Les Cahiers de l`Atelier
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1. inhumain Elle va devoir travailler le brut pour devenir homme ou femme en mariant le masculin et le f minin Il y a comme une potentialit qui doit se d ployer mais l ordre humain et pas seulement de mani re animale Ce n est pas par hasard que c est sur le plan de la sexualit que l aspect animal est not dans le texte L homme est un tre inachev qui Dieu indique une voie verset 28 Ma triser sa ma trise Dieu dit Faisons l humain notre image comme notre ressemblance Il pr cise imm diatement apr s Qu il ma trise les poissons de la mer les volatiles des cieux le b tail et toute la terre et tout rampant rampant sur la terre D s qu il a cr l homme son CONFERENCE D A WENIN 26 MARS 1996 Les Cahiers de l Atelier de L Humaniome a P 5 image il le b nit il lui ouvre une voie de vie en lui disant Fructifiez et multipliez et emplissez la terre et soumettez la et ma trisez les poissons de la mer et les volatiles des cieux et tout animal rampant sur la terre Cr l image de Dieu comment l homme va t il se r aliser si ce n est que par la ma trise L tre humain va donc se r aliser par la ma trise Le projet de Dieu porte sur toute la terre et en particulier les animaux L homme se r alise en ma trisant une certaine ma trise Une faute m thodologique consiste partir de l image de Dieu que l on a dans la t te Parler de l image de Dieu ne peut pr supposer qu2. Que veut dire Dieu cr a Cela signifie que dans le faire Dieu fait sa part que lui seul peut faire savoir cr er puisque le verbe cr er a seulement Dieu comme sujet Toutefois le efaire est plus large Il reste en fait quelque chose faire C est la personne qui il s adresse quand il dit Faisons Il s agit de l humain qu il a devant lui qu il projette de cr er Il dit en fait Faisons toi l humain et moi faisons l humain Dieu ne peut pas faire tout seul l humain L humain sort des mains de Dieu inachev incomplet l tat partiel de chaos L humain individuel et collectif va devoir travailler sa propre r alisation Dieu a fait sa part Le reste du faire est remis l homme L homme est invit collaborer sa propre dification C est pourquoi lorsqu il est crit que Dieu fit l homme son image il n est pas ajout sa propre ressemblance L homme est cr l image de Dieu mais il va devoir se construire la ressemblance de Dieu La ressemblance n est pas donn e La mission de l homme est de se faire ressemblant l image de Dieu Pourquoi ajouter qu il est m le et femelle C est pr cis ment pour dire que quelque chose n est pas accompli L homme est m le et femelle comme un animal Mais partir de l il va devoir se construire homme ou femme L humanit va devoir s arracher quelque chose qui reste animal inaccompli
3. apr s l avoir tu Quand Dieu propose l homme une nourriture v g tale il lui propose une mani re de vivre une ma trise qui laisse place la vie de l autre Il y a une limite qui se limite pour que l autre ait la vie Le respect de l autre est la limite de ma ma trise Se r aliser l image de Dieu c est ma triser mais d une ma trise qui est ma tris e elle m me qui est sans violence qui se limite par respect pour la vie de l autre de l homme et m me de l animal C est donc l image d une ma trise qui se ma trise qui est douceur La douceur est ici non celle du faible mais de celui qui a barre sur sa propre force au point de pouvoir la limiter pour laisser place l autre Le verset 30 indique que les animaux sont aussi v g tariens On est dans une situation hors du r el ce qui est interpr ter Nous avons ici une m taphore Si l tre humain individu ou collectivit se tient un donn v g tarien c est dire exerce sa ma trise sur les choses et les gens de mani re limit e de fa on laisser l autre son espace pour sa vie dans ce cas il va pr sider une sorte de coexistence pacifique au sens fort du terme Les gens pourront exister ensemble sur un m me espace sans se manger les uns les autres Si l humain peut ma triser tout en ma trisant sa ma trise pour permettre la vie de l autre alors les animaux ne se mangeront pas entre eux Ou les hommes ne se mangeront pas entre eux Le v g ta
4. de Dieu car jusqu la mort il donnera cette image de l homme Pour suivre Evangile et engagement politique CONFERENCE D A WENIN 26 MARS 1996 11 juin 1996 voir annonce la 1 re page DE ATELIER CHUMANISHE Renseignements sur l Atelier V TRIEST 4 rue de Vismes 348 LOUVAIN LA NEUV 348 LOUVAIN LA NEUV D DUSTIN 3 Clos de la Cu 325 DION LE MONT C LEROY 42 B rue Haute 348 LOUVAIN LA NEUV E amp 010 45 52 50 B MANGELINCKX 22 Cours du Bia Bouquet E 010 45 28 34 erelle 010 68 03 77 T E 010 45 18 34 L Atelier de Humanisme b n ficie du soutien de PARC Action et Recherche Culturelles A S B L
5. la vie en fait une voie troite plut t que la bifurcation qui m ne la mort ou aux mille morts de l homme et l c est une autoroute qui s ouvre J ai mis devant toi la Vie et la Mort mais c est toi de choisir C est crit dans la Bible Deut ronome Alors Monsieur WENIN est ce que ce n est pas cela l homme biblique un tre sans cesse confront au choix de vivre ou de mourrir L Homme biblique Anthropologie et thique dans le Premier Testament Ed du Cerf 1995 Citons ici St phane MOSES Plus originelle que sa libert la question de sa responsabilit d finit le lieu o l homme se constitue dans son humanit Andr WENIN La r ponse que Dieu donne lui m me la question J ai mis devant toi la vie et la mort c est choisis la vie afin de vivre Dt XXX 15 Je vais essayer de vous parler de l homme selon la Bible d apr s le titre donn la conf rence Ce titre m est apparu comme assez trompeur parce que dans la Bible il n y a pas qu une seule image de l homme Il y a plusieurs mod les d homme Il y a plusieurs mani res de choisir la vie Toutes ces mani res de choisir la vie ont probablement toutes une sorte de point de convergence que l on peut constater de mani re assez claire en J sus dont Pilate a dit Ecce Homo c est dire Voil l Homme Mais J sus n tait pas dans n importe quelle situation quand l Evangile de J
6. le permanent de l exp rience humaine c est dire ce qui r siste tous les temps toutes les cultures tous les lieux C est la pr tention de l auteur biblique quand il dit Au commencement Il veut nous dire ce qui est fondamental ce qui est essentiel Gen se 1 26 31 26 Faisons l humain Adam en notre image comme notre ressemblance qu ils ma trisent les poissons de la mer et les volatiles des cieux et le b tail et toute la terre et tout rampant rampant sur la terre 27 Et Dieu cr a l humain en son image en image de Dieu il le cr a m le et femelle il les cr a 28 Et Dieu les b nit et Dieu leur dit Fructifiez et multipliez et emplissez la terre et soumettez l et ma trisez les poissons de la mer et les volatiles des cieux et tout vivant rampant sur la terre 29 Et Dieu dit Voici je vous donne toute herbe semen ant semence qui est sur la face de toute la terre et tout arbre qui a en CONFERENCE D A WENIN 26 MARS 1996 Les Cahiers de l Atelier de L AHumaniome a P 4 soi un fruit d arbre semen ant semence pour vous ce sera pour nourriture 30 Et pour tout vivant de la terre et pour tout volatile des cieux et pour tout rampant sur la terre qui a en soi un tre vivant toutes verdure d herbe sera pour nourriture Et ce fut ainsi 31 Et Dieu vit tout ce qu il avait fait et voici c est tr s bien Il y eut un soir et i
7. a propre d couverte du personnalisme d Emmanuel Mounier C est notamment dans l ouvrage de ce dernier Introduction aux Existentialismes que l orateur a per u l importance de cet engagement tellement mis en exergue par Mounier Conf rence donn e le 23 novembre 1995 par Monsieur Pierre HARMEL Ministre d Etat sur le th me Le personnalisme humanisme de demain voir Cahiers de l Atelier n 1 d c 1995 Ce cahier peut tre obtenu par simple demande aupr s des animateurs dont l adresse figure la fin du pr sent num ro Le sujet de la conf rence porte sur l individualisme oppos la solidarit Emmanuel Mounier s est inscrit pr cis ment en faux contre l individualisme au nom du personnalisme On d note chez Mounier de forts accents non conformistes et une ouverture d esprit envers la diversit des conceptions de la vie bonne Un aspect malgr tout positif de l individualisme consiste justement dans le respect de la libert de choix dont il t moigne Quant la solidarit elle exprime un souci gal pour tous les membres de la soci t La question centrale qui doit tre pos e est de savoir si la solidarit et l individualisme sont compatibles entre eux De mani re plus pr cise on peut poser cette double interrogation La tol rance dont t moigne l individualisme ne d g n re t elle pas en indiff rence L affirmation de la solidarit ne justifie t elle pas de
8. as Car si h las l histoire et l actualit imm diates ne cessent de projeter devant nos yeux la vision de l inhumain la vision positive de l humain s av re par contre plus vasive l vasif tant ici la propri t de ce qui s vade s chappe se soustrait sa responsabilit Suis je le gardien de mon fr re disait d j Ca n meurtrier d Abel Qu est ce que la v rit r pondait Pilate celui qui disait porter en personne t moignage de la v rit Aujourd hui encore la v rit a mauvaise presse Je veux parler de la v rit de l homme On pr f re parler des valeurs qui sont moins discutables et surtout moins d rangeantes elles qui brillent au firmament des id es l haut loin au dessus de nos t tes Nous poserons donc obstin ment notre question quel est donc ici bas le sens d tre un homme C est l me semble t il LA question essentielle plus porteuse que de s interroger sur ce qu est l homme sa nature supposer que l on puisse jamais d finir cela ou sur ce qu est l humanit Poser la question de Phomme c est donc s interroger sur le sens sur la signification pleinement humaine d tre en tant qu homme Et quand j voque le sens je veux parler de la direction ou de l orientation qui permet une cr ature cr e libre de prendre le chemin de
9. cet tre d bonnaire au coeur assoiff d amour dont on dit qu il se d fend quand on l attaque mais un tre au contraire qui doit porter au CONFERENCE D A WENIN 26 MARS 1996 Les Cahiers de l Atelier de l Aumaniome a P 6 compte de ses donn es instructives une bonne somme d agressivit L homme est en effet tent de satisfaire son besoin d agression au d pend de son prochain d exploiter son travail sans d dommagement de l utiliser sexuellement sans son consentement de s approprier ses biens de l humilier et de lui infliger des souffrances de le martyriser et de le tuer Homo homini lupus Qui aurait le courage en face de tous les enseignements de la vie et de l histoire de s inscrire en faux contre cet adage En r gle g n rale cette agressivit cruelle ou bien attend une provocation ou bien se met au service de quelques desseins dont le but serait tout aussi accessible par des moyens plus doux Dans certaines circonstances favorables en revanche quand par exemple les forces morales qui s opposaient ces manifestations et jusque l les inhibaient ont t mises hors d action l agressivit se manifeste aussi de fa on spontan e d masque dans l homme la b te sauvage qui perd alors tout gard pour sa propre esp ce L auteur ajoute Quiconque voquera dans sa m moire les horreurs des grandes migrations des peuples ou de l invasion des Huns celles commises par les fameux Mongols de Geng
10. d mocratie Il faut toutefois viter les inconv nients de la centralisation En outre il n est pas simple de v rifier le sentiment de solidarit des niveaux sup rieurs celui des Etats Une autre option serait d activer un patriotisme solidariste La strat gie patriotique reposerait sur une intensification de l all geance Plut t que de consid rer les Etats comme des entreprises il s agirait de r introduire un projet collectif qui soit fond sur une conception de la justice sociale qui combine un gal respect pour une grande diversit de conceptions de la vie et une gale sollicitude pour tous les membres de la soci t Vincent TRIEST Atelier de Humanisme s est r joui que Philippe Van Parijs ait voqu l apport d Emmanuel Mounier en entamant son expos C est vrai que le t moignage de Mounier est important notamment pour son rejet de l individualisme L individualisme conduit vivre son existence sur le mode du huis clos D un point de vue personnaliste il y a un lien entre l individualisme et le mat rialisme A On consultera sur ce point le dernier livre de Ph Van Parijs Sauver la solidarit Ed du Cerf 1995 l oppos de celui ci le personnalisme affirme sa foi dans la destin e spirituelle et communautaire de l homme En venant au contenu de la solidarit sa port e son sens v ritable l intervenant s est pos la question Y a t il place c t de la pure
11. e l on sait qui est Dieu Quelle est donc l image de Dieu dans la Gen se A l image de qui l homme est il cr La premi re image qui se d gage de la Gen se est celle de la ma trise d un Dieu qui domine le chaos qui ma trise les t n bres pour y faire appara tre progressivement un monde coh rent harmonieux Dans notre texte il n y a pas une seule n gation Quand l on parle de ma trise il faut regarder de plus pr s la qualification de la ma trise Dans le texte de Dieu ne cr e pas partir de rien Dieu cr e partir du chaos Le chaos est d crit comme ceci Quand Dieu commen a cr er le ciel et la terre la terre tait tohu et bohu c est dire vide informe et t n bres sur la face d un ab me et vent de Dieu agitant sur la face des eaux Il y a ici un chaos form de trois l ments un tohu bohu form d un ab me c est dire d une masse d eau inhospitali re de l obscurit et de la pr sence d un grand vent Que fait Dieu du chaos Il l organise progressivement pour qu il soit hospitalier la vie faire la lumi re sans pour autant liminer enti rement les t n bres L un et l autre sont d sormais en alternance le matin et le soir L alternance est bonne Dieu fait ensuite merger de la masse d eau la terre s che De l l espace est organis et permet la vie de jaillir Ici non plus Dieu n limine pas l l ment chaotique qu est l eau Elle va rester dans un ensemb
12. ean cite cette affirmation Jn XIX 5 A l image de Dieu Je voudrais vous faire partager ma r flexion ou vous pr senter ma lecture actuelle actuelle parce qu elle est en mouvement parce qu elle volue de ce que la Bible dit d s le point de d part quand elle parle de l homme C est un point qui m a t inspir apr s avoir lu les actes de la conf rence de Pierre Harmel qui parlait de l homme l image de Dieu L homme l image de Dieu est la premi re affirmation au Ch I de la Gen se quand Dieu se propose de faire l tre humain Il dit Faisons l tre humain notre image comme notre ressemblance Gn I 26 Je voudrais creuser ce texte avec vous afin de vous montrer comment je le lis et comment je per ois travers cette image de l homme dans la Gen se quelque chose de tout fait fondamental sur la mani re que nous avons de construire notre existence humaine si nous voulons choisir la vie L homme l image de Dieu qu il faudrait plut t traduire par l tre humain l image de Dieu car il ne s agit pas d un homme mais de l homme et de la femme L expression Faisons l humain notre image n est pas une d finition A mes yeux c est un projet Ce projet se situe dans un texte d un genre particulier C est un texte qui parle des origines Au commencement Il s agit d un texte de genre mythique dont la caract ristique est de chercher dire
13. ermes diff rents Le narrateur dit ensuite Dieu cr a l humain en son image en l image de Dieu Il vite d utiliser le terme ressemblance O est pass e la ressemblance La troisi me diff rence correspond un blanc dans l intention de Dieu quand le narrateur dit que Dieu cr e l homme m le et femelle et non pas comme le dit la liturgie homme et femme Les termes m le et femelle sont utilis s tant dans le r gne animal que dans le r gne humain Pourquoi le narrateur utilise t il l expression m le et femelle utilis e aussi pour les animaux Une derni re question se pose Pour la d couvrir il faudrait lire tout le texte o revient comme un refrain Et Dieu vit que c est bien En effet apr s la cr ation de l homme il n est pas dit que C est bien La question est de savoir pourquoi l homme ne serait il pas bien Le Tr s bien vient apr s que Dieu eut donn l homme sa nourriture qui est v g tale Si on avait lu enti rement Gen se I on aurait vu qu un autre endroit on ne dit pas apr s une cr ation de Dieu que Cela tait bien C est le deuxi me jour Le premier jour il s pare les eaux Il faut ici s imaginer la symbolique du texte A l origine Dieu traite une boule d eau chaotique une boule sal e un immense oc an sans points de rep re Il organise donc d s le deuxi me jour l espace Il cr e la vo te des cieux C est une sorte de vo te solide q
14. g Action et Recherche Culwrelles ATELIER DE HUMANISME Les Cahiers de l Atelier NE Mai 196 Prochaine manifestation MARDI 11 JUIN 1996 A 20H15 Salle Urbain VAES L A G Place Rabelais parking Grand Rue Louvain la Neuve EVANGILE ET ENGAGEMENT POLITIQUE PAR PIERRE ANSAY Docteur en philosophie et lettres Auteur de Penser la ville avec R Schoonbrodt Le capitalisme dans le vie quotidienne L homme r sistant Synth se de la conf rence de Philippe VAN PARIJS Individualisme ou Solidarit 27 f vrier 1996 Au sommaire de ce num ro Compte rendu de la conf rence d Andr WENIN L homme selon la Bible 26 mars 1996 Synth se de la conf rence de Philippe VAN PARIJS du 27 f vrier 1996 Indivividualisme ou solidarit Avertissement ce texte constitue un r sum de l expos de Philippe Van Parijs expos qui n a pu tre enregistr pour des raisons techniques Compte tenu de son int r t nous avons cependant souhait en conserver une trace m me tr s incompl te La r daction des Cahiers prie tant l orateur que le public de bien vouloir excuser le caract re lacunaire de ce texte dont elle assume l enti re responsabilit Synth se de l expos de Ph VAN PARIJS La lecture des actes de la premi re manifestation organis e par l Atelier de l Humanisme a t l occasion pour Ph Van Parijs de se rem morer s
15. homme est donc sur le mode de l nigme Faisons humain en notre image comme en notre ressemblance Scrutons le texte Il y a au moins trois diff rences entre ce que Dieu projette de faire et ce qu il r alise effectivement Il projette en disant Faisons et dans la r alisation le verbe qui correspond est Dieu cr a Il y a ici deux diff rences la premi re c est qu il dit Faisons et qu il cr a La diff rence de verbe est peut tre sans port e nos yeux Toutefois le verbe cr er dans la Bible est attribu exclusivement Dieu comme sujet Il ne signifie pas faire partir de rien mais faire quelque chose d inou d inattendu Seul Dieu est sujet du verbe cr er dans la Bible Le verbe faire est beaucoup plus large lui qui a beaucoup de sujets de sujets humains en dehors du sujet divin Pourquoi le narrateur dit il que Dieu cr a avec un verbe restreint alors que Dieu avait utilis un verbe plus large Faisons La deuxi me diff rence est que Dieu dit Faisons la premi re personne du pluriel et que l on ajoute qu il cr a au singulier En h breux on n utilise pas de pluriel majestatif pour quelqu un Pourquoi alors dit il Faisons A qui s adresse t il quand il dit Faisons Une autre nigme se pr sente quand Dieu dit Faisons l humain en notre image comme notre ressemblance Il utilise deux t
16. homme passe donc par la ma trise de la ma trise symbolis e au niveau du manger Le p ch lui se jouera autour du manger La loi qui accompagne le don de la nourriture est aussi la loi du don de vivre La loi nous dit que l homme ne vit pas seulement de pain il vit de parole Au verset 31 Dieu ajoute en ayant vu tout ce qu il avait fait Cela est tr s bien Il y ajoute un mode d emploi l invitation vivre mais vivre pas l un sans l autre Ma triser sa propre ma trise se r concilier avec soi m me avec un groupe est peut tre le gage d un usage justicieux du pouvoir que nous avons Celui qui sait travailler son d sir sait utiliser son pouvoir sans en faire un lieu pour combler ses frustrations sans les faire subir par les autres Une douce ma trise de soi une r conciliation avec soi m me est le gage d un usage judicieux du pouvoir dans le respect de la vie des autres dans le respect de toute alt rit On peut ici introduire la notion de pluralisme J ai commenc avec la figure de J sus je terminerai avec celle ci Il est effectivement l homme l image de Dieu En Colossiens I 15 il est dit qu il est l image du Dieu invisible J sus est l tre de douceur profond ment r concili avec lui m me ma tre de sa propre ma trise au point de la mettre au service de la vie de la libert des autres dans le respect de leur v rit de leur alt rit J sus est l image
17. iskhan ou de Tamerlan ou celles que d clenchera la prise de J rusalem par les pieux crois s sans oublier celles de la derni re guerre mondiale Le texte est crit en 1929 Depuis lors il y a eu d autres exemples Il y a donc dans l homme quelque chose de chaotique au sens d animal Dans l homme dans les groupes humains il y a des forces animales inhumaines que l homme est invit par ce texte ma triser A ma triser mais sans tuer Comment ma triser sans violence sinon comme Dieu lui m me par la parole L animalit en l homme peut tre ma tris e sans tre annihil e par une parole qui la reconna t et la nomme La parole donne des noms Donner des noms c est reconna tre l existence de quelque chose Nommer la violence en l homme lui permet de se d ployer L homme est invit par le texte biblique ma triser les forces sans les casser sinon il perdrait son dynamisme tout en leur mettant une limite de sorte que la vie d autrui puisse tre respect e Il est important de relever que le pouvoir tre de l homme soit donn en m me temps que le don de la nourriture Il est toutefois indispensable de marquer une limite ce manger Il ne faut pas manger l autre Il ne faut pas manger l animal Il ne faut pas laisser aller jusqu au bout sa possibilit de ma trise qui comprend la violence Manger est symboliquement la transformation du non humain en humain par l assimilation L humanisation de l
18. l y eut un matin le sixi me jour Enigmes Nous sommes donc au sixi me jour o apr s avoir cr les animaux qui habitent la Terre les animaux terrestres Dieu dit Faisons l humain notre image comme notre ressemblance Quand je traduis Faisons l humain il est remarquer que le verbe qui suit est qu ils ma trisent au pluriel Il ne s agit donc pas de faire un homme mais de faire l humanit ou des hommes puisqu ils sont au pluriel et doivent ma triser poissons volatiles b tail et tout ce qui rampe sur le sol L tre humain ou l humanit est un terme qui renvoie aussi bien au concept individuel que collectif Tout ce qui est crit l concerne l individu humain des groupes humains ou l humanit enti re Je vous invite regarder ce texte en commen ant par tre superficiel J ai un ma tre qui m a beaucoup appris et qui me disait que pour tre profond il faut tre superficiel Il faut regarder ce qui est en surface Le verset 26 pr sente le projet de Dieu concernant l tre humain qu il va faire Les versets 27 et 28 en sont la r alisation C est le conteur qui raconte ce que Dieu fait suite ce projet Quand on regarde en parall le le projet de Dieu et la r alisation telle qu elle est racont e on s aper oit d un certain nombre de diff rences qui sont en quelque sorte nigmatiques Ce qui est int ressant dans la Bible la premi re mani re de parler de l
19. le harmonieux Il y a un dessus et un dessous et une droite et une gauche L espace est structur L oc an a sa place il ne forme plus le tout Quand Dieu ma trise le chaos il ne d truit pas Il organise et laisse m me la place aux l ments n gatifs Le grand souffle Il s agit des premiers mots Et Dieu dit Pour dire il faut ma triser le souffle Non pas l liminer mais l utiliser de sorte qu il forme une parole articul e Et Dieu dit que lumi re soit Les trois l ments du chaos t n bres masse d eau et vent de Dieu se retrouvent ainsi tous trois dans l acte cr ateur respect s ayant leur place et non limin s Dieu exerce une ma trise qui ne d truit rien Il assigne chaque chose sa place La premi re qualification de la ma trise para t ici de fa on fondamentale celle de l organisation qui permet la vie Le deuxi me l ment revient comme un refrain Et Dieu vit que c est bien Il y a ici la mise en vidence du regard Qui dit regard dit aussi distance Le regard que Dieu porte sur les l ments qui interviennent les uns apr s les autres est celui de l merveillement Dieu s merveille de ce qui n est pas lui Ce qui fait partie de l acte cr ateur si m me on ne le voit pas Pour exister il faut tre consid r par quelqu un Si l on n est pas regard on n existe pas Le regard ouvre un espace o la personne prend existence Dieu prend distance regarde et parfois appe
20. lle La cr ation de Dieu n est pas seulement un faire c est aussi un regarder un laisser tre qui donne l objet toute sa place et m me la place de ce qui est admir La ma trise n est pas seulement exercer un pouvoir Cr er c est prendre du recul faire preuve de tendresse laisser tre Le texte se termine par le sabbat de Dieu Le septi me jour Dieu se repose Le narrateur dit que Dieu ach ve la cr ation en se reposant Dieu ach ve le septi me jour en se reposant L ach vement de la cr ation est le fait que Dieu arr te Il met une limite sa ma trise Pendant six jours il a structur l espace il a am nag cet espace il a fait venir les vivants l tre Le septi me jour il arr te le d ploiement Note des Cahiers on pense ici la formule reprise dans la notice de pr sentation de l Atelier de l Humanisme octobre 1995 formule selon laquelle le personnalisme pr f re la libert du laissez tre mieux marqu e encore par le souci d autrui en devenant celle du donner tre jusqu devenir sur la trace d un L vinas la libert convoqu e la responsabilit du sujet pour Autrui unicit du moi pour Lui plut t qu individualit du soi pour soi de force Il faut retenir que le septi me jour Dieu met une ma trise sa propre ma trise Il se montre plus fort que sa force La ma trise de Dieu es
21. omme Quels sont les liens qui unissent solidarit citoyennet et nation C est un th me sensible en Belgique compte tenu de nos conflits communautaires et aussi de la pr sence d une forte population immigr e Il nous faut refonder la citoyennet en tant que mod le social dans lequel les relations dites longues entre les hommes sont marqu es du double sceau de l interd pendance logique sym trique et de la solidarit asym trie thique Cette citoyennet l rend valable l id e de nation On peut et d ailleurs il faut refaire nation en se gardant de tout chauvinisme Refaire nation sur l id e qu entre les Belges il a exist et qu il existe encore un destin qui se partage et s assume solidairement dans une belgitude v cue sans nostalgie belgicaine Ainsi con ue la solidarit justifie un triple rejet des chancres qui rodent la d mocratie 1 Le rejet de la fatalit on peut s organiser pour g rer la globalisation et la mondialisation de l conomie Le rejet de l individualisme dans ce qu il a de s parateur Le rejet de l identitaire lorsqu il s exprime sous la forme d un mod le national auquel chacun devrait s assimiler pour tre reconnu en tant que citoyen S D CONFERENCE DE PH VAN PARIJS 27 f vrier 1996 Les Cahiers de l Atelier de l Aumaniome a P 3 Conf rence d Andr WENIN du 26 mars 1996 Phomme selon la Bible Vincent TRIEST Atelier de Humanisme No
22. r ciprocit dont il a t question dans le remarquable expos de Philippe Van Parijs pour une conception de la solidarit fond e sur l asym trie Autrement dit la vraie solidarit n est elle pas affaire de non r ciprocit donc d asym trie Il est clair que les logiques probabilistes et contrefactuelles dont il a t question rel vent de la r ciprocit Mais qu en est il de la fraternit et de la charit R f rence est faite la parabole du Bon Samaritain Que se passe t il dans le for int rieur de celui ci la vue de l homme bless gisant sur le c t du chemin En tout cas il ne para t pas argumenter raisonner Viens lui en aide car tu pourrais tre sa place logique de r ciprocit Le texte classique Bible de J rusalem dit Il est pris de piti A Chouraqui pour sa part traduit de mani re forte Il est pris aux entrailles C est d un devoir d un commandement inscrits au plus profond de l tre qu il s agit Au cours des changes on a voqu le rapport entre les solidarit s chaudes et froides courtes et longues C est l occasion de faire intervenir le concept de subsidiarit On en fait la plupart du temps un usage r ducteur purement limitatif restrictif Or la subsidiarit r pond d abord la n cessit de f conder de nourrir les solidarit s longues institutionnelles par des solidarit s courtes rapproch es hauteur d h
23. risme animal parle d une soci t pacifi e o chaque tre et chose auraient sa place sans prendre celle des autres cf Isa e XT Sous l gide du plus faible d entre les hommes l enfant les animaux eux m mes ne se mangent plus Ce ne sera cependant possible que si la justice est instaur e En Gen se I la justice est que chacun occupe son espace sans envahir celui des autres que chacun puisse ma triser la ma trise qui est la sienne l homme doit pr sider un tel ordre Si l homme respecte toute alt rit humaine ou autre s il renonce un pouvoir totalitaire qui est de l ordre de l imaginaire alors il peut pr sider un vivre ensemble pacifique Quand Dieu met de l ordre dans les forces chaotiques du monde et que l homme quand il est cr a encore quelque chose de ce chaos parce que non encore organis parce qu il y a encore de l animal en lui m le et femelle cet homme donc va devoir lui aussi ma triser un chaos et un chaos en lui m me Comme Dieu met de l ordre dans les forces chaotiques du monde l tre humain est appel mettre de l ordre dans les forces chaotiques de lui m me tant au niveau collectif ou individuel Dans l homme m le et femelle il y a quelque chose d animal d inhumain de pas encore humanis Parole de Dieu parole de Phomme Dans Malaise de la Civilisation Sigmund FREUD crit ceci Voici une part de v rit que l on nie volontiers L homme n est pas
24. s formes de paternalisme voire d autoritarisme Actuellement nos syst mes de s curit sociale par lesquels s organise la solidarit sont confront s trois d fis le vieillissement la dualisation et la mondialisation Ce sont les deux derniers d fis qui CONFERENCE DE PH VAN PARIJS 27 f vrier 1996 Les Cahiers de l Atelier de L Humaniome a P 2 ont t d velopp s par Ph Van Parijs en commen ant par celui de la dualisation On sait que les r gimes de s curit sociale reposent sur les principes d assurance et de solidarit A la base il y a un concept de r ciprocit Celle ci peut tre soit de type probabiliste celle que l on rencontre dans les techniques d assurance de type contrefactuel lorsque l aide r pond l id e que l aidant aurait pu tre la place de l aid Aujourd hui nos r gimes de solidarit sont en crise alors que paradoxalement ils ont abouti un taux de pauvret qui est le plus bas d Europe 6 p c Notre syst me de s curit sociale n aurait il pas atteint ses limites L orateur voque le cas des plus d favoris s isol s et familles un revenu Am liorer leur situation s av re difficile car par exemple procurer un revenu professionnel de 40 000 F par mois ne repr senterait qu un cart de 8 000 F par rapport aux revenus de s curit sociale alors que le co t pour l employeur serait de 80 000F Une autre limite tient au d veloppement de compor
25. t une ma trise ma tris e Ce que signifiait d ailleurs le fait qu il ne d truisait rien La ma trise ma tris e est la toute puissance de celui qui est puissant parce qu il se limite Pourquoi la puissance de Dieu est elle limit e Dieu se retire du monde et lib re ainsi un espace d autonomie pour le monde et pour l homme Dieu se retire en laissant l autre une place pour d velopper sa propre existence en autonomie Un des sens du sabbat de Dieu consiste se donner une limite pour que l autre ait son propre espace afin de d velopper sa vie en autonomie La ma trise de Dieu est donc essentiellement une ma trise ma tris e Alt rit Si l tre humain est appel ma triser pour r aliser en lui l image de Dieu il est appel un certain type de ma trise Au verset 28 l tre humain re oit l ordre de ma triser la terre et en particulier les animaux Sur cet arri re fond l homme re oit sa nourriture Les tres humains re oivent deux types de v g taux savoir grosso modo les c r ales et les fruits des arbres fruitiers L homme re oit une nourriture v g tale Il s agit d une nouvelle nigme Celle ci signifie que l homme doit savoir ma triser les animaux Cette nigme propose une mani re de vivre la ma trise sur les animaux Car si l homme mange non pas les animaux mais les v g taux cela signifie que l homme peut ne pas aller jusqu au bout de la ma trise sur l animal qui consisterait le manger
26. tements individualistes qui ne jouent plus le jeu de la r ciprocit dans la couverture des risques L assurance ch mage couvre le risque de se retrouver involontairement sans emploi On constate dans de nombreuses tudes que dans la situation des m nages o un des conjoints b n ficie d un revenu professionnel et l autre d un revenu de remplacement ce dernier n est pas incit travailler Or notre syst me est con u pour couvrir des risques non des choix individuels La solidarit peut ainsi tre min e par des choix individualistes en premier lieu par la croissance des co ts qu ils engendrent en second lieu par le fait que ces choix g n rent un ressentiment l gard des tricheurs et une perte de confiance dans le syst me Abordant apr s le d fi de la dualisation celui de la mondialisation globalisation Ph Van Parijs voque le ph nom ne de la mobilit croissante des facteurs de production Cette mobilit traduit l ajustement des comportements en fonction notamment du niveau des pr l vements obligatoires Dualisation et globalisation illustrent donc les conflits entre l individualisme et la solidarit Comment r soudre ces conflits L essentiel est de ne pas laisser la solidarit se r duire tout en respectant l individualisme Une option consisterait transf rer le pouvoir de d cision un niveau plus lev On pense videmment l Europe C est la strat gie de globalisation de la
27. u il s pare des eaux d en haut qui tombent d s qu il pleut des eaux qui se trouvent en dessous qui vont former l oc an sur lequel le troisi me jour Dieu fera para tre la terre s che Le deuxi me jour quand Dieu cr e la vo te des cieux en s parant les eaux des eaux pour cr er un espace au centre des eaux on ne dit pas que Cela tait bien C est seulement le troisi me jour quand Dieu a fait para tre la terre s che qu il dit que Cela tait bon Pourquoi Dieu ne dit il pas le deuxi me jour que Cela tait bon Le ciel la demeure de Dieu ne seraient ils pas bons Les Juifs disent que ce n est pas bon parce que l espace n est pas enti rement am nag Le chaos n a pas t enti rement am nag de telle sorte que la vie soit possible D s que la Terre va appara tre Dieu y mettra les v g taux et enfin les animaux Le deuxi me jour quand Dieu a cr la vo te des cieux et s par les eaux des eaux il ne dit donc pas que c est bien parce que ce n est pas complet Tout n a pas encore merg du chaos pour permettre la vie d avoir un lieu accueillant Si apr s la cr ation de l homme Dieu ne dit pas que c est bien c est peut tre aussi parce que l homme n est pas achev Celui ci est incomplet Il n est pas enti rement tir du chaos Il est seulement sorti des mains de Dieu comme une sorte d bauche On peut d s lors comprendre d autres nigmes L humain en chantier
28. us avons le plaisir de recevoir ce soir pour la troisi me manifestation de l Atelier de Humanisme l Abb Andr WENIN Andr WENIN est pr tre et th ologien C est un sp cialiste de l ex g se de l Ancien Testament Il enseigne cette mati re la Facult de Th ologie et de Sciences religieuses ainsi qu aux Facult s de Droit et de Philosophie et Lettres Andr WENIN a crit cet ouvrage dont le titre est L Homme Biblique Ce titre nous avait inspir s lorsque nous pr parions en octobre dernier le lancement de notre Atelier de l Humanisme comme plate forme de r flexion sur la philosophie personnaliste C est du reste pourquoi la notice de pr sentation d octobre 1995 jointe aux actes de la conf rence donn e par P HARMEL le 23 novembre dernier indiquait de mani re explicite que je cite notre conception de l homme notre vision anthropologique se nourrissent aux sources notamment des religions du Livre travers diff rents canaux d inspiration parmi lesquels notamment encore les textes sacr s qui t moignent d un homme biblique Nos activit s dois je vous le rappeler ont pour cadre un groupe de r flexion qui s intitule Atelier de l Humanisme Il y a plusieurs humanismes mais leur trait constant ne devrait il pas tre la pr occupation de l humain Cela para t vident mais c est pourtant loin d tre toujours le c
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