Faut-il supprimer l`article L. 34-2 C. Postes et
Contents
1. 31 TERRE SIMLER LEQUETTE Les obligations Dalloz Paris 10 d 2009 p 1366 n 1489 P MAISTRE DU CHAMBON R gime de la r paration op cit n 10 et s A M SOHM BOURGEOIS op cit n 199 Cass civ 31 janv 1950 pr cit Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 5 En r sum la modification conventionnelle des r gles de prescription de l action en payement ou en restitution du prix de prestations lectroniques n est pas valable sauf en ce qui concerne les modifications des causes de suspension ou d interruption de la prescription stipul es ant rieurement la loi du 17 juin 2008 Surtout les clauses de modification conventionnelle de la prescription ne peuvent concerner tout ce qui est payable par ann es ou des termes p riodiques plus courts ce qui recouvre la plupart des contrats de fourniture de prestations lectroniques Si le d lai de prescription dict par l article L 34 2 CPCE ne peut qu exceptionnellement tre l objet de modification conventionnelle la question de son ventuelle extension contractuelle l action en responsabilit contractuelle m rite d tre envisag e car elle est d une importance pratique non n gligeable La modification conventionnelle du champ d application du d lai de prescription annal peut en effet r sider dans son extension toutes les actions d coulant du contrat de prestations lectroniques sp cialement les actions en responsabilit civile Il2. La dur e de la prescription peut tre abr g e ou allong e par accord des parties Elle ne peut toutefois tre r duite moins d un an ni tendue plus de dix ans Les parties peuvent galement d un commun accord ajouter aux causes de suspension ou d interruption de la prescription pr vues par la loi Les dispositions des deux alin as pr c dents ne sont pas applicables aux actions en paiement ou en r p tition des Salaires arr rages de rente pensions alimentaires loyers fermages charges locatives int r ts des sommes pr t es et g n ralement aux actions en paiement de tout ce qui est payable par ann es ou des termes p riodiques plus courts Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 4 contractuel Le troisi me alin a de l article 2254 nouveau du Code civil indique que la modification conventionnelle du d lai de prescription et les causes d interruption ou de suspension ne peuvent s appliquer aux actions en paiement de tout ce qui est payable par ann es ou des termes p riodiques plus courts ce qui comprend les ch ances impay es ou les trop pay s d abonnement internet ou t l phonique En pr sence d une clause pr voyant une autre cause d interruption ou de suspension il faut donc d terminer le moment o elle a t stipul e avant le 17 juin 2008 elle est valable car le contrat est sous la loi ancienne apr s elle est nulle comme contraire l article 2254 nouvea
3. d abord la protection de l usager consommateur ou non professionnel contre les stipulations contractuelles abusives du prestataire de communications lectroniques ensuite les restrictions la libert des modifications conventionnelles de la prescription pr vues par la loi du 17 juin 2008 afin de prot ger le consommateur enfin la protection du professionnel contre les clauses ayant pour effet d entra ner un d s quilibre significatif Outre les prohibitions de modifications conventionnelles indiqu es ci dessus le l gislateur a pr vu l article L 137 1 du Code de la consommation que par d rogation l article 2254 du code civil les parties au contrat entre un professionnel et un consommateur ne peuvent m me d un commun accord ni modifier la dur e de la prescription ni ajouter aux causes de suspension ou d interruption de celle ci Il en r sulte qu un op rateur t l phonique ou un FAI ne peut soumettre l action en responsabilit contractuelle un d lai plus court que celui pr vu par l article 2224 du Code civil Cette disposition interdit toute extension du champ de l article L 34 2 CPCE aux actions en responsabilit au moins en ce qui concerne les contrats pass s avec des usagers consommateurs En revanche dans la mesure o la notion d usager n est pas exclusive de celle de professionnel l article L 34 2 CPCE peut tre contractuellement tendu aux actions e responsabilit contractuelle d coulant d
4. 2Amendement n 9 pr sent par le Gouvernement la s ance du 6 octobre 2001 3Les FAI sont compris dans la notion d op rateurs de t l communication car l article 33 1 CPCE visent ceux qui tablissent et exploitent des r seaux ouverts au public et fournissent au public des services de communications lectroniques 4Ce d lai de conservation est le m me que celui des donn es dont la conservation est exig e des FAI ou h bergeurs par le d cret n 2011 219 du 25 f vr 2011 publi au JORF du 1er mars 2011 relatif la conservation et la communication des donn es permettant d identifier toute personne ayant contribu la cr ation d un contenu mis en ligne Le d lai court compter de chaque connexion ou contribution un contenu ou s agissant des informations personnelles du compte ou du contrat compter de la cl ture de ce compte 5ll est noter que la constitutionnalit des dispositions relatives la conservation des donn es de connexion risque d tre contest e en raison du d faut de n cessit et de proportionnalit au regard des objectifs poursuivis par le l gislateur V sur ce point D DESHAYES et D REINHOLD L inconstitutionnalit des dispositions allemandes relatives la conservation des donn es de connexion Communication Commerce lectronique 2010 12 tude 24 V galement A C LORRAIN et G MATHIAS Donn es de connexion la publication du premier d cret ou la premi re pierre d un
5. difice encore inachev RLDI 2006 17 n 501 p 35 6Article L 34 1 III CPCE 7 Article L 34 1 1 CPCE Afin de pr venir les actes de terrorisme les agents individuellement d sign s et d ment habilit s des services de police et de gendarmerie nationales sp cialement charg s de ces missions peuvent exiger des op rateurs et personnes mentionn s au de l article L 34 1 la communication des donn es conserv es et trait es par ces derniers en application dudit article Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 1 factures et non sur les donn es de connexion Il serait par cons quent plus judicieux d tablir d une part une dur e maximale de conservation des donn es de connexion fin d information judiciaire dans le cadre des relations entre la police et les op rateurs de t l communications d autre part de soumettre les actions en payement des parties un contrat de fournitures de prestations lectroniques au d lai de prescription de droit commun Cette justification pratique discutable explique galement le champ d application limit de l article L 34 2 CPCE que nous envisagerons en premier lieu 1 pour tudier ensuite les modifications conventionnelles qui seraient susceptibles d intervenir pour largir le domaine d intervention de ce texte Il L tude de ces diff rents corps de normes montre d une part qu il est malais de les combiner avec l article L 34 2 CPCE d autre part que cette di
6. appr ciation souveraine des juges du fond Cass civ 1re 1er d c 1998 Bull n 339 48 Cass com 23 nov 1999 n 96 21869 Bull n 210 un contrat conclu entre deux commer ants dans le cadre de relations professionnelles habituelles n tant pas soumis aux dispositions du Code de la consommation une Cour d appel peut relever que la clause d irresponsabilit qui y est ins r e ne rev t pas de caract re abusif sans tre tenue de rechercher si elle ne procure pas au d biteur de l obligation un avantage excessif P NEAU LEDUC JCP E 2000 n 16 p 463 J P CHAZAL JCP G 2000 n 22 p 1030 49 La Directive 93 13 CEE du Conseil du 5 avr 1993 concernant les clauses abusives dans les contrats conclus avec les consommateurs JOCE L 95 du 21 avr 1993 indique en son article 2b qu il faut entendre par consommateur toute personne physique qui dans les contrats relevant de la pr sente directive agit des fins qui Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 8 n entrent pas dans le cadre de son activit professionnelle Toutefois il est soutenu que le l gislateur national a la facult d tendre la r pression des clauses abusives au b n fice des professionnels pour les contrats n ayant pas de rapport direct avec leur activit professionnelle La Cour de cassation a indiqu que les dispositions de la l gislation sur les clauses abusives ne s appliquent pas aux contrats de fournitures de biens ou de
7. clauses de r duction de d lai taient licites et admises par la jurisprudence m me en cas de faute lourde elles ne devaient cependant pas mettre le cr ancier dans l impossibilit de faire effectivement valoir ses droits Or le d lai d un an est d j tr s court D ailleurs la loi du 17 juin 2008 a pos une limite aux possibilit s de raccourcissement des d lais de prescription L article 2254 nouveau alin a premier dispose en effet qu un d lai de prescription ne peut tre r duit en de d un an 24 La modification conventionnelle des causes d interruption ou de suspension est licite Cass civ 1re 25 juin 2002 et les r f rences pr cit es 25 Sur la solution des conflits de lois dans le temps en mati re contractuelle v T BONNEAU Application de la loi dans le temps JCL civil art 2 fasc 20 n 17 ets 26 La r gle est tellement vidente qu il n y a pas r ellement de d cision sur ce point Ainsi la Cour d appel de Paris indique que par application de la r gle pos e l article 2220 C civ il a t jug qu on ne peut opposer celui qui invoque la prescription lib ratoire des faits et documents desquels il r sulterait de sa part une renonciation cette prescription si ces faits et documents sont ant rieurs l poque o cette prescription a t acquise CA Paris 13 avr 1867 DP 1867 II 49 27 P MAISTRE DU CHAMBON R gime de la r paration action en r paration pr
8. est fr quent qu un op rateur de communication lectronique attrait en responsabilit contractuelle par l un de ses usagers pour mauvaise ex cution de ses obligations tente d opposer le d lai de l article L 32 4 CPCE En pr sence d une telle clause quelles seraient donc les dispositions l gales pertinentes Une telle stipulation s analyserait comme une r duction conventionnelle du d lai puisque l action en responsabilit contractuelle rel ve du d lai quinquennal de l article 2224 nouveau ou avant la r forme du d lai trentenaire de l article 2262 ancien Sous le droit ant rieur la jurisprudence avait admis la lic it d une clause de r duction conventionnelle du d lai de prescription la condition qu elle ne mette pas le cr ancier dans l impossibilit de faire effectivement valoir ses droits L article 2254 nouveau permet galement la r duction conventionnelle du d lai sous r serve d une dur e minimale d un an Toutefois par diff rence avec l action en payement ou en restitution dont le d lai court compter du terme chu ou du payement indu le point de d part du d lai de prescription de l action en responsabilit est variable Avant la r forme la d finition du point de d part du d lai de prescription de l action en responsabilit contractuelle r sultait de la jurisprudence Le point de d part du d lai de prescription tait fix non au jour du fait g n rateur de l obligation ma
9. et patrimoine 1999 n 71 53 G RAYMOND Domaine d application du droit de la consommation n cessit d un lien avec une activit professionnelle Contrats conc consom 2007 12 comm 312 54 L article 3 de la directive dispose que 1 Une clause d un contrat n ayant pas fait l objet d une n gociation individuelle est consid r e comme abusive lorsque en d pit de l exigence de bonne foi elle cr e au d triment du consommateur un d s quilibre significatif entre les droits et obligations des parties d coulant du contrat 2 Une clause est toujours consid r e comme n ayant pas fait l objet d une n gociation individuelle lorsqu elle a t r dig e pr alablement et que le consommateur n a de ce fait pas pu avoir d influence sur son contenu notamment dans le cadre d un contrat d adh sion Le fait que certains l ments d une clause ou qu une clause isol e aient fait l objet d une n gociation individuelle n exclut pas l application du pr sent article au reste d un contrat si l appr ciation globale permet de conclure qu il s agit malgr tout d un contrat d adh sion Pour une application v Cass civ 1re jeudi 25 f vr 2010 n 09 12126 Bull n 49 55 Article R 132 1 C conso G PAISANT Le d cret portant listes noire et grise de clauses abusives JCP G 2009 n 28 6 juil 2009 116 Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 9 consommateur en cas de manquement par le professionnel l
10. juge national JCP G 2009 n 42 pp 33 37 G POISSONNIER La CJCE franchit une nouvelle tape vers une r elle protection du consommateur Dalloz 2009 2312 L RASCHEL Jurisprudence relative la protection des consommateurs le juge national doit examiner d office le caract re abusif d une clause incluse dans un contrat conclu entre un consommateur et un professionnel JCP E 2009 n 42 pp 26 28 44 CJUE 9 nov 2010 P nz gyi L zing Zrt c Ferenc Schneider JOUE C 13 du 15 janv 2011 p 2 point 48 et s M MEISTER Nouvelles pr cisions sur l office communautaire du juge national en mati re de clauses abusives Europe 2011 1 comm 28 BICC du 1er mars 2011 n 737 p 18 n 210 N SAUPHANOR BROUILLAUD La CJUE renforce l effectivit de la protection des consommateurs contre les clauses abusives L ESSENTIEL Droit des contrats 1er f vr 2011 n 2 p 5 45 Art L 132 1 C conso 46 Il a ainsi t jug qu un syndicat de copropri taires pouvait se pr valoir des dispositions protectrices du code de la consommation relatives la r siliation des contrats de prestation de services renouvelables par tacite reconduction Cass civ 1re 23 juin 2011 n 10 30645 para tre au Bulletin 47 Cass civ 1re 24 janv 1995 n 92 18227 Bull n 54 BICC du 15 mars 1995 p 23 L appr ciation de l existence d un rapport direct entre le contrat conclu et l activit professionnelle rel ve de l
11. personne physique op cit l auteur raisonne par analogie avec la solution retenue par la CJCE en mati re de d marchage CJCE 14 mars 1991 Di Pinto C 361 89 Rec p l 1189 Dalloz 1991 IR p 100 51 Civ 1re 24 janv 1995 n 92 18227 Bull n 54 BICC du 15 mars 1995 p 23 s agissant d un artisan contestant les clauses de son contrat de fourniture d lectricit le pourvoi fondait l applicabilit de la l gislation sur les clauses abusives sur le fait qu est un consommateur celui qui contracte hors de sa sph re habituelle d activit et de sa sp cialit Dalloz 1995 Juris p 327 note G PAISANT Dalloz 1995 somm p 229 obs Ph DELEBECQUE Dalloz 1995 somm p 310 obs J P PIZZIO L LEVENEUR Contrats conc consom 1995 comm 84 52 Cass civ 1re 1er d c 1998 n 96 13924 Bull n 339 la suite d un d marchage domicile une kin sith rapeute passe commande d un logiciel comportant plusieurs fonctions dont celle de comptabilit Approbation de la Cour d appel qui a souverainement estim que cette acquisition n avait pas de rapport direct avec la profession exerc e JCP G 1999 n 3 IV 1133 JCP E 1999 n 3 p 104 J P PIZZIO D marchage contrat sans rapport direct avec la profession exerc e Dalloz 2000 p 39 RTDcom 1999 736 obs B BOULOC Dalloz affaires 1999 p 117 obs C RONDEY RLDA 1999 n 13 n 798 obs P STORRER P CHAUVEL D marchage Droit
12. se limiter aux l ments pr sent s par les parties Par cons quent s agissant d un litige r sultant d un contrat entre un consommateur et un professionnel le juge fran ais devrait par exemple relever d office la nullit des extensions conventionnelles du champ d application de l article L 34 2 CPCE L article L 132 1 du Code de la consommation prohibe les clauses abusives entendues comme celles qui ont pour objet ou pour effet de cr er au d triment du non professionnel ou du consommateur un d s quilibre significatif entre les droits et les obligations des parties au contrat Contrairement aux r gles sp ciales qui r sultent de la r forme de la prescription lesquelles prot gent sp cifiquement le consommateur la l gislation fran aise sur les clauses abusives tend sa protection au non professionnel Il s agit donc d examiner dans quelle mesure la l gislation sur les clauses abusives pourrait permettre un non professionnel de faire carter une clause qui tendrait le d lai de prescription de l article L 34 2 CPCE aux actions en responsabilit contractuelle ou bien ajouterait aux causes d interruption ou de suspension de la prescription Un cocontractant est consid r comme professionnel ne b n ficiant pas de la protection contre les clauses abusives lorsque le contrat qu il a conclu est en rapport direct avec son activit professionnelle a fortiori lorsque les parties sont toutes deux commer antes I
13. un contrat de fourniture de prestations lectroniques entre professionnels Il est noter que l applicabilit de l article L 137 1 du Code de la consommation pourra tre soulev e d office par le juge en application de l article L 141 4 du Code de la consommation Il ne s agit que d une 38 V par ex s agissant d un assureur qui a dissuad le b n ficiaire d une assurance vie d entamer une proc dure judiciaire pour lui opposer ensuite l coulement du d lai biennal Cass civ re 28 oct 1991 Bull n 282 P Y GAUTIER O c est cette fois l assureur qui succombe une d ch ance propos de la prescription biennale RTDciv 1992 p 588 39 Cass req 3 janv 1870 DP 1872 22 40 G RAYMOND Droit de la consommation et prescription Contrats conc consom 2010 7 comm 189 41 Article L 141 4 C conso Le juge peut soulever d office toutes les dispositions du pr sent code dans les Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 7 facult selon le droit fran ais facult limit e au droit de la consommation figurant dans le Code de la consommation Cependant le droit europ en pr voit quant lui que le juge national a l obligation de relever d office le caract re abusif des clauses figurant dans un contrat entre professionnel et consommateur et de prendre toute les mesures d instruction n cessaires pour d terminer si la clause pr sente ou non un caract re abusif sans
14. une quelconque de ses obligations S agissant d une clause qui r duirait le d lai pour agir en responsabilit contractuelle de cinq ans un an par une extension du champ d application de l article L 34 2 CPCE elle pourrait tre jug e abusive En effet la Commission des clauses abusives a eu l occasion de se prononcer sur des clauses de d lai trop bref Il s agissait en l esp ce de contrat de d m nagement mais le raisonnement peut tre transpos aux contrats de fourniture de prestations lectroniques Deux d lais taient en cause le premier courant compter du d m nagement et concernant l action en dommages int r ts pour les dommages caus s aux biens d plac s le second d lai d un an courait compter de la mauvaise ex cution du contrat retard La Commission a jug le premier d lai abusif parce que certains dommages pouvaient ne se r v ler que plus tard cela revenait donc priver le consommateur de toute action en r paration Le second d lai n est pas jug abusif per se mais en raison des circonstances concr tes de l affaire la clause comportait un risque de priver le consommateur d une r elle possibilit d agir Il r sulte de ces d veloppements que la seule stipulation d un d lai de prescription plus court par l extension du champ d application de l article L 34 2 CPCE n est pas en soi abusive s agissant d un contrat entre un non professionnel et un professionnel sous r serve videmment que le
15. 0701 pdf gt 16 La reconnaissance de sa dette par le d biteur devait remplir certaines conditions pr cis es par la jurisprudence Ainsi la premi re chambre civile de la cour de cassation indique dans un arr t du 5 f vr 1991 n 89 14738 Bull n 52 que les mots compte arr t c dule ou obligation impliquent une reconnaissance crite avec fixation du chiffre de la dette ce qui n est pas le cas d une simple lettre par laquelle une cliente demande son dentiste un d compte d honoraire La Cour d appel a donc refus l interversion de prescription la lettre du d biteur ne contenait aucun l ment chiffr du solde de sa dette et se borna it solliciter l envoi d un d compte des honoraires En revanche lorsque le d biteur demande une remise de la somme r clam e cela vaut reconnaissance de la dette au sens de l article 2248 ancien du Code civil Cass civ 2e 15 juin 2004 n 03 30052 Bull n 297 V sur cette question J MESTRE Des mani res de combattre les courtes prescriptions RTDciv 1991 744 17 Articles 2240 2241 et 2244 du Code civil 18 Cass civ 2e 14 mai 2009 n 08 17063 Bull n 124 RTD Com 2010 p 180 obs B BOULOC la Cour de cassation censure la d cision d un juge de proximit qui a admis que le court d lai de prescription d un an puisse tre Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 3 L 34 2 CPCE aurait conduit appliquer un mode d interruption
16. Faut il supprimer l article L 34 2 C Postes et communications lectroniques Eve Matringe Docteur en droit priv Centre de droit priv fondamental Universit de Strasbourg e mail matringe unistra fr Introduction L article L 34 2 CPCE dispose que La prescription est acquise au profit des op rateurs mentionn s l article L 33 1 pour toutes demandes en restitution du prix de leurs prestations de communications lectroniques pr sent es apr s un d lai d un an compter du jour du paiement La prescription est acquise au profit de l usager pour les sommes dues en paiement des prestations de communications lectroniques d un op rateur appartenant aux cat gories vis es au pr c dent alin a lorsque celui ci ne les a pas r clam es dans un d lai d un an courant compter de la date de leur exigibilit La bri vet du d lai de l article L 34 2 r sulte d une consid ration pratique En 2001 dans le cadre de la loi relative la s curit quotidienne le gouvernement a voulu permettre aux autorit s judiciaires d acc der aux donn es de connexion que les op rateurs conservaient d j pour effectuer leurs op rations de facturation La loi ne remet pas en cause le principe de l obligation pour les op rateurs de t l communication d effacer ou de rendre anonyme toute donn e relative une communication d s que celle ci est achev e Toutefois les op rateurs de t l communication so
17. ait invoqu Les d cisions des Cours d appel montrent galement que les d bats ne portent pas sur la r alit des connexions CA Colmar 1er mars 2010 RG n 08 04584 factures CA Versailles 7 janvier 2010 RG n 08 06598 JurisData n 2010 380766 courriers et documents contractuels CA Douai 8 f vrier 2010 RG n 09 02079 factures d claration du d biteur conditions g n rales courriers 9V par ex Juge prox Montreuil 26 mars 2010 RG n 91 09 000067 le titulaire d un abonnement internet engage la responsabilit contractuelle du FAI pour mauvaise ex cution en raison des innombrables coupures de connexion la courte prescription dict e par l article L 34 2 du CPCE n est pas applicable CA Caen 16 d c 2010 RG n 09 02214 il ne r sulte pas des dispositions de l article L 34 2 susvis que la prescription de un an concernerait les demandes de dommages et int r ts 10 Le texte actuel r sulte de l ancien article L 126 du Code des Postes et T l communications introduit par la loi n 90 568 du 2 juill 1990 relative l organisation du service public de la poste et France Telecom article 41 La prescription est acquise au profit de l exploitant public pour toutes demandes en restitution du prix de ses prestations pr sent es apr s un d lai d un an compter du jour du paiement La prescription est acquise au profit de l usager pour les sommes dues en paiement des prestations de l exploitant public lo
18. ar le but poursuivi par le l gislateur est d assurer la conservation des donn es pour lutter contre le terrorisme et non d embrouiller l usager afin de lui interdire d agir en remboursement ou en responsabilit contre le prestataire Il y a donc confusion entre le but assign au texte et le moyen juridique employ Enfin il convient de relever que cette inutile complication du droit a un co t judiciaire non n gligeable Fond sur la dur e de conservation des donn es de communication lectronique il s av re que les rares litiges o ce texte est invoqu ne n cessitent pas de telles productions les preuves tant constitu es de fa on classique par des courriers des conventions des factures des t moignages ou l aveu du d biteur En revanche lorsque ce texte est invoqu il l est fr quemment mauvais escient pour contrer une action en responsabilit contractuelle introduite par l usager contre son fournisseur de communications lectroniques En outre lorsque le demandeur constate que son action en r clamation de trop per us est prescrite il aura toujours la possibilit de se placer sur le terrain de la responsabilit contractuelle du fait de la mauvaise ex cution du contrat par le prestataire auteur de pr l vements abusifs 56 Article R 132 1 6 C conso 57 N SAUPHANOR BROUILLAUD Clauses abusives dans les contrats de consommation crit res de l abus Contrats conc consom 2008 6 tude 7 sp c
19. cocontractant soit inform clairement des ventuelles modifications contractuelles portant sur le point de d part du d lai ou sur les causes d interruptions et de suspension de la prescription Il appartient donc celui qui estime la clause de r duction de d lai abusive d tablir les circonstances propres d montrer cet abus L expos des diff rentes r gles devant tre combin es avec l article L 34 2 CPCE montre que ce texte est un facteur de complication des relations juridiques et partant qu il est une cause de contentieux puisque l obscurit de la norme ou son utilisation d voy e vont forc ment conduire les parties soumettre leur diff rend au juge Non seulement il s agit d une norme difficile manier mais en plus son utilit juridique est discutable Un auteur expose la distinction entre la r gle effective en tant qu elle est une r gle appliqu e la r gle efficace dont l application permet d atteindre l objectif vis par le l gislateur et la r gle efficiente en ce sens qu il n existe pas de moyen moins on reux de r aliser cet objectif Appliqu e l article L 34 2 CPCE cette grille de lecture montre d abord que ce texte n est pas effectif car dans la majorit des litiges le prestataire ne se d place m me pas devant la juridiction alors que le juge ne peut soulever d office le moyen tir de la prescription Ensuite on remarquera que l article L 34 2 CPCE n est pas non plus efficace c
20. deux cas L article L 34 2 CPCE appelle galement pr ciser la notion d usager A l origine ce court d lai de prescription n avait vocation s appliquer qu aux actions en payement entre l usager et le service public de la Poste et de France Telecom ce qui explique l emploi du terme d usager au lieu de celui d utilisateur Aujourd hui dans la mesure o le texte ne distingue pas il semble qu il y a lieu de Les donn es pouvant faire l objet de cette demande sont limit es aux donn es techniques relatives l identification des num ros d abonnement ou de connexion des services de communications lectroniques au recensement de l ensemble des num ros d abonnement ou de connexion d une personne d sign e aux donn es relatives la localisation des quipements terminaux utilis s ainsi qu aux donn es techniques relatives aux communications d un abonn portant sur la liste des num ros appel s et appelants la dur e et la date des communications Les surco ts identifiables et sp cifiques ventuellement expos s par les op rateurs et personnes mentionn s au premier alin a pour r pondre ces demandes font l objet d une compensation financi re 8Ainsi les d cisions rendues en 2007 2009 et 2010 par la juridiction de proximit de Strasbourg soit 77 litiges relatifs la fourniture de prestations de communications lectroniques ne comportent que deux cas dans lesquels l article L 34 2 CPCE t
21. diff rent selon qu il s agissait d une action de l usager ou de l op rateur l usager devant recourir aux modes d interruption limitativement num r s par l article 2244 du Code civil tandis que le fournisseur aurait pu en outre b n ficier de la cause d interruption r sultant de sa simple r clamation sous une forme ind termin e La solution est la m me avant comme apr s la r forme de la prescription car le l gislateur n a pas modifi les textes relatifs aux causes d interruption A d faut de toute modification conventionnelle des causes d interruption la Cour de cassation applique les r gles l gales Cependant il serait envisageable que les conventions entre usagers et fournisseurs de communications lectroniques pr voient un d lai de prescription plus long ou un mode d interruption par LRAR Ant rieurement la r forme du 17 juin 2008 la jurisprudence avait admis que les r gles r gissant la suspension ou l interruption de la prescription pouvaient tre modifi es par l accord des parties D sormais l article 2254 alin a 2 du Code civil tel qu issu de la r forme envisage express ment la possibilit de la modification conventionnelle de la liste des causes d interruption de la prescription La lic it de ces modifications conventionnelles est toutefois subordonn e au respect des r gles protectrices du cocontractant qui viennent encore compliquer l application de l article L 34 2 CPCE Nous avons vu
22. escription JCL responsabilit civile et assurance fasc 222 avr 2000 sp c n 6 et s R CARIO Les modifications conventionnelles de la prescription extinctive LPA 6 nov 1998 p 9 18 sp c p 12 28 Cass civ re f v 1853 Dalloz 1853 I 77 TERRE SIMLER LEQUETTE Les obligations Dalloz Paris 10e d 2009 p 1465 n 1490 R CARIO op cit sp c p 15 P MAISTRE DU CHAMBON R gime de la r paration action en r paration prescription JCL responsabilit civile et assurance fasc 222 avr 2000 n 9 et s D MAZEAUD Ordre public et am nagements de la prescription in Les d sordres de la prescription extinctive P COURBE dir PU Rouen 2000 p 85 95 A M SOHM BOURGEOIS Prescription extinctive Enc Dalloz mars 2002 n 198 ets 29 Cass civ 31 janv 1950 Dalloz 1950 p 261 note P LEREBOURS PIGEONNI RE S 1950 I 121 note J P NIBOYET R SARRAUTE et P TAGER Evolution ou r volution A propos de l arr t de la Cour de cassation du 31 janvier 1950 sur la prescription extinctive en droit international priv GP 1950 I 42 JCP 1950 II 5541 note WEILL 30Cass com 12 juillet 2004 n 03 10891 et 03 10547 la disposition contractuelle abr geant le d lai de prescription re oit application m me en cas de faute lourde Dalloz 2004 p 2296 note Ph D LEBECQUE Contrats conc consom 2004 comm n 169 obs L LEVENEUR RDC 2005 p 272 note D MAZEAUD
23. fficult de maniement entra ne une quasi inutilit voire une utilisation d voy e l L article L 34 2 une disposition sp ciale au champ d application r duit Peu connu des usagers de communications lectroniques ce texte leur est pourtant fr quemment oppos par les prestataires de communications lectroniques plus ou moins bon escient d s lors que l enjeu du litige les conduit se pr senter devant le juge Cependant le maniement de ce texte n est pas ais Le domaine d application de ce texte est pr cis ment d limit par la loi A d faut de quoi le droit commun de la prescription trouve s appliquer B A Une d limitation l gale pr cise L article L 34 2 du Code des postes ne s applique en principe qu aux actions en payement ou en revendication de payements indus du prix des prestations de communications lectroniques Par cons quent les actions en responsabilit l encontre des FAI ou des op rateurs t l phoniques pour manquement leurs obligations ne sont pas soumises ce bref d lai mais rel vent du d lai de droit commun applicable l action en responsabilit contractuelle Ant rieurement la r forme de la prescription civile par la loi n 2008 561 du 17 juin 2008 le d lai de prescription de droit commun tait de trente ans dans les relations entre particulier et professionnels et de dix ans en mati re commerciale Le d lai de droit commun est d sormais de cinq ans dans les
24. is celui de son exigibilit c est dire au moment o toutes les conditions de mise en jeu de la responsabilit contractuelle taient r unies Sous le droit nouveau l article 2224 fait courir le d lai de prescription du moment o le titulaire du droit a connu ou aurait d conna tre les faits lui permettant d exercer son action Les conditions de la responsabilit contractuelle sont la survenance d un pr judice en relation de causalit avec la violation du contrat En outre la jurisprudence avait admis que ce point de d part puisse tre repouss au moment o la victime prenait effectivement connaissance du dommage Toutefois s agissant de contrat de fourniture de 32 X HOFMANN Prescription et communications lectroniques un d lai tr s trop court Le Journal du Net 26 11 2006 lt http www journaldunet com expert 6800 prescription et communications electroniques un delai tres trop court shtml gt consult le 15 juillet 2011 33 V par ex Juge prox Montreuil 26 mars 2010 RG n 91 09 000067 CA Caen 16 d c 2010 RG n 09 02214 34 Pour un exemple de prescription de droit commun de l action en responsabilit contractuelle v Cass soc 15 mars 2005 n 02 43616 Bull n 86 p 75 la Cour de cassation carte la prescription quinquennale pr vue par l article ancien L 143 14 du Code du travail aux termes duquel l action en paiement du salaire se prescrit par cinq ans conform ment l a
25. l op rateur lorsque celui ci ne les a pas r clam es explique les solutions contraires retenues par certains juges du fond CA Versailles 5 nov 2009 RG n 08 05730 CA Paris 9 juin 2006 RG n 05 22820 19 La solution est de jurisprudence constante Cass civ 2e 26 juin 1991 n 90 11427 Bull no195 JCP G 1991 IV 40 J MESTRE La liste de l article 2244 du code civil est limitative RTDciv 1991 p 744 Cass civ 1re 18 sept 2002 n 00 18325 Bull n 206 la participation volontaire une op ration d expertise n est pas une cause d interruption au sens de l article 2244 Proc dures 2002 11 p 11 note R PERROT Pour une application r cente v Cass civ 2e 16 d cembre 2010 n 09 70 735 BICC du 15 avr 2011 p 31 20 V en ce sens B BOULOC obs RTD Com 2010 p 180 21 Dans son rapport in dit sur Cass civ 2e 14 mai 2009 le conseiller rapporteur Mme ROBINSON a soulign qu aucune d rogation conventionnelle n est all gu e 22 Ainsi est valable la clause du contrat d abonnement t l phonique pr voyant que la prescription est interrompue par l envoi d une lettre m me simple Cass civ re 25 juin 2002 n 00 14590 Bull n 174 note critique Ph STOFFEL MUNCK Alerte sur les prescriptions extinctives l article 2244 du code civil n est plus d ordre public Dalloz 2003 155 J MESTRE et B FAGES L article 2444 du code civil n est pas d ordre public RTDciv 2002 815 23
26. l faut souligner que la notion de non professionnel est propre au droit fran ais le droit communautaire ne connaissant que celle de consommateur entendu comme une personne physique agissant des fins qui litiges n s de son application H CROZE Pouvoir de relever d office les moyens tir s du Code de la consommation Proc dures 2008 3 comm 80 G POISSONNIER Mode d emploi du relev d office en droit de la consommation Contrats conc consom 2009 5 tude 5 L RASCHEL Pouvoir de relever d office la violation des dispositions du Code de la consommation Proc dures 2009 3 comm 84 42 G POISSONNIER op cit 43 CJCE 4 juin 2009 Pannon GSM C 243 08 Rec p l 4713 v entre autres C AUBERT DE VINCELLES Office du juge communautaire et national et directive num ro 93 13 CE sur les clauses abusives RDC 2009 4 pp 1467 1472 C CHENEVIERE Arr ts Pannon et Asturcom le caract re abusif des clauses attributives de comp tence dans la lign e de la jurisprudence Oceano Revue europ enne de droit de la consommation 2010 2 pp 351 363 O DESHAYES L obligation pour le juge de relever d office le caract re abusif d une clause RDC 2010 1 pp 59 62 C NOURISSAT Nouvelles pr cisions sur l office communautaire du juge national Proc dures 2009 8 p 19 V MICHEL et M MEISTER Clauses abusives Europe 2009 8 comm 334 G PAISANT L obligation de relever d office du
27. n 40 58 Avis de la Commission des clauses abusives n 07 01 25 janvier 2007 contrat de d m nagement 59 O FAVEREAU Crit res d efficacit conomique du droit du travail un essai de classification raisonn e texte r dig pour l tude L valuation du droit du travail probl mes et m thodes r alis e par l Institut International Pour les tudes Comparatives IIPEC ex Institut International de Paris La D fense 2005 2007 dans le cadre de l appel projets L analyse conomique du droit du travail Direction de l Animation de la Recherche des tudes et des Statistiques Minist re de l Emploi de la Coh sion sociale et du Logement sous la responsabilit scientifique d Antoine LYON CAEN 1er d cembre 2006 60 V par ex Juge prox Montreuil 26 mars 2010 RG n 91 09 000067 CA Caen 16 d c 2010 RG n 09 02214 CA Colmar 8 nov 2010 RG n 09 00109 61 V par ex CA Colmar 8 nov 2010 RG n 09 00109 Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 10 kkkkkkkkkkkkkkkkkk La mise en uvre de l article L 34 2 CPCE n est pas vidente en raison de son champ d application restreint et de la n cessit de le conjuguer avec le droit commun de la prescription voire le droit de la consommation Facteur de complications et g n rateur de contentieux pourquoi ne pas le supprimer au profit des d lais de droit commun Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 11
28. niture de prestations de communications lectroniques se prescrit par cinq ans compter du jour o l usager est en mesure d agir sauf stipulation d un d lai plus court qui ne peut cependant tre inf rieur un an L expos de ces diverses r gles montre que le cocontractant d un fournisseur de prestations lectroniques ne peut facilement conna tre les d lais de prescription qui lui sont opposables Le fait que le d lai de prescription des actions en responsabilit contractuelle soit celui du droit commun conduit penser qu il serait plus simple de soumettre l int gralit des actions r sultant d un contrat de fourniture de prestations lectroniques au droit commun de la prescription en supprimant l article L 34 2 CPCE La complexit de ces r gles est encore accrue par les possibles modifications conventionnelles impos es par le professionnel son cocontractant En raison du risque d abus que cela comporte il convient d envisager les limites que peut apporter le droit de la consommation aux modifications conventionnelles de l article L 34 2 CPCE apr s avoir envisag les fa ons de combiner ce texte avec le droit commun de la prescription et l encadrement des modifications conventionnelles par le droit commun de la prescription B Les limites pos es par le droit de la consommation Les limites l extension du d lai d un an dict par l article L 34 2 aux actions en responsabilit contractuelle sont de plusieurs ordres
29. nt d sormais astreints la conservation de certaines donn es de connexion identit des personnes et caract ristiques techniques de la communication jusqu la fin de la p riode au cours de laquelle la facture peut tre l galement contest e ou des poursuites engag es pour en obtenir le paiement Le texte indique ensuite que le d lai de prescription est d un an compter de l exigibilit de la facture Il est curieux d dicter un d lai de prescription des actions en payement des parties un contrat en fonction d imp ratifs de s curit publique La conservation des donn es est d sormais un service rendu par les prestataires de fourniture de communications lectroniques l Etat celui ci tant tenu de verser une contrepartie financi re qui s ajoute la r tribution ponctuelle des relev s de communications fournis aux services de police De plus en pratique les d bats montrent que les parties fondent leur r clamation sur les La paternit de ce titre revient au x relecteur s anonyme s que je remercie pour sa leur contribution Je tiens galement remercier M Jacques MARION Premier pr sident de la Cour d appel de Colmar ainsi que le personnel du greffe de la juridiction de proximit de Strasbourg et tout sp cialement Mme Nathalie RECK greffier de l aide qu ils m ont apport e pour l tude des d cisions pertinentes 1Loi n 2001 1062 du 15 nov 2001 relative la s curit quotidienne article 29
30. oc 26 avr 2006 RDC 2006 1217 Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 6 prestations lectroniques il est difficile d imaginer que l usager ne se rende pas imm diatement compte de la mauvaise ex cution du contrat Il est possible que son ignorance du dommage caus repousse le point de d part du d lai mais cette situation semble devoir rester exceptionnelle Cependant si le cocontractant fait obstacle la mise en uvre imm diate d une action judiciaire par des moyens dilatoires le juge peut estimer que le cr ancier s est trouv dans l impossibilit d agir de sorte que le d lai de prescription aura t suspendu L appr ciation des juges du fond sur la r alit de l emp chement d agir est souveraine En mati re d action fond e sur un contrat de fourniture de prestations lectroniques et sous l empire du droit nouveau l article 2224 nouveau du Code civil indique que les actions personnelles ou mobili res se prescrivent par cinq ans compter du jour o le titulaire d un droit a connu ou aurait d conna tre les faits lui permettant de l exercer Par cons quent d une part les man uvres dilatoires d un fournisseur de prestations de communications lectroniques sont susceptibles d entra ner la suspension du d lai de prescription annuel des actions en revendication des trop pay s d autre part l action en responsabilit contractuelle en raison de la mauvaise ex cution d un contrat de four
31. que dans la mesure o l article L 34 2 CPCE est une disposition sp ciale au champ d application r duit ses dispositions doivent tre conjugu es avec le droit commun de la prescription La combinaison de ces diff rentes normes est un facteur de complication ce qui entra ne le risque d une mauvaise compr hension par les justiciables et d une mauvaise application par les juridictions Comme nous allons maintenant le voir cette complexit peut encore tre accrue par les r gles qui encadrent les possibles modifications conventionnelles de l article L 34 2 CPCE Il L encadrement des modifications conventionnelles Conform ment au droit commun de la prescription les parties ont la possibilit de pr voir des am nagements conventionnels l article L 34 2 sous quelques r serves pos es par la loi du 17 juin 2008 d une part A et par le droit de la consommation d autre part B A La loi du 17 juin 2008 Depuis la loi du 17 juin 2008 l article 2254 nouveau du Code civil permet aux parties de modifier conventionnellement le d lai de prescription et les causes d interruption ou de suspension Toutefois certaines modifications sont prohib es dans la mesure o le droit s attache pr server l quilibre interrompu par la r clamation par LRAR de lop rateur t l phonique des ch ances impay es d abonnement L ambigu t de l article L 34 2 qui pr voit que le d lai de prescription des cr ances impay es court contre
32. rsque celui ci ne les a pas r clam es dans un d lai d un an courant compter de la date de leur exigibilit 11 Le l gislateur a en effet remplac le terme d usager par celui d utilisateur dans l actuel article L 11 du Copyright Eve Matringe dit par Juriscom net 2 l appliquer tant au particulier qu celui qui utilise les communications lectroniques dans le cadre de son activit professionnelle La courte prescription de l article L 34 2 CPCE concerne les prestations de communication lectronique actuellement d finies par l article L 32 6 CPCE comme les prestations consistant enti rement ou principalement en la fourniture de communications lectroniques l exclusion des services consistant diter ou distribuer des services de communication au public par voie lectronique La notion de communications lectroniques est d finie par l article 32 1 CPCE comme les missions transmissions ou r ceptions de signes de signaux d crits d images ou de sons par voie lectromagn tique Le champ d application de l article L 34 2 CPCE s tend donc de l abonnement t l phonique notamment portable l acc s internet en passant par toutes les op rations visant mettre disposition de usager une forme de communication lectronique quelconque afin qu il en dispose lui m me ou bien qu il proc de une revente Longtemps cantonn aux relations entre op rateurs
33. rticle 2277 du code civil en relevant que l action en r paration du pr judice r sultant d une telle discrimination se prescrit par trente ans 35 V LASSERRE KIESOW La prescription les lois et la faux du temps JCP d N 2004 1225 P SARGOS les points de d part de la prescription dans la jurisprudence de la Cour de cassation in Les d sordres de la prescription extinctive P COURBE dir PU Rouen 2000 p 23 ets 36 Cass soc 1er f vr 2011 n 10 30160 para tre au Bulletin 37 Une salari e d couvre lors de sa demande de retraite que son employeur n a pas pay certaines cotisations sociales vingt ou trente ans auparavant Cass soc 26 avr 2006 n 03 47525 Bull n 146 p 142 la prescription d une action en responsabilit contractuelle ne court qu compter de la r alisation du dommage ou de la date laquelle il est r v l la victime si celle ci tablit qu elle n en avait pas eu pr c demment connaissance Dalloz 2006 IR p 1250 D ASQUINAZI BAILLEUX Assurance vieillesse point de d part de la prescription de l action en responsabilit dirig e contre l employeur en raison d un d faut de paiement de cotisations JCP S 2006 n 25 pp 38 39 G AUZERO Rappel quant au point de d part du d lai de prescription de l action en responsabilit contractuelle Lexbase Hebdo Edition Sociale n 214 du Jeudi 11 Mai 2006 n 8034AKR J S BORGHETTI note sous Cass s
34. services qui ont un rapport direct avec l activit professionnelle exerc e par le cocontractant L existence d un rapport direct entre le contrat conclu et l activit professionnelle rel ve de l appr ciation souveraine des juges du fond La lecture de la jurisprudence montre que certaines juridictions retiennent cependant une notion large de non professionnel et font b n ficier de la protection contre les clauses abusives les professionnels qui ont contract pour les besoins de leur activit mais dans un domaine qui leur est tranger a Les contrats concern s par la l gislation sur les clauses abusives sont ceux qui n ont pas fait l objet d une n gociation individuelle par le consommateur ou le non professionnel Cette notion recouvre donc tout contrat de fourniture de prestations de communications lectroniques conclut sur la base des conditions g n rales des op rateurs de t l phonie ou des fournisseurs d acc s internet qui n a pas fait l objet de n gociation ce qui est le plus souvent le cas S agissant d un consommateur le droit de la consommation interdit d j l extension du champ d application de l article L 34 2 CPCE aux actions en responsabilit contractuelle par exemple En revanche un non professionnel pourrait avoir int r t invoquer la l gislation sur les clauses abusives Le caract re abusif de certaines clauses est pr sum par la loi qui renvoie au pouvoir r glementaire le soin d dicter une lis
35. te de clauses prohib es D autres clauses sont pr sum es abusives charge pour le professionnel de d montrer que ce n est pas le cas La r glementation pr voit qu est abusive la clause qui a pour effet de supprimer ou r duire le droit r paration du pr judice subi par le non professionnel ou le n entrent pas dans le cadre de son activit professionnelle Par un arr t du 22 nov 2001 C 541 99 et C 542 99 Rec p l 9057 la CJCE a indiqu que la notion de consommateur doit tre interpr t e en ce sens qu elle vise exclusivement des personnes physiques V entre autres G PAISANT Le consommateur prot g par la directive du 5 avr 1993 sur les clauses abusives est une personne physique JCP G 2002 n 12 II 10047 C RONDE Y Le consommateur est une personne physique Dalloz 2002 p 90 La solution actuellement retenue par la Cour de cassation Cass civ 1re 15 mars 2005 n 02 13285 Bull n 135 Cass civ 1re 23 juin 2011 n 10 30645 selon laquelle la notion distincte de non professionnel utilis e par le l gislateur fran ais n exclut pas les personnes morales de la protection contre les clauses abusives pourrait donc tre tout fait eurocompatible G PAISANT Une personne morale n a pas acc s la protection de l article L 132 1 d s lors qu elle a contract en qualit de professionnel JCP G 2005 n 36 II 10114 50 En ce sens C RONDEY Le consommateur est une
36. telecom et usagers du service public ce texte est d sormais galement applicable aux relations entre les fournisseurs d acc s internet et leurs clients ainsi qu entre les op rateurs de t l phonie portable comme fixe et leurs clients On voit l le vaste contentieux qui rel ve d sormais de l article L 34 2 CPCE ce alors que les termes et les notions utilis s par le l gislateur n cessitent un s rieux effort de d finition de la part du destinataire de la norme Cette complexit facilite la mauvaise application du texte obligeant ainsi les justiciables saisir les juridictions sup rieures pour obtenir une application stricte de l article L 34 2 CPCE Par ailleurs en vertu du principe selon lequel les textes sp ciaux sont d interpr tation stricte le droit commun de la prescription s applique d s lors que la cr ance ne rel ve plus du champ d application limit de l article L 34 2 CPCE B L application du droit commun de la prescription L article L 34 2 fixe le point de d part du d lai annuel ainsi que sa dur e et son champ d application mais ne dit rien des conditions d interruption et de suspension ni des ventuelles modifications conventionnelles lesquelles sont donc r gies par le droit commun de la prescription Le droit commun de la prescription pr voit que le d lai peut tre interrompu par la reconnaissance par le d biteur de sa dette par la demande en justice m me en r f r ou par un acte d ex c
37. u s agissant des contrats de fournitures de prestations lectroniques les plus courants abonnements t l phonique ou internet La modification conventionnelle du d lai de prescription peut aussi r sulter d un allongement du d lai de prescription pour le faire passer d un an un d lai plus long Sous l empire de la loi ancienne l opinion commune consid rait que les clauses prolongeant le d lai l gal taient nulles La justification tait d viter que par ce biais le d biteur ne soit conduit renoncer par anticipation au b n fice de la prescription renonciation anticip e prohib e par l article 2220 ancien du code civil Cette r gle s appliquait toutes les 7 prescriptions et la clause en question tait frapp e d une nullit d ordre public Par cons quent les contrats de fourniture de prestations lectroniques ne pouvaient comporter de clauses allongeant le d lai impos par l article L 34 2 CPCE ant rieurement la r forme Sous l empire de la loi nouvelle et sous r serve de l exclusion dict e par l article 2254 alin a 3 un allongement du d lai de prescription est possible dans la limite de dix ans pos e par le premier alin a de l article 2254 Enfin m me sous l empire de la loi ancienne la stipulation d un d lai de prescription plus court des actions en payement ou en restitution des sommes pay es au titre d un contrat de fourniture de prestations lectroniques est peu envisageable Si ces
38. ution forc e Cette liste de causes d interruption est limitative et malgr sa formulation le d lai de l article L 34 2 CPCE ne saurait tre interrompu par une simple r clamation du fournisseur Une autre interpr tation de l article CPCE qui dicte un d lai de prescription annal pour les cr ances en payement ou en remboursement du prix des prestations du prestataires de service universel 12 Les juges du fond n ont cependant pas de position unifi e Ainsi dans un arr t peu clair CA Versailles 12e ch section 1 5 nov 2009 RG n 08 05730 la Cour d appel de Versailles rel ve que la soci t X ne peut pas tre consid r e comme un usager au sens de ce texte tandis qu elle d clare prescrites sur le fondement de l article L 34 2 des cr ances entre professionnels par un arr t du 7 janv 2010 CA Versailles 7 janv 2010 Soc X c SFR RG n 08 06598 13 La notion de communication au public par voie lectronique est d finie par l article 3 de la LCEN 14 Par le pass il a galement t jug qu il s appliquait au Minitel Cass civ 1re 21 f vr 2006 n 04 14919 D 2006 p 673 15 La doctrine avait d j tir les cons quences du caract re de disposition sp ciale de l article L 34 2 CPCE v entre autres l article de X HOFMAN De la prescription tr s haut d bit ou de l urgence d agir publi le 22 janv 2007 DROIT NTIC vu le 4 avr 2011 lt www droit tic com pdf revue20
Download Pdf Manuals
Related Search