Alan TURING et L`ENIGMA
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1. TURING indique enfin que l on peut utiliser le m me genre de perforations avec les feuilles de TURING cit es plus haut Le r sultat positif s obtient plus rapidement avec de telles feuilles L ENIGMA WEHRMACHT avec fiches de substitution M thodes manuelles On peut appliquer les m thodes pr c dentes si l on conna t la disposition des fiches ou s il y en a peu d utilis es L essentiel est de disposer d un mot probable Celui ci peut tre fourni par l analyse du trafic r alis ant rieurement TURING ne cite pas cette source laquelle HINSLEY et WELCHMAN accordent une grande importance par les agissements fautifs des chiffreurs ou le BANBURISMUS 2 Si le nombre des fiches de substitution est faible le mot probable est peu affect et il est possible de trouver la cl manuellement par exemple en utilisant les feuilles de TURING ou de JEFFREYS en d pla ant le mot probable 47 Ces m thodes ont donn de bons r sultats mais ne sont plus praticables lorsque le nombre des fiches en service est lev sans doute plus de 6 ou lorsque le nombre de rotors est notable cas de la machine de la WEHRMACHT avec ses 5 rotors et de la machine de la Marine avec ses 7 puis 8 rotors M thode m canique La BOMBE Nous ne reprendrons pas ici les explications donn es dans l opuscule Les d cryptements de la machine ENIGMA des Arm es allemandes diffus avec le bulletin de 1987 et auquel il convient de se reporter p2. c dents mais 25 colonnes correspondant aux distances possibles de co ncidence En pla ant le message aux diverses positions de d part on peut d couvrir la bonne position gr ce aux co ncidences Ceux de KENDRICK o les colonnes correspondent aux lettres successives du message et dont l efficacit est tr s bonne quand on a une pr somption sur la position de d part Il semble mais TURING ne le dit pas que le r sultat o les comparaisons r alis es taient bonnes une substitution simple pr s celle apport e par les autres rotors et le r flecteur d cel e par les fr quences des lettres et des bigrammes et que cela ne fonctionnait comme il le dit qu avec des mots probables longs Enfin on avait remarqu que beaucoup de messages comprenaient une proportion importante de X environ 30 La m me remarque avait aussi t faite par nos d crypteurs 46 en 1914 On peut alors essayer un texte clair ne comprenant que des X Sur une suite de 25 lettres il y a 3 7 co ncidences si le point de d part est bon 2 seulement dans le cas contraire cf la loi de FRIEDMAN que TURING ne cite pas Les divers proc d s parviennent faire trouver la position de d part du 1 rotor il faut ensuite trouver celle du 2 cela se fait soit en examinant les bigrammes soit avec des catalogues ad quats Les catalogues Les catalogues sont obtenus d apr s TURING en chiffrant les 13 paires d un rotor aux diff rentes pos
3. diffus avec le bulletin de 1986 On sait maintenant que BLETCHEY PARK re ut le prototype de la LETCHWORK ENIGMA le 18 mars 1940 l incertitude demeure sur le nombre de machines simul es et sur le mode d entra nement manuel ou plus vraisemblablement par moteur et a donc pu s en servir pour remonter les cl s de mai et juin 1940 Les premi res BOMBES de s rie furent livr es en ao t la premi re le 8 ao t et septembre 1940 et taient munies du tableau diagonal de WELCHMAN Ces bombes comportaient l quivalent de 30 ENIGMA donc permettaient des recherches parall les sur plusieurs messages Comme la TYPEX les rotors des bombes avaient deux s ries de contacts mais l une servait l aller l autre au retour et non pour une inversion des signes comme sur la TYPEX car l ENIGMA n avait pas une telle inversion cela simplifiait les c blages des tableaux d entr e et de sortie et les raccordements 48 Mais le probl me d un d cryptement rapide n tait pas r solu par cette machine assez simple car en plus du temps n cessaire l inscription du menu lettres entrer et d calages des machines successives on s aper ut que la co ncidence des lettres d entr e et de sortie se produisait fr quemment et qu il tait n cessaire d liminer les faux amis L ARAIGNEE TURING d crit assez longuement dans son m moire les dispositions utilis es cet effet de fa on produire un arr t automatique de la bombe la
4. position donnant la solution du d cryptement bon 1 rotor et bon point de d part de celui ci le reste du travail d termination des 2 et 3 rotors et de leurs points de d part pouvant se faire manuellement par t tonnements dans la baraque HUT charg e de r tablir la cl compl te C est l la cl du succ s des bombes britanniques la connaissance de la solution des Polonais avec la Bomba y aida peut tre mais TURING ne le dit pas La lettre esp r e l entr e et la sortie est connect e un relais dans chaque panneau de sortie des machines faisant les essais et les contacts positifs de ces relais sont mis en s rie avec une batterie la machine s arr te quand le courant passe par tous ces relais Une autre solution est de relier entr es et sorties identiques de la bombe En un tour tous les r sultats possibles sont examin s Ces examens de co ncidence n taient pas un probl me m canique mais un probl me de logique sp cialit de TURING auquel on donnait une solution lectrique relais et branchements Un autre probl me tait un arr t de la machine sur la bonne position sans d lai car le fonctionnement des relais n est pas imm diat On utilisa donc des circuits avec thyratrons pour commander les relais car ces tubes r agissent sans retard un changement de potentiel avec un courant de plaque intense agissant efficacement sur les relais encore n cessaires l poque o les transisto
5. ASSOCIATION des RESERVISTES du CHIFFRE et de la SECURITE de L INFORMATION Nouvelle s rie Document interne l Association n 28 2000 R serv aux adh rents 7 Alan TURING et L ENIGMA Alan TURING a crit un m moire ou un rapport sur l ENIGMA ou plut t sur le d cryptement des divers mod les d ENIGMA dont un exemplaire se trouve aux archives nationales am ricaines C est Monsieur Ralph ERSKINE bien connu par ses tudes de l ENIGMA Marine qui l a retrouv et ce document m est parvenu par notre ami Gilbert BLOCH Il est d une lecture difficile car assez mal dactylographi sans doute sur une machine fatigu e et avec un ruban us avec des corrections manuscrites souvent illisibles il manque des pages et semble ne pas avoir t achev Enfin TURING dominait tant la question que certaines de ses affirmations et m me ses raisonnements sont difficiles comprendre avec une terminologie particuli re c est pourquoi certaines des explications suivantes peuvent demeurer herm tiques D apr s son contenu ce m moire aurait pu tre crit fin 1940 ou d but 1941 Il soul ve une premi re question quand TURING a t il commenc travailler sur l ENIGMA On sait que le service anglais GC and CS a fait appel lui et quelques autres lors de l alerte de 1938 qu il a suivi une sorte de stage la No l 1938 et qu il fut appel d finitivement la mobilisation de 1939 Certains renseignement
6. NSTELLUNG et d op rer les d cryptements et remontages indiqu s ci dessus Durant l t 1937 le r flecteur A fut remplac par le r flecteur B et en d cembre 38 deux nouveaux rotors particuliers la Marine VI et VII avec 2 ergots d avancement furent mis en service En novembre 1939 un prisonnier r v la que les nombres taient ins r s entre deux Y et que les chiffres taient pel s en totalit Furent examin s en cons quence tous les messages enregistr s depuis 1937 et en particulier les lettres ne paraissant pas alt r es par le chiffrement cette assertion de TURING parait trange puisque la machine sym trique ne peut chiffrer une lettre par elle m me mais concerne sans doute les lettres non affect es par les fiches de substitution On en d duisit que 70 des mots probables utilis s chiffres taient bons Ceci pouvait donner de bons r sultats sur le trafic chang jusqu en ao t 1939 on constata que deux cl s seulement taient utilis es l une pour la Baltique l autre pour les autres mers et oc ans Les cl s du 28 novembre 1938 et des jours voisins furent remont es Le nombre des dicordes de substitution tait de 6 l ordre des rotors et la position des couronnes semblait demeurer fixe pendant une semaine On aurait pu trouver toutes les cl s de cette poque si le trafic avait t plus important En fait les d cryptements ne purent se faire partir de 1939 que gr ce la capture de documen
7. ages 4 4 4 12 TURING dans son m moire d veloppe d ailleurs peu le principe de la machine mais s tend plus sur le probl me de l arr t quand une solution est possible Les hypoth ses faire sur le 1 rotor 5 dans le cas de la machine de la WEHRMACHT son point de d part 26 et l impact des fiches sont consid rable La solution est d liminer au moins partiellement l impact des fiches en utilisant les boucles qui se produisent dans le mot probable chiffr pages 4 4 et 4 5 de l opuscule susvis et en chiffrant le texte avec les d calages ad quats Il n y a plus qu faire les hypoth ses sur le 1 rotor utilis et son point de d part le reste de la machine n apportant qu une substitution simple facile r soudre gr ce la fr quence des lettres et des bigrammes du mot probable La premi re machine r alis e selon les indications de TURING est baptis e LETCHWORK ENIGMA elle faisait les m mes op rations que l ENIGMA mais plus rapidement munie d un clavier et d un dispositif de sortie permettant de la relier une autre machine ou une imprimante Elle tait sans doute quip e avec des rotors de TYPEX Sa mise en uvre tait manuelle Quoique TURING n indique pas la date de sa livraison BLETCHEY PARK son texte permet vraisemblablement de lever un coin du voile du myst re de la date d apparition de la bombe expos par Mr Gilbert BLOCH dans son opuscule ENIGMA avant ULTRA pages F2 et F3
8. couronnes et des dicordes pour un jour donn TURING ne dit pas comment cela tait obtenu sans doute la suite de captures de documents on faisait le catalogue des EINS correspondants et on l utilisait pour extraire les paires de messages ayant le m me bigramme respectivement aux 2 et 3 place du pr ambule Si 4 cas de cette esp ce taient relev s on pouvait retrouver la position de base GRUNDSTELLUNG et le d cryptement pouvait tre obtenu avec la bombe CONCLUSION Le m moire de TURING a paru int ressant analyser malgr ses difficult s car il montre l ampleur des travaux effectu s par les scientifiques de BLETCHEY PARK et TURING en premier leur progressivit et leur rapidit relative comme ce fut aussi le cas en Pologne Il tait connu BLETCHEY PARK sous le nom de PROF S BOOK comme le rappelle Alan STRIPP dans le livre CODEBREAKERS co crit avec le professeur HINSLEY paru en 1993 et dont il a t rendu compte dans le bulletin 22 de 1994 Il met bien en lumi re la cr ativit le grand nombre de pistes et les m thodes explorer l am lioration apporter contin ment celles ci tout cela est la base des succ s des d crypteurs de tous les temps mais les connaissances en math matiques logique et informatique sont devenues maintenant indispensables Louis RIBADEAU DUMAS 1 Un sous officier du Chiffre avait remarqu en 1958 que la m me paresse s vissait dans le choix de la c
9. e pr c dente est longue et on a cherch les moyens de l acc l rer D abord on a utilis un masque perforations Un tableau repr sente le chiffrement d un rotor carr de 26 x 25 lettres et on crit au dessous le mot probable On perce alors sur un transparent 2 trous correspondant la premi re lettre et son chiffrement On fait glisser le masque aux positions correspondant aux points de d part pour trouver le bon gr ce aux co ncidences S il y a le m me mot probable dans diff rents messages ou diff rentes places dans le m me message il peut tre utile de faire des statistiques sur le chiffrement de ce mot probable selon sa position Pour revenir la m thode initiale avec la machine bandes mobiles la position de celles ci donnant les co ncidences voulues permet de se rep rer et d utiliser des feuilles ou tableaux de correspondance facilitant le travail Les explications qu en donne TURING sont assez sibyllines pour tout autre que lui ou ceux qui les ont utilis es Les tableaux du type BRUESSEL d ou vient ce nom comprennent diverses lignes correspondant aux premi res lettres du message chiffr et leur chiffrement par un rotor ses diverses positions on y compare le mot probable les co ncidences observ es peuvent mener la solution 2 autres types de tableaux furent aussi utilis s Ceux de TURING comprenant 25 lignes bas es sur les premi res lettres du message chiffr comme les pr
10. fficace quand le nombre des co ncidences donnant lieu des arr ts erron s tait grand Ce dispositif tait en cours d essai quand TURING r digea son m moire et il n en connaissait ni les d tails ni les r sultats Un compl ment de disposition des c blages permit d liminer les cas ou il y avait contradiction entre les positions trouv es pour les fiches Le mat riel du Post Office permit de le faire relais plusieurs contacts La machine peut alors commander une imprimante t l imprimeur donner les positions des rotors et la disposition des fiches jug es bonne D autres am liorations taient enfin pr vues au moment o TURING r digeait son document le branchement sur le tableau diagonal d un tableau fiches de 325 points 13 x25 permettant d inscrire les branchements des fiches de substitution non valables les Allemands proscrivaient les m mes branchements de fiches d un jour au suivant cette poque ce qui limitait le nombre de branchements 6 ou 7 Si l on ne dispose pas d un mot probable donnant une ou plusieurs cha nes mais si l on constate la r p tition d un m me groupe de 6 lettres on peut utiliser les bombes mais il faut liminer les nombreux arr ts erron s qui se produisent quant on utilise l HERIVELISMUS HERIVEL avait d couvert que des op rateurs choisissaient des positions de d part peu loign es de la position r sultante du calage des couronnes sur les rotors au d but d une c
11. hoix des groupes cl s qui permettaient de d couvrir rapidement l ordre des rotors Les services n utilisant pas la machine de la WEHRMACHT ABWEHR SD chemins de fer administration commerce ENIGMA K posent un autre probl me L analyse du trafic et des r seaux permet de savoir quelle machine on a affaire les m thodes d crites pr c demment s appliquent mais l avancement plus fr quent des rotors et le r flecteur parfois mobile posent quelques probl mes Proc d s manuels am lior s Des am liorations de la m thode g n rale ci dessus ont t apport es pour les machines n ayant pas de fiches de substitution Le texte de TURING suppose que l on conna t 45 d j les c blages des rotors et du r flecteur et que l on a d j d crypt des messages donc que l on conna t des mots probables notamment en d but ou en fin de message On fait alors des essais avec un seul rotor et ses divers points de d part 25 toujours en utilisant la simulation de la machine par le tableau bandes on parvient ainsi trouver le point de d part du premier rotor en s appuyant sur la fr quence des bigrammes et la sym trie de la machine On fait ensuite intervenir les autres rotors qui s ils ne tournent pas n apportent qu une substitution simple laissant subsister la fr quence des bigrammes On arrive ainsi caler ces rotors quand le second avance il faut proc der par t tonnements Cette m thode comme la m thod
12. ibilit pour chaque position de base et feuilles de ZYGALSKIT Le petit nombre des fiches de substitution utilis permettait de retrouver 50 facilement leurs branchements On pouvait aussi utiliser les feuilles de TURING mentionn es ci dessus Le banburismus pouvait aussi s appliquer Il reste ensuite trouver la RINGSTELLUNG position des couronnes sur le noyau des rotors ce qui tait facile du fait qu la p riode consid r e la disposition des rotors et la RINGSTELLUNG n taient chang es que toutes les 2 semaines Quand ce changement survenait le d cryptement tait facile car dans les messages en plusieurs parties dont les indicatifs et les signatures taient les m mes chaque partie commen ait par le groupe date heure chiffr de la pr c dente ce qui donnait un mot plus que probable En mai 1937 les pr ambules changent et comprennent 2 groupes de 4 lettres comme indiqu dans l opuscule de 1987 page 1 7 On trouva la position des dicordes pour les 2 3 4 5 et 8 mai et on put lire une centaine de messages et donc analyser les pr ambules Les positions des rotors taient indiqu es par 3 bigrammes tir s d un tableau de correspondance plus un bigramme inutile soit directement soit apr s chiffrement sur la position de base Dans la r alit un torpilleur n avait pas re u son tableau de correspondance et utilisa l ancien syst me jusqu au 3 mai ce qui permit de remonter la disposition des rotors et de la GRU
13. ition de celui ci 26 il s agit sans doute des paires de correspondance entre l entr e et la sortie sym triques Ce tableau catalogue permet de trouver les couplages et le point de d part de ce deuxi me rotor La proc dure diff re selon que le r flecteur peut tourner ou non Dans le second cas on utilise le mot probable pour rechercher les paires correspondantes du catalogue dans le premier il faut disposer autrement ce tableau catalogue avec des diagonales Le syst me tr s simple ne permet pas de trouver dans tous les cas les positions des 2 et 3 rotors et du r flecteur pour r pondre tous les cas il faut utiliser un catalogue de 13 feuilles 26 x 26 cases TURING ne dit pas comment elles sont constitu es ni quoi elles correspondent on peut penser que ces 13 feuilles proviennent de 13 positions du r flecteur nombre suffisant du fait de la sym trie JEFFREYS ou JEFFRIES selon d autres auteurs a aussi invent des feuilles avec perforations sur lesquelles TURING ne donne aucune indication JEFFREYS avait pilot la fabrication en Angleterre des feuilles perfor es de ZYGALSKI bas es sur les lettres neutres qui permirent les d cryptement en France et en Angleterre partir de janvier 1940 ces lettres neutres r sultaient du double chiffrement de la cl du message qui tait aussi utilis par les services autres que la WEHRMACHT Ces nouvelles feuilles taient peut tre bas es sur le m me principe
14. l de chiffrement des pr ambules des messages chiffr s en M 209 o les lettres choisies taient proches de l espace Le bureau Chiffre dut prendre des mesures contre cette tendance 2 Ce proc d BANBURISMUS consiste utiliser des feuilles sur lesquelles on a r p t l alphabet par colonnes successives Le texte du message chiffr tait perfor colonne par colonne avec des d calages de 25 25 et on comparait les feuilles 2 2 Le nombre de co ncidences verticales tait not et on parvenait ainsi d apr s ce nombre d terminer le 1 rotor et des mots probables Le mot BANBURISMUS vient de BANBURY localit o les feuilles taient confectionn es et perfor es Les alphabets en question taient d apr s certaines sources des alphabets normalement ordonn s mais pouvaient aussi tre ceux fournis par un rotor Ce proc d permettait de d celer les recouvrements 52
15. nts entre deux ou plusieurs messages Il y a tout de m me un grand nombre d hypoth ses tester avant de parvenir au r sultat hypoth ses concr tis es par le glissement des bandes de papier du mod le plat La reconnaissance du succ s s appuie sans doute sur la fr quence des lettres Un autre probl me est de d terminer quand le second rotor tourne on s en aper oit assez facilement en consid rant les bigrammes fr quents Cette m thode permet aussi de d terminer les rotors utilis s et leur ordre On peut aussi parvenir r tablir le c blage des rotors quand il n y a pas de fiches de substitution mais le nombre des essais faire est tr s important on peut tudier les alphabets de correspondance des rotors sur un tableau Avec la machine WEHRMACHT fiches dont on conna t les c blages des rotors et du r flecteur par les Polonais quand peu de fiches sont utilis es ce qui tait le cas dans les premi res ann es on travaille comme s il n y en avait pas en notant les co ncidences et on en d duit les substitutions produites par les fiches Malheureusement cette m thode choue tr s souvent un palliatif est d utiliser l HERIVELISMUS HERIVEL avait remarqu que les chiffreurs modifiaient de peu la position des roues entre deux messages et surtout qu elle tait proche de la position de base GRUNDSTELLUNG dans les premiers messages d une cryptop riode 1 On peut aussi exploiter des n gligences dans le c
16. r la structure des messages notamment Son moyen initial consiste mettre la machine plat sur papier avec des bandes mobiles simulant les rotors avec une longueur de 52 caract res pour permettre les 25 d calages possibles ceci suppose la connaissance des c blages des rotors et du r flecteur connaissance dont rappelons le TURING n indique pas l origine 44 On se reportera pour bien se rappeler le fonctionnement et le mode d emploi des machines l opuscule diffus avec le bulletin de 1987 que l auteur de ces lignes esp re pouvoir remettre jour et rediffuser en 2001 ou 2002 Proc d s manuels TURING rappelle l existence des cycles r sultant du chiffrement d une lettre ou plus sur deux positions de la machine trouvaille initiale des Polonais le nombre et la longueur des cycles ne varient pas avec l emploi des fiches de substitution sur la machine de la WEHRMACHT les Polonais en avaient tir des catalogues r alis s avec leur cyclom tre TURING tire de ce fait certaines conclusions et une m thode d examen des transformations successives du chiffrement dues au 1 rotor On peut ainsi dit il d crypter pas pas mais c est tr s long et un tr s grand nombre d essais sont faire L avancement d un pas du 2 rotor n apporte qu une substitution simple On peut heureusement utiliser une m thode plus pratique si l on dispose de mots probables longs 50 70 lettres par exemple ou de recouvrements importa
17. rs n existaient pas Ce syst me fut enfin compl t par le tableau diagonal invent par WELCHMAN bas sur la r ciprocit des fiches et de la machine qui multipliait le nombre de cha nes utilisables et permettait d utiliser des cha nes courtes Cet ensemble de d tection du r sultat fut appel SPIDER araign e Mais on ne s arr ta pas l et on continua am liorer ce syst me en particulier pour liminer les co ncidences erron es toujours trop nombreuses Les premi res bombes livr es comprenaient 30 ENIGMA et 3 tableaux diagonaux ce qui permettait de tester 3 cha nes en m me temps donc d liminer des contradictions tude de WELCHMAN et KEEN Il sembla aussi possible de faire tester ces contradictions par la machine elle m me non pas en modifiant les c blages et l araign e mais en ajoutant un dispositif qui v rifiait l homog n it du syst me de fiches trouv Ce dispositif fut baptis mitrailleuse cause du bruit de ses relais Le fonctionnement global tait un peu ralenti rallongeait l essai de 5 minutes mais en liminant les arr ts erron s on gagnait du temps 49 L am lioration de la machine continua Mr KEEN inventa un autre dispositif bas sur une modification du c blage des relais Le but tait que la machine ne s arr te que dans deux cas un seul relais ou tous les relais taient activ s Cela pouvait faire manquer quelques solutions mais c tait particuli rement e
18. ryptop riode un dispositif permet d viter les arr ts intempestifs loin de cette position L ENIGMA de la KRIEGSMARINE Ce que dit TURING dans son m moire concerne le chiffre de la KRIEGSMARINE partir de 1931 Or le GC and CS ne fut en mesure de commencer les d cryptements qu en 1939 apr s que les Polonais lui eurent communiqu leurs trouvailles Cela montre que les Anglais avaient soigneusement enregistr le trafic allemand depuis 1931 et se mirent le d crypter en 1939 WELCHMAN comme HINSLEY insiste sur l importance des informations provenant de l analyse du trafic m me non d crypt et des messages d chiffr s structure et mots probables De 1931 dit TURING en fait de 1934 au 30 04 37 le chiffre naval allemand a utilis la machine WEHRMACHT avec la m me proc dure que les autres arm es toutefois la position de d part tait choisie dans une liste de trigrammes 1700 dit TURING 17576 d apr s d autres sources dont des lots affect s chaque station par une feuille p riodique et un trigramme utilis ne devait pas tre repris La faiblesse de ce syst me r sidait dans le fait qu il donnait des indications sur la position de base GRUNDSTELLUNG servant chiffrer la position de d part en utilisant les marquants o les 1 et 4 lettres 2 et 5 ou 3 et 6 taient identiques Les Polonais en avaient fait usage catalogue tabli par le cyclom tre des positions donnant une telle poss
19. s qu il donne sont largement ant rieurs mais ils ont d lui tre communiqu s par le Dr KNOX En 1938 le GC and CS avait r ussi d crypter les machines commerciales et certaines machines utilis es en Allemagne chemins de fer en particulier par des m thodes manuelles classiques mots probables et m thode dite des b tons Il avait aussi de ce fait su r tablir les c blages des rotors et du r flecteur dans certains cas Mais il avait totalement chou comme la section du chiffre fran aise avec la machine de la WEHRMACHT On connaissait son existence son mode d emploi la pr sence de fiches modifiant en partie les alphabets d entr e et de sortie par une substitution simple gr ce aux documents remis par SCHMIDT au commandant BERTRAND qui les avait communiqu s aux Anglais comme aux Polonais partir de 1931 Ce n est qu en juillet 1939 que les Polonais firent conna tre aux Anglais comme aux Fran ais la structure exacte de la machine les c blages des rotors et des r flecteurs et leurs m thodes et moyens de d cryptement ce qui permit aux Anglais d avancer Le m moire de TURING repose sur ces connaissances dans ses chapitres relatifs l ENIGMA WEHRMACHT mais il n en indique pas la provenance Les pr mices Dans ses premiers chapitres TURING rappelle les caract ristiques des diverses ENIGMA avec les points communs chiffrement sym trique et mouvement des roues en compteur ce qui a des cons quences multiples su
20. ts sur les navires allemands voir tableau page 4 18 de l opuscule de 1987 qui indique la capture du patrouilleur VP 2523 le 26 avril 1940 Cette premi re capture fournit des cl s et l instruction sur la confection des pr ambules dont le changement avait rendu le d cryptement impossible faute de disposer des tableaux de correspondance des bigrammes On inventa alors en 1939 ou 1940 un syst me bas sur la fr quence des E Une longue bande perfor e contenait le chiffrement du E aux diverses positions de la machine Une bande comportant le message chiffr tait alors plac e en regard Le nombre des co ncidences donnait le nombre des E dans le message clair Toutes les positions relatives de 51 ces deux bandes donnant un nombre de E sup rieur un certain niveau pouvaient alors tre essay es Mais ce syst me ne fut jamais employ car un autre plus simple fut trouv Quand on parvint lire les messages de 1938 on s aper ut de la grande fr quence du mot EINS Primo en allemand On fit donc un catalogue du chiffrement de EINS sur les diverse positions de la machine en les classant par ordre alphab tique 25 feuilles de A Z le E tant exclu du fait de la r ciprocit On r alisa ensuite ce catalogue par cartes perfor es utilisables sur machines m canographiques ce qui facilitait les recherches En fait le programme du d cryptement tait le suivant quand on disposait de l ordre des rotors de la position des
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