Souleymane DOUMBIA
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1. ses suites notamment l existence de deux gouvernements et de deux administrations parall les et concurrentes En r gularisant les d cisions du Pr sident Ouattara le Conseil constitutionnel n agit pas seulement en tant que juge lectoral Il semble vouloir aussi exercer ses attributions constitutionnelles d organe r gulateur du fonctionnement des pouvoirs publics constitutionnels en anticipant sur les cons quences d une situation qui paraissait pleine de difficult s la cohabitation conflictuelle d actes administratifs dict s par deux autorit s concurrentes dont l une a fini par triompher De fait il y avait l un gros risque de d sordre et d ins curit juridiques pr venir De m me par le biais de la r gularisation le Conseil constitutionnel d truit toute possibilit d attaquer par la voie du recours pour exc s de pouvoir des actes administratifs pris Y GAUDEMET op cit p 586 G LEBRETON Droit administratif g n ral Paris Dalloz 5 dition 2009 p 81 Idem p 82 68 CE 28 juin 1918 Heyri s Rec 651 Y GAUDEMET op cit p 572 et p 587 VEn m me temps qu il institue le Conseil constitutionnel comme le juge de la constitutionnalit des lois l article 88 de la Constitution le d signe comme l organe r gulateur du fonctionnement des pouvoirs publics 17 par une autorit sans investiture Il emp che tous les proc s qui auraient pu t2. Economique des Etats de l Afrique de l Ouest CEDEAO l Union Africaine Cet accord a t pr c d par l Accord dit d Accra I du 29 septembre 2002 et l Accord de Lom en date du 1 novembre 2002 Le premier est en r alit le Communiqu final de la Conf rence des Chefs d Etats et de gouvernement de la CEDEAO r unie en urgence pour discuter de la crise ivoirienne d clench e le 19 septembre Parall lement la condamnation de la tentative de coup d Etat la Conf rence a d cid de la cr ation d un Groupe de contact charg de n gocier entre les parties un cadre g n ral de r glement de la crise Le second est relatif la lib ration des prisonniers civils et militaires d tenus dans le cadre des hostilit s L Accord de Linas Marcoussis est ensuite compl t par les accords d Accra Il 7 mars 2003 et I 30 juillet 2004 ceux de Pretoria I 6 avril 2005 et II 30 juin 2005 l Accord politique de Ouagadougou 4 mars 2007 et ses quatre accords compl mentaires sign s respectivement dans la capitale burkinab les 27 mars 2007 28 novembre 2007 date des 2 et 3 et 22 d cembre 2008 4 septembre 2002 et l occupation subs quente du territoire ivoirien par un groupe de rebelles se r clamant plus tard des Forces nouvelles cette lection tait attendue pour octobre 2005 conform ment la Constitution ivoirienne du 17 ao t 2000 Elle devait parachever la sortie de cris
3. Lorsque le Conseil constitutionnel constate la cessation de ces v nements ou de ces circonstances graves il fixe un nouveau d lai qui ne peut exc der trente jours pour la proclamation des r sultats et quatre vingt dix jours pour la tenue des lections 13 carter pour prolonger dans des termes loign s du contenu de la r solution 1633 le mandat du Pr sident de la R publique L heure est alors l affirmation implicite de la supr matie de la Constitution et de l ind pendance pleine et absolue du Conseil constitutionnel En 2006 invit par le Pr sident de la R publique se prononcer sur la conformit de la r solution 1721 la Constitution il r affirme express ment cette position Aucune disposition de la Charte des Nations Unies fondement juridique des d cisions ou r solutions n autorise les organes de l organisation y compris le Conseil de s curit m me agissant en vertu du chapitre 7 de la Charte attenter la constitution aux Institutions d un Etat membre de cette organisation ee En d cembre 2010 le Conseil constitutionnel autrement compos n a pas chang de th se A l occasion de la c r monie de prestation de serment organis e pour le Pr sident Laurent Gbagbo son nouveau Pr sident le professeur Yao Ndr invoquant l article 2 paragraphe 7 de la Charte des Nations Unies affirme avec nettet que les Nations Unies n ont pas le droit de s immi
4. e qui s attache ses d cisions c est dire le fait que ce qui a t jug sous r serve des voies de recours ne peut plus tre remis en question et s impose de fa on d finitive toutes les parties en cause M WALINE Pr face in L FAVOREU L PHILIP Les grandes d cisions du Conseil constitutionnel op cit p XI Celle ci qui comprend trois chambres les chambres judiciaire et administrative et la chambre des comptes est appel e dispara tre au profit de juridictions supr mes conform ment l article 102 al 1 de la Constitution qui dispose La justice est rendue en C te d ivoire sur toute l tendue du territoire national au nom du peuple par des juridictions supr mes Cour de Cassation Conseil d Etat Cour des comptes et par des Cours d Appel et des tribunaux Dans sa pr face pr cit e le professeur Waline affirmait avec nettet Le Conseil constitutionnel rendant les d cisions auxquelles la Constitution attribue l autorit de la chose jug e et statuant en droit est donc une juridiction op cit p XIV 11 se r f re aux d cisions du Conseil de paix et de s curit de PUA issues de ses 259 28 janvier 2011 265 10 mars 2011 et 270 r unions 5 avril 2011 qui reconnaissent M Alassane OUATTARA comme vainqueur de l lection pr sidentielle Le Conseil constitutionnel affirme l acceptation de ces d cisions par l Etat de C te d
5. t sup rieur de la Nation Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse la rigueur des lois si je trahis mon serment 86 Voir I M FALL Le pouvoir ex cutif dans le constitutionnalisme des Etats d Afrique Paris L Harmattan 2008 pp 98 et ss 7 Loi n 2002 05 du 03 janvier 2002 JORCI du 31 janvier 2002 pp 82 et ss 88 La Haute cour de justice n est comp tente pour juger le Pr sident de la R publique pour les faits commis dans l exercice de ses fonctions qu en cas de haute trahison notamment en cas de violation des articles 34 et 39 de la Constitution Cf article 39 al 1 de la Constitution 21 emprunt e au professeur Ibrahima Fall qualifiant l obligation de formalit substantielle et pr alable En rappelant cette obligation constitutionnelle le Conseil constitutionnel ne s loigne pas non plus de son r le d organe r gulateur du fonctionnement des pouvoirs publics lequel consiste parfois r gulariser et guider l action des autorit s ayant re u pouvoir de cr er des normes les faire agir dans le respect des r gles qui encadrent leur exercice On observera n anmoins qu il proc de une simple invitation l o il aurait d marquer une plus grande fermet compte tenu de la port e de la prestation de serment Peut tre le contexte politique particulier explique t il ces pr cautions de langage Au surplus le Conseil constitutionnel ne do
6. Coalition de partis politiques dont les deux poids lourds sont le Parti D mocratique de C te d Ivoire PDCI et le RDR L galiser un pouvoir qui se r clame de la l gitimit mais qui s est impos par les armes sans avoir l impression d aller l encontre de la l galit constitutionnelle proclam e par le Conseil constitutionnel 70 Voir cet gard la loi organique n 2001 303 du 05 juin 2001 d terminant l organisation et le fonctionnement du Conseil constitutionnel JORCI du 14 juin 2001 pp 458 et ss qui pr voit au profit des membres du Conseil constitutionnel ivoirien des garanties juridiques l irr vocabilit la protection physique et morale et mat rielles En plus d tre juge de la constitutionnalit des lois le Conseil constitutionnel est charg par la Constitution ivoirienne de plusieurs comp tences en mati re lectorale il contr le la r gularit des op rations de r f rendum et en proclame les r sultats il statue sur l ligibilit des candidats aux lections pr sidentielle et l gislative les contestations relatives l lection du Pr sident de la R publique et des d put s et proclame les r sultats d finitifs des lections pr sidentielles Cf Article 94 de la Constitution 7 O OURAGA L galit et l gitimit Revue ivoirienne de droit n 37 2006 pp 19 et suivantes 7 Alassane Ouattara la cons cration du Conseil constitutionnel C est l objet
7. accepte se d disant de proclamer successivement lus diff rents candidats une m me lection Ensuite d un autre point de vue au del des difficult s politiques et juridiques que la d cision du 4 mai entendait r soudre elle a l avantage de mettre en relief la question de l ind pendance du juge constitutionnel face au politique Cette ind pendance que les textes entendent organiser existe t elle v ritablement Est elle absolue Ne varie t elle pas suivant les circonstances les n cessit s politiques plut t que d tre adoss e un juridisme qui satisferait les seuls rudits du droit ainsi que pouvaient le laisser entendre les d fenseurs d un Conseil constitutionnel statuant en opportunit D une certaine fa on la d cision du 4 mai 2011 pr te une oreille attentive ces pr occupations tant elle para t in dite et d un certain opportunisme tant dans la forme que dans le fond au regard de l ordre juridique ivoirien I Paradoxalement cette circonstance n emp che pas le Conseil constitutionnel en qualit de juge lectoral de rappeler son attachement la l galit constitutionnelle II I UNE DECISION INEDITE AU REGARD DE L ORDRE JURIDIQUE IVOIRIEN L on a beau proclamer les vertus de la l gitimit la l gitimit sans la l galit souffrira 22 i 7 P ER i 5 r toujours d une faiblesse De fait apr s sa victoire militaire il manquait encore au candidat 18
8. des mesures qui rel vent du domaine de la loi De fait l Assembl e nationale dont l existence tait ni e n a vot aucune loi d habilitation Ce premier vice qui affecte d autres ordonnances explique sans doute la D cision n 001 PR du 03 octobre 2011 dont l article 1 dispense a posteriori en attendant 7 Article 1 de l ordonnance n 2011 59 du 14 avril 2011 portant annulation d actes r glementaires et individuels JORCI du vendredi 03 juin 2011 p 2 7 En effet on observera titre de comparaison que la situation a quelque ressemblance avec ce qui se passe en France au moment ou prend fin l occupation Comme nous le rappelle Yves Gaudemet en 1944 apr s la lib ration le l gislateur a d r gler le sort des actes juridiques accomplis depuis 1940 par le Gouvernement de Vichy et ses agents par une ordonnance du gouvernement provisoire du 9 ao t 1944 relative au r tablissement de la l galit r publicaine sur le territoire continental Celle ci d clare nuls et de nul effet tous les actes constitutionnels l gislatifs ou r glementaires accomplis par le Gouvernement de Vichy depuis le 16 juin 1940 Cf Y GAUDEMET op cit p 611 N anmoins il n y a pas de confusion possible entre les deux situations D une part les circonstances ne sont pas les m mes Dans un cas la France le conflit est entre un gouvernement en exil qui conteste les actes pris par un autre install sur le terr
9. et toute personne physique ou morale Strictement appliqu es ces dispositions auraient d faire obstacle une nouvelle d cision portant sur une question d j tranch e par le Conseil constitutionnel sous peine de nuire l autorit de ses d cisions qui est ins parable de la sienne Pourtant en d clarant nulles et de Voir article 3 de la D cision n CI 2010 EP 34 03 12 CC SG du 3 d cembre 2010 portant proclamation des r sultats d finitifs de l lection pr sidentielle du 28 novembre 2010 Cf S BOLLE http www la constitution en afrique org article au nom du peuple 73344123 htIm 25 Cf article 2 de la d cision du 4 mai 2011 26 Cette formulation est une reprise de l article 62 al 3 de la Constitution fran aise On en retrouve une criture proche dans d autres Etats Par exemple au S n gal l article 92 al 2 de la Constitution pr voit que les d cisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d aucune voie de recours au B nin les d cisions de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d aucun recours Elles s imposent aux pouvoirs publics et toutes les autorit s civiles militaires et juridictionnelles Cf article 124 al 2 et 3 de la Constitution 77 Car comme l crivent les professeurs Louis Favoreu et Lo c Philip propos du Conseil constitutionnel fran ais l autorit de la chose jug e joue si les litiges ont m me cause m me objet
10. et m me partie Les grandes d cisions du Conseil constitutionnel Paris Dalloz 15 dition 2009 p 111 8 nul effet toutes d cisions contraires la d cision du 4 mai 201 1 le Conseil constitutionnel accepte de revenir sur sa d cision du 3 d cembre 2010 L hypoth se est clairement in dite et anticonstitutionnelle Il est vrai que par le pass les n cessit s politiques avaient d j justifi l ineffectivit de certaines d cisions du Conseil constitutionnel Ici l hypoth se est tout autre dans la mesure o c est la juridiction constitutionnelle elle m me qui s autorise ce retour sur la chose jug e se d jugeant m me On remarquera qu elle n en donne aucun motif si ce n est de justifier au fond le contenu de la nouvelle d cision comme on aura Pexaminer En effet on chercherait en vain dans les textes vis s On n y retrouverait aucun l ment de droit A l analyse les fondements de cette auto saisine semblent tre politiques Il fallait m me en bousculant les barri res du droit rev tir de la l galit un pouvoir qui se pr valait de la l gitimit lectorale Cette pr gnance du politique se confirme au regard des d cisions prises par l Union africaine Celle ci pour r soudre ce qui tait devenu la crise post lectorale avait d cid de solutions politiques qui devaient tre impos es au Conseil constitutionnel et toutes les parties ivoiriennes L
11. l Electeurs inscrits 5 725 721 Votants 4 081 765 Taux de participation 71 28 Suffrages nuls 88 556 Suffrages exprim s 3 993 209 Ont obtenu GBAGBO Laurent 2 054 537 soit 51 45 et OUATTARA 5 constitutionnel all gue l existence d irr gularit s graves affectant la sinc rit du scrutin faisant ainsi droit aux griefs invoqu s par La Majorit Pr sidentielle dans sa requ te en contestation des r sultats de l lection dans certaines circonscriptions La veille de la d cision du Conseil constitutionnel son pr sident avait conclu au dessaisissement de la CEI motif pris du non respect du d lai de trois jours prescrit par le Code lectoral pour la proclamation des r sultats provisoires Le m me jour r agissant ensuite aux r sultats provisoires donn s par le Pr sident de la CEI il devait revenir sur le plateau de la Radiodiffusion t l vision gt bd Pa 15 ivoirienne RTT pour les d clarer nuls et non avenus pour les raisons sus invoqu es Le 4 d cembre 2010 le candidat Laurent Gbagbo pr tait serment et tait r investi des charges de Pr sident de la R publique Il n aurait cependant pas la reconnaissance de la communaut internationale car le Repr sentant sp cial du Secr taire g n ral de ONU estimant que ces r sultats ne correspondaient pas aux faits s tait refus les certifier Il tenait plut t pour vainqueur le candidat Alassane Ouattara Fort
12. la R publique et qu il les d clare valides La suggestion est subtile intelligente courtoise mais elle ne fait point de doute Elle se double express ment d une r gularisation a i 5 P 5 y 6 posteriori d actes qui paraissent affect s d un vice d incomp tence ou d inexistence 3 Pour ce faire le Conseil constitutionnel invoque l existence de circonstances exceptionnelles v t Voir par exemple le d cret n 2010 01 portant nomination de M SORO Kigbafori Guillaume Premier ministre Chef du Gouvernement le d cret n 2010 05 portant nomination des membres du Gouvernement l ordonnance n 2011 59 portant annulation d actes r glementaires et individuels Cf JORCI du vendredi 3 juin 2011 Voir infra 6l Nous retenons de l incomp tence la d finition propos e par Jean Waline selon laquelle c est un vice qui entache une d cision lorsque son auteur n avait pas le pouvoir l gal de la prendre Cf J WALINE Droit administratif Paris Dalloz 23 dition 2010 p 624 2 Article 3 de sa d cision L acte inexistant est l acte affect d un vice d une gravit exceptionnelle WALINE J op cit p 421 A ce titre sont consid r s comme inexistants des actes n ayant jamais t pris r ellement ceux qui r sultent de fonctions usurp es ou des actes pris mais qui ne se rattachent aucun pouvoir de l Administration Y GAUDEMET Trait de droit adminis
13. n avait peut tre pas tort Mais d j au premier tour une telle situation s tait produite sans soulever ses observations 14 Cette d claration est reproduite par Fraternit Matin du vendredi 3 d cembre 2010 p 2 Fraternit Matin du vendredi 3 d cembre 2010 p 3 l8Voir sa d claration dans le quotidien ivoirien SOIR INFO des samedi 4 et dimanche 5 d cembre 2010 p 7 17 En t moigne cette d claration M me si toutes les r clamations d pos es par La majorit pr sidentielle aupr s du Conseil constitutionnel taient prises en compte en nombre de proc s verbaux et donc de vote le r sultat du second tour de l lection pr sidentielle tel que proclam par le Pr sident de la Commission lectorale Ind pendante ne changerait pas confirmant le candidat Alassane Ouattara vainqueur de l lection pr sidentielle Cf SOIR INFO n 4879 des samedi 4 et dimanche 5 d cembre 2010 p 7 6 la Paix RHDP au second tour pouvait d sormais exercer l effectivit du pouvoir Mais il lui restait encore le vernis de la l galit seul conf r par la proclamation du Conseil constitutionnel Cette caution juridictionnelle est obtenue le 04 mai 2011 par la d cision n CI 2011 EP 036 04 05 CC SG A plus d un titre cette d cision est int ressante De fait il semblerait que ce soit la premi re fois dans l histoire du constitutionnalisme qu une m me juridiction au surplus dans la m me composition
14. ns 10 I UNE DECISION UTILE A LA RESTAURATION DE LA LEGALITE CONSTITUTION N D E Re ete RER Ce A a etant 15 A LA REGULARISATION DES DECISIONS PRISES PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE AVANT LE 04 MAI 2011 censure it nr mnt 16 B LA RECOMMANDATION DE LA PRESTATION DE SERMENT neee 20 Le Conseil constitutionnel ivoirien un juge lectoral entre contraintes politiques et exigences constitutionnelles essai d analyse de la D cision n CI1 2011 EP 036 04 CC SG du 04 mai 2011 portant proclamation de Monsieur Alassane OUATTARA en qualit de Pr sident de la R publique de C te d Ivoire INTRODUCTION Le Conseil constitutionnel est il un organe politico juridique qui statue du point de vue juridique et du point de vue de l opportunit politique selon le mot de Paul Coste Fleuret ou est il une juridiction soucieuse de dire le droit sans tenir compte de l environnement politique La d cision du 4 mai 2011 du Conseil constitutionnel ivoirien nous replonge au c ur de cette probl matique en raison des conditions dans lesquelles elle a t rendue De fait elle fait suite la d cision n CI 2010 EP 34 03 12 CC SG du 3 d cembre 2010 portant proclamation des r sultats d finitifs de l lection pr sidentielle du 28 novembre 2010 Elle intervient apr s la victoire militaire de celui qu elle proclame lu Plus g n ralement les r sultats qu elle comporte sont ceux d une lection pr sidentielle qui aurait d ma
15. principal de la d cision n CI 2011 EP 036 04 05 CC SG Au regard de l ordre juridique ivoirien cette d cision est in dite D abord parce qu elle remet en cause l autorit absolue de la chose jug e attach e aux d cisions du Conseil constitutionnel ensuite parce qu elle prend le contre pied d une th se qui tait la sienne en affirmant la primaut des d cisions des organisations sur les d cisions juridictionnelles y compris les siennes A L ENTORSE A L AUTORITE DE LA CHOSE JUGEE ATTACHEE AUX DECISIONS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL Le 03 d cembre 2010 le Conseil constitutionnel avait proclam Monsieur Laurent Gbagbo lu Pr sident de la R publique de C te d Ivoire Le 4 mai 2011 la m me institution devait se d juger selon l expression du professeur St phane Bolle et proclamer un autre Pr sident de la R publique Monsieur Alassane Ouattara Ce faisant le Conseil l galise ex post un mandat pr sidentiel qui jusque l ne pouvait que se pr valoir des r sultats provisoires d livr s par le Pr sident de la CEI et de la certification de l ONU Mais surtout il d truit l autorit absolue de la chose jug e attribu e ses d cisions En effet suivant les dispositions de l article 98 de la Constitution du 1 ao t 2000 celles ci ne sont susceptibles d aucun recours Elles s imposent aux pouvoirs publics toute autorit administrative juridictionnelle militaire
16. HEMLLIER GENDREAU Sur les rapports du droit interne et du droit international dans l ordre constitutionnel in M langes en l honneur de Pierre PACTET L esprit des institutions l esprit des pouvoirs Paris Dalloz 2003 pp 108 et ss Ainsi le 18 mars 2003 la Cour de justice de l Union Economique et Mon taire de l Afrique de l Ouest affirmait La primaut b n ficie toutes les normes communautaires primaires comme d riv es imm diatement applicables ou non et s exerce l encontre de toutes les normes nationales administratives l gislatives juridictionnelles et m me constitutionnelles parce que l ordre juridique communautaire l emporte dans son int gralit sur les ordres juridiques nationaux Extrait de l avis n 001 2003 cit par le professeur R DEGNI SEGUI Introduction au droit Abidjan EDUCI 2009 p 76 Le professeur Fabrice Hourquebie y voit un revirement total de position Voir Les cours constitutionnelles et supr mes trang res et les lections pr sidentielles in Les Nouveaux Cahiers du Conseil Constitutionnel n 34 2002 p 158 L expression est ici employ e dans le sens o elle est entendue par les professeurs P PACTET et F MELIN SOUCRAMANIEN c est dire comme l ordre constitutionnel positif contraignant dont le respect est assur par les pouvoirs publics sous peine de sanction Cf leur ouvrage Droit constitutionnel Paris Sirey 29 diti
17. Ivoire en la d duisant du fait de l appartenance de la C te d Ivoire PUA Ce raisonnement tient il Naturellement pour r pondre cette question l on devrait se r f rer cet gard lacte constitutif de PUA et au protocole relatif son Conseil de Paix et de S curit L article 4 de Pacte constitutif de PUA relatif aux principes devant guider particuli rement l action de son Conseil de Paix et de S curit reconna t l Union le droit d intervenir dans un Etat membre sur d cision de la Conf rence dans certaines circonstances graves savoir les crimes de guerre le g nocide les crimes contre l humanit conform ment l article 4 h de l Acte constitutif Ce droit d intervention est reconnu clairement la Conf rence des Chefs d Etat et de gouvernement de l UA sur recommandation conjointe du Conseil de Paix et de s curit de PUA et du Pr sident de la Commission de l UA Il est vrai cette facult a l inconv nient de ne pas tre d fini et ses modalit s ne sont pas non plus pr cis es Mais paradoxalement ce pourrait tre aussi son avantage d s lors que cette carence ouvre de larges possibilit s d interpr tation permettant la prise de mesures contraignantes en vue d imposer aux Etats membres un comportement d termin Ces mesures peuvent rev tir des formes coercitives tendant l diction de d cisions aux fins de poursuivre les objectifs de P
18. Paix et de S curit de l UA Inform de cette d marche le pr sident de l institution aurait refus de participer cette r union laquelle taient pr sents M Alassane Ouattara et le Pr sident du Front Populaire Ivoirien le Premier ministre Affi N Guessan repr sentant le Pr sident Laurent Gbagbo 10 internes sous r serve de leur application par l autre partie Tel est le motif invoqu par le Conseil constitutionnel pour justifier la proclamation du nouvel lu Cette formulation a quelque ressemblance avec la r daction de l article 87 de la constitution ivoirienne qui dispose que les trait s ou accords r guli rement ratifi s ont d s leur publication une autorit sup rieure celles des lois sous r serve pour chaque trait ou Accord de son application par l autre partie La formule n est pas pour autant identique m me si on peut penser qu elle a d inspirer le juge lectoral De fait la hi rarchie ici tablie n est pas seulement entre la loi et le trait mais le Conseil constitutionnel int gre d sormais dans ce rapport de sup riorit les d cisions juridictionnelles c est dire les jugements arr ts et d cisions rendues par les 39 juridictions ivoiriennes au nombre desquelles les tribunaux de premi re instance et leurs sections d tach es les cours d appel la Cour supr me et surtout le Conseil constitutionnel dont la nature juridictionnelle n es
19. Souleymane DOUMBIA Docteur en Droit public Adresse e mail souleymandoumbia yahoo fr Adresse postale 13 BP 357 Abidjan 13 Attachement institutionnel Assistant l UFR des Sciences Juridique Administrative et Politique de l Universit F lix Houphou t Boigny de Cocody Abidjan C te d Ivoire RESUME Le 4 mai 2011 5 mois apr s une premi re d cision du 3 d cembre 2010 proclamant vainqueur de l lection pr sidentielle du 28 novembre 2010 le pr sident Laurent Gbagbo le Conseil constitutionnel ivoirien devait se d dire par une nouvelle d cision Cette d cision pour rev tir un caract re utilitaire ne marque pas moins l attachement du Conseil constitutionnel la l galit constitutionnelle C est ce qu entend faire observer principalement cette tude D abord travers la d monstration du caract re in dit de la d cision du 4 mai 2011 tant au regard de sa forme que du fond ensuite en mettant en avant d une part la r gularisation a posteriori qu elle fait des actes pris par le Pr sident Ouattara alors m me qu il n avait encore re u aucune investiture et d autre part la recommandation qui lui est faite de pr ter serment conform ment la constitution ivoirienne Mots cl s C te d Ivoire Conseil constitutionnel l galit constitutionnelle lection autorit de la chose jug e ABSTRACT On May 4 2011 five months after the first decision proclaiming Laurent Gbag
20. UA Concernant la C te d Ivoire c est bien ce terme que PUA emploie Ce mode d emploi de l intervention n irait d ailleurs pas l encontre de l id e que cette institution se fait de son Conseil de Paix et de S curit qualifi e d organe de d cision permanent pour la pr vention la gestion et le r glement des conflits y 4 Cf Protocole relatif la cr ation du Conseil de paix et de s curit de PUA adopt le 9 juillet 2002 Durban Article 7 1 e du protocole 4 P DAILLIER M FORTEAU A PELLET avec la participation de Daniel M ller Droit international public Paris L G D J lextenso ditions 8 dition 2009 p 491 4 Le terme est ici compris dans son sens technique suivant la d finition propos e par Patrick Daillier Mathias Forteau Alain Pellet c est dire comme un acte unilat ral autoritaire manant d une manifestation de volont de l organisation imputable donc celle ci et qui cr e des obligations la charge de son ou de ses destinataires Idem p 405 46 Cf Article 2 1 du Protocole relatif la cr ation du Conseil de paix et de s curit de PUA 12 L Etat de C te d Ivoire a t il accept ces d cisions qui le visent L article 7 2 du protocole instituant le CPS semble donner une r ponse Les Etats membres conviennent d accepter et d appliquer les d cisions du Conseil de paix et de s curit conform ment
21. a principale de ces solutions et son caract re obligatoire sont rappel s par le Conseil constitutionnel 28 Article 4 de la d cision du 4 mai 2011 On peut mentionner cet gard la D cision n 2005 11 CC SG du 28 octobre 2005 par laquelle le Conseil constitutionnel saisi par le Pr sident de la R publique constate l impossibilit d organiser les lections et fait demeurer le Pr sident de la R publique dans ses fonctions En cons quence de cette d cision et conform ment l article 38 de la Constitution il devenait d sormais comp tent pour fixer la date de l lection pr sidentielle une fois les troubles disparus Dans les faits cette pr rogative a t exerc e par la CEI et le Gouvernement On peut aussi se r f rer la d cision n CI 2010 EP 32 06 11 CC SG portant proclamation des r sultats du 1 tour de l lection pr sidentielle En son article 2 cette d cision fixait le deuxi me tour du scrutin au dimanche 21 novembre 2010 Cette date est rendue ineffective par l usage par le Pr sident de la R publique de l article 48 de la Constitution relatif aux pouvoirs de crise 30 Infra 1 La Constitution du 1 ao t 2000 la loi n 2000 514 du 1 ao t 2000 portant Code lectoral la loi n 2001 303 du 5 juin 2001 d terminant l organisation et le fonctionnement du Conseil constitutionnel la d cision n 2005 01 PR du 05 mai 2005 relative la d signation titre exceptionnel des can
22. bo winner of the November 28 2010 run off election the Constitutional Council was to retract and give a new decision That decision even though it obeys to a utilitarian objective does not however deny the attachment of the Constitutional Council to the constitutional legality This is the main objective of this study First it demonstrates both on the form and the content the unprecedented nature of the May 4 2010 decision Then it highlights on the one hand the regularization a posteriori of the decisions taken by the president Ouattara even though he was not invested and on the other hand the recommendation that he was to take an oath in accordance with the Ivorian constitution Key words C te d Ivoire Constitutional Council constitutional legality election authority of res judicata Le Conseil constitutionnel ivoirien un juge lectoral entre contraintes politiques et exigences constitutionnelles essai d analyse de la D cision n CI 2011 EP 036 04 CC SG du 04 mai 2011 portant proclamation de Monsieur Alassane OUATTARA en qualit de Pr sident de la R publique de C te d IVli ass ns n nee fn cine rss eee 4 INFRODUCTHON sn tnt ie niet 4 I UNE DECISION INEDITE AU REGARD DE L ORDRE JURIDIQUE IVOIRIEN 7 A L ENTORSE A L AUTORITE DE LA CHOSE JUG E ATTACHEE AUX DECISIONS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL enr 8 B LA PRIMAUTE DES NORMES INTERNATIONALES SUR LES DECISIONS JURIDICTFIONNELLES INTERN S ne Re Ann ete
23. ccomplis dans l exercice de ses fonctions qu en cas de haute trahison La haute trahison n est certes pas d finie mais la lecture de l article 5 de la loi organique d terminant la composition le fonctionnement et la proc dure devant la Haute Cour de J ustice cette conclusion ne fait pas de doutes La prestation de serment n est pas utile qu ce seul gard Elle conditionne surtout l entr e en fonction du Pr sident de la R publique lu car les pouvoirs du Pr sident de la R publique en exercice expirent la date de prise de fonction du Pr sident lu laquelle a lieu d s la prestation de serment gt S Constitutionnellement sans elle il ne peut exercer les fonctions de Pr sident de la R publique L analyse de la prestation de serment comme condition de l entr e en fonction du Pr sident de la R publique dans les Etats de l Afrique francophone a t largement d velopp e par le professeur Isma la Madior Fall qui fort utilement reprend une formule C est le cas notamment au B nin au Burkina Faso en Guin e au S n gal au Tchad au Niger 85 La formule int grale consacr e par l article 39 in fine est ainsi fix e Devant le peuple souverain de C te d Ivoire je jure solennellement et sur l honneur de respecter et de d fendre fid lement la Constitution de prot ger les Droits et libert s des citoyens de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l int r
24. de ce soutien ce dernier revendiquera sa victoire allant jusqu pr ter serment par crit et se proclamer chef de l Etat d s le 4 d cembre 2010 Deux pr sidents pour une m me lection Cette situation in dite finira par d g n rer en une confrontation militaire qui aboutit le 11 avril 2011 l arrestation du Pr sident Laurent Gbagbo Le candidat du Rassemblement Des R publicains RDR Alassane Ouattara soutenu par le Rassemblement des Houphou tistes pour la D mocratie et Alassane 1 938 672 soit 48 55 Cf D cision n CI 2010 EP 34 03 12 CC SG du 3 d cembre 2010 portant proclamation des r sultats d finitifs de l lection pr sidentielle du 28 novembre 2010 12 Cf D cision n CI 2010 EP 34 03 12 CC SG du 3 d cembre 2010 portant proclamation des r sultats d finitifs de l lection pr sidentielle du 28 novembre 2010 13 Cette interpr tation est fond e sur l alin a 3 de l article 59 nouveau du Code lectoral qui dispose que la Commission lectorale ind pendante communique au Conseil constitutionnel au Repr sentant sp cial du Secr taire g n ral des Nations unies en C te d Ivoire et au Repr sentant sp cial du Facilitateur un exemplaire des proc s verbaux accompagn s des pi ces justificatives dans les trois jours qui suivent le scrutin Cf Ordonnance n 2008 133 du 14 avril 2008 portant ajustements du Code lectoral pour les lections de sortie de crise Le Conseil constitutionnel
25. de l Ouest notamment Le 4 mai 2011 c est donc un renversement de jurisprudence auquel l on assiste puisque comme ci dessus analys la supr matie des normes internationales jusque l limit e aux lois s applique aux d cisions de toutes les juridictions le Conseil constitutionnel y compris nonobstant les termes clairs et pr cis de la Constitution Cette jurisprudence utilitaire sera t elle p renne Le temps nous renseignera Mais d j il est encore utile de faire observer que la d cision du 04 mai 2011 quoiqu exceptionnelle permet paradoxalement apr s une phase d vasion de renouer avec la l galit constitutionnelle et d envisager l entr e dans un nouveau temps constitutionnel I UNE DECISION UTILE A LA RESTAURATION DE LA LEGALITE CONSTITUTIONNELLE Si l on peut critiquer la d cision rendue par le Conseil constitutionnel le 4 mai 2011 quant la forme si l on peut galement observer que pour proclamer un nouveau Pr sident de la R publique elle revient sur une jurisprudence qui paraissait bien tablie en ne faisant aucune r f rence aux suffrages obtenus par chaque candidat on peut n anmoins constater qu elle est utile la restauration de la l galit constitutionnelle Cela appara t doublement D abord dans la r gularisation des d cisions prises avant le 04 mai 2011 ensuite dans la recommandation faite au nouveau Pr sident de la R publique de pr ter serment SM C
26. didats l lection pr sidentielle d octobre 2005 la d cision n 2008 15 PR du 14 avril 2008 portant modalit s sp ciales d ajustement du Code lectoral l ordonnance n 2008 133 du 14 avril 2008 portant ajustement au code lectoral le d cret n 2010 207 du 05 ao t 2010 portant convocation du coll ge lectoral de la R publique de C te d Ivoire en vue de l lection du Pr sident de la R publique Consid rant qu il convient de rappeler qu aux termes des dispositions du paragraphe 6 c de la 259 r union susvis e que les conclusions du groupe de haut niveau de l Union Africaine pour le r glement de la crise en C te d Ivoire telles qu elles seront ent rin es par le Conseil de Paix et de s curit de l Union Africaine seront contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes avec lesquelles elles auront t n goci es Consid rant que le Conseil de Paix et de S curit en sa 270 r union tenue le 5 avril a reconduit ses pr c dentes d cisions sur la C te d Ivoire savoir celles issues de ses 259 et 265 r unions et reconnu Monsieur Alassane OUATTARA comme le Pr sident de la R publique de C te d Ivoire Sans succ s UA avait d j tent d imposer ces solutions politiques contraignantes tous les protagonistes y compris au Conseil constitutionnel En d finitive l on retiendra que le Conseil constitutionnel ne donne aucune explication
27. e Pour ce faire ce scrutin devait se parer des vertus de la d mocratie en tant cr dible et transparent Finalement il maura lieu qu en 2010 pr cis ment le 31 octobre pour le 1 tour et le 28 novembre pour le second apr s plusieurs reports Apr s un premier tour salu presqu unanimement par les acteurs du processus politique nonobstant quelques r serves mises par La Majorit Pr sidentielle LMP relativement au vote dans les zones du Centre du Nord et de l Ouest de la C te d Ivoire contr l es par les Forces nouvelles les r sultats provisoires proclam s par la Commission lectorale ind pendante CEI sont confirm s par le Conseil constitutionnel charg par l article 94 al 1 de la Constitution de la proclamation des r sultats d finitifs Ils sont ensuite certifi s par le Repr sentant sp cial du Secr taire g n ral des Nations Unies en C te d Ivoire qui avait re u mandat cet effet Le second tour qui oppose le Pr sident sortant le candidat Laurent Gbagbo et l ancien Premier ministre le candidat Alassane Ouattara conna t un tout autre destin puisqu il tourne la confrontation Confrontation entre les institutions charg es de proclamer les r sultats confrontation entre les candidats La premi re r v le une contradiction entre les r sultats provisoires d livr s le 2 d cembre 2010 par le Pr sident de la CEI retranch au Golf H tel d Abidjan et les r sultats d finiti
28. e et donn e par la doctrine comme tant la marque de la cons cration de l inexistence Si tel tait le cas on pourrait encore la discuter cet gard en se demandant si elle est conforme aux r gles qui encadrent le retrait Le retrait est une des modalit s de disparition des actes administratifs c t de l annulation pour exc s de pouvoir Il consiste en une annulation r troactive des actes administratifs la diff rence de l abrogation qui n a en principe que d effet pour lavenir Cela dit le retrait ob t des r gles Par exemple en principe le retrait de l acte r gulier n est possible que s il n a pas cr de droits l exclusion des actes r guliers cr ateurs de droits S il a cr e des droits et qu il est irr gulier le retrait est possible mais condition d intervenir dans le d lai du recours contentieux qui en droit ivoirien est toujours de deux mois compter de la notification ou de la publication de l acte Pour les actes inexistants les r gles varient Ils ne peuvent ni cr er des droits ni devenir d finitifs Ils peuvent tre TD Sur P D cision relative aux ordonnances du Pr sident de la R publique 7 Voir R DEGNI SEGUI Droit administratif g n ral L action administrative tome 2 Abidjan Editions CEDA 3 dition 2003 p 324 5 J L AUTIN C RIBOT Droit administratif g n ral Paris Litec 5 diti
29. e invitation est comme faite titre p dagogique renseignant sur la n cessit de marquer le mandat pr sidentiel du sceau de la l galit constitutionnelle En effet comme d j 7 Actes administratifs inexistence CE Ass 31 mai 1957 Rosan Girard in M LONG P WEIL et autres Les grands arr ts de la jurisprudence administrative Paris Dalloz 17 dition 2009 p 497 SF WODIE L inexistence des actes juridiques unilat raux en droit administratif fran ais In AJDA 1969 p TI 8 Les grands arr ts de la jurisprudence administrative op cit p 492 8 Idem p 494 Article 3 al 2 20 rappel la Constitution ivoirienne comme celle de plusieurs autres Etats impose au candidat d clar lu la prestation de serment Cette exigence formul e par l article 39 al 2 de la Constitution ivoirienne se mat rialise par la lecture devant le Conseil constitutionnel r uni en audience solennelle d un texte qui engage le Pr sident de la R publique remplir consciencieusement les devoirs de sa charge sous peine de perdre la confiance du peuple et de subir la rigueur des lois Cet engagement qui est la fois moral politique et juridique s il est viol peut justifier la mise en cause de la responsabilit du Pr sident de la R publique pour haute trahison En effet aux termes de l article 109 de la Constitution le Pr sident de la R publique n est responsable des actes a
30. eur Op cit Cette visite a lieu le jeudi 21 avril 2011 A sa sortie d audience une question de journaliste il r pond Il faut que l Etat de C te d Ivoire fonctionne Il faut que les institutions fonctionnent Il faut que la vie reprenne dans le secteur priv comme dans le secteur public Il faut qu il y ait la normalisation 23 YAO NDRE et proc d son remplacement par le Professeur Francis WODIE Avec lui quatre autres conseillers dont le mandat n tait pas arriv expiration sont remplac s Le temps de l exception semble ne pas tre achev Pourtant la construction de l Etat de droit celle de la l gitimit des Institutions de toutes les institutions politiques administratives et juridictionnelles est ce prix Il est vrai aussi que pour ce faire les Institutions elles m mes doivent prendre la pleine mesure de leur responsabilit pour viter les crises pr judiciables la stabilit et l Etat de droit Le professeur YAO NDRE a t nomm en ao t 2009 Son mandat de six ans expirait en ao t 2015 7 Trois d entre eux nomm s en ao t 2006 devaient exercer jusqu en 2012 Le mandat du quatri me nomm en 2009 courait jusqu en 2015 comme celui de deux autres conseillers reconduits dans le nouveau Conseil pour une dur e de trois ans compter du 25 juillet 2011 Il faut enfin souligner que parmi les quatre conseillers entrants trois ont t nomm s pour 6 ans e
31. fs proclam s le 3 d cembre 2010 par le Conseil constitutionnel apr s l annulation de plus de 600 000 voix correspondant au moins 13 des suffrages exprim s Pour justifier ces r sultats d finitifs le Conseil 6 Accord de Linas Marcoussis par 3 b 7 Coalition de partis politiques d associations et de personnalit s soutenant la candidature du Pr sident Laurent Gbagbo l lection pr sidentielle d octobre 2010 Elle est compos e notamment du Front Populaire Ivoirien FPI du Parti R publicain de C te d Ivoire PRCTI de l Union des Nouvelles G n rations UNG du Parti pour l Unit de la R publique de C te d Ivoire PURCI du Mouvement National Citoyen Alternative MNCA de l Union D mocratique et Citoyenne UDCY de l Alliance Ivoirienne pour la R publique et la D mocratie AIRD et du Rassemblement pour la Paix le Progr s et le Partage RPP D cision n CI 2010 EP 32 06 11 CC SG portant proclamation des r sultats du 1 tour de l lection pr sidentielle du 31 octobre 2010 Voir la r solution 1765 du Conseil de s curit des Nations Unies du 16 juillet 2007 par 6 10 Inscrits 5 725 721 votants 4 689 366 suffrages exprim s 4 590 219 bulletins nuls 98 026 Suffrages obtenus par le candidat Gbagbo Laurent 2 107 055 voix soit 45 90 des suffrages exprim s Suffrages obtenus par le candidat Alassane Ouattara 2 483 164 voix soit 54 10 des suffrages exprim s
32. itoire de l Etat et qui collabore avec l occupant Aucun d eux ne pouvait se pr valoir d une investiture r guli re Dans l autre la C te d Ivoire il s agit des suites d un contentieux lectoral qui a vir la guerre apr s la contestation de r sultats d finitifs proclam s par le juge lectoral D autre part comme le pr cise encore Yves Gaudemet en France la nullit a t d clar e ne devoir produire de cons quences qu la suite d une constatation expresse de nullit prononc e individuellement pour chaque texte avec effet r troactif ou non selon les cas et les actes administratifs individuels ont t r troactivement valid s Idem p 611 Au contraire l ordonnance ivoirienne est plut t formul e en des termes g n raux et absolus 18 l installation effective du nouveau Parlement lu les ordonnances du Pr sident de la R publique de l habilitation judiciaire et de la ratification parlementaires De m me m me sans le dire et sans que son titre ne nous renseigne davantage l ordonnance portant annulation d actes r glementaires et individuels entendait sans doute proc der au retrait des actes administratifs pris par l ancien Pr sident de la R publique ou sous son autorit et ce en s appuyant a priori Sur la th orie de l inexistence juridique comme le sugg re la r f rence l expression nuls et non avenus utilis e par l ordonnanc
33. juridique qui motiverait sa nouvelle saisine et la remise en cause du caract re d finitif de ses d cisions que cela implique Les explications non crites sont sans doute rechercher du c t des exigences politiques comme ci dessus d montr Cela dit la d cision du 4 mai 2011 n est pas in dite qu ce seul point de vue Elle l est galement quant l argument qui soutient la proclamation d un nouveau vainqueur de l lection pr sidentielle du 28 novembre 2011 savoir la primaut des normes internationales sur les d cisions juridictionnelles internes B LA PRIMAUTE DES NORMES INTERNATIONALES SUR LES DECISIONS JURIDICTIONNELLES INTERNES Les normes et dispositions internationales accept es par les organes nationaux comp tents ont une autorit sup rieure celles des lois et des d cisions juridictionnelles R union qui a d cid de la mise en place du Groupe de Haut niveau suite la r union du Conseil de Paix et de S curit de PUA tenue le 28 janvier 2011 Addis Abeba 33 428 44 13 consid rant 14 consid rant Justement la r union d Addis Abeba o devaient tre pr sent es les conclusions du Panel des Chefs d Etats pour la C te d Ivoire le Conseil constitutionnel avait t invit participer aux travaux Il semble que les organisateurs de cette r union se pr paraient lui demander d ent riner les solutions contraignantes dict es par le Conseil de
34. l Acte constitutif y lit on La C te d Ivoire tant membre de PUA son acceptation ne devrait pas faire de doute Le rappel de ces dispositions conventionnelles indiquent que les d cisions de PUA taient opposables la C te d Ivoire qui a en accept les fondements Mais son application par le Conseil constitutionnel faisant office de juge lectoral n tait pas assur e Comme d j indiqu l article 87 de la Constitution qui a semble t il inspir le Conseil constitutionnel ne mentionne pas les d cisions juridictionnelles Bien plus l argument invoqu par le Conseil constitutionnel rompt avec le positionnement qui avait t jusque l le sien Il remet en cause deux id es d fendues ant rieurement son ind pendance qui lui a permis de r sister aux entreprises ext rieures de d possession et par ricochet la supr matie de la Constitution qui forge l autorit de ses d cisions A cet gard il est loisible de rappeler ses d cisions de 2005 et 2006 en rapport respectivement avec la fin du mandat pr sidentiel et la r solution 1721 du Conseil de s curit 4 des Nations Unies En 2005 alors que le Conseil de s curit prenant pr texte de l expiration du mandat pr sidentiel et du vide juridique proc de une r organisation du pouvoir ex cutif le Conseil constitutionnel saisi par le Pr sident de la R publique d fend plut t la th se de la continuit Il se fonde alors su
35. nne pas de d lai se contentant d indiquer que la prestation de serment devrait avoir lieu dans les meilleurs d lais 72 Sans doute a t il tenu compte encore de la situation s curitaire d ensemble qui n incitait peut tre pas imm diatement la tenue d une telle c r monie Nonobstant ces r serves l invitation a l avantage d exister Et dans les faits elle a t entendue Mieux la c r monie de prestation de serment s est d roul e dans les quarante huit heures de la proclamation des r sultats d finitifs d clarant M Alassane Ouattara Pr sident soit le 6 mai 2011 comme l exige la Constitution Par leur existence les recommandations du Conseil constitutionnel et la tenue subs quente de la c r monie solennelle de prestation de serment renseignent galement sur la validit de la prestation crite de serment r alis e initialement au Golf H tel serment destin ensuite tre transmis par voie d huissier au Conseil constitutionnel De toute vidence cette fa on de proc der ne respectait pas les formes constitutionnelles ce qu indique implicitement la d cision du Conseil constitutionnel On peut se demander d ailleurs pourquoi le Conseil ne valide pas ici en se fondant sur les circonstances exceptionnelles ce serment crit I M FALL op cit p 97 l L FAVOREU Le Conseil constitutionnel r gulateur de l activit normative des pouvoirs publics RDP 1967
36. on 2007 p 220 7 Idem p 221 TM LOMBARD G DUMONT Droit administratif Paris Dalloz 8 dition 2009 p 249 78 La jurisprudence ivoirienne qui reprend la jurisprudence fran aise Dame Cachet CE 3 novembre 1922 Rec 790 est constante cet gard comme en t moigne les arr ts El Hadj Bakary Kon CSCA 22 juillet 1981 Revue ivoirienne de droit n 3 4 5 note Ren DEGNI SEGUI pp 135 et ss et CSCA Premi re formation 23 juillet 2008 arr t n 36 SCI ARRAS C Ministre de la construction et de l urbanisme En France la jurisprudence Dame cachet a connu une volution depuis l arr t Ternon du 26 octobre 2001 Rec 497 Concl S ners D sormais aux termes de ce dernier arr t l administration ne peut retirer une d cision individuelle explicite cr atrice de droits si elle est ill gale que dans le d lai de quatre mois suivant la prise de d cision 19 Si ne 79 ES retir s tout moment par l Administration De ce qui pr c de seul le retrait pour inexistence tait juridiquement possible En l esp ce les actes consid r s pouvaient ils tenus pour inexistants Il faut au pr alable d finir l inexistence Celle ci est mat rielle ou juridique Mat rielle elle qualifie la situation d un acte qui n a jamais t pris La qualification de l inexistence juridique est plus incertaine N anmoins a minima il semble admis que l acte inexistant est toujours un ac
37. on ao t 2010 p 65 15 A LA REGULARISATION DES DECISIONS PRISES PAR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE AVANT LE 04 MAI 2011 Depuis le 04 d cembre 2010 date laquelle il s tait d clar Pr sident de la R publique et avant le 04 mai 2011 date de la d cision le donnant officiellement vainqueur le nouveau Pr sident de la R publique proclam par le Conseil constitutionnel avait pris de tr s nombreuses d cisions De toute vidence en dehors de toute proclamation officielle et en dehors de toute c r monie de prestation de serment ces d cisions ne pouvaient valoir car aux termes de l article 94 de la Constitution seul le Conseil constitutionnel est charg de proclamer les r sultats d finitifs de l lection pr sidentielle et de plus l lu proclam ne peut a uA 60 valablement exercer ses fonctions qu apr s avoir pr t serment Aucune de ces deux conditions cumulatives n tait r alis e en l esp ce du moins pour M Alassane Ouattara De ce fait d un point de vue strictement juridique il e t t difficile d accorder une validit aux d cisions prises par une autorit qui n avait re u aucune investiture officielle et qui demeurait donc incomp tente Il y avait donc en la mati re des lacunes combler et des obligations constitutionnelles respecter C est le message implicitement diffus par le Conseil constitutionnel lorsqu il prend acte des d cisions du Pr sident de
38. ospectivement cette date au moins CONCLUSION Apr s l arrestation du pr sident Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 suite une longue crise post lectorale et apr s la visite du Pr sident du Pr sident du Conseil constitutionnel Alassane Ouattara qui tenait encore ses quartiers au Golf H tel d Abidjan le Conseil constitutionnel tait attendu Interviendrait il comme certaines sources le faisaient croire pour proclamer un nouveau vainqueur de l lection pr sidentielle Si oui quels arguments invoquerait 1l La r ponse cette question tait certainement la plus attendue Les solutions apport es implicitement ou explicitement par la d cision du 04 mai 2011 sont de ce point de vue assez exceptionnelles Comme analys es elles sont loin de consacrer une jurisprudence fermement acquise et prennent quelques libert s avec la Constitution N anmoins au b n fice de la l galit constitutionnelle cette d cision a l avantage de rappeler la pr sence de la Constitution et l importance d y revenir nonobstant les circonstances particuli res qui pr sident alors Le message semble avoir t entendu A tout le moins conform ment au v u du Conseil constitutionnel et la Constitution le nouveau Pr sident de la R publique proclam a pr t serment Toutefois quelques semaines plus tard le lundi 25 juillet 2011 il tait mis fin par d cret aux fonctions du Pr sident du Conseil constitutionnel le profess
39. p 62 2 Article 3 al 2 Sign des mains de M Ouattara il est ainsi libell Je soussign Alassane Ouattara n le 1 janvier 1942 Dimbokro mari et p re de quatre enfants domicili Abidjan riviera Golf 25 BP 402 Abidjan 25 en pleine possession de toutes mes facult s pr te comme suit le serment de Pr sident de la R publique Suit ensuite la formule sacramentelle de l article 39 pr c demment rappel e 22 Un dernier point para t important analyser qui a t per u par le professeur St phane Bolle Le Conseil constitutionnel ne clarifie pas totalement la situation n e de la prestation de serment du 06 mai 2011 cette date est elle celle du d but du nouveau quinquennat Dans l affirmative par application de l article 36 in fine de la Constitution le mandat d Alassane Ouattara lu le 28 novembre 2010 arrive ch ance fin 2016 et non fin 2015 puisque le premier tour du scrutin pr sidentiel a lieu dans le courant du mois d octobre de la cinqui me ann e du mandat du Pr sident de la R publique sr L analyse ne manque pas de pertinence Sans pr sager de la position ou de l interpr tation qui pourrait tre donn e par le Conseil constitutionnel lui m me on pourrait penser que les d cisions prises par le Pr sident Ouattara depuis le 04 d cembre 2010 ayant t valid es a posteriori la date du mandat pr sidentiel en cours devrait logiquement remonter r tr
40. r l article 38 de la Constitution que le Conseil de s curit avait cru devoir 41 Vot e le 1 novembre 2006 par le Conseil de s curit des Nations unies l effet de r gir une nouvelle p riode de transition pour la C te d Ivoire apr s qu il e t t impossible d organiser les lections en octobre 2006 comme le pr voyait la r solution 1633 adopt e le 21 octobre 2005 pour parer au vide juridique qui mena ait la C te d Ivoire faute d lections dans le d lai constitutionnel d octobre 2005 48 Aux termes de cet article En cas d v nements ou de circonstances graves notamment d atteinte l int grit du territoire ou de catastrophes naturelles rendant impossible le d roulement normal des lections ou la proclamation des r sultats le Pr sident de la Commission charg e des lections saisit imm diatement le Conseil constitutionnel aux fins de constatation de cette situation Le Conseil constitutionnel d cide dans les vingt quatre heures de l arr t ou de la poursuite des op rations lectorales ou de suspendre la proclamation des r sultats Le Pr sident de la R publique en informe la Nation par message Il demeure en fonction Dans le cas o le Conseil constitutionnel ordonne l arr t des op rations lectorales ou d cide de la suspension de la proclamation des r sultats la Commission charg e des lections tablit et lui communique quotidiennement un tat de l volution de la situation
41. re engag s linfini contre ces actes pris avant le 4 mai en les dotant d une sorte de parapluie atomique ou d immunit juridictionnelle absolue en raison de l autorit th orique conf r e aux d cisions du Conseil constitutionnel par l article 94 de la Constitution pr cit e In fine il tend r soudre les cons quences de sa propre turpitude r sultant de la proclamation de deux vainqueurs Mais toutes les difficult s ne sont pas r solues pour autant En effet indirectement cette r gularisation des actes du nouvel lu a pour cons quence d enlever tout effet aux d cisions prises par le Pr sident de la R publique sortant Elle consolide ex post l ordonnance du 14 avril 2011 par laquelle le nouveau Pr sident d clare nuls et non avenus les ordonnances d crets et arr t s r glementaires ainsi que les d crets et d cisions individuels pris par ou sous l autorit de l ancien Pr sident de la R publique et de son Gouvernement depuis le 4 d cembre 2010 Cette ordonnance qui rappelle une 7 za T2 PRE UA ancienne ordonnance fran aise n tait pourtant pas exempte de toute critique D abord on aurait du mal la rattacher comme toutes les autres prises depuis 2007 l article 75 de la Constitution qui dispose que pour l ex cution de son programme le Pr sident de la R publique peut demander l Assembl e nationale l autorisation de prendre par ordonnance dans un d lai limit
42. rquer le retour une vie constitutionnelle normale apr s pr s d une d cennie marqu e par un droit constitutionnel de crise oscillant d une part entre l application de la Constitution et d autre part les r solutions du Conseil de s curit des Nations Unies et les accords politiques APr s la signature de l Accord de Linas Marcoussis qui fait suite la tentative de coup d Etat du 19 ICit par le professeur D ROUSSEAU Droit du contentieux constitutionnel Paris Montchrestien lextenso ditions 8 dition 2008 p 56 D cision n CI 2011 EP 036 04 05 CC SG du 04 mai 2011 portant proclamation de Monsieur Alassane OUATTARA en qualit de Pr sident de la R publique de C te d Ivoire La question semble d pass e en France ou la doctrine consid re que le Conseil constitutionnel statue en droit et non en quit ou en opportunit Voir notamment A ROUX Le Conseil constitutionnel est il une juridiction in M VERPEAUX M BONNARD dir Le Conseil constitutionnel Paris La documentation Fran aise 2007 p 35 D ROUSSEAU Op cit p 481 F MELEDIJE DJEDJRO Droit constitutionnel Abidjan ABC ditions 9 dition 2011 p 237 Au nombre de ceux ci l Accord de Linas Marcoussis sign le 24 janvier 2003 par les Forces Nouvelles et sept partis politiques ivoiriens sous l gide de la France assist e par d autres acteurs de la Communaut internationale l ONU la Communaut
43. scer dans les affaires int rieures des Etats Sa posture est loin d tre isol e ou marginale Elle est en effet partag e ailleurs par les juridictions fran aises et certaines autres juridictions europ ennes qui ont tendance prot ger de l emprise du droit communautaire des dispositions constitutionnelles tenues pour intransgressibles soit parce qu elles seraient sp cifiques un texte constitutionnel soit parce qu elles formeraient le noyau dur de droits fondamentaux constitutionnellement garantis le tout en liaison avec la souverainet ind passable de l Etat A l inverse elle n est pas conforme l id e que se font les juridictions internationales des rapports entre le droit D cision n 2005 011 CC SG du 28 octobre 2005 50 D cision n 019 CC SG du 06 d cembre 2006 Consid rant n 06 l Voir Fraternit Matin du lundi 06 d cembre 2010 p 3 32 CE Ass 3 juillet 1996 Kon Rec 255 CE Ass 30 octobre 1998 Sarran Levacher et autres Rec 369 Cass Ass pl n Fraisse RDP 2000 1037 note Pr tot 5J ROSSETO Ordre constitutionnel interne et droit communautaire L impossible hi rarchie in M langes en l honneur de J F LACHAUME Le droit administratif permanence et convergence Paris Dalloz 2007 pp 894 896 Idem p 896 14 international et le droit interne Cela est vrai pour la justice europ enne et ne se d ment pas non plus en Afrique
44. t le quatri me pour trois ans alors qu il aurait d l tre pour six ans conform ment la Constitution ivoirienne Voir son article 91 24
45. t plus discut e notamment lorsqu il statue au contentieux C est bien d ailleurs pour lui m me que le Conseil constitutionnel ivoirien a construit cette argumentation fond e sur la supr matie des normes internationales sur les d cisions juridictionnelles Quelles sont en l esp ce les normes et dispositions internationales pr sum es accept es par les organes nationaux comp tents et qui s imposeraient lui La d cision du 4 mai 2011 36 Q s 9 consid rant 7 Cette formulation est galement pr sente dans l article 55 de la Constitution fran aise du 4 octobre 1958 La loi semble ici entendue au sens de l acte d lib r par le Parlement et promulgu par le Pr sident de la R publique Cette d finition est emprunt e P AVRIL et J GICQUEL Lexique de droit constitutionnel Paris Puf 2 dition 2009 p 72 Cette compr hension de la loi laquelle se r f re l article 87 de la Constitution a t confirm e par le Conseil constitutionnel dans une r cente d cision D cision n CI 2012 131 27 03 CC SG relative la requ te en inconstitutionnalit des articles 256 266 du code des assurances de la conf rence interafricaine des march s d assurances dit code CIMA Les juridictions sont donn es comme des institutions dont la fonction est de dire le droit Au del l l ment essentiel qui para t caract riser la juridiction c est l autorit de chose jug
46. te entach d une ill galit particuli rement grave et flagrante L inexistence mat rielle doit tre ici cart e car les actes en cause ont t pris Quid de l inexistence juridique Serait il possible de la soutenir en la justifiant notamment par la grave irr gularit qu aurait constitu l incomp tence de leur auteur l ancien Pr sident de la R publique dont l lection quoique contest e et peut tre contestable avait t pourtant valid e par le Conseil constitutionnel Cette th se est juridiquement peu d fendable Car le Pr sident sortant pouvait se pr valoir formellement avant la d cision du 4 mai 2011 d une investiture r guli re Au del de ce qui vient d tre dit il faut encore constater qu au moment o le Conseil constitutionnel r gularise les d cisions du Pr sident de la R publique lu celui ci n a pas encore pr t serment Sans doute aurait il t conforme au droit que cette r gularisation se fasse apr s la prise de fonction officielle qui doit constitutionnellement avoir lieu apr s la prestation C est une exigence constitutionnelle laquelle le Conseil constitutionnel invite le candidat proclam lu B LA RECOMMANDATION DE LA PRESTATION DE SERMENT Apr s avoir proclam M Alassane Ouattara Pr sident de la R publique de C te d Ivoire le Conseil constitutionnel l invite pr ter serment en audience solennelle dans les meilleurs d lais Cett
47. tratif Tome 1 Droit administratif g n ral Paris LGDJ 16 dition 2001 pp 575 576 S Article 3 de sa d cision 16 En droit administratif cette th orie est utilis e par le juge administratif pour couvrir l ill galit d actes administratifs dict s dans des circonstances de crise Exceptionnellement ces mesures ill gales en p riode normale sont reconnues valides parce qu elles apparaissent n cessaires pour assurer l ordre public et la marche des services publics Cette couverture juridique est admise deux conditions l existence d une situation profond ment anormale qui place l administration dans l impossibilit de respecter la l galit normale A l origine la th orie a permis la validation d actes ill gaux dict s durant la premi re guerre mondiale Si l on en croit le professeur Yves Gaudemet qui s appuie sur la jurisprudence du Conseil d Etat elle a ensuite englob les p riodes de difficult s consid r es comme des suites de la guerre et en temps de paix les p riodes critiques comme les p riodes de menace de gr ve g n rale ou encore en l absence de toute crise g n rale lorsque dans les circonstances de l esp ce l application de la l galit normale comporterait une menace grave de d sordre En l esp ce le Conseil constitutionnel se r f re peut tre la guerre qui a suivi l lection pr sidentielle et
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