La r gulation des pratiques de RSE par les normes
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1. 11 C est ainsi que la normalisation des pratiques de RSE peut jouer un r le central pour leurs essors En effet si ce syst me veut d passer le stade d initiatives ponctuelles locales ou anecdotiques il doit se doter d un cadrage pr cis passant par une standardisation de ses concepts En utilisant une m taphore conomique on peut dire que la standardisation des pratiques de RSE est une tape n cessaire pour transformer un prototype de bureau d tude en une innovation industrielle produite en s rie En clair la codification de la RSE par le biais des normes jouant le r le de conventions est un des meilleurs moyens de g n raliser ses pratiques en proposant un cadre qui sera largement suivi Cependant le verrouillage conventionnel des normes peut aussi tre un effet n gatif dans ce cas En effet cette cristallisation des concepts par des normes admises comme r f rences peut en verrouiller les d finitions dans des propositions dynamiquement inefficaces Si l on imagine un texte de norme proposant les meilleures d finitions des exigences minimales ou des bonnes pratiques de responsabilit sociale lors de son laboration rien ne garantit que ces l ments ne deviennent tr s vite insuffisants moyen terme Pourtant si cette norme joue son r le classique de r f rent conventionnel les acteurs vont y adh rer et peuvent refuser de modifier leurs comportements Or dans le cas d un sujet aussi volatil et volutif la mis2. du texte il est d cid d associer tous les sous groupes de travail son laboration ce qui repr sente une exception l organisation du GT RS A ce jour le consensus porte sur l laboration d une norme g n rique qui ne proposera pas de syst me de management ni de certification Elle comportera sept chapitres 1 domaine d application 2 r f rences normatives 3 termes et d finitions 4 contexte de la Responsabilit Sociale dans lequel op rent tous les organismes 5 principes de la RS 6 lignes directrices sur les enjeux essentiels de la RS et 7 lignes directrices destin es aux organismes pour la mise en oeuvre de la RS et axera la responsabilit sociale sur sept enjeux essentiels 1 gouvernance de l entreprise 2 environnement 3 droits de l homme 4 pratiques de travail 5 relations commerciales thiques 6 Relations avec les consommateurs 7 engagements envers les populations locales et le d veloppements de la soci t en prenant le d veloppement durable comme 7 une r f rence mais pas comme un objectif Il semble que ce projet a clairement pour objectif de proposer un outil universel sur la question Les qualificatifs global et international vont dans ce sens ainsi que la volont de proposer une norme g n rique con ue avec un vocabulaire simple et des r f rences pr cises et partag es De ce point de vue la norme ISO 26000 doit compl ter le capital normat
3. Tr s vite l ISO a identifi la n cessit de proposer une expertise nouvelle pour r pondre aux exigences de cette nouvelle forme de norme La structure du groupe de travail GT RS pr sent e par le sch ma 2 d peint d j des innovations organisationnelles n cessaires la diff rence des groupes de travail classiques qui sont constitu s uniquement d une pr sidence et de sous groupes de r daction le GT RS dispose d une structure institutionnelle compl te inspir e de celle de l ISO Cette sp cificit lui garantit une autonomie importante et une ma trise de toutes les tapes d laboration du texte Dans le sch ma 2 une partie des groupes d tudes Strategic Task Groups TG 1 3 ne s occupe pas directement de l laboration de la norme mais de l organisation de l expertise et de l assistance aux parties prenantes Il en est de m me pour le Language Task Forces qui produit les diff rentes traductions des documents de travail des avant projets et de la norme elle m me dans diff rentes langues Ce travail peut s av rer extr mement complexe dans un projet o l obtention du consensus est souvent une question de vocabulaire Au final cette structure permet au GT RS d avoir une grande r activit qui est un atout pour produire une norme sur une th matique et dans un monde en perp tuelle volution Sch ma 2 Structure du groupe de travail GT RS Source http isotc iso org livelink livelink fetch 2000 2122 830949 3
4. des travaux pr c dents comme le SD 21000 qui est directement li e au th me de la norme En effet il n est pas cr dible d laborer une norme sur la responsabilit sociale sans prendre en compte un large champ de parties prenantes puisque cette prise en compte s inscrit comme un principe de cette responsabilit Cependant la conception des parties prenantes dans les avant projets de la norme est loin de faire consensus La d finition de stakeholder reste tr s proche des travaux fondateurs de R E Freeman 1982 sans insister sur les apports th oriques qui ont suivi Pourtant beaucoup d auteurs ont compl t la stakeholder theory affinant ainsi les caract ristiques des parties prenantes et de leurs interactions Ces compl ments insistent sur les in galit s de pouvoir ainsi que les diff rences d implication ou d objectif de ces groupes d acteurs h t rog nes voire antagonistes Or cette richesse analytique n est que peu sollicit e dans la norme et ne fait pas encore consensus De plus l largissement de l expertise d laboration de la norme des groupes de natures h t rog nes rend la recherche de consensus tr s difficile L accord ou le d saccord sur un concept tient quelques fois aux mots propos s pour l exposer Pour illustrer cela nous pouvons voquer les points de dissensions qui ont merg au cours des r unions internationales comme dans le tableau 1 Aux premiers stades de l laboration il
5. 2007 Responsabilit soci tale et d veloppement durable quel potentiel pour la norme ISO 26000 Bulletin Oeconomia Humana volume 5 num ro 1 janvier 2007 pp 3 6 Benezech D 1996 La norme une convention structurant les interrelations technologiques et industrielles Revue d Economie Industrielle n 75 ler trimestre 1996 pp 27 43 Blaes I 2007b L ISO 26000 Lignes directrices relatives la responsabilit soci tale volution des n gociations internationales 2005 2006 r seau francophone sur la responsabilit soci tale en vue du d veloppement durable RSDD Organisation internationale de la Francophonie OIF Boltanski L Th venot L 1991 De la justification les conomies de la grandeur Gallimard Paris 483 p Brodhag C Gondran N Delchet K 2004 Du concept la mise en oeuvre du d veloppement durable th orie et pratique autour du guide SD 21000 Vertigo La revue en sciences de l environnement Vol 5 No 2 Septembre 2004 11p Callon M Lascoumes P Barthe Y 2001 Agir dans un monde incertain Essai sur la d mocratie technique Paris Seuil 358 p Capron M Quairel Lano izel e F 2007 La responsabilit sociale d entreprise Editions La D couverte Collection Rep res Paris 122 p 13 Caroll A B 1989 Business and Society South Western Publishing Cincinnati Clarkson M 1995 A stakeholder framework for analysing and evaluating corporate social performan
6. 5 Congr s de l ADERSE Transversalit de la Responsabilit Sociale de l Entreprise L entreprise laune de ses responsabilit s vis vis de l homme de l environnement et du profit La r gulation des pratiques de RSE par les normes Le cas de la norme ISO 26000 sur la responsabilit sociale Par Vincent Helfrich Introduction En 2007 l organisation internationale de normalisation ISO a f t ses 60 ans d existence et la publication de plusieurs milliers de normes Jusque dans les ann es 1980 son domaine de comp tence tait r duit des objets techniques Le lancement de la famille ISO 9000 sur le management de la qualit marque un premier largissement du champ de comp tence de l ISO vers un encadrement de sujets davantage sociotechniques Depuis 2005 une nouvelle tape est en route avec le lancement d un projet de norme totalement in dit de par son th me sa m thode d laboration sa structure d expertise et son mode de r gulation Cette norme l ISO 26000 qui devrait tre publi e fin 2009 tablira les lignes directrices pour la Responsabilit Sociale RS Dans un premier temps nous pr senterons la dynamique de normalisation des pratiques de responsabilit sociale des entreprises RSE en insistant particuli rement sur le projet ISO 26000 et ses limites Cette pr sentation nous permettra dans un second temps d tudier la rencontre entre deux mondes que cette dynamique engendre L obj
7. 934883 3935096 04_organization org_str html Arabic Transistion Task Force ATTF Russian Translation Task Force RTTF 1 i i 1 1 J L 1 t i i 5 Strategic Task Groups 4 Cette r activit est illustr e par les changements de structure instaur s lors de la r union de Vienne en novembre 2007 En effet cette r union voit la cr ation d un groupe de travail ad hoc de parties prenantes qui ne figure pas sur le sch ma 2 et un ntegrated Drafting Task Force qui remplace le Liaison Task Force pour plus d efficacit dans la r daction du 4 avant projet cf ISO 2007a Au del de cette innovation de structure on constate une volution dans la prise en compte des parties prenantes plus pr cis ment dans la volont de respecter un triple quilibre g ographique monde entier entre hommes et femmes chez les participants et enfin entre les parties prenantes Ce dernier quilibre est recherch par la repr sentation de six groupes l industrie les gouvernements le monde du travail les consommateurs les ONG et les autres acteurs qui regroupent notamment les acteurs de la sph re acad mique Cette nouvelle m thodologie largit la participation des parties prenantes qui sont pr sentes dans les groupes d tudes mais aussi dans des structures national mirror committees propres chaque organisme de normalisation au niveau national C est une nouvelle approche inspir e
8. I Oxford University Press p 163 188 Mallard A 2000 L criture des normes R seaux n 102 vol 18 pp 37 61 Mertz F 2001 Normalisation de l environnement droit et capitalisme Environnement et Soci t n 26 p 95 102 Mitchell R K Wood J D amp Agle B R 1997 Towards a theory of stakeholder identification and salience defining the principle of who and what really counts Academy of Management Review vol 22 n 4 pp 853 887 Semal N 2006 Quelle place pour le citoyen dans les processus de qualification environnementale des entreprises D veloppement Durable et Territoires Dossier 5 Economie plurielle responsabilit soci tale et d veloppement durable Tamm Hallstr m K 1996 The Production of Management Standards Revue d Economie Industrielle 75 61 76 14
9. Projet de norme internationale par le project plan r vis Projet final de norme pour une 299 72 2009 publication fin 2009 Le choix de proposer une norme g n rique simplifi e et interpr table illustre aussi la contrainte politique de la recherche de consensus Ce choix n est pas sans cons quence sur l applicabilit de la norme Sans syst me de certification cette derni re perd une grande partie de son utilit technique Si elle ne constitue pas la premi re norme d une famille de normes elle risque de n avoir qu un impact purement symbolique 10 On peut imaginer que cette norme soit la premi re d une famille l image d ISO 9000 et ISO 14000 en posant les lignes directrices et qu elle pr c de une future norme ISO 26001 qui proposera un syst me de management responsable socialement Tableau 2 Les dix interrogations de la r union de Sydney 2006 Source adapt d ISO 2007c Interrogations D cisions prises 1 Quels sont les objectifs d ISO 26000 La norme devra expliquer clairement ses objectifs et utiliser une formulation simple accessible tous 2 La norme doit elle proposer des exigences minimales Pas d exigences minimales mais des attentes fondamentales fundamental expectations bas es sur les textes internationaux fondamentaux 3 La norme doit elle tre g n rique ou sp cifique La norme sera g n rique avec la possibilit d ins rer des s
10. ances th oriques pour atteindre un accord artificiellement consensuel Avec des normes comme ISO 26000 le syst me de normalisation s attaque donc des sujets sociopolitiques loin de ses fonctions initiales Cet largissement de comp tence peut avoir un impact sur son image conventionnelle et donc sur son r le dans la soci t Tous ces l ments suscitent des interrogations sur la l gitimit et l efficacit de ce mode de r gulation dans ces domaines Pour les acteurs de la RSE cette rencontre est une double source d incertitudes Dans l hypoth se d un fonctionnement normal de ce mode de r gulation la nature des normes peut avoir des effets contradictoires en favorisant d un c t l essor des pratiques et en appliquant de l autre c t un verrou conventionnel inefficace dans un domaine en bullition comme celui ci l inverse l hypoth se d un changement profond du syst me de normalisation dans ce cas ajoute des incertitudes sur ses effets sur la RSE Ce croisement d effets li la rencontre entre normalisation et RSE est une source d incertitudes multiples pour les deux mondes Cela suscite des controverses sur la pertinence de ce choix de r gulation pour un domaine si sp cifique et plus largement sur la l gitimit d un encadrement normatif des comportements sociaux des agents conomiques en vue de les standardiser R f rences Batifoulier P dir 2001 Th orie des conventions Economica 328 p Belem G
11. ce Academy of Management Review vol 20 n 1 pp 92 117 Commenne V Atidegla A Champion E Gendron C Mu oz I Ramaswany R 2006 Responsabilit sociale et environnementale des acteurs conomiques Mode d emploi pour plus d thique et de d veloppement durable Paris ditions Charles L opold Mayer 320 p Freeman R E 1984 Strategic Management a Stakeholder Approach Marshall M A Pitman Boston Gomez P Y 1996 Normalisation et gestion de la firme une approche conventionnaliste Revue d Economie Industrielle n 75 ler trimestre 1996 pp 113 131 Gomez P Y 1994 Qualit et th orie des conventions Economica Paris p 118 Hill C W et Jones T M 1992 Stakeholder agency theory Journal of Management Studies vol 29 pp 131 134 ISO 2007a Resolutions from the 5th meeting of ISO TMB WG SR Vienna Austria 2007 11 05 09 TMB WG SRN101 Gen ve ISO 2007b Guidance on social responsibility ISO 26000 working draft 3 TMB WG SR N113 ISO Gen ve 94p ISO 2007c TG 4 5 and 6 Liaison Task Force Memo 8 rev 1 Key Topics TMB WG SRN101 Gen ve Joly P B 2001 Les OGM entre la science et le public Quatre mod les pour la gouvernance de l innovation et des risques Economie Rurale n 266 novembre d cembre p 11 29 Lewis D K 1969 Convention philosophical study University Press 168 p Lewis D K 1983 Languages and Language Philosophical Papers
12. e ISO 9000 et ISO 14000 par exemple Cette diversification est d crite par F Mertz 2001 comme le passage de la normalisation objet la normalisation processus Les nouvelles normes qu il produit d crivent souvent des syst mes de management et proposent une certification comme validation explicite de conformit et sont admise comme des standards op rationnels de mani re implicite Depuis quelques ann es une nouvelle tape est atteinte avec des projets de normalisation de sujets davantage sociopolitiques Les travaux sur la RSE et le projet de norme ISO 26000 que nous venons d voquer traduisent cette dynamique qui d bouche sur une nouvelle forme de produit de nature largement substantive comme le souligne G Belem 2007 et dont l laboration et la validation engagent un troisi me mod le normatif Le tableau 3 ci dessous pr sente cet largissement du champ d application de la normalisation l volution de l expertise et les formes de validation qu il implique Ces diff rents mod les d expertise sont comparables ceux propos s par P B Joly 13 Source http www afnor fr portail asp colfond Bleu amp ref ESP XSFNormalisation amp lang French visit en novembre 2007 2001 Le premier mod le est proche du mod le standard en couvrant des disciplines tr s techniques relativement d gag es de consid rations socio conomiques Ses experts sont des ing nieurs et l objet d expertise est purement technique Le sec
13. e en place d un standard comportemental peut agir comme une rigidit n faste long terme Ainsi la normalisation des pratiques de RSE peut donner des r sultats incertains La nature conventionnelle des normes peut la fois favoriser la g n ralisation des bonnes pratiques mais elle peut aussi verrouiller un cadre de r f rence qui risquerait rapidement d tre insuffisant Cette incertitude de r sultats li e la nature des normes est accentu e par le fait que ce projet apporte d autres incertitudes sur l volution de la nature des normes elles m mes On peut ainsi dire que les effets de la rencontre entre ces deux mondes sont encore impr visibles et restent sujet de controverses Conclusion Il est vident que le processus de normalisation de la RSE n est pas sans cons quences pour les deux mondes dont il organise la rencontre On voit que le monde de la normalisation conna t une nouvelle volution dans ces mod les d expertise n cessitant des innovations organisationnelles et une red finition de la notion d expert normalisateur Pourtant la construction historique du syst me de normalisation les principes de base qui l animent sont autant de contraintes qui risquent de compromettre la richesse du texte final dans ce domaine Les difficult s d obtention d un consensus entre parties prenantes h t rog nes au niveau international augurent des risques d viction d une 12 partie des acteurs du sujet ou des connaiss
14. e que nous venons de d crire on peut constater une modification externe de l image de la normalisation avec des projets comme ISO 26000 qui remettent en cause la d finition classique et le r le de la normalisation Historiquement l ISO d finit ses normes comme des accords document s contenant des sp cifications techniques et d autres crit res pr cis utiliser de fa on constante comme r gles lignes directrices ou d finitions de caract ristiques permettant d assurer que des mat riaux produits processus et services conviennent l emploi voulu Cette d finition ne convient plus pour des normes comme ISO 26000 Cependant c est bien cette d finition qui cristallise l image et le r le de la normalisation dans nos conomies D s lors on peut envisager deux cons quences possibles cette situation soit l image de la normalisation perdure en jouant son r le historique sur la RSE et en proposant terme des standards comportementaux et soci taux ou l inverse cette image se modifie par la diff renciation de ces nouveaux produits qui ne sont plus vraiment des normes au risque de d clencher une confusion sur son r le de r f rence normative Cette ambigu t est une question tr s 14 La validation implicite fait r f rence au caract re conventionnel des normes qui leur donne une autre dimension coercitive contredisant ainsi l image d une soft law bas e sur le volontariat de ses adoptants 10 importante pou
15. ectif de ce travail est de comprendre les m canismes propres la normalisation qui peuvent permettre terme d objectiver les pratiques de RSE voire de les standardiser afin de cr er un r f rentiel international dans ce domaine pour une plus large diffusion l inverse il est aussi important de soulever les limites de ce syst me notamment dans le cas d une normalisation de sujets davantage sociopolitiques Parall lement nous proposons aussi de pr senter les cons quences de ce projet sur le monde de la normalisation et le fonctionnement de son expertise l Doctorant en Sciences conomiques l Institut de Recherches Interdisciplinaires sur les Sciences et la Technologie EA 3424 Univ rsit Louis Pasteur Strasbourg La r gulation de la RSE par les normes Dans bien des domaines la normalisation repr sente un r f rentiel commun pour objectiver et standardiser les pratiques Elle permet de garantir une certaine efficacit en proposant une solution collective des probl mes techniques ou organisationnels Comme nous le verrons plus loin les champs d application de la normalisation internationale n ont fait que cro tre depuis ses d buts touchant aujourd hui des domaines d passant le cadre de la technique comme dans le cas de la responsabilit sociale des entreprises RSE La normalisation des pratiques de RSE Les projets de normalisation dans le domaine de la RSE fleurissent depuis quelques ann es Le capital
16. ections sp cifiques au besoin 4 Quelle forme doit prendre l nonciation des principes fondamentaux 9 La norme comptera un chapitre pour les principes fondamentaux g n raux chap 5 et un autre pour les enjeux de la RS chap 6 5 Doit on utiliser le terme gouvernance dans la norme et comment La gouvernance est retenue ici selon la d finition onusienne d un processus d cisionnel interne l organisation et non pas la conception de gouvernance d entreprise Le terme choisi tant organizational gouvernance 6 Le chapitre 7 d crit il un syst me de management Le chapitre 7 doit tre modifi en profondeur car il d crit un syst me de management alors que la norme ne doit pas en proposer 7 Comment appr hender les parties prenantes La norme devra proposer une d finition plus claire des parties prenantes des m thodes de r v lation de leur existence et de leurs revendications 8 Comment la norme doit envisager la question de supply chain et sph re d influence Les organisations devront valuer les limites de leurs responsabilit s vis vis des organisations en amont et aval de leurs propres activit s 9 La norme doit elle orienter son vocabulaire en direction des entreprises Pas de d cision 10 Doit on r viser l organisation du GT SR concernant la r daction du Chapitre 6 Le chapitre 6 enjeux de la RS tant le coeur de la norme gt 50
17. if sur la RSE en devenant le r f rentiel international et une base pour tous les organismes Cependant le fait qu elle ne propose ni syst me de management ni certification est une limite forte sa port e et son efficacit Ce r sultat traduit la limite du consensus international ou d un accord entre parties prenantes h t rog nes sur un tel sujet Il soul ve galement un questionnement sur la l gitimit de la normalisation comme outil de r gulation de ce genre de th matique Pourtant il est vident que ce projet n est pas sans cons quences pour le monde de la normalisation et pour le monde de la RSE Il est important de questionner les effets crois s de la rencontre entre ces deux mondes Normalisation et RSE La rencontre de deux mondes Vers une nouvelle volution du syst me de normalisation L organisation internationale de normalisation ISO a connu de nombreuses volutions depuis sa cr ation en 1947 largissant ainsi son champ d application Cette dynamique trouve son origine dans les caract ristiques internes du monde de la normalisation nonc es par K Tamm Hallstr m 1996 Selon elle la part croissante des professionnels de la normalisation supporting actors au sein des groupes de travail engendre un processus auto reproductif des travaux de normalisation avec le concours de ces acteurs dont la finalit est de cr er toujours davantage de normes C est dans ce sens que les communications des nor
18. iff rents types d encadrements normatifs plus ou moins contraignants et ou globaux On voit ainsi que la RSE dispose d un capital normatif d j bien constitu structur et articul autour de textes cadres compl mentaires et interd pendants D s lors on peut s interroger sur les besoins normatifs subsistant dans ce domaine et sur la mani re dont le projet ISO 26000 propose d y r pondre Le cas ISO 26000 vers une norme globale pour la RSE Le projet ISO 26000 a merg en 2001 lorsque l ISO par le biais du Comit pour la Politique en mati re de consommation COPOLCO a identifi la n cessit d un travail global et de niveau international sur la Responsabilit Sociale RS C est en 2003 que des travaux pr liminaires du bureau technique de l ISO ont abouti la cr ation en 2004 du groupe de travail sur la responsabilit sociale GT RS et c est en 2005 que les travaux de r daction de la norme ont t lanc s ce jour ils engagent plus de 70 pays et pr s de 400 experts et devraient s achever fin 2009 Avant cela le groupe de travail GT RS doit oeuvrer pour obtenir un consensus sur le contenu de la norme 2 Ceciillustre bien le caract re auto reproductif du syst me de normalisation nonc par K Tamm Hallstr m 1996 que nous d taillerons plus bas 3 La notion de Responsabilit Sociale est plus large que celle de RSE car elle englobe tous les organismes entreprises associations collectivit s
19. ire pr cis Cette situation illustre la recherche de compromis entre le monde industriel et le monde civique identifi s par L Boltanski amp L Th venot 1991 guid s par des logiques d actions tr s diff rentes Ainsi la nature du syst me de normalisation bas e sur les principes de volontariat et de consensus repr sente une limite interne pour l laboration de ce nouveau type de normes Les innovations organisationnelles et l largissement de l expertise ne sont peut tre pas suffisant pour contrebalancer ce biais interne et risque d aboutir sur une norme qui carte une partie des acteurs ou des enjeux de la th matique Tableau 1 Bilan des r unions internationales Source adapt de I Blaes 2007 Rencontres R sultats D saccords Salvador de Pahia Lancement des travaux Objectifs et nature de la norme mars 2005 Bangkok Avant projet 1 Nature des principes fondamentaux et des septembre 2005 2040 commentaires parties prenantes Lisbonne Avant projet 2 Place du d veloppement durable dans la mai 2006 5176 commentaires norme objectif de RS Sydney Avant projet 3 impr vu 10 points de d saccords janvier 2007 7225 commentaires cf tableau 2 ci dessous Vienne t4 Persistance de d saccords sur certains novembre 2007 vatt preet RER concepts de la norme et sur l organisation Santiago du Chili s9 septembre 2008 Projet Comit R sultats escompt s Asie 2009
20. malisateurs nationaux et internationaux pr sentent une image tr s positive des normes et de leurs effets Cette vision des choses que nous proposons d appeler le paradigme des normalisateurs place la norme comme une source d avantages voire une n cessit absolue dans notre conomie Pour ces acteurs les normes ont des effets positifs sur la soci t dans son ensemble les consommateurs peuvent b n ficier de produits alliant qualit s curit et compatibilit internationale les entreprises en se certifiant mettent un signal positif perceptible l international les gouvernements sont aid s par la normalisation dans leurs missions de protections des citoyens Ainsi selon l ISO lorsque les produits les syst mes les machines et les dispositifs fonctionnent bien en toute s curit c est souvent parce qu ils sont conformes des 12 Res i normes Selon l Afnor la normalisation est un puissant moyen de progr s technique de 11 Cette absence de dispositif de contr le d assurance explique sa position en N1 dans notre sch ma 1 12 Source http www iso org iso fr about discover iso_meet iso discover iso_why standards matter htm novembre 2007 d veloppement conomique et d am lioration de la qualit de la vie Un tel paradigme l gitime fortement le r le des normes dont les bienfaits ne sont jamais remis en cause D s lors la croissance du capital normatif et l largissement de son champ d application
21. mises collectivement Elles sont donc arbitraires puisqu il existe d autres solutions possibles aux probl mes collectifs en cause et elles ne sont pas issues du calcul conomique si ce n est celui de l estimation des pertes en absence de convention Le caract re conventionnel de la normalisation et ses implications conomiques ont largement t pr sent s par P Y Gomez 1994 amp 1996 ainsi que par D Benezech 1996 qui insiste sur les effets structurants des normes sur les techniques les relations marchandes et les interactions technico concurentielles C est cet aspect conventionnel qui donne aux normes un pouvoir implicite tr s fort Ainsi m me si elles sont bas es sur le volontariat elles ont une capacit de coercition et d appropriation tr s forte de leur sujet De plus m me si elles proposent un cadre en mati re de RSE co construit et directement influenc par l image collective de la notion cela ne les emp chera pas in fine de devenir des r f rences On peut aller plus loin comme le sugg re P Y Gomez 1996 en disant que c est la normalisation elle m me qui participe la constitution du sujet qu elle encadre 15 Pour une synth se de la notion de th orie des conventions cf P Batifoulier 20011 16 Le choix collectif de rouler droite n est pas meilleur que celui de rouler gauche mais il sera toujours meilleur en terme de risques que celui de choisir individuellement son sens de circulation
22. normatif dans ce domaine est maintenant assez important tant au niveau national qu international Pour avoir une vision clair e de la situation il est important de faire une distinction entre les diff rents dispositifs qui n ont pas les m mes fonctions Le Sch ma 1 propose une repr sentation intuitive de ce capital normatif en insistant sur les diff rents degr s de contraintes impos es par les initiatives existantes Sch ma 1 Les normalisations de la RSE Source adapt de M Capron amp F Quairel Lanoizel e 2007 p 92 Dispositifs internes l entreprise libres Lignes directrices globales d aide la mise en uvre des pratiques Compartement assistance au management RSE SD 210000 ISO 26000 SIGMA BS RSE Audit social ou environnemental externe pour d tecter les risques et am liorer la situation r f rentiels et codes de conduites partag s Normes avec certifications pour mettre en uvre et assurer le respect du r f rentiel ISO 14001 EMAS SA 8000 OHSAS 18001 Rapport interne destination des services de communication encadr ou non par l art 116 sur les nouvelles r gulations Rapport assist pour informer de mani re cr dible et impliquer les parties prenantes Global Reporting Initiative GRD Rapport avec audit externe assurant sa pertinence et assurant la fiabilit de l information diffus e AA 1000 AS ISAE 3000 Premi rement nous distinguons les dispositifs d encadrement de
23. ond mod le propose une implication de parties prenantes et la collecte de leurs avis et se rapproche ainsi du mod le de la consultation Enfin le troisi me mod le est une ouverture vers un mod le de co construction o le statut d expert est accord toutes les parties prenantes et implique la cr ation de structures l image des forums hybrides d crits par M Callon P Lascoumes Y Barthe 2001 o les sujets d battus et les points de vue des acteurs ne doivent pas tre ni limit s ni hi rarchis s Tableau 3 Un champ d application des normes en volution depuis 1947 ing nieurs un domaine Standard technique Champs Expertises Validations Exemples Qui Quoi explicite implicite Homologation nationale Normes NF en France CE Objets techniques Tr s r duite europ enne obligatoire en Europe ISO 216 format de papier Sujets z Certification d un syst me de sociotechniques Paree management partir des Le Sp cialistes Plusieurs 8 Famille ISO 9000 1980 RARES Standard op rationnel Sujets Tr s largie Certification de bonnes sociopolitiques les repr sentants de la pratiques ISO 26000 SD 21000 SA depuis la fin des soci t multitude de 8900 ann es 1990 domaines Standard comportemental Cependant on peut s interroger sur les effets n gatifs de cette dynamique pour le syst me lui m me Outre les modifications internes du syst m
24. r un syst me bas sur des processus conventionnels et sa stabilit peut en tre affect e Quels enjeux pour la RSE L encadrement normatif des pratiques de RSE n est pas une dynamique anodine pour ces derni res Comme le soulignent V Commenne amp collab 2006 elle suscite m me la controverse entre certains acteurs de la RSE qui craignent la r duction de cette derni re un exercice de cocher des cases quand d autres y voient une formidable occasion de l institutionnaliser au niveau international De m me que l efficacit de la normalisation pour proposer des solutions standard aux pratiques de RSE mise en avant par les uns fait craindre les d fenseurs des initiatives localis es et adaptables au cas par cas C est pourquoi il est important de s interroger sur la nature et la port e de l impact de la normalisation sur la RSE Les craintes ou les espoirs qui mergent autour de la normalisation de la RSE sont notamment li s au caract re conventionnel des normes et des labels qui est l origine de leur efficacit implicite Pour saisir cela nous devons passer par les explications de la th orie des conventions dont le logicien D K Lewis 1969 amp 1983 est un des pr curseurs Il associe l utilisation des conventions un comportement rationnel de coordination Elles sont des choix collectifs des r gles de comportement des solutions standard des probl mes collectifs Leurs justifications sont d tre ad
25. s comportements cible bleu de ceux qui encadrent la communication cible rouge en mati re de RSE En effet les produits normatifs dans ces deux domaines ne remplissent pas la m me fonction Le domaine de la communication autour de la RSE regroupe tous les outils normatifs et guides qui assistent l entreprise dans son objectif de diffusion d information sur ses pratiques reporting Cette d marche tr s importante dans les changes avec les parties prenantes ne garantit en rien une performance dans ses actions l inverse le domaine des comportements agr ge l ensemble des outils normatifs pour l encadrement des pratiques concr tes de RSE dans l entreprise De plus on constate l existence de diff rents niveaux nuances de rouge bleu d encadrements normatifs aucun assistance assurance dans chaque domaine Ces niveaux traduisent aussi les degr s de standardisation et donc de diffusion des pratiques En effet le niveau NO sur les deux cibles traduit des initiatives propres l entreprise qui restent souvent internes et qui peuvent tre totalement inadapt es aux exigences commun ment admises l inverse le niveau N3 pour le comportement ou N2 pour la communication traduisent des initiatives tr s standardis es reconnues au niveau international ou garanties par des certifications Cette classification reste valable dans une analyse plus fine des diff rents champs de la RSE environnement gouvernance o l on retrouve d
26. s portent essentiellement sur la nature de la norme g n rique vs sp cifique ou sa fonction guide vs certification Avec l enrichissement du texte les d saccords se cristallisent sur l utilisation de notions sp cifiques exigence minimale gouvernance d veloppement durable souvent en raison des contraintes sous jacentes qu elles repr sentent pour certains acteurs Avec le troisi me avant projet on constate les difficult s d un accord global avec le retour des questionnements initiaux qui semblaient tre tranch s et qui aboutissent sur dix points de dissension 5 Ce type de travaux repr sentent une innovation dans leurs prises en compte des parties prenantes selon une consid ration largie comme les parties prenantes non exprim es g n ration future Ces projets s inspirent de travaux comme ceux de C Brodhag N Gondran amp K Delchet 20041 A B Carroll 1989 R K Mitchell amp al 1997 C W Hill amp T M Jones 1992 N Semal 2006 etc 7 La conceptualisation de la notion de partie prenante fait l objet de deux options de d finitions dans le dernier avant projet WD3 puisqu elle ne fait toujours pas consensus Pour une chronologie des r unions et des d cisions prises cf I Blaes 2007 9 Cf ISO 2007b O o0 cf tableau 2 On voit que la strat gie de recherche du consensus entre parties prenantes h t rog nes passe par l utilisation de solutions m dianes et un choix de vocabula
27. sont fortement encourag s impliquant n anmoins une volution des mod les d expertise ses d buts l ISO produit essentiellement des normes li es aux poids et mesures Tr s techniques elles sont labor es par les ing nieurs et visent proposer des standards internationaux pour favoriser les changes et la compatibilit technique internationale Ce premier mod le normatif perdure jusqu nos jours avec un largissement progressif des sujets techniques trait s Aujourd hui l ISO est pr sente plus ou moins directement dans tous les produits qui nous entourent format du papier A4 classification ISBN diam tre des filetages des vis et crous Ces normes font l objet d une validation conventionnelle implicite et une infime partie de ces normes est obligatoire 1 des normes en France et font l objet d homologations explicites Certains auteurs comme A Mallard 2000 d crivent d j cette normalisation d objet purement technique comme une mobilisation d aspects et de r seaux sociotechniques pourtant une nouvelle forme de normalisation illustre davantage cette caract ristique et sugg re un second mod le normatif En effet parall lement ce premier mod le la normalisation internationale a connu un largissement de comp tence au del des objets techniques A partir des ann es 1980 l ISO s int resse aussi des sujets sociotechniques comme la qualit la s curit et l environnement via les familles de norm
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