les impasses de la contractualisation du financement public
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1. rapport financier Subventions publiques Qualit nombre Montants arrondis en k Europe FSE 114 Etat Jeunesse et Sports Affaires sociales 492 Travail emploi Culture Equipement Fasild PDALPD 17 Conseils r gionaux 44 Conseils g n raux M tropole Autres collectivit s locales Plus de 10 et CCAS CAF MSA AFPA Bailleurs sociaux Plusieurs EDF Fondations Autres Total e La quasi totalit de ces conventions sont subordonn es des actions tr s bien identifi es chantiers d insertion localis s par sites immobiliers stages de formation ou d accueil dont toutes les caract ristiques sont d fi nies lors de l laboration du projet de r habilitation qui r pond le plus sou vent un choix guid par une collectivit locale ou d un partenaire e Enfin sont class es dans ce poste Subventions des financements d ori gine priv e fondations EDF car ces financements sont assimil s des subventions Le second tableau tableau 2 en page suivante galement extrait du rap port d activit pr sente le d coupage fonctionnel de ces ressources r alis par l association Il en ressort que la quasi totalit des conventions sont consid r es comme des recettes d activit tant donn leur caract re contractuel fina lis bien que certaines d entre elles s apparentent davantage un finance ment plus large d activit2. ture de la Conf rence de la vie associative laquelle se sont asso ci es les Direction des affaires juri diques Direction g n rale de la concurrence de la consommation et de la r pression des fraudes Direction g n rale de la comptabi lit publique et Direction g n rale des collectivit s locales La sub vention publique le march public et la DSP Mode d emploi 1 mars 2007 disponible sur Internet N 309 Dossier Dynamiques associatives sen convaincre d interroger les protagonistes concern s et de se pencher sur la litt rature professionnelle qui d crit grands traits les risques encou rus de requalification des contrats 19 entretenant le doute et la confu sion sur leur validit et des comportements de frilosit Le besoin de clarification a suscit des initiatives diverses de vulgarisation technique plus ou moins bien relay es aupr s des associations La mise en place de la loi organique des lois de finances LOLE du 1 ao t 2001 appliqu e toutes les administrations depuis janvier 2006 a consacr une volution dans les relations des associations avec les collectivit s locales Les indicateurs de performance qu elle implique de mettre en place n cessitent une culture de la contractualisation Aux traditionnelles subventions de fonc tionnement attribu es parfois de mani re arbitraire se substituent diff rentes formes de contractualisation qui ont en comm
3. Ainsi est il devenu impossible d aborder ces questions de financement des associations sans se plonger dans un ensemble de textes r glementaires issus d un corpus g n ral en pleine extension qui comprend la refonte du Code des march s publics et la LOLE loi organique relative aux lois de finances partir de 2001 les avis et contr les des cours des comptes pour r guler la gestion des financements publics la n cessit d organiser la transparence de ces financements pour les citoyens loi 2000 et enfin de fa on plus sp cifique les am nagements d articles du Code de com merce et les instructions fiscales et comptables de 1999 2006 concer nant les associations Il faudrait tre en mesure de synth tiser les principales interactions entre tous ces l ments de codification voir le sch ma 2 afin d appr cier l impact r el des changements intervenus et leurs cons quences effectives sur cet encadrement contractuel des financements publics La mise en place de cet espace de r gles asservi une logique jug e de plus en plus lib rale juridique et bureaucratique par les acteurs associatifs va accro tre leur incompr hension et leur d sorientation comme l nonce pr cis ment le rapport du CES sur Le d veloppement des services la personne EEEE De ce processus sont n es de nouvelles tensions et de nouvelles d ceptions i a de chez les acteurs associatifs Jusqu pr sent tenus loign s de cette
4. v ri certains une v ritable id ologie 4ble culture du contrat laquelle on les enjoint de s ouvrir 1 ils sont contractualiste qui n assume pas d autant moins enclins associer les notions de gouvernance d valuation ses cons quences manag riales f K Biy i Chauvi re 2003 et de performance la configuration et la temporalit de leurs projets Sch ma 2 March Concurrence A Code des march s Code i Activit s conomiques publics qu de commerce Financement des associations R glementation Financements publics comptable des comptes Test Evaluation Transparence 32 TER RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE N 309 Dossier Dynamiques associatives sociaux que ces imp ratifs leur semblent entrer en contradiction avec la nature m me de ces projets Par ailleurs ils s alarment juste titre des risques que cette philosophie du contrat fait courir la sp cificit associa tive car ce type d alliance sous couvert de la recherche d un ajustement d une logique de recettes et de d penses pour des prestations objectiv es devient indiff rent la nature de P entit partenaire et facilite l entr e d acteurs ou d op rateurs priv s marchands vocation purement lucrative C est bien la raison pour laquelle certains d noncent dans cette volution l apparition voil e d une r gulation concurrentie
5. partiellement lev e en agr geant dans les recettes d activit des ressources d origine publique ou priv e puisque les associations sont suscep tibles de vendre des prestations des acteurs publics ou priv s Tchernonog 2007 La nouvelle ventilation permet d am liorer la lecture fonctionnelle des res sources des associations et de mieux rep rer les subventions qui consti tuent un bon indicateur du soutien accord par la puissance publique au secteur associatif puisqu il s agit en th orie d une aide sans contrepartie des pouvoirs publics pour soutenir le projet associatif Toutefois il peut sembler un peu risqu de tirer de telles conclusions de cette segmentation au demeurant plus pertinente car celle ci peut souffrir d un manque de rigueur analy tique involontaire chez les associations enqu t es d une part en raison m me du formalisme comptable du plan comptable associatif et d autre part en raison du flou juridique croissant sur la d finition et l utilisation du terme de subvention et de ses formes de conventionnement Toute association est tenue de proc der un enregistrement comptable des financements publics en fonction de leur origine Etat r gion d parte ment collectivit s selon les directives du plan de comptes associatif Il revient alors l association de proc der un autre type de ventilation par nature ou fonction qui n ob it aucun crit re stabilis
6. s ou de missions qui rentrent dans l objet de l association et ne sont pas directement r ductibles une prestation directe 36 Ai RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE N 309 14 Les dirigeants parlent d un double travail de comptabilit ana lytique l une selon un d coupage classique et l autre adapt e aux exigences de justification des d penses pour certaines conven tions 15 Ces exemples limit s mais aussi r v lateurs sont issus d un travail de r flexion sur les approches fonctionnelles de ces ressources dans une tude r alis e pour la DIIESES en 2007 et qui a fait l objet d un rapport Les res sources associatives non mar chandes b n volat et subventions approche m thodologique novembre 2007 dont les princi pales r flexions sont pr sent es dans cet article Perrot coord 2007 Dossier Dynamiques associatives Sans cette possibilit de faire contribuer ces financements aux charges de structure l association ne serait plus en capacit de fonctionner Ce clas sement op r par l association traduit bien une perception fonctionnelle qu il est impossible de faire converger vers un strict d coupage juridique ou conomique appropri dans l tat actuel du syst me comptable asso ciatif et des conventions tablies Les entretiens avec les responsables sur les modalit s d octroi de ces finan cements publics retiennent plus pr cis ment l attention s
7. voi lant les tensions qui naissent de poly gouvernances locales et entra nent une complexification des r gulations qui de mani re parfois tr s cach e s enchev trent sur les territoires si bien que nombre d acteurs m me tr s bien plac s aux n uds strat giques ne parviennent plus lire les proces sus de d cision ou entrevoir les lieux de pouvoir Eme 2005 et galement en contrepoint le rap port de P Richard en d cembre 2006 Solidarit et performance les enjeux de la ma trise des d penses publiques N 309 fond e sur une dynamique de confiance r ciproque appara t de plus en plus subordonn e une ing nierie administrative et proc durale d sin carn e La vertu de ce compromis r siste mal l preuve des faits sinon en restreindre la port e au seul niveau des textes d intention et du dialogue des instances f d rales des associations avec l Etat Dans la r alit plusieurs facteurs vont d s la fin des ann es 90 se combi ner pour alt rer les dimensions du partenariat et polariser celui ci sur les dimensions instrumentales du dispositif contractuel Nous en retien drons au moins trois de nature compl mentaire signal s de fa on parse dans la litt rature Le premier tient aux difficult s intrins ques construire et faire vivre ces partenariats de plus en plus contingents au stade local c est dire faire converger les objectifs des par
8. 3300 SG 15 1 1988 JO 7 4 1988 Convention si le montant de la subvention est sup rieur aux seuils march s publics de fournitures 180 kF l poque Loi ATR administration territoriale de la R publique 6 2 1992 Annexion des comptes annuels des associations aux comptes administratifs Loi Sapin 29 1 1993 D finition des obligations des associations subventionn es Circulaires 7 6 1996 JO 12 6 1996 R gles d tablissement de conventions cadres pluriannuelles R glement comptable arr t minist riel 16 2 1999 r g 99 01 Modalit s d tablissement des comptes des associations et des fondations Loi transparence financi re 12 4 2000 art 10 Convention si subvention sup rieure 23 k D cret d application 6 6 2001 n 2001 495 Application loi Circulaire Premier ministre PMRX0004523C JO 2 12 2000 Extension des conventions pluriannuelles d objectifs CPO l ensemble des services de l Etat v ritable partenariat avec un mod le Charte des engagements r ciproques 1 7 2001 Intensification de la coop ration mutuelle confiance et partenariat Code des march s publics 7 9 2001 d cret 2001 806 Clause article 30 services sociaux liste des services concern s Circulaire minist re de l Emploi et de la Solidarit N 2002 30 et 2002 32 4 5 2002 Concernant la distinction entre la commande publique et le
9. Il entend clarifier les termes de sub vention de march public et de d l gation de service public afin de leur per mettre de choisir la proc dure la mieux adapt e chaque situation et d identifier notamment les conditions dans lesquelles la technique de la subvention peut tre utilis e sans encourir un risque de requalification par le juge car cer tains gestionnaires publics commettent une confusion entre subvention et prestations de services entre convention d objectifs et march s publics Nous avons essay de formaliser le plus fid lement dans le sch ma 3 en page suivante l ventail pr sent des financements publics en fonction des caract ristiques contractuelles et en respectant la nomenclature du guide Il subsiste une barri re inh rente la lecture de ces textes r glementaires qui tient l utilisation de certains concepts par les non initi s dans le lan gage courant avec un rapport loign de leur sens et de leur port e juri diques Le m rite premier de ce guide est de tenter de r duire ces barri res 39 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE gt Les impasses de la contractualisation du financement public Sch ma 3 R partition des concours financiers de l Etat r alis partir du guide de la DVAEF Concours financiers des PMDP personnes morales de droit public Pl Besoins propres Politiques conomiques et sociales contrepartie directe sans
10. de conventionnement s loignant progressivement des formes de subventionnement classique en compl ment d engagements marchands d sint ress s L impossible inventaire fonctionnel des financements publics des associations Trop rares sont les enqu tes sur les activit s associatives qui abordent ce sujet de mani re directe car elles ne manquent pas de rencontrer des dif ficult s analytiques pour saisir la nature et la r partition des financements publics en dehors d approches globales ou macro conomiques La diver sit et l h t rog n it croissantes de ces financements d origine publique ne sont pas refl t es par les instruments de suivi comptable Cela emp che de dresser un inventaire pertinent de la composition des ressources des asso ciations en fonction de la nature des conventions avec les partenaires et simultan ment cela emp che d affiner toute lecture analytique du v ri table fonctionnement financier de nombre d entre elles et d interpr ter la nature r elle de leurs compromis conomiques avec leurs partenaires et leurs cons quences financi res 33 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE et Les impasses de la contractualisation du financement public 34 Cette difficult r side au c ur des travaux pionniers r alis s par Viviane Tchernonog depuis plusieurs ann es D s sa premi re enqu te aupr s des associations 1990 l auteure signale ne pas avoir cherch dist
11. de la vie associative de l emploi et des formations La subvention publique le march public et la DSP mode d emploi 1 mars 2007 Eme Bernard Gouvernance territoriale et mouvements d conomie sociale et solidaire Vs Rencontres interuniversitaires du r seau de l conomie sociale et solidaire Marseille mai 2005 20 p Eme Bernard La question de l autonomie de l conomie sociale et solidaire par rapport la sph re publique dans Les dynamiques de l co nomie sociale et solidaire sous la dir de J N Chopart G Neyret D Rault La D couverte 2006 286 p Koulytchizky Serge Place de l conomie sociale dans la construction de l int r t g n ral partir de l initiative locale les pays en France Recma n 302 2006 p 67 82 44 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE Laville J L Nyssens M sous la dir Les services sociaux entre associations Etat et march La D couverte 2001 285 p Lazuech Gilles Les transformations de l Etat social l exemple du secteur de l insertion par l activit conomique colloque Etat et r gu lation sociale CNRS Paris septembre 2006 Nicinski Sophie Les associations et le droit administratif plaidoyer pour la convention d objectifs et de moyens Lexis Nexis juin 2006 p 7 13 Richard P Solidarit et performance les enjeux de la ma trise des d penses publiques rapport remis a
12. deviendra usit qu la fin des ann es 90 Selon lui leur construction peut tre jug e harmonieuse mais r siste mal l examen des faits d une part parce que la nouvelle subsidiarit n est en droit nulle part d autre part parce que les associa tions sont g n ralement soumises la tutelle des pouvoirs publics et de leurs propres structures de repr sentation nationale f d rations Koulytchizky 2006 Du partenariat informel au tout contractuel des ann es 2000 Ainsi que l avait pr conis en son temps le Conseil conomique et social CES le processus relationnel entre les acteurs associatifs et les pouvoirs publics va progressivement s impr gner des principes d une contractuali sation librement n goci e CES 1993 Mais cette contractualisation inscrite l origine dans une conception positive d un partenariat quilibr RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE N 309 Dossier Dynamiques associatives Sch ma 1 F d rations Associations R seaux politiques Collectivit s locales Administrations d centralis es V liens verticaux d am nagement du territoire H liens horizontaux de proximit partenariats d initiatives locales Adapt de Serge Koulytchizky 2006 10 Pour caract riser les probl matiques de la gouvernance ter ritoriale on pourra se r f rer aux textes de Bernard Eme qui clai rent ces probl matiques en d
13. l heure actuelle au vu de l ambigu t sur la nature de certaines subventions adoss es des conventions Cette affectation d pend donc de l analyse interne que sont dispos s en faire les seuls responsables sans pouvoir adopter une position harmonis e sur la nature r elle de ces financements moins que la m tho dologie de l enqu te ait pu d passer ces cueils RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE N 309 13 Comme le note le rapport de l Uniopss ce dispositif n est pas toujours mis en uvre dans un contexte largement conditionn par le principe d annualit budg taire et une tendance la pr f rence accord e aux appels d offres consi d r s comme plus s curisants par les collectivit s territoriales Uniopss 2007 N 309 Dossier Dynamiques associatives Il en est de m me lorsqu il s agit de d limiter dans les financements publics le p rim tre exact du subventionnement au sens de l enqu te pour en dis socier la fourniture de prestations aux collectivit s en l absence d une d fi nition juridique de la subvention Dans l optique du Code des march s publics devenu la r f rence le terme de subvention recouvre tous les finan cements octroy s en dehors des march s publics et des d l gations de ser vice public DSP c est dire sans contrepartie directe cf infra Or il est rare que la fourniture de prestations par les associations aux collectivi
14. r ciproque 1 La Conf rence permanente des coordinations associatives CPCA a proc d en f vrier 2007 la deuxi me dition de l Annuaire du mouvement associatif 210 pages 2 Voir la bibliographie en annexe Parmi les ouvrages collectifs r cents dont certains articles sont consacr e cette th matique Pro duire les solidarit s la part des associations Mire 1997 De l int r t g n ral l utilit sociale L Har mattan 2006 Les dynamiques de l conomie sociale et solidaire La D couverte 2006 N 309 histoire des relations du mouvement associatif avec la puissance publique ne peut se r sumer en quelques traits saillants Faire d un secteur aussi h t rog ne un acteur autonome et un bloc institu face l Etat engage plut t sur la voie d une reconstruction de l histoire du mouvement associatif la lumi re du temps pr sent o ce secteur s efforce de se donner voir ou de se repr senter comme tel Pour autant il n est pas vain d clairer cette gen se des relations entre le mouvement associatif et les pouvoirs publics dans la mesure o ces relations sont en train d voluer consid rablement et de conna tre une v ritable mutation Si Pon en croit l expression imag e de J F Draperi ce sujet nous serions entr s dans P re du coude coude qui fait suite une p riode de face face Draperi 2007 Cette tiquette sert d signer un changemen
15. 2007 mais sans aller jusqu s appesantir pr cis ment sur les enjeux du caract re de plus en plus h t rog ne des pratiques de conventionnement des subventions publiques sur le terrain des collectivit s notamment envers les asso ciations de solidarit Comme on peut le constater la formalisation r glementaire et contrac tuelle de l ensemble des proc dures d acc s aux financements publics induit des r ponses de plus en plus diff renci es selon la personnalit des acteurs publics qui ont en charge l affectation de ces financements et ou selon les organismes priv s qui d sirent les obtenir Ce climat engendre des facteurs qui brouillent la construction du partenariat souhait entre les associations et les pouvoirs publics au nom duquel pr cis ment sont labor s ces dis positifs relationnels Parmi ces facteurs rappelons e le contexte d ins curit juridique sur la nature des conventions entre collectivit s et associations et la difficile appr hension des risques r els e le manque de visibilit des acteurs et les probl mes de coordination multipartenariat entre eux e la contradiction entre l annualit des budgets publics et les engage ments pluriannuels e la comp tition accrue des associations avec le secteur lucratif et entre elles e une gestion de plus en plus financiaris e et judiciaris e intro duite par ses volutions RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CO
16. Dossier Dynamiques associatives LES IMPASSES DE LA CONTRACTUALISATION DU FINANCEMENT PUBLIC Enseignant chercheur au Cres Lessor de l universit de Rennes 2 par Pascal Perrot La mise en uvre d un cadre de partenariat entre les pouvoirs publics et les associations d int r t g n ral ou de solidarit assum et reven diqu par le secteur associatif partir de la fin des ann es 90 s difie dans une logique de contractualisation progressive de plus en plus formalis e mais aussi de moins en moins quilibr e L article montre que les relations des associations avec les collectivit s territoriales de proximit principales pourvoyeuses de fonds sont devenues tr s ambigu s En effet la part de soutien public diminue au profit d une v ritable logique de commande publique qui tend indiff rencier les acteurs priv s lucratifs et non lucratifs et fait l impasse sur les besoins de financements structurels et p rennes d un grand nombre d organisations associatives Face un envi ronnement juridique de plus en plus complexe qui introduit le doute sur la validit des modalit s de conventionnement des subventions et alt re la qualit des relations avec leurs interlocuteurs publics les acteurs associa tifs sont de plus en plus d munis et d sempar s L auteur souligne l urgence d approfondir l analyse de ces enjeux pour am nager un v ri table partenariat et restaurer un climat de confiance
17. NOMIE SOCIALE sk Les impasses de la contra 20 A propos d un tel enjeu on pourra se reporter avec profit Evaluer la production associative par les pouvoirs publics du contr le la coproduction des cri t res Richez Battesti 2006 21 Cf D finition et mesure de la valeur ajout e sociale dans les associations P Perrot Recma n 301 2006 ctualisation du financement public D un c t ce mouvement engage surtout les acteurs associatifs mer gents de l conomie sociale et solidaire ne pas succomber au d senchan tement ou aux charmes de l entreprise mais continuer de chercher innover dans l organisation sociale de leurs activit s la d clinaison de leurs projets et de leurs outils d valuation 2 y compris comptables 2 qui constituent un meilleur gage de reconnaissance institutionnelle que le ren forcement de comp tences administratives et juridiques dont ils ne dis posent pas D autant que ces comp tences n ont pas entrer dans le champ Tableau 3 Typologie des relations contractuelles des associations avec les pouvoir s publics en fonction des modes de r gulation et de financement March public DSP Lois Aides d Etat sociales Initiative Publique Mixte Priv e Mission Int r t g n ral Int r t local Service public Contrepartie Besoin interne Externalisation Sans contrepartie quivalente ou dir
18. a se mettre en place un mode de r gulation n go ci e ou de r gulation conventionn e plus ou moins structur et for malis Il sera principalement orchestr par les instances repr sentatives des grandes f d rations associatives au niveau national aux fins d harmo niser les pratiques disparates des collectivit s publiques territoriales sous l gide du pouvoir central Mais ce nouveau mode de r gulation contribue modifier les proc dures hi rarchiques de financement des associations Le subventionnement tra ditionnel tacitement reconduit va tre progressivement converti en conven tions d objectifs encadrant des dynamiques de projets territorialis s au service de politiques locales plus instables De plus en largissant le spectre des combinaisons institutionnelles avec une pluralit d acteurs et de res sources rendues n cessaires tant donn la d concentration et la d cen tralisation des transferts publics va les collectivit s on aboutit r duire les degr s de libert des acteurs associatifs Loin d y trouver un suppl ment d autonomie ils se trouvent inscrits dans des espaces restreints de n gocia tions contraintes leur laissant peu de marges de man uvre Eme 2005 L analyse des interactions entre tous ces partenaires entam e par Serge Koulytchizky et mod lis e dans le sch ma 1 voir en page suivante claire bien les enjeux de ces modes de partenariat terme qui ne
19. chantiers d insertion doivent tre renouvel s chaque ann e Membre du r seau national cinquante ans d existence Adh rents 77 familles 24 individuels et 24 personnes morales associations et organismes sociaux et publics Domaines d activit insertion habitat formation IAE chantiers internationaux Quelques chiffres d activit ann e 2005 Association Insertion chantiers Salari s 34 82 B n voles 15 82 chantiers internationaux Volontaires 10 Activit s 129 chantiers 87 logements r habilit s D tail des contrats aid s sur une seule ann e e 60 contrats emploi solidarit e 32 contrats d accompagnement dans l emploi e 3 contrats emploi consolid e 3 contrats d avenir Pour le suivi social l association a une dizaine de partenaires institutionnels prescripteurs pour les publics accueillis en stage une quinzaine de prescripteurs institutionnels 45 N 309 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE Les impasses de la contractualisation du financement public Annexe 2 Principaux textes de r f rence dans l ordre chronologique ayant vocation organiser les financements des pouvoirs publics aux associations Texte Date r f Contenu Circulaire Premier ministre N 2010 27 1 1975 non publi e au JO Formes et conditions d attribution des aides publiques des collectivit s r gles contr les Circulaire Premier ministre N
20. contrepartie quivalente a R gulation March DSP y public d l gation service public Aides r glementaires Aides discr tionnaires I indirectes directes Concours pour charges transferts aux e en nature de service public b n ficiaires e financier subvention lt lt gt Aides d Etat mais on mesure bien sa lecture qu il ne pourra emp cher d veiller la circonspection du lecteur qui sont pr sent es plusieurs d finitions de la 18 La notion de subvention pour subvention 19 celle adopt e par le groupe de travail pr sid en 2005 par a aaan aa M Jean Fran ois Collinet celle propos e par la circulaire du 3 ao t 2006 portant manuel d application du Code des march s publics et l vo cation de celle retenue par l Organisation mondiale du commerce OMC m me si c est pour en montrer les l ments de convergence Une contribution financi re de la personne publique une op ration justi fi e par l int r t g n ral mais qui est initi e et men e par un tiers Il s agira d une subvention si l initiative du projet vient de l organisme b n ficiaire et si aucune contrepartie directe n est attendue par la personne publique du verse ment de la contribution financi re Code des march s publics JO n 179 du 4 ao t 2006 Ind pendamment il est bien pr cis l autonomie du r gime financier des subventions par rapport celui champ de la commande publique au
21. ecte Action Faire Faire faire Faire ensemble Aider faire Faire avec aider faire Relation Contrat Autorisation habilitation Agr ment Utilit publique Partenariat d utilit sociale Discr tionnairel et contingente R gulation Concurrentielle Tut laire Tarification valorisation Priv e compensation March Tarification dotation Ressource Publique Priv e Publique pr l vement social Non marchand Conventionn e Co t partiel ou complet de l activit Hybride Non marchand Obligation Cahier des charges Service fait B n ficiaires qualit Objet social Convention d objectif Aucune Contr le irect Tutelle Transparence Seuils priv Priv Classification comptable Vente Vente Produits de tarification Dons subventions Prestations conventions Cotisations subventions Exemples de secteur associatif Entreprises associatives prestataires Sanitaire et social associations gestionnaires ONG causes nationales Insertion services de proximit associations de solidarit Associations de membres Au sens de V Tchernonog 2003 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE N 309 N 309 Dossier Dynamiques associatives de leurs comp tences s
22. icielle de cette vo lution sera esquiss e dans une premi re partie en s appuyant largement sur la litt rature abondante sur le sujet Une approche plus analytique et illustr e de certaines formes actuelles du financement public fera l objet de la seconde partie Nous tenterons en conclusion d approfondir l aide de ces analyses les principaux enjeux de cette volution Quel mod le de partenariat entre les pouvoirs publics et les associations 28 Un mod le plus ancien celui de l action sanitaire et sociale Il existe depuis les ann es 40 l introduction de statuts sp ciaux pour cer taines associations de type quasi public Arsea sauvegarde de l enfance Unaf associations familiales etc qui sont les premi res manifestations RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE N 309 4 Le m canisme du prix de jour n e est tr s favorable dans les situations de suractivit faisant baisser le poids relatif des co ts fixes alors que les recettes restent proportionnelles 5 Ces circulaires ont orient et ins titu progressivement le cadre for mel du partenariat en s appuyant sur de nombreuses contributions et les multiples rapports des ins tances paritaires ou associatives Pour un d tail plus complet on pourra se reporter au rapport sur la vie associative 2004 2007 du CNVA publi la Documentation fran aise 2007 N 309 Dossier Dynamiques associatives d un comp
23. icit es par les porteurs de nouveaux projets de solida rit de proximit que les collectivit s locales vont d velopper une pro pension s impliquer et accompagner ces initiatives qui faciliteront la migration de travailleurs sociaux Elles chercheront ainsi concilier la promotion de leurs engagements sociaux vers les publics d favoris s avec la ma trise de leurs d penses tout en limitant leurs contraintes 29 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE ur Les impasses de la contractualisation du financement public 6 Entre 1999 et 2004 le nombre de ces structures a diminu de 11 et le nombre de salari s agr s par l ANPE de 32 selon un rapport de la Dares de f vrier 2005 cit par Gilles Lazuech 2006 7 Puisque toutes les tentatives pour cr er un nouveau label choueront A ce sujet la litt rature est suffisamment riche pour retrou ver le cheminement qui a permis de d gager ce nouveau concept et son utilit 8 Cf les rapports sur les travaux du CNVA et de la CPCA de concert avec les repr sentants des pouvoirs publics pour s efforcer d adapter les dispositifs r glementaires exis tants dans le souci de consolider le syst me des soutiens financiers publics et de simplifier les proc dures administratives de plus en plus complexes auxquelles se heur tent les acteurs associatifs 9 Extraits du rapport du Conseil conomique et social consacr l e
24. inguer l achat de prestations le remboursement de prestations et la subvention mais avoir isol les seuls financements des organismes sociaux Son analyse a donc privil gi une approche par niveau territorial de collectivit publique qui est l origine de la ressource et n cessairement plus facilement identifi e par les associations en ad quation une imputation comptable toujours en vigueur Tchernonog 1995 Lors de la deuxi me enqu te 1999 il a t demand aux associations d op rer une distinction des finan cements re us selon leur nature entre d une part les subventions ou finan cements publics visant soutenir le projet associatif relevant d une logique de subvention et d autre part les financements correspondant des prestations de service relevant d une logique d achats de prestations par la puissance publique Tchernonog 2000 2001 Cette partition a soulev des dif ficult s puisque les taux de r ponse ont t plus faibles sur ce point et que les associations employeurs n ont t en mesure de pr ciser la nature que de 79 des masses de financement re ues des pouvoirs publics N anmoins il a pu tre d duit qu environ 39 des financements publics hors S cu rit sociale relevaient d une logique de prestations de service pr domi nante chez les associations employeurs Enfin dans l enqu te la plus r cente 2005 la tentative pour r duire cette distorsion a t
25. lle subventionn e Les nouvelles proc dures concourent en effet de fa on plus ou moins directe installer une mise en concurrence des acteurs associatifs entre eux et avec les autres acteurs priv s Laville Nyssens 2001 Eme 2005 L analyse des financements publics des associations 12 Selon l enqu te Deloitte Le regard des Fran ais de f vrier 2007 76 des personnes interrog es citent les dons les legs et 65 les subventions publiques pour d finir les ressources des associations N 309 Le discours commun alimente le plus souvent une repr sentation his torique et empirique dominante selon laquelle le financement des asso ciations a deux origines les subventions publiques et la g n rosit Decool 2005 en conformit avec une opinion commun ment r pandue ce qui en r alit correspond une perception unidimensionnelle de la res source des associations travers la logique du don sous ses deux formes don public subvention et don priv Perception satisfaisante plusieurs gards pour tous ceux qui cantonnent la repr sentation du mod le asso ciatif dans la sph re du don par opposition la sph re marchande Mais cette vision colle de moins en moins avec la r alit Les volutions analy s es supra montrent que nombre d associations se sont engag es devenir de v ritables prestataires aupr s des collectivit s publiques en combinant plusieurs r gimes
26. llement par les sp cificit s associatives la part de soutien public diminue au profit d une v ritable logique de commande publique qui tend indiff ren cier les acteurs priv s lucratifs et non lucratifs et fait l impasse sur les besoins de financements structurels et p rennes d un grand nombre d orga nisations associatives L absence ou l impossibilit d une clarification des fronti res entre les diff rents r gimes d attribution des financements publics soul ve des probl mes croissants pour les qualifier appels projets ou appels d offres convention d objectifs ou subventions discr tionnaires achat de prestations ou compensations forfaitaires Face un environne ment juridique complexe et aux injonctions pressantes d endosser les habits neufs d une nouvelle gouvernance pour s adapter cet envi ronnement le secteur associatif risque fort d tre soumis la normalisa tion instrumentale des pratiques de gestion que sont d j pr ts lui vendre les grands cabinets d audit internationaux achevant ainsi la mutation amorc e pour en faire des entreprises part enti re et donner ainsi raison leurs d tracteurs L enjeu est de taille mais au del des mises en garde on dispose de peu d tudes sur cette volution que seules des approches empiriques incom pl tes permettent actuellement d appr hender partiellement Une description tr s rapide et n cessairement superf
27. ns de secteurs d activit diff rents confirment le m me degr d interrogations et de pr occupations d autant plus pr gnant que l incompr hension pr domine sur la nature exacte et les enjeux r els de ces proc dures 1 Lors d un change avec les responsables de l association Tableau 2 en milliers d euros arrondis D tail des ressources R partition Recettes d activit Subventions d exploitation de fonctionnement sur activit s Total subventions Autres transferts et reprises de provisions 24 Total N 309 37 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE ee Les impasses de la contractualisation du financement public 38 locale du Pact Arim il a t rapport que les collectivit s locales transf rent pr sent leurs offres de service sous forme de march s publics mais leur demandent de continuer assurer b n volement un certain nombre de missions d accueil Cette probl matique largement r currente ne cesse de amplifier allant dans le sens contraire celui attendu ou esp r par les associations Le CNVA avait d s 1988 nonc des recommandations de fa on diff rencier les syst mes du conventionnement et du subventionnement au motif que les subventions qui repr sentent la participation au fonctionne ment des associations et la convention qui concerne la contribution publique des actions d utilit
28. nsertion habitat formation insertion par l activit conomique IAE et chantiers internationaux pour lesquelles elle dispose des agr ments Il s agit essentiellement d activit s d insertion par des travaux de r habilitation immobili re pour des loge ments sociaux ou du patrimoine collectif Le recensement effectu sur la seule ann e 2005 fait tat de plus de soixante treize conventions de sub ventions avec de multiples partenaires publics ou quasi publics Les deux tableaux qui suivent sont extraits du rapport d activit Dans le premier tableau 1 en page suivante nous avons seulement op r des regroupements de lignes comptables selon les principaux partenaires afin d en synth tiser la ventilation et de faire ressortir leur ventail en respectant l intitul fourni Ce tableau am ne plusieurs remarques e Sur le total analys de soixante treize conventions de subventionnement soixante quatre soit pr s de 90 sont ponctuelles et tablies pour une dur e inf rieure l ann e quatre d passent le cadre d une ann e et cinq sont reconductibles En r gle g n rale elles engagent plus de deux parte naires et souvent quatre ou cinq Aucune ne correspond strictement une convention pluriannuelle d objectifs 35 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE Les impasses de la contractualisation du financement public e Tableau 1 D tail des financements publics du compte subventions
29. oop rative d int r t collectif par exemple pour faire merger nouvelles conventions relationnelles adapt es ce secteur plus sp cifique des associations de solidarit qui est entr dans une phase de maturit et dont l utilit sociale n est plus d montrer 43 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE siik Les impasses de la contractualisation du financement public Bibliographie Chauvi re Michel Entre service public non lucrativit et droit des affaires incertitudes et chances du secteur social 27 Humbert C coord Institutions et organisations de l action sociale crise changements innovations L Harmattan 2003 p 51 75 CNVA Bilan de la vie associative 2004 2007 La Documentation fran aise mai 2007 CPCA L conomie sociale des associations Plateforme conomie sociale avril 2007 Chopart J N Neyret G Rault D Les dyna miques de l conomie sociale et solidaire La D couverte 2006 288 p Cl ment Jo l Point de vue sur le conven tionnement tripartite dans Les contrats d ob jectifs et de moyens vers le tout contractuel dans le secteur m dico social dossier publi par le CREAI Rh ne Alpes en janvier 2005 Decool Jean Pierre Des associations en g n ral Vers une thique soci tale rapport remis au ministre de la Vie associative mai 2005 Draperi Jean Fran ois Comprendre l cono mie sociale Dunod 2007 DVAFF Direction
30. op rateurs priv s qu ils soient lucratifs ou non lucratifs naccorde pas de place au traitement juridique des conventions de subventionnement en dehors des obligations li es aux seuils l gaux qui restent du domaine des circulaires minist rielles ou des r glementions sp cifiques Il est gale ment peu explicite sur la fa on d aborder la notion centrale de contrepar tie pour d cider du statut de la subvention Pourtant elle semble constituer l enjeu majeur pour tablir si le financement public est octroy pour compensation de cette contrepartie ou s il doit s assimiler une aide sans contrepartie 17 Au final le champ des probl matiques du financement des associations qui se situent pr cis ment sur les fronti res floues existant entre ces diff rentes situations ne sont qu en partie effleur es dans ce guide En sont totalement exclues les modalit s de r gulation d un cadre partenarial en partie sous jacent ou immerg qui permettrait aux diff rents acteurs de se position ner pour articuler les moyens de construire des engagements r ciproques de longue dur e mais tel n tait pas son objet Conclusion analyser le cadre des relations contractuelles des associations avec les collectivit s N 309 Ce rapide tour d horizon rec le plusieurs niveaux de probl matiques en partie r currentes dont nombre d entre elles sont identifi es par les travaux du CNVA et de la CPCA rapports d activit
31. p cifiques car elles n ajoutent en rien la valeur ajout e sociale de leurs projets De l autre bord ce mouvement devrait conduire les responsables des collectivit s ne pas se contenter d une mise en conformit r glementaire et frileuse de ces contrats mais bien r fl chir r solument aux perspec tives d am nagement de ces contrats pour assurer le d veloppement des projets associatifs qu il est dans leurs missions de soutenir dans le long terme parce qu ils sont devenus des facteurs essentiels pour les dynamiques sociales des territoires au m me titre que des structures plus anciennes et prouv es Parall lement cette volution montre si besoin tait qu il importe d approfondir l analyse des conditions d acc s des associations aux ressources publiques pour en saisir les enjeux r els et tre en mesure d alimenter le dialogue n cessaire et objectif entre les acteurs ce sujet si l on entend faire vivre ces partenariats La tentative pr sent e ici d identifier un d cou page sectoriel des associations partir d une typologie des probl ma tiques actuelles de partenariat et de financement public pourrait permettre d avancer sur cette voie voir le tableau 3 Il reste en effet tout fait conce vable de pouvoir s inspirer des exp rimentations de partenariats d j exis tants tel celui du sanitaire et social et de s appuyer sur des formes nouvelles d organisation la Scic soci t c
32. quel il est donn une large place ainsi qu aux risques de requalification faisant ainsi cho ceux qui manifestent leur inqui tude juste titre Le r gime de la subvention entre dans celui de l aide discr tionnaire mais reste d ter min par les dispositions r glementaires le r gissant compl t es le cas ch ant par les stipulations contractuelles liant le b n ficiaire et la personne publique Il est ajout qu en raison de la r forme des modes op ratoires de l administration engendr e par la LOLE l administration devrait d sormais tre plus pr sente dans la finalisation et la conception d un projet d action qu elle subventionnera 40 as RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE N 309 19 A l appui de cet enjeu est pro duite dans le guide une citation extraite du Bulletin juridique des contrats publics qui propos de cette incertitude rel ve que dans un cas c est l intention d acqu rir un bien ou un service que l on a soi m me d fini dans l autre c est la volont d aider la r alisation d une situation que l on a pas d fi nie ni m me parfois envisag e mais que l on a int r t voir se r a liser n 38 janvier 2005 tude de la Direction des affaires juridiques sur le th me des relations entre l Etat et les associations Dossier Dynamiques associatives Ce guide qui a vocation clarifier le statut des aides d Etat destina tion des
33. rogressivement modifi en introduisant dans la proc dure des crit res fond s sur la qualit et les dimen sions du projet Ce mouvement va pr c der la r novation de l ensemble du dispositif et les modalit s de financement du secteur sanitaire et social l aube des ann es 2000 cf loi 2002 2 Parall lement partir des ann es 75 dans un contexte de crise cono mique et d amorce d un vaste processus de d sengagement de l Etat et de d centralisation le mouvement associatif fait merger de nouvelles initia tives et s engage en conomie pour satisfaire de nouveaux besoins sociaux Cette volution va contraindre les protagonistes engag s sur le terrain du social chercher clarifier les rapports entre les collectivit s publiques et les associations assurant des t ches d int r t g n ral selon l objet m me de la circulaire du Premier ministre du 27 janvier 1975 qui rappelle en pr ambule que l Etat et les collectivit s n ont pas le monopole du bien public et qui va tre la premi re d une longue s rie voir l annexe 29 Les al as d un partenariat d utilit sociale informel avec les collectivit s partir des ann es 80 La convergence autour de l objectif commun de servir l int r t g n ral et de fa on subsidiaire l int r t public ou l int r t local reste le ciment premier de cette collaboration selon la terminologie de l poque C est en tant soll
34. romis actif entre action publique et secteur priv associatif C est l enseigne de tels rapprochements que vont s laborer de mani re empi rique le cadre r glementaire et les dispositifs d organisation budg taire du domaine sanitaire et social associant acteurs publics et priv s non lucratifs Par la suite les associations qui ont investi le champ du social compter des ann es 60 ont t accompagn es et soutenues par les pouvoirs publics pour servir de relais la mise en place de politiques nationales famille enfance handicap Ces associations ont accept une politique inter ventionniste hi rarchique mais relativement rel ch e des pouvoirs publics en contrepartie d un mode de subventionnement tr s g n reux d instruments de gestion originaux prix de journ e et d une logique de professionnalisation corporatiste Il est manifeste que dans ce cadre le secteur associatif d action sociale a trouv un acc s des ressources publiques de mani re stable et centrali s e qui lui a permis de r ussir un processus d institutionnalisation et de professionnalisation sous couvert d un encadrement purement adminis tratif et labri de d rives manag riales et des contraintes de march Pro cessus qui va progressivement s infl chir pour installer un r gime de plus en plus contractuel Ainsi partir des ann es 80 le mode d attribution de l agr ment de la Cnaf aux centres sociaux sera p
35. sociale sont compl mentaires la seconde ne se substituant pas aux premi res CNVA 2007 Mais cette pr cision n tait pas de nature lever le flou sur la notion de contrepartie et de prestation et l volution montre que cette voie n a pas t suivie l inverse l introduction des CPO a accru la diversit des pratiques de conventionnement Une clarification juridique est elle envisageable D un point de vue strictement juridique les commentateurs autoris s n ont pas manqu de souligner que l ambivalence des conventions de subven tionnement soulevait de nouveaux probl mes sur la qualification de ces contrats et de leur ancrage administratif En intercalant entre la cat gorie juridique des subventions et celle des march s publics un nouveau type de contrats le l gislateur a suscit un double probl me juridique tenant d une part l insertion de ces conventions d objectifs cr es par la loi de 2000 dans la th orie des contrats administratifs et ouvrant d autre part la voie l apparition d un v ritable risque de requalification des subventions en march s publics ou en d l gations de service public Les risques de requalification des subventions aux asso ciations en march public ou en d l gation de service public D Moreau AJDA 2002 p 902 Certains auteurs prennent des positions plus radicales allant jusqu juger que les d veloppements r cents des notions de march public e
36. subventionnement en mati re d insertion et de qualification professionnelle Circulaire Premier ministre 24 12 2002 JO 301 p 21697 Modalit s d instruction des demandes de subvention Arr t 24 5 2005 abrog 11 10 2006 entr e en vigueur 2007 Pr sentation du compte rendu financier Ordonnance 28 7 2005 n 2005 856 Simplification du r gime des lib ralit s et de la publicit des comptes annuels des associations et des fondations D cret 21 3 2006 n 2006 335 Publication des comptes subvention sup rieure 153 k d p t des comptes en pr fecture commissaire aux comptes CAC Circulaire 3 7 2006 R gime des aides des collectivit s locales Circulaire Premier ministre 46 16 1 2007 n 5193 SG JO 17 1 2007 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE Nouveau mod le de convention CPO dur e maximale quatre ans dossier commun de demande de subvention N 309
37. t profond de la nature des compromis entre ces deux mondes depuis la fin des ann es 70 que nombre d auteurs ont d j commenc d peindre Le nouveau compromis voque l av nement d un partenariat contractuel et diff renci entre les pouvoirs publics et les associations construit de fa on 27 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE Les impasses de la contractualisation du financement public 3 Mieux contr ler les associa tions Philippe Ryfman Le Monde du 3 juin 2008 contingente en fonction de leur utilit sociale et de leur contribution au d veloppement conomique des territoires Ce nouvel tat des relations demande tre un peu plus approfondi afin d en comprendre les ressorts r els puisque la principale cons quence en est la modification radicale des modes de financement public destin s aux associations La mise en uvre de ce partenariat assum et revendiqu par le sec teur associatif partir de la fin des ann es 90 s difie dans une logique de contractualisation progressive et de plus en plus formalis e mais aussi de moins en moins quilibr e On ne peut manquer d observer que ce mode contractuel sous les effets d injonctions paradoxales du droit euro p en et de la subsidiarit nationale d rive insensiblement vers l intro duction de proc d s de plus en plus concurrentiels pour l acc s des associations aux financements publics L gitim e origine
38. t s emprunte syst matiquement la forme d un march public En revanche les associations sont tent es d assimiler une grande partie des conventions de financements publics des prestations d s que ces conventions n ont pas pour objet de couvrir ou d inclure des charges de fonctionnement de la structure mais sont destin es des actions concr tes pour des b n fi ciaires indirects dont peuvent faire partie les collectivit s L introduction limit e de la CPO convention pluriannuelle d objectifs dans sa forme extensible accompagn e d une dotation globale de finance ment est surtout r serv e aux structures gestionnaires de gros tablisse ments sanitaires et sociaux sportifs et culturels 1 Elle ne contribue pas lever ce flou s mantique puisque l objectif des CPO est de permettre aux associations de disposer de financements pluriannuels dans le cadre d une proc dure de contractualisation de certaines actions sur trois ou quatre ans rapport CNVA 2007 Quant au cas g n ral des associations de solida rit elles combinent des conventions de plusieurs natures dont certaines peuvent s inspirer du mod le de la CPO sans en avoir la qualit L exemple qui suit est instructif sur ce point et permet d en prendre la mesure Le cas d une association d insertion dimension r gionale Cette association dont les caract ristiques dimensionnelles sont fournies en annexe 1 r alise quatre types d activit s i
39. t de d l gation de service public condamnent aujourd hui presque automatique ment l existence de la convention d objectifs et de moyens A moins de consi d rer que celles ci rel vent d une logique propre autre que celle de la commande publique pour laquelle il conviendrait de construire un cadre r nov de la r glementation n goci e Nicinski 2006 ou de laisser au juge le soin d en d cider partir du faisceau d indices qu il retiendra afin de d terminer si le conventionnement est contractuel par essence par construc tion ou non Cl ment 2005 De telles interrogations chez les sp cialistes du droit justifient Pincom pr hension et l inqui tude l gitimes des acteurs et partenaires devant l ven tail des modalit s de financement public La plupart des d cideurs s engageant dans l tablissement de ces partenariats de projets manquent du niveau d expertise requis y compris au sein des collectivit s locales quand ils ne d laissent pas simplement de telles consid rations techniques Il suffit pour RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE N 309 16 L Etat et les associations avantages exigences et risques d une collaboration contribution de plusieurs bureaux de la Direc tion des affaires juridiques publi e dans Le Courrier juridique des finances et de l industrie n 38 mars avril 2006 23 p 17 Initiative souhait e par le Pre mier ministre l occasion de la cl
40. tenaires multiples La fragmentation des territoires la perte de visibilit et de lisibilit cons cutive Penche v trement des jeux d acteur l alourdissement des proc dures et des che lons administratifs nuisent la concertation et la coordination des interlocuteurs 19 Les interventions publiques ont peu peu organis le secteur des services la personne sans grande visibilit pour les acteurs extrait du rapport Le d ve loppement des services la personne Conseil conomique et social janvier 2007 Le second tient l isolement relatif des acteurs associatifs cons cu tif la dissolution du lien organique avec les pouvoirs publics Il est sans doute renforc par leur engagement marchand croissant pour trouver de fa on autonome les ressources n cessaires que les repr sentants de l tat leur demandent d aller chercher en compl ment Enfin le troisi me et non le moindre r sulte de l extension du droit formel aux associations dans plusieurs directions La mise en place d un 31 RECMA REVUE INTERNATIONALE DE L CONOMIE SOCIALE et Les impasses de la contractualisation du financement public faisceau de contraintes juridiques fiscales et comptables va contribuer construire un nouveau cadre de la personnalit associative et de son r gime conomique effa ant les fronti res s mantiques avec l entreprise sous entendu priv e but lucratif
41. u ministre d l gu au Budget et la R forme de l Etat d cembre 2006 Richez Battesti Nadine Evaluer la produc tion associative par les pouvoirs publics du contr le la coproduction des crit res dans l ouvrage d Engels Xavier sous la dir et alii De l int r t g n ral l utilit sociale EHarmat tan 2006 280 p Tchernonog Viviane Associations et finan cements publics Recma n 258 3 trim 1995 p 17 29 Tchernonog Viviane Logiques associatives et financements du secteur associatif rapport de la Mire d cembre 2000 100 p Tchernonog Viviane Ressources finance ments publics et logiques d action des associa tions Recma n 282 novembre 2001 p 42 63 Tchernonog Viviane Les associations en France poids profils et volutions publica tion de l Addes novembre 2007 Tchernonog Viviane et Hely Matthieu Les formes de l action associative essai de typologie partir d une enqu te statistique dans Les asso ciations entre b n volat et logique d entreprise PUR Presses universitaires de Rennes 2003 p 25 48 Uniopss Uriopss Rentr e sociale 2007 2008 Verollet Yves Le d veloppement des services la personne rapport pr sent au Conseil conomique et social janvier 2007 N 309 Dossier Dynamiques associatives Annexe 1 Une association d insertion r gionale Structure agr e insertion formation Les agr ments pour les
42. un de d finir un objectif atteindre les moyens mis en uvre pour y parvenir et les techniques d valuation Asso ciations mode d emploi n 86 f vrier 2007 Dans cet article intitul Les relations contractuelles pour une confiance r ciproque sont successivement voqu s dans l ordre qui suit de fa on tr s sommaire en quelques lignes la DSP d l gation de service public la CPO convention pluriannuelle d objectifs le march public et la mise disposition Autant de modes de financement public de plus en plus s lec tifs qui doivent tre positionn s en relation l ensemble des modalit s du conventionnement avec les pouvoirs publics et des conditions sectorielles d acc s ces financements Ne pas en faire mention pour clairer les enjeux de tel ou tel contrat peut laisser croire qu ils se situent sur un m me plan La publication d un guide m thodologique mode d emploi A l initiative de plusieurs directions g n rales de services de l Etat apr s avis favorable du CNVA a t publi en avril 2007 un guide m thodo logique destin faciliter le travail des autorit s administratives et appor ter aux dirigeants des associations partenaires privil gi s de l action publique les informations n cessaires pour appr hender les caract ristiques de ces divers contrats ou conventions Ce guide de quarante pages tr s denses est assorti de commentaires de jurisprudence
43. ur deux points e L association doit d ployer des efforts intenses et croissants pour orga niser les recherches de financement acc l rer les versements r gler les pro bl mes de tr sorerie n gocier les d couverts bancaires et mobiliser les multiples partenaires dans ce sens Pour un m me chantier il faut rencon trer le service habitat le service insertion le service chantiers internationaux de chacune des collectivit s r gion d partement commune missions que ne peuvent plus assurer les b n voles e Les subventions de fonctionnement g n ral disparaissent progressive ment et le syst me de conventionnement se d veloppe en identifiant chaque action ses objectifs et son contr le vers un syst me prestataire Cela oblige un important travail administratif et comptable de suivi par convention qui engage des ressources croissantes sans que ce temps soit pris en compte dans les conventions alors que les soutiens au fonctionnement de la structure diminuent du fait m me de ce mode de conventionnement entraf nant moins de mutualisation et de synergie des activit s 1 Parmi les questions soulev es l association s interroge sur le point de savoir si un certain nombre de ces op rations ne vont pas devoir dans le futur faire l objet d appels d offres pour r pondre aux exigences juridiques de ces conventions Ce cas est loin d tre isol et des propos similaires recueillis aupr s d autres associatio
44. xercice et d veloppement de la vie associative dans le cadre de la loi du 1 juillet 1901 en 1993 Ce rapport sugg rait que le finan cement soit consid r comme la r mun ration d un ensemble d ap ports dont le co t a t tabli tenant compte des charges assum es au titre d un projet d int r t g n ral et dont la couverture ne peut tre assum e par les destinataires 30 d engagement long terme et leur responsabilit dans la conduite de tels projets ind pendamment des r els investissements militants de nombreux lus titre personnel Tel fut le cas du d veloppement des r gies de quartier et des entreprises associatives d insertion par exemple sou tenues en r gle g n rale au d marrage du projet par les collectivit s et contraintes par la suite de maximiser les ressources d autofinancement diversification de l offre de prestations ou de r pondre aux appels d offres et rapidement fragilis es Il ne saurait en effet tre question pour les acteurs en pr sence dans les ann es 80 d tendre la tutelle publique dans sa forme traditionnelle ces nouvelles expressions de solidarit associatives qui combinent lenga gement social et l action conomique en revendiquant un degr lev d autonomie pour des projets territorialis s C est donc en faisant appel de nouveaux crit res de l gitimit tel celui qui sera forg cette poque d utilit sociale que v
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