Les mosaïques gallo romaines du vic-bilh
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1. Claracq sur la rive droite de cette m me rivi re Dans la vall e du Petit L es il faut signaler le site d sormais bien connu de Taron o d s la fin du XVIIIe Si cle des mosa ques avaient t signal es dans la vall es du Grand L es Saint Jean Poudge Moncaubet pr s de Simacourbe Juillacq Bentayou Les mosa ques antiques sont toujours solidaires de l architecture et naturellement il est fort regrettable que pour de nombreux vestiges on ne dispose d aucun contexte arch ologique pr cis Deux plans des difices sont connus l un concerne Lalonquette l autre Taron Le second est toutefois un plan partiel qui ne permet pas en particulier de resituer l int rieur de l espace architectural les pavements d couverts sous le cimeti re A Lalonquette l arrib re deus Glisias les pavements se rencontrent dans une riche habitation priv e organis e autour d un p ristyle les tapis mosa qu s une dizaine d corent aussi bien les galeries que les salles d apparat et les vestibules Il appara t que l on se trouve en pr sence du secteur central des appartements priv s du propri taire d une villa rurale g n ralement d sign s sous le nom de villa ou pars urbana Unit de production et de r sidence pour le ma tre et la population agricole la villa rurale tait le centre d un domaine fundus dont l tendue et le mode d exploitation sont souvent difficiles d terminer Dans le Sud Ouest de la Gaule les gran2. comparable celui du marbrier On admet g n ralement que le premier ex cutait les mosa ques de pavement le second les mosa ques murales Une nouvelles interpr tation a t propos e r cemment par M Ph Bruneau la diff rence de salaire correspondrait plut t l in gale comp tence de celui qui ex cute les parties d cor es et du simple poseur de tesselles Cette hypoth se a priori s duisante ne semble pas devoir s imposer Divers t moignages confirment en tout cas une certaine diff rence dans la situation sociale de ces deux cat gories d artisans Les mosa stes ont rarement sign leur production Toutefois la fin de l Antiquit les signatures sont un peu plus nombreuses tant en Occident qu en Orient En ce qui concerne les mosa ques du Vic6bilh aucun nom de mosa ste n est actuellement connu Parmi l abondante production mosa stique du sud ouest de la Gaule on a rep r une seule signature celle de Conculcanus qui figure sur un pavement de Saint Romain pr s de Fauroux Tarn et Garonne A d faut de tout renseignement direct sur la mani re dont travaillaient les mosa stes en Vic Bilh on peut supposer d apr s les observation techniques et stylistiques que les artisans appartenaient des quipes itin rantes qui avaient un rayonnement local sinon r gional Quelques exemples sont particuli rement significatifs ainsi les plantes stylis es figur es sur un fragment de Moncaubet pr s de Simac
3. e sur le m me site de Taron retiendra l attention 1l s agit du portique qui constitue la bordure de l un des tapis Plusieurs pavements tardifs du Sud Ouest de la Gaule offrent un type de d cor analogue qui semble repr senter une architecture tr elle projet e au sol En d finitive les mosa ques du Vic Bilh illustrent parfaitement la production mosa stique du sud Ouest de la Gaule la fin de l Antiquit tant par leurs caract ristiques techniques que par le choix du r pertoire d coratif La partie nord est de la cit des Benarnenses a connu cette poque une occupation du sol relativement dense que mat rialisent de riches villas urbanas d cor es de mosa ques Plusieurs de ces villas semblent t moigner d une continuit dans l occupation du sol apr s les invasions du d but du Ve si cle et l installation du royaume visigothique de Toulouse NOTES Les mosa ques antiques du Vic Bilh ont t r cemment inventori es dans le cadre du Recueil g n ral des mosa ques de la Gaule C Balmelles Recueil g n ral des mosa ques de la Gaule IV Aquitaine 1 X suppl Gallia Paris 1980 n 103 128 On y trouvera mentionn e toute la bibliographie ant rieure Il convient toutefois de signaler que la richesse et l abondance des mosa ques gallo romaines du B arn avaient attir l attention de P Courteault d s le d but du XX si cle P Courteault Les mosa ques gallo romaines du B arn dans Bulletin de
4. la Soci t des sciences lettres et arts de Pau 2e s rie XXXVI 1908 pp 165 189 id Bibliographie des mosa ques gallo romaines du B arn dans Revue des tudes anciennes XI 1909 pp 146 166 On ne manquera pas non plus d voquer ici les patientes et fructueuses recherches de C Lacoste sur le B arn antique et notamment sur les mosa ques du Vic Bilh C Lacoste B arn gallo romain Pau 1966 1967 manuscrit d pos la Biblioth que municipale de Pau 1 2 NDL 9 10 11 12 J Lauffray J Schreyeck et N Dupr Les tablissements et les villas gallo romaines de Lalonquette Pyr n es Atlantiques dans Gallia 31 1973 pp 123 156 D Etchecopar Mosa ques gallo romaines du Vic Bilh dans les Cahiers du Vic Bilh n 1 ao t 1977 pp 9 11 et n 2 janvier 1978 pp 11 12 Sur les divers travaux de d pose et de restauration des mosa ques du Vic Bilh effectu s par la S O C R A voir infra Il est difficile de situer avec pr cision le village de Bentayou dans le cadre administratif antique Son rattachement au Vic Bilh n est pas un fait assur Idylles III Pour le site de Bentayou n anmoins un plan approximatif fut effectu en 1922 par C Lacoste Toutefois des morceaux d une mosa que ant rieure furent retrouv s dans le support des pavements du dernier tat salle I galerie I Ph Bruneau Exploration arch ologique du D los faite par l Ecole fran aise d Ath
5. nes XXIX Les mosa ques Paris 1972 p 114 note 4 H Lavagne Histoire de la mosa que Annuaire de l Ecole pratique des Hautes tudes IV section 1977 1978 1978 pp 440 442 G Lafaye Inventaire des mosa ques de la Gaule I Narbonna ise et Aquitaine Paris 1909 n 688 Sur ces pavements de la villa de Saint Michel cf J Seigne La villa gallo romaine de Saint Michel Lescar Beneharnum fin dans Revue de Pau et du B arn 1 1973 pp 7 20 et Recueil Mos Gaule IV 1 nos 132 146 CI Bassier Note sur une mosa que de Sarbazan dans Bulletin de la Soci t de Borda 104 1979 pp 529 536 C Balmelle A propos de quelques mosa ques d cor v g tal de l Aquitaine m ridionale Actes du 104e Congr s national des Soci t s savantes Bordeaux 1979 Paris 1982 pp 147 157 13 Epist XI XII et XIV 14 J Lauffray J Schreyeck et N Dupr op Cit p 153 15 M Rouche l Aquitaine des Wisigoths aux Arabes 418 781 Paris 1979 16 Dans le reste de la cit des Benarnenses on notera la pr sence d une mosa que murale Lescar dans la villa de Saint Michel cf Recueil Mos Gaule IV 1 n 145 17 Voir Recueil Mos Gaule IV I n 60 18 Voir Recueil Mos Gaule IV 1 n 109 d apr s les descriptions faites au moment de la d couverte 1860 et les aquarelles de M Lafolly et de P Raymond le tapis de Taron comportait plusieurs arbres 19 Les chiffres romains cor
6. ont t volontiers utilis es pour les motifs v g taux arbre vigne acanthe sans doute en raison de leur belle couleur verte d apr s les examens p trographiques r alis s par le laboratoire de p trographie de Paris VI il s agit d ophites pyr n ennes provenant soit de la r gion de Saint P de Bigorre soit de la r gion de Bedous Des marbres blancs bleut s et gris bleut s apparaissent galement Taron dans un certain nombre de motifs par exemple feuilles de laurier oiseau M l abb Debeaux qui a eu la gentillesse d examiner quelques chantillons estime que le marbre est du Saint B at Les tesselles offrent des dimensions variables de 5 15 mm de c t Plusieurs fragments de Taron d cor g om trique se caract risent par l emploi de tesselles de format sup rieur de 15 20 mm de c t Il s en faut que ces petits l ments soient toujours taill s r guli rement Beaucoup affectent des formes tr s loign es du cube il suffit d observer par exemple le fragment de Taron figurant un oiseau Les support de ces pavements quand il a pu tre examin pr sente trois couches superpos es ainsi le recommande d s l poque august enne le trait d architecture de Vitruve De Architectura VII D une couche inf rieure formant h risson ou statumen une couche interm diaire h t rog ne faite d un b ton de chaux o abondent morceaux de briques et de tuiles ou rudus une couche sup rieure compacte et li
7. provenance diverse actuellement conserv s sont aussi attribuables la fin de l Antiquit L un des morceaux trouv s Moncaubet montre des motifs v g taux identiques ceux qui sont repr sent s sur un tapis de Taron Le fragment de Juillacq enfin offre des d cors g om triques qui sont bien attest s sur les pavements du sud ouest de la Gaule partir du Ive si cle LES MOSAIQUES ET LEUR CLIENTELE 1 Les mosa stes Des mosa stes antiques on sait fort peu de choses Pour la p riode de l Antiquit tardive les documents paraissent toutefois plus abondants textes l gislatifs et hagiographiques inscriptions en particulier signatures On ajoutera que des informations peuvent tre aussi fournies par les particularit s techniques et stylistiques qu on rel ve dans les uvres et au vu desquelles on peut exprimer quelques opinions de simple vraisemblance touchant la personnalit des mosa stes et l organisation du travail Un passage de l Edit de Diocl tien VII 5 6 promulgu en 301 permet de confronter les salaires journaliers attribu s divers m tiers et la taxation des denr es usuelles On constate qu au d but du Ive si cle les mosa stes class s en deux cat gories professionnelles devaient tre de petits artisans au statut social relativement peu lev le tessellarius gagne 50 deniers comme le ma on l b niste le forgeron ou le boulanger le salaire du musivarius plus lev 60 deniers est
8. ve d une technique tr s homog ne il s agit d un travail irr gulier souvent maladroit ex cut sans doute rapidement On notera en particulier les tr s nombreuses n gligences dans la mise en place des tesselles color es et le manque d habilet des mosa stes pour int grer les trames g om triques l int rieur d un espace donn Les figures de lignes de chute sont souvent maladroitement tronqu es A Taron des diff rences tr s sensibles s observent entre deux s ries de mosa ques Les tapis th mes v g taux et le tapis arcades caract ris es par un style sch matique les l ments naturalistes en particulier tendent devenir des formes g om triques t moignent n anmoins d une technique assez soign e En revanche les fragments d cor essentiellement g om trique ex cut s avec de grosses tesselles d notent ind niablement un travail plus frustre Ces derniers ne sont pas n cessairement plus tardifs d apr s les quelques morceaux retrouv s in situ dans une galerie on pourrait supposer que les diff rences d ex cution soient ici li es la fonction de l espace d cor et une division du travail au sein de l quipe DECOR Exception faite des pavements de Lalonquette un nombre limit de documents permet d envisager la composition d ensemble des mosa ques A Lalonquette la majorit des tapis se caract risent par des canevas g om triques qui se r p tent ind finiment sur tout le cham
9. Les mosa ques gallo romaines du Vic Bilh Catherine Balmelle De nombreux vestiges mat riels attestent la pratique de la technique de la mosa que en Vic Bilh la fin de l Antiquit Utilis es comme d cor de sol dans les habitats ruraux isol s ces mosa ques constituent un t moignage pr cieux de l ambiance de la vie quotidienne de certains propri taires terriens et manifestent la p n tration de la civilisation romaine dans cette partie Nord Est de la cit des Benarnenses Circonstances des d couvertes Conservation des documents La d couverte de la plupart des mosa ques du Vic Bilh remonte au XIXe et au d but du XXe si cle il s agit le plus souvent de trouvailles fortuites qui furent occasionn es par des travaux agricoles ou des constructions de s pultures dans les cimeti res Deux sites comportant des mosa ques partiellement mises au jour au XIXe si cle ont fait lo bjet de recherches r centes Lalonquette au lieu dit l Arrib re deux Glisias des fouilles furent men es de 1958 1972 par M J Lauffray en collaboration avec M J Schreyeck Service d architecture antique bureau du Sud Ouest 1 Taron dans le cimeti re et le jardin du presbyt re des sondages et plusieurs campagnes de fouilles ont t effectu es ces derni res ann es 1974 1980 par MM Etchecopar et M Tort Hormis ces deux exemples les trouvailles ont surtout consist en petits fragments isol s dont on a perdu la trace pour cert
10. aines ruraux o elle passe une part de son temps Ainsi l ami d Ausone Axius Paulus rh teur et po te avait il une propri t Crebennus en Bigorre d o il tait originaire En ce qui concerne Lalonquette l hypoth se a t mise que la villa avait pu tre restaur e pour servir de r sidence au roi visigoth o l un de ses dignitaires Il faut en effet rappeler que les Visigoth on t install s en Aquitaine au V si cle par le pouvoir imp rial sous le r gime de l hospitalit comme chiens de garde de la romanit N anmoins aucun vestige mat riel semble indiquer une installation visigothique Lalonquette TECHNIQUES Toutes les mosa ques du Vic Bilh peuvent se d finir du point de vue technique comme l assemblage au moyen d un mortier de petits l ments de forme approximativement cubique destin s constituer une surface plane Comme il a t signal plus haut la mosa que semble avoir t utilis e exclusivement en rev tement de sol dans cette partie de l Aquitaine m ridionale Les petits l ments d sign s sous le nom de tesselles d o le nom d opus tessellatum attribu cette technique par les sp cialistes sont taill s dans des pierres diverses et de la terre cuite Calcaires et terre cuite constituent les mat riaux dominants d autres pierres d un emploi plus limit se rencontrent sur plusieurs pavements ophites marbres On remarquera qu Taron les ophites
11. ains Les mosa ques actuellement conserv es ont toutes t d pos es sauf Taron o quelques pavements sont encore in situ dans un tat souvent lacunaire d l implantation d un cimeti re sur l habitat Ici comme Saint Jean Poudge et sur d autres sites antiques du Sud Ouest des fragments de mosa ques furent r cup r s pour la construction de s pultures Trois pavements de Lalonquette restaur s par la S O C R A sous la direction de M C Bassier sont expos s au Mus e d Aquitaine Bordeaux Plusieurs morceaux de mosa que en g n ral de petites dimensions de provenance diverse sont dispers s dans le B arn dans des mus es Morl as Mus e B arnais Ch teau de Pau dans des d p ts de fouilles presbyt re de Taron Tour de la Monnais Pau dans l glise de Taron chez les particuliers On ajoutera que le pavement de Taron le mieux conserv est l heure actuelle en cours de restauration dans les ateliers de la S O C R A P rigueux R partition g ographique et contexte arch ologique Les mosa que mises au jour en Vic Bilh se concentrent au Nord Ouest et au Sud de cette r gion dans les vall es du Gabas du Petit L es dans les lieux inhabit s et isol s ou proximit des glises de petits villages Sur la rive gauche du Gabas on a trouv des mosa ques Lalonquette au lieu dit l Arrib re deus Glisias ainsi qu Garl de au Glisia du Coutet Des vestiges ont t t galement mentionn s
12. avements de Taron On ne manquera pas de souligner leur diversit arbres fruitiers plantes stylis es acanthe laurier lierre vigne et leur mode d emploi souple et vari qui d note dans certaines tapis une r elle originalit Le th me de l arbre fruitier encadr de corbeilles appara t sur d autres pavements aquitains A Montr al S viac les arbres sont align s sur un fond neutre Sarbazan Mouneyres et Bordeaux ils sont int gr s dans une composition organis e partir des diagonales avec un crat re charg d un pyramide plac chacun des angles du champ Ces tapis apparaissent comme les r alisations les plus sp cifiques et les plus spontan es des mosa stes de cette partie de la Gaule Le seul exemple strictement comparable rep r hors d Aquitaine un pavement de la villa de Loupian H rault montre de fa on ind niable l influence des ateliers aquitains en pleine province de Narbonaise Caract ris e par des lobes aigus cern s de noir dominante rouge vert ou gris bleut l acanthe est repr sent e plusieurs fois sur les mosa ques de Taron Elle intervient dans le d cor des chapiteaux de la bordure en arcades on la rencontre par ailleurs sous forme d enroulement soit comme d cor de champ soit en bande d encadrement Elle appara t enfin associ e des pampres dans l angle du tapis offrant un crat re en position diagonale On notera que sur le m me pavements la vigne a t galement uti
13. ds domaines sont bien attest s la fin de l Antiquit tant par les vestiges mat riels que par les textes litt raires on voquera en particulier le c l bre po me d Ausone consacr la villula petite villa qu il avait re u en h ritage de son p re et qui couvrait cependant un terroir d environ 264 ha dans le Bordelais Les villas rurales se caract risent souvent par des b timents dispers s et il est probable que les vestiges antiques trouv s au Glisia de Garl de et Claracq sur l autre rive du Gabas constituent des d pendances de la villa urbana mise au jour Lalonquette l arrib re deux Glisias En ce qui concerne les mosa ques de Taron elles appartiennent galement au secteur r sidentiel pars urbana d une riche villa rurale Sept tapis mosa qu s au moins d coraient l habitation organis e aussi semble t il autour d un p ristyle Les autres sites antiques du Vic Bilh d o proviennent des mosa ques uniquement des fragments sont fort mal connus et n ont jamais fait l objet de fouilles c est le cas de Saint Jean Poudge de Moncaubet de Juillacq et de Bantayou N anmoins compte tenu de leur implantation dans l espace et des divers vestiges arch ologiques rep r s on peut supposer que l on a de nouveau affaire des villas rurales Les l ments de d cor recueillis semblent indiquer un secteur r sidentiel Les circonstances des trouvailles et les destructions cons cutives l installation de s
14. lis e en motif de bordure Les feuilles de vigne bords dent s ornement es de cinq nervures dispos es en ventail forment une tache verte rehauss e de jaune et de noir L acanthe et la vigne se retrouvent la fin de l Antiquit sur de nombreux pavements du Sud Ouest de la Gaule et il importe de souligner que le m me r pertoire appara t dans les sarcophages de l Ecole d Aquitaine et dans le d cor architectural de riches demeures priv es Les autres th mes v g taux figur s sur les mosa ques de Taron rinceau de lierre24 guirlande de laurier25 semblent aussi avoir connu une faveur notable dans les milieux aquitains durant l Antiquit tardive Lorsqu on tourne enfin vers les pavements de Lalonquette on constate que le r pertoire v g tal se compose de motifs peu vari s qui ont t utilis s principalement en remplissage de figures g om triques fleurons feuilles isol es en forme de c ur ou de fuseau Le rendu et le mode d emploi de ces ornements sugg rent des parall les troits avec certains tapis de la villa de Saint Michel Lescar A c t de ces motifs g om triques et v g taux on observe Taron quelques rares sujets figur s poisson oiseau Les th mes animaliers relativement peu nombreux sur les pavements aquitains sont cependant illustr s par plusieurs tapis les poissons sont le plus souvent associ s d autres repr sentations aquatiques Une derni re cat gorie de th me rencontr
15. ourbe se retrouvent absolument identiques sur un tapis de Taron Ce motif tant commun aux seules mosa ques de Moncaubet et de Taron il est vraisemblable de penser qu elles ont t ex cut es par la m me quipe et peut tre par le m me artisan D autre part on rapprochera certains d cors g om triques de la villa de Lalonquette d une s rie de tapis d corant une villa voisine de la cit des Benarnenses situ e hors des limites du Vic Bilh distante de 22km la villa suburbaine de Saint Michel Lescar pr sente en effet des mosa ques qui montrent de nombreuses analogies avec celles de Lalonquette tant au point de vue du r pertoire que du traitement des motifs Il n est pas impossible qu on soit en pr sence de la m me quipe Les mosa ques de Taron retiendront galement notre attention On a pu supposer que les tapis motifs v g taux arbre lierre vigne acanthe de cette villa avaient t ex cut es par la m me quipe de mosa stes que celle qui avait travaill dans la villa de Sarbazan Mouneyres Landes situ e une soixantaine de kilom tres environ Cette hypoth se qui s appuie sur les particularit s techniques et stylistiques des deux groupes de pavements rejoint les conclusions propos es par M CI Bassier d apr s sa nouvelle analyse technologique des mosa ques M CI Bassier ajoute qu il pourrait s agir d une seule et m me personne Ainsi dans cette partie de la cit des Benarnenses les mosa ste
16. p sans qu un point central se trouve privil gi Seul le pavement du vestibule octogonal pr sente un syst me d coratif centr et rayonnant qui reprend les lignes de force de l architecture On rencontre surtout le premier type de composition dans les mosa ques du Sud Ouest de la Gaule A Taron le pavement de la galerie mise au jour dans le jardin du presbyt re offrait aussi vraisemblablement une structure g om trique r p titive La composition d ensemble des tapis th mes v g taux tous fragmentaires est difficile restituer pr cis ment La mosa que bord e d un rinceau d acanthe devait comporter deux champs juxtapos s l un d eux montrait un d cor organis selon les diagonales dont il ne subsistait qu un crat re lacunaire et un pampre On notera que ce syst me de composition avec des vases en position diagonale est bien attest sur les pavements aquitains par exemple Brocas Landes et Valentine Haute Garonne Il est regrettable de ne pas pouvoir appr cier l organisation g n rale de l un des plus beaux tapis de Taron celui aux arbres fruitiers Align s sur un fond neutre Montr al S viac les arbres semblent avoir t int gr s dans une structure panneaux juxtapos s Le r pertoire d coratif des mosa ques du Vic Bilh comprend avant tout des motifs g om triques et v g taux A Taron s ajoutent exceptionnellement d autres cat gories de th mes animaux arcades Les motifs g om triques
17. pultures sur les sols antiques expliquent que pour un grand nombre de mosa ques on ne poss de aucun crit re arch ologique pr cis pour la datation Les pavements de Lalonquette m ritent une attention particuli re dans la mesure o les fouilles de M J Lauffray ont montr qu il fallait les rattacher la derni re phase d embellissement des villas du Bas Empire ce nouvel habitat construit sans doute l poque constantinienne fut lui m me restaur et am nag en divers secteurs toutefois sans modification notable du plan Les ultimes restaurations mat rialis s en particulier par la pose de mosa ques interviennent la fin du Ive si cle ou au d but du Ve si cle L analyse stylistique inciterait choisir de pr f rence la datation la plus basse comme le sugg rait d j M J Lauffray Les pavements de Taron quant eux appartiennent au dernier tat d un habitat remani diff rentes poques mais les fouilles jusqu alors op r es ne permettent pas de les situer avec certitude dans le temps On remarquera que le choix du r pertoire d coratif et les caract ristiques techniques rattachent incontestablement ces pavements la production mosa stique du sud ouest de la Gaule de la fin de l Antiquit Le d cor architectural de l un des tapis le mode d emploi et le rendu de certaines l ments v g taux inviteraient proposer une datation tr s tardive fin du IVe si cle voire V si cle Les fragments de
18. respondent la num rotation des pi ces sur le plan des mosa ques in situ publi dans l article de J Lauffray op Cit p 150 fig 27 20 CF Recueil Mos Gaules IV I nos 51 80 117 120 et 121 21 Exemples mentionn s dans Recueil Mos Gaule IV 1 n 109 ces pavements seront tudi s dans le Recueil IV 2 en pr paration 22 H Lavagne R Prudhomme et D Rouquette La villa gallo romaine des Pr s Bas Loupian H rault dans Gallia 34 1976 p 230 et suiv 23 Sur l emploi de l acanthe et de la vigne dans les mosa ques du Sud Ouest de la Gaule cf C Balmelle Le d cor v g tal des pavements d Aquitaine dans Les dossiers de l arch ologie dans Archeologia n 13 mars avril 1976 pp 74 75 24 Voir Recueil Mos Gaule IV 1 n 161 25 Sur les repr sentation d architectures cf Recueil Mos Gaule IV 1 n 108
19. s ont ils travaill exclusivement en milieu rural la demande des propri taires de riches villas dans le cadre d quipes itin rantes qui comportaient vraisemblablement du personnel de comp tence diverse Faut il imaginer des ateliers itin rants ou des ateliers urbains qui avaient une diffusion r gionale Le manque d informations sur l artisanat urbain la fin de l Antiquit dans ces r gions de l Aquitaine m ridionale ne permet pas de trancher 2 La client le Nous disposons d aucun renseignement direct sur les occupants des villas du Vic Bilh qui ont fait ex cuter les mosa ques N anmoins une s rie de t moignages litt raires concernant les grands propri taires terriens du sud ouest de la Gaule la fin de l Antiquit permet de formuler quelques assertions de simple vraisemblance propos des villas de Lalonquette et de Taron dont l am nagement architectural et le d cor mosa qu traduisent un certain go t du luxe et du confort Les propri taires appartiennent sans doute un milieu ais soucieux de maintenir la tradition romaine Il s agit peut tre de membres de l aristocratie gauloise de souche relativement r cente dont le style de vie est marqu par une alternance fort ancienne entre ville et campagne Gr ce Ausone et Sidoine Appollinaire on conna t bien les milieux lettr s de Bordeaux et du Sud Ouest aux IV et V Si cles Cette lite urbaine marqu e par la culture classique poss de des dom
20. sont surtout 1llustr s par les pavements de Lalonquette Les compositions de surface isotropes dans l ensemble peu vari es pr sentent les d cors suivants tous dessin s au trait e quadrillage de filets XII e carr s et losanges adjacents VIMI IX VII ex dre e octogones irr guliers et croix adjacents d terminant des hexagones oblongs 1 XVII dans le second cas les croix sont elles m mes subdivis es en carr s e cercles tangents d terminant des carr s concaves IL X XV XVI La composition centr e utilis e dans le vestibule III se caract rise par un champ octogonal divis en huit panneaux rayonnant autour d un petit cercle central A l int rieur de chaque panneau on distingue un d cor g om trique r p titif cercles s cants d terminant des quatre feuilles et des carr s concaves cailles adjacentes Dans plusieurs panneaux les cailles sont dispos es par paysages identiques construits partir du cercle se retrouvent Taron et Juillacq Parmi les autres motifs g om triques rencontr s sur ces deux derniers sites on signalera notamment les peltes les osselets les carr s degr s en arc en ciel Hormis la composition centr e du vestibule octogonal tous les d cors g om triques que l on vient d voquer font partie du r pertoire usuel des mosa stes du Sud Ouest de la Gaule la fin de l Antiquit Les motifs v g taux ont t largement utilis s dans les p
21. sse constitu e de brique pil e et de chaux ou nucleus Comme sur de nombreuses mosa ques romaines on constate la pr sence d un bain de pose blanch tre d infime paisseur au dessus du nucleus Quelques variantes cependant sont signaler entre le nucleus et le rudus d une mosa que de Taron appara t une couche peu paisse de mortier gris tre assez fin le support d un pavement de Lalonquette est r duit deux couches absence de statumen On remarquera d autre part que le rudus et le nucleus de ce pavement ainsi que le rudus d un autre pavement de la m me villa renfermaient des fragments d une mosa que appartenant un tat ant rieur La gamme des couleurs est plus ou moins tendue A Lalonquette la palette relativement r duite comporte cinq coloris principaux noir rouge jaune et brun sur quelques tapis s adjoignent du vert et du gris clair Les mosa ques de Taron motifs v g taux et d cor architectural se distinguent par une polychromie assez riche blanc gris bleut noir jaune rouge diverses nuances du rose au rouge sombre et vert fonc Les d cors g om triques ex cut s en grosses tesselles montrent une palette plus limit e base de noir de blanc de jaune et de rouge Les autres mosa ques du Vic Bilh galement polychromes mettent en jeu les m mes couleurs principales Le mode d ex cution de ces divers pavements sugg re quelques remarques Lalonquette l ensemble des tapis rel
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