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Genre et conditions de travail. Mixité, organisation du travail

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1. 15 13 stabis PUIDI SE enisrs ec asussa uassi esaeas 85 87 Source ESODO lOa nu issssascnssrsananarsassasesensnesmaseesanns e 100 100 enqu te LENSEMDS sssrin aar Ar A Aia 100 100 100 Emploi 2007 Insee Lecture en 2007 59 1 des 6 millions de personnes en emploi entre 50 et 64 ans sont salari es dans le calcul Dares priv Parmi celles ci 94 sont en CDI Champ France m tropolitaine m nages ordinaires Concepts emploi actifs occup s au sens du BIT ge atteint la date de l enqu te donn es en moyenne annuelle fonction publique tat collectivit s territoriales h pitaux publics EDITIONS E Annexe 13 var Co Najat El Mekkaoui Cindy Duc Karine Briard B rang re Legendre et Sabine Mage de Paris Dauphine et du CEE les Al as de carri re et les in galit s face la retraite juin 2008 r sea Activit des hommes de plus de 50 ans 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 H Actif occ Ch meur H Inactif Source enqu te emploi 2005 INSEE Activit des femmes de plus de 50 ans T I T T T j T T T T T 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 E Actif occ Ch meur M Inactif Source enqu te emploi 2005 INSEE EDITIONS E r sea Annexe 14 DARES Premi res informations Emploi et ch mage d
2. En 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 Source enqu tes 0 FA A AAA AAA AAA DEN ET TT TE ET TT ETT TT TT TT TT ETET Emploi 1975 2007 LFRESRSESESERESSES 88 Insee calcul Dares r a e A A N Hommes 50 54 ans dm Hommes 55 59 ans 3 Hommes 60 64 ans Femmes 50 54 ans Femmes 55 59 ans D Femmes 60 64 ans Lecture en 1975 huit hommes g s de 55 59 ans sur dix taient actifs Champ France m tropolitaine m nages ordinaires Concepts activit au sens du BIT mesur e en moyenne annuelle ge atteint la date de l enqu te Annexe 4 Colloque ge et travail Emploi et travail des seniors des connaissances l action 13 mars 2007 Synth se des principales donn es sur l emploi des seniors fiche B 8 Taux d activit observ s et projet s en Femmes en 99 Hommes 100 100 2050 2005 1970 20 20 0 0 D P PP NOR PP S X D S CES 5 HR S SE PSS B E LPS LS PPS H L activit consid r e ici est une moyenne annuelle Ainsi un jeune en formation initiale peut aussi contribuer aux ressources en main d uvre le temps de boulots d t s Source enqu tes Emploi projection de population active 2006 2050 Insee EDITIONS HIETE DARES Premi res informations x Emploi et ch mage des 50 64 ans oct 2008 Claude Minni avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros r seau Graphiq
3. RIR La mani re dont hommes et femmes sont expos s en termes de risques est tr s li e leur place dans l emploi les sp cialisations hommes femmes dans l emploi sont assez nettes R partition des hommes et des femmes dans l emploi Grignon 2008 Cat gories socioprofessionnelles des hommes et des femmes Hommes Cadres sup rieurs professions intellectuelles Professions interm diaires I Employ s administratifs Employ s de commerce et de service I Ouvriers qualifi s I Ouvriers non qualifi s Champ tous salari s Source Insee Enqu te Emploi 2002 EDITIONS a r sea Parmi les femmes 87 travaillent dans le tertiaire et seulement 11 dans l industrie Les femmes repr sentent de ce fait une faible partie des ouvriers 18 du groupe ouvrier en 2005 mais 70 des employ s administratifs et 81 des employ es de commerce ou de service L ensemble des emplois d ouvri res et employ es de commerce et industrie occupent 40 des femmes au travail Or les conditions de travail de ces cat gories se sont d t rior es entre 1994 et 2003 Arnaudo et al 2003 Ces quelques donn es tr s g n rales sur l emploi situent d embl e la place des hommes et des femmes Comment dans ce contexte les femmes et les hommes au travail sont ils expos s une d t rioration de leur sant du fait des modalit s de l organisation du travail ou du contexte macro conomique et social de l activit Les
4. 1 En France car cela est diff rent au Canada cf Messing 1998 traduction 2000 A EDITIONS a r sea Quelques remarques concernant les m thodes utilis es dans les recherches On distingue couramment divers types d expositions chimiques physiques et psychosociales qui contribuent aux in galit s sociales de sant L environnement psychosocial au travail peut tre d fini par des contraintes psychologiques sociales et relationnelles li es l organisation du travail L ensemble des r sultats permet de consid rer les facteurs psychosociaux au travail comme des facteurs de risque pour la sant physique et mentale Niedhammer et al 2001 Pour traiter de la question des risques de sant au travail il est n cessaire de convoquer les r sultats des diff rentes disciplines qui participent de l arc de travail des recherches L impact du travail sur le devenir des individus a fait l objet de travaux dans diff rentes disciplines mais il se situe particuli rement au centre des pr occupations de la psychologie du travail L ergonomie est pr cieuse car elle rend compte avec pr cision des actes de travail en d crivant et quantifiant les postures les efforts les interruptions d activit ou leur chevauchement Pour partie l activit des sociologues du travail rejoint cette approche lorsqu elle traite des marges d autonomie des initiatives et des appuis construits dans le travail L apport des sociologues se situe
5. Encadr 3 Le temps partiel dans le secteur des services la personne Le temps de travail repr sente un angle mort de l analyse des professionnels du secteur des services la personne Or c est temps partiel que le secteur de l aide domicile a pris son essor dans l conomie formelle depuis le d but des ann es 90 De ce point de vue l officiali sation de ces m tiers na rien chang Le plus souvent c est seulement quelques heures par jour ou par semaine que les particuliers ont besoin dune employ e ou ont les moyens de la r mur n rer et ce en d pit des mesures de d ductions fiscales et d exon ration des charges sociales Selon une enqu te r cente la moyenne du temps de travail est de 70 heures par mois et seu lement 5 des aides domicile travaillent temps plein soit plus de 165 heures par mois Bress 2004 Les emplois cr s temps plein dans le secteur de l aide domicile concernent les emplois les plus qualifi s n cessit s par l organisation du travail dans les associations man dataires et prestataires et les instituts de formation Le temps complet ne touche donc pas la majorit des salari es du secteur Les femmes ne forment pas un groupe homog ne genre et stratification sociale Ce dernier exemple illustre l analyse de Sylvia Walby Il ne s agit pas seulement de savoir crit elle si les femmes sont ou non par nature plus flexibles que les hommes et si
6. 11 En ce cas cette femme exceptionnelle devient en quelque sorte la mascotte du groupe on lui donne un surnom gentil comme la Schtroumpfette la petite s le b b 5 Les relations du collectif masculin avec elle sont dans la plupart des cas tr s conviviales souvent paternalistes mais elles peuvent aussi d g n rer au sens o une femme isol e n est pas en mesure de contrer l hostilit de ses coll gues ni les situations de harc lement moral ou sexuel EDITIONS E r sea Comprendre et accompagner le processus de mixit au travail un enjeu social fort Malgr un tat des lieux en demi teinte la mixit au travail constitue un enjeu social fort qui a singuli rement pris de l ampleur ces dix derni res ann es suscitant des recherches nombreuses relan ant des phases r p t es et intenses de n gociations dans les entreprises Ainsi il est d sor mais possible de proposer quelques pistes de r flexion nouvelles sur une avanc e en mixit saisie ici comme un processus c est dire comme une dynamique en cours de d ploiement dont les formes et les modalit s concr tes de r alisation ne sont pas donn es d avance et sur lesquelles on peut agir Or comme nous avons tent de le montrer la mixit en tant que processus concerne autant les hommes que les femmes car les dynamiques sociales du genre et de la division sexuelle du travail affectent le rapport au travail et la l gitimit professio
7. 36 900 42 900 Sources Enqu tes Emploi Recensements autres donn es d mographiques INSEE calculs DARES Creme Hommes Femmes Kasembe Hommes Femmes 7 Annexe 10 DARES Premi res informations Emploi et ch mage des 50 64 ans f vrier 2007 et octobre 2008 Claude Minni avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros Tableau 6 M tiers comptant le plus et le moins de 50 64 ans en proportion des effectifs 2004 2005 Effectifs en milliers taux et part en Effectifs Part Taux de f minisation totaux des seniors des seniors M tiers ayant le plus de seniors Employ s d MAISON ss seressedihenesnes esesen asrsnnnaoncaeetesen ees d s so ee ces 312 43 6 97 4 Dirigeants d entreprises 162 40 3 11 3 M decins et assimil s 285 39 4 35 4 Agriculteurs leveurs sylviculteurs b cherons 687 39 3 35 8 Cadres de la fonction publique 365 38 3 37 2 Assistants maternels 440 35 1 98 8 Patrons et cadres d h tels caf s restaurants 200 34 4 48 6 Aides domicile et aides m nag res 396 34 1 99 0 Cadres de la banque et des assurances 194 34 1 29 6 Cadres des transports de la logistique et navigants de l aviation 58 33 9 19 4
8. Bisault et al 1996 Les modalit s de gestion du temps de travail participent de la gestion des risques de sant Le rythme mais aussi la connaissance des horaires des semaines venir sont importants pour organiser sa vie de travail et sa vie hors travail En France les hommes ma trisent relativement moins l organi sation de leurs horaires puisque 13 d clarent ne pas conna tre les horaires de la semaine suivante contre 8 pour les femmes Horaires irr guliers ou impr visibles impos s par l employeur Enqu te SUMER 1994 EDITIONS a r sea Horaires modulables permettant un am nagement par le salari Enqu te SUMER 1994 Concernant les effets sur la sant de cette place des femmes dans la famille et au travail les r sul tats ne sont pas tranch s Certaines tudes mettent en vidence le stress que repr sente le fait d avoir cette double pr occupation Cela est vrai a fortiori lorsque les femmes sont en situation de monoparentalit et doivent s adapter des horaires variables et impr visibles comme c est le cas assez souvent dans le commerce Ainsi l analyse effectu e par Messing et Prevost 1999 aupr s de t l phonistes Montr al est tr s difiante Elle montre comment les femmes qui ont un horaire de travail irr gulier passent un grand nombre d heuresl4 chercher des moyens pour changer leurs horaires et s y puisent sans toujours parvenir un r sultat satisfaisant Des travaux
9. des coll gues f minines cens es tre dot es de comp tences de genre en mati re d accouchement Charrier 2007 C est galement l argument de l autonomie dans le travail et dans ce cas pr cis la libert p dagogique qui attire en premier lieu les instituteurs vers l cole maternelle Jaboin 2008 un autre niveau d analyse de l autonomie ou de son manque notons que dans l exercice du travail quotidien une femme policier et pas davantage un groupe de femmes policiers ne peut agir seule c est dire sans la pr sence d un homme Lorsqu elles sont en mission sur la voie publique les femmes doivent tre accompagn es par un ou plusieurs coll gues masculins mais l inverse n est pas vrai Ce n est donc pas tant l acc s des femmes la violence l gale qui est restreint que leur autonomie dans l usage de la violence Pruvost 2007 284 Ce manque d autonomie au travail des femmes peut galement aller jusqu subir une surveillance permanente de la part de leurs coll gues masculins comme dans le cas de l administration p niten tiaire Craignant en effet que l int gration de surveillantes en d tention produise des risques pour la s ret et la s curit en prison les surveillants surveillent en permanence les faits et gestes de leurs coll gues f minines Malochet 2008 Notons que le sentiment d tre surveill es et valu es en per manence et ce partir de crit res d valuation plus s
10. libre de Bruxelles 2007 e Doniol Shaw G Lada E Dussuet A 2007 Les parcours professionnels des femmes dans les m tiers de l aide la personne Leviers et freins la qualification et la promotion Rapport LATTS novembre multigr e Eidoux A et Letablier M T 2008 S curisation des parcours professionnels et genre l cueil de la reproduction des in galit s sexu es Travail Genre et Soci t n 19 2008 e Gallie D dir Employment Regimes and the Quality of Work Oxford Oxford University Press 2007 e Guegnard C Clamand J Giret J F Paul J J 2008 La valorisation des comp tences des dipl m s de l enseignement sup rieur en Europe Bref Cereq n 257 e Guicharg Claudic Y Kergoat D Vilbrod A 2008 L inversion du genre Quand les m tiers mascu lins se conjuguent au f minin et r ciproquement s Revue pluridisciplinaire en science de l homme et de la soci t n 7 d cembre 2008 e HALDE CSA Grossesse maternit et discriminations au travail f vrier 2009 e INSEE Nord Pas de Calais 2008 Les changements de m tiers entre 2003 et 2004 s Pages de profils mars n 38 e Marc C 2006 Les d terminants professionnels et familiaux une analyse des transitions d acti vit s Centre d tudes pour l Emploi n 74 novembre 2006 e Marc C et Jazdela H 2006 Articuler travail et famille en France et en Su de Connaissance de
11. Droit et soci t n 25 1993 e Cacouault Bitaud M La f minisation d une profession est elle le signe d une baisse de pres tige Travail genre et soci t s n 5 2001 e Cassel J Diff rences par corps les chirurgiennes s Les Cahiers du genre n 29 p 53 81 2000 e Charrier P Des hommes chez les sages femmes Vers un effet de segmentation s Soci t s contemporaines n 67 2007 e Couppi T Epiphane D Hommes et femmes minoritaires dans leur profession le bonheur quel prix s pp 41 56 in Guichard Claudic et alii L inversion du genre Rennes PUR 2008 e Dejours C Travail usure mentale Paris Bayard 1993 e Divert N Les formations aux m tiers de la couture des st r otypes de sexe aux st r otypes de sexualit in Guichard Claudic et alii op cit 2008 e Dujarier M A L id al au travail Paris PUF 2006 e Fort M Niss M Rebeuh M C Triby E La mixit professionnelle l preuve du temps L exemple de dix entreprises industrielles d Alsace Premi res synth ses Dar s n 24 2 2005 e Fortino S La mixit au travail Paris La Dispute 2002 e Fortino S De la s gr gation sexuelle des postes la mixit au travail tude d un processus Sociologie du travail n 4 99 1999 e Fr tign C Fortino S Charles F Favoriser l entr e des femmes dans l entreprise dans des secteurs d activit non tradition
12. Iseres e Tabet P 1998 Tabet P 1998 La construction sociale de l in galit des sexes Des outils et des corps Paris L Harmattan s Th baud Fran oise 2005 Sexe et genre in Maruani M ed Femmes Genre et soci t L tat des savoirs Paris La D couverte e Vouillot F Blanchard S Marro C Steinbruckner ML 2004 La division sexu e de l orientation et du travail une question th orique et une question de pratiques Psychologie du travail et des orga nisations 10 e Vouillot F 2002 Construction et affirmation de l identit sexu e et sexuelle l ments d ana lyse de la division sexu e de l orientation Pr sentation s Orientation Scolaire et Professionnelle Vol 31 n 4 e Vouillot F 1995 Pourquoi les m tiers ont une sexe L galit des sexes CNDP EDITIONS E r sea Annexes Annexe 1 Le Collectif R gional pour l Information et la Formation CORIF Une d marche globale en mati re d galit entre les femmes et les hommes Le Collectif R gional pour l Information et la Formation des femmes CORIF est une association loi 1901 dont la finalit est de promouvoir l galit entre les sexes Sa mission est de rendre les femmes actrices de leurs choix professionnels et de les accompagner vers et dans l emploi durable et de qua lit seul gage d autonomie r elle Le principe d galit entre les hommes et les femmes exige que soient accord s tous
13. Les exp rimentations proposer sp cifiquement l ANACT Ces opportunit s d acc der aux terrains doivent tre recherch es dans des modes de partenariats nationaux ou r gionaux s le choix des m tiers ou des fili res doit tre tudi finement afin de mieux cerner les probl matiques d j mentionn es il pourrait convenir d analyser simultan ment les conditions de tra vail et de vie dans des secteurs forte concentration f minine historique dans des m tiers qui sont devenus mixtes tandis que de nouvelles divisions du travail s y instaurent juges m decins ensei gnants architectes travailleurs sociaux ou encore dans les secteurs qui r sistent la mixit sciences commercial informatique b timent e d autres approches pourraient se conduire en fonction des territoires des investigations en lien avec l applicatif ATTLAS par zone d emploi permettraient au del d un tat des lieux d explorer des flux de populations genre mobilit s individuelles et ou induites Ainsi conviendrait il d tu dier les relations entre vie au travail et vie hors travail des hommes et des femmes diff rents ges dune m me r gion dans diff rents secteurs d activit Au del d une meilleure exploration des connaissances en suspens la proposition consiste se posi tionner en carrefours d changes incitant la collecte des travaux pars et des productions scienti fiques Une nouvelle impulsion a
14. clairante ici comme ailleurs pour comprendre la r alit du temps partiel loin tr s loin du discours officiel Avant la loi de 1981 le temps partiel appara t comme une solution d appoint p riph rique par rapport aux questions d emploi et de ch mage En 1970 est vot e la loi sur le travail mi temps dans la fonction publique Ce qu on appelle alors temps par tiel n est qu une clause parmi d autres qui renvoie une dur e du travail hebdomadaire sup rieure au mi temps La premi re loi sur le temps partiel dans le secteur priv constitue une rupture en 18 De r centes tudes sociohistoriques ont montr que les femmes ont travaill toutes les poques Autrement dit leur visibilit conomique ne correspond pas la r alit sociale Sur ce point cf en particulier Louise A Tilly Joan Wallach Scott Les femmes le travail la famille Marseille Rivages 1987 et Fran oise Battagliola Histoire du travail des femmes La D couverte Rep res 2000 EDITIONS E r sea mati re de politique d emploi Elle devient tr s vite un mode d arbitrage entre travail des femmes et crise conomique entre travail des femmes et politique familiale En d cembre 1980 quelques mois des pr sidentielles en France le taux de ch mage est tr s pr occupant il s agit de mettre en place des solutions pour le faire diminuer Le d bat relatif une loi sur le temps partiel dans le secteur priv voit le jour da
15. en cas d atteinte d gradante Bu Sandret 2008 6 Les enqu tes qualitatives permettent de mieux distinguer les violences ordinaires qui ont cours dans certains m tiers en voie de mixit Fr tign Fortino Charles 2002 Ainsi l investigation r alis e dans quatre grands secteurs construction navale b timent m tiers de la s curit priv e transport routier de marchandises a permis de r v ler ces situations difficiles qui puisent diff rents registres comme e l vitement la mise l cart le refus de transmission Une jeune accastilleuse interview e ne par lait plus son formateur lui reprochant notamment de d livrer au compte gouttes les infor mations n cessaires la pratique du m tier au motif qu elle tait une femme Elle d non a it en entretien une m thode d apprentissage particuli rement d courageante Au d but on ne me laisse pas faire quelque chose toute seule et apr s on me reproche de ne pas le faire seule Si on ne me dit pas comment faire je ne devine pas Il y a un truc qui se passe et je dois me d brouiller toute seule 17 C est moi qui souligne 18 Dans le cas de femmes agress es le sens du silence est aussi chercher du c t de leur crainte de ne plus pouvoir exercer un m tier atypique si elles sont connues et identifi es dans leur milieu professionnel comme celles qui ontfait licencier ou condamner un coll gue ou encore
16. existe une certaine mixit il serait int ressant comme le font Messing et S Fortino d ana lyser de mani re plus syst matique comment les positions tenues par les hommes et les femmes sont diff rentes et quelles sont les modalit s de r ponse et d intervention diff renci e en fonction des situations La variable genre interf re t elle sur la construction de l action la fois dans l analyse de la situation et dans la recherche de solutions Peu de travaux encore abordent cette question et ceux qui exis tent n ont pas fait l objet d une recension Comment pour un m me emploi l interaction avec les autres modifient elles le travail des hommes et des femmes Des recherches montrent par exemple que les infirmi res qui entourent le chirur gien se comportent diff remment quand il s agit d une femme Les chirurgiennes ne peuvent pas non plus exercer leur autorit de la m me mani re que les hommes Cassel 1998 Les r les attendus des hommes et des femmes ne sont pas les m mes et ainsi g n rent des r actions diff renci es des interlocuteurs Ceci est abord dans quelques recherches propos par exemple de la mixit des policiers ou du personnel p nitentiaire Malochet 2005 2007 En conclusion Un certain nombre de questions m riterait d tre approfondi 1 Comment le genre modifie t il le rapport au risque Tout en se gardant de naturaliser les comportements des hommes et des femmes on peut n an
17. l exemple du burn out des infir mi res Travail et Emploi n 94 avril e Loriol M 2000 Le temps de la fatigue La gestion sociale du mal tre au travail Anthropos e L wy I et Marry C 2007 Pour en finir avec la domination maculine de A Z Les Emp cheurs de penser en rond Paris e Ferreira De Mac do M B Lada E et Kergoat D 2007 Pr carisation de la sant au travail et trajec toires professionnelles Le cas des femmes de chambre et des veilleurs de nuit Paris impr CNRS site Pouchet 268 p 16 p d annexes Recherche soutenue par la DARES et la MiRe DREES dans le cadre de l appel projet national sant et travail e Malenfant R 2004 Pr carisation du travail et in galit s sociales de sant De la stabilit la pr carit d emploi le r cit d une exp rience de travail d l t re Sant soci t et solidarit n 2 EDITIONS a r sea e Malochet G 2005 Dans l ombre des hommes La f minisation du personnel de surveillance des pri sons pour hommes Soci t s Contemporaines n 59 60 p 199 220 e Malochet G 2007 Des femmes dans la maison des hommes l exemple des surveillantes de prison Travail Genre et soci t s n 17 avril p 105 121 e Maranda M F St Arnaud L V zina M Gilbert M A 2008 La sant mentale des m decins et l or ganisation du travail CRIEVAT centre de recherche et d intervention sur l ducation et la vie au tra vail 3rd Int
18. passant de 35 7 points 1 DARES Premi res informations Emploi et ch mage des 50 64 ans f vrier 2007 et octobre 2008 Claude MINNI avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros INSEE PREMIERE Une photographie du march du travail en 2007 r sultat de l enqu te emploi DARES Colloque Age et travail emploi et travail des seniors des connaissances l action s 13 mars 2007 Coordination Pierre Marioni Document d tudes n 125 Juin 2007 2 Exemple de phrase relev e les comportements d activit des seniors ont peu volu depuis le d but des ann es 80 hormis le d veloppement de l activit f minine Premi res synth ses oct 2008 n 44 2 p 5 EDITIONS E r sea En fonction des classes d ges au sein de la cat gorie des 50 64 ans les volutions entre 1975 et 2005 sont galement contrast es selon le genre Les taux d activit des diff rentes classes d ges de femmes sont orient s depuis 30 ans la hausse sauf ceux qui concernent les plus de 60 ans qui n augmentent que depuis 10 ans et se trouvent actuellement proches des taux d activit des hommes Taux d activit des 50 64 ans 1975 1985 1995 2005 1975 1985 1995 Femmes Hommes Taux activit 50 64 50 54 55 59 60 64 Source DARES chiffres Enqu te Emploi de l INSEE f vrier 2007 graphique des auteurs En 2005 des diff rences de comporte
19. son des exigences des clients et les salari s parce que travailler plus ne serait pas tenable compte tenu de la fatigue g n r e de la fragmentation des horaires des temps de trajets C est l o l on peut reposer la question des conditions de travail quand elles ne sont acceptables qu temps partiel et pas pour supportables tout au long d une vie professionnelle Le temps partiel n a cess de se d velopper ces derni res ann es pour atteindre 18 de l emploi salari dont 82 de femmes alors que les femmes sont rentr es sur le march du travail temps plein 30 des actives sont aujourd hui temps partiel celui ci tant pour les employeurs la solution pour r pondre aux exigences de flexibilit accrues et pour les salari e s la solution aux questions d articulation des temps Le temps partiel a t point en 2008 par le Conseil conomique et social comme une forme de s gr gation particuli rement insidieuse car outre qu il infl chit l organisation sexu e du travail domes tique et professionnel nombre de ses effets n gatifs apparaissent long terme usure retraite Le travail post des hommes Le travail post con u pour les hommes et reconnu comme une p nibilit part enti re concerne de plus en plus de femmes alors que le principe du roulement est tr s d stabilisant long terme pour l organisation familiale qui concerne aussi de plus en plus d hommes ayant g rer des situat
20. 20 Comme le rappelle Laura Lee Downs l expression salaire d appoint fut bannie des n gociations salariales dans la m tallurgie apr s 1914 p 48 Downs 2006 L entr e des femmes dans les industries m caniques sous le sceau de l in galit en France et en Grande Bretagne 1914 1920 Travail Genre et Soci t s n 15 2006 p 31 49 EDITIONS a encadr 2 Jean Cherrioux continue cependant de recourir cette repr sentation d mentie par les faits Malgr tout le temps partiel est vu ici comme une mani re de pallier l absence de salaire maternel pour les m res au foyer r sea Encadr 2 Le poids de l histoire le lourd handicap du salaire d appoint La relative indiff rence au niveau de salaire des femmes peut tre rapport e l histoire de la difficile reconnaissance du travail salari f minin et la conception du salaire f minin comme salaire d appoint Cette faible l gitimit du salaire f minin tait tout fait manifeste dans les r gles juridiques qui ont longtemps encadr le travail de la femme mari e les pouses ne disposent librement de leur salaire que depuis 1907 et ce n est qu en 1965 avec la r forme des r gimes matrimoniaux que la tutelle maritale sur l activit professionnelle f minine est lev e Les pouses peuvent d s lors exercer un m tier sans l autorisation de leur mari passer contrat et l galit des poux dans la contribution
21. 7 en 2006 Le PACS et l union libre demeureront des formes d union nettement moins solidaires et protectrices en termes de succession de donation et retraites que le mariage La mont e du divorce est tr s marqu e En 2005 pour deux mariages c l br s un divorce tait prononc C est entre 32 et 46 ans que les hommes et les femmes divorcent le plus Ils et elles aborderont donc la cinquantaine en devant faire face de nouveaux arrangements familiaux et en cherchant de nouveaux quilibres ou en abordant des tensions nouvelles entre travail famille et vie personnelle Cependant les femmes seront plus vuln rables que les hommes aux effets des s para tions notamment celles qui auront suivi le sch ma identifi selon lequel les femmes diminuent leur activit professionnelle avec l arriv e des enfants tandis que leur conjoint aura lui m me augment l investissement dans son travail Par ailleurs le vieillissement de la population induira des cr ations d emplois et de services dont on peut penser si les st r otypes restent rigides qu ils seront surtout f minins dans les m tiers d aide la personne et masculins ou mixtes dans ceux qui supposent une technification de l interven tion Selon le m me rapport on pr voit la cr ation de produits polyvalents tels que t l phones fonctions simplifi es am nagement et s curisation des logements transports salles de sports et services domicile ou en structures co
22. Avancer en ge et prendre en compte les distinctions du genre impose de conduire des tudes avec une vis e large et mieux tay e du point de vue du renouvellement des connaissances C est ainsi que nous sugg rons de mettre en place des quipes ou tout au moins des bin mes issus de diff rentes disciplines et pr ts mener des investigations dynamiques d passant les g n ralisations qui ne pourraient tre qu hasardeuses 5 42 Il faudra tenir compte du d part en retraite des sp cialistes de la DARES Jennifer Bu et Nicole Guignon dans quelques ann es 43 Cf Leroy O Stone les nouvelles fronti res de la recherche au sujet de la retraite Statistique Canada n 75 511 XIF Division d analyse du travail non r mun r ainsi que les r flexions de Dominique M da sur l histoire de la place du travail EDITIONS E r sea Les transformations saisir doivent tre entendues au sens de l volution de la personne du groupe et de l ensemble du contexte dans lequel l tude se conduit permettant une probl matisation des interactions entre genre et ges Ce type d approche devrait tre davantage explor pour mettre en vidence les liens entre le vieillis sement de groupes professionnels et les transformations de leur activit et de plus tre conduit dans la dur e et sur plusieurs terrains d observation Les enseignements en seraient utiles pour infl chir les repr sentations sociales
23. EDITIONS E r sea 1 Les femmes sont nombreuses noncer le fait d avoir eu lever des appr hensions pour prendre leur d cision Au d but on a toutes recul un peu Ouh qu est ce que c est que a Nous voil vraiment parties pour un travail d hommes T li re Le milieu de travail n est pas per u comme hostile d autant moins que l environnement est connu Certaines voquent une proximit et ainsi pouvoir l appr cier C est un milieu l usine NdR o je me sentais l aise j ai fait le lien c est dire que mon p re tait m canicien d entretien dans une minoterie Nous nous habitions juste en face de l usine et depuis je suis toute petite Par ailleurs la connaissance d hommes dans l univers profes sionnel peut att nuer la crainte Une jeune femme CAP BEP en productique explique que son p re et son fr re travaillent dans la m me entreprise qu elle que son ami occupe galement un emploi en usine Mon m tier ne le d range pas et de rajouter Mais il faut accepter que sa copine aille travailler avec des hommes Que le compagnon tol re la transgression de r le est un autre l ment facilitateur 2 Une exp rience ant rieure rend parfois la projection dans un apprentissage technique plus ais e Certaines voquent alors leur souvenir celui ou celle dans leur environnement tr s proche qui a transmis ces int r ts Enfant la maison je d montais les r
24. Ensemble des m tiers sssssssssssssssscssssssssscssscsscsssss see 24 871 24 5 46 3 M tiers ayant le moins de seniors Techniciens et cadres de l agriculture 52 13 5 19 6 Techniciens de l informatique 163 13 4 20 2 Ouvriers non qualifi s travaillant par enl vement ou formage de m tal 53 13 2 32 1 Ouvriers non qualifi s de la m canique 214 12 9 27 1 Arm e police pompiers 416 12 4 5 5 Ouvriers non qualifi s de la manutention 394 12 1 38 1 Sue Employ s et agents de ma trise de l h tellerie et de la restauration 317 12 0 65 5 Enqu tes Caissiers employ s de libre service 293 11 3 87 9 emploi Insee Ouvriers non qualifi s du b timent second ouvre 150 11 2 7 9 2004 2005 Agents administratifs et commerciaux des transports et du tourisme 153 11 0 39 1 rs dpi Lecture en 2005 39 4 des 285 000 m decins sont des seniors et 35 4 de ces m decins seniors sont des femmes Concepts moyenne des moyennes annuelles 2004 et 2005 ge atteint eu 31 d cembre de l ann e de l enqu te nouvelle nomenclature des m tiers FAP Remarque les m tiers comportant moins de 50 000 emplois ne sont pas pris en compte pour des probl mes de repr sentativit EDITIONS a r sea Tableau 5 M tiers comptant le plus et le moins d
25. R sultats SUMER 2003 Publications de la DARES e 2008 22 2 Un salari sur six estime tre l objet de comportements hostiles dans le cadre de son travail 21 mai 2008 e 2008 2211 Les facteurs psychosociaux au travail Une valuation par le questionnaire de Karasek dans l enqu te Sumer 2003 21 mai 2008 e 2008 0511 La pr vention des risques professionnels vue par les salari s 21 janvier 2008 e 2008 031 P nibilit du travail et sortie pr coce de l emploi 11 janvier 2008 e 2007 31 2 Accidents et conditions de travail 23 juillet 2007 Publications r sultats de SUMER en fiches e 2006 121 Les expositions aux risques professionnels par famille professionnelle R sultats SUMER 2003 e 2006 115 Les expositions aux risques professionnels Les ambiances et les contraintes physiques R sultats SUMER 2003 e 2006 118 Les expositions aux risques professionnels les produits chimiques e 2006 120 Les expositions aux risques professionnels les contraintes organisationnelles et rela tionnelles R sultats SUMER e 2006 109 Les expositions aux risques professionnels par secteur d activit s Naf 2003 niveau 31 e 2004 089 Les expositions aux risques professionnels par secteur d activit s Naf 93 Niveau 36 e Sumer 1994 Fiches par nuisance R sultats divers e Pr sentation des r sultats SUMER 2003 lors des restitutions r gionales e L emploi des seniors souvent fragilis par des
26. avec un sys t me de chariot et de ventouses on vitre la menuiserie sans la soulever Ce poste devenait porter de main d une femme 5 Dans l atelier une salari e ne travaillait que le bois Je pressentais qu elle avait les comp tences pour l occuper je lui ai demand d essayer le vitrage elle a fait un compl ment de formation Aujourd hui elle est ravie elle fait du bois et du vitrage elle peut manipuler r guli rement des ouvrages de toutes tailles et de n importe quel poids sans que cela pose de probl me s Effet induit de l op ration Elle se sent autonome sur le poste et par rapport aux hommes c est important elle montre qu elle fait un travail de qualit Et de rajouter Du coup elle est int gr e et reconnue pour ce qu elle fait L am nagement du poste a entrain une nouvelle organisation du travail qui son tour a engendr un red ploiement de comp tences pour au final une meilleure reconnaissance du travail On notera que cette suite logique n est possible que parce qu elle est le fruit d une volont et dune politique de gestion des ressources humaines et d int gration r fl chie Ces exemples d actions et de trajectoires r ussies donnent les contours de cercles vertueux L int gration dune femme un poste traditionnellement attribu l autre sexe induit un chan gement imm diatement per u et ressenti Au d part ils tiquaient jamais ils croyaient qu on y arr
27. celle de travailler plus vite pour r duire les temps d attente de la client le Ceci illustre bien un tat de fait tr s courant dans l entreprise les diverses rationalit s globales apparaissent contradictoires lors de leur mise en uvre ainsi le gain de temps et la qualit du service ne sont pas toujours com patibles de m me que le d veloppement des t ches administratives et gestionnaires et l accueil du client En outre dans ce contexte de transformation de l entreprise publique en entreprise s inscrivant dans une concurrence une antinomie appara t entre les objectifs de la nouvelle politique et les r gles anciennes qui perdurent Le salari est donc confront des difficult s pour concilier ces diff rents aspects Cela est apparent notamment dans l activit du conseiller financier de La Poste g n e par des r gles particuli res du fait du statut de l entreprise II doit promouvoir une politique d engage ments financiers et de placements pour les clients Mais son action est entrav e par des r gles sp cifiques Par exemple La Poste na pas le droit de faire de pr ts la consommation et les pr ts l investissement immobilier sont assortis de conditions particuli res concernant l existence d un pr t li un livret pargne logement La client le des jeunes est de ce fait plus difficile attirer car il n y a pas de possibilit de pr t la consommation L ensemble de ce cadre organisationnel fi
28. cran et des gestes r p titifs Les professions interm diaires de l industrie comme les employ s du commerce vivent un faible soutien social Les autres cat gories connaissent des positions physiques p nibles qui les fragilisent Le graphique sui 15 L appellation professions interm diaires a t cr e dans la nouvelle nomenclature des professions et cat gories socioprofessionnelles Les deux tiers des membres du groupe occupent une position interm diaire entre les cadres et les agents d ex cution ouvriers ou employ s Les autres sont interm diaires dans un sens plus figur Ils travaillent dans l enseignement la sant et le travail social parmi eux les instituteurs les infirmi res les assistantes sociales Plus de la moiti des membres du groupe ont au moins le baccalaur at EDITIONS E vant illustre les situations diff renci es par cat gories sociales On voit que dans chaque secteur les femmes ont un risque de TMS sup rieur celui des hommes r sea Facteurs principaux de risques plus pr sents chez les femmes que chez les hommes en fort risque de TMS Contrainte visuelle 20 heures Faible soutien social Contrainte visuelle 20 heures Professions interm diaires Forte demande psychologique Gestes r p titifs 20 heures Contrainte visuelle 20 heures Employ s administratifs Forte demande psychologique Postures p nibles gt 10 heures Gestes r p titifs 20 heures Faible
29. de commissaires de police f minins 16 5 de surveillantes de prison 15 de femmes sapeurs pompiers 15 de chirurgiennes 14 de femmes gardiennes de la paix 13 de femmes dans le secteur des transports II nous faut enfin voquer ces bastions d activit masculins ou f minins qui peinent v ritablement s ouvrir la mixit telles les professions d instituteurs l cole maternelle 6 7 d hommes d aides soignants 10 dhommes d assistantes sociales 8 d hommes d ducateurs de jeunes enfants 4 d hommes de chauffeurs routiers peine 1 de femmes de salari es du b timent 1 de femmes de sapeurs pompiers 1 de femmes chez les pompiers professionnels Parfois les avan c es ce niveau sont ce point limit es qu on ne peut plus raisonner en pourcentage mais en chiffres r els Ainsi on d nombre un peu plus de 10 000 femmes conductrices d autocars 1 200 chauffeures de camion une centaine de conductrices de train et 160 hommes exer ant le m tier de sage femme EDITIONS a r sea travers ces quelques exemples on constate que de fa on restreinte ou plus tendue des hommes et des femmes partagent d sormais la m me activit professionnelle qu il s agisse d un travail qua lifi ou pas Avant d aller plus loin dans l analyse ce niveau notons qu une p riodisation pr cise de l mergence de la mixit au travail est presque infaisable tant il est vrai que contr
30. de salari s signalant vivre actuellement IE Total chaque type de situation Les atteintes d gradantes 1 8 1 9 Laisse entendre que vous tes mentalement d rang 1 0 0 9 Vous dit des choses obsc nes ou d gradantes 1 2 1 3 Vous fait des propositions caract re sexuel de fa on insistante ses ns 0 1 Le d ni de reconnaissance du travail 8 9 8 9 Critique injustement votre travail 7 8 7 7 Vous charge de t ches inutiles ou d gradantes 2 6 2 7 Sabote votre travail vous emp che de travailler correctement 2 2 2 3 Les comportements m prisants 6 0 6 5 Vous ignore fait comme si vous n tiez pas l 6 6 7 1 Tient sur vous des propos d sobligeants 5 9 6 0 Source Vous emp che de vous exprimer 4 1 4 5 pres VOUS ridiculise en public rennes 1 6 2 0 Lecture 1 0 des salari s hommes ont coch litem Laisse entendre que vous tes mentalement d rang Champ secteur concurrentiel et h pitaux publics hors particuliers employeurs EDITIONS E r sea Annexe 23 ANACT P nibilit au travail une approche par les processus d usure et les itin raires professionnels mai 2008 coordination Anne Marie Nicot C line Roux Annie Touranchet TMS chez les salari s de plus de 50 ans Pays de la Loire 2002 2
31. e et combien la seconde peut servir de levier la premi re La r duction du temps de travail est ici pens e sp cifi quement au f minin alors m me que la loi est cens e tre neutre Si l on poursuit l analyse des glis sements s mantiques et th matiques au th me du travail des femmes succ de celui de la politique familiale et celui du salaire d appoint L extrait suivant issu des d bats l Assembl e nationale d voile le v ritable motif de la loi sur le temps partiel la lutte contre le ch mage et derri re lui la ques tion de l immigration par le travail dans une p riode o il est d sormais de bon ton de l endiguer Le ch mage frappe d autant plus chez nous que nous avons accueilli des travailleurs immigr s D autres pays ne se sont jamais souci s d accueillir des travailleurs trangers qui avaient besoin de tra vail La France ne met pas la porte les travailleurs immigr s Elle essaie de trouver avec les pays dont ils sont originaires des formules qui permettent leur retour ventuel dans des conditions humani taires Jean Matteoli alors Ministre du travail UDF Cet envers du d cor laboration de la premi re loi sur le temps partiel est comme une petite boutique de mythes sociaux L invention de la loi pointe diff rents aspects de la construction des in galit s travers l institutionnalisation d un temps de travail construit comme sp cifiquement f minin Ces arguments continu
32. enne de 1976 interdisant les discriminations entre hommes et femmes dans l emploi En 2005 cette forme de travail concerne toujours beaucoup plus les hommes mais comparative ment le travail de nuit des femmes augmente davantage que celui des hommes en 1991 les femmes repr sentaient un cinqui me des salari s travaillant la nuit elles en constituent en 2005 le quart L augmentation concerne surtout les ouvri res en 1991 2 des ouvri res qualifi es ou non quali fi es travaillaient la nuit elles sont 8 en 2005 Ce sont des chiffres encore assez faibles mais cela repr sente une augmentation importante Depuis le d but des ann es 90 le travail de nuit des femmes a progress plus rapidement que celui des hommes Ainsi pr s de six femmes sur dix travaillant la nuit sont dans le secteur m dical ou social les autres sont entre autres dans le secteur du transport et du commerce Les cons quences du travail de nuit sur la sant ne sont aussi mauvaises pour les femmes que pour les hommes en revanche les charges familiales et extraprofessionnelles tant beaucoup plus fortes pour les femmes leur capacit de r cup ration entre deux postes est moindre Le travail du soir augmente plus pour les femmes 20 contre 8 pour les hommes et ce dans toutes les cat gories professionnelles Travailler jusqu minuit a des effets moins nocifs sur la sant que le travail de nuit Il n en demeure pas moins que ces horaires so
33. entre les femmes peu qualifi es et les autres femmes le Cereq souligne ici l int r t d une r flexion plus globale sur la formation continue dans son rapport tous les temps temps de tra vail effectif temps de transport temps domestique temps libre 13 Cf ces sujets par exemple les travaux de Claude Martin 2007 volution de la vie de famille et du march du travail un d fi pour l articulation vie familiale vie professionnelle http www gatine org equal colloque pdf Claude_Martin pdf et de Jean Yves Boulin 2008 S curiser les parcours professionnels travers une r gulation des temps sur l ensemble de la vie Colloque Quelle qualit de vie en Europe pour la d c nie 2010 Universit Paris IX Dauphine http www slideshare net Anact 5 boulin presentation 14 In Entre famille et travail des arrangements de couples aux pratiques des employeurs Institut national d tudes d mographiques d La D couverte 2009 sous la direction de Pailhe Ariane et Solaz Anne 15 In Entre famille et travail des arrangements de couples aux pratiques des employeurs Institut national d tudes d mographiques d La D couverte 2009 sous la direction de Pailh A et Solaz A EDITIONS E r sea Une exposition des emplois stressants plus forte pour les femmes Enfin relevons que les femmes sont en moyenne davantage expos es un stress au travail que les hommes Dans son enqu te 20
34. galement souligner l importance de l ouverture de l interm diaire l emploi quand il est acteur du positionnement l emploi On retrouve ici son r le de passeur iden tifi plus haut Impulsion de pratiques visant la mixit des emplois par les pouvoirs publics Ceci est l exemple d une action men e en direction de femmes allocataires du RMI sur un territoire sinistr Le tissu conomique se reconstitue autour d activit s fortement connot es comme d volues aux hommes Apr s avoir constat que les femmes b n ficient nettement moins que les hommes des opportunit s d emploi le repr sentant de l tat pr sent au Conseil d Administration de la structure locale d insertion demande de trouver les moyens de lutter contre le ch mage des femmes et de satisfaire aux exigences d galit des chances inh rentes au dispositif qui la finance Les professionnel le s de l insertion qui ont connaissance des difficult s des petites entreprises recruter ont b ti une m thodologie de m diation l em ploi bas e sur un travail des repr sentations sexu es des m tiers Ils elles m nent en parte nariat une action de d finition de projet professionnel avec les femmes et un accompagne ment la construction de la mixit avec les entreprises Dans cette configuration de recrutement les freins ou r sistances concernant les comp tences des femmes en mati re technique sont souvent lev s par le biais d un essai sur
35. gimes d tat social et convention familiale une analyse des conventions emploi famille Economies et soci t s S rie socio conomie du travail 27 6 pp 1137 1171 e Tissot F Messing K Stock S 2004 Standing sitting and associated working conditions in the Quebec population in 1998 Ergonomics EDITIONS a r sea e Toulouse G 2003 L int gration de la pr vention SST au management des normes ISO 9000 par la macroergonomie Une recension des crits suivie d un projet pilote Montr al IRSST Rapport R 324 e Travail genre et soci t s mars 2001 num ro 5 Harc lement et violence les maux du travail e V zina N Geoffrion L Chatigny C Messing K Un travail de manutention sympt mes et condi tions de travail chez les caissi res de supermarch Maladies chroniques au Canada vol 15 n 1 e Ving rd E Kilbom 2001 Diseases of the musculoskeletal system and how they affect men and women Dans stlin P et coll eds Gender Inequalities in Health A Swedish Perspective Cambridge Harvard Center of Population and Development Studies Harvard University Press e Vogel L 2003 Sant des femmes au travail en Europe d Etui Rehs e Wizemann TM Pardue ML dir 2001 Exploring the biological contributions to human health Does sex matter Washington DC National Academy Press e Les expositions aux risques professionnels Les ambiances et les contraintes physiques
36. l int rieur du groupe des femmes Les femmes cadres emploient par exemple des aides domicile temps partiel et contribuent ainsi reproduire et alimenter le pro cessus de discrimination temporelle et sociale des femmes les moins qualifi es Conclusion l am lioration des conditions de travail des salari s temps partiel est elle possible Les diff rentes parties ont vis montrer qu aussi bien les faits I que les discours II et les pratiques et conditions de travail III cr aient des obstacles l galit entre les salari e s temps partiel et les autres Diff rences entre les femmes et les hommes parmi les femmes entre les groupes sociaux et ethniques Quelles solutions apporter pour sinon corriger du moins amoindrir ces in galit s et am liorer les conditions de travail temps partiel Ces solutions ne sont concevables que dans une dynamique qui profiterait aussi bien l organisation du travail qu ses salari e s Compte tenu des diff rences d une organisation du travail une autre d une PME par exemple une PMI les mesures envisag es pr sent sont comprendre comme des pistes de travail et de r flexion Dans tous les cas il s agit de concevoir l am lioration des conditions de travail des salari e s temps partiel comme un dialogue vivant et constructif pour chacun entre salari s et employeurs mais galement entre les salari s d une m me organisation Circonsc
37. l emploi Centre d tudes de l emploi e Martin C 2007 volution de la vie de famille et du march du travail un d fi pour l articulation vie familiale vie professionnelle s http www gatine org equal colloque pdf Claude_Martin pdf e Maruani M 2003 Les working poor version fran aise travailleurs pauvres et ou salari e s pauvres Droit social n 7 8 juillet ao t e Metso M 2006 Planches collantes et plafonds de verre les trajectoires professionnelles et fami liales des cadres bancaires en France et en Finlande Colloque CLERSE Travail Emploi Formation quelle galit entre les hommes et les femmes e Molinier P 2006 Les enjeux psychiques du travail Paris d Payot Coll Petite Biblioth que e Pailh A et Solaz A sous la direction de 2009 Entre famille et travail des arrangements de couples aux pratiques des employeurs Institut national d tudes d mographiques d La D couverte e Peneff J 1992 L h pital en urgence tude par observation participante Paris M taili e Pruvost G 2007 Profession policier Sexe f minin Paris ditions de la Maison des Sciences e Silvera R Controverse Flexicurit et genre un angle mort s Revue Travail Genre et Soci t n 19 2008 e Van De Velde C 2008 Devenir adulte Sociologie compar e de la jeunesse en Europe s Paris Presses Universitaires de France collection Le Lien social mars 2008 A ED
38. la r glementation et le jeu des acteurs sociaux permettent de limiter un tel usage EDITIONS E r sea Travail temps partiel selon le genre et le secteur d activit en 2005 en Secteur d activit Proportion Proportion Proportion Part des femmes de femmes d hommes de salari s parmi les salari s temps partiel temps partiel temps partiel temps partiel Agriculture sylviculture p che 7 7 59 9 Cae Construction 5 5 61 3 Source CES 2007 Les femmes face au travail temps partiel Documentation Fran aise Marion Leturcq et Marie Wierink indiquent d ailleurs dans leurs travaux que le temps de travail est un param tre d terminant de la qualit des conditions de travail et de la conciliation Plus loin elles expliquent en particulier que si lon peut discuter du caract re choisi ou contraint de cette plus faible activit des m res de famille nombreuse on peut n anmoins s accorder sur le constat qu elle produit terme des difficult s de r insertion sur le march du travail et qu elle contribue aux in ga lit s de revenus et de retraites entre les hommes et les femmes Le temps partiel appara t pour les femmes surtout comme une variable d ajustement pour mieux articuler les temps de vie et ceci en ad quation avec les contraintes de leur emploi Dans l enqu te Familles et Employeurs le travail temps r duit pour raisons familiales appara t globale
39. les changements de statuts d emploi de publics servis voire parfois d employeurs mobilit horizontale sont alors plus fr quents que la construction dune v ritable carri re mobi lit verticale Cette mobilit horizontale est cependant bien un parcours au sens o elle permet de modifier son environnement de travail et d anticiper ou d viter l aggravation des difficult s physiques res senties dans l exercice de la pr c dente activit Dans un autre secteur fortement f minis enqu t il le secteur bancaire les femmes mettent plus de temps pour arriver des positions d encadrement quivalentes celles de leurs coll gues mascu lins Ainsi l avancement des carri res f minines est en moyenne plus lent et moins lin aire que celui 25 Avril C 2006 op cit 26 Les associations du domicile mettent en place des modules de formation sp cifiques sur la manipulation des personnes d pendantes et les postures professionnelles de bases n cessaires pour limiter les TMS Jean Peneff estime que les agents travaillant dans les services de g riatrie d h pitaux portent deux fois plus de charges qu en moyenne dans les autres services soit 2 000 kg contre 1 000 kg en moyenne Jean Peneff 1992 op cit 27 Avril C 2006 op cit 28 Avril C 2006 op cit 29 Avril C 2006 op cit 30 Les efforts r alis s ces derni res ann es par les r seaux d aide domicile sont importants pour profes
40. lioration des conditions et de l organisation de travail en derni re partie cf IV Int ressons nous pr sent aux liens entre temps partiel et organisation du travail et aux effets g n r s par le temps de travail sa construction et son usage sur la place du genre dans les organisations La dynamique du temps partiel Des strat gies organisationnelles sous contraintes La rencontre de la norme de flexibilit accrue et du besoin des entreprises ou les avantages du temps partiel On s est attach dans la premi re partie montrer combien de 1992 2000 le dispositif juridique fran ais avait encourag les entreprises d velopper le temps partiel par un all gement d une par tie des charges sociales Cela leur a permis une conomie de co t de la main d uvre et la mise en place d une flexibilit accrue durant cette p riode dans tous les secteurs et tous les niveaux hi rar chiques cf Gollac 1996 Comme le rappellent d autres auteurs propos du temps partiel Bu Metzger et al 2004 Walby 1998 le temps partiel l embauche joue sur la flexibilit num rique plus de salari s embauch s moindre co t pour une plus grande rentabilit et se conjugue la flexibilit tem porelle du temps de travail Dans le contexte d un besoin accru de flexibilit et de concurrence accentu e la l gislation du temps partiel est apparue en r ponse aux contraintes de l organisation du travail
41. matiques appliqu es utilis es par exemple dans l laboration de statis tiques appliqu es au r seau commercial de l entreprise ou l informatique appliqu e aux t l com munications la s ret des r seaux et aux outils de dialogue informatique De m me le service d ing nierie le plus f minis de cette unit est celui o s effectuent des investigations documen taires permettant l entreprise de se constituer une vaste banque de donn es et des recherches en sciences sociales Fortino 2002 Or ce qu on y observe en haut de la pyramide des qualifications se retrouve galement en bas comme dans l emploi ouvrier par exemple Ainsi dans les entreprises qui ont connu une avan c e en mixit dans les emplois industriels de base des tudes monographiques fines sur la r gion Alsace ont montr que des bastions masculins subsistent tels que le r glage l outillage la conduite des machines ou encore la maintenance Fort Niss Rebeuh Triby 2005 2 les femmes occu pant fr quemment des emplois de conditionnement et d emballage se voyant galement res treindre quantit de manipulations techniques Certains travaux comme les soudures manuelles sont r serv s aux femmes moins qu elles ne soient autoris es effectuer que les soudures sur robots consid r es comme plus r p titives ibidem 2 Plus largement ce que r v lent les tudes empiriques sur la mixit prat
42. mauvaise ou tr s mauvaise Pr valence d une maladie chronique Sentiment de d pression IMC hors norme Actifs occup s Ch meurs en recherche d emploi Ch meurs qui ne recherchent pas d emploi inactifs avec une reconnaissance administrative du handicap inactifs sans recon naissance adminis trative du handicap Retrait s Pr retrait s Retrait s ou pr re trait s non identifi s 37 8 55 6 26 6 26 1 15 9 62 7 69 6 68 6 64 6 68 2 73 5 44 8 51 0 54 6 61 4 55 4 56 8 53 3 51 4 Total 65 0 46 9 Champ France m tropolitaine personnes g es de 50 59 ans Source EDS 2002 2003 Insee exploitation Irdes EDITIONS E r sea Risques de sant et risques psychosociaux au travail selon le genre R gine Bercot sociologue professeure Universit Paris VIII directrice du GTM CRESPPA R sum Cette contribution est organis e en trois parties La premi re expose diff rents aspects de m thode tout d abord en explicitant les notions qui sont couramment mobilis es pour mettre en exergue les risques psychosociaux ensuite nous r capitulons les remarques qui ont t faites par les sp cialistes du travail des conditions de travail et du genre concernant l invisibilit du travail des femmes Le genre est en effet une cat gorie peu utilis e pour dif
43. me sp cifique du champ Genre et Travail e rep rer les questions pertinentes explorer e aider le r seau ANACT orienter son activit et ses investigations sur la prise en compte du genre dans l am lioration des conditions de travail Au travers de l appel propositions l ANACT a demand aux 6 chercheurs consultants retenus de r diger une note sur les th mes ci apr s e Genre risques de sant et risques psychosociaux e Genre et mixit au travail 2 contributions e Genre organisation du travail et temps partiel e Genre et parcours e Genre et ges avec zoom sur les seniors La r alisation de 2 s minaires internes rassemblant des intervenants du r seau ANACT les 28 29 mai et les 1er et 2 octobre 2009 a permis aux chercheurs consultants de pr senter l tat de l art de la recherche sur chacun des th mes et de les confronter aux cas d interventions en entreprise pr sen t s par des charg s de mission du r seau ANACT ce titre le Groupe R seau Genre tient remercier tout particuli rement les chercheurs consul tants pour leurs apports clairages et questionnements les charg s de mission du r seau contribu teurs ou participants aux s minaires ainsi que le charg des ditions ANACT qui a assur la relecture et l dition de ce document L objectif de cette tape vise orienter la construction des axes de travail et projets de la probl matique Genre e Que ne connaissons nou
44. moins faire r f rence des travaux mettant en vidence des sp cificit s de rapport au corps ou aux t ches effectu es En effet le rapport la sant des hommes et des femmes peut avoir des effets diff rents niveaux des tudes Les enqu tes Sumer sont des enqu tes d claratives Or nous l avons dit les femmes effectuent des t ches qui semblent naturelles car li es le plus souvent leur r le social tel que prendre l autre en charge et l aider servir soutenir etc La banalisation des activit s concerne plus g n ralement les cat gories inf rieures dont la complexit du travail est souvent minimis e On peut alors penser que les d clarations des femmes minimisent certaines de leurs charges les consid rants comme naturelles Ce questionnement sur le rapport au risque vaut dans un autre sens pour les hommes puisque l on sait que certaines cat gories qui affrontent de dures conditions de travail ont un rapport au corps qui tend relativiser les efforts effectu s et les souf frances Boltanski 1989 En outre de fortes p nibilit s des risques importants s accompagnent de souffrance et de peur de la part des salari s Pour pouvoir les supporter ils d ploient des strat gies de d fense individuelles et collectives Dejours 2000 Dejours a mis en vidence les comportements qui tendent au d ni du risque en le provoquant pour mieux se l approprier Cette attitude a t mise en vidence pour les hommes
45. nibilit s physiques Si le rythme de travail est li au client il d pend moins des interventions des coll gues que cela n est le cas pour les hommes L autonomie des femmes mesur e la capacit de choisir ses m thodes de travail et de prendre des initiatives en cas d incidents appara t proche de celle des hommes Etre une femme accro t cepen dant la probabilit d avoir un travail r p titif sur un temps court Les emp chements de parler concernent beaucoup plus les femmes que les hommes et elles le lient souvent au fait qu elles occupent un poste isol Source Enqu te Conditions de travail L enqu te Conditions de travail aborde aussi la question de l abandon dune t che pour une autre on constate que les proportions globales diff rent peu pour l ensemble des hommes et des femmes Les troubles musculo squelettiques Les Troubles Musculo Squelettiques une mesure particuli re des risques Guignon 1998 L auteur souligne que son indicateur sous estime sans doute le manque de latitude d cision nelle qui affecte plus les femmes et qui est un facteur d terminant de morbidit selon le mod le Karasek Sans entrer dans le d tail de la construction de l indicateur telle que l effec tue Guignon 1998 p 57 citons les expositions retenues dans l indicateur on peut constater qu il m le tout la fois les conditions physiques de l activit et les conditions psychosociales ci dessous mises en italiq
46. ou les avantages du temps partiel Les femmes ne forment pas un groupe homog ne genre et stratification sociale L volution de l organisation du travail en fonction des lois sur le travail temps partiel et la r duction du temps de travail e tre salari temps partiel soumission contrainte et r sistance Travailler tout prix L am nagement de la contrainte et les conduites d vitement et de r sistance e L articulation des temps domestique et professionnel EDITIONS a r sea Conclusion l am lioration des conditions de travail des salari s temps partiel est elle possible e Circonscrire les probl mes et les priorit s Du point de vue de l entreprise et des salari s Articuler les temps de la vie e Revalorisation des salari s temps partiel et sensibilisation de l ensemble des salari s La revalorisation salariale Un acc s prioritaire en cas de cr ation d emploi temps plein L observance de garanties minimum en vue de la protection des salari e s Formation et information e L organisation du travail et ses n cessaires volutions sensibiliser les entreprises lutter contre les st r otypes sociaux Bibliographie Annexes Le temps partiel depuis 1981 en France bilan et perspective Le temps partiel en chiffres et son volution D finition Depuis la loi Aubry 2 19 janvier 2000 le temps partiel est d fini en France et en Europe comme tout temps de travail in
47. rables l insertion d autres femmes sur ce type de poste est un l ment majeur de la r ussite du processus de professionnalisation sp cifique Le mod le identificatoire montre le possible acc s et laisse ainsi entrevoir de fa on positive l emploi sp cifique comme une alternative La figure du passeur est elle aussi fondamentale Dans nombre d entretiens de femmes on entre voit le r le d terminant des professionnel le s de l insertion de l orientation ou de la formation Elles ils sont les passeurs dans la mesure o ils elles travaillent les repr sentations sexu es des m tiers organisent la rencontre opportune 2 donnent l information et les moyens la personne de se positionner En cela ils elles autorisent la transgression de r le Lors de la r union d information une femme est venue faire une d monstration elle avait emport une porti re Et puis quand j ai vu les outils une qui a r ussi Alors je me suis dit s bon on y va on essaye on verra bien T li re retoucheuse 5 L implication de l entreprise enfin est fondamentale Elle rend possible la d couverte de la r alit du milieu et du travail la connaissance de ses capaci t s exercer le m tier condition n cessaire pour occuper durablement l opportunit d emploi sai sie Par ailleurs les pratiques d accueil des postulant es font que les femmes se sentant attendues franchissent le pas En
48. re de mixit loin s en faut Dans une large mesure les femmes attendent des hommes et de l avanc e en mixit qu ils participent de la r gulation d un collectif f minin qui serait rong par des conflits larv s par une affectivit d bordante par l absence de reconnaissance sociale Les hommes en revanche y voient un risque pour la dynamique de leurs collectifs de travail comme si la pr sence de femmes pouvait y porter atteinte affaiblir leur solidarit annuler leur sociabilit Ainsi le discours de ce technicien d ex cution g de 41 ans est symptomatique de cette crainte mas culine lorsqu il d clare Nous avons une femme qui est agent technique mais c est une excep tion c est exp rimental maintenant si a devait se g n raliser si a devait s amplifier le fait de mettre des femmes monteur ou contrema tre 5 je sais pas ce que a pourrait donner C est un petit rapport de forces hommes femmes qui se cr erait Parce que quelqu un qui est isol il a plus tendance s effacer Alors peut tre qu en gros a cr erait des pas des conflits mais des petits accrochages Sa coll gue l exception qui f te tout juste ses 24 ans refuse l id e d une in vitable guerre des sexes et pr f re une explication du refus de mixit plus centr e sur le collectif de travail et son fonctionnement mes coll gues n accepteraient pas trois quatre ou cinq fe
49. rio ration de la sant tout en tant une charge de travail suppl mentaire cet investissement peut aussi tre source de plaisir et constituer une sorte de compensation lorsque le travail est inint ressant Les tudes portant sur travail et modes de vie Baudelot et al 2003 expriment le poids la pres sion du travail dans les vies Les principales composantes du statut social capital conomique capital culturel responsabilit s hi rarchiques contribuent la fois au bien tre et la pression elles am nent un auto investissement source son tour de b n fices mat riels et moraux La pression r sulte de la dur e et de l intensit du travail et de l incertitude conomique elle est accrue s il y a risque de licenciement ou chance de promotion Gollac et Volkoff 2000 p 33 Selon Siegrist on peut distinguer deux sortes d efforts ceux qui apparaissent extrins ques et qui sont des contraintes professionnelles contraintes de temps interruptions responsabilit s charges phy siques ou exigences croissantes du travail et les efforts intrins ques qui correspondent des atti tudes comportements motivations associ es un engagement excessif au travail comp titivit hostilit impatience irritabilit besoin d approbation incapacit s loigner du travail Les r compenses prises en compte par ce mod le sont la fois financi res et symboliques int grant l estime la s curit la promot
50. s devant fr quemment interrompre une t che pour en effectuer une autre non pr vue Cette proportion augmente dans toutes les cat gories socioprofessionnelles de fa on assez forte entre 1994 et 2003 noter que ce n est pas toujours un facteur de perturbation pour les salari s En effet certains d entre eux consi d rent que cela rend le travail plus int ressant Cela reste toutefois un facteur d intensification du travail Coutrot 2008 Cette intensification est particuli rement importante sur les plateformes t l phoniques en lien avec la mesure du temps d appel Nos tudes sur les plateformes t l pho niques ont montr une organisation taylorienne du travail Bercot 2003 et Calderon 2005 2006 et une forte pression sur les salari e s Le double bind est un processus rencontr dans de multiples univers notamment dans les services industriels La Poste EDF France T l com Les salari s re oivent une double injonction celle de la hi rarchie directe celle de fonctionnels d volus au d veloppement de pratiques commerciales proactives et parfois celles des clients qui apparaissent antinomiques Cette posture concerne ga lement l encadrement interm diaire Bercot et al 2001 2002 Nous prendrons deux exemples l un dans une organisation en plateau l autre dans un accueil phy sique clients La Poste Sur le plateau t l phonique la pression sur le temps est forte elle interf re sur la qualit de l
51. sea Michel Gollac le confirme Lorsqu on dit les caract ristiques du travail n ont pas les m mes effets car elles n ont pas la m me signification pour les hommes et pour les femmes c est tout fait exact et c est une interpr tation possible mais on peut songer d autres interpr tations Le fait que les fonc tions sociales les r les sociaux et les t ches domestiques sont diff rents peut avoir un effet et cela peut nous apprendre des choses sur les effets de l intensit du travail en g n ral au del du cas des femmes Les effets de l intensification du travail ne viennent pas que du travail ils viennent aussi de l insertion familiale des charges familiales du moment du cycle de vie de la charge de travail en dehors du tra vail Cela devrait tre tr s instructif de faire la comparaison hommes femmes Dans la situation des femmes de plus de 50 ans jouent donc probablement des effets accumulatifs de fausses repr sentations l attribution de toute difficult l ge biologique ou au sexe biologique et plut t l individu dans ses caract ristiques personnelles ou sa vie hors travail qu aux conditions de travail elles m mes Il faudrait ainsi revisiter l enqu te Sant et Vie Professionnelle apr s 50 ans CISME CREAPT SVP50 2004 r alis e aupr s de plus de 11 000 salari s par des m decins du travail pour identi fier et interpr ter en fonction du genre les r ponses sp cifiques des h
52. tiers Statuts mixit galit Les recherches sur le genre et l galit professionnelle les conditions de travail tels que les travaux conduits par Dominique M da genre et r les temps partiel acc s aux retraites place du travail dans la vie et Pascale Levet Labho mettent en exergue les conditions de la mixit et ses recompositions permanentes 30 M riot S A Guegnard C Les emplois bas salaire et les salari s l preuve de la flexibilit Bref C req janvier 2007 n 237 4 p 31 Amoss T Gollac M l Intensit du travail et trajectoire professionnelle le travail intense est il soutenable Centre d tudes de l emploi Document de travail n 93 septembre 2007 EDITIONS E r sea Genre sant usure et risques Laurent Vogel apporte des l ments de clarification sur genre et sant II remarque que la ques tion du genre et celle de la sant au travail sont rarement crois es ou tr s partiellement pour des raisons institutionnelles voire budg taires et parce qu elles soul vent des interrogations qui sortent des limites traditionnelles des politiques de pr vention de la sant au travail II souligne qu il est important de savoir qui pose les questions et rappelle avec Karen Messing 1998 que la science peut n avoir qu un il II consid re important de prendre en compte les interactions entre travail r mun r et travail non r mun r et de ne pas cons
53. toutes les femmes ne r vent pas d tre l usinage les mains dans l huile les che veux pleins d huile agent de fabrication de pi ces moteur En effet certaines femmes refusent assez cat goriquement la proposition de saisir une opportunit d emploi en milieu non mixte On peut alors se demander au regard de celles qui choisissent cette voie professionnelle ou qui accep tent ces emplois sp cifiques si des pratiques des exp riences des v nements facilitent leur d marche de choix 17 Les femmes qui dans ce cas de figure acceptent d exercer un m tier d hommes pour reprendre leur expression sont souvent celles invit es par le SPE suivre les actions emploi formation que nous d crirons en partie II 18 La soci t est fond e sur une bi cat gorisation asym trique des sexes Cette cat gorisation de sexe est d finie et fonctionne par la pr sence de mod les prescrits que l on appelle r les de sexe d finis par S Bem 1986 Ils d terminent l tre Vagir et le faire En fonction de son degr d adh sion aux r les assign s son sexe biologique la personne d veloppera une identit sexu e plus ou moins en ad quation avec les normes de f minit ou de masculinit F Vouillot 2002 On comprend au travers de cette d finition combien le fait de choisir un m tier d volu l autre sexe remet en cause la norme de sexe d o l id e de transgression
54. tre b n ficiaire d un contrat emploi solidarit et effectivement tre sur un statut d valoris Ce que recouvre une r ponse apparemment iden tique mais qui fait r f rence des parcours professionnels et des histoires qui n ont rien voir G Doniol Shaw 2000 Et en ce qui concerne les femmes qui sont fortement sollicit es la fois par le travail domes tique non r mun r et par le travail r mun r la complexit des variables prendre en compte pour mesurer les effets du vieillissement est d multipli e car les choses se pr sentent comme imbriqu es Doivent tre pris en compte plusieurs types d interactions les premi res concernent les relations entre ge genre et sant au travail et les implications en termes d emploi car comme on l observe les sorties d emploi ou d activit peuvent tre dues de mauvaises conditions de travail mais aussi des discriminations sp cifiques qui tendent renvoyer les femmes hors du travail r mun r G Doniol Shaw 2000 18 le souligne L une des voies privil gi es de la violence contre les femmes au travail est ainsi d abord la n gation de leur implication dans le monde du travail Le syst me est largement pervers car il conduit produire et reproduire des situations de travail dans lesquelles les femmes ont bien du mal se retrouver c est dire investir et d velopper leurs comp tences et de facto elles mobilisent leur nergie pour la
55. une politique sociale et fiscale qui ne p nalise pas l emploi des femmes 40 39 Silvera R c Controverse Flexicurit et genre un angle mort Revue Travail Genre et Soci t n 19 2008 il est rarement question des parcours encore discontinus des femmes de leur pr sence massive dans le temps partiel parfois appel devenir l un des outils de la flexicurit des cons quences de l volution du contrat de travail du point de vue de l galit entre les femmes et les hommes de m me la vision du mod le social danois cit par tous ces chercheurs fran ais dans sa pr sentation la fran aise occulte le r le central de l galit entre les femmes et les hommes ou vante les m rites d un cong parental enfin partag sur le papier 40 Eidoux A et Letablier M T 2008 S curisation des parcours professionnels et genre l cueil de la reproduction des in galit s sexu es Travail Genre et Soci t n 19 2008 Cf galement les travaux de Marc C et Jazdela H 2006 Articuler travail et famille en France et en Su de Connaissance de l emploi Centre d tudes de l emploi Ces deux auteurs soulignent que le passage temps partiel ou le retrait de l emploi engendrent des ruptures dans les parcours sur lesquelles il est ensuite difficile de revenir EDITIONS a r sea Ces diff rents auteurs insistent sur le fait qu il faut approfondir encore la r flexion en y
56. v l permet la prise de conscience et force la d finition d un plan d action pour une mise en conformit avec ses valeurs la faveur de la d marche qualit nous avons r alis que nous n embauchions pas de femmes Cela s explique par notre activit Nous ne pouvions envisager de confier de telles t ches des femmes Nous avons r fl chi aux possibilit s d embaucher Nous avons diversifi nos activi t s et la mixit tend devenir r alit Dirigeant PME traitement de produits lectriques et lectro niques La mise en conformit avec la loi L ordre juridique en tant que facilitateur Convoquer cet argument est il mobilisateur pour les entreprises S il est vrai par exemple que Van nonce de sanctions dans le cas de la non n gociation des carts de r mun ration entre les hommes et les femmes cf Loi 2006 na jamais autant entra n de d bats dans les entreprises sur l galit pro fessionnelle pour autant la menace n a pas eu un effet quantitatif significatif La libert d entre prendre semble pr valoir dans les d cisions de gouvernance Les dispositifs juridiques visant la non discrimination et l galit professionnelle peuvent remplir leur r le d incitation mais forcent ils pour autant le pouvoir de d cision dans l entreprise Malgr tout la force de la loi donne l gitimit l ouverture des recrutements prononce le droit l acc s la formation tous types d emploi m me si
57. 0 0 0 0 0 6 0 8 0 9 0 5 0 7 Taux de ch mage 50 64 ans 2 3 6 6 7 7 5 5 6 3 5 3 5 6 5 5 dont 50 54 ans 2 3 6 6 8 8 5 7 5 0 5 3 5 3 5 7 55 59 ans 2 3 6 8 5 7 5 6 6 0 5 4 3 0 5 3 60 64 ans 3 2 2 5 2 1 3 9 1 0 5 0 1 8 4 1 Part des 50 64 ans dans la population totale des 15 64 ans A 22 24 24 25 22 23 27 1 27 8 28 2 28 9 28 6 la population active R 19 18 19 17 16 15 22 1 22 6 22 5 23 3 22 9 l emploi 20 18 19 18 17 16 22 7 23 5 23 0 24 1 23 5 le ch mage 16 10 14 10 13 9 15 2 15 4 16 1 15 3 15 7 Lecture en 2007 56 5 des personnes g es de 50 64 ans sont actives et parmi ces actifs 5 5 sont au ch mage Les personnes g es de 50 64 ans sont actives en moyenne 8 ann es sur 15 possibles esp rance d activit somme des taux d activit par ge d taill cf encadr 2 Champ France m tropolitaine m nages ordinaires Concepts activit au sens du BIT ge atteint la date de l enqu te donn es en moyenne annuelle Source enqu tes Emploi 1975 2007 Insee calcul Dares EDITIONS Annexe 3 DARES Premi res informations Emploi et ch mage des 50 64 ans oct 2008 Claude Minni avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros r seau Graphique 3 Taux d activit des seniors par sexe et tranche d ge de 1975 2007
58. 18 de la population active et 17 des form s Proportionnellement et aux diff rents ges les hommes acc dent donc deux fois plus la formation que les femmes Bernard Quintreau explique cet cart essentiellement par les m tiers et secteurs d appartenance des femmes salari es 7 R f rence projets Maturescence 8 Equallit les trajectoires de seconde partie de carri re Paris Colloque du 22 novembre 2005 EDITIONS E r sea II apporte galement une r flexion nouvelle et optimiste en rappelant que les parcours profes sionnels lin aires essentiellement masculins seront de moins en moins une r alit Dans un monde en mutation les carri res marqu es par des ruptures des mobilit s et des reconversions seront de plus en plus fr quentes Ce qui tait une caract ristique des carri res des femmes et constituait un d savantage face un mod le unique et difficilement accessible pourrait ainsi se retourner et deve nir une richesse Cette volution favorable ne peut cependant exister qu condition que les rebonds soient facilit s par des entretiens de carri re r guliers la validation des acquis de l exp rience des p riodes de choix d orientation Cela bien videmment dans le cadre de garanties collec tives pour viter que de nouvelles in galit s apparaissent C est certainement le meilleur moyen d anticiper la lassitude au travail facteur essentiel d acc l ration du vieillis
59. 45 ans Alors que les sympt mes d usure profession nelle lassitude fatigue et r signation dans les secteurs o elles sont majoritaires sont peu rep r s et reconnus enqu te SVP 50 mais t moignent peut tre d une probl matique particuli re de sant prendre en compte chez les femmes en fin de carri re Serge Volkoff analyse les r sultats de l en qu te SVP 50 CISME CREAPT de 2003 en montrant que la plupart des sympt mes tels que dou leurs fatigues difficult r cup rer g ne auditive troubles de m moire difficult certains mouvements sont plus accentu s chez les femmes seniors Par ailleurs la question du maintien dans l emploi des personnes en longue maladie semble concerner d j plus les femmes que les hommes La question de la conciliation des temps se traduit par le fait qu cet ge les femmes deviennent des piliers interg n rationnels prenant en charge souvent seules alors que les hommes sont plus en couple grands enfants et parents Ainsi le vieillissement de la population avec la part de plus en plus importante des femmes seniors dans la population active rend cette question de la sant des femmes encore plus cruciale si elles cumulent un parcours professionnel assez usant de mauvaises conditions de travail et des longues maladies qui semblent se d clarer de plus en plus t t en ge EDITIONS E r sea Des m tiers de services tr s contraints par l or
60. A Regnier Loilier A 2002 Articuler vie familiale et vie professionnelle en France un choix complexe Donn es sociales Insee p 39 48 e Fortino S 2002 La mixit au travail La Dispute Le genre du monde Paris 235 p e Fothergill DM Grieve DW Pheasant ST 1991 Human strength capabilities during one handed maximum voluntary exertions in the fore and aft plane Ergonomics 34 5 563 565 e Messing K and Kilbom 1998 Identifying biological specificities of relevance to work related health Dans Kilbom A Messing K Thorbjornsson C Women s Health at Work National Institute for Working Life Sweden pp 99 120 e Fouquet A Gauvin A Letablier M T 1999 Des contrats sociaux entre les sexes diff rents selon les pays de l Union Europ enne in Rapport sur l galit conomique hommes femmes Conseil d Analyse conomique pp 105 146 e Franceschi Chaix C 1993 Le syndrome de burn out tude clinique et implication en psychopa thologie du travail Recherche en soins infirmiers XXXII p 5 60 e Gadrey N 2001 Travail et genre approches crois es L Harmattan Paris e Godechot O et Gurgand M 2000 Quand les salari s jugent leur salaire s conomie et Statistique n 331 s Gollac M et Volkoff S 2000 Les conditions de travail La D couverte collection rep res e Gonon O Delgoulet et Marqui J C 2004 ge contraintes de travail et changements de
61. Comme le rappellent ces auteurs la pension totale de retraite des femmes tait inf rieure de 42 celle des hommes en 2001 l ge moyen de liquidation est plus tardif chez les femmes environ deux ans et leurs dur es de cotisations plus courtes 122 trimestres pour les femmes contre 144 pour les hommes parmi les retrait s 85 des hommes ont effectu une carri re compl te et seulement 39 des femmes enfin la majorit des retrait s pauvres touchant le minimum vieillesse sont des femmes 83 Meron Silvera 2004 op cit p 214 Le temps partiel a donc des effets sociaux sur la pauvret des travailleurs et des retrait e s m me si nous manquons encore du recul suffisant pour mesurer l impact de son augmentation depuis 1992 il touche l encore de plein fouet les femmes beaucoup plus que les hommes qui ne restent pas temps partiel Comment expliquer ces in galit s Pourquoi ces diff rences entre les hommes et les femmes Comment les penser en termes de discours de st r otypes et de repr sentations sociales 15 Angeloff T 2000 Le temps partiel un march de dupes chapitre 3 16 J emprunte cette expression la sociologue Teresa Torns propos du sur ch mage f minin en Espagne Torns T 1998 Ch mage et tol rance sociale l exclusion s in Maruani dir Les nouvelles fronti res de l in galit Hommes et femmes sur le march du travail MAGE La D couvert
62. Compte tenu de notre exp rience nous nous attacherons uniquement rendre compte et analy ser celles concernant le premier type Au niveau horizontal les actions de recrutement et de formation sur les postes techniques non mixtes Ce sont notre connaissance les actions les plus fr quemment men es dans notre r gion elles sont associ es la politique locale de mixit des emplois m me si elles ne sont pas toujours affi ch es ou revendiqu es comme telles Dans cette cat gorie on peut identifier deux types d actions et ou projets celles couramment dites d emploi formation et des pratiques que nous appel lerons recrutement sans discrimination de sexe Rappelons que les r sultats attendus sont des femmes form es sur les m tiers en tension et ou en postes techniques non mixtes le d veloppement de l emploi des femmes et l initiation d un proces sus de mixit des effectifs d une entreprise Des actions et ou projets emploi formation Des acteurs interviennent en synergie sur un territoire en vue de mener une action collective de recrutement et de formation Le recrutement est ouvert sur plusieurs postes il concerne un groupe de demandeuses d emploi jeunes ou et adultes 3 souvent peu qualifi es et non form es dans les fili res techniques et industrielles L impulsion est donn e par l entreprise ou un groupement d en treprises en s appuyant sur les ressources du territoire Service Public
63. Il n est pas vain de remarquer cet gard qu une tude r alis e par T Couppi et D Epiphane sur les jeunes en insertion r v le qu un tiers de jeunes femmes exer ant en mars 2001 un emploi masculin peuvent tre consid r es comme malheureuses dans leur emploi Couppi Epiphane 2008 44 la d finition du malheur tant ici leur propension r pondre n gativement des questions telles que se r aliser tout fait dans son travail se consid rer comme bien pay e s s estimer utilis e s son niveau de comp tence 17 C est gale ment le cas pour la moiti des jeunes hommes exer ant un m tier f minin mais les motifs de leur insatisfaction ne sont pas les m mes Cela ne nous tonnera pas si c est sur la question du salaire jug trop faible et des contrats d emploi souvent pr caires que leur insatisfaction trouve mati re s exprimer Pour faire rimer mixit et progr s il convient enfin de songer la pr vention des violences sexistes verbales ou physiques ordinaires violences qui sont g n r es par les r sistances masculines l avanc e en mixit que de tr s nombreux travaux empiriques ont r v l es Cette question est impor tante bien que souvent n glig e Notons qu il s agit rarement de v ritables agressions physiques et sexuelles m me si elles existent Les viols et tentatives de viols sur le lieu de travail du fait d un col l gue ou d
64. Je cr e les montages partir de rien je fais des trucs normes de 6 000 tonnes Avec les m mes normes on est 3 ou 4 personnes on fait des montages diff rents C est de la cr ation et a j adore Technicienne d exploitation On retrouve ici la fiert ouvri re du bel ouvrage Sur la route on voit des coys bobines je dis c est moi qui ai fait cela Technicienne d exploitation 3 D autres profitent de l opportunit pour laborer une strat gie d insertion professionnelle Le non traditionnel est ici con u comme tant un marchepied Certaines se saisissent de l ouver ture que montre l entreprise aux femmes et tentent d en faire un tremplin Elles visent une progres sion de carri re et souvent occuper par la suite un poste plus conforme aux normes de sexe C est quand m me une bonne bo te je me suis dit peut tre qu un jour j arriverai gravir les che lons et viter de rester toute la vie l usinage Repartir dans les bureaux pour me rapprocher un peu de mon bac pas forc ment faire de la comptabilit mais retrouver quelque chose pas de plus important mais avec plus de responsabilit De toute fa on je n aurais pas rest toute ma vie la cha ne m me s il m embauche je chercherai monter m me secr taire quelque chose comme ca 24 ans agent de fabrication chez un quipementier automobile Oser et autoriser la transgression des r les de sexe18 Faut tre honn te
65. a rosols o finalement on a boss peut tre plus dur entre femmes l bas a ils ne le savent pas Entretien collectif de femmes conductrices de machines semi automatis es Les pratiques de mixisation et les propos donnent voir un d placement de la fronti re entre r les de sexe N anmoins celui ci s accompagne d une r activation des st r otypes de sexe Le pro cessus de mixisation peut changer certaines visions du monde nonobstant les marqueurs sociaux du f minin et du masculin qui eux restent toujours pr gnants ils permettent de maintenir leur place les hommes et les femmes Et on a bien souvent constat dans le recrutement des femmes sur les postes techniques un regain d int r t des qualit s suppos es tre celles des femmes de toutes les femmes par exemple le rela tionnel le doigt la propret la vitesse Par l m me on r alimente la naturalisation de l ordre des sexes c est l tout le paradoxe et le pi ge que r introduisent ces nouvelles pratiques Et si les employeurs qui avancent sur la mixisation de leurs effectifs semblent le faire reculons c est qu il est tr s difficile de se d partir des pratiques de mise au travail des st r otypes de genre Gollac et Volkoff 2002 Pourtant elles stigmatisent et discriminent ici le groupe des femmes et renforce syst me de genre c est dire de l ensemble des r les sociaux sexu s et du syst me de re
66. accueil et elle induit du stress L coulement du temps l attente du client sont rappel s par des signaux sonores ou visuels selon l am nagement des plateaux Dans certains lieux une double signalisation appara t Le bandeau lumineux d ploy sur le haut d un mur indique le nombre d appels en attente Au niveau du t l phone un voyant lumineux clignote signe des clients en attente parfois encore ce peut tre une sonnerie qui se met en marche Les agents sont ainsi mis sous pression de l attente du client Cette forte pr sence du client est une mani re de rendre plus cr dible et l gitimer la n ces sit dune cadence Les relations avec la hi rarchie accentuent la tension L encadrement contr le la rapidit mais il insiste sur l importance de la qualit d accueil et du service la client le Pour v ri fier la qualit de l accueil et la d marche commerciale de proposition des services et produits les salari s sont parfois l objet d op rations de contr les De faux clients les appellent pour avoir des renseignements Cette double injonction concernant le temps et la qualit de service n est pas uniquement facteur de tension elle est galement un facteur de d stabilisation des personnes dans la mesure o elle est interpr t e comme une remise en cause du travail effectu de la non reconnaissance des efforts fournis Le maniement du double bind par les responsables hi rarchiques conduit certains agents soup onn
67. actuellement au moins un comportement hostile Champ secteur concurrentiel et h pitaux publics hors particuliers employeurs Source SUMER 2003 Dares DGT Les personnes qui d clarent tre l objet de comportements hostiles dans leur travail se disent en moins bonne sant que les autres Ainsi 12 de la population des salari s se dit en mauvaise sant mais c est le cas pour 20 de ceux qui affirment subir un comportement m prisant et 22 en cas de d ni de reconnaissance au travail 34 en cas d une atteinte d gradante Ces salari s ont gale ment plus darr ts de travail que les autres consomment des m dicaments et accroissent leur consommation d alcool et de tabac Les corr lations observ es ne permettent pas cependant d affirmer par elles m mes que l exposition per ue aux comportements hostiles conduit une d gradation de l tat de sant Bu Sandret 2008 EDITIONS E r sea Processus g n raux conomiques et sociaux de construction du risque la pr carit dans l emploi et le travail Le risque psychosocial de sant au travail n existe que parce que le travail rev t une importance sociale forte Il est une n cessit conomique il conf re une place dans la soci t et rejaillit sur notre mani re d tre d fini et valoris Le travail est devenir pour les individus dans la mesure o il est le pouvoir de faire Bercot 1999 Selon Yves Clot le travail permet celui qui l exerce
68. beaucoup plus la pr sence des femmes sur le march du travail que celle des hommes nous y revien drons partie 2 section 1 3 Peu d tudes le soulignent mais l enjeu de sant pour les hommes et les femmes n est pas tout fait le m me Parce que les femmes sont les personnes qui portent les enfants et ont socialement la charge des t ches domestiques et la responsabilit des enfants Malenfant un probl me de sant n atteint pas uniquement leur personne mais le risque concerne aussi directement ou indi rectement leurs enfants Des tudes r centes mettent en vidence que le stress pourrait avoir des effets nocifs pour la reproduction Lindbohm En Su de une tude montre que conductrice aide m nag re et aide soignante sont des m tiers risque o les morts p rinatales sont plus fr quentes en moyenne Des tudes en France r v lent un risque accru de naissance avant terme chez le per sonnel d entretien les travailleuses du secteur social et de sant et le personnel de vente Messing 1999 p 48 4 Un autre constat concerne les repr sentations des risques pris Les psychopathologistes montrent comment les salari s hommes peuvent nier le risque au travail pour mieux affronter ces situations Dejours 1992 En compl ment de ce constat insistons sur le fait que les repr sentations sont faus s es tant pour les directions que pour les salari s eux m mes qui ne r alisent pas toujours la com plexit des t ches
69. boom les projections de l INSEE faites en 2005 formulaient l hypoth se d une diminution de la croissance de la main d uvre partir de 2007 jusqu en 2015 date laquelle elle atteindrait 28 3 millions d actifs et se stabiliserait ensuite autour de ce niveau Cette projection table sur une f condit forte 1 99 enfant par femme et un solde migratoire de 100 000 par an l horizon 2050 les r formes de 1993 et 2003 induiraient des d parts en retraite plus tardifs gr ce une augmentation des taux d activit des hommes de 60 64 ans de 25 points en comparaison ce qu ils seraient sans elles tandis que cette augmentation serait de 20 points pour les femmes Le taux plus faible de variation induite par la r forme sur les taux d activit des femmes s applique cependant une forte augmentation de la participation des femmes Les femmes quinquag naires sont plus pr sentes que leurs a n es sur le march du travail et les g n rations qui suivent ont fait et auront fait plus d tudes que les g n rations arriv es depuis 10 ans l ge de la retraite Leur inser tion dans la vie professionnelle tendra se faire plus tard et les ann es n cessaires l obtention d une retraite taux plein se d placeront vers des ges plus lev s L volution des comportements des femmes face l emploi au travail et la f condit aura donc une influence significative sur le march du travail venir On pourrait souli
70. concrets de corriger certains m canismes et effets pervers des dispositifs sur le temps partiel Dans ce cadre envisager un dispositif d action inspir d autres exp riences europ ennes pourra se r v ler stimulant M thodologie d enqu te et d analyse Le texte qui suit et les r sultats analys s sont tir s d enqu tes quantitatives sources INSEE et Eurostat ainsi que d enqu tes de terrain de premi re ou de seconde mains cf r f rences bibliographiques en fin de document La sociologie du genre s est av r e un outil de recherche et d analyse indispensable pour com prendre la fois la position des femmes et celle des hommes au regard du temps partiel et de l organisation du travail Il s agit d expliquer par le d tour du temps partiel un ensemble de pro cessus qui ont des r percussions sur l organisation du travail et la sph re priv e et qui tracent une ligne de d marcation nette entre les nantis de l emploi et les autres Dans cette perspec tive la sociologie du genre est tout autant un prisme d analyse du ph nom ne tudi qu un instrument heuristique pour clairer la construction du masculin et du f minin au travail et les diff rents degr s de l gitimit des salari e s L organisation du travail n est pas neutre comme pourrait le faire penser son caract re ration nel et bureaucratique ainsi que l analyse neutre qui en a t faite jusqu une date r cente Toutes les approc
71. d classe ment par rapport au dipl me sans oublier pour les femmes le cumul travail hors travail Par rapport au facteur de pr carit le temps partiel est devenu dans certains secteurs SAP pro pret la norme int gr e par les employeurs et les salari s parce que travailler plus ne serait pas tenable compte tenu de la fatigue g n r e de la fragmentation des horaires des temps de trajets C est l que se pose nouveau la question des conditions de travail quand elles ne sont acceptables qu temps partiel et pas tenables tout au long d une vie professionnelle Ainsi au niveau du secteur des services la pr carit a un co t pour la performance de l entreprise absent isme turn over et pour la sant des salari e s stress consommation de psychotropes TMS peu explor s dans le sec teur tertiaire d ailleurs La crise actuelle va s rement renforcer cet effet compte tenu de l aug mentation attendue de la cr ation d emplois pr caires Toutefois le fait que de plus en plus de femmes deviennent chefs de famille peut aussi les amener revendiquer de meilleures conditions de travail et d emploi L expression de la souffrance au travail semble tre marqu e aussi par un effet de genre plut t sui cides ou burn out pour les hommes pathologies plus discr tes diffuses voire chroniques en tout cas plus invisibles pour les femmes Celles ci semblent d clarer plus que les hommes d
72. d stabilisa tion des subordonn s II s accompagne actuellement d une perte de sens du travail perte de rep res dans les crit res assign s un travail bien fait Ceci a notamment t mis en vidence dans des orga nisations qui se restructuraient en continu Bercot et al 2002 Linhart 2008 Ces situations produi sent du stress qui se transforme parfois dans le temps en fatigue au travail Une insatisfaction au travail ne se traduit pas toujours par de la souffrance notamment quand le travail peut tol rer le retrait et le faible investissement au travail Gollac Volkoff 2000 Les r sul tats de l tude de Baudelot et Gollac associent d une part l expression de souffrances et l absence de perspectives et d autre part une faible autonomie et une forte pression En effet l absence d autonomie ne permet pas alors de trouver des solutions aux probl mes qui se posent Baudelot et al 2003 Qu en est il du genre Le concept de pr carit au travail est issu d enqu tes de terrain qui portent sur l organisation des entreprises et l organisation du travail Ces enqu tes bien souvent s attachent voquer les effets de l organisation sur le travail Mais elles diff rencient rarement les impacts EDITIONS E r sea diff renci s pour les hommes et les femmes La dimension genre appara t facile rep rer quand le secteur concern emploie en tr s grande majorit des hommes et des femmes Mais dans les struc tures o
73. dans des contextes pr cis par exemple sur les chantiers pour les pilotes d essai Par ailleurs la gestion des motions appara t diff rente pour les femmes et les hommes Des tra vaux20 ont mis en vidence le fait que les hommes ont une difficult exprimer la souffrance et accepter une impuissance dans le faire bien que celle ci soit souvent li e au contexte des politiques et des organisations Les risques sont facteurs de probl mes de sant pour les salari s mais probl matiques aussi pour les organisations Ils concernent les partenaires sociaux ce double titre 2 Approfondir la mani re dont le risque est accru par des conditions d emploi pr caire selon le genre La pr vention concerne galement les modalit s de la mise au travail et la p riode de formation ou de socialisation l accomplissement du travail nombre de travaux montrent que cette p riode den tr e dans les entreprises ne fait pas l objet d une attention suffisante Lappui des professionnels n est pas toujours permis par les charges de travail les p riodes d adaptation sont courtes sans p riode d apprentissage 20 Id e d velopp e lors du s minaire GTM 17 novembre 2008 EDITIONS a r sea La ma trise du risque est en partie li e l exp rience et l interconnaissance ce que ne permet pas la constitution de collectifs constitu s de salari s pr caires Des tudes manquent pour cause d absence de programme de fin
74. de Messing pour le Canada Messing 2000 Ceci plaide pour une analyse diff renci e du travail des hommes et des femmes Les risques psychosociaux Les contraintes organisationnelles sp cifiques aux femmes telles qu elles sont mises en avant par les enqu tes Sumer concernent en majorit les risques psycho sociaux Les femmes sont plus en contact avec le public ainsi l enqu te Sumer fait tat du fait que 69 2 des femmes d clarent tre en contact avec le public en 1998 alors que cette proportion est de 55 6 pour les hommes Ce travail de relation avec le public les conduit r pondre plus souvent une demande ext rieure sans d lai L enqu te conditions de travail de 2005 confirme cette situation 75 des femmes d clarent tre en contact avec le public contre 62 pour les hommes 46 des femmes d clarent tre en contact avec des personnes en situation de d tresse contre 31 des hommes EDITIONS E r sea Les infirmi res sont un groupe embl matique du fait que la fatigue prend une double dimension elle est physique et li e aux postures debout elle est aussi mentale qualifi e d intellectuelle de morale ou de psychologique par les acteurs Loriol 2000 p 126 les deux dimensions s enchev trent Ainsi certains infirmiers ou m decins encha nent les gardes mani re de nier les limites en tant qu tre humain Les diff rentes sources potentielles de souffrance pour les infirmi res se situ
75. de jeunes dipl m es au contraire de l industrie En France le secteur public emploie 49 des femmes et 31 des hommes ayant un emploi Le syst me fran ais de formation initiale qui donne une place forte au dipl me pour se pla cer sur le march du travail renforce consid rablement ces rapports de cause effet sou vent constat s entre parcours de formation sexu s et parcours professionnels sexu s propos des questions de genre qui nous pr occupent ici il s agit cependant moins d un enjeu de niveau que d un enjeu de s lection Si le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie CNFPTLV souligne l importance des relations entre la formation et l ins curit professionnelle ne serait ce qu au travers du fait que l exposition aux risques est d autant plus forte que la formation ini tiale est faible relevons que les filles r ussissent globalement mieux leurs tudes que les gar ons Elles se retrouvent cependant embauch es dans les secteurs moins porteurs de l conomie sur les fonctions les moins r mun ratrices Nous pouvons donc noter un plus faible rendement scolaire des filles par rapport aux gar ons En outre la progression des carri res est ensuite diff rente selon que l on est hommes ou femmes En effet les femmes rencontrent des obstacles r currents s plafond de verre plancher collant d classement ne leur permettant pas de progresse
76. de l enqu te Sumer cf enca dr pour la m thode de l enqu te bruit nocif temp rature travail sur des outils vibrants Elles 11 Encadr de d finition labor par Nicole Guignon 2008 12 Ce paragraphe est clairement un r sum de l article de Guignon 1998 13 Un bruit est qualifi de nocif lorsqu il est sup rieur 85 dB A ou lorsqu il comporte des chocs ou impulsions pendant plus de 20 heures par semaine qui peut entra ner une surdit EDITIONS E r sea sont moins expos es aux produits chimiques que les hommes y compris chez les ouvriers 66 pour les H contre 51 pour les F L cart s accentue encore si l on s int resse des expositions longues mais aussi aux multi expositions Les in galit s d exposition aux risques professionnels tendent se renforcer les risques tendent se concentrer sur les populations qui taient d j les plus expos es Cela est d montr aussi bien en termes de risques physiques qu en termes de risques chimiques et organisationnels L indicateur sur les contraintes de rythme de travail montre que la proportion des salari s subissant au moins deux contraintes de rythme de travail a augment plus rapidement chez les ouvriers et les employ s des services que dans la moyenne de la population Nous savons que ces in galit s n ont pas tendance r gresser mais plut t augmenter chez les hommes au cours des ann es 1990 Coutrot 2008 Le
77. de nos tudiants dans le milieu infirmier font appara tre que certains cahiers de transmission entre soignants com portent beaucoup de demandes concernant les changes d horaires entre soignants Si donc la situa tion de double journ e de travail repr sente une forte charge de travail et si ces deux moments entrent en conflit le risque sur la sant est probable Cependant le fait de tenir plusieurs r les peut avoir un impact positif sur l estime de soi et d une certaine mani re venir compenser les frustrations ressenties dans le travail Ces situations ne sont pas comptabilis es en France et il serait int ressant de poss der sur cet aspect des donn es plus syst matiques Malgr leur r le social les femmes sont plus nombreuses travailler tous les dimanches et tous les samedis et il est fr quent qu elles ne b n ficient pas de deux jours de suite de repos Gollac Volkoff 2000 p 51 Elles doivent en effet assumer des contraintes li es la continuit du service dans les secteurs de sant de service la personne dans le commerce le nettoyage Le travail des femmes est plus morcel puisque 61 d entre elles contre 56 pour les hommes doi vent souvent abandonner une t che en cours pour une autre plus urgente Elles doivent calmer les gens et sont plus expos es aux agressions verbales ou physiques l inverse les hommes affrontent plut t les objets et leurs conditions de travail sont marqu es par des p
78. de nuit et cancer du sein par contre elles sont en premi re ligne en ce qui concerne les divers risques organisationnels et psychosociaux au travail Le rapport sur La sant des femmes en France coordonn par la DREES et publi la Documentation fran aise consacre en 2009 un chapitre sur sant et travail sous forme de quatre fiches Risques psychosociaux Troubles musculo squelettiques Accidents du travail et de trajet Conciliation vie familiale et professionnelle Les femmes sont plus souvent victimes de TMS Ainsi pour Nicole Guignon de la DARES Regards sur la parit 2008 Risques professionnels les femmes sont elles l abri 5 Si l on ne consid re que les p nibilit s physiques du travail ouvrier les femmes semblent moins expos es aux risques professionnels que les hommes Pourtant les femmes repr sentent 58 des cas de troubles musculo squelettiques reconnus en 2003 terme recouvrant un ensemble de pathologies articulaires ou p riarticulaires qui constituent aujourd hui de loin la principale cause de maladies professionnelles en France Ces pathologies d origine multifactorielle sont dues des facteurs physiques travail sur cran pos tures p nibles organisationnels travail r p titif et psychosociaux notamment le ressenti de la charge mentale de la latitude d cisionnelle et du soutien social Ce qui complique les choses c est que si globalement femmes et hommes s
79. de se mettre dans une contenance sociale et symbolique de s inscrire dans un lien social de devenir sujet dans la soci t de contribuer ainsi par des services particuliers la vie de tous et non uniquement la sienne propre Cr er un milieu pour vivre cr er du lien entre les choses Ainsi la mise l cart du travail risque de soustraire le sujet du r el La pr carit cr e un d s uvrement qui peut tre consid r comme potentiellement dangereux pour le sujet Il n existe pas cependant de fatalit quant aux cons quences de l absence de travail dans la mesure o certains individus peuvent s in vestir dans d autres activit s d autres liens sociaux Les processus de production des risques en sant peuvent tre reli s au cadre d activit On peut dis tinguer deux types de situations qui parfois se recouvrent dans la r alit pr carit de statut et pr carit dans le travail La pr carit de statut et d emploi Avoir un travail est source d existence financi re mais aussi sociale la possession d un travail cor respond une norme partag e Aussi la place du travail est emprunte de multiples contradictions car le travail peut tre d sir en tant qu emploi pourvoyeur de ressources mais il peut tre d test du fait de son contenu et des conditions d exercice Cette remarque vraie quelle que soit la p riode tudi e prend aujourd hui une acuit particuli re pour deux raisons elle conce
80. de travail d absence de perspective de carri re de salaires et de pension de retraite En effet les enqu tes aussi bien quantitatives que qualitatives montrent que les conditions de travail temps partiel sont plus flexibles que celles des salari s temps plein quelle que soit la modalit de temps partiel choisi ou impos l embauche Dune part le contrat temps partiel pr voie des d lais de pr venance qui peuvent varier dune branche et d un secteur d activit un autre Mais d autre part les salari e s temps partiel contreviennent la norme dominante qui reste le temps complet De ce fait ils sont soumis des exigences d organisation du travail qui soit ne les prennent pas en compte soit les contraignent au nom du collectif de travail Une cadre de l industrie automobile reconna t devoir se plier aux normes de l organisation de son entreprise qui organise des r unions importantes le mercredi jour o son contrat individuel temps partiel pr voit qu elle ne travaille pas Elle explique se soumettre contrec ur l organisation collective du travail pour ne pas tre d favoris e dans le d roulement de ses missions de travail et r cup rer cette journ e un c autre jour s alors m me que le mercredi est la journ e qu elle consacre aux activit s de ses enfants et leur accompagnement Un tel cas de figure n est pas un cas isol parmi les salari e s temps partiel m me s il renvoie ici ava
81. des employ s administratifs De mani re plus d taill e cette cat gorie est divis e en deux sous cat gories les managers et les employ s administratifs Les marges de man uvre dans le tra vail des employ s administratifs sont nettement plus faibles et m me plus faibles que la moyenne de la population Cat gorie 2 les contraints 17 notamment pr sents dans le secteur priv et les h pi taux Les risques particuliers qui caract risent cette situation de travail sont le fait de ne pas pouvoir interrompre son travail le travail de nuit le travail en quipe le fait de devoir rendre compte en permanence de son activit la hi rarchie ou un syst me de reporting de ne pas pouvoir r gler seul les incidents qui se produisent et de fortes contraintes de cumul de rythmes de travail hi rarchie et syst mes techniques et informatiques Les professions les plus caract ristiques sont les chauffeurs les infirmi res et les ouvriers qualifi s dans la grande industrie Cat gorie 3 les travailleurs de force 27 Les risques sp cifiques subis sont les vibrations les intemp ries les postures p nibles les d placements fatigants la manutention de charges et le bruit Il s agit donc des p nibilit s physiques les plus dures et les plus traditionnelles tra ditionnellement associ es au travail de l ouvrier de l industrie et du b timent Cette situation de travail concerne galement les empl
82. des contraintes mais des atteintes les plus violentes l int grit corporelle elles sont moins oblig es de prendre des risques imm diats pour assurer leur travail de m me que hors travail les femmes ne sont pas cens es participer des activit s violentes La sant des seniors et le genre Les atteintes la sant physique diff rentielles selon le sexe sont bien r elles Serge Volkoff analyse les r sultats de l enqu te CISME CREAPT de 2003 en montrant que la plupart des sympt mes tels que douleurs fatigues difficult r cup rer g ne auditive troubles de m moire difficult faire certains mouvements sont plus accentu s chez les femmes Cependant la g ne ressentie dans le travail peut ne pas tre n cessaire plus accentu e voir annexe XX L enqu te ESTEV concernant l volution de la sant avec l ge en fonction des conditions des contraintes et de l organisation du travail men e aupr s d un chantillon de 20 000 salari s n s en 1938 1943 1948 et 1953 a pu ainsi tablir au travers de diverses analyses les liens troits qu entre tiennent ces divers facteurs Il a notamment t tabli la corr lation entre l accomplissement d horaires d cal s et la majoration chaque ge des troubles du sommeil des arr ts de travail des troubles d isolement social de la consommation de m dicaments vis e neuropsychiatrique ou de somnif res21 En termes de genre l exploitat
83. des dur es de s jour Acker 2004 la multiplication des r gles d hygi ne de tra abilit la technicit du travail participent de l augmen tation de la charge de travail La mont e des incivilit s et des agressions conduit l augmentation des plaintes du personnel Le Burn out La m thode la plus connue pour mesurer l puisement professionnel est le MBI Maslach Burn Out Invetory labor e par la psychologue Christina Maslach Elle consid re que le syndrome est structur par trois grandes dimensions l puisement ou ass chement mo tionnel perte d nergie au travail la d personnalisation de la relation le personnel ne se sent pas concern par sa mission et ses patients et un sentiment de non accomplissement impres sion que le travail n est pas efficace Pour plus de d tails sur la m thode on se reportera Loriol 2003 Plusieurs tudes ont t men es pour chiffrer l impact de l puisement chez les infirmi res Franceschi Chaix 1993 conclut l puisement de 21 des 95 infirmi res du centre de sant qu elle tudie L tude de Chantal Rodary biostatisticienne concerne deux h pitaux de la r gion parisienne aupr s de 520 infirmi res et montre que le quart des infirmi res pr sente un syndrome d puise ment Paradoxalement les r sultats sont moins mauvais dans l tablissement o les morts sont les plus nombreux On a pu en d duire que la formation au soin relationnel joue un r
84. des p res et les hommes saisissent moins les oppor tunit s de par leur sentiment plus fr quent que les femmes d tre mal vus par les autres salari s et en particulier par leurs coll gues hommes En revanche plus que le statut d tre parent les facteurs les plus d terminants du c t de l employeur pour accorder un am nagement des horaires sont le secteur d activit le fait d occuper un poste responsabilit et le mode de d termination des horaires Les donn es de l enqu te Formation continue 2000 s du Cereq permettent de montrer que les arbitrages entre les diff rents temps sociaux se font souvent au d triment du temps de formation Le taux d acc s la formation continue des femmes salari es est proche de celui des hommes puisque 36 des femmes y ont eu acc s contre 35 6 des hommes Cependant de tr s fortes dis parit s demeurent notamment pour les personnes exer ant leur emploi temps partiel ce qui recouvre une part de la population f minine plus importante que celle des hommes et pour les femmes ayant au moins un enfant de moins de 6 ans De la m me fa on les m res de famille les moins qualifi es rencontrent des difficult s d acc s la formation li s partiellement son finance ment revenus insuffisants mais aussi l organisation du travail et l articulation des temps de vie Pour r duire les in galit s d acc s la formation entre les femmes et les hommes mais aussi
85. directions d entreprises voquent de fa on quasi unanime la p nurie de main d uvre ou plus exactement le manque de personnel qualifi La conduite poids lourds est un m tier en tension on ne peut pas laisser les camions quai sans conducteur II nous faut regarder tous les profils largir son recrutement Directeur de l organisme de formation de la branche transport amp logistique Dans ce contexte les femmes constitueraient un vivier et la mixit favoriserait la performance 8 DRDFE D l gation R gionale aux Droits des Femmes et l galit 9 L Etat r pond ainsi aux injonctions europ ennes et notamment aux priorit s du FSE Cf Feuille de route pour l galit 2006 2010 augmentation 60 d ici 2010 du niveau moyen de participation des femmes au march du travail 10 Un m tier porteur est un m tier o les offres d emploi sont plut t bien satisfaites et o la demande d emploi s coule plut t facilement Un m tier en tension est un m tier porteur dont le d lai de satisfaction de l offre est sup rieur 3 mois cette difficult pourvoir l offre peut avoir diff rentes origines p nurie de main d uvre inad quation entre l offre et la demande manque d attractivit du m tier 11 On peut penser que les raisons d agir diff rent quand il s agit de r quilibrer les effectifs d hommes et de femmes sur les postes d encadrement et de direction m me si des moteurs
86. dites de mixit en Nord Pas de Calais p 44 Dominique Lemaire 5 Genre organisation du travail et Temps partiel p 65 Tania Angeloff Partie 2 Impact du travail sur le parcours et la sant des femmes et des hommes p 85 6 Quelle int gration de la probl matique Genre et Parcours dans les r flexions sur les conditions de travail p 86 Sophie Bonnot et Renaud Damesin 7 Genre ges et conditions de travail zoom sur les seniors p 102 Nicole Raoult et Marie Dominique de Suremain 8 Risques de sant et risques psychosociaux au travail selon le genre p 146 R gine Bercot EDITIONS a r sea EDITIONS 5 andei Introduction EDITIONS E r sea Pr sentation de la Probl matique Genre Florence Chappert ANACT Objectif situer l int r t de travailler sur le genre pour r pondre aux questions que pose l am lioration des conditions de travail tat de l art Cet tat de l art a t r alis dans le cadre de la mise en uvre du Contrat de Progr s du r seau ANACT partir e de la capitalisation des quelques interventions r alis es depuis plusieurs ann es dans le r seau surtout des diagnostics conditions de travail et mixit en vue d introduire des femmes sur des m tiers non traditionnels e de la r
87. du montant des retraites et donc le besoin de ressources compl mentaires Ces diff rences se retrouvent probablement entre hommes et femmes et peuvent orienter des poli tiques publiques inverses Obtenir une am lioration des conditions de travail tout au long de la vie permet de pr server de l usure et du d sir de retrait qui lui est li et donc contribue un vieillisse ment en bonne sant actif et participatif Par contre la pr carit ou l insuffisance des revenus ou du patrimoine contraint continuer travailler quels que soient l tat de sant ou les conditions de tra vail et donc dans des conditions d favorables et un co t humain ou social sup rieur La discussion ne peut donc se limiter celle des taux d activit ou d emploi elle concerne galement les conditions de travail la qualit de vie dans et hors travail Pour ce faire il conviendrait de conduire des investigations sur ces champs en interf rence L augmentation du travail r mun r des femmes m me canalis ou contraint se limiter cer tains secteurs m tiers fili res rythmes niveau de qualification de responsabilit ou de pouvoir de d cision c est dire encadr par les plafonds de verre murs de cristal et plancher collant 5 fait bouger les fronti res entre la vie au travail et la vie hors travail r mun r et de la place du tra vail dans la vie des tres humains femmes et hommes Cette augmentatio
88. effet selon Yves Clot cette situation marque un rapport particulier l activit de travail le fait que le sujet est amput du pouvoir d agir il subit un d s uvrement qui peut d ailleurs se manifester dans une sur activit On peut ainsi tre actif au travail sans se sentir actif et dans ce cas nous dit Yves Clot la sant est en danger Une recherche concernant des m decins au Qu bec met en vidence le fait que ceux ci adoptent des strat gies pour lutter contre la masse de travail et de difficult qui s accu mule Maranda 2008 L hyperactivit n est pas banale elle joue ce r le fonctionnel de bloquer la souffrance les motions la pens e En fait l hyperactivit est grisante elle anesth sie la souffrance elle agit comme une drogue en faisant oublier les risques d agir ainsi En plus elle est payante mon tairement et apporte d autres b n fices symboliques telle une visibilit grandissante L activit qui passe sur le registre du trop trop de responsabilit s trop de risques trop d intensit s chappe ainsi aux m decins mais combien d autres cadres sont ils concern s par des contextes qui favorisent ainsi le surinvestissement Dani le Linhart insiste sur un point crucial que nous avons aussi constat les organisations modernes sont d faillantes elles ne fournissent pas aux salari s les ressources n cessaires pour effectuer leur activit en cons quence ils d
89. elle tre une alternative au ch mage aux formes pr caires d emploi aux sous emplois qui touchent particuli rement les femmes Am liore t elle les conditions de travail L galit professionnelle ne semble pas plus au c ur des politiques d emploi que des pratiques des entreprises qui pourtant par n cessit jouent le jeu et mixent leurs effectifs diversifient les profils de leur personnel donnent la chance plus de comp tences Est ce la raison pour laquelle toutes les pratiques de mixit ne sont pas porteuses d galit Jusqu aujourd hui les politiques volontaristes visant construire la mixit introduire des femmes ou des hommes dans des espaces non mixtes de travail ont certes introduit des bouleversements nous en avons mis en vidence mais pas de rupture pour reprendre les termes de Margaret Maruanis La mixit n emp che pas les pratiques discriminantes et la double mixit le laisse percevoir de fa on encore plus vidente savoir pr f rer et mieux traiter un groupe de sexe par rapport l autre quelle qu en soit la raison La mixit appelle la comparaison ils ou elles sont plus ou moins l id e souvent sous jacente de compl mentarit de deux sexes Ce faisant les principes de diff ren ciation de s paration et de hi rarchisation restent omnipr sents La question se pose alors des conditions dune mixit galitaire La mixit est peut tre u
90. en particulier dans le secteur tertiaire Dans le secteur industriel d autres types de flexibilit ont jou flexibilit productive avec le d veloppement de la sous traitance et flexibi lit fonctionnelle par l encouragement de la polyvalence et du travail en quipes Bu Metzger et al 2004 p 123 Dans le cas de la grande distribution la capacit de pouvoir baisser le co t du travail par l exon ration partielle des charges salariales tout en augmentant la main d uvre tait tout aussi vitale Aussi importante tait la possibilit de pouvoir jouer sur un volant de main d uvre relativement disponible et soumise par les n cessit s de garder son emploi dans une logique de juste temps certaines heures de la journ e Dans ces conditions il nest pas tonnant que le temps partiel mode d emploi atypique ait t uti lis par les entreprises comme un mode de gestion d emploi part enti re C est fortement le cas dans les emplois du secteur du nettoyage propret o les employ e s ne sont requis que 3 heures le matin de 6 h 9 h avant l ouverture des bureaux et trois heures le soir apr s la fermeture de 18 h 21h C est le cas galement du secteur des services d aide domicile qualifi de gisement d emplois par Martine Aubry ministre du Travail en 1992 et dont les principales cr ations d emploi domicile se sont effectu es temps partiel EDITIONS a r sea
91. enqu tes les femmes pr sentent une mesure du niveau de stress en moyenne de 40 sup rieur celui des hommes e SUMER 2003 Karasek jobstrain 28 F 20 H soit 40 de e IFAS 2006 stress risque 32 F 25 H soit 28 de e Samotrace 2009 mal tre 37 F 24 H soit 54 de La synth se dudit rapport fait le constat que les risques psychosociaux qui font r f rence de nombreuses situations harc lement moral violences stress souffrance suicides d pression troubles musculo squelettiques sont des risques mergeants encore peu document s Les besoins de connaissance r pondent galement une attente sociale tr s forte Il s agit d un probl me majeur de sant au travail qui le restera tr s vraisemblablement dans les ann es venir du fait de l intensification des contraintes du travail et du vieillissement de la population active Pour le secteur des services les pistes d explication du niveau lev de stress des femmes sont rechercher du c t de la nature des emplois en relation avec le public ou fortement contraints avec peu d autonomie et de soutien mais les causes peu investigu es jusqu pr sent sont aussi recher cher ailleurs pr carit des emplois non reconnaissance de la p nibilit du travail et des comp EDITIONS E r sea tences consid r es comme faciles et naturelles comme par exemple le travail du care
92. facteur critique de diff renciation et de succ s pour une entreprise S hili 2008 145 quant aux tudes en Sciences de la gestion pour l essentiel nord am ricaines qui se multiplient sur ce th me ces derni res ann es elles dressent un portrait pour le moins logieux voire dithyrambique des effets produits par l avanc e en mixit dans les entreprises Performance commerciale et conomique performance organisation nelle performance financi re c est sur toutes ces dimensions que l avanc e en mixit produiraient des effets notables Achin M da Wierink 2005 c t voire en marge de ces discours quasi incantatoires la fa on concr te dont les structures pro fessionnelles r agissent le plus souvent la mixit r v le qu elles ne sont que tr s rarement pr pa r es l arriv e de femmes dans un milieu masculin dhommes en territoire f minin et le constat reste vrai s agissant des organisations syndicales Cette impr paration est sans nul doute multi causale On l a dit le processus a longtemps rev tu un caract re presque spontan dot e s de dipl mes et de formations plus diversifi s qu auparavant des hommes et des femmes sont venus frapper aux portes des entreprises sans que leur arriv e m ait v ritablement t anticip e ni fran chement souhait e de rares exceptions pr s Plus largement il faut remarquer que la mixit pro fessionnelle souffre d une sorte dimpens
93. fait je pense que c est pas le travail en lui m me mais l ambiance qu il y a autour a fait beaucoup Si on est accept e dans l quipe tout passe J ai un chef qui m a bien expli qu ce qui fait que j ai pu m adapter facilement quipementier automobile 19 Cf les travaux de Vouillot F Blanchard S et Marro C 2004 sur la th orie social cognitive de Bandura 20 On fait ici r f rence une conception de l ducation l orientation propos e par Boursier S 2000 21 On saisit tr s vite l importance de cet l ment quand il fait d faut Ainsi nombre de femmes sont d courag es dans leur projet quand l nonciation du projet soit l entr e de l organisme de formation qualifiante soit pour la recherche d un emploi dans un SPE l agent r pond Mais vous ny arriverez pas c est un m tier d hommes 5 EDITIONS a r sea L encouragement ou au contraire le soutien d faillant marquent le choix et le parcours sp cifiques Il y a convergence de faisceaux facilitateurs qui permettent aux individus de s engager dans cette voie Par ailleurs des conditions objectives doivent tre r unies pour initier un processus de mixit e la situation du march de l emploi et l ouverture des secteurs professionnels toutes les comp tences e des ressources sur le territoire qui permettent de lever des obstacles environnementaux qui affec tent diff remment les femmes et les hommes la question des crit r
94. femmes n en sont pas d munies slogan du Club de femmes chefs d entreprises industrielles des employeurs hommes ou femmes ne sont pas rest s arc bout s sur des pratiques et des crit res de recrutement qui s ils permettaient de s lectionner les hommes ne donnaient pas l opportunit aux femmes de postuler Ainsi des entreprises ont fait usage de la m thode de recrutement par simulation ou introduit un d autres crit re e tenant compte de la diff rence des parcours entre femmes et hommes par exemple sur le crit re formation initiale ne pas exiger le m me baccalaur at Ce changement de r gles dans la proc dure fait sauter un verrou l ouverture de nouveaux types de profils de comp tences largit les profils des candidat es permet un recrutement de comp tences diversifi es et terme donne voir d autres fa ons d occuper le poste de travail et d exer cer le m tier Accepter de changer l am nagement des postes pour d ployer un potentiel de comp tences Le manque de force exclut de fa on r dhibitoire bon nombre de femmes l all gement des t ches par le biais de l am nagement du poste change la donne tout en am liorant les conditions de travail pour tous On le sait pourtant les exemples ne sont pas si nombreux Constatant un accroissement de la manipulation de charges lourdes li au changement du pro duit qu il travaille le triple vitrage un chef d entreprise r am nage ses postes
95. femmes sur les cons quences potentielles d une erreur dans leur travail elles d clarent beaucoup moins souvent que les hommes craindre les cons quences graves d une erreur pour leur s curit pour la qualit du produit ou sur la situation financi re de l entreprise et ce quelle que soit la profession Il y a donc l un effet de genre On peut supposer que les investis sements respectifs des hommes et des femmes dans le travail sont de nature diff rente que les femmes peuvent consid rer r aliser des t ches moins valoris es mineures pour l entreprise dont les incidences positives ou n gatives seraient moins importantes aussi bien pour l entreprise que pour leur s curit On peut supposer que l identit sociale des femmes se construit moins exclusivement autour de la sph re du travail leur r le dans la sph re familiale et domestique demeure fondamental m me si elles se retirent moins souvent du march du travail Un collectif de travail moins pr sent Les hommes sont plus nombreux que les femmes pouvoir se faire aider par leurs coll gues par des personnes de l entreprise et ext rieures l entreprise Pour ex cuter leur travail les femmes ont moins souvent la possibilit de coop rer que les hommes et sont plus nombreuses manquer de collaborateurs En revanche si peu pr s autant d hommes que de femmes peuvent se faire aider par leur sup rieur hi rarchique les femmes ont toutes choses
96. flexion du groupe R seau Genre depuis 2 ans des activit s et des besoins de 10 ARACT e de la revue de la litt rature et de la participation des colloques L auteur attire l attention sur le fait que cet tat de l art est perfectible qu il ouvre la discussion et l espace des possibles projets Il suscitera peut tre aupr s du lecteur des r actions s sur un sujet pour lequel chacun et y compris ce texte v hicule des st r otypes C est aussi ce que cet tat de l art veut d montrer il y a une grande part d invisibilit c est dire de m connaissance sur ce qui fait diff rence ou pas pour les femmes et les hommes concernant leur travail et conditions de travail Le regard a t port sur les secteurs et populations o le r seau ANACT intervient beaucoup il pri vil gie donc les cat gories non cadres voire m me peu qualifi es dans les secteurs des services mais aussi dans certains secteurs industriels Cet tat de l art aborde les cinq points suivants 1 l invisibilit des liens Genre et Conditions de travail 2 les freins la double mixit durable dans certains m tiers 3 les cons quences du travail sur la sant des femmes 4 les questions pos es par le vieillissement et l allongement du temps de travail 5 les m tiers de services tr s contraints par l organisation du temps L invisibilit des liens Genre et Conditions de travail Les statistiques de l enqu t
97. forme par Florence Chappert partir de la communication de Jennifer Bu DARES lors du s minaire interne de l ANACT Genre et Conditions de travail le 27 juin 2008 Lyon A EDITIONS a r sea TEA de R de emmes Conna tre ses horaires dans le mois 85 Ne pas conna tre les horaires de la semaine suivante 79 tre en contact avec le public 75 Devoir r pondre une demande imm diate 56 tre en contact avec des personnes en situation de d tresse 48 Porter ou manipuler des charges lourdes 33 tre expos au risque infectieux 30 Ne pas pouvoir interrompre son travail 45 R gler par soi m me la plupart des incidents 49 Appliquer strictement les consignes re ues 39 Pouvoir faire varier les d lais 31 Les caract ristiques de l organisation des horaires Des horaires de travail plus pr visibles En 2005 85 des femmes connaissent leurs horaires dans le mois contre 78 des hommes 6 des hommes et 3 des femmes ne connaissent leurs horaires que le jour m me et 11 des hommes et 6 des femmes du jour au lendemain Ainsi les femmes ont des d lais de pr venance plus longs que les hommes en effet 17 des hommes et 9 des femmes ont des d lais de pr venance consid r s comme courts Les d lais de pr venance courts sont li s pour les hommes des emplois qualifi s et des horaires libres et pour les femmes des emplois peu qualifi s et des horaires la carte Des jo
98. gales par ailleurs une probabilit plus forte d ob tenir cette aide elles sont aussi moins enclines signaler des tensions avec cette m me hi rarchie EDITIONS a r sea Il semble que l organisation du travail des femmes ne repose pas sur des coop rations horizontales et se caract rise par un univers plus restreint et plus d pendant de la hi rarchie Les hommes d clarent plus souvent aborder collectivement les questions de fonctionnement et d organisation de leur unit de travail 84 que les femmes 80 Cette forme d expression est plus le fait des cadres et professions interm diaires pour lesquels la diff rence hommes femmes est moins marqu e alors que ce sont les employ es et les ouvri res qui s expriment le moins collectivement L exposition aux risques Moins de p nibilit s et de risques physiques que les hommes Seul le risque infectieux risques li s aux microbes virus parasites concerne plus les femmes 30 d entre elles contre 25 des hommes et cela est d aux emplois occup s en particulier ensei gnants professions interm diaires de la sant et du travail social En effet les risques le plus souvent associ s au travail dans les repr sentations sociales traditionnelles efforts physiques intenses expositions au bruit aux intemp ries aux produits chimiques concer nent majoritairement des hommes Les femmes sont souvent exclues des emplois visiblement exigeants ou
99. hommes beaucoup moins Les transitions apr s une naissance peuvent tre vari es changements de statut de temps de travail de type d horaires ou encore d intensit de travail L enqu te Familles et Employeurs montre cependant que pour 45 des naissances celles ci ne donnent lieu aucun changement ni du p re ni de la m re et que les cons quences des naissances sur la division du travail s accroissent avec le nombre de naissances Ainsi au fil des naissances les femmes s investissent de plus en plus dans la sph re domestique les hommes dans l emploi Cette r partition peut avoir des cons quences n gatives quant aux parcours professionnels des femmes l articulation des temps de vie un point essentiel dans la mise en place des parcours Plus globalement la question des temps de vie m rite d tre formul e au regard des diff rentes composantes de la flexibilit de la relation d emploi statutaire salariale et horaire Toutes ces com posantes sont susceptibles d tre d favorables aux femmes lorsqu il s agit de mobiliser des res sources permettant l volution de leurs conditions de travail initiative de formation acceptation de promotions Notamment l impr visibilit des horaires et les horaires longs plus de 40 heures heb domad aires rendent difficile la conciliation entre temps de vie domestiques et temps de formation 10 In Entre famille et travail des arrangements de couples
100. hommes continuent progresser du point de vue des responsabilit s et du salaire Dans une tude portant sur 46 femmes cadres sup rieurs du minist re de l quipement elle note que l ge moyen de promotion au niveau 3 augmente en fonction du nombre d enfants il varie de 43 4 ans 55 3 ans selon que les femmes cadres avaient O ou 4 enfants On peut imaginer que plus les charges familiales sont importantes plus les femmes font des concessions aux obligations domestiques ce qui nuit leur carri re et retarde leur promotion Se pose alors la question de qui doit renoncer faire carri re dans les couples doublement engag es dans l activit professionnelle aux m mes niveaux L galit d appartenance une m me cat gorie socioprofessionnelle dans le couple ne garantit donc pas une galit de carri re et les diff rences apparaissent en seconde par tie de vie professionnelle Cette observation assez g n rale est confirm e par le nombre de personnes vivant en solo c li bataires ou familles monoparentales parmi les cadres de plus de 50 ans qui est de 40 chez les femmes contre 12 chez les hommes selon l enqu te Emploi de l Insee de 2002 Une exception notable au recul de la promotion dans l enqu te de Ghislaine Doniol Show concerne les femmes qui avaient 3 enfants et dont l ge moyen d avancement tait de 42 5 ans ce qui est inf rieur la moyenne constat e pour les femmes sans enfants Cette exception
101. in galement exploit s et analys s L enqu te Emploi 2007 de l INSEE a cependant donn lieu des publications en 2007 et 20081 dont on peut extraire des donn es sexu es sur l volution des effectifs les taux d activit et d emploi le ch mage les m tiers le temps de travail et les statuts Voir Annexes II XI On notera pour l anecdote mais est ce une anecdote que les sous titres des articles ne concernent pratiquement que l emploi masculin2 Du point de vue des effectifs la population des seniors entre 50 et 64 ans se composaient en 1975 de 3 67 millions d hommes et 3 98 millions de femmes et en 2007 de 5 51 millions d hommes et 5 77 millions de femmes Leur poids dans la population totale en ge de travailler 15 64 ans a aug ment un peu plus pour les femmes que pour les hommes passant de 22 en 1975 28 2 en 2007 pour les premi res 6 2 points et de 24 en 1975 28 9 en 2007 pour les seconds 4 9 points Taux d activit 1975 2007 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 Ann es F 50 64 ans F 15 64 ans H 50 64 ans H 15 64 ans Source Insee S ries longues sur le march du travail Graphigue de Vauteur Les taux dactivit des hommes ont baiss durant cette p riode de 77 60 1 tandis que ceux des femmes ont augment de 42 53 1 La moyenne de 56 5 en 2007 cache des volutions oppos es et l cart hommes femmes a consid rablement diminu
102. int grant pleinement une approche de gender mainstreaming afin de ne pas cr er de difficult s suppl men taires la situation actuelle des femmes sur le march du travail La qualit d emploi et de travail un levier de transformation Dans ce contexte un enjeu fort consiste prendre au s rieux ces points de tension et consid rer la qualit de l emploi et du travail comme une variable garante de la r ussite d un parcours professionnel Nous entendons ici par qualit d emploi et de travail tout la fois le contenu du travail job ou work tasks la qualification skill development la formation les statuts demploi contractual statuses et l articulation de l emploi et de la vie familiale41 Les difficult s de construction des parcours pour les femmes ne trouveront pas de solution coh rente dans l inflexion ou l action sur une seule de ces variables Mais chacune ind pendamment des autres est en mesure de contribuer une meilleure s curisation des parcours Parce qu elle recouvre une approche et une d marche syst mique la notion de qualit d emploi et de travail permet d acter qu il est certes important de questionner les dispositifs de politique publique et leur r el caract re incitatif en mati re d acc s l emploi et des parcours professionnel int ressant pour les femmes mais qu il est en m me temps tout aussi n cessaire et donc urgent d intervenir au plus pr s des situations de travai
103. l chelle du pouvoir Meynaud 1988 71 et ceci reste vrai lors de l avanc e en mixit Cela ne signifie pas n cessairement que l acc s aux responsabilit s leur soit galement refus bien au contraire On le sait pr s d un cadre sur quatre est une femme et ce chiffre d passe m me les 30 si l on s en tient aux cadres non techniques des entreprises ou aux cadres de la fonction publique Il arrive m me comme dans le cas de la Police nationale que l avanc e en mixit soit plus forte du c t des fonctions hi rarchiques commissaires officiers que de celui des gardiens de la paix lambda Cependant dans la majorit des cas la v ritable diff renciation sexuelle se situe dans l exercice du pouvoir pouvoir d fini ici en tant que gouvernement des hommes pour para phraser Foucault Pour clore cette question du maintien et du d placement des grands principes de la division sexuelle du travail on retiendra qu chaque fois que l un ou l autre groupe de sexe investit un espace qui jus qu pr sent lui tait interdit on assiste la constitution de nouveaux espaces s gr gu s et une nouvelle forme d assignation sexuellement diff renci e des t ches et des fonctions Autrement dit l appartenance sexuelle des individus ne perd pas de sa pertinence dans un espace de travail en voie de mixit au contraire Elle fait toujours sens pour les acteurs sociaux comme pour les organisations St r
104. la mesure o les actions n cessitent une infra structure notamment en ressources politique d orientation de formation Elles ouvrent le champ des possibilit s d insertion On peut n anmoins s tonner que cette mobilisation ne serve que tr s peu le d ploiement de nou veaux modes de mobilit g ographique de moyens de garde d enfants sur des plages horaires conci liables avec la flexibilit des temps de travail de dispositifs de sensibilisation afin de permettre aux acteurs de mettre distance leurs pr jug s On sait pourtant que ces questions sont parties li es l embauche des femmes que le manque de moyens de transport et de garde font obstacle leur participation la vie conomique Les politiques locales de mixit achopperaient elles aux dits handicaps des femmes savoir aux in galit s inh rentes la r partition du travail dans la sph re priv e Dessiner un cercle vertueux des pratiques de mixisation En partant de l identification de deux exemples de pratiques de management dans l ventail vari de celles qui ont t tudi es sur les tapes du processus de mixisation le recrutement et la r orga nisation du travail tenant d une nouvelle recrue on mettra en vidence deux sch mas de change ments possibles Deux cercles vertueux se dessinent partir de la lev e des freins ce qui se r v lait tre impossible l emploi des femmes dans les m tiers techniques Ils pensai
105. le de Lazarus et Folkman 1984 EDITIONS E r sea Le poids de l organisation sur le d veloppement du stress au travail est analys par VINRS de la mani re suivante Facteurs li s la t che ou au contenu de l activit e Fortes exigences quantitatives charge de travail rendement pression temporelle masse d in formations traiter e Fortes exigences qualitatives pr cision qualit vigilance e Difficult s li es la t che monotonie absence d autonomie r p tition fragmentation e Risques inh rents l ex cution m me de la t che par exemple erreur m dicale fatale du chi rurgien Facteurs li s l organisation du travail e Absence de contr le sur la r partition et la planification des t ches dans l entreprise e Impr cision des missions confi es Qu attend on de moi Comment dois je m y prendre Sur quelle base serai je valu e e Contradiction entre les exigences du poste Comment faire vite et bien Qui dois je satis faire le client ou le respect de quotas e Inadaptation des horaires de travail aux rythmes biologiques la vie sociale et familiale e Nouveaux modes d organisation flux tendu polyvalence e Instabilit des contrats de travail contrat pr caire sous traitance Facteurs li s aux relations de travail e Manque d aide de la part des coll gues et ou des sup rieurs hi rarchiques e Management peu participatif autoritaire
106. le poids des mentalit s p se encore sur les pra tiques Et s il est difficile de dire que ce soit une raison imm diate d agir des entreprises il n en reste pas moins vrai que les droits en faveur de l galit sont le terreau indispensable du changement de places des femmes dans le monde conomique et ce en profondeur depuis quelques d cennies L acc s des femmes au monde du travail tous types de professions est corr l au mouvement social et aux transformations socio conomiques du march du travail mais il est essentiellement subordonn l acc s aux droits les lois d galit professionnelle et de lutte contre les discrimina tions le confortenti4 13 On se rend compte par ailleurs que le co t pour satisfaire les besoins de main d uvre qualifi e en g n ral est important Il est l objet de concertation importante avec les pouvoirs publics sur le territoire via les politiques de formation 14 Il serait n cessaire de prolonger cette r flexion sur les politiques contradictoires et certains effets de discrimination syst mique l valuation des politiques publiques d emploi et d galit professionnelle et enfin comprendre pour agir les raisons qui font qu aucun mouvement social ou syndical ne porte des revendications sur ces questions Aujourd hui en entreprise l galit salariale rel ve de projets des directions EDITIONS E r sea L adh sion aux valeurs d galit et de mixit quand il
107. les 10 premiers m tiers des seniors les plus masculins tant outre celui d j cit celui des employ s des services divers les cadres de la banque et des assurances les agriculteurs leveurs les m decins et assimil s 31 37 de femmes Les cadres de la fonction publique quant eux comptent 42 de femmes Parmi les m tiers ayant le moins de seniors moins de 15 donc globalement les plus jeunes les plus masculins ne comptent que 4 arm e police pompiers et 7 4 ouvriers non qualifi s du gros uvre des travaux publics et de l extraction de femmes parmi les seniors Ce sont des m tiers qui se sont f minis s de fa on limit e Au sein d autres familles professionnelles plut t jeunes et masculines on peut trouver cependant beaucoup de femmes parmi les seniors C est le cas des m tiers qui se sont rajeunis et masculinis s vendeurs 14 9 de seniors et parmi eux 84 1 de femmes caissiers et employ s de libre service 11 8 de seniors et parmi eux 80 7 de femmes employ s agents de ma trise de l h tellerie et de la restauration 13 3 de seniors et 66 de femmes parmi eux De l avis de Monique M ron la s gr gation des hommes et des femmes selon les m tiers a diminu pour les plus jeunes mais a augment pour les plus g s voir annexe XII Les emplois des femmes de moins de 40 ans sont moins concentr s que ceux des plus g es mais les diff rences avec les hommes du m me ge so
108. les analyses Il serait donc m thodologiquement logique d aborder la question du vieillissement et de la compa raison entre les hommes et les femmes une fois tabli l tat des lieux des connaissances sur le croi sement par le genre des questions de sant conditions de travail risques mixit des fili res et m tiers satisfaction etc abord s par les autres contributions ce s minaire Maturescence se propose de contribuer construire un bilan de l tat de la recherche sur ces th matiques d avancer dans ce n cessaire croisement et d identifier ce que l on sait et ce que l on ne sait pas Apr s avoir parcouru de nombreux documents la recherche d apports conceptuels ou de don n es susceptibles d alimenter ce croisement on a constat que faire un bilan syst matique requiert un temps plus important que le cadre de la pr sente note En effet l information est assez disper s e on trouve des passages isol s concernant le genre en balayant les tudes port e g n rale sur l ge et des paragraphes sur les seniors ou des comparaisons par ge en balayant les tudes sur le genre Les informations existent dans les bases de donn es et les enqu tes nationales mais elles ne MATURESCENCE 23 rue Jean Bleuzen 92170 Vanvres T l 01 40 95 18 03 wwwmaturescence com EDITIONS E r sea sont pas souvent exploit es Peu de travaux ont t d di s de fa on centrale ce croisement C
109. les collectifs de travail en place un espace o puiser des r f rences ou une m moire de m tier appropri es pour faire face ces situations Comment font elles alors Elles prennent sur elles faisant face avec plus ou moins de bonheur d efficacit et de ressources en s inventant un compor tement ni trop proche ni trop distant avec les besoins affectifs et motionnels des autres usagers victimes coll gues Mais dans un tel contexte parviennent elles vraiment se prot ger du stress de l angoisse et de la souffrance au travail Rien n est moins s r si elles ne trouvent pas dans l orga nisation du travail des outils cognitifs et pratico pratiques plus construits et surtout plus collectifs et durables Si les tudes sp cifiques sur la sant au travail des travailleurs ses dans des m tiers en voie de mixit restent faire on peut toutefois poser par hypoth se que les constats tr s g n raux i e tous sec teurs professionnels confondus op r s par l enqu te SUMER r v lant que les femmes sont plus expos es que les hommes au job straint au surstress et l anxi t aux situations conflictuelles avec les usagers ont peut tre quelque chose voir aussi avec deux caract ristiques largement voqu es ici dans l tude des formes prises par l avanc e en mixit e soit l absence d autonomie au travail et de v ritables ressources mises la disposition des femmes pour faire face des situati
110. mais pas fortement pas limit Ne souffrir d aucune Certaines personnes souffrent de maladies chroniques ou de longue dur e Par probl mes de longue maladie chronique dur e nous entendons des probl mes qui vous ont affect ou qui peuvent vous affecter sur de longues p riodes de temps Souffrez vous de probl mes de sant de maladies d incapacit s ou de handicaps de longue dur e oui NON Source enqu te Share 2004 Tableau 7 tat de sant et ratio entre la pression ressentie et la r compense re ue troisi me tape de l analyse ceteris paribus mimere Hommes Femmes Bonne Absence Aucune Aucune Bonne Absence Aucune Aucune sant de risque limitation maladie sant de risque limitation maladie per ue de d pres d activit chronique per ue de d pres d activit chronique sion sion Ratio Pression ressentie R compense re ue fort R f R f R f R f R f R f R f R f moyen 0 14 0 03 0 02 0 03 0 02 0 03 0 16 0 03 faible 0 35 0 21 020 0 07 024 0 29 0317 0 12 Latitude d cisionnelle faible R f R f R f R f R f R f R f R f moyenne 0 12 0 04 0 04 0 01 0 17 0 19 0 01 0 12 forte 0 11 0 07 0 11 0 00 0 14 0 13 0 01 0 01 Ne pas recevoir du soutien au travail 0 03 0 24 014 0 17 0 28 0 17 0 01 ins cunt de Feri nor om or oi 015
111. manuel poser le bon geste et intellectuel prendre les d cisions appropri es rapidement et sans h siter et qui requiert un niveau de qualification de haut vol Les tudes montrent que ces professionnelles dont les responsabilit s sont tr s fortes vitales m me ne sont pas pour autant dispens es du travail du care vis vis de leurs coll gues de travail et vis vis 14 L id e d fendue ici rejoint les analyses des ergonomes sur le seul travail f minin selon eux le travail des femmes souffrirait d un manque criant de visibilit pouvant conduire une absence de pr vention et de prise en charge des pathologies professionnelles f minines Messing 2000 Selon nous l avanc e en mixit peut cr er des effets similaires notamment pour le groupe de sexe minoritaire ou int gr de fa on r cente EDITIONS E r sea des patients Joan Cassel a ainsi tudi les multiples rappels l ordre dont les chirurgiennes font l objet de la part des infirmi res et des chefs masculins de service Ces rappels l ordre sobservent au niveau des relations interpersonnelles des quipes m dicales Si une chirurgienne ne s enquiert pas des partenaires conjoints enfants des infirmi res elle est tax e de froideur de snobisme d indiff rence alors qu un homme peut ne manifester aucun int r t personnel sans que cela soit ressenti comme un manque Cassel 2001 65 Ils s appr hendent galemen
112. ments de m thode extrait de Guignon 1998 L enqu te Sumer est g r e par la Direction g n rale du Travail inspection m dicale du travail et la DARES Elle dresse un tat des lieux des expositions des salari s aux principaux risques professionnels en France la force de cette enqu te repose dune part sur l expertise du m decin du travail qui peut administrer un questionnaire parfois tr s technique et d autre part sur le grand nombre de salari s enqu t s ce qui permet de quantifier des expositions des risques relativement rares L enqu te s est d roul e de juin 2002 fin 2003 1 792 m decins du travail soit plus de 20 des m decins du travail en exercice ont tir au sort 65 314 salari s dont 49 984 ont r pondu Le champ couvre l ensemble des salari s surveill s par la M decine du travail du r gime g n ral et de la Mutualit sociale agricole les salari s des h pitaux publics d EDF GDF de la Poste de la SNCF et d Air France Ce champ ne couvre pas les fonc tions publiques d tat et territoriale une partie des transports r gies urbaines et transport par eau les mines la p che France T lecom et la Recherche publique Sur 21 7 millions de salari s 17 5 millions sont repr sent s dans le cadre de l enqu te Sumer 2003 Expositions plus fortes pour les hommes H Les femmes F sont moins souvent expos es cer taines nuisances du monde industriel ainsi que l attestent les r sultats
113. ments ont une influence sur l interaction entre la personne et son poste de travail Des chercheurs sugg rent aussi qu il existe des diff rences hommes femmes par rapport diff rents param tres influen ant la r action aux conditions ambiantes la tol rance au stress thermique la r action aux toxiques la circulation sanguine Wizeman et Pardue 2001 Peu d information fiable existe sur ces sujets Messing 2004 Karen Messing effectue un certain nombre de remarques concernant les normes ergonomiques dont nous reproduisons un large extrait Plusieurs conditions du travail traditionnellement assign es aux femmes ne sont pas prises en compte dans les normes Prenons l exemple du travail r p titif Les femmes s absentent du travail pour les l sions attribuables au travail r p titif deux fois plus souvent que les hommes mais elles rapportent moins d exposition au travail r p titif et exigeant US Department of Health and Human Services 1997 Tableaux 19 et 23 Ce paradoxe apparent pourrait trouver son explication dans les types de travail r p titif assign s aux femmes et aux hommes les hommes r p tent le mouvement moins souvent mais sont appel s exercer une force sup rieure Courville et al 1994 Or quand la r p tition est quantifi e dans les normes on utilise habituelle ment la d finition d un mouvement r p t deux fois par minute Silverstein et coll 1986 Les pres criptions relatives la r p tition
114. ments r els dans les pratiques des entreprises La loi sur l galit de r mun ration qui instaurait le principe travail gal salaire gal n a pas eu de cons quences importantes car elle ne s attaquait pas aux v ritables facteurs d in galit les travaux des femmes et des hommes n tant pas gaux La loi de 1975 posant l interdiction de discriminer raison du sexe et de la situation de famille sauf motif l gitime n a pas t non plus tr s efficace les entreprises arguant de diff rents l ments manque de disponibilit des femmes maternit prochaine pour leur refuser des promotions ou des recrutements La question du croisement des r flexions et des propositions dans ces diff rents accords et volu tions l gislatives doit tre mise en vidence Des changements s imposent dans les modes d utilisa tion des ressources humaines afin d anticiper ces volutions contraintes ou opportunes II convien drait de poursuivre l analyse crois e de ces processus de n gociation tout en les infl chissant pour les mettre en interaction Les questions issues de l tat des lieux L volution des chiffres en mati re de taux d activit des femmes montre la capacit d volution du comportement humain sous l influence des changements socioculturels ou comme strat gie d adaptation aux crises guerre ch mage de masse etc Un clairage historique rappelle que sur le long terme l activit productive des fe
115. mixit quand il s agit des hommes e Les femmes en transgression de r le Endosser une carri re professionnelle sp cifique Oser et autoriser la transgression des r les de sexe Des constructions locales de la mixit e Actions sur la segmentation horizontale les actions de recrutement et de formation sur les postes techniques non mixtes Des actions et ou projets emploi formation Des pratiques de recrutement sans discrimination de sexe e propos d actions sur segmentation verticale e Dessiner un cercle vertueux des pratiques de mixisation Accepter de changer les proc dures de recrutement pour faire voluer les mentalit s et repr sentations Accepter de changer l am nagement des postes pour d ployer un potentiel de comp tences L ambigu t des changements issus des processus de mixisation e Des effets en mati re d emploi de travail et de qualifications e La remise au travail des st r otypes des st r otypes de sexe e La violence en milieu de travail non mixte ou la mise en jeu des identit s sexu es Conclusion De la n cessit de d sexuer les r les de sexe Bibliographie Annexes 1 Pr sentation du CORIF 2 Place des femmes sur le march de l emploi en R gion Nord Pas de Calais Introduction La question de la mixit traverse notre soci t depuis quelques ann es elle s invite dans l actualit En 1975 une loi l instaure l cole pour r pondre des dif
116. of wor king life New York basic Books e Kergoat D 1985 Les femmes et le travail temps partiel Paris La Documentation Fran aise e Kergoat D 1992 les absentes de l histoire dans ouvriers ouvri res Un continent morcel et silen cieux Paris Autrement s rie Mutation n 126 pp 73 83 Lapeyre N 2006 Les professions face aux enjeux de la f minisation Toulouse Octares ditions col lection travail et activit humaine e Lazarus R S et Folkman S 1984 Stress Appraisal and Coping New York Springer e Le Lan R Baubeau D 2004 Les conditions de travail per ues par les professionnels des tablis sements de sant tudes et r sultats DREES n 335 e Le Lan R 2006 La r duction du temps de travail vue par les salari s hospitaliers en 2003 DR E E S tudes et r sultats n 469 mars 8 p e Letourneux V 1998 Pr carit et condition de travail dans l union europ enne Fondation euro p enne Loughlingstown Dublin e Linhart D 2008 Pourquoi travaillons nous Une approche sociologique de la subjectivit au tra vail Er s clinique du travail e Lippel K Messing K Stock S V zina N 1999 La preuve de la causalit et l indemnisation des l sions attribuables au travail r p titif rencontre des sciences de la sant et du droit Windsor Yearbook of Access to Justice XVII 35 86 e Loriol M 2003 La construction sociale de la fatigue au travail
117. otypes sexu s comp tences f minines aptitudes masculines une mixit au travail sans inversion du genre Plus encore il semblerait bien que l exp rience concr te de la mixit renforce le processus de construction d un sexe par l autre Molinier 2000 au sens o l on attend des hommes faisant un m tier de femmes de se comporter en hommes et r ciproquement on attend des femmes qu elles se comportent s en femmes et ce partir de crit res extr mement traditionnels de la 9 Cependant il ne s agit pas pour autant de s affirmer en tant que femme en brandissant sa f minit tel un tendard La f minit est ici sans gloire au sens o dans la valence diff rentielle des sexes H ritier les valeurs f minines s incarnent souvent dans des comportements d effacement de soi voire de soumission l autorit masculine Ainsi rester femme dans un monde traditionnellement masculin revient souvent dispara tre symboliquement et ne pas s inscrire dans des rapports de force ou de concurrence avec les hommes EDITIONS E r sea f minit et de la masculinit Aux hommes la force l autorit le courage la technique le pouvoir l autonomie l absence d motion aux femmes le sens de l coute la compassion le d vouement l absence d ambition personnelle le travail sous contrainte De fait la d finition du f minin et du masculin r siste l avanc e en mixi
118. ou comme faisant partie int grante de la d finition du m tier comme dans le cas de la police des sapeurs pompiers des surveillants de prison par exemple soit 8 On peut l gitimement s interroger sur le sens d une telle sp cialisation sexu e car lorsqu un service n accueille aucun homme comment font les femmes Les tudes montrent qu elles font sans au sens o elles assument sans trop de mal ou en mobilisant la ruse et le contournement ce type de t ches que les logiques de genre attribuent traditionnellement aux hommes Ainsi les infirmi res ou les aides soignantes par exemple peuvent se mettre plusieurs pour d placer des charges lourdes ou peuvent viter d tre confront es la violence d un patient par l usage de pratiques plus invisibles ou d viantes comme par exemple isoler un patient d s les pr misses de l agitation en l enfermant double tour dans sa chambre ou encore bidouiller les gouttes tricher avec la prescription m dicale en rajoutant de l haldol dans le potage Molinier 2000 53 En d autres termes les infirmi res anticipent sur le d clenchement d une crise chez le patient quitte l assommer ou l abrutir sous l effet des m dicaments EDITIONS E r sea plus lente et pose probl me aux quipes en place Comment exclure les femmes de ces activit s ou les en pr server alors qu elles sont au c ur du m tier Pour faire face ces
119. partie La deuxi me section est consacr e l analyse des conditions de travail et des risques de sant par genre dans diff rents secteurs et cat gories professionnelles Nous livrerons les grands apports dif f renci s par genre en nous r f rant aux enqu tes nationales notamment l enqu te Sumer et nous distinguerons lorsque c est possible les p nibilit s physiques et les risques psychosociaux Nous illus trerons certains points gr ce aux enqu tes monographiques qui abordent les facteurs de risques au travers des op rateurs tels que le stress le burn out la violence Pour ce faire nous nous r f rerons aux travaux men s au Canada notamment les travaux de Karen Messing On trouvera chaque tape de l expos des encarts concernant les termes ou les indicateurs utilis s Certains indicateurs tels les Troubles musculo squelettiques m lent pertinemment des crit res d valuation qui sont la fois des effets des conditions physiques du travail et des conditions sociales risques psycho sociaux nous en rendrons compte dans cette partie Partie 3 Processus g n raux conomiques et sociaux de construction du risque la pr carit dans l emploi et le travail La troisi me partie est consacr e aux risques li s non plus au secteur mais la place dans l emploi statut pr caire ou la place dans le travail pr carit dans le travail Nous concluons sur quelques pistes qui pourraient utilement tre d velopp es
120. produits chi miques nocifs Thomas Coutrot a montr l impact du job strain diff renci sur les hommes et les femmes en fonction des trajectoires professionnelles Jennifer Bue a abord la question sensible des 23 Debrand T et Barnay T L impact de la sant sur l emploi des seniors en Europe IRDES Bulletin d information n 109 Juin 2006 24 Debrand T et Lengagne P P nibilit au travail et sant des seniors en Europe conomie et Statistique n 403 404 2007 25 Guignon N Risques professionnels les femmes sont elles l abri DARES Femmes et Hommes regards sur la parit dition 2008 Parmi les 21 7 millions de salari s 17 5 millions sont repr sent s dans le cadre de l enqu te Sumer 2003 EDITIONS E r sea comportements hostiles qui touche un salari sur six26 et les femmes un peu plus que les hommes bien que l ge ne semble exposer qu certains types d agressions voir Annexes XXII et XXIII Dans le dossier de l ANACT sur la P nibilit au travail publi en mai 2008 l tude sur les troubles musculo squelettiques men e par le docteur Annie Touranchet dans les pays de Loire aupr s des salari s de plus de 50 ans montre une pr valence des TMS sup rieure chez les femmes que chez les hommes qu il s agisse de sympt mes affectant le cou l paule ou le poignet Un TMS a t dia gnostiqu au cours de l examen clinique chez 15 des femmes et 11 des hommes les tendi
121. qu ils effectuent C Teiger souligne propos des postes tayloris s que certains travailleurs peuvent finir par croire qu ils font un travail non qualifi et qu ils sont eux m mes non qualifi s et sans valeur Cette r action s observait chez les hommes mais davantage encore chez les femmes affect es en plus grand nombre aux t ches les plus tayloris es Teiger 1995 Les pratiques des femmes peuvent galement tre marqu es par des attitudes de d valorisation des comporte ments de d vouement v cus comme naturels Le travail des hommes est plus formalis proc dures strictes objectifs chiffr s revenus et carri res d pendant de la mani re de travailler Cette forma lisation du travail des hommes facilite l objectivation Gollac Volkoff 2000 p 51 les hommes res sentiraient de ce fait plus souvent leur travail comme complexe ce qui d valorise par contraste le travail des femmes 5 Peu d tudes galement prennent en compte les effets r sultant de l interaction entre le travail domestique non r mun r et le travail salari abord que de mani re exceptionnelle Messing 1999 Les femmes occupent une place sp cifique dans la sph re domestique qui p se sur l usage de leur temps et sur leur charge de travail Hirata S notier dir 1996 Pour l illustrer prenons deux faits la proportion d hommes n accomplissant aucune t che domestique d apr s les conjointes est de 60 7 et d apr s eux
122. que leurs coll gues masculins Guignon 2008 Au sein des employ s administratifs les hommes signalent une latitude plus faible que les femmes ne le font Cela peut s expliquer par les emplois occup s 23 sont gardiens et 24 sont agents de la cat go rie C de la fonction publique alors que 37 des femmes sont secr taires en entreprise En ce qui concerne les cadres les femmes demandent une aide psychologique moins lev e que les hommes occupant en moyenne des postes moindre responsabilit EDITIONS a r sea La p nibilit physique et la p nibilit mentale tendent se cumuler La repr sentation courante selon laquelle les p nibilit s physiques seraient plut t le lot des ouvriers et le stress celui des cadres doit tre relativis e car les ouvriers et employ s des commerces subis sent aussi beaucoup de stress Coutrot 2008 T Coutrot propose de distinguer quatre types de situa tions de travail qui se caract risent par des combinaisons de p nibilit s relativement homog nes Elles forment un contexte de situations de travail et des risques sp cifiques Pour cela il propose cinq configurations extraits Coutrot 200816 Cat gorie 1 les cols blancs 36 du champ d observation de l enqu te Les risques sp ci fiques subis sont l interruption fr quente du travail le travail sur cran plus de 20 heures par semaine et des longues dur es de travail Ce sont surtout des cadres des ing nieurs et
123. que tout au long de leur vie au travail un certain d ni de leurs maladies professionnelles et de la p nibilit de leur travail est relever Apr s r vision de la l gislation et des accords inter professionnels concernant l galit elle souligne que la question des ges ny est jamais trait e Apr s avoir relev les statistiques sur l emploi des femmes seniors et relev les diff rences de taux d activit et d emploi selon le dipl me les CSP et les secteurs d activit ainsi que sur le ch mage et les difficult s de retour en emploi elle aborde bri vement les questions de sant puis met l accent sur la question des retraites des femmes pr occupation centrale qui guide cette tude Rachel Silvera note qu en 2001 8 hommes sur 10 partent la retraite avec des carri res compl tes contre 4 femmes sur 10 bien qu elles aient cotis en moyenne 2 ans de plus que leurs a n es il y a 20 ans Elle souligne en citant Carole Bonnet qu en 2001 les femmes avaient des droits directs de 50 de ceux des hommes l cart tant l g rement r duit par l inclusion des pensions de r version 60 26 Cette moyenne cache d ailleurs un contraste important entre les retraites issues du secteur priv 40 de celle des hommes et du public 80 de celles des hommes Les raisons en sont connues dur es de cotisation plus courte salaires et temps de travail r duits Les ges de liquida tion sont en moyenne de 2 ans pl
124. risques au travail des hommes et des femmes Les notions utilis es dans les enqu tes sont les suivantes e Conditions de travail ce terme regroupe l ensemble des caract ristiques de la situation de travail tant mat rielles qu organisationnelles horaire mode de prescription latitude e P nibilit s situations que l on sait a priori dommageable pour la sant ainsi la station debout prolong e ou le travail en horaires alternants e Le danger est la propri t que poss de un produit chimique un virus une vibration une caract ristique du travail comme la r p titivit d affecter la sant du travailleur e L exposition est le contact entre un salari et la source du danger On peut la qualifier par sa dur e son intensit l existence ou non de protection e Le risque est l effet n faste possible sur la sant du salari r sultant de l exposition selon ses caract ristiques Le consensus de Saltsa tablit que lorsqu au moins deux des expositions appartenant une liste concernent un salari celui ci est en fort risque de TMS cf la d fini tion plus loin Exposition des femmes et des hommes aux risques physiques 2 Quelles sont les expositions sp cifiques des hommes et des femmes quels sont les risques Avant d voquer les sp cificit s par genre reprenons quelques caract ristiques des activit s men es par les femmes et qui rendent leur travail moins visible Enqu te Sumer 2002 2003 l
125. s du priv ou des entreprises publiques hommes et femmes b n ficient un peu moins de CDI 93 pour les femmes contre 95 pour les hommes et ont un peu plus de contrats aid s ou de CDD 6 contre 3 Parmi les salari s de la fonction publique les contrats stables sont galement un peu plus fr quents pour les hommes que pour les femmes 96 contre 93 les contrats pr caires tant plus fr quents pour elles 7 que pour les hommes 4 M tiers des hommes et des femmes seniors En termes de familles professionnelles voir annexe XI la composition hommes femmes et par ge est extr mement contrast e On rel vera qu en 2007 les deux m tiers qui comptent le plus de seniors sont les plus oppos s en termes de statut social et de composition de genre Ce sont e les dirigeants d entreprise qui comptent 40 1 de seniors dont 18 1 de femmes s et les employ es de maison qui comptent 38 2 de seniors dont 90 7 de femmes Ce dernier m tier s est l g rement rajeuni et masculinis puisqu en 2004 2005 il comptait 43 6 de seniors dont 97 4 de femmes Les m tiers les plus f minins les employ e s de maison et les aides domicile repr sentent par ailleurs des effectifs importants et en augmentation 379 000 personnes en 2007 contre 312 000 en 2004 pour les premi res et 451 000 en 2007 contre 396 000 en 2004 pour les secondes tous ges confondus Les contrastes sont ainsi tr s marqu s pour
126. s marqu e 25 des ouvri res travaillent la cha ne contre 7 des ouvriers Cette forme d organisation du travail demeure une caract ristique des emplois industriels non qualifi s et f minins Gollac Volkoff 2002 1 L analyse est faite dans un mod le qui inclut les caract ristiques de l entreprise secteur conomique taille et du salari cat gorie socioprofessionnelle ge statut de l emploi anciennet dans l entreprise fonction dipl me EDITIONS E r sea On en conclut que les femmes sont tr s nettement plus touch es par le travail la cha ne et c est un effet de genre puisqu cat gorie socioprofessionnelle gale elles sont tr s nettement plus contraintes par cette forme de travail L intensit du travail se traduit aussi par le fait qu profession gale les femmes ont plus de chances que les hommes de ressentir la pression de l urgence de devoir toujours se d p cher de manquer de temps pour faire correctement leur travail Un travail r p titif De plus en plus de salari es d clarent que leur travail est r p titif de 20 en 1984 29 en 1998 Les ouvri res non qualifi es 72 sont tr s soumises cette contrainte Alors que le travail r p ti tif a recul dans l industrie c est une contrainte qui a norm ment augment dans les professions du tertiaire et en particulier pour les femmes chez les employ s surtout les femmes employ es de commer
127. sant et l itin raire professionnel Pour cela elle retrace le parcours professionnel et de sant des personnes enqu t es Les r sultats de la premi re enqu te men e en 2006 2007 ne sont pas encore connus L enqu te d cennale de sant 2002 2003 La mesure de la morbidit et de la consommation de bien m dicaux constituent le c ur de l en qu te Un questionnement sur les conditions de travail au cours de la vie a t ajout cette 4e enqu te d cennale de l INSEE L enqu te SVP50 r alis e en 2003 par le groupe pid miologie du CISME aupr s de salari s de plus de 50 ans s int resse aux conditions de travail pr sentes et pass es du salari sa perception de la retraite et divers aspects de son tat de sant EDITIONS E r sea EDITIONS 5 Agence Nationale pour l Am lioration des Conditions de Travail 4 quai des Etroits 69321 LYON Cedex 05 T l phone 04 72 56 13 13 T l copie 04 78 37 96 90 Internet www anact fr
128. sobligeants 1 10 0 6 0 Vous emp che de vous exprimer 5 7 4 5 Vous ridiculise n D D C cissi isssssccssessissesssicesasessses sasssecsse 3 9 2 0 Au moins un comportement hostile ssssssssssss 17 3 Lecture 1 2 des salari s ont coch litem Laisse entendre que vous tes mentalement d rang s dans le pass indiquent qu une ou plusieurs personnes se sont comport es syst matiquement de la sorte SUMER 2003 avec eux encadr 1 Source Dares Det Champ secteur concurrentiel et h pitaux publics hors particuliers employeurs EDITIONS a r sea Tableau 2 Les femmes d clarent un peu plus souvent faire face des comportements hostiles En pourcentage Nombre d items coch s Total parmi les comportements hostiles propos s AUCUN EE TTT T TAT sectes ass en aan z te 82 8 Usa ointaitnacussasten disant 8 5 e E Ra sieste an ele canons etes saone idee dose aps s ce 4 3 Source Trois OU PLUS ves vess ssz sss ness st s ass sast ses sadasosan 4 3 SUMER 2003 Au moins un 17 3 Dares Det Lecture 83 3 des hommes ont signal ne vivre actuellement aucun des comportements hostiles propo s s par le questionnaire Champ secteur concurrentiel et h pitaux publics hors particuliers employeurs Tableau 3 Les femmes d clarent plus souvent faire face un comportement m prisant En pourcentage
129. sociaux mar qu s par la s gr gation sexuelle D sormais la mixit que nous d finirons ici comme la mise en coexistence des deux sexes dans un m me espace social Zaidman 1992 devient une r alit dans bien des secteurs sans jamais atteindre partout la parit num rique Sauf exception la mixit pro fessionnelle est tant t h g monie num rique f minine tant t h g monie num rique mas culine elle est parfois proche de l quilibre du point de vue de la repr sentation statistique des deux sexes ou au contraire fortement d s quilibr e Ainsi certains groupes professionnels connaissent une situation quasi paritaire comme dans le cas des magistrats et des avocats inscrits au barreau de Paris par exemple D autres avanc es en mixit s tablissent autour d un rapport un tierdeux tiers des effectifs C est le cas des inspecteurs des imp ts qui vers la fin des ann es 1990 comprenaient plus de 37 5 de femmes contre peine 10 dans les ann es 1970 des m decins hospitaliers dont un sur trois est pr sent une femme Cependant les situations les plus fr quentes dessinent une distribution sexu e bien plus in galitaire c est dire comprenant un groupe de sexe minoritaire pesant entre 15 et 25 des effectifs Ainsi on d nombre d sormais pr s de 24 de femmes chefs d exploitation agricole 18 de femmes inscrites l ordre des architectes 18
130. soutien social Forte demande psychologique Employ s de commerce et de service Contrainte visuelle 20 heures Gestes r p titifs 20 heures Faible soutien social Travail au froid gt 20 heures Ouvriers qualifi s Gestes r p titifs gt 20 heures Contrainte visuelle gt 20 heures Forte demande psychologique Faible soutien social l l l l l 15 20 25 30 35 40 9 Ouvriers non qualifi s Femmes Hommes Lecture au sein de la cat gorie cadres 28 2 des hommes et 29 9 des femmes sont en fort risque de TMS Les facteurs plus fr quents pour les femmes que pour les hommes sont la contrainte visuelle plus de 20 heures par semaine et le faible soutien social Champ salari s en fort risque de TMS Source Dares DGT enqu te Sumer 2003 Ainsi Nicole Guignon conclue en accord avec les travaux de Gollac et Volkoff 2002 que si Von raisonne toutes choses gales par ailleurs c est dire anciennet ge taille d tablissement et famille professionnelle identiques la probabilit d tre expos au risque de TMS est de 22 sup rieure pour les femmes par rapport aux hommes En fait sous un m me intitul de cat gorie socio professionnelle les t ches effectuer et l organisation du travail sont diff rentes pour les hommes et pour les femmes et donc les conditions de travail et les risques professionnels qui en d coulent Exactement la m me conclusion est pr sente dans les travaux
131. tat de sant des seniors en emploi est li ces facteurs Un niveau de pression ressentie peu lev mais surtout un niveau de r compense re ue important sont associ s un bon tat de sant pour les hommes comme pour les femmes Le manque de lati tude d cisionnelle et les caract ristiques organisationnelles affectent davantage l tat de sant des femmes Les r sultats r v lent enfin l importance sur la sant du manque de soutien au travail et du sentiment d ins curit vis vis de l emploi les femmes sont davantage affect es par le manque de latitude d cisionnelle associ une demande psychologique forte une faible r compense l ins cu rit de l emploi et le manque de soutien Ces facteurs sont notamment corr l s au risque de souffrir de d pression Pour les femmes ce risque est galement plus lev lorsqu elles jugent leur salaire trop faible relativement leurs efforts ou lorsqu elles sont constamment sous pression L enqu te SUMER 2002 200325 exploit e par Nicole Guignon sur les conditions de travail des femmes susceptibles d avoir un impact sur la seconde partie de carri re des femmes confirme les m mes r sul tats concernant les contraintes organisationnelles sp cifiques pour les femmes travail morcel d pendant r p titif impact des troubles musculo squelettiques postures contraignantes manque d autonomie exposition aux infections la violence aux agressions verbales des
132. tign Fortino Charles 2002 16 20 Une conductrice de travaux dans une entreprise de r habilitation a galement b n fici de l appui temporaire mais d cisif d un tuteur plus g et plus exp riment qu elle s On m a mis avec quelqu un et en fait il ma form e pendant six mois et puis quand il a vu que a marchait il ma l ch e dans la nature s L encore le contr le exerc par ce coll gue tait emprunt de bien veillance D s que j avais un probl me je pouvais aller le voir Il avait toujours un il sur moi Dans un autre secteur celui des agents cynophiles de s curit o le travail est plus isol parce que le salari surveille seul les installations le soutien des coll gues a pris d autres formes J ai t for m e par des hommes d un certain ge Ils avaient un peu peur pour moi D ailleurs j tais la plus jeune confiera une jeune femme Ainsi ses coll gues l ont accompagn e dans certaines missions puis sont rest s en contact avec elle lorsqu elle tait seule ce qui na pas manqu de la rassurer Ils me disaient si tu as un probl me on vient Dans le dernier cas que nous venons d voquer il n est pas vain de remarquer que la jeune femme tait mari e un agent de s curit et cet tat civil a galement jou en sa faveur Pour le col lectif de travail qui ne connaissait pas personnellement le mari et malgr son sexe elle tait per ue doub
133. travail r mun r Thomas Amoss et Michel Gollac d veloppent l id e selon laquelle les mutations du travail pro voqueraient une s lection entre ceux qui se trouvent favoris s et les autres qui sont au contraire frapp s de plein fouet l intensit du travail et trajectoire professionnelle le travail intense est il soutenable Partant du double constat de la rapide intensification du travail observ e au cours des ann es 1980 et 1990 et de la difficult qu il peut y avoir soutenir un travail intense ils exami nent les contraintes de rythme v cues dans le travail et les changements de situation profession nelle la lumi re de la litt rature nous formulons l hypoth se d un double effet de l intensit du travail sur les carri res positif pour les salari s qui ont les moyens de faire face aux contraintes aux quelles ils sont soumis n gatifs pour les autres Cet avertissement doit amener r fl chir sur les in galit s nouvelles qui peuvent creuser les carts la fois entre les sexes et l int rieur de chaque cat gorie de sexe si des correctifs ne sont pas mis en place Dans les approches par le genre des clairages sur le vieillissement Comme on l a dit la question du vieillissement au travail est la r sultante des conditions de travail tout au long de la vie Certains travaux concernant le genre et le travail devront tre pris en compte pour approfondir les connaissances M
134. travaux de recherche sur des secteurs parti culiers on s aper oit que les postes ne sont pas tenus indiff remment par les hommes et les femmes Les repr sentations que l on a du travail effectu par les salari s sont bien souvent fauss es car le travail r el n est pas toujours tudi et compris par ceux qui l organisent et le d finissent Bien sou vent une partie des activit s et des exigences de ces activit s est manqu e car on consid re le tra vail de l ext rieur et avec des a priori C est d abord ce type de barri res les barri res mentales qui s oppose l int gration des femmes de fa on s curitaire dans le milieu de travail parce que l on ne peut am liorer quelque chose qui n existe pas que cette m connaissance d ailleurs soit due l ignorance ou au refus de reconna tre ces aspects on ne peut transformer tant qu on ne reconna t pas l existence du probl me Teiger 1995 Par exemple le travail des femmes y compris le travail des ouvri res est souvent qualifi de l ger en opposition lourd pour les hommes notamment si les femmes sont assises pour l effectuer leur travail r p titif est vu comme simple L environnement de surcro t peut appara tre propre et salubre par rapport aux situations de l indus trie m canique ou sid rurgique Teiger 1995 p 212 Les st r otypes ont galement un impact sur les places accord es aux femmes dans les organisations Cela a pour cons qu
135. un autre point d achoppement des in galit s Le temps constitue ainsi un pr texte pour scinder le monde du travail en deux espaces l un l gitime masculin l autre fortuit f minin Le temps partiel participe donc d un prin cipe de vision et de division du monde d autant plus puissant qu il est mesurable rationalisable et donc imparable Or le temps est une construction sociale Elias 1984 D s lors qu on comprend que le temps partiel n a pas non plus une r alit objective mais est au contraire le fruit d une construction juridique politique et sociale travers l histoire du travail les questions sont mul tiples Quels sont les enjeux politiques conomiques et sociaux du temps partiel Pourquoi tra vailler moins signifierait il travailler moins bien d m riter en quelque sorte Des discours aux pratiques comment les repr sentations sur le travail des femmes s enracinent elles Se greffent elles sur certains emplois ou traversent elles tous les secteurs Quelle est la capacit de r sistance des travailleurs temps partiel l assignation dans un statut de seconde zone cf infra II 2 Comment et pourquoi les femmes int riorisent elles les repr sentations dont elles font l objet quand elles travaillent cf 111 2 Analyse des d bats parlementaires de 1980 l invention du temps partiel et le temps du mythe sociogen se des lois sur l emploi temps partiel La perspective historique est
136. une offre abon dante tandis qu elles affrontaient le manque de cr ches de logement d quipements puis dans les p riodes de crise ou d ajustement d emplois II constate qu son tour le vieillissement au travail est insuffisamment anticip par les entreprises et les administrations les conditions et l organisation du travail tant souvent les m mes 30 ans et 50 et plus Le vieillissement devient alors un probl me individuel pour lequel chacun recherche des solutions individuelles allant parfois jusqu au licenciement n goci Quant aux femmes elles subissent cette situation avec plus de contraintes encore Il met l accent sur l un des ressorts essentiels de l adaptation des actifs aux volutions du travail et de l emploi l acc s la formation Il observe que l acc s des hommes la formation aux deux ges extr mes est le double de celui des femmes en d but de carri re les hommes jeunes entre 25 et 34 ans sont surrepr sent s parmi les salari s form s ils sont 15 de la population active et 50 des form s tandis que chez les femmes on observe la situation inverse les jeunes femmes repr sentent 13 des actives mais 11 des form es Ce retard s accentue avec l ge puisqu en deuxi me partie de carri re les plus de 45 ans repr sen tent 15 des femmes actives mais ne sont que 8 parmi les femmes form es tandis que chez les hommes le poids des plus de 45 ans est constant
137. v res que ceux retenus pour les hommes est largement partag par l ensemble des femmes interview es en situation d enqu te Une cadre expli citait assez bien ce sentiment en usant de la m taphore du saut la perche Pour nous les femmes disait elle l important n est pas de passer la barre il faut franchir sans toucher qu il ny ait pas photo Aussi si les d sirs d autonomie au travail des hommes trouvent souvent mati re se r aliser on observe en revanche un contr le assez fort des performances f minines v cu comme des contraintes r elles et une limitation des marges de man uvre au travail m Enfin et cette ultime dimension de la diff renciation sexuelle en actes dans les espaces mixtes rejoint largement la question des in galit s sexuelles les fonctions de pouvoir restent l apanage des hommes y compris dans des secteurs o ils sont num riquement minoritaires et ou pr sents depuis peu Dans la plupart des tudes empiriques on observe des strat gies masculines de mobilit verti cale rapide et donc de renoncement au m tier initialement choisi Ainsi dans le travail social l h pital dans l ducation les hommes quittent fr quemment c le travail de terrain pour se consacrer des fonctions d encadrement De fait l instar de ce qui se passe dans le reste du monde du tra vail les femmes l inverse des edelweiss tendent dispara tre au fur et mesure de la mont e dans
138. veils j ai ouvert les prises de courant dans ma chambre J ai toujours aim faire des inventions avec deux bouts de fils lectriques et une planche je faisais un avion que je peignais Ing nieure textile On note dans ces propos qui font cho beaucoup d autres le poids du rapport l apprentissage la m re ou au p re dans l exercice d une activit qui deviendra le support de leur projet professionnel Toute proportion gard e vi demment on pense la figure d h riti re s mise en vidence par Catherine Marry 2004 propos des carri res scientifiques des femmes 3 Le renforcement du sentiment d efficacit personnel est indispensable pour faire son choix et effectuer durablement et avec succ s une activit socialement attribu e l autre sexe Souvent un proche qui appuie le projet peut renforcer la personne dans ce sentiment d tre comp tent e Maman tait fi re de moi et avait confiance en moi Elle et moi savions que je me lan ais dans quelque chose de peu classique et difficile elle n a pas eu peur elle y croyait a m a aid e ing nieure textile 4 Des mod les et des passeurs permettent d envisager l exercice du m tier d volu tradition nellement l autre sexe Accepter d entrer dans un monde non mixte revient on l a vu plus haut commencer un parcours professionnel sur terre inconnue Le fait de croiser des femmes qui exercent cette activit favo
139. vie et dans la construction et gestion des parcours pro fessionnels La diversit des modes de garde l offre d un mode de garde qui correspond aux attentes de la famille et qui se trouve proximit du domicile ou du lieu de travail son co t et sa flexibilit sont autant d l ments qui sont susceptibles de faciliter la poursuite de l activit professionnelle des femmes apr s une naissance que cette poursuite soit d cid e pour des raisons professionnelles finan ci res ou personnelles Les travaux de C line Marc et H l ne Jazdela ont permis de montrer que le march du travail des m res en France est ici dual Certaines bien int gr es sur le march du travail r alisent une double journ e de travail professionnelle et familiale Aid es par les syst mes incitatifs d autant plus int ressants que les revenus sont lev s elles peuvent faire garder leurs enfants Les femmes qui sont dans une situation de travail plus pr caire sont plus enclines cesser leur activit professionnelle pour lever leurs enfants La maternit semble galement jouer la d faveur des femmes dans le d roulement de leur par cours Dans une r cente enqu te CSA f vrier 2009 command e par la HALDE 46 des r pondants pensent qu tre une femme enceinte constitue un inconv nient pour l volution d une carri re pro fessionnelle et pour 36 d entre eux il en est de m me pour les femmes ayant des enfants En outre
140. 003 Tableau 4 Exposition aux facteurs de risque de TMS Facteurs de risque Force lev e 43 Charge physique lourde Borg gt 15 28 26 17 24 Demande psychologique lev e Tension au travail 0 4 7 Latitude d cisionnelle faible 5 4 2 Polyvalence quotidienne 9 7 Soutien social faible 2 i er Horaires irr guliers he EDITIONS r seau Annexe 24 ANACT P nibilit au travail une approche par les processus d usure et les itin raires professionnels mai 2008 coordination Anne Marie Nicot C line Roux Annie Touranchet TMS chez les salari s de plus de 50 ans Pays de la Loire 2002 2003 Tableau 2 Pr valence des troubles musculo squelettiques des membres sup rieurs par ge et genre Pr valence Hommes n 1566 Femmes n 1119 Tableau 3 Pr valence des troubles musculo squelettiques des membres sup rieurs par trouble ge et genre Pr valence 0 Hommes Tendinite coiffe des rotateurs Oos m2 g ES ES EE CC CS EE armena 7 ue L o EEEa Tendinites F E des doigts F E des Tendinites F E des doigts FERA SE TE RE Re ME M r sea Ch mage et invalidit apr s 50 ans deux dispositifs alternatifs de sortie de l emploi pour les seniors en mauvaise sant Thomas Barnay Tableau 1 tat de sant selon le statut d activit entre 50 et 59 ans En pond r s Limitations d activit Sant per ue
141. 007 s Des femmes au montage automobile le difficile arrangement des sexes in Les jeunes et l agencement des sexes Paris La dispute Coll Le genre du monde e Eckert H Sulzer E 2007 s Le d fi de la f minisation des cha nes automobiles in Les jeunes et l agencement des sexes Paris La dispute Coll Le genre du monde e Ferrant M 2004 F minin masculin Paris La d couverte coll Rep res e Fort M Niss M Rebeuh M C Trautmann J Triby E 1998 s De la division sexu e au partage du travail Travail et emploi n 74 e Fortino S 2002 La mixit au travail Paris La Dispute e Gadrey N 1992 Hommes et Femmes au travail L Harmattan Logiques sociales e Gardey D 1998 Perspectives historiques in Maruani M d Les nouvelles fronti res de l in ga lit Hommes et femmes sur le march du travail Coll Recherche Mage La d couverte s Gollac M Volkoff S 2002 s La mise au travail des st r otypes de genre Les conditions de tra vail des ouvri res in Ouvri res les dessous de l embellie dossier Travail Genre et Soci t s n 8 L Harmattan 2002 e Kergoat D 1982 Les ouvri res Paris Le sycomore e Kergoat D 1998 La division du travail entre les sexes in Le monde du travail Paris La d cou verte e Le Feuvre N 2001 s La f minisation du monde du travail Travail et soci t GREP e Lemaire D 2008 Les exigenc
142. 0157 Lecture pour les femmes un ratio faible entre la pression ressentie et la r compense re ue est significativement corr l avec tous les indicateurs de sant consid r s Les trois indicateurs synth tiques des conditions de travail sont pr sent s dans encadr 2 Seuils de significativit significatif au seuil de 1 significatif au seuil de 5 significatif au seuil de 10 Champ seniors de 50 65 ans occupant un emploi Source enqu te Share 2004 EDITIONS E r sea CEE ANACT P nibilit au travail une approche par les processus d usure et les itin raires professionnels mai 2008 coordination Anne Marie Nicot C line Roux Serge Volkoff Fins de vie active et p nibilit s du travail Graphique 1 troubles de sant et ge Champ salari s de 50 ans et plus 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60et 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 et Hommes Femmes A Douleurs o Difficult s r cup rer m Troubles m moire o Fatigue e Difficult s certains mouvements Troubles auditifs A Besoin de plus de temps Source Enqu te Sant et vie professionnelle apr s 50 ans CISME CREAPT 2003 Graphique 2 troubles de sant et g ne dans le travail Champ salari s de 50 ans et plus H F H F H F H F H F Douleurs Se fatiguer Troubles Nervosit Difficult vite sommeil mouvements M Ne g ne pas E G ne dans le tra
143. 04 VIFAS Institut fran ais d action sur le stress soulignait la plus grande vuln rabilit des non cadres non managers et des femmes face au stress en particulier dans les postes les moins qualifi s Le stress au travail des non cadres Anxi t pathologique Sur stress stress per u excessif D pression 10 15 20 25 30 Femmes en pourcentage des personnes interrog es tude conduite de septembre 2002 ao t 2003 sur 11 852 personnes Les r sultats ont t pond r s pour quilibrer le poids de chaque entreprise Source extrait de l tude IFAS publi e dans Enjeux Les chos de janvier 2004 p 70 De m me l enqu te SUMER 2003 conduite dans le cadre du programme Sant mentale observa toire travail Rh ne Alpes Centre Samotrace d velopp par le D partement sant et travail de l Institut de veille sanitaire InVS montre que pour l ensemble des ph nom nes de mal tre au tra vail les femmes sont plus sensibles que leurs homologues masculins En effet la pr valence du mal tre est de 24 chez les hommes et 37 chez les femmes les cat gories des employ s et des pro fessions interm diaires tant les plus touch est La tension au travail concerne 35 des hommes et 41 des femmes avec des diff rences d exposition selon la cat gorie professionnelle et le secteur d activit Nous pouvons mettre l hypoth se selon laquelle les conditio
144. 15 Sachant le salaire partiel auquel correspond tout travail temps partiel dans la logique des entreprises et la mise en uvre de toute organisation du travail les hommes sont les premiers favoris s dans le passage du temps partiel au temps complet parce qu on consid re qu ils ont besoin de gagner et de travailler davantage que les femmes m me quand ces derni res ont une anciennet plus grande et sont clairement demandeuses de temps plein Car s agissant des femmes le plus souvent la repr sentation est inverse On les imagine pouvoir compter sur le salaire d un conjoint et rapporter un salaire d appoint dans le m nage cf infra encadr 11 2 Peu importe dans ces conditions qu elles s installent dans le temps partiel qui est l inverse per u comme une p riode transitoire pour les hommes Il y a donc une c tol rance sociale l au temps partiel des femmes en France qui s oppose une intol rance sociale quand il touche les hommes Enfin le temps partiel affecte le montant des pensions de retraite II conditionne un salaire partiel mais galement une pension de retraite partielle d un niveau r duit au moment de la validation de la retraite On sait d j les in galit s entre les hommes et les femmes en mati re de retraite Les femmes ont des carri res plus courtes moins s res plus souvent temps partiel et davantage interrompues que celles des hommes Meron Silvera 2003 p 224
145. 3 670 3 980 4 380 4700 4170 4 370 5 234 5 479 5 510 5 769 11 279 dont 50 54 ans ast 1 560 1630 1 540 1 560 1 430 1 420 2 003 2 084 2 005 2 101 4106 55 59 ans 970 1 040 1 490 1 590 1 370 1 430 1 948 2039 1993 2 087 4080 Co 6dans iii 1 140 1310 1350 1550 1 370 1 520 1 283 1356 1512 1 581 3 093 Taux d activit 50 64 ans 77 42 61 37 54 40 61 6 52 9 60 1 53 1 56 5 dont 50 54 ans 93 52 90 56 90 68 90 2 77 3 90 3 79 4 84 7 55 59 ans f 81 43 63 40 60 45 62 7 54 1 61 9 55 3 58 5 60 64 ans 53 28 25 15 11 10 15 5 13 7 17 5 15 2 16 4 Esp rance d activit 50 64 ans 8 3 6 9 8 5 7 5 8 0 dont 50 54 ans s 4 5 3 8 4 5 4 0 4 2 55 59 ans f 3 1 2 5 3 1 2 8 2 9 60 64 ans 0 7 0 6 0 8 0 7 0 8 Taux d emploi 50 64 ans 75 40 57 35 51 38 58 2 49 6 56 9 50 1 53 4 dont 50 54 ans 91 50 85 53 83 62 85 0 71 8 85 5 74 5 79 9 55 59 ans 80 42 59 37 57 42 59 2 51 4 58 6 52 4 55 4 60 64 ans 52 28 25 15 11 10 14 9 12 9 16 6 14 8 15 7 DB 64 ANS s cos onressenisssnsenaseseseate 63 33 42 26 34 26 41 6 36 0 40 5 36 2 38 3 Part de ch mage 50 64 ans 2 2 4 2 3 2 3 4 3 3 3 2 3 0 3 1 dont 50 54 ans 2 2 5 3 7 6 5 1 5 5 4 8 4 9 4 9 55 59 ans 1 1 4 3 3 3 3 5 2 7 3 4 2 9 3 1 OOGA ANS secsersvessssassessccaee 1 0
146. 4 99 pp 363 384 1999 Fortino S La mixit au travail La Dispute Paris 2002 Fr tign C Fortino S Charles F Favoriser l entr e des femmes dans l entreprise dans des secteurs d activit non traditionnellement f minins Recherche action CNIDFF 2003 EDITIONS a r sea sexuelles r currentes en mati re d embauche et de promotion En d autres termes les femmes paient au prix fort leur ticket d entr e dans les travaux des hommes Ainsi l tude syst matique des niveaux de qualification respectifs des hommes et des femmes d une des entreprises tudi es montrait qu aux trois niveaux de classification interne ex cution ma itrise encadrement les femmes sont syst matiquement plus dot es scolairement que les hommes Par exemple plus des trois quarts des cadres f minins poss daient au minimum une ma trise de l enseignement sup rieur contre un peu plus de la moiti des cadres masculins De m me plus de 20 des agents de ma trise f minins pos s daient un dipl me de niveau Bac 2 contre 15 des hommes 20 taient bacheli res contre 16 de bacheliers On d nombrait enfin plus d un tiers de bacheli res chez les agents f minins d ex cution mais seulement 20 du c t de leurs coll gues masculins De m me on pouvait consta ter que l entreprise embauchait ses salari es d ex cution sur la base d une qualification pr cise sp cialis e et d ment certifi e par la d tention
147. 43 2 des hommes et 24 des femmes sont en emploi resp 62 6 et 42 8 pour la moyenne des dix pays EDITIONS E P nibilit au travail r sea Proportion de seniors se d clarant en bon tat de sant selon trois dimensions de la p nibilit au travail Faible Forte Forte Faible Forte Faible Demande psychologique Latitude d cisionnelle R compense Source SHARE 2004 Guide de lecture 83 des femmes jugeant recevoir une r compense forte se per oivent en bonne sant contre 67 de celles qui jugent recevoir une r compense faible La p nibilit au travail mesur e en trois dimensions partir de l enqu te SHARE trois dimensions de la p nibilit au travail ont t analys es s la demande psychologique qui recouvre les notions de p nibilit physique per ue et de pres sion due une forte charge de travail e la latitude d cisionnelle qui correspond la possibilit de d cider de la conduite de son tra vail et de d velopper de nouvelles comp tences e la r compense re ue qui refl te le sentiment de recevoir un salaire correct relativement aux efforts fournis d avoir des perspectives d avancement ou de progression personnelle et de rece voir une reconnaissance m rit e Statut d occupation et tat de sant des seniors de 50 65 ans N Ensemble m Femmes 79 59 59 359 En emploi Sans emploi En emploi Sans emploi En em
148. 46 des r pondants pensent qu tre une femme sans enfant constitue un avantage pour l volution d une carri re professionnelle Ce sondage souligne galement que 34 des femmes actives et retrait es ont le sentiment d avoir t victimes de discrimination sur le lieu de travail au moins dans une des situations vo qu es embauche au quotidien dans l acc s la formation etc parce qu elles sont des femmes Ce taux monte 36 pour les femmes enceintes Ce sentiment est souvent plus fort pour les cat gories socioprofessionnelles Ouvriers et Employ s Notons que selon cette m me enqu te 36 des r pondants issus de cat gories socioprofessionnelles cadres professions lib rales et professions interm diaires et 26 des r pondants des cat gories socioprofession nelles Ouvriers et Employ s ont t interrog s lors de leur entretien d embauche sur leurs projets parentaux De m me respectivement 10 et 18 des femmes issues de ces m mes cat gories socioprofessionnelles se sont vu confier des dossiers moindre responsabilit leur retour de cong maternit tandis que 6 et 19 de ces r pondantes se sont vu imposer un chan gement de poste Ariane Pailh et Anne Solaz ont montr dans une tude 2006 que les m res r duisent leur activit vingt fois plus que les p res apr s une naissance Les taux d activit des femmes sont sensibles leur situation familiale ceux des
149. 8 Le stress a t il un sexe in Lornet A Laufer J et Belghiti Mahut S GRH et genre les d fis de l galit hommes femmes Paris Vuibert pp 199 219 e Premji S Lippel K et Messing K On travaille la seconde R mun ration la pi ce et sant et s curit du travail dans une perspective qui tient compte de l ethnicit et du genre Pistes volume 10 n 1 mai 2008 e Teiger C 1995 Les barri res cach es l int gration des s curitaire des femmes au travail in Issues in Women s Occupational Health invisible la sant des travailleuses Eds Messing K Neis B Dumais L Gynergy book p 202 216 e Teiger C Plaisantin M C 1984 s Les contraintes du travail dans les travaux r p titifs de masse et leurs cons quences sur les travailleuses 5 in J A Bouchard dir Les effets des conditions de travail sur la sant des travailleuses Conf d ration des syndicats nationaux Montr al 33 68 e Th baud Mony A 2008 La division sociale des risques professionnels et des atteintes la sant li es au travail l exemple des cancers professionnels P nibilit s au travail tudes et documents Anne Marie Nicot C line Roux coordination ditions de l ANACT e Th venon O 2007 L activit f minine apr s l arriv e d enfants Disparit et volution en Europe partir des enqu tes sur les forces de travail 1992 2005 documents de travail 148 INED septembre e Th venon O 2006 R
150. Aucune discipline n chappe la controverse sur le fait de savoir si l ge constitue ou non un handicap pour l exercice du travail au risque de contribuer renforcer l id e de d clin ou de limitation pour le travail et de stigmatisation de population ayant plus de ge Une d marche m thodologique d intervention et de transfert Les observations sur le terrain s inscrivent et se nourrissent largement des r sultats des recherches th oriques Et les r sultats des observations de terrain doivent tre contextualis s Une tradition de l ergonomie a contribu faire merger des pratiques d intervention qui reposent sur une dynamique associant troitement la recherche la formation et l action qui se f condent mutuellement Ces approches reposent sur la reconnaissance des savoirs d exp rience propres aux op rateurs la valorisation de la prise en compte de leur point de vue et l id e d un apprentissage r ciproque des chercheurs et des salari s 4 Dans le cadre des missions d intervention en entreprise et de transfert vers diff rents publics l ANACT se voit renforc e dans ses orientations visant la fois les objectifs d accompagnement des nouvelles organisations du travail de renforcement de l employabilit tout au long des parcours pro fessionnels des salari s et salari es tout en agissant dans le sens de la pr servation de la sant au travail Le r seau ANACT a une position particuli re faisant
151. Demande psychologique Lecture le graphique est structur par deux axes repr sentant les valeurs m dianes de la demande psychologique d une part de la latitude d cisionnelle d autre part Les toiles repr sentent les femmes Ainsi les ouvri res non qualifi es ont en moyenne un score de latitude d cisionnelle de 59 1 et un score de demande psychologique de 20 8 Les employ s et les femmes sont plus expos s la tension au travail job strain en pourcentage D ae Ja pen res anne Cat gorie Socioprofessionnelle Cadres Professions interm diaires Employ s administratifs Employ s de commerce ou de service Ouvriers qualifi s Ouvriers non qualifi s ge Moins de 25 ans 25 29 ans 30 39 ans 40 49 ans 50 ans ou plus Suite gt EDITIONS r seau ET Ja pe res Jane Fonction principale exerc e Production Suite gt R paration Nettoyage gardiennage Manutention transport magasinage Guichet saisie standard Gestion administration Technico commercial M thode informatique Direction g n rale Sant ducation Source Enqu te SUMER 2003 Dares Dgt Proportion de salari s expos s au job strain appartenant au cadran tendu selon le secteur d activit de l entreprise en pourcentage Secteur d activit en 17 postes HSE Agriculture chasse sylviculture Industrie manufacturi re Production et distribution d lectricit de gaz
152. ERM universit s L enqu te ENVEFF porte sur l ensemble des violences subies par les femmes et non uniquement les violences au travail Rappelons des chiffres qui donnent la mesure de la violence dans son ensemble En 1999 plus d un million et demi de femmes ont t confront es une situation de violence ver bale physique et ou sexuelle Les agressions physiques concernent 1 2 de l chantillon les viols 0 3 ce qui rapport la population globale tablirait le chiffre des victimes de viols 15 88 mil lions On sait que la majorit des violences se situe dans la sph re familiale et priv e Cette vio lence concerne tous les milieux familiaux Un des r sultats utiles pour notre propre champ est le constat selon lequel si les femmes ont ten dance minimiser ces violences il existe une diff rence de sensibilit selon les g n rations et les niveaux scolaires les femmes appartenant aux g n rations les plus r centes et les plus dipl m es d clarent plus facilement les faits de violence Autre r sultat concernant la sph re de travail le har c lement moral concerne 3 9 des femmes situations impos es critiques injustes mises l cart r p t es les injures et menaces 8 5 les agressions physiques 0 6 Le harc lement sexuel avances ou agressions sexuelles concernent 1 9 des salari es Les insultes et menaces verbales d clar es par 8 des femmes sont principalement le fait des u
153. ETUDES ET DOCUMENTS Genre et conditions de travail EDITIONS 5 RE OCTOBRE 2009 Genre et conditions de travail Mixit organisation du travail sant et gestion des ges coordonn par Florence Chappert charg e de mission ANACT pour le compte du Groupe R seau Genre GESTION DES GES Avec le soutien du Fonds social europ en kkk Le LS Le kik COMMISSION EUROP ENNE Fonds social europ en EDITIONS E r sea Avant propos Construction de la probl matique Genre dans le cadre du Contrat de Progr s n 4 Objectifs du financement FSE ATEON pour la r alisation des notes des chercheurs consultants Partant du constat d un certain nombre de points aveugles concernant les liens entre genre ges et conditions de travail aussi bien au niveau des travaux de recherche que des pratiques des entreprises et de ses partenaires pr venteurs l ANACT a lanc fin 2008 un appel propositions pour des chercheurs consultants concernant les champs suivants e Genre et Sant au travail e Genre et Organisation du travail e Genre et Parcours En coh rence avec la mission du r seau ANACT repr cis e dans le Contrat de Progr s 2009 2012 savoir l am lioration des conditions de travail pour contribuer la qualit de vie au travail des femmes et des hommes l objectif attendu de ces contributions tait de e faire le bilan de l tat de la recherche sur un th
154. ITIONS E r sea Genre ges et conditions de travail zoom sur les seniors Nicole Raoult et Marie Dominique de Suremain expertes consultantes MATURESCENCE R sum Les principes du fonctionnement en r seau de l ANACT et des ARACT s inscrivent dans le cadre d une mission d int r t g n ral pour que l am lioration des conditions de travail contribue la qualit de vie au travail des femmes et des hommes tous les ges La prise en compte du genre dans les diagnostics interventions d am lioration des conditions de tra vail des entreprises notamment dans les secondes parties de carri re et au regard de l emploi des seniors a t tr s peu abord e Or l arriv e aujourd hui 50 ans et plus des femmes issues du baby boom est un moment strat gique pour observer la suite des mutations port es par la g n ration dont la partie f minine a acc d massivement au march du travail les diff rences de m tiers de d roulement de carri re les conditions de travail l impact ventuel des politiques d galit profes sionnelle de conciliation des temps de vie les perspectives diff rentielles de prolongement de leur vie active et de retraite On s attachera mettre en lumi re l information quantitative et qualitative disponible et les repr sentations qui s attachent aux questions d ge et de genre Or on constate que quand les donn es sont trait es au regard de l ge elles ne sont pas tr
155. Les repr sentations qu ils expriment sont comme atemporelles et nous permettent de comprendre ce que recouvre le temps partiel les id es fausses auxquelles il renvoie depuis pr s de trente ans Les propos qui suivent ouvrent quasiment le d bat au S nat Apr s avoir voqu le temps de travail de mani re neutre au d but de son intervention en voquant c les travailleurs temps partiel Jean Cherrioux glisse subrepticement vers une f minisation des salari s vis s les femmes temps par tiel Il universalise ensuite tr s rapidement la cat gorie des femmes actives en la naturalisant le singulier la femme est cet gard clairant De toute vidence le temps partiel peut apporter des solutions au probl me de la femme la fois m re et salari e Surtout il peut permettre chaque femme de choisir la solution qui personnellement lui conviendra le mieux C est l ce que l on appelle la libert Or plus grande est la libert de la femme plus grande est la libert de la famille Jean Cherrioux s nateur gaulliste La femme est dans son discours une indivisible et universelle Elle est d embl e plac e du c t de la reproduction donc de la nature Aucune mention n est faite des diff rences entre les femmes en termes de cat gories sociales ou ethniques Encore moins est il fait r f rence l volution des trajectoires f minines Au contraire ici comme pour
156. Molinier P 2006 Les enjeux psychiques du travail Paris d Payot Coll Petite Biblioth que 37 Molinier P 2006 ibid EDITIONS a r sea Tandis que les femmes dans les professions masculines sont d valoris es les hommes dans les pro fessions f minines sont avantag s plus grande disponibilit que les cons urs et valorisation de leur genre masculin et des comp tences qu il est cens garantir technicit force physique Une mobilit de genre l exemple des femmes policiers Suivant ces m mes perspectives d analyse dans un secteur en particulier le r cent ouvrage de Genevi ve Pruvost8 montre que nombre d l ments d indiff renciation contenus dans le sys t me d organisation du travail de la Police nationale contribuent int grer les femmes dans ce m tier dit masculin Ainsi la division du travail est elle fond e sur le principe du respect de la hi rarchie De plus l anciennet joue une place importante dans la distribution des r les en situation de travail par exemple dans le cadre d interventions sur un terrain d op rations Certes dans l exercice de leur activit les femmes observ es adoptent spontan ment ou non une position privil gi e pour g rer des situations d licates ou complexes concernant des femmes des enfants Elles sont mises au second plan des interventions dangereuses qui sont rares Mais l auteure constate galement que face au sale boulot au da
157. a motivation principale de bon nombre de femmes Les exp riences que nous avons mises plat et class es pour les tudier sugg rent un large ventail de pratiques et montrent que la mixisation de certains m tiers et de certains postes a des contenus tr s divers de la simple reproduction la transformation de certaines pratiques professionnelles et des rela tions de travail Il faut bien dire que dans des logiques de concurrence le d veloppement des emplois des femmes dans les milieux o elles sont peu pr sentes sur des m tiers dits en d ficit d image et sur lesquels peu de candidat es postulent ne rencontre pas toujours les exigences de qualit des emplois et d galit de traitement n cessaires une politique de mixit durable Aussi les exp riences d bouchent elles sur des formes vari es de mixit et le nombre de trajectoires professionnelles r us sies semble bien maigre N anmoins des femmes qui ont tent l aventure voire le s parcours du com battant s mais aussi des acteur es de l insertion qui les ont accompagn es et des employeurs expriment un changement positif Certains dirigeant es disent avoir revisit leurs perceptions quant aux capacit s des femmes leurs m thodes de recrutement et de gestion de carri res il y a quelques cas d am nage ment des conditions de travail et des postes Des femmes ont largi leur horizon professionnel elles ont le sentiment d tre capables d exerce
158. acks d eau transporter l aspirateur d une pi ce l autre voire d un tage l autre transpor ter le linge pour l tendre sortir les poubelles pousser le lit ou une commode pour balayer derri re Les intervenantes se penchent ou se mettent genou pour nettoyer les cuvettes des WC laver du linge la main dans une baignoire ou bien encore pour mettre ses bas de contention une personne g e Les postures fatigantes sont li es tout autant la nature des t ches mat rielles effectuer qu au sous quipement domestique des personnes g es par exemple l absence de machine laver 27 Ces t ches sont r currentes et souvent prises en charge par une m me personne inter venante domicile Les contraintes relationnelles sont galement pour partie sp cifiques l intervention domicile l engagement sur un temps mesur d intervention de m nage ou de soin n est pas tout le travail attendu par les personnes d pendantes ou leurs familles L ensemble du travail m nager est en effet r alis en pr sence des personnes g es sous leur regard et dans leur espace priv les aides domicile ont pour fonction explicite de soutenir moralement les personnes g es 28 Sur la dur e la confrontation ces conditions de travail difficiles s accompagne d un d veloppe ment de comp tences sp cifiques en situation les intervenantes acqui rent au fil de l exp rience des techniques pour fai
159. airement la mixit dans d autres champs sociaux l cole dans les ann es 1970 le politique dans les ann es 1990 aucun d cret aucune loi na t promulgu e ni une circulaire administrative publi e pour en favoriser voire en imposer la r alisationt On peut toutefois observer que lorsqu une organisation professionnelle supprime des mesures l gales visant restreindre ou interdire l acc s des femmes certains emplois l effet sur la mixit ne se fait pas attendre La fonction publique fourmille d exemples illustrant ce processus la Direction g n rale des imp ts DGI la suppression des quotas f minins dans les concours intervient pour la cat gorie A en 1965 Un peu plus de dix ans plus tard le taux de f mi nisation de cette cat gorie atteint 12 8 vingt ans plus tard il est 22 6 et en 1994 il s l ve 37 5 96 Le constat de la rapidit avec laquelle la main d uvre f minine s est accrue suite la lev e du verrou l gal se v rifie galement pour les autres cat gories B et C Du c t de l administration p nitentiaire c est en 1998 que sont abandonn s les quotas restrictifs et que les prisons pour hommes s ouvrent aux surveillantes Malochet 2005 La part des femmes parmi ces personnels de d tention cro t alors de fa on spectaculaire passant en seulement 10 ans de 7 16 5 De m me la lev e des quotas restrictifs dans la Police nationale a favoris l avanc e en mixit dans le s
160. aires ou n gatives Car les g n rations de femmes actives qui sont arriv es aujourd hui l ge senior sont galement celles de la rupture avec le mod le de la femme au foyer On contextualisera les vo lutions dans le champ de transformations soci tales plus larges m La deuxi me partie reprendra la plupart des questions ou hypoth ses rest es en suspens ou suscit es par les travaux identifi s m La troisi me partie esquissera des pistes permettant au R seau ANACT d orienter son activit et ses investigations venir sur le genre et l ge Plan tat des lieux de la litt rature sur genre et ge e Genre et vieillissement d mographique Les taux d activit des seniors hommes et femmes Statut de l emploi des seniors M tiers des hommes et des femmes seniors Temps de travail selon l ge et le genre Le ch mage des seniors Les volutions attendues e Lamorce du croisement explicite ge genre e Recherches sur les ges et le vieillissement le genre trait marginalement Qu est ce que le vieillissement Vieillissement et genre La sant des seniors et le genre Les parcours et trajectoires ge genre et retraite e Dans les approches par le genre des clairages sur le vieillissement M tiers statuts mixit galit Genre sant usure risques Genre trajectoires et formation Genre ge et conditions de vie Les questions en suspens e Croiser la mobilisation de
161. ait es sys t matiquement du point de vue du genre et r ciproquement On trouve le plus souvent des infor mations trait es en parall le les chiffres tant pr sent s successivement sans croisement des don n es Annexe 1 Quant aux volutions l gislatives ou aux concertations entre partenaires sociaux elles se font galement en parall le sur l une ou l autre perspective avec peu ou pas de connexions Ce constat ob it probablement des raisons diff rentes sur le genre ou sur l ge La question du vieillissement est une question plus r cente que celle du genre bien que les in galit s entre les conditions d emploi et de travail des femmes restent encore sous tudi es ou insuffisamment prises en compte l ombre du mod le masculin qui reste le paradigme des tudes g n rales II existe donc moins de travaux sur le croisement ge genre que sur d autres th matiques De plus la question du vieillissement est abord e comme une question relative quel ge est on consid r comme vieux aujourd hui et m me transversale tous les ges on vieillit bien donc moins en fonction de la qualit des conditions de travail de sant des parcours et des conditions de vie en g n ral plus ou moins bonnes objectivement mais aussi plus ou moins satisfaisantes On pourrait dire qu il s agit d une double transversalit qui exige du temps et un investissement suppl mentaire dans les tudes et
162. amarre 1992 e Kergoat D Division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe pp 35 44 in Hirata H Laborie F Le Doar H Senotier D dir Dictionnaire critique du f minisme Paris PUF 2004 r d e Malochet G Dans l ombre des hommes La f minisation du personnel de surveillance des prisons pour hommes Soci t contemporaine n 59 60 Paris L Harmattan 2005 e Malochet G Surveillantes surveill es la mixit au travail dans les prisons pour hommes 5 p 133 144 in Guichard Claudic Y et alii L inversion du genre 2008 e Maruani M Ouvrages de dames Autrement n 126 1992 EDITIONS E r sea e Meron M 2005 Des femmes et des m tiers encore bien loin de la parit in M Maruani eds Femmes genre et soci t L tat des savoirs Paris La D couverte 2005 e Messing K La sant des travailleuses La science est elle aveugle Montr al et Toulouse Les di tions du remue m nage Octar s 2000 Meynaud H Y L acc s au dernier cercle propos de la participation des femmes aux instances de pouvoir dans les entreprises Revue Fran aise des affaires sociales n 1 1988 e Molinier P Travail et compassion dans le monde hospitalier s Les Cahiers du genre n 28 Paris L Harmattan 2000 e Molinier P Les enjeux psychiques du travail Paris Payot 2006 e Murcier N Le loup dans la bergerie Prime ducation et rapports soc
163. anada et dans d autres pays europ ens Pour d passer l invisibilit des femmes et la r f rence universelle au travail masculin comme norme y compris dans les tudes quantitatives et conom triques il faudrait que dans les intitul s des 41 Comme l AVFT Association europ enne contre les violences faites aux femmes au travail soutenue par le Service des Droits des Femmes et de l galit EDITIONS a r sea tudes et recherches l approche genr e puisse tre toujours explicite Elle devrait devenir syst matique puisque l ge et le sexe sont des donn es disponibles dans toutes les grandes enqu tes En se rapprochant de l INSEE et de la DARES des efforts convergents devraient permettre que cette exploitation syst matique progresse Traiter ou publier les r sultats des grandes enqu tes sur les conditions de travail en tenant compte simultan ment de l ge et du genre favorisera des analyses crois es plus fines m tiers fili res sant ges genre Produire des analyses en fonction du genre pr suppose de partir des donn es sexu es et les rendre visibles conjointement avec toutes les autres probl matiques trait es quelle que soit leur complexit Il s agit ensuite de les analyser en termes de genre et non uniquement de sexe c est dire sans attri buer les diff rences observ es une nature f minine ou masculine notamment dans le domaine de la sant qui touche au corps et qu
164. ancement qui permettraient de mieux comprendre en quoi une main d uvre pr caire modifie consid rablement les modalit s du travail augmente la charge de travail des salari s permanents ainsi que les risques dans les collectifs Peyrard 2007 notre connaissance il n existe pas de travail de recherche concernant les effets de la pr carit selon le genre 3 Faire des synth ses sur le fonctionnement des organisations et les effets sur le personnel en fonction du genre La pr vention peut concerner en amont l analyse de l organisation et ses modalit s de fonctionne ment Un diagnostic passe par un rep rage21 une prise de parole collective et la description la fois des activit s et des probl mes la recherche de causes puis de solutions collectives et individuelles d marche proche de celle que met en uvre le R seau ANACT dans ses diagnostics Deux types d approfondissement pourraient tre faits e Prolonger les tudes locales faites sur l organisation par une interrogation en termes de risques de sant notamment en s appuyant sur les crit res Karasek la volont de rechercher les diff rences hommes femmes pourrait tre une priorit e Effectuer des synth ses par secteur afin de rendre compte de travaux tr s dispers s D velopper des tudes sur les effets diff renci s de l organisation et des contraintes selon le genre 4 Comment les hommes et les femmes cadres de terrain affrontent ils des situations t
165. anger Et paradoxalement des penseurs peuvent analyser les conditions de travail de salari s qui se trou vent tre des femmes sans en faire d analyse de genre c est dire sans relier ce qu ils observent la division sexu e du travail aux st r otypes et aux pressions sociales qui orientent les choix des femmes Lergonome Catherine Teigerls le souligne Le travail des femmes a jou un r le important dans l orientation initiale d Alain Wisner mais ce r le est rest pour une bonne part c invisible car non probl matis quel homme le travail doit il tre adapt De fait cet homme est souvent une femme Les sp cificit s observables sont souvent gomm es ignor es Ou quand elles sont relev es elles peuvent tre au contraire naturalis es accept es comme tant propres aux femmes les rendant responsables des conditions de travail qui leur sont faites Les r les sociaux appris inculqu s ou impos s n tant pas identifi s comme tant l origine des diff rences constat es les analyses non genr es peuvent tre orient es vers une interpr tation psychologisante ou individuelle des contraintes Pour les professionnels et repr sentants du personnel femmes et hommes ayant en charge d am liorer les conditions de travail rendre celles ci visibles est un pr alable leur transfor mation Comme on le verra les obstacles cette mise en visibilit ne sont pas les m m
166. ann es le r seau ANACT au travers des ARACT est intervenu dans diff rents secteurs d activit m tallurgie BTP plasturgie transports pour laborer des diagnostics des conditions de travail pr alables l introduction de femmes sur des m tiers dits masculins Toutefois pour plusieurs raisons le recrutement et l int gration durable dans ces m tiers restent difficiles pour les femmes p nibilit physique organisation de travail modalit s d int gration conformation aux fonctionnements masculins st r otypes de comp tences r sistances des collec tifs masculins L exp rience a montr que les conditions de mise en uvre et de maintien de cette mixit sont d terminantes mais pas toujours suffisantes pr paration des collectifs bin mes possibilit s de parcours En effet les hommes peuvent l gitimement aussi craindre de perdre une certaine reconnaissance de leur m tier de la p nibilit de leur travail des modalit s d organisation qui leur conviennent La masculinisation des emplois dits f minins Dans le sens inverse l approche st r otyp e des comp tences dites naturelles dans les m tiers dits f minins associ e une faible qualit de ces emplois entre autres mal pay s temps partiels a pour cons quence l extr me difficult attirer des hommes sur les m tiers peu qualifi s dits f minins pourtant souvent en p nurie de main d uvre Quand ils rentrent exceptionnellement sur des e
167. ans le travail social les hommes passent plus vite que les femmes dans les fonctions d encadrement Bessin 2008 En r alit la coexistence entre les sexes que suppose la mixit n galise nullement les situations pro fessionnelles des hommes et des femmes Et Von pourrait r sumer un tel ph nom ne par ces quelques mots l o s arr te l exclusion commence la discrimination Le m me emploi mais pas le m me travail ou le maintien inattendu de la division sexuelle des t ches dans l espace mixte Un second r sultat majeur des tudes empiriques sur l avanc e en mixit tient dans la mise en vi dence d un ph nom ne assez inattendu la mixit de l emploi n est pas synonyme de mixit au tra vail Dit autrement on peut avoir le m me m tier sans faire le m me m tier Guionnet Neveu 2004 147 et Von peut appr hender ce fait de diff rentes mani res Ainsi sous les intitul s officiels de postes identiques pour les hommes et les femmes une diff renciation intervient malgr tout dans le travail r el effectu par les unes et les autres dans la r partition sexuelle des t ches des mis sions et des espaces de travail Parmi les exemples presque embl matiques de ce processus on pourrait citer le cas des magistrats dont la composition sexuelle des effectifs cela a t dit est d sormais quasiment paritaire La diff renciation sexuelle en actes va se situer un premier niveau d analyse dans
168. ant au travail au Qu bec relations Industrielles Industrial Relations vol 57 n 4 e Messing K Dans P Rey E Ollagnier V Gonik et D Ramaciotti dir Ergonomie et normalisation Octar s Toulouse pp 37 47 e Messing K Randoin M Tissot F Rail G Fortin J 2004 Une souffrance inutile la posture debout statique dans les emplois de service Travail genre et soci t n 12 e Messing K Seifert A M Couture V 2005 Les femmes dans les m tiers non traditionnels le g n ral le particulier et l ergonomie Travailler 15 131 148 e Messing K Travailler n 15 2006 1 e Messing K La pertinence de tenir compte du sexe des op rateurs s dans les tudes ergono miques Bilan de recherches Centre pour l tude des interactions biologiques entre la sant et l environnement CINBIOSE http www pistes uqgam ca vinl articles vinla5 htm e Messing K 1991 Comment d veloppe t on une pratique f ministe en sant au travail Recherches f ministes vol 4 n 2 87 96 e Messing K Boutin S 1997 La reconnaissance des conditions difficiles dans les emplois des femmes et les instances gouvernementales en sant et en s curit du travail Relations industrielles Industrial Relations 52 2 333 362 e Molinier P 2004 Les m tiers ont ils un sexe Sciences humaines n 146 p 36 39 e Nelson D L Quick J C Hitt M A et Moesel D 1990 Politics Lack of Career Progre
169. ar le minist re des Affaires sociales du Travail et de la Solidarit http education gouv fr consult le 15 avril 2008 Cf aussi le bilan de la pr c dente convention 2000 2006 L galit entre les filles et les gar ons une mission pour l enseignement scolaire bilan 2000 2006 Minist re de l ducation nationale 03 2006 14 p 2 B O n 10 du 9 mars 2000 EDITIONS a r sea aux sciences et techniques en direction des jeunes filles ne sauraient suffire modifier La s gr ga tion de genre dans les fili res scolaire et universitaire renvoie la r currente segmentation profes sionnelle3 Signe de la partition du travail entre les hommes et les femmes elle est au c ur des in galit s persistantes Les diff rents dispositifs de lois promouvant l galit professionnelle et plus particuli rement les incitations prendre des mesures de mixit cherchent les r duire De fait des pratiques de conseils en orientation visant l largissement des choix de recrutement sans discrimi nation pour diversifier les profils de candidatures aux postes de travail voient le jour Ce texte propose partir de l exp rience du Collectif R gional pour l Information et la Formation des femmes un clairage sur l ouverture des entreprises aux politiques de mixit Partant de diff rentes actions men es en r gion Nord Pas de Calais un panel de pratiques donnant voir des formes vari es la mixisa
170. aranties minimums en vue de la protection des salari e s Cela concerne l organisation du temps de travail ainsi que le respect des conventions collectives et de la loi respect des d lais de pr venance tablissement d un calendrier pr visionnel sur le mois garan tie d un horaire contractuel hebdomadaire minimale et plus proche du temps complet cet endroit il importe aussi de prendre en compte les diff rentes organisations du travail Certaines ont tr s peu de marge de man uvre d autres beaucoup plus Ces derni res sont souvent celles qui profitent le plus de la main d uvre temps partiel au d triment du facteur humain et dans une vue court terme Formation et information Les diff rentes analyses convergent sur la n cessit de former et re qualifier les salari e s temps partiel CES 2008 p 94 96 puisqu une majorit d entre eux est peu ou non qualifi e et sans dipl me Des bilans de trajectoires expression qu on pr f re ici bilan de comp tences sont EDITIONS a r sea indispensables dans le cadre d une formation ou d une requalification Compte tenu de l isolement dont souffre ce groupe de salari e s on pourrait envisager un tutorat individualis au sein de l en treprise et un suivi sur plusieurs mois voire plusieurs ann es en vue d une progression au sein de l or ganisation ou d une reconversion professionnelle Le probl me du temps partiel est qu il est d
171. ardi M R Maruani M Travail et genre Regards crois s France Europe Am rique latine La D couverte Paris p 115 131 e Downs L L 2006 L entr e des femmes dans les industries m caniques sous le sceau de Vin ga lit en France et en Grande Bretagne 1914 1920 Travail Genre et Soci t s n 15 2006 p 31 49 s Elias N 1996 1984 Du temps Fayard e European Foundation 2007 and 2008 Working Conditions in the European Union the Gender pers pective http www eurofound europa eu publications htmlfiles ef07108 htm e Fagan C et O Reilly J 1998 Conceptualising Part Time Work The Value of an Integrated Comparative Perspective Part Time Prospects International Comparisons of Part Time Work in Europe North America and the Pacific Rim London amp New York Routledge e Fasild 2004 Femmes d origine trang re Travail acc s l emploi discriminations de genre La docu mentation fran aise e Gollac M Citius altius fortius Actes de la recherche en sciences sociales septembre 1996 n 114 pp 54 67 e Grenier Pez M 2002 Le deuxi me corps La dispute Paris e Guedj F Vindt G 1997 Le temps de travail une histoire conflictuelle Syros coll Alternatives co nomiques e Laufer J 1998 Les femmes cadres entre le pouvoir et le temps Revue fran aise des sciences sociales n 3 p 55 70 e Laufer J 2005 La construction du plafond de verre le cas
172. ari e s reprennent leur compte l ensemble de ces conditions et de ces contraintes Angeloff 2000 On observe ainsi un ph nom ne de soumission li e la fois e aux conditions d emploi acceptation d un emploi faute de mieux dans des univers de plus en plus durs et comp titifs e aux contraintes organisationnelles travail en flux tendus roulement de personnel flexibilit s tem porelle et g ographique accrues mod le de carri re masculine e l appartenance un genre ainsi qu l identification une identit f minine ou masculine Appartenant au groupe des femmes par leur sexe biologique les femmes subissent et alimen tent des normes et st r otypes sociaux Cela est d autant plus frappant dans les enqu tes quand elles ne vivent pas en couple et n ont pas d enfants ou encore quand leur statut matrimonial et maternel vient compliquer un emploi du temps flexible et anarchique Mais dans le m me temps la construction de leur identit de femmes se fait parfois au prix de cette int riorisation et de la reproduction des st r otypes sociaux m me quand ils ne co ncident pas avec leur r el Ce ph nom ne est d autant plus fort parmi les classes populaires o l identit f minine se constitue prin cipalement autour de l identit familiale et maternelle cf Schwartz 1990 Chez les hommes au contraire l identit se construit principalement par et autour du travail ibidem 1990 L am nag
173. ation des individus et de leurs performances ou de leur disponibilit sur une r partition du travail et des t ches sur des identit s professionnelles voire des id ologies de m tier qui puisent directe ment pour se construire dans la dynamique des rapports sociaux de sexe Ainsi une v ritable mythologie professionnelle savamment transmise de g n rations en g n rations de profession nels rige une sorte de rempart symbolique l avanc e en mixit Quelques exemples l image des soldats du feu chez les sapeurs pompiers pourrait tre largement rod e par le fait que la grande majorit de leurs interventions ne concerne pas les incendies mais plut t le secours aux victimes et pourtant c est l argument principalement mis en avant pour freiner l avanc e en mixit le mythe du policier cow boy devant faire un usage quotidien de la contrainte phy sique et de la violence est galement battu en br che par le r el quotidien du travail policier o l on na qu assez rarement l occasion de faire un tel usage de soi et pourtant l encore il fonc tionne comme un frein efficace l int gration en masse de femmes policiers la repr sentation commun ment admise des m tiers techniques cens s mobiliser sans rel che la force physique individuelle des salari s est l aussi nuancer car fr quemment le travail impliquant la force est pris en charge collectivement ou par une aide m canis e Pourtant c est u
174. ation exclusive des m res les am nage ments et interactions entre travail r mun r et travail non r mun r observ s ou propos s aux seniors peuvent tre pens s d abord pour diminuer les effets n gatifs des conditions de travail sp cifiques des femmes mais aussi dans la perspective de contribuer diminuer les diff rences ou permettre une volution b n fique toutes et tous Par ailleurs la diversit croissante des transitions venir des contextes familiaux ou l augmentation du travail autonome chez les seniors seront autant de changements de paradigmes explorer Au del du brouillage des ges de la vie J P Boutinet on pourra tenter de percevoir les reconfigurations en cours et faire merger les cat gories qui permettent de repenser la nouvelle scansion de la vie indivi duelle et collective Conduire une d marche pluridisciplinaire Afin d appr hender la r alit du travail et de ses contingences il est fortement recommand d lar gir le champ des r f rences le renouvellement des recherches sur les relations ge travail passe par leur largissement aux interactions avec l volution des soci t s la coop ration avec d autres disciplines l ethnologie la sociologie l conomie par exemple devient une n cessit qui s impose condition qu elle se construise autour de probl matiques communes centr es sur le travail et clairant les probl mes du travail Laville 1995
175. ations recueillies et reprises ici sont de ce fait h t rog nes mais pr cieuses C est avec un regard de prati cienne que les exp riences men es sont questionn es et analys es Aussi au del de l aspect la mesure quantitative des actions de mixit s et de leurs effets en s appuyant sur les propos des acteur es impliqu es nous verrons combien les pratiques visant mixter les effectifs touchent les repr sentations quant la place des hommes et des femmes dans le monde du travail Comment les pr jug s op rent ils en mati re d int gration d hommes ou de femmes dans les milieux o ils elles sont peu minoritaires Quels effets observe t on sur les hommes et les femmes au travail sur les relations entre eux Peut on penser que les pratiques vo qu es laboratoire social ont des effets sur le syst me de repr sentation du masculin et du f mi nin qui constitue l ordre social du genre l uvre dans toutes les sph res dont celle profession nelle Partie 3 Les enjeux et raisons d agir des acteurs et actrices Les pouvoirs publics leurs directives D s la fin des ann es 1980 les professionnel les de l orientation et de la formation ont men les pre mi res actions appel es de largissement des choix professionnels sous l impulsion des pouvoirs publics essentiellement la DRTEFP et la R gion Les efforts de la mixit des emplois n incombent 3 En 2005 la concentration de l emploi des
176. ative l galit salariale entre les hommes et les femmes ch ance 2010 traduite en 125 accords L Accord National Interprofessionnel sur l galit professionnelle 2004 l Accord National Interprofessionnel relatif l emploi des seniors 2005 la Charte galit et la commission de labellisation 2004 ainsi que la Charte Diversit 2008 et enfin la Charte de la parentalit 40 L analyse des accords sur l galit professionnelle command e par l ANACT Annie Ducellier et Laurence Langer Cabinet Isot lie en constitue un point de d part EDITIONS a r sea A t on tir au clair le poids de tous les param tres relatifs aux changements de r le entre les hommes et les femmes dans la prospective concernant les volutions d mographiques et de la main d uvre Les pr occupations d mographiques sur le rapport entre population active et quilibre des retraites ont induit les changements de r gime de retraite en France avec des premiers effets indiscutables II nen reste pas moins que l obtention de taux lev s d activit chez les seniors peut se faire pour des raisons oppos es Les comparaisons internationales l illustrent dans les pays protection sociale lev e comme la Su de ces taux semblent li s des conditions de travail plus favorables tandis que dans les pays o la protection sociale publique est faible comme aux tats Unis ou au Japon ces taux s expliquent davantage par l insuffisance
177. aujourd hui un constat en demi teinte Ainsi l analyse va se d ployer autour de trois grands axes e la mixit n est pas l galit e la mixit des emplois n est pas synonyme de la mixit du travail e la mixit n efface pas les st r otypes sexu s ni les syst mes de genre des organisations De l exclusion la discrimination quand l galit se fait attendre C est en tudiant quelles conditions voire quel prix pour les acteurs sociaux s effectue le passage de l espace s gr gu l espace mixte que l on peut saisir au plus juste le processus de mixit en cours Et le premier constat que l on peut dresser ici est sans appel l avanc e en mixit quand elle se traduit par une progression de la part des femmes dans des secteurs et des activit s o tradi tionnellement elles taient absentes ou faiblement pr sentes se construit sur fond d in galit s 2 David Crisp est vice pr sident des Ressources Humaines de l entreprise La Baie cit par D Sehili 2008 p 145 3 Les bilans d galit professionnelle que les grandes entreprises dressent chaque ann e t moignent de ce glissement entre mixit et galit chaque avanc e en mati re de f minisation tant interpr t e comme allant dans le sens d une r duction des in galit s sexuelles 4 Fortino S De la s gr gation sexuelle des postes la mixit au travail tude d un processus Sociologie du travail n
178. ause de la double journ e et des emplois occup s ant rieurement e Peut on traiter pareillement le maintien dans l emploi des femmes et des hommes en fin de car ri re 5 Organisation des temps comment viser l am lioration de l organisation des temps prenant en compte les besoins des femmes et des hommes e Quels types d organisation d horaires de temps partiel ou plein de d fragmentation des temps de t l travail de flexibilit horaire d velopper pour des temps qui conviennent et des emplois tenables tout au long d une semaine ou dune vie professionnelle e Comment am nager le travail post alors que la logique de roulement est tr s d favorable long terme l articulation vie professionnelle vie familiale pour les femmes et pour de plus en plus d hommes 6 Parcours comment prendre en compte le genre dans le cadre de notre approche sur les parcours e Quelles sont les probl matiques sp cifiques de parcours en lien avec l am lioration des conditions de travail pour les femmes et pour les hommes sur lesquelles le r seau ANACT souhaite avancer et aider les entreprises e Comment aider les entreprises int grer les donn es RH et sant dans les processus des parcours EDITIONS a e Comment permettre des parcours dans les emplois occup s majoritairement par des femmes Quels sont les facteurs de mobilit facilitants r sea 7 Dialogue social et genre comment promou
179. autant plus fortement ressenti lorsque les infirmi res ont cherch faire carri re et ont surinvesti la sph re professionnelle Contre exemple apparent les femmes policiers s engagent dans un mod le viril certains moments de leur carri re formation int gration acc s des postes de responsabilit Mais comme dans le cas pr c dent la pr gnance du genre est latente Les conditions et les situations de travail les poussent alternativement au d ni de f minit ou bien son utilisation 38 Pruvost G 2007 Profession policier Sexe f minin Paris ditions de la Maison des Sciences de l Homme EDITIONS E r sea Conclusion quelles modalit s d action L ensemble des travaux ici r unis permettent donc de d gager quelques lignes de force propos des relations entre genre et parcours En premier lieu la relation entre ces deux dimensions est av r e ce qui est assez commun ment constat mais elle est surtout expliqu e pour partie par les conditions de travail des salari es Le temps de travail la conciliation des temps travail hors travail sont ici deux composantes majeures Elles influent nettement sur l acc s la formation professionnelle sur la capacit d ve lopper effectivement et voir reconnues ses comp tences En second lieu la gestion des parcours professionnels met en tension le genre qu il s agisse d un constat d chec dans la conciliation des temps de tr
180. aux charges du m nage est affirm e Pourtant une mention selon laquelle les charges du mariage incombent au mari titre principal alin a 2 de l article 214 a subsist un temps signe du statut secondaire accord au salaire f minin au sein du couple mari cette mention indiquait la t nacit de l id e du salaire d appoint troite ment li e la d finition du chef de famille comme celui survenant aux charges du m nage Cet alin a et avec lui l ancrage juridique du salaire d appoint xs a t abrog en 1975 Le statut d valoris du salaire f minin demeure n anmoins toujours pr gnant dans les repr sentations Baudelot Serre 2006 Les paradoxes dune satisfaction Ou comment les femmes jugent leur salaire Travail Genre et soci t s n 15 2006 p 128 129 L ensemble des s nateurs qu ils elles soient centristes ou de droite sont partisans du temps partiel au nom de la politique familiale Je vous avais annonc au nom du Gouvernement une politique familiale globale et vous aviez tous souhait que cette politique ne soit pas seulement orient e sur les prestations familiales mais qu elle le soit aussi sur l am lioration des conditions de logement et l am nagement du temps de travail Monique Pelletier S natrice centre droit en faveur de la loi pour la l galisation de l avortement Cet extrait montre quel point politique familiale et politique de l emploi ont partie li
181. aux pratiques des employeurs Institut national d tudes d mographiques d La D couverte 2009 sous la direction de Pailh A et Solaz A TI Marc C et Jazdela H 2006 s Articuler travail et famille en France et en Su de s Connaissance de l emploi Centre d tudes de l emploi 12 Chardon O et Daguet F Enqu tes annuelles de recensement 2004 2007 l activit des femmes est toujours sensible au nombre d enfants INSEE Premi re n 1171 2008 EDITIONS r seau approfondis particuli rement pour les m nages bi actifs ou monoparentaux 5 D autant plus que les femmes continuent de porter l essentiel de la charge du travail domestique et des soins aux enfants volution des temps sociaux quotidiens en France 1986 1999 selon le sexe volution des temps sociaux EC ET ENE TO ESETT EE TU Source INSEE enqu tes emploi du temps 1986 et 1999 Champ individus g s de 15 60 ans hors tudiants et retrait s issu des travaux de Claude Martin Dans l enqu te Familles et Employeurs 15 diff rents travaux montrent que lorsque les entreprises traitent diff remment la question des am nagements d horaires entre les femmes et les hommes que ce soit sur l acceptation du temps partiel l am nagement d horaires ou l absence dans le cadre d impr vus li s aux enfants ce traitement se fait toujours en faveur des femmes La tol rance vis vis des m res semble plus grande que vis vis
182. avail Les strat gies des femmes pour tenir malgr la douleur plaintes absences prise de RTT et TP projet de grossesse diff r sont consid r es comme le reflet du comportement f minin et non pas comme la cons quence du travail ou de mauvaises conditions de travail En effet la conviction pen dant longtemps que le travail des femmes dit l ger compar celui des hommes dit lourd est facile et sans danger car mettant en uvre des comp tences naturelles f minines pratiqu es la maison a conduit attribuer tout probl me de sant des femmes soit leur inaptitude au travail soit des troubles imaginaires II y a par cons quent une invisibilit des atteintes la sant des EDITIONS a r sea femmes au travail Cette persistance de l invisibilit tait confort e par le fait que l esp rance de vie des femmes a toujours t plus longue que celle des hommes et particuli rement lev e en France Mais pour la premi re fois en 2008 celle ci a recul de 0 1 an alors que celle des hommes a progress de 0 1 an ce recul peut tre conjoncturel mauvaise grippe est d abord li la consommation de tabac surtout et d alcool mais on peut faire l hypoth se que la g n ralisation du travail aura chez les femmes terme un co t sant non n gligeable Une approche des risques professionnels qui ne diff rencie pas selon le genre On sait que les emplois des femmes com
183. avail dans un tablissement de la possibilit de faire carri re dans une structure associative dune int gration professionnelle r ussir le genre f minin est en tension en fonction des situations et moments du parcours professionnel Nous pouvons nous interroger dans quelle mesure les pouvoirs publics et les partenaires sociaux peuvent ils s emparer de ces probl matiques Nous abordons ici en guide d ouverture sur cette th matique la notion de flexis curit et celle de qualit d emploi et de travail Les deux notions permettent d approcher les sp cificit s des parcours professionnels et de s curisation des parcours mais la seconde est plus propice une intervention sur les contenus du travail axe d action privil gi du R seau ANACT Parcours professionnels et flexicurit le genre volontairement oubli Si les tensions sont fortes et observables entre questions de genre et questions de parcours pro fessionnel et si comme le montrent directement ou indirectement les recherches pr cit es depuis le d but de cette note de lecture les conditions de travail p sent sur cette tension Rares sont cependant les recherches permettant d identifier ces trois dimensions r unies Ce constat r alis propos de l analyse des trajectoires individuelles peut l tre galement propos de l analyse des actions en faveur de la s curisation des parcours professionnels La notion de flexis curit issue des d
184. bats sur la transf rabilit du mod le danois en France m lant la flexibilit notamment dans l organisation du travail ou le fonctionnement concret de la mobilit professionnelle et la s curit les march s du travail interne et externe a t r cemment au c ur des d bats sur l volution de l action publique en faveur du d veloppement de l emploi en France et en Europe N anmoins rel ve Rachel Silvera peu des travaux qui lui sont consacr s int grent ici directement la question du genre Pour aller plus loin Anne Eidoux et Marie Th r se Letablier ont point la menace de voir mer ger par le biais de la fl xicurit de nouvelles formes et de nouveaux risques de discrimination l gard des femmes Elles font part de leur inqui tude quant la mise en avant de la conciliation des temps de vie pour les femmes qui si elle demeure une question essentielle n est pas l unique inter rogation et ne devrait en aucun cas tre r serv e aux femmes Anne Eidoux et Marie Th r se Letablier concluent donc par le fait que Dans une perspective d galit entre les femmes et les hommes ce ne sont pas tant la flexibilit de l emploi et les cong s parentaux qu il s agit de promouvoir mais des dispositifs qui rel vent de l tat social et accroissent les possibilit s de choix et de retour l emploi le d veloppement d un service public de la petite enfance dune politique active de formation et d emploi et d
185. bilisation de strat gies viriles d fensives observables dans nombre de m tiers masculins comportant des risques pour la sant physique des travailleurs Dejours 1993 Pour ces travailleurs il s agit ici de nier les risques et ainsi mettre distance les facteurs objectifs de la peur au travail au nom d une virilit clairement revendiqu e De fait avoir peur pour un homme devient un sentiment anormal qui remet en cause non seulement son identit professionnelle mais surtout son iden tit personnelle L encore cette capacit au d ni de la peur na rien de naturelle elle se construit progressivement par l apprentissage de conduites conformes aux pratiques du milieu professionnel par des rituels des jeux des mises l preuve sortes de bizutages par une ambiance faite de blagues de jargon partag 12 Nous reprenons ici le titre d un ouvrage majeur de Judith Butler 2005 13 D ailleurs les professionnels qui n arrivent pas se conformer ces strat gies viriles d fensives sont vilipend s par le groupe subissent moqueries et insultes caract re fr quemment homophones et sont finalement pouss s vers la sortie du m tier EDITIONS a r sea En r alit ces comp tences sexu es naturalis es jouent non seulement contre l avanc e en mixit mais aussi contre la reconnaissance des qualifications professionnelles formelles ou plus clandes tines des salari s Certains groupes professio
186. bl matique et paradigmes de la conciliation Actes du colloque March du travail et genre comparaisons internationales Br sil France Sao Paulo et rio de Janeiro 9 12 avril 2007 CD ROM e Hunt K Macintyre S 2000 Genre et in galit s sociales de sant in Les in galit s sociales de sant sous la direction de Leclerc Annette Fassin Didier Grandjean H l ne Kaminski Monique Lang Thierry d La D couverte INSERM collection recherches 363 375 e Insee 2004 Femmes et Hommes Regards sur la parit collection r f rences Insee 173 p e Issues in Women s Occupational Health invisible la sant des travailleuses 1995 Eds Messing K Neis B Dumais L Gynergy book e Jaoul G Kovess V FSP MGEN 2004 Le burn out dans la profession enseignante Annales M dico Psychologiques 162 26 35 e Jaspard M et al 2001 Normer et compter les violences envers les femmes une premi re enqu te nationale en France Population et soci t s n 364 Janvier e Johnson JV et Hall E 1996 Dialectic between conceptual and causal inquiry and psychological work environment research Journal of occupational Health Psychology vol 1 n 4 p 365 375 e Karasek R A 1979 Job demands job decision latitude and mental strain implications for job redesign Administrative Science Quaterly 24 285 308 e Karasek R A Theorell T 1990 Healthy work stress productivity and the construction
187. ble moins astreintes au travail de nuit Le travail de nuit est un facteur scientifiquement tabli de d gradation de la sant long terme entre 1994 et 2003 Coutrot 2008 y compris en ce qui concerne les can cers Or il est plut t en voie d expansion notamment chez les ouvriers et plus particuli rement pour les ouvri res Ce sont elles qui ont connu la plus forte augmentation du travail de nuit Le travail de nuit pour les femmes est r pandu dans les activit s de sant o elles sont fortement majoritaires ainsi que dans les services Dans les derni res ann es il s est surtout d velopp pour les ouvri res L cart entre les hommes et les femmes est moins important concernant la station debout la manu tention manuelle de charge la conduite de v hicule sur la voie publique Expositions plus fortes pour les femmes Elles ex cutent plus souvent des gestes r p titifs plus de 10 heures par semaine dans toutes les cat gories sauf les employ s administratifs Les gestes r p titifs concernent le plus souvent les ouvri res 2 fois plus expos es que les ouvriers La moiti des ouvri res non qualifi es de type industriel y sont expos es et plus encore dans le secteur de l habillement et du cuir 64 Une ouvri re sur deux est concern e dans l industrie automobile l agroalimentaire et la chimie Ces ouvri res sont aussi concern es pour 59 d entre elles par un rythme de travail impos par le d placemen
188. c est un effet d aux emplois occup s puisque toutes choses gales par ailleurs elles ont plus de probabilit d avoir des semaines r guli res et un repos de 48 heures Un contr le des horaires de travail plus contraints pour toutes les cat gories sauf pour les employ es En ce qui concerne les horaires de travail 53 5 des femmes n ont aucun contr le d horaires contre 49 7 des hommes Cependant si on regarde le d tail des professions on constate que dans toutes les professions les femmes sont plus contr l es que les hommes sauf chez les employ s En effet les horaires des EDITIONS a r sea femmes cadres professions interm diaires et ouvri res sont plus souvent contr l s que ce soit par pointeuse par l encadrement ou par signature que ceux des hommes de ces professions ainsi 64 des femmes cadres ne d clarent aucun contr le contre 81 des hommes cadres Par contre les employ es sont moins contr l es que leurs homologues masculins particuli rement les personnels des services directs aux particuliers professions qu elles exercent souvent d une mani re isol e femmes de m nage assistantes maternelles sans pr sence hi rarchique et dans lesquelles la place des hommes est minime On en conclut qu profession secteur statut anciennet gal e toutes choses gales par ailleurs les femmes ont une plus forte probabilit d avoir des horaires contr l s que les homme
189. c le public Les femmes 75 sont plus nombreuses tre en contact avec le public que les hommes 62 cela s explique par les m tiers qu elles occupent employ es de commerce secr taires professions de l enseignement de la sant et du public et d autre part par la pression dune demande imm diate 56 des femmes contre 51 des hommes l aussi c est li aux m tiers qu elles occupent aux fonctions etc Par contre 45 des femmes et 36 des hommes seulement d clarent ne pas pouvoir interrompre leur travail et cela n est pas li aux t ches qu elles ont effectuer ou aux postes qu elles occupent Cette contrainte organisationnelle est li e un effet de genre profession gale enseignants poli ciers employ s de commerce et ouvriers les femmes ont plus de probabilit de ne pas pouvoir interrompre leur travail Un rythme de travail intense Bien que de nouvelles formes d organisation du travail apparaissent certains aspects du travail tayloris s n ont pas disparu et touchent toujours le plus souvent les femmes non qualifi es Les ergo nomes ont constat qu l int rieur dune m me profession la division sexuelle des t ches attribue aux femmes des mouvements rapides et sans micro pauses et aux hommes des efforts accentu s mais ponctuels Pr s de neuf salari s sur dix qui travaillent la cha ne sont ouvriers Dans cette cat gorie la diff rence entre hommes et femmes est tr
190. ce Une moindre autonomie Le manque d autonomie dans le travail est une caract ristique importante de l emploi f minin Quelle que soit la profession les femmes tendent d clarer moins de marges de man uvre que les hommes II y a l un effet de genre tr s fort Les salari s sont de moins en moins nombreux appliquer strictement les consignes qu ils re oivent mais en 2005 encore les femmes le font plus que les hommes 39 des femmes contre 35 des hommes surtout les ouvri res 56 d entre elles contre 43 des hommes ouvriers Les hommes d clarent plus souvent que les femmes r gler les incidents eux m mes 53 d entre eux contre 49 des femmes De m me ce sont les femmes qui peuvent le moins faire varier les d lais 31 d entre elles contre 43 des hommes en particulier les ouvri res 26 des ouvri res contre 37 des hommes ouvriers Moins de responsabilit s hi rarchiques Une autre caract ristique de la situation des femmes sur le march du travail est qu elles ont beau coup moins de responsabilit s hi rarchiques Elles sont moins nombreuses avoir des personnes sous leurs ordres 33 des hommes et seulement 17 des femmes Lorsqu elles encadrent elles ont moins de pouvoir un tiers des hommes qui ont d autres salari s sous leur autorit peuvent agir sur les primes et promotions contre seulement 22 des femmes ayant des responsabilit s hi rar chiques Lorsque lon interroge les
191. chance aux filles qui en veulent nom breux rappellent simplement leur objectif pourvoir leur poste par une main d uvre qualifi e et r affirment leur volont de n embaucher que des personnes comp tentes Repoussant l argument de promouvoir volontairement la mixit ils disent s appuyer sur les volutions notamment de d sagr gation des fili res de formation Mais ce n est pas tant le r sultat d une politique volontariste en la mati re que l expression de ce que les choses voluent naturellement Dirigeante d une PME Usinage de pi ces et de joints toutes mati res pour l industrie Les candidates ce type d offres sont plus souvent des demandeuses d emploi jeunes ou adultes avec au minimum un premier niveau de qualification technique obtenu en formation initiale ou continue Ce sont les femmes ou les hommes elles ou eux m mes qui vont au devant de l em ployeur et postulent un interm diaire de l emploi peut faire la m diation C est souvent dans ce cas que l on croise les pratiques de recrutement et d int gration d hommes sur des m tiers porteurs et notamment les services la personne La proc dure de recrutement est classique et peut tre assortie d une entr e en formation indivi duelle sur des qualifications professionnelles ou pour une meilleure adaptation au poste de travail Il est difficile de formaliser une d marche d autant que les pratiques sont celles d employeurs agissant individuellement Il faut
192. chent plus les ouvriers o les hommes sont majoritaires Hamont Cholet et al 2007 Les femmes sont confront es comme les hommes mais d apr s les enqu tes elles le sont moins On distingue trois types de contraintes posturales 1 les situations fatigantes qui regroupent plus de 20 heures par semaine la station debout les pi tine ments et les d placements pied ainsi que les gestes r p titifs cadences lev es 2 les postures p nibles rester genoux les bras en l air accroupi ou en torsion du torse plus de 20 heures par EDITIONS r seau semaine Hamont Cholet et al 2007 3 les contraintes cervicales maintenir une position fixe de la t te et du cou plus de 20 heures par semaine 32 des salari s sont expos s des situations fati gantes soit un peu plus d un tiers des hommes un peu plus d un quart des femmes Les jeunes de moins de 25 ans sont deux fois plus concern s Hamont Cholet et al 2007 Les salari s les plus tou ch s sont les salari s de production ceux qui font la r paration et l installation le nettoyage ou le gardiennage Les salari s de l agriculture 41 et ceux de la construction 46 Dans le secteur ter tiaire les salari s les plus concern s sont ceux des services personnels et domestiques 60 les h tels et restaurants 55 le commerce et la r paration automobile 44 Les femmes ont des dur es de travail moins longues que les hommes et sont dans l ensem
193. comme celles qui sont susceptibles de g n rer ce type de probl mes comme si suivant Vadage bien connu elles l avaient un peu cherch Aussi pour sauvegarder leur int gration professionnelle elles peuvent aussi c faire le choix de ne rien d voiler EDITIONS E r sea e les humiliations et autres attitudes provocatrices masculines comme dans cet extrait d entretien L autre jour j ai eu le cas J tais en train de faire des bandes sur un bateau des d corations J avais un papier mettre la poubelle Je prends la poubelle c t de moi je le mets dedans Le gars il me regarde et me dit Tu vas vider ma poubelle Sa poubelle tait pleine Faut pas exag rer non plus je lui dis Je mets UN papier dans ta poubelle et c est moi de la vider Il est devenu tout rouge mais il est toujours comme cela avec moi Alors je lui r ponds car je sais tr s bien que si je ne le fais pas apr s c est la boniche l absence d entraide la r tention d information et les moqueries On s est vu avec Sylvianne aller chercher un am nagement On tait carr ment au bout l bas de l atelier on portait bout de bras On tait oblig de s arr ter toutes les deux minutes et apr s on a su qu il y avait un trans pal On avait fait tout le tour de l atelier personne ne nous avait rien dit et quand on est arriv ils les coll gues masculins nous ont dit s Ah vous n avez
194. d un dipl me de l ducation nationale mais qu elle se satisfaisait d un certain flou s agissant des formations initiales masculines Ainsi nombre de salari s masculins employ s comme lectricien ou plombier n avaient pas suivi d tudes leur conf rant une v ritable comp tence technique dans ces domaines leurs savoir faire en mati re de r paration d ascenseur de construction m canique ou encore de t l communications par exemple tant consid r s comme suffisants au moment du recrutement Ce m me flou se retrouvait dans le sec teur tertiaire Employ s dans le domaine de la gestion et de l administration des contrats avec la client le leur exp rience en ce domaine tait nulle avant leur embauche C est sur le tas et ou en passant par une formation interne que le nouvel entrant tait cens apprendre son m tier Ce type de pratiques na rien d exceptionnel dans le monde du travail ni dans cette entreprise en par ticulier ceci pr s que les pratiques de recrutement des salari es f minines n taient en rien com parables Pour occuper un emploi de comptable l agent f minin recrut devait pouvoir se pr valoir d une qualification conforme dans ce domaine et surtout du dipl me correspondants Le constat res tait le m me s agissant des techniciennes form es en lyc e technique et titulaires du Bac des secr taires des charg es de client le etc d faut et le cas s est pr sent plusieurs fois au cou
195. d ficient e Absence ou faible reconnaissance du travail accompli Facteurs li s l environnement physique et technique e Nuisances physiques au poste de travail bruit chaleur humidit e Mauvaise conception des lieux et ou des postes de travail manque d espace clairage inadapt Facteurs li s l environnement socio conomique de l entreprise e Mauvaise sant conomique de l entreprise ou incertitude sur son avenir e Surench re la comp titivit sur le plan national ou international Le site de l INRS d crit les effets du stress sur la sant L tat de stress chronique peut se traduire au fil du temps par un syndrome m tabolique association de diff rents sympt mes tels que l ob sit abdominale la r sistance l insuline qui peut voluer vers un diab te l hypertension art rielle et des perturbations du m tabolisme des lipides cholest rol triglyc rides En outre les relations entre certains facteurs professionnels de stress et le risque d accident cardio vascu laire ont t tudi es on a ainsi pu d montrer un risque accru de maladies coronariennes et m me de d c s par maladies cardio vasculaires chez des personnes exer ant une activit professionnelle sans grande marge de man uvre Les accidents vasculaires c r braux sont galement plus fr quents en cas de situation stressante au travail Dans les tudes pid miologiques la diff rencia tion par genr
196. d investir des fonctions de gestion de l activit Les cas de mobilit verticale de salari es non qualifi es em bauche demeurent tr s peu fr quents Ghislaine Doniol Shaw Emmanuelle Lada et Annie Dussuet remarquent galement que ce sont principalement des hommes qui ont t rencontr s en haut de la pyramide de ces associations postes de direction Dans ce cadre les intervenantes qui sou 32 INSEE Nord Pas de Calais 2008 Les changements de m tiers entre 2003 et 2004 s Pages de profils mars n 38 33 L acc s au dipl me permet de monter dans les diff rents chelons de la hi rarchie II permet de pr tendre un niveau de r mun ration sup rieur 34 Doniol Shaw G Lada E Dussuet A 2007 op cit EDITIONS E r sea haitent stabiliser leur rythme de travail poursuivent leur activit professionnelle en tablisse ment hospitalier ou m dico social o elles s exposent d autres formes de contraintes au tra vail l arythmie des interventions du domicile succ dent des interventions de tr s courte dur e aupr s des patients dans un cadre de travail galement tr s contraignant du point de vue de l orga nisation et des rapports hi rarchiques En tablissement hospitalier galement l analyse des conditions de travail des infirmiers et des par cours possibles r alis s permet d approfondir les questions et enjeux soulev s jusqu pr sents Les travaux men
197. dangereux mais leurs emplois les exposent des dangers moins visibles travail tr s r p titif manque d autonomie dans le travail contact avec le public grande disponibilit Ainsi par exemple les hommes nettoyeurs conduisent les machines et portent les sacs tandis que les femmes lavent les toilettes et passent le chiffon Dans le d coupage de la viande les hommes d coupent les carcasses la tron onneuse portent plus souvent des charges et les femmes d cou pent plut t les filets de poulet au couteau 42 d entre elles effectuent des gestes r p titifs avec temps de cycle de moins dune minute contre 27 des hommes Les femmes sont donc moins expos es des risques physiques mais elles sont en premi re ligne en ce qui concerne les risques organisationnels et psychosociaux au travail Une charge mentale plus forte Les femmes se d clarent plus souvent que les hommes en contact avec des personnes en situation de d tresse 48 des femmes et 36 des hommes De m me 57 des femmes d clarent tre ame n es au cours de leur travail calmer des gens pour 50 des hommes Dans le m me sens les femmes d clarent plus que les hommes tre soumises des agressions verbales et des agressions physiques Les femmes sont plus expos es aux comportements m prisants Les femmes sont tr s l g rement plus nombreuses que les hommes d clarer subir au moins un type de comportement hostile au travail tre victi
198. dans la restitution du malaise de la fatigue du burn out Mais une partie des analyses se situe plus en amont dans l tude des cadres sociaux culturels et organisationnels incluant le relationnel Exiga et al 1981 une autre dans la mise jour des dynamiques et processus qui les construisent ou les entretiennent Enfin l arc de travail se termine par l intervention de l pid miologie L pid miologie des risques professionnels explore les effets des facteurs psychosociaux au travail sur la sant elle souligne les effets pathog nes de ces facteurs dans le domaine cardio vasculaire Schnall et al 1994 ces facteurs interf rent galement sur la sant mentale Stansfeld 1999 ou les affections musculosque lettiques Bongers 1993 Pour nommer et mettre jour les risques psychosociaux les chercheurs se situent diff rents niveaux Au niveau des acteurs eux m mes pour appr hender les repr sentations du travail les malaises et tensions les souffrances ou le stress L entretien individuel ou collectif la passation de questionnaires compl tent souvent l observation et l analyse de l activit le comptage des v ne ments la recherche d inf rences les interruptions d activit etc un autre niveau il s agit d tudier la mani re dont le contexte politique conomique et social interf re Bien entendu les diff rentes dimensions s articulent les unes aux autres La difficult est de construire cette art
199. de l Emploi aides publiques 22 Rappel Les propos tenus dans cette note sur les actions de mixit ne concernent que celles identifi es par le CORIF et men es en r gion Nord Pas de Calais Notre r flexion et la construction de notre probl matique s appuient sur des paroles d acteur es recueillies sur plusieurs ann es lors d interventions de r unions ou de rencontres C est le plus souvent l occasion d entretiens en situation de suivi ou d accompagnement de projet professionnel que sont recueillis les t moignages des femmes 23 Public jeunes moins de 26 ans sorties du syst me scolaire depuis au moins un an sauf d rogation et adultes souvent en p riode de transition professionnelle indemnis es les femmes allocataires RMI peuvent tre cibl es mais le sont tr s rarement EDITIONS E r sea l emploi formation de droit commun La volont des employeurs impliqu s et une conviction affi ch e en faveur de l emploi des femmes sont primordiales Les chefs d entreprise poursuivent un objectif principal s assurer dune main d uvre qualifi e et motiv e Deux secteurs sont repr sen t s dans les exemples le b timent m tiers de ma on ne et de technicien nes de maintenance d installations sanitaires et thermiques l industrie automobile et quipementier conduite de machine automatis e cariste et la m tallurgie techniciennes d exploitation Sur les exemples rep r s une seule e
200. de la place des femmes dans la sph re professionnelle se trouve toujours pos e L opposition des sexes et la hi rarchisation dans la division socio sexu e du travail est centrale et renouvel e dans les pra tiques dites innovantes de mixit Les femmes en transgression de r le professionnel sous conditions Que disent les femmes rencontr es dans l exercice d un m tier atypique de leur choix La r ponse est complexe et lon peut penser que le sexe l ge l origine sociale ou encore le niveau scolaire intro duisent de profondes diff rences De plus les motivations voluent avec l avanc e sur le parcours d insertion dans la confrontation la r alit des m tiers et des milieux Endosser une carri re professionnelle sp cifique 15 On peut croiser trois modes d entr e des femmes dans l emploi technique qui correspondent trois motivations principales sachant que le choix du m tier et ou d accepter l emploi propos ne s ef fectue jamais sur un seul crit re ni partir d une seule raison 1 Des femmes r alisent un projet atypique vocationneli Ce projet peut voir le jour et tre poursuivi au cours de la formation initiale FI scolaire et ven tuellement universitaire Ils les professeurs en coll ge pr conisaient une suite de parcours dans le technique Ma m re m a alors emmen e aux portes ouvertes du lyc e j ai tout de suite t int ress e Le technique m a tir e vers le haut Ing
201. de travail par l employ e de la fonction publique ou par la cadre du secteur priv au temps partiel contraignant impos l embauche de la caissi re de supermarch ou de la femme de m nage il existe toute une palette de situations Cependant dans tous les cas le temps partiel appara t comme un frein voire un 1 Les donn es proviennent des enqu tes Emploi de l INSEE 2 Le temps partiel repr sente une part importante de la pauvret laborieuse 80 des travailleurs bas salaire sont des travailleuses EDITIONS a r sea repoussoir dans la possibilit de faire carri re Enfin une part croissante des salari e s temps partiel souhaite travailler davantage sans pouvoir le faire 37 pour les hommes 31 pour les femmes Et pour cause Le temps partiel est devenu le mode privil gi de gestion de la main d uvre sous employ e exploit e pr caris e pauvre et fortement f minine du secteur tertiaire peu qualifi L emploi temps partiel et son organisation creusent donc le foss des in galit s non seulement entre les hommes et les femmes mais galement entre les femmes cet endroit arti culer la probl matique transversale du genre compris comme construction des diff rences et des hi rarchies des rapports sociaux de sexes ainsi que des identit s masculines et f minines celle de la stratification sociale et dans certains contextes ethnique s av re utile pour rend
202. des argumentations peuvent para tre assez proches 12 Pour d crire et tudier les actions locales pour comprendre les processus l uvre et tenter den d gager le sens nous avons renonc souvent parler de construction de la mixit Les pratiques en entreprises sont balbutiantes nous parlons d exp riences Elles visent l int gration d un nombre restreint d hommes ou de femmes dans un milieu de travail compos majoritairement de l autre groupe de sexe Aussi nous utilisons le terme de mixisation pour voquer l initiation d un processus social complexe et dont on ne peut pr sager la forme de la co existence s d hommes et de femmes autravail la coop ration qu il produit Des tudes parlent de mixit g om trie variable Forte 1998 EDITIONS a r sea On ne sen cache pas et pourtant aucune difficult de recrutement dans l entreprise la d marche est pragmatique la mixit vise plus d efficacit plus le vivier de comp tences est riche plus on a le choix Par ailleurs et aussi le gage d efficacit conomique est une bonne quipe or une bonne quipe doit tre mixte une mixit au sens large homme ou femme jeunes ou moins jeunes origines diff rentes PDG industrie automobile L attraction d une client le et la fid lisation de salari es sont des ressorts conduisant l introduc tion de modes de recrutement et de gestion de main d uvre ouverts aux femmes Fac
203. des emplois pr caires 3 d veloppement de la sous traitance 3 population en situation ill gale sur le sol fran ais Ces changements modifient la structure du mar ch du travail mais aussi les contextes d exposition des salari s aux mauvaises conditions de travail Leur statut les fragilise et les conduit masquer leurs probl mes de sant pour ne pas perdre leur place ou ne pas d t riorer les jugements concernant leur employabilit Ces attitudes ne sont qu une mani re d int grer la r alit dans les pratiques Les enqu tes longitudinales montrent en effet qu il existe des liens forts entre l tat de sant de la population et le risque de perdre son emploi Saurel Cubizolles et al 2001 Au niveau collectif la m moire des risques et des situations dangereuses dis para t au fur et mesure du renouvellement des travailleurs tandis que l absence d institutions repr sentatives parce qu elles sont inexistantes ou que les travailleurs temporaires ny sont pas repr sen t s emp che la socialisation des connaissances pratiques concernant la pr vention et la s curit acquises dans la r alisation du travail pr caire Th baud Mony 1997 p 567 La sous traitance favorise le maintien d organisations tayloriennes rigides Gorgeu et Mathieu 1996 L absence de repr sentativit des salari s le caract re pr caire des emplois rendent moins ais le respect de la l gislation concernant la pr vention Ainsi de
204. des femmes avec des formations non techniques coiffure secr tariat sant social Le constat reste en revanche le m me s agissant des m canismes in galitaires en situation de mixit notamment du point de vue des salaires et des promotions Fort Niss Rebeuh Triby 2005 EDITIONS E r sea Cet ultime exemple permet d observer que l avanc e en mixit lorsqu elle se fait par l entr e des hommes dans des milieux traditionnellement f minins ne produit pas les m mes effets que dans le cas des femmes s int grant en milieu masculin En effet du strict point de vue de l galit profes sionnelle les hommes qui font le choix d une mobilit de genre ne semblent pas en p tir bien au contraire Nombre d tudes tendent montrer que loin de freiner leur recrutement les organisa tions professionnelles ont m me tendance leur faire des appels du pied consid rant qu une plus grande mixit serait une richesse pour les quipes en place Plus largement l tude des d roule ments de carri re masculins r v le un processus classique o les hommes minoritaires deviennent majoritaires dans les fonctions hi rarchiques Bessin 2008 368 Ainsi par le biais de la promotion interne les aides soignants sont bien plus nombreux que les aides soignantes devenir infirmiers Arborio 2005 les instituteurs en maternelle occupent galement fr quemment la fonction de directeur d cole Jaboin 2008 et d
205. des femmes cadres potentiel in Travail et Emploi n 102 avril juin p 31 44 e Maruani M 2006 Travail et emploi des femmes La D couverte coll Rep res e Meron M Silvera R 2003 Controverse Retraites in galit s en tous genres Travail Genre et Soci t s n 9 2003 p 223 254 e Meron M Silvera R 2004 Retour sur Retraites in galit s en tous genres s Travail Genre et Soci t s n 12 2004 p 213 224 e Schwartz O 1990 Le Monde priv des ouvriers Hommes et Femmes du Nord PUF Paris e Silvera R 2005 Temps de travail et genre une relation paradoxale in sous la dir de Maruani M Femmes sexe genre l tat des savoirs La D couverte Paris p 265 272 e Torns T 1998 Ch mage et tol rance sociale l exclusion in Maruani dir Les nouvelles fron ti res de l in galit Hommes et femmes sur le march du travail MAGE La D couverte Paris p 213 224 e Walby S 1998 Les figures embl matiques de l emploi flexible in Maruani dir Les nouvelles fronti res de l in galit Hommes et femmes sur le march du travail MAGE La D couverte Paris p 251 261 A EDITIONS E r sea Annexes Annexe 1 D veloppement du travail temps partiel f minin de 1975 2008 KEEN TT CU D ME PS ES Source d apr s Maruani 2003 et INSEE 2008 Annexe 2 R partition de la population active occup e en fonction de la dur e d
206. droit indi viduel la VAE La Revue de l IRES n 3 s CEREQ 2007 G n ration 1998 7 ans apr s Quelques v nements de la vie professionnelle multigr 41 Nous empruntons cette d finition Gallie D dir Employment Regimes and the Quality of Work Oxford Oxford University Press 2007 reprise in Barbier J C 2009 Les Europ ens au travail La vie des id es janvier http www laviedesidees fr Les Europeens au travail html decoupe_recherche barbier 42 Notons que la notion de qualit du travail et de l emploi s est retrouv e mobilis e dans l Agenda social europ en Cf par exemple le Sommet de Laecken 2001 les r flexions de la Commission europ enne et les travaux de la Fondation de Dublin au d but des ann es 2000 EDITIONS E e Chardon O et Daguet F Enqu tes annuelles de recensement 2004 2007 l activit des femmes est toujours sensible au nombre d enfants INSEE Premi re n 1171 2008 r sea e Cloutier E David H Teiger C s Agir sur les conditions de travail des auxiliaires de vie croiser les approches Travail et emploi n 94 avril 2003 e Conseil conomique et social 2008 Les femmes temps partiel Avis et rapports du CES multigr e De Henau J Maron L Meulders D and O Dorchai S Travail et maternit en Europe conditions de travail et politiques publiques Working paper D partement d conomie appliqu e de l Universit
207. dulte correspondant au travail et la p riode de retraite font que les fronti res entre les p riodes traditionnelles sont devenues floues et varient d un individu l autre Dans une approche physiologique l entr e dans le vieillissement est en fait variable selon chaque individu en fonction de son histoire de vie Les tudes scientifiques montrent que les effets du vieillissement dit naturel sont souvent mod r s au cours de la vie active Ils se manifestent plut t apr s ou contri buent exclure les personnes du march du travail Dans la repr sentation r currente des ph nom nes du vieillissement se maintient l id e que les per sonnes malgr l atout de leur exp rience ne sont pas m me de s adapter aux activit s en trans formation Teiger 1995 4 le d clin tant in luctable Cette repr sentation est fallacieuse car si la baisse des fonctions organiques et sensorielles peut tre constat e elle n est en aucun cas identique toutes les personnes ni in luctable et est le r sultat de facteurs crois s 13 www femmesemploi fr 14 Teiger C Penser les relations ge travail au cours du temps in Serge Volkoff et alii le travail au fil de l ge Octar s p 13 73 1995 EDITIONS E r sea Dans le dossier de l ANACT sur la P nibilit au travail publi en mai 2008 Serge Volkoff rappelle que Il y a certes des quinquag naires en pleine forme et de jeunes salari s en mauvaise
208. e manda taire voire en emploi direct Ghislaine Doniol Shaw Emmanuelle Lada et Annie Dussuet souli gnent dans une recherche r cente que la consolidation des temps de travail pour se rapprocher du temps plein devient une des finalit s du parcours professionnel 4 Les chercheures constatent que les salari es employ es par des associations acc dent plus facilement des temps complets lorsque les temps longs d intervention sont privil gi s La pr gnance des temps courts d intervention et la fragmentation de ces temps rendent cependant difficile l acc s rapide au temps plein dans la mesure o chaque cr neau horaire correspond un besoin et une intervention sp cifiques L interruption de l intervention ne peut que rarement senchainer par une nouvelle intervention au m me cr neau horaire Au del des contraintes d organisation du travail les conditions de r alisation du travail p sent galement sur l activit des femmes intervenant domicile Les contraintes sont ici de deux ordres physiques et relationnelles Les premi res sont pour partie communes tous types d emploi d aide ou de soin aux personnes d pendantes dans le secteur sanitaire et m dico social les aider sortir de leur baignoire se 19 Maruani M et Nicole C 1989 Angeloff T 2000 Le temps partiel un march de dupes d Syros Alonzo P 1998 Le rapport au travail et l emploi des caissi res de la grande d
209. e sa place ceci appara t dans les discours des employeurs sur l usage des comp tences des hommes dans les SAP 33 Nous reprenons ici une expression de Fran oise Vouillot 2002 EDITIONS E r sea S ins rer demande aux femmes de faire face aux id ologies d fensives de m tiers et aux attitudes virilistes qu non ait Christophe Dejours 1993 comme l apanage des hommes affrontant la diffi cult de la t che et la concurrence Cette confrontation dans le monde professionnel est un moment de reconstruction identitaire les normes du masculin et du f minin sont remises en forme On fait pareil qu un homme mais en sachant qu on n est pas un homme on reste une femme ma onne Or dans certaines situations de mixit voqu es l activit s effectue sous l influence forte d un environnement davantage favorable aux hommes 5 telle qu elle est d crite dans le type d une mixit indiff renci e Fort 1998 Le travail le temps les attentes les comportements et les performances tout semble tre mesur l aune des attributs reconnus aux seuls hommes Lors d une visite sur chantier une ergonome rencontre une jeune ma onne 20 ans elle remarque qu elle d place et soul ve sur l paule les sacs de ciment qu elle porte 2 parpaings la fois un sur l paule l autre la main Interrog e la salari e explique que la brouette c t ne sert qu d blayer et qu elle cherche
210. e une clien t le de plus en plus exigeante les femmes avaient le profil id al PDG maintenance chauffage Les calculs de co t influent sur les pratiques et comportements manag riaux ainsi les responsables de ressources humaines ont un avis unanime sur le co t lev de leur souci d ouverture aux femmes Cette formation on ne la monte pas tous les ans C est un gros investissement pour les ressources humaines pour la hi rarchie Sur le plan strictement financier elle ne pr sente aucune rentabilit Responsable Ressources Humaines d une industrie automobile impliqu dans les actions emploi formation d crites plus bas Ceci nous invite penser que les rationalit s conomiques et ces strat gies de d veloppement peu vent doivent se combiner avec d autres raisons d agir La culture ou les valeurs de l entreprise On retrouve dans les propos des employeurs d autres types de motivations Certaines reposent sur des valeurs thiques comme l galit L ouverture des profils mixtes et diversifi s revient alors une mise en ad quation avec les valeurs fondatrices de l organisation elle renforce la culture d en treprise Certaines associations ou entreprises d insertion des coop ratives ou entreprises de l co nomie sociale ou solidaire en rendent compte C est souvent au terme d un diagnostic d un tat des lieux de la r alisation d un rapport de situation compar que l cart de situation r
211. e Paris p 213 224 17 Cf Meron Silvera 2003 Controverse Retraites in galit s en tous genres Travail Genre et Soci t s n 9 2003 p 223 254 et ibid 2004 Retour sur Retraites in galit s en tous genres Travail Genre et Soci t s n 12 2004 p 213 224 EDITIONS a r sea Le temps partiel un mythe social Les repr sentations sociales autour du temps partiel et du travail Quand on essaie de les cerner on constate que les repr sentations collectives et individuelles chappent sans cesse toute analyse fixiste Elles se constituent dans un va et vient permanent entre des discours et des pratiques en croisant tous les champs politique juridique et social Les repr sentations travaillent la r alit jusqu l euph miser voire la mythifier dans une dynamique de signes aussi vivante que le langage De sorte qu il est difficile d opposer terme terme action repr sentation discours pratique histoire mythe Aucun de ces termes na d existence autonome Chacun prend sens dans une dynamique o le r el mane de l imaginaire social et le transforme son tour C est dans cette perspective que les repr sentations sociales contribuent dessiner une cartographie des espaces professionnels o le groupe des femmes est per u comme moins l gitime que le groupe des hommes Angeloff 2000 Le temps de travail est le fruit dune construction juridique et politique qui a son hist
212. e ce qui conduit une marginalisation des femmes sur des seg ments secondaires du march du travail avec des niveaux de salaires des conditions de travail et des droits d riv s souvent inf rieurs au march primaire En France l cart Hommes femmes pour le tra vail temps partiel est important il l est cependant moins qu en Allemagne par exemple ou au Royaume Uni Les femmes sont proportionnellement plus employ es en travail temps partiel et temporaire que les hommes comme l indique le tableau suivant10 8 Le taux d activit est beaucoup plus lev pour les pays du Nord Norv ge Su de Danemark 9 Parmi les femmes n es en 1900 une sur quatre n a pas eu d enfants c est seulement le cas d une sur 10 pour celles n es en 1955 Prioux 1994 10 Ce tableau est extrait de l tude de Th venon O 2007 L activit f minine apr s l arriv e d enfants Disparit et volution en Europe partir des enqu tes sur les forces de travail 1992 2005 documents de travail 148 INED septembre p 10 EDITIONS Tableau 2 Taux et composition de l emploi population g e de 15 64 ans Part du travail temps partiel Part du travail temporaire ones remes ie pommes remes re eje eee ere oo ELYON a EN EE CAE 35 7 4 14 7 4 2 20 4 1 7 6 2 R publique Tch que 6 5 Source Emploi en Europe 2006 Commission europ enne ann e 2005 a 2003 b 2004 UN D L o ala ln
213. e d une entreprise une autre les femmes se retirent soit parce qu elles n arrivent pas concilier une vie personnelle familiale et une vie professionnelle exigeante soit encore parce qu elles n ont pas pu ou su trouver leurs rep res tre v ritablement int gr es ou reconnues au travail Cest sans doute sur ce dernier aspect du malaise au travail que peuvent prouver les salari es que l impr pa ration des entreprises l avanc e en mixit est la plus forte J entends par l que permettre le temps partiel ou des horaires co ncidant avec les charges familiales sont des solutions practico pratiques 19 Le mot transpal est la contraction de transpalette Il d signe un petit chariot de manutention qu on introduit sous une palette ou une charge pour les soulever l g rement et les d placer sur de faibles distances 20 La d masculinisation peut galement survenir mais les tudes qui voquent ces cas parlent plut t d une sortie par le haut des salari s masculins qui quittent les activit s de soin ou le travail social pour exercer un r le d encadrement ou de gestion des quipes Cela n a que peu voir avec une logique de renoncement plus ou moins contraint exercer un m tier souvent appr ci EDITIONS a r sea que les entreprises n gligent rarement de proposer leurs employ e s qu installer un vestiaire sp cifique pour les femmes ou pr voir pour elle
214. e 50 64 ans en proportion des effectifs 2006 2007 Effectifs Part des Part de femmes totaux seniors parmi les seniors en milliers en en M tiers ayant le plus de seniors Dirigeants d entreprises 141 40 1 18 1 Employ s de maison 379 38 2 90 7 Employ s administratifs de La fonction publique cat gorie B 389 36 8 65 5 M decins et assimil s 333 36 3 37 1 Aides domicile et aides m nag res 451 34 9 98 8 Employ s des services divers 293 34 8 31 4 Cadres de la fonction publique s ssssssisssarccssuasesssscscsss ssosnsstsssgaesssadass vsai cesser ess esse 375 34 8 42 4 Agriculteurs leveurs sylviculteurs b cherons 638 34 3 37 0 Employ s et techniciens de la banque 209 33 4 56 6 Cadres de la banque et des assurances 207 33 0 35 7 Ensemble des m tiers 25 409 23 4 48 0 M tiers ayant le moins de seniors Vendeurs 899 14 9 84 1 Techniciens de l informatique 143 14 7 14 4 Ouvriers non qualifi s de la manutention u 371 13 6 47 3 Ouvriers non qualifi s du gros oeuvre travaux publics et extraction 198 13 4 7 4 Employ s et agents de ma trise de l h tellerie et de la restauration 330 13 3 65 6 Ing nieurs de l informatique 314 13 0 11 8 Ouvriers non qualifi s du b timent second oeuvre 132 12 1 15 2 Caissiers employ s de libre service 273 11 8 80 7 Ouvr
215. e DARES Conditions de travail 2005 Si l on aborde l ensemble des secteurs professionnels les donn es statistiques de la DARES enqu te Conditions de travail 2005 montrent en effet l importance des in galit s dans les conditions de r alisation du travail entre femmes et hommes e les conditions de travail des femmes sont souvent moins visibles et objectiv es que celles des hommes et pourtant p nibles et marqu es aussi par la p nibilit physique ou mentale travail r p titif en progression 20 des femmes en 84 et 29 en 98 travail la cha ne parmi les ouvriers 25 des femmes et 7 des hommes en 2005 avec peu d autonomie 56 des ouvri res appliquent strictement les consignes contre 43 des ouvriers en 2005 avec des postures contraignantes souvent debout sur cran avec le public 75 des femmes et 62 des hommes en contact avec des personnes en situation de d tresse 48 des femmes et 36 des hommes en 2005 travail morcel avec des interruptions mais qu on ne peut pas interrompre avec peu d autonomie 56 des ouvri res appliquent strictement les consignes contre 43 des ouvri res en 2005 EDITIONS E r sea e les conditions d organisation du travail horaires plus pr visibles mais de plus en plus atypiques les femmes travaillent plus que les hommes syst matiquement tous les dimanches et tous les samedis et ont moins que les hommes 2 jours de repos s
216. e annuel 1792 m decins du travail ont interrog 56 345 salari s dont 49 984 ont r pondu L exploitation statistique porte sur 49 984 questionnaires valid s Il y a eu 6 330 refus ou impossibi lit s de r pondre l enqu te Le questionnaire Le questionnaire principal fournit des informations sur le salari sexe ge statut de l emploi pro fession exerc e t che principale fonction principale et position professionnelle et sur l tablisse ment qui l emploie secteur d activit effectif de salari s existence d un CHSCT de normes ISO d un accord ARTT Dans la deuxi me partie le m decin du travail fait le relev des expositions que subit le salari par tir d une liste de plus de 200 situations de travail class es en quatre cat gories les contraintes orga nisationnelles les nuisances physiques les expositions aux agents biologiques et aux agents chi miques Enfin il donne un avis pour chacun de ces aspects sur la qualit du poste de travail en termes de pr vention des risques Ce questionnaire a t enrichi en 2003 sur le th me de l organisation du travail la partie agents bio logiques a t refondue et la partie produits chimiques pr sent e de fa on nouvelle afin den faciliter le remplissage Pour les contraintes organisationnelles la p riode de r f rence est la situation habituelle de tra vail et les r ponses sont de type oui non Pour les autres typ
217. e biais d un questionnaire tel que celui de Karasek Ce ne sont pas ceux qui se disent les plus stres s s qui sont les plus expos s au Job Strain Notez le d calage entre le discours et les repr sentations sociales dominantes d une part et les expositions et leurs cons quences telles que les mod les pi d miologiques les d crivent d autre part G rard Lasfargues rappelait pr c demment que pour ce EDITIONS E r sea qui concerne les troubles mentaux ou cardiovasculaires les pr valences de pathologies sont beau coup plus lev es dans les cat gories les moins qualifi es Ce sont pourtant des cons quences connues des risques psychosociaux Il y a donc bien un d calage entre les repr sentations sociales et les expositions objectiv es Job Strain selon la CSP et la famille professionnelle Nous pouvons affiner notre tude en tablissant une matrice du Job Strain selon les CSP et en ajou tant l aspect sexu Les cadres sont la seule cat gorie o les hommes sont soumis une plus forte demande psychologique que les femmes Dans toutes les autres cat gories les femmes sont globa lement plus expos es au Job Strain que les hommes Cela correspond ce que nous connaissons sur les maladies professionnelles En effet les TMS reconnues concernent tr s majoritairement des femmes Les enqu tes pid miologiques montrent que les femmes sont davantage touch es par les TMS au del m me des maladies reconnues Tou
218. e d finir la dimension de care dans leur travail et d ploieront nombre de techniques l gard des publics en difficult pr tendument plus rationnelles m M me si nous le d velopperons moins ici notons que la question de l autonomie professionnelle et de l autonomie au travail constitue galement un l ment fort de la diff renciation sexuelle l uvre dans les m tiers en voie de mixit C est le cas des architectes par exemple dont l analyse sexu e des modes d exercices professionnels fait ressortir la sur repr sentation des femmes archi tectes dans l exercice salari au d triment de l exercice lib ral Lapeyre 2008 195 De m me la proportion d hommes infirmiers et d hommes sages femmes qui ont choisi d exercer en lib ral plu t t qu en tant que salari s est proportionnellement plus importante que dans le cas des femmes exer ant ces m mes m tiers On peut observer que ces professionnels recherchent galement une autonomie dans l exercice m me de leur travail qui n est pas ou pas autant revendiqu e par les femmes en situation similaire Lorsqu on les interroge les hommes sages femmes revendiquent en effet la possibilit d avoir plus de pouvoir dans leur travail face aux m decins accoucheurs mais ils souhaitent galement pouvoir EDITIONS a r sea d finir les contours de leur travail et les fa ons de faire avec les femmes enceintes eux m mes c est dire sans r f rence
219. e de mixit e Comment accompagner l int gration durable dans des emplois non traditionnels e Comment reconna tre que les femmes dans certains emplois de services occupent des vrais m tiers et ma trisent un vrai professionnalisme technique et relationnel 2 Diagnostic conditions de travail et sant comment outiller et promouvoir un diagnostic et une approche genr e de l am lioration des conditions de travail de la pr vention des risques professionnels et de la sant au travail Comment outiller m thodologiquement les acteurs et pr venteurs de l entreprise m decins CHSCT pour diagnostiquer les liens entre les indicateurs sant et les parcours compar s des femmes et des hommes d une part et les caract ristiques de l organisation du travail et de l activit les emplois occup s d autre part e Avec quels partenaires coop rer pour concevoir et exp rimenter Quels outils faire voluer par exemple Bilan social Rapport de Situation Compar e pour les entreprises Evrest pour les m de cins e Comment partir de l analyse des effets diff renci s du travail sur la sant et le parcours des femmes et des hommes pr venir les ph nom nes de s gr gation et d exclusion 3 Genre risques et construction de la sant qu est ce qui diff re pour les femmes et pour les hommes Comment rep rer et pr venir Genre et RPS e Comprendre au del de causes individuelles et m dicales sp cif
220. e des femmes sur le march du travail Parce que le temps partiel s est d velopp en France sur les segments les plus f minis s du secteur tertiaire sant grande distribution nettoyage restauration aide domicile etc les hommes fran ais sont moins souvent temps partiel que certains de leurs homologues europ ens respective ment 11 pour la Su de et 9 pour le Royaume Uni en 2000 Les hommes travaillant temps par tiel en France sont surtout de jeunes hommes les 15 24 ans repr sentent 13 des hommes temps partiel et des hommes proches de la retraite 21 5 des hommes temps partiel ont 60 ans et plus Autrement dit le temps partiel dans le cas des hommes est soit un mode d insertion dans la vie pro fessionnelle soit un mode de sortie dans le cadre d une pr retraitell Si les femmes sont galement plus nombreuses en France travailler temps partiel aux deux extr mit s de la pyramide des ges respectivement 34 et 41 des salari es temps partiel 2 la r par tition entre les classes d ge interm diaire 25 39 ans 40 49 ans et 50 59 ans est plus homog ne et tourne autour de 30 Dans ces conditions les cons quences et les effets sociaux en termes de tra jectoires s av rent diff rents pour les hommes et les femmes Travailler temps partiel les effets sociaux discriminants du temps partiel Travailler temps partiel p nalise les salari e s en termes de conditions
221. e domaine soit elles n ont plus ou peu confiance dans leurs capacit s techniques ou encore le titre de formation obtenu est vite devenu obsol te La construction de la qualification explique pour beaucoup leur vuln rabilit dans ce qui reste alors l emploi des hommes Trop souvent les programmes dans le cadre des actions emploi formation sont revisit s pour une bonne adaptation au poste de travail dont le profil peut tre lui m me revu pour accueillir les femmes8 Elles restent de ce fait cantonn es au premier niveau de classification Par ailleurs il n est pas rare de constater sur le poste de travail un usage social particulier de la comp tence technique ainsi acquise par les femmes Elles ne valorisent pas leur titre comme les hommes exemple l emploi de titulaires de BEP technique en tant qu agents de production Elles sont rel gu es des postes o les conditions demploi sont tr s peu favorables salaires bas les conditions de travail p nibles Ainsi on reproduit travers ce type de qualification le construit historique des diff renciations sociales entre le travail des hommes et des femmes Alors que les actions de mixisation mettent fin l exclusion des femmes ne produisent elles pas dans le m me temps de la discrimination reconfi gurant de nouveaux espaces s gr gu s Fortino 2000 26 Nous n avons pas vraiment les moyens de conna tre les r sultats des actions d crites encore m
222. e est celui o le taux d emploi des hommes de 50 64 ans est le plus faible tandis que pour l activit des femmes la position de la France est interm diaire elle est plus lev e dans les pays du nord et moins dans ceux du sud Mais la tendance est partout la hausse depuis la fin des ann es 80 voir Annexe VII En r sum on pourrait dire que les diff rences de taux d activit des hommes et des femmes se sont globalement rapproch es par un double mouvement surtout l augmentation de l activit des femmes mais aussi la baisse d activit des hommes au point que parmi les 60 64 ans les diff rences sont r duites Par contre dans chaque cat gorie de sexe les diff rences par ge se sont accentu es l int rieur du groupe des seniors de 50 64 ans des hommes et l int rieur de celui des femmes les tendances par sous classes d ge sont plus contrast es aujourd hui qu en 1975 L cart est cepen dant plus fort parmi les hommes seniors que parmi les femmes EDITIONS a r sea Statut de l emploi des seniors Selon les chiffres de la DARES en 2007 la proportion de seniors salari s du priv ou des entreprises publiques est similaire chez les femmes et chez les hommes 58 9 contre 59 4 Voir annexe XIII Les femmes seniors sont plus souvent salari es de la fonction publique que les hommes 30 2 contre 19 4 mais sont moins souvent ind pendantes 10 9 contre 21 3 Parmi les salari
223. e l aide domicile Emplois dont les titulaires auront tendance travailler plus longtemps pour faire face leurs faibles retraites Travailleuses pauvres et pauvres retrait es risquent de d couler de ces politiques peu clairvoyantes et de ces pratiques trop r pan dues de travail contraint sinon forc EDITIONS E r sea L ge est une cat gorie qui volue de fa on diff renci e pour les femmes et les hommes Vieille oui mais quel ge Encore plus victimes du jeunisme que les hommes les femmes r sistent aux pressions de la soci t pour se maintenir dans les meilleures conditions physiques et mentales m me si elles n chappent pas aux risques psychosociaux On observe une contradiction entre la r alit physique les femmes vivent en moyenne plus long temps que les hommes et les repr sentations sexu es ou sexualis es dont elles font l objet dans la vie personnelle comme au travail Elles semblent alors plus concern es par la version n gative du vieillissement et sont consid r es comme vieilles plus t t que les hommes Au del des baisses des fonctions sensorielles elles mentionnent dans certaines enqu tes les changements physiques de l ge m r li s leur sant reproductive comme un ph nom ne ponctuellement perturbateur dont elles se lib rent par la suite Cependant cette dimension de leur vie para t fortement charg e de repr sentations n gatives dont on ne sait si elles sont p
224. e l autre 8 ont t d class s qu ils soient hommes ou femmes Les promotions ont lieu principalement en d but de parcours puisqu elles sont deux fois plus fr quentes durant les trois premi res ann es de vie active que par la suite alors que les d classements interviennent de fa on plus r guli re tout au long des sept premi res ann es de vie active L tude souligne galement que les femmes d butant leur carri re plus souvent que les hommes sur des postes ouvriers ou employ s non qualifi s restent en proportion plus nombreuses que les hommes sur ces bas niveaux d emploi De m me les femmes qui commencent leur parcours professionnel en exer ant une profession interm diaire ont plus de difficult s voluer seules 12 sont devenues cadres au bout de sept ans de vie active contre 23 de leurs homologues masculins Le type d emploi occup explique en par tie ces diff rences Elles travaillent en effet plus souvent que les hommes en tant qu enseignantes ou dans le domaine m dico social et elles ont de ce fait des perspectives de promotion plus limit es Dans l ensemble les femmes qui entament leur carri re par une profession interm diaire connaissent au final plus de d classements que de promotions En revanche lorsqu elles d butent par un emploi d ouvrier ou d employ qualifi elles sont plus souvent promues et moins souvent d class es que les hommes Enfin il est important de noter que des t
225. e la segmentation du march du travail selon le genre et accro tre les taux d emploi f minin court terme est ce compatible La note de veille n 72 e Commission europ enne Feuille de route pour l galit entre les femmes et les hommes 2006 2010 http ec europa eu employment_social news 2006 mar com06092_roadmap_en pdf e CORIF 2008 Pr carit une question de genre publication OREF C2RP e CORIF INSEE 2008 Femmes et hommes face l emploi o en sommes nous Profils Nord Pas de Calais n 90 e CORIF 2003 Int grer les femmes dans les lieux de travail o elles sont peu pr sentes Rapport DRDFE DRTEFP R gion http corif fr IMG pdf Document_avec_sommaire pdf e Cromer S et Lemaire D 2007 L affrontement des sexes en milieu de travail non mixte obser vatoire du syst me de genre in Inversion du genre Corps au travail et travail des corps dir Y Guichard Claudic et D Kergoat Cahiers du genre 42 2007 p 61 78 e Daune Richard A M 1998 Qualifications et repr sentations sociales in Maruani M d Les nouvelles fronti res de l in galit Hommes et femmes sur le march du travail Coll Recherche Mage La d couverte e Dejours C 2006 Souffrance en France La banalisation de l injustice Points Essais R dition e Delalande J 2003 La socialisation l cole l univers des filles La Lettre du Grape n 51 Avril e Eckert H 2
226. e les hommes Avec l avanc e en ge par exemple les femmes semblent tre plus disponibles pour des formations continues ce propos Meda et Minault35 2006 mettent en lumi re la faiblesse des choix professionnels propos s aux salari s et salari es la prise en charge insuffisante des risques li s aux mobilit s l inadaptation du syst me de formation professionnelle l existence de freins importants au retour dans l emploi et l efficacit probl matique de l accompagnement des parcours professionnels choisis 32 Vogel Laurent La dimension de genre en sant au travail Newsletter du BTS n 18 mars 2002 33 Raoult N Trajectoires professionnelles et s quences de vie Actualit de la formation permanente mars avril 2007 n 207 p 20 27 34 Les seniors et la formation dans diagnostic sur le secteur bancaire projet Equal ARETE en partenariat entre l Aract IDF et la CGPME 91 http www arete fr site expertises etudes etude age htm Moins de 30 d entre eux estiment qu il y a une galit dans les r mun rations au sein de leur structure 35 M da D Minault B La s curisation des trajectoires professionnels 1 e partie in Partage janvier f vrier 2006 n 185 pp 12 25 EDITIONS a r sea Genre ge et conditions de vie Le sondage SQVT 2008 concernant les aspirations compar es H F sur une meilleure conciliation vie priv e vie professionnelle rel ve que l arbitrage entre vie prof
227. e n est pas tr s d velopp e il est donc difficile de savoir quelles sont les cons quences pour les femmes et les hommes Cependant des tudes montrent que les femmes et les hommes ne r agissent pas de la m me mani re au soutien social Johnson et Hall 1996 in Messing 2000 p 178 Les scientifiques s interrogent pour savoir si les diff rences hommes femmes tien nent leurs r actions ou leur environnement car avec un m me titre d emploi ceux ci ne font pas face aux m mes attentes Des tudes ont galement mis en vidence qu une forte demande psychologique au travail associ e une faible latitude d cisionnelle et un faible soutien social au travail manque d aide ou de sou tien de la part des coll gues ou des sup rieurs pouvait conduire des d pressions Les troubles anxieux sont galement plus fr quemment retrouv s en cas de situations stressantes prolong es Le suicide attribu au travail ou sur les lieux du travail est un ph nom ne mergent pr occupant pou vant tre la cons quence d un tat de d pression En outre les troubles musculosquelettiques TMS sont de plus en plus souvent rapport s une combinaison de facteurs sollicitations biom caniques au travail r sultant de mouvements r p titifs mais aussi manque de soutien social ou insatisfaction dans le travail Les tats de stress de longue dur e induiraient d autres probl mes de sant comme la diminution de la r sistance aux infec
228. e prise de risque Deux types de situation sont distingu s les pr carit s par rapport l emploi augmentent les risques des sala ri s et r duisent les protections dont ils sont l objet Les pr carit s dans le travail sont facteurs de risques sociaux elles sont li es des formes d organisation du travail sp cifiques La conclusion rassemble les th mes sur lesquels il serait utile de d velopper des approches par genre Plan Introduction Les termes et m thodes utilis s pour expliciter les risques encourus par les populations e Les notions utilis es pour cerner les risques psychosociaux e Approche des risques de sant pour les femmes le poids de l invisibilit Place des hommes et des femmes dans l emploi source d une exposition diff rente aux risques e Hommes et femmes r partition dans l emploi e Les risques au travail des hommes et des femmes e Moindre exposition des femmes aux risques physiques mais aussi moindre visibilit des risques encourus Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris CRESPPA Equipe Genre Travail Mobilit s GTM Site CNRS Pouchet 59 61 rue Pouchet 75849 Paris cedex 17 T l 01 40 25 10 23 Fax 01 40 25 11 98 E mail regine bercot gtm cnrs fr EDITIONS E e Temps de travail et horaires r le social e Les troubles musculosquelettiques e Les risques psychosociaux e Violence et conflit au travail r sea Processus g n raux conomiques e
229. e ses d terminants une banalisation des risques li s des st r otypes masculins et f minins Or les femmes sont davantage expos es aux risques d atteintes la dignit ou aux vio lences psychologiques ou morales pratiqu es par d autres personnes ainsi qu l hypersollicitation cat gories de Davezies 1999 plut t qu aux atteintes directes l int grit physique dues des agents mat riels Genre trajectoires et formation Un num ro dr Actualit de la Formation professionnelle 2007 contribue faire l tat des lieux des probl matiques de trajectoires li es l ge et au genre mettant en vidence des trajectoires diff renci es hommes femmes entre 45 et 60 ans et l impact des parcours ant rieurs interrog s sur leur perception de l galit professionnelle via trois items r mun ration promo tion formation des salari s issus du secteur bancaire ont mis en avant au del des probl mes de r mun ration que la discrimination se joue d s l embauche travers la r mun ration et la classi fication que les in galit s se creusent au cours de la carri re avec des progressions inf rieures aux hommes et que le temps partiel et la disponibilit horaire sont point s comme les principaux facteurs p nalisants En ce qui concerne la formation continue elle est moins caract ris e par les in galit s de genre Selon l ge et la profession les femmes sont plus ou moins b n ficiaires qu
230. econd lieu une solution qui s attache l am lioration des conditions d exercice du temps partiel est envisager Revalorisation des salari s temps partiel et sensibilisation de l ensemble des salari s La revalorisation salariale Elle semble n cessaire en termes de solution pragmatique notamment pour le temps partiel court et pour les salari e s les plus pr caires puisqu il n est pas toujours possible d imposer aux entre prises une augmentation du temps de travail Cette revalorisation salariale tiendrait compte de l im possibilit d effectuer des heures suppl mentaires la demande de l absence de prime li e au sta tut temps partiel de la perspective des pensions de retraite Cette solution est un pari consistant dire que puisqu on ne peut augmenter le temps de travail il importe d augmenter le co t du tra vail temps partiel Une indemnit compensatoire en quelque sorte Pour rem dier la pauvret des retraites il pourrait galement tre envisag de cotiser sur la base d un temps plein pour tous les salari e s temps partiel avec un co t moindre pour les cotisant e s Un acc s prioritaire en cas de cr ation d emploi temps plein Un dispositif devrait permettre de favoriser un acc s prioritaire des salari e s concern e s dans le cadre dune cr ation de poste temps plein quand ce poste est proche de leur souhait de leur savoir faire ou demande peu de formation L observance de g
231. elle des ouvriers Les agressions apparaissent li es avec une organisation du travail d faillante Les salari s qui re oivent des ordres contradictoires de la part de leur hi rarchie ou ceux qui cumu lent des contraintes de rythme de d lais courts et de qualit auxquelles ils ont du mal faire face ont affronter une agressivit de la part des clients et usagers Coutrot 2008 17 des salari s d clarent tre l objet de comportements hostiles dans le cadre de leur travail actuel et environ un quart d clare avoir subi au moins une fois ant rieurement un comportement hostile Cette hostilit signifie des critiques ressenties comme injustes sur le travail effectu ou des com portements hostiles Les femmes d clarent tr s l g rement plus tre en but ces comportements hostiles De mani re plus diff renci e elles d clarent faire face des comportements m prisants 7 2 6 pour les hommes Le d ni de reconnaissance au travail concerne la m me proportion d hommes et de femmes pr s de 9 EDITIONS r seau Les comportements m prisants correspondent aux d clarations suivantes e On vous ignore fait comme si vous n tiez pas l e Tient sur vous des propos d sobligeants e Vous emp che de vous exprimer e Vous ridiculise en public Les risques psychosociaux et les comportements hostiles sont troitement associ s Les salari s sont d autant plus nombreux d clarer tre l objet de co
232. elles le sont de quelle mani re mais plut t de s interroger sur les interactions complexes entre groupes particuliers d hommes et de femmes correspondant des divisions de classe d origine ethnique et d ge Walby 1998 p 251 Autrement dit pour comprendre l utilisation des femmes temps partiel dans l organisation du travail et comment les rapports de genre traversent les rapports de classes il importe de faire la distinction entre femmes L organisation du travail et le d veloppement de la flexibilit de la main d uvre f minine s illustrent galement par la place des femmes dans l organi sation du travail Comme l explique S Walby ces derni res sont plus souvent que les hommes des postes moins qualifi s et soumises davantage de flexibilit Cependant il existe des diff rences au sein du groupe des femmes Quoi de commun entre une femme cadre et sa femme de m nage par exemple Dans ce cas la cat gorie sociale joue plus fortement que l appartenance de genre Il existe donc un processus de cumul de handicaps fortement lisible par exemple dans le secteur des services d aide la personne les aides domicile y ont une appartenance sociale et parfois ethnique tr s diff rentes des femmes qui les recrutent dans les familles et les associations Ainsi entre une directrice d association pouvant tre class e cadre dans la nomenclature des Professions et cat gories socioprofessionnelle
233. emblent expos s de fa on comparable aux facteurs de risques de TMS une m me exposition ne g n re pas le m me effet chez les hommes et chez les femmes tout comme une m me souffrance ne correspond pas n cessairement la m me exposi tion physiologique ou psychologique Karen Messing Si l on compare les femmes aux hommes de la m me cat gorie socioprofessionnelle elles sont syst matiquement plus expos es caract ristiques identiques ge anciennet nationalit statut fonction m tiers tre une femme augmente de 22 l exposition des facteurs de TMS Une des causes principales dans les entreprises r side dans la non mixit savoir que les femmes sont affec t es certains emplois sp cifiques par exemple les plus r p titifs Les femmes se d clarent nettement plus stress es que les hommes D apr s le rapport La sant des femmes 2009 quel que soit l indicateur les r sultats des enqu tes de mesure du stress soulignent une exposition aux facteurs psychosociaux au travail sup rieure chez les femmes par rapport aux hommes ce qui est en accord avec les donn es internatio nales Ainsi pr s dune femme sur trois est expos e la tension au travail alors que c est le cas pour pr s d un homme sur cinq Quels que soient les mod les de stress au travail ces carts sont les plus importants pour les cat gories les moins favoris es les ouvriers et les employ s En effet d apr s les
234. ement de la contrainte et les conduites d vitement et de r sistance Parall lement l acceptation et l int riorisation des contraintes ces derni res p sent et suscitent vitement et r sistance active ou passive des salari e s La soumission des esprits peut entra ner la r sistance par la souffrance des corps comme l attestent les travaux r alis s en psychodynamique du travail24 Les salari s peuvent retourner contre eux les contraintes d une organisation du travail qui les flexibilisent et les contraint parfois la limite du supportable l autod valorisation le m pris de soi sont des cons quences du stress et de la d pression la derni re soupape quand la parole est musel e et que l alternative au temps partiel est la porte D autres fois la r sistance peut prendre un mode plus conscient et actif l absent isme la d mo tivation ou le d sinvestissement au travail le turn over peuvent s analyser en ce sens Derri re ce processus contraignant double entr e les employeurs d un c t les salari s de l autre la question de l articulation des temps se trouve pos e et dans l organisation du travail L articulation des temps domestique et professionnel La sociologie du genre a montr quel point sph re priv e notamment le temps domestique et monde professionnel notamment le temps de travail taient li s alors m me que la rationalit l uvre dan
235. ement satisfaisante leur activit On conna t en effet le hiatus exis tant entre les savoirs acad miques et les savoir faire professionnels Cependant ces situations qui g n rent tensions et souffrance au travail peuvent tre vit es Des tudes ont montr que lorsqu un tuteur accompagnait des salari es nouvelles entrantes le v cu de la mixit tait alors tr s diff rent Par exemple un entretien r alis avec une jeune femme plombier qui a pu b n ficier d s son int gration sur un chantier de construction de l aide d un de ses coll gues est clairant de ce point de vue Mon coll gue me forme Cest Raymond qui m apprend le boulot c est lui qui chapeaute le chantier Le contr le exerc sur son travail par ce coll gue n est pas ressenti par cette jeune femme comme une contrainte mais plut t comme un soutien elle avoue m me se sentir un peu prot g e quand il lui dit fr quemment Quand c est trop lourd non Tu ne le prends pas comme a a tu ne le portes pas toute seule tu m attends on le portera deux D s lors elle accepte aussi l autre versant d un apprentissage tutor et notam ment les t ches insignifiantes ou peu gratifiantes qu on peut lui confier Comme elle dit elle com prend qu on lui dise Tiens moi a ou Va chercher la scie dans la mesure o elle sait que c est important aussi et gu on fait un peu l arp te au d part Fr
236. ence de les carter de cer tains m tiers et de certaines responsabilit s Le r le des st r otypes sur les carri res a t mis en vidence par de nombreuses tudes par exemple Fortino 2002 Maruani et Nicole 1989 pour le secteur de la presse Rosenblatt et Sehili 1999 pour le secteur de l nergie Messing et Elabidi 2002 dans le secteur de sant etc 5 Nous insistons ici sur l invisibilit pour une cat gorie enti re de genre mais il existe aussi des invisibilit s li es certaines maladies tels les cancers cette invisibilit est li e la difficult de construire un lien entre histoires des expositions et maladie 6 Ce que met bien en vidence la brochure Ciel un hippopotame dans mon milieu de travail Guide de sensibilisation aux impacts sur la sant au travail des rapports hommes femmes difficiles Conf d ration des syndicats nationaux du Qu bec EDITIONS E Messing explicite l existence d un cercle vicieux qui conduit un d ficit de connaissance du travail des femmes r sea Le cercle vicieux dans les activit s de pr vention du travail des femmes Messing 1999 p 68 Pr jug le travail des femmes est s r Plaintes refus es Pas de rep res ad quats Maladies attribu es aux hormones ou l imagination Risques non visibles Peu de programmes de pr vention 2 Une deuxi me remarque que lon peut faire concerne le fait que la situation familiale influence
237. endances diff renci es sobservent galement propos de l volution des r mun rations Ainsi un cart salarial persiste en faveur des hommes et de mani re plus marqu e au fur et mesure de l avanc e de la carri re professionnelle cf graphique ci dessous L cart de salaires entre les hommes et les femmes se r duit avec le nombre d ann es de carri re pour les seuls actifs ayant un niveau baccalaur at et 3e cycle ces niveaux restant n anmoins plus favorables aux hommes carts de salaire entre hommes et femmes Sans dipl me CAP ou BEP Bac professionnel ou technologique Bac g n ral Apr s 3 ans de vie active Apr s 7 ans de vie active Source Cereq 2007 G n ration 1998 7 ans apr s Quelques v nements de la vie professionnelle Cette pr structuration du parcours professionnel selon le genre d s l entr e en formation initiale et le d but de la vie active se retrouve donc ensuite dans toutes les composantes du par cours professionnel temps de travail acc s la formation continue gestion de carri res etc Cette note de synth se pr sente les d bats r cents sur cette th matique Notons cependant que nous n avons pas identifi de recherches traitant directement de la probl matique Genre et Parcours et qui int grent explicitement les conditions de travail comme variable explicative centrale EDITIONS E r sea Les recherches mentionn es no
238. enqu te SUMER est copilot e par la DARES et la DGT Inspection m dicale du travail elle d crit les contraintes organisationnelles les expositions professionnelles de type physique biologique et chimique auxquelles sont soumis les salari s L enqu te couvrait en 1994 l ensemble des salari s du r gime g n ral et de la Mutualit Sociale Agricole En 2003 le champ a t tendu aux h pitaux publics La Poste EDF GDF la SNCF et Air France Les r sultats pr sent s dans ce volume concernent donc ce nouveau champ L chantillon Dans ce champ un chantillon repr sentatif a t tir par un sondage deux degr s 1 les m decins du travail 2 les salari s surveill s par les m decins A EDITIONS a r sea Seuls les m decins du travail pouvaient avoir une connaissance pr cise des postes de travail Outre l examen m dical p riodique de chaque salari surveill les m decins du travail doivent en effet consacrer le tiers de leur temps pour tudier l hygi ne la s curit et les conditions de travail de len semble des entreprises dont ils ont la charge La participation des m decins du travail l enqu te a repos sur le volontariat mais leur collabora tion massive un cinqui me de la profession relativise en partie le biais d celui ci Chaque m de cin du travail enqu teur a tir un chantillon al atoire de salari s parmi ceux qu il voyait l occasion de l examen cliniqu
239. ent aujourd hui encore servir de justification au temps partiel quand ce dernier touche les femmes y compris quand il est impos l embauche En r sum e Sous couvert de d velopper un temps f minin harmonieux on l gif re sur autre chose la poli tique familiale Travail et sph re familiale sph re publique et sph re priv e sont troitement m l es e le travail des femmes n est jamais d finitivement l gitime pour les acteurs sociaux En temps de crise l argument de l arm e de r serve et celui du salaire d appoint ressurgissent e Ce travail de d l gitimation est d autant plus vident quand on observe le glissement des termes dans les discours d abord d sign de mani re impersonnelle au masculin pluriel cens neutraliser les cat gories de genre les travailleurs temps partiel le personnel politique voque tr s vite les femmes puis la femme les m res puis la m re et autres ind sirables du march du travail en temps de p nurie d emploi les travailleurs immigr s cf discours supra EDITIONS E r sea II conviendrait de retracer l volution du personnel et des institutions politiques ce qui n est pas le propos ici pour mieux placer en perspective l enracinement la survivance la r surgence du mythe de l ternel f minin mis au jour par F Muel Dreyfus et rep rable dans tous les d bats sur le temps de travail la politique familiale les
240. ent dans la relation aux malades l absence de reconnaissance des malades la non reconnais sance du travail et de la comp tence sp cifique de l infirmi re Ces comp tences ne sont pas tou jours visibles elles n apparaissent au profane que dans des circonstances particuli res Estryn B har 1997 Ainsi la souffrance des infirmi res na t du d calage entre des contraintes importantes conditions de travail horaires et surtout prise en charge de probl mes de plus en plus per us comme p nibles du fait du processus de civilisation mort maladie salet folie et la reconnais sance probl matique par les malades Loriol 2000 p 137 Cette souffrance est de plus en plus m dicalis e et donne lieu la prise de m dicaments des visites chez le g n raliste dont on attend coute et arr ts de travail Les infirmi res pensent donner beaucoup sans recevoir suffi samment de la part des patients Les m decins ne permettent pas de contrebalancer le manque de reconnaissance re u des patients car leurs repr sentations de la sant et du malade sont trop dif f rentes de celles des infirmi res L nergie ainsi d pens e par les infirmi res peut engendrer une fatigue chronique le burn out un processus dans lequel on br le litt ralement son nergie Des travaux ont montr que le burn out tait li au contexte organisationnel de l activit Maslach et Leiter 1997 cit par Courtial et Huteau 2005 la r duction
241. ent que c tait pas un m tier de femmes puisqu il ny en avait pas Cariste industrie automobile Accepter de changer les proc dures de recrutement our faire voluer les mentalit s et les repr sentations On explique l entr e des femmes clarinettistes dans les orchestres par l usage d un paravent s avec pour effet imm diat de cacher le la candidat e aux yeux du jury qui na alors que l oreille pour juger de la comp tence Cette m thode de recrutement pour viter la perturbation induite par des fa ons d tre gestuelles postures a concouru la r duction des discriminations de sexe Ravet EDITIONS a r sea 2007 C est qu inconsciemment on attend des hommes et des femmes qu ils elles se conforment certains r les aussi sont ils elles jug e s d autant plus comp tent e s qu ils elles exercent des activit s conformes aux attributions logiques de ce qu est un homme masculin ou une femme f minine Le recrutement de femmes sur les m tiers o elles sont peu pr sentes n cessite que soit bris e cette m canique de jugement des comp tences Pour les professions techniques que l on a voqu es il y a peu de cache sexe sauf embaucher la seule vue du travail r alis sans en conna tre l auteur il peut en tre ainsi dune ma onnerie d une soudure Ceci existe mais cette fa on de recruter se r v le bien anecdotique Pour s ouvrir tous les potentiels puisque les
242. ent une fronti re entre deux mondes Elles d crivent lunivers qu elles d couvrent en se retranchant derri re les st r otypes sur le milieu environnant sur les individus qui le composent ce qui permet de retrouver quelques certitudes C est d ailleurs l toute la fonction du st r otype C est impressionnant C tait quand m me des machines d hommes il faut le reconna tre C tait des outils coupants changer c est dangereux Femmes en conduite de machines automatis es En effet les m tiers y ont t construits par et pour des hommes selon un clivage fond sur la force physique et l usage de machines ou outils Tabet 1998 Elles voquent le travail des hommes en fai sant remarquer la hi rarchisation des t ches construites selon les repr sentations du masculin et du f minin C tait des hommes qui conduisaient les machines Eux c tait plus pouss Imprimerie La coexistence dans le m me espace permet de lever le voile sur le travail de l autre Les femmes en apprennent sur eux marqueur d appartenance un groupe de sexe distinct sur leurs diff rences et sur les diff renciations faites entre elles eux Finalement ce monde d hommes qui s est b ti sur ce qui est entendu et convenu comme naturel savoir leur force et leur technicit perd de sa consistance Y a bien des usines de femmes o elles sont log es la m me enseigne Je me souviens d une usine d
243. er temps complet La comparaison entre les hommes et les femmes d un hypermarch de la r gion parisienne est clai rante cet gard Encadr 1 Les hommes interrog s con oivent le plus souvent leur emploi temps partiel comme un trem plin vers d autres postes l int rieur du magasin ou dans un magasin voisin Ils sont per us par la direction comme occupant des emplois transitoires Pour cette raison peut tre ils sont davantage encourag s la polyvalence que les femmes Autrement dit l image qu ils ont de leur poste conditionne une attitude particuli re de la direction autant que cette attitude peut influer sur leur conception de l emploi Chez Basprix il est tr s difficile pour une femme de se former la polyvalence m me quand elle se montre int ress e Les femmes souffrent d un pr jug d fa vorable la polyvalence et qui semble les figer dans un statut et un temps de travail particuliers tandis que les hommes b n ficient d une image dynamique qu on leur assigne et voluent de ce fait rapidement dans l hypermarch Tania Angeloff Le temps partiel Un march de dupes Syros 2000 p 108 Un tel choix d organisation du travail o les hommes temps partiel sont privil gi s par rapport aux femmes pose la question de la l gitimit et de l ill gitimit dans le travail Le temps partiel des femmes renvoie implicitement ou explicitement la th matique du salaire d appoint
244. er leur responsable hi rarchique de leur en vouloir personnellement On atteint dans cer tains lieux et pour certaines personnes des situations tr s critiques Des agents de plateau souffrent au travail c est vident Ainsi des personnes craquent et se mettent pleurer C est notamment le cas lorsqu elles restent trop longtemps au t l phone certains peuvent rester jusqu cinq heures durant Les crises de nerf apparaissent aussi du fait du d calage existant entre les efforts que les personnes ont le sentiment de d ployer pour faire du bon travail et l absence de consid ration dont elles sont l objet Le probl me de fond n est pas le m me partout il peut tre li un manque d ef fectifs il peut tre aussi li de mauvaises relations avec l encadrement direct Certains salari s ont l impression de faire leur possible pour satisfaire les demandes de l encadrement mais celles ci leur paraissent contradictoires et inconciliables Le manque d effectifs cependant accro t les difficult s car un salari en difficult ne peut pas alors se mettre en retrait Le malentendu est donc li aux objectifs contradictoires et au cadre d valuation Dans le contexte d ouverture la concurrence l accent est mis sur la n cessit de r duire les co ts pour res ter comp titif en mati re de tarification et sur l urgence des transformations conduire Les objec tifs s imposent l encadrement interm diaire qui na pas la pos
245. er une douleur chronique De m me les tudes ergonomiques dans des milieux de travail m langeant des hommes et des femmes aides soignants l h pital mettent en vidence le fait que les femmes et les hommes ne s adressent pas de la m me mani re aux malades La difficult du portage d une charge humaine d pend parfois du com portement de la personne qui est port e Les femmes sollicitent plus l aide du malade elles s adres sent le plus souvent d autres femmes pour obtenir une aide sauf dans certains cas exceptionnels o elles sollicitent des hommes Messing 1999 p 103 108 Temps de travail et horaires r le social Les horaires des hommes et des femmes sont diff rents Les longues dur es de travail sont presque toujours le fait des hommes en 2005 17 d entre eux d clarent travailler 45 heures par semaine ou plus cette proportion n est que de 8 pour les femmes enqu te DARES INSEE 2005 sur les condi tions de travail Un tiers des femmes travaillent moins de 35 heures par semaine contre 8 des hommes II est important de noter que cette dur e moins importante du travail n est pas toujours choisie Dans de fortes proportions le temps partiel est impos l embauche Bu 1986 Maruani 2000 On constate d ailleurs le d veloppement des emplois partiels dans les emplois en majorit tenus par les femmes Ainsi entre 1982 et 1995 la part des employ s de commerce temps partiel est pass e de 28 43
246. ernational Congress on Occupational Health ICOH Qu bec 2 5 septembre e Marry C 1995 les scolarit s sup rieures f minines en France dans les ann es 80 un bilan contrast in Collectif la place des femmes les enjeux de l identit et de l galit au regard des sciences sociales Recherches La D couverte e Maruani M dir 1998 Les nouvelles fronti res de l in galit hommes et femmes sur le march du travail Recherches La D couverte e Maruani M 2000 2006 Travail et emploi des femmes Paris La D couverte Coll Rep res e Maruani M et Nicole Drancourt C 1989 Au labeur des dames M tiers masculins emplois f minins Paris Syros Alternatives e Maslach C Leiter M P 1997 The truth about buen out how organizations cause personal stress and what tou do about it San Francisco Jossey Bass e Mercieca P Pinatel C 2008 Sant au travail pour une approche pluridisciplinaire Travail et chan gement n 321 septembre octobre Lyon ditions ANACT e Messing K et Elabidi D 2002 Aides soignants et aides soignantes la collaboration dans les t ches physiques lourdes Cahiers du genre n 32 pp 5 24 e Messing K Chatigny C Courville J 1998 L invisibilit du travail et la division l ger lourd impact sur la sant et la s curit du travail Objectif pr vention vol 19 n 2 e Messing K 2002 la place des femmes dans les priorit s de recherche sur la s
247. ersonnelles ou partag es par leur entourage professionnel et familial Paradoxalement malgr les contraintes et in galit s ou en partie cause d elles le taux d activit des femmes seniors de plus de 50 ans a presque doubl depuis 1975 et il continue d augmenter 12 points ces dix derni res ann es la diff rence de l volution v cue par les hommes actifs Si les in galit s s accentuent avec l ge entre hommes et femmes notamment dans l intervalle 50 59 ans y a t il un lien entre les conditions de travail et l esp rance de vie pour les femmes et pour les hommes Peut on faire le parall le avec la comparaison de l esp rance de vie des cadres et des ouvriers li e la diff rence de conditions de travail ou de qualit de vie ducation sant dans l en fance Que faudrait il changer dans la vie des hommes au travail ou hors travail pour que leur esp rance de vie rejoigne celle des femmes Et si les femmes ont des conditions de travail plus contr l es ou contraintes que les hommes y a t il un lien avec leur esp rance de vie plus longue Quel lien entre esp rance de vie et qualit de vie au travail et hors travail Un ressenti encore majoritairement in galitaire certains sujets peu explor s Une enqu te compl mentaire pourrait s av rer utile pour mieux tayer les constats des diff rences de genre aux diff rentes tapes des cycles de vie Principalement la question des al as et t
248. ervice actif on compte 16 de femmes tous grades confondus dans ce domaine mais d autres mesures ont permis de limiter un processus qui sans cela aurait sans nul doute t bien plus massif En effet des conditions de recrutement fond es sur des crit res physiques cf une taille minimale exig e ou encore des valuations des performances des femmes aux preuves sportives des concours plus s v res ont frein durablement le recrutement policier au f minin Pruvost 2007 Dans le reste du monde du travail l avanc e en mixit s est faite de mani re nettement plus diffuse on aurait presque envie de dire une femme apr s l autre et sur une plus longue p riode Il a en outre t profond ment in gal suivant les secteurs d activit s technique ou tertiaire et suivant les m tiers La mixit au travail objet de craintes et d espoirs Ce mouvement paradoxal de mixit num rique est important mais il ne doit pas nous faire oublier l essentiel la mixit ne proc de jamais de l vidence parce qu elle est une question charg e d enjeux symboliques et politiques qui renvoit tr s directement la fa on dont notre soci t traite la ques tion de la diff rence des sexes Mettre ensemble ou au contraire s parer les hommes des femmes n est jamais neutre au sens o les valeurs les normes sociales et parfois m me la morale pr sident ce choix un niveau politique la promotion de la mixit a t un enjeu
249. es entre le temps partiel d cid d un commun accord contractuellement par le ou la salari e d sireux se de r duire son temps de travail avec la possibilit de revenir temps complet selon son libre arbitre et le temps partiel subi ou encore impos l embauche la r alit est multiple Cependant il reste un ph nom ne essentiellement f minin 80 qui concerne avant tout les emplois du secteur tertiaire Plus d velopp dans les emplois les moins qualifi s il touche en majo rit les cat gories d employ s f minines 76 dont 35 temps partiel dans des secteurs o les femmes sont plus nombreuses que les hommes voire sont surrepr sent es que ce soit dans la grande distribution 93 de caissi res 51 d emplois temps partiel le nettoyage 70 de femmes 59 de temps partiel et les secteurs de soins aux personnes 99 d assistantes mater nelles par exemple pour un taux de temps partiel de 47 7 On le rencontre ainsi dans les emplois les plus pr caires les moins bien pay s et les moins sociale ment valoris s du secteur des services tel point qu il synth tise un ensemble de handicaps cumu l s plus faible r mun ration horaire d valorisation en ce qu il renvoie souvent du travail per u socialement comme du sale boulot faible qualification flexibilit des emplois Enfin si le temps partiel frappe en priorit les moins dipl m s cette variab
250. es 50 64 ans oct 2008 Claude Minni avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros Tableau 4 Nombre de demandeurs d emploi de 50 ans ou plus exercant ou pas une activit r duite Donn es cvs au 31 d cembre 1995 2000 2004 2005 Ensemble des demandeurs d emploi L REE OTTE EA TAT ETAETA dde 218 160 258 441 283 952 274 343 Femmes 193 547 284 302 314 790 316 148 Ensemble 411707 542743 598 742 590 491 Demandeurs d emploi sans activit r duite HOMMES ss ssidsssossonsnsnecasedese ebenetik arei ia 199 285 211 177 220 475 207 942 FEMMES ssoossssossoseoe os 167 370 214 620 208 590 202 358 Ensemble 366 655 425 797 429065 410 300 Demandeurs d emploi avec activit r duite HOMMES srsrossdossessidonsass osent ease tien disendenaneses 18 875 47 264 63 477 66 401 FEMMES ssl sasisssnesens s 26 177 69 682 106 200 113 790 Ensemble 45 052 116 946 169 677 180 191 f jt eses Poids de l activit r duite dans l ensemble des seniors Da R demandeurs d emploi 28 31 Ensemble des DEFM de cat gories 1 2 3 6 7 8 s Activit r duite de plus ou moins de 78 heures au cours du mois EJE DARES Colloque Age et travail emploi et travail des seniors des connaissances l action 13 mars 2007 Coordination Pierre Marioni Document d tudes n 125 Juin 2007 Tableau 8 Demandeurs d emploi de 50 ans ou pl
251. es Sociologiques et Politiques de Paris CRESPPA quipe Genre Travail Mobilit s GTM Site Nanterre Universit Paris Ouest Nanterre La D fense B timent K 200 avenue de la R publique 92000 Nanterre E mail fortino sabine laposte net EDITIONS E r sea La mixit au travail un processus qui traverse la soci t fran aise Le mouvement de f minisation de la population active est un des l ments qui ont chang de fa on radicale le monde du travail Entre 1960 et la fin des ann es 1990 plus de cinq millions de femmes suppl mentaires ont ainsi investi le march du travail et ce malgr l essor consid rable du ch mage et de la pr carit survenu sur la m me p riode Certes la f minisation du salariat s est lar gement traduite par un renforcement de la structuration sexu e des emplois et une concentration des activit s f minines En effet l ventail des m tiers f minins n est pas aussi tendu que celui des m tiers masculins en 2002 dix des 84 familles professionnelles regroupent encore plus de la moiti des emplois occup s par les femmes titre de comparaison les dix premi res familles pro fessionnelles occup es par les hommes ne regroupent que 30 de leurs emplois M ron 2005 252 De fait les femmes sont tr s repr sent es i e dans une proportion d passant 63 et pou vant aller jusqu 99 dans des m tiers tels que agents d entretien 74 2 s assistantes ma
252. es d ela mixit au travail le cas de ma on hnes dans le Nord de la France s Les politiques sociales Bruxelles Coll ge international pour l tude du changement en travail social e Maruani M 2006 Travail et emplois des femmes Paris La D couverte coll Rep res e Maruani M 1998 Les nouvelles fronti res de l in galit Hommes et femmes sur le march du tra vail Coll Recherche Mage La d couverte EDITIONS a r sea e Marry Catherine 2004 Les femmes ing nieurs Une r volution respectueuse Paris Belin e Mosconi N Stevanovic B 2007 Genre et avenir Les repr sentations des m tiers chez les adoles centes et les adolescents Paris L Harmattan Genre et ducation e Okba M 2004 L acc s des femmes aux m tiers La longue marche vers l galit profession nelle Premi res informations Synth ses Dares n 31 2 Juillet e Pfefferkorn R 2004 Fili res de formation sexu es m tiers f minins et politique de mixit professionnelle R Rogers Dir La mixit dans l ducation Enjeux pass s et pr sents Lyon ENS ditions e Ravet H 2007 Devenir clarinettiste Carri res f minines en milieu masculin Actes de la recherche en sciences sociales Vol 3 n 168 e Silvera R Lemi re S 2001 Approches de la comp tence et genre une analyse partir des in ga lit s salariales et de l valuation des emplois S rie sp ciale colloque de l
253. es d exposition le questionnement porte sur la derni re semaine travaill e et pour chaque exposition identifi e le m decin du travail value sa dur e l existence de protections collectives et la mise disposition de protections indivi duelles Pour les agents biologiques sont galement not s les moyens d hygi ne adapt s et pour les produits chimiques l intensit de l exposition mesur e ou valu e L autoquestionnaire est ax sur le v cu subjectif du salari au travail avec notamment le question naire de Karasek la sant ressentie la relation sant travail l valuation des effets de l ARTT les com portements agressifs au travail La pond ration La pond ration a t r alis e l aide de la macro CALMAR Calage sur marges selon un certain nombre de crit res sexe tranche d ge cat gorie socioprofessionnelle secteur d activit et taille d tablissement Les populations de r f rence sont issues des DADS2 de l Enqu te Emploi et de sources sp cifiques pour les grandes entreprises int gr es en 2003 et la Mutualit Sociale Agricole MSA site internet du minist re L enqu te Sant et Itin raire Professionnel SIP est une nouvelle enqu te con ue dans le cadre d un partenariat entre la DREES et la DARES avec l appui scientifique du Centre d tudes de l Emploi Sa mise en uvre est assur e par l INSEE Elle a pour objectif de mettre en vidence les liens et inter actions entre la
254. es de s lection pour un poste en feu continu en industrie y avait il des conditions II est r pondu il fallait une voiture d j Il fallait tre disponible pas avoir de b b s ou alors savoir o les placer T li re retou cheuse Des constructions locales de mixit Des entreprises visent introduire des hommes ou des femmes dans des milieux de travail o ils elles taient peu pr sentes Ils coexistent donc dans la m me entreprise mais circulent ils sur le m me espace de production partagent ils des t ches similaires Dans le cadre de la politique de mixit voire d galit professionnelle quels types d action ou de projets sont men s Peut on iden tifier ce que ces nouvelles pratiques de ressources humaines RH g n rent Des changements sont ils per us Sont ils des facteurs favorables au progr s de l galit Sont distingu es deux grandes cat gories d actions2 agissant sur la s gr gation du march du travail e au niveau horizontal des acc s aux postes et m tiers non mixtes Il s agit d actions emploi forma tion et des pratiques de recrutement sans discrimination s Sont touch es les cat gories d ou vri res et quelques techniciennes e au niveau vertical des actions d acc s aux postes hautes responsabilit s Il s agit d actions visant la promotion de femmes de cat gories employ e et agent de ma trise ainsi que des fonctions d en cadrement et de direction
255. es et choix de l intervalle Aidelf Les modes de r gulation de la reproduction humaine PUF e Raveyre M 2003 Le travail part oubli e des restructurations hospitali res s en collaboration avec Ughetto P Revue Fran aise des Affaires Sociales num ro sp cial restructurations hospita li res n 3 e Rosenblatt P et Sehili D 1999 Chronique d une neutralit annonc e Formation et emploi n 68 e Sainsaulieu R 2003 Le malaise des soignants Le travail sous pression l h pital L Harmattan Logiques sociales 238 p e Saurel Cubizolles et al 2001 tat de sant per u et perte d emploi s communication au col loque Travail sant vieillissement relations et volutions 18 19 novembre 1999 Octar s Toulouse e Siegrist J 1996 s Adverse health effects of high effort low reward conditions J Occup Health Psychol 1 27 41 e Silverstein BA Fine LJ Armstrong TJ 1986 Hand wrist cumulative trauma disorders in industry Br J Ind Med 43 779 784 e Sluiter JK et al 2001 Criteria document for evaluation of the work relatedness of upper extre mity musculoskeletal disorders Scandinavian Journal of Work Environment and Health 27 suppl 1 1 102 e Soares A 2001 Silent rebellions in the capitalist paradise Dans Baldoz R Koeber C Kraft P dirs The Critical Study of Work Labor Technology and Global Production Philadelphia Temple University Press e Soares A 200
256. es les employeurs qui recrutent temps partiel ou font passer leur main d uvre du temps complet au temps partiel Un an plus tard la loi du 20 d cembre r duit le taux d abattement des charges sociales de 50 30 mais poursuit l encouragement du temps partiel en autorisant l annualisation du contrat temps partiel Cela a pour cons quence de supprimer la possibilit de recours aux heures suppl mentaires dont le taux horaire est plus r mun rateur qu une heure normale 555 L annualisation g n re un autre effet pervers pour les salari s dont les horaires sont fix s sur la semaine le mois ou l ann e et les variations horaires s apparentent du juste temps sans grand respect pour l organisation de la vie priv e Le travail intermittent synonyme par excellence de flexi 4 Angeloff T 2000 Beaufour la r duction du temps de travail et l oubli des travailleuses temps partiel in Le temps partiel un march de dupes chapitre 2 p 63 80 5 La loi de 1992 r duisait d j fortement cette possibilit en limitant les heures compl mentaires pay es au m me taux horaire que les heures contractuelles un dixi me de la dur e contractuelle Cf Bu Metzger et al 2004 p 19 La loi de 2000 r tablit une tarification sp ciale pour les heures compl mentaires effectu es dans le cadre de l annualisation EDITIONS E r sea bilit temporelle et salariale entre pa
257. es ou persistantes en mati re de main d uvre f minine et d organisation du travail Ces propos se rencontrent non seulement parmi le personnel politique toutes tendances confondues mais galement chez les employeurs et les salari e s Les dynamiques du temps partiel Dans la continuit de cette br ve g n alogie des discours sur le temps partiel en France cette par tie vise d gager les logiques qui sous tendent le temps partiel en termes de choix politiques et co nomiques d organisation du travail d une part et comme produit et productrices de repr senta tions sociales et d in galit s sexu es dans les sph res domestiques et professionnelles d autre part Ces deux aspects organisationnel et symbolique sont des ph nom nes interd pendants Face aux choix politiques et aux strat gies des entreprises en mati re de temps partiel il est n ces saire de s interroger sur les arbitrages et les r sistances des salari e s temps partiel 3 Dares 2007 De plus en plus d emplois temps partiel au cours des vingt cinq derni res ann es Premi res synth ses septembre n 39 3 EDITIONS E r sea L am lioration des conditions de travail des salari s temps partiel Les pr c dentes parties sont comme autant d angles d attaque crois s servant d crire et expli quer le temps partiel ses modalit s et ses enjeux Elles serviront de pr alable pour d gager des moyens
258. es par cours professionnels o le genre est un enjeu Plan Introduction la construction des parcours professionnels une approche diff renci e pour les femmes et les hommes Les freins la construction des parcours des femmes e Diff rents facteurs conditionnant la possibilit du parcours e Au del des temps d activit et des temps de vie la difficult reconna tre les comp tences mobilis es Des modalit s de gestion des parcours int grant la dimension du genre e Des souhaits de mobilit professionnelle diff renci s selon le sexe e La gestion individuelle des parcours une n gociation de l identit de genre Conclusion quelles modalit s d action e Parcours professionnels et flexicurit le genre volontairement oubli e La qualit d emploi et de travail un levier de transformation Bibliographie Amnyos Paris Amnyos Lyon Amnyos Aix en Provence E mail info amnyos com Site web http www amnyos com EDITIONS E r sea Introduction la construction des parcours professionnels une approche diff renci e pour les femmes et les hommes Que sait on sur les distinctions de parcours de femmes et d hommes Le genre fait il le par cours Cette question appara t aujourd hui de mani re r currente dans divers travaux qui analy sent le fonctionnement sexu du march du travail et des conditions de travail en France Elle n est cependant que rarement une que
259. es parcours et al as rencontr s par les hommes et les femmes notamment pour les cohortes de seniors et retrait s et leurs implications pour les niveaux de retraites et revenus des hommes et des femmes 29 APEC Les salaires des cadres Arr t sur image en 2007 EDITIONS a r sea Le salaire des hommes augmente de fa on continue avec l ge alors que le salaire des femmes reste relativement stable partir de 35 39 ans Ce ph nom ne s explique en grande partie par la nature des postes occup s Les hommes sont ainsi beaucoup plus nombreux occuper des postes de haut niveau impliquant des responsabilit s importantes et sont de fait mieux r mun r s Certains facteurs li s au contenu du poste occup p sent fortement dans le niveau du salaire La fonction est l un de ceux qui ont le plus de poids La responsabilit hi rarchique l effectif supervis la gestion d un budget ou la dimension internationale ont galement une influence positive et sont l origine d carts sensibles entre les salaires sans oublier la r gion Dans le p le oppos une tude portant sur les bas salaires CEREQ 2007 introduit la question des femmes de chambre qui doivent se confronter des conditions de travail difficiles Population pr dominance f minine peu dipl m e souvent d origine trang re Certaines se trouvent enfer m es dans une spirale qui lie faible r mun ration et emploi pr caire et les fait entre
260. es pour les hommes et pour les femmes La naturalisation des conditions de travail des ouvri res sous la figure d un travail f minin conduit tout aussi s rement laisser en l tat les formes de p nibilit qu elles comportenti s Volkoff 2003 15 Teiger C Les femmes aussi ont un cerveau Le travail des femmes en ergonomie r flexions sur quelques paradoxes 16 Gollac M Volkoff S 2003 la mise au travail des st r otypes de genre Les conditions de travail des ouvri res in Travail Genre et Soci t s 8 Question de femmes Travail social EDITIONS a r sea Au del de la variabilit des d gradations fonctionnelles l tat de sant des salari s en fin de vie professionnelle ou la retraite d pend fortement des situations de travail qu ils ou elles ont v cues Or quels que soient les m tiers exerc s les hommes et les femmes ne sont pas expos s aux m mes conditions de travail Les hommes ne parlent pas du m me travail que celui des femmes lorsqu ils r pondent des questions sur leurs conditions de travail R pondre qu ils ont un travail r p titif ou qu ils doivent se d p cher ne s inscrit pas du tout dans les m mes logiques et les m mes normes selon que l on est homme ou femme Les hommes temps partiel ont un tat de sant physique et psychique infiniment moins bon que les hommes en CDI temps plein car tre temps partiel pour un homme c est bien souvent
261. es troubles de sant Serge Volkoff pose la question de savoir si les femmes ne sous estiment pas de mani re g n rale les atteintes du travail sur leur sant en d clarant moins les troubles li s l usure s mi naire CREAPT mai 2009 D une mani re plus g n rale quand les statistiques de sant au travail sont pr sent es en distinguant le sexe les statistiques CRAM diff rencient par le sexe depuis 2004 seu lement on constate des diff rences entre femmes et hommes au niveau des taux et types d accidents et maladies professionnelles Les effets de la physiologie des femmes et des hommes En investiguant le champ sant des femmes et des hommes au travail on ne peut occulter la question de la grossesse qui reste la situation la plus fr quente o salari e et employeur doivent dia loguer pour ventuellement am nager les conditions et les horaires de travail et g rer plus ou moins habilement l avant le pendant et l apr s cong maternit Une femme en cong maternit reste g nante pour les entreprises en t moigne le fait que la majorit des entreprises comptabilisent les cong s maternit dans l absent isme au m me titre que les cong s maladie Le d veloppement du cong paternit va toutefois contribuer faire voluer les mentalit s On ne sait que peu de choses sur l effectivit du droit pr ventif de retrait des salari es enceintes ou qui allaitent quand elles jugent que
262. essionnelle et vie familiale repose aujourd hui largement sur les femmes Seraient explorer les questions concernant l impact des mesures d aide la conciliation non seulement la prise en charge des enfants adolescents jeunes adultes tudiants ou issus de familles reconstitu es mais aussi prise en charge des parents ou d autres membres de la famille et de l entourage Par ailleurs l impact du transport de l acc s au logement ou de sa localisation des horaires des ser vices commerces est prendre en consid ration C est dans cet esprit que des bureaux des temps ont pu tre mis en place par des municipalit s dans le cadre de la prise en compte du genre et de l ge dans les politiques municipales La gestion de la tension entre les besoins et rythmes des usa gers notamment des femmes ayant des horaires atypiques et des employ es des services munici paux horaires le plus souvent en conflit avec les obligations familiales Messing 2002 am ne aussi des concertations avec les entreprises ou au sein des structures employeuses publiques D autres tudes commencent prendre en compte l impact sur la sant et le travail des seniors hommes et femmes d l ments issus de l environnement par exemple leur origine sociale et la lon g vit de leurs parents ou les contributions des d penses publiques de sant d ducation et de logement dans le niveau de vie des personnes en fonction de l ge et parfoi
263. est donc un des r sultats de la synth se pr sent e m La premi re partie Etat des lieux r pondra ainsi au cheminement suivant On revisitera le cadre les chiffres qui sont publi s dans les enqu tes nationales Ensuite on pr sen tera quelques travaux qui ont crois l ge et le genre de fa on centrale ou du moins explicite On en pr sentera les principaux apports Puis partir du champ des recherches sur le vieillissement on rel vera des travaux qui ont introduit des questions sur le genre en tenant compte du fait que la situation des seniors sera abord e au regard du parcours des individus ou des cohortes Les condi tions de travail des seniors sont le r sultat des choix orientations conditions de travail al as et ruptures qui se sont accumul s au fil du temps On partira alors des grandes lignes conceptuelles sur le vieillissement physiologique et le vieillissement d l usure professionnelle et en particulier des travaux qui ont montr la sp cificit des conditions de travail des femmes par rapport au mod le g n ral qui est surtout un mod le bas sur le travail masculin On prendra aussi en compte les r sultats d tudes plus g n rales sur genre et travail partir de l hypoth se que les multiples in ga lit s ou diff rences constat es entre les hommes et les femmes devraient s accentuer en fin de carri re On se gardera cependant de raisonner en termes de projections excessivement lin
264. estion de savoir si les conditions de travail que les femmes connais sent sont li es cette s gr gation dans les emplois f minins ou bien un effet sp cifique d au genre quel que soit l emploi occup Les enqu tes Conditions de travail Les donn es qui suivent sont issues des enqu tes Conditions de travail Ces enqu tes sont orga nis es et exploit es la DARES au D partement conditions de travail et sant Ce sont des enqu tes compl mentaires l enqu te emploi de l INSEE qui ont t renouvel es tous les sept ans depuis 1978 donc en 1978 1984 1991 1998 2005 Elles sont effectu es au domicile des enqu t s en face face par des enqu teurs INSEE aupr s d un chantillon repr sentatif de la population active occup e Les questions portent sur l organisation des horaires et du travail l autonomie les p nibilit s physiques les risques professionnels la charge mentale la pr vention dans l entreprise les accidents du travail Les r sultats pr sent s ci apr s ne concernent que les salari s Les conditions de travail des salari s et des non salari s d un m me m tier sont tr s proches en dehors de la dur e du travail qui est plus longue pour les non salari s Le tableau ci apr s pr sente certains r sultats de la derni re Enqu te Conditions de travail 2005 de la DARES les r sultats pr sent s ne concernent que les salari e s Ces donn es ont t mises en
265. et d eau Construction Commerce r parations automobile et d articles domestiques H tels et restaurants Transports et communications Activit s financi res Immobilier location et services aux entreprises Administration publique ducation Sant et action sociale Services collectifs sociaux et personnels Lecture 15 0 des hommes salari s du secteur agriculture chasse sylviculture sont en situation de job strain c est dire subissent une demande sup rieure la m diane et une latitude d cisionnelle inf rieure la m diane Les r f rences du calcul sont celles de l ensemble des deux sexes Dans Sumer ce secteur comporte essentiellement les administrations gestionnaires de la protection sociale Secteur priv seulement Sont hors champ les m decins les cr ches publiques et les maisons de retraite g r es par les collectivit s territoriales Source Enqu te SUMER 2003 Dares Dgt Les secteurs les plus prot g s sont l agriculture la construction l ducation dans le secteur priv et les services collectifs sociaux et personnels Les femmes l exception des cadres sont plus nombreuses que les hommes subir une tr s forte demande psychologique Elles ont beaucoup moins de latitudes d cisionnelles que les hommes Le soutien social dont elles disposent diff re peu dune cat gorie l autre mais les femmes cadres et ouvri res en manquent souvent plus
266. euses la science est elle aveugle 2000 Des partenaires sociaux peu sensibilis s aux conditions de travail des femmes Jennifer Bu DARES constate effectivement que les caract ristiques des conditions de travail des femmes sont moins visibles que celles hommes ce qui constitue un probl me en soi puisque celles des hommes tant plus visibles ont souvent fait l objet d une construction sociale et sont objecti v es parfois par une compensation financi re comme le travail de nuit ou le port de charges lourdes Pour les femmes un des pr alables l am lioration de leurs conditions de travail est donc de les rendre visibles Dans le m me sens pour Serge Volkoff s minaire CREAPT mai 2009 l in gale distribution des conditions de travail entre femmes et hommes est essentiellement une in gale distribution de visi bilit ce qui explique que ce qui se n gocie entre les partenaires sociaux concerne les hommes D ailleurs l analyse des accords d entreprise r cents relatifs la mixit et l galit professionnelle sign s entre 2005 et 2008 cf l tude en ligne sur le site de l ANACT www anact fr Les accords EDITIONS a r sea d galit professionnelle de branche et d entreprise Analyse comparative 2005 2008 a montr que si l attention des partenaires tait centr e sur les questions de parentalit de f minisation de m tiers masculins d volution professionnelle et de r
267. eut faire l conomie de la question suivante dans quelles conditions le maintien des seniors femmes et hommes dans l emploi peut il se d velopper Se fera t il par un nivellement par le bas vers la g n ralisation des conditions impos es aux femmes temps partiel d qualification baisse de salaire impos e Le travail des femmes seniors sera t il de plus en plus caract ris par l aggravation de toutes les discriminations accumul es au cours de la vie Que faire dans cette situation alors que les entreprises se sont habitu es fonctionner avec des structures d ge plus jeunes et moins diverses que celles qui s imposeront demain Des changements sont n cessaires dans les modes d utilisation des ressources humaines afin d anti ciper ces volutions contraintes ou opportunes Deux directions peuvent tre principalement mises en vidence qui ressortent des accords actuellement sign s visant la mise en place dune GPEC de 36 Devaux M Jusot F Trannoy A et Tubeufla S Sant des s niors en fonction de l origine sociale et de la long vit de leurs parents conomie et Statistiques n 411 2008 37 Provictima 2005 2007 et Inprovic 2007 2008 men s par le minist re de la Justice l Inavem le CNIDFF et la FNSF en collaboration avec des institutions et acteurs du secteur de l emploi du travail et de la justice EDITIONS E r sea l galit entre les femmes et les hommes et dans le sens d un
268. evenu une forme permanente d emploi quand la loi le pensait sur un mode provisoire Il importe donc de mettre en place des dispositifs permettant de sortir s du temps partiel surtout quand il a t impos l embauche L organisation du travail et ses n cessaires volutions sensibiliser les entreprises lutter contre les st r otypes sociaux Ces diff rentes solutions n cessitent une sensibilisation la fois en direction des salari e s et des entreprises Ces derni res pensent rarement la formation destination des employ e s temps par tiel Eux m mes ne se jugent pas concern s par de tels dispositifs et s en excluent parfois d eux m mes faute d information et de confiance en leurs capacit s D un point de vue sociologique la majorit des employ e s temps partiel sont en situation d ano mie Il importe donc de cr er du lien social en mettant en place une meilleure communication et un accompagnement plus personnalis des salari e s puisque pr cis ment leur situation les marginalise La lutte contre les st r otypes sociaux est un travail au long court qui passe galement par la for mation et l information des responsables de personnels et d entreprise Il s agit de changer le regard sur le travail et les travailleurs en pensant davantage en termes de trajectoires non pas de temps de travail mais de temps du travailleur et de la travailleuse Il s agit galement de montrer l int r t qu aura
269. f rencier la sant au travail des populations Or les travaux notamment ceux d ergonomie montrent l importance de diff rencier les femmes qui ne vivent pas les situations de la m me mani re du fait de r les et de places diff rentes la fois dans le travail et dans le hors travail La deuxi me partie situe les hommes et les femmes dans l emploi et les incidences de cette place sur l exposition aux risques Plus que le secteur c est l emploi qui d termine les contraintes de situa tion fatigante cela concerne les employ s du commerce et des services aux particuliers les ouvriers non qualifi s de type industriel et les ouvriers de type artisanal Cette partie rend compte des r sul tats des enqu tes de la dur e du travail des accidents des expositions selon le genre Certaines cat gories comme les ouvriers et les ouvri res cumulent tout la fois une exposition aux risques physiques et aux risques psychosociaux Les contraintes organisationnelles sp cifiques aux femmes telles qu elles sont mises en avant par les enqu tes Sumer concernent en majorit les risques psycho sociaux Elles sont li es au fait que les femmes sont plus en contact avec le public Les femmes l exception des cadres sont plus nombreuses que les hommes subir une tr s forte demande psy chologique Elles ont beaucoup moins de latitudes d cisionnelles que les hommes La troisi me partie est consacr e l analyse des m canismes g n raux d
270. f rieur la dur e l gale et conventionnelle du travail Cette derni re varie entre 35 et 39 heures hebdomadaires en fonction des secteurs des conventions collectives et des accords de branches Selon la loi le contrat temps partiel est un contrat de travail individualis entre un e employ e et un employeur Cette individualisation du contrat a pour cons quence de fragiliser les salari s concern s lors de n gociations et d accords collectifs Dans ce cadre la r alit du temps partiel n est qu exceptionnellement prise en compte Il n est pas rare que des repr sentants syndicaux reconnaissent avoir oubli s de statuer sur le sort des salari e s temps partiel lors d accords collectifs par exemple4 Cela contribue faire du travail temps partiel une condition marginale par rapport au collectif de travail et l organisation du travail dont la norme implicite reste le temps complet masculin sans interruption de carri re sans cong parental ou de maternit L volution de la l gislation 30 2 de femmes travaillent temps partiel en 2008 cf annexe 2 contre 16 4 en 1975 en France C est au d but des ann es quatre vingt dix que l emploi temps partiel se stabilise autour de 17 pour l ensemble des salari s de 31 pour les femmes autrement dit partir du moment o la l gislation devient incitative en permettant par la loi du 31 d cembre 1992 d exon rer d une partie des cotisations social
271. familiales face aux volutions du travail le cas de la France depuis 1945 sociologie du travail n 3 e Baudelot C Gollac M Gurgand M 1999 Hommes et femmes au travail des satisfactions com parables en d pit de situations in gales Synth ses Premi res synth ses n 35 2 DARES minist re du travail 21 Contraintes d espace de temps d environnement d organisation hi rarchie et quipe t che physique sensorielle interface transports repos vie priv e famille loisirs travaux domestiques etc EDITIONS E e Baudelot C 1995 Le sexe est il un r sidu Diff rences de sexe sur le march du travail Temps par tiels salaires in gaux Les cahiers du Mage n 2 r sea e Baudelot et al 2003 Travailler pour tre heureux Fayard Paris s Beaud et Pialoux 1999 Retour sur la condition ouvri re Fayard e Bercot R 1999 Devenir des individus et investissement au travail L Harmattan coll Logiques sociales e Bercot R Bruch V de Coninck F Zarifian P 2001 Les relations entre Front Office et Back Office dans la production des services financiers La Poste Rapport de recherche Synth se LATTS Septembre e Bercot R de Coninck F 2001 Rapport de recherche Relations front office back office dans les services financiers de la Poste Le cas de la r gion de Grenoble Is re Savoie Haute Savoie juin e Bercot R De Coninck F Zarifian P 2002 L voluti
272. femmes est plus importante que celle des hommes 62 des salari es sont regroup es dans 6 activit s parmi les 114 recens es dans la nomenclature Insee ce taux est plus lev que la concentration moyenne de province 56 de femmes dans ces activit s de la nomenclature 4 Pour une pr sentation plus d taill e du CORIF voir l annexe 1 5 De grandes lignes quant au contexte conomique sont pr sent es en annexe 2 Par ailleurs les entreprises impliqu es dans les actions que nous mettons plat sont de tailles diverses et appartiennent pour l essentiel aux secteurs suivants b timent industrie automobile et quipementiers plasturgie m tallurgie sid rurgie transport et logistique 6 Les repr sentations sociales peuvent tre d finies comme des formes de connaissance courante socialement labor es et partag es car elles se constituent partir de nos exp riences mais aussi des informations savoirs mod les de pens e que nous recevons et transmettons par la tradition l ducation et la communication sociale Jodelet 1993 7 DRTEFP Direction R gionale du Travail de l Emploi et de la Formation Professionnelle EDITIONS E r sea alors qu aux femmes tout se passe comme si elles taient les seules responsables de la segmenta tion des emplois L explication id ologique de la s gr gation est toujours ni e Bourdieu 1998 car l on pr f re y voir la marque des diff rences d orienta
273. ficult s de gestion des tablissements mais aujourd hui encore la mixit est un impens dans les p dagogies M me si la Convention inter minist rielle pour l galit dans les syst mes ducatifs renouvel e en 20061 r affirme le projet r pu blicain de scolariser les enfants dans un rapport d galit entre les sexes rares sont les activit s du catives qui la prennent en compte Or la division socio sexu e des savoirs Mosconi 2007 a des effets sur les trajectoires diff renci es des filles et des gar ons que les campagnes de sensibilisation 1 La convention est sur le site http media education gouv fr file 88 9 3889 pdf Une nouvelle convention interminist rielle pour la promotion de l galit des chances entre les filles et les gar ons les femmes et les hommes dans le syst me ducatif est sign e pour la p riode 2006 2011 Elle r affirme la n cessit de d velopper une approche globale dans l ensemble de la d marche ducative notamment dans le cadre de l orientation et de l ducation la citoyennet en associant les efforts de 8 minist res Emploi ducation nationale Justice Transports Agriculture Culture Coh sion sociale Enseignement sup rieur Elle s inscrit la suite de la pr c dente convention qui entre 2000 et 2006 a f d r les initiatives de plusieurs minist res et prend en compte les avanc es de la Charte de l galit entre les femmes et les hommes labor e en 2004 p
274. ganisation du temps 87 des femmes travaillent dans le secteur tertiaire Un certain nombre de m tiers de services sont caract ris s par un fort taux de f minisation une qualification faible mais non reconnue et une g n ralisation du temps partiel SAP service la personne Propret agents de nettoyage Distribution caissi res Logistique et Transport receveurs p age certains Services de guichet agents d accueil et d orientation Call Centers t l conseillers Ils concentrent des femmes mais aussi de plus en plus d hommes dans des conditions d emploi et de travail pr caires CDD horaires fragment s et d cal s temps partiel sans compter la question du travail du dimanche qui revient en force en lien avec des conditions de travail parfois tr s contraintes fortes exigences de cadences par exemple avec peu de latitude d cisionnelle le plus souvent avec un soutien social peu pr sent Ainsi compte tenu de la prise en charge de la vie familiale majoritairement assum e par les femmes la question du temps est un des facteurs de discrimination les plus forts entre hommes et femmes c est dire g n rant le plus d in galit s sachant par exemple que le temps partiel subi avec horaires fragment s pr sente des horaires plus difficilement modifiables que le temps plein Le temps partiel des femmes tel point par exemple que le temps partiel y est la norme int gr e par les employeurs en rai
275. gne 27 2 35 9 19 7 6 7 7 2 6 4 Portugal 50 5 58 1 43 7 3 7 5 4 10 8 Finlande 52 7 52 8 52 7 19 5 17 6 21 2 Su de 69 4 72 0 66 7 7 4 6 6 7 6 Royaume Uni 56 9 66 0 48 1 9 5 9 5 9 5 Etats Unis 59 9 66 0 54 3 5 5 3 4 7 3 Japon 63 0 78 1 48 6 3 1 Source Eurostat UE EFT moyennes annuelles Etats Unis Japon donn es 2004 EDITIONS a DARES Premi res informations Emploi et ch mage des 50 64 ans octobre 2008 Claude Minni avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros r sea Graphique 6 Esp rance trimestrielle d emploi des 50 64 ans selon le sexe de 2003 2007 En ann es 8 5 7 8 0 Hommes 7 5 Ensemble 790 Femmes Source 6 5 enqu tes Emploi 2003 2007 Insee calcul Dares 6 0 n r r r r r r r r r r r r r r r i mo am m m N n Q D a ER Ah A BH Het ESS Se 2 8 NS RS 8 D N N N N N N N N N N N N N N N N N N N N Red N m N m N m N m N m UE EFE EKE E EBEEBEEE R R R HR HO Lecture au quatri me trimestre 2007 Les seniors travaillent en moyenne 7 6 ann es entre 50 et 64 ans sur 15 possibles esp rance d emploi somme des taux d emploi par ge d taill cf encadr 2 Champ France m tropolitaine m nages ordinaires Concepts emploi actifs occup s au sens du BIT mesur trimestriellement ge atteint la date de l enqu te donn es corrig es des variations saisonni res DARES Premi res informations Emploi et ch
276. gner galement que l volution plus ou moins r elle des comportements masculins face aux responsabilit s parentales et domestiques et des entreprises face aux mesures favorisant la conciliation au del des cong s parentaux jouera un r le sur ces arbitrages Ils seront influenc s par la recomposition assez radicale des solidarit s familiales d j en marche Selon le rapport la France en 2025 non seulement le nombre de mariages a chut d un tiers en 30 ans mais parmi les femmes n es en 1965 trois sur dix atteindront 50 ans sans s tre jamais mari es Les premi res unions sont plus tardives et les cohabitations se transforment moins souvent en mariage Le pacte civil de solidarit PACS progresse contin ment depuis 1999 60 000 en 2005 102 000 en 2007 Les couples de m me sexe qui repr sentaient un quart des PACS en 2000 sont 4 Une photographie du march du travail en 2007 INSEE Ao t 2008 Voir aussi Annexes XV et XVI en termes de demandeurs d emploi de 50 ans ou plus cat gories 1 2 3 6 7 8 exer ant ou pas une activit r duite les effectifs sont environ du double Source ANPE DARES 5 Age et travail colloque 2007 fiche B Les volutions d mographiques attendues entre 2006 et 2050 6 France 2025 rapport de prospective et valuation chapitre 4 Vivre ensemble http www france2025 fr xwiki bin view France2025 Theme4 EDITIONS a r sea devenus tr s minoritaires
277. hes sexu es de l organisation du travail depuis une vingtaine d ann es l ont lar gement d montr Acker 1990 S int ressant au temps partiel il para t non seulement justifi mais incontournable de croiser la double approche organisationnelle et de genre pour com prendre le sujet dans toutes ses dimensions ses enjeux et ses limites cet gard la m thode qualitative vient utilement compl ter l approche statistique qui masque les causes des dispari t s entre les hommes et les femmes L analyse des discours et des repr sentations sociales d finies comme un processus dynamique qui la fois produit et est produit par des pratiques sociales participe pour cette raison des recherches synth tis es ici Plan Introduction Le temps partiel depuis 1981 en France bilan et perspective e Le temps partiel en chiffres et son volution D finition L volution de la l gislation e Situation fran aise au regard de l Europe e Travailler temps partiel les effets sociaux discriminants du temps partiel Le temps partiel un mythe social e Les repr sentations sociales autour du temps partiel et du travail e Analyse des d bats parlementaires de 1980 l invention du temps partiel et le temps du mythe sociogen se des lois sur l emploi temps partiel La dynamique du temps partiel Des strat gies organisationnelles sous contraintes La rencontre de la norme de flexibilit accrue et du besoin des entreprises
278. hez les femmes 44 1 que chez les hommes 36 1 On peut penser ainsi que le temps partiel est en bonne partie contraint surtout chez les jeunes Chez les seniors il l est en partie galement et peut se comprendre comme une volont de ne pas sortir du march du travail malgr les contraintes de la vie extra professionnelle ou malgr les m canismes d exclusion qui existent sur le march du travail ou dans l exercice m me du m tier Le ch mage des seniors Les femmes seniors repr sentent 24 des femmes en emploi mais seulement 15 3 des ch meuses les hommes seniors repr sentant 23 des hommes en emploi et 16 des ch meurs voir annexe III Les seniors sont moins touch s par le ch mage que les jeunes dans la mesure o un cer tain nombre d entre eux a t cart du march du travail par les m canismes de cessation anticip e d activit qui ont jou d ailleurs davantage d influence sur l emploi masculin que sur l emploi f mi nin En 2007 le taux de ch mage est peu diff renci selon le genre 5 2 chez les hommes et 5 6 chez les femmes les effectifs tant les m mes 186 000 ch meurs seniors en 2007 et 184 000 ch meuses sur un total g n ral de 2 12 millions en 20074 INSEE Ao t 2008 Les volutions attendues La population active a augment en 10 ans entre 1995 et 2005 de 1 8 million de personnes Sous l effet de l arriv e la cinquantaine et plus des g n rations du papy
279. hommes 6 5 pour les femmes et 11 1 pour les hommes Mais si Von regarde les ouvriers qui sont la cat gorie la plus concern e par ces horaires on voit une grande diff rence les ouvri res sont beaucoup plus concern es avec 21 3 pour les ouvri res contre 18 pour les ouvriers Ce que l on observe surtout c est que l augmentation entre 1998 et 2005 est plus importante pour les ouvri res que pour les ouvriers Il faut pr ciser que pour les ouvriers les horaires alternants sont majoritairement du 3x8 ou plus qui implique du travail de EDITIONS E r sea nuit Pour les femmes c est plut t du 2x8 poste du matin et poste de l apr s midi On peut en conclure que toutes choses gales par ailleurs les horaires alternants en 2x8 sont une des carac t ristiques des conditions de travail des femmes Le travail de nuit habituel augmente plus que le travail de nuit occasionnel Les hommes travaillent plus souvent la nuit 22 que les femmes 8 L interdiction du travail de nuit pour les femmes dans les secteurs industriels et leur concentration dans certains emplois et sec teurs expliquent leur faible nombre parmi les travailleurs nocturnes La loi autorisant le travail de nuit date du 9 mai 2001 la Cour de Justice des Communaut s europ ennes ayant consid r qu une interdiction du travail de nuit des femmes tait discriminatoire et contraire au principe d galit pro fessionnelle dict par la directive europ
280. i met en jeu ses repr sentations mais en les mettant en lien avec la division sexu e du travail entre hommes et femmes et avec les rapports de domination qui persistent et se reproduisent II faut ensuite les diffuser et valoriser dans la communaut scientifique non seulement celle qui s attache produire des tudes sp cialis e sur le genre mais galement aupr s des sp cialistes de toutes disciplines et aupr s des acteurs de terrain qui vivent ou participent aux transformations tudi es partenaires sociaux intervenants divers apr s des publics institutions sujets Rechercher des ruptures pist mologiques En balayant syst matiquement les tudes sur le vieillissement et ges pour chercher des informa tions utiles telles que nous avons pu l initier on abordera les contradictions et repr sentations per sistantes qui tiennent peu compte des volutions de comportements II s agit de favoriser le dialogue entre les disciplines et les sp cialit s de chercher des ruptures pist mologiques notamment aux fronti res des d finitions et des interactions du travail r mu n r et du non travail 43 Les modes de conciliation entre vie professionnelle et vie person nelle ne doivent pas tre consid r s uniquement comme des adaptations demand es par les femmes pour satisfaire leurs besoins sp cifiques De m me que l ducation des enfants ne peut plus continuer tre consid r e comme une oblig
281. iaux de sexe s Recherches et pr visions n 80 2005 e Pfefferkorn R Des femmes chez les sapeurs pompiers Les Cahiers du Genre n 40 2006 e Pfefferkorn R Quand l avanc e en mixit est le fait des femmes introduction s pp 113 119 in Guichard Claudic Y et alii L inversion du genre 2008 e Picot G quipes soignantes et division sexuelle du travail s Informations sur les ressources humaines l h pital n 8 1995 e Pruvost G Profession policier Sexe f minin Paris MSH 2007 e Sehili D gal ne veut pas dire semblable Comment les entreprises interpr tent l inversion du genre pp 145 156 in Guichard Claudic Y et alii L inversion du genre 2008 e Zaidman C galit entre les sexes Mixit et d mocratie Paris LHarmattan 1992 EDITIONS E r sea Quelques le ons sur les exp riences dites de mixit en Nord Pas de Calais Dominique Lemaire responsable de formation CORIF R sum Le texte s appuie sur l exp rience du Collectif R gional pour l Information et la Formation CORIF Pour orienter et accompagner les femmes vers et dans l emploi l organisme de formation travaille de concert avec les acteurs du monde conomique politique et social pour ouvrir sans d terminisme de sexe un large choix des m tiers toutes et tous et pour leur permettre une occupation durable d emplois de qualit quel que soit le secteur d activit Apr s avoir
282. iculation qui n est pas toujours apparente dans les travaux nous y reviendrons Les notions utilis es pour cerner les risques psychosociaux Le stress a donn lieu de nombreuses d finitions nous retiendrons celle de l INRS lorsqu il y a d s quilibre entre la perception qu une personne a des contraintes que lui impose son environne ment et la perception qu elle a de ses propres ressources pour y faire face Bien que le processus d valuation des contraintes et des ressources soit d ordre psychologique les effets du stress ne sont pas uniquement de nature psychologique Il affecte galement la sant physique le bien tre et la productivit site INRS Selon Messing 2000 le stress est galement li aux difficult s et tensions physiques qu prouvent les salari s Le stress est parfois r v lateur de fragilit s individuellesi Mais il peut tre la manifestation de dys fonctionnements plus g n raux dans l entreprise Lorsque les plaintes de mal tre au travail se multiplient et quand les facteurs qui en sont l origine sont li s au travail intensification du travail pressions multiples exigences de la client le on peut penser qu il s agit d un probl me concernant l ensemble de l entreprise 2 Au sens de Strauss 3 Pour appr hender les m canismes d velopp s par un individu confront une situation difficile on pourra se reporter la synth se que Soar s 2008 fait du mod
283. id rer les femmes comme un groupe probl me ou risque qui aurait besoin de politiques correctives En effet cette orientation se trouve dans la continuit des approches protectionnistes qui posaient des interdits selon le sexe en d fendant plus la moralit ou la maternit et donc la reproduction que la sant des femmes et des hommes Cette approche trop sp cifique ne doit pas laisser la place une approche asexu e qui en pr tendant l uni versalit se r f re un travailleur abstrait qui se r v le le plus souvent b ti sur un mod le mascu lin qui lui m me ne correspond pas la diversit des situations de travail m me des hommes En liminant par exemple les questions li es la sant reproductive ou la maternit on se prive dabor der des questions qui peuvent concerner la sant reproductive des hommes ou de fa on plus g n rale d inclure dans la r glementation du travail un secteur syst matiquement exclu comme les tra vailleuses domestiques Laurent Gogel prend l exemple du harc lement sexuel comme r v lateur Pris dans une dimension individuelle sa finalit collective symbolique et politique destin e pr server des relations hi rar chiques ou d courager la mixit n est pas abord e par la loi son impact sur la sant au travail n est pas prise en compte en d autres termes la construction m me de la division sexuelle du travail int gre comme un d
284. iers non qualifi s de la m canique 159 11 6 41 4 Arm e police pompiers 457 10 0 4 1 Lecture en 2006 2007 40 1 des 141 000 dirigeants d entreprise sont des seniors Parmi ces seniors 18 1 sont des femmes Champ France m tropolitaine m nages ordinaires Concepts moyenne des moyennes annuelles 2006 et 2007 ge atteint la date de l enqu te nouvelle nomenclature des familles professionnelles FAP Remarque les m tiers comportant moins de 50 000 emplois ne sont pas pris en compte pour des raisons de repr sentativit Source enqu tes Emploi 2006 2007 Insee calcul Dares Annexe 11 Les femmes et les m tiers vingt ans d volutions contrast es Monique Meron Mahrez Okba Xavier Viney Figure 4 volution des indices de s gr gation professionnelle entre hommes et femmes selon les ges indices de Maclachlan 0 30 0 29 0 26 0 25 0 24 0 23 1982 1984 1986 1988 1990 Moins de 40 ans 1992 1994 1996 40 ans et plus i SE ne nn 0 27 1998 2000 2002 Ensemble entre emplois masculins etf minins s estaccrue Sources Insee enqu tes Emploi de 1982 2002 traitement Dares Lecture pour les moins de 40 ans les diff rences de r partition des emplois masculins et f minins par familles professionnelles 84 postes ont diminu entre 1982 2002 par contre pour les plus de 40 ans la s gr gation Donn es sociales La soci t f
285. if et de la synergie des acteurs intervenant sur le projet Les phases de mode de pr s lection du public la d finition des crit res de s lection des candidates ainsi que le choix des tests d entr e en formation qualifiante sont des moments cruciaux La connais sance des m canismes de production de la division sexuelle du travail pour les d jouer est indis pensable pour ce faire il est important que les acteures soient volontaires et form es pour le moins ayant travaill leurs propres repr sentations du masculin et du f minin Il est aussi n cessaire d avoir une attention soutenue sur l approche p dagogique de l organisme de formation et les rela tions qui se nouent au sein du groupe a fiortiori quand il est mixte La premi re op ration emploi formation s dans l entreprise est souvent conduite suivant la dynamique particuli re de projet mise en vidence plus haut Cette approche sp cifique peut tre reconduite cependant des employeurs pr f rent pour continuer r quilibrer leurs effectifs int grer dans leurs proc dures classiques de recrutement et de mont e en qualification les points de vigilance les pratiques nouvelles qu ils ont identifi s comme porteuses en termes de recrute ment 24 noter que les entreprises de travail temporaire ETT peuvent jouer un r le au del de l tape de pr s lection Dans la mesure o elles embauchent les candidates et les mettent disposition de l entrep
286. important pour le f minisme institutionnel ou f minisme d tat incarn notamment par le minist re des Droits de Femmes d Yvette Roudy pens e comme un l ment indispensable de toute politique de d fense de l galit entre les sexes Rappelons en effet que ce minist re dans la foul e de la Loi de 1983 sur l galit pro fessionnelle avait lanc une vaste campagne destination des jeunes en formation pour promouvoir la mixit autour du slogan Les m tiers n ont pas de sexe orientons nous toutes directions Longtemps l entreprise s est tenue loign e de ces consid rations humaniste soci tales Mieux pour les individus comme pour les groupes sociaux qui la composent la mixit ne cesse de poser question Faut il la favoriser ou au contraire la restreindre Lavanc e en mixit va t elle favoriser les changes au sein d un collectif de travail ou produira t elle des conflits Bousculera t elle favora blement les habitudes ou fera t elle perdre compl tement les rep res communs Ces questionne ments n ont rien d exceptionnel Sans doute n est il pas vain de rappeler que l entr e des femmes dans certains m tiers a au cours de l histoire suscit des gr ves et des conflits les ouvriers crai gnant la r duction des salaires et la moindre reconnaissance des qualifications Maruani 1992 que le discours sur la f minisation des professions entra nant une baisse du prestige de ces derni res na
287. ines expositions professionnelles risque pour la sant des femmes o l effort demeure peu vident et ne produit pas d effet visible court terme D autres expositions tout aussi peu videntes qui pourraient difficilement tre norm es sont nombre de clients par jour qui il faut sourire Soares 2001 nombre de morceaux de tissu mal coup s qu il faut marier en les for ant ensemble pour le temps de la couture Teiger et Plaisantin 1984 nombre d interruptions subir par heure Seifert et coll 1999 nombre d enfants turbulents par classe l l mentaire Messing et coll 1997 Place des hommes et des femmes dans l emploi source d une exposition diff rente aux risques Hommes et femmes r partition dans l emploi Les femmes en France sont de plus en plus actives parmi les femmes g es de 15 59 ans 77 le sont en 2003 contre 61 en 1990 77 des hommes INED Regnier Loilier 2004 Cette progression de l emploi f minin est commune l ensemble de l Europe m me s il existe de fortes diff rences selon les pays8 Ce mouvement est le r sultat dune volont politique de la communaut euro p enne de promouvoir le travail des femmes et ceci pour r pondre trois types d objectifs aug menter la productivit rendre viable les syst mes de protection sociale en augmentant le nombre d actifs r duire la pauvret des m nages Th venon 2007 Les femmes ne renoncent pas pour autant la materni
288. inexpliqu e sugg re l existence de situations atypiques Elle souligne en effet que pour progresser les femmes cadres doi vent inventer des strat gies particuli res adopter un profil sp cifique acqu rir en quelque sorte une expertise leur permettant d occuper le devant de la sc ne pour l acc s certains postes A contra rio des hommes dont la carri re se construit plut t sur un profil g n raliste la carri re des femmes s inscrit davantage dans un profil de sp cialiste c est dire aussi dans l originalit Les hommes sont du c t de l homog n it ils ne se font pas ouvertement concurrence tandis que les femmes qui sont de facto h t rog nes par rapport aux hommes se portent du c t de la distinction Parmi les tudes sp cifiques sur le croisement genre et ge on pr sentera celle de Rachel Silvera conomiste portant sur la situation des femmes en fin de carri re en France tude men e pour le compte du cabinet Emergences dans le cadre du projet Saturne Apr s un tour d horizon de nom breux travaux elle fait le constat que dans les publications sur la question des ges la th matique de genre est g n ralement absente ce qui ses yeux est pr occupant plusieurs titres en termes de 11 Silvera R AGENDER Rapport EMERGENCES 2006 EDITIONS E r sea conditions de travail et de sant les ph nom nes de vieillissement sont particuliers aux femmes d au tant plus
289. ion Ces deux instruments de Karasek et Siegrist ont permis de rendre comparables les r sultats de dif f rentes tudes l accumulation de r sultats concordants permet de penser qu il existe un lien cau sal entre l exposition de facteurs psychosociaux au travail et divers aspects de la sant en particulier les maladies cardio vasculaires Niedhammer et al 2001 p 25 Approche des risques de sant pour les femmes le poids de l invisibilit Depuis une vingtaine d ann es les diff rents travaux mettent en vidence l invisibilit de certains risques encourus par les femmes tant au niveau physique que psychosocial Dani le Kergoat avait mon tr en 1985 la n cessit de penser tout la fois le travail salari et le travail domestique pour com prendre les pratiques f minines envers le temps travaill Kergoat 1985 Pour diff rentes raisons les particularit s du travail des femmes ne sont pas comprises et observ es de mani re satisfaisante Kergoat 1992 Messing 1995 quoi tient l invisibilit du travail des femmes et quels en sont les effets 1 Soulignons le peu d tudes concernant l impact du travail sur la sant des femmes L analyse fine des contraintes peut tre fort instructive et permettre de ne pas se fier uniquement des donn es globales telles que les arr ts de travail ou les accidents pour juger du risque psychosocial Ainsi si l on entre plus pr cis ment dans un certain nombre de
290. ion l Universit d t Femmes et Mobilit s Li ge 28 31 ao t 10 Doniol Shaw Ghislaine LATTS CNRS universit Paris Est cole nationale des Ponts et Chauss e Les parcours professionnels des femmes dans les m tiers de l aide la personne leviers et freins la qualification Novembre 2007 labor la demande su Service National des Droits des Femmes EDITIONS a r sea Dans cette cat gorie de salari es le lien entre le travail temps partiel et la p nibilit du travail semble tabli dans des termes similaires ce que Daniel Kergoat observait dans les ann es 80 autour du travail des ouvri res En effet ce n est pas tant la conciliation des temps domestiques et de tra vail qui pose probl me aux aides domicile g es de plus de 50 ans mais le rapport avec leur sant Le temps partiel vise alors se maintenir en emploi plus longtemps tout en r alisant leurs t ches mais en r duisant l intensit des efforts fournir qu ils soient physiques ou psychiques Des salari es enqu t es souhaitent une organisation du travail pr servant les plus g es et surtout celles ayant une longue anciennet dans le m tier pour leur permettre l exercice de l activit jusqu la retraite tout en pr servant leur sant Je trouve que pass 55 ans il faudrait changer les fonc tions Par exemple l accompagnement en courses les soins de cheveux ne plus faire de gros travaux J ai cons
291. ion des r sultats de l enqu te ESTEV montre que si les sorties de l emploi entre 52 ans et 57 ans sont fr quentes un sur quatre pour les hommes et un sur cinq pour les femmes le crit re de sant est r guli rement invoqu comme cause de cette sortie22 19 Compte rendu de la troisi me s ance du s minaire de synth se sur l intensification du travail 27 avril 2000 20 Gollac M et Volkoff S les conditions de travail des ouvri res in Travail genre et soci t n 8 2002 21 Derriennic F Touranchet A Volkoff S Horaires de travail effet sur la sant en fonction de l ge in Age travail et sant tudes sur les salari s g s de 37 52 ans Enqu te ESTEV 1990 les ditions INSERM 1996 22 Derriennic F Saurel Cubizolles M J Montfort C Sant conditions de travail et cessation d activit des salari s g s Travail et Emploi n 96 octobre 2003 La sant au risque de travail EDITIONS a r sea Les deux vagues de l enqu te europ enne SHARE sur la sant le vieillissement et la retraite respec tivement 2004 et 2006 2007 ont produit des informations sexu es sur la sant des personnes de 50 64 ans en relation l emploi et au travail La mesure de la sant s tablit sur un mode d clara tif sant per ue limitation d activit maladies chroniques facteurs de risque Voir annexes XVII XVIII et XIX Dans la vague 200423 30 8 des hommes ont r pondu tre
292. ions de garde altern e L ethnicisation dans les services Par ailleurs au del du genre la question de l origine des salari s de certains m tiers semble consti tuer un angle mort des approches sur le travail alors qu on constate un ph nom ne grandissant d ethnicisation de certains emplois de service Par exemple dans les SAP le fait qu une majorit de migrantes ou de leurs descendantes occupent les emplois de l aide domicile n a quasiment pas t retenu pour comprendre des questions comme leur place dans la division des activit s et des t ches Plus largement est pos e la question de la prise en compte de la diversit des l ments culturels qui par ailleurs peuvent renforcer les st r otypes sexu s Questionnement de la probl matique Genre Le Genre c est les femmes et les hommes Approcher les conditions de travail par le genre c est s int resser aux femmes et aux hommes dans le travail L approche par les populations permet de revisiter certaines questions li es aux conditions de tra vail de tous les salari s travail post temps partiel sant II s agit dans un premier temps d une exigence m thodologique pour enrichir l analyse du travail et des salari e s de sexuer les donn es et les faits pour pouvoir comparer d o l importance de repen EDITIONS a r sea ser les approches outils et m thodes utilis s lors du recueil de donn es ou des enqu tes Toutefois cela n e
293. ions concr tes en entreprise mobilise diff rents leviers d actions possibles la diversification des recrutements la polyvalence le travail collectif les formes de tutorat les parcours professionnels verticaux ou horizontaux Les dispositifs de formation tout au long de la vie permettent d acqu rir des qualifications nouvelles en cours de vie professionnelle et de progresser en changeant de m tier Toutes ces approches r pondent des objectifs imm diats dits curatifs ou de plus longue haleine plus pr ventifs Le d fi est qu ils soient en plus inclusifs pour la progression des femmes dans leurs parcours Les actions men es pour am liorer les conditions de travail des seniors serviront aussi pr venir les difficult s ventuelles des plus jeunes Des solutions doivent tre envisag es au moment de la conception du processus de travail afin de penser des mod les inclusifs et donc d viter par exemple les postures permanentes susceptibles d entra ner des troubles musculo squelettiques Les tudes montrent que ce type de troubles intervient plus t t qu on ne le croit et est li aux condi tions de travail plut t qu au vieillissement biologique II convient ainsi d am liorer les conditions de travail pour toutes les cat gories d ge et de genre pour lutter contre les discriminations mon tantes II est donc opportun de proposer des solutions d un travail soutenable au sens de Serge Volkoff et Anne Marie Guillemard 2007
294. ions de travail dues aux emplois occup s moins d horaires atypiques mais les femmes sont de plus en plus concern es semaines irr guli res moins de repos de 48 heures cons cutif une plus grande disponibilit contact avec le public r ponse une demande imm diate moins de p nibilit s physiques et risques professionnels e Effet sp cifique d au genre quel que soit l emploi horaires plus pr visibles horaires plus contr l s journ es plus courtes et qui d marrent plus tard horaires alternants 2x8 pour les ouvri res travail r p titif pression de l urgence une autonomie r duite moins de responsabilit s hi rarchiques un collectif de travail moins dense et des relations plus verticales Il est noter que le genre n est pas pris en compte suffisamment dans les enqu tes Conditions de travail de la DARES en amont au niveau de la confection des questionnaires pour prendre en compte les enjeux des femmes au travail et en aval au niveau de l exploitation des r sultats qui ne sont pas syst matiquement sexu s et encore moins publi s officiellement C est ce qu ont mis en lumi re depuis longtemps les travaux qu b cois savoir que les sp cificit s du travail dit f minin ses risques et p nibilit s ont un caract re d invisibilit c est dire sont peu connus sous estim s et peu pris en compte Karen Messing La sant des travaill
295. iqu e dans les organisa tions professionnelles est la recr ation plus ou moins spontan e d il ts d activit ou de terri toires r serv s l un ou l autre sexe Selon les univers professionnels les logiques sociales sexu es l uvre peuvent varier mais elles sont une constante presque un invariant qui se d ploie sur quelques grands registres d action pens s et construits dans les organisations comme socialement contraires oppos s Parmi ces grands registres qui renvoient aux principes d sormais classiques de la division sexuelle du travail Kergoat 2004 on trouvera notamment les oppositions structurantes que nous allons d velopper ci apr s e travail technique usage de la violence et travail de force contre travail de care s de c ur et de corps e travail autonome contre travail contraint surveill e fonctions hi rarchiques contre responsabilit s et ou expertise professionnelles Traditionnellement la distribution sexuelle in gale de la technique de l usage de la violence et de la force physique est une r alit sociale que lon retrouve partout et de tous les temps ou presque comme l ont bien montr certains travaux d anthropologie Tabet H ritier etc Cette distribution vient justifier la s paration des deux sexes et leur confinement dans des activit s sociales bien dis tinctes et compl mentaires Or il est remarquable d observer que l avanc e en mixit ne contrarie
296. iques ce qui explique les diff rences hommes femmes en mati re d impact du travail sur le niveau de stress per u e Comment int grer les questions de violences dans les RPS e Comment si besoin aider les entreprises d velopper des pratiques de pr vention diff renci es en mati re de RPS Genre risques et construction de la sant e Y a t il des attitudes diff rentes des femmes et des hommes par rapport aux risques pour un m me emploi savoir faire de prudence pour s conomiser ou compenser quoi est ce d Comment d une mani re plus large les hommes et les femmes raisonnent ils par rapport la construction de leur sant e Comment sensibiliser les acteurs de la pr vention pour rep rer et prendre en compte les risques et p nibilit s sp cifiques dans les emplois dits f minins station debout mouvements r p titifs relation client horaires atypiques et dans les emplois non traditionnels e A t on prendre en compte le risque li au cumul travail hors travail 4 Seniors comment prendre en compte le genre dans le cadre du vieillissement au travail et de l allongement de la vie professionnelle e Que conna t on des diff rences hommes femmes en mati re de vieillissement au travail e Y a t il des questions sp cifiques de sant prendre en compte pour la femme ou l homme senior e Comment pr venir l usure pr matur e qui peut concerner plus particuli rement les femmes c
297. ire d autorit voil 15 Bu J Sandret N Contact avec le public pr s d un salari sur quatre subit des agressions verbales Premi res Synth ses n 15 1 DARES Avril 2007 Guignon N Niedhammer l Sandret N Les facteurs psychosociaux autravail Une valuation par le questionnaire de Karasek dans l enqu te Sumer 2003 s Premi res Synth ses n 221 DARES mai 2008 16 Absence d autonomie et de marge de man uvre individuelles forte exposition des salari s une demande dans leur travail sont les l ments centraux de la d finition du job strain EDITIONS a r sea quelles taient sans nul doute les motivations de la majorit d entre elles De m me lorsqu on fait le choix d un m tier au contact de la petite enfance ce n est sans doute pas pour s employer jour apr s jour dissiper les soup ons sur un ventuel comportement sexuel d viant tre reconnu pour des qualit s naturelles f minines ou masculines dont on ne se pr vaut pas ou pas toujours et dans un m me temps se voir interdire l exercice plein et entier de la profession qu on a choisie peut entra ner frustration position de repli sentiment de n tre pas la hauteur quand ce n est pas une perte de sens au travail L encore faire en sorte que les choix professionnels co nci dent avec le r el du travail dans toute sa diversit est sans doute un l ment de la satisfaction ou du bonheur au travail
298. is s aux diff rences de genre et notamment l impact de l organisation et de la r partition sexu e des emplois et des activit s sur la sant des femmes et des hommes ou encore la prise en compte de la per sonne globale en tenant compte du hors travail Les questions pos es par le vieillissement et l allongement Les femmes pour des raisons de carri res incompl tes le temps total de travail des femmes sur une carri re na pas augment ces 30 derni res ann es voient leur esp rance de vie au travail plus longue que celle des hommes chez les plus de 50 ans les taux d activit ont volu dans le temps de fa on oppos e les hommes se retirant de fa on pr coce et les femmes augmentant leur activit On constate toutefois que les hommes mais non les femmes voient leurs conditions de travail s am liorer avec l ge En effet du point de vue du travail les diff rences de statut temps de travail secteurs m tiers salaires conditions de travail ne semblent pas voluer de fa on convergente mais s accentuer avec l ge Par ailleurs l cart qui existait au sein du groupe des femmes entre les mieux nanties et les plus disqualifi es saccentue aussi Les repr sentations n gatives sur l ge associ es des st r otypes sexistes sur le corps ou l attribu tion des difficult s de sant l ge de la personne et non aux mauvaises conditions de travail sont communes et apparaissent plus t t vers 40
299. isques psychoso EDITIONS E r sea ciaux sont les troubles cardio vasculaires psychiques et musculo squelettiques Selon l enqu te Sumer 2003 pr s du quart des salari s 23 26 sont concern s par le Job strain La position sociale joue un r le sur la mani re dont les cat gories sont touch es par le job strain les employ s et les ouvriers le sont plus que les cadres Des diff renciations existent selon les secteurs les salari s les plus concern s sont ceux de l h tellerie restauration les transports et les activit s financi res Les plus expos s sont les ouvriers non qualifi s de l industrie de process ceux du textile et du cuir les caissiers et employ s de libre service les op rateurs informatiques ainsi que la mai trise de l h tellerie restauration Le graphique ci dessous extrait de Nicole Grignon mai 2008 pre mi res synth ses permet de mieux visualiser l articulation genre et cat gorie sociale Scores de demande psychologique et de latitude d cisionnelle par sexe et cat gorie socioprofessionnelle cadre TE Professions interm diaires Cadres Professions interm diaires de commerce l et de service Employ s administratifs Employ s de commerce et de servicd b Employ s administratifs H Ouvriers non qualifi s 2 v c c Q 2 U a v T 3 5 t Si Ouvriers qualifi s Ouvriers non qualifi s 58 T T T T 20 0 20 5 21 0 21 5 22 0 22 5 23 5 24 0
300. istribution des petites strat gies pour une grande vertu Travail et Emploi n 76 20 Maruani M 2003 Les working poor version fran aise Travailleurs pauvres et ou salari e s pauvres Droit social n 7 8 juillet ao t 21 Maruani M 2003 ibid 22 Bureau M C Combes M C et Solveig Grimault 2007 Usage collectif et exercices du droit individuel la VAE La Revue de l IRES n 3 23 Sur les conditions de travail dans ce secteur d activit cf Avril C 2006 Le travail des aides domicile pour personnes g es contraintes et savoir faire Le Mouvement Social n 216 juillet septembre Cf galement pour le secteur sanitaire et m dico social plus g n ralement Peneff J L h pital en urgence tude par observation participante Paris M taili 1992 Cloutier E David H Teiger C Agir sur les conditions de travail des auxiliaires de vie croiser les approches Travail et emploi n 94 avril 2003 24 Doniol Shaw G Lada E Dussuet A 2007 Les parcours professionnels des femmes dans les m tiers de l aide la personne Leviers et freins la qualification et la promotion Rapport LATTS novembre multigr EDITIONS E r sea lever d un fauteuil ou encore marcher 25 La lev e de poids est galement contraignante26 D autres contraintes physiques sont sp cifiques l intervention domicile porter les courses en particu lier les p
301. it l organisation du travail modifier son regard et ses pratiques envers les salari e s temps partiel En effet le roulement de personnel a un co t le moindre investissement au travail aussi Penser le temps partiel la fois comme une cat gorie part enti re en liaison avec la majorit du personnel temps plein et non plus comme part est un pr alable qui s impose dans l analyse de la situation et du changement mettre en uvre Bibliographie e Acker J 1990 Hierarchies Jobs Bodies A Theory of Gendered Organizations s Gender and Society Vol 4 n 2 June 139 158 e Acker J Van Houten D R 1992 Differential recruitment and control the sex structuring of orga nizations s in A Mills P T Tancred dir Gendering organizational analysis Sage Publications p 15 30 e Angeloff T 2008 Emplois de service nouvelle domesticit ou gisement d emplois in Id es La revue des sciences conomiques et sociales n 153 Travail et genre sept p 20 27 e Angeloff T 2005 Emplois de service in sous la dir de Maruani M Femmes sexe genre l tat des savoirs La D couverte Paris p 281 288 e Angeloff T 2001 L emploi f minin et le temps de travail l exemple du temps partiel in Guy Groux L Action publique n goci e Approches partir des 35 heures France Europe Logiques Politiques L Harmattan Paris p 235 248 e Angeloff T 2000 Le temps pa
302. ive rait pas ils les hommes de l quipe mais aussi les chefs d quipe Cariste industrie automobile Les femmes souvent per ues au travers de leurs manques leurs absences ou leurs faiblesses surtout sur ces secteurs cf les travaux d enqu te de Nicole Gadrey dans le b timent et l industrie m ca nique 1992 en se montrant capables bousculent ces repr sentations C est tonnant elles font beaucoup de production On avait un peu peur qu elles ne produisent pas suffisamment Chef 25 Proc dure labor e par l ANPE bas e sur les tests d habilet s talonnage sur les personnels en poste EDITIONS E r sea d quipe B timent La repr sentation du m tier pourrait voluer sachant qu elle est affect e par le profil de celui qui l exerce Le sexe de celui qui occupe tel ou tel poste constitue un marqueur durable de la repr sentation de l emploi Gardey 1998 L ambigu t des changements issus du processus de mixisation Il ressort des actions men es beaucoup de richesse de l ing niosit et une d pense d nergie non n gligeable alors qu elles semblent ne concerner qu un nombre peu lev de femmes voire d hommes dans le cas de mixit invers e Dans ces conditions certain es ne voient dans la mixi sation qu un ph nom ne insignifiant et co teux Des effets en mati re d emploi de travail et de qualification Les informations parses recueillies convergent bon no
303. l l o se joue la d finition du contenu des t ches l o se n gocient concr tement les qualifications l o est rendu possible par une organisation du travail adapt e l acc s la formation et au d veloppement des comp tences2 Bibliographie e Alonzo P 1998 s Le rapport au travail et l emploi des caissi res de la grande distribution des petites strat gies pour une grande vertu Travail et Emploi n 76 e ANACT 2008 Les parcours professionnels s Note de synth se f vrier 2008 e Angeloff T 2000 Le temps partiel un march de dupes s Paris ditions Syros e Avril C 2006 Le travail des aides domicile pour personnes g es contraintes et savoir faire Le Mouvement Social n 216 juillet septembre e Barbier J C 2009 Les Europ ens au travail La vie des id es janvier http www laviedesidees fr Les Europeens au travail html decoupe_recherche barbier e Bessi re S 2005 La f minisation des professions de sant en France donn es de cadrage Revue Fran aise des Affaires sociales n 1 e Boulin J Y 2008 S curiser les parcours professionnels travers une r gulation des temps sur l ensemble de la vie Colloque Quelle qualit de vie en Europe pour la d cennie 2010 Universit Paris IX Dauphine http wwvw slideshare net Anact 5 boulin presentation e Bureau M C Combes M C et Grimault Solveig 2007 Usage collectif et exercices du
304. la conception afin qu elles ne soient pas excluantes de femmes ou d hommes dans certains postes ou d gradantes pour la sant des sala ri e s Le but est bien d une part de mieux pr venir les risques de faire le lien entre les atteintes la sant et le travail des femmes et des hommes et d autre part d am liorer les conditions de tra vail pour tous les salari s L objectif est de contribuer agir sur les conditions de travail et la sant comme levier de l galit professionnelle Sachant que dans l autre sens l galit n implique pourtant pas forc ment le d ve loppement de la sant exemple du travail de nuit qui a t de nouveau autoris L approche Genre de l ANACT se propose de d velopper et d outiller les axes d investigation et d action suivants 1 Mixit 2 Diagnostic Conditions de travail et Sant 3 Genre risques et construction de la sant 4 Seniors 5 Organisation des temps 6 Parcours 7 Dialogue social et Genre Remarque Les questions formul es ci dessous sont amen es voluer et tre affin es 1 Mixit viser la mixit des m tiers par la d naturalisation des comp tences sexu es e Comment aider les entreprises diagnostiquer que les situations de non mixit portent atteinte dans une m me entreprise la sant des femmes et des hommes EDITIONS E r sea e Comment faire face aux demandes parfois tr s opportunistes des entreprises en mati r
305. le essentiel pour affronter les situations difficiles notamment les d c s Si les infirmi res sont particuli rement concern es par le burn out les enseignants le sont galement Jaoul et al 2004 Job strain forte demande psychologique et faible latitude professionnelle Le Job strain le mod le de Karasek permet de situer les salari s sur un graphique d fini selon deux axes en ordonn e la demande psychologique et en abscisse la latitude d cision nelle Guignon et al 1998 Les risques sur la sant sont particuli rement importants lors qu une forte demande psychologique s accompagne d une faible latitude d cisionnelle C est cette situation qui est appel e Job strain o tension au travail En fonction de l articulation de ces deux types de crit res on distingue quatre cat gories les actifs les passifs les tendus les d tendus s Les actifs forte demande psychologique et forte lati tude d cisionnelle Les tendus forte pression psychologique forte exigence dans le travail Les passifs faible demande et faible latitude Les d tendus faible demande et forte latitude Les tendus le risque sur la sant est accru lorsqu on constate en plus d une forte pression psy chologique de fortes exigences dans le travail En outre si un faible appui collectif s ajoute la lati tude d cisionnelle les risques de sant sont renforc s Les pathologies li es aux r
306. le lien entre connaissances scientifiques et terrain De par ses nombreuses r f rences aux demandes des entreprises il peut agir efficacement sur des th matiques complexes Viser la construction dune m thodologie adapt e combinant une analyse quantitative des structures d ges genr es puis croisant des dimensions qualitatives bio graphiques ou m thode d histoires de vie retra ant l historicit du contexte territorial et tempo rel s impose dans le domaine si l on veut prendre en compte le contexte strictement professionnel mais aussi les trajectoires de vie personnelle et familiale L mergence de la pr occupation du vieillissement au travail pour des populations en particulier f minines ayant acquis une plus ou moins longue exp rience est tr s progressive Elle interroge d une fa on syst mique les composantes de l ensemble de l entreprise tant du point de vue des modes d organisation que des contributions actives des salari es Il faut reconna tre que si l avan c e en ge touche bien toutes les personnes au travail ses effets sur la sant et les trajectoires diff rent de fa on importante selon les situations professionnelles des hommes et des femmes Traiter des effets du vieillissement consiste constater des risques et des sympt mes de mal tre ou de d faillances mettant en vidence des strat gies compensatrices qui restent lucider com binant des capacit s avec des savoir faire ac
307. le montre que dans le secteur de l aide domicile en pleine volution on peut compter jusqu 37 de femmes de plus de 50 ans et que la discontinuit des emplois conjugu e la discontinuit du travail complexifie singuli rement les parcours de promotion professionnelle cette hypoth se engageant de s int resser tout autant aux parcours d emploi que de travail mais aussi de les mettre l un et l autre en rapport perspective s Elle attire aussi l attention sur le fait qu au sein m me de ce m tier f minis issu de la pr carisation de genre la division sexuelle du travail tend reconstruire une division du travail entre les femmes et les hommes et en cons quence un processus de hi rarchisation des t ches g n ralement d favorable aux femmes ou encore reconstruire des in galit s entre les sexes en termes de parcours professionnels Des hommes salari s peuvent s arranger pour viter les t ches qui les rebutent les moins valoris es comme le m nage et organiser le report de ces t ches vers leurs coll gues femmes Pour le dire autrement parier sur la seule arriv e des hommes dans le secteur pour am liorer les condi tions d emploi et ou de travail penser donc en termes de nombre est tr s loin d tre suffisant 9 Dupray A Diederichs Diop L 2005 Les secondes parties de carri re des femmes selon le degr de mixit des professions quelques constats pour la France s communicat
308. le n est pertinente que rapport e aux femmes 39 des femmes sans dipl me sont temps partiel contre 7 d hommes non dipl m s Par ailleurs emplois sans qualification ne riment pas syst matiquement avec salari s sans dipl me Aussi le fait que les femmes soient l gion dans les emplois sous qualifi s ne signifie pas qu elles arrivent moins dipl m es que les hommes sur le march du travail mais en revanche qu elles trouvent plus difficilement qu eux tre embauch es dans leur niveau de qualification Le d classement professionnel les menace davantage que les hommes Angeloff 2000 p 15 Qu en est il dans le reste de l Europe et quelle est la position de la France par rapport aux autres pays de l Union europ enne Situation fran aise au regard de l Europe Si l on compare le taux de temps partiel en Europe la France est dans la moyenne statistique de l Union europ enne 31 4 de la population active f minine travaille temps partiel en Europe seu lement 7 8 des hommes pour un taux de temps partiel oscillant autour de 18 de l emploi total Dans certains pays le temps partiel jouit dune image moins n gative que dans d autres et les hommes y sont d ailleurs plus souvent temps partiel que dans le reste de l Europe c est le cas de la Su de et du Danemark contrairement la France o le temps partiel a mauvais genre 6 Source Enqu te Emploi 2006 7 Chiffres Enqu te Empl
309. le poste et d une valuation l occasion dune EMT ou une p riode de stage Souvent l accueil et l int gration sont r fl chis en termes d am nagement les locaux et ou des conditions de travail et de nomina tion d un tuteur pour veiller l int gration dans l quipe et la prise en main du poste Si la mixi sation s des effectifs n tait pas un projet d entreprise construit et r fl chi le type de recrute ment l initie EDITIONS E r sea propos d actions sur la segmentation verticale la promotion des femmes sur des postes hautes responsabilit s Si quelques exemples concernent la mobilit ascendante des trajectoires d ouvri res non qualifi es les actions de promotion visent essentiellement des postes hi rarchiques et pas uniquement dans les secteurs techniques l instar des pratiques d j tudi es elles cherchent largir leur vivier de comp tences mais le plus souvent l interne Elles d tectent les potentiels parmi leurs employ es et organisent les mont es en comp tence Elles activent la formation continue comme levier de mobilit interne Promouvoir des femmes dans l encadrement l exemple d une mutuelle Pour faire face au renversement de la pyramide des ges cette strucure travaille la r alisation d un projet labor au niveau national afin de renforcer la pr sence des femmes dans l enca drement Voici comment la responsable des ressources humaines p
310. le titre comme l une des leurs par sa formation et par son appartenance familiale De nombreuses tudes ont montr que l h r dit socioprofessionnelle ou la pr socialisation professionnelle produite par des liens maritaux ou amicaux tait un facteur important de l int gration des femmes dans des m tiers en voie de mixit En effet les us et coutumes du milieu pro fessionnel les jargons l ambiance les contraintes sont familiers ces femmes avant m me qu elles ne foulent le sol des entreprises Et d embl e elles se servent de ces connaissances pour tre accept es ou pour se prot ger des r sistances masculines II est clair que peu de salari es ont un tel profil sociologique mais il n en demeure pas moins vrai qu on peut travailler la pr sociali sation des femmes un milieu professionnel comme dans le cas de journ es de d couverte des m tiers s organis es par le GRETA ou d autres institutions de formation ou d insertion profes sionnelle par exemple et m me inciter des jeunes femmes se r orienter Ainsi l action en mati re d largissement des choix professionnels des femmes r alis dans les CIDFF Centre d information des femmes et des familles montre qu il est possible pour une ch meuse gr ce un accompagnement assez long un travail r flexif individuel et collectif de mettre distance EDITIONS E r sea ses pr suppos s de genre et d investir des
311. les les insultes sexuelles les menaces sexuelles et le harc lement sexuel Dans le cadre de l enqu te du CORIF 2003 de nombreuses femmes ont refus de faire part de leur exp rience et parmi celles qui ont accept rares sont celles qui ne ren contraient aucune difficult pourtant aucune ne se posait pas comme victime ce sont celles qui travaillent essentiellement en autonomie une conductrice de camion par exemple ou qui ont int gr plusieurs le milieu de travail Pour les hommes l utilisation du continuum sexuel sert non seulement souder le groupe masculin face un ventuel clivage du groupe mais aussi tenter de contr ler le danger de l int gration pro fessionnelle Sourdent l appr hension de la comp tition et de la concurrence la peur du ch mage8 sans oublier la douloureuse mise en question de la place et du r le d homme provoqu e par l in trusion des femmes dans un monde jusque l certes r serv mais surtout dur violent pour les hommes eux m mes Si vous voulez je pense qu ils se sentaient diminu s par rapport nous c tait un m tier d homme T li re retoucheuse Une strat gie d int gration possible pour les femmes consiste alors conc der rester sa place se soumettre la domination de genre Mais au fil des mois d j yont vu qu on ne se laissait pas faire on l a dit faut qu on leur tient t te on leur a fait comprendre que si on tait l c est qu on avai
312. les affectations des juges Au Parquet la magistrature est plut t masculine alors qu au Si ge la part des femmes est plus impor tante Elle s observe un second niveau dans les domaines d intervention respectifs des magistrats Au sein du Si ge les femmes captent la grande majorit des emplois de Juge des enfants 72 de ces juges sont des femmes des fonctions de Juge de Tribunal de Grande Instance 68 de femmes Au sein du Parquet on va retrouver de fa on strictement invers e ce d s quilibre notam ment dans les fonctions de Substitut et de Juge d instruction s qui sont sur investies par les hommes Pour les m decins hospitaliers c est au niveau de la sp cialit m dicale du praticien que va s op rer la premi re forme de distinction sexuelle Si d sormais le tiers des m decins l h pital sont des femmes on ne retrouve pas un tel sex ratio dans l ensemble des domaines m dicaux on d nombre ainsi 2 de femmes en chirurgie orthop dique mais 60 en dermatologie 40 en ophtalmologie et en psychiatrie contre moins de 5 en chirurgie visc rale moins de 10 en otorhino laryngologie ou en pathologie cardio vasculaire Picot 1995 Quant aux sp ciali t s chirurgicales longtemps domaine exclusif des hommes on d nombre aujourd hui 23 de femmes en exercice mais si l on soustrait les femmes gyn cologues obst triciennes et ophtalmol
313. les conditions d exercice de leur travail mettent en danger le b b ou leur sant Compte tenu du fort taux d emploi en France de plus en plus d enfants sont potentiellement expos s in utero un risque professionnel Sachant que les d terminants des mau vaises issues de grossesse sont plus li s au non travail qu au travail l origine professionnelle des avor tements spontan s des malformations la naissance et des pr maturit s est ainsi tr s peu tudi e Par ailleurs le fait qu aujourd hui l ge moyen de la premi re grossesse se situe en France 30 ans l une des causes avanc es tant que les femmes essayent d abord de s installer dans la vie profes sionnelle avant d avoir des enfants peut devenir une pr occupation de sant publique tant donn que l ge avan ant les grossesses tardives peuvent donner lieu plus de complications ou des effets retard s augmentation des cancers du sein par exemple La difficult pour certains couples de procr er peut tre imput e la femme ou l homme et l on na peu d l ments sur l impact de l exposition certains environnements toxiques sur la sant reproductive des hommes et des femmes La p riode de la m nopause n a jamais t non plus prise en compte comme une sp cificit de sant au travail des femmes elle est parfois englob e sous le terme d usure ou de c fatigue L absence de lien entre sant des femmes et tr
314. les indivi dus les m mes droits traitements opportunit s responsabilit s mais galement une valorisation et une reconnaissance identiques de ce qu elles et ils sont et font Cet axe de travail est d velopp en liens tr s troits avec ses missions d interventions et ou d actions de terrain en formation conseil ou accompagnement en direction de diff rents types d acteurs entreprises organismes de formation collectivit s territoriales Deux principes p dagogiques principaux guident nos actions e Agir pour l galit professionnelle implique la lutte contre le sexisme et toutes les discriminations le d passement des pr jug s et la d sexuation des r les e Pour accompagner les personnes en recherche d insertion professionnelle et en orientation il est n cessaire d intervenir sur un territoire de fa on simultan e en direction des employeurs et des professionnel le s de la formation et de l emploi Nos activit s sont coordonn es sur les axes suivants m Accompagnement des parcours professionnels et des p riodes de transition e Orientation d finition de projet professionnel bilan de comp tences accompagnement vers et dans l emploi e Formalisation d une d marche d orientation con ue comme un processus d identit sexu e EPI CENE est bas e sur le mod le de l ADVP Activation du d veloppement vocationnel et personnel m thode canadienne et renforce la notion de l largissement des choix e Con
315. les partisans du temps partiel la femme est ren voy e son foyer et r duite son r le de m re et d pouse Le sophisme final plus grande est la libert de la femme plus grande est la libert de la famille tablit une quation rh torique tr s significative des positions conservatrices entre la femme et la famille Le m me s nateur poursuit d ailleurs Le gouvernement est loin d avoir mis en uvre la politique familiale globale qui nous para t aujour d hui indispensable pour assurer aux familles la place qui leur revient dans notre pays En particulier force est de reconna tre que tant que les ressources et les garanties des m res au foyer resteront ce qu elles sont il y aura des femmes qui auront besoin de se maintenir ou de se r ins rer dans la vie active et il y aura aussi h las des femmes qui seront oblig es de travailler pour un salaire d ap point Jean Cherrioux L argument d fendu ici est celui dune compensation face une politique familiale per ue comme d fectueuse et tourne autour du th me du c salaire d appoint Ce dernier constitue un motif r current dans le discours des conservateurs Historiquement il mane d conomistes comme Adam Smith et a t r guli rement repris au sein du mouvement ouvrier tout au long du 19 si cle et jusqu aux ann es cinquante L expression salaire d appoint a t abrog e en 1975 cf infra 19 NdA C est moi qui souligne
316. lissement On reprendra les diff rentes formes ou facettes du vieillissement pour en faire une analyse de genre et identifier les apports des recherches prendre en compte On distingue e le vieillissement d mographique c est dire l augmentation de la part des plus g s parmi les sala ri s que nous avons trait plus haut dans ses aspects diff rentiels en fonction du genre e le vieillissement naturel c est dire l ensemble des modifications survenant dans l organisme avec l ge et qui diminue la r sistance et l adaptabilit de l organisme aux pressions de l environnement e le vieillissement pr matur c est dire les modifications dans l organisme g n r es par des condi tions de travail inadapt es et l usure professionnelle ind pendamment de l ge des personnes La repr sentation de la vieillesse li e une approche par d mographique est tr s pr gnante notamment dans les perceptions des chefs d entreprise qui consid rent leurs salari s comme g s d s les cinq dix derni res ann es de leur vie professionnelle soit bien avant l ge de la retraite Le seuil du vieillissement est franchi de ce point de vue entre 50 et 55 ans Pour la majorit 65 des tablissements interrog s lors de l enqu te ESSA DARES 2002 les salari s sont g s par tir de 50 ans Les modifications du parcours classique de la vie en trois p riodes la jeunesse correspondant la formation l ge a
317. llectives Les emplois d accompagnement la d pendance post travail sont ainsi estim s 11 des cr ations nettes d emploi l horizon 2025 Cette transition sera t elle facilit e dans un premier temps par le fait que la g n ration qui a aujourd hui 55 64 ans a atteint un niveau de vie lev niveau qui a volu positivement entre 2002 et 2005 On peut en formuler l hypoth se L amorce du croisement explicite ge genre Quelques chercheurs et chercheuses ont abord ce croisement des perspectives de fa on explicite soit en mettant jour et en comparant des donn es sexu es doit en mettant un focus sur la situa tion des femmes encore trop souvent invisibles dans les analyses g n rales Chronologiquement on mentionnera ceux qui ont t r unis lors d un colloque fin 2005 dans le cadre de projets Equal finan c s par la Commission europ enne Equallit et Equallit Parcours d avenir 7 On r sumera les apports de ces derniers Bernard Quintreau tout en d crivant les caract ristiques du retournement d mographique du point de vue quantitatif introduit un questionnement sur l acuit du sujet du point de vue des femmes c vieillissantes Il met en valeur leur apport et son caract re strat gique dans l ajustement global f condit travail aux ges moyens prolongation de la vie active II souligne combien les femmes de la g n ration du baby boom ont bouscul le march du travail cr ant
318. lles retenues par la DADS Nombre total Part Part 0 de salari e s des femmes des femmes en 2000 en 2005 A mo ES Techniciens 49 600 Ouvriers qualifi s de la manutention si du magasinage et du transport 37 700 8 8 Ouvriers qualifi s de type industriel 135 000 92 Contremai tres agents de ma trise 34 200 Ouvriers qualifi s de type artisanal 89 000 58 s Chauffeurs 51 500 Agents de surveillance 13 900 Total dans 23 CSP retenues par la DADS 1343 700 388 45 Source Insee DADS au 31 d cembre des ann es 2000 et 2005 Note de lecture le tableau reprend l ensemble des salari es postes de travail non annexes quel que soit le temps de travail effectu et les donn es ont t arrondies Il n est pas tenu compte des salari s du clerg et des ouvriers agricoles EDITIONS E r sea Genre organisation du travail et Temps partiel Tania Angeloff sociologue ma tre de conf rences l Universit Paris Dauphine et chercheure associ e l UMR Maurice Halbwachs R sum Au c ur de l organisation du travail la question du temps de travail appara t encore tr s souvent comme secondaire en sociologie des organisations Or elle est pourtant structurante la fois des rapports de genre et de l organisation cet gard la figure du temps partiel qui s est fortement d velopp en l espace de trente ans est embl matique des in galit s de genre entre hommes et femmes mai
319. lors peut tre en mesure de mettre distance les logiques de genre et de garantir une int gration pleine et enti re ces hommes et ces femmes qui ne l oublions pas ont choisi leur m tier C est ce prix que mixit pourra alors rimer enfin avec progr s et avec sant au travail Bibliographie e Achin C M da D Wierink M Mixit professionnelle et performance des entreprises le levier de l galit DARES document d tudes 2005 e Angeloff T Arborio A M March du travail et diff rences de sexe des hommes dans des m tiers de femmes Communication aux Huiti mes journ es de sociologie du travail LEST CNRS Aix juin 2001 e Arborio A M Hommes et femmes aides soignants deux m tiers diff rents s Communication au colloque Dynamiques professionnelles dans le secteur de la sant DRESS MIRE Paris mai 2005 e Bercot R Mathieu Fritz A Le prestige des professions et ses failles Paris Hermann 2008 e Butler J Trouble dans le genre 1990 Paris La D couverte 2005 e Bu J Sandret N Contact avec le public pr s d un salari sur quatre subit des agressions ver bales Premi res Synth ses n 151 Dar s Avril 2007 EDITIONS a r sea e Boigeol A Les magistrates de l ordre judiciaire des femmes d autorit s Les Cahiers du Mage n 1 97 1997 e Boigeol A La magistrature fran aise au f minin entre sp cificit et banalisation
320. m mes de 58 6 en France eurobarom tre 1990 les femmes salari es ayant au moins un enfant de moins de 15 ans passent 5 h 18 effectuer un travail domestique alors que les hommes dans la m me situation passent 2 h 52 Insee enqu te emplois du temps 1985 1986 Le temps total consacr au temps de travail et au temps d activit domestique est plus important pour les femmes que pour les hommes dans le cas voqu 10 h 04 pour les femmes et 8 h 56 pour les hommes cf aussi L wy et Marry 2007 EDITIONS E r sea 6 Le type d activit occup par les femmes comporte une sp cificit Souvent la place des femmes dans la vie hors travail est mise en avant comme argument pour justifier la division du travail pro fessionnel Gadrey N 2001 Leur place au travail est marqu e par une double s gr gation dans les activit s occup es et dans les mobilit s hi rarchiques e La division sexuelle au travail est marqu e par une division sexuelle des t ches les hommes et les femmes exercent des activit s clairement diff renci es cf notamment les travaux de D Kergoat H Hirata P Paperman A Dussuet Les salari es femmes occupent des emplois dans lesquels le contact avec le public est essentiel que ce soit dans le commerce ou sur les plateformes t l pho niques dans l aide domicile et le soin dans les structures hospitali res Elles sont majoritaires ga lement dans l enseignement au niveau du primaire et d
321. m tiers non traditionnellement f minins Si la mixit est un processus l insertion dans des secteurs en voie de mixit l est aussi Par ailleurs pour favoriser une bonne insertion professionnelle la question du nombre de femmes recrut es en m me temps n est pas anodine tre unique en son genre est quelque chose de lourd C est pourquoi la question du seuil est importante dans la mesure o les femmes ne peuvent s affirmer collectivement face au groupe des hommes que si elles ne se retrouvent pas isol es seules ou quelques unes dans un monde professionnel masculin souvent hostile Pfefferkorn 2008 117 De m me pour faire rimer mixit avec progr s et satisfaction au travail la garantie d un traitement sexuellement quitable est galement importante S il n existe pas de recettes miracles il est en revanche possible de construire des indicateurs qui garantissent aux femmes et aux hommes une vigilance particuli re des organisations pour que leurs d roulements de carri re leurs r mun rations soient v ritablement galitaires Enfin on ne doit pas n gliger le fait que la mise en place d une v ritable politique de mixit suppose dans la plupart des cas un engagement important de la part de certains responsables en entreprise soutenu par des politiques publiques Or ces respon sables pro mixit peuvent quitter leur emploi les politiques d aides ne sont pas toujours p rennes et la mixit peut alor
322. m de qualit s soi disant natu relles et inn es des femmes ou au nom des apports intrins ques de la mixit Ces motivations nous semblent perverses long terme m me si elles peuvent contribuer faire avancer les choses au d part Le m me discours essentialiste est r current quand on aborde la question des managers femmes Le regard port sur le travail plus que l emploi la sant plus que le parcours Langle d appr hension de cette question par le r seau ANACT consiste prendre en compte non seulement les effets des conditions de travail et d emploi sur le parcours des femmes et des hommes mais surtout les effets de ces conditions sur la sant des femmes et des hommes alors que les approches nationales comme europ ennes d veloppent des politiques totalement dis tinctes dune part en mati re de sant d autre part en mati re d galit L Vogel En effet c est le lien genre parcours dans l emploi qui est investi g n ralement par toutes les actions typ es ressources humaines visant la lutte contre les discriminations dans l emploi formation promotion r mun ration II s agit dans le cadre de cette probl matique de pr venir les ph no m nes de s gr gation et d exclusion partir de la prise en compte des effets du travail sur la sant C est donc intervenir sur l am lioration des conditions des emplois du travail et son organisation par exemple horaires r partitions des t ches sans oublier
323. mage des 50 64 ans oct 2008 Claude Minni avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros Graphique 2 Poids des mesures publiques de cessation anticip e d activit entre 55 et 59 ans selon le sexe entre 2003 et 2007 En Hommes En Femmes 20 20 D part O anticip la retraite pour carri re 15 longue 15 Dispense 10 de recherche 10 ur 0 T T T T 07 2003 2004 2005 2006 2007 2003 2004 2005 2006 Lecture fin 2007 9 2 des hommes de 55 59 ans b n ficient d un d part anticip la retraite pour carri re longue 6 5 sont dispens s de recherche d emploi et 2 3 en pr retraite totale financement public Champ France m tropolitaine Sources Un dic DSS et CNAM pr retraites publiques Un dic DRE estimation Dares donn es CNAV DAR Insee population totale d emploi 5 o Pr retraite T T T T 2007 EDITIONS E r sea Annexe 9 DARES Colloque Age et travail emploi et travail des seniors des connaissances l action 3 13 mars 2007 Coordination Pierre Marioni Document d tudes n 125 Juin 2007 Tableau 4 Dur es moyennes effectives au travail pour 5 g n rations Ann es d activit Heures de travail 1890 20 2 57 600 73 000 42 200 33 8 35 6 37 6 39 4 29 8 31 6 52 600 55 600 62 600 66 100 42 100 44 700 33 8 37 0 35 6 38 6 31 9 35 4 1 43 800 50 000 50 300 56 700
324. mblent plus touch s activit s financi res services collectifs sociaux et personnels et administration publique ibid 17 Marc C 2006 Les d terminants professionnels et familiaux une analyse des transitions d activit Centre d tudes pour l Emploi n 74 novembre 2006 18 Ces situations sont classiquement identifi es comme g n ratrices de stress au travail EDITIONS a r sea Au del des temps d activit et des temps de vie la difficult reconna tre les comp tences mobilis es Diff rentes tudes qualitatives compl tant ce premier panorama permettent de constater que les conditions de travail dans des m tiers f minis s et pour lesquels les repr sentations li es au genre sont fortes freinent la reconnaissance des comp tences et sont in fine susceptibles de frei ner galement les parcours professionnels des femmes Plusieurs recherches men es dans le secteur de la grande distribution mettent par exemple en vi dence le fait que les contrats de travail courts 18 22 h sont impos s aux femmes en situation dem ploi bassement qualifi caissi re par exemple en m me temps qu il leur demeure possible d acc der des heures suppl mentaires La faiblesse des temps initiaux et cons quemment du niveau de r mun ration initiale incite l acceptation de ces heures suppl mentaires mises disposition par l employeur en fonction des variations quotidiennes de l activit Da
325. mbre de femmes ne font que transiter par des emplois dits atypiques Soit la validation du titre obtenu en formation ne d bouche pas sur l em bauche et l emploi durable soit les p riodes d essai sont non concluantes soit elles ont aban donn c est du moins ce que l employeur consid re 7 Cette non int gration a un co t social lev Les femmes n atteignent pas leur objectif premier le CDI consid r comme un emploi stable un statut professionnel La d ception est d autant plus forte que l effort consenti en mati re de formation et de reconversion a t important Dares 2005 Elles retournent la case d part au ch mage Certaines sont d sabus es elles disent avoir perdu leur temps Dans les actions dites emploi formation 5 il ny a pas de travail d orientation professionnelle le travail d informations pour conna tre le m tier et les conditions de travail pr vaut sur la d finition d un projet profession nel Les demandeuses d emploi convi es ces op rations de recrutement doivent se d cider tr s vite sans temps de maturation de projet La perte de l emploi donne voir toute la vacuit du pro jet Elles se retirent alors sur les m tiers traditionnels leur groupe de sexe D autres tentent d acc der un nouvel emploi sur un poste quivalent Pour de nombreuses raisons leurs chances sont alors bien maigres Soit les femmes n ont pas acquis suffisamment d exp rience dans l
326. me d atteintes d gradantes d ni de reconnaissance dans le travail comportements m prisants sur la personne Elles sont notamment plus nombreuses d clarer des comportements m prisants ceci reste vrai toutes choses gales par ailleurs savoir apr s prise en compte des caract ristiques des salari s des emplois occup s ainsi que des caract ristiques des entreprises Cependant toutes choses gales par ailleurs les femmes d clarent plus de comportements m prisants et les hommes sont plus nombreux voquer un d ni de reconnaissance du travail On constate que la sph re pro fessionnelle conserve une place plus importante dans l identit masculine et il semble que la recon naissance de leur travail soit un enjeu psychique plus important que pour les hommes EDITIONS 5 andei Genre mixit et organisation des temps EDITIONS E r sea Mixit au travail genre et conditions de travail la construction sociale d un processus Sabine Fortino sociologue ma tre de conf rences Universit Paris Ouest Nanterre CRESPPA R sum Sabine Fortino propose un tat des lieux de la mise en uvre de la mixit au travail axant son pro pos autour de trois points nodaux 1 la mixit n est pas l galit 2 la mixit ne signifie pas toujours un recul de la division sexuelle du travail 3 la mixit peut se d ployer sur fond de maintien des st r otypes sexu s Cepe
327. ment plus accessible aux femmes qu aux hommes travaillant temps complet et rend plus difficile l acc s aux promotions professionnelles aux augmentations salariales etc Nous pouvons donc formuler l hypoth se selon laquelle le temps partiel a un impact n gatif sur le d roulement de carri re des femmes qu elles soient ou non m res de famille nombreuse leur permettant d acc der moins facilement aux promotions restreignant l acc s aux formations et r duisant de mani re g n rale le niveau de revenus et de retraites des femmes sensiblement plus faible que celui des hommes Un impact de la maternit sur les parcours professionnels des femmes Pour l quipe de recherche de l Universit libre de Bruxelles8 l impact de la maternit sur le taux d emploi est en France le plus faible d Europe avec la Gr ce En effet la France b n ficie la fois d un taux de f condit plus important que la plupart des autres pays europ ens et d une forte acti vit des femmes Cependant les femmes fran aises sont davantage p nalis es sur le march du tra vail Cette situation peut s expliquer par les cong s parentaux qui sont relativement longs biais s selon le genre et r mun r s faiblement ce qui implique un retrait du march du travail des m res et plus particuli rement des m res moins instruites elles ont toutefois tendance retourner sur le mar ch du travail lorsque leurs enfants sont plus g s Les
328. ment sont plus accentu es entre sous classes d ges qu entre hommes et femmes par rapport 1975 On observe que la tendance l augmentation des taux d activit des femmes est plus marqu e chez les 50 54 ans elle avait diminu avant de remonter chez les 55 59 ans d s les ann es 80 et na commenc remonter chez les 60 64 qu partir des ann es 90 Entre 2003 et 2007 le taux d emploi global des 50 64 est rest le m me 53 4 mais il a baiss de 2 points pour les hommes 57 en 2007 et a augment de 2 points pour les femmes 50 en 2007 La progression du nombre moyen d ann es pass es en emploi entre 50 et 64 ans esp rance d em ploi a t plus forte pour les femmes que pour les hommes elle est pass e de 6 5 7 2 dans l in tervalle 2006 2007 Pour les hommes elle a stagn en dessous de 8 jusqu au d but 2006 puis a d pass cette barre pour parvenir 8 1 Voir annexe VIII Cette observation se compl te par la comparaison de la d croissance des taux d activit par ge un instant T en 2007 les taux d activit des hommes et des femmes ne varient gu re entre 50 et 53 ans autour de 90 pour les premiers et de 80 pour les secondes Au del de cet ge les taux baissent parall lement et r guli rement pour arriver un taux identique 58 59 ans et suivre une courbe descendante tr s similaire jusqu 64 ans Voir annexes V et VI En comparaison avec les autres pays europ ens la Franc
329. mi les employ s de commerce et de service Les femmes sont davantage expos es aux tensioactifs agents nettoyants divers produits li s au nettoyage et la st rilisation souvent utilis s dans le sec teur de sant L exposition des femmes aux risques est moins visible du fait du type d emplois qu elles occupent les femmes sont souvent exclues des emplois visiblement exigeants ou dangereux mais leurs emplois peuvent les exposer des dangers moins visibles travail tr s r p titif postures contrai gnantes manque d autonomie dans le travail contact avec le public danger d expositions aux infec tions la violence aux agressions verbales exposition certains produits chimiques nocifs coiffure nettoyage photocopie manucure tablissement de sant horaires qui rentrent en conflit avec les obligations familiales Messing 2002 Ainsi on a longtemps minimis le type d efforts physiques dans certains m tiers tels que celui des infirmi res qui soul vent souvent les patients Nicole Guignon souligne qu il a fallu un mouvement social de grande ampleur les gr ves de 1989 pour que les infir mi res commencent d clarer majoritairement porter des charges lourdes dans leur travail Guignon 2008 On demande souvent des efforts brefs intenses aux hommes tandis que les femmes ont fournir de la dext rit de la concentration et de la pr cision Karine Messing met en vidence le fait que les op rations effect
330. mmes notamment pour les cohortes de seniors et retrait s et leurs implications pour les niveaux de retraites et revenus des hommes et des femmes Elle mentionne une enqu te compl mentaire l enqu te Emploi de mars 1996 de Cloarec 2000 qui montre que l cart entre l ge de cessation d emploi et l ge de liquidation de la retraite s est accru au fil des g n rations L cart est beaucoup plus important pour les femmes qui sont particu li rement et presque quasi exclusivement touch es par des p riodes d inactivit avant de liquider leurs droits Les hommes connaissent plut t des p riodes de ch mage mais en proportion les femmes res tent l g rement plus nombreuses conna tre des pisodes de ch mage en fin de carri re Voir annexe XXVI Les cat gories socioprofessionnelles les plus touch es par le ch mage sont les employ s et les ouvriers L inactivit touche les professions f minines employ es mais aussi les non salari s Selon Petit 2006 cit dans l tude l cart salarial entre hommes et femmes semble croissant avec l ge et a tendance se renforcer au cours de la vie active L cart salarial est de 7 parmi les sala ri s de moins de 35 ans et de 22 parmi les salari s de plus de 35 ans Il s explique par des diff rences de structure type de secteur et d tablissement de l emploi mais aussi par une in gale r partition du temps partiel entre hommes et femmes notamment dans les seco
331. mmes parmi eux Je crois qu apr s ils ne se sentiraient plus chez eux cela les d rangerait dans leurs petites habitudes de se raconter des blagues Cela les bra querait plus 10 Des discours plus ambivalents sur la pr sence des hommes existent galement du c t des aides soignants par exemple les repr sentations se partagent entre l id e que ce m tier n est pas fait pour eux car ils ne poss deraient pas les comp tences de genre n cessaires son bon exercice et l id e qu il est bon pour l h pital les services l ambiance qu il y ait plus d hommes c aides soignants Arborio 2005 Le contre exemple absolu de ce que nous avan ons et ce dans un contexte de panique morale sur les questions de la p dophilie Herman 2005 tient dans l assimilation du masculin une propension quasi inn e l agression et la pr dation sexuelles une incapacit d sexualiser leurs pratiques Murcier 2005 EDITIONS a r sea De fait l avanc e en mixit des m tiers traditionnellement masculins lorsqu elle est restreinte la pr sence d un seul individu de l autre sexe est mieux tol r e mais elle se fait au prix d un renoncement la moindre mobilit de genre Rien ne doit changer ou presque au motif d une situation l arriv e de femmes v cue finalement comme une intrusion dans le monde des hommes Pour que les hommes se sentent chez eux et qu il n
332. mmes a suivi une courbe en U puisque dans la France rurale d avant la premi re guerre mondiale les femmes participaient largement la production Ainsi la comparaison des ann es 2000 avec les ann es 60 ou 70 est elle une comparaison avec le moment o le taux d activit productive notamment salari e des femmes a t le plus bas la femme au foyer avec un seul travail l ducation des enfants et l entretien du m nage tant devenu un id al atteindre pour une bonne partie de la population La croissance r solue de l em ploi f minin notamment au sein de la g n ration du baby boom arriv e aujourd hui cinquante ans et plus et les modifications des flux migratoires qui se sont largement f minis s montrent que m me si l on constate l inertie des grandes tendances concernant l augmentation de la population active ou la persistance des in galit s hommes femmes les changements des relations des femmes au travail r mun r sont de grande envergure et restent peut tre sous estim s dans leur complexit 38 tude en cours sur les parcours des femmes de plus de 45 ans pour un acc s prioritaire la formation des femmes et des hommes de plus de 45 ans ou plus de 20 ans d anciennet un bilan de comp tences un entretien de deuxi me partie de carri re tous les 5 ans partir de 45 ans 39 Cadre l gislatif fran ais incitatif sur l galit Loi Genisson 2001 Loi du 23 mars 2006 rel
333. mploi et leur entreprise et lutter par la cr ativit contre le ch mage ou les mauvaises conditions de travail Enfin pour clore ce sous chapitre nous citerons un travail pionnier celui de l historienne canadienne Aline Charles qui pose d s le titre de son ouvrage paru en octobre 2007 la question cruciale quand devient on vieille Elle y r pond en analysant les relations des femmes au march du tra vail partir du monde des h pitaux de 1940 1980 en y explorant les fronti res du travail et du non travail de femmes vieillissantes c est dire en confrontant les diff rentes formes de travail non r mun r hors contexte domestique ce qui constitue une approche originale et suggestive Elle compare ainsi le statut et les activit s des salari es qui occupent un emploi des religieuses qui exercent leur vocation les b n voles qui offrent leur temps Elle souligne le caract re relatif de ces d finitions leurs interf rences dans un secteur professionnel f minis la force du contexte historique et les modalit s des remises en question en comparant le travail salari une possibilit qui s value au cas par cas l obligation religieuse du travail tout est travail tout ge et le travail non r mun r des b n voles g es un choix individuel Dans les recherches sur les ges et le vieillissement le genre est trait marginalement ou incidemment Qu est ce que le vieil
334. mplois dits f minins peu qualifi s les hommes vont se concentrer sur certaines t ches plus techniques Les hommes entrent toutefois un peu aux niveaux interm diaires infirmiers assistants sociaux et se consacrent souvent aux t ches d volues au masculin technique force physique ou montent dans la hi rarchie Les collectifs dits f minins sont plut t accueillants l introduction d hommes l exception du secteur de la toute Petite Enfance Par ailleurs la question de la parit se pose aussi depuis peu dans certains emplois qualifi s voire tr s qualifi s qui se sont r cemment f minis s communication ressources humaines finances consulting D une mani re plus g n rale l abolition sexu e du travail montre ses limites et n est pas une finalit en soi car dune part elle n vite pas une reconstruction de la division sexu e des t ches et donc des st r otypes et d autre part elle peut aussi se retourner contre les concern e s et se trans former par exemple en risque pour leur emploi Toutefois dans certains secteurs la mixit peut tre consid r e comme un pr alable l galit qui permet aux femmes d avoir un travail aussi manci pateur que les hommes sachant que les femmes en activit salari e ont une meilleure sant que celles qui n ont pas de travail Les diagnostics mixit faits dans le r seau ANACT depuis quelques ann es visant f miniser des postes dits masculin
335. mportements hostiles qu ils sont expo s s une demande psychologique lev e et qu ils manquent de latitude d cisionnelle et de soutien Les femmes d clarent plus souvent faire face un comportement m prisant en pourcentage de salari s signalant vivre actuellement chaque type de situation SES Les atteintes d gradantes Laisse entendre que vous tes mentalement d rang Vous dit des choses obsc nes ou d gradantes Vous fait des propositions caract re sexuel de fa on insistante Le d ni de reconnaissance du travail Critique injustement votre travail Vous charge de t ches inutiles ou d gradantes Sabote votre travail vous emp che de travailler correctement Les comportements m prisants Vous ignore fait comme si vous n tiez pas l Tient sur vous des propos d sobligeants Vous emp che de vous exprimer Vous ridiculise en public Lecture 1 0 des salari s hommes ont coch l item Laisse entendre que vous tes mentalement d rang Champ secteur concurrentiel et h pitaux publics hors particuliers employeurs Source SUMER 2003 Dares DGT Les salari s peu qualifi s signalent plus de comportements hostiles en pourcentage Ouvriers interm adminis de service qualifi s non diaires tratifs qualifi s Atteintes d gradantes D ni de reconnaissance du travail Comportements m prisants Au moins un comportement hostile Lecture 16 4 des cadres d clarent vivre
336. mun ration les aspects conditions de travail sant double mixit masculinisation de m tiers f minins seconde partie de carri re et seniors taient tr s peu abord s D une mani re g n rale les partenaires sociaux sont peu conscientis s ces questions d galit focalis s sur les questions d carts de salaire de plafond de verre pour les cadres et un peu de sou tien l articulation des temps ils ne mesurent pas combien l am lioration des conditions de travail et de leur organisation peut contribuer fortement r duire les situations d in galit Des actions de sensibilisation de refonte de certains processus de ressources humaines et de mise en place de dispositifs d aide la conciliation des temps ont t mises en place dans un certain nombre de grandes entreprises pour corriger des discriminations directes le plus souvent dans l em ploi recrutement r mun ration promotion formation Mais la r duction des carts de situation entre les femmes et les hommes dans l emploi et au travail volue tr s faiblement depuis 30 ans car les in galit s professionnelles se construisent dans les situations de travail Des obstacles structurels l galit qui s enracinent dans les situations de travail Ces in galit s s inscrivent en effet dans des contextes marqu s par des obstacles structurels la progression de l galit entre les femmes et les hommes e non mixit des emplois qui perdu
337. n argument qui fait sens pour s opposer l avanc e en mixit R ciproquement les m tiers f minins connaissent gale ment ce type d id ologies de m tier qui vont produire peu pr s les m mes effets que pr c demment Par exemple en constituant l amour maternel en mod le de bons comportements vis vis de la tr s petite enfance on exclut assez ais ment les hommes C est pourquoi lorsque les organisations professionnelles mobilisent les comp tences sexu es pour justifier la distribution du travail lorsqu elles perp tuent ou ne remettent pas en cause c est selon les mythes pro fessionnels elles tiennent un r le essentiel dans la fa on dont l avanc e en mixit se d ploie dans le monde du travail On pourrait galement avancer l id e que le genre dune organisation s value encore la disposi tion physique spatiale d un lieu de travail Un seul vestiaire une seule salle de repos peuvent poser probl me en cas d avanc e de la mixit Que dire alors de l absence totale de toilettes comme dans le cas des conducteurs de train par exemple qui ont pris l habitude d uriner sur l avant de la locomotive faute de disposer d espaces appropri s et qui leur seraient r serv s sur les quais et dans les d p ts et faute de temps entre deux p riodes de conduite pour pouvoir aller jusqu aux locaux sous gare Il va sans dire que de telles pratiques sont inenvisageables pour les conductrices de train
338. n chemin vers l galit en tout cas il est sem d emb ches Comment faire de la mixit un facteur de d veloppement de l galit professionnelle Nous n avons pas la pr ten tion de r pondre cette question pourtant nous voudrions la discuter en empruntant deux direc tions que nous soumettons ici 1 Poser la mixit dans le cadre dune probl matique genre revient r fl chir la construction identitaire et sa ren gociation au fil des exp riences de la vie en jeu et enjeu 36 dans l orien tation mais galement dans la trajectoire professionnelle d autant plus quand elle franchit les fron ti res des espaces professionnels non mixtes Cromer et Lemaire 2007 Pour agir et accompagner de tels processus il est n cessaire d envisager la d sexuation des r les et ceci oblige e revisiter ses propres repr sentations personne ne peut en tre exempt e remettre en question la division sexu e du travail dans les sph res domestique et familiale on voit combien les contraintes de cet ordre affectent l engagement professionnel des femmes et p sent dans le choix des emplois la n gociation des conditions de travail e s interroger sur la construction du genre 2 Int grer les questions de mixit dans une approche plus globale de lutte contre les in galit s L galit professionnelle pose la question du droit au travail et de l galit d acc s et de traitement des hommes et des femmes da
339. n persistante pose des questions et pousse on ne peut encore dire impose des transformations b n fiques pour tous femmes et hommes comme la conciliation ou l articulation des temps personnels et professionnels On peut se demander maintenant si les r les sociaux ont tendance se cristalliser des phases de la vie qu en est il effectivement des ges avanc s lorsque les femmes se trouvent isol es ou sur charg es et vont devoir assumer simultan ment tant pour elles m mes que pour leurs enfants petit enfants ou ascendants de nouvelles responsabilit s qui les convertiraient en piliers interg n ra tionnels Des nouveaux partages seront ils possibles entre les hommes et les femmes d une part et entre les entreprises les services priv s aux personnes et les services publics d autre part Deux aspirations s entrechoquent travailler moins certains ges les jeunes au profit des tudes et les plus g s au profit de la retraite et des loisirs ou pour compenser la p nibilit subie voire tous ges r duction du temps de travail par la semaine de 35 h conciliation vie personnelle vie pro fessionnelle Et cependant pour les femmes s expriment aussi le besoin et l aspiration travailler plus en fonction de diff rents objectifs plus d ind pendance et de libert possibilit d expression n ces sit de gagner sa vie ou d am liorer son niveau de vie d assumer des responsabilit s Le
340. nctions ne permettant pas l acc s aux fonctions de management les femmes des organisations tudi es ne b n ficient que rarement des m canismes de cooptation directe permettant d obtenir une promotion sans passer par la mise en concurrence ni l examen m ritocratique des comp tences De m me dans les emplois n offrant pas de v ritables possibilit s d volution de carri re les in galit s sexuelles se d ploient sur d autres objets d autres domaines qui sont loin d tre anecdotiques car ils touchent de pr s la question des r mun rations Par exemple dans le secteur du nettoyage industriel sec teur connaissant une h g monie num rique f minine ancienne c est la qualit de l emploi qui sera l enjeu principal temps partiel pour les femmes temps complet pour les hommes avec pour corol laire un salaire partiel pour les unes des salaires pleins pour leurs coll gues masculins Angeloff T Arborio A M 2001 5 Il s agit ici dune grande entreprise publique caract re technique proposant la fois des emplois de production de transport et de commercialisation des produits qu elle fabrique ou importe 6 Dans d autres entreprises il peut tre fait un constat diff rent sur les exigences requises en mati re de qualification Par exemple certaines entreprises ayant une politique volontariste en mati re de mixit professionnelle peuvent recruter pour occuper des fonctions de base
341. nd de verre Un travail statistique effectu par deux chercheurs en gestion montre que sur 354 entreprises de diff rents secteurs De Bry 2006 les femmes ne repr sentent que 6 7 des membres des conseils d administration et de surveillance La composition des tats majors d en treprise refl te cette m me discrimination puisque sur 400 entreprises les femmes ne sont que 9 des effectifs des tats majors 7 Enfin Karen Messing met en vidence le fait que la construction des normes n est pas neutre du point de vue du genre et prend plus en consid ration les situations des hommes que celles des femmes Ce travail effectuer sur les normes concerne tout d abord les normes physiques Ainsi la longueur des mains des femmes est inf rieure celle des hommes Les outils et les modes op ra toires pens s pour les hommes ne leur sont donc pas toujours adapt s Les hommes peuvent soule ver des charges plus lourdes en moyenne que les femmes mais il existe d importantes variations en fonction de l tat d entra nement la formation l ge et les param tres exacts de la t che Fothergill et al 1991 Messing and Kilbom 1998 Ving rd E Kilbom 2001 Les proportions des hommes et des femmes sont galement diff rentes ainsi les membres des hommes sont plus longs le centre et la masse des femmes sont situ es proportionnellement plus pr s du sol les femmes ont des seins dont le volume et le poids varient Ces diff rents l
342. ndant cette situation n est en rien in luctable si l on consid re la mixit en tant que processus social et en tant qu enjeu majeur pour les entreprises comme pour la soci t en g n ral Sous certaines conditions l auteur soutient l id e qu il possible de faire rimer mixit avec progr s social Plan La mixit au travail un processus qui traverse la soci t fran aise e Une avanc e en mixit g om trie variable e La mixit au travail objet de craintes et d espoirs Contours et caract res de la mixit au travail aujourd hui un constat en demi teinte e De l exclusion la discrimination quand l galit se fait attendre e Le m me emploi mais pas le m me travail ou le maintien inattendu de la division sexuelle des t ches dans l espace mixte e St r otypes sexu s comp tences f minines aptitudes masculines une mixit au travail sans inversion du genre Comprendre et accompagner le processus de mixit au travail un enjeu social fort e La d naturalisation des comp tences la mise jour du travail r el ou comment introduire un trouble dans le genre e Am liorer les conditions de travail pr server la sant pr venir les risques psychosociaux ou peut on faire rimer mixit avec progr s e Intensifier la mixit viter la d f minisation ou le d part des hommes ou comment rendre durable l avanc e en mixit Conclusion Bibliographie Centre de Recherch
343. ndes parties de car ri re et par les interruptions de carri re Bien que les hommes et les femmes aient atteint aujourd hui les m mes niveaux de dipl mes les femmes ont souvent une exp rience professionnelle et une anciennet moindres Selon l auteur 29 des femmes ont interrompu leur carri re au moins un an depuis leur insertion dans la vie pro fessionnelle alors que ce n est le cas que pour 18 des hommes La moiti des femmes concern es avance les charges familiales comme explication alors que 39 des hommes mettent en avant le ch mage Par ailleurs 16 de ces hommes ont consacr une partie de cette interruption la for mation alors que cela ne concerne que 9 des femmes La question des retraites et des trajectoires repose n cessairement la question des carts de salaires entre les hommes et les femmes car ceux ci s accroissent en fonction de l ge APEC 200729 26 Bu J et Sandret N Enqu te SUMER Premi res Synth se Informations n 22 2 Mai 2008 DARES 27 Boarini R Le Clainche C Martinsson P D terminants de l ge de d part la retraite en France et en Su de en fonction revenus richesse statut marital sant attentes Coll Document de travail n 60 CEE 2006 2006 28 El Mekkaoui N Duc C Briard K Legendre B et Mage S de Paris Dauphine et du CEE ont publi une tude sur les Al as de carri re et les in galit s face la retraite juin 2008 qui d taille l
344. nellement f minins Recherche action CNIDFF 2003 e Guichard Claudic Y Kergoat D Vilbrod A L inversion du genre Rennes PUR 2008 e Guignon N Niedhammer l Sandret N Les facteurs psychosociaux au travail Une valuation par le questionnaire de Karasek dans l enqu te Sumer 2003 s Premi res Synth ses n 22 1 Dar s mai 2008 e Herman E Le care comme comp tence professionnelle quelle place pour les hommes Relations enfant adulte en centre de loisirs maternel et panique morale autour de la p dophilie communication au colloque L inversion du genre s Brest mai 2005 e Herman E La bonne distance L id ologie de la compl mentarit l gitim e en centres de loisirs pp 121 139 Les Cahiers du genre n 42 L Harmattan Paris 2007 e Inversion du genre corps au travail et travail des corps n sp cial Les Cahiers du genre n 42 L Harmattan Paris 2007 e Jaboin Y La construction de l identit professionnelle masculine dans un secteur en voie de mixit le cas des hommes enseignant l cole maternelle pp 243 255 in Guichard Claudic et alii L inversion du genre Rennes PUR 2008 e Lapeyre N Les temporalit s sociales des femmes et des hommes architectes en France 5 pp 193 204 in Guichard Claudic Y et alii L inversion du genre 2008 e Kergoat D Imbert F Le Doar H Senotier D Les infirmi res et leur coordination 1988 1989 Paris ditions L
345. nfants comme les laver les habiller les consoler les surveiller pendant leur sommeil et vont les reporter sur leurs coll gues f minines Ils conserveront pour eux m me tout ce qui rel ve de pratiques plus ducatives que maternantes comme l veil l apprentissage de l autonomie l acc s la culture aux sports collectifs ou en ext rieurs Herman 2007 Jaboin 2008 ils mobiliseront des techniques p dagogiques m dicales m caniques technologiques de haut vol plut t que des aptitudes rela tionnelles pr tendument inn es dont logiquement ils ne peuvent se pr valoir comme dans le cas des hommes sages femmes qui n prouveront jamais dans leurs corps ce que peut vivre une partu riente Charrier 2007 On retrouve donc bien ici sous une nouvelle modalit ce rapport la tech nique socialement construit comme masculin et qui rencontre dans l espace mixte de nouveaux d veloppements et ce tant dans l emploi non qualifi que dans des fonctions plus prestigieuses ou reconnues Ainsi l agent d entretien masculin se r servera la cireuse ou la machine lectrique net toyer les sols laissant balais serpilli res et ponges aux femmes c est dire des ustensiles ne requ rant aucune formation ni qualification pr alable pour en faire un bon usage et dont elles sont cens es tre coutumi res de par leurs fonctions dans l espace domestique De m me dans le travail social les hommes rejetteront pour s
346. nger que recouvre la gestion de certaines situations l action partag e contre la pratique de choses interdites dans toutes les couches de la soci t construit le sentiment d appartenance une m me communaut ou maison quel que soit le sexe Ce contexte a priori favorable l int gration des femmes s accompagne cependant de la persis tance du mod le viril comme mod le de r f rence d exercice du m tier Certes ce mod le est en lui m me une strat gie collective de d fense qui permet notamment de r guler la peur Cette virilit comp tence professionnelle est construite d s la formation Les femmes polici res interrog es n h sitent pas stigmatiser ceux des policiers quel que soit leur sexe qui ne d montrent pas leur force leur courage Ensuite les v tements les coiffures l indication d une bonne sant dune forme physique dune pratique sportive contribuent entretenir l image d un corps dispos travailler dans ce m tier Les contraintes horaires sont galement int gr es naturalis es certaines femmes commandants et commissaires interrog es soulignant que les int r ts du service doivent devancer les int r ts familiaux d un fonctionnaire de police Pour expliquer comment l int gration aux quipes polici res et la r alisation d un parcours profes sionnel se concr tisent suivant cette mobilit de genre ou cette virilit altern e Genevi
347. nieure textile Ce peut tre encore la concr tisation dune perspective diff r e La personne n a jamais eu l occa sion ni den formuler l id e ni de la concr tiser en formation initiale a fortiori si les parents ne sont pas favorables ce choix Ainsi cette conductrice poids lourds J ai toujours r v d tre chauffeur routier Mes parents voulaient pour moi un parcours plus f minin Alors j ai pass un BEP sanitaire et social Quelques ann es apr s je suis devenue Aide M dico Psychologique Ces femmes expliquent trouver souvent l occasion dune p riode de transition professionnelle une ouverture pour avancer dans la concr tisation de leur projet La formation continue le permet Je n arrivais pas trouver un emploi r gulier temps complet Apr s 10 ans de petits contrats dans le social j en ai eu marre J avais 35 ans et je voulais devenir conductrice routi re L envie le r ve la passion sont toujours invoqu s dans les t moignages de ce type comme ce qui pr vaut au choix d une telle carri re m me si cela s ajoute la pr occupation de l emploi 2 Certaines saisissent une opportunit de re trouver un emploi Toutes les femmes rencontr es dans les ateliers sur les chantiers ou quai des entrep ts m me si elles n expriment pas de d saffection pour le manuel ou le technique ne montrent pourtant pas une 15 Dans la mesure o elle est traditionnellement ferm e
348. nites de l paule tant les plus fr quentes 9 des femmes et 7 des hommes Voir annexes XXIV et XXV La pr valence de l un des 6 TMS augmente avec l anciennet au poste de travail jusqu 17 chez les hommes et 22 chez les femmes ayant plus de 10 ans d anciennet Elle est moins corr l e l ge qu l anciennet Les parcours et trajectoires ge genre et retraite Les modifications de l ge de d part la retraite sont le r sultat de facteurs et tendances complexes voire contradictoires les bonnes conditions de travail vieillissement en bonne sant permettent l allongement de la p riode active les mesures incitatives au d part qui ont touch davantage les hommes retraites anticip es font baisser les taux d activit des seniors les r formes obligent l allonger La question des revenus et les retraites faible montant li s aux bas salaires aux inter ruptions et au temps partiel induisent une obligation de travailler plus quelles que soient les condi tions ce qui caract rise une bonne partie de l emploi f minin Des ressources suffisantes du m nage notamment du conjoint et un patrimoine consid r comme suffisant notamment le loge ment peuvent inciter les femmes galement au retrait pr coce 27 Une tude du CEE sur les al as de carri re et les in galit s face la retraite juin 2008 28 d taille les parcours et impr vus rencontr s par les hommes et les fe
349. nnelle des acteurs sociaux et ce quel que soit leur sexe Cela a t dit les hommes qui travaillent au contact de la petite enfance sont la proie du soup on de maltraitance de violences sexuelles ceux qui s inscrivent dans des orientations plus artistiques subissent des doutes quant leur orientation sexuelle Divert 2008 ceux qui exercent dans les m tiers du soin avec les femmes et sous le regard des femmes sont somm s de se dispenser du travail compassionnel aupr s des malades ou des familles pour se consacrer un r le bien plus viril un r le d autorit voire de force Sym triquement les femmes policiers ou pompiers qui se voient attribuer parce que femmes les activit s d aide aux victimes le travail motionnel et dans le m me temps se voient restreindre par leurs coll gues masculins l acc s ce qui constitue la part la plus noble du m tier le feu l interpellation font l exp rience d une mixit au travail partielle tr s incompl te qui ne les satisfait pas car si elles ont choisi une telle orientation professionnelle ce n est pas pour se retrouver confront es de telles assignations La d naturalisation des comp tences la mise jour du travail r el ou comment introduire un trouble dans le genre Le genre est un construit social qui attribue chaque sexe des valeurs et des comportements parti culiers et il est aussi on Va vu un principe d organisation sociale qui hi
350. nnels ne s y sont pas tromp s dans des m tiers connaissant une avanc e en mixit du fait des hommes les salari s masculins affirment leur profes sionnalisme entendu ici comme la ma trise de savoirs et de savoir faire officiels et acad miques et l opposent une sorte d amateurisme f minin reposant leurs yeux sur des pratiques et comp tences f minines partielles partiales et peu objectivables Bessin 2008 On pourrait citer aussi le cas autrement plus exceptionnel du mouvement social des infirmi res 1988 1989 qui avaient d nonc l absence de prise en compte du caract re technique et qualifi de leur travail travers un slogan rest c l bre Ni bonnes ni nonnes ni connes Kergoat Imbert Le Doare Senotier 1992 Il appara t d s lors clairement que la formation professionnelle peut tre l occasion privil gi e dune mise en discussion des comp tences et des qualifications n cessaires l exercice du travail r el dans le but affich de les d naturaliser mais aussi de permettre un acc s quitable du point de vue du sexe ces qualifications qui sont souvent comme des tr sors cach s des collectifs de travail Ainsi en enqu te on a observ le cas de techniciennes qui ont revendiqu lors de stages internes que les formateurs leur enseignent les moyens de contourner des situations o leur force physique pouvait s av rer insuffisante comme par exemple monter tout en ha
351. nque m tiers o le taux de femmes est impor tant Et relevons qu une partie au moins de ces m tiers est caract ris e par des conditions de tra vail difficiles Dans ce contexte il est important d analyser plus finement les conditions et motivations de construction des parcours professionnels Le questionnement peut tre ici approfondi par deux illustrations e l une portant sur les modalit s de gestion d un parcours per ues comme une r ussite puis comme un chec Cl e l autre portant sur les strat gies mobilis es et les difficult s rencontr es lorsqu il s agit d investir un m tier auquel le genre ne pr destinait pas Partie C2 La mobilit professionnelle comme modalit de gestion d un chec l exemple des infirmi res Dans la Branche Aide domicile nous l avons vu plus haut les conditions de travail sont peu favo rables aux salari es intervenant aupr s de personnes d pendantes Dans ce cadre la formation qua lifiante et la VAE sont des modalit s de progression qui ne sont pas toujours encourag es par les associations notamment parce qu elles p sent sur l conomie des structures mais galement parce qu elles sont une opportunit pour s extraire des conditions de travail atypiques l acc s au dipl me facilite en effet la mobilit professionnelle vers les tablissements maisons de retraites centres hospitaliers ou bien permet beaucoup plus rarement d envisager terme
352. ns ce contexte Les quelques extraits des d bats s lectionn s ci dessous r sonnent aujourd hui comme un coup de semonce visant d l gitimer l emploi f minin la suite des analyses socio historiques de Francine Muel Dreyfus sur le statut des femmes sous Vichy l expression de mythe social ainsi que celle d ternel f minin illustrent avec justesse les repr sentations sociales relatives l em ploi f minin qu on trouve dans ces changes et d bats entre parlementaires Il s agit d un floril ge de d bats ayant eu lieu l Assembl e nationale et au S nat en d cembre 1980 l poque la droite tait favorable la loi sur le temps partiel tandis que les groupes socialiste et communiste y taient farouchement oppos s Question d poque et non de couleur politique car en 1992 le groupe socialiste se rallie aux arguments des partisans de 1980 et aux propos conservateurs sur le travail des femmes cf infra p 12 En temps de crise certains travailleurs deviennent moins l gi times que d autres les femmes les jeunes les plus g s les travailleurs immigr s Par ailleurs ces propos ne sont pas l apanage des seuls acteurs politiques Les m mes discours traversent les m dias le monde du travail les salari s Certaines femmes temps partiel les reprennent leur compte quand bien m me ils contredisent leur r alit quotidienne C est en cela qu ils restent significatifs et pertinents
353. ns ce contexte les horaires deviennent impr visibles extensibles et d cal s 2 ils n cessitent une mobilisation qui n est pas compatible avec une conciliation des temps de vie que pourrait induire l entr e en temps partiel Pour garder leur emploi pour tenter de gagner un peu plus en fin de mois les caissi res acceptent ces horaires d structur s et d structurants 321 La construction de parcours professionnels est ici d autant plus difficile que l activit n est en elle m me pas valorisable ex post Certaines activit s ne correspondent pas une quelconque certifi cation existante rappellent Marie Christine Bureau Marie Christine Combes et Solveig Grimault Par exemple les h tesses de caisse chez Auchan ne peuvent pr tendre aucune VAE On voit bien que la position consistant dire que cette situation signifie simplement que ces personnels ne sont pas qualifi s n est pas tout fait tenable Les employ s de libre service ont eu droit un COP pas les cais si res Il y a derri re ces processus des repr sentations sociales qui s attachent manifestement d autres l ments qu au contenu du travail 22 Dans la branche de l aide domicile l emploi temps plein n est pas non plus la norme L entr e en emploi des salari es d associations prestataires de services se r alise souvent temps partiel Viennent ensuite s agr ger ce temps partiel des temps compl mentaires via le syst m
354. ns l tablissement Le d veloppement de la pr carit l8 pose un autre probl me celui de la pertinence des modalit s de reconnaissance des risques Ainsi les dispositifs de r paration ou de compensation sont bas s sur une l gislation de protection ou de reconnaissance qui se fonde sur un mod le d emploi indus triel qui tend dispara tre le mod le de la carri re continue avec un nombre de postes diff rents relativement r duits et des conditions d emploi qui garantissent un suivi de la sant tout au long de la carri re suivi du m decin de sant intervention du CHSCT Les conditions de ces dispositifs s av rent restrictives pour les personnes confront es des parcours professionnels discontinus des statuts d emploi pr caires alors m me qu ils sont plus expos s Th baud Mony 2007 La pr carit du travail Dans ses travaux r cents Yves Clot insiste sur le fait qu une pr carit se d veloppe dans le travail diff rent de celle qui se d veloppe dans l emploi Le concept de pr carit de travail est int ressant car il contient un paradoxe celui d une incertitude et d une instabilit alors m me que la situation de travail peut tre stable en termes de statut S accompagnant dune absence d investissement selon Paugam l id e de pr carit au travail devient pertinente pour aborder la question des risques au travail lorsqu on consid re l approche d Yves Clot ou celle de Dani le Linhart En
355. ns les conditions de travail et d emploi l autonomie de la personne et de ses choix lib r s des d terminismes de sexe Pour avancer dans cette direction il est au moins n cessaire de regarder le processus de mixisation par del les fronti res de l entreprise il faut chercher une approche intersectorielle pour comparer les m tiers et les emplois occup s par les hommes et par les femmes Construire l galit cest galement reconna tre les qualifications des femmes l o elles sont majoritaires 35 propos des femmes de hauts niveaux de qualification 36 Les choix d orientation sont instrumentalis s par la n cessit d affirmation identitaire en tant que fille ou gar on femme ou homme Vouillot 2002 37 Le Canada et dans une moindre mesure la Belgique ont avanc dans ce sens pour produire de l galit salariale Cf les travaux Silvera R et Lemi re S 2001 EDITIONS E Bibliographie e Beaud S Pialloux M Jeunes ouvri res l usine Notes de recherche sur la concurrence gar ons filles et sur la mise en cause de la masculinit ouvri re Travail genre et soci t s n 8 2002 r sea e Bourdieu P 1998 La domination masculine Paris Seuil e Boursier S 2000 s Pour une conception exp rientielle et opportuniste de l orientation profes sionnelle Orientation Scolaire et Professionnelle Vol 30 n H S e Centre d Analyse Strat gique 2007 R duir
356. ns psychiques de travail difficiles ont un effet sur le parcours professionnel des actifs concern s C est ce que sugg re C line Marc dans son tude portant sur les d terminants professionnels et familiaux des transitions d activit Elle souligne notamment que les mauvaises conditions de travail et plus globalement la mauvaise qualit d emploi sont un d terminant fort de transitions professionnelles d une situation de travail temps complet et stable vers une situation de temps partiel de ch mage ou d inactivit l in fluence des variables familiales et des contraintes d am nagement d horaires 8 tant plus marqu e pour les femmes En s interrogeant sur les conditions concr tes de r alisation de l activit et leur impact sur la situation d emploi ou bien en identifiant les liens situation demploi situation familiale les tra vaux cit s ci dessus nous permettent d apporter de premiers clairages sur les tensions entre conditions de travail et conditions des parcours professionnels 16 Certains secteurs d activit pr sentent des pr valences sup rieures la moyenne activit s financi res administration publique production et distribution d lectricit gaz et d eau Les probl mes d alcool sont essentiellement masculins 10 4 d hommes versus 2 3 des femmes Chez les hommes il ny a pas de diff rence de pr valence selon la cat gorie socioprofessionnelle en revanche certains secteurs se
357. nt importantes Jusqu en 1999 la s gr gation entre les emplois des hommes et femmes de moins de 40 ans tait plus forte que pour les plus g s elle a nettement diminu depuis alors que celle pr valant entre emplois des hommes et des femmes de plus de 40 ans a au contraire augment au point de devenir un peu sup rieure celle des plus jeunes en 2002 La contribution de chacune des familles professionnelles la concentration ou la s gr gation des emplois a pu voluer diff remment Temps de travail selon l ge et le genre Le travail temps partiel est un peu plus accentu chez les femmes seniors que dans la population active 30 chez les femmes actives de tous ges et 33 chez les femmes seniors Chez les hommes on ne constate pas de changement avec l ge 5 7 des hommes actifs le sont tout ge 3 M ron M Okba M Viney X Les femmes et les m tiers vingt ans d volutions contrast es DARES Donn es sociales La Soci t fran aise dition 2006 EDITIONS E r sea et 6 parmi les seniors Le temps partiel est particuli rement r pandu chez les employ s cat gorie tr s f minis e Parmi les seniors travaillant temps partiel globalement la m me proportion chez les femmes et chez les hommes souhaiterait travailler plus 20 5 mais les effectifs sont beaucoup plus impor tants chez les femmes Chez les plus jeunes de 15 24 ans le souhait est explicitement plus marqu c
358. nt p nalisants au niveau de la vie familiale et constituent une g ne pour la vie sociale Le travail nocturne se cumule galement avec le travail de fin de semaine le samedi pour 9 femmes sur 10 et le dimanche pour 8 femmes sur 10 Le travail de fin de semaine plus intense pour les femmes Les femmes sont globalement moins nombreuses que les hommes travailler le samedi et le dimanche Cependant il faut distinguer le travail occasionnel du travail habituel On constate alors que quand les femmes travaillent en fin de semaine elles travaillent d une mani re plus intense un plus grand nombre de samedis ou de dimanches 32 des femmes travaillent habituellement le samedi et 26 des hommes seulement Ce recours lev au travail du samedi et du dimanche est d aux professions occu p es par les femmes car toutes choses gales par ailleurs elles ont quand m me moins de probabilit de travailler en fin de semaine Elles sont nombreuses travailler en fin de semaine de mani re inten sive parce qu elles sont essentiellement sur des fonctions d ducation de travail social de sant et de commerce mais aussi dans la police et les transports qui impliquent cette forme d horaires Des semaines plus irr guli res De la m me mani re les femmes sont plus nombreuses avoir des semaines irr guli res et ne pas avoir 48 heures cons cutives de repos C est videmment tr s li au travail de fin de semaine mais l encore
359. nt tout la difficult de travailler temps partiel en appartenant au groupe des cadres II est la preuve de la flexibilit requise pour tout e salari e temps partiel Cette derni re peut prendre d autres formes en fonction de la PCS pro fession et cat gorie socioprofessionnelle et du statut d emploi temps partiel choisi ou impos l embauche Cet exemple renvoie galement l impossibilit de faire carri re temps partiel face la norme dominante du temps complet cf infra IV et Laufer 1998 C est temps complet que se construit et senvisage une carri re malgr tous les d bats sur la r duction collective du temps de 11 En effet d s la loi du 28 janvier 1981 le dispositif de pr retraite progressive est rattach la loi sur le temps partiel dont il est une variante avec des avantages compensatoires en termes de salaire que n ont pas les salari s qui travaillent temps partiel 12 Chiffres Enqu te Emploi 2002 13 Cf L enqu te INSEE Emploi du temps et conditions de vie des m nages 2000 et Angeloff 2000 le temps partiel un march de dupes 14 Angeloff T 1999 Hommes et femmes temps partiel ISERES coll tudes et recherches n 142 EDITIONS E r sea travail le hors travail et la fin du travail Quand un e salari e veut s ins rer durablement sur le mar ch du travail et dans une organisation il elle doit invariablement travaill
360. ntrent que la question d inversion du genre se pose d s l orientation dans les fili res de formation Les gar ons qui s orientent vers une fili re f minine le font souvent par d faut suite des checs scolaires et un peu par hasard alors que les filles qui s engagent dans des fili res masculines le font souvent par vocation Pourtant les filles sont jug es pas leur place tandis que les gar ons sont valoris s De m me l ouvrage montre que les femmes exer ant un m tier masculin se heurtent toujours au plafond de verre et ne d passent que rarement les 10 20 des effectifs Les hommes en situation d inversion connaissent une ascension plus rapidement que les femmes 35 Soulignons en premier lieu que si les effectifs infirmiers sont fortement f minis s en 2004 les femmes repr sentaient 87 de ces effectifs les hommes repr sentaient 47 des effectifs en psychiatrie 27 en anesth sie 1 en pu riculture L espace professionnel est donc marqu par une division sexuelle du travail interne M tier essentiellement prescrit par des hommes m decin ou administrateur des tablissements qui les emploient la hi rarchie propre au m tier est cependant globalement tenue par les femmes Sabine Bessi re 2005 La f minisation des professions de sant en France donn es de cadrage Revue Fran aise des Affaires sociales n 1 36 Ces travaux sont recens s et pr sent s dans son ouvrage
361. ntreprise voque explicitement le lien entre ce type d action et la loi d galit pro fessionnelle une industrie automobile engag e dans un accord d entreprise La proc dure est maintenant bien r d e concernant ces types d actions Dans un premier temps de conception du projet de choix des op rateurs et de la m thodologie on retrouve les phases de d finition de besoins des entreprises l analyse de l offre d emploi et du poste pourvoir et la mobilisation des partenaires Certains organismes de formation de branche jouent un r le non n gligeable dans l analyse de poste et ce pour concevoir les plans et proc dures de for mation qualifiante Les interm diaires l emploi Agents emploi formation d tat ou de r gion SPE entreprises de travail temporaire interviennent dans la d termination du public cible et la mise en uvre concr te du projet dans sa partie information sur l offre et mise en relation avec le public potentiel 524 Le second temps concerne la mise en uvre du projet avec d abord la pr s lection de candidatures Souvent il revient aux prestataires ext rieurs l entreprise de diffuser l annonce de recrutement leur public et d organiser une ou plusieurs r unions d information collective visant en donner toutes les modalit s pratiques quelquefois pour pr senter pr cis ment les m tiers et conditions de travail Puis les personnes int ress es souvent visitent l entreprise toujours
362. o gistes cette proportion tombe moins de 15 Bercot Mathieu Fritz 2008 177 Les ing nieur e s tudi e s connaissent galement ce ph nom ne D j minoritaires dans la pro fession les ing nieures sont en outre massivement concentr es dans les fonctions d ing nierie de recherche et de d veloppement R amp D alors qu elles sont quasi absentes dans les unit s de pro duction industrielle qui impliquent des activit s d ing nierie li es au lancement la surveillance technologique ou la maintenance des installations productives Et au sein de l unit R amp D s op re une nouvelle forme de division sexuelle qui intervient cette fois au niveau des domaines d inves tigation scientifique de ces ing nieurs chercheurs Plus ces domaines sont loign s des objectifs techniques de la production industrielle et plus l on trouve de femmes la majorit des ing 7 Dans le cas des m tiers au contact direct de la petite enfance 0 7 ans ce constat est nuancer Si les directions de ce type d tablissement semblent plut t favorables l int gration d hommes dans les cr ches les haltes garderie les centres a r s les professionnelles en poste d veloppent davantage un discours de m fiance et de soup on l gard des hommes Murcier 2005 Herman E 2005 EDITIONS a r sea nieures de R amp D tant davantage pr sente dans des services dont le domaine de recherche est notamment les math
363. oductivit et de faibles b n fices procur s par le travail Pour appr hender ces l ments on utilise dans les tudes pid miologiques deux instruments les mod les de Karasek et de Siegrist Selon ces mod les le risque se construit lorsque s articulent entre elles diff rentes r alit s Ainsi la charge de travail n est pas en soi facteur de risque mais elle doit s articuler une autre dimension par exemple une insuffisance de moyens ou une insuffisance de reconnaissance C est dans cette articulation que se construit la puissance des mod les Le mod le de Karasek a t fond fin des ann es 1970 Karasek 1979 approfondi dans les ann es 90 Karasek et Th orell 1990 Le questionnaire sur lequel il s appuie a t valid en anglais et r cemment en fran ais Brisson et al 1998 Il est le point d appui de l enqu te Sumer Il permet de rep rer trois dimen sions de l activit de travail4 1 La demande psychologique ou charge psychologique elle est appr hend e partir de la quantit et la complexit des t ches des t ches impr vues des contraintes de temps des interruptions et demandes contradictoires la complexit vient la fois des ordres contradictoires et de la quantit de travail du morcellement et de l impr visibilit 2 La latitude d cisionnelle recouvre deux notions l autonomie d cisionnelle les marges de man uvre c est dire la possibilit qui est donn e de choi
364. ofesseurs mais femmes Carri res et vies priv es des enseignantes du secondaire au XX si cle Paris La D couverte Textes l appui 320 p e Calderon J 2005 L implication quotidienne dans un centre d appels les nouvelles initiatives ducatives Travailler 75 94 e Calderon J 2006 Le travail face la restructuration productive le cas d un centre d appel Formation emploi 11 24 e Cassel J 1998 The women in the surgeon s body Cambridge Harvard University Press e Chardon Daguet F 2005 Division Enqu tes et tudes d mographiques Insee e Commaille J 1993 Les strat gies des femmes Travail famille politique Paris La D couverte e Comprendre le travail des femmes pour le transformer 1999 sous la direction de Messing Bureau technique Syndical Europ en pour la sant et la s curit e Courtial J P et Huteau S 2005 3 Le burn out des infirmi res en psychiatrie de la recherche l h pital n 53 pp 385 402 e Courville J Vezina N et Messing K Analyse des facteurs pouvant entrainer l exclusion des femmes du tri des colis postaux Travail humain tome 55 n 2 1992 119 134 e Coutrot T 2008 P nibilit s et itin raires professionnels in P nibilit s au travail tudes et documents Anne Marie Nicot C line Roux coordination ditions de l ANACT e Cristofari M F 1997 in Pr carisation sociale travail et sant sous la direction de Appay B et Th ba
365. oi de 1996 in Margaret Maruani Travail et emploi des femmes Rep res 2000 p 91 8 Colin C 1997 Les salari s temps partiel combien gagnent ils INSEE Premi re n 549 octobre 9 Source Eurostat Enqu te sur les forces de travail 2007 10 Cf European Foundation 2008 Working Conditions in the European Union the Gender perspective EDITIONS a r sea En outre la r alit statistique renvoie des situations historiquement diff rentes d un pays l autre Si comme l crit Margaret Maruani Maruani 2003 dans certains pays le travail temps partiel est ce qui a permis aux femmes d entrer sur le march du travail dans d autres comme la France il est ce qui les en loigne op cit p 82 Dans ce contexte et contrairement au Royaume Uni et l Allemagne les femmes en France ne sont pas entr es sur le march du travail temps partiel mais temps plein comme les hommes C est en majorit temps plein qu elles ont investi le secteur ter tiaire et continue de faire cro tre l activit Le temps partiel ne s est d velopp que comme un corol laire la crise de l emploi et l enracinement du ch mage ce titre la France est un cas int ressant puisque le temps partiel a t encourag par un dispositif l gislatif fortement incitatif pour les entreprises Dans d autres pays la l gislation s est mise en place d s les ann es soixante dix au moment de l entr
366. oi des femmes dans la r gion Nord Pas de Calais Six femmes sur 10 sont actives et si le taux d activit des femmes est ici comme ailleurs en France inf rieur celui des hommes l cart est le plus lev des r gions m tropolitaines CORIF Insee 2008 Concernant le taux de ch mage En 2005 selon le recensement le taux de ch mage des femmes g es de 15 64 ans atteint 16 9 dans le Nord Pas de Calais Hormis la Corse et le Languedoc Roussillon c est la r gion o le taux de ch mage est le plus lev un cart de 3 points entre le taux des femmes et des hommes au b n fice des hommes eux m mes d j fort touch s Idem Pour bien comprendre les effets de la segmentation des emplois sur le travail des femmes il est important de tenir compte de la recomposition du march du travail tertiarisation forte croissance du temps partiel des sous emplois et nouvelles formes d emplois et de la transformation de la population salari e class e non qualifi e passant d une composition d hommes ouvriers en milieu industriel en grande partie des femmes employ es dans le secteur tertiaire Cette concentration des femmes sur ces cat gories d employ s risque de les enfermer dans des formes pr caires dem ploi et terme de renforcer les in galit s entre les sexes aff rentes la division sociosexu e du tra vail CORIF 2008 Part des femmes dans les principales cat gories socioprofessionne
367. oins les volutions de trajectoires des femmes Ce manque s explique par la carence d valuation des politiques publiques Reste alors regarder les volutions statistiques mais le changement est ce niveau quasi imperceptible Par ailleurs il ne permet pas de prendre en compte les flux de personnes 27 C est un cas de figure auquel nous sommes souvent confront es Souvent les explications qui nous sont fournies tendent montrer qu elles n ont pas tenu 28 Une tude de cas a t r alis e sur une action de recrutement de femmes s ma onnes briqueteuses Lemaire 2008 29 Propos recueillis lors dune enqu te CORIF 1999 sur le devenir des dipl m es la sortie d une formation qualifiante en tournage fraisage EDITIONS a r sea Une subtile remise au travail des st r otypes de sexe Quels sont les changements d attitudes de comportements introduits par les pratiques de mixit Quelles visions du monde voluent ou au contraire r sistent Ces effets sont ici appr hend s essen tiellement par le biais des discours des femmes0 On a vu plus haut que la mixit ouvre des inter stices dans lesquels hommes et femmes peuvent tenter d autres r les ce qui favorise un changement de perception 2 3 Les femmes qui osent l exercice de m tiers techniques industriels ouvrent une br che dans un terri toire d o elles taient tenues l cart en y p n trant elles per oivent et exprim
368. oire Il n a pas d existence autonome comme la loi voudrait le faire croire C est dire qu il se dessine toujours en creux du temps plein Si le temps partiel a mauvaise r putation cela est il li un temps de travail anormal ou un statut particulier qu il induirait Autrement dit malgr des r alit s temporel lement identiques quand hommes et femmes sont temps plein par exemple persistent les pr jug s du sens commun qui traitent les femmes comme une cat gorie particuli re tardivement entr e sur le march officiel du travail et les hommes comme une cat gorie de r f rence neutre homog ne et syst matiquement temps complet Acker 1990 Dans cette logique sociale erron e mais efficace le temps partiel se trouve justifi pour les femmes par l argument naturel et biologique selon lequel il correspondra it un besoin chez elles d s qu elles se mettent en couple et ont des enfants A contrario les hommes membres d un collectif mixte et apparemment asexu de travailleurs forment une cat gorie quasiment impensable temps partiel tel point qu on accole rarement aux hommes l pith te temps partiel En outre si le salaire appara t toujours comme le lieu le plus visible du clivage entre les hommes et les femmes le temps de travail non seulement de mani re objective mais aussi de fa on subjec tive c est dire par la perception qu en ont les acteurs sociaux est
369. oivent bien souvent trou ver eux m mes les solutions pour r soudre les probl mes sans toujours y parvenir 18 Nomm e pr carisation par B atrice Appay 19 Intervention d Yves Clot aux journ es organis es par notre laboratoire GTM c Ce que la pr carit nous apprend de la soci t Dialogues franco espagnols 20 et 21 novembre 2008 EDITIONS E r sea Certains traits du travail sont communs des activit s quel que soit le genre des personnes qui y tra vaillent et se produisent dans des univers o les deux genres sont pr sents Si nous les distinguons pour l expos ils sont souvent intriqu s dans la r alit Nous dirons pour chaque item ce que l on sait sur la mani re dont les femmes ou les hommes sont plus concern es Ces tudes qui mettent lac cent sur les effets de l organisation sur le travail ne distinguent pas ou tr s peu l impact selon le genre ni la mani re dont les personnels peuvent agir en fonction du genre On peut ainsi noter une pression sur le temps et une intensification du travail toujours pr sente dans l industrie mais qui d sormais s tend au secteur des services et du commerce Ensuite nous obser vons une organisation du travail o l irruption des contraintes marchandes la pression du client la multiplication des objectifs simultan s et la polyvalence ont pour cons quence que le travail est de plus en plus hach J ai d gag un seul indicateur la proportion de salari
370. ommes et des femmes concernant les raisons d arr ter avant 60 ans s qui faisaient appara tre le sentiment d avoir assez donn de laisser au plus t t la place aux jeunes en mettant en valeur les probl mes de sant li s la p nibilit du travail et aux mauvaises conditions de travail et enfin le travail rou tinier et ennuyeux Serge Volkoff20 souligne le poids des st r otypes de genre propos des conditions de travail des ouvri res qu il largit aux employ es Contraintes disciplinaires r p titivit isolement ces traits caract risent aussi peu ou prou le travail des femmes ouvri res non seulement par rapport len semble des salari s mais m me compar es leurs seuls coll gues masculins Le r sultat de leur tra vail fait aussi l objet d un contr le plus serr elles sont davantage soumises des contr les de type bureaucratique ou industriel en tout cas rigide Les femmes sont plus souvent astreintes respecter des normes quantitatives de production horaires ou journali res Au total 73 des ouvri res et 67 des ouvriers sont concern es par ces contraintes de rythmes industrielles Le r le profes sionnel des ouvri res est d tre soumises de travailler dur la r alisation de t ches routini res de travailler de fa on relativement isol e isolement qui est souvent le lot du travail domestique Par contre elles sont relativement l abri non pas n cessairement
371. on du service et l organisation la Poste et France T l com Rapport de recherche pour le minist re de la recherche e Bercot R Campagnac E De Coninck F Rosanvallon J 2003 tude sur les m tiers de la fonction client le chez EDF GDF d cembre Bercot R 2008 La coop ration entre ordre formel et ordre infor mel Revue Sciences Humaines septembre e Bisault L et al 1996 Le d veloppement du travail temps partiel Donn es Sociales e Boltanski L 1989 Les usages sociaux du corps article Corps Encyclopaedia Universalis Paris d tome 6 p 607 608 e Bourbonnais R Lee Gosselin et P russe M 1985 L organisation du travail en milieu hospitalier et ses effets sur la sant des infirmi res Sant mentale au Qu bec vol 10 n 2 p 73 85 e Brisson C Blanchette C Guimont C Dion G Moisan J V zina M Dagenais G R M sse L 1998 Reliability and validity of the french version of the 18 item Karasek Job content Questionnaire Work Stress 12 322 336 e Bu J et Cristofari M F 1987 Contraintes et rythmes des salari s temps partiel Travail et emploi n 26 e Bu J et Sandret N 2008 Un salari sur six estime tre l objet de comportements hostiles dans le cadre de son travail synth ses premi res Informations DARES mai n 22 2 e Cacouault M 2007 Sociologie de l ducation La d couverte Rep res actualisation septembre 2008 04 21 Pr
372. ons difficiles ou conflictuelles e et le fait que les femmes bien plus souvent que les hommes ont prendre leur charge le travail relationnel et motionnel avec des usagers ou des coll gues y compris dans des m tiers o cette dimension est ni e Par ailleurs se pose galement le probl me de la reconnaissance au travail dont on sait qu il est au c ur des enjeux de pr servation de la sant mentale En effet les femmes qui choisissent des m tiers dans des secteurs non traditionnellement f minins les hommes qui deviennent instituteurs en cole maternelle ne le font ni par d pit ni par hasard La transgression de genre face aux destins professionnels traditionnels de chaque sexe que cela suppose n est pas anodine Parfois pas tou jours appuy s par leur milieu familial parfois soutenus par l institution scolaire mais parfois aussi moqu s contest s chahut s ils et elles ont d batailler ferme pour que leur choix d orientation devienne leur m tier Cependant le r le social sexu qu on leur fait tenir dans ces m tiers en voie de mixit s loigne fortement de ce qui a pu constituer pour eux un id al au travail Dujarier 2006 Dit autrement si des femmes ont choisi d tre pompier ce n est pas pour c jouer l assistante sociale vis vis des victimes ni pour que leur soit confi e une part importante du travail de secr tariat s Exercer un m tier d action d ext rieur d utilit publique vo
373. ou plut t d une confusion sur le sens qu elle rev t aujour dhui On consid re souvent en effet que la mixit est un objectif port par les politiques publiques les n gociations d entreprise les associations f ministes etc qui dans une certaine mesure se suffirait lui m me au sens o une fois atteint il t moignerait d une avanc e consid rable en mati re d galit entre les sexesi Dans ce sch ma d analyse la mesure de la progression de la mixit professionnelle serait en m me temps l indicateur pertinent de la progression de l galit Or cette approche a selon nous le tort de masquer le fait que dans un espace mixte les rapports sociaux entre les sexes les tensions les antagonismes ne disparaissent pas ils se red ploient se redessinent se re configurent dans un autre contexte Et l galit entre les sexes n est pas toujours au rendez vous de ces nouvelles situations de travail L encore la confusion qui est souvent faite entre mixit et galit peut emp cher les organisations professionnelles de penser et anticiper les effets inattendus voire contradictoires de la mixit au travail que nous allons voquer pr sent en mobilisant les r sultats des diff rents travaux empiriques que nous avons r alis s dans des entre prises priv es et publiques ainsi que les donn es produites par la sociologie sur ce domaine ces derni res ann es Contours et caract res de la mixit au travail
374. our les femmes ces deux aspects de la p nibilit mais sans les assi miler l un l autre Par ailleurs prendre en compte le genre am ne tenir compte des interactions entre la vie au tra vail et la vie hors travail c est dire des obligations domestiques ou conditions de vie au sens large contraintes qui ne diminuent pas forc ment avec l ge car apparaissent d autres formes de services gratuits ou de pressions y compris la question de l impact des violences conjugales et familiales Ces contraintes hors travail peuvent influencer l acc s ou le maintien en emploi l employabilit ou de l acceptation de conditions de travail de temps ou de r mun ration plus ou moins favorables Enfin les questions du vieillissement de la sant au travail et des conditions de travail doivent tre abord es dans l espace strict du travail r mun r en comparant les hommes et les femmes en fonc tion des m tiers des secteurs et en produisant les outils n cessaires pour mettre en lumi re et expli quer les diff rences afin de les transformer 17 Gollac M Volkoff S la perception subjective du travail R le des identit s de genre et des conditions d emploi quelques l ments d analyse statistique CEE n 69 octobre 2006 18 Doniol Sshaw G volution de l emploi et des conditions de travail des femmes et effets sur la sant in Femmes au travail violences v cues Syros 2000 p 185 212 EDITIONS E r
375. oy s de la manutention et des services directs aux particuliers h tellerie et restauration Cat gorie 4 les oblig s du public 15 La quatri me cat gorie que nous avons d gag e est celle des c oblig s du public soit 15 de la population totale Comme le nom l indique les risques sont li s aux contacts avec le public Ce sont les risques d agression de tension les dur es longues et un travail hach qu on ne peut arr ter soi m me on subit des interruptions provenant de l ext rieur Les employ s du commerce les infirmi res les personnels de services aux particuliers et les employ s administratifs sont surrepr sent s dans cette cat gorie Cat gorie 5 La cat gorie des zolas c est dire des salari s qui cumulent un nombre impressionnant de contraintes et de p nibilit s Ils sont 5 C est la plus petite famille mais galement celle qui vit la situation la plus difficile On y retrouve tous les risques et contraintes II s agit plus particuli rement d ouvriers de la m tallurgie du textile et de l indus trie agroalimentaire Beaucoup d entre eux travaillent dans de grands tablissements parfois en sous traitance Petite digression faite par T Coutrot la n gociation sociale se focalise beau coup sur la situation des PME en mati re de conditions de travail Or les enqu tes montrent que ce n est pas dans les petites entreprises que la situation est la pire Les accidents du travail e
376. pas pris le transpal l existence de petites agressions parfois caract re sexuel Par exemple lorsqu une jeune femme traverse l atelier une main anonyme lance vers elle un petit boulon qu elle parvient ou pas vi ter des mains baladeuses qui fr lent ou touchent le corps d une salari e des surnoms qui blessent parce qu ils placent arbitrairement une salari e dans une cat gorie construite partir d une tiquette sexuelle stigmatisante les rumeurs sur l orientation sexuelle sur des fr quentations sexuelles non av r es Le probl me est que ces rumeurs sont difficiles d noncer et qu elles peuvent avoir des cons quences dramatiques comme dans le cas d une surveillante de prison en 2005 que la rumeur colport e par ses coll gues faisait suspecter de relations sexuelles avec un d tenu Elle s est suicid e au bout de quelques mois comme l avait fait un coll gue surveillant peu de temps avant parce qu il l avait d fendue et s tait retrouv son tour victime de la rumeur i e s il la d fend c est parce qu ils ont une relation Malochet 2008 141 II est clair que l ensemble de ces situations constitue non seulement une atteinte la dignit des femmes mais aussi une menace pour leur sant La pr vention des violences sexistes ordinaires fait notre sens ind niablement partie du registre plus large de la pr vention des risques psychosociaux Elle peut aussi contribuer cr e
377. pas totalement disparu Cacouault 2001 Ce n est que tr s r cemment partir du milieu des ann es 1990 qu ont merg des approches bien plus favorables la mixit professionnelle la consid rant cette fois comme un l ment important de la performance et de la comp titivit des entreprises Ainsi en introduction la pr sentation du Label galit Catherine Vautrin alors ministre d l gu e la Coh sion sociale et la Parit d cla 1 partir de 2001 on assiste un regain l gislatif en mati re d galit professionnelle cf la Loi sur l galit professionnelle d avril 2001 la loi du 17 novembre 2001 l accord national interprofessionnel du 1 mars 2004 relatif la mixit et l galit professionnelle mais il est sans doute encore un peu t t pour que ces avanc es l gislatives progressivement n goci es dans les entreprises commencent produire des effets cons quents EDITIONS E r sea rait Il est loin le temps o le travail des femmes n tait qu une force d appoint Aujourd hui les femmes autant que les hommes sont des actrices essentielles de notre conomie Plus personne ne remet en cause leurs comp tences leur capacit d innovation et de cr ation Certains responsables de grandes entreprises semblent galement prendre fait et cause pour l int gration des femmes l instar de David Crisp qui consid re qu elles constituent aujourd hui le
378. pas v ritablement ce mod le social sexu Ainsi exer ant ensemble dans le domaine de la sant du travail social de l ducation de la petite enfance ou encore du nettoyage soit des univers profes sionnels socialement connot s comme f minins et ouverts depuis peu la mixit hommes et femmes vont mettre en place toute une s rie d accommodements de genre qui peu peu prendront la forme d une sp cialisation sexu e Ainsi l h pital les infirmi res et les aides soignantes se d chargent volontiers sur leurs coll gues masculins d activit s mobilisant la force physique comme le d placement de cartons de chariots de meubles de malades Arborio 2005 Ce que font gale ment les institutrices qui confient en outre des t ches de petit bricolage aux instituteurs Jaboin 2008 les femmes de m nage qui vident les petites poubelles mais laissent les grands sacs leurs coll gues masculins Angeloff Arborio 2001 De m me les t ches plus ingrates professionnelle ment qui mobilisent l usage de la force pour contraindre un patient dont l tat de conscience est alt r Molinier 2000 ou pour s opposer physiquement si besoin l agression d un usager de l h pital en col re incombent galement et de fa on prioritaire aux hommes On ne s tonnera pas d s lors que l avanc e en mixit dans les m tiers o l usage de la force de la violence ou de la contrainte est pens e comme plus quotidienne
379. peu limit s et 9 3 fortement Chez les femmes ces proportions sont plus lev es respectivement 37 6 peu limit es et 10 5 fortement Les populations qui se sentent le plus limit es sont celles du Nord de l Europe 40 pour les femmes Su de Danemark Pays Bas et 35 pour les hommes Danemark et Pays Bas Pourtant il s agit des pays qui se caract risent par l tat de sant le meilleur d Europe tat de sant donn et caract ristiques socio conomiques gales les r ponses diff rent donc selon les pays On retrouve galement la corr lation statistique entre tat de sant et participation l emploi D clarer une limitation d activit fait baisser le taux d emploi de 36 points pour les hommes de 62 6 27 et de 19 points chez les femmes de 42 8 24 1 Cependant apr s avoir tudi l effet des maladies sur l emploi l tude conclut que si la sant joue un r le primordial au niveau individuel c est dire que dans un pays l tat de sant d termine fortement la participation des seniors l emploi ce sont les caract ristiques conomiques et institutionnelles qui d terminent des diff rences entre nations les maladies ne jouent pas le m me r le sur le fait d tre actif occup pour les hommes et pour les femmes Les pr valences sont diff rentes mais les impacts individuels aussi Une tude de Debrand et Lengagne 4 s int resse aux liens existant entre l organisation du
380. ploi Sans emploi En emploi Sans emploi Bon tat de sant per u Absence de trouble d pressif Absence de limitation d activit Absence de maladie chronique Source de donn es SHARE 2004 Guide de lecture 78 des personnes de 50 65 ans en emploi se per oivent en bon tat de sant contre 58 des personnes sans emploi EDITIONS a P nibilit au travail et sant des seniors en Europe Thierry Debrand et Pascale Lengagne conomie et statistigue n 403 404 2007 r sea Tableau 1 Quatre indicateurs de l tat de sant tre en bonne sant Diriez vous que votre sant est tr s bonne bonne moyenne mauvaise ou tr s mauvaise per ue Les modalit s de r ponse cette question ont t regroup es de la fa on suivante bonne et c tr s bonne sant moyenne mauvaise et tr s mauvaise Ne pas pr senter de Le score Euro D est obtenu partir des r ponses un ensemble de questions pr sentes dans l enqu te risque de d pression Share portant sur diff rentes caract ristiques de l tat de sant mentale des enqu t s cf annexe 1 Il permet de rep rer les individus qui pr sentent o non un risque important de d pression Ne d clarer aucune Au cours des six derniers mois dans quelle mesure des probl mes de sant vous ont ils emp ch limitation d activit d avoir des activit s normales fortement limit et limit
381. portent des risques diff rents de ceux des hommes et que quand femmes et hommes sont dans les m mes emplois ils ne courent pas forc ment les m mes risques car les activit s r alis es sont diff rentes car ils et elles s y prennent diff remment ou qu ils ou elles r agissent diff remment l exposition cause de leurs diff rences biologiques de leurs parcours personnels ou de la prise en compte de l extraprofessionnel Les attitudes diff ren ci es des femmes et des hommes pour se prot ger des risques li s leur travail s conomiser ou compenser des inaptitudes sont aussi peu connues compte tenu des secteurs o les femmes exer cent majoritairement Ainsi elles femmes d veloppent peut tre des savoir faire de prudence pour moins s user et pour ne pas perdre leur emploi qu il peut tre int ressant de mieux conna tre sans toutefois retomber dans les st r otypes Une approche de la sant au travail au masculin neutre Ainsi la sant au travail a toujours t pens e au masculin neutre Dani le Kergoat bas e sur la norme de l homme moyen focalis e sur les accidents du travail et la p nibilit physique et moins sur d autres signaux d alerte comme les maladies professionnelles ou l absent isme Comme on ne fait pas ou ne sait pas faire toujours le lien entre maladies ou absences des femmes et leur travail les acteurs de la pr vention et les organisations syndicales sont peu sensibil
382. postes le cas des infirmi res Le travail humain n 2 vol 67 pp 115 133 e Gorgeu A et Mathieu R 1996 Les ambig it s de la proximit Actes de la Recherche en Sciences Sociales n 114 e Guignon N Niedhammer l Sandret N 2008 Les facteurs psychosociaux au travail une valuation par le questionnaire de Karasek dans l enqu te Sumer 2003 Synth ses Premi res Informations DARES mai n 221 e Guignon N Risques professionnels les femmes sont elles l abri 2008 DARES Minist re du Travail des Relations sociales et de la solidarit regards sur la parit d e Gyllensten K et Palmer S 2005 The role of gender in Workplace Stress A Critical Literature Review Health Education Journal 64 3 p 271 288 e Hamon Cholet S Sandret N 2007 Accidents et conditions de travail Premi res Informations syn th ses DARES Ao t n 31 2 e Hirata H S notier D dir 1996 Femmes et partage du travail Paris Syros e Hirata H 1998 Restructuration industrielle et division sexuelle du travail une perspective compa rative Revue Tiers Monde t XXXIX n 154 avril juin EDITIONS E e Hirata H Laborie F Le Doar H Senotier D coord 2004 Dictionnaire critique du f minisme Paris PUF Politique d aujourd hui Deuxi me dition augment e Paris r sea e Hirata H Kergoat D 2007 division sexuelle du travail professionnel et domestique volution de la pro
383. pr sentations d finissant le masculin et le f minin Th baud 2005 La violence en milieu de travail non mixte ou la mise en jeu des identit s33 L ambigu t de la mixisation est profonde le fait que les hommes et les femmes ex cutent les m mes t ches habitent le m me espace n enl ve pas le sexe du m tier s Vouillot 1995 Une fois qu on est l dedans on est entre eux les femmes semblent tre comme des pi ces rapport es dans un univers o elles ne sont pas attendues devant se faire une place La transgression du r le a alors un co t identitaire lev Elle est porteuse de violence symbolique 30 La majeure partie des propos retranscrits dans cette partie sont issus du travail d enqu te men par le CORIF sur l int gration des femmes dans les espaces du travail ouvrier o elles taient sont encore tr s peu pr sentes ILs agissait d analyser dans une perspective comparative les trajectoires professionnelles hommes et des femmes en milieu industriel non mixte et de conna tre les strat gies d int gration mises en uvre en fonction des diff rents types d organisation du travail Faute de financement suffisant la comparaison na pas pu tre tablie Rapport d tude publi en 2003 31 Nous reprenons ici des extraits de l enqu te d j cit e et tir s de l article Cromer S Lemaire D 2007 32 Les jugements et les pr jug s permettent de maintenir chacun des groupes de sex
384. probl mes de sant e Le travail est rendu responsable d un probl me de sant sur cinq Publications Dares e 2008 22 2 Un salari sur six estime tre l objet de comportements hostiles dans le cadre de son travail e 2008 2211 Les facteurs psychosociaux au travail Une valuation par le questionnaire de Karasek dans l enqu te Sumer 2003 e 2008 0511 La pr vention des risques professionnels vue par les salari s e 2008 03 P nibilit du travail et sortie pr coce de l emploi e 2007 31 2 Accidents et conditions de travail EDITIONS E e 2007 15 1 Contact avec le public pr s d un salari sur quatre subit des agressions verbales r sea Ses De e 2007 093 Plus de trois tablissements sur quatre d clarent valuer les risques professionnels e 2006 113 La manutention manuelle des charges en 2003 la m canisation na pas tout r gl e 2006 11 2 Contraintes posturales et articulaires au travail e 2005 32 Les expositions aux produits mutag nes et reprotoxiques e 2005 28 1A Huit produits canc rog nes parmi les plus fr quents annexe e 2005 28 Les expositions aux produits canc rog nes e 2005 25 Le bruit au travail en 2003 Une nuisance qui touche trois salari s sur dix e 2005 0811 L emploi des seniors souvent fragilis par des probl mes de sant e 2004 089 Les expositions aux risques professionnels par secteur d activit s de la recherche sur produits toxique
385. pseudo manque de disponibilit reproch aux femmes comme si elles ne travaillaient pas glo balement plus que les hommes si on totalise les heures r mun r es et non r mun r es comme dans les tudes canadiennes doit faire place des questionnements sur la r partition des t ches dans et hors travail Cette r flexion doit explorer les particularit s des tapes de vie des seniors en int grant des l ments hors travail et dans le travail pour diff rents m tiers configurations familiales fili res conditions de patrimoine de logement etc Si dans certaines enqu tes a merg pour les hommes l aspiration une meilleure conciliation cet aspect m rite d tre plus largement investigu L volution peut aussi accentuer les diff rences entre les femmes elles m mes IL y aurait un risque conserver une vision homog ne des conditions faites aux femmes aujourd hui Au contraire semblent se cr er de nouvelles contradictions am lioration de la conciliation pour les unes avec une diminution des tensions v cues au sein des m nages et de l entreprise au moyen de la cr ation d emplois sous prot g s voire informels au noir ou clandestins pour d autres femmes Ainsi la faible volution de la redistribution des t ches entre hommes et femmes au sein des familles a t elle une incidence dans le d veloppement d emplois temps partiels fractionn s de faible qua lit et faiblement r mun r s comm
386. que statistique et social de la question du temps partiel au regard du genre et de l organisation du travail depuis le d but des ann es quatre vingts en situant le cas fran ais dans un contexte europ en Quelles sont les cons quences du travail temps partiel sur des trajectoires de salari s Quels sont les effets en termes de salaires et de pauvret De conditions de travail D absence de perspective de carri re et de pensions de retraite pour les femmes travaillant ou ayant travaill temps partiel Le temps partiel la reviviscence du mythe de l ternel f minin La deuxi me partie du rapport se propose de d construire la cat gorie ordinaire temps partiel celles du sens commun et juridique et celle du sens savant qui ne s en loigne gu re En effet cette forme atypique d emploi constitue beaucoup plus qu un simple contrat de travail l expression de m canismes profonds de discriminations visibles et invisibles Or les cat gories statistique et juri dique ne suffisent pas rendre compte de ces m canismes L tude des discours et repr sentations sur le temps partiel s av re donc un fil d Ariane pour sortir des arguments conomiques organisa tionnels et politiques sur la question On se propose ainsi de mener une br ve analyse des d bats parlementaires ayant pr sid la premi re loi sur le temps partiel Ces discours mettent en vidence un certain nombre de repr sentations r current
387. questionnements se mettent alors en place toute une gestion pratique de la mixit faite de prescriptions crites ou plus informelles Ainsi dans la Police on limitera la mixit des quipes une seule femme par bri gade sur la voie publique ou par intervention et on exclura totalement leur pr sence dans les CRS Pruvost 2007 dans certaines prisons on posera une interdiction la surveillance isol e d un tage de d tention par les femmes et plus largement on limitera la fr quentation de la population d te nue les femmes tant alors affect es prioritairement aux t ches de surveillance par cam ra inter pos e c est dire sans contact direct avec les d tenus et seront exclues des t ches d extraction d un d tenu de sa cellule et d intervention en cas de conflits avec un ou plusieurs d tenus Malochet 2008 C est la faiblesse physique suppos e des femmes qui est alors invoqu e pour justifier de telles restrictions ou interdictions dans l exercice du m tier et l on attend des femmes qu elles mobilisent d autres types de comp tences des comp tences plus f minines comme la capacit d coute l empathie la douceur etc Ainsi sans que cela ne soit v ritablement une r gle de m tier il est assez attendu que les femmes policiers assument une large part du travail d assistance la souffrance des victimes femmes bat tues viol es enfants maltrait s de m me les sapeurs pompiers confien
388. quis et ceci en fonction du genre Ces analyses sont mener de fa on articul e pour les deux sexes II faudra notamment prendre en compte les m ca nismes d exclusion de l emploi caract ristiques de la situation des femmes en seconde partie de car ri re en lien avec leur sant comp tences motivations Des analyses de programmes d actions port s dans diff rents secteurs d activit s professionnels et de leurs effets dans la dur e La proposition consiste conduire des tudes partir de programmes pr existants men s dans les branches ou les grandes entreprises afin de traiter la question du genre et des ges au travail Elles permettront de mettre jour en quoi les personnes peuvent vieillir ou non dans le travail en lien avec leurs conditions de vie Les facteurs qui conditionnent le vieillissement au travail sont de plu sieurs ordres qui restent moduler on retrouve l influence directe des conditions de travail sur la sant du personnel l usure professionnelle les modalit s d organisation du travail et les trajectoires professionnelles mais aussi des facteurs hors travail La mont e des risques psychosociaux stress harc lements suicide repr sente un autre ph nom ne qui doit tre explor en fonction du genre 44 Lacomblez M 2001 Teiger C 2002 Teiger C et Lacomblez M 2005 2006 EDITIONS a r sea Des actions type RH visant le genre La mise en place des programmes d act
389. r gimes de retraite depuis presque 30 ans De 1981 1991 les lois et d crets ne cessent de consolider le temps partiel Les d bats parlemen taires de 1991 reprennent ces m mes arguments dans un contexte o la crise de l emploi s est aggra v e Mais les arguments de la droite sont cette fois repris par les socialistes ceux l m mes qui s op posaient au projet de loi de 1981 La loi de 1992 vot e sous un gouvernement socialiste encourage ce mode d emploi pour lutter contre le ch mage en octroyant aux entreprises des exon rations de charges sociales cf supra 1 Quant aux lois Aubry I et Aubry II de 1998 et 2000 si l esprit de la loi est cens rem dier aux in ga lit s subies par les salari s temps partiel la lettre permet que se perp tuent les in galit s Le r gime d exon ration des cotisations sociales pour l embauche temps partiel est supprim mais il demeure en vigueur pour les emplois les moins qualifi s Or ces derniers recoupent tr s souvent les emplois temps partiel du secteur des services En conclusion cette partie montre que les discours et repr sentations sociales traduisent des pra tiques sociales autant qu ils les induisent Le temps partiel quoi qu on en dise reste un temps stig matis d valoris qui s adresse toujours dans l imaginaire collectif avant tout et de mani re socia lement tol rante aux femmes II conviendra de s en souvenir dans la r flexion conduite en vue de l am
390. r s tendues Une attention sp cifique pourrait tre accord e aux cadres du front ceux qui sont responsables de la r solution des probl mes sans poss der les moyens et les conditions suffisants de cette prise en charge par exemple les cadres infirmiers les responsables de lyc e et de coll ges l encadrement dans les structures d accueil des personnes g es ou des handicap s Ces m tiers encore insuffi samment tudi s pr sentent les conditions de risques tels que d finis par Karasek et Siegrist Bibliographie e Acker F 1997 Sortir de l invisibilit le cas du travail infirmier Raisons pratiques ditions de l cole des Hautes tudes en Sciences Sociales n 8 e Acker F 2004 Configurations et reconfigurations du travail infirmier l h pital CERMES La lettre de la MIRE R sultats des recherches n 3 octobre e Acker F 2004 Les infirmi res en crise Mouvements n 32 mars avril e Aliaga C 2002 Les femmes plus attentives leur sant que les hommes INSEE premi re octobre n 889 e Arborio A M 2001 Un personnel invisible Les aides soignantes l h pital Anthropos e Arnaudo et al 2004 L exposition aux risques et aux p nibilit s du travail de 1994 2003 Premiers r sultats de l enqu te Sumer 2003 s Premi res synth ses n 52 1 d cembre e Barrere Maurisson M A 1984 Du travail des femmes au partage du travail une approche des r gulations
391. r sente les actions men es localement les femmes expliquent souvent renoncer un positionnement ou une formation pour progresser dans l entreprise par manque de confiance en elles tandis que les hommes pen sent que si elles ne le font pas c est pour mieux concilier leur vie professionnelle avec leur vie familiale Nous avons travaill la mise en place de formations l affirmation de soi Le pre mier relais des ressources humaines de la salari e celui qui peut l aider progresser c est le cadre de l chelon hi rarchique sup rieur Aussi avons nous invit ces personnes suivre une for mation contre les st r otypes Une id e s est impos e s m fions nous de nous m mes soyons conscients de nos st r otypes Les effets semblent significatifs les promotions sont en hausse Les membres du groupe qui suit le projet expliquent que ce r sultat est vraisemblablement d au fait que plus de femmes osent postuler Les projets visant la promotion des femmes sur des postes responsabilit s affichent plus souvent que ceux qui travaillent la mixit des postes techniques de premiers niveaux de qualification des objectifs de conciliation des temps de vie De cette exp rience locale il ressort l atout de la mise en synergie d acteurs souvent nombreux tre mobilis s sur un bassin pour mettre en uvre les projets Le travail partenarial et le soutien des politiques territoriales sont gages d efficacit dans
392. r ailleurs dans le cadre de cette loi sur l annualisation des contrats temps partiel Ce dispositif l gal participe d un mouvement g n ral d encouragement du temps partiel et de la flexibilit du temps et du contrat de travail II faut attendre les lois Aubry I et II pour voir la l gislation faire marche arri re s et tenter de r duire les avantages des employeurs donc les inconv nients des salari e s temps partiel Mais le pas est franchi le taux d emploi temps partiel ne diminuera pas pour autant tandis que le souhait de travailler davantage des salari s ne cesse de cro tre chez les hommes comme chez les femmes cf annexe 1 Juridiquement la loi Aubry II 20 janvier 2000 vise prot ger le statut des travailleurs temps par tiel Des sanctions contre l employeur sont envisag es pour permettre aux salari s temps partiel d avoir notamment un d lai de pr venance de 7 jours ouvr s de refuser la modification du planning de travail de refuser d effectuer des heures compl mentaires etc Mais dans les faits et compte tenu du rapport de domination objectif dans lequel se trouvent les salari s temps partiel la loi est rare ment mise en uvre Dans la grande distribution les salari e s sont au mieux pr venu e s trois jours avant mais le plus souvent le jour m me ou la veille En r sum depuis le d but des ann es quatre vingt le temps partiel renvoie une palette de situa tions diff rent
393. r autant et aussi vite que leurs coll gues mas culins Les mouvements d une cat gorie socioprofessionnelle une autre promotion sociale au sein de l entreprise ne sont pas similaires Une tude du Cereg5 souligne ainsi que l l vation g n rale du niveau des emplois r sulte des nom breuses promotions mais est aussi frein e par des d classements Parmi les jeunes qui travaillaient en fin de 3e 5e et 7e ann es de vie active 37 ont chang de niveau d emploi durant leur parcours D un 1 Guegnard C Clamand J Giret J F Paul J J 2008 La valorisation des comp tences des dipl m s de l enseignement sup rieur en Europe s Bref Cereq n 257 2 In Conseil conomique et social 2008 Les femmes temps partiel Avis et rapports du CES multigr 3 Van De Velde C 2008 Devenir adulte Sociologie compar e de la jeunesse en Europe Paris Presses Universitaires deFrance collection Le Lien social mars 2008 4 Environ 48 des femmes sont dipl m es de l enseignement sup rieur contre 36 des hommes 13 sortent du syst me scolaire sans aucun dipl me contre 21 des hommes 5 Cereq 2007 G n ration 1998 7 ans apr s Quelques v nements de la vie professionnelle s multigr 88 r sea EDITIONS E c t 31 se sont lev s dans l chelle des niveaux d emplois cette proportion tant de 32 parmi les hommes mais de seulement 28 pour les femmes D
394. r dans la cat gorie des travailleurs bas salaire L analyse de leurs trajectoires jusqu un ge avanc met en lumi re les enjeux de la s curisation des parcours professionnels des personnes les plus vuln rables Les in galit s ne se limitent pas au niveau des pensions si les femmes liquident leurs droits en moyenne deux ans plus tard que les hommes l ge moyen est lui inf rieur ce qui accro t pour les femmes la dur e de la p riode sans emploi avant le d part la retraite 50 des femmes sont sans emploi au moment de leur retraite Les femmes occupent des emplois plus pr caires et travaillent davantage temps partiel en fin de carri re Les ann es de travail temps partiel diminuent le salaire annuel moyen qui sert de base de calcul de la retraite de base et se r percutent sur le nombre de points acquis retraite compl mentaire L impact est le plus grand quand le temps partiel inter vient en fin de carri re Ainsi l observation des parcours des femmes notamment en fin de carri re tend montrer que face au mod le lin aire masculin les al as et ruptures ne sont pas pour les femmes facteurs d am liora tion de saisie d opportunit s d adaptation souple au changement Elles figurent actuellement plu t t comme des d savantages ou des obstacles mais la continuation de l augmentation de leur taux d activit t moigne cependant de leur persistance vouloir se tailler une place dans le monde du
395. r des t ches et des fonctions non attendues au regard de leur r le de sexe elles montrent de telles comp tences et souvent forcent la reconnaissance Bon nombre d entre elles nous parlons essentiellement d ouvri res de l industrie ou du b timent se sont pourtant heurt es des cultures professionnelles construites sans elles L enjeu dune int gration au del de quelques pion ni res pose la question d un profond changement dans les entreprises M me si les repr sentations du masculin et du f minin qui fondent l ordre du genre voluent des repr sentations st r otyp es restent tr s pr gnantes et reconstruisent toujours un monde au travail bipolaris et hi rarchis Ce qui fera plai der en conclusion pour une d sexuation des r les et une approche intersectorielle par del les fron ti res de l entreprise Deux pr alables pour une mixisation respectueuse de l galit entre les sexes CORIF 145 rue des stations 59000 Lille T l 03 20 54 73 55 Contact mail dlemaire corif fr EDITIONS E r sea Plan Introduction Les enjeux et raisons d agir des acteurs et actrices e Les directives des pouvoirs publics et du service de l Emploi e Les entreprises et autres acteur trices du monde conomique L enjeu conomique La culture ou les valeurs de l entreprise La mise en conformit avec la loi L ordre juridique en tant que facilitateur L adh sion aux valeurs d galit ou de
396. r les risques psychosociaux ou peut on faire rimer mixit avec progr s Cela a t dit la mixit des emplois n est pas la mixit du travail ce qui a tendance produire une invisibilit du travail r el effectu par les acteurs sociaux En effet derri re un m me intitul d em ploi se cache une diff renciation en actes du travail Comment assurer d s lors la pr vention des atteintes la sant et la mise en vidence des facteurs de risques psychosociaux si une part du tra vail effectu est rendue invisiblel4 par le jeu des assignations sexuelles clandestines Comment prot ger par exemple la sant des salari s masculins sur expos s au port r p titif de charges lourdes si cette dimension du travail est sous estim e Comment pr venir les TMS troubles mus culosquelettiques qui en peu de temps sont devenus une pathologie prioritairement f minine si l on nanalyse pas suffisamment le processus de diff renciation des t ches en situation de mixit et qui conduit confier des activit s de manipulation de charges l g res aux femmes activit s qui vont s av rer extr mement fr quentes dans une m me journ e et ce dans le contexte d un travail intensif ne permettant pas toujours d adopter les postures corporelles susceptibles de prot geant le dos les paules On peut galement exemplifier cette approche en tudiant la situation des chirurgiennes dont le travail est tout la fois
397. r un climat propice l int gration des femmes et ainsi aider ren forcer l avanc e en mixit Intensifier la mixit viter la d f minisation ou le d part des hommes ou comment rendre durable l avanc e en mixit Depuis quelques ann es les accords sur la mixit se multiplient dans les entreprises Un des pro bl mes fr quemment voqu s pour rendre compte des freins ou des retards la mise en uvre de ces accords est le manque de candidates Ce n est pas nouveau l orientation encore dominante des formations f minines tertiaire commercial restreint le vivier de candidates dans lequel les entreprises pourraient puiser Von sait aussi que les jeunes filles choisissent leur orientation en anticipant les difficult s qu elles pourraient rencontrer au cours de leur scolarit ou en situation de travail du fait des r sistances qu elles pourraient tre amen es rencontrer de la part du collectif de travail viter une orientation dans une fili re majoritairement masculine devient alors un moyen de prot ger pr server son insertion professionnelle quitte renoncer faire le m tier initialement choisi Cependant il est une situation que les accords d entreprise voquent rarement un recul de la mixit apr s quelques ann es de mise en uvre du fait dune d f minisation 20 progressive des emplois Nous faisons r f rence ici des situations o apr s quelque temps d une dur e variabl
398. rajec toires des changements de m tiers et secteurs pourrait tre creus e pour mettre en vidence les effets d ventuelles discriminations les raisons invoqu es pour les changements volontaires ou invo lontaires les caract ristiques des transitions les facteurs dadaptations le r le r el ou potentiel de la formation les strat gies d vitement ou d affrontement des risques psychosociaux Dans ce der nier domaine les r sultats des enqu tes concernant le jobstrain m riteraient d tre confront s ceux issus de l ENVEFF et de SUMER sur les comportements hostiles ainsi qu l exp rience des asso ciations sp cialis es sur les questions de harc lement sexuel et sexiste au travail Des propositions pour l action Nous proposons ce stade des pistes permettant au r seau ANACT d orienter son activit et ses investigations venir sur le genre et l ge Celles ci viseront tant l exploration de donn es plus sys t matiques que des recherches de terrain ou d exp rimentations appropri es permettant un aller et retour entre recherche et action D passer l invisibilit des femmes Nous proposons donc que soit continu le travail d exploration d analyses genr es et de collecte d informations pertinentes au travers des recherches tudes rencontres concernant le vieillisse ment y compris ventuellement dans la litt rature grise associative et l tranger en particu lier au C
399. ran aise dition 2006 r sea DARES Premi res informations Emploi et ch mage des 50 64 ans octobre 2008 Claude Minni avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros Tableau 4 Statut d emploi et type de contrat de travail selon le sexe en 2007 Emploi en milliers r partition en EMPLOI DES 50 64 ANS ssessoneseesansenannonnesnsssessnss 3 135 2 895 6 030 Mi pendas ss sccsmnsessssesssesvesenessrascuiertiessetesersss 21 3 10 9 16 3 Salari s du priv ou des entreprises publigues 59 3 58 9 59 1 GONE MET Sestessesssscssstiensesarssasageteseteasatsasseasre ta 1 1 CDD emplois aid s 6 4 CD PVB ruse disons IAO TOETAN 93 94 ENSOMDle saiisine aana TaS 100 100 Salari s de la fonction publique 19 4 30 2 24 6 dont temporaires emplois aid s 7 6 stables public es 93 94 A PAP EE TTAN RT TTT 100 100 ERSEMB ETETA TEETE TE 100 100 100 EMPLOI TOTAL sressdosssotooansaiscossasoss osora asais osorno ee 13 618 12 023 25 641 Ind pendants 14 0 7 3 10 8 Salari s du priv ou des entreprises publigues 70 0 65 0 67 7 GONE MENT PATE ATRO AEN A TATT 2 3 CDD emplois G S ss cussocarssssresers sensisse 13 11 CODE aseina ER 85 86 AL AIPE ETE A TAT N ETA 100 100 Salari s de la fonction publique 16 0 27 7 21 5 dont temporaires emplois aid s
400. rappel le contexte de travail pr sent les acteurs publics et socio conomiques qui en r gion Nord Pas de Calais d clinent les principes de la loi en pratiques nous dresserons un panorama des diff rentes actions men es localement Elles ont concern longtemps les organismes de formation qui ont d velopp des actions de diversification des emplois f minins et ou dx largissement des choix Puis dans un second temps ce sont des actions impliquant plus directement des acteurs co nomiques comme les branches les entreprises qui ont t privil gi es Au nom du d veloppement de l emploi des femmes ces actions ont consist en un travail sur la mixit des emplois entendue comme l introduction de femmes dans des milieux de travail occup s depuis de longues ann es majo ritairement par des hommes C est ces pratiques que l article s attache en tentant de mettre du sens dans les politiques et projets parpill s et peu lisibles Nous avons tr s peu de r sultats quant au nombre de formations dispens es ni d emplois ainsi pourvus nous n avons gu re plus d information sur les postes que les femmes b n ficiaires occupent aujourd hui N anmoins partir des exp riences du CORIF en reprenant les propos des employeurs ou des femmes ayant b n fici de ces politiques nous identifions leurs raisons respectives d agir Si l enjeu conomique est au centre des pr occupations des entreprises l emploi est l
401. rarchise le masculin et le f minin Or c est justement parce qu il est un construit social qu il est possible d agir dans ce domaine en d naturalisant les comp tences sexu es qui font sens de fa on si aigu en entreprise et en montrant que les qualifications des hommes et des femmes sont le produit d une formation En effet une femme qui na jamais eu d enfant na aucune comp tence inn e particuli re pour aider une parturiente et c est au contraire la formation re ue qui lui permet d tre efficace lors d un accou chement De m me on oublie souvent que la compassion des personnels soignants rig e en qua lit f minine supr me exige un long travail sur soi ainsi qu un travail du collectif d infirmi res On en a pour preuve que les d butant e s en sont fr quemment d pourvu e s et d veloppent des strat gies d vitement des malades par peur de l affrontement ou pour surmonter le d go t prouv la vue des corps bless s ou souill s Molinier 2006 C est peu peu que seront acquis les savoirs et savoir faire n cessaires pour accomplir un travail satisfaisant pour le malade et prot geant l infir mi re de la souffrance psychique Sym triquement tous les hommes ne sont pas dot s d une force physique naturelle exemplaire et s emploient gr ce un certain nombre de ficelles de m tier contourner ce qui peut dans certains cas tre un handicap On pourrait galement voquer ce sujet la mo
402. ravail mais il n est pas sp cifiquement reconnu ni r compens De plus cet activisme n est pas socialis au sens o il n est que rarement le pro duit d une strat gie collective L chec puisement professionnel constat dune impossible conciliation entre investissement au travail et vie personnelle et familiale r ussie est donc per u et ressenti comme personnel Lorsque les cadre infirmiers de notre enqu te ne parvenaient pas concilier leur r le maternel et conjugal avec leur travail ce qui au vu des contraintes de l organisation du travail pouvait para tre nous chercheurs comme une mission impossible ce n est pourtant pas l organisation du travail qu elles remettaient en question mais elles m mes ou celles qui ny parvenaient pas C tait de leur faute elles auraient eu tort de vouloir faire carri re 37 L auteure rel ve ainsi que l chec de conciliation entre temps de vie au travail et temps person nel n est pas socialis Il est per u comme une responsabilit individuelle qui met en cause direc tement le d sir de carri re La gestion individuelle des parcours une n gociation de l identit de genre L ouvrage collectif L inversion du genre conduit par Yvonne Guichard Claudic Dani le Kergoat et Alain Vilbrod s int resse aux situations d emploi des hommes dans les professions f minines et des femmes dans les professions masculines Les auteurs mo
403. re au niveau des postes les moins qualifi s cause des st r otypes de genre attach s aux emplois qualit s naturelles attribu es images sexu es des emplois et bien ancr s dans les mentalit s et les collectifs e division sexuelle du travail tel point que dans les m mes emplois femmes et hommes ne font pas toujours les m mes activit s associ e une hi rarchie salariale des emplois qui traduit une non reconnaissance des comp tences des femmes un travail d homme vaut plus qu un travail de femme un travail technique vaut plus qu un travail de relation e conditions de travail qui constituent des freins sur certains postes p nibilit s physiques orga nisation des horaires charge de travail pour les cadres modalit s d valuation qui valorisent le pr sent isme e cumul du travail et du hors travail cause de la persistance de la prise en charge domestique et familiale enfants ascendants majoritairement par les femmes cf la derni re enqu te Familles et employeurs INED 2005 qui montre que la prise en charge par les hommes du domestique et du familial augmente tr s l g rement et plut t au niveau des cat gories sup rieures e et de nouvelles organisations du travail dans les services qui renforcent la concentration des femmes dans des emplois peu qualifi s contraints peu d autonomie et de soutien social pr caires CDD temps atypiques et par
404. re compte des processus discriminatoires li s au temps partiel Questions et probl matiques de recherche Comment le temps partiel est il venu percuter la r alit de l emploi f minin qui massivement depuis les ann es soixante dix en France a eu lieu temps complet sur des trajectoires d activit continue En quoi sous couvert dune loi neutre reste t il l apanage des femmes et le symbole souvent peu visible mais pourtant efficace de leur discrimination sur le march de l emploi 1 Comment le temps partiel infl chit il l organisation sexu e la fois du travail domestique et du travail professionnel Quels sont les liens dynamiques d une organisation le travail et son march une autre la famille et le hors travail En d autres termes quelles sont les articulations diff rentes pour les hommes et les femmes entre le temps professionnel et le temps social 2 La probl matique retenue s inscrit au croisement des sociologies du travail et de son organisation et du genre Ce choix r sulte de la n cessit de comprendre un ph nom ne socialement construit politiquement et juridiquement orchestr depuis le d but des ann es quatre vingt qui affecte de mani re tr s distincte et disproportionn e les femmes et les hommes Pr sentation du rapport d expertise Le temps partiel depuis 1981 en France bilan et perspective Dans cette premi re partie il s agira de dresser un tat des lieux histori
405. re recouvrer aux personnes g es certaines facult s les mettre en uvre leur permet tout autant de rompre la monotonie au travail que de se prouver elles m mes qu elles ont un r le social Les contraintes ainsi mieux appr hend es mieux g r es en situation peuvent devenir sources de satisfaction au travail 29 Les comp tences notamment relationnelles d velopp es ne sont cependant pas directement reconnues par la Branche Dans un contexte de professionnalisation de la fonction Gestion des ressources humaines dans les associations de l Aide domicile les promotions sociales restent aujourd hui principalement ouvertes par l acc s un dipl me Les salari es non dipl m es ayant au moins trois ann es d exercice professionnel dans ce domaine d activit peuvent b n ficier de la VAE mais celles qui disposent d un tr s faible capital scolaire acc dent difficilement ces dispositifs Les exemples ici relev s soulignent que si les contingences de l activit le flux de clients dans un supermarch les besoins des personnes aid es et l organisation du travail qui en d coule sont a priori d favorables la construction de parcours ils ne constituent pas eux seuls tous les freins la construction de ces parcours La reconnaissance des qualit s du travail r alis des comp tences mobilis es sont galement d terminantes Lorsque sont exerc es une activit et des comp tences peu reconnues
406. remier lieu que si la relation entre ces deux dimensions genre et parcours est av r e ce qui est assez commun ment constat elle est surtout explicable pour partie par les conditions de travail des salari e s Diff rents freins apparais sent la construction des parcours des femmes puis dans la gestion de ces parcours Le temps de travail et la conciliation des temps travail hors travail sont ici deux composantes majeures elles influent nettement sur l acc s la formation professionnelle sur la capacit d velopper effecti vement et voir reconnues ses comp tences En second lieu les recherches r alis es sur cette question permettent de souligner que la gestion des parcours professionnels met en tension le genre qu il s agisse d un constat d chec dans la conciliation des temps de travail dans un tablissement de la possibilit de faire carri re dans une structure ou encore d une int gration professionnelle r ussir le genre f minin est en tension en fonction des situations et moments du parcours professionnel Les questions notamment de mobi lit s professionnelles apparaissent comme essentielles Finalement si le triptyque genre parcours conditions de travail n est que rarement une question centrale des travaux cit s ces derniers r unis nous permettent cependant d appr hender plus clai rement dans quelle mesure l activit de travail proprement dite est susceptible de g n rer d
407. rencontrent l employeur qui op re une premi re s lection dans les candidatures pour une entr e en formation qualifiante La troisi me phase concerne la formation Les candidates retenues passent des tests de validation du positionnement connaissance et acquis des savoirs scolaires habilet s manuelles et techniques et motivation De nombreux sc narii sont alors possibles pour la formation Les femmes int grent rarement des dispositifs de droit commun la formation est plus souvent dispens e par l organisme de branche avec un programme plus ou moins adapt aux besoins pr tablis selon le profil du poste de travail et quelquefois selon le profil des candidates Les formations peuvent tre mixtes Elles sont toujours con ues en alternance le stage tant effectu dans l entreprise qui a pr s lectionn la stagiaire Ce n est qu l obtention du dipl me ou de la certification qu une embauche est possible Sous cou vert de p riode d essai et d adaptation le contrat est souvent pr caire interim ou CDD Dans ce type d action des mesures sont prises pour le suivi de l alternance quelquefois pour l int gration dans l entreprise ne serait ce que par le biais de l am nagement des locaux du poste et ou la r organisation du travail pour d finir la place de la des nouvelle s arriv es Quand l employeur les prend de fa on coll giale et transparente elles ont un effet de renforcement de la coh rence du disposit
408. respect de la diversit ce n est pas apr s 50 ans qu il faut agir mais avant 45 ans est un ge identifi comme critique ou bien 20 ans d activit professionnelle 38 Croiser la mobilisation des pouvoirs publics et des partenaires sociaux sur chaque dimension D sormais un plan national en faveur des seniors se d veloppe suite un accord interprofessionnel visant les fins de carri re Rappelons les objectifs de cet accord national interprofessionnel du 13 octobre 2005 relatif l emploi des seniors en vue de promouvoir leur maintien et leur retour l emploi en ce qu ils montrent l ampleur des pr occupations des partenaires sociaux faire face un d s quilibre entre offre et demande de comp tences sur le march du travail qui appara t d j dans certaines r gions pr venir une perte de potentiel de croissance si le taux d emploi des seniors n aug mente pas progresser dans la recherche de l quilibre des comptes sociaux en particulier des retraites assurer aux seniors une activit leur offrant une r mun ration puis une retraite convenable et augmenter le taux d emploi des femmes et le retour l emploi des ch meurs L volution de la l gislation est r v latrice du consensus qui s est progressivement construit autour de l galit professionnelle Jacqueline Laufer 2007 en tout cas autour de ses principes Fondamentales d un point de vue symbolique les lois n ont pas n cessairement entra n de change
409. rie sociale la plus expos e est celle des ouvriers les femmes tant plut t concentr es dans la cat gorie employ e elles sont moins expos es Mais dans la cat gorie ouvri re elle m me l analyse montre que les femmes ouvri res sont syst matiquement plus expos es que les hommes ouvriers ibid Proportion de salari s en fort risque de TMS selon la cat gorie socioprofessionnelle et le sexe Cadres Professions interm diaires Employ s administratifs Employ s de commerce et de service Ouvriers qualifi s Ouvriers non qualifi s 10 Femmes Hommes Lecture 30 des femmes cadres sont en situation de fort risque de TMS contre 28 des hommes cadres Champ tous salari s du champ Sumer Source Dares DGT enqu te Summer 2003 Certaines activit s sont plus expos es aux TMS Les femmes et les int rimaires sont fortement expo s s mais galement les ouvriers qualifi s du gros uvre b timent les ouvriers de la r paration auto mobile les ouvriers qualifi s et non qualifi s du cuir de l ameublement du formage du m tal Les coif feurs les professionnels du spectacle et les employ s de la communication sont aussi expos s Le travail sur cran et la forte demande psychologique sont les facteurs qui pr valent dans le risque de TMS pour les cadres employ s administratifs les professions interm diaires rencontrent la fois une forte demande psychologique un travail sur
410. rire les probl mes et les priorit s Du point de vue de l entreprise et des salari s Du point de vue de l entreprise l organisation temps partiel comporte des avantages en termes de flexibilit et des inconv nients d motivation turn over absent isme moindre efficacit au travail Du point de vue des salari e s les inconv nients majeurs sont le faible salaire la flexibilit mais galement l absence de perspective de carri re pouvant conduire la d motivation Les questions sous jacentes articulent donc les pr occupations e de l organisation comment rester comp titif en r duisant les inconv nients des salari s bas salaire flexibilit qui sont un avantage pour l entreprise comment fid liser et motiver des employ e s Comment am liorer leurs conditions de travail 25 Cf Laufer J 1998 Les femmes cadres entre le pouvoir et le temps in Revue fran aise des affaires sociales n 3 p 55 70 EDITIONS E r sea e des salari e s temps partiel comment sortir de la pauvret laborieuse Comment cr er des perspectives sinon de carri re s proprement dite du moins d volution dans l entreprise Comment am liorer les conditions de travail En premier lieu l organisation du travail gagnerait tre plus souple et diversifier les parcours pro fessionnels de l ensemble de la main d uvre les hommes et les femmes les personnels temps complet et temp
411. rise elles les suivent durant la formation et en entreprise dans les phases d alternance EDITIONS a r sea Des pratiques de recrutement sans discrimination de sexe Dans ce cas sont vis es les pratiques et actions mises en place par un employeur qui souvent accompagn d un organisme agissant comme m diateur l emploi SPE organisme de formation recrute dans le cadre d une proc dure classique un e candidat e au profil de genre atypique au regard des salari s occupant traditionnellement le poste La d nomination sans discrimina tion ne pr juge pas d un traitement ou non diff renci selon le sexe ou tout autre crit re fix par la loi II s agit d entreprises de plus petite taille que dans le cas pr c dent des petites et moyennes entreprises de type artisanal ou industriel Elles n ont ni service ni personnel sp cialis dans le recrutement ou le management de ressources humaines L employeur homme ou femme n est pas l initiative pour diversifier les profils dans sa recherche de collaborateurs ou collaboratrices N anmoins certains employeurs sollicit s par des interm diaires de l emploi se montrent plus ouverts la diversit des profils et saisissent l opportunit d une candidature spontan e ou propos e par un e interm diaire de l emploi Le recrutement concerne le plus souvent une seule personne Si certains de ces dirigeants affirment avoir voulu donner la
412. rne mas sivement les jeunes et elle cr e une situation paradoxale Les jeunes vivent des entr es sur le mar ch tr s probl matiques Non seulement ils abordent le march du travail par des contrats pr caires quand ce n est pas par une succession de stages souvent peu int ressants mais ils sont mis l preuve notamment dans leur capacit accepter des emplois sans int r t ou fortes contraintes Dans ces configurations c est essentiellement la capacit accepter une position d valoris e sur diff rents plans qui est sollicit e On peut s interroger sur le type de rapport au travail et l entre prise que notre soci t est en train de construire pour les g n rations arrivant sur le march du tra vail Les salari s notamment les g n rations actuelles sont beaucoup plus dipl m es et leur indivi dualit est renforc e par la diversit des conditions de socialisation Or certaines figures du travail favorisent une int gration reposant sur l ob issance De Coninck 1995 Ce que l on peut consid rer comme un paradoxe repr sente une r elle tension pour des individus soumis des contraintes ou et des surveillances fortes Les tensions sont ainsi li es au manque de reconnaissance et au type de d valorisation relative dans le passage de la formation l emploi Dans les derni res d cennies on constate trois volutions 1 d veloppement de l emploi temps par tiel 2 d veloppement de l interim et
413. rs de l enqu te l entreprise incitait les pr tendantes une embauche repasser par un cycle de formation et ce m me si le niveau scolaire exig g n ralement le CAP tait inf rieur celui d j d tenu Il est bien d autres fa ons d appr hender les m canismes de discrimination sexuelle l uvre dans les processus de recrutement des organisations professionnelles connaissant une avanc e en mixit Dans l administration publique par exemple le constat dune moindre r ussite des femmes aux preuves orales des concours est assez fr quemment tabli dans nombre de minist res Boigeol 1993 Fortino 1999 Cacouault Bitaud 2005 De m me le maintien de certains quotas sexu s restrictifs implicites ou explicites permettent de limiter une avanc e en mixit per ue comme probl matique comme dans le cas des m tiers policiers les plus expos s au travail sur la voie publique et l usage de violence l gale Pruvost 2005 ou dans celui des surveillantes de maisons d arr t masculines Malochet 2008 Enfin et m me si cela est interdit la formulation de certaines offres d emploi ne laisse pas de doute sur le sexe du candidat recherch Sehili 2008 Plus s v rement s lectionn es Vabord des emplois les femmes vont galement conna tre des freins multiples dans leurs d roulements de carri re Moins souvent promues que leurs coll gues masculins plus fr quemment bloqu es dans un type d emploi ou de fo
414. rs des cadres ne prennent pas le m me chemin selon le genre Les hommes vo luent davantage vers les services commerciaux tandis que les femmes voluent plut t vers les ser vices administratifs Cette diff rence a des cons quences sur la r mun ration des cadres et sur leur reconnaissance au sein de la structure employeur la lecture de ces diff rents travaux quantitatifs ou qualitatifs une interrogation se pose com ment les bifurcations de trajectoires professionnelles des hommes et des femmes se construi sent elles concr tement et quels en sont les principaux d terminants La seconde partie de cette note de synth se apporte quelques l ments de r ponse en partant de recherches r centes proches de ces sujets Des modalit s de gestion des parcours int grant la dimension du genre Des souhaits de mobilit professionnelle diff renci s selon le sexe Une r cente tude de l INSEE r alis e en Nord Pas de Calais propos des changements de m tiers montrait que si les femmes semblent globalement moins enclines changer de m tiers elles le sont en fait tout autant m tier initial quivalent Ce sont les salari s exer ant des m tiers de services qui sont les moins sujets mobilit professionnelle vers d autres m tiers les professions d infirmier de sage femme de caissi re vendeuse d agent d entretien de cuisini re et employ e de l h tellerie restauration d employ e et technicienne de la ba
415. rtiel un march de dupes Syros Paris 236 pages e Angeloff T 1998 Hommes et femmes temps partiel Trajectoires compar es des hommes et des femmes travaillant temps partiel dans les secteurs priv et semi priv en France tudes et recherches n 142 ISERES Montreuil 108 pages e Baudelot C Serre D 2006 Les paradoxes d une satisfaction Ou comment les femmes jugent leur salaire Travail Genre et soci t s Salaires f minins Le point et l appoint n 15 2006 p 121 138 s Bresse S 2004 Le personnel des services d aide domicile en 1999 s tudes et r sultats n 297 mars EDITIONS E e Bu J Metgzer J L Roux Rossi D 2004 Le temps partiel l preuve des 35 heures Cahier Travail et emploi du travail et de la solidarit La Documentation fran aise r sea e Bu J 2002 Temps partiels des femmes entre choix s et contraintes s Premi res Synth ses n 08 2 e Colin C 1997 Les salari s temps partiel combien gagnent ils INSEE Premi re n 549 octobre e Conseil conomique et social 2008 Les femmes face au travail temps partiel Rapport du Conseil conomique et Social 128 pages e DARES 2007 s De plus en plus d emplois temps partiel au cours des vingt cinq derni res ann es Premi res Synth ses sept n 39 3 e De Henau J Puech I 2008 Les temps de travail des hommes et des femmes en Europe in Hirata H Lomb
416. s 12 articles trouv s e 2006 118 Les expositions aux risques professionnels les produits chimiques Les r sultats de SUMER en fiches 8 ao t 2006 e Correspondance entre l identifiant de la convention collective IDCC et la grille de classification des enqu tes ACEMO Aide la r ponse l enqu te trimestrielle sur l activit et les conditions d emploi de la main d oeuvre ACEMO 24 septembre 2008 e La liste des postes M thodologies et quipes de r daction 12 avril 2006 e Le chiffre de la sant au travail Sant au travail 12 septembre 2005 2 370 000 personnes soit 13 5 des salari s sont expos s des produits canc rog nes en 2003 e SUMER Enqu tes 20 mars 2007 Cette enqu te copilot e par la Dares et la DGT Inspection m dicale du travail d crit les contraintes organisationnelles les expositions professionnelles de type physique biologique et chimique auxquelles sont soumis les salari s s M thodologie Efforts et risques au travail 21 septembre 2005 e Les comparaisons internationales Les comparaisons internationales 15 septembre 2005 e El Ouvriers qualifi s des industries de process E Industries de process 15 novembre 2005 e RO Caissiers employ s de libre service R Commerce 15 novembre 2005 s 02 Cadres de la banque et des assurances Q Banques et assurances 15 novembre 2005 Annexe Enqu tes produites au sein du minist re du Travail L
417. s agit des hommes Apr s avoir num r les raisons d agir des entreprises pour embaucher des femmes il est int ressant d voquer les raisons pour embaucher des hommes dans les milieux f minins Pourquoi la pro fession a besoin d hommes Formatrice SAP Service aux personnes Si l argument conomique ne semble jamais mis en avant les hommes n entrent pas davantage pour des raisons thiques dans les entreprises peupl es par les femmes Ils y entrent sous couvert d es sentialisation ils sont forts ont plus de sang froid etc Ils sont plus disponibles souvent pour les soi r es Ils ont un savoir faire de la force physique Vu leur professionnalisme on ne voudrait pas s en s parer Association employeurs C est souvent au prix du d nigrement des femmes malgr leur exp rience dans ce m tier et leur savoir faire Chez les particuliers les hommes prennent plus de recul les femmes sont dans l affec tion Psychologiquement quand on a des hommes dans un groupe a quilibre a quilibre les rela tions Formatrice SAP Les employeurs revendiquent la pr sence des hommes comme une n cessit pour une bonne orga nisation du travail un meilleur service rendu Les hommes sont de plus en plus demand s On a besoin des hommes les hommes les pr f rent pour faire faire leur toilette Association employeurs Dans ce type de discours employeurs ou fonctions d encadrement la question de la l gitimit
418. s galement entre femmes des disparit s sociales entre les groupes sociaux et les cat gories socioprofessionnelles et des segmentations ethniques Elle a en outre boulevers les modes d organisation du travail dans le secteur des services d veloppement de la flexibilit fort turn over pr carit de l emploi Comment rendre compte des enjeux du temps partiel et des fron ti res qu il trace entre les groupes sociaux et entre les genres Une premi re partie indiquera les faits et les chiffres du temps partiel en France et les volutions au regard de l Europe Une seconde partie sattachera d gager les discours officiels et officieux sur le temps partiel depuis la pre mi re loi de 1981 L analyse des discours des parlementaires fran ais est le reflet du regard social contemporain sur le temps partiel et l emploi f minin c est en cela qu elle est essentielle pour com prendre le ph nom ne et corriger ses exc s En troisi me partie on d gagera les strat gies la fois des entreprises qui utilisent le temps partiel et des salari e s qui le subissent avant de conclure sur une quatri me partie plus pragmatique Face au d veloppement de la pr carit li e au temps par tiel de la pauvret laborieuse qu il conditionne et de la marginalit socioprofessionnelle qu il entra ne quelles solutions et mesures de concertation envisager II semble utopique de r fl chir d un point de vue purement humaniste cette que
419. s Ainsi les horaires contr l s repr sentent une caract ristique des conditions de travail f minines Conclusion sur les horaires Pour conclure sur les horaires les femmes ont globalement des horaires qui permettent en prin cipe une meilleure articulation avec la vie familiale Cependant on constate qu elles n chappent pas aux contraintes horaires dont certaines les touchent plus que les hommes Au centre du d bat sur l articulation vie professionnelle vie familiale les horaires de travail des femmes sont l objet de dilemmes soit ils sont mieux adapt s aux rythmes de la vie familiale et domestique mais au d triment de la qualit de l emploi soit ils sont particuli rement incompa tibles avec cette vie familiale sans pour autant que cela implique une meilleure qualit de l emploi caissi res employ es du nettoyage temps partiel En outre les femmes sont amen es s auto exclure de certains emplois du fait de l inadaptation d horaires d synchronis s par rapport la vie familiale Les caract ristiques de l organisation du travail Une plus grande disponibilit Les horaires repr sentent un facteur tr s important dans l investissement que les femmes peuvent faire dans le travail En effet l une des premi res caract ristiques des contraintes organisationnelles des femmes est la disponibilit On peut l identifier dans l enqu te Conditions de travail dune part par le contact ave
420. s accidents du travail Caract ristiques des salari s et accidents du travail Avoir eu au moins un accident Nombre moyen de jours avec arr t au cours i d arr t parmi les accidents de l ann e coul e en de travail avec arr t Sexe Hommes Femmes ge Moins de 25 ans 25 39 ans 39 49 ans 50 ans et plus Statut Apprenti Int rimaire CDD CDI secteur priv Fonctionnaire Anciennet dans l tablissement Moins d un an Temps partiel Temps partiel Cat gorie socioprofesionnelle Cadres Professions interm diaires Employ s Ouvriers Lecture l odd ratio refl te l cart de probabilit d occurence d un accident du travail par rapport une situation de r f rence dans un mod le conom trique de type Logit S il est sup rieur 1 le risque est plus lev que pour la situation de r f rence et inversement s il est inf rieur 1 Ainsi par rapport la situation de r f rence femme en CDI temps plein g e de 39 49 ans etc les jeunes de moins de 25 ans ont un risque d accident de 88 plus lev dans un mod le Logit comportant comme variables explicatives les caract ristiques sociod mographiques du salari les caract ristiques de son tablissement et les expositions professionnelles qu il subit Les accidents de travail avec arr t touchent plus souvent les hommes que les femmes 5 5 contre 3 pour les F Ceci est li au fait que les accidents tou
421. s certains am nagements aux postes de travail s av re autrement plus ardu mais pas impossible en revanche prendre en compte la dimension du genre en tant que construit social et la socialisation diff rente des hommes et des femmes est une pr occu pation g n ralement absente chez les employeurs comme du c t des syndicats d ailleurs Or notre sens si les logiques de genre ne sont pas travaill es anticip es voire combattues alors elles p seront insidieusement sur l int gration professionnelle des femmes et sur leur acceptation par les quipes masculines en place Le doute sur les comp tences r elles des femmes et sur leur l gitimit exercer un m tier non tra ditionnellement f minin est un classique du genre ainsi que les p riodes de test Le probl me est qu la mani re de la pr diction autor alisatrice de Merton les femmes peuvent ne jamais parvenir faire v ritablement la preuve de leurs qualifications si elles sont insuffisamment int gr es au col lectif de travail ce qui ne manquera pas d alimenter en retour leur mise l cart par les coll gues car les soup ons d incomp tence n auront pas t totalement lev s La boucle est d s lors boucl e En effet en l absence de transmission des r gles et des ficelles de m tier par les salari s les plus anciens ou les plus reconnus par le collectif de travail les femmes qui entrent en mixit n ont aucune chance d exercer de fa on plein
422. s de l INSEE dont le temps de travail est temps plein et une employ e domicile peu dipl m e d origine trang re ou antillaise travaillant temps par tiel il n existe pas d homog n it en termes de conditions sociales L volution de l organisation du travail en fonction des lois sur le travail temps partiel et la r duction du temps de travail En l espace de 30 ans de 1980 aujourd hui le temps partiel et son organisation sont pass s par trois phases du point de vue des entreprises e une phase de l galisation de 1981 au d but des ann es quatre vingt dix e une phase d encouragement politique loi du 31 d cembre 1992 loi quinquennale du 20 d cembre 1993 e une phase sinon de dissuasion du moins de moindre encouragement lois du 13 juin 1998 dite Aubry I et du 19 janvier 2000 dite loi Aubry Il Les d bats sur la r duction collective du temps de travail permettent de faire retour sur le disposi tif individuel de r duction du temps de travail Les lois qui en manent tentent de corriger les effets d favorables aux salari s en termes de flexibilit temporelle et salariale sans y parvenir car l emploi reste la priorit Ainsi si les entreprises ne b n ficient plus d exon ration de charges pour un recru tement temps partiel elles conservent cet abattement pour les emplois non qualifi s Or ces der niers sont souvent inscrits temps partiel 21 Par professionnels d
423. s du sexe Plus r cemment un programme EQUAL men par le minist re de la Justice et des f d rations asso ciatives a mis en vidence l impact sur le travail et l emploi des violences v cues dans le cadre conjugal Toutes ces dimensions devraient donner lieu des investigations sp cifiques croisant toujours ge et genre Les questions en suspens Trois grands enjeux conditionneront la croissance de la population active sur le long terme la f condit l acc s des jeunes l emploi le maintien des seniors dans la vie active Sur le march du travail les femmes ont d sormais une place centrale et en particulier aux ges plus avanc s Si les femmes sont plus pr sentes les diff rences de conditions de travail entre hommes et femmes deviennent plus visibles Une question merge concernant les conditions du maintien en activit l in galit entre les femmes En effet si certaines ont le choix d embrasser des carri res tr s enrichissantes sur tous les plans d autres sont de plus en plus contraintes de se maintenir co te que co te La perspective de faire un focus sur le genre devient indispensable l approche dune gestion renouvel e des ges Le peu de travaux croisant genre et ge am ne donc des questions Une premi re s rie de r flexions ressort des analyses quantitatives des taux d emploi Mais l allongement de la vie professionnelle jug d sormais comme imp ratif malgr la nouvelle crise ne p
424. s effectu es par les psychosociologues Ainsi Dejours consid re t il que la mobilisation subjec tive au travail se construit galement dans la reconnaissance par autrui et d pend d un couple contri bution r tribution La r tribution ici prend un sens sp cifique la r tribution rev t la forme de la reconnaissance au double sens du terme reconnaissance comme constat de la r alit de la contri bution des intelligences singuli res au travail reconnaissance de la souffrance associ e cette contri bution reconnaissance du m rite des travailleurs reconnaissance des imperfections de l organisation prescrite du travail reconnaissance pour le service rendu Dejours 1995 Si cette reconnaissance passe par des biens mat riels divers la force de cette reconnaissance reste selon Dejours d abord symbolique et morale Il ajoute l identit constituant l armature de la sant mentale comme le montre la psychiatrie voire physique comme le sugg re la psychosomatique la dynamique de la reconnaissance occupe une place centrale non seulement dans l conomie subjective la souffrance et le plaisir au travail mais aussi dans la lutte pour la sant Dejours 1995 p 172 Dans cette pers 4 Ce paragraphe doit beaucoup l explicitation qui est faite des deux mod les in Niedhammer et alii 2001 EDITIONS E r sea pective la place des femmes dans la vie hors travail ne constitue pas toujours un effet de d t
425. s ont mis en lumi re le fait que les situations de non mixit entra naient des atteintes la sant pour les femmes par exemple TMS sur emplois r p titifs volont den faire trop sous estimation du travail invisible mais aussi pour les hommes conformation l image de l homme fort peu de recours l entraide ou aux quipements sans compter les baisses de performance dues l absent isme et au turn over difficiles compenser par une organisation sexu e des emplois Les cons quences invisibles du travail sur la sant des femmes La question de la sant au travail s est dabord pos e dans les secteurs d activit dits masculins o la p nibilit du travail est forte industrie b timent transport ce qui explique que la majorit EDITIONS a r sea des recherches en sant au travail ou tudes pid miologiques traite des m tiers o travaillent les hommes et o les causes des accidents et maladies sont assez videntes Ces recherches ne sont quasiment jamais faites dans une perspective de genre et concernent encore moins les emplois occup s majoritairement par des femmes sauf dans le secteur hospitalier nombreuses th ses de m decine sur les infirmi res par exemple L tat des connaissances aujourd hui montre que si les femmes sont moins expos es aux risques phy siques aux risques de cancers professionnels par exemple bien qu il ait t clairement fait un lien entre travail
426. s par Pascale Molinier partant de l hypoth se selon laquelle la confronta tion avec la souffrance d autrui tait la source d une souffrance sp cifique la compassion souf frir avec retracent diff rents moments du parcours infirmier L attention pour autrui l gale humeur toute la journ e la gentillesse sont peu pr sentes chez les l ves lorsque commence leur professionnalisation Les premi res exp riences du travail sont celles du d go t de la peur de l vitement des malades La compassion est ici secondaire l exp rience du travail il s agit d un processus psychique d clench par l obligation faite de se confronter aux malades en m me temps qu on n en a pas envie La compassion tay e par un collectif soud n est pas construite ni con ue comme une valeur sp cifiquement f minine Elle est ce qui permet de bien faire son travail et de tenir face aux conditions de r alisation du travail Cette strat gie collec tive de d fense n est parfois plus efficace L auteure constate ainsi que des cadres infirmiers deman dent leur mutation ou d missionnent lorsqu elles ne parviennent pas g rer les situations de sur menages auxquelles elles sont confront es Mais ces d parts interviennent souvent apr s une phase identifi e d activisme o il s agit de ne pas compter ses heures de s se donner int gralement 5 Cet activisme est exploit par l organisation du t
427. s partiel La souplesse requise porte sur la prise en compte de c l articulation de l activit professionnelle des temps de formation des temps personnels et familiaux CES 2008 p 82 Elle contrevient aux st r otypes sociaux persistants qui ne peuvent tre combattus que par l information la rencontre des diff rents acteurs concern s et le dialogue Plus pragmatiquement il est important que les organisations du travail y trouvent un int r t conomique et social au del d une prescription humaniste souvent utopique d aider les salari e s Articuler les temps de la vie Avant d envisager des solutions concr tes la totalit de la situation doit tre prise en compte l activit professionnelle en liaison avec le contexte personnel et familial la situation des femmes au regard de celle des hommes Cela requiert une politique d entreprise qui ne soit plus courte vue s agissant des emplois les moins qualifi s et les plus d valoris s ainsi qu un investissement sur l ave nir et sur les salari es qui tienne compte de l articulation des temps professionnels et familiaux des deux parents et des trajectoires et parcours professionnels de chacun une chelle plus globale cela consiste aussi en une politique incitative double sens pour que dune part les femmes ne se retirent pas partiellement ou totalement du march du travail et d autre part que les p res assument une partie des cong s parentaux En s
428. s pas et quelles sont les questions que nous voudrions poser la recherche ou investiguer dans nos interventions e Que voulons nous d velopper pour accompagner les entreprises e Quels sont les axes et projets cibl s sur lesquels nous allons travailler en tant que r seau ANACT Ce document apr s un cadrage introductif pr sentant la probl matique Genre et les constats faits en mati re de situation compar e des conditions de travail des femmes et des hommes rassemble les contributions des chercheurs consultants en distinguant deux parties e Genre mixit et organisation des temps e Impact du travail sur le parcours et la sant des femmes et des hommes Le Groupe R seau Genre EDITIONS 3 r sea TABLE DES MATI RES S1HI3ILVMN S3d 114V1L INTFOdUCHION oeeie rariora riera ee p5 1 Pr sentation de la Probl matique Genre p6 Florence Chappert 2 Les r sultats d taill s de la comparaison des conditions de travail des femmes et des hommes au travers de l enqu te DARES Conditions de travail de 2005 p17 Florence Chappert partir de la communication de Jennifer Bu Partie 1 Genre mixit et organisation des temps p 23 3 Mixit au travail genre et conditions de travail la construction sociale d un processus p 24 Sabine Fortino 4 Quelques le ons sur les exp riences
429. s pouvoirs publics et des partenaires sociaux sur chaque dimension e Les questions issues de l tat des lieux e L volution peut aussi accentuer les diff rences entre les femmes elles m mes e L ge est une cat gorie qui volue de fa on diff renci e pour les femmes et les hommes e Un ressenti encore majoritairement in galitaire Des propositions pour l action e D passer l invisibilit des femmes e Rechercher des ruptures pist mologiques e Conduire une d marche pluridisciplinaire e Une d marche m thodologique d intervention et de transfert e Des analyses de programmes d actions port s dans diff rents secteurs d activit s professionnels et de leurs effets dans la dur e e Les exp rimentations proposer sp cifiquement l ANACT Annexes EDITIONS E r sea tat des lieux de la litt rature sur genre et ge Genre et vieillissement d mographique Les taux d activit des seniors hommes et femmes L emploi des femmes salari es semble avoir effectu en 30 ans un rattrapage progressif en 2007 on compte 13 1 millions de femmes actives pour 14 7 millions dhommes actifs dans les enqu tes Emploi de l INSEE les premi res repr sentent 47 de la population active tandis que les femmes repr sentent 48 des seniors en emploi soit un point de plus Les chiffres concernant l volution de la population active masculine et f minine entre 50 et 64 ans existent dans les enqu tes mais sont
430. s reculer faute d acteurs forts et constants pour la sup porter Fort M Niss M Rebeuh M C Triby E 2005 Conclusion Tout au long de cet article nous avons tent de montrer quel pouvait tre l apport d une appr hen sion de la mixit en tant que processus C est notre sens la condition pour que l avanc e en mixit s intensifie et se p rennise Mais bien d autres questions et recherches restent faire pour affiner la connaissance d un tel processus et agir sur ce dernier Il convient en effet de multiplier les tudes comparatives inter m tiers et inter secteurs d activit car c est ainsi que se d voilent des pro cessus sociaux cach s et en particulier les syst mes de genre dont on a vu le r le sur la reproduc tion de la division sexuelle du travail qui sans cela seraient trop vite attribu s des sp cificit s de m tier s Notre propos s est galement situ dans une perspective allant au del des questions pratico pratiques Les freins la mixit ne sont pas tant mat riels manque de vestiaires ou de postes de travail am nag s pour les deux sexes que symboliques et cognitifs car ils sont produits par un certain nombre dimpens s et de st r otypes de genre De fait les entreprises qui vont pen ser la mixit non comme une fin en soi ou une obligation l gale qu on peut remplir simplement en injectant des femmes l o elles m taient pas mais comme un processus seront a
431. s suppl mentaires les femmes en emportant du travail chez elles quand elles ne font pas le choix du temps partiel De Henau Puech 2008 Les travaux de Jacqueline Laufer sur les femmes cadres sont galement clairants en la mati re l arbitrage de ces derni res se fait entre la carri re et le temps qu elles peuvent y consacrer Ce temps tant moins extensible que pour les hommes les femmes cadres ont moins acc s aux fonctions de pouvoir cadres haut potentiel et managers que leurs coll gues masculins 5 En d autres termes le temps de travail est un l ment d terminant dans le processus discriminatoire du plafond de verre d fini comme les obstacles visibles et invisibles qui emp chent les femmes d acc der au sommet des hi rarchies professionnelles et organisationnelles Laufer 2005 D un bout l autre de la hi rarchie professionnelle le temps de travail et son corollaire le temps domestique jouent comme des l ments disqualifiants dans la carri re des femmes Celles qui ont le plus de chance de combler ce handicap sont celles qui peuvent b n ficier d une aide dans la prise en charge du travail domestique Certaines femmes font le choix de la carri re en n gligeant leur investissement familial en retardant leur mise en couple et leur maternit voire en d cidant de ne pas avoir d enfant Cette derni re remarque vient souligner les in galit s non seulement entre hommes et femmes mais
432. s toute organisation du travail affiche une s paration stricte des espaces sociaux et nie cette continuit des temps Quels que soient la dur e du temps de travail le niveau de dipl me et la cat gorie socioprofessionnelle existe une in galit sociale en mati re de distribution des temps entre les hommes et les femmes Les enqu tes fran aises et europ ennes sur l Emploi du temps conduites depuis le d but des ann es quatre vingts corroborent toutes le fait que les hommes et les femmes ont un usage diff rent et une dur e in gale la fois du temps travaill et du temps domes 23 Gollac M Citius altius fortius Actes de la recherche en science sociales septembre 1996 n 114 p 54 67 24 Cf Marie Grenier Pez 2002 Le deuxi me corps La dispute Paris EDITIONS a r sea tique De Henau Puech 2008 Dans les pratiques sociales les femmes restent plus grandes consom matrices de temps domestiques pour la prise en charge des enfants des parents d pendants du m nage etc Cela a des effets sur l organisation du temps de travail des hommes et des femmes en entreprise En effet au travail aussi bien les femmes que les entreprises anticipent cet usage social du temps domestique diff rent au sein du couple Les organisations du travail exigent une disponibilit forte voire totale dans certains contextes laquelle les hommes et les femmes r pondent diff remment les hommes par des heure
433. s travaux dans le nucl aire ont montr 17 Nous avons vu p 11 que les femmes sont concern es en proportion beaucoup plus forte par le travail temps partiel et aussi par le travail pr caire EDITIONS a r sea que les salari s pr caires taient moins bien inform s des risques Walraff 1986 qu ils pouvaient prendre sciemment des risques de peur de perdre leur emploi Daniol Shaw 1995 Souhaitant tre embauch s ils acceptent souvent des conditions de travail difficiles Beaud et Pialoux 1993 Les conditions de travail des pr caires sont moins bonnes que celles des salari s stables Letourneux 1998 Cristofari 1997 et ceci dans diff rentes dimensions rythme de travail plus contraint par les quipements par les contr les de la hi rarchie Ils travaillent plus souvent en quipes alternantes Le travail est plus p nible l environnement de travail m diocre Ils sont davantage expos s aux acci dents cela s explique en partie par le fait qu ils ne travaillent pas sur les m mes types de postes Ils sont particuli rement concern s par les contraintes posturales Hamont Cholet 2006 Ils sont ga lement plus concern s par les TMS Probabilit d tre en fort risque de TMS Mod le explicatif de la variable tre en fort risque de TMS Odd ratio Sexe Femme 1 22 R f homme 1 Int rimaire Moins d un an dans l tablissement Trois ans ou plus dans l tablissement R f 2 ans da
434. sa gers ou des clients pour l essentiel de sexe masculin D autres formes d humiliations ont t rep r es par l enqu te L indicateur de pression psychologique a t construit en regroupant les r ponses positives au moins une des trois situations suivantes se voir imposer des horaires des t ches des services dont personne ne veut faire l objet de critiques r p t es et injustes tre mises l cart 17 des femmes d clarent ainsi avoir fait l objet de pressions psychologiques dans leur tra vail au moins une fois dans l ann e coul e Jaspard et al 2001 La violence physique est rare au tra vail et toujours d origine masculine La destruction du travail et des outils est un acte perp tr par les deux sexes mais assez rare 2 La question du passage de la notion de risque celle de la d gradation effective de la sant est une question de probabilit de ressources sociales et personnelles pour compenser ou affronter ces dif ficult s L indicateur sur lequel s appuie Thomas Coutrot mesure la proportion de salari s qui se sentent expos s un risque d agression physique de la part du public Ce pourcentage augmente entre 1994 et 2003 de mani re importante Le d veloppement de la violence concerne les emplois en contact avec le public les employ s de commerces et de services Mais il est remarquable de voir qu il aug mente significativement dans une cat gorie peu expos e comme c
435. sant temporai rement ou durablement Mais le lien statistique entre ge et d ficiences de sant est tabli les troubles de sant impliquant des limitations de capacit ou un traitement m dical concernent peu pr s 1 3 des individus de 18 35 ans la moiti des quadrag naires et 2 3 des quinquas Plus pr cis ment les r sultats de l enqu te SVP50 Sant et Vie Professionnelle apr s 50 ans montrent par exemple que plus de la moiti des salari s quinquag naires de sexe masculin et 2 3 des femmes prouvent des douleurs et que les m mes proportions se retrouvent pour les sensations de fatigue Les relations entre l ge et la sant sont cependant complexes on peut en prendre pour exemple la question du stress et de l ge Molini 2004 Tout d abord parce que les relations entre travail et stress ou sant de mani re g n rale sont rarement de type une cause un effet Plusieurs aspects du travail influencent simultan ment chaque aspect de la sant en renfor ant ou en att nuant mutuellement leurs effets Par ailleurs la sant influence le travail par l affectation certains postes ou par la mani re de r aliser la t che par exemple Enfin de nombreux effets ne sont pas imm diats mais diff r s Vieillissement et genre Bien que l esp rance de vie ne cesse d augmenter et que celle des femmes soit plus lev e que celle des hommes voir annexes on peut formuler l hypo
436. sement et de permettre aux femmes de transformer la pr carit impos e qu elles subissent souvent en mobilit n goci e Catherine Marry Sociologue et directrice de recherche au Lasmas CNRS apporte une vision nuan c e partir de l approche sexu e des trajectoires professionnelles Elle souligne que les femmes sont depuis les ann es 60 le moteur de grandes transformations sur le march du travail dans les effectifs tudiants 2 3 de l accroissement des effectifs ou en ce qui concerne l initiative des s pa rations et divorces Mais elle observe une aggravation des in galit s sexu es au fil de la vie des per sonnes notamment au sein des couples et une polarisation croissante des situations des femmes entre une minorit tr s qualifi e et une majorit de plus en plus pr caris e Arnaud Dupray chercheur du C req s est demand si en deuxi me partie de carri re les femmes th oriquement moins contraintes par les exigences de l ducation de leurs enfants acc deraient des postes et des conditions de travail plus favorables Par l tude de la mobilit des femmes et des hommes selon les secteurs d activit par degr de mixit selon l anciennet et les trajectoires il met jour les diff rences d opportunit s qui s offrent aux unes et aux autres En effet la mobilit interne plus que la reprise de travail ou le maintien statique dans le m me poste dans une m me entreprise ou un m me secteur est pl
437. sibilit de n gocier les priorit s il est lui m me valu en fonction des r sultats de ses services EDITIONS a r sea Les exigences contradictoires se retrouvent galement dans l emploi d accueil au guichet Ainsi l agent d accueil au guichet de La Poste a vu surgir depuis quelques ann es une vari t extraordinaire de produits placer et donc proposer au client On insiste donc pour que ces agents acqui rent une d marche proactive de placement de produits Dans le m me temps ces agents conservent les t ches qu ils taient cens s effectuer avant la mise en place de la politique commerciale t ches essentiellement d ordre administratif puisqu il s agit de renseigner les logiciels afin d enregistrer toutes les op rations Les t ches nouvelles viennent ainsi non pas se substituer mais s ajouter aux t ches anciennes Ces deux types de t ches anciennes et nouvelles appartiennent des pos tures sensiblement diff rentes dans l une l agent est tourn vers son logiciel son regard mais aussi sa concentration sont mobilis s vers un acte de renseignement et de pr cision dans l autre posture le salari doit tre tourn vers le client montrer une certaine disponibilit d esprit et avoir la r ac tivit de pr senter des produits en pr parant l argumentation qui permettra de s duire le client ces exigences assez oppos es du poste de travail les directions ont ajout une autre exigence
438. sionnaliser la GRH dans les associations et introduire la notion de comp tence dans les pratiques Mais la convention collective nationale reste le r f rentiel principal de gestion de l emploi dans ces structures et le dipl me demeure un signal majeur sur les march s interne et externe du travail pour la promotion et la mobilit professionnelle 31 Metso M 2006 Planches collantes et plafonds de verre les trajectoires professionnelles et familiales des cadres bancaires en France et en Finlande EDITIONS a r sea des hommes et les trajectoires f minines s arr tent galement des niveaux hi rarchiques plus bas Les femmes doivent faire face des difficult s limitant l avanc e de leur carri re Si les hommes b n ficient d un effet de cooptation les femmes elles voluent de poste de mani re moins natu relle L auteure souligne par exemple que les avancements des carri res f minines se font souvent aux moments des restructurations internes c est dire au moment du d part du sup rieur hi rar chique souvent masculin et de son remplacement de droit par une femme qui tait jusque l la num ro 2 L auteure insiste sur le fait que les logiques sexu es d volution des carri res sont en France renforc es par le fait que les r gles de gestion des ressources humaines dans les entre prises sont souvent opaques implicites et inconnues des salari s En outre les parcou
439. sir comment faire son travail et de participer aux d cisions qui s y rattachent la possibilit d utiliser ses comp tences et ses qualifications et d en d velopper de nouvelles 3 Le soutien social au travail est d fini par l aide et la reconnaissance des coll gues et des sup rieurs hi rarchiques L hypoth se de Karasek est que la combinaison d une forte demande psychologique et dune faible latitude d cisionnelle conduit une situation de d tresse socio motionnelle et une augmentation du risque cardio vasculaire Cette d tresse serait accrue par un manque de soutien social au travail Ainsi le groupe haut risque serait compos des individus expos s la fois une forte demande psychologique une faible latitude d cisionnelle et un faible soutien social au travail Niedhammer et al 2001 21 Certaines limites de ce mod le ont t mises en vidence notamment le fait que la notion de contr le est con ue de mani re trop restreinte car elle ne prend pas en compte l impact du contr le sur les carri res et la s curit de l emploi Le mod le Siegrist construit plus r cemment le prend en compte Ce dernier mod le d finit comme conditions de travail pathog nes celles qui associent des efforts lev s de faibles r compenses Siegrist 1996 un d s quilibre entre efforts et r compenses pro voque des effets sur le plan la fois motionnel et physiologique Ce point de vue rejoint les ana lyse
440. son groupe de sexe 16 Le projet professionnel repose essentiellement sur int r t un go t personnel tr s prononc pour une activit EDITIONS a r sea telle attirance Une cariste chez un constructeur automobile ancienne cadre en atelier de confection raconte Je venais reculons j aimais mon boulot et je travaillais dans un environnement de femmes Venir en usine c est perdre de sa f minit La blouse c est une contrainte Avant je travaillais Paris dans le haut de gamme Ici c est le v tement grossier La motivation principale est ici plus d ordre conomique un moment de leur parcours professionnel p riode de ch mage d inactivit sor tie de scolarit les postes techniques ou en industrie sont pr sent s comme une perspective tan gible d emploi Alors que j tais au ch mage j ai suivi une formation en informatique J aurais bien aim travailler sur les bureaux mais il fallait de l exp rience Dans le commerce de mat riel de construction et de charbon qu elle tenait avec son mari pourtant je faisais mais ils les employeurs NdR disent que ce n est pas la m me chose J adorais l informatique mais je n ai jamais trouv dans cette branche J tais d ue c est pour cela que je me suis lanc e Quand j ai vu l ANPE qu ils recherchaient du per sonnel dans l automobile je me suis dit allez tant pis il faut changer T li re retoucheuse Les femmes q
441. sont souvent associ es au d ploiement d une force par exemple pour la lev e de charges dans la norme ISO 11228 En g n ral les normes ne s appliquent pas bien au type de mouvement fin tr s hautement r p t typique des emplois des femmes en industrie ou dans 7 On pourra aussi se r f rer Gyllensten et Palmer 2005 cit par Soar s 2008 EDITIONS a r sea les bureaux Lippel et coll 1999 Ceci illustre un probl me qui peut s appliquer plusieurs normes le fait que deux conditions de travail sont appel es par le m me nom ne veut pas dire qu elles repr sentent le m me risque pour la sant Ainsi pour les travailleuses d h pital la manutention d une charge vivante un patient par exemple varie selon si la charge bouge r siste ou coop re Le traite ment de cette question dans la norme ISO 11228 ISO 2003 p 21 est assez amusant pour quiconque a d j essay de calmer un enfant qui rage Soulever un b b du sol pour le mettre un niveau de travail est une activit de manutention verticale classique la force de compression au niveau de la colonne vert brale a t calcul e par analyse vectorielle Plusieurs composantes importantes du tra vail des femmes n ont pas t incluses dans les listes de conditions surveiller comme la posture debout prolong e fixe ou presque fixe significativement plus fr quente chez les femmes Tissot et coll 2004 Cette posture est typique de certa
442. sph re familiale o elles peuvent trouver des formes d panouissement personnel et la reconnaissance de leur utilit que le monde du travail leur refuse II est facile ensuite de parler du retrait des femmes par rapport au travail quand cette posture est totalement construite par les conditions de l emploi et du travail qui leur sont offertes Nombreux sont les t moignages qui soulignent cette tension v cue par les femmes entre vie familiale et vie pro fessionnelle mais aussi cette sorte d paulement mutuel qui conduit aux situations d effondrement psychique et souvent aussi physique lorsque les situations personnelles et professionnelles sont fragi lis es simultan ment Anne Fran oise Molini et Serge Volkoff 2003 reprennent un argument similaire soulignant la double dimension de la p nibilit propos des d parts en retraite Dans le d bat social sur les modalit s de d part en retraite le travail p nible est mis en cause pour deux raisons Dune part les conditions de travail peuvent avoir un effet sur la long vit et sur la qualit de la vie au grand ge apr s le travail donc sur la dur e et la qualit de la retraite Mais auparavant un travail insatisfaisant renforce le souhait de d part pr coce et donc affecte la possibilit m me de rester en activit Les connaissances scientifiques sur les relations entre ge genre travail et sant doivent aider creuser pour les hommes et p
443. ss and Works Home Conflict Stress and Strain for Working Women Sex Roles A journal of Research 23 3 4 p 169 185 e Niedhammer l Chastang J F L vy D David S Degionni S 2007 Exposition aux facteurs psycho sociaux au travail du mod le de Karasek en France tude m thodologique l aide de l enqu te nationale SUMER Travailler n 17 e Niedhammer I David S Bugel I Chea M 2000 Cat gorie socioprofessionnelle et exposition aux facteurs psychosociaux au travail dans une cohorte professionnelle Travailler n 5 1 p 23 45 EDITIONS E e Niedhammer l David S Bugel I Chea M 2000 Cat gorie socio professionnelle et exposition aux facteurs psychosociaux au travail dans une cohort professionnelle Travailler n 5 r sea e P nibilit s au travail tudes et documents 2008 Anne Marie Nicot C line Roux coordination di tions de l ANACT e Peyrard C 2007 Construction des connaissances professionnelles et collectifs de travail la sta bilit des collectifs est elle une hypoth se n cessaire L exemple des industries chimiques GRIS XI journ es de sociologie du travail Londres juin para tre chez Octar s en 2009 e Pialoux M Beaud S 1993 Permanents du temporaire in Bourdieu P La mis re du monde Seuil Paris e Pistes volume 6 Num ro 1 mai 2004 e Prioux F 1994 Du premier au deuxi me enfant ma trise de la contraception normes social
444. st pas suffisant lors de l analyse dune demande d intervention en entreprise ou de l labora tion d un diagnostic ou de pr conisations il s agit de prendre en compte le genre en amont pour interroger les conditions de travail dans une approche de genre gender mainstreaming c est dire en prenant en compte les enjeux du genre autrement dit des femmes et des hommes au travail s les affectations diff renci es aux m tiers et postes de travail e la division sexuelle du travail m me dans un m me emploi e les parcours interrompus d classants et peu qualifi s sans compter le plafond de verre e la question des temps temps partiel horaires cumul travail hors travail e et surtout les diff rences au niveau de l exposition aux facteurs de risque de la perception des sympt mes de la d claration des troubles de la prise en charge par le corps m dical Le risque de la d rive essentialiste La difficult de cette probl matique est toutefois qu en diff renciant les populations on risque tou jours la d rive de l essentialisme savoir d interpr ter les comportements r els ou attendus ou les effets dans le travail partir des st r otypes de sexe Sachant par ailleurs que la cat gorie des femmes est de plus en plus h t rog ne II est noter que le r seau ANACT fait de plus en plus face des demandes d entreprises qui veu lent introduire des femmes dans des m tiers dits masculins au no
445. stion Tous y compris les entreprises ont int r t ce que les conditions de travail temps partiel s am liorent et d bouchent sur de vrais emplois Quelles actions concr tes poser pour y parvenir En France depuis la premi re loi de 1981 le travail temps partiel na cess de se d velopper comme une forme d emploi atypique par rapport la norme dominante implicite de l emploi temps com plet Aujourd hui pr s de 18 26 de la population active est occup e temps partiel parmi lesquels 80 de femmes Nulle autre forme d emploi n est aussi marqu e en mati re d in galit s de genre et de stratification sociale tel point que le temps partiel signale une des formes de segmentation et de discrimination les plus r sistantes sur le march du travail quand on compare les hommes et les femmes les cat gories socioprofessionnelles les plus dipl m es et les moins qualifi es voire les populations d origine trang re et les autres Depuis le d but des ann es quatre vingts l organisa tion du travail des entreprises a tr s largement profit du dispositif du temps partiel tandis que la majorit des salari e s concern e s participaient malgr eux la flexibilit accrue et au d ve loppement de la pr carit au travail2 S il touche avant tout le secteur tertiaire de l conomie l emploi temps partiel correspond des modes d emploi diff rents De l ajustement libre et choisi de son temps
446. stion centrale de ces travaux Pour autant diff rents l ments mergent de mani re consensuelle Les parcours professionnels des femmes et des hommes se d finissent d s l entr e en formation initiale suivant des m canismes d orientation et de construction sociale de l app tence pour les m tiers Le Cereq rappelait r cemment propos des choix de fili res dans l enseignement sup rieur en Europe que la formation diff renci e des femmes et des hommes les conduit vers des m tiers et des espaces professionnels distincts 1 Ce constat peut tre tendu quel que soit le niveau vis Ainsi les jeunes filles repr sentent 77 des effectifs des CAP et BEP du tertiaire alors que les jeunes hommes repr sentent 90 des effectifs des CAP et BEP industriels Parmi les plus dipl m s tandis qu un tiers des femmes investissent des tudes de sciences humaines lettres et arts seuls 13 des hommes sont dans ce cas Et un tiers des hommes int grent des fili res d ing nieurs contre seulement 7 des femmes De m me le Conseil conomique et social indique dans un r cent rapport que l on compte seule ment 29 de filles parmi les l ves inscrits en classes pr paratoires aux grandes coles 39 en ins tituts universitaires de technologie et 26 en coles d ing nieur 2 Si les femmes sont ensuite pr sentes dans tous les secteurs du tissu conomique l ducation la sant et le commerce privil gient l embauche
447. struction dune d marche d accompagnement des publics sur des parcours d insertion dans des secteurs peu voire non mixtes b tie sur le principe d ducation la mixit et l galit Expertise sur les questions d galit professionnelle et de prise en compte du genre e En entreprise m diation vers et dans l emploi dans le cadre de nos prestations d accompagne ment des publics Aide au recrutement Co r alisation de diagnostic sur la situation compar e des hommes et des femmes Accompagnement des plans et politiques de formation ainsi que des pro jets visant la mixit et l galit professionnelle Avec les branches les Opca information et appui conseil pour d velopper la qualit des emplois reconna tre les comp tences mixer les emplois valoriser les initiatives visant l galit e Actions de sensibilisation formation de coaching en direction des professionnel le s de l duca tion l orientation l insertion et la formation visant la professionnalisation et l acquisition en nou veaux savoir faire pour avancer sur construction de la mixit la lutte contre les discriminations et l galit professionnelle tudes expertise communication tudes et recherches actions cr ation d outils par exemple la BD Faire sa place 2005 Animation du site r gional Ensemble construisons la mixit et l galit professionnelle www egalite mixite com r sea Caract ristiques majeures de l empl
448. surtout des d fauts qui rendraient quasi insupportable le fait de ne tra vailler qu entre femmes Sauf exception les qualificatifs que l on retrouve dans chaque entretien f minin s organisent ainsi les femmes seraient douces pas assez autoritaires pour tre un bon chef dou es pour le contact avec la client le sauf en cas de conflit m chantes entre elles jalouses futiles comploteuses faibles physiquement hypocrites rapporteuses faiseuses d histoires rancu ni res boudeuses Certes les repr sentations du masculin recueillies souffrent galement de nombre de st r o types peu flatteurs Cependant le portrait social qui s en d gage tend plut t constituer le col lectif masculin comme rassemblant de bons coll gues de travail avec des d fauts c est entendu mais sans qu aucun de ceux ci ne soit totalement r dhibitoire ou invivable Ainsi les hommes seraient francs et directs parfois violents mais c est mieux que de se faire la gueule pendant des mois physiquement forts plus forts que les femmes rigolos grossiers dans leur langage rudes solidaires entre eux peu soigneux mais travailleurs dynamiques s ducteurs serviables voire galants disponibles ils ne comptent pas leur temps ne parlant que de foot et de voi tures Si les hommes rencontr s partagent ces repr sentations sociales du f minin et du mas culin ils n adoptent pas pour autant les m mes attentes que les femmes en mati
449. t Le taux d activit des m res g es de 25 49 ans qui ont deux enfants de moins de 16 ans est pass de 26 en 1962 plus de 78 en 1999 On constate donc une moindre in galit d acc s l emploi mais l acc s la parentalit pose la question de la conciliation de la place au travail et dans la famille probl me que l on ne retrouve pas chez les hommes Flipo R gnier Loillier 2002 En France une sorte de compromis des politiques conduit aider les femmes dans l emploi avec l ar riv e du premier enfant et incite une partie des m res se retirer du march du travail avec les nais sances suivantes Fouquet et al 1999 Th venon 2006 L arriv e du troisi me enfant y est associ e un retrait massif du march du travail Th venon O 2007 p 11 En 2005 l inverse des hommes les femmes seules sont les plus actives et les femmes avec des enfants sont les moins actives Le taux d activit est nettement plus faible pour les m res de famille nombreuse surtout si l un des enfants a trois ans ou moins Les m res les moins dipl m es sont les moins pr sentes sur le march du travail Les carts de taux d activit entre les plus dipl m es et les moins dipl m es ont tendance s accro tre avec le nombre d enfants pr sents au domicile Chardon et Daguet 2005 Ce d veloppement de l emploi f minin s est accompagn dune forme sp cifique marqu e par le temps partiel ou le travail temporair
450. t comme si le fait de travailler ensemble ne constituait pas une exp rience significative ni en tout cas susceptible de remettre en cause cette vision duale et fig e du genre Mieux les st r otypes de sexe sont en permanence mobilis s instrumentalis s par les diff rents acteurs pour justifier l intensification du processus de mixit au travail ou au contraire pour le freiner ou le stopper Ainsi en enqu te on ne peut manquer d tre frapp par la fa on dont le groupe des hommes parle des femmes et sym triquement par les mots qu utilisent les femmes pour voquer leurs coll gues masculins Comment ne pas relever l insistance de discours f minins extr mement laudateurs sur les hommes leurs qualit s leurs comp tences sur le bienfait que leur pr sence procure au bureau d tudes concern ou au plateau t l phonique au pool de secr tariat etc De fait les femmes ont souvent tendance valoriser l int gration d hommes dans des quipes de travail et d fendre l avan c e en mixit de m tiers traditionnellement f mininsl0 toutes choses qui n ont pas de v ritable quivalent c t masculin Sauf que dans un m me mouvement elles disqualifient compl tement la situation ant rieure celle o les femmes restaient entre elles Ainsi selon la plupart des salari es rencontr es ce qui caract riserait les femmes dans la vie et au travail est un certain nombre de qua lit s et de d fauts naturels
451. t besoin de travail le mari il gagnait pas monts et merveilles fallait un deuxi me travail on ne trouvait pas ailleurs ils nous ont propos a on Va fait puis maintenant on est l On est l il faut qu ils nous acceptent comme a Mais a t dur ahhh 5 La question de la violence et du respect de l int grit des personnes est souvent occult e m me par les m diateur trices l emploi pourtant elle rel ve des freins l galisation des statuts homme femme et d une atteinte la dignit L introduction de femmes dans les m tiers dits d hommes revient poser les questions troitement imbriqu es dans la transgression des r les de 34 On retrouve les travaux de H Eckert d crivant l arrangement des sexes sur une cha ne de montage automobile 2007 EDITIONS a r sea la reconstruction identitaire que leur occupation exige et aussi de la d construction du genre Tout l enjeu du travail sur la mixit et sa difficult r sident dans la force des pr jug s elle est au c ur des peurs et des changements qui rendent ambigu s voire caduques les pratiques de mixisation En guise de conclusion de la n cessit de d sexuer les r les Les balbutiements de la mixisation peuvent ils constituer des avanc es vers l galit Les actions et projets men s ponctuellement en constituent ils les pr misses De fa on plus pragmatique l ou verture de tous les m tiers aux hommes et aux femmes peut
452. t ce qui vient d tre dit constitue une observation une ann e donn e Il est plus complexe d ob server les trajectoires c est dire l volution des donn es entre deux enqu tes Il s agit d observer comment les trajectoires professionnelles impactent la sant en liaison avec les p nibilit s Il faut donc mettre en uvre des enqu tes plus sophistiqu es Annexe 22 Enqu te SUMER 2003 DARES DGT Premi res Synth ses Informations mai 2008 n 22 2 Jennifer Bue DARES et Nicolas Sandret MIRTMO DRTEFP IDF Tableau 1 Les comportements hostiles v cus au travail dans le pass et actuellement En pourcentage Dans le pass Dans l emploi actuel Les atteintes d gradantes ssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssed 3 1 1 9 Laisse entendre que vous tes mentalement d rang f e J 1 2 0 9 Vous dit des choses obsc nes ou d gradantes d 2 0 1 3 Vous fait des propositions caract re sexuel de fa on insistante 0 6 0 1 Le d ni de reconnaissance du travail 1 14 0 8 9 Critique injustement votre travail l 12 2 7 7 Vous charge de t ches inutiles ou d gradantes d 4 3 2 7 Sabote votre travail vous emp che de travailler correctement 3 7 2 3 Les comportements m prisants 10 6 6 5 Vous ignore fait comme si vous n tiez pas l 7 8 7 1 Tient sur vous des propos d
453. t ce sans poser la question des obs tacles qui freinent la mixit des emplois L introduction de femmes sur des m tiers non mixites se fait actuellement au gr des rencontres d int r ts selon les conjonctures et non pas sur un consensus de valeurs et de principes d galit des sexes Le probl me une soci t d mocratique ne peut elle tre li e qu la conjoncture Dans la contradiction entre le principe d galit d une part et la libert d entreprendre de l employeur d autre part se niche la raison d chec des politiques Les entreprises et autres acteurs du monde conomique De fait aujourd hui des entreprises rencontrant les pr occupations des politiques et des pouvoirs publics recrutent des femmes l o elles sont tr s peu pr sentes principalement sur les postes de premiers niveaux de qualification Ce faisant elles contribuent d velopper l emploi et l activit des femmes uvrent elles pour l galit et la mixit professionnelle tout le moins elles ouvrent un processus de mixisation de leurs emplois et m tiers Si leurs raisons d agir sont multiples leur pr occupation premi re est un enjeu conomique Au c ur l enjeu conomique II rev t diff rentes facettes Le gain passe par la performance mais galement la r duction des co ts de telles exigences p sent sur la politique de gestion des ressources humaines Organisations patronales branches professionnelles
454. t d un produit ou la cadence dune machine Leur travail est fr quemment contr l par la hi rarchie ou de fa on informatis e 62 26 Ces femmes sont en outre plut t g es 54 d entre elles ont 40 ans ou plus contre 47 de l ensemble des femmes sala ri es Or l ge est un facteur aggravant des troubles musculo squelettiques Plus que le secteur c est l emploi qui d termine les contraintes de situation fatigante cela concerne les employ s du commerce et des services aux particuliers les ouvriers non qualifi s de type indus triel et les ouvriers de type artisanal Contraintes posturales et articulaires au travail mars 2007 Premi res synth ses DARES Les cat gories sociales expos es et les autres en pourcentage Cat gorie Situation Postures Contraintes socioprofessionnelle fatigante p nibles cervicales Cadres Professions interm diaires de l ducation et de la sant Professions interm diaires administratives et com Techniciens contrema tres Employ s fonction publique et entreprises Employ s de commerce personnel de service aux particuliers Ouvriers qualifi s Ouvriers non qualifi s Il s agit essentiellement d employ s de la Poste et de la Fonction publique hospitali re compte tenu du champ a Fire Source Sumer 2003 Dares DRT EDITIONS r seau Ce sont les femmes qui travaillent plus souvent sur cran plus de 20 heures par semaine sauf par
455. t d entre elles sont des femmes en demande d orientation ayant plus de 40 ou 50 ans Si 68 d entre elles sont demandeuses d emploi c est que 57 ont t licenci es les inter ruptions de carri re tant donc surtout involontaires 45 d entre elles cherchent effectuer une reconversion ou une volution de carri re r pondant une insatisfaction de leur travail ou une recherche de maintien au travail Elle introduit le lien entre l acc s le plus imm diat l emploi qui est recherch et le contenu du tra vail car les femmes sont g n ralement pr tes accepter un d classement En effet les emplois les plus accessibles sont les aides la personne et le commerce 12 http www securite sociale fr chiffres lfss lfss2009 2009_plfss_pqe 2009_plfss_pqe_retraite_7 pdf EDITIONS a r sea L action de Retravailler met l accent sur des strat gies de reconversion qui passent par la forma tion dans 70 des cas l interim et la cr ation d activit tant galement possibles dans des cas limit s La lutte contre la d qualification des femmes prix payer pour se maintenir en emploi ou y r acc der est pr sente dans d autres initiatives associatives qui mettent l accent sur le g chis de comp tences des femmes face aux discriminations l emploi apr s 40 ans Des sites s y emploient comme forum emploi qui propose des femmes de plus de 40 ans de les accompagner pour cr er leur e
456. t dans la situation m me de travail au bloc op ratoire Le stress l angoisse de la chirurgienne ce que dans le jargon indig ne l on nomme piquer sa crise s na pas droit de cit sauf s attirer des repr sailles de l quipe D un chirurgien qui se met en col re dans le bloc op ratoire on dit qu il a ses sautes d humeur s qu il est tendu Une chirurgienne qui pique sa crise passe pour une garce Face une col re f minine les infirmi res se mettent agir avec lenteur et faire la t te au lieu de pr ter une attention plus soutenue Le probl me est que les chirurgiennes n ont pas t form es ce travail motionnel et qu il est exig d elles comme quelque chose de naturel allant de soi Il devient alors une source de stress suppl mentaire pour elles d s lors qu un comportement inap propri de leur part est sanctionn in vivo par les coll gues et l on peut m me poser par hypo th se qu il fait largement obstacle aux m canismes classiques de d compensation psychologique des chirurgiens masculins face la peur au travail L o ils laissent d border leur subjectivit les chirurgiennes doivent au contraire s employer l effacer la gommer ou la canaliser On pourrait tendre ce constat ces m tiers en voie de mixit qui voient les femmes pourtant minoritaires en nombre prendre leur charge tout ou partie du travail du care et ne trouvant pas dans
457. t de travail Les deux notions permettent d approcher les sp cificit s des parcours professionnels et de s curisation des parcours mais la seconde est plus propice une intervention sur les contenus du travail axe d action privil gi de l ANACT Les freins la construction des parcours des femmes De l analyse des travaux des chercheurs r alis s le plus souvent indirectement propos de la pro bl matique Genre et Parcours s ressortent deux composantes des conditions de travail qui impactent les conditions des parcours professionnels des femmes aujourd hui le travail temps partiel et l articulation vie au travail vie hors travail Ces deux composantes influent notamment sur un levier fort des parcours professionnels l acc s la formation professionnelle Diff rents facteurs conditionnant la possibilit du parcours Plusieurs facteurs interviennent dans la possibilit de construire son parcours professionnel mais ces facteurs sont explicatifs des degr s variables selon le genre Le temps partiel une adaptation aux contraintes externes un frein pour la progression des carri res Environ 84 des salari s temps partiel sont des femmes L enqu te G n ration 2004 du Cereq souligne par exemple que les CDI temps partiel concernent deux fois et demi plus les femmes que les hommes et ce d autant plus lorsqu elles sont peu ou pas dipl m es De mani re plus g n rale si un jeune sur cinq es
458. t embauch temps partiel pour son premier emploi ce temps partiel concerne plus du tiers des premiers emplois dans les activit s de services aux particuliers et dans l ducation secteurs fortement f minis s et un peu plus du quart dans le commerce o les jeunes femmes sont deux fois plus souvent temps partiel que les jeunes hommes Les carts se constatent d autant plus pour les bas niveaux de qualification en de du baccalaur at et se r duisent au del Par ailleurs les jeunes issus des sp cialit s tertiaires majoritairement des femmes travaillent davantage temps partiel ceci quel que soit leur niveau de formation La pr sence du temps partiel est donc une caract ristique des conditions de travail des femmes par rapport aux conditions de travail des hommes d s l acc s aux premiers emplois et l amorce du parcours professionnel Cette diff rentiation se retrouve en moyenne sur l ensemble de la popu lation active observ e 6 Cf Bref Cereq n 257 op cit les femmes se distinguent une nouvelle fois Au moment de l enqu te les emplois dur e d termin e touchent 22 des femmes et 17 des hommes au niveau europ en Au del de cette tendance commune l ensemble des quinze pays europ ens des sp cificit s nationales ressortent Par exemple l emploi temporaire f minin est nettement plus fort dans les pays de l Europe du Sud notamment en Espagne que dans ceux de l Europe du Nord o
459. t les expositions aux risques professionnels sont particuli rement lev s dans les entreprises moyennes entre 200 et 1 000 salari s Les grandes entreprises ont quant elles des syst mes de pr vention et de CHSCT Comit d Hygi ne de S curit et des Conditions de Travail per mettant de diminuer ces risques En r sum la cat gorie des zolas est surrepr sent e dans les moyennes entreprises 16 P nibilit et itin raires professionnels in P nibilit s au travail tudes et documents Anne Marie Nicot C line Roux coordination ditions de l ANACT 2008 p 36 EDITIONS E r sea Violences et conflits au travail Avant d voquer le conflit et les violences au travail il nous para t utile de rappeler que nombre de femmes subissent dans notre soci t en France beaucoup de violence Pour la cerner on peut se r f rer la r cente enqu te ENVEFF commandit e par le Service des Droits des femmes et le Secr tariat d tat aux droits des femmes L enqu te ENVEFF est une r ponse aux recommandations faites aux gouvernements lors de la conf rence mondiale sur les femmes P kin en 1995 Elle a pour objet de produire des statis tiques pr cises concernant les violences faites aux femmes enqu te coordonn e par l Institut de d mographie de Paris I IDUP r alis e en juillet 2000 sur un chantillon de femmes g es de 20 59 ans par une quipe pluridisciplinaire CNRS INED INS
460. t prioritairement leurs coll gues f minines les activit s de secours aux victimes comme aider une personne g e qui vient de tomber dans la rue ou encore un individu victime d un malaise ou d une agression plut t que l extinction d un incendie tr s violent Pfefferkorn 2006 etc Sym triquement dans les espaces traditionnellement f minins en voie de mixit les femmes ont tendance capter ces activit s com passionnelles de care et en limiter l acc s aux hommes Et les arguments ne manquent pas pour jus tifier cette distinction sexu e allant d une incapacit naturelle des hommes tre doux pr ve nants une v ritable m fiance leur gard La mixit professionnelle dans les m tiers de la petite enfance comme ducateurs de jeunes enfants en cr che animateurs en centres a r s instituteurs en cole maternelle revient alors pour nombre de professionnelles en exercice laisser entrer le loup dans la bergerie selon l expression particuli rement imag e de N Murcier 2005 tant est forte la crainte que les hommes n exercent des violences physiques et sexuelles sur les enfants L encore des r gles de fonctionnement de la mixit plus ou moins formelles sont mises en place par les quipes afin d carter tout soup on Dans cette logique les hommes vont tre dispens s voire interdits de toutes les t ches impliquant une proximit corporelle et affective avec les e
461. t sociaux de construction du risque la pr carit dans l emploi et le travail e L importance du travail sur le devenir de soi et donc sur la sant e La pr carit de statut et d emploi e La pr carit du travail Conclusion Bibliographie Annexe Introduction Quelques mots sur l organisation de cette pr sentation de travaux Partie 1 Les termes et m thodes utilis s pour expliciter les risques encourus par les populations Nous avons fait le choix de commencer notre texte par une section consacr e aux m thodes utili s es pour traiter de cette question dans les grandes enqu tes en France au Qu bec et dans le monde anglo saxon Cette premi re partie d ordre m thodologique se divise en deux sections la premi re concerne les m thodes Karasek et Siegrist la deuxi me la question des m thodes d analyse des risques pour les femmes Pour bien comprendre le point de vue dont nous partons nous dirons d em bl e quels sont les probl mes que pose l approche en termes de genre en termes de sant Partie 2 Place des hommes et des femmes dans l emploi source d une exposition diff rente aux risques On ne peut traiter de la sant des hommes et des femmes sans faire un rappel des conditions de leur emploi des secteurs et des cat gories socioprofessionnelles dans lesquels ils elles sont au travail puisque les risques de sant varient selon ces r alit s diversifi es Ce sera l objet de la section 1 de cette deuxi me
462. tat que c est autour de la retraite qu elles sont fatigu es Parce que ces dames ont beau coup donn l poque elles ont fait beaucoup plus de m nage que nous elles n ont m me pas pro fit du salaire comme nous Moi je les trouve plus fatigu es m me si elles all gent leur planning Elle signale que le temps partiel choisi est une fa on de r pondre aux difficult s caus es par des conditions de travail non am nag es Mais face aux cons quences de la p nibilit de ce travail qu il s agisse de r duire son temps de travail ou d anticiper sur la retraite ce sont les revenus imm diats ou venir des salari es qui sont amput s Lauteure introduit galement la probl matique des femmes migrantes tr s pr sentes dans ce sec teur tous les ges dont certaines se sont d class es pour se maintenir en emploi et lutter contre la pauvret absolue sans pouvoir viter la pr carit Dans ce secteur l tude de l acc s une certification au moyen de la Validation des Acquis de l Exp rience r v le qu il d pend plus de la formation initiale des salari es que de leur exp rience dans le m tier Les femmes de plus de 50 ans peu form es initialement s en trouvent donc p nalis es Du c t des cadres et de leur acc s aux postes de responsabilit en milieu ou deuxi me partie de carri re Ghislaine Doniol Shaw met l accent sur les m canismes du plafond de verre qui se situe aux ges o les
463. ternelles aides domicile 99 s secr taires 97 professionnels de l action sociale culturelle et sportive 65 22 Cependant l avanc e en mixit est galement av r e pour un grand nombre de m tiers et ce sur un laps de temps assez court 20 30 ans tout au plus Les factrices les exploitantes agricoles les conductrices de bus et de poids lourds les femmes agents de s curit les surveillantes de maison d arr t masculine les femmes policiers les ing nieures les magistrates les chirurgiennes les inspec trices des imp ts existent bel et bien d sormais Sym triquement les hommes ont investi des fonctions dont parfois la d nomination au masculin n est pas encore usit e sage femme assistante sociale et d autres encore qui il y a peu taient consid r es comme de v ritables ghettos f mi nins d activit instituteur en cole maternelle aide soignant ducateur jeunes enfants caissier et vendeur en grandes surfaces agent d accueil Une avanc e en mixit g om trie variable C est un moment charni re que conna t notre soci t dans le traitement qui est traditionnellement accord la diff rence entre les sexes et qui s observe de bas en haut de l chelle sociale comme dans l ensemble des sph res du social l cole le politique le travail Historiquement en effet les territoires d activit des hommes et des femmes taient bien s par s et les espaces
464. teurs des services dits f minins marqu s par la pr carit le temps partiel et le travail post e la prise en compte du genre dans la conception des syst mes de travail EDITIONS E r sea Des freins la double mixit durable dans certains m tiers La concentration des femmes dans certains m tiers M me si les femmes repr sentent en France pr s de 48 de la population active et que le taux d activit des 25 49 ans est de 82 source Regards sur la parit 2008 la r partition sexu e des emplois se traduit par le fait que 50 des femmes se retrouvent dans 11 professions sur 86 ensei gnants vendeurs employ s secr taires aides soignants infirmiers aides domicile professionnels action sociale assistants maternels la Tre famille de m tiers est agent d entretien pour 6 7 des femmes alors que 35 des hommes se retrouvent dans 11 professions source Chiffres cl s ga lit 2008 Cette s gr gation s explique par les st r otypes de genre associ s certains m tiers minutie soin relation pour les femmes force et autorit pour les hommes qui voluent tr s peu depuis 30 ans Et au sein d emplois apparemment mixtes si l on y regarde de plus pr s les femmes ne font pas non plus les m mes t ches que les hommes car il y a recomposition des t ches du fait de la division sexuelle du travail La f minisation dans les emplois non traditionnels Depuis plusieurs
465. th se que pour les femmes la tendance les consid rer comme g es est plus pr coce en raison des st r otypes de genre qui repr sentent les tapes de la vie des femmes en fonction essentiellement de leur vie reproductive maternit dans la jeunesse et m nopause qui introduit la vieillesse repr sentation qui naturalise l ge chez les femmes dans et hors travail r mun r Les t moignages des structures associatives qui accom pagnent le travail et l emploi des femmes situent quant elles une premi re barri re autour de 40 ans Age qui chez les hommes marquerait plut t la maturit et la pleine possession de ses com p tences Alors que tout semble indiquer que dans le contenu du travail les m tiers les secteurs d activit les diff rences se maintiennent ou s accentuent en fin de carri re bien que les taux d activit se rapprochent les tudes et recherches sur les ges et le vieillissement ne traitent qu incidemment du genre Cela tient en bonne partie aux concepts et outils d analyse qui restent centr s sur le travail au mas culin rendant invisibles ou discr tes les sp cificit s du travail f minin La p nibilit du travail masculin est plus souvent apparente marqu e par des faits mieux identifi s accidents par exemple quand elle est physique davantage reconnue socialement elle peut m me susciter au lieu d un rejet la fiert d affronter virilement l effort et le d
466. tiels Au niveau de l entreprise cette invisibilit se traduit par le fait que la relation genre conditions de travail est tr s peu ou mal diagnostiqu e Le Rapport de Situation Compar e quand il est labor ne comprend pas les indicateurs requis sur l exposition aux risques et la p nibilit il p che ainsi par manque d l ments sur le niveau de sant l absent isme et ne permet pas d tablir des liens entre emplois occup s respectivement par les femmes et par les hommes et les diff rents indica teurs de parcours ou de sant Une des pistes que propose le r seau ANACT est d enrichir le Rapport de Situation Compar e d l ments sur les conditions de travail compar es des femmes et des hommes L invisibilit du genre au travail L invisibilit se traduit aussi par le fait que certains champs du genre au travail taient occult s aussi bien au niveau des travaux de recherche qu au niveau des politiques galit des pratiques des entreprises et des acteurs de la pr vention e la double mixit savoir l introduction dhommes dans des m tiers dits f minins et le maintien durable des femmes dans des emplois dits masculins e l impact diff renci des conditions de travail et d emploi sur la sant des femmes et des hommes cependant s il y a des constats il ny a pas de recherche des causes et probl matisation e le vieillissement des femmes et des hommes au travail e le genre dans des sec
467. tion des emplois sera explor et nous nous interrogerons sur ce qu elles peuvent g n rer en termes de changement sur la r partition des t ches dans le monde du travail et d avanc es en mati re d galit Apr s avoir pr sent le contexte savoir les politiques locales influant sur ces questions nous ten terons d expliciter les raisons d agir des entreprises impliqu es dans des actions locales visant la mixisation des postes de travail ainsi que celles des femmes en situation de transgression Partie 1 II s agira d appr hender ce que recouvrent les diff rents processus de mixisation des effectifs de premiers niveaux de qualification technique et d employ es qualifi es cadres et dirigeants du secteur tertiaire Partie 2 Le CORIF peut tre sollicit pour le suivi de telles op rations par les professionnel les de l emploi ou les pouvoirs publics il peut galement dans le cadre de sa mission d accompagnement des femmes vers et dans l emploi solliciter les entreprises afin qu elles ouvrent leurs effectifs la mixit Dans ces conditions d intervention il est impliqu sur tout ou partie des tapes des actions de recru tement de formation et d int gration des nouveaux nouvelles embauch es dans l quipe de tra vail et na pas acc s toutes les informations Par ailleurs il ny a que peu de visibilit sur ces op ra tions et quasiment pas de donn es disponibles ou exploitables sur le territoire Les inform
468. tion scolaire entre gar ons et filles plut t que la cons quence de la construction des qualifications Ferrant 2004 Les employeurs et autres acteurs conomiques sont tr s peu impliqu s D but des ann es 2000 la loi G nisson r active la question de l galit professionnelle dans ce contexte seront d ploy s une politique et des projets articul s entre les acteurs sur les territoires et ce de concert avec les entreprises Les repr sentant es de l tat DRTEFP et DRDFES s appuient sur les accords notamment les branches professionnelles visant l galit professionnelle et plus parti culi rement la mixit la diversit la gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences GPEC la formation continue et d afficher comme objectif prioritaire le d veloppement emploi des femmes La r duction du ch mage des femmes ou l utilisation de cette force de travail potentielle sont pens es comme une r ponse aux besoins de main d oeuvre sur les m tiers dits porteurs ou en tension qui pour bon nombre d entre eux sont des m tiers exerc s majoritairement par des hommes La participation de plus en plus forte des femmes au march du travail dans la p riode r cente ne s est pourtant pas accompagn e d une plus grande galit en mati re de profession occu p e Peut on imaginer d segmenter le march du travail par la pr sence de quelques femmes dans des univers de travail o les hommes pr dominent en nombre e
469. tions les maladies immuno allergiques les colites fonction EDITIONS a r sea nelles les d sordres hormonaux ou certaines pathologies de la grossesse pr maturit Cependant il existe peu de travaux dans ce domaine travaux qui supposeraient des tudes longitudinales d une part qui pourraient faire appara tre des diff rences par sexe d autre part Les facteurs de stress ont une probabilit plus forte de porter atteinte la sant lorsqu ils s inscri vent dans la dur e et ou lorsqu ils sont subis De plus la coexistence de certains facteurs de stress antagonistes affecte particuli rement la sant Ainsi la double posture consistant r duire le temps de la conversation et r pondre la demande du client engendre des stress antagonistes On peut galement citer pour exemple de stress aggrav la coexistence d une forte exigence de pro ductivit et d une faible marge de man uvre cf plus loin le job strain de Karasek Par exemple dans certains centres d appels t l phoniques les employ s doivent dans un temps limit forte exigence de productivit respecter strictement un script de conversation avec le client tout en r pondant ses questions faible marge de man uvre dans la relation en remplissant une fiche informatique dans une ambiance bruyante avec l affichage sur un cran du nombre de clients en attente Le stress a des effets d autant plus n gatifs qu existe une forte exigence de pr
470. travail et la sant des seniors partir de l enqu te SHARE 2004 Les seniors ayant un emploi se d clarent glo balement en meilleur tat de sant que ceux qui ne travaillent pas Les femmes en emploi se d cla rent l g rement plus fr quemment en bonne sant que les hommes en emploi 79 contre 77 Elles se d clarent exemptes de troubles d pressifs 89 en emploi 78 sans emploi de limitation d activit 78 en emploi 59 sans emploi et de maladies chroniques 78 en emploi 60 sans emploi dans des proportions qui d passent de quelques points celles des hommes L tude montre que de mauvaises conditions de travail sont corr l es un tat de sant d grad Elle se fonde sur deux mod les celui de Karasek et Theorell 1991 et celui de Siegrist 1996 qui font inter venir trois principales dimensions la pression ressentie qui refl te la p nibilit physique per ue et la pression due une forte charge de travail la latitude d cisionnelle qui renvoie la libert d action et aux possibilit s de d velopper de nouvelles comp tences et la r compense re ue qui correspond au sentiment de recevoir un salaire correct relativement aux efforts fournis d avoir des perspectives d avancement ou de progression personnelle et de recevoir une reconnaissance m rit e Ces mod les tiennent galement compte de la notion de soutien dans le travail et du sentiment de s curit de l emploi L analyse montre que l
471. travaux de Marion Leturcq et Marie Wierink soulignent de la m me fa on qu en France en 2005 plus de 80 des femmes avec un ou deux enfants d au moins 3 ans sont actives maternit et activit font bon m nage Elles ajoutent toutefois que ce chiffre d cro t pour les m res ayant 3 enfants ou plus et pour celles qui ont au moins un enfant de moins de 3 ans Les auteures pointent les dispositifs comme le cong parental ou le compl ment de libre choix d activit CLCA comme contribuant au choix des femmes d interrompre leur activit Pour les femmes qui restent en emploi un tiers disent que leur activit a t modifi e par la naissance contre moins d un quart pour les hommes 7 In Entre famille et travail des arrangements de couples aux pratiques des employeurs Institut national d tudes d mographiques d La D couverte 2009 sous la direction de Pailh Ariane et Solaz Anne 8 Working paper De Henau J Maron L D Meulders and S O dorchai Travail et maternit en Europe conditions de travail et politiques publiques 9 In Entre famille et travail des arrangements de couples aux pratiques des employeurs Institut national d tudes d mographiques d La D couverte 2009 sous la direction de Pailh A et Solaz A EDITIONS E r sea Pour Zsuzsanna Stefan Makay1 le choix du mode de garde est d cisif pour les femmes en parti culier dans la conciliation des temps de
472. u es par les hommes sont qualifi es de lourdes et celles effectu es par les femmes de l g res Messing et al 1998 Pour exemple les hommes nettoyeurs conduisent des machines 17 contre 2 de leurs homologues f minines et portent des sacs 15 contre 4 tandis que les femmes lavent les toilettes et passent le chiffon Guignon 2008 Dans les industries de d coupage de la viande les hommes sont occup s d biter les carcasses la tron onneuse ce qui est une activit de force tandis que les femmes d coupent au couteau les filets de poulet 42 d entre elles font des gestes r p titifs avec un temps de cycle de moins dune minute contre 27 des hommes Une tude monographique dans une cha ne industrielle d abattoir confirme cette r parti tion sexu e et montre les cons quences en terme de rep rage des probl mes de sant Messing 1999 p 78 Une r partition des postes est faite en fonction des capacit s physiques des hommes et des femmes Le constat effectu est int ressant des postes de d coupe engageant plus la force phy sique et tenus par des hommes ceux ci lorsqu ils se font mal sont conduits s arr ter car ils ne peu vent plus tenir le poste Les femmes qui travaillent sur des postes impliquant des mouvements rapides et fins ressentent fr quemment des douleurs mais elles sont capables de poursuivre l activit malgr l inconfort ressenti ce qui aurait pour cons quence de d velopp
473. u secondaire Les t ches des femmes sont souvent le prolongement de celles que lon trouve dans la sph re familiale qui demandent des qua lit s de soins de l empathie la prise en charge des probl mes des autres Ces femmes n ont donc pas assumer seulement une double journ e mais souvent ces deux doubles journ es mobi lisent le m me type de posture Cette r p tition fait perdre de son int r t au travail salari et use le d sir est source d puisement Philippe Davezies in Messing 1999 Ces diff rents m tiers en contact avec la souffrance des personnes sont particuli rement concern s par les risques li s au stress et la fatigue au travail au burn out La division sexuelle se traduit par le fait qu un travail d homme vaut plus qu un travail de femme Hirata et Kergoat 2007 Les salaires sont moins lev s qualification ou travail semblable ces diff rents l ments participent d un malaise au travail et introduisent des d s quilibres entre investissement au travail et reconnaissance ce qui a un impact sur la sant si on se r f re aux mod les Siegrist et Karadec7 Le fait de ne pas pouvoir comme les hommes construire une carri re satisfaisante est g n ratrice de stress Nelson et al 1990 e De plus les femmes sont tenues l cart des responsabilit s hi rarchiques seules 17 en assurent contre 33 pour les hommes Les carri res des femmes sont frein es et marqu es par un pla fo
474. u secteur on d signe les travailleurs sociaux souvent des travailleuses les formateurs etformatrices les responsables d associations et les d cideurs politiques 22 Cette p riodisation reprend en la nuan ant celle de Bu Metzger et al op cit 2004 p18 19 EDITIONS E r sea tre salari temps partiel soumission contrainte et r sistance Travailler tout prix Face une organisation du travail taylorienne elle m me contrainte par une course effr n e tou jours plus de rentabilit et astreignante pour les salari e s la p nurie d emplois incite ces derniers accepter le recrutement temps partiel pour viter le ch mage Le temps partiel n est pas une alternative au temps plein mais la privation d emploi Les chiffres parlent d eux m mes en 2005 parmi les salari s temps partiel parce qu ils et elles n ont pas trouv d emploi temps plein 36 souhaitent travailler davantage dans le m me poste et 27 3 recherchent un autre emploi pour y parvenir Ce ph nom ne de sous emploi est statistiquement plus d velopp chez les hommes que chez les femmes cf annexe 3 Mais les enqu tes qualitatives montrent que la r alit est plus com plexe Les femmes souhaiteraient travailler davantage si c tait possible mais elles int riorisent la contrainte professionnelle et ou familiale cumul des t ches plus fortement que les hommes Les enqu tes qualitatives montrent que les sal
475. u travail Hommes Femmes Ensemble Temps complet Temps partiel Source enqu te emploi 2005 donn es r vis es en fonction des estimations d mographiques 2005 in Insee Travail Emploi http www insee fr fr fr themes document asp r sea Taux de sous emploi parmi les salari s temps partiel De 15 29 ans De 30 49 ans 50 ans et plus Ensemble Homme M Femme IE Ensemble Source enqu te emploi 2005 donn es r vis es en fonction des estimations d mographiques 2005 in Insee Travail Emploi http www insee fr fr fr themes document asp EDITIONS a r sea EDITIONS 5 Impact du travail sur le parcours et la sant des femmes et des hommes EDITIONS E r sea Quelle int gration de la probl matique Genre et Parcours dans les r flexions sur les conditions de travail Sophie Bonnot consultante Emploi et D veloppement territorial Renaud Damesin sociologue consultant Emploi Formation Organisation et Ressources Humaines Amnyos R sum Que sait on sur les distinctions de parcours de femmes et d hommes Le genre fait il le par cours Cette question appara t aujourd hui de mani re r currente dans les travaux des sociologues conomistes ergonomes et chercheurs en gestion qui analysent le fonctionnement sexu du march du travail et des conditions de travail en France Les travaux mentionn s permettent de montrer en p
476. uccessifs en 2005 travail de nuit des femmes qui progresse plus rapidement que celui des hommes depuis le d but des ann es 90 dans le tertiaire sant surtout mais aussi dans l industrie dans presque tous les cas le travail de nuit des femmes se cumule avec le travail le samedi et ou le dimanche horaires altern s moins importants 11 des hommes et 6 des femmes essentiellement en 2x8 le travail du soir augmente plus vite pour les femmes 20 contre 8 pour les hommes et ce dans toutes les cat gories professionnelles contr le des horaires plus important pour les femmes sauf chez les employ es e les conditions d emploi des femmes sont souvent des facteurs aggravants des conditions de travail postes peu qualifi s pr carit CDD CDI instable temps partiel subi 31 des femmes TP versus 6 des hommes dont respectivement 31 des femmes et 40 des hommes veulent travailler plus Jennifer Bu de la DARES en conclut s minaire interne ANACT Genre du 27 juin 2008 qu il y a un effet de genre des conditions de travail les conditions de travail des femmes sont le r sultat d une double s gr gation la fois dans les emplois occup s par les femmes et ensuite au sein m me d emplois mixtes par un effet d au genre quel que soit l emploi entre autres d au fait que les t ches assign es aux femmes et aux hommes ne sont pas les m mes cause des st r otypes de sexe e Condit
477. ud Mony A IRESCO e De Bandt J Dejours C et Dubar C 1995 La France malade du travail Paris Bayard EDITIONS a r sea e De Bry F Ballet J 2006 Responsabilit sociale de l entreprise la mixit femmes hommes et le plafond de verre la lettre du management responsable n 5 mai site internet http www esdes recherche net e De Coninck F 1995 Travail int gr et soci t clat e PUF collection le sociologue e Dejours C dir 1987 Plaisir et souffrance dans le travail ditions de l AOCIP Paris e Dejours C 1992 Pathologie de la communication Situation de travail et espace public le cas du nucl aire Raisons pratiques 3 pp 177 201 e Doniol Shaw G Huez D Sandret N et al 1995 Les intermittents du nucl aire Enqu te STED sur le tra vail en sous traitance dans la maintenance des centrales nucl aires Octar s ditions collection Travail e Estryn B thar M 1997 Stress et souffrance des soignants l h pital Paris ESTEM 245 p e Eurobarom tre 1990 enqu te Famille et emploi dans l Europe des Douze e Exiga A Piotet F Sainsaulieu R 1981 L analyse sociologique des conditions de travail ANACT Collection Outils et M thodes e Ferreira de Mac do M B Lada E Kergoat D 2005 Pr carisation de la sant au travail et trajec toires professionnelles Le cas des femmes de chambre et des veilleurs de nuit Note de synth se Genre Travail et Mobilit s e Flipo
478. ue 1 Taux d activit des seniors par sexe et ge d taill en 2007 ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans ans Lecture en 2007 90 des hommes et 80 des femmes de 53 ans sont actifs en emploi ou au ch mage Champ France m tropolitaine m nages ordinaires Concepts activit au sens du BIT mesur e en moyenne annuelle ge atteint la date de l enqu te Source enqu te Emploi 2007 Insee calcul Dares Annexe 6 DARES Colloque Age et travail emploi et travail des seniors des connaissances l action 3 13 mars 2007 Coordination Pierre Marioni Document d tudes n 125 Juin 2007 Tableau 25 Taux d emploi des 55 64 ans en 2005 et volution entre 1994 et 2005 2005 1994 2005 Taux d emploi des 55 64 ans Evolution des taux d emploi Ensemble Hommes Femmes Ensemble Hommes Femmes UE 25 42 5 51 8 33 7 6 8 5 2 8 2 UE 15 44 1 53 1 35 4 8 4 5 6 10 7 Belgique 31 8 41 7 22 1 9 3 9 0 9 3 R publique tch que 44 5 59 3 30 9 7 4 6 1 8 0 Danemark 59 5 65 6 53 5 8 6 2 8 14 6 Allemagne 45 4 53 5 37 5 8 8 5 4 12 3 Gr ce 41 6 58 8 25 8 1 5 0 1 2 8 Espagne 43 1 59 7 27 4 10 5 10 6 9 9 France 37 8 40 7 35 2 8 3 6 4 10 0 Irlande 51 6 65 7 37 3 12 8 6 1 19 1 Italie 31 4 42 7 20 8 2 1 3 6 7 1 Luxembourg 31 7 38 3 24 9 8 2 4 2 11 6 Hongrie 33 0 40 6 26 7 15 3 13 4 16 6 Pays Bas 46 1 56 9 35 2 17 0 16 2 17 5 Autriche 31 8 41 3 22 9 4 6 2 9 5 7 Polo
479. ues par nous ce qui est pertinent dans la mesure o le salari est confront simultan ment aux diff rents crit res suivants e le travail r p titif cadence lev e plus de 20 heures par semaine 14 Durant l tude qui dura 14 jours les 30 t l phonistes ont fait 154 d marches pour changer leurs horaires de travail avec des coll gues afin de les modifier EDITIONS E r sea e la manutention manuelle des charges plus de 20 heures par semaine e le travail avec contrainte visuelle plus de 20 heures par semaine e le travail au froid moins de 15 C pendant plus de 20 heures par semaine e le travail bras en l air plus de 10 heures par semaine e le travail dans une autre position p nible plus de 10 heures par semaine e l utilisation d outils vibrants pendant plus de 2 heures par semaine e une demande psychologique mesur e par le questionnaire de Karasek sup rieure au troisi me quartile e un soutien social mesur par le questionnaire de Karasek inf rieur au premier quartile Un salari qui cumule un ou deux de ces facteurs de risque se situe dans une situation de fort risque de TMS Sluiter et al 2001 28 du total des salari s sont concern s par cette situation Les travaux qui contribuent augmenter les risques de TMS sont ceux qui supposent une position bras en l air dans une posture p nible le travail r p titif et le travail au froid Guignon 1998 Globalement la cat go
480. ui font ce choix de saisir l opportunit qui se pr sente disent avoir accept par d pit ou par d faut Est ce un choix sous contrainte Elles laissent entrevoir qu elles ont pris la d cision d accepter au regard des conditions de travail et d emploi meilleures dans les secteurs plus tradi tionnels Professionnellement j esp re me stabiliser trouver un emploi stable a commence tre dur Soudeuse dipl me en formation initiale Bac Pro comptabilit II ne semble pas que pour autant ce soit un non choix la pr sentation du m tier ou l id e de se for mer intervient dans la d cision J ai re u un courrier de l ANPE qui m a propos une formation j avais pour objectif de faire une formation je me suis dit qu est ce que j ai perdre La fa on dont les organismes de formation ont pr sent ce m tier j ai trouv cela tr s motivant Technicienne d exploitation Relever le d fi l int r t pour l aventure sont alors de nouvelles sources de motivation pour enta mer un parcours de pionni re Et m me si l int r t le go t pour ne sont pas pour ces femmes des crit res de choix qui pr dominent le temps de d couverte la confrontation aux hommes et au m tier dans la formation puis en alternance en entreprise vont tre d terminants pour endosser ce type de carri re C est en allant qu elles y trouvent des int r ts d veloppent des aptitudes appr cient leur situation
481. un sup rieur hi rarchique sont rares et sont souvent tus par les victimes elles m mes 8 par la hi rarchie par les coll gues qui pr f rent un r glement l amiable plut t qu un proc s qui rendrait publics et donc visibles tant la victime que son agresseur Ces cas extr mes peuvent m me occasionner des effets pour le moins curieux la femme viol e et son agresseur tant parfois punis tous les deux par une mutation forc e comme si les deux taient co responsables de l in cident La plupart du temps les violences sexistes prennent la forme de petites agressions ordinaires pou vant d g n rer mais pas toujours fort heureusement L encore on remarquera que l enqu te SUMER portant sur l ensemble des salari s r v le que les femmes sont l g rement plus expos es que les hommes aux comportements hostiles en particulier ceux qui rel vent du registre du m pris et aux atteintes d gradantes qui touchent au registre de l obsc nit et du harc le ment sexuel Or cela n est pas sans effet sur la sant au travail Les personnes qui signalent tre l objet de comportements hostiles dans le travail se disent en nettement moins bonne sant que les autres Ainsi alors que 17 de l ensemble des salari s indiquent un mauvais tat de sant c est le cas pour 20 des personnes qui signalent un comportement m prisant 22 en cas de d ni de recon naissance au travail et 34
482. upr s des pouvoirs publics semble encore n cessaire pour donner du cr dit une approche genr e tablie et promouvoir des actions de terrain embl matiques en particulier en r gion EDITIONS E Annexes r sea Annexe 1 Exemple de tableau traitant le genre et l ge de fa on parall le o Projection de population active sc nario tendanciel en moyenne annuelle Observ Projet 1995 2005 2010 2015 2030 2050 Nombre d actifs milliers 25876 27639 28170 28311 28190 28531 Part des femmes en 44 9 46 4 46 7 46 7 46 2 45 8 Part des 15 24 ans 10 5 9 5 9 4 9 0 9 5 93 Part des 25 54 ans 81 1 79 1 77 1 77 1 75 7 75 9 Part des 55 ans ou plus 8 4 11 3 12 9 13 9 14 8 14 8 Taux d activit des 15 64 ans 67 9 69 1 68 9 69 6 69 6 70 5 Rapport inactifs de 60 ans ou plus actifs 2 3 2 2 2 1 19 1 5 1 4 Source projections de population active 2006 2050 Insee Annexe 2 DARES Premi res informations x Emploi et ch mage des 50 64 ans oct 2008 claude Minni avec la collaboration de Mahrez Okba Roselyne Merlier Bernard N ros Tableau 1 Situations d activit des seniors par sexe et ge a la date de l enqu te Population totale en milliers esp rance en ann es taux et part en 1975 1985 1995 2005 2007 Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Ensemble Population totale 50 64 ans
483. urn es plus courtes et moins matinales La dur e du travail des femmes est plus courte en grande partie cause du temps partiel pr s du tiers 31 des femmes salari es sont temps partiel contre 6 des hommes Parmi ces salari s temps partiel 40 des hommes et 31 des femmes veulent travailler plus temps partiel subi ou contraint Concernant le temps partiel on y voit l une des grandes oppositions au sein m me des femmes sur le march du travail entre des femmes qualifi es qui peuvent choisir leur dur e du travail qui ont des conditions de travail plut t favorables des horaires bien adapt s aux charges familiales et de l autre c t des femmes non qualifi es ayant des dur es du travail tr s courtes non choisies avec des contraintes horaires tr s dures et des conditions de travail difficiles Globalement les femmes ont des journ es de travail plus courtes une amplitude quotidienne de plus de dix heures moins fr quente et surtout un d but de travail plus tardif On observe que ces caract ristiques des horaires de travail des femmes se maintiennent quels que soient la cat gorie socioprofessionnelle le secteur d emploi la taille de l entreprise Des horaires de travail moins d cal s mais les ouvri res plus souvent en horaires alternants que les ouvriers Une contrainte horaire importante est celle des horaires alternants Globalement les femmes connaissent moins ces horaires alternants que les
484. us en d cembre 2006 DEFM de DEFM de Taux de ch mage cat gories 123678 cat gories 123 BIT Ensemble 3 373 800 2 257 900 8 6 50 ans ou plus 566 400 378 300 5 8 Dont hommes de 50 ans ou 259 100 190 500 5 7 plus Dont femmes de 50 ans ou 307 300 187 800 5 9 plus EDITIONS a r sea Annexe 16 Bulletin d information en conomie de la sant Questions d conomie de la sant L impact de l tat de la sant sur l emploi des seniors en Europe Thomas Barnay Thierry Debrand Maladies chroniques limitations d activit et participation l emploi 7 dela de la Limitation s v re de population population l activit masculine f minine Hommes Femmes Hommes Femmes Participation l emploi Maladie de Parkinson Fracture de la hanche Ost oporose Cataracte Accident vasculaire c r bral Cancer Asthme Maladie pulmonaire Ulc re gastrique Diab te Maladie cardiaque Polyarthrites Cholest rol Hypertension art rielle Limitation s v re d activit Moyenne Source Share 2004 exploitation IRDES Guide de lecture Pour les 10 pays consid r s et pour la tranche d ge des 50 65 ans 8 2 des hommes et 4 6 des femmes d clarent avoir une maladie cardiaque Pour les individus d clarant avoir une maladie cardiaque 23 8 des hommes et 24 des femmes resp 9 3 et 10 5 pour la moyenne des dix pays d clarent tre limit s dans leurs activit s normales et
485. us favorable aux hommes qu aux femmes notamment si le secteur d acti vit est majoritairement masculin En d pit des discours sur la remise en cause fonctionnelle de la logique des march s internes l anciennet dans l entreprise qui constitue un indice important de son adh sion semble toujours conf rer le meilleur capital informationnel stabilit fid lit l em ployeur partage d un dessein collectif etc gage des meilleures opportunit s en seconde partie de vie active II souligne que la mobilit entre secteurs tend plut t renforcer les st r otypes de sexe les femmes voluant vers des secteurs plus f minis s avec des conditions de travail et de r mun ration moins bonnes II cherche cependant d jouer les st r otypes en observant que pour les femmes cela peut signifier aussi qu elles prennent en compte de nouvelles aspirations qui r clament des conditions de travail ou de temps pass au travail plus satisfaisantes moins stressantes etc Ghislaine Doniol Shaw a tudi deux p les oppos s des secteurs majoritairement f minins et peu qualifi s comme celui des aides domicile et en haut de l chelle sociale les freins l acc s aux postes d encadrement sup rieur des femmes cadres Dans le rapport Les parcours professionnels des femmes dans les m tiers de l aide la personne leviers et freins la qualification r alis avec Annie Dussuet et Emmanuelle Lada el
486. us permettent donc de reconstituer un tableau et un ensemble d hypoth ses qui ne sont pas encore pleinement stabilis s pour appr hender dans quelle mesure l activit de travail proprement dite est susceptible de g n rer des parcours professionnels sp cifiques aux hommes et aux femmes Dans un premier temps nous nous demanderons dans quelle mesure les recherches r alis es ces derni res ann es sur les questions de genre ou de parcours professionnel montrent que conditions de travail et conditions du parcours professionnel sont li es et nous chercherons identifier les freins la construction des parcours des femmes Nous verrons que les temps de travail la conci liation des temps de vie ou encore la capacit d acc s la formation professionnelle sont autant d l ments d terminants du d roulement d un parcours professionnel favorable Dans un second temps nous analyserons plus particuli rement les questions et enjeux li s la ges tion des parcours professionnels proprement dite Les travaux r cents sur cette th matique mon trent que si les femmes ne sont pas moins d sireuses dune mobilit professionnelle que les hommes cette mobilit se r alise souvent en exposant ou en n gociant pour partie son identit de genre Enfin nous aborderons en conclusion les modalit s d action sur les parcours professionnels au tra vers de deux prismes la notion de flexis curit et celle de qualit d emploi e
487. us tard pour les femmes que pour les hommes Selon les tudes de la S curit sociale en 2004 la g n ration de 1938 avait liquid sa retraite 59 5 ans en moyenne pour les hommes et 61 4 ans 2 pour les femmes Avec Pierre Concialdi Rachel Silvera pose la question du rattrapage des diff rences et en souligne les deux freins le sur ch mage et le sous emploi qui se sont acc l r s depuis 20 ans et ont accentu la structure de bas salaires des emplois f minins Elle demande est ce que cet effet assez massif dans les ann es 80 et 90 est vraiment int gr dans les mod les de simulation et est ce qu il ne risque pas de peser long terme en concluant apr s analyse de l incidence des r formes sur les femmes que les choix inscrits dans les deux r formes accentuent les in galit s entre les hommes et les femmes La propension des femmes travailler plus longtemps et davantage semble donc li e prioritairement une n cessit conomique plus qu de bonnes conditions de travail qui leur permettraient de vieillir au travail en bonne sant On reviendra sur ce point dans la suite de cette note Le travail de Rachel Silvera inclut galement une monographie sur les femmes qui travaillent dans le commerce de d tail alimentaire secteur fortement f minis Les personnes de plus de 55 ans repr sentent aujourd hui seulement 2 des salari s car l embauche de travailleurs g s y est rare Mais en perspecti
488. ut d un poteau lectrique autre ment que par la seule force des bras transporter un meuble sur son dos sans se blesser etc Cependant pour que les parcours f minins soient pleinement satisfaisants il peut galement sav rer utile de d passer la transmission de ces ficelles de m tier en leur proposant de v ritables formations techniques qualifiantes tout au long de leur vie professionnelle On remarquera par ailleurs qu une analyse pr cise des postes et des situations de travail les plus quotidiennes peut permettre de lever le voile sur le r el du travail par opposition aux mythes pro fessionnels voqu s plus haut et ainsi rendre plus attractifs toute une s rie de m tiers dont la repr sentation genr e commune rend tr s difficile une identification pour le groupe de sexe qui n appartient pas au genre majoritaire dans le m tier concern En formation on peut ainsi montrer la diversit des t ches r v ler la part de technique dans les domaines d activit s du tertiaire et sym triquement la dimension relationnelle et commerciale de nombre de m tiers techniques vo quer les activit s de care sans n gliger les autres formes et dimensions du travail C est ce prix qu une mobilit de genre s peut accompagner une mobilit de sexe et que l avanc e en mixit pourra s orienter vers une indiff renciation sexuelle des t ches Am liorer les conditions de travail pr server la sant pr veni
489. vail Source Enqu te Sant et vie professionnelle apr s 50 ans CISME CREAPT 2003 EDITIONS r seau ANACT P nibilit au travail une approche par les processus d usure et les itin raires professionnels mai 2008 coordination Anne Marie Nicot C line Roux G rard Lasfargues D parts en retraite et risques professionnels Tableau 1 Esp rance de vie et probabilit de d c s cohortes INSEE 1982 1996 Esp rance de vie 35 ans Probabilit de d c s en ann es entre 35 et 65 ans Source Cohortes INSEE 1982 1996 Annexe 21 ANACT P nibilit au travail une approche par les processus d usure et les itin raires professionnels mai 2008 coordination Anne Marie Nicot C line Roux Thomas Coutrot P nibilit et itin raires professionnels Graphique 3 Demande psychologique et latitude d cisionnelle selon la CSP et le genre DCadres Cadres Professions interm diaires o e Professions interm diaires Ouvriers qualifi s g Employ s de commerce et de service i e Employ es administratives Employ es de commerce et de service e O Employ s administratifs Ouvriers non qualifi s Latitude d cisionnelle e Ouvri res gualifi es sz 8 Fe Ouvri res non fualifi es 21 5 22 22 5 Demande psychologique Femmes E Hommes Source Sumer 2003 Dares DGT Le paysage change compl tement lorsque nous observons les risques psychosociaux objectiv s par l
490. ve Pruvost constate en premier lieu la distance vis vis de l espace familial d origine permis par la r us site du concours autorisant des transformations physiques et de pr sentation de soi loin du regard des proches De plus la singularit des rythmes de travail travail de nuit horaires atypiques permet aux femmes de se tenir distance galement des mod les de f minit s au profit de mod les fond s sur les codes de la profession La r f rence forte au professionnalisme la valorisation m me de la virilit ne suffisent cependant pas effacer les st r otypes sur les diff rences entre les sexes au sein m me des quipes polici res qui ont fait l objet de l enqu te Mais ce constat n est pas pour l auteur de nature mettre en cause la tendance observ e Les travaux voqu s ci dessus permettent de relever que les parcours professionnels des femmes ne se d font pas des questions de construction du genre quelles que soient les strat gies collec tives ou individuelles mobilis es dans le cas des infirmi res le r le de la compassion est central pour souder le groupe autour d une valeur professionnelle coh rente permettant de r guler les ten sions que fait peser l organisation du travail sur les qualit s du travail Mais la conciliation travail hors travail chappe ces r gulations collectives et l chec d une telle conciliation est aussi celui de leur capacit tre femmes et actives Il est d
491. ve on trouve que les caissi res rencontreront de plus en plus de probl mes de sant en r alisant une manipulation importante de produits en temps contraint Les horaires atypiques les tensions avec les clients les gestes r p titifs la pression du temps causent et causeront des formes particuli res de stress Elle rapporte qu une enqu te r alis e par 350 m decins du travail aupr s des salari s du commerce de d tail a r v l un taux de troubles musculosquelettiques chez 85 d entre eux et elles Pour les plus jeunes la r ponse aux probl mes de conditions de travail se r gle par des d parts Pour les plus anciens peu nombreux avoir un poste stable temps complet employ es ouvri res qualifi es ou cadres les probl mes de conditions de travail se traitent de fa on tr s diff rente en fonction de la taille des magasins Apr s ces recherches fran aises on rel vera trois autres contributions pertinentes qui nous intro duiront au sous chapitre suivant deux d entre elles manent d associations actives sur la question de l emploi des femmes en milieu ou deuxi me partie de carri re et une recherche non fran aise mais francophone centr e sur la question cl quand devient on vieille Fran oise Nallet directrice de l association s Retravailler apporte son exp rience de l accompa gnement de femmes la recherche d emploi apr s les interruptions volontaires ou involontaires de carri re La plupar
492. viter les remarques d sobligeantes du style t as 2 mains c est trop lourd pour toi Le chef d quipe invit exprimer son point de vue la d crit comme tant la meilleure du groupe la plus motiv e soigneuse Elle fait autant voire plus que d autres Il lui a appris comme un homme enfin s il ne fait pas de diff rence il lui vite pour tant certains efforts quand il pense qu elle est r gl e et de rajouter qu il est gentleman La culture professionnelle fond e sur la mise en danger de soi sur le travail en force plus qu en tech nique est entretenue par certains employeurs qui la partagent II faut parfois 4 gars pour descendre un ballon Des cintreuses lectriques permettent de r duire le port de charge cette solution tou tefois d valorise le m tier le travail ce type d appareil peut tre utilis par des particuliers Les gars n en veulent pas G rant d une PME Installation thermiques Tout ceci participe la pr ser vation des rapports de domination des femmes On le voit entrer dans des professions construites sur la non mixit implique cette confrontation particuli re entre les sexes dont l enjeu est de se faire reconna tre en tant que membre du groupe professionnel sans pour autant perdre son appartenance son groupe de sexe Cinq l ments saillants structurent les relations professionnelles entre hommes et entre hommes et femmes les discours sur le sexe les avances sexuel
493. voir au niveau des partenaires sociaux l am lioration des conditions de travail et la sant des femmes et des hommes comme leviers de l galit e Comment sensibiliser et impliquer les partenaires sociaux dans tous les travaux sur le genre e Comment travailler avec les partenaires sociaux sur cette question de la construction de la sant e Comment int grer les questions de sant et d am lioration des conditions de travail dans les approches galit professionnelle EDITIONS E r sea Les r sultats d taill s de la comparaison des conditions de travail des femmes et des hommes au travers de l enqu te DARES Conditions de travail de 20057 La concentration des femmes dans 6 secteurs socioprofessionnels Les femmes sont concentr es dans six secteurs socioprofessionnels les emplois de la sant du ser vice social les employ es de la fonction publique les services directs aux particuliers les institu trices les employ es de commerce une concentration que lon n observe absolument pas chez les hommes Cette concentration s est accentu e au cours des ann es puisqu au d but des ann es 1980 cela concernait peu pr s 50 de l emploi f minin et 60 au d but des ann es 2000 Le profil des emplois f minins est caract ris par le contact avec des patients des l ves et des clients par les soins la personne infirmi res et des assistantes sociales Cette concentration pose la qu
494. xe les contraintes sp cifiques de l organisation Poste et p se sur la capacit du conseiller financier remplir ses objectifs Enqu te Bercot et al 2002 Les contraintes et les exigences ne cessent de cro tre les normalisations diverses s accompagnent d une rigidit des proc dures qui noient litt ralement certains m tiers sous les contraintes cf les infirmi res et les cadres infirmiers les proviseurs et les principaux de coll ge ainsi ces personnels ont un risque de fatigue aigu La responsabilit mal d finie non tay e par des moyens suffisants cr e une perte de rep res chez les individus Bercot 2008 L individualisation des objectifs et des valuations cr e une d structuration des collectifs de travail qui se traduit par une perte des formes de solidarit s et d entraide Ces politiques mettent en jeu le rapport l activit et au contexte de travail introduisant ainsi chez les salari s le sentiment de ne pas tre chez soi au travail et celui de toujours devoir faire ses preuves Le sujet est souvent dans des situations o il doit r soudre des contradictions du travail ces situations sont en fait v cues comme des dilemmes personnels et les checs comme des inca pacit s r gler les nouvelles normes Des changements fragilisent les individus un changement permanent des organisations sans fil direc teur et s accompagnant d une forte mobilit de l encadrement peut cr er une profonde
495. y ait pas de petits accro chages il faut que les femmes acceptent de se plier aux petites habitudes de leurs coll gues de rire ou ne pas couter leurs blagues De nombreux r cits de femmes et d hommes voquent une p riode d apprentissage aux codes et normes masculins pendant laquelle les femmes sont test es par leurs coll gues l aide de plaisanteries d un go t incertain et de r flexions provocatrices de type Qu est ce qu une femme vient faire ici s Tu tes pas tromp e de service Tu es la nouvelle secr taire Ces plaisanteries vont de la disparition d objets personnels l affichage de posters caract re pornographique en passant par des pratiques plus violentes Ainsi une des sinatrice racontait qu une de ses coll gues avait t enferm e une apr s midi enti re dans un pla card II va sans dire que les femmes concern es avaient tout int r t faire preuve d humour ou de patience pour supporter tout cela avec le sourire le sourire tant m me la condition imp rative pour l int gration au groupe car la r bellion ou la lassitude trop visible entra nant de nouveaux jeux parfois pires Plus largement ce qu a r v l l analyse du maintien en milieu mixte de la division sexuelle du tra vail et des st r otypes est la pr gnance des syst mes de genre en entreprise En effet les organi sations professionnelles ont un genre au sens o elles fonctionnent sur des crit res d valu

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