PDF - 173.59 Ko - La Région Languedoc Roussillon
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1. II se demande alors comment enseigner des l ves pour lesquels l apprentissage est devenu un assujettissement non un moyen d mancipation de l Homme L illettrisme on le voit a des causes multiples et mal cern es Son ampleur est insuffisamment connue les formes que prend le ph nom ne sont diverses et en dresser une typologie est un acte complexe On comprend mieux dans ces conditions pourquoi la lutte contre ce fl au qui n cessite une r elle volont politique doit pour pouvoir tre efficace s inscrire sur le long terme La premi re partie de ce projet de communication abordera la question du rep rage des personnes en situation d illettrisme Ce rep rage est rendu difficile par le fait que le ph nom ne touche des publics h t rog nes aux comp tences diverses de tous ges et de toutes conditions La deuxi me partie s attachera pr senter les dispositifs nationaux et r gionaux de lutte contre l illettrisme que ce soit en mati re de pr vention ou de formation ainsi que les modes de financement Enfin dans une troisi me partie seront abord es les pr conisations de la Commission Education Sport Culture destin es favoriser la mise en uvre d un ambitieux plan r gional de lutte contre l illettrisme 4 Serge BOIMARE Comment enseigner des l ves qui pensent qu apprendre c est devenir un p d ou une gonzesse Revue du CNRS 20083 Conseil Economique2. Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 10 Au cours de l ann e 2003 en Languedoc Roussillon 14 234 jeunes en difficult ont t rep r s soit 8 voir annexe Avec ce pourcentage le Languedoc Roussillon se situe dans la moyenne nationale 7 Ce taux de 8 signifie que ces jeunes adultes fran ais quel que soit leur niveau de scolarit et de dipl me sont incapables d affronter la lecture d un texte simple et court lls ne pourront pas lire un article de journal comprendre les d tails d une convocation ou d un document administratif suivre un mode d emploi ou bien encore se servir d un plan ou d un tableau Les jeunes pr sentant le plus de difficult s et ayant b n fici de l entretien individuel sont ensuite orient s vers les missions locales d insertion ou de nouveau vers les structures sp cifiques ouvertes au sein de l Education Nationale Il ny a malheureusement pas de suivi personnel de ces jeunes qui ne rel vent plus de l Arm e ni de l Education Nationale dont ils gardent en g n ral un bien mauvais souvenir II manque ce stade du d pistage une structure relais qui permettrait de faire le lien entre ces institutions et les MLI PAIO et les services concern s du Rectorat inspections acad miques Mission g n rale d insertion 1 4 Les valuations dans l Education Nationale Les valuations effectu es au sein de l
3. Si l Education Nationale se sent pour une part responsable la situation tient aussi aux caract ristiques de la population r gionale marqu e par un fort taux de migration trang re le Languedoc Roussillon est la 4 r gion d accueil L analyse de cette cat gorie particuli re de personnes en situation d illettrisme am ne constater que ce handicap accompagne souvent un processus de marginalisation sociale caract ris e par d autres facteurs travail pr caire ou absence de travail sant fragile situation familiale instable difficult s de logement Agir de mani re pr ventive et lutter contre l illettrisme conduit donc lutter contre l exclusion 2 2 Les personnes immigr es non francophones L enqu te IVQ pr cit e montre que outre le facteur sortie sans dipl me la langue d apprentissage constitue le deuxi me marqueur de l illettrisme Ainsi 11 des adultes n s en France mais dont la langue maternelle n est pas le fran ais d clarent mal lire 7 pour les personnes n es en France qui parlent fran ais Ce taux atteint 65 pour ceux qui n s l tranger ont appris lire dans une autre langue que le fran ais Ces personnes se retrouvent dans la n cessit de suivre un enseignement classique en fran ais mais ne disposent pas toujours des outils n cessaires pour cela En Languedoc Roussillon cette population trang re est importante Elle provient principalement du Maroc rural zone souv
4. ce l cole obligatoire l illettrisme ne pouvait pas exister C est partir du deuxi me choc p trolier de 1979 un moment o se d veloppait fortement le processus de massification de l enseignement du second degr que l vidence s est faite jour l illettrisme parce qu il contribue l chec scolaire fait le lit du ch mage et de l exclusion sociale La prise de conscience de l ampleur de l illettrisme est donc relativement r cente dans notre pays En 1978 le terme d illettrisme appara t pour la premi re fois dans le rapport moral d ADT Quart Monde Ses responsables veulent porter la connaissance du public cette r alit qu ils rencontrent sur le terrain aupr s des plus d munis En 1984 est remis Pierre Mauroy Premier Ministre le premier rapport intitul des illettr s en France Ce document privil gie l id e selon laquelle l illettrisme est un fl au qu il convient d radiquer de fa on urgente Le GPLI Groupement Public de Lutte contre l Illettrisme na tra de cette r flexion en 1986 Cependant ce n est qu au cours des ann es 90 qu appara t une v ritable prise de conscience internationale d un ph nom ne qui n pargne aucun pays d velopp En 1995 l OCDE emploie d sormais le terme de litt ratie d fini comme l aptitude comprendre et utiliser l information crite dans la vie courante la maison au travail et dans la collectivit en vue d atte
5. les classes de perfectionnement Le Plan du Minist re de l Education Nationale centr sur la pr vention de l illettrisme et non plus uniquement sur l aspect curatif dresse comme priorit absolue l apprentissage de la lecture d s le primaire I est construit autour de 5 axes principaux 1 La lutte contre l illettrisme doit intervenir en continue tout au long du parcours scolaire afin d viter les ph nom nes de d sapprentissage 2 Mise en uvre de nouveaux modes de prise en charge avec d doublement pr vu depuis quelques ann es des classes de Cours Pr paratoire CP par groupes de 10 l ves 3 D veloppement des accompagnements p riscolaires au travers en particulier des dispositifs Contrat Educatif Local CEL et du Contrat Local d Accompagnement la Scolarit CLAS deux dispositifs dont l objectif vise compenser les in galit s qui subsistent dans l acc s la culture et aux savoirs Ces dispositifs b n ficient de l accompagnement des mouvements d ducation populaire Par ailleurs des plans d accompagnement des parents ont lieu gr ce l ANLCI Cette exp rience a d j montr des r sultats satisfaisants en Grande Bretagne 4 L introduction des nouvelles technologies de l information dans l apprentissage des connaissances de base en particulier par l auto formation 5 La derni re id e incite porter une attention particuli re aux l ves dans des situati
6. rage dans les d partements des Pyr n es 30 R gions PACA Poitou Charentes ou Haute Normandie par exemple 31 Audition de Messieurs LAGETTE et FRANCES de la DRTEFP 32 Notons qu une proc dure simplifi e existe d sormais pour candidater au FSE sur son volet insertion 33 Audition de Madame JACQUIN SGAR Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 20 Orientales et en Loz re les comit s d partementaux de lutte contre l illettrisme n y sont pas encore install s explique en partie cette in gale r partition 4 4 Le financement priv Certaines entreprises interviennent dans le domaine du m c nat de solidarit et plus particuli rement dans la lutte contre l illettrisme La fondation de la Caisse d Epargne reconnue d utilit publique con oit des partenariats avec des acteurs priv s de la lutte contre l illettrisme en particulier des associations Elle d veloppe galement une politique de soutien aux projets innovants tant en faveur des personnes isol es que de la lutte contre l illettrisme D autres entreprises interviennent dans ce champ comme la Fondation du Cr dit Mutuel pour la lecture qui a re u l Oscar de l ann e 2000 du m c nat de solidarit pour son action exemplaire oscar d cern par l association ADMICAL Le m c nat constitue un gisement de financement vers lequel les associations devraient davantage se tourner L
7. Basse Normandie CESR Basse Normandie avril 2004 De l illettrisme en g n ral et de l Ecole en particulier Alain BENTOLILA Plon 1996 Illettrisme et analphab tisme dans les r gions d Outre Mer Comit de coordination des programmes r gionaux d apprentissage et de formation professionnelle continue novembre 2002 Illettrisme et exclusion sociale Parlement Europ en Commission de l emploi et des affaires sociales Marie Th r se HERMANGE 2001 Cadre national de r f rence lutter ensemble contre l illettrisme ANLCI L illettrisme mieux comprendre pour mieux agir Marie Th r se GEFFROY Val rie GRASSET MOREL les essentiels Milan Lutter contre l illettrisme Rapport de Marie Th r se GEFFROY 1999 Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 31 L ABC DE L ILLETTRISME La cr ation du terme illettrisme a entra n une s rie de d finitions relevant la complexit du ph nom ne car il n existe pas unillettrisme mais des illettrismes On distingue donc Les personnes en situation d illettrisme qui ont t scolaris es mais qui ne ma trisent pas suffisamment l crit pour faire face aux exigences minimales requises dans leur vie sociale De l alphab tisation qui concerne les personnes qui n ont jamais t confront es l apprentissage d un code crit d aucune langue Ces perso
8. Conseils G n raux et certaines communes au travers de la politique de la ville 4 3 L IRILL Insertion R insertion et Lutte contre l Illettrisme Les fonds IRILL concernent principalement l information la mobilisation des MLI PAIO et comportent un volet d tenus formation professionnelle des d tenus en vue de leur r insertion professionnelle Les fonds de l IRILL voir annexe g r s par la Direction R gionale du Travail et de la Formation Professionnelle DRTEFP ont t fondus avec ceux du Contrat de Plan Etat R gion CPER dans un souci d efficacit Ils se montent 353 K pour l IRILL et 287 K pour le CPER voir annexe jointe Le montant de l IRILL a doubl entre 2002 176 K et 2003 mais reste inchang en 2004 Les fonds IRILL et CPER sont parfois mais sans doute insuffisamment associ s aux FSE seuls 5 10 porteurs de projet sont cofinanc s FSE sur un total de 70 80 projets financ s par l IRILL et le CPER malgr la mise en place r cente d une proc dure simplifi e de candidature De toute vidence la complexit des proc dures de demande de subventions rend n cessaire la mise en place d un dossier unique de demande de subventions aupr s des diff rents financeurs L enveloppe de l IRILL en Languedoc Roussillon est r partie raison de 50 dans l H rault 25 dans le Gard 10 dans l Aude 10 dans les Pyr n es Orientales et 5 en Loz re Le manque de rep
9. Education Nationale au niveau des classes de CE2 que nous n exploiterons pas et de 6 aident les enseignants porter un diagnostic sur leurs l ves en identifiant les points forts et les faiblesses Cette op ration permet galement d tablir des valuations nationales et doit permettre d laborer de nouvelles pratiques en mati re de p dagogie C est la rentr e de 1989 qu ont commenc les premi res valuations l entr e de la 6 On constate que les chiffres sont relativement stables depuis quelques ann es on estime entre 10 et 15 le nombre d enfants entrant en 6 en s rieuses difficult s de lecture Cela signifie malheureusement qu ils seront en chec scolaire majeur puisque sur 100 l ves en difficult en 6 94 le seront encore en geme En Languedoc Roussillon les r sultats de l valuation en 6 1 donnent les chiffres suivants r sultat de l ordre de 46 3 moyenne nationale 50 pour l valuation en math matiques et de 53 6 moyenne nationale 57 en fran ais Les r sultats de l Acad mie sont donc inf rieurs ceux de la France m tropolitaine en fran ais comme en math matiques Seul le d partement de la Loz re obtient un r sultat sup rieur au score moyen de la France m tropolitaine 2 Tentative de typologie des populations en situation d illettrisme Malgr les in vitables lacunes des diff rentes enqu tes qui ne recouvrent pas la totalit de
10. femmes face l crit 11 16 pour les uns contre 7 12 pour les autres De m me les personnes g es connaissent davantage de difficult s 13 20 des plus de 50 ans que les personnes plus jeunes 3 8 Le d nombrement des personnes en difficult reste toutefois complexe Ainsi il est difficile de mesurer le degr du handicap par le seul fait que souvent les personnes en difficult sont tr s rarement caract ris es par une absence totale de comp tences N anmoins au del de ce comptage l enjeu principal de cette tude r side dans le rep rage des param tres qui concourent favoriser les situations d illettrisme Si l environnement social joue un r le fondamental l enqu te r v le galement que les difficult s en compr hension crite ont des cons quences diff rentes selon la mani re dont ce handicap est v cu au quotidien et selon les strat gies d ploy es pour contourner ces difficult s L enqu te IVQ va d sormais tre d clin e au niveau de chaque r gion elle constitue une opportunit inattendue d acqu rir des donn es r gionales fiables Cette enqu te r gionale co te cependant cher environ 90 000 et n cessiterait dans notre r gion un cofinancement aux c t s de l Etat par exemple par une mobilisation significative d une partie du Contrat de Plan Etat R gion 1 3 Les statistiques fournies lors des JAPD Journ es d Appel de Pr paration la D fense Depui
11. l illettrisme 2 1 Les jeunes sortis du syst me scolaire sans qualification Cette population a connu ce qu Alain BENTOLILA appelle le long couloir de l illettrisme gt Ces l ves ont en effet emprunt ce couloir qui de la maternelle jusqu la troisi me traverse l Ecole de la R publique et le long duquel ils ont toujours t en retard sur les comp tences affich es C est ainsi qu environ 60 000 jeunes quittent chaque ann e le syst me scolaire sans qualification 1 et 150 000 sans aucun dipl me Ce chiffre a certes diminu de moiti depuis 20 ans mais il stagne depuis une dizaine d ann es Or une enqu te men e par l Observatoire National de la Lecture 8 a montr que 33 des jeunes ayant quitt l cole en 3 sans dipl me sont en situation d illettrisme Pour ces jeunes les difficult s face l emploi se sont accrues en 2000 pr s de 45 des jeunes de moins de 25 ans sans dipl me taient au ch mage contre seulement 20 des titulaires de CAP ou d un BEP et 10 de l enseignement sup rieur 1 Dans l Acad mie de Montpellier on estime leur nombre 4500 chaque ann e C est ainsi qu en terme de stock ce sont 30 000 40 000 jeunes de 16 25 ans qui sont sortis du syst me scolaire sans dipl me dans notre r gion dont 20 000 pour le seul D partement de l H rault ce qui repr sente une population de 6000 7000 jeunes sur une agglom ration co
12. la population on peut constater que d une mani re g n rale les hommes prouvent plus de difficult que les femmes 14 contre 10 enqu te IVQ lors des tests Ce constat de r sultats sexu s confirme les r sultats des rep rages effectu s lors des JAPD Journ es d Appel de pr paration la D fense qui r v lent que plus T Alain BENTOLILA Professeur de linguistique Paris V Sorbonne dans Economie et Humanisme 2002 Annexe L Acad mie de Montpellier en chiffres dition 2003 Voir annexe Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 11 de 8 des gar ons et moins de 5 des filles prouvent des difficult s de lecture et de compr hension 7 pour l ensemble Les populations en situation d illettrisme sont caract ris es par leur h t rog n it Cependant beaucoup ont en commun d avoir connu un parcours scolaire plut t chaotique Alain BENTOLILA expert en ce domaine a d crit le processus d appr hension d un texte par une personne en situation d illettrisme Il s av re ainsi que les jeunes adultes en difficult de lecture ont du mal identifier les mots Ils reconnaissent en moyenne un mot sur vingt et compensent cet norme d ficit en inventant des histoires qui n ont que peu de choses voir avec le texte qui leur est soumis Par souci de simplicit on peut distinguer trois types de populations concern es par
13. modules de 6 semaines par groupes de 12 15 l ves g s de 12 16 ans les plus jeunes tant scolaris s directement en primaire Les l ves de 16 18 ans ne peuvent pas participer aux modules alors qu ils ne sont pas admis au sein des formations pour adultes En 2003 la plate forme a re u 264 l ves dont 61 de gar ons et 39 de filles 51 d entre eux sont venus au titre du regroupement familial 27 comme enfant seul inscrit sur le passeport du p re Fruits de nombreuses collaborations La soci t de transport de Montpellier TAM PODSH Office D partementale des Sports de lH rault les modules permettent une scolarisation bien pr par e et donc un apprentissage facilit dans des classes adapt es 7 N anmoins le succ s de la plate forme repose davantage sur la bonne volont des partenaires que sur celle des institutions L exemple de la plate forme de Montpellier est unique en France dans la mesure o elle s adresse aux ENA El ves Nouvellement Arriv s il existe en effet ailleurs des plates formes pour les adultes Le projet de l Espace Senghor a t inscrit comme projet innovant de l Education Nationale 3 L entreprise un monde qui ignore trop souvent l illettrisme Le contexte de forte concurrence que connaissent aujourd hui toutes les entreprises exige une meilleure r activit et plus de souplesse organisationnelle Or malgr une hausse g n rale du niveau d
14. peu de jeunes Autre possibilit l Association D fi qui met en place des formation d acquisition de comp tences de base 20 heures par semaine de d cembre juin pour les jeunes de 16 18 ans modules de math matiques fran ais et vie sociale et professionnelle Ces jeunes peuvent tre suivis sur 1 3 ans et ce module a un objectif d insertion professionnelle relation avec les BTP par ex Ceci s appelle l cole de la deuxi me chance en relation aussi avec les MLI et MGI Mission G n rale d Insertion de l Education Nationale 27 Suite aux six semaines pass es la plate forme les jeunes sont int gr s en CRI classes d initiation uniquement en coll ge ou CLIN coll ge et 1 degr cette classe est d un niveau inf rieur initiation 13 coll ges sur les 14 de Montpellier re oivent les ENA environ 2 classes par coll ge 28 Avis du CESR Centre L illettrisme en entreprise Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 18 ma trise des savoirs de base n est pas de son fait Compte tenu du fait qu il est d sormais d montr que l illettrisme est la source de nombreux co ts induits mauvaise utilisation d un produit d faut de fabrication les entreprises ne peuvent plus ignorer ce probl me C est souvent l occasion d un recrutement d un changement de poste d un plan de licenciement ou de l introduc
15. 064 MONTPELLIER CEDEX 2 OS 10 11 11 13 13 13 14 14 15 2 1 Un programme ambitieux 2 2 Des mises en application int ressantes mais fragiles 2 3 Une exp rience pilote innovante dans l H rault 3 L entreprise un monde qui ignore trop souvent l illettrisme 4 Des financements nombreux mais peu optimis s 4 1 Les fonds structurels 4 2 Le Contrat de Plan Etat R gion 4 3 L TRILL Insertion R insertion et Lutte contre l Tllettrisme 4 4 Le financement priv 5 Une action d centralis e 5 1 La mise en place du plan d action r gional un levier pour l action publique 5 2 Le Centre R gional Illettrisme CRIR 5 3 Un tissu associatif extr mement clat 5 4 Un n cessaire comit de coordination r gional Conclusion Pr conisations Annexes Listes des intervenants Bibliographie L ABC de l illettrisme Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 eus 15 16 17 18 19 19 20 20 21 21 22 23 24 25 26 27 29 30 31 32 AVANT PROPOS En engageant une r flexion sur la n cessit de lutter contre ce fl au des temps modernes qu est pour notre pays nos r gions l illettrisme le Conseil Economique et Social r gional a d abord et avant tout voulu donner un contenu concret ces expressions si charg es de sens que sont l acc s la citoyennet l galit de
16. 5 Plusieurs questions m ritent aujourd hui d tre pos es Pourquoi la question de l illettrisme est elle si grave La ma trise de la lecture et de l criture est une voie d acc s privil gi e la culture la citoyennet A l inverse l illettrisme peut constituer la premi re exp rience traumatisante dans une vie la possible installation de la personne dans une logique de l chec Les enjeux de la lutte contre l illettrisme sont importants La non ma trise de la lecture et de l criture constitue en effet un facteur d exclusion sociale et une formidable entrave l acc s l emploi Car au del des difficult s de lecture et d criture dont souffrent celles et ceux qui en sont les victimes l illettrisme contribue cr er un blocage dans les rapports aux autres Les personnes sont enferm es en elles m mes n ayant pas de mots pour dire le monde ce qui peut constituer un l ment d terminant de certains comportements violents Ainsi 30 des d tenus francophones connaissent ils de s rieuses difficult s de lecture La lutte contre l illettrisme constitue donc un moyen essentiel de pr venir la r cidive Quelles en sont les causes Plusieurs raisons d in gale importance ont t cit es pour expliquer la permanence de ce fl au La massification de l enseignement scolaire ne peut tre v ritablement voqu e comme cause premi re de l illettrisme En effet l cole prima
17. Acad mie dans les Pyr n es Orientales Madame Marie Th r se GEFFROY Directrice de l Agence Nationale de lutte contre l Illettrisme ANLCI accompagn e de Madame Emmanuelle UNAL Charg e de Mission national pour l ANLCI Madame Christiane CROS Pr sident d ALCI 34 accompagn e de Madame Amanda RICHARDEAU et de Monsieur Guillaume COMTE Madame Le la ACHERAR Charg e de Mission Illettrisme CRIR R3LR Monsieur Jean Luc COUSQUER Charg de Mission l Inspection Acad mique de l H rault Monsieur J P LAGUETTE Gestionnaire du programme IRILL DRTEFP Monsieur Alain FRANCES Chef de Service la DRTEFP Monsieur St phane RAYSSAC Charg de Communication au Centre de Service National N mes Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 30 BIBLIOGRAPHIE L illettrisme en Bourgogne CESR Bourgogne 16 avril 2002 Vaincre l illettrisme en Alsace un d fi relever CESR Alsace 14 novembre 20083 Le d veloppement de la lecture en Ile de France CESR lle de France 28 novembre 2002 Contre l illettrisme quelles ambitions CESR Auvergne f vrier 2000 L illettrisme en Picardie CESR Picardie 23 octobre 2001 La lecture publique en Basse Normandie CESR Basse Normandie 22 f vrier 2002 L illettrisme en entreprise CESR Centre 29 mai 2002 La lutte contre l illettrisme en
18. S ance pl ni re du 23 septembre 2004 Adopt l unanimit Le Pr sident Jean Claude BOUSQUET Avis du Conseil Economique et Social r gional sur LA LUTTE CONTRE L ILLETTRISME UN ENJEU REGIONAL DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET DE COHESION SOCIALE TABLE DES MATIERES Avant propos Introduction 1 partie Diagnostiquer 1 La difficile question du rep rage des illettr s 1 1 Les enqu tes internationales 1 2 Les enqu tes fran aises 1 3 Les statistiques fournies lors des JAPD Journ es d Appel de Pr paration la D fense 1 4 Les valuations dans l Education Nationale 2 Tentative de typologie des populations en situation d illettrisme 2 1 Les jeunes sortis du syst me scolaire sans qualification 2 2 Les personnes immigr es non francophones 2 3 Les personnes en situation de handicap 2 4 L oubli progressif du savoir les personnes g es 2 partie Lutte contre l illettrisme des potentialit s qui restent confirmer 1 Une priorit nationale et une d marche interminist rielle 2 L Ecole acteur majeur de la lutte contre l illettrisme 1 INSEE synth se n 4 avril 2003 les jeunes sans qualification retenus dans l tude sont les jeunes n ayant pas d clar avoir le baccalaur at ou un dipl me quivalent les jeunes de niveaux VI V et V bis CAP BEP sont donc compris dans l tude Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34
19. a pr sentation des grandes lignes de la politique r gionale de formation professionnelle de cr er des coles de la 2 chance Ces dispositifs sont encourager dans la mesure o ils donnent une chance aux jeunes sortis pr matur ment du syst me scolaire et dont une forte proportion peuvent tre en situation d illettrisme 2 Am liorer le rep rage et le suivi des publics en situation d illettrisme a La R gion qui joue un r le pilote en mati re d accueil et d information sur la formation se doit de former le personnel d accueil au rep rage des personnes en difficult d illettrisme qui pour des raisons diverses ne sont pas ais ment d tectables strat gie de contournement sous estimation de ses propres difficult s b Assurer le suivi des jeunes adultes d tect s en situation d illettrisme lors des JAPD en particulier assurer le lien de ces personnes avec les MLI PAIO en missionnant une coordination Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 DT c Le rep rage constitue la 1 tape dans l laboration d une politique rigoureuse en mati re d illettrisme Or l chelle r gionale les enqu tes sont parcellaires soit parce qu elles ne traitent que d une partie de la population les jeunes fran ais pour les JAPD par exemple soit parce qu elles ne se sont effectu es que sur une partie du territoire r gional l
20. ad quat pour financer un projet qui doit concerner l Etat et la R gion et ce d autant que la lutte contre l illettrisme s inscrit comme tant une priorit du Gouvernement Cependant dans notre r gion la lutte contre l illettrisme appara t de fa on indirecte gt au travers de diff rents programmes sans faire l objet d une v ritable politique concert e comme dans d autres r gions La mesure VIII intitul e accro tre l efficacit de la formation et des politiques d emploi dans son action 2 lutter contre les exclusions des demandeurs d emploi concerne sous certains aspects la lutte contre l illettrisme au travers en particulier du financement de projets de soutien aux APP Ateliers P dagogiques Personnalis s pour l Etat et de la promotion des actions individualis es en mati re de pr qualification d finition et validation d un projet professionnel pour la R gion L Etat a contractualis 2 6 M sur ce point la R gion 1 5 M Le bilan du CPER p riode 2000 2003 fait appara tre un taux d engagement diff renci 41 pour l Etat en dessous du seuil th orique de 57 et plus de 100 pour la R gion Jusqu pr sent on doit cependant d plorer l absence de coordination dans l engagement des fonds du Contrat de Plan l Etat et la R gion travaillant chacun de mani re isol e sur des actions distinctes D autres collectivit s locales interviennent financi rement en particulier les
21. anguedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 21 5 1 La mise en place du plan d action r gional un levier pour l action publique C est donc dans le cadre des plans d action r gionaux au travers d objectifs contractualis s que l Etat d concentr et les collectivit s territoriales sont appel s mener une action concert e L objet du plan r gional de lutte contre l illettrisme est De rendre visible la contribution de chaque acteur la pr vention et la lutte contre l illettrisme De mettre en coh rence et d organiser des moyens autour d objectifs strat giques et op rationnels d une politique publique qui prend en compte les besoins des populations cibles De traduire fid lement les engagements pris par chaque service de l Etat et des collectivit s dans le cadre de leur propre plan d action pour faire reculer l illettrisme Il s appuie sur une architecture en 4 points 1 Un tat de lieux des besoins et des dispositifs 2 Un pilotage r gional avec mise en place d une proc dure de suivi et d valuation 3 La d finition des objectifs des actions de formation en fonction des publics 4 Les actions d optimisation de l environnement r gional information des acteurs mesure veille Le paysage r gional de la lutte contre l illettrisme en Languedoc Roussillon n cessite une forte mobilisation elle est actuellement en train de se structurer autour d
22. ce se pla ant en 13 position au niveau international L enqu te PISA comme l enqu te IALS ont r v l la question de la comparabilit r elle des r sultats entre l ves de pays diff rents La question des biais culturels se pose ainsi que celle des structures m mes des syst mes scolaires valu s programmes scolaires diversit des cursus et des orientations N anmoins les enqu tes internationales par le fait qu elles sont l occasion d interroger les l ves sur des supports inhabituels pr sentent toujours l int r t de mettre en vidence des points de force et de faiblesse de chaque pays Elles permettent en outre d analyser les comportements des l ves face la t che la tendance la non r ponse des fran ais par exemple n aurait peut tre pas t d cel e dans une enqu te nationale 1 2 Les enqu tes fran aises Depuis 1983 on s appuyait en France sur des enqu tes d claratives de l INSEE qui r pertoriaient 2 8 millions d illettr s Cependant il tait difficile de se fonder scientifiquement sur de telles analyses les personnes interrog es ayant souvent une propension sous estimer leurs difficult s de lecture ou les taire totalement Ainsi une enqu te de l INSEE de 1993 1994 montrait que 5 4 de l ensemble de la population adulte taient en situation d illettrisme En novembre 2002 l ANLCI a propos l INSEE d introduire dans une enqu te g n rale un module de mesure d
23. ciaire de la Jeunesse PJJ et celle de l Administration p nitentiaire qu il convient de syst matiser En 2002 pour r pondre des tudes internationales dont les r sultats avaient t contest s en raison de biais culturels l INSEE a labor une enqu te s appuyant sur une d marche r put e plus scientifique enqu te 1IVQ Information Vie Quotidienne 1 1 Les enqu tes internationales L OCDE a men de 1994 1998 une enqu te internationale sur la litt ratie des adultes appel e IALS International Adult Literacy Survey Les r sultats de cette enqu te ont constitu un v ritable choc pour de nombreux pays europ ens qui avaient jusqu alors sous estim le poids de l illettrisme L enqu te a en effet mis en vidence des taux bien sup rieurs ce quoi les pays s attendaient Ainsi la Grande Bretagne comptait 45 d illettr s selon les r sultats de l enqu te l Allemagne 40 La France avec une taux de 40 s est retir e de l enqu te invoquant entre autre des biais culturels f C est n anmoins partir de ces enqu tes que les pays europ ens ont labor les premiers programmes d action de lutte contre l illettrisme 5 Audition de Monsieur FIEU Inspecteur Acad mique dans les Pyr n es Orientales La Su de a obtenu les meilleurs r sultats ainsi que la Norv ge et la Finlande Patrick WERQUIN Chercheur l OCDE explique le mod le scandinave par une bonne articula
24. de l Union Europ enne car en vertu du principe de subsidiarit cette comp tence ie les politiques ducatives rel ve des Etat membres Il existe cependant des initiatives communautaires qui visent entre autres choses soutenir des projets pilotes de lutte contre l illettrisme C est dans les faits le FSE Objectif 3 qui finance au travers de son axe 2 mesure 2 Egalit des chances et de laction accompagnement des politiques de l Etat des actions qui peuvent prendre en compte la lutte contre l illettrisme Il existe ainsi des fonds pour financer les publics demandeurs d emploi les salari s les d tenus les migrants et la formation des formateurs Cependant ces cr dits ne sont pas la hauteur des besoins d tect s N anmoins on rappellera que le FSE Objectif 3 a fait l objet de compl ments de financement mi parcours et que le Languedoc Roussillon au m me titre que d autres r gions a b n fici d un abondement au titre de la r serve de performance pour 2004 Ces ressources financi res devraient pouvoir tre utilis es dans le cadre de la lutte contre l illettrisme 9 On sait que la formation professionnelle profite principalement au personnel d j qualifi Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 19 4 2 Le Contrat de Plan Etat R gion Le Contrat de Plan constitue l outil financier
25. de lutte contre l illettrisme de mani re sp cifique contrairement certaines r gions Haute Normandie PACA Picardie Elle intervient indirectement au travers du programme EDDF Engagement De D veloppement de la Formation inscrit au CPER qui vise am liorer la formation des formateurs Le Conseil Economique et Social r gional souhaite que la R gion inscrive le volet illettrisme dans sa politique de formation professionnelle b Soutenir en partenariat avec l Etat et les collectivit s territoriales l instar de nombreuses r gions un centre technique r gional de lutte contre l illettrisme que la R gion pourrait cofinancer et coordonner Cette plate forme qui peut prendre la forme la forme d un GIP permettrait une mutualisation des pratiques et une meilleure coh rence des actions Y serait associ e une labellisation des actions c R fl chir la mise en place d une d marche qualit des actions de formation Le Pr fet de R gion et le Pr sident du Conseil R gional vont bient t mettre en place un Comit de Coordination R gional d Emploi et de Formation COCOREF g r de mani re paritaire Ce Comit pourrait voir une de ses commissions destin e sp cifiquement la lutte contre l illettrisme et constituer ainsi l embryon d une future plate forme r gionale Le CRIR constituerait l outil technique de la plate forme r gionale d Le Conseil R gional a affich la volont lors de l
26. e plusieurs l ments 1 Un p le de comp tence r gional sous l autorit du Pr fet ce p le a tout d abord un r le de pilote des actions r gionales 2 L ANLCI qui a mis en place des charg s de mission r gionaux sous l autorit du Pr fet En Languedoc Roussillon un charg de mission illettrisme a t nomm en 2003 Responsable de l animation du plan d action r gionale il doit assurer la coordination des chefs de file r gionaux et des correspondants d partementaux de la lutte contre l illettrisme Il existe des correspondants d partementaux H rault Gard Aude dont le r le est de diagnostiquer les besoins et de mobiliser les acteurs 3 Un centre de ressources illettrisme CRIC et deux centres de ressources d partementaux Altercit dans l Aude et ALCI 34 dans l H rault financ s principalement par la DRTEFP Direction R gionale du Travail Le plan d action r gional mobilise les acteurs deux niveaux c est au niveau r gional que sont d finis les axes de travail au travers de la concertation des interlocuteurs concern s chefs de file et au niveau d partemental que doivent s effectuer le diagnostic rep rage des publics et la mise en uvre La validation du plan d action r gional rel ve du P le de comp tences r gional de lutte contre Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 22 l illettrisme qui
27. e aussi renforc e L introduction part enti re d une information la formation en mati re d illettrisme dans les IUFM est galement n cessaire g Il serait souhaitable d laborer un annuaire r gional et national des acteurs de la lutte contre l illettrisme associations organismes divers institutions afin de faciliter les recherches de personnes en situation d illettrisme 3 Impliquer davantage l entreprise a Sensibiliser les acteurs de l entreprise chefs d entreprises syndicats au travers des organisations professionnelles de branches des chambres consulaires des OPCA Organismes Paritaires Collecteurs Agr s la notion de lutte contre l illettrisme dans l entreprise b Int grer les actions de lutte contre l illettrisme dans les faits au parcours d insertion et de qualification Les apports de la r forme de la formation professionnelle qui institue un droit individuel la formation tout au long de la vie sont mettre en uvre dans le cadre de la ma trise des savoirs de base Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 28 Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 29 LISTES DES INTERVENANTS Madame JACQUIN Charg e de Mission SGAR Monsieur Ouali SI AMER Charg de Mission r gional ANLCI SGAR Monsieur Andr FIEU Inspecteur d
28. e de coordonnateur et d impulsion pour un projet de soci t collectif et porteur de sens Il est n anmoins l gitime de se demander si au del des intentions affich es l action politique va se poursuivre et s amplifier sur la dur e et si des moyens ad quats vont tre d gag s Nous savons en effet que la lutte contre l illettrisme pour tre efficace doit s inscrire sur le long terme Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 14 2 L Ecole acteur majeur de la lutte contre l illettrisme 2 1 Un programme ambitieux R duire la fracture scolaire constitue une des grandes orientations d finie par le Pr sident de la R publique C est dans ce cadre que s inscrit la lutte contre l illettrisme qui doit mobiliser non seulement l Education Nationale mais l ensemble des services publics Le taux d l ves en situation d illettrisme a tendance stagner depuis quelques ann es on estime aujourd hui qu environ 15 20 des enfants pr sentent l entr e en 6 des difficult s en lecture et criture Pourtant l Education Nationale a d velopp depuis quelques ann es d j de nombreux dispositifs de rep rage et de prise en charge qui apportent des r sultats Outre les ZEP Zones d Education Prioritaire les RASED R seau d Aide d Enfants en Difficult sont sp cialis s pour les enfants en difficult les classes d adaptation ouvertes
29. e qualification on constate dans les entreprises qu une faible partie des salari s ne ma trisent pas les savoirs de base La situation diff re d ailleurs sensiblement selon qu il s agit de grandes entreprises d j sensibilis es ce probl me ou d entreprises de petite taille Les salari s qui occupent des emplois peu ou pas qualifi s sont de plus en plus confront s des situations qui exigent davantage de comp tences techniques li es entre autres l automatisation ou l informatisation des process de production Parall lement on observe une tertiarisation croissante de ces m tiers qui n cessitent certaines aptitudes relationnelles crites et orales Or le ph nom ne de l illettrisme est encore trop mal cern au sein de l entreprise soit parce que les personnes concern es veulent l occulter soit parce que l entreprise consid re que la 35 L valuation des ENA El ves Nouvellement Arriv s dans leur langue d origine et affectation dans un groupe Travail sur les rep res territoire quartier ville Sant et bien tre hygi ne Activit s sportives un s jour dans un centre de loisirs de 4 jours Sensibilisation l institution scolaire visite du coll ge 26 Seul moyen de les r gulariser tre inscrit dans un CFA et ce gr ce un accord pass entre le Conseil G n ral et la Pr fecture il y a deux ans et demi C est une petite fen tre gt qui fonctionne mais ne concerne que
30. ent non scolaris e ou d autres r gions fran aises du Nord de la France ou de l Europe o les jeunes ont pu conna tre un parcours scolaire plus ou moins chaotique Cette population trang re a connu peu ou pas de syst me scolaire Le syst me fran ais est en effet inadapt et insuffisant pour enseigner ces enfants primo arrivants Il faudrait assurer en trois ou quatre ans un cursus scolaire quivalent 10 ou 12 ans 2 3 Les personnes en situation de handicap Le handicap qui recouvre de multiples cas de figure handicap physique mental cong nital constitue un obstacle l apprentissage des connaissances de base et engendrer des situations d illettrisme Les r ponses y apporter ne sont pas du m me ordre que pour les autres cat gories de personnes en situation d illettrisme Toutefois des solutions de compensation sont actuellement mises en uvre que ce soit en mati re d accompagnement scolaire ou d int gration professionnelle mais doivent tre renforc es En effet l int gration de ces personnes pr sente encore aujourd hui un bilan contrast 2 4 L oubli progressif du savoir les personnes g es Outre l chec scolaire l illettrisme touche des personnes qui ayant atteint une certaine ma trise de ces savoirs les ont perdus On retrouve souvent dans cette cat gorie des personnes g es scolaris es tr s t t en milieu rural qui n avaient pas n c
31. es bas niveaux de comp tence l crit au travers d exercices et non plus de d clarations L objectif de cette nouvelle enqu te appel e IVQ Information Vie Quotidienne tait non seulement de conna tre l aspect quantitatif de l illettrisme mais surtout l aspect qualitatif s agissait d identifier la nature m me des difficult s rencontr es tant sur le plan cognitif leurs comp tences manifest es sur des t ches de lecture et d criture par exemple que dans leur fa on de vivre le rapport l crit au quotidien lecture d un panneau criture d un ch que Organis e par l Association internationale pour l valuation du rendement scolaire IEA l tude sera reconduite en 2006 Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 9 Environ 2000 personnes de 18 65 ans r parties dans dix r gions fran aises ont t interrog es dans le cadre de cette enqu te Ces personnes ont eu r pondre des questionnaires d valuation en lecture criture compr hension de texte ainsi qu un questionnaire biographique Les r sultats de l enqu te r v lent que 10 14 des personnes sont en difficult de lecture au sein de la population fran aise g e de 18 65 ans Si l on se restreint la population ayant appris lire en fran ais le taux se r duit entre 7 et 10 Les hommes sont plus souvent en difficult que les
32. es enqu tes de terrain des centres de ressource d partementaux que sont Altercit dans l Aude et ALCI 34 dans l H rault Il serait donc opportun que soit mise en uvre une enqu te approfondie telle que la d clinaison r gionale de l enqu te mise en uvre par l INSEE sur un nouveau protocole dite enqu te IVQ Un cofinancement Etat R gion permettrait d y parvenir et fournirait une base solide de partenariat d Il est difficile l heure actuelle d orienter correctement les publics vers les dispositifs appropri s APP ou MLI par exemple Il faudrait assurer la mise en place d un outil commun de rep rage ainsi qu un outil commun d valuation qui serait pilot par la plate forme r gionale e Agir dans le domaine de la professionnalisation des acteurs en cr ant c t des formations d livr es par l Enseignement Sup rieur une formation validante sous forme de journ es th matiques dans les d partements f L absence de r mun ration du stagiaire incitant de nombreuses personnes ne pas int grer les dispositifs de lutte contre l illettrisme il serait n cessaire d imaginer un syst me de r mun ration f Le Conseil Economique et Social r gional sugg re la R gion de mettre en place des moyens pour consolider l acquis et la pratique de la lecture au travers d aides la lecture publique L aide aux centres d information et de documentation CDI dans les lyc es pourrait tr
33. es moyens financiers existent donc mais la volont de se coordonner est insuffisante 5 Une action d centralis e L action locale est galement marqu e par une certaine fragmentation Il ressort de mani re implicite dans la loi relative aux libert s et aux responsabilit s locales d centralisation acte Il que l Etat continuera g rer la formation des publics sp cifiques dont les adultes en situation d illettrisme mais la r alit sur le terrain est beaucoup plus complexe Les R gions au travers de leur comp tence en mati re de construction des lyc es et d investissement en mobilier mais aussi au travers de leur r le pivot en mati re de formation professionnelle ont une comp tence certaine Certaines d entre elles telles les R gions Centre PACA Haute Normandie s y sont investies d autres restent en retrait Les Communes sont comp tentes en mati re d coles maternelles et primaires et les D partements en mati re de coll ges En revanche parce qu ils sont en charge de l insertion les D partements doivent prendre en compte les difficult s li es au lire et crire En outre la pr vention rel ve galement de la comp tence du D partement Protection Maternelle Infantile PMI La mise en place d une politique coh rente de lutte contre l illettrisme n cessitera donc un accord entre le Pr sident du Conseil G n ral et le Maire de la Commune Conseil Economique et Social L
34. es pourrait tre galement invoqu e Certains d entre eux au demeurant peu nombreux privil gient en effet un Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 6 enseignement certes enrichissant mais fond principalement sinon exclusivement sur le d veloppement des qualit s d veil Or nombre de sp cialistes consid rent qu une telle approche d ailleurs assez rare ne pourra gu re tre efficace pour lutter contre cette forme d chec scolaire qu est l illettrisme En fait certains experts consid rent que l existence de l illettrisme est indissociable de l volution historique des pays occidentaux Ces derniers connaissent actuellement une crise conomique sociale laquelle ils tentent d apporter une r ponse en s affranchissant au nom du progr s de certaines traditions de certains h ritages Or la langue comme les r gles de la civilit est un h ritage et n chappe donc pas ce ph nom ne Au cours de ces trente derni res ann es on a privil gi la spontan it la cr ativit ex des autodict es du texte libre parfois peut tre au d triment du respect des formes Sans doute est il d sormais n cessaire d instaurer une p dagogie du respect des r gles de la langue Enfin le sens des savoirs est lui m me en crise Dans un r cent article un chercheur du CNRS met en avant le fait que le rapport la langue a chang
35. essairement l habitude d crire L enqu te IVQ r v le ce titre que 40 des personnes de 55 ans n ont pas d pass le stade de l enseignement primaire 21 Cf avis du CESR Bilan et conditions actuelles d application de la loi du 30 juin 1975 d orientation en faveur des personnes handicap es du 8 juin 2001 Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 13 2 partie Lutte contre l illettrisme des potentialit s qui restent confirmer 1 Une priorit nationale et une d marche interminist rielle La loi d orientation relative la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 a rig la lutte contre l illettrisme en priorit nationale En raison de l h t rog n it des publics la lutte contre l illettrisme doit tre entreprise de mani re coordonn e entre les diff rents minist res Cette action n cessairement nouvelle doit tre transversale et s inscrire aussi bien dans les politiques ducatives que sociales culturelles d acc s l emploi d am nagement du territoire etc Le livre IX du Code du Travail a lui ainsi t modifi dans le m me sens la lutte contre l illettrisme fait partie de l ducation permanente L Etat les collectivit s locales les tablissements publics les tablissements d enseignement publics et priv s les associations les organisations professionnelles syndicales et familiale
36. esse et Sports la PJJ Protection Judiciaire de la Jeunesse la CAF etc Sur l apprentissage des savoirs de base non ma tris s la volont est ici de r unir ces diff rents partenaires pour d terminer un discours commun et les aider intervenir ensemble sur un territoire cibl dans un quartier par exemple Enfin chacun de ces services institutionnels propose une part de financement qui peut ainsi tre sollicit e Les publics prioritaires de l association ALCI 34 sont les jeunes 16 26 ans sortis du syst me ducatif sans qualification Dans l H rault on estime que 10 000 jeunes pour 700 places ne ma trisent pas suffisamment le fran ais et souhaitent acc der un emploi Dans ce d partement 1 000 jeunes sortent ainsi chaque ann e du 22 Intervention de Monsieur Jacques THELOT au terme du colloque organis par l ANLCI Lyon sur le th me de l valuation des comp tences de base en novembre 2008 En cette mati re les IUFM ont un r le central en mati re de pr vention de l illettrisme qu il convient d intensifier Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 16 syst me ducatif sans ma trise suffisante des savoirs de base sans qualification et sans dipl me Il n est pas ais de les rep rer de les accrocher et de trouver des solutions en terme de scolarisation de projet professionnel ou d insertion Le t
37. et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 Sj 1 partie Diagnostiquer Les difficult s auxquelles sont confront es les personnes en situation d illettrisme sont multiples difficult s de lecture d criture de ma trise et de compr hension du fran ais auxquelles s ajoutent souvent des difficult s de calcul Il n existe donc pas UN mais DES illettrismes selon les individus A cette premi re difficult s ajoute le fait que l valuation de l illettrisme est variable et subjective on peut d tecter 50 d illettr s pour remplir une d claration d imp t mais seulement 5 pour remplir un billet de loterie Le rep rage si possible pr coce des populations en situation d illettrisme est la premi re tape indispensable une politique coh rente de lutte contre l illettrisme I convient en effet de diff rencier les publics concern s l illettrisme ne sera pas trait de la m me mani re en fonction de l ge de la personne enfant adolescent adulte et personne g e 1 La difficile question du rep rage des illettr s Pour des raisons diverses l illettrisme reste un ph nom ne peu connu du grand public Outre les enqu tes internationales riches en information mais non syst matiques seules trois occasions de rep rage r gulier existent en France aujourd hui les Journ es d Appel la D fense JAPD les enqu tes de la protection Judi
38. indre des buts personnels et d tendre ses connaissances et ses capacit s La lutte contre l illettrisme se situe d sormais dans une perspective d passant la seule ma trise de l crit D autres comp tences de base sont d sormais prises en compte pour l acquisition de l autonomie il s agit des comp tences et des connaissances permettant dans diff rents contextes familial social professionnel culturel de communiquer avec autrui et son environnement avec le langage oral d utiliser les outils math matiques permettant de compter et de mesurer de se rep rer dans le temps subjectif par rapport sa propre histoire dans le temps objectif lire l heure de se rep rer dans l espace En 1998 enfin la Loi d Orientation de lutte contre les exclusions place d sormais l illettrisme au rang de priorit nationale En 2000 est cr e l ANLCI Agence Nationale de Lutte Contre l Illettrisme qui succ de au GPLI 2 Le nombre d illettr s c est dire de ceux qui ne savent ni lire ni crire va diminuant d ann e en ann e On peut pr voir qu avec la vigoureuse impulsion donn e maintenant l enseignement tous les degr s le dix neuvi me si cle finira sur une population pouvant rayer ce mot de son dictionnaire citation extraite du dictionnaire Buisson en 1882 Selon le GPLI Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2
39. ion des MLI Il a galement d velopp une action de sensibilisation aupr s des personnes responsables de l accueil et de l orientation Cependant on arrive parfois cette situation paradoxale qu il peut manquer du monde dans les formations pour illettr s par manque de rep rage En second lieu le secteur associatif prouve des difficult s de recrutement de formateurs qui parfois sont eux m mes en situation pr caire La r ponse doit provenir de la formation initiale qui est aujourd hui insuffisante Le CRIR cherche nouer des liens avec l Universit qu il convient d encourager Dans le m me temps il serait n cessaire de mettre en place un r pertoire des formations qualifiantes en direction des formateurs professionnels et des b n voles En outre le fait que les associations soient suspendues l espoir de la subvention est une situation tr s prouvante Quasiment aucune d entre elles ne dispose des fonds suffisants pour envoyer leurs formateurs suivrent des formations universitaires dans le domaine de l illettrisme Les faits montrent en effet que former aux savoirs de base n est pas l op ration la plus rentable pour un organisme de formation 37 L Universit Paul Val ry Montpellier envisage de renforcer au sein du SUFCO les options sp cifiques la formation des formateurs la ma trise des connaissances de base DUFRES II y a lieu de d finir un programme r gional de professionnalisa
40. ion populaire ont peu peu laiss la place une multitude d associations guichets Celles ci sont souvent pr sentes dans les banlieues et aident par exemple remplir une feuille d imp ts donner des v tements fournir des repas etc A ces services certes fort utiles mais qui rel vent plus de la d brouillardise que d une v ritable action citoyenne ne r pond aucune v ritable politique d ensemble s inscrivant dans un projet de soci t f d rateur Toutes les associations ne s inscrivent pas loin de l dans ce sch ma et la majorit d entre elles m nent des actions tr s int ressantes tout en souffrant de nombreux maux Cette question est d autant plus importante que la lutte contre l illettrisme est indissociable d un v ritable accompagnement social avec par exemple le d veloppement de biblioth ques en milieu rural En fait les acteurs associatifs sont tr s engag s dans la lutte contre l illettrisme mais de fa on dispers e et sans r elle coordination Dans la r gion seuls deux centres de ressources d partementaux Aude et H rault sont en activit L association Altercit centre d partemental de lutte contre l illettrisme dans l Aude a fait un rep rage des publics au niveau de son d partement et a pu ainsi obtenir certaines donn es mais ces derni res restent isol es Le centre de ressources d partemental de l H rault ALCI 34 a labor un outil de rep rage en direct
41. ire o l on apprend lire crire et compter est obligatoire pour tous depuis longtemps Quant au d veloppement g n ralis de l Enseignement Secondaire du second degr survenu dans les ann es 60 cole rendue obligatoire jusqu l ge de 16 ans il a eu pour effet de favoriser l acc s d un nombre plus important de jeunes la culture la pratique de l criture et la lecture m me si une partie d entre eux n a pu en tirer totalement profit Mais cette g n ralisation souhaitable et souhait e de l Enseignement Secondaire a galement eu pour cons quence de rendre visible de mani re persistante dans les statistiques un ph nom ne de l illettrisme qui tait jusque l mal cern La m thode globale d apprentissage de la lecture est souvent mise en accusation Or aujourd hui officiellement d conseill e elle est largement abandonn e depuis longtemps La concurrence de la t l vision existe sans doute dans la mesure o la t l vision habitue l enfant ou l adulte la pr visibilit c est dire la connaissance de l issue de l histoire des bons et des m chants A l oppos le livre n cessite de d couvrir l histoire progressivement ce qui implique un comportement totalement diff rent Mais de toute vidence l enfant reste encore 6 heures par jour l cole ce qui lui laisse le temps d apprendre lire crire compter La formation initiale et continue des ma tr
42. me tant relativement r cente en France il est encore difficile l heure actuelle d identifier les effets des initiatives prises par les Pouvoirs Publics en cette mati re Il est cependant indispensable que l action porte sur tous les fronts pr vention de l chec l cole rem diation envers les adultes maintien d un capital lecture chez les personnes g es Face aux multiples initiatives isol es le besoin existe de coordonner mais aussi de rationaliser les r ponses propos es en mati re de lutte contre l illettrisme C est en effet au prix d une meilleure coh rence et d une coop ration plus forte entre les acteurs de la lutte contre l illettrisme que des r sultats probants pourront tre enregistr s Les plans d action r gionaux triennaux labor s par PANLCI dans la mesure o ils constituent une r ponse adapt e peuvent jouer un r le d impulsion entre les diff rents partenaires C est en effet partir d une r flexion et d une responsabilit exerc es collectivement acteurs de terrain d cideurs b n voles et professionnels que le d fi pourra tre relev Telle est le sens des pr conisations formul es en cette mati re par le Conseil Economique et Social r gional Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 26 Pr conisations 1 Renforcer la coh rence a La R gion n intervient pas en mati re
43. mme Montpellier Ce ph nom ne p se lourd en terme de conditions de vie de marginalit de d linquance et de poids conomique car cette population est consommatrice quelles qu en soient les modalit s 2 14 De l illettrisme en g n ral et de l cole en particulier 15 INSEE synth se n 4 avril 2003 les jeunes sans qualification retenus dans l tude sont les jeunes n ayant pas d clar avoir le baccalaur at ou un dipl me quivalent les jeunes de niveaux VI V et V bis CAP BEP sont donc compris dans l tude 18 Sont consid r s comme sortant sans qualification les jeunes qui s arr tent sans acc der une classe de seconde ou une ann e terminale de CAP BEP par extension sont aussi compris les jeunes qui quittent le lyc e g n ral et technologique sans le baccalaur at ainsi que ceux qui atteignent la 2 me ann e de CAP BEP sans obtenir de dipl me Luc FERRY Lettre tous ceux qui aiment l Ecole gt 17 Bref Cereq n 202 novembre 2003 18 Enqu te portant sur les performances en lecture de plus de 350 000 jeunes gens de nationalit fran aise g s de 18 23 ans faite en 1995 19 L tat de l cole n 12 octobre 2002 Minist re de l Education Nationale 20 Audition de Monsieur Jean Luc COUSQUER Charg de Mission l Inspection Acad mique de l H rault Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 12
44. nnes sont majoritairement d origine trang re Le Fran ais Langue Etrang re FLE II s agit de personnes alphab tis es dans une autre langue que le fran ais qui rel vent d un enseignement comparable celui d un fran ais ayant suivi un enseignement classique devant apprendre une seconde langue Ma trise des savoirs de base Il s agit de l ensemble des savoirs qui permettent dans diff rents contextes de communiquer avec autrui d utiliser les outils math matiques de se rep rer dans l espace et dans le temps La litt ratie Aptitude comprendre et utiliser l information crite dans la vie courante la maison au travail et dans la collectivit en vue d atteindre les buts personnels et d tendre ses connaissances et ses capacit s La num ratie Peut tre d finie comme l acquisition des notions de base pour comprendre les math matiques ces notions interviennent aussi dans la vie quotidienne La num ratie consiste donc aussi pouvoir bien lier les chiffres au contexte Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 32
45. olaires l action coordonn e avec le monde associatif est tr s importante On citera notamment les actions de soutien la parentalit qu il conviendrait de renforcer par des modules d aide la lecture Actuellement 3484 enfants b n ficient d un accompagnement la scolarit dans l Acad mie de Montpellier et 36 contrats ducatifs locaux sont en cours Ces dispositifs m riteraient sans doute d tre am lior s et pourraient voir leur capacit d accueil augmenter Cependant ils constituent un appui reconnu et fonctionnel pour de nombreux jeunes responsables et d animateurs associatifs Ce r seau se r unit r guli rement l occasion de journ es de formation qui sont autant d occasions de mutualisation des exp riences Le Conseil G n ral de l H rault finance le fonctionnement des dispositifs CLAS et CEL en participant la conception politique de ces actions Une troite collaboration entre l Education Nationale et le monde associatif existe donc dans le cadre des dispositifs p riscolaires L association ALCI 34 centre de ressources d partemental de l H rault est devenue de fait l outil commun des diff rents services de l Etat des collectivit s locales pour animer les dispositifs CEL et CLAS sur le d partement de l H rault La gestion commune appartient quant elle un comit de pilotage pr sid par le Pr fet qui rassemble les services de l Etat DRASS DDASS Direction de Jeun
46. ons sp cifiques tels les enfants arrivant en France ou encore les enfants porteurs de handicaps Hors de l cole mais en direction des jeunes publics de nombreuses initiatives visent redonner aux enfants et leurs parents le go t de la lecture Qu il s agisse Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 15 d ateliers d criture de jeux autour des mots de lecture voix haute l objectif consiste aborder la lecture sous un angle ludique et convivial 2 2 Des mises en application int ressantes mais fragiles e Le d doublement des classes de CP constitue l acte fort de l Education Nationale face l illettrisme Le Cours Pr paratoire se trouve en effet au c ur du probl me car la qualit de la langue orale en particulier avant le CP est essentielle 500 classes de CP sont d doubl es temps plein cette ann e et 1300 classes de CP temps partiel 2000 classes de CP sont renforc es par des assistants d ducation Ceci signifie que 70 000 enfants apprennent lire par groupe de 10 Cependant si les modes d individualisation dans les CP sont de bonnes mesures les r sultats sont encore t nus Le Haut Conseil de l valuation de l cole estime que la r duction des effectifs ne sera efficace que si elle est massive et si elle concerne des l ves tr s jeunes en grande difficult e En ce qui concerne les dispositifs p risc
47. otage serait distinguer des Ateliers de Formation de Bases dits AFB du P le de comp tences Illettrisme qui est lui m me un comit de pilotage r gional mais qui n existe pas encore en Languedoc Roussillon Ce dernier pr sid par le Pr fet de R gion et anim par le charg de mission r gional est pr cis ment l instance politique charg e de d finir les orientations strat giques de la lutte contre l illettrisme en r gion et de coordonner l action publique au travers notamment de la mise en place d un plan d action r gional A l heure actuelle l valuation des actions des porteurs de projets est quasi inexistante ou inefficace en raison de la multiplicit des crit res choisis Il est donc n cessaire de mettre en place un r f rentiel unique et commun au m me titre qu un outil commun de rep rage et de permettre une commission r gionale partie int grante de ce comit de pilotage d valuer les actions des diff rents partenaires Un comit de pilotage d partemental existe dans l Aude il permet une r elle concertation entre les institutions Etat ville DDASS Conseil g n ral et une meilleure articulation des financements A ce titre il constitue un exemple suivre au niveau r gional Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 25 Conclusion La prise de conscience de l ampleur et des enjeux de l illettris
48. r unit sous l autorit du Pr fet de R gion les chefs de file impliqu s dans la lutte contre l illettrisme 5 2 Le Centre R gional Illettrisme CRIR Un Centre R gional de Ressources nomm R3 LR R seau R gional de Ressources du Languedoc Roussillon a t cr en 2001 Il vient compl ter le dispositif comme il a t dit pr c demment Ce Centre de ressources a t d sign Centre de Ressources lllettrisme CRIR en juillet 2003 par le Pr fet Il dispose d une mission de service public missions OREF et CARIF et d veloppe son action illettrisme autour de 4 axes a Mission d information notamment en ligne b Gestionnaire du num ro Indigo Illettrisme et Solidarit mis en service en octobre 2008 c D veloppement et diffusion de supports d information mais aussi mission d animation et d appui technique recueil des besoins et formalisation d Mutualisation des ressources et documentation travail de veille et de mise jour Le num ro Indigo n a re u que 70 appels depuis cette date dont 52 proviennent de formateurs avec des questions r currentes o se former o trouver une validation Au del la gestion du num ro Indigo a permis de relever un certain nombre de dysfonctionnements de trois ordres a Du c t des publics l offre de formation ne semble pas adapt e la demande Pour les publics il y a peu de visibilit quant l objectif vi
49. ravail s effectue en liaison avec les Missions Locales d Insertion MLI pour lesquelles il est mis en place des formations au rep rage de ces publics Les Ecoles de la Deuxi me Chance dont l id e est apparue en 1995 au sein de la Commission Europ enne prennent galement en compte cette population exclue de l cole et rejet e du monde du travail L objectif de ces coles est de permettre d acqu rir une formation et de trouver un emploi afin de s ins rer dans le tissu social Leur financement est assur par l Union Europ enne les collectivit s locales et les entreprises Les D partements de l H rault et de l Aude sont sans doute les deux d partements de la r gion qui disposent d un capital op rationnel non n gligeable Mais des marges de progr s importantes existent 2 3 Une exp rience pilote innovante dans l H rault Comme il a t dit pr c demment les jeunes migrants d origine trang re repr sentent une fraction importante des publics en situation d illettrisme C est la raison pour laquelle il a sembl int ressant de pr senter le dispositif pilote mis en place dans le D partement de l H rault qui vise am liorer l accueil des enfants non francophones nouvellement arriv s en France ENA En effet en plus des enfants de 3 11 ans les tablissements scolaires de Montpellier sont confront s depuis plus de deux ans une arriv e massive d enfants g s de 12 18 ans originaire
50. s et souvent au souci du lire crire exprim par les uns r pond une offre de formation beaucoup plus centr e sur la socialisation et l apprentissage de l oral En ce sens la question du rep rage du sens mais surtout de l orientation de l accueil et du contrat de formation pass avec les personnes inscrites dans le dispositif semble pos e b La r ponse formation demeure in galement r partie sur le territoire Sans moyen de transport voire de permis de conduire beaucoup de personnes illettr es voire analphab tes ne peuvent acc der aux espaces de formation c Du c t des formateurs merge une demande forte de formation validante Isol s la plupart du temps ils ont leur disposition un grand nombre d outils souvent inop rationnels faute d une formation p dagogique cons quente 34 Circulaire du 20 juin 2001 Audition de Madame GEFFROY Directrice de l ANLCI le 24 juin 2004 38 Audition de Madame Le la ACHERAR Charg e de Mission R3 LR le 29 mars 2004 Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 Da 5 3 Un tissu associatif extr mement clat Les mouvements d ducation populaire n s dans la p riode du Front Populaire ont jou un r le d terminant en mati re d ducation Ce mouvement pr sentait l avantage d tre un lieu de services port par un projet global humaniste et culturel Or les associations d ducat
51. s ainsi que les entreprises y concourent chacun pour leur part Les actions de lutte contre l illettrisme sont des actions de formation Les co ts de ces actions sont imputables au titre de l obligation de participation au financement de la formation professionnelle L ANLCI groupement d int r t public a labor un outil pour permettre la mise en place de cette priorit sur le terrain La vocation de l ANLCI est interminist rielle l image de l action qui doit tre entreprise tous les minist res sont repr sent s au sein de son conseil d Administration ainsi que les repr sentants des organismes publics ANPE AFPA les collectivit s territoriales les OPCA la soci t civile syndicats chambres consulaires associations organisations familiales Le r le de l ANLCI est de f d rer et d optimiser les moyens Elle vient en appui des politiques de pr vention et de lutte contre l illettrisme par l change d informations et de pratiques la mise en relation des diff rents acteurs la capitalisation l valuation la coordination des projets Pour mettre en uvre efficacement cette politique l ANLCI a mis en place parall lement au Plan national de renforcement de la lutte contre la pr carit et l exclusion d avril 2003 le Cadre national de r f rence de ANLCI qui pr conise l laboration de plans d actions r gionaux pour la p riode 2004 2006 L ANLCI joue donc parfaitement son r l
52. s chances le droit au savoir l panouissement personnel Il est mille et une mani res de mesurer la capacit d une Nation confront e au choc de la mondialisation et aux bouleversements provoqu s par les technologies de l information tre tout la fois d mocratique performante et solidaire La mobilisation de chacun pour faire reculer l illettrisme peut de ce point de vue constituer un indicateur clairant de la mani re dont se m ne dans notre pays un vrai combat civique au quotidien La lutte contre l illettrisme a t consacr e priorit nationale Elle devrait dans nos r gions m diterran ennes devenir un objectif central S engager dans cette direction c est favoriser l mancipation la libert l insertion sociale culturelle professionnelle personnelle bref c est permettre chacun d exercer pleinement ses droits et ses devoirs de citoyen dans une R publique moderne Telle est la port e d un projet qui entend faire du vouloir vivre ensemble non un slogan de circonstance mais une ambition partag e Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 4 INTRODUCTION Le ph nom ne de l illettrisme qui peut tre d fini comme l insuffisante ma trise des connaissances de base en lecture et en criture est apparu en France au grand jour au cours des ann es 70 A cette poque de forte croissance pr valait en effet l id e que gr
53. s avril 2000 tous les jeunes fran ais et fran aises sont convoqu s lorsqu ils ont environ 17 ans une Journ e d Appel de Pr paration la D fense JAPD Ils y sont notamment valu s sur leurs comp tences en compr hension de l crit L valuation se d roule en deux temps une preuve d orientation est propos e le matin et pour les jeunes ayant obtenu de faibles r sultats le matin une preuve in leur est r serv e l apr s midi suivie d un entretien individuel si n cessaire Cette source de donn es est int ressante car elle est la seule tre syst matique et apporter des r sultats exploitables pour laborer une g ographie de la population illettr e Une limite cependant r side dans le fait que ces enqu tes ne concernent par d finition que les jeunes adultes fran ais et laissent de c t les jeunes trangers et les adultes plus g s pour lesquels les statistiques manquent 8 Inversement entre 50 et 75 des personnes ayant tudi dans une langue trang re prouvent des difficult s de lecture en fran ais Dans le cadre de la professionnalisation des arm es d cid e par le Pr sident de la R publique et pour remplacer le service militaire obligatoire la loi n 97 1019 du 28 octobre 1997 a cr un ensemble d obligations s adressant tous les jeunes Fran ais gar ons et filles 1 Audition de Monsieur RAYSSAC Charg de communication de l Arm e bas N mes
54. s de diff rents pays et plus particuli rement du Maroc Lors de la rentr e scolaire de 2000 2001 l Inspection Acad mique de Montpellier enregistrait en mati re d accueil et de scolarisation des l ves non francophones nouvellement arriv s en France les constats suivants Un nombre important d arriv es plus de 90 jeunes de 12 16 ans arriv s entre ao t et novembre 2000 Seuls trois coll ges de Montpellier scolarisaient ces l ves en raison de la carte scolaire La n cessit de mettre en place un v ritable accueil incluant une pr paration la scolarisation En mai 2001 l Espace L opold Senghor ouvre ses portes Cette plate forme constitue un lieu d accueil des familles et de leurs enfants au profit desquels sont mis en uvre des modules de pr paration la scolarisation L espace juridiquement rattach au Coll ge G rard Philipe est plac sous la responsabilit administrative du principal de ce coll ge La pr paration la scolarisation de l espace Senghor se mat rialise par un travail d enseignement du fran ais langue trang re et par des activit s d animation et Financ e par le Conseil G n ral le FASILD le Contrat de ville et l Education Nationale qui fournit les enseignants Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 17 de d couverte de l environnement Cette pr paration prend la forme de
55. tion de nouvelles technologies que se pose la question de l illettrisme Pour l instant il n existe pas de r elle politique concert e sur ce sujet Certains secteurs secteurs de la propret du service la personne et de l Agriculture ont n anmoins engag des actions ponctuelles sur ce point Ainsi en Languedoc Roussillon l entreprise Perrier a ainsi engag une action de formation de ma trise des connaissances de base les Organismes paritaires collecteurs agr s OPCA tendent galement se mobiliser sur ce point FONGECIF AGEFOS PME OPCARESG FAFSEA FAFpropret La ma trise des savoirs de base reste un chantier important Il convient d insister ici sur le fait que la pr vention de l illettrisme en entreprise est de la responsabilit de tous les acteurs employeurs organisations syndicales OPCA Les enjeux sont de taille car il s agit non seulement de faire jouer la formation professionnelle son vrai r le d ascenseur social mais encore de r sorber les difficult s de recrutement pour des cat gories de personnel qui sont elles m mes majoritairement concern es par l illettrisme 4 Des financements nombreux mais peu optimis s Il existe des moyens financiers importants d di s la lutte contre lillettrisme mais ces moyens financiers semblent peu mis en valeur 4 1 Les fonds structurels La lutte contre lillettrisme ne fait pas l objet d une politique coh rente de la part
56. tion des acteurs salari s ou b n voles en organisant des journ es de formation Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 24 car non seulement le public est instable mais l absent isme est important or la r mun ration des formateurs se base sur le nombre d heures par stagiaire La professionnalisation des acteurs est du ressort du CRIR auquel doivent tre associ s les correspondants d partementaux de l ANLCI Le Centre de Ressource Illettrisme R3 tente ainsi d apporter une r ponse ces personnes travers la mise en place d un dispositif de formation validante VAE l Universit De toute vidence Il y a lieu de d finir un programme r gional de professionnalisation des acteurs salari s ou b n voles en organisant des journ es de formation On notera en outre qu il n existe aucun indicateur sur le nombre de personnes form es ni sur leur niveau l issue de la formation La sensibilisation du personnel d accueil au rep rage des personnes en situation d illettrisme est plus particuli rement du ressort du CRIR Il y a lieu galement de d finir un programme r gional sur ce th me 5 4 Un n cessaire comit de coordination r gional La multiplicit des intervenants rend n cessaire une mise en coh rence des moyens et des missions Mission que pourrait remplir un comit de coordination Ce comit de coordination ou de pil
57. tion entre le syst me d enseignement initial et celui destin aux adultes Tr s d velopp e la formation professionnelle permet de rattraper ceux qui ont rencontr des difficult s scolaires Conseil Economique et Social Languedoc Roussillon 201 AVENUE DE LA POMPIGNANE 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 8 En mai 2000 la France a particip une enqu te internationale pilot e par l OCDE qui s adressait cette fois aux enfants de 15 ans L objectif de l enqu te tait de mettre en perspective le co t et le fonctionnement des syst mes ducatifs avec les r sultats des l ves au travers du Programme PISA Programme for International Student Assessment Cette enqu te qui s int resse davantage aux comp tences mobilisant des connaissances qu aux connaissances elles m mes place les l ves fran ais dans la moyenne des pays de l OCDE Mais elle pr sente galement l avantage de permettre une confrontation entre les objectifs et les pratiques que nous privil gions et ceux des autres syst mes scolaires des pays de l OCDE l importance que nous accordons telle ou telle comp tence m rite telle d tre revue L enqu te PIRLS Progress In International Reading Literacy Study a t r alis e en 2001 en vue d valuer la comp tence en lecture des enfants achevant leur 47 ann e de scolarit obligatoire Elle fait appara tre que le niveau de lecture des petits fran ais est plut t homog ne la Fran
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