Le Concept Levallois : variabilité des méthodes
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1. tre obtenu par des productions non Levallois Cette r alit nous am ne donc dissocier les modes de production des productions en reformulant cette r gle aucun type de produit ne correspond un mode de production sp cifique Un produit Levallois peut donc tre issu d un d bitage non Levallois Alors que l inverse n est pas possible s il a d bitage Levallois il y a production d artefacts Levallois autrement ils ne s appelleraient pas Levallois Mais qu en est il alors du d bitage Levallois et du rapport qu il entretient avec d autres modes de d bitage non Levallois produisant des produits Levallois Nous voyons ainsi qu il existe deux lignes volutives portant sur les produits pr d termin s et les modes de d bitage que nous qualifierions de co volutives non forc ment synchrone Alors que cet ouvrage ne portait l poque que sur des industries du Nord de la France au fil de mes diff rentes recherches men es en diff rentes aires g ographiques du circum m diterran en de l Asie de l est et des Am riques nous avons constat que l volution des produits pr c de l volution des modes de production Ainsi nous comprenons mieux pourquoi notre question de d part concernant la sp cificit d un produit Levallois ne pouvait pas aboutir une r ponse claire Et qu en r alit ce premier ouvrage ne d finit que l individualit et la sp cificit du d bitage Levallois et c est pou2. est pas chose facile pour deux raisons D une part il s agit de l unique trait th orique sur la question d autre part peut tre parce qu il marque mon enracinement en pr histoire foisonnant d influences attractives filiales autant que partisanes est coutumier de dire qu un philosophe fait une carri re avec une id e comme se plaisait a le rappeler Henri Bergson cela pourrait tre galement vrai en pr histoire pour Eric Bo da qui depuis un quart de si cle est ind fectiblement associ au Levallois a son concept et a ses variantes Il le reste encore aujourd hui l instar du c l bre d bitage en tant qu identit fran aise l chelle de la pr histoire internationale Grand rival de son pr d cesseur l Acheul en le d bitage Levallois auquel sont li s le Moust rien et l Homme de Neandertal a longtemps t un sujet d licat autant que discut mal compris ou trop partiellement en pr histoire L enjeu est de taille car il fixe la limite chrono culturelle entre le Pal olithique moyen et inf rieur vers 250 ans et un questionnement crucial d ordre anthropologique biologique et surtout cognitif pour la connaissance du comportement des diff rentes humanit s du Pal olithique Si cette recherche sur le Levallois a eu autant de retentissements dans le milieu des pr historiens des ann es 1980 c est peut tre parce que cette tude a quelque chose de nouveau dans son rappo
3. 28 n 1 Paris CNRS 37 41 Villers 8 de 2010 Husserl Leroi Gourhan et la Pr histoire Paris Editions Petra Anthropologiques PLAN D INSTERSECION MODE ET GESTE DE PERCUSSION HIERARCHISATION DES SURFACES CONVEXIT S AUTO CORR LATION Prol gom nes A l poque de la r daction de cet ouvrage je m entends r p ter mes collaborateurs et tudiants l insatisfaction paradoxale d avoir compris les crit res structurels du d bitage Levallois et sa variabilit sans pour autant tre capable de comprendre la sp cificit technique d un artefact Levallois l essence de ce d bitage En effet pourquoi un moment donn de l histoire des techniques les supports Levallois sont venus supplanter tous les autres types de supports existants Quelle tait cette id e technique si g niale pour qu elle soit reproduite sur tout le pourtour m diterran en avec une extension en Asie centrale jusqu aux confins du pacifique Pourquoi a t elle perdur pendant plusieurs centaines de mill naires transcendant les types humains les environnements et les cultures Et au contraire pourquoi cette id e n a t elle jamais t adopt e dans toute l Asie de l Est Longtemps cette question est rest e sans r ponse Puis un jour ce fut la lecture d un livre et en particulier ses toutes premi res pages qui m offrirent le passage vers un d but de compr hension Ce livre est celui de Simondon Du mode d
4. Le Concept Levallois variabilit des m thodes Du m me auteur Techno logique et Technologie Une pal o histoire des objets lithiques tranchants rch o ditions com 2013 Eric Bo da Le Concept Levallois variabilit des m thodes Pr face Hubert Forestier we 1 A ik0 ditions com Sauf mention contraire les illustrations sont d E Bo da Couverture P Binant pour rch o ditions com Nouvelle dition revue et augment e Arch o ditions com 2014 Edition originale CNRS Editions 1994 ISBN 978 2 36461 008 8 Sommaire 40 40 40 41 43 43 51 Preface Prolegomenes Introduction Historique Reconnaissance arch ologique 1 D finition du d bitage Levallois 2 Variantes morphologiques 3 Classification typologique D finition et limites des diff rents d bitages d outils Levallois 1 D bitage d clats Levallois 2 D bitage de lames Levallois 3 D bitage de pointes Levallois 4 R flexions Y a t il un concept Levallois Analyse s mantique des mots Levallois et m thode 1 Levallois 2 M thode s M thodes et mat riels d tude 1 M thodes probl me technologique r ponse technologique 2 Mat riel d tude Exp rimentation Comment l exp rimentation peut elle aider la compr hension du d bitage Levallois Crit res de pr d termination d un clat Levallois Cons quences techniques des enl vements pr d terminants Enl vements pr d termi
5. ce que fait celui qui manipule les signes en un sens ou en un autre Benoist 2010 p 94 C est aussi pour cette raison que cet ouvrage sur le Levallois ne ressemble aucun autre Tel qu il est pr sent il fait figure d exception dans les tudes qualitatives des assemblages lithiques en pr histoire sans doute la meilleure expression de contribution th orique dans le domaine de la technologie au Pal olithique moyen Un vocabulaire nouveau est apparu une autre fa on de fabriquer de la science est n e en pr histoire dont certains d tracteurs reprocheront l herm tisme ou l effet de mode mais en rien la trajectoire heuristique de la d marche qui repose sur des grands principes empiristes une s riation de faits techniques une observation et un r f rent exp rimental conduisant la pr diction et explication factuelle comme structurelle des grandes tapes de la cha ne op ratoire li es aux diff rentes d clinaisons de production Test s par l exp rience cette formulation et les mod les de lecture associ s ont fini au fil des ann es par passer dans le langage commun des pr historiens travaillant sur des assemblages de pierre du Pal olithique moyen Le Concept Levallois variabilit des m thodes d voile une technologie li e un concept traduit en images sch mas et m taphores dont les composantes ont t appliqu es l ensemble du mat riel arch ologique au del du champ de l exp rience L e
6. e au Pal olithique Si aujourd hui le d bitage Levallois a plus d un si cle depuis sa d couverte par Victor Commont dans les carri res de Levallois Perret Hauts de Seine son explication n a peine qu une trentaine 0 31010665 Bo da 1986 1994 L lucidation de la structure logique m canique du d bitage Levallois et sa variabilit des m thodes sa signification formelle comme structurelle constituent l picentre de la trajectoire de Eric Bo da qui en a radicalis la lecture en se d marquant des travaux ant rieurs davantage tourn s vers l observation ou l analyse typom trique et statistique Soucieux de s inscrire dans l histoire pist mologique des tudes lithiques de sa discipline l auteur ne pr tend pas re faire de la pr histoire comme Henri Breuil Fran ois Bordes ou Andr Leroi Gourhan Non pas que sa vis e du probl me soit sup rieure celle de ces illustres pr d cesseurs mais au contraire parce que ces trois grands pr historiens sont en leur temps tous leur fa on ind passables Il n y aurait que peu d int r t scientifique choisir une voie identique De fa on paradoxale cet cueil pist mologique n a pu tre vit d s la th se de doctorat de Eric Bo da en 1986 dont grand nombre d tudiants chercheurs ont trop souvent d laiss l apport th orique du concept Levallois au profit d un e mode d emploi et parfois pire de ses seuls sous produits Ce l
7. existence des objets techniques Parmi ces pages deux passages m ont guid et ne m ont jamais plus quitt depuis et d autant plus lorsque je suis confront de nouveaux artefacts pr historiques dont notre propre m moire technique n est plus en phase avec la m moire pi phylog n tique que contiennent ces artefacts aucune structure fixe ne correspond un usage d fini Un m me r sultat peut tre obtenu partir de fonctionnements et de structures tr s diff rents au lieu de partir de l individualit de l objet technique ou m me de sa sp cificit qui est tr s instable pour essayer de d finir des lois de sa gen se dans le cadre d une individualit ou de cette sp cificit il est pr f rable de renverser le probl me c est partir des crit res de la gen se que l on peut d finir l individualit et la sp cificit de l objet technique l objet technique individuel n est pas telle ou telle chose donn e hic et nunc mais ce dont il y a gen se Simondon 1969 p 19 20 En r alit nous nous sommes rendu compte que poser la question comme nous le faisions qu est ce qu un produit Levallois menait une impasse Car de fait l objet que je vois que j tudie n est que l expression d une r alit d un moment du sa mat rialit son environnement sa contextualisation etc Mais est ce pour autant que je connais l essence immuable du Levallois Les cr
8. iff rents champs de lecture structurale du nucl us en d ployant les notions de transformation et d invariance Ce faisant la complexit et l tendue des possibilit s techniques de la m thode Levallois r pondraient d une logique de l oxymore o s enracinent les fondements m me du concept sa complexit et les voies pour le comprendre R serv e bien souvent aux seuls philosophes math maticiens qui l obtiennent par pure abstraction ou par g n ralisation la cr ation de concept est plut t rare en pr histoire se limitant aux travaux novateurs de Andr Leroi Gourhan sur les concepts de chaine op ratoire de tendance et de fait ou de nuance Leroi Gourhan 1945 1968 mais aussi ceux plus contemporains d conomie du d bitage outillage Inizan 1976 et de la mati re premi re Perl s 1980 L utilisation 3 dessein du concept s impose comme un moyen d expliquer et de faire voir la solution d un tout fragmentaire pour r soudre un probl me dict par une logique de l v nement au sens o l entendent Deleuze et Guattari 1991 c est a dire non pas ce qui arrive au sens trivial du terme mais ce qui le rend possible Contrairement a ce qui a pu tre dit dans le cas du Levallois l abstraction n est pas ce qui explique mais au contraire ce qui est a expliquer la mise en relation de l objet technique au syst me Par bien des aspects le caract re atypique de ce travail repose galement sur le ch
9. it res g n siaques qui l ont conduit ce qu il est Ce qui a pouss des milliers de groupe humain l utiliser et le transmettre Nous avons donc renvers notre perception comme le pr conise Simondon en consid rant l objet Levallois comme un tat technique s inscrivant dans un processus volutif propre sa structure dont il nous faut comprendre les m canismes afin de d terminer les caract ristiques techniques volutives que portent ces objets La place chronologique qu occupe le Levallois dans l volution des techniques dans tous le circum m diterran en est le meilleur indicateur de l existence d une techno logique de l volution Nous pouvons donc formuler une nouvelle question quels sont les crit res g n siaques qui am nent la structuration des produits Levallois Dit autrement le produit Levallois est le r sultat d une volution qui l am ne une individualit et une sp cificit diff rentes des produits qui le pr c dent et lui succ dent A nous de d terminer les m canismes d volution et ainsi de comprendre la sp cificit des produits Levallois Si nous nous r f rons toujours l une des phrases pr c demment cit es une nouvelle question se profile Question que nous avions voqu e dans un article d s 1991 Bo da 1991 en pr conisant exemples arch ologiques l appui qu un produit Levallois en l occurrence dans le cadre de cet article les pointes pouvait
10. ivre et son aboutissement th orique rel vent de quelque chose de sismique dans le domaine de la technologie pr historique mais aussi d un tournant irr versible dans l histoire du Levallois en particulier et dans celle des tudes lithiques en g n ral semble que le Levallois n a donc jamais t le m me depuis sa d couverte d une d finition l autre sa compr hension semble glisser entre les mains du pr historien comme fuyant toute th orisation jusque dans les ann es 1980 Et ce m me si l on doit reconna tre que les travaux pionniers de F Bordes 1980 et de M Dauvois 1976 1981 ont approch le probl me selon une focale qualitative sans jamais inf rer sur la nature du concept f d rateur son contenu et le syst me technique aff rent faut admettre qu il y a des pans du probl me du Levallois qu ils n avaient pas vu ou simplement pas fini de d velopper faute de temps M me si ces travaux pr curseurs bauchent les notions fondamentales de pr d termination de concept de variante dans le d bitage qu ont ils tent sinon d essayer de comprendre ce qu ils n taient pas parvenus expliquer Qu entend on par comprendre le Levallois Certainement une vis e radicalement anticonformiste qui fait na tre l vidence de l utilit du concept et la port e th orique de la m thode exp rimentale comme moyens d expliquer de d montrer et de prouver le Levallois en tant que Levallois L au
11. lle du Levallois donnera au lecteur un aper u des principales formulations canoniques d une nouvelle forme de technologie lithique hors norme et hors code l pist m d une poque annon ant de nouvelles voies analytiques centr es sur la dialectique entre Techno logique et Technologie Bo da 2013 Analyser d montrer expliquer et comprendre sont les objectifs de cette technologie inventive qui lib re l objet technique des classifications et inaugure un concept m lant la multiplicit l v nement le Levallois Enfin ce livre d voile avant tout un hommage appuy aux tailleurs de la pr histoire ceux du Moust rien leur ing niosit solidifi e dans ces productions si particuli res que l on nomme aujourd hui Levallois Un concept qui restera inscrit dans l volution globale de la pens e technique de la pr histoire Hubert Forestier Professeur de Pr histoire au Mus um national d Histoire naturelle UMR 7194 CNRS MNHN UPVD Institut de Pal ontologie Humaine Paris R f rences bibliographiques Benoist J 2010 Concepts Introduction l analyse Paris Les ditions du Cerf E 1986 Approche technologique du concept Levallois et valuation de son champ d application travers trois gisements saaliens et weichseliens de la France septentrionale th se de doctorat Universit de Paris X Nanterre Bo da E 1994 Le Concept Levallois variabilit des m thodes Monographie d
12. nants caract ristiques Variabilit quantitative 77 79 79 80 80 101 105 107 115 117 118 118 119 157 160 166 167 178 185 192 197 199 199 200 236 239 241 267 268 274 278 285 Bagarre Les Nucl us de la couche 7 1 M thode d tude 2 Type de mati re premi re et morphologie des supports de d bitage Lecture des sch mas op ratoires a partir des nucl us a clat Levallois pr f rentiel Lecture des sch mas op ratoires des nucl us non Levallois Analyse m trique Conclusion 369 Corbehem Les Nucl us de Corbehem s ries du sondage 51 et du terrassement M thode d tude Analyse technologique des nucl us de Corbehem Lectures des sch mas op ratoires Analyse m trique Conclusion Eclats de Corbehem s ries du sondage 51 et du terrassement 1 Eclat Levallois 2 Eclat Levallois second 3 Eclat simple 4 Conclusion Biache Saint Vaast Les Nucl us de Biache Saint Vaast niveau Il 1 Analyse Technologique des nucl us 2 Lecture des sch mas op ratoires 3 Analyse m trique 4 Conclusion sur les nucl us Eclats Levallois des sch mas A et B de Biache Saint Vaast Conclusion 1 Le Concept Levallois un volume des m thodes une technique 2 Les produits 3 Autres concepts autres m thodes Bibliographie Le Levallois Eric Bo da et le concept Hubert Forestier Pr facer l ouvrage de r f rence sur le Levallois n
13. oix du vocabulaire employ pour fabriquer un discours scientifique et th orique avec de nouveaux moyens d expression de nouvelles unit s lexicales une syntaxe une s mantique innovante et sp cifique que l auteur nomme le concept Levallois Images et signes s y confondent s y r pondent impulsent un lan th orique qui prend corps avec une formulation pr cise analytique parfois tr s personnelle relevant du diagnostic technique enl vement pr d termin pr d terminant lin al ou pr f rentiel r currence notion r introduite jusqu alors r serv e au Pal olithique sup rieur construction volum trique hi rarchisation des surfaces r servoir de mati re m thode lin ale pointe ou clat Levallois initialisation clat d bordant clat 2a 2b remise en forme des convexit s lat rales distales etc Autant de notions techniques qui donnent sens au discours analytique et tayent un haut degr de formalisation pour expliquer avec objectivit et pr cision le Levallois tout en renouvelant les mots d un dialogue entre le pr historien et le pr historique Le langage employ pour d crire et argumenter le contenu du concept Levallois introduit une nouvelle dimension cognitive et technologique dans la fabrique du discours scientifique On retrouve ici toute la pertinence d utiliser le concept en pr histoire comme ce que nous mettons uvre l o nous usons des signes penser est
14. r cela que trente ans apr s sa formulation fonctionne encore Sur un plan pist mologique la production de connaissances sur le d bitage Levallois que ce soit par moi m me ou mes illustres pr d cesseurs dont le Pr F Bordes s inscrivait dans un raisonnement inductif o nous tentions de d finir des r gles volutives partir de la construction d un seul objet d tude incluant car confondant mode de production et produit issu du mode de production le nucl us et l enl vement pr d termin La d construction de cette r gle est venue de la multiplication des tudes de cas et de l exp rimentation Mais pour qu il y ait d construction il faut en parall le car cela en est le moteur une reconstruction qui fut inspir e de l approche simondonienne du ph nom ne d individuation Simondon G 2013 Nous allons reprendre les diff rents points voqu s en d but de ces prol gom nes en mettant le focus sur quelques uns en particulier
15. rt l objet pr historique une autre fa on de faire du caillou o pr cis ment celui qui questionne est lui m me mis en cause par la question Merleau Ponty 1964 p 47 Ce faisant l auteur se place au plus pr s d une exp rience tr s personnelle libertaire critique instinctive sp culative objective et techno logique sur de causalit s techniques inscrites dans la mati re transgresse alors tous les dogmes acad miques de notre discipline toutes les coles et autres m thodes revendiqu es par la doxa Un peu comme une contre m thode lib r e des rets de la typologie cette recherche sur le Levallois s impose comme une nouveaut sur un plan th orique une empathie contr l e avec la technique de Neandertal Villers 2010 un hapax existentiel pourrait on dire qui en font non plus un livre mais un manifeste un trait th orique sans pr c dents Ce travail r solument moderne d exception fran aise nous invite revoir les habitudes de lecture du mat riel arch ologique Tout en red couvrant le Levallois par la voie conceptuelle autant qu exp rimentale l auteur a fa onn une pens e osons le terme de l abstraction et de la th orie qui a ouvert une nouvelle voie analytique dans l tude des assemblages de pierre du Pal olithique moyen plus vivante incarn e structur e signifi e entre percept et concept une autre vision du monde techniqu
16. teur signe la n cessit d entrer dans le concept pour le comprendre autant que pour expliquer par une loi la complexit d une logique interne la v racit du contenu la variabilit des m thodes et des produits que Francois Bordes nommait d ja philosophie de la m thode Bordes 1980 p 49 Le concept se r v le tre ainsi la cl du Levallois autant que le ferment et l originalit de la r flexion de l auteur n est autre qu une structure obtenue par induction a partir de la lecture diacritique Dauvois 1976 du remontage mental et physique de pi ces arch ologiques sous couvert d un solide r f rentiel exp rimental A cet gard la structure s affiche comme un l ment de lecture fondamental dans la compr hension du syst me car comme son nom l indique elle organise la mati re selon une entit autonome de d pendances internes Le nucl us s y voit d doubl a la fois en sch mas images la pens e et sch mes c est dire en un ensemble de crit res et de r gles solidaires des variations morpho structurelles des produits lames clats pointes Qu il t moigne d une modalit lin ale ou r currente le nucl us est alors per u pli d pli et repli pour en comprendre sa structure et d voiler ce qui est inclus et ins parable des supports d tach s Le concept de pli Deleuze 1988 pourrait tre un concept gigogne au Levallois facteur g n tique de la forme il lib re les d
17. u CRA n 9 Paris Editions du CNRS 80603 E 2013 Techno logique amp technologie Une pal o histoire des objets lithiques tranchants Prigonrieux rch o ditions com http archeo editions com Bordes F 1980 Le Levallois et ses variantes Bulletin de la Soci t Pr historique Fran aise tome 77 2 p 45 49 Dauvois M 1976 Pr cis de dessin dynamique et structural des industries pr historiques P rigueux Fanlac Dauvois 1981 De la simultan it des concepts Kombewa et Levallois dans l Acheul en du Maghreb et du Sahara nord occidental In Pr histoires africaines M langes offerts au doyen L Balout Paris Editions ADPF p 313 321 Deleuze 6 1988 Le pli Leibniz et le Baroque Paris Les ditions de Minuit Deleuze G et Guattari F 1991 Qu est ce que la philosophie Paris Les ditions de Minuit Inizan M L 1976 Nouvelle tudes d industries lithiques du Capsien Th se 3 cycle Universit de Paris X Nanterre Leroi Gourhan 1945 Evolution et techniques II Milieu et techniques Paris Albin Michel Leroi Gourhan A 1968 L Exp rience ethnologique Ethnologie et Pr histoire Paris Gallimard La Pl iade p 1816 1825 Merleau Ponty M 1964 Le visible et l invisible Paris Gallimard Perl s 1980 Economie de la mati re premi re et conomie d bitage deux exemples grecs Pr histoire et technologie lithique Cahiers de
18. xplication scientifique d une telle r gularit ph nom nale impose une mod lisation o la pr diction l explication et la d monstration se retrouvent et ciblent le passage d une tape une autre par des liens d ductifs de type modus ponens tout au long de la cha ne op ratoire Tout en renon ant fixer une d finition du Levallois cet ouvrage affiche une port e strat gique d finitivement en rupture avec ce qui a t dit et fait par le pass sur le sujet et une r appropriation du champ technologique par de nouvelles propositions analytiques th oriques et logiciennes Le sens cach du Levallois peut tre par trop d vidence est ainsi r v l selon une nouvelle lecture une mise au point technique une compr hension des multiplicit s morpho technologiques voir ce qui se voit dans le donn structural et dynamique par la r habilitation de l interrelation entre volumes faces surfaces et interfaces Cet ouvrage est la fois p dagogique par d taill du Levallois aid de nombreux sch mas diacritiques de dessins mais aussi authentiquement th orique et d avant garde dans le fond comme dans la forme s agit d un des crits les plus originaux des ann es qui ont suivi la New Archaeology qui par sa densit th orique et son application ferait presque oublier un autre grand concept fondateur celui de cha ne op ratoire Lu avec attention cette r vision conceptue
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