Dossier : Les instruments de gestion
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1. leurs r sultats sur des cartes sont relativement semblables Th ry 2009 p 21 Le classement de Shanghai resitu dans le syst me d valuation des institutions d enseignement sup rieur Dans leur tude publi e par la FNEGE en 2011 St phanie Dameron et Delphine Manceau Dameron amp Manceau 2011 analysent les diff rentes modalit s d valuation du syst me d enseignement sup rieur de gestion frangais Le sch ma synth tisant l ensemble des acteurs nationaux ou Vis e internationaux publics ou priv s impliqu s dans les enon CFA classements audits accr ditations ou valuations des ARWU Institute tablissements sup rieur de gestion r v le la complexit pour un directeur d tablissement d finir ona ni une strat gie coh rente s il entend afficher son Financial Times institution au meilleur niveau et r pondre esp favorablement aux exigences sp cifiques de chaque acteur AERES Cet environnement d valuation constitue un R amp P v ritable march des instruments de gestion aliment 8 ee CEFDG CNCP par un r seau d experts divers tel que les d crivait E amp P P Michel Berry en 1983 march international et en fr quent renouvellement qui fonctionne plut t sur le principe du pr t porter que sur celui du sur mesure Berry 2003 p 29 Mapping des acteurs nalionaux et internationaux Si les classements pr sentent individuellement2. On peut donc estimer que les technologies invisibles y ont moins d emprise qu il y a trente ans poque o les grandes entreprises issues des Trente Glorieuses taient centralis es et bureaucratiques Ces derni res ont appris r sister la bureaucratie pour survivre dans le monde turbulent dans lequel elles sont plong es http lelibellio com AEGIS le Libellio 2 L exemple de Renault peut illustrer une mani re de r sister l emprise des technologies invisibles Le cas anonyme des curieux effets des objectifs assign s aux acheteurs Berry 1983 on peut le dire aujourd hui se d roulait chez Renault qui tait arriv e au summum de l organisation centralis e et subdivis e par grands m tiers tudes m thodes fabrication commercial achats etc Cette m me ann e 1983 un coup de fil me parvenait comme aimeraient en recevoir souvent des directeurs de centres de recherche Allo ici M X directeur de la recherche de Renault J aimerais que vous montiez rapidement un projet de recherche chez nous Vous choisirez le sujet et j aimerais qu il soit suffisamment cher et qu il soit anim par Christophe Midler Ce dernier qui avait r alis sa th se chez Renault avait une id e pr cise de ce qu il avait envie d approfondir comment on cr e une nouvelle voiture De plus il tait clair qu apr s l extraordinaire succ s de la R5 une dizaine d ann es auparavant Renault perda
3. assurer la pr sidence de son comit ditorial Aux vingt ans du CRG j avais annonc le projet de cr ation de l cole de Paris du management et voici donc l annonce d un nouveau proj et pour ses quarante ans R f rences Berry Michel Moisdon Jean Claude amp Riveline Claude 1978 Qu est ce que la recherche en gestion Informatique et Gestion n 108 septembre pp 66 74 et n 109 octobre pp 76 79 Berry Michel 2009 Les mirages de la bibliom trie ou comment scl roser la recherche en croyant bien faire Revue du MAUSS n 33 pp 166 184 Cabridain Gilles 1988 Apports et limites de l instrumentation financi re dans l mergence de la gestion par projet dans l industrie automobile Le concept de d cision d investir l preuve des faits le lancement d un nouveau mod le de grande s rie Th se de doctorat Paris cole polytechnique Croset Pascal 2012 L ambition au c ur de la transformation Une le on de management venue du Sud Paris Dunod Mannoni Octave 1969 Clefs pour l imaginaire ou l Autre Sc ne Paris Seuil Paradeise Catherine amp Thoenig Jean Claude 2013 Academic Quality Production and Organizational Governance Lessons From Two U S Research Universities Paris working paper PrestEnce Conference 12 13 septembre E Page 48
4. 10 3 Tai Eee DANNE e sa production scientifique personnes employ es en quivalent temps plein 40 3 Total 100 e sa productivit scientifique Adapt pour les institutions sp cialis es dans les humanit s ou les sciences sociales 10 Crit res indicateurs et pond ration retenus par le classement de Shanghai Source www arwu org Page 36 Volume 9 num ro 4 Tr s rapidement les critiques ne manquent pas sur le fond ou la forme Du fait de leur facilit d obtention et de leur nombre limit les indicateurs retenus ne restituent que partiellement la richesse et la complexit des institutions Le premier indicateur assimilant la qualit de l enseignement aux dipl m s de l institution ayant obtenu une distinction telle qu un prix Nobel ou une m daille Fields ne cesse de susciter des critiques En accordant uniquement de l importance la dimension acad mique le classement occulte la contribution conomique ou sociale des dipl m s De m me la place des sciences sociales et humaines est sous estim e m me si depuis 2007 des classements th matiques ont permis un certain r quilibrage Sur le plan linguistique les chercheurs anglophones b n ficient d un avantage significatif pour la diffusion et le r f rencement de leurs travaux Pour certains pays la question n est pas uniquement linguistique mais culturelle Enfin la d termination de l universit de rattachement pose p
5. R and in M and D just disappeared once the central banks shifted their policy instrument from control of short term interest rates to acting on the monetary base What happened was that the massive injection of central bank money liquidity brought the net return adjusted for risk and other regulatory e g capital requirements on other assets that banks might hold down to a level commensurate with the net returns that banks could get just from holding deposits at the central bank The banks found themselves in a Keynesian liquidity trap This was made worse in the case of the USA by a decision to start paying interest on such bank deposits held at the Fed at precisely the worst possible moment for that in Autumn 2008 There were several possible answers i to reduce the return on such reserves though this need only be done at the margin if there was concern about bank profitability ii to raise the return on additional lending by banks e g through schemes such as the Funding for Lending Scheme FLS in the UK or iii to rejig the methods of liquidity injection so that less of the effect becomes sterilised in a massive build up of bank reserves though quite how the latter might best be done has not received sufficient careful thought But none of these were fully exploited Instead the almost total failure of a massive increase in the monetary base to stimulate any equivalent rise in broad money and bank credit expansion has
6. jouent ce jeu et on est mort si on ne fait pas comme eux Il est vrai que cette id e de mettre en place des indicateurs simples et compr hensibles par tous est tr s populaire partir de l on peut h siter entre deux voies e rentrer dans la norme e continuer sa voie avec imagination et nergie pour que ce soit une marche durable Page 46 Volume 9 num ro 4 La strat gie de retour la norme est probablement sans issue pour des centres de recherche ayant cultiv l originalit comme le CRG La meilleure voie est donc de r sister aux technologies invisibles S en sortir Revenons l exemple de la Twingo Nous n avons pas d objet aussi s duisant montrer pour susciter l int r t et recruter des alli s Quoique S int resser aux grands probl mes de management d aujourd hui et aux questions pressantes qui taraudent la soci t explorer les nigmes que cela pose exp rimenter approfondir parler des d couvertes faites en utilisant des canaux de diffusion qui d bordent les revues acad miques est une voie que le CRG a souvent emprunt e Elle permet de mobiliser l int rieur et l ext rieur du champ acad mique Cette mobilisation l ext rieur du monde acad mique est importante car la discipline est elle m me la recherche de sa l gitimit vis vis du monde de la pratique Quand les questions trait es sont consid r es comme importantes et que les chercheurs en
7. l organisation s impose sont cens es constituer des barri res restreignant la concurrence Au final les collaborateurs doivent tre rassur s sur le bien fond de ces normes institutionnelles subies d faut d tre pleinement accept es En accordant une pond ration significative la production scientifique le classement de Shanghai a renforc l attention sur la taille critique du corps professoral et la productivit individuelle des enseignants chercheurs Selon les cas la recherche d une taille critique s est traduite par des strat gies de croissance interne ou externe Les strat gies de croissance interne cherchent avant tout augmenter la taille du corps professoral en d veloppant de nouveaux programmes d enseignement ou de recherche Ces deux pr occupations provoquent m caniquement des tensions sur le march de l emploi des professeurs le plus souvent anglophones capables de publier dans des revues reconnues par la communaut scientifique La rar faction et le rench rissement de la ressource professorale publiante justifie alors l instauration de profils Certains enseignants consacrent l essentiel de leur temps la recherche Page 40 Volume 9 num ro 4 pendant que d autres s investissent davantage dans les missions d enseignement et d encadrement des activit s p dagogiques La coexistence de ces deux populations est parfois l origine de tensions organisationn
8. parlent avec relief il leur arrive r guli rement de recevoir des prix qui inspirent le respect aussi bien du monde de la pratique que du monde acad mique Cela s est souvent produit pour le CRG y compris en 2013 avec le prix de la fondation Manpower HEC pour le livre de Pascal Croset publi en 2012 Explorer inventer raconter aident ici aussi se lib rer de ce qui est compt Il est certes bon et utile d crire des articles acad miques mais cela ne suffit pas pour se lib rer d une camisole invisible J ai r cemment lu un article de Catherine Paradeise et Jean Claude Thoenig 2013 qui font un gros plan sur les processus d valuation de la qualit l universit de Berkeley et au M LT On y apprend que dans ces universit s class es dans les dix premi res du monde depuis des d cennies on a la plus grande d fiance envers l usage des indicateurs quantitatifs On consacre en effet un temps consid rable l change sur les dossiers des chercheurs et des quipes Pour viser l excellence on consid re en effet qu il faut attirer les talents originaux cultiver la diff rence oser la singularit Les auteurs de l article ont une belle formule il faut miser sur la conversation sur le travail pas sur le comptage Autrement dit les institutions d excellence font cran pour prot ger leurs membres de la tyrannie des comptages L cole polytechnique est elle aussi une institution d excellenc
9. une r alit simplifi e leur del evalidtion exiern du combinaison s av re redoutable pour le directeur d tablissement qui s il entend syst me d enseignement r pondre de mani re optimale chaque acteur risque de ne pas d finir de strat gie SP rieur de gestion fran ais adapt de Dameron amp mais de prendre simplement une succession de d cisions court terme ne pr sentant Manceau pas n cessairement de coh rence entre elles si elles ne sont pas contradictoires entre elles dans certains cas Page 39 AEGIS le Libellio 2 Les classements comme technologies invisibles Les classements comparatifs par nature n ont pas tous la m me finalit Contrairement l objectif affich par les initiateurs du classement de Shanghai la plupart d entre eux visent guider les tudiants dans leurs choix d orientation L tude conduite par Hazelkorn 2011 p 4 est r v latrice de l influence de ces classements bien au del du public vis initialement e 76 des dirigeants affirment suivre la performance de leurs concurrents nationaux e 50 des dirigeants affirment suivre la performance de leurs concurrents mondiaux e 40 des dirigeants affirment tenir compte des classements avant de nouer un partenariat e 57 des dirigeants affirment que leurs partenaires ont tenu compte de leur classement avant de nouer un partenariat e 34 des dirigeants affirment que les classe
10. A E 1984 Monetary Theory and Practice London Macmillan Press Hoskin Keith 1996 The awful idea of accountability Inscribing people into the measurement of objects in Munro Rolland amp Mouritsen Jan eds Accountability Power ethos and the technologies of managing London International Thomson Business Press pp 265 282 King John Edward 2012 The Microfoundations Delusion Metaphor and Dogma in the History of Macroeconomics Cheltenham Edward Elgar Strathern Marylin 1997 Improving Ratings Audit in the British University System European Review vol 5 n 3 pp 305 321 E Autoportrait August Macke 1906 Page 33 AEGIS le Libellio 4 Page 34 Le Libellio 2 AEGIS Vol 9 n 4 Hiver 2013 Dossier 40 ans du CRG pp 35 42 Le classement de Shanghai comme technologie invisible Jean Charroin Audencia Nantes Ecole de Management aye ans apr s sa r daction le texte de Michel Berry sur les technologies invisibles Berry 1983 est il toujours d actualit La question peut surprendre tant les probl matiques sous jacentes paraissent intemporelles Certes les outils de gestion ont volu au gr des modes et pratiques manag riales principalement du fait de la globalisation de l activit conomique et du r le croissant des nouvelles technologies dans la diffusion de information Aussi la question n est pas tant celle de l existence de technologies in
11. Volume 9 num ro 4 Dossier Les instruments de gestion Dr les ann es 70 les conomistes mon taristes estiment que l accroissement de la masse mon taire est la cause de l importante inflation que connaissent les diff rents pays Les banques centrales d cident donc d intervenir Mais chaque fois qu elles essaient d encadrer un l ment de la masse mon taire les acteurs se reportent sur un autre Charles Goodhart conomiste en chef de la Banque d Angleterre nonce alors la loi qui porte d sormais son nom d s qu un indicateur statistique sert essayer de g rer les comportements il perd sa pertinence statistique Au d but des ann es 80 ind pendamment de Charles Goodhart centrant ses analyses sur les entreprises et les organisations Michel Berry d veloppe l id e que les instruments de gestion forment une technologie invisible orientant les comportements des acteurs dans des directions souvent mal comprises et non voulues Diskussion Franz Wilhelm Seiwert 1926 Le 4 octobre 2013 l occasion des quarante ans du Centre de Recherche en Gestion lors d une table ronde pr sid e par Bertrand Collomb pr sident de l Acad mie des Sciences morales et politiques pr sident d honneur de Lafarge Charles Goodhart London School of Economics and Political Science est revenu sur la loi qu il avait d couverte Jean Charroin Audencia a pr sent le classement de Shanghai comme techn
12. ation des lieux de pouvoir Page 38 Volume 9 num ro 4 e le pouvoir par la connaissance knowledge power r sultant de l acc s production diffusion et r tention de l information e le pouvoir de d finition ou de cadrage framing power comme capacit conduire l agenda penser les th mes qui mobilisent les opinions et les acteurs Si les villes de P kin Shanghai et Hong Kong affirment le pouvoir relationnel de nature politique ou conomique de la Chine le classement de Shanghai est l exemple parfait de son nouveau pouvoir de cadrage Les propos de Patrick Hetzel en 2010 expriment la prise de conscience et les risques associ s cette influence grandissante voire intrusive Quand on aborde la question des classements jusqu un certain point ce qui est en jeu c est la domination des id es et de ceux qui en assurent la production et la diffusion On est en train de parler du syst me de valeurs Hetzel 2010 site du S nat Certes des acteurs priv s ou publics tentent de contrecarrer le classement de Shanghai en proposant des m thodes diff rentes Mais comme le souligne Th ry ces classements ressemblent davantage une copie qu une alternative des r sultats des classifications qui se veulent les concurrentes du classement de Shanghai on ne peut qu tre frapp par leur convergence par le fait que les images que l on peut construire en reportant sans a priori
13. broad range of cases mainly in the social sciences and mainly in the UK as an explanation why the translation of prior statistical relationships into control targets so often led to the breakdown of the prior relationship Page 30 Volume 9 num ro 4 Anyhow the common validity of the concept was clear and the presentation of Goodhart s Law seemed simpler than that of the Lucas Critique and so was widely taken on and became elevated again by others not by me into a serous component of the social sciences particularly in the UK It was dignified for example in the paper by Chrystal and Mizen 2003 on Goodhart s Law its origins meaning and implications for monetary policy and has been extended into other social sciences Thus Keith Hoskin 1996 has illustrated its broader applicability also see Strathern 1997 who restated the same concept as When a measure becomes a target it ceases to be a good measure Let me conclude with a recent example relating once again to the money supply and to the monetary policy of central banks The standard textbook way of describing the determination of the supply of money was based on a relationship known as the money multiplier This was actually based on two identities The money supply was defined as M D Money Supply 5 Bank deposits Currency outstanding And the high powered monetary base was defined as H B R Monetary base z Bank res
14. cole polytechnique Blaser Ralph 2005 Socio spatial Opportunities and the Power of Place Bankwatch NGOs in Washington D C Geographica Helvetica vol 60 n 4 pp 284 292 Dameron St phanie amp Manceau Delphine 2011 Quel impact des valuations externes sur le syst me d enseignement sup rieur fran ais de gestion Paris FNEGE Dumez Herv 2008 De l obligation de rendre des comptes ou accountability In Dumez Herv amp al ed Rendre des comptes Nouvelle exigence soci tale Paris Dalloz pp 2 10 Page 41 AEGIS le Libellio 2 Hazelkorn Ellen 2013 How rankings are reshaping higher education in Climent Vicent Michavila Francesc amp Ripolles Maria eds Los rankings universitarios mitos et realidades Madrid Tecnos Hetzel Patrick 2010 Oublier Shanghai Classements internationaux des tablissements d enseignement sup rieur Actes du Colloque http www senat fr rap r09 577 r09 57715 html Levin Daniel 2002 Uses and abuses of the U S News Rankings Washington Association of Governing Boards of Universities and Colleges Priorities n 20 Fall Minvielle Etienne amp Schilte Aurore 2008 Le classement des h pitaux une nouvelle mani re de rendre des comptes G rer et Comprendre n 91 pp 36 47 Nye Joseph S 1990 Soft power Foreign Policy n 80 pp 153 171 Th ry Herv 2009 Palmar s des universit s mondiales Shang
15. commercial banks wanted to hold only a small buffer above the required minimum With such requirements usually kept constant the reserve ratio R D remained fairly stable year after year With the currency deposit ratio C D primarily dependent on the technological and tax avoidance evasion advantages of using currency rather than deposits for payments transactions it too remained quite stable predictable over time So variations in the broader money stock M were indeed largely mirrored by variations in the high powered monetary base H But simply because M varied with H did not mean that policy induced variations in the monetary base had been the main driving force determining the money stock In 2009 earlier in Japan in most developed countries interest rates hit the zero lower bound When that happened central banks consciously changed their policy With official interest rates stuck just above zero central banks began to target the monetary base by quantitative easing QE at the Fed Bank of England and Bank of Japan and long term refinancing operations LTRO at the ECB The monetary base H in these countries generally tripled in size and the reserve base R available for the commercial banks rose by even more often by a factor of nearly 10 times Yet the overall volume of deposits and bank credit barely grew at all The money multiplier had crashed and burnt the prior fairly stable relationship between changes in H and
16. d avoir plusieurs universit s de rang mondial De cette d claration d intention d coule le Projet 985 qui a pour but de soutenir les 39 universit s du pays pr sentant les meilleures chances de s affirmer au niveau mondial En 2002 le Projet 211 soutient plus largement les efforts des 100 meilleures universit s chinoises pour le XXI si cle L ambition tant affirm e il reste d sormais d terminer les indicateurs permettant d appr cier le respect des objectifs fix s C est au professeur Nian Cai Lu de l universit de Jiao Tong qu choit la premi re dition du classement en 2003 Jean Marc Monteil charg de mission aupr s du Premier Ministre rapporte au S nat en 2009 les propos tenus par les auteurs du classement On a fabriqu le classement parce que nous voulions savoir en Chine comment nous pouvions situer l espace mondial et comment nous pouvions demain entrer en comp tition avec ce m me espace C est dire nous approprier un certain nombre de crit res les m taboliser dans notre propre culture et les apporter sur le devant de la sc ne site du S nat L objectif est simple comparer les universit s chinoises avec les meilleures institutions mondiales Faute de moyens l quipe du professeur Nian Cai Lu proc de simplement et ne prend en compte que des donn es accessibles par Internet jug es objectives par nature L av nement du classement de Shanghai r pond certes des objectifs de p
17. dels even though these incorporated certain simplifications such as representative agents and no default that excluded by definition the existence of financial frictions While the recent Great Financial Crisis is causing something of a re think and there are criticisms of the view that macro economics must be built on micro economic foundations King 2012 nevertheless the Lucas Critique remains a dominating feature of modern macro economics In contrast in the other Social Sciences there is much less reliance on formal numerical simultaneous equation models of behaviour Consequently there is much less space for the Lucas Critique to be relevant In contrast the more pragmatic policy oriented Goodhart s Law independent of a formal model building structure has more resonance in the Social Sciences outside the narrower bounds of macro economics Thus in the broader Social Sciences at least in the UK Goodhart s Law is quite widely known and taken seriously whereas the Lucas Critique is not part of their intellectual armoury This position reverses in macro economics where the Lucas Critique is part of the intellectual foundation whereas Goodhart s Law is merely a qualitative and literary offshoot of that Some ways of describing relationships catch on whereas others do not Although I had never expected my semi jocular statement about Goodhart s Law to become regularly used and moreover used seriously it was taken on in a
18. e Elle a permis au CRG de d velopper une strat gie originale consistant mettre en place une d marche de recherche sur le terrain si difficile en gestion et d velopper une approche vraiment pluridisciplinaire plus facile clamer qu r aliser J avais d fendu pour cela une strat gie patiente impliquant de ne rien publier dans les revues acad miques Anier August Mack 1914 Page 47 AEGIS le Libellio 2 pendant cing ans afin d viter la cr ation d une Tour de Babel Cela aurait sembl extravagant l poque aux USA d j pris par la vogue de la bibliom trie mais cela a t possible Polytechnique avec l appui d cisif d un grand physicien Bernard Gr gory pr sident de la commission recherche qui a dit en substance Leur projet para t int ressant je propose de leur donner leur chance Il est vrai qu il y a quarante ans l X tait per ue comme un roc indestructible et j ic qu elle assumait sans mal sa singularit elle faisait converger vers elle les r ves des l ves des parents d l ves et des professeurs ce qui fait beaucoup de monde en France Aujourd hui elle peut ressembler un peu moins 4 un roc notamment avec la mondialisation et les effets du classement de Shanghai Elle serait sur la d fensive si elle ne savait pas parer aux effets de cette technologie invisible Il lui faut donc raconter ce qu elle est vraiment Sa principale s
19. elles du fait des diff rentiels de r mun rations pratiqu s ou tout simplement suite des injonctions contradictoires des situations d incoh rence telles que les d crivait Michel Berry dans ce texte fondateur sur les technologies invisibles On observe une situation d incoh rence lorsqu un agent au moins est soumis a deux jugements contradictoires ou lorsqu il est plac dans l impossibilit de satisfaire une exigence qui lui est essentielle Berry 1983 p 26 Les strat gies de croissance externe prennent souvent la forme d alliances ou de fusions entre tablissements Ces regroupements sont parfois encourag s par les pouvoirs publics d sireux de structurer les acteurs locaux autour d un projet f d rateur Le souhait d obtention de r sultats concrets et rapides conduit occasionnellement des montages organisationnels ambitieux sans r elle concertation ou l inverse des structures participatives laches et peu dynamiques Pour certaines structures de droit priv ou consulaires principalement les coles de management en France la logique quantitative du classement de Shanghai se traduit par une posture d fensive de course la taille par fusion juridique entre entit s fort distantes les unes des autres sans r el projet collectif ou synergies organisationnelles Ces strat gies apparaissent souvent comme les sympt mes d une situation de crise profonde Les situations de crise et de d va
20. erves i Currency outstanding If you then manipulate these two identities dividing ii into i you reach a third identity whereby M H 1 C D R D C D Thus the money stock is shown to be identically related to the monetary base and two quite simple ratios the currency deposit and the bank reserve deposit ratio While this must be true by definition it was widely translated not least by M Friedman and A Schwartz 1963 into a hypothesis that the money stock was primarily determined by policy induced variations in the monetary base H with the two relevant ratios C D and R D remaining fairly stable and being themselves functionally related to a few understandable variables I have throughout my working life been a severe critic of the money multiplier see Goodhart 1975 Chapter VI on the grounds that it reverses the direction of causality For historical and institutional reasons central banks have always wanted to control a short term official interest rate Bank rate in the UK If the central bank wants to set such a rate it has to provide the commercial banks with the reserve base that such banks want at that official rate and given such factors as reserve requirements demand for credit risk aversion etc Normally with the interest rate payable by the central bank on reserves held with them by commercial banks kept at a low i ii ii Page 31 AEGIS le Libellio 2 level
21. es des technologies invisibles L administration et les services publics invitent plus de pessimisme L administration et les services publics sous la menace L efficacit est recherch e dans ces domaines mais comme il n existe g n ralement pas de concurrence se pose la question de comment en juger La r ponse souvent apport e consiste mettre en place des crit res simples qui peuvent devenir les bases de machineries invisibles infernales La LOLF Loi Organique relative aux Lois de Finances vot e l unanimit ce qui est g n ralement suspect avait pr vu de simplifier le travail de vote du budget par les d put s et s nateurs en r sumant l action publique en chiffres Elle s est finalement effondr e ou plut t touff e avec les 1347 indicateurs qui ont t retenus D autres avanc es sont toutefois plus pr occupantes Quand on juge les policiers sur le taux d lucidation des enqu tes les inspecteurs du permis de conduire sur le taux de r ussite au premier examen les pr fets sur le nombre de reconduites la fronti re les h pitaux sur le co t des appendicites on risque de transformer les agents publics en acteurs monomaniaques Ils cherchent avant tout optimiser le Page 45 AEGIS le Libellio 2 crit re sur lequel ils sont jug s ce qui peut pervertir leur pratique sans qu on s en rende clairement compte l ext rieur Pire encore il n est pas facile pour
22. es pour les acteurs La gestion par le stress remplacerait la gestion rationnelle par les graphes e la gestion par projet tait consacr e comme une modalit permettant de s attaquer aux cloisonnements par m tiers de l entreprise Mais l nonc de ces outils ne suffisait pas il restait en trouver le mode d emploi organiser une mobilisation de grande ampleur Pour cela Yves Dubreil a fait r aliser une maquette de la Twingo et l a montr e des centaines de membres de l entreprise C tait une transgression majeure car le principe tait jusque l de cacher les futurs mod les et notamment leur design Mais cela lui a permis d enr ler des acteurs Est ce qu elle te plairait cette voiture Qui alors tu vas m aider Au terme d une mobilisation tonnante la Twingo est n e et une transformation radicale des outils et pratiques de management a t engag e Bref si on ne veut pas tre prisonnier de ceux qui ne font que compter il faut n gocier et pour cela raconter et les choses vont encore mieux quand on fait r ver Le fait que ce projet ait incarn une capacit de rebond de Renault alors que l entreprise tait au bord du gouffre a aid contourner les technologies invisibles Au total la concurrence la menace qui p se sur la survie des entreprises m me les plus prosp res imposent une r activit une capacit d innover qui pourraient les prot ger des dangers les plus grav
23. hai et les autres M ppemonde n 96 Sources de donn es Academic Ranking of World Universities Institute of Higher Education Shanghai Jiao Tong University http www arwu org http www senat fr rap r09 577 r09 577_mono html E Jardin zoologique August Macke 1912 Page 42 Le Libellio 2 AEGIS Vol 9 n 4 Hiver 2013 Dossier 40 ans du CRG pp 43 48 Raconter pour ne pas trop compter De l art de r sister aux technologies invisibles Michel Berry Ecole de Paris du Management dea ans apr s leur mise en vidence Berry 1983 l avenir des technologies invisibles appara t radieux h las L enjeu est aujourd hui d apprendre r sister leur emprise On observe en effet une grande app tence pour les chiffres synth tiques et les outils d usage commode tableaux quatre cases classements etc Elle est entretenue par l loignement des acteurs sur la plan te l urgence et aussi par la pr occupation de mettre plus de transparence et de d mocratie dans l exercice des jugements et des choix Les d veloppements fulgurants des outils lectroniques donnent des moyens commodes pour traiter des informations agr g es Le probl me voqu en 1983 qui prolongeait les travaux de Claude Riveline et du CGS de l cole des mines Berry Moisdon amp Riveline 1978 tait le suivant les instruments mobilis s pour simplifier les jugements et les choix arrivent entreten
24. i attire l attention que sa place grandissante de champion continental Si l on se r f re au classement g n ral des 500 mTop20 MTop100 M Top 200 principales universit s le bloc Asie Oc anie est 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 m Top 300 m Top 400 m Top 500 pass de 89 112 institutions entre 2004 et 2012 la 8 Chine comptant elle seule 26 nouvelles institutions dans ce Top 500 Seuls le Japon et Australie 4 parviennent se distinguer qualitativement en 2 d s affirmant au sein du Top 200 La Chine s rige o i Computer A E E m me en super championne des BRIC puisque eux ics mics 3 Br sil Inde et Russie p sent moins que la P Chine Ce constat doit m me interpeller bon nombre E d experts sur la pertinence d un tel regroupement D 8 bas principalement sur des agr gats conomiques 10 E G8 E BRI Asie Oc anie hors Chine E Chine Evolution de la Chine au sein des TOP 100 th matiques entre 2009 et 2013 en nombre d institutions class es Source www arwu org Page 37 AEGIS le Libellio 2 Une analyse plus fine des sous classements th matiques r v le la dynamique de la Chine dans certains champs disciplinaires Entre 2006 et 2012 ses efforts sont notables en ing nierie et syst mes d information Cette volution traduit les arbitrages effectu s au tournant du mill naire afin de p
25. ingularit est qu elle recrute des l ves d un niveau exceptionnel mais c est une id e abstraite qui ne manque d ailleurs pas de susciter des pr ventions On pourrait certes rappeler que le niveau fra x moyen au bac des X est sup rieur 18 mais ce ne serait peut tre pas bien re u on a A sx n n aime gu re les bons l ves en France quand ils font savoir qu ils sont meilleurs que les autres En revanche si l on trouvait des moyens pour permettre aux X de raconter ce qu ils font l cole pas seulement des maths loin de l les aventures dans lesquelles ils sont pris ensuite on montrerait de fa on concr te qu ils ne sont pas des privil gi s tourn s vers le pass et se contentant de faire carri re au chaud dans de grandes entreprises mais qu ils sont actifs et cr atifs sur bien des lignes de front de la bataille conomique et sociale d aujourd hui Si de m me on faisait savoir qu il se fait des choses palpitantes dans ses labos on trouverait des arguments pour temp rer les effets des classements du genre de celui de Shanghai et des standards qui ne conviennent pas la singularit de l X Raconter plus donc pour mieux contrer ceux qui ne font que compter Dans ce processus La jaune et la rouge revue des anciens l ves de l cole peut jouer un r le utile C est en tout cas le projet qui va m animer dans les prochaines ann es puisqu on qu on m a propos d
26. ionnait plein et toute la presse a repris cette ritournelle du mauvais rang des institutions fran aises dans le classement de Shanghai D s lors il n est plus question que de tailles critiques fusions primes pour les publications dans les revues qui am liorent le classement des institutions Sans s interroger s rieusement sur la question de savoir s il y a un effet d chelle dans l enseignement comment on produit de la qualit et de l originalit s il ne vaudrait pas mieux cultiver des singularit s plut t que de se fondre dans la norme Nous y reviendrons Dans la recherche on a observ depuis une dizaine d ann es une perc e vraiment tonnante pr occupante des technologiques invisibles D compte des publications ou des citations classement des revues etc sont l origine d un formatage d une pression vers un acad misme st rilisant dans nombre de disciplines et surtout dans la gestion Ce qui est le plus surprenant est que l on peut la fois souscrire l analyse sur les technologies invisibles et tre pris par les m canismes sur lesquels ce texte donne l alerte En 2009 a t publi un texte au titre explicite Les mirages de la bibliom trie ou comment scl roser la recherche en croyant bien faire Berry 2009 texte qui a circul largement Mais la plupart des r actions ont t du m me ordre C est vrai mais on ne peut pas faire autrement tous les autres
27. ir une myopie des acteurs structurer leurs comportements d une fagon qui chappe leurs volont s voire leur conscience Ce texte pr sentait un exemple pittoresque mais de port e g n rale qui a sans doute contribu sa notori t et son influence On verra cependant que son influence n a pas t assez grande dans le monde de la recherche Pour r sister aux technologies invisibles il faudra beaucoup d nergie d intelligence voire de ruse Il est possible d avancer les id es suivantes En ce qui concerne les entreprises sujettes l aiguillon de la concurrence un certain optimisme peut tre de mise De plus grandes inqui tudes portent sur l Administration et les services publics o l on voudra instaurer des crit res d efficacit sommaires La recherche et l enseignement sup rieur sont menac s de standardisation voire de scl rose car la mondialisation pousse un app tit irr pressible de chiffres et de classements Les entreprises apprennent r sister la bureaucratie Les entreprises auront certes toujours besoin d indicateurs et de machineries de gestion les ERP Enterprise Resource Planning ont encore de l avenir Mais confront es une redoutable concurrence elles sont en qu te perp tuelle de r activit et d innovation ce qui les pousse la d centralisation et un appel l imagination des hommes et des femmes plut t qu la pr visibilit des machineries
28. it la main et concevait des voitures qui se vendaient mal Il a fallu du temps pour monter le projet car le sujet tait sensible puis une cord e est partie en exploration sous la conduite de Midler avec un doctorant Gilles Cabridain et un professeur d HEC Montr al en s jour sabbatique Bernard Garnier On peut consid rer qu elle a t le d but d une r bellion contre des technologies invisibles mortif res Dans une premi re tape les chercheurs ont montr P P quelles technologies invisibles il fallait d brancher ou contourner pour cr er des v hicules diff rents de ceux qui se vendaient mal Caf turc 2 i 2 ays August Macke 1914 e les outils du marketing ne pr voyaient aucun march pour les v hicules diff rents de la norme du moment e les outils d analyse pr visionnelle des co ts des achats conduisaient une croissance inexorable des co ts avec des surco ts moindres pour les v hicules dans la norme e les outils de gestion des t ches de conception base de diagrammes PERT issus de la recherche op rationnelle avaient pour effet que les v hicules taient toujours en retard Ceux qui se trouvaient sur les chemins critiques avaient en effet le temps de pr parer leurs arguments pour justifier leurs retards La th se de Gilles Cabridain 1988 rest e sous embargo pendant deux ans avait d crit la plus belle machine de gestion que nous ayons vue et montr que cel
29. le ci dessinait presque les v hicules congus qui se vendaient mal Toutes ces investigations situaient le probl me mais ne donnaient pas la solution la recherche de modalit s alternatives demandait de l audace de l nergie de l exp rimentation et aussi beaucoup de dialogue pour expliquer convaincre et m me faire r ver La r bellion contre les technologies invisibles s est acc l r e en 1988 apr s deux changements de PDG et avec l apparition d un projet de voiture originale impossible cr er selon les codes du moment pas de march trop ch re fabriquer donc pas Page 44 Volume 9 num ro 4 rentable Mais elle a s duit et a symbolis la capacit de rebond de Renault on l appela la Twingo Une petite escouade appel e structure projet anim e par Yves Dubreil a men la charge tambour battant avec l appui du nouveau PDG Raymond H L vy Elle inventa des dispositifs et des outils avec l id e de faire le contraire de ce qui se faisait auparavant e un principe fut affirm avec vigueur par le nouveau responsable du design Je pr f re un marketing instinctif un marketing extinctif e un nouvel outil pour les achats serait le design to cost On partirait du prix atteindre au lieu de faire des pr visions rationnelles qui conduisaient m caniquement des augmentations e pour g rer les d lais on tablirait des jalons dates de rendez vous incontournabl
30. les acteurs eux m mes de se d fendre et d expliquer les effets pervers qu ils ressentent Certains sont mieux arm s que d autres pour mettre en relief pour raconter des probl mes qui chappent aux d comptes voire qui sont caus s par eux les h pitaux se d fendront mieux que les inspecteurs du permis de conduite les policiers ou m me les pr fets Il s agit donc d une piste de recherche f conde pour des chercheurs en management public tudier les effets des variantes de technologies invisibles qui ne manqueront pas d tre invent es et tre des lanceurs d alertes Mais cela suppose qu ils ne se projettent pas seulement comme des publiants mais aussi comme des personnes ayant un r le social Ceci conduit aborder le cas de l enseignement et de la recherche o la situation pourrait devenir pathologique L enseignement et la recherche vers une camisole invisible Lorsque le nouveau classement de Shanghai a paru un journal a pu titrer quelque chose comme Les universit s et les grandes coles frangaises sont dans les fonds du classement de Shanghai Il indiquait que l cole polytechnique tait loin derri re quelques universit s fran aises Un encadr pr cisait certes que ce classement tait critiqu par les autorit s fran aises mais on suspectait videmment celles ci de plaider leur propre cause Le c l bre Je sais bien mais quand m me d Octave Mannoni Mannoni 1969 fonct
31. lisent ce classement pour affirmer une ambition ducative entreprendre de profondes restructurations et instiller de nouvelles pratiques gestionnaires Les gouvernants chafaudent des strat gies visant l acquisition d une taille critique en soutenant les regroupements juridiques et g ographiques logiques de site ou la massification des investissements sur certains projets logique d excellence Tout se d roule comme si le classement affich initialement comme un moyen pour les gouvernants chinois de comparer leurs universit s avec les meilleures institutions mondiales devenait tout simplement une r f rence pour la plupart des gouvernants Avec l av nement de ce classement la Chine r v le le renforcement de sa strat gie d influence principe du soft power cher Nye Il existe un exercice du pouvoir par des moyens plus s duisants que par les moyens traditionnels Un tat parvient ses fins en politique internationale parce que d autres tats veulent le suivre ou ont approuv une situation qui aboutit des r sultats identiques En ce sens il est aussi important de contr ler les volutions et de structurer les situations en politique internationale que d obtenir des autres tats qu ils s adaptent des situations particuli res Nye 1990 p 166 Ralf Bl ser 2005 distingue trois modes de pouvoir dans les relations internationales e le pouvoir relationnel relational power li la localis
32. lorisation des instruments de gestion r veillent des rapports de force et des antagonismes stabilis s un certain temps ou m me masqu s par les dispositifs de gestion et ces situations ne se d nouent pas toujours facilement l organisation entre alors dans une phase incertaine qui peut se traduire par la tentation de repli sur les nomenclatures anciennes f t ce au prix de la d signation de boucs missaires Berry 1983 p 28 Conclusion Le classement de Shanghai a suscit de nombreuses tudes sur la pertinence de ses indicateurs ou sa comparaison d autres entreprises telles que celle du Times Higher Education Il n en demeure pas moins une r f rence pour les d cideurs en mati re de politique de l ducation ou les responsables des institutions de l enseignement sup rieur Expression g opolitique de la strat gie d influence de la Chine pour le g ographe ou technologie invisible pour le chercheur en gestion Il est les deux la fois Il est m me probable que l une et l autre se renforcent mutuellement Aussi les chercheurs en gestion jusque l sensibilis s aux abr g s du vrai et du bon Riveline 1991 devront d sormais composer avec cette c l bre citation de Talleyrand En politique ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai R f rences Berry Michel 1983 Une technologie invisible L impact des instruments de gestion sur l volution des syst mes humains Paris CRG E
33. ments influencent les m canismes de cooptation dans les organisations professionnelles et acad miques Levin 2002 aboutit des conclusions proches quant l influence des classements sur le taux de r tention des tudiants les campagnes de m c nat aupr s des anciens l ves le niveau de s lection l entr e ou la r mun ration des enseignants chercheurs Le constat est identique celui de Minvielle et Schilte 2008 p 66 il existe de fait un lien troit entre une accountability interne destination des collaborateurs et une accountability externe destination des tiers Si peu de dirigeants l affirment explicitement aupr s de leurs collaborateurs les classements sont de r els instruments de gestion guidant leurs actions ou leurs d cisions op rationnelles ou strat giques Au final c est l intendance qui commande Berry 1983 p 4 La convergence des classements et des cahiers des charges des agences d valuation dans une spirale quasi auto r f rentielle impose des r gles constituant progressivement de v ritables normes institutionnelles Berry 1983 Les routines internes ne sont qu une d clinaison op rationnelle des indicateurs utilis s dans les classements Bien qu un nombre croissant de dirigeants leur reprochent d introduire des rigidit s organisationnelles ou des freins 4 l innovation ils voquent dans le m me temps les avantages strat giques en d coulant Les contraintes que
34. occurred without much discussion or analysis Perhaps central banks are just too embarrassed to draw attention to it Rather the argument goes that the main purpose of QE was not so much monetary expansion as portfolio substitution driving asset prices up and yields down in other asset markets The idea is that the increase in wealth and reduction in yields thus generated Page 32 Volume 9 num ro 4 will lead to a trickle down effect on the real economy though at the cost of severe distortions including distortions to foreign exchange rates Overall it has been a remarkable example of Goodhart s Law in action One could argue that the changed response of bankers to their new environment was equally an example of the Lucas Critique but the macro models that have been spawned by the application of this approach i e the need for micro foundations typically have had no role within them for banks References Chrystal Alec amp Mizen Paul 2003 Goodhart s Law its origins meaning and implications for monetary policy in Mizen Paul ed Central Banking Monetary Theory and Practice Essays in honour of Charles Goodhart vol 1 ch 8 Cheltenham Edward Elgar pp 221 243 Friedman Milton amp Schwartz Anna J 1963 A Monetary History of the United States 1867 1960 Princeton Princeton University Press Goodhart Charles A E 1975 Money Information and Uncertainty London Macmillan Press Goodhart Charles
35. olitique interne mais son influence d passe rapidement les fronti res et s impose comme un indicateur de la visibilit acad mique des plus grandes institutions internationales Il constitue une rupture en imposant un classement d origine asiatique aux mod les anglo saxons d valuation de l enseignement sup rieur La m thodologie du classement Alors que la plupart des classements Crit re Indicateur Code Pond ration occi d entaux s vertuent ae RER ayant d cortiquer les institutions en Qualit de l enseignement obtenu un prix Nobel ou une Alumni 10 q m daille Fields recourant des grilles multicrit res Membres du corps professoral ayantobtenu un prix Nobel ou Award 20 une m daille Fields Qualit du corps professoral complexes et volutives au cours du temps la m thodologie du Enseignants chercheurs les classement de Shanghai est simple et it s dal 21 cha iCi o RESI ZE champs cit 20 quasi stable Toute institution est disciplinaires dA 9 la Mrs GL ne ae appr ci e l aune d une batterie de revues Nature et Science i quatre crit res Production scientifique Articles r f renc s dans 42 Science Citation Index e la qualit de son enseignement N PUB 20 expanded et Social Science 1 0 Citation Index Production ac d mique e la qualit de son corps r sultats obtenus pour les 5 professor al 40 r EE 9 Productivit scientifique Ses p ci PCP
36. ologie invisible et Michel Berry a quant lui fait le point sur cette notion de technologie invisible Page 27 AEGIS le Libellio 4 Page 28 Le Libellio 2 AEGIS Vol 9 n 4 Hiver 2013 Dossier 40 ans du CRG pp 29 33 Goodhart s Law Charles Goodhart London School of Economics and Political Science the early 1970s Central Banks increasingly began to adopt monetary targets as an intermediate and potentially manageable variable in pursuit of their final objective of controlling inflation Naturally each country that did so including the UK tended to choose that particular monetary aggregate that up to the date of choosing appeared to have the most stable relationship with nominal incomes and hence inflation By 1975 however these econometric relationships had in many cases broken down not only for most demand for money or velocity relationships but particularly so in most countries for that aggregate chosen as the monetary target While some decline in predictive relationship might have been expected in the light of the disturbances of 1973 74 e g the oil shock sharp rise in inflation house property boom bust sharply varying interest rates etc what was remarkable was that it was in the case of the chosen targets where the breakdowns seemed most extreme As Governor Bouey of the Bank of Canada is reputed to have said We did not leave the monetary targets rather they left us I
37. orter les efforts en priorit sur les sciences et technologies En termes d allocation des ressources les universit s soutenues par le projet 985 d dient une part significative de leurs fonds la construction de b timents l achat d quipements de pointe et l embauche de chercheurs de renomm e internationale Dans le m me temps pr s de E G8 E BRI E Asie Oc anie hors Chine E Chine 60 des tudiants de cycle master sont inscrits dans des cursus scientifiques ou Evolution de la Chine au sein technologiques des TOP 100 th matiques entre 2007 et 2013 en nombre Be ne oie pr Le classement de Shanghai r v lateur de la strat gie d influence chinoise d institutions class es Source Ar REE AT Qu un classement favorise celui qui est son origine n a rien de surprenant dans une perspective g opolitique Il est ind niable que les indicateurs de production scientifique ne peuvent que b n ficier la Chine en raison de sa d mographie et des ressources qu elle alloue depuis une d cennie son enseignement sup rieur Ce qui est n anmoins surprenant avec ce classement c est son adoption quasi g n ralis e par les autres pays En Europe tout particuli rement les premi res ditions provoquent de vifs d bats tant sur le fond que sur la forme mais ph nom ne plus surprenant les critiques formul es n ont que peu d effets sur les pouvoirs publics qui uti
38. robl me Dans certains cas les d clarations des auteurs pr sentent un risque d une dispersion s ils appartiennent plusieurs institutions scientifiques En d pit de toutes ces critiques le classement de Shanghai s est impos tr s rapidement au niveau mondial Cette acceptation relativement ais e est un ph nom ne int ressant en analyse strat gique D une part il r v le les cons quences internationales de la mise en place d un ensemble d indicateurs des fins de politique interne D autre part il constitue un exemple in dit de diffusion d un classement exer ant concomitamment une influence sur les d cideurs politiques et les directeurs d tablissement La dynamique du classement et l affirmation croissante des institutions chinoises 30 Un fait demeure depuis la premi re dition les Etats Unis dominent ce classement dans tous les 25 domaines et leur place est tout particuli rement Evolution du nombre d universit s chinoises dans le classement de Shanghai de 2005 2013 Source www arwu org h g monique dans le Top 20 du classement g n ral j n au sein duquel 17 universit s am ricaines sont 15 pr sentes avec pr s de 100 dans le Top 200 L Europe occupe une place respectable mais les performances sont disparates selon les pays Concernant la Chine ce n est pas tant son rang dans M hk d i i i l lite universitaire mondiale qu
39. s l esprit des dirigeants politiques ou celui des responsables des grandes institutions de l enseignement sup rieur au point d agir comme une technologie invisible telle que d crite par Berry 1983 Le pr sent article reviendra succinctement sur les origines et l ampleur de ce ph nom ne mondial puis tentera d analyser les cons quences du classement ARWU sur le management des institutions de l enseignement sup rieur Les origines du classement de Shanghai l instar de nombreux classements ceux d di s aux institutions de l enseignement sup rieur ont pour origine les tats Unis Les entreprises de ce type sont relativement marginales voire inexistantes en Asie Am rique latine et Afrique Ce n est qu la fin des ann es 1990 qu a lieu la premi re tentative de classement des universit s en Asie par le magazine Asiaweek Cette initiative est pour le moins ph m re avec seulement quatre ditions entre 1997 et 2000 l aube du troisi me http lelibellio com AEGIS le Libellio 2 mill naire la Chine entend revenir sur la sc ne internationale tant sur le plan conomique que politique L adh sion l Organisation Mondiale du Commerce en 2001 conforte son int gration conomique Sur le plan g opolitique ses dirigeants entendent mener une strat gie d influence en s appuyant entre autres sur le syst me ducatif En 1998 le pr sident Jiang Zemin fixe l objectif pour la Chine
40. t was that observation that led me at a Reserve Bank of Australia conference in Sydney in 1975 to the comment that the breakdown of such relationships accorded with Goodhart s Law that any observed statistical regularity will tend to collapse once pressure is placed upon it for control purposes The best source to find this quote now is Goodhart 1984 It was intended as a humorous throw away line and unlike the Lucas critique was not based on some deeper underlying analysis just some limited empirical observation That does not mean that Goodhart s Law is just a sub set of the Lucas Critique though they do overlap to a large extent As Chrystal and Mizen 2003 describe there are several differences Whereas both are derived from empirical observation Goodhart s Law from predictive failures in demand for money functions and the Lucas Critique from breakdowns in reduced form equations in macro economic forecasting models the Lucas Critique has a firm theoretical basis while Goodhart s Law is more pragmatic and policy oriented Above all the Lucas Critique is aimed at an audience of fellow macro economic theorists and model builders whereas Goodhart s Law http lelibellio com AEGIS le Libellio a is more of a general warning to policy makers that there will be unintended consequences of changes in policies especially when unforeseen The Lucas Critique focusses almost entirely on
41. the response of the regulated those affected by the new policy change to any such new policy measure The objectives of the authorities themselves remain in such models largely unexamined they are often treated as dummies or as represented by some fixed reaction function In contrast Goodhart s Law while of course largely reflecting the same syndrome 1 e that those subject to new policies and regulations will react in different and often unexpected ways also takes cognisance of the fact that having set a new policy target the authority involved has some reputational credibility attached to successfully meeting that target and thus may adjust its own behaviour and procedures to that end Thus the adoption of a new target may alter not only the behaviour of the regulated but also that of the regulator an implication which I would argue is largely missed in the Lucas Critique The Lucas Critique has been enormously successful on its own turf that is in influencing the way in which macro economic theory and modelling have been done Already by the 1980s few macro economic theory and modelling papers could get into the best academic journals unless they were based on micro economic foundations such as were supposedly immune to the Lucas Critique And by the new century most official forecasting models as run for example by central banks were similarly run on the same basis as in the dynamic stochastic general equilibrium DSGE mo
42. visibles que celle de leur forme En 1983 les outils de gestion r sultaient g n ralement d un cadre r glementaire ou de la diffusion de best practices par des soci t s de conseil Cependant le texte de Michel Berry n voquait pas l influence des classements sur les organisations puisqu ils n en n taient qu leurs pr mices Or ces d marches comparatives dont la vocation est dans bien des cas celle d informer les consommateurs ou les contribuables ont connu un fort d veloppement au cours des trente derni res ann es Les institutions de l enseignement sup rieur sont particuli rement concern es par ce ph nom ne puisque certaines d entre elles peuvent tre class es plus d une dizaine de fois par an Pour leurs dirigeants le plus souvent la t te d associations ou d entit s publiques les r sultats de ces rankings rythment l ann e acad mique et s apparentent quasiment aux cours de bourse d une soci t cot e sur les march s financiers Au sein de cette myriade de classements celui de Shanghai Academic Ranking of World Universities semble avoir un effet significatif et in dit sur la dynamique de l enseignement sup rieur Au m me titre que la logique de rentabilit des capitaux employ s ou la formule EVA Economic Value Added ont contribu significativement a la financiarisation des activit s industrielles le classement issu de l universit de Jiao Tong devient pr gnant dan
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