Le texte de M. Bergeron au format PDF (Acrobat Reader)
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1. G rard Bergeron 1922 2002 Politologue d partement des sciences politiques Universit Laval 1991 Le devenir de l Etat du Qu bec Un document produit en version num rique par Jean Marie Tremblay b n vole professeur de sociologie au C gep de Chicoutimi Courriel jmt_sociologue videotron ca Site web http www uqgac ca jmt sociologue Dans le cadre de la collection Les classiques des sciences sociales Site web http www uqgac ca Classiques_des_sciences_sociales Une collection d velopp e en collaboration avec la Biblioth que Paul Emile Boulet de l Universit du Qu bec Chicoutimi Site web http bibliotheque uqac uquebec ca index htm G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 2 Politique d utilisation de la biblioth que des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite m me avec la mention de leur provenance sans l autorisation formelle crite du fondateur des Classiques des sciences sociales Jean Marie Trem blay sociologue Les fichiers des Classiques des sciences sociales ne peuvent sans autorisation formelle tre h berg s en fichier ou page web en totalit ou en partie sur un serveur autre que celui des Classiques servir de base de travail un autre fichier modifi ensuite par tout autre moyen couleur police mise en page extraits support etc Les fichiers html do2. tat du Qu bec Un article publi dans l ouvrage sous la direction de R jean Pelletier Guy Lafo rest et Vincent Lemieux Le Qu bec et la restructuration du Canada 1980 1992 enjeux et perspectives chapitre 3 pp 49 73 Qu bec Les ditions Septentrion 1991 312 pp L auteur Retour la table des mati res Maintenant rattach l cole nationale d administration publique G rard Ber geron est un des pionniers de la science politique l Universit Laval et au Qu bec Il se demande d abord dans ce chapitre comment le Canada et le Qu bec ont pu faire pour en arriver l impasse que nous connaissons un m lange d erreurs de juge ment de perspectives incorrectes et de mauvais calculs Puis il fait le tour des diff rents mod les que l on retrouve la caf t ria constitutionnelle du statu quo au Qu bec souverain et ind pendant Il constate que l chec de l accord du lac Meech a r duit les r ticences des Qu b cois envers la souverainet Un de ses coll gues de l Universit McGill Charles Taylor a m me crit que la constitution de 1867 tait morte moralement au Qu bec le 23 juin 1990 L auteur se penche aussi sur les diff rents m canismes de consultation populaire que sont le r f rendum et l assembl e constituante Il nous rappelle enfin qu il n y a aucune garantie de succ s pour qui que ce soit au sortir de cette crise G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 199
3. Bien s r si l on tait raisonnable Mais la situation com porte d autant plus de gravit qu on l impute d ordinaire aux hommes politiques et G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 20 leurs insuffisances devant les institutions alors que c est l inverse qu il faudrait poser Les culs de sac constitutionnels incitent les citoyens canadiens sans m me qu ils s en rendent compte penser politiquement en dessous d eux m mes L infirmit des structures constitutionnelles devient comme la multiplicatrice des insuffisances des hommes politiques o qu ils soient pas de chambre haute s rieuse pour repr senter les r gions pas de processus man uvrable de r vision constitutionnelle pas de pr sence du peuple alors que de nouveaux intervenants collectifs sont entr s en force dans le jeu constituant etc Tout cela n est que trop bien connu pour piloguer lon guement En a m me fini par merger cet tat de conscience chez l un des gros mor ceaux historiques des origines que c est peut tre le moment de quitter une pareille fabrique de la st rilit impuissante avant qu elle ne s rige en syst me D un syst me atteint d art rioscl rose chronique C en est au point o l un de nos plus distingu s constitutionnalistes se demande si la voie pour s engager dans la prochaine ronde constitutionnelle ne devrait pas tre celle d un processus se situant en dehors des r gles con
4. G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 17 Parti qu b cois a plus ou moins laiss tomber le second terme d association sans toutefois proc der une modification formelle cet effet dans son programme offi ciel Le terme partout ailleurs usuel et courant d ind pendance en est venu se substituer celui de la souverainet avec l espoir incertain qu une association subs quente finira par tre possible quoi qu en disent ceux qui l heure actuelle d clarent la refuser absolument Par cette formule de la souverainet association est franchie la ligne de la grande division Il ne reste plus que l option de l ind pendance incondi tionn e laquelle pourrait aboutir l chec de celle de la souverainet association si cette derni re tait essay e ce qui ne para t gu re probable 11 7 Un tat souverain et ind pendant c est la plus drue la plus nette des op tions autant que l est d une fa on contraire la toute premi re C est aussi celle qui ouvrirait une grande aventure historique sans doute marqu e d v nements haute ment dramatiques de part et d autre ainsi que par ricochet dans l environnement 11 Ce mod le et le pr c dent ainsi qu un degr un peu moindre le quatri me ont peu de chances de se r aliser Dans ce petit exercice de logique laborative ce n est tout de m me pas une raison pour les passer sous silence La pr caution doit porte
5. aux Communes la fin juin 1990 qu il n y a aucune obligation l gale pour le gouvernement du Canada de tenir compte des r sultats d un r f rendum tenu au Qu bec Le Soleil 26 juin 1990 Par ailleurs leur congr s de Toronto au mois d ao t 1991 les conservateurs f d raux vo taient le droit l autod termination du Qu bec une majorit de 92 G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 25 men par leur gouvernement sur leur territoire l oppos la population canadienne hors Qu bec n accorderait de validit imp rative qu un r f rendum pancanadien qui a priori ne la mettrait pas hors du coup d une consultation affectant si directement le Canada dans l int grit de son organisation f d rative L antinomie est totale avant m me la consid ration de r sultats ventuels Ces deux m fiances se retrouvent bien que quelque peu att nu es dans le recours une proc dure plus large qui est celle d une Assembl e constituante Quoique les circonstances s y pr tent moins l id e fait tout de m me son chemin Mais n abandonnons pas si t t la question des r f rendums qui malgr leur caract re in vitable restent des moyens de consultation populaire fort ambigus Voil bien une arme multiple tranchant Dans les ann es 1960 le premier minis tre Jean Jacques Bertrand en avait lanc l id e pour se d barrasser de groupuscules S paratistes les trouvan
6. ce que j imaginais en 1977 au sujet d une dynamique historique pensable pour la r alisation de ce mod le bien que n en ayant pas trait alors sous cet aspect G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 18 nord am ricain et plus largement occidental m me si le reste du monde ne s interdi rait certes pas de tourner k La pr sentation de cette s rie de statuts constitutionnels gradu e selon l ampleur et l intensit du changement n est certes pas une fin en elle m me Si sa valeur infor mative quoique faible a quelque justification ce serait de sugg rer une premi re exploration du champ des possibles et peut tre de chercher d gager les plus ou moins probables parmi ces possibles Elle int gre les extr mes du non changement le statu quo constitutionnel et du changement le plus radical l ind pendance incondi tionnelle du Qu bec que d aucuns selon des emprunts ext rieurs ont parfois quali fi e avec exag ration de pure et dure On observera encore que cette liste n inclut pas un mod le pr alable de n gation du f d ralisme par unitarisme simplificateur et qui ne serait imaginable que par quelque imp rialisme inexistant non plus qu l autre extr me les participations volontaires d un tat existant des ph nom nes d int gra tion internationale ou partiellement supra internationale comme sont les associations de libre change ou les communaut s conomiques
7. difficilement recevable par la partie trois fois plus nombreuse de laquelle le Qu bec aurait fait s cession Ces derniers temps le 23 juin 1990 Presque un an plus tard un substantiel extrait du livre de Resnick paraissait dans le Globe and Mail du 6 mai 1991 10 L auteur m ayant mis en cause la fin de son ouvrage p 116 pour avoir nagu re lanc such a scheme je me permets d en donner les r f rences d abord une premi re publication dans Le Devoir du 9 f vrier 1977 puis une reproduction beaucoup plus tard en deux tranches dans le m me journal les 28 et 29 juin 1990 auquel je crus bon d ajouter un mode d emploi sous le titre Du bon usage du mod le du Commonwealth Le Devoir le 7 juillet 1990 je proposais en effet comme nom de code de l union nouvelle l expression bilingue de Canadian Com monwealth Canadien Ce court texte d une demi douzaine de pages fut l objet de plusieurs communications l occasion de conf rences et de colloques ou dans des ouvrages collectifs et revues de sp cialit Il fut en particulier l objet d un change de vues avec Donald Smiley reproduit dans mon livre Ce jour l le R Jf rendum Montr al Quinze 1978 pp 130 172 Enfin le mod le du Common wealth me servira de point de r f rence pour faire une Lecture du Livre blanc et du Livre beige selon une perspective super f d raliste dans Canadian Public Policy Analyse des politiques VI 3 t 1980
8. j que les opinions sont tr s partag es Aucun son dage particulier n est probant de quoi que ce soit mais les r sultats r p t s de leur flux continu deviennent globalement cr dibles et d une consultation l autre finale ment fiables Et que chacun se consacre son m tier le sondeur et le manipulateur d opinion chacun de son c t Entre barbares ennemis on se bat entre d mocrates civilis s on se compte Mais cette proposition ne fonde pas absolument le fondement d quit ou d opportunit du plus grand nombre s il faut tout de m me proc der des d nombrements lectoraux pour la s lection des gouvernants et des l gislateurs En g n tique constitutionnelle il n en est pas de m me aussi strictement parlant tout au moins Un spectre hante le Canada le spectre du populisme crit de fa on frappante un politologue de l Uni versit Wilfrid Laurier Au mieux opine t il les r unions municipales de citoyens et les r f rendums fournissent un alibi juridique pour des d cisions qui doivent tre finalement prises par des lites dirigeantes et au pire ils ouvrent les voies de la manipulation de masse Et il n est pas vrai par ailleurs que les d cisions politiques se justifient du seul fait qu on puisse leur attacher une tiquette l galiste comme c est devenu r cemment le cas en ce pays 14 A ne consid rer que les r f rendums constitutionnels il peut y avoir une diff ren ce
9. la f d ration canadienne 4 2 Trois ans plus tard le d faut de ratification unanime de l accord signifiait se lon une forte majorit de Qu b cois que les Anglo Canadiens indiquaient ainsi la porte de sortie de la f d ration aux Franco Qu b cois puisqu tait fi nalement d ni leur caract re le plus global et vident de constituer une so ci t distincte M me remarque faire ici qu propos des deux impairs l important d gager ici reste la causalit r ciproque entre ces deux facteurs Ils continuent de s alimenter dans leur mythologie cons quente et durable M me si l on discute moins de la clause ex plicite de la soci t distincte telle que d finie dans le texte de 1987 les effets doublement mythiques persistent par les r f rences pol miques la notion tabou de statut particulier ainsi qu l extension pour le moins discutable de ce pr sum privil ge aux autres provinces Quant la nature r elle des effets du second mythe des sondages r p tition chez les Franco Qu b cois en ont tabli la persistance de semaine en semaine d s avant le rejet formel du 22 juin 1990 Tant et si bien ou si mal que l option sou verainiste s est mise prendre une saveur s paratiste ph nom ne tout nouveau et qu elle a atteint des scores jamais atteints jusque l et depuis lors continuant varier de hauts niveaux Des sous estimations des int r
10. moins d tre inform pr alablement et de pr f rence consult Par des moyens propres restant d terminer on a enfin reconnu qu il devait avoir une certai ne voix au chapitre ce qui n a pas pour effet de faciliter la sortie de l orni re Les populations du Canada et du Qu bec pourraient parler par r f rendum ou m me par constituante D autres moyens furent d abord employ s devant des com missions parlementaires s dentaires ou itin rantes mixtes ou largies on multiplie G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 22 aussi les task forces mais ce n est gu re un lieu de fr quentation pour le citoyen moyen ou le monde ben ordinaire par ailleurs la commission forum public de M Keith Spicer ne pouvait faire plus que gratter les bas fonds de la psych collective des Canadiens Voulez vous un pays Ou combien de pays Voulez vous dites le nous ce que vous voulez Tout cela aura suscit beaucoup de conversations de caf de commerce comme on dirait en France ou de town hall solutions selon l ex pression typiquement am ricaine Mais cette ferveur nouvellement populiste des gou vernants en panne d imagination devient aussi suspecte que le mouvement d une fuite en avant Il s agit d acheter litt ralement du temps Nos gouvernants s accordent aussi des alibis d mocratiques pour n avoir pas d cider pour encore remettre plus tard Pourtant on le savait d
11. ne nous a pas si mal servis puisque nous sommes encore l pour nous en rendre compte pour devoir ensuite travailler dur remettre en place avec d autres une organisation environnementale qui au total devra remplir les m mes fonctions que celles du syst me que nous aurons quitt avec clat Ces deux propositions pr sentent l avantage d tre irr futables au plan o elles se situent Elles comportent chacune leur part de rationalit froide et de sensibilit culturelle Le probl me c est qu elles sont en train de devenir mutuellement exclusives depuis l affligeant chec de Meech Et pas cause de nous d abord C est un autre probl me ou si l on veut le m me mais sa seconde dimension L inqui tude populaire persistante relevant du brut instinct de conservation s ex primerait ainsi que nous ne rations pas finalement ce qu au fond nous n avons pas tellement envie d entreprendre cause des normes risques encourir quoi il faut ajouter cet autre sentiment sans racines h ro ques j en conviens sans honte dans l chelle du malheur des peuples nous ne nous voyons pas l chelon le plus d sesp r ment fatidique J arr te ici apr s m avoir en ces quelques lignes expos un peu beaucoup Si je continuais sur ce ton on me reprocherait peut tre de faire de la litt rature et non de la science politique et constitutionnelle Pourtant G rard Bergeron Le devenir de l tat
12. norme de fondement entre ceux qui se tiennent dans des Etats unitaires m me sur une base r gionale et ceux qui ont lieu dans les Etats f d raux La propension la cr ation de l gitimations nouvelles est bien autrement plus forte et naturelle lors 14 Thomas O Hueglin Plebiscites Hardly a substitute for leadership The Glo be and Mail 12 novembre 1990 G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 23 des r f rendums qui se tiennent dans des tats f d r s que pendant les consultations r f rendaires r gionales dans les pays unitaires D autre part et en d pendance de la gravit des questions mises en cause comme la constitutionnelle les critiques les plus fr quentes qu on oppose ce mode de consultation sont devenues classiques accentuer des ph nom nes de division au sein de la population et souvent trahir un esprit peu courageux de d sistement chez les autorit s gouvernementales responsa bles Il y a du reste r f rendum et r f rendum Ainsi celui qui est du type indicatif ou consultatif peut prendre l allure d un sondage officialis ou solennis dignified et sans tre obligatoire ni imp ratif comporter tout de m me un certain aspect astrei gnant du fait de l autorit publique qui en a d cid dans des circonstances tr s particu li res On pourrait se demander si le r f rendum sur la souverainet que d clenche rait point nomm dans les d la
13. occidental Mais comment donc en sommes nous arriv s l L c est dire en r cidive ai gu de constitutionite chronique a mare usque ad mare et qu entretiendra une pid mie de commissionites prolif rant dans tout ce que nous comptons de villes capitales au Canada Mon pays c est l hiver constitutionnel G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 9 Nous y sommes arriv s par l enchev trement complexe mais flagrant dans leurs cons quences compliqu es chez les Franco Qu b cois et les Anglo Canadiens de deux impairs historiques de deux perceptions mythiques et de deux sous estimations r ciproques par myopie politique D tailler ce sch matisme d exposition ne se ferait pas de gaiet de c ur Deux impairs furent commis non pas inconsciemment mais plut t avec le senti ment trompeur malgr tout d un tat de n cessit chez les preneurs de d cision 1 Le manque de ratification l extr me pointe d un in extremis proc dural d un accord unanimement sign portant sur la constitutionnalisation de la clause dite de la soci t distincte du Qu bec et dont le contenu tait estim mi nimal par son gouvernement et la grande majorit de ses citoyens 2 Six mois plus t t le recours par le gouvernement du Qu bec la clause cons titutionnelle dite Nonobstant pour l adoption de la Loi 178 en r vision partielle de la Loi 101 de 1977 au sujet de l a
14. par le haut un Ca nada f d ral et un Qu bec unitaire 10 L Union aurait l exclusivit de tous les grands pouvoirs indispensables au maintien et au fonctionnement de l unit du nouvel en semble d fense politique trang re monnaie Banque Centrale environnement citoyennet et nationalit embl mes de la souverainet responsabilit constitution nelle supr me etc Laissant au reste du Canada le choix d am nager sa propre structu re f d raliste le Qu bec poss derait sa propre organisation politique et son maximum d tre collectif sans rompre pour autant avec le Canada anglophone historique Il se d finirait comme le partenaire paritaire d un puissant voisin et ne serait plus restreint au statut d une province sur dix ou d une r gion sur quatre cinq ou six 6 Une association du type de la souverainet association son mod le a fini par sortir des interminables discussions au sein du Parti qu b cois et s est exprim sous la forme du Livre blanc de 1979 La nouvelle entente Qu bec Canada 1979 Malgr l intention d assouplir la port e de l expression par le second terme reli par un trait d union le premier terme de ce couple pr supposait l accession la souverainet soit l in vitabilit d une rupture s cessionniste Le produit hypoth tique d un pareil alliage e t suppos d faut d une stricte galit un tat de parit dans le fonc tionnement des m canismes communs
15. part et d autre qu on mythifie simultan ment l un par rapport l autre et qu on commet de telles confusions valant d tre qualifi es d impairs historiques difficilement r cup rables dans la suite Je sais bien que je vais vite que je tourne les coins ronds Je n ai surtout pas l intention de faire la promotion de cette petite grille de lecture d v nements mais qui se comprennent encore moins les consid rer isol ment Elle ne comporte que six l ments alors qu il faudrait peut tre les augmenter surtout si la crise en vient voluer selon les grandes strat gies qu on nous annonce et avec indications d ch ances dont la seule chose certaine est qu elles ne seront pas toutes tenues C est le temps de jeter un coup d il ce qu offre la caf t ria constitutionnelle 5 crivant en ao t 1991 je fais allusion au d lai des dix huit mois accord s par le Premier ministre du Qu bec aux autorit s f d rales pour soumettre des offres ac ceptables sa province et devant y tre soumises par r f rendum Le tiers de cette p riode est d j coul D autre part le Premier ministre Mulroney et son ministre des Affaires constitutionnelles Joe Clark ainsi que le chef de l opposition offi cielle Jean Chr tien ont donn l avertissement que le d lai imparti par le gouver nement du Qu bec tait trop bref On peut d ores et d j pr voir de grandes man uvres dans l opinion pour l enjeu d ch ances difficil
16. ts et intentions de chaque groupe sont devenues courantes dans l autre groupe 4 C est ce mythe qu tudie mon tude Qui a peur du monstre du Lac Meech crite l automne 1989 pour l ouvrage collectif para tre Governance in an evolving society Canada approaches the twenty first century Essays in honour of John Meisel sous la direction de C E S Franks G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 11 1 Au Canada majoritairement anglophone une partie importante de l opinion publique se gonflant graduellement croyait ou faisait mine de croire qu un re fus de cette symbolique culturelle de Meech pouvait tre supportable tout au moins tol rable par les Franco Qu b cois ou pis encore 1l ne manquait pas de voix dans la majorit pour reprocher ceux ci de faire de nouveau du mar chandage ou de recourir au chantage etc 2 Au Qu bec majoritairement francophone d embl e une partie importante de l opinion croyait ou faisait mine de croire que les gouvernements des autres provinces ne seraient que trop heureux dans l hypoth se s cessionniste de conclure dans un court d lai une certaine forme d association conomique puisque les deux parties auraient un int r t manifeste relancer diff remment l aventure commune etc Cette derni re paire de perceptions fautives constituerait la base explicative des erreurs jumel es qui pr c dent c est parce qu on se sous estime de
17. ver it means le parti conservateur et le NPD se d clarent favorables ce mode de consultation la grandeur du pays et pour sa part le comit mixte Beaudoin Edwards en pr nant le m me processus propose surtout pour le mode de r vision constitutionnelle le principe des quatre vetos r gionaux le Qu bec tant l une de ces r gions avec l Ontario Nombre de partis et d hommes politiques dans les diverses G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 26 provinces se sont aussi fait propagandistes de la tenue d un r f rendum national qui tout consultatif qu il pourrait tre ne manquerait pas d avoir des effets astrei gnants L chelle pr f rentielle du gouvernement Mulroney rejette absolument et pour cause le recours des lections r f rendaires et le discours du Tr ne de mai 1991 pr nait une consultation nationale par r f rendum de pr f rence et par assembl e constituante si n cessaire Cette derni re ventualit ne serait envisagea ble selon le ministre des Affaires constitutionnelles Joe Clark que comme l ultime recours d un chec de son super comit qui doit produire des propositions d cisives vers la fin de l hiver 1992 si n cessaire Le voil l ch le grand mot des solennelles circonstances une Constituante Rien de moins L expression n tonne plus gu re elle est m me en train de se banaliser par le fait que tout le monde ou pre
18. 1 7 LA CAF T RIA CONSTITUTIONNELLE Thucydide a crit que la grandeur de Th mistocle a t de reconna tre qu Ath nes n tait pas immortelle Nous devons nous rendre l vidence que le Canada n est pas immortel mais s il doit dispara tre que ce soit avec clat et non en sourdine Pierre Elliott Trudeau Le Canada anglais doit comprendre de fa on tr s claire que quoi qu on dise et que quoi qu on fasse le Qu bec est aujourd hui et pour toujours une soci t distincte libre et capable d assumer son destin Robert Bourassa 2 Un moment d histoire plut t inattendu Retour la table des mati res Comment en sommes nous arriv s l D abord une sous question pr alable afin de pouvoir introduire une r ponse complexe et qu il faudra sch matiser avec ex c s pour des raisons de clart et de bri vet pourquoi et surtout ce moment l Retournons ces quelques ann es entre 1982 et 1987 c tait hier apr s midi Analystes de circonstances et essayistes press s jonglaient d j avec le th me du d clin ou m me de la fin du nationalisme au Qu bec francophone La v rit tait que sans se d nationaliser les Franco Qu b cois devenaient peu peu politiquement apais s ou si l on pr f re comme soulag s dans leur vie civique d une esp ce de trop plein de constitutionnel et de politique qui s y accumulait depuis tellement 1 Ainsi l ex Premier ministre du C
19. a en son entier ou m me de quelques provinces qui facultativement en d ci deraient Lequel parmi ces r f rendums serait consultatif ou arbitral imp ratif ou ratificateur d un autre L op ration r f rendaire surtout en r gime f d ral charroie des couples d ambivalences les lus et le peuple le Canada et le Qu bec au nom de qui et au service de quoi On pourrait allonger la liste et m me signaler des r f ren dums qu on pourrait qualifier de strat giques dans la mesure o ils sont con us par leurs instigateurs comme des l ments de n gociation ou m me des instruments de pression en vue d tapes ult rieures Sous le double langage de plusieurs hom mes politiques dans l apr s Meech on discernerait nombre d exemples de cette conception On ne saurait abandonner cette question sans relever les deux sentiments de m fiance qui alimentent les positions divergentes des grandes entit s collectives au Ca nada pour n tre pas noy s sous le nombre d une population quatre fois plus nom breuse les Qu b cois n accorderaient de validit qu au r f rendum qui serait d cid et 15 La constitution sovi tique accord e par Staline en 1936 en tait le premier exemple Cette clause reproduite dans des constitutions subs quentes prendra une bizarre actualit sous Gorbatchev 16 Cette absence pouvant aussi permettre la faille d une non interdiction non plus 17 Madame Kim Campbell d clarait
20. ait un haut degr d aggravation du fort malsain tat actuel G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 29 Pourquoi en vertu de quelle heureuse fatalit historique les Canadiens continue raient ils s en tirer mieux que les peuples qui s engagent r solument sur des voies risqu es tout en croyant ou en esp rant que les cons quences de tels risques selon l expression courante n arrivent qu aux autres Le professeur Mc Whinney a pro duit tout un effet la Commission Beaudoin Edwards en soumettant qu moins d un v nement cataclysmique pour le Canada ce dernier ne saura pas temps se don ner une nouvelle constitution Le cataclysme voqu est videmment le d part du Qu bec de la f d ration Il n est pas requis d avancer des titres de comparatiste che vronn pour soutenir que l histoire constitutionnelle parle r p tition dans ce sens Et le rappeler n est en rien soutenir la m thode du Big Bang pour r crire les constitu ons bien qu il semble que l euphorie ou le consensus n cessaire la naissance de nouvelles constitutions n mergent que du choc caus par des catastrophes politi ques 23 Quoique les circonstances nous incitent nous gorger de constitutionisme nous de la classe politique des deux cultures politiques semblons poss der en commun une comparable inexp rience constitutionnelle Nous ne savons pas faire les choses parce que nous ne le
21. alisme modernis la constitution est revue et rajeunie pour des fins d ajustement du fonctionnement f d ratif actuel sur des points d importance tr s in G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 14 gale mais pouvant aller jusqu l instauration d un nouveau S nat De fa on g n rale les changements envisag s pourraient profiter sur certains points aux autorit s pro vinciales sur d autres aux institutions centrales mais le tout s accomplirait l ensei gne du maintien d un tat central fort Peu ou pas de dispositions sp ciales si ce n est peut tre symboliques au sujet du Qu bec consid r comme une province comme les autres selon le principe r cemment r affirm de l galit des provin ces pour refuser l accord du lac Meech 3 Un f d ralisme d centralis dans son ensemble il s agit d un r cent mouve ment d opinion qui s est manifest assez paradoxalement dans la p riode suivant l chec de l accord du lac Meech donc en l absence du Qu bec et pouvant affecter des responsabilit s et programmes centraux communications d veloppement indus triel et formation professionnelle et des pouvoirs fiscaux programmes co ts parta g s L inspiration de ce courant est en certains milieux assez nettement n o lib rale L actuel gouvernement central semblerait en voie d y consentir ainsi qu un certain nombre d universitaires et d experts constitu
22. anada terminait devant le comit s natorial le 30 mars 1988 un long expos qui est reproduit dans Lac Meech Trudeau parle textes r unis et pr sent s par Donald Johnston Montr al Hurtubise HMH 1989 p 115 2 Ainsi le Premier ministre du Qu bec terminait son discours l Assembl e natio nale le 22 juin 1990 l occasion de l chec de l accord du lac Meech cit par Pierre Fournier Autopsie du Lac Meech Montr al VLB diteur 1990 pp 79 80 G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 8 d ann es D un second document constitutionnel en la forme de la Charte des droits et libert s promulgu e en avril 1982 on allait finir par s accommoder d autant que le gouvernement qu b cois d alors avait refus sa signature et qu en dehors des quelques l ments du litige persistant elle ne semblait pas devoir tre tellement nocive Trudeau et L vesque avaient gagn et perdu tous deux relativement leur grand pari de vie politique D ailleurs nos h ros contradictoires se trouvaient l un et l autre en instance de d part Apr s les brefs int rims d un John Turner et d un Pierre Marc Johnson Mulroney installait et Bourassa r installait la force des poignets et m me d une fa on clatante un nouveau pouvoir fort Il allait s ensuivre dans la vie collecti ve qu b coise le sentiment d une bienfaisante d compression politico constitutionnelle La situation tournait l ambiance d une es
23. c pdf rtf jpg gif disponibles sur le site Les Classiques des sciences sociales sont la propri t des Classiques des sciences sociales un organisme but non lucratif compos ex clusivement de b n voles Ils sont disponibles pour une utilisation intellectuelle et personnelle et en aucun cas commerciale Toute utilisation des fins commercia les des fichiers sur ce site est strictement interdite et toute rediffusion est galement strictement interdite L acc s notre travail est libre et gratuit tous les utilisateurs C est notre mission Jean Marie Tremblay sociologue Fondateur et Pr sident directeur g n ral LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 3 Cette dition lectronique a t r alis e par Jean Marie Tremblay b n vole professeur de sociologie au C gep de Chicoutimi partir de l article de G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec Un article publi dans l ouvrage sous la direction de R jean Pelletier Guy Lafo rest et Vincent Lemieux Le Qu bec et la restructuration du Canada 1980 1992 enjeux et perspectives chapitre 3 pp 49 73 Qu bec Les ditions Septentrion 1991 312 pp Autorisation formelle accord e le 12 avril 2005 par Mme Suzanne Patry Bergeron pouse de feu M G rard Bergeron propri taire des droits d auteur des u vres de M G rard Bergeron Polices de caract r
24. du Qu bec 1991 31 G rard BERGERON cole nationale d administration publique
25. e les syst mes f d ratifs et les organisations conf d rales Pour que le Qu bec opte r solument pour l une ou l autre des deux derni res formules il faudrait d abord qu il devienne ind pendant et souverain c est dire qu il sorte de la f d ration actuelle ou que tout au moins il G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 13 soit en processus de le devenir en pr parant une telle sortie Comme il n est plus per sonne au Canada pour d fendre ou promouvoir explicitement la formule no 1 du statu quo constitutionnel la carte nouvellement f d raliste se r duit quatre options selon un ordre d intensit croissante de changement des mod les 2 5 Cependant ce choix reste encore plus large que ce que la solution souverainiste offrirait sur la carte associationniste ou ind pendantiste inconditionnelle les mod les 6 et 7 D autre part que les deux options aux extr mit s de cette s rie la Ire le statu quo f d ral et la 7e l ind pendance tout court ou classique du Qu bec n aient pas encore fait l objet d un choix pr f rentiel et d lib r n implique pas qu il faille les tenir pour n gligeables Non seulement restent elles fort pensables en leur simplicit m me mais elles le sont l une par rapport l autre par la force d attraction des extr mes o elles se situent Ainsi d une situation de fixit f d rative compl te on ne sau rait d duire
26. ement compatibles G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 12 Au comptoir de la caf t ria constitutionnelle Retour la table des mati res Au lieu des deux ou trois statuts dont on parle principalement on peut identifier au moins sept types ou mod les de formules constitutionnelles Cinq rel vent de l es p ce f d raliste un de la cat gorie conf d raliste et le dernier est celui de l tat uni taire et ind pendant comme le serait un Qu bec faisant s cession de la f d ration ca nadienne Ces mod les sont ceux A d un statu quo f d ral d un f d ralisme modernis d un f d ralisme d centralis dans son ensemble d une union f d rale de quatre six r gions regroupant des provinces ac tuelles ou futures l exception de deux l Ontario et le Qu bec d un f d ralisme dualiste unissant un Canada f d ral sans le Qu bec et un Qu bec unitaire d un arrangement dualiste du type de la souverainet association selon la doctrine p quiste d un tat souverain et ind pendant du Qu bec et permettant des actes d int gration internationale par trait de libre change ou de march com mun par exemple La ligne du clivage principal entre les divers statuts de cette s rie qui n est pas exactement un continuum passe entre les cat gories 5e et 6e selon les distinctions classiques mais souvent oubli es et m me confondues entr
27. ent d sirable premi re vue si on y parvenait meil leur compte Et le peuple Oui toujours lui pourtant si loign des machinations 18 Voir la note 9 19 Expression employ e par le professeur Edward McWhinney devant la commis sion Beaudoin Edwards et rapport e par le journaliste Terrance Wills The Gazet te 22 f vrier 1991 G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 27 constituantes des origines puis plus tard constitutionnelles et depuis toujours Question pr alable comment lui trouver un mode de repr sentation justifiable avec les membres des assembl es l gif rantes du Canada central et des dix provinces Les autochtones refoul s et oubli s si longtemps seraient peut tre en vertu de leur re tard historique finalement les moins inaptes se donner d une fa on quilibr e une repr sentation constituante et peut tre aussi les populations un peu moins d mu nies des deux territoires nordiques l Ouest les penseurs de la Canada West Foundation se sont mis r pandre leur derni re bonne nouvelle une constituante oui et oui encore sans le Qu bec s il la boudait Any way 20 M Nystrom et de ses amis du NPD pensent en gros la m me chose la nuance d sagr able en moins Le gouvernement du Qu bec r agit d favora blement au projet d une constituante dans laquelle ses citoyens seraient encore si for tement minoris s Et le mainteneur officiel de
28. es utilis e Pour le texte Times New Roman 12 points Pour les citations Times New Roman 12 points Pour les notes de bas de page Times New Roman 12 points dition lectronique r alis e avec le traitement de textes Microsoft Word 2008 pour Macintosh Mise en page sur papier format LETTRE US letter 8 5 x 11 dition num rique r alis e le 28 f vrier 2009 Chicoutimi Ville de Saguenay province de Qu bec Canada 0 Fait avec Macintosh G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 4 G rard Bergeron 1991 Le devenir de l tat du Qu bec Sous la direction de Louis Balthazar Guv Laforest Vincent Lemieux LE QU BEC ET LA RESTRUCTURATION DU CANADA 1980 1992 Enjeux et perspectives TERRE 7 ze ptemi RED Un article publi dans l ouvrage sous la direction de R jean Pelletier Guy Lafo rest et Vincent Lemieux Le Qu bec et la restructuration du Canada 1980 1992 enjeux et perspectives chapitre 3 pp 49 73 Qu bec Les ditions Septentrion 1991 312 pp G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 5 Table des mati res L auteur Un moment d histoire plut t inattendu Au comptoir de la caf t ria constitutionnelle Qui parle Comment parler R f rendums ou Constituantes ou les deux G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 6 G rard Bergeron Le devenir de l
29. et mon taires dont la Commu naut conomique europ enne est devenue le prototype surtout en rapport l horizon 1993 Il s agit en ces derniers cas de ph nom nes d internationalit externe et non de constitutionnalit interne et jusqu nouvel ordre leur pente reste conf d rale mais non encore f d rale selon la distinction classique toujours pertinente Remarque encore plus importante l observateur le moindrement averti des dis cussions constitutionnelles au Canada depuis une trentaine d ann es et singuli re ment depuis la derni re d cennie saurait tr s bien reconna tre sous l une ou l autre de ces cat gories statutaires des projets globaux ou partiels de r forme constitutionnelle et constater en outre que certains de leurs l ments sp cifiques peuvent se ranger sous plus d une classe Dans cette premi re exposition sommaire 1l fallait insister sur les contrastes entre les l ments d une cat gorie pour bien la distinguer des voisines mais l analyse 1l importerait non moins de d tecter et de souligner les similitudes et m me les caract res transitionnels d l ments appartenant des classes voisines Cet te liste gradu e de statuts constitutionnels qui n a pas les vertus d une typologie stric te avec utilisation de concepts et de crit res etc et ne s attachant qu faire ressortir une dominante n a d autre pr tention que de fournir des outils analytiques qu on esp re malgr tout
30. ffichage ext rieur unilingue fran ais affectant particuli rement la r gion montr alaise C est moins le bien fond de chacune de ces propositions qui constitue le propos que le fait de la relation au plan des cons quences r elles ou m me anticip es entre les deux v nements Ainsi en adaptant sa l gislation linguistique le gouvernement du Qu bec savait bien qu il allait hypoth quer gravement les chances d j s amenui sant de jour en jour d une ratification unanime de l accord constitutionnel dit de Meech auquel il tenait beaucoup et qu il avait t le premier faire ratifier par son assembl e l gislative Il s ensuivrait une dialectique ambigu et m me vicieuse entre d une part la clause de la soci t distincte d une province et d autre part celle du Notwithstanding qu avaient r clam e en 1981 1982 quelques provinces anglaises et laquelle le Premier ministre Trudeau avait d consentir en ses propres termes la mort dans l me Deux mythes d interpr tation allaient ensuite prendre naissance l effet que 3 A l article 33 de la Charte des droits et libert s de 1982 G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 10 1 L accord sorti des d lib rations du lac Meech et de l difice Langevin en juin 1987 l poque de ce qui avait justement t qualifi de ronde du Qu bec constituerait un r el danger pour le fonctionnement efficace et quitable de
31. is convenus le gouvernement de Robert Bourassa ne rel verait pas de cette classe Cela restera voir Mais du fait que ce gouvernement ferait probablement campagne contre cette option un r f rendum math matiquement perdu sur cette question lui deviendrait d autant plus astreignant comportant par exemple l obligation morale d une d mission ou du d clenchement d lections l gi slatives g n rales Il est aussi des r f rendums constitutionnels qui sont susceptibles de prendre un tour arbitral au sujet de la rivalit entre des autorit s ressortissant aux deux niveaux du f d ralisme Ainsi le 20 mai 1980 il tait aussi demand au peuple qu b cois de jouer comme un r le d arbitre entre Qu bec et Ottawa dans la vilaine querelle consti tutionnelle qui les oppose depuis si longtemps l oppos le r f rendum de ratification se pr sente comme le plus net et le plus utile alors que les n gociations constitutionnelles sont arriv es tenue aboutissant un texte pr cis et complet La r ponse est demand e en bloc par oui ou par non Le processus ratificateur peut s appliquer la totalit d une constitution allant jusqu d terminer un changement de r gime ou bien n tre restreint qu des clauses de changements sp cifiques ou partiels La question videmment cruciale de ce type de r f rendum est l exigence ou non d une majorit qualifi e 55 60 ou davantage ou d une majorit simple 50 des
32. l unit canadienne le Premier ministre Mulroney d noncer ce dilemme Si la d cision du gouvernement du Qu bec tait de ne pas participer une assembl e constituante il serait surprenant que ceux qui se disent en faveur de l unit se donnent un instrument dont le Qu bec serait absent a priori Les plus s paratistes ne sont pas toujours ceux auxquels on pense d abord 2 L id e d une constituante fait tout de m me son chemin et contribuent l alimenter aussi bien les premiers ministres Rae et Wells que des esprits qui navi guent dans des eaux plus calmes un banquier comme M Peter Nicholson de la BNE et un juge retrait de la Cour supr me M Willard Z Estey 22 Le premier r flexe du ministre R millard allait consister opposer un refus l of fre d une esp ce de festival constituant les Qu b cois s y retrouveraient de nouveau minoritaires comme aux classiques conf rences constitutionnelles des premiers minis 20 D apr s John Dafoe du Globe and Mail du 6 juillet 1991 The ultimate question facing proponents of constituent assembly is what to do about Quebec which says it wants no part of one The Canada West task force s answer is simple do it anyway 2l Le battage publicitaire qui a entour la publication de l ouvrage de David J Ber cuson et Barry Cooper Deconfederation Canada without Quebec Key Porter 1991 n expliquerait pas lui seul son succ s de best seller non seuleme
33. n est tellement grave qu il s impose d y penser avec infiniment de s rieux c est dire longtemps En deve nant manifestement majeur et souverain entre 1926 et 1931 le Canada a laiss passer l occasion de se donner une constitution accord e l importance de son nouveau sta tut la Constitution tra nerait plus que jamais sur l v nement Depuis lors ce pays n en finit plus de ne pas r ussir rattraper le temps perdu ce pourtant premier en date des Dominions britanniques modernes Il a fallu un autre trente ans pour qu avec l arriv e sur la sc ne de contestataires d origine qu b coise il commence se passer constitutionnellement quelque chose Chacun en son temps et sa fa on Lesage L vesque Trudeau ont tir dans le har nais constitutionnel Et apr s tant d nergies d ploy es par des attelages aussi compo sites nous nous sommes retrouv s dans les orni res boueuses de l apr s Meech ce dernier enlisement o tout le monde patauge avec pas plus de dignit que de gr ce L organe de r vision constitutionnelle de nos c l bres conf rences des premiers ministres est devenu totalement discr dit Le premier ministre du Qu bec boycotte ses r unions lorsque l ordre du jour porte sur cette question attitude insoutenable ind finiment et nuisible tous L impasse est devenue ce point compacte qu on s est avis sur le tard que le peuple pour lequel les constitutions d tat s laborent valait au
34. n maximum de sens L pith te qui provient de la lexicologie du rapport P pin Robarts a dans le pr sent contexte une autrement plus forte signification puisqu elle d termine une construction dualis te d une part le Canada sans le Qu bec de l autre le Qu bec avec le Canada pour une Union nouvelle Seule cette derni re aurait la pl nitude de la souverainet au sens du droit international Cette Union Canada Qu bec reposerait sur une structure Journal des D bats 15 janvier 1991 p 1896 1907 alors que l auteur fit ressortir au d but les neuf points majeurs de son tude D autre part Le Devoir du 16 jan vier 1991 a reproduit un passage substantiel du m moire d crivant les institutions centrales de cette Communaut des Canadas cet extrait correspond aux pages 31 37 du m moire 8 On n en pr cise pas le nombre cause de l impr cision statutaire de la Colombie Britannique r gion elle seule ou des deux territoires nordiques ventuelle s province s 9 Comme l appelle Philip Resnick dans un ouvrage r cent Toward a Canada Quebec Union Montr al Kingston Me Gill Queen s University Press 1991 Voir galement du m me auteur d s le 22 juin 1990 dans le Globe and Mail A new Canada Quebec union reproduit en fran ais dans Le Devoir le lendemain le G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 16 sinon strictement gale du moins paritaire mettant ensemble
35. nt dans les Prairies mais dans les autres r gions du Canada anglophone 22 De ces deux derniers voir le texte d pos devant la Commission Beaudoin Edwards et reproduit dans le Globe and Mail du 22 avril 1991 Ils introduisent le sujet en faisant remarquer We should not be intimidated Rather we should be excited by the opportunity G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 28 tres ainsi que lors d un ventuel r f rendum transcanadien f t 1l consultatif le gouvernement du Qu bec suit son programme strat gique et son ch ancier et il n a pas l intention de tout reprendre z ro faites nous d abord des offres int ressantes et les Qu b cois verront apr s etc Une telle attitude n est gu re critiquable et surtout elle se comprend fort bien Mais en perspective de dynamique historique elle serait un peu courte Ce qui ajoute encore la confusion de notre malstr m constitutionnel qui tra ne depuis trop longtemps c est que tandis que le Qu bec n a qu une voix officielle celle du gouvernement lib ral et qu une voix alternante celle de l opposition p quiste le Canada anglais lui a vraiment trop de voix officieuses en plus des officielles dix trente ou cinquante ce serait un petit jeu amusant de les d nombrer ou pas as sez Et si par hypoth se une assembl e constituante sans le Qu bec r ussissait s agglutiner suffisamment pour parvenir parler a
36. olitique de 1990 est celle de l inqui tude et de l ind cision devant la s paration On ne l vitera peut tre pas semble t on dire L Actualit 1er mai 1990 p 7 G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 30 qui nous attendent et qu entrafneraient leurs succ s pour leur part les f d ralistes donnent un peu l impression de faire joujou avec l ind pendance instrumentale et sans trop clairement r cuser l ind pendance irr versiblement terminale Et l on s tonne que le bon peuple d o nous sortons tous soit un peu m l Une belle expression s est r cemment r pandue dans les milieux politiques fran ais parler vrai Si les porte parole de nos partis parlaient vrai et tout le temps voici quelle devrait tre la ligne centrale de leur discours Les p quistes Puisque nous avons manifestement une vocation l ind pendance nationale avec tous ses moyens de divers ordres c est pendant que nous tenons enco re une forte majorit d mographique de parlant fran ais en cette terre d Am rique qu il faut la faire l ind pendance nationale Plus t t il eut t trop t t Plus tard lors que nous risquons de perdre la force relative du nombre il sera trop tard Nous ne voulons plus constituer une minorit La chance historique ne passera pas deux fois Les f d ralistes qu b cois Pourquoi sortir d un syst me d ficient mais malgr tout r formable qui
37. p ce de tr ve bien que sans limite de temps pr cise La situation pour le moins incongrue d un tat f d r toujours membre d une f d ration mais refusant son adh sion formelle un second acte f d ratif allait bien durer encore un certain temps Pour le reste ce pouvait tre politics as usual Mais plut t moins que plus la v rit car la population avait bien pris le nou vel air du temps propre au tournant des ann es 1980 un peu partout dans les pa lais sur les places publiques et dans les chaumi res d Occident Depuis les affaires de l Afghanistan des euromissiles de la guerre des toiles il tait exact que la guerre froide avait connu une nouvelle qui serait aussi la derni re phase de glaciation sous les derni res ann es de Brejnev et les premi res de Reagan Mais dans tout l en de de la vie collective l poque se marquait plut t par l irruption d un ensemble de va leurs priv es et m me intimes envahissant les vies individuelles valeurs expressives de la personnalit et du petit groupe de la r ussite de carri re des loisirs au grand air et des voyages au loin aussi valeurs encore plus globales de la qualit de vie port es par les nouveaux th mes la mode de l cologie et de la convivialit Pour faire bref disons que les Qu b cois se trouvaient ponctuellement accord s aux cou rants nouveaux en train de se manifester dans les soci t s comparables du type dit
38. pas trop grossiers Ainsi il se pourrait fort bien que des l ments in G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 19 ter classes sugg rent par leur ambivalence m me les formules d mergence ponc tuelle de modifications ventuellement b n fiques pour le syst me Enfin et pour faire bref il n est probablement pas de projet concret le moindrement labor qu il soit celui d un gouvernement d une commission parlementaire ou d enqu te d un parti ou d une quelconque association ou groupe de citoyens dont les l ments n appartiennent qu une seule de ces classes le projet de la souverainet association constituant peut tre l unique exception cause de ses origines encore qu il conviendrait d y re garder de plus pr s de ce strict point de vue Seules les positions 1 et 7 soul vent ce qu on pourrait appeler de la r pulsion sys t matique et pour le dernier cas au contraire de l enthousiasme chez les ind pendan tistes ou souverainistes qu b cois nous avons d ailleurs signal au d but le lien logique d une causalit virtuelle outre ces situations extr mes Mais au Canada anglo phone comprenant les anglophones du Qu bec les r flexions et projets les critiques et suggestions s tendent selon une aire assez large couvrant les options 2 3 et 4 Pour ce dernier cas rappelons la pouss e r cente des r gionalismes dans l Ouest dans les Maritimes et chez les autochtones don
39. que n en pourrait pas finir par sortir une tr s vive r action qu b coise sous la forme la plus hardie de toutes de l ind pendantisme inconditionnel Aussi faut il consid rer l gal des autres les formules qui se situent aux deux extr mit s de cette gradation Reprenons de fa on moins sommaire chacune de ces formules en gardant l esprit la part d hybride in vitable en passant de l une l autre 1 Le statu quo f d ratif en ce cas il n est envisag aucune modification cons tutionnelle d importance substantielle Des arrangements de type administratif cou rant peuvent permettre une certaine adaptabilit ou souplesse mais sans annoncer une tendance les d velopper l avenir M me reconnus comme d sirables ou n cessai res des besoins de changement ne sont pas satisfaits ou encore sont bloqu s par des membres de la f d ration les jugeant inacceptables ou non d sirables L actuelle remi se en question du probl me constitutionnel dans l apr s Meech peut s tirer sur une p riode ind finiment int rimaire Elle engendrerait de l attentisme et un tat de malaise dans la population mais elle pourrait aussi entretenir ou m me susciter des adh sions passives pour l option du statu quo comme tant la moins compliqu e al atoire ou risqu e de toutes Or comme il ne peut se produire de vacance constitu tionnelle la situation pr sente pr vaudrait et durerait jusqu nouvel ordre 2 Un f d r
40. r sur le danger de les r ifier C est cette prudence que fait appel Peter Leslie en traitant avec humeur d Humpty Dumpty options They are a sovereignty association b an association of several regional states and c reconfedera tion All three are fantastic abstract models that either are inherently unworka ble or are given political forces in Canada absolute nonstarters unattaina ble because you can t get there from here Toutefois quelques pages plus loin l auteur pr cise que reConfederation is the one to be taken most seriously It would be the easiest to negotiate since most of the bargaining would involved on ly two partners Il venait de d crire ce mod le ainsi There has been some discussion of possible bilateral negociations between Quebec and Ontario either preceding or subsequent to UDI unilateral declaration of independence by Que bec The two central provinces would under this scenario strike a new federal bargain through a process of re Confederation Once struck or even partially sket ched out the Ontario Quebec agreement might then be extended to other comers east and west Peter M Leslie Options for the future of Canada the good the bad and the fantastic Ronald L Watts et Douglas M Brown editors Op tions for a new Canada Toronto University of Toronto Press 1991 pp 134 138 Dans l esquisse de mon Canadian Commonwealth Canadien c tait en gros
41. s sentons pas venir En particulier nous imitons en croyant faire origi nal Alors que la pens e constitutionnelle des Canadiens anglais volue de plus en plus l am ricaine maintenant d pass e celle des Qu b cois francophones conti nue de trouver son inspiration la britannique laquelle nous avions d nous adapter pour survivre distinctement tout le si cle pr c dent Depuis que le sou verainisme p quiste a laiss tomber l associationnisme cette tendance qu b coi se de pointe au lieu de pr ner avec ferveur l ind pendantisme de pl nitude ou de fina lit objective l a plut t transform en ench re ou en instrument de n gociation quand ce n est pas en une esp ce de solution de pis aller laquelle il faudra bien finir par c der 24 Et pendant que les p quistes s appliquent amenuiser les dures secousses 23 Voir la note 19 24 Ce sentiment se d gage de plusieurs sondages en profondeur et recoupements multiples Je n en citerai qu un qui s est tenu dans les semaines pr c dant le nau frage de l accord du lac Meech au printemps 1990 il fut r alis pour l Actualit en collaboration avec TVA La direction du magazine en tablissait ainsi la signi fication dominante Une sorte de fatalit s cessionniste chez les Qu b cois Le Qu bec est de plus en plus une soci t d tach e les francophones se sentent pouss s hors du Canada malgr eux La g ographie p
42. sque en parle commencer pas des constitutionnalis tes en vue Peter Russell Kenneth McRoberts et Philip Resnick ce dernier plaidant m me la n cessit d en avoir deux une pour le Canada et l autre pour le Qu bec en vue de l Union Canada Qu bec 8 C est par involontaire maladresse que j ai peut tre l air d en parler l g rement Par d finition une assembl e constituante ne se con oit que pour donner une constitution une collectivit qui n en poss de pas si elle en a une le premier effet constituant consiste l abroger en bloc ou en substance pour faire place la suivante Serait ce qu apr s ce si cle et quart d existence le Canada soit devenu constitutionnellement bien malade Malade imaginaire selon la pi ce de Moli re oui il y a bien un peu de cela sans trop forcer la note ou encore malade psychosomatique ce serait bien davantage ce dont il s agirait Est en effet politi quement malade cette f d ration de 125 ans d ge qui a r ussi s inventer en Occi dent la pr aube du XXIe si cle une crise de cette gravit partir de l vidence de ces deux mots platement descriptifs de soci t distincte Mais le s rieux dans l engouement r cent pour une Constituante canadienne se fonderait sur ce besoin enfin ressenti de recommencer neuf D autre part l ef frayant c est qu moins d un ph nom ne cataclysmique 1 une constituante ne para t gu re possible ni m me tellem
43. stitutionnelles elles m mes 3 12 Peter Russell se pr sente ainsi I am a constitutional conservative I am happy with the constitution the way it is But I have a sense of constitutional politics which I have been studying for a long time in a lot of countries But I guess I am speaking as a patriot I love my country I know patriotism is the first refuge of scoundrels but I don t mind Canada is a great place and not for economic rea sons Peter Russell dans Confederation in crisis ed Robert Young Toronto James Lorimer 1991 pp 90 95 13 The other way que le processus r f rendaire of dealing with the next constitu tional round is through a process outside the constitutional rules themselves Fran kly I think this is the most likely process The way the next round of constitu tional politics might well proceed is through a unilateral declaration of indepen dence by Quebec ibid p 85 G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 21 Qui parle Comment parler R f rendums ou Constituantes ou les deux Retour la table des mati res De sa nature un probl me constitutionnel peut toujours attendre Les pouvoirs en place ce qui inclut les oppositions officielles ont tendance sous les multiples pres sions de l imm diat renvoyer la recherche active de solutions de perp tuels plus tard L excuse pour motifs nobles est toute trouv e la questio
44. t le localisme tend souvent s exprimer en un large r gionalisme Au Qu bec francophone la position 2 n attire gu re tant estim e insuffisante et non plus que la 4 le Qu bec constituant d j une r gion mais la 3 s duit bien davantage dont le rapport Allaire constituerait la Bible ou tout au moins le texte de r f rence et la 5 relance un vieux r ve dualiste et paritaire dont les parti sans qu b cois plus hardis des options 6 et 7 pr tendent rejoindre plus compl tement la dialectique historico culturelle d un Canada qui fut d abord fran ais Voil bien la grande nouveaut de l poque le sentiment qu b cois du rejet dans l apr s Meech a fait sauter la ligne de clivage que constituait une traditionnelle r ticence freinant la poursuite de l ind pendance nationale jusqu au bout La seconde grande nouveaut de la part cette fois du Canada anglais est que celui ci du moins ceux qui parlent haut ce langage commence dire Let them go et en fran ais dans le texte Bonne chance et Bon voyage Des majorit s fermes et persistantes pour la poursuite de ces deux fins contradictoires sont encore loin d tre acquises ce qui malgr tout permet d affirmer que la collision reste encore vitable Apr s avoir parcouru du regard un tel talage on pourrait penser que la caf t ria constitutionnelle tant bien pourvue il suffirait de quelque imagination et d un peu de hardiesse pour s en sortir
45. t par trop agit s et qui se verraient ainsi r duits leur taille r elle Tandis qu aujourd hui il n est plus de pareille marginalit et l on voit bien plut t poindre deux majorit s virtuelles la veille de s affronter de plein fouet Ce serait une pr vision fort peu hasardeuse que d annoncer en ao t 1991 tout un charivari autour d un premier appel au peuple qu il s agisse d un r f rendum au Qu bec au Canada sans le Qu bec ou dans l ensemble du Canada On peut parier qu il sera disqualifi d s son principe m me par quelqu un quelque part et qu aussi par avance seront m me contest s ses r sultats par celui des camps auquel ils ne s annonceront pas pour tre favorables Si un r f rendum il y a il y aura d autres r f rendums D une bataille des r f rendums on peut tre certain au point de d courager toute tentation d esquisser des sc narios dont aucun ne serait peint en rose D j c est qui r clamerait le plus fort la tenue d un r f rendum au Qu bec la commission B langer Campeau qu allait relayer d un ton plus sec encore le rapport de la commission Allaire et pendant ce temps les p quistes veillent au grain en di sant hautement leur m fiance l gard du gouvernement sur son intention r elle de tenir un r f rendum ou encore de poser la bonne question au niveau f d ral tandis que Jean Chr tien et ses lib raux r clament des lections r f rendaires whate
46. tionnels En contre partie les tenants d un traditionnel centralisme f d ral et les porte parole du Manitoba et des provinces de l Atlantique toujours sensibles aux bienfaits de la p r quation et du d veloppement r gional sont plus r ticents D apr s d aucuns ce serait le pire des choix compte tenu du plus large contexte 4 Une union f d rale faite d un remaniement des entit s composantes sur une base r gionale mais exer ant seule la souverainet au sens du droit internatio nal il s agirait donc d un tat unique et de pleine souverainet mais organisant sa complexit int rieure 7 autrement que ne le fait la f d ration canadienne actuelle et a 6 Tel Kenneth Mc Roberts qui apr s avoir constat que decentralization has be come the majority view among academics and constitutional experts estime que yet attractive as it might be a massive across the board decentralization would be the worst possible choice for English Canada since it would destroy any re maining basis for cohesion English Canada and Quebec Avoiding the is sue Sixth Annual Robarts Lecture York University March 5 1991 p 41 7 Pour ce mod le je m inspire principalement du m moire de Thomas J Courche ne soumis l invitation de la Commission sur l avenir politique et constitutionnel du Qu bec le 15 janvier 1991 et intitul La communaut des Canadas Ce texte est utilement compl t par le compte rend
47. u de cette commission dans le G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 15 fortiori autrement que ne le font les conf d rations d tats qui sont un fait plural Communaut union ou encore union communautaire signalent aussi mais assez improprement un arrangement ramenant l unit tatique un nombre moindre d enti t s composantes que celui des actuels dix provinces et deux territoires Yukon et Ter ritoire du Nord Ouest Les entit s composantes pourraient tre au nombre de quatre ou cinq ou six r gions seules les deux grandes provinces d Ontario et de Qu bec constituant chacune une r gion L intention du regroupement serait de permettre les avantages de plus naturelles quilibrations entre les masses g ographico d mographiques des entit s composantes tant aux points de vue culturel qu conomi que On n y parviendrait que par un r am nagement g n ral des unit s provinciales et territoriales actuelles dont le caract re in gal et biscornu n a pas tre d montr Seules n auraient pas besoin d tre regroup es les deux provinces qui sont d j et ont toujours t l chelle r gionale Au lieu d tre une province parmi dix et deux territoires le Qu bec serait dans cet ensemble nouveau une des quatre cinq OU six r gions 5 Un f d ralisme renouvel en profondeur selon un mode dualiste ou encore dit asym trique chaque terme compte ici avec so
48. u moins une fois d une voix nette coh rente et intelligible la Grande All e saurait elle m me mieux tablir ses pro pres positions partir de bases plus nettes En effet le probl me n est plus tellement les atermoiements d un Qu bec avec lui m me mais bien les confusions les incoh rences d un Canada anglais qui n en est encore qu aux phases pr liminaires de sa pro pre r volution tranquille Pour qu il se retrouve tel qu en lui m me il se souhaite tre le Canada anglais ga gnerait t lescoper les deux tapes de ses tats g n raux et de sa propre constituante Ainsi le dialogue fondamental avec le Canada fran ais de sa partie gouvernementale qu b coise tout au moins pourrait enfin avoir lieu J h siterais toutefois tendre une proposition analogue au sujet du projet d un r f rendum national sans le Qu bec parce que le proc d serait trop carr ment divisif en son principe Mais apr s coup s il avait tout de m me lieu un second r f rendum que dis je deux r f rendums ratificateurs au Canada et au Qu bec deviendraient ventuellement n cessaires point nomm Voil bien une esquisse de sc nariste pour l an 2000 Peut tre pas quand la machine f d rative en viendra compl tement se gripper au bout de l impasse pi ti nante actuelle le s rendez vous constituant s deviendra ou deviendront peut tre la seule issue pacifique qui restera Ce qui videmment impliquer
49. voix plus une le vote simplement plural n est g n ralement pas consid r comme recevable Dans une op ration r f rendaire por tant sur l ind pendance d un tat membre d une f d ration le fondement moral est celui de l autod termination de la collectivit en cause et le terminal celui de la ca G rard Bergeron Le devenir de l tat du Qu bec 1991 24 pacit s cessionniste tant entendu que sauf rarissime exception 15 le droit la s cession est absent des textes constitutionnels 16 Au Qu bec les effectifs souverai nistes ou ind pendantistes affirmeraient d embl e qu un r sultat favorable cette option devient cr ateur d une l gitimation nouvelle tandis que les f d ralistes y inclus ceux du Qu bec soutiendraient le contraire professant plut t la limite qu un r f rendum tenu dans une unit f d r e de la f d ration n est indicatif que de l tat de l opinion un moment donn sur le dit territoire Bref les autorit s de l tat central et des tats f d r s ne se sentiraient pas n cessairement li es par un r f rendum qu b cois 17 qui pourrait tre favorable l ind pendance du Qu bec Ais ment on voit d ventuelles cons quences prolif rantes et allant dans tous les sens Le principe de l autod termination devient initialement entrem l en l abordant par le processus r f rendaire D abord quel s r f rendums s Du Qu bec seul du Canad
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