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Les femmes dans le quartier du Grand Parc

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1. Grand Parc Bordeaux CUB Caract ristiques des modes d habiter et de la mobilit r sidentielle Comme souvent dans l habitat social on observe un moindre renouvellement de l occupation du parc locatif La majorit d appartements collectifs 92 con us sur des plans anciens plus g n reux en espaces et lumi re suscite l attachement des r sidants qui appr cient aussi la vue l absence de vis vis des appartements et l quipement de proximit tant en services qu en commerces Garder son appartement quitte essayer de le transmettre ses enfants jeunes couples ou pour les plus g s rester dans des logements devenus trop grands telle est la tendance r currente au Grand Parc 18 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre Type de parc de logements 100 80 60 E Appartements 40 E Maisons 20 0 4 Gd Parc Bordeaux CUB habitat collectif domine le quartier class en ZUS dont la morphologie fonctionnaliste privil gie la verticalit des immeubles dans des espaces verts d gag s 66 des immeubles sont des HLM conventionn s dans le parc immobilier d Aquitanis Le reste du parc collectif locatif n est pas conventionn et se distribue entre les immeubles locatifs d Incit qui pratiquent des loyers aux tarifs rmod r s et ceux de la S
2. 3 La domanialit des diff rents espaces publics l identification des diff rentes ma trises fonci res et les comp tences mobiliser 4 les relations et usages de proximit pour un mieux vivre ensemble dont le tri des d chets et les comportements inciviques La pr sente investigation de l a urba sur les pratiques de l espace public par les femmes a donn lieu en cours d tude un change avec l quipe projet urbain missionn e sur le Grand Parc En effet l clairage qu apportent les caract risations sociales li es aux diff rences genr es dans l appr hension de l espace public interroge de fa on singuli re l interrelation entre dimension sociale et spatiale L exploration de cet impens que sont les usages spatiaux vu travers le genre pourra influer nous l esp rons les am nagements ult rieurs du quartier Le ton est donn par la chef de projet de la Direction g n rale de l am nagement de la ville de Bordeaux ma tre d uvre de cette tude de programmation nous pr venant que malgr un fort attachement marqu par les habitants leur quartier il ne faut pas non plus en conclure qu ils s y sentent bien Cet avertissement clair constitue un bon raccourci pour illustrer les repr sentations mentales paradoxales que l on a recueillies tout au long de nos groupes de discussion men s sur le Grand Parc 2 Enjeu Valoriser les femmes dans l espace public pour un apaisement social
3. m M nage Couple avec enfant s m M nage Couple sans enfant Grand Parc Bordeaux CUB 17 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre Part des m nages d une seule personne L indice d isolement des m nages est finalement moins important sur le Grand Parc qu Bordeaux o sont concentr s les petits logements mais plus fort que sur l ensemble de la Cub I peut tre crois avec l important vieillissement sur place d un tiers des r sidants d une part et le fort degr de pr carit conomique pr sent sur le quartier d autre part ce dernier chiffre ne pouvant tre communiqu l chelle infra communale 60 0 54 3 47 3 50 0 12 2 40 0 30 0 20 0 10 0 0 0 T T 1 Grand Parc Bordeaux CUB R partition par sexe des m nages d une personne Le tableau ci apr s montre une r partition genr e accentu e de la solitude au Grand Parc On per oit tr s distinctement l importance de la solitude des femmes 70 des personnes seules sont des femmes pour 58 Bordeaux Derri re ce chiffre il faut rappeler l importance de la cat gorie des retrait es femmes veuves ou s par es 100 80 60 E M nages Femmes seules is E M nages Hommes 20 seuls 0 S T T
4. l instar du quartier Chat mais aussi de la plupart des quartiers r sidentiels de la ville Elles remarquent que dans le tram de tr s jeunes filles circulent de nuit et se mettent en danger mais se convainquent galement qu elles apprennent g rer les situations de stress et remettent les gar ons leur place Le probl me de l alcoolisme dans l espace public et les transports est aussi voqu sans donner lieu des propositions Un mal n cessaire La question de la drogue ne donne pas non plus lieu au d bat Qui plus est une certaine tendance prot ger les jeunes gar ons du quartier est de mise hormis par J qui en subit directement les nuisances Ces jeunes gar ons qui ne participent pas mais restent proximit des v nements collectifs du quartier sont jug s touchants voire attachants Leur slogan est Toutes ensemble dans le Grand ensemble mais attention sans exclusion des hommes Car elles ont grand peur de para tre trop f ministes 83 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes 3 Paroles d acteurs de la fili re sociale et culturelle 3 1 I Le Centre social et culturel du Grand Parc La conseill re en conomie sociale et familiale nous re oit et nous permet deux jours plus tard de rencontrer notre premier groupe t moin Cette personne est tr s impliqu e dans la dynamique du centre et travaille avec un groupe de
5. Fr Pratiques de l espace public Les femmes dans le quartier du Grand Parc centre social glise cehtre commerci place des platanes centred animation biblioth que sall des f tes piscine Rapport d tude o a urba 03 2013 agence d urbanisme Bordeaux m tropole Aquitaine Hangar G2 Bassin flot n 1 quai Armand Lalande BP 71 F 33041 Bordeaux Cedex T l 33 0 5 56 99 86 33 Fax 33 0 5 56 99 89 22 e mail contact aurba org Objet de l tude Cette tude initi e en 2012 s appuie sur une enqu te de terrain cherchant filtrer les pratiques socio spatiales travers le tamis de la distinction de genre et des ges Il s agit de d coder les usages f minins signifiants qui ont cours et leur possible volution dans l espace urbain du Grand Parc Le p rim tre d tude inclut les limites internes du quartier dessinant son traditionnel entre soi et ses lisi res externes au contact des secteurs en projet symbole du renouveau urbain qui caract rise aussi aujourd hui ce secteur r sidentiel Nord de Bordeaux L tude interroge l avenir du quartier par la voix des femmes via une ambiance urbaine renouvel e qui int grerait conomie du partage proximit et mixit genr e quipe projet Sous la direction de C cile Rasselet Equipe socio conomie urbaine Chef de projet Marie Christine Bernard Hohm Anthropologie urbaine conception m thodologique et r daction Marie Chr
6. des propositions de voyages en groupe l interagir achats group s location de services cr dits aux plus jeunes 1 l change de v tements de disques de livres la cr ation de services interg n rationnels aides au devoir baby sitting soins ou balades d animaux domestiques arrosage de plantes visites aux plus isol s repas domicile i Via un fonctionnement de r seau num rique sur le mod le d un portail intra r sidentiel cette halle qu on pourrait baptiser la E Cit pourrait avoir un r el succ s aupr s de jeunes habitant e s qui se verraient enfin attribuer un lieu eux Sur la place de l Europe la Halle E cit occuperait une place strat gique au c ur du quartier et conforterait un nouveau statut de centralit cette partie de la place assez d laiss e bien qu accueillant le Centre social et l Eglise quipements ressentis on l a vu comme bienveillants Sa position proximit des quipements sociaux lui assurerait une certaine protection tout au moins ses d buts tant dans son fonctionnement que dans sa fr quentation Son ouverture et sa fermeture pourraient par exemple tre prises en charge par le Centre social La valeur du temps partag serait la monnaie d change y ayant cours elle serait autor gul e par l offre et la demande spontan e des habitants que l on imagine s toffer au fur et mesure de l usage Sa localisation drainera
7. et ne veulent rester qu entre elles Les m res seraient vecteurs de cette r gression sociale galement entretenue dans les milieux pauvres et pr caires qui rendent les filles un peu trop fleur bleue pour rassurer leur entourage On observe cette injonction au r le de sexe la fois chez les musulmans surtout ceux issus du bled mais aussi chez les occidentaux dans les anciens milieux ouvriers ou paysans Observations et aspirations pour le quartier Il faudrait un bar de jour ouvert tous avec une ludoth que qui accueillerait m res et enfants avec des salles de jeux Il existe un club de foot f minin Alfred Daney des divisions de basket et un club de natation au f minin A part a rien Dans l espace public il n y a rien pour les jeunes part un city stade sans m lange de genres rien que des gars C est surtout toute une ducation qu il faut mettre en route avec le travail social les institutions et les centres sociaux Avec les adultes elle a mis en place un th tre mixte sur le genre je joue donc je suis Mais ce sont des gens de l ext rieur qui viennent surtout Notre boulot au centre d animation est de faire venir les familles du quartier il y a une section lutte contre le sexisme Le collectif Bordonor repr sente un levier visant l unit spatiale par l action culturelle II faut un lieu pour r unir les associations qui soit ducatif o les femmes et les enfants
8. La requalification des b timents Gounod R 10 Haendel et Ingres R 15 par les architectes Anne Lacaton et Jean Philippe Vassal trois barres de logements au c ur de la place de l Europe pr voit selon un processus de deuxi me peau que soient rajout es devant les fa ades sud et ouest des extensions faites de modules pr fabriqu s l gers permettant d ajouter loggias et balcons de chaque c t des appartements existants Cette plus value de surface habitable et de lumi re devrait cr er aussi une offre nouvelle symboliquement forte sur le parc r sidentiel social du Grand Parc 2 Cette op ration de 121 logements dont 1 3 en accession avec 21 maisons individuelles en R 3 sur pilotis a t con ue comme un lotissement par Hondelatte Laporte Pradel Champiot Poggi Dugravier N Franck B hler et Hernandez 8 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Pr ambule une tude de genre qui s inscrit dans un plan guide en cours sur un quartier sensible Quatre items sont formalis s par les partenaires lesquels devraient donner lieu un plan guide 1 La recomposition des espaces publics avec la place respective des diff rents modes de d placement et la constitution d une trame v g tale avec mise en valeur du parc central 2 Le stationnement et le probl me des parkings de surface la participation du groupe hospitalier de Bordeaux Nord est primordiale sur ce point
9. Pourquoi vouloir les prot ger Les femmes seraient elles vuln rables par nature victimes d agression dans cette m me sph re publique Et pourtant des tu des montrent qu ils sont trois fois moins nombreux que les femmes d clarer prouver un sentiment d ins curit La peur des femmes dans l espace public n est donc pas la r sultante de la r alit mais une construction sociale et historique rig e pour asseoir le pouvoir Intimement li e au ment des villes tout au long de l histoire elle est aussi l instrument de la domination masculine C est ainsi qu au XIXe si cle apr s avoir perdu la partie du pouvoir politique avec la mont e d Olympe de Gouges sur l chafaud les femmes vont aussi per dre la bataille de l espace public avec l av nement du pouvoir bourgeois Haussmann nettoie la ville non pour l ermbellir mais pour y faire r gner l or dre L arm e est dans la ville leu de r volte potentielle qui appartient aux hommes Les femmes sont cantonn es dans l espace priv l abri de la peur du bas peuple et des id es sociales Les ouvri res artisanes com mer antes sont rel gu es apr s leur Journ e de travail l conomie invi sible du m nage et investies socialement du r le de r gulatrice des d viances possibles de leur mari Les guerres fe ront le reste Si les femmes ont fait tour ner les usines pendant que les soldats taient au front la peur de l occupant m l
10. Un clairage percutant sur l inconscient collectif des Fran ais e s face aux relations de genre arabo musulmanes Nacira Gu nif Souillamas et Eric Mac ont d di leur ouvrage au ph nom ne Ni pute ni soumise via une tude sociologique et politique tr s controvers e l poque dont l dition est puis e aujourd hui Elle donne r fl chir sur nos pr jug s l encontre de la figure d testable du gar on arabe nouvel ennemi consensuel qui voile et viole les femmes Ce pamphlet s insurge contre les paradoxes d une soci t contemporaine qui d clare haut et fort r tablir l galit homme femme en se servant du sort r serv la femme musulmane comme mod le repoussoir pour mieux condamner les jeunes g n rations de culture arabe L ouvrage s attarde sur la r alit de ce gar on arabe qui subit une criminalisation du fait du caract re ill gitime de sa race Observant la gestuelle caricaturale des bandes de gar ons entre eux et leurs comportements envers les filles l tude montre combien le mot d ordre est de se montrer forc ment h t rosexuel en sur jouant sa virilit La sociologue elle m me d origine maghr bine observe finement combien le gar on arabe cherche inconsciemment marquer une rupture avec l image litt raire d homosexualit v hicul e par les occidentaux colonialistes Refusant cet arri re fond civilisationnel raffin et sensible il met en sc ne un personnage sans a
11. it en interne de d placements doux qui pourraient revitaliser les relations interpersonnelles des habitants et renforcer l attractivit de ce secteur bient t en plein renouveau avec les travaux des immeubles G H I qui ouvriraient les fa ades des immeubles sur la place Ce nouvel quipement structurant compl terait enfin en terme urbanistique la s quence des implantations de b timents cr ant une meilleure coh rence terme cela pourrait devenir un quipement d envergure m tropolitaine par exemple du type tiers lieux d di et accueillant des t l travailleurs en provenance de Bordeaux Nord ou du quadrant nord ouest de l agglom ration 1 Lire ce propos La Vie Share Mode d Emploi d Anne Sophie Novel Editions Alternatives 2013 et l article de Claire Lefebvre dans TGV Magazine d avril 2013 53 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Fe Car Fe rte d enjeux fs Pi cantsations lt d am nagement des espaces P bIls du Grand Parc __ tome de arai En terme d am nagement arna a L gende Les interventions sur l espace public viseraient en apaiser et simplifier les usages en les rendant plus lisibles Les parkings r sidentiels seraient requalifi s de fa on gommer leur caract re anxiog ne Les cheminements doux mieux quadrill s offriraient une meilleure praticabilit du quartier notamment
12. l entr e de la biblioth que un salon de th tenu par des femmes Partie prenante de la biblioth que il aurait servi d entr e d enseigne et de lieu d change mais aussi un certain nombre d animation collective exposition de peintures de lecteurs trices l organisation d une rencontre avec un auteur et de d bats avec les lecteurs Elle parle aussi des caf s philos organis s il y a quelques ann es et qui drainaient beaucoup de monde Un futur quipement culturel de rayonnement r gional au c ur du Grand parc Aujourd hui il ya le collectif de la salle des f tes auquel elle participe r guli rement les revendications de l association d habitants se trouvent dans le livret de concertation dit par la ville de Bordeaux La Mairie s est pench e sur sa r habilitation sous la pression de la population Cette salle des f tes aura selon elle une vocation d agglom ration voire r gionale et comportera 800 900 places Mixer la population de force Le probl me des nouvelles op rations immobili res c est qu elles introduisent un face face avec les autres immeubles comme l Ehpad sp cialis pour les personnes atteintes de la maladie d Alzheimer qui s l ve face la piscine Il y a aussi les immeubles nouveaux de toutes les couleurs B hler et puis la r novation des G H I qui va mixer la population 87 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes
13. leurs m res ont essay de s installer sur un banc mais on les en a dissuad coup d oignons d ufs etc Puis on voque les t l s cass es ou les machines laver qui volent par la fen tre Cela provoque un fou rire mais elles se retrouvent encore une fois excuser les fauteurs de trouble leurs immeubles sont si sales que pour eux les jeunes gar ons cela ne fait pas une grande diff rence puisqu on est dans un environnement d grad peu importe si on rajoute des d tritus en plus c est une r action de d sespoir On sent que ces sujets l ont t abord s entre les habitants une grande tol rance existe sur le Grand Parc entre ceux qui perdent un peu les p dales et ceux qui essaient d aller plus droit Une connivence de tribu o l on ne balance pas son voisin Toujours le poids de cette loi du silence qu il fait bon parfois briser Un fou rire les prend quand elles voquent le cambriolage de Simply par les jeunes Vous savez ce qu on a trouv par terre Des Kinder s esclaffe F Cette euph misation des d lits sur le quartier se poursuit quand on voque l id e d implanter de nouveaux commerces plus attractifs dans le secteur commercial Un Zara non un HetM l H et M au Grand Parc mais il va se faire cambrioler ironise S C est clair A peine ouvert rench rit F L espace public c est l o il y a des r gles mettre ou enlever son voile L change sur le voile a
14. 3 Enjeu tester l chelle d un quartier la m thodologie appliqu e pr c demment l chelle de la m tropole bordelaise Cette deuxi me tude sur le genre succ de la sortie de l tude exploratoire de l a urba et du laboratoire universitaire Ades intitul e L usage de la ville par le genre men e en 2011 partir de relev s genr s sur des chantillons territoriaux l chelle m tropolitaine C est une tentative de transposition des m mes d marches quantitative qualitative et cartographique sur un espace de vie circonscrit de surcro t un quartier sensible aujourd hui en projet le Grand Parc Une analyse statistique diff renci e selon le sexe ou approche int gr e de l galit inaugure l tude et offre un balayage chiffr de la population du quartier tri par le genre Si les principales tendances chiffr es ont bien permis de choisir le panel des participantes dans les cat gories les plus repr sentatives du Grand Parc l exploitation d velopp e cette chelle demeure toutefois limit e pour des raisons de secret statistique La m thode d animation de groupe vocation compr hensive a laiss beaucoup d espace et de cr ativit aux habitantes Celles ci ont en majorit pu s exprimer librement et partager collectivement leurs visions de l espace public En dessinant ensemble la carte mentale de leurs pratiques elles ont m me laiss s chapper quelques non dits Mais l impression permane
15. 7 Le groupe 2 rassemble 5 filles sur 6 qui sont de la deuxi me g n ration de familles immigr es Le groupe 3 se compose de 3 Bordelaises et deux arrivantes d autres d partements de la France La biblioth caire n est pas compt e dans le panel mais elle a pris part la fin du groupe 3 26 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Une animation collective qui s adapte aux cibles de femmes rencontr es Mode d emploi Le lecteur trouvera en annexe le guide d animation et le debriefing comment des trois groupes t moins I pourra ainsi se familiariser avec l univers de ces 17 femmes et le contenu de ce qu elles ont chang avant de reprendre le cours de l analyse au point 2 1 Il peut aussi prendre le raccourci sans faire le d tour dans le contenu tr s qualitatif et prendre directement connaissance des principaux points d analyse ci dessous Cette possibilit de lecture rapide ne restitue pas pour autant dans son ensemble la vivacit des discours et les logiques d encha nement des discours propres chaque groupe Les principaux points du guide d animation concernent Une mise plat pr alable et n cessaire de la compr hension par chacune de ce que recouvre l habituelle terminologie urbaine limites de la ville et les fonctions d tre en ville espaces public quipements publics espaces naturels rues etc
16. En g n ral ferm e la nuit en raison de son quipement informatique bornes simplifi es pour surfer crans de vid oconf rences des soir es festives pourraient occasionnellement y tre organis es sous la responsabilit d une association ou d un collectif d habitants Anim e et prise en charge par chacun e cette halle ferait office de march couvert o troquer ses savoir faire et ses biens partir d Internet soit une nouvelle version virtuelle mi chemin entre le vide grenier et Au bon coin mais aussi un lieu de 52 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive rencontres et de partage en r el selon un syst me d changes de services solidaires entre habitants du m me quartier sur le mod le des monnaies locales Soit en langage moderne anglo saxon une zone d conomie de partage dite share o selon sa culture et ses attentes on pourrait venir pianoter sur un ordinateur coller son post it diffuser son CV ou go ter une sp cialit culinaire Cet quipement aurait non seulement une vocation de sensibilisation l cologie et l conomie familiale mais il inciterait changer et communiquer au co partage pour consommer juste pr t d outils de mat riel au co working pour les tudiants auto entrepreneurs ou salari s au co lunching pour les personnes aimant cuisiner au covoiturage et
17. Toutes militent pour une animation socioculturelle globale et une programmation de spectacles dont l envergure m tropolitaine devrait contribuer cr er un brassage de populations propice l ouverture du quartier sur le reste de la ville Ces visiteurs potentiels du Grand Parc seraient en provenance des quartiers Chartrons et Jardin public mais aussi de la rive droite surtout aujourd hui o il va tre d senclav par le pont Chaban Delmas et se croiseraient avec ceux de Bordeaux Nord des nouveaux quartiers de Ginko et des Aubiers une fois le quartier r habilit ainsi que des communes limitrophes de Bouscat Bruges Blanquefort M me dans cette perspective optimiste o le niveau de la population du Grand Parc serait tir vers le haut la question du genre ne leur a pas sembl prioriaire Elles ne voient vraiment pas pourquoi les jeunes filles iraient s exhiber dans l espace public hormis les trentenaires peut tre qui pour certaines aiment aller danser sur les quais C est ce qu elles concluent autour de la biblioth caire par un constat plus g n ral On n a pas une culture de rue ici Contrairement au vrai Sud Espagne ou m me Marseille malgr une plus grande dangerosit Bordeaux n est donc pas une ville d ext rieur Ce qui explique qu part les cinq jours de Grand Parc en f te o toutes les familles descendent dans l espace public il est normal qu il n y ait pas un chat d s la nuit tomb e
18. collectif ETC 9 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Pr ambule une tude de genre qui s inscrit dans un plan guide en cours sur un quartier sensible Il y a presque vingt ans les travaux de la chercheuse Jacqueline Coutras alertaient ses contemporains sur la disparition souvent brutale des espaces publics sexu s de proximit vecteurs de valeurs familiales int gratrices Jacqueline Coutras puisait l poque ses exemples dans l volution de quartiers parisiens qui sous la pression immobili re voyaient dispara tre leurs tissus organiques et leur culture de rue vernaculaire Une fois enti rement restructur s et ordonn s selon des crit res immobiliers g om triques et commerciaux ces requalifications urbaines entra nant la fuite des m nages vers de lointaines p riph ries auraient fait dispara tre les femmes m res m nag res ou commer antes de l espace public Cette disparition des femmes co nciderait selon la chercheuse avec la crise urbaine l augmentation du travail f minin et la mont e de la violence dans les banlieues Avant d entrer plus avant dans cette tude on peut se demander si malgr sa forme urbaine r solument contemporaine de barres et de tours le d terminisme r sidentiel et social du Grand Parc reste assez puissant et son site naturel assez exceptionnel pour que se perp tuent une m moire des lieux et un syst me d attention
19. corporelle que l on a pu analyser 42 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive pr c demment en termes de choix est donc ressentie par les travailleurs sociaux uniquement comme subie L aspect victimaire de la situation des femmes dans l espace public du Grand Parc est il ou non relativiser La confirmation par les sept acteurs sociaux de l absence de jeunes filles fl nant dans l espace public et dans les quipements sportifs ciel ouvert est un d but de r ponse Elle interroge sur les moyens mobiliser pour leur redonner confiance et les inciter sortir et se sentir l gitime dans l espace public du quartier Comment parvenir r soudre cette d r gulation qui veut que seules les jeunes filles identifi e par les meneurs de bandes se sentent en s curit au Grand Parc Ne serait il pas urgent de substituer l emprise de ces protecteurs ali nateurs une solidarit enveloppante exerc e par l ensemble des habitants et des institutions Tout ceci confirme qu en filigrane un syst me de ghetto sation est bien en cours au Grand Parc o le communautarisme et la loi du silence pr nent une in galit d acc s l espace public entre les sexes et o en priv se r gle le sort des femmes qui y r sistent Des signaux faibles sans doute en termes de statistique mais une symbolique particuli rement alarmante pour
20. cu dans sa jeunesse on imagine le pire elle n a pas l intention de se laisser d stabiliser il lui en faut beaucoup plus que a Qui plus est les jeunes filles montrent un versant protecteur l gard de leurs agresseurs qui ont l air selon elles de tellement s ennuyer Les pauvres ils sont plus qu plaindre qu autre chose ils n ont rien faire ni d endroits o aller sur le Grand Parc on a envie de les prendre par la main et de leur dire allez viens on va bien te trouver quelque chose faire B Pour autant la syst matique pr sence masculine participe une ambiance pas saine le mot est l ch par S qui r p te qu elle veut partir du quartier parce que 74 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes les rapports entre les jeunes ne sont pas sains mais ce terme choque le groupe qui ne le reprend pas et m me le censure chacune sauf K d clarant que le quartier ne craint pas S insiste sur l absence de racaille et de gens qui parlent dans ton dos dans les quartiers situ s deux pas soit au Jardin Public ou aux Chartrons quartiers pourtant associ s dans la classification de Bordeaux au Grand Parc souligne l une d entre elles Devant la mine contrari e de ses consoeurs S va tre la premi re vouloir r habiliter les gar ons qu elle vient un peu trop durement de d noncer Remarque il y a du positif parce
21. dans le quartier en a fait regretter beaucoup que l ambiance du quartier changes entre habitantes la joie de se promener sans souci animations n en soit pas toujours ainsi La p che aux femmes landau La cible privil gi e d action de la CESF est en effet les familles monoparentales que m me la CAF dit elle ne sait pas localiser Elle n h site pas aller les chercher dans la rue En particulier elle travaille avec des femmes en exil parfois sans papiers comment les aider surmonter les obstacles pour travailler ce que la plupart souhaite ardemment Le besoin en assistance ou en Care mot qu elle m a emprunt diff re selon les parcours Elle voque des veuves qui sont battues ou des divorc es isol es parce que leurs maris sont au RSA et ne bougent plus Ces femmes sont contraintes de sortir de leur espace priv pour trouver de l assistance et surtout un travail En change de panier alimentaire ou de ch que restaurant elle a r ussi les fid liser le vendredi apr s midi pendant un an un groupe de 12 femmes a ainsi suivi des 84 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes ateliers d expression corporelle de th tre de jeux de r le qui leur permettent de mieux entrer dans les interactions n cessaires pour s en sortir l ext rieur voire d velopper un projet d insertion professionnelle comme cette journaliste russo colom
22. de pens e et les affichages st riles La trame d animation est r dig e pour servir de support au bon d roulement de la s ance et faire appel tour tour l imaginaire et au bon sens des participants On peut aussi avoir recours aux cartes mentales quand il s agit de parler de l espace et du temps L animateur reste r actif et oriente au gr de ce qu il consid re comme prioritaire les deux heures et demie que dure la rencontre il est fr quent en fin de session d interpeller le groupe face ses contradiction et de le faire conclure par un slogan r sumant in fine sa position Toutes les sessions sont enregistr e et d crypt es mot mot pour ne pas biaiser ni interpr ter les diff rentes expressions Il est toujours pr f rable que ce soit l animateur qui analyse le contenu puisqu il est d positaire de toute une gamme d informations non orales mises durant la session 1 3 I Guide d animation l attention des femmes du Grand Parc Etude sur les pratiques de l espace public par les femmes du quartier Dur e de passation 2h 2h 30 Laius d introduction Remerciements pr sentation de l agence de l quipe pr sente des animatrices des participantes on cr e des tiquettes avec le pr nom de chacun explication du pourquoi de la r union les femmes et leur vision de la 61 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes ville et des r gles de fonction
23. entrer dans la biblioth que mais ils surtout disent se sentir enferm s et parler trop fort pour rester Ils aiment leur coin parce qu il n y a qu eux depuis des ann es ce groupe informel a donc pris ses habitudes dans l espace public Le projet de la mosqu e un coup d p e dans l eau La biblioth caire poursuit ils me font penser aux jeunes pr s de la mosqu e enfin de ce qui leur sert de mosqu e Le projet a chou cause des riverains c tait pourtant le meilleur moyen d apaiser les tensions dans le quartier de construire officiellement ce lieu de culte Maintenant cela g n re des frustrations La population musulmane n a pourtant pas ouvertement vraiment r agi Ils se r unissent depuis deux ans au dessus de la pizz ria qui d ailleurs souligne t elle fait des pizzas d licieuses avec leur pain et pices pour 6 Le vendredi elle voit passer les groupes d hommes qui vont suivre leur culte mais observe t elle il n y a pas de lieux de culte pour les femmes musulmanes Un quipement phare pour la vie intellectuelle des tudiants bordelais La biblioth que compte 3 000 lecteurs c est de loin la biblioth que de quartier la plus fr quent e de Bordeaux La provenance des lecteurs est large le Bouscat Chartrons et m me Caud ran mais bient t ce dernier quartier va en tre dot le projet a t communiqu Les gens qui viennent ici sont d un milieu social moyen voire lev ce s
24. espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive IV Pr conisations pour aider les femmes r sister aux intimidations exerc es par les hommes dans l espace public Le travail de synth se cartographique permet de mieux penser la dichotomie genr e l uvre dans l espace public et les divers trac s de mobilit La carte ci dessous rappelle la pr dilection commune des groupes de femmes pour les cheminements d vitement et pour les espaces familiers le plus souvent clos cr ant des rep res spatiaux majeurs L enjeu du projet urbain serait de rendre les usages plus fluides et plus ouverts l ensemble du quartier pour toutes et tous des quipements partag s comme la piscine la future salle des f tes y contribueront u LEA bi NI l a urba Diagnostic Des pratiques pipron TURSE Le et s curiser ln au eh du moe eije g L gende Les trac s des cheminements vitement et francs indiquent des s quences am nager pour une meilleure marchabilit elle gagnerait tre doubl e par un service de transport l ger comme le cyclopousse d j pr sent en centre ville afin d assurer une meilleure desserte interne Les secteurs publics vit s conflits ouverts peurs projet es sont r organiser de fa on raisonn e m lant signal tique ludique rev tements de qualit visibilit optimale parcours lumineux lieux de halte Tout effet d embusca
25. et de faire sous les indications des autres la carte des diff rents espaces du quartier Une cr ation qui doit tre collective et valid e chaque transformation par le groupe On veillera reprendre les termes des femmes et ne pas induire la structuration urbaine technique les espaces distingu s de mani re administrative ou th orique La carte sera utilis e tout au long de la r union comme r f rence c est partout pareil Et l Qualifications individuelles Vous personnellement vous diriez quoi des lieux que vous habitez fr quentez dans lesquels vous travaillez comment vous les d signeriez Tour de table de chacune des participantes 2 Usages f minins de l espace urbain plaisirs et difficult s Jeux de r le projections imaginaires 1 jeu Une exploratrice martienne d barque au Grand Parc elle ignore tout des usages terriens et bordelais elle doit faire un voyage pour mettre au courant les 62 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes femmes de sa plan te parce qu une partie d entre elles veulent venir s installer O choisit elle d aller pour comprendre vraiment comment se passe la vie quotidienne des femmes par ici qui choisit elle de rencontrer qui seront ses informateurs quels seront les meilleurs t moins que rapporte t elle qu est ce qui l tonne le plus l enthousiasme le plus la choque le plus lui d p
26. faire de chacun en valorisant les sp cificit s des diff rentes cultures pr sentes sur le quartier A l occasion de ces changes la d monstration des divers talents culinaires musicaux litt raires ou chor graphiques du quartier confirme au grand jour une richesse humaine et un potentiel humain local incomparable L action interculturelle r veille la propension de chacun l merveillement et change cat goriquement le regard port sur le quartier ce qui r jouit les habitants de toutes g n rations qui en redemandent Travailler dans l espace ext rieur est un axe recherch par tout le r seau des acteurs du quartier lesquels incitent les jeunes filles et gar ons cr er des groupes de musiques monter des pi ces de th tre s initier aux jeux de r le et participer toutes sortes d v nements ambulants comme des ludoth ques jeux de plateaux organis s en pieds d immeubles et dont les grandes absentes sont pour le moment les femmes Ces occasions de se rencontrer et de s entraider sont relay es par les femmes m res bonnes f es b n voles le plus souvent instigatrices des projets mais aussi par certaines jeunes filles tr s impliqu es l ambiance urbaine est donc aux mains de ces deux g n rations de femmes Les gar ons du quartier que les habitants ne voyaient jamais au d but auraient tendance se rapprocher peu peu des groupes festifs au cours des ann es et montrer un d but d in
27. fond r sidentiels se dessinent depuis plusieurs ann es d j sur l ensemble du quartier Chartrons Grand Parc On savait que les nouveaux venus s installaient dans le parc immobilier ancien environnant le Grand Parc maintenant ce sont les copropri t s priv es r nov es du quartier qui sont prises d assaut Demain de nouvelles g n rations de m nages seront orient es vers le parc social du fait des r novations tr s attendues des b timents G H l et de l am nagement de l espace public incluant parc naturel commerces et services qui devrait d buter fin 2013 La transition de peuplement est donc bien amorc e et des programmations neuves cr ent d j des rep res architecturaux dans le tissu urbain du quartier Citons entre autres l op ration de l office HLM Domofrance Diversit s con ue par sept quipes d architectes ou celle d Incit comme l immeuble Arc en Ciel tout en verres multicolores imagin par l architecte B lher Cette renaissance annonc e du quartier devrait s acc l rer au fur et mesure de la lib ration et de la r habilitation des grands logements encore occup s par les a n s 1 enjeu Accompagner la d marche des partenaires institutionnels dans ce quartier class en ZUS actuellement en cours de projet urbain L avenir de ce quartier se trouve lui m me inscrit dans un contexte global de pression immobili re puisque la m tropole bordelaise pour r pondre entre autres une cr
28. groupes Cette mati re verbale a t retravaill e pour r sumer galement les longs d cryptages des enregistrements Y est relat le d roulement des sessions avec l ambiance g n rale On y trouve galement des l ments d analyse 2 1 I Les m res pr caires du Centre social des femmes souvent invisibles Initialement ce groupe 1 de femmes est n d un projet de la conseill re en conomie sociale et familiale CESF du Centre Social visant une socialisation de m res de famille rencontrant divers obstacles probl mes d alphab tisation et de r gularisation de papiers grande solitude avec enfants charge violences conjugales r fugi es politiques etc En change de leur pr sence hebdomadaire ce groupe de travail durant lequel on garde leurs enfants les mamans obtiennent un panier alimentaire Il aurait t impossible de les rencontrer autrement puisque certaines restent invisibles m me pour la CAF selon la CESF Si nous avons quelques d tails sur leur pratiques c est donc gr ce la diligence de cette derni re qui dit pratiquer la p che au landau devant le parvis du Centre Social en allant au devant de ces m res isol e qui n osent pas entrer et demander de l aide Ce vendredi l six femmes ont donc accept de participer au premier groupe focus de notre tude gr ce la proposition de la conseill re qui y voyait aussi un moyen de les faire s exprimer sur un sujet plus vaste celui de la
29. jeunes m res souvent seules et d munies qu elle a recrut es dans la rue quand elles passaient devant le centre sans oser y entrer Elle d nonce la mont e de la religion et son impact sur la sociabilit des femmes dans l espace public elle date le ph nom ne il y a deux ans quand une mosqu e bis a t install e dans des locaux du centre commercial de l Europe l tage au dessus d une caf t ria Lors de sorties familiales organis es l ext rieur quitation pour les enfants rive droite par exemple elle emm ne 57 personnes du quartier dans un mini bus et appr hende ainsi les violences internes aux familles Et elles sont nombreuses estime t elle La CESF estime que les femmes qu elle rencontre au centre social ont une appr hension utilitaire de la ville Grandes surfaces lieux de discount Stockomanie sur les boulevards Auchan Lac et Leader Price sont en dehors de Simply Market du quartier les principaux lieux fr quent s et orientant l espace de mobilit de ces femmes Visiblement elles ne s aventurent pas dans les parcs inconnus m me proches Parc Rivi re par exemple et fr quentent en priorit les petits parcs pour enfants comme la Fus e Elle insiste sur la r ussite d un v nement comme Grand Parc en f te qui a permis certaines de d couvrir l environnement de leur quartier cr ant ainsi une extension leurs p rim tres de promenade La circulation des personnes alors d multipli e
30. jeunesse que de bons souvenirs en ces lieux Elles s expriment toutes tr s bien et sont d humeur joyeuse L une d elles arrive un peu en retard K et restera r serv e durant toute la session Le Grand Parc recueille comme premiers propos des qualit s climatiques car selon leur ressenti le temps qu il fait a plus d influence ici qu ailleurs dans la ville Avec les intemp ries tout devient maussade et triste le gris du ciel qu on voit plus qu ailleurs la terre et ses trous pleins d eaux les feuilles d automne qui virevoltent mais tr s vite avec la lumi re et les rayons de soleil le dehors devient joyeux et accueillant Son c t ouvert a r comme un grand couloir est aussi soulign notamment par rapport aux Aubiers o l on se sent en prison enferm De la fusion bienveillante la crainte de l assignation r sidence une premi re impression mitig e H se sent chez elle partout sur le quartier dit elle je me sens l aise C est l exception du groupe avec son profil de m diatrice elle affiche durant l change une attitude un peu retranch e relevant plus de l observatrice que d une lyc enne partie prenante de son groupe d ge Son discours la situe mi chemin entre une simple habitante et une travailleuse sociale de terrain r le auquel elle aspire de toute vidence L attachement fusionnel aux lieux repr sente le fil rouge du groupe Il existe des rep res bienveillants q
31. l volution du quartier 3 2 Quel avenir pour le Grand Parc sans sa b quille d action sociale 3 2 1 Anticiper le Grand Parc de demain avec et pour la population La sociabilit des femmes et des enfants du quartier s articule donc autour des quipements sociaux ducatifs et culturels de proximit pens s pour eux dans un espace social v cu comme clos et prot g Le centre social appara t comme un rempart contre la solitude des femmes ses actions de pr vention sanitaire et d animation culturelle stimulent la cr ativit populaire tout en suppl ant au manque de m diation interg n rationnelle et de dialogue entre les genres cet largissement l chelle familiale est d ailleurs une nouvelle orientation pour les centres sociaux La question du risque de rendre le public f minin d pendant de ces proth ses sociales se pose terme En effet l Etat serait dit on au collectif de Bordonor en passe de r duire le nombre de sites de g ographies sensibles ouvrant droit aux aides l inclusion sociale et le risque d une restriction des aides pourrait rapidement advenir En faisant l hypoth se d une banalisation du quartier et donc de l arr t des actions d accompagnement des habitants que deviendrait le registre d j tr s restreint de pratiques de sociabilit des femmes Comment et o se rencontreraient elles Par quoi remplacerait on les actions du centre social des collectifs d habitants et diverses f t
32. lieu avec S2 la fin des deux heures trente quand la confiance est tablie Elle d clare combien elle pr f re le porter qu elle ne supporte plus qu on voit ses cheveux Elle se sent tellement mieux avec part au lyc e o cela lui est refus Tandis que sa cousine F a pour sa part interdiction de son p re de le porter en facult de m decine par respect des institutions fran aises la ques I l a menac e de la jeter dehors de chez lui si jamais elle le portait Sinon c est s r je me serais voil e moi aussi dit F en souriant La probl matique du port du voile semble invers e avec les parents qui s y opposent Tout se passe comme si la revendication identitaire passait au second plan il ne s agit pas non plus d un retour la tradition il serait plut t question d affirmation de sa libert individuelle et de son appartenance g n rationnelle La fa on dont r agit S2 est flagrante ni ses s urs ni sa m re ni sa tante ne le portent elle seule est concern e Ma m re se faisait cracher dessus et au moment o elle l a retir moi je l ai mis pr cise S2 Elle d crit les r actions que d clenche son voile on m insulte on me fait des doigts d honneur c est un truc de fou S2 fr quente les mosqu es de Cenon qui accueille filles et gar ons hommes et femmes o le dernier tage est r serv aux enfants On sent dans ses propos le m me type d attachement que lorsque elle v
33. ma une mosqu e pour les femmes En relan ant un peu sur le besoin d ext riorit que ressentent visiblement certaines d entre elles r torque qu il manque un caf climatis 68 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Carte mentale du groupe 1 les m res en difficult du centre social RoUPE A Centa Soc tali Fees el Verchedt Annexes C relance le dialogue sur l espace ext rieur en parlant du manque de petits espaces Selon elle ce serait des quipements culturels comme des cin clubs un th tre un auditorium o les gens pourraient enregistrer leur musique elle poursuit que ces lieux ferm s o se partagent des v nements donnent lieu apr s des rendez vous des lieux de rencontres dans l espace ext rieur Il faudrait donc encourager les gens partager des choses entre eux en parler ensuite l ext rieur Le Grand Parc en f te la preuve que tout est possible Si l on conclut que donc tout est d sert le soir que le Grand Parc est un lieu sans vie la nuit tomb e les r actions ne se font pas attendre et d fendent ardemment leur lieu de vie On cite l v nement de l ann e Grand Parc en f te Ces cinq jours d activit s organis es d but juillet par le collectif d habitants est devenu une r f rence apr s 10 ans d efforts continus les habitants s y croisent enfin en bas des immeubles T
34. nicher les vrais archa smes en jeu dans l espace citoyen La question est de savoir o se nichent les v ritables archa smes culturels en mati re de genre et o germent les pr misses d une seconde modernit qui d passerait les fronti res du genre Le Grand Parc et ses jeunes filles voil es ou non est cet gard un bon terrain exploratoire Car avant d am nager un espace public capable d accueillir une diversit d expressions individuelles il faudrait pouvoir se d barrasser des clich s ayant toujours cours dans les mentalit s qu ils soient d inspiration populaire ou issus de la culture savante Ainsi qui fait preuve d archa sme de nos jours la jeune fille se voilant pour circuler plus librement dans une soci t o pr domine toujours le risque d tre agress e du seul fait de son sexe Ou les hommes harcelant cette m me jeune fille voil e avec force de gestes obsc nes comme cela nous a t rapport la jeune fille portant une jupe longue au lyc e pour les m mes raisons que celles pr c demment rapport es ou la repr sentante de l ducation nationale lui intimant l ordre de se changer au nom de la la cit D ailleurs quelle tenue lui recommandera t on d endosser pour tre plus d cente dans notre soci t une minijupe ou un short Est ce par ailleurs le seul attribut de la culture musulmane que d enfermer les filles de son clan dans un invisible r seau masculin de protection
35. offrant une attitude soumise introvertie En revanche C en France depuis 2 ans et demi qui fut journaliste en Colombie para t cultiv e mais s exprime encore avec h sitations et un fort accent ce qui ne l emp che par de d noncer avec finesse un quartier d pourvu d occasions d interagir Premi res impressions sur le quartier une nature plus ou moins gaie Propre mais triste vert mais sans fleurs bruyant mais vide le week end les premiers propos sur le quartier sont peu expansifs Sauf MD et F plus habitu es aux lieux voquent de fa on plus bucolique les feuilles qui tombent les jardins et les fleurs mais aussi les trous dans le sol et les poubelles qui sentent mauvais C raconte sa rencontre de jeunes qui se droguent sans g ne devant son fils l arr t Emile Counord ce qui laisse une mauvaise impression ce n est pas tous les jours mais a reste dans la t te Mais une fois sur le Grand Parc elle se dit aussi merveill e par l espace et les pelouses Le tourbillon de l en ville les exigences de l espace public Pour le groupe tre en ville voque une ambiance de vie active de mouvements de magasins et de restaurants des d marches administratives de circulation de monuments historiques d architectures et de culture 66 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes En revanche l espace public que l une d entre ell
36. qu il d gage dans son ensemble Une s rie de pictogrammes de panneaux ludiques ou de sculptures rappelant l attention du promeneur les appellations famili res des lieux Le Chat la Fus e les Pelouses etc serait bienvenu pour animer ces espaces sans caract res et y encourager des usages plus d tendus un arri re fond communicationnel que chacun pourrait identifier de l espace public partag 1 Les termes soulign s sont emprunt s Patrick baudry dans La ville une impression sociale Circ janvier 2012 Page 28 La ville produit sans doute une corpor it typique des usages du corps qui correspondent sur un mode de communication non verbal la pratique des espaces publics 49 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Ce faisant il serait utile de minimiser l effet d cran cr par certaines barres qui obstruent la visibilit d un secteur l autre du quartier et freinent l impact d v nements collectifs comme par exemple Grand Parc en f te qui ne s entend ni se voit quand on est situ l autre bout du quartier I s agit aussi de simplifier cette complexit spatiale qui cr e des effets cul de sac afin de conforter un sentiment global d appartenance au Grand Parc Des installations artistiques discr tes mais efficaces trompe l il miroirs l ments de rythme pourraient r tablir au moins s
37. que ces mecs si tu les connais et que tu te fais agresser en ville ils viennent te d fendre Elle poursuit par un acte de d fiance qui sera repris par le groupe Apr s les mecs ils nous sao lent ils nous font pas peur H vient la rescousse Ceci dit moi je ne me suis jamais faite insulter en passant devant les jeunes S2 approuve Oui c est pas a a va pas jusque l Plus loin H rira d une remarque sexiste entendue sur le terrain d une appr ciation amus e teint e de commis ration Oui mais ils ont trop faim quoi Proximit des grands fr res et protection des filles dans un espace quadrill La limite leur libert dans l espace public c est donc surtout et avant tout le contr le du territoire par les gar ons ce qui les emp che d aller et venir librement dans l espace du Grand Parc Mais cette absence d anonymat a aussi sa qualit puisqu elles sont quatre affirmer s y sentir prot g es et r pondent positivement la possibilit de devoir traverser au beau milieu de la nuit le parc en cas de n cessit Un t moignage qui contredit leur peu de pratique ext rieure du quartier d s la nuit tomb e Les parents des jeunes filles semblent confiants et agissent plus ou moins de concert avec les grands fr res Nos parents nous laissent tra ner si c est ici dit H Je n ai pas le droit de sortir et d aller en bo te mais j ai le droit d aller aux Pelouses m
38. qui permet d chapper aux r gles int rieures ce qui pour la grande majorit des jeunes filles est repr sent par le centre ville qu elles opposent naturellement au quartier pour l anonymat qu il procure Ainsi le combat que d crivent les lyc ennes et tudiantes musulmanes o non est celui plus global de se d barrasser des tiquettes que chacune dit porter au c ur du quartier et qui entravent leur libert L une parce qu elle fait des tudes est tax e d intello et rejet e par sa classe d ge l autre plus artiste est montr e du doigt parce qu elle porte de dr les de chapeaux Or de leur c t elles montrent plus de lucidit et bienveillance notamment l gard des gar ons harceleurs qu elles excusent toujours 1 Un entretien avec un acteur de la sph re du travail social rappelle que dans les ann es 50 les filles du quartier populaire Saint Pierre Bordeaux ne pouvaient sortir le soir que sous protection de leurs grands fr res 39 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive En entrant de plain pied dans ce chemin de croix identitaire avec ou sans voile elles sont plus m me de prendre conscience des enjeux d int gration qui sont en train de se jouer pour leur nouvelle g n ration Aussi se font elles plus que les gar ons les vecteurs d une soci t multiculturelle Bordeaux En attendant ce fu
39. r sidantes les plus r centes et les plus pr caires du quartier sont assez d sorient es dans l espace public Elles ne connaissent pas les diff rentes parties du Grand Parc ni n valuent vraiment ses limites Elles semblent ne ma triser que quelques itin raires pratiques centre commercial coles et parcs d enfants centre social cpam mdsi sans s aventurer au del Elles se tiennent sur leur qui vive et semblent redouter les mauvaises surprises notamment en s aventurant au milieu des arbres et des parkings lorsque la lumi re se fait rare Une ou deux seulement osent prendre un caf dans l unique tablissement du quartier situ dans les rues du centre commercial apr s avoir accompagn leurs enfants l cole Le groupe de femmes consid re qu il s agit plut t du fief des hommes et par peur du regard que l on porte sur elles pratiquent plut t une sociabilit int rieure se recevant chez elles entre connaissances selon un choix de voisinage de type communautaire Le sch ma de leurs pratiques spatiales est ainsi marqu par de fortes restrictions de l espace public voir la carte groupe 1 Ces femmes reprochent au Grand Parc son absence d clairage et d animation le peu de vari t de ses commerces le peu de motifs de fr quentation de l ext rieur par les pi tons terrasses lieux de rencontres Les plus jeunes comparent l aspect immense monofonctionnel et statique du Grand Parc avec l impression de tourbill
40. r ve d tre un quartier sain comme les Chartrons selon les mots d une lyc enne peut devenir r alit la condition d envelopper les habitants dans un r seau palpable d accompagnement urbain r assurant leur l gitimit occuper l espace du dehors m me la nuit Pour ce faire la logique d viction des femmes des espaces ext rieurs doit tre combattue la racine et leur pr sence dans l espace public devenir un indicateur reconnu et encourag de sant urbaine Une campagne d exp rimentation associant le secteur socioculturel les techniciens de l espace et les collectifs d habitants pourrait mettre au point un diagnostic en marchant de type balade urbaine afin d identifier les parcours mieux am nager par une signal tique ludique une mise en lumi re sp cifique et l implantation de mobilier de confort et d agr ments Le d fi serait de ponctuer par ces actions concr tes mais aussi symboliques le potentiel r cr atif et f d rateur des lieux et de pouvoir les relier entre eux Cela suppose qu ait lieu un passage l acte n cessitant au pr alable une clarification des responsabilit s endosser par les diff rentes autorit s ayant comp tence sur les domanialit s publiques et priv es et l exp rimentation d v nements performatifs identifiant au grand jour les m canismes genr s et contrant leurs effets sexistes Le genre une invitation la modernisation du vivre ensemble sur le Grand Par
41. rendaient l environnement du lyc e de plus en plus craignos Idem pour le centre d h bergement d urgence qui jouxtait le lyc e il a t mur et les sans abri expuls s parmi eux des toxicos qui squattaient et taient sources d incivilit s grandissantes poubelles d vers es par terre deux pas des l ves du lyc e En dehors de ces vocations de droit commun les propos de l infirmi re sont prudents peu de commentaires sur les lyc ennes d ontologie oblige Depuis deux ans peine qu elle travaille l elle qui vient d un autre lyc e de Bordeaux Nord Lyc e Saint Louis elle semble s tre ancr e dans l esprit Grand Parc Elle est membre du CA du Cacis et assiste aux consultations de fa on b n vole Elle fait partie de l association Bordonor et insiste dans ce quartier il se passe plein de choses 92 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Elle voque bien s r le Grand Parc en f te mais aussi le centre d animation qui accueille des conf rences passionnantes comme celle d Yves Raibaud sur le genre Elle rappelle le travail social de l U B A PS et ses trois ducateurs de rue dont la pr sence dans l espace du quartier garantit une s curisation et une aide aux plus vuln rables Sur la sp cificit du Grand Parc elle r pond que sa diversit est son identit la fa on d un slogan Elle voque elle aussi les groupes de
42. temps polaris autour des centres sociaux e Les lyc ennes Elles voquent une vision de l avenir qui va de pair avec une fuite imp rative hors du quartier o deux sur six ont v cu toute leur vie et o elles ne se sentent pas libres Cela m me si celui ci b n ficie d un fort capital de sympathie li notamment aux quipements socio ducatifs sportifs et scolaires et donc leur souvenirs d enfance ou de leur proche adolescence C est d ailleurs ce tr s fort attachement aux lieux qui est mis en sc ne au d but de la session ne veulent elles pas mettre des c urs roses partout sur la carte collective Mais tr s vite le bon niveau d quipement de proximit o tout est port e de main suscite chez elles un soup on voire un rejet Ne voudrait on pas que les habitants ne sortent jamais du quartier Elles d noncent combien leurs propres m res rechignent aller en ville o pour elles tout va si vite en mati re de consommation et de d placements voquant ainsi une vie familiale repli e sur le quartier Ainsi pour cette g n ration de jeunes filles le quartier est per u certes commode mais il n offre aucun loisir destin leur classe d ge les gens int ressants les belles personnes se trouvent en dehors dans la ville centre De plus les commerces ici sont vieillots la boutique de pr t porter pour grand m re ou sont des repoussoirs boucherie Alal tenu par un homme qui fa
43. vie de quartier Manquant d aisance pour l expression orale ou peu enclines disserter sur leurs peurs voire leurs traumatismes ce premier groupe fut surtout loquent par ses silences et ses regards baiss s son conomie de paroles et ses allusions furtives Une majorit de m res quadrag naires r cemment parachut es au Grand Parc La tabl e se compose donc de ces 6 femmes de la CESF qui a tenu rester pr sente pour une question de confiance Elles ont entre 21 ans et 45 ans avec une quasi pr dominance de quadrag naires Cinq d entre elles sont des m res 1 3 enfants deux seulement vivent avec le p re de leurs enfants l une est veuve sans enfants et semble avoir v cu un grave traumatisme Elles ont des origines multiculturelles viennent du Maroc via l Espagne Z S N ou de l Afrique MD A voire de l Am rique du Sud C Elles vivent en majorit sur place dans le parc de logement social Aquitanis et fr quentent donc le centre social deux vivent dans d autres quartiers les Aubiers les Chartrons mais sont tr s souvent sur le Grand Parc Elles sont en majorit arriv es r cemment moins de 5 ans sur le grand Parc 65 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Deux d entre elles sont d anciennes r sidantes mais rencontrent de vrais probl mes d insertion sociale et conomique l une est originaire du Grand parc mais souffre de troub
44. viennent ensemble 96 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes 3 6 I Rencontre avec le directeur du centre d animation D Il y a 10 centres d animation sur Bordeaux un sur chaque quartier D a travaill dans 7 de ces centres I est surtout marqu par les Aubiers o il a travaill 10 ans Il a quitt le quartier il y a 2 ans pour finir sa carri re au Grand Parc Tout son propos sur les Aubiers permet de voir en creux ce que n est pas le Grand Parc Selon lui les Aubier s est en fait referm sur lui m me petit petit par son urbanisme C est un petit espace en hauteur avec un espace vert con u autour o nul habitant ne va contrairement au Grand Parc avec son espace vert central et son urbanisme tal Aux Aubiers il note comme point positif la ferme p dagogique dont il s est lui m me occup avec des animateurs sp cialis s L objectif est d duquer les enfants du quartier au respect de l environnement dans une vraie ferme L animation socioculturelle des centres d animation est dirig e vers tous les publics elle s affirme comme interg n rationnelle et interculturelle Elle s articule et se compl te avec celle des centres sociaux et culturels Les Aubiers un faire valoir pour le Grand Parc Outre la diff rence architecturale la population est plus pauvre aux Aubiers et g n ralement en plus grande difficult Les primo arrivants ne sont pas l par hasa
45. 2013 Partie 2 L approche compr hensive Vau EENDE I EF et a urba ordena mheropais Agstnne ENEAN E pe Lars L gende Un chapelet d quipements publics sociaux ducatifs et culturels dont chaque habitante se r jouit de b n ficier Une impression partag e de bienveillance et de protection mais aussi une vocation sociale trop vidente qui p se sur son identit r sidentielle 30 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive 2 2 Un vocabulaire spatial de l exclusion et des rituels de subordination f minine dans l espace public Effet de meute deal braquage raffut et rod o pour les gar ons tchatche courses et bronzette discr te pour les jeunes filles parcs d enfants et r unions maisons pour les mamans actions b n voles et groupe de lecture pour les plus g es les pratiques de l espace du quartier diff rent selon les appartenances culturelles g n rationnelles et surtout genr es Des pratiques d vitement et des plans B en mati re de cheminements dessinent ainsi pour chaque groupe de femmes des rep res implicites dans la spatialit du Grand Parc 2 2 1 Cartes mentales sch mas de mobilit et repr sentation de l espace public par les groupes focus Les photographies des trois cartes mentales sont en annexe Le sch ma flou et en pointill du groupe 1 Les
46. Des espaces publics peu rassembleurs Selon elle ils sont trop vastes durant les f tes de quartier et les sc nes d t quand il se passe quelque chose en un lieu On ne voit pas et on n entend pas ce qui se passe d s qu on s loigne des barres C est pr judiciable au rassemblement il y a de fait une grande sectorisation des lieux les gens de la biblioth que ne fr quentent pas ceux de l glise etc D o l int r t d un lieu rassembleur et non marqu par exemple la Pizz ria est trop connot e maghr bine du coup un public en chasse un autre Or plus l identit est forte moins c est rassembleur C est la faute dit elle aux bailleurs sociaux entre autres qui n ont pas voulu de mosqu e or elle aurait d congestionn les lieux et r pondu une demande Il n y a pas non plus d quipements sportifs pour les femmes mais au Centre Chanteclerc o ils ont mis au point des cours de boxe f minine Le projet de lutte contre le sexisme de la ville de Bordeaux Un groupe de veille a tabli un suivi de 12 coliers pendant 4 ans du CE1 au CM2 Un travail est d velopp aupr s de ces enfants aupr s desquels on recueille la parole on organise des ateliers on proc de la lecture de livres sexistes on rep re les clich s avec la complicit de la directrice de l cole Condorcet Dix s ances ont d j eu lieu La cl ture de l exp rience a lieu en 2013 et donnera lieu un forum o sera projet un film de ces e
47. Des jeux de r le o les participantes exp rimentent un ressenti rel ch pour parler des temps forts de leur quotidien dans le quartier Le recours aux sc narios ludiques permet une distanciation critique sur les images toutes faites ayant cours dans leur environnement familier et all ge l impact des pr notions concernant les relations de genre La cocr ation de cartes mentales collectives leur permet de spatialiser et de parler avec plus de facilit des caract ristiques du quartier en fonction de leurs pratiques cheminements lieux de haltes zones de d tente et zones anxiog nes partage genr implicite du territoire soit le d but d un diagnostic partag 2 1 Un extr me attachement au quartier en tant que lieu d habitat mais pas en tant que lieu de vie e Les m res isol es aux revenus pr caires Plus r cemment arriv es dans le quartier rappelons que l on ne conna t pas l adresse exacte de ces participantes et que deux vivent en dehors du quartier aux Aubiers et aux Chartrons Elles trouvent leur compte dans cette organisation spatiale de proximit qui agence autour de leur domicile les tablissements scolaires les services sociaux et dans une moindre mesure les commerces Cette trilogie domiciliaire leur permet de survivre socialement m me si certaines ne parlent pas encore le fran ais Au quotidien elles ne fr quentent que peu le centre commercial du quartier jug co teux du quartier et qui ne sert
48. Int grer le genre la planification urbaine 12 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre 13 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre Ce qu il faut retenir des derni res statistiques Insee 2009 Des donn es infracommunales limit es et utiliser avec pr caution Du Grand Parc on ne conna tra par les chiffres du recensement partiel de l INSEE que les grandes tendances socio d mographiques En effet bien des donn es analys es dans la pr c dente tude sur le genre l chelle m tropolitaine ne sont plus exploitables en infra communale Les ressources conomiques des m nages en particulier ne peuvent tre obtenues l chelle du quartier pour y pallier d autres sources statistiques sociales Caf Apa etc doivent tre consult es Elles informent selon les dires des experts d un faible niveau de revenus d une bonne partie de la population En r sum le Grand parc est compos d un tiers de m nages monoparentaux d un tiers de plus de 65 ans et plus et d un dernier tiers de familles dont les profils varient selon des CSP de type classe moyenne descendante Le nombre de femmes vivant dans le quartier est sup rieur celui des homme
49. Le t moignage d un 1 Ces mouvements se contredisent citons le mouvement ukrainien Femen et leurs revendications nudit libert Leurs attaques anti salafistes sont aujourd hui tax es de f minisme colonialiste 38 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive acteur social bordelais nous rapporte qu existaient exactement les m mes pratiques dans les quartiers populaires de Saint Pierre il y a quelques d cennies 2 4 3 Adopter un regard genr pour plus de pragmatisme L enfermement des gar ons du Grand Parc dans ce r le surann et autodestructeur de voyou des ann es cinquante n cessite certes une main tendue en leur direction pour viter les pi ges de la r cup ration en tous genres drogue int grisme et d viances violentes Le probl me est qu ils occupent toute l attention de l action sociale et polici re avec la logique r currente depuis l cole de la sanction galon laissant en suspens l accompagnement social des adolescentes Or parall lement il faut d velopper une meilleure compr hension de ces jeunes filles musulmanes contraintes de trouver leur propre voie et d voluer rapidement pour chapper l effet de tenailles que repr sente l injonction contradictoire d un double r f rent culturel auquel se m lent des conflits internes de g n rations Se heurtant aux logiques antinomiques de deux mon
50. a t pr vu initialement pour 800 personnes or il n accueille aujourd hui que 435 l ves Cependant affirme MF on n observe pas de baisse depuis 2007 100 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexe Elle conclut simplement par un oui nous avons mauvaise r putation Elle revient sur les attentes des parents qu elle d finit comme consum ristes d excellence sections bi langues sportive D o l orientation vers Clisth ne petite structure de 100 l ves qui offre les m mes horaires que l cole primaire 8h30 16h30 avec une m thode ducative qui vite les sanctions galons faisant ainsi r f rence aux r cents de recherche en science de l ducation men e par Syvie Ayral MF trouve galement tr s frappant ce maillage de structures ducatives et sportives qui encadrent les jeunes du Grand Parc mais effectivement pas tant que a les filles Elle voque le CACIS qui selon elle n est pas sa place au beau milieu du quartier Elle r p te les gar ons nous pr occupent norm ment sous entendant que les jeunes filles sont des pr occupations moins importantes Elle s interroge pour les filles sur le fait d aller dehors et s arr ter mais o Il n y a pas d endroits et les grands espaces sont inqui tants Il faut y avoir v cu pour s y retrouver elle voque la gestionnaire du coll ge qui vit ici et ne s est jamais sen
51. abiller o l on rencontre de belles personnes F ou les relations avec les autres sont saines S o l on se cultive K O commence l en ville et o finit la ville tout court K est donc la seule affirmer ne pas aimer le quartier pour elle la ville centre o elle rencontre ses amis commence Place Paul Doumer et selon elle finit au Pont d Aquitaine Pour toutes la ville qui est tout proche se dessine ainsi selon leurs itin raires en transport en commun En g n ral l en ville finit Porte de Bourgogne Celles qui vont Talence pour leurs tudes ont une ma trise plus s re du plan global du tramway et estime que la ville s arr te au 2 3 du r seau du Tram Quant la pragmatique S2 qui fr quente r guli rement la mosqu e de Cenon elle a galement une vision d ensemble et assure que la ville c est la CUB Leur destin est dans l ailleurs toutes imaginent partir du Grand Parc pour r ussir sauf peut tre H qui veut travailler dans le social S1 a choisi l v nementiel B le cin ma pour tre maquettiste K veut tre journaliste F sera m decin S2 comptable La face cach e du Grand parc Peu peu les remarques sur les bizarreries du quartiers fusent jamais sur un ton dramatique mais plut t fataliste voire tragico comique ce sont les immeubles H et 77 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes qui sont d crits En bas
52. alan puis Bordeaux Nord qu est n e 88 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes celle du Grand Parc En 1992 tait n e celle des Aubiers nous militants ducateurs sp cialis s cathos pour la plupart mais mod r s et a dogmatiques Il y avait aussi la section PS du grand parc dont l objectif tait d offrir un lieu de proximit pour traiter des probl mes de sexualit de contraception et de pr vention Avant cela c tait une d marche m dlicalis e qui avait lieu dans les h pitaux uniquement Saint Andr Pellegrin la maison de sant Bagatelle Il n y avait aucune dimension humaine et la pr vention en tait absente C tait encore l poque o en cas de grossesse de mineures on emmenait les jeunes filles en Angleterre se faire avorter L UBAPS C est ducatrice sp cialis e elle est arriv e en 1982 au Grand Parc et travaille avec le Cacis Avec la d centralisation explique t elle la PMI protection maternelle et infantile revenait aux Conseil g n raux L association se compose de m decins et de travailleurs sociaux a galement une comp tence de conseill re conjugale La directrice du CACIS a une comp tence gyn cologique 10 m decins consultent avec un roulement tous les lundis La gouvernance appartient au CA qui est compos de m decins et de l quipe qui comporte aussi une assistante sociale aupr s de l Inspe
53. alement le sentiment d ins curit des habitant e s Actuellement pour les filles deux cas de figures existent soit on est une nouvelle venue dans le quartier et il s agit d chapper aux quolibets des groupes de gar ons et une possible agression sexuelle en adoptant une strat gie d invisibilisation et d externalisation de ses relations priv es dans l anonymat de la ville centre soit on est n e au Grand Parc et il faut endurer une absence de libert end mique du fait de sch mas genr s dominants o les grands et petits fr res tiennent le haut du pav et dictent les comportements tenir dans l espace public en change de leur protection 2 3 4 Des gar ons qui ne savent o aller Il faudrait bien s r tudier ces gar ons qui tra nent dans l espace public avec des comportements sur jou s de petits ca ds ils ont beau b n ficier d une certaine protection de la part des adultes et des jeunes filles la v rit est qu ils se retrouvent d munis lorsque subitement ils ne sont plus pris en charge par les structures qui les suivaient Centre social centre d animation lyc e etc Seuls les ducateurs de rues continuent les rencontrer et t moignent d ailleurs leur sujet de vives inqui tudes Laiss s eux m mes sans m me un local pour se r unir pas de maisons des jeunes logeant sans doute l troit dans leurs familles ils ne disposent que de la rue pour se rencontrer se cr er une identi
54. alier Discussion et pistes d action 34 2 3 1 Des incivilit s masculines ostentatoires cr atrices d anomie sociale 34 2 3 2 La t l surveillance en question 35 2 3 3 L absence de lieux d alt rit et de rencontre pour les jeunes adultes 35 2 3 4 Des gar ons qui ne savent o aller 36 2 4 Le genre l intersection de la diff rence culturelle de la religion et de la race 37 2 4 1 Oser revoir les st t otypes propos du voile dans l espace public 37 2 4 2 D nicher les vrais archa smes en jeu dans l espace citoyen 38 2 4 3 Adopter un regard genr pour plus de pragmatisme 39 lll Le discours de la fili re socio ducative vers une r gulation de la mixit de genre par les diff rences instances du Grand Parc 41 3 1 L cho alarmant d une mis re conomique et sociale conjugu e un retour l esprit de ghetto 41 3 1 1 La mis re invisible du quartier 41 3 1 2 Un constat inqui tant de la d gradation des rapports filles gar ons 42 3 2 Quel avenir pour un Grand Parc sans sa b quille d action sociale 43 3 2 1 Anticiper le Grand Parc de demain avec et pour la population 43 3 2 2 L exemple d une erreur de programmation urbaine l implantation spatiale du Cacis 44 3 2 3 Th tralisation verbalisation et ext riorisation des pratiques une unit spatiale qui se dessine gr ce l action socioculturelle 45 3 2 4 Partager et interagir un antidote l immobilisme social et l ins curit des femm
55. ans objectif pr cis sans parcours rep r sans horaires pr tablis sa fille n a pas tra ner dans l espace public m me avec des amis D o sa vision tr s utilitariste de l espace du quartier qui sert accueillir les diff rents quipements dont elle est grande consommatrice judo Chanteclerc hors p rim tre Yoyo pour les vid os piscine parc Rivi re glise et biblio Mais malgr ses peurs psychologiques elle se dit plus libre que certains parents vivant au Grand Parc qui pour rien au monde ne laisseraient leurs filles aller seules au coll ge dont elles ne sont distantes pourtant que de 10 minutes peine Son attente n est pas tr s formalis e elle voque le succ s du miroir d eau sur les quais et du coup voque un lieu de ce genre une sorte de miroir d eau cr ant une animation et o l on puisse se d lasser tout en donnant l impression de faire quelque chose Mais sa grande attente est que l on traite par un clairage appropri les parkings du quartier Voire qu on adopte des parkings l am ricaine silos Elle estime par ailleurs que l espace central du Grand Parc ne consiste en fait qu en des pelouses non arbor es des espaces rases qui ne sont pas assez bois s pour avoir envie de s y retirer se d tendre s isoler et auxquels pour cette raison elle pr f re largement le parc Rivi re Finalement ce sont surtout les espaces p riph riques qui pour elles sont anx
56. ar sexe 1 6 9 7 4 6 6 0 E Femmes 2 E Hommes P s lt 16 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre Profil des femmes du Grand Parc par rapport aux autres territoires Les profils modestes sont surrepr sent s et marqu s par le vieillissement 24 d employ es pour 18 sur Bordeaux 24 Cub et 26 de retrait es 18 Bordeaux Csp sur les trois territoires 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 E Autres m Retrait s m Ouvriers m Employ s E Prof interm diaires m Cadres Prof intel sup m Artisans Comm Chefs entr 1 7 3 0 T 2 9 T Grand Parc Bordeaux CUB Un milieu r sidentiel plut t familial avec une forte concentration de m nages monoparentaux Le quartier se compose avant tout de 38 de familles 35 Bordeaux et 41 dans la Cub Les familles monoparentales repr sentent un tiers de la population des m nages 31 contre 19 2 Bordeaux et 16 6 dans la Cub Les m nages sans enfant sont en partie compos s de seniors quasiment un tiers de la population est vieillissant sur le quartier Types de m nages sur les trois territoire 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 m M nage Famille mono
57. ars 2013 Annexes et la philo jusqu l ouverture en 1991 de celle de M riadeck En 1989 la r novation a d but jusqu sa r ouverture en 1994 Le lectorat de 25 45 ans a t ainsi r cup r D travaille avec le centre social et culturel du Grand Parc et celui de Bordeaux Nord qui est plus d velopp comme outil culturel L alphab tisation a t un axe majeur Bordeaux Nord La plus grande visibilit des femmes sont chez les commer ants les mamans et les adolescentes I y a un bon taux de fr quentation de la part des ado jusqu 12 notamment du fait de la pr paration au concours d entr e Sciences PO en partenariat avec le lyc e la biblioth que est partie prenante de la pr paration des candidats en mati re de culture G L aide au devoir une exp rience initi e dans les ann es 80 aux Aubiers une animation culturelle qui se prolonge au Grand parc En 1989 elle est biblioth caire aux Aubiers elle invente le concept de l aide aux devoirs avec des tudiants b n voles le directeur de cabinet de Jack Lang en entend parler et vient les visiter Ils sont pr curseurs galement d actions culturelles et festives moins savantes comme le record de la galette des rois Au Grand Parc au contraire les besoins sont diff rents bien structur s Feu le projet de salon de th Selon elle il est regrettable que le projet mis au point pour Evento n ait pas t retenu Il s agissait d int grer
58. ation diversifi e compos e de familles avec enfants de classe moyenne et m nages solos aux revenus modestes dans une ambiance apais e Cette tude se propose donc d identifier les obstacles l interrelationnel dans l espace public une d marche n cessaire pour mieux comprendre non dits et blocages entre les genres et les g n rations 5 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Remerciements Un grand merci aux femmes et jeunes filles du quartier qui ont bien voulu se pr ter au jeu collectif des groupes focus ainsi qu aux acteurs des fili res sociales culturelles et ducatives pour leur pr cieuse expertise Pr ambule une tude de genre qui s inscrit dans un plan guide en cours sur un quartier sensible Si les politiques de la ville successives ne r ussissent pas r soudre les probl matiques du vivre ensemble c est notamment parce que la question m me du vivre ensemble d un point de vue femmes hommes n est pas pos e Extrait de la page Rebonds Dans la rue m me pas peur Lib ration du 8 mars 2013 Association Genre et Ville Chris Blache Pascale Lapalud 1 Voir en annexe Extrait de la page Rebonds Lib ration 8 mars 2013 7 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Pr ambule une tude de genre qui s inscrit dans un plan guide en cours sur un quartier sensible Des mouvements de
59. aussi des viols avec assassinats comme le petit Larbi retrouv dans une poubelle et un certain Mohamed qu on a retrouv assassin parce qu il avait vol une moto le propri taire en 4X4 lui aurait roul dessus Ce sont des v nements tragiques qui ont marqu les mentalit s et que ne conna t pas le Grand Parc Enfin contrairement au Grand Parc qui ne conna t qu un petit trafic de stup fiants aux Aubiers l conomie souterraine est reine tout le monde consomme de fa on parall le les l gumes le tabac et la drogue qui sont vendus dans les camionnettes la police se fait attaquer coup de cailloux 97 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Des proies potentielles Il insiste sur la vraie dangerosit pour les filles qui ne sont pas cadr es Au Grand Parc elles sont donc vraiment plus en s curit car prot g es par leurs fr res c est comme il y a 45 ans dans mon quartier de Saint Pierre les filles b n ficiaient de la protection de leurs fr res Il en conclut que les d placements ne sont s curis s pour les filles dans aucun des deux quartiers et que malgr un discours des jeunes qui se veut galitaire et pour la mixit de genre sans r f rence masculine une fille reste une proie potentielle Il admet que la plupart du temps il ne s agit pas de viol mais bien de harc lement constant Sur la question de l ge il confi
60. availleurs sociaux On a pu se m prendre initialement sur cette tr s grande discr tion des habitant e s et l interpr ter comme une qualit intrins que au quartier un r el respect de l autre une thique apprise de la diversit de situations culturelles en pr sence Or cette euph misation du regard a plut t r v l combien toute observation venant de l ext rieur tait ressentie comme intrusive et dangereuse pour le fragile quilibre qui r gnait dans la micro soci t du Grand Parc Le mode de recrutement des trois groupes focus s est donc adapt aux circonstances ce qui introduit un biais dans leur constitution initiale En effet suite l chec r p t de rencontre d habitantes notre demande a finalement t relay e par les diff rents professionnels de terrain qui ont permis que se d roulent les trois sessions d animation la fois en nous mettant en contact avec les personnes dont les profils correspondaient le mieux aux crit res recherch s mais aussi en nous accueillant dans leurs locaux Car la demande m me des habitantes ces rencontres devaient s organiser nulle part ailleurs que chez elles sur le quartier le groupe n 1 des femmes isol es m res c libataires et pr caires a donc eu lieu au Centre Social et culturel Le groupe n 2 des lyc ennes et tudiantes du quartier s est r uni au Centre d animation Le groupe n 3 des lectrices et des seniors b n voles enfin s est r
61. bandes bruyantes et inciviles et ressenti comme tranquille et r sidentiel dans sa partie basse mieux reli e au tissu urbain classique de Bordeaux La Place de l Europe fr quent e ponctuellement du fait de l Eglise et du Centre Social reste par ailleurs un secteur vit La fr quentation des quipements ne s accompagne pas d un investissement physique de l espace public Partie 2 L approche compr hensive Le sch ma multisites du groupe 3 Pour le groupe des lectrices plus g es la probl matique de l agoraphobie et de l absence de lieux de r pit et de haltes est flagrante Les espaces sont jug s trop immenses exemple l all e cavali re et pas assez bois s l o il faudrait seuls les parkings sont plant s de beaux arbres Sans compter l ins curit li e des sols naturels ou des rev tements mal entretenus nids de poules ou racines d arbres qui font tr bucher les plus fragiles La carte mentale qu elles ont dessin e t moigne du peu d investissement qu elles accordent l espace public ext rieur proprement dit leur repr sentation spatiale du quartier correspond plut t une succession de petits lots polaris s autour des divers sites d quipements et de commerces La quadrag naire parisienne du groupe 3 vivant au Chartrons sillonne le quartier en tous sens pour vaquer ses occupations et celles de ses enfants mais ne s arr te pas dans le quartier Elle vite de passer par la Place de l Eu
62. bienne en exil sans papier qui a trouver une formation d aide soignante Paris Il s agit de d verrouiller les fili res d aide sociale avec le CDIF par exemple elle travaille sur les repr sentations li es aux m tiers L usage du temps personnel est pour beaucoup de femmes terrifiant certaines allant faire les vitres trois fois par semaine rien que pour tuer l ennui Les occasions de se distraire sont donc infiniment limit es Les seuils de pauvret sont galement tr s bas 400 mois dont 200 sortir pour le loyer Un projet de jardins partag s potagers est en cours il r pondrait leur besoin d ext riorit et d changes ainsi qu un r el besoin nutritionnel Pression salafiste Elle revient sur la pression salafiste que l on ressent dans le quartier une animatrice b n vole d origine alg rienne du centre s est faite insult e et n ose plus sortir le soir Les cours d arabe qui sont d sormais dispens s dans la mosqu e sont en fait des explications tr s d taill es et orient es de sourates du Coran Les jeunes du quartier se laissent pousser la barbe en signe de ralliement ils semblent se multiplier et ont tendance insulter les femmes elle m me a subi des repr sailles Les p res sont d pass s par leurs propres fils qui les traitent de mauvais musulmans Toutes les mamans qui travaillent se voilent peu peu sous la pression de leurs fils L ambiance du quartier s en ressent pui
63. c mars 2013 Annexe 3 7 I Br ve rencontre avec la proviseur e adjoint e du coll ge La surrepr sentation des gar ons est un indicateur surveiller mais qui est en r gression la rentr e 2012 o l on retrouve un quilibre pour les 6 et les 5 On observe un ph nom ne d vitement de la part des parents qui recherchent des d rogations la carte scolaire Par ailleurs Clisth ne exerce une certaine concurrence dans l tablissement Clisth ne est issu de dispositions exp rimentales initi es en 2002 une seule classe par niveau de la 6 la 3 avec un projet p dagogique innovant Un adjoint de l poque l a cr e au d but g ographiquement l ext rieur du coll ge puis on l a r int gr l int rieur Il y a galement une section d apprentissage SEGPA d livrant un CAP m tiers de l habitat et de la cuisine pour les l ves porteurs de diff rents handicaps plus ou moins lourds et durables On y d nombre 8 filles et 8 gar ons en 4 et 5 filles et 5 gar ons en 5 Un programme intitul Cet autre que moi a t anim par trois personnes form es par la ville de Bordeaux Une vid o a t r alis e sur les relations gar ons et filles au sein des classes du SEGPA association Les dessous des balan oires A Clisth ne les filles sont plus nombreuses que le gar on et le recrutement est plus tendu que le Grand Parc M F admet que les filles ne sont pas dans l espace
64. c Ce sont les archa smes genr s qui entra nent un d ficit de sociabilit cela reste un des freins les plus insidieux au renouvellement urbain du quartier La mise en sc ne ludique et illustr e de ces blocages comportementaux pourrait tre une action commune financer par le CUCS et les op rations d accompagnement venir du Projet Urbain pluri partenarial Mais le Grand Parc est pressenti pour sortir des ZUS quartiers prioritaires de l Etat ce qui fait cesser toute possibilit de financer l exp rimentation Aussi est ce dans le cadre du droit commun et notamment via l action du gouvernement pour l galit hommes femmes que pourraient alors avoir lieu ces initiatives li es au progr s social 57 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Un travail de fond sur les in galit s spatiales avec les habitants pourrait tre abord travers plusieurs campagnes de sensibilisation aux relations de genre et aux d nis de violence dans l espace public Les innovations pr vues dans cette tude et notamment l id e d un quipement contemporain La Halle E Cit vou rendre visibles et encourager les pratiques de t l changes de biens et de services pourront galement tre discut es et impl ment es lors d changes avec la population dont la Ville de Bordeaux a d sormais la ma trise Cet quipement compl terait les aut
65. c aujourd hui donner lieu une action publique Des exp riences de ce type sont relay es par de tr s r centes associations d quipes f ministes et universitaires comme l association Genre et Ville Les divers professionnels de l urbanisme pourront se familiariser avec ces diagnostics en marchant o v lo men es aujourd hui par les femmes dans l espace urbain Devenu un objet de connaissance pluridisciplinaire le genre mobilise aussi des 1 Aussi les propos rapport s figurent ils tous avec une initiale et en annexe 2 www genre et ville org 11 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Pr ambule une tude de genre qui s inscrit dans un plan guide en cours sur un quartier sensible chercheurs universitaires comme ceux de l Institut du genre en 2012 fond l initiative de l Institut des Sciences humaines et sociales du CNRS regroup s en GIS groupement d int r t scientifique Toutefois la France accuse un retard certain et avant d engager une recherche ou un programme d actions sur le genre il sera utile de s inspirer des exemples de nos voisins du Nord allemands ou hollandais qui depuis plus de vingt ans militent pour un urbanisme au service de l galit femmes hommes Le Grand Parc aura t il cette chance 1 Voir les recommandations tir es du Senstadt 2011 et dans M tropolitiques du 8 avril 2013 Sandra Hunning traduction Alice Delarbre
66. cessibilit de l environnement et d adaptation du logement De nombreux entretiens qualitatifs ont apport une source de compr hension en profondeur des usages en cours dans le quartier Les recommandations pour am liorer l accueil de la vuln rabilit physique mentale et sensorielles des r sidants ont t en partie suivies de fait par les bailleurs sociaux dont Aquitanis 4 Une tude de programmation urbaine du quartier du Grand Parc a urba 2009 Ce projet de red ploiement urbain interroge l impact grandissant de l automobile dans le quartier et les valeurs d usage des espaces ext rieurs et des interfaces du quartier avec la ville L tude sp cifie qu elle se d roule durant un moment charni re de l volution du quartier avec le renouvellement progressif de sa population et la r habilitation du b ti et des espaces publics entreprendre Une volution douce est pr conis e qui ne porte pas atteinte l entit urbaine coh rente qu il constitue trois pistes sont propos es un quartier pour le pi ton un quartier dans un parc un quartier dans la ville Un grand plan de synth se illustre les propositions en fin du document Le ma tre mot est que le quartier vieillissant est sous occup il n accueille que 8 000 habitants alors qu il pourrait en comprendre 20 000 104 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Bibliographie 5 Les F ministes et le gar on arabe
67. chir des obstacles li s au trop fort entre soi et de se r unir selon une r activit qui chappe aux rythmes de la quotidiennet De fait son exemple permet d extrapoler un slogan qui pour les jeunes serait Tou t e s connect e s au Grand Parc Cette derni re r flexion nous conduit naturellement imaginer des recommandations pour qu au Grand Parc s panouissent de nouvelles sociabilit s fond es sur les r seaux interpersonnels l interagir et le coop ratif 46 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Une piste creuser le d ficit d apprentissage de l espace public Nous retiendrons aussi de ces analyses que le d ficit d apprentissage de l espace public semble un trait commun toutes les g n rations de femmes du Grand Parc Et m me si les adolescentes d s le coll ge marquent un fort attrait pour l espace public de la ville centre qu elles peuvent rejoindre d sormais en dix minutes par le tramway elles n ont que peu d entra nement y circuler seules En fait il n est pas faux de penser que l espace public a priori n existe pas en tant que tel il est un lieu ind fini juste qualifi par son opposition l espace priv parfois propri t de la mairie o du bailleur sur lequel chacun e selon ses pr occupations li es sa g n ration ou et sa culture projette ses attentes et ses peurs 47 Pratiques de l
68. cteur d Acad mie Le Cacis exerce une p dagogie active dans l ducation la sexualit et intervient dans la programmation scolaire La loi pr voit en effet une intervention de trois heures par an sur l ducation sexuelle durant toute la scolarit Les interventions sur le genre sont plus compliqu es en s adaptant aux pr occupations le Cacis a centr ses propos sur Sexualit et Vie affective L ducatrice insiste sur le fait de devoir parler des tournantes et de la pornographie laquelle ils sont vite confront s sur Internet En g n ral affirme t elle ils font la part entre les fantasmes et les actes Les interactions entre gar ons sur le Grand Parc sont d crites comme plut t ludiques quand c est pour s informer par l ducatrice En revanche les jeunes filles qu on voit devant ou qui passent juste aux abords du Cacis sont trait es de putes puisque le fait qu elles y vont montrent qu elles ont une sexualit Elle raconte qu il y a m me eu des conflits avec des gar ons qui stationnaient devant le centre social la recherche d une salle investir car pr cise telle ils n ont pas de lieux pour se r unir apr s 18 ans lls s taient donc r fugi s un peu plus loin Ils n ont pas leur place dans le quartier insiste t elle il y a un vide dans la programmation de salles Elle admet qu autant on voit les gar ons dans l espace autant on voit peu les filles Mais depuis l ouverture
69. d dans la soir e pour colporter les potins du quartier On fait les comm res disent elles une activit commune et famili re symptomatique de l entre soi du quartier o l on commente tout sur tout Pour autant elles n aiment pas tre zieut es de A Z par la bande de gar ons qui zone derri re le Simply Cette pr sence constante des gar ons est pour elles oppressantes et suscitent des itin raires d vitement Parfois F descend deux stations de bus le 15 plus loin pour ne pas avoir subir leurs remarques leurs gestes B se dit g n e d autant que jamais ils ne la reconnaissent alors qu ils taient dans le m me coll ge Et elle a peut tre raison de s inqui ter ainsi dans la mesure o seules les filles connues sont prot g es et donc sortent en s curit dans le quartier propos de F et S2 mais aussi observations recueillies aupr s du directeur du Centre d animation De jeunes habitants d une m me classe d ge qui se prot gent mutuellement Si elles se sentent agac es par les remarques et les regards des gar ons elles ont tendance parall lement minimiser leurs ind licatesses C est selon elles juste une question d humeur quand on assure on peut passer proximit et leur r pondre quand on n est pas en forme et qu on a rien leur r torquer mieux vaux faire un d tour pour avoir la paix H dit quant elle que passer au milieu d eux ne lui cause aucun souci vu ce qu elle a v
70. dance r cente la fortification de l espace par l quipe dirigeante Le lyc e vient galement de fermerson portillon arri re que les passants empruntaient volontiers comme raccourci passage aussi pour les dealers qui se tenaient dans un recoin au sein des lyc es cr ant altercations et bagarres Ces pr dateurs visent videmment la client le potentielle des 700 lyc ens et r dent continuellement cr ant une source interne de danger Les responsables de l tablissement cherchent les faire fuir r guli rement au prix de rondes de la police qu il faut bien finir par appeler L infirmi re rappelle qu avec sa fili re europ enne d excellents l ments fr quentent l tablissement cohabitant avec une fili re technique BTS et que la r putation du lieu est en jeu Se voulant un lieu ouvert sur le quartier a priori avec son architecture moderne abritant un beau patio int rieur le lyc e doit donc se prot ger contre l intrusion d l ments de violence ext rieure mais aussi d agression int rieure puisque quelques jeunes tr s d sorient s agressent physiquement leurs professeurs La rue Condorcet qui borde le lyc e et les d laiss s n a pas bel aspect En son dernier tron on c t rue d choppes un bar et une sandwicherie ont r cemment t ferm s parce que les propri taires venaient avec leurs grosses bagnoles et faisaient les malins ces lieux mal fam s n accueillaient que des hommes et
71. de doit tre proscrit fa ades aveugles renfoncements saillies des murs 48 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive 4 1 Traiter les d laiss s accentuant l impression de vide et relier m me symboliquement les diff rents secteurs habit s du quartier 4 1 1 L exemple des abords du lyc e Condorcet Impression de terrain l immensit et la vacuit des espaces vides jouxtant le lyc e depuis la rue Condorcet voquent un tat z ro de l urbanisme Nul souci de couture urbaine entre la rue d choppes adjacentes et la lis re du quartier d habitat collectif on arrive en traversant un no man s land un non lieu o se succ dent droite un bar mur gauche une r sidence jaun tre galement mur e et puis derri re cet immense d laiss d couvert d o l on peut observer au loin s avancer les rares silhouettes de passants Un lieu anxiog ne agoraphobe qui attend r paration et r organisation S y trouvent pourtant implant es les salles de sports des lyc ennes qui lors de l animation les ont d sign es sur le plan par de simples initiales SP1 SP2 sobrement sans commentaires Aucune plainte mise propos d un tel environnement Pourtant aujourd hui le lyc e se replie sur lui m me ferme ses acc s arri re pour ne pas voir s introduire les dealers au c ur de l tablissement et rapatrie l annexe du lyc e sit
72. des il leur faut vivre au quotidien cette violence symbolique Car ce voile que tr s peu d entre elles porte mais auquel elles aspirent para t avoir un pouvoir dans leur imaginaire celui de les aider para tre et agir sur la sc ne sociale I faudrait pouvoir consid rer cet attribut comme une sorte de compromis entre leur acculturation et leur envie de se b tir un nouvel environnement culturel avant d tre religieux o la question du genre serait r solue en termes d galit En attendant elles restent soumises aux imp ratifs humiliants des uns ou des autres partis avec cette focalisation aberrante sur leur seule tenue vestimentaire Des grands fr res les veulent voil es les parents les veulent d voil es pour qu elles se plient au mod le la c institutionnel le lyc e l universit Elles se d voilent au lyc e se revoilent en sortant se d voilent la maison se revoilent pour faire les courses etc Et si par choix elles ne se soumettent pas l un ou l autre de ces signes d int gration les hommes de tous bords les agressent dans la rue parce qu elles osent revendiquer leur appartenance l un ou l autre des syst mes Vu par ces jeunes filles le terme d espace public devient polys mique Il se situe mi chemin entre un lieu coercitif o pr valent des r gles ext rieures qui s imposent la volont individuelle ne pas jeter des papiers par terre ne pas porter de voile et un lieu d mancipation
73. du coll ge et est aujourd hui au ch mage Elle fr quente le centre Social mais aussi le centre commercial pour le plaisir de la rencontre elle suit les diff rents collectifs d habitants et est au courant de tout et appr cie hautement la sociabilit des lieux R enfin est une figure de proue du quartier 73 ans bon pied bon il elle assiste assidument aux concertations de la Ville participe l aide aux devoirs au Centre social et se d place pieds jusqu l Utopia Bordeaux centre Elle fait aussi du recyclage cologique de ses d chets verts au Parc Rivi re o elle se rend pieds jardins partag s Retrait e depuis 23 ans Elle vit dans le b timent Strauss et semble mener une vie tr s quilibr e entre son quartier et le reste de la ville de Bordeaux Avec D la biblioth caire elles forment un groupe de soutien actif la r habilitation de la Salle des F tes Leur attachement visc ral ne fait aucun doute La preuve en est l emploi des adjectifs possessifs pour d signer les quipements qu elles fr quentent ma piscine mon centre social Et leur volont de mettre en exergue les avantages d un quartier un peu part par sa forme urbaine Manhattan Central Park et son fort entre soi Elles sont toutefois partag es sur certains points de nuisance un nord du quartier en proie l anomie sociale un secteur ouest plus r sidentiel et relativement calme Pour J qui vit donc au Nord le raffut p
74. dure du grand Parc o elle n habite pas elle en sort 17 heures Ca va changer dit elle mais pas forc ment en bien elle trouve que l op ration Ginko avec des vis vis partout n est pas attirante on n y est pas chez soi Contrairement au Grand Parc o en d pit de tous les dangers on sent vraiment un tr s fort entre soi 3 5 I Le collectif Bordonor le spectacle vivant pour faire sortir les habitants de chez eux L association socio culturelle Bordonor est n e en 1998 pour permettre l acc s au th tre des gens de Bordeaux nord Des ateliers de sensibilisation ont t cr s ainsi que des spectacles originaux organis s tout au long de l ann e et jou s dans les quartiers Notamment lors de la semaine intitul e Bordonor met le quartier en pi ces de th tre Au d part l association a t mont e par les th tres Le Globe et le Thelonius qui a ferm depuis avec le soutien du centre social de Bordeaux nord parle de socio culturel parce qu on s est construit ensemble avec les Centres sociaux de Bordeaux Nord et de Saint Louis Elle habitait initialement la rue Lombard quartier construit par les ouvriers Mais sa maison vendue elle a d partir 93 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes s installer ailleurs et ce fut le Grand Parc dans la barre H qui l accueillit avec sa fille coll gienne qui a aujourd hu
75. e la honte la tonte les ont main tenues hors de l espace publie Ce clivage construit historiquement perdure aujourd hui Sous pr texte de contenir la violence des garcons dans la ville on leur am nage quipements publics et sportifs alors qu on propose aux filles de s curiser les parcours urbains grand renfort de consignes et d injonctions La place des femmes comme celle des hommes dans la ville m rite d autres dispositions que cette fort M me pas peur nous montrons que le changement est notre port e Nous prenons le contre pied des injonc tions qui tentent d uniformiser les iden 106 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 WWW LIBERATION FR LIB RATION VENDREDI 8 MARS 2013 th s de les solidifier en deux blocs dis tincts L espace urbain o habite 80 de la population recouvre une pluralit qui falt imploser les concepts d une vilke planifi e Si les politiques de la ville sue cessives ne r ussissent pas r soudre kes probl matiques du vivre ensemble c est notamment parce que la question m me du vivre ensemble d un point de vue femmes hommes n est pas pos e Nos villes sont construites et organis es non par des urbanistes sociologues mais par des technocrates et des starchitectess qui font uvre quand il faudrait faire communication En d cidant de ma ni re volontariste d occuper l espace public en partant des b
76. e mais pas apr s 19h30 MD admet qu il n y a vraiment pas assez de lumi re Z rigole en disant que quand la pluie tombe et qu il y a les arbres droite gauche elle a peur et par un tremblement signifie son sentiment d ins curit Apr s la fermeture de la boulangerie c est fini r sume C 69 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Reste les jeunes gar ons autour du Simply sur lesquels aucune d entre elles ne voudra parler sauf Z qui se contentera d une petite observation plut t attendrie et rieuse Il y a beaucoup d enfants qui sont l pour fumer des jeunes que des gar ons F ne s arr te pas sur le probl me de la drogue mais focalise sur les nuisances sonores qu ils occasionnent Ca ne met pas une bonne ambiance ils ont des scooters et font beaucoup de bruit Point final rien ne sera dit d autre sur la pr sence de ces guetteurs les autres groupes 2 et 3 voqueront en revanche plus pr cis ment l impact n gatif de cette pr sence masculine sur l ambiance urbaine du Grand Parc Une carte collective floue et peu renseign e La carte dessin e ensemble pr sente un pourtour flou l axe de la Garonne y subit une inversion Nord Sud qui montre une perception de l espace depuis leur habitat La CESF rappelle qu elles dessinent l leur cheminement vers la ville le long du fleuve qui leur sert de rep re dans un e
77. e bouc missaire de notre soci t les propos de ce livre sont que nous vivons dans une soci t post f ministe qui oublie de lutter contre ses propres discriminations sexistes lesquelles persistent transformer les femmes en objets rotiques et consommables Selon eux s acharner sur le mod le musulman permet donc d excuser tous les types de domination qui continuent s exercer sur les femmes Leur conclusion est qu il s agit de d construire de mani re radicale la question culturelle de la diff rence des sexes c est dire de se d barrasser de la croyance une diff rence n cessaire et hi rarchis e entre le f minin et le masculin Ces derniers propos forment la base th orique des Etudes de genre qui depuis dix ans se sont multipli es en donnant lieu notamment plusieurs vagues de nouveaux mouvements f ministes l chelle globale Aujourd hui si l on admet l effet de division que cr e cette construction sociale qui hypertrophie les identit s sexu es des individus on commence observer les cons quences que ces repr sentations projettent sur l espace public Dans la programmation urbaine par exemple o l on attend a priori des comportements ordinaires de la part de sujets sociaux sexu s ces derniers se retrouvent ainsi rel gu s ces fonctions pr suppos es sans prendre en compte leur v ritable identit C est ainsi que l espace public devient source de discrimination genr e 2 4 2 D
78. e gagn e dans les rues du Grand Parc 3 1 L cho alarmant d une mis re conomique et sociale conjugu e un retour l esprit de ghetto 3 1 1 La mis re invisible du quartier Le discours de pionniers de l action sociale de proximit met l accent sur la mis re conomique et sociale que l on ne voit pas forc ment au premier coup d il dans ce vaste quartier a priori bien entretenu et tranquille La p che aux landaus laquelle se livre sur le parvis du Centre social la conseill re en conomie sociale et familiale lui fait approcher les habitantes les plus pr caires du quartier des jeunes m res isol es et sans revenus qui sont aussi marqu es par l isolement relationnel et l ennui au point de faire trois fois par semaine leurs vitres 41 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive tellement les occasions de se distraire sont limit es Les seuils de pauvret sont tr s bas 400 mois dont 200 sortir pour le loyer Au Centre social des actions de sensibilisation l conomie domestique mais aussi la recherche d emplois sont dispens es en change d un panier alimentaire une douzaine de m res Certaines sont parfois sans papiers et vivent dans le parc locatif priv v tuste en lisi re du quartier Tous les vendredis elles viennent se r unir autour de la table et apprendre les gestes de survie socia
79. e l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 ui Groupe 1_sch ma des pratiques de l espace du quartier du Grand Parc Cie sak X FRE nautane lieu d habitat Y lieux appr ci s Q stationnements LA s p rim tre large du ra parc spaces v biles WT e peu pratiqu et vide 3 cheminements et pratiqu s W zone de peur AN travers es franches ce espaces clos y vsss pratiqu s ssh ses 1o an Em ITA AE il s LA Ve tbe d Wirt Noirs Pate CB 1 1 TI a EL ER PPT TE a AUS CCD QUE QAR el 1 Fo Thun i mo ane va 24 ns d PEEN Waaa Sanap NE CE UTU PERL ai E mas LL D dE 1 4 nl ESRT zg Ar NE F4 2 L gende Un quartier ferm sur lui m me d o l on ne sort que pour le ravitaillement Sans les quipements socio culturels o et comment se rencontreraient les nouvelles venues du groupe 1 aux conditions de vie pr caires Le Parc Rivi re repr sente pour quelques unes qui osent s y aventurer l chappatoire attendu hors de l enceinte du quartier o les regards insistants des hommes port s sur les femmes st rilisent les interactions Hormis les aires de jeux o elles accompagnent les enfants beaucoup restent assign es domicile Seules les jeunes mamans profitent de la piscine Les deux boulangeries sont elles quotidiennement fr quent es comme l cole et servent de support aux interrelations Dans
80. e qualifie comme le contraire de l espace priv et de la propri t n voque qu un aspect coercitif r gles respect d autrui vie sociale et interdits et lieux o l on ne peut pas aller Seules F et C disent pouvoir s y promener y parler voir des ami e s MD rajoute m me que tout le monde y a droit On ressent chez Z femme voil e et parlant peu combien la pratique de l espace public est strictement utilitariste et doit se conformer son appartenance religieuse Elle num re ses actes dehors sortir le b b faire les courses faire le march regarder les enfants jouer En revanche ne pas travailler ne pas faire les d marches administratives puisque souligne t elle c est mon mari qui s occupe de tout a Cette appr hension du dehors comme d volu une fonction troite de m re et d pouse accomplie se retrouvera tout au long de la session Au Grand Parc des commodit s mais pas de loisirs Au Grand parc elles ne se sentent pas en ville le manque de magasins et de boutiques est cit en premier Certaines le comparent m me un petit village tr s bien desservi dix minutes du centre ville avec des commerces de d pannage et quand m me une pharmacie Le paradoxe est r sum dans la remarque Ici il n y a que des parcs alors que selon leurs propos Bordeaux il y en a aussi mais pas uniquement d autres choix de promenades s offrent comme les quais le
81. ement phare d di la vie intime Il y a un projet de d localiser le b timent du Cacis De le raser et de reconstruire un nouveau centre pour abriter la MDSI le Cacis et le Centre Social Mais le projet vient d tre annul il y aura des gros travaux de r habilitation pour accueillir la MDSI et le Centre social aux lieux o ils seront maintenus Le CACIS est aujourd hui trop l troit pas de places pour les groupes l va tre install dans un secteur bien desservi par le tram proximit du Grand Parc du fait 91 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes des liens tiss s L objectif conclut nos interlocutrices est que son insertion soit plus fondue dans l espace habit La rue ordinaire cet effet semble assurer une discr tion plus appropri e une telle adresse 3 4 Visite de terrain au Lyc e Condorcet et recueil de propos de l infirmi re scolaire La restructuration de cette partie du quartier ne va pas tarder venir avec l implantation de pr fabriqu s d s avril pour rapprocher l annexe Schweitzer du lyc e Condorcet L loignement des deux structures posait entre autres le probl me du cheminement travers le quartier des jeunes filles qui subissaient de temps autres des agressions Le recentrage de cette annexe participe une politique de regroupement des effectifs dans un p rim tre contr lable correspondant ten
82. en inclus dans l effervescence actuelle de renaissance urbaine bordelaise et promis un bel avenir Depuis sa figuration dans Evento en 2011 avec la participation de l artiste contemporain albanais Anri Sala qui r alise sa performance devant la fa ade de la Salle des f tes dans une vid o projet e dans plusieurs mus es internationaux le quartier serait m me devenu furieusement tendance En 2007 une tude men e par l a urba pressentait d j que sa population tait appel e se renouveler 1 3 de seniors vieillissant dans de grands logements serait appel laisser la place la g n ration suivante En 2013 son parc de logements semble int resser autant ceux qui cherchent un logement social voire un refuge immigr s m res seules seniors isol s que ceux qui souhaitent investir dans les Chartrons dont l appellation aujourd hui est associ e au Grand Parc d coupage en 13 quartiers qu utilise la ville de Bordeaux B n ficiant actuellement de grands chantiers immobiliers le Grand Parc deviendra bient t habitable par tous Ce sera aussi un futur quartier interg n rationnel dot de deux Ehpad lesquels en compl ment du complexe de Maryse Basti cr eront un v ritable p le g rontologique l attention des personnes d pendantes 1 3 Le diagnostic par le genre comme outil d identification d un dysfonctionnement social Les profondes transformations collectives attendues au Grand Parc n cessitent l ado
83. ences de ce peu de pratique urbaine locale en termes d isolement et de fragilit sociale Mais aussi quel impact ce manque d changes entre habitants produira t il sur l attractivit globale du quartier Tels sont les attendus de l tude qualitative x Sans doute cette phase exploratoire qualitative partir du t moignage de 17 femmes et 7 professionnels pourra para tre insuffisante au regard du nombre de personnes vivant sur place Pourtant en compl ment des d marches de concertation entreprises par l quipe technique de la Ville de Bordeaux elle a permis de d lier les langues de faire s exprimer d elles m mes et leur rythme les femmes du quartier L animation de groupe en d busquant les discours tout faits a permis de d gager une compr hension plus en profondeur du conflit larv persistant au sein du quartier et dissuadant toute tentative de relations genr es Si l on souhaite valider ce premier r sultat qualitatif par une tude plus tendue comme cela se pratique couramment dans les tudes marketing il serait judicieux d adresser un bref questionnaire un large panel d habitants en mentionnant la question subsidiaire suivante Laisseriez vous vos filles aller seules pied au coll ge et vaquer librement en soir e dans le quartier 25 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Il Les groupes focus
84. ents de m thode L affichette pour le recrutement R sidantes du Grand Parc participez un groupe t moin L agence d urbanisme de Bordeaux m tropole Aquitaine a urba r alise une tude sur les espaces publics du Grand Parc et leur fr quentation par les femmes Elle recherche 18 personnes entre 18 et 55 ans pour participer un groupe t moin Elles doivent habiter le Grand Parc fr quenter les espaces publics r guli rement prendre les transports en commun et aimer s exprimer Si vous tes int ress e envoyer vos coordonn es e mail au secr tariat de l agence secretariat seu aurba org Vous serez contact e courant novembre si votre profil a t retenu Vous pouvez pr ciser votre ge votre anciennet dans le quartier vos domaines d activit et vos centres d int r ts votre statut familial couple c libataire enfant et vos revenus mensuels bourses allocations salaires 60 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes 1 2 I M thode des groupes focus d finition D finition du groupe focus petit rassemblement d individus ayant des int r ts ou un caract ristique commune et dont l animation permet de collecter et de tester des mod les ou des projets en vue de recommandations pratiques La technique des groupes focus dite aussi groupes de paroles ou t moins est de plus en plus utilis e dans le marketing de marques la communication instituti
85. era question de leur avenir rester dans le quartier voque des perspectives qui s assombrissent Aucune n imagine voir se d rouler sa vie prochaine en ces lieux pourtant aim s sauf peut tre F qui d cid ment voue un culte son lieu d habitat sans doute parce qu elle est contrainte d en sortir chaque jour pour aller la fac Sortir du quartier pour r ussir est le second invariant des propos tenus par le groupe Je ne fais pas ma vie au grand parc a non a fait trop longtemps que j y suis s enflamme B K est du m me avis elle est la seule affirmer clairement ne pas avoir d amis sur le quartier son envie de s en chapper est sans quivoque pour elle les amis le travail la culture tout se passe dans la ville centre hors les murs du Grand Parc Elle est d ailleurs en train de passer son permis de conduire pour mieux s en chapper et y accorde une extr me importance Elle n ose pourtant pas trop critiquer devant ses camarades de lyc e et se contente d un il y a des endroits meilleurs pour habiter quand m me Le fait qu il y ait tout sur place n est pas pour ces jeunes filles un atout contrairement leurs m res souvent migr es pour qui cette petite ville de proximit a exerc et conserve un fort attrait Au contraire l importance du niveau d quipement du quartier traduit un sympt me d enfermement d assignation r sidence Le groupe semble r aliser que cette grille d quipements soc
86. es vers un parc urbain 46 108 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 IV Pr conisations pour aider les femmes r sister aux intimidations exerc es par les hommes dans l espace public 48 4 1 Traiter les d laiss s accentuant l impression de vide et relier m me symboliquement les diff rents secteurs habit s du quartier 49 4 1 1 L exemple des abords du lyc e Condorcet 49 4 1 2 Travailler sur l impression d ins curit et les ambiances urbaines 49 4 2 Proscrire tout ce qui rappelle de pr s ou de loin l univers carc ral et tout mobilier urbain favorisant l espionnite 50 4 3 Accompagner les mobilit s pi tonnes dans le quartier et le relayer par un mode de transports la demande 51 4 3 1 Pr voir une offre en mobilit interne l attention de toutes les g n rations 51 4 3 2 Inviter la promenade urbaine 51 4 4 Favoriser une sociabilit spontan e par un urbanisme de parvis 52 4 5 Cr er en c ur de quartier une halle contemporaine vou e au t t change de biens et de services entre habitants voire au t l travail 52 4 6 Une campagne de sensibilisation dans l espace public inaugur e par une installation d artiste 55 Annexes 59 1 l ments de m thode 60 1 1 L affichette pour le recrutement 60 1 2 M thode des groupes focus d finition 61 1 3 Guide d animation l attention des femmes du Grands Parc 61 2 Debriefing et
87. es dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Une installation artistique interpellant les usages de l espace public du Grand Parc 56 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Conclusion Un espace public f d rateur recr er L espace public du Grand Parc doit devenir aussi avenant que la qualit architecturale des appartements vastes et lumineux sans vis vis accessibles avec vue imprenable sur la ville La pr sence d une nature aujourd hui ressentie comme trop d gag e pelouses ou trop bois e parkings doit voir sa charge anxiog ne se transformer en un plaisir tre dehors c est dire permettre l espace public de devenir plus accueillant agr able et anim Et ceci peut se programmer par quelques am nagements bien sentis notamment sur le parc central vaste de plusieurs hectares Un plan de sensibilisation des habitants avec des messages forts devrait donner le ton en faisant du Grand Parc un territoire apprenant pilote en mati re de libert d aller et venir pour tous femmes et jeunes filles en priorit Un processus d apprentissage au courage civil est impulser dans les diverses institutions pr sentes sur place ainsi qu une initiation ce que repr sente la justice spatiale La renaissance attendue du Grand Parc passe par la banalisation de son image ext rieure Le
88. es de genre et de classes d ges La gentrification est elle d sormais en cours dans les secteurs limitrophes au Grand Parc c est dire aux confins des quartiers anciennement embourgeois s comme les Chartrons et le Jardin Public Y attirer de nouveaux venus au capital culturel et financier plus lev ne signifie t il pas savoir cr er des passerelles avec les populations aux profils plus modestes et plus s dentaires Comment g rer les carts de peuplement En particulier quelle transformation ce renouvellement humain va t il apporter aux relations de genres en cours dans le quartier Va t elle par une diversification des face face dans l espace relativiser les pratiques actuelles peu partag es Une appropriation de l espace public par des m nages plut t bi actifs aura t elle lieu Comment des femmes aux mentalit s plus modernes et plus investies dans les affaires de la cit vivront elles leur envie d ambiance urbaine partag e La r organisation de l espace public avec et pour les habitants devrait tre l un des moteurs prioritaires de r g n ration du nouveau quartier venir 20 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Le but de l enqu te scientifique ou de toute enqu te n est pas la v rit mais plut t une meilleure aptitude la justification une meilleure aptitude traiter les doutes qui entouren
89. es de quartiers initi es par les professionnels de l animation Ne serait il pas judicieux de dissuader l attentisme rencontr chez certain e s habitant e s en reprogrammant leurs modes de rencontre 43 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive 3 2 2 L exemple d une erreur de programmation urbaine l implantation spatiale du Cacis Une des probl matiques de l quipement social dans l espace d un quartier est sa visibilit et son pouvoir stigmatisant Le marquage social des habitants est redoubl quand l affichage fonctionnel de sa vocation se lit d embl e il devient ainsi dissuasif Le Cacis quipement d chelle m tropolitaine souffre d une telle implantation bien trop centrale et identifiable par tous notamment par les gar ons qui tra nent derri re le Simply Cela entrave son bon fonctionnement aupr s d un public surtout f minin galement constitu de tr s jeunes couples Consultations gyn cologiques actions de pr vention des risques sexuels et planification familiale ont ainsi lieu au beau milieu d une ambiance urbaine d j peu propice l exposition physique des corps f minins Il est vident qu l poque de sa cr ation 1984 une tude pr alable genr e aurait pu diagnostiquer une telle erreur d implantation pour un b timent de sant d volu la sexualit des femmes et des adolescent e s Facilement
90. es filles enceintes sont envoy es sur le Bassin d Arcachon dans des centres maternels o il reste de la place il y en a aussi Talence Bordeaux rue des Douves L h bergement des jeunes est une catastrophe conclut elle Une vocation rapide du quartier aboutit un diagnostic mi figue mi raisin qui souligne d un trait ironique les erreurs flagrantes d am nagement Le sordide centre commercial Elle d nonce combien les urbanistes ont cr une sorte d espace clos consolid avant par des plots en pierre D j en 1982 l bas on y trouvait le queutard et le couteau ou les BMW rod os Maintenant il y a les grillages qui voquent l enfermement des magasins ont br l qui n ont pas t renouvel s I y a un trafic de voitures vol es et puis des quadra qui sont toujours l tra ner la marque de leurs fesses est inscrite dans les bancs Un manque criant d quipement pour les jeunes gar ons Une confrontation symbolique a lieu entre travailleurs de rue et habitants que pour beaucoup elles ont vu grandir Ils nous disent ici c est chez nous en parlant du Cacis Toi tu t en vas le soir et nous on reste Les chaises du Cacis leur appartiennent ils les prennent pour s asseoir autour du Simply idem avec les chaises de la boulangerie Cette anecdote indique combien un quipement aussi simple que des chaises de jardin comme mobilier urbain pourrait inciter la
91. es lieux de loisir et de sociabilit aires de jeux aires de rencontres espaces ouverts espaces ferm s espaces publics espaces priv s Perception des quipements publics la Poste par exemple on se sent dehors ou dedans 3 Pistes de modifications et am liorations de l espace public Il s agit de faire formuler des demandes et attentes plus ou moins connues et de faire sp cifier les besoins plus ou moins bien identifi s Suite du jeu de r le on retourne voir le concepteur trice du quartier e Les consignes qu on lui donne dans quel esprit avec quels principes e Qu est ce qu on lui demande de concret pour vous pour les autres femmes e Pour que les femmes se sentent plus chez elles dans l espace public du quartier 63 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes e Pour qu elles se sentent bien aussi dans les autres parties de la ville e Pour que les femmes interviennent davantage dans la vie de la ville En conclusion Si une amie vous dit qu elle veut s installer au Grand Parc que lui conseillerez vous en premier Auriez vous un slogan r sumant votre impression sur le quartier et son devenir 64 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes 2 Debriefing et extraits des 3 groupes focus Un travail de debriefing a t r alis la suite de la passation des trois
92. es zones d viction Le plan subjectif du quartier dessin collectivement est cet gard tr s parlant Avec un enthousiasme partag s est labor un dessin clair et ordonn juxtaposant carr s et rectangles en tentant de respecter l harmonie g om trique des lieux Les quipements publics pr dominent en tant qu espaces clos et protecteurs ce sont eux les v ritables lieux de rassemblement et non pas les rues ou les transports en commun L espace public d un seul tenant du Grand Parc est ainsi symboliquement fractionn en autant d espaces de privatisation dans lesquels elles d voilent au fur et mesure de leurs propos qu elles se sentent plus o moins l gitimes Un zoom sur la place de l Europe permet de faire figurer l ensemble de leurs cheminements identifi s selon six couleurs ce qu elles reconstituent tr s facilement puisqu elles passent tous par le centre et convergent vers le lyc e le tram le centre social et le centre commercial Elles disent aller d une destination utile une autre en ne s arr tant nulle part malgr l extr me familiarit qu elles entretiennent avec les lieux et leur interconnaissance tr s forte Toutes adoptent des itin raires directs simples et fonctionnels dont des raccourcis le long des barres H G I sauf H qui semble faire des boucles et se distingue de ses amies par sa facult aller partout sur le mod le de la maraude urbaine des travailleurs sociaux 73 Prati
93. esoins simples de chacune et de chacun nous faisons acte de notre appartenance cet espace et de notre volont d en modifier les contours et les circulations wwwgenre ct villecr DR Enr e ls sur le himo E A du Carr do Boulosnin de rar XX 107 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Table des mati res Pr ambule 7 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre 13 Partie 2 L approche compr hensive 21 l Approche compr hensive animation de groupes focus et analyse des st r otypes 22 1 Un quartier tiraill entre r tention d informations et envie de mutation 22 1 1 Le recrutement du panel l image de l entropisme du Grand Parc 22 1 2 L influence d une structure urbaine autocentr e sur les mentalit s 23 1 2 1 I Note d ambiance 23 1 2 2 Un quartier plein d avenir 24 1 3 Le diagnostic par le genre comme outil d identification d un dysfonctionnement social 24 ll Les groupes focus t moignages directs sur les rapports sociaux et genr s du quartier 26 2 1 Un extr me attachement au quartier en tant que lieu d habitat mais pas en tant que lieu de vie 27 2 2 Un vocabulaire spatial de l exclusion et des rituels de subordination f minine dans l espace public 31 2 2 1 Cartes mentales sch mas de mobilit et repr sentation de l espace public par les groupes focus 31 2 3 Le Grand Parc un quartier inhospit
94. espace public La consultation de gyn cologie rassemble 1076 personnes dont 182 seulement du Grand Parc et un pourcentage de femmes mari s qui se font suivre ici Mais que penser de l implantation d un tel quipement sp cifique d di la vie sexuelle Les r ponses ne se font pas tarder c est visiblement une erreur strat gique que de l avoir rendue aussi pr sente c t du Centre social un instrument de contr le social assez stigmatisant au regard des relations de genre in gaux et de la pudeur des adolescentes Certaines jeunes filles du quartier se confient une fois au Cacis et puis ne reviennent pas TOUT INCITE ICI A NE PAS S EXPOSER L une d elle a d ailleurs t moign Je ne peux pas je connais tous les gar ons Par ailleurs les gar ons sont d eux m mes rejet s de l tablissement Les gar ons m me n osent pas entrer il y a trop de gar ons autour Le Cacis souffre d une trop grande visibilit Certaines jeunes filles rusent et utilisent le Centre Social comme entr e cach e d ailleurs les professionnelles du Cacis ont demand au Centre adjacent de laisser une porte ouverte Certains gar ons demandent des pr servatifs gratuits par la fen tre Cette pr cision montre combien il y a une r flexion mener sur des quipements publics discrets ouverts poreux entre dehors et dedans des lieux l gers et appropriables par tous Vers une d localisation de cet quip
95. et un renouvellement de l image r sidentielle du Grand Parc La pr c dente tude intitul e l Usage de la Ville par le Genre livr e en 2011 montre qu historiquement l espace public est clairement per u comme un attribut masculin symbole de son engagement citoyen et de sa puissance politique Aujourd hui encore les femmes n y jouissent pas de la m me l gitimit Malgr une impression globale de fr quentation mixte la ville de Bordeaux n chappe pas la r gle et distille des codes discrets prescrivant des usages plus ou moins f minins selon l heure ou la nature de l espace public fr quent Pour autant et ce n est pas contradictoire ce sont les femmes qui construisent au quotidien par leurs cheminements pi tons leurs achats r p titifs et en boucle leurs visites sollicitant les uns et les autres la trame spatiale de l espace relationnel Ce sont elles qui animent de fa on plus ou moins invisible puisque l espace public reste domin par les hommes des entit s r sidentielles aussi diff rentes que les villages ou les quartiers ouvriers Les anciens quartiers populaires d habitat collectif comme le Grand Parc ont aussi engendr leurs d buts si l on en croit la parole des ancien n e s une sociabilit anim e et chaleureuse 1 L quipe Projet urbain travaillant sur le Grand Parc se compose de l agence d architectes urbanistes Fran ois Leclercq de Base paysagjistes d Ingetec bureau d tudes techniques et du
96. etrouv la biblioth que du quartier 1 Voir en annexe la d finition et les objectifs de cette m thode particuli re 22 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Au Grand Parc plus qu ailleurs dans la ville il est recommand de ne pas d voiler l identit de celles qui prennent ainsi le risque de parler visage d couvert devant d autres t moins leurs familles amis ou simples voisins Ce faisant notre chantillonnage a r v l a posteriori que des liens de parent cousines de proximit voisines de paliers ou d affinit s collectifs de b n voles unissaient en grande partie les participantes de chaque groupe entre elles 1 2 L influence d une structure urbaine autocentr e sur les mentalit s 1 2 1 Note d ambiance La morphologie fonctionnaliste des ann es soixante du Grand Parc culmine de toute sa hauteur dans un tissu urbain compos de basses choppes ou de maisons de villes ne d passant pas deux tages Le passant ne peut rester indiff rent au contraste qu il provoque dans le paysage urbain o il cr e une coupe franche Subitement au bout d une petite rue se dresse un mur de quinze vingt tages cr ant une rupture d autant plus brutale que les franges urbaines le longeant ne sont pas vraiment am nag es C est moins vrai si l on rejoint le quartier par les boulevards o l urbanisme contemporain est en
97. ette mauvaise ambiance peu visible a priori s est r v l e peu peu lors de l enqu te terrain par la difficult initiale recruter sur place par voie d affichage des candidates pour participer aux groupes t moins Apr s coup cette r ticence s est expliqu e comme tant le sympt me d une certaine loi du silence qui semble r gner sur le quartier De fait il existe des pratiques quotidiennes de mobilit interne qui sont sous contr le certains points n vralgiques du quartier A priori nul l e ne semble choqu e par cette organisation binaire de l espace o les hommes jouissent dehors d un statut l gitimant une prise de possession du sol tandis que les femmes ne font que le traverser pour vaquer leurs occupations et regagner leur logement ce dedans rassurant l abri des regards A l heure de l galit la parit et la mixit entre les sexes ce semblant d indiff rence aux usages asym triques du quartier renvoie clairement la survivance de st r otypes genr s dans la repr sentation collective des habitant e s L tude d montre que cette souverainet masculine exerce au Grand Parc une pression constante sur chacun e qui nuit la bonne ambiance urbaine du quartier Corr l e l absence de fr quentation f minine d s la nuit tomb e la domination virile st rilise les richesses potentielles du vivre ensemble dans l espace public et suscite fronti res de peurs et murs invisibles qu
98. extraits des 3 groupes focus 65 2 1 Les m res pr caires du Centre social des femmes souvent invisibles 65 2 2 Les lyc ennes et tudiantes r sidantes au Grand Parc 71 2 3 I Les femmes m res et lectrices du Grand Parc 79 3 Paroles d acteurs de la fili re sociale et culturelle 84 3 1 Le centre social et culturel du Grand Parc 84 3 2 Un quipement public mod le longtemps envi des autres quartiers la biblioth que du Grand Parc 85 3 3 Le Centre d accueil de consultation et d information sur la sexualit CACIS 88 3 4 Visite de terrain au Lyc e Condorcet et recueil de propos de l infirmi re scolaire 92 3 5 Le collectif Bordonor le spectacle vivant pour faire sortir les habitants de chez eux 93 3 6 Rencontre avec le directeur du centre d animation D 97 3 7 Br ve rencontre avec le proviseur e adjoint e du coll ge 100 Bibliographie comment e 103 a urba Cle agence d urbanisme Bordeaux m tropole Aquitaine Agence d urbanisme Bordeaux M tropole Aquitaine Hangar G2 Bassin flot n 1 BP 71 F 33041 Bordeaux Cedex t l 33 0 5 56 99 86 33 fax 33 0 5 56 99 89 22 contact aurba org www aurba com aurba mars 2013
99. fait le relais de l analyse des travailleurs sociaux qui soulignent qu partir de 18 ans les jeunes ne savent plus o aller Mais derri re le terme universel de jeunes ce sont surtout les gar ons dont il est question La question pour les filles se pose uniquement dans les cas extr mes de cas sociaux jeunes filles plac es en foyers d accueil parce qu elles se sont retrouv es enceintes et qu elles ont t mises la porte de leur famille ou qu elles n en ont plus Les foyers tant ferm s en journ e elles errent dans le quartier la recherche d un lieu o se poser Si on les interroge un peu plus sur leurs d sirs les lyc ennes et tudiantes sont inventives En premier lieu elles aimeraient pouvoir se retrouver dans des espaces publics ferm s comme un SPA une piscine ou un bar pour femmes H voque m me un labyrinthe vert avec des senteurs et des recoins o se poser pour se rencontrer l abri des regards Elles aimeraient aussi pouvoir d jeuner dehors confortablement et en paix Inspir es par les tables et bancs qu elles avaient au coll ge elles aimeraient le m me type d quipement proximit du lyc e notamment Des bancs et tables pour pique niquer c est simple et utile et cela serait un bon alibi pour s asseoir entre filles dehors au soleil Pourtant ces moments de d tente et de loisirs se cantonnent la vie du lyc e la v ritable vie se d roule ailleurs dans l en ville L o l on va s h
100. fleuve La plus jeune d entre elles S fra chement arriv e du Maroc via l Espagne att nue cette impression de vide elle voque deux ou trois magasins sur place et un salon de coiffure mais souligne l absence de restaurants et de cin mas Espaces publics quelques niches isol es o s asseoir Pour le groupe l espace du Grand Parc est finalement assimil des rues normales accueillant commerces et gens servant de passage et donnant une adresse Mais en r alit la majorit du groupe n y va que pour les enfants et sp cifiquement la Fus e o il y a des jeux Sans cet alibi elles ne semblent pas discerner ce qu elles pourraient bien faire d autre dans la rue Selon C pourtant on peut s y rel cher mais aussi regarder penser et faire attention Cette fonction in dite de penser dans l espace public est reprise par MD qui pr cise Je sors et vais m asseoir en face du Centre social retrouver un peu d inspiration Un t moignage que l on peut interpr ter comme un besoin de rompre la solitude d une m re seule avec ses enfants en mal de socialisation ayant besoin d changer avec autrui sur divers aspects de sa vie Elle est la seule aussi indiquer qu elle reste dehors sur les bancs entre copines regarder les enfants de 17 19 heures 67 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Un go t pou
101. gars qui se collent devant les fen tres du Cacis avec les femmes qui attendent pour une consultation l int rieur Pour elle la principale visibilit des femmes dans l espace public c est quand il fait beau et avec leurs enfants Elle parle aussi de la F te qui est mobilisatrice et incite les habitants sortir de chez eux Elle voque la population repeignant pour Evento le centre social tout le monde a pass le pinceau Les mamans qui font manger et les grandes tables qui accueillent le tout venant M me tableau pour la Journ e des Arts organis e par le lyc e tant de talents s y sont d couverts partag s M res et filles ont fait d couvrir leurs sp cialit s culinaires l occasion d un atelier Arts culinaires Les ateliers de danse et de chants qui ont ouvert le regard sur les talents des l ves de Bacalan Aubiers Grand Parc Hip hop rap et dance floor des chants des danses et des percussions qui accompagnent le tout Dans cet espace de la cit qu est le lyc e les jeunes filles musulmanes n offrent pas de caract ristiques particuli res c est un groupe de jeunes filles comme un autre en revanche elle se dit frapp par la rapidit avec laquelle elles se laissent convaincre de remettre leur foulard une fois dehors sinon elles sont tax es de filles faciles Elle ressent enfin combien le quartier va changer cela construit un peu partout rue Emile Counord et en bor
102. halte une partie de la population et leur offrir un syst me d abri des intemp ries Mais ces d sordres sont de faible envergure aux yeux de la travailleuse sociale de rue il n y a pas d incidences sur les belles r sidences dans le Grand Parc comme celles de Montesquieu Mozart ou de Condorcet 90 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Comme la plupart des personnes enqu t es l quipement renouvel de la salle de f tes est pour elle l AVENIR Pour l instant il y a des v nements mais isol s la f te de l t Evento en biennale cela bouge En quise d animation il y a la camionnette de CRS qui fait mine de contr ler plusieurs fois par jour ironise t elle En pieds d immeubles il y a de plus en plus de cl tures Elle d nonce les barres et tours de plus en plus ferm es ce qui de toute mani re ne fait rien bouger l int rieur Vers le coll ge il y a l ext rieur un public de jeunes gar ons visibles dans l espace Les tennis sont parfois occup s Les soirs d t un espace familial se cr e autour du Centre social il y a des familles qui s installent dehors avec des grands m res et des jeunes filles qui filent rejoindre des amies Du lyc e l annexe il y a les jeunes filles qui passent en groupe chaque jour et parfois se font agresser Une activit de consultation gyn cologique au beau milieu de l
103. i 23 ans Elle a gard des Charentes natales le go t du partage avec le voisinage et ne trouve pas difficile d habiter ces quartiers D j elle fr quentait les quipements du Grand Parc Poste Mairie Annexe Biblioth que Le lien s est fait tr s vite surtout avec sa fille qui fr quentait le coll ge puis le lyc e Condorcet suivant une fili re de langues A l poque o elle perd son appartement dans le parc priv elle est au ch mage et a droit un logement HLM Un T3 450 En 1999 en autodictate elle suit des cours de th tre la Fac elle obtient un DEUS Le collectif Bordornor a donc 15 ans et a b n fici des fonds de la DRAC et de la politique de la ville CUCS Et en 2005 Isabelle qui est cuisini re de m tier devient aussi animatrice pour le th tre Mais elle s inqui te car en 2014 Bordeaux Nord devrait sortir de la liste des quartiers prioritaires Cela la met en col re on pense qu il y a que des riches qui habitent par ici Selon son analyse c est la faute des nouveaux arrivants qui ach tent des baraques par ici mais ne mettent videmment pas leurs enfants dans les coles du quartier Il y a un d s quilibre qui se cr selon elle et qui est ent rin par les politiques d accueil des nouveaux venus Selon elle les investissements de la ville ne prennent pas en compte les besoins en structures d accueil et de loisirs des quartiers pauvres de Bordeaux Nord ils ne se f
104. i r tr cissent en particulier le territoire des femmes tout ge confondu 1 Ce mode d criture rappelant qu un mot pluriel ou impersonnel abstrait est autant f minin que masculin fait partie de conventions symboliques adopt es dans les tudes de genre 2 Di M o Guy Les Murs invisibles Femmes genre et g ographie sociale Armand Colin recherches 2011 4 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Toutefois ces pr sences masculines ne sont pas toutes de m me nature l une se situe dans le registre d une sociabilit ostentatoire de loisirs de plein air int gr e au quartier depuis ses origines les boulistes l autre dans l appropriation de postes fixes d observation par des bandes clairsem es de guetteurs immobiles et silencieux proc dant une constante surveillance des all es venues de la population ou se livrant de tumultueux rod os de moto En l absence de boulistes l ext rieur durant notre enqu te hivernale ce sont sur ces groupes de jeunes hommes pr sents quelle que soit la m t o que se sont pench es nos discussions avec les trois groupes de femmes et les professionnels socio ducatifs rencontr s sur le terrain Ainsi derri re la relative tranquillit attribu e au Grand Parc se dissimule une toute autre r alit laquelle n est pas d nonc e Or il para t essentiel d optimiser l attractivit r sidentielle du quartier aupr s d une future popul
105. io culturels sportifs et commerciaux a t pens e dans ses moindres d tails pour que la population puisse s int grer sur place ce qui l am ne s interroger sur les finalit s d un tel traitement que l on ne retrouve pas ailleurs En fait on dirait que tout a t programm l int rieur pour que les gens ne sortent pas D ailleurs les gens quand ils se retrouvent la Victoire ils sont compl tement perdus S2 Une r flexion qui n est pas sans voquer les analyses des experts concernant la politique de la ville comme tr s r cemment le g ographe Philippe Est be qui estime que les quartiers prioritaires devraient fonctionner comme des sas et non pas comme des nasses 1 Lire dans la page web de Rue89 l interview du 20 02 2013 72 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Carte mentale du groupe 2 les lyc ennes du quartier 1 Zoom sur le centre 2 Plan de situation 2 E gt 2 Ars un INOA NIGO GARONNE EMi E amp uvvuoko OU S la i i VERS AUBIERS lt CENTRE CHNERUAL Cu 5 TAN NIQUE BX NORD es y EA Ai J a S EN pean SVANE E Z Rare gt SABRIAT A kod Annexes Une hypertrophie de l espace central place de l Europe juxtaposant une forte appropriation et des zones d viction Le plan subjectif du quartier dessin collectivement est ce
106. iog nes au m me titre dit elle que la rue Mandron espace d sert par excellence Elle ne sp cifie donc pas le Grand Parc comme un lieu particuli rement inhospitalier Son impression globale est li e un r le de genre st r otyp qui impose un certain comportement contr l dans l espace public M me si on est lib r e n emp che qu on sort toujours dans la rue sous conditions sous regard accompagn e 80 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Les bonnes f es de la petite ville Les trois autres femmes sont repr sentatives de la tranche statistiques des femmes vivant seules au Grand Parc et y vieillissant plut t bien y ayant fait leur nid Plut t disponibles elles participent toutes trois plus ou moins intens ment aux activit s b n voles du quartier J 46 ans est locataire depuis 12 ans la tour Lully au nord du quartier non loin de la polyclinique sur les Boulevards Arrivant de la Lorraine elle est c libataire agent de service et auxiliaire de vie elle pr pare des buffets l occasion des v nements des collectifs d habitants exemple celui de la Salle des f tes C 58 ans fut aussi auxiliaire de vie pendant 20 ans et vivait autrefois M riadeck rue G Bonnac puis sur les quais en face du Pont Chaban Delmas dans une maison qui a t d molie Elle a t relog e en 1998 dans la tour Saint Saens pr s
107. ise du logement a lanc une politique d intensification urbaine notamment par l op ration de 50 000 logements Inscrit dans un contrat urbain de coh sion sociale CUCS pour la p riode de 2012 2014 et identifi comme une ZUS zone urbaine sensible le quartier du Grand Parc compte un peu plus de la moiti de son parc r sidentiel en logement social Ce dernier reste cependant encore sous occup si l on se r f re l estimation globale du nombre d habitants au m de logement Or il pourrait conna tre dit on avec le projet d une m tropole millionnaire un peuplement deux fois plus lev Un processus de r g n rescence urbaine amorc e par une convention de programmation multipartenariale L intensification de la population du Grand Parc est l un des forts enjeux qui sous tend l tude de programmation pr op rationnelle engag e depuis juillet 2012 pour un an par la ville de Bordeaux la Cub le Groupe Bordeaux Nord Aquitaine Polyclinique et les bailleurs Incit SNI et surtout Aquitanis ce dernier y g rant plus de 2300 logements Ce document cadre sign en 2011 pr voit un accompagnement financier de la Cub et du Conseil r gional et un fort apport financier d Aquitanis pour le d veloppement de l offre en logements et la r habilitation du patrimoine existant Parall lement sont en cours des projets de construction d EHPAD 148 lits de logements familiaux 74 et de bureaux livrables entre 2012 et 2013 1
108. istine Bernard Hohm Statistique et donn es Anne Delage et C cile Rasselet PAO et dessin Christine Dubart Photos H l ne Dumora 2 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Composition de l tude Un pr ambule met en perspective les enjeux et facettes que renvoie l actuel Grand Parc Une r actualisation statistique de la population en premi re partie permet de d terminer les tendances sociod mographiques de ce quartier d habitat collectif de plus de 10 000 habitants et d tablir le panel recruter Trois sessions d animation de groupes de femmes sont ensuite analys es et donnent voir les repr sentations intimes et contrast es du quartier Parall lement les acteurs sociaux et culturels du quartier apportent des cl s de compr hension sur les enjeux socio ducatifs Paroles et ressentis sont ensuite traduits en diagnostics cartographi s lesquels appellent des principes d am nagement prenant en compte le genre afin d harmoniser les comportements entre sexes dans l espace public Sommaire Avertissement Pr ambule 7 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre 13 Partie 2 L approche compr hensive 21 l Approche compr hensive animation de groupes focus et analyse des st r otypes 22 Il Les groupes focus t moignages directs sur les rapports sociaux et genr s du quartier 26 III Le discours de la fili re
109. it surtout les jours d t L accompagnement dynamique des d placements pi tons devrait att nuer le constat d agoraphobie que cr e le grand couloir que forme le Grand Parc mais aussi le malaise que provoquent les arbres trop nombreux sur les parkings ou en bordure de voirie mais pas assez pr sents sur les pelouses l all e centrale dite cavali re n cessite en particulier un rev tement au sol plus plane et une prise en compte des c nes de vue pr sents dans la ville du bas donnant lieu un effet de panoptique que ressent le promeneur qui se sent observ de loin et d en haut Un accompagnement des s quences de pleins et de vides pourrait combattre le sentiment de malaise sinon d ins curit l int rieur du quartier mais aussi inciterait en sortir aussi souvent que souhait en dessinant balisant des itin raires pi tonniers d acc s la station de tramway L installation des bornes de lumi re solaires ou se d clenchant sur le passage comme les d tecteurs de pr sence pourraient constituer un d but de solution 1 La culture maghr bine n int gre pas la pratique de la bicyclette dans l ducation des filles voir les actions de sensibilisation d ploy e par l association V locit sur les quais 51 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive 4 4 Favoriser une sociabilit spontan e par un urbanisme de
110. it peur caf r serv aux gar ons ou tout simplement inadapt s leur porte monnaie le Simply Market o l on se ruine Pourtant elles prennent la d fense d s que n cessaire de leur quartier auquel elles s identifient et expriment ainsi des attitudes contradictoires oscillant entre une euph misation des tensions li es aux r les sociaux de sexe elles sont en m me temps surveill es et prot g es par les bandes de gar ons et une r elle d sinvolture vis vis des actes d incivilit des gar ons que d autres d nonceront comme cr ant de l ins curit consommation de drogue petit braquage vols de voitures projectiles lanc s du haut des appartements Elles ont tendance se moquer voire se sentir un peu fi res sinon solidaires de ces forfaits qu elles attribuent de tr s jeunes gar ons des enfants en fait Ces derniers ne volent ils pas des Kinder quand ils braquent le supermarch L tat de d gradation ext rieure des immeubles G H et l est aussi tacitement d nonc par les jeunes filles qui justifient a posteriori les m faits jeter les d tritus par la fen tre comme une juste r ponse des habitants leurs conditions de vie pr caire dans un habitat jug v tuste voire d grad On retrouve le m me processus d infantilisation vis vis des auteurs de ces incivilit s chez les deux autres groupes de femmes Cela semble tre une r action inn e pour d responsabiliser d p nali
111. ittera plus un T3 pour 450 Elle est s re en revanche que les nouveaux venus paieront un maximum pour le m me logement La salet et la mal bouffe deux sympt mes de la pauvret Pour elle la mis re est invisible au Grand Parc il y a une grande salet les gens balancent par la fen tre poubelles et couches sales ce n est pas un mythe Les gardiens ramassent et nettoient tout en permanence et il suffit qu ils partent pour un long week end pour qu on r alise le boulot de m qu ils se tapent Elle regrette que le mode de consommation d plorable touche ainsi les plus pauvres cibles privil gi s de la mal bouffe empaquet e t moins en sont les emballages que l on retrouve par terre Elle raconte comment l t le soir cela vole r guli rement par les fen tres Au lieu d prouver de la col re elle fait marcher son raisonnement et ne manque pas d id es Pourquoi ne pas aider plus simplement les habitants r nover leur environnement Livrer du mat riel suffirait pour que chacun passe un bon coup de peinture sur la fa ade On pourrait duquer l auteur de ces incivilit s en les mimant lors d atelier en plein air via des clowns qui se moquent un peu d eux On pourrait faire des ateliers jardins potagers pour que chacun ait envie de se retrouver dehors descendre de sa tour et manger une nourriture saine Elle n est pourtant pas s re du r sultat pour solutionner cette tendance la salet des
112. l mique entre ce qui ressort de la tradition et de la modernit dans les cultures en pr sence musulmanes et occidentales Le registre discriminant homme femme qui d j est consid r comme un ordre des choses qui s impose une force ext rieure la soci t appara t de toute vidence renforc par ceux qui priment l ordre religieux sur les valeurs la ques L influence musulmane mais aussi chr tienne quand elle est radicale renforce la disparition des jeunes filles dans l espace public d s leur pubert et s appuie sur un ordre binaire pr existant d terminant des modes de vie structur s par des couples d opposition selon que l on soit d un sexe ou de l autre dedans dehors intimit vie sociale domesticit vie professionnelle voile corps expos tradition familiale modernit ducative etc Les quatre femmes mari es et les quatre jeunes filles musulmanes rencontr es dans les groupes focus nous ont aid s entrer dans le vif du sujet en abordant deux points la question du voile qui est un indicateur on ne peut plus clair du passage des femmes de l espace priv l espace public Ce nouveau signe ostentatoire d appartenance culturelle est un principe de libert surtout revendiqu par la g n ration des jeunes adultes musulmanes extraverties en rupture avec l imp ratif global de la cit dans l espace public lequel est souvent repris par leurs propres parents le besoin de visibilit de la pratique re
113. l autre qu on traduirait aujourd hui par le care suffisamment r actif pour soutenir sa m tamorphose sociale venir Car c est sur la base de ces caract ristiques solidaires et thiques propres selon Jacqueline Coutras l espace f minin que pourrait s enraciner la future soci t multiculturelle du Grand Parc en 2030 En effet c est bien la p rennit du lien entre les m nages vivant dans une proximit r sidentielle et culturelle coh rente laquelle chacun peut s identifier ou se diff rencier que se forme un mode de voisinage qui fait sens et pr side aux changes mat riels et symboliques des biens et des services La notion d change loin d tre d su te revient aujourd hui avec force dans nos pratiques sociales contemporaines qui remettent au go t du jour via Internet la notion de partage share et d usages collectifs coloc covoiturage sites de services en ligne etc C est donc en continuit des travaux de Jacqueline Coutras que nous proposons d analyser les usages de l espace du Grand Parc en s appuyant sur la diff renciation sexu e partir de laquelle s organisent les faits et gestes de la vie quotidienne En adoptant un mode de lecture socio g ographique genr e et en identifiant les in galit s d acc s l espace public entre homme et femme on choisit d uvrer pour la r duction de la fracture du genre stipul e par l objectif europ en et national de lutte pour l ga
114. l ensemble la perception du quartier reste floue et sans rep res a urba Groupe 2_sch ma des pratiques de espace du quartier du Grand Parc EX Rate Be f Kad Si 7 JN RE nie lieu d habitat Y _ lieux appr ci s Q stationnements Q lieu interdit 43 n tre per u ET MA AE Lana aus RX ione de pe ro R zone d serte g saaa a a o a Le est b timents fr quent s rex ou rep res NN y2 zone PARON peu m a dangereuse y K T Y Bi YANE amr AN 01 Jgmjre ii LMLN Ni D 5 D E wE ERGI EX ca ar Le ERE M2 Et QU de Berthe lab id n PEE n FOUT PU ANT Em RP A Fe m 7 SA DS N Kial 7 s 7 7 w 2 Z JC 7 TL pres X 5 A TS H LA CAT IR L gende Les pratiques spatiales des lyc ennes du groupe 2 montrent une recherche de centralit sur le quartier contrari e par la forte pr sence masculine post e derri re le Simply d o leur appropriation d un lieu sym trique d observation les Pelouses Leurs cheminements d vitement consistent contourner les arri res du centre commercial o stationnent les gar ons mais aussi aller au plus efficace sans devoir traverser les parkings le long du G pour aller au lyc e par exemple Elles vitent ainsi certains c nes de vue optent pour des fa ades rassurantes sans saillies ni renfoncement et appr cient les rep res visibles dans l espace immeuble arc en ciel Mais elles n ont pas d autres choix que d int grer ces bandes de gar ons dans leu
115. l identit spatiale et d nigrer son habitat revient se stigmatiser soi Aussi restent elles solidaires de l ensemble des habitants malgr les r guli res exactions commises dans leur environnement Rappelons aussi que ce n est pas tout le Grand Parc qui est sujet aux nuisances nocturnes qui se concentrent proximit de l annexe du lyc e principal secteur risque avec les abords du centre commercial Visiblement l espace compris entre le coll ge et la piscine b n ficie d un plus grand calme l abri de grandes barres qui forment des crans prot geant les habitants des nuisances Cette paix r sidentielle est pr cieuse au point que l une des seniors du groupe 3 conseille que ne soient pas r par s les nids de poules du parking de la place de l Europe afin de dissuader les rod os de motos de s y d placer 2 3 2 La t l surveillance en question Aujourd hui on reconna t officiellement qu il y a de l ins curit au Grand Parc et l on vient d installer trois nouvelles cam ras de surveillance sur la tour de la Caisse d assurance maladie et trois autres au Centre commercial Or les avis sont tr s partag s sur les m thodes utiliser pour apaiser les lieux R cemment l lu du canton s est montr r serv sur l effet dissuasif de cette t l surveillance il y a bien un probl me li des trafics au centre commercial et des rassemblements dans des recoins derri re le Simply Market reconna t il mai
116. la t le plus quelles recommandations donne t elle aux futures migrantes de sa plan te quels conseils de quoi doivent elles le plus se m fier que doivent elles changer pour s acclimater que vont elles regretter de leur plan te que vont elles aimer et adopter 2 jeu on imagine que l on rencontre la personne c est une fable qui a invent con u la ville un peu la mani re de Dieu qui dans la Gen se a cr e le monde en 7 jours on imagine qui un homme une femme de quel ge qui vivait quelle poque qui pensait quoi des femmes on lui demande ce qu il elle cherchait faire son projet ses principes ce qu il elle a oubli r ussi rat Principaux th mes explorer Pour chacun on tiendra compte et on envisagera les diff rences saisonni res et temporelles semaines week ends jour nuit les diff rences de situation familiale d accompagnement seule avec femmes avec enfants avec homme Points privil gi s n vralgiques dans l espace public pourquoi e L o on va volontiers pour quelles raisons e L o va mais avec r ticence pour quelles raisons e l o on ne va jamais pour quelles raisons La rue au sens large les places les b timents les monuments Les espaces verts et les jardins attirance et rejet Les transports en commun comment on les vit ce qui est sp cifique des femmes ce qui est fait pour elles contre elles L
117. le Les activit s de plein air d velopp es par le Centre social et culturel vers les enfants et auxquelles se joignent parfois les parents sont l occasion de sensibiliser les adultes une ducation plus respectueuse du droit des enfants mais aussi du droit des pouses souvent maltrait es La mis re conjugale que d noncent aussi les intervenants sociaux et scolaires est le creuset id al pour reproduire et exporter les violences de genre du domaine priv vers le domaine public En ce sens ce qui passe la maison rel ve aussi de la responsabilit politique et n cessite autant d actions de pr vention Car on le sait les plus grandes violences exerc es l encontre des femmes se d roulent dans l espace priv par des personnes qu elles connaissent Pourtant on peut regretter que l action sociale soit tellement pr occup e de la viabilit domestique et la s curit familiale des femmes qu elle en oublie ou qu elle n en ait plus le temps ni les moyens de mieux susciter la l gitimit des femmes et des jeunes filles dans l espace public du quartier 3 1 2 Un constat inqui tant de la d gradation des rapports filles gar ons Les propos des acteurs de la fili re professionnelle sont videmment un peu d form s par l effet de zoom que provoquent leurs activit s sur le terrain de pr vention de la d linquance ducateur trice de rue et du suivi des familles derri re les murs des immeubles o se d roulent parfois de
118. les n ont pas d amis sur place juste des connaissances cette d n gation rappelle l expression consacr e d crivant la sociabilit des quartiers d habitat social Ici c est bonjour bonsoir Ce qui exprime une volont inconsciente de ne pas tre associ e globalement la population stigmatis e d un quartier class sensible La prudence de rigueur dans un quartier o r gne une certaine loi du silence fait que l on ne d nonce pas ses voisins sa fratrie ses amis C est cette ambivalence entre amour et haine port au quartier attachement et d sir de fuite qui caract risera toutes leurs r actions Sentiment de s curit le prix payer Leur manque d autonomie se traduit par la n cessit d tre sous contr le permanent des gar ons pour pouvoir sortir Le meilleur exemple est leur non fr quentation du Cacis Pour nous c est mort F si tu entres l dedans a veut dire que tu n es plus vierge H Et m me que tu es une professionnelle rench rit F C est dire que tu as couch quoi pr cise encore H L invisibilisation de la vie intime est une injonction d autant plus forte que l on est musulmane Un jour je t ai demand c est quoi le Cacis tu m as r pondu c est pas pour toi S2 F L effet d interdit s tend cependant toutes la classe d ge des jeunes filles m me celles duqu es de fa on plus lib rale qui se retrouvent pingl es par les m mes tabou
119. les psychiques F l autre hyper qualifi e ne trouve pas d emploi et a m me cherch retravailler au S n gal sans succ s MD Une tendance se prot ger se taire et rester prudentes Nous n avons pas pu pr ciser leur adresse exacte sur les cartes part les deux anciennes r sidantes MD et F puisqu elles n ont indiqu que le nom de leur rue ce qui au Grand Parc ne veut pas dire grand chose La CESF elle non plus ne conna t pas le num ro de l immeuble question de prudence de la part de ces femmes que la vie a pour la plupart malmen e Tout ce vague se retrouve d ailleurs dans leur appr hension de l espace habit des limites du quartier et des relations qui s y d roulent Hormis le centre social rien ne semble leur donner d tat d mes pr cis Seules MD et F ont des pratiques structur es et des affinit s avec certains lieux le Barmoussa dans le centre commercial pour MD l all e des Boulistes l t pour F Leurs propos sont peu explicites elles n osent pas donner leur avis Polies elles font acte de pr sence mais restent insaisissables Leur attitude montre combien elles ne tiennent pas agir d couvert Ont elles subi des v nements ce point traumatisants pour qu elles demeurent d une si grande prudence Lors de l exercice de la carte collective elles se d rident un peu mais la barri re de la langue bloque certaines comme Z vivant pourtant depuis 6 ans au Grand Parc voil e
120. ligieuse notamment via la question br lante de la construction d une mosqu e au Grand Parc projet aujourd hui arr t ce qui oblige les musulmans du quartier c l brer leur culte dans une caf t ria avant l ouverture Il serait n cessaire par ailleurs d approfondir ce th me socioreligieux afin de mieux comprendre les v ritables enjeux de divisions anthropologiques qui y sont li s et de pouvoir habilement orienter la d cision publique d am nagement du quartier Rappelons ici une analyse sociologique r alis e il y a dix ans par des chercheurs de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales Nacira Gu nif Souillamas et Eric Mac sur la figure du gar on arabe Celui ci tait devenu l ennemi public n 1 du gouvernement fran ais l poque de la marche de Ni Pute Ni Soumise La lecture de cet ouvrage claire la compr hension des groupes t moins en nous amenant 1 Lire en annexe la note sur l ouvrage de ces chercheurs au Cadis laboratoire de sociologie de l EHESS Les F ministes et le Gar on Arabe aux dition de l Aube 2003 37 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive relativiser la rh torique victimaire dominante envers ces jeunes filles voil es En parall le avec cette focalisation de l opinion publique sur l embl matique gar on arabe que les chercheurs analysent comme tant le v ritabl
121. lit des sexes Un vrai souci d galit spatiale existe au sein du Grand Parc et les recommandations op rationnelles pr sent es en fin d tude visent optimiser la visibilit des femmes dans l espace public du Grand Parc Ceci dans un double dessein impulser une politique de rattrapage favorisant les femmes obtenir des am nagements quipements propices asseoir leur mode de sociabilit ext rieure mais aussi r tablir un climat plus serein pour tous les habitants du quartier dans une recherche globale de confort de confiance et d am nit voir la notion actuelle de friendly city Des outils de management urbain adapt s restent aussi inventer qui aujourd hui pourront para tre discriminatoires vis vis des hommes qu il faudra aussi couter lors d une phase ult rieure mais qui rel vent en fait d une volont d quit des politiques publiques sur le mod le du gender management et du gender budget 1 Jacqueline Coutras Crise urbaine et espaces sexu s Armand Colin 1996 2 Ces deux outils appartiennent au Gender mainstreaming qui pr ne l incorporation syst matique des questions de genre dans toutes les institutions et politiques gouvernementales des pays membres de l Union europ enne 10 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Pr ambule une tude de genre qui s inscrit dans un plan guide en cours sur un quartier sensible
122. lle dit ne pas tre tr s fi re quand elle rentre en tram le soir 11 heures ni le matin 5 heures du matin quand elle le prend pour se rendre son emploi d agent de service La peur psychologique peur du noir et peur des espaces d serts R tout comme F ne veulent pas admettre qu il y ait de v ritables raisons pour que le quartier leur fasse peur et mettent cela sur le compte du conditionnement psychologique Certes le manque de lumi re la peur d gag e par les parkings sont de vrais motifs anxiog nes mais cela ne leur semble pas des arguments suffisamment objectifs en tout cas les conditions ne leur semblent pas pire que dans le reste de la ville Par exemple elles vitent la rue Varise trop d serte mais aussi la rue Camille Godard trop noire Elles admettent finalement que le vide central du Grand Parc que traduit d ailleurs leur carte collective n est pas non plus tranger cette angoisse 82 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Les parvis des quipements des lieux propices l animation de jour et d v nement culturel de nuit L absence de bancs et de lieux ouverts de rencontres pourrait tre r solue par la cr ation d un parvis commun entre la future Salle des F tes et la piscine Un projet non retenu d un salon de th sur le parvis de la biblioth que a t voqu ainsi qu un kiosque d information devant la salle des f tes
123. mation sur l espace public du Grand Parc rel ve encore de l exceptionnel comme les cinq journ es en Juillet de Grand Parc en f te pour lesquelles nous dit on il a fallu dix ans pour faire descendre les habitants dans la rue et obtenir que les bandes de gar ons ne perturbent pas l v nement actions de casse sarcasmes Le souvenir est aussi encore tr s pr sent dans les m moires des journ es urbano artistiques d Evento o tant de familles se sont investies dans la d coration et l animation de leur quartier en repeignant par exemple le Centre social avec les enfants Les quelques institutions phares du Grand Parc perp tuent donc un travail de fond consid rable tant pour l animation culturelle des jeunes scolaires que celle des jeunes mamans ludoth que du centre d animation biblioth que mais aussi pour l ducation et le suivi de la vie sexuelle des femmes Cacis et l aide l conomie sociale et familiale au Centre Social Sans oublier la poursuite de programmes innovants en mati re ducative du primaire au lyc e offrant la fois des programmes d excellence et des fili res adapt es diversifi es bi langue sports techniques etc Tout se passe comme si l intensit de l action culturelle ne pouvait se d rouler qu l abri des regards entre quatre murs tandis que dehors se fane peine close l envie individuelle de communiquer et de s engager socialement La mixit des pratiques est loin d tre une bataill
124. me parfois jusqu deux heures du matin s exclame F Seule la m re de B semble se m fier des gens d ici et ne pas aimer y voir tra ner sa fille Il est vrai que B a pu tre t moin d une tentative de viol qu une de ses amies a subi dans l ascenseur de son immeuble Heureusement B a pu r agir et appel l aide temps pour secourir son amie De la m me fa on si elles ont un probl me en dehors du quartier Bordeaux elles savent que la bande de gar ons qui les ont connues au coll ge s ils sont dans les parages ou s ils sont joignables sur leurs t l phones mobiles viendront leur pr ter main forte Elles le d clarent avec certitude et semblent avoir exp riment ce traitement de faveur dont elles tirent d ailleurs une certaine fiert L autre jour on marchait quatre ou cinq il tait une heure du matin il y avait trois bagnoles qui faisaient la course ils ont sorti la t te ils ne nous ont pas reconnues ils 75 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes ont commenc sortir leurs langues et tout franchement trop d geulasses Et puis tout coup ils nous ont reconnues ils ont vite rentr la t te S2 Ils ont r alis trop tard On tait pas cens tre leurs petites s urs et leurs cousines qu ils prot gent F Pour autant elles n ont aucune envie de rencontrer leurs amis sur place d ailleurs disent elles el
125. n D les jeunes se m langent plus exemple un skate parc sert autant aux filles qu aux gar ons m me si elles ne jouent pas trop elles sont l avec eux Sur les terrains de sports galement on voit plus de filles en milieu rural D trouve que mettre des tables de pique nique est une bonne id e qu aux Aubiers cela marche bien Il observe qu au Jardin Public une mixit genr e existe sur les pelouses comment y arriver au Grand Parc Dans le Parc Rivi re en revanche il ne voit que des gens des administrations du Grand Parc qui viennent y d jeuner I rappelle que le coll ge du Grand Parc a perdu un tiers de ses l ves et que la section Clisth ne exp rimente la culture de la mixit Il voque aussi les ateliers de th tre du centre d animation qui fonctionnent bien en terme de mixit Les liens de partenariat cole et structures sociales seraient renforcer sur le th me de la citoyennet et du respect Une mosqu e serait souhaitable puisqu il y a bien d j une glise dans le quartier cela respecterait le principe d galit Il faut admettre le retour du religieux chez les jeunes et accepter les signes d un islam mod r en acceptant de recevoir des jeunes filles avec le voile mais pas en burka En conclusion la mixit amorc e par les structures socio culturelles de la ville doit tre renforc e par une action collective 99 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Par
126. n point un autre elle n y est ni enferm e ni ne contourne des lieux sauf peut tre la place de l Europe qu elle vite en passant par derri re pour resurgir hauteur du petit centre commercial Emile Counord dont elle fr quent assidument le vid o club YoYo 79 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Elle d finit le Grand Parc comme une cit mais a r e Ce qui la distingue radicalement des grands ensembles parisiens par la profusion d espace entre les tours et barres De fait tout ce qui obstrue cet espace est inutile Elle critique vivement les grilles ridicules autour des pauvres squares qui donnent juste l impression que c est r serv et o les enfants du coup ne vont plus Sa seule anxi t les parkings dontelle appr cie la disponibilit mais qui l angoissent mal clair s et bois s Elle n appr cie gu re non plus la grande friche le long du tram qui sugg re la peur Une vision utilitariste de l espace public Son discours sur la libert d aller et venir des filles dans l espace public est plut t conventionnel elle a h rit des peurs s culaires de lign es de parents qui imaginent le pire pour les jeunes filles et qui ne pourraient tre tranquilles vis vis de ces ventuels dangers que s ils taient frapp e d amn sie La r gle ducative est claire elle se l applique d ailleurs elle m me s
127. ncontre Quant aux gar ons ils semblent prouver un rejet imm diat pour un tel lieu m me si les plus audacieux n h sitent pas passer le bras par la fen tre pour r clamer des pr servatifs Eviter l empreinte spatiale d un quipement vocation trop sociale pourrait aussi s appliquer l extension du Centre social et au futur d m nagement de la MDSI qui va s implanter l emplacement du Cacis Comment l occasion de ces futurs travaux cr er par l architecture et l am nagement des abords ext rieurs un plus grand effet d ouverture vers le public tant f minin que masculin et une meilleure porosit entre dedans et dehors Comment d dramatiser ces lieux et en faire des espaces multiservices 1 Centre d accueil et de consultation et d information sur la sexualit cr en 1984 44 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Cet exemple montre qu apaiser les tensions dans l espace public va de pair avec une modernisation de l image du Grand Parc En faire un vrai morceau de ville consiste attirer les habitants dehors et les pousser ext rioriser leurs modes de vie en animant et en scandant l espace de lieux de rencontre mixtes et ludiques 3 2 3 Th tralisation verbalisation et ext riorisation des pratiques une unit spatiale qui se dessine gr ce l action socioculturelle A ce stade de l tude le lecteur au
128. nement coute mutuelle recherche d une expression rel ch e jeux de r les etc Exercice de constitution du groupe les premiers mots qui vous passent par la t te propos de votre environnement le quartier du Grand Parc les autres encha nent sur le mot propos le plus loign le plus proche etc e Sur le chemin vers notre rendez vous Centre social Centre d animation biblioth que chacune fait part aux autres de ce qui lui a fait plaisir aujourd hui ce qui l a enchant e dans le quartier ce qui l a agac e ce qui lui a d plu 1 LA VILLE caract ristiques d limitations diff rents espaces La ville sensations imaginaire tout ce que l on associe cette notion Quand on dit ce mot exprimez ce que l on ressent voit entend D finition contours rep rage du quartier et de sa position dans la ville et de ses principaux lieux centre autres quartiers etc L urbanit Quand dit on qu on est en ville qu on va en ville qu on habite en ville ce qui fait signale d limite la ville e Ce qu on fait en ville e Ce qu on ne fait pas e Qu est ce que selon vous repr sente l espace public A quoi l oppose t on Qu est ce qu on y fait Les diff rents espaces du quartier Grand Parc quels sont ils ce qui les s pare les r unit ce qu on fait dans chacun pourquoi on y va pourquoi on y va pas e L animatrice demande une des participantes de venir au tableau
129. nfants l a urba est convi e pour t moigner de la pr sente tude sur le genre 3 3 I Le Centre d accueil de consultation et d information sur la sexualit CACIS I du Cacis et C de l UBAPS union Bordeaux Nord des associations de pr vention sp cialis e ont t rencontr es tour tour Le CACIS est une association loi 1901 cr e par les habitants associations travailleurs sociaux et m decins des quartiers nord de Bordeaux Depuis 1984 elle administre et anime un centre de planification dont l objectif est de permettre toute personne jeune ou adulte de trouver les moyens de vivre sa sexualit dans notre soci t d agir contre tout forme d exclusion li e la sant la sexualit et au genre Les consultations sont confidentielles pour les mineures et ne n cessitent aucune autorisation parentale Les mercredis des tabl es enti res de jeunes filles dont quelques unes en couple attendent de consulter un gyn cologue L animatrice sp cialis e du Cacis rappelle que c est suite la loi Weil 1979 que le centre a t cr Des personnes ressources se sont mobilis es dans le quartier m decins associations l agr ment a t obtenu pour tre un centre de planification familiale cela d pendait des services de la DDASS A l poque il y eut des bagarres contre ces avorteurs C est la demande des membres de l quipe de pr vention mise en place en 1969 Bac
130. ni ex filiale de la Sncf et de Coligny Quant au parc de copropri t s priv es 8 il repr sente 300 logements qui se distribuent entre les r sidences Mozart Montesquieu et Condorcet I existe enfin un petit tissu d choppes repr sentant avec quelques maisons de villes 8 du parc Anciennet dans le logement 46 de la population du Grand Parc habite sur place depuis 10 ans ou plus ce qui confirme la tendance l enracinement voqu e plus haut L absence de rotation r sidentielle peut tout autant exprimer une satisfaction qu une absence de choix ou d alternative r sidentielles Ce ratio descend 30 Bordeaux mais remonte 41 dans la CUB o les couronnes p riurbaines connaissent aussi une tendance l enracinement mais de la part surtout des propri taires occupants vieillissant galement sur place Des nouveaux venus s installent mais en nombre moins important qu ailleurs en valeur relative Les r sidants de moins de deux ans d anciennet ne sont au Grand Parc que 11 contre 23 Bordeaux et 17 dans la Cub Pour autant ajout s aux 21 6 d anciens habitants qui ont emm nag il y a moins de 4 ans cela fait 1 3 de nouveaux venus dans le Grand Parc soit une quantit non n gligeable Les points d appui et les questions soulev s par le balayage statistique L aide la construction du panel Ce pr alable statistique nous fait entrer directement dans l atmosph re si particuli re du Grand Parc
131. norm ment la vue dont elles jouissent depuis leurs 17 et leur 14 tages qui sur le coll ge et Bordeaux qui sur le Parc Rivi re Tout comme les deux groupes des quadra pr caires et des lyc ennes elles trouvent beau leur centre social lequel est pour C un lieu indispensable du quartier Ces anciennes habitantes continuent utiliser le mot r volu de Cit que J non sans fiert comme la cit la plus bois e de France Trop de vide au centre et des bordures envahies de voitures mal clair es Elles num rent sans mal l ensemble des quipements du quartier sur un territoire de vie qu elles ont auparavant soigneusement d limit par les voiries adjacentes et les rails du tram Sur le papier et dans la vie elles n ont pas du tout investi comme les jeunes la place de l Europe qu elles ont tendance viter du fait des nids de poule du parking Pour autant elles pr f rent que cela reste en l tat pour viter que les jeunes s en emparent pour leur moto rod o si assourdissant Leurs comportements dans l espace diff rent les d ambulations tranquilles de R et C n ont rien voir avec celles de J qui forc e de circuler au petit matin rase litt ralement les murs de la Polyclinique o l animation qui r gne autour des urgences la rassure Devoir traverser la zone de noir qui s tend des boulevards au tram en passant tout droit hauteur de Maryse Basti constitue pour elle une v ritable preuve E
132. nt elles s y sentent l aise parce qu on ne les voit pas d en haut elles chappent au regard surplombant des parents ou des voisins depuis les immeubles mais aussi l angle de surveillance des gar ons Parfois elles se hasardent quelques s ances de bronzage la Fus e cach es au milieu des enfants mais les gar ons ont vite fait de les rep rer et de commencer hanter eux m mes les lieux Quant investir d autres pelouses c est toujours prendre le risque d tre la proie des regards puisqu elles se sentent expos es dans ces espaces ext rieurs offrant un champ visuel lointain et panoramique Ces vastes espaces rases sans arbres et sans espaces de repli pour se d rober aux regards inquisiteurs masculins sont de fait d laiss s car totalement inadapt es leur envie de recoins protecteurs L id e du pique nique en revanche revient souvent dans les propos de simples tables et bancs de bois surmont s d un toit en brande pour prot ger du soleil est une id e qui pla t Y voir des groupes de femmes d jeuner dehors d s la belle saison serait d j un grand pas pour rendre plus am nes le Parc central et les alentours du lyc e Leur espoir que se cr e un lieu de rencontre de type salon de th caf t ria s accompagne d un clin d il malicieux pourquoi ne pas l implanter juste en face du caf des gar ons Auraient elles envie de d tourner ces r gles tacites qu elles subissent en silence 32 Pratiques d
133. nt les jeunes sont viol s en prison ce qui banalise l agression sexuelle qu ils reproduisent par la suite M me le centre d animation y tait potentiellement dangereux Il ne d nonce pas forc ment l espace public car finalement il y a plus de gens dans la rue unique nomm e cours des Aubiers qu au Grand Parc La v ritable violence se passe dans les appartements les inter tages o il y a une mis re terrible Les enfants sont souvent battus les m res maltrait es il y a ce qu on voit et ce qu on suppose Le commissariat aux m urs fait manipuler des poup es aux enfants pour montrer ce qu on leur fait 98 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Des actions de proximit pour le Grand parc Pour lui il faut cr er des supports de mixit et travailler aux pieds des immeubles du Grand Parc Continuer travailler partir de ludoth que sur les pelouses faire des jeux qui serve de lien interg n rationnel entre enfants et troisi me ge D souligne qu en g n ral on ne trouve pas de femmes qui se rendent aux jeux de plateaux quand ils se d roulent en ext rieur au Grand Parc alors qu en revanche les jeunes m res appr cient de venir le matin avec leur b b dans le centre d animation o se trouve une ludoth que Trouver des quipements adapt s aux femmes La s paration des genres est un ph nom ne urbain la campagne selo
134. nte de contr le exerc par les membres des groupes entre eux n a pas chapp notre observation Quant aux sept acteurs des fili res socioculturelle et ducative intervenant dans la sociosph re du Grand Parc leurs interviews en face face ont apport une vision plus distanci e des interactions locales et genr es sur le quartier Pour autant et m me si nous avons reproduit en annexe des extraits de ces changes il tait d licat pour nos interlocuteurs de trop en dire d ontologie oblige Une grande prudence m thodologique est donc requise quand il s agit d outils quantitatifs et qualitatifs d crivant une chelle aussi circonscrite un objet social aussi proche de l intime le genre le sexe avec des sujets qui demeurent si visibles dans le quartier En s int ressant aux limites s parant vie publique et vie priv e des un e s et des autres on se retrouve contraint de g rer cette libert de parole et d anonymiser au mieux les propos ce qui rend plus difficile le travail d objectivation Enfin les cartographies obtenues dans ce contexte subjectif forment un diagnostic spatial et des propositions d intervention qui n ont de valeur op rationnelle qu appliqu e cet instant T de l volution du quartier Elles permettent de visualiser les zones de tensions et d en d duire les axes sur lesquels intervenir l avanc e th orique de Jacqueline Coutras consistant int grer le genre dans la planification urbaine peut don
135. ocalisent que sur les besoins des plus riches que l on veut attirer Un si grand attachement affectif Bordeaux nord Elle dit avoir une vie fournie Elle travaille Bacalan et vit au Grand Parc qu elle d clare aimer avec ses pauvres ses m res seules sa jeunesse sans emploi sa mis re sociale et son grand vieillissement Elle trouve que tous cohabitent finalement pas si mal Elle dit n avoir jamais flipp pour sa fille dans le quartier Actuellement mari e avec un enfant Cette derni re va d ailleurs y revenir vivre Elle semble fi re que sa fille ne fasse pas la diff rence entre les diverses origines de ses amis ayant t lev e au milieu de tous les enfants du Grand Parc Cr er un bar restaurant et un cin ma associatifs dans le quartier Elle cherche un lieu et un local parall lement au projet tr s important de la Salle des f tes Elle aimerait un lieu pas cher o l on puisse d guster de bons petits plats accompagner d un verre de vin ou de bi re bio Elle veut faire le lien avec les paysans d ici qui produisent de bonnes choses mais cr vent la gueule ouverte Elle est galement soucieuse que les habitants les plus pauvres s alimentent mieux Son id e est d tre une commer ant honn te pas comme ceux des Capucins qui font payer le verre de vin 3 50 avec un tapas obligatoire d 1 90 ce qu elle trouve beaucoup trop cher Elle il lui faut juste un local et d gager des
136. oche compr hensive 2 3 Le Grand Parc un quartier inhospitalier Discussion et pistes d action Le chapitre 3 est consacr aux acteurs de la fili re socio ducative et leur travail de pr vention de la d linquance et de lutte contre la pauvret I semble important au pr alable de faire le point sur le discours commun aux groupes d habitants car ces derniers n ont pas la m me fa on de percevoir et de s emparer des probl mes d ins curit sur le quartier La technique d animation de groupes a en effet donn lieu des t moignages qui ont d pass la volont initiale des participantes dans l ensemble peu enclines parler de leurs inqui tudes personnelles Les pistes d actions apparaissent ici l tat d bauche et interrogent sur les mesures adopter traiter les lieux ou agir avec les gens 2 3 1 Des incivilit s masculines ostentatoires cr atrices d anomie sociale Des poches de non droit sont donc clairement reconnues par les trois groupes harc lement constant des filles autour du Simply raffut nocturne dans le nord du quartier deal intrusif autour du centre commercial et du lyc e recel de marchandises vol es dans les caves ou entresols des espaces r sidentiels Ce sont les sympt mes d une urbanit qui se d fait r sultant de la mise distance sociale r elle ou fantasm e de la population la plus pr caire du Grand Parc ce qui d clenche chez les jeunes gar ons une recherche ostentatoire de re
137. oche compr hensive les tr s pr caires soit les tr s g e s Comment vit on sa vie de jeune adulte amoureuse ou amicale sans disposer de lieux de rencontres o se poser dans l apr s midi ou en soir e pour changer mieux se conna tre et enfin oser s approcher Par exemple des coll gien n e s trouvent refuge dans la biblioth que o se retrouver l abri des regards et s embrasser est possible entre alv oles et rayonnages de livres La pauvret de cette g ographie amoureuse est accentu e par le d ficit en vie culturelle diurne ou nocturne qui serait pourtant propice la rencontre Se peut il que dans des espaces publics tenus sous la haute surveillance d une poign e de d linquants on puisse m me y penser La libert d aller et venir dans les rues les pelouses chez les uns et les autres dans des tablissements dispensant des rafraichissements et de la musique ou plus encore l opportunit d assister quelques concerts de plein air en soir e semblent de l ordre de l impossible dans le Grand parc d aujourd hui Comment r ussir banaliser les lieux et favoriser les rencontres en tous genres mixtes bien s r mais aussi de m me sexe et interg n rationnelles Ne peut on inscrire dans le projet urbain comme axe prioritaire de rem dier ce d ficit en lieux de rencontres Des quipements vari s qui inviteraient jeunes et vieux filles et gar ons se c toyer dans l espace public att nuerait radic
138. on d activit s de diversit mais aussi d intimit caract risant la ville centre L une d elle se r jouit m me de voir dans le parking chaque lundi les nombreuses voitures des salari s de la Cpam signe que le quartier est fr quent et donc vivant D autres au contraire appr cient le calme et le retrait loin des mondanit s urbaines desquelles elles se sentent exclues C est surtout les imp ratifs culturels dus leur religion musulmane et leur statut de femmes seules qui les freinent dans leur lans ventuels de sociabilit Une des participantes voil e d clare ne faire aucune d marche administrative ni ne sortir la nuit tomb e sans son mari ses seules destinations autoris es sont l cole les jeux pour enfants et la boulangerie Les courses sont faites dans des hypermarch s alentours Bordeaux Lac avec son mari galement comme accompagnateur Le ton sentencieux avec lequel elle voque sa pratique minimaliste de l espace public ressemble une sorte de rappel l ordre l attention du reste du groupe sur ce qui est convenable et ne l est pas 31 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Le sch ma plus structur et ma tris du groupe 2 des lyc ennes Bien qu elles soient des trois groupes celles qui revendiquent un espace de centralit pour le Grand Parc les lyc ennes ne se sentent pas compl tement l aise dans cet e
139. on va parler dans le futur Les langues se d lient pour le dernier message adresser un ami qui voudrait s installer au Grand Parc c est bien mais il y a des lieux viter devant les immeubles G H et I qui servent de cachettes des jeunes qui volent motos et voitures 70 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes autour de la boulangerie du centre commercial le dimanche autour de laquelle les jeunes font de la moto toute la journ e et m me la nuit trois heures du matin Tandis que le calme r gne sur la Biblioth que Enfin le slogan pour le Grand Parc de demain est trouv par C Au Grand Parc les arbres parlent 2 2 Les lyc ennes et tudiantes r sidantes au Grand Parc Le groupe 2 se compose de 6 jeunes entre 18 et 20 ans trois lyc ennes de Condorcet H K S2 une lyc enne Bordeaux rive droite S deux tudiantes allant Talence F en fac de m decine B en DAU quivalent Bac Deux participantes sur six vivent dans une famille compos e d un p re d une m re et d une fratrie Les autres sont seules avec leur m re et quelques fr res et s urs Quatre d entre elles sont de confession musulmane une seule est voil e Premi res vocations famili res du quartier Le lieu o se d roule le groupe focus la cuisine en bois rustique du centre d animation b timent moderne par ailleurs tout rond rappelle certaines leur
140. onnelle ou politique Selon le contexte cette technique qualitative peut tre pr c d e ou suivie par une campagne quantitative Dans le premier cas cela permet de segmenter une typologie d usagers ou de consommateur pour construire un panel signifiant dans le second cas de v rifier aupr s du plus grand nombre la validit de recommandations obtenues partir des groupes t moins Cette technique se distingue de celle de l entretien qualitatif en face face non seulement parce qu elle passe du singulier au groupe mais aussi par la rapidit de la r action qu elle essaie de susciter chez l interlocuteur Il s agit d obtenir de la part de chaque participant des r ponses sinc res et claires partir de questions directes pos es sur un rythme soutenu L atmosph re doit stimuler jusqu cr er une synergie menant l intelligence collective et l expression libre Cela se d roule huis clos entre le groupe et l animateur assist d une personne prenant des notes Le panel d individus en g n ral un groupe de 6 est recrut selon des crit res de distinction fins qui tout en donnant du discours contrast ne doivent pas tre inhibant ni susciter trop de conflits voire de blocages A partir de jeux de r le simples imagin s pour illustrer le th me explorer l animateur suscite un mode d expression rel ch et de ce fait beaucoup plus spontan que dans une enqu te directive Il s agit de court circuiter les habitudes
141. onnes immigr es ne sachant pas bien lire ou parcourir des longueurs de distances dissuasives pied pour les autres comme ces m res avec jeunes enfants et lourdes courses Pour suppl er l absence de desserte vers le tramway l extension d une offre en transport a t propos e dans l tude pr c dente de l a urba qui pourrait prendre la forme d un service station de co voiturage de cyclopousse de taxis partag s Elle servirait tant les personnes qui souffrent de mobilit r duite physique mais aussi celles qui sont immobilis es par des raisons plus circonstancielle comme l encombrement ou l appr hension de circuler d couvert dans des espaces trop ouverts coll giennes comprises Quant au pr t de v lo le succ s en sera garanti s il s accompagne d une initiation la pratique cyclable aupr s de femmes jusqu ici non concern es par ce mode de d placement 4 3 2 Inviter la promenade urbaine Le Parc en a les qualit s mais les sorties peuvent devenir sources d anxi t tant dans l intra quartier qu en p riph rie en particulier du fait de la pr sence des non lieux peu engageants que repr sentent les parkings r sidentiels qui entourent le parc autour de la salle des f tes notamment et de la maison de retraite Maryse Basti jusqu aux boulevards Ces promenades qui sont inimaginables la nuit o le manque d clairage est d nonc devraient pouvoir s tendre dans les premi res heures de la nu
142. ont les gens qui lisent En dehors de ces adultes dont une majorit de femmes beaucoup d enfants viennent en provenant des cr ches et des diff rents quipements scolaires Elle remarque que d s 7 ou 8 ans ils viennent seuls Beaucoup ont fr quent la biblioth que du Jardin Public qui s arr te 12 ans et continuent venir ici Les adolescents du quartier viennent en groupe depuis le coll ge derri re la biblioth que est sur leur route C est un lieu de passage mais aussi de rencontre certains couples se tiennent un peu l cart dans les alv oles Oui acquiesce t elle il manque de lieux de rencontres pour tous les jeunes sur le quartier Deux axes de progr s la r ouverture de la salle des f tes et d un bar associatif Le samedi il y a plus de monde la biblioth que et de l ambiance Autour des p riodiques les gens commentent la presse Les hommes surtout des discussions s engagent avec les femmes ce sont surtout des gens plus g s c est la p riode la plus anim e de la semaine La tranche active de ces lecteurs repr sente peu pr s un mouvement de 100 personnes Cette biblioth que est reconnue dans le r seau des biblioth ques lecture publique En 1969 ouverture de cette biblioth que de 670 m2 longtemps les tudiants bordelais sont venus ici du fait d un membre du personnel passionn par la psycho 86 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc m
143. oquait le Grand Parc Elle parle d une grande journ e d ouverture o toutes les confessions religieuses peuvent se rendre 78 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 onbeujoljqig ej p sioiuss sa sdno1B np jezu w sue Annexes Elle veut montrer combien c est une tradition d acceptation de l autre et de tol rance de la diff rence Absence de mosqu e absence de transparence manque de tol rance On voque l annulation du projet de mosqu e sur le site de la future salle des f tes La mosqu e de secours install e l tage au dessus du bar Barmoussa qu elles nomment chez Kabir se serait moiti croul e tellement il y aurait de monde pour une pi ce qui n tait pas pr vue pour D sormais les pri res se feraient tous les matins m me le carrelage du bar avant l ouverture du bar au public En fin de r union on parle plus ouvertement de religion le groupe se compose de quatre musulmanes sur six filles quoique S1 se dise seulement moiti musulmane parce que son beau p re n est pas la maison En guise de conclusion des jeunes filles pleines d avenir Cette modernit dans l ducation de ces jeunes filles m me voil es subsistera telle dans les prochaines ann es On leur souhaite mais on se prend en douter vu leur fort conditionnement mental tre supervis e par les grands fr res du quartier qui sont toujours l quelque par
144. ord clinique Tivoli m decins pharmaciens etc Elles d noncent en revanche une tendance au repli des populations dans leurs logements et souhaitent r inventer des motifs et des lieux de sorties adapt es toutes les cat gories d habitants D o leur forte mobilisation b n vole notamment vis vis de la r ouverture de la salle des f tes qui devra d velopper une vocation interg n rationnelle et une programmation d envergure m tropolitaine Synth se des premiers ressentis sur l espace public L analyse de ce premier regard port par les trois groupes sur leur quartier montre combien la vocation r sidentielle du Grand Parc reste avant tout d accueillir des personnes isol es et en difficult Cette identit de quartier social reste donc fortement ancr e dans les mentalit s une perception qui est ent rin e par la trop forte visibilit des quipements vocation sociale qui dans l espace est uniquement concurrenc e par le centre commercial dont l aspect ferm et grillag n augure pas d une bonne ambiance urbaine Au del de la question du genre la premi re volution souhaitable que devrait conna tre le quartier serait de sortir de ce caract re un peu sp cifique pour s ouvrir et s adapter une population jeune d sireuse de se distraire sur place en jouissant d une possibilit d interagir avec les autres membres du quartier 29 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars
145. out le monde sort il y a plein d activit s on voit que les gens veulent sortir le soir s exclame A On voit alors le quartier diff remment Cette transformation de la perception du quartier par les habitants en impressionne plus d une La f te a lieu dans le secteur apparemment d sert derri re l Eglise l o il n y a pas un chat et que tout le monde continue nommer le Quartier Chat Depuis ces f tes ce lieu est jug positif m me s il continue tre plut t vide en dehors de l t Dehors le soir il n y a plus que des hommes C la Colombienne est encore une fois la premi re voquer le probl me Quand elle ressort 19 h de Simply o elle a fait ses courses c est vide les hommes sont l dans les coins ils sont silencieux et ils regardent on se sent regard e et a g ne un peu I n y a pas beaucoup de lumi re et je ne me sens pas bien Pour elle l absence d clairage est une premi re raison d avoir peur de sortir mais elle n est pas la seule Cette remarque de C entra ne les autres femmes la confidence N qui vit aux Aubiers confie la premi re que oui elle aussi a peur Mais pr cise d une voix bris e qu ayant t enferm e isol e choqu e et ayant souffert elle est un cas exceptionnel et ne peut repr senter les autres Z cat gorique pr cise qu elle ne sort jamais seule le soir qu avec son mari F explique qu on voit des femmes seules dans la journ
146. parvis La vie culturelle est doublement appr ci e par l animation qu elle apporte un quartier jug trop d sert voire mort durant l t mais aussi en tant qu outil d chappatoire au carcan comportemental qu imposent les st r otypes de genre assignant les femmes r sidence La distraction et l change culturel est aussi un alibi l change mixte Il convient de d velopper des lieux de rencontre semi ouverts l abri des regards circulaires qui saturent l horizon trop ouvert du quartier mi chemin entre l espace priv et public ces espaces volutifs joueraient une fonction de lieu de rassemblement ponctuel de halte individuelle ou de havre de paix dans l espace un peu la fa on des terrasses de caf s dans la ville centre En s inspirant du mod le architectural et des pratiques spontan es existantes d j devant le centre social ou sous le parvis de l glise un habillage des diff rents parvis pourrait permettre aux r sidants de se rencontrer et de converser non seulement en face de lieux de cultures future salle des f tes biblioth que mais aussi l entr e des principaux quipements accueillant du public piscine centre d animation et centre social Ces lieux semi ouverts et mobiles pourraient ventuellement recevoir de fa on temporaire buvettes salons de th guinguettes ou autres lieux de sociabilit ext rieure manquant sur le quartier Enfin ces parvis seraient un moyen de rendre pl
147. ption de nouvelles r gles de vivre ensemble dans les espaces partag s les commerces et les r sidences Les lacunes en mati re de civilit sont rendues visibles par des relations entre les sexes st r otyp es d tectables pour tout promeneur tranger au quartier qui n a d ailleurs pas envie de s attarder la nuit tomb e Cela saute aux yeux en nocturne la d sertification subite du quartier et la pr sence homog ne de jeunes gar ons stationnant dans l espace public sont symptomatiques de relations de quartier mal r gul es et d un espace public peu partag Les femmes pourtant la population majoritaire du quartier ne sont visibles qu autour des aires 1 Lire la comparaison en annexe Grand Parc Les Aubiers par le directeur du centre d animation 2 Aquitanis en collaboration avec Evento a organis sur trois sites d habitat social un v nement intitul Intime Collectif on y voit une d ambulation rock and roll entre pass et pr sent 3 Diagnostic socio urbain sur le Grand Parc a urba 2007 tude d j cit e 24 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive de jeux et des commerces et disparaissent de l espace public aux heures creuses Est ce juste une impression Comment jauger ce qui se passe r ellement sinon en les sondant elles sur la fa on dont elles vivent ce retrait des espaces du quartier Quelles sont les cons qu
148. public au Grand Parc et que le City Stade n est fr quent que par les gar ons D s 19 h 20 h elles sont absentes de l espace public je ne croise plus que des gar ons Les coll giennes qui sont dehors se regroupent autour du tram et vont rue Sainte Catherine Il y a des petits groupes mobiles qu elle voit en plein jour parfois il y a des conflits devant la piscine entre groupes ethniques notamment du fait d un groupe de basketteuses d origine africaine Les filles n investissent pas l espace public elles jouent surtout au badminton dans des espaces ferm s il y a beaucoup de filles qui fr quentent ainsi la maison de quartier et les locaux sportifs de Chanteclerc Une section sportive existe aussi que certains parents appr hendent comme une voie de promotion sociale pour leurs enfants d o leur logique de choix du coll ge uniquement pour qu ils int grent cette section La natation voit surtout des quipes mixtes ainsi que le badminton Le football est r serv aux gar ons en grande majorit Il existe aussi une section bi langue o 3 heures d anglais et 3 heures d allemand sont dispens es chaque semaine d s la 6 section qui est tr s recherch e L appr hension globale du coll ge est qu il y r gne beaucoup d agitation avec des bagarres fr quentes Les gar ons sont aussi retir s s ils ne sont pas admis dans les sections sportives Les l ves sont en sous effectifs puisque le b timent du coll ge
149. qu d panner Certaines semblent affol es l id e d aller au centre ville o elles se retrouvent vite perdues spatialement Gr ce au tramway toutefois elles peuvent se ravitailler dans la proximit du Grand Parc o pas mal d enseignes de discount alimentaires se sont cr es Ce sont de grandes utilisatrices des jardins pour enfants qui sont leur principal alibi pour stationner dans l espace ext rieur sans se faire remarquer et d velopper un r seau de socialisation Il faut toutefois noter la diff rence d appr hension du quartier chez les plus duqu es d entre elles qui revendiquent un espace am nag une chelle plus intime et plus fine Ces derni res r vent des opportunit s de rencontre au quotidien pour 27 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive les femmes salons de th spa cin ma et des lieux de programmation culturelle th tre et concerts occasionnels qui soient le moteur de la vie sociale du quartier Les deux plus anciennes r sidantes du quartier ont beau avoir une vision mieux int gr e de leur quartier et une connaissance du tissu local bordelais elles restent clo tr es dans leur espace familier et semblent marqu es par l exclusion du fait d checs personnels qui les isolent Une logique d assignation r sidence et de pr occupation essentiellement domestique voire de survie caract rise leur emploi du
150. quartier d habitat mixte de 4000 logements en majorit collectifs class CUCS comprenant galement des immeubles en copropri t s priv es et m me un petit lot d choppes 1 Quartier identifi de niveau 1 au titre de la g ographie prioritaire des Contrats Urbains de Coh sion Social voir sa fiche p 112 dans le rapport national des Centres Sociaux juillet 2012 On voudrait entendre CRIER toutes les voix de nos cit s 19 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre Les donn es chiffr es mettent en exergue deux g n rations de femmes tr s isol es monoparentales et retrait es coexistant dans l ensemble du parc r sidentiel Ces deux premi res caract ristiques ont donc t privil gi es pour construire deux groupes t moins distincts selon leur classe d ge Les jeunes adultes tant tr s pr sent e s galement sur le Grand Parc on a veill bien les repr senter dans le panel Un groupe plut t homog ne du point de vue des niveaux d tude a t privil gi pour mieux favoriser le dialogue On a galement cherch ventiler la pr sence de femmes de la classe moyenne afin de faire s exprimer une population f minine plut t active La question des nouveaux venus Que recouvre ce tiers statistique de nouveaux venus Pr sentent ils des profils diff rents en term
151. quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre Principaux traits statistiques de la population R partition de la population par sexe Une pr dominance de femmes caract rise la population du Grand Parc 56 pour 53 Bordeaux 52 sur la CUB 100 80 60 40 20 0 E Femmes B Hommes Grand Parc Bordeaux CUB Pyramide des ges Les femmes g es de 75 ans et sont surrepr sent es on sait quel r le de refuge joue le Grand Parc dans les trajectoires sociales accident es l ensemble d immeubles collectifs aux appartements vastes et clairs attire les b n ficiaires de logements social et ce d autant plus aujourd hui o les bailleurs ont r alis d importants travaux d accessibilit tant pour les acc s externes portes paliers ascenseurs qu internes salle de bains et ouvrants ont t mis aux normes Notons un fort coefficient de femmes d ge moyen de 49 59 ans appel es sans doute vieillir sur place selon la tendance l enracinement r sidentielle observ e d j chez les g n rations pr c dentes Ici la pyramide des ges n a pas ce profil invers avec une base troite qu on lui conna t dans d autres quartiers dela ville centre toutes les g n rationssontpr sentes enfants et jeunes adultes sont aussi nombreux que les classes de trentenaires Les deux cat go
152. ques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes De l espace physique ouvert aux regards un espace mental oppressant Sur la question de l espace public la r ponse est nette tout le Grand Parc est un espace public d apr s leurs descriptions il se composerait de plusieurs sous espaces la Fus e le Chat les Pelouses qui ont leur usage propre et leur fr quentation attribu e En g n ral les lieux publics fr quent s sont des espaces ferm s le Centre social et la Biblioth que sont des rep res partag s par l ensemble du groupe de v ritables havres de paix Ah le Centre social c est ma vie s exclame H La d finition de l espace public est plut t floue elles le d crivent en th orie comme le lieu des belles rencontres ou du respect des autres mais en r alit il est peu voqu Dehors elles se sentent expos es au regard et donc contr l es Pour autant elles aussi aiment regarder la vie du quartier surtout l t depuis les Pelouses qu elles sont une minorit fr quenter Les gens qui entrent et sortent du quartier pour prendre le tramway attirent leur int r t au point qu elles ont fait de ce point de passage oblig entre le dehors et le dedans du quartier une sorte d observatoire de la vie du Grand Parc Elles avouent aussi go ter les nuits d t ces changes informels dans l espace public jusqu tar
153. r cente du bar snake BarMosSO dont le nom est compos de la premi re syllabe de ses trois cr ateurs se rassemble pas mal de publics diff rents ducateurs de rue fr res musulmans et personnes g es 89 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Des barbus mais pas d agressions Elle reste prudente dans ses propos sur un ventuel durcissement islamique qui d tourneraitles jeunes gar ons musulmans d une socialisation civique Non iln y aurait pas un lieu de pri res non elle ne voit pas de traces de cette radicalisation On voit certes des barbus mais en tant que TS elle confirme qu elle n est jamais agress e Sinon raconte t elle encore on voit les gar ons circuler aussi en famille on croise les jeunes la boulangerie ils vont au restaurant chinois en famille Elle constate que les formes d ducation sont plus strictes qu il y a 10 ans certaines jeunes filles sont voil es et maintenant on ne peut plus parler avec elles Filles jeunes plac es en foyer Elle confie qu il y a des cas dramatiques de jeunes filles mises la rue Ou bien plac es pour cause de fugues balad es de droite gauche elles finissent par tomber enceintes et se retrouvent dans des foyers Dans ces F JT foyer d accueil jeunes urgence qui sont ferm s toute la journ e elles sont condamn es errer dans les rues on en voit ainsi sur le quartier Quelqu
154. r sidants c est plus profond que a Chez eux c est propre insiste t elle Elle compare ces familles du Grand Parc celles de Saint Michel certaines familles Portugaises autrefois avaient des int rieurs impeccables mais rejetaient tout dehors 95 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Agir ensemble c est tendance Elle revient sur son id e de jardinage collectif tr s efficace mais il faut du temps pour que les gens s habituent une nouvelle pratique Elle voque le Grand parc en f te C est nouveau ils descendent maintenant Il aura fallu 10 ans de motivations au d but certains gar ons du quartier foutaient le b maintenant ils ont accept La non mixit dans les pratiques culturelles Elle revient aussi sur la motivation diff rente des femmes musulmanes Nous avons une id e du temps et des loisirs qui rel ve de la culture europ enne Or selon ses propos les filles ne sont pas des vecteurs de sorties ext rieures et la mixit filles et gar ons n est pas admise chez les nouvelles g n rations qui ne se m langent pas Lors d un clip vid o qu elle a organis pour un groupe de rap aucune fille n tait voulue souvent trait es de mots insultants les gar ons n en veulent pas dans leur groupe assure t elle Idem pour les filles qui affichent que les mecs ne sont que des b tards
155. r les espaces de repli l abri des regards Car si traditionnellement on ne tra ne pas dans l espace public quand on est une femme on le fait encore moins au Grand Parc L espace public est vite assimil aux quipements ferm s comme la piscine o elles ne vont qu avec les enfants ou le Centre social o l on peut entrer et tre accueilli par les autres Le petit parc de la Poste est appr ci parce qu il est ferm pr cise A qui a deux jeunes enfants Elle s y sent en s curit proximit de la mairie Les enfants sont les moteurs de leur sortie F voque ses sorties la piscine ou au Parc Rivi re mais uniquement avec sa fille Quand elle est seule l t il lui arrive de s asseoir sur un banc et de regarder le monde passer mais dit elle je ne connais pas grand monde dans le quartier alors je prends un bouquin Ce qui para t surprenant tant donn qu elle est n e au Grand Parc il y a plus de 40 ans Son endroit de pr dilection l all e des boulistes ombrag e et agr able l t En r alit la CESF nous apprendra plus tard que F passe de longs mois sans oser sortir de chez elle En les faisant parler sur le fait que toutes semblent ne conna tre ni ne fr quenter quiconque sur le Grand parc elles r agissent un peu diff remment MD prend les devants nouveau et voque les petits caf s pris au bar arabe Simply Elle se retrouve avec A apr s l cole est ce parce qu elle
156. r paysage la plupart tant des connaissances voire des parents et ces derniers garantissant leur s curit en retour La cl du quartier reste la station de tramway par laquelle elles s chappent vers la ville o se d roule la vraie vie les tudes le travail o elles placent tout leur avenir Gurba Groupe 3_sch ma des pratiques de espace du quartier du Grand Parc Eden manopole aquitaine lieu d habitat W lieux appr ci s 7 occupation par les hommes sn mind d nbil ut pilies ___ vieux boulistes st Ka travers es b timents fr quent s parkings p riph riques au quartier H one de MS franches i ou rep res identifi s dangereux la nuit R R La EE CN ELU Sae AR ET QUES ts lt D F Ca A eine EE SES A a de sr LOS 287 X dre E ie z ipi z F J K Sa alai i QU LIN Q sure Me CC eh all re LE F sq LILI TTL LS yi Sida A PTE ii a pn a l k maini Ua ON Fe Ne Pa i 3 NEEE 4 res D NAS 1 i DEN 4 inin s 75 ENAN aasstihe Le ts pen LAS i nr E ue Bite kak E i A L HeT A EESSI T TEA mo e oy CET j e j Q Per ES j g EAT k Y x H 3 mupe N ARU CES gt G d ra 71 L gende Le groupe 3 est le seul mettre en vidence un bipartition d un quartier jug ins curisant dans sa partie haute bord e par les boulevards o s vissent des
157. ra compris que mauvaise gestion des relations entre sexes propension au contr le social et loi du silence d t riorent toute tentative de sociabilit Le r le des animateurs socioculturels s affirme cet gard d cisif pour permettre aux enfants et adolescents de se sortir des tyrannies de l intimit Richard Senneth et d acc der un statut collectif reconnu au sein des leurs Le recours la mixit institutionnalis e permet de faire communiquer des g n rations urbaines qui ont de plus en plus tendance adopter un mode s gr gatif de cohabitation entre filles gar ons Ce serait dit on une tendance typiquement urbaine qui ne serait pas encore de mise dans le milieu rural Si le Grand Parc fonctionne comme un village o l on n ose s affirmer dehors c est donc l abri des associations que se construisent les processus de r silience des jeunes du quartier Le travail social est riche et tout en int riorit mais il a comme effet secondaire de redoubler l effet de coupure intimit ext riorit et domesticit citoyennet Ainsi les filles d veloppent une forme souterraine de vie collective et de r sistance la sph re sociale Parall lement la fili re socioculturelle et les acteurs des politiques publiques organisent et encouragent des v nements r guliers dehors aux pieds des tours Citons encore le Grand Parc en F te ou La journ e des Arts organis e par le Lyc e o s expriment les savoir
158. rd les bailleurs sociaux les envoient l en dernier recours Par exemple apr s 15 ans pass s Cadillac h pital psychiatrique les malades mentaux viennent habiter aux Aubiers Pour lui le Grand Parc a une population g n ralement bien assise qui a de l avenir c est un quartier qui int resse tout le monde les artistes les politiques et les urbanistes Alors qu au contraire Les Aubiers non cela n int resse personne maintenant c est plut t Ginko qui sera l avenir Il voque d importants ph nom nes communautaristes dans la population qui y r side dont les origines ethniques sont beaucoup plus marqu es que sur le Grand Parc les Turcs les S n galais sont entre eux les groupes subsahariens aussi les populations africaines de l ouest Ghana Togo et B nin Selon les religions les comportements culturels habituels sont diff rents notamment envers les filles Le Grand fr re n a pas envie de voir tra ner sa s ur et dans le quartier du Grand Parc les filles sont en s curit quoique tr s surveill es Elles sont mieux connues car contrairement aux Aubiers la population du Grand Parc est depuis longtemps l Aux Aubiers les diff rentes communaut s turques africaines etc se d brouillent pas mal et ont de l avenir En revanche ce sont les Fran ais qui sont en bout de course avec des jeunes carr ment dangereux Viols tournantes ont lieu mais aussi suicides de mamans avec enfants I y a
159. rep rable et de surcro t accol au centre social c tait une fausse bonne id e Mais l poque l injonction de mixit semblait vidente pour qui pensait am liorer les relations entre les sexes Aujourd hui les jeunes filles qui veulent s y rendre en toute discr tion empruntent un itin raire cach en passant par le centre social o une porte est laiss e ouverte au fond d un couloir En l tat actuel des mentalit s les responsables de l quipement admettent que mieux aurait valut fondre l quipement dans un tissu urbain banalis permettant de respecter l anonymat des femmes qui n aspirent qu l invisibilit lorsqu elles font cette d marche li e leur intimit Le Cacis devra donc bient t d m nager pour une nouvelle adresse plus en accord avec sa cible Par ailleurs cet quipement a cr une discrimination culturelle laquelle fait dire aux lyc ennes musulmanes Pour nous le Cacis c est mort d avance La logique du quartier est imparable si l une d elle s y rend tout le monde saura qu elle n est plus vierge D embl e elles s excluent donc des avantages offerts par cette politique de pr vention afin de ne pas risquer leur r putation et passer souligne l une d entre elle pour une professionnelle Cette remarque en dit long sur le processus d rotisation appliqu aux corps des jeunes filles et sur la forte anxi t int rioris e que suscite ce regard de la gente masculine leur e
160. res chelles m tropolitaines piscine et salle des f tes future ouvrant le quartier aux Bordelais sans distinction Cette nouvelle dimension soci tale apporter au quartier est repprocher des attentes des habitants recueillies par la Ville de Bordeaux dans le cadre de son Projet urbain pour 2030 On y per oit l impact de l ge d or de la Cit une poque o on d ployait des relations aimables et on s effor ait d y vivre en bonne intelligence Ces caract ristiques de la Cit du Grand Parc d antan font encore r ver Or c est un invariant anthropologique que d aspirer revenir la gen se des lieux et des soci t s Le mythe de l ternel retour existe sur le Grand Parc et cette aspiration doit s adapter aux nouvelles conditions de peuplement et d inscription urbaine du quartier dans le Grand Bordeaux Le fort espoir de changement qui existe aussi chez les habitant e s rencontr es dans les groupes t moins indique combien le processus en cours de r novation urbaine qui tire le quartier vers le haut influe sur les mentalit s des r sidants du Grand Parc Le changement social structurel du quartier que l on qualifiait encore en 2007 de ghetto vieillissant doit inclure une ambition nouvelle celle d velopp e dans cette tude o l galit homme femme soit visible au premier regard dans les pratiques des espaces communs r sidentiels et publics Inciter les femmes sortir de leurs imme
161. res parlent Selon elle communiquer et interagir tant les qualit s premi res de l urbanit elle en fait les cl s du renouveau du Grand Parc En d pit de ses arbres plut t d volus au silence et la contemplation le Grand Parc doit d passer sa fonction unique de parc v g tal et d interstice r sidentiel et devenir un parc urbain dynamique cr ant l envie de se parler et d agir de concert en m lant filles gar ons jeunes vieux m nages modestes classes moyennes etc Le groupe 3 a clairement voqu une lutte des femmes pour garder actives les interrelations de quartier Toutes ensemble dans les grands ensembles Soit une traduction claire de leur engagement b n vole dans la vie sociale et culturelle mais aussi une vision du quartier qui se limite sa vocation de parc social Les lyc ennes du groupe 3 ont t moins inspir es pour voquer le futur d un lieu qui pour la majorit voque justement le contraire de leur avenir Mais l une d entre elle nous a expliqu comment sans liaison internet ni mobile elle s tait retrouv e au d but de son arriv e sur le Grand Parc exclue de la vie des jeunes du quartier t moignant de l emprise absolue des technologies de communication sur les modes de sociabilit scolaire Ainsi m me si les l ves se c toient chaque jour sur les bancs des classes et vivent dans un proche voisinage la t l communication prime sur la proximit territoriale et permet de s affran
162. ries les plus repr sent es sont le jeune gar on de 0 14 ans et la femme de plus de 45 ans A noter la faible proportion d hommes de 75 ans et plus tendance g n rale de la long vit humaine surtout marqu e par les octog naires femmes 75 anset p 60 E Femmes E Hommes 1500 1000 500 0 500 1000 1500 1 Cf le diagnostic socio urbain men de l a urba sur le Grand Parc pour le Conseil g n ral 2007 15 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 1 Grand Parc en chiffres une actualisation statistique tri e par le genre CSP sur le Grand Parc Une ventilation assez quilibr es des professions sur le quartier avec des m tiers correspondant aux r les de genres traditionnels 73 des employ s sont des femmes et 81 des ouvriers sont des hommes Les m tiers class s autres 62 ou professions interm diaires 59 appartiennent aussi au registre des femmes Il serait int ressant de savoir quelle part de salari es travaillent sur place commerces administration de la sant ducation nationale professionnelles de la fili re sociale et socioculturelle 100 80 E 60 40 n amp m Femmes 20 2684 o E Hommes Cadres et professions lib rales donnent une premi re place aux hommes 60 Les retrait es femmes repr sentent 67 contre 33 de retrait s hommes Bordeaux Csp p
163. rme que ce sont surtout les adolescentes qui sont vis es mais qu il peut y avoir des cas isol s de femmes de 60 ans qui sont attaqu es comme cette femme nomm e Barbie qui a t caillass e par une dizaine des jeunes de 12 13 ans sur le Grand Parc Il parle d un effet de meute chez ces coll giens qui ont agress cette femme seule et plus faible qu eux Visiblement il est tr s difficile de leur faire r aliser ce qu ils font m me en argumentant sur le respect etc Il s interroge sur le fait qu ils subissent eux m mes cela la violence reste seul moyen de communiquer Il lui semble difficile d inclure dans des programmes de r ussite ducative des enfants martyrs de leurs parents L omerta un invariant dans les quartiers Omerta extrait de Wikip dia terme de la mafia sicilienne loi du silence qui veut que quand on voit un crime on ne le r p te pas on ne r agit m me pas mais on laisse passer le temps comme si de rien n tait On passe l action une fois le temps pass la vengeance tant un plat qui se mange froid En g n ral les plaintes sont rares les filles s expriment peu et difficilement et souvent il y a des demandes de retraits de plaintes pour agression les acteurs sociaux essaient de dialoguer avec les jeunes au Grand Parc Aux Aubiers en revanche tout espoir de dialogue semble perdu il existe un vrai abrutissement de certains jeunes qui fument toute la journ e Autre facteur d endurcisseme
164. rope et ne voit pas ce qu elle pourrait faire dans ces espaces verts d couvert si ce n est ponctuellement organiser des jeux de ballons avec ses enfants Sinon toutes circulent ais ment en plein jour notamment pour faire leur course mais aussi rejoindre pieds la ville centre via le Jardin Public ou le Parc Rivi re En revanche elles s abstiennent de sortir le soir sauf en v lo ou en scooter pour rejoindre leur logement en cas de sortie L une d elles doit partir travailler au petit matin et emprunte l itin raire le moins effrayant selon elle pour rejoindre la station de tramway savoir longer les murs de la polyclinique toujours clair e et fr quent e par les ambulanciers ou les infirmiers qui fument dehors Elle est d ailleurs la seule du groupe se plaindre ouvertement des nuisances sonores motos conversations en pleine nuit cris musiques qu elle attribue l existence d au moins trois bandes de mauvais gar ons Elle en d nombre une cinquantaine ce qui laisse tout fait sceptiques les autres participantes Cependant la quadrag naire du groupe t moigne que plusieurs couples avec enfants r sidant dans le quartier Chat derri re l Eglise n autorisent sous aucun pr texte leurs filles partir pieds au coll ge pourtant situ apr s une promenade de dix minutes au beau milieu d espaces verts 33 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L appr
165. rovient avant tout du dehors de leurs bouches et de leurs motos Ce tapage nocturne cris chants et ronflements de moteurs pouss s pour les rod os hante selon elle les nuits du Grand Parc il lui arrive aussi d entendre des coups de feu De fait elle d nonce pas moins de 3 clans soit 50 individus ayant une emprise sur cette partie du Grand Parc Au contraire depuis son logement R n entend absolument rien de tout cela Elle se plaint en revanche de l incivisme de certains habitants de sa r sidence tr s bruyants avec qui elle parlemente r guli rement contrairement la tendance au repli des autres habitants Elle tient garder des relations diplomatiques avec ses voisins encourag e certainement par sa fonction aupr s de jeunes du centre social et une ambition interg n rationnelle qui lui tient vraiment c ur Quant C elle est pass e d un a priori sur les cages lapin un go t fort prononc pour la vie en HLM o il suffit de d crocher son t l phone pour se faire r parer son chauffe eau Elle pr ne aussi cette sociabilit si plaisante sur le quartier 81 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes elle qui n avait personne qui parler pendante des ann es de solitude dans le centre de Bordeaux De fait elle d nonce cette tendance trop pr sente sur le quartier se plaindre la bouche pleine Toutes deux appr cient
166. s Pourtant on peut y aller pour se faire soigner par exemple pour les r gles regrette B A l heure de l enqu te une traditionnelle division spatiale des sexes continue donc de r gner sur le quartier avec des r les de sexe sont parfaitement identifi s Ce qui donne toute sa force de rappel l ordre au d coupage de l espace social investi de fa on sym trique et diff renci les gar ons derri re le Simply qui guettent longueur de journ es les filles aux Pelouses bien l abri de leurs regards Le devoir tacite qu ont les gar ons prot ger les filles s accompagne d une ing rence dans leurs affaires intimes et de l attribution d une identit forc ment rotique aux filles qui se montrent hors des zones autoris es Ce report des affaires priv es dans l espace public est pr cis ment ce sur quoi l am nagement du grand parc pourrait travailler 1 Cacis Centre accueil consultation information sexualit accueille gratuitement et en tout anonymat les jeunes et les aident trouver des r ponses leur sexualit 76 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes A la recherche de coins d intimit et de lieux de d ambulation non cod s Le mot n est pas voqu c est pourtant a qui manque au Grand Parc des espaces d intimit H dit seulement En fait on dit qu il y a plein d quipements mais nous on n a pas d espace nous H se
167. s il faudrait plut t r am nager ces espaces mal d finis et masqu s Y installer des commerces les rendre plus visibles a peut tre une solution Notons qu il n est pas question dans cet article de la s curit des jeunes filles ni de l effet dissuasif sur l attractivit globale du quartier Or il est clair que ces rassemblements cr ent un double facteur de d t rioration de l ambiance urbaine pour ceux qui habitent et pour ceux qui souhaiteraient s y installer Deux indicateurs sont ici corr ler l absence de femmes dans les rues le soir et une valeur immobili re plus basse qu ailleurs les appartements en copropri t s du Grand Parc tant vendus environ 30 de moins que dans d autres quartiers bordelais 2 3 3 L absence de lieux d alt rit et de rencontre pour les jeunes adultes La persistance d un lien affectif fort des lyc ennes du groupe 2 leurs structures de proximit mon centre social ou mon centre d animation interroge sur l absence de relais vers d autres types d quipements socialisant une fois atteint l ge adulte En caricaturant peine la situation des jeunes du quartier on se pose vite la question que faire dans un espace public con u uniquement soit pour les tr s jeunes soit 1 Lire dans le Sud Ouest du 23 mars 2013 La vid osurveillance arrive au Grand Parc 35 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L appr
168. s du fait de la jeunesse des fauteurs de troubles Mais est ce bien la seule jeunesse que ces femmes jeunes ou non excusent ainsi N est ce pas plut t le fait qu il s agisse de gar ons qui se retrouvent de surcro t priv s d exutoire pour canaliser une agressivit qu on juge naturelle l adolescence Tout semble indiquer que l on excuse aussi ces jeunes hommes du quartier parce qu ils sont priv s des facteurs de reconnaissance sociale emploi loisirs et vie amoureuse 1 Sur cette probl matique consulter le Complex cit n 3 publi par l a urba en mai 2009 Ville s curis e ou ville hospitali re 2 Notamment les travaux du sociologue Thierry Oblet enseignant Bordeaux 2 dont D fendre la ville La police l urbanisme et les habitants Paris Puf 2008 34 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive On note galement un grand silence quant au r le ducatif qu auraient d jouer les parents de ces jeunes la d rive un interdit p se sur les consciences au point de bloquer la libert d expression Cette reconnaissance tardive de l existence d incivilit s et leur euph misation par les femmes s explique aussi par l invariant anthropologique qui consiste faire corps avec son habitat et son groupe d appartenance Apr s un long enracinement r sidentiel se cr e un rapport fusionnel aux lieux une hypertrophie de
169. s plus encore qu Bordeaux ou dans la Cub La population active du quartier offre un ventail plut t diversifi de professions f minines Toutefois la population active est en majorit constitu e de profils d employ es et de professions dites autres services la personne auto entreprise Par ailleurs un tiers de ces r sidant e s vieillit seul e s domicile dans un parc r sidentiel compos 92 d immeubles collectifs On trouve deux fois plus de m nages seuls de femmes que d hommes Cette pr gnance de la solitude est redoubl e par le tiers de m nages monoparentaux On a donc affaire une population plut t tr s f minine et dans l ensemble vuln rable La pyramide des ges indique hormis le vieillissement une part importante d enfants vivant sur le quartier tant la tranche des 0 15 ans que celle des 15 ans et plus Le nombre de gar ons de moins de 15 ans d passe celui des filles Le quartier est donc jeune et semble amorcer un renouvellement un tiers de nouveaux venus est enregistr depuis quatre ans La population totale du quartier Insee 2008 par iris Grand Parc 10 507 habitants 4 4 de la population de Bordeaux et 1 5 de la population de la Cub Insee 2008 Pop m nage de pasidences Mb layers de principales pers logements Grand Parc 10 426 5 198 2 01 Bordeaux 231 225 130 186 1 78 Cub 691 033 337 115 2 05 14 Pratiques de l espace public par les femmes dans le
170. s drames indicibles aux dires des assistant e s sociales Pour autant on ne peut passer sous silence la r gressison sociale constat e chez les jeunes adolescents Ces derniers renieraient toute possibilit d change ludique entre sexes un signal fort qui en dit long sur le mur qui se dresse peu peu nouveau entre les nouvelles g n rations de filles et de gar ons Le repli biologique des corps qui peut effectivement bloquer pendant la pubert les relations gar ons filles semble se poursuivre bien au del des tendances naturelles pour aboutir une r elle scission culturelle qui inqui te les travailleurs sociaux On se trouve face un mod le social r gressif qui est en train de s imposer chez les jeunes m me travers l ducation familiale des m nages d munis et ou en voie de marginalisation qui surprot gent leurs filles et craignent leurs propres gar ons Le regard port par ces professionnel l e s sur la radicalisation musulmane est cet gard vocateur les m res remettent leur voile sous la pression de leurs fils certaines ducatrices d origine maghr bine sont m me interpell es par de jeunes gar ons qu elles ont autrefois suivis dans le quartier et sont menac es si elles ne c dent pas la pression du voile Ce t moignage vient accentuer voire contredire le ressenti des quelques jeunes filles rencontr es qui t moignent de leur envie personnelle qu on ne voit plus leurs cheveux Cette restriction
171. s ne sont pas de tradition maghr bine mais africaine qu elles peuvent se le permettre Il serait mals ant de poser la question D autant que la plus jeune semble se troubler un peu et g n e se justifie qu elles ne se mettent pas en terrasse mais bien l int rieur dans un petit coin devant L absence de lieux d volus aux adultes les contours flous de l espace public C qui d cid ment cherche positiver l change semble ma triser l espace de fa on plus rationnelle et libre elle dit distinguer trois espaces publics au Grand Parc et d clare moi j essaie d utiliser tout le Grand parc En r alit en l interrogeant on r alise que les trois espaces en question ne sont distincts que par les cat gories de jeux plus o moins difficiles offerts aux enfants Ce qui en dit long sur l absence d quipements pour les adultes qui plus est pour les femmes C s interroge galement sur la nature des quipements public et s excuse de ne pas savoir distinguer ce qui est priv de ce qui public n tant pas fran aise Pour elle la biblioth que la piscine et la Place de l Europe seraient des lieux rattach s la Mairie A la question sur ce qui manquerait sur le Grand Parc Elles r pondent par des vocation d espaces petits couverts intimes r serv s aux femmes nouveau les r ponses voquent des structures ferm es et non des espaces ext rieurs une salle de sport pour les femmes une salle de cin
172. salaires pour une personne en plus 94 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes Elle se voit pourquoi pas en face de la caf r ria Le Bar moussa qu elle trouve une initiative int ressante mais o elle constate qu il n y a que des mecs en semaine puisque ce sont tout de m me des int gristes Elle parle des femmes qui ne sortent pas l ext rieur elles n ont pas le temps elles ne veulent pas tre jug es ni regard es Elles subissent la pression de leur fils elles se soumettent Son projet de th tre Les petits Tr teaux elle aimerait le poursuivre sur Bordeaux Nord mais les subventions sont en baisse Avec le centre d animation elle a cr un atelier th tre pour la population Elle cr e aussi des pi ces et fait travailler les gens dans du th tre amateur Le directeur du centre d animation est tr s coop ratif elle appr cie aussi ceux du Lac et des Aubiers pour elle tout est impuls d en haut via Monsieur B la Mairie de Bordeaux Sur la politique de r habilitation du Grand Parc elle a une perception contradictoire D une part elle pense que les habitants n y croient plus et sont de plus immobiles sans r actions un d sinvestissement qui est sensible dans leur comportement de repli En revanche elle estime que si elle b n ficie de la r novation des architectes elle aura un appartement superbe qu elle ne qu
173. ser les d lits d une classe d ge de gar ons au sein de laquelle m res et s urs cousines et voisines comptent nombre de relations 28 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive e Les femmes plus g es lectrices et b n voles Pour ce dernier groupe le Grand Parc semble repr senterune destination r sidentielle souhaitable o l on d sire s enraciner Hormis les qualit s des appartements vastes double exposition sans vis vis et la s curisation de la vie r sidentielle par le bailleur Aquitanis dont les gardiens sont aussi des garants du bien vivre ensemble c est tout le quartier dans sa globalit qui fait office de refuge du fait des quipements de proximit Ses structures m dico sociales centre social Mdsi Cacis centre d animation et son offre en services publics poste mairie s curit sociale en font l quivalent d une petite ville dans la ville expression consensuelle voqu e maintes reprises D autres le comparent un village avec ses qualit s interconnaissance et ses d fauts contr le social Chacune des femmes seniors rel ve combien le quartier est propice leur autonomie puisqu il est la fois dot d outils socialisants et de lieux de ravitaillement centre social et culturel biblioth que et centre commercial mais aussi d quipements de sant de proximit polyclinique Bordeaux N
174. socio ducative vers une r gulation de la mixit de genre par les diff rences instances du Grand Parc 41 IV Pr conisations pour aider les femmes r sister aux intimidations exerc es par les hommes dans l espace public 48 Conclusion 57 3 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Avertissement L hypoth se de cette tude est qu une meilleure appropriation de l espace public par la globalit des habitants du quartier ferait voluer la perception des nouveaux arrivants en qu te d ambiance urbaine apais e et de fonctionnement r sidentiel de proximit En effet le rejet que suscitait jadis la forme urbaine du Grand Parc jug e souvent trop os e est en train de devenir un atout d originalit et de convivialit recherch e lequel semble un peu gommer le caract re tr s social des lieux Se saisir de ce changement de regard pour r ussir la transition sociologique du quartier n cessite de sensibiliser les diff rents usagers en pr sence d un possible vivre ensemble entre ges et sexes origines culturelles et cat gories sociales diff rentes l espace public tant le creuset de la combinaison complexe de ces relations Or vouloir clairer l usage des espaces publics du Grand Parc par le genre et notamment via une collecte de t moignages oraux nous a plac s d embl e au c ur de conflits d usage souvent tacites mais ayant v ritablement cours dans le quartier C
175. space compar un grand couloir ponctu d quipements ressentis comme bienveillants Centre social Cacis Eglise De fait les cheminements des lyc ennes sont marqu s par les strat gies d vitement qu elles adoptent pour ne pas rencontrer ou passer proximit des gar ons scotch s au centre commercial c est dire derri re le Simply Market quitte descendre deux arr ts de bus plus loin Les altercations verbales et gestuelles sont quotidiennes et il faut se sentir en forme et s re de soi pour pouvoir passer devant ces groupes de gar ons et savoir r pondre du tac au tac leurs remarques regards insistants et autres intimidations En guise de r silience mais sans le r aliser elles se sont attribu es un espace exactement sym trique celui des gar ons situ l autre extr mit de l axe centre social centre commercial Ce sont les Pelouses o deux bancs mythiques autour d une poubelle sont pos s sur un tout petit espace vert entre les deux entit s protectrices que sont le Centre social et l Eglise L t elles sont quelques unes y passer du temps le soir m me jusqu tard dans la nuit Elles s y rencontrent pour commenter le monde paraissant partager le m me go t que les gar ons pour le comm rage dans l espace public Hormis un d tail elles sont en petit comit ne dealent pas ni ne boivent et encore moins ne fument dehors tout au moins des p tards Strat giqueme
176. space urbain largi que les habitantes les plus r centes ne ma trisent pas tr s bien Elles mentionnent aussi une ville centre qui est bord e de lumi res tandis que le Grand Parc de nuit reste noir Lors du jeu de la navette spatiale cette derni re atterrit au sein des barres o il y a tellement d espace libre V ritables ambassadeurs des lieux les gardiens des immeubles heureusement seront l pour accueillir de nuit la d l gation extra terrestre Les lieux visiter ne sont autres que le Centre social et la Mdsi Maison d partementale de solidarit et d insertion leurs quipements de pr dilection Puis elles semblent se souvenir qu il y a aussi deux centres commerciaux surtout repr sent s par les deux librairies et un vid o club Les abords du quartier restent assez flous et ouvert sur l ext rieur de Bordeaux Nord Elles font pour beaucoup leurs courses ailleurs qu Simply Market dans des discount alimentaires Leclerc Lidl Netto des quartiers environnants cours Saint Louis et Edouard Vaillant Concernant le manque d attractivit du Grand Parc o il n y a pas grand chose voir elles citent nouveau le Centre social qu elles trouvent d cid ment tr s beau et attirant avec toutes ses couleurs CetF insistent sur le fait qu il y manque de la culture et de l art et voque la salle des f tes avec son ambition d attirer des publics de toute la Cub Des lieux encore viter mais un quartier dont
177. spect un faire valoir tant l int rieur du quartier qu aux yeux des autres Bordelais Cette logique d anomie d sordre social propre aux quartiers class s en listes prioritaires a t d j tudi e par les sociologues de la politique de la ville En revanche elle est peu analys e en se pla ant du c t des femmes et des filles victimes souvent tacites de ce d litement 100 masculin du lien social Ainsi pourquoi les incivilit s du quartier restent elles ce point cach es et leur degr de malveillance uniquement voqu en fin de s ance Serait ce par peur des repr sailles ou par un d ni inconscient de la part de la gente f minine qui se montre plus que tol rante En prenant le cas des projectiles lanc s depuis les immeubles H et G apr s deux heures d changes on d couvre que ce ne sont pas seulement quelques d tritus jet s n gligemment par la fen tre mais bien des objets au risque contusionnant vident t l en panne meubles cass s etc et d autres la salet r pugnante ostentatoire couches culottes serviettes hygi niques etc Des jeunes filles ont vu aussi de jeunes gar ons volontairement bombarder d ufs ou d oignons des femmes assises en contrebas des barres dans l espace public en l occurrence leurs propres m res qui ont ainsi t litt ralement chass es de leur point de rencontre sur un banc Ces actes d agression encore une fois ne sont pas consid r s comme tant si grave
178. sque chanter danser regarder la t l vision devient l oeuvre du diable Elle conseille de se promener le vendredi o circulent plus particulier les barbus dans les rues du grand parc Elle note que les hommes n ont pas non plus de lieux d accueil pas d espaces o se retrouver et que cela favorise le recrutement des jeunes par les radicaux musulmans La caf t ria situ e en dessous de la mosqu e est aussi un lieu de recrutement des jeunes hommes Elle est d ailleurs le dernier lieu du centre commercial fermer le soir 3 2 I Un quipement public mod le longtemps envi des autres quartiers la biblioth que du Grand Parc La directrice de la biblioth que D a bien des contacts avec le petit groupe de seniors dont quatre femmes et deux hommes qui se tiennent un peu l abri du vent dans un hall d entr e de garage juste de l autre c t de la rue Pierre Tr bod Ce sont toujours les m mes mais autrefois ils taient plus nombreux ils habitent l autour ils se r unissent pour sortir de leur appartements avoir des contacts discuter ils emportent leurs pliants 85 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes En t ils se tiennent sur l esplanade en face de la biblioth que en plein air et c est joyeux mais l hiver elle trouve triste de les voir ainsi recroquevill s l abri de la pluie et des courants d air mais pas du froid elle leur a propos d
179. t recommander plut t que tout ce qui divise assombrit et fait obstruction dans l espace ext rieur Pour autant des petits lieux de haltes m me abrit s d un toit v g talis ne sont pas contradictoires avec cet imp ratif de transparence du Parc lieux et de perception plus active de partag s Les espaces ainsi form s doivent secr ter des sensations et des motions positives 4 3 Accompagner les mobilit s pi tonnes dans le quartier et le relayer par un mode de transport la demande 4 31 Pr voir l extension d une offre en mobilit l attention de toutes les g n rations Les mobilit s pi tonnes sont d crites comme tant relativement ais es dans un quartier qu on parcourt en moyenne en dix minutes environ et qui ne pose pas a priori de probl mes aux femmes rencontr es Ce n est pourtant pas le ressenti des seniors o personnes souffrant d incapacit s cognitives motrices ou sensorielles 1 Voir le diagnoctic socio urbain r alis sur le Grand Parc par l a urba pour le Conseil g n ral en 2007 50 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive pour lesquelles l organisation spatiale du Grand Parc pr sente une logique disparate une chelle trop tal e En dehors du cas de ces populations dites tort sp cifiques on analyse quand m me une difficult majeure s orienter pour les un e s ici ce seront les pers
180. t regarder ce qu elles font disent ou deviennent Seules B H et K donnent l impression qu elles chapperont ce contr le masculin et l on suppose que les jeunes filles musulmanes d origine maghr bines devront s rement se rebiffer plus d une fois pour emprunter librement leurs voies d adultes hors de la logique de ghetto qui d cid ment caract rise le fonctionnement communautaire du quartier 2 3 I Les femmes m res lectrices du Grand Parc Le groupe 3 a t r duit quatre femmes du fait de deux d sistements de dernier instant Il se compose de personnalit s tr s diff rentes dont le seul point commun est d tre des lectrices de la biblioth que L ventail d ge est tr s large 40 73 ans Une cit oui mais a r e La plus jeune F a 40 ans est arriv e de Paris il y a 6 ans elle est m re de trois enfants et est travailleuse ind pendante son mari est enseignant Elle ne vit pas au Grand Parc mais proximit dans une choppe avec jardin rue Mandron En revanche elle s y rend quotidiennement et est m me devenue une habitu e des lieux dont la Bibilioth que Sa vision de l espace est beaucoup plus fluide elle fr quente les quipements en priorit pour ses enfants sa fille va au coll ge mais y restera t elle Elle d nonce un coll ge qui ne se remplit pas et fait allusion un conflit dont elle ne parle pas vraiment Elle utilise son scooter pour sillonner le quartier et aller d u
181. t gard tr s parlant Avec un enthousiasme partag s est labor un dessin clair et ordonn juxtaposant carr s et rectangles en tentant de respecter l harmonie g om trique des lieux Les quipements publics pr dominent en tant qu espaces clos et protecteurs ce sont eux les v ritables lieux de rassemblement et non pas les rues ou les transports en commun L espace public d un seul tenant du Grand Parc est ainsi symboliquement fractionn en autant d espaces de privatisation dans lesquels elles d voilent au fur et mesure de leurs propos qu elles se sentent plus ou moins l gitimes Un zoom sur la place de l Europe permet de faire figurer l ensemble de leurs cheminements identifi s selon six couleurs ce qu elles reconstituent tr s facilement puisqu elles passent tous par le centre et convergent vers le lyc e le tram le centre social et le centre commercial Elles disent aller d une destination utile une autre en ne s arr tant nulle part malgr l extr me familiarit qu elles entretiennent avec les lieux et leur interconnaissance tr s forte Toutes adoptent des itin raires directs simples et fonctionnels dont des raccourcis le long des barres H G I sauf H qui semble faire des boucles et se distingue de ses amies par sa facult aller partout sur le mod le de la maraude urbaine des travailleurs sociaux Une hypertrophie de l espace central place de l Europe juxtaposant une forte appropriation et d
182. t sociale et s pauler entre pairs quitte tomber dans la d linquance en exacerbant leur identit s d assign s r sidence Les plus jeunes d s uvr s et laiss s eux m mes se transforment en cible privil gi e pour les groupes religieux radicaux qui d s le coll ge voient en eux des recrues id ales Il ne nous appartient pas de nous attarder ici sur les cons quences locales du trafic de stup fiants qui forc ment envenime la situation du quartier et durcit la loi du silence verrouillant langues et regards des rares habitants circulant dehors d s la nuit tomb e 36 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive 2 4 Le genre l intersection de la diff rence culturelle de la religion et de la race 2 4 1 Oser revoir les st r otypes propos du voile dans l espace public Les lignes pr c dentes et les propos des travailleurs sociaux du chapitre suivant font r f rence un th me r current qu il est hasardeux d voquer ouvertement de crainte de sortir du politiquement correct et ce d autant plus quand le ph nom ne s enracine sur un territoire restreint administr par une collectivit locale o nul ne veut courir le risque d tre soup onn de racisme Toutefois en abordant le th me g n rique de l absence de femmes dans l espace public force est de constater qu on ne peut faire l conomie de r interroger la po
183. t moignages directs sur les rapports sociaux et genr s du quartier Pr alable m thodologique Un panel contrast d habitantes et ou d usag res Quatre femmes sur dix sept ne sont pas des habitantes elles pratiquent toutefois le Grand Parc quotidiennement tout en vivant ailleurs Chartrons Aubiers Panel des 3 groupes de femmes du GP et trajectoires r sidentielles 40 ans 45 ans 45 ans 35 ans 21 ans 44 ans 37 ans veuve mari e c libataire s par e mari e seule 1 enf seule 2 enf 3 enf 2 enf 2 enf 1 enf 1an 6 ans au GP 8ansau GP 3 ans au GP 2 ans au GP 43 ans au GP 2 ans aux aux Aubiers Chartrons 17 ans 18 ans 19 ans 18 ans 19 ans 19 ans Lyc enne Lyc enne DAU universit Lyc enne Etudiante BTS comptabilit Condorcet F Mauriac Talence Condorcet m decine Lyc e Condorcet Terminale ES Univ Talence 2ansau GP 4 ans au GP 15 ans au GP 10 ans au GP 19 ans au GP 19 ans au GP 40 ans 46 ans 58 ans 73 ans 50 ans mari e 3 enf c libataire c libataire Retrait e Biblioth caire Travaille dans Agent de Auxilliaire de B n vole aide aux l audiovisuel service vie devoirs 6 ans aux 12 ans au GP 14 ans au GP 23 ans au GP Travaille au GP Chartrons ex Lorraine ex M riadeck depuis 20 ans ex Paris Une forte repr sentativit de femmes d origine trang re Le groupe 1 compte 6 femmes d origine trang re sur
184. t r t 45 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive Caf s bio et potagers familiaux Certains projets que voudraient porter des personnalit s locales m ritent attention cr ation de restaurants bio o l on servirait pour pas cher de bons petits plats jardins potagers familiaux o r apprendre faire pousser l gumes salades et fruits G r s par des collectifs d habitant e s ils garantiraient un apport sanitaire et micro conomique l attention des m nages les plus pr caires du Grand Parc dont les m res de famille Cette attention l alimentation et l hygi ne de vie pourrait tre un des axes de combat les plus efficaces contre la salet et la malbouffe qui sont des indices de pauvret que l on a le plus cit s au Grand Parc Ces actions d accompagnement et de sollicitude de type care aupr s de la population devraient apaiser les tensions en rapprochant les sexes et les g n rations et r duire les st r otypes de genre 3 2 4 Partager et interagir un antidote l immobilisme social et l ins curit des femmes vers un parc urbain La derni re question du guide d animation tait d imaginer un slogan pour le Grand Parc ce qui a suscit un courant positif dans les trois groupes L une des participantes du groupe 1 a propos un titre nigmatique et po tique Au Grand Parc les arb
185. t ce que nous disons Richard Rorty 1 Philosophe am ricain 1931 2007 dans l Espoir au lieu du Savoir 1995 21 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive I Approche compr hensive animation de groupes focus et analyse des st r otypes L analyse qui suit restitue un ensemble complexe d informations recueillies la fois en entretien exclusif en face face avec les personnalit s publiques du Grand Parc qui bonifient depuis des ann es la vie du quartier et travers l animation de trois groupes de femmes selon la m thode dite des groupes focus 1 Un quartier tiraill entre r tention d informations et envie de mutation 1 1 Le recrutement du panel l image de l entropisme du Grand Parc L entropisme terme polys mique issu des sciences dures d signe la d r gulation d un syst me ici sociologique qui de s tre trop ferm sur lui m me s cr te sa propre fin Au Grand Parc l tude compr hensive montre qu on a affaire un contr le social excessif entre habitants et une forme l g re mais bien pr sente de d sordre social ou anomie selon l expression du p re de la sociologie Emile Durkheim Cela explique pourquoi le recrutement de candidats sur le quartier s est av r long et difficile puisqu il a finalement n cessit de recourir des passeurs locaux en l occurrence les tr
186. te sur l ouvrage de ces chercheurs au Cadis laboratoire de sociologie de l EHESS Les F ministes et le Gar on Arabe aux dition de l Aube 2003 2 Le premier manifeste de Fadela Amara a paru dans le Nouvel Observateur de mars 2002 3 Mona Cholay Beaut Fatale Nouveaux visages d une ali nation f minine 2012 105 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Bibliographie 5 L article M me pas peur 1 60 EURO PREMI RE DITION NO9897 The Sess lard la que A ions abort stion de l VENDREDI 8 MARS 2013 Dans la rue m me pas peur Par CHRIS BLACHE et PASCALE LAPALUD Cofondatrices de association Genre et Vile 1 n raison de leur sexe et de leur morphologie les femmes sont parfois les victimes d infrac toutes les issues sont ferm es ne laissez pas appara tre sur votre bo te lettres votre condition de femme seule Lorsque vous sortez vitez les lieux d serts les voies mal clair es o un ventuel agresseur peut se dissimuler Dans ka rue st vous tes isol e marchez toujours d un pas nergique et assur Ainsi se r sume la fiche Conseils aux fem mes sur le site du minist re de l Int rieur Si l objectif tait de faire peur aux femmes et de leur intimer de rester chez elles on ne s y prendrait pas autrement Pourquoi une telle focalisation sur les dangers qui attendraient les femmes dans l espace public
187. tie en ins curit Elle revient sur les coll giens qui ne supportent pas qu un gar on n affiche pas les m mes caract ristiques viriles et qui cr ent des bagarres avec des propos homophobes Elle pense que sur le quartier en fait on ne se voit pas sauf peut tre au caf mais qui est le seul ce qui le rend tr s voyant 1 Sa th se de doctorat en 2009 pour l universit de Bordeaux 2 La fabrique des gar ons sanction et genre au coll ge montre que 80 des 5842 sanctions distribu es dans 5 coll ges fran ais concernent les gar ons pourcentage sexu d une remarquable r gularit 101 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Bibliographie 103 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Bibliographie 1 Le projet urbain sur le Grand Parc a t initi dans le cadre de l action Bordeaux 2030 a donn lieu comme ailleurs dans les quartiers en projet des journ es de concertations men es par l quipe technique de ville de Bordeaux Celles ci se sont d roul es les 5 et 26 mars et ont donn lieu en septembre 2012 l dition d un livret couleur vert clair rassemblant les verbatim et d cisions collectives issues de ces s ances Par ailleurs le collectif d habitants SDF Salle des f tes s est r uni plusieurs reprises pour orienter la programmation de la r habilitation de cet quipement majeur d
188. train de rattraper le Grand Parc qui sera bient t int gr dans les ensembles r sidentiels neufs de Bordeaux Nord Cet ensemble architectural g om trique forme une enclave de 60 hectares o se trouve comme emmur un parc ornemental de 8 hectares sorte de tapis vert rythm par une v g tation arriv e maturit De larges cheminements y serpentent dans un luxe d espace et de lumi re Le site donne envie de s attarder ne serait ce que pour contempler les cieux o se m lent les feuillages des grands arbres aux essences vari es dont certains fr lent les fen tres des derniers tages Cette superposition de nature et d urbanisme rappelle que le mythe de la modernit bordelaise est n ici il y a plus de 50 ans Aujourd hui non seulement elle est int gr e dans le ressenti visuel collectif bordelais mais elle a acquis une l gitimit patrimoniale Son plan masse est prot g par l Unesco Tranchant avec le paysage monocorde de la ville d choppes et son habitat unifamilial les ensembles d habitations donnent au passant une impression d paisseur du vivant Plus de 10 000 personnes ne vivent elles pas derri re ces murs de fen tres surplombant le promeneur Centre commercial piscine et biblioth que centres d animation et socioculturels glise et coles coll ge et lyc e maisons de retraites ponctuent l espace habit de rep res plus ou moins r ussis On n y croise pas grand monde Les espaces ext rieurs d
189. tur qu on esp re proche le renforcement des liens interindividuels au Grand Parc passe par une injonction la mixit laquelle n cessite une p dagogie incitant au d passement des st r otypes li s aux pr tendus r les sociaux de sexe Sur le Grand Parc cette mutation est entre les mains des acteurs de la fili re socio ducative condition toutefois qu ils r actualisent leurs visions des nouveaux mouvements f ministes et qu ils se sensibilisent aux enjeux de soci t li s au genre 40 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive lll Le discours de la fili re socio ducative vers une r gulation de la mixit de genre par les diff rences instances du Grand Parc Le lecteur peut s immerger dans la parole des acteurs sociaux en annexe 2 Sept entretiens ont t ainsi reconstitu s partir de notes manuscrites Seuls quelques points cl s sont ici clair s qui ne r sument aucunement la richesse des changes Un id al de mixit et de la cit mis l preuve Repr sentatives de l id al r publicain universel et abstrait de l galit civique et des droits de l homme les instances de la fili re socio ducative uvrent dans le sens d une plus grande mixit la fois sociale g n rationnelle et genr e Malgr le fort impact des diff rentes exp rimentations collectives et programmations festives qu elles impulsent l ani
190. u au Nord du quartier sur le chemin duquel les jeunes filles se font r guli rement agress es Cette politique de fortification contredit la n cessit d ouverture spatiale et de fluidit dont aurait grand besoin le quartier 4 1 2 Travailler sur l impression d ins curit et les ambiances urbaines L espace public banalis ou m me l espace vert sans caract ristique ni zones de jeux pour enfants ni am nagements sportifs mixtes est un lieu de cristallisation des tensions entre sexes parce que pr cis ment les femmes n ont aucun mobile pour y demeurer L espace ouvert d laiss ou non am nag d clenche un vitement de la part des femmes si la travers e d un tel lieu est incontournable elles s y h tent pr cis ment pour montrer qu elles n y stationnent pas et qu elles n ont rien y faire Cette strat gie d invisibilisation vise ne pas para tre comme un corps disponible offert etse r f re une crainte intrapsychique partag e par les femmes et les jeunes filles que par leur seule identit sexu e leur pr sence ext rieure soit jug e ill gitime En donnant une affectation publique singuli re aux espaces d laiss s et ou sans destinations on pourrait favoriser un meilleur ressenti par une large cible d habitants dont les enfants les seniors et les femmes Ce serait ainsi une mani re de renforcer la pr visibilit spatiale du quartier et d en augmenter l intelligibilit spontan e
191. u quartier La salle des f tes revisit e symbolisera le renouveau du Grand Parc le recueil des attentes des habitants vis vis de cet quipement phare est une source pr cieuse d informations pour entrer dans les repr sentations en cours dans les mentalit s actuelles ayant cours sur le quartier 2 Un recueil collectif de souvenirs d habitants de 60 100 ans sous forme d ab c daire a t publi en 2011 sous le titre M moire du quartier Grand Parc Hier aujourd hui et demain Edition L Harmattan f vr 2011 Ouvrage collectif sous la direction de Sandra Queille association GP Intencit Une cinquantaine de seniors et d a n s voquent les d buts et l volution de la Cit du Grand Parc op ration f tiche de Chaban Delmas lors de la Reconstruction de l apr s guerre Ils nous montrent combien les modes de sociabilit organiques et spontan s ont aujourd hui quasiment disparus Ce pass tr s sp cifique a cr dans les imaginaires des habitants un r f rentiel social in gal sorte de vivre ensemble familial solidaire festif et populaire formant l ge d or de la Cit 3 Le diagnostic socio urbain du quartier tude pluridisciplinaire r alis e par l a urba pour le Conseil g n ral de la Gironde en 2007 Cet tat des lieux men la fois dans les espaces publics ext rieurs les parties communes des b timents et un chantillon de logements a servi valuer les besoins en mati re d ac
192. u quartier sont vides hormis aux heures r guli res d entr es et sorties des bureaux CPAM ou des tablissements scolaires L espace public est occup par s quences horaires ritualis es ici les seniors pour les courses au centre commercial l les jeunes mamans autour des aires de jeux fr quent es par beau temps ailleurs coll giens et lyc ens d ici et d ailleurs qui se partagent les quipements sportifs 23 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive 1 2 2 Un quartier plein d avenir Cette sociabilit minimale dans les quartiers r sidentiels ne s inscrit elle pas en d finitive dans la normalit bordelaise C est ce que soulignent les tenants d un Grand Parc tranquille et sympa qui ne s en sort pas si mal que a pour un quartier aussi dense d habitat social D ailleurs commentent d autres experts que trouve t on d autre comme animation dans les quartiers d choppes adjacents du tissu bordelais Rien nulle vie ext rieure collective tout se d roule dans l intimit des logements derri re les murs de pierre rectilignes des maisonn es bourgeoises Qui plus est la population du Grand Parc b n ficie finalement d une r putation plut t bonne compar e d autres quartiers sensibles comme celui des Aubiers situ deux stations de tramway et que l on qualifie volontiers de ghetto A priori le Grand Parc serait bi
193. ubles c est aussi inviter les habitants participer en masse aux r unions de quartier et renoncer aux attitudes pass istes pour se projeter dans un projet mobilisateur autour d un nouvel art de vivre ensemble Un d fi qu id alement pourraient relever les jeunes filles et gar ons s ils daignent associer leurs efforts Ne semble t il pas n cessaire l issue de cette focalisation sur les logiques f minines qu une tude sur les masculinit s s en suive I serait par exemple d actualit d tudier au Grand Parc les r les attribu s aux p res et aux fr res dans la socialisation des filles mais aussi leur propre vision de la dynamique masculine d int gration sociale Enfin avec les acteurs de la fili re sociale il faudrait pouvoir s interroger sur l apr s Grand Parc C est dire suivre la trajectoire des lyc ennes qui sortent du Grand Parc et s efforcer de renseigner les items suivants que deviennent elles quelles sont les conditions de leur r ussite Quels obstacles rencontrent elles 58 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes 1 l ments de m thode 2 Debriefing et extraits des 3 groupes focus cartes mentales 3 Paroles d acteurs de la fili re sociale et culturelle 4 Bibliographie et articles de presse 59 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes l m
194. ucune ambigu t possible dont les gestes et les mots vont tre jug s comme violents et archa ques par les tenants de la modernit ces m mes hommes occidentaux qui peu peu ont remis en deux ou trois d cennies les r f rents machistes de domination Pour les auteurs le gar on arabe s est ainsi rendu prisonnier de sa r putation viriliste le sexe tant un substitut physique de son impuissance sociale Cette strat gie de survie a fini par se retourner contre lui en l enfermant dans les attributs r volus du machisme les m mes qui sont encore en cours dans les survivances culturelles de la classe ouvri re ou paysanne fran aise Or disent les auteurs dans ces lieux de r conciliation des sexes que l on pr tend apais s c est dire notre soci t o l imp ratif f ministe est cens avoir t int gr la jeunesse musulmane qu on croirait donc exclue de la modernit sociale incarne au contraire la figure de l hypermodernit celui o le risque structure tout Ainsi la jeune fille voil e d s rotis e d signe pour les tenants du post f minisme celles qui sont les bonnes citoyennes d une France d sirables pour tous et toutes Une France qui par ailleurs autorise que le corps f minin soit expos r ifi dans un id al d ext riorit qui en fait un objet public soumis aux jugements esth tique aux convoitises et finalement l ali nation 1 Lire en annexe la no
195. ue l on sait imm diatement situer sur le calque avec aisance lors du dessin collectif du quartier Le coeur du quartier est ainsi balis par deux institutions le centre social et l glise avec en son sein les pelouses petit triangle vert dot de deux bancs C est leur lieu de pr dilection et nous le verrons le seul dans l espace ext rieur proprement 71 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Annexes dit o elles acceptent de s installer I n est pas neutre qu il soit ainsi exactement positionn entre ces deux entit s protectrices Bizarrement le centre commercial qui appara t dessin comme un lieu majeur du Grand Parc n est cit que bien apr s dans leurs commentaires puisqu il est la fois appr ci et vit lieu de tentation et lieu repoussoir I faudra plusieurs interjections de F ses comparses Et le centre social vous n y allez jamais vous pour que chacune r v le une fr quentation quotidienne L affect port aux lieux fr quent s durant leur jeunesse est vident le Centre social suscitent un lan loquent J aime j adore H ou encore par une injonction enthousiaste de F S2 qui dessine la carte Tu mets cinq gros c urs sur le coll ge Le Grand Parc c est notre lieu d habitat pas notre lieu de vie L attachement spontan exprim par chacune except par K sera vite remis en cause quand il s
196. ur les plus jeunes ou encore de celui distant des habitants du reste de la ville sur les habitants du quartier Une animation pourrait avoir lieu autour de cette installation afin de les interroger sur la dimension possible d un nouveau regard construire ensemble sur leur propre quartier Ainsi peindre un il g ant sur un mur situ non loin du quartier g n ral des jeunes derri re le Simply Market pourrait cr er une d stabilisation positive et d clencher des prises de paroles des filles et des gar ons des femmes et des hommes L illustration ci apr s donne une id e du r sultat attendu un rassemblement mixte regardant ensemble dans la m me direction et s interrogeant sur l impact de ce regard Le message de cette installation serait clair le regard port sur l autre peut autant tre un frein la libert collective qu une incitation mieux se regarder et se rencontrer s il se situe au del des clich s ethniques g n rationnels ou genr s 1 JR travaille sur l insertion dans des quartiers pauvres du globe de tirages photos g ants notamment des yeux de femmes Women are Heroes 2009 La crise des banlieues fran aises de 2005 a aussi inspir l artiste une intervention du m me type dans la banlieue de Clichy sous bois Portrait d une g n ration Il devrait d ailleurs tre Bordeaux en mai 2013 une intervention tant pr vue au ch teau de La Botti re 55 Pratiques de l espace public par les femm
197. us visible la vie associative avec ses nombreux collectifs d habitants v ritable richesse du quartier suppl ant la faible sociabilit de voisinage dans les immeubles Install s dans l espace collectif l instar d v nements commerciaux et d animation ludique de plein air les projets communs pourraient tre expos s discut s et valoris s par les habitants dans le but de pouvoir relayer peu peu l action des professionnels du lien social 4 5 Cr er en c ur de quartier une halle contemporaine vou e au t l change de biens et de services entre habitants La transition souhaitable du quartier en g ographie prioritaire vers un statut de quartier banalis suppose une phase d autonomisation sociale de ses habitants Il seraitint ressant de faire appel l mergence d une dynamique d conomie informelle fond e sur l change qui servirait de relais l action socialisante des professionnel l e s de l animation R pondant aux situations de pr carisation conomique et de repli sur soi des habitant e s ce projet pourrait renforcer la pr sence des deux sexes dans l espace public mais aussi celle des diff rentes g n rations Il s agit de cr er un quipement in dit qui influe sur les modes de vie priv s et publics des r sidants et qui valorise l activit d faut de donner un travail tous Cette halle en r f rence celles des bastides rurales aurait une fonction diurne polyvalente et ouverte chacun e
198. vers ses lisi res La Halle E cit serait cet quipement central imaginer au c ur de la place de l Europe elle pourrait aussi tre implant e en face du centre social et de l glise symbole du care Y seraient accueillis les nouveaux usages de share partage et d changes de biens et services via Internet de la population son caract re innovant se traduirait par une architecture contemporaine sobre et compl tement ouverte sur l ext rieur Son fonctionnement impliquerait les habitants et serait supervis localement par les associations 54 Pratiques de l espace public par les femmes dans le quartier du Grand Parc mars 2013 Partie 2 L approche compr hensive 4 6 Une campagne de sensibilisation dans l espace public inaugur e par une installation d artiste A l instar de l art urbain de JR artiste fran ais n en 1983 il serait int ressant de faire figurer une uvre d art r flexive dans l espace public du Grand Parc pour renvoyer la population ses pratiques particuli res de l espace public et la repr sentation qu elle se fait d elle m me et de son quartier Ce serait une bonne mani re d interpeler les bandes de gar ons qui stationnent longueur de journ e dans l espace public et de leur renvoyer le poids du regard port sur l autre Ce serait une remise en question non seulement du regard inquisiteur des gar ons sur les filles mais aussi de celui d sapprobateur des plus g s s
199. ymboliquement des continuit s et du liant l o s vissent ces lieux de fortes ruptures spatiales 4 2 Proscrire tout ce qui rappelle de pr s ou de loin l univers carc ral et tout mobilier urbain favorisant l espionnite Les grilles entourant le centre commercial sont une aberration visuelle et symbolique elles rel vent du registre du ghetto et cr ent autant de niches et de caches pour les guetteurs harceleurs qui de fait deviennent plus redoutables encore pour les habitant e s qui s aventurent devant Les travailleurs sociaux d noncent leur aspect sordide qui va de pair avec le malaise que provoque la pr sence des CRS ou les vir es automobiles de la BAC brigade anticriminelle Comment convaincre de nouveaux venus sur Bordeaux de s installer sur le quartier avec de tels signes ostentatoires de violence Les interstices entre les locaux commerciaux et les sas poubelles devraient tre trait s tout au contraire comme des espaces lisses propices cr er un lieu de passage clair d gag et non anxiog ne Il est retenir que les hautes grilles relativement classiques qui entourent le jardin destin aux enfants en haut de la place de l Europe ne sont pourtant pas non plus une sin cure en terme de fr quentation puisqu elles donnent une id e de privatisation dudit jardin Des barri res vertes de type v g talis e auraient t plus appropri es D une fa on g n rale le liant le clair et le r fl chissant es

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