Surdités, accessibilité et illettrisme
Contents
1. 1 Catedatidique sansmetion dela urce et notamment dt danslerapport de D ominique Gillot Le droit des surds rapport au Premie ministre 1998 2 L enfant wurd Chridiane Lepot Fromat amp Nadine Cleault De Boek Universt Bruxdles 1996 70 Les Cahiers de l Actif N 298 301 Sourds et malentendants entre int gration et droit la diff rence un conflit d objectifs Il n en reste pas moins certain qu une surdit profonde de naissance ou survenue avant l acquisition du langage est un obstacle majeur pour la compr hension d une langue crite Jusqu la fin des ann es soixante en France la v rit scientifique tait qu il fallait interdire les gestes aux enfants sourds afin qu ils puissent acc der l ora lit puis l crit Les gestes n taient pas consid r s comme une langue D sormais nous savons qu un enfant a besoin d une lan gue pour structurer sa pens e interpr ter le monde et ima giner son avenir Si l acc s la langue parl e est provisoire ment impossible en raison d une surdit la langue des si gnes est l une des solutions En r gle g n rale les devenus sourds ou les malentendants ne s orientent pas vers la langue des signes Outre les n s sourds et devenus sourds pr linguauxf il faut galement consid rer les devenus sourds ou malentendants DSME l ge adulte Cette population est tr s2. te pas sur la libert des autres Si un sourd choisit de vivre avec la seule langue des signes c est un choix tout aussi respecta ble que de se faire moine Cependant les sourds ont ils le choix Non car pour les adultes sourds qui voudraient sortir de l illettrisme je ne connais aucun programme de formation adapt L IVT Vincennes en proposait il y a quelques ann es mais depuis longtemps aucun stage de ce type n est plus propos aux adultes dans un bulletin de r f rence comme IDDA Infos 12 Cf Cr ation getudles amp d buts du langage Cr ation de langues getudles che les urds igl Yau Shun Chiu Langages crois Paris 1992 76 Les Cahiers de l Actif N 298 301 Sourds et malentendants entre int gration et droit la diff rence un conflit d objectifs Ce qui pose une question incidente que veulent les sourds Quels sont leurs choix de vie L attitude des anciens l ves de l cole d j cit e montre une grande diversit de trajectoires personnelles Certains se sont totalement int gr s dans le monde en tendant au point de refuser tout contact avec d autres sourds D autres sont deve nus des militants de la langue des signes et des responsables d associations Entre ces deux extr mes toutes les nuances se rencontrent Cette Que veulent les observation confirme la diversit des cons quences des sur sourds Quels sont dit s selon les individus leur
3. dagogiques utilis es avec les enfants ne sont pas direc tement transposables aux adultes Or la profession d orthophoniste est presque exclusivement tourn e vers l ducation des enfants et l une des difficult s des adultes sourds est de trouver des professionnels qui ont su adapter leurs m thodes Cf la bande dessin e la ch vre Un programme de lutte contre l illettrisme chez les DSME implique donc proba blement la formation d orthophonistes sp cialis es au f minin car la profession est f minine 90 L utilisation prudente de techniques de communications non verbale comme la dactylologie ou des l ments structur s de vocabulaire de la langue des signes pourrait tre utile cette population 15 Syt me detrangnison du sn qui utili seles propri t s des champs magn tiques 78 Les Cahiers de l Actif N 298 301 Sourds et malentendants entre int gration et droit la diff rence un conflit d objectifs devenir ch vre NOUS ALLONS D ABORD TESTER VOTRE Voix Veuillez HRE LE TEXTE QUE Wise C EST GENTIL DE Nous MIDER TESTER CE NOWEL APARE AUNTIE TAS DE fkogl me ZO fe BEDEA h a B yul queue Etir JOUE 3 LA PEriTE CH VRE PE MONSIEUR IN DITES ONC CE N EST AUS DE MoN GE NOUS NE VOULEZ FAS PLUTOT QUE JE VOUS GE UH BEN JEN ARIEN D AUTRE AU QUELLE rait z o1ie LIRE C EST LE MAT R
4. majoritaire parmi la population atteinte de surdit s puis qu elle repr sente 95 des quatre millions de sourds et malentendants En g n ral les DSME parlent lisent crivent et malgr une possible alt ration de la voix en cons quence d une surdit profonde ils conservent ces capacit s Parmi eux statistiquement il y a un pourcentage d illettr s probablement proche de la moyenne nationale environ 4 Chez les DSME l illettrisme n est pas une cons quence de la surdit mais il compromet un apprentissage sp cifique Sauf pour une fraction des jeunes les DSME ne s orientent pas vers la langue des signes Leur priorit est de r tablir la communication avec leurs proches familles amis coll gues tous entendants Ils tentent d exploiter au maximum leur reste auditif par suppl ance instrumentale de la surdit Ils d couvrent et perfectionnent leur lecture labiale La lecture labiale est d pendante de la capacit bien articuler et parler mais galement de la ma trise de la langue de la connaissance de sa syntaxe de sa grammaire et d un riche vocabulaire C est par la lecture que le DSME d couvre les mots nouveaux et acquiert le vocabulaire qu il devra lire sur les l vres des autres 3 M aisnon la sule des r ultats probants peuvent tre obtenus avec le L P C langage parl compl t Cf M senfantssurds AnnieBoroy l H armattan Paris 2000 4 L expression pr ling
5. IEL HABNUEL Il LA Tire CHA RE DE Mau FOUR LES ENFanrs SEUGUIN La p dagogie utilis e pour les enfants ne convient pas aux adultes devenus sourds Un exemple humoris tique mais bas sur une histoire vraie Planche extraite de Sourd cent blagues tome deux de Marc Renard et Yves Lapalu ARDDS Editions Paris 2000 C Le Cahiers de l Actif N 298 301 79 Entre int gration et droit la diff rence CONCLUSION UN VASTE PROGRAMME La lutte contre l illettrisme chez les sourds ou malentendants ne peut r sulter que d une action long terme avec la formation de p dagogues authentiquement bilin gues ma trisant les techniques d enseignement des publics en situation d chec scolaire ainsi que d orthophonistes sp cialis es pour les DSME Vaste programme Mais le seul qui puisse offrir aux sourds ou malentendants une v ritable possibilit d int gration sociale ceux qui la souhaitent Sauf retomber dans les erreurs du pass cette int gration n exclue nullement l appartenance au monde sourd Tout au contraire le respect de la culture et de la sp cificit sourde sont les conditions d un int gration respectueuses des individus et de leur choix de vie Sinon l accessibilit restera un v u pieux quoi bon en effet diffuser de l in formation en temps r el sous forme crite la seule qui soit accessible en l absence d audition si une fraction des sourds n
6. ISD A aupr s de divergscommigonst hniqueminit idles Coliac Cetu amp amp abligements Afnor la demande de Patrick Segal il a amp l un des experts de la commision Vie sociale cr par DominiqueGillot minidre dela Sant la suite de sn rapport Le droit des urds crivain s narige de bandes desin es et diteur il a crit plus eurs ouvrages dont un Marc trait d accesibilit Les urds dans la ville Surdit s amp accesbilit II a cr amp dirige le P le Editions del ARD DS Asdation pour la r adaptation amp la d s des Renard deaussurds 12 rued Auffargs 78690 LesEsartsleRoi ARDDS Fax 0130415537 E Mail arddg hotmail com www visuf org Les Cahiers de l Actif N 298 301 Entre int gration et droit la diff rence INTRODUCTION Dans une conomie tertiaire comme celle de la France l absence des savoir faire l mentaires p nalise fortement l int gration sociale de certaines populations Notre sujet n est pas de d crire un ph nom ne d j souvent analys mais de l clairer du point de vue de l ing nierie de l accessibilit appliqu e aux sourds et aux malen tendants deux populations proches mais distinctes En quoi le manque de ces savoir faire l mentaires compromet 1l l accessibilit de la ville aux sourds et malentendants Des exemples pratiques rencontr s dans les transports collectifs et les t l communications illustre
7. Sourds et malentendants entre int gration et droit la diff rence un conflit d objectifs Surdit s accessibilit et illettrisme Si la statistique de 80 d illettr s est probablement exag r e l illettrisme et plus g n ralement le manque de savoir faire l mentaires est le principal obstacle l int gration sociale des sourds et des malentendants travers quelques exemples tir s de son exp rience de l accessibilit l auteur montre les cons quences de cette situation dans la conception des aides technique et sugg re quelques pistes pour lutter contre l illettrisme dans le respect de la sp cificit des personnes sourdes L auteur estime notamment que la langue des signes loin de s opposer l acquisition de l criture et de la lecture par les sourds pourrait au contraire tre un vecteur de formation Les devenus sourds ou malentendants l ge adulte peuvent galement tre illettr s et ont besoin de techniques sp cifiques L auteur estime qu un programme de lutte contre l illettrisme chez les sourds et malentendants devrait tre cr N e 1953 denu wurd en 1955 ing nieur en ch de la fonction publique territoriale D e longuedate il a croi s exp riences de wurd amp de profes onnd du cadre b ti en d vdoppant les concepts d ac s bilit de la ville pour les ourds amp malentendants II rpr entel U nion nationale pour l instion wcale du d ficient auditif U N
8. a t l matique va probable ment dispara tre court terme et Internet deviendra alors encore plus n cessaire III UNE SITUATION TOL R E L illettrisme est si r pandu chez les n s sourds et les deve nus sourds pr linguaux que nous avons parfois l impres sion qu il semble admis par certains sourds et nombre de ceux qui s en occupent comme une fatalit Personne ne saurait y rem dier et il n y aurait nulle autre solution que la langue des signes Au point que toute tentative pour inciter les sourds ma triser le fran ais est per ue par certains comme une insupportable attaque leur dignit et leur droit de pratiquer une langue minoritaire Suivre les tenants de cette attitude re vient admettre que les sourds ne seraient qu une peuplade indig ne m connue une minorit linguistique qui refuserait de s int grer Cela revient nier le mod le fran ais d int gration pr ner un d veloppement s par et in fine refuser toute int gration sociale ceux qui la d sirent Cependant il faut s interroger cette exclusivit irr aliste accord e la langue des signes par e de toutes les vertus n est elle pas une fa on de dissimuler une honte de l illettrisme honte injustifi e mais tr s r pandue chez les entendants illettr s L illettrisme si r pandu chez les n o sourds et les devenus sourds pr linguaux semble tre admis comme une fatalit Nous a
9. cre l illettrisme mais aussi r ussir des dipl mes de niveau bac 2 pour la plupart bac 5 pour certains et jusqu des doctorats L illettrisme est presque toujours sauf d ficience intellectuelle le r sultat d un chec ducatif associ un chec familial rebours d une id e re ue nous nous garderons de critiquer les enseignants Pour diverses raisons dont l influence des milieux familial et socioculturel il y aura toujours des checs Quant aux familles certaines ne peuvent assurer l intense soutien n cessaire l enfant en raison de difficult s conomiques sociales et ou culturelles Nous devons l admettre et pr voir des itin raires bis Il faut avoir le courage de dire aux jeunes sourds que la seule langue des signes ne leur suffira pas pour tre des citoyens autonomes libres et ind pendants Ils doi 10 Imposiblen et pas urd LeCoursM orvan titreprovisire ouvrage collectif para tre ARDDS Editions 74 Les Cahiers de l Actif N 298 301 Sourds et malentendants entre int gration et droit la diff rence un conflit d objectifs vent aussi apprendre lire et crire et dans la mesure du possible parler au moins articuler de fa on pouvoir acc der la lecture labiale comprendre et se faire comprendre de fa on autonome M me muet celui qui ma trise le fran ais a le moyen de se faire comprendre par l crit et su
10. e sait pas la lire Laissez croire aux sourds que demain dans chaque gare dans chaque station de m tro chaque arr t de bus l accueil de chaque entreprise priv e ou publique il y aura vingt quatre heures sur vingt quatre un interpr te pour les aider n est que la sourde version du c l bre demain on rase gratis 80 Les Cahiers de l Actif N 298 301
11. es signes et la culture sourde celles qu ils voient dans les m dias Ils ne se reconnaissent pas dans cette image de la surdit tr s diff rente de la leur Ils peuvent avoir le senti ment que la langue des signes leur est impos e qu on veut les forcer ressembler un mod le m diatique qui leur est tranger Ils rejettent alors vivement ce monde sourd et ce faisant ils se privent d l ments de communication non verbale qui pourraient leur tre pr cieux VII LES BASES D UN PROGRAMME DE LUTTE CONTRE L ILLETTRISME CHEZ LES SOURDS DEVENUS SOURDS ET MALENTENDANTS Un programme de lutte contre l illettrisme chez les sourds devrait donc tre cr Il pourrait reposer sur ces quelques principes un bilan de comp tence qui int gre la sp cificit culturelle sourde am liorer la langue des signes de ceux qui en ont besoin utiliser cette langue des signes pour enseigner les savoir faire l mentaires s inspirer des p dagogies utilis es dans l enseignement technique offrir ceux qui r ussissent et qui le d sirent d aller plus loin Pour les adultes DSME oralistes les techniques classiques de lutte contre Pillet trisme pourraient suffire condition de les associer des aides techniques sonores comme la boucle magn tique et visuelle comme la lecture labiale dont l ensei gnement devrait tre simultan l crit comme pour les enfants sourds Toutefois les techniques p
12. llons revenir sur les raisons de cette attitude mais voyons d abord ses con s quences en ing nierie de l accessibilit Cette id e que les sourds sont forc ment illettr s semble si bien enracin e si peu contest e que l on en vient n imaginer que des aides techniques bas es sur la langue des signes Ainsi puisque les sourds sont dans l incapacit de t l pho ner des techniciens nous promettent des vid ocommunications qui via Internet permettront aux sourds de communiquer 8 Gr ceaux posibilit de dialoguer en direct par crit aux bo tesaux l trestd matiques ces outils ont ret asz m connus hors du monde urd 9 II sag sait d un probl me de financement d intepr tesen LSF entrel Ag iph amp un groupe de qurds de Rennes rapidement rday par un groupe de Toulouse amp qui Ses diffus dans toute la France via deslites de diffugon comportant parfois plus d une cntaine de detinataires C Les Cahiers de l Actif N 298 301 Entre int gration et droit la diff rence Depuis vingt ans ceux qui savent lire et crire utilisent le texte t l phon par Minitel et d sormais les messageries instantan es du Net L crit leur suffit large ment tout comme la parole aux entendants En 1971 dans La Caravelle des vid ocommunications taient d j annonc es comme imminentes Cf encadr Le Vid ophone nous tait promis pour dans trois mois tren
13. me langue de l oppresseur Ignorer ou n gliger ce terreau id ologique c est s exposer des r actions parfois violentes et incompr hensibles toutefois l incompr hension n est ici qu un effet de l audicentrisme Il faut se souvenir que la g n ration de sourds qui une cinquantaine d ann es et plus a v cu et subi de plein fouet dans sa jeunesse l interdiction de la langue des signes dans l ensei gnement Leurs attitudes parfois excessives traduisent une r action proportion nelle aux situations d exclusion scolaire et familiale qu ils ont pu vivre 13 International visual th tre c l bre centre de formation bas Vincennes 94 ID DA Infos et le bulletin d informationsdel U nigda 14 Cet me quej ai d fini d s1996 a repris avec dive gsvariantes par denombreux auteurs qui d montre a patine Par analoge hnocatrigne l audicatrigne et l attitude qui cond de juger les sourds avec des crit res d entendants D euis qudques ann uneattitude ym triquenon moinsdisutableappara t le surdicentrigne Cedernie consse fairesenestoutes les croyances attitudes des sourds ans percevoir qu dles peuvent avoir d erron C Les Cahiers de l Actif N 298 301 Entre int gration et droit la diff rence Ce diagnostic est tout aussi n cessaire pour les DSME qui eux aussi tendent se d finir plus ou moins consciemment par rapport la langue d
14. nt ces difficult s Est il vraiment souhaitable d inventer des aides techniques pour compenser l ab sence des savoir faire l mentaires Et s il faut lutter contre l illettrisme des sourds et des malentendants comment y parvenir comment surmonter les difficult s de communication avec ces person nes et respecter la sp cificit culturelle qu est la langue des signes I UN RATIO EXCESSIF MAIS UN FOND DE V RIT Selon une statistique souvent cit e 80 des sourds seraient illettr s D o vient ce chiffre Qui l a calcul Sur quels crit res A la suite de quelle enqu te Personne ne semble le savoir et de nombreux auteurs citent ce chiffre sans le v rifier La lecture de L enfant sourd qui synth tise un grand nombre d tudes mon tre que certaines paroles d vangiles au sujet des sourds viennent d enqu tes anciennes ann es 60 men es dans un contexte culturel diff rent tats Unis notamment sur des chantillons peu repr sentatifs trente enfants d une m me cole Leur g n ralisation est donc risqu e voire abusive M me en se limitant aux n s sourds 80 d illettr s paraissent beaucoup et n gli gent les r sultats de deux si cles d ducation sp cialis e sauf consid rer qu elle est presque totalement inefficace C est tout le contraire nous le verrons quoi qu il subsiste une proportion d checs dans l enseignement sp cialis
15. nt plus la vaisselle elles la jetteront feront leur march sans bouger de chez elles et se raconteront leurs histoires au vid ophone Extrait de La Caravelle revue de l ARDDS mai 1971 6 La l ture labiale repog sur une m hode analytique La lecture labiale P dagogie amp m thode Jeanne Garric ARD D S ditions Paris 1998 7 V amp us uagesdela gare de Lyon par despe rgnneshandicap es J us Sanche amp D omini que Vache CTNERH I dans M obilit r duites les preuves de l accesibilit s minaire Les Lieux M ouvaments de la ville Actes de la journ e du 16 f rie 1996 Plan urbain DRASF RATP SN CF 12 Les Cahiers de l Actif N 298 301 Sourds et malentendants entre int gration et droit la diff rence un conflit d objectifs Depuis deux ans de nombreux sourds abandonnent le Minitel au profit d Internet Ce mouvement a t tr s net et tr s rapide mais une partie des sourds en reste exclue toujours les m mes pour les m mes raisons avec des cons quences en core plus graves par l importance que prend l Internet dans la vie professionnelle et sociale y compris dans le monde sourd Ainsi au dernier trimestre 2000 nous avons assist la premi re action collective men e par des sourds fran ais sur Internet Sans exag rer son importance Internet est un bon outil de compensation pour les personnes sourdes qui peuvent y acc der L
16. ociations les excellents signeurs ont g n ralement une comp tence suffisante en fran ais alors que les signeurs dont la langue des signes est pauvre sont assez souvent illettr s Les sourds ne signent pas autre chose lorsqu ils affir ment plus on conna t les signes mieux on comprend le fran ais ce n est paradoxal qu en apparence Voici donc une piste comment am liorer la comp tence linguistique g n rale sinon en lui fournissant du grain moudre une langue des signes riche et structur e V L APPORT DE CERTAINES TECHNIQUES EDUCATIVES Dans les lyc es professionnels l anglais n est plus enseign selon la m thode traditionnelle Il ne s agit plus de lire Shakespeare en version originale mais de savoir se d brouiller avec un mode d emploi en anglais La modestie de l objectif fera sourire les nantis de la culture et de l audition Il est suffisant pour les jeunes professionnels qui in fine peuvent se d barrasser de l id e qu ils sont forc ment nuls en anglais tout comme les sourds peuvent croire qu ils sont forc ment illettr s chacun de perfectionner ensuite s il le souhaite ce savoir faire l mentaire Cette p dagogie pourrait tre utile aux sourds en d licatesse avec le fran ais VI L INCIDENCE DE LA CULTURE SOURDE Cependant loin de moi l id e de contrainte chacun est libre de mener sa vie comme il entend dans la mesure o il n empi
17. rtout via les biblioth ques la presse Internet toutes les connaissances humaines lui sont accessibles C est bien ainsi en lisant que des sourds peuvent mener des tudes universitaires et r ussir leur int gration professionnelle et so ciale Un sourd qui lit beaucoup est souvent mieux et plus compl tement inform que la majorit des entendants En revanche l illettr est totalement d pendant de son entourage il n a aucune libert d acc der par lui m me l information de se faire une opinion de tenir jour ses connaissances d tre un citoyen part enti re IV L APPORT DE LA LANGUE DES SIGNES Une autre grande illusion est la comp tence des sourds en langue des signes Comme avec toute langue orale ou sign e sa ma trise est variable Il y a quelques ann es des sourds de province taient venus Paris pour voir la pi ce Les enfants du silence interpr t e en langue des signes Beaucoup furent d us ils ne comprirent pas la langue des signes riche et labor e utilis e par cette troupe compos e d excellents signeurs comme Emmanuelle Laborit et Jo l Chalude Certains sourds ont une langue des signes si perfectionn e qu elle devient un art d autres au contraire n ont qu une langue des signes l mentaire au vocabulaire r duit avec une grammaire et une syntaxe d faillantes Ce sera in vitable aussi longtemps que la langue des signes ne sera pas enseign e dan
18. s les coles avec autant de soin qu une premi re langue vivante comme l anglais ou l allemand Les associations de sourds qui agissent en formation permanente le disent il faut parfois am liorer le niveau en langue des signes d un stagiaire avant de pouvoir lui transmettre des connaissances professionnelles Selon certains linguistes le langage est inn Il n est pas de notre comp tence de discuter des th ories linguistiques mais l observation des sourds ainsi que diver ses tudes montrent qu il semble bien exister une comp tence linguistique inn e et ind pendante de la langue 11 On ne pr ente plus Emmanudle Laborit Jo Chalude anden ve du mime M arc u fait partie de ces surds authentiques profes onnds du petade qui m iteraient d tre mieux connus du grand public C Les Cahiers de l Actif N 298 301 Entre int gration et droit la diff rence Il a t d montr que des sourds isol s qui n ont jamais t en contact avec d autres sourds ni avec une langue des signes inventent spontan ment une communication gestuelle rudimentaire mais qui pr sente les caract ristiques fondamentales d une langue Il suffit alors qu une lign e de sourds naissent ou qu un groupe de familles sourdes soient en contact pour qu une langue des signes se formalise et se transmette Ici encore l absence d tudes statistiques s rieuses nous r duit aux constats empi riques des ass
19. s milieux socioculturels leurs leurs choix de vie histoires personnelles les hasards de leur vie Certains sourds ont bien une strat gie d int gration La tendance qui semble se d velopper chez les universitaires sourds est le bicultu ralisme Ils s int grent dans le monde entendant pour y mener des carri res en rapport avec leur niveau de formation et tout autant ils se sentent membres du monde sourd Cependant leur nombre reste tr s faible et 1l est n cessaire d offrir une seconde chance aux nombreux sourds exclus du syst me scolaire classique mais aussi du syst me de formation continue La distinction traditionnelle entre n s sourds et DSME que nous avons utilis e car il faut bien indiquer les grandes lignes de force qui structurent le monde sourd est tr s grossi re La premi re d marche de formation est donc un diagnostic fin individualis et pluridisciplinaire de chaque personne sourde afin d valuer ses comp tences ses besoins mais aussi sa position id ologique et politique sa situa tion par rapport aux mondes sourd et entendant et son attitude face aux langues sign e et orale Ce diagnostic exige une excellente connaissance du monde sourd et de sa culture tant certaines attitudes sont sous tendues parfois inconsciemment par l histoire des sourds par les effets de l interdiction des signes dans l enseigne ment ou dans les familles par la perception du fran ais comme langue impos e com
20. te ans plus tard nous l attendons encore Outre le prix des vid ocommunications l ment trivial mais L illettrisme est que nous ne pouvons n gliger tant il est vrai qu une d fi presque toujours cience entra ne souvent une d qualification et un faible ni le r sultat d un chec veau de ressource il est craindre que les ducatif associ vid ocommunications ne connaissent le m me destin que le un chec familial Minitel elles risquent de n tre utilis es que par les sourds et leurs familles Il restera toujours impossible de communi quer avec des entendants dont l immense majorit ignore la langue des signes et n a nulle intention de l apprendre La future version six du protocole Internet et UMTS pourraient permettre de r aliser ce vieux r ve sourd Ce sera un agr ment et un confort mais il ne faudrait pas que les vid ocommunications ne soient que le miroir aux alouettes des sourds des empl tres sur la jambe de bois de l illettrisme dont les cons quences ne se limitent au t l communications Pour une situation qui pourrait tre r solue cent autres ne le seront pas L illettrisme des sourds n est pas une sourde fatalit L tude des cursus de 190 bacheliers issus d une c l bre cole sp cialis e montre que de nombreux sourds avec des surdit s profondes s v res pour 83 y compris des n s sourds et des devenus sourds pr linguaux ont pu non seulement vain
21. uaux et contetable l acquistion du langage et un procesus continu qui pourait toute la vie il et imposible de fixe une limite pr ig un avant amp un apr s Toutefois ampiriquement nous constatons que les capadt s des personnes de aues surdes apr s l acquistion dela parole m metr sjaunes sont diff rentes des personnes n s urdes 5 Cechiffren et qu uneetimation prudente il rpr ente7 dela population fran ai contre par xemple 15 en GrandeBr agne amp 18 en Allemagne II faudra attendre lesr sultats d finitifs en 2002 del enqu amp e lanc par l INSEE pour dipos enfin dechiffresfiables C Les Cahiers de l Actif N 298 301 Entre int gration et droit la diff rence L illettrisme est donc une difficult suppl mentaire pour le DSME dans l acquisition et le perfectionnement de la lecture labialef C est pour ces m mes raisons que la lecture labiale est si difficile pour les n s sourds qui ma trisent mal le fran ais II DES CONS QUENCES GRAVES DANS DE NOMBREUX DOMAINES Ramener le probl me a une plus juste proportion n en diminue nullement la gra vit L illettrisme est la principale difficult dans de nombreux domaines dont l accessibilit Par exemple une tude pertinente montre que ceux qui ont le plus grand mal s orienter dans une grande gare sont les handicap s mentaux et les sourds Ils ont en commun de ne pas pouvoir communiquer verbalement et de manquer des sa
22. voir faire l mentaires lire un plan comprendre une signal tique utiliser un distributeur de billet L invention et la distribution bas prix du Minitel il y a une vingtaine d ann es a t une v ritable r volution pour les sourds fran ais l quivalent de l invention du t l phone Cependant l exp rience d un serveur t l matique comme le 36 14 Surditel montre qu une fraction des sourds n a pas pu b n ficier de ce progr s en raison de handicaps financier le Minitel est relativement co teux car le texte t l phon est lent et surtout culturel ma trise de l crit absente ou insuffisante La fracture num rique selon l expression la mode t pr c d e d une frac ture t l matique Le Vid ophone une id e vieille de trente ans 17 2 71 Le vid ophone combin un t l phone et une t l vision avec cran de 15 cm L inventeur Victor BIALECK dit Dans trois mois il sera commer cialis Nous avons des commandes nombreuses Nous quipons l immeuble de l information et publicit 3 me cha ne Prix environ 6000 F Pour se voir causer distance il faut que le correspondant fasse aussi la d pense Comme pour la TV couleur dont les prix tout douce ment s abaissent le vid ophone sera peut tre bient t la port e de beaucoup Christiane COLLANGE crivait en 1969 Les femmes dans un avenir tr s proche ne lavero
Download Pdf Manuals
Related Search