Impacts de la prescription sur les activités de travail en centrale
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1. r dacteurs des EP 3 5 Organisation th orique pour la construction des Essais P riodiques La prise en compte des demandes pour le r dacteur d un EP induit des modifications d EP Le circuit de prise en compte des demandes et d int gration des modifications est d crit dans une note de gestion Prenons l exemple des modifications relatives au chapitre IX des RGE comprenant les r gles d essais et les tableaux de crit res L organisation identifie les ing nieurs SSQ comme pilote des modifications A ce titre ils formalisent la demande de modification par une fiche de suivi d action et pr pare l volution des bases de donn es programment des r unions de validation de la demande ces r unions regroupent les diff rents acteurs concern s par les modifications Parmi les actions identifi es la charge du SSQ on peut lire tude d impact par le SSQ Nous verrons en 3 6 toute limpor tance de cette action Pour l quipe de Conduite la note de gestion pr cise les interactions avec le SSQ exprime le besoin de r partir la charge de travail impose la tra abilit des modifications par l mission d une fiche d action et le retour vers le SSQ de la prise en compte de la demande Parmi les actions identifi es la charge de l quipe de Conduite on peut lire analyse des impacts par le cadre technique quipe La note de gestion d finit galement le contr le de la prise en c2. ces essais sont effectu s par des agents de conduite de l installation n cessitant parfois une collaboration avec certains m tiers de mainte nance Cette d clinaison du RSS vers l EP est descendante et fait l objet de compl ments transverses que nous introduisons au paragra phe suivant Autant dire que la prescription repr sente un volume consid rable de papier et qu il est impossible de la conna tre dans sa globalit en permanence Ainsi l organisation parcellise la prescription et sp cialise les personnes et les activit s par domaine 3 3 Compl ments transverses de la prescription La gestion de la prescription et de ses volutions est lourde et complexe En effet des demandes occasionnelles ou particuli res de l ASN aux quelles EDF r pond par des documents et orga nisations sp cifiques viennent soit s int grer soit se greffer l organisation et la prescription d j en place Dans le second cas la prescription se disperse puisqu elles s ajoutent au noyau dur de la prescription des documents satellites dont videmment doivent tenir compte les gammes op ratoires Cette prescription satel lite qui vient compl ter de fa on transverse la d clinaison du prescriptif voir sch ma ci dessous prend des formes diff rentes selon qu elle mane du niveau national d EDF ou du niveau local le site de production et selon le chapitre des RGE qu elle impacte Au niveau nat
3. un chef de mission Ing nierie en charge de la d clinaison du PBMP sur le site En pr alable il convient de quantifier les EP afin de se repr senter la charge de travail Pour une installation nucl aire c est dire pour un r acteur et l ensemble des circuits qui lui sont associ s on d nombre 400 500 EP Conduite L installation est exploit e en 3x8 par 7 quipes de Conduite dot es chacune en moyenne de 4 5 op rateurs qualifi s pour la prise en charge r daction ou modification des EP ce qui donne environ 14 EP g rer par personne En ce qui concerne la r alisation des EP la p riodicit peut tre journali re hebdomadaire mensuelle annuelle d cennale ou associ e une action sp cifique telle que le renouvellement du combustible nucl aire dans le r acteur Lors d une phase de maintenance lourde de l installa tion la moyenne de r alisation des EP Conduite est de 400 par mois En phase d exploitation la moyenne est de 200 par mois Nos entretiens ont permis de consigner les diffi cult s majeures relatives l volution des EP Les demandes manent de services diff rents et sont d pendantes des volutions de la prescription au niveau national de ce fait les op rateurs en charge des EP sont sollicit s irr guli rement tout au long de l ann e Pour participer aux r unions concernant la prise en compte des modifications les op rateurs en 3x8 doivent rencon
4. Impacts de la prescription sur les activit s de travail en centrale nucl aire Marie Jos BUESSARD o consultant facteur humain CNPE de Chinon 20 Avoine essard edf fr 1 INTRODUCTION Electricit de France EDF g re un parc d une cinquantaine de r acteurs nucl aires r partis sur 19 sites en France La mise en uvre de ce con cept de production d lectricit a n cessit des tudes en amont li es videmment la concep tion des r acteurs mais aussi leur exploitation et leur d mant lement Ces tudes visaient garantir la ma trise des r acteurs tout stade de leur volution conception fonctionnement d mant lement Les premiers r acteurs datant de plus de trente ans EDF a depuis int gr dans son fonction nement l exp rience de l exploitation des cen trales nucl aires en France et l tranger Cette int gration a eu une influence non n gligeable aux cours de ces ann es sur la prescription au travail dans le cadre de l exploitation des centrales nucl aires d autant plus que la notion de prescription prend un caract re particulier lorsque EDF doit en garantir le respect aupr s d un organisme gouvernemental l Autorit de S ret Nucl aire ASN L volution de la prescription quelle soit directe ment redevable du contr le de ASN ou non a fortement volu au cours de ces trente ann es Les engagements pris par EDF sur ce sujet ont t int gr s
5. aires de r f rence Ces sites r di geaient les EP de r f rence pour l ensemble du parc nucl aire et distribuaient ensuite un produit applicable sur les autres sites De cette mani re une erreur dans un EP de r f rence entra nait une erreur dans tous les EP Pour r sorber cette probl matique les EP ont t donn s dans leur globalit l ensemble des sites et d sormais chaque site a la responsabilit de l ensemble de ces EP Cependant ce d coupage des EP avait t r alis avant l existence les r gles d essais du chapitre IX Ce d coupage appara t d s lors comme mal adapt aux r gles d essais mais sa remise en cause demanderait un travail colossal de r criture des EP que personne ne peut assumer aujourd hui N anmoins ce d coupage historique g n rent certaines difficult s lors de l int gration de modifications ou m me lors de la r alisation des EP par exemple il arrive parfois qu un EP impose des actions ou des contr les d j faits dans un autre EP De plus le r dacteur de la version initiale d un EP comme les r dacteurs suivants qui ont int gr les modifications ont parfois pr vu une r alisation de EP dans un cadre plus restrictif que celui accept par la r gle d essais Leurs pr occupations taient alors de garantir la r a lisation de l EP en g n rant le moins d indispo nibilit s possibles sur les mat riels requis par le r f rentiel Un EP peut donc appara
6. alisation des EP remettent en cause juste titre la l gitimit des actions qui leur sont demand s ou pratiquent parfois l EP comme un cochage de cases Nombreux sont les auteurs qui reconnaissent la n cessit de conserver dans l application de la prescription une marge d autonomie aux op rateurs pour qu ils puissent engager leur cr ativit et leur savoir faire dans l activit de travail voir par exemple Aufort Mais cette marge d autonomie pour tre positivement exploit e par l op rateur doit tre associ e une organisation qui d gage le temps n cessai re son expression Aufort Berry Or comme nous l avons vu dans le cas des EP Conduite et comme le souligne Aufort amp Bonnet cela reste souvent incompatible avec les contraintes tem porelles de production industrielle Nombreux Sont les sp cialistes qui ont mis en vidence l in jonction paradoxale voir Boutin ou Dessors par exemple laquelle sont soumis les op rateurs travailler selon la prescription dont l objectif est de rendre pr visible le comportement humain afin d viter l erreur tout en conservant une attitude interrogative vis vis de l activit de travail Cela contribue ce que l Homme perde le sens de ce qu il fait et perde ainsi son efficacit dans l accomplissement de sa t che et ses capacit s identifier ou rectifier les situations d grad es Amalberti Dans le cas de notre tude cette injonction p
7. dans un r f rentiel prescriptif et d clin s dans des documents op ratoires Les activit s de travail s en sont trouv es fortement impact es L objet de cet article est d expliquer sur la base d un bref historique l volution de la prescription dans les centrales nucl aires et du travail des hommes en cons quence L analyse qui suit porte sur les constats r cem ment relev s sur le site nucl aire de Chinon concernant la relation entre les contraintes de la prescription et les activit s des hommes au travail Le champ d investigation tant tr s large nous avons d le restreindre un type particulier de gamme op ratoire les Essais P riodiques des quipes de conduite d installations De m me dans un objectif de clarification de l expos la description du contexte n est pas exhaustive 2 HISTORIQUE Les tudes effectu es en pr alable la mise en uvre des centrales nucl aires en France ont donn lieu la r daction du Rapport Standard de S ret RSS Sur la base de ce rapport EDF a con u les centrales nucl aires et le r f rentiel d exploitation associ c est dire la prescrip tion Cette prescription a volu dans le temps et s est renforc e sur la base de l exp rience acquise en interne EDF en r pondant notamment de nou velles exigences de l ASN en mati re de s ret nucl aire Des modifications ont galement t apport es sur la base des exp rien
8. de ces inte ractions Pour chaque contrainte ajout e et pour l analyse d impact qui doit l accompagner les gammes op ratoires s alourdissent La charge de travail associ e au contr les doubles contr les v rifications et organisations associ es va de m me Cela entretient entre autre la parcellisation des t ches et une absence de vision globale de l activit le sens du travail est ainsi alt r L tude de classification des causes imm diates des carts ci dessus mentionn e est g n rale elle rel ve tout type d cart confondu et ceux associ s aux EP Conduite d crits dans les para graphes pr c dents en sont un chantillon Si l tude ci dessus expos e met en vidence une alt ration du sens du travail de mani re g n rale l analyse de la mise jour et de la r alisation des EP Conduite permet pour ce cas pr cis de mieux comprendre les param tres qui condui sent cette alt ration L analyse de la mise jour et de la r alisation des EP Conduite met galement en vidence une probl matique de fond dont l impact sur la sant des hommes au travail n est pas n gli geable Parce que le cadre de l tude d impact des modifications d EP sur la prescription dans sa globalit n est pas suffisamment d crit dans l organisation et parce que les acteurs concer n s par cette tude attribuent implicitement d autres acteurs la responsabilit de cette tude les agents en charge de la r
9. tre comme non r alisable dans un tat de l installation donn PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT mm 332 333 PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT alors que la prescription l autorise moyennant certaines pr cautions Nous verrons au paragra phe 4 quelles implications cela engendre sur la r alisation des EP 4 UTILISATION DES EP Les EP Conduite sont r alis s par les quipes du service Conduite fonctionnant en 3x8 Lorsqu un op rateur s appr te r aliser un EP confor m ment aux activit s planifi es il dispose de renseignement en d but de document lesquels devraient lui permettre de comprendre la finalit de l EP de v rifier si l EP va tre r alis dans un tat de l installation compatible avec la prescription dans sa globalit de savoir si des indisponibilit s de mat riels vont tre g n r es par les actions de l essai et si ces indisponibilit s sont compatibles avec la prescription globale Or dans la majeure partie des cas ces informa tions sont incompl tes nous avons vu des op rateurs ayant perdu le sens de l essai l EP est alors transform en un travail de cochage de cases dispos es en regard de chaque action ou chaque test parfois certaines modifications ont t int gr es dans l EP au niveau des actions r a liser mais l identification de l tat de l installa tion reste trop floue pour garantir l op rateur le respect de la prescri
10. aphe 4 RSS Site RGE FE ITS gt chapitre VI FE chapitre IX r gles et tableaux a o SOS STE chapitre III Fe FQR re ITS RE 3 4 Donn es d entr e des Essais P riodiques Comme nous l avons dit en 3 2 nous nous sommes focalis s sur les Essais P riodiques EP Conduite Nous avons conclu en 3 2 que la prescrip tion ne pouvait tre connue dans sa globalit tant donn son volume L organisation du site nucl aire parcellise donc la prescription et sp cialise les personnes et les activit s par domaine Ainsi les PBMP le chapitre IX et les tableaux de crit res associ s lesquels manent du niveau national sont localement la charge du service Ing nierie pour le premier et du service S ret Qualit SSQ pour les deux derniers Ces deux services mettent des demandes de fa on ind pendantes aux r dacteurs des EP D autres demandes ind pendantes des premi res sont issus du retour d exp rience Comme l illustre le sch ma ci dessous les r dacteurs d EP re oi vent trois types de demande au gr des volu tions de la prescription et du retour d exp rience Ces demandes leur parviennent de mani re d synchronis e ce qui implique un travail de mise jour morcel dans le temps Ing nierie CHEMINEMENT SIMPLIFIE DES DEMANDES DE dehinc Site MODIFICATIONS Parc
11. aradoxale source de souffrance pour l homme est rendue plus p nible par le contexte si l ex pression du savoir faire est reconnue n cessaire PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT mm 334 335 PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT le temps qui lui est imparti est r duit parce que les moments qui lui sont consacr s sont mal positionn s dans l enclenchement des activit s de travail dont fait partie l int gration et la d cli naison du r f rentiel Les hommes d pensent ainsi la m me nergie mais sur une dur e plus courte ce qui leur demandent davantage d efforts et g n re une souffrance pour combler l espace entre la t che prescrite et la ma trise de l activit Huez Il convient d s lors de d terminer pourquoi ces p riodes sont mal positionn s Nous avons vu qu une grande partie du travail d analyse d impact des modifications sur la prescription globale est r alis e juste avant la r alisation de l EP notamment parce que les responsables de cette analyse ne sont pas clairement identifi s et parce que dans la phase d int gration des modifications le travail se fait dans l urgence Quelque soit l acteur interrog le manque de temps est toujours incrimin Nos entretiens et nos observations n ont pas port sur cette difficult mais il serait n cessaire de la com prendre cela permettrait peut tre ces phases de modification des EP d tre ins r es dans des plages temporell
12. avail qu elle requiert Nous avons montr en l occurrence que ceci peut tre d un flou dans l organisation des responsabilit s des acteurs flou associ la complexit de la d clinaison de la prescription dans les gammes op ratoires Ce caract re com plexe s tant transpos sur l organisation mise en place pour g rer la d clinaison de la pres R F RENCES BIBLIOGRAPHIQUES AMALBERTI R 1999 Les effets pervers de l ultra s curit La Recherche N 319 AUFORT C BONNET C mai 2001 L homme et la s ret Contr le revue de l ASN n 140 BERRY M mars 2001 L homme facteur de s ret Gazette de la Soci t et des Techniques n 7 BOUTIN P mai 2001 Am liorer la s ret par la prise en compte des facteurs humains et organisationnels diff rentes approches leurs limites Contr le revue de l ASN n 140 CARLBERG S mai 2001 Coordination homme technique organisation Contr le revue de l ASN n 140 DESSORS D 1999 Facteurs humains et s ret nucl aire Commission locale d information sur Penly et Paluel HUEZ D avril 1997 Socialiser la souffrance psy chique Sant et travail n 19 PETIT S FAUQUET PH DAROUX H d cembre 2001 Etude des causes imm diates des Ev nements Int ressants la S ret et des Ev nements Significatifs pour la S ret CNPE de Chinon note Glossaire ASN Aut
13. ces tran g res essentiellement fond e sur les enseigne ments d accidents nucl aires cons quents ceux de Three Miles Island USA 1979 et Tchernobyl Ukraine 1986 De par leur statut d industries complexes hauts risques les centrales nucl aires sont soumises des prescriptions incontournables en mati res d exploitation et de s ret En cons quence les documents prescriptifs deviennent plus con traignants plus imposants tout en r duisant la marge de man uvre des hommes au travail Afin de mieux comprendre l impact de la pres cription sur les activit s de travail une descrip tion succincte des niveaux de d clinaison de celle ci est n cessaire 3 LA PRESCRIPTION SUR UN SITE NUCLEAIRE 3 1 D finition de la prescription En pr ambule il convient de d finir la notion de prescription Le dictionnaire Larousse l associe la notion d ordre formel et d taill Sur le plan de la s ret des installations nucl aires EDF en donne une d finition en terme d objectif dans la Directive n 1 sert structurer l action des op rationnels en fixant nationalement des principes communs et des r gles suivre Ces r gles suivre sont un ordre formel en ce qu elles sont pr sent es l exploitant comme incontournables et d taill car elles tentent d tre exhaustive Mais nous allons voir que ce dernier caract re est difficilement accessible et conduit une diversificati
14. de ce contr le dans l EP de par son mode op ratoire pourrait par ajouts d actions sur d autres mat riels en vue du contr le rendre indisponible un mat riel B que requiert disponible le chapitre III identification des mat riels requis Or cet impact de la demande sur la prescription dans sa globalit n est effectivement et rigoureu sement tudi par aucun des acteurs impliqu s nos entretiens r v lent que chaque acteur a impli citement identifi un autre acteur qui lui para t plus sp cialis que lui pour ce type d tude et que chacun pense que quelqu un d autre l a fait Nous verrons au paragraphe 4 que cette tude d impact est finalement faite mais dans des conditions qui sont loin d tre optimales D une mani re g n rale les acteurs concern s par l instruction et la prise en compte de la demande travaillent dans l urgence tous les niveaux la charge de travail est dite sur dimen sionn e par rapport ce que peuvent assumer les acteurs Pour terminer ces constats il faut souligner l importance de l historique de la construction des EP En effet les diff rentes d clinaisons et compl ments transverses tels que nous les avons d crits ici n ont pas toujours exist sous cette forme Notamment alors qu aujourd hui chaque site a en charge la modification des EP l origine les EP taient s par s par syst mes l mentaires de mat riels puis distribu s des sites nucl
15. es adapt es La solution id ale serait videmment de dispo ser de gammes op ratoires d nu es de toutes les imperfections possibles que nous avons expos es ci dessus Ainsi l op rateur en charge de sa r alisation aurait l analyse minimale requise faire en temps r el qui consisterait pour l essentiel comprendre les finalit s de son activit et v rifier sur la base de sa gamme autoportante s il dispose bien de toutes les con ditions requises pour effectuer son activit sans d roger la prescription De cette mani re les souffrances dont nous avons parl es plus haut seraient r duites et on pourrait m me imaginer leur transformation en plaisir Huez Mais notre enqu te a montr que pour ne serait ce qu amorcer une tendance vers cet id al le volume de travail est tel que personne n a la possibilit de s investir dans cette t che la hi rarchie de proximit n a pas les ressources disponibles et le r dacteur de l EP ne dispose pas du temps n cessaire La r sistance aux propositions de changement organisationnel peut tre sous tendue par la crainte d une perte de rep res une refonte des gammes op ratoires impliquerait un change ment radical des EP dans leur finalit et dans leur contenu Cela reviendrait changer l outil de travail PEP et impliquerait une modification des pratiques tablies Si ce processus est ressenti comme d stabilisant terme alors les acteurs metten
16. ional la prescription satellite peut tre un dossier d cart DE pour modifier le cha pitre VI une fiche d amendement FA pour le chapi tre IX un dossier d amendement DA une disposi tion transitoire DT ou une demande particu li re DP pour le chapitre III Au niveau local la prescription satellite peut tre une fiche d cart FE ou une instruction tem poraire de s ret ITS pour le chapitre VI une fiche d cart FE pour le chapitre IX une fiche question r ponse FQR ou une instruction temporaire de s ret ITS pour le chapitre IIl Si pour le chapitre VI les documentations satel lite ont une dur e de vie courte devant la fr quence d utilisation des proc dures incidentelles elles ne sont pas souvent utilis es la situation est tr s diff rente pour les chapitres III et IX lutilisateur doit en permanence s assurer en consultant Pun de ces chapitres que celui ci n est pas modifi ponctuellement par l un des documents pr cit s Outre cet aspect consultatif les modifications de r f rentiel prescriptif sont susceptibles d im pacter les documents tous les niveaux de leur d clinaison Il arrive ainsi force de d clinaison diff rents niveaux de la prescription et de ses volutions que le lien entre l objectif et l activit de travail n aille plus de soi C est sur ce point que porte l analyse pr sent e au paragr
17. me op ratoire ou m sestime l volution d un param tre dans le temps concernent chacune un pourcentage des carts variant dans le temps mais si on s int resse la somme de ces deux pourcenta ges force est de constater que le r sultat reste constant dans le temps et concerne environ 50 des carts Parmi les 6 causes humaines et organisationnel les identifi es ces deux causes communication inefficace et diagnostic erron de donn es sont les seules dont rel ve l alt ration de l information de la compr hension de la situation Elles illus trent combien l Homme en situation de travail semble avoir perdu le sens global des finalit s de l action Par exemple dans un compte rendu d essais on peut trouver une fonctionnalit coch e satisfaisante alors qu en r alit ce n est pas le cas Ce r sultat est la cons quence de plusieurs facteurs parmi lesquels la d clinaison de la prescription dans les gammes op ratoires et dans l organisation Chaque volution de la pres cription la rend souvent plus contraignante et en m me temps une contrainte ajout e pour un chapitre de la prescription peut interagir avec un autre chapitre D autres facteurs tels que le vieillissement du mat riel imposent des contr les de mat riels suppl mentaires Carlberg La d clinaison de la prescription n est plus alors une simple int gration de modification documentaire mais requiert une analyse d impact
18. ompte de la demande par une personne du service Conduite mais externe l quipe de conduite en charge des modifica tions On peut lire l ing nieur conduite est garant de l int gration du prescriptif dans le service Le circuit d int gration de la demande de modifi cation peut tre sch matis comme ci dessous Les boites 1 et 2 rendent compte des nombreux allers retours intervenants lors de l int gration de la demande en 1 il s agit de questions r ponses et en 2 de corrections multiples essentiellement dues au caract res techniques du vocabulaire auquel ne sont pas habitu es les personnes en PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT mm 330 331 PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT demandeur de la modification dactylographie des modifications par une entreprise ext rieure 3 6 Organisation r elle pour la construction des Essais P riodiques charge de la dactylographie Afin de cerner la fa on dont volue les EP nous avons rencontr les acteurs intervenant diff rents stade de cette volution un op rateur d une quipe de conduite en charge de la r daction d EP un cadre technique en charge du contr le des un chef d exploitation responsable hi rarchi que d une quipe de Conduite un ing nieur Conduite responsable de l int gration du prescriptif tel que d fini dans la note de gestion un ing nieur SSQ responsable du chapitre IX des RGE
19. on et une multiplica tion de la prescription qui peut nuire l objectif final pour lequel elles sont construites 3 2 D clinaison de la prescription Nota un glossaire en fin d article permet de retrouver rapidement la signification des sigles introduits Le Rapport Standard de S ret RSS pr sente et justifie aupr s de l Autorit de S ret Nucl aire ASN les dispositions retenues aux stades de la conception de la construction de la mise en service de l exploitation et du d mant lement des installations de production d nergie lectronucl aire Les R gles G n rales d Exploitation RGE sont un document d interface entre la conception et l exploitation Elles sont le prolongement direct du RSS pour l exploitation des centrales nucl ai res et fixent un ensemble de r gles sp cifiques l exploitation d un r acteur qui doivent tre res pect es pour rester dans le cadre de la d mons tration de s ret pr sent e dans le RSS Les RGE sont compl t es par les R gles de Conduite Normales RCN qui sont le mode d emploi de l installation elles m mes d clin es en consi gnes d exploitations et par les Programmes de Base de Maintenance Pr ventive PBMP qui listent les t ches de maintenance pr ventive r aliser pour les diff rents types de mat riels Les RGE sont divis es en diff rents chapitres chacun d eux repr sentant plusieurs classeurs de prescriptions respecter Pour
20. orit de S ret Nucl aire chapitre III Sp cifications Techniques d Exploita tion STE identifie notamment les mat riels et param tres requis chapitre VI d finie notamment les r gles de conduite incidentelles et accidentelles chapitre IX d finit notamment les r gles d Essais DE dossier d cart DP demande particuli re DT disposition transitoire EP Essais P riodiques FA fiche d amendement FQR fiche question r ponse ITS instruction temporaire de s ret PBMP Programmes de Base de Maintenance Pr ventive RSS Rapport Standard de S ret RCN R gles de Conduite Normales RGE R gles G n rales d Exploitation Ssa Service S ret Qualit STE Sp cifications Techniques d Exploitation chapitre III des RGE PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT m 336
21. porel discontinu de cette acti vit qui engendre une intensification de la charge de travail des diff rents acteurs De plus l arriv e permanente de demandes de modifications complexifie l activit En effet il peut arriver qu une modification soit peine int gr e qu une nouvelle modification n ces site nouveau une r vision de cet EP L tude d impact de l volution du prescriptif sur les EP n est pas clairement d finie La note de gestion identifie un certain nombre d acteurs en charge d une tude d impact voir 3 5 il y a tude d impact par le SSQ analyse des impacts par le cadre technique quipe et l ing nieur conduite est garant de l int gration du prescriptif dans le service On pourrait donc s attendre ce que cette tude d impact se fasse sur deux plans celui des ressources disponibles pour prendre en charge le travail de la demande celui relatif la prescription En ce qui concerne l aspect relatif la prescrip tion il serait n cessaire de distinguer 1 l impact de l volution du prescriptif sur l EP c est l objet de la demande 2 l impact de la demande sur la prescription dans sa globalit En effet comme nous l avons vu en 3 3 il existe de nombreuses interactions entre chaque partie du r f rentiel prescriptif par exemple le chapitre IX r gles d essais peut requ rir un nouveau contr le sur le mat riel et l int gration
22. ption lorsque les indisponibilit s de mat riels sont identifi es elles ne renvoient pas la partie de la prescription qui autorise ces indisponibili t s Fort heureusement ces difficult s sont compen s es par le professionnalisme des quipes de conduite mais cette compensation a un co t Elle est particuli rement visible lors des phases d arr t de tranche qui consiste mettre l ar r t pendant plusieurs semaines une installation afin de r aliser des activit s de maintenance qui s encha nent ou se superposent un rythme soutenu Nous avons observ pendant l un des arr ts du site de Chinon la fa on dont en temps r el les quipes de conduite s interrogent et pallient le manque de clart des EP juste avant leur r alisation tous les niveaux de l quipe il y a interrogation discussion recherche dans la prescription globale pour s assurer du respect du r f rentiel chacun tant conscient que cela garantit le respect de la d monstration de s ret voir 3 2 Dans cette d marche interrogative les quipes de conduite dispose de l appui de sp cialistes issus des services garant d une partie de la prescription tels les ing nieurs du SSQ ou de l ing nierie de site Mais pour tous ce travail est r alis dans l urgence et cela au d triment de la qualit du travail Le co t dont nous parlions plus haut est essentiellement psychique mais aussi physique les acteur
23. s impliqu s dans ce type de r flexion sont en permanence tendus soumis une charge de travail non pr vue qui vient s ajouter celle qui tait programm e et cela implique pour chacun de prolonger son temps de travail A cette probl matique de conformit au r f rentiel due un travail de pr paration insuffi sant s ajoute celle de la re programmation en temps r el des activit s pr vues lorsque des essais mettent en vidence un d faut de mat riel important g n rant une charge de travail non pr vue et cons quente le d faut est trait au d triment des activit s pr vues puisque les ressources des quipes de maintenance ne sont pas extensibles Cela implique de d caler des EP dans le temps et donc de devoir ventuellement les r aliser soit dans un tat d installation non pr vu par l EP mais ventuellement pr vu dans la r gle d essais soit de le r aliser en parall le d activit s ventuellement incompatibles avec les actions de l EP Un travail de recherche identique au pr c dent avec les m mes acteurs est donc n cessaire et dans les m mes conditions c est dire dans l urgence 5 ANALYSE Comme nous l avons abord ci dessus les RGE fixent la prescription en mati re d exploitation d une centrale nucl aire et notamment les para m tres de fonctionnement ou la configuration des mat riels de l installation permettant de garantir en cas de probl me technique que les protec
24. simplifier ici la pr sentation des RGE nous limiterons notre expos aux trois chapitres des RGE qui sont approuv s par l ASN le chapitre IIl les Sp cifications Techniques d Exploitation STE qui listent les mat riels indispensables la s ret de l installation ainsi que les param tres physiques respecter le chapitre IX qui d finit les r gles d Essais P riodiques EP pour garantir le bon fonc tionnement des mat riels dans le cadre de la maintenance pr ventive et regroupe dans des tableaux et des bases de donn es les crit res de fonctionnement v rifier pour ces mat riels ainsi que la p riodicit de ces contr les le chapitre VI qui d finie les r gles de conduite incidentelles et accidentelles et formalise sous forme de logigrammes les proc dures associ es Ces prescriptions sont ensuite d clin es la fois dans les notes d organisation des services d une centrale nucl aire et dans les gammes op ra toires qu utilisent les hommes dans le cadre de leur activit de travail Afin de conserver un cadre pour notre tude qui ne soit pas trop ambitieux et compte tenu d observations que nous avions faites en pr alable nous nous sommes focalis s sur les Essais P riodiques EP Conduite c est dire les essais r aliser p riodiquement pour s assurer du bon fonctionnement des mat riels PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT m 328 329 PRESCRIPTION EFFICACIT ET SANT
25. t en place les r sistances n ces saires au changement Aufort Cette perspec tive est galement une source de souffrance pour l Homme au travail 6 CONCLUSION Les centres nucl aires de production d lectricit comme toute autre industrie complexe hauts risques sont soumis des contraintes de s ret qui voluent Chaque volution renforce la pres cription qui s toffe et se complexifie La d clinaison de la prescription dans les gammes op ratoires suit ces volutions Ces documents ont pour objectif essentiel de fiabiliser les activit s de travail en voulant garantir la conformit des actions la prescription Mais par sa densification et sa complexification la prescription alt re son objectif en noyant les hommes au travail dans un foisonnement d ins tructions tr s souvent cloisonn es Ainsi le lien entre la prescription et les gammes op ratoires n est pas explicite et le cloisonnement ou parcelli sation des t ches rend difficile la compr hension globale des activit s L objectif est alors plus que d voy puisqu en d finitif la perte des finalit s des activit s restreint l efficacit au travail Si n anmoins la place est laiss e l expression du savoir faire et de la cr ativit des hommes dans leurs activit s de travail il est des cas tels que celui des essais p riodiques de conduite o cette expression doit s exercer dans un temps incompatible avec le volume de tr
26. tions de l installation et l organisation pr vue permet tront de g rer la situation et de ma triser le pro bl me L objectif est de pr server l Homme et son environnement en garantissant le confinement du combustible radioactif et son int grit Un cart par rapport cette prescription une vanne en position non conforme par exemple peut selon sa gravit tre d clar ASN selon la Directive 19 ce document approuv par l ASN classifie le type d cart Dans ce cas les carts sont jug s impacter de mani re significative la s ret des installations et sont associ s un crit re parmi les 10 que comporte la Directive L cart est alors d nomm Ev nement Significatif pour la S ret ESS Il est clair que pour EDF de tels carts ne sont pas acceptables et tout est mis en uvre sur les sites nucl aires pour viter leur occurrence Une tude men e sur le site de Chinon Petit a conduit une classification des causes imm dia tes humaines et organisationnelles et des acti vit s de travail directement li es ces carts Les donn es statistiques associ es mettent en vidence une grandeur invariante significative en effet deux causes imm diates identifi es la communication inefficace l information orale ou crite est alt r e et conduit l cart et le diagnostic erron de donn es l agent ne lit pas correctement une valeur sur un appareil de mesure ou sur une gam
27. trer des per sonnes travaillant en heures ouvrables ce qui n est pas toujours possible Les op rateurs obtiennent donc les informations par linter m diaire de repr sentants Conduite et n ont pas toujours la possibilit de discuter de l impact des modifications avec l ensemble des acteurs concern s La mission principale de lop rateur est la conduite et la surveillance de l installation Lorsque celui ci travaille une demande de modification d EP il ne peut le faire que de mani re morcel e puisque les actions inh rentes son activit conduite et surveillance viennent perturber ce travail qui ne peut tre continu Pour les m mes raisons l op rateur travaille souvent la demande dans l urgence presque au dernier moment par rapport l ch ance trac e dans la fiche d action Conduite asso ci e ce qui entra ne une pointe sur la charge de travail des diff rents niveaux de contr le Ceci ne favorise pas un contr le de qualit La boucle de construction de l EP pr sent e au sch ma du paragraphe 3 5 est dilu e dans le temps en particulier au niveau de la dactylographie plusieurs allers retours sont n cessaires entre l op rateur et la secr taire et les d lais de dactylographie se comptent parfois en semaine et au niveau du contr le un seul cadre technique par quipe pour contr ler les EP d au moins 4 op rateurs Les trois points pr c dents d montrent le caract re tem
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