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PRINCIPES COOPERATIFS ? LESQUELS ?

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1. 2 principe pouvoir d mocratique exerc par le membres 1937 Contr le d mocratique assur par les membres lisant librement et sur un pied d galit l administration de l association 1966 2 principe de 1966 Les soci t s coop ratives sont des organisations d mocratiques Leurs affaires devraient tre administr es par des personnes lues ou nomm es selon la proc dure adopt e par les membres devant lesquels elles sont responsables Les membres des soci t s primaires devraient avoir les m mes droits de vote un membre une voix et de participation aux d cisions touchant leur soci t Dans toutes les autres soci t s l administration devrait tre exerc e sur une base d mocratique sous une forme appropri e 1995 Pouvoir d mocratique exerc par les membres Les coop ratives sont des organisations d mocratiques dirig es par leurs membres qui participent activement l tablissement des politiques et la prise des d cisions Les hommes et les femmes lus comme repr sentants des membres sont responsables devant eux Dans les coop ratives de premier niveau les membres ont des droits de vote gaux en vertu de la r gle un membre une voix Les coop ratives d autres niveaux sont aussi organis es de mani r d mocratique 3 principe Participation conomique des membres 1937 Distribution aux membres de l exc dent au prorata de leur participati
2. Treize ans apr s la D claration sur l identit coop rative un relecture inactuelle pourrait ainsi conduire un constat d senchant Mais non pas pour assurer un harmonieux balancement rh torique simplement pour tre honn te avec la v rit il faut compl ter les deux interrogations un peu inqui tes qu elle inspire par deux observations La premi r st que si les principes de 1995 manquent de rigueur et de clart l opinion de coop rateurs et m me l opinion publique en g n ral ne se trompent pas sur l essentiel pour elles une coop rative c est un ntrepris pas comme les autres o un homme une voix l int r t au capital est limit les b n fices sont distribu s aux adh rents Il reste faire prendre conscience de ce qui vient en amont la double qualit et en aval les r serves collectives et monsieur tout le monde en saura autant que tous les clercs r unis Ce qui prouve que malgr repentirs t remises n question les principes traditionnels ont gard leur actualit et leur vocation l universalit Aussi bien m me si ici ou l dans les l gislations les plus r centes on s est permis des r dactions tr s novatrices et quelquefois tr s surprenantes nulle part semble t il la d claration de 1995 n a t all gu pour justifier des entorses graves aux principes traditionnels La second st que si le remplacement d
3. 18 05 08 PR NC PES COOP ERAT ELS FS LESQU Histoire et lecture des principes coop ratifs selon l Alliance Coop rative Internationale Avant propos I Pr histoir Fran ois Espagne ancien secr taire g n ral de la Conf d ration g n rale des Soci t s Coop ratives Ouvri res de Production Sommaire t pr ambules 11 proj 1867 L 12 T3 131 132 133 134 II Principes de t esp r d Le projet imagin de 1892 Le projet adopt de 1895 Les forces n pr s nc Le congr s fondateur de 1895 Le poids croissant Le triomphe du mod le rochdalien Rochdale Lesquels de la coop ration de consommation 21 Une enq ZIT 212 22 221 Les congr s de 1934 et liste officielle u te longue mais b 19 a 222 223 La deux 231 232 23 Projet de Rochdale R gles de Rochdale i me r daction Vi III La Des circonstances nouvelles es principes re r dig s d claration de 1995 sur l identit oucl e d avance L enqu te du comit sp cial Le rapport soumis au congr s de 1934 37 la 1 r daction des principes et principes de 1 et principes de 1 enne 1966 coop rativ 3 4 32 32 322 Les pri 331 33 33 33 332 333 33 33 33 334 33 33 339 Conclusion D fini La ges La ges R ponse aux bes
4. des membres ni l ind pendance de la soci t C est m me le seul passage des principes o l on trouve le verb devoir comme dans la conclusion d accords avec d autres organisations la recherche de capitaux ext rieurs doit se faire dans des conditions qui pr servent le pouvoir d mocratique des membres et maintiennent l ind pendance de leur coop rative Autre exception traditionnelle la double qualit l exclusivisme c est dire 1 fait ou l obligation de n avoir de relation d change qu avec les membres n avait t cit en 1937 que dans la cat gorie des principes controvers s ou superflus Il n avait plus t mentionn en 1966 M m silenc n 1995 L ACI en reconnaissant la pratique de l ouverture des associ s non usagers avait relev comme habituel t n cessair la limitation de leur pouvoir Elle n a pas cru devoir faire une allusion sym trique la limitation de la participation des non associ s l activit 332 La gestion d mocratique Ce principe ne se borne pas rappeler l quation un associ une voix application la plus embl matique du principe de l autogestion d mocratique Les r dactions de 1937 et de 1966 paraissaient r duire la port e de ce principe l lection des administrateurs Plus explicite la d claration de 1995 renvoie aux membres eux m mes votant sur la base de la voix unique non seulement l lection des dirigeants m
5. Cons quence logique du principe non crit sous entendu de la gestion de service le 3 principe dit de la participation conomique des membres ou plut t l ensemble des principes et r gles r unis sous cet intitul traite abondamment mais de fa on confuse la question des rapports financiers des membres avec leur coop rative On n voque ici que ce qui est dit de la r partition des exc dents r mun ration de ce capital et ristourne La question des r serves est voqu e plus loin sous le th me de la propri t collectiv 333 2 a La r mun ration du capital Les d clarations de 1937 et 1966 avaient tr s clairement pos le principe d un int r t limit strictement limit disait le texte de 1966 Ce principe a bien failli dispara tre compl tement dans son n 3 de 1994 la Revue Internationale de la Coop ration l organe officiel de l Alliance Coop rativ Internationale publiait un avant projet de D claration sur l identit coop rative qui proposait de supprimer cette limitation La r daction soumise au Congr s n 3 de 1995 de la Revue Internationale l a r tablie mais dans des termes tr s diff rents Le 3 principe dit que la r mun ration du capital n est pas un emploi du b n fice mais habituellement une charge de l exploitation comme un int r t obligataire ceci r sulte du fait que la r partition des exc dents des b n fices est r gl e par le dernier alin a sans
6. conservatrice et celui de la coop ration dite socialiste ou collectiviste Lai 1 st cell des participationnistes et par extension celle des coop ratives ouvri res de production la 2 est celle qui regroupe les coop ratives de consommation aussi bien selon le mod le belge de l emploi des b n fices au profit des syndicats et des partis socialistes que du mod le anglais dit f d raliste domin par les magasins de gros accus s de conduire une politique d conomie centralis e et collectiviste La th se participationniste avait t pr sent par un rapport du fran ais Buisson L infatigable anglais Holyoak ut beau d montrer qu c taient les Pionniers de Rochdale eux m mes qui avaient fait entrer la participation en 1854 dans leur premi re manufacture qu ils avaient alors consid r qu il s agissait d une premi re application de leur first law l article programmatique ouvrant leurs statuts de 1845 et que sa suppression en 1864 n avait t qu une d cision circonstancielle alors regrett e par les fondateurs les jeux taient faits il n tait pas possible sauf prendre le risque de tuer dans l uf le projet d une Alliance Coop rativ Internationale d aller contre la position des wholesales D o apr s d obscures discussions et des r dactions o il est bien difficile de d m ler celles qui ont le mieux repr sent la volont des coop rateurs qui en
7. re de Guise les deux exemples les plus achev s de la participation des salari s l un et l autr directement n s d une inspiration fouri riste du c t anglais Holyoake et Vansittart Neale Sur proposition des fran ais reprenant le titre de Neale fut arr t e la d cision de principe de constituer une Alliance internationale des amis de la production coop rative 13 Le projet adopt de 1895 131 Les forces en pr senc La d cision de 1892 n avait t prise que par des personnalit s non mandat es par les organisations coop ratives existantes des militants agissant de leur propr chef L recrutement des futurs adh rents et l organisation du congr s de constitution furent confi s l anglais Henri Wolf Ses relations personnelles lui permirent de mobiliser de nombreuses organisations mais qui n taient pas toutes en faveur de la participation l Union coop rative fran aise consommation menac e par l imminente dissidence de ses opposants sur le point de cr er la Bourse des coop ratives socialistes le magasin de gros de Hambourg l Union suisse des coop ratives d consommation l Union coop rative anglaise les organisations coop ratives continentales de l agriculture et du cr dit la Chambre consultative des Associations ouvri res de Production fran aises etc C est ainsi un nsembl tr s h t rog n d 200 participants individualit s notables association
8. associ s et usagers travailleurs ou clients ou utilisateurs double relation des membres la coop rative dans ce que les Italiens appellent le rapporto associativo et le rapporto di scambio le rapport d association et le rapport d change et double finalit institutionnelle la fois satisfaction des besoins des membres 17 en leur qualit d usagers et leur l vation du statut de simples associ s et usagers celui de co entrepreneurs Le terme autogestion n appartient pas au vocabulaire coop ratif consacr Les termes approchants g n ralement employ s double qualit en fran ais self help en anglais Identit ts Prinzip en allemand scopo mutualistico en italien auto ayuda en espagnol sont consacr s par l usage mais ils sont loin de sugg rer cette pourtant essentielle quadruple dualit 331 2 La porte ouverte et la base sociale homog ne Le 1 principe reprend en termes pratiquement inchang s les deux notions de l adh sion libre ou volontaire et de l absence de discrimination sur des motifs de sexe de rang social de race d engagement politique ou de religion Mais il pr cise que la porte n est ouverte qu aux personnes aptes utiliser les services de la coop rative et prendre leurs responsabilit s en tant que membres Cette pr cision renvoie implicitement ce que la doctrine italienne appelle la base sociale homog ne il ne
9. col d N mes t Charles Gide beaucoup d entre eux assignaient la coop ration au del de sa vocation m nag re une mission d mancipation et n avaient pas la d votion de la ristourn t les tenants d une coop ration socialiste liant troitement les coop ratives aux objectifs de la lutte socialiste et aux autres organisations ouvri res parti et syndicat et qui allaient faire s cession en cr ant la m me ann e la Bourse des coop ratives socialistes Quant au th me participationniste il avait t soutenu par les premiers leaders de l Union coop rative Fougerousse puis Robert il tait devenu commun l Union et la Chambre consultative des Associations Ouvri res de Production quand Henri Buisson vice pr sident de celle ci et fouri riste convaincu avait cumul cette fonction avec celle de secr tair g n ral de celle l mais il tait d nonc comme mystificateur et contraire au projet politique du socialisme par les coop ratives qui allaient cr er la Bourse 132 Le congr s fondateur de 1895 Lorsque le congr s convoqu pour la cr ation de l A C I se r unit l enjeu n est d j plus la cons cration du mod le participationniste confondu avec celui de la production coop rativ c est dir des coop ratives ouvri res de production mais celui de l opposition entre deux mod les coop ratifs celui de la coop ration dite individualiste ou
10. de leur entreprise Pour une partie quand ce n est pas pour la totalit il n y aura ni partage imm diat ni partage terme Rendues d finitivement impartageables ces r serves augmentent d finitivement la propri t collective des actifs employ s par la coop rative Les concepts des r serves non distribuables aux membres de la d volution altruiste de l actif net de liquidation du remboursement du capital au nominal etc tous corollaires du principe de propri t collective taient bien connus et universellement appliqu s dans la pratique Mais ils ne faisaient g n ralement pas partie de la litt rature coop rative leur formalisation tr buchait souvent sur la confusion de la notion comptable du capital repr sentant les apports des membres et ainsi divis en parts sociales et la notion conomique du capital constituant un des facteurs de production compos des biens figurant l actif du bilan C est ce qui explique sans doute pourquoi ils n ont t rendus qu en termes maladroits dans la D claration de 1995 Maladroits mais non trompeurs Un si cl apr s qu 1 mod le participationniste et avec lui la coop ration ouvri re de production avaient t r cus s par le congr s fondateur de l A C I un demi si cle apr s que son congr s de 1936 se refusant l videnc crite noir sur blanc dans les statuts des Equitables Pionniers avait refus le caract re de principe la propri t
11. la pr senc met n chec 1 concept d la base sociale homog ne ne peuvent pas prendre le pouvoir la place des associ s usagers La pr sence de tels associ s purs investisseurs n avait jamais t ni explicitement permise ni xplicitement cart e t apr s tout le projet participationniste impliquait tout autant la participation de capitalistes des entreprises ouvri res que celle des salari s des entreprises d capitaux La doctrine avait finalement renonc prendre cette hypoth se en consid ration et le droit positif les lois coop ratives ne la traitait que de fa on restrictive Mais apr s des d cennies o le mod le quasiment sans besoins de capital de Rochdale s tait impos la crise des ann es 1975 1990 y compris parce qu elle avait t marqu e par la disparition de nombreuses coop ratives sous capitalis es ou incapables d S recapitaliser avait conduit certaines l gislations nationales ouvrir les portes des coop ratives des associ s purs et simples investisseurs L ACI s est trouv e ici en se limitant au simple constat des pratiques dans le cas de devoir rattraper en les l gitimant ex post les innovations des lois fran aise italienne espagnoles portugaise qu b coise Elle se borne subordonner ces apports ext rieurs la seule 18 condition qu ils n affectent ni la souverainet
12. les services collectifs puis le soutien d autres activit s approuv es par les membres 334 La propri t collectiv Fait tr s nouveau la D claration consacre les notions de propri t collective et d impartageabilit des r serves comme appartenant au corps des principes de la coop ration Ce th me ne figurait pas dans la r daction MacPherson soumise au congr s Il est arriv en derni re minute sous forme de deux amendements pr sent s en s ance pl ni re et adopt s pratiquement sans d bat dans l indiff rence ou bien parce que apr s ses concessions au mod le capitaliste dominant par l assouplissement de la r gle de l int r t limit et l ouverture aux investisseurs le congr s pouvait se permettre de revenir un peu une conception plus socialiste ou bien parce que les mouvements des pays de l Est y voyaient un moyen de passer sans h morragie de la propri t collective tatique la propri t collective de droit priv ou bien parce que ce th me qui 30 ans plus t t avait pouvant les occidentaux dominants tait en accord avec la culture des mouvements des PVD Deux amendements donc tous deux d origine fran aise une partie de ce capital au moins est habituellement la propri t commune de la 21 coop rative r sultant d une proposition du CICOPA comit urop en des coop r
13. lui paraissaient tre des caract ristiques implicites mais essentielles du syst me coop ratif exclusivisme op rations uniquement avec des associ s et adh sion volontaire Enfin il proposa une distinction entre 4 principes essentiels d application obligatoire adh sion libre ou porte ouverte contr le d mocratique un homme une voix ristourne en proportion des achats int r t limit au capital puis trois principes recommand s simples obligations morales neutralit politiqu t religieuse vente au comptant d veloppement de l ducation enfin quatre principes cart s parce que controvers s ou superflus consid r s comme n appartenant pas au corpus de la pens t de la pratique de Rochdale avoir indivisible et inali nabl r serves collectives exclusivisme transactions avec les seuls associ s adh sion volontaire vente au prix du march 22 Les congr s de 1934 et de 1937 la 1 r daction des principes 221 La liste officielle Le compte rendu de ces travaux fut pr sent en 1934 au congr s de Londres Le comit sp cial avait conclu ses propositions en affirmant qu aucune modification des principes de Rochdale n tait n cessaire ou souhaitable C tait inviter le congr s adopter sans discussion ses conclusions Il y eut cependant des r actions ainsi Georges Fauquet soutenu par les seuls polonais tenta d d fendr 1 princ
14. mention de cett r mun ration qui figure au 1 alin a et que seul le capital souscrit comme condition de l adh sion b n ficie habituellement d une r mun ration limit e Ou en reprenant l encha nement des propositions de la d claration les membres qui sont les personnes aptes utiliser les services de la coop rative et prendr les responsabilit s correspondantes 1 principe peuvent voir leur adh sion subordonn e un certain apport au capital 3 principe 1 alin a et c est cet apport que s applique habituellement la limitation de l int r t 3 principe 2 alin a Cette r daction ne fait allusion ni des apports des membre sup rieurs au capital souscrit comme condition de l adh sion par exemple l es souscriptions au titre d un ventuel ngagement d activit ou par conversion des r partitions de b n fices ni des apports de non membres sources xt rieures 4 me principe Son silence sur ces deux points autorise penser que la limitation est elle m me limit e la r mun ration de l apport initial le ticket d entr e dans la coop rative t qu d une part les souscriptions suppl mentaires des associ s usagers volontaires ou m me obligatoires du fait des statuts ou d un engagement d activit cr ant une relation entre montant des op rations et montant du capital et d autre part les appo
15. s que les p res fondateurs de l A C I l Alliance Coop rative Internationale avaient pr vu de donner au programme de celle ci 1 Mais l histoire des principes coop ratifs tels qu ils ont t nonc s par l A C I en 1937 puis deux fois r vis s en 1966 et en 1995 n est pas seulement cell d tour de passe passe Elle est d abord ins parable de la dimension international que tr s pr cocement les coop rateurs europ ens ont donn e leur r flexion et leur action Elle st ensuite celle d une longue p riode o la coop ration en actes invent ses propres pratiques et attend que leur pertinence soit consacr e par le succ s conomique avant d les l gitimer comme des principes suppos s crits sur les tables de la loi par les Equitables Pionniers de Rochdale Elle est enfin celle du passage de la fonction normative initialement assign e ces principes celle de conseil discret puis au simple constat des pratiques les plus habituellement suivies par les coop rateurs de tous pays et de toutes familles fa on de reconna tre que la l gitimit de la coop ration est moins affaire de l uniforme ob issance des normes dict es par une autorit sup rieure que de la fid lit de ses pratiques tr s diverses des valeurs universelles partag es par ses membres En paraphrasant le titre de Desroche la pr sente contri
16. s agit pas ici de l appartenance une cat gorie ou classe sociale d termin e et de l id e que la coop rative serait un instrument au service de cett cat gori ou classe mais de la composition du soci tariat de chaque coop rative la conception laquelle renvoie le 1 principe est que la base sociale de la coop rative ou base de la soci t c est dir le corps des associ s le soci tariat peut tre fait d personnes diff rentes par la fortune la situation sociale l ducation etc mais qu ell st n cessairement homog ne dans ses attentes et dans son projet qu elle n est pas un compos h t roclite de besoins divers et de projets contradictoires 331 3 Deux exceptions associ s non usagers usagers non associ s Le 4 principe introduit toutefois une exception ce concept de la base sociale homog ne sous la forme d une notion qui ne figurait pas dans les deux r dactions ant rieures Il consacre en creux si l on peut dire et par une exception la double qualit le postulat que la coop rative comm ntreprise peut avoir besoin de capitaux d passant son autofinancement et les souscriptions de ses membres usagers qu elle peut les rechercher aupr s de sources ext rieures qu elle peut ainsi s ouvrir des associ s investisseurs non membres c est dire simples apporteurs de capitaux non li s elle par une relation d usage ou d change mais qu ces membres dont
17. Co operative Union Greening Ludlow et surtout 1l leader d leur groupe Vansittart Neale tous trois membres du mouvement des christian socialists mouvement domin par les quakers et de la Labour co partnership Association association pour la participation des travailleurs Les conjur s fran ais et anglais avaient conclu leurs entretiens sur un triple objectif cr er une alliance internationale des coop rateurs reprenant d ailleurs le mot d ordre pacifiste de 1867 promouvoir la participation des salari s dans les usines contr l es par les Wholesales de Manchester t d Glasgow les magasins de gros des coop ratives de consommation d o l opposition de ceux ci promouvoir le profit sharing dans les entreprises priv es Et une conclusion pratique mission confi e aux anglais de r diger un manifeste participationniste Ce texte fut r dig par Vansittart Neale qui lui donna son titre de Proposal for an International Alliance of the friends of co operative production proposition en vue d une Alliance internationale des amis de la production coop rative Il fut soumis la rencontre internationale invit n m m temps qu 1l 24 m congr s anglais ao t 1892 symboliquement tenu Rochdale A cette rencontre particip rent en particulier du c t fran ais Froment de la Maison Leclaire et Bernardot du Familist
18. ais la d finition des politiques de l entrepris t la prise des d cisions des d cisions essentielles compl t le commentaire Sans avoir l air d y toucher la d claration ouvre ainsi mais ne r dige pas le chapitre de la gouvernance de l entreprise coop rativ n effet lle sugg re d un part que la technostructure ne tire pas sa l gitimit de sa comp tence mais de la d l gation des pouvoirs que lui consentent les administrateurs lus par les associ s et donc m diatement de la d l gation des pouvoirs de ceux ci d autre part que le pouvoir des associ s ne s arr te pas au droit d lir t I cas ch ant r voquer les administrateurs mais qu il comporte un droit plus l gitim ncore de d terminer la strat gie qu ils doivent appliquer 333 La gestion de service Pas plus que le terme autogestion celui de gestion de service n est utilis dans la D claration et son commentaire Il d signe ici d une part la finalit de la gestion de la coop rative d autre part et en cons quence de cette finalit le traitement coop ratif des exc dents 333 1 R ponse aux besoins ou mandat de promotion Non pas dans les principes mais dans la d finition est inscrite cette notion que la coop rative a pour vocation de satisfaire les aspirations et besoins conomiques sociaux et culturels d ses membres au moyen d un ntrepris Cette d finition diff r de cell qui
19. alis s et qu on en tir t des normes Le congr s le suivit et renvoya la question au comit ex cutif de l Alliance qui la renvoya son tour un comit sp cial compos de lui m me plus 5 autres membres Le comit sp cial lan a enfin deux proc dures une enqu te sur les r gles d Rochdale rechercher dans les statuts les P V des assembl es g n rales les almanachs de la soci t et son histoire rapport e par George Holyoake et un questionnaire aux organisations membres sur leurs pratiques Ce questionnaire anticipant la d finition des principes qui devait tre soumise au congr s de 1934 comportait cinq rubriques un homme une voix vente au comptant ristourne sur les achats int r t limit au capital neutralit politiqu t religieuse Il pr jugeait ainsi la fois que tous les principes de Rochdal taient bien dans cette liste et que celle ci ne comportait rien qui ne f t dans les r gles et les pratiques des Equitables Pionniers 212 Le rapport soumis au congr s de 1934 Le comit sp cial traduisit en principes ces cinq notions Il y ajouta les deux principes de la porte ouverte pas de restrictions artificielles l adh sion et de la promotion de l ducation qui lui paraissaient figurer autant que les cinq premiers dans la doctrine de Rochdale plus deux autres non explicitement formul s dans les r gles des Pionniers mais qui
20. ant rieurement tait d deux inventions majeures la ristourne mise au c ur des statuts de 1844 qui assurait la fid lit des membres et le magasin de gros application du principe de la coop ration entre coop ratives dont la cr ation avait d a u 1 ttendre que en 1862 la loi autoris t les coop ratives de 2 degr les nions de coop ratives Cette omission est d autant plus remarquable que es wholesales celui de Glasgow et plus encore celui de Manchester unions de coop ratives c est dire applications pratiques du principe de coop ration entre les coop ratives la fois d fendaient et illustraient le mod le dit du f d ralisme coop ratif et avaient jou un r le d cisif dans la mise au point de la doctrine de l ACI Enfin on aurait bien de la peine trouver dans la litt rature ou la pratique de Rochdale une mention explicite de la neutralit politique et religieuse qui figure au rang des principes recommand s Les anglais r put s les plus proches de la tradition rochdalienne mis part le probl me de la participation de salari s taient farouchement hostiles l affirmation de cette neutralit cause du soutien des coop ratives au Labour Party et de la liaison quasi organiqu ntr lles le Labour et les Trade Unions Ils rejoignaient dans cette opposition les sovi tiques qui voyaient dans la neutralit une mis n cause du m
21. atiquement Les valeurs 1937 n ant 1966 n ant 1995 Les valeurs fondamentales des coop ratives sont la prise en charge et la responsabilit personnelles et mutuelles la d mocratie l galit l quit et la solidarit Fid les l esprit des fondateurs les membres des coop ratives adh rent une thique fond e sur l honn tet la transparence la responsabilit sociale et l altruisme Les principes coop ratifs constituent les lignes directrices qui permettent aux coop ratives de mettre leurs valeurs en pratique 1 principe Adh sion volontaire et ouverte tous 1937 Adh sion libre 1966 1 principe de 1966 L affiliation une soci t coop rative devrait tre volontaire la port e de toutes les personnes qui peuvent utiliser ses services et sont d accord pour assumer les responsabilit s inh rentes la qualit de membre elle ne devrait pas tre l objet de restrictions qui ne sont pas naturelles ni d aucune discrimination sociale politique raciale ou religieuse 26 1995 Adh sion volontaire et ouverte tous Les coop ratives sont des organisations fond es sur le volontariat et ouvertes toutes les personnes aptes utiliser leurs services et d termin es prendre leurs responsabilit s en tant que membres et ce sans discrimination fond e sur le sexe l origine sociale la race l all geance politique ou la religion
22. atives de production et artisanales sous ensemble de l A C I et de son pr sident Yves R gis et l affectation des exc dents au d veloppement d la coop rative ventuellement par la dotation de r serves dont une partie au moins est impartageable r sultant d une initiative du CECOP comit europ en des coop ratives de production et de travail sur proposition de l auteur de ces lignes repris t pr sent par le GNC groupement national fran ais de la coop ration Malheureusement la formulation du 37 principe et plus encore de son commentaire est confuse d o quelques lignes n cessaires d lucidation 334 1 Capital capital actions et capital actif Le 3 principe voque d abord le capital comme le montant des apports des coop rateurs les membres contribuent de mani re quitable au capital de leurs coop ratives et en ont le contr le C est le capital actions le share capital des anglo saxons le montant des parts sociales souscrites t d tenues par les associ s La notion de contribution quitable renvoie sans doute soit des souscriptions proportionn es au montant des op rations faites par chacun avec la coop rative 11 r pondrait alors l id e de justice commutative soit la capacit contributive de chacun elle r pondrait alors l id e de justice distributive Quant la notion de contr le on imagine qu elle vise la fois le droit de d cision des associ s sur les mouvem
23. aveur particuli res d tre un syst me conomique ordonn un xigence thiqu 25 Annexe I Les r dactions successives des principes coop ratifs dits principes de Rochdale Ci apr s 1 r daction congr s de Paris 1937 pr c d par le congr s de Londres 1934 2 r daction congr s de Vienne 1966 3 r daction congr s du centenaire Manchester 1995 Finalit s 1937 Statuts de l ACI art 1 L A C I continuant l uvre des Pionniers de Rochdale et selon leurs principes poursuit en toute ind pendance et par ses propres moyens la substitution au r gime des entreprises priv es but de lucre d un r gime coop ratif organis dans l int r t de l ensemble de la communaut et bas sur l aide mutuelle 1966 n ant 1995 n ant D finition 1937 Statuts de l ACI art 8 sera consid r e comme soci t coop rative quelle que soit sa constitution l gale toute association de personnes qui a pour but l am lioration conomique et sociale de ses membres et qui se conforme aux principes de Rochdale et plus particuli rement en ce qui concerne voir 1 2 et 3 principes ci apr s 1966 n ant 1995 Une coop rativ st une association autonome de personnes volontairement r unies pour satisfaire leurs aspirations et besoins conomiques sociaux et culturels communs au moyen d une entreprise dont la propri t est collective et o le pouvoir est exerc d mocr
24. bution ne vise pas reprendre ce que celui ci avait si bien et si finement analys Elle se borne proposer quelques rep res dans une histoire souvent m connue Elle y ajoute quelques observations personnelles dont la libert a t en quelque mani re l avance encourag e par celle que l A C I elle m me a prise par rapport des textes canoniques dans lesquels une tradition auto l gitim e avait jusqu 1995 enferm la r flexion sur la nature de la coop ration Ce rappel et ces observations voquent successivement 1 la pr histoir t les pr ambules les tentatives d harmonisation des conceptions coop ratives avant la cr ation de l ACI puis pendant ses quarante premi res ann es 2 La d finition des principes coop ratifs partir du seul exemple des Equitables Pionniers de Rochdal t les deux r dactions de 1937 et 1966 3 La r vision de 1995 et la port e des modifications non dans la liste des notions dites principes mais dans leur nonciation et leur contenu leur hi rarchisation par rapport aux valeurs et la tentative de pr server l universel en prenant en compte la diversit des cultures et des besoins 1 Principes rochdaliens Lesquels Archives Internationales de Sociologie de la Coop ration n 10 1961 m me th me repris dans Le projet coop ratif Les ditions ouvri res Paris 1976 pp 50 73 et 384 385 I Pr histoire
25. collective et sa traduction de l impartageabilit des r serves c tait la coop ration ouvri re qui faisait rentrer celles ci dans le corpus doctrinal de la coop ration internationale Il y a non pas des vengeances mais des r habilitations qui se mangent froides 335 Ind pendanc t engagement envers la communaut On serait incomplet si on ne signalait pas deux l ments galement nouveaux dans la D claration qui dilatent la conception des coop ratives centr es sur elles m mes pour lui proposer un ouvertur sur leur environnement D une part le 4 principe rompt avec la formulation intransigeante du principe d ind pendance en posant celui de la l gitimit d accords avec d autres organisations D vidence il s agit ici d accords avec les P B ouvoirs publics dans 1 sens des recherches de collaborations comme le ureau International du Travail le propose infatigablement pour les pays en voie de d veloppement Le commentaire officiel y ajoute la collaboration avec d autres entreprises il ne mentionne qu en se croisant les doigts pour conjurer les sorts contraires le ph nom ne des filiales communes propos duquel il ne para t pas qu on s pr occup beaucoup de savoir jusqu o il st l gitim d aller sur le chemin du transfert des ntreprises de droit commun en change d un contr le minoritaire du fonds de commerc t de l activit de certaines coop rative
26. coop ratives d cr dit du type Schulze Delitzsch Allemagne Autriche d inspiration lib rale et mal l aise devant les choix id ologiques des consommateurs qui quittent l Alliance en 1904 et les coop ratives agricoles organisations de producteurs pas mieux loties que les Associations Ouvri res de Production qui s organisent en dehors de l ACI en cr ant en 1906 leur propre F d ration internationale des coop ratives agricoles En 1910 le congr s de Hambourg fait dispara tre des statuts la mention de la participation nregistr un accord g n ral des participants sur la sup riorit de la valeur sociale et d mocratique de la coop ration de consommation A partir de 1910 l ACI c est les coop ratives de consommation et la coop ration de consommation c est le mod le de Rochdale le f d ralisme wholesale de Manchester 134 Le triomphe du mod le rochdalien Par un retournement complet du projet de ses initiateurs le mouvement lanc par la rencontre franco anglaise de 1885 se concluait ainsi par deux choix d une part entre la th s t le projet de l h g monie du consommateur et la th se et le projet de l mancipation du travailleur choix de la 1 th se et du 1 projet celui d fendu par la coop ration de consommation et d autre part entre une r f rence au mod le de Rochdale limit sa fonction de service aux consommateurs t un r f renc Rochdale fond sur la coop rati
27. core une fois n taient pas les plus nombreux dans ce Congr s une d cision depuis consid r e comme les tables de la loi alors que le projet initial de statuts donnait comme but l Alliance de propager la coop ration sous toutes ses formes et cela sur la base de la participation la r daction consid r e comme officiellement adopt e traduisait ainsi ce but propager la coop ration et la participation sous toutes leurs formes 133 Le poids croissant de la coop ration de consommation Apr s cett d fait des tenants de la production coop rative participationnistes et SCOP la multiplication tr s rapide et massive du membership anglais donne la majorit absolue aux coop ratives d consommation en 1902 l ACI compte 369 coop ratives adh rentes dont 246 coop ratives de consommation plus 118 adh rents personnes physiques dont beaucoup repr sentaient d autres convictions et sensibilit s notamment les participationnistes Cette pr pond rance permet deux modifications des statuts en 1902 le congr s de Manchester supprime l adh sion des personnes et des associations diverses et n autorise plus l adh sion que des coop ratives et organisations coop ratives nationales Mais ce n est pas sans cons quences pratiques La rupture de Manchester ne marginalise pas que les participationnistes et les Associations ouvri res de production Elle marginalise aussi les
28. dans un univers au moins aussi impitoyable aujourd hui qu il l tait lorsque en 1844 les Pionniers de Rochdale ouvraient leur boutique de la Ruelle du Crapaud Toad Lane On peut s demander si cette L limination en bornant l horizon de son r alisme n a pas aussi quelque relation avec les limites m mes de ce d veloppement 223 R gles de Rochdale et principes de l ACI On rel ve ici trois carts remarquables Les congr s de 1934 et 1937 suivant les recommandations du comit sp cial n avaient pas voulu faire de l impartageabilit des r serves un principe jugeant cette notion controvers e ou inutile Pourtant elle est plus qu implicitement vis e par la r gle de d volution altruiste de l actif net de liquidation qui figure l article 44 des statuts amendement de 1855 qui prescrit la d volution du boni de liquidation subsistant apr s remboursement du capital tels objets charitables ou publics que les administrateurs de l poque penseront convenables Ce n est qu en 1995 que ce principe fut incorpor dans la doctrine officielle de l A C I De m me la coop ration entre coop ratives n est elle pas mentionn e elle le sera pour la 1 fois en 1966 Pourtant l historien des Pionniers Holyoake avait reconnu que le succ s de Rochdale et des coop ratives qui avaient suivi son exemple par comparaison avec la stagnation ou l chec des coop ratives cr es
29. e m diocrit n clairent gu re la lecture du texte officiel quand ils ne rendent pas celui ci incompr hensible c Les principes simples port es d une partition musicale Les principes ne sont pas pr sent s comme des axiomes d o proc derait par une m thode logico d ductive une cha ne de cons quences rendant compte de v rit s dans l ordre de la raison ni m me comme des r gles ou normes d action dans l ordre moral Ils sont dits constituer des lignes directrices qui permettent aux coop ratives de mettr leurs valeurs en pratique Lignes directrices traduit le terme anglais de qguide lines qui d signe les lignes imprim es sur des feuilles de papier pour permettre d y crire droit La traduction fran aise para t impliquer une notion de direction respecter de voie suivre Au contraire le texte original en anglais ne parait impliquer que la notion d aide de support pratique de commodit mise la disposition des coop rateurs pour leur faciliter la t che des port es sur du papier musique pas la musiqu lle m me qu chacun resterait libre d crire sous l inspiration de la m lodie sugg r par le catalogue des valeurs 322 La grammaire des principes imp ratif conditionnel indicatif Du point de vue de la grammaire les principes de 1937 taient r dig s comme une suite de propositions elliptiq
30. e d une r mun ration limit e du capital souscrit comme condition de leur adh sion Les membres affectent les exc dents tout ou partie des objectifs suivants le d veloppement de leur coop rative ventuellement par la dotation de r serves dont une partie au moins est impartageable des ristournes aux membres en proportion de leurs transactions avec la coop rativ t le soutien d autres activit s approuv es par les membres 4 me principe autonomi t ind pendanc 1937 n ant cependant apr s les 4 principes obligatoires 1 3 ci dessus adh sion libre contr le d mocratique int r t limit au capital exc dents ristourn s en proportion des 27 transactions le texte de 1937 retenait 3 principes recommand s mais non obligatoires neutralit politique et religieuse vente au comptant ducation 1966 n ant 1995 Les coop ratives sont des organisations autonomes d entraide g r es par leurs membres La conclusion d accords avec d autres organisations y compris des gouvernements ou la recherche de fonds partir de sources ext rieures doit se faire dans des conditions qui pr servent le pouvoir d mocratique des membres et maintiennent l ind pendance de leur coop rative 57 principe ducation formation et information 1937 ducation des membres recommand sans obligation 1966 5 principe de 1966 Toutes les soci t s coop ratives devraient prend
31. e la r gle imp rative par un catalogue de valeurs laisse sans rep res ceux qui ont besoin de certitudes ce n est pas d aujourd hui ou de 1995 que la question a t pos e d savoir ce que signifiait le mot de principes d s lors qu on n tait ni dans un syst me de logique formelle o les principes commandent un raisonnement dit axiomatique ni dans la construction d une thique o les principes commandent un raisonnement dit axiologique Georges Fauquet qui fut en 1920 le cr ateur du service des coop ratives dans le tout jeune Bureau International du Travail r pondait ainsi en 1938 dans La coop ration comme force morale La conduite coop rative la mani re d tre de penser et d agir du coop rateur est d peu de valeur m me du point de vue des affaires si elle n est d termin que par des mobiles d int r t conomique ces mobiles doivent tre joints et associ s d autres mobiles tir s des principes coop ratifs et par principes j entends non les r gles fix es par la coutume coop rative mais les postulats moraux d o ces r gles d rivent C est tr s exactement cette conception que la D claration de 1995 s est ralli e Sans dout p che t ell par son impr cision et ses omissions Au moins doit on lui tenir compte d avoir tent d irriguer les s ches formulations de 1937 et 1966 par un rappel des valeurs qui donnent la coop ration cette dimension ou cette s
32. e sur cette question au congr s de 1937 des principes dits normatifs en 1937 ou conseill s en 1966 taient bien pertinents dans leur cas b Deux ph nom nes d ampleur mondiale obligeaient s interroger sur l actualit de la r ponse coop rative la d colonisation d un c t avait laiss aux cultures locales le soin d laborer des mod les d organisation originaux susceptibles la fois de traduire les traditions communautaires d entraide et d action collective d accueillir l aide et le contr le de l Etat sans lui tre asservis et de mobiliser de nouvelles capacit s d pargne et l effondrement des conomies administr es du type sovi tique tait vu comme une opportunit de nouveaux d veloppements de la coop ration dans des pays o elle avait t prosp re et o modernis e lle pourrait viter de n avoir pour alternative l conomie bureaucratique que le capitalisme pur et dur c Les principes de Rochdale ou officiellement tir s de l exemple d Rochdale concernaient surtout la nature et le fonctionnement de la soci t coop rative et pour parler comme les Italien le rapporto associativo ntr celle ci t ses membres Ils n apportaient qu des r ponses archa ques ou point de r ponse aux probl mes de l entreprise coop rative pas seulement le rapporto di scambio le rapport d change ntr l entrepris t ses
33. en 1937 figurait dans la r daction 1937 des statuts de l ACI association de personnes qui a pour but l am lioration conomique et sociale de ses membres Les deux d finitions se distinguent par une nuance la 1 insiste sur la solidarit de fait entre les personnes connaissant le m me besoin la seconde sur la mission sp cifique de la coop rative Les Allemands ont un mot pour d signer cette mission le F rderungsauftrag le mandat de promotion conomique Il signifie que la coop rative re oit de ses membres non pas seulement une demande de r ponse leurs attentes mais le mandat de leur apporter les moyens d am liorer leur niveau de vie leur revenu leur pargne leur statut social non pas seulement une demande mais un commandement 19 L une et l autre conceptions cependant ont deux points communs le but institutionnel des coop ratives ne peut se d finir que par r f rence au principe de double qualit il en est la cons quence logique Et ce but est la maximation du service rendu ses membres pris en leur qualit d usagers c est dire apporteurs de leur activit et non pas la maximation du profit patrimonial revenant ses membres pris en leur qualit d associ s c est dire d apporteurs de capitaux leur gestion ne peut tre qu une gestion de service et non une gestion de rapport 333 2 La r partition a capitaliste des exc dents
34. ences et solutions coop ratives avec une r flexion sur la r partition des surplus et la responsabilit des associ s l ensemble constituant les pr mices d un th ori t des futurs principes internationaux de la coop ration une mobilisation politique le combat pour la paix entre les Nations et pour l entent ntre les peuples Tout ce projet tait l esquisse d une v ritable Internationale Coop rative anticip e et stimul e par la 1 Association Internationale des Travailleurs Mais la r union projet e ne put se r unir le Ministre de l int rieur de Napol on III l interdit au dernier moment redoutant la contagion de probables prises de positions pacifistes Cette interdiction retarda de 30 ans la cr ation d une Internationale coop rative et compromit la possibilit qu elle f t inspir e principalement par la possible combinaison des mod les fran ais et allemand de la coop ration dans la production 12 Le projet imagin de 1892 En 1885 et en 1886 les 17 et 18 congr s des coop ratives anglaises accueillit parmi d autres invit s trangers le coop rateur fran ais Edouard de Boyve Il venait de participer la cr ation de l Union coop rative la f d ration fran aise des coop ratives de consommation mais il avait aussi particip la cr ation d une coop rative ouvri re d imprimerie N mes De Boyve proposa un ntent coop rativ franco anglai
35. ents globaux du capital augmentation reconstitution en cas de pertes remboursement et sur les mouvements individuels au niveau des associ s autorisation ou refus des cessions Rien que de tr s classique O une difficult appara t c est dans 1 membr de phrase une partie au moins de ce capital est habituellement la propri t commune de la coop rative Le capital qui est la propri t commune de la coop rative n est pas bien videmment son capital social notion comptable ici dite capital actions qui est la propri t des associ s Il ne peut tre qu le capital facteur de production notion conomique c est l ensemble d ses instruments de production de ses stocks d ses cr ances d ses disponibilit s en langage comptable ses actifs d o l appellation ici employ e de capital actif Le terme de propri t commune de la coop rative synonyme de propri t collective signifie que les membres n ont ensemble la propri t que d une partie de ce capital actif celle qui correspond leur capital actions mais qu une autre partie est l objet d un droit de propri t de la coop rativ lle m me qu elle dispose de ce droit de propri t non pas au nom et pour le compt des membres n tant que propri taires associ s mais comme moyen d assumer son obligation de servir ses associ s usagers et ce droit de la coop rative est dit commun o
36. et pr ambules 11 Le projet esp r de 1867 A peine la coop ration fran ais tait ell sortie des ann es d preuves et de proscription qu elle avait connues pendant la premi re partie du second Empire que certains militants se mettaient pr parer une r union coop rative internationale Ils voulaient la tenir Paris en ao t 1867 en m me temps que l Exposition universelle Le projet tait con u et port par Jean Pierre Beluze ancien disciple de Cabet et acteur cl de ses tentatives d Icaries Beluze avait cr en 1863 le Cr dit au Travail pas seulement banque des et pour les coop ratives mais v ritable bureau d ing nierie de la cr ation et du d veloppement des coop ratives et pr f d ration une sorte d anticipation de la Caja Laboral Popular de Mondragon Avec lui Alfred Talandier et Elie Reclus r dacteurs de L Association l organe du Cr dit au Travail et Abel Davaud r dacteur en chef de La Coop ration successeur de L Association Ce projet faisait suite des changes assez nombreux entre coop rateurs fran ais et coop rateurs allemands et au congr s pacifiste international de Gen ve o en 1866 s taient retrouv s pas mal de militants de la coop ration Internationalisme et pacifisme taient l ordre du jour il y avait peine deux ans qu avait t cr e Londres l Association Internationale des Travailleurs do
37. eurs et la r sistance des traditionalistes a ouvert suffisamment la doctrine coop rative aux exigences d une pr sence significative dans l conomie moderne Dans tout l univers capitaliste on recherche pas toujours de bonne foi ou sans arri re pens es les moyens d am liorer la participation des salari s mais l ACI un si cle apr s l avoir nterr e s est ncor interdit d exhumer la question du statut coop ratif du personnel des coop ratives Sur l adoption d moyens r duisant l cart entre les outils de d veloppement des coop ratives t des ntreprises capitalistes une r daction frileuse n a pos qu en termes restrictifs la question de 24 l attractivit des coop ratives pour l pargne des coop rateurs sans souligner les vertus de l autofinancement collectivis par des r serves impartageables Ni l architectur t 1l fonctionnement de groupes coop ratifs combinant unit de strat gie et de commandement assur e par une unit centrale g r e selon les r gles coop ratives et autogestion de unit s locales plus forte raison en cas de pluralit de statuts juridiques ni les hypoth ses du d veloppement en r seaux intersectoriels ni celles de la cr ation de coop ratives multinationales n ont t cit es ncore moins examin es sous l angle des conditions n cessaires un fonctionnement respectueux des principes ou en tout cas des valeurs de la coop ration
38. identit coop rative 31 Le processus de r vision de la r daction de 1966 Le su dois Lars Marcus alors pr sident de l A C I avait soumis au congr s de Stockholm en 1988 un rapport sur les valeurs de base de la coop ration qui reprenait non pas au bond mais apr s beaucoup de rebonds un autre rapport sur le m me th me soumis huit ans plus t t par l anglais Alex Laidlaw au congr s de 1980 Le rapport Marcus donna son tour naissance un rapport sur les valeurs coop ratives dans un monde en volution pr sent par un autre su dois Sven Ake B k en 1992 au congr s de Tokyo Enfin c est un anglo canadien Ian Mac Pherson qui fut charg d une vast nqu te aupr s de toutes les organisations membres de l A C I et de la r daction du rapport qui fut soumis au congr s du centenaire de l A C I Manchester en 1995 On peut voir dans cette d marche lent t laborieuse un cho trois pr occupations a Lors de l adoption des r dactions ant rieures deux familles historiques dominaient le monde coop ratif en t te les coop ratives de consommation tenues pour des reproductions plus ou moins fid les du mod le rochdalien avec lles n consid ration de leur d veloppement consid rable et du poids politique et intellectuel qu elles devaient l autorit de leurs propagandistes et leur efficacit les diff rentes vari t s de coop ratives d cr dit de soci t
39. iers Charles Hobarth avait sauv la soci t de Rochdale de l chec qu avaient connu les autres exp riences de coop ratives de consommation en fid lisant les pouses des membres qui le versement de ces petites sommes accumul es sur leur compte permettait p riodiquement de s offrir un v tement Au del de l anecdote la ristourne est aussi dans la tr s droite ligne d une conception d l entrepris coop rative qui la fonde sur la double qualit et la gestion de service Le contrat de soci t coop rativ emporte la n cessit d deux apports des membres comme dans toute soci t un apport en capital que les r sultats doivent r mun rer pein que l entrepris soit priv e de financement en capitaux propres et un apport en industrie si l on se permet d emprunter ce terme au code civil une actividad cooperativizada disent les lois et la doctrine espagnoles qui a droit non seulement l avantage sp cifique pr vu dans le rapporto associativo mais aussi une quote part du b n fic obtenu d sa participation la r alisation de l objet social On comprend que c t de la ristourne les r dactions de 1966 puis de 1995 aient fait un sort particulier aux sommes affect es l autofinancement de l entreprise Mais restent inconnues les raisons qui ont conduit en 1966 et en 1995 mettre ces deux affectations ristourne et autofinancement en concurrence avec des emplois aussi impr cis que
40. ipe de l impartageabilit all guant l autorit de Philippe Buchez et de Raiffeisen Il aurait pu tout autant rappeler que cette impartageabilit se d duisait n cessairement d la lettre m me des statuts des Equitables Pionniers Mais surtout le congr s saisi d un tardif souci d universalit se demanda si les principes d termin s par le comit sp cial n taient pas en d finitive des normes pertinentes pour les seules coop ratives d consommation de premier degr ou pouvaient s imposer aussi aux autres types de coop ratives C est pourquoi ayant donn un accord de principe cette liste il ne conclut pas son adoption d finitive mais demanda au comit de r examiner les questionnaires des coop ratives de consommation de 2 degr les magasins de gros des coop ratives agricoles des coop ratives ouvri res de production des coop ratives de cr dit et des banques coop ratives t de rapporter au congr s suivant Pr sent au congr s de 1937 Paris le nouveau rapport concluait que les principes nonc s en 1934 n taient pas sp cifiques de Rochdale ou des coop ratives de consommation d ler degr mais valables valid pour toutes les coop ratives pr tendant l authenticit de quelque famille qu elles relevassent Un seul b mol pour viter une interpr tation trop rigide le comit proposait de ne plus parler de ristourne sur les achats ma
41. is sur les transactions Ce n est donc qu au congr s de 1937 que 45 ans apr s la cr ation de l ACI et 16 ans apr s qu ils avaient t invoqu s comme crit res d l authenticit coop rativ t conditions de l admission 1 ACI une liste des sept principes dits figurer dans les statuts de Rochdale ou consacr s par la pratique des Equitables Pionniers t rig s n normes pour l ensemble des coop ratives 4 principes dits essentiels pr sent s dans le commentaire officiel comme des obligations juridiques Adh sion libre dit aussi porte ouverte ou soci tariat ouvert Contr le d mocratique Ristourne en proportion des transactions Int r t limit au capital 10 et 3 principes reconnus appartenir au syst me de Rochdale recommand s comme des obligations simplement morales mais ne constituant pas des conditions requises pour l adh sion l ACI Neutralit politique t religieus Vente au comptant D veloppement de l ducation 222 Projet de Rochdale et principes de l ACI D abord sur la participation la liste des principes ne comporte aucune mention du profit sharing du co partnership de la participation des salari s qui au t moignage de Holyoake avaient t au c ur du projet des Equitables Pionniers La participation des salari s qui en 1895 avait perdu son statut potentiel de synonyme vident ou au moins de compl ment et c
42. jas Paris 1965 Statuts des Equitables Pionniers de Rochdale texte initial et amendements publi s in extenso en fran ais dans Paul Lambert La doctrine coop rative 324 p co dit par Les propagateurs de la Coop ration et la F d ration nationale des coop ratives de consommation Li ge et Paris 1959 Jean Gaumont Histoire g n rale de la Coop ration en France dit par la F d ration Nationale des Coop ratives de Consommation 2 vol Paris 1923 tome II livre XIII pp 619 675 Les principes coop ratifs hier aujourd hui demain colloque de l Institut des Etudes Coop ratives Li ge 4 6 mars 1966 530 p Editions de l Institut des Etudes Coop ratives Paris 1967 Hans M nkner Principes coop ratifs et droit coop ratif 142 p Friedrich Ebert Stifftung Bonn 1986 William P Watkins The International Co operative Alliance 1895 1970 384 p dit par l Alliance Coop rative Internationale 1970 William P Watkins Co operative principles today and tomorrow 168 p Holyoake Books Co operative Union Manchester 1986
43. nt l adresse inaugurale due Karl Marx faisait la part belle la coop ration ouvri re et la r cent guerr prusso austro italienn d 1865 restait suivie de proclamations bellicistes qui faisaient craindre toute l Europe un nouvel embrasement Des invitations avaient t adress es plusieurs leaders de la coop ration en Europe On attendait des personnalit s comme John Stuart Mill le philosophe anglais d fenseur de la coop ration ouvri re l italien Luzzati introducteur des banques populaires en Italie et qui devait bient t devenir premier ministre des t moins des Equitables Pionniers de Rochdale dont le mod le commen ait tre bien connu en Europe et Herman Schulze dit Schulze Delitzsch depuis 10 ans promoteur de la coop ration en Prusse et auteur de la loi coop rative prussienne du 27 mars 1867 qui est rest e la base du droit coop ratif allemand contemporain Schulze Delitzsch est consid r aujourd hui uniquement comme l inspirateur des banques populaires Mais sa vision d bordait celles ci et il tait tr s favorable la coop ration ouvri re A la diff rence des coop rateurs ouvriers fran ais et de Ferdinand Lassalle il faisait d elle non pas le commencement et la matrice de la coop ratisation de l conomie mais le couronnement d un syst me coop ratif complet progressant de la base les artisans unis par la coop ration et appuy s par les banques coop ratives au somme
44. od le d fini par L nine en 1923 et du statut des kolkhozes ils oubliaient m m qu en 1921 on s tait pos le probl me du maintien du mouvement russe au sein de l Alliance L accord ne se fit donc que sur une formulation qui n attachait aucune obligation juridique et m me morale la neutralit Mais cet accord est l enfant d un compromis pas de Rochdale 23 La 2 r daction Vienne 1966 231 Des circonstances nouvelles Trente ans apr s la fin de la guerre il apparut n cessaire de revoir la liste et la r daction des principes adopt es en 1937 L A C I qui avait r sist aux affrontements M lib raux tatistes de l avant querre mais au prix de beaucoup de concessions avait failli tre disloqu e au moment da la guerre froide pendant les ann es 1958 60 et l on s accorde reconna tre son pr sident fran ais Marcel Brot de la F d ration nationale des Coop ratives de Consommation le m rite d avoir pr serv l unit de l organisation Le principe d une r vision avait t arr t au 12 congr s de Bournemouth 1963 Il appara t ainsi r troactivement comme un compromis ntr deux xigences un aggiornamento jug n cessaire n serait ce que parce que le monde des ann es 1960 n tait plus celui de l avant gquerre et une prudence jug e indispensable ne serait ce que parc que l A C I n avait pas une autorit politique suffisante pour imposer au tiers monde au
45. oins ou mandat de promotion La propri t L Le processus de r vision de la liste de 1966 Pr sentation et forme de la r daction de 1995 valeurs tion principes indicatif Imp ratif ncipes 1 1 Entreprise au 1 2 Porte ouvert conditionnel dans la r daction de 1995 L autogestion tog r e et double qualit base sociale homog ne 1 3 Associ s non tion d mocra tion de serv 31 3 2 La r partitio 333 2 a 333 2 0 La r mun ration du capital La ristourne collectiv usagers usagers non associ s tique ice n a capitaliste des exc dents 4 1 Capital ac 4 2 Propri t col tions et capital actif lective r serves impartageables l engagement enver Annexe I Annexe II Orientations bibl Les 3 r dactions des principes selon l A C I s la communaut iographiques o D D io 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ire iro D iro UT D UT T D ize iire io UT D D D D DT D D D D D D TO Hp hRRRBRRERpRRHRHE E Lo oo oo o UE 4 amp amp N H H Lo Lo e 1 I GO UT U1 amp amp CG N D D D D NN NN H J 1 NO H H L Avant propos Le titre de cette contribution est une paraphras d celui Principes rochdaliens Lesquels que notre si regrett Henri Desroch avait donn en 1961 sa minutieuse analyse du tour de passe passe qui avait escamot la dimension participationniste participation des salari
46. on aux transactions sociales ou aux services sociaux int r t limit au capital 3 me et 4 me principes obligatoires de 1937 N B le congr s de 1937 avait refus de consid rer comme principe obligatoire la d volution altruiste de l actif net de liquidation renvoyant cette notion la liste des principes controvers s ou inutiles avec la r gle de l exclusivisme et la vente au prix du march alors que la vente au comptant restait dans la liste des principes recommand s mais non obligatoires 1966 3 principe de 1966 Si un int r t est pay sur le capital social son taux devrait tre strictement limit 4 principe de 1966 Le surplus ou l pargne ventuels r sultant des op rations d une soci t appartiennent aux membres de cette soci t et devraient tre r partis de fa on viter que l un d entre eux y gagne au d triment des autres Selon les d cisions des membres cette r partition peut se faire comme suit a en affectant une somme au d veloppement des affaires de la coop rative b en affectant une somme aux services collectifs ou c en proc dant une r partition entre les membres proportionnellement leurs transactions avec la soci t 1995 Les membres contribuent de mani re quitable au capital de leurs coop ratives et en ont le contr le Une partie au moins de ce capital est habituellement la propri t commune de la coop rative Les membres ne b n ficient habituellement qu
47. on de consommation mais tendant aux travailleurs la participation aux r sultats et possiblement au pouvoir choix de la 1 r f rence Ces deux choix sont renforc s par la caution id ologique et politique donn e par le Congr s socialiste international de Copenhague en 1910 Une r solution de celui ci affirme l int r t pour la classe ouvri re d utiliser la coop ration de consommation dans son combat pour le pouvoir conomique et politiqu n vu d la socialisation des moyens de production et d change et invite les socialistes et les syndicalistes devenir membres actifs des coop ratives de consommation En cho quelques jours apr s Copenhague le congr s coop ratif de Hambourg salue la prise de position du congr s socialist t d clare attendre du mouvement socialiste dans le respect du principe d unit et d autonomie du mouvement coop ratif qu il contribue une augmentation essentielle de sa force Enfin les th ses officielles de l A C I ont un autre aspect elles ne sont pas seulement une limination des th ses participationnistes celles ci ont t limin es parce qu elles avaient contre elles le poids politique et financier des wholesales En ce sens lles sont une d faite de l utopie de la micro r publique coop rative et un succ s de l utopie pr tendument plus r aliste d un d veloppement partir de grands ensembles structur s
48. ondition n cessaires d la coop ration n est m me plus cit e ni parmi les principes conseill s ni m me parmi les principes controvers s ou superflus Le couvercle tomb sur elle en 1895 n est pas soulev en 1937 il ne sera pas plus lors des deux r visions ult rieures des principes Ensuite sur la first law c est la d signation de l article 1 des statuts de la coop rative des Equitables Pionniers de Rochdale Il d finissait son objet ses projets et sa finalit Son objet prendre toutes dispositions qui par la r union des capitaux n cessaires serviront l avantage p cuniaire et l am lioration de la situation familiale et sociale des membres ses projets cr er un magasin de vente au d tail construire ou acheter des logements cr er des manufactures pour l emploi des membres sans travail ou souffrant de r ductions r p t es d leur salaire acqu rir ou louer des terres destin es tre cultiv es par des membres sans emploi ou mal r mun r s enfin sa finalit d s qu il sera possible entreprendre l organisation des forces de la production de la distribution de l ducation et du gouvernement ou en d autres termes l tablissement d une colonie se suffisant elle m me et dans laquelle les int r ts seront unis Pour les fondateurs la tenue d un magasin de d tail f t il organis sur une base mutualiste c est dire sur le p
49. ont examin s sous cinq rubriques r unissant l ensemble des th mes couverts par la D claration de 1995 mais sous des intitul s et dans un ordre un peu diff rents l autogestion double qualit et base sociale homog ne libert d adh sion et porte ouverte la gestion d mocratique la gestion d servic r pons des besoins communs limitation de l int r t au capital ristourne et autres emplois des exc dents f d ralisme la forme coop rative de la propri t avoir collectif r serves impartageables les relations avec la communaut emploi altruist des xc dents information du public contribution au d veloppement durable 331 L autogestion 331 1 L entreprise autog r e et la double qualit Curieusement la d finition de l ACI ne souligne pas ce qui fait l essence des coop ratives et qui rend coh rent l ensembl d leurs caract ristiques leur natur d entreprises autog r es pas au sens restrictif de g r es par leurs seuls travailleurs mais plus largement g r es par leurs membres usagers et non par des propri taires ext rieurs leur groupe Cette nature d entreprises autog r es commande les quatre caract ristiques dont la combinaison identifie les coop ratives comme des groupements sui generis double qualit de la coop rative la fois association de personnes E ntrepris fonctions conomiques double qualit des membres la fois
50. op rative sans restrictions non naturelles ou discrimination sociale politique raciale religieus ce principe remplace la neutralit politiqu t religieuse qui dispara t en tant que sa r daction prohibait la subordination l Etat et la relation de d pendance par rapport des organisations politiques le principe de gestion d mocratiqu st pr cis notamment par la mention de l lection de la responsabilit des lus devant les lecteurs t de la r gle un associ une voix 13 le taux de l int r t au capital devrait tre strictement limit la ristourne n est plus le seul emploi des b n fices ils peuvent aussi servir des services collectifs et tre affect s au d veloppement des affaires d la coop rative formule dans laquelle on peut imaginer une allusion la dotation des r serves mais sans que malgr un amendement de la Lega organisation italienne communiste soutenu par les seuls belges leur impartageabilit soit voqu e invitation renouvel e d velopper l ducation des membres dirigeants et employ s mais aussi l information du public nouveaut une invitation l intercoop ration Enfin les principes dits en 1937 controvers s ou superflus r serves collectives exclusivisme vente au prix du march adh sion volontaire disparaissent purement et simplement III La d claration de 1995 sur l
51. purement informative et qui n acc deraient la dignit de principes qu en all qguant leur coh rence avec des valeurs morales On pourrait penser une sorte de d p rissement de passage de la norme l gale et rigide un syst me de normalit molle en libre service La question serait alors de savoir si l unit politique de la communaut coop rative peut survivre la diversit reconnue l gitime des pratiques et si l hypoth se de strat gies communes depuis ses origines caress e par l Alliance Coop rative Internationale mais jamais inscrite dans les faits a plus de chances de se r aliser aujourd hui Une autre interrogation vient naturellement ici Les principes de 1995 n ont pas bouscul les r dactions de 1937 et 1966 dans leur formulation seulement mais dans ceci galement que pour la premi re fois ils posent la question de l ad quation des principes aux besoins non pas de la seule soci t coop rative mais aussi de l entreprise coop rative c glissement tr s caract ristique se rep re l apparition de th mes comme la n cessit de l apport en capital social une th orie de sa r mun ration d coinc e par rapport au dogme de l int r t limit l importance des r serves l ouverture conditionnelle des capitaux ext rieurs Mais on peut s demander si cette volution xprim n termes prudemment entortill s qui trahissent l embarras des novat
52. re des mesures pour l ducation de leurs membres de leurs dirigeants de leurs employ s et du grand public en mati re de principes et de m thodes de la coop ration sur le plan conomique et d mocratique 1995 Toutes les coop ratives fournissent leurs membres leurs dirigeants lus leurs gestionnaires et leurs employ s l ducation et la formation requises pour pouvoir contribuer effectivement au d veloppement de leur coop rative Elles informent le grand public en particulier les jeunes et les dirigeants d opinion sur la nature et les avantages de la coop ration 6 principe coop ration entre les coop ratives 1937 n ant 1966 6 principe de 1966 Pour pouvoir servir au mieux les int r ts de ses membres et de la collectivit chaque organisation coop rative devrait de toutes les mani res possibles coop rer activement avec les autres coop ratives l chelle locale nationale et internationale 1995 Pour apporter un meilleur service leurs membres et renforcer 1 mouvement coop ratif les coop ratives oeuvrent ensemble au sein de structures locales nationales r gionales eb internationales 77 principe engagement envers la communaut 1937 n ant 1966 n ant 1995 Les coop ratives contribuent au d veloppement durable de leur communaut dans le cadre d orientations approuv es par leurs membres Annexe II Orientations bibliographiq
53. rincipe de double qualit les clients sont les associ s et r ciproquement tait seulement un moyen parmi d autres de poursuivre l id al de la cr ation de coop ratives communautaires de villages de coop ration dans lesquels les membres pourraient vivre et travailler nsemble n hors des syst mes dominants d exploitation des embryons d G qu leur inspirateur Robert Owen appelait un nouveau monde moral un nouveau monde diff rent de l ancien pas par la g ographie mais par les m urs Ce projet allait bien plus loin que les anticipations de Charles Gide la conqu te de l conomie par les consommateurs souverains organisant en cercles concentriques la coop ratisation de la distribution de la production industrielle et de la production agricole ou d Ernest Poisson la R publique coop rative plus loin si loin m me que le congr s de 1937 carta avec un peu de d dain cette loi premi re avec ce consid rant que les projets qu elle d finit sont non fondamentaux de la base conomique accept e par les coop rateurs comme caract risant le syst me d Rochdale et au plus un reflet sans importance de la philosophie de Robert Owen L limination de la r f rence la participation et au projet quasi mill nariste de la 1st law est sans doute mettre au compte du r alisme conomique du pragmatisme qui a permis au mod le coop ratif de se d velopper
54. rs caract ristiques essentielles association autonome et volontaire sur la base de besoins 15 conomiques et sociaux communs satisfaction de ces besoins par une entreprise propri t collectiv t pouvoir d mocratique voir en annexe I cette d finition et un catalogue de valeurs dites fondamentales prise en charge et responsabilit personnelles t mutuelles d mocratie galit quit solidarit compl t par les composantes d une thique honn tet transparence responsabilit sociale et altruisme b Non plus six principes mais sept rubriques La d claration nonce les principes sous 7 intitul s adh sion volontair t ouverte tous pouvoir d mocratique exerc par les membres participation conomique des membres autonomi t ind pendance ducation formation et information coop ration entre les coop ratives ngagement envers la communaut Mais ce ne sont plus seulement des formules lapidaires une sorte d heptalogue descendu du Sina rochdalien et se suffisant lui m me Sous chacun des intitul s un court d veloppement d finit le principe en cause Et l nonc de la disposition canonique la seul repr sentant la position officielle de l ACI est compl t par un commentaire qui s efforce d en pr ciser 1 contenu t ZI mod d emploi Mais comme ceux qui accompagnent la d finition et la liste des valeurs ces commentaires d une exceptionnell
55. rts d associ s simples investisseurs peuvent recevoir un int r t chappant la limitation voire outre cet int r t une participation aux b n fices Le commentair mberlificot mais sans valeur canonique qui accompagne le texte de ce 3 principe n claire gu re sur sa port e Pour 20 son auteur le capital souscrit comme condition d adh sion ne re oit un int r t que dans de tr s rares cas ce qui contredit la r daction m me du texte le capital issu de la conversion des ristournes ne devrait pas tre r mun r le membre b n ficiant d une participation continue et de futures ristournes ce qui ne veut rien dire les parts souscrites pour r pondre un appel l augmentation du capital peuvent b n ficier d un int r t un taux comp titif mais non sp culatif ces exemples laissent toujours de c t les apports ext rieurs et t moignent l vidence d un tentative embarrass e mais peu convaincante de revenir sur la lettre maladroite mais claire de la D claration officielle 333 2 b La ristourne Les choses sont ici plus simples En 1937 elle tait le seul emploi des exc dents lev la dignit de principe On tait ici dans la tr s droite ligne de la tradition rochdalienne 1 cher Georg Holyoake rappelait avec d tails dans son History of Cooperation comment l invention de la ristourne due l un des fondateurs des Equitables Pionn
56. s D autre part un 7 principe voque comme une obligation naturelle la contribution des coop ratives au d veloppement durable de leur communaut la bri vet du commentaire qui se contente de paraphraser l nonc en dit long si l on peut ainsi s exprimer sur la difficult de traduire ce v u pieux en termes op ratoires 23 Conclusion En soixante ans la communaut coop rative internationale a d fini trois fois les rep res et r f rences destin s identifier ses membres par des caract ristiques communes et leur donner des r gles identiques dans leurs principes sinon dans leur formulation et les d tails de leur application Mais ces r dactions successives n ont pas t dans le sens d une pr cision et d une force unificatrice croissantes Elles ont perdu en intensit ce qu elles ont gagn en extension En extension elles ont volu du particulier l universel en s vadant de l inspiration du seul mod le rochdalien et de l application au seul cas des coop ratives de consommation du monde occidental pour tendre prendre en compte les pratiques de toutes les familles coop ratives des cinq continents Mais en intensit elles sont pass es de l diction de r gles pr tendant une fonction normative la d finition de conseils limit s une fonction p dagogique puis l nonciation de constats fonction
57. s d cr dit mutuel de banques populaires Les coop ratives agricoles ne s taient d velopp es que tardivement t bien qu elles eussent pris une place de 1 plan elles ne b n ficiaient pas de l image d instruments de promotion de la classe ouvri re qui continuait de s attacher aux coop ratives d ploy es dans le milieu urbain Comme elles les autres coop ratives d entrepreneurs artisans marins commer ants transporteurs apparaissaient plus comme des moyens de consolidation des entreprises priv es but de lucre qui l A C I 14 selon les termes de l article 1 de ses statuts adopt s en 1937 avait pour mission de substituer un r gime coop ratif organis dans l int r t de l ensemble de la communaut et bas sur l aide mutuelle Certains secteurs logement sant ducation services aux personnes culture et loisirs taient ncore plus souvent vus comme relevant de l association ou du socialisme municipal pas comme des activit s susceptibles d tre prises en charge par la coop ration Quant aux coop ratives ouvri res de production de travail etc elles n avaient pas retrouv l autorit morale qu elles avaient perdue lors de l radication des th ses participationnistes Mais tous ces secteurs prenaient une place croissante dans les statistiques de la coop ration mondiale La question se posait donc de savoir si malgr l affirmation de principe donn
58. s diverses coop ratives f d rations de coop ratives qui se r unit pour le congr s constitutif de l Alliance coop rative Internationale Londres le 19 ao t 1895 Non seulement la participation tait h t roclite mais les opinions des coop rateurs et les mod les coop ratifs repr sent s taient eux m mes h t rog nes Deux exemples Chez les anglais il n existait pratiquement pas d autres coop ratives qu celles de consommation mais leur F d ration la Co operative Union tait domin e par les conceptions des socialistes chr tiens qui d fendaient les th ses participationnistes et lisaient dans l exp rience de Rochdale une vision proph tique de l av nement d un nouveau monde social et religieux inversement les deux magasins de gros qui avaient les capitaux et le pouvoir d fendaient un syst me dit du f d ralisme coop ratif ils contr laient les usines produisant les biens coul s par leurs adh rentes clientes et refusaient la participation de leurs salari s Chez les fran ais les coop ratives de consommation venaient de cr er en 1885 un an apr s les Associations Ouvri res de Production leur chambre consultative transform e en Union Coop rative en 1889 mais il n y avait pas d accord sur la doctrine et la strat gi ntr deux conceptions les tenants du mod le dit solidaire tourn vers la satisfaction des membres m m si derri r l
59. se laquelle il assignait initialement une mission de combat pour la paix Mais le projet devint vite au fil des congr s et des rencontres qui suivirent celui d une action multinationale en vue de promouvoir la participation des salari s aux b n fices profit sharing voire au gouvernement co partnership des entreprises Ce projet fut port du c t fran ais par de Boyve et Charles Robert pr sident de la caisse de secours mutuel de la maison Leclaire un des mod les d entreprise participation ouvri re t pr sident de la Soci t fran aise pour la participation des salari aux b n fices Il rassembla du c t anglais George Jacob Holyoake un des derniers t moins de la cr ation et l historien pr cis et chaleureux des Equitables Pionniers de Rochdale Holyoake rappelait que les 28 tisserande qui avaient fond en 1844 la coop rative de consommation de Rochdale avaient choisi le nom d Equitables Pionniers parce que ce term impliquait le partage quitable des gains entre les salari s et les consommateurs Il rappelait aussi que entre 1854 et 1862 la coop rative de Rochdale avait d cid d assurer la participation des salari s aux r sultats de leur filiale de tissage du coton et que c tait au profond regret des fondateurs qu elle y avait renonc au moment d une crise conomique en 1864 Autour du patriarche r f rence Holyoake les responsables de la F d ration des coop ratives de consommation anglaises la
60. sion l A C I et ceux dont le respect est simplement conseill Ou plut t il n y a plus que des principes conseill s Chacun d eux st nonc n anglais avec le conditionnel should en fran ais devrait Ce conditionnel exprime ici non pas la situation ou l action qui r sulteraient d une condition remplie mais le point de vue de celui ici l A C I qui s exprime et le point de vu xprim n est pas un ordre un commandement mais un souhait un avis autoris un simple conseil Il n acte pas les Tables de la Loi mais nonce de simples suggestions dont le destinataire serait bien avis de tenir compte sans pourtant que leur inobservation m rite sanction Tout au plus peut on par transparence voir dans ce qui est r dig comme un catalogue non plus de praecepta mais de consilia la reconnaissance implicite des usages d gag s par les coutumes locales professionnelles etc assortie du conseil de se rapprocher des usages de l Europe occidentale r put s performants A c t de ce changement radical ce passage de l obligation fulmin e par une autorit consacr e bien qu autoproclam e la plus modeste invitation la recherche des convergences les modifications dans la r daction proprement dite des principes sont au total de peu d importance 11 s agit de six principes et non plus sept adh sion volontaire et la port e de tous ceux qui peuvent utiliser les services de la co
61. t l industrie contr l e par les ouvriers coop rateurs Sous cette r serve t bien qu ils s adressassent des populations diff rentes l prol tariat des ateliers pour les Fran ais les artisans pour Schulze Delitzsch il y avait entre eux une sorte de communaut d inspiration parce qu ils avaient fait l exp rience de la pr carit de coop ratives sous financ es les coop rateurs fran ais avaient fond leur red marrage sur la cr ation de soci t s de cr dit mutuel et d institutions financi res d di es dont Le Cr dit au Travail tait le mod l avec la Caisse d Escompte des Associations Ouvri res de L on Walras et L on Say cett d march pouvait mutatis mutandis tre compar e la priorit donn e par Schulze Delitzsch au d veloppement d un r seau de banques populaires destin es aux artisans et petits entrepreneurs et aux coop ratives d approvisionnement ou d coulement cr es entr x Pour Beluze et Reclus la r union qu ils organisaient devait tr l occasion de lancer une alliance coop rative internationale d ploy dans trois directions une initiative conomique l organisation d un r seau international d affaires magasins coop ratifs de gros se fournissant dans les coop ratives nationales de producteurs et d un r seau transnational de banques populaires un change technique la mise en commun des exp ri
62. u collectif parce qu il appartient une communaut ou collectivit qui englobe mais d pass ses membres parce qu elle a souvent commenc avant ux et qu ell st appel e leur survivre 334 2 Propri t collectiv t r serves impartageables La forme de la propri t st mentionn e deux fois dans la D claration en termes diff rents la d finition parle d une entreprise dont la propri t est collective le 3 me principe du capital qui est habituellement la propri t commune de la coop rative En fait les deux textes disent la m me chose l entreprise au sens o elle r unit des actifs du capital au sens conomique et pas comptable n est pas une copropri t Ou plus exactement les associ s sont ses copropri taires hauteur de leur capital au sens comptable Et pour 1 reste c est la coop rative qui est propri taire d elle m me Les r serves impartageables 22 le fonds indivisible disaient les buch ziens est la fois l instrument op ratoire de l appropriation des actifs par la coop rativ 11le m me c est dire de la propri t collective et la repr sentation au passif du bilan de la valeur de celle ci La D claration rappelle bien l origine de ces r serves collectives ou impartageables elles sont une parti des b n fices qu les membres renoncent se partager imm diatement pour l affecter au financement
63. ues Les principes coop ratifs vers le XXI me si cle Publi par l Alliance coop rative internationale apr s le congr s du centenair Manchester 1995 D claration sur l identit coop rative D finition valeurs principes et commentaires officiels Traduction fran aise de la version originale anglaise r alis e par la 28 Conf d ration des Caisses Desjardins Qu bec et la Conf d ration du Cr dit Mutuel France A C I Gen ve 1996 3 textes dans la RECMA revue internationale de l conomie sociale n 259 Jean Fran ois Draperi L ACI a cent ans regard sur une histoire m morable n 260 Andr Chomel et Claude Vienney D claration de l ACI la continuit au risque de l irr alit n 262 et D claration de l ACI l aboutissement de bouleversements majeurs trois contributions de Jacques Moreau Bruce Thodarson et Hans M nkner Henri Desroche Principes rochdaliens Lesquels Archives internationales de sociologie de la coop ration n 10 1961 Henri Desroche Le projet coop ratif sp cialement pp 383 412 Editions Economie et humanisme et Editions Ouvri res Paris 1976 Georges Fauquet Les principes de Rochdale in Revue des Etudes Coop ratives n 64 juillet septembre 1937 Georges Fauquet Formation et consolidation de la coutume coop rative conf rence du 8 d cembre 1947 in uvres du Dr Georges Fauquet FNC et ditions Cu
64. ues dans les quelles 1 sujet le 1 principe le 2 principe etc t le verb est taient sous entendus mais cette tournure rapide ne laissait aucun doute sur le caract re imp ratif du principe nonc d autant plus imp ratif que sa violation tait th oriquement sanctionn e par l incompatibilit avec l adh sion l ACI Dans la r daction de 1966 les principes taient d finis dans des phrases comportant 1 verb devoir mais employ au conditionnel devrait cette tournure traduit la forme anglaise should qui est ce que les grammairiens appellent un modal un verbe qui exprime le point de vue de celui qui s exprime ici non pas la volont de faire pression qu aurait exprim l emploi de shall mais simplement le conseil poli et bienveillant La r daction de 1966 faisait ainsi passer les principes de la cat gorie de l obligatoire du prescrit celle du conseill dont l inobservation n est pas sanctionn e 16 Dans la r daction de 1995 les principes sont r dig s au pr sent de l indicatif plusieurs fois accompagn de l adverbe habituellement le conditionnel de 1966 qui pouvait s entendre comme exprimant une normativit douce st remplac par le pr sent de l indicatif Mais cette tournure grammaticale ne contribue pas clairer la port e du texte Ou bien elle pourrait signifier que les principes sont des axiomes des
65. usagers mais aussi ses probl mes de financement de groupement et plus g n ralement les moyens n cessaires pour rester comp titive dans des conomies de plus en plus en plus mondialis es et soumises aux seules lois du march 32 Pr sentation et forme de la r daction de 1995 Le texte adopt en 1995 ne pr sente pas les principes dans une r daction s che et elliptique Ell les ench sse dans une D claration sur l identit coop rative Le mot identit d signe ici tout ce qui fait et rien d autre que ce qui fait qu un tre ou un objet reste le m m n d pit des modifications de son apparenc c est 1 morceau d Gir d Descartes qui reste la m me cire en changeant d tat sous l effet de la chaleur ou de forme quand on la malaxe ou que plusieurs tres ou plusieurs objets sont de m me nature ou essence au del des diff rences ou accidents qui paraissent les faire dissemblables c est ici l ensemble des caract ristiques qui permettent de dire qu ont la nature d une coop rativ des entit s n ayant pas les m mes statuts ou pratiques 321 Le contenu de la d claration D finition valeurs principes a Une d finition et une liste de valeurs La d claration commence par deux paragraphes pr c dant l nonciation des principes une d finition qui s efforce de r pondre la question les coop ratives qu est ce que c est en num rant leu
66. utopie th oris e sous le nom du co operative commonwealth Les congr s suivants ne remettent en cause ni la supr matie de la coop ration de consommation ni l quation Rochdale paradigme de la seule coop ration authentique Ainsi le congr s de B le 1921 ajoute aux statuts cette mention maintenue jusqu 1969 l ACI poursuivant l uvre des Equitables Pionniers de Rochdale et en accord avec leurs principes recherche en compl te ind pendanc t par ses propres moyens substituer au r gime actuel fond sur la recherche du profit un syst me coop ratif organis dans l int r t de la communaut tout nti r t fond sur l autopromotion collective Et il pr cise l article 8 que le crit re d authenticit coop rative tait la fid lit aux principes de Rochdale Des principes comme crit re d authenticit et comme conditions d adh sion l ACI bien mais quels principes II Principes de Rochdale Lesquels 21 Une enqu te longue mais boucl e d avance 211 L enqu te du comit sp cial C est un fran ais Andr Cleuet repr sentant de la F d ration nationale des coop ratives de consommation qui neuf ans apr s le congr s de B le souleva cette question en 1930 devant le congr s de Vienne Il demanda qu on se d cid t tablir une liste exacte et compl te de ces fameux principes qu on examin t en quoi ils devraient tre r examin s et actu
67. v rit s d vidence qui n ont pas tre soumises la d monstration mais qui une fois accept s sont le d but d un raisonnement logico d ductif conduisant des conclusions s imposant tous Mais aucun des principes de la D claration de 1995 n a ce caract re d vidence reconnu par tous et de porte d entr e dans un syst me logique Ou bien elle ne signale que des observations empiriques elle n a que la port e d un statement la fois expos ou constatation d une pratique g n rale ou dominante et expression d une normalit convenable reconnu comme une bonne habitude comme le t moignage d un ethnologue d crivant les m urs de diff rentes tribus leurs pratiques sociales les plus habituelles et sugg rant sans prescrire ni conseiller que cette fr quence m me t moigne de leur utilit ou de leur bienfaisance Dans l une et l autre hypoth ses rien n institue les nonciations de la D claration de 1995 en r gles morales ou normes d action s imposant erga omnes o m me tout simplement conseill es Chaque coop rative pour l laboration de ses statuts et le choix de ses pratiques ou chaque l gislateur pour l laboration de la loi coop ratives est en cons quence institu d cideur et juge de sa propre v rit 33 Les principes dans la D claration de 1995 Dans le seul dessein de pr senter plus commod ment la r daction des principes ceux ci s
68. x pays en voie de d veloppement les pays non align s qui venaient de faire irruption sur la sc ne internationale le mod le dominant de la coop ration d fini par l interpr tation officielle du mod le de Rochdale cette vidence avait t mise en lumi re d s 1954 par un rapport de William Watkins Sans 1 dir n ces termes l enjeu tait de s entendre sur des r gles du jeu dont le contenu et la formulation permissent d concilier la reconnaissance de la l gitimit des voies nationales vers la coop ration et l universalit des principes coop ratifs Plus question dans ces conditions de d finir les principes partir d un mod le sacr f t il celui de Rochdale ou d les noncer sous forme imp rative comme des obligations C est pourquoi sur proposition du russe Klimov le cahier des charges d fini Bournemouth ne demandait plus une enqu te historique mais une actualisation ventuelle 30 ans apr s l adoption du catalogue de 1937 Les principes correspondaient ils bien une pratique R pondaient ils bien des besoins Devaient ils tre reformul s 232 Les principes re r dig s Le r sultat act dans les d cisions du congr s de 1966 r pond ces exigences Par rapport 1937 la principale modification est que les principes ne sont plus r partis entre ceux dont l observation est obligatoire sous peine de ne pas m riter l admis

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