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Tome I - Cesdip

1. enqu te nationale vol 1 Ren e ZAUBERMAN Philippe ROBERT Claudine PEREZ DIAZ Ren LEVY avec la collaboration de Jean MACIOSCEK 1990 n 52 CENTRE DE RECHERCHES SOCIOLOGIQUES SUR LE DROIT ET LES INSTITUTIONS PENALES UA CNRS 313 4 rue de Mondovi 75001 PARIS T l 42 61 80 22 p 58 52 LES VICTIMES COMPORTEMENTS ET ATTITUDES enqu te nationale de victimation vol 1 CESDIP Ren e ZAUBERMAN 1990 n 52 Philippe ROBERT Claudine PEREZ DIAZ Ren LEVY avec la collaboration de Jean MACIOSZEK L exploitation informatique de cette enqu te a t r alis e sur les ordinateurs du Centre Interr gional de Calcul Electronique CIRCE du CNRS Table des mati res R SUM rares lisibensdendanedecde desde see 7 I re partie pr sentation de la recherche 11 INCTOQUCELON ss Hide seen diner added eus eds 13 Chapitre 1 Organisation de la recherche 27 I Le champ explor RS 27 A la gamme des infractions T teQUes sise ei iessesu sens 27 B la p riode de r f rence s 30 II Le protocole d enqu te 4 5uisesusrasdccusst 31 LI E G DSLIUMeNLt 2 74 Eta EEEa a a ea 38 A les sources de l instrument 40 B formulation de la consigne 41 C les grandes lignes du question HOLLO AE 42 I s r 1I incident 3 52 kratta a aea 43 2 sur les attitudes g n rales 44 3 identification sss esea kine eaS 45 D mode d emploi du question NAlrTe G
2. elle Ce signalement n entra ne une suite p nale que dans un cas sur cinq et pourtant c est le groupe qui pr sente le plus fort taux de satisfaction envers la police 47 6 cette appr ciation para t tenir au caract re purement instrumental de leur d marche leur d p t de plainte n a quasiment jamais en effet de fina lit r pressive Ils obtiennent peu de la police mais en attendaient peu et affirment qu en cas de nouveau vol ils r it reraient la d marche Le d p t de plainte est ici une simple formalit n cessaire la d claration aux assurances C est d ailleurs le groupe de vol s qui s adresse le plus fr quemment ces derni res 86 Son taux de satisfaction est parmi les plus lev s mais il existe une minorit significative de m contents qui n ont pas r ussi se faire rembourser Autre caract ristique ces victimes affir ment avoir pris la suite de l incident des pr cautions qui compar es celles d autres groupes apparaissent rationnellement cibl es am lioration de leur police d assurance acqui sition de mat riel de protection mise en s ret d objets de valeur En d finitive ces victimes traitent un vol de ou dans une voiture sans aucune implication motive elles utilisent les diff rents recours dans le but d obtenir un d dommagement et de pr venir des pertes ult rieures La mani re dont elles relatent l incident et leurs r actions est tr s consonna
3. L examen d taill des PCS des victimes relevant de la population en question r v le cependant qu elle est loin de ne se composer que de personnes qui de par leur activit et leur position sociale taient effectivement suscep tibles d tre l objet des atteintes en question En effet dans certains cas les r pondants n ont pas tenu compte de la restriction relative au caract re personnel de la victimation qui figurait dans la question ainsi des salari s de rang variable mais en g n ral plut t des cadres ont relat des incidents ayant affect 258 l entreprise qui les emploie Dans d autre cas des r pondants ont estim que l incident dont ils avaient t victimes correspondait davantage la notion d atteinte li e la vie des affaires qu aucune autre des infractions que leur proposait le questionnaire Il s agit en g n ral de litiges financiers d ordre priv ou de difficult s li es des relations contrac tuelles Ce constat nous a amen s chercher dis tinguer au sein de cette population les personnes et les faits les plus proches du profil escompt de ceux qui en taient plus loign s Nous avons ainsi cherch constituer un noyau dur de victimes regroupant les individus qui simultan ment appartiennent aux cat gories socio professionnelles pertinentes et ont subi des incidents relevant de la vie des affaires nous avons isol les actifs non salari s artisans commer
4. leur agresseur et tentent de le raisonner dans les m mes proportions 47 1 des cas ce qui dans 1 Les tableaux et graphes relatifs aux victimes d agression sont regroup s en annexe p 245 340 liste des tableaux p 68 et ss 175 les deux cas correspond grosso modo la moyen ne En revanche ils sont un peu moins nombreux que les autres prendre la fuite 26 5 Le plus caract ristique dans leur r action l v nement c est probablement la fr quence de l appel au secours 47 1 contre 24 4 en moyenne accompagn d un sentiment d impuissance galement plus fr quent que jamais 70 6 contre 58 5 en moyenne apparemment leur appel n a pas t tr s efficace presque la moiti de ces victimes 47 1 contre 38 4 en moyenne se plaignent de l attitude des t moins qui disent ils auraient pu les aider mais n en ont rien fait En tudiant les suites psychologiques de l incident on est frapp par la fr quence d une perte de confiance 76 5 contre 62 en moyenne le plus souvent durable Bien que proche de la moyenne le sentiment d isolement y est aussi tr s fr quent et le plus souvent tr s marqu En revanche c est dans cette classe que l on prouve le moins souvent de r action vio lente envers l auteur apr s l incident 61 8 quand m me mais contre 80 5 en moyenne De plus quoique la peur soit tr s r pandue parmi ces victimes apr s l agression elle l est moins
5. parmi les travaux du Comit Peyrefitte sur la violence pour lequel avait t r alis e une tude de victimation Peyrefitte 1977 Annexes ou encore dans des travaux sur le sentiment d ins curit Lagrange et al 1983 1984 1987 1988 Authier 1986 une recher che sur les femmes victimes de s vices au cours de leur vie maritale Dootjes Dussuyer et al 1980 des travaux sur les rapports entre tra vailleurs migrants victimes et justice p nale Soubiran s d et 1981 En d finitive c est quand l effort de connaissance des processus p naux a conduit s int resser de plus en plus l amont du syst me p nal c est dire ses m canismes d approvisionnement que la victime a fait sa v ritable perc e comme objet de recherche Car de la loi qui incrimine un comportement au juge qui punit un d linquant la route est sinueuse La loi qui cr e une infraction pr voit une disposition abstraite dans chaque cas il faudra appr cier si les conditions qu elle pr voit sont effectivement remplies c est le r le m me du juge Mais pour qu une affaire parvienne jusqu lui encore faut il que des gens estiment qu il s agit probablement d un d lit qu il convient de lui soumettre le cas Dans cet acheminement d une affaire vers le juge interviennent bien entendu toute une s rie de professionnels qui jouent un r le bien connu juge d instruction procureur policier Robert 1977 Mais on s est aper u q
6. 10 3 en moyenne On peut supposer que le recours une juridiction consulaire dans un litige de droit du travail visait la pr serva tion des droits de salari s dans des cas de faillite Notons enfin que ce groupe est l g re ment surrepr sent pour les plaintes au parquet 9 1 contre 6 2 en moyenne Cet ensemble de recours d crit une configu ration tr s judiciaire les dommages sont assez graves pour qu on se lance dans un proc s Ces victimes utilisent encore d autres solutions plus de la moiti d entre elles s adressent 247 l inspection du travail mais dans une propor tion conforme la moyenne 60 6 contre 58 2 c est probablement un pr alable tr s r pandu En revanche la classe des plaideurs recourt moins que la moyenne au r glement direct Il est curieux d observer toutefois que c est la classe o l auteur a le plus souvent essay de faire peur la victime apr s l incident 36 4 contre 30 8 en moyenne ce qui renforce encore l impression de s rieux de l affaire Finalement ces victimes ne sont pas tr s satisfaites de l action entreprise certes 21 2 d entre elles contre 6 8 en moyenne affirment l efficacit des recours judiciaires mais elles sont 69 7 contre 60 3 en moyenne juger que rien n est efficace Il s agit donc en d finitive d affaires s rieuses et vivement ressenties que l on tente de traiter par le moyen le plus lourd dont on dispo
7. 217 pourtant traitent assez facilement un incident jug galement minime elles sont les plus nom breuses avoir peur de toutes sortes d infrac tions et ceci alors m me qu elles comptent la plus forte proportion d enqu t s ne rapporter qu un seul incident Moins oppos es l autod fense homicide que les tranquilles elles y sont cependant plus d favorables que les inertes ou les associa tifs Autre diff rence avec les n gociateurs tranquilles ce sont les moins nombreuses voir dans le ch mage la cause de la d linquance les plus nombreuses au contraire incriminer une baisse de la moralit Quant au jugement sur la police il ne s carte jamais vraiment de la moyenne tout en tant constamment moins bien veillant ou moins indiff rent que celui des n gociateurs tranquilles Sur les questions d ordre les n gociateurs inquiets n ont pas la coh rence lib rale des tranquilles ou autoritaire des inertes Comme chez les premiers peu attendent de l Etat une protection de la propri t priv e rap pelons que les deux classes de n gociateurs sont celles qui pratiquent le plus l arrangement direct l exclusion d autres solutions les deux aussi qui envisagent le moins un recours la police en cas de nouvel incident Proches encore des n gociateurs tranquilles quand ils admettent la gr ve dans les services publics les inquiets s apparentent plut t aux inertes dans le
8. cet gard que la confiance faite aux m dias est ici son maximum Toutefois il ne faut pas en d duire que ce groupe serait particuli rement polaris sur la criminalit Il la tient certes pour un probl me 233 social important mais plut t moins fr quemment que la moyenne 74 1 contre 79 4 en moyenne et la part des victimes qui en font rarement tat dans leurs conversations y est plus importante que dans les autres groupes Non seulement la pr occupation envers la d linquance quoiqu affirm e n est pas des plus intenses mais surtout la peur du crime appara t tr s mesur e Ceux qui craignent la d linquance traditionnelle sont toujours minoritaires et largement au dessous de la moyenne la seule peur fr quente 66 7 contre 63 en moyenne correspond tr s rationnellement au genre d incident qu ils viennent de subir C est en effet le groupe o la proportion d incidents datant de moins de 6 mois est la plus importante 25 9 contre 17 8 en moyenne Bien qu assez nostalgiques ces victimes ne sont gu re plus hostiles que la moyenne au chan gement mais ne le supportent que s il va pas lents Dans l ensemble les positions manich ennes sont parmi les plus fr quentes et toujours nettement sup rieures la moyenne N anmoins le refus d embauche d un ex d tenu y est approuv plus rarement C est aussi globalement le groupe o les opinions lib rales sont les plus rares toujour
9. sociale la pr fecture ou un lu mais il s agit toujours de solutions tr s marginales certes aussi plus de 50 de ses membres font appel l Inspection du travail mais c est inf rieur la moyenne On peut rap procher de cette faible consommation insti tutionnelle le motif le plus surrepr sent pour expliquer l absence de plainte aupr s de la police on sait d exp rience que cela ne sert rien et en effet ces victimes ont d j Significativement subi d autres sortes d infrac tions Finalement l issue caract ristique est bien celle laquelle ces victimes ont pens d abord la tentative d arrangement amiable laquelle on recourt ici de mani re presque 242 unanime ou du moins que l on tente sans toujours y parvenir probablement puisque 21 3 de ces victimes contre 15 7 en moyenne ignorent quel est l auteur de l incident Ce traitement caract re priv de l af faire est encore renforc par la fr quence in gal e au recours des proches parents amis ou coll gues Quoiqu il en soit le r sultat n enthousiasme pas ces victimes dont les deux tiers estiment qu aucune d marche n a t efficace proportion l g rement sup rieure la moyenne qui est de 60 3 3 Seule une minorit 19 3 contre 10 3 en moyenne reconna t quelqu efficacit la n gociation directe Toutes les autres solutions sont jug es inef ficaces la quasi unanimit En fin de compte
10. ta partir du moment o l on con oit l existence d v nements rares D o une m thode d interpr tation composite unissant une approche bas e sur les surrepr sentations significatives une lecture plus qualitative qui s int resse des surrepr sentations moins marqu es pourvu qu elles contribuent donner une description d un groupe qui ait du sens Peut tre pourrait on parler de syst matisation d observations qualitatives 1 Les cas b nins Ces victimes de violences familiales au nombre de 18 soit 43 9 de la population n ont donc par d finition pas t durablement marqu es dans leur corps n ont pas durablement ressenti de peur la suite de l incident et n ont pas fait appel la police il faut dire que les dommages physiques au tiers sont dans ce groupe tr s minoritaires et qu en aucun cas l agresseur n tait arm Par ailleurs les dommages mat riels sont galement les plus rares et l auteur a bien moins souvent qu ailleurs tent d intimider sa victime Le r cit des r actions au moment m me de l incident laisse aussi penser qu il n a pas t sp cialement dramatique ainsi la discussion a t possible plus souvent que d habitude il n y a quasiment jamais eu d appel l aide alors qu il existe dans la moiti ou les trois quarts des cas dans les autres types Les tentatives de fuite galement se situent tr s bas alors qu elles interviennent dans la qua
11. tistes ou de droite 2 Les demandes de secours Cette petite classe de 22 individus soit 13 4 de la population nous la surnommerons la classe des demandes de secours Elle se caract rise d abord par la relative fr quence des vols avec violence dont ses membres sont victimes jamais au lieu de travail cependant il se s agit pas de hold up Si l on en croit la fr quence des incidents survenus dans des lieux publics il s agirait plut t d arrachages de sacs mains L auteur est tout aussi inconnu que dans les autres clas ses de la population mais c est la seule o il soit fr quemment arm 59 1 contre 34 8 3 en moyenne 5 Les victimes ont particuli rement souvent r sist l agresseur du coup c est le groupe o le moins fr quemment se trouve d nonc e la l chet des t moins ou prouv un sentiment d impuissance Cette classe vient g n ralement en t te par la fr quence des chocs psychologiques cons cutifs l agression sans pourtant s carter 5 Quoi qu il ne semble pas s agir d arme feu 181 beaucoup de la moyenne et ces r actions sont plut t mod r es ou passag res L incident n est pourtant pas n gligeable le dommage physique est presqu aussi fr quent que dans la classe des hargneux et il s y ajoute une minorit significative de dommages physiques support s par des tiers Une fois sur deux il y a aussi dommage mat riel ce qui constitue la fr
12. vous t victime de l un des faits suivants y compris les tentatives Suivait une liste des huit types d infractions Au cas o la r ponse 1 Sur les probl mes et recherches li s la m morisation voir Zauberman 1982 c 31 tait positive on demandait l interview s il acceptait de r pondre plus tard un question naire plus d taill concernant cette ou ces infraction s Cette phase s est elle m me d compos e en plusieurs vagues de questionnaires pour des raisons de co t avantage et dans les limites d un budget inextensible il en avait t pr vu un maximum de cinq au cours de chacune d elles environ 2 000 personnes taient interrog es Apr s les deux premi res vagues nous avons proc d un examen des premi res donn es pour v rifier le rendement de la proc dure r ponse positive la question sur la victimation d une part puis la question sur l acceptation d un questionnaire ult rieur d autre part ce stade 23 9 des interrog s se reconnaissaient victimes d au moins l un des faits et les deux tiers d entre eux acceptaient de r pondre une entrevue ult rieure ces r sultats tant naturellement diversifi s selon les types d infractions le rendement final de ces deux premi res vagues gens auxquels nous pouvions esp rer appliquer un questionnaire approfondi tait donc d environ 15 Ces rendements se maintiendront peu pr s constants apr s la troisi
13. Si l on consid re l ensemble des plus de 50 ans on les trouve l g rement surre pr sent s La fr quence des scolarit s sup rieures quoique loin derri re celle des tranquilles d passe largement la moyenne 41 1 contre 31 6 La r partition entre actifs et inactifs se fait elle selon la moyenne Deux groupes socio professionnels quoique ne repr sentant pas les plus gros effectifs distinguent cette classe de la distribution d ensemble les ind pendants qui passant de 5 1 en moyenne 8 9 occupent ici leur rang le plus lev et les cadres et professions intellectuelles sup 219 rieures 19 6 au lieu de 15 3 en moyenne Ces victimes sont parmi celles dont la diversification du patrimoine d passe la moyenne Leur patrimoine immobilier se distingue surtout par la surrepr sentation des autres biens immobiliers 17 9 contre 13 2 en moyenne ce qui est rapprocher de la pr sence marqu e d ind pendants Leur patrimoine mobilier inclut d une part des comptes terme leur plus haut niveau d autre part des obligations et actions ainsi que des objets pr cieux leur deuxi me rang Pr tendant plus souvent que les associa tifs et les inertes ne jamais pratiquer ces victimes sont aussi les moins nombreuses avoir re u une ducation religieuse encore que celle ci les a plus que dans toute autre classe beaucoup marqu es et qu elles sont les premi res v
14. comme celle la l gisla tion sur les trangers A l int rieur m me du champ des infractions victimation individuelle on se trouve aussi confront un probl me de d finition des comportements dont on soup onne qu elle n est pas socialement uniforme De fa on g n rale la solution retenue a t la description concr te des comportements qu on cherchait mesurer de fa on liminer la n cessit pour les enqu t s de faire des jugements complexes concernant la signification des v nements Clarren Schwartz 1976 Un tel proc d pour tre clair en son principe n en comporte pas moins des limites ou des obscurit s Tout d abord il n cessite encore une fois de s en tenir des infractions dont la d finition juridique et par contrecoup concr te ne pose pas de probl me et c est ainsi qu il sera plus ais de d crire l enqu t des faits constituant un vol que d autres constituant une escroquerie qui peut prendre des formes beaucoup plus complexes et ambigu s Par l aussi on se trouve amen restreindre notablement le champ explor En outre plusieurs enqu tes ont montr qu il existe des diff rences d appr ciation des comportements selon les groupes sociaux C est propos des comportements violents que le probl me se pose le plus nettement et de nombreuses recherches 22 montrent des diff rences dans les d finitions que des groupes diff rents appliquent des
15. est cependant loin d tre absolue puisque ce groupe est le dernier les accuser de paresse et le premier de loin regretter leur manque de moyens Analyse plus institutionnelle qu individuelle qui concorde avec celle qu il fait des causes de la d linquance il est le premier les chercher dans le ch mage C est finalement en examinant certaines caract ristiques de ces victimes qu on comprend la logique de cette relative distance vis vis de la victimation subie et m me de la d linquance en g n ral elles ont pour elles d tre plus souvent des hommes et plus souvent jeunes ce qui les aide sans doute supporter leur infortune d un coeur plus l ger Et cela d autant plus qu elles ne sont pas d nu es de toute ressource sociale certes leur patrimoine comprend rarement plus d une sorte d l ments et les plus courants assurance vie et livret d pargne d passent peine l occurrence du tiers la propri t du logement comme celle 202 d objets pr cieux sont quasi inexistantes Mais par ailleurs ces victimes viennent en t te pour la proportion d tudes sup rieures elles sont plus port es la vie associative sortent plus souvent et on trouve parmi elles en minorit certes mais les autres classes en sont d pourvues des cadres Habitant davantage les zones d urbanisation intense r gion parisienne grandes m tropoles r gionales elles sont quasiment les seules se reconna tre
16. hostile que le groupe des terrifi s l expli cation par le ch mage il est par ailleurs bien moins souvent x nophobe Il s agit de victimes tr s attach es l ordre mais nuance encore par rapport aux terrifi s qui mettent moins l accent sur la Sauvegarde d un ordre naturel que sur l ordre institutionnel que doit engendrer l action de l Etat moins souvent attach es que les k victimes terrifi es l autorit parentale 120 moins souvent hostiles la discussion ces victimes adh rent au contraire plus souvent l exigence de maintien de l ordre par le gouvernement et la restriction du droit de gr ve dans les services publics Si elles sont un peu moins nombreuses que les terrifi es r clamer que l Etat prot ge la propri t c est vraisemblablement qu elles ont moins peur que ces derni res des atteintes patrimoniales Cette classe tr s r ticente envers le changement social et tr s pass iste est toute fois moins crisp e que celle des terrifi s Elle est loin d en avoir la coh rence manich enne on y rel ve notamment une certaine r ticence consid rer a priori que tout d linquant est irr cup rable En mati re de moeurs c est au contraire le groupe le plus strict En r sum presqu aussi alarm e que la classe des terrifi s celle ci est moins fon ci rement d sesp r e une issue pourrait se dessiner dans une intervention plus vigoureuse de l Etat Il
17. moins port es prendre ensuite des pr cautions nouvelles La question se pose de savoir si ce groupe isol par le traitement statistique en raison de la minceur de l incident et de l absence de recours la police pr sente une consistance id ologique La peur du crime y est globalement moins fr quente qu ailleurs de fa on tr s logique elle atteint son maximum propos des victima tions subies les atteintes aux personnes 54 5 suivies de tr s pr s par les atteintes aux biens 51 5 les autres peurs du crime ne r unissent jamais une majorit de la classe La pr occupation sociale 78 8 d passe la peur ce qui est constant dans tous les groupes d agress s cependant les classes d incidents mineurs et de demande de secours sont un peu plus mesur es sur ce point que la classe des hargneux Autre indicateur de la moindre implication de cette classe envers la d linquance ceux qui en font un sujet de conversation r current y sont les moins nombreux La d linquance est attribu e une causalit sociale plut t qu individuelle le ch mage est la raison la plus fr quemment avanc e 36 4 3 ce qui est propre cette classe En revanche elle vient en dernier quand il s agit d incriminer soit la baisse de moralit soit la pr sence des trangers Elle est aussi la derni re admettre que l on tue pour d fendre ses biens Sous ces trois aspects elle s oppose nettement aux hargne
18. pation la vie associative selon l hypoth se d une relation inverse entre sociabilit et peur du crime Autre exemple la recherche qualitative avait point l influence des valeurs religieuses plut t que de la croyance Nous avons donc construit un ensemble de questions portant sur 45 la pratique l ducation religieuse re ue et celle ventuellement transmise Enfin toute une s rie de questions ont t consacr es au patrimoine et sa diversit Une grande partie des incidents constituant des atteintes patrimoniales ce type d information est particuli rement utile et de surcro t les hypoth ses sur la f tichisation du patrimoine Capdevielle 1986 peuvent constituer une piste pour expliquer l intensit de l motion ressentie D Mode d emploi du questionnaire Compte tenu de la longueur du question naire on ne pouvait esp rer administrer la partie sp cifique un trop grand nombre de fois chaque enqu t Si pendant la p riode de r f rence il avait t plusieurs fois victime il fallait donc op rer des choix Dans une s rie d incidents de m me nature On interrogeait donc sur le plus r cent la fois parce que c tait probablement le plus pr sent en m moire et parce qu il permettait de Saisir les ventuels effets de l accumulation d exp rience En revanche interroger aussi sur les cas pr c dents aurait risqu de cr er des confusions Si l enqu t avait t victime d
19. plus encore qu elle r v lait un caract re priv 23 2 A ces deux motifs principaux vient s ajouter une troisi me cause d abstention la victime a d j fait l exp rience de l inutilit de cette d marche 16 2 Un quatri me motif beaucoup moins fr quent 10 1 8 m rite pourtant qu on s y arr te il s agit de la peur de repr sailles que l on peut rapprocher des cas plus fr quents dans cette classe qu ailleurs o la victime dit avoir fait l objet d une tentative d intimidation de la part de son adversaire 26 3 9 Tous les agress s qui all guent craindre une vengeance se retrouvent au sein de ce groupe 6 1 3 de l chantillon Compar e aux r sultats d en qu tes trang res cette proportion para t rela tivement lev e comparable seulement celle des Etats Unis BJS 1989 89 Le refus d aviser la police par crainte d une vengeance para t bien moins fr quent dans d autres pays europ ens de 1 3 des cas cf Killias 188 1989 114 Hough et Mayhew 1985 64 Mayhew et al 1989 74 Skogan 1984 126 Une partie des victimes d incidents mineurs n goci s qui ont song aviser la police sans le faire ont probablement t devanc es par celle ci cette classe concentre en effet tous les cas une douzaine o la police est intervenue sans que la victime le requi re Intervention qui n am ne pas toujours une lucidation de l affaire au total 7 appels plus
20. quence la plus lev e Comme chez les hargneux la premi re id e qui vient l esprit d une large majorit de ces victimes est de porter plainte aupr s de la police et d ailleurs toutes le font Bien que tr s m diocre le taux d lucida tion est tr s sup rieur celui quasiment nul de la classe des hargneux n anmoins il est curieux d observer la faiblesse du taux d efficacit attribu la police moins de 5 de cette classe estiment la police efficace autrement dit les 3 4 des cas d lucidation n entra nent pas d appr ciation d efficacit Quant la satisfaction mod r e certes quoique plus fr quente que le jugement d efficacit elle reste inf rieure au nombre de cas lucid s 6 Toutefois en cas de nouvelle agression ces victimes seraient quasi unanimes d poser plainte nouveau Compar es celles des hargneux les motivations de la plainte apparaissent beaucoup moins fr quemment instrumentales et plus fr quemment r pressives dans les deux cas elle r pond aussi la 6 A vrai dire il ne faut pas s exag rer la port e de ces incoh rences vu le faible nombre de cas concern s 4 victimes disent que l affaire a t lucid e 3 se d clarent satisfaites de la police 1 l estime efficace 182 recherche d un secours imm diat Cette classe se distingue aussi de la pr c dente par l utilisation d autres recours notamment par la demande de conseil
21. quents encore que dans tous les autres cas 15 1 contre 18 9 en moyenne 7 Par ailleurs le dommage mat riel est plus rare que jamais moins d un cas sur cinq et le dommage physique lui m me ne se produit qu une fois sur 7 En raison du poids de cette classe dans la population m me un cart la moyenne faible peut avoir une signification d faut d cart la moyenne on tiendra compte des valeurs absolues et de la position par rapport aux autres classes 186 trois contre deux fois sur trois environ dans les autres classes En revanche elle ne se diff rencie pas quant au lieu de l incident dans deux tiers des cas il s agit d un lieu public cependant on y rel ve la seule minorit significative d agression sur les lieux de travail 12 1 5 M me observation en ce qui concerne l auteur comme dans les cas pr c dents il est inconnu trois fois sur quatre mais c est ici que l on trouve la plus forte minorit d auteurs bien connus de la victime 19 2 5 8 L impression de moindre gravit est confirm e par la fa on dont la victime dit s tre comport e lors de l incident moins de r sistance que dans les autres classes et surtout beaucoup moins d appels au secours Plus de la moiti de ces victimes ressentent un sentiment d impuissance mais seulement un gros tiers se plaint de n avoir pas t aid Du reste les suites psychologiques de l agression bien que tr s fr quentes son
22. ralement plus ancien que dans la classe des satisfaits 6 sur 13 entre 7 et 12 mois et plus souvent qu ailleurs associ des victima tions d autres sortes La r action violente envers l auteur y est quasiment unanime et le sentiment de perte de confiance tr s lev ce qui est le cas de toutes les classes sauf celle des satisfaits 2 Globalement les victimes d infractions au droit du travail ne sont pas des nantis ce qui est coh rent avec la situation de subordination salariale qu implique le type d incident consid r ainsi ils ont de tous les groupes et si l on excepte le tout petit groupe de victimes de violences familiales la plus forte proportion de victimes sans patrimoine aucun 23 4 ou dot es d un seul l ment de patrimoine 31 5 3 Dans les tableaux les conseill s 3 apparaissent sous a rubrique consultation avocat et dans les graphiques sous avocat 237 La Quant au sentiment d avoir se d brouiller seul il est nettement plus fr quent que dans la classe pr c dente mais l g rement moins que dans les trois autres Nulle autre classe n est aussi unanime quant ce qu il convient de faire 12 d entre ces victimes sur 13 pensent imm diatement s adresser des juristes id e qui ne vient spontan ment l esprit de personne d autre De fait ce type de recours sera mis en oeuvre plus fr quemment que dans les autres classes 69 2 contre 3
23. re de moeurs sp cialement 239 quant la libert de disposer de sa vie Enfin on les trouve g n ralement dans la moyenne pour les questions d ordre n anmoins ils sont les plus favorables la r glementation de la gr ve dans les services publics ceux aussi qui demandent le plus l Etat de prot ger la propri t priv e revendication tr s consonnante leur peur du vol Ce groupe plut t lib ral pr sente un seul noyau dur la peur pour ses biens qui explique tr s bien son choix sur l tiologie de la d lin quance on y incrimine sp cifiquement la volont d avoir de l argent sans travailler qui conduit naturellement au vol Le scepticisme envers la bureaucratie polici re entre proba blement aussi dans ce sch ma Enfin on ne s tonne pas de les voir r clamer de l Etat une protection accrue de la propri t Leur conception de l ordre tatique para t plus instrumentale que symbolique on ne demande pas le maintien d unOrdre en soi mais l efficacit des services rendus aux citoyens 11 est assez difficile de situer ce groupe travers les caract ristiques sociales de ses membres tant ils sont peu nombreux Tout au plus peut on relever que les cadres sup rieurs ou assimil s rassemblent eux seuls 4 cas soit le tiers de l effectif contre 12 3 en moyenne Toutes les autres PCS sont sous repr sent es 4 Les actifs semblent un peu moins nombreux qu l ordinaire et surtout tr
24. sentant aussi les cambriol s de la r gion parisienne donnent un poids plus important ceux des grandes villes tbl 2 2 la sous repr sentation commence avec les agglom rations de moins de 100 000 habitants et va s accentuer mesure que diminue la taille de la localit tbl 2 1 f ceux qui s estiment victimes d infractions de consommation Nous avons expos supra les raisons qui nous ont amen s inclure cette cat gorie dans l enqu te malgr les ind niables complications qu elle y indroduit le taux tr s important de r ponses positives aussi fort que le cambriolage et m me le taux le plus lev dans les sondages IFOP tb1l 2 2 montre a posteriori le bien fond de cette tentative En contrepartie la gamme de situations concr tes para t beaucoup plus h t rog ne que dans les cas 65 pr c dents et nombre d entre elles auraient probablement du mal tre reconnues comme infractions Cette tendance des interview s inclure ici des incidents probablement non incrimin s mais o ils ont le sentiment d avoir t trait s malhonn tement t moigne de l assise sociale dont b n ficie le mouvement de criminalisation l oeuvre dans ce domaine La r partition par sexe est tr s quilibr e encore que les sondages IFOP donnent un poids plus consid rable aux femmes tbl 2 2 mais comme pour le vol elle cache une surrepr senta tion masculine dans la population active avec un maximum c
25. th orique de cat gories est de huit n en comporte en r alit que trois qui soient utiles c est dire la fois de sens non ambigu et d effectifs suffisants pour l analyse GE annexes V p 343 5 pas de peur durable ni de cons quences pour la sant et pas de recours la police ce sont les cas b nins N 18 5 peur durable cons quences pour la sant et recours la police ce sont les cas vraiment graves N 7 peur durable cons quences pour la sant mais pas de recours la police N 7 ce sont les cas interm diaires C est cette variable ainsi construite que reprenant la d marche suivie avec les classes de nu es dynamiques dans les autres populations nous avons crois e avec d autres avec les autres variables relatives l incident pour en compl ter la description avec les variables id ologiques et les caract ristiques sociales pour en fournir l arri re plan Dernier point aborder dans cette introduction celui du probl me pos par l interpr tation de ces croisements compte tenu de la faiblesse des effectifs en cause Pour l analyse d aucun des types retenus moins encore pour les cas graves et interm diaires que pour les cas b nins nous ne pouvions les yeux ferm s nous appuyer sur la l gitimit fournie par une bonne repr sentativit Mais le faible effectif de certains groupes de doit pas titre de principe interdire l interpr tation 199
26. victime conna t l auteur enfin troisi me cas de figure l interconnais sance aux deux tiers en mati re de vie des affaires ou aux trois quarts en mati re de droit du travail les auteurs sont alors souvent bien connus des victimes M me si la victime ne conna t pas l auteur en core peut elle le rencontrer lors des faits tbl 3 2 p 34 C est videmment le cas pour toutes les situations de violences interpersonnelles a ne l est pratiquement jamais pour le vol 12 2 seulement des cas encore moins pour le cambriolage 3 9 des cas Les victimes de ces deux infractions esti ment rarement que l auteur tait arm tbl 3 2 p 34 8 2 pour le vol 9 1 pour le cambriolage 5 en tous cas il ne s agit 5 On se demande comment 9 1 des victimes cambriol es peuvent pr tendre que l auteur tait arm alors que seules 3 9 d entre elles ont 81 jamais d une arme feu L armement est videm ment un peu plus cons quent quand il s agit de violences 17 1 5 en mati re de violences domestiques dont 2 4 d arme feu et 34 8 pour les agressions ce que confirme l International Crime Survey pour la France Interview 1989 tableau 214 Avec les 9 8 d armes feu recens es dans ce dernier cas on se Trouve en France et sous r serve de la varia bilit due aux faibles effectifs dans un ordre de grandeur comparable celui observ dans le National Crime Survey am ricain o des 31
27. 12 interventions non provoqu es par la victime ne donnent que 5 lucidations Moyennant quoi cette classe obtient le meilleur taux d lucidation par rapport aux incidents connus de la police 1 sur 4 mais on tombe 1 sur 20 par rapport l ensemble des incidents mentionn s par les victimes parce qu ici contrairement aux autres classes la police en ignore finalement les 4 5 me L appr ciation d efficacit est aussi n gative ici qu ailleurs 3 fois sur 4 mais elle n y a pas le m me sens puisque dans les autres classes tout le monde fait quelque chose au moins appeler la police alors qu ici la grande majorit ne fait rien L efficacit at tribu e au r glement direct est nettement en dessous de la fr quence de la tentative d arrangement 18 2 des effectifs jugent efficace une d marche que 34 3 tentent Quant la police personne ne la trouve efficace sauf 2 personnes sur 99 malgr ses efforts d intervention La satisfaction est tout de m me plus r pandue que le jugement d efficacit on trouve 15 victimes satisfaites de la police parmi les 19 cas finalement connus de la police Ce qui tend montrer que la satisfaction s alimente d autres sources qu l efficacit pr t e cette institution et que d autre part 189 celle ci ne se r duit pas l identification de l auteur par la police Ces victimes qui cherchent peu de recours la suite de l incident sont aussi parmi les
28. 14 2 en moyenne elle se classe au ler rang cet gard et un groupe majoritaire galement surrepr sent quoique plus faiblement de non pratiquants 42 contre 39 5 en moyenne Ceci explique peut tre que l on trouve simultan ment selon les diff rents indicateurs une minorit significative d individus n ayant re u aucune ducation religieuse une autre s en disant fortement impr gn e et enfin une derni re se refusant transmettre une telle ducation sa descendance Les choses sont plus claires au plan politique puisque toutes les positions situ es gauche du centre sont surrepr sent es sans pour autant atteindre la majorit ce qui traduit en pr f rences partisanes provoque une surrepr sentation du PS 30 4 contre 23 1 en moyenne des cologistes 8 7 contre 5 et de l extr me gauche 5 8 contre 2 1 mais pas du PCF Cette classe vient ainsi au premier 164 rang de toutes pour l extr me gauche et les Verts au deuxi me pour le PS derri re celle des affaires mineures La r partition g ographique de ces victimes est tr s caract ristique plus des 2 3 d entre elles r sident dans les m tropoles r gionales et en r gion parisienne Enfin comme on pouvait s y attendre au vu de ce qui pr c de leur sociabilit est tr s d velopp e puisqu ils viennent en t te pour la vie associative et pour la fr quence des sorties le soir 6 Les affaires min
29. 7 en moyenne Quant au patrimoine il est tr s peu diversifi avec seulement des assurances vie 39 4 contre 32 2 en moyenne et des objets pr cieux 27 3 contre 19 2 en moyenne C est une classe tr s masculine 57 6 contre 45 2 en moyenne les 35 49 ans y sont leur plus haut niveau 42 4 contre 34 9 en moyenne Tr s g n ralement charg s de famille les membres de cette classe sortent remarqua blement peu 33 3 d entre eux ne sortent jamais contre 25 3 en moyenne A part une formation religieuse plus fr quente que la moyenne 75 8 contre 68 5 rien ne les distingue vraiment dans ce domaine Ils participent moins que la moyenne la vie associative et marquent en politique une pr dilection pour le centre 30 3 contre 7 En l esp ce les victimes d infractions au droit du travail doivent tre des salari s devenus travailleurs ind pendants apr s l incident 250 19 2 en moyenne ceci dit c est le PS qui est leur parti d lection 33 3 contre 24 7 en moyenne et 30 des sympathisants de ce parti se trouvent dans cette classe Enfin ils sont particuli rement nombreux dans les petites et moyennes villes de province Bref il s agit d ouvriers de province pauvres proches du PS mais avec des positions politiques mod r es Ils ont t victime d un incident grave ayant entra n des suites judiciaires dont l issue ne les a pas combl s 5 Les affaires mi
30. Cette classe est peu typ e id ologiquement car peu homog ne dans ses prises de position on ne peut donc clairer ses r actions l incident par r f rence un profil id ologique sp cifique Elle est principalement et plus que les autres compos e de femmes et la classe d ge la plus surrepr sent e est celle des 35 49 ans 41 contre 35 6 en moyenne c est la formation technique ou commerciale qui la carac t rise le plus nettement 37 3 contre 31 6 en moyenne Compos e d actifs leur niveau moyen elle voit surrepr sent es des femmes au foyer ayant travaill et l g rement des tudiants Son profil socio professionnel est nettement marqu par les professions interm diaires souvent du secteur public qui avec 34 9 au lieu de 30 5 en moyenne occupent l leur premier rang et un bien moindre degr par des cadres et professions intellectuelles sup rieures 16 9 au lieu de 15 3 en moyenne C est l une des deux classes patrimoine diversifi avec celle des n gociateurs elle compte le plus grand nombre de propri taires d une r sidence principale et est la deuxi me apr s la classe des inquiets tre dot e d autres biens immobiliers Elle est la premi re poss der des objets pr cieux et la deuxi me poss der des bons du tr sor Ces victimes sont plut t religieuses deuxi mes se dire lev es dans une religion marqu es par elle la pratiquant
31. HUSSON F Alcoolisme et co t du crime en France dans les ann es 1970 et 1971 Paris S E P C 1973 ron o ROBERT Ph GODEFROY Th Le co t du crime en France pendant les ann es 1970 1971 Paris S E P C 1973 ron o ROBERT Ph TOISER J et AUBUSSON B Recherche pr visionnelle en criminologie application d une m thode lasticit spatiale Paris S E P C 1973 ron o ROBERT Ph MOREAU G et al L image de la justice criminelle dans la soci t rapport N 5 ou la phase quantitative de l analyse de presse EE a a a O I R a T r T T S Paris S E P C 1973 roneo puis ROBERT Ph LAMBERT Th PASTURAUD C KREMENTCHOUSKY A FAUGERON C MOREAU G LASCOUMES P Images du viol collectif et reconstruction d objet Paris S E P C 1974 ron o puis AUBUSSON de CAVARLAY B LAMBERT Th et ROBERT Ph La pr vision en criminologie partir des ratio par ge et par C S P Paris S E P C 1974 roneo GODEFROY Th et ROBERT Ph Le co t du syst me de justice p nale dans un arrondissement judiciaire Paris S E P C 1974 roneo 18 LASCOUMES P et MOREAU CAPDEVIELLE G L image de la justice criminelle dans la soci t rapport sur la phase qualitative de l analyse de presse Paris S E P C 1975 ron o 19 FAUGERON C et ROBERT Ph L image de la justice criminelle dans la soci t rapport s
32. IFOP Les victimes d infractions avril 1987 Paris 1987 a l IFOP Les victimes d infractions octobre 1987 Paris 1987 b INTERVIEW Crime Survey 1988 tabulations report France Amsterdam 1989 JONES T MACLEAN B YOUNG G The Islington crime survey Crime victimization and policing in inner city London Aldershot Gower 1986 KALOGEROPOULOS D L image de la justice et son fonctionnement au sein de la population fran aise Instantan s criminologiques 1970 9 39 51 KILLIAS M Les suisses face au crime Gr sch R egger 1989 LAGRANGE H Perceptions de la violence et sentiment d ins curit D viance et soci t 1984 VIII 4 321 344 LAGRANGE H BOZONNET J P DENNI B KUKAWKA P Perception de la violence et 277 sentiment d ins curit Grenoble IEP BDSP 1983 LAGRANGE H ROCHE S Baby alone in Babylone Vol I deux perspectives d analyse du sentiment d ins curit syst mes d attitudes et formes de sociabilit en milieu urbain Saint Martin d H res CERAT 1987 LAGRANGE H ROCHE S Baby alone in Babylone vol II le sentiment d ins curit en milieu urbain et semi rural les exemples de Grenoble et de Tullins Fures Saint Martin d H res CERAT 1988 a LAGRANGE H ROCHE S Baby Alone in Babylone vol III les dimensions du sentiment d ins curit et la x nophobie Saint Martin d H res CERAT 1988 b LEVY R OCQUETEA
33. Pour le cambriolage n anmoins une certaine tendance se dessine en parler ses voisins et concierge 31 trait d autant plus notable que cette solution n est gu re utilis e par ailleurs mais c est un constat finalement trivial le cambriolage tant une infraction qui int resse le voisinage Il est tout aussi trivial de constater que le recours aux coll gues de travail n appara t gu re qu en cas d infractions caract re professionnel 41 1 pour le droit du travail 40 8 dans la vie des affaires g les combinaisons de recours A travers la multiplicit des moyens utilis s par les victimes pour tenter de r soudre leur probl me on voit se dessiner trois combinaisons de recours qui ob issent en fait la logique de l interconnaissance auteur victime Certes le lien entre intercon naissance et renvoi la police est discut calcul l int rieur de telle ou telle infraction il ne para t pas attest Skogan 1984 p 126 compilant de nombreux travaux l inverse Killias encore r cemment trouve que les victimes d attentes aux personnes d noncent beaucoup moins souvent ces d lits quand ils ont t perp tr s par quelqu un de connaissance 1989 p 125 128 Recherch un niveau global pour chaque type d infraction le lien entre taux d interconnaissance et taux de renvoi nous semble malgr tout indiscutable quand l anonymat de l auteur est g n ral ou quasi g n ral com
34. ants chefs d en treprise agriculteurs exploitants et profes sions lib rales soit 20 victimes susceptibles d avoir personnellement subi l incident ou ses cons quences On aurait pu concevoir de leur adjoindre certains dirigeants d entreprise sala ri s ventuellement port s par leurs fonctions ou parce qu ils en seraient en r alit propri taires s identifier aux int r ts de l entreprise au point de ressentir les incidents qui l affectent comme des atteintes directes Nous y avons cependant renonc faute de pouvoir cerner pr cis ment la position des cadres figurant parmi nos r pondants D s lors cette population comprend deux cat gories de victimes actifs non salari s 20 cas 40 8 3 autres victimes 29 cas 59 2 N anmoins l appartenance la premi re cat gorie n implique pas que l on ait subi une 259 victimation effectivement li e la vie des affaires Ici intervient dont le deuxi me crit re d appartenance au noyau dur la nature particuli re de la victimation subie Pour conna tre celle ci nous disposions des r ponses une question ouverte originellement destin e recueillir une br ve description en clair des faits relat s afin de permettre une v rification plus commode des r ponses Ces brefs r cits plus ou moins pr cis permettent de distinguer cinq cat gories d incidents des impay s 15 cas 30 6 de la concurrence d loyale 8 cas 16 3 des
35. associatifs et les inertes 1 1 Les n gociateurs tranquilles La classe des n gociateurs tranquilles 1 La classification automatique distingue en r alit 8 classes mais quatre d entre elles chappent l analyse car elles ne comprennent Chacune que 1 2 ou 3 sujets Les 4 classes analys es ne regroupent donc que 97 6 de 213 comporte 41l victimes soit 13 9 de l chan tillon De la classe des n gociateurs inquiets elle se distingue par la particuli re quanimit de ses r actions l incident A ceci pr s leurs profils sont tr s semblables d abord la raret des dommages importants ensuite la fr quence du recours l arrangement direct la satisfaction qu on en retire quoique sup rieure la moyenne y est bien moins fr quente cependant que chez les n gociateurs inquiets Du coup la moiti de ces victimes au lieu du cinqui me chez celles l affirme qu aucune d marche n a t efficace pessimisme n anmoins plus rare que chez les inertes et les associatifs Comme chez les inquiets l id e de recourir la police une autre fois alors que cela n en valait d j pas la peine cette fois ci demeure presqu absente En bref des dommages faibles qui meuvent peu et que l arrangement direct r gle assez souvent C est aussi la classe qui compte le moins de victimes apeur es par la perspective d un d lit quelle qu en soit la sorte et ceci malgr sa surcharge en
36. attache pas au bien vol une valeur sentimentale importante de l autre c t la r action est beaucoup plus forte comme la valeur sentimentale attach e au bien avec cependant une nuance pour la fraction de la classe des terrifi s qui n affiche aucune sorte de dommage Pour la valeur mat rielle du dommage subi les choses deviennent un peu plus complexes chez les lib raux coexistent des estimations faibles classe des affaires priv es et mineures et plut t importantes classe des distanci s chez les conservateurs on est plus unanime parler de dommage important sauf encore une fois pour la fraction des terrifi s qui n all gue aucun dommage Les pr cautions prises suivent l estimation du pr judice les victimes d affaires priv es ou mineures n en prennent pas alors que c est le cas des autres classes mais ces mesures paraissent avoir un caract re plus rationnel chez les distanci s et plut t compulsif chez les conservateurs 137 Il faut galement nuancer la description de la multivictimation les enqu t s qui n ont t victimes que d un seul vol sont surrepr sent s dans le bloc lib ral distanci s et affaires mineures mais on trouve une surrepr senta tion des multivictimes aussi bien du c t lib ral affaires priv es que de l autre r pressifs et surtout terrifi s On observe donc une dissociation entre d une part l exp
37. aussi pratiquement les plus nombreuses lire n importe laquelle des autres causes propos es Ce qui semble importer le plus cette classe c est donc semble t il d carter toute tiologie de la d linquance susceptible de diluer la responsabilit individuelle La d linquance constitue donc manifestement une pr occupation pour ces victimes elles sont parmi les plus nombreuses en discuter fr quem 157 ment Paradoxalement compte tenu de l image plut t n gative de la police c est aussi la classe la plus sensible au discours policier sur la d linquance et l une des moins sensibles aux propos des m dias L examen des dimensions plus g n rales des repr sentations de cet ensemble r v le un tableau d ensemble assez coh rent un conserva tisme ind niable mais jamais extr me Ainsi favorable la d fense de l ordre social il est n anmoins en retrait sur les classes d organis s et d affaires lucid es Il est relativement hostile au changement et pas s iste sur ce point c est son hostilit au travail des femmes qui le distingue le plus Manich en galement il est le plus port vouloir liminer les gens immoraux son conservatisme est moins affirm en mati re de moeurs il ne s carte de la moyenne que par son hostilit beaucoup plus marqu e que celle des autres classes la repr sentation t l vis e de l homosexualit En r sum on se trouve en pr sence d un
38. aux faits 76 affaissement du poids de l agglom ration parisienne 24 6 contre 32 7 renforce celui de la province surtout des villes petites et moyennes 36 3 contre 30 3 Avec les infractions li es la vie des affaires nous retrouvons de tr s petits effectifs 49 des 139 victimes identifi es en phase 1 ont pu tre interrog es Comme pour toutes les infractions o la r partition par sexe est tr s d s quilibr e on observe ici une accentuation de ce d s quilibre elle profite ici aux hommes 77 6 contre 68 3 Compte tenu de la faiblesse des effectifs il serait erron d exag rer la port e de ce mouvement La structure par ge est tr s bien conserv e et les modifications que l on observe dans la r partition socio professionnelle sont plut t Satisfaisantes les cat gories qui en p tissent interm diaires employ s ouvriers inactifs sont en effet celles dont la pr sence est la moins attendue parmi cette cat gorie de victimes 4 La structure par taille d agglom ration se gonfle aux deux extr mes communes rurales 22 4 au lieu de 16 5 agglom ration parisien ne 26 5 au lieu de 21 6 Mais les effectifs en Cause ne permettent pas d accorder un grand relief cette observation En conclusion les modifications de structure des populations de victimes entre les deux phases de l enqu te paraissent relever de deux ordres de ph nom nes Une plus ou moins grande facilit d acc s a
39. aux victimes nous avons retenu des types d affaires qui occupent des places tr s diff rentes dans le contentieux p nal ainsi que dans les repr sentations qu ils suscitent dans le public Ce choix devait nous permettre d appr hen der une large gamme d attitudes et de comportements Encore fallait il pour les ana lyser de fa on diff rentielle disposer de suffisamment d individus de chaque cat gorie Ceci nous a conduit adopter g n ralement des d finitions moins troites que dans mainte enqu te traditionnelle de victimation B La p riode de r f rence Dans la perspective du d nombrement il est imp ratif de situer avec pr cision les incidents dans le temps puisque l on cherche calculer des taux annuels de victimation ceci conduit prendre une p riode de r f rence plut t br ve qui limite l effacement des souvenirs La r duction de la p riode de r f rence a pour contrepartie une augmentation de la taille de l chantillon afin que l on puisse recueillir des cas suffisamment nombreux Il est moins important dans notre perspec tive de dater pr cis ment les faits ce qui permet d allonger la p riode de r f rence et en cons quence de r duire la taille de l chan tillon D finir une p riode de deux ans environ nous ainsi paru tre un compromis raisonnable entre ces diff rents imp ratifs et la n cessit de garantir une m morisation correcte des faits CL 30 II Le
40. aux victimes pour d fendre leurs int r ts mettre fin leur victimation ou r soudre un conflit On pourrait aussi penser que la victime qui affirme qu elle fera appel la police la prochaine fois souligne d abord pour le b n fice de son interviewer le caract re injuste de ce qu elle a subi elle refuse aussi de renoncer par avance au concours de la puissance publique Au fond cette r ponse est une mesure de l indignation morale soulev e par l infraction et la d signation de l instance polici re a l un r le minemment symbolique de marquage des limites entre l acceptable et l inacceptable qui d passe de loin ses simples fonctions instrumentales Ne quittons pas cette partie sur les recours aux institutions p nales sans dire un mot au sujet de la justice elle m me Pour les victimes toutes cat gories confondues la sanction judi ciaire est une perspective des plus lointaines dans le m me sens Killias 1989 p 143 s il y a plainte l lucidation est rare et pour certaines infractions c est la plainte elle m me qui est rarissime Paradoxalement c est en mati re de droit du travail Prud hommes 35 6 tribunal de commerce 10 3 et de vie des affaires tribunal de commerce 24 5 que le recours de la justice est relativement fr quente mais alors il ne s agit pas de tribunaux r pressifs tbl 3 2 p 41 c la d claration de sinistre une compagnie d assurance Le recours l assurance constitu
41. c est dire l organi sation de la d marche l instrument les techniques d analyse statistique des donn es I Le champ explor A La gamme des infractions retenues Dans une enqu te de ce genre on ne peut se contenter de demander aux gens s ils ont t victimes d infractions en g n ral Cette notion est en effet si vaste et si h t rog ne que m me les sp cialistes ne sont pas en mesure de dresser la liste compl te des incriminations On doit donc en s lectionner un certain nombre nous avons retenu huit types d incidents vols cambriolages agressions agressions sexuelles violences intra familiales fraudes ou tromperies en mati re de con sommation infractions relatives la vie des affaires infractions au droit du travail 27 Les quatre premiers sont classiques dans les enqu tes de victimation Nous les avons conserv s pour plusieurs raisons vols et cam briolages vols avec violence exclus consti tuent plus de 60 des faits dont la police a connaissance et occupent donc une place consid rable dans les contentieux p naux Robert 1985 14 ils sont ainsi l une des exp riences de victimation les plus courantes Pour leur part les atteintes volontaires aux personnes sont la seule cat gorie d infractions qui soit consid r e comme grave par tous les groupes sociaux Robert Faugeron 1980 125 188 Ocqueteau Perez Diaz 1989 160 Enfin au prix
42. confiance particuli re ce qu en disent les m dias ou les policiers La cause de la d linquance la plus fr quem ment incrimin e est le d sir d avoir de l argent sans effort explication pour laquelle ils viennent au premier rang incrimination d une tiologie individuelle donc mais sans la connotation moraliste et pass iste rencontr e chez les hargneux De m me on ne retrouve pas ici la hargne envers les institutions officielles cette classe est la moins souvent port e incriminer le laxisme de la justice ou la paresse des policiers En revanche on y est unanime juger la police bureaucratique jugement que l on peut rapprocher de la m diocre satisfaction et de la faible impression d efficacit qu elle a su donner dans ces affaires Cette classe para t le moins attach e au pass et la moins r sistante au changement Elle ne se distingue pas non plus par un manich isme marqu restant en la mati re toujours un peu en dessous d une moyenne le plus souvent proche des 50 En mati re de moeurs ces victimes restent aussi tr s proches de la moyenne avec cependant une quasi unanimit 95 4 contre 81 7 en moyenne pour affirmer la valeur minente du travail M me incertitude quant leur position sur les questions d ordre elles ne s cartent jamais significativement de la moyenne noter cependant une hostilit maximum la gr ve dans les services publics 27 3 contre 17 1 en
43. d assault perp tr s avec arme un gros tiers l tait avec une arme feu BJS 1979 p 64 En revanche et cette fois ci contrairement ce qui se passe aux Etats Unis o un tiers des viols sont perp tr s avec arme ibid les victimes d agressions sexuelles en France ne parlent jamais d armement 2 les dommages Toute infraction n entra ne pas n ces sairement des dommages effectifs ainsi peut on relever trois cas de figure pour les dommages mat riels tbl 3 2 p 35 Ils sont tr s g n raux presque 9 fois sur 10 en mati re de vols de cambriolage l enqu te am ricaine donne un ordre de grandeur tr s semblable BJS 1989 p 72 et de vie des af faires une diff rence n anmoins dans ce dernier cas on estime ces dommages comme graves deux fois sur trois au lieu d une fois sur deux pour les vols et les cambriolages La comparaison avec des enqu tes o l on demande la victime de chiffrer le dommage est difficile disons qu en dehors des vols de voiture les cat gories de dommages les plus lev es au del de 100 livres au Royaume Uni Hough Mayhew 1985 p 68 et au del de 250 82 dollars aux Etats Unis BJS 1989 p 74 ne rassemblent jamais plus de 50 des cas En mati re de consommation et de droit du travail il existe un dommage mat riel trois fois sur cinq avec une diff rence analogue au cas pr c dent presque toujours grave en mati re de droit du travail une fois sur deux en
44. d veloppements ci dessus alors que l analyse de repr sentativit de l chantillonnage se fonde sur celle du chef de famille En ce qui concerne les agressions simples leur nombre restreint dans la population m re 72 avait conduit interroger de fa on d taill e toutes les victimes qui l acceptaient soit 164 sur 294 Cette nouvelle population est plus masculine que la pr c dente 53 7 au lieu de 50 3 en revanche la r partition par ge ne subit pas de modification notable la structure sSocio professionnelle des personnes interrog es garde aussi sa configuration initiale n tait une baisse des cadres et professions intellectuelles sup rieures 4 9 au lieu de 7 5 compens e par une hausse des artisans et commer ants 6 7 au lieu de 3 1 On joue cependant l sur de tr s petits effectifs Quant la r partition selon la taille des agglom rations elle ne diff re de celle observ e pr c demment que par un certain tassement des habitants des grandes villes de province 25 6 au lieu de 32 au profit de ceux de l agglom ration parisienne 39 au lieu de 34 7 Pour les victimes d agressions sexuelles nous avons proc d de la m me fa on mais ici le nombre d interview s est tellement faible 19 contre 46 au cours de la premi re phase que toute comparaison devient tr s fragile puisque chaque individu vaut 5 environ Sous cette r serve la minorit d hommes observ s dans la premi re en
45. d un apport de connaissances nouvelles C Les grandes lignes du questionnaire Dans la phase 1 le questionnaire se 42 limitait deux items outre un certain nombre de questions d identification avez vous t victime de 7 si oui accepteriez vous de r pondre un questionnaire plus d taill 7 Le questionnaire de la seconde phase tait bien entendu beaucoup plus complexe Globalement il comprenait quatre parties La reprise de la question filtre dans les deux derni res ann es environ avez vous t victime de avec cette fois une demande compl mentaire si oui combien de fois e Une partie sp cifique pour chaque type d incident Une partie invariable consacr e aux attitudes g n rales e Enfin une partie d identification inva riable galement portant sur les carac t ristiques de l enqu t 1 sur l incident Nous avons b ti une partie sp cifique pour chaque type d incident parce que les inter rogations n cessaires n taient naturellement pas les m mes selon qu il s agissait d un viol ou d une fraude la consommation N anmoins dans tous les cas nous avons voulu explorer trois dimensions La premi re tait relative certaines circonstances de l v nement notamment l exis tence de relations ant rieures plus ou moins approfondies entre auteur et victime leur ventuelle rencontre l occasion de l incident 43 le lieu
46. dans les caract ristiques 125 personnelles des d linquants Cette perception tr s alarmiste des probl mes de d linquance s adosse une demande d ordre plus accentu e que dans toute autre classe Plus chauvine aussi que les autres plus affam e d un ordre qu elle r clame l Etat elle se distingue tout particuli rement par la vigueur avec laquelle elle en attend une protection de la propri t priv e Mais l ordre qu ici on appelle de ses voeux n est pas Seulement celui que peut instituer l Etat Au d l il s agit de sauvegarder un tat naturel des choses o l ordre social repose d abord sur le maintien de l ordre familial plus que toutes autres ces victimes consid rent la Sauvegarde de l autorit des parents comme garante de la stabilit sociale Il se trouve m me 10 d entre elles pour douter de la foi pourtant commune 95 5 des vol s dans les vertus de la discussion comme mode privil gi de r glement des conflits Cette r f rence un ordre narurel se comprend mieux lorsqu on constate qu il s agit du groupe le plus hostile au changement et le plus nostalgique d un pass moral et rural o les femmes restaient au foyer Curieusement on y adh re relativement peu l id e que les meilleures volutions sont les plus lentes peut tre s agit il simplement d un refus de tout changement f t il lent Plus manich ennes que tous les autres vol s ces victimes s parent les bons des mauv
47. de 50 des vols se produisent au lieu de travail Mayhew et al 1989 p 32 et 78 Pour les autres types d infraction la question du lieu de commission est presque d pourvue de sens Beaucoup d auteurs cherchent dans les enqu tes de victimations des renseignements compl mentaires sur les criminels A vrai dire seule une petite minorit de r ponses peut renseigner sur ce point l anonymat de l auteur tant le cas le plus fr quent Plus pr cis ment trois cas de figure peuvent tre distingu s d abord l anonymat g n ral ou quasi g n ral pour le vol et le cambriolage o l auteur est inconnu de la victime 9 fois sur 10 ordre de grandeur comparable celui d environ 80 produit par l enqu te am ricaine BJS 1989 p 56 l anonymat majoritaire aux trois quarts environ c est le cas des agressions et des 80 agressions sexuelles o le quart d auteurs connus le sont plut t bien c est le cas des infractions en mati re de consommation o le quart d auteurs connus le sont plut t de loin On s tonnera peut tre de la relative faiblesse de l interconnaissance en mati re de violences compar e ce qu on trouve dans d autres enqu tes ainsi le National Crime Survey donne environ une moiti d auteurs connus des victimes pour les viols comme pour les coups et blessures BJS 1989 p 56 c est que nous avons trait part les violences familiales o c est par d finition que la
48. direct La peur du crime n est pas ce qui d finit cette classe ceux qui ont peur y sont moins nombreux que la moyenne en tous cas nettement au dessous des classes d inquiets et d inertes tout en tant plus nombreux que chez les n gociateurs tranquilles Comme les inquiets les enqu t s ont t ici plus qu en moyenne victimes d incidents uniques Pour autant ce sont ces victimes qui r pugnent le moins l homicide pour la d fense des biens 20 5 contre 15 2 en moyenne Elles ne font cependant aucun choix tranch entre les diff rentes causes de la d linquance Leurs jugements sur la police se montrent assez s v res nulle autre classe n incrimine aussi souvent son caract re bureaucratique ou la paresse de ses agents D un profil peu caract ristique sur les questions d ordre o ses scores restent toujours dans la moyenne la classe des associatifs l est un peu plus quand ses membres prennent position sur l volution sociale ils y sont dans l ensemble plut t favorables globalement peu r sistants au changement ils sont en particulier les moins nombreux pr f rer une volution lente Les questions portant sur la d fense des moeurs et sur leur niveau de manich isme ne permettent pas de caract riser cet ensemble on rel vera simplement que ces victimes sont peu nombreuses admettre l id e que des enfants pourraient avoir un mauvais fond 29 contre 38 en moyenne 222
49. domin la fois en valeur absolue et en valeur relative par les professions interm diaires surtout du secteur public et par les cadres et professions intellectuelles sup rieures ces derni res surtout dans le secteur priv Bref il s agit surtout de cols blancs Caract ris e par une bonne int gration professionnelle cette classe comprend en revanche relativement peu de propri taires Ceci ne signifie pas que ces victimes soient d pourvues de tout patrimoine l indicateur de diversit du patrimoine les situe au dessus de la moyenne mais elles se caract risent plut t par une strat gie d pargne mobili re Peut tre rencontrons nous l encore un effet combin de leur jeune ge et de leur statut professionnel privil gi elles sont en mesure d pargner mais n ont pas encore constitu ou h rit un patrimoine immobilier Le profil religieux de ce groupe est assez marqu ducation religieuse assez g n rale 86 impr gnation dans l ensemble assez forte pratique au moins pisodique non n gligeable avec cependant une forte minorit 117 qui n envisage pas de transmettre cette tradition Sur l chelle politique cette classe se distingue par un talement de ses positions de la gauche au centre et par sa forte sympathie pour le PS Groupe urbain et notamment banlieu sard de la r gion parisienne ses relations sociales paraissent actives il est parmi les plus engag s dans la vi
50. droit du travail il peut n anmoins s agir d tudiants temps par tiel 245 nisation connue des employ s notamment ceux du commerce C est galement une classe jeune les moins de 35 ans y sont plus nombreux que dans toute autre classe de cette population Du coup on y trouve plus qu ailleurs des gens vivant seuls ou avec quelqu un qui n est pas un conjoint De m me les personnes sans enfants y sont 38 7 contre 30 1 en moyenne Le nombre de propri taires de leur logement y est plus faible qu en moyenne 17 7 contre 22 6 peut tre est ce partiellement li leur jeunesse et la surrepr sentation des employ s partiellement peut tre aussi au nombre de ceux qui habitent Paris 16 1 contre 8 9 en moyenne les trois quarts des parisiens de la population se trouvent dans ce groupe Au demeurant leur patrimoine appara t fort m diocre Aucune sp cificit commune ne semble caract riser ce groupe au point de vue religieux ou politique En r sum c est la modicit des dommages subis et la faiblesse des recours institu tionnels qui paraissent rassembler ce groupe assez f minis de jeunes cols blancs Scepti que envers les recours officiels il ressent n anmoins douloureusement tant l incident voqu que la peur du crime en g n ral 4 Les plaideurs Cette classe la deuxi me par ordre de taille 33 cas 22 6 que nous nommerons classe des plaideurs est celle o l
51. e croire ce qu en disent les m dias L examen des repr sentations plus g n rales r v le une classe extr mement conservatrice voire r actionnaire elle se place syst matiquement au premier rang pour les r ponses relatives la conservation de l ordre social avec une exception une trange passion pour la discussion comme mode de r glement des probl mes qui contraste avec les autres r ponses globalement elle est aussi la plus r sistante au changement sans tre la plus pass iste elle partage en effet avec d autres sa vision id alis e du pass et sa pr f rence pour la sociabilit rurale Par contre elle se d tache nettement en ce qui concerne les jeunes qui ont ses yeux perdu le sens de la discipline Ceci concorde d ailleurs avec sa propension rapporter la criminalit une baisse de la moralit A tout cela s ajoute un mani ch isme plus affirm que dans les autres classes curieusement lorsqu on l interroge sur l volution des moeurs on d c le un hiatus entre son extr me moralisme de 153 principe et ses positions dans des domaines pr cis Globalement elle se place l g rement en t te sur les questions qui divisent peu l ensemble de l chantillon comme le refus de la libert de se droguer jusqu la mort ou la n cessit de travailler m me sans y prendre plaisir Par contre elle est tout fait en retrait sur celles qui divisent l chantillon
52. est vrai ne rassemble autant de x nophobes qui attribuent la d linquance la pr sence des trangers Les partis pr f r s sont l UDF le RPR et ceux d extr me droite on notera aussi que le PS est son tiage alors qu il conservait son niveau moyen autour de 23 parmi les organis s Compos e essentiellement de provinciaux dont la fraction la plus importante en valeur relative et absolue habite des villes moyennes 10 100 000 habitants ce type se caract rise par une sociabilit peu d velopp e il est avant dernier pour la fr quence des sorties vesp rales et l engagement associatif 5 Les distanci s La classe des distanci s r unit 69 individus 24 6 de l chantillon Il s agit de victimes qui d clarent n avoir t que peu affect es dans leurs sentiments et leur fortune par le cambriolage L identit de l auteur de l infraction leur est encore plus fr quemment inconnue que pour l ensemble 95 7 contre 89 en moyenne c est n anmoins l une des deux classes avec celle des affaires lucid es o la victime s est quelquefois trouv e en pr sence de l auteur plus du tiers des cas de ce genre Dans l ensemble ces victimes n ont pas t tr s touch es par l incident si un sentiment violent envers l auteur les a saisies il n a t que passager elles n ont prouv ni peur 160 ni perte de confiance ni sentiment d isolement particulier ni sentiment d
53. fait appel la police on annonce qu l avenir on s abstiendra Reste que cette classe des affaires priv es est celle o l automatisme de la plainte para t le moins acquis On n y a du reste gu re plus recours aux compagnies d assurances le taux de d claration est le plus faible observ et on n y prend aucune pr caution particuli re m me parmi les plus courantes Les victimes d incidents multiples et vari s sont un peu plus nombreuses qu ailleurs dans cette classe pourtant ces victimes sont moins nombreuses que les autres affirmer la gravit de la d linquance tout en restant 75 l admettre Elles sont peu d fiantes l gard de la police ainsi ce sont elles qui lui accordent le plus souvent confiance pour l valuation de l importance de la d linquance et en g n ral c est une institution qu elles ne louent ni 129 n attaquent particuli rement et laquelle elles n ont pas eu recours rappelons le En revanche leur hostilit au meurtre du voleur par sa victime en cas d autod fense est l une des plus unanimes L absence d hostilit envers les insti tutions p nales se retrouve propos des causes de la d linquance ces victimes rejettent plus que toutes les autres l id e du laxisme judiciaire Egalement peu port es incriminer les trangers ou la baisse de la moralit h sitant sur l impact du ch mage il ne leur reste gu re pour se distinguer que la motivat
54. fraudes la consom mation c est l inverse qui se produit la contribution des habitants des grandes villes et de Paris reste stable 0 2 alors que celle des ruraux s accro t nettement 1 3 3 en d autres termes la chute des taux de victimation pour le vol et le cambriolage est vraisemblablement une cons quence de la distorsion de l chantillon IFOP par rapport au n tre La chose para t moins vidente pour les fraudes la consommation puisque la contribution des grandes zones urbaines ne d cro it pas L augmentation de la part des ruraux est certainement li e en partie leur proportion plus lev e dans l chantillon mais on peut se demander si par ailleurs la propension se d clarer victime de ce type d incident a pu varier aussi nettement entre 1986 et 1987 57 Cette parenth se referm e notons encore que nos divers types de victimations ne se dis tinguent pas seulement par leurs fr quences une autre diff rence appara t si l on anticipe quelque peu l exploitation des questionnaires administr s ceux qui se sont d clar s victimes Quant il s agit de vols ou de cambriolages le r cit des faits laisse penser qu un tribunal les reconna trait facilement comme tels C est d j moins syst matiquement vrai pour les agressions on y rep re quelques cas qui ne semblent pas d passer l injure ou les menaces Et dans le dernier groupe un certain nombre de cas semblent difficilement susc
55. groupe o ceux que font confiance l information polici re sont minoritaires D ailleurs l institution polici re ne soul ve pas leur enthousiasme la plupart d entre eux refusent de croire qu elle manque de moyens et on rel ve une tendance d noncer la paresse des policiers ou la bureaucratie de la police Pour faire bonne mesure il existe aussi une certaine tendance reprocher la justice son laxisme Trois d entre eux approuvent l homicide d autod fense Quant aux causes de la d linquance c est le seul groupe avec les satisfaits o une majorit incrimine le r le du ch mage Cette sensibilit au ch mage est probable ment mettre en relation avec la composition Socio professionnelle d une classe domin e comme on le verra par les ouvriers non qualifi s S ajoute cela la pr sence d un tiers de ch meurs ayant d j travaill S ils sont parmi les plus fr quemment hos tiles un changement lent c est parce que tout changement leur est d sagr able c est le seul groupe o il se trouve une majorit pour d sap prouver le changement social et ils battent d ailleurs tous les records de nostalgie de la moralit d antan Dans aucun autre groupe on ne trouve une telle proportion pour estimer que certains enfants ont un mauvais fond ceci mis part ils sont parmi les moins manich ens C est aussi 252 le groupe nettement le plus tol rant en mati re de moeurs En revanche on y est t
56. incidents graves et de cas interm diaires Elles se c toient dans une constellation id ologique o se trouvent inscrits tout la fois pass isme manich isme demande d ordre peur et inqui tude vis vis de la d linquance Elles ont en commun d tre surtout des femmes de milieu rural plut t dans les tranches d ge au dessus de 35 ans dot es d un certain arri re plan religieux 210 d tre plut t en position de retraitisme social peu de sorties pas de vie associative de revendiquer une position politique de droite et de compter une proportion importante de petits salari s et ou d inactifs Il est cependant int ressant de relever les limites de cette parent les quelques l ments d id ologie qui au contraire rapprochent les victimes des cas interm diaires de celles des cas b nins n ont ils pas quelque chose voir avec leur commune pauvret patrimoniale et cela malgr la distance scolaire qui les s pare les victimes de cas interm diaires tant principalement d ducation primaire celles du cas b nins les seules avoir un fort taux d ducation sup rieure Un certain doute sur la valeur du travail moins d insistance que le cas grave plus riche sur la d fense de la propri t priv e l attribution au ch mage d abord de la responsabilit de la d linquance Reste vue globale cette concomittance toujours troublante entre le r cit d une af faire comme b nign
57. la r pression des atteintes aux biens Ocqueteau Perez Diaz 1989 p 175 et p 221 et ss Autrement dit il semble que pour ces deux infractions une partie des victimes r agisse d une mani re plus id ologique que fonctionnelle Si cette id ologisation ne singularise pas leurs comportements elle les entra ne cependant investir leurs recours d attentes tr s sp cifiques ils portent plainte comme les autres mais avec un d sir punitif beaucoup plus accentu et c est cela 270 aussi qui permet de les raccrocher au noyau r pressif punitif qu Ocqueteau et Perez Diaz ont d gag dans leurs travaux sur les priorit s r pressives des Fran ais 1989 p 176 Quand on rapproche l existence de ces groupes r action dramatique de la fr quence de ces d linquances et de l inefficacit d une plainte pourtant syst matique on comprend que c est bien ici que se noue le d bat sur la politique criminelle et l ins curit En mati re de consommation la palette des r actions pr sente un mod le diff rent Ici les clivages se dessinent la fois sur la mani re qu ont les victimes de vivre l incident avec en arri re plan leurs attitudes g n rales et sur les sortes d issues qu elles recherchent un arrangement direct l intervention d une association de d fense ou rien du tout Derri re la forte pr gnance des l ments factuels dans la d finition des groupes on voit se profiler certes moin
58. le r sultat du passage de la phase 1 la phase 2 est globale ment tr s acceptable en d pit de la complexit de l op ration et de la taille restreinte de plusieurs sous populations II Les diff rentes victimations circonstances r actions recours Cette nouvelle enqu te annexe III tableau 3 2 p 34 et ss permet d abord de mieux conna tre les circonstances de fait et les r actions propres chaque type de victimation Attachons nous d abord celles l 1 les circonstances D abord les infractions ne sont pas commises n importe o chacune a son espace typique tbl 3 2 p 34 Certaines le constat est presque trivial sont des infractions d espace priv c est videmment le cas pour 79 les cambriolages et pour les violences familiales mais ce sont peu pr s les seules alors que l enqu te am ricaine montre par exemple que les viols sont tr s largement des victimations d espace priv BJS 1989 p 98 les agressions et les agressions sexuelles semblent s exercer en France principalement dans des lieux publics c est le cas aussi pour la moiti des vols contre un sixi me dans un lieu priv Quant au lieu de travail il ne repr sente qu une petite minorit de cas environ 10 des agressions 5 des agressions sexuelles et 2 des violences familiales minorit cependant remarquable quand il ne s agit que de 7 des vols ainsi que des cambriolages alors qu en Grande Bretagne plus
59. les r pres sifs les terrifi s les affaires priv es et les affaires mineures 1 1 Les distanci s Les distanci s sont 42 individus 10 5 de l chantillon Cette classe comporte presqu exclusivement des victimes de vol de ou dans les voitures 88 3 l auteur en est rest inconnu ce qui a exclu tout face face ou confrontation Quelle que soit la valeur mat rielle souvent importante de la perte prouv e ces victimes n affichent pas de r action motion nelle particuli re elles n attribuent gu re de valeur sentimentale au bien vol elles sont les moins nombreuses prouver une r action violente envers l auteur du vol ou encore un sentiment d isolement ou de perte de confiance envers autrui la suite de l incident 1 La proc dure statistique utilis e distingue en r alit sept classes mais deux d entre elles chappent l analyse car elles ne comprennent chacune que trois individus 0 75 de l chantillon Les cinq classes analys es regroupent donc 98 5 de l chantillon Les pourcentages mentionn s dans le texte ont cependant t calcul s sur l ensemble de l chantillon Les tableaux et graphes relatifs aux victimes de vol sont regroup s en annexe p 69 150 liste des tableaux p 68 et ss 113 En revanche faire appel la police leur vient g n ralement l esprit avec la d couverte du vol et toutes ont effectivement eu recours
60. les services de police et de gendarmerie d apr s les statistiques de police judiciaire Paris La documentation Fran aise 1989 AUDIRAC P A les personnes g es de la vie de famille l isolement Economie et Statistique n 175 1985 39 54 AUTHIER D Repr sentations sociales du sentiment d ins curit chez les personnes g es r sidant dans des quartiers oppos s par leur taux de criminalit Lyon Institut A Lacassagne 1986 BARIL M L envers du crime Montr al U de Montr al CICC 1984 BJS Bulletin The prevalence of crime Washington D C US Department of Justice US Govt Print Office 1981 BJS Bulletin Households touched by crime 1988 Wash D C Dept of justice US Govt Print Office 1989 BJS Criminal victimization in the United States 1987 Washington D C US Department of Justice 1989 BLOCK R Ed Victimization and fear of crime world perspectives Washington D C US Department of Justice B J S 1984 BURROWS J Investigating burgiary the measurement of police performance London HORPU 1986 275 BUSCH H FUNK A NARR W D WERKENTIN F Gewaltmeldungen aus Berlin Neuk lln Vorstudien zu einer sozialen kologie der st dtischen Gewalt Berlin Freie Universit t Berlin Arbeitsgruppe B rgerrechte 1987 CAPDEVIELLE J Le f tichisme du patrimoine Paris Presses de la FNSP 1986 CATLIN G MURRAY S Report on canad
61. mati re de consommation Les dommages mat riels deviennent minoritaires dans les diff rentes sortes de violences 31 6 pour les violences familiales 28 6 3 pour les agressions et 15 8 pour les agres sions sexuelles mais le plus souvent importants A la perte mat rielle subie peut tre associ e une valeur sentimentale tbl 3 2 p 35 quelquefois en cas de vols ou d agression plus souvent pour les cambriolages 59 2 et les violences familiales 76 9 o elle est de surcro t souvent forte toujours pour les victimes d agressions sexuelles Fait notable c est dans les cambriolages seulement que des pertes de faible valeur mat rielle peuvent s accompagner d un dommage sentimental intense Le dommage physique tbl 3 2 p 35 est inexistant en mati re de consommation de cam briolage et de vol les vols avec violences ont t spontan ment class s par nos interview s comme des agressions En cas d infraction au droit du travail il reste tr s minoritaire 13 7 10 9 cependant ont laiss des s quelles suite note 5 t en contact avec lui peut tre s agit il d armes abandonn es sur place ou encore de simples d ductions 83 Dans les diff rentes sortes de violences les dommages physiques sont naturellement beaucoup plus fr quents sans tre cependant aussi g n raux qu on pouvait l imaginer ils ne d passent la moiti des cas que pour les violences domestiques 68 3
62. me puis la quatri me vague malgr une baisse de rendement de cette derni re prise isol ment Dans des circonstances favorables apr s cette quatri me vague c est dire apr s l interrogation de 8 000 personnes environ le rendement e t pu tre suffisant pour que l on s en tienne l assez de oui sur les deux questions filtres et correctement r partis selon les huit types d infractions on e t pu alors reporter les cr dits ainsi conomis s sur la deuxi me phase en majorant le nombre de questionnaires approfondis 32 Ce cas de figure ne s tant pas r alis nous avons fait proc der deux derni res vagues de questions filtres soit 6 au total pour la phase 2 cela laissait libres suffisamment de cr dits pour r aliser 1 138 interviews appro fondies Durant la premi re phase de la recherche 11 156 personnes ont t interrog es 2 291 d entre elles 20 5 affirmaient avoir t victimes de l une au moins 2 des huit sortes d infractions propos es au cours des deux derni res ann es 1 716 soit 74 9 d entre elles ont accept pour plus tard une entrevue plus approfondie sur ce ou ces incidents Les r sultats de cette premi re phase nous procurent la fois le mat riau pour le premier niveau de notre analyse diff rentielle profils compar s de victimes et de la population d ensemble et une population m re pour la poursuite de l enqu te A partir de cette population m re
63. moyenne 184 Ici aussi la classe des demandes de secours se situe g n ralement l oppos de celle des hargneux par rapport la moyenne Elle ne semble pas pr senter une homog n it id ologique qui la caract riserait tr s fortement on se bornera en dire qu elle s carte tout coup de la rigidit id ologique de la classe pr c dente Ses caract ristiques socio d mographiques sont difficiles analyser en raison de sa faible taille On observera toutefois le grand nombre de ch meurs 22 7 contre 7 9 en moyenne en fait les 2 5 des ch meurs de notre population d agress s sont rassembl s dans cette classe Sont surrepr sent s de plus les milieux de cadres et professions intellectuelles sup rieures ainsi que d ouvriers en revanche c est la seule classe qui ne contient aucun ind pendant A l oppos de la classe pr c dente celle ci est plut t masculine 63 6 contre 53 7 en moyenne La distribution par ge se caract rise seulement par une surrepr sentation des 35 49 ans Le capital scolaire est moyen avec des fortes surrepr sentations du secondaire 31 8 contre 20 7 en moyenne et du technico commercial 45 4 contre 31 7 en moyenne en revanche et le primaire et le sup rieur sont nettement en dessous de la moyenne A l inverse cet ensemble est mal pourvu le plus mal pourvu m me en capital conomique et tous les indices le mettent nettement au dessous d une
64. multivictimes Unanimes rejeter une d fense des biens qui irait jusqu l homicide ces victimes attribuent la crimina lit au ch mage plus que tout autre groupe et au contraire la rapportent tr s rarement aux autres causes notamment elle sont indemnes de toute x nophobie Enfin on notera vis vis de la police un manque d agressivit qui frise l indiff rence c est dans cette classe qu on suite note 1 l chantillon Les pourcentages mentionn s dans le texte ont t calcul s sur la totalit de l chantillon Les tableaux relatifs ces victimes sont regroup s en annexe p 397 476 liste des tableaux p 68 et ss 214 trouve toujours le moins de victimes pour lui reprocher son caract re bureaucratique ou la paresse de ses agents mais c est aussi dans ce groupe qu on juge le plus rarement qu elle manque de moyens ou qu un laxisme judiciaire entrave son action De mani re tr s cons quente la demande d ordre est toujours plus rare que dans les autres groupes et quoique les plus nombreuses souhaiter une volution lente ces victimes ne sont pas pass istes elles sont les plus rares regretter un pass plus moral des jeunes plus disciplin s etc C est aussi la classe o dans l ensemble les attitudes manich ennes sont les moins r pandues notamment l id e d li miner les gens immoraux est presqu unanimement rejet e Sur les questions de moeurs ces victimes dans l ensemble
65. peut tre c est le seul groupe o une majorit 51 8 juge avoir exerc un recours efficace A contrario c est aussi le seul groupe o les d us ceux qui estiment que rien n est efficace ne sont pas majoritaires 25 6 contre 60 3 en moyenne Outre ce recours l inspection du travail une minorit significative se tourne vers les syndicats 40 7 contre 34 2 en moyenne taux le plus lev de toutes les classes Enfin une petite minorit de ces victimes use plus fr quemment que la moyenne d un recours rare le tribunal de commerce 14 8 contre 10 3 en moyenne Pour compl ter ce tableau il faut noter que c est aussi la classe o l auteur de l incident tente le plus fr quemment de s arranger l amiable avec la victime 37 contre 23 3 en moyenne sans que l on sache si cette tentative est pr alable ou cons cutive au recours exerc Comme il est de r gle dans ce type d infractions le recours aux institutions p nales est totalement exclu c est dans cette classe que l on est le plus port justifier cette exclusion par le caract re priv de l in cident 81 5 contre 70 5 dans l ensemble Autrement dit on a l impression d un inci dent s rieux durement ressenti mais qu un ensemble de recours bien ma tris s a permis de surmonter 232 Reste voir si cette classe r unie par un recours r ussi aux organes administratifs sp cialis s dans le contentieux du tra
66. plus que ces victimes soient parmi les plus rigides en mati re de moeurs En revanche on les trouve assez souvent au premier rang pour d fendre l ordre qu il s agisse de son maintien par le gouvernement 87 9 contre 77 4 en moyenne ou de pr server l autorit des parents 81 8 contre 72 6 en moyenne D un autre c t seule une minorit sous repr sent e d entre eux attend de l Etat une protection de la propri t 36 4 contre 39 7 en moyenne il est vrai qu ils n ont gu re peur des atteintes patrimoniales En bref ce sont surtout des moralistes mais leur nostalgie s adresse la morale d au trefois les questions de moeurs contemporaines les retiennent assez peu C est une classe d ouvriers 45 5 contre 33 6 30 6 des ouvriers de la population figurent dans cette classe Les ouvriers qualifi s y sont beaucoup plus nombreux que les 249 non qualifi s respectivement 33 3 et 12 1 mais ces derniers sont le plus surrepr sent s A c t des ouvriers on note aussi une minorit nettement surrepr sent e d ind pendants 15 1 contre 5 5 en moyenne 7 Ce sont les cadres et assimil s qui sont les plus sous repr sent s On notera galement une forte surrepr sen tation des ch meurs ex actifs 36 4 contre 22 8 en moyenne probablement r duits cette situation la suite de l incident La scolarit secondaire est ici son plus haut niveau 33 3 contre 24
67. plut t lib rales se distinguent pourtant par leur opposition l absolue libert de disposer de son corps jusqu le d truire par la drogue Leurs positions plut t h donistes rencontrent l leur limite trac e par l id e de mort contenue dans la proposition Bref les faibles r actions que suscitent les victimations au sein de ce groupe s appuient sur un profil id ologique assez peu mobilis par la d linquance et dans l ensemble peu rigide Largement domin par les hommes en valeur absolue comme en valeur relative 68 3 contre 48 5 en moyenne ce type voit surrepr sent es toutes les cat gories d ge jusqu 50 ans mais surtout les 35 49 ans au del de cette limite les classes d ge sont leur niveau le plus bas Les scolarit s sup rieures y sont leur maximum 53 7 loin au dessus d une moyenne de 31 6 m me remarque pour la proportion d actifs qui 73 2 vole loin au dessus des 215 autres classes et d une moyenne 55 2 Notons cependant que le sentiment de jouir d une certaine s curit de l emploi y est moins r pandu que partout ailleurs Les employ s y constituent le groupe socio professionnel le plus important et le plus surrepr sent 31 7 contre 22 4 en moyen ne sont encore au dessus de leur moyenne les cadres et professions intellectuelles sup rieures 22 contre 15 3 en moyenne et l g rement les ind pendants 7 3 contre 5 1 en moyenne
68. pour faire l objet d une analyse selon la technique des nu es dynamiques ces deux ensembles de victimes ont t analys s suivant des m thodes plus classiques l aide de tris crois s Comme on le verra aux chapitres qui rendent compte de cette d marche nous nous sommes efforc s avec plus ou moins de succ s de con server la logique de la d marche suivie pour les autres victimations C est ainsi que nous avons d abord cherch identifier diff rentes cat go ries de victimes partir des caract ristiques des incidents c est dire des variables qui dans les nu es dynamiques sont dites actives Dans un deuxi me temps nous avons essay d en 49 prouver la coh rence aux plans id ologique et socio d mographique C Le cas particulier des victimes d agressions sexuelles En d finitive nous avons totalement renon c produire une analyse intrins que de la sous population des victimes d agressions sexuelles qui ne comprenait que 19 cas Toute interpr tation e t en effet t hautement sujette caution au plan statistique 50 2 me partie LES VICTIMES ASPECTS GENERAUX Un aper u de ces r sultats a d j t pr sent in Zauberman et Robert 1988 51 CHAPITRE 2 COMPARAISON ENTRE VICTIMES ET POPULATION D ENSEMBLE Le premier niveau d analyse diff rentielle le plus sommaire consiste comparer les victimes la population g n rale Une seule partie de l enqu t
69. proc s p nal mais la th orie p nale classique l a tr s longtemps regard e avec m fiance Tout au long du 19 me si cle et loin avant dans le 20 me elle a analys la pr sence de la victime dans le processus p nal comme une sorte de survivance d un tat de droit primitif proche du syst me de la vengeance barbare encore La vengeance r put e primitive et sans fin tendant donc vers la mort sociale tait oppos e la justice r gl e institutionnalis e o l exclusion de la victime paraissait une conqu te majeure de la civilisation dans une soci t enfin pacifi e Le Wehrgeld composition tarifi e destin e payer le prix du mal inflig n tait pr sent 13 que comme un essai timide et pas tr s r ussi de Sortir des ges barbares Cette sortie ne devait se faire qu avec l mergence progressive quoiqu accident e de l id e abstraite de l Etat dans lequel s incarne l int r t de tous par opposition l int r t priv de la victime Cet adossement de la doctrine juridique la barbarie comme mythe repoussoir a longtemps t re u sans discussion alors que de consid rables travaux ethnologiques montrent la vengeance comme rien moins qu anarchique et incontr l e mais au contraire comme un m canisme infiniment r gl et pr cis D s lors le r cit volutionniste produit par les juris tes passage de la vengeance personnelle imm diate d mesur e aveugle la justice publi
70. protocole d enqu te Le probl me fondamental tait de rep rer les gens se pr tendant victimes de certains types d infractions pour leur administrer un questionnaire La proc dure la plus simple consistant interroger directement un chantil lon repr sentatif de la population nous tait inaccessible pour des raisons de co t ce type d v nement tant statistiquement rare son rep rage demande des chantillons tr s importants pour obtenir des cas suffisamment nombreux pour pouvoir subir des op rations de calcul statistique C est pourquoi nous avons opt pour une strat gie en deux temps un temps de simple rep rage d une population m re de gens se disant victimes phase relativement peu co teuse car limit e deux questions filtres qui devaient tre ins r es dans des sondages omnibus faits r guli rement par un institut sp cialis 1 IFOP sur des chantillons repr sentatifs un deuxi me temps de construction partir de cette population m re d un chantillon de gens se disant victimes chantillon auquel nous appliquerions le questionnaire complet La phase 1 a consist administrer une s rie d chantillons repr sentatifs de la population fran aise de plus de 15 ans structur s selon des quotas d ge sexe activit inactivit CSP du chef de famille taille de l agglom ration ou de la localit une double question filtre dans les deux derni res ann es environ avez
71. que chez les autres avec un correctif cependant elle est plus souvent durable 38 2 contre 30 5 en moyenne En d finitive ces victimes apparaissent marqu es par l incident y r agissent plut t brutalement mais peut tre davantage encore contre l absence de secours que contre l agres seur lui m me C est que les dommages ne sont pas insignifiants nulle part ailleurs le dommage physique n est plus fr quent 64 7 contre 45 7 en moyenne en revanche et conform ment 176 la moyenne des dommages mat riels sont tr s minoritaires environ une fois sur trois mais en ce cas leur importance peut n tre pas n gligeable Comme dans tous les cas l auteur est inconnu trois fois sur quatre et de surcro t il est tr s rare qu il soit arm 26 5 contre 35 7 en moyenne C est la classe o porter plainte aupr s de la police vient l esprit le plus fr quemment 73 5 des cas contre 39 6 en moyenne et d ailleurs tous ses membres le font avec un taux de satisfaction cependant fort bas 14 7 ce qui est d ailleurs une r gle g n rale parmi les agress s Il faut dire que les victimes de cette classe ont de s rieuses raisons de n tre pas satisfaites puisque le taux d lucidation de leurs affaires est quasiment nul Ceci dit en cas de nouvelle agression pr s de 9 sur 10 d poseraient nouveau plainte Les motifs all gu s pour l avoir fait cette fois ci sont au premier chef instr
72. qui laissent la plus profonde empreinte dans la m moire des victimes 1989 p 108 et ss Bien entendu vol et cambriolages provoquent bien moins souvent la peur encore qu on observe que ceux ci l entra nent deux fois plus souvent que ceux l 49 1 contre 24 6 ce qui les situent de ce point de vue mi 85 Chemin du vol et des agressions En Grande Bretagne galement worry fear and loss of confidence sont avou s plus souvent par des victimes de cambriolages que par d autres Hough Mayhew 1985 p 70 D autres travaux ont montr que le premier impact du cambriolage se fait sur le registre de l motion donnant fr quemment naissance un sentiment d ins curit Maguire 1982 Maguire Corbett 1986 Interpr t comme un viol de l intimit La dimension d intrusion du cambriolage p se plus lourd pour la victime que la seule soustraction d un bien Jusqu ici les violences paraissent donc entra ner des r actions psychologiques plus g n rales et plus intenses que les infractions patrimoniales Une nuance va cependant appara tre avec une derni re question relative au lien social demande t on si leur exp rience leur a fait perdre confiance dans leur sem blable ce sont cette fois les victimes d in fractions au droit de la consommation 72 2 du travail 77 4 des affaires 79 6 qui sont les plus nombreuses r pondre affirmative ment sans doute parce que ces affaires sont v cues
73. r guli rement et d cid es la transmettre Elles se distin guent encore que faiblement sur une seule position politique le centre 21 7 au lieu de 18 4 en moyenne De m me leurs sympathies partisanes ne se d marquent clairement de la moyenne que pour le RPR 18 1 au lieu de 223 13 6 en moyenne Ces victimes sont celles qui vivent le plus fr quemment de toutes d une part la campagne elles viennent aussi au deuxi me rang pour les petites villes de 1 000 10 000 habitants d autre part dans les grandes villes Elles sont parmi celles qui sortent le plus rarement mais parmi celles qui ont les plus fr quentes impli cations associatives apr s celles des n gociateurs inquiets 4 Les inertes La classe des inertes est la plus importante de cet chantillon 108 victimes soit 36 6 5 Quoique la fr quence de dommages importants y soit dans la moyenne nul groupe ne manifeste aussi souvent des r actions motionnelles souvent m me durables En contrepoint cette motion l activit d ploy e pour r soudre l incident para t tr s maigre Les tentatives de n gociation de leur part ou de celles de l auteur y sont plus rares qu ailleurs et d ailleurs jug es particuli rement inefficaces en outre recours aux associations ou aux juristes y sont quasi inexistants Finalement dans nulle autre clas se on ne s accorde autant sur l inefficacit de toute solution En bref
74. renforcement de la cat gorie dominante des interm diaires et employ s 38 3 contre 35 4 dont p tissent les cadres et professions intellectuelles sup rieures 7 8 contre 9 4 Enfin dans la structure par taille et agglom ration on observe un glissement des grandes vers les petites particuli rement entre grandes et petites villes de province Dans les deux derniers groupes d infrac tions les victimes taient nouveau trop peu nombreuses pour tre chantillonn es 146 victimes d infractions au droit du travail ont pu tre interview es sur les 330 observ es en premi re phase Le sex ratio pivote tr s nettement au profit des femmes 54 8 contre 48 2 Encore une fois on rel ve un affaiblissement du groupe des moins de 25 ans 17 8 contre 23 6 qui profite aux 35 49 ans 34 9 contre 27 6 Le poids des artisans com mer ants double tout simplement parce que c est le seul groupe 2 dont toutes les victimes ont pu tre interrog es mais elles ne sont que 7 En revanche le poids des interm diaires et employ s s affaisse quelque peu 37 contre 41 5 et celui des inactifs se renforce dans les m mes proportions 22 6 contre 18 5 ce qui est peut tre un corollaire de la plus grande f minisation du groupe 3 Un sensible 2 M me remarque pour les agriculteurs exploi tants mais il n y en a qu un seul 3 Ces inactifs lors de l enqu te ont d par d finition le devenir post rieurement
75. rience pass e de victimation et d autre part la fois l intensit des r actions au dernier incident et la configuration id ologique d ensemble des classes Quant aux solutions effectivement choisies par les victimes elles ne suivent plus du tout la ligne de fracture id ologique Tout le monde recourt aux institutions p nales c est dire concr tement la police la seule exception du groupe o l on consid re l affaire comme priv e Cela ne signifie pas pourtant que ce recours corresponde davantage un mod le de type co t b n fice o le renvoi la police serait li la gravit de l affaire comme Skogan 1984 120 pense pouvoir le d duire d une comparaison internationale puisque si nos victimes d affaires priv es et mineures ne diff rent pas dans leur valuation de l incident elles se s parent pr cis ment sur le signalement la police Le clivage id ologique resurgit n anmoins tout le monde d pose plainte mais pas avec les m mes attentes Les lib raux y voient surtout une formalit destin e au mieux leur fournir un certificat de d p t de plainte les autres au contraire voudraient une intervention effective des institutions p nales Toutefois de chaque c t il y a des nuances la finalit instrumentale appara t en mineure chez les terrif s et le souhait r pressif de la m me 138 fa on dans la classe des affaires mineures Si l on consi
76. s peu assur s de 4 Sauf les ind pendants qui sont 2 Leur pr sence tonne parmi des victimes d infraction au droit du travail l un d entre eux est un commer ant dont on peut supposer qu il s est mis son compte apr s un licenciement pour 240 la s curit de leur emploi 5 Avec beaucoup de pr cautions on peut ajouter que ce groupe semble surf minis et plut t g En r sum les caract ristiques sociales de ce type sont plut t la marge de ce que l on rencontre d ordinaire dans cette population Il se distingue aussi en ce que ces victimes pensent consulter un juriste personne d autre n y songe sur le moment m me si 30 de la population finit par le faire Est ce le type d emploi qui pousse ce recours particulier ou est ce leur position sociale qui incline ces personnes songer imm diatement consulter leur avocat 3 Les n gociateurs Cette classe de 62 sujets 42 5 que nous appellerons les n gociateurs affiche le moins de dommages mat riels L incident qui s est le plus souvent produit 7 12 mois avant l interview n a g n ralement pas occasionn non plus de dommage physique n anmoins la minorit qui en souffre est l g rement sup rieure la moyenne 16 1 contre 13 7 Nonobstant le caract re g n ralement b nin du dommage ses suites motionnelles ne sont pas n gligeables suite note 4 l autre c est le chef de famille qui est un ind pe
77. secours Celles ci se distinguent moins par des caract ristiques de l incident proprement dit que par la fa on dont il a t v cu et plus profond ment par les caract ristiques sociales et id ologiques de chacune de ces classes Le groupe des hargneux appara t beaucoup plus coh rent et rigide au plan id ologique que l autre beaucoup plus apeur galement Ce dernier est au fond compos des victimes n entrant pas dans le sch ma id ologique des hargneux Probablement en trouve t on l explication dans une vie sociale plus active non seulement en raison de l ge moins lev ou de l activit professionnelle plus fr quente mais encore en raison d une plus grande insertion sociale caract ris e par des sorties plus fr quentes et une participation plus active la vie associative Les deux autres composants de cet ensemble les classes d affaires r gl es tout en pr sentant certains traits bien marqu s ont une dimension trop restreinte pour permettre une analyse pr cise Elles semblent essentiellement correspondre la fraction de chacune des deux classes pr c dentes pour laquelle l intervention polici re a t efficace et satisfaisante 196 CHAPITRE 7 LES VICTIMES DE VIOLENCES FAMILIALES La faiblesse des effectifs de la population des victimes de violences familiales N 41 nous interdisait d utiliser pour l analyse la m me technique de classification automatique que pour les populati
78. sociale de ces victimes c est la tr s forte pr sence des travailleurs ind pendants 36 7 de la classe contre 17 4 en moyenne soit galement 36 7 des travailleurs ind pendants de cet chantillon aucune autre PCS n occupe une telle place dans aucune des classes toutes les autres cat gories sont sous repr sent es parmi les frustr s Le patrimoine de ces victimes est fortement orient vers l immobilier avec cette diff rence par rapport aux organis s que l on y trouve davantage de propri taires de leur logement 61 2 au premier rang de l chantillon tr s peu de propri taires de r sidences secondaires et beaucoup de propri taires d autres biens immobiliers que l on peut supposer tre usage professionnel plut t qu immeubles de rapport comme pour les organis s Cette classe est d autre part en t te par la fr quence des assurances vie et comptes termes et galit avec les organis s pour les valeurs boursi res Elle s affirme tr s d sireuse de 159 transmettre une tradition religieuse 65 3 juste apr s les organis s que la majorit de ses membres ont re ue sans pour autant d clarer une forte pratique ou une forte impr gnation D autre part cette classe est caract ris e par le refus de prise de position politique et la pr f rence pour la droite et l extr me droite nulle autre ne comprend autant de partisans de l extr me droite nulle autre il
79. statistiques criminelles et la recherche D viance et soci t 1977 I 1 3 27 ROBERT Ph Au th tre p nal Quelques hypoth ses pour une lecture sociologique du crime D viance et Soci t 1985 IX 2 89 105 ROBERT Ph Les comptes du crime les d linquances en France et leurs mesures Paris Sycomore 1985 ROBERT Ph L ins curit repr sentations collectives et question p nale rapport la journ e tude de la Soci t Fran aise de Sociologie sur repr sentations et acteurs de l ins curit Paris IRESCO 1987 279 ROBERT Ph L action des groupements Des strat gies volutives Archives de politique criminelle 1988 10 59 78 ROBERT Ph FAUGERON C La justice et son public les repr sentations sociales du syst me p nal Gen ve Paris Masson M decine et Hygi ne 1978 ROBERT Ph FAUGERON C Les forces cach es de la justice la crise de la justice p nale Paris Centurion 1980 ROBERT Ph ZAUBERMAN R La victime entre la d linquance et l Etat Revue de l Institut de sociologie Univ libre de Bruxelles 1985 1 2 9 45 SCHNEIDER H J Ed The victim in international perspective Berlin New York De Gruyter 1982 SHAPLAND J WILLMORE J DUFF P Victims in the criminal justice system Aldershot Gower 1985 SKOGAN W G Reporting crimes to the police the status of world research Journal of Research in Crime and
80. tant toujours plus nombreux que les autres soup onner qu on a le mal dans la peau qu on est afflig d un mauvais fond ou aspirer r soudre les probl mes sociaux en liminant les immoraux Mais surtout ce sont ceux qui choisissent le plus volontiers les positions extr mes sur les questions mesurant le manich isme En mati re de moeurs ils ne s cartent gu re de la moyenne cependant si l on isole les moralistes extr mistes ils sont toujours en t te Pour les questions sur l ordre ils ne se d tachent nettement de la moyenne que dans leur approbation quasi unanime de l autorit paren tale mais l aussi si l on isole les d fen seurs de l ordre les plus acharn s ils apparaissent nettement en t te non seulement en faveur de l autorit parentale mais aussi pour r clamer de l Etat la protection de la propri t Bref pass iste manich en moraliste apeur surtout ce type appara t assez hargneux l encontre tant des d viants que des institutions 179 Classe de victimes g es elle se caract rise par la plus forte proportion de tous les groupes d ges sup rieurs 35 ans et notamment des plus de 65 ans 17 6 contre 9 1 en moyenne Rien d tonnant alors la pr sence d un grand nombre de retrait s 20 6 contre 11 6 en moyenne notamment des anciens employ s On observera une surrepr sentation des ind pendants 14 7 contre 9 8 en moyenne C est auss
81. toujours pour les affaires de consom mation l id e de recou rir des associations de d fense qui reste encore assez peu r pandue 20 comme l est d ailleurs celle de faire appel un juriste parmi les victimes de la vie des affaires 16 3 ainsi encore l Inspec tion du travail 24 7 ou les Prud hommes 18 5 chez les victimes en mati re de droit du travail b l appel la police ou la gendarmerie Des fractions plus ou moins importantes de victimes selon les types d infractions ont spontan ment juste apr s les faits pens recourir la police ou la gendarmerie Dans quelle mesure le font elles De fa on attendue le passage l acte se fait encore dans des proportions variables mais toujours notons le plus lev es que les intentions tbl 3 2 p 37 Les appels la police desvictimes de cam briolages et de vols dont les intentions se situaient aux deux tiers montent aux trois quarts 88 En mati re de cambriolage la recension faite par Skogan en 1984 p 117 montrait une fourchette de taux de renvoi allant de 44 Toronto en 1972 83 aux Pays Bas la m me ann e les diff rences de d finition du cam briolage permettaient de rendre compte de l ampleur de ces variations encore aujourd hui le taux moyen de renvoi pour les cambriolages aux Etats Unis n est que de 52 1 3 BJS 1989 p 80 celui de la Grande Bretagne des 2 3 des cas Mayhew et al 1989 p 16 Si n anmoi
82. tournent un peu plus fr quemment que la moyenne vers les assurances mais en sont les plus insatisfaites qu elles aient t ou non rembours es Le seul recours qui trouve finalement gr ce leurs yeux et dont elles admettent l efficacit c est l appel aux entreprises charg es de r parer les d g ts Vivement atteintes par l incident et peu satisfaites de l action des institutions ces victimes prennent des pr cautions individuelles plus souvent que les autres globalement c est le cas pour les achats d armes qui restent n anmoins toujours tr s minoritaires de m me que pour la mesure extr me que constitue le d m nagement Les autres pr cautions sont presque toutes tr s fr quentes mis part le recours aux soci t s de surveillance et l clairage en cas d absence cette classe disputant cet gard le premier rang aux organis s Il s agit donc en d finitive d une classe que caract risent moins les circonstances du cambriolage que son impact psychologique la d ception ressentie l gard des institutions et le recours l entourage et aux solutions individuelles Interrog es sur le crime en g n ral ces victimes font des r ponses qui compl tent de fa on coh rente ce tableau rien ne les distingue vraiment sauf une peur g n ralis e et le jugement n gatif qu elles portent sur la police En effet peu de cambriol s sont aussi fr quemment effray s que ceux ci par toutes les sort
83. une sensibilit politique et des sympathies partisanes de gauche il est notable que personne ne se situe droite Peut tre d c le t on une certaine r ticence se reconna tre dans la politique institutionnelle dans l accroissement des sans r ponses la question sur les sympathies partisanes 2 Les cas graves Certes ce groupe de victimes de violences familiales ne compte que 7 membres 17 1 de la population et comme on l a dit on serait justifi tre tr s r serv l gard de r sultats de calculs statistiques obtenus sur une si faible population N anmoins l examen de ces r sultats n est pas sans int r t en tudiant les caract ristiques de l incident puis les id ologies et les caract ristiques sociales de ces victimes nous avions commenc par retenir celles dont l occurence observ e tait au moins deux fois sup rieure l occurence th orique Puis nous avons jug qu ce noyau sinon dur du moins ferme de significations nous pouvions agr ger d autres caract ristiques qui sans tre aussi fortement surrepr sent es dans ce type le restaient cependant et permettaient encore de la distinguer nettement des deux autres D autant plus que sur lie fond ces traits tout en tant moins appuy s convergeaient n anmoins pour produire un sens 203 qui nous paraissait tout fait coh rent d fini a priori comme l oppos exact du type cas b nins cons quences graves pour l
84. violences familiales et m me 26 3 pour les agressions sexuelles Aux fins de comparaisons avec d autres tra Vaux la d finition des diverses sortes de violences pose certainement des probl mes plus d licats que celle des diff rents types de vol peut tre sommes nous n anmoins justifi s retenir une information stable Si on laisse de c t le viol calcul s par ment pour lequel le taux de renvoi aux Etats Unis est de 60 BJS 1989 p 80 le renvoi des atteintes en mati re sexuelle dans leur ensemble se situe toujours nettement au dessous du renvoi pour d autres agressions aussi en Grande Bretagne 20 8 au lieu de 30 pour les assaults et 60 pour les woundings Mayhew et al 1989 p 16 dans l enqu te internationale sur la France 16 5 au lieu de 37 5 pour les agressions et 48 pour les vols avec violence Interview 1989 tableau 236 249 et 216 m me diff rence pour l ensemble des pays participant cette enqu te internationale 12 en moyenne de renvoi la police pour les agressions sexuel les compar un tiers en mati re d agressions Van Dijk et al 1989 p 24 et 26 Iln y a qu en Suisse Killias 1989 p 120 que le niveau de renvoi pour violences sexuelles plus lev d ailleurs que celui g n ralement observ 38 39 semble se retrouver galit avec celui des brigandages et coups et blessures confondus environ 35 selon notre recalcul Quant aux victimes en ma
85. 0 1 en moyenne Ce sont aussi les victimes qui d posent le plus souvent plainte aupr s du parquet 23 1 contre 6 2 en moyenne mais cela ne repr sente que 3 victimes elles s adressent en outre fr quemment aux prud hommes 46 1 contre 36 2 en moyenne Ajoutons qu elles prennent souvent conseil de leurs proches 61 5 contre 53 4 soit 8 sur 13 De plus les trois quarts d entre elles tentent d obtenir un arrangement direct mais ceci ne les diff rencie pas car seuls les membres de la classe des affaires mineures vitent majoritairement cette solution Comme les satisfaits cette classe se caract rise donc par une palette de recours mais qui sont diff remment orient s les recours de la classe pr c dente sont de caract re essentiellement administratif ceux des conseill s sont caract re juridique Autre diff rence importante une majorit juge qu aucune d marche n a t efficace 53 8 les membres des trois autres classe n gocia teurs affaires mineures plaideurs seront encore plus pessimistes Cependant au sein des conseill s deux individus appr cient l efficacit des syndicats et trois celle des juristes 238 Les interroge t on sur la criminalit en g n ral leurs positions font galenent contraste avec celle des satisfaits personne n incrimine davantage le laxisme judiciaire comme cause de la d linquance mais l inverse ils sont plu
86. 89 p 103 permet 3 d obtenir un taux de 55 58 selon les r gions 7 Calcul d apr s le nombre de victimes disant n avoir pas fait de d claration de sinistre car elles n taient pas assur es pour ela soit 100 402 victimes de vol 24 9 non assur es 49 281 victimes de cambriolages 17 4 de victimes non assur es 96 Bref on ne peut pas se consoler de l inef ficacit de la police en imaginant que l assurance prendrait en charge le gros du probl me On en est m me loin Sur un autre plan d ailleurs ce r sultat n encourage pas consid rer les statistiques des sinistres pro duites par les compagnies d assurances comme le meilleur indicateur du nombre de vols et de cambriolages Ceci dit on est bien plus souvent satisfait de l assurance que de la police tbl 3 2 p 38 56 9 des vol s 49 4 des cambriol s ayant fait une d claration Ici se dire satisfait para t avoir un sens plus exclusivement fonctionnel preuve les insatisfaits d noncent toujours d abord l insuffisance du remboursement puis les complications ou les d lais des d marches En cas de cambriolages les pr cautions suppl mentaires exig es par l assureur alarmes viennent s ajouter une fois sur quatre ces motifs de m contentement mais nous sommes encore dans le m me registre il s agit d une appr ciation fonctionnelle o l on d plore une d pense ou une complication Toutefois la satisfaction ne se r
87. Delinquency 1984 XXI 2 113 137 SOUBIRAN F Les migrants en tant que victimes d infractions s l n d SOUBIRAN F Travailleurs immigr s victimes d infractions et syst me p nal s l 1981 SPARKS R F GENN H G DODD D J Surveying victims a study of the measurement of criminal victimization New York Wiley 1977 280 STEMMELEN CE Analyse r trospective du sentiment d ins curit en France de 1977 1985 Paris Tosca 1986 TAPINOS G El ments de d mographie Paris Armand Colin 1985 T RNUDD P The specification of social indicators for the meaning of personal safety the long range perspective and a long rang program Helsinki ron o 1973 T RNUDD P Social indicator development program Common development effort n 10 Victim surveys appropriate units of measurement Paris OCDE 1976 VAN DIJK J J M MAYHEW P KILLIAS M Experiences of crime across the world key findings of the 1989 international crime survey Deventer Boston Kluwer 1990 VERDIER R Ed La vengeance z tudes d ethnologie d histoire et de philosophie vol 1 Vengeance et pouvoir dans quelques soci t s extra occidentales Paris Cujas 1980 VERDIER R Le d sir le devoir et l in terdit masques et visages de la vengeance D viance et soci t 1984 VIII 2 181 193 VERGER D Les comportements des fran ais en mati re d assurances Economie et statistiq
88. Les professions interm diaires contribuent pour 26 8 mais au dessous de leur moyenne dans l chantillon cette composition sociale assez h t ro g ne correspond un type de patrimoine plut t diversifi moyennement dot e en biens immobiliers cette classe est la plus nombreuse poss der des bons du tr sor d pargne ou de caisse et surtout des obligations et actions 31 7 contre 20 en moyenne La position religieuse semble complexe les plus nombreuses avoir re u une ducation religieuse et pratiquer r guli rement ces victimes sont aussi les plus nombreuses dire ne pratiquer jamais et refuser de transmettre leurs enfants Leur position sur l chelle politique para t plus coh rente c est la gau che et surtout le centre gauche qui y sont surrepr sent s plus qu ailleurs et leurs sympa thies partisanes vont d abord et avant les autres classes au PS qui recueille 36 6 contre 32 6 en moyenne Deux notations suppl mentaires pour compl ter le tableau de leur position politique c est ici que les sympa thies cologistes sont leur sommet 14 6 contre 8 2 en moyenne mais c est galement ici qu est le plus r pandu le sentiment de n tre proche d aucun parti 14 6 contre 216 10 2 en moyenne Cette derni re position ne doit sans doute pas tre interpr t e trop vite comme refus de l univers politique dans la mesure o le niveau des autres positions refuges
89. Mais il semble bien que cette peur ne s accompagne pas d une grande confiance envers les institutions publiques ce qui n est pas contradictoire avec la mani re toute priv e dont on les a vu r agir l incident Dans l ensemble ce sont les cols blancs qui donnent le ton les employ s forment 32 3 de cette classe contre 26 en moyenne et surtout plus de la moiti des employ s de la population se trouvent regroup s ici et parti culi rement plus des quatre cinqui me des employ s de commerce ce qui est d abord un effet de l importance num rique de la classe Les cadres sup rieurs sont aussi surrepr sent s 16 1 contre 12 3 en moyenne notons encore une certaine surrepr sentation d tu diants 6 De tous les cols blancs fina lement seules les professions interm diaires ne sont qu leur niveau moyen Toutes les autres cat gories socio professionnelles sont sous repr sent es Quoique minoritaire le sentiment de s curit de l emploi y est plus fr quent qu en moyenne 42 4 contre 38 en moyenne Compte tenu de cette composition socio profes sionnelle on ne s tonnera pas que la scolarit sup rieure soit surrepr sent e c et d ailleurs la seule classe o cela se produit Par ailleurs les femmes y sont un peu plus nombreuses que la moyenne 59 7 contre 54 8 ce qui traduit probablement la surf mi 6 En principe ils ne devraient pas se trouver victimes d infractions au
90. ROLE SOCIAL ROBERT Ph et CHIROL Y Statistiques criminelles premier document prospectif Paris S E P C 1968 ROBERT Ph et BISMUTH P Les jeunes adultes d linquants sous recherche statistique Paris S E P C 1970 roneo e puise ROBERT Ph BOMBET J P et coll Le co t du crime en France Paris S E P C 1970 roneo puise ROBERT Ph BISMUTH P et LAMBERT Th La criminalit des migrants en France Paris S E P C 1970 roneo e puise BOMBET J P Alcoolisme et co t du crime sous la direction de Ph ROBERT Paris S E P C 1970 ron o puis ROBERT Ph et FAUGERON C L image de la justice criminelle dans la soci t Rapport axiomatique Paris S E P C 1971 roneo e puise ROBERT Ph FAUGERON C et coll L image de la justice criminelle dans la soci t Rapport sur la phase exploratoire quantitative Paris S E P C 1971 rono puise ROBERT Ph FAUGERON C et coll L image de la justice criminelle dans la soci t rapport sur la phase exploratoire qualitative Paris S E P C 1972 roneo epuise 10 11 12 15 14 15 16 14 ROBERT Ph FAUGERON C et KELLENS G Les attitudes des juges propos des prises de d cision Paris S E P C 1972 ron o puis TOISER J AUBUSSON B et ROBERT Ph El ments d analyse de la criminalit l gale Paris S E P C 1972 roneo puis GODEFROY Th et
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92. a premi re 1d 86 sossun taniera a 87 b l appel la police o a la gendarmerie sr ia ana 88 c la d claration de sinistre une compagnie d assurance 95 d autres recors Lisa lieues ii tes 97 e les n gociations auteurs victimes 99 Li L NtOUrTAUe eses ie nr Sas ess 100 g les combinaisons de recours 101 h l valuation des d marches 102 3 les pr ca u tio s rreri eesi eu ie ere 104 IIl me partie Les diff rents types de Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 VIOELN S Le LPS Tue mate es Fes VOIS sas ris un she sniegens 1 les diStancl s Libraries 2 les r pressifs Lio serssseetsss 3 les terrifi s ss susvis e 4 les affaires priv es 5 les affaires mineures e CONCLUSION sas sr am meet LeSs CambriOl sS ss nues ss les organis s ss res CHOQU S Sie dessein les affaires lucid es les FTUSCERS 25e s ss sc ss les AlLSEAnCL S sus sense us ss les affaires mineures e s CONCIUSTION 22 Lisa ens ts sde ces OUBONH Les agress S s rires sssassesst 1 les hargneux 2 les demandes de secours e 3 les incidents mineurs H dOCL S ss res silri ie ss 4 les classes des affaires r gl es a shui sas sde CONCIUSILOD ss rss seau ss areas Les victimes de violences familiales sister tenenda st 1 les cas D nins 5 44 sm sans sens 2 les Cas graves ss s 3 les cas
93. a moyenne dans toutes les classes d ge inf rieures cinquante ans chez les employ s et les cadres cette surrepr sentation ne commence qu 25 ans comme d ailleurs dans les autres cat gories professionnelles mais pour ces derni res elle va durer jusqu 65 ans mais il y a l tr s largement une cons quence des diff rences d ges l entr e et la sortie de la vie active tableau 2 6 63 C est un groupe urbain nettement surrepr sent en r gion parisienne et dans les grandes villes dans les petites villes galement selon les sondages IFOP il est sous repr sent dans les communes rurales et les toutes petites villes tableau 2 1 2 2 e ceux qui se disent cambriol s La r partition par sexe est conforme celle de l ensemble de la population tb12 1 Les femmes sont surrepr sent es surtout chez les plus de 65 ans tbl 2 3 ainsi que chez les inactifs tbl 2 4 il faut cependant se garder de tirer trop de conclusions de la r partition par sexe propos d une infraction qui par d finition touche le foyer plut t que l individu Contrairement aux vols on observe une l g re sous repr sentation des moins de 25 ans qui peut traduire l absence d autonomie d un certain nombre d entre eux en ce qui concerne l habitat De 25 50 ans la r partition ne pr sente pas de distance particuli re celle de la population d ensemble Au contraire du cas pr c dent les 50 64 ans ne sont
94. a question sachant qu on se dit victime que fait on N anmoins cette solution pose le probl me de la plurivictimation que faire des multivictimes dans la construction des sous chantillons Leur existence pose un probl me surtout s il s agit de multivictimations h t rog nes i e concernant des types d infrac tions diff rents Nous avons donc d cid pour le tirage des sous chantillons de ne prendre chaque personne se d clar t elle multivictime qu une seule fois et ceci pour le sous chantillon le plus int ressant c est dire dans l ordre d int r t tabli a priori pour le questionnaire L individu apparu une fois pour ce sous chantillon est retir de la population m re de sorte qu il ne risque plus d appara tre dans un autre sous chantillon pour une autre de ses victimations Cela revient ce stade de construction de l chantillon ne pas tenir 35 compte de la multivictimation Mais une fois l enqu te faite on aura plusieurs questionnaires pour une m me plurivictime les victimations suppl mentaires qui seront apparues en plus de la victimation ayant servi au tirage de l chantillon seront consid r es comme dues au hasard et redistribu es en surplus aux sous chantillons correspondant chaque infraction Cette redistribution a bien s r le d faut de fausser ventuellement la repr sentativit des chantillons dans lesquels elle est faite Un tel choix nous int
95. a sant peur durable la suite de l v nement recours la police le cas grave pr sente d autres points de vue un visage qui est aussi tr s largement diff rent C est le groupe o les proportions de dommages physiques aux tiers d auteurs arm s et de dommages mat riels sont les plus importantes Ce sont aussi les victimes qui le moins souvent ont pu r sister leur agresseur ou discuter avec lui mais qui le plus souvent ont d appeler l aide ou tenter de fuir le plus souvent aussi ont fait l objet de tentatives d intimidation de la part de l auteur Rien d tonnant donc ce que apr s avoir eu plus souvent que quiconque comme premi re id e de s adresser des agences p nales elles aient eu recours la police la suite de cet incident dramatique et qu elles justifient presque toutes ces d marches en disant qu elles voulaient Obtenir du secours emp cher la r cidive et faire constater les faits tous arguments qu elles sont les seules invoquer Ajoutons que ce groupe est le seul en avoir tir quelque satisfaction Plus souvent que les autres ces victimes recherchent l appui de leurs proches et surtout beaucoup plus souvent s adressent un homme de loi ce qui laisse penser qu elles s engagent la suite de ces violences sur le chemin du divorce Plus fr quente que la r action violente envers l auteur bien marqu e cependant est la perte de confiance en son prochain qui fait su
96. a tr s relative satisfaction des r pressifs et des distanci s l gard de la police Entre les classes de r pressifs et les distanci s qui font de fr quentes d clarations leur compagnie d assurance et les classes de terrifi s et d affaires priv es qui d clarent rarement celle ci a un taux proche de la moyenne 57 C est la minceur de l affaire que l on invoque ici pour justifier les non d clarations de sinistre Enfin ces victimes prennent encore moins de pr cautions et sont encore plus sous repr sent es pour les pr cautions banales que la classe des affaires priv es Classe des affaires mineures comprenant une proportion sup rieure la moyenne de victimes sans autre exp rience de victimation elle est cependant parmi les plus unanimes affirmer la gravit du probl me de la d linquance sans pour autant en tre jamais plus effray e que la moyenne de l chantillon Du reste c est l une de celles o l on en parle le moins A l inverse de la classe des affaires priv es elle fait plus confiance que la moyenne aux m dias et moins aux policiers comme source d information sur la d linquance Sur la police d ailleurs compar e aux autres classes elle ne prend pas de position tr s tranch e On notera cependant que ces victimes sont parmi les moins nombreuses juger la police paralys e par le laxisme de la justice Chose curieuse c est pourtant l une des classes les pl
97. actions ou des situations ainsi certains groupes d sapprouvant davantage la violence font partir de plus bas leur seuil de d fini tions d un comportement comme violent les mieux lotis socialement Sparks et al 1977 les personnes g es Lagrange 1984 Ces diff rences dans les d finitions ne renvoient d ailleurs pas uniquement des clivages de classe mais une distinction entre l univers familial et l univers extra familial L valuation d un comportement violent comme relevant du p nal ne semble pouvoir se faire que tr s difficilement dans l univers familial alors qu elle para t naturelle l ext rieur D o la nette sous estimation de la violence intra familiale par les enqu tes de victimation et l accent qui y est mis sur la criminalit exogame Bref pour qu un acte relevant ventuellement car le droit peut toujours donner lieu diverses interpr tations d une incrimination apparaisse dans une enqu te de victimation il doit passer une s rie de filtres en premier lieu il doit atteindre une victime individualisable la victime doit entrer dans l chantillon une fois retenue elle doit encore se rem morer un v nement d importance souvent mineure si elle s en souvient il faudra encore qu elle ait le d sir de le rapporter l enqu teur et la capacit de le verbaliser et cet v nement grand peine chapp des oubliettes de l histoire devra encore entrer dans une des cat
98. ailleurs De mani re impr vue ses membres se placent parmi les moins pr occup s par l usage suicidaire de la drogue ou par celui de la pilule par les adolescentes ils retrouvent cependant leur rigidit accou tum e propos des missions t l vis es sur les homosexuels ou de la valeur du travail Ce contraste tient il une distinction entre la sph re priv e o l on serait plus indiff rent et celle de la vie publique o l intol rance reprend le dessus A leurs yeux c est peut tre l que l ordre est vraiment en jeu Finalement leur forte r action motive s adosse une structure id ologique que caract rise une forte revendication d ordre 225 C est une classe l g rement surf minis e et o les moins de 34 ans et surtout les plus de 65 ans sont plus nombreux qu ailleurs Ce dernier trait s accompagne tr s logiquement d une nette surrepr sentation des scolarit s primaires 26 2 contre 19 en moyenne mais on observe que les scolarit s secondaires et technico commerciales franchissent galement la barre de la moyenne En fait le trait le plus notable est la consid rable sous repr sentation des Scolarit s sup rieures 20 6 contre 31 6 en moyenne Le poids des ch meurs 10 1 contre 7 8 en moyenne et surtout des retrait s 17 6 contre 12 5 en moyenne est ici le plus lourd de toutes les classes mais parmi les actifs le sentiment d une certaine s curit de l emploi
99. ais avec autant de vigueur qu elles opposent le pass au pr sent C est ce regard pos sur l individu qui permet de comprendre qu elles ne peuvent rapporter la d linquance qu des causes personnelles 126 Davantage la recherche de l ordre plus r fractaire au changement plus manich enne que toutes les autres cette classe ne se distingue gu re en revanche quand on l interroge sur les moeurs Une seule exception nul groupe n est aussi hostile des missions t l vis es sur les homosexuels est ce le caract re public du scandale qui le mobilise En r sum en r agissant si vivement la criminalit ce groupe ne fait que traduire son profond pass isme et la rigidit extr me de ses repr sentations sociales C est d ailleurs le plus g de tous les groupes donc celui qui comprend le plus de retrait s mais aussi de femmes au foyer En valeur relative il se caract rise par une double surrepr sentation des ouvriers 22 et des ind pendants 9 8 les autres cat gories tant leur distribution marginale Parmi les actifs le sentiment de s curit de l emploi n est pas particuli rement r pandu Globalement le niveau d instruction y est plus faible qu ailleurs ce qui est partiellement un effet de g n ration Il s agit d un groupe au patrimoine tr s typ aucun autre ne r unit autant de propri taires qu il s agisse de r sidences principales secondaires ou d autres biens i
100. ait un premier probl me de connais sance se pose savoir qui est victime La question est d autant plus aigu que jusqu pr sent les efforts ont plut t port sur la connaissance des caract ristiques sociales des d linquants Les diff rentes statistiques admi nistratives comptent soit des affaires soit des proc dures soit des d linquants mais se pr oc cupent peu de recenser les victimes La recher che elle m me qui a d ploy tant d efforts pour utiliser ou compl ter les statistiques adminis tratives portant sur les d linquants a mis tr s longtemps notamment en France avant d entre prendre de conna tre les caract ristiques des 17 victimes Il est plus facile il est vrai d observer les premiers qui sont sous main de justice que ces derni res qui restent en dehors de la prise en charge institutionnelle On a rappel ci dessus que la doctrine p nale classique soup onnait la victime de ne poursuivre que des int r ts vindicatoires A vrai dire ce n est pour le moment qu un postulat l aussi se pose un probl me de production de connaissances empiriques Multiples sont les int r ts qui peuvent mouvoir la victime une demande de punition une recherche d indemnisation la reconnaissance officielle de l injustice subie une simple d marche pour exon rer sa responsabilit ou satisfaire aux exigences de son assurance une recherche de secours etc Toutes ces motiva tions peuvent se c
101. ale en France Paris S E P C 1981 ron o ROBERT Ph et ZAUBERMAN R La d tention provisoire des mineurs de seize ans Paris S E P C 1981 ron o ZAUBERMAN R Trajectoire de la d viance le renvoi des mineurs la justice Paris S E P C 1981 ron o LASCOUMES P D lit fiscal et ou d lit p nal Paris S E P C 1981 ron o FAUGERON C et RIVERO N Femmes lib r es sous condition Paris S E P C 1982 ron o LEVY R Les flags une justice ou une police Paris S E P C 1982 roneo LANDREVILLE P Le crit re de la r cidive dans l valuation des mesures p nales Paris S E P C 1982 rone o GODEFROY Th et LAFFARGUE B Les co ts du crime en France en 1978 et 1979 Paris S E P C 1982 ron o LASCOUMES P Justice p nale et d linquance d affaires Paris S E P C 1983 ron o LEVY R Pratiques polici res et processus p nal le flagrant d lit Paris C E S D I P 1984 roneo 40 AUBUSSON de CAVARLAY B LASCOUMES P ROBERT Ph et ZAUBERMAN R Le p nal en premi re ligne ou en dernier ressort Paris C E S D I P 1984 roneo 41 SEYLER M La consommation dans les tablissements p nitentiaires Paris C E S D I P 1986 42 LASCOUMES P Des erreurs pas des fautes Paris C E S D I P 1986 43 AUBUSSON de CAVARLAY B Les fili res p nales Paris C E S D I P 1987 44 SOUBIRAN F Le re
102. ales bien plus souvent que d agressions violentes d autre part le dommage la perte mat rielle est tr s g n rale alors que le dommage physique n existe gu re que dans les cas d agressions et encore la majorit d entre elles n en entra nent elles pas Finalement le risque physique n est cons quent que dans les violences auxquelles on pense le moins quand on parle d agressions celles qui ont pour sc ne la famille sans doute parce qu elles sont souvent r p tition Des clivages En approfondissant un peu on peut encore tirer un troisi me enseignement de ces travaux non Seulement on ne peut parler de victime en g n ral mais on trouve m me des r actions dif f rentes un m me incident De surcro t ces clivages dans la mani re de r agir ne sont pas les m mes pour les diff rentes sortes de d lits En effet certaines victimations le vol et le cambriolage pour tre pr cis se structurent en groupes porteurs d attitudes g n rales assez typ es Les autres victimations se d partagent selon des modalit s nettement moins li es des configurations d attitudes particuli res De la m me fa on l int rieur de telle ou telle victimation certains types s illustrent par un positionnement id ologique plus ferme que d autres Un artefact Ces diff rences dans l organisation des clivages demandent quelque claircissement Techniquement elles d coulent de la nature pluridimensionnelle de nos don
103. aleur sentimentale des biens 79 5 de ces victimes contre 42 en moyenne l estiment lev e Une minorit significative 10 3 3 de victimes pr tend conna tre l auteur du d lit Ces victimes ont t tr s impressionn es par le cambriolage ce groupe se situe en effet au premier rang pour la plupart des r ponses traduisant une r action motionnelle peur sentiment de viol de l intimit du domicile r action violente envers l auteur perte de confiance en autrui et sentiment d isolement De plus toutes ces impressions sont d crites comme durables C est peut tre pour cela que cette classe comprend la plus forte minorit de victimes ayant d abord song s adresser leur entourage 15 4 contre 6 8 en moyenne et l ayant effectivement fait Par contre elles font moins appel la police que les autres classes et ces appels ont une motivation tout fait sp cifique ils visent principalement faire punir le coupable et en second lieu obtenir du secours alors que les autres classes cherchent avant tout obtenir une r paration W W W Recourant relativement peu souvent la police ces victimes viennent l avant dernier rang mais nettement avec les f rustr s par leur degr de satisfaction 71 8 d insatis faits au point qu une minorit significative d entre elles envisage de s abstenir au prochain incident de ce genre 15 4 contre 9 6 3 en moyenne 147 En revanche elles se
104. alit 4 la taille des trois sous chantillons a t calcul e pour tre au minimum de 190 5 Au cas o dans les cinq cat gories non chantillonnables nous ne parviendrions pas faire administrer le questionnaire tous les gens ayant au moment des sondages omnibus accept de r pondre ult rieurement il nous 3 Nous avions en r alit comme indicateur du groupe social d appartenance de l enqu t une information en principe plus pr cise sa profession propre nous ne l avons pas retenue pour la raison suivante nous avions obtenu sur cette variable un nombre consid rable d inactifs socialement inclassables 50 des inactifs re trait s En prenant la CSP du chef de famille nous obtenions une information au moins approch e pour tous ces inactifs certes l in formation perd de sa pr cision pour les actifs mais finalement comme le taux d exogamie observ est tr s faible la perte n est pas tr s importante la CSP du chef de famille a peu de chance d tre diff rente de la profession de l interview et si elle l est les deux conjoints appartiennent probablement des cat gories socialement contigu s beaucoup plus sou vent qu des cat gories socialement loign es 4 vie des affaires 82 droit du travail 197 violence intrafamiliale 80 agressions sexuelles 21 autres agressions 186 566 5 1 138 566 572 cas pour 3 cat gories 37 resterait un cr dit de questionnair
105. apacit de s identifier un parti au surplus on rel vera la surrepr sentation du PCF 18 5 3 contre 9 6 dans l ensemble de l UDF 14 8 contre 8 2 dans l ensemble et du RPR 18 5 contre 14 4 dans l ensemble Toutefois sur un axe gauche droite les membres de cette classe se rangent surtout gauche au centre et au centre droit et vitent de se classer droite Cette classe est essentiellement compos e de cols blancs de niveau moyen les profes sions interm iaires y sont fortement surrepr sent es 25 9 contre 17 8 en moyenne surtout celles du secteur priv 239 11 5 contre 6 9 en moyenne les employ s sont galement surrepr sent s quoiqu un moindre degr 29 6 contre 26 en moyenne surtout encore une fois ceux du secteur priv 19 2 contre 13 8 en moyenne Toutes les autres PCS sont sous repr sent es y compris les ouvriers 29 6 contre 33 6 en moyenne C est la classe o les actifs sont le plus nombreux 69 2 contre 54 5 en moyenne comme en moyenne les trois quarts de la popu lation ont entre 25 et 50 ans C est aussi celle o l on a le moins souvent le sentiment d occuper un emploi stable 22 2 contre 38 en moyenne Le capital scolaire est surtout caract ris par une nette surrepr sentation des tudes technico commerciales 40 7 contre 31 5 en moyenne ce qui est tr s coh rent avec la position socio professionn
106. arqu e de cette classe est la fr quence du recours associatif c est le seul cas o ce recours vient spontan ment l esprit de plus de la moiti du groupe et de fait c est aussi le seul o cette id e est si largement mise en oeuvre presque la moiti des cas contre 23 en moyenne Par ailleurs le recours des juristes y est galement plus fr quent qu ail leurs et c est la seule classe qui demande largement aide et conseils son entourage En contrepartie jamais l id e de r gler directement l affaire n y est aussi peu r pandue ce n est d ailleurs pas qu on le tente moins qu ailleurs mais l auteur se pr te tr s rarement cette n gociation et en fin de compte il y a accord quasi g n ral dans cette classe pour juger cette solution inefficace C est d ailleurs globalement qu on y exprime un jugement s v re sur le traitement de l affaire c est un des groupes o l on estime le plus fr quemment que rien n a t efficace M me le recours associatif dont ils sont pourtant les champions n est jug efficace que par une petite minorit Du coup l id e de recourir la police si l incident se r it rait est un peu moins rare qu l ordinaire 22 9 au lieu de 15 6 en moyenne 221 En r sum les dommages sont souvent importants et l on recherche activement des recours notamment associatifs sans en tre d ailleurs tr s satisfait non plus d ailleurs que des tentatives de r glement
107. as tout fait les m mes On n y craint pas 119 n importe quelle atteinte patrimoniale mais surtout la d linquance classique contre les biens et les personnes ainsi de tous les vol s ce sont ceux que la violence physique effraie le plus pourtant s ils d clarent avoir t victimes d autres infractions que du vol qui fait l objet du questionnaire c est surtout encore de vols qu il s agit Ceci dit comme la plupart des vol s il leur para t inacceptable de tuer un voleur pour d fendre son bien ce qui les distingue nettement des terrifi s peut tre peut on rapporter cette diff rence la forte surf minisation qui caract rise cette classe de r pressifs Autre diff rence avec la classe des terrifi s la d linquance y est un sujet de conversation moins fr quent et la confiance dans les m dias moins r pandue En revanche l information sur la d linquan ce donn e par la police y est mieux re ue ce qui peut se comprendre par un jugement moins s v re pour les policiers plus que les autres groupes celui ci tendance les excuser en jugeant qu ils manquent de moyens et que leur action est paralys e par le laxisme de la justice D ailleurs aucun autre groupe n incrimine d avantage le laxisme comme cause de la d linquance Ce qui est caract ristique de ce type c est donc d ajouter des d faillances institutionnelles l tiologie individuelle pour expliquer la d linquance presqu aussi
108. au droit du travail 3 3 et de celles li es la vie des affaires 2 1 On trouve pareillement un changement d ordre de grandeur pour les vols et les fraudes avec des nuances cependant les vols sont en baisse passant de 8 8 dans nos donn es 6 9 3 les fraudes la consommation en hausse passant de 6 3 7 8 Mais la diff rence la plus frappante porte sur le cambriolage ses victimes chutent de 6 3 dans nos donn es 3 6 dans les sondages IFOP 35 Ces diff rences ne paraissent pas pouvoir s expliquer par la r duction de la p riode de r f rence entre les deux enqu tes celle ci aurait d jouer uniform ment sur toutes les victimations en en r duisant l occurrence d autant que la taille de l chantillon est elle m me trois fois plus restreinte on vient de voir que cela n a pas t le cas Autre hypoth se peu plausible une modifi cation sensible de la distribution effective des atteintes aux biens ou de la propension s en d clarer victime dans l intervalle entre les deux enqu tes Enfin l l vation de l ge minimum de l chantillon des enqu tes IFOP 18 ans au lieu de 15 ans dans notre enqu te ne peut tre en cause les victimes de cambriolages se recrutant pr f rentiellement dans les classes g es En r alit les modifications observ es tiennent vraisemblablement aux diff rences dans les structures des chantillons Par rapport notre enqu te les sondag
109. avoir t atteintes dans leur intimit C est une des classes o l on pense le plus spontan ment 81 faire appel la police et o du reste on le fait 92 7 C est aussi l une de celles o on annonce le plus fr quemment vouloir le refaire en cas de renou vellement de l incident Cette attitude ne traduit pourtant pas une satisfaction parti culi rement intense vis vis de la police elle reste minoritaire et mod r e ni une valuation sp cialement favorable de son efficacit Ce groupe ne vient qu au quatri me rang dans l chantillon par la fr quence des recours l assurance 65 mais au deuxi me pour la satisfaction son gard 35 des victimes contre 29 en moyenne s affirment satisfaites du remboursement obtenu Il se place en outre au premier rang pour la fr quence du recours des entrepreneurs afin de r parer les d g ts Le faible impact de l incident se confirme lorsque ces victimes d clarent n avoir pris aucune pr caution particuli re par la suite pas m me les plus banales telles que la mise en s ret d objets de valeur le verrouillage des portes ou la surveillance du domicile en cas d absence En r sum elles n accordent qu un int r t mineur l incident ne manifestent aucune motivit particuli re et limitent leur r action faire constater les faits par la police d clarer le sinistre l assurance et faire intervenir une entreprise pour r
110. br e pour permettre d effectuer des croise ments avec les autres variables Trois variables seulement r pondaient ces conditions l importance du dommage la perte de confiance et le premier recours venu l esprit de la victime Malheureusement ces variables ne sont associ es ni entre elles ni 257 aux autres variables d crivant l incident Il n a donc pas t possible de distinguer diff rents sous ensembles dot s d une certaine consistance au sein de l ensemble des incidents voqu s d o le choix d une autre approche 2 Essai de description des incidents en fonction de la nature des faits et de la PCS des victimes a Construction d un noyau dur des victimes d atteintes li es la vie des affaires Nous nous sommes interrog s sur le point de Savoir si l absence de clivage observable tait due la formulation de la question avez vous t personnellement victime d une infraction li e la vie des affaires telle que concurrence d loyale banqueroute infractions aux lois sur les soci t s etc Compte tenu des exemples d infractions cit es on ne peut gu re lui reprocher d tre impr cise Par contre cette formulation pourrait para tre obscure ceux qui ne sont pas dans les affaires lesquels pr cis ment n taient pas vis s par cette question L id e sous jacente tait que les vraies victimes d atteintes li es la vie des affaires sauraient se reconna tre
111. cace Dans tous les autres cas tudi s police et justice p nale sont hors course on ne pense m me pas s adresser elles A vue de Sirius entre les institutions p nales et les victimes il n y a pas continuit mais malentendu Certes en valeur absolue la justice traite beaucoup d affaires int ressant des victimes individuelles mais c est une goutte d eau dans l oc an des victimations Le cas ordinaire est soit la plainte non lucid e soit l absence de plainte L univers des institutions p nales reste tr s largement ext rieur celui des victimes Remarquons que si les programmes de m diation cherchent rem dier au manque cr par cette situation ils ne sont en r alit gu re en situation de le faire ils supposent en effet une interconnaissance entre les protagonistes alors qu ici le probl me na t pour l essentiel de l anonymat de l auteur Zauberman 1989 Ce constat d concertant peut encore tre compl t pour les victimes m mes qui arrivent au bout de la course d obstacles qu est le pro cessus p nal il n est pas certain que l issue soit gratifiante une monographie jusqu ici isol e limite un petit quart la proportion des 266 parties civiles qui parviennent toucher tout ou partie des dommages int r ts qui leur sont accord s par le tribunal 1 Quant aux services d aide aux victimes on a vu le caract re extr mement limit de leur impact L univers social des vic
112. ce celle ci ne pousse cepen dant pas la bienveillance jusqu r clamer pour cette institution des moyens suppl mentaires ou bl mer le laxisme judiciaire ce qu il faut sans doute rapprocher de sa relative r serve l gard du discours policier En tout cas une exp rience peu satisfaisante de l activit poli ci re dans l affaire en cause ne d bouche pas sur des prises de position tr s tranch es Il en 162 va du reste de m me propos des causes de la d linquance cette classe est l une de celles avec celle des affaires mineures qui mettent en cause le ch mage mais contrairement celle ci elle ne r fute clairement aucune des autres causes envisag es Cette relative distance l gard des questions p nales s inscrit dans un contexte id ologique tr s coh rent Il s agit de l un des groupes o la demande d ordre est la moins accentu e on peut relever en particulier une r ticence fr quente mettre la protection de la propri t priv e au rang des priorit s de l action tatique ce que l on peut sans doute rapprocher de l absence relative de crainte concernant les atteintes aux biens C est galement la classe la moins pass iste et la moins r sistante au changement en particulier elle se d tache de toutes les autres par son appui au travail des femmes C est enfin la moins manich enne et la plus lib rale en mati re de moeurs En r sum ce groupe plus lib ral que tous l
113. classe des frustr s regroupe 17 4 3 de l chantillon 49 victimes Deux faits caract risent particuli rement les incidents relat s d une part une minorit d entre eux tr s sup rieure la moyenne s est produite au lieu de travail de la victime 28 6 des cas contre 6 8 pour l ensemble de sorte que 3 4 des incidents de ce type sont group s dans cette classe On verra qu elle comprend une tr s forte proportion de travailleurs ind pendants et on peut donc estimer qu on a affaire ici des cambriolages de magasins ou d ateliers d autre part 2 3 des victimes de cette classe contre 18 5 en moyenne attribuent aux biens vol s une valeur mat rielle lev e et une valeur sentimentale faible c est la seule classe qui d crive ainsi son pr judice Si l incident n a pas suscit de peur par ticuli re il a n anmoins fr quemment laiss des traces ces victimes sont les plus nombreuses cumuler une r action violente l gard de l auteur un sentiment d isolement et une perte de confiance Dans la quasi totalit des cas on pense imm diatement faire appel aux institutions p nales et on le fait g n ralement plut t dans le souci d obtenir une r paration L absence d intervention polici re effective explique vraisemblablement que cette classe soit la plus 155 CN insatisfaite de toutes l gard de la police Ces victimes font appel aux assurances davantage que dans les au
114. classes forment le versant lib ral de l chantillon La classe des affaires mineures o la r partition des sexes ne s carte gu re de la 167 moyenne est une des classes jeunes de l chantillon un peu moins cependant que les distanci s les 35 49 ans y occupant une place plus importante Le niveau d ducation est rela tivement lev venant au 3 me rang pour l enseignement sup rieur 32 assez proche de la classe des organis s mais loin derri re les distanci s Ce qui est notable c est quelle se situe au ler rang pour l enseignement technico commercial 30 contre 24 2 en moyenne Le niveau d activit est des plus lev s mais le sentiment d avoir un emploi stable atteint peine la moyenne deux traits qui la distinguent des distanci s Les cat gories de Salari s sont toutes sur repr sent es le groupe le plus important en valeur relative et en valeur absolue est celui des employ s 26 contre 21 4 en moyenne suivi des cadres et professions int ellectuelles sup rieures 24 contre 21 7 en moyenne des professions interm diaires erm diaires 22 contre 19 6 en moyenne et des ouvriers 16 contre 13 5 en moyenne La part du secteur public est moindre que chez les distanci s sauf pour les cadres et professions intellectuelles Globalement le recrutement de cette classe est plus diversifi que celui des distanci s et le capital culturel et professionn
115. comme des sortes de ruptures dans des relations qui supposent un minimum sinon de confiance au moins de bonne foi entre les contractants ces pertes de confiance sont d ailleurs bien plus souvent durables que passag res Apr s une infraction de violence la perte de confiance quoique moins g n rale que dans les cas pr c dents et surtout moins souvent durable se rencontre malgr tout deux fois sur trois tbl 3 2 p 43 C est finalement apr s des vols et des cambriolages que ce sentiment se retrouve le moins fr quemment peu pr s une fois sur deux 86 Dans ces situations g n ralement anonymes il n y a ni le contrat du premier cas ni m me l interaction du deuxi me Aucune relation interpersonnelle concr te n a t mise mal 4 les recours Jusqu ici en d crivant les circonstances de l incident les dommages et les r percussions psychologiques qu il a provoqu s nous sommes en quelque sorte rest s dans le for interne des victimes En tudiant les recours auxquels elles ont song les d marches qu elles ont faites et ce qu elles en ont pens nous passons plus nettement la socialisation de l incident qui on va le voir s effectue de fa ons tr s diverses a Tout de suite apr s les faits qui avez vous pens faire appel en premier quelle a t votre premi re id e tbl 3 2 p 36 A la police ou la gendarmerie r pond un large choeur de victimes de vols 60 et de ca
116. comme la repr sentation publique de l homosexualit ou l octroi de la pilule des adolescentes En r sum il s agit d une classe franchement conservatrice qui n anmoins est plut t satisfaite des institutions p nales ce qui para t li une exp rience de victimation assez souvent sans pr c dent et dont les suites ont t exceptionnellement favorables En raison du petit nombre de cas on ne peut caract riser ce type aussi pr cis ment que les autres et on doit se contenter de relever les traits les plus frappants Il s agit essentiellement d actifs plut t masculins Ils viennent au premier rang dans l indicateur de diversit du patrimoine et paraissent en particulier relativement bien dot s en biens immobiliers Plut t marqu s par la religion ils se Situent politiquement au centre et droite on ne trouve aucune opinion ou sympathie gauche Leur sociabilit semble assez d velopp e plus peut tre par la fr quence des sorties que par la vie associative Globalement cette classe appara t proche de celle des organis s bien que celle ci soit plus f minine et partant moins active Les deux classes se ressemblent aussi bien pour les r ac 154 tions l incident suites plut t favorables satisfaction les repr sentations du p nal de l ordre social et du changement que du point de vue du patrimoine et des positions id ologiques et religieuses 4 Les frustr s La
117. contre 45 7 pour les agressions et 42 1 3 pour les violences sexuelles Certes ces taux pour autant qu on puisse se permettre une comparaison terme terme paraissent plus lev s que les taux am ricains 31 des victimes de robbery et d assault ont t bless es BJS 1989 p 8 ou suisses 20 des victimes de coups et blessures 12 des victimes de brigandage Killias 1989 p 107 Mais on peut supposer qu ils sont moins fr quemment graves puisqu en Comparaison des 34 7 d hospitalisation en cas d agression en France on en observe entre 40 et 50 aux Etats Unis BJS 1989 tableau 72 Diff rences r elles diff rences de sensibilit des victimes diff rences de pratiques m di cales les donn es manquent pour en d cider Reste malgr tout que les dommages physiques en mati re d agression paraissent loin d tre sys t matiques loin aussi d tre syst matiquement graves rarement en tous cas suivis de s quelles dans le m me sens Jones et al p 196 Finalement les violences qui causent le plus de d g ts sont celles dont on parle le moins cel les qui ont pour sc ne la famille chez 43 9 des victimes elles ont laiss des s quelles En cas d agressions ou de violences familiales les dommages peuvent quelquefois s tendre des tiers 1 fois sur 5 seule diff rence dans ce cas ci il s agit une fois sur deux d un enfant ce qui n a rien d tonnant tbl 3 2 p 35 3 r actions psychol
118. cours la justice dans les conflits du travail histoire d un d tour l exemple de l automobile Paris C E S D I P 1987 45 CHEVALIER G L int r t central pour le local Analyse des politiques socio pr ventives entre 1981 et 1986 Paris C E S D I P 1987 46 BERNAT DE CELIS J Peines prononc es peines subies La mise ex cution des peines d emprisonnement correctionnel pratiques du parquet de Paris Paris C E S D I P 1 988 47 SOUBIRAN F Formalisation juridique et ressources des protagonistes dans un conflit du travail Paris C E S D I P 1988 48 BARRE M D TOURNIER P Coll LECONTE B La mesure du temps carc ral observation suivie d une cohorte d entrants Paris C E S D I P 1988 49 TOURNIER P ROBERT Ph Coll LECONTE B COUTON P J Les trangers dans les statistiques p nales Constitution d un corpus et analyse critique des donn es Paris C E S D I P 1989 50 OCQUETEAU F PEREZ DIAZ C Justice p nale d linquances d viances Evolution des repr sentations dans la soci t fran aise Paris 51 AUBUSSON de CAVARLAY B HURE M S POTTIER M L Les statistiques criminelles de 1831 La base DAVIDO s ries g n rales Paris 1981 CoE 5D LsFs3 1909 Ce EoD LPi 1909
119. d re maintenant l autre grand recours l assurance on le voit chapper plus encore au clivage id ologique La d claration de sinistre est quasiment syst matique pour les classes caract ris es par le vol de ou dans les v hicules effet vident de l assurance obligatoire Pour les autres vols la proportion tombe un sur deux sauf pour le groupe o l on consid re l affaire comme priv e Deux registres se profilent donc au moins tendanciellement celui des solutions con cr tes qui ob it surtout une logique des Situations celui des retentissements subjec tifs que gouvernent les orientations id ologiques et de fa on m diate les positions sociales en ce sens Killias 1989 124 Leur combinaison n ob it aucune loi de n cessit deux d marches similaires peuvent correspondre des attentes fort diff rentes ce qui n est pas sans cons quences pratiques Ainsi l inaction polici re importe finalement peu si le plaignant n accomplit qu une forma lit elle fait s rieusement probl me s il La souhaite une prise en charge effective 139 CHAPITRE 5 LES CAMBRIOLES Les 281 victimes de cambriolages ont t r parties par les classifications automatiques en 6 classes que nous avons pour les commodit s de l expos intitul es comme suit les organis s les choqu s les frustr s la classe des affaires lucid es les distanci s la classe des affaires mine
120. dans le pass Cet ensemble est domin par les cols blancs on y trouve environ un cinqui me d employ s 1 5 me de professions interm diaires seul groupe l g rement surrepr sent et 1 5 me de cadres et professions intel lectuelles sup rieures globalement ces diff rentes cat gories ne s cartent gu re de la moyenne Ce type se situe au 2 me rang derri re celui des affaires lucid es tr s peu nombreux par la diversit du patrimoine de ses membres il est de ceux o le patrimoine immobilier est le plus r pandu On y trouve en particulier une proportion lev e de propri t s autres que des r sidences principales ou secondaires 30 2 de autres biens immobiliers contre 23 1 en moyenne comme cette classe n est pas particuli rement fournie en travailleurs ind pendants ou en agriculteurs on peut supposer qu il s agit d immeubles de rapport plut t que de biens professionnels A c t du patrimoine immobilier on trouve aussi 145 fr quemment un patrimoine mobilier caract ris par une surrepr sentation des valeurs boursi res et surtout des objets pr cieux les organis s viennent au premier rang pour cette cat gorie de biens C est la classe o l on affirme le plus souvent avoir re u une ducation religieuse et tre pr t la transmettre tout en n admettant qu une pratique pisodique Les pr f rences politiques vont au centre et au centre droit nettement s
121. de certaines pr cautions ou r interpr tations il nous sera possible propos de tous ces types d infractions de proc der des comparaisons avec des recherches trang res Les autres types d incidents ne sont g n ralement pas pris en consid ration dans les enqu tes de victimation Les violences intra familiales sont habi tuellement peu accessibles ces enqu tes bien que certains cas puissent y figurer dans la masse des violences interpersonnelles l exp rience montre en effet que plus le lien entre auteur et victime est troit moins ces derni res mentionnent ces affaires Mais par ailleurs d autres recherches donnent penser que ce type d incident est extr mement r pandu Baril 1984 Il s agit donc de fa on typique d un domaine pour lequel la cat gorisation p nale pose un probl me ou constitue un enjeu C est pourquoi nous avons retenu cette rubrique La pr sence des trois autres types d inci dents est galement une originalit de notre d marche Nous avons vu que leur omission 28 habituelle dans les enqu tes de victimation tenait la complexit des infractions et la difficult de formuler les questions en termes suffisamment concrets et d pourvus d ambigu t Nous avons galement indiqu que dans la per spective de cette recherche cette objection perd de son importance La consommation est un aspect tr s important de la vie quotidienne pour presque toute la pop
122. des cas dans ce groupe 142 En r sum il s agit d un type qui se sent fortement l s mais qui la diff rence de la classe des choqu s dont il est globalement le plus proche du moins ce stade de l analyse est plut t satisfait des institutions sans pour autant n gliger les pr cautions personnelles Celles ci apparaissent plus compl mentaires de l intervention des institutions que substi tutives C est une classe o les victimes n ayant pas connu d autre victimation et celles qui en ont subi plusieurs de natures diff rentes sont surrepr sent es et o d autre part on a plut t peur C est en particulier la plus effray e par les perspectives d agression physique Rien d tonnant d s lors qu elle figure parmi celles o l on juge que la d linquance est un probl me grave et o l on manifeste une sensibilit lev e aux diff rents discours qui circulent sur la d linquance conversations priv es informations r pandues par les m dias ou par les policiers On retrouve d ailleurs ici un autre aspect de l image globa lement favorable de la police laquelle se manifeste aussi dans des opinions qui tendent rejeter sur des institutions ext rieures la police les rat s de la lutte contre la d linquance Cette classe est en effet l une de celles o l on invoque le plus souvent la p nurie de moyens dont souffrirait la police et le fait qu elle ne serait pas soutenue par la justice L instituti
123. deux classes tr s contras t es et d ailleurs de tailles tout fait diff rentes Pour l essentiel des n gociateurs jeunes cols blancs parisiens souvent des femmes qui dans un contexte de peur du crime polymorphe se limitent la n gociation directe ils ne fait gu re confiance aux institutions pour tenter de r gler un dommage b nin quoique douloureusement ressenti A c t un tout petit groupe d ouvriers peu qualifi s ne tente m me pas de r gler directement un incident semblablement b nin les affaires mineures Pour qu il y ait recours institutionnel il faut un dommage important au moins du point de vue mat riel Sur cette toile de fond c est la sorte de recours exerc qui fait la diff rence Premier cas les plaideurs des proc s entam s mais avec peu de succ s par des ouvriers provinciaux et peu nantis politique ment proches du PS mais mod r s Il s agit probablement des incidents les plus s rieux De mani re plus classique un groupe de petits cols blancs les satisfaits un peu mieux nantis que les autres fait appel au couple traditionnel en la mati re de l inspection du travail et des syndicats On peut observer que c est le seul cas o se d gage une majorit de satisfaits et alors c est 254 l inspection du travail qui donne satisfaction Rappelons pour compl ter l existence d un petit groupe assez h t rog ne les conseill s dont la situation est assez marg
124. di e s carte des caract ristiques de la population m re dont elle est tir e cf annexe III tableau 3 1 33 Comme le passage de l une l autre s est effectu de fa on h t rog ne chantillonnage dans certains cas utilisation exhaustive dans d autres cette pr sentation devra tre men e infraction par infraction 1 Une pr cision liminaire doit tre apport e sur la comparabilit des positions socio professionnelles des victimes les contraintes de r alisation de l enqu te ont conduit adopter pour les d crire la nomenclature CSP pour la phase 1 et la nomenclature PCS pour la phase 2 les changements principaux concernent la cat gorie de contrema tre qui passe des CSP ouvriers aux PCS professions interm diaires et les ouvriers agricoles qui sont rang s au PCS ouvriers au lieu d tre avec la CSP agricul teurs Desrosi res Goy et Th venot 1983 1 Cette comparaison n est pas effectu e selon la m me optique que celle figurant l annexe VI Dans le cas pr sent il s agit de comparer deux populations quant leurs caract ristiques alors que dans l autre il s agit d appr cier la qualit de l chantillonnage c est dire l ad quation entre les populations qu il aurait fallu toucher au cours de la phase 2 et les donn es effectivement recueillies La principale diff rence entre ces deux comparaisons r side dans l utilisation de la position sociale de l interview dans les
125. duit pas ces calculs m ticuleux des co ts et des avantages parmi les motifs d insatisfaction on avance aussi que l argent ne remplace pas tout On est d u parce qu on constate les limites de ce recours une indemnisation m me raisonnable n efface ni la peur ni la violation de l intimit ni la valeur sentimentale de l ob jet perdu ni surtout le sentiment d injustice On ne s tonnera donc pas que cette motivation merge vraiment chez les cambriol s 58 4 3 contre 25 6 chez les vol s tbl 3 2 p 39 d autres recours Le recours d autres intervenants tbl 3 2 p 97 41 n atteint jamais les fr quences des plaintes pour vols et cambriolages ni m me celles des d clarations de sinistre Pour ces deux infractions d ailleurs force est de noter qu aucune autre solution n merge l exception des entrepreneurs serruriers installateurs de mat riel de s curit etc les cambriol s y ont recours 4 fois sur 10 les vol s 1 fois sur 10 Les autres recours sont Fous aussi rares en cas d agressions Toutefois s il s agit de violences familiales ou d agres sions sexuelles l homme de loi entre en jeu 29 3 3 et 15 8 un certain nombre de proc s en divorce se dissimulent sans doute derri re cette r ponse Quant aux infractions pour lesquelles les plaintes sont inexistantes il faut distinguer dans le cas de la consommation un seul recours merge sans tre massif les associations d
126. durable ils sont tous satisfaits de la police et feraient appel elle en cas de nouvel incident Seule nuance entre ces deux petits groupes la classe de trois membres parait ressentir l agression d une mani re plus intense et plus durable qu il s agisse de sa r action envers l auteur ou de sa perte de confiance On trouvera probablement une confirmation de la vivacit de ces r actions en observant que tous trois ach tent une arme un peu apr s l incident Cette caract ristique s accompagne d une forte peur du crime au moins quand les biens sont vis s 10 et d une tr s forte pr oc cupation envers la d linquance comme probl me social d linquance dont on s accorde recher cher l origine dans des causes individuelles et non pas sociales Clairement critique envers les institutions p nales cette classe se caract rise encore par une r sistance unanime au changement et une grande homog n it dans sa revendication d ordre 10 On rel ve d ailleurs dans cette classe un indice lev de diversification du patrimoine 194 Ce tout petit groupe appara t beaucoup plus coh rent au plan id ologique que la classe de six individus c est probablement sur ce point que divergent deux classes par ailleurs tr s proches Conclusion En d finitive les victimes d agressions se r partissent en deux blocs la classe des incidents mineurs n goci s la plus nombreuse s oppose toutes les autres Ce cl
127. e consommateurs auxquelles font appel 23 1 des victimes rappelons qu elles taient 20 avoir eu cette id e au moment de l incident Par contre la gamme des recours est un peu plus large pour les infractions au droit du travail et la vie des affaires Dans le premier cas se d tache nettement l Inspection du Travail 58 2 suivie des Prud hommes 35 6 des syndicats 34 2 et des avocats 30 1 comparer avec les id es spontan es de recours surgies au moment de l affaire on s aper oit que ces 4 solutions taient d j imagin es mais bien moins fr quemment l cart est du simple au quadruple pour les syndicats et les juristes du simple au double pour l Inspection du Travail et les Prud hommes ces derniers semblent donc jouir d une plus grande visibilit aupr s des victimes 98 Pour tenter de r gler les infractions la vie des affaires les victimes ont eu principa lement recours 40 8 des cas aux juristes dans une moindre mesure au tribunal de commerce ou au syndic pour 24 5 d entre elles et aux syndicats ou associations professionnelles 20 4 De toutes ces solutions seul l homme de loi venait spontan ment l esprit avec une relative fr quence encore tait elle alors tr s minoritaire 16 3 Les recours des services d aide aux victimes ne m ritent mention qu au titre de l importance que leur accorde la politique p nale actuelle Ils ne se chiffrent que dans
128. e fait d inconnus il s agit du vol du cambrio lage des agressions sexuelles ou ordinaires Nous avons voulu examiner dans quelle mesure les victimes prenaient la suite d incidents de ce genre des pr cautions pour s en prot ger tbl 104 3 2 p 44 Les r sultats de cet examen sont assez triviaux les types de pr cautions prises sont tr s li s aux types de victimations subies Au niveau tr s g n ral auquel nous nous situons tre victime de telle ou telle infraction ne suscite pas ipso facto des comportements de protection tous azimuts A vrai dire des quatre victimations pour lesquelles ces questions sont pertinentes seuls les cambriolages d un c t les agressions et les agressions sexuelles de l autre am nent prendre certaines pr cautions Pour en finir rapidement avec le vol notons qu aucune pr cau tion n est prise par une majorit de victimes on en trouve des minorit s significatives que dans deux cas 43 3 des vol s ont veill fermer leur domicile et 36 3 mettre leurs objets de valeur en lieu s r Les cambriol s eux prennent plus massivement des pr cautions plus diverses On ne s tonnera pas que ces pr cautions visent pr venir les intrusions au domicile c est en premier lieu la mesure la plus l mentaire fermer sa porte 69 8 de victimes l ont fait dont 64 1 3 durablement C est ensuite l installation de nouveaux mat riels de protec tion tels que blindages a
129. e la police Elles sont les seules la d signer comme le recours le plus efficace La proportion de d clarations de sinistre l assurance n exc de pas la moyenne mais la plupart des d clarants affirment avoir obtenu un remboursement qui les satisfait La seule pr caution que ces victimes aient prise la suite de l incident a t de s quiper en mat riel de s curit En r sum on se trouve ici dans le cas de figure tr s atypique o le fait qu auteur et victime se connaissaient au pr alable a permis l lucidation de l affaire par la police On peut d ailleurs se demander si leur appr ciation favorable n a pas t encore renforc e par le fait que dans cette classe on trouve la plus forte proportion de victimes sans autre exp rience de victimation et donc sans point de comparaison Cette exp rience positive de l activit polici re rejaillit sur l image de la police c est la classe la moins port e estimer que les policiers ne travaillent pas assez et la 152 plus port e penser en revanche qu on ne leur donne pas les moyens suffisants d agir C est du reste la classe qui avec celle des affaires mineures affirme le plus fortement la gravit de la d linquance qu elle explique de pr f rence et plus que les autres classes par la baisse de la moralit Ses craintes vont surtout vers la d linquance traditionnelle atteintes aux biens et aux personnes elle est la plus port
130. e associative avec les classes d affaires priv es et d affaires mineures un de ceux aussi qui disent le plus fr quemment sortir beaucoup le soir tous l ments qui vont g n ralement comme l ont montr Lagrange et Roch 1987 avec un faible sentiment d ins curit 2 Les r pressifs La classe des r pressifs r unit 107 sujets soit 26 6 de l chantillon Comme celle des distanci s quoiqu un moindre degr cette classe est massivement compos e de vic times de vol de voitures 73 Les auteurs en sont tout aussi inconnus des victimes Toutefois cette classe r agit tr s diff remment de la pr c dente l implication motive y est beaucoup plus pouss e D une part ces victimes accordent plus fr quemment au bien vol une valeur sentimentale lev e et elles lui recon naissent en g n ral une valeur mat rielle galement lev e d autre part c est l une des deux classes qui affichent le plus souvent une r action violente envers l auteur de la peur la suite du vol et un sentiment durable de perte de confiance en autrui Plus que dans tout autre groupe l appel la police vient imm diatement l esprit id e suivie d ex cution que l on affirme d ailleurs vouloir r it rer en cas de nouveau vol Mais la motivation de cette d marche est ici nettement 118 r pressive 75 beaucoup plus que dans tout autre classe de vol s Comme les victimes distanci es l
131. e dommage mat riel lev est le plus fr quent 66 7 contre 47 3 en moyenne en revanche le dommage physique est quasiment inexistant La gravit de l affaire est suffisante pour que ces victimes en conservent le souvenir malgr 246 l anciennet des faits c est le seule classe o des incidents vieux de plus d un an sont surrepr sent s Les trois quarts avouent une r action violente envers l auteur mais c est dans la moyenne en revanche le sentiment d isolement y est surrepr sent 75 7 contre 69 9 et notamment le sentiment d isolement accentu C est aussi la classe o l on affirme le plus souvent 84 8 contre 77 4 en moyenne une perte de confiance au moins passag re la suite de l incident Tr s caract ristique de ce groupe est l id e imm diate de faire un proc s ils sont pratiquement les seuls y penser d embl e Ils sont d ailleurs fid les leur intuition 81 8 d entre eux ont recours aux prud hommes contre 35 6 en moyenne C est le seul groupe o une majorit mentionne que l auteur a t condamn ou bien que l instance est en cours On peut encore rapprocher de ceci le recours un juriste qui est le fait d une minorit consis tante de 42 4 contre 30 1 en moyenne mais on reste videmment tr s loin au dessous du taux observ chez les conseill s Enfin c est aussi la classe o le recours au tribunal de commerce est le plus fr quent 24 2 contre
132. e et des positions politiques et id ologiques progressistes associ es des positions sociales favoris es d une part entre le r cit d un drame associ des positions politiques et id ologiques conservatrices et des positions sociales domin es d autre part 211 CHAPITRE 8 LES VICTIMES D INFRACTIONS AUX LOIS PROTEGEANT LES CONSOMMATEURS On a vu au chapitre 2 que les gens se disant victimes de ce type d infractions forment une population relativement bien marqu e socia lement cols blancs jeunes et urbanis s On peut compl ter ce tableau ce sont les victimes les plus scolaris es celles chez lesquelles les professions interm diaires et en particulier celles du secteur public et social p sent du poids le plus lourd cpr Pinto 1989 p 71 qui r sident le plus en r gion parisienne qui se reconnaissent le plus dans la gauche politique qui ont une des plus fortes pratiques associatives et sont parmi les moins nanties Finalement elles rappellent singuli rement les d fenseurs de l tre social d crit par Ocqueteau et Perez Diaz 1989 p 223 qui font justement montre d une sensibilit particuli re quant aux questions de consommation Voyons cependant si nous pouvons aller au del de cette description globale De fait les 295 enqu t s qui se disent victimes de fraudes la consommation peuvent tre scind s en quatre classes les n gociateurs tranquilles les n gociateurs inquiets les
133. e fournit des renseignements utilisables cette fin la premi re phase Seuls les profils sociaux pourront donc tre compar s puisque ce niveau on ne dispose en dehors de la r ponse la question filtre que des variables d identification A titre de comparaison nous disposons d autre part de donn es provenant de deux son dages IFOP post rieurs notre enqu te avril et octobre 1987 dont l int r t tient au fait qu ils ont employ notre question filtre mais avec une p riode de r f rence de 6 mois seule ment au lieu de 2 ans Toutefois la comparaison avec nos donn es ne pourra tre syst matique du fait que les r sultats qui nous ont t communiqu s sont tr s peu d taill s 1 1 ler sondage avril 1987 effectu sur un chantillon de 1 867 personnes repr sentatif de la population fran aise de 18 ans et plus m thode des quotas 2 me sondage octobre 1987 effectu sur un chantillon de 1 829 personnes repr sentatif de la population fran aise de 18 ans et plus m thode des quotas IFOP 1987 a et b Les r sultats de ces deux sondages successifs taient tr s voisins ce qui nous a conduit les additionner de mani re pouvoir raisonner sur un chantillon plus important et sur une p riode de r f rence de 1 an voir annexe Il tbl 2 2 p 10 53 Sur 11 156 personnes de plus de 15 ans qui ont particip cette enqu te 2 291 soit 20 5 disent avoir t dans les deu
134. e pr sentent gu re par ailleurs les traits g n ralement associ s un fort sentiment d ins curit elles constituent en effet la classe o la vie associative est la moins faible et o le rythme des sorties du soir est parmi les plus lev s quoique conforme la moyenne 5 Les affaires mineures La classe dite des affaires mineures comprend 103 individus soit 25 6 de l chan tillon L ignorance de l auteur de l incident est quasi totale dans ce groupe 95 et la confrontation peu pr s inexistante 5 L impact motionnel est comme celui de la classe des distanci s syst matiquement inf rieur la moyenne mais ici le dommage est g n ralement d crit comme faible Ce qui distingue ce groupe de celui des affaires priv es au dommage galement d crit comme faible c est l utilisation de divers recours Au moment m me de l incident ces victimes pensent un peu moins souvent que les distanci s les terrifi s et les r pressifs faire appel la police ceci dit elles y ont en pratique aussi souvent recours que ces derniers groupes Leur recours est motiv par des consid rations essentiel lement instrumentales il s agit d obtenir le document permettant l indemnisation par les assurances mais elles ne sont pas aussi d pourvues de volont r pressive que les distanci s dont elles sont pourtant proches 132 Elle se distinguent en revanche en ne partageant pas l
135. e satisfaction assez mitig tbl 3 2 p 37 environ le tiers des cambriol s vol s ou m me des agress s qui se sont tourn s vers la police ces derniers ne paraissant pas contrai rement ce qui se passe en Suisse sensiblement plus m contents que les pr c dents Killias 1989 p 141 142 Mais compte tenu de la faiblesse des taux d lucidation on aurait pu s attendre encore pire C est probablement que l lucidation n est pas le seul crit re de satisfaction Apr s tout Burrows 1986 p 20 montre que les victimes ne sont pas sp cialement bien inform es du taux d lucidation des services de police Les interroge t on sur les motifs de leurs recours les vol s cambriol s et agress s fran ais sont d abord quasi unanimes dire qu ils l ont fait pour faire constater les faits et aussi parce 92 que c est une obligation civique tbl 3 2 p 38 En cas de vols viennent ensuite par ordre d croissant de fr quence le d sir d obtenir r paration et le besoin d une attestation pour faire r gler le sinistre par la compagnie d as surance Un troisi me groupe de motivations serait le d sir de punition et celui d emp cher la r cidive En cas de cambriolage la seule diff rence est que les deux motivations p nales devien nent aussi fr quentes que les motivations indem nitaires peut tre faut il tablir un lien avec le sentiment d injustice plus aig et la peur plus grande provoqu s par le cambriola
136. e un cas de figure plus simple il n appara t pratique 95 ment que pour les vols et les cambriolages tbl 3 2 p 38 Le taux approximatif de victimes assur es se monte 75 1 en mati re de vols 82 6 en mati re de cambriolages 7 Pour ces derniers on se trouve au m me niveau que celui produit dans l enqu te internationale pour la France Interview 1979 tableau 314 o 82 6 de l chantillon national dit tre assur contre l effraction les donn es nationales de 1983 donnaient un taux d assur s contre le vol de 70 Verger 1985 Par contre en Grande Bretagne 56 seulement des foyers cambriol s taient assur s Lewis et Mo 1986 Calcul sur les victimes assur es le taux de d claration de sinistres s l ve 72 2 en mati re de vols 73 3 en mati re de cambrio lages Vol s et cambriol s avancent les m mes raisons pour n avoir pas fait de d claration de sinistres le dommage n tait pas assur le dommage tait trop faible il n y avait pas de dommage indemnisable Calcul sur l ensemble des victimes de vol et de cambriolage le taux de d claration tombe respectivement 54 2 et 60 5 Et si l on examine toujours par rapport l ensemble de ces victimes le taux de d dommagements obtenus on tombe 35 8 pour les vol s et 43 1 pour les cambriol s tbl 3 2 p 40 ce qui place la France derri re la Suisse o un recalcul des donn es de Killias 19
137. einte est le plus masculin de tous 68 d hommes moins cependant dans la classe 35 49 ans tbl 2 3 pour les employ s et pour les inactifs en bonne logique d ailleurs ces deux cat gories auraient d tre absentes d un tel groupe tbl 2 4 De fa on assez banale la r partition par ge dessine une courbe en cloche avec une faiblesse des cat gories extr mes et un acm e pour la classe 35 49 ans ce qui revient en fait indiquer une liaison avec la vie active tbl PA a On ne s tonnera pas davantage d obser ver une crasante surrepr sentation des artisans commer ants 14 contre 3 et une forte surrepr sentation des professions lib rales cadres sup rieurs Il est plus tonnant de trouver les employ s et les ouvriers dans des proportions analogues leur part dans l ensemble de la population Bien que les inactifs et retrait s repr sentent le quart de ce groupe contre la moiti de la population interrog e il est galement un peu inattendu de les voir atteindre un tel effectif Toutes ces observations am nent penser qu un bon nombre de r pondants ont class dans cette cat gorie des diff rends d ordre commercial m me s ils ne sont pas personnellement des entrepreneurs tbl 2 1 68 Au terme de ce parcours travers des diff rentes sous populations d interview s on peut synth tiser ces diff rentes analyses en pr sentant les principaux r sultats variable par variable Pour les troi
138. el de ces victimes moindre Quant au patrimoine il est galement l g rement moins diversifi ce qui met cette classe au dernier rang galit avec les choqu s Dans sa structure n anmoins il est plus proche de celui des distanci s que de celle l peu de propri t immobili re et fai ble diversification mobili re d o n mergent que les livrets d pargne forme la plus banale de placement Contrairement aux distanci s l implica P 168 tion religieuse est faible quel que soit l in dicateur retenu L autopositionnement politique r v le une surrepr sentation de toutes les posi tions situ es du centre gauche l extr me gauche mais le total n atteint pas celui des distanci s Les pr f rences partisanes se caract risent par une plus grande concentration des pr f rences de gauche sur le PS que chez ces derniers ce parti atteint ici son score le plus lev 34 contre 23 1 en moyenne noter galement que les Verts sont surrepr sent s ici galit avec la classe des distanci s Comprenant la plus forte proportion d habitants de la r gion parisienne 48 contre 35 6 en moyenne et sp cialement de parisiens au sens strict 26 contre 15 3 en moyenne cette classe pr sente une sociabilit caract ri s e par de fr quentes sorties mais pas contrairement aux distanci s par la participation la vie associative Conclusion Les analyses qu
139. elle observ e Dot es d un bagage scolaire assez moyen ces victimes sont loin d tre d nu es de biens par rapport au reste de cette population les propri taires de logement y sont plus nombreux que la moyenne 29 6 contre 22 6 en moyenne les titulaires d assurance vie 44 4 contre 32 2 en moyenne de livrets d pargne 77 8 contre 57 5 en moyenne et d actions 22 2 contre 11 en moyenne galement C est le groupe dont l indicateur de diversit du patrimoine est le plus lev Ils habitent la banlieue parisienne mais aussi les bourgs 1 000 10 000 habitants plus souvent que la moyenne environ un quart de la population contre un sixi me en moyenne dans chaque cas Globalement il s agit donc de cols blancs de rang moyen ou modeste d ge et de capital culturel galement moyen mais relati 236 vement plus nantis que la moyenne d une population vrai dire peu g t e 2 Ce sont des tenants affirm s mais sans extr misme d un ordre moral priv et ils se montrent beaucoup moins attach s l ordre public et la chose politique 2 Les conseill s Dans cette petite classe de 13 victimes 8 9 que nous appellerons les conseill s 3 la fr quence des dommages mat riels ne s loigne pas beaucoup de la moyenne compte tenu des effectifs 69 2 contre 58 9 en moyenne incluant les dommages peu importants le dommage corporel est absent L v nement est g n
140. ent rarement le niveau de fr quence des motivations civiques ou indemnitaires Une exception notable cependant encore la Grande Bretagne o les agress s tiennent plus qu autre chose punir l auteur et l emp cher de recommencer son forfait Une motivation minoritaire le besoin de Secours peut quand m me tre consid r e comme assez sp cifique l agression et permet peut tre de comprendre le taux lev de satisfaction chez les victimes de violences familiales en cas de vol et de cambriolage elle est beaucoup plus rare On voit donc que les attentes sont diverses et variables selon les infractions leur satisfaction ne suppose pas toujours une lucidation et surtout se dire satisfait de la police est une prise de position qui peut d passer la simple appr ciation fonctionnelle j ai obtenu ce que je voulais Un autre l ment semble aller dans le m me sens on avait demand aux victimes si en cas de r it ration de l incident elles feraient appel la police tbl 3 2 p 42 Les r ponses positives sont toujours plus fr quentes que le recours effectif et on en trouve m me pour les a infractions o le recours la police a t 94 totalement d laiss Killias trouve pour la Suisse des r sultats analogues 1989 p 133 et ss Les r ponses semblent contenir plus qu une simple information factuelle Killias l inter pr te comme le signe du manque r el d alterna tives offertes
141. epti bles de qualification p nale m me si les interview s ont le sentiment d avoir t flou s consommation vie des affaires ou que leurs droits n ont pas t respect s droit du travail Ces diff rences taient pr visibles et nous en avons sciemment major l importance en ten dant l enqu te au del des vols et des agres sions Mais il reste possible d tudier les profils de ceux qui consid rent avoir t victimes de telle ou telle infraction Avant d entrer dans cette analyse diff rentielle reste faire deux mises en garde contre les utilisations abusives des chif fres qui viennent d tre donn s On serait tent de les utiliser pour des Comparaisons internationales un tel exercice rencontre en fait beaucoup d obstacles Skogan 1984 les sortes d infractions retenues co ncident rarement non seulement en raison de diff rences juridiques mais aussi parce que certaines enqu tes adoptent des formulations relativement larges et d autres beaucoup plus troites les p riodes de r f rence diff rent 58 souvent et les enqu tes ne sont pas faites au m me moment dans les diff rents pays certaines utilisent des chantillons nationaux d autres travaillent sur une base plus restreinte Toute fois la divergence essentielle provient d une diff rence de perspective la plupart des autres enqu tes s int ressent principalement au nombre d infractions et lorsqu une personne est plu
142. erdira des analyses sur le regroupement des sous chantillons puisqu une m me personne pouvant appara tre dans plusieurs sous chantillons p sera d un poids proportionnel au nombre d affaires vrai dire les r sultats de la phase 1 ne permettaient d chantillonner que sur trois de nos types d infractions fraude la consom mation cambriolage et autres sortes de vol Les cinq autres types vie des affaires droit du travail violences intra familiales agres sions sexuelles autres agressions physiques se pr sentaient si rarement et ou faisaient l objet d acceptations d entrevue si rares que nous n avons eu d autre solution que d administrer le questionnaire tous ceux qui s en pr tendaient victimes et acceptaient d y r pondre ult rieurement Quant aux infractions sur lesquelles nous pouvions chantillonner nous l avons fait en leur appliquant les quotas de sexe ge crois s CSP du chef de famille r gion taille de l agglom ration tels qu ils apparais saient pour ces infractions dans la population m re de ceux qui se reconnaissaient comme vic 36 times 3 et non de ceux qui avaient accept une entrevue approfondie ce qui distingue ces trois cat gories d infractions des cinq autres non chantillonn es qui elles reproduisent par d finition les distributions des gens ayant accept cette entrevue Compte tenu de la taille des cat gories d infractions que nous prenions dans leur int gr
143. es r pressives sont parmi les moins insatisfaites de la police mais contrairement celles l ce sont elles qui le plus fr quemment jugent que la police a t leur recours le plus efficace dans cette affaire 18 C est dans cette classe il est vrai que l on dit le plus sou vent que la police a fait des diligences 33 et que l auteur du m fait a t identifi 13 3 Le taux de d claration l assurance est peine moins lev que celui des distanci s et celui de satisfaction plus lev encore c est le plus fort de tous Les pr cautions que ces victimes disent prendre la suite du vol sont plus nombreuses que chez les distanci s et semblent exprimer moins un souci fonctionnel de pr vention ce qui tait le cas chez ceux ci que la r action un sentiment de menace plus fr quemment que la moyenne elles disent avoir acquis une arme ou un chien circuler arm es en leur absence faire surveiller la maison par des tiers ou y laisser des lampes allum es En r sum expos es comme les distanci es un vol de ou dans les voitures ces victimes r agissent avec beaucoup plus d motivit et une demande tonalit plus r pressive Elles n agissent pas tr s diff remment des pr c dentes mais vivent la chose de mani re tout fait oppos e Pour ce groupe comme pour celui des terrifi s la gravit de la d linquance est mont e en pingle mais les peurs ne sont p
144. es administrer que nous reporterions sur les cat gories chantillonnables selon les quotas pr c demment d finis 6 La phase 2 proprement dite consistait dans l application ces huit populations ou sous chantillons d un questionnaire complet dont nous allons maintenant examiner la texture III L instrument Pour comprendre la mani re dont ce 6 Pour reporter ce cr dit nous avions deux solutions attendre de voir quel serait son montant et le r partir selon les quotas pr voir l avance un taux de d perdi tion par exemple 10 et calculer imm diate ment la nouvelle taille des chantillons compre nant le report de cette d perdition Cette solution paraissait plus praticable en ce qu elle vitait les difficult s qu il y aurait eu r partir des petites populations dans les quotas op ration qui se rapproche souvent de la recherche de la quadrature du cercle Par ailleurs ce report de cr dits d entre vues pouvait soulever une autre question si on avait la possibilit d accro tre la taille des chantillons fallait il le faire de fa on quilibr e entre les trois sous chantillons ou fallait il en favoriser un par rapport aux autres 7 Dans l hypoth se d une soixantaine d entrevues r partir entre les trois sous chantillons une r partition quilibr e en donnait une vingtaine chacun d entre eux 38 questionnaire a t construit il faut une fois enc
145. es IFOP pr sentent une proportion deux fois sup rieure de ruraux 27 7 contre 14 8 et une diminution sensible des habitants de l agglom ration parisienne 15 4 au lieu de 21 2 2 Cette distorsion dont faute d informations nous ne pouvons appr cier l effet sur les autres 2 Lorsqu on examine pour chaque cat gorie d habitat le taux de victimation de vols de Cambriolages et de fraudes la consommation tableau 2 9 p 28 on constate que en d pit de l augmentation de la part des ruraux dans l chantillon IFOP le poids des vol s et des cambriol s ruraux ne cro t que 56 variables crit res incite la prudence dans l interpr tation des comparaisons que nous serons amen s faire ci apr s Jusqu plus ample inform nous consid re rons donc les r sultats de notre enqu te comme plus fiables car obtenus aupr s d un chantil lon trois fois plus important Mais il faudra videmment attendre que se multiplient les enqu tes de victimation en France pour obtenir une validation acceptable suite note 2 tr s l g rement leur contribution aux taux globaux du vol et du cam briolage ne s accro t que de 0 1 et 0 2 3 respectivement Cette variation est bien trop faible pour compenser la perte occasionn e par la sous repr sentation des habitants de la r gion parisienne et des grandes villes qui est elle de 2 3 pour les cambriol s et de 1 8 3 pour les vol s en ce qui concerne les
146. es autres para t le moins concern par les mati res p nales Les hommes y sont un peu plus nombreux que la moyenne 50 7 contre 47 3 mais c est surtout sa jeunesse qui distingue cette classe les moins de 34 ans y repr sentent 47 8 contre 34 9 pour l ensemble de l chantillon En outre il s agit du groupe o les dipl m s de l enseignement sup rieur sont les plus nombreux 40 6 contre 29 9 en moyenne La jeunesse explique que le nombre d actifs soit inf rieur la moyenne au profit des tudiants dont la proportion n est pas loin de tripler 14 5 contre 5 7 en moyenne Le niveau d instruc tion lev est associ une surrepr sentation 163 sensible des cadres et professions intel lectuelles sup rieures ici leur plus haut niveau 27 5 contre 21 7 et des profes sions interm diaires 26 1 contre 19 6 D autre part le secteur public est fortement repr sent ce qui associ aux autres traits permet de comprendre qu une proportion consid rable de ces victimes a le sentiment d occuper un emploi stable 72 2 contre 60 4 en moyenne Mais cette classe dot e d un capital culturel et professionnel lev n atteint qu un score m diocre l indicateur de diversit du patrimoine seule la forme d pargne la plus courante le livret y est plus r pandue que la moyenne Cette classe semble cliv e en un groupe minoritaire de pratiquants r guliers avec 21 7 contre
147. es d infractions et notamment celles qui sont li es la vie professionnelle pour lesquelles cette classe se situe au premier rang et de loin Ceci corrobore la vive motion que le cambriolage a suscit chez beaucoup de ces victimes mais non l exp rience 148 de la multivictimation les personnes ayant subi une multiplicit de victimations de natures diff rentes ne sont pas plus nombreuses dans cette classe que dans l ensemble de l chantillon par contre sont un peu plus fr quentes les victimes de cambriolages en s rie 23 1 contre 17 8 en moyenne D autre part l insatisfaction d j men tionn e qu elles ressentent envers la police se confirme Cette classe est la premi re critiquer la bureaucratie polici re et l une des plus promptes d noncer la paresse des policiers et refuser d ajouter foi ce qu ils disent sur la criminalit Enfin elle n explique pas la d linquance par le ch mage sans pour autant privil gier clairement aucune autre cause Assez logiquement ce type se situe plut t parmi les plus favorables au maintien de l ordre social Cependant s il figure parmi les plus convaincus qu un gouvernement doit avant tout maintenir l ordre il est le moins favorable la limitation du droit de gr ve dans les services publics Sans tre favorable au changement cette classe est loin d y tre la plus hostile tout au plus manifeste t elle un certain pass isme et une relative hos
148. es mineures et des affaires pri v es de l autre les classes des r pressifs et des terrifi s Ce dernier bloc est le plus homog ne ces deux classes r agissent plus violemment et plus affectivement au vol ce sont des classes de poss dants dont l une est surcharg e en retrait s les terrifi s et l autre en femmes au foyer les r pressifs L autre bloc est plus complexe et se 135 d finit plut t par opposition au pr c dent On y trouve un type qui affiche des r actions tr s distanci es dont les prises de position sont tr s progressistes et qui est caract ris par un capital multiforme intellectuel professionnel et m me patrimonial Il voisine d abord avec une classe dite des affaires priv es qui se refuse faire appel aux autorit s publiques dont les prises de position sont moyennement lib rales et qui regroupe pr f rentiellement des jeunes appartenant la portion prol taire du salariat et au patrimoine faiblement diversifi On trouve enfin un troisi me type qui l inverse du pr c dent fait appel aux autorit s pour un incident pourtant d crit comme relativement mineur assez lib ral il regroupe des individus plut t jeunes appartenant surtout au salariat moyen et au patrimoine galement peu diversifi C est sur les questions id ologiques que s op re la summa divisio entre les deux blocs rigidit d un c t associ e des positions politiques de dro
149. essions sexuelles 0 4 violences familiales 1 3 autres agressions 2 6 d infractions au droit du travail 3 ou dans le cadre de la vie des affaires 1 2 plus nombreuses sont celles qui ont t vic times d infractions de consommation 6 3 3 de cambriolages 6 3 et de vols 8 8 2 On est surtout victime dans la force de l ge 25 49 ans sauf pour les agressions qui touchent particuli rement les plus jeunes et les cambriolages qui affectent aussi les 50 64 ans Certaines professions sont toujours tr s peu victimes agriculteurs d autres ne le sont que pour certaines infractions le cambriolage et les infractions d affaires pour les ind pen dants le droit du travail pour les ouvriers d autres enfin les cols blancs moyens ou sup rieurs sont plus victimes dans tous les cas Enfin les habitants de la r gion parisienne sont surrepr sent s pratiquement dans tous les cas notamment le cambriolage A l inverse ceux des petites villes ou les ruraux sont toujours sous repr sent s 3 Cambriolages et violences familiales sont les deux seules infractions se d rouler dans un espace priv les agressions et les agressions sexuelles s exercent plut t dans des lieux publics ainsi que la moiti des vols Le lieu de travail est toujours tr s rarement cit Neuf fois sur dix la victime ignore qui est l auteur du vol ou du cambriolage aux trois quarts elle ignore l auteur des agress
150. est plus r pandu qu ailleurs Les ouvriers y occupent la place la plus importante la fois en valeur absolue puisqu ils constituent presqu un tiers des effectifs 32 4 et en valeur relative leur moyenne est de 22 4 dans l chantillon Les autres groupes socio profes Sionnels cons quents professions interm diaires d une part 29 6 employ s de l autre 20 4 atteignent peine leur marge L indicateur de diversit du patrimoine est ici son tiage et de chaque type de biens immobiliers ou mobiliers ces victimes sont les moins souvent propri taires de toutes une exception pr s les livrets d pargne pour lesquels elles se haussent un peu au dessus de la moyenne La religiosit ne semble pas tre une Caract ristique marquante de cette classe tout au plus peut on noter que c est chez ces victimes que l on trouve le plus de pratiquants pisodiques De la m me fa on peine peut on trouver ces victimes une sp cificit dans les 226 opinions politiques mass es entre la gauche et le centre droit elles ne s y d tachent quasiment jamais de la moyenne De m me leurs sympathies partisanes plus fr quentes que la moyenne pour le PS 35 5 et un moindre niveau pour l UDF 11 2 et le RPR 15 9 ne s en cartent cependant jamais de plus de trois points Bref ce n est gu re dans leurs positions religieuse ou politique que l on peut d couvrir la sp cificit des victimes de c
151. etrouve son deuxi me rang Autrement dit c est un patrimoine qui para t fr quemment centr sur la maison et les objets qu elle renferme Comme les victimes terrifi es celles ci ne se singularisent gu re par leur position religieuse mais contrairement elles gu re non plus par leurs opinions politiques s affichant plut t droite elles sont plus nombreuses se dire proches du RPR 17 8 mais viennent aussi au 3 me rang pour la proximit avec le P S 31 8 R sidant surtout en province et plus fr quemment que la moyenne dans les m tropoles et les bourgs elles participent aussi peu que l ensemble de l chantillon la vie associative mais cependant bien davantage que les terrifi s et sortent peu le soir 122 3 Les terrifi s La classe des victimes terrifi es r unit 41 sujets 10 2 de l chantillon et s oppose celle des distanci es et des r pressives par la relative raret des vols de ou dans les voitures 27 Ce qui la caract rise c est la plus grande fr quence de vols au domicile assortis du sentiment durable que l intimit du lieu a de la sorte t viol e Par ailleurs c est la classe qui r unit la plus forte minorit de victimes connaissant l auteur de l infraction 19 et la plus forte minorit de cas de confrontations auteur victime 24 Quant l estimation du dommage la classe se caract rise par une structure bimodale elle a le pl
152. ette classe Habitant plut t des petites ou moyennes villes elles sont de toutes celles qui sortent le moins et celles qui sont le moins souvent impliqu es dans la vie associative Conclusion Cette analyse permet de d partager trois ensembles relativement distincts par les repr sentations et certaines des caract ristiques dont ils sont porteurs D abord la classe des inertes une forte r action affective y est r pandue alors m me que la fr quence des dommages importants n est pas plus lev e qu ailleurs la r action prati que est quant elle inexistante Surcharg e en ouvriers cette classe est la moins bien dot e en capital scolaire et patrimonial ses repr sentations sociales sont conservatrices manich ennes et tr s tourn es vers l ordre Ensuite la classe des associatifs il s agit de victimes d clarant un pr judice impor tant peu enclines au r glement direct et port es s adresser aux associations et secon 227 dairement aux juristes Cette classe est marqu e par des tudes technico commerciales et par une composition socio professionnelle de niveau interm diaire souvent li e au secteur public Peu typ e au plan id ologique cette classe ne manifeste en tous cas gu re de r sistance au changement Le dernier bloc comprend les classes de n gociateurs tranquilles d une part inquiets de l autre le pr judice est d crit comme peu important et la r action
153. eures La classe des affaires mineures comporte 50 cas 17 8 de l chantillon Une proportion de ces incidents inf rieure la moyenne 76 contre 81 1 3 s est d roul e au domicile des victimes dans ce cas elles n en ont pas ressenti un d sagr ment durable 14 contre 31 en moyenne D autre part cette classe se situe en t te pour des cambriolages qui se sont d roul s dans une cat gorie r siduelle de lieux i e ni domicile ni lieu de travail ni lieu public 20 contre 10 7 en moyenne Il s agit vrai semblablement d effractions de caves ou de garages Dans l ensemble ces victimes ne manifes tent pas ou peu de r actions motionnelles et d ailleurs elles n all guent aucun dommage s rieux Il est tr s caract ristique de ce type qu il n ait recours aucune des solutions habituelles en la mati re c est le seul o l on avoue n avoir song aucun recours au moment de la d couverte du cambriolage le seul o personne n a fait appel la police et o 165 presque personne ne s adresse aux assurances Ces victimes justifient leur abstention en soulignant le caract re priv ou mineur de l affaire et l absence de couverture par la police d assurance Une absence g n ralis e de pr cautions ult rieures vient compl ter ce tableau En r sum il s agit pour ces victimes d affaires qui m ritent peine qu on en parle et qui n ont pas eu de suite Ceci n implique pas pour auta
154. eux cas l assurance vient au 2 me rang respectivement 27 8 et 20 8 5 Pour le cambriolage s ajoutent 11 3 de jugements favorables envers les entreprises 103 bd Pour les infractions caract re professionnel les jugements d efficacit sont plus dispers s en mati re de droit du travail le recours l Inspection du travail et le r glement direct viennent en t te respectivement 22 et 25 5 d opinions favorables suivis des Prud hommes 15 3 et des syndicats 13 6 En mati re de vie des affaires ce sont les juristes qui sont le plus souvent jug s performants 26 7 associ s des solutions priv es le r glement direct 20 et le recours aux coll gues 13 3 En r sum les jugements d efficacit se portent sur trois combinaisons de recours Aucune solution institutionnelle n est jug e favorablement c est le cas des affaires de consommation Les jugements favorables portent princi palement sur des solutions non insti tutionnelles accompagn es de solutions institutionnelles dispers es c est le cas des infractions au droit du travail la vie des affaires et des diff rentes sortes de violences Les jugements favorables portent unique ment sur des solutions institutionnelles comme pour le vol et le cambriolage 5 les pr cautions Parmi les infractions que nous avons tudi es certaines atteignant les biens ou la personne des victimes sont principalement l
155. ge Les motivations des agress s diff rent des pr c dentes en ce que deux motifs viennent rejoindre la quasi unanimit atteinte par le devoir civique ce sont les motivations d ordre p nal volont de faire punir et souci d emp cher la r cidive Une comparaison avec les enqu tes suisse Killias 1989 p 113 et ss britannique Hough Mayhew 1989 p 66 et am ricaine BJS 1989 p 86 87 montre les diff rences suivantes le sens fran ais du devoir entre 80 et 90 3 para t vraiment surd velopp quand on le rapproche des 10 environ de respondent s duty ou du because it was a crime de l enqu te am ricaine ou m me du maximum de 43 de you should obtenu en Grande Bretagne propos du cambriolage Certes le large usage des multir ponses dans l enqu te fran aise peut expliquer la diff rence d ordre de grandeur Reste malgr tout qu en dehors de la Grande Bretagne o ce type de r ponse est comme en France le plus fr quemment avanc pour le cambriolage ailleurs le devoir civique 93 n occupe jamais le premier rang des motivations ce sont les motifs indemnitaires qui sont souvent au premier rang dans les enqu tes trang res quand il s agit d atteintes aux biens il en est ainsi en Suisse aux Etats Unis et en Grande Bretagne pour les vols simples ou de v hicules enfin ailleurs qu en France ce que nous avons appel les motivations p nales punir emp cher la r cidive atteign
156. gories l gales retenues Il est vrai que tous ces probl mes de m thode ont fait l objet d tudes approfondies il n en reste pas moins qu on ne peut consid rer tous ces filtres comme op rant de fa on al atoire et voir dans le produit de ces s lec 23 tions une image de la mythique criminalit r elle En d finitive les enqu tes de victimation ont chou dans leur pr tention initiale produire une mesure plus objective de la criminalit En revanche comme il arrive Souvent elles se sont av r es fructueuses dans une perspective qui n tait pas dominante lors de leur cr ation permettre de conna tre les attitudes et les comportements de ceux qui S estiment victimes d infractions Ce deuxi me aspect des enqu tes s est fortement d velopp dans la derni re d cennie et ceci a conduit renforcer la part consacr e dans les questionnaires aux questions portant sur ce que les gens ont fait pens ressenti par rapport la partie consacr e la relation de l incident proprement dit Or les objections qui sont dirimantes si l on pr tend produire une statistique de criminalit perdent de leur force quand il s agit de d crire des profils d attitudes et de comportements c est dire de conna tre la mani re dont les victimes ont v cu l incident et la fa on dont elles y ont r agi Plus exactement ce nouvel objectif donne une plus grande marge de libert m thodologique face aux contraintes
157. groupe conservateur qui craint pour son patri moine et que sa d ception envers les institutions incline excuser l autod fense individuelle L examen des caract ristiques socio d mographiques de cette classe permet de comprendre ce profil id ologique Nettement domin e par les hommes 59 2 contre 47 3 dans l ensemble cette classe appartient aux plus g es de l chantillon comportant 40 8 de plus de 50 ans elle se rapproche de la classe des organis s par la pr sence d une minorit significative de plus de 65 ans Par contre elle se diff rencie de cette derni re non seulement par la r partition des sexes mais aussi par le degr d instruction alors que les 158 organis s comportent 1 3 de victimes ayant fr quent l universit ce qui est remarquable pour une classe g e ce sont ici les degr s inf rieurs d instruction jusqu au secondaire qui sont surrepr sent s Avec en particulier un taux d instruction primaire de 26 5 contre 17 1 en moyenne c est avec les choqu s celle qui comporte la plus forte proportion d individus n ayant pas d pass le stade de l enseignement primaire sup rieur Classe masculine les actifs y sont surrepr sent s classe g e les retrait s le sont galement N anmoins parmi ces actifs la crainte de perdre son emploi est plus r pandue que dans toutes les autres classes 41 4 3 contre 34 4 en moyenne Ce qui caract rise la position
158. hez les ouvriers la seule exception des employ s tandis que les femmes dominent massivement la population dite inactive Tout cela ne s carte cependant gu re des distributions dans la population totale tbl 2 4 La r partition par ge montre une nette surrepr sentation des classes entre 25 et 49 ans Le contraste avec les gens plus g s peut manifester une plus grande sensibilit des g n rations plus jeunes Cependant cette surrepr sentation ne s observe pas chez les moins de 25 ans faut il voir l l effet de la situation des plus jeunes d entre eux ils sont certes de gros consommateurs mais sur des gammes de biens concernant surtout les loisirs o l ardeur proc duri re semble moins prononc e tbl 2 1 Par ailleurs on note une surrepr sentation des professions lib rales cadres sup rieurs et des employ s tbl 2 1 ce qui l aussi peut traduire leur plus grande sensibilit ce type d incidents la priorit que ces cat gories accordent la r pression des atteintes la qualit de la vie sociale appara t de fa on constante dans divers travaux Robert Faugeron 1980 181 Ocqueteau Perez Diaz 1989 66 On note galement une nette surrepr senta tion parisienne et une sous repr sentation des communes rurales qui n anmoins on a vu pourquoi supra prennent un poids consid rable dans les sondages IFOP En outre l ge est d autant plus jeune que la localit est plus im
159. i la classe la plus f minine 61 8 contre 46 3 en moyenne son capital Scolaire est m diocre la scolarit primaire atteignant 35 3 des cas contre 19 5 en moyenne 3 et son patrimoine ne se distingue gu re d une distribution moyenne peu favoris e Quoique pas sp cialement religieuses elles m mes ces victimes sont un peu plus nombreuses que la moyenne vouloir donner 4 leurs enfants une ducation religieuse 55 9 contre 48 2 en moyenne A peine un tiers d entre elles ont une activit associative ce qui est dans la moyenne Leurs positions politiques sont d abord marqu es par un fort retraitisme 29 4 de ces victimes contre 18 3 en moyenne ne savent pas se placer sur un axe droite gauche et 20 6 d entre elles contre 14 6 en moyenne ne se sentent proches d aucun parti C est ensuite le centre droit qui les attire le plus 23 5 contre 15 8 et d ailleurs les sympathisants de l UDF sont surrepr sent s 20 6 contre 14 en moyenne 3 Ce trait d coule de l ge 4 Ou bien avoir donn e vu leur ge 180 Ce sont surtout des urbains la banlieue parisienne y est l g rement surrepr sent e ainsi que les grandes villes de province En r sum c est une classe aussi coh rente par ses caract ristiques qu elle l est par ses positions id ologiques Elle est marqu e par son ge lev sa proportion de femmes son taux d inactifs et des positions politiques retrai
160. i pr c dent font apparaitre un clivage entre deux ensembles de classes qui est tr s marqu au plan des repr sentations mais plus flou celui des caract ristiques En outre une classe tr s peu nombreuse pr sente une figure hybride classe des affaires lucid es Un premier bloc est clairement identifiable et regroupe les classes des distanci s et des affaires mineures Ces deux classes affichent 169 des r actions distanci es un incident d crit comme peu important Toutes deux font preuve d un lib ralisme tr s affirm Le deuxi me bloc compos des frustr s des choqu s et des organis s r agit plus violemment et plus affectivement un incident cens avoir caus un pr judice moral et ou mat riel important Toutes se caract risent par un net conservatisme social et politique plus ou moins empreint de manich isme et de r sistance au changement C est de ce c t que l on trouve les classes surcharg es en femmes en retrait s ou autres inactifs choqu s et organis s Enfin cas particulier la classe des affaires lucid es est proche de ce bloc par son conservatisme quoiqu elle affiche une r action l incident beaucoup plus froide que les autres cela tient sans doute au fait que la plupart de ces affaires ont t lucid es l auteur et la victime se connaissant au pr alable Ce clivage est dans l ensemble corrobor par les prises de position politiq
161. ian victimization survey methodological pretest Ottawa Statistics Canada 1979 CLARREN S N SCHWARTZ A I Measuring a Program s Impact A cautionary note in Skogan W G Sample surveys of the victims of crime Cambridge Ballinger 1976 121 134 DESROSIERES A GOY A THEVENOT L L identit sociale dans le travail statistique La nouvelle nomenclature des professions et cat gories socio professionnelles Economie et statistique 1983 152 55 81 DIDAY E La m thode des nu es dynamiques et la reconnaissance des formes Cahiers de l IRIA 1970 DOOTJES DUSSUYER I Images de la police et opinion publique une tude psycho sociale des repr sentations sociales de la police dans le public Grenoble Universit de Sc Sociales 1979 Th se DOOTJES DUSSUYER I AUTHIER D BERGER P LHOMOND B Les femmes victimes de s vices au cours de leur vie maritale Lyon Universit Claude Bernard Institut A Laccassagne 1980 DRAPKIN I VIANO E C Victimology a new 276 focus Heath Lexington Books 1975 5 vol FAUGERON C et al Le renvoi du d viant des modes informels aux syst mes institutionnels de contr le de la d viance Paris CORDES 1977 FAUGERON C JAKUBOWICZ P Les magistrats et la loi p nale Rev Fr Sociol 1983 XXV 4 658 683 HOUGH M MAYHEW P Taking account of crime key findings from the 1984 British crime survey London HMSO 1985
162. il n y a que les travailleurs ind pendants qui soient clairement situ s du c t conserva teur les frustr s Par contre toutes les cat gories de salari s sont surrepr sent es dans des classes situ es de part et d autre Peut tre y a t il cependant pour les cadres et professions intellectuelles sup rieures une distinction faire entre ceux du secteur public distanci s affaires mineures et ceux du secteur priv les organis s Le clivage id ologique recoupe globalement l intensit de la r action motionnelle au cambriolage du c t lib ral on r agit faiblement de l autre beaucoup plus fortement sauf la classe des affaires lucid es En outre les premiers n accordent gu re d importance au pr judice subi de l autre c t on l estime en g n ral plus important soit qu on accorde aux biens d rob s une valeur mat rielle lev e les frustr s soit que leur valeur sentimentale prime les choqu s ou encore que l on cumule pr judice moral et 171 mat riel les organis s Ici encore la classe des affaires lucid es se distingue en se rapprochant des distanci es et des affaires mineures La r partition de la multivictimation est assez curieuse tendanciellement on trouve du c t lib ral une surrepr sentation de la multivictimation h t rog ne plus marqu e dans la classe des affaires mineures que dans celle des dis
163. inale par rap port aux situations salari es classiques et qui se caract rise par le recours des praticiens du droit Comme on le voit les autres caract risti ques ne viennent pas renforcer ce clivage d ensemble et lorsque l une d entre elles appara t clairement c est seulement pour caract riser un groupe particulier 255 CHAPITRE 10 LES VICTIMES D ATTEINTES LIEES A LA VIE DES AFFAIRES Les personnes qui dans notre enqu te se disent victimes d une infraction li e la vie des affaires sont au nombre de 49 Comme dans le cas des violences familiales cet effectif r duit nous a interdit de recourir la tech nique d analyse par classification automatique Nous avons donc tent dans un premier temps d identifier diff rentes cat gories de victimes partir des caract ristiques des incidents d crits conform ment la logique de la d marche suivie jusqu ici Cette voie s est r v l e tre une impasse et il a donc fallu en rechercher une autre 1 Tentative de description du corpus partir des caract ristiques de l incident Le choix des variables permettant d organiser la description des incidents tait soumis comme dans les cas des violences familiales deux contraintes retenir au moins une variable pour chacune des grandes dimensions d crivant l incident impact psychologique dommage recours les variables en question devaient avoir une distribution suffisamment quili
164. infrac tions diff rentes on ne l interrogeait que sur trois d entre elles au maximum afin de garder l interview une dur e raisonnable Il fallait donc disposer d un ordre de priorit Nous avons choisi de favoriser les infractions qui sem blaient a priori les plus rares et les moins explor es option coh rente avec notre d sir d analyser la gamme des r actions des victimes d infractions En cons quence chaque victime peut apparaitre dans diff rents types de victi 46 mation et on ne peut op rer l analyse statisti que que sous population par sous population sans addition possible entre elles 8 Ce sch ma a produit huit sous populations 402 victimes de vol 295 victimes de fraude la consommation 281 victimes de cambriolage 164 victimes d agressions 146 victimes d infractions au droit du travail 49 victimes d infractions la r glementa tion de la vie des affaires 41 victimes de violences intra familiales 19 victimes d agressions sexuelles IV Le traitement des donn es En raison des choix m thodologiques effectu s nous nous trouvions donc en pr sence de 8 corpus de donn es analyser parall lement L ampleur du mat riel en question nous a con duits privil gier une approche synth tique qui puisse nous permettre d tablir des typologies de victimes pour chaque sorte de victimation C est pourquoi la plupart des types de victimation ont fait l objet d un traitement multivari
165. interm diaires s CONCLUSION Lis ie res Less Les victimes d infractions aux lois prot geant les consommateurs s ss sss e s 1 les n gociateurs tranquilles 2 les n gociateurs inquiets 3 les associatifS ss seems ets 4 les inertes s 224 CONCLUSION 3535 E LS TES SRN AL 227 Chap tre 9 Les victimes d infractions au droit du travail 231 1 les satisfaits 231 2 les conseill s es 237 3 les n gociateurs 241 4 les plaideurs 4 uses shoes 246 5 les affaires mineures 251 CONCLUSION sms sde sir aiieee 253 Chapitre 10 Les victimes d atteintes li es la vie des affaires 257 l1 tentative de description du corpus partir des caract ristiques de l incident 257 2 essais de description des incidents en fonction de la nature des faits et de la PCS des victimeS sr Lai Ses sua i ass 258 a construction d un noyau dur des victimes d atteintes li es la vie des affaires 258 b analyse des donn es 260 Conclusion g n rale ss ssse 265 R F CENCES Li 7 nan 2 LIL ne NN Essais 275 R sum Ce rapport rend compte d enqu tes nationales aupr s de victimes les premi res r alis es en France cette chelle 1 Sur 11 156 personnes de plus de 15 ans tr s peu d clarent avoir t victimes dans les deux derni res ann es d infractions de violence agr
166. ion la plus anecdotique elles sont de celles qui incriminent le plus souvent le d sir de s enrichir sans travailler Ceci dit leur jugement sur les causes de la d linquance ne les distingue que faiblement de l ensemble des vol s Peu caract ris sur la d linquance le discours de ces victimes ne l est gu re plus sur l ordre on retiendra surtout que c est le groupe le moins prompt exiger de l Etat qu il prot ge la propri t priv e ce qui est coh rent avec l absence de plainte apr s l incident auquel il a fallu faire face Globalement ces victimes sont parmi les moins hostiles au changement moins nostalgi ques l gard du pass elles marquent n anmoins leur pr f rence pour des volutions pas mesur s D autre part ni sur le manich isme ni sur la d fense des moeurs elles ne prennent de position tr s en pointe En d finitive la raret et la faiblesse des variations par rapport la moyenne de l chantillon incitent s interroger sur la 130 consistance du profil id ologique de cette classe Rassembl es parce qu elles ne voyaient dans le vol subi qu un incident caract re priv ces victimes ne poussent pas plus loin leur parent id ologique Par contre l examen de leurs caract ristiques socio d mographiques permet de d couvrir une position sociale assez clairement dessin e C est d abord un groupe relativement jeune o les 25 34 ans viennent leur rang le plu
167. ions et les agressions sexuelles nous 41 avons conserv les d nominations du langage courant La formulation concernant les violences intra familiales r pond au souci d att nuer les r ticences que pourrait provoquer la juxtaposi tion de violences et de famille tout en Circonscrivant troitement le champ des auteurs de violences au foyer de la victime Pour les incidents relatifs au droit du travail et la vie des affaires nous avons conserv le terme infraction Non que nous pensions que les personnes interrog es fussent capables de qualifier juridiquement ces incidents mais parce que nous souhaitions tout de m me liminer tous les petits conflits ou ennuis professionnels N anmoins pour que la question ne reste pas trop abstraite nous avons pr cis dans un cas qui pouvait tre vis les salari s et dans l autre nous avons donn quelques exemples Dans de cas des incidents li s la Consommation nous avons cherch conserver un langage courant pour d signer les actes fraude tromperie tout en pr cisant le domaine de r f rence par la qualit des victimes consomma teur usager Il est clair que les formulations retenues dans les domaines qui ne rel vent pas de la criminalit banale contre les biens et les personnes pr tent discussion N anmoins compte tenu de l absence totale d investigations aupr s de ces victimes on pouvait tol rer cer taines ambigu t s pour prix
168. ions ou des infractions de consommation Dans les autres cas au contraire l interconnaissance est majoritaire Le dommage mat riel est tr s g n ral alors que le dommage physique n existe gu re que dans les cas d agression encore la majorit n en entra ne t elle pas En revanche la peur est beaucoup plus souvent cons cutive aux violences qu aux infractions patrimoniales toutefois le cambriolage entra ne deux fois plus souvent la peur que le vol Le d p t de plainte est tr s g n ral en cas de vol et de cambriolage mais rarement suivi d lucidation s y ajoute un recours un peu moins massif l assurance et ventuellement aux fournisseurs de mat riel de s curit Dans les violences physiques la plainte devient minoritaire elle est concurrenc e par la tentative d arrangement direct avec l auteur Enfin pour les autres victimations le recours la police et la justice p nale est absent la n gociation directe fait alors couple avec des solutions sp cifiques chaque contentieux 4 Les victimes d une m me infraction peuvent r agir diff remment Ainsi les vol s et les cambriol s se r partissent en deux grandes familles presque tous se comportent de la m me fa on plainte d claration d assurance mais les uns r agissent beaucoup plus dramatiquement l incident auquel ils attachent une grande importance et leurs attentes sont beaucoup plus r pressives Les victimes d infractio
169. ire l information fournie par des questions r ponses multiples autre biais pond rant Dans les deux cas cela revient construire des variables de synth se dans le premier elles sont labor es a priori afin de conserver le maximum d informations en tenant compte des fr quences observ es dans le second elles r sultent d une typologie partielle issue des Nu es Dynamiques qui servent ici garder les combinaisons multiples dont les occurrences ne sont pas n gligeables La typologie sur l ensemble des variables 48 retenues est interpr t e par l examen des tris crois s entre les classes et les variables actives Chaque fois que l on juge non n gligeable un cart positif ou n gatif la moyenne de la population cela contribue la d finition du sens que l on attribuera la classe en question D autre part les classes sont crois es avec des variables qui n ont pas particip la typologie mais qui peuvent en illustrer les r sultats Les variables d attitudes indica tions des grands syst mes de valeurs dont participent les individus permettent de voir si des positionnements id ologiques sous tendent le v cu des incidents et les r actions produites Enfin les caract ristiques des individus ren seignent sur le support social des classes obtenues cf annexe VI p 67 B Analyse des victimations de violences fami liales et d atteintes li es la vie des affaires Trop peu nombreux
170. ite l incident notamment une perte de confiance durable Un incident grave donc v cu avec dif ficult et poussant la victime vers un certain nombre de mesures destin es en viter le 204 renouvellement ce r cit intervient sur un fonds de repr sen tations sociales qui parais sent beaucoup plus crisp es que celles des cas b nins En fait le pass isme de ce groupe se main tient un niveau sinon tr s profond du moins constant qui le distingue clairement du pr c dent De m me l en carte son manich isme sa d fense plus pouss e des bonnes moeurs et du travail comme valeur en soi La demande d ordre est bien plus nettement port e vers la protection de la propri t priv e que vers la solidarit inconditionnelle avec la patrie et l on ne s tonnera pas de trouver dans ce groupe les victimes parmi les plus souvent effray es par les diverses sortes de d linquances except es toutefois celles portant sur la vie professionnelle Plus souvent apeur es que les victimes des cas b nins elles consid rent aussi plus souvent la d linquance comme un probl me grave jamais pourtant caus par le ch mage Elles en font plus souvent un sujet de conversation et font tr s largement confiance aux m dias et aux policiers pour leur information ce sujet Par contre la critique est fr quente l gard d une justice trop laxiste Presqu exclusivement compos de femmes ce groupe ne se distingue
171. ite ou d extr me droite souplesse de l autre li e des positions politiques de gauche ou du centre Toutefois et ce n est pas pour surprendre cette opposition id ologique correspond des positions sociales contrast es Globalement elle semble recouper un cli vage r gion parisienne classes lib rales province classes conservatrices un clivage d ge de niveau d instruction qui n est pas ind pendant de l effet de g n ration c est dire de l ge Quand l effet patrimoine il recouperait cette dichotomie n tait la classe des distanci s dont la Structure patrimoniale est particuli re Si on se cantonne la propri t immobili re l opposition entre propri taires classes conservatrices et non propri taires classes 136 lib rales r appara t Les classes surcharg es en cadres en professions interm diaires et en employ s se trouvent du c t lib ral celles o sont surrepr sent s les ind pendants r pressifs et terrifi s se trouvent de l autre Quant aux ouvriers on les retrouve de part et d autre avec peut tre une diff renciation d ge et de patrimoine ouvriers retrait s provinciaux ayant acquis leur maison sur le versant conservateur ouvriers actifs plus jeunes sans patrimoine sur le versant lib ral Le clivage id ologique recoupe aussi l intensit de la r action motionnelle au vol du c t lib ral on r agit faiblement et d ailleurs on n
172. ivage repose sur l importance du dommage subi et les recours utilis s la classe des incidents mineurs se caract rise par une moindre fr quence d incidents graves et l absence du recours la police les autres classes au contraire associent gravit du dommage et recours g n ralis mais pas toujours exclusif la police Globalement on ne trouve pas de diff rence tr s nette entre les deux ensembles du point de vue des caract ristiques sociales une exception pr s la classe des incidents mineurs est sensiblement plus jeune et plus duqu e que les autres Au plan id ologique la diff rence la plus significative porte sur l identification des causes de la d linquance elle privil gie une cause sociale le ch mage alors que les autres proposent diff rentes causes individuelles En g n ral dans nos donn es la r f rence au ch mage traduit une orientation id ologique lib rale Dans ce cas pr cis elle permet de diff rencier nettement la 195 classe des incidents mineurs de la classe des demandes de secours qui se situe dans l autre ensemble bien que ces deux classes ne se distinguent pas aussi clairement sur les autres indicateurs id ologiques Ceci tant l ensemble form par les types de hargneux de demandes de secours et d affaires r gl es n est pas homog ne On y trouve d abord les deux classes les plus nombreuses de ce sous ensemble hargneux et demandes de
173. iversifi e de recours au sein de laquelle la n gociation occupait une place importante en raison de la fr quente connaissance de l auteur par la victime 1 Mais d autre part l analyse qui pr c de montr que l appellation d infractions li es la vie des affaires doit tre relativis e elle ne concerne qu une minorit des victima co AQ M 1 En fait si l on compare entre elles les victimes de cette population uniquement sur la base du type d incident d crit impay concurrence d loyale etc on peut relever que ces diff rents sous groupes de victimes ne se diff rencient pas quant au pr judice subi ni quant l impact psychologique de l incident Par contre les solutions auxquelles elles ont recours diff rent 262 tions recueillies environ un tiers Au surplus cette minorit ne para t pas r ellement se distinguer de la majorit quant aux sp cifi cit s des incidents En d finitive leur d nominateur commun est qu il s agit toujours de litiges intervenant dans des relations contractuelles autres que des contrats de travail Par rapport l objectif poursuivi il faut bien reconna tre l chec partiel de notre d marche A l avenir l investigation devrait s efforcer de mieux cerner la population cible et de lui proposer une nomenclature plus pr cise d incidents Il reste que si nous n avions pas pr vu l ampleur du parasitage des victimations li es la vie des affaires pa
174. l faudrait liminer les immoraux ou que certains ont un mauvais fond Ces victimes sont de celles qui le moins souvent croient qu un d linquant est irr cup rable et elles d sapprouvent le plus le refus d embaucher un ex d tenu Enfin elles manifestent un certain lib ra lisme en mati re sexuelle rarement choqu es l id e que la t l vision consacrerait des mis Sions l homosexualit elles sont aussi les plus favorables la contraception des adoles centes En d finitive c est un groupe tr s peu sensible aux questions de d linquance et qui affiche des positions lib rales coh rentes dans tous les domaines Qui sont ces victimes Cette classe se caract rise d abord par la pr dominance des hommes c est la seule de 116 toutes o avec 57 des cas contre 45 en moyenne ce sexe est majoritaire C est gale ment une classe jeune elle contient la plus forte proportion de moins de 35 ans 60 contre 50 3 en moyenne et surtout de moins de 25 ans 26 contre 19 en moyenne C est en outre la classe comprenant la plus grande proportion de sujets ayant suivi des tudes sup rieures 47 6 contre 29 2 en moyenne On y trouve la plus forte proportion d actifs de toutes 64 3 ce qui va de pair avec la distribution des ges et il faut ajouter que ce fort taux d activit s accompagne du sentiment tr s r pandu de b n ficier d une s curit de l emploi Il s agit d un groupe
175. la mani re dont la victime a r agi l incident et ce qu elle a ressenti par la suite plus ou moins long terme Un deuxi me volet tr s d velopp portait sur les institutions ou les personnes auxquelles la victime a pu s adresser non seulement organismes r pressifs mais aussi toute une gamme d autres institutions publiques ou priv es et notamment les assurances sans omettre plusieurs cat gories de proches Au moins pour la police et l assurance on a tent en outre de conna tre les motifs de recours ou d abstention Enfin on a interrog les enqu t s sur leurs sentiments et sur l valuation qu ils faisaient des prestations re ues La troisi me partie de l examen portait sur les pr cautions ventuellement prises par la victime la suite de l incident L encore on a introduit des questions d valuation sur les syst mes de protection 2 sur des attitudes g n rales Cette partie du questionnaire s inspi rait fortement des instruments utilis s par d autres quipes du CESDIP pour tudier les repr sentations collectives du crime Plus sp cifiquement on a cherch un certain parall lisme avec une recherche sur les repr sentations simultan ment en cours sur un chantillon national Il tait cependant impossible pour des raisons de dur e de l interview de reprendre notre compte tout ce questionnaire Ona donc s lectionn un certain nombre de questions en tenant compte galement des le on
176. la r pression p nale des pans entiers de comportements pourtant incrimin s Voici donc la victime port e par la doc trine juridique au rang d acteur honorable Un tel travail de mise au monde a pris aussi du temps dans la recherche scientifique La pr sen ce de la victime dans les trait s les congr s les revues l enseignement fran ais est infini t simale jusqu la fin des ann es 1970 Ce n est pas dire qu il n est d autre int r t dans la recherche fran aise que celui port au d linquant ou l institution judi ciaire les recherches sur les repr sentations sociales de la justice sont l pour t moigner de l importance qui a commenc d s la fin des ann es 1960 tre attach e aux rapports entre le public et le p nal Kalogeropoulos 1970 Robert et Faugeron 1978 Mais justement c est encore du public qu il s agissait comme por teur de repr sentations comme lieu de conflits id ologiques propos du p nal comme acteur dans le renvoi Faugeron et al 1977 Zauberman 1982 a et b La victime n appa raissait pas encore comme cat gorie autonome Ce n est qu la toute fin des ann es 1970 qu on a vu appara tre quelques th ses ou recherches qui l utilisent ainsi une enqu te de victimation men e Aix en Provence pour y conna tre la criminalit r elle Morange 1979 quelques questions de victimation dans une recherche sur 15 l image de la police Dootjes Dussuyer 1979
177. larmes serrures 59 1 3 C est encore la mise en s ret des biens pr cieux 47 et enfin le recours des tiers pour surveiller le domicile quand il est inhabit 46 2 5 Deux autres pr cautions quoique tr s minoritaires sont cependant sp ci fiques au cambriolage l clairage du logement en cas d absence 16 7 et l am lioration de la police d assurance 16 Les pr cautions prises la suite de 105 violences sont totalement diff rentes mais restent toujours minoritaires Ce sont les m mes pr cautions qui mergent pour les victimes d agressions et celles d agressions sexuelles l achat d une arme autre qu une arme feu le fait de l emporter quand on sort la r duction de la fr quence des sorties et le changement des itin raires de d placement Toutes ces pr cautions se rapportent bien entendu au fait que les agressions se sont g n ralement comme on l a vu produites dans des lieux publics La fr quence de ces pr cautions est pour les victimes d agressions toujours peu pr s la m me 20 environ N anmoins pr s de 30 des victimes sortent arm es La r partition des pr cautions est un peu diff rente chez les victimes d agressions sexuelles par ordre de fr quence on trouve le fait de sortir muni d une arme de r duire ses Sorties d acheter une arme autre qu feu et de changer d itin raire 8 Mentionnons pour finir qu une cinqui me pr caution est relati
178. les plus atteintes l existence ou non d un appel la police parmi les diff rents recours nous l avons choisi d abord parce que de fa on assez inattendue il tait relativement fr quent 34 1 des cas une autre raison tait que l appel la police semblait propre traduire un degr suppl mentaire de gravit ou de saturation de la situation v p ex Busch et al 1987 p 144 l appel la police peut ainsi tre un premier pas sur le chemin d une proc dure de divorce id e confirm e par la liaison observ e entre recours la police et recours un juriste Lorsqu elles ont recours un juriste les 3 4 d entre elles font galement appel la police alors que le taux moyen d appel la police n est que du tiers l appel la police peut aussi tre un appel au secours comme le confirme la liaison observ e avec l existence de dommages physiques un tiers leur occurrence suscite dans les 2 3 des cas un appel la police quand en moyenne celui ci n a lieu qu une fois sur trois Le croisement de chacune de ces variables avec d autres variables de la partie du questionnaire consacr l incident ainsi que le croisement entre elles ont montr qu elles se recoupaient largement suffisamment pour qu il soit possible de les regrouper en une variable complexe formant un indicateur de la gravit 198 ressentie de l incident Cette variable type de violences familiales dont le nombre
179. les victimes de cette classe semblent ressentir fortement un incident qui n a pourtant occasionn que des dommages limit s elles tentent le plus souvent de le r gler par elles m mes ou avec l aide de leurs proches sans que les r sultats apparaissent tr s probants c est peut tre ce qui explique cette distorsion entre le dommage et la r action motionnelle Bien que 40 3 d entre elles cherchent dans le ch mage la cause de la criminalit mais elles sont l dans la moyenne ce qui caract rise le plus ces victimes c est l existence d une minorit x nophobe 19 3 d entre elles contre 15 1 en moyenne voient dans la pr sence d trangers la cause essentielle de la d lin quance et c est la plus forte fr quence dans toute la population De toute mani re il r gne dans ce groupe une certaine peur polymorphe du crime ses membres craignent plus que la moyenne toutes les sortes d infractions et c est d ailleurs le groupe o l on avoue le plus fr quemment faire de la d linquance un sujet de 243 conversation habituel Non seulement la criminalit effraie mais encore on y voit quatre fois sur cinq un grave probl me social ce qui est cependant proche de la moyenne On croit volontiers ce qu en disent les m dias 56 4 contre 53 4 en moyenne En revanche on est plus r serv envers l informa tion provenant de la police 50 contre 62 3 en moyenne r ticence qui s explique peut tre par une app
180. litiges divers caract re contractuel 11 cas 22 5 des escroqueries et abus de confiance 4 cas 8 2 enfin des cas pour lesquels aucune pr cision n est fournie 11 cas 22 5 Seules les quatre premi res cat gories peuvent tre raisonnablement consid r es comme relevant du domaine de la vie des affaires La construction du noyau dur r sulte donc du croisement de ces deux crit res compte tenu de l exclusion des actifs non salari s n ayant pas pr cis la nature de l incident il comporte 17 cas 34 7 Voir tbl 10 1 b Analyse des donn es Nous sommes donc d sormais en possession d une variable qui nous permet de distinguer les victimes de cette population suivant qu elles sont ou non susceptibles d avoir subi une victi mation effectivement li e la vie des affaires Cette caract ristique mise part peut on observer d autres traits propres ces deux sous populations Quant aux caract ristiques des incidents la r ponse est n gative le noyau dur et la p riph rie ne se distinguent l un de l autre 260 Nature de l incident N 1 5 impay s i EEE E E E Less concurrence 6 d loyale i i SU a nie den autres liti 4 ges contrac tuels i EEA LEE ERA l escroquerie 2 abus de con fiance l a Pre l nature i ind termin e i 17 ct O ct Q bol Cat gories socio professionnelles noyau ip
181. logie C est plut t la nature des appr ciations et ou celle du v cu et des r actions qui est l origine de ces clivages Cela conduit poser l hypoth se que les vol s et les cambriol s produisent sur leur propre victimation un discours assez nettement structur par leurs attitudes tandis que les autres victimes restent beaucoup plus pr s de l v nement 269 Les principales configurations sans reprendre ici le d tail des diverses fa ons de r agir chaque victimation on peut silhouetter trois sortes principales de cli vages Le premier mod le vaut semble t il tant pour les vols que pour les cambriolages Il isole parmi leurs victimes des groupes qui r a gissent de mani re tr s dramatique l v nement auquel elles attachent une importance consid rable Il faut bien voir que ce clivage ne commande pas les comportements tout le monde ou presque d pose plainte et la gravit des dommages pousse au recours l assurance il porte seulement sur la mani re de vivre l incident Parmi ces groupes tr s fortes r actions on rep re chaque fois des cat gories sociales comme les retrait s les femmes au foyer ou encore les ind pendants qui sont globalement peu atteintes par la d linquance mais au contraire tr s affect es par le sentiment d ins curit Robert 1987 p 14 et ss Stemmelen 1986 p 34 et ss et qu on retrouve galement parmi ceux qui accordent une tr s forte priorit
182. lus souvent tableau 2 7 La distribution socio professionnelle 4 n aurait rien de notable si les employ s n y apparaissaient fortement surrepr sent s ils sont le tiers de ce groupe et seulement le quart de la population g n rale En sens inverse les agriculteurs exploitants sont qua siment absents La pr sence des ouvriers dans ce groupe est particuli rement marqu e entre 35 et 49 ans celle des cadres et professions lib rales entre 25 et 34 ans celle des employ s s tend sur un ventail d ge plus large entre 25 et 49 ans quant aux jeunes et aux vieux ce sont sans surprise tr s massivement des inactifs et des retrait s tableau 2 6 Se d clarer agress est particuli rement le fait de parisiens et des habitants des grandes villes selon les sondages IFOP tbl 2 2 c est au contraire rare dans les communes rurales et les petites villes tbl 2 1 b ceux qui se d clarent victimes d une agres sion sexuelle Ici bien entendu les femmes sont beaucoup plus nombreuses mais on trouve quand m me 11 hommes sur 46 r ponses positives surtout des ouvriers mais proportion de la part des hommes parmi les ouvriers interrog s des habitants de villes moyennes des jeunes tbl PI La 229 5 Il s agit surtout de moins de 35 ans les salari s y sont surrepr sent s notamment les cadres sup rieurs et les professions lib rales qui sont confondues avec eux dans cette Sur cette variable voi
183. mbrio lages 68 Si on laisse de c t celles qui n ont pas su donner de r ponse pr cise et qui sont respectivement 12 9 et 10 7 aucune autre r ponse chez ces victimes ne d passe 5 ou 6 3 Plus encore dans aucun autre type d infraction une id e spontan e n atteint ce niveau de diffusion En mati re d agressions cette premi re id e est nettement moins fr quente au maximum 39 6 pour les agressions simples et 26 8 pour les violences familiales encore peut on dire que dans ces deux cas elle figure toujours au premier rang ce qui n est plus le cas pour les agressions sexuelles avec 15 8 elle n y est plus qu au troisi me rang Les solutions qu on imagine alors vitent 87 l institution et s orientent plut t vers des formes priv es r gler l affaire soi m me en parler la famille ou plus platement dans un cinqui me un quart des cas n avoir aucune id e du tout ce qui semble indiquer un niveau de d sarroi important En dehors de ces victimations de vols ou de violences l id e de faire appel la police dispara t et montent au premier rang soit l id e de r gler l affaire de fa on priv e comme c est le cas tr s largement en mati re de consommation o 46 5 des victimes comptent sur leurs propres moyens notamment dans un face face avec l auteur c est l la seule premi re id e vraiment cons quente en dehors de la police soit des recours sp cialis s ainsi
184. me pour le vol et le cam 101 briolage on observe un recours massif la police et l assurance ventuellement compl t par les r parateurs et les fournisseurs de mat riels divers d s qu appara t une interconnaissance entre auteur et victime l appel la police perd Sa place pr pond rante dans les combinaisons de recours e pour les violences physiques il n appara t plus que 3 ou 4 fois sur 10 et c est la tentative de r glement direct qui s y combine Killias disait que quand les victimes donnent de bonnes chances la police de trouver le coupable elles h sitent plus d noncer l affaire et pr f rent la consid rer comme priv e 1989 p 131 e pour les autres victimations la solution p nale est absente et la n gociation directe fait couple avec des recours sp ci fiques chaque contentieux h l valuation des d marches Ceci dit quelles que soient les solutions retenues une majorit de victimes juge quelle que soit l infraction qu aucune d marche n a t r ellement efficace tbl 3 2 p 41 Le ver dict d inefficacit est le plus r pandu chez les victimes de vol et de cambriolage 8 cas sur 10 Viennent ensuite les victimes d agressions et d atteintes la vie des affaires qui 7 fois sur 10 environ n ont rien trouv d efficace Les moins mal loties sont les victimes d infrac tions au droit de la consommation du travail et celles d agressions sexuelles et de violences do
185. ment de voir le secteur associatif assez peu arm pour accompagner les recours individuels fragment l extr me faiblement pourvu de moyens et de comp tences il fonctionne surtout comme une sorte de groupe de pression qui tente d influencer le l gislateur et l administration tut laire Se trouvent ici confirm es des limi tations que l on pressentait d j par l examen des strat gies associatives Robert 1988 p 68 et ss Pinto 1989 Les autres victimations paraissent relever d un troisi me cas de figure on n y retrouve ni la recherche balbutiante de nouvelles solutions qui r gne en mati re de consommation ni la surcharge id ologique qui clive la r ac tion aux atteintes patrimoniales Les r actions s organisent selon la gravit du dommage c est elle qui d termine essentiellement l usage que les victimes pourront faire des recours disponibles la plainte en mati re d agression les d marches administratives ou judiciaires en mati re de droit du travail La recherche sur les victimes pose comme un 272 principe g n ral que la gravit du dommage est d terminante dans la d cision de renvoi Skogan 1984 dans notre enqu te c est dans le troi si me mod le seulement que nous la voyons directement commander les conduites k Aux acteurs du processus p nal l enqu te aupr s des victimes indique donc surtout le faible degr d ad quation de leur action la demande des plaigna
186. mestiques elles ne se plaignent de l inefficacit de leurs recours que 6 fois sur 10 102 Les d marches jug es efficaces par des victimes toujours minoritaires sont variables suivant les infractions tbl 3 2 p 42 le seul cas o une solution obtient une majorit de suffrages favorables est celui du r glement direct de l affaire par la victime ventuellement par une n gociation avec l auteur en mati re de consommation 71 5 Au reste dans ce domaine aucune autre solution n est jug e positive Le r glement direct occupe encore une place relativement importante dans les opinions favo rables pour les agressions 45 9 suivi d assez loin 25 par la police Les agres sions sexuelles se pr sentent de fa on tr s similaire 42 9 pour le r glement direct 28 6 pour la police Ceci traduit bien le balancement de ces victimes entre solution r pressive et accomode ment priv Le r glement direct vient galement en t te pour les solutions jug es efficaces dans les violences familiales 38 9 accompagn de deux recours institutionnels sp cifiques les institutions m dicales 16 7 et la justice civile 16 7 ce qui est vraisemblablement li au divorce Les victimes de vols et de cambriolages les moins nombreuses rappelons le porter un jugement positif sur un quelconque recours mettent plut t en avant la police respective ment 42 2 et 35 8 d opinions favorables Dans les d
187. mment mentionn es et l entourage moins souvent Cette nuance dans les intentions se traduit dans les faits le recours l entourage est plus fr quent que la moyenne mais moins fr quent que chez les choqu s Par contre la classe des organis s s adresse davantage la police que celle des choqu s et parvient dans des proportions tonnantes 30 2 de l ensemble des affaires obtenir des diligences polici res Pour autant le taux d lucidation reste infime 3 2 de l ensem ble des incidents Il contraste avec un taux de satisfaction remarquablement lev 44 4 contre 28 5 n est ce pas que leurs attentes sont plut t tourn es vers la r paration du dommage que vers la punition du coupable Par ailleurs cette classe se situe parmi celles qui s adressent le plus souvent aux assurances et qui en obtiennent le plus fr quemment un remboursement satisfaisant Elle ne se contente cependant pas de ce r sultat et se classe au premier rang pour toutes les pr cautions sauf le d m nagement le Changement d itin raire et la r duction de la fr quence des sorties vesp rales pour lesquelles elle se situe au 2 me rang assez loin derri re la classe des choqu s Cette classe se distingue en particulier dans les pr cautions qui rel vent de l autod fense individuelle achats d armes en tous genres ou de chien bien que ces mesures restent toujours tr s minoritaires elles se concentrent pour 40 45
188. mmobiliers Quant sa fortune mobili re elle le place souvent au premier rang bons du tr sor objets de valeur ou au deuxi me assurances vie et autres comptes terme La diversit moyenne des patrimoines y est son maximum mais on a l impression qu il s agit plus d un patrimoine constitu que d un processus d pargne en cours Cette classe ne se caract rise pas 127 particuli rement par ses convictions religieuses mais ses opinions politiques sont tr s affirm es c est la plus marqu e droite et m me l extr me droite En m me temps c est elle qui abrite la plus forte minorit 7 3 de personnes se disant proches du PCF Sp cialement provinciales ces victimes ont des relations sociales peu actives participent moins que toutes les autres la vie associative et sortent peu le soir Si sociabilit il y a elle ne peut tre que familiale Un tel profil va souvent de pair avec un fort sentiment d ins curit Lagrange et Roch 1987 et on a vu d ailleurs que cette classe tait la plus apeur e de toutes 4 Les affaires priv es La classe dite des affaires priv es comprend 103 cas soit 25 6 de l chantillon Avec 42 des cas le vol de ou dans le v hicule y est nettement au dessous de la moyenne c est d autre part l une des deux classes avec celle des terrifi s o l on trouve une minorit significative 12 d auteurs connus et de rencontres auteur vic
189. motionnelle faible On tente de r gler le diff rend par un compromis avec l auteur avec plus de succ s pour les inquiets que pour les tranquilles d ailleurs Cet ensemble se caract rise par un niveau de scolarit sup rieure et des repr sen tations sociales lib rales On y constate une surcharge en cadres et professions intel lectuelles sup rieures et en ind pendants ces derniers toujours en petit nombre ainsi qu en employ s Ces n gociateurs se distinguent des deux autres ensembles par la surrepr sentation des habitants des grandes villes qu il s agisse de la r gion parisienne ou des m tropoles r gionales De m me la classe des inertes s oppose aux autres par le peu de diversit et la faiblesse de son patrimoine En revanche ni ge ni sexe ne permettent de caract riser sp cialement ces regroupements En d finitive l analyse des r ponses de ces victimes n incline gu re l optimisme Les inertes ne trouvent aucune solution les associatifs recourent au secteur associatif mais sans gu re de r sultats probants le troi si me ensemble tente l arrangement direct mais 228 seule une de ces composantes en prouve quelque satisfaction encore s agit il d incidents minimes 229 CHAPITRE 9 LES VICTIMES D INFRACTIONS AU DROIT DU TRAVAIL Les victimes d infractions au droit du travail forment parmi nos victimes une sous population de 146 personnes qui se divise en 5 classes les
190. moyenne pourtant m diocre Peut tre faut il rapprocher ce trait d une autre caract ristique les membres de cette classe sont anormalement peu nombreux former un couple 40 9 contre 46 1 en moyenne ou avoir des enfants 68 2 contre 46 3 en moyenne Evidemment ils profitent de cette situation pour sortir 185 fr quemment ce qui peut aller de pair avec le faible niveau de leur sentiment d ins curit mais peut tre est ce parce que beaucoup ne fondent pas de famille qu ils ont moins de r flexes d accumulation On ne saurait caract riser cette classe au point de vue religieux et il n est pas tr s facile de le faire par les variables politiques Notons cependant un choix tr s fr quent du centre 31 8 contre 14 en moyenne et une surrepr sentation de l UDF dans des propositions analogues De ce point de vue on ne les distingue gu re de la classe des hargneux Au contraire elle s en s pare nettement par la composition socio professionnelle moins de retrait s et d ind pendants plus de ch meurs et de salari s par le sexe et le niveau d ducation 3 Les incidents mineurs n goci s Cette classe tr s nombreuse compos e de 99 individus soit 60 4 de la population peut tre d nomm e incidents mineurs n goci s elle s oppose aux deux autres par une moindre fr quence d incidents graves et par un recours assez rare la police Les vols avec violence y sont moins fr
191. n mais les accumuler ne suffisait plus encore fallait il pouvoir en valuer l impact Chose difficile on ignorait presque tout de la population cible de ses besoins de ses attentes au mieux on disposait de quel ques renseignements dispers s sur ceux qui fr quentent effectivement ces services et ces programmes mais rien sur l ensemble des victimes Au total un besoin d informations consid rable qu avivait encore le souci ambiant de ne plus consid rer les institutions tatiques en soi mais de les confronter une demande sociale Mais nous abordions les enqu tes aupr s des victimes de mani re encore tr s fonction naliste il s agissait sinon d introduire un nouvel acteur du moins de lui donner chair mais nous ne doutions pas qu il jou t sur la m me sc ne que les professionnels du th atre p nal Robert 1985 265 Victimes et justice p nale L se situe le premier enseignement de ces recherches quand on se place du point de vue des victimes l articulation avec les insti tutions p nales et leurs professionnels appara t comme singuli rement probl matique Le recours au p nal n est syst matiquement pratiqu que dans un seul contentieux le plus massif n an moins les vols et les cambriolages mais c est le plus souvent en pure perte D s qu il s agit de violences cas infiniment plus rares la plainte devient beaucoup moins syst matique sans tre pour autant massivement effi
192. n es pour construire nos classifications nous avons tra vaill la fois sur des dimensions factuelles 268 et sur des dimensions appr ciatives L estima tion de la part prise par chaque dimension dans chacune des variables et dans l ensemble de chaque questionnaire sp cifique rappelons le pour chaque sorte de victimation ne va pas toujours de soi le r cit du d roulement de l incident comme des d marches effectu es est constamment entrem l de questions de v cu et d valuation Il n est donc pas surprenant que fond es sur ces diverses dimensions les typologies ne se structurent pas toujours autour des m mes ces variations tant d ailleurs porteuses d enseignements Un artefact cependant pourrait expliquer la plus grande affinit de certaines typologies avec des variables d id ologie g n rale si pour telle ou telle sorte de victimation le questionnaire comprenait davantage de variables appr ciatives donc les plus susceptibles d tre li es des attitudes g n rales il ne serait pas surprenant que celles ci recoupent en quelque sorte la typologie ce ne serait que la cons quence d un effet de poids des variables appr ciatives Or il appara t que ces derni res sont peu pr s en proportion quivalente quel que soit le questionnaire Ce n est donc pas leur poids disproportionn qui explique dans les cas des vols et des cambriolages la forte id ologisation de la typo
193. nc propos du cambrio lage notre constat relatif au vol il para t 2 Les pourcentages ne s additionnent pas les victimes ayant pu faire appel plusieurs cercles de relations 173 exister une dissociation entre les sentiments d crits par les victimes la suite de l incident qui sont troitement li s leurs repr sentations et leurs positions sociales et d autre part les solutions auxquelles elles ont recours en pratique 174 CHAPITRE 6 LES AGRESSES Nous disposons d une population de 164 victimes d agressions que l analyse par nu es dynamiques a pu d composer en cinq classes d importances tr s in gales les hargneux les demandes de secours les incidents mineurs n goci s et pour finir deux classes d affaires r gl es 1l 1 Les hargneux Une premi re classe dite des hargneux r unit 34 sujets soit 20 7 de la population Les vols avec violence n y tiennent qu une place tr s minoritaire 23 5 ce qui ne s carte gu re de la moyenne donc plus de trois fois sur quatre il s agit d agressions pures et simples Le lieu de survenance ne pr sente gu re de particularit s massivement c est un lieu public ce qui est de r gle d ailleurs pour ce type d infraction On notera simplement une fr quence un peu plus lev e des agressions survenues au domicile 14 7 contre 9 8 en moyenne Les membres de cette classe opposent une fois sur deux 52 9 une r sistance
194. ndant l interview est inactif et on peut supposer qu il l est devenu suite un licenciement 5 On ne s attend pas rencontrer d inactifs dans cette population sur les 7 qu on trouve dans cette classe 5 ont exerc une activit ant rieurement qu ils ont peut tre perdue ia suite de l incident en cause Plus troublant est le cas de deux femmes au foyer 241 les trois quarts des victimes prouvent une r action violente envers l auteur ce qui est certes dans la moyenne mais la fr quence des r actions durables exc de l g rement la moyenne 43 5 contre 39 7 en moyenne C est aussi un des groupes o l on prouve le plus fr quem ment le sentiment d avoir se d brouiller seul 82 2 contre 69 9 en moyenne sentiment qui reste g n ralement plut t mod r Quant la perte de confiance non seulement elle est plus fr quente que la moyenne 83 8 contre 77 4 mais encore elle appara t g n ralement durable Cette classe est la seule dans laquelle l id e d un r glement direct vienne spontan ment l esprit certes seulement d une victime sur trois mais dans les autres groupes personne n y pense au premier abord On pense aussi fr quemment l inspection du travail beaucoup moins cependant que dans la classe des satisfaits Les pratiques sont coh rentes avec cette r action instinctive certes les n gocia teurs viennent au premier rang pour le recours la S curit
195. neures Cette petite classe de 11 sujets dite des affaires mineures 7 5 de la population ne se d finit que n gativement 10 fois sur 11 leur victimation se limite au seul incident relat en outre les dommages tant mat riels que physiques sont dans l ensemble minimes N anmoins l incident engendre chez 9 d entre eux un sentiment accentu d avoir se d brouiller seul et m me une perte de confiance dans leur prochain mais cette fois plus souvent passag re A vrai dire ils ne font rien ils sont les seuls n avoir aucune id e de recours apr s l incident et d ailleurs sont toujours ceux qui font le moins appel aux diff rentes insti tutions Mais contrairement aux n gociateurs ce n est pas cette fois au profit de la n gocia tion directe voici le seul groupe dont une majorit ne cherche m me pas n gocier avec l auteur plus encore ils n ont pas recours aux conseils de leur entourage On ne s tonnera pas qu ils soient pratiquement unanimes trouver que rien n est efficace Bref il ne semble pas leur tre arriv grand chose et ils n ont pas lev le petit doigt 251 pour y faire face Une seule peur du crime les caract rise celle des agressions A part cela ils consid rent tr s g n ralement mais comme la moyenne de la population que la d linquance est un probl me s rieux N anmoins ils sont de ceux qui en font le moins leur sujet de conservation C est le seul
196. nne les plus enclines aussi verrouiller leur porte r duire leurs sorties et faire surveiller leur domicile par un tiers en cas d absence mais tout cela ne caract rise jamais qu une minorit d entre elles Bref victimes d une agression s rieuse par un inconnu les membres de cette classe n ont re u aucune aide des tiers ce qui a t dure ment ressenti leur seul recours a t la police d ailleurs en pure perte C est la classe o la peur du crime est la plus importante pour toutes les sortes d infractions 2 c est aussi la plus unanime consid rer la d linquance comme un grave pro bl me social d linquance que les plus nombreux attribuent au ch mage mais ils sont dans la moyenne en revanche les minorit s qui incri minent la baisse de la moralit ou la pr sence 2 Sauf celles li es la vie professionnelle en raison sans doute du grand nombre de retrait s 178 des trangers pour expliquer la d linquance sont nettement sup rieures la moyenne comme l est encore celle qui accepte l autod fense des biens m me au prix d un homicide La hargne de ces victimes s exerce aussi contre les institutions elles sont les plus port es juger la fois la justice laxiste et les policiers paresseux C est globalement le groupe le plus r sis tant au changement social le plus nostalgique d un pass moral et disciplin C est aussi le groupe le plus manich en ses membres
197. nous devions donc construire un chantillon selon plusieurs mod les possibles I un chantillon proportionnel la population fran aise l avantage aurait t de permettre de partir de la victimation par rapport la population dans son ensemble Mais un tel choix comportait des inconv nients de taille 2 L une au moins parce que 1051 d entre el les soit 45 8 3 d clarent avoir t victimes de plus d une sorte d infraction sans compter celles qui ont t plusieurs fois victimes de la m me sorte d infraction et dont on n a pas va lu le nombre dans cette premi re phase d en qu te 33 Certaines infractions tant rares il aurait t impossible d en recueillir un nombre suffisant certaines infractions ne touchant que des cat gories d termin es plusieurs groupes sociaux auraient t sur ou sous repr sent s en d finitive ce choix supposait que les gens se disant victimes se r partissent de la m me mani re que d autres quotas ce qui est manifestement toutes les recher ches le montrent faux 2 un chantillon proportionnel la popula tion des gens se disant victimes d une des infractions propos es quelle qu elle soit Certes on aurait pu alors parler au mieux de cette population mais les m mes probl mes qu en 1 se seraient pos s pour les quotas quoique modul s parce que la d formation obtenue repr senterait la vraie forme de la population des vic
198. nous avons eu recours la technique de l enqu te de victimation Etudier les positions les int r ts et les strat gies suppose n cessairement une d marche diff rentielle il n y a pas d absolu en la mati re pour que l observation prenne un sens il faut lui trouver un terme de comparaison En utilisant la technique des enqu tes de victimation nous allons tenter d organiser l analyse diff rentielle en trois niveaux en allant du plus g n ral au particulier D abord comparer le profil de ceux qui se disent victime l ensemble de la population Il s agit ici en quelque sorte d une phase pr alable qui se 25 limite au silhouettage des positions sociales de ces acteurs e Ensuite nous comparerons entre elles les victimes d infractions diff ren tes Enfin nous examinerons si les vic times d une m me infraction repr sen tent un groupe homog ne ou si on peut les s rier en plusieurs types Avant d exposer les r sultats de ces trois niveaux d analyse il est n cessaire d expliquer comment l enqu te a t con ue et r alis e 26 CHAPITRE 1 ORGANISATION DE LA RECHERCHE Nous avons eu recours une enqu te quanti tative par questionnaire administr une population chantillonn e selon des modalit s d ailleurs complexes Dans ce chapitre nous exposerons successivement le champ explor c est dire les infractions prises en compte le protocole d enqu te
199. ns de consommation se r partissent selon des combinaisons de r actions plus ou moins distanci es et de recours certaines n gocient avec le responsable d autres s adressent des associations les derniers ne tentent rien Pour les autres infractions notamment celles de violences le clivage s op re selon la gravit des dommages et c est principalement en fonction de ce crit re que l on se d cide ou non user d un recours l re partie PRESENTATION DE LA RECHERCHE k XX 11 INTRODUCTION LA RECHERCHE ET SES OBJECTIFS Le sentiment d ins curit a beaucoup occup les esprits durant la derni re d cennie et les controverses sur la peur du crime ont amen les victimes au premier plan avoir peur du crime c est craindre d en tre victime Du coup s est nou en France un d bat autour de la mani re dont l Etat remplit sa fonction de protection des citoyens contre ce risque cette occasion on a vu fleurir d une part la controverse sur la meilleure politique p nale possible d autre part toute une s rie de mesures gouvernementales et d initiatives locales destin es am liorer la situation des victimes d infractions Apparu nouvellement dans le d bat politi que l int r t pour les victimes n allait pas non plus de soi dans d autres domaines comme le droit ou la criminologie o on l aurait pourtant davantage attendu Certes en droit fran ais la victime est toujours rest e une partie au
200. ns on compare les taux actuels de renvoi pour cambriolages r ussis l examen d autres travaux portant sur la France et l tranger fait ressortir une remarquable homog n it 82 3 dans l enqu te internationale portant sur la France Interview 1989 tableau 185 m me taux pour la Suisse Killias 1989 p 120 86 pour la Grande Bretagne Mayhew et al 1989 p 16 et un taux de 82 en moyenne pour tous les pays participant l enqu te internationale sauf l Espagne Van Dijk et al 1989 p 18 Le taux de 72 9 de renvoi en mati re de vols se trouve lui aussi l int rieur de la fourchette d termin e dans d autres travaux qui en g n ral font des calculs diff renci s selon les types de vols par exemple de 26 9 pour des vols la tire aux Etats Unis BJS 1989 p 80 99 pour les vols de motos en Suisse al manique et italienne Killias 1989 p 120 en passant par 40 pour des vols la roulotte en Grande Bretagne Mayhew et al 1989 p 16 On notera l aussi la grande homog n it des taux de renvoi pour les vols de v hicules moteur qui par exemple dans l enqu te internationale se situent tous au del de 80 La fr quence de ces recours la police de la part des victimes de violences est d un ordre de grandeur bien moindre quoique l aussi de 5 89 w 10 au dessus des intentions qu on avait imm diatement apr s l incident de 43 3 pour les agressions simples 34 1 pour les
201. ns plus fr quemment que dans n importe quel autre groupe et c est l qu on fait le plus souvent confiance au message m diatique sur le crime En revanche le degr de confiance accord e l information d origine polici re est plut t inf rieur la moyenne probablement en raison du faible prestige dont b n ficient les policiers aux yeux de ces victimes Rarement port es estimer que la police manque de moyens elles incriminent plus volontiers sa bureaucratie et surtout la paresse de ses fonctionnaires il est vrai qu elles pensent plus que la moyenne que l action polici re est entrav e par un laxisme judiciaire Finalement c est l ensemble des institutions p nales que ces victimes sont peu favorables Interrog es sur les causes de la d linquance elles l attribuent plus que tous les autres vol s la pr sence des trangers en France et la baisse de la moralit Ces victimes sont aussi de celles qui incriminent le plus fr quemment le d sir d avoir de l argent sans travailler Inversement nulle autre classe n invoque le ch mage aussi rarement Bien qu elle rapporte volontiers l inefficacit polici re au laxisme judiciaire elle n est pas tr s port e voir dans ce dernier une cause d terminante de la d linquance Autrement dit pour les terrifi s l tiologie du crime n est chercher ni dans l tat de la soci t ni dans le dysfonctionnement des institutions de contr le mais plut t
202. ns qui sont les plus affect s sauf pour les violences qui touchent particuli rement les plus jeunes et les cambriolages et infractions d affaires qui affectent particuli rement les 50 64 ans Quant aux professions on peut distinguer trois cas certaines sont g n ralement tr s peu pr sen tes ainsi les agriculteurs d autres ne le sont particuli rement que dans certains Cas les artisans et com mer ants pour le cambriolage et la vie des affaires les ouvriers pour le droit du travail accessoirement les agressions sexuel les et les violences familiales d autres encore sont plus pr sentes que la moyenne dans tous les cas les professions lib rales et cadres sup rieurs les profes sions interm diaires et employ s avec deux exceptions dans ce dernier cas pour les infractions d affaires et le cambriolage Les habitants de la r gion parisienne sont surrepr sent s pratiquement dans tous les cas sp cialement pour le cambriolage et les agressions sexuelles Ceux des grandes villes de province ne le sont nettement que pour les vols et ceux des villes moyennes pour les violences familiales Quant aux habitants des petites villes et aux ruraux r gle g n rale ils sont tr s peu pr sents 70 CHAPITRE 3 VICTIMES DE CECI VICTIMES DE CELA ENQUETE 1 149 Nous avons tent de montrer au chapitre pr c dent en quoi les victimes de telle ou telle infraction se distinguaient au sein d une p
203. nt l extr me droite Sont plut t marqu es les proximit s au PC 12 1 contre 9 8 en moyenne soit 75 des victimes se d clarant proche de ce parti dans la population au PS 21 2 contre 20 1 en moyenne soit 63 6 des sympathisants PS de la population au FN 10 1 contre 8 5 en moyenne soit 71 4 des sympathisants FN dans la population Effet probable de l ge on h site davantage se dire proche d un parti qu se placer sur une chelle droite gauche En fin de compte c est donc sa jeunesse qui caract rise le plus nettement cette classe 4 Les classes des affaires r gl es Pour pren re une vue globale des agress s il faut encore indiquer qu un petit nombre d entre eux n entrent pas dans les classes 193 jusqu ici d crites Leur faible nombre 9 cas permet d autant moins une analyse d taill e qu ils se subdivisent en fait en deux classes l une de 6 individus et l autre de 3 N anmoins leur persistance rester isol s lors de l analyse indique une sp cificit dont il faut tenter de rendre compte c est probablement un appel la police cette fois couronn de succ s et source de satisfaction qui les distingue Non seulement ils font tous appel la police comme les hargneux et les demandeurs de secours mais encore ils ont eux le sentiment que la police a fait des recherches ils ont entendu parler de leur affaire l auteur a t retrouv Du coup malgr leur peur
204. nt un total d sint r t pour la criminalit laquelle elles accordent globalement plus d importance que les victimes dites distanci es dont elles sont cependant proches C est par exemple la classe qui a le plus tendance consid rer la d linquance comme un probl me grave et l une de celles qui font le plus confiance ce qu en disent les m dias Ses peurs n anmoins ne sont pas particuli rement accentu es sauf peut tre l gard des agres sions et elle est aussi hostile l autod fense que celle des distanci s Ce n est pourtant pas faute d avoir une certaine exp rience de la victimation puisque cette classe affiche le taux le plus lev et de loin 72 contre 54 1 en moyenne de multivicti mations vari es Cette implication assez forte se traduit par des positions plus tranch es que celles des distanci s propos de la police Tout en se refusant comme ces derniers invoquer le laxisme judiciaire et l insuffisance des moyens policiers elle a davantage tendance incrimi ner la paresse des agents et la bureaucratisa tion de l institution En ce qui concerne les causes de la d linquance sa position est plus claire que celle des distanci s accusant Sans ambages le ch mage 54 d opinions en ce sens contre 40 6 chez les distanci s et 34 2 en moyenne elle r fute nettement les 166 autres explications sauf la baisse de la moralit pour laquelle son taux es
205. nte soit que nous ayons adopt telle ou telle de leurs solutions soit au contraire que nous ayons fait des choix inverses en raison des diff rences de focalisation Notre int r t pour l exploration des attitudes nous a naturellement conduits mobi liser une troisi me source l exp rience accumul e dans notre centre dans l tude des repr sentations sociales du crime Robert 7 reproduit in extenso annexe VIII p 589 et ss 40 Faugeron 1978 Ocqueteau Perez Diaz 1989 B Formulation de la consigne Le premier probl me trancher comme dans toutes les enqu tes de ce type consistait d terminer comment parler aux enqu t s des infractions retenues La formulation propos e est la suivante Dans les deux derni res ann es avez vous t personnellement victime une fois ou plusieurs fois de l un des faits suivants y compris les tentatives a d une infraction li e la vie des affaires telle que concurrence d loyale banqueroute infractions aux lois sur les soci t s etc b d une infraction au droit du travail en tant que salari c d une fraude ou d une tromperie en tant que consommateur ou usager d de violences de la part de gens vivant avec vous e d une agression sexuelle f d une autre sorte d agression physique g d un cambriolage h d une autre sorte de vol i d une autre sorte de d linquance En ce qui concerne le vol le cambriolage les agress
206. nte avec les positions qu elles prennent sur des questions d opinions g n rales Globalement nos vol s affichent une peur de subir des atteintes aux biens sup rieure celle des autres victimes 114 dans ce groupe ci le cas de figure est absol ument inverse on y trouve les victimes de vol qui ont le moins peur de tout aussi peu des atteintes aux biens que du reste Il faut dire que plus fr quemment que la moyenne elles n en sont qu leur premi re exp rience de victima tion ou bien n ont t victime outre ce vol que d affaires de consommation Peu craintives elles sont particuli rement nombreuses tre hostiles l autod fense homicide se garder de faire de la d linquance un th me fr quent de conversation et se d fier de ce qu en disent les policiers ou les m dias Cette r ticence l endroit des discours sociaux sur la criminalit est d autant plus notable que les vol s dans leur ensemble sont les premiers y tre sensibles Chez les distanci s c est massivement le ch mage que l on incrimine comme cause de la d linquance de tous les groupes c est celui o l on voque le moins le d clin de la mora lit le d sir de s enrichir sans travailler la pr sence des trangers ou le laxisme judiciaire Nettement moins pr occup s par la d lin quance que les autres ils sont moins nombreux juger que les moyens dont dispose la police sont insuffisants Ne voyant dans la d linq
207. nts Nous trouvons ici la confirmation des analyses de la performance polici re fond es sur les statistiques de police L vy et Robert 1984 L vy et Ocqueteau 1987 ne sont efficacement trait es que les affaires mises jour par la police elle m me soit une infime portion du contentieux la plus grande partie de ce dernier transmise sous forme de plainte individuelle ne fait l objet que d une prise en charge polici re formelle Ce hiatus est sanctionn par le jugement n gatif que les victimes portent sur la police et la justice et conforte le sentiment d ins curit de certaines cat gories sociales Mais par le fait m me ces r sultats importent galement pour un autre secteur la pr vention qui s est d velopp pour pallier les insuffisances des institutions p nales Aux acteurs de la pr vention de telles enqu tes apportent d abord un instrument de connaissance des attentes et de leur diversit Elles peuvent aussi constituer pour eux un outil d valuation Mais un de leurs apports essentiels consiste peut tre montrer l importance d acteurs sous estim s comme les compagnies d assurance ou les fournisseurs de biens et de 273 services de s curit Tenter de mettre en place une politique globale de pr vention sans se pr occuper de leur impact serait probablement LS vou l chec 274 REFERENCES Aspects de la criminalit et de la d linquance constat es en France en 1988 par
208. ogiques Non seulement les circonstances et les dom 84 mages peuvent diff rer selon les infractions mais encore le retentissement subjectif de ces incidents Eprouver contre l auteur de l infraction un sentiment violent est tr s g n ral tbl 3 2 p 43 Alors qu au Royaume Uni 9 en moyenne des victimes de diff rentes atteintes aux biens ou la personne mentionnent anger comme une suite leur victimation Hough Mayhew 1985 p 70 en France pour chaque type d incident des 3 4 aux 4 5 des victimes prouvent ce sentiment violent et m me c est une r action quasi unanime chez les victimes de violences familiales et d agres sions sexuelles En g n ral ces sentiments violents ne sont durables qu une fois sur deux mais l encore les agressions marquent davantage surtout quand elles sont sexuelles ou se produisent au sein de la famille c est le plus souvent durablement que ces victimes ne d col rent pas Ajoutons que la peur tbl 3 2 p 43 suit l agression bien plus fr quemment que les infractions patrimoniales les 3 4 des agress s et des victimes de violences familiales ont eu peur la suite de l incident et m me 95 des victimes d agressions sexuelles Plut t pas sag re en cas d agression ordinaire cette peur s installe durablement chez les victimes de violences familiales et plus encore chez celles d agressions sexuelles Killias n a t il pas montr que ce sont de loin les violences sexuel les
209. ombiner ou s exclure de fa on variable Comme pour toute cat gorie d acteurs il est n cessaire de conna tre non seulement les positions sociales des victimes et leurs int r ts mais aussi les choix qu elles op rent compte tenu de leur marge de libert autrement dit leurs strat gies sans vouloir donner un sens trop emphatique ce terme Le juriste suppose spontan ment que la victime est destin e devenir un plaignant cette question aussi m rite d tre examin e concr tement Beaucoup d autres solutions s offrent en r alit une victime celui qui s estime l s par une infraction au droit du travail pourra par exemple pr f rer s adresser l inspection du travail ou la juridiction prud homale et ne pas d poser plainte mais il pourra aussi se borner avoir recours son syndicat Une femme battue peut pr f rer s adresser un centre d aide sp cialis sans d poser plainte Selon les cas l int ress 18 peut choisir dans une gamme de recours plus ou moins larges ou les combiner entre eux ou encore ne rien faire Comment satisfaire ces diff rents besoins de connaissance en l absence d un dispositif statistique institutionnel Des enqu tes aupr s des victimes ont t mises en oeuvre sinon en France jusqu pr sent du moins dans de nombreux pays trangers commencer par les Etats Unis Initialement vers 1965 ces grandes enqu tes quantitatives dites enqu te
210. on est touch par l incident mais on n agit gu re gt R agissant motivement ces victimes affichent de surcro t des craintes toujours sup rieures la moyenne quel que soit le type d infraction consid r et sont de celles qui reculeraient le moins souvent devant un homicide perp tr en d fendant ses biens On pourrait rapporter ces attitudes au fait que plus 224 souvent que la moyenne ces victimes ont connu des victimations multiples pourtant les n gociateurs tranquilles fournissent un contre exemple souffrant des m mes maux ils r agissent avec une quanimit inconnue ici Alors que l interrogation sur les causes de la d linquance produit g n ralement un clivage entre ceux qui incriminent le chom ge et ceux qui incriminent une baisse de la moralit ici rien de tel cette classe se caract rise plut t par l accent mis sur la pr sence des trangers la recherche d argent sans travailler et le laxisme de la justice En revanche cette hargne ne s exerce gu re envers la police plus que toute autre cette classe la voit entrav e par le manque de moyens et le laxisme judiciaire encore lui Globalement c est la classe la plus affam e d ordre dans la soci t et qui en r clame le plus l Etat Cette revendication va de pair avec une r sistance au changement plus marqu e dans l ensemble que pour toute autre classe de m me son manich isme est presque toujours plus affirm qu
211. on judiciaire est d ailleurs sp cialement vis e par ces victimes qui sont les plus port es de toutes expliquer la d lin quance par le laxisme judiciaire Toutefois c est aussi ici que l on voque le plus fr quem ment ce sujet le d sir de s enrichir sans travailler Globalement situ es du c t des d fenseurs de l ordre social ces victimes affirment 143 nettement la n cessit d un ordre naturel fond sur l autorit des parents dans la famille que l Etat devrait conforter en prot geant davantage la propri t et en veillant la continuit du service public De ce point de vue elles pr sentent une version att nu e de la classe des affaires lucid es Cette d fense d un ordre social ne s oppose cependant pas tout changement m me si elles conservent la nostalgie d un pass o r gnait davantage la morale elles se situent parmi les moins hostiles au changement social avec les classes de distanci s et d affaires mineures dont pourtant tout les s pare par ailleurs Leur moralisme est empreint de manich isme mais tout en admettant l inn it des mauvais penchants elles ne sont pas sp cialement port es pr ner des solutions d limination ou d exclusion refus d embauche Enfin en mati re de moeurs cette classe ne se d tache clairement des autres que par son hostilit la contraception des adolescentes Il s agit en r sum de gens d ordre plut t morali
212. on obtenus ici sont net tement plus faibles que ceux apparaissant dans les statistiques polici res ainsi pour le vol 5 2 au lieu de 11 environ 6 4 8 pour le cambriolage par exemple au lieu des 15 7 6 Calcul s sur les rubriques qui dans Aspects de la criminalit 1989 p 85 correspondent grosso modo notre victimation de vol vols li s l automobile et aux deux roues moteur et vols simples au pr judice des particuliers 91 officiels ou 20 pour nos agressions simples contre 77 7 des coups et blessures dans les statistiques polici res Aspects de la crimina lit 1988 p 70 71 Certes on peut trouver des explications ces distances on a peu de contr le sur les classements en type d infractions utilis s par les victimes de plus il n y a pas de raison de penser que celles ci soient au courant de toutes les luci dations dont fait tat la police celle ci d ailleurs op re ses comptages sur le nombre d affaires alors que nos taux sont calcul s sur la base des victimes Reste qu entre les deux niveaux d observation on change souvent d ordre de grandeur Bref du point de vue des victimes leurs plaintes ne sont pas trait es peu pour les agressions pas pour les vols il y a un gouffre entre la propension faire appel la police et la prestation fournie Si on met part les victimes de violences familiales satisfaites plus de 56 on ne s tonnera pas d un taux d
213. ons sont en concours Enfin les tentatives des n gociations deviennent h g moniques dans les contentieux o l interconnaissance va de soi L auteur lui aussi peut prendre l initia tive on trouve alors une gradation analogue mais avec des fr quences toujours bien moindres N oublions pas cependant que nous ne connaissons que les tentatives qui sont all es assez loin pour que la victime en entende parler Enfin on peut imaginer une forme un peu sp ciale de n gociation dans laquelle l au teur tente d intimider la victime pour l emp cher de donner une suite l affaire Aux dires des victimes pareille hypoth se est peu pr s inexistante en cas de vol de cambriolage et m me de consommation on la rencontre entre 2 et 3 fois sur 10 en mati re de vie des af faires 20 4 agressions sexuelles 21 1 agressions 25 6 et infractions au droit du travail 30 8 Surtout elle fr le la moiti des cas 46 3 dans les violences familiales o la victime est particuli rement vuln rable aux pressions de l auteur du fait que tous deux cohabitent f l entourage Il y a toujours plus d une victime sur quatre pour chercher appui aupr s des parents ou des amis Cette aide est particuli rement recherch e par les victimes de violences fami 100 liales d agressions sexuelles ou d infractions au droit du travail C est en mati re de vol et de cambriolage qu elle est la moins demand e tbl 3 2 p 40
214. ons plus nombreuses C est pourquoi nous avons simplifi la proc dure tout en conservant la m me d marche chercher comprendre ce que les victimes nous disent de l incident la lumi re de leurs repr sentations et de leurs caract ristiques sociales Une premi re tape a donc consist identifier des cat gories de victimes sur la base des caract ristiques de l incident ou plut t d un nombre limit de ces caract ristiques Pour choisir les variables pertinentes nous nous sommes fond s sur l analyse transversale inter infractions en veillant prendre en compte chacune des grandes dimensions de la description de l incident impact psychologique dommage recours Sur ce choix s exer ait en outre une autre contrainte li e aux effectifs il fallait que les variables retenues aient une distribution suffisamment quilibr e pour permettre avec les repr sentations et les caract ristiques sociales des tris crois s qui fussent lisibles En d finitive trois variables ont t retenues sous forme dichotomique toujours en raison de la faiblesse des effectifs l existence ou non de cons quences durables pour la sant l analyse transversale a montr que c est chez les victimes Ge violences famiiiaies que ces cons quences sont de loin les plus fr quentes 197 l existence ou non d une peur durable suite l incident l encore l analyse transversale a montr que ces victimes sont parmi
215. opulation tout venant Ce faisant nous avons d j amorc une comparaison entre victimes d infractions diff rentes Les donn es de cette premi re enqu te ne permettaient n anmoins pas d aller beaucoup plus loin elles ne fournissaient sur chaque personne interrog e qu une demi douzaine de crit res Ceux ci permettaient de diff rencier les personnes mais non leur fa on de r agir diff rents incidents IL fallait donc recourir un mat riau plus fourni D o la seconde enqu te qui interroge uniquement des victimes mais beaucoup plus en d tail I Comparaison des r sultats des deux phases d enqu te Cette seconde enqu te est tir e de la premi re on y interroge des gens qui s taient pr c demment reconnus victimes Toutefois cette nouvelle population n est pas globalement un simple chantillon des victimes apparues au cours de la premi re phase Surtout soucieux de disposer pour chaque infraction d un nombre suffisant de victimes nous avons cherch prendre toutes les victimes disponibles dans les infractions rares et en contrepartie seulement des chantillons dans les infractions fr quentes voir chapitre 1 En outre certaines de ces victimes ont pu finalement refuser de participer cette deuxi me phase et d autres n ont pu tre retrouv es TE Avant donc d utiliser les r sultats de cette nouvelle enqu te il est n cessaire d examiner jusqu quel point la nouvelle population tu
216. ore rappeler les objectifs de cette enqu te elle ne s attache pas essentiellement la des cription des incidents encore moins leur comptabilisation Elle vise plut t d crire la gamme des r actions des enqu t s ce qui leur est arriv Par ailleurs on souhaitait ne pas suite note 6 statistiquement une telle augmentation ne nous paraissait pas encore suffisante pour am liorer sensiblement les possibilit s de traitement des donn es c est pourquoi nous avons d cid d op rer un choix et de favoriser deux des sous chantillons en les accroissant ventuellement chacun de 30 interviews d abord le cambriolage de fa on pouvoir faire des op rations statistiques un peu plus pouss es sur une mati re qui concerne au premier chef le d bat public sur l ins curit ensuite la fraude la consommation Le fort rendement dans la phase 1 de cette cat gorie 606 r ponses positives pour 2 076 personnes avec 69 5 d acceptation d une entrevue ult rieure nous avait laiss s perplexes nous craignions soudain que cette cat gorie volontairement si vague n ait attir elle des r ponses trop diverses inconsistantes ou parcellaires pour que l analyse soit profitable C est pourquoi la d cision de la charger de questionnaires suppl mentaires tenait beaucoup du pari Ou bien nous aurions investi beaucoup d entrevues pour obtenir peu d informations utilisables ou bien notre t nacit tait r com
217. oror ea nnno EAE mets 46 IV Le traitement des donn es ssee 47 A l analyse multivari e les nu es AVHAMEQUES rs rs is res RS ENA 48 B analyse des victimations de violences familiales et d atteintes li es la vie des AT AlLeS j indien does Dre a 49 C le cas particulier des victimes d agressions sexuelles 50 II me partie les victimes Aspects g n TOUR si cesse dadeer ride ess da 51 Chap tre 2 Comparaison entre victimes et population d ensemble 53 a ceux qui se d clarent agress s 60 b ceux qui se d clarent victimes d une agression sexuelle 61 c ceux qui disent avoir t agres s s par des proches 62 d ceux qui se d clarent vol s 63 e ceux qui se disent cambriol s 64 f ceux qui s estiment victimes d infractions de consommation 65 g ceux qui se jugent victimes d une infraction au droit du travail 67 h ceux qui s estiment victime d une infraction d affaires 68 Chapitre 3 Victimes de ceci victimes de I II cela enqu te 1149 71 Comparaison des r sultats des deux phases d enguete cesserit side daEs sise 71 Les diff rentes victimations circonstances r actions recours 79 l1 les circonstances 2i2 1 saura ssscre 79 2 Tes dommages sasssa kea sicsimsssesrs st 82 3 r actions psychologiques 84 4 Tes T COUrS ss sini ten dossEtes dense 87
218. ouloir les transmettre leurs enfants Leur sensibilit politique les fait se placer d une part plus souvent au centre et au centre droit d autre part plus souvent gau che que ne le fait l ensemble de l chantillon Traduites en sympathies partisanes ces pr f rences donnent d une part une surrepr sentation de l UDF qui vient l son rang le plus lev 14 3 contre 10 5 en moyenne d autre part une surrepr sentation du PC qui le met galement son maximum tr s faible cependant 7 1 contre 5 4 en moyenne Vivant comme les n gociateurs tran quilles quoique moins fr quemment qu eux Paris en r gion parisienne et dans les grandes villes de province les inquiets sont galement surrepr sent s dans les villes moyennes de 10 100 000 habitants ils sortent fr quemment quoique moins que les tran quilles mais ce sont eux qui de toutes les victimes de l chantillon ont la plus fr quente 220 implication dans la vie associative 3 Les associatifs La classe des associatifs regroupe 83 victimes soit 28 1 de l chantillon Elle se caract rise d abord par la fr quence des dom mages importants que ces victimes estiment avoir subis 41 au lieu de 28 5 en moyenne En revanche les r actions motionnelles apr s l incident ne sont pas particuli rement r pandues n tait une perte de confiance tr s g n rale et souvent durable Une autre caract ristique m
219. parer les d g ts Cette mani re de minimiser l incident s inscrit dans une certaine r serve envers la 161 d linquance en g n ral bien que 75 d entre elles la consid rent comme un probl me grave les autres classes ont toutes des taux encore plus lev s Plus significatif peut tre c est la classe la moins craintive elle est la seule en particulier dont la peur des atteintes aux biens se situe nettement sous la moyenne C est d autant plus notable que globalement la perspective de subir des atteintes aux biens inqui te fortement les cambriol s Cette atti tude ne tient pas non plus au fait qu il s agirait de victimes sans grande exp rience de la d linquance c t d un groupe l g rement surrepr sent de victimes d butantes 30 4 3 contre 28 1 en moyenne on constate une pr sence beaucoup plus massive de multivictima tions h t rog nes 59 5 contre 54 1 en moyenne Compte tenu de ce qui pr c de on ne s tonne pas de ce que cette classe soit la plus hostile au meurtre d autod fense L absence de pr occupation se traduit galement dans l attitude vis vis des sources d information sur la d linquance faisant moins confiance que l ensemble des autres classes au discours policier et celui des m dias ces victimes voquent galement moins souvent que les autres le sujet de la d linquance avec leur entourage Moins critique que les autres classes l gard de la poli
220. pas par l ge mais est celui qui le plus souvent a des enfants au foyer il sort relativement peu le soir et a le plus souvent suivi une scolarit de niveau secondaire et ou technico commercial Sinon le sentiment d avoir t impr gn de valeurs religieuses rien ne le distingue en ce domaine Sans implication associative il est le groupe qui se place le plus souvent au centre de l chelle politique et le deuxi me par la fr quence des sympathies partisanes de droite C est dans ce groupe qu on trouve les patri 205 moines les plus fr quemment diversifi s ce sont ceux qui sont le plus souvent compos s de la propri t du logement principal de comptes terme d objets pr cieux Du cas b nin il se distingue enfin par l habitat qui est princi palement rural et par la composition socio professionnelle surtout marqu e par la pr sence d inactifs ce qui n est le cas d aucun autre groupe 3 Les cas interm diaires L encore nous nous trouvons en pr sence d un groupe de 7 membres soit 17 1 de la population C est sans doute celui dont l inter pr tation est la plus risqu e sa d finition est interm diaire entre celle des deux types pr c dents des cas graves cons quences pour la sant et peur toutes deux durables comme dans le deuxi me type mais non suivi d appel la police ce qui le rapproche du premier Les croisements avec les variables relatives l incident placent galement so
221. pas sous repr sent s mais plut t un peu surrepr sent s A partir de 65 ans l inverse la sous repr sentation devient plus nette tableau 2 1 2 2 encore qu elle ne soit pas confirm e par les sondages IFOP tbl 2 2 Il faut carter l id e que les personnes g es sont moins expos es au cambriolage parce qu elles vivraient davantage chez d autres ou en collectivit Les tudes d mographiques montrent au contraire qu elles vivent plus souvent seules jusqu des ges tr s avanc s Audirac 1985 Mais peut tre surveillent elles mieux leur domicile puisqu elles le quittent moins 64 que des gens en activit Authier 1986 147 Waller Okihiro 1978 50 Ici encore les classes d ge surrepr sent es varient selon les professions moins de 35 ans chez les ouvriers de 25 49 ans chez les professions lib rales cadres sup rieurs et employ s et seulement de 35 49 ans chez les artisans commer ants tbl 2 6 Comme pour le vol les professions lib rales cadres sup rieurs sont surrepr sent s mais cette fois ci en compagnie des artisans commer ants et non des employ s Les r sultats les plus nets sont peut tre ceux concernant la r partition g ographique les habitants de la r gion parisienne sont mas sivement surrepr sent s ils repr sentent les deux cinqui mes de ce groupe pour un cinqui me de la population totale notons cependant que les sondages IFOP tout en surrepr
222. pens e par l apport d une bonne information ais ment traitable statistiquement dans un domaine absolument inexplor jusqu alors par les recherches de victimation Ce choix avait d ailleurs un autre avantage par le jeu des multivictimations il nous permettait d accro tre en tout tat de cause le nombre de questionnaires sur le vol et le cambriolage statistiquement les plus fr quents 39 se restreindre leurs ventuelles relations avec des institutions p nales mais pouvoir explorer tous les autres recours envisag s par eux A Les sources de l instrument Le questionnaire 7 a t construit prin cipalement partir de trois sources La plus importante est une recherche quali tative r alis e par entretiens r trospectifs aupr s d une population contrast e de 37 victimes La victimation n ayant gu re fait l objet d enqu te empirique en France il nous tait apparu indispensable de faire pr c der l enqu te quantitative grande chelle par une exploration non standardis e des profils d attitudes et de comportements A sauter cette tape on risque d abord de construire le questionnaire de fa on arbitraire en s appuyant sur des postulats dont la plausibilit n a pas t test e du moins en France on aurait manqu ensuite d hypoth ses pour analyser les donn es recueillies Robert Zauberman 1985 Les grandes enqu tes de victimation trang res constituent la deuxi me source importa
223. phase 1 et la phase 2 de la recherche et se trouve compens e par une croissance de la cat gorie des interm diaires et employ s La r partition par agglom ration fait appara tre un glissement global des grandes vers les petites La structure par sexe des cambriol s n est pas modifi e leur r partition par ge est galement bien conserv e n tait un l ger affaiblissement des moins de 25 ans au profit des cat gories de 35 65 ans mais ce mouvement demeure mod r La structure socio profession nelle est un peu plus touch e sans tre boulevers e cadres et professions intellec tuelles sup rieures 12 1 au lieu de 10 5 et surtout artisans commer ants 11 7 au lieu de 7 1 se renforcent aux d pens des ouvriers 6 4 contre 11 4 Dans la r partition par taille d agglom ration toutes les cat gories sont relativement stables sauf l agglom ration parisienne dont la repr sentation chute assez nettement 35 6 au lieu de 41 1 Les victimes d infractions au droit prot geant les consommateurs pr sentent une r partition par sexe assez peu modifi e Leur structure par ge fait appara tre un renforce ment du groupe des 35 49 ans 35 6 au lieu de 28 8 compens par un affaiblissement mod r des 50 64 ans 12 5 au lieu de 16 et plus 19 marqu des moins de 25 ans 10 8 au lieu de 16 2 La composition socio professionnelle demeure comparable celle observ e en phase 1 avec seulement un
224. portante tbl 2 7 et la surrepr sentation des cadres sup rieurs professions lib rales est sp cialement accentu e dans le cas parisien tbl 2 8 g ceux qui se jugent victimes d une infraction au droit du travail Comme pour la consommation on retrouve une certaine tendance inclure des incidents dont le caract re p nal est parfois douteux Ici le rapport hommes femmes est invers 52 48 au lieu de 47 53 tbl 2 1 encore que les sondages IFOP pr sentent un sex ratio conforme la moyenne nationale tbl 2 2 Cette sous repr sentation des femmes ne c de que chez les employ s une cat gorie massivement f minine tbl 2 4 Comme pour le vol on observe une plus grande proportion de personnes g es de moins de 50 ans particuli rement de 25 34 ans tbl 2 17 Bien entendu les salari s sont surrepr sent s particuli rement les ouvriers 26 au lieu de 13 puis les employ s 42 au lieu de 26 tbl 2 1 Le ph nom ne le plus marquant est la surrepr sentation des employ s parisiens 40 des effectifs de ce groupe sont des employ s dont la moiti en r gion parisienne tbl 2 8 La r partition g ographique est analogue celle rencontr e en mati re de consommation co y 67 forte surrepr sentation de la r gion parisienne et sous repr sentation consid rable des communes rurales tbl 2 1 h ceux qui s estiment victimes d une infraction d affaires Ce groupe de taille tr s restr
225. qu te disparait totalement la structure par ge se concentre sur les 25 49 ans en raison de pertes affectant aussi bien les plus jeunes que les plus de 50 ans La r partition socio professionnelle est dans l ensemble mieux conserv e avec cependant une diminution des ouvriers 10 5 au lieu de 15 2 dont profitent les inactifs 36 8 au lieu de 32 6 mais on observera que ce changement repr sente le d placement d un seul individu La structure par agglom ration reste dans l ensemble comparable celle pr c demment observ e avec cependant un glissement au d triment des grandes villes de province 26 3 73 contre 34 et au profit des petites 36 8 3 contre 26 1 Il aurait suffi cette fois de d placer deux individus pour ne pas observer cette distorsion M me proc dure encore pour les victimes de violences familiales en recueillant cette fois 41 interviews 143 victimes d nombr es dans la premi re enqu te La minorit d hommes se r duit sans toutefois dispara tre 24 4 contre 33 6 5 La structure par ges conna t une modification notable les moins de 25 ans perdent la moiti de leur poids 17 1 au lieu de 31 5 et corr lativement les 35 49 ans dou blent presque le leur 43 9 au lieu de 23 8 La r partition socio professionnelle est aussi assez profond ment modifi e compte tenu de la faiblesse des valeurs absolues on ne s attardera gu re au doublement des artisans co mme
226. que deuxi me question les victimes des diff rents types d incidents ainsi d finis ont elles une sp cificit id olo gique et socio d mographique 72 Nous pr sentons ci apr s la description des diff rents types de victimes identifi s pour chaque sorte de victimation Nous avons cherch de diverses fa ons faciliter la lecture de ces d veloppements n cessairement r p titifs D abord en dotant chaque type d un nom qui s il cherche caract riser le plus fid lement possible les victimes en cause est cependant n cessairement r ducteur il faut se garder de r ifier les victimes par cette tiquette En particulier dans l analyse des diff rentes victimations nous 111 avons parfois t amen s donner des noms simi laires certains types cette parent n implique pas une ressemblance troite entre eux sur tous les plans Nous nous sommes aussi efforc s de limiter les nombres l indispensable tout en renvoyant le lecteur int ress aux tableaux d taill s figurant au vol 2 p 65 et ss Enfin pour les donn es relatives aux repr sentations sociales nous avons produit des graphiques cf vol 2 qui permettent une comparaison ais e des diff rents types de victimes 112 CHAPITRE 4 LES VOLES Lorsqu on tente d op rer des distinctions parmi les 402 vol s de l chantillon on finit par les r partir en 5 classes assez nettement diff renci es les distanci s
227. que m diate mesur e personnalis e plut t qu his toire du droit appara t comme id ologie du droit dans le contexte de la construction d un Etat qui cherche se r server le monopole de la contrainte et de la sanction Verdier 1980 1984 Car ce qui tait en jeu dans cette opposi tion mythique entre vengeance barbarie et justice civilisation c tait bien la l gitima tion d un Etat toujours en train de se construire Porteur de l int r t g n ral il semblait toujours menac des assauts plus ou moins ill gitimes de victimes cherchant utili ser pour leurs seuls int r ts priv s la puis sance publique Ce n est que depuis une trentaine d ann es que la victime a commenc tre admise par la doctrine comme autre chose qu une rivale de l Etat comme sa collaboratrice dans l adminis tration de la justice criminelle notamment au stade de la poursuite Le droit de la victime de mettre en route la machine p nale appara t main tenant comme une utile contrepartie aux pouvoirs 1 4 d appr ciation de l opportunit des poursuites du Minist re Public Plus m me la victime peut se faire compl mentaire du Minist re public en v rit le plus petit souci d efficacit r pressive condui rait lui reconna tre devant la prolif ration de textes p naux la possibilit de prendre en charge la d fense d int r ts d ordre plus ou moins g n ral faute de quoi seraient exclus en pratique de
228. r ants 4 9 au lieu de 2 8 ou la baisse des ouvriers 12 2 au lieu de 16 1 Plus significatives sont la disparition des cadres et professions intellectuelles sup rieures O au lieu de 9 1 et la croissance des interm diaires et employ s 43 9 au lieu de 31 4 L agglom ration parisienne est moins repr sent e 19 6 au lieu de 25 2 tout comme les grandes villes de province 31 7 au lieu de 34 1 Les villes de 1 000 100 000 habitants en b n ficient 43 9 au lieu de 36 4 Parmi les trois groupes d infractions de violence ce dernier seul s carte fortement de la structure observ e dans la premi re enqu te Nous avons chang de m thode pour les trois infractions qui vont maintenant tre examin es On obtenait en effet dans la premi re phase un nombre de r ponses beaucoup plus lev ce qui autorisait n en retenir qu un chantillon 74 La r partition par sexe des vol s tait comparable en phase 1 au ratio national Ici la surf minisation est un peu accentu e 55 2 contre 52 5 En revanche la structure par ges est repr sentative Il en va globalement de m me pour les cat gories socio professionnelles l exception d une l g re perte des ouvriers 11 4 au lieu de 14 et d un certain gain des interm diaires et employ s 35 1 au lieu de 30 4 On est l typiquement dans un cas o la perte ouvri re est un artefact du changement de nomenclature CSP PCS entre la
229. r ciation peu enthousiaste envers cette institution 71 la jugent trop bureau cratique mais c est inf rieur la moyenne 75 3 plus caract ristique 72 6 contre 65 7 en moyenne estiment qu elle manque de moyens on consent moins souvent que la moyenne exon rer la police en incriminant le laxisme de la justice 51 6 contre 60 3 en moyenne et enfin la fr quence de ceux qui estiment les policiers paresseux est dans ce groupe l g rement sup rieure la moyenne 33 9 contre 32 2 Globalement c est la classe qui para t la moins nostalgique du pass elle est plut t non manich enne et particuli rement r ticente admettre que des enfants puissent avoir un mau vais fond 83 9 contre 43 1 en moyenne En revanche c est en son sein que se trouve la plus forte minorit pour approuver le refus d embauche d un ex d tenu 12 9 contre 9 6 en moyenne Plut t lib rales en mati re de moeurs quoique parmi les plus fr quemment r ticentes l usage suicidaire de la drogue 62 9 contre 58 9 en moyenne ces victimes sont galement parmi les moins attach es l ordre et notam ment attendent peu de l Etat particuli rement en mati re de d fense de la propri t 33 9 contre 39 7 en moyenne 244 En bref ce groupe globalement assez peu crisp manifeste en m me temps une peur du crime qui fait appara tre en son sein une inat tendue minorit x nophobe
230. r s demandeur d ordre mais gu re de protection de la pro pri t probablement parce qu on n y craint peu le vol et le cambriolage En bref un groupe plus hostile au change ment et affam d ordre que vraiment attach aux valeurs C est largement un groupe ouvrier 6 sur 11 alors que la proportion moyenne est du tiers et il s agit surtout d ouvriers non qualifi s de surcro t ind pendants cadres et agriculteurs sont absents Ajoutons que la sco larit primaire est son plus haut niveau 6 11 alors qu elle n exc de g n ralement pas le cinqui me De m me c est le groupe le moins patrimonialis encore que 4 d entre eux soient propri taires de leur logement Peu religieux et peu associatif ce groupe est partag entre gauche mod r e 5 11 et extr me droite 2 11 Bref il s agit d ouvriers faiblement qua lifi s faible capital culturel et patrimo nial qui manifestent envers l ordre un attache ment surtout ritualiste Ils restent inertes devant un incident vrai dire peu grave mais ce n est peut tre pas sans quelqu amertume Conciusion Le couple dommage recours permet de regrou 253 per ces classes en deux sous ensembles peu pr s quilibr s dans un cas le dommage est important et l on a recours des institutions dans l autre ce type de solution est absent mais le dommage lui m me est faible Voyons tout d abord ce dernier cas de figure On y trouve
231. r annexe I pl 61 enqu te tbl 2 6 Mais n y a t il pas l le signe d une moindre r ticence en parler Tr s rares en milieu rural ces victimes sont tr s surrepr sent es en r gion parisienne c ceux qui disent avoir t agress s par des proches En posant cette question nous cherchions atteindre les violences intra familiales par exemple le cas des femmes battues c est globa lement ce que nous avons recueilli avec n anmoins quelques interview s qui ont inclus dans cette cat gorie des diff rends entre voisins Comme dans le cas pr c dent il s agit surtout de femmes mais l encore pas exclusive ment le tiers des 143 r ponses positives provient d hommes ce sont alors plut t soit des ouvriers soit des professions lib rales ou des cadres sup rieurs tbl 2 4 Ce groupe est jeune avec une surrepr sen tation des moins de 35 ans et plus encore des moins de 25 ans C est entre 25 et 34 ans que l on y rencontre le plus de femmes tbl 2 3 Ici encore on note une surrepr sentation des professions salari es avec peut tre une distinction entre sexes contrairement ce qu on a not plus haut pour les hommes chez les femmes il s agit plut t d employ es ou alors d inactives tbl 2 4 on observe par ailleurs une distinction entre groupes profes sionnels selon l ge les inactifs sont plut t des jeunes les ouvriers sont surrepr sent s entre 25 et 34 ans des cadres
232. r des diff rends priv s il est cependant visible que celui ci a une certaine coh rence On peut y voir la manifestation du d sir ou du besoin 7 de certains interview s de s exprimer d tre reconnus comme victime quitte pour cela forcer le carcan du questionnaire suite note 1 les victimes d impay s s adressent de pr f rence au tribunal de commerce tout en acceptant des n gociations avec leur adversaire les victimes de concurrence d loyale tendent se tourner vers leur milieu professionnel ils sont nombreux s adresser leurs coll gues et surtout dans leur majorit leurs organisations corporatives les victimes d autres litiges ou d escroquerie et d abus de confiance recherchent pour leur part un r glement n goci avec l aide d un conseii juridique 263 CONCLUSION GENERALE A l origine de ces recherches tait notre besoin de conna tre mieux le processus p nal les travaux sur la police montraient combien d affaires ne devaient leur arriv e sur la sc ne p nale qu l initiative des plaignants D s lors n observer que l action des professionnels apparaissait de plus en plus insuffisant des acteurs occasionnels les victimes notamment pouvaient tenir un grand r le sans que l on w sache grand chose leur propos Une autre raison encore poussait au lance ment de ces recherches on ne compte plus les programmes d aide aux victimes d indemnisation de m diatio
233. rants plus de 60 et ce sont les frustr s et les organis s qui all guent un dommage mat riel important qui ont le plus haut taux de d claration 75 et 70 respectivement alors que les distanci s les affaires lucid es et les choqu s se situent entre 61 et 64 La question des pr cautions cons cutives l incident brouille galement le clivage id ologique les frustr s ne suivent pas les prudents organis s et choqu s qui cherchent se pr munir et se situent cet gard au c t des distanci s et des victimes d affaires mineures Deux autres recours d ordres tr s dif f rents prennent une certaine importance en mati re de cambriolage ce sont par ordre de fr quence l appel des entreprises charg es de r parer les d g ts caus s par l incident 40 des cas et le fait de s adresser son entourage pour en obtenir r confort conseils ou aide il s agit en g n ral du voisinage 31 3 des cas ou de la parent le 24 2 beaucoup plus rarement des coll gues 7 8 2 Le recours des entreprises est vraisemblablement li avant tout des circonstances de fait et est pratiqu surtout par les distanci s les victimes d affaires lucid es et les organis s D un autre c t ce sont surtout les choqu s dominante f minine et un peu moins fr quemment les organis s plut t g s qui se tournent vers leur entourage Nous retrouvons do
234. re 28 2 contre 17 1 en moyenne secondaire 30 8 contre 22 8 en moyenne les autres niveaux sont sous repr sent s On observe une sous repr sentation des actifs 48 7 contre 55 2 en moyenne et une surrepr sentation des femmes au foyer du m me ordre que celles des organis s La distribution des positions sociales r v le une l g re surrepr sentation des employ s 25 6 contre 21 4 en moyenne des ouvriers 15 4 contre 13 5 des inactifs sans statut identifiable 10 3 contre 4 6 inversement les cadres et professions intellectuelles sup rieures sont tr s sous repr sent s 5 1 contre 21 7 en moyenne ce niveau social modeste correspond le score le plus bas de l chantillon galit avec la classe des affaires mineures sur l indicateur de diversit du patrimoine par rapport aux classes des frustr s et des organis s on constate une forte sous repr sentation au patrimoine immobilier ici toujours tr s minoritaire seuls mergent un peu en restant un tr s bas niveau les bons du tr sor et les objets pr cieux Id ologiquement cette classe est l g rement moins religieuse que la moyenne quel que soit l indicateur retenu On note d autre part une nette surrepr sentation de l auto positionnement politique la fois gauche et au centre droit ceci se traduit par un triplement du taux de PC 10 3 contre 3 2 en moyenne soit 44 4 des
235. refus de r pondre ou ne sait pas est plut t moyen et en tous cas pas en t te Vivant Paris dans la r gion parisienne et dans les m tropoles r gionales ces victimes sont de celles qui sortent le plus quoique venant seulement au troisi me rang pour leur implication associative elles d passent n an moins de loin la classe des inertes qui est la moins impliqu e 2 Les n gociateurs inquiets La classe des n gociateurs inquiets comprend 56 enqu t s soit 19 de l chantillon Les dommages importants y sont parmi les plus rares et c est l arrangement direct avec l auteur qui vient l esprit de ces victimes plus souvent qu aux autres d ailleurs toutes y recourent et l auteur s y pr te presque tou jours C est la classe par excellence o cette solution para t efficace 76 8 contre 27 1 en moyenne Ces victimes sont les plus nom breuses dire qu elles n ont pas appel la police parce que a ne la regardait pas parce que a n en valait pas la peine et surtout parce qu elles avaient pr f r s occuper elles m mes de l affaire Tr s logiquement presqu au cune d entre elles n imaginerait faire appel la police en cas de nouvel incident Bref c est une classe o des incidents minimes sont ais ment r gl s par un compromis avec l auteur Ce n est pas dire que la d linquance laisse ces victimes impavides Contrairement aux n gociateurs tranquilles qui comme elles
236. retrouver au plan id ologique le relatif d tachement qui semble caract riser ces victimes 72 Dans l ensemble tout en conservant un certain niveau de r sistance au changement qui ne descend pas au dessous du tiers des cas ces victimes sont celles qui compar es aux autres groupes y sont le plus souvent favorables De m me ce sont celles qui prennent le moins souvent jamais plus que dans un quart des cas des positions manich ennes et leur contribution la plus lev e la d fense des bonnes moeurs consiste dans peine les deux tiers des cas proclamer la valeur intrins que du travail 201 d fense pour laquelle elles ne se trouvent m me pas au premier rang Leur d sir d ordre tout en tant notable titre de principe ne leur fait adopter ni les positions les plus chauvines ni les plus crisp es sur la protection de la propri t D ailleurs c est dans ce groupe que la peur des atteintes aux biens tout en restant l g rement majoritaire est la moins fr quente pour les autres peurs ces victimes sont galement bien en retrait par rapport aux autres Moins peureuses elles sont peut tre en revanche plus pr occup es que d autres du probl me de la d linquance encore qu elles n en fassent pas un tr s fr quent sujet de conversation et n accordent qu un m diocre cr dit ce qu en disent les m dias et les policiers La d fiance l endroit de ceux ci tout en tant la plus lev e
237. rigoureuses qu impose la production d un taux de criminalit C est notamment le cas en ce qui concerne la description des faits la p riode de r f rence la datation des v nements etc comme nous le verrons ci apr s De la m me fa on peut on faire liti re du reproche couramment adress aux enqu tes de victimation propos de leur insurmontable subjectivit Quand un interview r pond j ai t victime d un vol cela ne signifie jamais plus que je pense que ce qui m est arriv correspond ce que la loi r prime comme vol 24 Il n est pas certain que ce jugement serait authentifi par l autorit l gitime le juge Inversement d ailleurs un incident dont le caract re p nal est susceptible d tre reconnu par les sp cialistes ou les institutions p nales n est pas n cessairement consid r et trait comme tel par la victime C est l une difficult importante si on pr tend produire une mesure objective du crime Toutefois le caract re minemment subjectif de la r ponse est ce qui en fait l int r t nos yeux c est elle en g n ral qu un incident donn devra sa coloration p nale ou non p nale initiale et c est pourquoi les divers aspects de cette r ponse et ses cons quences sociales nous int ressent davantage que l incident apr s tout ce sont les gens qui s estiment victimes qui composent la client le potentielle de la justice p nale C est dans cette perspective que
238. riph riej total i IN IN i 110 115 i 29 4 31 9 30 6 2 1 8 i i l i 35 3 6 3 16 6 7 ill i i 23 5 21 9 22 5 na annees 2 4 11 8 6 3 8 2 ja PLI LE i i i i 34 4i 22 5 32 1 49 i i i i 34 7 65 31 100 1 j I 1 Tableau n 10 1 Appartenance au noyau dur et nature de l incident ni par l importance du pr judice subi ni par les diff rents types de recours exerc s ni par l impact psychologique de l incident En om es mm mm appara tre comme CS la notion de am N termes ce qui a priori pouvait le groupe de victimes pertinent vie des affaires se r v le en 261 r alit sans consistance D s lors l examen de ses repr sentations sociales et de ses caract ristiques socio d mographiques n a plus gu re de sens on ne peut ici aller au del du constat trivial suivant lequel compos par construction de travailleurs ind pendants le noyau dur se distingue des autres victimes par les caract ristiques et par les positions id ologiques conservatrices habituellement port es par ce groupe social Globalement nous l avons constat supra chapitre 3 la population des victimes d infractions li es la vie des affaires pr sentait un certain nombre de traits sp cifiques fr quence et gravit du pr judice mat riel perte de confiance durable gamme d
239. rt des femmes dans les agressions ordinaires les travaux trangers les montrent g n ralement moins expos es ce risque vont dans le m me sens la masculinisation accrue des victimes d infractions d affaires ainsi que les modifications de leur structure socio professionnelle ou encore la part accrue des victimes de la r gion parisienne parmi les agress s Cette recomposition peut proc der d un double mouvement ou bien tel qui se dit victime un peu rapidement h site ensuite r pondre un questionnaire plus d taill on 78 assisterait une sorte d auto puration des types Ou bien un ph nom ne de prise de parole de certaines cat gories sociales qui seraient d autant plus port es accepter l enqu te qu elles y verraient une fa on d exprimer leurs dol ances Ce serait une autre fa on d expliquer la surrepr sentation plus marqu e des artisans commer ants dans la phase 2 en mati re d agression autant cette surrepr sentation pourrait correspondre un surrisque en mati re de cambriolage comme on l a vu en phase 1 p 11 autant dans le cas de l agression il ne s agit pas du renforcement d une caract ris tique propre Ce que nous savons par ailleurs de la sensibilit de ce groupe au discours s curitaire Stemmelen 1986 nous inclinerait plut t interpr ter cette distorsion d chan tillonnage comme une fa on pour ce groupe d exprimer sa pr occupation Malgr ces distorsions
240. rv l affaire par 209 devers elles ne recourant pas par d finition la police car elles consid raient l affaire comme priv e mais pas non plus d autres instances ni juristes ni parents ou amis Est ce assez pour qualifier ces affaires de b nignes ou est ce plut t le concept de b nignit qui s il oppose bien cas graves et cas b nins pour lesquels les divers recours semblent inutiles est inad quat pour caract riser les cas interm diaires pour lesquels les recours semblent plus difficiles exercer Ainsi ces victimes ne semblent pas en mesure de tenter des n gociations et elles sont soumises de la part de l auteur des tentatives d intimidation Bref nous avons choisi d incorporer dans la construction de notre variable d pendante le recours non recours la police car cet item paraissait tre un bon indicateur de gravit de la situation nous l avions test dans ses rapports avec les dommages au tiers et les recours aux juristes Ces arguments restent valables pour opposer les deux premiers types Mais n avoir pas fait appel la police ne pousse pas ipso facto les victimes du troisi me type vers les cas b nins leur appar tenance au p le grave semble plut t confirm e Simplement ce sont des cas graves qui n ont pas pas encore trouv d issue L observation des variables id ologiques de pratique et de position sociale confirme elle aussi cette parent entre victimes d
241. s des proches 68 2 contre 34 1 en moyenne mais galement pour des minorit s significatives des coll gues et des voisins La minorit significative des recours la S curit Sociale traduit comme pour les hargneux cette fois la fr quence des bles sures Quant au r glement direct avec l agresseur il demeure toujours rare mais finalement aucune d marche n est efficace pour 81 8 du groupe contre 71 9 en moyenne Globalement les victimes de cette classe sont assez nombreuses prendre des pr cautions la suite de l agression on rel ve des mino rit s significatives qui changent d itin raires sortent arm es ach tent de nouveaux quipements de s curit Victimes d agressions souvant de vols avec violences dans l ensemble assez s rieuses et auxquelles ils r agissent fr quemment sinon durablement les membres de cette classe se confient leurs proches et font appel la police mais jugent finalement que rien n est efficace Comme pour la moyenne des agress s la peur du vol et des agressions est l g rement majoritaire en revanche les peurs des autres infractions sont l g rement minoritaires Les 3 4 de ces personnes jugent que la d linquance est un probl me social grave mais cette pr occupation ne d passe pas la moyenne Cependant elles sont plus nombreuses que la 183 moyenne en faire un objet fr quent de conservation mais sans cependant accorder une
242. s lev Il est particuli rement caract ris par la surrepr sentation des employ s nulle part aussi nombreux 27 2 et celle des ouvriers 21 4 Nul autre groupe n a autant de dipl m s de niveau secondaire 24 5 proche de la moyenne pour l instruction technico commerciale il est en dessous la fois pour les niveaux primaire et sup rieur L indicateur de diversit du patrimoine est au plus bas et pour chaque type d l ment de patrimoine cette classe est de celles comprenant le moins de poss dants C est la classe o l on trouve le plus de victimes d cid es transmettre une ducation religieuse leurs enfants mais si elle comporte la plus forte minorit 15 5 3 de pratiquants r guliers elle ne se caract rise pas par une impr gnation religieuse tr s forte S affichant surtout au centre de l chelle politique avec une significative minorit d abstentions elle d clare une proximit nettement surrepr sent e envers le RPR si ceux qui se disent proches du PS sont les plus nombreux ils sont cependant clairement sous repr sent s Ces victimes sont tr s parpill es entre 131 les diff rents types d agglom ration cependant nul autre groupe n atteint de tels pourcentages Paris d une part 14 6 contre 8 5 en moyenne dans les petits villages d autre part 12 6 contre 9 2 en moyenne Peu pourvues de biens issues d un salariat plut t prol taire ces victimes n
243. s sions sexuelles plus encore 0 4 Cependant on peut supposer de plus fortes r ticences en parler dans ces cas ci que dans le premier Martin 1981 Catlin Murray 1979 Malgr tout on remarquera que la fr quence relative 54 des violences intrafamiliales incline ne pas les n gliger C est dans un ordre de grandeur comparable qu on trouve les gens se d clarant victimes d infractions au droit du travail 3 ou la vie des affaires 1 2 encore la comparaison est elle difficile peu pr s tout le monde peut s estimer agress mais les infractions au droit du travail ne concernent que les salari s ce qui est encore beaucoup et les r glementa tions de la vie des affaires ne peuvent concerner qu une minorit de personnes Nettement plus de personnes se d clarent victimes de vols ou de fraudes que de violences ou d infractions aux r glementations cit es Supra ici on commence changer d ordre de grandeur 6 3 d interview s disent avoir t victimes d un cambriolage commis dans les deux ann es pr c dant l enqu te autant exactement que de gens s estimant victimes de fraudes la consommation Plus encore 8 8 de gens s esti ment victimes de vols au cours de la m me p riode tableau 2 1 Globalement la r partition par type de victimation est comparable dans les sondages IFOP tableau 2 2 p 10 faiblesse du niveau des violences entre 0 1 et 2 5 ainsi que des infractions
244. s nettement inf rieures la moyenne En mati re d ordre les positions sont plus complexes Ces victimes sont plus nombreuses que la moyenne proclamer l importance de l auto rit des parents ou r clamer de l Etat la protection de la propri t mais jamais les plus nombreux De surcro t ils sont moins nombreux 234 LI que la moyenne mettre l accent sur le maintien de l ordre et sont les moins favorables de tous la r glementation de la gr ve dans les services publics Autrement dit on se montre plus attach un ordre priv qu l ordre public et politique et de ce dernier on attend surtout qu il conforte le premier Ceci va probablement de pair avec la tonalit moraliste de leurs prises de positions id ologiques un moralisme vigoureux mais qui ne va pas jusqu la crispation outranci re Cette interpr tation para t renforc e par le contraste entre leurs r ponses concernant la religion et la vie associative et celles tou chant la politique C est une des classes o la formation religieuse est surrepr sent e 74 1 contre 68 5 en moyenne et celle en tous Cas o le projet de transmission religieuse est le plus affirm 55 6 contre 44 5 en moyenne De m me la participation la vie associative y est plus fr quente que la moyenne 37 contre 28 8 Par contraste les questions sur la politique se caract risent par les plus forts taux de non r ponse ou par l inc
245. s agit de la classe la plus f minine 59 8 de toutes celle aussi o les gens d ge moyen 35 49 ans sont les plus surrepr sent s Cons quence logique les couples avec enfants y sont encore plus nombreux qu ailleurs Dans ces conditions il n est pas surprenant d y trouver plus qu ailleurs des femmes ayant interrompu une activit professionnelle pour s occuper de leur foyer 15 contre 10 en moyenne Proche de celui des terrifi s le profil socio professionnel est caract ris par une surrepr sentation des ouvriers 21 5 et plus encore cette fois ci des ind pendants 12 1 Comme chez les terrifi s les 121 cat gories les plus nombreuses professions interm diaires et employ s sont nettement en dessous de la moyenne Il est notable que c est la seule classe o une majorit d actifs estime n avoir pas de s curit de l emploi En revanche le niveau d instruction n est pas exactement le m me que celui des terrifi s effet probable du moindre ge si le primaire demeure surrepr sent le technico commercial l est plus que nulle part ailleurs 33 6 La diversification du patrimoine de cette classe est sup rieure la moyenne quoiqu inf rieure celle des terrifi s Au deuxi me rang pour la fr quence de possession d un patrimoine immobilier elle appara t toutefois moins souvent pourvue en patrimoine mobilier sauf pour les objets de valeurs o elle r
246. s cas les plus fr quents vol cambriolage consommation la proportion des hommes et des femmes ne diff re pas de celle de la population nationale Au contraire et ce n est pas surprenant on trouve davantage de femmes parmi les victimes d agressions sexuelles et de violences familiales davantage d hommes parmi les victimes d infractions d affaires On trouve aussi une plus grande proportion d hommes en mati re d agressions et de droit du travail moindre cependant que ce que l on aurait pu attendre Les moins de 25 ans sont particuli rement nombreux parmi les victimes de violences ils le sont encore quoique plus mod r ment dans les cat gories vol et droit du travail au contraire ils sont relativement peu nombreux parmi les victimes de cambriolages d infrac tions de consommation et surtout d infractions d affaires Les 25 34 ans sont particuli rement nom breux dans tous les groupes Les 35 49 ans sont galement surrepr sent s sauf pour les violences La rupture s op re 50 ans les gens plus g s apparaissent rarement victimes sauf pour le cambriolage et la vie des affaires Quant aux plus de 65 ans ils sont en g n ral tr s peu pr sents parmi les victimes d infractions 69 Finalement et tant les sondages IFOP que l enqu te internationale de victimation portant sur la France Interview 1989 tableau 322 le confirment on est surtout victime dans la force de l ge ce sont les 25 49 a
247. s de victimation victim surveys visaient obtenir un surcro t d information sur le chiffre noir une poque o la criminalit semblait augmenter rapidement au point de devenir un l ment central du d bat politique En quelques ann es un effort humain et financier consid rable fut concentr sur ce domaine notamment travers la mise en place d un programme d enqu tes annuelles le National Crime Survey NCS qui se poursuit encore D autres pays ont par la suite embo t le pas aux Etats Unis en Europe en Australie et dans les Am riques Une caract ristique essentielle de ce branle bas de combat tait son lien avec un souci majeur de politique criminelle conna tre le niveau r el de la criminalit est indispensable la fois pour laborer une politique p nale planifier les moyens n cessaires et en valuer les effets De plus ces enqu tes participaient de tout un mouvement de d finition d indicateurs sociaux qui a export dans ce domaine pr cis la fois ses probl matiques et ses chercheurs minents On consid rait le niveau de criminalit que 19 tives ainsi la fraude fiscale pourtant consi d r e comme grave dans certains groupes sociaux Robert et Faugeron 1980 180s Ocqueteau et Perez Diaz 1989 elle limine encore les infractions de nature consensuelle comme le trafic et la vente de stup fiants ou la corruption de fonctionnaire et les infractions sans victime du tout
248. s de la recherche qualitative aupr s de victimes Cette recherche avait fait appara tre la pertinence d un certain nombre d organisateurs du discours comme l opposition pass pr sent 44 celle entre ville campagne ou encore les diff rences sociales manifestes ou dissimul es Elle avait galement montr la n cessit d explorer certains th mes comme la peur du crime la tendance consid rer la d linquance comme un probl me de soci t pr occupant la sensibilit aux informations sur la d linquance et la propension s en trouver victime par procuration enfin l admission ou le rejet de l autod fense des biens Pour organiser ces diff rentes dimensions on a int gr des s quences de questions qui apparte naient des chelles dans les recherches de repr sentations notamment sur la r sistance au changement sur la tendance interpr ter le monde de fa on manich enne enfin sur l adh sion aux institutions 3 Identification Pour analyser la mani re dont les victimes pr sentent leur exp rience il faut davantage d informations que n en fournissent les questions standard d identification Ainsi on a ajout aux questions d tat civil des interrogations sur le mode de vie seul ou en couple avec ou sans enfant ce qui peut permettre de mieux comprendre l motion ressentie ou la peur v cue De m me on a introduit des questions sur la fr quence des sorties le soir et sur la partici
249. s nettement que dans le mod le vols cambriolages mais de fa on lisible malgr tout des groupes sociaux por teurs de certaines constellations d attitudes groupes domin s tendance conservatrice qui s irritent mais ne font rien cols blancs lib raux qui tentent de se d fendre L encore le rapprochement est possible avec les travaux d Ocqueteau et Perez Diaz ces groupes si faiblement d finis soient ils ressemblent ceux pour qui la r pression des infractions de consommation repr sente une priorit plus grande que pour tout le reste de la population 1989 p 186 et ss p 210 et ss Bref dans les r cits d infractions en mati re de consommation on commence reconna tre des d bats id ologiques plus g n raux Une telle conclusion serait assez congruente avec ce que l on sait du changement 271 des valuations de gravit des infractions dans le domaine de la consommation elles sont actuellement r prouv es plus fortement et par des fractions plus larges de la soci t qu il y a seulement quinze ans Ocqueteau et Perez Diaz 1989 Quant aux strat gies diff rentes employ es elles ont presque toujours un point commun le profond pessimisme des victimes sur leur efficacit Voil donc un contentieux mergeant dont l importance constitue une des grandes surprises de cette enqu te ces victimes t tonnent sans grand succ s la recherche de solutions nouvelles On est frapp notam
250. s nombreux que toute autre mettre en cause le d sir de s enrichir sans effort On n y trouve plus non plus la confiance dont les pr c dents gratifiaient la police c est le groupe le moins port consid rer qu elle manque de moyens ou n est pas soutenue par la justice en change il est unanime la trouver bureaucratique La d nonciation vise plut t l institution que les agents qu il n est pas plus port que la moyenne trouver paresseux Seule note discordante dans cette m fiance l gard de la police les trois quarts des membres de ce groupe estiment qu elle n exag re pas l importance de la d linquance Peut tre faut il rapprocher de ces jugements sur la police ce qui est dit sur la peur du crime une seule d linquance fait vraiment peur ces victimes les vols et les cambriolages celle qui est effectivement tr s fr quente et o la police prouve son inefficacit 10 cas sur 13 Pour toutes les autres d linquances les peureux sont parmi les moins nombreux au sein de cet ensemble De m me 9 d entre eux sur 13 tiennent la d linquance pour un probl me social s rieux mais c est la moindre proportion de toute la population C est galement le groupe o l on en parle le moins celui o l on se fie le moins aux messages m diatiques La r sistance au changement y est dans l ensemble peu affirm e leur manich isme est moyen voire m diocre et ils se montrent plut t permissifs en mati
251. sants mais ils admettent un changement social qui ne remette pas en cause les fondements de l ordre des conservateurs clair s en somme ce que l on peut rapprocher de leur niveau d instruction plus lev que celui des autres classes conservatrices Les femmes y sont surrepr sent es 57 1 moins cependant que parmi les choqu s C est une classe g e comme celles des frustr s et des choqu s les plus de 50 ans y repr sentent 42 9 de l effectif 36 7 en moyenne alors qu on en trouve 43 6 parmi les choqu s par sa proportion de personnes tr s g es gt 65 ans elle se rapproche plut t des frustr s que des choqu s o pr dominent les 144 50 64 ans Cependant le niveau d instruction y est plus lev que dans les autres classes g es en effet si cette classe vient au premier rang pour le primaire sup rieur 12 7 5 elle se hisse aussi au deuxi me rang derri re les distanci s pour l enseignement sup rieur 33 3 contre 29 9 en moyenne ce qui est remarquable pour une classe aussi g e La surrepr sentation f minine et l ge lev expliquent que les actifs soient nettement sous repr sent s 47 6 contre 55 2 en moyenne c est avec les choqu s la classe o ils sont le moins nombreux on y trouve davantage de retrait s 20 6 contre 16 en moyenne et de femmes au foyer 23 8 dont 19 1 de femmes au foyer ayant exerc une activit
252. satisfaits les conseill s les n gociateurs les plaideurs et les affaires mineures l 1 Les satisfaits La classe des satisfaits regroupe 27 personnes soit 18 5 de la population Dans cette petite classe le tort occasionn par l incident appara t s rieux non seulement 63 de ses membres jugent le pr judice mat riel lev contre 47 3 en moyenne mais encore nul autre groupe ne rel ve aussi souvent un dommage physique 18 5 contre 13 7 en moyenne Il n est donc pas surprenant que les r actions envers l auteur soient d nu es d am nit gu re plus que la moyenne n anmoins 81 5 contre 78 8 Le sentiment de perte de confiance y est moins r pandu que dans aucune autre classe 51 8 contre 77 4 et celui d avoir se d brouiller seul rare non seulement il est plus faible que dans les autres classes 33 3 contre 69 9 en moyenne mais c est en outre le seul cas o il est minoritaire 1 Les tableaux et graphes relatifs aux victimesd infractions au droit du travail sont regroup s en annexe p 477 558 liste des tableaux p 68 et ss 231 L explication s en trouve probablement dans la mani re dont l affaire a pu tre g r e par la victime Les quatre cinqui mes des membres de ce groupe pensent imm diatement une solution de type administratif essentiellement l inspection du travail La quasi totalit y a effectivement recours 92 6 Chose plus importante
253. se le proc s avec un r sultat mitig La peur du crime est g n ralement moins r pandue chez eux qu en moyenne sauf pour l infraction dont ils ont l exp rience En revanche c est le groupe le plus port consi d rer la d linquance comme un probl me social grave 87 9 contre 79 4 en moyenne C est aussi celui qui fait le plus confiance au discours des policiers sur le crime 75 7 contre 62 3 en moyenne Par contre on n y manifeste pas la m me confiance dans la justice c est dans cette classe que l on consid re le plus fr quemment que la faiblesse de la justice entrave l action de la police 72 7 contre 60 3 en moyenne LS Finalement c est le groupe qui cherche 248 la d linquance des causes individuelles baisse de la moralit d sir de s enrichir sans effort et qui rejette les causes sociales ch mage Dans l ensemble il n est pas plus r sis tant au changement que la moyenne il s y dessine cependant une certaine nostalgie c est ici que l on regrette le plus souvent la morali t d antan 48 5 contre 41 1 en moyenne les jeunes disciplin s de nagu re 78 8 contre 71 2 en moyenne et la femme au foyer de jadis 54 5 contre 46 6 en moyenne Cette classe n appara t pas davantage manich enne que la moyenne toutefois 51 5 de ses membres contre 44 5 en moyenne trouvent que la vie serait plus simple si on liminait les immoraux On ne peut dire non
254. si totalit des cas ailleurs M me le sentiment d impuissance en moyenne tr s fr quent est ici un peu sous repr sent Face une situation ainsi d crite ce sont les victimes qui ont le moins souvent l id e 200 spontan e de recourir la police ou la justice Pour justifier de ne l avoir pas fait elles invoquent entre 7 et 9 fois sur 10 le caract re b nin et priv de l affaire alors que ces justifications atteignent peine la moiti des cas en moyenne D ailleurs dans une popula tion dans l ensemble d j tr s n gociatrice ce sont ces victimes qui ont le plus souvent cher ch un arrangement avec l auteur et celui ci un arrangement avec les victimes Ce ne sont pas non plus des victimes pour lesquelles l impact psychologique des violences subies a t le plus fr quent Un tiers seulement d entre elles disent avoir ressenti envers l auteur une r action violente durable alors qu elles sont de 58 5 en moyenne et si la perte de confiance envers autrui est sa fr quence moyenne c est dire aux deux tiers des cas la perte de confiance durable est elle en dessous de celle prouv e par les groupes de cas graves En bref on a l le r cit d incidents mineurs dont les victimes ont su mieux que d autres contr ler le d roulement les issues et l impact Et cela alors m me qu elles disent plus que d autres avoir t victimes d incidents multiples et de toutes sortes Faut il s tonner de
255. sieurs fois victime de la m me infraction chaque incident est compt calcul d incidence Dans la m me hypoth se nous ne comptons qu une seule victime puisque nous sommes focalis s sur les personnes calcul de pr valence Certaines tudes ont tent d ajouter une valuation de la pr valence l habituel calcul d incidence en utilisant une r gle de d nombrement analogue la n tre BJS 1981 La comparaison n est pas rendue plus ais e pour autant leur unit de compte est le m nage la n tre toujours la personne BJS 1989 Seule des autres grandes enqu tes de victimation l International Crime Survey Van Dijk et al 1989 a fait le choix de pr senter ses r sultats sous forme de taux de pr valence 3 Ces r serves majeures faites on peut malgr tout faire deux remarques d abord la diff rence d ordre de grandeur entre violences et atteintes aux biens attest e partout o des enqu tes ont t men es que ce soit aux Etats Unis BJS 1989 tableau 2 p 15 en Grande Bretagne Mayhew et al 1989 p 9 ou sur l ensemble des 14 pays participant l International 3 Des comparaisons internationales ne peuvent tre men es bien validement qu en r alisant la m me enqu te multinationale au m me moment dans diff rents pays Van Dijk et al 1989 59 Crime Survey Van Dijk et al p 28 on peut observer entre les deux sortes de victimations un rapport de 1 3 ou 4 l Interna
256. ssionnelle para t plus marqu e elles appartiennent beaucoup plus fr quemment aux milieux ouvriers et employ s Conclusion Apr s la description de ces trois types pouvons nous en prendre une vue plus synth tique L observation des variables relatives l incident si elle place clairement les deux premiers types aux p les oppos s d un axe benignit gravit ne permet d cid ment pas de faire sans pr cautions basculer le troisi me d un c t ou de l autre Il penche bien du c t grave travers un certain nombre d l ments qui ont fait de l interaction auteur victime un v nement plut t dramatique il est arriv que l auteur soit arm ce qui ne s est jamais produit pour les cas b nins les dommages mat riels y occupent une certaine place fuites appels l aide sentiment d impuissance intimidations cons cutives par l auteur galement D ailleurs les victimes de cas interm diaires comme celles de cas graves ont durablement prouv un sentiment violent l gard de l auteur D un autre c t le type cas interm diaire se rapprocherait du p le b nignit par d autres traits mais l peut tre sous b n fice d inventaire il n y a quasiment pas eu de dommages physiques aux tiers et la confiance de ces victimes en leur prochain a t moins souvent atteinte Pour ie reste que voyons nous Tant les victimes de ce type que celles du type cas b nin ont conse
257. sup rieurs pro fessions lib rales galement tbl 2 4 2 6 Sont surrepr sent s dans cette cat gorie les habitants des villes moyennes avec ici une 62 part des hommes plus forte que la moyenne tbl 2 5 et la r gion parisienne dans ce dernier Cas avec une surrepr sentation des employ s tbl 2 8 d ceux qui se d clarent vol s Dans ce groupe la r partition des sexes redevient ce que l on observe dans la population g n rale 47 53 Les hommes sont surrepr sent s dans toutes les cat gories de la popula tion active sauf chez les employ s mais cela correspond la distribution par sexe des groupes professionnels tbl 2 4 ils sont aussi surrepr sent s chez les moins de 25 ans tbl 2 3 et en r gion parisienne tbl 2 5 Les femmes elles sont plut t surrepr sent es chez les inactifs tbl 2 3 2 4 2 5 Les classes d ge surrepr sent es sont celles inf rieures 50 ans tbl 2 1 Les distributions de ce groupe par cat gories socio professionnelles se distinguent peu de celles observ es dans la population to tale avec cependant une l g re surrepr sentation des cadres sup rieurs professions lib rales et des employ s et une sous repr sentation un peu plus nette des retrait s et inactifs tbl 2 1 Parmi les actifs le croisement ge par cat gorie socio professionnelle donne des r sultats l g rement diff rents selon les cat gories les ouvriers sont plus nombreux que l
258. sympathies exprim es pour ce parti dans l chantillon et par une croissance du refus de s engager les ne sait pas atteignent deux fois leur taux moyen avec 12 8 le PS conserve son niveau d ensemble Dans cette classe les victimes qui r sident dans les communes rurales sont deux fois plus nombreuses que dans dans l chantil lon ce qui n en repr sente cependant que 12 8 C est d autre part la classe dont la sociabilit est la moins d velopp e ce qui la rapproche des frustr s et l loigne des organis s 3 Les affaires lucid es La classe des affaires lucid es est tr s r duite 11 cas 3 9 de l chantillon mais tr s caract ris e Il s agit en effet d inci dents atypiques qui mettent aux prises beaucoup plus souvent que de coutume des protagonistes qui se connaissent pr s de la moiti des cas o les r actions affectives sont peu apparentes 151 et le dommage mineur Dans la quasi totalit des Cas les victimes ont song faire appel la police et l ont fait dans le but d obtenir r paration plut t que pour faire punir le coupable Circonstance exceptionnelle la police a non seulement effectu des recherches mais les a fait aboutir puisque dans 8 cas sur lil l auteur a t retrouv Bien que ce succ s policier soit vraisemblablement d au fait que les auteurs taient souvent connus des victimes celles ci expriment une satisfaction unanime l gard d
259. t plut t fugaces et mod r es il s agit plus d une r action violente et passag re contre l agresseur que d un effondrement durable de la confiance dans son prochain Sit t l incident un tiers de ces victimes ne pensent aucun recours particulier et un gros quart n imagine qu un arrangement direct avec l agresseur Moins d un sur cinq pense alors la police ce qui contraste violemment avec la r action spontan e des autres classes 8 R sultat d autant plus remarquable que contrairement la plupart des grandes enqu tes trang res sur les victimes nous avons isol dans une autre cat gorie les violences entre proches 187 W Aussi peu fr quente est l id e de faire appel son entourage En fait ces victimes vont tre fid les leur premier sentiment en l amplifiant m me une fois sur trois elles essaient effectivement de n gocier avec l agresseur et dans 16 2 des cas c est m me lui qui prend les devants deux propositions in gal es Le recours la police n intervient que dans 7 1 des cas ce qui distingue nettement cette classe des autres Les raisons de cette abstention comportent l impression de faible gravit des incidents et plus encore l existence d une minorit consistante de cas o les prota gonistes entretiennent des relations Les motifs les plus fr quemment all gu s pour ne pas pr venir la police sont en effet que l affaire tait d importance minime 18 2 5 ou
260. t de fa on plus marqu e elles ont peur de toutes les sortes de d linquance et si elles ne croient pas que les policiers exag rent leur importance elles ne semblent avoir qu une maigre confiance dans leur capacit r gler le probl me plus que les autres elles les trouvent paresseux et leur action de surcro t entrav e par le laxisme judiciaire Ce groupe est enti rement compos de femmes dans la tranche d ge 35 49 ans presque toutes inactives vivant presque toutes en couples et sortant tr s rarement leur ducation est le plus souvent primaire elles ont toutes re u une formation religieuse et sont les plus nombreuses avoir encore une pratique Aussi peu impliqu es que les victimes de cas graves dans la vie associative ce sont elles qui se placent le plus souvent droite de l chelle politique que ce soit simple sensibilit ou sympathie partisane Proche des cas graves sur les variables id ologiques tout en accentuant un peu ses traits conservateurs le cas interm diaire est au contraire sur les variables patrimoniales plus semblable au cas b nin ces victimes sont plut t pauvres le plus souvent leur patrimoine n est compos que d un seul type d l ments et les seuls avoirs sur lesquels elles se d marquent l g rement des autres sont les livrets d pargne Leur habitat est le plus souvent rural 208 comme celui des cas graves par contre leur identit socio profe
261. t proche de la moyenne La proximit avec les distanci s r appara t cependant lorsque l on passe des repr sentations plus g n rales elle est avec ces derniers la moins port e la d fense de l ordre social tout au plus peut on noter une certaine r serve sur les vertus de la discussion pour r gler les diff rends Il s agit d un groupe qui n est ni pass iste ni hostile au changement qu il pr f re cependant progressif N anmoins sa position est globalement bien plus mod r e que celle des distanci s On peut faire la m me observation propos du manich isme cette classe se situant syst matiquement dans la partie la moins manich enne de l chantillon avec la seule classe des distanci s mais sur une position plus proche de la moyenne M me remarque en ce qui concerne les opinions relatives l volution des moeurs o cette classe manifeste un lib ralisme temp r En d finitive partir de l vocation d un cambriolage dans des termes assez voisins de ceux du groupe des distanci s et propos duquel l inverse de celui ci elle n a rien fait cette classe pr sente un profil id ologique un peu diff rent son d tachement l gard des questions p nales est moindre et se traduit par des positions parfois plus nettes Les diff rentes dimensions explor es r v lent un lib ralisme grand teint mais plus mod r que celui des distanci s Globalement ces deux
262. tanci s qui pr sente galement une tr s l g re surrepr sentation de sujets une seule victimation alors que chez les conserva teurs ce sont les victimes d un seul ou de plusieurs cambriolages qui sont surrepr sent es On peut se demander si une telle r partition ne traduit pas la propension chez les victimes particuli rement marqu es par l incident qu elles voquent oublier en quelque sorte des incidents plus anciens de nature diff rente En revanche la ligne de fracture id ologique ne recoupe pas les solutions effectivement choisies par les victimes comme en mati re de vol mais un peu moins fr quemment dans l ensemble tout le monde fait appel la police l exception de la classe qui qualifie l affaire de mineure ou priv e Mais contrairement ce que nous observons chez les victimes de vols les motifs de l appel la police ne recoupent pas le clivage id ologique des cinq classes qui font appel la police seule celle des choqu s se distingue alors que les autres souhaitent avant tout obtenir une r paration celle ci esp re tre secourue et faire punir le coupable Le recours l assurance ne co ncide pas non plus avec le clivage id ologique La classe des affaires mineures se singularise en ne d clarant quasiment pas 12 elle n en appelait pas non plus la police consid rant 172 l affaire comme priv e Les autres classes comportent une majorit de d cla
263. ti re de consom mation de travail d affaires elles font figure de r fractaires au recours la police entre 2 et 6 des cas encore que de nouveau on observe l une l g re l vation de la fr quence de comportements par rapport celle 90 des intentions Remarquons que ces recours plus ou moins fr quents la police ou la gendarmerie sont quasiment la seule voie par laquelle les af faires parviennent leur connaissance d apr s ce qu en savent les victimes l initiative polici re appara t insignifiante dans tous ces cas entre 1 et 7 tbl 3 2 p 37 qu on peut rapprocher des 1 56 des infractions tudi es par Killias 1989 p 113 connues par l action de la police elle m me Nous avons ici la confirmation vu du c t des victimes de ce que nous savions d j vu du c t de la police le travail policier pour les infractions victime individuelle directe est essentiellement r actif Le travail policier Quel est il au fait dans ce que nous en disent les victimes Pour autant qu elles le sachent l lucidation tourne autour d un cas sur 20 en mati re de vol et de cambriolage et d un cas sur 10 pour les agres sions simples tbl 3 2 p 37 cette diff rence de taux nous confirme l encore quelque chose de connu ce n est que quand auteur et victime se connaissent qu il y a quelque chance pour la police d arriver lucider une infraction connue par renvoi Les taux d lucidati
264. tilit au travail des femmes Son manich isme est plus affirm sans atteindre des sommets elle manifeste cependant claire ment sa croyance dans l inn it des mauvais penchants Du coup la position relativement lib rale qu elle semble afficher propos de la libert de se d truire par la drogue prend un caract re ambigu ne serait ce pas au fond une fa on de se d barrasser des drogu s Gardons nous cependant de conclure h tivement ces victimes ne sont pas des d fenseurs acharn s des 149 bonnes moeurs elles sont m me les plus port es admettre qu on a bien raison de refuser un travail ennuyeux En r sum cette classe prend des positions assez peu typ es dans les d bats id ologiques abstraits et retrouve davantage de coh rence lorsque son conservatisme s exprime sur des questions plus concr tes De tr s loin la plus f minine de toutes avec 69 2 de femmes cette classe est aussi l une des plus g es mais moins que les frustr s et les organis s ELle est en effet plus concentr e sur les tranches de 35 49 ans 33 contre 28 5 en moyenne et surtout de 50 64 ans 35 9 contre 27 4 en moyenne Globalement les effectifs des plus de 50 ans sont proches de ceux des frustr s et des organis s mais parmi eux les plus de 65 ans y sont moins nombreux Le niveau d instruction est assez proche de celui des frustr s avec une pr sence plus marqu e du niveau secondaire primai
265. time Toutefois ce groupe ne se caract rise pas par de fortes r actions motionnelles et les victimes qui en manifestent les d crivent comme temporaires Le dommage est g n ralement jug peu important Le plus caract ristique dans ce groupe est l absence pour ainsi dire syst matique de tout recours Non seulement d poser plainte ne vient pas l esprit sur le champ mais de fait cela ne se produit jamais l affaire a un caract re priv et de surcro t elle n a qu une faible importance Pour le dire autrement 94 des vol s qui ne font pas appel la police se retrouvent dans cette classe eux exclus le recours la police est syst matique en cas de 128 vol Les vol s qui d posent plainte affirment en g n ral qu en cas de nouvel incident ils r it reraient cette d marche dans cette classe o l on ne d pose pas plainte la posi tion n est pas sym trique 42 des victimes disent qu en cas de nouvel incident elles changeraient de strat gie et d poseraient plainte alors que 50 d entre elles disent qu elles continueraient de s abstenir Si l on interpr te l annonce d un changement de comportement comme l expression d un regret c est la classe o l on para t le moins assur du bien fond de son choix en effet pour les autres classes la proportion de regrets ne d passe pas 17 terrifi s et se situe plut t en g n ral vers 2 3 cas de figure o ayant massivement
266. times Cet univers social des victimes que l uni vers tatique recouvre si mal nous commen ons et c est l le deuxi me apport important mieux en d couvrir les contours et les ressorts Gens en pleine vie active cols blancs habitants de la r gion parisienne ces traits ne rappellent gu re ceux des populations en proie au sentiment d ins curit et la peur du crime Constat utile mais gu re nouveau on sait qu il a t fait partout o ont t men es des enqu tes de victimation Partout on a essay de r duire cet apparent paradoxe sans jamais y parvenir vraiment ceux qui sont victimes de la d linquance et ceux qui l appr hendent se sont pas les m mes Il ne faut pas croire cependant qu il existe une victime type si les cat gories pr c dentes sont peu pr s toujours survictim es chaque d lit apporte sa nuance particuli re les violences semblent frapper particuli rement les plus jeunes la large immunit des plus de 50 ans et celle des ind pendants c de au cambriolage et aussi aux d lits d affaires les ouvriers semblent particuli rement atteints par les infractions en droit du travail ce qui est sans surprise C est la perte patrimoniale beaucoup plus 1 Source Bureau des victimes et de la pr vention Minist re de la justice 267 que le risque physique qui colore globalement l univers des victimations tudi es D une part on se plaint d infractions patrimoni
267. times si bien que l non plus on n aurait pu assurer la repr sentativit des donn es recueillies 3 Prendre une population proportionnelle la population m re de victimes mais infraction par infraction l int rieur de chacun des chantillons on structurerait selon la distribution des quotas de l infraction dans la population m re De la sorte on resterait proche de la distribution de chaque caract ristique l int rieur de l infraction pour la population victime de telle ou telle infraction et on maximiserait une certaine forme de repr sentativit de notre chantillon 34 Finalement c est en faveur de cette troisi me solution que nous avons opt En effet elle nous paraissait tre celle qui permettait le mieux de contourner une contra diction fondamentale on veut parler des victimes non pour les compter mais pour valuer leurs r actions leur victimation mais si on veut g n raliser on doit pouvoir construire un chantillon repr sentatif des victimes pour conna tre leur r partition dans la population g n rale donc les compter Dans la solution 3 on abandonne l id e d une repr sentation de la distribution de l infraction dans une population d ensemble On reste dans l espace d une infraction la cat gorie de base devient se dire victime peu importe la limite comment cette cat gorie se distribue dans la population fran aise On a les moyens alors de r pondre l
268. tional Crime Survey classe la France dans le peloton de t te pour le taux de victimes de cambriolages et de vols de voitures Van Dijk et al 1979 fig 1 p 10 fig 10 p 18 Venons en maintenant au vif de notre sujet la comparaison du profil de chaque population de victime celui de l ensemble de la population En pratique cette op ration revient comparer les pourcentages observ s sur chacune des colon nes du tableau 2 1 avec ceux de la derni re colonne qui figure l ensemble de l chantillon lequel est repr sentatif de la population fran aise de plus de 15 ans Dans certains cas n anmoins on a eu recours des tris crois s figurant aux tbl 2 3 2 8 a ceux qui se d clarent agress s Commun ment les enqu tes de victimations montrent que les hommes jeunes de surcro t sont les cibles privil gi es des agressions cf par exemple BJS 1989 tableau 3 p 16 ou Killias 1989 p 72 Nous trouvons pourtant parmi ces victimes autant de femmes que d hommes alors m me qu en sont exclues les violences sexuelles et intrafamiliales et cette tendance est m me accentu e dans les sondages IFOP o les femmes sont la fois plus nombreuses que les hommes et surrepr sent es Les jeunes sont ici particuli rement nombreux les moins de 25 ans surtout alors que les plus de 50 ans sont sous repr sent s tableau 2 3 c est cependant dans les grandes villes de 60 province que ces derniers apparaissent le p
269. tituent une minorit significative au sein de cette classe ce qui est coh rent avec l existence d une minorit de cas o auteur et victimes se connaissent Tr s sceptique sur l efficacit des diff rents recours ce groupe place le r glement direct en t te des solutions jug es efficaces Il se caract rise encore par un appel tous azimuts l entourage parents voisins coll gues amis et par un recours indiff renci toutes sortes de pr cautions En r sum c est la classe dont la r action motionnelle est la plus violente et qui combine une recherche compulsive de recours avec une tr s faible confiance dans les institutions On ne sera pas tonn de constater que c est la classe o l on a le plus peur des diff rentes sortes d infraction toujours plus de 50 5 On y appr hende surtout les infractions portant atteinte au patrimoine de sorte que cas absolument unique on y a plus souvent peur des fraudes que des agressions Notons qu avec la classe des affaires priv es c est l une des deux o l on se dit le plus souvent victime d infractions multiples et en particulier d infractions multiples de types diff rents 53 6 contre 48 2 en moyenne 124 Du coup c est dans cette classe que l homi cide d un acte d autod fense des biens suscite le moins de d sapprobation La d linquance y est consid r e quasiment l unanimit comme un probl me grave elle y occupe les conversatio
270. tout des moins de 25 ans 37 4 contre 30 5 en moyenne Les 3 4 des moins de 25 ans de la population sont concentr s ici et les 2 3 des moins de 35 ans D ail leurs on observe une sous repr sentation des couples et une surrepr sentation des sans enfants On n est pas surpris d observer que le rythme de sortie nocture est plus lev que dans les autres classes 65 contre 61 5 en moyenne sortent plusieurs fois par mois au moins et ce type concentre les 2 3 des membres de la population qui sortent plusieurs fois par mois voire par semaine Toujours dans 192 le m me ordre d id es on constate sans tonnement une surrepr sentation du niveau d tudes sup rieures Mieux dot e en patrimoine que la classe des demandes de secours elle ne se d marque pas tr s clairement de celle des hargneux de ce point de vue si ce n est par une proportion sup rieure de livrets d pargne et peut tre un patrimoine un peu plus diversifi C est une classe urbaine qui se distingue surtout par la surrepr sentation de parisiens 22 2 contre 18 9 3 en moyenne en revanche les deux classes pr c dentes sont mieux repr sent es en banlieue Autre diff rence c est la seule qui soit bien repr sent e dans les villes de 10 100 000 habitants Au plan politique la classe des incidents mineurs est surrepr sent e partir du centre vers la gauche et d autre part r unit 5 des 7 victimes d agression qui se place
271. tres classes mais n en retirent qu une m diocre satisfaction si 30 d entre elles se disent satisfaites du remboursement obtenu ce qui est conforme la moyenne on ne trouve nulle part ailleurs une aussi forte proportion de victimes qui critiquent leur assurance pour son co t trop lev et son fonctionnement d fectueux qu elles aient ou non t rembours es D s lors rien d tonnant ce qu elles soient les moins port es juger la police et l assurance efficaces et si elles pr f rent voquer l efficacit des entreprises alors m me qu elles n y recourent pas particuli rement souvent Peut tre cette faveur vient elle aussi de la pr sence d j signal e de la forte propor tion dans cette classe de travailleurs ind pendants L intensit de leur r action n a pas incit ces victimes multiplier les pr cautions et si elles sont un peu plus nombreuses que la moyenne prendre quelques mesures en g n ral peu r pandues d m nager s acheter un chien sortir arm elles ont tendance n gliger les pr cautions les plus courantes En r sum il s agit d incidents d crits comme relativement graves et qui ont fortement troubl leurs victimes elles n ont pas trouv de recours satisfaisant aupr s des institutions publiques ou priv es les plus directement concern es auxquelles elles s adressent pourtant massivement Lorsqu on rapproche ce tableau des r ponses que ce groupe de victimes fo
272. u en amont de leur intervention des acteurs occasionnels non professionnels pouvaient tenir un r le d terminant dans le d clenchement ou le non d clenchement de l intervention p nale notamment ceux qui s estiment victimes d une infraction On sait bien maintenant que la tr s grande majorit des infractions faisant une 16 victime individuelle n est connue de la police que par la plainte que celle ci lui adresse Mais pour que quelqu un fasse cette d marche il faut qu il consid re cet incident comme un d lit et qu il souhaite l intervention des institutions r pressives L apport de l analyse sociologique l tude de l application de la loi consiste consid rer celle ci comme un enjeu entre diff rentes cat gories d acteurs sociaux certains policiers magistrats sont des professionnels de l application de la loi tandis que d autres peuvent avoir un int r t plus ou moins occasionnel son application kon victimes ou son inapplication d linquant Traiter un comportement comme un crime est donc la r sultante d une s rie de choix et d interactions entre des acteurs concrets dont il faut d couvrir les logiques qui sont d autant moins manifestes que certains de ces acteurs ne sont pas des professionnels plus ou moins soumis une logique institutionnelle Dans le cas des victimes la difficult est accrue du fait qu il ne s agit pas non plus d une cat gorie sociale particuli re De ce f
273. uance qu une cons quence de la crise conomique ils sont les moins critiques l gard des institutions p nales et de leur personnel syst matiquement les distanci s adh rent moins que tous les autres l id e que la police est trop bureaucratique que les policiers ne travaillent pas assez ou que la justice ne soutient pas assez la police Ces prises de positions calmes sur la d linquance et son contr le s inscrivent dans un contexte id ologique tr s coh rent Ce groupe est moins que tous les autres demandeur d ordre 115 social c est lui qui manifeste le moins une solidarit patriotique aveugle qui croit le moins aux vertus de l autorit parentale et le plus aux m rites de la discussion comme mode de r glement des probl mes C est ici aussi que l on accorde la moindre priorit au maintien de l ordre comme t che gouvernementale et o on est le moins attach la protection de la propri t par l Etat C est aussi globalement le groupe le moins r sistant au changement social celui qui cherche le moins ralentir des volutions per ues comme positives c est lui qui fait montre de la plus faible nostalgie pour un pass suppos plus moral qui est le plus favorable au travail de la femme et se plaint le moins de la perte par les jeunes du sens de la discipline C est encore le groupe le moins manich en de tout cet chantillon il adh re moins que tout autre l id e qu i
274. ue 1985 174 33 41 WALLER I Victim oriented social indicators knowledge to reduce crime and its effects and improved use of victimization techniques in Block Ed 1984 93 102 WALLER I OKIHIRO N Burglary The victim 281 and the public Toronto University of Toronto Press 1978 ZAUBERMAN R Renvoyants et renvoy s D viance et soci t VI 1 23 52 1982 a ZAUBERMAN R Trajectoires de la d viance le renvoi des mineurs la justice Paris S E P C 1982 b ZAUBERMAN R Grandes enqu tes en recherche p nale et difficult s de r alisation r flexions compl mentaires propos des enqu tes de victimisation D viance et soci t VI 3 281 309 1982 c ZAUBERMAN R Les victimes tude du crime ou Sociologie du p nal Ann e sociologique 1985 ZAUBERMAN R Sources d information sur les victimes et probl mes m thodologiques dans ce domaine XVI Conf rence de recherches criminologiques du Conseil de l Europe 1984 Strasbourg Conseil de l Europe 1986 pp 21 66 ZAUBERMAN R Victim related alternatives to the criminal justice system Compensation restitution and mediation Commentaire fait au 2 nd European colloquium on crime and public policy in Europe Freiburg Buchenbach 1989 ZAUBERMAN R ROBERT PH Les citoyens face aux d gats de la criminalit Le Monde Diplomatique 1988 juin p 26 27 282 C E 5 D T P Collection DEVIANCE ET CONT
275. ue qui se situent nettement gauche Verts compris pour les distanci s et affaires mineures et s talent du centre l extr me droite pour les autres rappelons cependant que la classe des choqu s est la seule o le PC occupe une place notable La classe des affaires lucid es ne se d tache pas ici du bloc conservateur Ce clivage dans les repr sentations recoupe nettement un clivage d ge et de lieu d habitation les distanci s et les victimes d affaires mineures sont plus jeunes et vivent surtout Paris en r gion parisienne et dans les m tropoles r gionales par contre celles des quatre autres classes sont plus g es et 170 vivent plut t en dehors de ces zones La concordance est d j un peu moins affirm e pour le niveau d instruction s il est globalement plus lev du c t des distanci s et des affaires mineures ce qui est li l effet de g n ration on retrouve cependant sur l autre versant de l chantillon les organis s qui quoiqu g s leur sont proches La r partition du patrimoine entre les deux blocs appelle une observation du m me ordre il est globalement moins diversifi du c t des lib raux que des conservateurs mais on trouve parmi ces derniers la classe des choqu s dont le niveau de diversification du patrimoine est le plus faible de tous Les distinctions entre les deux ensembles se brouillent davantage lorsqu on examine les PCS
276. ulation Par ailleurs c est l un des secteurs privil gi s de d veloppement des incriminations dans les derni res d cennies et l on peut dire que cette tendance est appuy e par l existence d un mouvement associatif sp ci fique dans l ensemble assez vigoureux C est pour des raisons analogues enjeu politique r formes juridiques fr quentes r le des organi sations syndicales que nous avons galement retenu les affaires li es au droit du travail Quant aux infractions li es la vie des affaires leur pr sence se justifie par le fait que m me si elles ne repr sentent qu une part minime du contentieux p nal elles ont t l objet de pol miques importantes sur la place et la fonction sociale du p nal dans la magis trature par exemple la controverse sur leur r pression dessine un important clivage id olo gique Faugeron Jakubowicz 1984 Au reste nous ne voulions pas restreindre les atteintes patrimoniales aux seuls vols et cambriolages et nous avons finalement pr f r introduire les infractions relatives la vie des affaires plut t que l escroquerie et l abus de con fiance la premi re cat gorie plus sp cifique nous a paru pouvoir donner lieu des r actions plus typiques que la seconde dont l utilisation dans le langage courant est extr mement floue et passe partout On voit donc qu un double souci de diversi 29 fication nous a guid s dans la composition de la liste des cas soumis
277. umentaux 61 8 de ces victimes contre 15 2 en moyenne d clarent le faire pour pouvoir ensuite se retourner vers leur assurance ce qu aucune ne fera d ailleurs parce qu elles s apercevront que le dommage n est pas assur Les perspectives purement p nales punir faire r parer emp cher la r cidive sont bien moins fr quentes et de surcro t color es par un sentiment d urgence en se tournant vers la police il s agit d abord d obtenir une aide imm diate Aucun autre recours ne vient spontan ment l esprit de ces victimes et d ailleurs infime est le nombre d entre elles qui sollicitent finalement une aide autre que celle de la police Une minorit un peu sup rieure la moyenne 14 7 contre 9 1 en moyenne a cependant recours la S curit Sociale ce qui 177 s explique tr s bien par la fr quence lev e des dommages physiques Quant aux perspectives d arrangement direct avec l agresseur elles sont ici plus rares que jamais Pas tonnant finalement que plus des deux tiers de ces victimes jugent qu aucune d marche n a t efficace il faut dire que les autres classes sont encore plus pessimistes ce propos Cette classe ne se distingue gu re par des pr cautions qu elle prendrait plus souvent que la moyenne la suite de l incident Certes ces victimes sont les plus enclines am liorer leur police d assurance mais il s agit d une toute petite minorit 15 7 contre 5 5 en moye
278. une fourchette de O 2 avec un pic 5 en mati re de violences familiales o les faibles effectifs rendent de toutes fa ons ce taux sujet caution Certes les donn es datent de 1986 mais que depuis la visibilit de ces services se serait d velopp e avec leur nombre reste montrer l enqu te internationale sur la victimation en France donne pour 1988 un taux de 1 2 de victimes 4 sur 296 qui ont eu recours un tel service Ces diff rents recours n puisent pas la gamme des solutions possibles la victime peut encore se tourner vers ses proches ou prendre elle m me l affaire en main e les n gociations auteur victime tbl 3 2 p 39 La victime peut tenter de s aboucher directement avec l auteur ce qui ne signifie pas qu elle parviendra n cessairement un arrangement On peut alors distinguer trois cas de figure absente en cas de vols et de cambriolages cette solution reste minoritaire en cas d agression 28 7 et m me d agression sexuelle 42 1 elle devient au contraire 99 nettement majoritaire en cas de violence domes tique 68 3 infraction la consommation 74 2 infractions au droit du travail 77 4 et surtout en mati re de la vie des affaires 81 6 Autrement dit elle n existe pas dans l hypoth se o la victime ignore l identit de l auteur dans ce cas la plainte est la seule issue les violences elles sont moins anonymes et du coup les deux soluti
279. ur la phase extensive Paris S E P C 1975 ron o 20 GODEFROY Th et ROBERT Ph Le co t du crime en France en 1972 1973 Paris S E P C 1976 ron o 21 WEINBERGER J C JAKUBOWICZ P et ROBERT Ph Soci t et perception des comportements d viants criminels Paris S E P C 1976 roneo 22 ROBERT Ph et LAFFARGUE B L image de la justice criminelle dans la soci t le syst me p nal vu par ses clients Paris S E P C 1977 ron o 23 VERNEUIL D L image de la justice criminelle dans la soci t Fonction et processus du syst me p nal Paris S E P C 1980 roneo GODEFROY Th Le co t du crime en France en 1974 et 1975 Paris S E P C 1977 roneo 24 25 YORDAMIAN S et al Alcoolisme et circulation 1 re phase de recherche Paris S E P C 1979 ron o LASCOUMES P et al D linquance d affaires et justice p nale Paris S E P C 1979 ron o 26 GODEFROY Th et LAFFARGUE B Le co t du crime en France en 1976 et 1977 Paris S E P C 1979 ron o 27 FAUGERON C et al R ponses la d viance et 28 groupes sociaux Paris S E P C 1980 29 33 3s 36 I 38 52 AUBUSSON de CAVARLAY B et GODEFROY Th Condamations et condamn s Qui condamne t on A quoi Pourquoi Paris S E P C 1981 ron o GODEFROY Th LAFFARGUE B et YORDAMIAN S Le droit de gr ce et la justice p n
280. ur revendication du maintien de l ordre comme priorit du gouvernement Sur les questions portant plus largement sur l ordre social et familial on les trouve surtout apparent s aux associatifs et proches de la moyenne On trouve sur les questions d volution sociale les m mes incertitudes ces victimes 218 sont les moins nombreuses trouver les change ments dangereux en revanche nul autre groupe ne regrette autant la discipline des jeunes d antan G n ralement moins souvent manich ens que la moyenne les inquiets le sont n anmoins toujours plus que les tranquilles et leur d fense des moeurs globalement assez peu pro nonc e ne trouve de v ritable terrain que dans l hostilit marqu e l usage de la contra ception par les adolescentes En r sum caract ris e par une fr quente peur de la criminalit cette classe ne pr sente toutefois ni un profil id ologique particuli rement rigide ni une revendication tr s forte envers les institutions publiques On comprend que plus craintive que la classe des tranquilles elle ne manifeste pas le m me d tachement motionnel l gard de l incident tout en n atteignant pas les paniques des victimes inertes dont elle n a pas la rigidit id ologique Cette classe l g rement surf minis e voit deux groupes d ge surrepr sent s les plus jeunes 18 24 ans 14 3 contre 10 8 3 en moyenne et les 50 65 ans 17 9 contre 12 5 3 en moyenne
281. ures 1l 1 Les organis s La classe des organis s est avec celle des distanci s l une des plus nombreuses 63 cas 22 4 Les incidents en cause ne se distinguent pas particuli rement par leurs circonstances mais une majorit de ces victimes 50 8 contre 28 8 en moyenne d clarent avoir subi un dommage dont la valeur mat rielle et la valeur sentimentale taient lev es De ce point de vue cette classe vient au deuxi me rang apr s la classe des choqu s mais s en distingue en ce que celle ci accorde plus d importance la valeur sentimentale qu la valeur mat rielle des biens Le cambriolage a fr quemment impressionn ses victimes elles se sont senties viol es dans leur intimit ont ressenti une violente r action envers l auteur du d lit et ont eu peur mais tout cela moins fr quemment que les choqu es Et contrairement celles ci elles n avaient ni perte de confiance en autrui ni sentiment d isolement 1 Les tableaux et graphes relatifs aux victimes de cambriolages sont regroup s en annexe p 151 244 liste des tableaux page 68 et ss 141 Confront es l incident ces victimes pensent faire appel aux institutions p nales mais moins fr quemment que d autres classes et leur entourage sur ce point elles viennent apr s les distanci s On retrouve ici une proximit avec les choqu s mais l accent est diff rent police et justice sont plus fr que
282. urnit des questions plus g n rales il s claire encore mieux 156 On peut remarquer en premier lieu que leurs craintes sont principalement tourn es vers la d fense du patrimoine aucune autre classe n a aussi peur des atteintes aux biens et de la fraude Et c est de loin la classe la plus indulgente l gard des actes mortels d autod fense dirig s contre les voleurs 42 9 3 contre 18 9 en moyenne Ce ne sont pourtant pas des victimes sp cialement expos es la d linquance certes une proportion l g rement sup rieure la moyenne a t victime de cam briolages en s rie mais ce sont les victimes sans ant c dents qui sont nettement surrepr sent es hissant cette classe au 2 me rang apr s celle des affaires lucid es pour ce type de victimes Leur sentiment envers l autod fense confirme le penchant de ces victimes pour les solutions individuelles extr mes que l on avait d j per u propos des pr cautions qu elles disaient avoir prises Et on peut faire le rapprochement avec les attentes massivement exprim es et d ues qu elles avaient envers la police Cette d ception r appara t d ailleurs dans l image qu elles se font de celle ci jug e bureaucratique et des policiers jug s paresseux Ce jugement n gatif s tend galement la justice jug e trop laxiste Les victimes de ce type sont les plus nombreuses refuser d associer la d linquance au ch mage elles sont
283. urrepr sent s 49 2 ensemble contre 39 5 en moyenne ainsi qu la droite mais plus en retrait La traduction de ce penchant en pr f rences partisanes avantage nettement le RPR qui trouve ici une de ses plus fortes repr sentations 34 9 contre 22 1 en moyenne on note galement une l g re progres Sion de l extr me droite 6 4 des victimes expriment une pr f rence partisane de ce type alors qu elles n taient que 3 2 se placer sur la position extr me droite de l chelle d auto positionnement politique Il faut remar quer que l implication politique est tr s prononc e car cette classe affiche syst mati quement les taux les plus bas de refus de r pondre d ind cision ou d absence de sympathie partisane Habitant plus fr quemment que la moyenne dans des grandes villes de province cette classe a une sociabilit assez prononc e on Y sort moins que dans les classes jeunes mais davantage que dans les autres classes g es c est aussi l une des classes o l on s implique le plus dans la vie associative avec les classes de distanci s et d affaires lucid es 2 Les choqu s La classe des choqu s comporte 39 cas 146 13 9 Les incidents vis s sont essentiel lement compos s de cambriolages au domicile sans rencontre entre l auteur et la victime Le pr judice subi est moins caract ris par sa valeur mat rielle tant t faible tant t lev e que par la v
284. us encore la valeur du travail En mati re d ordre elle prend des positions mod r ment lib rales en 9 Sauf pour ia question sur ia perte du sens de la discipiine chez les jeunes en moyenne 75 6 de la population estime que celui ci s est d grad 191 valeur relative N anmoins on trouve chez elle des majorit s souvent consistantes pour affirmer l autorit des parents 65 6 attendre de l Etat qu il maintienne l ordre 79 8 et un moindre degr prot ge la propri t 50 Globalement cette classe appara t en va leur relative mod r ment lib rale ou r solument mod r e ce qui veut peut tre seulement dire que le reste de la population a des attitudes plus rigides Plus exactement c est la classe des hargneux qu elle s oppose avec le plus de constance celle des demandes de secours ayant une position plus fluctuante C est une classe qui n est pas tr s typ e par Sa composition socio professionnelle cependant la sous repr sentation l g re des ind pendants et des cadres l identifie surtout aux Salari s modestes et moyens les ouvriers 26 3 les employ s 24 2 et les professions interm diaires 23 2 en composent les 3 4 Le plus distinctif est peut tre la proportion d inactifs et surtout la grande part qu y occupent les l ves et tudiants 16 2 contre 11 6 en moyenne C est du reste une classe jeune avec une surrepr sentation des moins de 35 ans et sur
285. us fort taux d absence totale de dommage mais galement le plus fort pourcentage de dommages importants mat riellement et sentimen talement La r action motive l incident n est jamais aussi marqu e qu ici r action violente envers l auteur sentiment de devoir se d brouiller seul perte de confiance durable en autrui Comme dans la classe des r pressifs recourir la police est la premi re id e venir l esprit de la quasi totalit de ces victimes 85 3 et c est d ailleurs ce qu elles font toutes 100 On observe cependant une h sitation sur la conduite tenir en cas de nouveau vol La finalit r pressive de ces requ tes est affirm e beaucoup plus fr quemment qu en moyenne quoique nettement moins que chez les r pressifs mais une forte minorit de ces victimes y associe galement une finalit instrumentale il s agit d obtenir le document qui attestera aupr s de la compagnie d assurance qu une plainte a bien t d pos e et ouvrira 123 ainsi la voie une ventuelle indemnisation N anmoins l insatisfaction envers la police est plus g n ralis e et virulente qu ailleurs 75 de pas satisfaits dont la majorit ne le sont pas du tout 61 Par ailleurs c est l un des groupes o l on a le moins recours l assurance et o si on y a recours on n en est pas satisfait Finalement les victimes qui tentent de r gler l affaire directement avec l auteur cons
286. us port es rechercher dans ce m me laxisme une cause de la d linquance A cette diff rence pr s elle s apparente celle des distanci s en plus att nu e en mettant en exergue le ch mage et en minorant le r le des autres causes possibles 133 Sur les questions d ordre social son pro fil rappelle galement celui des distanci s en plus mod r elle est globalement plus lib rale que la moyenne Dans l ensemble elle se place du c t des groupes les moins r ticents envers le changement avec comme la classe des affaires priv es une pr f rence pour les changements lents Toujours du c t des classes les moins manich ennes elle est sur la question des moeurs la plus lib rale dans l ensemble En d finitive le profil id ologique de ce type est d un lib ralisme temp r Marqu par une certaine surrepr sentation des femmes et aussi des moins de 50 ans ce groupe est celui o les inactifs non retrait s femmes au foyer ch meurs sont les plus nombreux Les professions interm diaires cat gorie la plus nombreuse de cette classe y sont nettement surrepr sent es 33 contre 27 6 en moyenne Elle vient au deuxi me rang pour le niveau d instruction sup rieur 35 loin derri re la classe des distanci s mais loin devant les trois autres classes Le profil patrimonial est m diocre l indicateur de diversit du patrimoine pla ant ces victimes l avant dernier rang j
287. uste avant le groupe des affaires priv es et si une majorit d entre elles poss dent certains types de biens livrets d pargne assurances vie ou comptes terme elles n y exc dent jamais la moyenne C est le groupe dont l ducation religieuse a t la moins g n rale et o l intention de la 134 transmettre est la moins r pandue Les indicateurs de pratique et d impr gnation religieuse montrent un score plut t m diocre en valeur relative avec cependant chaque fois une minorit fervente C est l un des groupes avec les distanci s o l on est le plus port se situer au centre ou au centre gauche de l chelle politique celui aussi o l on affiche le plus fr quemment 15 5 sa pr f rence pour l UDF Toutefois c est le PS qui avec pr s d un tiers des effectifs contre 28 6 en moyenne est le parti le plus fr quemment choi si On notera aussi ici une surrepr sentation in gal e du MRG et des Verts respectivement 3 9 et 8 7 Tout comme chez les distanci s les ban lieusards de la r gion parisienne sont nettement plus nombreux que la moyenne dans cette classe 23 3 contre 17 9 3 La sociabilit de ces victimes est galement tr s proche de celle des distanci s participation relativement forte la vie associative et fr quentes sorties noc turnes Conclusion Cette analyse permet de d gager deux blocs d une part les classes des distanci s des affair
288. uvent ce groupe en position m diane entre ces deux types ce qui compte tenu de la faiblesse des effectifs il ne reste pour le d finir quasiment plus aucun trait qui soit clairement surrepr sent seulement justement cette position m diane Quelle description pouvons nous en tirer Dans ce type sont surrepr sent es les victimes d un seul incident les dommages phy siques des tiers y sont inexistants cependant les quelques auteurs arm s les quelques dommages mat riels appels l ordre et tentatives de fuite donnent malgr tout de ce type une image moins b nigne que celle du premier quoique moins charg e de drame que celle du cas grave Il faut noter cependant que c est le seul groupe o le sentiment d impuissance est g n ral au moment de l incident et que sa r action violente durable 206 envers l auteur est la plus marqu e avec celle du cas pr c dent L id e de recourir la police ou la justice n est pas venue ces victimes et on sait qu elles ne l ont pas fait mais la seule justification qu elles en donnent avec certaine fr quence est qu elles pr f raient s en occuper seules Pourtant les tentatives de n gociation sont plus rares de leur part ou de celles de l auteur que dans les autres types alors que les tentatives d intimidation y sont aussi fr quentes que dans les des cas graves Par ailleurs si le recours des proches existe il est moins fr quent que chez les
289. ux la 190 classe des demandes de secours se pla ant entre les deux En ce qui concerne le jugement port sur les institutions r pressives c est seulement dans le groupe des incidents mineurs que l on trouve une majorit pour estimer que la police manque de moyens 69 7 Des majorit s un peu moins fortes s accordent aussi dire la justice laxiste et la police bureaucratique mais sont en retrait par rapport respectivement la classe des demandes de secours et aux classes d affaires r gl es En revanche seule une minorit juge les policiers paresseux minorit plus faible que celle rencontr e chez les hargneux Finalement en valeur relative cette classe d incidents mineurs para t moins agressive envers ces institutions p nales que la classe des hargneux Par ses r ponses aux questions relatives au changement social cette classe s carte tr s rarement d une moyenne qui fluctue autour de 50 9 Lorsqu elle le fait c est pour occuper des positions plut t lib rales On peut faire une observation analogue propos du manich isme sauf qu ici la moyenne se situe toujours en de de 50 En mati re de moeurs elle reste la classe la plus lib rale tout en ne s cartant gu re du degr moyen de conserva tisme celui ci est minoritaire pour les ques tions connotation sexuelle homosexualit contraception et nettement majoritaire lorsqu on voque l usage de la drogue et pl
290. ux r pondants qui tient en gros aux diff rences dans les modes de vie selon les habitats et les 4 Sauf supposer des changements de statut professionnel toujours possibles entre le moment de l infraction et celui de l enqu te 77 groupes sociaux ainsi les glissements souvent observ s de Paris ou des grandes villes vers les villes plus petites peuvent traduire la difficult joindre les enqu t s dans les grands centres urbains o les habitants sont astreints des d placements plus importants et passent donc moins de temps leur domicile Une raison semblable peut expliquer un affaiblis sement du poids des plus jeunes qui sortent beaucoup Inversement les membres de certaines cat gories sociales sont plus faciles joindre parce qu ils ont une vie plus r gl e et plus s dentaire que d autres la place accrue des petits commer ants dans la phase 2 par rapport la phase 1 peut ventuellement s expliquer ainsi Ceci dit l allure des modifications donne penser que ce facteur accessibilit n est pas seul en cause on observe en effet un resserrement des populations autour des traits dominants ou les plus caract ristiques de chaque type de victimation aussi on voit dispara tre les hommes victimes d infractions sexuelles s amenuiser la part de ceux victimes de violences familiales tous cas dans lesquels leur pr sence tait atypique De m me n est il pas tonnant d observer la r duction de la pa
291. vail poss de une coh rence id ologique suffisante pour qu on puisse y chercher les d terminants des comportements et des r actions de ses membres C est dans cette classe que la mise en accusation du ch mage comme principale cause de la d linquance est la plus fr quente 55 6 3 contre 41 8 en moyenne D une fa on assez inattendue elle est aussi la plus nombreuse quoiqu il s agisse cette fois d une petite minorit 18 5 contre 12 3 en moyenne mettre en cause un laxisme judiciaire En g n ral en effet l incrimination du ch mage cause sociale par excellence s accompagne d une exclusion des causes individuelles comme la baisse de la moralit ou institutionnelles comme le laxisme Ce groupe ne s en prend d ailleurs pas de mani re indiff renci e toutes les institutions p nales sa hargne s adresse exclusivement la justice et contraste avec une grande bienveillance envers la police C est ainsi que si on d plore dans une forte proportion que la justice ne la soutienne pas suffisamment 70 1 contre 60 3 en moyenne on plaint la police plus souvent que dans les autres classes pour son manque de moyens 85 2 contre 65 7 en moyenne En revanche cette classe est la moins port e accuser les policiers de paresse ou la police de bureaucratie Cette faveur envers la police se v rifie encore par la confiance qu on lui accorde comme source d information sur la d lin quance Observons
292. vement fr quent parmi les agress s un gros quart d entre eux veillent fermer leurs portes ce qui est malgr tout bien plus rare que chez les victimes d atteintes aux biens L affirmation tr s g n rale de Killias 1989 p 89 205 selon laquelle la plupart des 8 Les fr quences relatives sont galement plus lev es qu en mati re d agressions simples mais la faible taille de la population interdit d en tirer des conclusions affirm es 106 victimes prennent plus de pr cautions qu auparavant doit donc tre nuanc e en fonction de la victimation 107 III me partie LES DIFFERENTS TYPES DE VICTIMES 109 Nous abordons maintenant le dernier niveau de notre analyse celui de l examen intrins que de chaque sorte de victimation Il s agit ici apr s avoir montr en quoi les victimes de tel ou tel incident se diff rencient de l ensemble de la population puis entre elles d prouver la coh rence interne de chaque sous population Ces analyses visent r pondre deux questions premi rement est il possible de distin guer l int rieur de chaque sorte de victimation vol cambriolage etc des types sp cifiques d finis la fois par les caract ristiques des incidents proprement dits tels que le lieu de commission rapports entre auteur et victime pr judice etc et la mani re dont la victime y a r agi C est l qu interviennent les techniques d analyse typologi
293. victimes de ces derniers En bref des affaires qui comportent quel ques l ments de gravit mais dont le trai tement ne quitte finalement jamais le for interne des victimes ce qui le distingue malgr tout clairement des affaires graves Et pourtant on voit se dessiner une configuration id ologique tr s proche de la pr c dente peut tre un peu plus marqu e dans le sens du conservatisme D abord une nostalgie bien ancr e l gard d un pass plus moral o les femmes ne travaillaient pas et o les jeunes savaient ce que discipline veut dire Ensuite un manich isme qui semble tre un des traits les plus constants et les plus appuy s caract risant ce type puisque tous les sujets y communient sur tous les indicateurs En revanche la d fense des bonnes moeurs est plus incertaine concentr e essentiellement sur le refus de donner la pilule une adolescente et de reconna tre la libert individuelle de se d truire par la drogue Par ailleurs ce groupe tr s domin par des femmes inactives ne monte d cid ment pas au cr neau pour d fendre la valeur travail Plus que 207 l ordre du propri taire qu elles ont il est vrai peu d int r t d fendre c est l ordre public patriotique que ces victimes r clament Elles sont avec celles des cas graves celles qui le plus souvent et le plus fortement consid rent la d linquance comme un probl me grave et en parlent tr s souvent plus souvent e
294. vol cambriolage consommation agression droit du travail L emploi de cette technique n a cependant 8 Ordre de priorit d linquance d affaires infraction au droit du travail fraude la consommation violence intrafamiliale violence sexuelle autre agression cambriolage autre vol NJ O UT BR NN me 47 pas t possible pour les violences familiales les atteintes li es la vie des affaires et les agressions sexuelles en raison du trop petit nombre de victimes interrog es A L analyse multivari e les nu es dynamiques Les victimations de vol de cambrio lage de fraudes la consommation d agression et d atteintes au droit du travail ont t trait es selon une technique de classification automatique les Nu es Dynamiques dont l avantage est d aboutir une typologie optimale des donn es munie d un crit re qui permet d en appr cier la pertinence statistique l int r t du sens des classes produites restant d finir cf Annexe Nu es Dynamiques IV p49 Une fois s lectionn es les variables d crivant incidents et r actions qui participeront l analyse c est dire les variables dites actives il faut proc der une mise en forme des donn es qui les rende compatibles avec les exigences d un traitement statistique multivari Cela consiste d une part contourner l effet de pond ration qu auraient les nombreux filtres du questionnaire de l autre r du
295. x ann es pr c dentes victimes au moins une fois de l une des infractions retenues Bien entendu ce nom bre ne repr sente pas les victimes du crime on pourrait le modifier simplement en accrois sant ou diminuant la liste des infractions retenues ou bien la p riode de r f rence et l exhaustivit serait une t che impossible Il repr sente encore moins une mesure de la d linquance ne serait ce que parce qu il y manque toutes les infractions sans victime directe On ne s attardera donc pas sur ce total sans signification pr cise en revanche il est possible de comparer le profil des victimes de chaque cat gorie celui de l ensemble de la population cf annexe II tableau 2 1 p9 Parmi les huit sortes d infractions retenues pour cette enqu te trois rel vent de la violence physique violences intrafamiliales agressions sexuelles et autres agressions Deux d entre elles sont des sortes de vols cambriolages autres vols Les trois restantes forment un groupe plus h t rog ne Elles sont rarement incluses dans les enqu tes de victima tion car elles soul vent des probl mes techniques r els comme nous le verrons plus bas Nous les avons cependant retenues en raison de l importance qu elles pouvaient rev tir dans la vie courante Tr s peu de gens se d clarent victimes d infractions de violences 2 6 pour les agressions ordinaires les violences familiales apparaissent plus rarement 1 3 et les agre

Tome I - Cesdip

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