Un tiers au contrat peut-il former un recours pour excès de
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1. Bucolique son objet l tait moins puisqu il avait vocation mettre en place une unit industrielle de traitement d limination et de valorisation des d chets m nagers Apr s une phase d tude le syndicat a engag en 1994 une consultation en vue de l exploitation d un incin rateur la convention de d l gation de service public a t conclue le BULLETIN JURIDIQUE DES CONTRATS PUBLICS N 1er f vrier 1995 avec la soci t Ocreal filiale de la soci t Elyo appartenant elle m me au groupe Lyonnaise des Eaux En d cembre 1997 deux associations l Association Gardarem Saint Christol et l Association pour la protection de len vironnement du Lunellois APPEL ainsi que plusieurs particuliers ont demand au pr sident du syndicat de saisir le juge du contrat d une action en d claration de nullit de la convention S tant heurt s une d cision implicite de rejet ils ont form contre celle ci un recours pour exc s de pouvoir devant le tribunal admi nistratif de Montpellier Cinq ans plus tard le 29 septembre 2003 le magistrat d l gu par le pr sident du tribunal a rejet leur demande par ordonnance en appli cation de l article R 222 1 du code de jus tice administrative au motif qu elle tait entach e d une irrecevabilit manifeste non susceptible d tre couverte en cours d instance L Association pour la protec tion de l environnement du Lunellois et deux2. d tachable du contrat Le cadre juridique vous est parfaitement connu et nous nous bornerons donc en rappeler les principaux l ments D s la fin du XIXe si cle vous avez pos le principe selon lequel des tiers un contrat ne peuvent demander au juge d en prononcer l annulation Cependant alors que dans l tat initial de votre jurispru 141 CONTENTIEUX DES CONTRATS PUBLICS dence cette irrecevabilit affectait aussi les actes unilat raux pr alables la conclu sion du contrat vous avez tr s vite avec l arr t Martin du 4 ao t 1905 admis la pos sibilit de former un recours pour exc s de pouvoir contre ces actes d tachables Vous n avez pas cantonn cette possibilit aux seuls actes mat riellement d ta chables tels la d lib ration par laquelle l organe comp tent d une collectivit terri toriale autorise l ex cutif signer une convention 1 Vous avez en effet admis la recevabilit d un recours contre la d cision de signer le contrat alors m me que celle ci non formalis e tait simplement r v l e par la signature elle m me 2 Les cons quences de l annulation de l acte d tachable Toutefois et jusqu une p riode r cente l annulation de lacte d tachable n avait qu une port e assez symbolique Elle tait sans effet direct sur le contrat qui demeu rait la loi des parties et dont l ex cution pouvait tre poursuivie sous r serve le cas ch ant
3. de l article L 761 1 du code de justice administrative font obstacle ce que soit mise sa charge la somme que demandent l Association pour la protection de l environnement du Lunellois M A et M C au titre des frais expos s par eux et non compris dans les d pens qu il n y a pas lieu dans les circonstances de l esp ce de faire droit aux conclusions pr sent es par le syndicat Entre pic et tang au titre des m mes frais D CIDE Article 1 Le pourvoi de l Association pour la protection de l environnement du Lunellois et de MM et C est rejet Article 2 Les conclusions pr sent es par le syndicat Entre pic et tang au titre des dispositions de l article L 761 1 du code de justice administrative sont rejet es m Dans cet arr t le Conseil d tat a pr cis dans quelles conditions un tiers peut exercer un recours pour exc s de pouvoir contre les actes d tachables d un contrat pos t rieurement la conclusion du contrat Il tait saisi d une demande d annulation de la d ci sion implicite par laquelle un syndicat mixte avait refus de saisir le juge administratif pour faire d clarer nulle la convention sign e entre ce syndicat et une soci t La d cision rappelle d abord qu un tiers un contrat administratif est recevable former un recours pour exc s de pouvoir d s lors qu il justifie d une qua lit lui donnant int r t pour agir contre
4. demander l annulation pour exc s de pouvoir des actes pr a lables qui en sont d tachables Ce que vous demande de juger l Asso ciation pour la protection de l environne ment du Lunellois c est qu un tiers peut demander une personne publique de saisir le juge du contrat afin que celui ci en constate la nullit et que la d cision par laquelle lui est oppos un refus peut faire l objet d un recours pour exc s de pou voir recours pour exc s de pouvoir qui peut lui m me tre assorti comme en l es p ce de conclusions tendant ce qu il soit enjoint la personne publique de sai sir le juge du contrat Nous observerons titre liminaire qu il n existe pas d obstacle de principe ce que le refus de saisir une juridiction soit regard comme un acte administratif sus ceptible de faire l objet d un recours pour exc s de pouvoir 9 Mais la question pos e ici a trait l articulation entre recours pour exc s de pouvoir et acc s au juge du contrat Des consid rations fortes pourraient vous conduire faire droit au pourvoi La premi re d entre elles est li e la conception de plus en plus extensive que vous avez retenue de la notion d acte d ta chable Il est assez usuel d op rer une dis tinction entre les actes concourant la for mation du contrat et ceux relatifs son ex cution La r gle dans le premier cas est celle de la d tachabilit dans le second pr vaudrait le princi
5. lannu lation de l acte d tachable pr alable la conclusion du contrat aurait en pratique le m me effet que de leur ouvrir une voie de recours contre le contrat lui m me On peut estimer qu une telle avanc e serait souhaitable II nous semble malgr 143 CONTENTIEUX DES CONTRATS PUBLICS tout que moins d un an et demi apr s votre d cision d assembl e faire subir un tel infl chissement votre jurisprudence serait pour le moins pr matur En tout tat de cause la s curit juridique qui s attache ce que ne puissent tre remises en cause tout moment les situa tions contractuelles ne milite pas dans ce sens Il est vrai qu aujourd hui dans la mesure o les actes d tachables pr a lables la conclusion du contrat et les contrats eux m mes ne font pas toujours l objet d une publicit suffisante des recours peuvent parfois tre form s sans condition de d lai Mais nous n en d dui sons pas qu il faudrait g n raliser cette ins curit Il y aurait quelque paradoxe pouvoir obtenir sur simple demande la disparition r troactive d un contrat alors que les actes administratifs unilat raux pass s les d lais de recours ou de retrait ne peuvent au mieux faire l objet que d une abrogation pour l avenir On pourra videmment nous objecter que le juge du contrat prend pr cis ment en compte tous ces l ments et que la d claration de nullit n a vocation tre q
6. les clauses r glementaires de ce contrat qu il peut galement faire un recours pour exc s de pouvoir contre le refus de la personne publique de le r silier acte d tachable de ce contrat Elle poursuit qu en revanche il n est pas recevable former un recours contre le refus de la personne publique de saisir le juge du contrat d une action en nullit acte non d tachable BULLETIN JURIDIQUE DES CONTRATS PUBLICS N 63 145 CONTENTIEUX DES CONTRATS PUBLICS L largissement de la recevabilit du recours pour exc s de pouvoir contre les actes d tachables d un contrat est bien connu Cet largissement vise d abord les actes pr alables au contrat mais aussi les actes qui lui sont post rieurs En ce qui concerne les actes concernant la fin du contrat peuvent ainsi faire l objet d un recours pour exc s de pouvoir le refus de r silier un contrat 2 et la d cision de r siliation 21 La d cision en cause dans la pr sente affaire le refus de saisir le juge du contrat d une demande en nullit du contrat pr sente premi re vue de grandes similitudes avec la d cision refusant de r silier un contrat Toutes deux ont pour effet de s opposer la r siliation ou la nul lit d un contrat c est dire ce qu il soit mis un terme au contrat pour l avenir ou que celui ci disparaisse r troactivement et conduisent donc la survie du contrat Bertrand Dacosta a soulign dans ses conc
7. Alors qu auparavant il apparte nait au tiers de saisir le juge de l exc s de pouvoir puis le juge de l ex cution avant que la collectivit ne soit contrainte de sai sir le juge du contrat le demandeur peut d sormais obtenir du m me juge la fois qu il annule lacte d tachable et qu il enjoigne l administration d en tirer les cons quences Ces cons quences sont d ailleurs variables Comme vous l avez jug par votre d cision du 10 d cembre 2003 Institut de recherche pour le d velop pement 5 l annulation d un acte d ta chable d un contrat n implique pas n ces sairement la nullit dudit contrat il appartient au juge de l ex cution saisi d une demande d un tiers d enjoindre une partie au contrat de saisir le juge comp tent afin d en constater la nullit de prendre en compte la nature de l acte annul ainsi que le vice dont il est entach et de v rifier que la nullit du contrat ne portera pas si elle est constat e une atteinte excessive l in t r t g n ral Donner une efficacit accrue au recours des tiers contre l acte d tachable ne vous a pas emp ch parall lement d imaginer d autres voies contentieuses plus directes L une d entre elles a t institu e par le l gislateur qui a ouvert au pr fet par la loi du 2 mars 1982 la possibilit de demander l annulation des contrats conclus par les collectivit s territoriales et leurs tablissements publics vou
8. CONTENTIEUX DES CONTRATS PUBLICS Un tiers au contrat peut il former un recours pour exc s de pouvoir contre le refus de l Administration de saisir le juge du contrat Recours pour exc s de pouvoirm Recevabilit m Absences Contestation par un tiers du refus de l administration de saisir le juge du contrat CE 7 2 SSR 17 d cembre 2008 Association pour la protection de l environnement du Lunellois req n 293836 M de Nervaux Rapp M Dacosta C du G ME Odent SCP Vier Barth lemy Matuchansky Av D cision qui sera publi e au Recueil Lebon CONCLUSIONS Bertrand DACOSTA commissaire du gouvernement On aurait pu croire que la question de l acc s des tiers au juge du contrat avait t d finitivement r gl e par votre d ci sion d Assembl e Soci t Tropic Travaux du 16 juillet 2007 ou du moins qu il vous reviendrait simplement au fil de vos futures d cisions d en pr ciser les moda lit s d application Le pourvoi dont vous tes aujourd hui saisis d montre toutefois qu il existe encore des configurations contentieuses in dites Un recours contre le refus d un syndicat intercommunal de saisir le juge du contrat d une action en nullit de la convention Cinq syndicats intercommunaux ont t autoris s par le pr fet de l H rault en 1991 se regrouper au sein d un tablis sement public Ce syndicat de syndicats a re u une d nomination bucolique Entre pic et tang
9. ance une demande en se fondant sur un moyen relev d office sans en informer au pr a lable les parties porterait une atteinte grave au caract re contradictoire de la proc dure et m conna trait l article 621 de la convention europ enne de sauve garde des droits de l homme et des liber t s fondamentales Mais vous avez d j tr s explicitement jug l inverse par une d cision du 30 d cembre 1998 Associa tion syndicale du Nevon 19 L Association pour la protection de len vironnement du Lunellois n est donc pas fond e demander l annulation de l arr t attaqu Les dispositions de l article L 761 1 du code de justice administrative font obstacle ce que soit mis la charge du syndicat Entre pic et tang la somme qu elle r clame Vous ferez droit en revanche aux conclusions pr sent es au m me titre par celui ci Par ces motifs nous concluons au rejet du pourvoi et ce que soit mis la charge de l Association le versement au syndicat d une somme de 4000 m 19 Rec p 518 BULLETIN JURIDIQUE DES CONTRATS PUBLICS N 63 D CISION Vu le pourvoi sommaire et les m moires compl mentaires enregistr s les 29 mai 19 septembre et 1 d cembre 2006 au secr tariat du contentieux du Conseil d tat pr sent s pour l Association pour la protection de l environnement du Lunellois APPEL pour M Jean Paul A et pour M Maurice C l Association pour la prot
10. d un droit indemnisation du requ rant Un premier coup de canif a t donn par votre d cision du 1e octobre 1993 Soci t Le yacht club international de Bormes les Mimosas 3 par laquelle vous avez estim que le juge du contrat alors m me qu il n tait saisi par l une des parties que d un litige relatif l ex cution du contrat devait d office constater la nul lit de celui ci en raison de l annulation pour exc s de pouvoir de lacte d ta chable eu gard au motif de cette annula tion Il ne s agissait cependant que de l application du principe traditionnel selon lequel la nullit d un contrat administratif est d ordre public l innovation en les p ce tenait l articulation op r e entre l annulation de l acte d tachable et la nul lit La v ritable c sure a t marqu e par votre d cision de Section poux Lopez du 7 octobre 1994 4 par laquelle vous avez ouvert au juge de l ex cution la possibilit de contraindre la personne publique en cas d annulation de lacte d tachable saisir le juge du contrat afin que celui ci en 1 C tait l hypoth se de l arr t Martin 2 CES 9 novembre 1934 Chambre de commerce de Tamatave Rec p 1034 3 Aux tables 4 Rec p 430 142 tire les cons quences La d cision poux Lopez a t rendue sous l empire de la loi du 16 juillet 1980 L intervention de la loi du 8 f vrier 1995 est venue raccourcir le circuit proc dural
11. des demandeurs MM Boissier et Sarazzin ont fait appel dans le d lai Les autres demandeurs de premi re instance ont pr sent une intervention volontaire la cour a juste titre jug que cette inter vention devait tre regard e comme une requ te d appel puisqu ils taient partie en premi re instance et l a rejet e pour tardivet Quant la requ te d appel pro 63 R sum Un tiers au contrat est irrece vable demander au juge de l exc s de pouvoir d annuler le refus de la personne publique d engager une action en nullit qui constitue un acte non d ta chable du contrat prement dite elle a t galement rejet e La cour a consid r et c est l tout l enjeu du litige que le refus par le syndicat d in tenter une action en d claration de nullit de la convention litigieuse ne pouvait tre regard comme un acte d tachable de cette convention et que par suite les requ rants n taient pas recevables demander au juge de l exc s de pouvoir d annuler ce refus implicite La cour a en outre estim que cette irrecevabilit tait bien manifeste et insusceptible d tre cou verte en cours d instance et que la demande de premi re instance avait pu bon droit tre rejet e par ordonnance L association ainsi que MM Boissier et Sarrazin se pourvoient en cassation contre cet arr t rendu le 13 mars 2006 Le recours pour exc s de pouvoir contre l acte
12. ection de l envi ronnement du Lunellois APPEL M A et M C demandent au Conseil d tat 1 d annuler l arr t du 13 mars 2006 par lequel la cour administrative d appel de Mar seille a rejet leur requ te d appel tendant l annulation de l ordonnance du vice pr si dent du tribunal administratif de Montpellier du 29 septembre 2003 rejetant leur demande d annulation de la d cision implicite de rejet du syndicat mixte Entre pic et tang de sai sir le juge administratif pour faire d clarer nulle la convention sign e le 1 f vrier 1995 entre ce syndicat et la soci t Elyo ainsi que leurs conclusions aux fins d injonction 2 r glant l affaire au fond d annuler l arr t de la cour administrative d appel et faire droit leurs conclusions d appel Consid rant qu il ressort des pi ces du dossier soumis aux juges du fond que le syn dicat mixte Entre pic et tang a conclu avec la soci t Elyo le 1e f vrier 1995 une convention de d l gation de service public pour la construction et l exploitation d une usine d incin ration de d chets que des tiers la convention ont demand au pr sident du syndicat mixte Entre pic et tang par un courrier du 11 d cembre 1997 de saisir le juge administratif d une action en d claration de nullit de la convention conclue le 1e f vrier 1995 et d en tirer ensuite toutes les cons quences que l Association pour la pro tection de l en
13. enoncer 15 s agit d une r gle g n rale applicable aux contrats administratifs qui vaut pour tous les contrats y compris les concessions 16 D s lors que la r siliation d un contrat peut trouver sa justification dans tout motif d int r t g n ral l effort accompli par votre jurisprudence pour y voir un acte d tachable du contrat n appara t pas la r flexion avoir t si important La nullit d un contrat ne peut r sulter elle que de son ill galit soit que l ill ga lit provienne d un vice affectant sa conclusion soit qu elle touche les clauses m mes du contrat Cette nullit l adminis tration na aucunement le pouvoir de la constater unilat ralement seul le juge est habilit le faire Voir dans la d cision par laquelle la personne publique saisit le juge 15 CE 6 mai 1985 Association Eurolat Rec p 141 16 Cf votre d cision Soci t TV 6 d j mentionn e 63 cette fin un acte d tachable de l ex cu tion du contrat serait donc paradoxal La nullit proc de du contrat et a pour effet de le faire dispara tre r troactivement Un acte qui tend directement remettre en cause l existence m me du contrat ne peut en tre d tachable sauf faire perdre cette notion de d tachabilit tout sens commun Nous adh rons donc au raisonnement juridique tenu par la cour le refus d inten ter devant le juge du contrat une action en d claration de nullit n e
14. icat mixte l Association pour la protection de l environ nement du Lunellois APPEL M A et M C tiers la convention litigieuse du 1 f vrier 1995 de saisir le juge du contrat d une action en d claration de nullit de cette convention ne pouvait tre regard comme d tachable de la convention et que par cons quent leur requ te tendant l annulation de ce refus tait entach e d une irrecevabilit manifeste non susceptible d tre couverte en cours d ins tance la cour administrative d appel de Mar seille n a pas entach son arr t d erreurs de droit Consid rant en second lieu que le moyen tir de ce que la proc dure de premi re ins tance tait irr guli re en raison de la violation du caract re contradictoire de la proc dure et de l ill galit de l article R 222 1 du code de justice administrative dont le juge du tribunal administratif a fait application est pr sent pour la premi re fois devant le juge de cassa tion que d s lors et en tout tat de cause il doit tre cart comme irrecevable Consid rant qu il r sulte de ce qui pr c de que l Association pour la protection de l envi ronnement du Lunellois M A et M C ne sont pas fond s demander l annulation de l arr t de la cour administrative d appel de Marseille du 13 mars 2006 Consid rant que le syndicat Entre pic et tang n tant pas la partie perdante dans la pr sente instance les dispositions
15. lusions les raisons qui incitaient ne pas admettre que le refus de saisir le juge du contrat d une action en nullit oppos une demande faite en ce sens par un tiers puisse faire l objet d un recours pour exc s de pouvoir La principale tient ce que la solution inverse aurait conduit permettre tous les tiers d obtenir indirecte 20 CE S 24 avril 1964 Soci t LIC Rec p 239 21 CE Ass 2 f vrier 1987 Soci t TV 6 Rec p 29 ment tout moment du juge du contrat qu il constate la nullit d une convention d s lors que les conditions d un tel constat seraient r unies Les tiers se verraient ce faisant reconna tre une voie de recours contre le contrat lui m me Une telle solution serait difficilement compatible avec la r gle selon laquelle le tiers n a pas acc s au juge du contrat en dehors de l hypoth se de l arr t Tropic Travaux Signalisation 22 L orientation prise par la jurisprudence n a pas consist ouvrir aux tiers tr s largement et sans limite l acc s au juge du contrat Un tiers est donc irrecevable former un recours pour exc s de pouvoir contre le refus de l Administra tion de saisir le juge du contrat m Ch M 22 CE Ass 16 juillet 2007 Rec p 360 BJCP n 54 2007 p 391 concl D Casas 146 BULLETIN JURIDIQUE DES CONTRATS PUBLICS N 63
16. ntre la volont du cocontractant Quoi qu il en soit un tiers peut donc obtenir du juge qu il fixe un terme une convention contre la volont des parties D s lors que le refus de r silier un contrat peut tre attaqu par les tiers qui y ont int r t permettre ces m mes tiers de demander que soit constat e la nullit d un contrat puis d attaquer la d cision de refus para t en premi re analyse rele ver de la m me logique On trouve d ailleurs dans votre jurisprudence une d cision qui semble aller dans ce sens Vous avez en effet jug recevable le recours pr sent par un tiers contre le refus du secr taire d tat aux PTT de rap porter une convention pass e entre son administration et un promoteur construc teur 14 mais la lecture de la d cision ne permet pas de d terminer avec certitude si tait en jeu un retrait r troactif ou une suppression pour lavenir Quoi qu il en soit la r siliation d une part et la d clara tion de nullit ou l annulation d autre part si elles n ont videmment pas les m mes effets juridiques constituent aujourd hui 10 Cf notamment D Pouyaud La nullit des contrats administratifs LGDJ 1991 p 423 et s 11 Rec p 239 12 Aux Tables 13 Rec p 28 14 CE 11 janvier 1984 Fayard Rec p 4 BULLETIN JURIDIQUE DES CONTRATS PUBLICS N CONTENTIEUX DES CONTRATS PUBLICS en cas d irr gularit affectant le contrat des instruments qui
17. pe inverse 9 Cf CES 30 septembre 1955 Union nationale des syn dicats d opticiens de France Rec p 453 CE 1e d cembre 1976 Association des concubins et concu bines de France et Lefer Rec p 520 CE 25 mars 1977 Fontaine Rec T p 1013 BULLETIN JURIDIQUE DES CONTRATS PUBLICS N 63 avec quelques am nagements et excep tions 10 Cette pr sentation reste perti nente Il n en demeure pas moins que les exceptions rev tent un relief singulier Vous avez en effet jug par une d cision de sec tion du 24 avril 1964 SA de Livraisons industrielles et commerciales 11 que le refus de r silier une convention pouvait faire l objet d un recours pour exc s de pouvoir Si votre jurisprudence n est pas en la mati re excessivement fournie vous avez r it r r cemment cette solution par une d cision du 8 d cembre 2004 Soci t Eiffel distribution et Soci t Levallois distri bution 12 Vous avez galement reconnu un caract re d tachable la d cision de r si lation par votre d cision d assembl e du 2 f vrier 1987 Soci t TV 6 13 rendue contrairement aux conclusions du commis saire du gouvernement M Fornacciari qui relevait qu il tait tr s difficilement admis sible qu un juge puisse tre amen la demande d un tiers annuler une r silia tion donc faire revivre un contrat non seulement contre la volont de l administra tion mais encore ventuellement co
18. peuvent se trouver en concurrence Ceci r sulte express ment de votre d cision Soci t Tropic Travaux le juge du contrat saisi par un tiers dis pose de toute la gamme des sanctions possibles y compris la r siliation et l an nulation est r serv e aux ill galit s les plus graves La logique est la m me en cas d annulation de lacte pr alable la conclusion du contrat dans certaines hypoth ses la collectivit peut se borner r silier la convention plut t que d tre contrainte de saisir le juge du contrat d une action en nullit Dans ces condi tions pourquoi ouvrir le pr toire du juge de l exc s de pouvoir aux tiers dans un cas et non dans l autre Ajoutons que la solution consistant ouvrir aux tiers la facult de contester le refus de saisir le juge du contrat serait a priori gage de simplification proc durale puisqu il ne serait plus besoin d obtenir en amont l annulation d un acte d ta chable de la conclusion du contrat Ces arguments ne sont pas d nu s de pertinence Mais ils ne nous ont pas convaincu Nous observerons tout d abord qu il existe une diff rence juridique fondamen tale entre la r siliation d un contrat et le constat de sa nullit Le droit de proc der la r siliation unilat rale d un contrat administratif pour un motif d int r t g n ral est une pr rogative qui appartient la personne publique laquelle celle ci ne peut pas m me r
19. s avez qualifi le d f r pr fectoral de recours pour exc s de pouvoir 6 Vous avez ensuite admis la possibilit pour un tiers de contester les clauses r glementaires d un contrat 7 Puis vous avez jug qu eu gard la nature particuli re des liens qui s tablissent entre une collectivit publique et ses agents non titulaires les contrats par lesquels il est proc d au recrutement de ces derniers sont au nombre des actes dont l annulation peut tre demand e au juge administratif par un tiers y ayant un int r t suffisant 8 Enfin est intervenue votre d cision Soci t Tro 5 Rec p 501 6 CE S 26 juillet 1991 Commune de Sainte Marie de la R union Rec p 302 7 CE Ass 10 juillet 1996 Cayzeele Rec p 274 8 CE S 30 octobre 1998 Ville de Lisieux Rec p 375 pic travaux signalisation L tat du droit est donc aujourd hui le suivant tout concurrent vinc de la conclusion d un contrat administratif est recevable former devant le juge du contrat un recours de pleine juridiction contestant la validit de ce contrat ou si elles sont divisibles de certaines de ses clauses recours qui peut tre assorti de demandes indemnitaires ce recours doit tre exerc dans un d lai de deux mois compter de l ac complissement des mesures de publi cit appropri es partir de la conclusion du contrat le concurrent vinc n est en revanche plus recevable
20. st pas un acte d tachable du contrat lui m me Et nous y adh rons d autant plus que juger l inverse aboutirait une solution qui serait peu coh rente avec votre juris prudence actuelle Une solution qui risquerait d tre peu coh rente avec la jurisprudence Tropic Travaux Admettons un instant de raison que nous soyons bien en pr sence d un acte d tachable pouvant faire l objet d un recours pour exc s de pouvoir Ce recours serait alors ouvert tout tiers justifiant d un int r t agir y compris d ailleurs le concurrent vinc En effet si aux termes de votre d cision Soci t Tropic travaux signalisation le concurrent vinc partir de la conclusion du contrat n est plus recevable demander l annulation pour exc s de pouvoir des actes pr alables qui en sont d tachables le refus de saisir le juge du contrat n entre pas dans cette cat gorie Tous les tiers auraient donc la possibi lit tout moment d obtenir indirecte ment du juge du contrat qu il constate la nullit d une convention supposer que les conditions d un tel constat soient r unies D s lors on voit mal quel serait l int r t de maintenir la r gle selon laquelle en dehors de l hypoth se Tropic Travaux le tiers n a pas acc s au juge du contrat car cette r gle deviendrait une fic tion juridique Permettre aux tiers de demander la collectivit de saisir ce juge sans passer par le d tour de
21. t II renverrait d autres dispositions l gislatives mais en raison de sa g n ra lit ne saurait habiliter le pouvoir r gle mentaire dresser la liste qui est fix e l article R 222 1 Vous ne pourrez suivre la requ rante sur cette voie l article L 222 1 constitue bien une habilitation donn e au pouvoir r glementaire et encadre suffi samment celle ci Il est ensuite soutenu que l irrecevabilit de la demande ne saurait en tout tat de cause tre regard e comme manifeste Votre contr le est ici celui de la d natura tion 18 ou le cas ch ant de l erreur de droit Il peut bien s r para tre paradoxal de qualifier de manifeste l irrecevabilit qui est en cause dans la pr sente affaire alors que nous avons pass un trop long 18 CE 5 d cembre 2001 Dugas aux Tables moment tenter de vous convaincre qu ir recevabilit il y avait bien Ceci tant nous serions enclins vous proposer de juger qu est manifestement irrecevable le recours form contre un contrat par un tiers qui n aurait pas la qualit de concur rent vinc Il pourrait en aller de m me dans la pr sente hypoth se Au cas inverse vous censureriez l arr t de la cour vous annuleriez l ordonnance du vice pr sident du tribunal administratif de Mont pellier et vous rejetteriez vous m me la demande La derni re branche du moyen est tir e de ce que la possibilit offerte au juge de rejeter par voie d ordonn
22. t est sans doute perfec tible Vous contribuerez le clarifier lorsque vous serez conduits donner un mode d emploi de la jurisprudence Tropic Travaux Peut tre serez vous amen s vous r interroger sur la pertinence de la solution consistant pr voir un recours du seul concurrent vinc devant le juge du contrat et de tous les autres tiers devant le juge de l exc s de pouvoir Mais si cette r flexion doit prosp rer ce n est pas notre sens en inventant un nouvel acte d tachable et un nouveau cas de sai sine successive du juge de l exc s de pouvoir et du juge du contrat Si vous nous suivez vous carterez donc le moyen tir de ce que la cour aurait commis une erreur de droit en jugeant irrecevable la demande de l Association pour la protection de l environnement du Lunellois Il est galement reproch la cour d avoir jug que cette demande avait pu bon droit tre rejet e par voie d ordon nance par le premier juge Le moyen comporte trois branches La plus radicale consiste mettre en cause la l galit des dispositions de l article R 222 1 du code de justice administrative Selon l association requ rante l article L 222 1 aux termes duquel les juge ments des tribunaux administratifs sont rendus par des formations coll giales sous r serve des exceptions tenant l ob jet du litige ou la nature des questions juger n est pas un article autosuffi san
23. u exception nelle Cependant en l tat actuel de la jurisprudence il existe des vices qui ne sont pas r gularisables et qui comman dent la d claration de nullit d un contrat En pratique d ailleurs ces d clarations de nullit ne sont pas rares et d bouchent parfois sur des situations d une grande complexit dont les ex parties ont le plus grand mal s extraire Nous rel verons enfin que lorsqu il est de l int r t de la collectivit elle m me de saisir le juge du contrat mais qu elle s en abstient il existe un m canisme qui per met d y rem dier celui de l autorisation de plaider Les contribuables des communes des d partements des r gions et des ta blissements publics de coop ration inter communale peuvent ainsi exercer en lieu et place de la collectivit et dans son int r t les actions que celle ci a refus ou n glig d exercer Vous avez sur ce fon dement admis la recevabilit d une demande tendant ce que soit constat e la nullit d une concession de distribution d nergie lectrique 17 Toutefois dans cette configuration le demandeur ne sau 17 CE 29 novembre 1929 Chatelot Rec p 1049 pour un exemple o la demande a t rejet e faute de chances de succ s suffisantes cf CE 30 avril 1997 Car riere et autres req n 182355 144 rait tre regard comme un tiers puisqu il se substitue la collectivit d faillante L tat du droi
24. vironnement du Lunellois APPEL M A et M C ont demand au tribu OBSERVATIONS CONTENTIEUX DES CONTRATS PUBLICS nal administratif de Montpellier d annuler la d cision implicite de rejet du syndicat mixte et d enjoindre ce syndicat de saisir le juge d une requ te en d claration de nullit de la convention du 1e f vrier 1995 que par une ordonnance du 29 septembre 2003 le vice pr sident du tribunal a rejet cette demande au motif qu elle tait entach e d une irreceva bilit manifeste non susceptible d tre cou verte en cours d instance que par un arr t du 13 mars 2006 contre lequel l Association pour la protection de l environnement du Lunellois APPEL M A et M C se pourvoient en cas sation la cour administrative d appel de Mar seille a confirm cette ordonnance Consid rant en premier lieu qu un tiers un contrat administratif est recevable former un recours pour exc s de pouvoir d s lors qu il justifie d une qualit lui donnant int r t pour agir contre les clauses r glementaires de ce contrat qu il peut galement faire un recours pour exc s de pouvoir contre le refus de la personne publique de le r silier acte d tachable de ce contrat qu en revanche il n est pas recevable former un recours contre le refus de la personne publique de sai sir le juge du contrat d une action en nullit acte non d tachable qu ainsi en jugeant que le refus implicite oppos par le synd
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