ARTISANAT, METIERS ET COMPAGNONNAGE La transmission
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1. Paris 1993 Assistance et assist s Actes du 97e Congr s national des soci t s savantes Nantes 1972 Paris 1979 BAUTIER R H La route fran aise et son volution au cours du Moyen Age dans Acad mie royale de Belgique Bulletin de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques 73 1 2 1987 p 70 104 Martin Saint L on E _Le compagnonnage et la franc ma onnerie _ Maison de Vie Edit_2010 Bernard Jean Le Compagnonnage rencontre de la jeunesse et de la tradition PUF 1972 252 Theme 2 Session 1 Etienne Martin Saint L on Le Compagnonnage son histoire ses coutumes ses r glements et ses rites Imprimerie du Com pagnonnage 1977 Bastard Laurent_ Images des Compagnons du tour de France _Jean Cyrille Godefroy Edit France Roche Daniel Les circulations dans l Europe moderne XVII _XVIIl si cles Pluriel Editions France L Ouvriers du temps pass par M Hauser Paris Alcan 1898 MORNET E Le voyage d tude des jeunes nobles danois du XIV lt si cle la R forme dans Journal des savants 1983 p 298 318 VERGER J La mobilit tudiante au Moyen Age dans Educations m di vales l enfance l cole l Eglise en Occident VI e_ XVe si cles dir J Verger n sp cial de la revue Histoire de l Education 50 1991 p 65 90 George Sand Le Compagnon du Tour de France Briquet Jean Agricol Perdiguier Compagnon du Tour de France et Repr sentant du Peuple2. Des artisans enfreignent la r partition m di vale des savoirs Philibert de l Orme et Jean Bullant qui ont fait le voyage en Italie et dit des trait s La multiplication des trait s et manuels destina tion des hommes de l art L acc s la lecture et l criture longtemps avait n cessit de conna tre le latin Avec De l Orme la diffusion du c l bre syst me de charpente conduisit une normalisation un proces sus r gl de l activit du projet Elle permit de faire travailler nombre de ma tres de toutes corporations sur la base de march s plans et ex cutions d tails de mod nature Des compl mentarit s s instaurent entre ma tres artisans et th oriciens arts lib raux et arts m ca niques th orie et pratique De l Orme cherche montrer la mani re de cou per le bois tailler les pierres pour la ma onnerie et ordonner une infinit de choses qui gisent en grandes exp riences et s apprennent avec longueur de temps des techniques auxquelles si l homme n est bien na t et apte les comprendre comme aussi adroite ment accommoder jamais in n en verra l honneur Ainsi donc les trait s sont bien au service de l ap prentissage et de l innovation Mais aussi au service de la reconnaissance du statut social de l artisan Celui qui sait dextrement com mander et promptement ordonner ce qui est requis Theme 2 Session 1 montrer ce
3. histoire de la menuiserie et ma seule chance c est que je suis un artisan comme eux Je parle de ce que je connais bien et je suis capable de mettre en pratique ce que je dis d crivait avant son d c s Jean Louis Roger artisan formateur en restauration des menuiseries anciennes _Maine et Loire Maintenant apr s cette formation la restauration des menuiseries du XV si cle quand je marche dans la rue je vois les menuiseries anciennes diff remment j ai affin mon regard et je prends davantage conscience du travail qui a t fait autrefois nous confie Patrice Alzon menuisier d Indre et Loire stagiaire de Jean Louis Roger Mon int r t pour le patrimoine ne se limite pas une d marche nostalgique de retour vers le pass I faut sonder les secrets de ce pass la poursuite des techniques oubli es ou n glig es en vue de leur redonner le r le de premier plan qu elles avaient acquis parce qu elles taient les mieux adapt es au climat et la vie de la r gion En plus du travail bien fait il y a l une accroche avec notre poque qui recherche un contact perdu avec la nature nous explique Robert Fierret artisan ma on formateur la construction ou restauration des murs de pierre s che dans l H rault Le rapport au mat riau fascine les tailleurs de pierre en formation et le travail respectueux des caract ris tiques techniques et esth tiques des chantiers n emp che pas le recours ma
4. italien le ma on a migr vers le dauphinois et l ensemble des provinces d Italie Le roi d Anjou d j faisait venir Naples des artisans de France et en Sicile des musulmans et des artisans de Trieste Artisan ou ouvrier compagnon les valeurs portent sur l uvre mat rielle l uvre professionnelle l uvre culturelle Ainsi le patrimoine artisanal s il peut s exprimer dans ses outils ses ateliers ses chefs d uvre de r cep tion compagnonnique s exprime surtout dans ses constructions et dans la valeur immat rielle de la connaissance et de la culture du m tier transmises de g n ration en g n ration l appartenance un corps de m tier fait l objet de f tes et de c r monies qui lui sont propres S organiser en corporations de m tiers Les m tiers se sont tr s t t organis s ou ont t pro t g s gr ce deux grands pouvoirs les pouvoirs pu blics et le pouvoir eccl siastique voire aristocratique D s le VIl si cle avant JC le roi Numa organise les m tiers et attribue les honneurs L organisation en en coll ges fera toutefois plus tard 243 l objet de nombreuses remises en question partout en Europe Rendre obligatoire le respect des statuts des coll ges de m tiers permettait la reconnaissance pour acc der aux commandes notamment avec la mise en place hi rarchis e des jurandes D s le Bas Empire les m tiers sont donc encadr s Les coll ges obtiennent le
5. pist mologie La question de l chelle PUF Paris 1991 BARBEROT E Trait Pratique de charpente 1 e dit 1911 2 e dit augm par L Griveaud 1395 dessins Paris Li ge Librai rie Polytechnique Ch B ranger 1952 BARRAL ALTET X Artistes artisans et production artistique au Moyen Age Vol 1 Les hommes 1983 vol II Commande et travail 1987 vol IIl Fabrication et consommation de l uvre 1990 Actes du colloque international C N R S Universit de Rennes Il 2 6 Mai 1983 Picard Paris 1983 1987 1990 A Ch Quatrem re de Quincy Histoire de la vie et des ouvrages des plus c l bres architectes du XI la fin du XVIII si cle Paris 1830 J F Blondel Discours sur la n cessit de l tude de l architecture Paris 1754 M moires pour servir l histoire des maisons royales et bastimens de France 1681 Andr F libien des Avaux Encyclop die des Compagnons du Devoir 1983 Encyclop die des M tiers L art du couvreur Paris Librairie du Compagnonnage 1983 Encyclop die des Compagnons du Devoir Encyclop die des M tiers Echafaudages et les taiements Paris Librairie du Compagnonnage Evolution des fen tres du XV au XX si cle Compagnons menuisiers du Devoir Patrimoine et Tour de France Librairie du compagnonnage1989 Paris Taille de pierre Technologie Aladenise appareilleur Librairie du compagnonnage 1982 r dit 1988 Paris GUILLAUME J Bernardi Ph Les chantiers de
6. essais de m treurs ing nieurs ou arti sans archives du CNAM conservatoire nationale des arts et m tiers des Compagnons trois mouvances L art de b tir et la transmission des savoir et savoir faire sont du ressort essentiellement oral sur une grande dur e Les sources crites concernant l acte de b tir sont de par l histoire de l crit puis de l im primerie rares dans les temps anciens pour devenir plus nombreux partir du XVII si cle puis syst matiques compter du XIX si cle tout comme les trait s qui apparaissent rares au XVII si cles et les cours de technologie nombreux compter du XIX puis du XX si cle des ports des archives militaires de la SNCF de la Chambre des b timents du Conseil des b timents civils des Acad mies pi ces de march dans les agences d architecte bureaux d tude services des villes entreprises archives de l institut de la propri t industrielle catalogues de fabricants La transmission des savoirs et savoir faire restent au c ur de la tradition de l artisanat et des m tiers de 242 b tisseurs ou de restaurateurs L artisan homme de m tier l artisan est tr s t t assimil au m tier L histoire de l artisanat se confond avec celle du tra vail Art et artisanat ont avanc de pair L homme en transmettant la fabrication d s la pr histoire du bi face relie l activit manuelle l activit intellec tuel
7. 1955 Arch ologie ethnologie histoire th ories ARISTOTE Po tique Le livre de poche trad pour la trad fr 1990 DESCARTES R Discours de la m thode 1637 dans Oeuvres et lettres Gallimard coll Biblioth que de la Pl iade Paris 1953 Ruskin John La Couronne d Olivier Sauvage _ Les sept lampes de l architecture Trad G Elwall_H Laurens Edit Paris _1930 ERLANDE BRANDENBURG A Quand les cath drales taient peintes Collection D couvertes Gallimard Paris 1993 VILLARD DE HONNECOURT Carnet de XIlle s Introduction et commentaires de ERLAN DE BRANDENBURG A PER NOUD R GIMPEL 1 et BECHMANN R Stock 1986 BECHMANN R Villard de Honnecourt la pens e technique au XIlle s et sa communication Picard 1991 RICH P La Vie quotidienne dans l Empire carolingien Paris 1973 Pierre Abelard l aube des universit s JolivetJ Habrias H_ Actes conf rence internationale Univ Nantes octobre 2001_ France Esquieu Y _Pesez JM Cent maisons m di vales en France du XI au XVI si cle Un corpus et une esquisse Monographie du CRA 20_CNRS Edit France 1998 Jacq Ch_ Le message initiatique des cath drales_ La maison de vie Edit HEIDEGGER M Acheminement vers la parole Gallimard coll TEL trad 1959 pour la fr 1976 CHOAY Fran oise L urbanisme utopies et r alit s Une anthologie Points Essais France CHOAY F La r gle et le mod le Seuil Paris 1980 BACHELARD G Po tiq
8. bois par L A Barre Paris Dunod Edit 1869 1870 Philibert de l Orme les neuf livres du Premier tome de l architecture 1567 Potier Philippe Philibert de l Orme Figures de la pens e constructive Edit Parenth ses 1996 France Grosjean J P Le nombre d or 1 618 _ Mode d emploi en design et esth tique industrielle Edit H Vial France MORTET V Recueils de textes relatifs l histoire de l architecture et la condition des architectes en France au Moyen Age Xle XIle si cles Paris 1911 ADAM 1 M La description PUF coll Que sais je Paris 1993 KAHN J C1 Les Moines messagers La religion le pouvoir et la science saisis par les rouleaux des morts Xle_Xlle si cles Paris 1987 MAZAHERI A La Vie quotidienne des musulmans au Moyen Age Xe au XIlle si cle Paris 1951 Carvais R_ Guillerme A_ N gre V _ Sacarovitch J_ Edifices et Artifices Histoires constructives Edit Picard 2010 Bernardi Philippe_ B tir au Moyen ge _CRS Editions 2011 Cassagnes Brouquet Sophie_ Les m tiers au Moyen ge _ Histoire _ Ouest France DARA _L Echafaudage dans le chantier m di val Alpara_Lyon_ Documents d Arch ologie en Rh ne Alpes1996 254 Theme 2 Session 1 Chastel A _ Guillaume J _Les chantiers de la Renaissance_De Architectura_ Tours _ Picard Edit KRAFT J CH Plans coupes et l vations de diverses productions de l art de la charpente ex cut es tant en France que dans les pays trange
9. ensuite en s essayant faire et en jugeant son r sultat P Kalck du Cereq En cela pour les m tiers de la construction et de la restauration l artisan ou le compagnon mobilise douze dimensions du savoir faire tel que l a cat goris Paul Kalck La sensibilit varie selon les corps d tat Paul Kalck Tout homme cr e sans le savoir comme il respire Ma s l artiste se sent cr er Son acte engage tout son tre Sa peine bien aim e le fortifie Paul Val ry Se rapprocher des autres corps d tat des ing nieurs des architectes Theme 2 Session 1 Par ailleurs pourtant des trait s d architecture et des relev s de chantier de partie d ouvrage d as semblage d engins de levage circulent partir de 1537 Sebastiano Serlio Andrea Palladio John Nash sont successivement traduits en fran ais flamand espagnol allemand et anglais Du fait de la langue et des patois pouvaient persis ter des rivalit s entre les compagnons du sud de la France langue d Oc et ceux du Nord langue d oil L apprentissage d un art m canique se fait le plus souvent de fa on orale sur les chantiers et l atelier avec la langue r gionale Il convient alors de communiquer sur chantier par gestuelle Les oeuvriers malgr le bruit du chan tier pour ce comprendre montraient leur coude leur pied leur paume leur pouce en indiquant le nombre de fois ou la hauteur la longueur ou la profo
10. monopole de la profession La tradition compagnonnique ouvri re marquera plus tard son d sir d ind pendance par rapport ce monopole Au Moyen ge se d veloppent corporations guildes et autres hanses D s le XII si cle s organisait la corporation du b timent avec les charpentiers et les ma ons Les organisations sont structur es en ma tres patron apprentis et valets ouvriers L me ouvri re est consciente du travail de la n cessit de perp tuer l histoire et les volutions des m tiers de la reconnaissance des pairs de la trans mission des valeurs de la r alisation de soi par la qualit du travail La pr occupation de l ouvrage bien fait rel ve d une conception artisanale du travail Une conviction demeure le travail bien fait assurera toujours une sup riorit toute technique aussi mo derne soit elle Une foi pressante porte le plus souvent les b tis seurs Cet enthousiasme sacr qui transporte des populations enti res qui conduit travers les cam pagnes de longues th ories de p lerins constructeurs et les plie pendant dix ans vingt ans toute leur vie leur rude t che de charpentiers de ma ons de tailleurs de pierre t che peine r mun r e cet en thousiasme nous est attest par l histoire Etienne Martin Saint L on Charles VII en 1351 renforcera les corporations en reconnaissant leur statut et en instituant les corps de m tiers Parall lement la f
11. tris plus de m canisation fai sant ainsi appel autant la r flexion qu la main nous pr cise Denis Le Gall responsable de la maison des Compagnons du Devoir de Saumur 49 Je fais en sorte qu une quipe suive un chantier dans sa globalit C est plus valorisant J ai la chance d avoir un m tier o l on peut s panouir je me dois de transmettre ce que l on m a appris nous dit Andr Cottenceau artisan tailleur de pierre dans le Maine et Loire Certaines carri res de pierre ou gisements de sable ne sont plus accessibles 248 Theme 2 Session 1 Nous devons choisir des mat riaux aux caract ristiques les plus proches possible des mat riaux initiaux et les compl ter avec d autres en privil giant toujours les ressources locales nous dit Andr Cottenceau artisan tailleur de pierre Maine et Loire Nous r alisons des hourdis en plancher base de quenouilles de ch taignier sur les planchers anciens du XVe au XIXe si cle avec chape de terre et enduit de terre en sous face Afin d am liorer l isolation ther mique nous pouvons appliquer des enduits de terre plus pais qu l origine sur les parois nord et est Nous envisageons ainsi un b ti de l avenir prolongement du b ti ancien Les particuliers recherchent des maisons o il fait bon vivre avec des mat riaux qui ne soient pas polluants et qui consomment peu d nergie pr cise Denis Malejac ma on tailleur de pier
12. Taccola sur l art des machines difier et construire sera publi puis diffus En 1485 avec traduction fran aise en 1553 parait De re aedificatoria d Alberti Puis en 1554 lAr cittetura de Catano En 1562 les R gles des cinq ordres d architecture de Vignole En 1564 les r gles g n rales d architecture de Bullant En 1570 les quatre livres de l architecture de Palladio En 1554 les Regole generali di archittetura Serlio tra duit en fran ais en 1545 En 1509 Divine propor tione de Luca Pacioli En 1640 brouillon project pour une m thode universelle pour la coupe des pierres de Desargues g om tre En 1684 Vitruve traduit par Claude Perrault Prot ger les m tiers Si Fran ois er publie en 1539 une ordonnance inter disant la contrainte de gens de m tiers Fran ois Il r tablira les lettres de ma trise permettant d entrer dans un corps de m tier Au milieu du XVI si cle les jurandes et les corporations veulent pr server leurs pr rogatives alors que le pouvoir va bient t tre don n aux concepteurs plut t qu aux appareilleurs ou aux ex cutants de chantier Louis XIII accordera la ma trise aux ouvriers ayant travaill 6 ans dans les colonies Sous Louis XIV le nombre de corporations va quasiment doubler sur Paris Colbert est le pr curseur de normes comme syst me institutionnalis de fabrication et de construction Sous Louis XV le courant de
13. Theme 2 Session 1 ARTISANAT METIERS ET COMPAGNONNAGE La transmission des savoirs de l oralit l crit Le r le des march s trait s et encyclop dies Gabriel Fran ois David Architecte charg de mission formation professionnelle CAPEB Artisanat du b timent France R sum l artisanat du b timent en Europe est issu d une grande filiation ayant c ur de transmettre leurs savoirs et savoir faire en m me temps qu une culture du m tier Avec l apparition des Acad mies et des Encyclop dies au XVIII me si cle en Europe la question de la transmission des techniques et des arts s est pos e afin de passer d une tradition orale de la transmission des comp tences une transmission formelle La fin des corporations et l clatement successif du compagnonnage n ont toutefois pas emp ch de perp tuer ce souci de transmettre l art de bien b tir Une rupture brutale survenue avec les deux guerres mondiales a fait perdre le fil de la transmission des connaissances des g n rations de professionnels L apparition des grands courants de pens e en Europe notamment au XIX me si cle en faveur de la restauration du patrimoine b ti garant de l ducation des citoyens milite le plus souvent pour l ducation aux arts et m tiers Dans le bassin m diterran en peu de rupture dans la transmission des savoir faire dits traditionnels ne s op re avant la derni re partie du XX me si cle Dans certains pays d
14. bayes b n dictines Le plan id al carolingien biblioth que de l abbaye de St Gall en Suisse dessin de l organisation d une abbaye en se diffusant au sein du r seau des moines accompagne l organisation des travaux r ali s s tant par les religieux que par les ma ons et char pentiers locaux qui se forment cette occasion Les migrations de travailleurs appel s se s den tariser gr ce au d veloppement des villes et de la cr ation de leurs foyers familiaux selon les p riodes d essor ou de repli conomique ont contribu la propagation de techniques et de vocabulaire nou veaux Par exemple la lave est une pierre utilis e en couverture en Champagne Bourgogne Franche Comt Auvergne de calcaire son nom vient plus de l italien laisser glisser l eau que des noms de car ri re d extraction non m tamorphiques La moise est d abord un lien dans les chafaudages avant de devenir plus tard une mesure dans les march s Le savoir faire des hommes de m tiers issu de l ex p rience et d un long apprentissage Les grecs ont caract ris l intelligence et le savoir de l homme de m tier par la notion de M tis Une forme d intelligence et de pens e un mode de collecte et un mode de conna tre elle implique un ensemble complexe mais tr s coh rent d attitude mentale de comportement intellectuel qui combine le flair la sagacit la pr vision la souplesse d esprit la feinte la d bro
15. e des probl mes et d en d couvrir La tradition de transmettre perdure Les rixes existeront encore nombreuses et violentes entre diff rentes mouvances du compagnonnage jusqu au milieu du XIX si cle Malgr les diff rentes scissions successives au sein des compagnons entre devoirants et gavots entre devoir et libert malgr une p riode de clandestinit les valets ouvriers et apprentis de leur m tier recherchent autonomie et solidarit perfec tion de l exercice d un art m canique Ils perp tuent toujours la tradition de la formation un Un ouvrier flamboyant est pr t risquer de perdre le contr le de son travail Abandonner le contr le au moins temporairement donne Ruskin la recette du bon artisanat et la mani re dont il doit tre enseign Richard Sennett Ce que sait la main La culture de l artisanat Albin Michel Je me suis toujours int ress l ancien ce qui surprenait souvent mes coll gues au risque de passer pour un arri r Pendant dix huit ans j ai r uni des informations que j ai r pertori es dessin es et photographi es J ai compl t mes recherches avec des livres sur l architecture et sur l Histoire de l Art Je suis devenu consultant pour les architectes et formateur pour les artisans D tailler les styles de menuiseries et les poques en insistant sur la n cessit de les respecter Je veux communiquer aux artisans des informations sur l
16. e l Europe centrale c est la chute du mur de Berlin qui date le d but d une perte trop rapide de la transmission de savoir faire traditionnels En Asie les grands sites embl matiques ont t construits avec un savoir faire qui continue d tre honor s par les m tiers Aujourd hui l accessibilit la performance nerg tique et parasismique du b ti sont recherch es notamment dans le b ti ancien Les d cideurs locaux r inventent les circuits courts associant des producteurs locaux de mat riaux bio sourc s et des artisans ou entreprises du patrimoine qui doivent apprendre travailler en symbiose entre corps d tat et en respect des exigences du b ti Les dipl mes et titres de formation initiale ou continue sont r vis s pour int grer ces nouvelles exigences et attentes Des initiatives en France associant associations et architectes du patrimoine F d rations du b timent et minist res visent sensibiliser le grand public et les entreprises Des initiatives sont prises au niveau europ en pour la transmission des comp tences et la reconnaissance des formateurs Les m tiers de la construction et de la restauration du patrimoine retrouvent une image et une attractivit nouvelle pour les jeunes aspir s par le souci du d veloppement durable et de l habitat sain Le savoir et sa transmission sont eux m mes patrimoine immat riel Pr ambule Les chercheurs travaillent donc partir des archives des coles
17. er Libellus de consecratione ecclesiae et translasione corporis sancti Dionysii Recueil des historiens de la France XIV 313 Luchaire Les Communes fran aises l poque des Cap tiens directs pr face sur l affranchissement des communes Andrea Palladio 1 Quattro libri dell architectura Venise 1570 Sebastiano Serlio Tutte l opere d architectura Venise 1619 John McAndrew Venetian Architecture of the early Renaissance Cambridge Mass et Londres 1980 L abb Grandidier Essais historique et topographique sur l glise cath drale de Strasbourg Strasbourg 1752 COLDSTREAM N Les artisans du Moyen Age Les ma ons et sculpteurs Edit fran aise Br pols s l 1992 dit originale Medieval Craftsmen Masons and Sculptors Londres 1991 Fran ois Cointeraux La bonne et unique m thode de faire les toits des bastimens Paris 1806 Diderot Alembert 1751 1780 DIDEROT D et ALEMBERT J Le Rond D Encyclop die ou Dictionnaire raisonn des Sciences des Arts et des M tiers Paris Briasson 1751 1780 21 vol d articles et 12 vol de planches L Art de la charpenterie Recueil de planches sur les Sciences les Arts Lib raux et les Arts M chaniques avec leur explication Inter Livres Grimbergen s d Emy 1869 EMY A R Trait de l art de la charpenterie Deuxi me dit suivie d l ments de charpenterie m tallique et pr c d e d une notice sur l Exposition Universelle de 1867 Section des
18. es voies du psychisme et de la cognition_Les ditions d Orga nisation_ France Morin Edgar Lemoigne Jean Louis_ L intelligence de la complexit Cognition et formation L Harmattan Edit France Knowsle Malcom_L apprenant adulte _Vers un nouvel art de la Formation Les ditions d organisation Trocm Fabre H l ne_ J apprends donc je suis_ Les ditions d organisation Deforge Yves_ De l ducation technologique la culture technique _ Collection p dagogie ESF Edit Godelier M _L id el et le mat riel_ Livre de poche Biblio_Essai Lerbet Georges _ Bio cognition Formation et Alternance_ Alternances D veloppements L Harmattan Edit SAUVAGEOT A Voir et savoirs Esquisse d une sociologie du regard PUF Paris 1994 SIMONDON G Du mode d existence des objets techniques Aubier Montaigne Paris 1969 256
19. i s Destin s projeter les grands chantiers ils visent aussi diffuser l innovation et faire le point sur l tat de l art des arts m caniques pour bien b tir notamment Avec la R volution appara t la conscience du patri moine comme m moire d une Nation et p dagogie d un peuple qui doit assumer une premi re rupture avec la noblesse puis une seconde avec le clerg Des pr curseurs de la prise en compte du patrimoine qu il faille ou non le restaurer qu il faille l interpr ter ou le restituer le plus fid lement possible vont Puisqu il en est ainsi au nom des trois fondateurs du compagnonnage Salomon Jacques et Soubise sous les auspices du conseil sup rieur de l Union Compagnonnique et par les pouvoirs qui m ont t conf r s je les les myst rieux travaux d clare ouverts Etienne Martin Saint L on_ Le compagnonnage et la Franc ma on nerie Edit Maison de vie Le c l bre devis de Philibert de l Orme pour la galerie de Chenonceaux 27 juillet 1557 le montre h ritier d une grande tradition des ma tres fran ais attentifs aux probl mes techniques toutes les pierres seront appliqu es en botisse et les autres toujours en lieson comme il faut taill s vives arrestes de longueur de trois piedz et la moindre d un pied et demy conduict par assiette bien niveau et avec petits commissures bien fichez de mortier et abrev es comme il faut conduites applomb comme te
20. la Renaissance Actes des Colloques tenus Tours en 1983 1984 Universit de Tours Centres d Etudes Sup rieures de la Renaissance Collection De architectura Picard 1991 LUCOTTE L Art de la ma onnerie description des Arts et M tiers 1783 Slaskine Reprints Gen ve 1984 Patrimoine immat riel apprentissages qualification Le patrimoine culturel immat riel_ Premi res exp riences France_ Internationale de l imaginaire _ Babel Ed 2011 255 Theme 2 Session 1 Barth l my J _ Mouilleseaux JP_ Les jeunes et le patrimoine architectural_ Une r flexion internationale sur l ducation et la formation initiale UNESCO 1989 _ Edit Mardaga Kalck Paul_ Pollard Julie _ Emploi et formation dans la restauration du patrimoine architectural la couverture _ C req Edit Marseille _2005 Kalck Paul_ Pillemont Jacques _Pollard Julie_ La restauration du patrimoine architectural Activit s des entreprises et offre de formation_ Ma onnerie_ Menuiserie _ Plomberie chauffage _Vitrail_ C req Marseille Kalck Paul _ Pillemont J_La contribution des architectes la structuration d un champ professionnel de conservation du patrimoine architectural_ C req_ Marseille Corps et Machines l ge industriel _Histoire Guignard L_raggi P_Th veninE_ P U Rennes France L adulte apprenant Endreewski E _Lemoigne JL et coll Syst mique et cognition Alfcet Syst mes_ Dunod Edit Hampden Turner Charles _ Atlas de notre cerveau_ Les grand
21. le l homme de N enderthal perfectionne l habi tat en construisant des huttes Lib r de sa condition d esclave chez les h breux les grecs ou les romains l artisan ou le compagnon t moigne de son ind pendance et de son itin rance la boucle d oreille appel aussi joint En latin l artisan vient de ars artis et les r gles de l art rel vent du m tier En grec l artisan vient de tecne le technicien L homme est intelligent avec ses mains d clarait Aristote L artisan fabrique faber produit quelque chose qui n existait pas Cela partir d une mati re et cette fonction de d miurge cf Platon sur l exemple du lit dans Le ban quet lui vient du fait qu il sait l avance ce qu il va fabriquer C est une diff rence avec l artiste qui cr e en avan ant ou qui se contente de reproduire un ob jet existant Si le technicien est plus savant intellectuel l arti san incarne l essence la pratique sur un territoire Il y aura continuit et acc l ration travers le temps en mati re de patrimoine tradition et de modernit innovation Le sacr fait le plus souvent partie de la culture ou vri re C est l homme lui m me qui se construit en unifiant la main et la pens e La main est la fen tre ouverte sur l esprit Kant Les m tiers de la construction et de la restauration dans la soci t Les diff rentes organisations des m tiers artisanat corporati
22. lle uvre le requiert par Jean Ma rie P ROUSE DE MONTCLOS La charpente la Philibert de l Orme R flexions sur les fortunes des techniques en architecture 247 opposer quelques th oriciens comme Ruskin Boito ou Viollet Le Duc Mais tous clameront l importance de recourir aux artisans aux m tiers d arts et aux artistes et la n cessit de cr er un corpus de connais sance afin de bien conserver et restaurer et de garan Theme 2 Session 1 de la promotion sociale notamment par les cours du soir et du samedi apr s le travail Ces valeurs on les retrouve aussi aujourd hui chez les apprenants du Conservatoire des Arts et M tiers L apprentissage aux m tiers et valeurs du b timent tir la transmission des savoir et savoir faire issus de leurs anciens on les retrouve galement chez les milliers d artisans Ma tres d apprentissage et chez les salari s Ma tres d Apprentissage Confirm s et chez les seniors tuteurs Nous n admirons pas les prodiges qui se font chaque jour sous nos yeux non pas qu ils soient moins admi rables mais parce que l habitude leur te leur prix crivait propos de la chaux Saint Augustin chap 4 livre XXI propos de Ruskin La ma onnerie gothique est une grammaire flamboyante une forme en engen drant une autre tant t par la volont du ma on tan t t par le pur effet du hasard Il y a une relation intime sur le fait de r soudr
23. mations Mais c est vrai que cela devient vite inconscient puisque c est une habitude Selon l volution dans le m tier la position par rapport au volume va tre compl tement diff rente C est dur au d but souvent tu as ton ciseau devant et tu pousses comme a et puis la position va changer avec l apprentissage Paul Kalck En 1485 avec traduction fran aise en 1553 parait De re aedificatoria d Alberti Puis en 1554 l Arcit tetura de Catano En 1562 les R gles des cinq ordres d architecture de Vignole En 1564 les r gles g n rales d architecture de Bullant En 1570 les quatre livres de l architecture de Palladio En 1554 les Regole generali di archittetura Serlio traduit en fran ais en 1545 En 1509 Divine proportione de Luca 246 Les tailleurs de pierre pouvaient aussi rep rer les di mensions les relever sur une ardoise une plaque de bois sec au charbon de bois coud e empan paume pouce etc Ces mesures se retrouvaient sur la canne du compagnon ma tre d uvre En 1452 des loges de m tiers par cit s sont organi s es Strasbourg puis en Angleterre A l origine de la franc ma onnerie tr s t t les loges de m tiers et les loges franc ma onnes n ont plus rien voir entre elles m me si elles revendiquent les m mes sources d inspiration fondatrice Seuls les rites de r ception peuvent encore garder des simili tudes tout en rev tant des sens diff rents
24. ndeur Percevoir sentir une intelligence du geste un savoir du corps une agilit reposant sur la mobilisation des sens Composer avec le mat riau et la situation conna tre la mati re ses qualit s ses faiblesses assurer une utilisation optimale des mati res naturelles h t rog nes Ajuster corriger intervenir au cours du processus de fabrication ma triser les al as gr ce une formalisation de la pratique Cr er am nager ses outils appr hender les d tails qui font la performance d un instrument concevoir des am liorations Faire un travail soign avoir une d marche esth tique tendre vers la perfection un sens esth tique Coop rer travailler en quipe coproduire se coordonner spontan ment avec d autres en favorisant les travaux de chacun Appr hender la situation avoir une vue d ensemble de l ouvrage Appr hender l objet et son contexte de fa on conformer son action et ne pas le d naturer Se repr senter le d roulement de l op ration anticiper le d roulement de l action pour ajuster au mieux son intervention Dialoguer avec le client comprendre les attentes du client lui apporter les informations utiles Dialoguer avec les autres professionnels comprendre les pr occupations des m tiers connexes changer exprimer son point de vue Perfectionner innover voluer tre en recherche de progr s apprendre en permanence Paul Kalck Couvreurs Le to
25. ons coll ges jurandes confr ries charit s fraternit s compagnonnage syndicats vont tour tour porter les valeurs du m tier ind pendant et de la transmission des savoir savoir faire et pratiques La ma trise du m tier permet d entreprendre la culture du m tier permet de transmettre le savoir faire et le tour de main Lib r de sa condition d esclave chez les h breux les grecs ou les romains l artisan ou le compagnon Theme 2 Session 1 t moigne de son ind pendance et de son itin rance la boucle d oreille appel aussi joint Le rapport aux valeurs du travail va voluer Le tra vail n a pas une valeur morale en soi mais l amour du travail bien fait au service de la vie sont au c ur des valeurs morales de l artisanat Andr Comte Sponville Et au c ur du souci de transmission au sein du com pagnonnage et des corporations Cette transmission du savoir et des apprentissages se fera dans le temps par voie orale puis par le biais des crits et autres trait s et dans l espace par le voyage et la migration Voyez le Panth on Voyez les Tuileries Le Louvre et l Od on Le Palais de l Industrie De tous ces monu ments La France est orgueilleuse Elle doit ces orne ments Aux ma ons de la Creuse extrait de La chanson des ma ons de la Creuse Les ma ons limousinant en diff rentes r gions de France venaient du limousin au centre de la France et le lambardus
26. ranc ma onnerie s orga nise en 1459 empruntant les signes et symboles de l histoire des m tiers aux compagnons Salomon Hiram Louis XI organisera les m tiers jur s et les m tiers r gl s Une hi rarchie des m tiers de b tisseurs de d gage Les charpentiers avaient r gn sans partage jusqu au XI si cle Ils doivent peu peu laisser place aux ma ons qui vont dissimuler les charpentes par des vo tes de pierre S instaurent alors une hi rarchie des m tiers les ma ons et pl triers ont des privil ges refus s aux tail leurs de pierre et mortelliers qui fabriquent le mortier des ma ons et tailleurs de pierre Chez les Theme 2 Session 1 compagnons les charpentiers et les ma ons sont les m tiers premiers Des pr mices d organisation des chantiers existent avec Vilard de Honnecourt en 1230 qui publia le Carnet de son chantier de la cath drale de Reims Il y crit Vous trouverez conseils de construction de la ma onnerie des engins de charpenterie Atten tif l volution technologique jamais il ne se d clare architecte Ses reproductions sont parfois erron es mais ce travail est un v ritable m moire de chan tier pour des ouvrages qui prendront 50 ans tre construits Fin XIV Conrad Kyeser ing nieur du roi Sigismond publie De bellifortis sur les machines difier sophistiqu es En 1449 De machini libri de Mariano
27. re en lle et Vilaine Pour la restauration des ferronneries du XVIII me fers doux ou pour la r alisation de clous de menuiserie pour les ouvertures des XV XVI et XVI mes si cles il n est pas question d utiliser des mat riaux et proc d s modernes nous devons r aliser les assemblages comme autrefois la forge au martinet et avec un outillage ancien parce qu adapt nous explique Florent Belon ferronnier dans le Maine et Loire Photo n 1 _Le plan de St Gall_ Repr sentation monast re carolingien_ vers 825 Reichenaue pour St Gall_ Biblioth Abbaye St Gall Suisse Photo n 2 La construction de la tente de r union Miniature psautier dor vers 900_Biblioth Abbaye St Gall Suisse Photo n 3 Extraction manutention pierres en carri re _ France Carte postale ancienne Editeur inconnu 249 Theme 2 Session 1 Photo N 4 Couvreur France Carte postale ancienne L vy et Neurdein Editeur Photo N 5 Ma ons Echafaudage_ XIX France_Carte postale ancienne Editeur inconnu 40 COMMISS Act Cu amp G LARI E Le travail du couvreur R paration Photo N 6 Peintres et peintre restaurateurs _Cit interdite _ P kin_ Chine_ Photo G David 250 Theme 2 Session 1 SRE Photo N 7 Implantation guide construction BA et bambou Sri Lanka Photo G David Photo N 8 Paveurs caladeurs Alcoutim_ Baixo Guadiana_ Algarve_ Portugal_ Photo G David Photo N 9 Charpen
28. rs Paris Levrault Scoell et Cie Strasbourg Levrault et Cie An XIII 1805 La maison paysanne en Bretagne _ 2500 ans d habitat rural Tonnerre No l Yves _ Coop breiz Edit _2008 Cesare Brandi _ Th orie de la restauration_INP_ Editions du patrimoine _1977 2007 Gauthier JL St r otomie_ Etude des Arcs vo tes et escaliers_ Ecole nationale sup rieure des beaux arts J M P rouse de Montclos L architecture la fran aise Paris 1982 Henri Focillon Les pierres de France Paris H Laurens 1919 Architetture di terra in Italia _ Bertagnin Mauro Culture costruttive_Edicom I Correia Mariana Taipa no Alentejo_Argumentum Edi P Arquitectura popular em Portugal 3 tomes Associacio Architectos portugeses P Klein Alain Echanges transdisciplinaires sur les constructions en terre crue_2003 Klein Alain _Les constructions en terre massive pis et bauge_ Edit de l esp rou_2007 No l 1968 NOEL P Technologie de la pierre de taille Dictionnaire des termes couramment employ s dans l extraction l emploi et la conservation de la pierre de taille Paris Soci t de Diffusion des Techniques du B timent et des Travaux Publics 2 vol 1968 FABRE Y Th orie des charpentes donnant des r gles pratiques pour la construction des fermes et autres appareils en bois ou en fonte Paris Eug Lacroix Edit 1872 Henri Deneux L volution des charpentes du XI au XVIII si cle BOUDON P sous la dir de De l architecture l
29. rtain et vident signe qu il entend tr s bien son tat P De l Orme La st r otomie va se diffuser au XVII si cle Mais les architectes sont encore consid r s comme des fai seurs de dessins L importance accord e par Saint Beno t au travail manuel continue d impr gner les esprits En fait est apparu avec les grands chantiers le besoin de rationalit conomique et d une organisation hi rarchis e des t ches Le pouvoir donn peu peu au concepteur sur l ex cu tant au milieu du XVI si cle d tonne face aux corpo rations et jurandes qui d fendent leurs pr rogatives Les fr res de l Orme rencontreront m me de fa on sanglante les rivalit s avec un brodeur un peintre et un troisi me compagnon Avec l influence des Lumi res et apr s le d sir monar chique de rationaliser les connaissances scientifiques des princes vint le souci d duquer un ensemble de corps interm diaires puis le plus grand nombre Les Nations europ ennes ne manqu rent pas de copier entre elles les Acad mies des sciences des beaux arts des arts m caniques Des manufactures royales sont cr es visant la formation et le d veloppement de savoir faire de haute technicit Des coles prestigieuses se cr ent pour se doter d in g nieurs aux c t s des architectes voyers et autres ma tres d uvre Ponts et chauss e les Mines l Ecole de M zi res Des ouvrages trait s et encyclop dies sont publ
30. s conomistes va d non cer le privil ge des m tiers Sous louis XVI apr s le renvoi de Turgot les corpo rations sont r tablies En 1791 est institu un droit d exercer le m tier sous forme de patente l acquisition et la transmission des savoirs devient un enjeu de p rennit du m tier et d acc s aux march s 244 de construction Avec les voyages des concepteurs et des ouvriers itin rants travers l Europe et notam ment en Italie avec le d veloppement de l impri merie les th ories la connaissance se diffusent en m me temps que se structure l organisation des grands chantiers Un nouveau rapport la production et l innovation technique notamment en mati re d chafaudage et de machinerie s instaure Le voyage comme source d apprentissage de ma trise et d enrichissement du m tier Le voyage longtemps obligatoire pour devenir Com pagnon permet d acqu rir une connaissance des technologies et m thodes mobilis es selon les r gions les styles les mat riaux disponibles Il permet galement de diffuser les nouveaux styles Il n est pas rare qu la m me poque au m me endroit deux constructions de styles diff rents roman et gothique par exemple du fait de la ma trise diff rente tech nique et conomique des b tisseurs locaux D autres r seaux permettent aux innovations constructives et stylistiques de voyager le r seau des abbayes cisterciennes et celui des ab
31. tiers Greffe d une pi ce neuve de charpente en restauration du patrimoine Bac professionnel intervention sur le patrimoine b ti_ Arsenal Citadelle Vauban Besan on France 251 Theme 2 Session 1 Photo N 10 Tailleur de Pierre Assisage de pierres en corniche Citadelle Vauban Besan on France Photo G David References L entreprise artisanale un syst me ouvert dans un monde complexe Sennett Richard Ce que sait la main La culture de l artisanat Albin Michel Edit_2008 Tallis Raymond The Hand A philosophical Inquiry In Human Being Edinburgh University Press 2003 Boutillier S_ David M_ Fournier C_ Trait de l artisanat et de la petite entreprise _SEMA_ APCM_CAPEB_ Educaweb Edit M l se J_Approches syst miques des organisations Vers l entreprise complexit humaine Les classiques EO Les ditions d organisation Voyage migration compagnonnage Gr goire de Tours Historiarum libri decem d B Krusch et W Levison Monumenta Germaniae historica Scriptores rerum merovingicarum t r 1 1937 1951 r d 1962 Histoire des Francs trad R Latouche Paris 1963 1965 2 vol Guen e B et Lehoux F d et trad Les Entr es royales fran aises de 1328 1515 Paris 1968 Le Guide du p lerin de Saint Jacques de Compostelle d et trad J Vielliard Paris 1re dition 1938 Verdon Jean_Voyager au Moyen Age_ Tempus _1998_2007 ANDR J M et BASLEZ M F Voyager dans l Antiquit
32. u profit d triment d une importance croissante des changes et de l ex p rimentation de nouvelles solutions techniques Celles ci ont conduit d velopper des savoir faire ou des dimensions de savoir faire de type comprendre l architecte ou l ing nieur travailler en quipe dialo guer avec le client utiliser de nouveaux produits et de nouveaux mat riels bon escient Au fil du temps les b timents ont t d truits r u tilis s agrandis des ouvrages ont t d pos s des mat riaux r utilis s D construire est formateur pour les ouvriers et compagnons L homme de m tier a pris le soin d apprendre se Marcel Detienne et Jean Pierre Vernant Les ruses de l intelligence La m tis des Grecs Paris Flamma rion coll Champs Essai 2009 La m tis des Grecs o intelligence de la ruse s exer ait sur des plans tr s divers mais toujours des fins pratiques savoir faire de l artisan le savoir conjectural et la connais sance oblique des habiles et des prudents furent rejet s du c t du non savoir Mon m tier de couvreur en ardoises c est mon patrimoine Daniel Esnault Couvreur Compagnon Loire Atlantique France 2009 245 r approprier un savoir traditionnel une technique tra ditionnelle en allant consulter des ouvrages en allant voir des gens de m tier en discutant avec eux pour savoir comment est ce qu ils font en les regardant faire et puis
33. ucher c est important Notre main est habitu e reconna tre le manche de marteau la cisaille C est aussi important pour d tecter l humidit parfois on ne peut pas voir et on est oblig de passer la main pour sentir si c est humide L ou e est utile pour informer sur la qualit des tuiles que l on sonne ou pour juger si le fer souder est assez chaud Le corps transmet des informations qui aident se d placer sans casser les tuiles ou avertissent de la d faillance d un appui Pl triers Notre finalit c est d avoir un produit propre et fini C est une question d appr ciation Ce n est pas une question de temps C est une question de faire son travail comme il faut et c est le sens de l autocri tique Nous on a le sens de l harmonie et du coup d il Qu on fasse un ouvrage en plaques de pl tre en pl tre traditionnel en staff on doit contenter l il A la limite ce ne serait pas tr s grave que ce soit tordu mais partir du moment o a para t droit c est ce qui compte Il faut savoir doser Quand on fabrique du pl tre pr t l emploi a ne se fait pas au dosage calcul on le fait l il C est une des premi res difficult s d un jeune apprenti savoir bien doser son pl tre Ensuite le deuxi me savoir c est ma triser la mati re Parce qu on a une mati re qui a un temps d utilisation restreint Tailleurs de pierre Les vibrations sont assimil es par le corps et donnent norm ment d infor
34. ue de l espace Paris 1re d 1957 FOUCAULT M Les mots et les choses Gallimard Paris 1966 BAUDRILLARD J Le syst me des objets Gallimard coll TEL Paris 1968 LEFEBVRE H La production de l espace Anthropos Paris 1 re 6d 1974 1986 VIOLLET LE DUC E Dictionnaire raisonn de l architecture fran aise du Xle au XVIe s Paris B Bance et A Morel 1854 1868 10 vol PANOFSKY E La perpective comme forme symbolique Et autres essais Minuit trad 1927 pour la Fr 1975 LA RONCI RE Ch M de CONTAMINE ph DELORT R ROUCHE M L Europe au Moyen Age Paris 1969 1977 3 vol Minorit s et r gulations sociales en M diterran e m di vale Histoire BoissellierS_ Cl ment F_Tolan J PUR Icher Fran ois La soci t m di vale Codes rituels et symboles _ points Histoire 253 Theme 2 Session 1 L Europe des Anjou Aventure des princes angevins du XII au XV si cle_Samogy Editions d Art 2001 Favier Jean La France M di vale_ Fayard Edit Heitz Carol_La France pr romane_Arch ologie et architecture religieuse _du haut Moyen Age du IV l an mil_Errances Edit Duby Georges L art et la soci t Moyen ge XX s_Quarto Gallimard Edit Le Goff Jacques Un autre Moyen ge _ Quarto Gallimard Edit Guen e Bernard Histoire et culture historique dans l occident m di val Coll Historique Aubier Edit Trait s manuels CHOISY A L art de b tir chez les Romains Paris B ranger 1872 Sug
35. uillardise la tension vigilante le sens de l opportunit des habilit diverses une exp rience FE CS Theme 2 Session 1 longuement acquise Elle s applique des r alit s fu gaces mouvantes d concertantes et ambigu s qui ne se pr tent ni la mesure pr cise ni au calcul exacte ni au raisonnement rigoureux selon D tienne et Vernant Cette intelligence de la ruse se double d une passion pour son m tier Pour l artisan ou le compagnon le savoir faire est la saveur du m tier Pour tout homme de chantier dans le cadre du com pagnonnage comme dans celui du travail au pied du mur il est fortement important de s inscrire dans la communaut de travail garant de l acquisition des savoir Ainsi appartenir une communaut n est pas seulement garant d acc s au travail et sa juste r mun ration S il arrive quelque compagnon en ville d sirant tra vailler s adressant la premi re boutique o il y aura des compagnons signez sur ledit rolle l un d eux sera oblig de le conduire au r leur et le r leur sera tenu de le mener au capitaine pour l interro ger avant de l embaucher et faute de cela faire payer la somme de dix sols cit par Etienne Martin Saint L on Au fil du temps on assiste la r gression partielle du percevoir senti l intelligence de la main La ma trise du geste la sollicitation des sens sont une dimension de savoir faire moins sollicit e a
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