dignes d tre retenus par l histoire lls ne s inter rogent pas sur les conditions de la s lection Peu leur importe que ce soient les historiens les manuels les professeurs qui l op rent simple ment ils liminent les petits v nements pour ne conserver que les grands ceux qui ont de l importance L autre crit re d terminant leur d finition de l v nement est sa capacit entra ner un changement pour 81 des l ves interrog s crit re qui passe bien avant la liaison d un v nement historique un grand person nage 60 4 quelque chose de violent 35 8 ou quelque chose de bref 12 Un chemin causal Dans les r ponses enregistr es propos de la Premi re Guerre mondiale ou de la crise de 1929 les l ves recherchent pourq
163. de r ali sation malais e elle demande de retrouver des sujets souvent parpill s par l orientation les al as de la vie parfois entr e dans le monde du travail Elle implique une adh sion personnelle ce qui en augmente la difficult mais lui donne un suppl ment d authenticit par rapport aux entre tiens effectu s dans la cadre scolaire Surtout elle fournit une r ponse au probl me du temps L entretien diff r permet en effet d approcher la trace que l exp rimentation a laiss e Un instrument de pr cision L entretien diff r donne voir la trace r elle de l initiation culturelle dans la m moire des l ves Si premi re vue es souvenirs semblent flous le caract re diff r de l entretien est un instrument de d cantation aussi bien en ce qui concerne la m moire des sujets que les changements r elle ment intervenus S vanouit avec le temps tout ce qui n a pas vraiment marqu la m moire des anciens l ves et demeurent des conclusions l entretien diff r 62 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 met particuli rement en relief dans la formation de la m moire le r le conjoint de la fr quence et du caract re de point fort des activit s sur un m me th me Le caract re diff r de l entretien donne aussi voir les changements les plus notables et en ce sens il permet au chercheur de mettre en vi dence les facteurs d volution r els
164. de savoir recouvrait de nombreux aspects ceux que nous avons rapidement d cortiqu s et qui appartiennent essentiellement au langage il nous faut ajouter la relation d terminante l objet dont on parle L histoire et la g ographie parlent d v nements de ph nom nes qui ont exist ou existent r ellement Elles renvoient le lecteur ou l auditeur aux actions humaines aux soci t s pr sentes et pass es leur insertion dans le temps et l espace Elles sont cens es dire vrai Cette exigence de v rit la signification qu elle porte pour les savoirs scolaires sa relation avec les productions scientifiques historiennes et g ographes rel vent d une analyse qui d passe largement cet article Pour continuer bri vement notre entreprise d inqui tude nous avan ons quelques propositions qui serviront de pr alable la lecture des d veloppements suivants Si nous reprenons l exemple de Louis XVI toutes les sources tudi es par les historiens convergent pour dire que sa mort a eu lieu le 21 jan vier 1993 les sources divergent sur le sens donner a cette mort sur les mots employ s pour la dire et la raconter sur les autres v nements a mettre en relation avec elle Aucun v nement pass ou actuel ne se r duit a ce qu en restitue en le reconstruisant le langage n importe quel langage Aussi sommes nous tent s d inverser la relation au vrai et de dire que les sciences historiques
165. directe ment des grandes questions l cole P chec scolaire la p dagogie r put es prioritaires voire exclusives dans la r flexion sur l ducation aujourd hui Pourtant sous couvert dun grand jeu informatique pour mettre en valeur la richesse du stock de connaissances poss d par chaque individu ou collectivit et susciter des courants d changes les auteurs reposent en termes simples et pertinents la question fondamentale de notre rapport au savoir Chap 2 Avec les avanc es de la modernit notre rapport avec ce qu est le savoir est devenu plus incertain moins ais ment identifiable Les sources de production et de diffusion du savoir se sont multipli es et sont partout pr sentes l cole dans la rue ou la t l vi sion Elles engendrent des interactions permanentes et diff rentes selon les individus qui construisent ainsi un savoir original en perp tuelle volution consciemment ou inconsciemment Moins que jamais le savoir ne peut tre r duit la possession d un titre ou d une quelconque certification Moins que jamais une insti tution ne peut pr tendre au monopole du savoir De tous les savoirs de la vie seule une infime partic s accompagne d une reconnaissance par titres ou dipl mes p 89 De la multiplicit des savoirs infor mels qui se conjugue avec la singularit croissante des exp riences de vie proc de une plus grande affirmation de l individualit l inverse on p
166. distinguer diff rentes formes de la non demande familiale et travers quelques cas extr mes d histoires scolaires de voir comment l enfant fait face aux probl mes identifi catoires qu il rencontre entre les demandes de la famille et celles de l cole C est sous langle pist mi que de ce que peut signifier apprendre pour l enfant que la question est abord e au chapitre sui vant La distinction faite entre trois types d apprentis sages vie quotienne apprentissages intellectuels et scolaires apprentissages relationnels affectifs et li s au d veloppement personnel ainsi que la prise en consid ration du niveau scolaire du type de classes et du sexe permet de montrer d int ressantes variations Une analyse des pratiques langagi res compl te l ana lyse quantitative La question du r le de la p dagogie est alors pos e Les probl mes ainsi trait s au niveau du coll ge sont ensuite repris mais plus rapidement au niveau du CP et du CM dans un autre chapitre Le chapitre qui suit compl te l ensemble en interrogeant maintenant les repr sentations des enseignants ct non plus celles des l ves en s appuyant principalement sur des observations de s quences p dagogiques l cole Interroger un ensemble cons quent de t moignages personnels crits et oraux sous les angles successifs de l histoire scolaire des attentes relatives l cole des probl mes d identification et des apprentissages
167. divergences qu on peut tablir entre ces deux d marches justifient leur place respective dans l appropriation de cet acte La comparaison entre les deux processus met en lumi re un certain nombre d l ments significatifs quoique parfois contradic toires 2 de l apprendre Parmi tous les traits r pertori s par les auteurs soulignons ceux qui sont le plus fortement li s entre prendre un projet enracin dans un environnement et son investissement exclusif la volont de relever un d fi li un enjeu ventuellement un risque le besoin d autonomie et d ind pendance celui de se r f rer l exp rience ou du moins aux acquis ant rieurs l utilisation de l v nement et des impr vus au travers d une attitude permanente d exploration l importance de l action et de son inscription temporelle la place de la r ussite m me si celle ci passe par des moments de crise et de doute Dans le m me temps l activit de recherche permet de mettre en avant d autres dimensions l importance de l imaginaire de l invention du d sordre ou encore du penser c t et de la transgression la curiosit l avidit de savoir le besoin d ap prendre la mise en place d une relation qui fasse merger des questions Vimportance des interactions multiples les investigations multiples n cessaires et notam ment la place des d tours mais aussi
168. dren 54 pp 54 59 JUSTICE E M amp WEAVER McDOUGALL R G 1989 Adults knowledge about memory Awareness and use Of memory strategies across task Journal of Educational Psycholoy 81 pp 214 219 KAIL R 1979 The development of memory in chil dren San Francisco Freeman KEE D W amp DAVIES L 1988 Mental effort and elaboration A developmental analysis Contempo rary Educational Psycholoy 13 pp 221 228 KEE D W amp DAVIES L 1990 Mental effort and elaboration Effects of accessibility and instruction Journal of Experimental Child Psychology 49 pp 264 274 KEENEY T J CANNIZZO S R amp FLAVELL J H 1967 Spontaneous and induced verbal rehearsal in a recall task Child Development 58 pp 953 966 108 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 KENNEDY B A amp MILLER D J 1976 Persistent use of verbal rehearsal as a function of information a its value Child Development 47 pp 566 KINGSLEY P R amp HAGEN J N 1969 Induced versus spontaneous rehearsal in short term memory in nur sery school children Developmental Psychology 1 pp 40 46 LANGE G amp PIERCE S H 1992 Memory strategy learning and maintenance in preschool children De velopmental Psychology 28 pp 453 462 LORCH R F amp LORCH E P 1986 On line proces sing of summary and importance signats in reading Discourse Processes 9 pp
169. du second 14 15 G K Chesterton comment crire un roman policier in Autopsie du roman policier textes r unis et pr sent s par J Eisenzweig UGE Paris 1983 16 Cf INRP 1993 b 17 Que l on songe aux fonctions de coh sion sociale de ces quelques repr sentations de la nation telles que les ana lyse l quipe construction du concept de nation repr Sentations qui sont pourtant obstacles l acquisition d un savoir scientifiquement valide le conflit id ologique est incompatible avec l existence d une Nation celle ci suppo sant l harmonie une nation doit pr server son unit de sang tous les hommes ont et ont toujours eu la m me nation la m moire de Ja nation est immuable etc Autre exemple la repr sentation obstacie d une nation ternelle aide comme le remarque E Morin accepter notre propre tinitude en la transcendant BIBLIOGRAPHIE GIORDAN A 1983 dir L l ve et ou les connais sances scientifiques Berne Peter Lang MEIRIEU P 1990 Apprendre oui mais comment Paris ESF MINDER M 1991 Didactique fonctionnelle objectifs strat gies valuation Bruxelles De Boeck Univer sit D autres exemples g R histoire g opraphie a S ement par probl mes en BASUYAU C G RIN GRATALOUP A M 1992 La Situation probl me en ie i INRP 1992 a pp rules g ographie in COURBON J P GUYVARCH D LAVIGNE M 1992
170. e Marie Duru Bellat Universit de Bourgogne O OO Notes critiques 131 ARTICLES Didactics of History and Geography Fran ois Audigier Colette Cr mieux Nicole Tutiaux Guillon The role of scientific knowledge in the didactics of History and Geography p 5 Just as every subject with such references didactics of history and geogra phy are strongly linked to and based upon their homonymous sciences However they upset the traditionnal conception of direct linkage between scientific knowledge and school teaching contents the latter being a specific academic construction built up to fulfil its own general purposes In this particular view various reflection and analysis fields are to be developed focused on the relations between the two types of knowledge Through a comparison between chapters with the same content it can easily be shown that their specific functioning is very different Scientific knowledge provide tools to analyse student productions characterize their knowledge and possibly suggest new teaching modalities History and geography as sciences are at the crossing of scientific political an ethical major issues the references are complex They express the diversity of the many ways of considering our world and its history They are a source of inspiration to bring changes in school teaching contents Reflection upon the cultural and civic aims of our subjects is now at the core of any choice
171. e laboration a conduit les chercheurs travaillant sur le d ve loppement de la m moire soulever au cours des vingt derni res ann es un certain nombre de questions et ou d hypoth ses quant aux raisons pour Strat gies d apprentissage apprentissage de strat gies 93 94 lesquelles les enfants et plus tard les adultes ne recourent pas ou en tout cas pas r guli rement telle ou telle strat gie pour r soudre telle ou telle t che Ce sont ces questions que nous allons envisager une une Pour la clart de l expos nous avons regroup l ensemble non exhaustif des travaux recens s autour de questions ou hypoth ses Chacune d entre elles sera l occasion de faire appara tre dans le champ de la m moire d abord mais aussi dans d autres domaines lecture production crite num ration les r sultats auxquels est parvenue la recherche et les conclusions auxquelles ces r sultats conduisent en ce qui concerne l enseignement apprentissage des strat gies LE NON RECOURS UNE PROC DURE EST IL N CESSAIREMENT D SA M CONNAISSANCE O L INCAPACIT DE LA METTRE EN UVRE Toute strat gie n cessite la s lection d une proc dure parmi un ventail d autres Une premi re question a donc n cessairement trait la disponibilit de telle ou telle proc dure chez les sujets Flavell Beach et Chinsky 1966 ont t parmi les premiers poser ainsi le probl me Il s agissa
172. e Ils sont sources d inspiration pour faire voluer les savoirs Scolaires Les choix faire replacent les finalit s civiques et culturelles de nos disciplines au centre de la r flexion s es poursuivre pour conna tre le pass des soci t s la distribution des hommes et des acti vit s la surface de la terre O se trouve cette quoi sert le fran ais Avant tout lire et crire Si donc apprendre le fran ais est d abord apprendre lire et crire le mieux est sans doute de faire lire et de faire crire A quoi servent les sciences exp rimentales A r soudre certaines cat gories de probl mes le mieux est sans doute d apprendre r soudre ces diff rents types de probl mes quoi sert l ducation physi que et sportive Le mieux est sans doute de pratiquer des activit s physiques et sportives La musique Faites en Et l histoire Et la g ogra phie A savoir de l histoire et de la g ographie pas pour elles m mes mais pour s approcher des nombreuses finalit s que ces disciplines sont cen connaissance Dans les livres d histoire et de g ographie Qu est ce alors qu enseigner Dire redire et montrer en le simplifiant pour le mettre la port e des l ves ce qui est dans les livres d histoire et de g ographie est bien entendu que ces livres de r f rence sont des produits de la science et que celle ci dit vrai Tout le reste serait litt rature produit de
173. e l efficacit Strat gies d apprentissage apprentissage de strat gies 101 102 La perspective m tacognitive a longtemps privil gi tude de la m moire La notion de m tam moire introduite par Flavell 1971 a t reprise et pr cis e par Cavanaugh et Perlmutter 1982 dont l analyse critique a conduit distinguer a Les connaissances relatives la m moire m tam moire et concernant les capacit s personnelies les caract ristiques de la tache la connaissance des strat gies Ces connaissances s explorent g n ralement par le biais de questionnaires cf par exemple Beuhring amp Kee 1987 Les donn es empiriques ont fait apparaitre que lorsque les situations sont tr s simples des rudiments de m taconnaissances sont d celables m me chez les tr s jeunes sujets Kail 1979 N anmoins les connaissances m tam mo rielles se d veloppent essentiellement entre 4 ans et l adolescence Elles le font de mani re assez lente par exemple dans un rappel libre la cat gorisa tion ne serait con ue comme sup rieure l autor p tition qu partir de la 6 ann e scolaire Les tudiants ignoreraient encore de nombreux faits rela tifs aux strat gies b La r gulation des activit s mn moniques qui a trait aux proc dures de contr le conscientes ou non Par exemple les pr dictions relatives aux performances sont en g n ral d autant plus sur valu es que les sujets sont pl
174. e Jenkins 1979 et les remarques de Brown 1982 D autre part les donn es empiriques dont on dispose actuellement ma nent principalement des recherches de laboratoire Il y a de notables excep tions cf Palinscar amp Brown 1984 Paris Wasik amp Turner 1990 et surtout Pressley amp al 1992 mais l extension de l instruction strat gique reste pour l instant limit e tl serait donc n cessaire dans un premier temps de tenter sur un chantillon limit mais significatif de classes de diff rents niveaux un travail syst matique et valu prenant en consid ration les ventuels effets court moyen et long termes de l instruction strat gique Cette dimension recherche appliqu e est fondamentale pour autoriser des avanc es qui ne reposent pas seulement sur des a priori id ologiques Ensuite metire en place une instruction strat gique m me sur un nom bre limit de classes NB mais sans doute pas moins de 50 n cessite une formation des enseignants Or du fait que la mobilisation des strat gies semble tr s d pendante des domaines de connaissance les mieux maitris s par les apprenants cf ci avant les chapitres 5 6 et 7 cette formation ne para t pas devoir associer un enseignant particulier d une discipline particu ti re Bien au contraire il semble plus pertinent de rester dans tes champs disciplinaires et d amener l ensemble des enseignants une initiation l instruction des strat gies
175. e cette caution scientifique de nombreuses actions sociales en faveur de l enfance conduit confondre vie sociale et rythmes de vie 8 Ari s Ph L enfant et la vie familiale sous l ancien r gime Paris Plon 1960 r ed Seuil 1979 10 Chombart de Lauwe M J Un monde autre l enfance de ses repr sentations son mythe Paris Payot 1971 443 p 11 Tout se passe comme si notre soci t cessait d tre child oriented comme elle l avait t depuis seulement le XVII si cle Cela signifie que l enfant est en train de per dre un monopole tardif et peut tre exhorbitant qu il revient une place moins privil gi e pour le meilleur et pour le pire In Ari s Ph 1979 op cit p 25 On peut se demander si le r gne absolu de l enfant com menc selon mon hypoth se aux XVII et XVII si cles n arrive pas sa fin In Ari s Ph 1979 op cit p 170 12 Roussei L La famille incertaine Paris O Jacob 1989 13 Les enqu tes de l INSEE et les tudes ponctuelles men es par et pour les organismes caract re social La CNAF par ex Ou certaines grandes associations Jeunesse au Plein Air par ex convergent sur ce point les pratiques des vacances sont un miroir des in galit s sociales Nous insis tons sur le fait que ces in galit s sont quantitatives et qualitatives nous renvoyons la derni re partie de cet article les vacances des enfants en chiffres 14 Bou
176. e chaque moment de notre vie et de celles par exemple de nos grands parents par les choses qu ils pouvaient faire en ce temps l On nous apprend toujours les guerres l on voit ce qu ils cr aient La jeune fille a donc l intuition du ten entre caract re choquant modernit et dynamisme de la cr ation Il y a ta r investissement et approfondis sement de la r flexion amorc e lors de l tude des diff rentes visions modernistes en peinture pro pos d un tableau que le sujet ma d couvert que plus tard Elle fait galement elle m me le lien entre les effets de la remise en cause de sa vision de la culture artistique de sa repr sentation de l histoire le cr ateur jouant ici le r le central Elle amorce m me ici une r flexion sur les rapports de la cr ation et de la vie personnelle dans le sens d un parall lisme L expression au fur et mesure montre bien qu il s agit chez elle d un processus continu que l initiation a amorc et dont eile livre a la fois le m canisme et les effets a un moment donne Chez Soumia l amorce de nouvelles pratiques au cours de l exp rimentation par le conflit cogni tif qu elles ont occasionn a bien entrain cette crise psychologique dont l enjeu est d effectuer des d placements dans la valeur attribu e au divers domaines de la vie d crite par Philippe Malrieu 13 La source du conflit cognitif peut tre variable obligation du questionnement acc s
177. e du lien entre ces volutions et celles qui concernent l acquisition de connais sances les m canismes de construction d un savoir le domaine des pratiques et des comporte ments culturels Il donne la possibilit de saisir la complexit du processus d volution dans son extension et dans sa dur e ses diff rents fac teurs son caract re la fois collectif et fortement individualis 1t permet d entrer dans la vie m me du processus Il est particuli rement adapt l valuation d un enseignement culturel dont il montre ici la possibilit et l efficacit dans le cadre de l enseignement de l histoire Marie Christine Baqu s Lyc e Jean Lur at Paris Formateur au CREFOGHES Paris Vil 64 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 NOTES 1 Comment enseigner la culture contemporaine en classe de premi re Une exp rience d initiation la culture artistique du premier XX si cle par le domaine plastique et visuel dans le cadre du programme d histoire de premi re docto rat de didactique des disciplines Universit de Paris VI sous la direction de Monsieur Henri Moniot 8 janvier 1993 2 Philippe Meirieu Apprendre oui mais comment Paris ditions ESF 2 d 1990 pp 67 68 3 La notion d objet d enseignement met l accent sur la mat rialit de ce qui est propos la pratique de l l ve 4 L laboration de situations probi mes implique la c
178. e fac teurs de la diff rentiation spatiale Le choix de l une ou de l autre de ces probl matiques condi tionne l nonc des hypoth ses et toute la m tho dologie de recherche universitaire 7 cette question de la ville touche 4 des pro bl mes de soci t ph nom nes d exclusion s gr gation les banlieues congestionnement des centres urbains transports intra urbains qu il m appartient pas au scientifique de r soudre mais sur lesquels d autres sont amen s prendre des d cisions lus repr sentants de l administra tion De telles d cisions ne font pas consensus et ne se prennent pas selon des crit res scientifi ques il y a donc d bat mais d un tout autre ordre que le d bat scientifique les probl mes de soci t que pose aujour d hui une grande agglom ration rejoignent les pro bl mes personnels de nos l ves ils passent du temps dans les transports ils habitent parfois dans des quartiers r put s difficiles Mais leur v cu n est pas forc ment un bon point de d part pour la compr hension de probl mes collectifs qui exige plut t l inverse une d centration D s lors sur lequel de ces niveaux de pro bl mes s appuyer pour r aliser l apprentissage Le choix est d autant plus d licat qu on sait que la condition premi re d efficacit d une situation probl me est que le probl me soit reconnu comme un probl me par le sujet Une situ
179. e la notion de principes d organisation d un espace l accessibi lit par exemple et de fermer la solution Ces consignes d signent une activit d compo s e en tapes dont la r alisation par l l ve sert de tremplin une formalisation qui prendra dans le cas ici voqu la forme d nonc s valeur g n ralisante Ces nonc s doublent la r alisation graphique de l exercice et situent l apprentissage sur l objet v ritable de l exercice la th orie des lieux centraux Les l ves conservent de cette s ance non seulement la solution graphique qui fait appara tre des hexagones de superficies varia bles et embo t s comme dans le mod le graphi que issu de la th orie de Christaller 4 mais aussi une trace crite avec des nonc s du type l importance d une ville d pend du nombre et de la raret de ses fonctions plus une ville est importante plus son aire d influence est tendue etc Plus qu une d composition de l objet les consignes balisent les tapes successives de son appr hension Les tapes ne sont pas une restitu tion d informations d j pr sentes dans le sup port mais la r alisation d une t che en fonction de contraintes strictes labor es pour conduire in luctablement vers une solution unique qui pourra tre formalis e par l enseignant Le dispo sitif et les consignes de la s quence sont tr s troitement soumis l enjeu qui est l acquisition des com
180. e la population pluvio sit Beaucoup y parviennent et restituent les l ments puis s dans le cours Par contre qu une partie des informations de la carte soit ignor e qu il n y ait pas de prise en compte de latitudes visibles sur les deux cartes pas de hi rarchie pas de perception d chelle pas d utilisation de l gendes pour valuer l importance de la popula tion importent peu La diff rence entre des copies moyennes et des bonnes copies tient au fait que ces derni res ne se contentent pas de repro duire plus ou moins fid lement le cours mais font preuve en plus d un autre savoir faire mettant en vidence la capacit prendre du recul Ici les exemples sont vari s tant t des r gions tant t des ensembles g opolitiques tant t des Etats tant t des zones climatiques et associ s avec les facteurs explicatifs choisis dans diff rentes r gions facteurs humains naturels conomiques historiques Comparons les trames conceptuelles des l ves avec celle du professeur en relevant pour ce faire dans l ordre d apparition les mots exprimant des concepts et des faits Trame conceptuelle du professeur ZONES ATTRACTIVES bordure des c tes climat travail histoire tropical temp r esclavage colonisation mousson Trame conceptuelle d un l ve ayant obtenu 15 20 ZONES ATTRACTIVES j loignement de la mer histoire climat esclavage colonisation mousson temp r Inde Europe Japon
181. e la recherche sur la lecture en histoire I INRP et portant l une sur la loi de 1841 r glementant Je travail des enfants l autre sur le 6 f vrier 1934 Dans les deux cas il s agissait de d gager les traits de l v nement partir d une mosa que de textes Pour la loi de 1841 la souffrance des enfants personnage agissant dont la pression sur la d cision tait avant tout injustice qui lui tait faite repr sente le mouvement cette force s opposent sur le m me pied les hommes politi ques les patrons et les parents figures quiva lentes de la r sistance Cette pr sentation plausible s anastomose volontiers avec certaines informations des textes Le sens du vecteur dans la lecture est clair sont mis au premier plan les Regard didactique sur les productions scolaires en histoire g ographie 51 lements qui servent a batir ce drame alors qu est n glig ce qui n est pas congruent avec ce sc na rio Celui qui veut le nouveau c est dire les partisans de la loi l emporte contre celui qui veut maintenir L intelligibilit de la sc ne des person nages et la n cessit des v nements se trouvent dans cette sup riorit En l occurrence ce mouvement recouvre le mouvement historique mais ce n est pas toujours le Cas comme en t moigne le travail sur le 6 f vrier Le m me drame est install mais l aune de l valuation l issue est moins heureuse Le mouv
182. el Paulo Freire est lui m me affi li en ayant t un de ses membres fondatcurs Cet ouvrage ressemble davantage a un livre par l regroupant des interviews que Paulo Freire donna des revues sp cialis es en Education en Psychologie a des journaux syndicaux ainsi qu a des ducateurs am ricains br siliens canadiens italiens et portugais De ce fait quelques passages se r p tent mais ils ont le m rite de souligner des items importants de la pens e de Paulo Freire et du contexte politique social et ducationnel d une des plus grandes villes du monde Dans ces interviews il expose ses id es concernant la politique municipale de l ducation qui a pour but l tablissement d une cole publique populaire et d mocratique Pour lui l cole se doit d tre s ricuse et agr able Il tient combattre l id e selon laquelle pour tre comp tente elle devrait en perdre sa bonne humeur Il rejoint par la pens e l ducateur fran ais Snyders qui utilise d j le m me propos dans le titre de l un de ses derniers livres La Joie l cole Au sein de cette cole la communaut est invit e participer aux d cisions tant administratives que p da gogiques en s effor ant d tre un centre de cr ativit de rencontre ct de discussions propos des probl mes qui touchent non seulement les l ves mais aussi leurs proches amis enseignants et administrateurs L aute
183. elle que toute montagne est faiblement peupl e mS cela obligerait a une d marche comparative a des changements d chelle a une r flexion sur les id es de lois et d explication chercher non seu lement les exemples qui confirment mais surtout ceux qui infirment Le savoir enseign reste dans le particulier c est dire dans l tude d espaces pr alablement d coup s dont la juxtaposition en classe de seconde et sur l ensemble de la scola rit doit aboutir couvrir le plus possible l ensemble du globe Les exemples se multiplient dans un souci implicite de quasi exhausitivit vent implicite sent de la phrase Deux savoirs diff rents On pourrait attribuer un simple d calage tem porel les diff rences entre les savoirs scientifiques et les savoirs scolaires d calage qu une bonne formation du professeur suffirait combler Une telle proposition porte en elle l expression d une n cessit celle d une solide formation des ensei gnants la trace d une question rarement voire jamais pos e celle de la prise en compte dans l enseignement primaire et secondaire des acquis de la science le t moignage d une grande ignorance celle de l autonomie de la culture et des disciplines scolaires Diff rentes contraintes organisent la produc tion des savoirs scolaires par l Ecole et par le professeur La d finition et le choix des comp tences enseign es d pendent des finali
184. ellement une place de choix au concepts de mod les dans une logique nomoth travail sur documents travail qui h site parfois tique de la discipline davantage ax e sur le g n entre deux logiques ral sur le transf rable Le corpus documentaire celle de faire jouer aux documents le r le est source d informations et objet d analyse illustratif du discours de l enseignant un r le de Tant que notre enseignement vise l apprentis preuve ou de constituer un corpus d informations sage du particulier d un espace ou d une situation pr alables la mise en forme par le professeur historique il s inscrit dans un projet d activit s ceci dans une logique idiographique du cours intellectuelles d identification et de reproduction magistral visant prioritairement la transmission pour lequel les Consignes clat es de d composi patrimoniale d informations particuli res sur tion sont efficaces l espace et l histoire des hommes Le corpus Ces consignes ferm es qui commandent la d documentaire est d abord source d informations composition d un corpus documentaire en vue Revue Frangaise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 39 46 39 d tablir un inventaire des connaissances sont celles qui dominent largement l enseignement de nos disciplines toutes les recherches descriptives le confirment 1 Les consignes dont il est davantage question ici conduisent des productions crites ou graphi ques
185. elles auraient besoin Ce sont les m mes familles qui ne savent pas o trouver l information pour choisir et organiser leurs vacances ainsi que celles de leurs enfants Les souhaits des parents et des enfants sem blent aller dans des directions qui s opposent au fur et mesure que les enfants grandissent 88 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 En 1984 enqu te JPA 1985 op cit les va cances pass es en famille taient massivement souhait es par les parents et les enfants surtout les plus jeunes Les vacances id ales avec les parents 35 l emportaient sur les vacances pas s es avec les copains copines Plus des deux tiers des enqu t s se r v laient adeptes de solu tions mixtes op rant un partage entre ja famille et les camarades Y a t il eu une volution observable en 1990 Les chiffres de l enqu te effectu e par Sygnum op cit sembleraient amorcer une d saffection assez forte pour les vacances familiales 19 des 8 11 ans et 5 des 12 18 ans y seraient favora bles Mais les enqu teurs ont relev des voca tions spontan es ce qui interdit toute r elle comparaison avec des r sultats obtenus en r ponse un questionnaire L INSEE qui ne montre pas des souhaits mais des faits nous apprend que trois s jours sur quatre se d roulent en famille que ce soit avec les personnes du m nage ou avec d autres mem bres de la famille Les
186. emandes de la clien t le n cessite une constante remise en question des principes d organisation des vacances une mise jour des connaissances sur l enfant qui l gitiment les pratiques sociales la mode une prise en compte des transformations r elles ou imaginaires de la famille et des vacances sans oublier les valeurs attribu es l enfance qu il convient de r activer en les parant de nouveaux attraits Il faut encore ajouter cela l importance de la dimension conomique la difficult de ren tabiliser les quipements qui doivent changer fr quemment sous peine d tre d nigr s par la client le Toutes les formules de vacances sont soumises la quadruple volution des connais sances des pratiques des valeurs et des co ts Les s jours collectifs pour enfants partant en vacances sans jeurs parents constituent l apa 86 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 nage le monopole d un vaste r seau comprenant des associations et des collectivit s locales sou tenu par le minist re de la Jeunesse et des Sports AU sein de ce r seau les enseignants sont fort nombreux et mettent l accent sur ja valeur ducative d un temps libre bien occup De nom breuses associations assurent galement la forma tion du personnel d encadrement elles ont ainsi acquis une comp tence un savoir faire une connaissance des enfants qui semblaient les situer hors d atteinte de la sph
187. ement de l exp rience des r seaux de formation r ciproque et d change des savoirs 1 o chaque participant est tour tour form et formateur Exp rience que l outil informatique permettrait de d velop per une autre chelle Mais les arbres de connais sances peuvent tre aussi utiles dans les institutions o les savoirs sont 4 priori tr s codifi s Ainsi le d parte ment des ressources humaines d une entreprise pour rait tirer profit d une connaissance extensive et en m me temps plus pr cise des comp tences vari es de ses salari s pour trouver le profil le mieux adapt une nouvelle mission par exemple De m me un orga nisme comme une ANPE locale pourrait ajuster plus finement offres et demandes d emploi que ne le per mettent les grilles traditionnelles de qualification Un tablissement scolaire pourrait galement trouver dans la r alisation d un arbre de connaissances une excel lente motivation p dagogique en permettant des enfants de valoriser des savoirs r els qui ne sont pas n cessairement scolaires Le caract re ludique et moderniste de l outil est un atout suppl mentaire Avec humour le livre propose des sc narios fiction assez convaincants sur l utilit d une telle misc en sc ne des savoirs p 23 79 Les auteurs se d fendent de lancer une machine de guerre contre l ordre tabli des dipl mes et certifica tions Les arbres de connaissances ne sont pas une alternative aux dipl mes
188. ement est ici aper u derri re les manifes tants qui veulent renverser le gouvernement lequel occupe la place de la r sistance Le lecteur de l v nement s identifie au personnage qui veut sortir d un temps qui ne lui convient plus Si on regarde du c t de la connaissance scolaire la lisibilit de l v nement d coule de cette identifi cation Il ne faudrait pas se pr cipiter ici sur la s duction de la figure du rebelle ce qui vaut pour cet exemple ne l est pas pour le pr c dent Aussi faut il consid rer la figure du temps qui sous tend ces mises en sc ne Figures du temps Les personnages de la r sistance et du mouve ment doivent leur d finition non pas tant a leurs actions qu a la force chronologique qu ils sont Ce ne sont pas tellement les causes historiquement Situables de l meute ou de la duret du sort qui font le h ros du mouvement mais plut t l vi dence de la n cessit de sortir d un temps pour entrer dans un autre Cette vidence se manifeste comme meute et comme injustice Nous sommes bien l dans une figure du temps du progr s qui peut tre la r plique du temps de histoire mais qui en est surtout une appropria tion Ce temps du progr s a une double figure tout fait conforme la figure du temps histori que telle que nous l avons h rit e des Lumi res Cette double figure encadre l v nement histori que qui est pens comme rupture nouveaut qui divi
189. ens montre que les effets de l initiation sur les repr sentations sont vari s plus ou moins superficiels selon les sujets d une intensit diverse selon qu il s agit de l art en g n ral de l art moderne ou de l histoire Elle montre aussi qu il y a interaction entre ces volutions et qu y interviennent massivement c t de la nou veaut du caract re actif et h doniste des acti vit s propos es l effet de valorisation personnelle et sociale de l initiation culturelle et le contact intellectuel et affectif avec les cr ateurs Une volution de la repr sentation de l histoire M me si la compl mentarit entre le cours d histoire et les activit s participant de l initiation culturelle n a t per ue que par une moiti des sujets interrog s elle en a souvent modifi la repr sentation Elle lui a restitu l paisseur du v cu que la parole choue souvent faire ressen tir d autant plus que la parole de l enseignant d histoire est ordonn e construite hi rarchis e et s loigne donc de l opacit vivante du r cit lin aire Pour bon nombre d l ves en effet la parole muette n appelle pas les images mentales n cessaires l vocation du v cu L histoire leur appara t donc comme un chaffaudage th orique et froid En revanche le contact avec des cr a tions humaines rapproche les l ves des hommes du pass en tant que producteurs d objets valori sants et ce d autant plus
190. ent et suivant l ge et le sexe des l ves En particu lier les auteurs notent que pour la majorit des l ves du coll ge de Saint Denis apprendre renvoie soit la ma trise des formes institutionnelles aller au cours couter les professeurs faire les devoirs soit notamment chez les plus g s la ma trise globale des situations s exprimer r fl chir s organiser En to revanche chez les l ves de Massy notamment chez les meilleurs l ves de troisi me apprendre renvoie des corps de savoirs face auxquels ils se pensent eux m mes comme des sujets intellectuels Les auteurs notent galement que la r flexivit et le travail de distanciation dans le champ affectif et relationnel sont plus grands chez les filles que chez les gar ons princi palement chez celles qui r ussissent le mieux l cole Ce que l on pourrait reprocher cette partie du travail c est que la port c de ces r sultats reste difficile valuer non seulement parce que comme tout tra vail qualitatif centr sur un groupe particulier il est difficile d tablir les limites de la g n ralisation mais parce que certaines d finitions restent trop floues Il en est ainsi des cat gories l ves de Saint Denis l ves de Massy qui jouent un r le central sans que lon sache si ce crit re g ographique renvoie des diff rences dans la composition socio professionnelle des communes ou dans celle des tab
191. ent obser vables on aboutit fatalement la conclusion que l cole remplit bien mal sa mission Arrivent alors les mots lourds anomie faillite des institutions etc Conclusions qui ne sont pas d nu es de fondement mais qui se heurtent aussi certaines apories Les m mes l ves que l on voit enferm s dans un chacun pour soi indiff rents aux valeurs sociales sont capa bles de solidarit s qui g n rent des mobilisations bru tales et d engagement dans des causes humanitaires d un tr s haut niveau de g n ralit De ces contradic tions les mod les sociologiques en place ne rendent gu re compte et beaucoup de chercheurs ont ressenti le besoin d inverser la probl matique passer d une approche par le haut l int riorisation par les l ves de normes pr existantes une approche par le bas comprendre l exp rience lyc enne Mais ce programme doit trouver sa th orie C est sur ce point que le livre de Patrick Rayou est important par les pistes qu il ouvre et les r sultats que d j il produit Dans fa lign e des travaux de Boltanski et Th venot 1990 1991 2 et de nos propres recherches 1992 3 il d finit un mod le de comp tence qu il baptise d un terme emprunt Aristote la philia c est dire l amiti Cette comp tence se d finit l intersection de deux types d univers Les univers politiques o les relations sociales doivent ob ir des r gles de r ciproc
192. ent ou plus g n ral et ne permet pas d inter pr ter valablement toutes les situations La mise en vidence d obstacles suppose la confrontation entre les repr sentations lucid es par le cher cheur et les nonc s du savoir savant Tout ce qui fait de la nation un processus historique port par des acteurs sociaux et donc contingent est incompr hensible ou inacceptable Le savoir savant peut galement permettre de lire les fonctions sociales ou psychologiques des repr sentations Par exemple les r flexions d Edgar Morin sur l importance de la sacralisation d une relation de type familial et sur le d passe ment de Ja mort par l identification une nation participant du temps cosmique clairent l impor tance pour l identit personnelle de la r f rence a une nation famille qui aurait pour fonction d assu rer le bonheur ou la r sistance de la repr senta tion obstacle de Ja nation ternit C est en ce sens aussi que peuvent tre investis dans une analyse didactique les l ments d explication psychanalytique propos s par J Kristeva et bien s r une grande partie des analogies entre nation et mythes puis es dans l anthropologie so ciale LA COMPLEXITE DES SAVOIRS DE REFERENCE Travaillant sur la construction d un concept par les l ves tel le concept de nation le didacticien en tudie les principales laborations savantes 1 se trouve rapidement confront une multiplica t
193. entation du texte historique comme expression de la v rit des faits Situations probl mes et situations scolaires en histoire g ographie 29 1 identifier dans des textes d poque les Significations divergentes attribu es la journ e du 6 f vrier 1934 par les porte parole de diff rentes forces politiques 2 probl matiser ces divergences et les inter pr ter en les situant l int rieur de la soci t et de la culture dans lesquelles elles ont t pro duites 3 r aliser une production crite qui op re une distinction nette entre l nonc interpr tatif Construit par l l ve et la partie consacr e la mise en texte de Flh t rog n it des discours sociaux pr c demment identifi s Le dispositif d apprentissage est labor pour des classes de Troisi me Trois dossiers groupant chacun trois textes r dig s imm diatement apr s Pemeute du 6 f vrier 1934 servent de support au travail un dossier correspond au point de vue des communistes l autre des socialistes le der nier de l extr me droite S y ajoute un extrait de la le on du manuel utilis par jes l ves portant sur cette m me journ e il nonce le point de vue de l histoire scolaire sur cet v nement qui se donne pour le point de vue vrai la moyenne objec tive La s quence a t pr c d e d une le on portant sur la situation de la France au cours de la p riode 1919 19
194. entes auxquelles nous pouvons nous r f rer sont bien difficiles inter pr ter et comparer car une fois encore leur caract re ponctuel et les variations des cat gori sations des ages obscurcissent la compr hension des r sultats De mai octobre 1985 Publim trie a r alis pour Jeunesse au Plein Air une grande enqu te les vacances et les centres de vacances vus par les enfants les jeunes les adolescents et leurs parents 30 JPA 1985 Pour l t 1990 nous disposons d une enqu te men e par Sygnum pour le minist re de la Jeu nesse et des Sports 31 Document INJEP 1992 et les r sultats d une enqu te de l INSEE 32 Mercier Monteiro op cit Nous pouvons galement nous appuyer sur le travail de J Houssaye 33 op cit qui tudie l volution des centres de vacances sur plusieurs ann es ll est int ressant de constater que les enqu tes du Secteur associatif donnent un pourcentage de d part plus important que l INSEE 79 pour la JPA pour 1 041 enfants jeunes et adolescents de 7 18 ans 80 pour le Minist re de la Jeunesse et des sports pour 896 jeunes de 4 18 ans 64 5 pour l INSEE pour les 0 13 ans l enqu te tant r alis e partir d un chantillon al atoire de 6 908 m nages repr sentatifs de l ensemble des m nages ordinaires Ces travaux sont unanimes pour constater une tendance g n rale la baisse des effectifs sur tout sensible aupr
195. er Journal of Experimen tal Child Psychology 29 p 322 333 SCARDAMALIA M amp BEREITER C 1986 Research on written composition In M WITTROCK Ed Handbook of research on teaching New York MacMilton SCHNEIDER W amp PRESSLEY M 1989 Memory development between 2 and 20 New York Springer Verlag SELIGMAN M E P 1975 On depression develop ment and death San Francisco Freeman SIEGLER R S 1991 The microgenetic method American Psychologist 46 pp 606 620 Strat gies d apprentissage apprentissage de strat gies 109 SIEGLER R S amp JENKINS E 1989 How children discover new strategies Hillsdale NJ Erlbaum STEIN B S BRANSFORD J D FRANKS J J VYE N J amp PERFETTO G A 1982 Differences in judg ments of tearning difficulty Journal of Experimental Psychology General 111 pp 406 413 SWALLOW S R amp KUIPER N A 1992 Mild depres sion and frequency of social comparison behavior Journal of Social and Clinical Psychology 11 pp 167 180 SWALLOW S R amp KUIPER N A 1993 Social com parison in dysphoria and nondysphoria Differences in target similarity and specificity Cognitive Thera py and Research 17 pp 103 122 WELLMAN H M RITTER K amp FLAVELL J H 1975 Deliberate memory behavior in the delayed reac tions of very young children Developmenta Psy chology 11 pp 780 787 WITTROCK M C 1988 A co
196. erait d un exc s d utilitarisme L ouvrage pr sent de lecture agr able comble une lacune dans l tude des enfants des banlieues con front s l obligation scolaire Il constitue une ouver ture dans la prise en compte de facteurs jusqu ici n glig s Les conclusions auxquelles il parvient bien que limit es pour des raisons tant m thodologiques que th oriques ne sont pourtant pas n gligeables Comme en conviennent les auteurs dans un chapitre final bien d autres tudes sont n cessaires Dans la logique m me de la d marche pr conis e la recherche en psychologie sugg re que ces tudes gagneraient encore si elles taient effectu es en suivant les m mes enfants pendant plusieurs ann es de fa on voir comment leur rapport l cole et au savoir se cons truit dans une histoire scolaire mais aussi personnelle Jacques Fijalkow Universit de Toulousc le Mirail Issu d une collaboration entre chercheurs ayant des ancrages disciplinaires diff rents l ouvrage de Bernard Charlot Elisabeth Bautier ct Jean Yves Rochex est susceptible d int resser un large ventail de sp cialistes des sciences de l ducation Il pr sente n anmoins un int r t particulier pour les sociologues de l ducation la fois au plan th orique et au plan m thodologique En effet ce travail se situe dans la continuit des travaux des sociologues sur les in galit s d ducation tout en contribuant renouveler leur o
197. ertainement pas la fin du sacr ou l av ne ment d un monde sans religion mais plus probable ment la la cisation c est dire l acc s l autonomie de toutes sortes de sph res d activit s la connaissance savante la technique P conomie la politique le droit a morale l ducation qui dans les soci t s traditionnelles relevaient d une instance de contr le religieuse Reconnaissons que beaucoup d observateurs tomberaient d accord sur ce point encore qu on puisse s interroger sur le sens et la port e du ph nom ne et sur ses rapports avec les notions w b riennes de d senchantement du monde de rationalisation et de modernit Mais Pessentiel de la th se de Jean Houssaye est ailleurs il est dans Pidentification qu il propose entre s cularisation et pluralisme Pour lui une soci t s cularis e une soci t d livr e de la tutelle religieuse est avant tout une soci t vou e la pluralit des croyances et des valeurs La question principale laquelle son livre tente de r pondre est donc celle de savoir quelles peuvent tre les implica tions ducatives de cette pluralit et plus particuli re ment quels peuvent tre les fondements les contenus les modalit s possibles d une p dagogie des valeurs dans un contexte de pluralisme reconnu et assum comme tel L ouvrage est d coup en une suite de chapitres th matiques qui sont comme autant d entr es possibles dans
198. erviews qu a donn es Paulo Freire des ducateurs br siliens et trangers montrent avec davantage de d tails combien ses id es sur l ducation sont d actualit et combien sa personnalit est celle d un homme qui sait accompagner l volution de son temps et y donner sa contribution Par ailleurs nous l entendons r pondre aux critiques re ues tout au long de sa carri re parler de son exil de l influence de son travail au sein de pays qui sont pass s par des processus d ind pendance et de r volu tion en Afrique et en Am rique Latine parler de th ories ducationnelles et politiques de langages et de dialogues des influences th oriques qu il a re ues aussi de sa premi re et de sa seconde pouse de post modernisme d thique du cher concept de cons cientisation et de son abandon ult rieur de f mi nisme etc Pour qui conna t d j Paulo Freire et son uvre ce livre pourra r v ler quelques surprises extr mement agr ables tandis que pour celui gui ne le conna t pas encore il constitue une excellente occasion d entrer en contact avec la pens e et les pratiques p dagogiques et politiques de l un des plus importants ducateurs contemporains Marcos Reigota Acad mie Internationale de l Environnement Gen ve NOTE C Marcos Reigota est Postdoctoral fellow Cnpq Br sil au Laboratoire de Didactique et d Epist mologie des Sciences l Universit de Gen ve et Assista
199. es l ves lorsqu ils produisent de l histoire g ographie Quels gestes doivent ils accomplir mettent ils en uvre quelles strat gies Le passage l crit Si par d finition une production orale est pro duction au m me titre que la production crite il n en reste pas moins vrai qu elles ne sont pas deux formes de la m me communication L obser vation men e dans le cadre de la recherche nation le montre clairement Un certain nombre de documents sont donn s l tude concernant l id e de nation telle qu elle a pu tre mise en jeu dans des faits historiques av r s Ces documents font jouer l id e dans des sens diff rents voire oppos s L intervention des l ves est double D une part il s agit de d battre entre eux du sens possible des nonc s et de d chiffrer l nigme 3 d autre part de faire part de leurs r flexions par crit Le trait saillant de cette situation probl me est la disparit entre les l ments du d bat et la production crite L crit ne garde pas trace de la multiplicit des strat gies envisag es il n est pas non plus la restitution du travail de pens e qui le pr c de mais un geste nouveau Le r le des repr sentations Quelles sont les forces qui interviennent et qui font de la production autre chose que la commu nication du d bat de pens e C est en opposant activit de production et activit de manipulation de t
200. es auteurs mon trent combien chaque individu poss de sa propre fa on de penser et comment l organisation d un apprentis sage proc de fondamentalement de l activit du sujet Apprendre devient ainsi une capacit d action effective ou symbolique mat rielle ou verbale li e l existence de sch mes mentaux issus de l action Ces derniers naissent alors de la r p tition active des conduites o celles qui consistent se repr senter les r alit s ou les abstractions les reconstruire et les combiner en pens e ont un r le fondamental Mais Bernadette Aumont et Pierre Marie Mesnier men restent pas aux seuls pr ceptes d riv s des psy chologies g n tique ou cognitive S appuyant sur les travaux de terrain les plus r cents de la didactique des sciences et notamment du mod le allost rique ils montrent comment le savoir s labore partir de l arch ologie de l apprenant L apprentissage devient alors un processus de transformation de conceptions Il proc de d une activit d interconnexion de l apprenant confrontant les informations nouvelles et les connaissances ant rieures Entre le sujet et l objet de savoir un syst me complexe d interrelations s tablit qui prend en compte la situation de l un et de l autre Parmi Jes relations tablir les auteurs n insistent pas seulement sur les interactions entre un sujet et son environnement ils mettent en avant la dimension so
201. es incidences cultu relles jouent sur les relations parents enfants et l usage familial du temps des vacances Les Fran ais ont tendance voir peu leurs enfants tandis que les Allemands cherchent beaucoup les voir et faire des activit s avec eux Les Anglais ayant peu de syst mes de cr ches les utilisaient peu au d but Mais je pense que maintenant c est devenu une motivation pour leur choix Mais il y a un ph nom ne nouveau les parents Ss int res sent ce que fait l enfant en leur absence Nous avons cr une liaison famille baby club par l interm diaire d un cahier Les animatrices pu ricultrices observent des changements d un s jour l autre Elles consta tent que d une mani re g n rale les parents lais sent moins longtemps les tr s jeunes enfants au baby club que les p res m me les Fran ais sont de plus en plus nombreux donner les repas leurs enfants Au mini club on favorise les changes avec les parents par un service ludoth que par exemple Apr s avoir affin la s paration des espaces et des activit s la politique du Club M d s oriente actuellement vers la restitution de lieux et d activit s favorisant les rencontres entre les g n rations Dans certains clubs r cents l all ge ment des structures construites et le renforcement de l quipe d animation est en cours d exp rimen tation Une telle adaptabilit aux d
202. es infor mations sur vers l activit de l l ve Plus que Ja lecture du document que permettent parfaite ment les consignes clat es c est l laboration de la r ponse par l l ve qui devient prioritaire I y a l quelque difficult g rer ces deux orientations dans des disciplines qui se sont historiquement constitu es dans le projet de transmission de connaissances consensuelles et unificatrices Le projet de libert se trouve r duit quand la produc tion de l l ve doit n cessairement rejoindre un texte pr alablement constitu comme c est parti culi rement le cas en histoire Les productions des l ves qui jouent un r le r gulateur dans tout dispositif d enseignement en pointant des acquis et en soulignant des r sis tances conduisent une modification du disposi tif et ou des consignes de travail La forme de la consigne guide au mieux l activit de l l ve lui donne les moyens de saisir l enjeu du travail et tient compte de strat gies propres aux l ves dans la production de r ponses Sa r daction r pond un double souci d une part celui de d signer l enjeu de la t che pour que l l ve puisse se mettre au travail sans pour autant lui fournir la r ponse Dilemme habituel entre deux cueils extr mes celui de la consign trop guid e qui par un effet Topaze produit une r ponse juste mais qui ne t moigne en rien de la compr hension de l l ve celui d u
203. es pratiques familiales alimente le d bat id ologique g n r par la mon t e du temps libre Apr s la vision quelque peu utopique d une mutation humaniste est venu le temps du doute celui de la d nonciation de las servissement de l homme l industrie du loisir de la perte des vraies valeurs fondatrices de la coh sion sociale et de fa bonne culture Toute l id ologie des cong s pay s et de la mise en place d une politique de vacances fond e princi palement sur la compl mentarit du temps libre et du temps de travail ainsi que sur la valorisation de la famille aurait ainsi t d truite par la mon t e d un individualisme qui se voulait lib rateur mais qui s est trouv ali n par la consommation de ce loisir transform en marchandise L intro duction de l ouvrage r cent Temps libre et prati ques culturelles 14 Bouillin Darteville Thoveron No l 1992 a le double m rite de r sumer l histo rique des grands courants id ologiques qui ont marqu les tapes du passage d une sociologie du loisir celle des temps sociaux de d passion ner le d bat de le d barrasser de ses apriorismes en le soumettant l preuve des faits La masse des tudes statistiques et empiriques auxquelles les auteurs se r f rent les conduisent mettre accent sur l extr me vari t des choix et des pratiques de loisir Vimportance des liens tiss s entre les diff rents temps sociaux et l impossibilit
204. es sciences des constructions particuli res des mani res de voir et de comprendre le monde En enseignant les r sultats obtenus par les sp cia listes on enseignerait des choses vraies Contre ces croyances les didactiques de l his toire et de la g ographie exigent une double rup ture e l Ecole cr e sa propre culture pour r pondre aux finalit s qui sont les siennes les disciplines scolaires sont le v hicule principal de cette cr a tion culturelle Bien s r tes savoirs enseign s sous les tiquettes histoire et g ographie ont des les savoirs scientifiques homo nymes mais Si l on veut comprendre quelque chose au fonctionnement des savoirs scolaires il faut d abord les penser dans leur autonomie et leur sp cificit comme cr ation particuli re de l Ecole et non comme enfants l gitimes ou plut t l gitim s car ils restent quelque peu b tards de savoirs scientifiques clairement identifiables Nos didactiques se d ploient sous la probl matique de la culture et de la discipline scolaires telle qu elle est labor e de fa on compl mentaire principale ment par des historiens de l ducation et des sociologues e l enseignement et l apprentissage des comp tences en jeu dans les cours d histoire et de g ographie sont des activit s complexes qui ne sont pas spontan ment transparentes leurs acteurs En ce sens nous ne pouvons pas nous limiter ce que ces acteurs l ves et profes seurs d
205. es vacances des enfants op cit 23 Pour rester dans le cadre limit de l objet de cet article nous ne retiendrons de cette volution que les l ments qui concernent les enfants 24 On consultera avec int r t l ensemble du n 34 f v 1992 de ta revue Tourisme Marketing et Communication et mes vacances moi 25 Compte rendu d une enqu te effectu e par S Mollo Bou vier aupr s de la responsable du secteur petite enfance au Club M diterran e en janvier 1989 26 Houssaye J Aujourd hui les centres de vacances Paris d Matrice 1991 194 p Coll Points d appui 27 Tourisme Marketing et Communication op cit p 5 28 Les g tes pour enfants accueillent sur tout le territoire fran ais environ 25 000 enfants sans leurs parents en 1992 lls proposent des vacances la fois familiales et rurales 29 Toulemon EL amp Villeneuve Gokalp C Les vacances des enfants 1988 op cit L article est r dig a partir des donn es d une enqu te de l INSEE et du CERC ayant eu lieu en 1981 et portant sur 3 849 femmes ayant eu au moins un enfant scolaris et 6 915 enfants scolaris s de moins de 16 ans 30 Les vacances et les centres de vacances vus par les enfants les jeunes les adolescents et leurs parents Une grande enqu te de Jeunesse au Plein Air Paris Publim trie 1985 61 p annexes 31 Le temps des loisirs Paris Document de l INJEP n 6 juin 1992 Ins
206. et valeurs artistiques Histoire de l Art 5 6 135 137 MALRIEU P 1987 Investigation historique des conduites et des processus psychologiques in Psychisme et histoire Technologies ld ologies Pratiques Colloque d Aix en Provence 12 14 no vembre 1987 Aix en Provence Publication de l Universit de Provence VIIK 1 4 421 422 MEIRIEU P 1990 Apprendre oui mais comment Paris ESF 2 d MONIOT H 1991 Savoir de l histoire apprendre en histoire in Analyser et g rer les situations d enseignement apprentissage Actes du sixi me colloque Histoire et g ographie Paris INRP MORIN E 1983 Sociologie Paris Presses Universi taires de France SOREL M 1990 Apprendre apprendre Une nouvelle orientation de la formation des adultes l ducabitit cognitive in Peut on apprendre a apprendre Actes des journ es organis es par la MAFPEN de Paris les 8 juin et 13 juin Biblioth que publique d information du Centre Georges Pompi dou Paris MAFPEN 71 87 Les effets d un enseignement culture en histoire 65 La compr hension de l histoire un mod le sp cifique Nicole Lautier A partir d une enqu te effectu e aupr s d l ves de Quatri me Troisi me Seconde et Premi re on propose un mod le interm diaire d appropriation de l histoire En utilisant les classificateurs exp riment s en s mantique cognitive on pe
207. et les transformations diff rentielles des pratiques de vacances la transformation des conceptions de l enfance et de la place accord e l enfant dans la vie sociale l atomisation et la pr carisation des liens famitiaux les propositions et les orientations des organismes int ress s sec teur social et associatif et secteur marchand C est le temps scolaire qui r partit les autres temps de la vie des enfants Avec leurs 200 jours sans cole ceux ci sont les mieux pourvus en potentialit de vacances Pour rester dans les limites d un article nous nous int resserons dans ces pages aux vacances qui introduisent une rup ture dans l alternance quotidienne ou hebdoma daire du temps scolaire et du temps familial c est dire les petites et les grandes vacances soit environ 100 jours par an Lorsque l on sait que les parents salari s ont entre 30 et 45 jours de cong et que ce chiffre baisse consid rable 80 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 ment dans certaines professions lib rales on comprend mieux pourquoi on peut dire que les vacances des enfants sont devenues une affaire d tat dont les enjeux d passent largement les activit s et les int r ts des enfants eux m mes Nous introduirons une autre limitation en ne pre nant en consid ration que les d parts en vacances les non d parts tant certes comptabi lis s mais peu ou pas ventil s Il est bien difficile
208. eut consid rer Vindividualit comme la mosa que originale de ces savoirs accumul s sorte de manteau d Arlequin selon l expression de M Serres qui constitue une parcelle du savoir collectif nulle autre pareille Nul n ayant la m me histoire personne ne sait les m mes choses Il y aurait une singularit une identit sp cifique des individus qui se d finirait par ce qu ils savent comme une empreinte digitale un visage creus par l exp rience le timbre d une voix un nom une signature crivent les auteurs p 88 Or ce savoir singulier qui forme la trame de toute individualit est le plus sou vent sous exploit parce qwignor ignor m me par ceux qui en sont les d tenteurs Sait on ce que l on sait l y a la une formidable d perdition sociale un 118 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 immense potentiel de savoirs originaux et donc de cr ativit dont se prive Ja collectivit selon les auteurs Toute la question est alors de savoir comment repr senter cette myriade de savoirs particuliers et leur donner une image comment les articuler les uns aux autres comment favoriser leur circulation et cr er une sorte de grande bourse d change des savoirs C est l pr cis ment le d fi des arbres de connaissances L arbre de connaissances est une image informatis e d une communaut qui d cide de la mise en commun de ses savoirs Que ce soit une cole une e
209. eut se demander si le probl me n aurait pas t au contraire une convergence d opinion entre droite et gauche Les exemples qui suivent t moignent de la pr gnance de ce mod le d interpr tation et des variantes li es la plus ou moins grande richesse de la pens e de sens commun de chaque l ve Le 6 f vrier 1934 fut une date importante car ce fut un jour d meute entre les communistes et les fascistes depuis toujours oppos s dans leurs id es Le 6 f vrier 1934 une manifestation se d roule Paris Les dif rents partis sont en d saccord sur les coupables de cette manifestation H y a de nombreuses diff rentes opinions selon chaque parti chacun pense que c est le pire ennemi qui est jug responsable De m me dans les productions crites les l ves n op rent pas une distinction nette entre leur propre nonc interpr tatif et la partie consa cree la mise en texte de l h t rog n it des discours manant des diff rentes forces politi ques Pour que la distinction souhait e apparaisse ef fectivement il faut que les points de vue exprim s par les forces politiques ne soient pas consid r s 32 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 comme allant de soi tl faut qu ils soient trans form s en hypoth ses dont il convient d tablir la v racit ou la pertinence en les confrontant des donn es telles que des documents d archives ou des tex
210. eux parents permet sans doute de les consid rer comme une solution heureuse au lanci nant probl me de la garde et de l occupa tion de l enfant pendant le temps de travail de sa m re L enqu te vie familiale vie professionnelle r alis e par le CERC et l INED au printemps 1981 22 Toulemon Villeneuve Gokalp op cit men tionnait les centres a r s les anc tres des cen tres de loisirs sans h bergement comme tant mal adapt s aux enfants plus g s et peu d ve lopp s dans les r gions rurales et les petites com munes La r actualisation de cetie enqu te mon trerait sans doute comment les vacances des enfants ont volu en une dizaine d ann es Elle permettrait de voir comment les enfants qui ne partent pas en vacances se r partissent entre les centres de loisirs sans h bergement les grands m res et la t l vision Malheureusement nous devons nous contenter d enqu tes ponctuelles et de r sultats pars Cependant nous pouvons sui vre travers leurs publications l volution des orientations des principaux organisateurs des loi sirs et des vacances des enfants et mettre en perspective les propositions du secteur social et associatif et celles du secteur marchand 23 PROPOSITIONS ET NOUVELLES ORIENTATIONS DES ORGANISMES INT RESS S Les entreprises de tourisme et de vacances fonctionnent selon deux mod les principaux un mod le exclusivement conomique qui con
211. eux qui valorisent le savoir par lui m me Cette analyse d montre de fa on convaincante lint r t pour le sociologue de prendre au s rieux le point de vuc des acteurs m me de ceux qui tiennent le discours le moins labor sur l cole Elle ne va cepen dant pas sans poser des probl mes De notre point de 114 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 vue un poids excessif est accord a la rationalit de l acteur non pas au sens de l acteur strat gique qui calcule les co ts et les b n fices dans les th ories de l individualisme m thodologique mais d un acteur raisonnable dont la r flexion pr c de toujours l action Or il nous semble qu un des grands d fis pos s la sociologie compr hensive et l analyse qualitative est celui justement de tenir compte du sens que les acteurs attribuent une situation une insti tution ou un parcours sans en faire l explication ultime des actions qu ils entreprennent Le risque d une telle posture pist mologique se trouve notre avis aggrav par le fait que les auteurs de l ouvrage nous semblent galement avoir une tendance surva loriser les savoirs scolaires en consid rant qu ils ont tous un sens que les l ves per oivent ou ne per oi vent pas L utilisation des phrases du type ce qui manque ccs jeunes ce que ces jeunes n ont pas compris m me en tenant compte des guille me
212. evue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 remet en question fe rejet globalisant comme on peut le percevoir a travers cette r ponse de Pa tricia maintenant je ne dis pas que je fais une critique je vois les points positifs qui me plaisent Je ne dis pas c est moche point je n aime pas L acc s la diff renciation permet aussi un choix motiv Lorsque Pon demande Sonia si l initiation amorc e en premi re a eu un effet sur ses pratiques culturelles elle les pense en termes qualitatifs et remarque J essaie ce ne serait ce que par rapport aux films d avoir un style de r alisateur de m y attacher de voir ce qu il fait Je m at tache beaucoup moins aux films commer ciaux Je reprendrais donc ici volontiers l image de Maryvonne Sorel l exp rimentation a entra n une remise en route de la machine a penser 10 Qui plus est comme en t moignent la r ponse de Sonia et plus ou moins nettement la moiti des entretiens cette acquisition de comp tences a offert aux l ves la possibilit d un contact avec les cr ateurs et leur pens e Elie a introduit de ce fait un lien affectif avec l uvre La question cl dans une initiation la culture artistique centr e sur l objet artistique dans sa sp cificit semble donc bien tre la suivante qu est ce que l artiste a voulu faire comment a t il r pondu au probl me de ta peinture d
213. exemple dans les Situations juridiques qui d cident de son sort sans le consulter dans les d chirements des parents qui l utilisent comme moyen de chantage ou comme objet personnel moins que ce ne soit dans des institutions bureaucratis es au point de ne fonctionner que pour elles m mes Quant l id e de l enfant partenaire elle merge dans de rares initiatives les conseils municipaux pour enfants par exemple mais elle appara t surtout comme un r ve l espoir d un nouveau lien social qui permettrait d chapper aux menaces de l anomie Les souhaits des parents pour les vacances de leurs enfants et pour eux m mes montrent bien que ces diff rentes valeurs de l enfant coexistent dans leur esprit et leurs d sirs Si l on peut obser ver dans les faits de fortes variations dans les pratiques de vacances selon des crit res cono miques sociaux culturels 13 il n en reste pas moins vident que ces pratiques tentent de r ali ser des souhaits des d sirs qui vont dans les m mes directions La sociologie du loisir a montr que l accroissement de la dur e du temps libre a provoqu un bouleversement des valeurs sociales traditionnellement fond es sur les vertus du tra vail permettant l expression d une revendication h doniste focalis e sur la recherche d un temps et d un territoire personnels Dans la mesure o elle fait partie de la civilisation du loisir l tude de la place des enfants dans i
214. f postponed interview for the evaluation of an experience about artistic education included in history class Doing so can be particularly profita ble when it comes to analysing the changing in students It also allows to enter the process itself Postpond interviews make it possible to perceive the complicated relations and interactions among the fabrication of the mental images involved Thus the dynamic interations between methods growing abilities and mental images became apparent Such interviews point out that a cultural initiation is possible in history This initiation involves an evolution of the mental image of that discipline and the acquisition of a historical knowledge Nicole Sadoun Lautier Understanding History a specific model p 67 How do secondary school students get in contact with historical texts 2 Examples drawn from an investigation are used to present identification processes as a change event or as lasting entities in a time interval analogical categorization processes and social thinking rooting x Suzanne Mollo Bouvier From school to vacation a sociological analysis of children holidays p 79 Research on school holidays is the expression of a will to widen the field of educational sociology and benefits from the theoretical contribution of the free time concept derived from the sociology of leisure But the school institution remains dominant and shapes the global organization of time for children
215. f Psychology BRIARS D amp SIEGLER R S 1984 A featural analy sis of preschooler s counting knowledge Develop mental Psychology 20 pp 607 618 BRICKMAN P amp BULMAN R J 1977 Pleasure and pain in social comparison In J M SULS amp R M MILLER Eds Social comparison processes Theo retical and emprirical perspectives Washington DC Hemisphere BROWN A L 1982 Learning and development The problems of compatibility access and induction Human Development 25 pp 89 115 BROWN A L amp CAMPIONE J C 1978 The effect of knowledge and experience on the formation of re trievai plans for studying from texts in M M GRU NEBERG P E MORRIS amp R N SYKES Eds Prac tical aspects of memory New York Academic Press BROWN A L amp SMILEY S S 1978 The development of strategies for studying texts Child Development 49 pp 1076 1088 BROWN A L SMILEY S S amp LAWTON S Q C 1978 The effects of experience on the selection of retrie val cues for studying texts Child Development 49 pp 829 835 BUTKOWSKY LS amp WILLOWS D M 1980 Cogni tive motivational characteristics of children varying in reading ability Evidence for learned hel ptessness in poor readers Journal of Educational Psychology 72 pp 408 422 CAVANAUGH J C amp BORKOWSKI J G 1980 Sear ching for metamemory memory connections A de velopmental study Developmental
216. ff renci es Les sujets ne se comportaient pas de mani re identi que dans les deux cas et leurs performances taient meilleures en condition de rappel On est donc conduit consid rer qu au moins lorsque les t ches sont simples pour eux les enfants sont tr s t t en mesure de d velopper des activit s sp cifiques la m morisation Toutefois cela ne semble plus aussi syst matiquement vrai d s que les t ches se complexifient Par ailleurs l efficacit des proc dures mises en uvre n est pas assur e On peut se demander si les sujets comprennent que telle ou telle proc dure est suscepti ble d tre mieux adapt e qu une autre telle ou telle t che Le probleme soulev est donc celui de l ad quation des moyens proc duraux la fin poursuivie Le r le du feed back et des justifications Kennedy et Miller 1976 ont entra n l autor p tition active r p ter plusieurs items la fois des enfants qui n autor p taient pas spontan ment Ces enfants avaient t r partis en deux groupes dont un seul recevait un feed back verbal Tu fais tellement mieux quand tu r p tes gt Or une fois l entra nement termin seul ce groupe a maintenu et transf r la proc dure Dans une perspective proche Borkowski Levers et Grunenfeider 1976 ont galement mis en vidence dans une t che d apprentissage de paires de mots que le transfert tait d autant plus net que les sujets taient inform
217. fication ne sont La place des savoirs scientifiques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie 17 pas les m mes selon qu elle correspond a une construction scientifique ou qu elle est une labo ration fortement li e l exp rience de chacun La r f rence la centralit en usage dans les savoirs Scientifiques permet de d gager trois difficult s dans la Compr hension que manifestent les l ves ce sont aussi trois limites franchir des sinant des objectifs pour les s quences d ensei gnement la centralit est l expression d un processus d accumulation et d attraction Un gros tas de fonctions et de signes vari s mais non clairement distingu s Les l ves ont beaucoup de peine penser la compl mentarit L absence d id e de diffusion partir du centre emp che de penser la hi rarchie des villes autrement que par leur ctas sement selon la masse de population et le r seau urbain avec ses multiples relations la centralit est op ratoire sur le v cu c est dire en fonction d une certaine exp rience et d une certaine chelle Les diff renciations spa tiales juxtaposent des espaces sans les organiser ni les hi rarchiser A plus petite chelle hors quelques informations qui ont pour elles l vi dence telle que Paris est au centre ia centralit devient confuse et n organise gu re ja compr hension d un espace la centralit est pens e de fa on b
218. g RANCIERE J 1992 Les mots de l histoire Paris Le Seuil RICCEUR P 1983 1985 Temps et r cit Paris Le Seuil 3 vol ROBIC M C dir 1992 Du milieu l environnement Pratiques et repr sentations du rapport homme na ture depuis la Renaissance Paris Economica ROQUEPLO P 1974 Le partage du savoir Paris Le Seuil ROQUEPLO P 1983 Penser technique Pour une d mocratie concr te Paris Le Seuil SADOUN LAUTIER N 1992 Histoire apprise his toire appropri e l ments pour une didactique de l histoire Th se dactylographi e Paris EHESS TABLE RONDE INTERNATIONALE SUR LES REPRESEN TATIONS Universit s du Qu bec d Ottawa de Montr al de Lyon Il IRPEACS CNRS 1982 1983 Nombreuses communications voir notamment ALBERTINI J M DUSSAULT G Repr senta tion et initiation scientifique et technique JODELET D R flexions sur le traitement de la notion de repr sentation sociale en psychologie so ciale RAMOGNIGNO N Questions sur l usage de fa notion de repr sentation en sociologie SCHIELE B Note pour une analyse de la notion de coupure pist mologique VERGES P Une possible m thodologie pour Papproche des repr sentations conomiques VEYNE P 1971 1978 Comment on crit l histoire Paris Le Seuil VEYNE P 1976 L inventaire des diff rences Paris Le Seuil VYGOT
219. g performance feed back on different ability di mensions European Journal of Social Psychology NAUS M J ORNSTEIN P A 1983 The development of memory strategies Analysis questions and is sues In M T H CHI Ed Trends in memory deve topment research vol 9 Basel Karger NAUS M J ORNSTEIN P A amp AIVANO S 1977 Developmental changes in memory The effects of processing time and rehearsal instructions Journal of Experimental Child Psychology 23 pp 237 251 NISBETT J amp SHUCKSMITH J 1986 Learning stra tegies London Routledge PALINCSAR A S 1986 Metacognitive strategy ins truction Exceptional Children 53 pp 118 124 PALINCSAR A S amp BROWN A L 1984 Reciprocal teaching of comprehension fostering and compre hension monitoring activities Cognition and Instruc tion 1 pp 117 175 PALMER D J amp GOETZ E T 1988 Selection and use of study strategies In C E WEINSTEIN E T GOETZ amp P A ALEXANDER Eds Learning and stu dy strategies New York Academic Press PARIS S G amp JACOBS J E 1984 The benefits of informed instruction for children s reading aware ness and comprehension skills Child Development 55 pp 2083 2093 PARIS S G WASIK B A amp TURNER J C 1990 The devetopment of strategic readers In P O PEARSON Ed j Handbook of reading research 2nd ed New York Longman PARIS S G LIPSON M Y amp W
220. ge l appropriation personnelle du Contenu de la consigne et du contenu des textes pour y d couvir l enjeu mas qu La lecture et la re lecture fr quente du dos sier et de la question t moignent de cette volont de comprendre ce dont il est question et du d sir de relever le d fi que repr sente l nigme Quand l l ve se trouve dans une impasse conscient de ses contradictions ou des contradictions entre ses propos et ceux des textes a lui de repenser son cheminement et de trouver une autre voie La souplesse de la Consigne en ce qui concerne la d marche permet de multiples itin raires La consigne n est contraignante que sur le r sultat l lucidation de l nigme Les l ves sont tenus de puiser dans leur pr requis les compl ments n cessaires et d tablir des relations entre les informations Ils peuvent tirer du cas particulier une g n ralisation ils peu vent partir d un mod le pour l appliquer la situa tion historique pr cise qu ils tudient terme la r ponse attendue est une synth se au centre de laquelle se trouve employ le concept et pour y parvenir les op rations intellectuelles ont impos des mises en relation signe manifeste d une conceptualisation m me l mentaire CONCLUSION DES CONSIGNES EN RUPTURE PARTIELLE AVEC UNE VISION TRADITIONNELLE DE NOS DISCIPLINES Quand le projet d enseignement de nos disci plines ne se cantonne pas l inventaire du monde des hommes pr
221. i me et de seconde 7 Les savoirs g ographiques de r f rence Comparer les savoirs scolaires et les savoirs g ographiques dans leur version scientifique exigerait de comparer ces deux types de savoirs dans des modalit s d exposition qui soient com munes la g ographie enseign e en troisi me ou en seconde nous devrions comparer la g ographie enseign e en cours de licence ou de DEA Sans doute trouverait on alors des exigences com munes li es la situation d enseignement et aux conditions de communication Notre recherche portant sur l enseignement secondaire nous 14 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 n avons pas recueilli de cours dispens s en uni versit Pour introduire cette comparaison nous utilisons des ouvrages crits par des universitaires et principalement destin s aux tudiants ce sont des manuels pour l enseignement sup rieur lls comportent avant tout une pr sentation de l tat des connaissances sur la question ouvrages d enseignement sup rieur ils comportent ven tuellement des informations sur les m thodes mais sont d pourvus des appareils de justification et d explicitation scientifiques La comparaison dont nous esquissons ici quelques aspects met en vidence que les savoirs scientifiques et les savoirs scolaires sont deux types de savoirs qui fonctionnent diff remment ils donnent de la notion en jeu une construction diff ren
222. i un d bat soit sur les proc d s qui am neront la solution soit sur l interpr tation qu il faudrait donner la situation pr sent e Ce d bat est producteur de savoir l interaction entre pairs facilite le progr s Mais il risque d tre aussi producteur de conflit de division or l enseigne ment doit plut t produire le consensus instrument de coh sion sociale Tout se passe comme si le fonctionnement social id al excluait le conflit menace de la survie du groupe Sans doute les l ves adh rent ils aussi une repr sentation forte du savoir historique et g ographique il ne r sulte pas de controverses mais d une accumula tion d interpr tations et il se conforme d autant plus la r alit sic que l information est com plexe et compl te Cette repr sentation s accorde avec la structure g n rale des programmes o sont approfondis les m mes sujets de l l men taire au lyc e Or une situation probl me n est probl me qu une fois soit qu elle soit r solue et que la repr sentation obstacle une fois affaiblie elle ne fasse plus probl me soit qu elle perde son caract re nigmatique et all chant La compr hen sion de la situation historique peut tre approfon die mais non le probl me lui m me une fois d nou Elle appara t ainsi comme un temps exception nel dans l enseignement moment o le d bat est l gitime et f cond objet d enseignement n ces sairement uniq
223. ibilit s techniques son histoire sa culture D un d terminisme simple nous voil passer un possibilisme vigoureusement d fendu par Vidal de la Blache le p re de l cole fran aise de g ographie Si les d bats scientifiques sont ouverts et nombreux pour l essentiel la g o graphie scolaire continue imperturbablement d enseigner le monde selon l ordre pr c dent Le possibilisme souhait se brise sur les r cifs du d terminisme Ce classement des ph nom nes se croise avec un d coupage de la surface de la Terre pour organiser l enseignement et sa logique Deux formes de d coupage coexistent et ont une place plus ou moins importante selon les ciasses La premi re consid re la Terre la mani re d un puzzle son tude est donc l tude de l ensemble des morceaux du puzzle morceaux de taille diff rente selon la classe le temps disponible l loi gnement d avec la France continent fraction de continent tat nation r gion commune La seconde tudie les diff rents ph nom nes obser vables les d crit les classe en explique l origine et la r partition diff rencie ainsi les espaces ces ph nom nes sont de nature tr s vari e cuesta ou relief karstique climat oc anique ou pr cipitation habitat dispers nomadisme sid rurgie sous d veloppement Ces deux formes se croisent dans la mesure o la personnalit d un espace d une r gion sera en grande partie d f
224. ible chez les adultes que l empan d items phonologiquement non ressemblants cf Bour din et Fayol sous presse effet que l on n observe habituellement pas 4 5 ans cf Conrad 1964 1971 Hulme 1984 Certains auteurs vont m me jusqu invoquer l existence de proto strat gies m morielles chez de tr s jeunes enfants Ainsi Deloache Cassidy et Brown 1989 rapportent que des enfants de 15 24 mois mettent en uvre des comportements de type strat gi que strategy like dans une t che de recherche d objets dissimul s dans un environnement familier Des r sultats de m me type ont t obtenus avec d autres proc dures et relativement d autres champs disciplinaires Par exemple Franks et al 1982 ont montr que des enfants de 5 primaire ou de CM2 10 11 ans en Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 ra d chec am lioraient leurs performances en compr hension de texte pr s un entra nement l auto laboration tablissement de relations significatives entre informations t me une perspective proche parmi les r gles conduisant l labora fon dun r sum Fayol 1991 1992 a celle qui consiste substituer des termes d crivant des Cat gories superordonn es des listes ou des s ries d objets de personnages etc s est r v l e facile enseigner et faire mettre en uvre Day 1986 En r sum de nombreuses proc
225. ication du cours des choses C est ce r tablissement de l ordre la mise en intrigue du changement sa mise en sc ne par une synth se de l h t rog ne selon la traduction que donne Ric ur du muthos La compr hension de l histoire un mod le sp cifique 69 d Aristote que participe la compr hension ultime ment narrative de l v nement historique Une op ration effectu e aussi bien par l historien Mim sis If que par le lecteur auditeur refigurant l v nement Mim sis fff en utilisant la capacit mim tique des hommes comprendre les his toires vraies ou de fiction comme la compr hension de l agir humain Mim sis 1 Ricoeur 1983 1985 4 Des sch mes interpr tatifs Encore ne faut il pas n gliger le troisi me ni veau d analyse en effet c est avec leur monde leurs sch mes d accueil que les ado lescents sont en mesure d identifier et de refigurer le texte de l histoire Pour accueillir donner sens et coh rence aux deux grands v nements histori ques envisag s on a rep r dans un mat riel particuli rement h t rog ne trois niveaux de signi fications r guli rement convoqu es Une imputation de responsabilit directe celle qui concerne les grands personnages plus diffuse lorsque sont mis en cause des ils mal identifi s Ceux qui taient la bourse ils ont d clench un krach ils se sont peut tre dit qu a pr s le
226. iculier Il parle l occasion de crit res d appartenance objectifs relevant des faits observables ou subjectifs relevant du sentiment personnel pour interpr ter tel ou tel discours telle situation particuli re Le g ographe s interroge surtout sur le lien de la nation avec un territoire en relation avec l Etat il cherche savoir en quoi la nation est productrice d espace d am nagement du territoire II raisonne fui aussi a partir d objets singuliers Historiens et g o graphes se pr occupent peu des caract ristiques universelles de nation Pour analyser et com prendre celui ci ils ont repris explicitement ou intuitivement des d finitions formul es par d au tres Ces d finitions rel vent de champs th oriques de probl matiques et d approches n cessairement plurielles le droit anthropologie sociale la phi losophie la sociologie les sciences politiques la psychanalyse liste br ve et nullement exhaus tive Le juriste analyse la nation travers le contrat social le droit et ies devoirs de ses mem bres l anthropologue l envisage surtout dans ses dimensions culturelles affectives mythiques le politologue s attache aux id ologies la cr ation de l identit collective le sociologue longtemps r ticent y voit une cl de lecture des liens sociaux l conomiste s interroge sur sa perti nence actuelle face la mondialisation des ph nom nes conomiques
227. ifique en histoire En effet en tant que discours qui dit ce qui est r eellement arriv celui ci ne peut tre transform Le poids de cette contrainte ne peut tre m sestim dans un exercice o l appropria tion doit constamment se mesurer fa restitution Comme P Ric ur 8 l a montr dire le temps pass c est faire du r cit la narration est la mise dans le pr sent du pass La place en creux de l imaginaire est marqu e par le caract re m me de lavoir t comme non observable crit il pour introduire la n cessit de lacte de figura tion pour se figurer ce pass qui n est jamais une perception Il faut donc un travail d analogie de m taphore o est repr sent de telle ou telle mani re le pass pour que ce qui est lu ou entendu soit compris dans l espace du pass ce que Ricceur appelle le travail tropologique du r cit Voir comme s impose l l ve qui doit redire la le on qui fait foi du pass La vision du temps La vision du temps comme temps du progr s appara t vraiment comme l organe de l appropria tion des v nements la lecture des acteurs et des figures du temps nous le montrent Figures des acteurs Animant ici les v nements comme des mon treurs de marionnettes deux figures se tiennent derri re les acteurs de l histoire la r sistance et le mouvement R f rons nous deux exp rimen tations conduites dans le cadre d
228. igation des processus cognitifs la psycholo gie moderne encore tr s marqu e par les mod les piag tiens accordant la maturation cognitive un r le d terminant ne peut prendre en compte la dimension psycho sociale Il ne s agit plus dans cette nouvelle perspective de guetter l apparition des stades qui jalonnent une progression du rire enfantin vers te rire adulte mais plut t d tudier le passage d un comique irr fl chi l appropriation de la culture du rire c est dire la ma trise des codes sociaux qui conf rent un sens la situation comique et permettent de le com muniquer et de le partager avec autrui De ses travaux personnels dont on regrettera la place trop modeste dans ce livre sur les sources du rire chez l enfant l auteur d gage deux modes contrast s de la cons cience comique d une part une exp rience fusion nelle caract ris e par le plaisir vertigineux d une indif f renciation d sordonn e du sujet dans le monde Notes critiques 121 d autre part une tentative de contr le et de mise en concordance entre les cat gories mentales et l ordre universel lorsque les enfants qualifient conceptuelle ment leur perception comique p 235 Fusion et distanciation ma trise de sot ou motion brute tels sont les deux extr mes qu il faut prendre en compte pour respecter la complexit d un fait social o l esprit le corps et la soci t sont partie prenante p 239 L e
229. ignement particulier Cette pr compr hension du temps joue un r le essentiel dans la repr sentation des objets historiques Ce fait a de fortes implications rh to riques Dire en histoire c est dire ce qui a t La parole nonciatrice du discours historique scolaire et le temps irr versible du progr s sont solidaires il y a l un v ritable conflit pour l l ve entre l id e de manipulation critique et l id e du savoir historique dire le fait c est exclure que l on puisse dire autre chose que le fait La narration acc s l histoire et obstacle L outil privil gi de l histoire reste de loin la lecture la narration est le levier dont on se sert pour faire parler les v nements historiques L ef ficacit de ce levier est de comprendre le pass Mais si la narration est un outil efficace pour assimiler elle peut aussi conduire des non sens Dans l exercice scolaire l l ve se trouve dans la situation de lire pour crire le chapitre apprendre les documents r sumer sont lus dans l optique d une narration de leur contenu Le travail de restitution d pend toujours d une com pr hension o le contenu est appropri par celui qui le mettra en texte Cette mise en texte est confront e une double t che d une part mettre dans son propre texte le texte d un autre et d au tre part l objet qui y est d crit 7 Cette double difficult se pr sente sous un jour sp c
230. il ao t sept 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 102 janv f v mars 1993 N 104 juil ao t sept 1993 N 105 oct nov d c 1993 136 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 J F Halt La didactique du fran ais G Pastiaux Thiriat O Houd Cat gorisation et d veloppement cognitif A Biancheri A M Huberman et B M Miles Analyse des donn es qualitatives recueil de nouvelles m thodes J P Pourtois M Hulin Le mirage et la n cessit E Saltiel F Imbert Vers une clinique du p dagogique Un itin raire en Sciences de l ducation C Blanchard Laville R Kohn et P N gre Les voies de l observation rep res pour les pratiques de recherche en sciences humaines M Bataille D Lapeyronnie et J L Marie Campus blues J Lamoure A L on Colonisation enseignement et ducation tude historique et comparative C Leli vre G Lerbet L cole du dedans L Not N L selbaum Education et autonomie J Dumazedier D G Long Learner managed learning P Carr H Malewska Peyre et P Tap La Socialisation de l enfance l adolescence C Saint Marc P Meirieu et M Develay Emile reviens vite
231. il doit tre suffisamment intrigu par le probl me pos pour vouloir le r soudre et en cons quence remanier l interpr tation qu il a initialement b tie et amen der sa repr sentation R soudre le conflit entre la volont de produire une intelligibilit et l impossi bilit de le faire l aide de la repr sentation obstacle initialement mobilis e exige un progr s intellectuel qui constitue pr cis ment l objectif de l enseignant PROBL ME SCIENTIFIQUE PROBL ME SOCIAL PROBL ME PERSONNEL Le terme probl me est polys mique Le Larousse en propose deux d finitions 1 Ques tion r soudre par des proc d s scientifiques 2 Question susceptible de plusieurs solutions 26 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 probl mes sociaux Le Robert galement 1 Question r soudre qui pr te discussion dans une science probl mes philosophiques question r soudre portant soit sur un r sultat inconnu trouver partir de certaines donn es soit sur la d termination de la m thode suivre pour trouver un r sultat suppos connu pro bl mes d alg bre de g om trie 2 Difficult qu il faut r soudre pour trouver un certain r sultat situation instable ou dangereuse exigeant une d cision probl mes de circulation probl mes politiques conomiques financiers sociaux L id e d un choix effectuer est pr sente dan
232. illin Darteville R Thoveron G No l F Temps libre et pratiques culturelles 1992 op cit 8 15 Toutes les tudes ponctuelles que nous citerons dans la derni re partie de cet article les vacances des enfants en chiffres confirment une pr f rence marqu e des parents et aussi des enfants surtout des plus jeunes pour des va cances en famille 16 Neitzert F Rythmes de la vie familiale in Petite enfance et temps libre Actes du colloque 1 escaie de l enfance 29 amp 30 sept 1989 Hourtin 17 Toutes les tudes de l INSEE s appuient sur cette d finition des vacances Une personne est partie en vacances si elle a pass au moins 4 jours cons cutifs en dehors de son domicile pour des motifs autres que professionnels d tude ou de sant cf note suivante 18 L volution et les perspectives des besoins des Fran ais et leur mode de satisfaction rapport pr sent au nom du Conseit conomique et social par M J Meyraud tome Il Journal Officiel Avis et rapports du Conseil conomique et social t H session 1989 Mercier M A Monteiro S Les vacances d t 1990 INSEE Premi re sept 1991 n 166 20 Fr quentation des centres de vacances les chiffres par lent Jeunesse au Plein Air n 308 nov 1988 21 Fr quentation des centres de vacances les chiffres par lent Jeunesse au Plein Air n 315 d c 1989 22 Toulemon L amp Villeneuve Gokalp C L
233. ils la savent pertinente Comme le remarquent Schneider et Pressley 1989 les sujets sont rarement strat giques C est ainsi que m me les adultes cultiv s ne d tectent pas les incoh rences dans les textes cf Baker 1985 Zabrucky amp Ratner 1986 et pour une synth se Gombert 1989 Et en tout cas la prise de conscience seule ne suffit pas induire une am lioration des performances DE L ACTIVATION AUTOMATIQUE L AUTOMATISATION DES PROCEDURES PROPOSITIONS DIDACTIQUES Comme nous l avons soulign en introduction une strat gie est une s quence int gr e de proc dures s lectionn es volontairement en fonction d un but L tude des travaux conduits en ce qui concerne les strat gies m morieiles a fait appara tre que leur adaptation leur mobilisation leur mise en uvre et leur adaptation soul vent de nombreux et d licats probl mes En premier lieu ies proc dures recens es autor p tition cat gorisa tion laboration mais aussi valuation de la compr hension r sum retour en arri re sont parfois mobilis es et utilis es spontan ment Cette acti vation automatique s observe lorsque la t che porte sur un domaine de connaissances bien ma tris Elle concerne des champs conceptuels res treints Les sujets ne peuvent donc tre consid r s comme strat giques en quelque sorte par essence En deuxi me lieu la mobilisation strat gique de ces m mes proc d
234. in L ouvrage est effectivement l oc Notes critiques 129 casion de r unir et de commenter de fa on parfois tr s personnelle des travaux d horizons disciplinaires vari s ainsi que les recherches personnelles de lau teur rassembl es ainsi dans un m me volume La difficult de ce type d ouvrage est l vidence de ma triser avec une qualit gale toutes les disci plines mobilis es En l occurrence on pourra juger plus instructifs et plus pr cis les chapitres centr s sur les processus psychologiques notamment les chapi tres consacr s aux couples capacit s performances et capacit s conduites de r alisation que les deux premiers O sont pr sent es les approches socio d mo graphiques et sociologiques Le premier chapitre apporte Certes des l ments descriptifs sur les scola rit s des filles et des gar ons dans divers pays mais ces comparaisons internationales restent n cessaire ment tr s g n rales n allant gu re au del du constat dune meilleure r ussite des filles au niveau de la formation de base et l on peut juger t nu l apport sp cifique de ce chapitre par rapport aux multiples publications de l OCDE sur la question Ce qui serait int ressant C est l interpr tation des diff rences de sco larit s entre les sexes mais c est l vidence une question complexe puisque le sens des diff rents itin raires est sp cifique chaque pays et ceci chappe aux comp
235. inaire en terme de plein et de vide Le centre est plein fa p riph rie est vide Cette forme de pens e sou vent d crite comme caract ristique d une pens e repr sentative s oppose l nonc de relations la pens e syst mique fortement recommand e en g ographie L exp rience intervient pour diff rencier leurs r ponses selon les lieux o ils habitent La notion de centre appara t plus difficile utiliser pour les l ves de la banlieue parisienne que pour ceux de province l organisation de l espace y est sans doute plus confuse Il n y a guere de continuit entre la pens e l chelle de l espace v cu o la perception joue un grand r le et la pens e d un espace petite chelle qui est totalement une abstraction Le passage de l un l autre n est pas une question de simple agrandissement Les l ves et la nation Dans le cadre de la recherche nation nous avons confront les repr sentations sociales mobilis es par les l ves aux savoirs produits par les savants historiens politologues philo Sophes juristes Nous avons ainsi isol six attri buts certains s imposent ais ment territoire identit souverainet d autres sont recompos s partir des id es d h ritage d histoire de filia tion d aspiration l ternit souche m moire et partir de l unit et de la sp cificit de chaque nation unicit Les savoirs savants n ont pas t ici
236. inal en regard du domaine habituel de l enseignement de l histoire la valorisation li e l exp rimentation et l acc s une comp tence Le seul fait d offrir des l ves en difficult scolaire l occasion d une initiation artistique qu ils croyaient r serv es une lite introduit la fois une modification des repr sentations de l enseignement et de l enseignant lui m me et un changement dans la mani re dont l l ve se per oit et dont il per oit son orientation Ce ph nom ne est particuli re ment net en 1 Q2 Les obstacles principaux au changement contrairement ce que j affirmais dans ma th se appartiennent peut tre donc l ordre socio affectif L id e normative du beau la repr senta tion du mus e comme poussi reux celle de la consommation culturelle comme obligation Sociale peuvent c der au r el besoin d un chan gement dans l image que l l ve a de soi te man que d implication scolaire aussi l int r t naissant comme chez Sonia ou Patricia au fur et mesure de l initiation pour peu que la non implication n implique pas l abstention un seuil trop lev Les r sistances les plus s rieuses celles qui ont bloqu plus ou moins totalement l adh sion se retrouvent chez des sujets qui v hiculent une conception utilitariste de l enseignement et sont bien int gr s dans leur milieu scolaire et ou social L initiation ne constitue pas alors
237. inie par la combinaison particuli re qu y prennent les ph no m nes observables L ordre d tude et de pr sen tation s inscrit le plus souvent dans la tradition de la succession nature puis soci t rapidement d crite pr c demment La pr sentation du monde ainsi organis e est tr s largement int rioris e naturalis e C est elle qui a produit pendant longtemps la g ogra phie scolaire et l inspire encore tr s largement La place des Savoirs scientifiques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie 21 Depuis quelques d cennies les savoirs scientifi gues en g ographie se sont profond ment modi fi s De ces modernisations les plus r centes nous soulignons deux aspects qui interrogent directement les savoirs scolaires La g ographie ne se d finit plus comme l tude des rapports nature soci t mais comme celle de l organisation de l espace par les soci t s Elle ne rejette pas l tude de la nature elle lins re dans une reconstruction qui utilise mod les et concepts tels que centre p riph rie distance diff renciation spatiale hi rarchisation spatiale De cette pro bl matique d coule le second aspect important le monde n est plus pens comme un assemblage d espaces pr d coup s et de formes distribu es mais comme un ensemble de lieux d axes de surfaces entretenant entre eux des relations construisant des r seaux avec des p les des espaces de d prise des
238. interaction avec des formateurs des compagnons d apprentissage et tout un environnement socio professionnel Entrepren dre et chercher font alors entrer dans une exploration de l objet de savoir par Faction ils stimulent la r flexion par le conflit la remise en cause des concep tions et des actions ant rieures ils situent tout nouvel apprentissage sur un axe qui va du mal connu au mieux connu et non de l inconnu total au bien connu Dans le m me temps chercher favorise le questionnement et les hypoth ses et il donne du sens aux apprentissages pendant qu entreprendre pousse pr voir anticiper et incite au r sultat Andr Giordan Laboratoire de didactique et pist mologie des sciences Gen ve NOTES 1 Questions qui restent malheureusement sans r ponse dans ce livre 2 Apprendre n est ce pas d abord g rer les contradictions et les paradoxes AUTHIER Michel et LEVY Pierre Les arbres de connaissances Pr face de Michel Serres Paris La D couverte 1992 170 p Cahiers libres essais Ce livre qui a d j obtenu un certain cho dans la presse reste encore assez m connu du milieu acad mi que mais aussi des milicux ducatifs Sans doute les auteurs M Authier et P L vy ne font ils pas partie du s rail m me s ils ont particip la mission confi e M Serres sur l Universit de France qui a inspir leur livre Sans doute ne traitent ils pas
239. ion culturetle coincident d ailleurs Les sujets chez qui elles ont volu avec le plus d ampleur Carole Soumia Aissa sont ceux qui n avaient b n fici d aucun acc s l art dans leur milieu familial et se trouvaient en situation de grande difficult sco laire Les pratiques ont moins chang dans le cas des l ves qui ne ressortaient que d une des deux situations d crites Chez les sujets qui avaient b n fici d une r elle impr gnation culturelle dans ieur milieu familial la pratique s est d velopp e et approfondie l exception notable d un gar on d scolaris qui avait peu particip aux activit s propos es Elle est cependant parfois li e l orientation d tudes m rie bien avant la classe de premi re et au r le d un entra nement amical L histoire un apport l apprentissage On peut avancer tout en nuan ant cette affir mation que l initiation la culture artistique moderne a constitu pour beaucoup un facteur favorisant l apprentissage de l histoire Une bonne partie des sujets interrog s remar quent que l acc s la culture artistique du pre mier XX si cle a donn un contenu concret au cours d histoire en pr sentant des objets cr s par les hommes de l poque en donnant voir et appr hender ce qu ils pensaient Parce que c est vrai que l on ne se rend pas compte explique Carole quand on est dans une autre poque on a
240. ion des usages des significations et des labora tions th oriques qui renvoie une sorte d cla tement du concept qui lui m me ne fait que traduire les fonctions civiques politiques sociales culturelles thiques d un tel concept Ce ne sont pas les savoirs scientifiques de r f rence qui disent ce qu il faut enseigner de nation Les savoirs scientifiques disent et reconstruisent la pluralit des sens selon les contextes et enjeux du moment ils participent l laboration de ces sens ils ne sont jamais ext rieurs aux objets qu ils tudient Comme tout concept en histoire et plus lar gement dans les sciences de la soci t nation est cartel entre la recherche d une signification universelle et les r alit s singuli res Tant t nation signifie un id al type un concept uni versel dont les caract res significatifs et le sens sont irr ductibles chacune des r alit s singu fi res qu il permet d interpr ter Tant t nation d signe chacune de ces r alit s singuli res la nation allemande la nation fran aise la nation russe ou am ricaine Le savoir de r f rence est toujours double savoir sur le concept de nation savoir sur les objets historiques que sont les nations Pour l historien la nation est d abord un objet historique pr cis dat situ contextualis it l isole en d crit les sp cificit s en analyse le fonctionnement part
241. ique para tre JACOBI D SCHIELE B dir 1988 Vuigariser la science Seyssel Champ Vallon JODELET D 1985 La repr sentation sociale in Introduction la psychologie sociale dir S Mosco vici Paris PUF JODELET D dir 1989 Les repr sentations Sociales Paris PUF Journ es d tudes nationales 1992 Enseigner la g ographie du coll ge au lyc e Documents actes et rapports pour l ducation Paris CNDP JORION P DELBOS G 1984 La transmission des savoirs Paris MSH KOKOSOWSKI A 1978 Enseigner les sciences co nomiques et sociales Paris PUF KOKOSOWSK A 1985 Th se sur travaux pr sen tation g n rale Universit de Caen KOSELLECK R 1990 Le futur pass Paris EHESS LEFORT I 1992 La lettre et l esprit Paris CNRS LE GOFF J NORA P 1974 dir Faire de histoire Paris Gallimard MARBEAU L dir 1986 Histoire et G ographie a l cole l mentaire Rencontres P dagogiques n 13 Paris INRP MARBEAU L dir 1976 Histoire diachronique et tude des milieux g ographiques Recherches P dagogiques n 71 1975 Paris INRP MARBEAU L dir 1978 Activit s d veil sciences sociales l cole l mentaires Recherches P da gogiques n 93 Paris INRP MARBEAU L dir 1983 1985 Exp rimentation et valuation d un cursus d activit s d veil histoire
242. iques la g o graphie dans tous ses tats Paris CNDP Introduction 7 HERZLICH C 1972 La repr sentation sociale in Introduction la psychologie sociale dir S Mosco vici tome Paris Larousse INRP EQUIPE GIS 1985 Les repr sentations de l entreprise chez les l ves Documents pour l enseignement conomique et social n 61 octobre 1985 Paris CNDP INRP 1986a Rencontre nationale sur les didactiques de l histoire de la g ographie des sciences so ciales Actes du colloque 1986 Paris INRP INRP 1986b Enseignants de CM2 et de 6 face aux disciplines Paris INRP Coll Rapports de re cherche n 9 INRP 1987a Repr sentations et didactiques Seconde rencontre nationale sur les didactiques de l histoire de la g ographie des sciences sociales Actes du colloque 1987 Paris INRP INRP 1987b Les enseignements en CM2 et en 6 ruptures et continuit s Rapport de recherche n 11 INRP 1987c Entreprise et repr sentations L entre prise un exemple de travail avec les l ves Ren contres P dagogiques n 17 Paris INRP INRP 1988 Savoirs enseign s savoirs savants Troisi me rencontre nationale sur les didactiques de l histoire de la g ographie des sciences o ciales Actes du colloque 1988 Paris INRP INRP 1989a Savoirs enseign s savoirs acquis Quatri me rencontre nationale sur les didactiq
243. ire purement la juxtaposition des pi ces du dossier de l histoire Ainsi se pose la question du non narratif dont l histoire a besoin pour que la narration ne soit pas subrepticement cause et transparence dans ce qu elle a l air d noncer simplement Produire de l histoire c est avant tout dire le temps On ne peut tre attentif ce geste que si on aborde les productions scolaires sans se lais ser absorber par les imp ratifs institutionnels de l valuation Colette Cr mieux Lyc e de Maisons Alfort 94 INRP Pierre Jakob IUFM d Amiens INRP Marie Jos Mousseau INRP Regard didactique sur les productions scolaires en histoire g ographie 53 NOTES 1 Baudelot C Establet R Le niveau monte histoire d un 5 Habermas J 1987 Th orie de l agir communicationnel mot Fayard 2 Perrenoud P 1984 6 In INRP 1992 a 2 oe 8 Cf Article Situation probi me 7 Ren D Apprendre crire un devoir d histoire in Pratiques 4 Denhi res G Baudet S 1992 Lecture compr hension n 63 de texte et science cognitive PUF 8 Ricoeur P 1985 t 3 ch 5 eee 54 Revue Frangaise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 Les effets d un enseignement culturel en histoire Marie Christine Baqu s Comment valuer long terme les effets d un enseignement culturel en histoire Comment analyser le changement chez les l ves dans ce domaine
244. is C est le cas d une consigne utilis e dans le cadre de la recherche construction du temps historique dans le but de faire produire un r cit temporalis de la p riode de la Constituante L l ve est tenu d y exprimer sa compr hension de la p riode consid r e il s agit d un exercice d valuation en s identifiant un des acteurs pri vil gi s La consigne est ainsi formul e Vous allez r diger la lettre qu aurait pu crire le roi Louis XVI L opold empereur d Autriche et fr re de la reine Marie Antoinette pour l informer de ce qui s est pass en France depuis son installation Paris le 6 octobre 1789 Cette lettre est r dig e le 30 septembre 1791 au moment o l Assembl e Constituante termine ses travaux Consigne complexe dans la mesure o l l ve invit produire un r cit doit s identifier un personnage et se trouve constamment confront au dilemne suivant qui cris je cette lettre L opold ou au professeur qui me notera sur ma connaissance de la p riode Louis XVI aurait il parl de Ja cr ation des d partements son beau fr re etc O se situe la marge entre le vrai historiquement tabli et le vraisemblable Les productions des l ves montrent bien ce tiraille ment plus caract ristique de l enseignement de l histoire qui aboutit d ordinaire la diffusion d un discours pr alablement construit sur l objet Quelle est la marge de libert r
245. isent de leur exp rience m me s il y a l un mat riau essentiel pour le travail didactique Ceux ci sont dans une position analogue celle de Fabrice la bataille de Waterloo De m me les historiens savent depuis quelques d cennies que la m moire et l histoire sont des alli s conftictuels L histoire se construit en toute rigueur sur une critique syst matique de la m moire serait trou blant que l enseignement ne puisse b n ficier des m mes gards relations avec BIBLIOGRAPHIE AFDG ed 1992 Enseigner l histoire et la g ogra phie Un m tier en constante r novation M langes offerts Lucite et Victor Marbeau Lyon Universit Lumi re AFDG ed 1993 La didactique de la g ographie G ographes Associ s Lyon Universit Lumi re 12 1 semestre ANDRE Y et al 1989 Repr senter l espace Paris Anthropos ANDRE Y et al 1990 Mod les graphiques et repr sentations spatiales Paris Montpellier Anthropos Reclus ASTOLFI J P DEVELAY M 1989 La didactique des sciences Paris PUF AUDIGIER F BASUYAU C 1988 Comment l his toire et la g ographie sont elles enseign es Exemple des classes de CM2 et de 6 Revue Fran gaise de P dagogie 85 p 11 20 AUDIGIER F 1988 Repr sentations et didactique exempie de l entreprise Revue Fran aise de P da gogie 85 p 5 10 AUDIGIER F 1991 Analyser et comprendre l ensei
246. issent pas pouvoir tre mises en coh rence Dans la s quence sur Milan les l ves qui ont reconnu leur vie quotidienne dans celle des habi tants de la ville lombarde n ont nullement eu besoin du mod le centre p riph rie pour produire du sens ils l ont fait de mani re plus satisfaisante pour eux en recourant l affectif au v cu et ont fait ainsi l conomie de l apprentissage Un second exemple choisi dans la recherche construction du concept de nation sera plus bref une situation qui se voulait une situation probl me centr e sur la difficult admettre qu une nation puisse se constituer par apports successifs avait pris pour objet d tude les immi gr s en France de 1920 1945 Nous avons t confront s deux dysfonctionnements D une part les l ves qui taient eux m mes enfants ou petits enfants d immigr s ont investi la situation exclusivement par leur v cu personnel sans recul critique ni tentative d abstraction le sens tait d autant plus vident pour eux que les textes historiques propos s a leur attention faisaient la part belle aux r cits de vie II n y avait en fait pas de probl me D autre part certains l ves ont cherch penser la situation historique propos e en termes d int gration sociale ce qui simplifie consid rablement le probl me par rapport l int gration dans la communaut nationale ce choix facilitait leur t che et surtout leur
247. it et l univers de l amour o le don est gratuit Les univers politiques peuvent tre des univers de justice ce ne sont jamais des univers d ga lit Les individus y sont en permanence l objet d va luations et de classements qui les diff rencient chacun selon les m rites Dans l amour au contraire les individus ne mesurent ni ce qu ils donnent ni ce qu ils re oivent pas plus qu ils n tablissent de hi rar chie entre les individus Tout classement scrait une insulte l amour Au fil des pages Patrick Rayou esquisse donc une th orie de la socialisation politique qui serait le pas 128 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 sage Wunivers dont la r f rence est l amour des univers gouvern s par la justice Ces univers dont la r f rence est lamour sont ceux de la famille sans doute ou du groupe enfantin mais l cole s en impr gne au moins jusqu au niveau du coll ge Un de lcurs traits distinctifs est en effet la non diff rencia tion que le coll ge unique a fait entrer dans l univers politique de l cole Aujourd hui c est au lyc e que les jeunes rencontrent pour la premi re fois la duret des classements sociaux li s la division du travail D o l attention port e la classe de seconde c est ce niveau que la tension est la plus forte entre la nostalgie de lunivers ant rieur commun de l enfance et du coll ge et l aspiration aux preuves de l
248. it pour eux de savoir si les enfants taient en mesure d utiliser une strat gie m morielle l mentaire l autor p tition En utilisant une t che de rappel s riel diff r de 15 sec de 7 images d objets courants ils ont observ que le nombre d enfants autor p tant augmentait avec l ge 2 Sans 12 7 ans 17 10 ans sur 20 par ge Ult rieurement Naus Ornstein et Awano 1977 ont observ que l autor p tition devenait plus cumulative et plus efficace avec l ge Ce net d veloppement pouvait s interpr ter comme r sultant soit de l incapacit des enfants utiliser la proc dure d autor p tition soit de diffi cult s de mobilisation de cette m me proc dure Pour v rifier que les enfants taient capables d apprendre et de mettre en uvre une telle proc dure Keeney Cannizzo et Flavell 1967 ont entra n des enfants de 6 et 7 ans l autor p tition et ont observ les performances subs quentes aux rappels cf aussi Kingsley et Hagen 1969 Ils ont relev une tr s nette am lioration des performances lis en ont conclu que dans certains cas au moins les enfants m me tr s jeunes sont en mesure d acqu rir et d utiliser efficacement des proc dures m morielles Cowan Saults Winterowd et Sherk 1991 sont aussi parvenus am liorer l empan m moriel et induire l effet de similitude phonologique e g l empan m mo riel de listes d items phonologiquement ressemblants est plus fa
249. it une tr s claire illustration des difficult s d une approche pluridisciplinaire par une m me personne En ce qui concerne la forme de l ouvrage on peut regretter au del des coquilles extr mement nom breuses qui l maillent que cet ouvrage de synth se ne comprenne pas de bibliographie les r f rences tant donn es uniquement en notes de bas de page Au total ce livre laisse donc une impression mitig e Certes on y trouve rassembl s les divers travaux d une psychologue reconnue sur ces questions Mais le plan m me du livre laissait attendre une vaste synth se et sur ce plan la d ception est de taille puisque certains clairages restent tr s grossiers l approche socio logique notamment tandis que d autres restent com pl tement pass s sous silence la psychologie sociale avec ses d veloppements r cents sur le sch ma de genre les cons quences cognitives de lasym trie entre les sexes etc En fait ce projet initial int res sant aurait demand un tout autre travail de composi tion de recul d actualisation Ce livre peut il au moins satisfaire la curiosit de lecteurs peu au fait de ces questions Sans doute en partie mais il faut alors conseiller au lecteur de ne pas se laisser emporter par B Zazzo quand elle glisse de la pr sentation de recherches des r flexions politico morales tr s g n rales ou des jugements sur l cole qui n appartien nent qu ell
250. l enjeu d une politique d am nagement du temps de l enfant qui mobi lise trois minist res 7 Cette politique met en place un dispositif contractuel qui f d re et sou tient les initiatives du quartier la r gion Le pivot de ce dispositif est le temps scolaire qui circonscrit les autres temps et influence fortement De l cole aux vacances Prol gom nes une analyse sociologique des vacances des enfants 81 leur organisation et leur emploi Cette politique a trouv dans la chronobiologie une r f rence voire une caution dont la notion cl est celle de rythme de vie 8 Montagner 1988 qui planifie les enchainements et les contenus des activit s des enfants Ainsi tous les travaux auxquels nous pouvons nous r f rer pour tudier les vacances des enfants sont essentiellement des enqu tes ponc tuelles command es par le secteur social et associatif pour r pondre ses propres objectifs Toutes les enqu tes statistiques nous donnent des indices de d part ou de fr quentation en amalga mant les 0 14 ans ou traitent de ce sujet partir des pr occupations et des pratiques des parents Mais la mani re ou plut t les mani res dont les enfants selon leur ge et leur groupe d appartenance socio conomique participent directement ou indirectement au choix et lorga nisation de leurs vacances ne sont pas mieux connues que leurs activit s leurs appr ciations et leurs souhaits dans
251. l imagination de quel ques p dagogues ou chercheurs en mal de tortu rer la r alit pour mettre du complexe l o il ne devrait y avoir que des choses simples et tran Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 11 23 11 quilles Ne d sesp rons pas les coles les col l ges et les lyc es L enseignement de l histoire et de la g ographie ainsi con u la question des r f rences se ferme d elle m me et ne m rite pas de surgir il n est de r f rences que savantes celles ci ne soul vent gu re de question dont la prise en compte serait de quelque utilit pour l enseignement LES SAVOIRS Lorsque l on parle de savoirs dans une disci pline comme l histoire ou la g ographie la vision premi re est celle d nonc s factuels de proposi tions disant les soci t s pass es il est impossible et illusoire de s en tenir l Le fait en soi n existe pas il est toujours Construit et exprim dans un contexte social et linguistique particulier Car les faits eux aussi dans le contexte historio graphique d pendent du jugement Louis XVI pour reprendre un exemple de Gentz a t il t assassin ex cut ou m me puni La vraie ques tion historique est l et non pas dans le fait qu un couperet de guillotine de tel ou tel poids a d tach sa t te de son corps 1 Pour dire l v nement singulier de ce jour l je suis oblig de le ranger sous une cat gorie e
252. la raison de ou amorce un v nement ou un tat ult rieur du r cit Schank et Abelson 1977 Il correspond assez bien au mod le d un chemin causal d crit par Denhiere et Baudet 1992 pour rendre compte de la compr hension comme d une acti vit finalis e avec construction d une repr senta tion coh rente Peut on d gager des r ponses recueillies un ca dre de compr hension de l v nement historique Dans l analyse des protocoles individuels on retrouve avec une grande r gularit dans les r f rences la Premi re Guerre et la crise de 1928 la m me relation v nement changement recherche d expli cations ce changement L identification d une modification intervenue sur le cours des choses va de pair avec une recherche causale explication par des causes efficientes par des buts intentionnels ou par des r sultats Si l on accepte que les attentes li es a la repr sentation de la situation introduisent une sorte de sch ma de contr le qui guide la compr hension et la production d un texte en fonction de la nature conventionnelle de celui ci Van Dijk 1980 on aurait alors besoin de trouver des expli cations susceptibles de r duire la part de l inconnu du discontinu introduite par l v ne ment changement Une mise en intrigue Sch ma de contenu et cadre poursuivraient ain si la m me fonction r tablir la coh rence d truite par l intervention d une modif
253. lchevik de l ducateur prol tarien et le mysti que touch par l hindouisme de ses derni res ann es Ces interrogations disent l int r t que suscite la lecture de l ouvrage de Patrick Rayou M me si Seconde modes d emploi ne d veloppe pas toutes les implica tions de ses hypoth ses ce petit livre constitue d s maintenant unc avanc e notable sur un sujet dont l importance ira croissant dans es ann es venir Jean Louis Derouet Groupe d tudes Sociologiques Institut National de Recherche P dagogique Groupe de Sociologie Potitique et Morale Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales NOTES 1 Fran ois Dubet Les lyc ens Paris d du Seuil 1991 2 Luc Boltanski L amour et la justice comme comp tences Paris d M taili 1990 Luc Boltanski et Laurent Th ve not De la justification Les conomies de la grandeur Paris Gallimard 1991 3 Jean Louis Derouet cole et justice Paris d M taili 1992 ZAZZO Bianka F minin masculin P cole et ailleurs Paris PUF 1993 Collection Crois sance de l enfant gen se de l homme dirig e par R Zazzo n 23 Psychologue connue pour ses travaux sur la mater nelle et l adolescence B Zazzo entend dans cet ouvrage faire le point de ce qu elle pense de ce que l on croit savoir pour reprendre l expression quelque peu d concertante de l avant propos aujourd hui sur le f minin mascul
254. le 7 Les r laborations ac tuelles peuvent elles simplifier l acc s une connaissance aujourd hui op ratoire 7 TT ee La place des savoirs scientifiques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie 23 Den orme an none ones he See creer ma near Le menace DES Situations probl mes et situations scolaires en histoire g ographie Anne Marie G rin Grataloup Michel Solonel Nicole Tutiaux Guillon L enseignement de l histoire et de la g ographie recourt aujourd hui des situations probl mes De telles situations demandent l l ve de remanier une repr sentation obstacle ou de s approprier un probl me scientifique ou social L efficacit d pend de la capacit de l l ve op rer une construction de sens l apprentissage est envisag du point de vue du raisonnement des activit s intellectuelles du d passe ment du sens commun plus que de l acquisition de connaissances factuelles Par fa et par la difficult valuer de tels acquis la situation probl me rompt avec les pratiques habituelles de la discipline scolaire Mais elle est adapt e la conceptualisation et la construction d une intelligibilit globale des faits sociaux n apprend bien que ce qui r pond aux ques tions que l on se pose l affirmation n est pas neuve D s 1938 les instructions g n rales pour l enseignement secondaire recommandaient d enseigner en posant de petits probl mes pour
255. le est la ligne de s para tion de deux qualit s du temps On voit aussi combien ce rapport de s paration et de fusion avec le temps inhibe l interrogation des l ves sur les causes Car pour que la causalit soit pos e il faudrait d abord ouvrir l nigme du change ment Or c est elle qui est forclose ainsi Ceci mesure l ampleur de la t che qui se propo serait d aller dans son sens il s agit proprement d opposer une conscience historique une autre et non pas de faire entrer dans l histoire quelqu un qui n y serait pas encore ou pas suffisamment Faire de l histoire dans les producions scolaires c est dire le temps avant toute autre chose DYNAMIQUE DE CET ESPACE Cette repr sentation progressiste du temps ou vre Vers diverses possibilit s ce n est pas une attitude unique mais plut t Un espace dans lequel peuvent se d velopper des styles de narration bien diff rents Des travaux que la notation sco laire jugera aux antipodes un de l autre peuvent tr s bien y appartenir galement Rapide aper u de cela la meilleure et la moins bonne lecture des documents sur la loi de 1841 au sens troitement scolaire de l valuation ob issent la m me repr sentation mais chacune Sur un versant diff rent La lecture la plus satis faisante met en liaison cette loi et le d veloppe ment de la protection du travailleur allant jusqu au d but de notre si cle le texte produit montre
256. les travaux de Foucault et d Ari s ont renouvel l approche des probl mes de socialisa tion de la jeunesse Guy Vincent et son quipe se sont engag s dans la piste ainsi ouverte avec une approche la fois sociologique et historique de m me que Jean Claude Chambor don mais leurs pr occupations sont rest es assez th oriques C est cn fait seulement depuis le livre de Fran ois Dubet que Fon a pris conscience de l importance du chantier 1 D autres travaux Ont suivi notamment l INRP d autres sont en pr paration Il y a l incontestablement un champ de recherches qui devrait merger fortement dans les ann es venir Cons quence sans aucun doute de l allongement des tudes et des probl mes que rencon trent les tablissements scolaires La pr gnance des probl mes d indiscipline et de violence incite poser de fa on nouvelle la question classique de l int gration sociale et du rapport des jeunes aux valeurs collec tives L approche de la socialisation scolaire tait en effet rest e assez prisonni re des conceptions d velopp es par Durkheim dans L ducation morale Les institu tions et en particulier l cole sont porteuses de valeurs fortes reposant sur un large consensus Ces valeurs se traduisent en normes de comportement et le respect des normes am ne les individus int rioriser les valeurs au cours de leur apprentissage Si l on rapporte cette th orie les r alit s actuellem
257. lieu social pour Fr d ric Par des d tours variables les savoirs en jeu sont donc devenus pertinents pour ces trois jeunes Comme nous le verrons plus loin cette pertinence est li e la d couverte d un mod le humain celui du cr a teur 8 Une modification li e l volution de la repr sentation de l art et de sa consommation La modification majoritaire chez les sujets inter rog s de la repr sentation de l histoire semble plus massivement li e une volution de la repr sentation de Part en g n ral qu celle de la repr sentation de l art moderne En deux ans s est op r pour plus de la moiti des sujets interrog s un renversement presque total de la repr sentation de la consommation artistique Ils sont pass s d une conception o elle tait v cue comme inutile s lective ne pou vant les concerner pour des raisons sociales et ou Les effets d un enseignement culture en histoire 59 scolaires parfois masqu es par l invocation du groupe d age 9 a une repr sentation valorisant l art et sa consommation Cependant l volution est plus ou moins marqu e Certains en restent a une vision tr s sociologique de la consommation culturelle Pour d autres le changement est radi cal Dans certains cas on ne peut parler de modi fication d une repr sentation de l art tant ce domaine tait tranger au sujet s est op r e v ri tablement la construction d une con
258. lique galement aux commandes manant de services de l Etat des collectivit s territoriales et des tablissements publics nationaux et locaux texte de r f rence Minist re de l conomie des Finances et du Budget Direction de la Comptabilit publique instruction N 90 122 B1 M0 M9 du 7 novembre 1990 relative au paiement la commande pour l achat d ouvrages par les organismes publics Une facture pro forma document vous indiquant le montant pr cis en fonction des taxes notamment peut tre tablie sur demande cette possibilit s applique galement aux demandes pour la Corse les DOM TOM et l tranger Les ouvrages ne seront exp di s qu fa r ception du r glement Etablir des titres de paiement s par s pour les commandes d ouvrages d une par et les souscriptions d abonne ments d autre part Nous vous remercions de bien vouloir envoyer votre bulletin d abonnement l adresse suivante INRP Service des Publications 29 rue d Ulm 75230 Paris Cedex 05 Recherches sur la communication et Papprentissage des sciences et des techniques Face au d fi que repr sente aujourd hui la formation scientifique et technique une nouvelle revue 9 pour contribuer au d veloppement de la recherche en didactique 9 pour permettre la diffusion en langue fran aise de recherches et d innovations men es d
259. lise des documents d archives riches de d tails concrets d informations sur les v nements et les hommes du pass Autrement dit le travail de l historien consisterait pour l es sentiel extraire ces renseignements les Confronter pour atteindre la v rit et les mettre en forme dans un r cit Quant au professeur d his toire il proc derait exactement de la m me mani re en s appuyant sur les travaux des histo riens Ainsi pour les l ves il n y a pas diff rence de nature entre r cit d histoire et source de l his toire mais diff rence dans la quantit d informa tions fournies dans les d tails Cette repr sentation s accorde bien une des fonctions essentielles de l apprentissage scolaire de l histoire transmettre une vulgate un ensem ble d nonc s canoniques susceptibles de contri 28 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 buer a ja construction d une m moire commune consensuelle Cette repr sentation justifie la m morisation des nonc s en les donnant pour l expression m me de la v rit historique Eile est efficace dans la plupart des situations sco laires notamment celles qui ont une fonction d valuation On peut constater d embl e combien par contre elle est loign e de celle que propose l pist mologie L histoire scientifique est aujour d hui consid r e par la grande majorit des histo riens de m tier comme un discours cons
260. lissements ou encore toute une autre s rie de facteurs contextuels type d habitat politique ducative de la commune climat ou projet de l tablissement et sans que ces facteurs soient v ritablement mobilis s dans Fana lyse I en va un peu de m me pour les crit res de la r ussite et de l chec scolaire tant t d finis par l ap partenance telle ou telle classe tant t par le passage en classe sup ricure tant t par le choix pr cis de telle ou telle fili re sans tenir en outre compte des effets de contexte sur la composition des classes et les orientations En fait centr e sur le rapport des indivi dus singuliers des savoirs universels cette recherche semble parfois n gliger l analyse du contexte local alors que l examen des extraits des discours des l ves cit s par les auteurs fait appara tre le local comme un l ment d terminant pour comprendre les trajec toires scolaires des jeunes et leur rapport quotidien au savoir C est pour cette raison que nous aurions pr f r que les auteurs consacrent plus de place l analyse des autres cadres o s effectuent les apprentissages des adolescents la famille la cit On s tonne en parti culier que lunivers de la banlieue ne fasse pas l objet d une tude plus approfondie alors que le titre m me de l ouvrage sugg re l importance de cette dimension Certes l effort d analyser non seulement des tats constitu s mais des proce
261. lles mises en perspectives pla cent en orbite trois satellites qui mettent une nou velle chelle une information tr s concentr e Le trai tement de ces donn es originales peut tre multiple depuis la non r ception par manque de d codeur adapt jusqu un branchement continu et interactif tant cette mati re premi re vive est riche et sa trans formation complexe Ainsi Chercheurs en ducation pr sente en 365 pages trente trois itin raires de recherches qui sont des autobiographies professionnelles pr c d es d une courte notice bio et bibliographique Trente trois trajectoires de cosmonautes d miurgiques cr ant leur monde partir de l exploration d univers plus ou moins turbulents mais en fait tr s divers tous en recherche formation Passionnant mais tourdissant et tourbillonnant On passe de CV de bons l ves bons ma tres bons chercheurs disciplin s qui font d couvrir la complexit des fili res institutionnelles classiques colonnes vert brales d un ordre ducatif n cessaire des sagas de francs tireurs intellectuels conquistadors d un nouveau monde former tout aussi n cessaire Des personnes qu on croyait connaitre prennent un relief in dit des inconnus se mettent exister et susciter des d sirs de rencontre Ces multiples vies jaillissantes font vite sortir d une lecture page page selon l ordre propos le seul incontestable l alphab tique de A T
262. llusoire d attendre que les l ves probl matisent sponta n ment partir de l identification des divergences de points de vue ce qui se joue ici c est la fa on dont ils abordent un probl me historien Les l ves face au probl me d historien On constate que l interpr tation de la situation historique propos e est le r sultat d une construc tion adapt e aux donn es fournies et non l appli cation m canique d une proc dure standardis e Un exemple permet de montrer sur quels types d l ments est fond e cette affirmation if s agit d un extrait d enregistrement d un groupe de trois l ves qui confrontent leurs comptes rendus de lecture avant de r aliser un texte de synth se Un l ve pr sente le deuxi me compte rendu de lecture A Moi c est le journaliste qui d crit tous les v nements pr cis ment on a l impression qu il a suivi la manifestation Il donne des indications tr s pr cises les routes qu ils empruntent Dans les derni res lignes il donne son opinion il criti que le peuple avec son lection il critique le Situations probl mes et situations Scolaires en histoire g ographie 31 peuple avec son lection envers le fascisme capi taliste il critique le peuple l action du peuple envers le fascisme B Donc il est pour le fascisme A Non il est contre B Ben non A Non non parce qu il dit le pire ennemi du peuple c est le capitalisme et ave
263. lont d op rer un retour aux sources de la vocation ducative des centres de vacances Ces centres qui accueillent environ un million d enfants par an n ont plus que de lointains rap ports avec la colonie de vacances ifs ont eux aussi mis sur la diversification et la sophistica tion des activit s suivant de pr s les engoue ments pour de nouvelles disciplines sportives Pinformatique les vacances itin rantes les desti nations lointaines Ce monopole est aujourd hui s rieusement attaqu par l irruption de l industrie touristique qui d couvre le potentiel de profit que repr sentent les millions d enfants qui constituent la g n ration des moins de 16 ans Ces derniers sont reconnus comme des acteurs conomiques en tant qu acheteurs directs Pour l industrie des vacances ils sont consid r s comme des pres cripteurs une g n ration en or 27 Tourisme Marketing et Communication 1992 Le secteur priv s int resse depuis peu aux enfants qui par tent seuls en vacances qui voyagent en solo Si le home d enfants a pratiquement disparu de nouvelles formules naissent a chaque saison accueil familial la ferme g tes d enfants 28 club junior du Club M diterran e o les parents ne sont pas admis toutes ces formules tentent de conqu rir les parts du march des vacances traditionnellement r serv es au secteur social et associatif Les deux grands secteurs des vacances pour les enf
264. lt s sco laires et personnelles A ssa faisant le pendant pour les gar ons Sonia est en 1 G scolairement bien adapt e Patricia et Fr d ric sont repr senta tifs du groupe valoris dans les divisions de G mais au parcours scolaire parfois difficile des l ves dynamiques En 1 B Carole et Yves Olivier semblent en voie de d scolarisation mais partir de situations oppos es en regard des acquis scolaires et culturels Samir et Martine bien adapt s scolairement sont loign s de toute culture artistique C cile et Anne Pascale l ves bien int gr es au syst me scolaire sont issues de milieux culturellement favoris s Les questions pos es semi directives s articu lent autour des th mes suivants l importance reconnue l exp rience par le sujet le souvenir des activit s et des domaines parcourus l ven tuelle volution des pratiques les cons quences possibles de l exp rimentation sur l appr ciation que les anciens l ves ont de l histoire L analyse des entretiens est inspir e par la pro c dure propos e dans le chapitre IV de l ouvrage de Laurence Bardin L analyse de contenu 6 recherche de la th matique et de la logique sous jacente chaque discours en la suivant en quel que sorte de l int rieur puis regroupement des th mes et tude transversale pour retrouver des constantes partir d une grille de questionne ment Que disent les entretiens diff r s
265. m pr hension est tout aussi n cessaire que celle des mots et de leurs r f rences la dur e du proc s la d cision et l ex cution de la d cision s inscri vent dans un jeu d avant apr s d j not pour les Montagnards et Girondins sans doute inclut elle aussi de l espace Elle devient cause de ce qui vient apres un paragraphe qui a pour titre La mort du roi dresse contre la Convention tous les adversaires de la R volution dit la suite Ces adversaires sont dans diff rents lieux de France et l tranger Seules des analyses de politi que int rieure et de politique trangere des connaissances de droit et des affaires reli gieuses permettent de se rep rer Des relations se construisent entre ces diff rents domaines selon des rapports de causalit ou de simple simultan it Le tout s inscrit dans une forme particuli re d intelligence de l v nement qui porte en elle une dimension valuative sugg rant que les r volutionnaires accumulent les erreurs qui expliqueront sans la justifier la Terreur D une simple phrase nous voici au bord d un long roman un roman vrai non un roman de fiction Les r f rences et les implicites se bousculent pour en nourrir la compr hension Ajoutons enfin deux remarques notre rapide parcours e Les mots qui disent l histoire d hier sont aus si ceux d aujourd hui ceux employ s par les his toriens et ceux de tous les jours Nous pourrions interroger
266. marques maillent pourtant le texte dans son ensemble remarques de tonalit g n ralement n gative qui par leur caract re r current conduisent une mise en cause syst mati que des pratiques p dagogiques des ma tres Un tel parti pris qui ne d tonnerait pas ailleurs surprend dans un ouvrage de cette nature en croire les auteurs les pratiques actuelles inspir es par la p da gogie du projet ou les m thodes actives condui raient les ma tres une pr sentation utilitariste du savoir gui ferait obstacle l tablissement du rapport d contextualis qu ils appelent de leurs v ux Une telle affirmation nous para t contestable tant sur le plan des faits que sur le plan des id es Sur le plan des faits contrairement ce que pensent les auteurs on peut soutenir que les pratiques incrimin es sont largement minoritaires Les s quences p dagogiques pr sent es peuvent elles tre consid r es autrement que comme des contre exemples fonction pol mi que Sur le plan des id es rien ne permet d affirmer que telle p dagogie est sup rieure telle autre sauf en tablir la preuve ce qui n est videmment pas chose faite Si l on devait succinctement d finir ce qui dans les pratiques actuelles fait obstacle la compr hension par les enfants du sens de l cole et du savoir nous nous orienterions plus vers ce qui reste du dog matisme de la p dagogie d hier que vers ce qui s
267. ment aux examens dont les preuves sont construites et surtout corrig es par d autres Le professeur g re un programme il doit assu rer la distribution des contenus en un nombre limit de s ances qui forment autant d unit s Les nonc s doivent tre clairs appuy s sur des tudes de cas faire place aux exercices de la discipline telle l tude de cartes la construction de graphiques L heure elle m me est d coup e en unit s correspondant l tude d un document d un exemple l illustration d une id e la suc cession de ces moments avec les insistances mises sur tel ou tel nonc la place faire la trace crite construit un d coupage tr s particu lier des savoirs L Ecole ne peut enseigner que des savoirs scolarisables c est dire ceux qui peuvent accepter les normes et contraintes de fonctionnement de la culture scolaire tant sur le plan intellectuel que sur le plan formel Le d bat est exclu dans un domaine o l apprentissage de propositions reconnues et accept es est la norme 9 Les contraintes li es la scolarisation des savoirs l tablissement progressif et la repro duction d une vulgate d une culture g ographique scolaire l expansion d exercices communs plus ou moins v hicul s ou sugg r s dans les manuels ont un grand pouvoir LES SAVOIRS DE R F RENCE POUR ANALYSER LES PRODUCTIONS DES L VES Reconstruire les repr sentations que les l ves ont de tel ou
268. ments pro prement historiques Visiblement l espace o on sait de l histoire n est pas imm diatement celui o on lit de lhis toire Ce n est pas la dynamique de l archive en m moire qui dessine les lignes de lecture Cette multiplicit des gestes possibles et des exploitations de ces deux versants du temps pro gressiste s exprime galement dans l investisse ment par l int r t de curiosit de certains lieux du programme scolaire Les p riodes apparemment immobiles ou bien les domaines o le temps n est pas perceptible art par exemple modes de production sont d une saisie malais e l irr ver sible s y lit mal et l objet d crit reste ferm sur lui tranger l appropriation Le temps archa que sur le fond duquel le progr s s arrache et sur lequel l interrogation n a pas lieu de s arr ter peut par renversement devenir l objet d une fascina tion celle m me qui s attache ce dont on est compl tement s par la fascination qu exerce l gypte se nourrit de la s paration extr me o elle se trouve par rapport un temps avec lequel on peut se sentir en continuit ni Rome ni la Gr ce ne sont aussi loin du fait d ailleurs de la tradition essentiellement scolaire CONCLUSION Cette voie d approche qui consiste tudier les gestes de celui qui produit permet d appr cier les dimensions de la conscience historique dans laquelle il se formule le pass L l ve qui fait une r
269. mer ici tout enjeu scientifique DES SITUATIONS EN RUPTURE AVEC LES PRATIQUES HABITUELLES Les situations probl matiques et situations probl mes que nous avons exp riment es ne cor respondent pas aux caract res apparents de la discipline scolaire histoire g ographie car elles se pr sentent sans savoir institutionnalis et sans conformit aux normes d valuation dominantes Ceci s accorde avec les objectifs que nous pour suivions conceptualisation construction d une intelligibilit globale Dans ces situations probl mes comme dans les situations probl matiques l apprentissage est envisag du point de vue du raisonnement des activit s intellectuelles mises en uvre pendant cet apprentissage par l l ve et non du seul point de vue du r sultat Identifier le progr s intellectuel compris comme le processus n cessaire pour affaiblir ou franchir un obstacle ou identifier un enjeu scientifique ou social que l l ve peut s ap proprier est la base de l organisation de la situation scolaire Comment contraindre l l ve ce progr s cette appropriation en constitue la seconde tape Le th me porteur les documents le questionnement les plus favorables ne viennent qu en aval de ces r flexions Le th me peut d ail leurs tre marginal par rapport la vulgate aux programmes les documents diff rer des docu ments classiques La d marche est invers e par rapport aux habituels proc d s de
270. met en jeu Je m ap puierai sur la recherche que j ai men e en 1987 1988 a partir d une exp rience d initiation la culture plastique et visuelle du premier XX si cle 1 dans le cadre du programme d histoire de premi re pour mettre en lumi re la richesse de ses apports LA RECHERCHE OBJET DISPOSITIF La recherche entreprise en 1987 1988 tait con ue dans l intention de saisir la complexit du processus d appropriation par les l ves de l enseignement culturel propos et de ses prolon gements Parce que les connaissances ne sont pas des choses que l on accumule mais des sys Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 55 65 55 t mes de signification par lesquels le sujet se saisit du monde Parce que la m moire n est pas un recueil d archives mais l int gration d informations dans un futur possible o l on se projette Parce que les connaissances ne se construisent pas sur l ignorance mais par la r laboration de repr sentations ant rieures sous la pression d un conflit cognitif Philippe Meirieu 2 Cette recherche a confirm pour moi la justesse d une remarque qui rend sensible le changement comme processus complexe et le jeu dialectique qui s y op re entre pratique laboration des connaissances et implication personnelle Je lai con ue comme une recherche de type valuatif effectu e sur le terrain par l enseignant chercheur Elle a co
271. mpr hension particu li re Ce sont des notions qui hors de leur contexte social n ont aucune justification se situer l une du c t d un savoir scientifique l au tre du c t d un savoir banal et l on peut imagi ner que dans une autre soci t avec une autre culture le principe d h r dit puisse tre appr hend facilement par des adolescents Ici c est bien l absence d tayage dans une pens e sociale ordinaire de la notion de privil ge h r ditaire qui peut rendre compte de la difficult d une classe d ge se saisir de ce cadre interpr tatif Dans ces conditions on n oubliera pas que tous ces l ves qui se montrent aptes comprendre et se souvenir de choses complexes sur la soci t d Ancien R gime travers leur grille de lecture riches pauvres haut bas ne pensent pas faux ils pensent assimilent modifient leurs structures cognitives en de futures structures d accueil ils utilisent cette grille culturellement partag e pour construire du savoir historique qui pourra demain acc der au statut de savoir historien Cette grille leur est fournie par la r f rence au pr sent et au pass Un pr sent appr hend sans recul de mani re un peu confuse parfois avec le poids de certaines valeurs on pense l id al galitaire et fraternel qui int gre la r alit riches pauvres mais refuse le principe du privil ge h r ditaire 6 Un pass o les l
272. mps est suspendu stabilit dans un intervaile tempo rel le recours des processus analogiques met en question cette particularit de la connaissance historique la navigation dans le temps Pour cat goriser comprendre interpr ter on utilise des r f rences du pr sent ou de n importe quelle po que historique on peut donc parler de processus analogiques pass pr sent et pass pass et dis tinguer alors l interpr tation par ancrage dans une pens e sociale ou par ancrage dans une culture historique L interpr tation des informations historiques par analogie avec les connaissances famili res que chaque individu poss de sur son monde est un processus spontan L historien Marc Bloch Vexprimait avec lucidit C est toujours nos exp riences quotidiennes que pour les nuancer l o il se doit de teintes nouvelles nous empruntons en derni re analyse les l ments qui nous servent reconstruire le pass A cette impr gnation instinctive mieux vaut cent fois substituer une observation volontaire et contr l e 1974 p 48 Cependant la diversit des domaines abord s par la connaissance historique r clamerait la facult de mobiliser des grilles de lecture multiples sur les modes d organisation sociale politique conomique culturelle Or tous tes l ves n appr hendent pas leur environnement actuel avec la m me acuit Certains per oivent le pr sent de fa on miett e
273. n de diff rencier les l ves qui ont acc d au savoir de ceux qui ne lont pas atteint Le regard port par la didactique sur les pro ductions scolaires est de nature diff rente il ne s agit plus de saisir les performances des l ves en vue d une valuation sommative ou formative mais d int grer la production dans un processus d analyse du fonctionnement de la discipline sco laire D s lors au lieu de b tir une d finition de la production qui vaille pour tous les types et tous les ges le didacticien s interroge t il sur les Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 47 54 47 diverses forces qui sous tendent les productions Elles ont en histoire g ographie leurs particula rit s Dans le cadre de cet article nous nous proposons de cerner quelques gestes susceptibles d acc der la compr hension de l attitude de l l ve qui produit travers deux entr es d une part travers les contraintes de la discipline sco jaire et d autre part en soulignant les manipula tions effectu es par les l ves dans leurs pro ductions Ainsi apr s avoir analys les normes et enjeux li s la discipline scolaire nous tudions les gestes et manipulations effectu s par les l ves quand ils crivent en histoire g ographie en accordant toutefois une attention particuli re l histoire en quoi les travaux sur la lecture en histoire permettent ils de por
274. n histoire g ographie contraintes et libert s Claude Basuyau Simonne Guyon Tout en rappelant les fonctions de la consigne dans l interaction enseignant l ves l article s efforce de mettre en rapport la forme des consignes et la nature des apprentissages vis s La typologie formelle et fonctionnelle propos e s appuie sur des exemples extraits de trois recherches de nature constructiviste dans lesquelles les l ves devaient produire des r ponses crites parfois des r solutions graphiques partir de corpus documentaires Le probl me qui est ici abord est celui de l espace d autonomie qui s ouvre lorsque le projet d ensei gnement de nos disciplines ne se cantonne pas l inventaire du monde des hommes pass s et pr sents et lorsqu aux activit s d identification et de reproduction s ajoute fa mobilisation d activit s de construc tion des connaissances par les l ves Comment les consignes d signent elles ces nouveaux enjeux de la discipline Comment organisent elles des sc narios d apprentissage Comment g rent elles la tension entre n cessaire autonomie et n ces saire quidage de l l ve otre r flexion porte ici sur l articulation entre celle de se servir des documents pour mettre N consignes et nature des apprentissages re en place des activit s plus autonomes de l l ve cherch s L enseignement de nos disciplines visant la construction voire l utilisation de accorde traditionn
275. nar chie Famili re accessible disponible d embl e la monarchie absolue devrait correspondre ce niveau cologique de la cat gorisation que les travaux de Rosch ont mis en valeur Dans cette perspective le mod le d appropriation du concept se lirait moins en termes de propri t s qu en termes de distance la cat gorie naturellement per ue comme typique C est ainsi qu apr s avoir donn sa d finition de la cat gorie de r f rence Une seule personne au gouvernement qui donne des ordres un l ve poursuit a d pend sous quel roi sous Henri IV il y avait plus d ind pendance c tait moins absolu il demande des avis d autres gens qui l entourent Ou un autre a part tout du souverain c tait le pouvoir absolu il gouverne tout seul et personne d autre Mais a d pendait des fois il y avait des gens qui influen aient c t comme sous Louis XI le Cardinal Chacun met en place sa conception de la mo narchie en s appuyant sur la repr sentation qui lui est la plus famili re Comme si la connaissance s laborait en relation avec la proximit ou l loi gnement du caract re solitaire et absolu du pou voir selon un gradient de typicalit 5 Et c est pr cis ment en mesurant le degr de ressem blance au prototype d un pouvoir solitaire que se construit ce que l on peut consid rer comme la deuxi me r f rence typique d une monarchie le type parlementaire illu
276. ncern l ensemble du processus d ensei gnement r flexion sur les objectifs et les choix intellectuels et p dagogiques construction de s quences et mise en uvre laboration d une proc dure d valuation retour critique enfin sur la d marche et la mise en uvre Elle reposait sur une double attente l apport pour l tude de l histoire d un pas sage par la culture artistique travers la confron tation avec la mat rialit d objets artistiques l apport pour la didactique de l histoire d une r flexion sur cet apprentissage et sur la construc tion du processus d valuation d un fragment de pratique Deux divisions de premi re d un lyc e technique parisien ont particip la mise en uvre Le dispositif d initiation consistait mettre les l ves pendant une ann e scolaire en pr sence d objets d enseignement construits afin de mettre en relation la cuiture plastique et visuelle et le programme d histoire de premi re J entends par objet d enseignement un ensemble d limit form de documents et d une grille de questionnement labor e en fonction d une probl matique et d obstacles d termin s L objet d enseignement 3 est le produit d une d marche de construction entreprise par l enseignant et donc de son activit cr atrice L interrogation est pos e de fa on amener la d couverte et l assimilation de la notion cl ou du couple de notions cl s choisis de fa on st
277. nces syst matiquement relev e chez les experts ne rend pas compte de la mani re dont les connaissances ont t acquises De l la prise en consid ration de la seconde dimension tes strat gies d apprentissage au sens large La r f rence aux strat gies d apprentissage n est pas nouvelle Elle ren voie aux capacit s d apprendre apprendre d j consid r es comme fondamentales par Binet qui lui m me reconnaissait sa dette envers Rous seau Spencer et Dewey entre autres Ce qui est nouveau rel ve du souci manifeste au cours de la derni re d cennie d tudier syst matiquement et empiriquement les strat gies Ce souci trouve Son origine dans une double contrainte celle issue de la psychologie g n tique fondamentale qui s est int ress e la m tacognition cf la revue synth tique pr sent e par Chartier amp Lautrey 1992 et le texte de Flavell 1985 l autre manant des pro grammes de rem diation cognitive la encore voir Chartier amp Lautrey 1992 D abord fortement centr e sur l tude de la m moire et de son d veloppe ment Melot 1991 l approche m tacognitive a peu peu diffus dans des domaines connexes r solution de probl mes compr hension et production de textes etc Allal amp Saada Robert 1992 C Cet article reprend une partie des informations pr sent es par le premier auteur lors de la conf rence inaugurale du congr s de l Association de Didactiq
278. ne consigne trop ouverte dont l l ve est inca pable de s emparer d autre part la n cessit de prendre en compte les strat gies habituelles des l ves qui r pondent l conomie en fournissant une r ponse partielle l o lattente de l enseignant porte sur l exhaustif Consignes de travail en histoire g ographie contraintes et libert s 45 Les consignes de la s quence consacr e au tunnel sous la Manche t moignent de ce double d fi Elles d signent un enjeu probleme pour quoi formulation qui se substitue un d mon tage analytique du contenu des documents et codifie tes formes de r ponses par une exigence de densit r diger environ 15 lignes et d utilisa tion du corpus documentaire tirer au moins un argument de chaque document propos C est a ce prix que peut tre atteint un objectif d appren tissage qui s inscrit dans une repr sentation de la discipline qui r pond a des questions plut t qu elle ne fait l inventaire des caract ristiques d un objet Claude Basuyau Coll ge J Pr vert 93 Noisy le Sec INRP Simonne Guyon Lyc e du Parc Vilg nis 91 Massy INRP NOTES 1 Voir ce sujet INRP 1987 b et INRP 1993 c 2 S quence dont le support est une double page dossier du manuel Magnard de 4 3 Pr sentation du jeu con u par Claude Mercier in L informa tion G ographique 1990 et dans INRP 1991 pages 59 62
279. ne faible majorit le sursis propos par les Girondins ayant t rejet it est guillotin le 21 janvier 1793 Hatier classe de seconde 1987 p 82 Il y entre des aspects d claratifs et fac tuels nonc s qui disent le r el une date un v nement le langage donne l illusion de s effa cer devant la r alit pass e et non d en op rer une reconstruction aujourd hui 2 Nous y rep rons des notions d ordre divers qui renvoient des champs d analyse particuliers jug appar tient plut t au domaine juridique et suppose ici l existence d un proc s selon les normes et le sens de l poque r volutionnaire qui ne sont pas n cessairement celles d aujourd hui majorit Suggere qu il y a eu vote faible que la Con vention est divis e que le roi aurait pu hasard necessite historique la division de la Conven tion n a de sens que par rapport aux oppositions pr c demment d crites entre Montagnards et Girondins et prend toute son ampleur si l an con 12 Revue Frangaise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 na t la suite sursis renvoie une possibilit une man uvre juridique quant guillotin apparemment tr s neutre il inscrit la mort du roi dans la longue litanie des morts sur ordre des pouvoirs de l poque Louis XVI un parmi les autres l auteur ne tranche pas entre punition assassinat Notre phrase contient du temps dont la co
280. niques Bruxelles De Boeck FREMONT A 1976 La r gion Paris PUF GEORGE C 1983 Apprendre par l action Paris PUF GEORGE C RICHARD J F 1982 Contributions r centes de la psychologie de l apprentissage la p dagogie Revue Fran aise de P dagogie n 58 GILLY M 1980 Maitre l ve r les institutionnels et repr sentations Paris PUF GIORDAN A de VECCHI G 1987 Les origines du savoir Neuch tel Delachaux et Niestl GODELIER M 1982 Les sciences de l homme et de la soci t en France Rapport au Minist re de la recherche et de l industrie Paris Documentation Fran aise GRANGER G G 1973 L explication dans les sciences sociales L explication dans les sciences colloque de Acad mie internationale de philoso phie des sciences Paris Flammarion p 147 165 GRATALOUP C MARGOLIN J L 1987 Du puzzle au r seau Espaces Temps 36 p 55 66 GRATALOUP C 1988 La discipline ne fait pas la force principale des sciences L information g ogra phique 4 p 182 188 GRATALOUP C 1993a L imaginaire du g ographe modes de repr sentation du monde et de la disci pline in Actes du coiloque Documents des moyens pour quelles fins Paris INRP p 29 39 GRATALOUP C 1993b Le m me et l autre renou vellement de la chor matique in Espaces Temps 51 52 p 143 196 GRATALOUP C et al 1989 G ograph
281. nitive Pour Baudet 1990 Den hi re et Baudet 1992 les invariants textuels doi vent d crire les cat gories d tat d v nement de causation et d action La s paration volontaire ment maintenue entre v nement et action repose sur la distinction entre l intervention ou non d un agent contr lant le changement introduit Or dans la perspective de l identification du texte de l his toire nous n avons pas de raison de maintenir la s paration entre v nement et action En effet en adoptant la th se de Ric ur du caract re mim ti La compr hension de l histoire un mod le sp cifique 73 que de l action dans la compr hension ultimement narrative de tout v nement historique on accepte de confondre ou plut t d entrelacer ce qui r sulte des intentions et des occurrences Ric ur appuie pr cis ment sa d monstration sur la th orie de l intervention von Wright 1971 qui conjoint le pouvoir faire de l agent et les relations de conditionnalit d un syst me Ricoeur 1983 p 192 Dans cette perspective action et v ne ment ne sont pas s par s et les invariants cogni tifs qu il nous importe de d gager travers les invariants textuels peuvent l tre l aide de quel ques classificateurs adapt s On peut alors distinguer les sujets qui identifient le texte de l histoire comme un v nement en introduisant l id e d une modification sur l tat des choses ou celle d
282. nombre de journ es de vacances d t prises par personne partie a diminu L ampleur de cette diminution a cependant t assez varia ble d une cat gorie l autre amp 8jours de moins chez les cadres sup rieurs 2 jours de moins chez les ouvriers De m me la dur e des s jours aux sports d hiver a diminu chez toutes les cat gories socio professionnelles et peu pr s partout de la m me fa on 3 jours de moins sur 13 ans environ La crise conomique le d veloppement de l ha bitat individuel et surtout l augmentation des acti vit s professionnelles des femmes semblent expliquer ces tendances g n rales L analyse des disparit s entre les cat gories so cio professionnelles montre que le poste budg taire consacr aux loisirs et aux vacances est proportionnellement en r gression plus grande dans les cat gories socio professionnelles les plus faibles La diminution des s jours d t est plus marqu e chez les cadres que chez les ouvriers ce qui s explique en partie par le d veloppement de ia pratique s quentielle des loisirs et du fraction nement des vacances Alors que l alternance vacances d t vacances d hiver se g n ralise les d parts multiples et les tr s courts s jours ne concernent encore que les cadres L enqu te quadrimestrielle de conjoncture au pr s des m nages qui fournit des donn es sur les vacances d t 1990 et la saison d hiver 1990 1991 19 Mercier Montei
283. nstitutions pourquoi la conception aristot licienne de l ducation comme exp rience de vie schol fait un retour en force contre la vision platonicienne troitement litiste f pist mo cratie La fin d un monde domin par le travail qui a construit une repr sentation de l ducation son image et selon ses besoins ne fournit elle pas une hypoth se Roger Sue Professeur l Universit de Caen ct de Paris V NOTES 1 changer les savoirs de Claire et Marc Heber Suffrin Epi Descl e de Brouwer 1992 2 Association pour le D veloppement des Arbres de Connais sances ADAC c o Editions La D couverte 9 bis rue Abel Hovelacque 75013 Paris FEUERHAHN Nelly Le comique et l enfance Paris PUF 1993 268 p Coll Psychologie Sociale Au commencement tait le rire Rire d miurgique des dieux la naissance du monde rire satanique ou rire de l enfant qu il soit humain ou divin fc rire fait partic int grante des mythologies des origines origine du monde origine de l homme ori gine de la communication L enfance du rire et le rire de l enfance sont intimement m l s dans les fonde ments des cultures et dans l histoire des pratiques culturelles et des modes de communication Comment pourquoi et quand rit on R pondre ces questions serait sans doute lever bien des nigmes qui p sent encore et sans doute pour longtemps sur le sens des
284. nstructive review of research on learning strategies In C E WEINSTEIN E T GOETZ amp P A ALEXANDER Eds Learning and study strategies New York Academic Press YATES G C R amp CHANDLER M 1991 The cognitive psychology of knowledge Australian Journal of Psychology 35 pp 131 153 ZABRUCKY K amp RATNER H H 1986 Children s comprehension monitoring and recall of inconsis tent stories Child Development 57 pp 1401 1418 ZAGAR D FAYOL M amp DEVIDAL M 1991 Une strat gie de prise d information particuli re a la lec ture de probl mes Psychologie Frangaise 36 pp 143 149 Montlugon Clermont Ao t 1993 i 110 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 NOTES CRITIQUES D bat autour d un livre CHARLOT Bernard BAUTIER lisabeth ROCHEX Jean Yves Ecole et savoir dans les banlieues et ailleurs Paris Armand Colin 1992 253 p S rie Enseigner NOTE DE LA REDACTION Cet ouvrage rend compte d une recherche qui m rite d tre distingu e par son objet cole et savoir dans les banlieues et ailleurs un probl me majeur du syst me ducatif aujour hui n s attachant aux l ves elle r v le le jeu des influences et met en vidence des marges de libert l encontre d un fatalisme sociologique longtemps pr gnant L approche interdiscipli naire se r v le ici f conde Aussi avons nous fait appel
285. nt cette prise en compte peut elle s effec tuer pratiquement Toute diversit suppose des cli vages des d marcations des confrontations possibles Mais o passent les lignes de clivage en mati re de valeurs Passent elles entre des groupes qui seraient collectivement porteurs de certaines valeurs Pas sent elles entre des individus Ou passent elles l int rieur de chaque individu Et qui revient l cole le pouvoir d identifier d exprimer de g rer de telles diff rences Plus fondamentalement on obser vera que le pluralisme imh rent l thique du dialogue pr n e par Jean Houssaye n est pas la pluralit pure mais une pluralit accept e rig e elle m me en valeur ou en m ta valeur commune et par H m me d une certaine fa on surmont e C est pour quoi on peut se demander s il n y a pas une v rit de Puniversalisme toujours plus profonde que celle du pluralisme dont elle constituerait en quelque sorte la condition de possibilit Jean Claude Forquin INRP RAYOU Patrick Seconde modes d emploi Pr face de Fran ois Dubet Paris Hachette duca tion 1992 128 p P dagogies pour demain questions d ducation Une recomposition de champ s op re entre la socio logie de l ducation et la naissante sociologie de l enfance et de la jeunesse L initiative revient dans ce domaine aux historiens et aux philosophes Dans les ann es soixante dix
286. nt en Education l acad mie internationale de l Environnement Docteur en P dagogie de la Biologie l Universit Catholique de Louvain Ma tre en Phitosophie de l ducation la PUC Sao Paulo o il fut l ve de Paulo Freire Professeur de l ducation l environ nement dans les Universit s de Campinas et de Sao Paulo de 1990 1992 HASSENFORDER Jean dir Chercheurs en du cation Paris INRP L Harmattan 1992 384 p ducation et formation Pour la discipline mergente des Sciences de l du cation Chercheurs en ducation repr sente un ouvrage triplement important en lui m me comme l ment d un ensemble et comme mati re premi re transfor mer Cette triple importance provient de son inscrip tion dans un projet de grande envergure qu il convient de souligner d entr e de jeu En effet le large tale ment dans le temps de ce projet pilot par Jean Hassenforder ne rend pas toujours tr s visible sa pr sence active sous jacente propulsant tellement ses dif f rentes r alisations qu elles en acqui rent une autono mie sp cifique Sa premi re manifestation remonte presque d j dix ans avec la cr ation d un p riodique au titre modeste Perspectives documentaires en ducation l objectif ambitieux Se constituer en un lieu de recherche sur la communication en ducation et la m thodologie autobiographique originale En effet sont demand
287. nt en cause la croyance habituelle d une filiation simple entre des r sultats et des m thodes valid s dans le champ scientifique et les savoirs scolaires Aussi bien pour analyser ces savoirs que pour en favoriser les volutions n cessaires les didactiques cons truisent leurs propres outils La destruction de cette croyance ne rend pas pour autant d pass le projet de l Ecole de transmettre une culture commune une repr sentation partag e et coh rente du monde d aujourd hui et de son histoire Elle exige de d placer le regard et de redonner aux savoirs historiques et g ographiques leur pleine dimension politique et civique L Ecole doit choisir parmi l immense masse de connaissances et de comp tences disponibles celles qu il con vient de transmettre aux g n rations futures ces choix ne lui appartiennent pas en propre et ne d coulent pas simplement des savoirs scientifi ques ils sont ceux de notre soci t et de ses citoyens Fran ois Audigier INRP Colette Cr mieux Lyc e de Maison Alfort 94 INRP Nicole Tutiaux Guillon Lyc e Van Gogh d Ermont 95 INRP NOTES 1 Koselleck R Le futur pass EHESS Paris 1990 p 182 2 Cet effacement du langage est une des composantes essentielles du discours scolaire en histoire et en g ogra phie L affirmation en est s culaire le professeur doit res susciter le pass faire voir rendre pr sent ce qui n est pas l la fonction
288. nt les vacances sco laires et avec qui passent ils leurs cong s De l cole aux vacance s Prol gom nes une analyse sociologique des vacances des enfants 87 Quelles sont leurs activit s et que pensent ils de leurs vacances C est encore l article de Toulemon et Ville neuve Gokalp 29 1988 op cit que nous ferons appel car malgr l anciennet des donn es il r pertorie les diverses solutions adopt es par les m res qui travaillent Cette enqu te montre qu en 1981 66 des enfants de 0 13 ans sont partis au moins une fois en vacances En 1981 pr s de deux enfants sur trois ne partent en vacances qu avec leurs parents 36 ou pas du tout 26 Les autres vont chez les grands parents ou partent en collec tivit Ces vacances s ajoutent celles qui sont pass es avec les parents 23 ou les remplacent lorsque les parents ne peuvent pas partir 15 p 1074 86 des enfants passent plus de la moiti des cong s scolaires chez eux et tous y pas sent au moins quelques jours Si elle la m re exerce une activit professionnelle hors de chez elle elle doit demander une grand m re de venir les garder 23 le font les confier au centre a r 18 ou bien les laisser seuls D s l ge de huit ans un en fant sur cinq passe au moins quelques jours seul chez lui ou seulement en compagnie de fr res et s urs plus jeunes p 1087 Les tudes les plus r c
289. ntes m tacognitive proc durale et condi tiorinelle i e feed back induit l apprentissage et la mise en uvre pertinente et efficace des proc dures y compris avec des populations d favoris es cf Palinscar amp Brown 1984 Le transfert est lui plus difficile obtenir et valuer cf les perspectives d velopp es par Mayer 1989 dans d autres secteurs mais qui pouvaient servir d exemples Il semble plus rarement obtenu pour diverses raisons qui ressortent pour la plupart au second point D autre part les individus ne semblent pas tre classables en strat gi ques non strat giques Les donn es collect es pour cet article r v lent clairement que les adultes sont comme les enfants rarement strat giques En fait les uns et les autres ne le deviennent spontan ment que dans des conditions bien limit es connaissances minimales disponibles t che effectuer bien d finie et incitatrice cf Briars amp Siegler 1984 Siegler 1991 disponibilit d une proc dure pertinente et cognitivement g rable croyance en l efficacit de l effort investi Ces conditions sont tellement restrictives qu on comprend la raret du recours aux strat gies et donc les difficult s du transfert lointain i e portant sur des champs de connais sance que les sujets maitrisent mal Il n est pas inutile de signaler que m me les bien dou s gifted ne se comportent pas de mani re syst matiquement strat giq
290. ntreprise une association ou autre L arbre r sulte de l assem blage de brevets symbolis s par des ic nes qui repr sentent des savoirs l mentaires clairement iden tifi s poss d s par les membres de la communaut Tous les savoirs ou savoir faire sont admis sous forme de brevets condition de proposer une s rie d preuves qui t moigne d une comp tence certaine L ensemble des brevets d tenus par un individu forme son blason personnel qu il faut entendre comme une sorte de carte d identit cognitive De m me Varbre de connaissances traduit il l identit cognitive d une communaut Ainsi chacun dispose sous forme d image de la g ographie de ses savoirs un moment donn qu il peut modifier son gr par l acquisition de nouveaux brevets Il peut galement tout moment consulter la carte des savoirs de sa communaut et visualiser la place de ses propres brevets ou comp fences par rapport aux autres Comment fonctionne le syst me R ponse des au teurs Les arbres de connaissances sont fond s sur les principes d auto organisation de d mocratic et de libre change dans fe rapport au savoir p 119 C est dire qu il n y a pas de jugement ou d valua tion a priori des savoirs Le syst me n est pas normatif puisque ce sont les acteurs en fonction de leurs nou velles exp riences de vie d apprentissage qui dessi nent librement sa configuration Syst me qui s inspire larg
291. o chif fre combien explique la localisation pourquoi La place des savoirs scientifiques dans les didactiques de l histoire et de la g ographie 15 la et l intensit pourquoi tant pourquoi si peu Cette explication fait presque uniquement appel ce qui a t tudi dans des le ons pr c dentes sur les donn es naturelles reliefs et climats L espace consid r est celui impos par les programmes Les l ves ont a apprendre o se groupent les hommes a une chelle d finie par le sujet d tude Il s agit de d crire ta r partition de la population dans un espace donn un moment donn en num rant carte l appui les vides et les pleins sous les termes zones peupl es zones peu peupl es en classe de troisi me foyers principaux foyers secondaires en classe de seconde Le contenu des cours est d termin par les d coupages du programme et des manuels sco laires eux m mes conditionn s par le temps imparti l tude dans les plannings annuels Le d coupage du temps scolaire en unit s horaires destin es former un tout celui des savoirs enseign s en unit scolarisable fait que par exemple le cours sur la population fran aise ou mondiale n englobe pas les migrations et l urbani sation trait es un autre moment En revanche le cours sur les Etats Unis comprend ces trois aspects qui forment g n ralement les titres des trois parties du co
292. ojet de construction collective permanente de sens ducatif port par Perspectives documentaires ct ses productions synth ses appelle notre avis un renouvellement des conditions de traitement de l infor mation D une prise individuelle p riodique plut t consommatrice il semble qu il faille passer un traite ment collectif actif permanent transformateur articu lant production diffusion et utilisation Ce passage est faire par chacun Mais monsieur Hassenforder a sans doute encore un troisi me tage de sa fus e lancer pour nous y aider Surprise et continuit sont la mar que de projet historique Gaston Pineau Universit de Tours HASSENFORDER Jean dir Vers une nouvelle culture p dagogique Chemins de praticiens Paris INRP L Harmattan 1992 303 p ducation et formation Jean Hassenforder Directeur du Centre de Docu mentation Recherche l INRP pr sente un ouvrage original dans la collection Education et Formation L Harmattan Vers une nouvelle culture p dagogique C est une somme de vingt huit r cits de vie qui t moi gnent des pratiques des enseignants dans leurs classes de leurs interrogations et des r ponses qu ils ont apport es aux probl mes qu ils ont rencontr s cha que page c est une id e nouvelle une r t rence une exp rience et un progr s Vers une nouvelle culture p dagogique que l auteur a d couverte en mettant en pratique ce que Pierre Dominic
293. omme des v nements majeurs par les histo 7 On emprunte les classificateurs exp riment s par Baudet 1990 Denhi re et Baudet 1992 riens la Premi re guerre mondiale et la crise de 1929 8 Dans notre enqu te les l ves interrog s estiment avoir de deux entit s de premier ordre la soci t d Ancien acquis leurs connaissances actuelles en histoire pour l es R gime et la soci t du dix neuvi me si cle de trois sentiel l cole 75 La compr hension de l histoire un mod le sp cifique 77 De l cole aux vacances Prol gom nes une analyse sociologique des vacances des enfants Suzanne Mollo Bouvier L tude des vacances des enfants cr e un lien entre la sociologie de l ducation et la Sociologie de l enfance Cet article met en uvre la reconnaissance de l interpendance des temps sociaux des enfants dans l exploration des rapports entre le temps scolaire et le temps des vacances Mais cette exploration ne peut s appuyer ni sur les apports th oriques de la notion de temps libre emprunt la sociologie du loisir ni sur une r flexion sociologique plus large sur la place et le r le des enfants et de l enfance dans notre soci t Priv s de ces outils conceptuels les travaux empiriques sur les vacances oublient les enfants ou proposent des modalit s de cat gorisation des enfants trop disparates pour se pr ter une r flexion comparative et synth ti
294. omprend la difficult de criti quer en quelques pages Vimpressionnante production anglo saxonne dans ce domaine l absence de discus sion de travaux fran ais r cents comme ceux de Domi nique Paty Douze coll ges en France ou de Fran ois Dubct ct son quipe Les lyc ens para t plus contes table Un autre m rite de cet ouvrage est d aborder l tude de ces questions en articulant la pr sentation des interpr tations des chercheurs celle des discours des l ves eux m mes ce qui rend la lecture plaisante tout en permettant au lecteur d examiner et de criti quer les bases empiriques du raisonnement Ainsi la question de la singularit est introduite par le r cit de quelques trajectoires atypiques d l ves d origine popu laire et immigr e avant de faire l objet d une analyse th orique labor e La centration sur cette question et le choix de le faire partir de r cits d l ves mest cependant pas exempt de risques D une part au plan pist mologique on peut se demander si l insistance des auteurs sur le caract re singulier de chaque his toire n entre parfois en contradiction avec la vis e scientifique du travail D autre part si l on reconna t avec les auteurs le caract re heuristique des cas margi naux dans Pexplication sociologique l on ressent par fois une tendance faire comme si ce type de raison nement tait seul capable de montrer fa complexit de la r alit sociale ct n gliger par cons
295. onstruc tion d un projet sp cifique au champ disciplinaire concern ce qui s av re difficile en histoire discipline carrefour dont l enseignement a des finalit s largement ext rieures au champ proprement historique lui m me et qui comme le rappelle Henri Moniot n a pas invent d exercices qui lui soient propres Savoir de l histoire apprendre en his toire Analyser et g rer les situations d enseignement ap prentissage INRP Actes du sixi me colloque mars 1991 d par F Audigier et G Baillat Paris INRP 1992 5 Cette pratique introduit un l ment de libert le sujet ne se sentant plus dans l acte d accepter ou non l entretien sou mis la pression scolaire L accord spontan de tous jes jeunes interrog s la mention de leur pr nom dans la publication de cette recherche est un effet de cette libert I s agit l d un l ment d autant plus important que je menais ici moi m me les entretiens L entretien diff r per met aussi au chercheur qui travaille sur sa propre pratique de prendre du recul par rapport son v cu 6 Laurence Bardin L analyse de contenu Paris PUF collec tion Le Psychologue 1977 7 IL s agit d une s rie d exercices sur l affiche construits partir du vid o disque exp rimental Basilic labor en 1984 par deux chercheurs de L INRP Robert Quinot et Th r se Van de Wiele J rome S Bruner met en vidence le manque de pertinence des savoirs
296. ories psychologiques et psychanalytiques ou des consid rations cono miques et d mographiques Par exemple dans les grandes enqu tes de l INSEE les enfants sont g n ralement pris en compte travers les CSP des parents amalgam s dans des cat gories d ge tout fait arbitraires variant d une tude l autre moins qu ils ne soient compl tement oubli s Les enqu tes quadrimestrielles de conjoncture aupr s des m nages effectu es par l INSEE don nent r guli rement des informations sur les vacances par tranches d ge peu adapt es la diversit des ges de l enfance les 0 13 ans ou les 14 24 ans doivent imp rativement tre divis s en plusieurs sous cat gories correspon dant a des situations psycho sociales bien sp cifi ques Quant la vaste enqu te de l INSEE sur les loisirs 1987 1988 qui aurait pu nous clairer sur les pratiques les int r ts les souhaits des enfants eux m mes elle exclut ces derniers puisqu elle porte sur la population fran aise partir de 14 ans age qui peut tre consid r de facto comme celui marquant l entr e dans la p riode de la jeunesse m me si cette p riode peut varier sensiblement d une recherche l autre 5 C est par d faut que l on peut approximative ment d limiter l enfance et c est sans doute une boutade de la d finir comme la p riode de la vie situ e en amont de la jeunesse celle qui n est pas prise en compte pa
297. par d composition de l objet d tude ou de la d marche d apprentissage et que nous baptisons clat es celles qui contraignent l activit de l l ve travers une t che unique et que nous appelons globales Nous couplons cette caract ristique formelle avec une caract ristique fonctionnelle en pr cisant l aide d exemples la nature de la t che vis e par la consigne Des consignes clat es de prise d information Elles portent g n ralement sur un corpus docu mentaire qu il s agit de s approprier Les consignes multiples contraignent des r ponses clat es La r ponse attendue est univoque et peut se corriger en terme de vrai faux La capa cit de d composer l objet d tude texte carte plan est implicitement consid r e comme une tape n cessaire pour une recomposition qui assure la compr hension globale Le probleme majeur de ce type de consignes est qu elles pro duisent des r ponses inexploitables si lon n a pas comme projet le rep rage d informations ponc tuelles et si l on ne consid re pas que la d com position d un objet conduit la transparence de son contenu Les r ponses attendues sont sou vent courtes et de type factuel l activit sollicit e est de l ordre de l identification Les r ponses fractionn es des l ves permettent de s assurer de l acquisition d informations factuelles en les contraignant lire et s approprier un corpus documentaire
298. par une r glementation tatillonne L id e de vacance au singulier de temps libre c est dire lib r de l obligation d avoir tou jours quelque chose faire continue faire son Chemin dans les souhaits des enfants au point que ceux ci r clament moins d activit s et plus de libert Nous aurons termin ce trop rapide tour d hori zon Si Nous mentionnons que l indice de satisfac tion est g n ralement lev m me s il baisse sen siblement pour les enfants interrog s en 1992 pour tous les ages toutes les formes de vacances Mais peut on dire que les vacances ont t rat es Peut on m me s avouer que les r a lit s n ont pas t a la hauteur du r ve Que sait on sur la mani re dont les enfants incorporent le mythe des vacances cr par et pour leurs parents Enfin toutes ces tudes n explorent pas v ritablement les vacances des enfants mais r p tons le les d parts ou la garde de ceux qui ne partent pas c est dire les soucis des parents l gard d un temps libre qui pour devenir un temps social acceptable est soumis aux contraintes des exigences du travail celui des parents et celui des coliers des lois du march et de la place objective et symbolique des enfants dans la vie sociale Suzanne Mollo Bouvier CNRS NOTES 1 Dans a pr face de l ouvrage de M T Duflos l apparence et son usage dans la vie quotidienne et la presse magazine Les Cahiers du LERS
299. parence bien ficel s les seconds ne pouvaient avancer que des explications tr s g n rales ou tr s partielles quand celles ci n taient pas partiales De plus elles taient mises jour dans des situations de laboratoire en soumettant quelques sujets des artifices d exp riences volontairement choisis en dehors de tout contexte scolaire ou profes sionnel Faute de micux ces derniers curent quelques succ s ces derni res ann es du moins dans les sph res des Sciences de l ducation Au niveau de la classe ou de la formation professionnelle ces propositions ne chan geaicnt pas grand chose Il est vrai que les pr sup pos s les questions qui sous tendaient ces travaux sans parler du vocabulaire taient mille lieux des pr occupations des milieux des formateurs et leur degr de g n ralit tait tel que les praticiens de l ducation et de la formation ne savaient qu en faire Aussi le livre de Bernadette Aumont et de Pierre Marie Mesnier est le bienvenu D abord parce qu il marque un tournant I est d une part la premi re synth se qui tente de faire le pas vers une approche fond e de l apprentissage en situation o th orie ct pratique se retrouvent d autre part leur projet mest pas qu est ce que apprendre mais comment apprendre Certes les auteurs n ont pu s emp cher de reprendre les travaux des psychologues et notam ment ceux de Piaget Gagn Bruner Ausubel Wal lon Vygotsky o
300. paux centres conomi ques europ ens Nathan classe 4 L image contient elle aussi de solides ambi guit s Prenons la carte habituelle des contours de la France ceux ci sont form s du dessin des c tes maritimes et de celui des fronti res terres tres Les unes et les autres n ont pas la m me signification L espace sur lequel l Etat fran ais exerce sa souverainet est born par la fronti re terrestre non par les limites des c tes les eaux territoriales r put es appartenir la France figu rent exceptionnellement sur les cartes donn es aux l ves L espace dessin dans les cartes habituelles est celui des terres merg es et non celui de la souverainet nationale La signification donn e l image change selon le regard que l on y porte De plus l image des c tes tablit la p rennit de la France au del des si cles c est un trac fixe dont le contour s oppose celui mouvant des fronti res terrestres c est ce qui permet l l ve de reconna tre le territoire natio nal dans la dur e De nombreuses provinces tour n es vers la mer n ont t que tardivement sou mises l autorit royale il tait naturel qu elles le fussent Le savoir en histoire et en g ographie est un ensemble terriblement composite Pour aller plus avant l analyse didactique exige de distinguer quelques ingr dients Soit la phrase suivante Jug par la Convention le roi est condamn u
301. pe communautaire la perception des contradictions d chelle entre le Royaume Uni et une de ses r gions le Kent pr alablement tudi dans ce dossier consacr au tunnel sous la Manche sont des gages de r ussite de l exercice On notera cependant que la consigne ne peut elle seule garantir l autonomie de l l ve elle intervient en interaction avec un corpus documentaire qui pr sente une mise en sc ne des informations en vue d une argumentation Le document brut n existe pas le support induit souvent une Consignes de travail en histoire g ographie contraintes et libert s 43 compr hension de l objet qui interf re avec le pro jet d autonomie dont la consigne est porteuse La tension qui domine ce type de s quence r side dans le projet d autonomie de l l ve invit trouver ce qui existe d j un objet construit la d cision de construire le tunnel a t prise des raisons sont formul es dans les supports docu mentaires pour la justifier La consigne invite davantage une autonomie relativis e par les contraintes qui l accompagnent qu la libert d une production originale Cette r alit exprime la nature de l acte ducatif qui reste transmission in galitaire C est le projet d activit apprentis sage de faits construction de concept etc qui ouvre un champ plus ou moins large d autonomie dont la consigne n est que le reflet Des consignes globales pour favoriser la
302. pes sociaux peut s accompagner de la perception 72 Revue Frangaise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 d une modification du cadre de vie t urbanisa tion et le changement des paysages C est d ail leurs souvent dans cette seule perspective que les paysans sont r introduits ils sont alors des acteurs Sans visage de l exode rural La dyna mique du changement donnerait ici raison la qualification d entit participative pour ce dix neu vi me si cle que la r volution industrielle modifie profond ment Mais ni la densit des informa tions ni surtout leur niveau d organisation ne peu vent laisser croire une v ritable appropriation de la connaissance de cette entit historique S ils sont multiples ces modes d appr hension restent le plus souvent flous UN MOD LE LOCAL D APPROPRIATION partir de ces exemples volontairement choisis par rapport aux cat gories de la r flexion pist mologique qui nous ont servi d hypoth ses de travail v nements concepts entit s on voit que les processus engag s sont multiples et complexes On peut cependant d gager quelques pistes Le texte de l histoire est identifi selon deux grandes cat gories cognitives statique ou dynamique en arr t o en mouvement Identifi en mouvement if est refigur sous une forme narrative identifi de mani re statique il suscite entre autres des op rations de comparaisons p
303. posantes du mod le de Christaller L l ve est actif it ne se contente pas d identifier un contenu mais r sout une s rie de probl mes ici graphiquement en tenant compte de principes qui lui sont fournis par la consigne et qu il int gre comme des contraintes Par exemple la premi re contrainte v hicule le principe d accessibilit L l ve accueille d autant plus facilement la for malisation de son travail par l enseignant qu il a t tr s concr tement impliqu dans l activit de construction au moins partielle de cette connais sance et que les concepts vis s sont associ s un processus Des consignes globales pour mettre jour des repr sentations Le projet de la s quence contraint la forme de l exercice donc de la consigne tI s agit de cr er une activit de groupe pour situer l enjeu du tra vail sur la justification de localisations urbaines 5 Les l ves re oivent cet effet un fond de carte repr sentant un espace fictif celui d un pays avec des fronti res des fleuves des montagnes des gisements de charbon des littoraux plus ou moins attractifs sur lequel une consigne unique les invite l issue d un d bat distribuer des villes de tailles diff rentes symbolis es par des jetons S il est vrai que la l gende de la carte sugg re 42 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 des contraintes de localisation pr sence de gise ments houillers d un lit
304. pprentissage apprentissage de strat gies 97 98 proc dures n est pas toujours assur e par exemple on note de faibles am liorations dans les performances Ainsi Lange amp Pierce 1992 sont parve nus enseigner des enfants de 4 5 ans l utilisation de la cat gorisation dans une preuve d apprentissage suivi de rappel Or s ils ont observ une sensible am lioration des performances de tri mettre ensemble les cartes items et de d nomination nommer les classes ils ont obtenu une beaucoup plus faible am lioration des performances en rappel cf les probl mes de maintien des strat gies d organisation chez les enfants d ge pr scolaire Les raisons pour lesquelles il en va ainsi commencent tre mieux connues elles tiennent au moins en partie la charge cognitive requise pour activer et utiliser les proc dures constitutives des strat gies Le probl me du co t cognitif des strat gies Tant que le probl me de l utilisation des strat gies a t pos en termes de connaissances d claratives et proc durales le non recours telle ou telle proc dure apr s instruction tait difficile comprendre La prise en consid ration de la notion de co t cognitif m me si elle reste floue cf Bjorklund amp Harnishfeger 1990 permet d expliquer au moins partiellement certains faits L approche en termes de co t cognitif consiste consid rer que les ressources cognitives sont limit
305. pris ceux des loisirs et des vacances Mais dans cette perspective d ouverture l importance reconnue de la dimension ducative n marge plus au d ficit d une c cit pist mologique de la sociologie de l ducation mais devient un para digme fondateur d une sociologie de l enfance Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 79 90 79 R VES DE VACANCES DE LA CONQU TE A LA QUETE La g n ralisation du droit aux vacances avec Pinstauration des cong s pay s en 1936 l allon gement progressif de la dur e de ces cong s marquent profond ment les transformations des m urs dans notre soci t Ces v nements ont chang en quelques ann es les rythmes de vie en cr ant de nouveaux rites sociaux tels que ceux des migrations saisonni res ils ont ainsi trans form la perception et l emploi du temps Les cong s pay s symbolisent la victoire d une politi que sociale qui n a cess de se d velopper tan dis que usage g n ralis du mot vacances signe la naissance et l essor d un temps libre et indivi dualis g n rant des pratiques sociales nouvelles et une activit conomique consid rable Celle ci s appuie sur la cr ation et la diffusion d un imagi naire qui a acquis la puissance du mythe envot tant les esprits les moins pr par s l usage d un temps libre N a t on pas vu durant P t 1992 un couple et ses deux enfants s enfermer au mois d ao t dans la cave
306. propos un am nagement de l espace et du temps qui rend possible la cohabitation entre des retrouvailles familiales et la recherche d un plaisir individuel La place des enfants dans les pratiques fami liales de vacances pourrait ainsi ouvrir un chapitre d une sociologie du temps libre qui tiendrait compte la fois des repr sentations coilectives qui touchent progressivement l ensemble du corps social et les modalit s de diff renciation des pra tiques dans lesquelles les enfants interviennent activement Les vacances des enfants souhait es par les parents propos es par le secteur social et le march des vacances ont donc des objectifs nombreux qui peuvent tre contradictoires du quer socialiser garder occuper pr venir la d lin quance mais aussi distraire panouir responsa biliser Elles se r f rent des conceptions de l enfance elles aussi contrast es et se situent la rencontre de valeurs et de pratiques souvent inconciliables Le meilleur produit vacances sera celui qui saura effacer les contrastes r con cilier la r alit avec les r ves RAPPEL DES TENDANCES ACTUELLES DES PRATIQUES DE VACANCES Toutes les tudes convergent sur ce point la dur e des cong s augmente et celle des s jours de vacances diminue 17 Le rapport du Conseil conomique et social 18 1989 rappelle l importance de cette volution sur 20 ans Au cours des deux derni res d cennies le
307. que Qu il soit consid r comme un temps de garde et ou comme un temps ducatif le temps libre des enfants se pr sente toujours comme un temps bien rempli dont on reconna t depuis peu l importance conomique et la valeur marchande n mettant lPaccent sur l enfant et non sur l institution scolaire la sociologie de l duca tion pourrait chapper la focalisation sur l cole la confusion latente entre ducation socialisa tion et scolarisation L institution scolaire fait par tie du r seau institutionnel de l enfance le temps scolaire ne peut se d finir que par rapport aux autres temps sociaux des enfants Les travaux sur les vacances participent de cette volont d ouvrir et d largir le domaine trop r serv de la sociologie de l ducation de situer l cole dans une perspective relativiste et de prendre en compte l enfant dans sa globalit Les temps sociaux des enfants sont interd pendants les appartenances sociales de ces derniers sont la fois multiples et simultan es la socialisation emprunte des cheminements diff rents Paradoxa lement ce souci de d centration vis vis de l cole ne provoque pas de r els bouleversements dans les grandes certitudes nonc es par la sociologie de l ducation Si elle n est pas exclu sive l cole demeure n anmoins l institution domi nante de la p riode de l enfance Le temps sco laire organise mod le remplit les autres temps y com
308. que l objet artistique parle l affectivit et l imaginaire Il est donc susceptible de fournir un pont entre le pass et le v cu des l ves L histoire n est plus ressentie comme r gression vers un pass poussi reux mais comme fabrication des hommes comme dynamisme Ecoutons Soumia Le cr ateur n essaie pas de reculer vers le pass m me lorsqu il peint des choses histo riques L histoire pour elle connotait un recul Apr s l initiation elle se relie au pr sent par l activit cr atrice des hommes Elle contribue m me sem ble t il chez cette jeune fille maghr binne une int gration fortement souhait e Elle efface en effet l image n gative qu elle se faisait du pass et donc le clivage avec ses ascendants par la relation cr e entre pass et modernit dyna misme Cela voque chaque moment de notre vie et de celle par exemple de nos grands parents par les choses qu ils pouvaient faire en ce temps l Pour Soumia le savoir historique auparavant coup de sa propre vie est devenu pertinent puis qu il lui permet la fois de se situer par rapport ses ascendants et par rapport la soci t en lui offrant un mod le unificateur celui de l homme cr ateur L initiation a jou un r le similaire pour d autres sujets avec des modalit s diff rentes dans le domaine des relations affectives pour Carole dans celui de la r int gration symbolique son mi
309. qui conduit penser qu une nation est ter nelle une nation qui existe aujourd hui a toujours exist elle est incr e Proposer de r fl chir la naissance d une nation ne peut bouleverser ce type de r pr sentation que si les documents per mettent de comprendre qu une poque donn e i n y avait pas de nation et qu ult rieurement rien ne peut s expliquer sans se r f rer une nation La consigne doit tre suffisamment globale pour ouvrir un large champ de r flexion tout en conte nant des limites pour carter les r ponses vi dentes ou hors de propos Fournir un petit dossier documentaire concernant l empire ottoman et ce qu it en est advenu entre 1908 et 1925 pourrait orienter la recherche vers les modifications de statut ou de r gimes politiques les pertes territo riales le poids de la d faite militaire si d embl e la consigne ne disait Entre 1908 et 1925 des transformations politiques et territoriales marquent le passage de l empire ottoman la Turquie moderne Quelle autre transformation fondamen tale intervient dans cette volution Impossible alors de r pondre sans invoquer l mergence d une conscience nationale turque L l ve qui est convaincu que comme toutes les autres nations la nation turque a toujours exist recontre d normes difficult s pour r pondre s il prend en compte les documents qu il n a pas l autorit de r futer Cette confrontation entre sa repr senta
310. r tation indispensables La soci t du dix neuvi me si cle nous a ainsi fourni l exemple d une impr cision des connais sances provenant de la conjonction d un faible ancrage scolaire li aux conditions de program mation de ce th me par rapport l organisation globale des le ons d histoire et d un faible ancrage dans le pr sent dans la mesure o les adolescents ne trouvent gu re d l ments familiers rapprocher de la situation cr e par la premi re r volution industrielle En revanche les l ves connaissent mieux une soci t plus ancienne celle de l Ancien R gime qui leur permet de d ployer des proc dures analogiques avec le pass du Moyen Age Ancrage dans le pr sent ancrage dans a culture du pass les syst mes interpr tatifs offrent en histoire une double ressource Les l ves les utilisent de fa on compl mentaire ou compensatoire ils poss dent souvent autant de cadres d interpr tation issus de la fr quentation de la culture scolaire que des autres lieux de socialisation ils peuvent S appuyer autant sur le pass que sur un pr sent encore mal ma tris Une polyphasie cognitive On a vu l uvre tout au long de l analyse des savoirs et des processus relevant du sens commun et du fonctionnement de la pens e natu relle c toyer des savoirs et des d marches rele vant d une plus grande exigence de rigueur Ce Sont des niveaux de connaissance qui se croi sen
311. r d crire analyser interpr ter orienter les savoirs scolaires les premiers sont loin d tre les seuls inspirateurs des seconds ils sont une r f rence complexe e l laboration et l exp rimentation de situa tions probl mes celles ci modifient profond ment la fa on dont les savoirs scolaires sont transmis et construits cherchant produire un d place ment du sens que les l ves donnent ces sa voirs e les consignes de travail donn es aux l ves lorsqu ils ont traiter un ensemble de docu Introduction Fran ois Audigier ments la forme et le contenu des consignes oscillent entre un guidage tr s pr cis des l ves et une ouverture qui leur laisse une plus grande marge d initiative mais aussi de risques des regards didactiques sur les productions des l ves en histoire et en g ographie l analyse de productions crites d l ves permet de ques tionner les savoirs scolaires et leur signification pour les l ves par exemple les relations entre les contenus et les figures du temps dans les travaux d histoire Ces articles qui correspondent des re cherches conduites l INRP sont compl t s par deux autres articles qui pr sentent des travaux r alis s dans le cadre de th ses Dans le premier Les effets d un enseignement culturel en his toire Marie Christine Baqu s analyse des entre tiens comme moyen d valuation permettant de rendre compte des effets d un
312. r la sociologie Les lacunes et les incertitudes th oriques et m thodo logiques montrent quel point la construction sociale de l objet enfant est en qu te de para digmes La sociologie du loisir ne s est pas encore int ress e aux loisirs des enfants Le champ concep tuel du loisir puis du temps libre articul avec les autres temps sociaux s est d velopp proportion nellement l accroissement de la dur e du temps lib r par le travail 6 Dumazedier in Bouillin Darteville Thoveron No l 1992 C est partir d un raisonnement purement analogique en assi milant le temps contraint au temps scolaire que l on pourrait transf rer sur les loisirs des enfants le cadre conceptuel des temps sociaux Mais les temps sociaux des enfants ont leur dynamique propre leurs rythmes sp cifiques et l usage de ces temps est fortement oblit r par les contraintes impos es aux parents et les concep tions de l enfance qui pr valent dans la soci t ce que l enfant doit tre ou doit devenir influence ce que l enfant doit faire Une des caract risti ques du temps lib r par le travail scolaire consiste dans sa planification son organisation sa gestion tous les chelons des instances de d cision familial local national Le temps libre de l enfant est un temps programm encadr occup bref un temps bien rempli l avance Les temps sociaux des enfants c est dire le temps de l enfance constituent
313. r mars 1994 total ce chapitre laisse autant sur sa faim que les journaux de vulgarisation auxquels il se r f re B Zazzo termine son ouvrage par deux courts cha pitres le premier sur l adolescence o elle reprend longuement son tude r alis e dans les ann es 60 dont des observations ponctuelles ou d autres travaux non cit s tout comme il n y a d ailleurs aucune r f rence aux sociologues de la jeunesse comme O Gal land conforteraicnt l actualit Au del de g n ra lit s sur Fadolescence comme p riode transition nelle les conclusions peuvent surprendre sur quelles bases l auteur peut elle conclure que les futurs r les d adulte r els pr vus ou r v s att nuent la discrimination entre sexes Les analyses r centes de R Boyer de TINRP et de son quipe sont loin d aller dans ce sens Le dernier chapitre intitul les trajectoires adultes rassemble des r flexions person nelles sur les volutions r centes peut on parler d galit grandissante entre les sexes comment juger ces volutions qu en est il des in galit s entre sexes sur le march du travail ou de la situation actuelle de la famille C tait bien s r une gageure de pr tendre apporter des l ments pr cis toutes ces questions en 25 pages Le livre se termine donc sur ce chapitre tr s encyclop dique dont on ne sait que conclure Tant ce chapitre que ce livre en g n ral constituent en fa
314. relativement au domaine conceptuel voqu Quelques exemples serviront illustrer cette assertion Chi 1978 a compar chez les m mes sujets les performances en m moire court terme une preuve d empan de chiffres et une preuve de rappel de pi ces de jeu d checs dispos es sur un chiquier Les sujets taient d une part des enfants de 10 ans joueurs d checs et d autre part des adultes ignorant les checs Les r sultats ont montr que les adultes dominent l preuve d empan de chiffres conform ment aux donn es de la litt rature En revanche les enfants font significativement mieux au rappel des positions des pi ces d checs La connaissance pr alable semble donc avoir un impact plus important que les contraintes de d veloppement Chi 1985 a ult rieurement montr que dans des t ches de cat gorisation des enfants de 4 5 ans pouvaient utiliser des classes superordonn es sans faire appel des strat gies En recherchant comment expliquer la sup riorit des experts dans les performances en m moire court terme rappels libres ou s riels Naus et Ornstein 1983 ont observ que le nombre d items lexicaux r p t s la fois autor p tition cumulative cro t avec le niveau de connaissance du domaine Par exemple dans une t che de rappel les footballeurs autor p tent en une seule fois plus de mots concernant le football que des non footballeurs mais cette sup riorit ne s
315. renant le contrepied des positions courantes domin es par le fatalisme ou par le d terminisme recherche des causes les auteurs adop tent une posture originale consistant poser l enfant comme acteur et non plus comme objet de facteurs sociaux La question centrale est alors celle du sens qu il attribue l cole et au savoir qu elle est charg e de faire acqu rir c est dire du rapport des enfants l cole et au savoir Dans cette perspective il revient au chercheur d identifier les processus mis en uvre par les enfants processus qui les conduisent soit la r ussite soit l chec scolaire Ces processus une fois identifi s doivent permettre de construire des cons tellations d l ments qui constituent des id al types au sens de Max Weber types id aux ne serait il pas pr f rable Cette fa on de proc der en reprenant le probl me l endroit m me o il a t laiss par les travaux ant rieurs puis en inversant la position g n ralement attribu e au sujet est extr me ment stimulante et para t tout fait heuristique Les donn es analys es proviennent principalement d enfants scolaris s au coll ge quatre chapitres et secondairement d enfants de CP et CM un chapitre ainsi que de pratiques p dagogiques de leurs ma tres un chapitre Elles consistent essentiellement en un bilan de savoir c est dire en un texte r dig par les enfants sur le th
316. rientation par l attention apport e a des questions d laiss cs ou insuffisamment explor es dans les recherches exis tantes notamment celle du rapport au savoir qu en tretiennent diff rentes cat gories d l ves De fait l ambition des auteurs est de b tir une th orie plus compr hensive du rapport des enfants de milieu popu laire la scolarit En outre relevant les impasses d un certain nombre d tudes de terrain fran aises et anglo saxonnes cette recherche s int resse galement la construction de nouveaux outils m thodologiques permettant de mieux rendre compte du point de vue des acteurs de l ducation cn particulier des l ves sans n gliger le poids des d terminismes sociaux Quatre questions essentielles l intersection de cette double interrogation th orique et m thodologi que forment ja trame de cet ouvrage qui suit moins une logique d exposition lin aire qu une logique en spirale les m mes interrogations tant reprises d un chapitre un autre en faisant varier Jes r f rences th oriques et disciplinaires le dispositif empirique ou les niveaux d interpr tation La premi re question est celle de la singularit c est dire du rapport entre le v cu individuel et les cadres sociaux dans les trajec toires des l ves La seconde celle du sens que ces l ves attribuent a scolarit ct leur type de mobilisa tion scolaire La troisi me celle du rapport au savoir qu
317. rill qui conduit une ma trise proc durale faiblement utilisable car d application trop locale l information m tacogni tive dont le statut de connaissance d clarative n induit souvent pas de r investissement proc dural efficace Enfin elle permet de s appuyer sur les savoirs pr alables des sujets pour les amener une prise de conscience Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 conduisant l acquisition d outils cognitifs prise de conscience possible du fait que les connaissances pr alables vitent la surcharge cognitive Cette approche ne constitue qu une premi re tape Il est clair qu elle ne se substitue pas l instruction directe l entra nement proc dural Vexpli cation des conditions d application Elle appara t bien au contraire compatible avec ces autres modalit s d intervention qui toutes doivent conduire au transfert progressif du contr le de l apprentissage du ma tre au sujet appre nant REMARQUES CONCLUSIVES Comme nous l avons remarqu en introduction tude des strat gies s est d abord d velopp e dans le champ de la m moire Ult rieurement elles ont fait l objet de recherches dans d autres domaines tous assez fortement li s aux disciplines scolaires Des r sultats rapport s il ressort clairement deux faits Tout d abord ind niablement l enseignement de certaines strat gies au moins lorsqu il articule les composa
318. risent les changes oraux dans l cadre d un cours magistral risque par ailleurs de faire cran chez les l ves fa percep tion d exigences plus complexes Des consignes clat es qui balisent les tapes d une d marche d apprentissage L exercice des boulangers 3 illustre assez bien la fonction de telles consignes l l ve re oit une feuille blanche couverte de points dispos s en quinconce et suppos e repr senter une plaine homog ne que ne traversent ou ne limitent ni fleuves ni c tes ni fronti res Les points sont des b timents d exploitations agricoles Au d but de l exercice chaque exploitation produit du bl le transforme en farine puis en pain Apr s des ann es d autarcie les agriculteurs d cident de ne plus fabriquer leur pain mais de confier cette t che a certains d entre eux Les l ves sont invit s d signer ceux qui deviendront boulan gers et dessiner l aire de distribution du pain en respectant trois contraintes pour acheter son pain un agriculteur n ac ceptera pas de parcourir une distance plus grande que celle qui le s pare de son plus proche voisin il ne peut y avoir d espaces non approvi Sionn s en pain le nombre de boulangers doit tre le plus petit possible Une consigne quasi identique concerne le choix des meuniers dans la suite de l exercice La consigne est ici accompagn e de contraintes qui ont la double fonction d introduir
319. rne pourtant fort propices la construc tion du concept de nation Mise en marge que la pr sentation de la journ e du 6 f vrier 1934 pour elle m me C est souvent en tentant de donner du sens ces situations m connues que l l ve remet le plus ais ment en question ses repr sen tations dominantes Des situations fond es sur des l ments cl s de la m moire collective comme par exemple le 14 juillet f te nationale permettent plus difficilement une prise de distance f conde Et certaines repr sentations obstacles peuvent tre des repr sentations sociales consti tutives de la m moire dominante 17 les heurter et les affaiblir n est ce pas aller contre courant de nos disciplines Une m moire commune cela suppose un cer tain conformisme un contenu partag un savoir au moins analogue pour tous m me r duit quel ques points d ancrage quelques mots de passe Or enseigner par r solution de probl mes oblige accepter des progr s individualis s des construc tions inachev es des savoirs in gaux Une telle pratique am ne rompre avec l id e que la classe est le lieu o se transmet se construit un savoir identique pour tous les l ves au m me moment et d noncer l illusion d une s quence qui per mettrait aux l ves une ma trise quivalente du m me objectif aux l ves normaux naturelle ment Une situation probl me ou probl matique sup pose a prior
320. ro 1991 r sume ainsi les derni res tendances du comportement des fran ais Apr s 4 ann es de croissance les d parts en vacances d t ont fl chi 50 des fran ais sont partis en 1990 contre 56 5 la saison pr c dente Le recul atteint 4 pour les ouvriers et les patrons de l industrie et du commerce Un estivant part en moyenne 23 jours Soit 2jours de moins qu il y a 10 ans Le plus souvent on s vade en famille et fr quemment on s journe chez des parents ou des amis Les organismes de loisirs collectifs des enfants hors de la famille font des constatations qui vont dans le m me sens M me si les d parts multiples ne touchent qu un quart de fa population concer n e dont la moiti en r gion parisienne ceux ci ont t en augmentation jusqu en 1986 20 JPA 1988 1989 Une autre enqu te de Jeunesse au 84 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 Plein Air 21 JPA 1989 r v le une baisse sensi bie des effectifs dans les centres accueillant les enfants de 6 10 ans baisse qui pourrait tre li e l extension rapide des centres de loisirs sans h bergement ou loisirs de proximit Le d veloppement des structures dites de proximit qui permettent chaque soir le retour de l enfant dans sa famille constitue actuellement une prio rit des politiques sociales de l enfance l che lon local Le succ s qu elles rencontrent aupr s de nombr
321. rreur des th ories pr c dentes tait sans doute de ne privil gier qu un seul de ces l ments ou de ne s int resser qu une seule manifestation de l univers comique ou encore d opposer le comique de l enfant celui de l adulte Le m me m canisme sous tend le rire de l enfant et de l adulte seule la culture et la maturit distinguent pour chaque per sonne les moments singuliers d une aspiration inextin guible un accord total avec Ie monde p 243 Au del m me de son sujet ce livre a le m rite de tenter l exp rience de la r flexion interdisciplinaire On en retiendra certes que lunivers comique ne peut s appr hender partir d un seul poste d observation dune seule logique Mais il sugg re galement une lecture sociologique de l enfance jusqu alors pratique ment inconnue Suzanne Mollo Bouvier Directeur de recherche CNRS FREIRE Paulo L Education dans la ville Paris Editions Pa edeia 1991 Collection Th ories et pratiques de l ducation des adultes La publication en Fran ais de ce livre de Paulo Freire donne la possibilit a un plus grand nombre de sp cialistes et de personnes int ress es par l ducation et la politique de conna tre ses id es au moment o il assumait le secr tariat de l ducation en la ville de Sao Paulo au Br sil A cette poque Sao Paulo tait administr e par Madame Luisa Erundina de Souza du Parti des Tra vailleurs parti auqu
322. rrive pas se rendre compte vraiment Pour nous c est th orique on arrive pas vivre en fait l po que et travers la culture des fois on se rend mieux compte de l poque qui est pass e L acc s si limit soit il la cr ation du premier XX si cle et plus g n ralement quelques unes de ses formes culturelles a donc cr un effet de contexte par l vocation des mentalit s En quel que sorte elle a conf r l tude de cette p riode l paisseur du v cu elle lui a donn de la chair Pour Fr d ric C est comme lorsqu on peut mettre un vi sage sur un nom 58 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 Elle a aussi permis aux l ves de se donner des rep res visuels images fortes qui demeurent comme autant de rep res structurant la m moire Ainsi C cile remarque Je me rappelle de certaines images je ne me rappelle pas du cours mais je me rappelle de certaines images Si on fait du visuel if est sur qu il en restera quelque chose M me des jeunes qui se disent non visuels comme Anne Pascale en remarquent l impor tance En revanche les sujets font peu tat parmi les acquis structurants des notions mises en vi dence peut tre parce que cela n avait pas autant que l apport du visuel et du v cu l attrait de la nouveaut et ou un caract re ludique Evolution des repr sentations L analyse des entreti
323. rsity Press MARROU H 1 1954 De la connaissance historique Paris Le Seuil MONIOT H 1986 Epist mologie de l histoire et didactique de l histoire in AUDIGIER F MAR BEAU L dir Rencontre nationale sur la didactique de l histoire et de la g ographie Actes du colloque Paris INRP p 35 44 MONIOT H 1993 Didactique de l histoire Paris Nathan MONTEIL J M 1989 Eduquer et former Perspec tives psycho sociales Grenoble Presses universi taires de Grenoble MOSCOVICI S 1961 La psychanalyse son image son public Paris PUF MOSCOVICI S 1987 Le concept de repr senta tion in AUDIGIER F MARBEAU L dir Seconde rencontre nationale sur la didactique de l histoire et de la g ographie Actes du colloque Paris INRP p 31 42 POMIAN K 1984 L ordre du temps Paris Galli mard 1984 RIC UR P 1983 1985 Temps et r cit Paris Le Seuil t 1 et t 3 ROSCH E LLOYD B 1978 Cognition and Categori zation Hillsdale NJ Lawrence Erlbaum SADOUN LAUTIER N 1992 Histoire apprise his toire appropri e l ments pour une didactique de Phistoire Th se Paris EHESS VERGNAUD G 1987 Les fonctions de l action et de la symbolisation dans le formation des connais sances chez l enfant in PIAGET J MONOUD P BRONCKART J P dir Psychologie Paris Galli mard p 821 847 VEYNE P 1971
324. rtance aux mod les bien g r s Et faut il les avouer Neuvi mes journ es internationales sur l ducation scientifique Chamonix MONIOT H 1988 Quelques interrogations histo riennes aujourd hui Actes du colloque Savoirs en seign s savoirs savants Paris INRP p 16 24 MONIOT H 1992a Savoir de l histoire apprendre en histoire Actes du colloque Analyser et g rer les situations d enseignement apprentissage avril 1991 Paris INRP p 199 205 MONIOT H 1992b Enseignement de Phistoire et apprentissages conceptuels Quelques propos pr a lables Enseigner l histoire et la g ographie M langes offerts Lucile et Victor Marbeau Lyon AFDG p 14 17 MONIOT H 1993a Le document d histoire face ses rationalisations savantes Actes du colloque Do cuments des moyens pour quelles fins Paris INRP p 25 27 MONIOT H 1993b La didactique de l histoire Paris Nathan MOSCOVICI S 1976 La psychanalyse son image et son public Paris PUF MUGNY G dir 1984 Psychologie sociale du d ve loppement cognitif Berne P Lang NOIRIEL G 1989 Pour une histoire subjectiviste du social Annales ESC n 6 p 1435 1461 PERRENOUD P 1984 La fabrication de l excellence scolaire du curriculum aux pratiques d valuation Gen ve Droz PERRET CLERMONT A N 1979 La construction de Pintelligence dans l interaction sociale Berne P Lan
325. rti des Tra 122 Revue Frangaise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 vailleurs et de l autre il fallait s attaquer la r alit des coles publiques de Sao Paulo qui avaient besoin certes de nouvelles id es mais galement d une infrastructure suffisante pour fonctionner A ces d fis li s sa position vinrent s ajouter ceux qui d coulaient des int r ts des exigences et des criti ques des m dias et de la puissante classe dominante de Sao Paulo Cette derni re se voyait menac e non seulement par cette administration mais aussi par la possibilit de son expansion au niveau national Mais Paulo Freire rencontra galement Fappui et l enthousiasme des intellectuels ainsi que des sp cia listes des principales universit s br siliennes qui colla bor rent avec lui Pourtant apr s deux ans et demi de travail sur les quatre initialement pr vus il quitta le secr tariat de l ducation son discours de d part se trouve dans le livre sans r v ler les motifs principaux qui le condui sirent cette d cision On s interroge propos des difficult s internes auxquelles Paulo Freire aurait d faire face pour mettre en pratique sa politique Dans ce livre en tout cas il ne fait aucunement r f rence ce sujet Nous pouvons esp rer cependant en trouver dans l ouvrage qu il labore Lettres Christine dans lequel il traite de son travail d adminis trateur Les int
326. ructurer un r seau de notions adja centes de contenus factuels et de savoir faire g n raux et disciplinaires Ce dispositif rappelle l un des trois types de situations probl mes d fi nies par Philippe Meirieu 4 Les objets d ensei gnement propos s aux l ves ont t construits autour d uvres d art ou d images fixes et ani m es tudi es dans leur sp cificit L ensemble de l apprentissage a t structur par un r seau de notions noyaux introductives a notre moder nit la notion m me de modernit mais aussi celles adjacentes d avant garde et de crise des valeurs ainsi que l opposition culture cultiv e culture de masse et le couple publicit propa gande Il s est effectu dans le cadre d un PAE se d roulant sur l ensemble de l ann e et dont les l ments ont t constamment reli s l ensemble de la progression du cours d histoire cours dialo gu construit selon une d marche lin aire tradi tionnelle L valuation a pris la forme de deux question naires propos s aux l ves l un avant Pappren tissage l autre la fin de ce dernier L valuation terminale a t approfondie gr ce des entretiens men s selon les cas deux ou trois ans apr s l exp rimentation La qu te d un type d valuation adapt une formation impliquant le domaine artistique conduit en effet penser que les ins truments d valuation les plus riches sont ici ceux qui mettent en
327. s la fin chaque parti ne pensait pas la m me chose sur les Cons quences ni m me sur le nombre de morts sic Les communistes eux taient contre le gouvernement qu ils jugent responsable de l engrenage de la mont e fasciste ainsi que la haute bourgeoisie capitaliste Pour les socialistes la droite a d chain la foule en organisant un complot contre fa r publique La r action les fas cistes sont responsables sic Donc le service d ordre a du se d fendre 29 morts dont plusieurs gardes mobiles Pour l extr me droite le gouver 30 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 nement a donn l ordre de tirer sur d honn tes gens parisiens venus manifester 50 morts et des milliers de victimes lls demandent au gouverne ment de d missionner Cet l ve a rep r correctement les th ses ex prim es dans les documents et il ne commet pas de contre sens maigr la difficult des textes et l ampleur du corpus propos Par ailleurs on constate l utilisation de moyens linguistiques divers et pertinents soulign s par nous exprimant une distanciation du locuteur l ve par rapport aux th ses qu il expose Dans l ensemble il y a eu progr s intellectuel dans la mesure o les l ves ont t contraints de prendre en compte la notion de point de vue Ce progr s est imputable aux contraintes du disposi tif qui les am ne circuler dans des textes de statuts vari s traitant
328. s des enseignants innovateurs des chercheurs et des personnalit s des itin raires de pra tique de recherche et de lecture L objectif poursuivi est de faire identifier les savoirs pertinents en duca tion partir de leurs conditions de production et d utilisation Ainsi tr s concr tement par cette expression personnalis e et cette diffusion collective s instaure un nouveau circuit social de Production Diffusion et Utilisation de savoirs en ducation Ce circuit de PDU comme Pappellerait Havelock veut refl ter le travail effectif en temps presque r el des Notes critiques 123 acteurs ducatifs Il les fait communiquer entre eux sur un registre cognitif transversal aux d coupes profes sionnelles ou disciplinaires D un simple v hicule de documentation g n rale le p riodique devient ainsi un lieu personnalis de recherche communication collec tive un trait d union heuristique permettant une collectivit scientifique et professionnelle d auto r fl chir son d veloppement th orico pratique Dans ce projet de doter le milieu ducatif d un instrument d auto r flexion de son devenir collectif partir du travail de ses principaux acteurs ce volume fait partie du lancement d une nouvelle g n ration de production Deux autres l accompagnent en tir pres que group Chemins de praticiens et Hin raires de lectures Ils rassemblent les textes d j publi s dans le p riodique Ces nouve
329. s Moniot 1984 1986 et de fa on g n rale cette diff rence entre les savoirs scolaires et jes savoirs scientifi ques homonymes 7 Voir le texte d introduction cet ensemble d articles sur les didactiques de l histoire et de la g ographie 8 Nous avons retenu Max Derruau G ographie humaine Colin 1991 Daniel Noin G ographie de la population Masson 1987 Daniel Noin Atlas de la population mon diale Reclus Documentation fran aise 1991 Genevi ve et Philippe Pinchemel La face de ia terre A Colin 1988 A ces quatre ouvrages fort utilis s par les tudiants nous avons ajout la G ographie universelle Reclus Hachette 4 volumes parus 9 Voir Jorion et Delbos 1984 10 Balibar E Wallerstein Race nation classe ies identit s ambigu s Paris La D couverte 1988 En particulier pr face p 19 et E Balibar Racisme et nationalisme p 54 82 p 70 11 Libell des programmes des 1 ABS suppl ment au BO n 22 9 juin 1988 p 176 12 N est elle plus la m me parce que le monde a chang ou parce qu ayant tabli certains savoirs elle labore comme toute science de nouvelles questions dans un processus cumulatif Cela est une autre question dont nous ne trai tons pas Simplement pour l enseignement s il y a des savoirs cumulatifs les l ves peuvent ils faire l conomie de ce processus Par quefs artifices feur simplifier la t che laguer ce qui est inuti
330. s de l utilit de la strat gie Des r sultats quivalents ont t rapport s par Day 1986 relativement l instruction directe de la r gle de s lection des informations dans une t che de r sum i e ne retenir que les informations importantes Enfin McGilly amp Siegler 1989 ont pist essai par essai les performances d enfants de 5 8 ans ayant effectuer une t che de rappel s riel Ils ont observ que la mise en uvre d une des strat gies r p tition simple r p tition cumul e non r p tition semblait d pendre du succ s de la strat gie pr alablement utilis e c est dire du feed back obtenu partir du r sultat de la mise en uvre cf aussi Paris Newman amp McKey 1992 en ce qui concerne l impact d un feed back sur la cat gorisation En somme l une des raisons majeures du non recours une proc dure tient sans doute la non saisie par les sujets du r le positif que peut avoir cette proc dure sur les performances Les r sultats obtenus font clairement appara tre que l entra nement une proc dure doit pour tre efficace am liorer la performance tre maintenue apr s entra nement tre transf r e aux situations proches s accompagner de feed back et d informa tions relatives sa pertinence Pourtant la pr sence d un feed back ne suffit pas toujours assurer le transfert de proc dure Ainsi Rindel et Springer 1980 ont relev un impact positif d
331. s toutes les d finitions mais sur des registres assez diff rents On peut y rep rer deux types d opposi tions du point de vue de l enjeu et du point de vue du mode de r solution d une part il existerait des probl mes dont l enjeu est th orique d bats scientifiques probl mes scolaires d alg bre ou de g om trie et des probl mes pratiques probl mes sociaux D autre part il y aurait des probl mes ouverts pr tant discussion et admettant plu sieurs hypoth ses de r solution les probl mes scientifiques et sociaux et des probl mes appe lant des proc dures it ratives de r solution par exemple les probl mes de math matiques sco laires En histoire et en g ographie on rencontre tous ces registres souvent m l s de fa on confuse en tant que productions scientifiques lhis toire et la g ographie sont travers es de d bats th oriques querelles historiographiques choix de paradigmes dont on trouve un cho dans l enseignement en tant que sciences sociales elles touchent des probl mes politiques et sociaux qui ont t ou sont encore ici ou ailleurs susceptibles d ap peler une prise de d cision des acteurs sociaux et dans lesquels nos l ves peuvent tre personnel lement imptiqu s en tant que disciplines scolaires elles se doivent de proposer des exercices scolaires rapi dement traitables dans les conditions de fonction nement de l cole et
332. s l acquisi tion ou pour v rifier la ma trise de concepts qui sont le v ritable enjeu de l exercice Ce sont ces rapports de l enseignant et de l l ve avec la consigne que nous tentons de cerner plus pr ci s ment dans les lignes qui suivent du c t de l enseignant qui la formule la consigne est labor e en fonction d un enjeu d apprentissage qu il est seul ma triser puisqu il en a l initiative Elle correspond de sa part a des attentes pr cises de ce que l l ve doit accomplir Elle est cens e contraindre l l ve mettre en uvre des informations qu il doit tirer de supports documentaires o de pr acquis Elle vise un cer tain type d activit s intellectuelles en imposant ou en sugg rant une d marche inductive ou d duc tive analytique ou synth tique Elle met en perspective un progr s intellectuel que l l ve doit accomplir acquisition de connaissances nou velles r investissement et enrichissement notion nel ou conceptuel formulation de probl me mise en relation d l ments de savoir Elle pr pare une valuation ou elle y contribue Elle est d au tant plus op ratoire qu elle pr c de ou accom pagne chez l l ve une curiosit intellectuelle ou une motivation plus prosaique Les objectifs vis s d finissent ainsi la consigne dans son contenu et dans sa formulation La conception de la consigne prend aussi en compte la t che que l l ve doit accomplir sa m
333. s le transfert L efficacit maximale serait obtenue en combinant l entra nement portant sur les connaissances d claratives et proc durales avec des informa tions relatives aux conditions de mobilisation des proc dures et avec un feed back Cela a conduit Paris et Jacobs 1984 proposer un apprentissage par strat gies justifi es Informed Strategies Learning qui articule instruction directe m tacognition et entrainement De fait le bon emploi des strat gies n cessite Schneider amp Pressley 1989 la connaissance de diverses proc dures de leur impact potentiel de leurs conditions d utilisation ainsi que la croyance en l efficacit potentielle de ces proc dures la capacit s lectionner mobiliser et g rer la proc dure la mieux adapt e _ C est dire une coordination entre connaissances strat giques m ta cognition et connaissances non strat giques cela dans le cadre d un syst me de traitement capacit limit e L acquisition et la ma trise de ces diverses composantes et de leur coordination est tellement complexe qu il convient de se demander comment l apprentissage pourrait en tre conduit de mani re optimale Le probl me r soudre est double tout d abord assurer l identification des proc dures la monstration de leur pertinence et la saisie de leurs conditions de mobilisa tion ensuite tablir les conditions d un transfert autorisant un feed back et une gestion proc
334. s les proc dures de cat gorisation d autres situations cf aussi Chi 1985 Des ph nom nes similaires ont t relev s dans les domaines de la Compr hension de textes et de la production de r sum s Par exemple plusieurs recherches ont montr que les informations les plus importantes d un texte sont trait es diff remment des autres Cirilo amp Foss 1980 Lorch amp Lorch 1986 Lorch amp Lorch amp Matthews 1985 Cela se manifeste par des modifications de ta vitesse de lecture ou de l intensit du traitement Fayol 1985 1991 a 1992 L laboration de la macrostructure d un texte semble donc s effectuer on line au cours m me de la lecture Cette laboration automatique au moins en ce qui concerne les r cits Fayol 1985 a pour cons quence que les rappels et les r sum s sont faciles et effectu s tr s pr cocement Toutefois extraction automatique de la macrostructure des textes n a lieu que dans la mesure o le lecteur ou l auditeur dispose de connais sances pr alables organis es concernant le domaine de r f rence Dans le cas contraire la modulation de la vitesse de lecture est moindre voire inexistante Birkmire 1985 D s lors des proc dures sophistiqu es prenant appui sur les connaissances linguistiques et rh toriques i e connaissance de la superstructure des textes cf Fayol 1991 a 1992 doivent tre mobilis es Afflerbach 1990 cf pour une synth se Fayol 1992 sans q
335. s m morielles des liaisons seront tablies avec les probl mes de lecture de production crite de r sum ou de r solution de probl mes QU EST CE QU UNE STRAT GIE Un relatif consensus r gne parmi les chercheurs quant la d finition de ce terme meme si certains points de d saccord subsistent cf pour plu Sleurs discussions Bjorklund 1990 Une strat gie est une s quence int gr e plus ou moins longue et com plexe de proc dures s lectionn es en vue d un but afin de rendre optimale la performance Elle peut concerner des proc dures tr s g n rales par exem ple l id e qu il est n cessaire de planifier intentionnellement pour atteindre un but ou tr s sp cifiques par exemple se poser soi m me des ques tions pour s assurer qu on a bien compris un texte Nisbet amp Shucksmith 1986 Toute strat gie pr suppose la disponibilit chez le sujet d un ventail de proc dures parmi lesquelles un choix pourra tre effectu En effet en l absence de choix on a affaire une proc dure l mentaire avec correspondance stricte entre condi tion s et action s C est ce qu a bien vu Siegler dans les divers domaines qu il a explor s Siegler 1991 cf aussi Siegler amp Jenkins 1989 l exercice d une s lection en fonction du but poursuivi des caract ristiques de la t che et de la connaissance par le sujet de ses propres possibilit s Cette s lection e
336. s marqu s par une essentielle pr carit coup s r le livre de Jean Houssaye constitue un bon exemple de ce que peut tre aujourd hui une r flexion sur l ducation qui prend r ellement au s rieux la perspective d un pluralisme des valeurs dans le contexte d une soci t s cularis e On peut se demander cependant ce que peut impliquer concr te ment l acceptation du pluralisme en ducation N y a t il pas en fait plusieurs sortes possibles de pluralismes et d abord plusieurs sortes de pluralit s On peut certainement parler de pluralit au sens o les grandes valeurs par exemple les valeurs intellec tuelles les valeurs morales les valeurs esth tiques constituent des ordres irr ductibles les uns aux autres et proprement parler incommensurables Mais on peut aussi parler de pluralit en un sens plus conflictuel au sens o l int rieur de chacun de ces Ordres il existe une diversit de syst mes de choix possibles des syst mes de pr f rences mutuellement incompatibles C est en un sens qu on oppose quelque fois valeurs de gauche et valeurs de droite Notes critiques 127 valeurs d mocratiques et valeurs aristocratiques valeurs laiques et valeurs religieuses etc Parler d une ducation pluraliste c est parler d une ducation qui prend en compte cette diversit possible qui l accepte qui l int gre dans son projet proprement p dagogique Mais comme
337. s nettement comme Soumia une attirance pour les caract res choquants d rangeants de la mo dernit l volution des obstacles vari s Une repr sentation normative du beau demeure un obstacie difficile surmonter Cependant elle n emp che pas la modification de la repr senta tion de la culture artistique et de sa consomma tion dans le sens d une adh sion personnelle Elle ne freine donc pas la pratique de cette consom Les effets d un enseignement culturel en histoire 61 mation lorsque la repr sentation des l ves sur l art a connu des modifications importantes dans l sens d un acc s au contact avec le cr ateur et de louverture un regard esth tique Cette der ni re implique d ailleurs que la repr sentation du beau comme r ponse une fonction est moins pr gnante qu ant rieurement Le refus du beau moderne ne semble pas non plus constituer un obstacle d finitif une volution favorable de la repr sentation de l histoire Celle ci para t en effet intervenir soit par l acc s une histoire v cue comme dynamisme soit en raison d une modification de la repr sentation du cours d his toire Elle semble li e ta conjonction de plu sieurs ruptures dans le v cu des l ves la nou veaut d un enseignement centr sur la mat rialit d un objet et son caract re esth tique ax non plus sur la continuit mais sur une rupture une discordance et ce dans un domaine marg
338. s ont parfois jou un r le d terminant pour fixer l int r t des l ves En constituant les films comme objet d tude ils ont pour certains des jeunes qui avaient acc s dans leur milieu familial des films monu ments contribu liminer le caract re d obliga tion sociale Ils ont incit d autres l ves a des travaux de recherche qui ont fait na tre chez eux le plaisir Les enqu tes elles m mes ont parfois jou un r le important dans l adh sion au projet par les domaines nouveaux r v l s et parce qu elles ont eu un effet de valorisation Demander leur avis aux l ves dans le cadre scolaire dans le domaine discriminant valorisant de la culture a contribu pour les l ves de 1 G am liorer une image de soi caract ris e par le sentiment d un d ficit li l image technicienne de leur orientation Les enqu tes ont eu la m me fonction de valorisation pour des l ves de 1 B en grande difficult scolaire comme Carole De nouvelles pratiques Certains des anciens l ves interrog s ont ac c d depuis l initiation des pratiques cultu relles qu ils ignoraient ou refusaient trois ans auparavant et qui leur sont devenues accessibles et d sirables L ouverture a une amplitude varia ble d but d acc s dans certains cas change ment radical pour au moins trois des sujets inter rog s L enthousiasme pour experimentation et le d veloppement des pratiques de consommat
339. s trait s dans les chapitres pr c dents Face des travaux qu elle juge trop parti sans B Zazzo exprime avec force des convictions per sonnelles la mixit est priori b n fique par exemple o l volution des besoins socio conomi ques est a priori favorable une att nuation des s gr gations entre les sexes avec lesquelles on sera ou non d accord L avant dernier chapitre s int resse au d veloppe ment psycho biologique c est dire en fait aux diff rences entre sexes observ es chez les nourrissons sachant que l interpr tation de ces diff rences pr coces renvoie au vieux d bat inn acquis Si B Zazzo pr sente les r sultats d une th se r cente sur le caract re sexu des interactions parents enfants d s la naissance elle renvoie par ailleurs curieusement aux th ses biolo gisantes d fendues dans un article de la revue Science et Vic faisant d couler de la diff rence irr ductible en mati re de r le dans la procr ation toute une s rie de sp cificit s comportementales M me quand elle se r f re des travaux plus scientifi ques ses propos restent pour le moins ambigus quant au type de relations susceptibles d tre tablies entre des diff rences de maturation voire de substrat quand il s agit d voquer le sexe du cerveau phy siologique et des diff rences de comportement Au 130 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrie
340. sage ne se distinguent gu re de ceux que l on met en uvre pour toute connaissance par le texte Ce sont en effet les activit s de compr hension et de production tex tuelles qui demeurent les plus courantes dans une classe d histoire Textes oraux ou crits cours du professeur documents divers et diversement uti lis s autant d occasions de mobiliser ces activit s mentales pour lesquelles nous poss dons des mod les assez pr cis 1 autant d occasions pour chaque individu de d chiffrer et de reconstruire le texte de l histoire gr ce ses repr sentations du monde fortement ancr es dans une pens e so ciale 2 Dans cet espace o pist mologie de l histoire psychologie cognitive et psychologie sociale sont tour tour interrog es on choisira de mettre l ac cent sur quelques modalit s qui paraissent les plus clairantes pour l laboration d une didacti que de l histoire Dans cette perspective il s agit Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 67 77 67 de pr senter un moment de l apprentissage non pas celui o l l ve est susceptible de fonctionner selon un mode de pens e historien restituant m me dans un langage maladroit ces compo santes que l on a coutume de rencontrer parmi les objectifs assign s a la discipline esprit critique complexit nuances explications causales singu li res inh rentes au contexte et multicausalit
341. se partir des ann es 60 on peut constater que l laboration d une sociologie de l enfance n a pas suivi Il est vrai que la sociologie de la jeunesse s est constitu e partir d un int r t prioritaire pour l entr e dans le monde du travail symboliquement pens e comme une intronisation l ge adulte Peu peu au fur et mesure qu elle se structurait la sociologie de la jeunesse a int gr dans son champ de nouvelles pr occupations tout en distinguant dans cette p riode des tapes de plus en plus fines 6 Pour J Dumazedier la pr pond rance du temps libre sur le temps de travail n est ni l h ritage d une prosp rit pass e ni une mode ni un d clin des valeurs politiques C est le sens d une lente conqu te sociale rendue possible par la propri t paradoxale du travail dans ce type de soci t gr ce au progr s de la productivit la production peut augmenter quand la dur e du travail diminue in pr face du livre de Bouillin Darteville R ThoveronG No lF Temps libre et pratiques culturelles Li ge Mardaga 1992 coll Cr ation et Communication Cette argumentation m ri terait d tre r examin e la lumi re des d bats actuels sur le ch mage et la r duction du temps de travail 7 Minist res de l ducation nationale de la Jeunesse et des Sports et de la Culture Montagner H Les rythmes de Penfant et de l adolescent Paris PUF 1988 L influence pr dominante d
342. se le temps en deux un temps archa que duquel on s arrache et un temps moderne avec lequel on est en continuit C est pr cis ment cette scansion du temps qui est explicative de l v nement dans les produc tions scolaires Il y a une grande logique pour le lecteur scolaire de ramener le logique au chrono logique le passage de l avant l apr s est pro prement l explication En tant que rupture l v nement trouve sa justification en lui m me L investigation historique du lecteur scolaire est tout enti re accapar e par la rupture qui est l v nement et non pas par l inventaire des forces en pr sence Ainsi c est la n cessit de s arracher au temps d avant temps de m contentement temps de souffrance temps obscur qui rend clair le passage la loi de 1841 laquelle se situe dans un temps homog ne avec celui d aujourd hui Il s agit bien du geste d une conscience historique ce n est pas la sensibilit morale au juste et l injuste qui s exprime ainsi Preuve en est l absence de questions sur la r alit du travail des enfants ou sur les id es des manifestants du 6 f vrier Le temps o les enfants souffraient n est pas le m me que le n tre En revanche le temps o on essaie de les prot ger est un temps avec lequel on se sent de plein pied C est un temps qui incarne le progr s par la loi c est elle qui lui donne chair et vie La succession historique suffit comme cause parce qu el
343. selleck R 1990 p 183 10 Cf par exemple le travail propos dans GFEN Michel Huber L histoire indiscipline nouvelle Syros Paris 1984 Que s est il pass le 6 f vrier 1934 construit sur des sources et dans des perspectives diff rentes des n tres 11 cet gard les titres des paragraphes des manuels de 3 dans lesquels s inscrit la pr sentation du 6 2 34 sont r v la teurs la crise politique ISTRA 1989 une crise cono mique sociale et politique Magnard 1989 une crise esp rance le Front Populaire Hatier 1989 Vers le Front Populaire Nathan 1989 12 Ce statut d v nement probl matique est au contraire sou lign dans l histoire savante cf Azema J P et Winock M Quelles conclusions faut il tirer de cette journ e Tout est loin d tre parfaitement clair sur sa signification et sur les faits eux m mes in Naissance et mort de la HI R publi que Calman L vy Paris 1970 p 218 13 Texte de l histoire ensemble des textes oraux ou crits rencontr s par l l ve dans l apprentissage scolaire de l his toire discours de l enseignant manuel texte des auteurs et documents documentaires romans historiques textes d historiens actuels ou anciens La diff rence entre les deux progr s observ s peut s expti quer aussi par la diff rence de r sistance des obstacles le premier ne n cessite pas de conflit important la diff rence
344. sement symbole de la crise et de l op position droite gauche il est aussi facteur expli catif essentiel du Front populaire 11 fl tablit une continuit logique entre ces deux pisodes Il en facilite ainsi la compr hension la m morisation la reproduction Les v nements de f vrier sont uni voques r sultant de la crise ils catalysent l union de la gauche contre la droite Le probl me des divergences ventuelles des analyses interpr ta tives le probl me de la signification m me de cette journ e n est pas pos 12 L effet de transparence observ dans les manuels et les cours vacue le probl me historien Nous avons choisi de rompre avec cette logique et de cons truire une situation d apprentissage centr e au contraire sur l v nement lui m me pr sent pour lui m me il devrait appara tre opaque d nu de sens nigmatique Ainsi cet objet d tude permet et d affronter les l ves leur repr sentation du texte de lhis toire 13 et de leur poser un probl me de type scientifique critique La repr sentation obstacle voqu e ci dessus est cependant bien trop massive et r currente pour tre d pass e en une seule situation d ap prentissage Dans le but de permettre aux ensei gnants de concevoir une situation probl me mieux cibl e et aux l ves de l aborder dans les meil leures conditions nous nous sommes donc efforc s de la d composer en obstacles secon daires
345. si elles existent sont loin d tre aussi lev es que ce qui tait attendu Schneider et Pressley 1989 ont labor une synth se des recherches ayant fait appel aux corr lations Ils ont abouti une corr lation moyenne de 41 significative mais modeste De plus cette corr lation d pend des t ches un certain niveau de difficult semble notamment n cessaire pour que des corr lations se manifestent cf Justice amp Weaver McDougall 1989 Varie avec l ge et ou le niveau de scolarit Ces variations peuvent s expliquer du fait que d une part lorsque les proc dures sont activ es automatiquem nt elles interviennent sans n cessaire prise de conscience cf Brown amp Smiley 1978 pour les r sum s d autre Revue Frangaise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 part la m taconnaissance ne suffit pas toujours assurer l efficacit d une proc dure comme nous l avons vu une charge cognitive lev e peut emp cher par exemple une mise en ceuvre efficace En somme les travaux cherchant mettre en relation les aspects d cla ratifs et proc duraux de la m tacognition ont abouti des r sultats relative ment d cevants cf Cavanaugh amp Borkowski 1980 Hager amp Haaselhorn 1992 Les sujets enfants ou adultes peuvent r ussir sans savoir ou savoir Sans r ussir Finalement peu d entre eux r ussissent mobiliser et utiliser une proc dure parce qu
346. ssus c est dire suivant la d finition des auteurs des ensembles de ph nom nes qui interagissent dans le temps de fa on non al a toire mais sans causalit lin aire et dont l interaction produit un ou plusieurs effets a conduit les auteurs dans les deux derniers chapitres largir le cadre d analyse en examinant le rapport au savoir des Notes critiques 115 enfants l cole l mentaire ct les pratiques ensei gnantes dans les classes Toutefois malgr le grand int r t que pr sentent ces chapitres la base empirique nous semble trop faible pour que les auteurs puissent pr tendre avoir v ritablement saisi la gen se et le d veloppement des ph nom nes qu ils tudient D au tres recherches plus approfondies et de nature longitu dinale s av rent indispensables pour suivre les pistes ouvertes En conclusion il faut insister sur la contribution de ce travail au renouvellement de la sociologie de l du cation non pas tant sous la forme d une th orie radica lement nouvelle de la r ussite et de l chec des enfants de milieu populaire que sous celle d un foisonnement de questions d hypoth ses ct d interpr tations qui obligent repenser des id es re ues d placer des interrogations rituelles Il est galement important de souligner Fhonn tet intellectuelle avec laquelle les auteurs pr sentent tout au long de l ouvrage le mat riau empirique et la logique interne de leur raisonne
347. stigation historique des conduites et des processus psychologiques Psychisme et histoire Technologies id ologies Pratiques vol VIII 1 4 Publica tion de l Universit de Provence avec le Concours du Cen tre National des Lettres colloque des 12 14 novembre 1987 Aix en Provence pp 421 422 8 g a BIBLIOGRAPHIE BARDIN L 1977 L analyse de contenu Paris Presses Universitaires de France Le psychologue BOURDIEU P et DARBEL A 1969 L amour de l art les mus es et leurs publics Paris Les ditions de Minuit Coilection Le sens commun BOURDIEU P 1979 La distinction critique sociale du jugement Paris Les ditions de Minuit BRUNER J S 1991 Savoir faire savoir dire Paris Presses Universitaires de France 3 dition col lection Psychologie d aujourd hui CHOMBART DE LAUWE P H 1970 Syst mes de valeurs et aspirations culturelles Paris Petite bi blioth que Payot FORQUIN J C 1989 Ecole et culture le point de vue des sociologues britanniques Bruxelles Paris De Boeck Universit Editions Universitaires P dagogies en d veloppement GRAWITZ M 1990 M thodes des sciences sociales Paris Dalloz 8 d JODELET D dir 1989 Les repr sentations sociales Paris Presses Universitaires de France Sociologie d aujourd hui LACOSTE J 1986 L id e de beau Paris Bordas LE BOT M 1989 Crit res
348. stitutions qui au del de leur diversit ont en commun un dou ble souci de contr le social et d intention duca tive largement domin e par la pr occupation sco laire Les loisirs des enfants ne font pas excep tion Le secteur p riscolaire est tr s pr sent dans l organisation et l animation des loisirs de proxi mit ou dans celles des vacances Le loisir duca tif diffuse une image valorisante du temps libre qui n est plus du temps et de largent perdu d s lors qu il pr tend exercer sur la r ussite scolaire et l int gration sociale une action facilitante pr ventive ou r paratrice Les vacances des enfants devraient ainsi magiquement rompre avec les rythmes et les activit s scolaires pour faire acqu rir travers des activit s r cr atives des comp tences et des qualit s sociales transf rables dans le domaine p dagogique convertibles en capital scolaire L enfance occupe une place de choix dans l imaginaire collectif Elle constitue alors une valeur centrale mobilisatrice pour la recherche de la coh sion sociale offrant tous et chacun la chim re d une repr sentation id alis e de la nature humaine et de la soci t moins qu elle ne soit un refuge un monde autre 10 Chombart De Lauwe M J 1971 Dans un cas comme dans l autre l enfance a acquis la puissance du mythe Son existence symbolique sa figure embl mati que transforment l absence de pouvoirs des enfants en contre pou
349. str par l Angleterre Analogie pass pass En effet la cat gorisation s accompagne d op rations de comparaisons Comparaison par voisi nage l int rieur de la cat gorie comparaison par analogie ou par opposition un autre concept de pouvoir Lui il a toujours les trois pouvoirs et l c est presque comme une dictature Mais l analo gie prend en histoire un caract re un peu particu lier dans la mesure o elle doit s effectuer partir de situations relevant d poques et de contextes diff rents Pour construire les propri t s d une monarchie chacun fait donc appel aux r f rences les plus parpill es dans le temps De Louis XIV la reine d Angleterre des pharaons aux tsars de Russie on compare on distingue on oppose Ainsi pour laborer l une des propri t s de ta monarchie l interp n tration du religieux et du politique que les historiens estiment essentielle la bonne restitution du concept les l ves paraissent rencontrer beaucoup de difficult s Ceux qui S en approchent un peu le font l aide de la repr sentation du sacre des rois de France qui conf re une certaine capacit vocatrice d autres l expriment travers des expressions r p t es un peu m caniquement comme droit divin ou origine divine En classe de Premi re les r f rences se diversifient Avec la monarchie il y a la religion la liaison d un leader avec la religion donc fa liaison de de
350. struct in cognitive development De velopmental Review 10 pp 48 71 BJORKLUND D F amp BUCHANAN J J 1989 Deve lopment and knowledge base differences in the ac quisition and extension of a memory strategy Jour nal of Experimental Child Psychology 48 pp 451 471 BJORKLUND D F amp HARNISHFEGER K K 1987 Developmental differences in the mental effort re quirements for the use of an organizational strategy in free recall Journal of Experimental Child psycho logy 44 pp 109 125 BJORKLUND D F 1990 Children s strategies Their definition and origins In D F BJORKLUND Ed Children s strategies Hillsdale NJ LEA BJORKLUND D F amp JACOBS J W 1985 Associative and categorical processes in children s memory The role of automaticity in the development of or ganization in free recall Journal of Experimental Child Psychology 39 pp 599 617 BORKOWSKI J G CARR M amp PRESSLEY M 1987 Spontaneous strategy use Perspectives from metacognitive theory Intelligence 11 pp 61 75 BORKOWSKI J G LEVERS S R amp GRUENENFELDER T M 1976 Transfer of mediational strategies in children The role of activity and awareness during strategy acquisition Child Development 47 pp 776 786 BOURDIN B amp FAYOL M sous presse Is written language production more difficult than oral lan guage production A working memory approach International Journal o
351. structions scientifiques ces nonc s mon trent des repr sentations qui ont des caract risti ques li es aux accents mis sur tel ou tel aspect et aux absences Il en est ainsi par exemple des processus caract ristiques pour les g ographes de la ville polarisation diffusion diff renciation Le centre ville attire il ne diffuse pratiquement jamais Les flux sont organis s pour converger vers le centre ils n en repartent pas La mairie est souvent un b timent cit comme rep re dans le paysage voire comme lieu utile pour certaines fonctions elle n est pas un lieu d o partent des d cisions qui affectent la ville dans son ensemble L importance accord e la polarisation produit une certaine expression de la diff renciation spa tiale Puisqu il y a un centre c est qu il existe des lieux et des espaces qui ne sont pas au centre puisqu il y a des villes c est qu il existe des espaces qui ne sont pas des villes Lorsque l on quitte la ville habit e par l l ve pour la ville en g n ral celle ci devient un amas accumulation et concentration sont ses deux caract res majeurs Les bauches de diff renciation interne qui s exprimaient sur la ville habit e disparaisse ici avec le changement d chelle Un second aspect est celui du concept de cen tralit particuli rement important dans la g ogra phie actuelle il est galement tr s pr sente chez les l ves Le contenu et la signi
352. t de Paris V Gilbert de LANDSHEERE professeur m rite Universit de Li ge Belgique Louis LEGRAND professeur m rite de sciences de l ducation Universit Louis Pasteur Strasbourg Jean Fran ois LE NY professeur de psychologie Universit de Paris Vill Claude LESSARD professeur de sciences de l ducation Universit de Montr al Canada Monique LINARD professeur de sciences de l ducation Universit de Paris X Yves MARTIN doyen honoraire de l Inspection g n rale de l ducation nationale Gaston MIALARET professeur m rite de l Universit de Caen Jean Marc MONTEIL professeur de psychologie Universit de Clermont Ferrand Louis PORCHER professeur de sciences de l ducation Universit de Paris Ill Marcel POSTIC professeur m rite de sciences de l ducation Universit de Nantes Antoine PROST professeur d histoire Universit de Paris Maurice REUCHLIN professeur de psychologie Universit de Paris V J rgen SCHRIEWER professeur de sciences de l ducation Universit de Berlin Allemagne Andr e TIBERGHIEN directeur de recherche C N R S Georges VIGARELLO professeur de sciences de l ducation Universit de Paris V R DACTEUR EN CHEF Jean HASSENFORDER professeur de sciences de l ducation Institut national de recherche p dagogique R DACTEUR EN CHEF ADJOINT Jean Claude FORQUIN professeur de sciences de l ducation Institut national de recherche p dagogique SECR TAIRE DE
353. t s de la g ographie Les textes officiels les disent vari es et la r flexion quelque peu contradictoires Une conception tr s partag e de la g ographie veut que celle ci soit d abord un inventaire raisonn du monde et le bagage acquis par les l ves appara t toujours tr s insuffisant pour servir de socle la formation critique celle ci est fr quemment con gue comme un en plus Le monde auquel intro duire les l ves est donc une sorte de puzzle compos d une somme d espaces tudi s et sur tout d crits les uns apr s les autres La priorit donn e l enseignement de l objet le monde sous l aspect de ces diff rents espaces se traduit par la diffusion d un contenu commun l ensem ble des enseignants sauf bien s r quelques exceptions la marge une sorte de vulgate r pondant au plus pr s la finalit culturelle Les 16 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 cours observ s en troisi me et en seconde m me si notre chantillon ne pr sentait aucune significa tion statistique contiennent des contenus si convergents que cela ne peut tre le seul fait du hasard Cet effet de vulgate est renforc par l existence d valuations institutionnelles com munes tel le brevet ou le baccalaur at un pro fesseur ne peut enseigner que ce qui est admis par la Corporation pour garantir l l ve qui tra vaille la meilleure r ussite scolaire notam
354. t une pens e sociale qui correspond un niveau de r alit s construites avec des attitudes des repr sentations sociales des jugements de valeur des savoirs partag s sur les comporte ments des hommes et leur organisation en soci t des savoirs scolaires valid s et l gitim s par les institutions qui les dispensent exprimant une prise de distance dans la d marche Les l ves mobilisent tour tour ces types de Savoirs ces modes de pens e its vont de l un l autre Sans lin arit par des allers et retours incessants il int grent des morceaux de l un ou de l autre mariant des sch mes d accueil d une pens e naturelle un mode de raisonnement plus labor l imputation de responsabilit s et la multi causalit la structuration autour d un noyau ima geant et l int gration des informations nouvelles un r seau s mantique complexe tendu dans le temps et dans l espace Autrement dit ils mobili sent tour tour du chaud et du froid et C est une entreprise d sesp r e que de vouloir les maintenir les cognitions toujours au m me tat Moscovici 1987 p 42 La d marche men tale va du familier le chaud au raisonn le froid avec des interactions qui impliquent que chaque Sujet puisse faire fonctionner au m me moment des niveaux diff rents et compl mentaires selon une polyphasie cognitive Moscovici 1976 Ces savoirs en construction peuvent tre une
355. t d user de mots qui lui donnent sens et de fait portent galement sur lui un jugement Le sens n est pas dans l v nement il est dans la mani re dont on le cons truit Quelque soit le choix fait un v nement ne prend de sens que mis en relation avec un avant et un apr s dans une s quence narrative qui en situe l nonc dans une certaine perspective En restant dans cette p riode ch re la m moire officielle des fran ais poursuivons notre che min avec un autre exemple extrait de deux manuels d histoire g ographie en usage dans les coll ges pour qualifier les v nements qui se d roulent dans nombre de campagnes au cours du mois de juillet 1789 l un parle de r volution dans les campagnes l autre de r volte Les mots m mes qui sont employ s rangent les v nements sous des sens diff rents Ces significa tions d pendent galement de la s quence tem porelle dans laquelle ils sont ins r s la significa tion de l histoire ici racont e change selon que cette Grande Peur pr c de et explique la Nuit du 4ao t ou qu elle accompagne les v ne ments parisiens pour les soutenir ou encore qu elle est un r sidu de mentalit s primitives dans les campagnes Nous pourrions nous livrer une analyse semblable avec n importe quel nonc de g ographie lui aussi apparemment simple tel Le B n lux est fortement urbanis ou Les axes majeurs relient les princi
356. t leur volution r cente dans le sens d une r duction en atteste B Zazzo pr sente longuement des m ta analyses am ricaines r centes qui concluent une convergence progres sive des capacit s des sujets des deux sexes m me si elle signale justement que cette volution est beaucoup plus t nue dans notre pays L auteur se centre ensuite sur les conduites sous jacentes aux apprentissages en reprenant ses divers travaux La meilleure r ussite des filles est alors rap port e un contr le et une auto r gulation plus pr coces une intelligence de situation plus marqu e un maintien plus autonome de l attention Mais l auteur laisse de c t ces pistes explicatives quand elle s interroge sur la sur repr sentation masculine dans fa population scolaire en grande difficult Ce sont les cliniciens qui dominent ce champ de recherche et ils invoquent l interaction des exigences culturelles et de P quipement psycho biologique pour expliquer la fragilit psycho biologique des gar ons piste gale ment fort document e chez les sp cialistes de psycho logie g n tique Suit un chapitre d concertant de propos en trans versale autour de l cole o l auteur m le des juge ments personnels sur P volution du syst me ducatif et des commentaires critiques d tudes sociologiques sur les diff rences entre sexes qui Pam nent revenir sur des points par ailleur
357. t plusieurs caract ristiques sp cifiques Ils disposent d une vari t de proc dures tactiques pour les auteurs leur permettant de contr ler adapter am liorer leur compr hension Ils se con oivent comme agents de leur propre apprentissage et comme responsables de leurs perfor mances Ils consid rent qu ils peuvent d terminer eux m mes leurs buts et leurs standards lls croient la valeur instrumentale des proc dures utilis es lls tablissent des relations causales entre leur s propre s action s et les r sultats obtenus Au contraire les sujets en situation d chec se per oivent comme incapables d atteindre leurs objectifs D s lors ils ressentent tout effort comme inutile car ils pensent n exercer aucun contr le sur leurs perfor mances En cons quence ils d veloppent des techniques d fensives desti n es prot ger leur propre estime d eux m mes et diminuer l anxi t d sengagement par rapport la lecture attribution externe de l chec vitement de la t che maintien de la difficult un faible niveau Ces techniques d fensives rel vent de ce que les psychologues sociaux consid rent comme des r ponses d ajustement psychologique face des situations inqui tantes cf la notion de comparaison descendante Les sujets plac s dans des conditions psychosociales d ex cution des t ches qui rappelleraient des conditions psychosociales ant rieures li es l chec le plus souvent scolaire
358. t politique Une histoire de l enseigne ment en France de 1945 nos jours J L Derouet C Durand Prinborgne et F Gaussen Reboul Les valeurs de l ducation J C Forquin et D Hameline Notes critiques M Abdallah Pretceille Quelle cole pour quelle int gration C Ca milleri LS Ste teat rat Ar red oo eo de eo ED de and P Albertini L cole en France XIX XX si cle de la maternelle l universit F Mayeur J P Astolfi L cole pour apprendre J Berbaum J Bideaud C Meljac et J P Fischer Les chemins du nombre U Ey Gombert s 225 pete ite anna ele dap adda nent Ae eA A Bireaud Les m thodes p dagogiques dans l enseignement sup rieur A Goulon orle i nue le n es el Eee se ooo P Carr L autoformation dans la formation professionnelle P Por TOMI RE a E E ee ek Be aoe D Chevallier Savoir faire et pouvoir transmettre P Portelli A Choppin Les manuels scolaires histoire et actualit C Leli vre J F Chosson Pratiques de l entrainement mental A Pain A Davisse et C Louveau Sports cole soci t la part des femmes M Duru Bellat V De Landsheere L Education et la formation science et pratique LE NOT see NS ote ad Sted Pa ane Ride at ten ed D NUS PASEA M Deleau Les origines du d veloppement mental S Rayna et M Br aut 2 54 tai aan on owe r Lao e mas uen
359. tation de la situation a progress Les trois textes sont consid r s comme l expression d un m me point de vue m me si celui ci pr sente des nuances Ce point de vue est attribu une force politique il est vrai floue et non un individu comme c tait le cas au d but Parall le ment le groupe commence chercher les mobiles des manifestants il s interroge ici sur l v nement et non plus sur les t moignages Leurs analyses en particulier celle de A se complexifient L expression des raisonnements fait place aux connecteurs logiques Cette mise en coh rence de discours a pour but essentiel de produire un savoir fiable L identification des oppositions de points de vue ne d bouche pas sur une tentative d lucidation probablement parce que celles ci ne sont pas consid r es comme faisant probl me Il n y a pas conflit d interpr tation o s opposerait par exem ple la lecture que l extr me droite fait de la jour n e et celle qu en proposent les communistes parce que ces lectures sont assimil es de banales oppositions politiques Or on sait que pour le sens commun une opinion politique en vaut g n ralement une autre et qu elles sont en m me temps videmment divergentes La transparence de l explication vacue le probl me Dans ces conditions des lectures oppos es th o riquement inconciliables peuvent tre juxtapos es sans que cela d concerte les l ves la limite on p
360. te et donc une intelligibilit du monde diff rente Pour effectuer cette comparaison nous avons choisi quelques ouvrages tr s utilis s dans l enseignement sup rieur 8 Dans chacun de ces ouvrages la partie qui d crit la r partition de la population est assez proche de ce qu elle est dans les cours tudi s ls fournissent les donn es factuelles n cessaires une connaissance du globe En revanche la pr sentation et les ana lyses sont tr s diff rentes Comme en classe il y a des cartes de la r partition de la population par points cartes qui introduisent aux cinq milliards d hommes peuplant la terre l in galit de la r partition La localisation des grandes masses tablit et utilise deux concepts d s quilibre et concentration Le but n est pas de faire linven taire des lieux ils sont sur la carte il est de construire des r gles applicables une chelle donn e pour donner du sens la distribution des points L chelle d analyse n est pas choisie en fonction du sujet d tude mais en fonction du concept et des relations construire Ainsi la notion de contrastes est au centre de la pr senta tion de la r partition de la population Ceci conduit une analyse comparative de diff rents espaces l exemple ne vaut pas par lui m me il vaut par les mises en relation les diff renciations les hypoth ses explicatives que les comparaisons permettent De l naissent la compr hension et de
361. ter un autre regard sur l valuation LES CONTRAINTES DE LA DISCIPLINE SCOLAIRE Des productions norm es par les examens Le fait que l histoire et la g ographie figurent l crit du brevet des coll ges et du baccalaur at conduisent les enseignants privil gier les pro ductions crites L existence d examens nationaux pousse la production de connaissances valua bles De plus l crit reste le moyen le plus prati que pour g rer une valuation collective dans le cadre de la classe outre le fait que la prise en compte des productions orales ne peut se faire que par enregistrement et d cryptage ce qui sup pose la mise en place d un dispositif lourd et gu re r alisable en dehors du cadre de la re cherche Les finalit s institutionnelles que repr sentent les examens sont d terminantes pour tout exer cice propos dans le second cycle des lyc es et tr s pr sentes en 4 et en 3 de coll ge Savoir consensuel et poids du particulier La capacit dire du factuel est plus facile valuer que la capacit conceptualiser Toutes les tudes sur les capacit s valu es aux exa mens du second degr montrent la pr dominence du factuel et pour le baccalaur at l int r t pour l expression crite Tout exercice devant tre not la corporation a fix des normes quant la forme et au contenu le commentaire de documents passe par une introduction relative la nature du document son au
362. tes des simultan it s en conformit avec ce qui est enseign L l ve est rarement sollicit r investir dans une production distincte du mod le identifi son activit est extractive et non cr ative Barthes La rh torique Ce qui revient r pondre simplement par exemple en g ographie O est quoi Com bien Et Pourquoi En tablissant le plus sou vent des relations binaires En histoire les acti vit s sont de m me nature Il s agit d identifier Qui fait Quoi Quand et Pourquoi dans une succession causale chronologique Ni trop ni pas assez R citer plus ou moins fid lement un cours mais en triant l information n cessaire est une attitude valoris e par la note inversement restituer sans exprimer une prise de recul est p nalis Prenons comme exemple un contr le de g ographie r alis en classe de seconde intitul commentaire de documents L l ve dispose de deux cartes un planisph re partiel de la population o un point repr sente 500 000 habitants et un autre planisph re repr sentant le m me espace sur lequel figure la plu viosit annuelle exprim e en mm La premi re question invite la classe identifier les espaces repr sent s en l occurrence s apercevoir que le continent am ricain n est pas repr sent Tous les l ves y parviennent Les deux autres ques tions incitent l l ve effectuer des mises en relation de type binaire d
363. tes d historiens Or les l ves n utilisent pas spontan ment cette posture leur attitude habituelle est de pr lever des informations dans un texte pour en construire un r sum dans lequel ils s effacent pseudo objectivit il s agit leurs yeux pour reprendre l expression d un l ve l issue de la phase de synth se de cracher l id e g n rale selon le fonctionnement habi tuel de la discipline scolaire La perception et la construction de sens op r es par les l ves s effectuent en outre plut t partir d un mod le s appuyant pour l essentiel sur des th ories du sens commun relatives la psy chologie des hommes en g n ral et leurs com portements sociaux en particulier Dans ces th o ries la dimension temporelle est occult e les hommes ob issent des motivations qui sont li es la nature humaine ternelle et qui n ont pas de relation avec un contexte historique parti culier Ainsi s explique l absence totale de r f rence temporelle hormis la mention de la date du 6 f vrier 1934 observ e dans les productions des l ves Ils ne font en effet aucune allusion a l avant ou l apr s de l v nement celui ci sem ble flotter dans un monde hors du temps Cette lacune s observe aussi dans le d faut de prise en compte du contexte de production des textes Th ories du sens commun et effort pour se conformer aux attentes scolaires aboutissent ainsi gom
364. teur sa date L l ve est entra n ces rep rages La dissertation se d roule en deux ou trois parties avec une intro duction et une conclusion organisation sur laquelle se calquent les paragraphes r dig s lors des preuves du brevet De plus pour que les professeurs pr parent au mieux les l ves pour que les examinateurs appliquent une m me grille de correction il faut que l valuation porte sur des connaissances partag es indiscut es D o une incitation produire un savoir scolaire norm reposant sur un consensus Le contenu pour tre valable doit tre partag par l ensemble de la corporation Il ne peut donc faire place au d bat ce qui a pour effet de conduire un nonc tr s factuel Les faits rien que les faits sont pris comme un gage de conformit au savoir La disci pline scolaire se situe sur le versant de v racit des faits dat s fig s Elle privil gie les contenus factuels le r cit lin aire En histoire elle s appuie sur la chronologie le d roulement lin aire la liai son de lavant l apr s D crire par exemple le Front populaire ce sera raconter ce qu il y a eu avant comme rendant compte de son av nement puis voir ce qui le suit comme son chec Massi vement le plan chronologique l emporte dans la production scolaire Les l ves en int grant ces donn es jouent leur m tier d l ve 2 Le m tier d l ve un dur m tier Pour remplir son r le
365. tion le contenu de certains documents l interpr tation d autres membres du groupe sont au C ur de ja situation probleme La question est toujours per ue comme difficile En effet la consigne ne propose aucune d marche ne sugg re aucune tape Elle d route d autant plus que la r ponse ne sera pas interpr t e en terme de v rit ou d erreur mais en terme de validit Est bonne toute r ponse argument e qui a permis l l ve en modifiant ou en enri chissant son mod le conceptuel d accomplir un progr s intellectuel celui de la conceptualisation Ce type de consigne permet une grande diver sit d approche Les groupes n exploitent pas les m mes documents pas de la m me fa on et dans un m me groupe les l ves peuvent interpr ter diff remment tes informations contenus dans un m me document Cette libert de la consigne suscite parfois un sentiment d ins curit exprim par l appel la compl ter en y adjoignant des aspects m thodo logiques et des jalons Il faut d abord d finir les termes commen ons par lire les documents les uns apr s les autres qu est ce qu on pour rait mettre en introduction Certains l ves 44 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 prouvent le besoin de se doter de leurs propres consignes inspir es par leur pratique scolaire Cette fibert impose plus encore que dans d autres formes d apprentissa
366. tir d nonc s puis s dans la g ographie l histoire la sociologie les sciences politiques voire Panthro pologie comme ce peut tre le cas lorsqu il s agit d aborder La France de la pr histoire l mer gence d un Etat fran ais et d une nation la forma tion d un espace national un carrefour de peuples et d influences 11 il est n cessairement une recomposition qui r pond des finalit s et s inscrit dans des interrogations qui diff rent de celles du champ scientifique Cette d contextuali sation modifie le sens premier d une information emprunt e telle ou telle science On pourrait toutefois supposer que cette recomposition sco laire s appuie sur quelques convergences quel ques regroupements Or les analyses propos es ne se recoupent gu re m me l int rieur d une m me science i Aucune approche ne peut tre d lib r ment cart e Aucune th orie m me plus r cente ou plus complexe n est suppos e liminer d finitive ment les pr c dentes Aucune n est scientifique ment invalide Mais comment les concilier Les Savoirs enseign s en histoire et en g ographie Supposent des choix et une mise en coh rence qui ne peuvent pr tendre une quelconque scien tificit faute de s effectuer selon une m thode Scientifique Les savoirs de r f rence servent ici produire un savoir autre certes situ et ventuel lement garanti en apparence par les autorit s mais
367. titut National de la Jeunesse et de l ducation Populaire 32 Mercier M A amp Monteiro S Les vacances de l t 1990 INSEE Premi re op cit 33 Houssaye J Aujourd hui les centres de vacances op cit 34 Enqu te dans les CVL et les CLSH in Jeunesse au Plein Air n 337 338 d c 1992 69 eee 90 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 NOTE DE SYNTHESE Strategies d apprentissage apprentissage de strat gies Michel Fayol Jean Marc Monteil Au cours de la derni re d cennie les chercheurs travaillant dans Je champ du d veloppement apprentissage ont essentiellement tudi l impact de deux dimensions la connaissance ant rieure des sujets et la disponibilit mise en uvre de strat gies Rabinowitz amp McAuley 1991 Relativement la Connaissance ant rieure de tr s nombreux r sultats ont fait appara tre qu elle tait en mesure d expliquer une grande part des faits souvent attribu s au d veloppement En d autres termes lorsque les connaissances conceptuelles des sujets sont contr l es e g ce qu on d nomme parfois le niveau d expertise relativement un domaine pr cis le football les checs les dinosaures il devient impossible de mettre en vidence un d veloppe ment ceux qui savent plus font mieux que les autres quels que soient les ges Chi amp Ceci 1987 Yates amp Chandler 1991 Toutefois la sup riorit des performa
368. todidaxie G Lerbet Sciences de l autonomie et sciences de l ducation A Manigand La probl matique de l enfant d origine trang re la n cessit de changer d approche J Marsenach C Amade Escot Les orientations de la recherche en didactique de l ducation physique et sportive P Merle Quelques aspects du m tier d l ve en classe terminale effet de la section d enseignement et des hi rarchies disciplinaires A Moisan Pratiques d autoformation en entreprise F Orivel L allocation de ressources par l ve dans le syst me ducatif fran ais point de vue d un conomiste S Parrat Dayan La r ception de l uvre de Piaget dans le milieu p dagogique des ann es 1920 1930 J J Paul Les relations entre le syst me ducatif et le march du travail P Perrenoud Ce qui se joue l chelle des tablissements dans une r novation didactique J Portelli L autoformation en milieu associatif J P Pourtois Pratique interagie de la recherche en ducation M Tozzi Contribution l laboration d une didactique de l apprentis sage du philosopher 4 N 103 avril mai juin 1993 N 105 oct nov d c 1993 N 103 avril mai juin 1993 N 104 juil ao
369. tonnement une si grande diversit Cette activit a lieu dans un d bat de groupe o chacun est pris dans la confrontation de ce qu il juge le plus vraisemblable avec ce que les autres jugent comme tel On voit bien qu il s bauche l un niveau de rationnalit indissociable de son lieu social celui qui crit pour un lecteur expert n est pas du tout dans la m me situation d laboration de sens 5 La sp cificit de l histoire Le premier imp ratif est de rendre pr sent quel que chose qui n est plus et qui ne peut se resti tuer qu travers la narration levier efficace pour faire parler les v nements Ce faisant l l ve reproduit en r sonance le mod le scolaire mais ce mod le occulte les raisons pouvant conduire aux dissonances Que tout pousse l l ve repro duire le r cit des faits n exclut pas qu il puisse intervenir comme un actif metteur en sc ne du discours qui lui est propos En histoire massive ment on utilise la lecture comme outil privil gi mais un mauvais lecteur en histoire n est pas for c ment un mauvais lecteur ailleurs Si lire comme le montrent les psycho cognitivistes consiste hi rarchiser prendre et n gliger comment l l ve dealer a en pr sence d un corpus documen taire L int r t des l ves est tr s in gal selon les questions trait es au programme Cet int r t se r partit Sch matiquement selon deux axes l un qui se nourrit de la
370. toral attractif etc l exer cice laisse cependant une place la libert de choix travers la pond ration des contraintes par les l ves La consigne est ouverte dans la mesure o l mergence de repr sentations sera un objet de travail la consigne n aboutit pas la production d une solution unique une seule distri bution des villes mais d bouche sur la formalisa tion de quelques principes de localisation tels le gisement et le carrefour Quant aux repr sentations exprim es par les l ves la forme de la consigne conduit leur confrontation puisqu il faut argumenter face aux autres ses propres choix est il plausible de consid rer qu une plaine fertile g n re elle seule une ville d un million d habitants qu une haute montagne par la seule vertu de l exploitation touristique puisse produire une ville de 500 000 habitants Localiser une ville de telle ou telle importance le long d une fronti re conduit de fait exprimer la repr sentation que l on a du r le de la fronti re et s apercevoir ventuellement que cette repr sentation n est pas partag e ou qu il est n cessaire de l argumenter plus finement que ne le sugg re la l gende Le projet cognitif de la s quence conditionne la forme de celle ci donc des consignes qui contrai gnent l activit des l ves tout en leur laissant une marge suffisante de d cision Des consignes globales pour produire un r cit temporal
371. transmis par l cole par rapport la vie adulte pour la majorit des l ves quelque soit le contenu de l enseignement dans la mesure o elle ne fournit pas aux jeunes de mod les intelligibles Ce d faut de pertinence est source d ali nation pour l l ve Savoir faire savoir dire Paris PUF Psychologie d aujourd hui 3 dition 1991 Aissa la d finissait comme une activit r serv e aux gens qui n avaient rien faire pour Fr d ric elle tait le fait des vieux des snobs des bourgeois 10 Maryvonne Sorel Apprendre apprendre Une nouvelle orientation de la formation des adultes l ducabilit cogni tive Acad mie de Paris Peut on apprendre apprendre Actes des journ es organis es par la MAFPEN de Paris les 8 juin et 13 juin la Biblioth que publique d information du Centre Georges Pompidou Ed MAFPEN 1990 pp 74 87 il s agit la du dernier exercice de l ann e la suite d une visite au Mus e d Art Moderne de la Ville de Paris centr e sur les th mes du machinisme dans l art moderne et du collage 12 Les entretiens a posteriori permettent aussi de porter un regard modifi sur la mani re dont l exp rimentation a t re ue par ies autres enseignants ils montrent en effet une fr quente r utilisation et Une action de renforcement volon taire des acquis par plusieurs coll gues au d part indiff rents ou sceptiques 13 Philippe Malrieu Inve
372. truit partir d autres discours les fameuses sources ou plus exactement ces vestiges que l historien par ses questions transforme en sources ren voient une histoire qui est toujours quelque chose de plus ou de moins en tout cas quelque chose d autre que le vestige en tant que tel 9 En elle m me cette distorsion n est pas un obstacle elle r sulte plut t de la scolarisation des documents et de leur usage Elle devient obs tacle si l on veut que l l ve prenne conscience que le texte de l histoire texte historique pro pos l tude texte du manuel cours de l ensei gnant exprime un point de vue qui bien que donn pour vrai et irrr ductible une opinion n est pas la r alit mais une mise en sc ne de la r alit situer parmi d autres Elle s oppose a l acquisition de l esprit critique du raisonnement historien Elle bloque la compr hension d un pro bl me central de la production historique l inter pr tation des sources De ce point de vue il est tentant d amener les l ves confronter des t moignages et des inter pr tations d un m me v nement la contradiction flagrante des sources sur ce qui s est pass le 6 f vrier 1934 devrait faire probl me 10 En outre dans l histoire scolaire le 6 f vrier 1934 a deux fonctions principales dont t moignent sans ambiguit s le contenu des manuels et des cours Il est r v lateur point d aboutis
373. ts utilis s pour marquer les distances avec des ana lyses d fectologiques est cet gard significative li en va de m me concernant la pr sentation tr s critique de la vision instrumentale injustement qualifi e de mon tariste des apprentissages qu ont certains l ves Outre le risque que certaines de ces interpr ta tions contribuent un renouveau des interpr tations en termes de handicap socio culturel elles nous sem blent ne pas int grer suffisamment une analyse critique du fonctionnement actuel de l institution scolaire et de ses effets sur les repr sentations et les pratiques des jeunes Heureusement ces a priori n emp chent pas les auteurs de donner une vision riche et nuanc e du rapport au savoir des adolescents c est dire la fois de leurs repr sentations des savoirs et de leur appro priation de ces m mes savoirs telle qu elle se traduit dans des projets et des pratiques gr ce une analyse quantitative et qualitative de 241 bilans de savoir d adolescents de deux coll ges qui met au profit les acquis r cents de la socio linguistique Cette analyse montre des diff rences importantes dans le sens attri bu l acte d apprendre dans le poids accord diff rents types d apprentissages apprentissages li s la vie quotidienne apprentissages intellectuels et sco laires apprentissages relationnels et affectifs et dans les modes d expression des l ves suivant l tablisse m
374. tu Ce sont en fait des morceaux de th ories qui sont mobilis s pour clairer un angle particu lier Ces trois niveaux de causalit peuvent tre convoqu s ensemble ou s par ment On reconna t l des modalit s propres aux m canismes explica tifs de la pens e naturelle Moscovici 1976 le recours la cause unique la recherche de res ponsabies une certaine d contextualisation par des explications quotidiennes banalis es Les cadres de r f rences sociologiques et psychologi ques s appuient sur les deux registres celui du sens commun et celui des th ories apprises Enfin les interpr tations locales contextualis es fines et nuanc es trouvent galement leur place mais sous une forme partielle incompl te Des images Pourtant d autres r ponses ne correspondent pas ce mod le De nombreux l ves en effet se contentent d un jugement bref de quelques images chocs Pour la Premi re Guerre on parle de a bouche rie inutile du massacre des tranch es de l hor reur de la mort de la b tise des hommes Si la mort est toujours pr sente au centre du discours elle ne l est pas sous n importe quelle forme Les tranch es prennent ici le statut d une image sym bolique les tranch es que les hommes creusent eux m mes concentrent toute l horreur de la guerre la vision de ces hommes pitoyables qui souffrent et meurent sans trop savoir pourquoi Lorsque les adolescents pr cisent d un nom
375. u Galp rine Mais s ils les explicitent c est pour les prouver et les mettre en perspective Ce livre les situc par rapport des pr occupations concr tes de formation Que faut il pour qu une rela tion entre un apprenant et un objet conna tre s ta blisse Quelles conditions permettent de s approprier un savoir Peut on d jouer l invariant de Ja sc ne scolaire pour jouer l acte d apprendre Et de l questions d actualit sil en est Pour quoi le point de vue du sujet apprenant est un impens de la situation p dagogique Pourquoi ne s interroge t on pas sur la relation apprenant objet conna tre quand on pr tend lutter contre l chec seo laire 1 Toutefois ce livre deux voix n est pas une simple compilation de plus Il se pr sente comme une enqu te multiple sur les personnes les th ories et les licux qui ont quelque chose dire propos des processus d apprentissage en situation formelle Son premier objectif a t de rencontrer des indivi dus capables de d crire leur activit et de dire quels apprentissages ils m nent dans l exercice de 116 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 leur profession Avec les donn es r pertori es une premi re partie pr sente l acte d apprendre comme une composante de deux activit s bien distingu es entreprendre ou chercher A leurs yeux les res semblances et les
376. u cin ma Elle introduit en effet pour les l ves un v ritable projet dans leur apprentissage celui de communi quer avec le cr ateur Une volution beaucoup plus timide en faveur du beau moderne En revanche la repr sentation de l art moderne a beaucoup moins volu la pratique m me n tant pas vraiment significative puisqu elle pour suit parfois un but scolaire sociologique ou li des amiti s puisque parfois la pratique coexiste avec un rejet total ou partiel des visions moder nistes Except dans le cas particulier d Yves Olivier le rejet n est cependant pius syst matique les sujets tentant de se placer au point de vue de l auteur de le comprendre Comme le dit Anne Pascale Mon opinion cela Fa peut tre rendue plus positive maintenant je ne dis plus c est une cro te Cependant les aspects les plus d rangeants du beau moderne provoquent encore le plus souvent un rejet On le per oit m me chez des jeunes qui ont une pratique culturelle importante y compris lorsque le contact personnel avec le cr ateur est devenu partie int grante de la repr sentation La conception du beau demeure en effet normative li e la vision d un id al fix a priori et reposant sur les quelques piliers d j mis en vidence lors des analyses de l affiche de Kokoschka et des pr f rences picturales des l ves le beau assi mil l harmonie la r ponse ad quate une fonction le
377. u nom du sacr et o fe rire est posses sion D autre part un mod le mat rialiste qui repose sur l analyse des manifestations corporelles en relation d analogie avec l ordre pr t au cosmos p 29 C est partir du XVI si cle que s laborent essentiel lement avec Erasme de v ritables codes sociaux du rire et que l on commence inculquer l enfant un Savoir rire qui se diff rencie de celui r serv Padulte Le contr le des motions est reconnu comme une n cessit sociale un acte de civilisation Celle ci se doit de trouver des exutoires aux frustrations engen dr es par ses exigences en cr ant des objets vers lesquels l investissement motionnel peut tre d riv les r ves les livres les images l art sous toutes ses formes Pour nous montrer comment l univers comique de l enfant et celui des adultes se s parent et se rejoi gnent tour tour l auteur s attache d sormais aux tribulations et l essor irr versible d un objet particu lier le livre de jeunesse Il tait bien difficile de faire tenir en quelques chapitres l histoire de la litt rature pour la jeunesse depuis les manuels d ducation fonda teurs les aventures de T l maque PEmile jusqu Ast rix La naissance du personnage comique enfantin dans les livres destin s aux enfants du XIX si cle op re une rupture d cisive dans les interactions entre adultes et enfants p 1
378. u processus du changement Tous ces changements post rieurs toutes ces volutions ont ensuite branl la repr sentation m me de l art En ce sens la pratique de l entre Les effets d un enseignement cuiturel en histoire 63 tien diff r permet d approcher la complexit du jeu des repr sentations et pointe parfois l origine d un changement Une telle pratique donne donc des l ments de r ponse sur la part des effets de la situation exp rimentale Le caract re diff r des entretiens permet aussi de tenir compte du r le que tel ou tel des l ments de l exp rimentation a pu jouer pour susci ter des prolongements volontaires ou non qu ils soient le fait de l l ve lui m me ou d un apport ext rieur utilis par le sujet auquel l exp rimenta tion ou ses effets ont servi de pivot Telle m appa rait la r f rence de Soumia au d jeuner sur l herbe de Manet fl y a un tableau impressionniste cela donne l impression que l auteur voulait avan cer vers le futur c est une sorte de moder nisme m me en choquant il y a une femme nue avec des hommes habill s Cela montre quel courage pourquoi il a voulu le faire Le cr ateur n essaie pas de reculer vers le pass m me lorsqu il peint des choses histo riques If y a toujours une preuve qu il essaie de se mettre dans le futur Au d but je croyais que c tait du pass mais au fur mesure qu on essaie de les analyser cela voqu
379. ue Harnishfeger amp Bjorklund 1990 bien au contraire En d autres termes et de mani re paradoxale les strat gies se r v lent la fois efficaces et peu utilis es La question de leur enseignement peut donc tre l gitimement soulev e faut il ou non tenter de mettre en place une instruction aux strat gies d apprentissage qui compte tenu des donn es actuellement disponibles portera forc ment au moins au d part sur des domaines de connaissance n cessairement limit s Il nous semble que la r ponse cette question est double D une part les contraintes sociales qui p sent sur notre syst me ducatif nous obligent concevoir une formation l autonomie de l apprenant Cela n a certes rien de nouveau Ce qui est nouveau c est la n cessit d induire l acc s l autonomie de l immense majorit pour ne pas dire la totalit de Strat gies d apprentissage apprentissage de strat gies 105 nos concitoyens En effet loin d embrasser 15 ou 20 ans un m tier d fini tif ceux ci auront sans doute effectuer des m tiers divers pour lesquels ils devront apprendre et r apprendre Il para t donc r aliste de les amener prendre conscience de l existence de proc dures d terminer les limites de leur mise en uvre de mani re ce qu ils soient capables de g rer eux m mes et pour eux m mes les param tres des situations d apprentissage cf sur ces param tres le t tra dre d
380. ue en rupture avec la norme Pourquoi y recourir alors Le caract re inachev provisoire individualis des savoirs au terme d une situation probl me s accorde assez bien avec ce que Pon suppose des processus de conceptualisation Les concepts instruments d intelligibilit ne sont pas des savoirs nonciatifs ferm s ais s institution naliser Construits lentement fond s sur des savoirs extra scolaires autant que scolaires v ri tables r seaux de relations plus ou moins abs traites et explicites ils s laborent diff remment selon chacun Recourir dans le cadre d une cons truction de concept une situation probl me claire cette diversit r v le que justement cha que l ve n en est pas au m me point au m me moment Une situation probl me est aussi un moment qui claire la prise de sens la mise en coh rence r soudre un probl me en histoire g o graphie c est justement effectuer cette construc tion d un sens global Au del du d passement des repr sentations obstacles ou de la prise de conscience d un enjeu scientifique ou social elle est un temps de r flexion qui de parpillement d informations diverses voire contradictoires fait sortir une unit de sens une synth se modeste Ceci ne s effectue pas par la coordination Venchainement d informations comme le d roulement d un cours dialogu ou d un TP le laisserait croire mais par la mise jour la
381. ue du Fran ais Langue Maternelle Montr al en juin 1992 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 91 110 91 92 L objectif du pr sent article est de dresser une synthese probl matique de la notion de strat gie en essayant de faire ressortir a d une part son ind niable int r t dans une perspective d instruction b les difficult s non moins ind niables qu elle soul ve relativement toute tentative d op rationali sation c les aspects qui restent insuffisamment tudi s et qui donc devraient faire l objet de recherches dans les ann es venir L cole doit non pas seule mais pour la plus grande part assurer pour tous cf Wittrock 1988 le passage d un tat initial de relative d pendance un tat final d autonomie elle aussi relative ces deux tats tant ici pens s comme caricaturaux Pour y parvenir l cole s efforce d enseigner un ensem ble d habilet s de haut niveau higher order skills Resnick 1987 qui pr sen tent les caract ristiques suivantes elles sont non algorithmiques et com plexes elles conduisent souvent des solutions multiples elles requi rent une interpr tation et n cessitent l application de nombreux crit res elles impliquent un certain degr d incertitude elles exigent d imposer un ordre au d sordre apparent elles sont cognitivement co teuses et enfin elles obli gent mettre en uvre une autor gulation syst
382. ue leur r ussite soit toujours assur e En somme les proc dures isol es dans l tude et l instruction des strat gies apparaissent souvent spontan ment mises en uvre lorsque les sujets m me jeunes confront s une t che donn e disposent de connaissances pr alables tendues et structur es relativement au domaine de r f rence Les performances obtenues ressemblent alors celles qu on obtiendrait par appli cation de strat gies alors que les contraintes des syst mes suffisent induire ces performances cf la simulation informatique r alis e par Rabinowitz amp McAuley 1991 En revanche la mobilisation de ces m mes proc dures en l absence de connaissances pr alables para t beaucoup plus rare et assez peu efficace au moins dans la majorit des circonstances LE R LE DES M TACONNAISSANCES Le constat du tr s fort impact des connaissances conceptuelles pr ala bles sur la mobilisation automatique des proc dures non strat giques d une part la raret et la faible efficacit du recours ces m mes proc dures lorsque les domaines abord s sont nouveaux d autre part ont conduit une vision moins optimiste du r le jou par la m tacognition cf les remarques de Chartier amp Lautrey 1992 En effet selon la conception m tacognitive la conscience permettrait la fois l analyse des situations la s lection des proc dures pertinentes le guidage en cours d utilisation et l valuation d
383. uelle et notre connaissance il existe peu de travaux ayant recherch quels taient les co ts des proc dures mobilis es dans les strat gies de lecture ou de production cf n anmoins Zagar Fayol amp Devidal 1991 Il ne fait gu re de doute que ce co t est tr s lev II entre de plus en comp tition avec le co t non n gligeable de la conduite des activit s de plus bas niveau d chiffrage compr hension litt rale graphie ortho graphe Ainsi dans une s rie de recherches Bourdin et Fayol sous presse ont montr que la modalit de rappel dans une t che de rappel s riel avait un impact significatif sur la performance Le rappel crit tait significativement moins bon 7 8 ans que le rappel oral tendance non observ e chez les adultes Il est donc vraisemblable que le recours aux strat gies de lecture et d criture se trouve fr quemment hypoth qu par la faiblesse des ressources cognitives disponibles D s lors si le co t des proc dures est trop lev leur utilisation devient soit impossible soit n faste par d gradation du niveau de performance Au co t cognitif des op rations mobilisables elles m mes s ajoute le co t associ la gestion en contexte de ces op rations Les sujets en difficult s scolaires comme les autres d ailleurs sont le plus souvent plac s en Situation de comparaison Sociale Dans cette situation les dimensions supportant la comparaison rel vent de
384. ues de l histoire de a g ographie des sciences so ciales Actes du cotloque 1989 Paris INRP INRP 1989b Supports informatifs et documents dans l enseignement de l histoire et de la g ogra phie Paris Rapports de recherche n 11 INRP 1989c Histoire et g ographie Des didactiques dans tous leurs carts Rencontres P dagogiques 26 INRP 1990 La formation aux didactiques Cinqui me rencontre nationale sur les didactiques de l histoire de la g ographie des sciences sociales Actes du colloque 1990 Paris INRP INRP 1992a Analyser et g rer des situations d enseignement apprentissage Sixi me rencontre nationale sur les didactiques de l histoire de la g ographie des sciences sociales Actes du colio que 1991 Paris INRP INRP 1993a Documents des moyens pour quelles fins Septi me rencontre nationale sur les didacti ques de l histoire de la g ographie des sciences sociales Actes du colloque 1992 Paris INRP INRP 1993b Des nations fa Nation apprendre et conceptualiser S Guyon M J Mousseau N Tutiaux Guillon Paris INRP INRP 1993c Les enseignements en troisi me et en seconde ruptures et continuit s sous la dir de J Colomb Paris INRP INRP 1994a La construction de l espace g ographi que para tre INRP 1994b La lecture en histoire para tre INRP 1994c La construction du temps histor
385. une r f rence comparer un contenu enseign mais l objet d une analyse pour en extraire les l ments qui pr cisent le sens scienti fique du mot nation et permettent de lire les situations historiques l aide de ce concept Parall lement les repr sentations que nous avons caract ris es ressortent de l analyse de plusieurs dizaines de formulations d l ves Elles prennent appui sur au moins un attribut du concept souvent deux Par exemple la repr sen tation dominante affective centr e sur l image familiale l attachement et la fid lit la nation associe m moire et identit la repr senta tion id ologique autour de l id e d unification d int gration d harmonie sociale combine uni cit et identit Les savoirs scientifiques ne servent pas ici identifier les erreurs auxquelles il faudrait rem dier mais situer le champ de vali dit de la repr sentation On tente aussi de pr voir en confrontant avec les analyses scientifi ques dans quels domaines une repr sentation d l ve permettra de produire un sens satisfaisant malgr des carts ou des distorsions Par exem ple une repr sentation de la nation qui fait du territoire le seul l ment de fondation et de coh sion de la nation pour sch matique qu elle soit permet de lire sans difficuit s de nombreux textes y compris de g ographes et de donner une id e claire mais r du
386. uoi ce changement a pu se produire mais plus encore en quoi il va consister quelles formes directes ou indirectes vont prendre les transformations tls mobilisent des causes efficientes mais plus encore des causes finales des buts des intentions et des effets produits intentionnels ou non Comme si les r sultats les int ressaient davantage que les conditions de production de l v nement Gr ce aux travaux sur la compr hension des textes nous savons que les sujets mettent en uvre des repr sentations li es au texte por tant sur le contenu mais aussi sur la structure et des repr sentations li es leur monde de lec teur ou d auditeur La distinction purement analyti que n est pas toujours facile suivre et les cher cheurs reconnaissent qu il est bien difficile de dis socier ce qui rel ve d un sch ma de contenu de ce qui rel ve d un cadre narratif Fayol Frochot Zagar 1987 Cependant il semble bien que le sch ma de contenu mis en uvre pour ces deux grands v nements historiques ne corresponde pas un script dont le caract re organisateur des v nements les plus attendus fond s sur l assimilation des situations connues r p titives est antinomique avec la singularit de l v nement historique Le sch ma de contenu para t ici plus proche de plans ou de buts d une cha ne causale dans laquelle chaque tat o v nement conduit permet de est
387. ur souligne combien il est important de prati quer une m thode p dagogique ax e sur le dialogue ouverte ct courageuse Ces l ments constituent la condition indispensable aux fondements d une cole et d une soci t d mocratiques Cependant en tant qu administrateur Paulo Freire se trouve sans cesse confront la r alit mat rielle des coles qui victimes de d pr dations se trouvent dans un tat pr caire Selon lui cette situation consti tue une r ponse la violence quotidienne que vit la population pauvre de ce grand centre urbain El lui semble alors que celle ci a besoin de reconnai tre en l cole publique une propri t collective et un droit fondamental Aussi pense t il que lorsque viendra cette reconnaissance l cole se verra prot g e des actes de vandalisme Lorsque Paulo Freire se vit confier la charge d administrateur le secr tariat de l ducation de Sao Paulo comptait 700 coles dont les besoins mat riels se faisaient lourdement sentir et g rait l enseignement de base pour 720 000 l ves Les professeurs quant cux recevaient un salaire tr s bas ct leur formation trop fragile ne leur permet tait pas de r pondre aux exigence p dagogiques et sociales du quotidien Pour cette raison if fallut Paulo Freire agir au sein de deux champs extr mement complexes d un c t il s agissait de mettre en application la perspec tive d ducation li e ta politique du Pa
388. ures m mes pour l observateur semble soulever d normes probl mes lorsqu elle doit s effectuer en rapport avec l acquisition de connaissances nouvelles En effet de nombreuses difficult s surgissent les sujets ne con oivent pas toujours que le niveau de leur perfor mance d pend au moins en partie de leur propre investissement les sujets ne per oivent pas toujours la n cessit de recourir une proc dure particuli re s ils le font la proc dure s lectionn e n est pas n cessairement la mieux adapt e lorsque la proc dure est pertinente son efficacit peut s av rer tr s faible soit parce que la mise en uvre laisse d sirer soit parce que l effort cognitif requis est trop lev Le probl me de l acquisition des strat gies semble donc le plus souvent se poser en termes de passage d un fonctionnement automatique mais local de proc dures une mobilisation consciente et g n ralisable de proc dures int gr es dans des strat gies g r es consciemment Il s agit en somme d automatiser relativement les proc dures de les rendre conscientes et Strat gies d apprentissage apprentissage de strat gies 103 104 mobilisables en vue de la r solution de probl mes de compr hension de production et d apprentissage Pour y parvenir il semble aujourd hui clair que l entra nement proc dural drill ne suffit pas En effet il a t observ qu il ne permet pa
389. urs dispens en une heure m me dans ce cas flux migrations et urbanisa tion termes g n ralement utilis s ne sont pas mis en relation avec la notion de r partition spa tiale les trois moments du cours sont trois moments distincts il faut faire simple dans l esprit des l ves et dans le cahier Le temps scolaire invite d couper des objets de savoir clairement identifiables et contribue donc les d finir Dans leur pr sentation les explications sont soumises la m me contrainte temporelle Dans leur contenu ils font directement appara tre le caract re de vulgate des savoirs scolaires en troisi me comme en seconde les densit s de ta c te est des Etats Unis s expliquent par l histoire celles de l Asie du Sud du Sud Est par la mous son les vides amazoniens par la for t quatoriale ceux des Rocheuses par l altitude et les pleins des Andes comme une exception les facteurs conomiques invoqu s sont l industrialisation en France le riz en Asie la sunbelt aux Etats Unis Le raisonnement s apparente un raisonnement inductif il part d une observation de cas et devrait en principe aboutir l expression d une loi g n rale La g n ralisation reste tr s sou je professeur Ou les l ves glis telle r gion est faiblement peupl e la formule telle r gion est faible ment peupl e parce que c est une montagne Aucune loi g n rale n est nonc e t
390. us jeunes et ou plus novices fe sentiment d tre pr t pour r aliser une t che s acquiert lentement Les jeunes enfants se consid rent souvent pr ma tur ment aptes un rappel libre Toutefois il est possible de leur enseigner des tests rendant plus r aliste leur valuation Des ph nom nes de m me type ont t relev s assez tard dans le d veloppement cf Stein et al 1982 Par exemple le fait de concentrer son attention au cours d une dur e suppl mentaire d tude sur les parties d un texte non encore acquises n ap para t que tr s tard cf Brown amp Campione 1978 Brown amp Smiley 1978 Brown Smiley amp Lawton 1978 encore cette concentration ne suffit elle pas assurer que a les bonne s proc dure s d tude sera ont utilis e s Bedd Martin amp Needham 1992 Loin d tre pr coces et spontan es Jes connaissances d claratives et proc durales relatives la m tam moire pr sentent ainsi une volution lente et prolong e Par ailleurs l tude de leurs inter relations a fait appara tre des faits assez complexes On pouvait s attendre ce que les connaissances d claratives servent d terminer les conditions d application et de mobilisation ainsi que la validit des connaissances proc durales utilis es lors des traitements et de la r gula tion De l l int r t pour l tude des corr lations entre m tam moire et performances Or les corr lations obtenues
391. ut et l on peut aussi analyser les valeurs pr sentes l tat implicite dans le fonctionnement effectif des institu tions scolaires l cole en effet les valeurs sont partout crit Jean Houssaye p 137 dans les id o logies qui fondent Jes politiques ducatives dans les Structures dans les contenus du curriculum Mais elles ne Sont pas partout identifi es et exprim es Comment d crire ou caract riser les valeurs typiques de l cole Jean Houssaye les voit surtout dans leur opposition aux valeurs des jeunes et parfois aussi celles des familles et d nonce leur caract re terriblement uni formisateur et normalisateur un point de vue qui se trouve illustr en particulier Partir d une analyse des contenus axiologiques et id ologiques sous jacents l enseignement des diff rentes disciplines Reconna tre la pr sence de valeurs implicites sous jacentes au fonctionnement ordinaire de l cole et la transmission des savoirs disciplinaires n exclut pas pour autant de r fl chir la question des transmissions axiologiques explicites ou d lib r es dont l ducation morale a longtemps constitu le moyen privil gi Dans une soci t s cularis e et qui se reconna t comme irr ductiblement plurielle l cole peut elle faire encore une place l enseignement de la morale Jean Houssaye r pond positivement cette question une ducation morale explicite l cole reste
392. ut ramener deux grandes cat gories cognitives l identification du texte de l histoire l une de type v nement changement s inscrit dans un sch ma narratif l autre de type entit stable dans un intervalle temporel met en uvre des processus de cat gorisation Les v nements concepts et entit s de l historien ne correspondent pas toujours aux modes de perception des l ves Ces derniers proc dent par cat gorisation naturelle en multipliant les analogies entre des p riodes historiques diff rentes en ancrant les informations nouvelles dans une pens e sociale s que l on veut s attacher proposer un mod le local de l appropriation de l histoire par les adolescents qui fr quentent le coll ge et le lyc e on se voit contraint de naviguer entre du sp cifique et du g n ral sp cifique de la disci pline historique et r f rences larges aux proces sus d apprentissage en jeu L histoire a la particularit d une discipline rela tivement peu soumise l emprise institutionnelle du marquage scolaire comme peuvent l tre les math matiques ou le fran ais Monteil 1989 en revanche elle est fortement impr gn e des enjeux de m moire d identit de l gitimation m me Moniot 1986 c est un objet d tude qui est en m me temps l essence de l homme selon la formule de Raymond Aron un objet dont on est aussi l acteur Cependant les processus de compr hension de m morisation d apprentis
393. ux pouvoirs utiliser en fait les croyances des gens et s instituer un pouvoir de Dieu comme les pharaons ou les rois de France avec leur pouvoir de gu rir Les deux exemples mobilis s ici fe pharaon dieu vivant et le roi gu risseur permettent une construction relativement tay e de l influence du religieux dans la vie politique Mais plus que des exemples le pharaon et le roi thaumaturge pren nent dans ce cas valeur typique et symbolique dans leurs domaines respectifs Poss der la repr sentation type d un roi dieu vivant sur terre et celle d un roi gu risseur par la gr ce de Dieu favorise la structuration de la propri t plus large interp n tration du politique et du religieux dans une monarchie Le recours l analogie entre deux poques du pass contribue la construction de la propri t La comparaison pass pass appara t ainsi comme un processus irrempla abie de la conceptualisation en histoire L APPROPRIATION DES ENTIT S HISTORIQUES travers l tude de deux soci t s celle d Ancien R gime et celle du dix neuvi me si cle La compr hension de l histoire un mod le sp cifique 71 il ressort que ces deux entit s de premier ordre sont abord es diff remment Alors que les adoles cents structurent fortement la premi re autour d un p le duel ils appr hendent la seconde de mani re plus impr cise et selon plusieurs modes de repr sentation Un noyau bi polaire La so
394. velle culture p dagogique J Guglielmi J Houssaye Les valeurs l cole L ducation aux temps de la s cularisa tion J C Forquin P Rayou Seconde modes d emploi J L Derouet B Zazzo F minin masculin l cole et ailleurs M Duru Bellat Index des articles notes de synth se et notes critiques parus en 1993 TD Spry gt T PPP W 25 39 47 55 67 179 111 116 118 120 122 123 124 126 128 129 135 N 106 JANVIER F VRIER MARS 1994 Dale i i wo U n ensemble de recherches men es INRP sur les didactiques de l histoire et de la g o graphie s est achev en juin 1993 Elles ont port de fa on privil gi e sur la construction par les l ves des divers niveaux scolaires de concepts temps historique espace g ographique nation et de comp tences la lecture en histoire travaux compl t s par l approche descriptive et interpr ta tive mise en uvre dans une recherche pluridisci plinaire du D partement Didactiques des disci plines qui compare les enseignements dans les classes de troisi me et de seconde Ces recherches sont la mati re premi re de quatre des articles pr sent s ici Plut t que de faire tat de chaque recherche en particulier nous avons pr f r rendre compte de pr occupations et r flexions communes e la place des savoirs scientifiques dans les didactiques pou
395. vidence les liaisons les interac tions les d marches et leurs volutions Principaux r sultats des valuations effectu es sur l ann e scolaire Au c ur de l valuation initiale l analyse d une affiche d Oscar Kokoschska Le meurtrier espoir des femmes affiche complexe faisant puissam ment appel aux affects et choisie en raison m me de ces sp cificit s L analyse des textes produits par les l ves sur cette affiche entra ne au c ur de d marches mentales multiples Elle manifeste un rejet fortement exprim de certaines des carac t ristiques tes plus expressives du beau moderne un sens non vident au premier abord la d for mation les contrastes violents de couleurs et de formes tout ce qui ne correspond pas un id al du beau con u comme harmonie En fin d ann e une nouvelle valuation montre des acquis fac tuels substantiels mais la repr sentation du beau n a volu que tr s l g rement Sur une dizaine de tableaux pr sent s leur jugement les l ves des divisions exp rimentales r cusent toujours ceux dont la modernit est la plus extr me dada stes ou abstraits et les raisons invoqu es marquent peu d volution conception intellectua liste du beau rejet de toute discordance de toute vision d rangeante Cependant le rejet de 56 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 toutes les visions modernistes est moins fr quent que dans les
396. visait galement amener les l ves probl matiser les divergences de point de vue en les r f rant leur contexte de produc tion et intervenir clairement en tant qu noncia teur d une interpr tation dans la r daction finale exig e Les progr s attendus n ont ici t atteints que tr s partiellement En effet il est apparu a poste riori qu il n y avait pas de lien automatique entre op ration intellectuelle permettant d identifier des points de vue divergents et celle probablement beaucoup plus complexe qui consiste probl matiser et interpr ter ceux ci en les contextuali sant Or le dispositif mis en uvre supposait cet enchainement sans doute parce que historiens ou g ographes de formation il nous est devenu r flexe R diger un texte a au contraire rabattu les l ves vers un comportement scolaire plus banal le probl me a t ainsi vacu A ce moment les l ves n ont pu se rendre compte de l irefficacit de leurs repr sentations habituelles C est donc en s appuyant sur celles ci qu ils ont interpr t les diff rences entre Jes textes Il n y a pas eu ici conflit cognitif 14 La situation n tait pas suffisamment contrai gnante dans ses derni res phases pour rendre obligatoire probl matisation et prise en compte du contexte historique Elle n imposait pas non plus ia prise de distance entre texte et interpr tation que nous esp rions Il tait probablement i
397. voirs particuli rement effi caces et largement exploit s dans les pratiques consommatoires ducation socialisation pr vention tels sont les objectifs que le secteur social et associatif souhaite de faire passer dans la politique des vacances travers des activit s r cr atives et panouissantes A cela s ajoute surtout pour le secteur marchand la tentation d exploiter le pou voir motionnel de l vocation id alis e de l enfance pour faire fructifier le march des vacances La consommation pour l enfant s appuie souvent sur la r activation d une culpabilit latente chez des parents qui sont eux aussi la recherche de nouvelles formes de liens sociaux C est encore Ari s qui avait annonc la fin du r gne de l enfant amorc au XVIII si cle Pour cet auteur l enfant est per u comme une victime de l volution des m urs Il n est plus consid r comme le continuateur de l ascension sociale d une famille qui a perdu son intangibilit sou mise la dislocation provoqu e par de multiples 82 Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 facteurs contraintes et incertitudes conomiques mergence depuis les ann es 70 d un d sir d pa nouissement du couple et des individus la recherche de plaisirs imm diats l enfant selon Ari s 11 aurait perdu son ascendant ne serait plus l objectif privil gi de la famille mais il serait victime de la pr carit des liens
398. x qu ils construisent leur identit Il y a donc l une hypoth se f conde qui permet de comprendre un certain nombre de comportements paradoxaux Si la philia constitue bien un mod le de comp tence il faudrait toutefois en expliquer la consti tution historique L un des apports fondamentaux de l entreprise de Boltanski et Th venot est de montrer le lien qui existe entre les comp tences qui quipent notre actuelle vision du monde et le travail s culaire de la philosophie politique C est pour le constructi visme une des meilleures mani res de traiter le pro blame si rebattu du lien entre micro et macro social Si pertinentes que soient les analyses de Patrick Rayou sur l exp rience lyc enne contemporaine ce n est qu partir d une enqu te historique que l on saura si la philia peut acc der au statut de mod le de comp tence Cette recherche contribuerait en outre utilement au d bat concernant l unit de la pens e des auteurs qui ont crit sur l enfance De m me que la philia h site entre l amour et le politique de m me les ex g tes se sont souvent demand s comment le m me auteur avait pu crire le Contrat social et l mile Rousseau lui m me n a jamais r pondu cette ques tion et pr sent le mod le int grateur qui permette de comprendre ensemble les deux volets de son uvre Plus proche de nous on pourrait poser la m me question propos de Freinet quelle coh rence entre le bo
399. xige la prise en compte de plusieurs dimensions et de leur coordination Elle s apparente plut t la r solution de probi mes Elle n est donc pas algorithmique Lorsqu elle le devient par d clenchement automatique d une s rie d action s en fonction de condition s bien d fi nie s il n y a plus strat gie mais proc dure le guidage et l valuation du d roulement proc dural Dans la mesure o l agencement des proc dures n est pas algorithmique le guidage exige de l attention I mobilise donc des ressources cognitives Quant l valuation elle est galement cognitivement co teuse car elle n cessite un double contr le par rapport l attente associ e au but fix d une part quant la pertinence relative de ia proc dure retenue par rapport aux autres strat gies potentiellement mobilisables d autre part Ces trois caract ristiques donnent toute strat gie sa flexibilit son adaptabilit et la rattachent aux habilet s de haut niveau voqu es par Resnick 1987 Ces caract ristiques permettent de comprendre que le recours une strat gie est toujours cognitivement co teux en ce qu il mobi lise de l attention une ou plusieurs des diff rentes tapes Il s ensuit que l effort requis doit tre ressenti par le sujet comme justifi et efficace par rapport au x but s poursuivi s Palincsar 1986 Les caract ristiques pr c demment voqu es ont t progressivement labor es Cett
400. yant jou parfois un r le dans une meilleure ma trise de l orientation professionnelle le choix de stages ou tout simplement la rencon tre avec d autres milieux avec dans un cas tel ou tel artiste L entretien a posteriori dessine gale ment l initiation la culture artistique comme Source de nouvelles comp tences qui ont permis aux l ves de mettre en branle un processus cumulatif d impr gnation Plusieurs des anciens l ves interrog s soulignent cet apport dans les domaines du cin ma de la peinture et de laf fiche L acquisition de rep res ou leur renforcement le ieu des d contextualisations recontextualisations introduisent en outre un largissement des op rations cognitives Lorsqu en fin d exp rimentation les l ves re oivent la consigne de construire une machine imaginaire sous forme de collage 11 Samir mobilise les acquis des exercices sur le cubisme et l architecture moderne pour travailler seul le faire sur des volumes Exemple d effet impr vu r v l par l entretien s inspirant de l valuation donn e un questionnaire sur des sc narios de films hollywoodiens des ann es 30 il r dige un essai la mani re de Woody Allen lors de l preuve d Anglais du baccalaur at La pratique des entretiens diff r s donne donc des clairages sur un ventuel r investissement de savoir faire g n raux qu ils aient t voulus ou non par lenseignant chercheur lci le r sultat
401. yol 1990 etc Or quelques uns des champs discipli naires concern s se sont pris d un engouement pour les strat gies sans toujours r aliser les difficult s que soul vent leur d limitation leur activation leur mise en uvre et leur valuation Seuls les psychologues travaillant sur le d veloppement de la m moire ont t conduits par la force des choses se livrer une analyse approfondie de la notion de strat gie En t moignent deux ouvrages fondamentaux r cents Bjorklund 1990 Schnei der amp Pressley 1989 cf aussi Melot 1991 Dans ce travail nous reprenons dans le d tail Certaines des hypoth ses labor es par les psychologues du d veloppement relativement aux strat gies m morielles de mani re faire appara tre les difficult s que soul vent l acqui sition et l utilisation des strat gies Il s agit ici de s appuyer sur le travail r alis dans le champ de la m moire pour essayer d en tirer des enseigne ments concernant l instruction strat gique en g n ral en cherchant d une part gagner du temps en s inspirant de l encha nement des questions Revue Fran aise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 soulev es relativement la m moire et d autre part viter certaines erreurs en faisant appel aux donn es critiques issues des recherches ant rieures Dans cette Perspective m me si la trame de base s articule autour de l tude des strat gie
402. ys s ct donc donn un autre souffle l laboration th orique L objectif ambitieux annonc au d part d affronter la singularit ne pouvait que s duire ceux que le seul cadrage sociologique du probl me ne saurait totale ment satisfaire Sans doute s en rapproche t on quel que peu dans la mesure o le travail effectu conduit des diff renciations au sein d une population qu on se contente d ordinaire de consid rer comme statisti quement promise l chec Le travail r alis permet effectivement de mieux voir comment certains enfants parviennent chapper leur destin de classe mais il reste encore bien du chemin parcourir avant d atteindre l objectif fix Dans cette perspective on 112 Revue Frangaise de P dagogie n 106 janvier f vrier mars 1994 peut se demander si un rep rage syst matique des v nements favorables n aurait pas permis d aller encore plus loin dans cette voie et de contribuer d finir quelques itin raires ou trajectoires types Toutefois c est ce qui est dit de l enseignement qui nous para t le plus discutable dans ce travail Quoique la recherche proprement dite ne comporte qu un bref chapitre ce propos la pr occupation p dagogique y est toutefois omnipr sente dans la mesure o la p da gogie appara t comme la principale voie de r solution du probl me pos S il n existe qu un chapitre consacr cette question de multiples re

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