Home

Chasser la peur. Expériences et discours sur le paranormal

1. 51 3 4 1 D histoire de limagerie spectrale 6 5 x Santen salecesstenccds ado vacecessa alec NN 52 34 2 Realite O CON EEE a cea a r EA AR E ed 54 3 4 3 Image publique SLPT SNPDOS S ins e nn ee us 58 BoD Conclusions SET nn ds en 60 Chapitre 4 Les m diums et les chasseurs de fant mes Amis ou ennemis 62 4 1 Historique de la m diumnit jac cess minima Gade ieee aes 62 4 2 Le TOle des Me gis annus Re nn EEE Coated nee 63 4 3 Et les chasseurs de fant mes dans tout a ccccecscccesseccesseecesececeseeeceeeeeseeeesseeees 67 AA OTIC LUIS TO Ela MEET N A ve aed cam ea ee ee 69 Chapitre 5 Contr ler sa peur mode d emploi essence 71 5 1 Que peut on dire de la peur nn ane haus nor ne AR Le a ne Sls 76 2 CONCOURS den dela ei 80 BIDHOSTADRI seen esse rc nieane se nes dns stosto tess sorote oeer sss ssi rsss ac aies Eont 87 M dia Sr A DINE S ET E AESA E ASE 90 Annexe 1 Le mat riel des chasseurs de fant mes esse 91 Annexe 2 Tableau des illustrations ss estetesrnetebsnsenepossiene 93 vi Tableau des figures Figure 1 Questionnaire aux sceptiques du Qu bec 27 Figure 2 Tableau des DATICIPANIS 2 RASED Re Mon CAD Re ne nr 30 Fibre D tecter EME Se ca A dead et 91 Pipe 4 D tecteur K2 an tds sense 92 vii viii Introduction Le paranormal comme sujet de recherche La conf rence a lieu dans un h tel La pi ce est enfum e l aide d une machine
2. aller sur le terrain en d livrant un permis j ai pr par les formulaires de consentement signer par tous les participants Toutefois il n est pas toujours ais d utiliser ce type de 1 permis no 2012 113 25 05 2012 38 document puisque le nombre de participants peut d passer les pr visions et il n y a pas toujours d imprimante disponible Dans certains cas les t moignages ont t recueillis sur le vif et les autorisations ont t donn es verbalement Toutefois m me dans ces cas la confidentialit n a jamais t un probl me Il en est de m me pour les personnes ayant accept d tre cit es dans ce m moire Leur acceptation fut donn e oralement Je n avais pas pr vu d utiliser leur t moignage au d part mais la gentillesse qu ils ont t moign e m accorder quelques instants et la richesse de leur discours justifient de leur rendre la parole 2 5Traitement des donn es obtenues Le travail de transcription est long et fastidieux mais 1l s agit galement d une excellente fa on de faire une pr analyse des donn es recueillies C est la suite de la transcription que la technique d analyse principale s affine 2 5 1 Transcription La plupart des entrevues ont t transcrites mot mot mais certaines d entre elles tant plus difficiles transcrire cause du bruit ambiant ou du ton de voix du participant furent transcrites de fa on s lective Certains d t
3. galement d une technique permettant de d velopper une relation humaine plus 26 chaleureuse et propice l change En laissant l intervenant parler de son exp rience ouvertement l entrevue devient moins stressante et il en d coule une plus grande ouverture Je n intervenais que pour demander des pr cisions ou pour encourager le participant poursuivre sur un sujet plus important L approche tait toujours la m me Je demandais au t moin de parler de son exp rience de peur reli e au paranormal De l je demandais les ar x re fee iat pr cisions quant la fa on de contr ler la peur de la forme que prit l aide apport e ainsi que de la place des chasseurs de fant mes dans le processus Certains participants t moins ont offert un t moignage spontan que j ai retranscrit de m moire Ces t moins ont parl de leur exp rience lors de discussions informelles La plupart du temps les informations ont t recueillies parce que la personne s est int ress e mon sujet de recherche et m a d abord pos des questions Ces gens ont souhait m apporter un t moignage de leur exp rience Comme ils r pondaient aux crit res de s lection des participants voir plus loin j ai utilis les donn es recueillies avec leur consentement oral Dans le cas des experts ayant particip cette recherche l entrevue formelle tait la technique de collecte la plus int ressante Puisque cette cat gorie
4. incident de la chambre Dans Le papa joueur de tour Linda la neuvi me participante explique certaines exp riences traumatisantes v cues lors de son adolescence et l ge adulte galement l adolescence Linda a jou au jeu de Ouija avec des amies Pendant plusieurs mois elle a t harcel e par une force invisible lui rendant la vie dure physiquement et motionnellement C est sa s ur qui r ussira l aider en faisant partir l entit Encore aujourd hui Linda ignore comment c est arriv Sur une note plus l g re Linda a re u la visite de son p re d c d Elle croit que c est lui parce qu il tait joueur de tour et que les ph nom nes v cus pouvaient tre consid r s comme des blagues Elle n a pas eu peur de ces ph nom nes Apr s avoir v cu l enfer pendant son adolescence les petits faits cocasses ne peuvent pas la d stabiliser 36 La dixi me participante C leste est une m dium tr s spirituelle qui nous am ne vers Les tres de lumi re Son cheminement spirituel l a amen vivre des exp riences tr s n gatives avant de d couvrir ce qui selon elle est toute la beaut du monde spirituel L esprit d un homme mort lors d une guerre ancienne a tent de prendre possession de son corps La douleur et l horreur de cette exp rience l ont marqu es profond ment Un esprit d moniaque s est accroch elle pendant plusieurs ann es cherchant la faire mouri
5. bouter les affirmations paranormales debunker Pour ce qui est des constructivistes sociaux il est plus important d tudier la fa on dont les gens d finissent la r alit que de prouver la validit des d finitions L anthropologue se situe souvent dans cette derni re cat gorie Ce qui est important c est que les gens y croient Il s agit d une raison suffisante pour s y int resser Les preuves sont secondaires car il y a une forme de confiance de la parole donn e par le t moin Il est tout de m me important de chercher prouver les dires des t moins car on ne peut pas croire gt tout ce qui est dit Goode explique aussi en d tail pourquoi les scientifiques provenant des sciences dites dures r futent le caract re scientifique des enqu tes sur les ph nom nes paranormaux Ceux ci appartiennent donc la cat gorie des incr dules Il d finit d ailleurs le terme paranormal comme tant quelque chose qui se situe c t du normal et qui ne peut pas tre expliqu par l ordinaire Il d finit la normalit par la possibilit d expliquer le ph nom ne l aide des lois scientifiques d o l id e que si quelque chose est paranormal il devient impossible pour la personne appartenant la cat gorie incr dules Pour sa part Claude Lecouteux 2007 pr sente un historique de la maison hant e avec une sp cialisation sur les esprits frappeurs Son livre est une source d information
6. e au Rhode Island Cette organisation appel e The Atlantic Paranormal Society T A P S http www the atlantic paranormal society com pr sente les qualifications requises quant la rigueur utilis e lors des recherches ainsi que lors de l analyse des donn es Leur exp rience de terrain est consid rable et les membres de l organisation sont form s s rieusement avant d obtenir le statut d enqu teur officiel Le statut d enqu teur s obtient apr s environ quatre ann es d investigations et seulement si les cofondateurs jugent la personne pr te Lorsqu un enqu teur est en formation il est toujours accompagn d un coll gue exp riment qui effectue la formation et suit les progr s de l l ve Les investigations sont gratuites pour les clients qu ils soient des r sidents ou des commer ants Si le client ne souhaite pas appara tre dans l mission de t l vision produite par le groupe sa volont est respect e Les appareils utilis s font partie du registre scientifique et le domaine religieux n est pas touch Le groupe est galement cit dans une publication scientifique de sceptiques M me si les sceptiques dont il est question critiquent parfois leur travail il n en demeure pas moins qu ils consid rent que celui ci est suffisamment cr dible pour y accorder de l attention m me si certains articles pr sentent ce qui fait d faut dans leurs enqu tes Radford 2011 Leur cr dib
7. est pas le cas de la majorit des gens selon les informateurs Une conclusion s impose alors L interlocuteur joue toujours un r le primordial dans la divulgation des informations Cela est d autant plus vrai dans le cas du sujet trait dans cette tude Encore aujourd hui les ph nom nes paranormaux sont per us par la population comme tant de la fiction ou le r sultat d une imagination trop fertile Certaines personnes voient les t moins de fa on moins positive les traitants de fous Bien que de nombreuses missions de t l vision sp cialis es soient diffus es sur plusieurs chaines et ce depuis plusieurs ann es la population reste tr s peu ouverte aux exp riences de ph nom nes paranormaux sortant du cadre fictionnel Il existe plusieurs missions proposant la reconstitution de cas r els mais tant que cela ne d passe pas l cran la r alit de l v nement reste prouver De plus les noms des victimes et lieux sont souvent chang s pour pr server l anonymat des t moins Malgr le fait que les gens racontent leur histoire ils ne souhaitent pas que leur nom y soit accol D une certaine fa on il existe un effet pervers l anonymat Si les gens souhaitent rester anonymes cela provoque le doute dans la v racit des faits pr sent s mais s ils se pr sentent la lumi re du jour ils seront trait s comme des parias De plus rester anonyme provoque une impossibilit d exprimer la peu
8. fum e et l air est parfum par l encens Une femme dit qu elle ne parle presque jamais de a car c est un sujet trop fly Un panneau vante des produits naturels am rindiens et des bougies cr ent des ombres sur les murs de la salle de r ception La musique nouvel ge s teint avec les lumi res et la pr sentation M diumnit et Paranormal commence Le public est conquis d avance et coute avec attention Un extrait vid o pr sente un r sum du contenu de la conf rence l aide d images accrocheuses La soir e est un succ s M diums et chasseurs de fant mes qu b cois se c toient sur sc ne pour offrir des informations sur le paranormal Il y a quelques ann es lorsque quelqu un parlait de chasseurs de fant mes une image venait imm diatement en t te pour la plupart des gens pr sents soit le logo d une s rie de films des ann es 1980 o un groupe de scientifiques au ch mage d cide de cr er une agence priv e de chasse pour d barrasser la ville de tous les fant mes qui la hantent Ghost Busters 1984 Aujourd hui les aventures de ce groupe ne pr sentent plus le caract re fantaisiste qu elles poss daient au d part avec l arriv e de r elles associations de chasseurs de fant mes dont les activit s se basent sur la science mais avec des r sultats moins inusit s que la capture de Gobe tout fant me verd tre tr s gourmand Si les traqueurs d aujourd hui cherchent v rifier
9. int ressante sur le vocabulaire employer avec les professionnels francophones Il pr sente plusieurs exemples de cas consid r s comme tant r els tout comme des canulars document s s tendant sur plusieurs si cles Enfin Jean Marie Brohm 2010 s int resse l anthropologie de l imaginaire et les effets de l imagination sur la vie r elle des gens Il n y a pas de preuves concr tes de ce qui se passe apr s la mort Les gens cherchent se convaincre qu il existe quelque chose apr s la mort physique et que les apparitions en sont la preuve Les chasseurs de fant mes tiennent compte de cette part d imaginaire qui peut conduire un client croire qu un proche d c d hante la maison qu il habite Ces sources d informations sont tout fait appropri es mais incompl tes Il fallait donc chercher ailleurs Puisque les chasseurs de fant mes ont d cid d utiliser l approche pseudoscientifique dans leurs enqu tes il a fallu cr er un lexique de communication afin que les membres des diff rents groupes puissent se comprendre entre eux Par exemple on parle souvent de Poltergeist lors des enqu tes Ce mot provenant de l allemand signifie esprit frappeur Les esprits frappeurs provoquent des bruits dans les murs et d placent des objets On appelle Rapts le bruit produit par les Poltergeist lors des manifestations Il existe aussi plusieurs types de hantises J en pr senterai deux ici La hantise
10. la magie vont dispara tre puisqu avec la fin des grands r cits ferm s sous forme de blocs tel que les avaient par exemple produits les id ologies des XIX et XX si cles l ancien savoir se dissiperait mais aussi les concepts qui l encadraient Doering Manteuffel 2011 p 230 Mais tel n est pas le cas selon l auteure Wikip dia est la nouvelle forme de connexion avec l au del et par cette encyclop die en ligne selon les mots cl s choisis et en quelques clics on peut se retrouver sur les sites officiels de maison d dition pr sentant des th ories en marge de la science ou sur les sites de certaines organisations telles que la secte de la scientologie ou des groupes s int ressant aux ovnis 53 3 4 2 R alit ou fiction Toutefois il faut arriver d m ler la r alit de la fiction et bien que cette histoire de lapin soit amusante et pas tr s grave ce n est pas toujours facile lorsque la personne a peur Les films t l r alit s et s ries de fiction sont autant d exemples faciles d utilisation pour expliquer l interlocuteur de fa on claire ce qui s est pass d trange dans la vie de la victime Mais les images vues peuvent teinter l histoire racont e Un film de fiction tel que The Rite est une histoire bas e sur un fait r el comme cela est inscrit au d but du long m trage mais il n en reste pas moins que le film pr sente les v nements selon une recette
11. s par des chasseurs de fant mes Mais la possibilit de consulter un expert restait une option int ressante pour les r pondants Vu la r orientation de la recherche les nombreuses diff rences dans les cas permettaient d tudier la peur et les proc d s discursifs reli s son limination de fa on plus compl te puisqu il s agissait de cas pr sentant un chantillon plus tendu de ph nom nes Le fait d tudier dans un environnement g ographiquement proche n tait pas un probl me puisque le sujet abord est un univers plut t loign du quotidien Il fut int ressant de constater que la rumeur selon laquelle les personnes ayant v cu des ph nom nes paranormaux se rassemblent m me sans savoir qu ils ont eu des exp riences semblables est vraie Certains de mes informateurs se connaissent m me s ils ne savent pas qu ils m ont tous offert un t moignage dans cette tude De plus plusieurs informateurs m ont t 82 recommand s par un autre selon la technique de collecte de donn es appel e boule de neige Le choix de l interlocuteur est capital dans la divulgation des informations Cela explique sans doute que des informateurs se connaissent sans jamais avoir discut de leurs exp riences ensemble La peur du jugement reste forte surtout au Qu bec Les informateurs provenant des tats Unis parlaient plus ouvertement de leurs exp riences mais la majorit des missions traitant de chass
12. teurs aide r ellement le client qui les contacte Pourquoi Consid rez vous que l aide apport e par les enqu tes pseudoscientifiques soit durable Pourquoi Quel type d aide serait a votre avis la plus efficace Langage Quel type de mots utiliseriez vous pour expliquer une personne effray e les ph nom nes qu elle croit vivre Est ce une bonne id e de d finir des ph nom nes comme le ph nom ne de voix lectronique pour le client en lui pr sentant ce qui pourrait tre consid r comme une preuve La vulgarisation des termes est elle n cessaire Pourquoi Le fait de connaitre les questions d avance a permis a cet expert d apporter des informations privil gi es pertinentes pour la suite de la recherche 28 2 3 Type de participants et chantillon Le fait d avoir v cu une exp rience li e au paranormal est un crit re de s lection des participants et non un crit re d analyse Cinq personnes se sont port es volontaires pour t moigner mais n ayant pas v cu de ph nom nes paranormaux elles n taient pas ligibles pour cette recherche La cr dibilit des r pondants par rapport au sujet provient du fait qu ils ont v cu des ph nom nes Ils sont donc directement concern s et leur t moignage est plus clair que pour la personne qui n a pas eu de contact direct Treize r pondants ont t sollicit s pour une entrevue deux personnes se sont port es volontaires et deux a
13. appel un m dium plus puissant que lui car les entit s taient trop fortes et il n arrivait pas les d loger Les entit s s attaquaient la m re sexuellement toutes les nuits et son jeune fils le transformant en brute Le gar on devenait violent 64 envers les autres membres de la famille et ses r sultats scolaires en souffraient galement Une action devait tre prise pour d barrasser la famille de la peur caus e par le probl me de hantise Le m dium ath e Pour lui une hantise est n cessairement n gative et il faut y mettre fin par tous les moyens possibles Il est aussi chasseur de fant mes puisqu il y voit un moyen d aider les gens s en sortir Comme dans le cas de Sylvain Lavoie il consid re qu il est inutile de constater les faits si on n a pas l intention d y mettre un terme Les deux m diums sont d accord sur le fait qu une action doit tre prise mais les techniques utilis es diff rent La premi re cherche toujours utiliser la douceur et la discussion pour convaincre l entit de partir car sa place est ailleurs dans la lumi re Pour les personnes faisant appel elle il s agit d une technique moins traumatisante Elle travaille galement avec les vivants en leur expliquant que l entit n arrive pas par hasard et que les vivants doivent aussi changer pour la faire dispara tre Dans le cas du M dium ath e il s agit d une technique qui ne fonctionnera pa
14. bec insolite Waterloo ditions Michel Quintin 150p 2012 Chasseurs de fant mes Collection Qu bec insolite Waterloo ditions Michel Quintin 222p HOURAN James amp LANGE Rense d 2001 Hauntings and Poltergeists Multidisciplinary Perspectives Jefferson McFarland amp Company inc 330p 87 JACOBS HUEY Lanita 2006 From the Kitchen to the Parlor Langage and Becoming in African American Women s Hair Care New York Oxford University Press 180p KATRIEL Tamar amp PHILIPSEN Gerry 2007 What we Need is Communication Communication as a Cultural Category in Some American Speech in A Cultural Approach to Interpersonal Communication Essential Reading Monaghan Leila amp Goodman Jane E d Malden Blackwell Publishing pp 88 102 LECOUTEUX Claude 2007 La maison hant e Histoire de Poltergeists Paris Editions Imago 214p LONG Joseph K 1977 Extrasensory Ecology Parapsychology and Anthropology Metuchen The Scarecrow Press Inc 427p MEINTEL Deirdre 2005 Les croyances et le croire chez les spiritualistes in Th ologiques vol 13 nol p 129 156 2011 Apprendre et d sapprendre quand la m diumnit croise l anthropologie in Anthropologie et soci t s vol 35 no 3 p 89 106 MILLER Victor 2011 Ph nom nes paranormaux Montr al Edimag 118p PAGE Christian R 2008 Dossiers myst re vol 1 Saint Z non Louise Courteau Editrice 483p PAILLE Pierre MUCCHI
15. diums ne disparaissent pas et sont toujours pr sents dans la vie de beaucoup de victimes de ph nom nes paranormaux 4 1 Historique de la m diumnit Le terme m dium fut cr par les adeptes du spiritisme Ce mouvement na t en France vers 1857 et est l h ritier du mouvement de somnambulisme magn tique aussi nomm hypnose alors populaire un peu partout en Europe Aux tats Unis ce sont plut t les glises spiritualistes qui succ dent au somnambulisme magn tique Les spiritualistes contrairement au spiritisme fran ais sont des communaut s religieuses et existent encore aujourd hui Allan Kardec est l origine de ce nouveau mouvement par la publication de son premier livre traitant de l criture automatique Il devient donc le grand pr tre du mouvement Il explique qu il est possible de communiquer avec l au del mais la communication ne peut pas tre directe parce que les interlocuteurs ne se situent pas sur le m me plan physique La communication dans les deux sens passe obligatoirement par une personne dou e de pouvoirs particuliers qui sert ainsi d interm diaire Pasch 1991 p 66 Si la m diumnit est une b n diction dans les premiers temps cela ne dure pas Les m diums ont mauvaise presse tr s rapidement Le cas des s urs Fox est le premier cas de charlatanisme m diumnique relat En 1848 Margaretta 14 ans et sa jeune s ur Kate 11 ans affirment qu elles peuvent communiquer avec
16. enqu tes de d mystification Mais il y a tout de m me des doutes qui apparaissent J me demande si c est la meilleure mission cole M PVE Puisque les missions de chasse aux fant mes foisonnent et que les techniques d enqu tes diff rent 1l devient difficile de savoir quelle est la meilleure fa on de faire pour les apprentis Les livres deviennent donc des aides pr cieux pour faire la lumi re sur les images pas toujours claires de l mission Dans le cas des chasseurs de fant mes les livres sugg r s sont des ouvrages de r f rence disponibles en librairie dans la section sot risme Toutefois un participant ayant rencontr les membres de T A P S est en mesure de pr senter ce qui n est pas visible lors du visionnement des missions disponibles la t l vision canadienne L o les autres voient une image lui peut passer outre et expliquer ce qui se trouve derri re la cam ra Il a acc s l image et sa signification r elle qui diff re grandement de ce qui est visible apr s le montage Le montage peut tre consid r comme une manipulation de l image puisque le spectateur n a pas acc s la totalit des heures enregistr es Cela donne des arguments aux sceptiques qui voient d un mauvais ceil les enqu tes pseudoscientifiques Les sceptiques cherchent plut t trouver les erreurs et les falsifications Ils regardent donc aussi certaines de ces missions Lorsque j ai pr sent une
17. est essentiel de conna tre le plus d informations possible sur le sujet qui les pr occupe La collecte de donn es s est donc d roul e en deux tapes La premi re tape fut de faire une recherche documentaire pouss e en utilisant toutes les ressources disponibles Par la suite des entrevues semi dirig es formelles et informelles ont compl t la collecte 25 2 2 1 Recherche documentaire Internet et m dias Dans le but d obtenir une connaissance tendue sur le sujet du paranormal j ai d tudier ce sujet m connu par une grande partie de la population J ai commenc par regarder toutes les missions de t l vision disponibles a l cran ou en ligne Plusieurs amis m ont r guli rement inform e de la sortie prochaine des missions et s ries sur le web ce qui a t grandement utile J ai donc consult un total de neuf s ries consid r es comme de la t l r alit des documentaires ou des reconstitutions de cas r els Ces missions proviennent de trois pays diff rents soit le Canada la France et les tats Unis C est avec le visionnement de ces s ries que les crit res d inclusion et d exclusion ont t d termin s Par la suite j ai souhait conna tre les livres disponibles sur le sujet En consultant le site de la biblioth que de l Universit Laval j ai constat qu il existe une section sur le sujet J ai donc lu tous les livres pertinents disponibles a la biblioth que
18. et constitu une biblioth que pour certains ouvrages non disponibles et achet certains titres que je souhaitais garder Les m mes amis m ont sugg r plusieurs ouvrages mais la plupart se sont r v l s moins pertinents parce qu appartenant a une forme d sot risme tr s facile trouver en librairie mais moins scientifiquement acceptable dans le cas d un m moire de ma trise Puisque les titres traitant du sujet pr cis des chasseurs de fant mes sont plus rares j ai donc aussi consult Internet et d couvert plusieurs sites web tr s pertinents mais aussi certains dont la cr dibilit est douteuse Certains des sites ont d ailleurs disparu depuis tout comme les groupes de chasseurs de fant mes les ayant cr s J ai appris conna tre les diff rents groupes de chasseurs de fant mes qu b cois par l entremise de l auteure Danielle Goyette qui a consacr plusieurs ouvrages de sa collection Qu bec Insolite au sujet des diff rents types de hantises ainsi qu un livre qui traite exclusivement des groupes de chasseurs de fant mes qu b cois J y ai d couvert le BEPP Bureau d enqu te en ph nom nes paranormaux dont je parlerai plus loin 2 2 2 Entrevues formelles semi dirig es et informelles Dans la plupart des cas la collecte des donn es s est faite partir d entrevues semi dirig es Cette m thode s av re tr s efficace vu la d licatesse du sujet discut en entrevue Il s agit
19. expriment comme s ils poss dent un don mais s ils ne pr tendent pas tre m diums ils ne font pas partie de cette cat gorie Il y a deux m diums dans cette tude Les m diums sont donc les participants 10 et 16 soit C leste et Steve Expert Sont des experts les participants ayant un savoir scientifique ou pratique de la chasse aux fant mes mais qui ne sont pas des m diums Il y a deux experts dans cette tude Le premier participant poss de une connaissance pratique de la chasse aux fant mes Il s agit de M PVE le participant num ro 7 Le deuxi me participant poss de une connaissance scientifique Il s agit de monsieur Michel Toulouse le participant num ro 3 Monsieur Toulouse a accept de t moigner sans pseudonyme c est pour cette raison que son nom figure dans le tableau Cinq personnes ont galement particip ma recherche en tant qu informateurs ext rieurs Ces informateurs poss dent tous une forme d expertise parce que ces gens d tiennent un savoir particulier sur le sujet du paranormal et leur apport cette recherche est important La premi re participante est Danielle Goyette auteure de la collection de livres Qu bec Insolite qui traite de ph nom nes tranges se produisant dans la province de Qu bec Sa formation de journaliste lui permet d avoir acc s beaucoup plus d informations que la plupart des gens J ai ensuite pu rencontrer plusieurs des membres du BEPP soit son fon
20. journ e De plus la somnolence des gens fait en sorte que la plupart des appareils lectriques sont teints Ce fait influence la pr sence de champs magn tiques dans l air et limine des faux positifs Ce fait est peu connu des gens qu ils regardent les missions de t l vision ou non mais explique le s rieux des chasseurs de fant mes 4 4 Conclusion Les gens sont donc relativement sceptiques quant l aide que les chasseurs de fant mes peuvent apporter sans les d nigrer totalement Les m diums sont davantage susceptibles d apporter de l aide selon plusieurs intervenants par leur capacit communiquer avec les entit s et donc de savoir pourquoi les esprits sont rest s dans le b timent o ils sont Les gens souhaitent conna tre la raison de cette hantise Comme les chasseurs de fant mes ne peuvent pas identifier l entit ni s en d barrasser leur r le devient moins int ressant Sauf que les chasseurs de fant mes ne laissent pas les victimes avec leur probl me Mais nous ne voyons pas ces interventions l cran Toutefois quelques participants sont galement sceptiques face aux m diums Comme il y a eu beaucoup de charlatanisme dans le pass l image des m diums est un peu corch e mais cela n emp che pas les gens de les consulter car ils restent tout de m me des experts Donc qu ils soient chasseurs de fant mes ou m diums il n en reste pas moins qu il faut faire attention et q
21. l utilisation de divers proc d s discursifs qui peuvent tre tudi s plus efficacement dans le cadre de l anthropologie du langage 1 2 Cadre conceptuel Les trois concepts cl s de cette recherche le discours expert la conversation anodine et le visuel sont divis s en plusieurs parties distinctes mais compl mentaires qui sont essentielles dans la compr hension des ph nom nes de hantise et dans le partage des informations s y r f rant Je d buterai par l expertise n cessaire aux chasseurs de fant mes travers le travail de Lanita Jacobs Huey 2006 sur le langage utilis par les stylistes afro am ricaines pour expliquer les traitements de cheveux appliqu s leurs clientes Dans un m me ordre d id es je pr senterai la notion de cr dibilit qui est directement li e au discours expert La notion de confiance sera ensuite pr sent e l aide de Tamar Katriel et Gerry Philipsen 2007 Je pr senterai ensuite les travaux de Deirdre Meintel 2005 et 2011 et d Olivier Schmitz 2008 pour expliquer les concepts de compassion et de compr hension qui sont li s la conversation anodine Ces m mes auteurs me permettront de me situer en tant qu anthropologue en ce qui concerne le terrain de cette recherche Barbara Wilkes 2007 sera galement utile pour cette partie Viendra ensuite la section visuelle avec Marita Sturken et Lisa Cartwright 2001 ainsi que Charles Goodwin 1994 En anthropologie il existe u
22. m me pour Patricia du Visage dans la porte Bien que sceptique sur l existence des m diums elle a fait appel des connaissances plus sorci res pour venir bout des ph nom nes v cus Il y a donc des gens poss dant un don r el mais on ne peut pas faire confiance tous ceux qui pr tendent poss der un talent surnaturel Le visage dans la porte Les aides ext rieures lui ont donn le mode d emploi pour se d barrasser des esprits qui l emp chaient de dormir au cours de sa grossesse et qui mettaient sa vie en danger tout comme celle de son enfant na tre Elle fit appel ces personnes apr s que des gens lui aient annonc que les petits esprits qui l emp chaient de dormir taient en fait des enfants morts qui souhaitaient prendre la place des f tus pour s incarner et qu ils avaient d j r ussi tuer le premier des jumeaux qu elle portait Il est vrai qu un des jumeaux avait cess de se d velopper Il tait donc mort mais la pr sence de l autre enfant faisait qu il n tait pas vacu par le corps Consid rant ce type de croyance populaire comme non fond elle chercha plut t de l aide en se tournant vers des personnes poss dant des dons m diumniques donc une cr dibilit que les autres ne poss daient pas Le visage dans la porte 66 Les m diums ne sont pas vus n gativement par tous Cela peut m me cr er des discussions entre conjoints lorsque les deux ont des opinions diff
23. n ration pisode 27 hiver 2013 45min 90 Annexe 1 Le mat riel des chasseurs de fantOmes selon le livre Fant mes et lieux tranges de Danielle Goyette l mission Ghost Hunters et les membres du BEPP Lampes de poche avec piles de rechange certains enqu teurs s en servent pour communiquer avec les entit s Plusieurs couleurs permettent d liminer le hasard lorsqu il est demand l entit d allumer une couleur de lampe particuli re Sylvain Lavoie fondateur du BEPP Calepin et crayons pour prendre des notes Une montre pour noter l heure des manifestations ou des exp riences personnelles Un thermom tre laser pour enregistrer les baisses de temp rature Un d tecteur de champs lectromagn tiques EMF pour v rifier la pr sence de champs magn tiques anormaux paranormaux ou non Les champs lectromagn tiques provenant du rayonnement d appareils lectriques peuvent cr er un sentiment d inconfort ou de panique Figure 3 d tecteur EMF Un enregistreur num rique pour enregistrer des PVE et bruits inexpliqu s 91 Un appareil photo num rique pour prendre des photos pendant enqu te Des cam ras infrarouges pour filmer dans le noir Une cam ra thermique si possible pour enregistrer les changements dans la temp rature ambiante Un d tecteur K2 Celui ci sert communiquer avec les entit s l aide des petites lumi res L enqu teur demande l entit de r pon
24. perturbante et peut se sentir fragile motionnellement Puisque le client souhaite r gler ce qu il consid re comme un probl me grave le professionnel se doit de trouver les moyens pour en arriver r duire les effets n gatifs de la peur et du stress Le client doit se sentir suffisamment bien pour confier son int rieur un tranger et lui laisser la possibilit d aller dans toutes les pi ces en somme de lui faire confiance En entrant dans le milieu de vie des gens il devient possible de d terminer ce qui existe et ce qui appartient une interpr tation erron e d un ph nom ne En plus de la confiance l expert du paranormal doit faire preuve de compassion pour la situation critique dans laquelle vivent certaines familles et chercher r duire sinon liminer les probl mes qui causent du stress et tout sentiment reli un inconfort habiter sa propre maison 17 Dans leurs travaux Deirdre Meintel 2005 et 2011 et Olivier Schmitz 2008 pr sentent l importance de l coute face des gens qui ne voient pas existence de la m me fa on que le chercheur qui les tudie Par une bonne coute le chercheur arrive mieux comprendre la population tudi e Lors des enqu tes la m me situation se produit pour les chasseurs de fant mes La compr hension est capitale dans la relation d aide qui se produit entre le professionnel et le client qui fait appel lui Deirdre Meintel explique que le chercheur
25. r sidence Les propri taires taient de grands admirateurs de films d horreur et la d coration de la maison refl tait cette passion L obscurit a permis aux chasseurs de faire fi des images et symboles et d enqu ter de fa on efficace Ghost Hunters 2004 saison p 6 Il n y avait d ailleurs rien de paranormal dans cette maison Dans leur ouvrage Practices of Looking An Introduction to Visual Culture Sturken et Cartwright 2001 expliquent que le fait de se retrouver dans le noir d une salle de cin ma regarder une image nous renvoie un stade de l enfance o la personne se forge une identit v hicul e par le miroir de l image projet e Puisque les chasseurs de fant mes cherchent d couvrir une v rit non d guis e tout en vitant l influence ext rieure la noirceur devient l l ment de retour vers une vision moins affect e par les r f rents d j acquis par l adulte Comme le sens de la vue interpr te les v nements selon le mod le culturel v hicul par la soci t qui a vu grandir le sujet le fait de le masquer aide a accorder une plus grande attention aux autres sens et d couvrir ce qui va au del de la simple image Pour les membres du BEPP Bureau d Enqu tes en Ph nom nes Paranormaux l obscurit apporte d autres l ments importants Les enqu tes sont effectu es la nuit pour de multiples raisons qui seront explicit es au chapitre 4 De plus la perte m me
26. r siduelle est caract ris e par la pr sence d images toujours les m mes toujours au m me endroit et au m me moment Il s agirait d un cho du pass Il n y a pas d interaction avec les vivants Ce type de hantise ne pr sente pas de danger pour les habitants de la maison Toutefois la hantise active n est pas inoffensive Il s agit d une hantise avec interaction avec les vivants mais en g n ral sans les effets produits par le Poltergeist Ce type de hantise est plus incommodant Souvent c est ce type de hantise qui pousse les gens a faire appel aux chasseurs de fant mes Il existe galement plusieurs autres ph nom nes qui ne se produisent pas n cessairement dans une habitation C est le cas de la dame blanche qui serait l esprit d une femme d c d dans des circonstances violentes suicide accident meurtre Elle se tient sur le bord des routes et monte dans les v hicules pour tenter de rentrer chez elle Elle serait annonciatrice d un accident de la route selon la croyance Mais ce type d entit fait galement partie de la cat gorie des l gendes urbaines Martine Roberge 2009 en fait d ailleurs mention dans son livre De la rumeur la l gende urbaine Il existe diff rentes visions de ce ph nom ne en particulier il est donc important de consulter plusieurs sources Pour les chasseurs de fant mes le ph nom ne de la dame blanche existe alors qu il s agit d une l gende urbaine
27. rentes sur le sujet Pour la dame son mission sur la vie d une m dium est tr s importante alors que son conjoint n y croit pas du tout Elle consid re que Teresa Cap to est une m dium poss dant un don r el et qu elle peut vraiment aider les gens comme elle le fait dans son mission Long Island Medium D ailleurs il aime bien lui dire qu elle coute encore son mission avec la folle m me s il adore regarder des missions traitant du paranormal Le conjoint de Julie m a m me fait d couvrir un site o je pourrais regarder les missions sur internet La fillette du 2e De nombreux m diums pr sentent maintenant leur talent la t l vision lors de t l r alit sur leur vie et la fa on dont ils aident les gens communiquer avec les esprits de leurs d funts Par ce fait ils deviennent des personnalit s publiques dont il faut tenir compte 4 3 Et les chasseurs de fant mes dans tout a D un autre c t il existe des limites ce que peut faire un m dium Il arrive que les m diums ne puissent rien faire si l entit n est pas coop rative et refuse de discuter comme c tait le cas pour la dame poss d e par un homme qui refusait de parler la m dium sauf pour dire ladorais La signification de ce mot n est toujours pas connue Spectatrice de l mission Ghost Hunters une informatrice pr f re la voie de la scientificit celle de la spiritualit La pr sence d un esprit chez
28. scisccesscessuscacetstsesdesenssetaccoshte ceuecacesousestacseiueccsrusunssnosancetessuucenuaesdussachueeudes v Introduction Le paranormal comme sujet de recherche 1 Chapitre 1 Champ de recherche cadre conceptuel et question de recherche 7 1 1 Le paranormal et l anthropologie du langage ccececcecssceeseceeeeeeeeeeseeceseceseeeeeeenaees 7 1 2 CA CONCEP UE ES es le dr a a 11 1 21 TS discours experts tt N eatin aie a bis 11 122 La COnmyersatron anod NE squeals years ea cesta tent 15 1 23 Wa Place du Visuels ns is a ete tee aa E AEE AAT EENET 20 1 3 Question de rech rch Sas nee ee A AS a a 22 PA COm CWS RO a secretes ize vane and nr ne Ms ea A ate les 23 Chapitre 2 M thodologie sn ie nantes 25 241 Choix AU VOTE EIN M te ee te te tete 23 2 COII CIE des COMNCES sn en ee Tin its 25 2 3 Type de participants et chantillon 5 6 ss rte nn aient 29 2 31 Participants sn en ns en ne ne eo cn en ete 31 2 3 2 DESCTIPUON des xp rienees nue ides anounced nn ae lens 33 2 5Traitement des donn es OD AUSS Re NN nn LS neon 39 259 1 LPANSCHPtlON sn dr Mase neds Raid ie Caen Aaa dds Aa 39 2 5 2 Technique d analyse principale s6 c2 scien hs eather acd ns ne 39 Chapitre 3 Le choix de l interlocuteur et la place du visuel 41 3 1 R s ltats pr liminaires A mt 41 3 2 Choisir g i S OUMEI neskeen iaaa a a aia ll 43 3 3 La parole aux chasseurs de fant mes sis nin nette de 48 3 4 L image comme source d information
29. se voit parfois confront des croyances avec lesquelles il n est pas familier et que cette situation oblige l ethnologue prendre au s rieux les id es et les croyances de ces personnes Meintel 2011 p 90 Le paranormal puisqu il n est pas consid r comme scientifique entre dans la cat gorie de la croyance Lorsqu une personne affirme tre victime d un ph nom ne de ce type l individu qui r pond son appel de d tresse doit prendre au s rieux les informations fournies Il faut savoir suspendre ses propres connaissances pr existantes pour se concentrer davantage sur les croyances de la personne qui a besoin d aide Les croyances se situent souvent dans le cas du paranormal dans le domaine du religieux Toutefois les enqu teurs de plusieurs groupes de chasseurs de fant mes utilisent la m thode scientifique qui ne laisse pas de place pour le religieux Les techniques utilis es font appel une d marche scientifique rigoureuse Les clients ne sont pas n cessairement familiers avec le travail scientifique ce qui demande une adaptation de la part des enqu teurs En ne tenant pas compte de la croyance des clients les enqu teurs ne sont pas en mesure de comprendre ce que vit la personne effray e et peuvent difficilement l aider La conversation anodine joue un r le important autant pour le t moin de ph nom nes paranormaux que dans la collecte des donn es de cette recherche Ceci am ne un que
30. sera devenu un professionnel Il s informe en regardant beaucoup d missions de chasse aux fant mes lit tous les livres qu il peut trouver sur le sujet du paranormal et a v cu plusieurs exp riences lui m me Il a re u la visite d un parent d c d mais cette exp rience a t positive pour lui Anna a v cu plusieurs v nements dont elle se souviendra tr s longtemps Le cellulaire vivant Anna est tr s sceptique par rapport au paranormal mais explique difficilement les v nements qu elle a v cue Un soir alors qu elle teste les fonctions de son t l phone intelligent le cellulaire commence lui r pondre Une application permet d enregistrer un message texte vocalement Mais le message qui s affiche sur l cran est plut t une r ponse la question pos e plut t que les paroles prononc es Le t l phone finit par affirmer qu il va aller tuer Anna dans sa chambre alors elle teint tout Plus tard elle vivra une autre exp rience n gative avec son conjoint Mathieu de La pr sence mal fique En allant dormir chez le p re d Anna Mathieu le quatorzi me participant ne s attendait pas se sentir attaqu par une force invisible qui a essay de forcer la porte de la chambre en la secouant Le chien d Anna qui a g n ralement peur de descendre au sous sol a fini par entrer dans la chambre en grondant Les deux incidents ont branl Mathieu et Anna dont le chien est devenu fou suite l
31. son d c s dans un accident de la route tr s m diatis Le monde immat riel ne lui fait pas peur et elle cherche toujours le bon dans tout Elle sait que si une personne est mauvaise dans sa vie terrestre elle le sera aussi apr s sa mort mais le mal ne peut plus l atteindre vu son niveau spirituel tr s lev Selon une informatrice la spiritualit tr s lev e peut se confondre avec la m diumnit Le cellulaire vivant Toutefois Deirdre Meintel 2011 explique que la spiritualit et la m diumnit peuvent aller de pair avec son tude sur une glise spiritualiste de Montr al Les spiritualistes de son tude transmettent des messages de l au del l aide de m diums form s devenir plus sensibles la pr sence des tres d c d s Les messages sont transmis toutefois dans une optique d aide et non dans un but mercantile Il n en est pas de m me pour le second m dium Steve qui s pare spiritualit et m diumnit Il se pr sente comme un ath e et ne voit pas le monde des esprits de la m me fa on Dans son cas il respecte les gens ayant besoin de religiosit dans leur vie mais voit cela comme tant une b quille Cet appui permet de faire face a la n gativit pr sente dans le quotidien et a arriver a passer au travers des exp riences paranormales difficiles 4 g rer Pour lui il existe des entit s tr s dangereuses dont il faut se d barrasser Il t moigne d une enqu te o il a d faire
32. son fils a vu le visage d moniaque dans la porte de la cuisine alors que plusieurs adultes ne l ont pas senti 41 Les participants ne voient pas leur exp rience en tant que t moin de la m me mani re Plus l intervenant est duqu plus il doute de sa propre exp rience Dans un m me ordre d id es plus il a de la difficult accepter le c t paranormal de l v nement Ces participants n identifient les v nements de cette fa on que dans la mesure o ils ne peuvent pas les expliquer de fa on logique et rationnelle Ces participants rejoignent le t moignage de l expert des sceptiques du Qu bec Michel Toulouse dont la d marche l am ne douter des ph nom nes quels qu ils soient jusqu ce qu ils puissent tre prouv s l aide d tudes scientifiques Il appartient la cat gorie des sceptiques radicaux tel que pr sent dans le chapitre 1 Il a d ailleurs accept de se pencher sur le cas rapport dans les t moignages d Anna et de Mathieu pour en trouver une explication logique avec l accord des t moins J ai t l interm diaire pour assurer la confidentialit des t moins jusqu ce que ces derniers acceptent de communiquer directement avec l expert L enqu te suit son cours Les participants ayant un dipl me universitaire doutaient beaucoup plus du caract re paranormal des ph nom nes v cus que les participants n ayant pas ou tout juste termin les tudes
33. t moin indirect d un cas difficile de possession par un esprit d sincarn France est la fille d une femme ayant t poss d e par l esprit d un homme probablement d c d dans un appartement lou un certain temps par la famille France a t attaqu e plusieurs reprises par sa m re qui a tent de la blesser sous l emprise de l esprit Cet homme description du t moin souhaitait sa mort car elle l emp chait de totalement poss der la dame dont il convoitait le corps Toujours selon France sa positivit en faisait un obstacle puisqu il avait d j r ussi rendre son p re et son fr re n gatifs par ses actions C est apr s l intervention d une m dium contact e par un membre de la famille largie que la dame a r ussi se d barrasser de l intrus en plantant un crucifix l endroit o il se trouvait probablement Toutefois la dame a affirm a sa fille que les ph nom nes n taient pas totalement termin s et qu un esprit mauvais peut tre pas le m me continuait r der dans la maison parfois L entrevue Pr sence r siduelle a t br ve puisque Sunako n a pas ressenti de peur apr s la premi re manifestation Il s agissait de pr sence r siduelle dans la cuisine de la maison familiale qu elle n habite plus Elle tait la seule entendre les bruits et tre r veill e par les ph nom nes S tant inform e sur le sujet la peur a disparu assez rapidement C e
34. temporaire d un sens provoque une r action du corps Le cerveau r ajuste et aiguise les autres sens pour compenser la perte de la vision L enqu te se 20 d roule avec une attention accrue pour tous les d tails qui sont habituellement occult s par la vue De plus puisque les preuves ne sont pas toujours visibles manations de chaleur ou temp rature plus froide le fait d aiguiser les autres sens offre la possibilit de sentir ces variations Comme le pr sentent Sturken et Cartwright 2001 la soci t nord am ricaine vit dans un oc an d images sans fin et personne ne peut chapper la vague Les victimes de hantise que le ph nom ne soit av r ou non sont galement influenc es par toutes ces sources ext rieures d information Parfois ces informations provoquent des exp riences par le biais de l inconscient qui cherche cr dibiliser les visions C est pour cette raison que les chasseurs de fant mes coutent les histoires de tous les t moins mais seulement comme point de r f rence Les informations contenues dans ces histoires ont beaucoup de valeur pour les enqu teurs mais ils en tiennent compte titre informatif et ne peuvent pas se laisser influencer par elles lors de l enqu te afin d viter une exp rience sugg r e par le client Une localisation de d part de la fr quence des v nements offre une vue d ensemble n cessaire l laboration de la marche suivre pour les
35. une amie l a pouss e faire une enqu te l aide d une cam ra thermique tout comme le ferait T A P S et de d couvrir une preuve thermique de la pr sence l endroit o les r sidents la sentent au pied de l escalier Pour plus de scientificit Am lie a refait l exp rience plusieurs reprises pour v rifier si l image capt e la premi re fois pouvait tre la cons quence d un courant d air Mais ce n tait pas le cas car la silhouette ne s est plus pr sent e l cran Puisque les chasseurs de fant mes sont moins accessibles que les m diums la r sidente a fait appel une personne qui s occupe de l nergie pour r gler le probl me de la fillette de la propri taire qui tait constamment fatigu e mais les d marches taient tellement fastidieuses qu elles furent abandonn es Les causes de la fatigue chronique de la fillette ne sont toujours pas connues mais elle s est r tablie sans l aide de m dication ou de r gime particulier Le t moin doutait d j de la pertinence de cette d marche et fut confort dans son id e que la science est la voie suivre Avec son enqu te les r sidents arriv rent vivre en partageant 67 l espace de vie avec l esprit jusqu leur d m nagement quelques ann es plus tard Elvis Pour le t moin les chasseurs de fant mes sont plus efficaces dans la mesure o leurs enqu tes sont scientifiques Elle n est tout de m me pas contr
36. variante fran aise de Ghost Hunters Spirit investigations Michel Toulouse il a analys les images selon la logique 56 scientifique et pr sent toutes les anomalies qui pourraient faire voir l mission comme une fraude ou une fabrication Il est galement sceptique quant au traitement de Ghost Hunters et a t en mesure de prouver ses affirmations avec des preuves de fabrication d v nements paranormaux par les membres de l mission En effet des preuves de fraude ont t pr sent es sur internet par des sceptiques v rifiant les images de Ghost Hunters Comment ne pas tre sceptique lorsque la fraude est si vidente Michel Toulouse des sceptiques du Qu bec Il faut aussi mentionner que puq q Discursive practices are used by members of a profession to shape events in the domains subject to their professional scrutiny The shaping process creates the object of knowledge that become the insignia of a profession s craft the theories artifacts and bodies of expertise that distinguish it from other professions Goodwin 1994 p 606 Michel Toulouse est un ing nieur en b timent poss dant une expertise non n gligeable Il est difficile de ne pas tenir compte de sa vision des faits puisque les enqu tes pr sent es se d roulent dans des b timents et que m me lui ne connait pas la r action de tous les types de b timents aux intemp ries Puisqu il est en mesure de prouver la fraude en analysant l ima
37. 4 possible de vaincre la frayeur qui rend la vie impossible La communication reste la cl lorsqu une personne vit des moments difficiles et tenter de tout r gler seul peut s av rer ardu Pourtant quelques questions demeurent Les victimes de ph nom nes paranormaux affirment souvent que le probl me est r gl qu il s agit du pass et que le bien tre est de retour Mais la peur reste sous jacente aux propos et elle peut revenir beaucoup plus facilement que pour les gens n ayant pas v cu de ph nom nes inexpliqu s Peut on vraiment parler de bien tre dans cette situation Devrait on utiliser des termes comme mieux tre ou vie meilleure Pour ces gens est il possible d atteindre le bien tre ressenti avant les v nements Pour la majorit des participants il n est pas possible de revenir en arri re les ph nom nes ayant chang la vie des t moins Les incr dules par contre pr f rent vivre dans le d ni des exp riences v cues plut t que d accepter que ce qui s est produit puisse appartenir au paranormal En effet pr tendre revenir un tat de bien tre ant rieur aux v nements requiert de faire fi des exp riences v cues 85 86 Bibliographie BAILLARGEON St phane 2010 Esot risme exp rimental Le Devoir 4 d cembre 2010 via ledevoir com consult le mardi 12 avril 2011 BROCH Henry 1985 Le paranormal ses documents ses hommes ses m thodes Paris Editions du Se
38. 5 Conclusion Bien que les techniques de diffusion de l information s acc l rent de plus en plus les croyances anciennes aux ph nom nes paranormaux continuent de cheminer jusque dans les demeures C est pourquoi il est souvent difficile de trouver la personne qui se confier et la mani re de le faire Il est difficile de d m ler le vrai du faux pour un n ophyte qui se perd dans un oc an de donn es L omnipr sence du paranormal dans les films et les m dias 60 n aide pas le t moin clarifier la situation L image peut tre manipul e et ce pas toujours consciemment pour produire une v rit subjective qui trompe parfois le spectateur Mais il n est pas toujours facile pour une personne en d tresse de d terminer qui est le plus a m me d apporter les r ponses d o la dualit entre les chasseurs de fant mes utilisant des techniques scientifiques observables travers les quipements et les m diums utilisant seulement leur corps 61 Chapitre 4 Les m diums et les chasseurs de fant mes Amis ou ennemis Les m diums font partie du paysage paranormal depuis beaucoup plus longtemps que les chasseurs de fant mes Le Ghost club fut d ailleurs cr dans le but d enqu ter sur des cas r pertori s par des m diums Cette p riode fut d vastatrice pour les m diums puisque l avancement de la technologie permettait de discr diter les charlatans les moins bien pr par s Malgr cela les m
39. Communication Communication as a Cultural Category in some 15 American Speech 2007 Dans ce texte les auteurs pr sentent le bavardage comme une forme de communication aussi importante que la discussion s rieuse dans le processus d volution mental de l individu Sans la conversation anodine l individu ne pourrait pas cheminer et prendre la place qui lui revient dans la soci t On peut obtenir de la cr dibilit par l utilisation d un discours expert mais la confiance s acquiert davantage par le bavardage qui permet de montrer son interlocuteur que l int r t qu on lui porte n est pas seulement commercial De plus le bavardage offre la possibilit de cr er un climat plus l ger lorsque le sujet principal de la rencontre est sombre L expert d montre d abord son habilet mais une fois cette tape pass e il faut cr er une atmosph re propice l change Pour obtenir la confiance et la fid lit de la cliente Jacobs Huey insiste qu il faut d montrer cette derni re l int r t que l expert ressent pour le bien tre de la personne Il faut aussi exprimer sa compr hension face la situation de la cliente Lorsque des catastrophes capillaires se produisent la styliste doit savoir comment y rem dier tout en r confortant la malheureuse qui souffre du probl me Rem dier au probl me quivaut rendre le sourire une dame tout en s assurant que cette derni re revienne Le bavardag
40. ELLI Alex 2008 L analyse qualitative en sciences sociales Paris Armand Colin 315p PALMISANO Richard 2003 Overshadows An Investigation into a Terrifying Modern Canadian Haunting Toronto The Dundurn Group 191p PASCH Georges 1991 Faits et r alit s de la parapsychologie coll Les nigmes de l univers Editions Robert Laffont PERSINGER Michael A Ph D 1974 The Paranormal part 1 New York MSS Information pp 149 180 RADFORD Benjamin 2010 Ghost Hunting Mistakes Science and Pseudoscience in Ghost Investigations in Skeptical Inquirer vol 34 no6 novembre d cembre 2010 pp 44 47 ROBERGE Martine 2004 L art de faire peur des r cits l gendaires aux films d horreur Qu bec Les Presses de l Universit Laval 233p 2009 De la rumeur la l gende urbaine Qu bec Les Presses de l Universit Laval 150p SAUGET St phanie 2011 Histoire des maisons hant es Paris Talandier 253p 88 SCHMITZ Olivier 2008 Quelques r flexions sur les limites a la moralisation des proc d s ethnographiques dans l tude du magique in Ethnographiques org en ligne http www ethnographiques org 2008 Schmitz html SHERMER Michael 2010 The Sensed Presence Effect in Scientific American vol 302 no 4 avril 2010 p 34 SPALDING Baird T 2000 La vie des maitres Paris Editions Robert Laffont 396 p STOLLZNOWS Karen 2009 The Stanley Hotel An Investigation via http www cs
41. Mob UNIVERSIT mf LAVAL Chasser la peur Experiences et discours sur le paranormal M moire Genevieve Mercure Maitrise en anthropologie Maitre s arts M A Qu bec Canada Genevi ve Mercure 2013 R sum La soci t actuelle voit ressurgir certaines craintes du pass jamais vraiment teintes mais dont on ne parle qu a mots couverts Dans le spectre de la mort une question reste Et si les ames des d funts ne quittent pas les demeures qui les ont vues mourir que pouvons nous faire La peur des fant mes existe depuis la nuit des temps et la plupart des gens souhaitent liminer ou au moins contr ler cette crainte Les chasseurs de fant mes tout comme les m diums cherchent aider les gens faire face tout ce qui se cache dans les maisons que ce soit paranormal ou non Les proc d s discursifs utilis s pour y arriver sont nombreux et parfois l aide provient de sources inusit es Dans cette recherche je pr senterai les proc d s discursifs les plus importants dans le contr le de la peur chez les t moins de ph nom nes paranormaux J en profiterai pour pr senter galement les acteurs sociaux les plus m me de fournir l aide demand e On voit souvent ces personnes comme tant des experts dans leur domaine ou tout simplement des gens susceptibles de r conforter les victimes de ph nom nes inexpliqu s Table des mati res ASE LI LLC SRE PASSER ESP ER SE En iii Table des MARS
42. a peur ou un inconfort comme si quelqu un d autre se trouve dans la pi ce Ce qui est tout fait normal puisque le corps n est pas con u pour r sister aux champs magn tiques trop forts Il est facile de r gler ce type de probl me provoquant des ennuis de sant chez les personnes fragiles Il existe aussi un d bat au sujet des orbes Plusieurs groupes consid rent les orbes comme des preuves de la pr sence d nergie paranormale Pour les organisations utilisant des techniques scientifiques permettant de d mystifier le paranormal les orbes ne sont que de la poussi re en suspension dans l air ou de petits 13 insectes passant devant l objectif De ce fait les orbes deviennent un ph nom ne normal pr sent dans tous les b timents qu ils soient habit s ou non Les PVE ph nom ne de voix lectronique font partie du vocabulaire cr par les chasseurs de fant mes qui utilisent cette d nomination tr s fr quemment Il s agit de voix enregistr es sur un appareil num rique mais qui n ont pas t entendues lors de l enregistrement Il s agit souvent de r ponses des questions pos es par les enqu teurs Il existe plusieurs types de PVE selon Mr PVE un des participants ma recherche qui tudie la chasse aux fant mes en utilisant des livres qu il trouve dans les librairies et en regardant plusieurs missions de chasse aux fant mes Lors de son entrevue il a pr sent des PVE enregistr s par lui
43. abine Doering Manteuffel s est int ress e l histoire de l occulte et la transmission des informations sur le sujet partir de l invention de l imprimerie par Gutenberg jusqu la d mocratisation du web Bien que la circulation d informations se soit acc l r e avec l apparition de l imprimerie les gens ont tendance croire que tout est possible Toutefois pour croire il faut obtenir une preuve visuelle Un exemple amusant permet de bien illustrer son propos En 1726 dans la ville anglaise d Ipswich on peut acheter sur papier l histoire d une femme de Guildford qui affirme avoir accouch de lapins et de pattes de chats L histoire semble ridicule aujourd hui mais elle tait suffisamment cr dible cette poque pour que deux m decins soient envoy s de Londres pour enqu ter sur le miracle de la femme ayant laiss un lapin monter sur son lit Doering Manteuffel 2011 p 4 5 Il fut rapidement d montr qu il s agissait d un canular mais l image des enfants n s avec des malformations donnait de la cr dibilit l histoire Il est r el que des enfants naissent avec ce que la m decine appelle un bec de li vre Des enfants souffrant d hirsutisme maladie qui fait en sorte que la totalit du corps est recouverte de poils ont aussi permis de propager des histoires du m me type Toutefois avec l arriv e du web il serait normal de penser que les croyances anciennes l occulte et
44. acteurs pr sents lors de l enqu te Les propri taires les responsables et les t moins disponibles d crivent les exp riences v cues avec le plus de d tails possible La fr quence et l endroit exact des manifestations sont demand s et les enqu teurs collectent le plus d informations possible Le but premier est de placer le mat riel dans les endroits les plus susceptibles de reproduire les ph nom nes d j observ s et d liminer les pi ces consid r es comme normales ou sans int r t paranormal par les propri taires Il n est pas n cessaire d enqu ter l o rien de particulier ne se passe De plus l examen pr liminaire des lieux offre une id e g n rale de la personnalit des propri taires et de la possibilit de canular Les clients ne sont pas toujours tr s honn tes et les enqu teurs doivent parer toutes les ventualit s Comme il existe beaucoup de sceptiques il y en a toujours quelques uns qui cherchent prouver que les chasseurs de fant mes ne sont pas des gens s rieux et qu il est facile de les berner C est pour cette raison que le groupe T A P S pr sente une enqu te o les propri taires ont tent de mystifier les enqu teurs Wilson amp Hawes 2007 pp 30 32 Ils ont aussi pr sent un cas de mystification dans un pisode de leur mission Ghost Hunters 21 Dans le but de mieux connaitre le sujet qui m int resse j ai pris le temps de visionner plusieurs fois la plup
45. age de ses visions et en sachant qu elle n tait pas seule dans cette situation Cela a provoqu des questionnements quant au contenu des visions et des conversations ont suivi cet aveu Il semblerait que plusieurs membres de la famille soient des m diums Mais certains membres de la famille n ont pas re u l aveu de ph nom nes paranormaux aussi bien Avec eux le sujet ne sera plus abord Mais les dons de m dium de la fille de Marie Louise ne seront pas mentionn s si des trangers sont pr sents Ces faits m ont t r v l s que parce que je ne connais pas la dame ou les membres de la famille et la description exacte des visions ne peut tre pr sent e dans ce m moire selon la demande de Marie Louise De cette fa on il n y a pas de tensions lors des soupers de famille Donc la m diumnit peut aussi tre li e au t moin sans qu il s en rende compte parce qu il poss de le don lui m me et ne le d couvre que lors des v nements C est probablement le cas pour une majorit des t moins de cette recherche Alors que les v nements taient clairs pour eux les membres de leur entourage n ont pas v cu de ph nom nes particuliers Leur fa on d en parler rappelle galement les propos des deux m diums ayant particip 5 1 Que peut on dire de la peur Maintenant que cela a t dit de quelle fa on les proc d s discursifs influencent ils la ma trise de la peur chez les victimes de ph nom nes par
46. ails non reli s au sujet ou inutiles n ont pas t transcrits De plus ce qui constitue l entrevue n inclut que ce qui a t enregistr car certains intervenants ont continu parler apr s l arr t de l enregistrement La majeure partie des donn es provient des entrevues Dans la majorit des cas les entrevues sont verbatim mais deux des cas sont des notes transcrites apr s une discussion spontan e La transcription de ces derni res peut donc tre incompl te puisque bas e sur la m moire qui ne retient souvent que l essentiel d une conversation 2 5 2 Technique d analyse principale Dans ce cas l analyse qualitative est toute d sign e pour analyser les donn es obtenues Les participants apportant diff rents l ments la th orisation ancr e est une option des plus int ressantes Puisque cette m thode d analyse se d finit comme une technique permettant d laborer des th ories en restant toujours en contact avec le terrain et les donn es les questions pos es aux participants se raffinent au fil du terrain et apportent des donn es de plus en plus pr cises dans le but de r pondre la question de recherche Paill Mucchielli 2008 Pour cr er une image plus claire il s agit d un cercle sans fin entre le terrain et la 39 formulation de th ories Au fil des entrevues les questions se sont pr cis es et les informations recueillies devenaient plus pertinentes Comme la recherche o
47. ait exclue Eux autres les voisins quand que je parle de a ils pensent que je suis compl tement tomb e sur la t te Y croient pas a pantoute Le fant me de No l Ce propos revient tr s r guli rement au fil des entrevues La vision que les autres ont d eux importe suffisamment pour filtrer les informations divulgu es en public Apr s tout le voisin continue de vivre c t de chez elle et peut parler aux autres voisins des questions bizarres qu elle posait et de 47 ses id es tranges La dame a pr f r se taire apr s avoir compris que le voisin en question avait parl de ses questions et que les autres voisins soient venus v rifier si elle croyait vraiment qu un fant me hantait sa maison Le doute revient aussi souvent Les t moins cherchent trouver une explication logique ou minimiser les v nements pour ne pas avoir l air de trop y croire Patricia parle de charlatanisme fr quent chez les m diums alors qu elle a demand de l aide ses connaissances plus sorci res des personnes ayant de vrais dons et qui ne folklorisent pas le paranormal Le visage dans la porte La cr dibilit provient de la confiance envers la personne poss dant l expertise Dans ce cas il s agissait de la s ur et d une amie du t moin L entourage de cette source tait compos de personnes ouvertes aux ph nom nes paranormaux et les probl mes caus s par les exp riences n gatives furent r
48. algr le fait que cela cesse chaque fois la peur revient dans une moindre mesure Les seuls moments o les informateurs m ont affirm que les mots ne peuvent pas aider liminer la peur ils le faisaient dans une situation fictive o l explication augmente la peur mais cela n est pas arriv avec les t moins directs de ph nom nes 80 Conclusion Les gens ne veulent g n ralement pas vivre dans la peur La plupart du temps lorsque les ph nom nes paranormaux se glissent dans le quotidien d une maisonn e le doute s installe puis la peur Ce sentiment peut conduire des situations plus graves encore soit la d pression le divorce la violence ou la folie Les cas de hantises sont plus nombreux qu il n y para t car la plupart des victimes ne s ouvrent pas sur le sujet bien au contraire Elles pr f rent vivre dans la peur seules Pourquoi Parce que la peur du ph nom ne est parfois moins angoissante que la peur du jugement La soci t qu b coise n est pas tr s ouverte face aux ph nom nes de hantises m me encore aujourd hui Dans cette tude j ai souhait conna tre les proc d s discursifs permettant d liminer la peur chez les victimes de ph nom nes paranormaux J ai pu constater que la peur ne dispara t jamais totalement mais que les gens vivent suffisamment bien avec elle qu ils croient ne plus la ressentir Il s agit peut tre d une forme de d ni plus facile g
49. anormaux 76 Le premier proc d discursif consid rer est l coute Il s agit de la technique de communication la plus efficace dans l limination de la peur Il suffit parfois de pouvoir raconter son histoire pour s en lib rer Lorsque des mots sont mis sur un ph nom ne et que quelqu un est l pour les entendre la peur devient diffuse comme si le fait de le r v ler suffisait la faire dispara tre Il ne suffit pas de partager son histoire il faut pouvoir en discuter avec un interlocuteur et changer des avis sur le sujet Pour qu il y ait une discussion il faut que l interlocuteur coute le t moin avant tout mais doit galement s exprimer Il s agit de la base de la communication mais aussi une voie vers la possibilit d tre rassur par un retour provenant d une personne ext rieure par rapport aux v nements v cus par la victime La discussion peut aussi tre profitable entre les t moins d un m me v nement Au cours de mon terrain j ai recueilli les propos de personnes ayant v cu ensemble un ph nom ne paranormal Dans les deux cas il s agit de personnes proches mais ne provenant pas de la m me famille Ils ont discut de ce qu ils avaient v cu ensemble et ont pu r ussir faire diminuer les effets de la peur Dans le cas d Isabelle et Steve le fait de ne plus y faire allusion a provoqu un malaise et un inconfort par rapport un v nement traumatisant pour les deu
50. ans le taxi n est pas d sint ress e Elles pr sentent un Steve vuln rable ce qui est l oppos de son apparence normale d homme fort et tatou Il y a une manipulation du spectateur qui voit davantage d humanit chez l enqu teur et souhaite r conforter sa d tresse Il est certain que sa peur n tait pas feinte mais elle servait les int r ts de l organisation Toutefois l id e de pr senter les enqu teurs alors qu ils discutent d un cas peut tre double tranchant En effet les chasseurs de fant mes de T A P S ne donnent pas toujours tous les r sultats des enqu tes aux clients puisque certaines personnes plus fragiles n arriveraient pas faire face la situation dans laquelle elles se trouvent Les enqu teurs taisent donc certaines informations au client mais ils en discutent avant d arriver chez la personne et le spectateur peut voir cet change Et le client est susceptible de regarder l mission son tour Le lien de confiance tabli peut se briser par l omission d informations dont on peut voir la preuve l cran C est pour cette raison que pour certaines sources les m diums que l on peut voir l cran sont plus m me d aider les t moins de ph nom nes paranormaux Les chasseurs de fant mes peuvent viter certains sujets M me si cela est fait pour le bien tre mental des victimes il s agit d un manque d honn tet pour ces intervenants 3
51. art des pisodes des six premi res saisons de la s rie l aide de DVD et de sites internet offrant la diffusion de fa on l gale La possibilit de visionner plusieurs fois ces missions offre l opportunit de regarder les images avec un ceil diff rent chaque fois Il est plus facile de d cortiquer les comportements les paroles et les gestes pos s ce qui n est pas toujours possible en direct Charles Goodwin explique que la possibilit de voir plusieurs fois les m mes images permet au spectateur de s attarder davantage des d tails toujours plus pr cis lors des nombreux visionnements Goodwin 1994 p 607 Il continue en expliquant comment les gens utiliseront des marqueurs de couleur pour souligner certaines parties d un texte feront des annotations et ou colleront des adh sifs color s pour faire ressortir ce qui pr sente le plus d importance Il le d montre dans le cadre d enqu tes polici res m diatis es aux Etats Unis dont le proc s Rodney King ot un groupe de policiers a battu un suspect Rodney King et dont les actes furent film s par une cam ra amateur et pr sent s en preuve En utilisant le visuel de cette fa on la personne cherche mettre en relief ce qu elle souhaite pr senter aux gens qui liront ce texte apr s eux ou se donner des rep res pour une utilisation future Goodwin 1994 p 610 La prise de notes lors des visionnements r p t s de la s rie r almentaire Ghost Hunters permet
52. as n cessaire pour arriver contr ler la peur ce n est pas tout fait vrai Le t moin ne souhaite pas s informer sur le sujet par lui m me mais souhaite tout de m me recevoir la connaissance qui manque sa compr hension des ph nom nes Toutefois si ces connaissances peuvent provenir de la conversation anodine cela est pr f rable selon eux Le discours expert rend inconfortables les gens qui n ont pas l habitude des conversations techniques Ceux ci pr f rent une vulgarisation extr me ou une repr sentation visuelle puis e dans l imagerie cin matographique Malgr la simplification des concepts il n en demeure pas moins qu il s agit de discours expert Les participants poss dant un dipl me ou des tudes post secondaires taient plus enclins souhaiter une explication dans un vocabulaire plus soutenu Le vocabulaire provenant du lexique des chasseurs de fant mes est plus cr dible pour eux et les connaissances apport es ne sont plus des savoirs populaires 79 5 2 Conclusion Les proc d s discursifs influencent positivement la maitrise de la peur chez les victimes de ph nom nes paranormaux dans la majorit des cas Tr s souvent la peur dispara t compl tement apr s la fin des ph nom nes selon l aveu des participants de cette recherche Cela ne signifie pas qu elle ne reviendrait pas si les ph nom nes se reproduisaient Quelques participants ont v cu plusieurs pisodes paranormaux et m
53. ation anodine puisque les deux sont li s lorsqu il s agit du paranormal Ce proc d discursif est le plus r pandu dans l limination de la peur chez les t moins Ce type de conversation permet au t moin de pr senter son histoire de fa on plus calme et d tendue Il y a moins de pression aborder le sujet Il s agit du point de d part pour certains mais de la totalit de la conversation pour les autres La conversation anodine peut tre suffisamment enrichissante pour permettre de r gler le probl me sans pousser plus loin Si les informations re ues lors de la discussion permettent de faire diminuer la crainte il est inutile d aller plus loin dans les investigations Puisque la communication permet de re make one s self communication is viewed as the dialectic of these opposing forces from which emerges a negociated self Katriel amp Philipsen 2007 p 92 Cette personnalit n goci e aide le t moin comprendre sa peur et y faire face parce que le subconscient est influenc par la communication avec les proches et la famille les personnes les plus susceptibles de recevoir les confidences d un t moin du paranormal Ces gens partagent galement le m me bagage social ce qui aide la transmission d informations Il se peut toutefois que la conversation anodine ne soit pas suffisante pour liminer la frayeur Pour certains une explication en d tail est n cessaire Le discours expert devient alors une alte
54. car les manifestations ne sont pas r guli res ni semblables Cela exclut donc la possibilit d tudier la hantise en laboratoire et les scientifiques provenant des sciences dites dures ne reconnaissent pas le caract re scientifique des enqu tes Pourtant les premiers chasseurs de fant mes de l histoire provenaient des sciences dures Le Ghost Club fond l universit 14 de Cambridge en 1863 se composait de chimistes d une math maticienne et de physiciens Sauget 2011 p 71 Ils furent les premiers chasseurs de fant mes utilisant des techniques d enqu te scientifiques dont des appareils lectriques encore usit s aujourd hui voir annexe 1 Les chasseurs de fant mes d aujourd hui sont souvent consid r s comme des pseudoscientifiques par nombre de sceptiques mais la possibilit d explication des ph nom nes leurs clients prime sur la reconnaissance scientifique La plupart ne connaissent peut tre m me pas leurs anc tres du domaine Selon Jacobs Huey 2006 lorsque les stylistes font face une nouvelle cliente la satisfaction du besoin de se lever de la chaise avec des cheveux magnifiques est la pr occupation premi re de la coiffeuse envers l acheteuse Ensuite arrive le d sir d tablir une relation de confiance qui fera revenir la cliente pour des services futurs La confiance s acquiert en partie par les proc d s discursifs utilis s par l experte pour d montrer la n ophyt
55. cisme z ro Affirmation sceptique radical Radical Skepticism incr dulit Disbelief et constructivisme social Social Constructionism La premi re cat gorie le scepticisme z ro inclut les personnes croyant au paranormal Que ce soit par la possibilit de briser les lois de la science violator que les lois sont incompl tes subsumer que le refus de prendre en consid ration des affirmations non conventionnelles est partial deducer ou que la science soit limit e dimensionalizer les sceptiques z ro croient que les ph nom nes existent et voient les scientifiques comme des personnes plus ou moins ouvertes ce qui ne correspond pas aux lois de la science Les scientifiques ne regardent pas suffisamment la possibilit que des ph nom nes inexpliqu s puissent se produire selon cette cat gorie Les sceptiques radicaux sont ouverts la possibilit de l existence du paranormal dans la mesure o des preuves peuvent tre apport es Ils se consid rent souvent comme tant de v ritables sceptiques Pour eux rien n est impossible si on peut prouver que c est r el mais les preuves doivent tre irr futables Ces preuves doivent tre obtenues en laboratoire Dans le cas des incr dules le paranormal ne peut pas exister parce que les lois de la science ne peuvent pas tre viol es Ils n tudient pas le paranormal puisque c est inutile ignorer ou utilisent des preuves scientifiques dans le but de d
56. ctriques de fonctionner correctement Les appareils en questions fonctionnent normalement ailleurs Certains robinets s ouvraient aussi sans action humaine Un des chats de la dame avait d ailleurs tr s peur de l entit plusieurs reprises les occupants de la maison ont entendu des pas dans l escalier menant au sous sol et le conjoint de Rose Aim e a senti une main se poser sur son paule alors qu il travaillait dans le garage adjacent la maison Un incendie d origine lectrique a d truit la maison et aurait lib r l entit qui ne s est plus manifest e depuis La dame avait appris vivre avec la pr sence de cette entit et lui parlait l occasion quand certains ph nom nes la rendait inconfortable Carole est la cinqui me participante avec son entrevue du Jeu de Ouija Elle a jou ce jeu en compagnie de sa s ur et de son fr re lorsqu elle tait adolescente et c est ce moment l que les choses se sont obscurcies pour elle Un homme v tu de noir et portant un chapeau pointu a commenc suivre le trio Lorsque les s urs et le fr re ont demand a l homme de partir il a r pondu qu il tait l parce qu ils l avaient appel et a continu se manifester eux La m re de Carole est m dium mais les adolescents ne voulaient pas lui avouer avoir jou au jeu de Ouija et ont d cid de s occuper du probl me seuls Une tante est venue leur secours plus tard Elle a pris les t
57. dateur Sylvain Lavoie ainsi que les enqu teurs Pierre Marc Surprenant et ric Paul qui se d finissent non pas comme des chasseurs de fant mes mais comme des enqu teurs du paranormal bien que la diff rence entre les deux appellations ne soit pas claire Le BEPP est un quivalent qu b cois du groupe T A P S car ses membres effectuent des enqu tes dans des maisons priv es lorsque les habitants ont peur de diff rents ph nom nes inexpliqu s Ils offrent aussi la possibilit de devenir enqu teur d un jour aux personnes souhaitant d couvrir la r alit de la chasse aux fant mes J ai aussi discut avec la m dium 32 Annick Lapratte auteure et conf renci re Ces personnes ne font pas partie de l chantillon car je n ai pas fait d entrevue avec eux Je les ai rencontr s au Salon du livre et lors d une conf rence sur le paranormal et la m diumnit Tous ces intervenants except madame Lapratte seraient class s dans la cat gorie des experts Puisque madame Lapratte est une m dium reconnue celle ci ferait partie de la cat gorie des m diums dont je parlerai plus loin 2 3 2 Description des exp riences J ai titr chacune des entrevues selon les faits racont s dans le but de retrouver les informations pertinentes plus facilement Je les pr senterai donc dans l ordre en utilisant le pseudonyme et le titre pour chacune des entrevues Dans l entrevue Cas de possession j ai pu discuter avec le
58. de d gager un nombre important d informations utiles approfondir lors du travail de terrain Puisqu il est difficile de classer l mission Ghost Hunter j utilise le terme r almentaire que je d finis comme tant un m lange entre t l r alit et documentaire Dans les faits il s agit d une t l r alit qui suit les enqu tes du groupe T A P S mais les protagonistes pr sentent l mission comme une forme de documentaire sur la chasse aux fant mes 1 3 Question de recherche Au d part les chasseurs de fant mes taient la base de la recherche Ils devaient tre inclus en tant que participants dans l chantillon Les d marches aupr s du groupe T A P S restant sans r ponse le projet de recherche fut ajust C est pour cette raison que la question de recherche fut modifi e deux fois La question pr liminaire se lisait comme suit Les proc d s discursifs influencent ils les relations entre les chasseurs de fant mes et leurs clients face la peur que ces derniers ressentent 22 Toutefois il devint vident que cette formulation tait inad quate Apr s le d but du terrain et la constatation qu il serait difficile voire impossible de travailler avec le groupe T A P S il fut n cessaire de modifier le projet de recherche Initialement le groupe T A P S devait faire partie de l chantillon ses clients devenant aussi plus difficile d acc s et moins pertinents dans la collecte de d
59. de participants r pondait un besoin d informations et de pr cision les questions devaient tre choisies l avance Il est clair que pour obtenir le plus grand nombre d informations rien ne peut tre laiss au hasard D ailleurs Michel Toulouse membre des sceptiques du Qu bec a demand voir le questionnaire avant son entrevue pour en pr parer les r ponses en utilisant des exemples et en pr sentant une documentation susceptible d illustrer son propos C est pour cette raison que je pr sente le questionnaire int gral de son entrevue qui est divis en quatre parties Figure 1 Questionnaire des Sceptiques du Qu bec Science Quelle est votre formation scientifique Serait il possible d effectuer des enqu tes r pondant aux normes de scientificit 27 Le num ro de novembre d cembre 2010 du Skeptical Inquirer pr sente un article tr s court sur les erreurs commises par les chasseurs de fant mes Pourriez vous expliquer davantage les cing erreurs mentionn es Enqu te Que pensez vous des enqu tes consid r es comme pseudoscientifiques telles que vues dans les missions de t l vision comme Chasseurs de fant mes Que changeriez vous pour en faire des enqu tes acceptables pour des sceptiques L enqu te de d mystification est elle plus valable que les enqu tes o les professionnels consid rent d s le d part que les ph nom nes existent Aide Croyez vous que ce type d enqu
60. des mots compris par la majorit permet une image plus pr cise de la situation et une interpr tation commune du ph nom ne Il ne faut pas oublier la place du visuel dans la compr hension des ph nom nes paranormaux Le visuel est partout et personne n y chappe Dans la soci t de consommation il n est pas possible de vivre un jour sans tre bombard par les images de tout ce que l on veut nous vendre que ce soit des biens ou tout simplement des id es Le visuel influence donc beaucoup la vision du monde et l re num rique les m dias sont partout Le cin ma la t l vision sans oublier le web regorgent d images de ph nom nes paranormaux Dans la plupart des cas il s agit de fiction destin e provoquer une frayeur temporaire dont les gens riront plus tard mais il existe galement des reconstitutions de ph nom nes r els qui peuvent provoquer un accroissement de la peur chez une victime d j effray e par des v nements inexpliqu s Au cours de ma recherche j ai fait la rencontre de gens ayant v cu toute une panoplie de ph nom nes extraordinaires Les ph nom nes sont vari s allant de la hantise r siduelle provoquant une frayeur la premi re fois parce qu il s agissait d un ph nom ne anormal jusqu la possession du corps par un esprit d sincarn souhaitant prendre le contr le du vivant en jectant son me du corps Plusieurs cas ne pouvaient pas premi re vue tre r gl
61. dre aux questions en faisant allumer une partie ou toutes les lumi res du d tecteur Figure 4 d tecteur K2 92 Annexe 2 Tableau des illustrations Figure 1 Morris Kantor Haunted House 1930 Figure 2 William Frederick Yeames A Visit to the Haunted Chamber 1869 Figure 3 Macchiati Serafino Le Visionnaire 1904 Figure 4 Giovanni Battista Piranesi Carceri d invenzione entre 1745 et 1761 93 94
62. e beaucoup d interpr tation Il est donc important de dresser un historique de la repr sentation des maisons hant es Je tenterai de d m ler le r el de l imaginaire pour les t moins tout en pr sentant la vision des sceptiques qui am nent un d bat int ressant Dans le chapitre 4 je discuterai du r le des m diums et des chasseurs de fant mes et de la perception que les gens ont de leur travail Malgr le fait que leurs m thodes de travail soient tr s diff rentes il n en demeure pas moins qu ils souhaitent la m me chose pour les gens prouvant de la peur les rassurer Pourtant les t moins de ph nom nes paranormaux les traitent de fa on presque oppos e dans certains cas Je pr senterai les points de rencontre des l ments susmentionn s dans le chapitre 5 Bien que l interlocuteur le visuel et le r le des m diums et chasseurs de fant mes semblent repr senter des entit s s par es 1ls sont reli s et d pendent les uns des autres Les m diums et chasseurs de fant mes sont pr sents dans les m dias et les interlocuteurs s informent sur le paranormal en partie par les m dias Le niveau de langage d pend galement en partie des informations disponibles Je terminerai ainsi mon analyse et reviendrai alors sur la question de recherche dans cette derni re partie Chapitre 1 Champ de recherche cadre conceptuel et question de recherche Ce chapitre sera divis en trois sections Je pr sente
63. e aux fant mes provient de ce pays Cela influence certainement la vision de la r action des autres face au d voilement de l exp rience traumatisante v cue Puisque les missions proviennent en majeure partie des tats Unis et que mes informateurs provenaient en majorit du Qu bec j ai choisi de donner la parole des chasseurs de fant mes qu b cois pour conna tre leur vision de leur m tier et force a t de constater qu il existe des diff rences entre ce qui appara t dans Ghost Hunters et ce que peut vivre le BEPP Cela n est pas d au fait que le BEPP inclut des m diums dans ses rangs Bien que la technologie utilis e est la m me la fa on d aborder les clients est diff rente et le suivi de visite beaucoup plus tendu Le visuel est un incontournable dans la mesure o l imagerie spectrale date de presque trois si cles d j Les influences des toiles d hier la premi re r pertori e a t peinte vers 1745 sous l inspiration du po me Enfer de Dante sont encore visibles aujourd hui Les m dias de toutes sortes pr sentent des images poss dant un accent de v rit subjective Cela cause parfois plus de probl mes que de solutions car les pr suppos s sont tenaces De plus si une croyance dispara t des m dias une nouvelle version de celle ci appara t Elle est adapt e pour coller la r alit du pr sent mais reste la m me qu il y a trois si cles dans son essence Un de ce
64. e dans le cas qui nous occupe Il existe une distinction faite entre la communication et la conversation anodine La communication permet de transmettre l information de fa on plus efficace que lorsque les interlocuteurs utilisent uniquement la conversation anodine Katriel amp Philipsen 2007 Donc la communication est reli e au discours expert qui permet d expliquer les ph nom nes inexpliqu s qu ils soient paranormaux ou non Mais la ligne est mince entre les deux termes selon les auteurs qui se posent la question What differentiates that potent term communication from mere talk when Americans use it to discuss the quality of interpersonal life Katriel amp Philipsen 2007 p 89 Apr s tout la conversation anodine est une forme de communication La diff rence r side dans le fait que la conversation anodine n a pas besoin d apporter des connaissances entre les interlocuteurs Ce proc d discursif peut tre consid r comme tant une forme de 72 divertissement ce qui explique pourquoi il est plus facile d aborder un sujet d licat en passant par cette forme de communication De plus la question pos e est tout a fait appropri e puisqu il s agit bien de la qualit de vie L inexpliqu provoque un inconfort dont les t moins cherchent se d barrasser Dans les m dias on voit de plus en plus de m diums appara tre et aider des gens parler leurs d funts purifier leurs logements o
65. e devient la forme de communication indiqu e puisque la cliente oublie que ses cheveux sont brul s ou dans le cas tudi ici que sa maison est peut tre hant e Lorsque la situation s y pr te le fait de discuter de sujets plus l gers et sans rapport avec le probl me aide les interlocuteurs r duire le stress li la condition difficile dans laquelle le requ rant se trouve De plus c est par ce type de communication que le lien entre les gens se fait Katriel amp Philipsen 2007 p 89 La peur est un grand motivateur lorsqu il s agit de demander de l aide un tranger Lorsqu on ne sait plus vers qui se tourner une personne faisant preuve de compr hension qui ne juge pas et cherche vraiment aider r sout la base une partie du probl me Cette frayeur peut galement tre doubl e du besoin d une personne de se prouver qu elle n est pas devenue folle ou qu elle ne souffre pas d hallucinations Il est souvent facile de taxer un individu d anormal lorsque des v nements perturbants se produisent surtout quand c est en l absence de t moins comme c est le cas dans cette tude Dans de telles circonstances la parole du r sident est facile mettre en doute Il existe beaucoup de sceptiques qui se moquent ouvertement des gens qui croient au ph nom ne de la hantise 16 All ger la conversation aide la personne qui se sent mal a se d tendre et a faire confiance aux gens qui souhaiten
66. e et t moigner mais a dout de la confiance que j avais en sa parole Elle a cru que je pouvais penser qu elle avait tout invent parce que son ami m dium poss de une expertise qu elle ne poss de pas Elle a pens que je pouvais minimiser l importance de sa contribution ou douter de la v racit des faits qu elle me pr sentait Lorsque je lui ai demand pourquoi elle me posait la question elle a avou avoir eu un moment de jalousie envers cet ami Si la confiance avait t bris e par une r ponse n gative de ma part il est possible qu elle n ait plus souhait discuter du sujet voire qu elle d cide de se retirer de l tude Lorsque le t moin sentira que l interlocuteur doute de sa parole le juge ou se moque de lui il se taira ou reviendra sur sa parole Parfois le t moin souhaite aider le fant me passer dans l autre monde L id e que l me d une personne soit prisonni re est difficile g rer chez les personnes ayant beaucoup d empathie Bien que la hantise soit un probl me ces gens y voient galement une victime soit le fant me lui m me C tait le cas pour Rose Aim e dont le fant me n tait pas dangereux La dame souhaitait aider l entit partir de chez elle mais sans la possibilit de v rifier qui hantait sa maison c tait difficile ex cuter Toutefois l id e de demander au voisin si c tait possible que le fant me soit la pr c dente r sidente t
67. e influence 3 1 R sultats pr liminaires Bien que ne poss dant pas la parole les animaux reviennent souvent dans les interventions comme tant des d tecteurs de ph nom nes tranges par leur comportement trange Ici c est une forme de communication non verbale qui se produit Les animaux domestiques chiens ou chats sont reconnus par les participants comme ayant la possibilit de voir ou de ressentir les entit s pr sentes par un comportement agressif ou effray Jusqu un certain point ils peuvent jouer le r le de preuve pour le t moin Ils remplacent donc les chasseurs de fant mes dans certains cas L exemple de l entrevue de Rose Aim e est frappant lorsque le t moin affirme que l entit doit avoir quitt la maison parce qu aucun de ses neuf chats ne se comporte comme celui qui est mort de peur Si l entit tait encore l ses chats le sauraient et le lui signifieraient Dans une certaine mesure l animal de compagnie fait office de chasseur de fant mes pour l habitant de la maison puisqu il d tecte la pr sence d entit s Il en est de m me pour le chien de la r sidente dans le cas d Am lie Le chien tait effray par l entit et vitait l endroit o elle se trouvait Selon cette participante les enfants ont la m me sensibilit que les animaux et peuvent voir les entit s alors que les adultes ne peuvent pas Patricia affirme elle aussi que les enfants poss dent cette capacit puisque
68. e l id e qu un m dium fasse partie de l quipe M me les chasseurs de fant mes voient l utilit des m diums dans la r solution des probl mes de hantises Je pense qu il faudrait aussi des m diums et des passeurs d mes pour aider vraiment liminer la peur M PVE Selon le m dium ath e l quipe de T A P S utilise les services de m diums et de d monologues mais ceux ci ne souhaitent pas appara tre l cran donc ce choix est respect Un pr tre est aussi pr sent lors des enqu tes mais la volont de ne pas associer la chasse aux fant mes la religion fait en sorte que le pr tre n appara t jamais l cran Le m dium ath e Toujours selon Steve le m dium ath e les quipes de T A P S restent avec les victimes le temps de r gler le probl me qui les a fait venir La th orie de la constatation sans action tombe Pour les membres du BEPP la pr sence de m diums est un atout dans l quipe Ils voient le m dium comme un compl ment aux quipements scientifiques D ailleurs plusieurs enqu teurs du BEPP poss dent des dons m diumniques qu ils d veloppent Il existe donc un partenariat possible entre les chasseurs de fant mes et les m diums si les enqu tes sont faites dans le respect des talents de chacun Parfois cela peut mener des situations dr les mais tr s int ressantes Annick Lapratte est m dium et auteure Son expertise n est plus d battre et les membr
69. e prouver sa comp tence envers son client mais cela n est pas toujours requis dans le cas du paranormal Le jargon paranormal offre au professionnel un pouvoir sur le t moin par la connaissance Ce type de relation in gale est difficile g rer pour la personne qui se sent d j diminu e par un ph nom ne inexpliqu De plus la personne cherche souvent trouver une solution pour liminer le probl me et savoir comment le nommer ne sert rien si la situation persiste Toutefois dans le cas de la d mystification le discours expert est souhait et souhaitable Plusieurs informateurs souhaitaient lors des v nements que les ph nom nes ne soient pas paranormaux Donc l expertise en b timent est cruciale Mais le discours expert reli au b timent est beaucoup plus difficile trouver C est pour cette raison que Michel Toulouse offre volontiers ses services pour d mystifier les ph nom nes v cus car pour lui la plupart des ph nom nes produits dans une maison sont explicables par la science et il ne lui est jamais arriv de ne pas trouver d explication logique lors des consultations qu il a effectu es expert des sceptiques du Qu bec Plusieurs ph nom nes scientifiques ne sont accessibles la majorit de la population car il faut un niveau de scolarit et de sp cialisation lev pour avoir la possibilit de les tudier Bien que la majorit des r pondants consid rent que le discours expert n est p
70. e son besoin des services d une professionnelle dans le pr sent ainsi que dans le futur L utilisation de mots techniques ou de termes exacts sur la texture du cheveu offre un exemple de la capacit de la styliste bien s occuper de la chevelure de la personne qui se trouve devant elle Le discours expert construit la cr dibilit de la sp cialiste quant a ses capacit s a donner satisfaction a la cliente qui lui offre sa t te Mais la styliste ne peut pas se contenter de ce type de langage pour s assurer la fid lit de ses clientes Un vocabulaire trop technique ne permet pas a la personne de se sentir bien au contact de la professionnelle puisque ce type de discours pr sente un caract re clinique sans chaleur humaine Sans un int r t pour la personne assise devant elle la styliste ne gardera pas n cessairement l assiduit de la cliente C est pour cette raison qu il est important d utiliser plusieurs proc d s discursifs lors de l change avec la cliente Si le discours expert offre de la cr dibilit la styliste la conversation anodine apporte de la chaleur humaine la discussion 1 2 2 La conversation anodine L int r t d montr envers la cliente par la professionnelle passe par la conversation anodine Le bavardage permet de cr er un lien entre les gens et aide faire voluer la relation entre les personnes C est ce que Tamar Katriel et Gerry Philipsen pr sentent dans leur texte All we Need is
71. emp che d tre confortables dans leur demeure Comme ce sentiment reste difficile faire dispara tre les techniques usit es pour r ussir ont int r t tre persuasives Une enqu te faite l aide d outils technologiques est d un grand secours mais insuffisante pour arriver produire une sensation de bien tre durable chez les victimes de ph nom nes paranormaux La plupart des outils utilis s par les chasseurs de fant mes sont particuliers et les clients ne les ont jamais vus avant l arriv e des experts dans leur maison Il faut parfois pr senter le fonctionnement des quipements lors de l exposition des r sultats de l enqu te Des explications doivent galement tre constitu es partir des preuves recueillies Lorsqu il n y a pas de preuve il faut savoir quoi dire pour arriver rassurer les clients qui attendent une r ponse leurs questions Pour ce faire les experts utilisent certains types de proc d s discursifs tels que le discours expert et la conversation anodine selon la situation pr sent e par le requ rant Lorsque cela s y pr te le visuel entre aussi en ligne de compte au niveau des preuves pr senter Dans le chapitre 1 je pr senterai le contexte de la recherche qui s inscrit non seulement dans le domaine du paranormal mais galement en anthropologie du langage J noncerai les raisons qui m ont pouss e choisir cette voie de recherche Je d finirai ensuite les d
72. es de transcription ainsi que la technique d analyse principale utilis e pour cette recherche 2 1 Choix du terrain Mon terrain s est d roul au Qu bec et dans le nord des Etats Unis Ce choix n est pas anodin car les gens ayant une plus grande possibilit de regarder l mission Ghost Hunters ou de contacter l organisation T A P S se trouvent dans cette partie du monde De plus la barri re de la langue fait en sorte qu il est moins probable que l organisation am ricaine se d place n ayant pas la possibilit d apporter une aide r elle Avant de choisir d tudier un groupe situ aux tats Unis j ai d cid de faire des recherches pour d terminer s il tait possible d effectuer ce projet au Qu bec J en suis venue la conclusion que ce n est pas le cas Il existe plusieurs groupes utilisant les m thodes de T A P S au Qu bec mais leur exclusion d pend de plusieurs caract ristiques dont le c t mon taire de la d marche le scandale d j li leur nom ou le manque de s rieux de l organisation Toutefois j ai tout de m me discut avec les membres d un groupe de chasseurs de fant mes qu b cois BEPP et leur vision de leurs activit s a permis d apporter des l ments importants dans la compr hension des ph nom nes paranormaux 2 2 Collecte des donn es Avant de penser qu il soit possible de rencontrer des t moins et d obtenir des informations de leur part il
73. es du BEPP lui ont demand de se joindre eux pour une enqu te Alors que la m dium uvre toujours le jour dans la lumi re cela fut un choc pour elle de se retrouver dans une obscurit totale pour les besoins de l enqu te Sa premi re exp rience de chasseurs de fant mes fut int ressante puisqu elle perdit tous ses moyens devant un appareil de d tection Les enqu teurs utilisent un d tecteur K2 voir annexe 2 Le fait de voir les lumi res s allumer par la pr sence d une entit l a d sar onn e Elle ne voyait plus que les lumi res qui s allumaient et en oubliait le fait qu elle n avait pas besoin de l appareil pour savoir que l entit un homme se trouvait dans la pi ce Elle savait tr s pr cis ment que l entit tait un homme et o il se trouvait dans la pi ce mais un changement aussi drastique dans la fa on de travailler lui a demand une certaine p riode d adaptation Apr s cette enqu te tout est rentr dans l ordre et ses 68 interventions sont grandement appr ci es par les membres de l quipe comme par les clients qu elle aide par ses dons Les techniques d enqu tes utilis es par les chasseurs de fant mes du BEPP paraissent un peu hollywoodiennes mais il existe des raisons pratiques ex cuter les enqu tes la nuit La partie de la journ e la plus tranquille reste encore la nuit o beaucoup de gens dorment Il en r sulte un silence plus profond que le reste de la
74. es sur le sujet son honn tet importe davantage De plus l assurance du non jugement fait toute la diff rence et am ne la confidence Une de mes participantes l est devenue la suite d une conversation anodine o j ai pr sent mon sujet de recherche Bien que j en tais aux recherches pr liminaires cette personne m a confi son probl me se disant que je n allais pas la juger puisque je faisais des recherches sur le sujet et peut tre que je pourrais la conseiller par la m me occasion Je ne pouvais pas l aider ne poss dant pas les connaissances n cessaires mais le fait d en parler l a rassur e Je lui ai conseill de faire appel quelqu un de plus qualifi que moi lui proposant de trouver l aide si j en avais l occasion Nul besoin de discours expert ni de m diumnit pour arriver aider une personne qui avait tout au plus besoin d en parler pour avoir un deuxi me avis sur les v nements et la fa on d y r agir Cette personne avait besoin de se faire confirmer qu elle n tait pas folle qu elle avait r ellement v cu quelque chose et qu elle tait en s curit chez elle Ce type de t moignage peut devenir un obstacle pour le chercheur lors de l analyse des r sultats Lorsque le t moin pr sente au chercheur toute sa vuln rabilit il devient une personne et non plus un informateur Le chercheur peut d s lors ressentir une difficult suppl mentaire se d tac
75. et importe au client qui se pr sente devant un professionnel qui peut l aider trouver des solutions un probl me auquel il doit faire face Le niveau de comp tence passe par le langage utilis par le professionnel puisqu a la suite de ce premier contact entre le client et le pourvoyeur de service il est possible que le client fasse appel au professionnel Dans la situation pr cise des stylistes le discours expert se situe dans la connaissance des diff rents produits chimiques et de leurs effets sur les cheveux de la cliente Il se situe galement dans la facilit reconna tre des types de cheveux et savoir comment les traiter sans les abimer 12 Sans ces connaissances et la facilit utiliser les termes techniques s y r f rant le professionnalisme n est pas d montr Pareillement si le chasseur de fant me ne peut pas expliquer les ph nom nes observ s avec un vocabulaire suffisamment cr dible et expert le client ne sera pas rassur et pourra m me douter de la comp tence de celui qui doit rendre la maison s curitaire pour la famille qui y habite ou le commer ant qui y travaille Par exemple l expert doit pouvoir expliquer la d finition de la hantise son client soit chez les Am ricains la pr sence d entit s diverses dans un lieu donn Les lieux poss dant une forte signification symbolique sont reconnus pour receler la pr sence fr quente d esprits errants Les champs de batailles sangla
76. ge tout en utilisant le langage faisant de lui un professionnel la cr dibilit des chasseurs de fant mes en prend un coup lorsqu ils contredisent un professionnel ayant trente ans d exp rience sur le terrain M me sans conna tre les faits des informateurs ont affirm ne pas vouloir avoir recours aux services de chasseurs de fant mes parce qu ils diraient ce qu ils souhaitent entendre et pas n cessairement la v rit Le cellulaire vivant En cela ils deviendraient malhonn tes et ne peuvent aider personne Il est vrai que T A P S ne r v le pas toujours les conclusions exactes des enqu tes pour ne pas effrayer davantage les t moins Il est possible de voir cela l cran Lorsque le t moin doute d j de la r alit de l exp rience v cue les conclusions du chasseur de fant mes semblent biais es d s le d part Mathieu de La pr sence mal fique consid re que toutes les explications ne permettant pas d expliquer de fa on logique l exp rience v cue ne seraient pas acceptables S il existe ne serait ce qu un doute les explications donn es ne sont pas valables Cette source fait confiance la science et doute beaucoup du paranormal Pour lui il s agit de croyances et il cherche l explication logique Le chasseur de fant mes ne serait cr dible que s il peut expliquer et faire comprendre les 57 ph nom nes en les nommant et les expliquant de fa on ce que le doute ne soit plus possible C
77. gl s rapidement et la peur contr l e facilement Ce t moin est l exemple qu il est possible de s en sortir en parlant aux interlocuteurs les plus m me d apporter de l aide Un type d interlocuteur int ressant consulter lorsque cela est possible reste le chasseur de fant me professionnel Ce dernier vit avec le paranormal sur une base quotidienne et offre une vision du domaine diff rente des autres interlocuteurs possibles 3 3 La parole aux chasseurs de fant mes Il est int ressant de donner la parole des chasseurs de fant mes pour d couvrir ce qu ils pensent de leurs activit s et comment il est possible de contr ler la peur Les membres du BEPP sont des informateurs ext rieurs permettant de pr senter la vision de professionnels de la chasse aux fant mes reconnus au Qu bec D j il est important de faire une nuance dans le terme utilis pour les d signer Selon les enqu teurs du BEPP il y a une distinction faire entre le chasseur de fant mes et l enqu teur du paranormal Il ne s agit pas du m me travail Alors que le chasseur de fant mes cherche prouver l existence des fant mes l enqu teur du paranormal est l pour aider les vivants et les morts et non pour prouver quoi que ce soit ric Paul et Pierre Marc Surprenant tous deux enqu teurs pour le BEPP insistent sur le fait que le but premier de leur organisation est d aider non seulement comprendre les ph nom nes qu ils so
78. her de la mati re brute des entrevues pour se concentrer sur les informations fournies et r ussir son analyse Il faut arriver faire face aux paroles re ues et arriver voir les entrevues comme une source d informations et non comme des individus ayant partag une partie tr s sombre de leur vie Cela n a pas t facile au cours de cette 75 recherche Le chercheur qui d cide d tudier un sujet d licat doit se pr munir contre la tendance naturelle de l humain vouloir aider pour se concentrer sur les informations re ues Certains informateurs plus motifs feront des confidences au chercheur mais toutes les paroles ne peuvent pas tre r v l es Mais comment est il possible de choisir Barbara Wilkes 2007 pr sente le dilemme du chercheur soit faire le choix entre la divulgation ou la dissimulation Quelles informations peuvent tre r v l es et que doit on cacher Les informateurs offrent un t moignage parfois empreint de tristesse ou de col re face au pass Arriver analyser les entrevues en se d tachant de l motion est difficile mais n cessaire pour arriver faire ressortir les faits importants et pertinents pour la recherche Les informateurs peuvent tre inconfortables l id e de r v ler certains faits dans une recherche L exemple de Marie Louise de La mare de sang est int ressant Sa fille qui a peut tre des dons m diumniques a mieux accept ses dons en parlant avec son entour
79. hollywoodienne permettant une latitude dans le r cit et les ajouts dramatiques De tous les modes d expressions de la peur le cin ma est sans doute l un des plus spectaculaires Roberge 2004 p 51 Une source pr sente tellement d exemples provenant de films ou de s ries t l vis es qu il est difficile de d terminer o se situe la ligne entre l exp rience v cue et le visionnement de fictions Le fait de prendre The Rite comme exemple en disant que c tait la r plique de ce qui s tait pass lors de son exorcisme l exclusion des clous vomis par la victime est un possible transfert de la fiction vers la r alit La maison des d mons Le t moin a subi un exorcisme et ne peut l expliquer qu travers une fiction faute de preuves pr senter Sylvain Lavoie directeur du BEPP explique que la majorit des gens ont besoin d images pour repr senter ce qu ils voient Ces images proviennent g n ralement du cin ma Le surnaturel appara t dans le cin ma fantastique comme une rupture dans l ordre des choses une menace qui d stabilise l quilibre quotidien Roberge 2004 p 65 Il s agit de la repr sentation de la r alit v cue par le t moin de ph nom nes paranormaux sur un cran et bien que l histoire soit fictive le t moin peut identifier son exp rience personnelle quelque chose de concret Les exemples proviennent presque exclusivement de films d horreur et de s ries
80. hrough a camera lens always involve some degree of subjective choice through selection framing and personalization p 16 L image du succ s assur reste dans la t te du spectateur qui croit que le groupe ne peut que les aider Toutefois un d tail important est soulev par Sylvain Lavoie du BEPP Ce que nous pouvons voir lors de la diffusion c est une enqu te o la pr sence d entit s est constat e rien de plus En tant qu enqu teur du paranormal il y voit un manque flagrant de professionnalisme On ne peut pas en tant qu expert que constater les faits et partir Le r le de l enqu teur est d agir apr s la d couverte des ph nom nes pour r gler le probl me du client Sinon pour quoi faire une enqu te si ce n est que pour sa satisfaction personnelle 59 De plus dans le cas de Ghost Hunters il est certain que les images pr sent es ne montrent que ce qui est le plus int ressant Evidemment cela implique galement de ne montrer que les images avantageant les protagonistes On peut voir les grandes forces mais aussi les faiblesses des enqu teurs Par exemple il est de notori t publique que Steve a la phobie des avions Dans un pisode de la s rie les membres de T A P S d cident d aller faire des enqu tes en Irlande On a pu voir la d tresse de Steve qui n a pas r ussi a passer par dessus sa peur et a d annuler le voyage L utilisation de ces images de Steve pleurant chaudes larmes d
81. icop org si consult le 8 ao t 2011 STURKEN M CARTWRIGHT L 2009 Practices of Looking An Introduction to Visual Culture second edition Oxford Oxford University Press 486p THURSTON Herbert 1953 Esprits frappeurs et revenants Avignon Edouard Aubanel Editeur 267p WILKES Barbara 2007 Reveal or Conceal in Jean Guy A Goulet amp Bruce Granville Miller d Extraordinary Anthropology Transformations in the Field pp 53 84 University of Nebraska Press 456p WILSON Grant HAWES Jason 2007 Ghost Hunting True stories of unexplained phenomena from The Atlantic Paranormal Society New York Pocket Books 273p 2009 Seeking Spirits The lost Cases of The Atlantic Paranormal Society New York Pocket Books 273p WISEMAN Richard 2011 The Haunted Brain in Skeptical Inquirer vol 35 no 5 septembre octobre 2011 pp 46 50 89 M diagraphie Colombia Pictures 1984 Ghost busters 105 min New line cinema 2011 The Rite 114 min Pilgrim Films amp Television 2006 Ghost Hunters The complete second season 22 pisodes app 11H Paramount Pictures 2007 Paranormal Activity 97 min TVA 2011 Rencontres paranormales 4 pisodes Santerre ric 2007 Fant mes et poltergeists Forces obscures 60min http www the atlantic paranormal society com http www chapsparanormal ca chaps index htm http bepp webs com Vachon Sonia 28 f vrier 2013 2 filles le matin nouvelle g
82. ient paranormaux ou non mais aussi r gler le probl me Il ne sert rien de constater les faits si on n a pas l intention de faire quelque chose pour changer la situation Au cours de leurs enqu tes les membres du BEPP ont 48 communiqu avec des entit s qui ont pr sent des requ tes aux experts Ils ont fait confiance des vivants pour leur permettre de poursuivre le chemin vers l au del Bien s r la sp cialit des enqu teurs est d aider les vivants contr ler la peur qu ils ressentent envers les entit s ou accepter les ph nom nes normaux qui peuvent sembler tranges C est pour cette raison qu ils se sp cialisent dans les enqu tes priv es soit des maisons habit es par des gens qui ressentent de la peur Pierre Marc Surprenant explique que pour arriver contr ler la peur il faut passer par trois tapes cruciales Il faut d abord arriver accepter qu un ph nom ne se produise et que celui ci soit inexpliqu Par la suite il est important de tenter de contr ler ses motions face cette exp rience non sollicit e La troisi me tape consiste comprendre de quoi il est question pour arriver s en lib rer Parce que comprendre c est contr ler la peur Par contre la compr hension prend plusieurs formes dans le monde des enqu teurs du paranormal Le t moin doit comprendre le ph nom ne pour arriver s en lib rer mais il n est pas le seul devoir effectuer cet
83. iff rents concepts n cessaires mon analyse soit le discours expert la conversation anodine et la place du visuel pour tous les acteurs pr sents Je pr senterai aussi une classification des sceptiques selon le niveau de scepticisme dont ils font preuve pour mieux d finir la place qu occupent les participants et les informateurs ext rieurs dans cette recherche Originellement la question de recherche refl tait le fait que cette recherche devait porter sp cifiquement sur le groupe The Atlantic Paranormal Society T A P S Puisque le groupe T A P S n a pas donn suite le groupe reste le point de d part de l tude mais sans 2 tre tudi autrement que par les missions de t l vision dont il fait l objet Je me suis concentr e sur la saison 2 de l mission Ghosts Hunters Plusieurs intervenants utilisent l expression Ces gens l pour d signer les chasseurs de fant mes et cela dans une optique n gative Il faut tenir compte du facteur personnalit publique lorsqu il est question de l aide apport e par les chasseurs de fant mes du groupe TAPS En effet les intervenants qui sont aussi des admirateurs de Ghosts Hunters peuvent voir leur jugement alt r par leur appr ciation de l mission Il en sera question au chapitre 4 Je tiens tout de m me pr senter le groupe T A P S qui a une grande influence dans cette tude J ai choisi de m int resser ce groupe dont la maison m re est domicili
84. il y a d mystification des faits mais peut interpr ter des ph nom nes totalement naturels comme tant paranormaux par autosuggestion apr s le visionnement d une mission Comme pour ce qui est de l image le son est souvent per u de fa on subjective Tout comme il existe une culture de l image il y a aussi une culture sonore dont il faut tenir compte Lorsque nous entendons un son nous cherchons visuellement sa provenance et s il est impossible de la localiser un inconfort appara t C est pour cette raison qu il est possible de croire qu un ph nom ne paranormal se d roule la maison apr s avoir regard une mission o nous avons pu entendre le m me bruit Toutefois le bruiteur utilise souvent des objets du quotidien pour provoquer un son plus clair que ce que nous pouvons entendre en direct Le subconscient associe des sons avec des actions tout comme une odeur peut provoquer un souvenir Nous l avons vu dans le point 1 2 2 par rapport l imagination fertile des gens Les chasseurs de fant mes pr sentent souvent des preuves olfactives aux clients alors que les odeurs peuvent provenir de sources tout fait normales Les chasseurs de fant mes rencontr s lors de cette tude utilisent ce type 71 d explication pour pr senter les ph nom nes v cus et ainsi d m ler le vrai du faux Il est n cessaire de faire appel une personne ext rieure au probleme Il lui sera possible de chercher une explicati
85. ilit est tablie depuis de nombreuses ann es et l organisation existe depuis plus de vingt ans soit 1990 De plus l mission de t l vision produite par ce groupe fournit une grande source d informations pr liminaires Plusieurs termes techniques sont d finis et vulgaris s Les techniques d investigation sont galement pr sent es et les r sultats d analyses expliqu s au b n fice des clients comme des t l spectateurs En visionnant l ensemble des cinq premi res saisons de leur mission de t l vision pr sent e par la chaine sp cialis e Space aux Etats Unis et par Zt l au Qu bec j en suis venue la conclusion qu ils pr sentent le meilleur choix dans le domaine relationnel Leur int r t pour la personne l emporte sur le d sir de prouver l existence des esprits et de tout ph nom ne paranormal reli au sujet Ils souhaitent ventuellement arriver prouver l existence des ph nom nes paranormaux et de les faire accepter par la communaut scientifique mais pas au d triment des gens qui les contactent Ils ont galement des filiales de la famille TAPS dans quarante trois autres tats ainsi que trois groupes au Canada et dans neuf autres pays Les r gles d entr e dans la famille TAPS sont tr s rigoureuses et doivent tre respect es la lettre Les candidats qui ne peuvent pas remplir toutes les obligations ne sont tout simplement pas accept s J inclurai ensuite la m th
86. int ressante car cette personne ne jugera pas et comprendra le probl me du t moin Dans la majorit des cas de l chantillon de cette recherche le m dium est arriv chasser l ind sirable Dans un cas particulier la victime a r solu elle m me le probl me apr s l intervention de la m dium Il en est de m me avec les missions de chasseurs de fant mes qui ont t cr es au d part pour un public am ricain anglophone et non qu b cois francophone Ces gens poss dent donc une notori t qui est remise en question par les informateurs qu b cois m me si ceux ci accordent du cr dit leurs actions Les informateurs am ricains ne r agissent pas de la m me fa on Le conjoint d une informatrice am ricaine ayant toujours v cu aux Etats Unis 73 est convaincu du bien que peut apporter T A P S puisque l mission a t cr e pour lui De plus le groupe T A P S a t cr dans l tat voisin de son lieu de r sidence Il s agit de voisins auxquels on peut faire confiance Malgr certains points communs la culture am ricaine diff re de la culture qu b coise et les diff rences expliquent certains commentaires n gatifs re us de la part de mes participants qui n ont eu acc s qu une traduction de l mission Les mots utilis s par les traducteurs ne correspondent pas toujours exactement aux propos tenus par les enqu teurs ce qui peut influencer la fa on de comprendre l missio
87. inventant une histoire de fr re d c d alors que l ami sceptique est fils unique 4 2 Le r le des m diums Les m diums sont tr s pr sents dans le discours des informateurs Leur r le diff re selon le cas tout comme l opinion que les t moins en ont mais ils sont incontournables La m diumnit est per ue n gativement dans la mesure o beaucoup de gens croient qu il existe de vrais m diums mais qu ils sont noy s dans un oc an de charlatans Sonia Vachon est une com dienne qu b coise est bien connue de la plupart des participants de cette recherche et son opinion est respect e Elle s est exprim e ce sujet derni rement dans une mission matinale Il y a tellement de charlatans dans l sot risme que quand il y a des vraies choses on ne les accepte pas Deux filles le matin 28 f vrier 2013 Ce type de pens e rejoint plusieurs informateurs qui tiennent peu pr s le m me discours Je suis sceptique quant aux m diums Je ne dis pas que a n existe pas mais les vrais sont rares Il y a beaucoup de charlatans cas de pr sence r siduelle Malgr le scepticisme vident des t moins il n en demeure pas moins que la plupart des gens croient que la m diumnit existe dans une certaine mesure mais que les m diums sont beaucoup moins nombreux que les autres qui se font des accroire et abusent des gens Le cellulaire vivant Puisque cette pens e est r pandue le t moignage de m dium
88. la pr sence des esprits leur but premier reste de soulager une personne de ses angoisses Celle ci est g n ralement effray e par des ph nom nes qu elle ne comprend pas et qui se passent l int rieur de son habitation Un sondage Gallup en 1996 indique que 63 de la population am ricaine croit en l existence des fant mes et des hantises et une bonne part d entre eux les voient comme une menace De plus la croyance en l existence des d mons et de la possession rejoint 56 de la population sond e Goode 2000 La peur des ph nom nes paranormaux est donc r pandue Le but des organisations n est pas de capturer ce qui est immat riel comme dans Ghost Busters sauf peut tre sur des appareils num riques C est en recueillant des preuves num riques que les chasseurs de fant mes cherchent prouver que les fant mes existent autrement que dans l imagination des gens Mais cela est secondaire puisque les enqu teurs poursuivent souvent un autre but Il s agit de tenter d liminer la peur Les preuves recueillies aident tenter de prouver l existence des esprits mais permettent galement de pr senter des faits aux clients sur ce qui existe ou pas Tous les ph nom nes ne sont pas paranormaux Puisque le but premier reste l aide il devient int ressant de comprendre les m canismes utilis s pour en arriver rassurer les clients suffisamment pour faire dispara tre ou au moins contr ler la peur qui les
89. line le jeune rapporte la pr sence d une maison hant e vers l an 100 il faut attendre le XVIIE si cle pour qu apparaissent les premi res images de maisons hant es Sauget 2011 p 179 Quelques exemples sont pr sent s dans l annexe 2 Les images num riques ont remplac les toiles du XIX si cle et comme les images conditionnent la vision de la r alit la fiction influence les manifestations paranormales v cues par les gens Dans les librairies il existe maintenant des sections compl tes d ouvrages consacr s aux fant mes maisons hant es Poltergeists etc Bien que certains de ces livres soient de bonne qualit quant au contenu il existe galement beaucoup de titres qui sont moins pertinents et continuent de faire circuler des id es fausses ou d pass es ce propos Le livre des esprits d Allan Kardec est toujours disponible dans les librairies alors que l homme est d c d depuis le 31 52 mars 1869 Cet homme repr sente tout un pan de l histoire du spiritisme en France tout en pr sentant des informations ayant plus d un si cle de retard Un ouvrage m rite toutefois qu on s y attarde C est probablement pour cette raison qu il doit tre command la librairie puisque n tant pas disponible sur les rayons Il est aussi prohibitif par rapport aux ouvrages ordinaires que l on peut voir en librairie puisqu il s agit d un livre de r f rence anthropologique s rieux et pertinent S
90. m me ou par des collaborateurs Les sceptiques tels que Michel Toulouse des Sceptiques du Qu bec doutent de ces affirmations qui ne reposeraient sur rien de scientifique Nous y reviendrons au chapitre 4 La d finition de la hantise diff re selon l tymologie du mot puisque plusieurs racines linguistiques utilisent un mot semblable l actuel hanter Selon la langue d o il provient le mot hanter ne porte pas le m me sens Sauget 2011 p 15 16 Malgr cette possible double signification il n en demeure pas moins que le client s attend une expertise chez le groupe de chasseurs de fant mes qui il demande de l aide De plus lorsque la confiance de la personne est branl e par l incomp tence d un groupe d aide elle se tournera plus difficilement vers une autre source m me si les qualifications de cette derni re ont t d montr es Si le client a entendu parler d une quipe d expert sur le sujet il s est souvent renseign sur ce qui le pr occupe Il s attend donc rencontrer des gens qui peuvent r pondre ses interrogations en utilisant ou en vulgarisant des concepts dont il a entendu parler La victime a souvent consult de la documentation au cours de la recherche pr liminaire La personne s attend donc rencontrer une quipe qui pourra la rassurer tout en r glant le probl me qui l affecte Les ph nom nes paranormaux sont consid r s comme tant non reproductibles
91. minutes et 2 heures 20 minutes pour une moyenne de 44 minutes Pour en arriver 17 entrevues 22 personnes ont t approch es Cinq personnes ont refus dont une vingt quatre heures d avis 29 Figure 2 Tableau des participants Pseudonyme sexe Age scolarit Type de Dur e de Cat gorie ou nom du et ou ph nom ne l entrevue de participant emploi en heures participants 1 France femme 30 Sec 3 Possession 1 15 T moin assist e sociale 2 Sunako femme 25 maitrise Pr sence 0 10 T moin libraire r siduelle 3 Michel homme 50 Ing nieur 2 20 expert Toulouse en sceptiques du b timent Qc 4 Rose Aim e femme 65 secr taire Esprit actif 0 35 T moin 5 Carole femme 40 Professeur D mon 0 25 T moin de yoga 6 Isabelle femme 35 Pr pos e D mon et 1 40 T moin aux esprits b n ficiair actifs es sec 5 7 M PVE homme 40 Emballeur 0 50 Expert 8 Anna femme 25 BACC Esprit 0 35 T moin 9 Linda Femme 40 DECC Esprit 0 25 T moin g rante 30 10 C leste femme 40 caissi re Possession 0 30 m dium 11 Am lie femme 30 Employ e Esprit actif 0 25 T moin de Cie 12 Patricia Femme 40 universit D mon et 0 46 T moin Retour aux esprit actif tudes 13 Julie Femme 40 DECC Esprit 0 42 T moin retour aux tudes 14 Mathieu Ho
92. mme 25 BACC Esprit 0 42 T moin 15 Tessa Femme 35 Maitrise Esprit 0 15 T moin 16 Steve Homme 35 Camionne Esprit 0 43 M dium ur poltergeist 17 Marie Louise Femme 65 Femme au esprit 0 14 T moin foyer 2 3 1 Participants Il y a trois cat gories de participants soit les t moins les m diums et les experts Les m diums et les experts sont plac s dans diff rentes cat gories puisqu ils poss dent une connaissance diff rente par rapport au sujet T moin La majorit des participants appartient cette cat gorie car ils ne sont pas tous des victimes de ph nom nes Ils sont donc qualifi s de t moins Il y en a donc treize dans cette tude La cat gorie des t moins se divise en deux sous cat gories les t moins et les victimes Certains intervenants n ont pas ressenti de peur lors de leurs exp riences Ils sont donc le groupe t moins La seconde partie des participants de cette cat gorie a ressenti de la peur 31 face aux ph nom nes et a d faire face un probl me Ils sont donc des victimes des ph nom nes Il y a six t moins et sept victimes dans cette cat gorie Lors de leurs entrevues les victimes ne se consid raient plus selon cette appellation car elles avaient r ussi a se sortir de la situation probl matique M dium Dans la cat gorie m dium se trouvent les gens qui affirment poss der des dons m diumniques Certains participants s
93. n Les participants ayant acc s aux missions dans leur version originale comprenaient mieux l ensemble des interactions de l mission mais sans se sentir interpell De plus un des rares groupes de chasseurs de fant mes qu b cois pr sent s la t l vision fut d moli par la critique vu le manque de rigueur de l mission les d peignant L utilisation des tables tournantes provient du XIX si cle mais le charlatanisme flagrant de la plupart des utilisateurs mit fin cette pratique consid r e comme inutile et inefficace Elderman 2006 Puisque ce groupe a utilis la technique des tables tournantes dans cette mission il y a perdu sa r putation difficilement acquise L image est souvent synonyme de r putation puisqu elle v hicule une certaine id ologie Ideology is manifested in widely shared social assumptions not only about the way things are but also the way things should be Sturken amp Cartwright 2009 p 23 Dans le cas des chasseurs de fant mes qu b cois les s ances de spiritisme utilisant une table tournante v hiculaient une id ologie profond ment anglo am ricaine en laquelle les Qu b cois francophones de l chantillon ne croient pas n cessairement autant De plus les s ances de spiritisme ont t abandonn es vers 1910 et ne furent jamais reprises depuis dans un cadre scientifique Le jeu de ou ja est toujours utilis par la population mais la communaut scientifique s y int re
94. n Un esprit d sincarn tenta de s emparer de son corps Elle fut sauv e par la volont de ne pas le laisser faire et selon ses dires par l intervention de son me Depuis 65 cette exp rience mystique elle sait que rien ne peut lui arriver car elle poss de en elle la force n cessaire pour se d fendre contre tout ce qui peut s attaquer a elle du point de vue spirituel La diff rence peut expliquer les techniques oppos es dans les interventions de m diums dans les histoires racont es par les informateurs Plusieurs d entre eux ont fait appel des m diums faute d autres ressources Bien qu il existe des groupes de chasseurs de fant mes au Qu bec peu de gens sont au courant et il est parfois difficile de les trouver Sans l aide de la m dium la fille d une victime de possession France croit que l esprit ayant poss d sa m re aurait r ussi la tuer Bien que sa m re ait r ussi se d barrasser de l esprit toute seule l aide de la m dium a t capitale pour arriver comprendre qui il tait et ce qu il voulait Des questions restent en suspens dans ce cas mais la seule certitude que les v nements sont termin s est suffisante pour que le t moin se sente mieux vis vis de sa m re Elle aimerait en savoir plus sur l esprit ayant utilis sa m re mais la m dium fut impuissante face l ent tement de l esprit ne pas r v ler les informations demand es Il en est de
95. ne litt rature abondante sur la sorcellerie et certains cas de hantises Dans la plupart des cas les auteurs se sont inspir s des travaux de Jeanne Favret Saada 1977 et se situent souvent dans une perspective religieuse mais cela ne constitue pas l angle de cette recherche La principale contribution de ces recherches r side dans la base urbaine contemporaine de leur terrain 1 2 1 Le discours expert Dans son livre intitul From the Kitchen to the Parlor 2006 Lanita Jacobs Huey pr sente une vue d ensemble des relations qui s tablissent entre les stylistes pour cheveux afro am ricaines et leurs clientes Pour tablir et conserver une client le fid le les professionnels doivent cr er un climat de confiance et d montrer leur expertise dans un domaine qui pr sente beaucoup de difficult s puisque la concurrence ne se fait pas 11 seulement entre professionnels En effet les coiffeuses ayant pignon sur rue doivent faire face aux Kitchen beauticians qui utilisent leurs exp riences personnelles d utilisatrices de produits pour conseiller les autres et effectuer les traitements chimiques essentiels a la cr ation de certains styles L utilisation de produits tr s puissants peut causer des probl mes s rieux risque de br lures perte de cheveux s ils ne sont pas bien utilis s d o le besoin de connaissances sp cifiques donc d une formation Il en est de m me avec les chasseurs de fant mes pui
96. nent l ducation re ue avec le lot de fausset s circulant depuis tr s longtemps Les ph nom nes paranormaux sont des ph nom nes pour lesquels il est difficile de trouver une explication mais qui se produisent dans la r alit Les intervenants ne cherchent pas tous s informer sur le sujet Je pense Mathieu de l entrevue a pr sence mal fique par exemple ou Julie Toutefois personne n chappe au folklore et la fiction pr sents partout que ce soit dans les m dias ou dans l entourage Le jeu de ou ja est un exemple qui est revenu plusieurs reprises Il est consid r comme une fa on d ouvrir des portes sur le monde des esprits qui a des cons quences n gatives pour les utilisateurs Ce jeu est connu de beaucoup de gens et le mot utilis pour le nommer a une connotation n gative Martine Roberge 2009 explique que le bouche oreille est le meilleur propagateur de l ins curit Comme les histoires propos d exp riences n gatives li es au jeu de ou ja se propagent la mani re 51 des l gendes urbaines la peur engendr e devient un ph nom ne collectif difficile a liminer De plus la peur et les angoisses sont momentan ment contr l es par le discours Roberge 2009 p 35 Le contenu de l histoire dans la l gende urbaine diss mine la peur plut t que de l touffer Il s agit de l image concr te de ce qu il ne faut pas faire Pierre Marc Surprenant apporte une n
97. nexpliqu qui est souvent influenc par le visuel des missions de t l vision et des films disponibles un peu partout que ce soit sur Internet sur les chaines cabl es ou les clubs vid o 3 4 L image comme source d information Le visuel est tr s important dans cette tude Les t moins de ph nom nes de hantise l utilisent pour arriver comprendre les v nements v cus Puisque la plupart des images disponibles sont anim es le visuel passe par la t l vision dans une grande proportion Que ce soit dans un but informatif ou tout simplement de divertissement les images pr sent es par les m dias ont un impact certain sur les t moins Les films sont parfois la seule source d information leur disposition Les gens sont beaucoup influenc s par les missions de t l vision et les films dans leur compr hension des ph nom nes paranormaux Tous les participants s int ressant au sujet ont nomm des films ou s ries comme exemples Les participants ne s int ressant pas de fa on assidue au sujet n y ont pas eu recours Beaucoup y trouvent leurs connaissances de base mais certains les consid rent comme un savoir populaire et non une information que l on doit prendre comme un fait scientifique Je pense entre autres au visage dans la porte et la fillette du 2e D ailleurs Julie insiste sur le fait qu il faut faire la diff rence entre croyance et ph nom ne paranormal Pour elle les croyances appartien
98. nformateurs Une participante est une grande admiratrice de la traduction fran aise de Ghost Hunters qui s intitule Chasseurs de fant mes Ce fait influence grandement son opinion sur l aide que les chasseurs de fant mes peuvent apporter Elle ne tient pas compte des limites du groupe en voyant l infinit de possibilit s que les professionnels peuvent apporter malgr les lois auxquelles tous sont contraints tel que le droit de propri t Son attrait pour l mission provoque une vision id alis e des membres du groupe Elle voit des sauveurs chez les chasseurs de fant mes L image pr sente sur l cran l emporte sur la r alit qui est que les chasseurs de fant mes ne peuvent pas tout faire ou aller n importe o Il est certain que pour elle les chasseurs de fant mes ne peuvent que l aider m me si son probl me ne fait pas n cessairement partie des comp tences de l enqu teur C est difficile pour elle de faire la diff rence entre ce qui est pr sent lors de l mission soit une enqu te dans une maison habit e par les t moins 58 qui ont accept de participer et la r alit de sa situation Dans son cas l appartement qui serait l origine de la situation ne lui appartient pas et sa famille n y habite plus depuis un certain temps d j Les nouveaux locataires n ont pas coop rer parce que des chasseurs de fant mes demandent enqu ter chez eux Ici les chasseurs de fant mes sont vic
99. niaques qu rassurer le client Les groupes connus utilisant les techniques de l exorcisme chr tien ne sont pas pris au s rieux par les sceptiques et leurs actions restent souvent sans effet Les seules religions pr sentant la possibilit de l existence d entit s sont les philosophies orientales et il ne serait pas pertinent de faire une recherche au sujet du contr le de la peur en se basant sur ces religions puisque les entit s sont pr sent es comme tant positives Par cons quent il n y a pas de peur puisque les esprits prot gent les vivants Dans La vie des maitres de Baird T Spalding 2000 il est question de la possibilit que l humain a de ne pas mourir et de ne laisser aller que la partie physique du corps Dans cette perspective il n y a rien de n gatif et donc pas de peur tudier Erich Goode 2000 pr sente une d finition de plusieurs termes utiles lors de l tude scientifique du paranormal Il d limite les positions prises par les gens par rapport au paranormal qu il divise en quatre approches selon le niveau de scepticisme des individus Les gens qui croient aux ph nom nes constituent le niveau de scepticisme z ro Dans un souci de neutralit les sceptiques ne peuvent tre cart s de cette recherche Il est int ressant d avoir la possibilit de comprendre de quel type de sceptiques nous parlons La classification de Goode d finit les quatre approches du paranormal comme tant Scepti
100. nt ce qu est ce ph nom ne les gens plus fragiles ressentiront encore plus de peur Nous obtenons donc l effet inverse du but de l intervention La vulgarisation est importante mais cela ne sera pas suffisant pour la personne plus fragile qui aura encore plus peur Les explications sont donc double tranchant et l expert doit savoir qui il a affaire avant de fournir les informations plus sensibles 3 2 Choisir qui s ouvrir Apr s seulement quelques entrevues un point commun est apparu entre les informateurs m me si leur type d exp riences ne se ressemble pas Les r pondants h sitent souvent norm ment avant de r v ler qu ils ont v cu des exp riences paranormales Parfois m me ils tairont les v nements pr f rant vivre leur peur seul Pourtant ils ont d cid de me raconter leur histoire Pourquoi moi alors qu ils n en parlent g n ralement pas Parce que je pouvais et surtout devais leur fournir l anonymat que procure l obligation de 43 confidentialit Je crois que ces personnes avaient d j racont leur histoire puisqu elles m ont t r f r es par un tiers mais je devais souvent agir dans la discr tion Malgr l anonymat certaines personnes ont refus de me parler De plus malgr l assurance que leur nom ne serait pas divulgu elles ont re u la promesse des interm diaires que je ne les jugerais pas sur l histoire qu elles me racontaient Malheureusement ce n
101. ntes et les r sidences ancestrales sont de bons exemples d endroits susceptibles d tre hant s La composition du terrain o se trouve l difice semble galement avoir une certaine influence Le cas de l h tel Stanley est un bon exemple selon le groupe de chasseurs de fant mes T A P S La c l brit de cet h tel est due dans une certaine mesure au livre succ s de l auteur Stephen King intitul The Shining publi de 1977 ainsi qu au film homonyme du r alisateur Stanley Kubrick tir du livre en 1980 L action se d roule dans l h tel qui fut l inspiration de l auteur soit le Stanley Hotel situ Estes Park au Colorado o l auteur a crit le roman Selon les chasseurs de fant mes le fait que l h tel soit b ti sur un sol riche en quartz et qu une source souterraine passe sous les fondations peut provoquer une forme d nergie propice attirer les revenants Ghost Hunters 2006 s 2 p 22 43e min Ce type de connaissances provient de recherches pouss es sur le sujet ce qui contribue d montrer l expertise De plus certains ph nom nes doivent tre clarifi s car les explications fournies peuvent faire basculer la croyance de la victime de la peur d un ph nom ne paranormal vers une explication logique Par exemple la cage de la peur n est pas un ph nom ne paranormal Si un endroit est satur par les champs lectromagn tiques il est possible qu une personne ressente de l
102. ntourage y croient Plusieurs participants connaissent et regardent diverses missions reli es au sujet Il existe une mission qui a t exclue de ma d marche parce qu elle ne correspondait pas aux crit res de ma recherche Cette mission intitul e Op ration fant mes dans sa version fran aise et Ghost lab dans sa version originale suit un groupe de chasseurs de fant mes dirig par deux fr res les Klinge Leur nom est revenu assez souvent dans les entrevues et les t moins comparaient les m thodes d enqu tes de TAPS et des fr res Klinge au d savantage de ces derniers Les fr res Klinge seraient l exemple de ce qu il ne faut pas faire parce que leurs motivations premi res seraient de prouver l existence des fant mes quitte provoquer l apparition sonore de fant mes et non d aider les gens Selon les intervenants cela fausse les r sultats Les experts sont unanimes dans leur d sapprobation de ce type de comportement qu ils soient m dium ou scientifiques Il existerait donc une hi rarchie de comp tence au sein des groupes de chasseurs de fant mes Alors que T A P S pr sente les ph nom nes de voix lectronique PVE en les expliquant aux t moins les fr res Klinge ne font qu enregistrer les PVE pour prouver l existence des fant mes sans gard au r sultat Expliquer les ph nom nes comme les ph nom nes de voix lectroniques peut causer plus de tort que de bien par contre M me en expliqua
103. odologie qui fut utilis e dans toutes les tapes de la recherche dans le chapitre 2 Pour ce faire je diviserai ce chapitre en quatre parties Dans la premi re partie il sera question du choix du terrain Dans la deuxi me partie je pr senterai la collecte de donn es l aide des deux types de recherche utiles ma d marche Je d voilerai ensuite qui sont les participants en d tail Cette recherche porte sur 17 entrevues incluant vingt personnes ainsi que quatre informateurs ext rieurs l chantillon Je donnerai un r sum des ph nom nes v cus par les participants en pr sentant les faits partag s lors des entrevues Je pr senterai quelques consid rations thiques importantes au d roulement de la recherche Je terminerai par la transcription tout en pr sentant la technique d analyse principale soit la th orisation ancr e Dans le chapitre 3 il sera question de l importance de l interlocuteur dans la divulgation des informations Il s agit d un l ment capital dont on doit tenir compte lorsque le sujet abord est aussi d licat que le paranormal Puisque les chasseurs de fant mes sont des interlocuteurs possibles une partie du chapitre sera consacr e leur vision de l aide qui peut tre apport e une victime par l entremise d enqu teurs volontaires ayant permis la divulgation de leurs noms Il sera ensuite question de l image comme source d informations Le visuel est complexe et fait plac
104. omme cela est peu probable les chasseurs de fant mes ne pr sentent aucun int r t La pr sence mal fique Son esprit analytique lui interdit de faire confiance un expert qui se r v le ne pas d tenir les informations Lors du visionnement de certains pisodes de Ghost Hunters il est vrai que les membres de T A P S ne peuvent pas toujours expliquer ce qui se passe De plus les organisations offrant le service dans un but mon taire font galement mauvaise presse chez les sceptiques Celles ci effectuent leurs recherches en demandant un salaire et le font pour gagner leur vie Cela pourrait biaiser les r sultats puisqu il est raisonnable de se poser la question savoir quelle est la motivation principale des enqu teurs Une de ces organisations sise au Qu bec offre des plans d investigation Les offres sont standards avec un nombre d heures et d enqu teurs pour chaque type de ph nom nes Bien que ce groupe offre galement de l aide psychologique il n en demeure pas moins que le fait de demander de l argent une personne en d tresse semble moins d sint ress et les intervenants n ayant pas une tr s haute opinion des chasseurs de fant mes y voient une preuve de cupidit De plus comme l argent entre en ligne de compte l enqu teur peut tre enclin trouver des fant mes o il n y en a pas pour m riter son salaire 3 4 3 Image publique et pr suppos s Il en est autrement pour d autres i
105. on logique Toutefois le choix de cette personne se r v le souvent difficile Puisque dans la majorit des cas le t moin cherchera se confier un membre de sa famille ou des amis l ducation visuelle sera semblable par le visionnement des m dias de masse dans le quotidien Puisque les images sont aussi pr sentes nous les consid rons comme allant de soi et sommes constamment influenc s par elles Sturken amp Cartwright 2009 p 223 L image peut donc devenir le point de d part d une discussion g n rale avec une personne en qui le t moin a confiance Il devient plus facile d aborder le sujet r el de la discussion soit le ph nom ne l origine de la peur Si l interlocuteur ne r agit pas bien la discussion sur l image pr sent e la t l vision l entretien suivant n aura pas lieu Il s agit d une fa on simple de d terminer si l interlocuteur recevra bien les informations que le t moin cherche partager La conversation anodine fait office de pont entre le locuteur et l interlocuteur Ce rapprochement est vital mais demeure hautement probl matique car le sujet abord reste difficile Katriel amp Philipsen 2007 p 90 Ce n est que lorsque ce pont est tabli que le t moin pourra se confier et les m dias sont des sources in puisables d images dans lesquelles puiser La conversation anodine fait partie du quotidien de tous Il s agit de la forme de langage la plus util
106. onn es La formulation fut modifi e pour mieux cibler l chantillon dans la question de recherche qui se lit comme suit De quelle fa on les mots influencent ils la maitrise de la peur chez les victimes de ph nom nes paranormaux n ayant pas eu recours aux services d un groupe de chasseurs de fant mes Les r sultats pr liminaires pr sentant plusieurs proc d s discursifs utiles dans la maitrise de la peur la question de recherche fut remani e nouveau En effet Il devient impossible d utiliser seulement mots Le terme fut donc remplac par proc d s discursifs comme dans la question pr liminaire puisque le contr le de la peur passe galement par le non verbal De plus puisque les chasseurs de fant mes ne deviennent qu une source d information il est moins utile de les inclure dans la question C est pour cette raison que la question de recherche finale se lit donc comme suit De quelle fa on les proc d s discursifs influencent ils la ma trise de la peur chez les victimes de ph nom nes paranormaux 1 4 Conclusion Il est donc important d tre flexible par rapport un sujet de recherche aussi d licat que celui que j ai choisi Le paranormal offre son lot de surprises et il a t crucial de savoir s adapter dans le but d arriver mener terme la r alisation du projet Il est important de bien d finir quels sont les proc d s discursifs utilis s par les t moins de ph nom nes parano
107. ont a la limite du possible lorsqu elles ne sont pas totalement farfelues Dans quelques cas on me propose des missions de t l r alit telles que Ghost Hunters ou des missions d enqu tes utilisant des m diums ou des techniques scientifiques d un autre type comme Op ration fant mes avec les fr res Klinge La plupart des missions propos es sont celles que j ai limin es lors du choix des experts au d but de mon tude Les groupes dont la r putation a t entach e par un scandale ou de la mauvaise publicit sont limin s galement mais malgr la mauvaise r putation de ces groupes certains intervenants me les proposent comme source d information Certains de ces groupes ont produit des missions de t l vision dont la qualit fut rapidement qualifi e de douteuse autant par des n ophytes que par des experts dans le domaine Un exemple tr s concret s est produit au Qu bec en 2011 alors que l animatrice Chantale Lacroix a tent de faire conna tre le ph nom ne des chasseurs de fant mes par une mission de t l vision suivant les enqu tes d un groupe appel Paracontact Le r sultat fut accueilli par les railleries et la mauvaise publicit Le Devoir Baillargeon 4 d cembre 2010 et Deglise 7 avril 2011 ce qui amena le r seau de t l vision annuler la diffusion des derniers pisodes TVA Rencontres paranormales 2011 Toutefois le m dium et fondateur du groupe a publi un livre
108. per les gens une enqu te Bien s r ces enqu tes ne 49 se produisent pas chez des clients effray s Par cette activit les gens peuvent mieux comprendre les ph nom nes et donc abaisser la tension Mais pour certaines personnes les chasseurs de fant mes ne peuvent pas r ellement comprendre la peur des victimes de ph nom nes En travaillant dans le domaine du paranormal ils ne ressentent aucune peur face l inexpliqu Cela les disqualifie en tant que personne ressource Rien n est moins vrai selon Pierre Marc Surprenant Il me confie qu il lui arrive encore d avoir peur pendant les enqu tes m me s il s est joint l quipe depuis bient t 2 ans On arrive contr ler sa peur mais l inconnu reste flou et les enqu teurs ne savent jamais d avance de quoi il sera question la prochaine enqu te Malgr l exp rience de terrain personne ne peut pr tendre la connaissance ultime Ce qui am ne le sceptique douter de la possibilit des chasseurs de fant mes aider les victimes Une de mes sources s attaque d ailleurs directement la cr dibilit des chasseurs de fant mes Anna r pond une question en disant y aurait un probl me cause de la r putation de ces gens l Le cellulaire vivant Ici encore l image de la personne importe Comme cette image passe par le discours tenu un sceptique ne pourra que douter de la v racit des preuves recueillies par le groupe Le
109. pour l ethnologue Nous passons ensuite dans les cat gories plus dangereuses et qui sont souvent d peintes dans les films de fiction Il s agit de la possession o un esprit prend possession du corps d un vivant contre sa volont et contr le les actions de cette personne ainsi que des d mons que l on d finit comme tant un esprit n gatif ne s tant jamais incarn en tant qu humain ou un ange d chu qui prend possession du corps d un vivant pour le conduire vers la mort La cr ation d un langage particulier demande un effort consid rable de la part des utilisateurs qui ont besoin de pr cision de clart et d un bagage commun pour tous les groupes quels qu ils soient Consid rant cela l anthropologie du langage tait tout fait appropri e dans cette tude La cr ation de ce lexique implique donc la pr sence d un discours expert connu g n ralement par les praticiens du domaine Il en sera question dans la section 1 2 1 De plus les preuves de hantises passent g n ralement par le visuel qui doit tre d crit par les mots dans la plupart des cas Le ph nom ne de hantise est v cu puis 10 expliqu il y a donc peu de preuves capt es directement par la victime Il faut donc trouver une fa on de d crire ce qui a t vu Il s agit encore de l utilisation du langage qui sera explicit dans la section 1 2 3 Le seul fait de parler de la peur ressentie par les victimes lors des faits demande
110. r qui habite la victime Elle ne peut donc pas r gler le probl me D ailleurs Michel Toulouse membre des sceptiques du Qu bec et ing nieur en b timent pr sente certaines r serves par rapport ces missions Il y a une d connexion vidente entre le propos du narrateur et l image pr sent e Comme l image demeure alors que le propos est oubli il ne reste qu une vision d horreur peu cr dible Bien qu il s agisse de faits r els ils sont romanc s pour apporter une vision plus divertissante l cran Cela nous ram ne au mythe de la v rit photographique tel que pr sent par Sturken et Cartwright dans leur ouvrage Pratices of Looking An Introduction of Visual Culture Bien que l image est cens e repr senter la r alit elle contient toujours une part de subjectivit Sturken amp Cartwright 2009 p 16 L image est adapt e pour r pondre la vision souhaitable et souhait e d une population 44 donn e et repr senter la r alit telle qu elle la voit Mais la plupart des films et s ries pr sent s la t l vision sont des fictions avec un air de v rit Lorsqu une connaissance d crit une exp rience semblable la fiction disponible dans les m dias il est difficile pour les proches de l accepter Bien des gens furent intern s en h pital psychiatrique a la suite de la r v lation d exp riences v cues ou de la possession d un don m diumnique selon C leste D ailleur
111. r en lui intimant l ordre de se suicider Pourtant ce sont ces exp riences traumatisantes qui lui ont fait d couvrir la toute puissance de l me humaine Elle a d couvert que l me existe r ellement et que son pouvoir est sans limite Elle est devenue passeur d mes la demande des tres de lumi res qui ont r ussi s lever au dessus de la condition humaine Am lie nous am ne aussi ailleurs dans son entrevue intitul e Elvis La onzi me participante est une adepte du paranormal qui a tent l exp rience de chasseur de fant mes pour aider une amie dans le besoin La demeure de cette amie tait habit e par un esprit qu elles ont surnomm Elvis pour viter de faire peur aux enfants Lors d une soir e les deux amies se sont moqu es d Elvis en lui demandant de se montrer Il s est ex cut en touffant Am lie qui dormait dans la chambre d amie Le Poltergeist n appr ciait pas de faire rire de lui selon sa perception Pour v rifier si Elvis tait vraiment pr sent autrement que dans l imagination Am lie a utilis une cam ra thermique emprunt e son travail et Elvis appara t bel et bien sur l image Les ph nom nes se sont termin s depuis Patricia a aussi v cu des attaques physiques par des entit s dans Le visage dans la porte La douzi me participante est une m re de famille ayant v cu des exp riences traumatisantes dans plusieurs demeures Petite une entit se tenait dans le co
112. rai d abord le domaine de la chasse aux fant mes travers l anthropologie du langage en d montrant comment ce champ de recherche permet d aborder les pistes de r flexion n cessaires a l tude de ce sujet Je pr senterai ensuite les concepts pertinents dans la formulation de la question de recherche qui sont le discours expert la conversation anodine ainsi que la place du visuel et de la visibilit Je terminerai par l volution de la question de recherche en pr sentant les diff rentes versions ainsi que les ajustements op r s 1 1 Le paranormal et l anthropologie du langage Il n existe pas beaucoup de recherches sur les hantises en anthropologie Si plusieurs tudes abordent le sujet du paranormal la plupart utilisent une approche religieuse Malheureusement cette approche convient moins bien lorsqu il s agit de chasse aux fant mes La religiosit devient un terrain min car le sujet de la chasse aux fant mes implique l existence possible d entit s ce que r futent plusieurs religions Les hantises sont souvent abord es dans une optique scientifique Puisque les chasseurs de fant mes utilisent des m thodes d enqu te nomm es pseudoscientifiques utiliser des ouvrages traitant de religiosit devient moins int ressant tout comme les groupes ex cutant leurs enqu tes selon des rituels reli s un ou plusieurs groupes religieux Les groupes religieux cherchent davantage chasser les entit s d mo
113. ranges ou invraisemblables mais le fait de ne pas les pr senter et de les garder secr tes d montrerait un manque de confiance envers la population qui a accueilli le chercheur C est pour cette raison que les chasseurs de fant mes parlent g n ralement des exp riences personnelles v cues au cours de l enqu te lors du d voilement des r sultats leur client 19 1 2 3 La place du visuel L enqu te men e par les chasseurs de fant mes se d roule sur les lieux m mes des incidents rapport s La possibilit de voir se reproduire un ph nom ne passe par un examen attentif des lieux Cette visite des pi ces de la maison se passe toujours dans une noirceur totale Lorsqu une source de lumi re ne peut pas tre teinte comme la lueur de la lune les chasseurs tentent de la bloquer en tirant les rideaux par exemple La lune aide toutefois le chasseur lors des enqu tes ext rieures puisqu il n est pas n cessaire de se munir d une source de lumi re pour se guider Une petite lampe de poche aide le chasseur ne rien briser et ne pas se blesser Celle ci est teinte lorsque les enqu teurs ne se d placent pas L obscurit permet de faire fi de tout ce qui pourrait d tourner l attention de l enqu teur Il existe un exemple concret o l obscurit a permis aux enqu teurs de rester objectifs Lors d une enqu te de la premi re saison de Ghost Hunters l quipe a eu faire face une glise convertie en
114. rer que la peur elle m me qui perturbe le quotidien des gens J ai utilis plusieurs concepts pour arriver r pondre cette question Le discours expert est un proc d discursif bas sur une connaissance tr s pr cise sur un sujet donn Dans plusieurs cas le discours expert n est poss d que par une infime partie de la population Cette raret de connaissance provoque une demande plus grande des services de ces personnes Dans le cas des ph nom nes de hantises un nombre encore plus restreint de gens poss de cette formation puisque ce domaine est consid r comme farfelu par plusieurs Pour ce qui est des gens qui croient l existence des fant mes une grande partie d entre eux ne s int resse pas suffisamment au sujet pour s informer s rieusement Pourtant la connaissance apporte le r confort de savoir reconna tre ce qui est paranormal et ce qui ne l est pas Dans le cas de la conversation anodine elle est la forme de communication la plus r pandue parce que tous l utilisent dans la vie de tous les jours La conversation anodine ne demande pas de connaissances pr cises et est pratiqu e dans un but de divertissement Il s agit d un proc d tr s utile lorsque le sujet aborder est plus difficile ou mal compris On peut y accoler la confiance la compr hension et la compassion qui transparaissent souvent 81 dans cette forme de discours Etre en mesure de discuter d un sujet en utilisant
115. rmaux et ceux qui les aident ma triser leur peur Puisque le discours expert la conversation anodine et le visuel incluant le non verbal sont les plus importants il est n cessaire de pr senter les composantes d terminant la nature de chaque type de discours Il faut galement d cider des limites entre les formes de discours en pr sentant les balises n cessaires cette s paration Un mot peut appartenir plusieurs formes de discours mais l interpr tation du sens de la phrase peut faire une diff rence dans le classement de l intervention Lorsque les cat gories sont claires il est plus facile de comprendre l influence qu elles ont sur l limination de la peur du client Le non verbal sera aussi 23 important dans une certaine mesure puisque la gestuelle est souvent un compl ment des paroles 24 Chapitre 2 M thodologie Cette section d crit la m thodologie utilis e au cours de l laboration de mon projet de recherche Cela inclut le choix du terrain dans un premier temps Il sera ensuite question des techniques servant a la collecte de donn es Je fournirai la liste des participants qui en d coule Je pr senterai donc l chantillon et les informateurs ext rieurs ayant offert leur t moignage J inclurai par la suite un r sum des ph nom nes v cus par les participants Je pr senterai par la suite quelques consid rations thiques par rapport cette recherche Je terminerai par les consign
116. rnative int ressante Mais ce n est pas toujours n cessaire Il s agit du proc d discursif le moins utilis par les t moins de ph nom nes paranormaux dans cette tude Alors que les clients de T A P S semblent rechercher les explications lorsque l on regarde Ghost Hunters les r pondants n accordaient pas une grande importance au jargon et ne se sont pas toujours inform s parfois par manque d int r t ou parce que la connaissance populaire leur suffisait Les connaissances populaires suffisent si elles sont assez cr dibles Bien que diminu es par la peur les victimes ne perdent pas leur vision de la r alit et lorsque des informations permettent d aider la provenance scientifique n est pas n cessairement recherch e Les participants savent reconna tre les informations utiles du reste Dans le cas de la participante du Visage dans la porte Patricia a mis de c t certaines croyances populaires qu elle consid rait comme farfelues et qui ne permettaient pas de r gler son probl me ni de faire diminuer la peur qu elle ressentait 78 Les informations sur le sujet sont facilement accessibles pour tous et la plupart des t moins ne les ont pas consult es parce que c tait peu utile selon eux M me si certains t moins s int ressaient au sujet avant de vivre leurs exp riences cela ne les a pas toujours pouss s s informer sur le sujet Jacobs Huey 2006 pr sente le discours expert comme un moyen d
117. rois part et leur a affirm que ce 34 probl me serait r gl tr s bient t et qu ils ne devaient pas s en inqui ter davantage Ce que Carole ignorait ce moment l c est que la tante tait atteinte d un cancer en phase terminale et qu elle en mourrait quelques semaines plus tard Toutefois la promesse de la tante fut tenue et l homme noir au chapeau pointu disparut Mais elle n tait pas au bout de ses peines Plusieurs ann es plus tard son fils lui parla d un homme terrifiant qui le visitait dans ses r ves et Carole reconnut l homme de son adolescence qui cherchait revenir travers son fils Ayant re u des conseils de sa m re m dium qui avait vu l entit sans pouvoir intervenir dans la pass elle a r ussi se d barrasser de lui d finitivement Son conjoint actuel est un autochtone qui a quitt les siens pour s installer avec Carole Apr s la visite d un site r put pour ses hantises il a re u la visite d un anc tre venu v rifier si le conjoint de Carole s engageait dans la bonne voie Carole explique que l anc tre est pass par elle pour d livrer une question son conjoint Il s agit d une exp rience difficile vivre pour elle mais elle a t heureuse d tre en mesure d aider son conjoint plaire ses anc tres L entrevue que je nommerai La maison des d mons a t perturbante Ici Isabelle la sixi me participante nous raconte son histoire Dep
118. s les deux m diums rencontr s pour cette recherche ont abord ce probl me Pour la m dium C leste le fait de vivre une exp rience traumatisante et de n avoir personne qui pouvoir le raconter peut mener un individu l h pital psychiatrique ou dans certains cas extr mes la mort Elle a d ailleurs v cu une partie de sa vie avec un esprit mauvais lui intimant de se suicider sans arr t Sans la pr sence d amis qui l ont support e ce moment de sa vie et qui ont cru son histoire elle ne serait peut tre plus ici pour transmettre son r cit Ne pas en parler ou en parler la mauvaise personne puisque l interlocuteur est tr s important dans le r sultat de la divulgation peut galement mener cette situation peu enviable Il est clair pour elle que ce n est pas un sujet aborder avec n importe qui ni n importe quel endroit Elle a v cu une exp rience tr s difficile en compagnie d un t moin son conjoint de l poque qui l a laiss tomber tout de suite apr s l v nement en la traitant de folle alors qu il tait pr sent et a vu de ses propres yeux Les tres de lumi re Tous ne sont pas pr ts accepter les v nements dont ils sont t moins Lorsque la victime a la chance de ne pas vivre cette exp rience seule mais que l autre ne peut pas accepter ce qu il a v cu il n y a pas d change donc pas de possibilit de contr ler la peur caus e par le ph nom ne inexpliq
119. s avec les esprits tr s puissants Il faut se d barrasser d eux en les for ant partir Pour lui il est important d vincer les esprits puisque les cons quences long terme de la pr sence d entit s peuvent tre tragiques Pierre Marc Surprenant enqu teur du BEPP est d accord avec l id e d vincer les esprits n gatifs dans les plus brefs d lais surtout quand des enfants sont risque Les deux m diums partagent toutefois une histoire tr s diff rente par rapport au d veloppement de leurs dons Alors que le m dium ath e a re u une forme de soutien de la part de sa m re par des explications il n en est pas de m me pour l autre m dium qui a d attendre l intervention des tres de lumi res pour arriver contr ler ses dons puisqu elle ne pouvait pas en parler qui que ce soit Le soutien de l entourage revient ici de la m me fa on qu il est important lorsqu un t moin de ph nom nes s ouvre un membre de sa famille Il est int ressant de constater que les exp riences de vie de chacun donnent un r sultat tellement l oppos une fois rendu l ge adulte Alors que le m dium ath e a r ussi contr ler ses dons avec l aide de personnes vivantes il a fallu une intervention spirituelle la deuxi me La douceur peut s expliquer par la pr sence d tres spirituels qui prot gent la m dium Il y a quelques ann es la dame a v cu une exp rience difficile de possessio
120. s explications fournies ne convaincront donc pas la victime Sur ce point Sylvain Lavoie fondateur du BEPP explique qu il est impossible d arriver avec des preuves irr futables de l existence des entit s Il est tr s honn te en affirmant que la technologie actuelle permet de falsifier toutes les preuves audio et vid o Malgr la pr cision de plus en plus grande des appareils de lecture la falsification est toujours possible puisque les films de fiction utilisent des effets sp ciaux l apparence de r alit Mais cela n apporte pas que du n gatif car le fait de douter de la l gitimit de l exp rience v cue ou des gens qui pr tendent pouvoir aider permet de pouvoir en discuter sans que les interlocuteurs puissent mettre de commentaires d sobligeants Lorsqu une personne croit tre victime de ph nom nes paranormaux la peur devrait l inciter chercher conseil l ext rieur comme c est le cas pour tout autre probl me domestique Mais dans le cas qui nous occupe cela devient difficile Depuis plusieurs si cles le charlatanisme a rel gu le paranormal au rang de folklore lorsque l tiquette n est pas n gative Les possibilit s sont restreintes mais il n est pas impossible de trouver quelqu un consulter Quand le ph nom ne est av r l p e de Damocl s de la folie 50 dispara t Toutefois cela ne r gle pas le probl me et la victime reste prisonni re de l inexpliqu I
121. s pr suppos s concerne le r le des m diums et leur possibilit d aide Les m diums sont per us comme des charlatans par beaucoup de gens Cela est d en partie l histoire n gative qui leur colle la peau Dans un autre ordre d id es la majorit de mes informateurs croient que la m diumnit existe mais qu il faut faire attention de ne pas faire 83 confiance a n importe qui toujours a cause des charlatans qui courent les rues a la recherche de nouvelles victimes d pouiller Les chasseurs de fant mes n chappent pas cette tiquette m me si leurs anc tres proviennent des milieux acad miques les plus s rieux Depuis la cr ation du Ghost Club les chasseurs de fant mes ont bien chang Il ne s agit plus des acad miciens d hier les plombiers ayant remplac les physiciens Il n en demeure pas moins que la connaissance d tenue par les enqu teurs du paranormal est b n fique pour les clients qui font appel eux Contr ler sa peur devient plus facile lorsque l on poss de les outils n cessaires L coute d un tiers qui ne juge pas est la base de la communication n cessaire au d voilement de la peur La conversation anodine permet de s ouvrir l autre dans un climat plus d tendu et offre une possibilit de juger de la r action de l interlocuteur avant qu il ne soit trop tard Le discours expert est une autre option Comme les chasseurs de fant mes le disent il fau
122. s reconnus devenait int ressant Deux m diums ont d ailleurs r pondu mon appel et offert leur t moignage Etonnamment les deux ne voient pas les hantises de la m me fa on Pour la premi re C leste le fait de 63 savoir qu il y a un esprit dans un lieu donn est une bonne nouvelle car le r sident peut intervenir et aider l esprit d sincarn passer un niveau sup rieur Il n y a pas de peur avoir car les entit s ne peuvent pas faire de mal aux vivants Sa spiritualit tr s ancr e lui permet de voir au del de la hantise pour se concentrer sur la r solution du probl me Elle admet qu il faut tenter de r gler le probl me d s la constatation car un esprit n gatif alourdit l atmosph re d une maison et se nourrit des nergies n gatives cr es par les habitants Il peut influencer les habitants par la n gativit qu il d gage Il peut en r sulter des disputes ce qui n est pas souhaitable D un autre c t cette personne est aussi passeur d mes Un passeur d mes est un type de m dium peu r pandu Il s agit d un vivant qui va accompagner l me des gens d c d s vers l au del sans y rester eux m mes Selon la m dium il peut s agir de la demande des tres de lumi re ou la possibilit qui se pr sente lorsque le passeur d mes se trouve sur les lieux d une hantise Les tres de lumi re Elle a d ailleurs accompagn un jeune homme vers la lumi re lors de
123. secondaires France et Isabelle qui ont seulement un niveau de scolarit secondaire appartiennent au groupe des sceptiques z ro Linda Am lie Julie et Carole ont poursuivi leur scolarit jusqu au niveau coll gial Elles appartiennent au niveau constructivisme social avec une tendance vers le scepticisme radical Puisque les gens y croient cela doit exister mais elles demandent tout de m me des preuves suffisamment s rieuses car elles ne croient pas tout Mathieu et Anna sont en voie d obtenir un dipl me de premier cycle universitaire et appartiennent au groupe des incr dules de la cat gorie debunker Ils refusent de penser que le ph nom ne v cu est paranormal puisqu il est impossible de violer les lois de la science Sunako d tentrice d un dipl me de deuxi me cycle appartient au groupe des sceptiques radicaux puisqu elle admet que si une preuve lui tait donn e elle croirait l existence du paranormal mais reste tr s sceptique Elle ne fait pas partie du groupe des incr dules uniquement parce qu elle s int resse au paranormal et s est inform e sur le sujet Dans le cas de Rose Aim e et de Marie Louise l ge plus avanc des deux femmes et leur plus grande exp rience de vie fait qu elles appartiennent au groupe des sceptiques de niveau constructiviste social L exp rience de vie les rends plus ouvertes 42 croire qu il existe quelque chose de diff rent puisque plusieurs personnes de leur e
124. sion La victime tait all e voir son m decin puisqu elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait Le diagnostic n a pas aid car l omnipraticien lui a affirm qu il s agissait d pilepsie Pour le t moin la fille de la victime il fut difficile de vivre avec une m re poss d e par un esprit qui souhaitait la tuer ou du moins se d barrasser d elle en la chassant de la maison familiale ne sachant pas vers qui se tourner pour r gler le probl me Pas d aide du c t de la sant et la peur de faire rire d elle si elle en parlait quelqu un parce que son p re et son fr re n ont jamais cru son histoire Le fait que les autres membres de la famille la ridiculisent fut difficile g rer et l emp cha de raconter son histoire pendant pr s d un an Pourtant ils vivaient tous sous le m me toit Il a fallu qu une tante soit t moin d une crise pour commencer croire que c tait r el et pas hallucinatoire Apr s avoir t t moin de la sc ne c est la tante de la victime qui a trouv une m dium pour venir en aide la victime Le t moin a eu confiance en la m dium qui a prouv son talent avant d intervenir Le probl me a t r gl et elle a parl de cette exp rience uniquement apr s l ach vement du probl me La confiance envers l interlocuteur est essentielle pour la victime qui vit des ph nom nes inexpliqu s Une des sources a d ailleurs dout de la confiance que j avais en
125. squ ils doivent d montrer leur expertise Ils doivent galement arriver se d marquer de tous les groupes pr sents en d montrant qu ils sont les plus qualifi s pour effectuer les enqu tes Il n y a pas de dipl me officiel associ cette profession alors n importe qui peut se documenter sur les ph nom nes paranormaux et se qualifier soi m me l instar des Kitchen beauticians au titre de professionnel de la chasse aux fant mes Il faut toutefois s lectionner avec vigilance les sources de savoir scientifique car les librairies d bordent de livres traitant du paranormal dans les sections d sot risme Ils sont parfois crits par des m diums dont la cr dibilit n a pas t prouv e ou de parfaits inconnus et les propos se contredisent souvent selon les auteurs La r putation de l quipe de chasseurs de fant mes r side dans le fait que la confiance du demandeur ne sera pas trahie par un manque de qualifications Les donn es enregistr es par les appareils lectroniques utilis s lors de l enqu te doivent tre lues et analys es avec attention pour ne pas fausser les r sultats et offrir des conclusions erron es Dans certains cas les propri taires d pendent des r sultats de l enqu te tant au niveau personnel que professionnel et financier entre autres lorsqu un commerce loge dans le lieu qui fait l objet d une enqu te Dans un cas comme dans l autre un discours savant tendu sur le suj
126. sse moins Il est aussi noter que les glises spiritualistes utilisant le spiritisme dans une moindre mesure sont moins nombreuses au Qu bec qu aux tats Unis o la tradition remonte au milieu du XTX si cle Encore ici l image et l interlocuteur se lient par le besoin de compr hension mais cela ne se fait pas n importe quel prix Si les personnes pr sentes dans les m dias chasseurs de fant mes ou m diums ne peuvent pas r pondre aux besoins du t moin il ne reste que l entourage imm diat consulter 74 Comme l ont affirm plusieurs informateurs la connaissance populaire est une forme de connaissance tr s r pandue bien qu il soit possible de douter de l efficacit des rem des propos s Ils sont parfois m me pires que le ph nom ne de d part Dans d autres cas il y a des co ts tr s lev s reli s au rem de populaire propos Mais le t moin doit avant tout avoir confiance en son interlocuteur surtout si les solutions propos es sont bizarres Parce que beaucoup de gens sont pr ts payer tr s cher pour se d barrasser de ph nom nes effrayants Certains d senvouteurs en profitent pour d pouiller les malheureuses victimes en affirmant que les objets hant s sont les bijoux de valeurs ou des appareils lectroniques Canette 1993 Ces cas sont extr mes j en conviens mais ils sont recens s M me si l interlocuteur ne poss de pas les connaissances les plus approfondi
127. st m me Sunako qui a affirm que le ph nom ne tait une pr sence r siduelle Sa maison est b tie sur un terrain ayant fait partie d une pid mie en Nouvelle France et des gens pourraient y tre morts 33 La troisi me entrevue est celle de Michel Toulouse des Sceptiques du Qu bec Cet ing nieur en b timent s int resse particuli rement la d mystification des cas de hantise C est lui que l organisme fait appel lorsque des gens les contactent Il a offert plusieurs histoires de hantises d mystifi es par la science dont un ph nom ne v cu par lui un effet de fl te provoqu par le vent sur une colonne vide rappelant une plainte La quatri me participante Rose Aim e nous parle de son Fant me de No l Lorsqu elle a emm nag dans sa nouvelle maison elle a d cid de faire une r union de famille pour la f te de No l Pendant la f te elle a d cid de montrer le sous sol en expliquant les am nagements pr vus par des r novations en cours L une de ses ni ces lui dit alors qu elle n tait pas seule dans l escalier lorsqu elle est descendue au sous sol Le probl me tait que la ni ce en question tait la derni re descendre La demoiselle continue en disant qu une femme est prisonni re de la maison et se cache dans la pi ce du fond lieu des r novations L entit se manifestera pendant un certain temps en faisant sauter les disjoncteurs ou en emp chant plusieurs appareils le
128. stionnement face la place de l anthropologue lorsque le terrain se trouve pr s de la maison Il existe une difficult par rapport la distance que l anthropologue doit conserver face son sujet lorsque le terrain se trouve proximit de son milieu Il faut savoir garder une certaine distance m me si le chercheur tudie dans son environnement d origine Toutefois Meintel pr sente le fait que m me si un terrain se trouve pr s de la maison il est toujours possible de d couvrir une autre culture o diff rents l ments deviennent r els pour les adeptes alors que cela n est pas n cessairement le cas pour l anthropologue 18 Meintel 2011 p 91 Le monde scientifique est un domaine que nous connaissons bien en tant qu anthropologue puisque la rigueur scientifique est de mise dans les recherches que nous effectuons Bien que le paranormal appartienne a la pseudoscience il s agit tout de m me de science et la distance r sidera plut t dans le fait que les enqu tes tentent de d mystifier des ph nom nes inhabituels De plus Meintel pr sente galement l id e qu une recherche dont la distance g ographique est restreinte permet a la temporalit de la recherche d tre plus naturelle que d ordinaire en sciences sociales Meintel 2011 p 92 Il est possible de laisser voluer les relations avec les informateurs et mieux comprendre le milieu dans lequel ils voluent avant de passer aux entrev
129. sur son exp rience de m dium au service des victimes de ph nom nes paranormaux Sans conna tre le tirage et le nombre de ventes le fait que le livre ne soit plus disponible en magasin alors qu il y avait des pr sentoirs entiers lors de la publication permet de croire que ce fut un succ s de librairie De plus il m a t 55 dit par une de mes sources ext rieures que l mission a nui l organisation qui effectue un excellent travail et que c est le besoin de sensationnalisme du r seau de t l vision qui a caus du tort a l quipe Ici l image d truit plut t que de construire Il est difficile de d terminer qui a raison dans ce fiasco Est ce vraiment le r seau de t l vision qui a cherch le sensationnel ou est ce l organisation qui n est pas cr dible Malheureusement dans ce cas pr cis c est la victime qui paie L id e de d part de cette recherche provient de l mission Ghost Hunters La plupart des informateurs connaissaient cette mission sans que je la nomme ils la regardaient ou en avaient entendu parler Bien que l mission soit tr s connue les opinions sur le contenu diff rent norm ment Pour plusieurs il s agit d une source d informations C est un peu comme mon cole M PVE Les apprentis chasseurs de fant mes voient les membres de T A P S The Atlantic paranormal society comme des professeurs pouvant apporter des connaissances sur le monde paranormal et les
130. t d abord comprendre pour arriver se lib rer de sa peur de l inconnu Lorsqu un ph nom ne passe d inexpliqu compris la peur peut tre contr l e et dispara t apr s un certain temps Cela tant dit il est difficile de pr senter les ph nom nes paranormaux au monde scientifique puisque paranormal signifie en dehors de la normalit Les r gles scientifiques s appliquent ce qui est normal et falsifiable c est pour cette raison qu il s agit de r gles tablies Un jour peut tre le contact avec les d funts se fera l aide d appareils semblables au t l phone d aujourd hui En attendant cette r volution scientifique il nous est encore permis de douter de la survivance de l me apr s la mort Quoi qu il en soit le sujet n est pas la veille de faire partie de la normalit et reste encore dans la p riph rie Qui sait peut tre un jour nos lointains successeurs feront ils galement l ethnographie des d funts Cette recherche n avait pas pour but de convaincre de l existence de l au del ou de prouver que le paranormal devrait tre qualifi de normal Il s agit plut t de d montrer que la peur des ph nom nes inexpliqu s est r elle et qu il est possible de trouver une aide ext rieure aussi difficile que cela puisse tre pour les victimes Le sujet du paranormal pourrait tre remplac par d autres causes de la peur et arriver la conclusion qu il est 8
131. t l vis es de fiction Les films d horreur sont produits dans une majorit de cas pour cr er de la peur et non pour la contr ler L effet pervers de l imagerie d horreur est que les repr sentations pr sent es peuvent amener les gens croire qu ils sont victimes de ph nom nes Bien des gens souffrent de cauchemars apr s avoir regard un film d horreur On me sugg re tr s souvent de regarder des films ou une s rie qui pourraient m tre utiles pour mes recherches On me demande galement si j ai vu ce film qui d crit si bien ce qui a t v cu Chez les 54 informateurs plus g s ce sont des livres qui sont propos s la plupart des romans dont le synopsis contient des allusions au surnaturel ou des histoires de fant mes Ici je ne m attarderai pas trop sur les tablo des puisqu il s agit d une documentation disponible surtout aux Etats Unis Il s agit donc d une source d information beaucoup moins utilis e au Qu bec Toutefois the weekly circulation of these periodicals is immense eclipsing those of nearly all mainstream magazines and newspapers when taken together Goode 2000 p 200 Bien qu il soit impossible de savoir si les diteurs croient aux histoires qu ils publient il faut tenir compte du fait que les acheteurs de tabloides ne les payeront pas s ils ne consid rent pas que le contenu pr sente une part de v rit De plus selon Goode 2000 les histoires relat es s
132. t lui venir en aide Le professionnel doit comprendre le sentiment du demandeur d aide dans le but de mieux r pondre ses besoins Il ne peut pas minimiser la frayeur de celui qui fait appel lui ni prendre de haut un n ophyte qui cherche a comprendre ce qui lui arrive Lorsque le probl me n est pas de nature paranormale ce qui arrive assez fr quemment l expert doit trouver les mots justes qui feront en sorte que le consommateur ne se sente pas ridicule d avoir eu peur pour un bris dans la plomberie ou la pr sence de petits animaux dans le grenier Ce qui n est pas visible est parfois d form par le subconscient qui est culturellement form depuis l enfance pour associer un son une image Sturken Cartwright 2001 p 75 L imagination parfois fertile du t moin influence aussi la perception des bruits qui semblent suspects dans des circonstances particuli res telles que la p nombre le silence ou une frayeur pr existante De plus lorsqu un ph nom ne paranormal est publicis il existe une plus forte proportion de gens qui croient en tre victimes alors que rien ne se passe ou qu une explication tout fait logique existe Wiseman 2011 C est en se joignant au quotidien du client que le professionnel peut arriver comprendre la situation que vit la personne en d tresse Il faut arriver choisir les mots qui r conforteront et faire preuve de d licatesse envers la personne qui vit dans une situation
133. te tape L enqu teur doit aussi arriver comprendre l inconnu s il veut tre en mesure d aider ceux qui en ont d sesp r ment besoin Il doit aussi comprendre la d tresse de la personne qui fait appel ses services La plupart des gens qui font appel aux services du BEPP le font en dernier recours Il ne s agit pas d une exception dans le monde de la chasse aux fant mes C est pour cette raison que les membres du BEPP insistent sur le fait qu ils ne pratiquent pas la chasse aux fant mes dans un but commercial qu ils ne cherchent pas pr senter un label Ils sont l pour aider et pour ce faire souhaitent apporter la connaissance leurs clients C est pour cette raison qu ils priorisent les cas o des enfants vivent des situations difficiles tout comme les situations o les ph nom nes paranormaux provoquent des tensions tellement grandes que les gens sont la limite de la d pression ou du divorce Puisque comprendre c est arriver contr ler sa peur les membres du BEPP cherchent avant tout communiquer avec les gens pas n cessairement en utilisant un langage expert mais de fa on apporter la connaissance n cessaire la compr hension qui m nera au mieux tre Pour les personnes souhaitant en conna tre davantage sur le sujet l organisation offre des forfaits enqu teur d un jour o chaque personne est accompagn e par les enqu teurs qui pr sentent leur r le en faisant partici
134. times de leur image publique Puisqu on les voit aller chez les gens ou dans des b timents publics les admirateurs en arrivent penser qu ils peuvent tout faire Cela provoque une toute puissance qui n est pas r elle Il s agit du mythe de la v rit photographique lorsque l image per ue semble tre le reflet de la v rit mais o la subjectivit est tout de m me pr sente Toute image per ue travers le filtre que procure la lentille d un appareil photo ou d une cam ra provoque une modification de la v rit photographique d o l impression de toute puissance Dans une moindre mesure certains participants voient en T A P S une forme d aide puisqu ils peuvent toujours aider les gens qu ils visitent dans les pisodes pr sent s la t l vision Encore ici les chasseurs de fant mes obtiennent une image id alis e qui ne se concr tise pas toujours dans la r alit Alors que les m dias pr sentent une v rit adapt e la soci t laquelle elle s adresse ici nous voyons l inverse se produire Le spectateur se cr e une v rit photographique qui n est pas pr sente dans l image v hicul e Nous sommes encore en pr sence du mythe de la v rit photographique mais un autre niveau Tout ce qui passe par la lentille d une cam ra devient par le fait qu il n est pas direct subjectif Sturken et Cartwright 2009 expliquent ce ph nom ne en disant The creation of an image t
135. ts depuis l enfance Dans La peur de l enfant elle raconte comment ses exp riences avec le paranormal ont influenc sa vie D s l ge de cinq ans elle voit des esprits tenter de la toucher pendant la nuit Un esprit la surveille en permanence pr s de la porte de sa chambre Bien que n habitant plus chez ses parents elle ressent encore cette pr sence d s qu elle va leur rendre visite Steve est Le m dium ath e Pour lui aussi les exp riences avec le paranormal remonte l enfance Il avait sept ans lorsqu il a v cu sa premi re exp rience Il tente d aider les gens se sortir de situations probl matiques surtout si des enfants sont impliqu s Marie Louise est la derni re participante Son exp rience avec La mare de sang restera grav e dans sa m moire Elle n a pas v cu d exp rience paranormale except cette flaque de sang apparue de nulle part alors qu elle tait adolescente Mais sa fille m dium voit ce qui plane l int rieur des murs de la maison ancestrale Une sordide histoire de meurtre suivie d un suicide se d roule devant les yeux de la fille de Marie Louise d s qu elle entre dans la maison qui appartient maintenant au fr re de sa m re Une des ni ces de Marie Louise a d ailleurs d j t pouss e dans les escaliers 2 4 Consid rations thiques Apr s avoir pass rapidement l tape du comit d thique qui a officialis l autorisation 4 24 gt 2 EN A d
136. u Pour ce qui est de Steve aussi m dium il fut conseill par le psychologue de son cole de taire tout ce qui concerne la m diumnit parce qu il n y a rien de vrai l dedans Pourtant ce t moin voyait clairement ce qui est invisible pour la majorit des gens depuis l ge de 7 ans Malgr le fait qu il a re u du support de la part de sa m re la peur d tre anormal l avait pouss consulter ce psychologue et le sp cialiste ne l a pas aid au contraire Plus tard un autre sp cialiste lui a conseill de continuer dans sa voie de m dium car il n tait pas fou Le m dium ath e La folie est tr s souvent pr sente dans les t moignages car les gens savent qu ils ne sont pas fous ou souhaitent tre rassur s sur ce sujet Ils ont besoin d tre r confort s par un interlocuteur compr hensif Lorsque le t moin de ph nom nes 45 paranormaux a confiance en son interlocuteur il s ouvrira davantage C est souvent la peur qu on leur appose l tiquette de la folie qui emp che les gens de r v ler leur secret Certains ph nom nes sont suffisamment traumatisants pour que la victime doute de sa sant mentale Certains interlocuteurs mal choisis peuvent empirer cette situation Parfois la situation est encore plus difficile pour les victimes qui ne peuvent se sortir de leurs conditions de vie cauchemardesques C tait le cas pour la victime de l entrevue de France sur un cas de posses
137. u les d barrasser d une entit n gative videmment les m diums r ussissent toujours dans leur entreprise Les t moins de ph nom nes paranormaux voient donc en eux une personne ressource dans une situation difficile ou une solution leurs probl mes En contactant un m dium le t moin trouve un interlocuteur attentif capable d expliquer et de r gler le probl me sans avoir la crainte du jugement car le m dium a l habitude de ce type de ph nom nes Toutefois l image v hicule souvent sa propre v rit et celle ci n est pas la m me selon le spectateur Nous l avons vu plus t t avec le mythe de la v rit photographique La v rit v hicul e d pend de l ducation du spectateur et sera ajust e pour cadrer avec l image v ritable laquelle l observateur s attend Sturken amp Cartwright 2009 p 20 Malheureusement la r alit peut se r v ler diff rente de l image id ale pr sent e C est ce qui am ne certains informateurs douter de la pertinence de leurs interventions Il est tr s facile de douter des m diums parce que plusieurs d entre eux demandent une compensation financi re pour se d placer au domicile des gens faisant appel eux Les m diums ne peuvent pas toujours r soudre les probl mes ils ne peuvent parfois qu envoyer le t moin dans la bonne direction pour qu il r ussisse lui m me liminer la peur Toutefois l id e de partager son histoire avec un m dium est
138. uance Il explique que ce jeu porte une image n gative uniquement dans la mesure o les utilisateurs ne connaissent pas la port e de leurs actes Il ne s agit que de bois et de plastique pas d une porte vers un autre monde Il s agit plut t de l incarnation physique commerciale d une possibilit de communication avec l au del Il suffit de savoir l utiliser correctement Apr s tout le jeu vendu en magasin peut tre remplac par un verre et des lettres crites sur un morceau de papier Le r sultat sera le m me la fin Toutefois la l gende urbaine r siste au temps et aux nouvelles technologies Sabine Doering Manteuffel 2011 explique que malgr l avancement rapide des nouvelles technologies les croyances au paranormal comme les l gendes urbaines s adaptent la technologie et sont plus vivaces que jamais 3 4 1 L histoire de l imagerie spectrale Les films de fiction sont de plus en plus r pandus car le paranormal connait un essor visible sur le march du cin ma Certaines de ces uvres cin matographiques tentent de pr senter l histoire du film comme une d monstration de la r alit Paranormal activity 2007 Les films de fiction d aujourd hui ont remplac l iconographie du XIXe si cle et leur production a beaucoup t influenc e par l imagerie de cette p riode Bien que le sujet de la hantise apparaisse tr s t t dans les crits Platon le mentionne au cours de l Antiquit et P
139. ublie trop souvent qu il existe un espace entre la th orie et la r alit la th orisation ancr e permet de faire un rapprochement entre ces deux dimensions en utilisant la r alit pour construire la th orie et retourner dans la r alit pour tester la v racit des th ories produites Ce fut le cas au cours de cette recherche puisque les donn es recueillies au d but du terrain ont permis de pr ciser les questions pos es par rapport aux exp riences v cues et apporter des l ments int ressants quant la fa on de g rer les incidents 40 Chapitre 3 Le choix de l interlocuteur et la place du visuel Je pr senterai tout d abord quelques r sultats pr liminaires pertinents sur les animaux le doute ainsi que les sources t l visuelles disponibles Je continuerai avec l importance du choix de l interlocuteur dans la divulgation des faits pour les t moins Puisque les chasseurs de fant mes font partie des interlocuteurs possibles il leur sera accord une voix par l entremise des membres du BEPP Bureau d Enqu te en Ph nom nes Paranormaux Le visuel rev t plusieurs formes dans la soci t actuelle et la fa on de traiter les informations obtenues diff re galement selon la source Cette section permettra de nous pencher sur la question de la l gitimit des sources Les informations que poss dent les gens proviennent de tellement d endroits qu il est difficile de d terminer qui poss de la plus grand
140. ue l on ne peut pas croire tout ce qui est dit 69 70 Chapitre 5 Contr ler sa peur mode d emploi Maintenant que les r sultats probants ont t expliqu s les liens doivent tre faits entre les diff rents l ments pour arriver r pondre enfin la question qui a men cette recherche En quoi l interlocuteur peut il tre associ au visuel et la m diumnit A la base se trouve une peur difficile g rer et r gler car les ph nom nes sont difficilement explicables et souvent consid r s de fa on n gative par la soci t Le m dium et ou le chasseur de fant mes sont des interlocuteurs attentifs et poss dant une expertise dans le domaine Ils peuvent pr senter et expliquer des images convaincantes qui m nent la compr hension des ph nom nes La premi re source d information provient g n ralement des m dias qui offrent une explication plus rassurante que l ignorance qui contribue la peur du t moin De plus certaines sources m diatiques proviennent de ces m mes experts Le premier contact avec l information peut augmenter la peur s il provient d uvres de fiction g n ralement produites pour cr er la peur et non pour l liminer Lorsqu il s agit de t l r alit le r sultat peut tre positif mais pas n cessairement puisque tout n est pas toujours aussi encourageant les ph nom nes pr sent s tant parfois effrayants Le t moin peut tre rassur lorsqu
141. ues formelles Pour sa part Olivier Schmitz explique qu il faut arriver briser la barri re du secret pour avoir acc s aux donn es puisqu il n est pas possible d tudier certains sujets comme la sorcellerie en dehors du r seau de relations sociales au sein duquel elles prennent sens Schmitz 2008 p 2 Dans ce r seau social il existe une chaine de compr hension parce que les situations p nibles ont t partag es par plusieurs personnes et de l d coulent une compassion et une solidarit entre les gens qui vivent dans ce milieu Si l anthropologue n arrive pas surmonter la barri re du secret en s impliquant personnellement dans la recherche des donn es essentielles demeurent inaccessibles Le terrain devient une aventure personnelle qui demande une plus grande implication intellectuelle Pour Meintel et Schmitz il est primordial de participer aux rituels du groupe tudi pour tre en mesure de mieux comprendre les sentiments des membres de cette population Sur ce point Barbara Wilkes va plus loin en affirmant qu il faut aussi relater les exp riences personnelles v cues lors de la recherche sous peine de manquer de respect envers la population tudi e Wilkes 2007 p 76 Le choix est parfois difficile lorsqu il s agit de d cider de passer sous silence ses exp riences personnelles ou de les pr senter avec les r sultats de la recherche Certaines des exp riences v cues peuvent para tre t
142. uil BROHM Jean Marie 2010 Anthropologie de l trange nigmes myst res r alit s insolites Cabris ditions Sulliver 318p CANETTE Fran ois D 1993 Les pr tres exorcistes Paris Robbert Laffont 248p DAVIDSON amp RUSSELL 1980 The Folklore of Ghosts Mistletoe series vol 15 Cambridge Folklore Society 271p DEGLISE Fabien 2011 Esprit critique es tu l Le Devoir 7 avril 2011 via ledevoir com consult le mardi 12 avril 2011 DE NEUBOURG Cyrille 1957 Fant mes et maisons hant es coll Bilan du myst re no3 Paris Grasset 158p DOERING MANTEUFFEL Sabine 2011 L occulte histoire d un succ s l ombre des lumi res De Gutenberg au World Wide Web Paris Editions de la maison des sciences de l homme 288p EDELMAN Nicole 2006 Histoire de la voyance et du paranormal du XVIIIe si cle nos jours Paris ditions du Seuil FAVRET SAADA Jeanne 1977 Les mots la mort les sorts Paris Gallimard 427p GOODE Erich 2000 Paranormal Beliefs a Sociological Introduction Prospect Heights Waverland Press inc 310p GOODWIN Charles 1994 Professional Vision in American Anthropologist 96 3 606 633 GOYETTE Danielle 2009a Maisons hant es Collection Qu bec insolite Waterloo ditions Michel Quintin 144p 2009b Fant mes et lieux tranges Collection Qu bec insolite Waterloo ditions Michel Quintin 144p 2011 Fant mes et esprits errants Collection Qu
143. uis un tr s jeune ge Isabelle voit ce qui n est pas visible de la plupart des gens Un enfant hantait la demeure de ses parents Un Poltergeist a lu domicile chez elle et l a suivi lors de plusieurs d m nagements De plus plusieurs reprises Isabelle a d se d fendre contre des entit s d moniaques Un exorcisme a d ailleurs t pratiqu sur elle par son pasteur l aide de fid les de son glise vang liste tant tr s croyante elle doit faire face aux d mons qui cherchent la d tourner de la voie divine Elle a v cu une exp rience tr s n gative en compagnie d un ami suite un r ve qu elle affirme avoir t envoy par Dieu La maison est abandonn e depuis plusieurs ann es par les vivants mais pas par les entit s semblerait il Elle a pu voir un nombre impressionnant de fant mes plus ou moins mal fiques et un d mon a tent de la suivre lorsqu elle et son ami ont d cid de quitter les lieux Des entit s sont mont es dans la voiture et ont failli causer un accident de la route Heureusement pour Isabelle l histoire s est bien termin e mais elle se montre beaucoup plus prudente avec le paranormal depuis cet incident 35 M PVE est le septi me participant et comme son pseudonyme indique il se sp cialise dans l enregistrement de ph nom nes de voix lectronique PVE Il se consid re comme un apprenti chasseur de fant mes et aimerait bien pouvoir aider les autres lorsqu il
144. uloir de la maison familiale pour la prot ger dans son sommeil Par la suite les ph nom nes se sont r v l s tre beaucoup moins positifs Un visage l observait le soir travers la porte de la cuisine Le visage n tait pas humain et elle a toujours senti qu il ne devait jamais r ussir entrer dans la maison De petits esprits ont galement mis sa vie et celle de son enfant na tre en danger lors de sa troisi me grossesse C est l aide des conseils d amis et d esprits bienveillants qu elle a r ussi se d barrasser des petits esprits et le visage n a jamais pu entrer dans la maison Toutefois elle n a jamais voulu ouvrir la porte de la cuisine le soir venu 37 Julie la treizi me participante offre une histoire triste dans a fillette du 2 En visitant une maison a vendre Julie a eu la vision d une petite fille v tue l ancienne et d gageant une tristesse infinie La petite fille aux cheveux boucl s ressemblait sa fille qui se trouvait derri re elle Mais la peur a fait place la tristesse lorsque le p re de la fillette fant me est arriv faisant fuir l enfant Julie a cru voir un cho d une trag die v cue au deuxi me tage de cette maison qu elle n a pas achet e Son conjoint travaille dans une r sidence pour personnes g es et selon lui il s agit du type de b timent le plus hant existant en ne comptant pas les h pitaux Tessa vit avec la peur des espri
145. un esprit pr sent dans leur maison monsieur Splitfoot l aide de coups frapp s dans les murs Pendant un temps les jeunes filles deviennent une attraction et les gens viennent de tr s loin pour recevoir des messages de proches d c d s par l entremise des s urs Fox Les demoiselles n es Hydesville dans l tat de New York sont invit es en Europe et deviennent des c l brit s dans le monde mergent du spiritisme Toutefois apr s quelques 62 ann es la v rit clate au grand jour Les sceurs Fox sont une fraude monumentale Les coups entendus dans les murs sont l uvre des s urs Fox elles m mes Tout ce qu elles disent n est que mensonges Edelman 2006 Jusqu a sa mort en 1892 Kate Fox continua ses s ances et affirma tre une v ritable m dium et il y eut toujours des gens pour la suivre Apr s l pisode des s urs Fox la m diumnit ne retrouvera jamais ses lettres de noblesse et fut scrut e la loupe par beaucoup de scientifiques Les techniques utilis es par les charlatans furent d masqu es mais d s que l une des techniques tait d couverte une autre prenait sa place Le spiritisme perdit sa popularit au d but du XXe si cle Les m diums n offrent maintenant que des consultations priv es la plupart du temps Toutefois Michel Toulouse Accompagn d un ami sceptique a test une m dium faisant des consultations de groupe et a r ussi prouver le charlatanisme de la dame en
146. utres proviennent de discussions spontan es Au d part la crainte de ne pas trouver d chantillon suffisant planait mais il a t assez facile de trouver suffisamment de gens pr ts t moigner et des connaissances m ont aid e en trouver d autres La sollicitation s est donc faite par personne interpos e dans plusieurs cas ce qui a permis un chantillon plus tendu au niveau g ographique La technique d chantillonnage de type boule de neige a t utilis e dans cette recherche puisque selon plusieurs intervenants il semble que les personnes vivant des exp riences paranormales ont tendance se reconna tre entre elles et se rassembler Il est donc plus facile de trouver un chantillon plus tendu de cette fa on La plupart des entrevues traitent d esprits actifs qu ils soient mal fiques ou non mais certaines d entre elles touchent la possession aux d mons suppos s et la pr sence r siduelle dans un cas Lors de l entrevue tous les participants affirmaient que les ph nom nes s taient arr t s J ai effectu 17 entrevues incluant 20 personnes Trois de ces personnes taient les conjoints des personnes interrog es et deux de ces conjoints ont offert une opinion ou une exp rience apr s l entrevue principale L chantillon se compose de treize femmes et quatre hommes L age des participants varie entre 25 et 65 ans mais demeure approximatif La dur e des entrevues se situe entre 10
147. vers ce dont elle m avait fait part Elle a pos la question suivante apr s l entrevue est ce que tu penses que j ai tout invent ou si tu me fais encore confiance Ne comprenant pas pour quelle raison elle se posait la question je lui ai demand quelle tait la cause de cette interrogation Alors que l entrevue s tait d roul e sur un mode informatif la question fut pos e en conversation anodine Ce type de conversation comme le pr sentent Katriel et Philipsen dans leur texte All we Need is Communication Communication as a Cultural Category in some American Speech 2007 permet aux gens d voluer dans la soci t en tant que citoyen La 46 conversation anodine offre la possibilit d changer avec son entourage sans devoir poss der des connaissances approfondies sur un sujet mais en apprenant a socialiser selon les normes de la soci t laquelle on appartient Par la conversation anodine cette source a souhait se rassurer sur l opinion que j avais d elle Puisque son t moignage portait en partie sur une exp rience v cue en compagnie d un ami et que cette personne m a offert sa version des faits qui diff rait de la sienne elle a soudain eu un doute sur ma confiance Ayant peur de mon jugement elle a ressenti une nouvelle peur face aux affirmations de cet ami m dium et de la cr dibilit que je donnais a son histoire Elle a eu suffisamment confiance en moi pour se porter volontair
148. x protagonistes L explication fournie par l interlocuteur peut faire toute la diff rence entre la peur et le confort Le locuteur doit tre ouvert la r action que l interlocuteur peut procurer Katriel amp Philipsen 2007 p 91 L coute est donc n cessaire des deux c t s pour obtenir l limination de la peur Lorsque j utilise le terme limination de la peur il ne s agit pas de mon interpr tation Il s agit de l affirmation des participants Mais est il possible de r ellement liminer la peur ou s agit il plut t de contr le Lorsque j coute attentivement les paroles prononc es la peur reste toujours pr sente tr s en retrait certes mais encore pr sente L coute peut galement tre vue comme l ouverture une explication qui ne correspond pas n cessairement la perception premi re du t moin Les explications scientifiques un ph nom ne qui tait per u comme paranormal peuvent tre difficilement accept es puisqu elles ne coincident pas avec la vision du t moin Ce dernier doit tre en mesure d couter les explications logiques en lien avec les ph nom nes Parfois le t moin n est pas en mesure de comprendre qu il existe des ph nom nes normaux pouvant provoquer la peur Il est donc n cessaire de trouver les mots qui permettront d expliquer les ph nom nes de fa on plus claire au t moin 77 Il est difficile de pr senter l coute sans pr senter aussi la convers

Chasser la peur. Expériences et discours sur le paranormal

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Chasser la peur. Exp&eacute;riences et discours sur le paranormal

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Chasser la peur. Expériences et discours sur le paranormal