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Int. ECJS - Liste des sites Web des établissements de l`académie de

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1. Ancien R gime la complexit de l ap pareil judiciaire est son comble les juges et le per sonnel judiciaire en g n ral ont tr s mauvaise r pu tation sont syst matiquement critiqu s et accus s de faire le malheur des justiciables La justice de l poque ne connaissait qu un seul ordre juridictionnel charg la fois de trancher les proc s des particuliers et de juger les infractions p nales En effet la perception de ce que l infraction p nale cause un trouble l ordre public est extr mement moderne Jusqu cette prise en compte le proc s p nal comme le proc s civil apparaissent aux yeux des justiciables et des autori t s comme le proc s de deux individus le proc s que la victime fait au coupable C est ce qui explique que ECJS Classes terminales 57 le jugement des proc s p naux ait t confi au d part des juridictions de droit priv et non pas des juri dictions de droit public Par ailleurs dans une monar chie de droit divin l id e qu un sujet puisse se plaindre du fait du gouvernement tait difficilement admissible Certes celui qui s estimait l s par une d cision d une autorit administrative inf rieure pou vait en appeler directement au roi mais il serait abu sif de dire qu il y avait l une v ritable justice de droit public D s ses premiers jours d existence l Assembl e natio nale constituante se pr occupa de r former la justice
2. alors tribunal correctionnel est com p tent pour juger les d lits La Cour d assises elle est la juridiction comp tente pour juger les infractions les plus graves qualifi es de crimes par la loi p nale Elle chappe aux r gles g n rales d organisation judi ciaire par sa structure originale Elle est en effet com pos e la fois de magistrats professionnels un pr sident et deux assesseurs et de simples citoyens au nombre de neuf tir s au sort partir des listes lec torales et selon une proc dure assez complexe qui constituent le jury populaire Il existe par ailleurs le juge des enfants qui tient une place part ayant la fois des comp tences en mati re civile pour la pro tection de l enfant et en mati re p nale un tribunal pour enfants comp tent pour juger les mineurs d lin quants et une cour d assises des mineurs pour conna tre des crimes commis par des mineurs ayant entre seize et dix huit ans au moment des faits Juridictions du deuxi me degr les cours d appel Pouvoir interjeter appel d une d cision de justice c est dire la soumettre l examen d un nouveau juge auquel il appartiendra de confirmer ou d infirmer la d cision pr c dente semble une garantie l mentaire du justi ciable De fait depuis le Moyen ge le plaideur a toujours eu cette possibilit et m me elle ne se limitait pas au double degr de juridiction que nous ne connais sons que depu
3. blent pourtant contradictoires Il s interroge sur les principes de justice qu adopteraient des individus rationnels plac s dans une position originelle o ils seraient sans information sur la place qui les attend dans la soci t le voile d ignorance Cette fic tion originelle lui permet de fonder une exigence rationnelle de justice qui viendrait des individus eux m mes et non de modes de vie communautaires exis tant pr alablement et qui conditionneraient les conceptions du bien et du juste c est une sorte de nouveau mod le du contrat social Le choix que feraient ces individus permet de d finir les deux prin cipes suivants chaque personne a droit un ensemble de libert s de base gales compatibles avec le m me ensemble de libert s pour les autres les in galit s conomiques et sociales sont l gitimes une double condition qu elles se rapportent des postes ou fonc tions ouverts tous dans des conditions quitables d galit des chances qu elles existent pour le plus grand b n fice des membres les moins avantag s de la soci t Le premier principe est appel principe de libert il prime sur le second appel principe de diff rence l int rieur du second principe le sous principe de l galit des chances prime sur le prin cipe des avantages les plus grands Cette doctrine peut se r sumer ainsi les in galit s sont justifi es dans la mesure o elles profitent aux p
4. Dans tous les cas une fiction faisait du roi l artisan de la d cision rendue le conseil et les commissaires n taient juridiquement que le roi lui m me la justice conc d e la royaut va aussi faire pr valoir l id e que toute justice non royale est n e non d une usurpation d une coutume ou d un mouve ment revendicatif mais d une concession explicite ou implicite Elle va chercher par tous les moyens affaiblir l importance des trois juridictions non royales les juridictions seigneuriales municipales et eccl siastiques en en faisant des relais ou des adjointes de la justice royale Par ailleurs on voit na tre au xvi si cle des juri dictions consulaires comp tentes pour tous les litiges mettant en cause les biens du commerce par nature p rissables que sont les produits de l levage ou de agriculture La justice tait confi e pour une courte dur e non renouvelable des marchands lus par leurs pairs et asserment s La proc dure tait rapide r gl e l audience gratuite sans minist re d avo cat par libre repr sentation des parties Ces juridic tions donn rent enti re satisfaction et les constituants eux m mes ne les supprim rent pas en 1789 1790 Elles chang rent simplement de nom ce sont nos actuels tribunaux de commerce seules juridictions de l Ancien R gime pargn es par la R volution La R volution la grande r forme de 1790 1791 la fin de l
5. parier sur la p rennit de cette tendance qui pourrait tre remise en cause le sentiment d ins curit n appelle t il pas un certain durcissement de la l gislation et de la politique criminelle Autrement dit l organisation quilibr e du proc s p nal appara t bien des gards comme une gageure DELMAS MARTY M Les Grands Syst mes de politique criminelle Paris PUF 1999 Fiche ressource 4 Les diff rentes d clarations des droits de l homme Position du probl me La premi re d claration des droits de l homme et du citoyen dans l histoire de la France celle du mois d ao t 1789 a pris une signification symbolique par ticuli re tant donn les circonstances historiques dans lesquelles elle a t labor e et l inspiration de ces dix sept articles qui gardent aujourd hui encore de leur fra cheur et de leur clat Pourtant elle ne doit pas faire oublier qu elle a t pr c d e et suivie de nombreuses autres d clarations des droits de l homme Pr c dents On peut en voir le plus ancien pr c dent dans la Grande Charte du 12 juin 121 impos e Jean sans Terre par les seigneurs et barons anglais Elle affirma en effet contre le pouvoir discr tionnaire du roi le droit de l glise d Angleterre tre libre le droit de la cit de Londres jouir de toutes ses anciennes libert s et libres coutumes le droit des hommes libres n tre condamn s que
6. termin des lois de l histoire mais aussi comme une situation future d sirable d finie comme la fin de Phistoire Elle abolit jusqu aux principes non appli qu s dans la r alit de la justice distributive bour geoise chacun selon son travail pour les rem placer par l id al d une disparition compl te des in galit s chacun selon ses besoins Elle com pl te les libert s formelles civiles et politiques que la bourgeoisie avait institu es par des libert s r elles qui seules permettent de lib rer v ritablement l homme et de cr er une solidarit entre tous les hommes Pour les diff rentes formes de socialisme ou d anar chisme il faut galement conditionner l exercice des libert s individuelles l int r t g n ral de la com munaut Ce qui implique le principe de solidarit c est dire que les membres d une soci t acceptent de renoncer l usage d une partie de leurs biens ou la satisfaction de leurs int r ts personnels afin d as surer d autres moins favoris s les conditions d une vie digne sous la forme d avantages sociaux Une interrogation renouvel e sur la justice sociale La philosophie politique contemporaine a renouvel la r flexion sur la justice sociale la suite notam ment des travaux de John Rawls Ce philosophe am ricain s efforce de concilier d une mani re origi nale les exigences de libert et d galit qui sem
7. Cour de cassation sans tre identique puisque le CE s est toujours attribu la possibilit de contr ler la mat rialit des faits Les suites du jugement sont variables le CE peut selon les cas renvoyer une autre juridiction la m me autrement compos e ou juger lui m me Les autres juridictions administratives Les tribunaux administratifs au premier degr sont charg s de conna tre des litiges en mati re fiscale lectorale et de travaux publics notamment Ils sont au nombre de vingt six L appel des jugements rendus par les tribunaux admi nistratifs est port devant les cours administratives d appel qui sont au nombre de cinq l ext rieur des deux ordres Certaines juridictions fran aises se situent en dehors des deux ordres La premi re est ext rieure parce qu elle coiffe l un et Pautre il s agit du Tribunal des conflits La deuxi me a un r le tellement sp cifique qu elle ne peut se confondre ou se grouper avec aucune autre il s agit du Conseil constitutionnel Enfin les derni res sont particuli res en ce sens qu elles ne connaissent que des affaires concernant le pr sident de la R publique ou les membres du gouvernement 60 ECJS Classes terminales Le Tribunal des conflits Le fait m me qu il existe deux ordres de juridictions risque de soulever des difficult s pour savoir auquel des deux un litige doit tre soumis C est la ques tion du conflit d attribution qui
8. En m me temps les justices d glise commencent se renforcer Pendant le Moyen ge une v ritable mosa que juri dique est en place la vari t des sources du droit coutume droit romain droit canonique et ordon nances royales correspond la diversit des juridic tions La justice appara t en effet essentiellement li e l existence du pouvoir Elle en est m me la manifestation essentielle Celui qui rend la justice n a donc pas seulement le droit et le devoir de r gler les conflits et de punir les coupables il a aussi le pou 56 ECJS Classes terminales voir d organiser la mani re de le faire sur un territoire donn Le pouvoir le plus proche est celui du sei gneur les justices les plus r pandues les plus fami li res sont donc les justices seigneuriales L glise quant elle d veloppe les droits de justice li s lexercice de sa mission et au statut des clercs Jusqu au xmf si cle les justices ordinaires sont donc les justices seigneuriales et les justices d glise Petit petit la monarchie entreprend de restituer au roi sur le fondement du serment du sacre et de la garde de la paix publique la qualit de justicier sup rieur d abord unique ensuite Le principe toute justice mane du roi est formul d s le xm si cle mais il mettra du temps devenir une r alit Traditionnellement on ajoute aux justices seigneu riale eccl siastique et royale le
9. Rials a pu en publier plus d une quaran taine parmi lesquels on trouve ceux de Lafayette Siey s et Condorcet Tous ces projets ont en com mun de viser assurer la libert la s ret des per sonnes et l galit parfaite de tous les citoyens devant la loi et l imp t Elles sanctionnent les revendications proprement politiques des r volutionnaires de 1789 en r volte contre l arbitraire royal comme le formu lent tr s clairement les articles 7 8 9 10 et 11 L ensemble de ces droits politiques ou droits libert s peut tre r sum par la formule de l article 9 de cette D claration formant le pr ambule de la Constitution de 1793 La loi doit prot ger la libert publique et individuelle contre l oppression de ceux qui gouver nent Il s agit de d fendre l individu sa libert ses droits et sa vie priv e contre les interventions de l tat de pr server son autonomie Pourtant d s cette p riode on prend conscience de la solidarit qu implique le nouveau principe de l gi timit politique Dans son projet Siey s crit par exemple que tout citoyen qui est dans l impuis sance de pourvoir ses besoins a droit aux concours de ses concitoyens La Constitution de 1793 dans son article 21 dans la m me veine affirmera que les secours publics sont une dette sacr e La soci t doit la subsistance aux citoyens malheureux soit en leur procurant du travail soit en assurant les moyen
10. com ment peut on valuer des personnes et que faut il valuer Ne faut il pas plut t accorder une valeur gale tout individu quelles que soient les in galit s naturelles ou sociales qui r gnent entre les hommes chacun selon son rang chacun selon sa fonc tion chacun selon ses m rites chacun selon son travail chacun selon ses besoins chacun selon ce que la loi lui attribue chacun la m me chose autant de principes de justice que de crit res consi d r s sans compter que ces crit res sont antagonistes et qu eux m mes supposent pour tre valu s des instruments de mesure dont on peut se demander quelles conditions ils sont justes Enfin il faut se demander quel est le principe g n ral de la justice s agit il de produire ou de maintenir des in galit s consid r es comme l gitimes S agit il d appliquer une exigence absolue d galit des indi vidus in gaux ou diff rents S agit il de produire une v ritable galit ou d att nuer des in galit s en cor rigeant des in galit s de d part consid r es comme injustes par la distribution in gale d avantages sociaux et la production d in galit s de compensa tion Il faudrait alors compl ter la justice bien et la justice quit par une justice solidarit Les soci t s contemporaines ont h rit du pass les cadres de leur r flexion sur la justice Mais elles s ef forcent de traduire ces exi
11. conjoint ou le concubin d un b n ficiaire de la CMU Dans une seconde tape les l ves ma trisant les points de la nouvelle l gislation on pourrait d battre sur l ventualit de l volution des conditions d at tribution et d organisation de la CMU notamment e La condition de r sidence stable et r guli re quel est le sort des personnes en situation adminis trative pr caire et qui vivent en France De celles qui bien que non r sidentes sont soign es en France pour des raisons humanitaires Comment se mani feste leur gard l aide m dicale Au nom d un gal acc s de tous aux soins de tous y a t il lieu de sou haiter une volution de la r cente l gislation e L effet couperet de la condition de ressources les cat gories sociales dont les revenus d passent peine le plafond instaur 3 600 F 548 8 mois depuis le 1 janvier 2000 et qui ne disposent pas souvent d une couverture compl mentaire du fait de leur insuffisance de ressources comme les b n fi ciaires du minimum vieillesse ou ceux de l allocation d adultes handicap s sont exclues du champ de la CMU Pour r aliser l galit d acc s aux soins y a t il lieu de relever le plafond 44 ECJS Classes terminales e Le plafonnement de la prise en charge des soins pour les b n ficiaires de la CMU on affirme en effet le principe de la prise en charge int grale avec tiers payant de toutes les
12. droits de l homme et des libert s fondamentales de 1950 art 3 6 8 9 10 11 R gles p nitentiaires europ ennes de 1987 Rapports et auditions de la commission d enqu te parlementaire e site Internet de l Assembl e nationale www assemblee nationale fr e site Internet du S nat www senat fr ECJS Classes terminales 51 DURKHEIM E Les R gles de la m thode sociologique III II Paris PUF coll Quadrige 1983 KANT E M taphysique des m urs II Doctrine du droit II par 49 trad Renaut A Paris Flammarion coll G F 1994 Fiche ressource I Les grandes conceptions de la justice distributive y a t il une thique conomique et sociale Qu est ce qu une soci t juste Appliqu e l ordre social et la vie conomique la norme de justice peut tant t d finir les conditions id ales du bien en g n ral pour une soci t tant t en constituer un aspect particulier et limit qui d finit les rapports l gitimes entre les membres d une com munaut selon les normes du droit c est dire ce qui est conforme la r gle rendre chacun ce qui lui est d On peut donc d finir deux grandes tendances la justice bien qui envisage surtout la communaut dans son ensemble et les fins thiques que r alise cette communaut et la justice quit qui privil gie les droits de l individu par rapport aux autres membres de cett
13. en tablissant la r gle juridique qui lui semblait appropri e Cela a entra n la r action du l gislateur et sa volont d affirmer sa propre norme La question de savoir qui pose les normes est alors soulev e Conception traditionnelle fran aise du juge R guli rement la hantise du gouvernement des juges resurgit dans le d bat public fran ais Cette expres sion induit une usurpation par le pouvoir judiciaire de pr rogatives normatives au m pris du principe de s paration des pouvoirs En effet le pouvoir judi ciaire n a pas re u l onction de la l gitimit d mo cratique issue de l lection et ne devrait donc pas pouvoir participer une activit l gislative r serv e aux lus de la nation Les juges ne seraient que la bouche de la loi appliquant selon une stricte logique d ductive sans quoi ils ne respecteraient plus la volont du peuple souverain Le juge n est alors qu un simple automate qui traite le contentieux par un raisonnement de type syllogistique et se contente de r duire le g n ral de la loi au particulier de affaire qui lui est soumise En outre l id e fran aise de la d mocratie est fond e sur le principe d une stricte galit que sous tend une croyance en la clart de la loi qui seule par sa g n ralit garantit l gal traite ment entre les justiciables Le gouvernement des juges serait galement per u comme le r gne de l arbitraire face l galit
14. entre tous qu est cens e repr senter par son caract re g n ral et impersonnel la loi Si le juge s mancipe des strictes exigences de la loi le justi ciable se trouve tributaire de sa partialit de ses opi nions morales ou politiques de son sentiment de l quit et disparaissent alors toute s curit juri dique et pr visibilit de la sentence Pour ces raisons la tradition juridique fran aise a toujours eu une certaine d fiance envers les juges depuis la R volution qui s est en partie faite contre la partialit du pouvoir judiciaire de P Ancien R gime En cela elle s oppose la tradition d mocratique am ricaine construite par les lawyers ce qui explique limportance de la sph re juridique au sein de la soci t am ricaine Ph nom ne qui a atteint son paroxysme avec la d cision Bush versus Gore en refusant qu il soit proc d un recomptage des voix en Floride en raison de la difficult d tablir des cri t res de recomptage la Cour supr me abandonne l id e de conna tre l exacte volont des lecteurs et d signe elle m me le futur pr sident des tats Unis L r side le d ficit d mocratique qu induit le gouvernement des juges Selon leurs d tracteurs ils s accaparent le pouvoir de d cider sans en avoir la l gitimit Interpr tation et gouvernement des juges Dans l arr t Perruche est il possible de dire qu il y a eu gouvernement des juges L
15. gouvernement auparavant passibles aussi de la Haute Cour de justice et aux termes duquel ceux ci sont jug s pour les crimes et d lits commis dans l exercice de leur fonction par la Cour de justice de la R publique La Cour de justice de la R publique Cette cour est compos e de quinze juges douze par lementaires lus en leur sein et en nombre gal par l Assembl e nationale et le S nat et trois magistrats du si ge de la Cour de cassation dont l un pr side la Cour de justice de la R publique Toute personne qui se pr tend l s e par un crime ou un d lit commis par un membre du gouvernement dans l exercice des ses fonctions peut porter plainte aupr s d une com mission des requ tes qui d cidera de la transmission ou non de la plainte au procureur g n ral pr s la Cour de cassation aux fins de saisine de la Cour de justice de la R publique Sur cette question voir aussi la fiche exemple 2 du th me 9 Les hommes politiques sont ils des justiciables comme les autres Constitution fran aise du 4 octobre 1958 Loi du 31 d cembre 1987 portant r forme du contentieux administratif mono les droits des victimes Loi constitutionnelle du 27 juillet 1993 Loi du 16 juin 2000 renfor ant la protection de la pr somption d innocence et Site Internet consultable sur la justice et les grands textes www justice gouv fr ECJS Classes terminales 61 Bibliographi
16. la forme a tendance cependant tre battue en br che par une volont toujours plus affirm e du justiciable de por ter l affaire devant les tribunaux judiciaires plut t que devant ceux de l ordre administratif d s que cela para t possible Sans vouloir tre exhaustif on peut relever un certain nombre de juridictions parmi celles de chacun des deux ordres Les juridictions judiciaires Juridictions du premier degr On distingue les juridictions ordinaires il s agit du tribunal d ins tance TI et du tribunal de grande instance TGI statuant en mati re civile Le TI juge unique tranche les petites affaires celles o l int r t du litige n exc de pas 30 000 francs en premier ressort charge d appel devant la cour celles o il n exc de 58 ECJS Classes terminales pas 13 000 francs en premier et dernier ressort avec comme seul recours ventuel celui du pourvoi en cassation Le TGI instance coll giale est la v ritable juridiction de droit commun en premi re instance il est comp tent pour statuer en premier et dernier res sort sur toutes les affaires d s lors qu un texte parti culier n en attribue pas la comp tence une autre juridiction les juridictions sp cialis es non r pressives le tribunal de commerce TC h ritier direct des juri dictions consulaires de l Ancien R gime compos de juges commer ants lus par des commer ants est co
17. ne peut tre tranch e par une juridiction de l un ou l autre ordre aussi lev e soit elle C est cette t che que se consacre le Tribunal des conflits juridiction paritaire des deux ordres Il est compos parit gale de membres issus de la Cour de cassation et du Conseil d tat et pr sid par le garde des Sceaux En fait ce n est qu en cas de partage des voix que le garde des Sceaux est appel intervenir pour vider le partage Le Tribunal des conflits n a pas pour r le principal de r gler les diff rends au fond mais seulement de d signer l ordre de juridiction qui doit conna tre d un litige Plus r cemment cependant on lui a confi la t che secondaire de trancher des esp ces dans lesquelles des d cisions contradictoires ont t rendues par des juridictions appartenant aux deux ordres En effet si la victime d un dommage d action simultan e d un particulier et d un fonction naire en service demande l ordre judiciaire la r pa ration du pr judice imputable au particulier et Pordre administratif celle du fait du fonctionnaire il peut se faire que les jugements rendus soient incom patibles entre eux Les tribunaux judiciaires peuvent estimer que le fonctionnaire est seul responsable tandis que les tribunaux administratifs peuvent juger que c est le parti culier Quand de telles d cisions d finitives aboutissent un d ni de justice le plaideur victime peut
18. qui comme citoyen a voulu la peine qui lui est inflig e m me si comme criminel il s est momentan ment exclu de cette communaut une fois la peine accom plie Pacte contraire au droit est annul et le condamn r int gre la communaut des individus r gis par le droit En revanche punir un homme c est consid rer Pacte d lictueux ou criminel comme un fait chu sur lequel l on ne peut ni ne doit revenir La peine est alors r solument tourn e vers l avenir et pose le prin cipe qu un homme est amendable la question essen tielle n est plus alors de punir mais d amender r in s rer pour que le criminel ne recommence pas C est dans cette conception que s inscrivent les mesures de lib rations conditionnelles ou de remises de peine Il est souvent possible de distinguer une philosophie dominante dans un syst me p nal on peut par exemple opposer le syst me canadien celui de nom breux tats am ricains pourtant la peine est un concept complexe qui m le souvent ces deux concep tions c est bien le cas en France o l on consid re qu une r paration est due aux victimes alors m me que depuis l apr s guerre les textes parlent d u vrer l amendement et au reclassement social du condamn ce que confirment les r gles europ ennes p nitentiaires de 1987 dites r gles minima qui fixent comme objectif au syst me p nitentiaire de doter les d tenus de comp tence
19. son r le mais il est devenu obli gatoire La quatri me et derni re tape est marqu e par l av nement de la justice rendue au nom des dieux de la cit ou du prince selon les cas Les tribunaux sp cialis s les juges professionnels apparaissent et sur tout le droit p nal et le droit priv se distinguent Dans les conflits priv s c est dire les affaires civiles linitiative appartient toujours aux particuliers de m me que l indemnisation ou la r paration leur est personnellement accord e Dans la r pression des crimes au contraire la poursuite appartient d sor mais la puissance publique de la m me mani re que la condamnation sera prononc e par elle et que l ventuelle amende sera vers e au Tr sor public et non pas la victime Cette pr sentation de l volution satisfait l esprit parce qu elle permet de trouver bien des explications des r gles de proc dure parce qu elle est en accord avec une marche des soci t s vers le progr s et l af fermissement de l tat parce qu enfin elle est conforme aux th ories philosophiques politiques et juridiques sur l origine des soci t s et le passage de l tat de nature au contrat social Quelle est la r alit historique en France Quelques rep res historiques propos de l organisation de la justice en France Aux origines La science du droit avait t port e par les Romains un tr s haut degr de technici
20. vision constitutionnelle de 1995 La responsabilit des membres du gouvernement La mise en jeu de leur responsabilit pose un double probl me Soumettre un ministre au droit commun risque de l exposer aux poursuites abusives de parti culiers dont son action a l s les int r ts ou suscit le m contentement mais lui d finir un r gime parti culier de responsabilit risque de le transformer en justiciable privil gi En outre ce r gime doit tre am nag dans le respect de la s paration des pou voirs Soumettre les ministres au jugement des par lementaires risque de porter atteinte la s paration des pouvoirs ex cutif et l gislatif mais les d f rer devant les juridictions ordinaires risque de porter atteinte la s paration des pouvoirs ex cutif et judi ciaire Le r gime de responsabilit auquel sont soumis les ministres doit donc tenter de concilier ces diff rents imp ratifs d galit de protection de la fonction et de s paration des pouvoirs En premier lieu les ministres ne b n ficient d aucun privil ge pour ce qui est de leur responsabilit civile qu elle soit personnelle droit commun ou li e leur fonction application des r gles relatives aux fonc tionnaires mais aussi de leur responsabilit p nale pour tous les actes ext rieurs leur fonction Dans de tels cas ils rel vent des tribunaux ordinaires comme tout citoyen En outre avec la multiplication des mises en caus
21. 27 juillet 1999 portant cr ation d une couverture maladie universelle et textes suivants consultables sur le site Internet du minist re de l Emploi et de la solidarit www sante gouv fr rubrique CMU Bibliographie indicative BOULARD J Cl CMU mode d emploi dans Les documents d information de PAssembl e nationale rapport d information n 1787 1999 CREDES Sant soins et protection sociale en 1998 Questions d conomie de la sant n 24 d cembre 1999 DUPEYROUX J J Droit de la S curit sociale Paris Dalloz 13 dition 1998 JACQUOT S La Couverture maladie universelle ASH Actualit s sociales hebdoma daires coll Liaisons 2000 RICHEZ BATTESTI N La Protection sociale en danger Paris Hatier coll Optiques social 1994 La couverture maladie universelle Regards sur l actualit n 255 novembre 1999 Paris La Documentation fran aise ECJS Classes terminales 45 Fiche exemple 2 Les hommes politiques sont ils des justiciables comme les autres Probl matique Souvent la mise en cause d hommes politiques dans ce qu il est convenu aujourd hui d appeler les affaires fait resurgir le spectre d une justice deux vitesses qui prot gerait outrageusement Phomme politique fautif du droit applicable cha cun Au del de cette pr sentation cette question met l preuve deux exigenc
22. 980 l accroissement d un ch mage de masse puis l extension de la pr carit du travail ont cr une faille dans le syst me de pro tection sociale excluant partiellement ou totale ment de nombreuses personnes de la couverture maladie Cette remise en cause du droit aux soins a t un facteur d aggravation de la pauvret Les tudes et enqu tes du Centre de recherche d tude et de documentation en conomie de la sant CREDES tablissent en 1996 que 17 de la population fran aise d clarent avoir renonc des soins pour des raisons financi res dans l ann e pr c dente De nombreuses associations de solidarit ont attir Pattention de l opinion sur cet tat de fait Le l gis lateur en instaurant une couverture maladie univer selle CMU par la loi du 27 juillet 1999 appliqu e compter du 1 janvier 2000 a compl t le volet acc s aux soins de la loi relative la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 Il s agit de se demander au regard des informations juridiques conomiques et sociales rassembl es si Pon est pass du droit juridiquement affirm la sant au droit r ellement exerc de se soigner J C Boulard l occasion de la mise en place de la CMU on peut s interroger sur les nouvelles applications des prin cipes de justice et d galit qui orientent la solidarit dans notre soci t et les probl mes que cela pose D marche
23. Dans une premi re tape on pourrait partir d un exemple pratique s interroger sur le sort d un jeune de vingt ans sorti du syst me scolaire en situation de rupture familiale sans travail Il ne rel ve pas du r gime tudiant il n a plus de couverture m dicale par l interm diaire de ses parents il n a pas droit au RMI accessible partir de 25 ans Que se passe t il pour lui en cas de maladie d hospitalisation de besoin de soins optiques ou dentaires Devra t il faire l avance des frais Saura t il quelles d marches accomplir On pourrait comparer sa situation avant la mise en place de la CMU et depuis celle ci gr ce aux recherches documentaires effectu es et en s in terrogeant sur les droits accord s par cette CMU et leurs conditions d attribution Il est important de r fl chir sur les termes et surtout sur le sens du mot universelle il s agit de couverture universelle des personnes mais aussi de couver ture universelle des soins La CMU accorde aux personnes dont les revenus sont les plus faibles le rattachement gratuit au r gime g n ral d assu rance maladie l obtention d une couverture compl mentaire gratuite et la dispense de l avance de frais m dicaux Il pourrait tre int ressant ensuite de se demander si des personnes dans certaines situations particuli res entrent ou non dans le cadre de l attribution de la CMU par exemple un enfant mineur un tudiant le
24. TH ME 2 a citoyennet et les exigences renouvel es de justice et d galit La justice est la fois un principe qui sert de fonde ment aux soci t s d mocratiques et un ensemble d institutions qui doivent appliquer ce principe Lun et l autre reposent sur l exigence d galit L galit est l un des principes qui constituent la qua lit de citoyen et fondent les relations politiques en d mocratie Elle fut inscrite dans l article premier de la D claration des droits de l homme et du citoyen de 1789 reprise par la Constitution de la V R publique Au regard du droit tous les citoyens sont gaux ils ont les m mes droits civils et politiques les m mes libert s fondamentales Tous les hommes m me non citoyens ont les m mes droits civils conomiques et sociaux Les in galit s sociales conomiques cul turelles ou m me physiques ne peuvent justifier aucune diff rence de droits L galit civile et poli tique des citoyens est ainsi la premi re condition d une soci t d mocratique L id e de justice renvoie aussi une conception de l galit qui exige de prendre en compte les diff rences de patrimoine de salaires d acc s aux ser vices publics l emploi la sant la culture aux loisirs etc Ainsi le l gislateur a vot des lois accor dant une protection particuli re certains individus cat gories sociales ou territoires et la redistribution des ressour
25. a t tre la v rit pour remplir correctement son mandat et l exercer librement Cette irresponsabilit est absolue elle couvre aussi bien les poursuites p nales que civiles et perp tuelle elle perdure apr s la fin de son mandat Mais la protection des parlementaires s tend aux actes commis en dehors de leur fonction gr ce au principe d inviolabilit qui ne concerne que les pour suites p nales pouvant entra ner une privation de libert les crimes et les d lits Ce principe vise pro t ger le libre exercice de son mandat parlementaire et non doter le parlementaire d un statut privil gi En effet il s agit d viter que des adversaires poli tiques ou le gouvernement cherchent utiliser des poursuites p nales ou la menace de telles poursuites afin d influencer d stabiliser ou m me carter par exemple en suscitant une mise en d tention provi soire un parlementaire alors qu aucune infraction p nale ne sera en d finitive d montr e L inviolabilit implique donc qu aucune mesure privative de libert arrestation assignation r sidence etc ne soit d cid e sans l accord du bureau de l Assembl e o si ge ce parlementaire exception faite d un flagrant d lit ou de l ex cution d une condamnation d fini tive N anmoins les poursuites contre un parle mentaire sont libres et ne n cessitent plus en elles m mes la lev e de son immunit parlementaire depuis la r
26. a fin de l Ancien R gime on distingue en effet la justice d l gu e c est dire l ensemble des tri bunaux royaux auxquels le roi a d l gu le soin de rendre la justice et qui forment une hi rarchie com plexe la base de cette hi rarchie on trouve les pr v t s royales appel es au sud de la Loire vigueries ou bailes puis sont cr s les s n chauss es au nord et les bailliages au sud qui vont rentrer en conflit avec les pr v t s Malgr l dit de Cr mieu 1536 qui cherche fixer les ressorts g ographiques et les attri butions respectives de ces juridictions elles conti nueront coexister et lutter entre elles Au sommet de l difice les parlements et les conseils sup rieurs provinciaux ou souverains dont le r le est autant politique et administratif que judiciaire Ils sont nom breux mais le parlement de Paris reste la plus puis sante des juridictions conservant comp tence sur deux cinqui mes du territoire la justice retenue si le roi avait d l gu exercice de sa justice il n avait pas ali n son droit et son devoir de chr tien de rendre la justice Il les avait pour par tie retenus Il retenait cet exercice comme bon lui semblait soit parall lement la hi rarchie judi ciaire soit au dessus de celle ci soit m me contre elle Cette justice retenue pouvait tre exerc e per sonnellement par le roi mais aussi par son conseil ou par ses commissaires
27. a l galit des changes Les philosophes dits communautariens ont d ve lopp contre les lib raux et contre Rawls l id e que les principes de justice ne peuvent venir d individus d ta ch s de toute appartenance communautaire ils rel vent toujours d un cadre culturellement d termin qui en d finit le sens pour les individus Il n y a donc pas de choix possible en fonction de principes abstraits de justice Il y a des identit s collectives et le principe de justice est alors la conception du bien propre la communaut laquelle on appartient dans laquelle on a t lev La finalit morale des institutions et de lPaction politique est de reconna tre les valeurs thiques propres une communaut historique et de leur permettre de s exercer C est la primaut du bien sur le juste d une thique concr te incarn e sur le principe formel universaliste des libert s politiques Il y a des composantes diverses du communautarisme pour l une d entre elles le multiculturalisme il n est pas l gitime d imposer les m mes normes de justice tous les membres d une communaut politique parce que toute soci t politique comporte une multitude de cultures minoritaires dont les droits doivent tre reconnus Il faut donc admettre des identit s collec tives et un droit la diff rence 54 ECJS Classes terminales Pour les th oriciens de la d mocratie d lib rative dont le p
28. accus e d usurper la fonction du l gislateur par sa d cision Ainsi d s le mois de janvier le d put Jean Fran ois Matt i a d pos un amendement non adopt le gou vernement s tant engag revenir sur ce point lors du d bat sur la loi bio thique lors de l examen du projet de loi de modernisation sociale ayant pour objet de contrecarrer la d cision de la Cour De son point de vue ce probl me met en jeu des notions trop essentielles comme le respect de la dignit de la personne humaine ou le droit la vie pour qu une norme puisse tre appliqu e sans l intervention de la volont du peuple souverain ou de ses repr sentants Il souhaitait que soit affirm dans la loi que la vie constitue le bien essentiel de tout tre humain nul n est recevable demander une indemnisation du fait de sa naissance et que lorsqu un handicap est la cons quence directe d une faute et non de la nature il est ouvert droit r paration Il a ainsi dans son amendement fait dispara tre toute r f rence au pr judice li au fait m me de na tre qu in duisait la solution de la Cour En effet arguant du fait qu il n appartenait pas aux juges d tablir des r gles d une telle importance thique il a condamn la posi tion de la Cour constitutive selon lui d une d rive vers un gouvernement des juges Pourtant en l ab sence d une telle norme le juge se devait bien de tran cher le litige
29. actes commis en dehors de ses fonctions avant son mandat ou sans rapport avec son mandat il est civilement soumis au droit commun mais semble b n ficier d une irresponsabilit de courtoisie qui veut que le pr judice soit d dommag l amiable En mati re d irresponsabilit p nale le Conseil constitutionnel a affirm dans une d cision fort dis cut e qu il b n ficiait d un privil ge de juridiction il est soumis au droit p nal commun mais ne peut tre poursuivi pendant la dur e de son mandat que dans le cadre d une proc dure devant la Haute Cour de justice Cette protection largie de sa personne qui conduit pratiquement une impunit de fait en cours de mandat est expliqu e par la n cessit de pr server l int grit de sa fonction travers ces diff rents r gimes d rogatoires il s agit plus que de faire chapper le politique la justice de prot ger son mandat d lu du peuple Sur cette question on pourra s appuyer sur les savoirs acquis dans diff rentes disciplines par exemple Sciences conomiques et sociales Classe de premi re s rie ES Le lien politique Histoire Classe terminale s ries g n rales La France depuis 194 l volution politique Philosophie Classe terminale toutes s ries La morale le droit et la politique Droit Classe de premi re s ries technologiques Les ins titutions politiques nationales sur le respect du
30. amendement Matt i a t pr sent comme un camouflet la Cour de cas sation mais est il en r elle contradiction avec la d ci sion de la Cour L article 4 du Code civil pr voit que le juge qui refuse de statuer sous pr texte du silence de l obscurit ou de l insuffisance de la loi peut tre poursuivi comme coupable de d ni de justice C est pourquoi le juge a une obligation professionnelle d interpr ter sous peine de bien souvent ne pouvoir se prononcer L interpr tation est l op ration par laquelle le juge explicite le sens de la loi applicable la particularit du litige En outre la loi en raison de sa n cessaire g n ralit ne peut avoir vocation pr voir tous les cas C est ainsi que dans l affaire Perruche aucun texte l gislatif r gissant le probl me juridique n tait soumis au juge N anmoins celui ci se devait de 48 ECJS Classes terminales trancher le litige Il n a fait que choisir la solution lui semblant la mieux r pondre aux n cessit s d une juste r solution de l affaire En l occurrence il a fait pr valoir l exigence d indemnisation du pr judice dont la cause directe est une faute En outre l amendement Matt i ne contredit pas for c ment la solution de la Cour Il s agit l encore d une question d interpr tation Il ne nie pas la n cessit d une indemnisation mais revient sur la notion de pr judice cons quence directe de la na
31. avant d aboutir la grande loi de r forme des 16 24 ao t 1790 Cette loi propose que le pouvoir judi ciaire ne soit pas un v ritable pouvoir sur un pied d galit avec le l gislatif et l ex cutif mais une simple fonction elle pr conise une organisation judiciaire tr s simplifi e dans laquelle toutes les juridictions inutiles seraient supprim es Les dispositions de la loi seront ensuite reprises dans vingt sept articles de la Constitution de 1791 et montrent quel point les constituants taient attach s la r novation de lins titution judiciaire On y traite en effet de la d si gnation des juges de l organisation judiciaire des garanties offertes aux justiciables et m me de cer taines r gles de proc dure De la r forme na tront les juridictions civiles les juridictions r pressives et apr s de nombreux d bats sur la nature et l utilit m me de celle ci la juridiction supr me nomm e lorigine Tribunal de cassation Cette juridiction sera charg e de se prononcer sur la r gularit de l appli cation de la loi par les tribunaux Elle juge le droit et non les faits de l affaire La p riode r volutionnaire aurait d tre propice la cr ation d une v ritable juridiction de droit public le gouvernement tant l manation du citoyen il aurait t logique que celui ci puisse demander des comptes Mais il pen fut pas ainsi Les parlements s tant livr s la fin de l Anc
32. ce est elle pour autant suffisamment assur e par l organisation actuelle de la justice et notamment le Conseil sup rieur de la magistrature pr sid par le pr sident de la R publique Cette mission met galement l autorit judiciaire dans une situation particuli re la fois par rapport au pouvoir l gislatif et par rapport aux citoyens En effet si c est le Parlement qui vote les lois au nom du peuple ce sont les juges qui les appliquent gale ment au nom du peuple Or l application d une loi n cessairement g n rale des cas n cessairement particuliers implique un travail d interpr tation de la loi qui fait participer les juges l laboration du droit Cette participation des juges c est dire de personnes non lues par le peuple l laboration du droit est elle contraire au principe de l gitimit d mo cratique ou invite t elle repenser la d finition de la d mocratie Question importante lorsqu on constate que les citoyens font de plus en plus appel au juge pour r gler les contentieux de toutes sortes qui ne cessent de cro tre dans l espace public et les relations priv es La justice en tant qu institution est invit e poser les limites de l acceptable et de l inacceptable et d finir les r gles du vivre ensemble Cette mont e en puissance des juges dans nos soci t s contempo raines suscite de nombreuses questions non seule ment sur le fonctionnement de l ap
33. ces assur e par le droit de l tat provi dence permet de corriger ou de compenser certaines in galit s conomiques D s lors que devient le prin cipe d galit de tous les citoyens si le principe de justice sociale qui anime l tat providence permet de l gitimer des diff rences de traitement entre les citoyens selon leurs situations particuli res Les revendications actuelles de droits sp cifiques pour des groupes particuliers mettent en vidence les ten sions entre des conceptions diff rentes de la justice et de l galit et r v lent les conceptions thiques et politiques qui sont en d bat dans les soci t s d mo cratiques et donnent leur sens aux engagements poli tiques des citoyens La justice n est pas seulement une id e c est aussi une institution qui dit le droit et sanctionne ceux qui enfreignent la loi Cette mission suppose l ind pendance du pouvoir judiciaire l gard des pouvoirs l gislatif et ex cutif Elle fonde la distinction entre magistrats du Parquet qui ne sont pas des juges et sont dans un rapport de subordination hi rarchique l gard du minist re de la Justice et magistrats du Si ge dont l ind pendance est garantie notamment par le principe d inamovibilit responsables civilement p nalement et disciplinairement de leurs actes comme en attestent les sanctions prononc es par le Conseil sup rieur de la magistrature CSM Cette ind pen dan
34. ciables poursuivi par la sentence du juge relanc par Pin tervention critique des associations et du corps social ce qui am ne le pouvoir l gislatif dicter une norme dont le contenu se nourrit de ce d bat au sein de lPespace public La loi n est plus impos e par le haut par l autorit mais merge d en bas de la discussion entre les acteurs du corps social Sur cette question on pourra s appuyer sur les savoirs acquis dans diff rentes disciplines par exemple Sciences de la vie et de la Terre Classe de premi re s ries L et ES Procr ation questions thiques pos es par le d veloppement des techniques Classe terminale s rie S Application et implica tion des connaissances modernes en g n tique humaine Philosophie Classe terminale s ries g n rales La morale le droit et la politique questions d approfondissement La ma trise de la nature enjeux du progr s tech nique prudence et responsabilit Droit Classe de premi re s ries technologiques L organisation judiciaire et la personnalit juridique des personnes physiques en m thodologie Utilisation de la technique du commentaire d arr t CoPPENS P Normes et fonction de juger Paris Bruylant LGDJ 1998 ECJS Classes terminales 49 Fiche exemple 4 L enqu te parlementaire sur les prisons Probl matique La prison comme mode d ex cution des peines se substituant la mort ou la d por
35. curit taux de suicide sept fois plus lev qu l ext rieur automutilations agres sions entre d tenus y compris sexuelles le droit au travail r mun rations tr s faibles absence du Code du travail l galit syst me des cantines qui exclut les indigents m me des biens de premi re n cessit la dignit conditions d hygi ne la vie priv e encellulements surtout collectifs alors qu ils devraient tre exceptionnels selon le Code de proc dure p nale l arbitraire des sanctions disciplinaires pas de syst me de d fense Les raisons de cette situation peuvent ensuite tre examin es certaines explications renvoient la sur population carc rale surtout dans les maisons d ar r t qui peut tre tudi e par les l ves D autres sont li es au difficile arbitrage entre les imp ratifs de s cu rit et le respect des autres droits fondamentaux Il ne s agit pas de verser dans l ang lisme et il faut rappeler que comme l ext rieur de la prison l exercice de ces droits est r glement mais ici pas de la m me mani re le probl me de ces limites et de leur mode de fixation par voie juridique ou r glementaire est essentiel et les difficiles questions du secret de la cor respondance de l intimit des rencontres familiales peuvent tre abord es dans ce cadre tout comme celle des quartiers disciplinaires Enfin on peut voquer le fait que l exercice des d
36. d application national e Le CE juge d appel Avant la cr ation des cours administratives d appel en 1987 le CE tait juge d appel de droit commun c est dire de toutes les juridictions administratives et notamment des tri bunaux administratifs En raison de l inflation contentieuse entre 1970 et 1985 le nombre des requ tes trait es par le CE est pass de trois mille pr s de dix mille par an il tait devenu indispensable d introduire le deuxi me degr de juridiction pour le d charger du r le de juge d appel Aujourd hui le CE n est plus juge d appel que dans deux sortes de d cisions pour lesquelles il n a pas sembl possible de risquer que des interpr tations divergentes soient donn es en diff rents points du territoire le conten tieux de la l galit r glementaire et celui des lec tions municipales et cantonales e Le CE juge de cassation Le CE est comp tent pour juger les pourvois form s contre les arr ts des cours administratives d appel et contre les d cisions rendues en dernier ressort par toutes les juridictions admi nistratives sp cialis es Cour des comptes Cour de discipline budg taire et financi re et instances disci plinaires Pour viter un encombrement excessif la recevabilit du pourvoi est subordonn e une pro c dure pr alable d admission qui se d roule devant une commission sp cifique Le m canisme du juge ment est voisin de celui de la
37. d penses de soins mais la construction du dispositif de mise en place de la CMU a amen les organismes compl mentaires demander un plafonnement des d penses prises en charge pour les b n ficiaires cela conduit une situation o le revenu tir par le professionnel de la prise en charge d un b n ficiaire de la CMU sera plus faible que le revenu tir de la prise en charge d un autre malade L objectif d gal acc s de tous aux soins de tous peut il d s lors tre atteint La r sistance de certains sp cialistes dentistes et opticiens appara t mais peut on obliger des professionnels lib raux de la sant faire uvre de solidarit e L organisation d un syst me concurrentiel de la prise en charge des d penses de soins en d cidant que le service de la prestation de la couverture compl mentaire est assur au choix du b n ficiaire par sa caisse d assurance maladie ou par un organisme compl mentaire mutuelle institution de pr voyance ou entreprise d assurances la loi instaure un syst me concurrentiel qui inaugure d autres modalit s de couverture maladie soumises aux r gles de la concur rence commerciale Comment les b n ficiaires de la CMU choisiront ils leur compl mentaire Seront ils suffisamment inform s La complexit et la technicit des d marches mettre en uvre garantissent elles Textes de r f rence l galit d acc s la CMU toutes les personnes suscep
38. droit L organisation judiciaire titre I Les cadres de la vie juridique BEAUD O et BLANQUER J M dir La Responsabilit des gouvernants Paris Descartes BEAUD O et BLANQUER J M La responsabilit des gouvernants Pouvoirs n 92 d exercer son choix d interrompre sa grossesse afin d viter la naissance d un enfant atteint d un handi cap ce dernier peut demander la r paration du pr judice r sultant de ce handicap et caus par les fautes retenues Par cette formule la Cour de cassation a dans son arr t Perruche du 17 novembre 2000 indemnis le pr judice d tre n handicap du fait d une erreur m dicale Dans l analyse pr natale le m decin n avait pas d cel la rub ole cause du han dicap ult rieur contract e par la m re qui avait ainsi ECJS Classes terminales 47 t priv e de la possibilit de recourir un avortement Cet arr t a t vivement critiqu aussi bien sur un plan thique une porte ouverte l eug nisme par Pavortement th rapeutique religieux r action d indignation du Vatican que juridique Sans entrer dans le d bat philosophique et moral qu il a engen dr se pose le probl me de la l gitimit de la Cour de cassation se prononcer alors que la loi tait silen cieuse sur ce sujet pineux La loi ne pr voit en effet aucune indemnisation pour une action dite de vie pr judiciable Et pourtant la Cour s est vue
39. e communaut et la communaut elle m me L id e de justice conomique et sociale renvoie ce qu on appelle traditionnellement depuis Aristote la justice distributive qui s applique la r partition sociale des biens et des avantages sociaux mais aussi la justice commutative qui d termine la norme des changes de biens et de services Dans les deux cas Pid e de justice renvoie la norme d galit mais sous des formes diff rentes et pose des probl mes complexes Dans l change marchand ou contractuel comme dans le contrat de travail l galit arithm tique entre les choses chang es constitue le crit re de la justice Mais d une part ces choses chang es ne sont pas en elles m mes commensurables puisqu elles ne sont pas de m me nature et n ont pas la m me valeur d usage tablir une quivalence suppose l intervention de la monnaie qui instaure un syst me d quivalence D autre part toute quivalence repose elle m me sur un syst me conomique qui d termine la valeur des choses chang es et risque de faire appara tre l ga lit arithm tique comme un leurre ou pour le moins comme relative ou arbitraire Dans la distribution des biens sociaux il faudrait au contraire selon la justice distributive tenir compte des qualit s et de la valeur des personnes le mod le du juste est donc l galit g om trique ou propor tionnelle chacun selon son m rite Mais
40. e connu un tel engorgement qu elle n arrivait plus vacuer les pourvois dans des d lais accep tables Aujourd hui apr s quelques r formes tou chant la structure le fonctionnement et la proc dure compos e de cinq chambres civiles et d une chambre criminelle la Cour de cassation d tient une position minente au sommet de la pyramide judiciaire car toutes les juridictions judiciaires dont les d cisions sont susceptibles de pourvoi en cassation rel vent d elle Elle ne constitue pas pour autant un troisi me degr de juridiction Elle n a pas le pouvoir de recher cher les faits de la cause Elle n a que deux t ches v ri fier d abord que la qualification juridique donn e aux faits par les juges du fond est exacte rechercher ensuite si les cons quences juridiques d duites par les juges du fond de cette qualification taient les bonnes Elle est donc juge du droit Si elle ne d couvre aucune erreur de droit elle rejette le pourvoi le jugement ou l arr t d f r devient d finitif Si en revanche elle estime qu une erreur de droit a t commise elle casse la d cision qui lui est soumise mais n tant pas juge ECJS Classes terminales 59 du fond elle renvoie l affaire devant une autre juri diction du fond de m me nature et de m me degr que celle dont manait la d cision qu elle vient de casser La juridiction de renvoi a totale libert pour rendre sa d cision Un nouveau po
41. e de ministres par la justice s est insti tu e une pratique qui pousse un ministre d mis sionner lorsqu il est mis en examen alors que rien ne Py oblige l galement Se trouvent ainsi confondues responsabilit p nale et responsabilit politique sous la pression de l opinion publique Un ministre non encore reconnu coupable est d j politiquement condamn pour un temps du fait des soup ons qui p sent sur lui et du discr dit dont p tit le politique Seul le r gime de responsabilit p nale pour tous les actes accomplis dans l exercice de leurs fonctions est d rogatoire au droit commun Ils sont jug s par la 46 ECJS Classes terminales Cour de justice de la R publique qui comprend douze parlementaires et trois magistrats et peut tre saisie par tout citoyen exemple de l affaire du sang contamin L encore cette proc dure particuli re a t justifi e par le souci d viter que les d cisions des ministres ne soient en permanence contest es au travers de plaintes r p t es par exemple sous couvert de la mise en danger d autrui par des adversaires politiques ou personnels entravant ainsi la libert n cessaire leur mission et la prise de d cisions Immunit et privil ge de juridiction du chef de l Etat Peut on juger un pr sident de la R publique en exercice au risque de porter atteinte au del de Pindividu la symbolique et donc la fonction m me de premier repr s
42. e indicative BLANQUI C Justice et finance sous Ancien R gime la v nalit pr sidiale Paris L Harmattan 2001 CHEVALLIER J J Histoire des institutions et des r gimes politiques en France de 1789 1958 Paris Armand Colin coll Classic 2000 GASNIER JEANNOT A Institutions administratives et judiciaires Paris CPU Centre de publications universitaires 2000 HAROUEL J L BARBEY J BOURNAZEL E THIBAUT PAYEN J Histoire des institutions de l poque franque la R volution Paris PUF coll Droit fondamental 9 dition enti rement refondue mars 2001 RassaT M L La Justice en France Paris PUF coll Que sais je n 612 6 dition ao t 1999 VILLARD P Histoire des institutions publiques de la France de 1789 nos jours Paris i Dalloz coll M mentos 7 dition 2000 Fiche ressource 3 Les grandes conceptions du proc s p nal Position du probl me Au sens large le proc s p nal inclut l ensemble des actes de proc dure par lesquels les autorit s r pres sives proc dent des investigations sur des faits illi cites puis en identifient l auteur enfin le jugent afin de lui appliquer les sanctions abstraitement formul es par le Code p nal La proc dure p nale cr e des obli gations pour l tat et lui impose des r gles qu il doit respecter pour punir Elle est symptomatique de la repr sentation dominante u
43. en cause et les int r ts de la victime soumis au bon vouloir du juge 62 ECJS Classes terminales Aucune l gislation criminelle n pouse totalement Pun de ces deux mod les Ainsi le proc s p nal est plut t de type accusatoire dans les pays de common law et plut t de type inquisitoire dans les pays de tradition romano germaniste Mais ces grandes orientations sont sujettes volutions l Italie par exemple la faveur du nouveau Code de proc dure p nale de 1989 a mis en place un syst me accusa toire Et nombre de pays parmi lesquels la France se sont appliqu s combiner les avantages des mod les inquisitoire et accusatoire la tendance dominante variant suivant les poques et les phases du proc s p nal Le proc s p nal en France un syst me mixte en constante volution Le syst me proc dural que consacre le droit positif fran ais distingue la phase pr paratoire de l ins truction plut t inquisitoire de celle du jugement con ue sur le mod le accusatoire Trois autorit s judiciaires interviennent dans le proc s p nal avec des r les diff rents le minist re public qui a la facult de classer sans suite une affaire p nale d clenche le proc s les juridictions d instruction avec l assistance de la police judiciaire rassemblent les preuves et prennent des mesures coercitives enfin les juridictions de jugement statuent sur la culpabilit ou l innocence des personn
44. enqu te dans aucune cour de justice ni aucun lieu en dehors du parlement art 9 qu on ne doit pas imposer des amendes excessives ni infliger des peines cruelles et inusit es art 10 C est parce qu il s engage respecter toutes ces dis positions qui fondent et organisent les droits et libert s incontestables c est dire les libert s poli tiques de toutes les classes du peuple que lPAssembl e r unie Westminster reconna t Guillaume comme roi d Angleterre La modernit politique C est parmi les colons anglais des futurs tats Unis d Am rique que les D clarations des droits de Phomme furent ensuite les plus nombreuses En r volte contre la m tropole les colons affirm rent leur droit la libert individuelle et leur droit d cider eux m mes des imp ts qu ils devaient payer La D claration d ind pendance des tats Unis du 4 juillet 1776 fut pr c d e de la D claration des droits de l tat de Virginie juin 1776 suivie de la Constitution et de la D claration des droits de la Pennsylvanie septembre 1776 du Delaware sep tembre 1776 du Maryland novembre 1776 de la Caroline du Nord d cembre 1776 du Massachusetts mars 1780 Toutes ces d clarations ont une inspiration proche en ce qu elles tablissent que la souverainet politique repose d sormais dans les mains des citoyens libres et gaux devant la loi et devant l imp t Ces droits repo se
45. ent direct des droits proclam s en 1848 la D claration universelle des droits de l homme de 1948 proclame l existence de droits li s la libert politique et l galit des citoyens et en m me temps des droits conomiques et sociaux des individus Les premiers ne sont pas d une inspiration diff rente de celle de 1789 m me si le droit la propri t se trouve moins soulign m me si les droits des femmes sont affirm s et si apr s les v nements de la Seconde Guerre mondiale l galit de tous mentionne la race Mais la D claration de 1948 recense une s rie de droits sociaux droit au mariage sans aucune limitation due la race la nationalit et la religion l ga lit des droits de la femme et de l homme face au mariage et au divorce Elle affirme le droit de chaque individu la s curit sociale le droit au travail avec le libre choix d un emploi et un salaire gal pour un travail gal le droit de former un syndicat ou d y adh rer le droit au repos et au loisir le droit un niveau de vie convenable le droit l ducation et m me une instruction primaire obligatoire et gra tuite Si la D claration universelle des droits de l homme de 1948 proclame la fois les droits libert s et les droits cr ances elle laisse ouverte la question toujours en d bat de savoir si les uns et les autres sont de m me nature et s ils doivent tre d fendus de la m
46. entant de la nation Est il pour autant admissible que le prestige de la fonc tion masque les fautes de la personne et la place au dessus des lois Pour tous les actes accomplis dans l exercice de ses fonctions le chef de l tat b n ficie d une immunit afin que son action ne puisse tre entrav e par la crainte de poursuites engag es par ses opposants pour des consid rations politiciennes Civilement il engage la seule responsabilit de l tat et p nalement il est irresponsable hormis dans le cas de haute tra hison Dans ce cas il est traduit devant un tribunal politique la Haute Cour de justice compos e de membres lus en leur sein par les deux chambres L ind termination juridique de la notion de haute trahison laisse la Cour une totale libert de quali fication des infractions ou comportements politiques qui en sont constitutifs Cette Cour ne peut tre sai sie que par une r solution vot e par chaque assembl e ce qui ne va pas sans poser le probl me d un chef de Bibliographie indicative CETTTTTTTTTTTTITTTTITITTTTIT eesse et CF 1999 LETETT 2000 Fiche exemple 3 Une manifestation du r le nouveau des juges l arr t Perruche Probl matique D s lors que les fautes commises par le m decin et le laboratoire ont emp ch une femme enceinte l tat en conflit ouvert avec le Parlement qui pourrait voir sa responsabilit politique engag e par ce biais Pour les
47. es celle de l galit devant la loi qui implique de traiter de la m me mani re tous les justiciables quel que soit leur statut et celle de la repr sentation politique qui exige qu un lu du peuple puisse exercer son mandat en toute ind pendance Afin de concilier au mieux ces deux exigences le droit organise un r gime de responsa bilit propre pour les parlementaires pour les ministres et pour le pr sident de la R publique Le r gime des immunit s parlementaires Le souci d assurer l ind pendance des parlementaires se manifeste dans les r gles concernant les poursuites dont ils sont susceptibles de faire l objet afin de les mettre l abri des pressions ou menaces risquant de compromettre le libre exercice de leur mandat On distingue traditionnellement deux types d immunit s Pirresponsabilit et l inviolabilit Les parlementaires b n ficient d un r gime d irres ponsabilit pour les propos opinions ou votes mis dans l exercice de leurs fonctions Ainsi un parle mentaire ne peut tre poursuivi pour diffamation pour des propos tenus l Assembl e mais ces m mes propos pourront engager sa responsabilit s ils sont tenus par exemple dans la presse En effet cette dis position vise garantir au parlementaire qu il ne sera pas g n par les cons quences des choix faits ou actes accomplis en tant qu lu du peuple Il faut qu il puisse exprimer sans crainte ce qui lui par
48. es renvoy es devant elles chaque phase de la proc dure se pose un probl me concret de libert s concilier avec les n cessit s de la Bibliographie indicative r pression Le d bat public sur ces pineuses ques tions d bouche souvent sur un v ritable proc s du proc s p nal le l gislateur tant press d ajuster les r gles de proc dure tant t dans un sens r pressif tant t dans un sens lib ral L organisation contemporaine du proc s p nal semble inexorablement glisser vers un lib ralisme accus Ainsi le rapport de 1989 de la commission Justice p nale et droits de l homme pr conisait la mise en place d un syst me davantage accusatoire l enqu te serait confi e au minist re public tandis que le juge d instruction devenu juge des libert s assure rait par son arbitrage impartial la garantie des droits de la d fense Une pr occupation analogue transpara t au travers des principales innovations de la loi Guigou du 15 juin 2000 sur la pr somption d innocence compter du 1 janvier 2001 les per sonnes plac es en garde vue peuvent d s la pre mi re heure rencontrer un avocat les d cisions de placement en d tention provisoire et de mise en libert sont confi es un magistrat distinct du juge d instruction le juge des libert s et de la d tention et tout condamn pour crime peut faire appel de l arr t de la cour d assises On ne saurait cependant
49. est le r sul tat d une longue histoire La th orie classique de l volution du rendu de justice de la vengeance la justice Les auteurs classiques qui ont cherch comprendre comment le r glement des conflits entre les hommes avait volu dans le syst me juridique occidental s accordent pour admettre l existence de la violence d s l origine et pr sentent g n ralement une volution sous forme de translations successives La premi re tape est celle de la vengeance priv e la victime d un dommage se venge elle m me sur le cou pable ou si elle est hors d tat de le faire sa famille s en charge La deuxi me tape est celle de la composition volon taire la victime ne recherche plus la satisfaction bru tale de la loi du talion elle pr f re un d dommage ment Soit un accord intervient entre la victime et sa famille et le coupable et sa famille soit les deux par ties d signent un tiers arbitre Cependant l arbitre n a d autorit que parce qu il a t choisi de concert Une troisi me tape est celle de la composition obli gatoire la vengeance priv e est d sormais interdite Les lois ou coutumes de la cit imposent un accord Soit la loi a pr vu un tarif de r paration et il s agit de composition l gale la victime conna t le montant de Pindemnit laquelle elle pourra pr tendre et ne peut demander plus soit le cas n est pas pr vu et l arbitre joue alors pleinement
50. gences en termes nouveaux et en formes nouvelles d action au fur et mesure qu augmentent les possibilit s d intervention de l tat et d action des citoyens et le sentiment d intol rance des injustices qui taient auparavant accept es comme une fatalit celles de la nature de la naissance de l h ritage du pass Ce qui est en jeu c est de pen ser la justice ou l injustice du syst me conomique capitaliste et de d terminer s il est juste que l tat moderne intervienne dans le champ conomique et social Peut on moraliser l conomie Quelles doivent tre les formes de l intervention de l tat sur l cono mie et dans le champ social Quelles sont les in gali t s qui sont justes quelles sont les formes d in galit s que l tat doit supprimer ou qu il doit att nuer 52 ECJS Classes terminales Y a t il une thique conomique et sociale Il est traditionnel d opposer l conomique et le social Pun serait domin par la recherche de l efficacit c est dire la capacit d obtenir le r sultat le plus utile avec les moyens les moins on reux l autre serait anim par un id al de justice sociale qui se manifes terait par une certaine exigence d galit Ainsi la recherche de l efficacit conomique induit des in galit s au niveau de la r partition des revenus Une conomie de march concurrentielle est cens e r mun rer chacun selon sa pr
51. ien R gime une fronde organis e contre le pouvoir royal les r volutionnaires entendirent viter qu un quelconque pouvoir judiciaire ne puisse son tour entraver leur action C est ainsi que l article 13 de la loi des 16 24 ao t 1790 toujours en application proclame Les fonctions judiciaires sont distinctes et demeurent s par es des fonctions administratives Les juges ne peuvent peine de forfaiture troubler de quelque mani re que ce soit les op rations des corps administratifs ni citer les administrateurs devant eux raison de leurs fonctions Cette disposition tait la cons quence logique de la s paration des pouvoirs mais un vide se cr ait car un pan entier du contentieux chappait aux nouvelles juridictions mises en place Il devenait impossible de leur soumettre les affaires oppo sant un particulier et l administration On adopta le principe de l administrateur juge selon lequel le conten tieux administratif est attribu administration elle m me qui devenait ainsi juge et partie L poque consulaire et imp riale Apr s un fonctionnement quelque peu d fectueux des institutions mises en place par les constituants la r organisation judiciaire contenue dans la Constitution de lAn VII clarifia et simplifia encore Elle confirme par ailleurs un certain nombre de prin cipes adopt s en 1790 et 1791 en les amplifiant double degr de juridiction premi re instance et appel existe
52. is la R volution Depuis le r gime mis en place en lAn VII chaque affaire peut tre rejug e par la cour d appel juridiction de degr sup rieur sauf celles consid r es comme mineures par la loi et jug es en premier et dernier ressort ou au contraire celles qualifi es de crimes d f r es devant la Cour d assises et sur lesquelles le jury populaire s est prononc C est cette particularit de la justice rendue par un jury popu laire qui a longtemps emp ch la mise en place d un appel possible de la d cision Cependant depuis le 1 janvier 2001 le proc s d assises est susceptible d appel Cette possibilit a t instaur e conform ment aux dispositions de la Convention europ enne des droits de l homme par la loi du 15 juin 2000 renfor ant la protection de la pr somption d innocence et les droits des victimes D sormais les arr ts de condamnation rendus par les Cours d assises pourront faire l objet d un appel port devant une autre Cour d assises d sign e par la chambre criminelle de la Cour de cassation et compos e de douze jur s On constate qu c t des trois magistrats professionnels le jury populaire compos de neuf jur s en premier ressort se voit renforc en appel La Cour de cassation Nomm e ainsi en 1804 elle a remplac le modeste tribunal de cassation de 1791 Elle a fonctionn sans difficult s majeures de l origine 1930 mais elle a ensuit
53. issance La solution pr conis e par cet amendement est donc sur le fond la m me que celle de la Cour Seule la for mulation diff re r pondant aux inqui tudes for mul es apr s cet arr t sur les cons quences de la reconnaissance que la vie peut parfois tre assimil e un pr judice En outre l intervention m me du l gislateur d nie mergence d un gouvernement des juges puisque le juge ne fait que rendre une d cision dans l affaire qui lui est soumise sans contrevenir la loi puisqu elle n existe pas La r gle qu il dicte n a aucune vocation g n rale et ne constitue pas un pr c dent liant les autorit s judiciaires pour l avenir Enfin il reste toujours loisible au Parlement de l gi f rer en ce domaine pour r tablir sa volont C est ce que fait amendement Matt i en supprimant toute r f rence la notion de pr judice d la nais sance La formulation de la Cour avait d j suscit un grand nombre de r actions d indignation en par ticulier de diff rentes associations de protection des handicap s Le Comit consultatif national d thique a en outre rendu un avis le 15 juin 2001 dans lequel il tient distinguer le pr judice subi par les parents qui peut l gitimement donner droit r paration de la res ponsabilit des professionnels dans un pr judice dont Penfant serait victime et qui induirait un droit ne pas na tre handicap qui n est pas sans poser des
54. itoyen ne se satisfait plus de quelques principes g n raux et vagues dont il ne per oit pas l application dans sa vie quotidienne Cela montre aussi que le citoyen est de moins en moins r sign ce que de nombreux secteurs de la vie co nomique et sociale chappent l exigence de justice BERTEN A DA SILVERA P POURTOIS H Lib raux et communautariens Paris PUF Duruy J P thique et philosophie de l action Paris ditions Ellipses marketing FERRY L RENAUT A Des droits de l homme l id e r publicaine Paris PUF RENAUT A dir Les Philosophies politiques contemporaines Tome 5 de l Histoire de la philosophie politique Paris Calmann L vy 1999 WUNENBURGER J J Questions d thique Paris PUF 1993 Les ouvrages de la collection Le bien commun Michalon notamment CUSSET Y Habermas ou L espoir de la discussion 2000 LACROIX J WALZER M Le Pluralisme et P Universel 2001 Fiche ressource 2 L volution de l organisation de la justice le dualisme juridictionnel Position du probl me Des diff rents sens que le terme justice peut prendre c est celui d institution charg e de trancher des litiges selon une proc dure et des r gles de droit qui est retenu ici Quels litiges De quelle nature On peut imaginer plusieurs types de conflits une affaire d int r t purement priv opposant un individu un autre un conflit ent
55. ll le plus grand bonheur du plus grand nombre Seules comptent les cons quences des ins titutions sur le niveau de bien tre et d utilit pour les individus et la main invisible du march comme chez Adam Smith agit de telle sorte que la recherche de la satisfaction des int r ts priv s concourt sans qu on s en aper oive l augmentation de la pros p rit commune Il y a une grande vari t d utilita rismes go stes ou altruistes Mais cette doctrine bute sur trois obstacles majeurs la difficult mesu rer le bien tre notamment le bien tre collectif Pim possibilit d finir partir du principe d utilit une th orie du choix collectif enfin le fait qu une co nomie guid e par l utilit individuelle d bouche sur de fortes in galit s Si d un certain point de vue le communisme de Marx se veut scientifique et non thique il faut reconna tre qu il est aussi porteur d un projet normatif sur ce qui doit tre Il pr conise la suppression de Pali nation sous ses diff rentes formes mat rielles ECJS Classes terminales 53 et id ologiques et la suppression de la domination et de l exploitation de l homme Cela passe par la dis parition de toute soci t de classe et en particulier du capitalisme et donc par la disparition de la propri t priv e des moyens de production La soci t com muniste n est pas seulement con ue comme le r sul tat d
56. lus d favori s s Cela permettrait de concilier les in galit s effi caces d une conomie de march avec l am lioration du sort des plus d sh rit s Ainsi on pourrait conci lier efficacit conomique et justice sociale On le voit on peut consid rer cette conception comme une forme mod r e de lib ralisme ou comme une concep tion sociale d mocrate mais elle est pr sent e par Rawls comme incompatible aussi bien avec les doctrines du lib ralisme d r glement qu avec le socialisme d tat ou avec la conception de l tat providence welfare State En r action aux analyses de Rawls d autres doc trines se sont d velopp es et dessinent aujourd hui un paysage complexe de la r flexion politique notam ment aux tats Unis Pour l approche ultra lib rale de Friedrich von Hayek la libert de l individu est la seule valeur et la propri t priv e sa concr tisation Seul l individu est m me de d finir les principes thiques et l tat n a aucun droit se substituer l individu pour d finir une juste r partition des richesses et des biens Pour les lib raux libertariens comme Robert Nozick le march doit tre gouvern par le profit priv et toute tentative de r guler le march quant la r parti tion des biens est immorale La conception de l tat minimal ne donne comme fonction l tat que d exercer la force pour garantir la propri t priv e et l
57. me fa on Les droits conomiques et sociaux sont ils la condi tion de l exercice des droits politiques ou constituent ils la nouvelle d finition des droits de l homme dans la soci t d mocratique ARON R Pens e sociologique et droits de l homme dans tudes politiques Paris Gallimard coll Biblioth que des sciences humaines 1972 p 216 234 FERRY L et RENAUT A Des droits de l homme l id e r publicaine dans Philosophie politique 3 Paris PUE 1985 GAUCHET M La R volution des droits de l homme Paris Gallimard coll Biblioth que des histoires 1989 Voir aussi en annexe la conf rence de D Rousseau Droit justice et d mocratie le r le des juges dans les soci t s modernes Questions possibles e Les in galit s de traitement entre les individus sont elles contraires au principe d galit des chances e Le principe d galit peut il se r duire l galit des chances e Le r le nouveau des juges traduit il un affaiblissement de la d mocratie e Histoire et droit quel sens donner aux proc s de responsables de crimes contre l humanit e Le jugement de la torture dans les guerres coloniales rel ve t il de la justice ou de l histoire e Comment les D clarations des droits de l homme ont elles des effets sur les politiques int rieures des tats ECJS Classes terminales 65
58. mp tent pour statuer sur les litiges n s entre personnes ayant la qualit de commer ants sur ceux n s propos d actes de commerce sur les proc dures collectives des entreprises en difficult s Nombre de d rives ayant t relev es une r forme des tribunaux de commerce est actuellement en cours Le conseil des prud hommes juridiction paritaire compos e d un nombre gal de conseillers employeurs et de conseillers salari s est comp tent pour r gler les conflits individuels du travail Par ailleurs la cr ation de la s curit sociale en 1945 a entra n la naissance d un contentieux d un type nouveau li l application des r gles d finies dans les textes sp ciaux r gissant les organismes d assurance maladie et les prestations offertes leurs affili s ce sont les tribunaux des affaires de s curit sociale qui s en chargent Enfin n en 1943 plusieurs fois remani le tribunal paritaire des baux ruraux a connaissance des conflits en cette mati re Il est pr sid par un magistrat de carri re juge au TI local et assist par quatre assesseurs lus parmi les bailleurs et les preneurs de baux ruraux les juridictions sp cialis es r pressives le TI sta tuant au p nal prend le nom de tribunal de police et il est comp tent pour se prononcer en mati re de contraventions punies de peines d amende n exc dant pas 20 000 francs Le TGI statuant en mati re p nale appel
59. nce d une juridiction supr me qui juge du droit et non du fait ne constitue pas un troisi me degr de juridiction Elle confirme galement le fait que chaque juridiction sauf la justice de paix et les tribunaux de commerce exerce sous des noms dif f rents des comp tences civiles et r pressives En ce qui concerne les contestations administratives l au torit de droit public est le pr fet en premi re ins tance le ministre et ou le chef de l tat en appel Le premier est aid par des conseils de pr fecture et les seconds par le Conseil d tat qui rena t Cependant il faudra attendre 1872 pour qu une loi d cide que ce dernier ne devait pas se borner pr parer les d ci sions du chef de l tat mais devenir un v ritable juge ind pendant Ce sera la vraie naissance de l ordre juridictionnel administratif Les institutions actuelles La tradition de s paration des pouvoirs inaugur e par la loi des 16 24 ao t 1 790 et toujours suivie depuis se traduit aujourd hui en France par une particularit remarquable l existence de deux ordres de justice la justice judiciaire et la justice adminis trative Les autres pays et notamment le bloc anglo saxon ne connaissent pas ce dualisme juridiction nel m me si les affaires opposant un particulier Padministration sont jug es par des chambres dites administratives dans les juridictions judiciaires Cette sp cificit fran aise marqu e dans
60. ne poque donn e des rapports entre la soci t et l individu de l quilibre trouver entre les imp ratifs contradictoires de l ordre et de la libert Le l gislateur dans une soci t lib rale doit organiser le proc s p nal de mani re concilier les exigences d une r pression efficace qui ne sauraient tre ruin es par des artifices de proc dure avec les exigences d une r pression juste et quitable qui impliquent le respect scrupuleux d un formalisme troit La d termination et l application des r gles de proc dure prouvent les garanties fondamentales reconnues par la constitution d un tat de droit et par les conventions internationales tout individu mis en cause dans une affaire p nale s ret personnelle pr somption d innocence droits de la d fense prin cipe de dignit humaine Le proc s p nal se donne voir aujourd hui comme le th tre surm diatis d une confrontation sans cesse revisit e entre les devoirs de l tat et les droits de l individu entre rigueur de la r pression et lib ralisme proc dural Les r ponses successivement apport es par le l gis lateur sous le contr le du juge constitutionnel et ou europ en peuvent tre appr hend es sous deux angles sur un plan th orique tout d abord dans la mesure o l organisation du proc s p nal s inspire de l un des deux grands mod les id aux de proc dure accusatoire et in
61. nt sur les droits naturels de l homme Par exemple la D claration de l tat de Virginie com mence par la formule qui r sonne de mani re fami li re aux oreilles des Fran ais Tous les hommes sont n s galement libres et ind pendants ils ont des droits certains essentiels et naturels dont ils ne peu vent par aucun contrat priver ni d pouiller leur pos t rit Les d clarations am ricaines affirment les droits des citoyens contre le pouvoir de l tat en leur assurant la libert de pens e d expression de culte de r union de travail et de commerce Comme le dit la D claration d ind pendance des tats Unis Nous tenons pour videntes par elles m mes les v rit s suivantes tous les hommes sont cr s gaux ils sont dou s par le Cr ateur de certains droits inali nables parmi ces droits se trouvent la vie la libert et la recherche du bonheur Les gouvernements sont tablis parmi les hommes pour garantir ces droits et leur juste pouvoir mane du consentement des gou vern s 1789 La D claration des droits de l homme qui fut vot e par l Assembl e constituante le 23 ao t 1789 et pro mulgu e le 3 novembre 1789 subit sans doute Pin fluence am ricaine mais elle comporte ses particu larit s notamment son ambition universelle Elle fut pr c d e d une s rie de projets dont certains avaient d j t voqu s dans les cahiers de dol ances St phane
62. oductivit marginale or rien ne garantit que celle ci permet une vie bonne et encore moins une vie gale comme c est le cas pour les malades les handicap s les enfants ou les vieillards dont une r mun ration la productivit marginale les condamnerait la mis re Sans aller jusqu ces cas limites dans le contexte actuel d une conomie mondialis e et concurrentielle la n cessit pour les entreprises d un secteur expos de maintenir leur comp titivit avec des pays dont le niveau de salaire est faible peut entra ner des licenciements et une pression la baisse des salaires r els notamment pour les travailleurs les moins qualifi s C est ce constat qui a justifi une intervention de l tat visant corriger la r partition des revenus produite par le fonctionnement du march Or par un raisonnement similaire on peut montrer que les actions de redis tribution des revenus dans un souci de justice sociale peuvent constituer un frein l efficacit conomique De nombreux conomistes ont soulign ces effets qu il s agisse de ceux entra n s par un salaire mini mum trop lev qui en pesant sur le co t du travail le moins qualifi entra nerait du ch mage ou qu il s agisse des effets pervers d une imposition trop lev e qui n inciterait pas travailler Bref beaucoup d arguments militent pour une opposition entre la logique de l efficacit conomique et la logique de la s
63. olidarit sociale Pourtant de nombreux auteurs se sont efforc s de construire une thique conomique et sociale De quoi s agit il L thique conomique et sociale Avec l thique on est dans le domaine de ce qui doit tre et non de ce qui est des nonc s normatifs et non des nonc s descriptifs des jugements de valeur et non des jugements de fait La d marche thique se diff rencie de la d marche scientifique qui caract rise la science conomique et de la d marche pragmatique que constitue l activit conomique elle m me Dans quelle mesure une d marche fond e sur des jugements de valeur peut elle s appliquer la sph re conomique et sociale C est le cas des th ories de la justice sociale qu on peut d finir comme l ensemble des principes qui r gissent la d finition et la r partition quitable des droits et des devoirs entre les membres de la soci t notamment travers les institutions sociales dont on doit ainsi appr cier le caract re juste Il est d abord possible de rep rer des conceptions thiques de la vie conomique et sociale qui consi d rent qu une soci t est juste si elle s appuie sur une conception particuli re de ce qu est la vie bonne Par exemple l thique sociale chr tienne con oit les ins titutions justes comme des institutions qui permettent une r alisation de la vie bonne telle que le christia nisme la con oit c est dire qui garantissen
64. pareil judiciaire mais encore sur la signification du d placement du pouvoir de r gulation sociale du l gislateur vers les juges la citoyennet peut elle se r duire la qualit de justiciable ECJS Classes terminales 43 Fiche exemple 1 La couverture maladie universelle un droit aux soins pour tous Probl matique L ordonnance du 4 octobre 1945 qui institue la S curit sociale avait pour objectif la mise en place d un outil de solidarit nationale g n ralis e toute la population et tous les risques Le pr ambule de la Constitution du 27 octobre 1946 affirme dans son alin a 11 que la Nation garantit tous la pro tection de la sant En face d un droit constamment affirm quelle r alit Les r ticences de certaines cat gories professionnelles et l attachement de la population des syst mes de couverture ind pendants assurances et mutuelles firent que la loi du 22 mai 1946 portant g n ralisa tion de la s curit sociale et pr voyant l assujettisse ment obligatoire aux assurances sociales ne sera appliqu e qu aux salari s de l industrie et du com merce dans un premier temps Ensuite une longue volution historique aboutissant la loi du 2 janvier 1978 a permis l extension de la protection sociale par affiliation un r gime obligatoire ou par Pas surance personnelle des cat gories de plus en plus importantes de la population Depuis la d cennie 1
65. ques tions et sans entra ner de graves cons quences pra tiques comme le risque d une d rive d essence eug niste ou la mise en cause du droit de la femme d ci der librement de prolonger ou d interrompre une gros sesse Il remarque galement que la perspective qui se dessine de reconna tre un droit subjectif de l enfant ce que lui soit vit e une vie pr judiciable pose de graves probl mes logiques et n est pas la r ponse sociale qu il convient de donner aux probl mes Bibliographie indicative rencontr s par l insertion des personnes handicap es dans notre soci t Par ailleurs un arr t de principe de la Cour de cassation rendu le 29 juin 2001 propos d une affaire d accident de la route refuse d tendre au cas de l enfant na tre le r gime juridique qui r prime l homicide involontaire refusant ainsi au f tus comme l embryon le statut de personne Ces interventions clairent le proces sus d laboration de la loi qui ne saurait tre le seul fait de la volont isol e de quelques repr sentants La d cision du juge peut ainsi tre per ue comme un appel fait au l gislateur se prononcer dans un domaine o son silence devient probl matique au vu des pr occupations du corps social La production de normes devient alors l aboutissement d une r action en cha ne Ce processus est en l esp ce initi par la demande d indemnisation des justi
66. quisitoire sur un plan pra tique ensuite dans la mesure o la conception fran aise du proc s p nal se veut mixte et allie les deux mod les Les deux grands mod les de proc s p nal Historiquement le proc s p nal a d abord t de type accusatoire Le principe de l galit des armes entre les parties est rigoureusement observ c est la victime et non un magistrat qui d clenche le proc s la pro c dure est publique orale et contradictoire De pr cieuses garanties sont offertes l accus qui discute librement des charges retenues contre lui galit avec l accusateur mais l int r t g n ral attach la r pression peut tre sacrifi faute de plainte de la victime ou du fait de l insuffisance des moyens d in vestigation la disposition du juge et l quit du pro c s peut tre mise mal si l accus se trouve dans l impossibilit mat rielle de s attacher les services on reux d un avocat comp tent Le second mod le dit inquisitoire par r f rence la proc dure observ e devant les tribunaux de lInquisition s attache rendre plus efficace la justice p nale Un r le pr pond rant est reconnu aux magistrats c est le minist re public accusa teur sp cialis qui d clenche le proc s p nal la proc dure est secr te crite et non contradictoire La machine r pressive gagne en efficacit mais les droits de la d fense sont dangereusement mis
67. re un individu et la collecti vit le particulier s estimant l s dans ses droits par un service public par exemple une infraction qui doit tre sanctionn e selon les r gles du droit p nal en ce qu elle trouble l ordre public de la soci t au del du dommage qu elle a pu causer un particulier Une organisation de la justice d coulant strictement de ces consid rations pourrait se concevoir en deux ordres de juridictions des juridictions de droit priv charg es de juger les conflits entre particuliers des juridictions de droit public charg es d une part de trancher les conflits administratifs d autre part de juger les proc s p naux puisque ces diff rents types d affaires concernent dans les deux cas la col lectivit ECJS Classes terminales 55 Qu en est il du syst me fran ais Il comporte bien deux ordres juridictionnels mais Pordre administratif tranche les litiges entre les par ticuliers et la puissance publique tandis que l ordre judiciaire a une double mission civile et p nale la justice civile r gle les conflits d ordre priv entre particuliers la justice p nale sanctionne les auteurs d infractions Cette organisation de l ordre judiciaire est fond e sur un principe d unicit des juridictions et ce sont les m mes qui statuent tant t en mati re civile tant t en mati re p nale Pourquoi en est il ainsi Le syst me juridictionnel fran ais actuel
68. rincipal repr sentant est le philosophe alle mand J rgen Habermas le d bat d mocratique doit r aliser les conditions d un accord entre des concep tions individuelles et des conceptions collectives du juste diff rentes et contradictoires L thique de la discussion garantit les conditions formelles de l ga lit et constitue la proc dure qui permet de faire sur gir un accord fond en raison partir des points de vue divergents des concern s Ce mod le de la d mo cratie repr sente la tentative de construire l universel partir des perspectives particuli res et donc de d passer les points de vue lib raux et communauta riens comme celui d un universalisme r publicain abstrait qui ne prendrait pas en compte la diversit des conceptions du juste et du bien 1997 1999 coll Quadrige 1984 On le voit l id e m me que l ordre ou le d sordre conomique doit tre r gul par l tat conform ment des principes d ordre thique est en d bat dans les soci t s contemporaines comme la nature de ces principes libert galit chance diff rence solidarit etc Les crit res de justice et les conditions de l accord sur ces crit res sont aussi en question Est ce une raison pour penser qu ils sont impossibles d finir Cela montre au moins que les formes traditionnelles de la vie sociale ne sont plus accept es comme allant de soi aujourd hui et que le c
69. roits reconnus aux d tenus par les soci t s d mocratiques m me ceux qui ne rel vent pas des droits cr ances a un co t la commission Mermaz estime plus de 2 milliards d euros le montant des travaux r habilita tion et constructions nouvelles n cessaires Les citoyens sont ils pr ts payer pour leurs prisons Un troisi me temps peut tre consacr une r flexion sur la construction d un espace d mocratique o les citoyens puissent d battre sans passion de cette ques tion puisque la prison n est pas seulement une r ponse apporter la victime un ch timent du condamn ou une sanction de son acte elle est aussi Textes de r f rence un r v lateur des valeurs fondamentales d une soci t Plusieurs approches sont possibles montrant toutes que la construction de cet espace de d bat n cessite un effort un inventaire des repr sentations confort par une lecture de Durkheim peut aider mettre en vidence la place qu occupe dans l imaginaire une prison faite pour souffrir Un rapide historique des r formes p nitentiaires en France rappel dans le pr ambule du rapport permet aussi de montrer que cette histoire est faite d allers retours le plus sou vent sous le poids des v nements les dispositions l gislatives r centes par exemple r pondent de aveu m me des d put s une demande de s curit accrue de l opinion publique dans le conte
70. s exister ceux qui sont hors d tat de travailler Droits libert s et droits cr ances C est pourtant dans le pr ambule de la Constitution de 1946 que les droits sociaux sont affirm s C est pourquoi la tradition des droits de l homme charrie d sormais deux l ments diff rents d sign s par les termes de droits libert s et de droits cr ances 64 ECJS Classes terminales Les premiers ont t proclam s par les D clarations de la R volution de 1789 Les seconds ou droits cr ances ont t proclam s apr s les r volutions de 1848 la suite des critiques socialistes des revendi cations du mouvement ouvrier et du mouvement du catholicisme social Ils visent assurer les conditions r elles de l exercice de ces droits libert s Ils d finis sent les droits que d tiennent les individus sur l tat en vertu desquels ils peuvent l obliger lui rendre des services droit au travail la s curit mat rielle l instruction au repos etc Ils impliquent contrai rement aux premiers l intervention de l tat en faveur des individus l inverse des droits libert s qui entendaient limiter le pouvoir d intervention de P tat les droits cr ances conduisent renforcer l action de l tat pour passer de la citoyennet formelle la citoyennet r elle pour assurer que les individus citoyens puissent exercer r ellement leurs droits C est ainsi que dans le prolongem
71. s justices municipales exerc es par les communes Ces justices ne sont cependant que la conqu te par les bourgeois des villes d une partie ou de la totalit du droit de justice exig par le seigneur Elles ne sont pas de nature diff rente des justices seigneuriales L Ancien R gime la justice du roi Comment cette justice du roi s est elle construite Le roi entend assigner progressivement la justice en plus de son r le classique quatre autres r les La justice est con ue comme une arme dans la recons truction du pouvoir royal contre les seigneurs les villes l glise Elle est utilis e pour l assimilation de territoires la couronne Elle doit r pondre aux besoins nouveaux engendr s par la mont e en puissance de l tat cr ation des administrations juridictions charg es de r glementer des fonctions nouvelles et de juger les contentieux n s de ces activit s nouvelles arm e moderne et permanente et imp t royal permanent Enfin la justice est con ue comme un soutien du Tr sor royal les institutions judiciaires devront permettre au roi d alimenter son budget les guerres entra nant des d penses auxquelles correspondent des recettes il faut une autorit pour savoir o et comment trouver l argent C est de ces missions remplir judiciaires et poli tiques que na t une organisation judiciaire qui appa ra t si complexe et si d sordonn e la veille de la R volution l
72. s qui les aideront se r int grer dans la soci t vivre dans la l galit et subvenir leurs propres besoins apr s leur sortie de prison La question est essentielle puisque les mis sions de la prison en d coulent Dans un deuxi me temps on peut confronter les conditions de d tention au respect des droits de Phomme dont se r clament les soci t s d mocra tiques quel que soit son sens la peine de prison n est que la privation de libert le d tenu conserve donc les droits individuels reconnus toute personne quelle qu elle soit parmi lesquels l galit la dignit la s curit la protection contre l arbitraire le res pect de la vie priv e la libert de conscience et de religion Il dispose aussi contrairement aux id es re ues de droits politiques les libert s d expression de r union ou d association et le droit de vote lors qu il n a pas t priv de ses droits civiques Il lui est enfin reconnu un ensemble de droits sociaux comme le droit au travail l instruction et aux soins Un tat des lieux du syst me carc ral fran ais par tir du rapport de la Commission d enqu te parle mentaire permet alors de mesurer l indignit faite 50 ECJS Classes terminales la plupart des d tenus et l impossibilit o se trouve dans les faits le syst me p nitentiaire de remplir sa fonction de r insertion on peut par un travail col lectif analyser la s
73. saisir le Tribunal des conflits dans les deux mois de la derni re d cision en date Le tribunal statue alors au fond Le Conseil constitutionnel Cr par la Constitution de 1958 le Conseil consti tutionnel a pour r le essentiel d tre juge de la consti tutionnalit des lois Il est aussi appel r gler le contentieux de l lection du pr sident de la R publique et des membres des assembl es parle mentaires ainsi que des r f rendums Il est charg Textes de r f rence d attributions non juridictionnelles dans la pr para tion et la surveillance des op rations lectorales Enfin il est habilit constater l emp chement tem poraire ou d finitif du pr sident de la R publique en pr lude louverture d un int rim ou d lections il doit tre consult par le pr sident de la R publique avant que celui ci ne recoure aux pouvoirs excep tionnels que lui conf re l article 16 de la Constitution en cas de crise grave La Haute Cour de justice Institu e par l article 67 de la Constitution de 1958 elle est compos e part gale de d put s et de s na teurs lus par leur chambre respective C est un tri bunal politique qui ne juge plus aujourd hui que de la mise en accusation du pr sident de la R publique pour haute trahison En effet la loi constitutionnelle du 27 juillet 1993 a ins r un titre X dans la Constitution traitant de la responsabilit p nale des membres du
74. st consacr e la ques tion du sens de la peine Il faut bien s r commencer par distinguer clairement les notions de sanction une simple amende par exemple et d enfermement par fois sans prononc de sanction r tention adminis trative et surtout d tention provisoire Seule cette distinction permet en effet de penser la question des peines dites de substitution l emprisonnement Au del il s agit de demander aux l ves d examiner ce que l on attend d une peine afin de pouvoir justi fier l enfermement dans une soci t qui pose la libert comme droit imprescriptible L objectif de la neutra lisation de ceux qui menacent la s curit des membres d une soci t est vident mais au del les points de vue divergent Ces diff rences renvoient une ques tion fondamentale celle de savoir si l on doit punir un acte ou une personne Dans les deux cas on pose le principe de la responsabilit du condamn Mais punir un acte implique que l on prenne d abord en compte la douleur des victimes et que l on sanctionne le fait par l expiation ou la r paration comme le pro pose Kant punir c est infliger au condamn une peine une souffrance en raison de la souffrance qu il a inflig e ou du mal qu il a fait Le temps de la sanc tion coul l individu aura r gl ses dettes envers la soci t On consid re ainsi le condamn comme un membre de la communaut r gie par le droit
75. suivant l importance du d lit de obligation impos e au roi d obtenir le consentement du Conseil du royaume pour tablir des taxes qui devront dans tous les cas rester rai sonnables Les libert s individuelles en particulier furent garanties par l article 39 Aucun homme libre ne sera arr t ni emprisonn ou d poss d de ses biens ou d clar outlaw ou exil ou l s de quelque mani re que ce soit et nous n irons pas contre lui et nous n enverrons personne contre lui ECJS Classes terminales 63 sans un jugement loyal de ses pairs conform ment la loi du pays Une nouvelle grande tape dans la protection des droits de l individu fut franchie avec l Habeas Corpus Act de 1679 et le Bill of rights de 1689 Assembl s Westminster les lords spirituels et temporels et les Communes repr sentant galement pleinement et librement toutes les classes du peuple de ce royaume ont fait une d claration par crit Cette d clara tion limite le pouvoir du roi en imposant le consen tement du parlement pour faire et ex cuter les lois pour lever des imp ts pour garantir le droit des sujets pr senter des p titions pour recruter et entretenir une arm e Le Bill of rights affirme galement que les lections des membres du parlement doivent tre libres art 8 que la libert de parole et tous d bats et actes du parlement ne doivent donner lieu aucune poursuite ou
76. t et de perfectionne ment On a coutume de dire que le droit classique romain nous aurait l gu la proc dure et les cat go ries juridiques et que la p riode imp riale romaine serait l origine de notre conception de la justice publique et de notre organisation judiciaire Cependant entre ce double h ritage du mill naire romain et notre poque il n y a pas eu de transmis sion directe De l irruption des peuples barbares dans empire la mort du dernier roi carolingien en 987 l histoire est marqu e par des chocs violents qui conduiront la ruine du syst me politique existant et donneront nais sance avec la victoire du roi franc Clovis un pays nouveau l emplacement des provinces romaines des Gaules le pays des Francs c est dire la France L organisation juridictionnelle romaine dispara t avec l limination par Clovis du dernier empereur romain Sous l autorit des rois barbares ce n est plus la loi territoriale qui s applique tous mais chacun est sou mis la loi du pays d o il arrive De la territoria lit des lois on passe la personnalit des lois on rencontre donc sur un m me territoire pluralit de droits pluralit de statuts et une modification compl te de l organisation juridictionnelle s ensuit Elle sera extr mement simplifi e il y aura le tribunal des hommes libres la base et le tribunal du Palais o s exerce la justice du roi au sommet
77. t le res pect de la vie et de la dignit de la personne humaine et qui exigent d assister les plus pauvres et les plus d munis en imposant un devoir de charit C est ainsi que le catholicisme social du xIx si cle a voulu cor riger les exc s du capitalisme et r pondre la tr s grande mis re des ouvriers On se souvient de la for mule c l bre de Lacordaire Entre le faible et le fort c est la libert qui opprime et c est la loi qui affranchit Les conceptions modernes de l thique conomique et sociale supposent que des individus qui ont des visions diff rentes de ce que pourrait tre une vie bonne s ac cordent cependant consid rer des institutions sociales comme justes fondant en cela rationnellement lorga nisation politique et juridique d mocratique et leur propre syst me conomique qu ils consid rent comme le meilleur ou le moins mauvais possible Deux concep tions de la justice conomique et sociale dominent le xIX si cle et continuent d avoir une influence consi d rable Putilitarisme et le communisme L utilitarisme consid re qu aucune autorit supr me ne peut d cr ter ce qui est juste ou bon pour l hu manit et que seuls comptent les tats de plaisir et de souffrance v cus par les individus La majorit des conomistes en ont fait leur doctrine morale consi d rant comme justes les institutions qui permettent selon le principe d utilit formul par John Stuart Mi
78. tation pose l obli gation pour une soci t de respecter un minimum de r gles l gard de l homme ou de la femme plac en prison puisque par la d finition m me de la peine on a d cid que ces personnes r int greraient au bout d un certain temps la communaut sociale De ce fait les conditions faites aux d tenus interrogent l en semble des citoyens c est bien au nom de la soci t que l autorit judiciaire confie un service public Padministration p nitentiaire l ex cution des d ci sions privatives ou restrictives des libert s Pourtant parce qu elle enferme et qu elle isole Pins titution carc rale demeure opaque la connaissance imm diate Au cours de l ann e 2000 deux com missions parlementaires l une l Assembl e natio nale Pautre au S nat ont enqu t sur les conditions de d tention Leurs rapports dressent le m me constat m me s ils divergent sur les propositions Ils sont exemplaires parce qu ils placent la prison sous le regard des citoyens par l interm diaire de leurs lus la fois par l ensemble de leurs conclusions dont est tir ce qui suit et par leur existence m me ils permettent de s interroger sur la place de la prison dans les soci t s d mocratiques D marche partir de ce document on peut travailler dans trois directions La premi re direction qui se trouve au c ur de la probl matique p nitentiaire e
79. tibles d en b n ficier Comment viter la d rive d une s lection du risque par les organismes compl mentaires Sur cette question on pourra s appuyer sur les savoirs acquis dans diff rentes disciplines par exemple Histoire Classe terminale s ries S ES L La France depuis 194 conomie soci t culture bouleversement des structures conomiques et sociales Classe terminale s ries STT Les changements des structures conomiques et sociales Philosophie Classe terminale toutes s ries Libert politique et justice sociale Les droits de l homme et leurs cri tiques galit et diff rence Sciences conomiques et sociales Classe terminale s rie ES Changement social et in galit s Le r le conomique et social des pouvoirs publics conomie Classe de premi re s ries technologiques La redis tribution la disparit de consommation des m nages Droit du travail et droit social Classe terminale s ries technologiques La pro tection des risques sociaux le champ de la protection sociale et les bases du syst me de protection Loi du 15 juillet 1893 sur l aide m dicale gratuite Ordonnance du 4 octobre 1945 instituant la S curit sociale Pr ambule de la Constitution du 27 octobre 1946 Loi du 2 janvier 1978 relative la g n ralisation de la s curit sociale entr e en vigueur le 1 octobre 1981 Loi n 99 641 du
80. tion Il est aussi le plus important des conseils plac s aupr s du gouverne ment auquel il donne de tr s nombreux avis Sa fonction de conseil il est obligatoirement consult par le gouvernement sur ses projets de lois sur les r glements d administration publique ainsi que sur les ordonnances de l article 38 de la Constitution D une mani re g n rale le gouverne ment peut consulter le CE sur toute question Sa fonction de juge les comp tences contentieuses du CE sont tr s vastes comme la Cour de cassation pour l ordre judiciaire il assure l unit de jurispru dence de l ordre administratif cependant il a des comp tences beaucoup plus larges car il peut inter venir tous les stades de la proc dure de jugement e Le CE juge de premier degr Il peut tre saisi direc tement d un litige dans ce cas l affaire jug e ne peut faire l objet d aucun recours elle l est en premier et dernier ressort Il s agit d affaires o l importance du signataire de l acte mis en cause appelle jugement par l autorit la plus lev e ou d affaires concernant les actes dont le domaine d application territorial d passe le ressort de chacune des juridictions admi nistratives inf rieures Par exemple les recours en annulation ou pour exc s de pouvoir contre les d crets du pr sident de la R publique ou du Premier ministre les recours dirig s contre les actes adminis tratifs ayant un champ
81. urvoi pourra tre form contre la nouvelle d cision mais cette fois la Cour de cassation statuera en assembl e pl ni re avec des repr sentants des six chambres qui la composent et si elle casse sa d cision s imposera la troisi me juridiction de renvoi de m me nature et de m me degr que les deux autres qui statuera dans le m me sens qu elle Son fonctionnement est donc assez com plexe et malgr les r formes tendant all ger son travail l arri r des pourvois est en moyenne de dix huit mois aujourd hui Les juridictions administratives Le Conseil d tat L difice des juridictions administratives commenc d s la p riode r volutionnaire poursuivi pendant le Consulat et l Empire est rest longtemps compos pour essentiel du Conseil d tat CE qui depuis la loi du 24 mai 1872 statuait en mati re administrative au nom du peuple fran ais Les tribunaux admi nistratifs furent cr s en 1953 seulement et les cours administratives d appel le 31 d cembre 1987 par la loi portant r forme du contentieux administratif Dans une premi re approche l ordre administratif ressemble beaucoup son homologue judiciaire deux degr s de juridiction premi re instance et appel avec au sommet une cour supr me Dans la r alit le Conseil d tat est plus que le haut d une pyramide c est la v ritable cl de vo te du syst me En effet juger n est pas sa seule fonc
82. xte d une crise conomique et sociale l inverse la cr ation de la commission parlementaire est due la pression exerc e par la forte m diatisation de t moignages sur la condition des d tenus comme celui du m de cin chef de la prison de la Sant Il s agit donc de mettre en vidence le fait qu un d bat pour tre d mocratique doit tre d gag de toute contingence li e telle ou telle affaire d pourvu de toute passion et exempt de d magogie En France Padministration p nitentiaire est aujourd hui r gie par la voie r glementaire d cret et circulaire qui chappe au contr le des citoyens On peut alors faire observer que les imp ratifs de co t et de gestion ris quent de se substituer au d bat d mocratique si le politique ne formule pas le sens de la peine et les mis sions attribu es la prison Sur cette question on pourra s appuyer sur les savoirs acquis dans d autres disciplines par exemple Philosophie Classe terminale s ries g n rales La morale le droit et la politique Les Droits de l homme et leurs critiques galit et diff rences L tat et la soci t Droit Classe de premi re s ries technologiques Le res pect du droit et l organisation judiciaire Les droits des personnes physiques et leur capacit juridique D claration des droits de l homme et du citoyen de 1789 art 8 et 9 Convention europ enne de sauvegarde des

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