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Introduction

1. La t che politique Ce responsable politique que lui demande t on dans notre pays On lui demande d assurer la t che politique et cette t che politique c est e afficher des valeurs e indiquer des principes d action pour gouverner selon ces valeurs e d finir une m thode et une strat gie de mise en oeuvre de ces principes Ce responsable politique dans notre pays ne tombe pas du ciel il est l lu la fois du professionnel du patient du bien portant de l administratif du cotisant du retrait etc il ne repr sente pas une corporation un secteur d activit une province il repr sente l ensemble de la nation et a en charge non pas les int r ts des particuliers mais le bien commun L ensemble des lus n est jamais que le reflet de l ensemble des lecteurs C est nous qui sommes tous ensemble dans l incapacit de ma triser les d penses de sant toutes les places que nous occupons incapacit du patient incapacit du bien portant incapacit du soignant incapacit de l administratif incapacit du politique Construire une conomie de la sant Si nous voulons parvenir d finir une conomie de la sant il faut e v rifier que nous partageons bien les m mes valeurs par exemple la sant est un droit pour tous e s entendre sur les principes tous c est qui le m me droit pour l habitant de Lyon celui des plateaux ard chois celui de Calcutta celui de Sydney et avec quels
2. 1992 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 4 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com la sant est d finie comme principe de libert un capital principe d galit un droit les moyens d acc der la sant sont les lois du march correctifs la r duction des in galit s la discrimination positive principe d quit une galit des chances 3 Le syst me fran ais Les constructions thiques combinent toujours plusieurs principes dans un ordre hi rarchique diff rent les unes des autres Ce qui donne des r alisations sociales des syst mes sociaux diff rents Prenons le syst me fran ais un mixte de diff rents principes Son originalit vient de ce qu il allie plusieurs principes sans faire de choix Le principe galitaire est derri re les politiques de sant publique des quipements de soins r partis sur tout le territoire Le principe de redistribution s effectue par le syst me d assurances sociales o les prestations sont d livr es en fonction des besoins des gens et non pas en proportion de leurs cotisations sociales Ces deux principes s inscrivent dans une logique de droits garantis par l Etat Le principe contractuel se trouve dans les syst mes volontaires d assurance avec les assurances compl mentaires dont les prestations varient selon les types de cotisations et
3. gestion des risques 1996 n 291 292 12 BEJEAN S GADREAU M Information et d cision en conomie de la sant Une approche des services m dicaux ambulatoires en terme d agence Revue des Affaires Sociales 1993 N 2 p 95 108 13 Groupe Prospective du syst me de sant pr sid par SIOUBIE R Sant 2010 Paris La Documentation Fran aise 1993 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 7 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com D une part la sant appartient tous sans discrimination elle entre dans le champ du service public D autre part elle a des externalit s qui concerne la collectivit contagion financement de la recherche politique de pr vention conditions de vie etc On constate que la sant ne devient ce bien public que s il existe un accord collectif sur sa gestion pour en partager les risques au niveau de la pr vention de la r paration avec des solidarit s en termes de comportements comme de financements Il y a des conditions pr cises pour que la sant soit effectivement un bien public 5 Repr sentations de la soci t L conomie de la sant est un excellent lieu pour comprendre une soci t ses valeurs premi res ses principes son organisation Actuellement dans la litt rature ce sujet on voit se dessiner des tendances se reconstituer des courants de pens e Je cite deux
4. O M S Gen ve 1992 226 p e Esprit 1997 n 2 La sant quel prix p 13 105 e FARRUGIA Francis Exclusion mode d emploi Cahiers internationaux de sociologie 1997 vol CII p 29 57 e FRAYSSE Olivier La crise du syst me de sant aux Etats Unis Probl mes conomiques et sociaux 1995 n 744 La Documentation Fran aise 82 p e GADREAU Maryse BEJEAN Sophie Asym tries d information et r gulation en m decine ambulatoire Probl mes conomiques n 2296 La Documentation Fran aise 1992 p 9 14 paru dans la Revue d Economie Politique mars avril 1992 e GADREAU Maryse SCHNEIDER BUNNER Claude L quit dans le mod le de concurrence organis e pour la r gulation d un syst me de sant Economie et Pr vision 1997 n 129 180 p 221 237 e Haut Comit de la Sant Publique In galit s sociales et g ographiques septembre 1996 e HOLCMAN Robert dir La protection sociale principes mod les nouveaux d fis Probl mes politiques et sociaux n 793 La Documentation Fran aise 1997 78 p e KARSTEN Siegfried G Les soins m dicaux bien priv au bien public Probl mes conomiques n 2 2442 La Documentation Fran aise 1995 p 1 4 paru dans The American Journal of Economics and Sociology avril 1995 e MALLET Jean Olivier CHAPERON Jacques L exp rience italienne d un syst me sanitaire national des formes diff renci es de prise en charge Cahiers de sociologie et d mographie m dica
5. couples d opposition que la litt rature actuelle sur l conomie de la sant r v le Soci t du bien et soci t du lien soci t du bien Certains disent la soci t doit chercher rendre possible le bonheur de ses membres avec cette conviction que le bonheur des uns fait le bonheur de tous que l int r t g n ral est la somme des int r ts particuliers que la libert des individus est le meilleur garant des libert s collectives L conomie de la sant dans cette configuration cherchera par des r gles simples souvent celles du march satisfaire les int r ts des uns et des autres l int r t du m decin rencontrant celui du patient Cela suppose une soci t o l argent ne fasse pas d faut pour que l change entre int r ts soit effectif La limite d une telle soci t est d ignorer les diff rences entre individus et les in galit s de fait qui feront le bonheur des uns mais le malheur des autres soci t du lien D autres disent la soci t doit organiser le bonheur dans le fait de vivre ensemble avec des communaut s au sein desquelles les individus passent contrat entre eux des communaut s qui expriment une volont g n rale qui oriente les actions particuli res L conomie de la sant suppose sur un bien tre social pour une bonne sant des individus La monnaie d change au sein de la soci t n est pas forc ment l argent mais la participation la vie commune par des disposi
6. l individuel soci t du droit D autres disent la soci t doit fabriquer des normes partir de valeurs universelles qu elle reconna t comme fondements derniers de la vie sociale L conomie de la sant se b tit sur un droit fondamental celui de vivre en bonne sant Elle organise donc l acc s de l ensemble des individus l ensemble des moyens d acc s aux soins au savoir m dical La limite d une telle soci t o l universel passe avant le social est qu elle ne rencontre pas toujours l assentiment social celui de certains groupes ou de certaines g n rations C est une soci t o tous ont des droits et o l on ne sait pas trop qui doit les mettre en oeuvre Or il ne saurait exister de droit sans devoir correspondant sans volont sociale donc pour mettre en oeuvre ces droits CONCLUSION Vous l avez entendu l tude de l conomie de la sant pour nous n est pas seulement l analyse des m canismes d un syst me et de ses performances Les tudes d efficacit sanitaire d efficience le rapport moyens r sultats de pertinence de gains et d avantages d utilit sociale de co ts compar s etc ne sauraient tout dire d une conomie de la sant Ce sont des outils pour pr ciser le prix de la sant II convient ensuite de d battre avec nos concitoyens de cette question quel prix a votre sant celle des autres habitants de la plan te celle des g n rations futures Quelles valeurs voulez vous pro
7. moyens humains mat riels mon taires e savoir revenir ces bases chaque fois que l on aura ajuster les syst mes que nous avons mis en place ainsi que nos comportements priv s En l absence de bases communes dans le domaine de l conomie de la sant comme en d autres nous n aurons que des individus et des groupes qui d fendront leur place e le patient qui revendique l acc s aux soins comme dit le d pliant vert e le soignant qui ne veut pas d ing rence dans sa relation avec le patient conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 2 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com e l administratif qui demande des objectifs clairs Il faut que chacun op re un d placement pour entendre le point de vue de l autre non pas prendre la place de l autre mais se d placer pour s entendre sur des valeurs et des principes qui d finissent l int r t g n ral le bien commun en mati re de sant comme en mati re de culture d emploi de s curit etc 1 Principes d action Chacun d entre nous m ne sa propre vie chaque groupe social s organise selon des principes que l on peut formuler de mani re simple sinon caricaturale Par exemple A chacun selon son m rite I n y a pas de privil ge d la naissance la fortune aux relations la province dans laquelle on habite Tous les hommes sont gaux au d pa
8. on tend faire dispara tre cet change de monnaie avec les accords de caisses primaires et de mutuelles avec les m decins et les pharmaciens on tend vers un masque des co ts des actes et des m dicaments 7 Probl mes conomiques La protection sociale handicap ou atout conomique 1996 n 2 493 2 494 Economie et statistique Le secteur du m dicament enjeux industriels sant publique et ma trise des d penses 1998 n 2 3 en particulier CAVALIE Philippe Les r f rences m dicales opposables quel impact sur la consommation de m dicaments p 85 99 LECOMTE Th r se PARIS Val rie Le contr le des d penses en m dicament en Allemagne en France et au Royaume Uni p 101 124 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 5 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com avantages et inconv nients Ce syst me fran ais qui mixte plusieurs principes avait l avantage de permettre une coh sion sociale e chacun y trouvait son int r t m decins salari s employeurs mouvement mutualiste e les comptes taient r quilibr s en permanence ce que n assuraient pas les cotisations sociales sur les salaires tait couvert par les cotisations volontaires compl mentaires ou par l imp t etc Il n y a pas de faillite brusque du syst me fran ais mais pas de r forme en profondeur non plus on aura tr s souven
9. ories des contrats Economie et Pr vision 1997 n 129 130 p 11 24 e SAILLY J C LEBRUN T Enjeux conomiques et questionnements thiques dans le domaine de la sant Cahiers de sociologie et de d mographie m dicale1998 n 4 p 379 394 e SOUBIE Raymond dir Sant 2010 rapport du groupe prospective du syst me de sant La Documentation Fran aise 1993 Commissariat au Plan 151 p e SZIJ Eric Enjeux d une politique de r duction des in galit s Regards sur l actualit juin 1994 La Documentation Fran aise p 31 45 e Territoires 1996 n 365Sant premiers pas vers la citoyennet e TOURAINE Alain Pourrons nous voir ensemble Fayard Paris 1997 e VAN PARIJS Philippe dir Ni ghetto ni tour d ivoire L thique conomique et sociale aujourd hui Academia Louvain 1993 137 p e VAN PARIJS Philippe Sauver la solidarit Cerf Paris 1995 100 p sommaire INTRODUCTION 1 Une conomie humaine de la sant 1 La construction thique 1 Des thiques diff rentes 2 La t che politique 2 Construire une conomie de la sant 2 1 PRINCIPES D ACTION 3 A chacun selon son m rite 3 A chacun selon ses moyens 3 A chacun selon son d 3 A chacun selon ses besoins 3 A chacun selon son choix 4 2 CONSTRUCTION THIQUE 4 Je mets en premier le principe de libert 4 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 11 Ce document a t fabriqu par PDFmail
10. Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com Ethique de l conomie de la sant Les valeurs en jeu Introduction La mani re dont on peut parler de l argent dans le domaine de la sant d pend de multiples facteurs Je vous en cite quelques uns e la place que nous occupons dans le syst me de soins de pr vention de pr diction ce qui d termine l intitul des th mes de chaque atelier dans le d pliant vert de pr sentation de ces journ es le patient le professionnel l administratif le politique e la culture dans laquelle nous vivons la relation au corps au temps au cosmos ce qui d termine des types de m decine e la conjoncture qui nous am ne tablir des priorit s en fonction de l urgence des moyens disponibles des pressions sociales etc L organisation de la sant l conomie de la sant la gestion de la sant tient compte de ces divers aspects Une conomie humaine de la sant L conomie humaine de la sant c est la prise en compte de ces multiples aspects de la vie d un homme une conomie de tout l homme et de la multitude des hommes d une part nos contemporains les relations entre les conomies de la sant des pays fortement industrialis s et celles de pays en voie de d veloppement par exemple d autre part nos descendants les cons quences de nos conomies de la sant sur les g n rations futures Cette approche global
11. Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com Je mets en premier le principe d galit Je mets en premier le principe d quit 3 LE SYST ME FRAN AIS un mixte de diff rents principes avantages et inconv nients 4 REPR SENTATIONS DE LA SANT On peut penser la sant comme un bien de consommation On peut penser la sant comme un produit d assurance On peut penser la sant comme un syst me d information On peut penser la sant comme un capital On peut penser la sant comme un bien public 5 REPR SENTATIONS DE LA SOCI T Soci t du bien et soci t du lien soci t du bien soci t du lien Soci t de souverainet r publicaine et soci t de droit soci t r publicaine soci t du droit CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE 10 Georges Decourt intervention aux 26 mes journ es d thique L argent et la Sant approche sociologique 4 octobre 1997 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 12
12. ahiers de sociologie et d mographie m dicales n 1 1998 L tude des syst me nationaux de sant p 31 64 e CASTIEL Didier Quelques r flexions thiques sur les outils d analyse conomiques en machine ge justice quit Cahiers de sociologie et d mographie m dicales 1993 n 4 p 321 348 e CLERC Denis Dictionnaire des questions conomiques et sociales Paris Atelier 1998 e Colloque Centre Thomas More Assurer la sant en Occident Eveux janvier 1997 non paru e Conf rence Nationale de Sant R duire les in galit s de sant inter et interr gionales Rapport 1997 1997 p 25 27 e CORDIER Alain La sant est elle un march Probl mes conomiques et sociaux n 627 La Documentation Fran aise 1990 61 p e CREESE Anne PARKER David Analyse des co ts dans les programmes de soins de sant primaires O M S Gen ve 1995 158 p e DE KERVASDOUE J KIMBERLY J RODWIN V La sant rationn e Economica Paris 1981 240 p e Economie et Pr vision 1997 n 129 130 Nouvelles approches micro conomiques de la sant 275 p e Economie et Statistique 1996 n 291 292 Economie de la protection sociale assurances solidarit gestion des risques e Economie et Statistique 1998 n 312 313 Le secteur du m dicament enjeux industriels sant publiques et ma trise des d penses 140 p e EL BINDARI HAMMAD A SMITH D Evaluation des soins de sant primaires Guide de l enqu teur
13. e tait assez en vue apr s la guerre au moment o l O M S d finissait la sant comme un tat de complet bien tre physique mental et social Et puis comme en d autres domaines conomiques l expansion et le profit ont servi de r gles C est au moment o pointe la r cession et que l on parle de ma trise des d penses de sant que l on s interroge alors sur les valeurs en jeu La construction thique Les valeurs que nous entendons promouvoir dans notre vie personnelle et sociale se traduisent en principes qui guident notre action L organisation de ces principes je l appelle une thique quelles que soient les valeurs engag es C est dire que je n emploie pas l adjectif thique comme quivalent de bon ou de moins bon ce n est pas une chelle un ordre de valeur un jugement de valeur L thique pour moi c est un ensemble de principes d action plus ou moins coh rents entre eux et pertinents par rapport aux valeurs qu ils sont cens s mettre en oeuvre Tout le monde en ce sens l neutre poss de une thique Celui dont on peut penser qu il fait n importe quoi a une thique parfois adapt e sa situation son environnement interne et externe Prenons l exemple de quelqu un qui se noie et ne sait pas nager Il pourra s en sortir si quelqu un lui jette une bou e de sauvetage on parle de filet de s curit pour l acc s aux soins des personnes sans revenu suffisant si quelqu un vient le cherc
14. e lorsque l on ach te un produit ou un service Ici celui qui consomme c est le patient celui qui d cide de ce qu il convient de consommer c est le m decin celui qui paie c est l organisme d assurance La sant ne s inscrit donc pas totalement dans un change qui suive les r gles du march elle n est pas un bien usuel On peut penser la sant comme un produit d assurance Lorsqu il y a un risque de d g t pr visible et chiffrable peut s organiser un dispositif de pr vention et de r paration avec une garantie de base et des garanties compl mentaires On constate que dans le dispositif assurantiel de sant 8 DECOURT G BLANCHER P Assurance vuln rabilit exclusions rapport d conomie et humanisme pour le Programme Interminist riel de Recherche sur la Ville 1997 Probl mes conomiques 1995 n 2 442 en particulier KARSTEN Siegfried Les soins m dicaux bien priv ou bien public p 1 4 trad FLORI Y A GEOFFARD P Y Co ts d une maladie comment peut on l valuer p 5 8 CLERC Denis Dictionnaire des questions conomiques et sociales Paris Atelier 1998 Probl mes politiques et sociaux La sant est elle un march 1990 n 627 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 6 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com e le lien entre assur et organisme payeur s exprime en t
15. ermes de prime remboursement e le lien entre assur et soignant est bas sur la libert de venir consulter et la libert de prescrire une ordonnance e le lien entre soignant et organisme payeur n existe pas de mani re formelle m me s il y a prise en charge d une partie des cotisations sociales des m decins lib raux par les caisses des n gociations etc Dans le dispositif assurantiel d un sinistre l accident choisit son r parateur mais c est l assurance qui envoie syst matiquement son expert pour estimer l avance les co ts de r paration et ventuellement l assureur imposera des modifications au contrat ou ses exigences en mati re de pr vention L assurance sociale de la sant n ob it pas ses r gles l On peut penser la sant comme un syst me d information Le patient conna t seul ses propres comportements le m decin poss de le savoir m dical l organisme payeur sait quels sont les co ts Le patient peut cacher des informations son m decin et a fortiori son assurance Le m decin revendique le secret professionnel On constate que dans ce syst me o les informations sont in galement partag es il y a e du c t du patient possibilit de surench re surconsommation de soins et ou sur assurance risque moral s lection adverse e du c t du m decin possibilit de surproduction de soins prescrits en volume et en valeur nominale e du c t du financeur possibilit de s lecti
16. her on parle d assistance 1 Pr venir La Sant usages et enjeux d une d finition 1996 n 30 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 1 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com si lui m me se d bat en br lant toutes ses nergies cette mani re de faire incoh rente aux yeux de qui sait nager ce comportement cet ethos est une conduite qui ob it un principe le principe de survie n est ce pas l thique de beaucoup de ceux qui vivent dans l urgence sans vision optimiste du lendemain Des thiques diff rentes Les comportements de sant en mati re de soin de pr vention de pr diction aussi bien les comportements priv s les usages des uns et des autres que collectifs les syst mes que nous mettons en place appartiennent des thiques diff rentes Ces thiques sont en partie h rit es notre ducation nos pr d cesseurs en partie prescrites nos appartenances id ologiques ou religieuses de toute mani re elles s adaptent pour trouver des solutions aux probl mes nouveaux que l on rencontre Juger de la valeur de ces thiques c est affaire de conscience conscience des individus et des groupes d individus La question se pose aujourd hui avons nous des valeurs communes dont nous pourrions tirer des principes d action utiles et utilisables pour construire une conomie de la sant
17. le trois constructions thiques parmi les plus cit es dans la litt rature r cente propos d conomie de la sant Je mets en premier le principe de libert Chacun fait comme il l entend Pour vivre en bonne harmonie on tablit des r gles entre les individus bas es sur l change des r gles de bon commerce entre les gens La sant est un bien initial Chacun fait ses choix en fonction de ce capital des obligations qu il a contract es travail famille diverses activit s et des moyens dont il dispose revenus temps disponible etc Comme il y a des individus qui ont un capital sant faible des moyens faibles il y aurait risque de catastrophe sociale et sanitaire mettant en p ril la libert du plus grand nombre on tablit alors un filet de s curit pour cette cat gorie de personnes d favoris es et d munies Je mets en premier le principe d galit La sant pour tout le monde Le r sultat c est dire la bonne sant tant in gal on conviendra alors d une galit de moyens c est dire l acc s aux soins gal pour tous On met en place pour cela des moyens collectifs une organisation territoriale et un syst me allocataire qui r duisent les in galit s dues au revenu ou au lieu de r sidence Je mets en premier le principe d quit Certes tout le monde a droit la libert mais aussi l galit des chances pour jouir pleinement de cette libert La possibilit de choix doit t
18. les 1993 n 4 p 361 378 e MASSON Andr Assurance sociale et assurance priv e face la crise de l Etat providence Risques n 24 A F S A 1995 p 135 156 e PIERSON Paul L conomie politique de la crise de l Etat providence Probl mes conomiques n 2487 La Documentation Fran aise 1996 p 12 19 paru dans World Politics janvier 1996 e PLASSARD Fran ois Le Temps choisi Paris Ch l o Mayer 1997 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 10 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com e Pr venir 1995 n 28 In galit s sant exclusion 208 p e Pr venir n 30 1996 La sant Usages et enjeux d une d finition 248 p e Probl mes conomiques n 2413 In galit s quit efficacit La Documentation Fran aise 1995 32 p e Probl mes conomiques n 2442 Economie de la sant La Documentation Fran aise 1995 32 p e Probl mes conomiques n 2493 2494 La protection sociale Handicap ou atout conomique La Documentation Fran aise 1996 80 p e Projet 1992 n 230 Sant valeur en hausse p 4 104 e Projet 1995 n 242 Protection sociale au politique de tranche p 8 102 e Revue Fran aise des Affaires Sociales 1993 n 2 Quelques r flexions en conomie de la sant p 3 219 e ROCHAIX Lise Asym tries d information et incertitude en sant les apports des th
19. les produits offerts l assureur Ce principe s inscrit dans une logique de march avec les soci t s d assurance ou bien dans une logique communautaire avec les mutuelles Le principe de libert entre dans les textes juridiques en 1928 libert d installation du m decin g n raliste libert de prescription libert d honoraires et libert de choix du m decin par le patient Ce syst me je parle de celui que l on est en train de r former pas de celui qui se met en place organise un rapport l argent qui est multiple A la diff rence du syst me am ricain il masque en partie le co t des prestations de m decine de ville et totalement le co t des prestations de m decine hospitali re A la diff rence des syst mes anglais et allemands il fait appara tre une transaction patient m decin avec le choix du m decin et le paiement l acte du m decin ainsi que par les frais pharmaceutiques Ces deux syst mes proches de la France connaissent d ailleurs comme le n tre des r formes par exemple en Allemagne la possibilit de changer de m decin r f rent va tre un peu plus facile le patient pourra demander sa caisse r gionale d assurance sociale le montant des honoraires qu elle verse son m decin il pourra adh rer une caisse d une autre r gion que la sienne en fonction du montant des cotisations S il n y a pas comme chez nous un change de monnaie il y aura un change d information Tandis que chez nous
20. mouvoir quelles r gles feront qu une conomie de la sant soit humaine vos yeux Je vous invite dans les ateliers non pas discourir des valeurs et des principes en g n ral cela on y arrive toujours c est ce que je viens de faire Il ne s agit pas de discours difiants sur les valeurs les miennes ou celles des autres Mais plut t d examiner des pratiques concr tes la fois nos 15 TOURAINE Alain Pourrons nous vivre ensemble Paris Fayard 1997 16 Voir par exemple EL BINDARI HAMMAD A SMITH D L Evaluation des soins de sant primaire Gen ve O M S 1992 CASTIEL Didier Quelques r flexions thiques sur les outils de l analyse conomique en m decine ge justice quit Cahiers de sociologie et de d mographie m dicales 1993 n 4 p 321 343 17 voir par exemple Esprit La sant quel prix 1997 n 2 p 13 105 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 9 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com comportements priv s et les dispositifs collectifs pour discerner quels principes guident notre action au nom de quelles valeurs mettons nous en oeuvre ces principes BIBLIOGRAPHIE e AFFICHARD Jo lle DE FOUCAULD Jean Baptiste dir Justice sociale et in galit s Esprit Paris 1992 270 p e BOITTE Pierre Ethique justice et sant Artel Fides 1995 Namur Montr al 272 p e C
21. on des risques de diminution des prestations etc Bien s r il y a des parades les assureurs ont tabli des r gles prudentielles et les codes des mutuelles ou des assurances imposent des contraintes les m decins ont des r f rences opposables pour leurs prescriptions pour les patients il y a parfois obligation de vaccination Etc On peut penser la sant comme un capital L individu tire b n fice de son tat de sant pour mener sa vie et la soci t voit dans la sant un facteur cl de la croissance conomique c est le sc nario 3 du rapport Sant 2010 L individu peut m me donner une part de son corps par exemple par le sang et ce peut tre m me un change marchand dans la mesure o il est r mun r pour cela comme dans certains pays On constate que ce capital est in galement r parti et que cette in galit devient source de d sordres non seulement d sordre social d aux in galit s mais d sordre sanitaire dans la mesure o la mauvaise sant de l un a des cons quences sur la sant de l autre par contagion transmission sur la sant des contemporains et des descendants La sant n est donc pas qu un bien priv On peut penser la sant comme un bien public 11 voir par exemple MASSON Andr Assurance sociale et assurance priv e face la crise de l Etat providence Risques 1995 n 24 p 135 156 Economie et Statistique Economie de la protection sociale assurance solidarit
22. re une r alit pour tous Je vais en cons quence op rer des compensations en faveur des plus d favoris s ceux qui ont un capital sant faible et des plus d munis ceux qui ont des moyens faibles C est la discrimination positive qui cherche corriger les in galit s de chances sans l ser les plus chanceux 3 SAILLY J C LEBRUN T Enjeux conomiques et questionnements thiques dans le domaine de la sant R flexions d conomistes Cahiers de sociologie et de d mographie m dicales 1988 n 4 p 379 393 Probl mes conomiques In galit s quit efficacit 1995 n 2 413 Probl mes politiques et sociaux La protection sociale principes mod les nouveaux d fis 1997 n 793 Cahiers de sociologie et de d mographie m dicales 1998 n 1 L tude des syst mes nationaux de sant p 31 64 Economie et pr vision 1997 n 3 4 en particulier JACOBZONE St phane Syst mes mixtes d assurance maladie quit gestion du risque et ma trise des co ts p 189 205 GADREAU Maryse SCHNEIDER BUNNER Claude L quit dans le mod les de concurrence organis e pour la r gulation d un syst me de sant p 221 236 4 ROBERTS L L chec de la r forme f d rale de l assurance m dicale aux Etats Unis Probl mes conomiques 1995 n 2 442 p 27 31 Pr venir In galit s sant exclusions 1995 n 28 voir AFFICHARD J DE FOUCAULD J B dir Justice sociale et in galit s Paris Esprit
23. rt Chacun se distingue des autres par ses propres talents son travail C est ainsi que les emplois publics fran ais sont pourvus sur concours c est dire sur la comp tence individuelle et non par cercles de relations cooptation influence occulte etc Du moins en principe C est ainsi que les fonctions politiques sont pourvues par vote secret Le syst me public fran ais est construit sur l individu A chacun selon ses moyens C est en fonction des ressources dont on dispose que l on peut disposer d un certain nombre de biens Selon sa cat gorie de revenus et des assurances que l on a contract es on sera soign par une quipe m dicale de renomm e dans un h pital r put ou bien dans un organisme de moindre classe Il en est de m me pour les rentes de retraites C est sur cette base qu est construit le syst me de sant aux Etats Unis A chacun selon son d C est un juste retour des choses on a investi et on a un retour d investissement Ainsi b n ficie t on de soins la proportion des moyens que l on veut bien accorder sa sant La prestation est la hauteur de la cotisation C est la justice commutative bas e sur le contrat je paie un organisme qui me doit en contrepartie de bien me soigner de me rendre la sant A chacun selon ses besoins Toutes les personnes n ont pas les m mes besoins car certaines sont saines d autres ont une sant fragile Il y a donc lieu d accorder aux uns plus d attention q
24. t des ajustements plus ou moins faciles techniquement plus ou moins bien n goci s plus ou moins impos s Et nous en sommes l Ainsi la 4 me directive europ enne en mati re d assurance qui date de juillet 1994 n a toujours pas pu trouver d application en France o trois logiques s opposent et se compl tent celle des r gles du march celle des droits garantis et celle de l esprit mutualiste L conomie de la sant en France repose sur un jeu d acteurs o chacun met en avant ses propres principes d action qui deviennent dans la mise en oeuvre des pr rogatives et toute r forme se heurte ces pr rogatives l celles des patients celles des m decins celles des mutuelles etc Et derri re ces pr rogatives apparaissent des repr sentations sociales de la sant diff rentes des repr sentations de la vie sociale diff rentes c est dire des syst mes de valeurs diff rents 4 Repr sentations de la sant Dans la litt rature r cente sur le sujet mergent diff rentes repr sentations de la sant que je vais voquer maintenant On peut penser la sant comme un bien de consommation Le patient va trouver un m decin il suit son ordonnance ou non il a une assurance compl mentaire plus ou moins importante Le m decin tablit son ordonnance ou oriente le patient vers un confr re On constate que celui qui consomme celui qui d cide de ce qu il consomme et celui qui paie ne sont pas la m me personne comm
25. tifs d int gration de p r quation de redistribution La limite d une telle soci t est que l individu doive renoncer une part de lui m me et de ses aspirations pour pouvoir participer aux fruits de la vie collective une soci t de devoirs davantage que de bonheur 14 VAN PARIJS Philippe Sauver la solidarit Paris Cerf 1995 FARRUGIA Francis Exclusion mode d emploi Cahiers internationaux de Sociologie 1997 vol CIl p 29 57 PLASSARD Fran ois Le Temps choisi Paris Ch L o Mayer 1997 conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 8 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com Soci t de souverainet r publicaine et soci t de droit soci t r publicaine Certains disent la soci t doit tre elle m me sa propre fin car la chose publique est l affaire de tous et de chacun le peuple en est le souverain L conomie de la sant ne privil gie personne au contraire elle vise rendre la sant tous par une r partition galitaire des quipements sur le territoire avec des ratios et une solidarit dans la gestion des risques solidarit financi re changement des comportements La limite d une telle soci t galitaire est qu il faille qu aucune t te ne d passe des rangs et qu elle ne puisse exister que par une volont forte parfois totalitaire pour que le social passe avant
26. u aux autres C est un groupe social qui partage ces vues qui va s organiser pour que chacun de ses membres voient ses besoins couverts les besoins primaires que sont la faim le logement la sant par exemple Il y a un accord politique pour une justice distributive ou corrective _ BOITTE Pierre Ethique justice et sant Namur Artel 1995 Assurer la sant en Occident colloque Centre Thomas More janvier 1977 en particulier LAZARUS Antoine La sant une aspiration et un concept mod les techniques thiques et politiques BERTHOD Marianne L Etat est il responsable de la sant des citoyens conomie et humanisme G Decourt XV journ es thiques de la sant Lyon 28 01 1999 3 Ce document a t fabriqu par PDFmail Copyright RTE Multimedia http www pdfmail com A chacun selon son choix Dans l existence chacun m ne sa barque comme il l entend Certains ont des comportements aventureux d autres se m nagent En fonction de ces choix de vie chacun assume ses propres risques prot ger sa maison son physique ses revenus La sant est consid r e comme un bien prioritaire par les uns secondaire par d autres 2 Construction thique On pourrait formuler d autres principes qui guident l action des uns et des autres Aucune soci t ne se construit sur un principe unique Il y a toujours un ou deux principes majeurs qui tentent de tenir comptent des principes oppos s J voque pour l exemp

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