Le secours en avalanche
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1. 9 A Pivot Quand l avalanche est l Montagne Magazine 187 1995 84 87 10 Bureau Suisse de Pr vention des Accidents Syst mes de sauvetage des victimes d avalanche Rapport 1989 BSPA Berne 14 F Sivardi re et J P Zuanon Le ballon avalanche ABS que faut il en penser Neige et Avalanches 72 1995 8 11 12 J P Gouzon Les chiens d avalanche Neige et Avalanches 71 1995 8 12 13 M Allibert La s curit en montagne Rapport 1988 CDTM Grenoble 14 P Poulet et C Raylat Secours en montagne 1994 Didier Richard Grenoble 126 p 330 BIBLIOGRAPHIE2. une avalanche Cette m me tude met galement en vidence la faible probabilit de retrouver des victimes vivantes pour les secours ext rieurs organis s 71 112 sur 158 des victimes d gag es par leurs camarades taient vivantes 13 20 sur 156 des victimes d gag es par des secours ext rieurs taient vivantes Ce dernier r sultat s explique par le fait qu aucune victime d gag e par les secours Chapitre 12 Le secours en avalanche 315 ext rieurs n a pu l tre durant la phase 1 seulement 14 en phase 2 et 86 en phase 3 Par cons quent seuls des secours imm diatement organis s par les com pagnons rescap s de la victime garantissent le maximum de succ s En d pit de l am lioration de la qualit des secours professionnels et de la m dicali sation il y a donc peu de chances de voir diminuer le taux de mortalit en avalanche Le chiffre de 54 est d ailleurs rest stable au cours des huit ann es tudi es En conclu sion seule une meilleure efficacit des premiers secours organis s par les compagnons des victimes permettrait de faire baisser ce chiffre de fa on substantielle en accroissant le nombre de personnes d gag es dans les quinze premi res minutes 12 1 3 t moignage d accident par le cur d Huez 1944 Je vis un petit nuage devant moi Aussit t une pens e claire nette et tr s calme l avalanche Un bruit sourd comme celui que donne une couvertur
3. se produit proximit du domaine skiable sur lequel ils travaillent habituellement Mais ils interviennent aussi naturellement sur n importe quel accident d avalanche en cas de besoin ces deux cat gories dont le secours en avalanche est une des missions viennent s ajouter d autres secouristes professionnels tels que les pompiers mais aussi les troupes arm es de montagne et enfin tous les b n voles guides moniteurs de ski particuliers etc N oublions pas non plus les h licopt res du Secours A rien Fran ais Il n est pas rare que plus de 150 personnes soient mobilis es sur un accident d avalanche et il est alors fait appel toutes les comp tences 12 3 2 Les moyens de recherche de victimes d avalanche Les moyens de d tection d une victime d avalanche permettent de localiser l endroit o elle se trouve Ils sont relativement diversifi s Tous ont des avantages et des inconv nients et aucun n est parfait 10 Certains sont d utilisation imm diate yeux oreilles sondes ARVA d autres n cessitent l intervention des secours organis s chiens Recco sondes Les premiers sont th oriquement les plus efficaces gr ce au gain de temps qu ils assurent par rapport aux seconds Mais part ARVA leur efficacit n est pas garantie Quant ARVA la victime doit en tre quip e ainsi que le sauveteur qui de plus doit tre entra n son maniement Le mat riel n cessaire une bonne op
4. aux poumons e puisement de la r serve d air Le plus souvent l espace entre la victime et sa prison de neige est tr s r duit voire nul L air qu il contient peut donc tre rapidement consomm et la porosit de la neige composant le d p t de l avalanche est insuffisante pour compenser la perte d air due la respiration e impossibilit m canique de ventiler La pression de la neige sur le thorax est telle que la compression qu elle exerce peut emp cher tout mouvement respi ratoire La victime ne peut donc plus gonfler et remplir ses poumons d air l hypothermie la victime est en contact direct sur toute la surface de son corps avec la neige dont la temp rature est n gative ou nulle Le corps se refroidit donc relativement vite d autant que la victime se trouve en tat de stress Ce refroidis sement s il se prolonge et s aggrave peut tre mortel Contrairement une id e r pandue ce ne sont pas les hivers tr s enneig s mais ceux caract ris s par un faible enneigement qui sont les plus meurtriers Ceci est en partie d au fait qu un faible enneigement suscite moins la m fiance que de grosses paisseurs de neige et qu il peut tre favorable l tablissement d un manteau neigeux instable avec en particulier des sous couches de gobelets En ce qui concerne la profondeur d ensevelissement dont d pendent les chances de sur vie d une victime d avalanche les donn es dispo
5. de la victime chercher vigoureusement pendant 10 15 minutes en aval du dernier point de disparition de la victime dans les zones pr f rentielles replats creux amont des rochers des arbres bordures de l avalanche regarder pour d couvrir des indices de surface ski b ton gant chaussure sac dos etc couter pour entendre des cris des coups de sifflets etc chercher avec votre ARVA voir 12 3 3 ci apr s sondage de fortune sondes b tons sondes b tons skis etc apr s 1 4 d heure de recherches infructueuses alerter les secours par radio si vous en avez une puis continuer les recherches en les attendant et mettez vous leur disposition leur arriv e ou partir les chercher apr s avoir balis le terrain pour le reconna tre et surtout le dernier point de disparition de la victime Vous tes plusieurs Il faut nommer un chef d op ration qui coordonnera les recherches mais si possible n y participera pas Il s agit du plus exp riment ou du plus calme il doit faire tr s 1 Mais pas plus d un quart d heure pour que les secouristes professionnels puissent intervenir le plus vite possible et ainsi avoir quelques chances de retrouver la victime vivante Chapitre 12 Le secours en avalanche 319 rapidement un diagnostic de la situation partir de la taille de l avalanche de sa nature du nombre de sauvete
6. g n ralement donn e aux pisteurs secouristes du service de s curit de la station Dans le deuxi me cas l accident a eu lieu en mon tagne loin des centres de secours ce sont les gendarmes des PGHM ou les CRS de montagne qui re oivent l alerte En effet selon le principe de l alternance hebdomadaire qui pr domine dans la plupart des d partements de montagne l un ou l autre de ces services est de permanence tandis que le second s entra ne M me dans le premier cas les secouristes des services publics PGHM ou CRS sont pr venus de m me que les au torit s concern es maire pr fet police gendarmerie voire parquet Toutefois l arriv e sur zone des services publics de permanence dessaisit de fait l autorit communale de sa fonction de chef d op ration En fonction de la facilit d acc s du lieu de l accident les secours sont achemin s par h licopt res chenillettes remont es m caniques ou doivent Chapitre 12 Le secours en avalanche 327 monter en peaux de phoques ceci rallonge alors le temps d intervention des secouristes mais l h licopt re malgr les prouesses des pilotes ne peut pas toujours voler La mont e en puissance des moyens de secours son arriv e sur les lieux de l avalanche le chef des op rations prend la direction du secours conform ment au plan de secours d partemental mis en place par le pr fet il recueille les renseignements des t moins et ve
7. lente surtout s il y a peu de sauveteurs une vague de 15 sondeurs met environ 4 5 heures pour sonder un hectare n cessit d avoir une sonde ou au moins un b ton sonde avec soi profondeur limit e la taille de la sonde facteur d incertitude non n gligeable Les ARVA Les Appareils de Recherche de Victimes d Avalanche sont des metteurs r cepteurs fonctionnant sur la fr quence 457 kHz normalis e l chelle europ enne et galement adopt e en Am rique du Nord Ils ont t largement pr sent s au chapitre 8 voir aussi 7 Rappelons donc seulement que sans tre parfaits ils sont en 1998 les appareils les plus efficaces pour retrouver une victime d avalanche totalement enfouie sous la neige quand ils sont utilis s par les t moins ou rescap s de l accident c est dire sans d lai apr s l accident et la condition que ces derniers soient entra n s son utilisation et quip s individuellement d une pelle et d une sonde Ils sont galement utilis s par les secours organis s Chapitre 12 Le secours en avalanche 325 Avantages Inconv nients c est l appareil qui associ une pelle et une sonde garantit le maximum de chances de retrouver une victime ensevelie sous la neige vivante en limitant au maximum sa dur e d ensevelissement par une recherche imm diate possible une recherche tr s rapide une personne entra n e met e
8. neige Toutefois l attente dans un lieu s r refuge voire igloo constitue parfois une bonne solution 12 2 3 La recherche PARVA L ARVA gr ce la possibilit qu il offre d tre utilis imm diatement apr s un ac cident est le seul appareil susceptible de permettre avec un maximum de chances de succ s le d gagement d une victime dans le quart d heure vital Raison de plus pour ne pas perdre de temps dans la mise en uvre des recherches ARVA D o ce paragraphe qui lui est sp cialement consacr Tous les appareils doivent passer en position r cep tion Les personnes inefficaces ou affol es doivent tre mises en lieu s r avec leur ARVA teint afin de ne pas perturber les recherches L organisation doit ensuite tre rapide et m thodique ce qui suppose que l on ait fait au pr alable de nombreux exercices de fa on acqu rir les automatismes Sauf en cas de tr s grosse avalanche un grand nombre de sauveteurs n est pas synonyme d efficacit Il vaut mieux un ou deux sauveteurs bien entra n s que cinq ou six personnes d sordonn es et paniqu es qui se g nent Si plusieurs personnes font une recherche simultan e il peut tre pr f rable d utiliser les couteurs plut t que les haut parleurs afin de ne pas tre g n par l cho d un autre sauveteur la concentration sera facilit e Dans le cas d une zone de recherche d une cer taine ampleur plus de 20 30 m tres de larg
9. ration de secours ne se limite pas aux moyens de d tection il est en fait beaucoup plus diversifi mat riel n cessaire l acheminement des secours h licopt res chenillettes moto Chapitre 12 Le secours en avalanche 323 neiges mat riel n cessaire aux communications t l phone radios etc mat riel n cessaire l op ration de secours ARVA porte voix pelles sondes clai rages mat riel de balisage dont le sac avalanche qui contient des fanions la si gnification standardis e tentes tra neaux etc Les yeux et les oreilles Il s agit de rechercher avec les yeux les parties du corps ou de l quipement de la victime qui d passent de la surface de la neige ou d couter les signaux acoustiques cris sifflets mis par la victime Ces d tections visuelle et auditive sont trop souvent oubli es Elles sont pourtant le premier moyen de d tection d une personne partiellement enfouie sous la neige Cette technique de recherche doit tre mise en uvre syst matiquement m me elle est inefficace pour les victimes totalement ensevelies les sons traversent dif ficilement la neige quand ils sont mis par une personne ensevelie c est la plus efficace pour les autres Statistiquement il permet donc de retrouver des victimes vivantes car leur temps d ensevelissement est tr s court elles sont d couvertes tr s rapidement apr s l accident et se trouvent des pr
10. renseignements Les quelques minutes pas s es bien renseigner les secouristes leur feront gagner beaucoup de temps et leur per mettront d tre plus efficaces D crire avec pr cision le lieu de l accident Il faut donner nom du lieu ou point le plus proche sommet col lac refuge nomm sur la carte nom du massif de la commune la plus proche il s agit d tre le plus pr cis possible altitude exposition et versant coordonn es g ographiques pr cises relev es sur la carte points caract ristiques et rep res situ s proximit du lieu de l accident ventuellement balisage laiss sur place camarades anorak ski sac dos mais qui ne devra pas s envoler l approche de l h licopt re ni tre recouvert de neige en cas de pr cipitations ou de transport de neige par le vent Evaluer avec exactitude le demande de secours Il faut valuer nombre de personnes ensevelies rechercher dur e de l ensevelissement d j subi quipement de ces personnes habillement ARVA Recco nombre de bless s non ensevelis ou d j d gag s pour chaque bless r pond il peut il bouger tous ses membres saigne t il respire t il a t il un pouls soins ventuellement d j prodigu s ge et sexe Renseignements suppl mentaires On doit galement donner n de t l phone ou fr quence radio et identit de l appelant heu
11. 1 Phase de survie jusqu 15 minutes apr s l ensevelissement Les chances de survie s l vent 93 valeur nettement sup rieure celle de 65 pr c demment admise Presque toutes les victimes d gag es pendant ce laps de temps survivent condition qu elles n aient pas t mortellement bless es et qu elles re oivent rapidement les premiers soins appropri s 2 Phase d asphyxie entre 15 et 45 minutes d ensevelissement Le pourcentage de chances de survie tombe brutalement de 93 25 durant cette phase toutes les victimes ensevelies ne disposant pas d une poche d air meurent par asphyxie Ce chiffre de 25 est largement inf rieur celui de 50 retenu jusqu ici 3 Phase de latence de 45 minutes jusqu au moment du d gagement Les premiers d c s par hypothermie commencent se produire apr s environ 90 minutes Il ne peut y avoir survie que si la victime dispose d une poche d air Dans ce cas il peut y avoir une phase de relative s curit Une vingtaine de victimes ont pu tre d gag es vivantes l une d entre elles apr s 16 heures d ensevelissement au cours de cette phase 4 Phase de secours partir du d gagement et jusqu l arriv e en milieu hospitalier Il y a un nouveau risque d issue fatale par manque de soins adapt s Ces r sultats confirment donc que les victimes ensevelies conservent le maximum de chances de survie dans les premi res minutes succ dant
12. 5 3 randonneurs raquettes tu s par une avalanche en Haute Savoie 23 01 98 11 randonneurs raquettes tu s par une avalanche dans les Hautes Alpes R partition par type d activit On distingue deux grands types d activit les activit s r cr atives ski de randonn e de piste hors piste et alpinisme les activit s non r cr atives accidents sur les voies de communications dans les habitations Les accidents mortels concernant les voies de communication ou des habitations sont maintenant rarissimes Le g nie paravalanche et le d clenchement artificiel associ s l vacuation des habitations ou la fermeture des routes ont en effet permis depuis plus de vingt ans de mieux ma triser le risque d avalanche mena ant des infrastructures Il y a toutefois des v nements exceptionnels qui nous rappellent que malgr tout la nature reste la plus forte 12 personnes heureusement toutes indemnes ont t ensevelies dans leurs chalets le 25 f vrier 1995 en Savoie Mais on n est pas pass loin de la catastrophe La majorit des accidents concerne donc des personnes qui ont t emport es pendant une pratique de loisirs Une personne tu e par une avalanche sur deux faisait du ski de randonn e et une sur trois du ski hors piste 12 pratiquaient l alpinisme et seulement 3 se trouvaient sur une piste de ski ouverte Les tendances moyennes sur cinq ans concernant le ski de randonn e et le sk
13. Chapitre 12 Le secours en avalanche 311 ce 2 Le secours en avalanche Fran ois SIVARDI RE PARTIR DU MOMENT o l on quitte l univers balis et s curis des pistes de ski on A entre dans un monde risque Le respect des r gles l mentaires de s curit doit en principe permettre de ne pas se faire prendre par l avalanche Mais l appr ciation du danger n est pas toujours facile l erreur est humaine et quelles que soient les pr cautions prises qui minimiseront les cons quences d un accident il subsiste toujours un risque r siduel S il faut naturellement tout faire pour viter l accident d avalanche il faut ga lement savoir comment r agir si l on y est confront En effet tous ne se terminent pas dramatiquement et nombreux sont les exemples d accidents qui par leurs cons quences n ont t que des incidents Toutefois la limite entre incident et accident est tr s mince Elle tient souvent peu de chose dont en particulier un comportement adapt la si tuation rencontr e Mieux vaut donc d j y avoir quelque peu r fl chi Ainsi apr s avoir donn quelques chiffres sur les accidents d avalanche le pr sent chapitre proposera des conseils sur la conduite tenir en cas d accident d avalanche que l on en soit victime ou t moin Dans une troisi me partie il pr sentera l organisation des secours les acteurs le mat riel et le d roulement d une op ration de secour
14. a victime est d gag e elle est imm diatement prise en charge par un m decin et si son tat l autorise et le n cessite elle est vacu e vers un centre hospitalier Un secours sur un accident d avalanche est une op ration complexe qui fait intervenir des acteurs nombreux et diversifi s et qui demande une excellente coordination entre tous pour gagner cette course contre la montre qu est le sauvetage d une victime d avalanche BIBLIOGRAPHIE 329 Bibliographie 1 F Valla et F Sivardi re volution des accidents d avalanche en France de 1971 1994 Actes du symposium ANENA mai juin 1995 1995 ANENA Antony 13 18 2 F Valla Accidents d avalanches dans les Alpes au cours de la d cennie 1975 1985 AIHS Publication 162 1987 647 6 52 3 C Forget Ces rescap s rest s ignor s Neige et Avalanches 64 1993 14 19 4 F Valla Les accidents d avalanche en France au cours des 20 derni res ann es Universit Europ enne d t sur les risques naturels Chamonix septembre 1992 1995 Cemagref Antony 195 205 5 H Brugger et M Falk Les quatre stades de l ensevelissement sous une avalanche Neige et Avalanches 65 1994 14 18 6 J Zellweger L avalanche t moignage du cur d Huez Neige et Avalanches 10 1975 32 38 7 ANENA ARVA mode d emploi 1997 ANENA Grenoble 24p 8 F Valla Attention avalanche Rapport 1991 Cemagref Grenoble
15. ac Lorsque la victime est d finitivement localis e avec pr cision et la profondeur d ensevelissement connue gr ce la sonde il faut laisser la sonde en place qui marque avec pr cision le lieu d ensevelissement et creuser Pour tre efficace pelleter calmement et r guli rement Plus la victime est ensevelie profond ment plus le trou doit tre large Au fur et mesure que l on se rapproche de la victime il faut viter les coups de pelle brutaux qui pourraient la blesser Dans la mesure du possible il faut d gager sa t te et son thorax en premier Si son tat semble satisfaisant et s il y d autres victimes ensevelies les rechercher pour les 320 Chapitre 12 Le secours en avalanche d gager leur tour Pour d gager une victime d avalanche on doit op rer avec rapidit mais galement avec beaucoup de pr caution car elle risque de souffrir de fractures y compris de la colonne vert brale En l absence tr s probable de m decin on doit tre capable de porter les premiers secours une victime d avalanche qui peut tre la fois en tat d asphyxie polytraumatis e et souffrir d hypothermie Il importe en particulier de lui lib rer au plus vite les voies a riennes et d entreprendre aussit t le bouche bouche si elle ne respire plus La phase de d gagement et d vacuation d une victime d avalanche est g n ralement prise en charge par des secouristes professionnels Si pour div
16. c t Je faisais ainsi un chemin pour mon coude Je pus enfin le faire glisser sur le c t puis en haut mesure que je me retournais Je pouvais maintenant creuser plus facilement dans le bon sens Souvent je dus m arr ter pour reprendre mon souffle Je voulais aller trop vite et la neige remu e m touffait mais t tu chaque expiration je me r p tais obstin ment C est 316 Chapitre 12 Le secours en avalanche de la poudreuse C est de la poudreuse tass e bien s r mais c est de la poudreuse malgr tout L air doit pouvoir la traverser a te donne du temps Profites en Mon bras tait maintenant suffisamment ouvert pour avoir la force de s enfoncer dans la neige J effa ai l paule et de tout le torse tendu je poussai De la neige tombe me suffoque m aveugle je la distingue blanch tre entre les cils car pour la premi re fois elle est clair e Et alors seulement je sentis que ma main tait l air libre J avais perc l air passait froid d licieusement froid Ext nu j entrepris avec une joie sauvage et vindicative de le respirer grands coups Il arrivait temps j tais sauv Pour comble de bonheur j entendis au m me instant un moteur Des hommes taient l Ils viendraient mon secours Mais j tais sur la route Ce moteur c tait peut tre un camion le chasse neige en V ou turbines J allais tre cras coup en deux ou d chi quet U
17. ce et surtout cette terrible immobilit qui me prend par les reins qui me ceinture et me bloque me fait sentir l indiff rence absolue des l ments mon petit cas particulier ma mort qui va venir qui vient la mienne ma mort Qui l arr tera Rien ne bouge tout est calme L affaire est jou e c est s r je vais mourir oui moi en pleine vie en pleine sant trente ans 500 m tres de chez moi Ce fut un moment tragique savoir et admettre qu on ne vivra plus qu il faut renoncer tout et que ce sacrifice ne servira rien Une pens e ridicule et tragique fit alors diver sion On a retrouv le cur de la Salette pris lui aussi par une avalanche avec les poings rong s Je songe aux miens Je d cide de les laisser intacts d tre sage et de me pr parer para tre devant Dieu Certainement cette pens e de Dieu et cette acceptation de la mort mirent fin la rage folle qui me suffoquait Mes pens e reprirent un cours sens Il fallait respirer par le nez et lentement par conomie Je le fis De plus l agitation tait inutile chaque soubresaut lair devenait un peu plus rare L treinte se resserrait c tait clair Il fallait rester calme Une seule chance me restait creuser un tunnel mais o mettre la neige enlev e d un c t puisque j tais press de tout part Avec les poings et les coudes je me mis alors la tasser sous moi et mesure je comblais le vide avec de la neige prise sur le
18. deurs pas sifs compos d un d tecteur et d un r flecteur Le d tecteur met une onde lectroma gn tique de fr quence 917 MHz qui est r fl chie par le r flecteur ou r pondeur fonc tionnant sans apport d nergie donc passif et renvoy e avec une fr quence double 1 834 MHz vers le d tecteur qui la convertit en onde sonore un bip signale la d tection effective d un r flecteur Les r flecteurs sont port s par les skieurs int gr s leurs v te ments ou chaussures ou coll s par eux m mes sur leurs chaussures Mais les d tecteurs sont destin s aux secouristes professionnels sp cialement form s leur utilisation De ce fait ce syst me est proscrire absolument pour la pratique du ski de randonn e pour laquelle le temps d intervention des secours organis s est fatal la victime sauf cas tr s particulier Il ne concernerait donc que les pratiquants du ski et autres glisses hors piste et les services de s curit des pistes des stations de ski Toutefois m me proximit des domaines skiables le Recco ne garantit absolument pas d tre retrouv vivant sous une avalanche Le chien d avalanche Apparu dans les ann es cinquante le chien dress la recherche de victimes d ava lanche est actuellement le moyen le plus efficace pour localiser une personne sous la 326 Chapitre 12 Le secours en avalanche Figure 12 2 Chien d avalanche au travail il recherche une vic
19. e avec les ARVA sondages Les sondages se font par vague de 20 sauveteurs maximum les sondeurs sont en rang au coude coude et font face l avalanche Chaque vague est dirig e par un chef de groupe et poss de 2 pelleteurs Il existe deux types de sondage le sondage rapide o un coup de sonde est donn tous les 75 cm lat ralement pour 70 cm en progression le sondage minutieux o un coup de sonde est donn tous les 25 cm lat ralement pour 30 cm de progression Si le deuxi me est naturellement plus fin il est galement beaucoup plus long sondage rapide il faut 4 heures 20 hommes pour balayer 1 ha sondage minutieux il faut 20 heures 20 hommes pour balayer 1 ha C est le chef d op ration qui d cide de la m thode appliquer en fonction de la situation des renseignements et des moyens dont il dispose Apr s un sondage rapide 328 Chapitre 12 Le secours en avalanche il pourra refaire passer les chiens car le sondage facilite la diffusion des odeurs Au fur et mesure de l avancement des recherches un jalonnement est mis en place qui va permettre aux secouristes de lire l tat des recherches des jalons de forme et de couleurs diff rentes signalent chaque point remarquable sur l avalanche indices mat riels foyer d odeur marqu par un chien limite de la zone inspect e etc Ces jalons sont standardis s et sont contenus dans le sac avalanche Quand l
20. e fois encore D s que je pus je changeai de syst me Au lieu de repousser la neige je la poussais sous moi et chaque coup je m levais La m thode me parut merveilleuse parce que moins p nible Je me surpris fredonner une rengaine Je tenais le bon bout En me hissant je pouvais voir maintenant le d part et la largeur de l avalanche Je fus satisfait de constater son ampleur Mes jambes taient encore immobilis es cause des skis Je fis un tunnel pour atteindre les fixations Et mon pied gauche revint la vie Je souris malgr moi l id e de ce renfort de taille Une bonne jambe fait du bon travail et la mienne s employa fond J avais l impression de ne plus tre seul et assez vite je fus compl tement d gag une heure environ apr s l ensevelissement 12 2 Que faire en cas d accident d avalanche Chaque situation d accident d avalanche est un cas particulier Il serait donc tout fait illusoire de vouloir d crire de fa on exhaustive l ensemble des comportements adopter N anmoins l analyse de situations types permet de cr er un canevas que vous devrez adapter aux circonstances r elles En clair nous ne vous proposons pas d appliquer des recettes mais d apprendre en confectionner lorsque l accident survient il est bien souvent trop tard pour r fl chir Seuls les r flexes peuvent vous aider Il faut penser agir vite et surtout garder la t te froide C est pourquoi il es
21. e frott e par la main Une pouss e moelleuse et irr sistible un envahissement puis le silence la nuit et limmo bilit Imm diatement une pr occupation bouger avant que la neige se tasse J essaye Rien trop tard Peut tre que non Je recommence impossible Je prends mon temps rassemble toutes mes forces je m archoute sur les coudes je pousse du dos autant que je peux inutile je n ai pas boug d un centim tre J tais couch plat ventre les bras repli s sous la poitrine strictement bloqu de tous c t s de la neige partout dans le nez la bouche les yeux Je perdis alors la t te Je m agite me tortille secoue les jambes rien faire l treinte demeure j ai chaud je suffoque l air va me manquer Peut tre faut il rester calme et cesser tout effort d pense somptuaire d oxyg ne et attendre Attendre quoi Qui Un bref calcul il est 3 heures inqui tudes 6 ou 7 recherches 8 ou 9 et comment me trouver Personne ne m a vu Alors je r alise l horreur de la situation et dans la nuit et l immobilit ma pens e va vite Jusqu maintenant j ai t un peu le spectateur de mon aventure avec juste assez de peur pour appr cier le s rieux la mise en sc ne Mais l aventure est vraie C est une avalanche une vraie qui t a pris et tu vas y rester Oui c est b te affreusement b te mais c est ainsi D autres ont t pris cette fois c est ton tour Et la nuit le silen
22. erses raisons loignement mauvaises conditions m t orologiques cela n est pas possible il faut se souvenir que cette phase peut aussi tre l origine d un nouveau risque d issue fatale par manque de soins appropri s La pratique de la montagne hivernale requiert donc galement des connaissances en secourisme pour assurer le maintien ou l am lioration de l tat de sant d une victime d avalanche en attendant les secours organis s Actuellement en France 98 des vacuations se font par h licopt re C est en effet la solution la plus rapide et la plus s re Il faut alors d terminer l emplacement de la DZ aire d atterrissage de l h licopt re plate et d gag e pour que les ailes du rotor puissent tourner sans entrave Quand l h licopt re arrive il faut se placer face la DZ dos au vent les bras lev s vers le ciel en Y Surtout ne bougez pas lorsque la machine s approche restez sur place sans reculer et accroupissez vous quand elle se pose Si vous devez aller vers l h licopt re rappelez vous qu il doit toujours tre approch par l avant Si les conditions m t orologiques emp chent l utilisation de l h licopt re et si l tat de la victime le permet l vacuation sera faite par une caravane terrestre de sauveteurs ou par les camarades de la victime gr ce un tra neau d montable ou un tra neau de fortune fait par exemple avec des skis des b tons et une pelle
23. eur il faut la balayer de fa on syst matique et m thodique en la d coupant en bandes longitudinales d une largeur correspondant au double de la port e minimum suppos e des appareils Si celle ci n est pas connue avec pr cision on adoptera le principe pessimiste d une port e de 10 m tres soit un espacement d une vingtaine de m tres entre deux chercheurs partir de la perception du premier signal on a int r t faire la recherche pied car les d placements sont moins longs S il y a plusieurs ensevelis il faut teindre l appareil d une personne ensevelie d s qu elle est d gag e pour viter de perturber la recherche Chapitre 12 Le secours en avalanche 321 des autres disparus Et si on n a pas d ARVA La question ne devrait jamais se poser On peut toutefois imaginer des sc narios catastrophes dans lesquels les membres d un groupe seraient confront s ce genre de situation ARVA en panne oubli par m garde ou teint Dans ce cas la seule solution consiste organiser un sondage de fortune de l avalanche avec les moyens du bord b tons skis 12 2 4 L alerte Voil un point qui est bien souvent n glig mais qui est fondamental pour un bon d roulement de l op ration de secours Nombreuses sont les quipes de secouristes qui ont perdu de pr cieuses minutes essayer de retrouver le lieu de l accident ou qui n avaient pas le mat riel m dical adapt faute de bons
24. i hors piste montrent une tr s l g re diminution en valeur absolue des d c s En fonction des diverses activit s les accidents peuvent tre plus ou moins meurtriers Il nous a paru int ressant de calculer le taux de mortalit rapport du nombre de morts sur le nombre d accidents pour chacune des activit s On constate 4 que l alpinisme et le ski de randonn e ont un taux de mortalit voisin de 1 d en particulier l loignement des centres de secours qui augmente d autant les temps d alerte et d acheminement des secouristes r duisant de fa on importante les chances de survie des victimes ensevelies voir 12 1 2 Pour le ski hors piste et le ski de piste le taux de mortalit est divis par deux car les avalanches concern es sont g n ralement de plus petite taille gr ce au d clenchement pr ventif des avalanches qui est effectu par les services de s curit des pistes mais aussi car les services de secours sont plus proches Les accidents sur les voies d acc s ont un taux de mortalit galement proche de 0 5 d sans doute la relative protection contre l asphyxie qu offrent les v hicules Enfin le taux de mortalit des accidents touchant des habitations est de l ordre de 0 8 ce qui est probablement 314 Chapitre 12 Le secours en avalanche explicable par le fait que les avalanches qui les atteignent sont d une tr s grande ampleur d veloppent donc de plus grandes nergies et s
25. ins ou rescap s mais cela est tr s rare et les chances sont grandes de lui sauver la vie ou bien il est mis en uvre par les secours professionnels apr s un certain temps et la victime sera statistiquement d j d c d e Une sonde peut rev tir diff rents aspects sonde de fortune b ton de ski dont on a enlev la rondelle talon du ski b ton sonde b ton de ski t lescopique dont on enl ve les rondelles et que l on met bout bout la sonde ainsi obtenue peut faire selon les mod les jusqu 3 m 324 Chapitre 12 Le secours en avalanche Figure 12 1 Une vague de sondeur l exercice Document ANENA Clich V ronique Place sonde pliable et l g re elle est compos e de plusieurs l ments mis bout bout selon les mod les elle peut mesurer jusqu 3 m son manque de rigidit fait que son trajet dans la neige peut ne pas tre rectiligne et tre l origine de confusions sonde rigide elle est m tallique et plus rigide que la pr c dente son poids et son encombrement font qu elle n est utilis e que par les quipes de secouristes profes sionnels elle mesure 4 5 ou 6 m tres Avantages Inconv nients recherche imm diate possible syst me simple mettre en uvre et utiliser syst me que tout le monde peut utiliser et avoir prix non prohibitif syst me qui permet de rechercher toute personne sans exclusion recherche tr s
26. ne fois de plus la panique me prend j agite convulsivement le bout des doigts qui d passait et je me mets hurler une seule note pour avoir plus de force et presque sans prendre de temps de respirer pour avoir plus de chance de me faire entendre Mais ma voix semble ridiculement faible De plus mon bras obstrue tout le petit tunnel Aucun son ne doit passer Que vaut il mieux faire Agiter les doigts sans crier ce qui est inutile ou crier sans montrer la main Ce probl me r soudre remet en branle des id es saines Le chasse neige ne peut pas tre d j l et s il y est j ai le temps d agrandir le trou pour me faire mieux entendre avant qu il n arrive sur moi Quant au camion inutile d y penser Mais si on bouchait mon trou par o je respire on je ne pr cise pas peut tre une nouvelle avalanche la tourmente Mais si mes v tements en gelant collaient la neige et me retenaient captif immobilis comme cet explorateur qui s tait endormi sous son tra neau Avec rage alors je me mets creuser L action me calme jamais deux avalanches au m me endroit et la tourmente je mwen moque j irai plus vite qu elle ce qui m emp chera en plus de geler sur place Et petit petit prenant la neige par poign e et la jetant dehors j agrandissais mon tunnel il fallait bien viser sinon les boules me retombaient sur la figure Ma main tait insensible au froid peut tre gel e Tant pis profitons en un
27. nibles mais non exhaustives montrent que plus d une victime ensevelie sur deux 60 est moins d un m tre de profondeur et qu une sur trois sur trouve moins de cinquante centim tres de la surface de la neige En France les avalanches concernent principalement les Alpes les Pyr n es et la Corse Chapitre 12 Le secours en avalanche 313 mais il s en produit aussi plus rarement il est vrai dans des r gions enneig es moins mon tagneuses telles que le Massif Central les Vosges ou le Jura Pr s de vingt d partements entrent dans les statistiques de l ANENA mais les accidents sont annuels dans seulement sept d entre eux Plus cie la moiti des d c s ont eu lieu dans les Alpes du Nord Is re mais principalement Savoie et Haute Savoie Ceci est en rapport direct avec la fr quenta tion hivernale qui y est tr s forte la fois pour la pratique du ski hors piste et pour celle du ski de randonn e Enfin si de nombreux accidents ne font pas de morts les accidents mortels peuvent tre parfois dramatiques causant le d c s de plusieurs victimes Voici quelques exemples que l on souhaiterait ne plus revoir 13 02 91 9 randonneurs tu s dans les Hautes Alpes 21 11 92 7 skieurs d c d s sur une piste de ski en Savoie 28 03 93 5 alpinistes sont emport s et tu s par une avalanche en Ari ge 29 01 94 6 skieurs hors piste emport s et tu s par une avalanche en Savoie 22 01 9
28. ntuellement des pisteurs secouristes d j arriv s sur les lieux il s informe du travail r alis il analyse la situation il organise la suite de l intervention en fonction des conditions de l accident et des moyens dont il sait pouvoir b n ficier il devra adapter le plan type aux conditions locales particuli res avec un seul souci d couvrir au plus vite les victimes ensevelies sous la neige L organisation de l espace est ainsi tr s stricte mise en place d un secr tariat et contr le des ARVA emplacement et pr paration de la DZ aire d atterrissage de l h licopt re mise en place d un guetteur si le danger est persistant d p t du mat riel d limitation d une zone de repli balisage de l avalanche limite de l extension de l avalanche signalement des em placements d indices mat riels etc installation d un poste m dical avec un m decin La ou les quipe s cynophile s intervien nen t en priorit de fa on pouvoir tra vailler sur une avalanche non souill e par les d placements des premiers secouristes La pr sence de plusieurs quipes cynophiles permet de les faire travailler tour de r le ou simultan ment si la surface du d p t de l avalanche est importante Mais tous les moyens pr c demment cit s sont galement mis en uvre pour retrouver toutes les victimes inspection visuelle recherch
29. nviron 5 minutes pour localiser une victime petite taille m me volume que deux paquets de cigarettes et faible poids 200 g environ la victime et le sauveteur doivent tous les deux tre en possession d un ARVA qui co te environ 250 en tat de marche avec des piles en bon tat PARVA de la victime doit tre en position mission le sauveteur doit tre entra n l utilisation de son ARVA en conna tre le fonctionnement et savoir faire une recherche rapide un ARVA sans pelle ne sert rien le gain de temps d la localisation gr ce ARVA sera annul par la perte de temps due au d gagement de la neige la main ou au ski un ensemble pelle et sonde co te plus de 80 L metteur simple L metteur simple met des ondes lectromagn tiques sur la fr quence normalis e 457 kHz l chelle europ enne pour les ARVA Mais la diff rence de ARVA il n est pas r cepteur Il est donc totalement proscrire pour la pratique du ski de randonn e En effet l loignement et l isolement des skieurs pendant leur randonn e les obligent tre compl tement autonomes en cas d accident d avalanches les rescap s doivent pouvoir retrouver les victimes ensevelies sans faire appel aux secouristes professionnels dont le d lai d intervention est g n ralement fatal aux victimes Le Recco Le Recco est un syst me lectronique appartenant la cat gorie des r pon
30. ofondeurs g n ralement faibles Mais cela ne concerne que les personnes partiellement ensevelies Avantages Inconv nients recherche imm diate possible les victimes compl tement ensevelies syst me tr s simple mettre ne sont pas visibles en uvre et utiliser les bruits mis sous la neige ne la traversent sauf handicap particulier tout le que difficilement monde peut faire une recherche l efficacit de ce type de recherche est tr s auditive et visuelle fortement diminu e en cas de mauvaise syst me qui permet de rechercher visibilit nuit brouillard temp te de neige toute personne sans exclusion aucune et de bruit ext rieur vent remont es m caniques etc Les sondes Une sonde est une longue tige que l on enfonce dans la neige Si un corps humain se trouve sous la neige l endroit o la sonde est enfonc e il va s opposer l enfoncement de la sonde Le contact qui en r sulte signale au secouriste la pr sence de la victime En absence d ARVA un sondage dans les zones de d p t pr f rentielles doit tre fait imm diatement apr s l accident simultan ment une recherche visuelle et auditive m me si ses r sultats sont al atoires Les secours organis s utilisent aussi ce syst me de fa on sys t matique ce qui en diminue le caract re al atoire Ainsi le sondage permet de localiser une victime tr s peu de temps apr s l accident d avalanche par les t mo
31. ont par cons quent plus destructrices 12 1 2 Les chances de survie pour une victime d avalanche Les donn es suivantes sont issues d une tude r alis e en 1992 par deux sp cialistes H Brugger Club alpin sud tyrolien et M Falk Institut de biostatistique universit d Innsbruck s appuyant sur l analyse des accidents par avalanche survenus en Suisse entre 1981 et 1989 et ayant impliqu des skieurs de randonn e ou des skieurs hors pistes Ce travail a port sur 332 personnes enti rement ensevelies dont la moiti environ 150 ont pu tre sorties vivantes soit un taux de mortalit en avalanche de 54 Tableau 12 1 R sultats de l tude de Brugger et Falk 1992 Profondeur d ensevelissement moins de 50 cm 50 100 cm plus de 100 cm Nombre total de victimes 123 37 108 32 101 31 Temps moyen d ensevelissement 10 minutes 55 minutes 120 mn Victimes vivantes 95 77 36 33 19 19 Victimes d c d es 28 23 72 67 82 81 Il a confirm une loi vidente et largement connue les chances de survie d pendent troitement de la dur e d ensevelissement elle m me directement fonction de la profon deur d ensevelissement Cette recherche a galement fourni des donn es sur l volution des chances de survie en fonction de la dur e d ensevelissement Tous accidents confondus les auteurs ont mis en vidence quatre phases successives aux caract ristiques contrast es
32. oqu s par l accident qu ils viennent de vivre Par cons quent leur efficacit r elle est souvent bien inf rieure leur efficacit th orique De plus il se peut qu il n y ait pas de t moin sur place C est ces occasions qu il est fait appel des se couristes professionnels Montagnards confirm s parfaitement entra n s physiquement et techniquement beaucoup d entre eux sont guides de haute montagne ils sont galement form s aux techniques sp cifiques du sauvetage et du secourisme adapt es aux terrains particuliers que constituent la moyenne et la haute montagne avec leurs risques propres tels que l avalanche Les secours appartiennent aux unit s sp cialis s de la gendarmerie peloton de gen darmerie de haute montagne et des CRS CRS des Alpes CRS n 6 29 58 Dans plusieurs d partements de montagne ces deux services publics assurent une permanence hebdomadaire tour de r le et sont donc les premiers contact s en cas d accident d ava lanche Il faut naturellement leur associer leurs coll gues des formations a riennes de la gendarmerie les h licopt res bleus et des moyens a riens de la S curit Civile les h licopt res rouges Sont galement secouristes professionnels sp cialement form s aux techniques de recherche de victimes d avalanche les pisteurs secouristes des services de s curit des stations de ski Ils interviennent tout particuli rement lorsqu un accident
33. re nature et circonstances de l accident pr sence d un professionnel de la montagne ou des secours sur place pour l h licopt re m t o sur le site de l accident vent visibilit altitudes inf rieure et sup rieure des nuages en cas de mer de nuage peut il se poser surface plane d gag e et sans c bles ou faut il pr voir un treuillage les bless s peuvent ils attendre en s curit le lendemain si c est le soir ou une claircie en cas de mauvais temps 322 Chapitre 12 Le secours en avalanche 12 3 L organisation des secours 12 3 1 Les diff rents acteurs L tude des chances de survie 12 1 2 montre que seuls des secours organis s imm diatement apr s l accident garantissent le maximum de succ s Par cons quent seules des personnes sur place au moment de l accident et capables d entreprendre des recherches efficacement permettront de retrouver vivantes avec un maximum de chances des vic times ensevelies sous la neige De ce fait les premiers acteurs au sens chronologique d un secours sur un accident d avalanche sont les rescap s ou les t moins de l avalanche Ils seront aussi les premiers en terme d efficacit toutes choses tant gales par ailleurs puisqu ils peuvent commencer les recherches sans d lai Toutefois les rescap s ou les t moins ne sont pas toujours quip s du mat riel de recherche de victimes d avalanches et ils peuvent tre ch
34. s 12 1 Quelques chiffres 12 1 1 Les accidents d avalanche en France depuis 1971 Depuis la catastrophe de Val d Is re qui causa la mort de 39 personnes en f vrier 1970 l ANENA recense les accidents d avalanches en France 1 2 Ce travail est effectu gr ce aux quipes de secouristes gendarmes des Peletons de Gendarmerie de Haute Montagne PHGM et policiers des Compagnies R publicaines de S curit CRS de montagne ainsi que services de s curit des pistes des stations de ski qui collectent les informations sur le terrain Les chiffres suivants ne concernent donc que les accidents graves et mortels qui ont n cessit l intervention des secouristes professionnels S il est peu pr s s r que toutes 312 Chapitre 12 Le secours en avalanche les victimes d c d es sont recens es il est certain que de nombreux accidents qui se sont bien termin s et n ont donc pas entra n l intervention des secouristes professionnels ne sont pas comptabilis s Le nombre de ces incidents est tr s difficile estimer il est donc impossible de chiffrer le nombre total d accidents qui ont lieu chaque hiver Les victimes d c d es par accident d avalanches Depuis 1971 on d nombre en moyenne une trentaine de morts par accident d ava lanche et environ autant de bless s graves Ce nombre est toutefois tr s variable d une ann e l autre Ainsi il fut de 11 en 1975 et atteignit 57 en 1981 qui fu
35. t aussi essayer de tendre un bras vers le haut avec ou sans b ton de ski pour le faire d passer de la surface de la neige il facilitera les recherches pour vous localiser 318 Chapitre 12 Le secours en avalanche garder son calme et le moral cela minimise la consommation d oxyg ne qui risque de se faire rare tre confiant dans les secours m me si vous tes seul on vous a peut tre vu si possible creuser vers le haut pour se d gager pour rep rer le haut si la lumi re ne traverse pas la couche de neige qui vous recouvre vous pouvez saliver voire uriner mais cette derni re action augmente les d perditions de chaleur cause des v tements mouill s si on ne peut pas bouger la neige compacte forme un v ritable tau ne pas s en dormir 12 2 2 Vous tes t moin d un accident d avalanche Que faire pendant l avalanche Il faut se mettre l abri de cette avalanche ou d une autre observer le s point s de disparition de la victime de l avalanche et imaginer la trajectoire qu elle peut parcourir sous la neige dans l avalanche car elle peut r appara tre plus bas rep rez surtout le dernier point de disparition de la victime on fera les recherches l aval de ce point Que faire quand l avalanche s arr te Vous tes seul Il faut marquer l endroit o la victime a t vue pour la derni re fois dernier point de disparition
36. t bon d avoir d j r fl chi ces situations que l on aimerait bien ne jamais rencontrer car certaines choses sont plus faciles dire qu faire Chapitre 12 Le secours en avalanche 317 12 2 1 Vous tes pris dans une avalanche Que faire pendant l avalanche Tout va g n ralement tr s vite et vous n aurez pas le temps de r fl chir C est d abord votre instinct qui vous dictera votre conduite Voici cependant quelques conseils dont le premier est garder votre sang froid o L avalanche part en amont de votre position Il faut tenter de s chapper lat ralement pour viter d tre rattrap et ne pas essayer de prendre de vitesse l avalanche en partant droit dans la pente l avalanche vous rattrapera quasi in vitablement si n cessaire prendre un peu de vitesse en plongeant droit dans la pente skis cart s puis rejoindre le plus vite possible un des bords de la zone d coulement de l avalanche cette fuite lat rale r clame sang froid et grande ma trise de l quilibre skis elle n cessite une certaine distance entre l avalanche et vous m me pour que vous ayez le temps de fuir le r sultat n est donc pas garanti d autant qu il est tr s difficile d estimer les dimensions de l avalanche en quelques fractions de seconde et que la chute pendant la fuite est interdite mais mieux vaut toutefois tenter quelque chose que d attendre sans rien faire e L avalanche part so
37. t une ann e noire Les variations sont galement tr s irr guli res et on ne note pas d augmentation ou de diminution du nombre des victimes d c d es au fil des ans Ainsi l augmentation de la fr quentation de la montagne li e en particulier au d veloppement des sports d hiver ne s est pas traduite par une augmentation des accidents mortels d avalanche Les causes de la mort par accident d avalanche sont de trois types les traumatismes ils sont dus l avalanche elle m me Les nombreux t moignages de victimes d avalanches rapportent qu elles se sont senties le jouet de la neige en mouvement tour tour englouties sous la neige puis rejet es l air libre Ainsi au cours de l avalanche elle m me la victime est bouscul e plus ou moins violemment et les chocs avec les blocs de neige parfois tr s durs peuvent tre l origine de fractures diverses De plus la victime peut rencontrer des arbres des rochers sauter des barres rocheuses etc On peut donc tre tr s gri vement bless voire tu au cours de l avalanche m me sans tre enseveli l asphyxie due au manque d approvisionnement en oxyg ne des poumons Elle peut survenir dans trois cas tous li s un ensevelissement de la victime sous la neige e obstruction des voies respiratoires par la neige Un certain nombre de personnes sont retrouv es la bouche et le nez remplis de neige qui emp che donc l air d arriver jusqu
38. time pour faire plaisir son ma tre Document ANENA Clich Didier Midavaine neige et qui n est pas quip e d un syst me particulier de d tection ARVA ou Recco Il localise la victime gr ce son flair Il faut associer au chien son ma tre dont la pr sence est indispensable le chien recherche une victime pour faire plaisir son ma tre Les deux sont indissociables on parle d quipe cynophile Le Ballon d avalanche ABS Le ballon ABS est port par le skieur sur un sac dos En cas d accident la victime tire sur une poign e et provoque le gonflement d un ballon orange de 150 litres ou de deux ballons de 75 litres chacun gr ce auxquels elle reste en surface de l avalanche Les quelques cas r els d utilisation et des tests avec mannequins semblent montrer une bonne efficacit 12 3 3 D roulement des op rations Les secours rel vent du directeur des op rations de secours qui est le maire de la commune concern e ou le pr fet du d partement dans lequel l accident s est pass selon les dispositions de la loi du 22 juillet 1987 C est sous son autorit qu un chef des op rations des secours d termine coordonne et met en uvre les moyens n cessaires pour rechercher d couvrir et secourir dans les meilleures conditions les victimes L alerte Deux cas se pr sentent l accident d avalanche a eu lieu proximit d une station de ski ou non Dans le premier cas l alerte est
39. urs disponibles et du nombre de victimes ensevelies mettre en place un guetteur pour avertir dans le cas o une deuxi me avalanche se produit si vous tes assez nombreux envoyer 1 ou mieux 2 personne s donner l alerte ou la donner directement si vous avez une radio sinon chercher vivement pendant 15 minutes puis en l absence de r sultat alerter faire un d p t de votre mat riel pour qu il n y ait pas de confusion avec les objets perdus par les victimes marquer l endroit o la victime a t vue pour la derni re fois dernier point de disparition commencer les recherches en aval du dernier point de disparition de la victime et dans les zones pr f rentielles replats creux amont des rochers des arbres bordures de l avalanche regarder pour d couvrir des indices de surface ski b ton gant chaussure sac dos etc couter pour entendre des cris des coups de sifflets etc chercher avec votre ARVA voir 12 3 3 ci apr s effectuer un sondage de fortune sondes b tons sondes b tons skis etc marquer les endroits o vous d couvrez des objets perdus par les victimes et les sonder se souvenir que l approche de l avalanche se fait si on arrive par l amont dans la trace de l avalanche pour viter de faire partir une deuxi me avalanche sur les bords de la premi re ce qui permet de r cup rer les objets perdus par les
40. us vos skis Il faut tenter de fuir lat ralement Cela pose les m mes probl mes que pr c demment ceci pr s et ce n est pas rien qu en plus vous skiez sur une neige en mouvement et que la chute est d autant plus probable Si tel est le cas on a vite fait d entrer dans l avalanche plut t que d en sortir tenter d viter l ensevelissement enlever les lani res des skis et les dragonnes des b tons de ski si ce n est d j fait se d barrasser si possible des skis sac dos s il est lourd essayer de l enlever il g ne la mobilit alourdit donc enfonce la victime s il est l ger le garder il prot ge contre les chocs puis contre le froid rester en surface en s allongeant et prenant appui sur la neige ou des blocs portants nageant faire de grands mouvements dans la neige non portante prot ger ses voies respiratoires ne pas avaler ou respirer de la neige fermer la bouche ne pas crier prot ger son nez et sa bouche avec les mains les bras repli s le col de la fourrure polaire de la veste essayer de se cramponner tout obstacle pour viter d tre entra n Que faire quand l avalanche s arr te Il faut se faire une poche d air devant le visage avec les mains et les bras les replier devant le visage essayer de cr er un espace autour de soi par une d tente de son corps on peu
41. victimes et d en marquer l emplacement l arriv e des secours vous mettre leur disposition Un l ment d terminant pour la rapidit de la recherche est une bonne estimation du type de terrain parcourir Le plus souvent la progression se fait pied avalanche de gros blocs mais il se peut qu elle soit plus rapide skis avec ou sans peaux avalanche de neige sans coh sion sans zone de d p t dur Le sens de progression vers l amont ou vers l aval d pend de la position du chercheur par rapport l avalanche Un bon choix permet outre la rapidit d intervention de ne pas arriver puis au moment o il faut commencer creuser Une recherche en avalanche doit se faire en silence Il faut viter tout commentaire pessimiste sur les chances de survie de l enseveli Si ce dernier se trouve une faible profondeur et s il est rest conscient il peut entendre ces propos d faitistes tr s mauvais pour son moral D gagement et vacuation Une fois la victime localis e avec le maximum de pr cision il faut sonder En terrain raide bien sonder de fa on perpendiculaire la pente et non verticalement Il est galement pr f rable de sonder avec des gants on ne se refroidit pas les mains et on ne r chauffe pas la sonde qui pourrait se mettre coller la neige Sonder avec fermet mais pr caution pour ne pas blesser la victime d un coup de sonde ventuellement trop fort et mal pl
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