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Karen Mailler

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1. Oui j vite toujours d enfermer les l ves dans des r les pr d finis Je pense qu on est form pour la r aliser on traite les gar ons comme les filles On leur apprend la m me chose et on se veille ce que chacun puisse arriver suivre Notre but premier c est que tous puissent r ussir Je ne pense par qu on puisse comparer l galit l cole avec celle entre femmes et homme dans la soci t leur ge ils se construisent et apprennent se d couvrir les uns les autres Je ne pense pas qu il existe de comp tition entre les filles et les gar ons comme il peut en exister entre les femmes et les hommes dans le monde du travail La derni re question pos e aux enseignants leur proposait d imaginer devoir promouvoir l galit entre les filles et les gar ons l cole et de r fl chir quelle action ils pourraient mettre en place 34 LA MIXIT SCOLAIRE Karen Mailler Enseignant 1 Je ne crois pas qu une seule action sufft Mais je pense par exemple en d but d ann e j avais placard les affiches de Lab elle qui disent des trucs comme Les gar ons jouent aussi la dinette ou Les filles aussi sautent dans les flaques d eau C tait marrant de voir la r action des l ves On en a beaucoup discut ils ont m me fait des d bats l dessus On re oit toujours du mat riel et s est bien de l utiliser Il y a aussi Osez tous les m tiers c est une super id e d ouvrir d autres horizo
2. choisir beaucoup pr f rent privil gier leurs enfants ils passent avant tout Les gar ons mon avis ont plus d ambition Nous les filles on se contente d tre bien Du coup on est facilement satisfaite de notre position On a envie d y aller de faire ce qui nous plait mais une fois qu on est o on voulait tre on ne voudra pas forc ment aller briguer le poste plus haut Enseignant 2 C est vrai Mais c est Un probl me qui va plus loin que cela Je pense que c est une affaire de commodit s Dans l enseignement pour les femmes c est l id al Parce que c est tr s facile d avoir du mi temps et de concilier vie familiale et professionnelle Ce qui n est pas forc ment le cas dans d autres domaines Pour les autres domaines elles choisissent ce qu elles aiment avant tout je pense Ce n est pas parce que tu es bonne l cole qu il faut forc ment faire de grandes tudes C est un fait a c est s r Je pense que c est un choix avant tout Enseignant 3 Je suis pour que les femmes aient un salaire gal celui des hommes Pour un m me travail il ne devrait pas y avoir de diff rences Sinon je pense que cela vient pour la plupart de l ducation re ue En particulier la famille On entend souvent dire par les parents que les gar ons sont meilleurs en math matiques et les files en fran ais Je pense que cela influence grandement les enfants Sinon professionnellement p
3. galit dans l ducation et la formation Cependant comme cela est le cas dans d autres pays ce genre d action demeure tributaire du bon vouloir des enseignants et des coles de les int grer leurs pratiques et leurs programmes 2 5 Angle d attaque Comme d velopp pr c demment les progr s au niveau de l ducation en mati re d galit sont ind niablement positifs tant du point de vue des filles que des gar ons sans oublier celui de la soci t Cependant de nombreuses recherches et tudes ont mis en vidence qu il ne suffit pas uniquement de dispenser aux filles et aux gar ons Un m me enseignement dans un m me espace pour que les in galit s disparaissent entre les sexes Pourtant suite ces r sultats peu de mesures ont v ritablement conduit des changements significatifs Une des explications avanc es par les auteurs tient la croyance en une institution scolaire neutre et imperm able aux normes et rapports de sexe en vigueur dans la soci t en g n ral L cole symbolise encore pour beaucoup une sorte d ilot de neutralit au sein de la soci t Duru Bellat 2004b Une seconde explication r side dans le fait que la mixit scolaire lors de son instauration n a pas r ellement man d un projet ducatif Rogers 2004 Ces deux explications ne sont pas trang res l une l autre mais se compl tent se couplent Trop souvent encore nous oublions que l avanc e significative de l av
4. gard des femmes et des filles rev t des degr s tr s diff rents selon les r gions du monde plus importante et visible dans les pays dits d favoris s moins expos e dans la partie du globe industrialis e elle n en demeure pas moins Une pr occupation majeure pour chacune En atteste l engagement des tats parties la Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes 1979 Parmi les diff rents domaines o une participation maximale des femmes galit avec les hommes est souhait e celui de l ducation est consacr l article 10 Les tats parties prennent toutes les mesures appropri es pour liminer la discrimination l gard des femmes afin de leur assurer des droits gaux ceux des hommes en ce qui concerne l ducation et en particulier pour assurer sur la base de l galit de l homme et de la femme a Les m mes conditions d orientation professionnelle d acc s aux tudes et d obtention de dipl mes dans les tablissements d enseignement de toutes cat gories dans les zones rurales comme dans les zones urbaines cette galit devant tre assur e dans l enseignement pr scolaire g n ral technique professionnel et technique sup rieur ainsi que dans tout autre moyen de formation professionnelle b L acc s aux m mes programmes aux m mes examens un personnel enseignant poss dant les qualifications de m me ordre des locaux sco
5. la mixit Carrefours de l ducation 17 2 21 R cup r du site de la revue http wWww cairn info revue carrefours de l education 2004 1 page 2 htm Marry C 2004 Mixit scolaire abondance des d bats p nurie des recherches Travail genre et soci t s 11 189 194 R cup r du site de la revue http www cairn info revue travail genre et societes 2004 1 page 189 htm Morin Messabel C 2004 Contexte scolaire et mixit pistes de r flexion en psychologie sociale Dans Les filles et les gar ons sont ils duqu s ensemble Diversit ville cole int gration 138 73 78 Paris CNDP Mosconi N 1999 Les recherches sur la socialisation diff rentielle des sexes l cole Dans Lemel Y et Roudet B dir Filles et gar ons jusqu l adolescence Socialisations diff rentielles Paris L Harmattan Mosconi N 2004a De l in galit des sexes dans l ducation familiale et scolaire Dans Les filles et les gar ons sont ils duqu s ensemble Diversit ville cole int gration 138 15 22 Paris CNDP Mosconi N 2004b Effets et limites de la mixit scolaire Travail genre et soci t s 11 165 174 R cup r du site de la revue http www cairn info revue travail genre et societes 2004 1 page 165 htm Moscovici S 2002 R flexions sur les repr sentations sociales Ramonville Saint Agne Er s Nordmann J P et Fernandez A 2000 Le droit de choisir l
6. 2000 pour qui les enseignants 31 LA MIXIT SCOLAIRE 32 Karen Mailler imputent la r ussite des gar ons leurs Uniques comp tences alors que celle des filles tient davantage leur m thode de travail Cette fa on de concevoir la r ussite scolaire est reprise la seconde question par l enseignant 1 lorsqu il fait le lien entre les qualit s des filles travailleuses assidues attentives crocheuses et leurs meilleurs r sultats scolaires La dichotomie entre les filles et les gar ons se retrouve galement au niveau des attitudes et des comportements Les enseignants soulignent tous leur mani re le c t vif des gar ons plus turbulents plus r leurs plus joueurs plus impatients plus expressifs Cependant lorsque les enseignants parlent des filles c est souvent en mati re de propret de qualit du travail de comportements appropri s de maitrise et de discipline Comme l ont soulign Zaidman 1996 et Chaponni re 2006 les enseignants consid rent ainsi les filles comme davantage investies dans le m tier d l ve que les gar ons puisque leur comportement est en effet celui attendu par l cole Une autre chose est int ressante relever dans les propos de l enseignant 1 la troisi me question En effet celui ci dit observer chez les gar ons plus d expression mais avoue aussi que c est parce qu il les autorise tre plus expressifs qu ils le sont Nous comprenons ainsi mieux lorsque Zaidman
7. Il serait alors utile de pousser plus loin la recherche et de tenir compte de ces nouveaux l ments en distinguant les enseignants des petits degr s et les enseignants de 6 me primaire 7 6 Perspectives Apr s ces diverses remarques nous pouvons envisager que lors d une tude de plus grande envergure certains des l ments cit s ci dessus soient am lior s ou que d autres en soient ajout s Notre recherche pourrait ainsi tre d velopp e avec un chantillon d enseignants plus important Ainsi la validit des tendances pourrait en tre am lior e Il serait aussi int ressant de se centrer Uniquement sur des enseignants ayant suivi les cours Genre et ducation afin de distinguer r ellement l influence de ce dernier sur les pratiques enseignantes La recherche pourrait galement tre envisag e avec seulement des enseignants de 6 me primaire Ainsi nous pourrions tenir davantage compte de l entr e dans l adolescence et de son influence sur les pratiques enseignantes car nous avons vu qu ce moment les filles et les gar ons commencent se distinguer plus nettement au niveau des comportements et obligent ainsi les enseignants adopter des pratiques diff rentes En ce qui concerne notre d marche comme nous l avons pr sent il serait judicieux afin de r colter un maximum de donn es de coupler plusieurs m thodes de r colte d informations Soit par exemple en couplant la m thode par r seau d association aux
8. Si d j au cours des ann es 1870 nous trouvions des tablissements o les files et gar ons taient r unis il faut souligner qu l poque cela tait avant tout d un souci d conomie et non pas en vue de promouvoir l galit entre les sexes Rogers 2004 Le terme de co ducation au sens d ducation en commun Littr 1877 est par ailleurs plus appropri pour d crire la situation que celui de mixit scolaire La co ducation s apparente en effet plus au terme de co instruction dans le sens o l on met les gar ons et les filles ensemble pour leur donner un enseignement similaire voire identique sans que cette mixit ne rel ve d un r el projet ducatif Rogers 2004 p 17 Malgr la possibilit pour les files d acc der d s la fin des ann es 1870 l enseignement secondaire et aux formations sup rieures les plans d tudes continu rent tre diff renci s bien apr s la Seconde Guerre mondiale Dans les ann es 1970 de nouvelles voies f ministes s lev rent pour remettre en question l attribution de caract ristiques naturelles chacun des sexes et d noncer les discriminations envers les femmes dans le syst me de formation scolaire et professionnelle En effet face aux nombreux obstacles rencontr s l cole obligatoire acc s moins d heures de cours dans les branches d terminantes pour la poursuite des tudes et obligation de suivre des disciplines sp cifiquement d
9. cole une question de justice Lausanne L ge d Homme Office f d ral de la statistique OFS 2003 Donn es sociales Suisse Vers l galit 2 La situation des femmes et des hommes en Suisse Troisi me rapport statistique R cup r du site de l OFS http wWww bfs admin ch bfs portal fr index news publikationen htmlepublicationt D 348 Office f d ral de la statistique OFS 2011 Examens finals des hautes coles universitaires 2010 R cup r du site de l OFS http www bfs admin ch bfs portal fr index themen 15 22 publ Document 148226 pd Orientations du Fonds qu b cois de la recherche sur la soci t et la culture 2002 thique de la recherche sociale consentement libre et clair confidentialit et vie priv e R cup r du site du Fonds de recherche du Qu bec http www farsc gouv ac ca upload editeur etique ethique190902 paf Perrenoud P 1993 Curriculum le formel le r el le cach R cup r du site de l Universit de Gen ve http wWww unige ch fapse SSE teachers perrenoud php_ main php 1993 1993 21 html LA MIXIT SCOLAIRE 49 Karen Mailler Pinson G et Sala Pala V 2007 Peut on vraiment se passer de l entretien en sociologie de l action publique Revue fran aise de science politique 57 555 597 R cup r du site de la revue htto www cairn info revue francaise de science politique 2007 5 page 555 htm citation PISA 2009 R sultats r gionau
10. di es aux travaux manuels et domestiques le nombre de filles dans la formation sup rieure tait nettement inf rieur celui des gar ons Sur la base de ce constat en 1972 la Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP encouragea les cantons prendre toutes les mesures n cessaires pour combattre les discriminations l encontre des files dans le syst me scolaire et r digea alors les Principes relatifs la formation des jeunes filles Cependant ce n est vraiment qu en 1981 sur la base de l article 8 de la Constitution f d rale suisse au sujet de l galit qui stipule que l homme et la femme sont gaux en droit en particulier dans les domaines de la famille de la formation et du travail que la CDIP en adoptant les principes et recommandations M mes chances de formation pour jeunes filles et gar ons se positionna clairement en faveur d un enseignement et d une formation quivalente pour les files et les gar ons En voici quelques extraits LA MIXIT SCOLAIRE 7 Karen Mailler 1 Durant la scolarit obligatoire les m mes possibilit s de formation doivent tre offertes aux jeunes filles et aux gar ons l 4 Les horaires des jeunes filles et des gar ons doivent comporter le m me nombre d heures de cours Ils doivent tre con us de telle sorte que jeunes filles et gar ons puissent suivre sans obstacle aussi bien les disciplines obligatoires que toutes les disciplin
11. enseignants au sujet de la mixit Car comme d velopp ci dessus les enseignants jouent un r le d terminant dans l actualisation des rapports sociaux de sexe au sein de l cole Dans cette optique notre question de recherche se formule comme suit Quelles sont les repr sentations sociales des enseignantes et enseignants de l cole primaire valaisanne sur la mixit scolaire 2 Sous entendu Comment les enseignantes et enseignants de l cole primaire valaisanne prennent ils en compte la probl matique de genre dans leur pratique enseignante partir de notre question de recherche et des divers apports th oriques nous construisons les hypoth ses suivantes 1 Les enseignants consid rent la mixit scolaire comme une chance pour l galit entre les femmes et les hommes 2 Les enseignants ne sont pas conscients des in galit s entre les filles et les gar ons que le contexte de mixit scolaire cr e 3 Leurs pratiques enseignantes sont per ues par les enseignants comme neutres et exemptes de toute influence de st r otypes de genre Chacune de ces hypoth ses fera l objet d une valuation et d une v rification une fois que les donn es auront t r colt es et analys es 5 Cadre m thodologique Notre travail se pr sente comme une recherche exploratoire En effet il s agit ici de mieux comprendre les positions des enseignants face la th matique de la mixit scolaire et la probl matique d
12. le terme genre se propose de faire la diff rence entre la dimension biologique le sexe et la dimension socioculturelle le genre Un nouveau postulat merge alors le sexe n est pas seulement biologique il est aussi et surtout un ph nom ne social Maccoby 1990 Nous assistons une modification profonde de l id e m me d un sexe biologique aux composantes fig es Le sexe biologique fait r f rence aux diff rences biologiques entre la femme et l homme qui sont donc inn es alors que le genre fait r f rence aux diff rences sociales qui par cons quent ne sont pas d termin es par la naissance mais par la soci t Ainsi si le premier ne peut tre modifi le second peut voluer se modifier selon les situations sociales conomiques ou culturelles En effet selon Bereni et al 2008 le genre appartient la sph re du construit et du variable p 18 Le genre est donc un concept qui analyse les cat gories sociales bas es sur le sexe biologique auquel la soci t assigne des fonctions sp cifiques diff rentes et hi rarchis es selon qu il est f minin ou masculin Bereni et al 2008 Vuille 2008 sp cifie que le genre peut ainsi tre compris comme une convention sociale c est dire toutes les caract ristiques consid r es comme masculines ou f minines tous les attributs sociaux toutes les conduites toutes les activit s qui ne d coulent pas du sexe biologique mais qui LA MIXIT SCOLAIRE 18 Karen
13. premi re r ponse nous leur avons demand si le contexte actuel de mixit scolaire les avait un moment ou un autre de leur carri re interpel s pour une raison ou une autre Enseignant 2 Oui Dans ma classe de 6 me ann e Parce qu ils sont Un tournant dans leur vie ils sont aux portes de l adolescence Il y a un grand d calage Les filles sont plus en avance que les gar ons cet ge elles ont plus de maturit et en abusent Elles m nent les gar ons par le bout du nez C est marrant d observer leur man ge C est quelque chose que je n avais pas v cu auparavant avec d autres degr s Mais d une fa on g n rale ce n est pas quelque chose de dramatique Il faut bien qu ils grandissent apr s tout Enseignant 3 Non pas particuli rement Sans r fl chir je dirais non La mixit c est normal LA MIXIT SCOLAIRE 26 Karen Mailler Enseignant 4 Non notre poque c est naturel Afin d approfondir la th matique et de d couvrir la posture adopt e par les enseignants au sujet de la mixit scolaire l entretien s est poursuivi par la question Quelle est donc votre conception de la mixit scolaire filles gar ons Enseignant 1 Je parlerai de bienfaits La mixit a amen un apport positif je dirais m me double Autant les filles que les gar ons ont amen quelque chose l autre Avant au temps de mes parents les coles
14. taient s par es Mes parents ont regrett d tre s par s ils ont dit que pour les gar ons les filles semblaient compliqu es et inversement pour les filles les gar ons semblaient inatteignables et farouches La mixit a apport beaucoup pour tout ce qui touche aux interactions sociales On est tout de suite confront au regard de l autre sexe De plus maintenant il n y a plus une cole de filles et une cole de gar ons et de la rivalit entre les deux Cela c est au niveau des apprentissages M me si aujourd hui encore on continue d entendre que les maths c est pour les gar ons et le fran ais pour les filles je pense que la mixit a permis une certaine perm abilit entre ces clich s Je crois que d tre confront tout jeune la mixit permet tous d tre sur un pied d galit la base On essaie au moins de les faire tous partir en m me temps Apr s on a tous nos parcours de vie Enseignant 2 Les classes mixtes c est naturel Revenir quelque chose de non mixte serait aussi choquant de nos jours que cela a t le cas lors de l instauration de la mixit pour les gens de l poque De plus la mixit a permis le m lange des genres Les enfants sont toujours r ticents se m langer gar ons avec gar ons filles entre elles Mais au final ils forment une classe donc ils devraient aussi apprendre s apprivoiser les uns avec les autres Enseignant 3 Je ne voudra
15. tiers s occupent de cela Alors nous les profs on essaie de motiver les l ves d couvrir d autres m tiers Mais cet ge la famille encourage souvent les enfants poursuivre les branches o ils sont bons J entends souvent dire les parents mon fils est bon en maths e Interpr tation Concernant les pratiques enseignantes nous constatons que celles ci ne semblent pas tre influenc es par la pr sence simultan e des filles et des gar ons Ce qui prime avant tout selon les enseignants 2 3 4 ce sont les contenus de cours Ces derniers sont identiques pour tous et n impliquent par cons quent pas de diff renciation selon qu ils s adressent aux filles ou aux gar ons Par ailleurs nous remarquons que les filles et les gar ons n existent pas en tant que groupes distincts Les enseignants les consid rent avant tout comme des l ves comme une classe Cette fa on de concevoir les filles et les gar ons comme une unit se r percute aussi dans les secondes r ponses des enseignants 2 3 4 I apparait en effet vident que les pratiques de ces enseignants sont sensibles une repr sentation quilibr e des sexes puisque en consid rant les filles et les gar ons comme un groupe unique il n y a donc pas de raison pour les enseignants de se montrer in gaux Nous remarquons bien avec cet exemple que selon les repr sentations que se font les enseignants leurs pratiques s en trouvent influenc es modifi es C est l
16. Allez les filles Paris Seuil Baudino C 2007 Revue de la litt rature r cente sur les in galit s de genre dans les m thodes d enseignement et la gestion des relations entre paires dans l aire francophone Document de r f rence pr par pour le Rapport mondial de suivi sur l ducation pour tous 2008 L ducation pour tous en 2015 Un objectif accessible 2 R cup r du site de l UNESCO http unesdoc unesco org images 0015 001555 155506f pdf Beillerot J 1989 Savoir et rapport au savoir laborations th oriques et cliniques Paris dition universitaire Bereni L et al 2008 Introduction aux Gender Studies Bruxelles De Boeck Blanchet A et Gotmon A 1992 L enqu te et ses m thodes l entretien Paris Nathan Bourdieu P 1980 Le sens pratique Paris Minuit Chaponni re M 2006 La mixit scolaire d bats d hier et d aujourd hui Dans Dafflon Novelle A dir Filles gar ons socialisation diff renci e 127 144 Grenoble PUF Commission f d rale pour les questions f minines CFQF 2001 Femme pouvoir histoire 1848 2000 ducation des filles et mixit R cup r du site de la Conf d ration suisse http www ekf admin ch dokumentation 00444 00517 index html lang fr amp download NH zlpzeg f Inp lONTUO421276ln1ae2lZn472q ZpnO2 Yug276gpJCDdH95gmyml 2epYbg2c_ JiKb NokSn6A Commission Formation des enseignants et commission p dagogique de la CDIP 1996 Egal
17. CDIP Profession enseignante analyse des changements et conclusions pour l avenir de 2008 o une section est consacr e la probl matique de genre et une ducation respectueuse de l galit des sexes nous trouvons dans la formation des enseignants du primaire valaisans Un cours option intitul Genre et ducation D di s la probl matique de genre dans l ducation les objectifs sont les suivants LA MIXIT SCOLAIRE 12 Karen Mailler 1 S approprier les outils conceptuels permettant de faire une lecture genr e de la r alit 2 Connaitre les fondements l gaux de l galit entre femmes et hommes 3 tudier la place des femmes et des hommes dans la soci t 4 Connaitre le d veloppement de l identit sexu e 5 Prendre conscience du r le de l cole dans la construction sociale de cette identit 6 Envisager l cole comme outil de production de l galit en travaillant sur le p le l ve et le p le enseignant Toutefois comme pour l ensemble des cantons la mise en uvre d une formation sp cifique la dimension de genre ne fait que d buter et ainsi peu de r sultats sur l impact de ces mesures de sensibilisation ou sur la transmission de comp tences sur les enseignants sont pour l instant disponibles Grossenbacher 2006 Si nous largissons notre recherche un niveau international afin d y comparer les m thodes et r sultats l ensemble des constats r alis s n est gu re plu
18. alis sans qu au pr alable celui de la non discrimination le soit lui aussi La Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l enseignement 1960 en est l illustre exemple Il exprime parfaitement la pr occupation des tats de certes lutter contre les discriminations dans l ducation mais aussi celle de promouvoir l galit des chances et de traitement pour tous dans l enseignement Dans le cadre de ce travail l l ment discriminatif qui nous int resse plus particuli rement est celui de toute distinction exclusion ou restriction fond e sur le sexe Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes 1979 art 1 En effet notre recherche se penche sur la th matique de la mixit scolaire au sens d gal acc s des filles et des gar ons tous les savoirs et LA MIXIT SCOLAIRE 5 Karen Mailler tous les lieux o ils sont dispens s Marry 2004 p 189 Dans cette optique nous ferons davantage r f rence dans la suite du travail au principe d galit entre les sexes plut t qu au droit la non discrimination Bien que ceux ci se trouvent inextricablement li s l un l autre et expriment au final une m me id e se r f rer au principe d galit entre les sexes nous permet de circonscrire la th matique autour d une unique discrimination celle se rapportant au sexe S il est vrai que la discrimination dans l ducation l
19. cole ou l unit classe semble repr senter pour les enseignants Une soci t miniature Les femmes et les hommes cohabitent et se c toient quotidiennement dans presque tous les domaines et couches de notre soci t il apparait alors normal que d s leur plus jeune ge les enfants fassent de m me apprennent ainsi vivre aux c t s de l autre sexe et fassent l apprentissage de la vie en soci t Nous remarquons qu en plus d un r le purement instructif l cole a aussi pour mission selon les enseignants de pr parer les l ves leur vie future en soci t L ducation la citoyennet fait par ailleurs partie du programme scolaire et vise en effet l identification et l analyse du syst me de relation qui unit chaque individu et chaque groupe social au monde et aux autres ainsi que le d veloppement des comp tences civiques et culturelles qui conduisent exercer une citoyennet active et responsable Soulignons qu ici les enseignants n ont voqu la vie en soci t que d une mani re g n rale sans r f rence aucune aux r les sociaux ni m me aux rapports sociaux de sexe Finalement nous constatons travers la derni re question que la mixit scolaire d une fa on g n rale est pour tous les enseignants pr sent e d une mani re positive Nous trouvons en premier lieu et pour les quatre enseignants tout ce qui touche aux interactions sociales entre les filles et les gar ons et qui permet aux l ves d appre
20. de la Constitution f d rale de la Conf d ration suisse 1981 au sujet de l galit entre les femmes et les hommes LA MIXIT SCOLAIRE 6 Karen Mailler art 8 Avant de se pencher sur la situation actuelle de la mixit un succinct retour sur son av nement dans la soci t suisse nous permettra de mieux comprendre les enjeux qui s y cachent encore aujourd hui 2 3 1 Av nement historique Afin de restituer bri vement l av nement de la mixit dans le syst me scolaire suisse nous nous appuierons principalement sur le dossier Femmes Pouvoir Histoire de la Commission f d rale pour les questions f minines CFQF 2001 En Suisse l cole primaire obligatoire pour tous a t introduite progressivement d s 1830 son officielle inscription dans la Constitution s est faite en 1874 Bien que les filles et les gar ons y re oivent Une m me instruction de base lire crire et compter les autres enseignements demeuraient diff renci s selon le sexe travail des aiguilles pour les filles ducation civique pour les gar ons La s paration des filles et des gar ons r pondait la n cessit d un enseignement con u sp cifiquement pour leur permettre d assumer leur futur r le en soci t vie familiale et domestique pour les femmes vie professionnelle et politique pour les hommes L organisation du syst me scolaire suisse d pendait ainsi largement des repr sentations de sexes et de leurs r les sociaux respectifs
21. femme et homme dans le domaine de l enseignement et de l ducation Recommandations et d cisions 247 248 R cup r du site du Serveur suisse de documents pour l ducation et la formation htip edudoc ch record 24417 files D36B pdf Constitution f d rale de la Conf d ration suisse 1981 R cup r du site de la Conf d ration suisse http www admin ch ch f rs 101 Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l enseignement 1960 R cup r du site de l UNESCO h fp portal unesco org fr ev php URL_1D 12949 amp URL DO DO TOPIC amp URL_SECTION 201 html Convention relative aux droits de l enfant 1989 R cup r du site du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l homme http www2 ohchr org french law crc htm Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes 1979 R cup r du site des Nations Unies http Wwww un org womenwatch daw cedaw text fconvention htm Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes troisi me rapport de la Suisse 2008 R cup r du site de la Conf d ration suisse http www eda admin ch etc medialib downloads edazen topics intla cintla Par 0042 Fi le tmp Rapport CEDEF_ 10 04 08 _Internet pdf Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes observations finales du Comit pour la Suisse
22. instruction pour tous les enfants sans aucune distinction de sexe l cole est elle aussi travers e de part et d autre par les rapports sociaux de sexes qui encore et toujours tablissent une relation dichotomisante et hi rarchisante entre le groupe des femmes et celui des hommes et perp tuent ainsi les in galit s entre eux deux Si aujourd hui les filles r ussissent scolairement aussi bien voire mieux que les gar ons et cela tous les niveaux de formation elles continuent cependant de s orienter vers des fili res et des professions moins prestigieuses et moins valorisantes socio professionnellement parlant Cette situation qualifi e de paradoxale par les chercheurs confirme alors la pr sence des in galit s qui persistent encore au sein du syst me scolaire et qui font ainsi vivre aux filles et aux gar ons une socialisation une ducation et un parcours tr s diff rents AU travers des tudes et des recherches qui ont trait de la th matique de genre ou plus g n ralement des in galit s scolaires entre les files et les gar ons plusieurs m canismes uvrant la perp tuation et au maintien des in galit s entre les sexes au sein de l institution scolaire ont t point s Regroup s sous le terme de curriculum cach les auteurs ont entre autres mis en vidence la pr sence de st r otypes de sexe dans les discours et comportements des enseignants des interactions entre les l ves et les enseignants diff re
23. l tude de ces repr sentations sociales et de leur influence sur l enseignement et les pratiques LA MIXIT SCOLAIRE 14 Karen Mailler 3 Cadre conceptuel L angle d attaque d velopp ci dessus va nous servir de guide pour d velopper et construire le cadre conceptuel de notre travail En effet en premier lieu nous allons d finir le concept de repr sentations sociales notion centrale de notre recherche Nous allons tudier la fa on dont elles se construisent et influencent les pratiques enseignantes Une fois ce concept analys nous nous int ressons l objet de ces repr sentations la mixit scolaire Bien que nous ayons d j abord le th me de la mixit scolaire nous revenons sur la th matique mais cette fois ci en l abordant sous un angle diff rent En effet nous avons d velopp dans la partie pr c dente l av nement historique et la situation actuelle de la mixit alors que nous nous attardons ici tudier par quels m canismes la reproduction des in galit s entre filles et gar ons se d veloppe Et finalement afin de mieux appr hender ces m canismes nous allons galement d velopper deux autres concepts la notion de genre et la notion de pratique enseignante 3 1 Repr sentations sociales Une repr sentation est par d finition Dictionnaire Larousse 2011 l action de rendre sensible quelque chose au moyen d une figure d un symbole d un signe tudi e principalement par les scien
24. la paix et le respect des droits de l homme en g n ral UNESCO 2000 p 16 L acc s l ducation est donc pour tout un chacun un levier primordial afin d obtenir les autres droits Cons quemment le droit l ducation est qualifi de droit transversal Nordmann et Fernandez 2000 puisqu il repr sente la fois autant un droit culturel et social qu conomique politique et civil Le droit l ducation se pr sente donc comme Un droit fondamental indispensable l exercice de tous les autres droits de l homme UNESCO 2000 Depuis les l ments essentiels du droit l ducation ont t repris par divers instruments internationaux des droits de l homme et r affirment juridiquement cette fois le principe fondamental du droit l ducation pour tous L un d entre eux et celui qui nous concerne de mani re sp cifique dans le cadre de ce travail est la Convention relative aux droits de l enfant 1989 qui consacre deux articles au droit l ducation des enfants et ses modalit s de mise en uvre Ainsi son article 28 pose que 1 Les tats parties reconnaissent le droit de l enfant l ducation et en particulier en vue d assurer l exercice de ce droit progressivement et sur la base de l galit des chances a Ils rendent l enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous b Ils encouragent l organisation de diff rentes formes d enseignement secondaire tant g n ral que professionn
25. les in galit s sont per ues reconnues ou a contrario minimis es voire peut tre rejet es nous pourrions mieux comprendre comment les pratiques enseignantes s en trouvent influenc es ou modifi es 1 1 Approche interdisciplinaire Le pr sent travail de par les notions mobilis es droit l ducation principe d galit mixit scolaire genre curriculum cach pratique enseignante se doit de s appuyer sur diff rentes disciplines que sont le droit la sociologie les sciences de l ducation et la psychologie Cette approche multidimensionnelle s explique tout particuli rement par le fait que le principe d galit entre les sexes l cole n est pas sans lien avec l organisation de la soci t En effet l cole n est souvent que le reflet de ce qui se passe en soci t Comme l a soulign Duru Bellat 2004b dans son ouvrage L cole des filles les caract ristiques de sexe dans le champ scolaire ont leur fondement dans les caract ristiques de sexe en cours dans la soci t en g n ral Ainsi chaque soci t construit Une masculinit et une f minit qui lui sont propres chacune des cat gories sont alors attribu s des r les sociaux et des traits psychologiques requis pour et par l exercice de ces r les Mosconi 2004a Ainsi les diff rences entre les filles et les gar ons au sein de l cole sont comprendre partir de la r alit sociale Une r alit o les rapports sociaux de sexe sont inst
26. mesurer la marge de man uvre dont ils disposent leur enseignement n en sera que plus respectueux de l galit Grossenbacher 2006 N anmoins cela ne saurait suffire En effet l enseignant 2 a lui aussi suivi le module Genre et ducation cependant il estime difficile de modifier durablement les pratiques Bien qu il veuille le faire il y a d autres l ments famille soci t temps qui l en emp chent ou en entravent le bon exercice Nous remarquons que l enseignant 1 a d j pris du recul par rapport la probl matique de genre l cole et est soucieux de l int grer dans sa mani re de penser et d agir au quotidien Tandis que l enseignant 2 envisage encore davantage l galit entre filles et gar ons l cole comme une mati re de plus assimiler et transmettre aux l ves 6 4 Retour sur hypoth ses Riches des donn es recueillies et analys es la suite de nos entretiens nous allons pr sent revenir sur les trois hypoth ses qui ont dict notre recherche et en tester leur validit La premi re hypoth se posait que les enseignants consid rent la mixit scolaire comme Une chance pour l galit entre les femmes et les hommes Nous constatons que les enseignants con oivent l instauration de la mixit comme une avanc e LA MIXIT SCOLAIRE 37 Karen Mailler positive pour les l ves mais cela davantage en mati re d interactions sociales entre les files et les gar ons de dynamique de classe
27. organisation de la soci t puisque comme nonc ci dessus l cole offre tous les m mes chances Le constat est similaire au sujet du moins bon positionnement socio professionnel des femmes il ne s agit pas d in galit s mais davantage de diff rences de caract re et par cons quent de choix personnels Notre seconde hypoth se est donc quant elle v rifi e puisque pour tous nos enseignants la mixit et l cole en g n ral n est pas mise en cause dans la cr ation et la perp tuation des in galit s entre les sexes Notre troisi me et derni re hypoth se avan ait que les pratiques enseignantes sont per ues par les enseignants comme neutres et exemptes de toute influence de st r otypes li s au genre Les r ponses des enseignants ont t ce sujet diverses Pour deux d entre eux leurs pratiques sont consid r es comme neutres puisque leur enseignement s adresse avant tout au groupe classe Pour ces deux enseignants les l ves ne sont pas pris en tant d entit s individuelles mais en tant qu unit Ainsi s il n y pas de distinction entre les l ves et donc entre les filles et les gar ons il semble aller de soi pour les enseignants que leur pratique soit juste et impartiale Les deux autres enseignants ceux qui avaient suivi dans leur cursus un cours sp cifique la probl matique de genre ont montr une certaine prise de conscience des m canismes l uvre dans les pratiques enseignantes et dan
28. part depuis plusieurs ann es d j de sa volont de d velopper dans la formation des enseignants Une approche qui tienne compte de la dimension de genre Nous avons pu ainsi constater que les lois conventions et autres recommandations sont certes indispensables pour l gitimer l galit entre les filles et les gar ons l cole mais qu elles ne suffisent pas elles seules changer les pratiques et les mentalit s En effet malgr une volution remarquable des r les f minins et masculins les st r otypes de sexe restent encore LA MIXIT SCOLAIRE 43 Karen Mailler actifs l cole la fois dans la t te des enseignants et dans celle des l ves Morin Messabel 2004 p 75 L axe d analyse propos par le pr sent travail a t en articulant la th matique de genre autour de celle de la pratique enseignante de d couvrir quelles taient les repr sentations sociales des enseignants au sujet des enjeux d une ducation en commun des filles et des gar ons En effet faute d une formation la dimension de genre l cole suffisamment d velopp e les pratiques des enseignants s appuient directement sur leurs repr sentations de la mixit scolaire Notre recherche se voulait ainsi de mieux appr hender le r le et l influence des repr sentations sur les actions et les pratiques enseignantes Les r sultats de notre recherche ont montr que les enseignants interrog s n ont pour la plupart pas ou jama
29. que le fait d avoir des filles et des gar ons dans une m me classe demande la mise en place de strat gies particuli res en mati re de gestion et d enseignement Enseignant 1 Je pense qu il y a une base commune puis apr s il faut adapter Officiellement l cole je ne devrais pas mais typiquement pour le sport et la piscine je le fais Il y a des choses o tu es forc de le faire J ai des filles qui ont d j leurs r gles qui ont des malaises parce qu elles saignent trop Donc l je n ai pas le choix C est des choses que je me rends compte en 6 me Dans les petits degr s c est diff rent j avais moins le sentiment de me dire ah l c est une fille Apr s par rapport l enseignement j essaie de ne pas le faire Je sais qu on aura tendance diff rencier alors j essaie de par le faire Des fois j ai le sentiment de ne pas du tout le faire et d autre je me dis que je diff rencie trop Par exemple je me rends compte que pour Un gar on je serai moins exigeante pour le soin que pour une fille Et apr s je me dis non il va refaire son devoir comme les autres Parce que fu te dis Un gars a crit mal mais apr s je me dis ce n est pas normal ton devoir il n est pas soign tu le refais J essaie de me rendre compte Je suis consciente de cela alors j essaie de corriger Mais j avoue que je dois quand m me y r fl chir C est dur Je ne fais pas de diff rence quand je donne mon c
30. reconnaitre tout ce qui peut tre pr judiciable ce principe et y rem dier 5 Orientation scolaire et professionnelle Les jeunes doivent tre inform s et conseill s de fa on pouvoir opter pour une orientation scolaire et professionnelle ind pendamment de tout pr jug li au sexe Nous observons ici qu il ne s agit plus seulement de veiller un gal acc s l cole aux objectifs et aux contenus de l ducation mais qu un accent tout particulier est galement donn un enseignement sensible et soucieux d une repr sentation quilibr e des sexes tant au niveau des moyens d enseignement que du langage et de la communication Forte de ces nouvelles dispositions la mixit scolaire semble alors apparaitre comme une condition suffisante la r alisation de l galit entre les sexes 2 3 2 Situation actuelle l galit est elle r alis e Comme d velopp ci avant la mixit scolaire s est progressivement mise en place en parall le l av nement du principe d galit entre les sexes fondement des d mocraties modernes La mixit s inscrit ainsi dans le continuum de l galit entre les femmes et les hommes et s est pr sent e comme une chance inattendue pour les files de rattraper leur retard sur les gar ons en mati re de formation Marry 2004 L gal acc s des filles l ducation ainsi qu aux formations sup rieures et professionnelles leur a ouvert les portes du monde du tra
31. sociales des enseignantes et enseignants Tout premi rement nous remarquons que pour l ensemble des quatre enseignants lorsque nous parlons de mixit scolaire cela fait soontan ment r f rence aux classes mixtes filles gar ons L enseignant 1 fait galement r f rence la notion d h t rog n it Ceci d note de sa part une certaine prise de conscience du caract re composite d un l ve et par cons quent d une classe I y a certes des composantes sp cifiquement li es au sexe mais galement des aspects familiaux sociaux et des aspects li s aux comp tences qui ram nent l l ve qu il soit file ou gar on une entit individuelle avec une histoire qui lui est propre et qui m rite d tre prise en compte dans le fonctionnement et la gestion d une classe La question subsidiaire pos e aux enseignants 2 3 4 nous permet ensuite de d couvrir que la mixit scolaire repr sente pour deux d entre eux enseignants 3 et 4 une situation normale et naturelle notre poque Le fait que des filles et des gar ons se trouvent ensemble dans une m me classe pour y recevoir un m me enseignement ne semble jamais les avoir vraiment interpel s Ils ont d ailleurs tous les deux r pondus par la n gative la question Cela ne vous a t il jamais interpel qu il y ait des filles et des gar ons dans la m me classe Cette attitude se comprend mieux au vu de leur r ponse la question suivante En effet l
32. sociales est pens et v cu par des individus Jodelet 2007 pr cise que les repr sentations sociales proposent alors une nouvelle voie l explication des m canismes par lesquels des facteurs proprement sociaux agissent sur le processus ducatif et en influencent les r sultats p 384 3 2 Mixit scolaire le curriculum cach Afin de mieux saisir l influence des repr sentations des enseignants sur la construction et la reproduction des in galit s entre les filles et les gar ons nous allons pr sent nous int resser diff rentes tudes ayant trait de la th matique de genre l cole Les nombreuses recherches dont Duru Bellat 2004b Mosconi 1999 Zaidman 1996 qui ont analys les diff rences dans les parcours scolaires des filles et des gar ons ont toutes relev le fait que l cole ne dispense pas la m me ducation aux filles qu aux gar ons En effet l cole les l ves n apprennent pas seulement des savoirs scolaires ils acqui rent aussi ces choses qui s acqui rent sans jamais figurer dans les programmes officiels Forquin 1985 cit par Mosconi 2004b ce qui est savamment nomm le curriculum cach Le curriculum cach se d finit alors comme l ensemble des comp tences sociales que les files et les gar ons acqui rent l cole en plus et c t du curriculum formel Perrenoud 1993 Cela signifie selon Perrenoud 1993 que l institution scolaire enseigne autre chose ou
33. tre v hicul e Mosconi 2004b pour parler de cette probl matique utilise en reprenant les propos de Le Docuff 1989 le terme de masculinisme des savoirs qui est ce particularisme qui non seulement n envisage que l histoire ou la vie sociale des hommes mais encore double cette limitation d une affirmation il n y a qu eux qui comptent et leur point de vue p 169 Concernant les albums de litt rature enfantine dans Du c t des filles 1994 les auteurs d noncent le d s quilibre num rique entre repr sentations f minines et masculines ainsi que le cantonnement des femmes des r les secondaires ou typiquement f minins pouse m re infirmi re enseignante Ces fa ons de repr senter les femmes et les hommes fournissent ainsi aux l ves des mod les d identification st r otyp s Soulignons ici que l usage de tel ou tel mat riel didactique ne repose pas enti rement sur le bon vouloir des enseignants mais pour la majorit des ouvrages est impos par les programmes d enseignement 3 3 Le genre La notion de genre de l anglais gender est apparue pour la premi re fois dans les ann es 1970 aux USA et c est progressive tendue au reste du monde Selon les Utilisations du mot genre celui ci peut rev tir diff rentes significations Nous retenons ici les deux principales le genre en tant que sexe social et le genre en tant que rapports sociaux de sexe e Le genre sexe social AU sens de sexe social
34. trouve dans ce que deux enseignants 3 et 4 nomment ambiance ou dynamique de classe tant au niveau des interactions plus riches et vivantes avec des filles et des gar ons qu au niveau de l enseignement plus vari et h t roclite Notons toutefois que chacun des deux enseignants montre d s le d but des attitudes st r otyp es En effet selon l enseignant 3 il existerait l cole des activit s d di es aux filles et d autres aux gar ons Chez l enseignant 4 les filles sont de nature plus calme et s rieuse tandis que les gar ons seraient plus turbulents et vifs Chacun de ces deux aspects sera davantage d velopp au point suivant 6 2 mais ils d montrent d j la pr sence de repr sentations st r otyp es En ce qui concerne les propos de l enseignant 2 au sujet de l entr e dans l adolescence et des changements qu il observe dans les relations entre les filles et les gar ons nous ne nous y attarderons pas davantage car l enseignant a simplement voqu ce constat et ne l a pas mentionn en tant qu un probl me en soi 6 2 Les in galit s scolaires La probl matique des apprentissages diff renci s des filles et des gar ons constitue le deuxi me th me abord lors de nos entretiens Comme mentionn dans notre cadre m thodologique nous avons pr f r au cours des entrevues parler de diff rences ou d in galit s scolaires entre les filles et les gar ons Ainsi nous vitons de pointer directement d
35. 2007 dit qu l cole les gar ons apprennent s exprimer et s affirmer et cela conform ment aux attentes et comportements des enseignants La question au sujet des in galit s scolaires offrait la possibilit aux enseignants de confirmer ou d infirmer leurs pr c dents propos sur les diff rences entre filles et gar ons Cependant aucune des r ponses apport es ne reprend les id es d velopp es plus haut Nous constatons ainsi que malgr les diff rences qu il peut exister entre les l ves celles ci ne sont pas pour autant consid rer comme des in galit s La notion d in galit scolaire selon le premier enseignant s apparente au bagage donn par la famille avant l entr e l cole Pour les enseignants 2 et 4 cela semble plus faire r f rence aux diff rences dans les r sultats mais cela ne les convint pas comme explication puisqu elle est mise en doute par tous les deux L enseignant 3 mentionne l acc s l ducation dans les pays d favoris s qui n est pas toujours garanti pour les filles alors qu en Suisse l ducation pour tous est un droit acquis Si nous couplons ces r ponses celles apport es de la question suivante il est important de mettre en vidence que les enseignants opposent in galit s scolaires galit des chances En effet l cole offre tous les enfants un acc s gal aux savoirs et la r ussite et donc si des diff rences existent sur le march du travail l cole n y es
36. 2009 R cup r du site du Haut Commissariat aux droits de l homme htibp daccess dds ny un org doc UNDOC GEN N09 460 24 PDF N0946024 pdf2OpenElement Darbellay F 2005 Interdisciplinarit et transdisciplinarit en analyse des discours complexit des textes intertextualit et transtextualit Gen ve Slatkine D claration universelle des droits de l homme 1948 R cup r du site des Nations Unies http www un org fr documents udhr D partement de l instruction publique du canton de Gen ve 2005 13 priorit s pour l instruction publique genevoise R cup r du site du canton de Gen ve ftp ftp geneve ch dip 13prorites pdf Dictionnaire Larousse 2011 R cup r du site de l Encyclop die http www larousse fr encyclopedie rechercher repr sentation Direction de l galit des Chances 2009 Colloque Filles gar ons une m me cole La question du genre dans la formation des enseignant e s R cup r du site de la Direction http www egalite cfwb be index php id 5662 Durrer S 2006 Se r aliser dans l galit Document l usage des enseignant e s de Suisse romande Suisse Bureaux de l galit romand Duru Bellat M 1994 Filles et gar ons l cole approches sociologiques et psychologiques Revue fran aise de p dagogie 109 111 141 Lyon ENS Duru Bellat M 2004a cole de gar ons et cole de filles Diversit ville cole int gration 13
37. 8 65 72 R cup r du site du Centre national de documentation p dagogique http www2 cndp fr archivage valid 66979 66979 10063 12586 paf Duru Bellat M 2004b L cole des filles Quelle formation pour quels r les sociaux 2 Paris L Harmattan Gay T 2010 L indispensable de la sociologie Levallois Perret Studyrama Grossenbacher S 2006 Vers l galit des sexes l cole que font les cantons pour instaurer l quit entre hommes et femmes dans le syst me ducatif Aarau CSRE LA MIXIT SCOLAIRE 48 Karen Mailler Herzlich C 1969 Sant et maladie analyse d une repr sentation sociale La Haye Mouton Herzog W et al 1997 Koedukation im Physikunterricht Schlussbericht zuhanden des Schweizerischen Nationalfonds zur F rderung der wissenschaftlichen Forschung Bern Universit t Bern Jarl gan A 2000 Les interactions verbales maitre l ve en cours de math matiques Dans Vouillot F dir Filles et gar ons l cole une galit construire 75 79 Paris CNDP Jodelet D 2007 Les repr sentations sociales Paris PUF Kaufmann J C 1996 L entretien compr hensif Paris Nathan Littr E 1877 Dictionnaire de la langue fran aise Paris Harchette Maccoby E E 1990 Le sexe cat gorie sociale Actes de la recherche en sciences sociales 84 16 24 Paris Le Seuil Marro C et Vouillot F 2004 Quelques concepts clefs pour penser et former
38. Mailler diff rent pour les hommes et pour les femmes par exemple les v tements les m tiers les qualit s morales auxquels d s l enfance nous sommes incit s nous y conformer selon que nous naissons femme ou homme Dans cette d finition le genre est donc compris comme le r sultat de cette convention sociale soit la construction du masculin ou du f minin e Le genre rapports sociaux de sexe Dans ce sens le genre n est plus pens comme le r sultat de la socialisation mais comme le processus Un processus qui fabrique socialement des femmes et des hommes Le genre ne d signe plus uniquement les r les f minins ou masculins mais l ensemble du syst me qui les engendre Bereni et al 2008 Ainsi le genre ne construit pas le sexe mais les sexes p 21 Le genre est alors con u comme un syst me hi rarchique un syst me de pouvoir qui organise les rapports entre deux groupes sociaux celui des femmes et celui des hommes Vuille 2008 Le genre repr sente un syst me social dichotomisant autrement dit Un syst me de relations sociales produisant deux sexes pos s comme antagonistes Bereni et al 2008 Le genre renvoie ainsi selon Mosconi 2004b un syst me de normes de sexes un ensemble de r gles qui en instituant une diff renciation sociale et psychologique hi rarchisante des sexes r gissent les relations entre les femmes et les hommes Ce syst me de r partition aboutit souvent une s rie d in gali
39. Morin Messabel 2004 C est ce dernier aspect le changement qui nous encourage interroger les enseignantes et enseignants sur le contexte scolaire actuel Pour qu un changement s op re il est indispensable au pr alable de d couvrir ce qui se cache derri re les repr sentations sociales des enseignants au sujet des rapports sociaux de sexe 3 4 Pratique enseignante Dans le pr sent travail la th matique de genre l cole s articule plus sp cifiquement autour de celle de pratique enseignante La pratique enseignante est d finie par Altet 2002 comme la mani re de faire singuli re d une personne sa fa on r elle propre d ex cuter une activit professionnelle l enseignement LA MIXIT SCOLAIRE 19 Karen Mailler p 86 La pratique comprend l ensemble des actes observables actions r actions et aussi les proc d s de mise en uvre de l activit dans une situation donn e par une personne les choix les prises de d cisions Altet 2002 Beillort 1989 pr cise que la pratique englobe alors les gestes les conduites le langage ainsi que les objectifs les strat gies et les id ologies La pratique professionnelle recouvre la mani re de faire le travail investi par un individu avec sa personnalit et les proc d s qui correspondent une fonction professionnelle d finie qui dans notre cos est le savoir enseigner Bourdieu dans son ouvrage Le sens pratique 1980 explicite les diff rentes caract rist
40. NSTITUT UNIVERSITAIRE KURT BOSCH Sous la direction du Prof Philip D Jaff LA MIXIT SCOLAIRE REPR SENTATIONS SOCIALES DES ENSEIGNANTES ET ENSEIGNANTS DE L COLE PRIMAIRE DU CANTON DU VALAIS M MOIRE Orientation professionnalisante Pr sent l Unit d Enseignement et de Recherche en Droits de l enfant de l Institut Universitaire Kurt B sch pour l obtention du grade de Master of Arts Interdisciplinaire en droits de l enfant par Karen MAILLER de Liddes Valais M moire No SION Mai 2012 R sum Le droit l ducation et le principe d galit constituent les principaux fondements de nombreux trait s des droits de l homme et d mocraties modernes Ces deux concepts ne peuvent que difficilement tre voqu s l un sans l autre En effet l acc s l ducation est Un droit universel et ne peut souffrir d aucune discrimination qu elle soit li e la race la couleur la langue et plus particuli rement dans le cadre de ce travail au sexe Les files et les femmes constituent Un groupe de personnes longtemps discrimin es et qui aujourd hui encore dans certaines r gions du monde continuent de souffrir de discriminations dans le domaine de l ducation En Suisse le principe d galit est juridiquement affirm tout comme l acc s l ducation gratuit et obligatoire pour tous les enfants depuis de nombreuses ann es d j Pourtant malgr ces constats positifs il serait h tif de croi
41. UC Ion danses eee ee cn 1 1 1 Approche interdisciplinaire sssesssessesessssesessesssssseserersesesssserereessssesesereesess 2 2 Probl matique ooeeeoeeeessoeessoesssoesseosssooesseeessossssoesssossssoesssossssossssoessseessseessse 3 2 1 Question de T PONS Riad tend en ie es 3 2 2 Droit l ducation et principe d galit s ssesesesensseesssseessiessessrssressesee 3 2 OMIS CCI Sen een E EENE EEEE 5 2 3 1 Av nement hISTOrIQUE sieste tone iten remises tente tentent 6 2 3 2 Situation actuelle l galit est elle r alis e 2 8 2 33 SYNNE Esnie n Pen nt ce nea nd ne sien ion ia 9 2 4 Formation un enseignement soucieux d galit 10 27 ATOS D ONAAUS nd EE 13 3 Cadre ConCepiiek s israel 14 3 1 Repr sentations SOCITIeR nent ie ehe na Dia es 14 3 2 Mixit scolaire le curriculum cach 15 Ad Sen a an a a a ie ul 17 3 4 Prague nee een eee n aeeaiei 18 OSEO NL Ge Se minae E 19 4 Question et hypoth ses de recherche sseesssessooossoesssossssossssoesssossssesssse 20 5 Cadre m thodologique eeneeeeeoeesooesseoessoosssoosssossssoesssossssossssossssessssesssse 20 L E E ET AA 21 5 2 Guide Cl eNNetehN ssis aede tte details 22 5 3 Consid rations MIAUSS annee tone 22 5 4 M thode d analyse des donn es sssssseees asentonndessersnensecsenss 23 6 Analyse et interpr tation des donn es 24 6 1 LGimixit SCOlA rE sn rnmeaainetianannanenases 24 6 2 Les mMe galt s SCORE neue iiia d
42. ansmettre Et plut t deux fois qu une Enseignant 2 Oui j essaie mais ce n est pas vident Car avant il faut d abord le temps de remarquer ce genre de chose Puis apr s y tre attentif Mais plus que tant on ne peut pas intervenir je pense que les st r otypes dans notre soci t sont encore bien pr sents Et les livres et manuels contiennent encore beaucoup de st r otypes Les Bds aussi Les enfants s identifient ces personnages Les manuels scolaires n ont pas beaucoup volu depuis mon temps Ce genre de chose nous l avions abord au cours de la HEP c tait int ressant Nous avions appris qu il existait l cole des travers qui renfor aient les diff rences entre les l ves les manuels les st r otypes Mais il faut admettre qu une fois sur le terrain tenir chaque fois compte de ces aspects ce n est pas possible Parce que dans une journ e il n y a que 24 heures Et lorsqu on agit on a plus vraiment le temps de r fl chir Est ce que cela porte vraiment ces fruits Je pense qu il faudrait d abord pour qu il y ait un changement commencer par les familles et la soci t Enseignant 3 Oui Et bien je pense que je suis quelqu un qui est assez neutre et qui ne fait pas de diff rences entre les filles et les gar ons Je veille vraiment rester correct et attentif tous les l ves Mais en fait je n ai jamais pr t attention cela Enseignant 4
43. arlant je pense que la soci t est la grande responsable Le regard social la pression le poids social la conformit ce qui est attendu d un gar on ou d une fille sont tr s puissants C est pourquoi malgr que des m tiers plus f minins soient ouverts aux gar ons peu d entre eux suivent la voie Enseignant 4 Il y a de plus en plus de femmes qui travaillent et s orientent vers les sciences Mais il est vrai encore qu elles ne sont pas r mun r es de fa on gale pour le m me travail Je pense aussi que les femmes de par leur nature sont plus attir es par tout ce qui touche l humain Tandis que les hommes c est plus l argent qui les attire e Interpr tation Concernant les diff rences de comp tences les quatre enseignants sont unanimes sur le fait que les filles et les gar ons pr sentent tous deux les comp tences requises pour r ussir l cole S il y existe des diff rences entre eux celles ci sont dues soit au caract re enseignants 1 et 3 soit au comportement enseignants 2 et 4 Nous remarquons que dans les deux situations les enseignants font dans un cas r f rence aux filles et dans l autre aux gar ons Ainsi si les filles parviennent elles aussi r ussir c est parce qu elles mettent en place d autres strat gies le soin l entraide l coute Et si les gar ons chouent c est que leur caract re turbulent a pris le dessus Ce constat rejoint les propos de Jarl gan
44. ation de la discrimination l gard des femmes dans ses Observations finales de 2009 p 9 35 Malgr les mesures prises par l tat partie le Comit note la persistance de la s gr gation dans l ducation notamment dans la formation professionnelle et l enseignement sup rieur et de choix ducationnels st r otyp s puisque les hommes continuent d tre largement majoritaires dans les fili res technologiques et scientifiques Le Comit encourage alors la Suisse 36 pr ter la plus grande attention aux perspectives de carri re des femmes dans le syst me ducatif de mani re assurer l galit d acc s des femmes et des hommes et pr venir ou liminer toute discrimination voil e ou indirecte l gard des femmes 2 3 3 Synth se Apr s plusieurs si cles de lutte l av nement de la mixit scolaire repr sente un immense progr s tant du point de vue du droit l ducation que de celui de l galit entre les femmes et les hommes Aujourd hui l galit entre les filles et les gar ons dans l ducation est r alis e bien des gards programmes scolaires identiques examens semblables dipl mes quivalents accessibilit aux m mes fili res et aux m mes formations Pourtant une fois sur le march du travail les femmes se retrouvent moins bien positionn es socio professionnellement L hypoth se avanc e par les auteurs et chercheurs tient au fait que les st r otypes de sexe d termi
45. ccord e Est inform e du fait qu il ou qu elle peut interrompre tout instant sa participation e Accepte que les entretiens soient enregistr s puis transcrits anonymement e Est inform e que les enregistrements seront d truits d s la fin du travail de recherche savoir au plus tard fin juin 2012 Le ou la soussign e accepte de participer au travail de recherche Dale Ses saninan SONGS a stade Contact Karen Mailler karen mailler etu iukb ch 1912 Leytron 079 279 04 05
46. ces sociales la repr sentation est un mode sp cifique de connaissance Les repr sentations favorisent ainsi la compr hension par les individus de leur environnement fournissent un mode d emploi pour interpr ter la r alit la maitriser et interagir en soci t Abric 1997 ajoute que la repr sentation sociale comme vision fonctionnelle du monde permet l individu ou au groupe de donner un sens ses conduites et de comprendre la r alit travers son propre syst me de r f rence donc de s y adapter de s y d finir une place p 12 Les repr sentations guident les individus dans la fa on de nommer et de d finir les diff rents aspects de la r alit de les interpr ter de statuer et de prendre une position leur gard Jodelet 2007 pr cise que repr senter ou se repr senter correspond un acte de pens e par lequel un sujet se rapporte un objet p 37 Il n existe donc pas de repr sentation sans objet Sa nature peut tre tr s vari e de nature abstraite telle qu une id e ou tr s concr te comme peut l tre une personne C est travers les exp riences mais aussi par la tradition l ducation et les interactions entre les membres d un groupe d une soci t que s laborent et se partagent les repr sentations sociales C est pourquoi Jodelet 2007 dit de la repr sentation sociale qu elle d signe une forme de pens e sociale Sociale car labor e partir des codes sociaux et des valeu
47. cole Selon ces recommandations les enseignants devraient connaitre les origines historiques des r les sociaux des deux sexes savoir qu il est possible de les modifier et prendre conscience de leur propre r le de femme ou d homme Grossenbacher 2006 p 35 ainsi qu ils devraient tre amen s s int resser l Article 8 alin a 3 L homme et la femme sont gaux en droit La loi pourvoit l galit de droit et de fait en particulier dans les domaines de la famille de la formation et du travail L homme et la femme ont droit un salaire gal pour un travail de valeur gale 2 Article 3 alin a 3 Ne constituent pas une discrimination les mesures appropri es visant promouvoir l galit entre femmes et hommes LA MIXIT SCOLAIRE 11 Karen Mailler la dimension de genre et mesurer la marge de man uvre dont ils disposent pour garantir Un enseignement respectueux de l galit Grossenbacher 2006 p 35 De nombreux cantons ont suivi ces recommandations et adopt plusieurs mesures allant dans le sens d un enseignement et d une formation des enseignants soucieux d galit Dans le domaine de la formation les mesures mises en uvre s apparentent le plus souvent des offres de perfectionnement visant sensibiliser les enseignants la dimension de genre et augmenter leurs comp tences en mati re d galit Grossenbacher 2006 Comme explicit plus haut chaque canton est libre
48. comportement que a peut bloquer parfois C est vrai qu il est plus facile de r ussir si on est calme soign et attentif Or les gar ons peut tre parce qu ils sont plus turbulents coutent moins bien et souvent chouent pour ces raisons Nous nous sommes ensuite int ress s aux diff rences dans la motivation et l int r t pour les apprentissages Enseignant 1 Je pense que premi rement les filles sont plus travailleuses l cole Honn tement plus crocheuses plus bosseuses plus attentives plus assidues Alors est ce que a aide pour tre bon l cole Certainement Et g n ralement a aide sur le long terme car elles ont une attitude une m thode de travail qui est pertinente et performante Enseignant 2 Je dirais que a d pend des branches Par exemple maintenant avec les 3 mes en environnement on travaille la vigne Chez les gar ons c est vrai on sent plus d int r t Enseignant 3 Les gar ons sont autant motiv s int ress s que les filles Enseignant 4 cf r ponse pr c dente Et finalement nous avons voulu savoir si les enseignants voyaient des diff rences d attitudes et de comportements entre les filles et les gar ons Enseignant 1 La seule diff rence que j observe c est que les gar ons ils r lent davantage C est dans la d monstration des choses ils sont plus expressifs Une fille dira OK et fi
49. d appliquer sa fa on les recommandations et principes mis par la CDIP Ainsi 18 des 26 cantons ont mis sur pied des cours sp cifiques la dimension de genre Soulignons ici que pour aucun des 18 cantons les modules de sensibilisation ne figurent dans la formation obligatoire mais demeurent optionnels et prennent souvent la forme d ateliers ou de conf rences de quelques heures voire tout au plus de quelques jours De plus leur mise en uvre n est que tr s r cente et se trouve encore tr s souvent englob e dans des approches plus g n rales telles que la P dagogie critique de la diversit Haute cole p dagogique de Fribourg ou les l ments de sociologie de l ducation Haute cole p dagogique du Valais Les futurs enseignants acqui rent davantage des connaissances de type g n ral sur la gestion de l h t rog n it Haute cole p dagogique de B le ou de la diversit culturelle en classe Mentionnons que le D partement de l instruction publique du canton de Gen ve a entrepris en 2005 parmi 13 autres priorit s l instauration d une politique volontariste en faveur de l galit entre filles et gar ons au sein de laquelle d s 2011 l introduction syst matique de la dimension de genre dans la formation initiale des enseignants a t pr vue Les cours de perfectionnement des enseignants font partie d une palette de mesures plus large comprenant galement l inscription du principe d galit dans le
50. davantage que ce qu elle annonce et qu une part des apprentissages scolaires n apparait pas donc programm e par l institution Et selon Durrer 2006 la socialisation diff renci e des sexes en fait partie L cole fait vivre aux filles et aux gar ons des exp riences tr s diff rentes Duru Bellat 2004b et participe ainsi une construction d un rapport au savoir diff rent Mosconi 2004 ainsi que l apprentissage des fronti res et de l asym trie entre l espace public et priv Zaidman 1996 Ces diff rences sont intimement li es aux rapports sociaux de sexe et favorisent ainsi chez les filles comme chez les gar ons l apprentissage de leurs in galit s de position Durrer 2006 p 11 Mosconi 1999 pr cise qu en m me temps que sont transmis des contenus d enseignement et que se font des apprentissages disciplinaires s op rent des apprentissages sociaux se transmettent des mod les des repr sentations des comportements des r les des valeurs des positions s apprennent et se remanient des identit s de sexe li s aux rapports sociaux de sexe p 88 Pr cisons pr sent quels m canismes influencent l acquisition diff renci e des comp tences sociales chezles filles et les gar ons e Les st r otypes de sexe Parmi les diff rents processus d apprentissage nous retrouvons l cole selon Mosconi 2004a les m mes ph nom nes que dans les rapports entre les sexes dans la soci t en g n ral le
51. de consentement clair Annexe Guide d entretien LA MIXIT SCOLAIRE 51 Karen Mailler Hypoth ses Questions Relances Concepts 1 Les enseignants consid rent la mixit scolaire comme une chance pour l galit entre femmes et hommes Que vous voque la notion de mixit scolaire Quelle est votre perception de la mixit scolaire filles gar ons Ce contexte de mixit vous a t il d j interpel pour une quelconque raison 2 Si vous deviez revenir un contexte de non mixit est ce que cela pourrait vous int resser ducation en commun galit des chances Non mixit 2 Les enseignants ne sont pas conscients des in galit s entre filles et gar ons que le contexte de mixit scolaire cr e Observez vous des diff rences entre les filles et les gar ons au niveau de leurs comp tences Observez vous des diff rences entre les filles et les gar ons au niveau de leur int r t et motivation dans les apprentissages Que vous voque la th matique des in galit s scolaires entre filles et gar ons Que pensez vous de la meilleure r ussite scolaire des filles et de leur moins bon positionnement Consciences des diff rences St r otypes sexu s R les sociaux 3 Leurs pratiques enseignantes sont per ues comme neutres et exemptes de toute influence de st r otypes li s au genre f sexu s Observez vous des socio
52. de d velopper aupr s des enseignants c est Un regard continu et transversal l gard de la mixit scolaire LA MIXIT SCOLAIRE 45 Karen Mailler dans son ensemble et de la dimension de genre en particulier Le genre ne repr sente pas une th matique isol e car il se doit d tre pens partout et tout le temps dans les comportements et les attentes des enseignants dans les contenus d enseignements dans les activit s dans les interactions dans la vie scolaire etc L exploration des situations et des contextes scolaires repr sente un outil essentiel toute formation sur la probl matique de genre l cole et m rite de continuer tre exploit e afin de fournir davantage de donn es pour penser les effets de la mixit et fournir ainsi des outils d analyse et d action pour lutter contre les st r otypes de sexe Morin Messabel 2004 LA MIXIT SCOLAIRE 46 Karen Mailler 9 Bibliographie Abric J C 1997 Pratiques sociales et repr sentations Paris PUF Altet M 2002 D marche de recherche sur la pratique enseignante l analyse plurielle Revue fran aise de p dagogie 138 85 93 R cup r du site de la revue http www persee fr web revues home prescript article rfp_0556 7807 2002 num 138 1 2866 Association europ enne Du c t des filles 1994 Attention album R cup r du site de l association http www ducotedesfilles org fr cote filles htm Baudelot C et Establet R 1998
53. e de personnes afin de pouvoir d gager des tendances plus claires Nous avons aussi constat qu il n existait pas une ligne de d marcation nette entre les enseignants qui avaient suivi le cours Genre et ducation et ceux qui ne l avaient pas fait Il aurait ainsi t plus pertinent d interroger exclusivement des enseignants qui avaient suivi le module ou inversement La comparaison entre les discours aurait permis de mieux discerner si la formation a un r el impact sur les pratiques ou si la prise en compte de la dimension de genre dans les pratiques enseignantes tient davantage d une r flexion et d un int r t personnels pour la th matique 7 3 Guide d entretien La construction d un guide d entretien a t fort judicieuse Tout au long des entretiens le guide nous a permis de ne pas perdre de vue les th mes aborder car il est vrai que lorsque l change devient passionnant nous en oublions parfois le but premier de la rencontre En effet le seul b mol souligner est que comme les questions avaient avant tout t labor es pour permettre l enseignant de s exprimer nous ne voulions pas risquer des intrusions trop importantes dans les discours ce qui parfois nous a conduits d importantes digressions Des questions plus cibl es auraient permis des r ponses plus courtes mais nous ne voulions pas perdre en qualit LA MIXIT SCOLAIRE 40 Karen Mailler 7 4 M thode d analyse L tude des entretiens par la m
54. e et des in galit s entre les filles et les gar ons influencent fortement sur leurs pratiques La conception en une institution scolaire galitaire semble emp cher les enseignants de voir ou m me d imaginer les diff rences qui existent entre les filles et les gar ons au sein de l cole Tant du point de vue de l acc s et du traitement que des contenus et des objectifs l institution scolaire symbolise l galit par excellence selon les enseignants Cette conception se traduit alors dans les pratiques enseignantes par e Une organisation p dagogique centr e sur le groupe classe e Une mixit utile au bon fonctionnement de la classe e Des diff rences de comp tence et de comportement refus es ou du moins minimis es e Le d ni du r le jou par l cole dans le maintien des femmes aux professions socio professionnellement moins valorisantes e L affimation du principe d galit dans l enseignement le traitement et la prise en charge des l ves Sans oublier e La pr sence quasi permanente des st r otypes de sexe impr gnant les discours des enseignants L tude des repr sentations sociales des enseignants nous a alors men s au constat suivant la neutralit des discours des enseignants sert en r alit masquer les v ritables rapports sociaux entre les sexes qui existent au sein de l institution scolaire 7 Distance critique 7 1 D marche Notre d marche consistait r colter au cours d entretien
55. e la construction particuli re du discours et de mettre jour les repr sentations sociales des enseignants Blanchet et Go tman 1992 Il s agira ainsi de d couvrir dans l ensemble des entretiens ce qui a trait un m me th me En effet l analyse th matique d fait en quelque sorte la singularit du discours et d coupe transversalement ce qui d un entretien l autre se r f re au m me th me Blanchet et Gotman 1992 p 97 L identification des th mes tout comme cela l a t lors de la construction du guide d entretien s effectue partir de la question et des hypoth ses de notre recherche En recherchant une coh rence th matique inter entretiens nous pourrons ainsi identifier des l ments sur lesquels les repr sentations sociales des enseignants prennent appui Ainsi gr ce ce processus nous pourrons synth tiser les contenus des discours puis r pondre notre question de recherche ainsi que tester nos hypoth ses 6 Analyse et interpr tation des donn es Comme nonc ci dessus nous avons choisi de restituer les donn es recueillies par une m thode d analyse th matique Les th mes retenus dans le cadre de ce travail ont t dict s par notre question de recherche et nos hypoth ses Nous avons ainsi retenu trois principales th matiques la mixit scolaire les in galit s scolaires et les pratiques enseignantes 6 1 La mixit scolaire La th matique de la mixit scolaire repr sente le p
56. e propre d une repr sentation que de donner du sens aux conduites des individus elle guide les individus dans la fa on de nommer et d finir les diff rents aspects de la r alit de les interpr ter de statuer et de prendre une position leur gard Abric 1997 35 LA MIXIT SCOLAIRE 36 Karen Mailler Les r ponses apport es la derni re question par ces m mes enseignants empruntent une logique identique leur mani re d enseigner est neutre et galitaire et le positionnement diff rent des femmes et des hommes sur le march du travail tient en partie un choix r fl chi alors s il a des actions mener ce n est pas eux de les initier Cependant les enseignants sont d accord de soutenir des actions men es par d autres instances ext rieures l cole Trois des enseignants 1 2 4 mentionnent d ailleurs l action Osez tous les m tiers men e par le Secr tariat l galit et la famille du canton du Valais qui consiste faire d couvrir aux l ves de 6 me primaire des m tiers atypiques et ainsi d largir leur horizon professionnel Nous remarquons que ce type d actions sous couvert de favoriser l galit entre les femmes et les hommes dans le monde professionnel adopte en r alit une position similaire celle des enseignants en ce qui concerne l orientation professionnelle l exercice de telle ou telle profession tient avant tout d un choix En effet qu est ce qu il y a d atypique dev
57. el les rendent ouvertes et accessibles tout enfant et prennent des mesures appropri es telles que l instauration de la gratuit de l enseignement et l offre d une aide financi re en cas de besoin LA MIXIT SCOLAIRE 4 Karen Mailler C Ils assurent tous l acc s l enseignement sup rieur en fonction des capacit s de chacun par tous les moyens appropri s d Ils rendent ouvertes et accessibles tout enfant l information et l orientation scolaires et professionnelles e Ils prennent des mesures pour encourager la r gularit de la fr quentation scolaire et la r duction des taux d abandon scolaire 2 Les tats parties prennent toutes les mesures appropri es pour veiller ce que la discipline scolaire soit appliqu e d une mani re compatible avec la dignit de l enfant en tant qu tre humain et conform ment la pr sente Convention 3 feel L article suivant art 29 pr cise les contenus et les objectifs de l ducation savoir 1 Les tats parties conviennent que l ducation de l enfant doit viser a Favoriser l panouissement de la personnalit de l enfant et le d veloppement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques dans toute la mesure de leurs potentialit s b Inculquer l enfant le respect des droits de l homme et des libert s fondamentales et des principes consacr s dans la Charte des Nations Unies c Inculquer l enfant le respect de ses parents de s
58. enir fleuriste ou m canicien L atypique tient ici au fait que ce soit Un homme qui devienne fleuriste et une femme m canicienne L attribution st r otyp e des r les et fonctions selon le sexe semble donc galement tre appliqu e dans cette action alors qu en th orie celle ci se veut justement de contrer cet effet Mais cela est une autre probl matique pour une autre recherche Retenons simplement ici que se dire neutre qu il s agisse des enseignants ou d autres personnes n quivaut pas pour autant adopter des pratiques soucieuses et respectueuses de l galit entre les sexes Ainsi entre discours et actions il peut y exister des carts cons quents L enseignant 1 se montre quant lui plus r serv sur le traitement galitaire auquel l cole pr tend officiellement instaurer Dans sa pratique personnelle il remarque que ce n est pas toujours possible d tre totalement impartial et neutre Une attitude galitaire demande une r flexion de tous les instants Il ne suffit donc pas d tre simplement inform des faits il fait aussi mettre son comportement l preuve Il est ici important de souligner le fait que l enseignant 1 a au cours de sa formation la HEP suivi le cours Genre et ducation Ce module a jou selon lui un r le non n gligeable sur sa prise de conscience des m canismes l uvre l cole Nous constatons ainsi que si les enseignants sont amen s r fl chir la dimension de genre et
59. ent l un des axes de notre recherche Nous avons juste d lib r ment omis de sp cifier que le th me principal portait sur l ducation en commun des files et des gar ons Ce n est que lors des entretiens que notre th matique a t explicitement d voil e En effet les enseignants ont t inform s d s le d but de la rencontre que notre travail portait sur la mixit scolaire et d s la deuxi me question que nous nous int ressions plus particuli rement la mixit scolaire en tant qu ducation en commun des filles et des gar ons 5 4 M thode d analyse Pour rendre les donn es recueillies lors des entretiens lisibles compr hensibles et capables de nous apporter des informations sur la dynamique des repr sentations sociales nous faisons appel ce que Blanchet et Gotman 1992 nomment l analyse de contenu Dans ce genre de m thode le support analys est le discours produit LA MIXIT SCOLAIRE 24 Karen Mailler dans le processus de communication Blanchet et Gotman 1992 Car en effet la communication est le processus fondamental de la formation de la repr sentation sociale et fait ainsi de chaque nonc un indicateur des repr sentations sociales d un individu Moscovici 2002 Parmi les diff rentes techniques d analyse de contenu nous avons opt pour l analyse th matique Blanchet et Gotman 1992 Cette m thode d analyse consiste parcourir les th mes de l entretien afin de mettre en videnc
60. entretiens soit en poussant plus loin la recherche et en allant sur le terrain v rifier les propos des enseignants ce moment nous allierions observations et entretiens et testerons alors le degr de congruence des enseignants entre leurs discours et leurs pratiques Il serait galement opportun de travailler davantage sur le guide d entretien afin d encore plus cibler les questions et ainsi peut tre d viter de trop longues digressions LA MIXIT SCOLAIRE 41 Karen Mailler Nous voyons donc que des perspectives fort diverses peuvent tre envisag es pour des recherches ult rieures Il faut aussi mettre une nouvelle fois en vidence que les tudes portant sur les in galit s scolaires ou la socialisation diff renci e des filles et des gar ons l cole sont encore rares en Suisse car il faut bien se l avouer ces th matiques n ont encore jamais t consid r es comme des priorit s Ainsi tout un champ de possibilit s est ouvert pour de futurs travaux de recherche LA MIXIT SCOLAIRE 42 Karen Mailler 8 Conclusion Le pr sent travail de recherche de par ses contributions th oriques et les donn es recueilles s est r v l tre une premi re approche int ressante afin de mieux comprendre comment le contexte de mixit caract ristique de nombreux syst mes scolaires peut contribuer la reproduction des in galit s entre les sexes Malgr une volont vidente de garantir la m me ducation et la m me
61. eproduction des in galit s entre les sexes Si outre Atlantique la th matique a d j appel au d bat il y a plus de 50 ans la recherche en Europe ne s est que plus r cemment pench e sur le sujet Dans le cadre de notre travail cette question initiale sert de base notre r flexion et en oriente les grandes lignes 2 2 Droit l ducation et principe d galit Avant de s int resser la mixit scolaire en elle m me il s av re judicieux au pr alable de s arr ter sur les deux principes au fondement de nombreux syst mes scolaires dont celui de la Suisse le droit l ducation et le principe d galit Le droit l ducation a t universellement reconnu pour la premi re fois il y a plus d un demi si cle dans la D claration universelle des droits de l homme 1948 en son article 26 qui stipule que toute personne a droit l ducation alin a 1 L ducation est d finie selon la conception de l poque comme un processus visant au plein panouissement de la personnalit humaine et au renforcement du respect des droits de l homme et des libert s fondamentales al 2 Le droit l ducation constitue le droit pour tous d avoir acc s une ducation l mentaire gratuite et d avoir des opportunit s gales de poursuivre des tudes sup rieures ou une formation professionnelle Le droit l ducation repr sente non seulement un droit part enti re mais galement un moyen de favoriser
62. es option ou choix qui leur sont offertes a 6 Durant la scolarit obligatoire l introduction ou la g n ralisation de la mixit doit tre favoris e tous les degr s 7 On veillera ne pas attribuer aux deux sexes des r les sociaux st r otyp s dans l tablissement des plans d tudes et horaires dans l laboration des moyens d enseignement notamment des manuels scolaires dans la formation et le perfectionnement des enseignants comme dans la coop ration entre l cole et les parents Fond es sur le principe d galit ces recommandations marqu rent un profond changement dans la politique de l ducation La mise en place de l cole commune pour les files et les gar ons correspondait l application du principe d galit entre les sexes dans le domaine de la formation Avec l introduction de la mixit scolaire s affirmait alors le droit d acc s pour les filles comme pour les gar ons tous les savoirs toutes les fili res toutes les formations scolaires et professionnelles tous les dipl mes et par cons quent toutes les professions Grossenbacher 2006 Cependant dix ans apr s seuls 12 cantons sur 26 pouvaient se pr valoir de ne plus connaitre l cole primaire des diff rences entre les sexes et seuls sept d entre eux avaient pris des mesures afin d viter l attribution de r les st r otyp s dans les plans d tudes les moyens d enseignement et la formation des enseignants Gr
63. es enseignants il nous a sembl pertinent de se r f rer au Code d thique de la recherche pour les Hautes coles p dagogiques Conf rence des directeurs des hautes coles p dagogiques CDHEP 2002 qui a LA MIXIT SCOLAIRE 23 Karen Mailler t lui m me repris et adapt partir code d thique de la Facult de psychologie et des sciences de l ducation de l Universit de Gen ve Conform ment au code d thique chaque personne participante a pris part volontairement l tude principe 3 Un formulaire de consentement annexe 3 a t cr cet effet et atteste une fois sign par l enseignant du caract re libre et clair de son consentement Pour que le consentement soit qualifi de libre plusieurs conditions pr alables la signature sont indispensables e Diverses informations au sujet de la recherche doivent tre transmises aux participants objectif m thodologie etc e Les participants ne doivent subir aucune pression e Les participants peuvent tout moment se r tracter sans aucune cons quence n gative pour eux Afin de respecter ces conditions chaque enseignant int ress participer la recherche a re u une lettre d information annexe 2 o taient pr sent s tous les renseignements Utiles pour lui permettre de prendre part la recherche en toute connaissance de cause Nous nous sommes galement conform s au respect de la sph re priv e principe 4 Ainsi le
64. es in galit s de genre au sein de l cole Quelles repr sentations ont ils de la mixit scolaire Sont ils conscients des ventuelles in galit s v hicul es par leurs attitudes et comportements Quelles exp riences ont ils pu en faire dans leur pratique enseignante Exploratoire galement parce que la recherche ne pr voit pas de conduite d observation sur le terrain permettant de mieux saisir la r alit des faits mentionn s mais se centre exclusivement sur le discours des enseignantes et enseignants Parmi la vaste palette d approches qualitatives nous avons retenu la m thode de l entretien pr sent dans la litt rature comme l un des moyens appropri s pour mettre jour les pratiques des enseignants et les repr sentations qui les sous tendent En effet celui ci permet de saisir les repr sentations sociales les sch mes cognitifs qui orientent effectivement les pratiques des acteurs Pinson et Sala Pala 2007 p 584 Kaufmann 1996 pr cise que les hommes ne sont pas de simples agents porteurs de structures mais des producteurs actifs du social donc des d positaires LA MIXIT SCOLAIRE 21 Karen Mailler d un savoir important qu il s agit de saisir de l int rieur par le biais du syst me de valeurs des individus p 23 Selon Blanchet et Gotman 1992 l entretien pr sente une m thode id ale pour analyser le sens donn par les acteurs leurs pratiques car il permet de mettre en vidence les sys
65. et de diversification de l enseignement qu en mati re d galit entre les sexes proprement dit Certes de nombreuses reprises les enseignants insistent sur le fait qu aujourd hui dans notre soci t l cole garantit pour tous l galit d acc s l cole l galit dans les contenus et les objectifs ainsi que l galit dans la formation sup rieure et professionnelle Cependant nous nous apercevons que ces aspects font principalement r f rence l galit des chances d une mani re g n rale Bien que la notion d galit des chances englobe galement l galit des chances entre les sexes aucun des quatre enseignants n y a explicitement fait r f rence Nous pouvons donc avancer que notre hypoth se n est pas v rifi e ou du moins pas distinctement Deuxi mement nous avions pr tendu que les enseignants ne sont pas conscients des in galit s entre les filles et les gar ons que le contexte de mixit scolaire cr e travers les diff rents discours nous avons en effet remarqu que les enseignants observent bel et bien des diff rences entre les filles et les gar ons mais celles ci ne sont pas pour autant consid r es comme des in galit s Il s agit avant tout de diff rences d attitude et de comportement qui tiennent surtout au caract re de chaque l ve Et concernant les ventuelles in galit s qui pourraient exister entre les l ves l cole celles ci viennent avant tout de la famille ou de l
66. gnants et l ves Chacun de ces jugements sur la base de st r otypes de sexe conduit ainsi les enseignants interagir diff remment avec les files qu avec les gar ons Les diff rentes recherches et observations men es sur le terrain ont d montr que les enseignantes et enseignants interagissent nettement plus avec les gar ons 56 des interactions qu avec les filles 44 Duru Bellat 2004b Les enseignants auraient aussi tendance davantage solliciter les gar ons mais aussi plus les r primander La premi re raison les enseignants consid rant les gar ons comme plus intelligents veulent exploiter tout leur potentiel la deuxi me raison les gar ons plus turbulents n cessitent une attention toute particuli re Les jugements scolaires affectent la fois la quantit mais aussi la qualit des interactions De ce fait les diff rences de traitement observ es chez les enseignants sont le reflet des diff rences de comportement des l ves Ainsi Une dynamique s enclenche dans la classe entre des l ves qui de par leur socialisation ant rieure se comportent en classe de fa on diff rente et les maitres qui y r agissent et tendent amplifier les diff rences Duru Bellat 2004a p 67 e L effet Pygmalion Les attentes et jugements qu ont les enseignants l gard des l ves ont pour effet d induire chez les filles et les gar ons des comportements qui s y conforment Tirant son essence de la s
67. i re sciences sociales dans les hautes coles universitaires contre 27 4 en sciences techniques OFS 2003 M me si le nombre de dipl m s est aujourd hui l g rement l avantage des femmes les dipl mes obtenus par les femmes repr sentent seulement 18 de l ensemble des dipl mes en math matiques science et technologie d livr s au degr tertiaire OFS 2011 LA MIXIT SCOLAIRE 9 Karen Mailler Nous assistons ici un ph nom ne qualifi de paradoxal par les chercheurs les filles r ussissent mieux scolairement mais continuent de s orienter vers des fili res moins valoris es alors que les gar ons qui r ussissent moins bien scolairement s orientent vers les fili res les plus valorisantes socio professionnellement parlant Durru Bellat 1994 Nous constatons donc que r ussite scolaire et orientation professionnelle ne vont pas forc ment de paire et que malgr une vis e galisatrice l cole ne parvient pas totalement d manteler l attribution de r les st r otyp s selon le sexe Les fili res de formation restent profond ment marqu es par les r les socialement attribu s aux femmes et aux hommes Selon Baudelot et Establet 1998 les filles ob issant la reproduction des m canismes de s gr gation des sexes optent pour des fili res qui prolongent les fonctions traditionnellement d volues aux femmes ducation relations et soins Un constat similaire a t mis par le Comit pour l limin
68. il est vrai que les filles sont plus souples que les gar ons et se maitrisent plus facilement Par contre au niveau du soin de la propret les filles sont plus en avance sur les gar ons Les gar ons sont plus brouillons Enseignant 4 Oui pour tout ce qui est question de discipline de soin et elles coutent plus Apr s ces trois digressions nous avons voulu alors savoir si la notion d in galit s scolaires leur tait famili re Nous avons ainsi demand aux enseignants Que vous voque alors la th matique des in galit s scolaires entre filles et gar ons Enseignant 1 J aime croire que l cole est gale M me si c est vident que ce n est pas le cas Pour les in galit s scolaires a part avant m me l cole Tout ce que tu re ois par la famille Avant m me qu il soit file ou gar on je pense que l in galit se cr e bien avant l cole Du coup apr s dans la vie m me que tu re ois le m me programme tu ne pars pas avec le m me bagage Apr s tu peux toujours estomper les carts C est aussi cette chance l que tu peux toujours raccrocher repartir Mais l cole je trouve qu elle a un r le mimine par rapport a L cole elle essaie que tout le monde puisse s accrocher au m me bateau au m me moment Enseignant 2 Non Rien du tout a ne me parle pas Vous voulez parler du fait que les filles sont cens es tre meilleures que les gar o
69. iques de la pratique Premi rement la pratique est finalis e elle a donc un objectif une fin une vis e Deuxi mement la pratique se traduit par des gestes professionnels des techniques Trois mement toute pratique est li e une situation donn e elle est donc contextualis e Quatri mement elle est temporelle se situe dans Un temps donn et est al atoire Finalement la pratique est valoris e car elle met en jeu l affectivit l int r t Chacune de ces caract ristiques a t reprise par Altet 2002 pour d finir la pratique enseignante comme une activit professionnelle situ e orient e par des fins des buts des normes d un groupe professionnel Elle se traduit par la mise en uvre des savoirs proc d s et comp tences en acte d une personne en situation professionnelle p 86 Il existe diff rents champs d tudes de la pratique enseignante Nous pouvons par exemple analyser la pratique enseignante selon le contexte Cet axe privil gie ainsi l examen de l volution des politiques ducatives ou l examen des transformations et changements des populations scolaris es Des auteurs se sont plut t pench s sur le m tier m me d enseignant ils ont alors tudi le champ professionnel de l enseignement son statut ses t ches etc C est sur l une de ces multiples dimensions que le pr sent travail se propose de traiter Notre attention porte sp cifiquement sur les proc d s de mise en uvre les choix le
70. is es et cit es de mani re respecter la confidentialit et l anonymat de votre personne Au d but de l entretien je vous demanderai de signer un formulaire de consentement clair qui confirmera que votre participation est volontaire Vous pouvez mettre fin votre participation tout moment sans que cela n entraine de quelconque cons quence n gative Lors de l entretien vous serez en tout temps libre de refuser de r pondre certaines questions Toutes informations suppl mentaires vous seront transmises lors de l entretien Vous pourrez galement y poser toutes vos questions Avec mes meilleures salutations Karen Mailler Contact Karen Mailler karen mailler etu iukb ch 1912 Leytron 079 279 04 05 LA MIXIT SCOLAIRE 53 Karen Mailler Annexe 3 Formulaire de consentement clair M moire de fin d tude men dans le cadre du Master interdisciplinaire en droits de l enfant Institut universitaire Kurt B sch Bramois IUKB Participation au travail de recherche GESTION ET CONDUITE DE CLASSE L COLE PRIMAIRE Formulaire de consentement clair Le ou la soussign e e Certifie tre inform e sur le d roulement et les objectifs du travail de recherche e Affime avoir lu attentivement et compris les informations fournies pr c demment informations propos desquelles il ou elle peut poser toutes les questions qu il ou qu elle souhaite e Atteste qu un temps de r flexion suffisant lui a t a
71. is pas revenir en arri re des classes non mixtes Car avoir des filles et des gar ons c est d abord une bonne chose pour l ambiance les classes sont plus vivantes Cela cr e du dialogue entre les l ves sur plein de th mes et nous oblige aussi varier nos enseignements une fois des trucs de filles une fois des trucs de gar ons Les enfants apprennent vivre avec l autre sexe et non pas faire uniquement que ce qui leur plait De plus dans notre soci t actuelle c est normal d tre m lang Il n y a pas un domaine o il y a des s gr gations femmes hommes Autant apprendre tout jeune vivre avec l autre sexe Enseignant 4 L instauration de la mixit c est un plus Surtout pour les filles qui d sormais ont d autres choix de carri res que seulement tre m res et m nag res Pour ma part j appr cie aussi beaucoup la mixit en tant qu ambiance de classe Cela cr e une certaine dynamique de classe d avoir des filles et des gar ons Les filles peuvent amener de leur s rieux de leur calme et les gar ons plus vifs parfois entrainent les autres Ensemble on aborde plus de th mes c est plus vari les interactions Chacun sa fa on apporte un truc la classe et c est cela qui est enrichissant apprendre de l autre LA MIXIT SCOLAIRE 27 Karen Mailler e Interpr tation Cette premi re entr e en mati re nous permet de faire divers constats au sujet des repr sentations
72. is r fl chi la mixit scolaire et que par cons quent ils se fient avant tout au principe officiel d galit pr n par l cole pour parler de la mixit scolaire et justifier leurs pratiques enseignantes En ce sens trois constats majeurs ont t relev s Le premier constat tient la perception positive de la mixit scolaire par l ensemble des enseignants tant du point de vue de la socialisation des l ves que de l enseignement Qu il y ait des filles et des gar ons ensemble cela repr sente selon les enseignants une avanc e naturelle dans un contexte social o la femme et l homme vivent l un c t de l autre l un avec l autre Le second constat porte sur la repr sentation des diff rences entre les filles et les gar ons Selon les enseignants il existe certes des diff rences mais celles ci tiennent d abord au caract re ou au comportement des files et des gar ons avant de tenir leurs comp tences cela s ajoute le d ni ou du moins la minimisation des in galit s scolaires existantes au sein de l cole Pour les quatre enseignants interrog s les in galit s sont dues divers facteurs famille soci t mais ne viennent pas de l cole qui selon les enseignants n est pas pour r le d accentuer ces in galit s mais de les gommer C est ainsi que les diff rences de position entre les femmes et les hommes sur le march du travail tiennent elles aussi selon les enseignants des facteurs exte
73. it des chances l cole formation des enseignantes et enseignants Berne CDIP Conf rence des directeurs des Hautes coles p dagogiques CDHEP 2002 Code d thique de la recherche pour les Hautes coles p dagogiques R cup r du site de l Institut de recherche et de documentation p dagogique httpo www irdp ch recherche hep code_d_ethique pdf Conf rence suisse des directeurs cantonaux de linstruction publique CDIP 2008 Profession enseignante analyse des changements et conclusions pour l avenir R cup r du site du Serveur suisse de documents pour l ducation et la formation http edudoc ch record 27310 files StuB27B pdf Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP 1972 Principes relatifs la formation des jeunes filles Recommandations et d cisions 11 12 R cup r du site du Serveur suisse de documents pour l ducation et la formation htip edudoc ch record 24417 files D36B paf Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP 1981 M mes chances de formation pour jeunes filles et gar ons Recommandations et d cisions 83 84 R cup r du site du Serveur suisse de documents pour l ducation et la formation htip edudoc ch record 24417 files D36B paf LA MIXIT SCOLAIRE 47 Karen Mailler Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP 1993 Recommandation sur l galit entre
74. itu s sur le mode du pouvoir de l un le masculin par rapport l autre le f minin Collin 1990 cit par Mosconi 20040 p 16 L cole par de nombreux m canismes tend ainsi prolonger et reproduire les rapports sociaux de sexe dans une m me logique de pouvoir et de hi rarchie L approche interdisciplinaire au sens o elle se caract rise par la volont d analyser un objet d tudes complexe sur la base d une collaboration entre sp cialistes d horizons disciplinaires diff rents et compl mentaires Darbellay 2005 p 75 nous permet galement en articulant syst me scolaire et syst me social de mieux appr hender l organisation de l cole et son fonctionnement Les d bats actuels sur la mixit scolaire ne peuvent s appr hender sans Un clairage interdisciplinaire L interaction entre ducation et soci t forme la base de la th matique et nous pousse ainsi prendre en compte les multiples facteurs en jeu Nous constatons ainsi ici que le th me de ce travail ne peut s appr hender sans faire r f rence des disciplines multiples et vari es et tout particuli rement aux domaines de la sociologie et des sciences de l ducation LA MIXIT SCOLAIRE 3 Karen Mailler 2 Probl matique 2 1 Questionnement de d part La probl matique du pr sent travail tire son essence d une premi re interrogation dans quelle mesure le syst me scolaire dans sa situation actuelle de mixit contribue t il la r
75. laires et un quipement de m me qualit c L limination de toute conception st r otyp e des r les de l homme et de la femme tous les niveaux et dans toutes les formes d enseignement en encourageant l ducation mixte et d autres types d ducation qui aideront r aliser cet objectif et en particulier en r visant les livres et programmes scolaires et en adaptant les m thodes p dagogiques d En compl ment des diff rents textes internationaux cit s ci dessus chaque pays a galement r affirm au travers de plusieurs dispositions constitutionnelles nationales les principes du droit l ducation et d galit Dans la majorit des d mocraties de nos jours ces deux principes constituent en effet les principaux fondements du syst me scolaire Ils ont servi de piliers la mise en uvre de la mixit scolaire et continuent d tre cit s dans les principaux objectifs et finalit s ducatives de l cole 2 3 Mixit scolaire La mixit scolaire ou mixit des sexes dans l ducation peut tre d finie comme l ducation en commun des filles et des gar ons dans une m me salle de classe avec des contenus et objectifs ducatifs identiques Rogers 2004 Dans la plupart des soci t s occidentales la mixit dans l ducation a fait son apparition dans les ann es 1960 En Suisse la mixit scolaire a officiellement t instaur e au cours des ann es 1980 suite l introduction du nouvel article
76. le m me ordre dans les questions afin de ne pos influencer la qualit des r ponses De plus nous avons pris garde de ne pas parler de la probl matique de genre mais de la mixit scolaire Nous n avons galement pas utilis le terme d apprentissage diff renci mais nous lui avons pr f r les termes de diff rences et d in galit s 5 3 Consid rations thiques Avant de d tailler notre mod le d analyse nous souhaitons pr ciser les quelques principes thiques suivis dans notre recherche car l thique repr sente un clairage dynamique visant guider et soutenir l exercice responsable du jugement professionnel et ainsi favoriser la qualit de la recherche Orientations du Fonds qu b cois de la recherche sur la soci t et la culture 2002 p 11 Sans oublier les principaux enjeux qu un travail en recherche sociale peut renfermer En effet les principes thiques et les r gles d ontologiques se pr sentent sous Un angle particulier dans le domaine de la recherche sociale puisque celle ci porte directement sur la personne humaine Orientations du Fonds qu b cois de la recherche sur la soci t et la culture 2002 p 11 Dans le cadre de notre tude les enseignants participants sont la fois les objets d tude et les sources de renseignements c est pourquoi le consentement et la confidentialit repr sentent les deux enjeux thiques respecter imp rativement De par la population participante l
77. lera faire les corrections Un gar on non Ils sont plus dans le jeu Ils ont un c t plus joueur Les filles sont d j tourn es vers autre chose Bon c est aussi que parce que je leur permets de faire cela Si j tais plus stricte ils ne bougeraient pas Mais j aime cette interaction originale Enseignant 2 Les gar ons sont plus furbulents et demandent donc davantage d attention Mais si je dois intervenir pour un quelconque comportement la cons quence est la m me pour une fille ou Un gar on J aurai m me tendance passer plus de choses une fille qui est turbulente car a arrive nettement moins souvent Parce que peut tre elles se rendent plus facilement compte que les gar ons que ce qu elles font a n est pas appropri AU niveau des comportements et de la qualit du travail clairement les filles sont plus conformes enfin plus 29 LA MIXIT SCOLAIRE Karen Mailler proches des attentes de l cole Les gar ons c est moins le cas Si je prends l exemple du soin une fille va soigner son travail parce qu elle a envie a lui fait plaisir de le soigner Tandis qu un gar on il lui faut la petite carotte pour que ce soit bien fait Enseignant 3 Non je pense que les r leurs sont autant des filles que des gar ons et que cela tient davantage leur caract re qu au sexe C est pareil pour la discipline le caract re de certains est davantage impatient que d autres M me s
78. lit avant d aborder le th me principal de notre travail la mixit scolaire Apr s un bref d tour historique sur l av nement de la mixit scolaire nous LA MIXIT SCOLAIRE 2 Karen Mailler nous pencherons plus en d tail sur la situation actuelle La question de la formation des enseignants sera galement abord e Une fois l angle d attaque de notre recherche d fini nous expliciterons dans notre deuxi me partie les principaux concepts n cessaires la suite de notre travail et la construction des l ments m thodologiques Les notions de repr sentations sociales de genre et de pratique enseignante seront d finies Nous reviendrons galement sur le th me de la mixit scolaire mais en nous concentrant sur la notion de curriculum cach Quelques l ments de r ponse seront ainsi amen s afin de mieux comprendre en quoi les pratiques des enseignantes et enseignants ne vont pas forc ment dans le sens d une ducation l galit des sexes La troisi me et derni re partie sera elle consacr e la m thodologie et l analyse des r sultats La d marche m thodologie bas e sur des entretiens semi directifs nous permettra de rendre compte sur la base des r ponses apport es des repr sentations sociales des enseignants au sujet de la mixit scolaire ainsi que de leur reconnaissance ou d ni des in galit s existantes l cole entre les filles et les gar ons En analyser la fa on dont
79. nci es selon le sexe de l l ve des attentes et des comportements galement diff renci s et la pr gnance d un certain masculinisme des savoirs dans le mat riel didactique et p dagogique L ensemble de ces facteurs met volontairement l accent dans le cadre de ce travail sur le r le jou par les enseignants dans la construction des r les et des comp tences diff renci s des files et des gar ons mais chacun des facteurs mentionn s peut se retrouver divers chelons de l institution scolaire Face de tels constats les instances politiques ducatives de la majorit des pays europ ens ont pris des mesures et exprim leur volont d inclure davantage la dimension de genre dans les formations des enseignants et les moyens d enseignement Malheureusement peu d entre elles ont r ellement abouti Les formations la dimension de genre demeurent optionnelles et peinent obtenir une l gitimit aux yeux des enseignants Seuls les enseignants d j sensibilis s ou sensibles la th matique sont partie prenante La Suisse et le Valais tout particuli rement n chappent pas cette situation Les mesures prises pour assurer l galit entre les sexes l cole rev tent diff rentes formes selon les cantons cependant peu d entre elles proposent une formation des enseignants d di e la dimension de genre alors qu au niveau national la Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP a fait
80. ndre vivre ensemble Cela se rapporte ce que nous venons de pr senter ci dessus sur l ducation la citoyennet et sur l apprentissage de la cohabitation avec autrui Le deuxi me apport soulign par deux enseignants 1 et 4 tient au fait que la mixit a conduit l galit des chances En effet l instauration de la mixit a permis aux filles et aux gar ons d avoir acc s aux m mes enseignements d tre d s le d but mis sur un pied d galit et ainsi elle leur donne la chance de partir tous ensemble au m me moment Nous voyons que ces propos s inscrivent dans la droite ligne des diff rents textes l gislations et recommandations mis au sujet du droit l ducation et du principe d galit et sont en accord avec l id e que la mixit s est pr sent e comme une chance pour tous d acc der toutes les formations tous les dipl mes et par cons quent toutes les professions Grossenbacher 2006 Relevons ici que chacun des deux enseignants fait d j r f rence aux st r otypes v hicul s l gard des r les sociaux et des comp tences LA MIXIT SCOLAIRE 28 Karen Mailler des femmes la femme est avant tout une m re et une femme au foyer le fran ais et la litt rature sont toujours consid r s comme des disciplines f minines Selon les enseignants l av nement de la mixit a ainsi permis Une prise de distance par rapport aux mod les traditionnels Le dernier point positif de la mixit se
81. nement de l galit des sexes dans l ducation a galement introduit des d fis pour les enseignants Or ces derniers ne sont que trop peu pris en compte dans la formation des enseignants Le cursus des enseignantes et enseignants ne comporte pas ou que tr s rarement une formation d di e la th matique de genre dans l ducation Pourtant nous pouvons mesurer l importance des enseignants dans la vie scolaire au seul nombre d heures pass es avec les l ves plus de 35 heures par semaine soit plus de 30 semaines par an La formation a donc un r le central jouer afin d amener l ensemble du corps enseignant Un regard nouveau critique et appropri sur la probl matique de genre l cole Si les questions de la formation des enseignants et de l adaptation de l enseignement restent d actualit cela n emp che pas les enseignants de devoir poursuivre leur travail et de continuer d enseigner des classes mixtes Ainsi faute de formation ad quate le travail des enseignants ne peut donc en grande partie reposer que sur leurs repr sentations personnelles des enjeux qu une ducation en commun des files et des gar ons peut impliquer Les repr sentations des enseignants jouent alors un r le cl dans la mise en uvre et l application du principe d galit ou inversement dans la reproduction des in galit s entre les sexes l cole L angle d attaque retenu pour la suite de notre recherche repose ainsi essentiellement sur
82. nent encore trop souvent les choix professionnels Et l cole n est pas trang re ce r sultat L instauration de la mixit scolaire a laiss penser que l ducation en commun des filles et des gar ons pouvait tre un moyen efficace de r aliser l galit entre les sexes Pendant longtemps la croyance en une institution scolaire galitaire et herm tique aux valeurs dominantes de notre soci t a pris le dessus Marry 2004 Mais aujourd hui il n est plus possible de continuer ignorer que l cole est galement travers e par les rapports sociaux de sexe et contribue reproduire les in galit s entre filles et gar ons puis entre femmes et hommes et ainsi en favoriser la perp tuation Chacun des l ments explicit s ci dessus constitue des pistes de r flexion explorer et nous permet en partie de r pondre notre question initiale dans quelle mesure le syst me scolaire dans sa situation actuelle de mixit contribue t il la reproduction des in galit s entre les sexes Cependant dans le cadre de ce travail pour des raisons videntes nous ne pouvons pas nous pencher sur chacune d elles LA MIXIT SCOLAIRE 10 Karen Mailler d une mani re approfondie L axe principal que nous souhaitons alors d velopper plus en d tail repose sur le r le jou par les enseignantes et enseignants dans la cr ation des in galit s entre les filles et les gar ons En effet les enseignants jouent un r le central dan
83. ns Enseignant 3 premier abord pas grand chose Je vois plut t a dans les pays en d veloppement o les filles n ont pas toujours acc s l cole En Suisse cela n est plus le cas L acc s au savoir est gal pour tous Aussi au niveau du contenu et des chances de r ussir C est peut tre apr s au niveau de l universit que l entr e en formation diff re Il y a des concours d entr e qui sont plus faciles pour les gar ons que les filles et inversement Enseignant 4 Je pense au fait que les r sultats des filles ne sont pas les m mes que les gar ons Il parait selon le test PISA que les filles sont meilleures que les gar ons Dans ma classe cela se tient Les gar ons r ussissent aussi bien que les filles L important ce qui compte c est que plus tard ils aient tous le choix de faire ce qu ils d sirent Maintenant r ussir l cole n est pas synonyme de trouver du travail 30 LA MIXIT SCOLAIRE Karen Mailler Suite aux r ponses apport es par chacun des enseignants il a sembl pertinent de connaitre concr tement leur opinion sur la meilleure r ussite scolaire des filles et leur moins bon positionnement socio professionnel Enseignant 1 Tout fait d accord Voil j ai lu aussi ces tudes qui disent que les filles disparaissent un certain niveau Pour moi la raison principal c est un clich mais les filles sont faites pour devenir m re Et
84. ns Sinon pour ma part je crois que c est une attitude de tous les jours que ce soit en ACM en cours de g o ou en histoire et fran ais Typiquement je leur dis c est quoi ce clich Lorsqu on en trouve dans les vieux manuels Je m amuse aussi en cr er des normes et maintenant c est eux qui me reprennent Enseignant 2 Mais dans quel sens Pour maintenant ou leur vie future Car l cole l galit elle est quand m me l Apr s il y a d j des choses en place Comme pour les 6 mes il y a Osez tous les m tiers Donc l les l ves sont sensibilis s et apprennent que chacun peut faire le m tier dont il a envie Mais apr s cette tendance qui essaie de renverser la vapeur en voulant faire faire des choses masculines aux filles et inversement je ne pense que cela soit vraiment b n fique Le but c est de leur faire prendre conscience qu ils ont le droit de faire le m tier dont ils veulent Alors apr s si les filles restent dans des m tiers plus f minins on ne va pas non plus partir en guerre contre leur choix Enseignant 3 Comme je l ai dit je suis neutre face mes l ves Je tiens compte au maximum des quotas c est dire que si j interroge quatre gar ons la prochaine fois ce sera les filles ou inversement Je privil gie une attitude de mixit avant tout Enseignant 4 C est d j quelque chose qui se fait souvent plusieurs actions comme Osez tous les m
85. ns la prise en compte et l int gration de la dimension de genre l cole Pourtant le r le que jouent les enseignants dans le maintien ou la remise en cause des st r otypes de sexe a une grande influence dans le renforcement ou l limination des in galit s entre les files et les gar ons Malheureusement les LA MIXIT SCOLAIRE 44 Karen Mailler ph nom nes d in galit s sont souvent mal interpr t s par les enseignants et cela d autant plus lorsqu il s agit des in galit s de genre Davantage justifi es en mati re de diff rences ou de compl mentarit entre les sexes et davantage consid r es comme trang res l cole les in galit s de genre restent peu questionn es comprises et par cons quent combattues La culture professionnelle enseignante reste encore largement impr gn e du mythe de l galit et cela malgr les nombreuses recherches et tudes qui ont d crypt et d crit les m canismes sociaux qui cr ent et maintiennent ces in galit s l cole Nous pouvons ainsi raisonnablement penser que sans une formation la dimension de genre il semble difficile d attendre des enseignants qu ils acqui rent une lecture critique de la r alit sociale en mati re de rapports sociaux de sexes et encore plus difficile qu ils per oivent Un int r t transformer leurs pratiques enseignantes en vue de combattre les in galit s pr sentes l cole L ducation est consid r e comme un puissant instrume
86. nsemble des trois conf rences r gionales suisses al maniques r unies en la Deutschschwei zer Erziehungsdirektorenkonferenz D EDK En plus des dispositions l gales dict es par la Constitution f d rale et la Loi f d rale sur l galit entre femmes et hommes les politiques cantonales de l ducation se fondent sur les recommandations mises par la CDIP N anmoins chaque canton reste libre d y adh rer et conserve alors une certaine marge de man uvre C est ainsi que m me si au niveau national des recommandations ont t sugg r es chaque canton reste liore de les appliquer et libre de choisir de quelle mani re il le fera AU niveau national la CDIP a maintes reprises montr son int r t et sa pr occupation de d velopper une approche qui tienne compte de l galit entre les sexes dans l ducation mais galement dans la formation des enseignants Le premier document relatif ce sujet date de 1981 cf point 1 3 S ensuivent les recommandations de 1993 o d j ce moment la CDIP avait appel une formation des enseignants et une r vision des moyens d enseignements en accord avec le principe d galit En 1996 le document galit des chances l cole formation des enseignantes et enseignants publi par la Commission Formation des enseignants et la Commission p dagogique de la CDIP a mis en vidence la n cessit d une formation du personnel enseignant qui favorise l galit des sexes l
87. nt pouvant permettre de changer les attitudes et les comportements Le syst me ducatif joue par cons quent un r le majeur dans la promotion de l galit et dans la lutte contre les st r otypes L cole a le devoir d offrir chaque l ve l opportunit de d couvrir sa propre identit ses forces et ses int r ts ind pendamment des attentes et des r les traditionnellement attribu s au genre masculin et f minin R seau Eurydice 2010 Les articles 28 et 29 de la Convention relative aux droits de l enfant 1989 mettent clairement en exergue que le droit de l enfant l ducation n est pas seulement une question d acc s l ducation art 28 mais concerne galement le contenu de l ducation art 29 savoir doter l enfant des aptitudes n cessaires la vie d velopper sa capacit jouir de l ensemble des droits de la personne et promouvoir une culture impr gn e des valeurs appropri es relatives aux droits de l homme ainsi que d velopper l autonomie de l enfant en stimulant ses comp tences ses capacit s d apprentissage et ses autres aptitudes son sens de la dignit humaine l estime de soi et la confiance en soi Comit des droits de l enfant 2001 82 De plus nous constatons ici que le Comit des droits de l enfant ne fait pas uniquement r f rence au contenu des programmes scolaires mais galement aux processus d ducation aux m thodes p dagogiques et au milieu scolaire en g n ral Dan
88. ociologie l effet Pygmalion est Une proph tie autor alisatrice selffulfilling prophecy c est dire qu en croyant que quelque chose est vraie nous pouvons la rendre r elle Dans le cadre de l cole celui ci consiste influencer l volution d un l ve en mettant Une hypoth se sur son avenir scolaire Rosenthal et Jacobson 1971 Ainsi dans une classe donn e les enfants dont le maitre attend davantage feront effectivement des progr s plus grands Rosenthal et Jacobson 1971 p 101 Il est important de sp cifier que l effet Pygmalion a des effets la fois sur les pratiques enseignantes et sur les comportements des l ves Zaidman 2007 Ainsi l cole les gar ons apprennent s exprimer et s affirmer alors que les filles apprennent limiter les changes avec les enseignants et rester leur place et cela conform ment aux attentes et comportements des LA MIXIT SCOLAIRE 17 Karen Mailler enseignants e Le masculinisme des savoirs scolaires La socialisation des l ves se passe galement travers la transmission des savoirs Les recherches sur le mat riel et les contenus scolaires ont depuis longtemps montr que les manuels scolaires sont tout autant porteurs de connaissances que de valeurs Baudino 2007 p 4 que les filles comme les gar ons vont int rioriser tout au long de leur scolarit Or une repr sentation st r otyp e des hommes et des femmes continue largement d
89. on Nous avons aussi respect une repr sentation quilibr e des sexes Deux femmes et deux hommes ont ainsi particip la rechercher Ci dessous un tableau r capitule les principales informations concernant les quatre enseignants n cessaires notre travail LA MIXIT SCOLAIRE 22 Karen Mailler Enseignant 2 3 4 Sexe F M M F ge 29 ans 28 ans 29 ans 26 ans Formation HEP HEP HEP HEP Degr primaire 6 me 5 6 me 1 3 me 2 4 me Exp rience 5 ans 4 ans 6 ans 3 ans Cours ceng S Oui Oui Non Non education HEP Haute cole p dagogie de Saint Maurice cursus de 3 ans 5 2 Guide d entretien L enqu te par entretien semi directif n cessite la construction d un guide d entretien annexe 1 Le guide est constitu selon Blanchet et Gotman 1992 des diff rents th mes et questions de recherche pr alablement labor s en fonction des hypoth ses Le guide comprend ainsi l ensemble des th mes explorer ainsi que les strat gies visant maximiser les apports avec des sous questions poser si n cessaire Blanchet et Gotman 1992 Notre guide d entretien est donc ax principalement sur les repr sentations des enseignantes et enseignants au sujet de la mixit et de la probl matique de genre Les apports th oriques d velopp s pr c demment servent de base la construction de nos questions et sous questions Nous avons veill lors des entretiens toujours respecter
90. on identit de sa langue et de ses valeurs culturelles ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il vit du pays duquel il peut tre originaire et des civilisations diff rentes de la sienne d Pr parer l enfant assumer les responsabilit s de la vie dans une soci t libre dans un esprit de compr hension de paix de tol rance d galit entre les sexes et d amiti entre tous les peuples et groupes ethniques nationaux et religieux et avec les personnes d origine autochtone e Inculquer l enfant le respect du milieu naturel 2 La Convention relative aux droits de l enfant ainsi que les diff rentes conventions et trait s internationaux contenant des dispositions similaires sur le droit l ducation expriment galement tous un autre principe fondamental des droits de l homme celui du droit la non discrimination Ainsi lorsque les textes parlent d une ducation pour tous cela signifie que chaque personne peut se pr valoir de ce droit sans distinction aucune notamment de race de couleur de sexe de langue de religion d opinion politique ou de toute autre opinion d origine nationale ou sociale de fortune de naissance ou de toute autre situation D claration universelle des droits de l homme 1948 art 2 al 1 Le droit la non discrimination et le droit l ducation sont troitement imbriqu s Le principe de l ducation pour tous ne peut donc tre appliqu et r
91. ossenbacher 2006 Partant de ce d cevant constat la CDIP adopta en 1993 les Recommandations sur l galit entre femmes et hommes dans le domaine de l enseignement et de l ducation AU nombre de 7 et toujours en vigueur en voici les plus pertinentes pour la suite de notre travail 1 Principes L homme et la femme ont galement acc s toutes les fili res de la formation scolaire et professionnelle Les objectifs et les contenus sont les m mes pour les deux sexes II convient de veiller une repr sentation quilibr e des deux sexes tous les niveaux de la profession enseignante et tous les chelons administratifs 2 Co ducation Les coles sont mixtes On peut d roger toutefois au principe de la mixit des classes pour autant que l galit des sexes soit encourag e 3 quivalence dans l enseignement L enseignement et les moyens d enseignement doivent tre con us dans un esprit d ouverture et dans le respect de la diversit de l environnement quotidien et professionnel des deux sexes Les enseignants et les enseignantes respectent l quivalence des deux sexes au niveau du langage et de toutes les formes de communication LA MIXIT SCOLAIRE 8 Karen Mailler 4 Formation initiale et perfectionnement des enseignants L galit des sexes est un th me qui doit obligatoirement figurer dans le programme de formation des enseignants Les enseignantes et les enseignants doivent tre amen s
92. ours Mais sur le retour des travaux Tout cela en fait c est important de le dire si je le fais c est que je sais par les tudes que Je pense que si on ne m avait pas pr sent ce probl me a serait rest dans mon inconscient je ne le ferais pas car je ne le saurais pas Enseignant 2 Je ne pense pas non Parce que quand tu donnes un cours ce qui est important c est quand m me la mati re que tu donnes et je ne pense pas aborder a diff remment Et je prends davantage en compte le groupe classe sans mettre en place quelque chose pour les filles ou les gar ons Enseignant 3 Non absolument pas J ai toujours essay de faire de mon mieux pour ne pas faire de diff rence entre les filles et les gar ons Et je crois bien y arriver Ils sont avant tout des l ves et m ritent d tre trait s de la m me mani re De plus il y a quivalence autant dans les contenus que l ducation et ce n est pas moi qui fixe les plans d tudes Les objectifs et les contenus des programmes sont fix s par des commissions didactiques En tant que professeur on ne fait qu appliquer les exigences fix es et atteindre les buts demand s Et cela pour tous les l ves qu importe leur sexe Ils ont tous le droit la m me ducation Et c est une chance pour eux Enseignant 4 Pour ma part je traite de la m me mani re tous les l ves sans faire la moindre diff rence Je suis tr s clai
93. posant aux enseignants d effectuer au d but de l entretien une r flexion sous la forme d un r seau d associations Abric 1997 Cette technique permettrait aux enseignants de d abord construire un r seau d associations autour de trois ou quatre mots stimulus mixit galit des sexes diff rences scolaires pratique enseignante puis de s en servir comme appui lors de l entretien Cela leur permettrait ainsi de pr ciser certaines r ponses et cela nous permettrait aussi de recueillir davantage de donn es En effet selon Abric 1997 cette m thode permet aux enseignants partir d un premier mot de lui associer d autres termes de les organiser entre eux d indiquer leur importance et leur valeur et ainsi de construire Un r seau d association Et pour nous chercheurs il nous permettait de mieux d tecter la structure les contenus les indices de polarit de neutralit et de st r otypie du champ s mantique li s aux repr sentations sociales des enseignants Abric 1997 7 2 chantillon Notre chantillon tait appropri aux conditions de notre recherche repr sentatif au niveau des sexes des enseignants et de leurs degr s de classe d enseignement et repr sentatif au niveau de leur formation la probl matique de genre Au niveau du nombre de personnes s lectionn es notre chantilon correspondait l envergure de notre recherche Il est n anmoins vrai qu il aurait t int ressant d interroger Un plus grand nombr
94. professionnel sur le diff rences entre les filles march du travail 2 et les gar ons au niveau de leurs attitudes et comportements Estimez vous que la mixit ne Pensez vous devoir adopter demande des strat gies i f arr f une pratique enseignante particuli res en mati re SrA diff rente selon que vous vous de gestion de classe US adressiez une fille ou un 5 Pratiques Estimez vous que votre pratique enseignante soit sensible une repr sentation quilibr e des sexes Pourriez vous imaginer une fa on de promouvoir l galit entre les filles et les gar ons l cole gar on Comment tablissez vous les groupes de travail Le plan de classe 2 Avez vous le sentiment d avoir les m mes interactions avec les filles qu avec les gar ons nombre temps genre enseignantes galit Repr sentation quilibr e LA MIXIT SCOLAIRE 52 Karen Mailler Annexe 2 Lettre d information destin e aux enseignants de l cole primaire valaisanne M moire de fin d tude men dans le cadre du Master interdisciplinaire en droits de l enfant Institut universitaire Kurt B sch Bramois IUKB Concerne Lettre d information Participation au travail de recherche GESTION ET CONDUITE DE CLASSE L COLE PRIMAIRE Madame Monsieur Suite notre contact t l phonique je vous transmets par la pr sente comme convenu les informations suppl mentaires relatives mon t
95. ravail de recherche Gestion et conduite de classe l cole primaire Je r alise actuellement mon travail de master en Droits de l enfant l IUKB Int ress e d tudier et de d couvrir le fonctionnement de l cole primaire et l enseignement qui y est dispens mon travail de fin d tude porte tout sp cifiquement sur la th matique de la gestion et la conduite de classe D autres th mes sp cifiques la probl matique seront galement abord s Directement concern e par ce sujet vous tes donc une source pr cieuse de renseignements Voil la raison pour laquelle je me permets de solliciter votre aide et vous invite prendre part ma recherche Le travail de recherche sera men sous la forme d entretiens semi directifs La rencontre reposera donc davantage sur le dialogue Les questions qui vous seront pos es vous permettront de vous exprimer ouvertement et en toute libert En effet ce que je recherche avant tout c est de d couvrir vos opinions et exp riences en mati re d enseignement L entretien se d roulera dans votre salle de classe o un autre endroit de votre choix au moment qui vous conviendra le mieux et durera environ 60 minutes L entretien sera enregistr afin d viter de d former vos propos lors de l analyse des donn es Les enregistrements seront d truits d s la fin du travail de recherche c est dire au plus tard en juin 2012 Les donn es recueillies dans le cadre de ce travail seront util
96. re que la question de l galit entre les filles et les gar ons l cole a t enti rement r solue avec l introduction de la mixit scolaire En effet diff rentes in galit s dues au contexte de mixit continuent de persister au sein du syst me scolaire Le pr sent travail apr s un tour d horizon des principales recherches ayant tudi la probl matique des in galit s scolaires dans la situation de mixit s int resse plus sp cifiquement aux repr sentations sociales des enseignantes et enseignants sur la dimension de genre l cole Dans une optique exploratoire nous avons voulu au travers d entretiens semi directifs d couvrir tout d abord comment les enseignants per oivent la mixit scolaire puis leur perception des in galit s scolaires et finalement leur mani re de g rer la pr sence simultan e de filles et de gar ons au sein d une m me classe L ensemble du mat riel recueilli est sur la base des principaux clairages th oriques existants en la mati re analys et comment Nous avons pu ainsi en d gager les principales repr sentations des enseignants et mieux comprendre leur influence sur les pratiques enseignantes Mots cl s Mixit scolaire Droit l ducation Principe d galit In galit s scolaires Repr sentations sociales Genre Pratique enseignante Le genre masculin est utilis sans discrimination et uniquement dans le but d all ger le texte Table des mati res LINNO
97. re sur certains aspects Tout le monde est log la m me enseigne il n y pas de favoritiime l cole les filles et les gar ons ont les m mes chances de r ussir Les contenus sont les m mes pour tous apr s libres eux de les apprendre 33 LA MIXIT SCOLAIRE Karen Mailler La question suivante est quant elle beaucoup plus explicite Pensez vous que votre pratique enseignante est sensible une repr sentation quilibr e des sexes Enseignant 1 Oui tout fait J en suis convaincue C est quelque chose de juste normal de premi rement r fl chir ce que tu fais de me remettre en question m me si je suis assez convaincue par mon m tier par ce que je fais je sais que j y mets de mien que je pr pare mes cours avec attention En fait maintenant j ai le r flexe De plus c est un message v hiculer Et aussi dans nos attitudes on le montre C est seulement quand tu fais une r flexion personnelle en te positionnant toi par rapport tout a Autrement tu reproduis quoi qu il en soit les m mes sch mas tu retombes forc ment dans les clich s Je pense forc ment que a arrive comme a Car pour moi c est tre mauvais que de ne pas faire de diff rences de ne pas se remettre en question de ne pas r fl chir ce que l on fait C est tellement important ce qu on fait Les enfants passent beaucoup de temps avec nous Alors je pense qu on a des messages faire passer tr
98. remettre en cause le syst me ducatif actuel le pr sent travail vise davantage connaitre et comprendre de quelle mani re l cole peut contribuer la reproduction des in galit s de genre Conscients du nombre important de param tres et d acteurs uvrant dans et pour l institution scolaire d une mani re g n rale nous centrerons notre recherche sur les enseignantes et enseignants de l cole primaire Quelle conception se font ils de la mixit scolaire La per oivent ils comme un atout pour les l ves Tiennent ils compte de la pr sence des filles et des gar ons dans leur enseignement Quelle image se font ils de l galit entre les filles et les gar ons l cole Est ce que la th matique des in galit s scolaires leur voque quelques r flexions Pensent ils adopter une pratique enseignante sensible une repr sentation quilibr e des sexes Voici quelques unes des principales questions auxquelles le pr sent travail de recherche tentera d apporter des r ponses Afin de r fl chir toutes ces questions nous avons articul notre recherche en trois grandes parties La premi re partie est consacr e la probl matique Elle permet de situer notre recherche dans un contexte th orique ainsi que de poser les bases initiales de notre r flexion Nous effectuerons dans un premier temps un d tour par les deux principes fondateurs de la mixit scolaire savoir le droit l ducation et le principe d ga
99. remier th me abord lors des entretiens De plus la base de notre questionnement et de notre r flexion cette th matique est galement transversale l ensemble des autres th mes abord s puisque nous pouvons facilement imaginer que selon les repr sentations que les enseignants mettent au sujet de la mixit celles ci influeront la fois sur leurs repr sentations des in galit s scolaires ainsi que sur leurs pratiques e Analyse Dans le cadre de notre travail nous avons construit et attribu la mixit scolaire une signification bien pr cise qui est celle d un gal acc s des filles et des gar ons tous les savoirs et tous les lieux o ils sont dispens s Marry 2004 p 189 Cependant comme cette derni re n avait pas t telle quelle explicit e pr alablement aux enseignants il n tait pas donc certain que ces derniers se repr sentent la mixit scolaire sous cette m me forme Il est donc apparu primordial avant d aborder d autres questions plus sp cifiques de d couvrir comment les enseignantes et enseignants percevaient la mixit scolaire et quelles repr sentations ils s en faisaient De cette mani re nous avons pu si n cessaire recadrer le discours LA MIXIT SCOLAIRE 25 Karen Mailler pour la suite de l entretien sur la mixit scolaire au sens d une ducation et d une instruction en commun des filles et des gar ons la question Que vous voque la mixit scolaire chaq
100. respect et l anonymat des participants tout comme la confidentialit des donn es recueillies ont t garantis Nous nous sommes galement engag s restituer aux enseignants une fois la recherche termin e les r sultats obtenus principe 6 Une fois les enseignants inform s et d cid s participer les rencontres ont pu avoir lieu Avant le d but des entretiens chaque enseignant a alors re u et sign un formulaire de consentement clair qui atteste de son libre choix de participer la recherche Dans le cadre de notre travail les enseignants repr sentent la fois nos sources de renseignements et les objets d tude Nous avions donc besoin que les enseignants ne connaissent pas exactement avant le jour de l entretien l objet et les buts de notre recherche et restent dans une certaine mesure na fs p 4 Afin de ne pas influencer les enseignants avant les entretiens et risquer alors de modifier leurs r ponses des informations ont volontairement t tues dans la lettre d information Nous n avons ainsi pas explicitement fait r f rence la mixit scolaire ni aux objectifs pr cis que visait notre recherche Nous avons davantage mis l accent sur notre besoin de d couvrir le fonctionnement d une classe primaire ainsi que les m thodes d enseignement qui lui sont sp cifiques Notons que ces deux l ments ne sont pas sans lien avec notre probl matique puisque faisant partie de la pratique enseignante ils constitu
101. rnes l cole et se justifient davantage en mati re de choix que de reproduction st r otyp e des r les sociaux Finalement le troisi me constat se rapporte aux pratiques enseignantes consid r es par tous les enseignants comme tant sensibles une repr sentation quilibr e des sexes Nous constatons donc que l id ologie d une cole galitaire traverse l ensemble des discours et impr gne profond ment les repr sentations des enseignants interrog s Tous les propos des enseignants se r f rent au fait que l acc s l ducation est garanti pour tous les enfants que les objectifs et les contenus d enseignement fix s par des commissions didactiques sont les m mes pour tous et que donc chaque enfant a l opportunit de r ussir Le principe d galit des chances symbolise le c ur m me de l cole D s lors il semble malvenu pour les enseignants de tenir des propos contradictoires in galitaires ou sexistes Le seul enseignant qui a men une r flexion sur le sujet et qui tient compte dans son enseignement de la dimension de genre nous explique que d jouer les discriminations qui op rent dans la classe n est pas ais et que sans une prise de conscience et une r flexion personnelles il n y aura gu re de transformation possible des pratiques Comme pr c demment mentionn nous n avons pas trouv de formation des enseignants que nous pourrions qualifier ce jour d id ale voire pour commencer de compl te da
102. rs reconnues par la soci t La repr sentation se d finit alors comme Une forme de connaissance socialement labor e et partag e ayant une vis e pratique et concourant la construction d une r alit commune un ensemble social Jodelet 2007 p 36 Assimil e un savoir de sens commun ou un savoir na f Jodelet 2007 la repr sentation sociale est donc le reflet de la soci t de ses normes institutionnelles et de ses id ologies dominantes La repr sentation sociale se situe l interface du psychologique et du social Elle contient Une dimension socioculturelle c est dire qu elle est en lien avec les id ologies qu elle a des fondements normatifs et qu elle v hicule des l gitimations de rapports de domination et de positions sociales et Une dimension plus LA MIXIT SCOLAIRE 15 Karen Mailler individuelle car la repr sentation comporte une charge affective elle est li e la repr sentation de soi Pour comprendre et expliquer la repr sentation sociale il est n cessaire de tenir compte des deux dimensions de les faire se rencontrer La r alit est en effet appropri e par l individu reconstruite dans son syst me cognitif int gr e dans son syst me de valeurs d pendant de son histoire et du contexte social et id ologique qui l environne Abric 1997 p 12 Travailler sur une repr sentation correspond donc selon Herzlich 1969 observer comment un ensemble de valeurs de normes
103. s encourageant L tude du r seau Eurydice intitul e Diff rences entre les genres en mati re de r ussite scolaire tude sur les mesures prises et la situation actuelle en Europe mentionne que les politiques relatives la formation des enseignants ne prennent pas sp cifiquement en consid ration la perspective de genre que ce soit dans la formation initiale ou dans le cadre des activit s de d veloppement professionnel 2010 p 101 De plus la th matique de genre est souvent incluse dans des sujets plus g n raux sur l galit Sans oublier que le recours ce type de formation d pend encore largement de l initiative individuelle d enseignants int ress s ou pr occup s par les questions li es l galit entre les filles et les gar ons l cole D autres contributions ont galement d montr que la question du genre dans la formation des enseignants n tait pas chose facile et que malgr des politiques favorables son introduction dans les cursus de formation ne s imposait pas d elle m me Lors du colloque Filles gar ons une m me cole r alis en 2009 Bruxelles sur la question du genre dans la formation des enseignants des constats similaires ont merg des discussions et pr sentations des intervenants En effet bien qu en Belgique et en France des cours sur le genre sont dispens s au cours de la formation des enseignants ceux ci demeurent optionnels et bien souvent ne sont pas porteurs de r el
104. s ce sens c est l institution scolaire dans sa totalit qui se doit d tre attentive aux rapports sociaux de sexe qui la traverse de toute part Si un niveau l gislatif le principe d galit et de droit l ducation y est inscrit depuis longtemps il est n cessaire aussi de retrouver cette volont dans les faits De nombreuses actions ont t men es et cela divers niveaux cependant nous avons constat que les syst mes scolaires sont loin d avoir mis en uvre tous les moyens possibles pour construire des relations de genre plus galitaires La formation des enseignants en est l un d eux et dans ce domaine de nombreuses actions restent tre men es afin qu une v ritable politique de formation et de sensibilisation des enseignants la dimension de genre soit mise en place et devienne efficiente N anmoins il faut se rendre l vidence la prise en compte de la dimension de genre ne va pas faciliter la t che des enseignants AU contraire elle requiert une vigilance constante et une strat gie d intervention permanente Un cours sp cifique la th matique de genre repr sente certainement Un bon d but mais faut il encore que celui ci ne devienne pas juste une discipline de plus L objectif d un cours d di la dimension de genre ne devrait id alement pas tre celui de certifier des savoirs mais celui d amener les enseignants tre davantage sensibles la question du genre Ce qu il semble pertinent
105. s changements dans les pratiques En effet Herzog et al 1997 avaient d j relev que suite une formation la question du genre les enseignants ont certes acquis de nouvelles connaissances sur les contenus et les m thodes mais que leur sensibilit aux diff rences entre les sexes et leur attitude face aux diff rents acquis formes d apprentissages et modes de comportement des l ves n ont gu re volu p 181 En conclusion que cela soit Un niveau cantonal national ou un niveau europ en nous remarquons que le processus de mise en place d une formation des enseignants d di e la th matique de genre et des in galit s entre les filles et les gar ons l cole a encore du chemin mais surtout des progr s faire d une mani re g n rale M me pour des pays tels que la Su de pays pionnier dans l laboration de politiques en mati re de genre R seau Eurydice 2010 p 22 l application des politiques la pratique ducative n est pas effective Notifions encore qu en Suisse et en Valais plus sp cifiquement face un certain manque d attention et d officialisation accord la probl matique de genre dans LA MIXIT SCOLAIRE 13 Karen Mailler l enseignement des projets ind pendants tels que L cole de l galit Balayons les clich s ou encore Lab elle attention au potentiel f minin ont entrepris des d marches visant encourager la prise en compte de l
106. s la structure de l enseignement et la vie scolaire Ils sont non seulement des r f rences et des mod les d identification mais aussi des personnes part enti re avec des valeurs un v cu et un apprentissage personnels Duru Bellat 2004b Mais ces m mes enseignants se sont ils d j interrog s sur la mixit scolaire Y ont ils d j t sensibilis s Ou au contraire n y ont ils jamais vraiment pr t attention C est pourquoi ce stade il apparait indispensable de s attarder un instant sur la formation re ue par les enseignantes et enseignants de l cole primaire au sujet d un enseignement soucieux d galit Grossenbacher 2006 2 4 Formation un enseignement soucieux d galit En Suisse l ducation est du ressort et de la comp tence de chaque canton art 62 al l de la Constitution f d rale suisse Cela signifie donc qu il existe en tout 26 syst mes ducatifs plus ou moins diff rents Toutefois le travail des cantons est coordonn au sein d une instance politique nationale la Conf rence suisse des directeurs cantonaux de l instruction publique CDIP Nous trouvons aussi des r unions entre cantons d sireux d harmoniser leurs institutions scolaires et de formation comme par exemple l ensemble des cantons de la Suisse romande Berne Fribourg Gen ve Jura Neuch tel Valais et Vaud et le Tessin r unis au sein de la Conf rence intercantonale de l instruction publique CIIP ou comme l e
107. s les manuels ducatifs Cependant seul l un d eux prend r ellement en compte la dimension de genre dans sa pratique Le second enseignant malgr la connaissance du ph nom ne ne l int gre pas son enseignement En ce qui concerne les traces de st r otypes sexu s aucun enseignant n chappe leur influence Tout au long des discours Un moment ou un autre les quatre enseignants laissent chapper des r ponses st r otyp es ou font r f rence des attitudes et des comportements st r otyp s selon le sexe M me l enseignant 1 qui a d montr la plus grande prise de recul par rapport l attribution de r les sociaux selon le sexe voque lui aussi le caract re et les qualit s inn es des femmes dans son explication du positionnement professionnel des femmes Notre derni re hypoth se n est alors qu en partie v rifi e puisque seule la seconde moiti s est av r e exacte LA MIXIT SCOLAIRE 38 Karen Mailler 6 5 Synth se travers notre recherche nous avons d montr que l cole participe sa fa on la perp tuation des in galit s entre les femmes et les hommes et que les enseignants sont tout aussi concern s par le ph nom ne Par leurs attitudes comportements et attentes les enseignants en traitant galement tous les l ves participent en fait la l gitimit des in galit s Nous avons d montr que les repr sentations sociales des enseignants au sujet de la mixit scolair
108. s prises de d cisions OU sur ce que Beillerot 1989 a nomm les objectifs strat gies et id ologies Le pr sent travail est donc centr exclusivement sur le discours des enseignantes et enseignants au sujet de leur pratique enseignante et de leur prise en compte de la dimension de genre l int rieur de cette derni re Autrement dit nous n avons donc pas t v rifier sur le terrain selon quelles modalit s la pratique est mise en application et s organise Ainsi dans le cadre de ce travail la question de pratique enseignante est uniquement analys e partir de ce que les enseignants en disent 3 5 Synth se Notre approche consistait tudier les repr sentations sociales des enseignants au sujet de la mixit Le cadre conceptuel pr sent ci dessus met en exergue les notions n cessaires la r colte et l analyse des donn es Elles nous renseignent la fois sur les m canismes et les influences des repr sentations sociales dans l enseignement et sur leurs objets en lien avec notre probl matique Nous allons donc pouvoir Utiliser ces donn es th oriques pour construire notre guide d entretien et pour analyser le contenu des discours des enseignantes et enseignants LA MIXIT SCOLAIRE 20 Karen Mailler 4 Question et hypoth ses de recherche AU vu des l ments pr sent s dans la probl matique et le cadre conceptuel il apparait indispensable d analyser les repr sentations sociales des enseignantes et
109. s semi directifs le discours des enseignants afin de l analyser et d en d gager leurs principales repr sentations sociales au sujet de la mixit scolaire et de ses cons quences dans le maintien des in galit s entre les femmes et les hommes La m thode de recueil des donn es correspondait aux besoins de notre recherche et s est av r e pertinente car elle a permis d acc der des contenus subtils et souvent inconscients En effet c est travers le discours des enseignants que se refl tent les repr sentations sociales qui guident leurs pratiques et leurs r flexions Les concepts retenus dans notre cadre th orique nous ont servi de guide tout au long de la recherche et ont permis la fois d analyser les discours et de r pondre notre question de recherche Un point faible m rite cependant d tre soulev Un des aspects qui avec certains enseignants 2 3 s est av r probl matique tient au fait que nous posions des questions que les enseignants ne se posent pas enseignant 3 ou ne veulent pas se LA MIXIT SCOLAIRE 39 Karen Mailler poser enseignant 2 Comme le mentionne Rogers 2004 il faut tenir compte de la difficult de faire parler les individus sur leurs actions dans un climat d acception Bien que nous essayions de pointer des l ments pr cis certains enseignants ne fournissaient que des r ponses courtes ou alors digressaient sur un autre l ment Cet aspect pourrait tre am lior notamment en pro
110. s st r otypes de sexe Parler de st r otypes de sexe c est se LA MIXIT SCOLAIRE 16 Karen Mailler r f rer l ensemble des traits et des caract res attribu s automatiquement et d une mani re rigide aux cat gories femme et homme La psychologie sociale a montr que les st r otypes nous influencent et agissent sur nos jugements et comportements sans que nous en soyons pour autant conscients Mosconi 2004b Chaponni re 2006 explique que les st r otypes de sexe ont ainsi des r percussions sur les conceptions les jugements les attentes et les comportements des enseignants Les enseignantes et enseignants bien que pensant adopter une attitude neutre adoptent en r alit des jugements et des comportements diff renci s l gard des files et des gar ons Les enseignants portent des jugements sur la valeur scolaire des filles diff rents de ceux l gard des gar ons Les enseignants imputent la r ussite des gar ons leur talent et leur intelligence et celle des filles leur travail et leurs efforts Jarl gan 2000 Autre exemple les filles sont consid r es par les enseignants comme davantage investies dans le m tier d l ve Zaidman 1996 car jug es plus sages plus travailleuses plus consciencieuses plus ordonn es et plus propres tandis que les gar ons plus turbulents plus difficiles g rer et cherchant davantage attirer l attention Chaponni re 2006 e Les interactions entre ensei
111. t mes de valeurs et les rep res normatifs partir desquels s orientent les acteurs L entretien selon Gay 2010 correspond la situation o d un c t l interview livre sa vision du ph nom ne tudi alors que de l autre c t le chercheur s efforce de faciliter la parole de l interview p 87 L entretien a ainsi pour objectif de cr er un discours lin aire de la personne interview e sur un th me d fini par le chercheur dans le cadre de sa recherche Blanchet et Goi man 1992 L utilisation des entretiens nous permet alors de d gager une discussion sur les th mes nonc s sans que des restrictions autres que l objet de discussion proprement dit n interviennent Selon Blanchet et Gotman 1992 un entretien peut tre men de trois fa ons savoir 1 De mani re directive soit Un entretien tr s structur avec des questions pr cises et un ordre pr d fini 2 De mani re non directive soit un entretien sur un th me de discussion et l absence de cadre 3 De mani re semi directive soit un entretien combinant structure et libert Nous avons opt pour la forme semi directive En effet l entretien semi directif privil gie la discussion tout en offrant des instants de questionnement et nous permet ainsi de recentrer la discussion tout moment sur notre th matique sans toutefois enfermer le discours de l enseignant L avantage de ce type d entretien tient au fait que l entretien est l instrumen
112. t s injustifi es entre les femmes et les hommes La cat gorie masculine est la cat gorie de r f rence Elle est socialement valoris e et sert de r f rent universel en opposition la cat gorie femme Hurtig et Pichevin 1986 cit s par Morin Messabel 2004 Notifions encore que le genre en tant que rapports sociaux de sexe est transversal c est dire qu il traverse l ensemble des sph res de la soci t la politique les m dias la famille et bien videmment l cole Dans le pr sent travail le concept de genre sera utilis comme synonyme de l expression rapports sociaux de sexe Il va en effet nous permettre de questionner le caract re social et non naturel des repr sentations du masculin et du f minin de la part des enseignants La notion de genre nous aide galement mieux comprendre l acquisition diff renci e des comp tences sociales des filles et des gar ons l cole Comme d velopp pr c demment l absence d une prise en compte de la dimension de genre dans le champ scolaire a pour effet de maintenir et de renforcer les diff rences de sexe entre les filles et les gar ons En effet un l ve n est pas qu une file ou qu un gar on mais il r pond aussi aux injonctions sociales attribu es aux cat gories femme ou homme L cole en actualisant des enjeux ducatifs d apprentissage et d insertion professionnelle est le lieu potentiel la fois de reproduction sociale mais aussi de changement social
113. t pour rien Le moins bon positionnement socio professionnel des femmes tient avant tout selon les enseignants 1 2 4 un choix personnel Les femmes de par leur caract re moins ambitieux et plus social que celui des hommes et de par une certaine pr disposition au r le de m re opteraient ainsi de leur propre chef pour des professions qui prolongent les fonctions traditionnellement d volues aux femmes ducation relations et soins Baudelot et Establet 1998 Bien que l enseignant 3 voque l influence de la famille et de la soci t dans la perp tuation des r les sociaux st r otyp s selon les sexes il ne parle n anmoins pas du r le de l cole dans ce ph nom ne L institution scolaire est donc bien per ue comme une entit de neutralit qui ne serait pas travers e par les rapports sociaux de sexe 6 3 Les pratiques enseignantes Apr s avoir interrog les enseignants au sujet de leurs repr sentations de la mixit et des in galit s scolaires il est important de d couvrir comment ils tiennent compte ou non dans leurs pratiques de la pr sence simultan e des filles et des gar ons LA MIXIT SCOLAIRE Karen Mailler e Analyse La premi re question au sujet des pratiques enseignantes se veut volontaire g n rale afin de d celer chez les enseignants s il y existe bien une certaine coh rence entre leurs propos sur les in galit s et la mani re de g rer la mixit Nous leur avons donc demand Estimez vous
114. t privil gi de l exploration des faits dont la parole est le vecteur principal Blanchet et Gotman 1992 p 25 L entretien semi directif constitue donc Un bon r v lateur des pratiques et des repr sentations sociales Ainsi l entretien semi directif constitue dans l tude des repr sentations sociales une technique de recueil de donn es dites qualitatives Le choix de l entretien semi directif impose un chontillon pr cis ainsi que l laboration d instruments permettant le recueil des donn es 5 1 chantillon Notre chantillon se compose de quatre enseignantes et enseignants de l cole primaire valaisanne Sur la base des informations d velopp es au chapitre Formation un enseignement soucieux d galit point 2 4 nous avons d cid de s lectionner des enseignantes et des enseignants ayant achev leur formation apr s l ann e 2006 C est en effet l automne de cette ann e l que le cours Genre et ducation a t introduit dans le cursus de formation Cependant en qualit de cours option tous les enseignants n ont pas forc ment choisi ce module Il s est donc av r int ressant dans le cadre de notre recherche de choisir deux enseignants qui avaient suivi ce cours et deux autres qui ne l avaient pas suivi Cet aspect nous permettra de voir s il existe des diff rences entre les repr sentations des enseignants sensibilis s la th matique de genre et ceux qui ne l ont pas t au cours de leur formati
115. thode de l analyse th matique a r pondu aux besoins de notre recherche Nous avons en effet pu r pondre notre question de recherche et tester nos hypoth ses Nous avons cependant rencontr une difficult durant la phase d analyse Pour certains entretiens la densit des discours nuisait la compr hension et nous faisait perdre le fil initial de la question pos e Il se peut ainsi que certains propos des enseignants aient subi quelques corrections ou suppressions Nous avons cependant veill dans la mesure du possible ne pas d naturer le discours et nous nous sommes efforc s de garder le maximum d informations possible pour chacune des questions car il ne faut pas oublier que notre d marche tait avant tout qualitative et ne visait pas sp cialement des r sultats significatifs Sans oublier que lors de certaines de ces digressions des l ments auxquels les enseignants n avaient pas donn de r ponses auparavant sont alors apparus spontan ment Nous avons ainsi pu regrouper ces propos aux pr c dents et obtenir des r ponses plus concr tes 7 5 R sultats Malgr certains d fauts dans notre guide d entretien et notre m thode d analyse nous avons pu identifier les repr sentations sociales des enseignants sur les th mes d sir s De plus sont apparus des th mes auxquels nous n avions pas pens s au cours de notre recherche tels que l influence de l entr e dans l adolescence des l ves sur les pratiques enseignantes
116. u au contraire participe t elle leur reproduction Autant de questions qui nous ont pouss es r aliser ce travail AU sein de la soci t suisse la mise en place de l cole commune pour les filles et les gar ons a correspondu l application dans le domaine de la formation du principe d galit entre les sexes promulgu en 1981 par la Constitution f d rale Avec l introduction de la mixit scolaire s affirmait alors le droit un gal acc s des filles et des gar ons un m me enseignement et une m me ducation Aujourd hui la majorit des soci t s industrialis es vivent la mixit scolaire comme un fait vident voire naturel et continuent de voir en cette derni re une condition suffisante la r alisation de l galit entre les sexes Pourtant depuis plusieurs ann es une autre r alit a merg Celle ci a donn naissance un d bat sur ce qu est la mixit et surtout sur sa r elle contribution l galit des sexes Rogers 2004 Nous assistons en effet Une remise en question des bienfaits de la mixit scolaire Cette situation a m me d j amorc un retour aux coles non mixtes Outre Atlantique au Canada aux USA et en Grande Bretagne la mise en chec de la mixit scolaire a ainsi re jconduit la s paration des files et des gar ons En Suisse l mergence du ph nom ne est plus r cente et ne constitue pas encore de v ritable prise de position C est pourquoi plut t que de
117. u doigt les pratiques des enseignants e Analyse En prenant appui sur les apports th oriques nous avons cherch d couvrir comment les enseignants interpr tent les meilleurs r sultats scolaires des filles et leur moins bon positionnement socio professionnel une fois arriv es sur le march du travail Nous avons tout premi rement demand aux enseignants s ils observaient des diff rences entre les filles et les gar ons au niveau des comp tences scolaires Enseignant 1 a c est des clich s a d pend plus du caract re Les filles pestent pour les maths mais les gar ons aussi idem en fran ais Enseignant 2 ll y a de bons l ments dans les deux Mais peut tre que c est plus facile exploiter les comp tences des filles que des gar ons Par exemple dans l entraide qui peut se mettre entre les l ves Les filles vont plus facilement aider se mettent plus facilement disposition Mais il y a aussi du tr s mauvais dans les deux Ceux qui n en piquent pas une qui n arrivent pas Enseignant 3 C est avant tout une question de caract re Il y a aussi des filles qui ont plus de mal s adapter au rythme de l cole LA MIXIT SCOLAIRE Karen Mailler Enseignant 4 Pas sp cialement au niveau des comp tences Je pense que chacun est capable de r ussir qu il soit file ou gar on ils ont les capacit s Je dirais plut t que c est au niveau du
118. ue enseignant a ainsi pu proposer sa propre d finition Enseignant 1 Cela a plein de d finitions pour moi La premi re basique lorsque j entends ch ur mixte je pense filles gar ons Apr s dans ma classe par rapport la mixit je mettrai aussi les pays l origine des enfants Et puis dans mixit je mets aussi les caract res En fait tout ce qui fait qu une classe n est pas homog ne mais h t rog ne H t rog n it dans tous les sens C est autant dans le caract re le talent la r ussite les difficult s les faiblesses que les filles et les gar ons Enseignant 2 Les classes mixtes les filles gar ons Enseignant 3 Mixit des filles et des gar ons Au fait qu ils se trouvent dans un m me espace une m me classe lorsqu ils vont l cole Enseignant 4 l cole comme elle est aujourd hui avec des filles et des gar ons m lang s Afin de garantir une m me coh rence entre les diff rents entretiens nous avons pr cis tous les enseignants que dans le cadre de notre recherche nous nous int ressions plus sp cifiquement la mixit scolaire filles gar ons Nous avons cependont vit de pr ciser d s le d but de la rencontre ce que nous entendions par mixit scolaire Nous d sirions d abord permettre aux enseignants de s exprimer librement sur la th matique Aux enseignants 2 3 4 de par la spontan it de leur
119. une 28 6 3 Les pratiques enseignantes assaut cuit 32 6 4 Retour sur NYPOth SES ennui nande 36 G Sy ES E a E E E E E E 38 7 Distance CU 2 indie dt vorei ar a ares 38 7A Demar hE nel inner 38 72 ESRANGE E E 39 7 Guide d enMete errire E E EE E E E RE 39 74 M thode d ANAlYSE sessie eraen Eien EAEE aa A aai 40 To RESUIFO IS insenerina R OA ENE EA i 40 746 PEISPECIIVES inerte as oetedteeeecent tnenaeente seen d teste nnete ste dacct REN EES 40 CON TON 42 9 Bibliographic R 45 TO ANNEES nie aie ia a a a a ean e inde ie aaia eieaa 49 LA MIXIT SCOLAIRE 1 Karen Mailler 1 Introduction Voil plus de trente ans que la mixit scolaire a t juridiquement affirm e dans la soci t suisse D s lors nous pouvons ais ment affirmer qu apr s autant de temps la situation de mixit scolaire est entr e dans les m urs et qu un retour en arri re n est pour l instant pas envisageable Cependant l av nement de la mixit scolaire n a pas rempli l ensemble des conditions vis es initialement En effet la question des in galit s scolaires entre les filles et les gar ons n est toujours pas compl tement r solue de nos jours Que se passe t il l cole et dans les classes qui puisse expliquer le maintien des diff rences entre les filles et les gar ons La g n ralisation de la mixit scolaire n a t elle pas suffi rendre effective l galit entre les femmes et les hommes l cole gomme t elle les in galit s dites de genre o
120. urs l gislations cantonales sur la formation diverses mesures sp cifiques aux plans d tudes des lignes directives des guides pratiques des publications de sensibilisation la production de mat riel didactique et des mesures ext rieures l cole assur es par des structures d appui des groupes sp cialis s ou des sp cialistes Parmi les meilleurs l ves ce sont les cantons d Argovie de Berne et de B le qui proposent la plus grande palette de mesures avec respectivement dix neuf et neuf mesures sur les 14 en vigueur Les cantons restants proposent entre huit et une mesure N anmoins d apr s un bilan r alis en 2006 Grossenbacher conclut que les recommandations ont conduit l laboration d une vaste palette de mesures mais leur mise en uvre n est pas syst matique elles ne s inscrivent pas dans le d veloppement g n ral de l cole et leur impact ne fait gu re l objet d valuations p 75 Concernant plus sp cifiquement le canton du Valais l ensemble des mesures adopt es est minime puisqu en 2006 elles ne s levaient qu au nombre de deux et taient toutes deux ext rieures l cole savoir des mesures dans le cadre de la pr paration au choix professionnel des l ves ainsi que des structures d appui aupr s des d l gu es l galit De plus nous constatons qu aucune ne concerne la formation des enseignants Depuis 2006 quelques changements sont cependant notifier Suite au rapport de la
121. vail mais a surtout largi leurs perspectives de vie En Suisse depuis plusieurs ann es la situation scolaire des filles n a cess de s am liorer au point que les files pr sentent aujourd hui une meilleure r ussite scolaire que les gar ons Grossenbacher 2006 En effet les filles obtiennent de meilleurs r sultats scolaires redoublent moins fr quemment et abandonnent moins souvent l cole obligatoire que les gar ons PISA 2009 De plus selon l Office f d ral de la statistique OFS 2011 elles sont toutes aussi nombreuses entreprendre des tudes post obligatoires et r ussissent galement mieux que les gar ons ce niveau Cependant l ensemble de ces r sultats positifs demande tre examin avec une certaine attention L avantage pris par les files durant la scolarit ne suffit pas compenser les pr judices subis par les femmes dans le monde du travail Convention sur l limination de toutes les formes de discrimination l gard des femmes troisi me rapport de la Suisse 2008 Ainsi dans les faits les filles malgr leurs comp tences optent encore largement pour des fili res moins valoris es socio conomiquement Les fili res dans lesquelles s orientent les femmes sont moins porteuses d avenir professionnel Les femmes n optent que tr s rarement pour des branches techniques l oppos les sciences sociales et humaines ont la cote Par exemple en 2002 les femmes taient 70 5 entrer en fil
122. x ef cantonaux R cup r du site de PISA http pisa educa ch sites default files 20111205 pisa_fr paf R seau Eurydice 2010 Diff rences entre les genres en mati re de r ussite scolaire tude sur les mesures prises et la situation actuelle en Europe Bruxelles EACEA Rogers R dir 2004 La mixit dans l ducation enjeux pass s et pr sents Lyon ENS Rosenthal R et Jacobson L 1971 Pygmalion l cole l attente du maitre et le d veloppement intellectuel des l ves Paris Casterman UNESCO 2000 Rapport mondial sur l ducation Le droit l ducation vers l ducation pour tous tout au long de la vie R cup r du site de l UNESCO htip wWww Unesco org education information wer PDFfran toutrme PDF Vuille M 2008 La construction de l identit sexuelle une vision sociologique actuelle Journ e Infodrog R cup r du site Infodrog httpo www infodrog ch tl_files templates InfoDrog old txt conf 2008 Praesentation_M_Vu ile paf Za idman C 1996 La mixit l cole primaire Paris L Harmattan Zaidman C 2007 cole mixit politique de la diff rence des sexes Les cahiers de CEDREF 15 305 325 R cup r du site de la revue http cedref revues org 391 LA MIXIT SCOLAIRE 50 Karen Mailler 10 Annexes Annexe 1 Guide d entretien Annexe 2 Lettre d information destin e aux enseignants de l cole primaire valaisanne Annexe 3 Formulaire

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