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Droits d`auteur

1. Aiii miari dirt iras de Casta anren roi per u Source Commission permanente de contr le des soci t s de perception et de r partition des droits les SRPD en 2000 m thodes comptables et flux financiers d cembre 2002 II 168 169 Annexe 4 Contrat de cession des droits NOTICE EXPLICATIVE DE LA CESSION DES DROITS DE REPRODUCTION ET OU DE REPRESENTATION n 14 FORME DE LA CESSION DES DROITS San per Fosie dune par et Perser ke au commerci faire kima k os o k domai compense plaia pages chap page dent dire mabe par chacune des parties Ersten des drole obligations des drui parties del de Li Cor e mider d cg de Preja OBJET DE LA CESSION DES DROITS paperet Polen on d der oder oct be Las oi bi lle pe postage pos leu ale en Lin gie elka Pet parcs de alas bor kour deniona De dc orme ar ferplosane commercial Plien ou k Baie des poux guke copies ve porera Le de Poora ou en pur ie 1 1 I Pasriord aka dits F ala signature S hla rornese le Flers de pronior sa ploitution de Fonera
2. la bii ranre di chi candra ike repmiserdalion dhien ibilisi on conuimenaal Adapiaien ubschen Merchandising de sous Comme de popalans poir vhiemenis encre bergers ue sure de tnt prit ve crie Four des santa de m me mature d pour un nombre bernd de Fiktion 171 Annexe 5 R gime de s curit sociale des artistes auteurs ASSOCIATION POUR LA GESTION DE LA SECURITE SOCIALE DES AUTEURS Sue Soc aus artides L 392 1 et 302 1 et sumants du Code de la ee m ado cran ke Done g n ralis e sur les revenus anistques dm mes modalit s en ca qui conceme la Contnbubon pour le remboursement de la dette sonde au er f vrier 00061 Les personnes corcem es par r gie son a s iana ke traducieurs e adaptateurs d uvres ans el enges les dustrateurs de ces m ngas courses 3 deu gi m tt urs en Sc ne dosies des el compilers dosue muscles las chor graghes keg alpari de cir rratogrephiques kas auteurs de gris leur tira indapendiant des Que Rs dur es graphiques el plastiques pour le Gerbin de la cur Sociale des Aurkeurs esi agabe par MElal pour la gestion de ce r gime pour bhas ces l ecagti
3. mie HT publie he si app de Asum Jon nommer ct bre b recherche du mailer prof ct ke cs cho dns ds corelrbons aux uses de bi 170 du Are morl de Fourier drat au respect de enn mon de su qualit et de on Celal ed a change are taguse at pirita les de de la ces des droits de cb de i Eime ske da repra II cnient de akere wur quels o pool d male de Poes la d am ct amia aae Fahne sc peat de pohciser A fliehen dirls ae Ines bagues bandes magiques cartes miman ilk pack durpositiven sans qe oste lei sai Le Il pou conmesercial Mihir om Le de pouver montrer Posuere arm lex Vous pubbes sous de repr sentations Les dla rie pour Vos la Louvre ed montr s sos Gone pal pair dels Templars rome commercial ox Le diffeszer Le contra de r pr sentation ei conclu pour use dune rrite o ponr un nomba do au Tima Frame ctou diemgar weir lot univers lors seinen emplie on pon d s difine par stellen La due de Ele a cn nombre done wi het le temps
4. Friii SATT d riv s cha CITES RTL EC WET ET miiko Files par SOAM FATIM EDRN TE Cds de peau qui Aer bus ghi Kae ile mikisi isa bondia press Gil ee Aiii tii sehon les is saines da partie LLID A 166 KACTAT SEM SACHE SANT ur fear Cadran ds cotes ika ara ini mproizs 1095 SPEDITA Karin dir on dei dns ik aiim de ori la feicepinie ike ba rimami rs EEE SOLE cu Sariate pan DOME dl ja pirri i _ COPIE FRANCE Fark HT EE fes METER sum 1 SATA TER OMNE paa punje Be OE FRAMTE Sch IRCP PPT AFFF A ECPA a FREINER rear de PIE Arr Fer pour L expo d s dos ika paraben TON LES TE SFPPF 8 poderien pikig A Fia
5. L industrie culturelle op re aujourd hui dans le cadre d une int gration num rique en voie de parach vement La communication num rique comprend en majeure partie la musique l audiovisuel le cin ma ainsi que l lectronique grand public qui permet d y acc der les capacit s de stockage num rique croissent de fa on exponentielle pendant que les co ts de stockage tendent baisser en permanence IT 112 les t l communications num ris es organis es en r seaux mondiaux et mutualis s P2P ont d cupl leur capacit de transport pendant que leur co t baisse dans un contexte de lib ralisation de leur exploitation les processeurs les puces lectroniques ont connu et connaissent une progression g om trique de leurs capacit s de calcul Moore le cofondateur d Intel tablit une loi qui illustre ainsi la progression des capacit s des processeurs si en 1970 une personne pouvait tre transport e sur une distance Paris Marseille en dix heures en 2004 un million de personnes peuvent tre v hicul es sur la m me distance en quatre centi mes de seconde L invasion des puces la connexion mondiale des r seaux informatiques et leur capacit de transport les capacit s de stockage entra nent des modifications conomiques profondes dans l industrie de la culture S operent une tendance la standardisation des proc d s de transmission et de lecture une baisse des co ts
6. La reproduction m canique de l uvre se soumettait facilement un contr le ais ment op rable chaque reproduction d compt e se r alisait selon un co t et un prix transparents La reproduction analogique permet de copier infiniment l uvre selon des co ts fixes et des co ts marginaux forts diff rents Le co t de production s l ve ceux de la reproduction et de la diffusion s abaissent Mais le caract re non limit de la reproduction num rique d s quilibre le droit d auteur en ce sens que c est la r mun ration de la copie qui permettait la transformation du droit en revenus Or le droit de la copie son contr le sous II 118 l autorit de l auteur fond sur la repr sentation l acte ou sur le d compte l acte glisse du fait de l hyper reproductibilit num rique vers un droit forfaitaire L conomie num rique fait voluer le syst me de r mun ration vers la r tribution selon l abonnement au r seau l achat de l uvre num ris e ou son utilisation autoris e par l acc s sa lecture La cons quence rep rable de cette tendance consiste en un effet d aspiration du droit d auteur par le droit des producteurs et le droit des utilisateurs La tension qui en r sulte est de nature compromettre le contrat social entre cr ateurs et conomie de la culture tel qu il est tabli depuis les derni res innovations techniques LES TENSIONS JURIDIQUES DUES
7. les copies ou les reproductions strictement r serv es l usage priv du copiste article L 122 5 CPI mais qu il demeure bien entendu 137 interdit de graver des CD pour les revendre Or dans l environnement num rique l usage priv du copiste est une notion tr s difficile cerner et les possibilit s offertes par le t l chargement de multiplier l uvre linfini fragilisent la port e de cette exception La loi du 17 juillet 2001 a tendu le b n fice de la r mun ration pour copie priv e num rique aux ayants droit de l crit auteurs et diteurs Actuellement cette r mun ration est due sur la vente de CDRW data 1 25 centime d euro et de disquettes informatiques trois pouces et demi 1 5 centime d euro La commission pour la copie priv e num rique doit d terminer les autres supports num riques qui pourront donner lieu au versement de cette r mun ration ventuellement les disques durs de supports amovibles d codeurs baladeurs num riques Les soci t s civiles charg es de son recouvrement doivent consacrer au moins 25 de son montant la cr ation et la diffusion de spectacles vivants Les maisons de disques elles consid rent que les huit millions d utilisateurs occasionnels des syst mes de pair pair peer to peer sont les principaux responsables du recul de la vente des disques et le SNEP lanc depuis le 5 mai 2004 une campagne muscl e avec le sloga
8. 149 x offerte par le syst me DRM ne serait elle pas bien adapt e cette forme de contr le tout fait acceptable voire indispensable sous la forme de syst mes de suivi C DES SOLUTIONS COOP RATIVES Internet est il un nouveau m dia ou uniquement une technologie certes innovante et in dite servant transporter les m dias en quelque sorte une alternative aux autres supports L un et l autre ne sont pas contradictoires mais on peut constater que c est la seconde vocation qui est la plus en usage actuellement Pourtant l apparition d un nouveau m dia au m me titre que la naissance du cin ma de la radiodiffusion ou de la t l vision Internet peut g n rer sa propre production adapt e ses qualit s propres La possibilit d unir plusieurs formes d expression crite auditive visuelle mais surtout son mode original de diffusion ouvrent des horizons nouveaux tant dans la cr ation que dans la divulgation des cr ations litt raires et artistiques 1 Les logiciels libres Au milieu des ann es quatre vingt na t aux Etats Unis un mouvement pr nant un syst me d exploitation informatique libre ses promoteurs souhaitaient une libre circulation des logiciels de base afin que les programmes et tous les travaux d riv s soient distribu s avec le code source L auteur donne l autorisation quiconque de rediffuser son uvre la seule condition que soient pr serv s ses droits mo
9. Copyleft une nouvelle forme de droit d auteur l poque de l Open Source Octobre 2002 article consultable sur le site Freescape Biblioth que du Libre 150 du non marchand fond sur la coop ration entre programmeurs plus que sur la concurrence entre les entreprises La naissance du systeme d exploitation Linux est issu de cette mouvance au d but des ann es quatre vingt dix L originalit de ce syst me est qu il n a pas t d velopp dans un but commercial et le code source de Linux est accessible gratuitement L ensemble des principes li s aux logiciels libres et leur utilisation se retrouvent dans une licence sp cifique accompagnant tout logiciel de ce type la GPL General Public Licence Cette GPL stipule que les programmes source sont la propri t de leurs auteurs et impose que toute modification de ces programmes soit couverte par la m me licence Par ailleurs dans son pr ambule il est rappel que libert des logiciels ne signifie pas n cessairement gratuit donc la libert de distribuer des copies des programmes peut se faire gratuitement ou non c est l auteur de d cider Tous les outils GNU premier projet 1984 visant au d veloppement des logiciels libres sont fort logiquement plac s sous licence GPL Il faut noter que depuis plusieurs ann es des entreprises de taille tr s importantes se sont mises soutenir Linux et les logiciels libres comme IBM ou Hewlett Pa
10. et non de la qualit d auteur position confirm e par le minist re en 1988 qui consid re que si un agent de l Etat fait uvre de l esprit dans le cadre de la mission du service dans lequel il exerce ses fonctions cette uvre ne saurait en tre d tach e en tout cas sous la forme qu elle a prise en son sein et pour son propre fonctionnement Seuls les cours publi s par les professeurs d universit chappent au r gime g n ral des cr ations r alis es par les agents de l Etat tant consid r que ces ouvrages sont trangers la stricte ex cution du service d ducation auquel ils sont tenus Cette situation d rogatoire devient de plus en plus difficile d fendre une poque o la communication et les travaux qui s y rapportent connaissent un d veloppement consid rable La diffusion sur support mat riel ou sur Internet de pages d informations ou de documents de contenus divers notamment dans le cadre de la politique de communication des donn es publiques pose aujourd hui la question une tout autre chelle que nagu re C est pourquoi les dispositions du titre du projet de loi de transposition de la Directive du 22 mai 2001 relatif au droit d auteur et au droit voisin dans la soci t de l information devraient tre adopt es Elles visent reconna tre express ment aux agents publics la qualit d auteur pour les uvres r alis es dans le cadre de leur fonction 5
11. l exploitation normale de l uvre ou autre objet prot g ni ne causent un pr judice injustifi aux int r ts l gitimes du titulaire En d autres termes toute exception qui ne r pond pas aux exigences de ce test reste sans effet La question qui se pose est de savoir si ce test s adresse au l gislateur qui se verrait alors tenu de supprimer toute exception ne satisfaisant pas ou plus aux conditions pos es ou au juge Cette seconde hypoth se est la plus probable Dans ce cas au nom de la convention de Berne des trait s engageant la France et de la directive europ enne le juge fran ais peut priver de tout effet une disposition l gale souligne le professeur Sirinelli lequel consid re que cela soul ve un s rieux probl me d ins curit juridique une personne qui accomplit un acte qui lui semble l gitime au regard des conditions pos es par le code de la propri t intellectuelle pouvant se retrouver quelque temps plus tard accus e de contrefa on parce que le texte qu elle met en pratique pour effet de nuire aux int r ts de l auteur Aux Etats Unis la situation ne pr sente aucune similitude avec celle que nous venons de d crire La loi donne une possibilit d utilisation tr s large des uvres y existe une exception tr s g n rale le fair use mais d autres aussi r pondant des conditions extraordinairement pr cises et d crites en d tail dans les textes L id e d
12. la d claration des droits du g nie expression appel e marquer notre conception personnaliste du droit d auteur En juillet 1793 la convention reconna t l auteur un droit de propri t sur son uvre sa vie durant et la prolonge de dix ans apr s son d c s Ces droits post mortem seront progressivement port s quinze ans 1805 trente ans 1854 puis cinquante ans 1866 Ce d lai n augmentera plus qu l occasion des deux guerres mondiales avant d tre harmonis au niveau europ en soixante dix ans post mortem suite la transposition d une directive en date du 29 octobre 1993 Malgr deux tentatives l une sous la monarchie de juillet l autre sous le second Empire aucune loi ne vient r soudre l pineuse question de la nature du droit d auteur au cours du XIX me si cle La position d un grand nombre d auteurs et surtout d diteurs est r sum e dans cette suggestion de l crivain et journaliste Alphonse Karr de promulguer une loi simple et claire tenant en un article propri t litt raire est une propri t Si un tel projet avait abouti le droit fran ais en e t t profond ment chang Cela aurait eu pour premier effet de r duire comme peau de chagrin le domaine public voire d en contester la Denis Diderot Lettre sur le commerce des livres 1763 2 Il faut entendre le terme dans son acception la plus large c est dire l esprit IT 11
13. menac e Ainsi aux Etats Unis les trois distributeurs am ricains majeurs Barnes and Noble Borders et Book A Million ont limin la concurrence au 125 moyen de m gastores et de ventes en ligne De m me en Grande Bretagne sous la pression des cha nes de grande surfaces les principales maisons d dition anglaises Harper Collins Time Warner Books et MacMillan ont annonc en d but d ann e leur d cision de r duire le nombre de titres qu elles lancent pour se concentrer sur les best sellers La cons quence sur l uvre litt raire La marginalisation des livres de vente lente La glissade Faulkner et Hemingway vers Joanne K Rowling de l uvre expos e le temps qu il faut celle promue par un marketing mondial adapt e l exploitation d un segment de march jug potentiellement rentable Le livre ressemble alors une start up et prend le cours d un raid conomique Quand l absence de prix fixe n est pas compens e par des politiques d achats massifs par les biblioth ques et des subventions comme en Su de seuls quelques titres connaissent un succ s au bout d op rations de marketing et d ajustement publicitaires pendant que la majeure partie des auteurs vou s ne pas esp rer vendre plus de 150 000 exemplaires s immergent dans l anonymat garanti N anmoins en France comme en Allemagne ou au Japon des r ponses ont t apport es et l dition a su pr serv
14. tudes une biblioth que virtuelle des modules d autoformation pour les enseignants etc On peut galement estimer que l am lioration des mat riels supports de la lecture ainsi que l acc s des biblioth ques en ligne vont se d velopper dans les ann es futures et que t t ou tard les nouvelles formes de consommation affecteront d une mani re plus significative qu actuellement l dition litt raire 2 L information et l galit de traitement de la presse Les grands moyens d information journaux magazines TV radio ont tous mis en place une dition en ligne Dans la quasi totalit des cas il ne s agit pas d un simple report du journal papier mais d une laboration originale s inspirant n anmoins du quotidien ou du magazine reprenant des articles qui peuvent tre t l charg s gratuitement ou sous la forme payante particuli rement pour les archives II 130 Le lancement de ces ditions n a pas pour l heure mis en p ril la vie des journaux et magazines le temps consacr Internet n a pas t pr lev sur le temps de lecture des journaux Mais cette tendance pourrait voluer avec la croissance g n rale du temps moyen pass sur la toile Certains sites de quotidiens ont vu doubler le nombre de visiteurs d une ann e sur l autre essentiellement en des p riodes o la possibilit de mise jour instantan e des informations donnent l dition lec
15. uvre et de nouveaux droits voisins Le paradoxe de la rencontre du g nie cr atif avec le droit encadrant sa r mun ration perdur par del ces r volutions techniques qu ont repr sent es les nouveaux moyens de diffusion de masse des uvres radio et t l vision La presse crite avait dans le m me temps que la radio t amen e toffer la somme des droits rattach s au droit d auteur en raison de sa capacit diffuser le texte et l image grande chelle La d stabilisation actuelle du droit d auteur est li e l ampleur de la rupture technique et sa nature particuli re sur fond de globalisation de l industrie de la culture Pendant la phase de d veloppement de l conomie num rique se sont multipli s des droits d embl e internationaux correspondant l existence de r seaux plan taires de diffusion et la concentration de fabricants de logiciels La capacit de reproduction de l uvre mobilise des techniques de contr le informatique de sa diffusion une gestion automatique et informatique des droits s est institu e fond e sur l encodage de l uvre du support sur l abonnement exclusif au r seau sur la fiscalit li e l achat du support Autant de modes l gaux de gestion de la r mun ration renfor ant le pouvoir des fabricants informatiques et la dynamique de r tribution forfaitaire de l uvre loignant un peu plus l auteur du contr le de son uvre
16. L utilisation loyale de l uvre des fins priv es n exclut pas l utilisation non moins loyale des r seaux Internet mutualis s en l occurrence la connexion directe d ordinateurs entre eux P2P L Internet haut d bit signifie que la baisse des co ts des t l communications se double d une hausse des possibilit s de connexion sans limite donc de reproduction sans frein La tension majeure rel ve de la peur du saut dans l inconnu d un c t un r seau plan taire offrant la possibilit de saisir tout moment en tout lieu un document num ris de l autre un monde de la cr ation intellectuelle et artistique qui fonde sa subsistance sur le droit de contr le de l uvre et de sa reproduction Les termes de cette tension s expriment par une r f rence permanente au piratage et cette tension couvre dans le m me temps des pr textes des r orientations strat giques des industries pour s adapter aux nouveaux champs conomiques IT 121 IV L AUTEUR FACE AU NUM RIQUE LES ENJEUX Les droits de propri t intellectuelle sont d sormais p n tr s par le monde de l industrie de la culture L exercice des droits de propri t intellectuelle se d roule d sormais l re des r seaux num riques de la num risation sans limite de l uvre dans le cadre d une conomie num rique d j install e qui prendra in luctablement son essor Les entreprises li es l lectroniqu
17. auteur de l adaptation l auteur du texte parl dialogues voix off commentaires l auteur des compositions musicales avec ou sans paroles sp cialement r alis es pour l uvre le r alisateur Ceux ci n ont pas apporter la preuve de leur contribution originale la conception et la r alisation de l uvre mais ce renversement de la charge de la preuve n exclut pas une d monstration contraire D autres intervenants de taille dans la production audiovisuelle sont cart s par la loi soit qu ils apparaissent comme de simples techniciens travaillant sous l autorit et les ordres du r alisateur chef op rateur monteur d amp corateur soit qu ils b n ficient de droits particuliers interpr tes producteurs Les coauteurs potentiels c est dire les collaborateurs d une uvre d sirant faire reconna tre leur apport original doivent fournir la preuve de leur activit cr atrice dans la production et la jurisprudence s av re circonspecte en la mati re Ont cependant pu tre reconnus coauteurs en fonction des responsabilit s exerc es et de leur marge de libert des directeurs de la photographie et des cadreurs des d corateurs et costumiers des r alisateurs d effets sp ciaux des animateurs de dessins anim s des monteurs voire des producteurs personnes physiques s ils ont fait uvre de cr ation La liste l gale des coauteurs n tant pas exclusive de nouvelles revendications
18. cutants est garantie pour l utilisation de leurs uvres Cette Directive intervient dans un contexte boulevers par les possibilit s ouvertes par le num rique lesquelles modifient profond ment l quilibre des rapports entre l auteur et le public Ce dernier semble avoir acquis l impression que les droits de l auteur ont sinon disparu tout le moins perdu de leur 1 Cette directive aurait d tre transpos e en droit interne au plus tard le 22 d cembre 2002 La plupart des pays concern s ont donc d j proc d cette transposition Les choix qu ils ont op r s en mati re d exceptions et de limitations au droit de reproduction leur liste exhaustive figure en annexe n 1 sont synth tis s dans le tableau de l annexe n 2 87 actualit La technologie permet d acc der aux uvres par toutes sortes de moyens l gaux ou par contournement de la loi pour les plus avertis Le texte s inscrit dans un double souci D une part comment prot ger les auteurs et donc encourager la cr ation et d autre part comment ne pas entraver les progr s technologiques par la mise en place de dispositifs techniques d codeurs codes d acc s et donc freiner le d veloppement du march Il s int resse plus particuli rement aux droits patrimoniaux Le droit moral est seulement voqu dans les consid rants 18 et renvoy aux dispositions de la convention de Berne et aux l gislations des Etats membre
19. dessins musiques couleurs m mes s changent sous le label juridique du copyright Si bien que seules des uvres porteuses de droit semblent diffus es Les soci t s qui ach tent les droits se procurent galement en regard de la sph re de diffusion des uvres les services des meilleurs cabinets d avocats L exercice du contr le de l auteur sur l utilisation de l uvre devient d autant plus difficile que les changes en ligne brouillent la notion m me d originalit 126 Par l une simple taxe sur les entreprises utilisatrices d uvres ne r pond pas la question du contr le La probl matique de la cession des droits au c ur du syst me du droit d auteur devient la question br lante car la taille le poids et les pouvoirs des exploitants leur conf rent une capacit de r glementer le mode de r mun ration sans commune mesure avec les liens pr c dents entre l auteur le producteur et le public Les ma tres des r seaux AOL Vivendi Viacom AT and T Microsoft IBM General Electric NTT Bertelsman etc ont absorb les formes des contenus Editions agences de presse journaux cin ma musique radios t l sites Web Jamais autant d informations de donn es n ont circul Le flux de conversations de messages de textes et d images de musiques de films d informations atteint des proportions qui donnent l chelle de la transformation de la transmission par l imbri
20. du nombre de soci t s qui a co ncid avec l adoption de la loi de 1985 instituant les droits voisins g n ralis un syst me de perception et de r partition plusieurs degr s A l origine les membres des soci t s confiaient celles ci le soin de g rer leurs droits et int r ts exclusifs droits patrimoniaux sur la base d accords ou de contrats sp cifiques clairement identifi s La premi re rupture est intervenue en 1935 avec la cr ation par les soci t s d auteurs de la SDRM charg e de recouvrer les droits de la reproduction m canique pour le compte des soci t s adh rentes La gestion collective plusieurs degr s tait n e La cr ation d un droit r mun ration quitable et d un droit la copie priv e on l a vu complexifi sensiblement le dispositif Il existe actuellement onze soci t s sectorielles d auteurs d diteurs deux soci t s communes aux auteurs deux soci t s d artiste interpr tes La gestion collective des droits relatifs aux uvres d arts graphiques et plastiques n est plus assur e pr sent que par ADAGP association cr e en 1953 et devenue SPRD en 1986 Conf d ration internationale des soci t s d auteurs et de compositeurs Groupement europ en des soci t s d auteurs et de compositeurs Commission permanente de contr le des SPRD Ibid 101 cinq soci t s de producteurs sept soci t s co
21. jouissent d une protection particuli re La directive communautaire du 11 mars 1996 transpos e par la loi du ler juillet 1998 organise cette protection par le droit d auteur et un droit sui generis Ce droit r cent est souvent abord dans les ouvrages sp cialis s au chapitre des droits voisins Dans le code de la propri t litt raire et artistique les articles qui lui sont consacr s font suite au titre relatif ces m mes droits Cependant jamais aucune r f rence n est faite aux pr rogatives de l auteur sur son uvre et le monopole accord au producteur a pour but de prot ger l investissement et non la cr ation Sont prot g s par les droits d auteur non le contenu de la base mais sa structure et les l ments n cessaires son fonctionnement et sa consultation l instar de n importe quel auteur celui d une banque de donn es jouit de droits moraux et p cuniaires 2 Les uvres musicales La protection des compositions musicales avec ou sans paroles est assur e dans les conditions ordinaires Encore reste t il d limiter le champ de cette protection qu il s agisse d uvres de premi re main ou composites Dans tous les cas l originalit n est reconnue qu au regard de la m lodie de l harmonie qui la sous tend et du rythme de la composition La m lodie est classiquement d finie comme l mission successive d un nombre variable mais limit de sons C est cette succe
22. orie libre de droits La distinction th orique entre copie priv e publique ou d utilisation collective trouve ses limites dans la pratique du fait des progr s r alis s dans les moyens de reproduction ceux ci offrent d sormais un grand nombre d avantages qualit quasi parfaite facilit d emploi co t r duit capacit s multiples et ipso facto des risques conomiques encourus par les auteurs A ces deux l ments s ajoute la difficult juridique d identification du copiste Faute de solution de protection pratique satisfaisante des solutions de remplacement ont t trouv es L exemple le plus connu et le plus abouti concerne la reprographie En mati re informatique comme on l a vu la r gle est radicalement diff rente Pour prot ger les auteurs et surtout les investisseurs la loi du ler juillet 1998 proscrit la copie priv e l exception d une copie de sauvegarde Cette interdiction de copie priv e a t tendue aux donn es lectroniques b La r mun ration pour copie priv e La r gle tablie par la loi du 11 mars 1957 reste d actualit et la copie priv e demeure libre de droits Cependant les pertes enregistr es par les ayants droit avec l apparition puis le d veloppement d appareils de copie de moins en moins cher et de plus en plus performants analogiques nagu re num riques aujourd hui ont conduit les pouvoirs publics instaurer une redevance d s 1985 sur le sup
23. pr s de 2 500 le nombre de plaintes d pos es et les peines encourues pour non respect du copyright sont des amendes de 750 et 150 000 par titre chang On peut consid rer ce nombre de proc s comme d risoire au regard des 23 millions d utilisateurs de peer to peer aux Etats Unis Mais selon la RIAA l effet de ces proc s souvent m diatis s serait bien r el sur le nombre de t l chargements illicites qui serait en baisse de 20 30 selon les sites Reste mettre cela en rapport avec le d veloppement parall le de sites licites de t l chargements payants 140 Aux Etats Unis les internautes se pr parent une riposte en mettant en place un site Comment ne pas tre poursuivi par la RIAA pour partage de fichiers et autres id es pour viter d tre trait comme un criminel donnant moult conseils pour viter d tre d couvert ainsi que les moyens juridiques et des listes d avocats pour r agir au cas o le fournisseur d acc s informe l utilisateur qu il est l objet d une requ te D s lors faut il se demander si avant la r pression il n y aurait pas imaginer d autres actions dont videmment la pr vention par l information B LE VERROUILLAGE DES UVRES Quand Jack Valenti pr sident de la Motion Picture Association of America MPAA syndicat de l industrie hollywoodienne du cin ma d non ait en 1982 le danger de mort que repr sentaient le mag
24. refusent la protection de la loi des clich s au motif qu ils ont t produits par des machines et qu ils les assimilent des arts industriels principalement caract ris s par le travail de la main ou l emploi de la machine La conception g n rale et restrictive de cette premi re dimension du droit d auteur sur laquelle s appuie la jurisprudence vise au risque de certaines injustices viter l asphyxie de la production culturelle et la paralysie de l conomie qu une protection plus large ferait encourir Il est cependant noter que des reproductions jug es contraires la loyaut indispensable l exercice du commerce ou des actes d loyaux distincts de la reproduction elle m me ont t condamn s en mati re de chanson ou de t l vision notamment L application de cette conception de l uvre s av re souvent d licate la fronti re entre l id e et la forme tant difficile tracer 2 originale L originalit de la forme de la cr ation n est pas une condition express ment fix e par la loi Cette notion n apparait incidemment que dans certaines dispositions Il s agit donc d une cr ation essentiellement jurisprudentielle La Cour de cassation estime que pour reconna tre la protection par le droit d auteur les juges du fond sont tenus de rechercher si les uvres en cause r pondent l exigence d originalit Classiquement la doctrine et la jurisprudence entenden
25. soit pour la modifier repentir 3 le droit moral post mortem Les droits d auteur survivent aux cr ateurs Ils sont transmis parfois transform s et persistent apr s que l uvre soit tomb e dans le domaine public Protecteur tout ensemble de l int grit des uvres et de la personnalit de l auteur le droit moral choit en partie ses h ritiers qui apparaissent comme les gardiens naturels de sa m moire L exercice du droit moral doit normalement consister assurer le respect des volont s de l auteur avant de servir les int r ts des h ritiers 3 1 Le contenu des droits moraux post mortem Toutes les pr rogatives dont jouissait le cr ateur de son vivant ne lui survivent pas dans les m mes termes Le droit au respect de son nom de sa qualit et de son uvre est perp tuel Sur le plan th orique cette perp tuit du droit la paternit ne soul ve aucun probl me En revanche la question se pose des personnes habilit es assurer son application 35 Attach la personne de l auteur le droit de retrait et de repentir ne peut lui survivre que si le cr ateur d funt l a express ment pr vu est r glement avant sa mort Les h ritiers ne peuvent videmment invoquer un remords que l auteur lui m me n aurait pas exprim de son vivant La survivance de cette clause ne peut donc tre comprise que comme l application respectueuse d une volont de l auteur Le droit de d
26. tendue risque d avoir des r percussions sur le r gime juridique et l activit judiciaire et une d fense stricte des droits dans des affaires mineures risque d inciter le juge corriger les exc s en empruntant au droit de la concurrence ou aux droits de l homme des dispositions propres tourner le droit d auteur La possibilit d invoquer un abus de position dominante par exemple pour contester un auteur ou un titulaire de droits voisins la possibilit d interdire la reproduction d une uvre porte un coup terrible aux droits d auteur Un usage circonspect du droit d exception est donc vivement souhaitable 3 4 Vers la reconnaissance d un droit moral Jusqu pr sent la reconnaissance de droits moraux l auteur demeure l apanage des pays de droit d auteur La France appara t comme le pays le plus protecteur dans ce domaine en proclamant notamment l inali nabilit du droit moral et en proscrivant toute d naturation de l uvre x Les Am ricains sont quant eux farouchement oppos s cette id e estimant qu aucun droit ne doit rester attach une uvre qui a t c d e apr s 1 Pierre Sirinelli op cit 2 Id 79 n gociation un prix donn Ils voient notamment dans le droit moral une arme pour obtenir une double r mun ration En outre ils consid rent qu il constitue une g ne potentielle puissante dans l exploitation des uvres en part
27. uvres qui n taient plus prot g s la date limite de transposition de la directive ler juillet 1995 que dans un seul Etat membre de la Communaut le soient nouveau jusqu au terme des soixante dix ans Le d lai de protection commen ant courir la mort de l auteur et non la date de divulgation de l uvre les soixante dix ans sont compt s partir du ler janvier de l ann e suivant celle du d c s b Exceptions la dur e des droits patrimoniaux Ces exceptions tiennent essentiellement la nature de l auteur La premi re d entre elles concerne les uvres collectives anonymes ou pseudonymes Pour ces cr ations le point de d part du d lai de protection est le ler janvier de l ann e civile suivant celle de la publication 47 Pour les uvres de collaboration le d lai commence courir compter du ler janvier de l ann e civile suivant celle du d c s du dernier des coauteurs Une liste limitative des collaborateurs t tablie pour les uvres audiovisuelles par la loi des 27 mars 1997 Seuls sont pris en consid ration l auteur du sc nario celui du texte parl le compositeur d une musique originale et le r alisateur principal La seconde cat gorie d exceptions tient l histoire Pour compenser les pertes dues la difficile voire l impossible exploitation des uvres durant les deux guerres mondiales des prorogations de guerre ont t institu es q
28. v ritable bras arm des auteurs permettrait de percevoir les droits de mani re plus efficace et moins co teuse s av re rapidement judicieuse le produit des perceptions double entre 1791 et 1792 et en d pit de la situation du pays d cuple en quatre ans pour atteindre environ 90 000 livres selon les estimations des sp cialistes D un groupe de pression destin combattre la toute puissance des com diens le collectif voulu par l auteur du Barbier de S ville devient un acteur incontournable de l conomie du spectacle Les fonctions de perception r partition et contr le exerc es par cette structure seront plus tard celles de la Soci t des auteurs et compositeurs dramatiques SACD n e en 1829 puis de la Soci t des auteurs compositeurs et diteurs de musique SACEM cr e en 1851 Ce sont encore aujourd hui celles de la trentaine de soci t s civiles de perception et r partition des droits d auteur et droits voisins B UNE PROPRI T LA NATURE INCERTAINE Le XIX me si cle est marqu par une double volution le perfectionnement des droits d auteur et sa premi re cons cration internationale d une part la construction d un droit moral d autre part 1 Un peu moins qu une propri t Le renforcement des droits de propri t est l ordre du jour des d bats sur les droits d auteur durant une bonne partie du XIX me si cle Des monuments de la litt rature galement engag s
29. 67 121 83 12 7 Total des droits primaires 931 13 995 93 1 077 34 15 70 s agit essentiellement des droits per us par l interm diaire de la soci t SESAM Source Rapport annuel de la commission permanente de contr le des SPRD juin 2004 Ce tableau rec le une information qui peut tre se r v lera essentielle dans les prochaines ann es si la tendance se confirme les droits d auteur traditionnels droits de repr sentation de diffusion figurant la premi re ligne du tableau progressent beaucoup moins vite que la moyenne 10 1 de m me que les droits issus de la reproduction m canique 8 3 lesquels repr sentent environ 20 de la masse de perception En valeur relative les droits traditionnels ne repr sentent plus que 50 2 de l ensemble contre 55 1 en 2000 Encore faut il pr ciser que les sommes issues de la facturation forfaitaire appliqu e aux cha nes de t l vision repr sentent 90 des droits traditionnels per us par la SCAM et la SACD En contrepartie Les droits trouvant leur origine dans une tarification forfaitaire copie priv e r mun ration quitable reprographie progressent r guli rement au point de repr senter la date de l tude plus de la moiti des 1 Les informations figurant dans cette sous partie sont tir es du rapport de la Commission permanente de contr le des SPDR de juin 2004 103 droits pergus dans le cadre de
30. En second lieu il ne d tient ces droits que si le logiciel a t cr e dans l exercice des fonctions du salari m me en dehors des locaux de l entreprise ou des horaires de travail habituels et qu une r mun ration forfaitaire t per ue compris pour le travail accompli Par opposition cela signifie que si le salari apporte la preuve que le logiciel t cr en dehors des activit s normales de l entreprise celle ci ne pourra pr tendre exercer les droits d exploitation en lieu et place de l auteur Il est noter que le premier membre de phrase de l article L 113 9 laisse toute latitude l employeur et au salari pour convenir d s la signature du contrat de travail des conditions qui seront applicables La description qui vient d tre faite ne pr sente donc qu un cadre g n ral Signalons enfin que la rupture du contrat de travail n emporte pas cession des droits au b n fice du salari Il doit en outre ne pas concurrencer de fa on d loyale son ex employeur en reproduisant un logiciel cr pour lui ni cr er un nouveau produit introduisant un risque de confusion dans l esprit du public sur sa provenance 2 L auteur dans la fonction publique L auteur fonctionnaire est il titulaire de droits d auteur sur ses cr ations ou reviennent ils l administration A la diff rence des entreprises priv es l administration est investie titre originaire des droits d auteur
31. FRANCE SPEE Tdi bis ck Arien rase lianne Pret che cm de vegane LIVES CUS re Ligue h ra Ida yowis Copie prr HET si T Ara UT IT EN LIEN SPHE Er spa piii SR RDT a COME FRANGI LITE eier phogan ch cree Bira ane seien liess Sail Ep rire darase hiis paama des lb res ne ds PT OIL j Copa ini ferne ds Fabre ame et draps tanins de DEEE Sarnen ile A Painii de 3 tal d cor e Le droite jais pure scope dl crade Apii de LE Ces de CELL LEE LE 1 plain ri mein dans indie cr Les daian orga ms SORAW ecrans ana EC a SF Pi ADAMI ww Sl ADAM
32. auxiliaires de la cr ation et favoriser la diffusion dans le public de ces uvres ach ve d introduire dans le corpus juridique fran ais les id es et pr occupations propres au copyright En quoi consistent ces droits sp cifiques et quelles en sont les cons quences concr tes La protection adapt e recherch e par le l gislateur l a conduit on l a vu reconna tre aux producteurs la possibilit d autoriser ou d interdire la diffusion des uvres qu ils ont financ es Or ces droits appartenaient pr c demment aux seuls auteurs leur conf rant par l une sup riorit juridique sur les producteurs qui leur permettaient de compenser en partie leur inf riorit conomique Ce verrou a saut En retirant aux auteurs la ma trise de la diffusion de leurs uvres la loi les a plac s sur un pied d galit avec les producteurs Or comme le souligne Bernard Edelman dans son ouvrage il ne faut pas tre grand clerc pour le comprendre galit juridique la puissance conomique l emporte toujours Ainsi la sup riorit juridique des auteurs a bel et bien t neutralis e La garantie de pr somption de cession exclusive des droits d exploitation audiovisuelle de l uvre au producteur est pr sent e comme une contrepartie l gitime des investissements financiers consentis Le producteur doit donc tre libre de commercialiser son gr l uvre fix e tout en assurant aux auteurs et arti
33. charges de gestion Soci t Perceptions Evolution Affectations Evolution Charges de Evolution 2002 2000 2002 2002 2000 200 gestion 2000 2002 en 2 en 2002 en SACD 134 1 3 15 111 5 6 6 30 30 26 25 SACEM 672 4 12 7 495 6 11 8 137 2 11 3 SCAM 52 3 3 16 40 7 36 6 9 8 37 25 ADAGP 14 1 31 7 10 3 32 3 3 2 19 4 SCELF 4 22 9 9 4 2 10 2 0 3 50 SAIF 0 21 Ns 0 04 Ns Ns Ns CFC 22 3 38 7 16 1 328 7 3 21 11 4 SEAM 1 1 67 8 0 87 99 9 0 29 14 5 ADAMI 39 38 28 8 22 5 5 8 8 6 8 8 SPEDIDAM 25 9 56 4 10 5 43 8 2 9 7 4 SPPF 11 1 63 75 7 6 64 7 1 6 6 8 SCPP 54 8 92 4 32 7 65 1 32 31 9 PROCIREP 21 1 16 6 15 04 19 2 0 8 18 14 ANGOA 5 4 5 2 1 8 73 9 0 5 10 1 SPRE 56 8 26 5 49 3 28 5 4 7 30 9 Source Rapport annuel de la commission permanente de contr le des SPRD juin 2004 Sur la p riode consid r e les charges de gestion progressent un rythme moins lev que celui des perceptions ou des affectations aux ayants droit Cette progression toutes soci t s confondues est de 13 8 Compte tenu que la part croissante des sommes forfaitaires dans les perceptions va compliquer le travail de r partition on peut redouter dans l avenir une explosion des d penses de gestion si des gains de productivit ne sont pas rapidement r alis s En toute hypoth se la proportion des perceptions consacr es aux frais de gestion 20 appara t l he
34. che en faveur de l adoption de telles mesures dans la loi de transposition Pour avoir quasiment exclu l auteur du dispositif le copyright est il pour autant si attractif pour les investisseurs Aux Etats Unis la r gle du transfert automatique des droits s av re tr s d licate mettre en application en raison du grand nombre de conditions qu il convient de remplir On a donc t t fait de se heurter l cueil de la judiciarisation Or on peut difficilement pr tendre am liorer la fluidit et l efficacit de la production culturelle si les droits sur l uvre ne sont obtenus qu apr s une proc dure de plusieurs ann es II 74 Par ailleurs la loi fixe des r gles que les investisseurs tentent assez syst matiquement et avec un certain succ s de contourner pour obtenir des avantages indus au d triment de l auteur En d finitive bien que le syst me fran ais ait d j volu et que am ricain ne poss de pas toutes les vertus dont le parent certains la question de leur rapprochement demeure tabou Il est vrai que le principe de base r v le une incontestable divergence en France le droit appartient l auteur aux Etats Unis celui qui prend le risque de la cr ation l auteur s il travaille seul l investisseur si son intervention est l origine de la r alisation de l uvre La question qui se pose pour l avenir semble devoir porter sur la place de l auteur dans le syst me Le
35. d un nouveau march Et les cr ateurs dans tout cela Dans la r partition du chiffre d affaires iTunes store conserve 35 et laisse 65 aux maisons de disques qui reversent elles 14 de ces revenus aux artistes Le d veloppement dans le circuit commercial classique de ces nouvelles formes de ventes a des cons quences importantes sur la question qui nous pr occupe En effet les titulaires des droits actuels auteurs interpr tes et producteurs laissent se diffuser des copies gratuites avec l espoir de r cup rer leur part d investissement d une mani re indirecte Ainsi na t une forme d appropriabilit indirecte ce n est pas l utilisateur qui paie mais ce sont d autres acteurs C est ce que nous constatons avec l ouverture des march s nouveaux que sont la musique ou le cin ma en ligne La question est de savoir comment les industriels du disque ou cin ma vont se r approprier un march qui leur a fortement chapp Mais les producteurs et les auteurs pourraient recevoir des r mun rations d une mani re diff rente qui ne serait pas celles issues directement du client acheteur Apparaissent dans ce sch ma de nouveaux acteurs comme nous l avons d j vu fabricant de mat riel h bergeur sur Internet fournisseur d acc s chacun contribuant par son intervention la diffusion du savoir et de la culture d autres chelles Apportant donc une valeur ajout e pour laquelle
36. d une uvre n entre pas exactement dans le champ de l une des exceptions pr vues par le l gislateur elle est soumise au droit d auteur En outre l exception ne pourra tre oppos e que si un certain nombre de conditions sont express ment remplies La directive europ enne du 22 mai 2001 adopte la m me logique mais pr voit n anmoins une vingtaine d exceptions correspondant toutes celles qu il 77 tait possible de recenser en Europe Il s agit d une liste ferm e les Etats membres ne peuvent pas en instaurer d autres et facultative L actuel projet de loi de transposition n a retenu qu une exception suppl mentaire par rapport au corpus du CPI au profit de personnes handicap es En d pit du souhait du minist re de l Education nationale et de la recherche l exception fin d enseignement et de recherche inspir e du droit allemand qui comporte un dispositif complexe de licences l gales n a pas t retenue par le gouvernement Il est vrai que cette exception est trang re la tradition fran aise du droit d auteur mais le Parlement n a pas encore d battu du projet Par ailleurs la directive comporte un article reprenant une obligation internationale d j voqu e connue sous le nom de test de trois tapes les exceptions et limitations pr vues ne sont applicables que dans certains cas sp ciaux les vingt exceptions envisag es qui ne portent pas atteinte
37. dans la vie politique tels Victor Hugo qui sera un temps pr sident de la SACD et Alphonse de Lamartine p sent de tout leur poids pour accro tre la dur e de la propri t litt raire et artistique Fondamentalement le d bat est clair si l auteur jouit sur son uvre d un droit de propri t ordinaire la protection doit tre perp tuelle si l uvre est avant tout un bien public le privil ge exclusif d exploitation dont dispose l auteur doit demeurer le plus bref possible L auteur des M ditations po tiques justifie dans un de ses discours que celui qui d pense sa vie enti re dans l oubli de soi m me et de sa famille pour enrichir apr s lui l humanit puisse assurer sa famille y compris apr s sa propre mort un juste retour des richesses n es du fruit de son labeur Si les plus ardents d fenseurs de la propri t litt raire n h sitent pas revendiquer sa perp tuit d autres crivains ou philosophes comme 1 Alphonse de Lamartine Discours devant la chambre des d put s 13 mars 1841 14 Proudhon consid rent qu une protection perp tuelle r duirait la portion congrue le domaine public et dissuaderait la production d uvres nouvelles Dans Les Majorats litt raires publi en 1862 Proudhon assimile l auteur un producteur au m me titre que n importe quel artisan et consid re que la nature intellectuelle ou mat rielle de la production ne justifie pas u
38. de copyright comme des adaptations donnant naissance une uvre nouvelle pour le plus grand b n fice du public et des investisseurs Cette possibilit de transformer l uvre participe de la r alisation d un optimum conomique et social 72 exclusifs d exploitation au profit du producteur en mati re d uvres audiovisuelles et que le droit minor appliqu aux logiciels le rapproche du droit de propri t industrielle Par del les oppositions r elles ou suppos es entre les deux mod les dominants il appara t plus int ressant de discerner leurs avantages et inconv nients respectifs au regard des enjeux actuels pos s par le d veloppement continu de l conomie num rique et de son expression principale qu est P Internet Pour v rifier l analogie ventuelle des r ponses apport es de m mes d fis le plus rapide est d envisager tr s classiquement l objet de la protection ses b n ficiaires et son contenu 1 L objet de la protection Globalement les deux syst mes prot gent les m mes uvres et les opposer sur ce plan serait d autant plus inappropri que les pays de copyright et de droits d auteur n appliquent pas eux m mes des r gles identiques et que la soci t de l information incite consid rer que tout est possiblement prot geable Ainsi donc les familles ne sont pas unies La Grande Bretagne et des pays du Commonwealth appliquent une protection beaucoup plus larg
39. de la loi f d rale des USA de 1967 Au niveau europ en le livre vert sur le droit d auteur et le d fi technologique publi en 1988 accorde d une part pr pond rante aux droits patrimoniaux Dans notre pays les sources du droit se limitent pour l essentiel deux grandes lois celle du 11 mars 1957 et celle du 3 juillet 1985 compl t es par des textes plus r cents transposant notamment des directives europ ennes sur les logiciels la reprographie les bases de donn es toutes regroup es dans le code de la propri t intellectuelle Mais c est par le travail des juges que les adaptations aux situations nouvelles cr es par les volutions de la technologie se sont faites Depuis le milieu du XIX me si cle est apparue la n cessit de combler le hiatus existant entre la protection assur e par le droit national et le caract re international de l exploitation de l uvre hors des fronti res du pays C est ainsi que des conventions et des accords internationaux ont t conclus La plupart ont t ratifi s par la France Ils concernent aussi bien la protection des droits d auteur que celle des droits voisins la convention de Berne pour la protection des uvres litt raires et artistiques 9 septembre 1886 la convention de Gen ve sur le droit d auteur convention universelle 6 septembre 1952 la convention de Rome sur la protection des artistes interpretes et ex cutants des produ
40. de production des logiciels et des supports une externalisation des r seaux un investissement sup rieur dans la sph re de la recherche d veloppement des logiciels L int gration num rique se materialise par le des t l communications la mise en place des r seaux de type Internet accessibles par nombre d appareils grand public portatifs le plus souvent L lectronique grand public s tend modifie les supports et les lecteurs traditionnels home cin ma le DVD les CD Rom etc L informatique prend une place d terminante dans l organisation de la production culturelle La rupture num rique av r e conf re la reproduction et la transmission de l uvre de toutes les uvres une capacit illimit e Le droit de propri t intellectuelle en est il affect La r mun ration de l auteur en gestion collective dans l immense majorit des cas se fonde sur le support de reproduction et de transmission livre cin ma disque lieux de repr sentation t l vision ouvrent droit r mun ration selon autant de calculs diverses tous proc dant du droit d auteur L auteur y est nomm ment d sign ainsi que son uvre le d compte de la reproduction tabli La distinction entre droits d utilisation donc d exclusion et domaine public s y pratique par del les al as de fa on rep rable Un quilibre socio conomique relevant de la routine tait tabli La rupture num rique co
41. des conditions d exploitation de l uvre est elle pr sente d s l origine dans un pays de droits d auteur comme la France Confront s un semblable d fi celui de l affranchissement des auteurs et des n cessit s conomiques invoqu es par les imprimeurs libraires les pays rendent des arbitrages diff rents Autre similitude le souci de l int r t public D s 179 Le Chapelier insiste sur les droits du public pour justifier une stricte limitation dans le temps des pr rogatives accord es aux auteurs et diteurs M me si Lakanal temp re cette id e deux ans plus tard en soulignant que faire des uvres imprim es une propri t publique dans le sens o les corsaires litt raires l entendent priverait instantan ment l auteur du fruit de son travail le souhait de faire entrer les uvres dans le domaine public afin d en assurer la plus large diffusion possible demeure extr mement fort Qu en est il aux Etats Unis la m me poque Des l gislations adopt es dans plusieurs Etats dans le courant des ann es mille sept cent quatre vingt visent concilier dans l esprit des Lumi res la reconnaissance des droits naturels de l auteur sur sa production et la diffusion des savoirs L unification de ce double mouvement est l uvre de James Madison qui obtient en 1787 l introduction d une clause sur le copyright dans la Constitution Elle dispose que le Congr s doit avoir le pouvoir d
42. droits des producteurs Les producteurs de phonogrammes et de vid ogrammes font l objet d une d finition l gale s par e Le producteur de phonogrammes est la personne physique ou morale qui a l initiative et la responsabilit de la premi re fixation d une sequence de sons le producteur de vid ogrammes se d finit dans les m mes termes mais son activit porte sur la premi re fixation d une s quence d images sonoris es ou non Cette distinction qui peut paraitre mineure se justifie pourtant Elle interdit aux producteurs de vid ogrammes qui disposeraient par cession en sus des droits qui leur sont reconnus en propre de ceux des auteurs et des artistes interpretes ayant fourni la prestation fix e sur le support d exploiter le bien culturel ainsi produit au moyen de cessions s par es de ces droits des tiers article L 215 1 du CPI Ainsi l uvre audiovisuelle conserve son int grit et les diff rentes cat gories de droits aff rents ne peuvent pas tre trait es s par ment Pr cisons qu il ne faudrait pas conclure de cette observation une co ncidence entre le vid ogramme et l uvre audiovisuelle D abord parce qu l inverse de cette derni re le vid ogramme ne se compose pas n cessairement de s quences anim es ensuite parce que toute s quence anim e ne constitue pas une uvre Plus fondamentalement les droits voisins dont jouissent les producteurs trouvent leur origine d
43. du logiciel conform ment sa destination reproduction permanente ou provisoire de tout ou partie du logiciel adaptation modification l tude ou au test du fonctionnement pour d terminer les id es et principes la base de n importe quel l ment du logiciel la reproduction du code du logiciel afin d obtenir les informations permettant l interop rabilit desdits logiciels avec d autres Cette op ration soumise certaines conditions parmi lesquelles ne pas causer de pr judice aux int r ts l gitimes de l auteur est commun ment appel e d compilation II L AUTEUR Qu est ce qu un auteur C est en vain que chercherait dans le code de la propri t intellectuelle la r ponse cette question il n existe aucune d finition l gale de la qualit d auteur deux caract ristiques permettent de le qualifier 1 Arr t du 22 d cembre 1981 sur l enrichissement du vocabulaire de l informatique 27 1 L auteur est un cr ateur La loi ne d finit pas davantage le cr ateur que l auteur Toutefois en se r f rant la conception de l uvre il devient possible de pr tendre que le cr ateur est celui qui marque de son empreinte l uvre qu il a con ue et r alis e quel que soit son champ d activit D s lors les commanditaires fournisseurs ex cutants ou copistes ou encore ceux qui s en remettent enti rement des moyens techniques aussi soph
44. e La nature et le contenu de ceux ci demeuraient cependant incertains Une affaire c l bre concernant le chef d orchestre Wilhelm Furtw ngler un disque fut press sans son accord d un enregistrement de travail a m me d bouch sur l id e qu une interpr tation pouvait tre qualifi e d uvre au m pris de toute la construction th orique et juridique qui fonde le droit d auteur Une clarification et une reconnaissance de ces droits apparaissaient donc n cessaires Elles sont intervenues par une loi relative aux droits d auteur et aux droits des les artistes interpretes des producteurs de phonogrammes et de vid ogrammes et des entreprises de communication audiovisuelle en date du 3 juillet 1985 La France a galement ratifi deux conventions internationales la convention de Geneve de 1971 relative aux droits des producteurs de phonogrammes ratifi e le 13 juillet 1973 et la convention de Rome de 1961 relative aux droits des auteurs interpretes des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion ratifi e avec deux r serves en 1986 Notre pays se trouve en outre dans l obligation de transposer les directives europ ennes relatives ces droits ou certains d entre eux La loi de 1985 propose une liste ferm e des cat gories d auxiliaires de la cr ation relevant des droits voisins Signalons n anmoins que cela n a pas emp ch les juges d accorder certaines personnes organisat
45. est que l Assembl e nationale constituante qui sur le rapport de Le Chapelier adopte le 13 janvier 1791 un d cret sectoriel accordant l auteur et ses h ritiers pendant cinq ans apr s sa mort le droit d autoriser ou d interdire la repr sentation de ses uvres sur tout le territoire fran ais Il est alors reconnu que la plus sacr e la plus l gitime la plus inattaquable et la plus personnelle des propri t s est l ouvrage de la pens e d un crivain Deux ans plus tard la convention nationale compl te l difice Le d cret du 19 juillet 1793 puis un d cret en date du ler septembre de cette m me ann e consacrent pour tous les auteurs crivains compositeurs peintres le droit exclusif de vendre ou distribuer leurs ouvrages sur tout le territoire de la R publique et d en c der la propri t en tout ou partie Les m mes droits sont reconnus aux h ritiers pour une p riode de dix ans apr s la mort de l auteur Cette loi adopt e sans discussion sur le fameux rapport de Lakanal demandant l adoption de dispositions l gislatives consacrant la propri t des productions du g nie fonde le droit de reproduction Il est express ment instaur pour lutter contre la piraterie Ces deux d crets lois qui conf rent aux auteurs des droits exclusifs temporaires de repr sentation et de reproduction vont constituer le socle de la propri t litt raire et artistique pendant plus de cent ci
46. et le concept d habitat interactif se d veloppe la domotique se pr sente comme un concept d habitat int grant tous les automatismes en mati re de gestion de l nergie de la communication de la s curit Ne parle t on pas pr sent de maison intelligente Le d veloppement de la domotique et de l informatique fera donc de plus en plus du domicile le lieu privil gi des loisirs Notamment le home cin ma va s introduire dans tous les foyers et le temps n est pas loign o chaque salon sera dot d un grand mur d images Cela risque fort d avoir des effets lourds sur la cr ation cin matographique La dimension mondiale de la toile permet une ouverture vers le monde comme jamais nous l avons connu et malgr les nombreuses in galit s d acc s elle autorise des changes l chelle plan taire Cette mondialisation des changes est galement un march formidable qui s ouvre de nombreuses activit s de type industriel financier de services Ainsi le consommateur a t il acc s sans limite ou presque la virtualit mais aussi ce qui est offert par les marchands ou propos en change d internaute internaute le troc comme l ment de la convivialit voil ce que nombre d acteurs conomiques n avaient pas vu venir B TOUTES LES FORMES DE CR ATION ARTISTIQUES ET LITT RAIRES SONT CONCERN ES Les supports traditionnels de la cr ation artist
47. et vid o et avec l explosion des moyens de diffusion lors de la cr ation des radios et t l visions priv es Il a fallu trouver des m canismes adapt s c est ainsi que fut adjoint au principe de l exclusivit des droits l exception de la copie priv e et le syst me de la licence l gale Ces deux exceptions avaient d j apport des modifications dans la cha ne des 134 valeurs en incluant le syst me du paiement forfaitaire de la cr ation Si ces modifications ne bouleversaient pas imm diatement l ensemble de l difice il faut constater qu en 2003 pour la premi re fois les recouvrements sous forme forfaitaires d passaient les 50 de l ensemble des sommes collect es par les soci t s de perception et de r partition des droits 3 De fortes tensions conomiques Les cons quences conomiques les plus flagrantes constat es ce jour trouvent une illustration clairante dans le march du disque Ce march a recul de 15 en 2003 et de 20 pour le seul premier trimestre 2004 Une chute de 21 4 en valeur 223 6 millions d euros et de 20 3 en volume 31 2 millions d unites tous supports confondus a affect les trois premiers mois de l ann e Le chiffre d affaires mondial de la vente des disques suit la m me tendance de 38 7 milliards de dollars en 1999 il est pass 33 5 en 2001 et 28 milliards en 2003 Il appara t selon le SNEP que plus d un disque sur troi
48. fran ais Mais c est une nouvelle logique o l uvre passe avant l auteur Les r gles du droit d auteur avec le copyleft sont utilis es pour s assurer de la libre diffusion de l uvre et non pour assurer l auteur une totale ma trise sur son uvre En optant pour le copyleft l auteur choisit de contribuer enrichir un fonds commun Mais conform ment la convention internationale de Berne de 1886 ses pr rogatives morales ne doivent pas tre oubli es C est l auteur de pr ciser les conditions de la diffusion de son uvre avec une licence d utilisation Cette licence est l occasion de r affirmer aux futurs utilisateurs le respect de la paternit et de l int grit de l uvre 152 La licence s attachera rendre la copie et la redistribution de l uvre libres condition que les copies soient faites dans une finalit non commerciale Le principe de libre diffusion n emp che pas l auteur de pr voir le paiement d une redevance pour l utilisation de son uvre Mais apr s paiement l acqu reur doit pouvoir librement copier et redistribuer l uvre Un dilemme est en train de na tre certains aspects du droit moral comme le droit au respect de l uvre et le droit au respect du nom ne seraient ils pas menac s et cela ne mettrait il pas bas ce qui reste de l originalit de ce syst me de protection Pourtant c est autour de la pr serv
49. ils escomptent r mun ration Le contenu permettant de valoriser et de rentabiliser le contenant ainsi rajoutons nous aux ayants droit pr c dents d autres qui sont parfois aussi les anciens Ainsi Sony joue sur les deux tableaux il peut la fois perdre de l argent en tant que major du disque quand ils sont pirat s et tre un des plus gros vendeurs de produits bruns permettant ce piratage Pour Sony l quilibre peut tre garanti Et pour les auteurs et interpr tes Car le probl me est bien que ceux qui cr ent et ceux qui financent les uvres artistiques ne sont pas ceux qui r cup rent les d penses que les consommateurs font pour acc der tous ces biens sur Internet Les r gles du march sont elles en mesure de r soudre ce probl me Il y a s rement trouver des solutions nouvelles pour r mun rer l ensemble de la cha ne des valeurs qui devront passer par une restructuration du march entre des industriels qui n ont a priori rien voir avec la production culturelle du moins jusqu pr sent Est il 147 iconoclaste de consid rer qu il faudra pour rester sur le terrain des solutions marchandes une contribution des industries du contenant vers la production culturelle B LA REDISTRIBUTION PUBLIQUE Le financement de la cr ation culturelle et artistique comporte depuis fort longtemps une part li e la redistribution publique sous de nombreuses formes La plus cl
50. images textes musique mais aussi ce qui les structure et les rend utilisables langages liens Le professeur Michel Vivant souligne ce risque commun au copyright et au droit d auteur de voir merger des propri t s intellectuelles qui si elles devraient tre prot g es les langages sont des formes pouvant pr tendre une originalit certaine remettraient en cause tout le fonctionnement du syst me 73 puisque voie de passage oblig se trouverait prot g e et partant potentiellement interdite 2 La titularit des droits Centr sur l auteur le droit fran ais diverge totalement du droit am ricain sur ce point Outre Atlantique d s qu une uvre est financ e qu elle soit r alis e par un salari ou un cr ateur ind pendant suite un contrat de commande elle appartient l employeur En France les droits continuent d appartenir l auteur personne physique le contrat de travail n emporte aucune d rogation la jouissance de ses droits de propri t incorporelle Sur ce point la position de la France fait figure d exception En effet non seulement les pays de copyright connaissent tous une situation inverse mais encore d autres pays de droit d auteur tels que l Italie pr voient qu en cas de cr ation salari e le droit d auteur revient l employeur Les am nagements sont pr vus soit par loi comme aux Pays Bas ou bien r sultent de la jurisprudence c
51. int r t direct de son titulaire C est pour cette raison que l article L 123 3 du CPI pr voit que en cas d abus notoire dans l usage ou le non usage du droit de divulgation de la part des repr sentants de l auteur d c d le tribunal de grande instance peut ordonner toute mesure appropri e Il en est de m me s il y a conflit entre lesdits repr sentants s il n y plus d ayant droit connu ou en cas de vacance ou de d sh rence M me si le code ne mentionne que le droit de divulgation le principe qui veut que tout droit est susceptible d abus fonde le d clenchement de l action devant la juridiction comp tente L autorit judiciaire dispose en outre d un pouvoir de remplacement lorsque l absence d ayant droit connu est constat e ce qui est souvent le cas la seconde g n ration lorsqu il n y a plus personne en droit de succ der aux 36 d tenteurs des droits d sh rence ou lorsque les successibles ne revendiquent pas la succession Il appartient alors au tribunal saisi de d cider de la divulgation de chacune des uvres posthumes C est par ce biais que se concr tise la reconnaissance d un droit moral perp tuel L abus peut se constater non seulement dans l usage du droit mais encore dans son non exercice Une telle attitude t moigne d une n gligence certaine l gard de la m moire de l auteur d funt C est pourquoi dans les deux cas que le juge peut c
52. l gitimit Ensuite valider l id e qu en qualit de propri taire de son uvre l auteur dispose de la libert de l ali ner aurait rapproch la conception fran aise du point de vue britannique ou am ricain formalis dans le copyright Il reste que durant tout le XIX me si cle les auteurs continuent de pouvoir tre r mun r s au forfait Ainsi en ali nant d finitivement les droits sur son uvre pour la somme de huit cents francs Gustave Flaubert permet son diteur d exploiter Mme Bovary son seul profit Quant la comtesse de S gur c est son uvre toute enti re qui peut tre commercialis e par Hachette sans que la maison d dition ait payer de droits la comtesse ses h ritiers l auteur n ayant pas eu cette pr occupation C est pour mettre un terme ces pratiques qui apparaissent iniques aux soci t s d auteurs et aux crivains en g n ral que la loi du 11 mars 1957 interdit l auteur quelques exceptions pr s de c der forfait sa propri t litt raire 3 La conqu te de droits patrimoniaux Au del de la question de propri t se pose celle de la r mun ration des auteurs et des auxiliaires de la cr ation Sous l Ancien R gime le m c nat aristocratique et le client lisme permettent d assurer la protection mat rielle et morale des auteurs et des artistes et de pallier les carences de la r mun ration des auteurs par leur libraire N anmoins au tour
53. l intimit de la vie priv e ces mesures peuvent s il y a urgence tre ordonn es en r f r II 144 cr ation et pas uniquement celui de la r alisation fabrication par l industrie et sa diffusion Si le contexte juridique et technologique ne suffit pas pour r pondre aux cons quences de la num risation et des volutions des formes de consommation l approche conomique actuelle n est pas non plus de nature pr server les int r ts des auteurs et interpr tes Ne sont ils pas pris en une sorte de tenaille entre l industrie des contenus et celles de contenants qui si elles ne fusionnent pas voir Sony se livrent un combat pour l appropriation des valeurs cr es par la cr ation artistique et litt raire Des conomistes telle que Jo lle Farchy travaillent sur des modes diff rents et ouvrent des pistes que notre rapport se doit d examiner On peut en effet imaginer d autres solutions en consid rant qu il peut y avoir trois modes de relations conomiques au sein de la soci t le mode marchand la redistribution publique la coop ration autrement dit le don contre don LE MODE MARCHAND Revenons sur la consommation de la culture en ligne Les soci t s d dition de disques ou de films ont bien compris qu il fallait d velopper parall lement la r pression une offre de mise disposition payante de musique ou de r alisations cin matographiques sur Internet Selon le
54. la formation des artistes Indiquons enfin que les soci t s de gestion collective peuvent ester en justice en particulier en contrefa on et assurer ainsi un soutien efficace aux auteurs et artistes interpr tes dans la d fense de leurs droits 3 2 Un interlocuteur commode pour les utilisateurs Les utilisateurs d uvres litt raires et artistiques sont l gion producteurs de spectacles vivants ou enregistr s d uvres t l visuelles ou multim dias orchestres discoth ques commer ants associations Tous se heurtent deux difficult s pour peu qu ils souhaitent utiliser les uvres de mani re licite identifier le ou les titulaires des droits et n gocier la cession de ceux ci De ce point de vue la centralisation de l information et des droits op r e par les soci t s facilite grandement la t che du demandeur et apporte une fluidit favorisant la production culturelle La plupart des soci t s utilisent la technique du contrat cadre par lequel le signataire re oit le droit d utiliser toutes les uvres inscrites au catalogue de ladite soci t r pertoire des uvres pour lesquelles la soci t a re u pouvoir de percevoir les droits moyennant versement d une redevance tablie selon un bar me fix Certains gros consommateurs tels que les entreprises de communication audiovisuelle s acquittent parfois d une redevance forfaitaire ou globale que les soci t s se r partissent entre ell
55. la compression par MP3 tant inaudibles l oreille humaine Ceci permet une multiplication du nombre de copies qualit gale facilitant le piratage but lucratif Mais les possibilit s d change offertes entre internautes gr ce des logiciels propos s par certains sites voire les h bergeurs et fournisseurs d acc s Internet font merger un march parall le qui pourrait tre assimil au troc d antan l chelle mondiale Il est probable que la facilit de reproduction et de transmission num riques changent la perception et la consommation d uvres cin matographiques en particulier la visualisation domicile introduite par la domotique puissent avoir une incidence non n gligeable sur la fr quentation des salles Ainsi est il possible de t l charger tel ou tel disque ou film non encore distribu en France mais d j sur le march aux Etats Unis ou ailleurs Notons galement que selon Palissade Systems parmi les types de fichiers t l charg s les documents repr sentent 3 les logiciels 5 les images 7 la musique 38 et les films et vid os 47 Une tude men e par le Centre national de la cin matographie CNC et l Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle indique que 41 des internautes domicile ont d j visionn des films t l charg s de fa on illicite Pr s de 19 ont t l charg gratuitement des films et seuls 4 ont pay pour
56. la convention de Berne et son annexe de l article 6 bis celui l m me o les droits la paternit et 1 Une s rie de jugements sur le final cut enjeu permanent touchant la ma trise ultime de l uvre t moigne d une volution qui invite temp rer l affirmation du texte les tribunaux n attribuent plus syst matiquement le final cut aux cessionnaires des droits et exploitants de l uvre 80 l int gralit de l uvre sont reconnus En r alit si les Am ricains puis les Britanniques ont sign la convention de Berne c est que non seulement le semblant de droit moral qui existe chez eux les dispensait de modifier leur l gislation comme nous l avons indiqu mais surtout aucun auteur ne peut invoquer directement la convention devant un tribunal La situation serait tout autre si l accord ADPIC exigeait le respect int gral de la convention Le droit moral pourrait alors tre invoqu devant l Organe de r glement des diff rends ORD de POMC ce que les Am ricains ne voulaient aucun prix Ils ont express ment exprim leur opposition toute mise en uvre d obligations actives en mati re de droit moral dans le cadre de la convention de Berne Ils consid rent en effet que les droits doivent tre int gralement transf rables au cessionnaire lui garantissant ainsi une parfaite s curit dans la libre exploitation de l uvr
57. la directive du 22 mai 2001 sur les droits d auteur et droits voisins dans la soci t de la communication devrait apporter une modification sur le droit de reproduction transitoire ou accessoire car sous certaines r serves une exception obligatoire vise la transmission dans un r seau entre tiers par un interm diaire 1 3 Une protection comparable Les titulaires de droits voisins disposent d une protection pr ventive Il s agit en premier lieu d une proc dure s apparentant la saisie contrefa on qui n est pas express ment pr vue dans les textes d s la constatation des infractions constitutives d une atteinte aux pr rogatives patrimoniales des droits voisins num r es l article L 335 4 du CPI les officiers de police judiciaire sont habilit s pratiquer la saisie des phonogrammes et vid ogrammes reproduits sans autorisation ni ou r mun ration des ayants droit les exemplaires illicites import s de m me que les mat riels destin s la r alisation de ces op rations En dehors des proc s verbaux des la preuve de la mat rialit peut r sulter de la constatation d agents asserment s agr s par le ministre charg de la culture Toutefois la jurisprudence a estim que d autres modes de preuve tels que les constats d huissier n taient pas exclus Il est noter que la saisie recette n est pas pr vue par le code pour les droits connexes L autre arme de d fense pr v
58. la gestion collective Ce changement progressif de nature au profit des droits de nature r glementaire devrait encore s accentuer en raison du d veloppement progressif de la copie num rique et de la mise en uvre du droit de pr t en biblioth que voire de la taxation des fournisseurs d acc s Internet si jamais celle ci devait voir le jour b Des retards dans l utilisation des fonds Les montants disponibles repr sentent les sommes des perceptions de l ann e additionn s des restes utiliser constat s la fin de l exercice pr c dent Les volutions r centes apparaissent dans le tableau ci apr s Tableau 2 Evolution des montants disponibles toutes soci t s En millions d euros 2000 2001 2002 2000 2002 en Disponible 2 164 16 2 350 90 2 574 44 18 96 Perceptions 931 13 995 93 1 077 34 15 70 des perceptions dans le disponible 43 02 42 36 41 85 Source Rapport annuel de la commission permanente de contr le des SPRD juin 2004 Ce tableau peut tre compl t par celui des affectations aux ayants droit Tableau 3 Affectations effectu es au profit des ayants droit 2000 2001 2002 2000 2002 en Affectations en millions d euros 675 40 766 46 770 47 14 Part dans les perceptions 73 2 77 2 72 7 Part dans le disponible 42 17 44 27 42 22 Part dans les utilisations 72 3 73 2 71 5 Source Rapport annuel de la commiss
59. la protection du droit d auteur Cette convention s applique toutes les situations qui pr sentent un l ment d extran it entre les Etats signataires La d finition de l aspect international qui fonde son application se fait de fa on n gative est international tout ce qui n est pas purement interne article 2 Enfin la convention traite comme la loi de 1985 le fera plus tard d activit s distinctes par leur nature On y trouve des dispositions propres certaines cat gories auxiliaires de la cr ation et des dispositions g n rales D LA CONVENTION DE GEN VE DU 29 OCTOBRE 1971 Surnomm e convention phonogrammes 72 Etats en sont signataires dont la France en 2003 Le principal but de cette convention est d engager les Etats signataires tout mettre en uvre pour lutter contre la piraterie Elle ne pose ni principe d assimilation ni r gles mat rielles La convention ne peut pas porter atteinte aux droits voisins reconnus par les l gislations nationales ou la convention de Rome Les pays ayant ratifi les deux textes internationaux doivent les appliquer cumulativement Les objectifs de la convention sont de lutter contre la piraterie les fixations exclusivement sonores c est dire les copies les importations faites en vue d une distribution publique et la distribution publique elle m me Cette protection profite essentiellement aux producteurs Il existe une tr s grande
60. libert de moyens de protection laiss e aux Etats contractants Une libert au point de vue technique car chaque Etat peut choisir son syst me droit d auteur octroi sp cifique de droitS droits voisins concurrence d loyale droit p nal Les Etats sont galement libres de d cider des modalit s de protection dans la dur e diff rence en fonction du syst me choisi dans les formalit s et par rapport aux exceptions E LA CONVENTION DE BRUXELLES DU 29 MAI 1974 On l appelle aussi couramment convention satellite Elle ne r unissait que 24 Etats en juillet 2003 et la France ne l a pas ratifi e 85 1 Objectifs de la convention prot ger les signaux mis vers un satellite d terminer la responsabilit des paiements de droits donner un organisme ressortissant d un Etat contractant le moyen de s opposer la distribution d un signal qu il n a pas autoris 2 Les moyens de protection Le principe de base de la convention est la libert car les Etats contractants s engagent seulement prendre les mesures ad quates pour faire obstacle aux distributions non autoris es libert quant aux techniques de protection le contractant le choix entre le syst me de protection qu il choisi lui m me par les droits voisins par des mesures administratives par des textes de lois relatifs aux t l communications par le biais du droit p nal par le droit d auteur l
61. litt raire et artistique en 2002 La cr ation d une soci t unique qui aurait selon eux boulevers certains quilibres oblig des cat gories diff rentes de titulaires de droits aux int r ts parfois divergeants si ger dans une m me structure et risqu de diminuer le niveau global de r mun ration en raison de la mise en place d une tarification unique Le projet a donc t repouss En d autres termes le souhait d une plus forte int gration ou coordination ne va pas jusqu remettre en cause la libert des soci t s de perception dans la d livrance des autorisations ni la gestion des flux financiers Aussi la proposition du CSPLA consiste t elle uniquement favoriser la mise en place d une plate forme unique d information et d orientation commune l ensemble des soci t s de perception et de r partition des droits Celle ci devrait terme permettre aux utilisateurs d acqu rir les droits et de se faire livrer les uvres en ligne et ne serait jamais qu un guichet commun Au niveau europ en un projet fran ais de m me nature t retenu dans le cadre du programme INFO 2000 de la Commission 2 2 Une union imp rative pour r pondre la num risation S agissant de la gestion des droits les effets de la num risation demeurent incertains En revanche la mondialisation des changes num riques impose des actions coordonn es au niveau international a Des effets ince
62. me des droits d auteur Elles sont charg es de percevoir pour le compte de leurs membres des droits ou redevances g n r es par l exploitation des uvres Elles exercent en outre une fonction de protection et d assistance des auteurs et de conseil ce titre elles leur servent souvent d interm diaires pour la n gociation des contrats d exploitation Depuis la loi du 3 juillet 1985 elles disposent d un statut l gal mais elles peuvent g rer les int r ts des auteurs avec des techniques juridiques diff rentes mandat apports cession de droits Avant d voquer la gestion collective il faut toutefois d crire bri vement des circuits de r mun ration plus traditionnels 1 Un mod le classique toujours d actualit Quelle que soit l industrie culturelle de r f rence il est g n ralement consid r que la part des droits d auteur repr sente de 5 10 du chiffre d affaires du secteur consid r ne s agit que d un ordre de grandeur Certains auteurs sont en position d obtenir des conditions plus favorable 1 IGAC Mme Francine Mariani Ducray M Jean Fran ois de Canchy M L amp Nhat Binh Mme Marie Claude Vitouse les soci t s de perception et de r partition des droits d auteur et droits voisins SPRD f vrier 2000 Dans le rapport pr c demment cit il est pr cis que les soci t s de perception et de r partition des droits d auteur et droits voisins repr sente
63. ou financi rement pour quiconque de contr ler l activit de plusieurs dizaines de milliers de diffuseurs de v rifier leurs comptes d inspecter les stocks des distributeurs d examiner les programmes des cha nes de t l vision diffus s sur le c ble ou par satellite en France et dans le monde En revanche cette t che devient envisageable si une structure sp cialis e qui se dote des moyens ad quats et tisse des r seaux avec ses homologues trangers s en charge Les structures collectives que sont les soci t s de gestion se r v lent en outre tre de v ritables groupes de pression actifs aux niveaux national et international Elles ont d ailleurs constitu des organisations cette chelle CISAC AIDAA p les de r flexion et d action notamment aupr s des organismes internationaux en charge des questions relatives la propri t litt raire et artistique Au plan national elles se regroupent dans des associations ou des comit s de liaison pour plaider leur cause aupr s des pouvoirs publics notamment pour 99 lutter contre le piratage ou carter les risques d inscription de nouvelles exceptions au droit d auteur dans notre l gislation Elles conduisent par ailleurs des actions d int r t g n ral au b n fice de leurs membres Les plus anciennes rev tent un caract re social caisse de retraite fonds de solidarit les plus r centes touchent l aide la cr ation ou
64. plus en plus vite et garantir en m me temps la p rennit et la diversit des cr ations et productions futures La question n est pas purement juridique ou commerciale elle est aussi thique et politique qui doivent profiter les nouvelles perspectives ouvertes par la soci t de l information Les diteurs et les auteurs estiment qu il ne peut y avoir de diversit culturelle sans une protection forte et efficace de la propri t intellectuelle assurant une juste r mun ration des ayants droit Ils consid rent en particulier que l acc s universel au savoir et la culture ne peut et ne doit pas vouloir dire acc s gratuit car la cr ation et la diffusion des contenus num riques n cessitent du temps des efforts des comp tences et des investissements qui doivent tre r mun r s leur juste valeur Les solutions doivent maner du march tout en tant encadr es par un environnement juridique pr visible mesures anti contrefa on Consolider les droits d auteur dans lesquels nous voyons bien que le droit moral et le droit patrimonial sont troitement li s et ins parables nous conduit devoir d finir des modes conomiques permettant le financement de la Chacun a droit au respect de sa vie priv e Les juges peuvent sans pr judice de la r paration du dommage subi prescrire toutes mesures telles que s questre saisie et autres propres emp cher ou faire cesser une atteinte
65. pour le moins d une clarification de la part de la Cour de cassation 3 2 Le cas clinique de l auteur dans l uvre collective La subtilit probl matique de la loi r side en ceci qu elle traite des droits de l auteur et non de la qualit d auteur En d autres termes l initiateur coordonnateur de l uvre se voit investi ab initio des droits d auteur sans qu aucune cession ne soit n cessaire mais non la qualit d auteur Les droits d auteur se trouvent donc dissoci s de l auteur Pour autant les droits reconnus au promoteur comme celui de d cider seul de l exploitation de l uvre finalis e ne privent pas totalement les contributeurs de tout droit S il ne peuvent r clamer le moindre droit sur l ensemble de l uvre ils disposent n anmoins de la possibilit de faire reconna tre leur qualit d auteur sur leur apport pour autant que celui ci soit identifiable Le r gime de l uvre collective s en trouve pond r Concr tement cette reconnaissance jurisprudentielle autorise chacun des auteurs de l uvre collective reproduire et exploiter sa contribution condition que celle ci ne porte pas pr judice l exploitation de l uvre collective prise dans son ensemble Cette autorisation est m me express ment pr vue par la loi pour les journalistes la reproduction et l exploitation de leurs discours ou articles 31 ne devant pas concurrencer le journal ou rec
66. produire les l ments pour le chiffrer dans la perspective du calcul des dommages int r ts D autre part cette proc dure de lutte contre la piraterie ne pouvait tre engag e qu condition que le producteur 65 detint les droits d auteur Une nouvelle protection juridique adapt e aux n cessit s a donc t cr e au b n fice des producteurs Elle a t tendue pour les m mes raisons armer ceux qui prennent les risques financiers de la cr ation artistique contre la piraterie aux entreprises de communication audiovisuelle pour qu elles puissent faire face la multiplication des r missions et diffusions de toutes sortes Les actes de concurrence d loyale pouvant tre compar s certaines atteintes aux droits d auteur les droits sp cifiques octroy s aux entreprises de l audiovisuel ont paru suffisamment proches de ces derniers pour tre baptis s droits voisins 3 Une d rive et une scission Cette r orientation de la doctrine et du droit positif constitue un premier rapprochement notable avec le copyright dont l objectif consiste pr cis ment prot ger le d tenteur du droit de copie contre toute reproduction du support mat riel de l uvre cette interdiction de copie correspond tr s exactement l etymologie du mot copyright et non la cr ation but que s assigne le droit d auteur La loi de 1985 en pr tendant assurer une protection juridique adapt e aux
67. professionnels Ainsi pour le PDG de Virgin Store filiale du groupe Lagard re s exprimant dans le journal Lib ration en mai 2004 le d veloppement de l enseigne sur Internet est vital pour faire face la mutation du secteur En tant que disquaire d clare t il nous avons vu nos ventes de disques chuter de l ordre de 30 en faisant remarquer que la part de la musique dans le chiffre d affaires de l enseigne est pass e de 65 en 1995 33 en 2003 principalement au profit du livre et dans une moindre mesure de la vid o Et 146 d ajouter Nous nous devons d accompagner cette mutation en d veloppant une offre de musique d mat rialis e meilleur march avant de le faire demain avec la vid o la demande Virgin compte investir 30 millions d euros dans le secteur d ici 2007 afin de devenir le leader de la vente de musique en ligne Cette d claration a t faite lors du lancement d une plate forme de musique num rique reprenant l id e d iTunes en proposant une offre de 300 000 titres issus des catalogues des majors et des ind pendants En r sum sur ce point un certain nombre d tudes montrent que les pratiques du pair pair peuvent avoir des effets positifs sur les ventes de disques soit par les effets d addiction sur la consommation de musique en g n ral soit parce que cela permet la d couverte d un certain nombre d uvres Nous assistons donc la naissance
68. sacralise sa position en affirmant la primaut du droit moral 2 Un droit de circonstances L histoire nationale du droit d auteur r v le un paradoxe L id alisation de l auteur et de son uvre incite penser que le syst me de protection de la propri t litt raire et artistique s est construit sur la base de conceptions philosophiques et de grands principes Il n en est rien Il s est progressivement labor sur la base de r ponses ponctuelles des d fis conomiques le plus souvent mais aussi politiques et sociaux La gen se des d crets de 1791 et 1793 qui allaient fa onner notre syst me pour plus d un si cle et demi est r v latrice Certes ces textes sont impr gn s de l esprit du temps et r sultent en partie de l action soutenue et efficace de Beaumarchais Ils trouvent pourtant leur origine dans la nuit du 4 ao t 1789 L abolition des privil ges oblige le pouvoir r organiser le secteur de l dition et endiguer la piraterie litt raire Par ailleurs l Assembl e cherche limiter l dition d crits s ditieux Aussi le premier projet labor par Siey s 1790 sur la libert de la presse vise t il concilier les int r ts des diteurs et les n cessit s politiques Il ne reconna t de droits aux auteurs que pour mieux les contr ler comme les imprimeurs et les diteurs ils sont invit s signer leur ouvrages de mani re les responsabiliser Ce texte s apparente en
69. si l impact de cette utilisation sur le march est nul D s que certaines conditions cessent d tre remplies le juge doit faire la balance entre les diff rentes conditions avant d arr ter son jugement Comme on le voit la contrepartie de la souplesse du fair use r side dans l ins curit Il est en effet particuli rement d licat de d terminer si l acte projet entre ou non dans le cadre de l utilisation loyale En cas de conflit entre l auteur et l utilisateur c est au juge qu il appartient de trancher Or les proc s pour de tels litiges peuvent durer une dizaine d ann es Comme on le voit le syst me am ricain des exceptions ne peut pas tre consid r comme une panac e Entre une construction probablement trop ferm e et une autre dont la souplesse relative se paye au prix de l incertitude le choix est corn lien Cependant des chalenges identiques ont conduit des volutions semblables par exemple en mati re de reproductions transitoires ou accessoires ou encore en mati re de droit de communication au public Peut tre alors faut il s orienter vers un autre mod le o les exceptions seraient plus nombreuses et les magistrats moins tenus par la r gle de l interpr tation restrictive Pour ne pas g n rer des r actions hostiles au droit d auteur il importe de trouver un point d quilibre raisonnable trop de droit d auteur tue le droit d auteur Une protection trop
70. sur l id e que l incitation financi re est seule de nature susciter la cr ation et que la finalit de cette derni re r side dans la satisfaction de l int r t du public Certaines soci t s de production audiovisuelle l s es dans leurs droits d exploitation par des entreprises de vid o se sont vues d bouter par la Cour supr me dans leur action en contrefa on au motif que le pr judice subi tait justifi en ce qu il facilitait l acc s du public des uvres librement transmises par la t l vision application du principe d usage loyal le fair use D aucuns voient dans ce jugement l expression d un contrat tacite conclu entre l auteur ou l inventeur et le public Il n est reconnu un monopole d exploitation aux premiers que pour autant qu il mentre pas en contradiction avec l int r t de la soci t qui veut la libre circulation des id es des informations et des changes commerciaux Sony Corp of America V Universal City Studios 1984 1 Le Copyright Act de 1956 ne consacre en aucune mani re le droit moral de l auteur tel qu il est reconnu en France 2 Cour Supr me des Etats Unis Mazer V Stein 1954 cit par B Edelman op cit 3 Cour Supr me des Etats Unis Fox Film Corp Doyal id Il 71 Sous cette r serve il appara t indiscutable que le copyright en cho la conception anglo saxonne assimile l uvre un bien conomique et cr e les cond
71. telles situations il faut bien percevoir que cette fragmentation r v le l absence d homogeneite des coll ges concern s ne peut que constater que des arguments objectifs int r ts divergents voire oppos s et subjectifs identit s propres se m lent pour expliquer que certains ayants droit ont pr f r se regrouper sous leur propre banni re Le paradoxe r side en ceci que les scissions suscitent des rapprochements fonctionnels voire la cr ation de soci t s communes pour r aliser des conomies d chelle dans la gestion et ou d administration des t ches N anmoins les situations diff rent d une soci t l autre en fonction de leur puissance Thomas Paris r sume ainsi la situation Nous avons donc l une en face de l autre une soci t dominante qui privil gie des frais de gestion faibles pour pr server sa dominance et une soci t domin e qui d veloppe une logique de long terme II 106 ax e sur une gestion rigoureuse et une bataille continue pour un largissement des droits Cet eloignement interdit alors tout rapprochement des societes Lorsqu il n existe qu une soci t dans un champ donn les tensions sont internes et les cl s de r partition entre les ayants droit r alisateurs sc naristes l objet de n gociations traduisent n cessairement des rapports de force Lorsque les int r ts entre le collectif et une fraction de celui ci voire un ayant droit parti
72. temporelle des droits patrimoniaux Contrairement au droit moral qui est perp tuel les droits patrimoniaux courent sur une dur e d termin e Au del de cette p riode l uvre devient libre d exploitation On dit commun ment qu elle tombe dans le domaine public a La dur e des droits p cuniaires Le monopole d exploitation est accord l auteur durant toute sa vie Il profite galement ses h ritiers pour une dur e d termin e La justification du caract re temporaire de la protection est pratique et th orique Pratique parce que le jeu de d volution h r ditaire dans le cas d un monopole perp tuel pourrait aboutir verser des droits plusieurs milliers de personnes au bout de quelques g n rations Th orique ensuite parce que l id al de diffusion de la culture exige que l uvre soit libre d autorisation et de droits au del d une certaine dur e Celle ci a volu dans le temps Depuis la loi du 27 mars 1997 portant transposition de la directive du 29 octobre 1993 relative l harmonisation de la dur e de la protection du droit d auteur et de certains droits voisins elle est fix e soixante dix ans apr s la mort de l auteur Pendant plus d un si cle le principe t en France une protection de cinquante ans post mortem mais l harmonisation europ enne des textes s est op r e en prenant pour base le r gime le plus favorable aux ayants droit Elle a m me permis que les
73. vont voir le jour si les uvres multim dias sont d finitivement qualifi es d uvres audiovisuelles le sc nariste de l interactivit ne peut il tre consid r comme un auteur En mati re d uvres radiophoniques ce sont la ou les personnes physiques qui en assurent la cr ation intellectuelle qui se voient reconna tre la qualit d auteur Contrairement au cas pr c dent il n existe donc aucune pr somption chaque collaborateur doit apporter la preuve de son apport original 3 Les auteurs d uvres collectives Selon l article 9 de la loi de 1957 est dite collective l uvre cr e sur l initiative d une personne physique ou morale qui l dite la publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des divers auteurs participant son laboration se fond dans l ensemble en vue duquel elle est con ue sans qu il soit possible d attribuer chacun d eux un droit distinct sur l ensemble r alis ressort de cette d finition que deux conditions essentielles doivent tre r unies pour que l on 30 puisse parler d oeuvre collective la pr sence d un ma tre d ouvrage et la fusion des apports dans l ensemble 3 1 Le r le preponderant du maitre d ouvrage Bien que la jurisprudence appr cie a minima les obligations de l initiateur puisqu il lui est simplement demand d avoir voulu la cr ation de l uvre collective
74. 1 52 CHAPITRE II NAISSANCE DE DROITS NOUVEAUX ET INCIDENCES DU DROIT INTERNATIONAL ET COMMUNAUTAIRE SUR LE DROIT FRAN AIS I LES DROITS VOISINS ET DROITS D RIV S DU DROIT D AUTEUR Les droits voisins parfois appel s droits d riv s ou droits connexes ont pour objet principal selon la loi de 1985 l ouverture des droits qui permettent aux entreprises de l audiovisuel de ma triser les cons quences conomiques et sociales du d veloppement rapide des nouvelles techniques de communication sans qu il y ait cependant entrave leur mise en uvre pr cise l expos des motifs de la loi Le l gislateur consid r l gitime et urgent de donner ces nouveaux acteurs en particulier aux diffuseurs des armes nouvelles pour d fendre leurs int r ts tout en pr sentant l initiative l gislative comme un souci d harmonisation des int r ts de chacun Ils comportent des aspects nationaux et internationaux qui seront examin s successivement pour des raisons de commodit de pr sentation Leur fondement est toutefois identique la reconnaissance de pr rogatives particuli res aux personnes qui concourent la r alisation d uvres litt raires ou artistiques sans pour autant obtenir la qualit d auteur Il est vrai que leur r le est souvent primordial en particulier dans nombre de productions contemporaines musicales ou audiovisuelles et que certains progr s artistiques ne se concr tisent que gr ce a
75. 25 f vrier 2004 2 Id II 76 Cette grande souplesse du droit d auteur h riti re de la tradition romano germanique tranche avec l approche analytique utilisee dans les pays de Common law Au Royaume Uni on d nombre comme aux Etats Unis six pr rogatives mais qui ne sont pas les m mes dans l un et l autre cas chaque nouveau mode de transmission le copyright est oblig de s adapter c est dire de pr voir express ment et dans le d tail le cas Nous sommes donc en pr sence d un dispositif exactement inverse de celui des droits d auteur o tout ce qui n est pas explicitement accord l auteur lui est refus On voit ici la rigidit du copyright et la souplesse du droit d auteur qui ont une cons quence directe sur l attribution des droits La souplesse pr sente un avantage pratique qui b n ficie automatiquement l auteur puisque tout acte nouveau d utilisation commerciale ou publique d une uvre peut tre assimil au droit de repr sentation ou de reproduction voire de destination En revanche la rigidit qui oblige enrichir l architecture juridique du copyright b n ficie l utilisateur l uvre tant libre de droits tant que des dispositions nouvelles n ont pas t adopt es A nsi pendant un temps les traductions et adaptations n ont ouvert aux Etats Unis aucun droit aux auteurs L alternative pr sente ici deux branches bien dessin es un droit plus
76. 91 Centre fran ais d exploitation du droit de copie Cette soci t civile de perception et de redistribution des droits per oit des redevances de la part des utilisateurs cocontractants et reverse les sommes aux ayants droit Enfin la loi du 3 juillet 1995 relative la gestion collective du droit de reproduction par reprographie instaur la cession automatique du droit de reproduction de toute publication au Notons que cette soci t agr e par le minist re de la culture qui peut ester en justice en cas de manquement aux droits 46 ne s occupe seule que des usages collectifs non commerciaux l usage commercial tant par surcro t soumis l autorisation des ayants droit Plus r cent le ph nom ne de copie priv e de logiciels posait un triple probl me la r alisation de la copie est plus simple et moins on reuse que dans le cas pr c dent pour des uvres ayant en revanche n cessit des investissements plus lourds la copie est juridiquement priv e car elle est pratiqu e par l utilisateur sur son propre mat riel Le taux d quipement des entreprises et des m nages tant d j lev et en constante progression le pr judice conomique et financier est potentiellement norme Aussi un r gime sp cial a t il t adopt qui permet l utilisateur du logiciel de faire une copie de sauvegarde lorsque celle ci est n cessaire pour pr server l utilisation du logiciel 3 2 La limite
77. Aujourd hui il s agit d tablir des proc d s de juste r mun ration de la production litt raire et artistique dans un monde num rique o les fabricants de logiciels de r seaux et de puces ont pris de nombreuses longueurs d avance dans un contexte de lib ralisation c est dire de moindre droit des changes commerciaux Le cycle de reproduction num rique des uvres peut servir l appropriation par les majors du secteur des biens culturels Pour elles l objet de cette appropriation n est pas de dynamiser la production culturelle mais de la formater aux besoins des march s L r side sans doute le vrai piratage L enjeu r side dans les capacit s de la nation de l Union europ enne d tablir par del les int r ts priv s de l conomie num rique une r mun ration des uvres qui de fa on quitable dans les nouveaux changes commerciaux b n ficie l auteur et la cr ation en g n ral L UVRE ET L CONOMIE DE MARCH NUMERISEE La question de l conomie num rique ne saurait se r duire la simple vocation vengeresse du piratage ou de la piraterie On voit mal comment le vieux verbe grec peirasthai tenter de faire mettre l preuve aller de l avant ou l pop e de la flibuste peuvent relater l ampleur des changements du support de l conomie num rique les t l communications Telle qu elle s est instaur e l conomie num rique ne ressortit
78. CONSEIL CONOMIQUE ET SOCIAL Paris le 23 juin 2004 LES DROITS D AUTEUR RAPPORT pr sent au nom DE LA SECTION DU CADRE DE VIE par M Michel MULLER rapporteur H 1 Le 26 novembre 2002 le Bureau du Conseil conomique et social a confi la section du cadre de vie la pr paration d un rapport et d un projet d avis sur les droits d auteur La section a d sign M Michel Muller comme rapporteur Pour son information la section a entendu en audition les personnes dont les noms suivent M Philippe Chantepie charg de mission l Inspection g n rale de l administration des affaires culturelles IGAC M Jean Marc Chardon secr taire g n ral du SPC CGC de la Maison de la Radion M Olivier Da Lage repr sentant des journalistes au Conseil sup rieur de la propri t litt raire et artistique SNJ M Michel Diard secr taire g n ral du syndicat national des journalistes de la CGT Mme Jo lle Farchy ma tre des conf rences en conomie l uuniversit de Paris M Fr d ric Goldsmith responsable du service juridique du syndicat national de l dition phonographique SNEP M Jean Yves Mollier professeur d histoire contemporaine l universit de Versailles Saint Quentin en Yvelines Daniele Rived secr taire g n ral de la FTILAC CFDT M Herv Rony directeur g n ral du syndicat national de l dition phonographique SNEP Il est noter
79. LA NUM RISATION La r partition r put e quitable op r e de fa on collective par les soci t s de gestion permet de mettre en contact selon un code social reconnu les producteurs avec les auteurs artistes et interpr tes La redistribution sous quelque forme qu elle soit pourcentage royalties cachets etc se pratique selon un bar me identifiable connu du monde de l industrie culturelle Sch ma 4 Economie de l al a de production M dia de masse interactif diversification N N N 2 N PERS Exploitations conomie 5 d audience AN d acces 7 conomie de distribution N N Editeurs Diffuseurs Co ts fixes Co ts perdus 1 10 Producteurs 1 100 1 1 000 Source Philippe Chantepie audition devant le Conseil conomique et social le 18 f vrier 2004 119 La loi fran aise de 1985 instaure un mode de r mun ration de la production audiovisuelle de la copie priv e phonogrammes et vid ogrammes et consacre les droits voisins du droit d auteur Ce faisant elle diversifie la r mun ration du droit d auteur ajoutant celle g r e initialement une forme de versement financier selon d autres crit res que le contrat social entre auteur et producteur Les producteurs audiovisuels et les fabricants de supports pour copie priv e entrent dans la valorisation d une uvre sur le march selon un mode de calcul engendr par
80. M offre donc un contr le troit de la diffusion des contenus il est possible de savoir dans le d tail la diffusion de chaque fichier de d finir combien de fois il pourra tre copi sur un autre support combien de fois il pourra tre lu pendant combien de jours il sera accessible Le DRM fait intervenir quatre op rations un encodage transformant le fichier traditionnel en fichier crypt diffus sur Internet par l interm diaire d un serveur l autre bout de la cha ne l utilisateur lit ce fichier gr ce un d codeur seul capable de le d chiffrer Toute cette op ration est g r e par le gestionnaire de droits qui identifie les ayants droit qui r partit les droits et qui v rifie si le client respecte bien les modalit s du contrat II 141 Pour r sumer le DRM est un syst me permettant de prot ger les droits de l auteur d un contenu num rique diffus en ligne Le dispositif peut aussi comptabiliser les droits qu il faudra payer cet auteur Ainsi dans le domaine musical un syst me de DRM comprend un format sp cial pour coder les morceaux et leurs titres ainsi qu un ensemble de r gles que les logiciels et mat riels doivent respecter pour que la musique soit utilisable L ensemble de ce verrouillage technologique conf re incontestablement un pouvoir important au fabricant de ces mat riels leur donnant la possibilit d inventer le syst me de codage et par voie de cons quence de
81. PDG de BMG Music France 300 000 titres seraient actuellement disponibles en offre l gale et les diteurs de musique annoncent la mise en place d une quinzaine de sites l gaux en France Plusieurs organismes rassemblant producteurs diteurs auteurs ou magasins de disques SACEM SNEP entre autres ont lanc un site Pro Music d clinaison fran aise de Pro Music cr au niveau europ en destin promouvoir les services l gaux de musique en ligne et expliquer au public les dangers de la piraterie D autres initiatives de ce genre ont fleuri travers le monde avec des sites aussi divers que musicunited org aux Etats Unis Save music au Japon Keepmusiccoming com au Canada et BRN amp GTBRNT en Nouvelle Zelande Certains sites qui permettaient le t l chargement gratuit ont t rachet s par des maisons de disques Napster le site californien cr en 1999 et qui avait lanc la gratuit du t l chargement jusqu rassembler plus de 70 millions d internautes t repris par une des majors Bertelsmann En s alliant au g ant allemand des m dias Napster d veloppa un syst me d change de musique s curis par abonnement basculant ainsi de la gratuit vers le payant D autres initiatives suivirent AOL dispose de MusicNet annon ant un catalogue de 260 000 morceaux Sony et Vivendi Universal cr ent PressPlay 1 Jo lle Farchy a t entendue en audition par la section dan
82. SPETA FREHTIENT ques ae LL Sante civile ds mabara ot prakar 17 dar tej SEMIA A en midis cos misir che LA 112 Sani des Firmaga Frs EIE nn ba amar d des aria ETRA VENLA lueppa ila risin ni eut i d en amaA 167 Voss 447 en DATE TE MEN Askur OL de hikoia ana arm sin Ares d timm line klei ile AFA Makara ir pug et SL ARE Kira la Chii d creia prr miin irasi A 2 irata pur ANCIEN Cho ide roter qua en d La grottes paris par ar db FILE ech LE his t ni Fa que a pir pi Lapi pre CES LED CAT pi E 5 Sarl Brrr TEL ILE rai LLC LE CE boots ben ALTER iles Hirata res meika kia LEE TEL RTE Hirio ouh trans dri ei ser Aus ara
83. a ne b n ficie pas d un r gime de protection sp cifique Elle rel ve du droit commun du droit d auteur Il est noter par ailleurs que si certains juristes consid rent que le statut de l uvre multim dia est proche de certaines uvres composites il est arriv que la jurisprudence lui reconnaisse la qualit d uvre de collaboration voire d uvre collective 4 Les uvres relevant d un r gime sp cial Certaines uvres originales se voient appliquer un r gime de protection particulier Les unes sont anciennes les titres les autres beaucoup plus r centes les logiciels 4 1 Les titres d pos s L article L 112 4 du CPI dispose que le titre d une uvre de l esprit d s lors qu il pr sente un caract re original est prot g comme l uvre elle m me Nul ne peut utiliser ce titre pour individualiser une uvre du m me genre dans des conditions susceptibles de provoquer une confusion ressort de cette r daction que les titres sont prot g s la fois sur la base du droit d auteur et de la concurrence d loyale Cet article de la loi de 1957 est l origine d une abondante jurisprudence 26 4 2 Les logiciels Le logiciel est d fini comme l ensemble des programmes proc d s et r gles et ventuellement de la documentation relatif au fonctionnement d un ensemble d un traitement de donn es La protection des logiciels rev t videmment une grande
84. a protection Elle commence courir non apr s la mort de l interpr te ou du producteur personne physique ce qui m aurait aucun sens puisque ce sont les supports et interpr tations qui sont prot g s mais compter du ler janvier de l ann e civile suivant la date de l interpr tation pour les artistes interpr tes de la premi re fixation des s quences sonores ou visuelles pour les producteurs de phonogrammes ou vid ogrammes et de la premi re communication au public des programmes pour les entreprises de communication audiovisuelle Ce m me article dans son dernier alin a pr cise que si la fixation d une interpr tation un phonogramme ou un vid ogramme fait l objet d une communication au public pendant la p riode de protection celle ci n expire alors que cinquante ans apr s le ler janvier de l ann e civile suivant cette communication cette disposition pourrait tre modifi e par la transposition de la directive du 22 mai 2001 La communication au public doit tre entendue comme le fait de rendre l objet du droit perceptible des personnes en g n ral directive du 19 novembre 1992 Pr cisons que suivant un m canisme analogue celui appliqu aux droits d auteur la loi de 1997 dispose que le les droits tomb s dans le domaine public avant le ler juillet 1995 renaissent s ils taient encore prot g s cette date dans au moins un Etat membre de la Communaut europ enne 1 2 Des exceptio
85. alisation et la promotion en direction des diteurs qui une fois cette uvre fix e et reproduite la dirigent vers les diffuseurs et les distributeurs Ce r seau classique est affect par la communication num rique La cha ne num ris e s organise de cette fa on le d veloppement de l uvre suppose un fort investissement du producteur au d part dans l informatique qui mobilise les logiciels ad quats pour sa r alisation La diffusion des contenus num ris s par les t l communications rencontre lors de la phase de lecture de nouveaux logiciels et l informatique grand public Le sch ma ci dessous t labor par M Philippe Chantepie qui l a pr sent devant la section du cadre de vie le 18 f vrier 2004 115 Sch ma 3 Mesures techniques de protection des oeuvres et DRMS SERVICES INTERACTIFS A LA DEMANDE uvre packag e COCECELELE LEE Set Top Box D codeur mat riel Ordinateur personnel Ordinateur personnel Set Top Box D codeur logiciel D codeur logiciel D codeur mat riel EIS ARS ar mun ration R t pour copie priv e Compensation quitable CDR CD Data POLLLITITTTIILELIIITITI DVD R COPIES SUR RESEAUX P2P IQUE COPIES PRIVES SUBSEQUI Source Philippe Chantepie Mesures techniques de protection des uvres et DRMS premi re partie tude tabli par Philipp
86. alit de l uvre par ailleurs tre absolue ou relative A ce titre une traduction ou une adaptation peuvent tre qualifi es d uvres de seconde main Comme les premi res elles peuvent b n ficier d une protection au titre du 20 droit d auteur Une uvre litt raire peut en effet donner lieu des adaptations multiples et g n rer ainsi de nouvelles uvres de toutes natures lyriques th trales cin matographiques De m me il arrive que des sc narios originaux crits pour le cin ma donnent naissance des romans Dans les deux cas l apport personnel de ces auteurs ouvre droit protection Depuis quelques ann es l application de la condition d originalit se complexifie et devient plus d licate du fait de l inadaptation des concepts utilis s pour juger les droits d auteur sur des cr ations d un genre nouveau logiciels banques de donn es uvres de compilation Aussi le juge est il aujourd hui conduit reconna tre l originalit d une uvre d s qu un apport intellectuel est discernable Cette volution de la d finition de l originalit qui loigne de l id e de reflet de la personnalit de l auteur est critiqu e par un certain nombre de juristes D une part parce que cette objectivation des crit res rapproche le droit d auteur de celui de la propri t industrielle d autre part parce que l apparition de ce nouvel l ment complique l applicati
87. ancement des uvres culturelles tait celui du syst me marchand classique ce qui est traduit sous le vocable d appropriabilit directe en conomie l utilisateur paye le bien qu il acquiert premier maillon d une cha ne de remont e des recettes entre les commer ants d taillants et distributeurs les producteurs et le cas ch ant les interpr tes enfin les auteurs s appuyant sur ce qu on peut appeler le m canisme de la protection individuelle Cette solution classique est aujourd hui remise en cause par les possibilit s offertes notamment par Internet de contourner les r gles de la protection intellectuelle Cette remise en cause touche autant les moyens de l industrie de la production litt raire et artistique que les droits patrimoniaux ainsi que leur syst me de recouvrement L ensemble de la cha ne a vu se produire une modification du poids sp cifique d acteurs d j pr sents et appara tre de nouveaux acteurs de nouveaux participants qui se sont invit s la table Fabricants de mat riel informatique de toutes sortes fournisseurs d acc s h bergeurs apparaissent dans la cha ne des valeurs Vecteurs des nouvelles technologies et ma trisant le progr s des techniques ils ont une avance sur les r alisateurs de contenus et peuvent ainsi peser sur les formes de consommation Des modifications identiques ont d j marqu le secteur entre autres lors de l apparition des cassettes audio
88. ans la fixation de l uvre action mat rielle et non dans l uvre elle m me cr ation intellectuelle Cependant l initiative et le risque financier pris par le producteur le distinguent des autres intervenants dans le processus de production techniciens fabricants La distinction op r e entre les deux types de production emporte une autre cons quence les vid ogrammes ne sont pas soumis au syst me de la licence l gale cf infra Il est vrai au moins l poque de l laboration de la loi que l utilisation de vid ogrammes dans des lieux publics paraissait moins probable et plus facile contr ler que celle de phonogrammes depuis longtemps d j diffus s sur les ondes dans les discoth ques et autres lieux accessibles au public en fond sonore Quels sont concr tement les droits reconnus aux producteurs de phonogrammes et vid ogrammes Ce sont des droits patrimoniaux dont la teneur est pr cis e aux articles L 213 1 et L 215 1 du CPI Ils consistent essentiellement en une pr rogative exclusive du producteur d autoriser ou d interdire toute reproduction y compris num rique mise disposition ou communication au public des biens issus de sa production La loi num rant les formes possibles d exploitation commerciale auxquelles peut se livrer le cessionnaire vente change louage elle reconna t implicitement aux producteurs un droit de contr le sur l utilisation commerciale de se
89. ant du public Interdire le pr t lui demeure toutefois impossible Pour autant l auteur peut s opposer certains usages des exemplaires reproduits ou au contraire subordonner la transmission de ses droits un usage d termin desdits exemplaires 2 3 Le droit de suite Dernier n des droits patrimoniaux il repose sur une logique tr s diff rente des deux premiers en ceci qu il ne consiste pas autoriser ou interdire C est une sorte de droit d application m canique qui ne concerne que les auteurs d oeuvres graphiques et plastiques qui est reconnu nonobstant toute cession de l uvre originale un droit inali nable de participation au produit de toute vente de cette uvre faite aux ench res publiques ou par l interm diaire d un commer ant article L 122 8 du CPI Le droit de suite est aussi le moins r pandu en dehors de notre pays Il t institu par la loi des 20 mai 1920 repris par celle de 1957 puis par la directive europ enne du 27 septembre 2001 Ainsi est il appel s tendre sinon se g n raliser Signalons toutefois que le d cret en Conseil d Etat qui selon la loi de 1957 doit d terminer les conditions dans lesquelles les auteurs sont appel s faire valoir leur droit n a toujours pas t publi de sorte que seule l adjudication permet actuellement aux artistes de percevoir un droit de suite Comment ne pas supposer que des oppositions fortes l application d
90. assique sous forme de subvention se r alise soit pas des productions directes financ es par l Etat et surtout les collectivit s locales soit par des m canismes de financement adapt s certaines formes de cr ations Mais d autres id es naissent en partant du principe que les solutions marchandes auront plus tendance attirer ce qui offre une perspective raisonnable de rentabilit rapide avec le risque d un appauvrissement de la cr ation terme Il est vrai que certaines productions t l visuelles ont tendance alimenter cette impression Il s agit donc de favoriser l closion de jeunes cr ateurs sans avoir la certitude d un succ s commercial cela fait partie des n cessaires investissements pour une vie culturelle inventive cr ative vivante ce dans tous les domaines de l art Cela devrait il se faire uniquement par le subventionnent ou la production par la sph re publique Certains cr ateurs ne l imaginent pas sous cette forme La redistribution publique peut prendre aussi d autres formes Avant d aborder cette question rappelons bri vement que le droit d auteur est aussi un droit exclusif d autoriser ou de ne pas autoriser l exploitation d une uvre Pourtant ce qu on voit se d velopper depuis quelques ann es c est l application de plus en plus importante de droits non exclusif c est dire ce qu on appelle les licences volontaires le titulaire du droit re
91. aste r seau imagin par l homme Il est une vitrine extraordinaire o tout peut s changer films livres l information manifestations sportives cours de la Bourse tat du trafic routier rencontre amoureuse et o tout peut s acheter des places de spectacles aux billets de train ou toutes sortes de biens et de services On voudrait le r duire 128 un immense bazar o l on peut faire son march sans sortir de chez 501 Il s agit d une forme de consommation tr s individualis e et modifiant les rapports sociaux si l acte d achat reste celui de l acquisition d un produit contre paiement cet change se fait avec des m thodes et technologies nouvelles Car s ouvre galement un espace de partage d change un troc d un genre nouveau x L acc s quasi instantan tout ce qui peut relever des besoins sociaux comme ce qui rel ve de la vie quotidienne au moment choisi quelle que soit l heure la journ e la p riode par un simple geste donne cette consommation individuelle un caract re diff rent de ce que nous pouvions conna tre auparavant notamment lors de la vente par correspondance Des lieux de consommation nouveaux se d veloppent les cybercafes en sont une illustration mais il s agit l galement d un rapport individuel avec l ordinateur m me si celui ci est plac dans un lieu public Le domicile deviendra sans doute pourtant le lieu de la consommation
92. ation de ce droit que le syst me devrait voluer car il fait appel d autres valeurs que les seules raisons conomiques ou de rentabilit Mais peut on l adapter aux r alit s de l univers num rique contemporain De nombreuses exceptions concernant les droits patrimoniaux ont r pondu aux volutions conomiques techniques et sociales ces volutions ont constitu un terrain multiforme sur lequel s appliquent les droits d auteur La musique ne soul ve ni ne rencontre les m mes probl mes que l dition litt raire qui elle m me n est pas en butte aux m mes questions que l dition de presse Les rapports entre l architecte et le ma tre d ouvrage sont ils r ellement les m mes qu entre un auteur ou un compositeur et un producteur Par ailleurs le probl me ne se pose pas dans les m mes termes si le contrefacteur est un internaute ou un acteur bien identifi du r seau rendant possible ou facilitant la contrefa on Faut il un droit monolithique Peut on imaginer l instar du droit des soci t s ou du droit international un droit de la propri t litt raire et artistique construit dans des termes qui lui permette in situ d apporter la meilleure r ponse la plus adapt e apr s examen 1 Philippe Amblard op cit 153 CONCLUSION Au terme de ce p riple la conclusion s impose l auteur la cr ation intellectuelle et artistique doivent recevoir selon les termes d un
93. ation n est autoris e que si la contribution rel ve d un genre sp cifique et qu elle est reconnue distincte et non indivise de l uvre commune l inverse des dessins et du texte d une bande dessin e par exemple Il faut encore que l exploitation s par e de nuise pas celle de l uvre de collaboration ce qu il appartient au coauteur s paratiste de prouver 2 2 Les auteurs d uvres audiovisuelles et radiophoniques S inspirant de la loi du 11 mars 1957 celle du 3 juillet 1985 d finit une cat gorie particuli re d uvres que g n ralement la jurisprudence et la doctrine qualifiaient d j d uvres collectives les uvres audiovisuelles cr ations cin matographiques t l visuelles vid os voire dans l avenir multim dias Cette sp cification n a d int r t ici que parce qu elle s assortit de r gles particuli res sur la qualification et le nombre de coauteurs Bien que le souci de la loi ait t en partie de limiter le risque d un allongement disproportionn du nombre de personnes pouvant pr tendre la qualit de coauteur compliquant ipso facto l exercice des droits l num ration 29 d un certain nombre de collaborateurs auxquels s attachent des caract ristiques propres ne vaut pas exclusion D autres contributeurs peuvent en effet revendiquer le statut de coauteur On d nombre cinq cat gories de coauteurs pr sum s l auteur du sc nario l
94. au b n fice de personnes affect es d un handicap Sa longueur et son caract re non obligatoire laissent penser que l harmonisation vis e par la Directive ne pourra pas tre atteinte chaque Etat membre retenant les exceptions qui lui conviennent le mieux Cependant les exceptions devront satisfaire au test des trois tapes issu des trait s OMPI de 1996 test dont il a t question plus avant et qui fonde le principe de la propri t litt raire et artistique communautaire et internationale et fixe les limites et exceptions au droit d auteur et aux droits voisins Celles ci doivent constituer des cas sp ciaux et ne pas porter atteinte l exploitation normale de l uvre ni causer un pr judice injustifi aux int r ts l gitimes des titulaires de droits La Directive pr voit une compensation quitable pour la copie priv e facultative et dans ce cadre l auteur peut l galement mettre en place des mesures techniques destin es se prot ger des contournements rendus possibles par la technique Ainsi la technique prot ge le droit et r ciproquement le droit prot ge la technique Ceci renvoie la question de la compatibilit entre ces mesures de protection et les exceptions pr vues aux droits des titulaires Dans les faits les diff rents dispositifs techniques pour se prot ger du piratage cryptage st nographie dont l efficacit ne peut tre garantie conduit le l gislateur
95. ayants droit sont donc toujours fond s agir au cas o il lui serait port atteinte quel que soit le d lai coul depuis la cr ation ou la cession des droits patrimoniaux R ciproquement l usage prolong de ce droit ne permet nullement de l acqu rir 1 4 Un droit insaisissable A d faut du consentement de l auteur aucune uvre ne peut tre commercialis e ni saisie Seule la d cision du cr ateur de communication au public ou de divulgation l ve cet interdit 1 5 Un droit incontournable et absolu Dans une affaire c l bre la colorisation d un film de John Huston Asphalt Jungle la Cour de cassation tabli que les r gles du droit moral sont des lois d application imp rative Elle a consid r qu en refusant aux h ritiers d un r alisateur am ricain la possibilit de s opposer la version coloris e d un Jilm au motif que la loi am ricaine sur les contrats pass s conclus entre le producteur et les r alisateurs d nient ces derniers la qualit d auteurs la cour d appel violait l article L 121 1 du CPI Dans le m me esprit la jurisprudence affirme que dans le cas o le contrat serait soumis la loi am ricaine qui n interdit pas l abdication du droit la paternit il y aurait lieu de faire jouer l exception d ordre public permettant d ecarter la loi d sign e par la r gle de conflit et de lui substituer la solution fran aise 2 La composition du dr
96. barbarie il ne faut pas oublier l invention de l art typographique Donc d courager abattre avilir cet art c est travailler nous y replonger et faire ligue avec la goule des ennemis de la connaissance humaine Faut il assimiler l re num rique qui s mancipe du support imprim au nouveau visage d un ennemi de la connaissance et r duire son av nement celui du piratage des uvres La r volution de l imprimerie et de la typographie ont t suivies par une production juridique issue de trois grandes soci t s qui sortirent diff remment du f odalisme Angleterre monarchie constitutionnelle et m re du march libre les Etats Unis de la Guerre d ind pendance et la France de la R volution Chacune des soci t s tabli un droit de la propri t intellectuelle et artistique diff rent mais fond sur la pr occupation commune d tablir une juste r mun ration du cr ateur Ainsi naissent simultan ment deux visions de la propri t litt raire et artistique ayant le m me objectif assurer un quilibre entre trois int r ts a priori antagoniques l int r t g n ral qu est la diffusion publique l int r t particulier de l auteur qu il faut reconna tre l int r t des investisseurs pr sents tant en amont qu en aval de la cr ation Si entre le droit anglo saxon et le droit fran ais existe une convergence sur la recherche d un contrat social elle ne repose pas su
97. cation des trois secteurs informatique t l phonie t l vision Il s agit pas d une r volution technologique dont il convient de cerner la nature La machine vapeur au XIX me si cle rempla a le muscle cheval vapeur L informatique des r seaux suppl e le cerveau Le son d abord langage a suscit les techniques du t l phone du disque de la radio du magn tophone L crit engendra le papier l imprimerie la typographie le livre le journal L image fut peinture gravure puis bande dessin e photo cin ma t l vid o La r volution technique rassemble les trois en un seul support virtuel L interconnectivit des r seaux et des lecteurs t l phones c ble t l ordinateur courrier Web dans le cadre de la d r glementation des t l communications ouvre la voie un flux informatique tout azimut Les ma tres des r seaux aspirent devenir les interlocuteurs uniques du citoyen des pays industrialis s Ce qui d termine la vente de donn es dans l conomie num rique de march c est la quantit de personnes abonn es un m dia crypt celles qui franchissent un portail d acc s sur le r seau le nombre de visites d un site Web La situation pourrait se r sumer ainsi de fa on lapidaire auparavant les entreprises des industries de la culture vendaient de l information ou de la distraction des citoyens Maintenant elles pr f rent vendre des consommateurs auditeu
98. cc s du plus grand nombre une somme exponentielle de connaissances Le d fi actuel est bien d accepter les volutions technologiques prendre en compte les nouvelles pratiques de consommation et de diffusion du savoir de la culture et de l information tout en assurant le financement et la d fense des cr ateurs I LES NOUVELLES FORMES DE CONSOMMATION Comment d passer le mur d incompr hension qui semble s lever entre ce qui peut appara tre comme deux points de vue inconciliables celui des consommateurs internautes et des titulaires des droits d une part celui des auteurs et producteurs de l autre A L INTERNET CONDUIT DE NOUVELLES FORMES DE CONSOMMATION On estime 23 millions le nombre d internautes en France En 2003 10 5 millions de foyers taient quip s d ordinateurs soit 18 de plus que l ann e pr c dente 6 5 millions d entre eux sont quip s d un acc s Internet et le commerce lectronique augment de 61 entre 2001 et 2003 Le quatri me comit interminist riel pour la soci t de l Information en 2003 d cid de faire du d veloppement de la Soci t de l information un chantier prioritaire pour la France c t et non en remplacement de formes de consommation traditionnelles o l acte d achat met en contact client et vendeur Internet permet de nouvelles formes de consommation Internet est devenu en quelques courtes ann es le plus v
99. certains aspects du Droit d auteur et des droits voisins dans la Soci t de l Information soumise pour transposition au Parlement fran ais permettra t elle de r pondre aux interrogations fondamentales portant sur l avenir de la protection des uvres et des auteurs Parmi les contradictions pr sent bien identifi es dans toute leur complexit figurent l apparition d un droit de distribution et de diffusion diversement ressenti en fonction de la nature de l uvre culturelle mais touchant l ensemble de la cr ation En effet si pour des raisons essentiellement pratiques l dition litt raire a moins subir actuellement une forme de distribution pouvant spolier l auteur les cr ations musicales cin matographiques plasticiennes sont au centre d une crise multiples facettes dans laquelle l auteur risque d tre le principal l s Les nouvelles formes de diffusion favoris es doublement par l Internet et la num risation ouvrent pourtant des possibilit s nouvelles de d veloppement des changes culturels d acquisition du savoir de cr ation litt raire et artistique Elles pourraient donner lieu l irruption de nouvelles formes de cr ation et d enrichissement du patrimoine culturel de l humanit De nouveaux acteurs particuli rement l industrie de la communication et celle de la fabrication des mat riels informatiques bouleversent le syst me des droits d auteur et des droits voi
100. charger et encoder une fonction de gravure de morceaux de musique est galement disponible via iTunes On pourrait appeler cela un service total D autant plus que iTunes 4 permet galement de se connecter sur le site Audible qui donne acc s aux versions num riques sonores de plus de 18 000 offres des livres des journaux comme le New York Times et le Wall Street Journal des missions de radio La soci t Apple met en uvre de v ritables strat gies de marketing pour d velopper cette vente de musique en ligne ainsi ce fabricant informatique passe un accord avec AOL premier service en ligne et fournisseur d acc s Internet ancienne filiale du groupe Time Warner un des cinq majors afin de proposer ses 25 millions d abonn s un acc s privil gi par un simple clic de souris son syst me Elle s est galement associ e une firme de boissons gazeuses tr s pris e dans le monde entier pour offrir 100 millions de t l chargements gratuits via des mots de passe gratter sur la bouteille Le pr sident de la F d ration internationale de l industrie phonographique Jay Bermann affirme que le succ s am ricain du site d Apple iTunes est la preuve que si un service musical est bien fait le public comprend qu il faut remunerer les artistes et les cr ateurs et qu il faut payer pour t l charger de la musique Cette nouvelle forme de vente attire pr sent la quasi totalit des
101. cid pour offrir aux secteurs informatiques des acc s commerciaux des march s consid rables tr s rapidement devenus plan taires Les utilisateurs privil gi s devinrent clients de firmes priv es au pouvoir grandissant comme celui des fournisseurs des services en ligne et des constructeurs de r seaux Depuis un tiers de si cle les investissements massifs dans l conomie num ris e issus des secteurs militaires et informatiques ont donn naissance des entreprises plan taires General Electric Citicorp General Motors American Express IBM Westinghouse McDonnell Douglas Ford Boeing etc L ordre de grandeur En 2000 le seul investissement cumul dans le secteur num rique repr sente 258 milliards de dollars Depuis ces trente derni res ann es les applications de cette conomie num rique se sont multipli es R servations transferts de fonds inventaires flux tendu conception assist e par ordinateur t l marketing agences gouvernementales fournisseurs de services m dicaux et d assurances applications tueuses en terme de champ de bataille num rique Tous les aspects de l conomie de march tendent tre num ris s pendant que les r seaux investissent le monde du travail et le mode de vie domestique A nsi la simple vente par t l marketing repr sente dix millions d appels par jour en 2002 soit un chiffre d affaires d environ 600 milliards de dollars pour ce seul petit secteu
102. citer d autorisation ni payer une redevance l auteur ou ses ayants droit Ce principe de base demeure bien que des moyens techniques de reprographie ou de copie num rique tr s performants et peu on reux aient permis que la copie priv e devienne une pratique habituelle et banalis e susceptible de porter atteinte aux int r ts conomiques des auteurs et des diteurs e une exception d application difficile La difficult d application du principe tient essentiellement nous l avons d j voqu dans la pluralit des proc d s de reproduction leur facilit d utilisation leur qualit technique et la baisse du co t de leur utilisation ou de leur prix d achat Autant d l ments qui concourent d poss der les auteurs d une partie de leurs ressources Pour d passer ces difficult s et compenser le manque gagner des auteurs et diteurs trois dispositions ont t prises La premi re instaur e par la loi de finances de 1976 consist instaurer une taxe de 3 sur la vente de tous les appareils de reprographie fabriqu s ou import s en France Les sommes recueillies abondent un fonds g r par le Centre national du livre qui sert financer des actions sociales ou culturelles Le deuxi me palliatif a t la signature de contrats puis de conventions d autorisation de reproduction d uvres prot g es le premier contrat date de 1987 par le Centre fran ais du copyright CFC devenu en 19
103. ckard L objectif de ces soci t s est de faire du b n fice en vendant des services li s aux logiciels eux m mes installation formation adaptation 2 Une alternative au mod le marchand De nombreuses recherches se font autour de cette id e partant du principe qu il s agit l d une r elle alternative l conomie marchande stricto sensu Sans entrer dans ces consid rations on peut n anmoins constater que cette forme d change est susceptible de promouvoir sur Internet des nouvelles formes de productions qui n ont rien voir avec ce qui se fait dans l univers classique Des uvres alliant les nombreuses possibilit s techniques mariant les formes d expression Pour ces formes de production on peut penser que des mod les de coop rations nouvelles peuvent se former c t de l Internet marchand Ils pourraient en particulier se d velopper dans certains domaines comme celui de la recherche l essentiel pour les chercheurs tant la diffusion des connaissances A c t des publications scientifiques touchant un lectorat assez r duit il y a un espace ouvert par Internet permettant une mise en uvre originale du droit d auteur celui d une d marche novatrice de partage avec ses pairs ou avec le public Il ne s agit pas d assurer la gratuit mais d assurer un acc s libre permettant change et enrichissement du travail Un exemple de ce type de nouvelle d marche est don
104. compromis r sultant de n gociations entre agents du champ de la cr ation artistique pour r soudre le double probl me de la r mun ration de produits au caract re de biens publics et la gestion de la coop ration entre cocreateurs Il reste que les compromis r v lent et entretiennent des priorit s diff rentes Cette concurrence paradoxale entre le cr ateur et la cr ation va s accuser tout au long du XIX me si cle La vision h rit e du si cle des Lumi res va tendre en France une protection de plus en plus marqu e du cr ateur alors que la vision conomique va d finitivement pr valoir aux Etats Unis avec une prise en consid ration de plus en plus affirm e des int r t des investisseurs En r alit tous les pays s efforcent de r aliser un quilibre entre l int r t g n ral l int r t particulier de l auteur et celui des investisseurs qui en amont assurent la production de l uvre puis en aval sa distribution Non seulement le centre de gravit diff re d un pays l autre mais encore il se d place dans le temps Alors qu en France la balance des int r ts se r alise d s l origine et tout au long du XIX me si cle au profit des auteurs l quilibre se modifie progressivement dans le sens d une meilleure prise en compte de l int r t g n ral et plus r cemment de celui des investisseurs Aux Etats Unis en revanche l int r t g n ral qui appara t central la fin
105. comptabilit C est le capitalisme qui s est num ris emportant avec lui dans les r seaux ses propres contradictions Lois et accords de la fin des ann es quatre vingts ont encourag les m gafusions pour fertiliser le march des quipements informatiques des r seaux des ordinateurs des lecteurs informatiques L explosion d Internet le secteur de la t l phonie mobile ont support le boom de l conomie enti rement dop e par l extension de la num risation lib rale La concurrence exacerb e avait atteint des sommets avant le changement de si cle Le haut d bit d aujourd hui sur Internet n a pas encore rendu tout son jus Ces cinq derni res ann es la capacit d Internet a t multipli e par cinq Par del les fraudes comptables les d lits d initi s et les mensonges boursiers la maladie de faillite trange de g ants l enronite ou la plong e financi re d quipementiers comme Luccent ou Nortel et autre Alcatel au del de l inversion de tendance dans la t l phonie par exemple o les emplois sont d truits par milliers les tuyaux sont l en nombre et en capacit exc dentaires certes mais en osmose avec l expansion de l conomie de march l chelle du globe 2 M me le livre encore que Sans la mise en place de mesures de politique culturelle adapt es telles que le prix fixe m me le vieux m dia v n rable le livre peut voir sa diversit
106. cteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion 26 octobre 1961 la convention de Gen ve du 29 octobre 1971 consacr e aux phonogrammes la convention de Bruxelles du 29 mai 1974 appel e aussi convention satellite les accords de Marrakech accords ADPIC pris dans le cadre de POMC le 15 avril 1994 Pour faire reconna tre ses droits l auteur peut aussi se pr valoir des principes nonc s par l OMPI et l UNESCO qui ont une valeur interpr tative comparable une circulaire minist rielle bien qu manant d experts internationaux 82 de la jurisprudence prise dans d autres Etats membres de la convention de Berne en l absence de pr c dents fran ais condition qu elle ne s oppose pas des dispositions du droit fran ais En accord avec l article 19 de la convention de Berne le juge doit rechercher une harmonisation internationale minimum IV LES CONVENTIONS Elles posent pour principe l assimilation de l auteur tranger au national dans le respect de la libre circulation des biens et des personnes Elles visent carter ou r duire les diff rences existant entre les diff rentes l gislations nationales afin de mieux prot ger par des r gles communes les uvres manant des pays signataires LA CONVENTION DE BERNE Conclue en 1886 elle t depuis souvent remani e la derni re fois en 1971 acte de Paris Elle constitue le socle fondamental de la p
107. culier deviennent par trop contradictoires des s cessions se produisent L exemple embl matique souvent cit est celui des h ritiers de Picasso qui se trouvant en position d obtenir des conditions plus favorables que celles offertes par les accords collectifs ont opt pour une gestion individuelle Ce type d arbitrage est toujours l ordre du jour pour les cr ateurs b n ficiant d un capital de notori t important En outre par del les aspects financiers imm diats la gestion personnelle des droits de repr sentation et de reproduction peut constituer un l ment essentiel dans une strat gie marketing Dans ce contexte g n ral de tensions entre soci t s et entre ayants droit les conflits se font plus aigus pour l appropriation des ressources nouvelles apparition de nouveaux droits redevables qui peuvent se r v ler particuli rement lucratifs Les nouveaux droits sont en outre l origine de la cr ation de certaines SPRD qui leur sont sp cifiquement d di es Ajoutons pour finir sur ce point que les soci t s comme toute structure d veloppent des int r ts propres qui inscrivent leur action dans le long terme recherche de nouveaux adh rents lobbying investissements et qui sont susceptibles d entrer en contradiction avec ceux plus court terme des associ s L accueil de nouveaux membres comporte le risque de devoir r partir un montant des droits identiques les deux tiers des adh rents
108. d codage tout en offrant le gestionnaire de syst me la boucle est boucl e l auteur ou l interpr te trouveront ils leur salut aupr s de Microsoft Apple ou Real Network 2 La protection technique des crits Avec le d veloppement des technologies de l information le secteur de l dition utilise de nouveaux outils comme les DOls Digital Object Identifier c est dire identifiants de contenus num riques qui sont des sortes de codes barres de la propri t intellectuelle En effet ce syst me assurant l identification d un contenu intellectuel texte image musique etc repose sur un scell virtuel en forme de fichier nanti d une cl lectronique avec un num ro d identification le nom de l auteur le nom du titulaire des droits les conditions d utilisation etc Il suffit de cliquer sur un point pr cis indiqu l cran pour faire appara tre ces donn es qui sont en th orie infalsifiables code barre L int r t de cet instrument est qu il permet de localiser parfaitement des documents en ligne de relier un document et son r sum ou encore sa traduction et enfin de mettre en place un d p t l gal num rique des uvres Le DOI permet ainsi des publications d tre mentionn es dans des catalogues par des agr gateurs ou des portails et finalement diffus es sur le plan international en particulier aupr s des universit s Ces nouvelles perspectives devraient tre particuli remen
109. d interdire la reproduction directe ou indirecte de leurs phonogrammes article 10 Des droits identiques sont reconnus aux organismes de radiodiffusion concernant r mission de leurs missions la fixation sur un support mat riel de leurs 54 missions mais aussi la reproduction et la communication de leurs missions de t l vision dans des lieux accessibles au public article 13 Ce pouvoir d autorisation ou d interdiction sur la reproduction et la repr sentation des uvres enregistr es se double d un droit p cuniaire puisque la publication ou la reproduction d un phonogramme dans le cadre d une exploitation commerciale et ou publique ouvre droit au versement par l utilisateur d une r mun ration quitable et unique aux artistes interpr tes ou ex cutants et ou aux producteurs de phonogrammes article 12 Enfin la dur e de protection est fix e par l article 14 de la convention vingt ans minimum compter du ler janvier de l ann e civile suivant celle de la fixation ex cution ou mission Cette reconnaissance d une forme de copyright industriel inspir des droits de l auteur a t la cible d une triple critique Il a d abord t reproch la convention de traiter ensemble des producteurs et des artistes interpr tes L OMPI m me estim que r unir en un seul accord international des droits industriels et des pr rogatives fond es sur des actes personnel
110. de l avoir divulgu e et exploit e cela ne remet pas en cause son r le essentiel M me si la loi pr voit que l initiateur peut tre une personne physique il appara t dans la pratique que les personnes morales maisons d dition entreprises de presse occupent le plus souvent ce r le A partir du moment o l initiative lui revient dans le cas contraire les droits d auteur resteraient acquis aux cr ateurs ind pendants la personne morale d cide de la conception et de la structuration de l uvre et la dicte aux collaborateurs dans une relation hi rarchique Il est vrai que sans elle la cr ation n existerait pas Elle d cide des ouvrages diter ou des publications r aliser des sujets abord s de leur ventuelle hi rarchisation et de leur traitement Il lui revient galement de choisir les personnes qui r aliseront cet objectif Dans un second temps les contributions seront coordonn es sous l autorit d une personne dont le nom devra figurer sur la publication La deuxi me condition fix e par la loi a suscit une jurisprudence abondante et cr des incertitudes L id e de fusion des contributions dans un ensemble sans qu il soit possible d attribuer chacun un droit sur celui ci a t diversement interpr t e Divergences et incertitudes jurisprudentielles t moignent de la complexit de la caract risation de l uvre collective et plaident en faveur d une refonte du droit ou
111. de la SACEM ne produisent aucun droit entre un plus grand nombre de personnes b Des int r ts communs L affirmation de logiques divergentes dont nous venons de donner un aper u favoris la multiplication des structures L norme inconv nient de ce mouvement allongement des circuits de redistribution surco ts opacit ralentissement du rythme des affectations ne doit pas occulter un avantage qui pourrait tre analys comme un int r t commun ou presque la difficult pour un groupe dominant d imposer sa vision et ses desiderata aux plus faibles Il ne faudrait pourtant pas cultiver le paradoxe par plaisir La d fense d int r ts communs oblige cette myriade de soci t s se regrouper pour r aliser des conomies d chelle en particulier dans les op rations de perception quand le ou les interlocuteurs redevables sont les m mes La d j ancienne SDRM la SPRE et le proc dent de cette logique Un autre mode de coop ration consiste pour une soci t puissante la SACEM par exemple mettre des moyens disposition d une autre contre r tribution afin d viter l engagement d investissement puis de frais de fonctionnement importants et inutiles 1 Thomas Paris op cit 107 seconde grande raison qui pousse les soci t s se regrouper r sulte du souhait insistant des diffuseurs de n avoir traiter qu avec un nombre limit d interlocuteurs ou mieux un seu
112. de paternit et le plagiat moralement reconnus ou condamn s N anmoins les auteurs ne jouissaient d aucune protection particuli re et lorsqu ils taient esclaves leur production intellectuelle appartenait de droit leur ma tre Il ne faudrait pas que l histoire b gaye deux mille ans d intervalle A LA RECONNAISSANCE D UNE PROPRI T CONTR L E Avant que n mergent au XVIII me si cle les deux grandes conceptions qui assurent aujourd hui encore la protection des uvres et ou des auteurs le copyright et le droit d auteur des syst mes avaient t mis en place apportant des garanties certains acteurs de la production culturelle 1 De la propri t intellectuelle aux droits de l auteur Les syst mes de protection de la propri t intellectuelle datent de la Renaissance Le premier d entre eux est con u et mis en place dans la Venise du XV me si cle et porte essentiellement sur ce que nous appellerions aujourd hui la propri t industrielle Des droits exclusifs de fabrication d exploitation ou de commerce sont accord s sur une p riode donn e aux inventeurs ou aux importateurs de techniques nouvelles afin de mettre un terme la pratique du secret seul mode de protection efficace que les cr ateurs avaient trouv pour prot ger leur bien La d livrance de brevets fait flor s Elle s tend depuis l Italie l ensemble de l Europe puis aux Etats Unis d Am rique Avec l in
113. du XVII me si cle se voit peu peu d tr n par l int r t des investisseurs Au total la pr gnance des acteurs conomiques s affirme au fil du temps dans les deux cas STRUCTURATION D UNE OPPOSITION Depuis deux si cles les syst mes de copyright et de droits d auteur ont bien entendu volu et l laboration progressive du droit moral dans les pays de droits d auteur a contribu creuser un foss entre eux Une pr sentation classique de ce qui les diff rencie m rite d tre rappel e Thomas Paris Le droit d auteur l id ologie et le systeme PUF 2002 2 Ibid 70 1 Bien mat riel ou expression de la personnalit Il n est gu re contestable que dans les pays de copyright l auteur entretient avec son uvre un rapport de propri taire L uvre n est pas un avatar du cr ateur mais une production de son talent et de son travail un bien conomique Con ue comme telle l uvre peut tre ali n e en totalit lors d une cession et avec elle toutes les pr rogatives de l auteur jusqu sa qualit m me Aux Etats Unis o le droit moral est quasi inexistant cette situation est v cue sans le moindre tat d me A l inverse les Anglais ont d adopter une loi en 1908 pour permettre l auteur d abandonner sa qualit par contrat Le cessionnaire peut ne pas utiliser l uvre l adapter la modifier ajouter ou retrancher des personnages par ex
114. e En second lieu il n est pas possible de s opposer la radiodiffusion non plus qu la distribution par c ble simultan e et int grale de cette radiodiffusion En r alit la diffusion par c ble est autoris e sous r serve notamment de ne pas atteindre un public autre que celui touch par la radiodiffusion La terminologie l gale ne doit pas inqui ter le vocable radiodiffusion permet d inclure dans son champ de la retransmission par satellite S agissant de la diffusion num rique certains modes de communication 62 des enregistrements rel vent de la licence l gale transmission dite quasi la demande d autres de l autorisation pr alable paiement la demande Les utilisations ne r pondant pas aux crit res de la licence l gale restent soumis au principe du droit exclusif Il appartient alors au juge sur la base d une interpr tation stricte de l article L 214 1 puisqu il s agit d une exception un principe de d terminer le r gime applicable au cas par cas Lorsque le mode de communication risque de concurrencer la distribution des supports autre que le support commercialis subit une alt ration ou est int gr dans une autre uvre la r gle g n rale semble tre le retour au principe du droit exclusif Normalement la licence l gale ne peut pas concerner les phonogrammes inclus dans des vid ogrammes Paris 9 mai 2001 Il a pourtant t jug que la partie vis
115. e L enjeu est bien d obtenir par la voie royale de la libert contractuelle une protection des grandes entreprises de l industrie culturelle et une s curisation des investissements L auteur appara t d s lors comme un acteur secondaire du syst me Rappelons ce propos que si le droit fran ais encadre les cessions de droit d auteur il n en est rien aux Etats Unis o la mati re rel ve des Etats et non du pouvoir f d ral La libert illimit e du contrat invite se rem morer la phrase de Lacordaire entre le fort et le faible c est la libert qui opprime et c est la loi qui lib re Ainsi au niveau international la logique du copyright port e par des groupes de pression extr mement puissants et tenaces progresse r guli rement au d triment de celle des droits d auteur La protection des cr ateurs p se moins lourd que celle des investisseurs fond les syst mes qui donnent une fonction sociale au droit d auteur consid rent que les auteurs sont redevables la soci t qui accepte de leur consentir des droits tandis que la conception fran aise repose sur l id e que c est la soci t qui est redevable aux auteurs et non l inverse A partir de ce constat tranch du professeur Pollaud Dulian quelle volution peut on esp rer pour viter une guerre des dogmes suivant l expression de Michel Vivant Ne peut on envisager un d passement de la contradiction dans la d finit
116. e Chantepie charg de mission l inspection g n rale de l administration des affaires culturelles 117 Le bien culturel num rique n cessite ind pendamment de l esp rance de profit un prix lev de production dont la rentabilit est assur e par la diffusion Le bien num rique ainsi constitu pr sente les caract ristiques d un bien public Il comporte la sp cificit d tre non exclusif c est dire qu un film regard par exemple n exclut pas les autres spectateurs L int gration de l conomie num rique des biens culturels engendre un effet de concentration entre les mains du producteur du contr le des droits Le droit de propri t sur la cr ation intellectuelle est en mouvement perp tuel Il subi diff rents chocs diff rents conflits dont les impacts majeurs ressortissent aux innovations techniques L imprimerie la typographie la fabrication industrielle du papier permettant la fabrication du livre ont contribu fa onner le droit de propri t litt raire au terme de multiples ajustements A son tour l quilibre issu d une longue p riode d termin e par l invention de Gutenberg rencontr l apparition de la radio qui a boulevers la cr ation et la diffusion musicale Le droit d auteur s y est adapt Puis la t l vision suscit l adaptation du droit d auteur la r volution audiovisuelle mettant au point de nouveaux modes de r mun ration de l
117. e ce droit sont l origine de ce diff r de plus d un demi si cle Il appara t donc que le droit de suite dont la dur e est celle du monopole n est pas cessible ni titre on reux ni titre gratuit Ce n est pas non plus un droit d exploitation mais un droit de cr ance qui s exerce l occasion de l ali nation d un objet corporel Concr tement il consiste en un pr l vement sur le prix de vente du bien fix uniform ment 3 applicable seulement partir d un prix de vente fix par voie r glementaire Il est actuellement de cent euros La charge du paiement du droit de suite incombe au vendeur 42 En visant les uvres graphiques et plastiques la loi entend appliquer le droit de suite des uvres uniques peintures dessins sculptures gravures meubles tapisseries mais aussi des uvres r alis es en plusieurs exemplaires lithographies estampes photographies bronzes pour peu que chacune d elles porte la marque de la personnalit de l auteur ne peut donc s agir de simples copies conformes d un original r alis es m caniquement Sous cette r serve le droit de suite s applique en th orie l ensemble des uvres 3 Les limites des droits patrimoniaux Le monopole d exploitation reconnu l auteur n est ni absolu ni ternel La loi a express ment pr vu des exceptions son application et l a limit dans le temps 3 1 Les exceptio
118. e cr ateurs multiples que nous allons voir 2 Les auteurs d uvres de collaboration Les uvres de collaboration rev tent aujourd hui une grande importance en particulier en raison du poids de l industrie audiovisuelle dans la production nationale et internationale Elles sont en outre susceptibles d en acqu rir davantage avec le d veloppement des uvres multim dias dont le statut n est pas encore d finitivement fix 2 1 Le cadre g n ral Les uvres de collaboration n cessitent le concours de diverses comp tences dans un but unique la r alisation d une uvre commune exc dant l apport de chacun En th orie la concertation entre les collaborateurs est de mise suppos s qu ils sont de tendre vers un m me objectif dans une certaine intimit spirituelle En termes g n raux on peut affirmer que la qualit d auteur appartient toute personne ayant contribu par sa cr ation originale dans la double acception du terme l uvre finale Celle ci appartient donc l ensemble des collaborateurs Cette indivision ne va pas sans poser de probl me quant l exploitation de l uvre comme nous le verrons Lorsque les apports sont individualisables chaque contributeur d tient en outre la qualit d auteur sur sa propre cr ation Il peut donc exploiter s par ment sa contribution en respectant toutefois certaines conditions En l absence de convention l interdisant cette exploit
119. e la rationalit et de l efficacit de gestion le bon sens plaide en faveur d une mutualisation des moyens et donc des regroupements les plus larges possibles Cependant des particularit s fortes viennent contrarier la prise en compte d int r ts communs a Des logiques propres potentiellement contradictoires L accroissement du nombre de soci t s de gestion collective particuli rement marqu en France traduit l vidence l affirmation de logiques sp cifiques Dans chacun des grandes secteurs de la cr ation culturelle des soci t s se sont trouv es et se trouvent encore en concurrence en d pit d une pr sentation par e des attraits de la compl mentarit Dans le domaine des arts graphiques et plastiques la comp tition entre la SPADEM et s est conclue par le d p t de bilan de la premi re En revanche deux soci t s g rent les int r ts des artistes interpr tes et la SPEDIDAM situation qui se retrouve dans la production phonographique SCPP SPPF Dans le premier cas une s paration la pertinence discutable a permis de limiter le conflit les artistes nomm s adh rent les non nommes la SPEDIDAM Dans le second cas la comp tition pour la conqu te de parts de march est moins contestable en d pit d un d s quilibre vident la SCPP f d re les majors la SPPF les producteurs ind pendants Au del de l irrationnel apparent de
120. e par la loi une repr sentation l accord de l auteur est par cons quent indispensable Suivant les modalit s de diffusion la redevance est vers e soit par l organisme de l mission soit par l organisme de r ception qui assure le relais de l mission Comme la t l diffusion la diffusion num rique est soumise au droit de la propri t intellectuelle Le trait de l Organisation mondiale de la propri t intellectuelle OMPI du 20 d cembre 1996 dispose que les auteurs jouissent du droit exclusif d autoriser toute communication au public de leurs uvres quels que soient les modes de communication adopt s et la directive europ enne du 22 mai 2001 d fend tr s exactement la m me conception en son article 3 De multiples offres se sont d velopp es au cours de ces derni res ann es dans ce cr neau depuis le paiement la s ance d uvres audiovisuelles jusqu l acc s libre aux uvres via Internet qui pourrait porter pr judice l auteur Tout internaute rendant une uvre accessible un public potentiel doit donc en th orie obtenir pr alablement l autorisation de l auteur On sait qu en la mati re les d rives sont nombreuses 2 2 Le droit de reproduction Ce droit touche non seulement la copie de l uvre elle m me mais aussi son utilisation 40 a La fabrication des copies Toutes les uvres sans exclusive sont susceptibles de fixation et de copies impre
121. e pass dans le domaine culturel en attirant nombre de cr ateurs La logique conomique va partout continuer de pr valoir et la Norv ge le Danemark et l Espagne vont s inspirer du mod le anglais Aux Etats Unis la volont d encourager dans un m me lan les arts et les sciences conduit ne pas op rer de distinction entre protection des brevets et protection litt raire Ce n est qu la fin du si cle que le Congr s se r sout cr er deux r glementations f d rales distinctes Celle sur les droits d auteur adopt e le 31 mai 1790 pr c de d un an celle relative aux brevets Anne Stuart reine d Angleterre et d Irlande de 1702 1714 2 La possibilit pour un auteur de faire certifier sa propri t sur un texte puis de n gocier la cession de ses droits un libraire incluant le transfert de privil ge existait d s le XVI me si cle IT 10 En France le basculement s op re la m me poque Depuis 1507 ann e du premier privil ge accord par Louis XII un imprimeur jusqu la R volution les corporations et guildes d imprimeurs libraires exercent un pouvoir dominant fond sur la pratique du privil ge d dition La jurisprudence reconna t pourtant la notion de propri t litt raire depuis la fin du XVI me si cle Il faut croire que ce fait a peu marqu les esprits et la soci t car Diderot doit encore affirmer en 1767 qu il est inimaginable qu un ouvrage d e
122. e patrimoniale Au vu de cette d finition on notera que l objet de la protection les programmes exc de de beaucoup la notion d uvre audiovisuelle puisque aucune pr cision restrictive n est apport e Ensuite la reconnaissance expresse du concept de t l diffusion distingue ce mode particulier de communication de tous ceux concourrant repr sentation La diff rence fondamentale avec le droit appliqu aux producteurs de phonogrammes est l absence de limitation par le syst me de licence l gale Pour autant des limites s imposent aux entreprises de communication audiovisuelle D une part elles ne peuvent s opposer aux courtes citations de leurs programmes par d autres productions audiovisuelles ni s opposer la communication au public d un certain nombre d v nements sous forme de brefs extraits Cette limitation est justifi e par le droit du public l information D autre part il est impossible un organisme de refuser d accorder une licence d exploitation un tiers qui aurait pour effet d emp cher ce dernier de d ployer ses activit s sans tomber sous le coup d une condamnation pour abus de position dominante Enfin on peut observer que le droit qui leur est reconnu en mati re de communication au public est circonscrit aux cas o la communication dans un lieu qui lui est accessible s op re titre on reux En revanche les droits voisins des entreprises de communication a
123. e pr sentent comme des protocoles additionnels la convention de Berne dont ils reprennent l essentiel des dispositions 179 Etats ont adh r ces trait s conclus le m me jour LA DIRECTIVE EUROP ENNE DU 22 MAI 2001 Cette directive relative l harmonisation de certains aspects du droit d auteur et des droits voisins dans la soci t d information fait l objet d un projet de loi de transposition prochainement en d bat au Parlement L harmonisation vise avant tout emp cher toute distorsion de concurrence dans le march int rieur dans le respect du droit de la propri t intellectuelle de la libert d expression et de l int r t g n ral Elle entend am liorer la s curit juridique en assurant un niveau lev de protection de la propri t intellectuelle Enfin cette directive devrait aussi favoriser les investissements dans les activit s de cr ation notamment par le financement des infrastructures de r seaux Les pr occupations sont avant tout conomiques tout en mettant en avant le niveau accru de la protection juridique cens encourager le d veloppement de la cr ativit dans l int r t des auteurs des interpr tes ou ex cutants des producteurs des consommateurs de la culture des entreprises et du public en g n ral La propri t intellectuelle est reconnue comme faisant partie int grante de la propri t et une juste r mun ration des auteurs interpr tes ou ex
124. e promouvoir le progr s de la science des arts utiles en assurant aux auteurs et aux inventeurs pour une dur e limit e un droit exclusif sur leurs crits et d couvertes respectifs L ordre des facteurs est clair il s agit d abord d assurer par une d marche volontariste la diffusion des savoirs et des arts utiles r daction qui prouve l vidence la volont des constituants am ricains d uvrer au profit de l int r t g n ral Ce n est qu ensuite que l auteur ou l inventeur apparaissent lesquels ne sont investis que d un droit patrimonial limit dans le temps Qu importent ici les raisons multiples et complexes qui ont pr sid cette conception pays de commerce thique protestante individualisme ou plus simplement inorganisation des cr ateurs Force est de reconna tre que cette approche tr s loign e de la vision romantique qui pr vaut dans la plupart des pays d Europe continentale a travers les si cles Son caract re constitutionnel n est videmment pas pour rien dans cet tat de fait Cette d cision de faire du copyright un droit de valeur constitutionnelle proc de d ailleurs d une analyse logique les enjeux conomiques li s la propri t intellectuelle franchises d importation de technologies brevets d inventions droits d auteur font du copyright un l ment parmi d autres des changes entre Etats Il devait donc tre mati re f d rale Trois ans plu
125. e que celle des Etats Unis dont le droit se rapprocherait davantage du droit fran ais pour ce qui est par exemple du recours au crit re d originalit De m me parmi les pays de droits d auteur la France l Allemagne et les pays latins restent attach s une conception traditionnelle du droit d auteur alors que ceux de l Europe septentrionale ou de tradition allemande pays scandinaves Pays Bas se rapprochent du mod le du copyright Sch matiquement le professeur Sirinelli tout en reconnaissant le caract re assez approximatif du d coupage distingue pays commer ants et pays moins commer ants pays protestants et pays catholiques les premiers appartiennent majoritairement la famille du copyright et les seconds celle des droits d auteur Un troisi me groupe d Etats cherche encore sa voie celui des anciens pays du bloc de l Est Ils sont actuellement en train de revoir leur l gislation et si leur sensibilit les rapproche plut t de la tradition europ enne des droits d auteur la r alit conomique du moment et le poids consid rable dont p sent les Etats Unis au niveau mondial peuvent les inciter adopter un mod le qui se teinte plus ou moins fortement de copyright En r alit il serait artificiel d opposer radicalement les deux syst mes sur le champ de la protection Le risque commun est de voir demain la protection porter non seulement sur tout ce qui circule sur les r seaux
126. e sont omnipr sentes par les logiciels les r seaux les agents de protection informatique des uvres La concurrence entre ces firmes concernant le contr le commercial de ces l ments notamment l encodage pousse la standardisation des proc d s de fa on que les utilisateurs puissent se doter de lecteurs polyvalents Les titulaires des droits la protection de l uvre subissent une tendance l exclusion au profit des fabricants de mesures techniques de protection Mais ces protections techniques ne repr sentent qu un aspect du probl me pos par la num risation g n ralis e Il s agit non seulement de transposer le code de la propri t intellectuelle en outils techniques contr lant l uvre mais galement de codifier l incodifiable s agissant de l encadrement juridique de l uvre sans support mat riel sur les r seaux mutualis s en utilisation libre Le combat industriel fait rage concernant le langage informatique conduisant l autorisation l gale d utiliser num riquement l uvre de Microsoft ou de logiciels de type Linux va l emporter en mati re de langage universel autorisant tant de copies telle utilisation tel acc s Cette concurrence industrielle se traduit sous forme juridique par un accaparement juridique des droits Elle porte en elle l extension du copyright contre le droit d auteur sur la propri t litt raire et intellectuelle Les soci t s de logiciels ferm
127. echniques de protection des uvres ont conf r un poids important aux cr ateurs des syst mes d encodage Ces mesures techniques mises au point dans la sph re informatique vont d terminer l usage de l uvre Un code permet de copier tant de fois l uvre fix e un cryptage autorise ou exclut l acheminement de l uvre tels groupes d abonn s s tant acquitt s du p age ouvrant droit l acc s un encodage de certains lecteurs autorise ou non la reproduction de l uvre L une des tensions majeures se situe ainsi dans la mise en place de ces syst mes num riques de gestion des droits DRMS Ils ont pour but de contr ler la reproduction de l uvre en contr lant l utilisateur Encodage de l uvre encodage des droits d usage puces lectroniques incorpor es l uvre d cryptage de l uvre au moyen d un lecteur tous ces dispositifs en place cernent l utilisateur et visent freiner le piratage de l uvre num ris e Les producteurs ayant recours aux services DRMS r mun rant par ailleurs les 120 auteurs et artistes se trouvent en premi re ligne face la forfaitisation de la r mun ration Le droit d auteur tend le c der une sorte de droit d utilisation de service de commercial en l absence d une d finition claire de la r mun ration appropri e de l uvre Sachant que le co t de production des supports est marginal que le co t des t l commu
128. ement leur production avec de multiples interlocuteurs Rien n est moins s r N anmoins ces deux tendances contradictoires ne s excluent pas Certains titulaires de droits demeurent attach s une gestion individuelle les producteurs d uvres cin matographiques audiovisuelles phonographiques ainsi que les entreprises de communication audiovisuelle pour les droits voisins dont elles sont titulaires sur leurs programmes En somme des personnes morales plus que les cr ateurs semblent en mesure de tirer profit de l conomie num rique dans le cadre de la gestion de leurs droits De leur c t les soci t s de gestion collective avancent Dans le domaine de l ex cution musicale elles ont conclu un accord r ciproque actuellement l essai l accord de Santiago qui permet chacune d elles de d livrer des licences multiterritoriales de droit d ex cution publique utiliser en ligne S il est pour l heure difficile d avoir une id e pr cise des effets concrets de la num risation sur l quilibre entre gestion collective et gestion individuelle on peut cependant signaler qu une des conclusions des consultations conduites au niveau communautaire depuis 1990 sur les droits d auteur a reconnu la gestion collective dans l int r t des ayants droit et des utilisateurs Compte tenu de la pression exerc e par ces derniers pour limiter le nombre d interlocuteurs et obtenir des accords globaux d passant le
129. emple n en exploiter que certains l ments Cette proc dure est impossible en France o le droit moral est inali nable Tout contrat de cession contreviendrait la loi et serait d clar caduque Pour les tenants du copyright l uvre est un bien librement et totalement n gociable Il en r sulte que le syst me s assigne pour but d organiser le march travers la construction d un droit de l uvre L auteur se trouve de facto cart du syst me Mieux il doit le demeurer afin de ne pas risquer de parasiter le fonctionnement du march A nsi le copyright appara t comme un droit exclusivement conomique patrimonial p cuniaire Bien s r l auteur ind pendant par sa qualit m me jouit d un droit de propri t sur sa cr ation et lui seul peut d cider de la c der Il b n ficie en outre pour un temps d un monopole d exploitation int gralement cessible comme on l a vu En 1954 la Cour supr me des Etats Unis a exprim sa conviction que l effort individuel soutenu par un profit personnel est le meilleur moyen de faire progresser le bien tre dans le domaine de la science et des arts utiles Fid le au principe constitutionnel elle par ailleurs indiqu que l unique int r t des Etats Unis et le premier objectif qu ils poursuivent r sident dans les profits g n raux tir s par le public du travail des auteurs appara t ainsi que le copyright outre Atlantique repose
130. en conflit avec les dispositions de l article 9 du code civil Et que valent les interdits d cid s sur le territoire de notre pays si un systeme peut tre pilot d une autre r gion de la plan te gr ce aux nouvelles technologies C est ici qu apparait dans toute sa dimension ce droit du consommateur qui est aussi le public auquel il faut assurer l acc s la culture et tout d veloppement technologique devrait d abord viser cela sans oublier les politiques publiques qui doivent faciliter l acc s la culture du plus grand nombre Dans le sch ma actuel les deux voies choisies apparaissent tre les seules possibles en fonction du champ propre du droit Elles nous poussent opposer les exception et les limitations En effet une exception est quelque chose qui revient sur un droit et sur quoi on peut toujours revenir Une limitation est un obstacle socialement pos politiquement tabli au del duquel le droit n est plus adaptable ne reste que la sanction Ne devrait on pas d s lors tenter de rechercher des pistes nouvelles dans lesquelles le droit de l auteur et de l interpr te puisse se retrouver au centre des enjeux conomiques dans lesquels les entreprises du contenant et du contenu d fendent avec force leurs int r ts DES APPROCHES ALTERNATIVES Comment favoriser l acc s universel au savoir et la culture dans un monde o les informations circulent de
131. en juin 2003 par les biblioth ques et les archives papier et multim dia des fins d enseignement Belgique Neuf exceptions parmi lesquelles Deux propositions en discussion Proposition devant tre r examin e par le S nat suite aux lections l gislatives du 18 05 photocopie des fins d illustration de l enseignement ou de recherche sans but lucratif limit e de courts extraits d uvres citation reproduction sur tout autre support des fins d illustration de l enseignement ou de recherche scientifique sans but lucratif et sans porter pr judice l exploitation normal de l uvre Le tout avec la garantie du test des trois tapes celle du s nateur Monfils nouvelles exceptions archives biblioth ques et institutions sociales handicap s celle du ministre de la Justice toutes les exceptions de la Directive Danemark Transposition en d cembre 2002 Dix sept exceptions parmi lesquelles reproduction des fins d enseignement usage des uvres audiovisuelles dans des publications scientifiques ou critiques R gies par le syst me scandinave de la licence l gale tendue extended collective licence Introduction d une compensation pour l usage des uvres audiovisuelles dans des publications scientifiques ou critiques dit es but commercial Nouvelle exception pour l usage d uvres en consultation sur place dans les mus es et biblioth q
132. ence 35 3 et 34 1 pour les lieux publics sonoris s 24 8 et 23 5 pour les autres produits de la r mun ration quitable La difficult qui surgit ensuite pour les soci t s est de r partir les sommes collect es aux ayants droit proportion des r sultats de l exploitation des uvres De multiples crit res et pond rations entrent en ligne de compte sur lesquels il n appartient qu aux int ress s de se prononcer valeur minutaire originalit de l apport audience de la cha ne heure de diffusion nombre de diffusions 3 Un pivot essentiel du syst me des droits d auteur Le soci t s de gestion collective introduisent ou devraient introduire une certaine rationalit dans l application des droits patrimoniaux et assurer l efficience du dispositif pour les ayants droit comme pour les utilisateurs 3 1 Les SPRD au service des ayants droit quelques exceptions pr s les auteurs et les titulaires de droits voisins se trouvent dans l impossibilit de faire valoir efficacement leurs droits En amont ils ne sont pas n cessairement les mieux arm s pour n gocier leur cession dans de bonnes conditions en aval ils ne disposent pas des moyens mat riels et ou techniques pour percevoir les droits qui leur reviennent La diversit et la multiplicit des modes d exploitation des uvres rend aujourd hui la t che plus insurmontable que jamais pour une personne isol e Impossible mat riellement
133. end prot ger de la copie L opposition souvent voqu e entre les pays de droits d auteur o la question de la propri t litt raire serait pr gnante et les pays de copyright o la priorit serait accord e au monopole l gal d exploitation des uvres est quelque peu simpliste Ces deux dimensions fondent la probl matique de l organisation de la production artistique la fin du XVII me si cle A titre d exemple indiquons qu en France dans un arr t du Conseil du Roi de 1777 il est affirm que le privil ge en librairie peut tre accord l auteur en r compense de son travail ou au libraire pour lui assurer le remboursement de ses avances et l indemniser de ses frais est toutefois reconnu un droit sup rieur l auteur puis indiqu que consentir au libraire un privil ge allant au del de la vie de l auteur reviendrait convertir une jouissance de gr ce en une propri t de droit consacrer le monopole en rendant un libraire le seul arbitre toujours du prix du livre laisser subsister la source des abus et des 1 Paul David Intellectual Property Institution and the parida s thumb Patents copyrights and trades secrets in economic theory and history cit par Thomas Paris le droit d auteur l id ologie et le syst me PUF 2002 II 68 contrefa ons en refusant aux imprimeurs de province un moyen l gitime 1 d employer leurs presses Ainsi la pr occupation
134. ent la m me signification au concept d uvre Or les mots polys miques ne sauraient tre utilis s pour b tir un corpus de r gles C est pourquoi avant d tre employ s dans un cadre juridique ils doivent tre pr alablement pr cis s Indiquons d embl e que le droit d auteur ne prot ge que les uvres qui sont le fruit d un travail de cr ation et qui peuvent pr tendre l originalit A L EUVRE DE L ESPRIT UNE CR ATION ORIGINALE Afin de n exclure aucun domaine de cr ation du champ de la protection sans pour autant accorder celle ci de mani re automatique et indiscrimin e toute production intellectuelle le l gislateur et les juges se devaient de d terminer de la mani re la plus quilibr e et pr cise qui soit les caract ristiques qui fondent l uvre de l esprit 1 Une cr ation Pour qu une uvre soit prot g e elle doit tre le fruit d une cr ation Il faut entendre par l un travail intellectuel d bouchant sur la production d un objet litt raire ou artistique singulier dans sa forme Ce ne sont donc pas les id es v hicul es ni les informations communiqu es qui sont prot g es mais leur pr sentation leur articulation leur mise en forme quel que soit le m dium utilis litt rature photographie musique Cet l ment est fondamental En tant que forme d expression la cr ation se distingue la fois des id es et de la technique Les
135. entant les trois coll ges d ayants droit Pour identifier les uvres reproduites et op rer la r partition la plus juste possible entre les ayants droit les SPRD de premier rang ont recours la technique du sondage qui leur permet de se faire une id e assez pr cise des programmes de radio et de t l vision ayant fait l objet de reproductions priv es Pour contourner la difficult cr e par la d mat rialisation de l uvre qui entra ne une rupture de la cha ne allant de l auteur au consommateur le recours un double palliatif est donc n cessaire l introduction dans le circuit d un acteur de compl ment le producteur ou importateur de supports d enregistrement vierges sur lesquels portent la taxation Etat Sherlock Holmes de circonstance l institut de sondage cens renseigner sur les uvres ayant r ellement fait l objet d une copie priv e b La r mun ration quitable Cr e comme la pr c dente par la loi de 1985 la r mun ration quitable au profit des artistes interpr tes et des producteurs compense la diffusion de phonogrammes du commerce par les radios t l visions discoth ques et lieux publics sonoris s La Soci t civile pour la perception de la r mun ration de la communication au public de phonogrammes du commerce SPRE t cr e la m me ann e pour percevoir les droits de la r mun ration quitable Les droits per us en 2002 se sont lev s 56 8
136. entive des droits voisins consiste en l application de mesures techniques prot geant la consultation l utilisation ou la reproduction des objets des droits de m me que les informations y aff rant Les contournements de ces mesures sont passibles de sanctions Toute violation des droits voisins fait l objet de sanctions civiles et ou p nales Lorsque ces droits sont m connus fixation reproduction communication ou mise disposition du public t l diffusion importation ou exportation d audiogrammes ou vid ogrammes les contrevenants s exposent aux m mes peines que celles pr vues en sanction de la violation des droits d auteur trois ans d emprisonnement et ou 300 000 d amende depuis la loi du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux volutions de la criminalit Une amende du m me montant est pr vue en r pression d un d faut de versement de la r mun ration pour copie priv e ou communication publique 57 Comme en mati re de contrefa on l existence de l l ment intentionnel est d duite de la mat rialit du d lit en r sulte que la tentative n est pas punissable et surtout que le pr venu est pr sum de mauvaise foi ce qui renforce la position de la partie l s e 2 Les b n ficiaires des droits voisins et leur situation propre La liste des cat gories de b n ficiaires est br ve et ferm e Elle n a pourtant rien d homog ne et regroupe en son sein des aux
137. er dans les prochaines ann es DES R PONSES DIFF RENTES UN D FI IDENTIQUE Pendant longtemps les pays n ont pas trac de fronti re entre ce que nous appellerions aujourd hui la propri t industrielle et la propri t litt raire et artistique Cela est particuli rement vrai en Angleterre et aux Etats Unis Les caract res sp cifiques des droits d auteur sont transversaux D j lorsque pour mettre un terme aux abus des privil ges royaux le Parlement anglais les d clare en 1623 contraires la loi une exception est pr vue pour les brevets royaux conf rant un monopole de quatorze ans ou moins tout v ritable inventeur d un nouveau mode de fabrication Ce type d exception va constituer la base de tous les syst mes de brevets notamment celui qui va tre mis en place aux Etats Unis au XVII me si cle sous des formes visant principalement favoriser des transferts de technologies Bien que la plupart des juristes pr sentent le Statut d Anne de 1710 comme la premi re loi sur le copyright le terme n est employ ni dans le titre de la loi ni dans son texte commence probablement d tre utilis dans la deuxi me moiti du XVII me si cle et n appara t pour la premi re fois de mani re formelle que dans La vie de Samuel Johnson par James Boswell publi en 1791 Les termes sont vocateurs les droits d auteur se r f rent aux cr ateurs le copyright l uvre que l on ent
138. er sa diversit notamment travers le prix fixe du livre Gr ce ce r gime o chaque diteur fixe lui m me le prix de ses ouvrages les profits tir s de la vente des best sellers permettent de financer des livres moins rentables rotation lente destin s un public plus clairsem Parall lement les librairies mettent la m me formule en uvre et la forte densit du r seau de libraires de proximit permet ainsi de faire vivre des milliers de livres tir s seulement 2 000 ou 3 000 exemplaires Enfin il ne faut pas oublier que beaucoup de nouvelles structures ditoriales voient le jour chaque ann e sur tout le territoire On en compte actuellement entre neuf et dix mille qui traduisent l tonnante diversit culturelle de nos livres et de notre dition C LE NAUFRAGE NUM RIQUE DU DROIT D AUTEUR Poss der les tuyaux de l information avec le pouvoir que cela repr sente suffit d autant moins que la capacit exc dentaire de transmission exacerbe la concurrence sur les contenus v hicul s Le domaine de la culture est dor navant investi par les majors du secteur de la communication comme Time Warner ou AOL Gates par sa soci t Corbis d tient les droits sur 65 millions d images dont 2 1 millions sont accessibles en ligne Le domaine de la culture de consommation pose un niveau in gal la question de la propri t intellectuelle images textes motifs et labels marques logos
139. ernet ou tout autre r seau informatique sans avoir obtenu au pr alable une autorisation des utilisateurs T l charg s parfois l insu de l internaute sur Internet ou trouv s dans un CD Rom ces logiciels permettent d informer leurs auteurs des habitudes de consommation de chacun et ainsi lui envoyer via Internet les publicit s ou spam pour des produits qui seraient en mesure de l int resser Ce sont les spyware les plus courants leur pr sence est g n ralement mentionn e dans la licence d utilisation du logiciel concern mais souvent dans des termes ambigus parfois dans une langue trang re D autres espiogiciels sont plus discrets ils sont d lib r ment cach s aux utilisateurs g n ralement dans un but statistique ou marketing C est en particulier le cas de la publicit et de la collecte de donn es personnelles de consommation laquelle est interdite par la loi relative la libert de communication qui se fonde sur le mod le conomique du P2P exemple KaZaA Evidemment des antispyware ont t con us sur le mod le des antivirus Ces technologies pour d multiplier contr le et gestion pourraient tre consid r s comme de nouvelles formes de flicage des individus et Orwell appara trait pr sent comme ringard Il faudra bien trouver un quilibre car il ne saurait tre question de sacrifier les libert s fondamentales 143 Ces dispositifs n entrent ils pas
140. ert aujourd hui une importance consid rable Le sch ma tr s fran ais issu de notre vision personnaliste de l uvre auquel est attach e la figure solitaire du peintre devant sa toile vierge ou de l crivain pench sur sa page blanche est d sormais r volu Non que ce cas de figure ait disparu ou soit fondamentalement d pass mais il se trouve que la plupart des uvres modernes sont le fruit d une collaboration entre plusieurs cr ateurs Ceci se pr sente diff remment dans l dition la presse et plus encore dans l audiovisuel cin ma tel amp vision la radio ou dans le domaine plus r cent encore du multim dia La question du droit d attribution doit donc tre envisag e sur la base des principes g n raux et la lumi re des l ments pr cieux fournis aux articles L 113 2 et suivants du code de la propri t intellectuelle 1 Litt ralement d s le d but L expression s emploie pour indiquer que l effet juridique se produit ou dispara t l origine de l acte 28 1 Le ou les auteurs d uvres composites L uvre composite est une cr ation laquelle est int gr e une uvre pr existante sans que l auteur de celle ci ait le moins du monde collabor l uvre nouvelle Lorsque l uvre d riv e est le fruit du travail de plusieurs cr ateurs elle rel ve du r gime des uvres d riv es que nous venons d voquer et de celui des uvres faisant appel au talent d
141. es l cole pour des pieces de th tre l Ecoles Information non disponible Italie Transposition en avril 2003 La plupart des exceptions y compris pour la citation et dans le cadre de l enseignement communication d une uvre des fins d illustration reproduction d extraits d uvres dans des anthologies ou de photographies moyennant r mun ration et de la recherche Extension des exceptions pour citation l environnement num rique Nouvelles exceptions au profit des handicap s pour l usage d uvres en consultation sur place dans les mus es et biblioth ques Luxembourg Texte fin 2003 Mise en place r cente d un organisme homologue du CFC Toutes les exceptions de la directive 163 Pays Bas Proposition au Parlement en novembre Exceptions pedagogiques presentation d une ceuvre dans la salle de classe reproduction d extraits d uvres usage d missions radio TV dans les coles contre r mun ration Extension du champ des exceptions l environnement num rique Exception des fins p dagogiques pour la reproduction d extraits d uvres en change d une r mun ration limit e aux fins non commerciales Nouvelles exceptions exception pour la communication au public d uvres prot g es pour la recherche ou des fins priv es d tudes dans les biblioth ques ainsi que leur reproduction de
142. es uvres appartiennent plusieurs cat gories D autres enfin qui ont t reconnues comme telles par la jurisprudence ne trouvent place dans aucune d entre elles 1 Les uvres litt raires Les uvres litt raires ne se limitent pas la litt rature Sous cette appellation g n rique il est convenu d entendre les uvres reposant sur l usage de la langue parl e ou crite Elles englobent toutes les formes de cr ations crites litt raires scientifiques ou utilitaires Leur originalit est jug e suivant leur composition et leur expression qu il s agisse d uvres essentiellement originales ou d riv es IT 21 1 1 Le cadre g n ral Toutes les uvres qualifi es de litt raires ne sont pas prot geables et toutes ne le sont pas dans les m mes termes Dans un souci d acc s du public l information les actes officiels et les d p ches d agences se trouvent exclues de la protection Puisqu ils ont vocation tre accessibles tous ils doivent pouvoir tre reproduits et diffus s librement On notera que cette premi re exception constitue une entorse au principe g n ral repris l article L 112 1 du CPI qui interdit de distinguer les uvres suivant leur destination Entrent dans la premi re cat gorie les lois et r glements les r gles de fonctionnement des services publics et autres donn es publiques telles que les rapports officiels les d cisions de jurisprudence les no
143. es mais accompagn d une meilleure d finition de leur droit de reproduction Un organe de r glement des diff rends ORD ainsi qu un conseil des ADPIC veillent au respect des obligations souscrites par les Etats membres En revanche ces accords ne garantissent pas le droit moral des auteurs ce qui traduit la pr occupation essentiellement conomique de leurs r dacteurs puisque seuls sont pris en compte les droits patrimoniaux Le terme d auteur ne 86 figure pas dans les textes il est remplac par celui de d tenteurs de droits qui correspond l tat d esprit des signataires Quelques Etats ont de leur c t soulign les limites ainsi apport es la libert contractuelle En effet certaines pratiques en mati re de concession de licence relative aux droits de propri t intellectuelle qui encadrent la concurrence pouvaient avoir des cons quences n fastes sur les changes ou entraver le transfert et la diffusion de technologie G LES TRAIT S OMPI Ces deux trait s du 20 d cembre 1996 portent l un sur le droit d auteur l autre sur les droits voisins Ils ont pour objet d adapter ces droits au nouvel environnement num rique et aux supports lectroniques Ils s articulent 0 d autres conventions internationales relatives aux droits d auteur et aux droits voisins Leurs dispositions ont t largement reprises dans la directive europ enne du 22 mai 2001 qui sera analys e plus avant et s
144. es avant d op rer une seconde r partition au b n fice des ayants droit Le syst me pr sente donc en th orie et en pratique des avantages r els B DES LIMITES ET DES IMPERFECTIONS L aper u assez flatteur qui vient d tre bross des soci t s de gestion collective m rite pr sent d tre pond r Elles constituent aujourd hui un chafaudage la rationalit incertaine travers de tensions jamais d menties 1 Une organisation complexe Les chapelles sont elles indestructibles doit il perp tuellement en appara tre de nouvelles L histoire la tradition et surtout le mode d exploitation des uvres sont l origine d un cloisonnement des champs de la production culturelle chacun d sormais dot de sa ou ses soci t s sp cifiques Par ailleurs en d pit des services qu elles rendent leurs associ s celles ci ne pr sentent pas l image d une gestion irr prochable II 100 1 1 Une architecture excessivement sophistiquee Si certains secteurs de la cr ation telle l dition ne sont gu re concern s par la gestion collective d autres au premier rang desquels le num rique en rel vent enti rement ou presque Ce sont les seconds qui vont maintenant nous int resser Traditionnellement les fronti res d limitaient des territoires peupl s d uvres appartenant des genres plus ou moins homog nes repr sent s une seule soci t la SACD les uvres th
145. es cas suivants les citations Les citations doivent tre courtes et justifi es par le rapport qu elles entretiennent avec l uvre dans laquelle elles sont incorpor es Peu importe en th orie le genre de l uvre Elle peut tre litt raire musicale ou artistique La communication int grale de l uvre est exclue A la bri vet et au respect du droit moral vient s ajouter une troisi me condition la finalit de la citation elle doit tre justifi e par son caract re critique pol mique p dagogique scientifique ou d information de l uvre laquelle elle est incorpor e La cons quence de cette disposition est double D une part l uvre citante doit comporter des d veloppements et des analyses propres D autre part une citation ne concourant pas un d bat d id es est par nature abusive La finalit publicitaire par exemple n est pas reconnue Les citations reprises pour elles m mes sans autre commentaire ou analyses composent des anthologies uvres d riv es devant satisfaire aux obligations fix es par le droit d auteur les analyses Pas plus que les citations dans les conditions expos es ci dessus l auteur ne peut interdire les analyses Elles ne doivent pas consister en un simple condens de l uvre les stricts r sum s qui exposent plus ou moins longuement une uvre sont consid r s comme des uvres d riv es donnant prise au droit d auteur mais en
146. es fins de caricature de parodie ou de pastiche 1 lorsqu il s agit d une utilisation des fins de d monstration ou de r paration de mat riel lorsqu il s agit d une utilisation d une uvre artistique constitu e par un immeuble ou un dessin ou un plan d un immeuble aux fins de la reconstruction de cet immeuble lorsqu il s agit de l utilisation par communication ou mise disposition des fins de recherches ou d tudes priv es au moyen de terminaux sp cialis s des particuliers dans les locaux des tablissements vis s au paragraphe 2 point d oeuvres et autres objets prot g s faisant partie de leur collection qui ne sont pas soumis des conditions en mati re d achat ou de licence lorsqu il s agit d une utilisation dans certains autres cas de moindre importance pour lesquels des exceptions ou limitations existent d j dans la l gislation nationale pour autant que cela ne concerne que des utilisations analogiques et n affecte pas la libre circulation des marchandises et des services dans la Communaut sans pr judice des autres exceptions et limitations pr vues au pr sent article 4 Lorsque les Etats membres ont la facult de pr voir une exception ou une limitation au droit de reproduction en vertu des paragraphes 2 et 3 ils peuvent galement pr voir une exception ou limitation au droit de distribution vis l article 4 dans la mesure o celle ci
147. est justifi e par le but de la reproduction autoris e 5 Les exceptions et limitations pr vues aux paragraphes 1 2 3 et 4 ne sont applicables que dans certains cas sp ciaux qui ne portent pas atteinte l exploitation normale de l uvre ou autre objet prot g ni ne causent un pr judice injustifi aux int r ts l gitimes du titulaire du droit II 160 II 161 Annexe 2 L exception p dagogique en Europe situation avant et apr s la transposition de la directive droit d auteur En Italique pays o la directive droit d auteur n a pas encore t transpos e Etats Situation avant transposition Situation apr s transposition Allemagne Transposition en septembre 2003 Pr paration d un second paquet de mesures copie priv e Exceptions p dagogiques reproduction partielle d uvres crites int gr es dans des p riodiques des fins d illustration ou d enseignement citation des fins d illustration dans des publications scientifiques usage d missions radio TV dans les coles Exception p dagogique largie au num rique mise en ligne d extraits d uvres sauf ouvrages scolaires et uvres audiovisuelles et d articles dans leur totalit dans un Intranet moyennant r mun ration si acc s par des chercheurs Autriche Exceptions pour la reproduction des fins non commerciales Nouvelles exceptions pour la reproduction la fois Transposition
148. eurs de manifestations ou comp titions sportives cr ateurs de collection par des constructions jurisprudentielles particuli res des droits s apparentant ceux reconnus aux cat gories express ment vis es par la loi Ce sont malgr tout des r gimes particuliers distincts de celui instaur par la loi de 1985 A REP RES HISTORIQUES C est en 1948 Bruxelles la faveur d une des r visions de la convention de Berne que l id e de la n cessit de prot ger les artistes interpr tes et les producteurs de phonogrammes et de programmes radiophoniques pris corps Ce n est que treize ans plus tard le 26 octobre 1961 qu elle se concr tisa par la convention internationale sur la protection des artistes interpr tes ou ex cutants des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion dite convention de Rome Ce texte a jet les bases de ce que sont encore aujourd hui les droits voisins D s l article premier il est pr cis que la convention laisse intacte et n affecte en aucune fa on la protection du droit d auteur mais encore qu aucune de ses dispositions ne pourra tre interpr t e comme portant atteinte cette protection Ainsi une sorte de pr minence tait apparemment accord e d embl e aux droits d auteur sur les droits voisins Le deuxi me principe fondamental consiste en la reconnaissance d un droit pour les producteurs de phonogrammes d autoriser ou
149. fait un projet de police sur les d lits Il sera finalement abandonn la suite de violentes critiques mais la loi adopt e l ann e suivante loin d idol trer l auteur ne lui accorde que par exception le droit de jouir de son travail sa vie durant et ses h ritiers cinq ans apr s sa mort car l ouvrage publi crit Le Chapelier est de sa nature une propri t publique Au total les droits d auteur r sultent de la confrontation d int r ts variables d fendus par de multiples acteurs Etat corporations investisseurs cr ateurs des niveaux parfois diff rents sectoriels globaux et non de la mise en uvre d une conception originelle puissamment affirm e La seule constante dans cette histoire en grande partie circonstancielle r side dans un mouvement de d passement des particularismes individuels sectoriels ou g ographiques Les combats qui se d roulent actuellement au plan mondial autour de la cr ation artistique et de sa r mun ration on devrait plut t crire de l industrie culturelle rel vent de la m me logique C est aux niveaux europ en et international que les enjeux se trouvent aujourd hui pos s Il 18 LE CONCEPT JURIDIQUE DE L UVRE Les mots du langage courant charg s de sens de pr notions aurait crit Durkheim rec lent toujours des pi ges Ni l homme de la rue ni l historien de l art ni le philosophe ni le sociologue n accorderont exactem
150. fins de conservation Portugal Texte non encore pr sent au Parlement Nombreuses exceptions parmi lesquelles l exception p dagogique la fois papier et multim dia Presque toutes les exceptions de la directive notamment le droit de reproduction d une uvre enti re sur tout support sans compensation et l exception p dagogique non limit e des fins d illustration Royaume Uni Transposition fin octobre 2003 exception selon le principe du Fair Dealing fin de recherche ou fins priv es d tudes exception pour la reproduction de passages d uvres prot g s des fins d enseignement et d examen ou par pour le compte d un tablissement des fins ducatives ou par les biblioth ques exception pour la reproduction pour motif de recherche ou fins priv es d tudes seulement des fins non commerciales exception tendue aux documents num ris s et aux mat riaux audiovisuels Mais seulement des fins non commerciales ajout probable d une exception en faveur des mal voyants Su de Texte pr sent au Parlement d but 2004 Syst me scandinave de la licence l gale tendue extended collective licence couvrant la photocopie et d missions radio TV dans les coles Probable extension de ce syst me l environnement num rique 165 Annexe 3 Soci t s civiles de perception et de distributi
151. gie qui devrait r gir la presse et l information A l occasion du d bat parlementaire concernant la loi sur l conomie num rique les diteurs de presse et nombre d associations engag es dans la d fense de la libert d expression ont d nonc la disposition visant faire sortir les publications sur Internet du champ d application de la loi de 1881 sur la libert de la presse 3 La photographie et les arts plastiques En l espace de quelques ann es le secteur de la photographie vient de conna tre une mutation sans pr c dent Au del du march traditionnel de la photographie presse dition publicit ce sont les perspectives de diffusion et de vente destination des particuliers par Internet qui orientent les strat gies des agences contr l es mondialement par trois groupes deux am ricains Corbis Microsoft Getty Images et un fran ais HFM Hachette Filipacchi M dias filiale du groupe Lagard re qui a elle seule d tient 40 millions de clich s La mise en ligne des offres en la mati re est d j r alis e l agence Gamma devrait mettre br ve ch ance 700 000 photographies num ris es en haute d finition sur les dix millions de clich s qu elle d tient 131 La tentation est forte pour les agences de s arroger tous les droits d exploitation et de commercialisation moyennant une r mun ration forfaitaire initiale acquise une fois pour toutes Nous retrouvons l le prob
152. iaux pour toutes les uvres produites dans le cadre de l activit normale du salari dans l entreprise lorsqu il s agit de leur premi re exploitation En d pit des dispositions pr vues dans la loi de 1957 une partie de la jurisprudence et de la doctrine soutient en outre l id e que le salaire inclut la r mun ration de l auteur La cession a notamment t admise en r f rence l existence d un contrat cadre et un engagement de l auteur de conclure par d rogation un contrat particulier pr cisant les conditions de la cession D autres d cisions de justice font en revanche valoir que l acceptation par l auteur du principe de la reproduction de ses uvres ne dispense pas de la r daction d un contrat de cession respectant le formalisme de l article L 131 1 m me lorsque le cr ateur a per u un pourcentage sur certaines ventes 49 b La cession expresse Si le cadre g n ral de ce type de cession est peu pr s clair la r daction des clauses de cession g n re nombre de contentieux La cour supr me de l ordre judiciaire a affirm sa position dans un arr t de 1992 L exigence d une preuve crite en cas de cession des attributs patrimoniaux du droit d auteur ne cesse pas d tre requise dans les relations d un employeur avec son salari En d pit des apparences cette appr ciation n puise pas le probl me En effet l article L 131 1 du CPI dispose que la cessi
153. ibert quant aux modalit s de la protection il y a h t rog n it dans la mati re concernant l ampleur de la protection traitement des trangers exceptions ou limites de la protection L ACCORD DE MARRAKECH ADPIC DU 15 AVRIL 1994 Cet accord qui institue l organisation mondiale du commerce conclu le 15 avril 1994 dispose d une annexe relative aux aspects des droits de propri t intellectuelle qui touchent au commerce ADPIC ou Trade related aspects of intellectual property rights TRIP Ces accords ont pour objectif de promouvoir une protection efficace et suffisante des droits de propri t intellectuelle sans pour autant faire obstacle au commerce l gitime Leurs principes g n raux reposent sur la non discrimination l gard des d tenteurs de droits trangers traitement national l application du traitement de la Nation la plus favoris e Most favoured nation MEN et le respect des dispositions de la convention de Berne Sans se r f rer la convention de Rome ils en empruntent l essentiel des dispositions Ils incluent des mesures additionnelles de protection concernant les programmes d ordinateurs et les bases de donn es ainsi qu une dur e accrue de la protection des uvres cinquante ans qui renforce 1 protection des artistes interpr tes et producteurs de phonogrammes Les organismes de radiodiffusion se voient reconna tre un droit d exclusivit assorti de larges r serv
154. icture Association of America ORD organe de r glement des diff rends SACD Soci t des auteurs et compositeurs dramatiques SACEM Soci t des auteurs compositeurs et diteurs de musique SNEP syndicat national de l dition phonographique SNAPIG Syndicat national des agences photographiques et d illustration g n rale SPRD soci t de perception et de r partition des droits SPRE soci t civile pour la perception de la r mun ration de la communication au public de phonogrammes du commerce 176 Fig 1 Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Graphique 1 Sch ma 1 Sch ma 2 Sch ma 3 Sch ma 4 177 LISTE DES ILLUSTRATIONS Mod le du reversement direct 91 Evolution des perceptions primaires par type de droits 102 Evolution des montants disponibles uuen 103 Affectations effectu es au profit des ayants droit 103 Evolution globale des charges de 104 Evolution des perceptions des affectations et des charges de geston a 4 tens 104 Le piratag des uvres u020 esRseenskerssnn 134 D composition du prix hors taxes d un CD 136 Circuit de la r mun ration de copie 95 Le flux de la r mun ration quitable 97 Mesures technique
155. iculier sur les r seaux et l internet le titulaire du droit moral ayant toujours la possibilit selon eux de bloquer le syst me voire d annihiler ou de d truire ce qui a t mis en place Enfin la d naturation d une uvre n est jamais envisag e aux Etats Unis que comme une adaptation qui transforme l uvre originale En pratique tout titulaire du droit d adaptation peut contr ler pratiquer ou interdire les modifications d naturantes Or ces droits d adaptation sont videmment cessibles Donc apr s avoir ali n son uvre l auteur perd tout pouvoir sur elle La seule obligation qui s impose l exploitant transformateur est de ne pas abuser le public c est donc lui qu en d finitive on prot ge en contraignant l exploitant indiquer que ce qui lui est livr ne correspond pas l uvre int grale Nous sommes ici au c ur de la diff rence entre pays de droits d auteur et de copyright Or si l on veut bien reconna tre l auteur une place dans le dispositif d ensemble il ne para t pas absurde d admettre le lien singulier et profond entre le cr ateur et sa cr ation ce titre le syst me du droit d auteur pourrait tre pris pour mod le par les pays du copyright et les instances internationales auxquelles ressortit la propri t litt raire et artistique Une modulation en fonction de la nature des uvres prot ger et des dispositions vitant la paralysie de l explo
156. id es sont en effet de libre parcours Nul ne peut se les approprier Le premier exprimer une id e originale ne peut emp cher sa reprise par un tiers ni pr tendre exercer sur elle un quelconque droit d exclusivit Ainsi une id e de programme radiophonique ou un concept d mission de t l vision peuvent tre repris par d autres que leur inventeur sous r serve toutefois que les r gles de la concurrence soient respect es Ce n est que si une id e est reprise dans les formes m me dans lesquelles le cr ateur l avait initialement formul e qu une contestation pourra s exercer De m me le th me d un roman ou d un film n est pas prot geable Seul le traitement est pris en consid ration Le droit d auteur prot ge les uvres de l esprit et ne reconna t pas comme telles les prestations de services techniques Il est arriv que des r alisateurs ou des photographes ayant introduit une action en justice voient leur demande rejet e par le juge au motif que leur prestation se limitait la mise en uvre d une technique et ne pouvait donc s assimiler la mise en forme d une conception artistique Pour la m me raison une m thode un proc d un syst me ou un savoir faire ne constituent pas des uvres susceptibles de b n ficier d une protection au titre du droit d auteur En revanche il est devenu aujourd hui 19 inimaginable que les tribunaux comme ce fut le cas au XIX me si cle
157. ient faites conform ment aux bons usages et dans la mesure justifi e par le but poursuivi lorsqu il s agit d une utilisation des fins de s curit publique ou pour assurer le bon d roulement de proc dures administratives parlementaires ou judiciaires ou pour assurer une couverture ad quate desdites proc dures lorsqu il s agit de l utilisation de discours politiques ainsi que d extraits de conf rences publiques ou d uvres ou d objets prot g s similaires dans la mesure justifi e par le but d information poursuivi et pour autant moins que cela ne s av re impossible que la source y compris le nom de l auteur soit indiqu e g lorsqu il s agit d une utilisation au cours de c r monies religieuses ou de c r monies officielles organis es par une autorit publique 159 h lorsqu il s agit de l utilisation d uvres telles que des r alisations architecturales ou des sculptures r alis es pour tre plac es en permanence dans des lieux publics lorsqu il s agit de l inclusion fortuite d une uvre ou d un autre objet prot g dans un autre produit j lorsqu il s agit d une utilisation visant annoncer des expositions publiques ou des ventes d uvres artistiques dans la mesure n cessaire pour promouvoir l v nement en question l exclusion de toute autre utilisation commerciale lorsqu il s agit d une utilisation d
158. ier au profit d un support lectronique sont revenues sur cette d cision et offrent aujourd hui les deux versions Il serait n anmoins erron de consid rer l dition litt raire l abri de ces volutions de consommation Le m me diteur en ligne cit plus haut affirme il y aura l vidence un march pour des contenus sp cialis s s cables comme des travaux scientifiques En effet on peut constater que d innombrables acc s existent pr sent pour t l charger brochures et revues portant sur un nombre important de sujets Forme nouvelle de copillage cette mise en ligne de certaines publications peut affecter terme le monde de l dition et tout particuli rement l dition sp cialis e ou scientifique Certains experts consid rent que le march du livre pourrait tre int ress par l dition lectronique car la diffusion sous forme immat rielle permet aux diteurs lectroniques de s affranchir de co ts de production et de distribution pouvant repr senter 65 du prix d un ouvrage L initiative du gouvernement du Qu bec m rite galement d tre rappel e comme le march francophone est forc ment r duit en Am rique du Nord le minist re de l Education a mis en place un plan pour l laboration de mat riel didactique num rique destination de l enseignement primaire et secondaire permettant via Internet d acc der entre autres aux programmes d
159. iliaires de la cr ation qui peuvent avoir entre eux des conflits s v res Quels sont en effet les points communs entre les artistes interpr tes qui mettent leurs comp tences et talent personnel au service d une uvre et des producteurs ou entreprises de communication audiovisuelle acteurs financiers techniciens et organisateurs de la production culturelle Rien d tonnant d s lors qu en dehors des droits g n raux qui leur sont reconnus tous chacun d eux rel ve d un r gime en partie sp cifique 2 1 La vitrine des droits voisins les artistes interpr tes Paradoxalement le concept de droits voisins voque plus spontan ment les artistes interpr tes que les producteurs dont le poids dans la production culturelle est pourtant autrement plus important a L identit des artistes interpr tes La 101 d finit ainsi les artistes interpr tes L artiste interprete ou ex cutant est la personne qui repr sente chante r cite d clame joue ou ex cute de toute autre mani re une uvre litt raire ou artistique un num ro de vari t s de cirque ou de marionnettes Sont exclus du champ de la protection les figurants d sign es sous le vocable artistes de compl ment Ce sont les usages professionnels qui doivent permettre d op rer la distinction mais ceux ci varient d un secteur l autre et ne fournissent pas toujours des indications op rationnelles En outre des secteurs artistiq
160. ilit imprescriptibilit attachement la personne aucune r f rence n est faite la perp tuit Quant aux pr rogatives elles s apparentent aux droits d attribution et du respect de l int grit dont jouissent les auteurs En revanche la transmission des droits aux h ritiers est limit e la d fense des int r ts de l artiste d funt Cette finalisation n existe pas pour les auteurs C est avec l absence de mention de la perp tuit la deuxi me minoration des droits des artistes interpr tes par rapport ceux des auteurs Ce ne sont pas les seules A nsi le droit de repentir ou de retrait n est pas explicitement reconnu et ne semble pas devoir l tre L autoriser hypoth querait gravement des pans entiers de la production de biens culturels impliquant nombre d autres intervenants Cette caract ristique est d ailleurs l origine d une des limites du droit moral de l artiste interpr te Faire valoir de tels droits dans le cadre d une prestation collective soit de groupe plusieurs com diens plusieurs musiciens soit composite musiciens com diens danseurs suppose n cessairement l appui ou la neutralit de la collectivit artistique concern e Ce n cessaire accord circonstanciel pose une limite d opportunit Reste pendante la question du droit de divulgation L encore la doctrine est partag e Que ce droit ne soit pas clairement nonc est une vidence mais des ju
161. imer totalement la port e c est peut tre dans les arts plastiques que les potentialit s cr atives originales et sp cifiques par Internet pourront s affirmer Des sites de cr ation existent d j fonctionnant souvent sous la forme conviviale et interactive 4 La musique et le cin ma C est peut tre dans ces deux domaines que les formes de consommation nouvelle se manifestent le plus fortement Elles donneront lieu un d veloppement particulier au sein de ce rapport Selon le Syndicat national de l dition phonographique SNEP pr s de six milliards de fichiers MP3 auraient t t l charg s en 2003 en France Dans le monde entier le nombre annuel de fichiers t l charg s explos de deux milliards d unit s en 1999 11 est pass 26 milliards en 2001 et 150 milliards en 2003 La situation actuelle est bien loign e de ce qu on a pu conna tre avec les cassettes audio ou VHS pour lesquelles le syst me de copie priv e autorisait une copie usage personnel Le d veloppement de la musique en ligne principalement pour origine l apparition du format et la cr ation de sites d changes de musique gratuite Le MP3 MPEG Layer 3 est un format de compression des donn es sonores Il permet de diviser par douze le poids d un fichier sonore classique 132 Les pertes de qualit lors de la reproduction par syst me num rique sont marginales les fr quences perdues lors de
162. importance dans notre monde moderne mais les choix effectu s par la loi du 3 juillet 1985 confirm e par celle du 10 mai 1994 qui transpose en droit interne une directive europ enne du 14 mai 1991 de prot ger les logiciels par le droit d auteur introduit une certaine confusion dans le syst me Pour tenir compte de la sp cificit de cette cr ation le l gislateur a en effet cr une forme de protection d rogatoire sur plusieurs points fondamentaux Les r gles particuli res qui r gissent la protection de certaines parties de logiciels s appliquent exclusivement aux cr ations de forme qu elles concernent les syst mes d exploitation ou les applications traitement de texte tableau Ni les fonctionnalit s ni les op rations de calcul par exemple n y sont soumises Dans un souci d quilibre au profit des producteurs et utilisateurs des logiciels les droits du cr ateur ont t brid s Les droits de retrait et de repentir ne sont pas reconnus et sauf cas particulier l auteur ne peut s opposer ni la modification de sa cr ation par le cessionnaire des droits d exploitation ni son adaptation Cette restriction des droits moraux se double d une approche g n ralement plus restrictive des droits patrimoniaux Enfin l utilisateur ayant acquis le droit d utiliser le programme peut sans l autorisation de l auteur accomplir une s rie d actes s ils sont n cessaires l utilisation
163. ine Discours devant la chambre des d put s 13 mars 1841 Paul David Intellectual Property Institution and the parida s thumb Patents copyrights and trades secrets in economic theory and history cit par Thomas Paris le droit d auteur l id amp ologie et le syst me PUF 2002 Thomas Paris Le droit d auteur l ideologie et le systeme PUF 2002 Frederic Pollaud Dulian Droit d auteur et copyright quelle opposition Colloque de la SGDL 2003 Jo lle Farchy Internet et le droit d auteur la culture Napster Editions du CNRS en 2003 Bernard Edelman La propriete litteraire et artistique PUF Que sais je 1989 mise jour 1999 Xavier Linant de Bellefonds Droits d auteur et droits voisins Dalloz 2002 Pierre Sirinelli Propri t litt raire et artistique Dalloz m mentos 2 dition 2003 Carine Bernault La propri t litt raire et artistique appliqu e l audiovisuel LGDJ 2003 M Cornu 1 De Lamberterie Sirinelli Wallaert Dictionnaire compar du droit d auteur et du copyright CNRS Editions 2003 II 174 175 TABLE DES SIGLES ALPA association de lutte contre la piraterie audiovisuelle Centre fran ais du copyright DRM Digital Rights Management GESAC Soci t pour l administration du droit de reproduction m canique des auteurs compositeurs et diteurs IFPI F d ration internationale de l industrie phonographique MPAA Motion P
164. ion de l int r t g n ral entre les ap tres de la justice et des droits de l homme et les thurif raires de l efficience et des droits conomiques les premiers d fendant le droit d auteur les seconds le copyright Aucun syst me n tant plus m me que l autre de r pondre aux d fis que pose le d veloppement des r seaux et de l internet c est au del des sph res limit es de la technique et du droit qu il faudra chercher la r ponse m me si les compromis conomiques et politiques se traduisent immanquablement par des textes 1 Professeur Fr d ric Pollaud Dulian Droit d auteur et copyright quelle opposition Colloque de la SGDL 2003 81 LA DIMENSION INTERNATIONALE DE LA PROTECTION DES UVRES Le dualisme du droit d auteur droits moraux droits patrimoniaux droits d auteur droits voisins se prolonge jusque dans la conception de la protection de l uvre que l on peut avoir conception objective l uvre entre dans le circuit conomique ou conception subjective elle reste attach e l auteur Cette conception donn lieu selon les principes retenus par les Etats des l gislations diff rentes privil giant soit le droit moral et c est le cas de notre pays soit celles pr sentant le droit moral comme une exception aux droits patrimoniaux loi allemande de 1965 soit encore celles qui ne reconnaissent pas le droit moral et c est le cas
165. ion permanente de contr le des SPRD juin 2004 Il ressort de ces deux tableaux que la progression des sommes disponibles correspond un retard dans les cotisations et en premier lieu dans les affectations aux ayants droit Il est significatif que les sommes disponibles repr sentent en 2002 pr s d une ann e et demie de perception Le montant des sommes disponibles par rapport aux utilisations permet aux soci t s de disposer d une tr sorerie importante Elles sont d autant moins enclines la r duire pour am liorer le rythme des affectations que la part des produits financiers dans le financement des charges de gestion tend augmenter c Des charges de gestion qui demeurent lev es Aux dires de la Commission permanente de contr le des SPDR toute comparaison entre soci t s est d licate en raison de situations tr s diff rentes au regard des volumes per us et des op rations de r partition Quelques consid rations g n rales peuvent n anmoins tre tir es des tableaux qui suivent 104 Tableau 4 Evolution globale des charges de gestion En millions d euros 2000 2001 2002 2000 2002 en Charge de gestion 207 6 220 5 236 3 13 8 Part dans les perceptions 22 3 22 1 21 9 Part dans le disponible 9 6 9 4 9 2 Source Rapport annuel de la commission permanente de contr le des SPRD juin 2004 Tableau 5 Evolution des perceptions des affectations et des
166. ique Ainsi le principe de la r mun ration de l auteur demeure en dehors des restrictions touchant la d termination des modalit s d exploitation Ce syst me appara t en quelque sorte comme une compensation affect e l auteur en contrepartie du droit reconnu au public et aux acteurs de la production culturelle de jouir des uvres Dans notre pays un des trois droits p cuniaires ne r pond pas ces r gles g n rales le droit de suite qui concerne essentiellement les auteurs d uvres plastiques et sera d crit plus loin c Des droits cessibles Alors que les droits moraux sont inali nables les droits patrimoniaux peuvent tre librement c d s ou conc d s des tiers titre gratuit ou on reux Le cessionnaire ou le concessionnaire peuvent indiff remment tre des personnes physiques ou morales Des limites existent cependant au droit de cession A l instar du droit moral le droit de suite n est pas cessible Quant aux droits de repr sentation et de reproduction des restrictions ont t adopt es concernant la cession globale d uvres futures les r gles successorales et la pratique contractuelle d Des droits temporaires A l inverse du droit de propri t qui est perp tuel l id e que le monopole d exploitation accord l auteur doit pas devenir exorbitant par rapport au droit du public d acc der aux uvres nonobstant les difficult s pratiques qu engendrerait un d
167. ique et litt raire sont tous affect s par l organisation mondiale de la diffusion num rique Pourtant la cr ation elle m me a encore peu investi ce nouveau support qu est Internet en uvres qui lui soient d di es 1 L edition litt raire Le contenu faisant la richesse du contenant il tait crit que toute forme de cr ation litt raire et artistique tait concern e des degr s divers en fonction de l int r t que pouvait receler cette nouvelle forme de consommation et donc de distribution 129 L dition litt raire n est pas l heure actuelle grande utilisatrice de l Internet pour assurer son activit Ainsi au salon du Livre une des vitrines les plus parlantes de l dition fran aise le livre lectronique est relativement marginal Pourtant il a trois ans peine il occupait une place de choix Il est vrai que cela avait donn lieu des effets d annonce alors que le produit tait cher et ses contenus incertains L dition en ligne elle aussi ses limites t l charger un ouvrage de plusieurs centaines de pages puis l imprimer est relativement lourd et n veille que peu d int r t surtout en litt rature g n rale Comme l exprime un diteur en ligne tout n est pas progr s on n a pas encore trouv mieux pour lire un livre que du papier imprim De prestigieuses ditions comme Encyclop dia Unviversalis qui avaient abandonn leur dition pap
168. iquer la loi en vigueur la date de d p t qui provoque la mise en uvre de la protection l gale c Les cartes g ographiques Elles r sultent la fois d une projection de calculs math matiques et d une interpr tation cr ative selon leur usage les cartes sont prot geables donc par le droit d auteur si elles t moignent d une originalit qui ne produit pas n cessairement une uvre caract re artistique Ainsi des cartes routi res de villes de sentiers de grande randonn e peuvent tre prot g es au m me titre que les projections de Peters ou Eckert 3 4 Les uvres multim dias Une uvre multim dia regroupe sur un m me support et en quantit variable des textes des sons des images fixes ou anim es articul s entre eux et accessibles gr ce un logiciel assurant l interactivit du syst me De cr ation r cente les uvres multim dias entrent pleinement dans le champ des droits d auteur Pour autant elles restent difficiles circonscrire et qualifier en raison de leur caract re composite Elles ne font d ailleurs l objet d aucune d finition au plan national ou international Ces uvres num riques se caract risent galement par la multiplicit des genres auxquels elles font appel Elles d passent la simple compilation du seul fait de cette alliance complexe entre des donn es multiples et un logiciel de navigation En d pit de cette identit propre l uvre multim di
169. irecte avec celui de propri t qui conf re l acheteur la possibilit de disposer librement de son bien Pour viter que l acqu reur d une uvre n acqui re ipso facto le droit de la d naturer ou de la d truire les magistrats recourent plusieurs subterfuges Le premier d entre eux consiste consid rer que l auteur reste nu propri taire de sa cr ation et n en c de que l usufruit L usufruitier tant tenu de conserver la substance de la chose l uvre ne peut tre alt r e Le but poursuivi n est pas de prot ger l uvre elle m me mais ce bien impossible valuer qu est l esp rance de r putation de son auteur et dont elle n est que le vecteur Ce premier lien tabli entre le cr ateur et son uvre fond sur une sorte de droit la r putation continue d loigner le droit d auteur de celui de propri t Dans la deuxi me moiti du si cle plusieurs d cisions de justice feront explicitement r f rence la r putation ou cr dit des auteurs voire leur exposition un jugement d opinion publique pour asseoir leur l gitimit contester toute modification non consentie de leurs uvres au nom de leur droit de propri t La Cour de cassation en adoptant une telle position en 1867 reconna t ainsi l auteur la possibilit exorbitante de faire valoir un droit de propri t sur une chose vendue Le droit des obligations et les usages professionnels sont galemen
170. isque repr sentant 75 du chiffre d affaires sont fortement concern s il appara t que les labels ind pendants souffriraient moins leur chiffre d affaires m me progress de 47 en 2003 pour certains d entre eux Sans analyser cette situation plus avant nous pouvons citer pourtant le patron d un des ces ind pendants Patrick Zelnik qui d plore qu on ait fait du disque une industrie d laissant l aspect culturel au profit du produit marketing Les ind pendants sont ceux qui n ont pas les moyens d investir des sommes consid rables dans le marketing et doivent compenser en favorisant la cr ation On pourrait galement voquer le syst me de distribution des disques qui conduit la disparition quasi totale des disquaires Alors videmment la possibilit de trouver dans l instant en fonction de son humeur et ses envies le disque ou le film qu on souhaite apparemment sans bourse d lier est d une attractivit redoutable qui peut bien s arranger d une petite transgression des r gles M me si le taux de TVA lev est souvent voqu il n en reste pas moins vrai que le rendez vous a t manqu il ya quelques ann es avec le refus du prix unique du disque Mais si avec la copie priv e et la licence l gale le cr ateur et l interpr te s y retrouvaient peu ou prou le syst me actuel les prive totalement de leurs droits 1 Cit par le journal Lib ratio
171. istiqu s que les ordinateurs pour aboutir une cr ation artistique ne sauraient tre qualifi s d auteurs 2 L auteur est une personne physique L auteur ne peut tre en droit fran ais qu une personne physique en dehors du cas particulier et controvers de l uvre collective sur lequel nous reviendrons En d autres termes une personne morale n est jamais reconnue comme auteur ni investie ab initio des droits aff rents bien qu elle puisse en tre cessionnaire Cette position confirm e par la Cour de cassation n est pas universelle loin s en faut De nombreux pays admettent qu une soci t ou une association puissent tre investies de la qualit d auteur Cela n emp che pas pour autant les personnes morales d tre pr sum es titulaires du droit de propri t incorporelle de l auteur lorsqu elles exploitent commercialement une uvre sans aucune revendication de la personne physique l ayant r alis e la pr somption ne joue qu l gard de tiers et non de cr ateurs qui revendiqueraient leur droit L arr t rendu dans ce sens par la Cour de cassation du 24 mars 1993 permet des personnes morales d intenter une action en contrefa on qui soit recevable sous r serve qu un comportement r v lant des incertitudes et des contradictions de leur part ne vienne d truire cette pr somption B LES CR ATIONS AUTEURS MULTIPLES La question de la paternit de l uvre acqui
172. itation normale de l uvre pourrait par exemple tre adopt e en contrepartie de garanties sur l int grit de l uvre Malgr cette tradition de d fiance l gard du droit moral les Etats Unis ont adh r la convention de Berne qui comporte un droit moral minimum reconnaissant justement un droit la paternit et un droit l int grit de l uvre article 6 bis Cette adh sion oblige en th orie l Etat membre adopter une l gislation interne traduisant ces droits l mentaires Un certain nombre de pays ont opt pour un seuil minimal de protection mais les Etats Unis eux ont pr tendu qu il ne leur tait pas n cessaire de l gif rer pour assurer une telle protection en se fondant sur une interpr tation de la convention autoris e par l OMPI Ils pourraient selon eux pallier l absence d un texte d di au droit moral en ayant recours ceux relatifs la concurrence d loyale ou au droit des marques En cons quence sous les r serves d j formul es il demeure possible aujourd hui encore de mutiler une uvre en toute impunit Une anomalie r v latrice se doit d tre soulign e les Etats Unis par leur adh sion la convention de Berne se sont engag s en th orie respecter un simili droit moral et dans le m me temps ont sign l accord ADPIC qui sonne le glas de ce m me droit Il y est en effet pr cis que les parties l accord doivent se conformer aux dispositions de
173. itions de sa valorisation en tant qu objet d investissement La protection de l auteur n est pas son souci En 1994 Bruce Lehman sous secr taire d Etat am ricain au commerce reconnaissait c est vrai chez nous dans notre syst me de droit d auteur essentiellement conomique il n y a pas grande diff rence entre une symphonie et une paire de baskets 2 L auteur contre l investisseur En France comme on le sait les droits moraux inali nables imprescriptibles et perp tuels d volus sauf exception l auteur lui permettent de s opposer toute modification de son uvre M me lorsqu elle est divulgu e et en cours d exploitation l auteur peut faire jouer son droit de retrait ou de repentir moyennant d dommagement la personne physique ou morale cessionnaire des droits Le droit moral n ayant pas cours aux Etats Unis toute cession entra ne la rupture du lien juridique de l auteur avec son uvre Le copyright est donc le plus souvent d tenu par le producteur ou l employeur dans le cas d une cr ation salari e Cette pr minence de l interm diaire conomique occulte l auteur L investisseur qui assure la production et ou la diffusion de ce produit qu est l uvre aupr s du public b n ficie de toutes les attentions C DES CONSTRUCTIONS DIFF RENTES Peut on s tonner qu un syst me centr sur le couple indissoluble auteur uvre et un autre fond sur un lien co
174. ive En cela les formes socio conomiques de cr ation font liti re du mythe romantique du cr ateur isol D s lors que la cr ation prend la forme d une uvre que l auteur cherche faire conna tre donc reconna tre les m canismes des r seaux s en emparent et d terminent son sort Du r seau le plus simple peintre sculpteur galerie au plus complexe Internet l uvre est tributaire de cette forme d organisation et de r mun ration La reproduction de l uvre suscite un d bat permanent maill de nombreux conflits Il prend un cours nouveau au d tour du XX me si cle quand la combinaison de la domestication de l lectricit et de la ma trise des ondes donnent naissance la radio ou lors des am liorations successives de fixation de l image sur des supports reproductibles grande chelle le cin ma et la photo D s ce moment l un ph nom ne nouveau est d tect et mis au jour le don d ubiquite de l uvre Ainsi Paul Val ry en nonce l volution des 1928 dans ses Pi ces sur l art dans tous les arts part physique qui ne peut plus tre regard e ni trait e comme nagu re qui ne peut pas tre soustraite aux entreprises de la connaissance et de la puissance moderne Ni la mati re ni l espace ni le temps ne sont depuis vingt ans ce qu ils taient depuis toujours Il faut s attendre que de si grandes nouveaut s transforment toute la technique des arts agisse
175. ivulgation qui persiste lui aussi est express ment soumis au contr le judiciaire 3 2 La d volution du droit moral Les droits li s au respect de la paternit et de l uvre rel vent du droit commun des successions A d faut d ex cuteur testamentaire et sauf volont contraire de l auteur l ordre de d volution fix par la loi est le suivant les descendants m me s ils refusent la succession le conjoint survivant sauf s paration de corps prononc e ou remariage les h ritiers autres que les descendants qui acceptent de recueillir tout ou partie de la succession les l gataires universels ou donataires de l universalit des biens venir Le sort du droit de divulgation la deuxi me g n ration c est dire lorsque toutes les personnes d sign es l article L 122 2 du CPI ont disparu est ordinairement r gl en consid rant que ces personnes l exception de l ex cuteur testamentaire peuvent elles m mes transmettre ce droit moral cause de mort S il n y a pas retour au droit commun des successions c est au tribunal de grande instance qu il appartient d ordonner toutes mesures appropri es concernant le droit de divulgation 3 3 L exercice du droit moral post mortem S il est vrai que des abus de droit se produisent du vivant de l auteur ils sont plus encore susceptibles de survenir apr s sa mort quand le droit moral n est plus exerc dans l
176. l id e exprim e par Kant un si cle plus t t d un droit personnel portant sur le discours bien immat riel distinguer d un droit r el s appliquant au livre en tant que support de l uvre bien mat riel En France D s le XVII me si cle l Angleterre garantit aux auteurs l int grit de leurs uvres publi es contre la tentation ventuelle des imprimeurs de les modifier Depuis quelques ann es cette conception concourt paradoxalement une minoration du droit moral dans les d bats communautaires et internationaux Bernard Edelman op cit IT 16 cette conception se trouve consacr e dans une loi du 9 avril 1910 qui distingue la propri t du support mat riel de l uvre des droits d auteur eux m mes lesquels demeurent attach s au cr ateur CREATEUR DE BIENS PUBLICS OU PROPRI TAIRE PRIV En dehors des textes d j mentionn s des lois partielles viennent enrichir l difice juridique en 1902 et dans les ann es vingt Pourtant en d pit des bouleversements techniques qui affectent les conditions de la production et de la diffusion culturelles au d but du XX me si cle aucune refonte de la l gislation ne voit le jour D autres pays seront plus r actifs 1 La victoire d un compromis En France o l id e d une r forme est n anmoins admise par beaucoup le premier grand projet du si cle sera l uvre du Front populaire Jean Zay alors ministre de l Education
177. l Dans un premier temps les soci t s d auteurs SCAM SACEM ADAGP SCAM ont cr en 1996 une structure commune SESAM interface entre les diffuseurs multim dia et les soci t s d ayants droit Selon la Commission permanente de contr le des SPRD cette soci t n a pas r pondu aux espoirs qui taient plac s en elle les perceptions plafonnaient 0 8 million d euros en 2002 et ses frais de gestion repr sentaient la m me ann e plus du tiers des pr l vements Certaines soci t s membres ont d ailleurs repris en gestion directe la perception d une partie des droits Pour autant SESAM continue de fonctionner et a r cemment annonc la signature d un accord avec le fournisseur d acc s Internet AOL 4 mars 2004 encadrant les modalit s de la diffusion des uvres litt raires et artistiques sur un r seau Il s agit du premier accord fran ais visant d velopper une offre l gale de musique en ligne Sur un plan g n ral les difficult s de recherche et d acquisition r sultant du nombre important de soci t s de l apparition de nouveaux supports et de nouvelles cat gories de titulaires de droit d une part l essor du num rique avec la capacit exponentielle de diffuser reproduire et int grer les uvres d autre part ont conduit les professionnels reconna tre la n cessit de simplifier les proc dures Ils ont formalis leur position dans un avis du Conseil sup rieur de la propri t
178. l me de la cession expresse d j voqu avec les journalistes Mais les photographes sont confront s une autre caract ristique des droits d auteur des particuliers des entreprises des institutions recourent de plus en plus la justice pour limiter le droit l image Ces pratiques bornent consid rablement l activit des photographes Le Syndicat national des agences photographiques et d illustration g n rale SNAPIG explique Ainsi pour l Op ra Bastille vue ext rieure il est n cessaire de faire un courrier au Secr tariat g n ral de l Opera national de Paris qui tudie la demande Il nous invite ensuite prendre contact avec l architecte Carlos en Uruguay cas d accord de celui ci l Op ra national de Paris valide l autorisation Autre exemple pour une vue g n rale de Paris au cr puscule avec la tour Eiffel clair e l clairagiste de la Grande Dame demande 1 500 toujours selon le SNAPIG Le succ s r el des visites des sites des mus es sur Internet peut tre interpr t comme une retomb e positive pour les arts plastiques et pour veiller l int r t pour cette forme de cr ation En effet la visite virtuelle d un mus e inimaginable il y a encore quelques courtes ann es et difficilement r alisable par les techniques traditionnelles de la reproduction est de nature veiller un d sir de d passer la virtualit et d couvrir le r el Sans pouvoir en est
179. l appartient de trancher Des jurisprudences contradictoires et donc contest es existent sur ce point 1 2 Le r gime propre aux uvres d riv es Les auteurs d uvres d riv es traductions adaptations mais aussi recueils anthologies jouissent de la protection accord e aux cr ateurs sous r serve que l uvre produite pr sente un caract re d originalit S agissant d une traduction l originalit sera reconnue par le style la fid lit l esprit de l auteur imposant souvent de renoncer une traduction litt rale Le cas des adaptations est plus complexe Toutes reposent sur l emprunt d l ments de forme une uvre donn e structure expression et l ajout d l ments nouveaux l initiative de l adaptateur L appr ciation de l originalit 22 s opere alors sur la base des modifications adjonctions r amp articulations qui ont donn naissance une uvre nouvelle S agissant des anthologies et autres recueils d uvres ou de donn es diverses dont certains on vu peuvent n tre pas prot g s par le droit d auteur lois reglements l originalit sera estim e sur le choix des donn es et l articulation de l ouvrage ou de la base de donn es Il est entendu qu une simple compilation de renseignements connus par exemple ne pourra se pr valoir d aucune protection Eu gard leur nature complexe et particuli re les bases de donn es
180. la source y compris le nom de l auteur dans la mesure justifi e par le but non commercial poursuivi b lorsqu il s agit d utilisations au b n fice de personnes affect es d un handicap qui sont directement li es au handicap en question et sont de nature non commerciale dans la mesure requise par ledit handicap c lorsqu il s agit de la reproduction par la presse de la communication au public ou de la mise disposition d articles publi s sur des th mes d actualit caract re conomique politique ou religieux ou d uvres radiodiffus es ou d autres objets prot g s pr sentant le m me caract re dans les cas o cette utilisation n est pas express ment r serv e et pour autant que la source y compris le nom de l auteur soit indiqu e ou lorsqu il s agit de l utilisation d oeuvres ou d autres objets prot g s afin de rendre compte d v nements d actualit dans la mesure justifi e par le but d information poursuivi et sous r serve d indiquer moins que cela ne s av re impossible la source y compris le nom de l auteur lorsqu il s agit de citations faites par exemple des fins de critique ou de revue pour autant qu elles concernent une uvre ou un autre objet prot g ayant d j t licitement mis la disposition du public que moins que cela ne s av re impossible la source y compris le nom de l auteur soit indiqu e et qu elles so
181. lamb e d originalit Cette volution s est m me en partie traduite par une standardisation des uvres et le formatage des missions t l vis es Mais on pourrait aussi se demander si l ajustement du droit cette r alit conomique n a pas conduit scinder la cr ation en deux mondes L un celui des cr ations industrielles forte valeur ajout e et dont le poids conomique peut tre consid rable uvres audiovisuelles phonogrammes vid ogrammes logiciels qui rel verait des droits voisins dont la parent avec le copyright est flagrante l autre celui des uvres artisanales uvres litt raires picturales architecturales o le r le du producteur est moins important la valeur marchande souvent bien moins lev e et qui continueraient de ressortir aux r gles propres aux droits d auteur II DROITS D AUTEUR ET COPYRIGHT Mythe ou r alit les d bats relatifs la propri t litt raire et artistique sont bien souvent r sum s et pr sent s comme le combat de David contre Goliath du droit d auteur contre le copyright deux syst mes pr sent s comme radicalement diff rents et irr conciliables Cette opposition est la fois un leurre et une r alit Les orientations divergentes des deux conceptions n emp chent pas les volutions les d placements de leurs centres de gravit respectifs Pour autant les choix qui se dessinent au niveau international dans un mouvemen
182. le poids des contenus culturels dans les exportations permet il notre pays d tre toujours aussi pr sent dans les changes Notre syst me de protection des auteurs peut tre fragilis si des solutions nouvelles qui n cessiteront la prise en compte des transformations dans l conomie et qui devront prendre une dimension internationale ne sont pas trouv es Notre rapport va tenter d y apporter sa contribution en d veloppant successivement la probl matique juridique celle li e aux modifications technologiques et leurs cons quences sur l conomie g n rale de la cr ation enfin celle portant sur l examen des champs conomiques et de leur int gration pour la d fense du droit moral et patrimonial CHAPITRE I ORIGINE ET DIMENSION JURIDIQUE DU DROIT D AUTEUR I L INVENTION DU DROIT D AUTEUR La reconnaissance de la qualit d auteur aux cr ateurs et leur l gitimit faire valoir des droits et d fendre leurs int r ts financiers ne soul ve plus depuis longtemps d objection majeure Ce statut r sulte pourtant d une conqu te Elle demeure fragile Nous brosserons grands traits l histoire des droits d auteur depuis de la Renaissance sans remonter jusqu l poque antique Signalons simplement que l id e de propri t intellectuelle pour employer un anachronisme commode n tait pas trang re aux Grecs ni aux Romains L uvre tait consid r e comme un bien le droit
183. le syst me de transmission audiovisuel La num risation de l uvre apporte une tension particuli re entre diff rents acteurs l utilisateur attach une impression de gratuit qui provient de la mise en ligne apparemment sans limite des uvres les diteurs et diffuseurs qui souhaitent ma triser la gratuit dans l uvre les producteurs auxquels les diffuseurs et les diteurs demandent en permanence une baisse des prix de fa on garder le contact avec les utilisateurs Dans la fili re artistes auteurs producteurs diffuseurs et diteurs utilisateurs si les auteurs les artistes et les producteurs ont tous trois des droits exclusifs la tension actuelle tend loigner l auteur du contr le autorisation ou exclusion sur son uvre Comment l auteur peut il exercer son droit moral l re de la reproduction et de la diffusion num riques en r seaux mutualis s Il s agit la fois du droit sur la reproduction de son uvre mais galement du contr le de son alt ration volontaire facilit e par les capacit s techniques num riques Les tensions enregistr es surviennent dans un contexte de globalisation de la protection juridique Si le Livre vert de 1988 soupesait les chances et les risques d hyper reproductibilit de l uvre et de sa diffusion une chelle de masse jamais encore atteinte d autres dispositifs internationaux sont apparus Les mesures t
184. me juridique de l uvre collective se rapprochait singuli rement du copyright Il appara t au total que le droit de propri t reconnu l investisseur ne s exerce pleinement que lors de la premi re publication de l uvre int grale 3 3 La port e de l uvre collective Les d veloppements un peu plus fournis consacr s l uvre collective se justifient et non seulement en raison de la singularit et de la complexit de son r gime juridique qui font craindre certains d une perc e du copyright dans notre syst me de droits d auteur mais encore par l importance du champ potentiellement couvert par ce type d uvres Les exemples traditionnels d uvres collectives sont bien connus les dictionnaires les encyclop dies et bien entendu la presse En raison du d veloppement consid rable de l conomie num rique ce dernier secteur est confront des difficult s particuli res qui sont en partie r gl es dans le cadre d accords d entreprise La s curit juridique de ces accords n goci s ne semble pourtant pas assur e Le domaine de l uvre collective s tend au del du monde de la presse et de l dition Cette qualification est notamment retenue pour nombre d uvres d art appliqu Les citer toutes produirait l effet d un inventaire la Pr vert la protection couvre aussi bien des objets utilitaires pr tention d corative cendriers que des v tements anorak o
185. me s ils ne sont plus tenus aujourd hui comme nagu re d avoir un lien de parent avec l artiste 4 2 Le contr le judiciaire de l exercice des droits patrimoniaux Ce contr le pr voit que des mesures appropri es peuvent tre prises en cas d abus notoire dans l usage ou le non usage des droits d exploitation de la part des representants de l auteur decede les visees l article L 121 2 Cette derni re pr cision n est pas neutre L abus doit provenir des titulaires du droit de divulgation L exemple caricatural serait donc la non exploitation des uvres de l auteur d c d Le juge qui peut tre saisi par tout int ress une affaire c l bre a oppos le minist re de la culture la veuve du peintre Foujita peut aussi bien mettre un terme une exploitation abusive qu autoriser une exploitation en d pit du refus oppos par le titulaires des droits 48 C L INCIDENCE DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE DE L AUTEUR SUR SES DROITS Deux situations m ritent d tre voqu es dans ce rapport car elles sont sujettes d bat et des approches que ni le l gislateur ni la jurisprudence ne dessinent clairement il s agit de l auteur salari et de l auteur dans la fonction publique 1 L auteur salari La situation du cr ateur salari diff re quelque peu de celle du cr ateur ind pendant Les r gles varient en outre selon que l auteur est salari de droit priv ou fo
186. ment d interpr tes La communication indirecte elle s op re gr ce des supports et moyens de diffusion modernes qui permettent de se dispenser d un contact direct avec l uvre ou ses interpr tes Dans le second cas on notera que se produit un d calage entre l ex cution de l uvre repr sentation musicale ou th trale et sa repr sentation publique par le truchement d un m dium phonogramme ou vid ogramme Ce d calage ne remet nullement en cause l assujettissement de la repr sentation au droit d auteur Aujourd hui la t l diffusion est devenue un mode de communication indirecte d une importance consid rable Il faut en effet entendre par ce terme les diffusions par la radio la t l vision le c ble ou le satellite La multiplicit de ces diffusions pour une m me uvre ouvre droit redevance d s qu un public nouveau est touch Ainsi un spectacle donn en public diffus ensuite par la t l vision puis mis disposition d un nouveau public par une personne physique ou morale peut donner lieu une triple redevance Des r gles particuli res s imposent la distribution par c ble et par satellite qui conditionnent l autorisation de diffusion dont il serait trop long de rendre compte ici Tr s sommairement l organisme de diffusion par c ble doit obtenir une autorisation particuli re chaque fois qu un nouveau public est touch La diffusion par satellite tant assimil
187. mes comme des formes originales d art D o son interrogation sur l uvre Au temps des techniques de reproduction ce qui est atteint dans l uvre d art c est son se peut que les conditions nouvelles ainsi cr es par les techniques de reproduction laissent par ailleurs intact le contenu m me de l uvre d art elles devaluent de toute mani re son ici et son maintenant c est dire son aura Qu en dire aujourd hui quand les techniques num riques assurent l uvre une possibilit quasi infinie de reproduction au sein de r seaux mondialis s dans un contexte socio conomique surd termin par un march qui revendique en permanence son mancipation l gard du droit I LA RUPTURE NUM RIQUE Le droit de propri t litt raire et artistique a comme fonction d assurer conomiquement les flux de r mun ration entre les acteurs au sein de l industrie culturelle Avant sa num risation l univers de l industrie culturelle tait segmente L informatique intervenait marginalement des titres divers de multiples terminaux taient n cessaires nombre d crans permettaient de l utiliser La musique se gravait dans le vinyle le cin ma et la photo relevaient de l argentique l lectronique grand public et les jeux vid o tournaient autour de proc d s centr s sur le t l viseur C est pr cis ment cette segmentation qui est boulevers e aujourd hui
188. millions d euros Les flux de la r mun ration quitable sont figur s dans le diagramme ci apr s 97 Sch ma 2 Le flux de la r mun ration quitable Eistlisaresez n CL Es i aisin Dheoise st ste Brei T l c Bi DE LS SACEM Are Pracht Source Commission permanente de contr le des soci t s de perception et de r partition des droits les SPRD en 2000 m thodes comptables et flux financiers d cembre 2002 Aux termes d une convention sign e en 1990 il revient la SACEM d op rer le recouvrement aupr s des lieux publics sonoris s Le taux de retenue appliqu varie de 6 23 selon le secteur de recouvrement de sorte qu avec le pr l vement de 3 5 op r par la SPRE elle m me la ponction r alis e sur les sommes per ues au titre de la musique diffus e dans les lieux publics s tablissait en 2000 22 2 98 Pour les sommes qu elle per oit directement le pr l vement moyen de la SPRE est de l ordre de 8 chiffre 2002 En aval le co t final pour les membres de la SCPP et le de la SPPF s tablissait respectivement pour l ann e 2000 22 2 et 26 4 pour les sommes per ues au titre de la diffusion dans les lieux publics et 8 et 12 3 pour les autres types de perception Pour les ayants droit de et de la SPEDIDAM ce co t s tablissait pour la m me p riode de r f r
189. mmunes plusieurs cat gories dont celles charg es de la r mun ration quitable et de la copie priv e Certaines de ces soci t s de cr ation r cente sont des coquilles vides dont le r le est quasi nul en mati re de perception et de r partition certaines tant cr es avant m me que les droits qu elles se proposent de g rer ne soient finalis s mais qui se positionnent en tant que repr sentantes d une cat gorie particuli re d ayants droit et ou dans la perspective d une gestion venir de quelque nouveau droit D autres sont des interm diaires entre les redevables voire d autres soci t s et les soci t s de premier rang Certaines enfin apparaissent surnum raires au regard de leur mission statutaire qu on aurait volontiers imagin assurer par une autre plus ancienne L impression de concurrence de chevauchement et d emboitement qu on prouve traduit une r alit les relations crois es entre toutes ces structures sont particuli rement nombreuses qu il s agisse de flux financiers ou de mise disposition titre on reux de services techniques ou administratifs Cette situation r v le que la dispersion apparente des soci t s masque une tr s forte concentration des moyens et des comp tences notamment autour du bin me SACEM SDRM Or le recours ces soci t s pour accomplir des missions ou des t ches que les plus fragiles sont incapables de mener bien renforce encore le poid
190. moral Les majors de la transmission num rique ont pes dans le sens des affinit s lectives entre le copyright et la forme num ris e de reproduction des uvres savoir la tendance permanente la forfaitisation de la r mun ration de l utilisation de l uvre Mais le droit international a t il vraiment codifi au compte de l auteur les autoroutes de l information Il appara t que l industrie des contenants a pris de nombreuses longueurs d avance sur les milieux de la cr ation intellectuelle qui courent plus derri re le rythme effr n des innovations technologiques qu ils n utilisent ces techniques pour la cr ation Les consommateurs ont pris au pied de la lettre les offres all chantes de village plan taire de l information de gratuit dans l utilisation des documents num ris s Le centre de gravit s est d plac vers le droit de l utilisateur qui veut jouir sans entrave de ces flots de donn es soudain mis sa disposition moyennant un quipement informatique de plus en plus mobile et vari et un abonnement un fournisseur d acc s La vaste consommation d outils informatiques portatifs connect s aux r seaux de t l communication cr e l impression d tre branch sur un monde in puisable de donn es sans conscience et sans souci de leur production ni de leur reproduction Il convient de prendre la mesure du ph nom ne pour mettre en place des mesures qui to
191. n La musique un prix en rappelant les peines encourues et en affirmant pouvoir tablir des fichiers informatiques recensant les pr sum s contrefacteurs Cette pr rogative jusque l r serv e la force publique est en passe d tre tendue aux entreprises priv es s estimant victimes de fraude l occasion de la r vision de la loi informatique et libert s en cours d examen au Parlement L ARME DE LA R PRESSION ET DU VERROUILLAGE TECHNOLOGIQUE Le pr c dent ministre de la Culture et de la Communication l a affirm avec force il n y a ses yeux aucune diff rence entre le vol d un disque l talage et le piratage d une uvre musicale sur Internet On comprend en effet qu au moment o la solution traditionnelle celle de l utilisateur payant pour acqu rir une uvre est remise en cause par la piraterie permettant ainsi de contourner la propri t intellectuelle il faille prendre des mesures Les seules r ponses qui ont t adopt es sont des r ponses juridiques et techniques en faisant des l gislations de plus en plus contraignantes y compris sur le plan international en aggravant les peines d amendes et de prison par la technique en verrouillant les uvres par des mesures multiples telles que le DRM digital right management 138 A CULPABILISER LES INTERNAUTES LES LIMITES DE LA REPRESSION Nul ne peut nier les effets d vastateurs qui
192. n simulcasting a adapt la r glementation communautaire relative la concurrence aux activit s de gestion des droits l absence de fronti re territoriale dans l environnement num rique permet l utilisateur de choisir n importe quelle soci t de gestion de membre de l accord guichet unique pour l octroi de la licence Les parties se sont de leur c t engag es clarifier leurs tarifs en distinguant la part des droits proprement dits des frais de gestion Ainsi les utilisateurs commerciaux seront en position d identifier les soci t s de gestion collective les plus efficaces au sein de et d obtenir des licences de la part des soci t s de gestion offrant leur service au moindre co t La Commission annonce en conclusion de sa communication son intention de proposer un instrument l gislatif sur certains aspects de la gestion collective et de la bonne gouvernance des soci t s de gestion Terminons par une interrogation teint e d inqui tude L action de lobbying des op rateurs multim dia et de r seaux aupr s des instances internationales et en particulier de l OMPI s est f d r e au niveau mondial au sein de l alliance for a digital future On conna t leur efficacit pour viter la responsabilisation des fournisseurs d acc s et des h bergeurs on sait par ailleurs qu ils militent activement pour l extension du champ des exceptions au droit d auteur Les tit
193. n par le site HyperNietzsche d di la recherche philosophique sur Nietzsche dont l objectif est la mise en ligne d articles sur le philosophe Un comit scientifique r unissant des chercheurs reconnus pour mission de juger de la qualit scientifique des articles propos s Le choix est laiss aux auteurs de d finir les 151 conditions de diffusion et les licences appliqu es ce site garantissent aux contributeurs le respect de leur paternit et l int grit de leurs contributions A l image de la licence GPL un collectif d artiste a cr Licence Art Libre LAL par laquelle autorisation est donn e de copier diffuser et de transporter librement les uvres dans le respect des droits de l auteur Dans son pr ambule le texte pr cise Loin d ignorer les droits de l auteur cette licence les reconna t et les prot ge L intention est d ouvrir l acces et d autoriser l utilisation des ressources d une uvre par le plus grand nombre Cet espace qui est en train de se construire ne se fait pas sans se doter de r gles de vie ou de modes de fonctionnement comme nous le voyons avec l laboration des licences Il serait certes illusoire de croire que c est dans cette construction que dor navant la cr ation artistique et culturelle se d veloppera On peut n anmoins consid rer que c est dans les trois solutions la solution marchande la redistribution publique l u
194. n toscope et la cassette vid o pour le cin ma la tentation fut forte de cr er des interdits autour de cette nouvelle technologie Certaines cassettes furent d ailleurs rendues incopiables mais le syst me de la copie priv e constitua une forme de r ponse Aujourd hui avec des possibilit s nouvelles de duplication devant le besoin de prot ger galement des donn es sur Internet de nouvelles technologies de cryptage mettent en place un verrouillage des supports 1 Le Digital Rights Management DRM Devant le constat de la facilit de dupliquer le contenu d un fichier sur un autre support un syst me de cryptage fut labor afin qu on ne puisse lire son contenu qu avec un lecteur adapt et s curis Cette protection des droits num riques concerne l ensemble des types de fichiers contrats documents scientifiques logiciels Il s agit d un syst me de distribution sur le mod le des services d acc s conditionnels comme par exemple l utilisation d un d codeur pour acc der Canal Plus La question se pose de la g n ralisation de ce syst me l ensemble des changes num riques On pu constater que Office 2003 de Microsoft sorti d but novembre de l ann e derni re dispose de fonctions permettant de verrouiller les documents Ces fonctions reposent sur la technologie Digital Rights Management DRM que Microsoft a cr sous le vocable Windows Rights Managements Services Le syst me DR
195. n du 27 avril 2004 136 Graphique 1 D composition du prix hors taxes d un CD Distribution Maisons de disque 1 9 y 40 5 2 Om vers e l interpr te 7 Droits d auteur Iparoller et ou compositeur Source UFC Que choisir Dont frais d enregistrement 3 fabrication du disque 11 promotion 16 frais g n raux 13 marge d exploitation 9 De nombreux artistes contestent les 19 annonc s par le SNEP affirmant qu il s agit d un taux vers des vedettes confirm es Ces chiffres recoupent globalement ceux disponibles sur le site Web du SNEP frais d enregistrement et de fabrication entre 12 et 15 frais de distribution entre 22 et 24 frais g n raux entre 13 et 15 droits d auteur et redevances d artistes entre 25 et 30 publicit et promotion entre 18 et 23 cette composition du prix de revient s ajoutent la TVA et la marge du d taillant D UNE CRISE ENTRE INTERNAUTES ET TITULAIRES DES DROITS Autour de cette situation est en train de se cristalliser une contradiction majeure entre les consommateurs internautes et les producteurs auteurs Car les associations de consommateurs font valoir que si le piratage est interdit la copie priv e est l gale sous la forme d une exception au droit d auteur telle que d finie par la loi Lang en 1985 Rappelons que l exception de copie priv e exclut du monopole de l auteur
196. n th orie per us par des soci t s civiles de perception et de redistribution des droits actuellement la SPRE est seule en charge de cette gestion Les sommes collect es sont r parties par moiti entre les producteurs et les artistes interpr tes titulaires des droits voisins sur les phonogrammes fix s pour la premi re fois en France sous r serve de dispositions contraires des conventions internationales sign es par notre pays b Les entreprises de communication audiovisuelle Il faut entendre par cette d nomination les organismes qui exploitent un service de communication audiovisuelle tel que d fini par la loi du 30 septembre 1986 relative la libert de communication quel que soit le r gime applicable ce service Sont donc concern s les organismes de radiodiffusion sonore les cha nes publiques ou priv es de t l vision et les services t l matiques interactifs 63 L article L 216 1 du CPI reconna t ces organismes un droit sp cifique sur leurs programmes qui s apparente aux droits exclusifs d tenus par les producteurs En effet sont soumises l autorisation de l entreprise de communication audiovisuelle la reproduction de ses programmes ainsi que leur mise disposition du public par vente louage ou change leur t l diffusion et leur communication au public dans un lieu accessible celui ci moyennant paiement d un droit d entr e L encore les droits sont exclusivement de natur
197. n traitement exceptionnel Le combat se cl t sur une loi de moyen terme qui le 14 juillet 1866 porte cinquante ans post mortem le d lai de protection Parall lement dans le prolongement de batailles men es dans d autres pays et de congr s internationaux les premiers accords tendant harmoniser les conditions de protection des auteurs voient le jour au premier rang desquels la convention de Berne plusieurs fois r vis e depuis 1886 mais toujours en vigueur 2 Beaucoup plus qu une propri t Plus silencieuse mais aussi plus subtile et probablement plus essentielle que la pol mique tonitruante sur la dur e de la propri t litt raire et artistique la r flexion sur la nature m me des droits d auteur se poursuit tout au long du XIX me si cle dans l atmosph re plus feutr e des cabinets de travail des juristes La dichotomie de la propri t litt raire et artistique qui fonde les droits d auteur ma trise de l uvre et droit r mun ration sur son exploitation est l origine de difficult s juridiques qui ne seront d pass es qu la suite de substantiels efforts jurisprudentiels et d un travail conceptuel de premi re importance Il est g n ralement admis que l expression droits d auteur est employ e pour la premi re fois par Augustin Charles Renouard dans son Trait des droits d auteurs dans la litt rature la science et les beaux arts publi en 1838 La substitution de ce
198. nant des XVI me et XVII me si cles la probl matique du droit d auteur merge port e par les dramaturges qui revendiquent un droit de repr sentation de leurs pi ces Des auteurs comme Moli re Racine ou Corneille vendent leurs pi ces forfait mais l absence de dispositions formelles n emp che pas certains autres moins c l bres d obtenir d s le XVII me si cle une r tribution au pourcentage sur les repr sentations de laquelle est retranch e une partie des frais g n raux Ce combat est repris au XVII me si cle par les gens de lettres qui ne disposent d aucune fortune personnelle ni d aucun statut social garantissant leur subsistance Ceux l s efforcent donc de n gocier une r mun ration avec leur diteur qui leur permette de vivre ou survivre de leur plume A la fin du XVII me si cle les auteurs dramatiques inorganis s se trouvent en situation de faiblesse face aux acteurs regroup s au sein de la Com die Fran aise L institution d tient alors le monopole sur les trag dies et une partie des com dies repr sent es Paris Elle est donc en position de n gocier minima la r mun ration des auteurs qui sauf accepter de n tre pas jou s ne peuvent gu re refuser les conditions iniques qui leur sont faites Pis encore une fois jou e la pi ce est vers e au fonds du th tre de sorte que l auteur ne peut pr tendre aucun droit ni aucune r mun ration en cas de reprise Ain
199. nationale et des beaux arts pr sente en ao t 1936 un projet de r forme du droit d auteur et du contrat d dition qui prend place dans un cadre plus g n ral visant d mocratiser et adapter la soci t fran aise au monde moderne Le projet qui prend en consid ration les nouveaux moyens de communication et ambitionne de donner un statut la cr ation intellectuelle s inscrit dans la droite ligne d crivains et philosophes tels que Vigny et Proudhon en r habilitant le concept de travailleur intellectuel qui la soci t doit reconna tre un mode de r mun ration sp cifique en rapport avec la nature particuli re de la production issue de son travail Il est notamment affirm dans l expos des motifs du projet de loi que l assimilation de la protection particuli re pr vue en sa faveur ce que le code du travail et le code civil octroient l ensemble des travailleurs doit bien tre admise de plus en plus largement Le d bat d serte donc le champ juridique pour s inscrire pleinement dans l espace politique et social L objectif poursuivi est la fois de restaurer la place de l auteur amoindrie par la position dominante que ce sont assur s les acteurs conomiques de la production culturelle et de rouvrir le d bat sur l quilibre entre int r t public et int r ts priv s avec en perspective la cr ation d un domaine public payant titre d illustration indiquons qu un article du proje
200. nception philosophique premi re qui d termine les r gles ni celles ci qui fixent le cadre dans lequel la production et les flux financiers qu elle g n re vont s inscrire mais un march dont il faut servir les int r ts 1 Une conception clairante Les fondements de la loi de 1985 sont clairement exprim s dans l expos des motifs du projet de loi m me si les termes et les formulations employ s sont polic s Ainsi le l gislateur a consid r qu il convenait de favoriser la cr ation des uvres de l esprit en donnant des r gles du jeu claires et adapt es aux volutions techniques et sociales Dans cette optique il est en permanence fait r f rence la n cessit de r pondre efficacement l accroissement des changes Aussi n est il pas surprenant de constater qu il tait initialement pr vu d inscrire les dispositions qui allaient constituer la loi sur les droits voisins dans le texte relatif la communication audiovisuelle Sous couvert de faciliter la concertation de ceux qui participent aux uvres de l esprit le loup conomique tait introduit dans la bergerie des cr ateurs Il ne s agit de rien moins en effet que de reconna tre des droits particuliers des acteurs de la production culturelle en partie soumis jusqu alors aux desiderata des auteurs et de leurs ayants droit L id e m me de concertation traduit bien la volont de placer sur un pied d galit juridique a
201. nctionnaire Les cr ations r alis es par des salari s dans le cadre de leur contrat de travail sont nombreuses Qui d tient dans ce cas les droits d auteur Une fois de plus il convient de distinguer droit moral et droit patrimonial Rappelons nouveau que le cr ateur ne peut pas c der sa qualit d auteur c est dire ses droits moraux Aux termes de la loi le cr ateur salari doit disposer de l int gralit de son droit lequel comporte aussi des attributs patrimoniaux Or contrairement aux attributs d ordre intellectuel et moral ceux ci sont cessibles La question se pose donc de savoir si l existence d un contrat de travail ne remet pas en cause ces pr rogatives p cuniaires en emportant automatiquement leur cession l employeur On entre l dans une v ritable controverse 1 1 La cession des droits patrimoniaux l employeur Un premier point peut tre r gl qui concerne le domaine de la cession des droits Il est admis par tous que seules les cr ations r alis es dans le cadre des activit s normales de l entreprise sont susceptibles d tre c d es L auteur peut donc exploiter ses uvres librement si elles n ont pas t directement cr es en lien avec son activit salari e Reste r gler le cas des cr ations r sultant de l activit salari e a La cession implicite La signature d un contrat de travail implique la cession implicite l employeur des droits patrimon
202. nications tend baisser que les capacit s de stockage augmentent sur quelle base s op re la r mun ration de l uvre utilis e reproduite Comment l auteur acc de t il l exercice de ses droits exclusifs dans ce cas Plus encore en 1994 le signal des diffuseurs a t prot g les exon rant de responsabilit sur la diffusion des contenus Ainsi les fournisseurs d acc s Internet qui la plupart du temps sont galement h bergeurs ont remport une manche dans le cadre mondial celle d tre trait s de fa on exorbitante comme de simples pourvoyeurs des gestionnaires de tuyaux d tre exon r s de 1 responsabilit sur les contenus diffus s A l heure o l Internet haut d bit permet d acc der la radio et la t l vision les fournisseurs d acc s souvent l origine simples filiales des secteurs publics des postes et t l communications ont constitu un rempart contre l exercice du droit d auteur et des droits voisins Dans les m mes ann es quatre vingt dix les directives europ ennes ont lib ralis le secteur des t l communications autorisant ainsi la constitution d un nouveau march de la transmission par Internet Le contr le de la reproduction de l uvre devient un probl me central Par essence m me l uvre ouvre un champ plus important de reproduction quand il s agit de photos et de films l re num rique cette reproduction est illimit e
203. nivers coop ratif que devront tre recherch s les moyens pour financer les uvres culturelles et sortir de la piraterie C est toute la philosophie du logiciel libre appliqu aux cr ations culturelles dont il est question ici Avec le num rique se d veloppent des formes de cr ation qui bouleversent la conception traditionnelle qu on peut avoir de l auteur et de son statut Il y a de plus en plus d interactions entre le cr ateur et les utilisateurs successifs Le mod le du libre peut tre adapt si on reste dans une logique d change de don contre don Par contre il devient beaucoup plus difficilement transposable si l on s inscrit dans une logique professionnelle plus classique 3 Compatibilit avec le droit d auteur Les principes qui guident la cr ation de ces nouveaux espaces cr atifs et d changes affectent l ensemble des syst mes de protection des droits que ce soit le copyright ou le droit d auteur la fran aise En effet toute la philosophie du droit d auteur fran ais est sous tendue par le caract re indissoluble du lien entre l auteur et l uvre priori la pratique de mise disposition de l uvre telle que le con oit le syst me libre est totalement trang re ces finalit s Pourtant explique Philippe Amblard d un point de vue strictement juridique certaines conditions le copyleft peut tre compatible avec le droit d auteur
204. nomique entre l investisseur et l uvre commercialisable ne pr sentent pas les m mes caract ristiques Assur ment non Dans le contexte actuel il appara t essentiel de mettre en vidence aussi clairement que possible les avantages et les inconv nients des deux mod les Il est dans l air du temps de consid rer le copyright comme le syst me le plus m me d assurer la pr sence des investisseurs sur les r seaux Les z lateurs de ce discours sont bien entendu les investisseurs eux m mes La marge de man uvre et la s curit juridique dont ils pensent disposer avec le copyright les incitent voir en lui le mod le juridique id al qui leur permettra de se d velopper dans les meilleures conditions possibles Il est vrai que disposer d une uvre et pouvoir l utiliser au mieux de ses int r ts y compris en la modifiant appara t plus s duisant un acteur conomique que la perspective d avoir n gocier avec un auteur voire de se faire imposer sa volont En d pit d un caract re plus protecteur du droit d auteur il n en demeure pas moins que des assouplissements ont d j t apport s au principe de base puisque le code de la propri t intellectuelle pr voit une cession des droits 1 In La Revue de la SACD n 7 1994 cit par Thomas Paris op cit Les transformations de l uvre originelle elles peuvent aller jusqu la d naturation sont le plus souvent analys es dans les pays
205. non directement ou indirectement commerciales condition que les titulaires de droits re oivent une compensation quitable qui prend en compte l application ou la non application des mesures techniques vis es l article 6 aux uvres ou objets concern s lorsqu il s agit d actes de reproduction sp cifiques effectu s par des biblioth ques accessibles au public des tablissements d enseignement ou des mus es ou par des archives qui ne recherchent aucun avantage commercial ou conomique direct ou indirect lorsqu il s agit d enregistrements ph m res d uvres effectu s par des organismes de radiodiffusion par leurs propres moyens et pour leurs propres missions la conservation de ces enregistrements dans les archives officielles peut tre autoris e en raison de leur valeur documentaire exceptionnelle e en ce qui concerne la reproduction d missions faites par des institutions sociales sans but lucratif telles que les h pitaux ou les prisons condition que les titulaires de droits re oivent une compensation quitable 3 Les Etats membres ont la facult de pr voir des exceptions ou limitations aux droits pr vus aux articles 2 et 3 dans les cas suivants 158 a lorsqu il s agit d une utilisation des fins exclusives d illustration dans le cadre de l enseignement ou de la recherche scientifique sous r serve d indiquer moins que cela ne s av re impossible
206. non lucratif dont l unique objet consiste percevoir et r partir le produit des droits d auteur leurs titulaires Ces soci t s obligatoirement civiles elles ne sont pas soumises aux r gles des soci t s commerciales sont par nature ouvertes dans un m me mouvement elles accueillent de nouveaux membres et en perdent d autres dont les uvres tombent dans le domaine public En d pit de leur forme juridique particuli re elles sont essentiellement r gies par le code de la propri t intellectuelle elles sont n anmoins soumises l ordonnance du ler d cembre 1986 relative aux pratiques anticoncurrentielles Ces soci t s sont en effet consid r es comme des prestataires de services engag s dans la gestion de patrimoines agissant parfois de mani re autonome et exclusive Elles doivent par ailleurs exercer leur activit en conformit avec les articles 81 et 82 du trait de Rome tr s contraignants en mati re d entente pratique concert e et d abus de position dominante Les membres qui composent ces soci t s sont des auteurs des artistes interpr tes des producteurs de vid ogrammes ou de phonogrammes des diteurs ou des ayants droit stricto sensu Les relations que les soci t s entretiennent avec leurs membres varient mais le principe de base reste majoritairement celui d une cession des droits Celle ci pr sente un caract re fiduciaire puisque l auteur r cup re l int gralit de ses d
207. nonce son droit d autorisation et n a plus qu un droit r mun ration C est ce qui se passe avec la licence l gale en France syst me par lequel les r mun rations des auteurs et artistes sont n goci es forfaitairement chaque ann e et les soci t s de gestion des droits reversent les sommes en appliquant des cl s de r partition qu elles ont d finies Nous utilisons donc de plus en plus fr quemment des m canismes de redistribution qui tout en prenant appui sur la propri t intellectuelle s loignent des principes originels selon lesquels l auteur tait r mun r pour chaque diffusion de son uvre quel qu en soit le support 1 Le domaine public payant Nous avons vu que les droits patrimoniaux s teignent apr s soixante dix ans post mortem pour les auteurs et apr s cinquante ans compter du d p t de l uvre pour les droits voisins Signalons ce propos qu un interpr te peut risquer de ne plus b n ficier de ses droits de son vivant car la protection de cinquante ans peut s teindre avant sa disparition Au bout de cette p riode les uvres tombent dans le domaine public et n importe qui a le droit de les exploiter sans rien payer personne 148 Certaines tudes dont celles de Jo lle Farchy reprennent une id e qui t d fendue par Victor Hugo au XIX me si cle quand les uvres tombent dans le domaine public ce ne sont plus les h ritiers qui vont profiter des
208. nouveau contrat social d terminer une r mun ration quitable Car l quit n a pas tenu sur les fonts baptismaux la nouvelle re num rique Celle l et la mondialisation de l industrie culturelle ne doivent pas touffer la cr ation en l utilisant sans retenue et sans comptes rendre mais lui octroyer de nouveaux moyens de telle mani re qu elle ne s ass che pas Aujourd hui les r seaux num ris s puisent largement dans les nappes phr atiques des uvres d j produites Ces stocks ne sont pas in puisables et il ne s agit pas seulement d en garantir le niveau mais de favoriser de nouvelles cr ations A cet gard une politique de d fense de l auteur et de la cr ation ne saurait se r duire une vieille tactique prouv e et faillie celle de la ligne Maginot Il se trouvera toujours des officiers d tat major pour dire qu elle fait ses preuves C est vrai cette somme de fortifications dantesques n a pas t enlev e par un assaut frontal Elle t contourn e Le droit d auteur par del des qualit s nationales qui lui ont permis de franchir tous les obstacles de toutes les innovations techniques pr c dentes ne se trouve t il pas dans ce risque imminent de contournement par l extension plan taire des march s culturels et par la reproduction illimit e des uvres sans que le droit international n en garantisse r ellement ni la r mun ration ni l exercice du droit
209. nquante ans Les principes g n raux qu ils posent ont permis de r pondre aux d fis engendr s par l apparition de techniques de reproduction et de diffusion inimaginables l poque disques films radio t l vision 1 Le Chapelier rapport devant la l Assembl e nationale constituante le 19 janvier 1791 Le g nie a t il ordonn dans le silence un ouvrage qui recule les bornes des connaissances humaines des pirates litt raires s en emparent aussit t et l auteur ne marche l immortalite qu travers les horreurs de la mis re Eh ses enfants Citoyen la post rit du grand Corneille s est teinte dans l indigence rapport pr sent Lakanal le 19 juillet 1793 au nom du comit d instruction publique 13 4 Des retomb es financi res imm diates Le second succ s remport par Beaumarchais et ses pairs pour tre moins spectaculaire n en est pas moins fondamental Conscients que l extension de leurs droits l ensemble du territoire de la R publique ne s assortit d aucune mesure propre en assurer le respect les membres du Bureau de la l gislation dramatique d cident de se doter d un moyen de perception L agence Framery sera la premi re soci t habilit e percevoir les droits d auteur A l origine les droits sont per us pour le compte de soixante dix auteurs dans vingt cinq villes L id e suivant laquelle une structure de gestion collective
210. ns aux droits patrimoniaux a Les fondements du principe d exception Le l gislateur consid r que la r alisation d un quilibre entre les int r ts particuliers des auteurs et l int r t g n ral voire d autres int r ts priv s exigeait de soustraire aux droits patrimoniaux certaines utilisations de l uvre Concr tement la loi pr voit que dans certains cas et sous certaines conditions il devient possible de reproduire ou repr senter une uvre sans avoir pr alablement obtenu l autorisation d auteur ni avoir lui verser une redevance La directive europ enne du 22 mai 2001 offre au l gislateur la possibilit d augmenter le nombre d exceptions reconnues jusqu pr sent en droit interne puisqu elle propose une liste facultative d une vingtaine d exceptions dont certaines n ont jamais t admises en France en d pit de demandes r currentes Cette question sera voqu e plus avant En se fondant sur les textes internationaux convention de Berne directive 2001 29 CE on peut affirmer qu une exception n est recevable que si elle satisfait aux tests dit des trois tapes qui veut qu elle soit limit e certains cas sp ciaux qu elle ne porte pas atteinte l exploitation normale de l uvre ou autre objet prot g et enfin qu elle ne cause pas de pr judice injustifi aux int r ts l gitimes du titulaire du droit La premi re justification des exceptions repose sur la sa
211. ns ce sens Pourtant la jurisprudence est restrictive leur gard leur d niant le plus souvent la qualit pour agir en d fense du droit moral Bien que ces soci t s soient charg es de pr server les int r ts des auteurs qui leur sont statutairement confi s les tribunaux estiment que leur action n est recevable que si le droit d ester en justice est inscrit dans leurs statuts et s il n existe plus d h ritiers vivants de l auteur Il convient de rappeler que d autres organismes de d fense dont les organisations syndicales sont habilit es ester en justice au nom du droit moral B LES DROITS PATRIMONIAUX Deuxi me pr rogative reconnue l auteur par le droit de la propri t intellectuelle les droits patrimoniaux sont parfois d nomm s droits p cuniaires Cette expression peut tre plus explicite traduit bien l id e de profits financiers que l auteur a vocation tirer de l exploitation de sa production 1 Les caract ristiques g n rales des droits patrimoniaux Les droits patrimoniaux sont une forme de propri t incorporelle et temporaire qui emprunte cependant la propri t corporelle certaines de ses caract ristiques au premier rang desquelles l appropriation d une valeur conomique 1 1 Les caract res des droits patrimoniaux a Des droits universels Dans tous les pays qui admettent le principe de la propri t litt raire et artistique des droits p cuniaires sont rec
212. ns de prison Il est indiscutable qu une campagne pour expliquer que la gratuit a un co t est n cessaire faut il ajouter le coup Il est vrai qu au regard de la loi actuelle il y a d lit et c est bien ce que les tribunaux prennent en compte 2 L action de la Recording Industry Association of America RIAA La RIAA est l organisation d fendant les int r ts des maisons de disques Sony Universal Music Warner EMI et BMG donc les majors Cette association d cid en 2003 d attaquer directement les utilisateurs des services d change de fichiers musicaux en d posant plainte Elle ne s attaque donc pas aux fournisseurs d acc s Internet qui permettent ces changes mais aux internautes Pour ce faire la RIAA s est appuy e sur une d cision de la justice am ricaine le Digital Millenium Copyright Act DMCA qui avait oblig deux fournisseurs d acc s am ricains fournir l identit des abonn s Mais elle galement d velopp une technologie qui permet d aller directement v rifier les informations sur l ordinateur de linternaute La RIAA dispose d une base de donn es d empreintes digitales num riques suspectes qui lui permet d identifier avec pr cision la plupart des fichiers chang s via un logiciel comme Napster Ainsi cette organisation avait pu d poser aupr s de la justice am ricaine 1 300 demandes d identification d internautes On estime
213. ns identiques Le CPI pose des limites g n rales aux titulaires des droits voisins calqu es sur celles qui bornent le champ des droits d auteur La premi re porte sur la copie priv e ni les repr sentations effectu es gratuitement dans le cercle de famille ni les reproductions strictement r serv es l usage priv du copiste ne peuvent tre interdites Les mesures financi res destin es compenser le manque gagner des ayants droit sont identiques celles imagin es pour pallier les pertes conomiques des auteurs r mun ration pour copie priv e 56 La seconde exception concerne le droit de citation Les analyses et courtes citations les revues de presse les parodies pastiches et caricatures sont autoris s sous r serve que ces droits soient exerc s dans des conditions normales Cela suppose le respect de conditions formelles identification de la source limitation de l emprunt l indispensable mais aussi de fond Ce sont celles mesur es l aune du test des trois tapes voqu dans la partie relative aux exceptions aux droits d auteur limitation certains cas sp ciaux absence d atteinte l exploitation normale de l uvre et de pr judice aux b n ficiaires des droits Est exclue par exemple l exploitation de l image d une artiste interpr te hors de son contexte au motif qu une telle utilisation porte atteinte au droit moral de ladite artiste La transposition de
214. nsacre la disparition du support de l uvre L uvre virtuelle est l uvre r elle et peut se consommer sans support Le virtuel ne s oppose plus au r el mais au pr sent Seul est n cessaire un lecteur tout faire du monde num rique Le consommateur n a plus l impression d acheter un droit direct d acc s l uvre ticket abonnement p age fiscal ou un support consacr sa reproduction D o cette illusion de la gratuit de l uvre Il paie le lecteur et l abonnement au fournisseur d acc s aur ol de la magie d une mythique gratuit La reproduction analogique brouille consid rablement la capacit de d compte de la reproduction La d tection de la diffusion subit le m me sort la Il 113 capacit d autorisation de la reproduction et d exclusion bute sur la facult num rique de passer outre tout moment en tout lieu L ici et le maintenant de l uvre originale son aura peuvent ils se rep rer dans la jungle de la reproduction illimit e qui pour de nombreux cas affecte peu sa qualit Les capacit s informatiques de modifications de ladite uvre au hasard de sa transmission ne brouillent elles pas la notion d auteur LES CONTENUS NUM RIQUES Le fonctionnement traditionnel de l conomie de la culture peut se sch matiser ainsi auteurs et artistes interpr tes pr sentent leurs cr ations aux producteurs qui choisissent l uvre en assurent la r
215. nserver la ma trise sur son uvre Aussi ce droit li la personnalit de l auteur est il reconnu sup rieur aux droits patrimoniaux qui seront examin s dans un second temps 1 Les caract res du droit moral Bien que la liste des droits attach s la personne de l auteur dress e l article 6 de la loi du 11 mars 1957 ne soit pas limitative 115 doivent tre bri vement rappel s 1 1 Un droit perp tuel Le droit moral survit l auteur et subsiste apr s l expiration des droits patrimoniaux Il est ind finiment transmissible aux h ritiers de l auteur Ainsi le droit moral continue de pouvoir tre exerc sur une uvre apr s que celle ci est tomb e dans le domaine public 1 2 Un droit inali nable Cette caract ristique fondamentale traduit de la mani re la plus claire qui soit la conception personnaliste du droit d auteur dans notre pays Ce droit ne peut faire l objet d aucune cession L auteur ne peut le transmettre entre vifs renoncer d finitivement Aussi les clauses de transfert ou de cession du droit moral les clauses abdicatives ou renonciatives des pr rogatives intellectuelles le cessionnaire du droit moral n est pas titulaire du droit moral sont elles frapp es de nullit 1 Paris 28 avril 2000 Arborescence CCE septembre 2000 courrier n 86 33 1 3 Un droit imprescriptible Le droit moral ne se perd pas par le non usage L auteur ou ses
216. nt les logiciels pour des t l chargements non pay s gagnent beaucoup d argent par la publicit et la vente de produits 133 d riv s L univers du don mis disposition de l internaute n est donc rien d autre que le moyen de constituer un univers marchand vendant publicit et autres produits Le partage des fichiers le peer to peer Le partage des fichiers d ordinateurs existe depuis une trentaine d ann es quand Arpanet permettait aux universitaires am ricains d changer leurs travaux L architecture dite peer to peer o chaque ordinateur est la fois client et serveur a t popularis e par Napster Le peer to peer litt ralement d gal gal ou de pair pair est un syst me d change direct de ressources entre machines connect es change de programmes de fichiers Pour partager et recevoir des fichiers il faut installer un logiciel qui permet de mettre l ordinateur en r seau avec la communaut qui utilise ce logiciel Ce syst me ne cesse d voluer entre autres gr ce la compression des fichiers prenant moins de place dans une m moire Le fonctionnement est bas sur l change je peux acc der un fichier si moi m me je mets disposition les miens En 2003 six milliards de fichiers ont t t l charg s en France en Allemagne ce chiffre est doubl 2 Une modification de la cha ne des valeurs Le mode traditionnel de fin
217. nt par l sur l invention elle m me aillent peut tre jusqu modifier merveilleusement la notion m me d art Merveilleusement et l auteur de la Jeune Parque d ajouter de fa on pr monitoire Sans doute ce ne seront d abord que la reproduction et la transmission des uvres qui se verront affect es On saura transporter ou IT 111 reconstituer en tout lieu le syst me de sensations ou plus exactement le syst me d excitations que dispense en un lieu quelconque un objet ou un v nement quelconque Les uvres acquerront une sorte d ubiquite Leur presence imm diate ou leur restitution toute poque ob iront notre appel Elles ne seront plus seulement dans elles m mes mais toutes o quelqu un sera et quelque appareil Nous y sommes En 1988 le Livre vert portant sur le droit d auteur face au d fi technologique interroge publiquement le monde de la cr ation et celui des technologies informatiques chance ou risque La diffusion d multipli e des uvres va toucher un public grandissant de ce fait le droit d auteur encadrant sa r mun ration va t il tre remis en cause Cinquante ans auparavant la dispute se pr sentait sous cette forme pour Walter Benjamin Avec le XX me si cle les techniques de reproduction ont atteint tel niveau qu elles vont tre en mesure d sormais non seulement de s appliquer toutes les uvres du passe mais de s imposer elles m
218. nt un volume conomique de l ordre de 4 du chiffre d affaires hors dition des ouvrages imprim s des secteurs du spectacle vivant du cin ma et de l audiovisuel et de l industrie des phonogrammes et vid ogrammes IT 91 Pr cisons par ailleurs que ces derniers ne sont pas r mun r s uniquement en droits d auteur Qu il s agisse d crivains de compositeurs ou de r alisateur d uvres audiovisuelles tous ou presque per oivent une partie minoritaire de leurs revenus sous forme de salaire La part d clar e comme droits d auteur per ue comme pourraient l tre des honoraires est fr quemment l objet d une n gociation contractuelle entre l auteur et son diteur ou producteur L int r t pour les parties est vident les cotisations sociales sont moins lourdes pour un auteur que pour un salari et celles la charge de l employeur sont quasiment nulles Suivant le mode de production et de diffusion de l uvre la gestion des droits peut tre plut t individuelle ou collective Que la gestion collective soit devenue le mod le dominant en mati re de perception de droits d auteur ne doit pas faire oublier que le syst me du reversement direct continue d tre appliqu dans des secteurs aussi importants que l dition et le cin ma L diteur par le contrat d dition et le producteur qui b n ficie d une pr somption de cession d tiennent l un et l autre le
219. nts des assujettis et des consommateurs Elle est pr sid e par un repr sentant de l Etat Pour les phonogrammes cette redevance b n ficie pour moiti aux auteurs et pour un quart chacun aux artistes interpr tes et aux producteurs pour les vid ogrammes la r partition s effectue par tiers entre les trois cat gories pr c demment mentionn es lalicence l gale La seconde limitation des droits des producteurs r side dans l instauration d une licence obligatoire Elle emp che le producteur de phonogrammes publi s des fins commerciales de conserver un quelconque contr le sur leur utilisation Cette licence l gale pr voit cependant un droit r mun ration en contrepartie des interdictions prononc es Cette licence l gale ne s applique qu des phonogrammes d j commercialis s quelle que soit la modalit de cette commercialisation vente transmission sur un r seau nume rique c est dire que se trouve exclu de l exception tout phonogramme n ayant pas t mis sur le march enregistrement D s lors que le premier acte commercial t accompli le producteur les artistes interpr tes sont assujettis la m me contrainte ne peut plus s opposer la communication directe du phonogramme dans un lieu public discoth que centre commercial h tel sous r serve qu il ne soit pas utilis dans un spectacle Auquel cas une autorisation pr alable serait nouveau requis
220. nullement un simple probleme de copillage illicite Bien s r il s agit de copies pratiqu es par les proc d s de type Napster d une valeur de 200 milliards de dollars par an selon la majorit des estimations Ce n est malgr tout qu une contrari t secondaire devant la masse des capitaux en jeu mis en mouvement par l conomie num rique des t l communications Car la mise en r seaux globaux et la num risation ne proc dent pas d une loi de nature mais du bouleversement de l conomie de march pass e au num rique ph nom ne dont l ampleur ne conna t pas de pr c dents dans l histoire C est le capitalisme num rique qui a cr le culte des r seaux c est l esp rance de profits colossaux qui a forg la chim re d un village mondial g n r par Internet c est l expansion du march priv des t l communications qui consacr le mythe des autoroutes de l information Pour mieux d finir l information toute information comme une marchandise Cette conomie des t l communications a encore la gueule de bois des faillites retentissantes d Enron WorldCom ou encore de Viatel et KPN Qwest La seule capitalisation boursi re du secteur des t l communications a chut de 700 milliards de dollars entre mars 2002 et novembre 2002 La dette cumul e des 7 plus grands op rateurs du secteur dont Deutsche Telekom ou France T l com d passe le PIB de la Belgique Les op rateurs ja
221. oit la cession des droits attach s aux uvres au fur et mesure de leur cr ation 1 2 L auteur de logiciels La cr ation de logiciels au sein de l entreprise rel ve d un r gime particulier Certes l auteur salari conserve son droit moral Pourtant bien qu inalienable il se trouve quelque peu minor puisque l article L 121 7 du CPI pr cise que sauf stipulation contraire plus favorable l auteur d un logiciel celui ci ne peut s opposer la modification du logiciel par le cessionnaire des droits lorsqu elle n est pr judiciable ni son honneur ni sa r putation et qu il ne peut exercer son droit de repentir ni de retrait La rupture avec le droit commun est encore plus nette en mati re de droits patrimoniaux puisque la loi en investit employeur qu il soit priv ou public sauf dispositions statutaires ou stipulations contraires les droits patrimoniaux sur les logiciels et leur documentation cr s par un ou plusieurs employ s dans l exercice de leurs fonctions ou d apr s les instructions de leur employeur sont d volus l employeur qui est seul habilit les exercer article L 113 9 du Seuls les logiciels qualifi s d ceuvre collective chappent cette r gle 50 Cet article appelle deux commentaires En premier lieu il appara t que l employeur n est pas qualifi d auteur Il n est que le cessionnaire automatique des droits d exploitation
222. oit moral Le droit moral se compose de quatre attributs qui constituent autant de pr rogatives accord es l auteur 2 1 Le droit de divulgation Le droit de divulgation conf re l auteur seul la libert de d cider du moment auquel il r v lera son uvre au public Avant cette communication l uvre est un bien hors commerce Assez naturellement cette pr rogative de l auteur s accompagne d un droit d opposition jugeant seul du bien fond de la communication il peut son gr s y opposer Le choix des conditions mat rielles de l exploitation et du moment o celle ci commencera appartiennent donc de plein droit l auteur 2 2 Le droit au respect du nom L auteur jouit du droit au respect de son nom et de sa qualit ce titre il peut faire figurer l un et l autre sur son uvre ou les documents qui en assurent la publicit Ce droit d attribution se double d un droit d opposition qui permet l auteur d interdire un tiers d apposer son nom sur son uvre 34 2 3 Le droit au respect de l uvre Par ce droit l auteur peut revendiquer l int grit de son uvre ce qui l autorise s opposer toute personne qui pr tendrait y apporter des corrections ou modifications qu il s agisse de tiers d utilisateurs de l uvre ou de cessionnaires des droits Ainsi les cessionnaires des droits d exploitation doivent ils veiller ce que l
223. ole de l auteur dans la mesure o les uvres ne sont pas librement utilisables Ils cr ent simplement une br che n goci e dans l exploitation des droits patrimoniaux puisque la conclusion d un accord entre les b n ficiaires et les soci t s d auteur est en principe requis c Les exceptions d int r t priv Sous r serve que les uvres aient t pr alablement divulgu es il est possible sous certaines conditions de les utiliser librement dans un cadre priv e deux grandes exceptions 45 une exception au droit de repr sentation la repr sentation dans le cercle de famille La loi dispose explicitement que l auteur ne peut interdire les repr sentations priv es et gratuites effectu es exclusivement dans un cercle de famille Une fois pos que l exception envisag e ici ne concerne en rien la reproduction on peut envisager bri vement les deux conditions command es par la loi une exception au droit de reproduction la copie usage priv Le principe de l exception fix par la loi demande tre explicit les conditions de son application expos es et la pond ration du syst me expliqu e Le CPI pr voit en effet que les copies ou reproductions strictement r serv es l usage priv du copiste et non destin es une utilisation collective ne peuvent tre interdites par l auteur Une personne qui copie une uvre son propre usage n a donc pas solli
224. omme en Allemagne Cependant bien que la France apparaisse comme une exception dans le concert international il convient de rappeler que des volutions se sont d j produites le statut des uvres collectives on l a vu d roge totalement aux r gles habituelles du droit d auteur les droits patrimoniaux sur la cr ation de logiciels par un salari sont automatiquement d volus l employeur et s agissant des uvres audiovisuelles il existe une pr somption de cession de droits au profit du producteur Enfin rappelons que le projet de loi de transposition de la directive europ enne relative l harmonisation de certains aspects du droit d auteur et des droits voisins dans la soci t de l information pr voit dans sa r daction actuelle une r forme du statut des auteurs agents publics qui appara t particuli rement ambigu La r int gration des agents publics dans le champ du code de la propri t intellectuelle s accompagne de telles restrictions que l on pourrait assister un prochain rapprochement du droit fran ais avec le copyright par effet de contagion tous les salari s pourraient terme se voir d poss d s de leur droit moral et limit s dans l exercice de leurs droits patrimoniaux Or les entreprises souhaitent depuis longtemps se voir attribuer d s l origine la propri t intellectuelle des uvres cr es par leurs salari s On peut donc imaginer qu elles plaideront sans rel
225. omme le r sultat d une op ration purement technique leur production tant impossible sans l utilisation d un appareil de prise de vues dont l utilisation ne semblait requ rir de la part de l op rateur qu un savoir faire technique Depuis les premi res jurisprudences jusqu la loi du 11 mars 1957 le caract re original du clich para t avoir t la seule condition d acc s la protection Avec la loi de 1957 appliqu compter du 10 mars 1958 un r gime sp cifique t institu qui exigeait que les photos pr sentassent un caract re artistique ou documentaire Il t mis un terme ce r gime sp cial compter du ler janvier 1986 date d entr e en vigueur de la loi du 3 juillet 1985 Depuis lors les photos rel vent du droit commun et peuvent b n ficier d une protection si elles sont originales et portent l empreinte de leur cr ateur L angle de prise de vue l Eclairage le cadrage la qualit des contrastes de couleurs et de relief sont autant de param tres parmi d autres par lesquels se manifeste l originalit Ces variations conceptuelles se sont accompagn es de fluctuations dans l application jurisprudentielle notamment sur le r gime applicable la date du jugement Alors que les photographies devraient normalement tre prot g es sur la base du r gime juridique applicable l poque de leur r alisation la solution 25 contemporaine consiste appl
226. on Bah pit ile de pi LITE ENI Saki d s n ci daim da mnipe 18341 Far EURO ET TE imi pri Cane anans ronge Mars res ML Bih TER de mper hayana dacpha ainen du dus cu mpmpaphis 14 lan ik ELITE see mei rar ir EEM ST tres de EAN igi Cons vhs pie A Aere W A er ANA EADEM RAM ADAT free air HELENE rain CNE Pen 147 Robien de pima 198 LIF TETE PCI asian nn onpitan cle mepa HA a Aom n npm ELE 2 chambres rufen Majara d minapi SCIE LE an ami mawaa br piil rs ici Le EE SLT images Tea Dors CL COTON Pape EL CTI ae A L a ci Loper CR ET Au yanii 11 Cros ue te des mars Depis por ein LLST ETET SU ali man vin SACEM Paprika TS Kopie pr via SUERO
227. on des orlisiss nuleurs d uvres graphiques ai qui remet de La de Le MAISON DES ARTISTES 000 de 75010 PARIS 01 53 35 0303 souf pour leurs travaux d illustrations de aes brochures autres cris cancer f e el scientique galement du domaine de comp tence de l AGESSA de cale Apya ok mysiga ou orale QU rimani 007 or contreparte de cession par ce demier de cas docs aur son uvre dent de repr sentation ou doi obkradakernent pralewer sur le moniant brut des r mun raions vars es auku vrais madani en France que sd A principal ou accusant d assurante maladie veuage don ke ES SN Us au du 7 80 Y du me HT d i HhCRADS au taux de 0 8 PRECOMPTE acquitter ung contribution de 96 ere Sur Le total des dies HT vers s au leur h ntiers ou manis dmii ou leurs mandalaires soci t s d auteurs en France ou l tranger dite contributien Diffuseur reverser ces colsatons contnbuburs l Ageni comptatle de FAGESSS accompagn es des d chratons de does d asteur r gementaies vor mod le de bordereau simple de d cisralion au verso CES DISPOSITIONS SONT OBLIGATOIRES DES LORS QU IL Y VERSEMENT DE DROITS D AUTEUR Source AGESSA 172 173 LISTE DES R F RENCES BIBLIOGRAPHIQUES Alphonse de Lamart
228. on du droit d auteur en obligeant d sormais d terminer ce qu il convient d entendre par apport intellectuel propre Une ambigu t suppl mentaire r side dans l interpr tation d licate du terme apport proche de celui de nouveaut dont on a vu qu il n entrait nullement en ligne de compte pour appr cier les droits d auteur On le voit la d finition juridique de l uvre ne s embarrasse pas de consid rations esth tiques Mieux elle les rejette De m me ne s int resse t elle pas son genre pas plus qu sa destination ni la forme d expression choisie par le cr ateur En somme elle s efforce d carter tous les l ments susceptibles d introduire une quelconque subjectivit dans l appr ciation de mani re garantir la plus grande neutralit possible dans le jugement condition imp rative pour conserver au droit un caract re objectif et pr dictif LES CAT GORIES D UVRES EXPRESS MENT PROTEGEES La loi ne fournit qu une liste indicative des uvres prot g es Pour autant il ne para t pas inutile d examiner les caract ristiques de la protection applicable aux uvres litt raires musicales ou artistiques c est dire celles qui composent les trois grandes cat gories d uvres traditionnellement reconnues Cette classification est en butte une triple critique D abord aucune de ces cat gories n est parfaitement homog ne Ensuite certain
229. on globale des uvres futures est nulle Aussi les contrats comportant une clause de cession totale et illimit e des droits patrimoniaux ou m me d une partie d entre eux sont ils nuls Ils reviendraient en effet c der par avance des uvres non encore cr es En d pit de cet article les tribunaux ont parfois estim qu une clause envisageant une cession automatique des droits de propri t litt raire au fur et mesure de l exploitation ou du r glement ventuel des travaux ne constitue pas une cession globale d uvres futures et contrevient donc pas loi D autres restrictions portant sur la destination de l uvre ou sur la dur e de la cession pourraient galement tre cit es m me si des appr ciations contradictoires se sont fait jour Le principe g n ral d interpr tation du contrat veut que l auteur soit r put s tre r serv tout droit ou mode d exploitation de ses uvres dont il ne s est pas express ment d parti par le contrat de cession Les cons quences pratiques de ces principes sont redoutables car il conviendrait alors que les auteurs c dent express ment et au coup par coup leurs droits sur chacune de leurs cr ations On imagine ce qu il pourrait en tre pour un salari qui cr erait plusieurs dizaines de page Web par jour Cette solution ne peut cependant pas tre exclue En pratique la difficult a t r solue par une formule contractuelle qui pr v
230. on technique propre les pr senter et les reproduire en l occurrence l art typographique et l imprimerie le vaste d bat s ouvrit et rebondit jusqu nous dop par le d veloppement des capacit s techniques de transmission et de reproduction des uvres Cette dispute mobilise tous les langages des connaissances et de l quilibre social Condorcet qui oeuvra l instruction publique et le progr s du savoir indiquait que le bonheur des hommes d pend des Lumi res Le progr s des Lumi res d pend en grande partie de la l gislation sur l imprimerie Un bon mot Pas seulement L imbrication est totale entre techniques de propagation du savoir et de la cr ation avanc es de la connaissance d veloppement de 1 d mocratie politique transactions commerciales et encadrement juridique La contrefa on exista d s que des imprimeurs peu scrupuleux copi rent les ma tres imprimeurs Et les Lumi res clair rent la libert du g nie mais galement le tarif de l imprimeur et les proc dures l gales d impression la configuration des fonds du libraire le droit de propri t de l auteur sur son uvre Le si cle dix huiti me du nom combina rupture avec l Ancien R gime irruption de la d mocratie panouissement du march sommets de productions litt raires et artistiques En cho Condorcet Diderot ajoute qu entre les diff rentes causes qui ont concouru nous tirer de la
231. onnus aux auteurs Ce type de droit est consacr au niveau international par les conventions de Berne et de Gen ve b Des droits exclusifs Les droits patrimoniaux appartiennent en propre l auteur Lui seul peut fixer les conditions d exploitation de son uvre Ce monopole comporte une autre cons quence c est lui que doit revenir directement ou indirectement le produit de cette exploitation Le syst me fran ais en appliquant ces deux r gles accorde davantage de droits l auteur que la plupart des autres pays notamment ceux o la licence obligatoire pr vaut Dans ce syst me les modalit s d exploitation de l uvre ne lui appartiennent plus compter du moment o celle ci t divulgu e une premi re fois D s lors l auteur ne peut plus intervenir sur l tendue de sa diffusion et moins encore en interdire l exploitation L uvre peut tre librement exploit e par quiconque En France en revanche la divulgation initiale ne vaut pas autorisation de publication ult rieure L accord de l auteur est chaque fois 38 n cessaire Le droit r mun ration n est dissoci du droit de divulgation qu en cas de compensation du pr judice subi en raison des exceptions aux droits patrimoniaux reconnues par la loi copie priv e Bien entendu dans les pays de licence obligatoire l exploitant est redevable d une indemnit dont le montant peut tre fix par l autorit publ
232. onsid rer comme nulle aussi bien la d cision de divulguer l uvre que celle de ne pas la publier 3 4 La constatation de l abus Pour juger d un abus notoire c est dire d un fait vident dont la r alit chappe toute discussion il convient de distinguer les cas suivants que l auteur exprim ou non ses volont s a Une volont exprim e En pr sence de volont s exprim es par l auteur la mission de contr le du tribunal se limitera constater puis viter les d viations qui auraient pour effet de substituer la volont de l auteur d funt les pr f rences de l ayant droit quelles que puissent tre les cons quences En contr lant et sanctionnant les abus commis par les ayants droit le juge assure le respect de la volont de l auteur l int r t de l uvre mais galement l int r t du public b Une volont inconnue En cas de silence de l auteur ou de volont fluctuante la preuve de l abus devient plus d licate tablir G n ralement il est tenu compte de l int r t du public C est ainsi que les ayants droit ne peuvent gu re s opposer la divulgation d une uvre posthume si l auteur n a pas manifest de refus de son vivant Plus pr cis ment lorsque la volont de l auteur est quivoque ou inexistante il existe une pr somption simple de divulgation que les h ritiers peuvent ventuellement combattre s ils estiment que la pen
233. pas encore les sommes issues des droits cr s par la loi du 17 juillet 2001 laquelle a tendu la r mun ration initialement pr vue pour l enregistrement des uvres musicales et audiovisuelles aux auteurs et aux diteurs d uvres imprim es Il est 1 La Soci t fran aise des int r ts des auteurs de l crit SOFIA a t cr e en 1999 et r unit auteurs et diteurs dans la d fense du droit d auteur Soci t civile de perception et de r partition de droits elle est administr e parit par les auteurs et les diteurs et notamment vocation percevoir et r partir le droit pour copie priv e num rique de l crit partir des dispositions de la loi du 17 juillet 2001 94 vrai que la num risation des textes offrant la possibilit de les copier sur des supports adapt s il apparaissait logique de compenser les pertes de revenus g n r s par ces copies priv es d un nouveau type par une r mun ration sp cifique Les redevances sont collect es par SORECOP et Copie France depuis le mois de juillet 2003 Les sommes per ues sur cette p riode s l vent 608 000 Elles ont t collect es moiti pour l crit moiti pour l image Les diff rents repr sentants des ayants droit n gocient actuellement permettant la r partition des sommes ainsi per ues d duction faite des 25 destin s la cr ation et aux actions de formation des auteurs 95 Sch ma 1 Ci
234. ponais de t l phonie mobile japonais NTT ou DoCoMo ont connu entre 2000 et 2002 une vaporation de capitaux boursiers de 180 milliards de dollars 123 L uvre l re num rique n est consid r e que comme un contenu marchand encadr par une norme surcapacit de transmissions de contenants La cr ation artistique est une chose trop pr cieuse pour qu elle soit immerg e dans cette conomie l A LA FIN PROGRAMM E DU SECTEUR PUBLIC DES T L COMMUNICATIONS Apres la Seconde Guerre mondiale les transmissions taient affaire d Etat Les Etats Unis les consid raient comme strat giques dans la Guerre froide le Japon et l Allemagne sous leurs directives en firent des structures d Etat face au bloc de l Est La radio d avant guerre et la t l vision d apr s 1945 s adosserent au monopole des t l communications pour na tre et cro tre Les technologies mergentes issues de l informatique de guerre l ordinateur doit beaucoup la bombe atomique et Internet la Guerre froide les balbutiements des r seaux supports de donn es scientifiques et militaires offrirent aux g ants constitu s AT and T IBM ou General Electric un champ d expansion commerciale sans limite qui les enjoignirent d offrir des services en r ponse des demandes sp cifiques de gros utilisateurs Au d tour des ann es soixante dix le grand d mant lement des monopoles d Etat sur les communications fut d
235. port d enregistrement vierge vers e par les fabricants et importateurs Elle tait r partie par une soci t de gestion collective Ce syst me a t repris et am nag par la loi du 17 juillet 2001 Le code de la propri t intellectuelle fixe IT 41 maintenant article L 311 1 et suivants la liste des ayants droit auteurs artistes interpr tes producteurs diteurs et des assujettis fabricants importateurs personnes qui r alisent des acquisitions intracommunautaires de supports utilisables pour l enregistrement Les types de support les taux de r mun ration et les modalit s de versement sont d termin s par une commission pr sid e par un repr sentant de l Etat Pr cisons un dernier point propos de l utilisation des copies On pourrait imaginer que le droit de l auteur prend fin compter du moment o l autorisation de reproduction t r guli rement obtenue par un tiers Il n en est rien L auteur peut en partie contr ler l usage qui est fait des exemplaires de son uvre Il s agit d un droit de destination explicitement pr vu l article L 133 1 du CPI et implicitement envisag par d autres dispositions l gislatives Cette extension du droit de reproduction reconnu par les jurisprudences fran aises et europ ennes s est vue renforc e par la loi du 18 juin 2003 qui institue une redevance au profit de l auteur au titre du pr t de livres par les biblioth ques accueill
236. pourraient se produire si la diffusion de la cr ation litt raire et artistique se faisait dans un environnement totalement d r gul r gi par une sorte de loi de la jungle Les plus expos s et les premiers touch s seraient videmment ceux qui ont le moins de poids dans le syst me les cr ateurs Ceux ci ont besoin d tre prot g s et que la collectivit publique leur garantisse la propri t de leur cr ation et la possibilit d en tirer r mun ration 1 La lutte juridique contre le piratage s organise en France D autre part les utilisateurs ne seront ils pas dans une certaine mesure l autre p le le plus fragile Livr s une consommation de plus en plus individualis e soumis des offres all chantes peu ou pas inform s de la complexit d un syst me de protection de la cr ation litt raire et artistique sont ils en mesure de prendre en compte les cons quences d sastreuses d une possible rar faction de la cr ation culturelle de sa diversit Peuvent ils faire le lien dans l tat actuel des choses entre l acte de t l charger et le risque d une uniformisation de la culture et de la cr ation artistiques Est ce d ailleurs bien r aliste d tablir quand on voit parall lement se d velopper un tel lien sur Internet des formes d expression nouvelles multiples s loignant justement de l uniformisation Tous les t l chargements notamment ceux pratiqu s par les jeunes de
237. pport es en annexe n 5 Thomas Paris Le droit d auteur les id ologies et le syst me PUF 2002 92 internalis droit de regard de l auteur soit externalis Centre national de cin matographie Dans ce mod le la r mun ration de l auteur est th oriquement proportionnelle au r sultat de l exploitation de l uvre Elle est calcul e partir d un pourcentage du prix de vente de l ouvrage ou de la place de cin ma dont le taux peut tre n goci ou encadr par des r gles informelles 2 La gestion collective dispositif rationnel Les soci t s sont nombreuses et op rent dans un champ particulier pour une cat gorie d ayants droit sp cifique Il existe des soci t s d auteurs et ou d diteurs dans les domaines litt raire musical graphique et plastique Il existe galement des soci t s communes aux auteurs quels que soient leurs champs d intervention Sont apparues dans les ann es cinquante puis quatre vingt des soci t s d artistes interpr tes des soci t s de producteur mais aussi des soci t s communes plusieurs cat gories d ayants droit Cette diversification et ces recoupements les uvres peuvent tre communes plusieurs r pertoires ont produit une architecture complexe de perception et de r partition des droits comportant plusieurs degr s 2 1 Positionnement des soci t s d auteur Les soci t s d auteurs sont des organismes but
238. prendre rapidement de nouvelles dispositions Or la premi re d cision concernant Internet a t rendue le 14 ao t 1996 par un juge des r f r s c est dire de l urgence qui s est content d appliquer le droit de reproduction Apr s avoir surv cu l invention de la photographie du cin ma de la radio et de la t l vision les cat gories juridiques fran aises apportent la preuve qu elles peuvent r pondre au d fi de la communication num rique L article 4 1 de la directive europ enne en voie de transposition cr e un droit exclusif reconnu aux auteurs d autoriser ou d interdire toute forme de distribution au public par la vente ou autrement de l original de leurs uvres ou de copies de celles ci La plasticit du droit fran ais permet de s interroger sur l utilit qu il y aurait transposer cette mesure alors qu elle s apparente au droit de destination prolongement du droit de reproduction qui offre l auteur la possibilit de contr ler l usage qui est fait de son uvre m me en l absence de reproduction mat rielle Cette th orie de la destination permet la France de ne pas tre condamn e par Bruxelles pour n avoir pas transpos la directive du 19 novembre 1992 relative au droit location et de pr t car ce droit instaur au profit du cr ateur bel et bien t reconnu par notre jurisprudence 1 Pierre Sirinelli audition devant la section du cadre de vie
239. priv e en est un exemple fort ressemblant Peut on imaginer que ce qui s est fait pour l univers analogique peut se retrouver dans l univers num rique Les repr sentants des producteurs parfois aussi des auteurs y sont d favorables certains repr sentants des interpr tes verraient une solution acceptable La question est donc ouverte faut il imposer aux fournisseurs d acc s et aux h bergeurs une forme de licence qui permettrait de r orienter des ressources vers les titulaires des droits La complexit de la chose r side dans le fait que les r seaux v hiculent aussi bien de la musique que des films des jeux de la litt rature touchant ainsi des acteurs ayant chacun ses propres fonctionnement et organisation Des l ments de r ponse pourraient venir entre autres des soci t s de perception et de redistribution Celles ci devraient trouver des solutions vitant les risques de voir le syst me forfaitaire se d velopper davantage et devenir la r mun ration essentielle des auteurs La technologie ne pourrait elle pas s av rer ici d un utile secours Le d faut principal de la forfaitisation est de d roger au droit exclusif qui suppose le paiement l acte de ne pas payer l auteur ou l interpr te l acte Le fait de proc der par sondage pour mesurer l impact de tel ou tel cr ateur ou artiste touche ainsi un des aspects fondamentaux du droit d auteur La possibilit
240. protecteur des auteurs et qui vite d avoir tout pr voir dans le d tail contre un droit plus favorable aux utilisateurs qui contraint envisager tous les cas de figure sauf restreindre par d faut la protection Observant qu il faut aux Britanniques quatre pages pour d crire avec un luxe de pr cisions un droit moral qui dans la pratique ne repr sente quasiment rien et que le droit fran ais tablit en trois articles simples le droit moral le plus puissant du monde le professeur Sirinelli rappelle une vidence trop souvent oubli e ou cyniquement occult e le droit est destin au peuple Il se doit donc d tre compr hensible par tous sans l interm diaire oblig de sp cialistes du droit Or la l gislation fran aise du droit de la propri t litt raire et artistique s av re infiniment plus accessible au citoyen que celle du copyright 3 3 Les exceptions au monopole Fort logiquement lorsqu il s agit de d finir les exceptions au monopole les logiques s inversent le syst me du droit d auteur devient ferm et celui du copyright ouvert Le choix fran ais est coh rent puisqu il s assigne pour objectif majeur de prot ger les auteurs La liste des exceptions est fix e par la loi et il ne peut en exister d autres Le juge n a aucune latitude dans ce domaine mieux il a pour devoir d interpr ter de fa on restrictive ces exceptions d j tr s rigoureuses En somme d s que l utilisation
241. que MM Rony Goldsmith et Van de Puyl ont t auditionn s au titre de secr taire et membres du Comit de liaison des industries culturelles CLIC M Pierre Sirinelli professeur de droit l universit de Paris M Isard Van de Puyl secr taire g n ral de la Soci t civile des producteurs du cin ma et de t l vision PROCIREP Par ailleurs une d l gation de la section du cadre de vie s est rendue la SACEM o elle a t accueillie par MM Laurent Petitgirard pr sident du conseil d administration et Bernard Miyet pr sident du directoire et o une r union s est tenue en pr sence de membres de ces deux instances Que tous trouvent ici l expression des remerciements de la section Le rapporteur a par ailleurs rencontr ou contract un grand nombre de personnalit s dans le cadre de la pr paration des pr sents rapport et avis Il tient remercier tout particuli rement M Philippe Chantepie charg de mission d inspection g n rale PIGAC M Fran ois Dutertre secr taire g n ral adjoint de PADAMI M Jean Pierre Guillard pr sident de la commission permanente de contr le des SPRD M Michel Magnien avocat Me Emmanuel Pierrat avocat qui ont mis leurs comp tences au service du rapport INTRODUCTION Les productions de l esprit rendent d j si peu Si elles rendent encore moins qui est ce qui voudra penser Denis Diderot Lettre sur le commerce des livres 1763 In
242. r IT 124 B FUSIONS ET ACQUISITIONS GARGANTUESQUES 1 Les produits num riques L conomie de march num ris e globalement s appuie sur des r seaux en expansion en tous sens et investit sans cesse de nouveaux secteurs comme ceux forte densit informatique de l action publique des biotechnologies de l ducation Les principaux consommateurs des t l communications prennent le visage des firmes transnationales facteur suppl mentaire de g n ralisation du mod le lib ral nord am ricain Cette organisation transnationale prend un nouvel essor avec les bouleversements mondiaux cons cutifs l embl matique disparition du mur de Berlin Les fusions et acquisitions dans les t l communications dans les secteurs informatiques entre 1987 et 2000 sont pass es d une valeur de 100 milliards un astronomique montant de 11 400 milliards Le march global des biens et des services li la num risation des changes dor navant investi la surface de la plan te toute enti re La place des r seaux est ma tresse celle des innovations technologiques se nourrit de cette globalisation et vice versa La moiti des 189 pays membres de l Union internationale des t l communications proc d une privatisation totale ou partielle des secteurs d Etat Les r seaux d di s la connexion des milieux d affaires le disputent ceux vou s la vente la recherche et d veloppement la
243. r jusqu atteindre aux Etats Unis comme dans l Union europ enne le d lai respectable de soixante dix ans post mortem hors prorogations de guerres L harmonisation qui s est r alis e par le haut en Europe l alignement s est fait sur des pays comme l Allemagne ou le Portugal n a pas soulev de toll Aux Etats Unis le passage de cinquante soixante dix ans a t l occasion d un proc s Le plaignant estimait la prolongation anticonstitutionnelle au motif qu elle n incitait pas la cr ation La Cour supr me ne s est pas rang e cet argument estimant que d autres raisons pouvaient justifier cet allongement de la dur e de protection Cette d cision fut rendue la plus grande satisfaction de la soci t Disney qui redoutant de perdre ses droits d exploitation exclusifs sur le personnage de Mickey Mouse en passe de tomber dans le domaine public militait activement en faveur de cet allongement 75 Si le domaine public ne procure aucun avantage p cuniaire audit public les productions d uvres tomb es dans le domaine public n tant pas vendues moins ch res que les autres on voit bien en revanche l int r t des industries culturelles qui peuvent rentabiliser plus s rement leurs investissements Elles affirment pour leur part que les ressources qu elles tirent de telles uvres les aident financer la cr ation La situation nouvelle que cr ent les r seaux informatiques r
244. r le m me centre de gravit Le droit fran ais le place au plus pr s de l int r t de l auteur En attestent l importance accord e au droit moral perp tuel inali nable imprescriptible insaisissable mais galement l ensemble des interpr tations de l affectation des droits patrimoniaux qui ont conduit l adoption de loi du 11 mars 1957 et une jurisprudence abondante et foisonnante Cette loi de 1957 pr voit des exceptions Consid rant notamment que la propri t individuelle est plus difficile discerner ou appliquer dans le cadre d uvres collectives la personne morale ou physique l initiative de l uvre est investie directement des droits d auteur Entre l embl matique ann e 1791 et notre poque l apparition de techniques industrielles de reproduction et de transmission a engendr des applications nouvelles des droits de reproduction et de repr sentation constitutifs des deux pr rogatives pr vues par le droit fran ais pour l auteur l invention de la photographie la radio le cin ma la t l vision le phonogramme x Les textes fondateurs du droit d auteur ont t adapt s toutes les volutions technologiques du XIX me et du XX me si cles telle la loi du 3 juillet 1985 qui instaure des droits voisins ouverts aux artistes interpr tes et aux producteurs que certains juristes consid rent comme une possible copyrightisation du systeme fran ais Ce corp
245. ra alors l acheter crypt en bonne et due forme Certains encore consid rent que la mise en ligne de leur titre est une fa on de faire conna tre leur uvre Un jugement r cent du TGI de Nanterre a estim qu il y avait vice cach vendre un CD qui par le fait de dispositifs techniques n tait pas audible sur les divers supports usuels disponibles Le verrouillage fait galement na tre des vocations pour le briser craquer ou le contourner On assiste donc une course poursuite technologique et de l avis d un des tenants farouches du DRM la lutte promet d tre sans fin Rajoutant qu en choisissant une solution de DRM on choisit autant un logiciel qu une quipe de d veloppeurs capables de r agir tr s rapidement De verrouillage en craquage successifs en arriverait on une situation o ce qui tait autoris et l galis avec les supports analogiques ne le serait plus avec des proc d s technologiques ouvrant beaucoup plus de possibilit s La technologie contrant la technologie en faisant tourner la roue l envers Que pourrait en d duire le citoyen 4 Des espiogiciels Appel s spyware dans le langage informatique espiogiciels ou logiciels espions en fran ais il s agit de programmes ou de sous programmes con us dans le but de collecter des donn es personnelles sur ses utilisateurs et de les envoyer leur concepteur ou un tiers via int
246. raux d auteur initial son nom sera report sur chaque distribution ou volution ult rieure Ses auteurs ont appel ce principe copyleft la r f rence au copyright est bien s r vidente et le jeu de mot permet de traduire le terme en permis d auteur car cette forme de droit implique que l auteur choisit de donner libre acc s son uvre en posant des conditions de redistribution Est il tonnant que ce concept apparaisse dans l univers informatique et aux Etats Unis Pas vraiment et pas uniquement en raison de la pr cocit de l application des nouvelles technologies par rapport d autres pays Les promoteurs du copyleft veulent revenir l origine affich e du copyright le but primordial de la cr ation litt raire est la promotion du savoir Mais explique Philippe Amblard de l universit de Poitiers et chercheur au CNRS la logique du copyleft est inverse de celle du copyright Au lieu d une r servation de l uvre au seul profit de l auteur est propos e la cr ation d un fonds commun mis en ligne auquel chacun peut ajouter sa contribution mais duquel personne ne peut retrancher une contribution L univers des syst mes d exploitation des logiciels est impitoyable La domination quasiment sans partage de Microsoft et ses d clinaisons a suscit des r actions Ainsi est n un mod le du libre issu d une forme de militantisme et 1 Philippe Amblard
247. rcuit de la r mun ration de copie priv e ALENONEUELLE Frans EEE CS Ce CI ATANT DEDIT Source Commission permanente de contr le des soci t s de perception et de r partition des droits les SRPD en 2000 m thodes comptables et flux financiers d c 2002 96 Le principe de r partition entre soci t s est relativement simple SORECOP et Copie France r partissent les droits des soci t s de premier rang c est le cas pour le coll ge des artistes interpr tes ou des soci t s interm diaires qui se chargeront directement ou indirectement de la r partition des soci t s de premier rang coll ges des auteurs et des producteurs suivant des cl s de r partition indiqu es sur le diagramme Seuls 75 des fonds issus de la r mun ration font l objet d une r partition entre les ayants droit la loi imposant que 25 soient consacr s des actions d aide la cr ation la diffusion du spectacle vivant et des actions de formation d artistes Les t ches de perception pour ces deux soci t s sont assur es par le service copie priv e du d partement des droits phonographiques et vid ographiques de la SACEM SDRM La facturation de cette prestation repr sente 62 des charges de gestion de Copie France et 76 de celles de SORECOP La SACEM SDRM assure en outre la gestion de ces deux soci t s sans personnel qui n ont pour associ s que des soci t s civiles repr s
248. re dans son article 2 Le droit interne est donc appel voluer sur ce point en reconnaissant aux artistes interpr tes un droit de destination des biens jusqu alors reconnu explicitement aux seuls producteurs et entreprises de communication audiovisuelle Le transfert d un droit d enregistrement un tiers est libre de l autorisation de l artiste interpr te sous r serve qu il n ait contrevenu aucun des droits mentionn s ci dessus Les droits patrimoniaux des artistes interpr tes sont limit s sur deux plans D abord la reproduction et la communication publique de leur prestation ne peut tre interdite si elle est accessoire un v nement constituant le sujet principal d une s quence d une uvre ou d un document audiovisuel Cette limite moins protectrice que l exception de citation permet un emprunt plus important au bien culturel au nom du droit du public l information Cependant des interpr tations strictes de cette expression existent n ayant pas t jug e accessoire une repr sentation th trale l utilisation d un extrait de chant sacr sans l autorisation de l interpr te a t condamn e L autre limite touche les artistes participant l enregistrement de phonogrammes publi s des fins de commerce la licence l gale est obligatoire et l autorisation de l artiste devient sans objet La contrepartie de cette utilisation libre d autorisation des enregi
249. rechercher d autres moyens de protection des ayants droit C est ainsi que la Directive encourage une contractualisation des droits d auteur travers un trusted system qui ouvre le choix entre le Digital rights management system DRMS c est dire des environnements s curis s o les utilisateurs sont identifi s et o leurs actions sont enregistr es et le Privacy enhancement technology PET par exemple le logiciel Open PGP Ce syst me peut conduire une autor gulation des relations entre auteurs et public Les dispositifs anti contournement entrent bien videmment en conflit avec les l gislations prot geant la vie priv e Il faut ici indiquer que selon certains juristes la protection du droit d auteur telle que pr vue par la directive du 22 mai 2001 pourrait aussi entrer en conflit avec l article 10 de la commission europ enne des droits de l homme CEDH qui pr ne pour principe que toute personne a droit la libert d expression mais pr cise aussit t que certaines 89 restrictions a la liberte d expression sont legitimes lorsqu elles sont prevues par la loi accessibilit et pr vision ce jour l article 10 de la CEDH n est pas r ellement une menace pour le droit d auteur mais elle pourrait le devenir avec le d veloppement des protections techniques permises par le num rique Mais la police technique autoris e par la directive pourrait aussi inciter les titulai
250. res de droits n gocier avec les repr sentants de l industrie lectronique afin que ceux ci introduisent dans leurs mat riels des dispositifs emp chant leur fonctionnement lorsque l uvre utilis e n est pas identifi e ou si l utilisateur n a pas le droit d y acc der Le projet de loi de transposition de cette directive qui sera examin prochainement par le Parlement cr e deux exceptions nouvelles aux droits patrimoniaux et aux titulaires de droits voisins La premi re limite la port e de l exception aux actes de reproduction qui n ont pas de signification conomique ind pendante par rapport l acte principal de transmission et d utilisation La seconde vise permettre un acc s largi aux uvres par les personnes affect es d un handicap Le chapitre II d termine un nouveau point de d part du calcul de la dur e des droits voisins En accord avec les Directives communautaires et le trait de l OMPI de 1996 sur les interpr tations ex cutions et phonogrammes la dur e des droits des artistes interpr tes et des producteurs de phonogrammes se trouverait allong e Le chapitre vise lutter contre la contrefa on et pr voit des sanctions aux actes de contournement des mesures techniques de protection des uvres interpr tations phonogrammes vid ogrammes programmes met aussi en place un coll ge de m diateurs charg du r glement des diff rends Le titre II pr cise les condition
251. retomb es financi res mais les jeunes cr ateurs Cela consisterait en somme continuer payer des droits patrimoniaux au del des soixante dix ans post mortem ou des cinquante ans dans le cas des droits voisins mais en les affectant un fonds destin financer en priorit les jeunes cr ateurs La cr ation d un domaine public payant ne r sout certes pas la totalit de la probl matique mais elle pr senterait l avantage de garantir aux auteurs et producteurs des ressources plus stables que des subventions ou du m c nat On constate par ailleurs que le fait de tomber dans le domaine public n a pas en r gle g n rale d incidence sur le prix pay par l utilisateur La cr ation d un domaine public payant serait donc relativement neutre en termes de prix pour les consommateurs 2 Les licences non volontaires Nous l avons vu plus haut d autres formes de redistribution et de compensation prenant appui sur la propri t intellectuelle se sont d velopp es syst me que l on appelle notamment des licences non volontaires Il s agit bien d une remise en cause du droit exclusif Les titulaires du droit vont avoir acc s des r mun rations en acceptant de ne plus se pr occuper de l usage que l on veut faire de leurs uvres La forme la plus connue est celle dite de la licence l gale En dehors de ce qui se fait pour la diffusion radiophonique d autres formes se sont d velopp es La copie
252. risprudences diff rentes existent en ce domaine Certaines affirment que toute exploitation faite l insu de l artiste interpr te viole son droit moral Maria Callas obtint gain de cause quand elle entreprit une action en justice la suite de la diffusion la t l vision d un enregistrement pirate d une s ance de travail le juge consid rant qu il appartenait l artiste de rendre ou non publique son interpr tation et qu il b n ficie d un droit exclusif sur sa prestation D autres refusent d admettre ce droit de divulgation Celui ci est toute hypoth se strictement limit par celui de l auteur si ce dernier entend divulguer son uvre dans une interpr tation donn e aucun artiste interpr te ayant particip ne pourra faire chec la divulgation e les droits patrimoniaux Toutefois la diff rence de ce qui est envisag pour les auteurs dont le droit de reproduction comprend le droit de fixation ce dernier pr sente pour les artistes interpr tes un caract re distinct Il ne concerne que l enregistrement de la prestation c est dire la premi re fixation L autorisation accord e pour cette fixation ne vaut donc pas accord pour l exploitation audiovisuelle de l enregistrement 59 Jusqu pr sent le droit de communication au public n envisage pas de droits de location ou de pr t mais la directive communautaire du 19 novembre 1992 non encore transpos e les consac
253. rmation plus r duite voire un instrument unique soit adaptent une partition pr vue pour un instrument un autre 3 Les uvres visuelles Les uvres artistiques sont par leur nature les plus h t rog nes Toutes correspondent cependant des formes esth tiques que l on ne peut appr hender que par la vue Elles allient formes couleurs et ou mouvement Le fondement de leur originalit r side l encore dans la composition et l expression 3 1 uvres chor graphiques pantomimes num ros et tours de cirque Curieusement le code de la propri t intellectuelle envisage en premier lieu les expressions corporelles mais il est d embl e pr cis que la mise en uvre doit tre fix e par crit ou autrement Cette fixation qui peut donc tre effectu e sur pellicule ou support vid o ou num rique principalement pour but de servir d l ment de preuve en cas d action en contrefa on Il appartient au juge de d terminer si les chor graphies ou num ros sont marqu s par la personnalit de leur auteur 3 2 uvres audiovisuelles Ces uvres sont d finies par la loi comme des s quences anim es d images sonoris es ou non Sont donc consid r es comme telles les uvres cin matographiques t l visuelles vid os certains jeux vid os et uvres multim dias La jurisprudence tabli que les uvres audiovisuelles ne peuvent tre que de collaboration Est ainsi radicalement car
254. roit perp tuel a conduit limiter les droits patrimoniaux dans le temps Pass e une certaine dur e suivant la mort de l auteur les uvres tombent dans le domaine public et deviennent de ce fait libres de droits ni autorisation ni r mun ration Objet d une harmonisation r cente au niveau de l Europe cette dur e est d sormais sauf cas particulier de soixante dix ans post mortem 2 Le contenu des droits patrimoniaux Pr cisons d s pr sent que la nature de ces droits consiste essentiellement en un privil ge exclusif reconnu l auteur puis ses ayants droit d une exploitation temporaire de ses uvres 2 1 Le droit de repr sentation La loi pr cise que la communication de l uvre au public peut se faire notamment de deux fa ons soit directement par la repr sentation d un spectacle vivant la projection publique d un film ou la diffusion publique d un Un exemple type de contrat de cession des droits figue en annexes n II 39 disque par exemple soit indirectement en rendant l uvre accessible au public par t l diffusion La communication directe la plus naturelle et ancienne qui soit place directement le public en contact avec l uvre contemplation d une toile ou d une statue ou lui donne voir ou entendre une uvre r citation publique ex cution lyrique repr sentation dramatique qui suppose une communication au public par le truche
255. roits e prot ger l expression humoristique Le code de la propri t intellectuelle d nie galement l auteur le droit d interdire la parodie le pastiche et la caricature compte tenu des lois du genre Ainsi le l gislateur a t il permis que des cr ation ou des personnes soient brocard es ou tourn es en d rision par l utilisation d tourn e d une uvre pr existante La pratique judiciaire r v le cependant que ces formes d expressions humoristiques sont le plus souvent condamn es en cas de contentieux e all ger les contraintes des communes et des soci t s d ducation populaire C est au nom de l encouragement de la vie sociale des communes ne disposant que de faibles ressources que des f tes ou des manifestations ne g n rant que de modestes recettes sont exon r es de la redevance due pour utilisation d uvres essentiellement musicales couvertes par les droits d auteur De m me des collectivit s organisant des f tes locales et publiques ou des soci t s d ducation populaire utilisant des uvres non libres de droits dans le cadre de leur activit peuvent b n ficier d une r duction des redevances Une exon ration totale de la participation proportionnelle aux recettes pour deux manifestations par an est m me possible pour les associations but non lucratif Ces cas envisag s par l article L 132 21 du CPI ne constituent pas v ritablement une exception au monop
256. roits l instant m me o il cesse d adh rer Durant le temps du contrat la soci t calcule et lui verse apr s d duction de ses frais de gestion la part qui lui revient des sommes per ues pour le compte de l ensemble de ses membres 1 Un tableau synoptique des SCPR figure en annexe n 3 93 Il revient donc la soci t de conclure avec les exploitants des contrats de cession du droit reproduction de repr sentation voire de destination Suivant les cas la r mun ration consiste en une somme calcul e partir d un bar me d un pourcentage sur les recettes g n r es par l exploitation de l uvre ou d un pourcentage du chiffre d affaires de l tablissement diffusant ou susceptible de diffuser des uvres du r pertoire consid r La loi pr voit en outre des d ductions de redevance au b n fice des associations poursuivant un but d int r t g n ral A nsi des tarifs diff renci s sont appliqu s pour tenir compte des modalit s d exploitation des uvres et de la nature des utilisateurs Plac es sous le contr le du ministre charg de la Culture les SPRD sont tenues de communiquer au minist re leurs comptes annuels elles doivent d ailleurs se doter d un commissaire aux comptes mais aussi les informations relatives leurs statuts et la demande de l administration tout document relatif la perception et la r partition des droits ainsi que la copie des con
257. rotection des auteurs et des uvres et la plupart des textes sign s ult rieurement s y r f rent Elle tablit en mati re de jouissance des droits la pr minence du droit national et en cas de conflit l ind pendance et la territorialit des lois Par principe elle prot ge les auteurs alors que la convention de Gen ve qui interviendra pr s de 75 ans plus tard prot ge les uvres m me si dans la pratique toutes deux prot gent la fois les auteurs et leurs uvres alliant ainsi les crit res personnel et conomique Cette convention reconna t le principe de l assimilation de l Unioniste au national qui garantit aux uvres d auteurs ressortissant d un Etat membre de l Union la m me protection que celle accord e par un Etat ses propres ressortissants Elle tablit le traitement unioniste qui limite la libert des Etats membres en leur imposant certaines dispositions visant uniformiser la protection Il s agit de normes que les Etats membres s engagent appliquer lorsque leurs propres r gles sont moins contraignantes La convention retient une d finition de l uvre proche de celle du droit fran ais la liste des uvres propos es est tr s semblable celle retenue par notre CPI et ne subordonne pas l exercice des droits une quelconque formalit Concernant les droits p cuniaires la convention pose le principe de la reconnaissance d un monopole c est dire de droits exclusifs au profi
258. rs lecteurs t l spectateurs internautes des annonceurs Ce nouveau mode d change est d termin par les exigences publicitaires qui fondent leurs relations sur le volume de connections des internautes Le chiffre de 3000 journaux d acc s gratuit en ligne indique bien que la gratuit de la livraison de l information cache la r tribution par la publicit Exception culturelle cr ation intellectuelle et artistique sont ainsi confront es au pouvoir des ma tres des r seaux c est dire de rares mais puissants groupes qui ont ce point ass ch la concurrence qu ils occupent une position dominante C est en ces termes que la question de leur avenir voire de leur survie est pos e 127 CHAPITRE IV ENJEUX CONOMIQUES ET PISTES ALTERNATIVES Le num rique remet en cause un certain nombre de fondements du droit d auteur entre autres par les possibilit s nouvelles de contournement de la propri t intellectuelle alors que les technologies permettent un acc s plus large la culture et au savoir Toutes diff rences mises part le parall le est permis entre l invention de l imprimerie et le surgissement des r seaux num ris s Les formidables d veloppements qui en r sultent montrent qu internet se comporte en m dia en vecteur interactif de toutes sortes de donn es en support de nouveaux modes de consommation Sans pr juger d volutions ult rieures qui d multiplieront les a
259. rtains sur la gestion des droits En 1996 la Commission europ enne estimait que la num risation de la production et de la distribution des uvres risquait de rendre l exercice individuel des droits encore plus difficile qu il ne l est actuellement en raison du tr s grand nombre d uvres de productions et d utilisations nouvelles ou II 108 pr existantes qui peuvent entrer en jeu Ceci pourrait justifier la mise en place de nouvelles formes de gestion centralis e destin es faciliter la gestion des i x droits ou dans certains cas une extension de la gestion collective A l inverse d aucuns consid rent que ce ph nom ne pourrait permettre de se dispenser de recourir la gestion collective D s lors que chaque uvre et chaque utilisation de l uvre sont directement identifiables sur le r seau internet il est parfaitement possible d imaginer la possibilit pour les cr ateurs de conclure directement avec les utilisateurs des conventions relatives aux uvres Cette gestion individuelle des droits aurait le m rite pour certains d affiner la tarification pour am liorer l ad quation entre le prix et de l uvre Cette hypoth se si elle se r alise permettra telle pour autant aux auteurs de se trouver en position d galit avec les utilisateurs dans les n gociations Les cr ateurs disposeront ils de l envie du temps et des comp tences n cessaires pour g rer direct
260. s La nouvelle protection juridique communautaire du droit d auteur et des droits voisins ainsi mise en place ne modifie pas les dispositions communautaires existantes concernant notamment les programmes d ordinateurs les bases de donn es et la dur e de couverture Parmi les nouvelles mesures elle pr voit notamment e droit de reproduction article 2 c est un droit exclusif d autoriser ou d interdire la reproduction directe ou indirecte provisoire ou permanente par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit en tout ou en partie pour les auteurs de leurs uvres pour les artistes interpr tes ou ex cutants des fixations de leurs ex cutions pour les producteurs de phonogrammes de leurs phonogrammes pour les producteurs des premi res fixations de films de l original et de copies de leurs films pour les organismes de radiodiffusion des fixations de leurs missions qu elles soient diffus es par fil ou sans fil y compris par c ble ou par satellite e une exception obligatoire de reproduction provisoire Pour appr cier la port e de l exception de reproduction provisoire introduite par la directive il faut avoir pr sent l esprit l importance et l int r t des diff rents modes de reproduction provisoire inh rents l espace num rique tels que l acheminement des donn es sur une route s lectionn e en fonctions de divers crit res entre deux ou plu
261. s comme Microsoft cultivent le secret de leurs l ments constitutifs fortiori elles tendent leur raisonnement exclusif aux contenus transmis et reproduits La d rogation au droit d auteur se multiplie au point que l auteur ou ses repr sentants ne peuvent plus litt ralement exercer leur contr le La multiplication des appareils de lecture num rique mobiles qui plus est accro t encore le d sarroi du droit d auteur face au ph nom ne non r ductible la multiplication des copies des supports La possibilit offerte par les r seaux informatiques de connecter deux ordinateurs entre eux quand ils le veulent n est pas d di e l change d uvres elle repr sente la phase actuelle d interop rabilit des appareils Cependant l estimation de 100 millions d uvres chang es par jour par ce proc d indique la direction de la tendance actuelle L Internet usage de masse n a que quinze ans d existence Un temps suffisant pourtant pour poser de fa on urgente la question de la relation entre les industries culturelles les t l communications l industrie de l lectronique L enjeu central consiste tendre la protection de la cr ation intellectuelle artistique l conomie num rique r tribuer la cr ation dans le respect des droits de l auteur 122 Nagu re la rencontre incongrue entre le g nie cr atif et le march donnait naissance au droit auteur
262. s e de l auteur est trahie Ce principe jurisprudentiel a notamment permis la publication d une uvre in dite de Montherlant qui avait tenu des propos contradictoires son sujet 3 5 La saisine du tribunal et les sanctions L article L 121 3 du CPI pr voit explicitement que le ministre charg de la culture notamment peut saisir le tribunal de grande instance seul comp tent en la mati re Cette pr rogative est rarement utilis e mais le ministre ne dispose pas d un monopole La Cour de cassation a reconnu un droit agir toute personne pouvant justifier d un int r t personnel ou l gitime Les h ritiers peuvent s en pr valoir lorsque survient entre eux un d saccord Cependant le cas inverse peut se produire et un accord intervenir en vue d une exploitation d naturante de l uvre seule fin d en tirer profit Pour mettre un terme toute atteinte au droit moral le minist re public serait fond agir puisqu elle constitue un d lit p nal On peut n anmoins 37 imaginer qu il n entre gu re dans les intentions du parquet de se pr occuper de ce genre d affaires qui ne rev t pas pour lui un caract re prioritaire alors m me que les tribunaux sont d j surcharg s En th orie rien n interdit aux personnes morales d ester en justice pour d fendre post mortem les int r ts de l auteur On pourrait penser que les soci t s d auteurs sont les mieux plac es pour agir da
263. s fins ducatives ou ludiques ne peuvent tre assimil s des actes d lictueux Ils s inscrivent dans l esprit de libre acc s et de libert d change pr n par l Internet Toutefois une meilleure information sur les droits d auteur par une signalisation adapt e faciliterait une bonne compr hension des risques encourus En revanche nous ne pouvons ignorer comme nous l avons vu plus haut les possibilit s offertes par la num risation des bandes organis es de faire du piratage des uvres et de leur contrefa on l objet d une activit lucrative et illicite Ce d lit bien r el et bien identifi rel ve de la r pression et devant la complexit du probl me le minist re de la Culture et de la Communication mis en place une commission conjointe avec le minist re de l Industrie charg e de La lutte contre la contrefa on des droits de propri t litt raire et artistique dans l environnement num rique Elle est aussi charg e de la veille technologique de l analyse des DRM et des modules conomiques de distribution num rique Cette initiative est particuli rement salvatrice car de nombreux artistes bien souvent ceux de pays en voie de d veloppement mais dont la cr ation artistique est de grande qualit et particuli rement recherch e sont souvent les premiers spoli s et voient leurs uvres diffus es tr s grande chelle sans toucher quelque r mun ration que ce soit et ne peuvent
264. s ment le revers de la m daille ou le double avantage du syst me conomiquement efficace des privil ges en France comme Angleterre il sera utilis par le pouvoir royal pour contr ler les publications tout au long des XVI me et XVII me si cles s assurant ainsi la loyaut de 1 profession l gard du pouvoir Si le concept de propri t intellectuelle s impose d s la Renaissance le droit de la propri t litt raire et artistique ne se construit v ritablement qu partir du XVII me si cle dans trois pays la Grande Bretagne les Etats Unis et la France Parfois appel e statut d Anne la loi de la reine Anne du 10 avril 1710 est g n ralement consid r e comme la premi re loi sur les droits de l auteur Deux dispositions fondamentales la caract risent la reconnaissance d un droit exclusif de reproduction pour une dur e d termin e la possibilit pour quiconque de d tenir les droits sur une uvre commencer par l auteur lui m me abrogation du monopole de la corporation Cette loi qui ouvre des perspectives nouvelles l auteur est cependant dict e par des consid rations conomiques C est pour lutter contre la concurrence anarchique cons cutive l abrogation du monopole des papetiers que les imprimeurs libraires londoniens r clamaient l instauration d une nouvelle l gislation Cette loi va permettre Londres de tenir un r le beaucoup plus important que par l
265. s cadres nationaux on peut raisonnablement penser que les structures de gestion collective ne vont pas tre d tr n es demain m me si certains titulaires de droits peuvent se dispenser de recourir leurs services b Concurrence au niveau international Regroup es dans de multiples structures au niveau europ en et international les SPRD n en sont pas moins concurrentes Non seulement elles agissent comme n importe quel agent conomique sur un march concurrentiel Communication de la Commission des communaut s europ ennes 20 novembre 1996 COM 96 568 final 2 Le droit d auteur et l Internet rapport du groupe de travail de l Acad mie des sciences morales et politique II 109 pour l obtention des droits mais encore elles se trouvent en comp tition dans la passation d accords de r ciprocit avec leurs homologues Cette proc dure demeure indispensable tant que le principe en vigueur au niveau international sera la reconnaissance de la nature territoriale des droits Au niveau de l Union europ enne EEE on sait que les conditions de gestion collective des droits varient d un Etat membre l autre et qu il n existe aucun cadre commun concernant leur gouvernance La commission estime que cette situation engendre un manque de transparence et de s curit juridique pr judiciable aux utilisateurs et aux titulaires de droits Par ailleurs la cour europ enne de justice dans la r cente d cisio
266. s d exercice du droit d auteur des agents publics Celles ci reposaient sur un avis mis titre consultatif par le Conseil d Etat le 21 novembre 1972 qui consid rait que les droits d auteur sur les uvres cr es par les agents publics appartenaient l administration Le projet reconna t aux agents publics les m mes droits qu aux salari s du priv c est dire qu ils deviennent titulaires des droits d auteur sur les uvres cr es dans le cadre de leur activit professionnelle Toutefois le droit moral est limit de fa on ne pas g ner le fonctionnement du service public L administration b n ficie d une cession l gale des droits patrimoniaux lorsque l uvre est exploit e pour la r alisation d une mission de service public ne donnant pas lieu une exploitation commerciale L agent b n ficie d un int ressement lorsque l administration en tire b n fice Le titre est consacr au contr le des soci t s de perception et de r partition des droits SPRD et enfin le titre IV vise actualiser les dispositions de la loi du 20 juin 1992 sur le d p t l gal Il tend l obligation de d p t l gal aux services de communication publique en ligne et clarifie les relations entre les organismes d positaires et les titulaires de droits de propri t litt raire et artistique 90 VI LES SOCI T S DE PERCEPTION ET DE R PARTITION DES DROITS SPRD Le temps est loin o le Burea
267. s de protection des oeuvres et DRMS 115 Economie de l al a de production 118
268. s des premi res Ainsi l id e que la sp cialisation des fonctions clarifie les dispositifs est elle inexacte L existence de plusieurs soci t s pour chaque cat gorie d ayants droit et de groupements de soci t s d bouche sur la cr ation de circuits comportant jusqu quatre degr s On comprendra sans peine que cela rend difficile l appr hension des m canismes de perception redistribution et rench rit le co t de ces op rations Les facilit s offertes par les moyens informatiques modernes rendent ces cr ations encore plus difficiles d fendre dans la mesure o les t ches qui leur sont assign es devraient pouvoir tre effectu s par des soci t s d j existantes moyennant quelques adaptations Au total on ne peut que partager l interrogation de la commission permanente de contr le des SPRD sur l int r t de ces cr ations qui certes t moignent de la r activit du secteur aux nouveaux enjeux communication multim dia copie priv e num rique et de sa capacit s organiser mais au prix d une opacification du syst me de gestion collective d un rench rissement des op rations de perception redistribution et de l allongement des d lais entre la perception et l affectation des sommes au compte des ayants droit Des coop rations et mises en commun des moyens ne paraissent pourtant pas impossibles atteindre 102 1 2 Un fonctionnement interne perfectible Des sommes tr s impor
269. s droits d exploitation de l uvre qu ils publient ou produisent A ce titre les diffuseurs doivent en passer par eux et non par l auteur ni une soci t de gestion collective En bout de cha ne le consommateur accomplit un acte d achat parfaitement identifi mat rialis par un ticket de caisse ou de place de cin ma Le sch ma s tablit comme suit Fig 1 Mod le du reversement direct Auteur y Editeur y _ 18 Diffuseur y Ticket Consommateur Source Thomas Paris Le droit d auteur l id ologie et le syst me PUF 2002 Pertinemment Thomas Paris observe qu il s agit en fait d une gestion collective internalisee puisqu elle est effectu e par l diteur qui le distributeur reverse un pourcentage de ses ventes avant qu son tour l diteur reverse un pourcentage l auteur Quant au mode de contr le il est soit Le cessionnaire des droits d auteur doit s acquitter aupr s de l organisme comp tent d une contribution de 1 assise sur la totalit des droits hors taxes vers s aux auteurs ou leurs ayants droit Deux organismes agr s g rent la s curit sociale des auteurs l Association pour la gestion de la s curit sociale des auteurs AGESSA pour la plupart des auteurs et la Maison des artistes pour les auteurs d uvres graphiques et plastiques Des pr cisions sur cet aspect du sujet sont a
270. s et non m caniques peut para tre une construction boiteuse Guide de l OMPI de la convention de Rome Plus radicaux d autres ont fait valoir que le travail d un producteur consistant mobiliser des moyens financiers techniques et humains n cessaires l organisation de s ances d enregistrement n a aucun caract re cr atif et ne justifiait en aucune fa on la reconnaissance de droits parents ceux des auteurs Mieux il t consid r que l article premier n avait qu une port e symbolique et ne garantissait nullement la pr valence des droits d auteur sur les droits voisins Le bien fond de cette appr ciation est attest par le refus oppos la France et l Italie lorsque ces pays l occasion de la r vision de 1 convention intervenue en 1968 ont demand la reconnaissance d une v ritable sup riorit des droits d auteur qui assurerait la victoire de ces derniers sur les droits des producteurs dans l hypoth se o les premiers entreraient en concurrence avec les seconds En d pit de ces critiques la loi adopt e la France en 1985 n carte aucune d entre elles B NATURE ET SINGULARIT DES DROITS VOISINS Les droits voisins du droit d auteur empruntent ces derniers des traits caract ristiques mais 115 sont en quelque sorte des droits de second temps Alors que les droits d auteur naissent sur la t te du cr ateur du seul fait de la cr ation les droits
271. s le cadre de ses travaux sur le pr sent rapport Elle est notamment l auteur d un ouvrage intitul Internet et le droit d auteur la culture Napster publi aux Editions du CNRS en 2003 145 250 000 offres un service ind pendant comme Rhapsody en propose 285 000 Cela n a pas mis fin la cr ation de site de t l chargement gratuit et le r seau peer to peer KaZaA dispose de plus de 900 millions de fichiers qui sont tous gratuits copiables coutables et changeables souhait contrario le groupe Apple lance aux Etats Unis en octobre 2003 sa version PC d un juke box virtuel qui tait d j disponible en configuration Macintosch en avril 2003 Ce serveur appel iTunes Store r put pour sa simplicit d utilisation met en ligne d s son lancement 400 000 titres provenant des catalogues des cinq majors du disque et de 200 ind pendants titres disponibles en t l chargement au prix unitaire de 0 99 US hors taxes En trois jours et demi un million de titres ont t capt s par des internautes Encore faut il pr ciser que le lancement de cette version PC allait de pair avec le d veloppement des ventes du baladeur num rique Appel iPod qui ont atteint 336 000 unit s entre les mois de juillet et septembre L essentiel des acheteurs d iPod tant des utilisateurs de PC De surcro t iTunes Music Store s appuie sur le logiciel audio iTunes d Apple pour t l
272. s productions au del de leur premi re session On comprend alors pourquoi les juristes sont nombreux voquer l instauration d une forme de droit de destination au profit des producteurs sup rieur celui dont disposent les auteurs eux m mes puisque leur droit de distribution s teint la premi re ali nation de IT 61 leur uvre Les producteurs peuvent outre s opposer l importation de phonogrammes extra communautaires e limites des droits des producteurs Il existe deux limites au droit exclusif dont jouit le producteur L une la copie priv e nous est d j bien connue l autre la licence l gale devra voir ses sp cificit s expos es la copie priv e A l instar des auteurs les producteurs ne peuvent contester la pratique de copie usage priv Ils profitent donc eux aussi d un dispositif compensatoire pour les d dommager du manque gagner dont ils p tissent D s 1985 une redevance t institu e sur les supports d enregistrement vierges cassettes audio ou vid o vers es par les fabricants et importateurs aux auteurs mais aussi aux producteurs et aux artistes interpr tes via une soci t de gestion collective La loi du 17 juillet 2001 repris et tendu le syst me Le taux de r mun ration et les modalit s de versement sont d termin s par une commission compos e pour moiti de repr sentants des b n ficiaires et pour un quart chacun des repr senta
273. s tard l Am rique adopte la loi sur le copyright qui allait consacrer l autonomie juridique des droits relatifs la propri t litt raire et 1 Laboulaye et Guiffrey La propri t litt raire au XVII me si cle Hachette Paris 1859 cit par Alain Viala Naissance de l crivain Les Editions de minuit Paris 1985 69 artistique Ce texte de 1790 traduit nettement la volont de s affranchir de l influence culturelle britannique et de s approprier un pays qui reste conqu rir les trois cat gories d oeuvres prot ger mentionn es dans loi sont les livres scolaires les cartes marines et celles d crivant le territoire L incitation la cr ation r pond donc au souci d laborer une culture locale et d enrichir le patrimoine commun Cet objectif renverse l ordre des priorit s par rapport aux droits d auteur dans lequel l int r t particulier du cr ateur pr vaut sur l int r t g n ral de la cr ation Une deuxi me fois l quilibre trouv pour r pondre des objectifs partag s diff re Nombre d auteurs estiment que ces syst mes n ont pas t con us dans un but pr cis en conformit des principes particuliers mais qu ils sont issus de pratiques ad hoc mises en place en r ponse des probl mes ponctuels relatifs aux imperfections du march ny aurait donc pas de construction en opposition des syst mes fran ais et am ricain mais r alisation de
274. s termes de l alternative doivent ils tre pos s de mani re radicale entre absence copyright ou pr pond rance droits d auteur ou bien la r flexion doit elle tre structur e de mani re moins inflexible autour des int r ts moral et financier de l auteur l exploitation de son uvre 3 Le contenu de la protection Concr tement comment et sur quelle base se r alise la balance des int r ts dans les deux syst mes Pour r pondre cette question il nous faut examiner la batterie de droits patrimoniaux 3 1 Des droits patrimoniaux limit s dans le temps Le but des deux syst mes tant notamment de promouvoir la cr ation pour le plus grand b n fice commun il est logique que partout aient t introduites des limitations de droits dans le temps Ainsi apr s avoir permis aux acteurs de la cr ation de tirer d elles un profit personnel les uvres tombent dans le domaine public et viennent enrichir le patrimoine de l humanit fonds commun o chacun peut venir puiser sans autorisation particuli re Les avis sur la dur e souhaitable de protection a vari dans le temps puisque dans les deux syst mes il s est trouv des d fenseurs de la perp tuit caract ristique de la propri t ordinaire On a vu qu en France le d lai a tr s vite t fix dix ans post mortem mais aux Etats Unis il a t un temps de quatorze ans compter de la cr ation Cette dur e n a cess de s allonge
275. s vendus dans le monde serait un disque pirate En Am rique latine la contrefa on concernerait 50 du march comme dans certains pays d Asie devenant ainsi un des premiers march s ill gaux dans le monde certains le qualifiant de plus profitable que la drogue Les pays o le piratage est le plus d velopp tel qu indiqu dans le tableau ci apr s appartiennent tr s majoritairement des conomies en voie de d veloppement Tableau 6 Le piratage des uvres Les pays o le piratage est le plus d velopp part de march des copies ill gales pour chaque secteur concern estimation 2001 sauf 2000 en pourcentage Pays Musique Vid o Logiciels pro Logiciels Moyenne ludiques Chine 90 88 93 92 90 7 Indon sie 87 90 87 99 90 7 Paraguay 99 80 79 99 89 3 Bolivie 85 100 79 88 0 Ukraine 85 80 89 84 7 Equateur 90 95 68 84 3 Russie 64 80 83 90 79 2 Pakistan 90 60 87 79 0 Roumanie 70 65 77 95 76 8 Malaisie 70 80 62 93 76 2 Koweit 50 85 80 85 75 0 Liban 40 80 78 96 73 5 Colombie 65 90 53 85 73 2 Philippines 36 80 65 99 70 0 P rou 97 50 59 70 69 0 Source SNEP 135 Le but de rapport n tant pas de traiter de la crise du disque nous nous bornerons en mesurer les cons quences sur la propri t et la r mun ration de la cr ation artistique Il faut donc galement constater que si les cinq majors mondiaux du d
276. si la veille de la R volution les dramaturges se trouvent ils la merci des diffuseurs c est dire des com diens puissamment organis s et soutenus L pisode est connu en r action cette situation Beaumarchais r unit le 3 juillet 1777 dans son H tel de Hollande une vingtaine d auteurs dramatiques bien d cid s battre en br che le pouvoir exorbitant de la Com die Fran aise et Le taux du reversement proportionnel aux recettes royalties ou royaut s variait en fonction du nombre d actes de la pi ce 12 faire reconna tre leurs droits Ils invitent leurs pairs rejoindre le Bureau de la l gislation dramatique collectif d auteurs qu ils viennent de cr er Ce groupe de pression va parvenir r quilibrer les rapports de force et faire augmenter sensiblement la r mun ration des auteurs Rapidement le Bureau de 1 l gislation dramatique se dote d une agence de perception car comme le proclame son initiateur pour pouvoir cr er encore faut il pr alablement d ner Les efforts de Beaumarchais vont tre couronn s de succ s d un point de vue institutionnel et financier Le 9 d cembre 1780 un arr t de Louis XVI interdit Paris l achat d une pi ce au forfait et impose une d termination claire de l assiette de calcul des droits d auteur l opacit tait auparavant la r gle les com diens ne donnant pas acc s leurs livres de comptes Cependant ce n
277. side en ceci qu une uvre tomb e dans le domaine public peut tre librement mise en ligne Cette suppression des interm diaires du secteur de la cr ation artistique pr sente pour le public un avantage r el On peut alors comprendre le lobbying effectu par des grandes maisons de production am ricaines pour prolonger encore la dur e de protection 3 2 L etendue du monopole La question de l tendue du monopole n est autre que celle des droits accord s au cr ateur De l d coule la d termination des utilisations de l uvre libres ou soumises autorisation A ce point une opposition forte se dessine entre copyright et droit d auteur Elle r sulte d une approche radicalement diff rente D une part le syst me du copyright est tourn vers l utilisateur et le syst me du droit d auteur est tourn vers l auteur D autre part le syst me des droits d auteur est dit ouvert ou synth tique pour reprendre la terminologie des juristes et le syst me du copyright est dit ferm ou analytique Si l on s en tient l exemple fran ais on constate que deux grandes pr rogatives sont fix es depuis deux si cles le droit de repr sentation et le droit de reproduction et que tout acte d utilisation m me encore inconnu rentrera n cessairement dans le champ de l une et ou de l autre des pr rogatives Avec l arriv e de l internet d aucuns redoutaient qu un vide juridique n oblige
278. sieurs ordinateurs routing le stockage temporairement des donn es dans une zone rapidement accessible caching le proc d qui permet l coute ou le visionnage d un contenu multim dia sur internet streaming le survol de l information lors de la navigation sur internet browsing Cette exception de reproduction mise en place par la directive permet de rendre l gaux tous les actes de reproduction provisoire voqu s pr c demment 88 La nature provisoire de la reproduction doit tre transitoire ou accessoire c est dire limit e des copies ou un stockage ph m re Enfin la destination de la reproduction provisoire doit avoir pour unique finalit une transmission dans un r seau entre tiers par un interm diaire et ou une utilisation licite e un droit de communication d uvres au public e un droit de distribution Une liste de vingt exceptions au droit de reproduction est propos e aux Etats membres qui ont la facult de les retenir en partie ou en totalit selon leurs propres choix et leurs traditions juridiques et culturelles Cette liste qui figure en annexe correspond en fait des exceptions et limitations existant d j dans les Etats membres Parmi celles ci notons la copie priv e les actes de reproduction effectu s par les biblioth ques accessibles au public les tablissements d enseignement les mus es qui ne recherchent aucun avantage conomique l utilisation
279. sins tant sur le plan du droit moral que du droit patrimonial La l gislation sur la propri t intellectuelle est tr s largement modifi e aujourd hui beaucoup de tiers qui ne sont pas forc ment des cr ateurs en profitent et la majorit des cr ateurs vit d autres ressources que celles que leur procure la propri t intellectuelle En outre surgit une contradiction nouvelle entre le droit d auteur et le droit de l usager ce dernier voyant dans les nouvelles technologies un moyen apparemment peu on reux d acc der l information la culture aux savoirs Or nous sommes plac s devant un probl me avant tout conomique d o viendront les flux conomiques pour financer l ensemble des intervenants cr ateurs investisseurs producteurs diffuseurs Si massivement des uvres chappent au syst me de r mun ration actuel les cons quences peuvent tre consid rables voire dramatiques pour certaines formes de cr ation De nouvelles pratiques de consommation et de diffusion de la culture se d veloppent comment faire pour qu elles n amputent la r mun ration des cr ateurs ni ne nuisent la d fense de leurs droits Rendre d lictueux des modes nouveaux de consommation et faire appel des moyens technologiques pour les emp cher peuvent ils r soudre le probl me Le champ conomique issu de la cr ation litt raire et artistique profond ment chang A l re num rique
280. sion notamment sous l effet de l utilisation des nouvelles technologies Pour chacune d elles les tribunaux se voient confier la t che d licate de rechercher l originalit dans la conception formelle et la r alisation de l uvre Parmi toutes ces uvres certaines m ritent quelques consid rations compl mentaires mettant en lumi re leurs particularit s l instabilit des conceptions ou la difficult identifier l originalit a Les uvres d architecture Les uvres d architecture pr sentent la particularit d tre prot geables un double titre puisque les plans et documents graphiques ayant servi la conception et l laboration de l uvre peuvent tre couverts par le droit d auteur comme l difice lui m me Ces documents pr paratoires ne sont toutefois prot g s par le droit d auteur que s ils pr sentent un caract re artistique Les plans et m thodes techniques ne peuvent pr tendre tre prot g s Quant l difice immeuble monument maison d habitation am nagement int rieur c est l originalit de son dessin de la combinaison des l ments qui le composent volumes et couleurs par exemple ou de son mode d emploi appr ci e souverainement par le juge qui d cide de ses qualit s d uvre prot geable b Les uvres photographiques Les photographies n ont pas d embl e acquis le statut d uvres d art au XIX me si cle Elles apparaissaient c
281. sprit portion de lui m me la plus pr cieuse celle qui l immortalise n appartienne pas son auteur L influence des travaux et des prises de position de philosophes et d crivains tels que Locke Rousseau ou Kant va cependant finir par se faire sentir Le 30 ao t 1777 un arr t du Conseil du Roi distingue les droits des auteurs de ceux des libraires aux premiers la propri t de droit aux seconds une exclusivit d exploitation temporaire On passe ainsi de la reconnaissance d un droit de paternit celle d un droit de propri t 2 Une propri t la nature incertaine A la veille de la R volution la nature du droit d auteur est une question en d bat La conception majoritaire d fendue par la plupart des juristes fran ais s inscrit dans la lign e des travaux de John Locke Elle consiste affirmer que la propri t litt raire a pour source un droit naturel Cette conception pose un premier jalon mais n puise pas le sujet Dans sa volont affirm e de mettre bas les structures de Ancien R gime la R volution va supprimer la Chambre syndicale des libraires Ce faisant elle va se trouver dans l obligation de prendre rapidement position sur l organisation de la librairie et la question du droit d auteur Elle le fera l occasion de d bats qui vont se d rouler en 1791 et 1793 sur les rapports de Le Chapellier et Lakanal au cours desquels ce dernier pr sentera le projet comme
282. ssion d un manuscrit enregistrement d une performance vocale filmage d un spectacle Tous les modes de reproduction peuvent tre utilis s y compris num riques et emprunter un art diff rent de l uvre reproduite La photographie d un monument par exemple en est une reproduction L autorisation de l auteur est requise pour chaque mode d exploitation de l uvre que 1 copie soit p renne ou ph m re Seules les copies dites techniques r alis es notamment l occasion des transmissions num riques chappent la r gle Les principes g n raux fix s il convient de pr ciser que l auteur ne peut se pr valoir de son exclusivit et obtenir le paiement d une redevance que si la ou les copies sont destin es un usage public L usage est dit public lorsque la reproduction est destin e une autre personne que celle l ayant r alis e Que la copie soit ali n e titre gratuit ou on reux qu elle soit conserv e et lou e ou pr t e importe peu l inverse l usage est reconnu priv lorsque les copies sont destin es l usage de celui qui les r alis es l exception des uvres d art destin es tre utilis es pour des fins identiques celles pour lesquelles l uvre originale a t cr e des copies d un logiciel et des reproductions d une base de donn es lectroniques La copie pour usage priv c est dire ni professionnel ni collectif est en th
283. ssion qui constitue le th me d une uvre musicale La reprise de quatre mesures d une uvre constitue une contrefa on Pour les chansons cette originalit peut r sider dans la combinaison de la m lodie et de son rythme Comme toujours le m rite et la destination de l uvre sont indiff rente de m me que sa dimension Ainsi les uvres de vari t voire les indicatifs radiophoniques sont prot geables au m me titre qu une symphonie ou un concerto Le recours des instruments ou des outils d aide la cr ation ordinateurs n entre pas davantage en consid ration pour acc der la protection de l uvre pas plus que le processus de cr ation criture improvisation transcription Quatre types d uvres d riv es sont prot g s par le droit d auteur sous r serve qu un apport personnel original soit discernable les variations qui x consistent en d veloppements originaux partir d un th me ou d une Expression latine signifiant litt ralement de sa propre esp ce c est dire unique en son genre 23 composition pr existants les arrangements qui habillent une m lodie ou modifient une orchestration ant rieure les orchestrations qui transforment en uvre orchestrale une composition originellement destin e un ou quelques instruments seulement et les adaptations qui soit r duisent une uvre destin e une formation importante l usage d une fo
284. stes interpr tes les r mun rations ad quates Dans ce nouveau contexte d exploitation des uvres qui tend faire de ces produits particuliers des biens conomiques ordinaires la red finition du droit de repr sentation et l instauration d un droit r mun ration pour copie priv e ne se Expos des motifs de la loi du 3 juillet 1985 op cit Op cit II 66 sont accompagn es au b n fice des auteurs que d un versement de redevances aux montants relativement modestes Il est vrai que la fixation des taux fait l objet d une n gociation entre des ayants droit qui ne partagent pas n cessairement des int r ts objectifs communs et ne p sent pas du m me poids Pr voyant la survenue de blocages le l gislateur heureusement pr vu l arbitrage imp ratif d une autorit administrative qui nous l avons vu a d j d intervenir La r organisation du dispositif en fonction du pouvoir des diff rents protagonistes et de la pression du march international des biens culturels reposait certes sur la ma trise des ph nom nes de reproduction copies rediffusions mais aussi sur l am lioration voulue de la circulation des uvres artistiques et litt raires Celle ci s est en effet consid rablement accrue sous l effet des progr s techniques accomplis en mati re de production et de t l communications sans qu on puisse affirmer qu elle g n r une explosion de la cr ation ni une f
285. strements par les radios et discoth ques est le versement d une r mun ration qualifi e d quitable aux artistes interpr tes par le truchement des soci t s civiles de perception redistribution des droits 2 2 Le c ur des droits voisins les producteurs de biens culturels A l heure o s tend le pouvoir des grands groupes de communication il appara trait quelque peu artificiel de diff rencier dans la pr sentation les producteurs de phonogrammes et de vid ogrammes des entreprises de communication audiovisuelle puisque beaucoup d entre elles ont d velopp une activit de production En raison de leur r le social entendu dans un sens large et conomique les producteurs se sont vu reconna tre des droits importants par la loi de 1985 le l gislateur comme nous l avons rappel souhaitant leur permettre de mieux ma triser les cons quences potentiellement dommageables pour leur activit de apparition de techniques de production et de diffusion nouvelles Toutefois les droits dont disposent en propre ces deux branches particuli res de l industrie culturelle justifient une pr sentation s par e a Les droits des producteurs de phonogrammes et de vid ogrammes Qui sont les producteurs et quels sont les droits qu ils ont acquis en 1985 Telle est la premi re question laquelle il convient de r pondre avant de s attarder sur le syst me fondamental de la licence l gale 60 e nature et
286. t convoqu s pour contourner les effets ind sirables du droit de propri t Cependant ce dernier peut encore s exercer pleinement si par contrat l auteur abandonne sa qualit ou c de sa paternit un tiers Le droit d auteur que nous connaissons aujourd hui na t en grande partie d une r volution conceptuelle op r e par les juristes allemands et fran ais qui consist laborer durant tout le cours du XIX me si cle une cat gorie juridique de personne humaine entendue comme un ensemble de pr rogatives propres l individu et dont la source et la l gitimit taient l homme lui m me Sortir le droit d auteur de l orbite du droit de propri t passe alors par l affirmation que l uvre n est pas une chose mais une manation de la personnalit de l auteur qualit qui induit l existence d un lien ind fectible entre l un et l autre Plus pr cis ment le juriste belge Picard nonce en 1883 qu il existe des biens immat riels qui prennent naissance dans l activit propre du sujet et expriment sa qualit juridique De cette vision personnaliste qui admet l id e d une incarnation de la personnalit de l auteur dans son uvre plus g n ralement de la personne dans les biens immat riels la voix l image la vie priv e d coule directement l id e d un droit moral de l auteur sur son uvre L affirmation de ce droit prolonge et concr tise
287. t e l id e suivant laquelle il pourrait s agir d une uvre collective dans laquelle les contributeurs ne b n ficient pas de la totalit des droits reconnus aux auteurs dont le producteur serait l unique propri taire Les id es d uvres audiovisuelles ne sont pas susceptibles d appropriation la diff rence des cr ations de formes originales A ce titre un journal film peut tre prot g de m me qu un entretien audiovisuel un d fil de mode voire un jeu t l vis s il constitue un assemblage in dit d l ments t moignant de l originalit cr ative de ses auteurs 3 3 uvres d arts plastiques L inventaire que propose le code de la propri t intellectuelle est riche quoique non exhaustif Entrent dans cette cat gorie les dessins peintures sculptures gravures lithographies les uvres graphiques et typographiques les photographies illustrations cartes plans croquis et ouvrages plastiques relatifs la g ographie et la topographie l architecture et aux sciences II 24 Cette liste d j longue pourrait tre augment e de cr ations reconnues par la jurisprudence aussi diverses que les meubles bijoux et parfums les mises en sc ne jeux de lumi re spectacles pyrotechniques ou encore les empaquetages coiffures compositions florales sans oublier les images de synth se et les jeux vid os Cette num ration incompl te d uvres h t roclites est en permanente expan
288. t l charger un long m trage Cette tude estime que ces t l chargements sont estim s 15 millions d entr es en salle la fr quentation des salles tant au total de 174 15 millions d entr es De son c t le CLIC value un million le nombre de films t l charg s par les internautes qui ne les visualisent pas forc ment alors que chaque jour 500 000 spectateurs se rendent dans les salles Il faut rappeler n anmoins que la plupart des tudes d montrent que les disques ou films t l charg s sont ceux figurant parmi les ventes les plus importantes dans des syst mes de mesure tels que le Top 50 ou le Box office Par ailleurs chaque t l chargement ne repr sente pas un acheteur potentiel il est donc difficile de faire une estimation r elle de la part des pertes pour l industrie du disque imputer au t l chargement C UNE DIFFUSION MASSIVE ET UNE NOUVELLE APPROPRIATION DE LA CR ATION 1 L impression de gratuit pour laquelle l internaute est pr t payer cher Une des caract ristiques de ces nouvelles formes de consommation est l impression de gratuit qui s en d gage et qui est en r alit un leurre Certaines tudes ont montr que l acquisition d un ordinateur 1 000 et le paiement des connexions Internet haut d bit m me si les tarifs de celles ci sont en forte baisse rendent les effets de la gratuit tout fait marginaux D autre part ceux qui fournisse
289. t continu de globalisation des changes r actualise le vieil antagonisme culturel entre pays de droits d auteur et pays de copyright Confront es des d fis de m me nature les soci t s en s appuyant sur leur culture v ritable matrice g n rative des changements et des adaptations apportent des r ponses qui emportent des cons quences au long cours L quilibre qui se r alise un instant donn de l histoire a toutes les chances de conserver ses fondements lesquels ne doivent pas pour autant tre assimil s des 1 Edelman op cit 2 Les d veloppements qui suivent s appuient largement sur l expos prononc par le Pr Sirinelli l occasion de son audition par la section du cadre de vie 67 5 structures rigides impossibles plier aux n cessit s du temps L architecture juridique qui habille cette infrastructure initiale peut tre modifi e pour r pondre des enjeux ou des volutions impr vus La souplesse toutefois des limites et l examen des dispositifs juridiques labor s dans les pays de copyright et de droits d auteur apportent la preuve qu aucun d entre eux n a de raisons objectives de s imposer au regard des challenges auxquels les industries culturelles sont confront es Plus que des raisons objectives ce sont des rapports de force entre des acteurs aux habitudes et aux int r ts objectifs divergents qui d cideront des quilibres nouveaux qui vont se r alis
290. t de loi pr voyait de scinder le d lai de protection post mortem des droits patrimoniaux en deux p riodes de dix et quarante ans la seconde phase voyant la suppression du droit exclusif d exploitation au profit d une licence l gale Ce projet qui d finit le cr ateur comme un travailleur et non plus comme un propri taire mobilise un grand nombre d crivains en sa faveur mais suscite en revanche une hostilit absolue de la part des diteurs la fronde tant men e par Bernard Grasset Le texte remani de nombreuses reprises alimente un d bat sur le statut social de l auteur et la production litt raire et artistique brusquement interrompu par la Deuxi me Guerre mondiale Finalement les nouvelles bases du syst me fran ais de droits d auteur seront jet es par la loi du 11 mars 1957 point d orgue d une r flexion engag e en 1942 au sein du Comit d organisation des industries et commerces de la 17 musique reprise 1944 par la Direction g n rale des arts et lettres La nouvelle loi s carte du dessein de Jean Zay de red finir l articulation entre int r ts publics et priv s collectifs et individuels et s efforce de d gager un consensus en trouvant un point d quilibre entre les int r ts des auteurs ceux des producteurs et diffuseurs et ceux du public Loi de juristes elle synth tise les apports jurisprudentiels depuis la R volution place l auteur au centre du dispositif et
291. t des auteurs La protection s tend cinquante ans apr s la mort de l auteur chaque Etat ayant le loisir d en allonger la dur e Quant au droit moral celui ci se limite la reconnaissance du droit de paternit et du droit au respect contre toute atteinte l uvre qui s appliquent jusqu l extinction des droits p cuniaires Des droits exclusifs reproduction repr sentation traduction radiodiffusion adaptation enregistrement sont aussi admis mais le droit de suite reconnu dans son principe renvoie la loi nationale et est tr s peu appliqu par les Etats Ne figurent pas les caract res 83 d inali nabilit ni de perp tuit reconnus par le droit fran ais r put le plus protecteur en mati re de droit moral Au 15 juillet 2003 cent cinquante et un Etat avaient adh r l Union L adh sion d s 1887 de l Allemagne la Belgique l Espagne l Italie le Royaume Uni le Luxembourg et la Suisse montre l origine europ enne de l initiative L Afrique du Sud l Inde et l Australie suivront en 1928 les Etats Unis Am rique en 1989 Chine en 1992 et la f d ration de Russie en 1995 La liste des Etats membres est compos e indiff remment de pays de droits d auteur et de pays de copyright L adh sion tardive des Etats Unis marque la r ticence de ce pays entrer dans un syst me accordant une place importante la protection des auteurs ce qui ne correspond pas le
292. t int ressantes pour les petits diteurs notamment dans les secteurs universitaires et scolaires Cependant le poids des diteurs am ricains est pr pond rant dans le syst me D ailleurs la cr ation d une agence europ enne et multilingue d enregistrement des DOls intitul e MEDRA est l tude dans plusieurs pays d Europe 3 Quelques cons quences du verrouillage La protection technique des crits fait appara tre une concurrence entre les fabricants qui veulent imposer leurs standards et les titulaires de droits qui veulent faciliter la diffusion Un des inconv nients majeur du syst me DRM et de ses diverses applications est que les supports crypt s peuvent tre inaudibles sur certains mat riels pouvant m me bloquer les ordinateurs Il s ensuit souvent une forte d ception sinon du m contentement pour un acheteur qui pensait de bonne foi pouvoir lire son CD sur le lecteur qu il d tient L association de consommateurs Que Choisir affirme avoir d nombr plus de 500 albums ainsi verrouill s durant le dernier semestre 2003 142 Certains artistes consid rent galement que cette m thode n est pas des plus adapt es Ainsi certains d entre eux consid rent que les maisons de disques ont agi dans la pr cipitation D autres en font un l ment de promotion un disque est distribu gratuitement mais devient illisible apr s la premi re coute Pour le r couter l auditeur dev
293. t l originalit comme l expression ou l empreinte de la personnalit du cr ateur Ainsi sur certains sujets manuels scolaires une uvre sera consid r e comme originale ou banale suivant que son auteur se sera montr cr atif dans son travail dans l organisation et la pr sentation du contenu Paradoxalement cette conception qui tymologiquement fait r f rence l id e de source de point de d part ne s appuie nullement sur le crit re objectif de chronologie La nouveaut la primaut n apparaissent pas comme des facteurs discriminants contrairement d autres champs relevant de la propri t intellectuelle comme celui du droit des brevets L originalit appara t donc clairement comme une notion subjective Elle est aussi une notion relative car son appr ciation d pend du domaine de l uvre consid r e Les capacit s de cr ation peuvent en effet tre brid es par la nature du sujet trait ou la destination plus ou moins utilitaire de l uvre Ainsi la libert dont jouira un sculpteur pour r aliser une statue m me lorsqu il s agit d une uvre de commande sera toujours plus importante que celle d un cartographe N anmoins dans les deux cas le cr ateur dispose d une latitude qui doit lui permettre d op rer un ou des choix t moignant d une vision personnelle du travail qu il accomplit Lorsque ce n est pas le cas il ne peut pr tendre la qualit d auteur L origin
294. tantes transitent par les soci t s de gestion collective Evidemment la dispersion des montants per us est particuli rement forte puisque elles seules la SACEM et la SACD r ceptionnent environ 75 des perceptions primaires En for ant peine le trait on pourrait m me crire qu en mati re de soci t s de gestion collective et si l on retient pour seul crit re la masse financi re il en France la SACEM et les autres Un regard sur les montants des droits per us et quelques param tres de gestion n apparaissent pas inutiles a Une volution favorable Sur la p riode 2000 2002 le montant des droits d auteur soumis une gestion collective fortement progress comme l indique le tableau ci apr s avec un pourcentage moyen de 15 7 en trois ans Tableau 1 Evolution des perceptions primaires par type de droits Type de droits en millions d euros 2000 2001 2002 Evolution 2000 2002 en Droits autres que ceux mentionn s ci dessous 436 11 446 45 480 27 10 13 Reproduction m canique 209 06 205 97 226 36 8 28 Programmes multim dias 0 78 0 86 0 77 1 28 Reproduction par reprographie crit et musique 16 06 19 53 21 79 35 66 Copie priv e sonore 13 16 36 79 65 34 396 6 Copie priv e audiovisuelle 69 01 56 96 56 35 18 35 R mun ration quitable 44 24 51 4 56 88 28 5 Transmission par c ble 3 1 59 3 6 16 13 Droits per us l tranger 139 6 172
295. terdire disent ils Voil au d tour d un r seau plan taire num ris de transmission de toutes sortes d informations qu un utilisateur d Internet se trouve aux portes de la prison parce qu il t l chargea sans l avis du magistrat quelques films Un flibustier redoutable ce retrait breton Quand m me tonne la guilde des marchands la copie illicite nous ruine Sus au piratage Et les b tisseurs de maisons fortes et de barreaux feraient fortune Et le code de proc dure p nale suffirait prot ger le g nie cr ateur national Prot ger l auteur l uvre n est pas une id e neuve en Europe Comment les d fendre Par la punition Bordez monsieur toutes vos fronti res de soldats armez les de ba onnettes pour repousser tous les livres dangereux qui se pr senteront et ces livres pardonnez moi l expression passeront entre leurs jambes ou sauteront par dessus leurs t tes et nous parviendront expliquait en 1763 Denis Diderot dans sa Lettre sur le commerce des livres Et d voquer le redoutable interdit qui n emp cha pas la reproduction du sulfureux livre de Montesquieu les Lettres persanes Encourager l expression du g nie tablir une juste r mun ration de son uvre r pondre la contrefa on voil autant de pr occupations qui font d bat depuis plusieurs si cles D s que la production intellectuelle et la cr ation artistique entr rent en cho avec une innovati
296. tes caract re administratif tablies par des agents d un service public et sous certaines conditions les discours politiques On doit cependant noter qu un d bat est engag sur la privatisation des donn es publiques En revanche d s lors qu un travail accompli sur ces documents de premi re main consistant en commentaires r sum s ou compilations donne naissance un document original celui ci peut b n ficier d une protection Qu elles soient l objet d une mise en forme ou non les nouvelles d agences ne sont pas prot geables Les juristes estiment majoritairement que cette exclusion discutable sur le plan th orique la nouvelle est le plus souvent mise en forme s explique par l impossibilit pratique quasi totale d exercer une protection efficace dans ce domaine En revanche la loi s applique aux articles de journaux lorsque l originalit des commentaires de la composition et ou du style en font des uvres de l intelligence o la personnalit de l auteur son esprit et son talent s expriment Les informations brutes tant de libre parcours elles ne sauraient tre prot g es ni entrer en ligne de compte pour juger de l originalit d un article En mati re de presse une difficult particuli re surgit lorsque l information recourt une illustration emprunt e une uvre prot geable C est alors le droit de citation qui s applique En cas de conflit c est au juge qu i
297. tisfaction de l int r t g n ral lequel exige d une part que le droit l information ne soit pas entrav par une trop stricte application du monopole d exploitation reconnu l auteur d autre part que la cr ation d autres uvres ne soit pas emp ch e pour la m me raison La seconde justification est fond e sur l id e que la reproduction d une uvre pour un usage priv ne porte pas pr judice l auteur et que la sph re priv e doit rester prot g e Cette position de principe dispense d avoir r soudre le probl me du contr le de l usage priv Il n en demeure pas moins que les techniques modernes de reproduction num rique invitent reposer la question de l atteinte aux int r ts l gitimes de l auteur 43 b Les exceptions d int r t g n ral e Pr server l information et le d bat Dans tous les cas de figure la repr sentation et la reproduction ne sont autoris es que lorsque l uvre t divulgu e et que l auteur n a pas exerc son droit de retrait ou de repentir Ne pas respecter cette condition porterait atteinte au droit moral de l auteur et l usage de l uvre deviendrait illicite En outre le nom de l auteur doit imp rativement tre mentionn de m me que la source de la r f rence de mani re pouvoir toujours identifier l uvre Sous ces r serves d ordre g n ral il est possible d chapper aux contraintes du droit d auteur dans l
298. trales ou lyriques sch matiquement le spectacles vivant et sc nique la SACEM les uvres musicales puis la SPADEM mise en liquidation au d but des ann es 2000 et aujourd hui disparue la peinture Cette g ographie simple fond e sur le domaine de cr ation s est progressivement compliqu e avec l apparition de nouveaux crit res de diff renciation les modes de diffusions les types de droits et les cat gories d ayants droit des soci t s se sont alors cr es pour prendre en charge la gestion de l un ou l autre de ces secteurs Ces nouvelles sectorisations expliquent pourquoi pour une m me uvre les diff rents ayants droit per oivent des r tributions de la part de soci t s de gestion collectives distinctes A tel point qu avec plus de vingt cinq soci t s de gestion collective la France d tient une sorte de record du march comme le notait le premier rapport de la commission permanente de contr le des SPRD qui ajoutait la CISAC r unit 190 soci t s d une centaine de pays soit en moyenne deux soci t s par pays La France est repr sent e par sept organismes Le Soci t pour l administration du droit de reproduction m canique des auteurs compositeurs et diteurs GESAC regroupe 24 des plus importantes soci t s d auteurs de l Union europ enne de Norv ge et de Suisse la plupart des pays ne sont repr sent s que par une ou deux soci t s la France par cinq Cette explosion
299. tronique une fra cheur laquelle le support papier ne peut pr tendre Par ailleurs il y a eu peu de transfert publicitaire au d triment de l dition papier Dans la presse plus particuli rement l utilisation des articles r dig s pour le quotidien ou le magazine sur le site Internet pose des probl mes nouveaux touchant la propri t intellectuelle de l auteur salari qu est le journaliste Se pose ici la question de la cession expresse des droits du journaliste l employeur pour que celui ci puisse les r utiliser sur d autres supports De nombreuses tentatives de conciliation entre ce qui rel ve de la l gislation li e au droit d auteur et celle li e au droit du travail n ont pas permis d aboutir une solution satisfaisante Pour l heure ce sont des syst mes d accords d entreprises qui g rent cette situation Ces probl mes sont encore plus complexes r soudre depuis l apparition sur la toile des journaux d information mis en place par les fournisseurs d acc s eux m mes qui mettent disposition aussi bien les nouvelles li es l actualit que des services nombreux et vari s Pourtant les salari s r dacteurs de ces informations ne rel vent pas du statut de journaliste mais sont couverts par une convention collective li e l activit lectronique Il s agit l d une situation paradoxale car ces sites devraient pour le moins relever de l ensemble de la d ontolo
300. tte expression celle de propri t litt raire et artistique recouvre un d bat juridique de fond L id e d un droit moral de paternit est fort ancienne et on l a vu celle d un droit de propri t de l auteur sur son uvre s impose progressivement Les attributs li s cette reconnaissance ne permettent cependant pas au juge jusqu au d but du si cle dernier de d passer la contradiction entre le droit d auteur et le droit de propri t ni les insuffisances de ce dernier pour r gler le sort des uvres chaque stade de leur vie En admettant au travers de plusieurs d cisions au cours du XIX me si cle qu une uvre n existe que par sa divulgation et que celle ci ne peut tre d cid e que par l auteur les tribunaux n introduisent aucun biais par rapport aux droits de propri t En revanche en condamnant pour contrefa on un diteur pour avoir publi des conf rences prononc es par Lacordaire sans son autorisation le tribunal correctionnel de Lyon ouvre une premi re br che en 1845 Il reconna t en effet l auteur en invoquant sa personnalit morale le droit de revoir et corriger son uvre volont d en surveiller la reproduction et de choisir le mode de sa publication autant de param tres exc dant le cadre d un strict droit de propri t 15 x La seconde difficult r soudre r sulte d un antagonisme Le droit au respect de l uvre entre en contradiction d
301. u de la l gislation dramatique constitu la fin du XVII me si cle chargeait l agence Framery de percevoir les droits d auteur sur l ensemble du territoire de la R publique Loin aussi l poque o n existaient que la SACD et la soci t des auteurs compositeurs et diteurs de musique SACEM Ces soci t s se sont multipli es au rythme des innovations techniques l origine de nouveaux modes de diffusion et de reproduction des uvres et de l apparition de nouvelles cat gories d ayants droit On compte aujourd hui plus d une vingtaine de SPRD En introduction du rapport que l inspection g n rale de l administration des affaires culturelles leur a consacr en 20001 il est pr cis que le document fournit une synth se encore succincte n cessairement incompl te et provisoire compte tenu de l tendue du champ d investigation et de la complexit des missions et des fonctions de ces organismes qu il doit tre consid r comme une note d tape dans l etude de la situation des soci t s Ledit document compte plus de 160 pages Inutile de pr ciser que nous ne pr senterons ici qu une image terriblement sommaire de ces soci t s en nous effor ant toutefois de mettre en vidence quelques l ments essentiels OBJET ET INT R T DE LA GESTION COLLECTIVE DES DROITS Les soci t s d auteur apparaissent essentiellement comme des agents conomiques et financiers du syst
302. u des accessoires sac voire des objets aussi triviaux que des couvercles ou des joints Son champ d application est cependant potentiellement beaucoup plus vaste puisque le code de la propri t 32 intellectuelle n tablit aucun lien entre le genre de l uvre plurale et un r gime juridique sp cifique On pourrait donc imaginer que beaucoup de cr ations num riques qui s apparentent fr quemment des uvres collectives dit es sur support papier dictionnaires encyclop dies soient elles aussi qualifi es d uvres collectives Pourtant la jurisprudence se montre prudente Elle admet que l uvre multim dia CD Rom CDI ressortit bien souvent au domaine de l uvre collective mais consid re que la qualification doit tre recherch e d apr s les conditions de cr ation au cas par cas pour chaque uvre consid r e dans sa particularit IV LES DROITS DE L AUTEUR SUR SON UVRE A LES DROITS MORAUX DE L AUTEUR Le l gislateur a accord l auteur d une uvre de l esprit puis ses ayants droit des pr rogatives d ordre moral et d ordre patrimonial article L 111 1 du CPD On retrouve ainsi la dualit voqu e plus haut qui fait du droit d auteur la fois un droit de la personnalit et un droit de propri t L uvre tant le reflet de son cr ateur ils ne peuvent tre dissoci s l un de l autre En vertu de ce principe l auteur doit pouvoir co
303. uchent deux domaines fondamentaux Le premier rel ve de la d fense de la place de l auteur et de la cr ation intellectuelle l chelle internationale C est bien ce niveau que le droit a volu s agissant des 154 producteurs d informatiques de biens d quipements industriels et particuliers donnant acc s aux r seaux num ris s Le second rel ve de la responsabilisation des acteurs qui ont pris un poids pr pond rant dans les nouveaux flux financiers de l industrie culturelle savoir les op rateurs principaux d Internet qui annonce d s pr sent sa pr tention devenir le m dia des m dias images textes musiques radios t l visions 155 ANNEXES 156 157 Annexe 1 Liste des exceptions pr vues au droit de reproduction propos e par directive europ enne du 22 mai 2001 article 5 2 Les Etats membres ont la facult de pr voir des exceptions ou limitations au droit de reproduction pr vu l article 2 dans les cas suivants a Lorsqu il s agit de reproductions effectu es sur papier ou sur support similaire au moyen de toute technique photographique ou de tout autre proc d ayant des effets similaires l exception des partitions condition que les titulaires de droits re oivent une compensation quitable lorsqu il s agit de reproductions effectu es sur tout support par une personne physique pour un usage priv et des fins
304. udiovisuelle sont viol s lorsque des d codeurs permettant de d crypter leurs missions sont fabriqu s puisque la ma trise de leur droit de reproduction leur est de ce fait retir e C LES DROITS VOISINS UNE PREMI RE BR CHE DANS LES DROITS D AUTEUR Les volutions introduites par la loi de 1985 ne sont pas mineures Elles modifient les rapports de force dans le syst me des droits d auteur en retirant aux cr ateurs leur toute puissance suppos e Ce faisant elles concr tisent au plan juridique la pr gnance du march la reconnaissance de droits particuliers aux auxiliaires de la cr ation transforme dans le m me mouvement les cr ateurs en auxiliaires de la production Cette prise en compte des int r ts du commerce aux niveaux international communautaire et national conduit dicter des r gles destin es optimiser son fonctionnement Cette dynamique conomique n est pas seulement cr atrice de droits Elle fonde ou r actualise une approche conceptuelle du champ culturel o les uvres sont raval es au rang de produits et ou ceux qui prennent le risque de la cr ation voient leurs investissements prot g s D s lors les droits d auteur ne sont plus seulement appel s prot ger les droits des cr ateurs mais aussi II 64 d autres int r ts conomiques Cette volution revalorise brusquement l id e d un droit superstructure surd termin par l conomique ce n est plus une co
305. ueil p riodique dans lequel ces uvres ont t publi es article L 121 8 du CPI En qualit de propri taire de l uvre compl te l initiateur que l on pourrait plus clairement nommer l investisseur s autorise parfois l utilisation d une partie de l uvre commune par exemple en reproduisant un article Le plus souvent cette nouvelle publication consiste en un transfert sur un support diff rent de celui de la premi re publication autre journal Minitel site Internet base de donn es Cette politique a g n r de nombreux conflits en raison d une absence de r gles claires Indiquons pour l heure que s il est admis que la contribution une uvre collective donne lieu une r mun ration forfaitaire cela n exclut nullement le versement d une r mun ration compl mentaire n goci e entre les parties en cas de nouvelle publication une autorisation du contributeur tant normalement requise pour toute nouvelle utilisation de la contribution articles photographies Les journalistes principaux concern s par cette situation ont commenc de conclure des accords avec des entreprises de presse pour encadrer ces pratiques Ils se montrent particuli rement soucieux du respect de leur droit moral et pr tendent actuellement que la question des droits patrimoniaux ne rev t pas la m me importance Il est vrai que si le droit moral venait leur tre contest ou s il tait supprim le r gi
306. uelle d un vid odisque n est que l accessoire du phonogramme l gitimant ainsi la radiodiffusion de la musique dudit vid odisque TGI Paris 14 janvier 1998 La jurisprudence demeure donc incertaine En revanche la licence l gale ne saurait s appliquer aux utilisations n cessitant une reproduction du phonogramme original pour l int grer dans une autre production La suppression de l autorisation op r e par la licence l gale se conjugue avec la reconnaissance d un droit r mun ration au profit des artistes interpr tes et des producteurs Cette r mun ration est vers e par les utilisateurs Les modalit s de calcul et de versement sont complexes Elles doivent tre tablies par des accords sp cifiques chaque branche d activit entre les organisations repr sentatives des artistes interpr tes des producteurs et des utilisateurs Si l accord n est pas r alis il revient une commission sp ciale pr vue l article L 214 4 du CPI de prendre le relais Le 30 novembre 2001 elle rendu une d cision sur la r mun ration due par les discoth ques et tablissements similaires Le but de ces calculs est de permettre la r alisation d un quilibre entre les int r ts des ayants droit fond s recevoir une r mun ration quitable et ceux des utilisateurs diffuseurs qui doivent pouvoir utiliser les uvres enregistr es dans des conditions financi rement acceptables Les droits sont e
307. ues 162 Espagne Proposition probablement pas adopt e avant les lections de mars 2004 Exceptions d passant le droit de citation reproduction par les biblioth ques archives mus es usage des archives de presse extraction de bases de donn es des fins d enseignement ou de recherche Extension possible de ces exceptions l environnement num rique Finlande Nouveau texte en attente Gestion de la photocopie et de la reproduction des fins d enseignement pas le syst me scandinave de la licence l gale tendue extended collective licence Selon le texte de 2002 extension de ce syst me l environnement num rique exception permettant la reproduction d uvres prot g es par les archives biblioth ques et mus es et leur consultation sur place par le public Gr ce Transposition en octobre 2002 La plupart des exceptions possibles y compris l exception p dagogique reproduction sans licence ni r mun ration d uvres prot g es dans les livres scolaires produits par l Etat et d articles de presse des fins d enseignement ou d examen et l exception pour les biblioth ques archives et mus es Nouvelle exception pour usage par les handicap s visuels et auditifs Irlande Texte en attente Exceptions p dagogiques pour la reprographie si aucun accord pr vu pour l usage d extraits dans le cadre d examens ou des anthologi
308. ues en ignorent m me l existence musique danse Aussi m me si l interpr tation doit tre restrictive le juge se r f re parfois aux conventions collectives ou indirectement l implication personnelle de l artiste dans la repr sentation de l uvre laquelle il participe Cette n cessit de servir une uvre semble carter de la reconnaissance les mannequins et les sportifs en tant que tels Pour les m mes raisons il para t naturel d exclure les techniciens car en d pit de leur qualification d artistes du spectacle aux termes du code du code du travail ils n accomplissent aucune des actions mentionn es dans la d finition propos e par la loi de 1985 Notons en ultime commentaire que les artistes interpr tes la diff rence d autres b n ficiaires des droits voisins ne peuvent tre que des personnes physiques b Les droits propres aux artistes interpr tes A l instar des droits d auteur ils comportent une dimension morale et des aspects patrimoniaux 58 e les droits moraux L artiste interprete a le droit au respect de son nom de sa qualit et de son interpr tation Ce droit inali nable et imprescriptible est attach sa personne Il est transmissible ses h ritiers pour la protection de l interpr tation et de la m moire du d funt Tel est le cadre g n ral trac par le CPI M me si le parall le avec le droit moral des auteurs est frappant inali nab
309. ui font encore partie du droit positif fran ais Elles b n ficient sans distinction aux auteurs h ritiers et ayants cause fran ais et trangers Le sort de ces prorogations n est pas d finitivement r gl puisque la directive communautaire du 29 octobre 1993 qui harmonise la dur e des droits patrimoniaux reste muette sur le sujet 4 La d volution des droits post mortem 4 1 La loi distingue les ayants droit du conjoint survivant Les ayants droit sont soit les personnes d sign es par le droit commun c est dire les h ritiers ab intestat et les l gataires d sign s par les dispositions testamentaires soit les cessionnaires des droits d auteur En effet les contrats de cession conclus par l auteur survivent la mort de ce dernier Les h ritiers et l gataires sont donc tenus de les respecter Ils ne peuvent en aucun cas r cup rer l int gralit du monopole Quant au conjoint survivant en dehors des droits qui lui sont reconnus par le code civil il jouit sous certaines conditions d un usufruit sp cial instaur par le code de la propri t intellectuelle A ce titre il peut percevoir les revenus issus du droit d auteur et conclure seul des contrats d exploitation opposables au nu propri taire Cet usufruit s teint en cas de remariage Pour ce qui est des droits de suite il ne peut tre exerc que par le conjoint survivant b n ficiant de l usufruit sp cial et les h ritiers ab intestat m
310. ulaires de droits d auteur et de droits voisins parmi lesquels les SPRD sont ils aussi actifs et efficaces pour d fendre leurs int r ts 1 Communication de la Commission au Conseil au Parlement europ en et au Comit conomique et social europ en la gestion des droits d auteur et droits voisins au sein du march int rieur COM 2004 261 final IT 110 CHAPITRE L HYPER REPRODUCTIBILITE DE L UVRE L HEURE DU MARCHE NUMERISE Le g nie de l auteur s exerce et son uvre surgit dans une organisation socio conomique qui lui octroie une valeur Le th or me de base en mati re de cr ation d termine que l utilisation d une uvre ne peut tre gratuite L auteur exerce ainsi son droit de propri t en convertissant ses pr rogatives d auteur en r mun ration En France cette transaction est encadr e par le droit d auteur L uvre la production intellectuelle en g n ral adviennent dans un r seau Editeurs concepteurs d instruments producteurs fournisseurs de salles critiques public etc repr sentent un r seau qui sous tend la renomm e de l uvre Arts visuels cr ation litt raire spectacle vivant cin ma musique constituent autant de fili res de cr ation au sein desquelles se d termine la valeur de l uvre donc sa r mun ration La pr sentation de l uvre sa production sa reproduction sont le fait de ces r seaux qui d terminent sa connotation collect
311. une tude critique qui emprunte des l ments essentiels l uvre analys e les revues de presse La revue de presse est une uvre journalistique essentiellement compos e d articles crits par d autres journalistes La libert reconnue dans ce cadre est plus large que celle octroy e pour les citations puisque l emprunt peut tre plus important s ils sont courts des articles peuvent tre int gralement repris et qu aucun d veloppement personnel de l auteur de la revue de presse n est exig Le commentaire m me pol mique n est pas interdit pour autant II 44 Les conditions de l exception d coulent de ces consid rations tant entendu comme toujours que les droits moraux doivent tre respect s La rubrique doit donc tre fond e sur une comparaison d articles partiellement ou int gralement reproduits concernant un m me fait d actualit et qui peut donner lieu commentaire ou pol mique les discours destin s au public durant une p riode dite d actualit Echappent au monopole d exploitation des auteurs les discours publics prononc s dans des assembl es politiques administratives judiciaires ou acad miques ainsi que dans les r unions publiques d ordre politique et les c r monies officielles article L 122 5 3 c tant que ceux ci s inscrivent dans l actualit Au del de cette p riode appr ci e par le juge l auteur recouvre l int gralit de ses d
312. une seule exception tr s large qui permettrait de r soudre l ensemble des probl mes est donc un leurre Pour autant il n est pas contestable que le fair use cette exception principale par laquelle les droits exclusifs d auteur sont limit s apporte au mod le am ricain une souplesse qui n est pas celle de la France En effet le fair use est un syst me ouvert un cadre g n ral dans lequel peuvent entrer nombre d utilisations de l uvre ce qu il faut voir c est si lacte d utilisation de l uvre r pond ou non quatre conditions quelle est la finalit de l utilisation commerciale ou priv e quelle est la nature de l uvre informative ou de fiction 1 Pierre Sirinelli op cit 2 Dictionnaire compar du droit d auteur et du copyright sous la direction de M Cornu I de Lamberterie P Sirinelli P Wallaert CNRS dition Paris 2003 78 quel est le volume de l emprunt important faible mesur qu elles sont les cons quences de cet emprunt sur le march de l uvre Suivant les r ponses que l on peut apporter ces questions l utilisation sera consid r e comme un usage loyal ou non Dans le premier cas l exception de fair use d gagera l utilisateur des contraintes du copyright par exemple si la personne utilise l uvre des fins priv es si l emprunt est peu important s il s agit d une uvre informative et
313. ur philosophie fond e sur d autres principes comme il sera vu plus avant sur la comparaison droit d auteur copyright B LACONVENTION DE GENEVE Appel e aussi convention universelle cette convention sign e le 6 septembre 1952 visait assurer une protection internationale minimum contraignante pour les pays qui ne souhaitaient pas adh rer pour des raisons politiques ou juridiques la convention de Berne Elle regroupait 98 Etats au 15 novembre 1999 Elle t r vis e lors de la conf rence de Paris du 24 juillet 1971 sous l gide de l UNESCO Elle est tr s proche de la convention de Berne concernant notamment du principe d assimilation au national S agissant de l application d un droit uniforme minimum par les Etats dont les lois nationales seraient peu protectrices des int r ts des auteurs les dispositions sont moins nombreuses et contraignantes L objectif de la convention tant de rassembler les pays n ayant pas adh r la convention de Berne pour les faire voluer partir d un consensus minima vers des dispositions de protection plus tendues Etats Unis Chine et Russie taient particuli rement concern s de m me que les pays en voie de d veloppement qui ne disposaient pas de l gislations nationales protectrices mais souhaitaient b n ficier d une protection pour leurs uvres diffus es hors de leurs fronti res Les droits patrimoniaux essentiels sont reconnus mais introduisent un s
314. ure actuelle encore trop lev e nonobstant la particularit de la t che d licate que ces soci t s doivent assumer d Des m thodes comptables bient t harmonis es Les rapporteurs de la commission de contr le ont d s leur premier rapport point la diversit des m thodes comptables utilis es par les soci t s syst me du bilan ou compte de r sultat etc Or compte tenu des nombreux et complexes flux financiers entre ces soci t s d une part de la n cessit de pouvoir les comparer entre elles d autre part la commission rapidement sugg r que les m thodes comptables soient harmonis es Elle semble avoir t entendue car l article 20 du projet de loi relatif au droit d auteur et aux droits voisins dans la soci t de l information propose une telle harmonisation On ne peut qu esp rer que les parlementaires se prononceront en faveur d une telle mesure qui 105 permettrait de faire un peu plus de lumi re sur les comptes de ces soci t s dont l objet primordial demeure de percevoir et mettre disposition effective des ayants droit les sommes qui leur reviennent dans des d lais et pour un co t raisonnables 2 Des dynamiques contradictoires Aux plans national europ en et international des int r ts divergents s expriment conf rant un caract re instable des quilibres par nature provisoires 2 1 Des tendances centrifuges et des aspirations centrip tes Au nom d
315. us juridique n a pas encore t affect par la r volution num rique Cette facult des textes fondateurs et de la jurisprudence de r pondre aux volutions durant plusieurs si cles permis de pr server le syst me fran ais bien que certains de ces principes aient t quelque peu alt r s surtout dans le domaine des droits patrimoniaux l un des exemples les plus frappants tant l instauration du syst me de la copie priv e qui transforme le paiement des droits en forfaits La mondialisation des changes culturels les cons quences de la num risation et de la possibilit de d mat rialiser les uvres sont en train de bouleverser fondamentalement l difice rig depuis plus de trois si cles Les syst mes anglo saxon et latin adoptent des probl matiques identiques mais en les abordant partir d acquis diff rents Les app tits que suscite la cr ation artistique et intellectuelle pour alimenter l industrie de la communication tendent une harmonisation culturelle qui pourrait d boucher sur une uniformisation si les seules r gles du march s appliquaient La protection de la cr ation culturelle et de sa diffusion n cessite la reconnaissance d exceptions Elle ne rel ve pas de r gles conomiques mondiales mais bien des instances culturelles et des pouvoirs publics tant l chelle nationale que communautaire La directive europ enne du 22 mai 2001 portant sur L harmonisation de
316. uteurs et producteurs Les termes divers et impr cis employ s par la doctrine pour qualifier ces droits d un nouveau type voisins d riv s annexes connexes suffisent faire comprendre que l on se trouve avec ce corpus en pr sence d un objet juridique non identifi Ils ne constituent pas par essence des droits d auteur Quels sont alors leur objet et leur nature v ritables 2 Objet des droits voisins Une place de tout premier plan est reconnue aux producteurs pr sent s comme ceux qui non seulement apportent aux auteurs les moyens financiers et techniques du passage de la conception intellectuelle son expression r elle mais encore prennent l initiative et la responsabilit de la production Assumant les risques conomiques il est apparu normal et n cessaire beaucoup de leur accorder des droits suppl mentaires qui leur permettent d assurer une meilleure protection de leurs int r ts Des outils juridiques de nature contractuelle et de caract re commercial existaient pourtant En cas de reproduction illicite d une uvre fix e le producteur disposait d j avant la loi de 1985 de la possibilit d engager une action en concurrence d loyale Une double contrainte est cependant li e cette action dont les producteurs qui l estimaient lourde et on reuse ont souhait se d barrasser D une part ils se trouvaient dans l obligation de prouver l existence r elle du pr judice subi et de
317. uvre ne puisse tre ni alt r e ni d form e dans sa forme ou dans son esprit Cette obligation absolue de respect de l int grit de l uvre vaut pour tous les contrats de reproduction et de repr sentation Le droit au respect de l uvre pose un autre type de probl me quand un conflit surgit entre le propri taire du support mat riel de l uvre et l auteur de celle ci En tant que propri taire l acqu reur d une uvre un tableau par exemple devrait pouvoir en disposer librement Mais s il souhaite la d naturer ou la d truire cela constitue une atteinte aux droits de l uvre Les deux droits s affrontent donc Dans ce cas le principe veut que le droit moral l emporte sur le droit de propri t 2 4 Le droit de retrait et de repentir Le droit est fort mais son application potentiellement on reuse La loi reconna t l auteur le droit de faire valoir ses doutes ou ses scrupules quant la divulgation de son uvre au public L article L 121 4 du CPI est clair nonobstant la cession de son droit d exploitation l auteur m me post rieurement la publication de son uvre jouit d un droit de repentir ou de retrait vis vis du cessionnaire Il est ainsi permis l auteur de revenir sur son engagement et de mettre fin un contrat de droits d exploitation sur son uvre m me r guli rement conclu afin de r cup rer celle ci soit pour la soustraire l exploitation retrait
318. ux artistes ou aux producteurs qui acceptent de s y investir Plusieurs cat gories d intervenants ont ainsi vu leur apport personnel reconnu travers cette protection sp cifique des droits voisins les artistes interpr tes les producteurs de phonogrammes et de vid ogrammes et les entreprises de communication audiovisuelle Les raisons de fond le plus souvent invoqu es pour justifier cette protection particuli re sont l incapacit de l arsenal juridique existant droit de la concurrence de la responsabilit contractuelle prot ger leur contribution artistique et ou conomique et financi re d utilisations abusives ou illicites Les progr s de la technique ont galement t l origine de l volution juridique La facilit relative avec laquelle il progressivement t possible de fixer les uvres en particulier les interpr tations musicales ou th trales a donn penser qu un pr judice pour les artistes interpr tes pourrait en r sulter D une part le risque existait que les spectacles vivants soient moins nombreux et tiennent moins longtemps l affiche que pr c demment D autre part l exploitation de ces uvres apparaissait comme autant de prestations non r mun r es en d pit d une exploitation commerciale parfois lucrative 53 En France la jurisprudence employait d j les termes droits voisins avant que la loi qui devait en consacrer l existence ne soit vot
319. vention de l imprimerie et de la gravure s ouvre une re nouvelle La possibilit existant d sormais de reproduire une uvre un grand nombre d exemplaires dans des conditions conomiques satisfaisantes il devient primordial de d tenir un monopole d exploitation exclusif des ouvrages dit s sur 1 Les d veloppements qui suivent doivent beaucoup l article d Anne Latournerie Petite histoire des batailles du droit d auteur Multitude n 5 mai 2001 une dur e suffisante afin de prot ger des investissements souvent importants La pr occupation est donc d s l origine de nature conomique La protection prend initialement la forme d un privil ge consenti aux imprimeurs En 1469 I Allemand Johann Von Spyer re oit la premi re franchise d importation de l imprimerie et en contrepartie le monopole d impression dans la cit Etat pour une dur e de cinq ans Cette d cision marque le d but d un r gne celui des imprimeurs libraires Les licences exclusives vont en effet tr s vite concerner galement la vente de ce bien conomique qu est le livre Les autorit s v nitiennes vont quelque temps plus tard arr ter des d cisions qui pr figurent nos droits d auteur modernes des droits de contr le ou de propri t exclusifs sont accord s des auteurs et d s le milieu du XVI me si cle elles conditionnent la publication d un ouvrage l autorisation crite de son auteur On devine ai
320. ventions pass es avec les tiers Par une loi en date du 1er ao t 2000 une commission permanente de contr le des soci t s de perception et de r partition des droits a t institu e qui pour mission d assurer le contr le des comptes de toutes ces soci t s civiles 2 2 Deux cas particuliers La loi du 3 juillet 1985 cr deux droits particuliers qui n ont pas manqu d avoir des r percussions imm diates sur l organisation des SPRD a Les soci t s de gestion collective du droit de copie priv e Les soci t s sont communes aux trois grandes cat gories d ayants droit les auteurs les artistes interp tes et les producteurs Elles ont pour mission de g rer la r mun ration pour copie priv e des phonogrammes et vid ogrammes La redevance est per ue directement aupr s des fabricants et importateurs de supports d enregistrement vierges et la gestion collective est impos e par la loi laquelle a galement pr vu les cl s de r partition de cette r mun ration et les modalit s de versement En 1986 les professionnels ont d cid de cr er deux soci t s distinctes charg es de percevoir et r partir cette r mun ration l une pour la copie priv e audiovisuelle Copie France l autre pour la copie priv e sonore SORECOP Le circuit de la r mun ration pour copie priv e est synth tis dans le sch ma ci apr s l poque de la r alisation de ce graphique la SOFIA ne collectait
321. videmment faire valoir un quelconque droit moral En l occurrence l utilisation de tous les moyens d investigation disposition des forces publiques pour d membrer des fili res li es la contrefa on sont videmment l gitimes 139 Cette d marche sert d exemple en France six internautes viennent d tre condamn s des peines de trois mois de prison avec sursis et verser de 2 000 5 800 aux parties civiles notamment pour avoir t l charg et chang des films sur Internet Plainte avait t d pos e par quinze compagnies de cin ma dont la 20 Century Fox Warner Bross et Walt Disney la SACEM et trois autres organisations d diteurs et de distributeurs vid o Les dirigeants de la SACEM nous ont d ailleurs inform pouvoir disposer d un mat riel informatique permettant de d tecter les t l chargements sur les ordinateurs des particuliers qu ils n utilisent pas dans l attente de la nouvelle loi sur les donn es personnelles Ce proc s qui a eu un certain cho dans la presse et un retentissement aupr s des internautes les plus assidus s est tenu alors que le SNEP lance une campagne de communication co t 1 1 million d euros anti piratage intitul e La musique gratuite a un prix accompagn e d une illustration que le syndicat veut vocatrice Il rappelle galement que les peines auxquelles s expose l internaute peuvent atteindre jusqu 300 000 d amende et trois a
322. voisins proc dent de l enregistrement ou de la diffusion de l uvre c est dire de sa mise en circulation Cette op ration fonde des monopoles particuliers qui seront voqu s plus avant Le premier article des dispositions g n rales relatives aux droits voisins reprend presque dans les m mes termes l id e d velopp e dans la convention de Rome en disposant que les droits voisins ne portent pas atteinte aux droits des 55 auteurs cons quence aucune disposition du pr sent titre ne doit tre interpr t e de mani re limiter l exercice du droit d auteur par ses titulaires 1 Un r gime g n ral minimal Les points consid rer permettent de mesurer l cart existant entre l tendue des droits des auteurs et celle accord e aux auxiliaires de la cr ation 1 1 Une dur e de protection moins longue Alors que l harmonisation europ enne conduit reconna tre aux auteurs une protection de soixante dix ans post mortem sur leurs uvres elle tait de cinquante ans dans un certain nombre de pays la loi du 27 mars 1997 portant transposition de deux directives communautaires a limit cinquante ans la dur e des droits voisins dans leur dimension patrimoniale Cet cart de vingt ans ne para t pas injustifi au regard du fonctionnement actuel de la production culturelle d clinaison des enregistrements et interpr tations La seconde diff rence porte sur le point de d part de l
323. yst me de licence l gale il n existe en revanche pas de disposition g n rale concernant les droits moraux La dur e de la protection est limit e la vie de l auteur et se prolonge seulement vingt cinq apr s sa mort Dans les faits ces deux conventions sont tr s proches et la conclusion des accords ADPIC dans le cadre des travaux de dont il sera question plus avant conduira s interroger sur l int r t de maintenir la convention de Gen ve L adh sion des Etats Unis Am rique en 1989 la convention de Berne semble devoir lever toute incertitude sur cette question m me si elle pourrait se pr ter d autres analyses II 84 C LACONVENTION DE ROME SUR LES DROITS VOISINS 26 OCTOBRE 1961 Comme il a t dit pr c demment cette convention a jet les bases de ce que sont encore aujourd hui les droits voisins dans notre pays dans le cadre de la loi de 1985 Elle accorde une sorte de pr minence aux droits d auteur sur les droits voisins En juillet 2003 la convention comptait 76 Etats signataires dont la France qui l a ratifi E en 1987 apr s s tre dot e en 1985 de sa l gislation sur les droits voisins La convention assure le lien avec les droits d auteur car elle n est accessible qu aux Etats tant li s par au moins deux conventions relatives aux droits d auteur Berne et Gen ve De plus elle pose le principe selon lequel la protection qu elle accorde n affecte en rien

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