LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE
Contents
1. s est accru consid rablement Certains dans diff rents champs contestent la cl ture primordiale de la psych Ils insistent sur la perm abilit des fronti res psychiques Or il ne faut pas avoir peur de le dire de fa on tranch e ces sch mas indiff renciation diff renciation fermeture ouverture sont faux Il y a une ouverture primordiale de la psych humaine sur la r alit une dif 1 Fairbairn William R D 1998 tudes psychanalytiques de la personnalit d du Monde interne p 322. n ud avant de devenir r union assemblage Les linguistes le rapprochent de l ancien proven al grop n ud et supposent qu il d rive du germain occidental kruppa masse arrondie Le sens premier de n ud est peu peu revenu dans groupe jusqu connoter le degr de coh sion entre les membres Quant rond il a d sign tr s t t dans le fran ais moderne une r union de persomnes Dire le groupe ne veut rien dire Il y a une multitude de groupes selon ses constitutions ses t ches sa dur e Anzieu et Martin pro posent cinq cat gories La foule qui concerne un grand nombre d individus r unis par une m me motivation individuelle Ils la distinguent de la masse qui renvoie tous les ph nom nes de psychologie collective La bande qui a la similitude en commun C est le moyen de prouver intens ment que l on est ensemble Elle pourra se relier avec des signes communs de reconnaissance 1 Ibid p 18 18 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE Le groupement exemple en serait les associations de type 1901 Les groupements peuvent avoir trait des domaines intellectuels religieux politiques Le groupe primaire ou groupe restreint il existe de fortes rela tions affectives avec des relations d interd pendance La famille serait l exemple m me du groupe primaire Le groupe secondaire celui ci est r gi par d
3. approche du groupe que tente Freud travers l glise et 1 Arm e est peu convain cante Il semble que le groupe soit le cha non manquant qui permette de rendre compte de fa on rigoureuse du passage du singulier au col lectif et inversement Et un peu plus loin ils pr cisent C est dans et 1 Ka s Ren 2009 Le complexe fraternel Dunod p 251 29 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE par le groupe que s op re le passage entre l intrapsychique et le psy chosocial entre l individu et l organisation entre la repr sentation pr consciente et la repr sentation sociale entre l imaginaire et la r alit Les groupes et en premier le groupe familial sont perm ables au d r glement collectif En t moignent les effets des folies collectives comme les g nocides Waintrater 2003 Dans ces conditions l enveloppe fami liale est effract e et ne permet plus le travail de contenance ni le lien de ses membres Benghozi 1994 Ces effractions traumatiques auront des r percussions sur les processus d affiliation aux groupes secondaires 3 GROUPE ET PSYCHANALYSE 3 1 LEVOLUTION DE LA PSYCHANALYSE Tandis que l unit psychologique primaire est le groupe l unit biologique primaire est I individu Durant plus d un si cle la psychanalyse a volu suscitant de nom breux travaux et recherches Elle a t confront e de nouvelles pra tiques clinique
4. notam ment aux tats Unis proscrivent toute r f rence des publications de plus de dix ans sous pr texte d avancer Cet ouvrage s appuie sur une d marche radicalement diff rente M me si Freud disait La th orie c est bon mais a n emp che pas d exister lui m me s est toujours appuy sur l histoire des id es et sur diff rentes pist mologies attestant ainsi que la psychanalyse est inscrite dans une filiation Toute grande d couverte m me si elle para t en rupture et novatrice n est jamais auto engendr e Si le lecteur ici accepte de se confronter la th orie expos e en particulier dans le pre mier chapitre il pourra vite trouver un plaisir penser en l articulant ses propres exp riences cliniques La th orie n est pas une langue morte elle fait le lien entre nos motions et nos pens es 2 L Universit forme des psychologues et pour une part des psy chologues cliniciens et des psychiatres Elle ne forme pas des psy chanalystes Pour cela outre un parcours intime et personnel il faudra s appuyer sur une solide formation Il en va de m me lorsqu on veut mettre en place des th rapies familiales psychanalytiques des groupes 14 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE INTRODUCTION th rapeutiques ou certains types d interventions en institutions Nous proposerons diff rentes vignettes cliniques qui font r f rence une position de psychanalyste Nous pensons qu
5. Celui ci se conforme aux r ponses du groupe m me s il voit qu elles sont manifestement fausses Il agit de cette fa on par n cessit d tre accept par le groupe Mais dans cette perspective il n est fait mention ni de la culpabilit ni surtout de l apr s coup et de ce que la psychanalyse peut en dire en termes de r laboration Tout comme chez Milgram il est question d influence et de soumission l autorit sans qu aucune r f rence ne soit faite aux pulsions sadiques L exp rience est en elle m me indiscutable Mais le psychanalyste peut contester en partie son interpr tation C est un point qui s av re fondamental lorsqu il s agit de travailler cliniquement avec des groupes hors situation exp rimentale M me si Lagache 1949 tablit une distinction claire entre psycha nalyse et psychologie clinique en voquant esprit clinique il insiste sur la dimension subjective du psychologue clinicien Les psychosociologues et en tout premier Lewin sont d une aide pr cieuse pour mieux appr hender les ph nom nes de groupe Ils s ac cordent sur le fait que le groupe n est pas r ductible aux individus qui le composent en soulignant que ses membres sont interd pendants Il ne 22 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE s agit pas seulement d une approche descriptive mais aussi dynamique en parlant notamment de champ de forces Les psychosociologues se sont e
6. il soit 1 Lagache Daniel 1949 L unit de la psychologie PUF 2013 p 50 11 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE INTRODUCTION question du groupe ce point dans tous les secteurs de la vie profession nelle et affective t moigne de positions au mieux ambivalentes au pire cliv es Le groupe attire le groupe repousse le groupe ali ne le groupe soutient s appuyant sur les travaux de Le Bon Freud souligne les aspects contradictoires L individu se trouve dans la foule mis dans des conditions qui lui permettent de se d barrasser des refoulements de ses motions pulsionnelles inconscientes Les propri t s apparemment nouvelles qu il pr sente alors sont justement les manifestations de cet Inconscient dans lequel assur ment tout le mal de l me humaine est contenu de fa on constitutive Et plus loin il crit Les foules sont galement capables sous I in fluence de la suggestion de grands acc s de renoncement de d sint ressement de d vouement un id al Alors que chez l individu isol l int r t personnel est le mobile peu pr s exclusif c est tr s rarement lui qui pr domine chez les foules On peut parler d une moralisation de l individu par la foule Il existe diff rents types de peur et donc de m fiance l gard du groupe Tout d abord il suscite une forte blessure narcissique La terre n est pas au centre de l univers l homme descend du singe et l
7. re ancre le sujet dans sa r alit biologique et psychique Elle se d finit par sa source son objet et son but Pour Freud la nature de l objet est relativement secondaire La pul sion cherche un objet quel qu il soit pour se satisfaire Il est de fait interchangeable Green pr cise que l objet est le r v lateur de la pul sion Si l objet ne venait pas manquer nous ne saurions rien de la pulsion Si Freud a maintes fois soulign l importance de la pulsion ce n est pas parce qu il sous estimait le poids des objets mais parce qu il crai gnait qu on s loigne de l ancrage biologique Il se m fiait d une d rive psychologisante o l influence de l environnement aurait t pr pond rante par rapport la r alit interne 2 2 LES FANTASMES Au moment o il commence travailler sur l interpr tation des r ves Freud crit Fliess Je ne crois plus ma neurotica Les petites filles ne sont plus s duites dans la r alit par leur p re Une construction fan 1 Green Andr 1988 Pr face in Brusset B Psychanalyse du lien Le Centurion p XV LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE tasmatique peut avoir valeur traumatique sans qu un v nement se soit r ellement produit Cependant Freud va souvent osciller dans son uvre entre la prise en compte du fantasme et de la r alit et entre l histoire r elle du sujet et la repr sentation qu i
8. L institution 1 De l instituant l institu 91 2 L organisation 94 8 Le fonctionnement institutionnel 98 4 Mythe et histoire 100 5 Les interventions en institution 103 Chapitre 5 Le groupe mode d emploi La vie du groupe 108 Les diff rents dispositifs de groupe 111 La mise en place du groupe 117 Mener le groupe 120 Les interventions dans un groupe 123 Formations et perspectives 130 O O1 R NN Le groupe dans une perspective freudienne 25 Passages et transmissions dans le groupe 37 157 177 191 1107 Chapitre 6 Champ d application les entretiens familiaux 1135 1 valuation et dispositifs 136 2 La conduite des entretiens 142 Conclusion 1149 Bibliographie 1151 REMERCIEMENTS es remerciements parfois destin s aux patients et plus souvent aux LL cont gues paraissent quelquefois de pure forme Dans les groupes nous avons souvent affaire des attaques envieuses Or la gratitude et la reconnaissance constituent des liants Dire merci est aussi une fa on de reconna tre son inscription dans une communaut Je remercie les patients et les intervenants gr ce auxquels j ai pu constamment voluer personnellement Je remercie mes tudiants et tous ceux que j ai pu contribuer former Je remercie mes coll gues qui m ont beaucoup donn et appris Je pense en particulier ceux de PSYFA Psychanalyse et Famille de la SFPPG Soci t Fran aise de Psychoth ra
9. ce au moins pour deux raisons La compr hension de ph nom nes de groupe convoque diff rentes pist mologies telles que l anthropologie la sociologie l thologie voire les approches culturelles et g opolitiques Or chaque chercheur un tant soit peu rigoureux sait la difficult qui existe dans le dialogue entre diff rentes disciplines Dans une tentative d harmonisation voire de tentation cum nique chaque approche perd sa coh rence propre qui lui donne sa pertinence l inverse une discipline peut tre tent e de tirer la couverture soi Cela est d autant plus difficile que chaque chercheur s inscrit dans une filiation avec laquelle il entretient des logiques de loyaut et d appartenance L autre cueil est davantage clinique Un psychologue faisant du groupe nous reviendrons sur cette expression peut tre tent de n tre que dans une coute groupale au d triment des sujets ou ce qui est le plus fr quent de faire de l individuel en groupe Pour ne se centrer que sur la seule pratique des psychologues tout le monde dit faire du groupe sans en avoir la formation n cessaire Aujourd hui l expression faire du groupe est employ e tort et travers Il conviendra d y voir clair sur la forme des groupes et leur constitution Il y a une sorte de paradoxe A une poque o l volution indivi duelle et personnelle est tellement revendiqu e et glorifi e qu
10. forces elle l ignore comme organisation des significations inconscientes Le groupe n est envisag qu en se pla ant au point de vue du syst me du Moi Le fait que les processus de groupe mobilisent la totalit de l appareil psychique chez les participants y compris le syst me du Ca et le syst me du Surmoi est m connu 1 Falgui re Jacqueline 2002 Analyse de groupe et psychodrame r s p 30 2 Anzieu Didier Le groupe et l inconscient op cit p 168 23 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE Au del de ces approches ce qui nous semble le plus f cond est l approche syst mique Nous y reviendrons dans cet ouvrage pour en souligner l importance notamment d un point de vue clinique Nous voquions Bateson et la m ta communication L approche syst mique est pr cieuse dans la conduite et l animation de groupes pour souli gner ce qui se passe dans l ici et maintenant Elle ne se limite pas aux familles mais comme son nom l indique l ensemble des syst mes dans leurs propres interactions mais aussi dans leurs interactions avec d autres syst mes Cela sera tr s utile pour comprendre ce qui sous tend une demande d intervention qu elle soit familiale ou institutionnelle et permet d in terroger de fa on pertinente la mise en place d un dispositif de prise en charge quelle qu en soit sa nature L approche syst mique nous para t extr mement utile tout en ta
11. incons cient d borde la raison Le groupe r active la d pendance constitution nelle de l tre humain Une deuxi me peur renvoie l excitation que la situation de groupe peut produire renvoyant peu ou prou des fantasmes de sc ne primitive chaotiques Il suffit ainsi en Institution de voir comment les groupes th rapeutiques excitent la curiosit voire le voyeurisme des diff rents membres de l institution Une troisi me peur signal e notamment par Ka s 1999 est celle que le groupe ne favorise la r gression vers la horde primitive C est en m me temps la projection des fantasmes de toute puissance d un groupe per u comme sans foi ni loi 1 Freud Sigmund 1921 Psychologie des foules et analyse du Moi Essais de Psychanalyse Bibliotheque Payot 1983 p 129 2 lbid p 135 12 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE INTRODUCTION Une variante de cette peur est l id e que le groupe ne s organise Pour la soci t globale le groupe restreint est une force son service mais qui peut se retourner contre elle D o la m fiance que la plupart des civilisations ont t moign e aux petits groupes spontan s Tout groupe s inscrit dans un contexte et est toujours d pendant de son environnement culturel En France il n y a pas v ritablement de culture de groupe L id ologie occidentale pr ne l autonomie des individus tout en souhaitant des formes d entraide interindi
12. m me temps le r ve est porteur de d sirs et de fantasmes minemment sub jectifs Du r ve au fantasme il n y a qu un pas ce pas ce sont les fan tasmes originaires Si chaque fois les m mes fantasmes sont cr s avec le m me contenu si on peut retrouver sous la diversit des affa bulations individuelles quelques fantasmes typiques c est bien que l histoire v nementielle du sujet n est pas le primum movens qu il faut supposer un sch me ant rieur capable d op rer comme organi 27 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE sateur Pour rendre compte de cette ant c dence Freud ne voit qu un recours l explication phylog n tique Les fantasmes originaires posent la question des fronti res de l intra psychique de l inter et du transpsychique En arri re plan cela inter roge un Inconscient primaire sous jacent l Inconscient dynamique si ge des repr sentations refoul es Nous sommes alors proches de PInconscient collectif de Jung fait de traces et de s diments d passant Pintrapsychique et les fronti res de l enveloppe familiale pour se nouer aux repr sentations collectives Nous sommes bien oblig s de supposer et d admettre que l Incons cient d tient non seulement des mat riaux personnels mais aussi des facteurs impersonnels collectifs sous forme de cat gories h rit es et d arch types J ai donc mis l hypoth se que l Inconscient renferme di
13. oscillante entre diff rentes positions internes subjectivantes et objectivantes Le psychologue d une certaine fa on sera dans une position plus inconfortable que celle du psychanalyste Il se trouve dans une posi tion manifestement plus active et attentif simultan ment plusieurs niveaux d coute Si nous devons distinguer la sp cificit de l approche psychanaly tique des groupes eu gard aux autres pist mologies nous devrons galement tudier les points de convergence et de divergence entre la m tapsychologie freudienne et l approche psychanalytique des groupes 25 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE 2 LE GROUPE DANS UNE PERSPECTIVE FREUDIENNE 2 1 LA PULSION Comme en t moignent les modifications apport es chaque dition de ses uvres Freud n a eu de cesse d approfondir ses recherches Il fait part ici ou l de doutes de questionnements de pistes possibles en permettant une volution et surtout une transmission de sa pens e Nous reviendrons sur ses textes dits anthropologiques En dehors de ceux ci la m tapsychologie qu il construit est de nature intrapsychique L inconscient dynamique qu il propose est form par les d sirs les fan tasmes et les repr sentations maintenus par la barri re du refoulement La pulsion reste au centre de la m tapsychologie Que nous la consid rions avant ou apr s 1920 la pulsion avec la liaison somato psychique qu elle op
14. rites les coutumes Cela nous conduit davantage parler en termes d identit sociale plus qu en termes de sujets Encore faudrait il distinguer diff rents courants dans l anthropologie et diff rentes origines anglaises am ri caines fran aises ce qui nous int resse particuli rement ici c est ce qui r gle et organise les relations au sein des groupes De ce point de vue il est int ressant de faire r f rence Bateson Bateson est un bel exemple d interdisciplinarit m lant l anthropologie sociale la psycho logie sociale l thologie et m me la psychiatrie et les sciences poli tiques I confrontera ses recherches avec Margaret Mead qui deviendra sa femme Ses travaux d observation sur les loutres puis sur les singes lui permettront de mettre en vidence la m ta communication Nous reviendrons sur ces aspects un peu plus loin signalant que Bateson a fortement influenc les travaux des syst miciens et inspir de nombreux chercheurs comme Watzlawick notamment Dans le m me ordre d id e il faut faire r f rence Hall qui a d ve lopp ses travaux autour de la notion de prox mie Hall propose une chelle des distances interpersonnelles Quatre distances sont envi sag es intime personnelle sociale et publique Chacune comporte deux modalit s proche et lointaine Les quatre bulles de base consti tuent quatre territoires qui appartiennent tant l homme qu l animal Chaque cu
15. LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PHILIPPE ROBERT LT nn Dans la m me collection J C ABRIC Psychologie de la communication 3 dition A BAUDIER B CELESTE Le d veloppement affectif et social du jeune enfant 3 dition J F BRAUNSTEIN E PEWZNER Histoire de la psychologie 3 dition A CARTRON F WINNYKAMEN Les relations sociales chez l enfant 2 dition B CHOUVIER P ATTIGUI L entretien clinique D CORROYER M WOLFF L Analyse Stastistique des Donn es en Psychologie P G COSLIN Psychologie de l adolescent 4 dition P G COSLIN Les conduites risque l adolescence M DESPINOY Psychopathologie de l enfant et de l adolescent 2 dition M DESSSONS Psychopathologie de l enfant V DI ROCCO Clinique des tats psychotiques chez l adulte J C DESCHAMPS P MOLINER L identit en psychologie sociale 2 dition E DROZDA SENKOWSKA Psychologie sociale exp rimentale 2 dition N FIORI DUHARCOURT F ISEL Les neurosciences cognitives 2 dition M GUIDETTI C TOURRETTE Handicaps et d veloppement psychologique de enfant 3 dition M GUIDETTI S LALLEMAND M F MOREL Enfances d ailleurs d hier et d aujourd hui 2 dition S IONESCU M M JACQUET C LHOTE Les m canisme de d fense 3 dition S IONESCU 4 approches de la psychopathologie T LUBART Psychologie de la cr ation V LAVAL Psychologie du d veloppemen
16. e le lecteur qui n en a pas la formation peut en b n ficier non pas en tant que mod le mais comme support de pens e et de repr sentation d un fonctionnement groupal avec ses diff rents niveaux de m canismes et processus Dans un premier chapitre nous proposerons quelques d finitions et pr cisions pour d limiter notre sujet travers diff rents auteurs et dif f rentes conceptualisations nous tenterons d clairer diff rentes th o ries du sujet et du groupe Cadre et dispositif jouent un r le essentiel dans le travail avec les groupes le cadre th orique en est une des parties constituantes Nous aborderons les communications et les transmissions au sein des groupes Comprendre la fa on dont a passe dans les groupes est essentiel Les processus de transmission sont plus importants pour le clinicien que le contenu des messages Dans le deuxi me chapitre nous d velopperons les lectures que nous pouvons avoir de la famille entendue comme groupe primaire Nous expliciterons en particulier les liens de filiation et d affiliation Dans sa pratique le clinicien devra constamment travailler avec les familles directement ou indirectement Dans le chapitre suivant nous travaillerons la question du couple en d veloppant les liens d alliance Le couple n est pas un groupe mais peut tre entendu de cette fa on En mettant l preuve les fronti res psychiques individuelles de chaque conjoint il permet de
17. es r gles des lois Ce peut tre notamment une Institution Mais m me si ces distinctions sont int ressantes elles n effacent pas certains ph nom nes communs tous les groupes Anzieu et Martin en proposent trois l mergence de leaders V identification des membres les uns aux autres des degr s divers Padh sion inconsciente des repr sentations sociales imaginaires des clich s des st r otypes 1 2 D PENDANCE ET ID ALISATION Comme nous l voquions en introduction les groupes s inscrivent dans une histoire dans une culture voire dans un syst me de croyances Dans toutes les soci t s et toutes les p riodes de l histoire le groupe a t utilis comme un outil de production et de reproduction de la vie psychique des valeurs morales des savoir faire de la richesse et des id es Son rendement est alors estim sup rieur celui de la somme des nergies individuelles La prise de conscience collective de cette propri t ne s est faite qu au d but du xx si cle lorsque l instrumentalisation du groupe s est mise au service des besoins de l industrialisation L homme est un tre de d pendance Pour survivre il a eu un besoin vital de s allier avec d autres Que nous parlions en termes de tribu de clan et aujourd hui de famille le groupe primaire constitue une enve loppe protectrice vitale pour le sujet De ce point de vue on ne peut pas dire que la famille
18. est une id e ou une valeur C est un fait Mai 1968 a t de ce point de vue un mouvement de grande ampleur non limit la 1 Ibid p 43 2 Ka s Ren 1999 Les th ories psychanalytiques du groupe PUF Que sais je p 7 8 19 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE France Etait mise en avant la contestation de la soci t de consomma tion et ses valeurs productivistes niant le bonheur individuel au profit d un syst me politico conomique Mais y regarder de plus pr s cette p riode est surtout celle d une remise en question de la famille et du couple consid r s comme des structures liberticides L union libre insis tait sur le d sir r ciproque de deux individus en rejetant un suppos assu jettissement au socius L id e n tait pas de vivre seul mais de constituer des communaut s pour tre dans une nouvelle famille choisie et non impos e Que sous mille variantes au cours de l histoire des id es le groupe ait t imagin comme ce lieu fabuleux o tous les d sirs seraient satis faits n a rien d original l Utopia de Thomas More l abbaye de Th l me de Rabelais le phalanst re de Fourier les copains de Jules Romains les l gendes tenaces qui se sont construites au cours de quelques situations r elles le paradis tahitien l ordre des haschichins l lot communau taire des r volt s du Bounty en fournissent quelques exemples Et plus loi
19. faire les m mes remarques dans diff rents domaines et en particulier en p dagogie En France c est sans doute C lestin 1 Anzieu Didier Martin Jacques Yves 1968 La dynamique des groupes restreints PUF p 23 13 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE INTRODUCTION Freinet qui a t le plus loin pour favoriser la cr ativit des enfants travers le groupe Ce c l bre instituteur adepte des apprentissages par l exp rience avait cr dans sa classe un journal fait par les enfants avec sa propre imprimerie et favorisait des correspondances avec d autres coles Il avait mis galement en place une r union des enfants chaque matin la causette o chacun pouvait s exprimer sur ce qui pouvait poser probl me dans le groupe mais aussi sur d ventuels projets L institution scolaire d abord tr s r ticente cette approche se mit s y int resser mais en la d naturant Quelques aspects furent retenus mais comme des outils p dagogiques et non dans l tat d esprit g n ral qui ouvrait une dimension groupale Deux difficult s majeures quant cet ouvrage doivent tre souli gn es dans cette introduction 1 Il existe un courant de plus en plus fort mettant en question en psychologie la th orie Sous couvert d une approche pr tendument plus scientifique ne pr vaudrait que la recherche de la preuve apr s exp ri mentation Dans le m me tat d esprit certains chercheurs
20. io logie et ou de la psychologie sociale Dans ces diff rents champs nous pouvons nous appuyer sur des faits observables et objectivables La psy chanalyse se d finit d un point de vue pist mologique comme une m tapsychologie insistant sur la subjectivit des processus et de leur compr hension Les mat riaux refoul s de l Inconscient dynamique ne peuvent tre accessibles que dans la sc narisation du transfert En de du dualisme pulsionnel le point central est celui de la conflictualit et de la tension qui en r sultent Pourtant comme nous le verrons apr s des approches de type psy chosociologique des psychanalystes se sont int ress s au groupe Dans cette perspective le groupe est consid r comme une entit en soi et se pose en extension de la m tapsychologie et non dans une id e de rupture 10 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE INTRODUCTION radicale Cela viendra r interroger le paradigme de l Inconscient dans ses dimensions intrasubjectives mais aussi inter et transsubjectives Daniel Lagache l un des fondateurs de la psychologie crivait d j en 1949 La possibilit d tudier cliniquement des groupes humains ne soul ve pas d objection l observation d un groupe est encore celle d un cas individuel mais elle montre d j une possibilit d extension de la m thode clinique Penser le groupe pour le psychologue clinicien s av re tre un exer cice p rilleux et
21. l in vestissement du Moi et non comme un enrichissement qui se ferait aux d pens de la libido d objet Federn 1952 Il parle d incorporation gra duelle de la psych Le Moi comme entit somato psychique n est pas constitu d embl e Il y aurait ainsi un Moi corporel changeant et un Moi psychique qui assure un sentiment de continuit Nous reprendrons ces questions en parlant du groupe et des origines de la vie psychique D autres psychanalystes avant Federn comme Ferenczi 1924 et Reik 1935 avaient innov par extension du champ Cependant il n est pas seulement question de la psychopathologie observ e comme le dit Widl cher mais de l objet d tude lui m me Pour Klein 1955 qui insistait sur la pr cocit de la vie fantasma tique on ne peut penser la pulsion sans penser en m me temps l objet Progressivement la r ponse de l objet aux mouvements pulsionnels du sujet a pris davantage d importance Mais le r le de l objet en tant que tel s est galement affirm Cela est tr s pr sent dans les th orisations de Fairbairn Il crit ainsi La th orie classique de la libido devrait tre transform e en une th orie du d veloppement bas e essentiellement sur les relations d objet Le but final de la libido est l objet Nous connaissons la formule de Winnicott Un b b seul a n existe pas Le r le de l environnement en particulier de la m re
22. l en a Il avait not comment l analyste pouvait osciller entre une v rit et une fiction reconstructrice pour permettre de donner un sens la vie fantasmatique du patient Beaucoup de d bats ont eu lieu par la suite notamment apr s la publication du livre de Viderman 1982 La construction de l espace analytique Le tra vail psychanalytique avec les groupes primaires et secondaires pose de fa on permanente la question des fantasmes et de la r alit et de l entrelacs des mat riaux conscients non conscients et inconscients Le r ve ou plus exactement son r cit peut tre entendu diff rents niveaux Dans la cure il est d abord l expression d un rapport trans f rentiel l analyste Dans le langage du r ve il existe une dimen sion symbolique propre au r veur et son syst me de repr sentations S expriment sous forme d images et de sc nes des l ments incons cients refoul s Mais pour les exprimer le r veur va en m me temps exploiter des symboles dimension universelle symboles phalliques symboles maternels M me si Freud se m fiait juste titre d un dictionnaire des r ves 1l y a une jonction entre ce qui appartient en propre au r veur et un langage appartenant la communaut De ce point de vue dans le chapitre II de L interpr tation des r ves l injection faite Irma est un mod le du genre Freud montre comment certains symboles sont universels mais comment en
23. lture humaine a d fini de fa on diff rente la dimension des bulles et les activit s qui y sont appropri es L thologie s int resse au comportement des esp ces animales en milieu naturel De nombreuses tudes montrent comment le com 1 L vi Strauss Claude 1952 Race et histoire Deno l 1987 p 21 2 Winkin Yves 1981 La nouvelle communication Seuil coll Points p 89 21 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE portement des animaux s adapte et se modifie en groupe Cela peut m me aller jusqu une modification de leur m tabolisme Ka s 1993 reprend ainsi les travaux de R my Chauvin sur les criquets p lerins Ces insectes modifient leur m tabolisme quand ils sont en groupe et retournent l tat ant rieur lorsqu ils sont isol s Cela souligne la force du groupe chez les tres vivants En psychologie sociale il y a beaucoup d aspects int ressant le cli nicien travaillant avec les groupes Chacun conna t les exp riences de Milgram sur la force du contexte sur la force d influence et de per suasion Un individu peut perdre ses capacit s de jugement lorsqu il se trouve soumis un pouvoir qu il ne peut contester Mais en ce qui concerne plus directement le groupe nous pouvons nous int resser aux exp riences d Asch sur le conformisme Asch 1951 montre le besoin de faire partie du groupe et la crainte d tre isol Il choisit plusieurs comparses et un sujet d tude
24. n Anzieu pr cise Ce d sir de la r alisation imaginaire duquel le groupe entretient le mirage fascinant pour ses membres c est le d sir irr alisable c est l absolu du d sir impossible En s int ressant au groupe le psychologue pourra h siter entre plu sieurs pist mologies de r f rence ou tenter d en faire une combi naison Rappelons d ores et d j que nous ne sommes pas ici dans une d marche int grative mais dans une r f rence claire la psychanalyse qui garde non seulement la possibilit mais encore la n cessit d une ouverture et d un dialogue avec d autres disciplines 1 3 UNE TOUR DE BABEL PIST MOLOGIQUE Nous ne pouvons ici faire une tude exhaustive des diff rentes th o ries auxquelles pourrait se r f rer le psychologue Nous proposons quelques points de rep re 1 Anzieu Didier 1975 Le groupe et I Inconscient Dunod 1984 p 54 2 Ibid p 55 20 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE Tout d abord le recours l anthropologie L vi Strauss rel ve le pr jug ethnocentrique dans lequel un groupe pense que l humanit cesse aux fronti res de la tribu du groupe linguistique parfois m me du village tel point qu un grand nombre de populations dites primi tives se d signe d un nom qui signifie les hommes L anthropologie culturelle nous informe sur diff rents types d organisation sociale et de parent sur les
25. n effet interrog s sur ce qui pou vait maintenir ensemble les individus d un groupe En quoi celui ci se diff rencie t il de la foule Les r ponses sont nombreuses et nous retiendrons celle ci il repr sente une sorte de d fense par rapport au ph nom ne de masse et ce qu ils peuvent engendrer chez les individus en termes de pression et d annihilation Le groupe est le lieu o l tre humain peut se reconnaitre par la reconnaissance de ses semblables dif f rents la place qu il y prend les fonctions qu il y assure Il importe que les membres du groupe ressentent des int r ts com muns puis des int r ts en commun Comme nous l voquions le groupe s impose car il est une n cessit 1 4 CRITIQUE DE CES POSITIONS Les psychanalystes de groupe doivent reconna tre les apports incon testables de Lewin dans l approche groupale Mais on peut tout fait utiliser une approche reconna tre sa pertinence tout en critiquant ses insuffisances d un point de vue clinique Anzieu s int resse l ap proche de Lewin mais en montre galement les limites Il distingue le petit groupe comme une soci t en miniature qui pourrait tre tudi de fa on microsociologique et le groupe comme le heurt des fantasmes individuels qui n cessitent une tude psychanalytique L explication lewinienne n a retenu de Freud qu une conomique coup e de l herm neutique elle rend compte du groupe comme sys t me de
26. nt pourtant insuffisante Nous reprendrons plus en d tail une s rie d ob jections lorsque nous nous pencherons sur les processus de transmis sion dans le groupe Mais parler d insuffisance n cessite que nous pr cisions en quoi l approche psychanalytique des groupes nous para t f conde et sp cifique La psychanalyse propose une th orie du sujet dans sa complexit Elle d veloppe le paradigme de l Inconscient dont certains l ments plus ou moins bien refoul s produiront des effets notamment de r p tition de v cus infantiles La r alit externe ne sau rait recouvrir la r alit interne Alors que dans l approche syst mique nous allons nous interroger sur la fonction la psychanalyse se centrera sur le sens Par exemple si Pon dit Un enfant se montre d prim pour r unir ses parents on peut d duire la fonction partir de l effet Il n est pas question de nier cet aspect qui peut jouer comme renforcement et m me comme point de fixation d une situation Mais partir de cette proposition il y a tout un ensemble de sens possibles qui restent au moins pour un temps ind cidables L approche syst mique insiste sur la richesse de la causalit circulaire cantonnant parfois la psychanalyse une causalit lin aire voire d terministe Il n en est rien comme nous allons le voir 24 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE 1 5 SP CIFICIT S PSYCHANALYTIQUES Le psychanaly
27. ntre l ontogen se et la phylogen se Dans la soci t la croyance est l expression de la cr dulit des hommes La religion forme majeure d expression de la croyance serait une r ponse la curiosit sexuelle infantile Ce serait une d fense organis e socialement contre l irruption du pulsionnel La croyance a galement pour fonction de combler l irrepr sentable l immortalit d tourne la mort de l irrepr sentable Dieu ne peut tre ni nomm ni repr sent concr tement Ces ressentis ont la force de l vi dence Freud toujours soucieux d une rigueur scientifique attribuait ce qui nous d passe l Inconscient et non une entit supra humaine Dans cette perspective la croyance religieuse apaise les angoisses existentielles et les angoisses de mort mais emp che leur transforma tion et par cons quent l volution de l individu Se r unir autour d une croyance commune annule la perte et entretient le narcissisme origi naire 2 4 GROUPE ET COLLECTIF L int r t de certains psychanalystes pour le groupe et le collectif conduit d passer l ancrage du psychique sur le biologique Chacun se structure et se r v le travers l autre oscillant constamment entre des mouvements intrapsychiques et intersubjectifs Le groupe maintient constamment les individus dans une tension entre les phases d quilibre et de d s quilibre Pour Jean Claude Rouchy et Monique Soula Desroche
28. penser autre ment la groupalit Dans le quatri me chapitre nous travaillerons sur les institutions et la fa on dont elles sont embo t es dans des m tacadres potentiellement affect s par les al as du collectif C est l que le psychologue intervient le plus souvent en groupe et qu il peut se sentir pris par le groupe ins titution Dans le cinqui me chapitre nous montrerons dans quelles difficult s le clinicien peut se trouver et proposerons des pistes pour relancer les processus de pens e souvent attaqu s voire parfois sid r s ou gel s 15 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE INTRODUCTION cette occasion nous poserons la question des formations n cessaires mais aussi de leur acc s de plus en plus difficile Enfin dans le dernier chapitre nous illustrerons ce que nous avons abord par le champ des entretiens familiaux C est un cadre de travail que le psychologue sera tr s fr quemment amen utiliser CHAPITRE lt U PENSER LE GROUPE 1 PREMI RES APPROCHES 2 LE GROUPE DANS UNE PERSPECTIVE FREUDIENNE 3 GROUPE ET PSYCHANALYSE 4 PASSAGES ET TRANSMISSIONS DANS LE GROUPE 5 LE FONCTIONNEMENT GROUPAL 6 GROUPE ET PSYCHOTH RAPIE 1 PREMI RES APPROCHES 1 1 LIMITES D UNE D FINITION Le mot groupe vient de l italien groppo ou gruppo qui est un terme venant des beaux arts et d signant plusieurs individus formant un sujet Le sens premier de l italien groppo tait
29. pie Psychanalytique de Groupe de la FAPAG F d ration des Associations de Psychoth rapie Analytique de Groupe Je remercie galement mes coll gues universi taires Je remercie de fa on plus g n rale mes diff rents groupes d appar tenance et en tout premier lieu ma famille dans le croisement de ma filiation et de mon affiliation INTRODUCTION 0 0000 e psychologue clinicien travaille la plupart du temps en groupe jee de synth se travail avec les familles groupes de paroles staffs hospitaliers r unions institutionnelles etc Or force est de constater que la formation au groupe des psychologues cliniciens est tr s peu importante voire quasi inexistante La psychanalyse sera l pist mologie de r f rence de cet ouvrage m me si cela peut para tre tonnant de prime abord Il n appara t pas tr s logique il est vrai d associer groupe et psy chanalyse ni m me psychologie clinique r f r e la subjectivit et la prise en compte de l Inconscient pourquoi Parce que la m tapsychologie freudienne du moins telle qu elle a t con ue par son fondateur s appuie sur la conflictualit intrapsy chique L Objet est relativement contingent du moment que la pulsion est satisfaite et m me si l importance de l environnement n est pas tou jours ni e l alt rit subjective n est pas prise en compte Le groupe semble alors relever davantage de la psychologie de la psychosoc
30. s qui l ont amen e de nouvelles th orisations Le d passement du mod le freudien ne s est pas fait partir d une cri tique interne mais par des ajouts successifs Faire mieux que Freud a consist faire plus que lui et non autrement Des situations cliniques diff rentes ont fait voir d autres m canismes et suscit des formes d in vestigation et d interpr tation nouvelles De nouvelles terres taient ainsi conquises et d frich es Cette derni re m taphore est au c ur de l id ologie psychanalytique Au mouvement stabilisateur qui tend reproduire l identit des pratiques s oppose l innovation par extension du champ Le risque est alors la confusion des langues Doit on alors tenir un discours th orique en fonction de la psychopathologie observ e 1 Rouchy Jean Claude Soula Desroche Monique 2004 Institution et changement r s coll Transition 2 Knauss Werner 2009 Le groupe comme th rapeute Pourquoi faut il un analyste de groupe RPPG n 52 p 33 3 Widl cher Daniel 1986 M tapsychologie du sens Presses Universitaires de France p 17 30 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE Le probl me est crucial La psychose notamment interroge les dispositifs cliniques mais aussi aide penser les limites du Moi et sa possibilit de conflictualisation avec les autres instances psychiques Federn comprend la psychose comme un appauvrissement de
31. sons dans ses couches profondes des mat riaux collectifs relative ment vivants et agissants et c est ainsi que j ai t amen parler d un Inconscient collectif Si Freud se r f re la phylog n se c est bien souvent pour la com parer l ontog n se La m tapsychologie reste ancr e l intrapsy chique et la dimension libidinale Pourtant Freud s est aussi int ress au socius et au collectif 2 3 LA FOULE LA MASSE LA CIVILISATION Avec le meurtre du p re l humanit s est fond e dans le passage de la horde au groupe Un jour les fr res chass s se sont r unis ont tu et mang le p re ce qui a mis fin l existence de la horde paternelle Une fois r unis ils sont devenus entreprenants et ont pu r aliser ce que chacun d eux pris individuellement aurait t incapable de faires C est surtout la culpabilit cons quente qui permet l organisation 1 Laplanche Jean Pontalis Jean Bernard 1985 Fantasme originaire fantasmes des origines origines du fantasme Hachette p 45 2 Jung Carl Gustav 1933 Dialectique du moi et de I Inconscient Gallimard 1964 p 45 3 Freud Sigmund 1913 Totem et tabou Petite Biblioth que Payot 1973 p 163 LE GROUPE EN PSYCHOLOGIE CLINIQUE PENSER LE GROUPE fraternelle et groupale On passe d un rapport de puissance une rela tion d autorit Dans L avenir d une illusion 1927 Freud revient au parall le e
32. ste travaillant avec des groupes des familles et des institutions va s int resser l histoire Il ne s agit cependant pas de l histoire v nementielle m me si elle peut constituer des points de rep re autour d ventuels traumas L histoire n aura de sens que dans la fa on dont elle est investie et r crite par le sujet et le groupe dont il fait partie Ce qui va surtout sp cifier l approche psychanalytique est l im portance accord e au processus transf rentiel M me si avec certains groupes et certaines pathologies il s agit plus de projection que de d placement quelque chose se d place et s actualise sur une autre sc ne o l analyste autant que faire se peut est l coute Nous reviendrons de fa on plus pr cise sur ces processus Mais notons d s maintenant ce qui sera le fil rouge de notre proposition Le psychanalyste n est pas l pour comprendre un groupe une famille ou une institution Il est 1a pour l couter c est tr s diff rent Cette coute ne pourra se faire qu travers sa subjectivit et l coute qu il aura de lui m me c est dire son travail de contre transfert Dans ce m me ordre d id e le psychanalyste est l coute du sens et non de la signification Il est dans une position potentiellement interpr tante et non dans une attitude active de d codage L coute du psychologue de son c t si elle s appuie sur les ressentis est aussi
33. t 2 dition C LOUCHE Psychologie sociale des organisations 3 dition C LOUCHE Introduction a la psychologie du travail 2 dition M R MORO C LACHAL Les psychoth rapies 2 dition S NICOLAS M moire et conscience S NICOLAS Psychologie cognitive F PAHLAVAN Les conduites agressives G PIRLOT Classifications et nosologies des troubles psychiques PEWZNER Introduction la psychopathologie de l adulte 3 dition M RAVIT L examen psychologique au fil des ges J M TALPIN Psychologie du vieillissement normal et pathologique C TOURRETTE M GUIDETTI Introduction la psychologie du d veloppement Du b b l adolescent 3 dition Conception de couverture 6sens pro complexe net Mise en page Dominique Guillaumin Armand Colin Paris 2014 Armand Colin est une marque de Dunod diteur 5 rue Laromigui re 75005 Paris ISBN 978 2 200 28729 0 SOMMAIRE MM TTT Remerciements Introduction Chapitre 1 Penser le groupe 1 Premi res approches 17 Groupe et psychanalyse 29 Le fonctionnement groupal 42 Groupe et psychoth rapie 45 O O1 WOW N Chapitre 2 Le groupe familial 1 Les donn es du probl me 57 2 L organisation familiale 60 8 Les pathologies familiales 66 4 Le passage entre les g n rations 72 Chapitre 3 Le couple et le groupe 1 Constitution du couple 77 2 Filiation affiliation 80 3 Le Nous conjugal 84 Chapitre 4
34. viduelles L auto organisation du groupe semble au mieux inimaginable et au pire dangereuse Consid rons deux observations banales Il suffit de se rendre dans un m me square un mercredi et un dimanche Le mercredi c est le jour des nounous Celles ci tout en tant attentives vont changer entre elles et laisser les enfants se d brouiller Que ce soit autour d un ballon d un tricycle ou d un toboggan ceux ci s organisent Le dimanche c est le jour des parents S ils peuvent rester assis quelque temps la moindre anicroche ou difficult ils se pr cipitent pour aider leur enfant ou lui demander de pr ter tel ou tel objet un autre Outre la qualit parentale qu ils offrent aux yeux des autres et leurs propres yeux c est le lien leur groupe familial qui pr domine Un deuxi me exemple est tout aussi parlant la cit des sciences Paris se trouvent diff rents lieux r serv s aux enfants Il y a notamment un espace o les enfants peuvent s affairer ensemble des construc tions Il est demand aux parents de rester l cart derri re une petite barri re Constamment les animateurs doivent r p ter cette consigne les parents franchissant r guli rement la limite pour reproduire les m mes comportements que ceux du square D s l enfance m me si on favorise les conditions d une auto organi sation du groupe ces dispositifs soul vent des r sistances Nous pourrions
Download Pdf Manuals
Related Search