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1. Le PART JEN ii ra ap 34 EXCLUSION INCLUS A i Quesnoy SANT F D RATION WALLONIE BRUXELLES EDUCATION PERMANENTE me disais qui eat facile d signer un m chant qu fallait regarder chacune ou chacun de nous Que nous tions malades de pas tre solidaires gt Vincent De Carnets dun garde chasse R alisation Service Education permanente Question Sant asbl Texte Eric Yvergneaux Question Sant Graphisme Carine Simon Question Sant Avec le soutien de la F d ration Wallonie Bruxelles Editeur responsable Patrick Trefois 72 du Viaduc 1050 Bruxelles D 2014 3543 5 Remerciements L int gralit des t moignages utilis s dans cette brochure proviennent d animations donn es par l asbl Question Sant au sein de l asbl Mode d Emploi dans son implantation de La Louvi re le Centre Europ en du Travail bureau de Thuin et la Mirev la Mission R gionale pour l Insertion et l Emploi dans l arrondissement de Verviers Que les participants ces animations soient remerci s pour la richesse de leur participation et leur confiance Quand les chercheurs s en m lent est tir d un expos du Professeur Ginette Herman UCL lors d un colloque organis par les Equipes Populaires et le PAC le 25 septembre Namur dans le cadre de leur campagne Tous des alandeurs Depuis quelques2. Risques sociaux risques de sant car on sait quels d g ts fait des l exclusion sociale o conomique Face l norme pression qu il doit supporter bien souvent le ch meur n a 5 plus que des r ponses individuelles proposer Et les pr cautions qu il peut adopter sont souvent inutiles a tout le moins inefficaces Retrouver le sens du collectif pourrait sans doute tre une premi re mani re de se prot ger de ces dangers sait qu appartenir un groupe par exemple une association de ch meurs peut avoir des effets positifs notamment car cela procure au ch meur isol qui adh re des moyens pour se d fendre contre les effets n fastes du ch mage L effet groupe d j peut lui seul en stimulant les comparaisons en d montrant l individu que sa situation est loin d tre exceptionnelle aider les participants recouvrir l estime d eux m mes ou en tout cas ne pas la d grader encore plus Mais surtout adh rer une association de demandeurs d emploi fr quenter une formation o on se sent compris peuvent aussi efficacement diminuer la culpabilit que finissent par d velopper les personnes qui doivent lutter seules contre la discrimination J aime bien venir cette formation dif Yvette Je sors de chez moi j ai l impression d tre prise en compte et tre avec le groupe me fait du bien On se soutient Moi a m a r appris tre l heure aussi ET les gen
3. ann es d j dans le cadre de son projet Questions de soci t questions de sant l asbl Question Sant propose une animation bas e sur une brochure dit e en 2010 brochure ayant pour titre Etre ch meur la belle vie Est ce un signe des temps cette animation est une des plus demand es Plusieurs Organismes d Insertion Socioprofessionnelle et EFT Entreprises de Formation par le Travail issues du monde f ministe syndical ou associatif et une Mire Mission r gionale pour l Emploi ont en effet trouv pertinent dans une optique d ducation permanente d ajouter au programme de leurs formations destin es aux personnes sans emploi un moment de r flexion de prise de conscience des enjeux du travail de l absence de travail L objectif avou de ces demandes tait galement de souligner les violences de toutes sortes induites par les derni res volutions de l Etat social afin de les mettre en perspective et ventuellement de s en pr munir Ces animations ont amen des discussions soutenues intenses ainsi que toute une s rie de t moignages pleins d int r t de col re de violence mais aussi d motion Ce sont quelques uns de ces t moignages que vous retrouverez au fil de cette brochure Seuls les pr noms des intervenants sont modifi s pour des raisons qu on comprendra ais ment m me animation des chemins diff rents L animation Etre ch meur
4. ait l mergence des valeurs de protection face la violence de la stigmatisation Que pourrait il alors sortir de cette prise de conscience Enfin il nous faut constater une fois encore le glissement des responsabilit s sociales collectives vers l individu Notre soci t est elle encore capable de cr er des emplois de qualit et en nombre suffisant Avant de continuer affirmer que la grande majorit des ch meurs le serait par choix ce serait peut tre l une question se poser De Raeve Vincent Carnets d un garde chasse Couleur Livres Collection Je 2007 Eric Ch mage la belle vie collection Exclusion inclusion asbl Question Sant 2010 L tat social actif o conduit l activation et quels enjeux pour l alpha Journal de l Alpha n 184 mai juin 2013 Paroles de ch meurs crits d inutilis s les Manoeuvres de l criture Editions du Cerisier Collection Quotidiennes 2010 Tous des glandeurs de la stigmatisation des ch meurs aux politiques Ginette Herman et David Bourguignon colloque des Equipes Populaires et de Pr sence et Action Culturelles PAC Namur le 25 septembre 2013 Cet outil est la Continuation de la d marche d Education permanente entam e brochure Ch meur la belle vie coll Ex lusion inclusion 2010 Il aborde la puissante stigmatisation dont sont victimes les demandeurs d emploi Il un de t moignages t
5. alit du groupe et des participants L accent sera mis parfois sur les retomb es financi res pratiques Parfois sur des consid rations plus abstraites comme la question du statut ou la recherche du sens qui va souvent au gr de la discussion flirter avec le concept de l utilit de la personne sans emploi Une fois les post its dispos s sur un tableau les participants sont invit s mettre des mots sur les cat gories La discussion collective est alors lanc e le d bat peut commencer Face aux professionnels Lors de ces animations les participants affirment souvent leur perplexit par rapport la multiplication des intervenants professionnels qu ils c toient durant leur parcours d insertion Agents ONEm Forem jobcoachs facilitateurs agents d insertion et autres professionnels tous crins Pas vident de comprendre le r le de chacun et d appr hender les enjeux visibles invisibles Pas facile non plus d essuyer l agressivit ventuelle de personnes cens es les aider Et souvent leur discours au minimum moralisateur Je n ai pas eu de chance nous dif Maryse j ai tirer le mauvais num ro La personne qui est cens e s occuper de moi au Forem quand je la rencontre j ai l impression de la d ranger Elle me le fait sentir En plus ne comprends pas toujours ce quelle me raconte Si je lui demande de r p ter elle le prend de haut ET je sais qu la moindre erreur je ri
6. e avec peine plus que le prix du loyer dans un village o il ya deux bus par jour Il pourrait vraiment tre int ressant de se pencher sur la situation des professionnels charg s d appliquer les derni res mesures de l Etat social actif Comment vivent ils cette violence qu ils sont contraints transmettre prolonger Quelles postures adoptent ils pour faire appliquer dans des contraintes institutionnelles de plus en plus fortes des consignes de plus en plus s v res absurdes et inhumaines des usagers de plus en plus fragilis s Les obligations sous peine de sanctions de partici per des dispositifs plan d accompagnement et autres r unions d information sont aussi mal comprises surtout quand elles se r p tent jusqu en perdre leur sens J habite dans un camping C est pas l id al pour mes enfants mais bon je fort le choix chuchote presque Mireille Quand m a oblig assister cette r union j ai t l phon pour voir si on remboursait mes frais m a ri au nez comme si tais une profiteuse trois semaines je suis all Une r union d infor mation j tais convoqu donc o devais tre pr sent ricane Yvon le m me sujet qu il ya deux mois le m me animateur le m me PowerPoint il n avait m me pas chang la date Des d g ts collat raux Ces contr les per us comme arbitraires et ces obligat
7. ions jug es absurdes font de gros d g ts l estime de soi et brouillent les rep res sans doute car ils renforcent pour ceux qui en sont la cible la l gitimit de ce que d aucuns appellent la chasse aux ch meurs Et puis il y a aussi les mots qui font mal Certains en ont pris d j conscience Jai encore vu la semaine pass e la TV Un reportage dont le titre tait Les ch meurs seron plus facilement sanctionn s mart le Didier croire que c est le d tre ch meur qui doit tre puni 15 veulent activer disent ils comme si on n tait pas d j actifs D autres r flexions plut t lucides arrivent galement sur le tapis Fredo raconte Au syndicat ef au Forem ils m ont dif il faut vous former Mais suis d j form d j fait plein de formations au Forem o ailleurs pour des m tiers qui soit disant recrutaient Tour de bras ne Faut pas dire qu on est ch meur parce qu on est mal form Ce n est pas vrai c est encore Une mani re de nous faire des reproches En plus tais tellement Fliqu dans ces formations que avais pas vraiment impression qu on me prenait pour Un adulte normal ou qu on y voulait du bien Dans ces contextes les d bats sur l utilit du demandeur d emploi ne sont jamais loin et l les avis sont parfois partag s Culpabilit et sentiment d impuissance sont plus forts que les arguments rationnels Jai 49 ans dit Fran o
8. ise commenc travailler 16 ans Jusqu 1 Un n avais jamais Je le vis tr s mal j ai l impression de profiter Mes voisins ne savent pas que j ai perdu mon emploi les vite Quand on a Un travail partage Bruno arrive le temps des vacances on est capable d en profiter m a dit que les ch meurs taient toujours en vacances moi je dis qu on ny est jamais Quand les chercheurs s en m lent M me si la litt rature sur ces sujets est rare et souvent assez intuitive des chercheurs essayent d j depuis un certain temps de d crire de mani re syst matique les d g ts induits par la discrimination dont sont victimes les personnes sans emploi ainsi que les conditions dans lesquelles ils apparaissent ce qui les favorisent etc On y parle entre autres de stigmatisation On y apprend que la stigmatisation dont sont victimes les ch meurs poss de quelques caract ristiques Tout d abord cette stigmatisation est invisible Car a priori on ne peut distinguer de mani re visible si une personne en condition de travailler a un emploi ou pas Ensuite la personne stigmatis e est r guli rement en contact avec des personnes qui ne le sont pas Enfin le stigmate induit est contr lable et d finit dans le temps Il disparait en effet rapidement d s que l emploi se profile l horizon Ces caract ristiques induisent un fort sentiment de menace et cette menace produit ra
9. la belle vie commence d une mani re presque immuable un temps individuel La consigne volontairement concise est la suivante il s agit d crire sur des post its ou de dessiner le cas ch ant cinq retomb es positives du travail en d autres termes que le travail peut apporter de bien Une fois les post its remplis ceux ci sont lus et comment s par les participants et l animateur On y retrouve p le m le des mots ou des phrases comme les ch ques repas l exp rience professionnelle la possibilit de faire un pr t le respect dans les yeux de mes enfants etc Ces post its sont alors rassembl s sur un tableau et dispos s par l animateur en sept cat gories qui seront d battues les sept retomb es du travail Les Sept retomb es du travail d apr s les travaux de Jacques Limoges de l Universit de Sherbrooke Le travail g n re un revenu donc garantit un pouvoir d achat et de consommation conf re un statut et par cons quent inspire le respect g re le temps et l espace cr e des relations interpersonnelles officielles ou spontan es permet de b tir des projets et de les r aliser joue un r le cl car il sert de r f rence donne un sens la vie Jacques Limoges postule que toutes ces retomb es sont accessibles sans emploi mais que seul le travail peut les procurer toutes D s ce moment se dessinent de grandes tendances fruits de la personn
10. onnes qui participent aux animations l exclusion sociale est d j l larv e sourde La pression moralisatrice la rend encore moins supportable repli presque identitaire source de violences Le m canisme n est pas inconnu mais il prend l une nouvelle dimension Face la crise et la duret de la vie face la concurrence les solidarit s se d tricotent et sont remplac es par autre chose la recherche de boucs missaires par exemple Il n est pas rare de voir certains participants oser des remarques racistes pr c d es de pr cautions oratoires quand des participants d origine trang re sont pr sents dans le groupe Mais aussi de nouvelles cibles apparaissent Ok moi je suis ch meuse je dois faire plein de trucs dit Vanessa mais quand je vois mon voisin qui est au CPAS il se la coule douce hein Brigitte NOUS explique Le matin quand je vais conduire mes gosses et que je VOIS ces enseignants pay s pas faire grand chose qui prennent le caf je suis triste Triste et F ch e Des repr sentations de nouvelles exclusions que par lassitude sans doute on finit par ne plus remettre en question Plus besoin M des m dias des porte parole de l Etat social actif pour faire M la morale aux ch meurs On pourrait presque dire qu ils s en chargent eux m mes La stigmatisation fait son oeuvre Le jouer collectif Etre ch meur est devenu un tat haut risque
11. pidement ses effets sur la personne qui en est victime Parmi d autres une diminution radicale de l estime de soi et du bien tre une baisse des capacit s intellectuelles mais aussi une quasi disparition des pratiques culturelles et des actions collectives En animation les discussions sur le pouvoir d achat sont nombreuses Les participants prennent r ver d une situation meilleure o ils pourraient prononcer le mot projet sans avoir l impression de dire une grossi ret Mais les r veils sont souvent difficiles Etablir un budget pour la plupart des participants ressemble la quadrature du cercle Quand perdu mon emploi on continu aller dans les m mes magasins qu avant mais notre compte en banque a fondu comme neige au soleil lache Albert Maintenant on va ailleurs au moins cher mais franchement parfois je me demande ce que je mange Le mois pass partage Sophie avec motion j ai de marque de cacao pour ma fille J ai pris le produit blanc J avais d j revendu ma voiture Mon coiffeur doit croire que suis morte depuis le temps que je ny SUIS plus Mais devoir priver ma fille de sa marque pr f r e l a m a fait vraiment mal Heureusement que je ne suis pas comptable plaisante Lucio sinon je me serais d j rendu compte que ce n est pas possible Pour certaines pers
12. ravers la parole de ch meurs les d g ts l estime de soi que causent l arbitrair et l absurde des contr les violence des injonctions que v hiculent les m dias les professionnels ss et le monde du travail Ild crit les pr mices et les cons quences de la pr carit qui n est jamais tr s loin quand le ch mage s installe avec son cort ge d exclusions Cette publication se penche galement sur la dissolution de la responsabilit soci tale et collective au profit d une stigmatisation PUS individuelle ik 5 TF La End s adresse tous les publics Elle est t l chargeable sur le site www questionsant be Edition 2014
13. s qui donnent les cours nous coutent attentivement sans qu on ait l impression d tre ignorant en faute Conclusion provisoire que faire face aux st r otypes Le clich du ch meur profiteur est d une r sistance inou e Preuve en est la vitesse laquelle certains travailleurs qui taient sans emploi quelques temps auparavant endossent ce st r otype et le retournent contre ceux qui taient dans leur situation avant qu eux m mes ne signent un contrat Certains vont m me jusqu affirmer qu il ne sert rien de d noncer cette stigmatisation aupr s des travailleurs car elle est trop forte et que cela ne fait que la renforcer M me les repr sentants de collectifs de ch meurs d associations syndicales la radio ou la t l vision ont parfois un peu de mal remettre en question l image toute puissante du ch meur qui profite du syst me Il serait vraiment utile d explorer ce qui pourrait tre fait pour favoriser une prise de conscience de cette discrimination aupr s des personnes l emploi de l autre c t de la barri re Aupr s de ce qu on appelle les travailleurs sans emploi par contre d noncer ce clich pourrait nous dit on aider rendre la situation plus supportable une condition pr s que la discrimination dont il est question soit reconnue comme ill gitime et ressentie comme profond ment injuste Une reconnaissance individuelle et collective de cette ill gitimit permettr
14. sque de perdre mon ch mage en tout ou en partie Les contr les sont eux per us comme arbitraires vexatoires mais aussi inefficaces es J ai eu Un contr le il deux mois nous raconte Yasmina heureusement suis tomb e sur la gentille Elle m a quand m me fait signer Un contrat et m a dit que je devais photocopier les enveloppes timbr es que j UTilisais pour envoyer mes CV pour montrer que je ne mentais pas Ils croient vraiment qu on n a que cela faire des euros d penser la phofocopieuse de la librairie Qu est ce que cela aurait t si tais tomb e sur l autre facilitateur lt Je comprends pas pourquoi certaines personnes sont inqui t es et d autres pas constate Jean On dirait que les r gles ne sont pas les m mes pour tout le monde E Dans mon secteur surtout pour les gens de mon rappelle Jean Pierre n est pas en envoyant quatre r ponses et quatre sollicitations spontan es qu on trouve du boulot Pourtant c est ce qu on exige moi Face l arbitraire les participants essayent de comprendre mettent des hypoth ses La dame qui tait en moi l ONEm dit Nadine SUIS s re quelle n aime pas ce quelle fait Et que c est pour cela quelle m a trait e comme Si elle n aime pas son boulot elle qu en changer veux bien la remplacer Moi au moins sais ce que c est de vivr
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