GC N¡16 - Global Chance
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1. un lieu l autre noir et blanc manuscrite incompl te en bas ou l int rieur du frigo plut t que sur la porte elle peut entrer en concurrence avec d autres tiquettes L efficacit de l tiquette est galement tributaire de la stra t gie adopt e par le distributeur partant du principe que trop d information tue l information certains cr ent sciemment des brouillages en multipliant les tiquettes Si aujourd hui le bilan de ce dispositif visant ma triser la demande d nergie est largement positif on le doit donc essentiel lement au jeu des acteurs en amont les fabricants et les distributeurs et dans une proportion moindre celui des destinataires finaux les consommateurs Un rapport particulier l lectricit Une forme d nergie qui va de soi L lectricit reste une entit virtuelle et sa facilit d acc s le confort de son usage viennent parasiter toute logique cono mique et environnementale i Remplacer son ancien frigo par un plus conome en nergie n est pas une d marche courante Non seulement il est impossible de conna tre la consommation unitaire de ce type d appareil donc impossible sans la pose d un compteur sp cifique de contr ler l volution de sa consommation lectrique sur sa dur e de vie mais il est quasiment impensable de songer calculer ce type de consommation le r frig rateur est un objet indispensable et il vient l id2. demande d nergie long terme revue critique de la m thode g n rale INESTENE Paris 4 juin 2002 Secr taire d tat l industrie Programmation pluri annuelle des investissements de production lectrique Rapport au Parlement 28 d cembre 2001 F Roussely Pr sident d EDF entendu le 18 septembre 2002 par la Commission des Finances de l Assembl e nationale a estim l investisse ment pour l EPR 3 milliards d Euros Boisson P Dir Energie 2010 2020 Commissariat g n ral du Plan 1998 Charpin J M Dessus B amp Pellat R Etude conomique prospective de la fili re lectrique nucl aire La Documentation fran aise 2000 Voir aussi Global Chance Faire l conomie du nucl aire n 13 novembre 2000 consacr l analyse de ce rapport Les bilans en Mtep du rapport Energie 2010 2020 125 Notes 126 gi N sont calcul s avec la comptabilit nerg tique sp cifique que la France a utilis jusqu en 2001 avant d adopter cette ann e la comptabilit inter nationale Observatoire de l nergie DGEMP Energies et mati res premi res Perspectives nerg tiques pour la France Un sc nario tendanciel mars 2000 Interview La Tribune 18 septembre 2002 Russie Texte tabli partir des tudes r alis es par ICE pour le Minist re des affaires trang res avec la contribution de Bessarion Jghenti Th odore Filimon Alone Zeitoun Sur
3. e de tr s peu de monde de s inqui ter de sa consomma tion du moins reste t elle secondaire notamment quand il y a urgence s quiper panne De mani re g n rale le consommateur ne se pr occupe donc gu re de cette dimen sion d une part il n a pas r ellement conscience que son r frig rateur consomme et est d ailleurs dubitatif quand on lui annonce une grandeur 2 En fait il conna t rarement le prix du kilowattheure et est donc par exemple rarement en mesure de transformer les indications donn es par l tiquette en euros Quand bien m me le saurait il qu il lui faudrait alors comparer plusieurs appareils entre eux compte tenu des co ts induits par les consommations indiqu es Et moins d avoir d j acquis un r frig rateur tiquet la consommation unitaire de son ancien frigo tant elle m me inconnue il n a de toute fa on pas de point de rep re Qui plus est une logique financi re qui renvoie au prix de l appareil l achat supplante toute logique conomique qui prendrait en compte la dur e d amortisse ment d un appareil class A qui consomme peu d lectricit mais qui co te plus cher au d part compar un appareil du m me type moins bien class moins on reux l achat mais plus nergivore Les distribu teurs le savent bien c est l qu interviennent les promotions auxquelles les consommateurs ont du mal r sister Enfin les modes de production de l
4. gr es a particip au renfor cement de ce ph nom ne de banalisation dans certaines le r frig rateur est masqu et ne se distingue plus des portes de placards contrairement aux autres appareils lectrom nagers qui conservent des fonc tions de commandes apparentes Le frigo perd alors son statut d appareil lectrom nager au profit d un statut de simple meuble Sa banalisation s exprime aussi dans son mode d acquisition On ne le renouvelle qu en cas de panne ou des moments marquants de la vie d m nagement mise en couple d part d un enfant devenu adulte agrandissement ou r tr cissement de la taille de la famille Pire le frigo se transmet d une g n ration l autre comme les voitures d ailleurs ce qui se traduit par un taux d quipement en frigos et voitures d occasion particuli rement lev chez les plus jeunes et les plus pauvres Sa faible technicit son usage quotidien en occultent compl tement le fonctionnement notamment les prescriptions et les indica tions qui figurent dans le mode d emploi et qui concernent les cons quences de certaines pratiques sur les consommations d nergie Sauf qu il ny a pas un seul et m me usage du frigo mais plut t une diversit d usages qui diff rent selon les individus leurs repr sentations leur culture Soci t 114 leur environnement social la taille des m nages Il en est ainsi de la mani re de le remplir fr quenc
5. lectri cit renvoient au registre de la technique registre qui n est gu re familier Les pollu tions li es certains modes de production sont indirectes invisibles quand elle ne Une mise en compatibilit complexe sont pas occult es Cette forme d nergie para t propre elle para t parfaitement ma tris e largement et depuis longtemps prouv e sans risques Le consommateur s en remet donc au four nisseur et ne prend concr tement conscience de sa propre consommation d lectricit que lorsqu il re oit ses factures Globalis es ces derni res ne lui permettent pas de distinguer un poste de consomma tion d un autre Par ailleurs en France la fourniture d lectricit s accompagne d un service plut t efficace relay par un syst me promotionnel s duisants Et l poque des spots publicitaires incitaient consommer de l lectricit en vantant les faibles consom mations des gestes quotidiens tels celui de regarder la t l vision Aujourd hui selon la m me logique et sous pr texte de se posi tionner sur le registre du d veloppement durable les publicit s pour l lectricit vendue en France par EDF ont pour fonc tion principale de d culpabiliser tout en d responsabilisant Le consommateur d nergie lectrique un client avant tout La fourniture d lectricit rel ve en fait du domaine des services Or les relations de service apparaissent comme un l ment importan
6. achat sont en fait tri butaires du march l offre disponible lui m me enti rement d pendant des strat gies des constructeurs et des distributeurs puis de leurs vendeurs Mais les comportements d achat sont galement conditionn s par une s rie de param tres plus insaisissables moins contr lables Il s agit d une part des caract ristiques m mes de l appareil convoit en l occurren ce le r frig rateur et des usages qu on en fait dans les familles Il s agit d autre part du rap port l environnement et du jeu des repr sentations relatives l lectricit Il s agit enfin de facteurs sp cifiques au comportement humain en g n ral Une mise en compatibilit complexe Le r frig rateur un appareil lectrique banalis Le r frig rateur est un objet usuel indispen sable dont tous les m nages ou presque sont quip s Utilis de mani re quoti dienne il ne s allume pas ne s teint pas Il est discret et dans le meilleur des cas inau dible Sa dur e de vie est telle qu on en change rarement L usage de cet appareil ne suppose pas de comp tences ou de connaissances particuli res d autant que les volutions technologiques dont il a fait l objet ne sont gu re perceptibles C est en fait un objet technique banal ordinaire dont la vocation premi re est de faire du froid qui est utilis indiff remment par tous les membres de la famille Le d veloppement des cuisines int
7. la probl matique g n rale voir les tudes de C Locatelli et de B Laponche publi es par le Minist re des affaires trang res en avril 2000 L volution de la demande en gaz naturel des pays de la CFI et notamment de l Ukraine 60 milliards de m3 en 2000 est galement tr s importante consid rer Chine L intensit nerg tique finale de la Chine mesur e en tep par 1000 dollars de PIB ppa a atteint 0 20 en 1997 contre 0 21 aux tats Unis pour la m me ann e Inde Indian Renewable Energy Development Agency qui soutient galement le secteur des cono mies d nergie 50 Rp 1 Br sil Selon les statistiques pr sent es par Enerdata qui utilisent les quivalences internationales ce qui n est pas le cas au Br sil Le calcul du PIB en monnaie constante ou parit de pouvoir d achat pose d ailleurs de s rieuses questions dans un pays dont l inflation a parfois d pass 5000 par an Afrique de l Ouest L UEMOA est regroupe huit pays francophone de l Afrique de l Ouest B nin Burkina Faso C te d Ivoire Guin e Bissau Mali Niger S n gal et Togo Pays M diterran ens Maroc Alg rie Tunisie Lybie Egypte Israel Liban A framework for Action on Energy the WEHAB Working Group August 2002 L initiative WEHAB Water Energy Health Agriculture and Biodiversity a t propos e par M Kofi Annan Secr taire G n ral des Nations Unies D r gulation et MDE Call for A
8. se renseignent r fl chissent et comparent ils les ach tent aussi et surtout en fonction d un budget disponible Malgr cette approche raisonn e leur d cision ultime peut tre objectiv e par une promotion assortie d un SAV attractif ou par un simple coup de c ur Aussi en dehors du code couleur qui fonc tionne bien sur le mode attraction vert conome r pulsion rouge attention danger l tiquette nergie exige des efforts de lecture et de compr hension De sorte que cette tiquette est un bon outil d information condition d tre vue Mais la voir ne suffit pas s approprier l informa tion qu elle v hicule Pour cela il faut la lire puis la comprendre Ainsi son pouvoir d influence est fortement corr l un certain profil de consommateur un peu plus cultiv que la moyenne aux revenus sup rieurs au revenu moyen d j sensibi lis aux questions d environnement 10 Pour atteindre les autres cat gories de consommateurs l intervention du vendeur est indispensable C est l qu il peut jouer pleinement son r le de prescripteur L action de l tiquette nergie est galement conditionn e par la coh rence de la mise en application de la r glementation sur les lieux de vente aujourd hui encore l tiquette n est pas syst matiquement appos e sur tous les frigos ni sur tous les lieux de vente elle n est pas pr sent e de la m me mani re d
9. ars 1995 parit de pouvoir d achat ppa Logan Jeffrey Diverging energy and economic growth in China where has all the coal gone Pacific and Asian Journal of Energy 11 1 p 1 13 Pour plus de d tails sur les donn es ant rieures 1990 se reporter Martin Jean Marie Prospective nerg tique mondiale 2050 les enjeux de la demande Medenergie n 2 janvier 2002 p 7 12 Union Europ enne La consommation nerg tique finale de l Union Europ enne en 1998 tait la suivante en Mtep Industrie R sid Tertiaire Transports Total Charbon 44 1 51 Prod p troliers 48 104 293 445 Gaz 83 135 218 Electricit 76 99 4 179 Chaleur 4 18 22 TOTAL 255 363 297 915 Il faudrait galement comptabiliser les d penses d investissement de production et de transport d nergie ainsi vit es linverse les investisse ments d efficacit nerg tique doivent tre pris en compte mais ce sont des d penses locales sans pratiquement aucune importation Vision long terme L ondol est un syst me de chauffage traditionnel cor en r cup rant la chaleur d une cuisini re fourneau briquettes de charbon et faisant circuler lair chaud sous le plancher de la maison titre de comparaison cela correspond un surco t admissible de 130 euros sur un r frig ra teur moyen Refus de l vidence Cet article est bas sur une communication pr sent e au s minaire Repr sentation de la
10. comme celle des fortes consommations d nergie en direction de ses concitoyens du march et des pouvoirs publics Responsable peut tre mais pas cou pable Deux registres culturels sont alors mobilis s celui du d ni et celui de la d l gation En ce qui concerne l automobiliste par exemple m me s il d clare avoir conscience des probl mes de pollution on ne lobserve gu re actif dans la pratique mont e en gamme parc automobile qui vieillit attrait pour les options polluantes climatisation peu de report modal Or ce constat peut tre g n ralis tous les syst mes techniques consom mateurs d nergie si des efforts individuels doivent tre envisag s le consommateur tend consid rer que d autres plus responsables propri taires de vieilles voitures de voitures essence de grosses cylindr es ou ayant moins besoin de leur voiture peuvent s y sou mettre Par ailleurs il est plut t r fractaire aux mesures qui touchent les habitudes de conduite limi tations de vitesse par exemple et les usages de la voiture interdiction de circuler en ville hausse du prix des parkings en centre ville Ces mesures font appel un certain civisme et s accompagnent d un contr le social radars pr sence de gendarmes sur les bords de routes contraventions Elles restent contournables la crainte de la sanction ne suffit pas contraindre les automobilistes les respecter
11. ction WBCSD GREENPEACE du 28 ao t 2002 extrait We both share the view that the mixed and often contradictory signals sent by the governments on the environment espe cially on green house gas emission reductions is creating a political environment which is not good for the business nor indeed for the future of humanity Pourquoi prendre dans la poche de Pierre pour payer Paul ce qui reviendra de toutes fa ons A un w un EN El N w noA Pierre puisqu il est le propri taire de Paul le cas de plusieurs compagnies d lectricit natio nales dans les PED L une des raisons de la Banque Mondiale pour exiger leur privatisation Cf note 1 SIGET SUPERINTENDENCIA GENERAL DE ELECTRICIDAD Y TELECOMUNICACIONES FINET FONDO DE INVERSI N NACIONAL EN ELECTRICIDAD Y TELEFON A R glements ou accords volontaires La directive cadre 92 75 CEE tablit obligation de l tiquetage nerg tique de certains appareils lectrom nagers JP Leteurtrois Actes de la journ e technique SAVE Paris janvier 1994 GIFAM Groupement Interprofessionnel des Fabricants d Appareils d Equipement M nager Actes de la journ e technique SAVE Paris janvier 1994 GIFAM Colloque MDE Paris 1995 A M rigoux GIFAM Actes de la journ e tech nique SAVE Paris janvier 1994 J Winward P Schiellerup amp B Boardman Cool Labels Environmental Chang
12. des termes accessibles l ensemble du public cibl tout en faisant r f rence un univers familier Cette op ra tion peut reposer sur une action de traduction commun ment nomm e technique du gen darme couch qui consiste d placer les buts ou les objectifs de l action publique ma triser la demande d nergie vers des enjeux personnels qui rejoignent les fonctions d utilit et d efficacit Le proc d consiste agir sur un registre auquel l individu est sen sible l conomie financi re pour atteindre par effet d agr gation des comportements indivi duels un objectif qui est en r alit environ nemental consommer moins d nergie totale Ainsi Cest en jouant sur les processus affec tifs et conatifs ie qui concernent la mobilisation qu il devient envisageable d attirer l int r t et d initier des changements de pratiques 7 Une mise en compatibilit complexe 119 un 6 Notes Les mots pour le dire Noter qu en fran ais l abr viation MDE traduit la ma trise de la demande d lectricit Consommation mondiale Conseil Mondial de l nergie L nergie pour le monde de demain Paris Ed Technip 1993 368 p p 30 Qu il s agisse du sc nario de Jos Goldemberg et ses coll gues ou de Nouvelles Options Energ tiques NOE de Benjamin Dessus Voir Goldemberg Jos et autres nergie pour un monde vivable Paris La Documentation Fran aise 1990 197 p et Des
13. deux param tres suppl mentaires que sont la motivation c est ce qui donne du sens l acte et l engagement le passage lacte Mais qu est ce qui peut motiver un consommateur Deux types de jugements vont alors intervenir un jugement d utilit qui peut concerner le c t technique social conomique ou environnemental de la d marche et un jugement d efficacit qui se tra duit par l attente de r sultats concrets co nomie financi re praticit r duction effective des gaz effet de serre Ma triser la deman de d nergie requiert de devoir maximiser ces fonctions d utilit et d efficacit pour susciter l int r t La MDE une d marche m diatiser Les dispositifs qui visent orienter les com portements d achat vers des syst mes tech niques moins consommateurs d nergie primes tiquettes doivent tre accompa gn s de dispositifs de m diation M diatiser renvoie par exemple aux actions de promotion sur les lieux de vente gr ce l implication des vendeurs et ou des mini expositions sur la MDE M diatiser renvoie aussi aux efforts de communication sur la question engag s par cer taines VPC dans leurs catalogues M diatiser s apparente l action des ambassadeurs du tri qui promus par la soci t Eco emballages font du porte porte pour expliquer comment et pourquoi trier ses d chets m nagers M diatiser c est faire conna tre et informer dans un langage et en
14. e biomasse dans les usages traditionnels On ne s tonnera donc pas de la dispersion des carts Enerdata CME 5 4 pour la consommation mondiale d nergie de 0 5 1 3 pour celle de l Europe occidentale des Etats Unis et de l Europe orientale de 2 8 6 3 pour celle des diverses r gions d Asie 10 4 et 14 pour celle de l Am rique latine et de l Afrique subsaha rienne Dans ces deux derniers cas les diff rences viennent presque int gralement de la consommation de biomasse que le CME semble avoir surestim e en Am rique latine poids de la bagasse et sous estim e en Afrique Ces carts d valuation en 1990 n interdisent pas la compa raisons des trajectoires mais l on se demandera plus loin s ils ont pu influencer les r sultats obtenus Hors mati res premi res exclues des bilans ner g tiques CME Ces r sultats sont ils biais s par la m thode de calcul Dans le rapport de 1998 l International Institute for Applied Systems Analysis QIASA s tait pr cis ment pos la question pour ces m mes deux r gions et avait apport les un 6 r ponses suivantes les rythmes de d croissance sont beaucoup moins prononc s lorsque l on se limite la consommation commerciale d nergie tandis qu ils le sont plus lorsque l on convertit les PIB en dollars sur la base des taux de change Rien de tel ici puisqu il s agit bien de consommations primaires totales et de PIB en doll
15. e caract ristiques et volume des courses r frig rer mode de remplissage et de s en servir Il en est galement ainsi des usages d riv s dont il fait l objet rangement pharmacie cave vins armoire alternativement meuble de pellicules boites de conserve tag re panneau d affichage de type d coratif dessins d enfants magnets photos cartes postales ou agenda emploi du temps Le r frig rateur est donc un objet technique qu on se r approprie en d viant sa fonction primaire faire du froid C est cet ensemble de d tournements et son caract re banal qui masquent le c t technique de ce genre d appareil et contribuent en partie occul ter les cons quences des usages qu on en fait en terme de consommation lectrique Une tiquette qui informe les consommateurs d j avertis En tant qu instrument de la politique de ma trise de la demande d nergie initi e par la r glementation sur l tiquetage nerg tique l tiquette se heurte au fait qu elle est appos e sur des appareils d usage courant dont l utilisation ne n cessite pas de r flexion et dont le fonctionnement lec trique ne suscite pratiquement pas d interrogations Par ailleurs acheter un r frig rateur n est pas un acte fr quent l chelle d une vie et les consommateurs tendent privil gier des crit res d achat comme la taille le volume int rieur l encombrement ou le design M me s ils
16. e Unit Energy and Environment Change Programme University of Oxford 1998 Cr doc Opinion des Fran ais sur la pollution atmosph rique la gestion des d chets et les co produits Etude r alis e pour Ademe 2001 COLD Il The revision of energy labelling and minimum energy efficiency standards for domes tic refrigeration appliances DG TREN 2001 La Commission a sign en 1998 avec le CECED European Commitee of Manufacturers of Domestic Equipment un accord volontaire portant sur l am lioration de l efficacit nerg tique des lave linge 20 en moyenne entre 1994 et 2000 et pr voyant l arr t progressif de la production et de l importation des mod les les moins efficients classes D partiellement E F et G Depuis d autres accords volontaires ont t sign s pour les t l viseurs et magn toscopes consommation en veille et les lave vaisselle notamment Can negotiated agreements replace efficiency standards as an instrument for transforming the electrical appliance market A para tre dans Energy Policy Comparer MDE et EnR Entretien de juin 2000 avec des responsables d ONG M me si la Ministre Roselyne Bachelot sugg re d conomiser les nergies renouvelables pour les g n rations futures dans Paris Match du 5 septembre 2002 Flexibility in Climate Policy making the Kyoto Mechanisms Work Jackson Begg et Parkinson Earthscan 2001 Ing nieur l INESTENE Evaluation conomi
17. entraient dans une strat gie d appropriation de l tiquette via souvent une formation interne et int graients dans leur argumentaire de vente la notion d conomie d nergie du moins les conomies financi res r alis es soit ils ten daient adopter une strat gie de disqualifica tion du param tre nergie en continuant de promouvoir les crit res habituels Per ue comme une sorte de concurrente fonction nant comme un vendeur clandestin l ti quette pouvait en effet tre totalement occul t e Dans les deux cas l tiquette participe d une logique essentiellement marchande Outre ces trois niveaux d interpr tation de la r glementation la question centrale restait alors celle des comportements d achat des consommateurs face l tiquette En France les consommateurs taient alors tr s peu sen sibilis s aux co ts de fonctionnement des appareils lectrom nagers et privil giaient d autres crit res tels que la marque le prix l achat donc les promotions encombre ment le volume l esth tique Qui plus est aucune campagne de sensibilisation ne les pr disposait accorder une attention particu li re aux consommations d nergie de leur r frig rateur En quoi le param tre cono mie d nergie pouvait il modifier leurs pr f rences En analysant le syst me d action concern par ce programme d tiquetage on observe com bien les comportements d
18. es c est ainsi qu on ne change pas son frigo tant qu il continue faire du froid c est ainsi qu on laisse son magn toscope son t l viseur son minitel ou son ordinateur en veille c est ainsi qu on ne prend pas la peine d teindre la pi ce qu on quitte c est ainsi qu on continue de faire s cher son linge dans le s che linge alors qu on peut l tendre c est ainsi qu on prend sa voiture pour de petits trajets Les routines restent des mod les d action Elles n ont besoin d aucune instruction2 s accom pagnent d automatismes qui excluent toute possibilit de r flexion ou de choix entre dif f rentes solutions Elles renvoient des savoir faire implicites et s accompagnent de beaucoup d inertie pourquoi lire le mode d emploi d un r frig rateur quand son usage rel ve de la simple imitation de la reproduction pourquoi acheter un v hicule lectrique ou GPL quand on est satisfait d une carburation classique pourquoi envisager un syst me de chauffage solaire ou g othermique dans un projet de construction quand on est habitu et satisfait d un chauffage lectrique La situation se complique quand on r alise que ces routines sont fortement encourag es entre Une mise en compatibilit complexe tenues par l environnement nerg tico tech nique compos d appareils lectrom nagers d objets techniques courants t l viseur magn toscope ordinateur qui fonctionnent tous a
19. et tout le monde peut potentiellement appuyer sur l acc l rateur ne serait ce qu en cas d urgence ou pour le plaisir de jouer avec les r gles De m me il rejette fortement les mesures co nomiques taxation des carburants conven tionnels alors qu il reste sensible aux mesures incitatives prime lachat ou prime la casse qui pr sentent un int r t financier direct En fait il tend se r fugier derri re les mesures r glementaires qui s adressent aux constructeurs pose obligatoire du pot cataly tique bridage des v hicules am lioration des syst mes de carburation mesures qui ne laissent aucune prise au libre arbitre et pr sentent l avantage de s imposer indiff rem ment tous La perception diff renci e de ces mesures conduit l automobiliste proc der une sorte de hi rarchisation des contraintes supporter Il est d autant plus pr t accepter ces contraintes qu elles sont int gr es l amont d s la construction des v hicules il d l gue aux concepteurs des voitures et l tat pre miers responsables de la mise sur le march de voitures polluantes le soin de r soudre le probl me de la pollution automobile obser vation que l on peut sans peine extrapoler l ensemble des pratiques sociales consomma trices d nergie Utilit et efficacit comme ressorts de l action Int grer le souci de mod rer ses consomma tions d nergie renvoie
20. ion de routine dans la th orie volution niste in Sociologie du travail 4 1998 p 492 24 B REYNAUD Les propri t s des routines outils un en un Notes pragmatiques de d cision et modes de coordina tion collective Sociologie du travail 4 1998 p 470 25 N GOLOVTCHENKO M C ZELEM La lutte contre les pollutions automobiles la place des usagers Premi re partie les usages sociaux de l automobile Toulouse CERTOP CNRS rapport au Conseil R gional de Midi Pyr n es octobre 2001 p 23 26 M CALLON El ments pour une sociologie de la Traduction La domestication des coquilles Saint Jacques et des marins p cheurs dans la baie de Saint Brieux L Ann e sociologique 36 1986 27 C DEJOURS Le facteur humain Paris PUF coll Que sais je 1995 p 21 Conf rence de citoyens 1 Dominique Bourg Jean Fran ois Caron Benjamin Dessus Marie Pierre Hermann Marie Ang le Hermitte Jean Marc Jancovici G rad M gie Jean Paul Mar chal Jacques Minenovitch Roland Schaer Jacques Testart 127
21. omportements humains ne sont pour tant pas subordonn s et m caniques L homme ne se laisse pas soumettre la rationalit exp rimentale au sens o ses actes ne sont pas mis en uvre uniquement pour respecter une exigence d efficacit par rapport une fin r duire ses consomma tions d nergie Le calcul conomique n est donc pas son seul registre d action Ses actes comportent des parts d irrationnel d motionnel qui rel vent d une rationa lit pour soi d o le d tournement des objets techniques de leur finalit premi re par exemple De mani re g n rale il s attache d abord satisfaire son besoin ou son plaisir Il n accorde pas la priorit aux cons quences de ses actes L individu se comporte alors selon une rationalit dite limit e En fait le consommateur s approprie l tiquette si les informations qu elle contient confortent ses propres logiques d action il les ignore s il y a dissonance cognitive Cest dire lorsqu elles n entrent pas dans son syst me de r f rence ou syst me de valeurs On comprend alors combien il importe que les valeurs que sous tend toute politique de MDE soient en phase avec celles qui moti vent les individus La routinisation et l habituation deux facteurs d inertie La plupart des pratiques sociales sont inscrites dans des routines ne sont plus r fl chies sou vent n acc dent plus la conscience tant elles sont devenues machinal
22. ons les fabricants durent anticiper tout en int grant progressivement le param tre nergie dans leurs strat gies mar keting afin de se re positionner sur le march du froid Alors que leur logique de commercialisation reposait davantage sur des param tres de co t de r putation de la marque ou de design les distributeurs se trouvaient quant eux confron t s l obligation de faire appara tre les per formances donc les contre performances nerg tiques de tous les appareils expos s la vente d un point de vue commercial leur souci reposait sur leur capacit offrir des appareils satisfaisant au meilleur rapport qua lit prix Dans ce contexte certains ont bien accompagn l tiquetage se le sont appro pri en modifiant les gammes d autres ont dans un premier temps choisi de poursuivre leur logique commerciale en continuant d cou ler leurs appareils sans int grer la dimension consommation d nergie 7 La crainte de l extension de l tiquetage d autres types d appareils a cependant fonctionn comme un signal pour infl chir peu peu les diverses politiques de commercialisation Habitu s vendre des r frig rateurs en fonc tion d argumentaires classiques de vente fon d s sur le prix la notori t de la marque les performances techniques ou le SAV les logiques d action des vendeurs se voyaient contraintes par celles des distributeurs soit ils
23. panne Le froid domestique Etiquetage et efficacit nerg tique Les Cahiers du CLIP 11 d c 1999 12 40 de sa facture lectrique annuelle hors chauf fage 13 M C ZELEM Les contraintes sociologiques au d veloppement des nergies renouvelables Global Chance 15 f vrier 2002 p 85 14 P EIGLIER E LANGEARD Servuction Le marke ting des services Mc Graw Hill coll Strat gie et management 1987 P WARRIN Les relations de service comme r gulations Revue Fran aise de sociologie XXXIV 1993 p 69 16 F COCHOY La captation des publics entre dispositifs et dispositions ou le petit chaperon rouge revisit Pour une sociologie du travail relationnel CERTOP CNRS document de travail Toulouse janvier 2002 17 F COCHOY Une histoire du marketing Discipliner l conomie de march Paris La D couverte 1999 p 136 18 P UGHETTO Figures du client figures du pres tataire Sciences de la soci t 56 mai 2002 p 105 1 P ALLARD D DIRRINGER Strat gie de la rela tion client une nouvelle approche Banque strat gie 169 mars 2000 2 F OHL La construction sociale des figures du consommateur et du client Sciences de la Soci t 56 mai 2002 p 35 21 F OHL op cit p 28 22 B CONEIN La notion de routine probl me de d finition Sociologie du travail 4 1998 p 485 23 S DUBUISSON Regard d un sociologue sur la not
24. que d un programme MDE INESTENE 2001 pour ADEME Valbonne ou encore la th se de Lionel Cauret l Ecole des Mines de Paris Une mise en compatibilit complexe Le froid domestique Etiquetage et efficacit ner g tique Les cahiers du CLIP 11 d c 1999 2 Cftexte de Philippe MENANTEAU ci avant 3 Les concepts de programme d action et d anti programme sont emprunt s B LATOUR in Petites le ons de sociologie des sciences Paris La D couverte 1993 4 Ils repr sentaient les deux tiers des appareils vendus en France en 1993 Source ADEME Intervention sur la MDE du 18 10 95 Palais des Congr s Paris A l exemple de la r glementation relative aux CFC 6 Encadr s et soutenus par l ADEME 7 Le manque de contr le de l affichage sur les lieux de vente par les pouvoirs publics rendait cela possible du moins lors de la premi re tape de la mise en application de cette politique publique 8 G n ralement en conformit avec la strat gie de leur enseigne 9 Nombre de foyers appartenant aux classes moyennes et inf rieures continuent de se servir quotidiennement du frigo achet dans les ann es soixante Et dans un grand nombre de familles on retrouve ce m me frigo dans la maison de campagne ou rel gu la cave pour servir de second frigo en t Enqu te CERTOP CNRS Anthropologie du froid domestique 1998 10 condition que l achat ne r sulte pas d une urgence
25. relation client qu EDF insiste en la transformant en un v ri table service personnalis selon le r gne du one to one Le service EDF devient le lieu de d livrance de prestations forte valeur ajout e telles que le diagnostic personnalis l accompagnement et le conseil Avec le souci d une maximisation du confort existant et pour corollaire appr ciable et g n ralement appr ci une diminution relative de la facture de l nergie individuellement consomm e Cette strat gie est dite proactive dans le sens o elle ne vise pas r agir une situation de demande mais anticiper sur les r serves et d fections ventuelles19 Mettre l accent sur la satisfaction du client a pour but de d cou rager toute sortie possible fuite perte du client vers un autre type d nergie ou terme vers d autres fournisseurs Cette strat gie repose galement sur le renforcement d une culture tout lectrique qui parce qu elle g n re des habitudes interdit toute vell it de changement En d niant la r alit de l change marchand les offreurs cherchent mettre en retrait l identit d acheteur Le vendeur se m tamorphose en conseiller ou en passionn et ses capacit s d empatbhie aident transformer la relation de vente en rela tion de proximit rel guant au second plan les autres r f rents et notamment la dimen sion marchande de l change 2 Ainsi confort dans son r le confo
26. rtable d agent conomique passif le consomma teur est de moins en moins consom acteur21 La centration du consommateur sur ses int r ts priv s sa satisfaction personnelle tendent d tourner son attention de toute r flexion sur les choix possibles en mati re d nergie et de toute action citoyenne consommer moins de cette nergie L tiquetage nergie illustrion des contraintes sociologiques la p n tration de la MDE Un consommateur rationnel mais vis vis de ses propres valeurs L tiquetage nergie est un instrument th o riquement destin agir sur la demande inform s des performances nerg tiques des diff rents mod les de r frig rateurs les consommateurs devaient privil gier les mod les les plus efficients Massivement d tourn s des appareils les plus nergi vores ils allaient inciter les distributeurs revoir leurs gammes C tait sans compter sur le fait que le mod le de l acteur cono miquement rationnel n existe qu en th orie En fait il ny a pas un consommateur unique dot d une rationalit unique mais il existe plusieurs formes de logiques subjec tives toutes inscrites sur le registre des habitudes de vie et des dispositions sociales Or les initiateurs de la r glementa tion semblent avoir postul l existence d un consommateur rationnel suppos remarquer l tiquette nergie la lire la comprendre et l int grer dans son processus de d cision Les c
27. s contribuent une moindre consommation d nergie Quels sont les param tres qui interviennent pour structurer ces comportements Et quels sont ceux qui permettent d expliquer pourquoi il n est pas si simple de modifier par exemple les fa ons d utiliser les appareils lectrom nagers les mani res de s clairer les modes de chauffage ou les moyens de transports et les habitudes de d placement dans le sens d un r duction des nergies consomm es Dans un premier temps on prendra pour exemple celui de la r ception par les consom mateurs fran ais de la politique d tiquetage nerg tique des r frig rateurs pour caract ri ser les usages en mati re de demande d ner gie On montrera alors combien les conduites individuelles r pondent des rationalit s limi t es qui ne renvoient jamais strictement au mod le de homo economicus On verra alors que l individu consommateur d nergie est contraint captif et combien ses usages sont tributaires d un syst me marchand Dans un second temps on exposera quels sont les ressorts de l action individuelle en mati re de consommation d nergie pour iden tifier quelques mod les d intervention de l action publique mettre en uvre pour ten ter de ma triser la demande d nergie l chel le du consommateur 112 Rationalit de type MDE et rationalit s individuelles l tiquetage nerg tique La rationalit nerg tique qui sou
28. s tend les divers programmes de MDE entre en concur rence avec d autres principes d action tout aussi rationnels C est cet enchev trement de rationalit s multiples ajout aux rapports com plexes que les individus entretiennent vis vis des objets techniques voitures frigidaires lampes et de la technologie qui condi tionne les comportements individuels face aux conomies d nergie titre d illustration la r cente campagne europ enne de promo tion des appareils lectrom nagers conomes en nergie montre parfaitement bien les dif ficult s rencontr es par l action publique lors de sa mise en uvre et les d calages entre les attendus d une politique publique et les modes de r ception de cette m me politique par les publics cibles Afin de diminuer les d penses lectriques engendr es par les appareils lectrom na gers la CEE a d s octobre 1995 rendu obligatoire l tiquetage nerg tique pour l ensemble du rayon froid domestique Le programme d action 3 qui sous tend la directive europ enne pouvait se formuler ainsi Diminuons la facture nerg tique afin de pr server long terme nos ressources et notre environnement vous construc teurs de concevoir des appareils conomes vous distributeurs de modifier la composi tion de vos gammes en cons quences vous vendeurs d informer la client le vous consommateurs de choisir des produits bien class s Ain
29. si con ue l action publique paraissait simple mettre en uvre Pourtant dans les premi res ann es du moins elle s est trouv e contrari e par des anti programmes con us par les diff rents types d acteurs auxquels elle tait destin e En effet ce type de politique publique ne s adressait pas un groupe d acteurs unique les acheteurs de frigos mais une cha ne complexe d acteurs fonctionnant chacun selon leurs propres logiques toutes orient es vers la satisfaction de leurs objec tifs respectifs Une s rie d acteurs aux logiques diverses Face cette politique d affichage nerg tique les fabricants devaient alors r pondre deux logiques diff rentes mais indissociables une logique industrielle et une logique commer ciale Logique industrielle car la nouvelle r gle mentation supposait une red finition des pro cess technologiques de production logique commerciale dans la mesure o cette m me r glementation avait pour enjeu une red fini tion du march L tiquetage allant peu peu disqualifier les appareils du froid domestique les plus nergivoresf la strat gie la plus fr quemment retenue dans un premier temps fut purement r active mettre en avant les pro duits les plus performants sans promouvoir l ti quette tout en jouant sur les prix pour cou ler les produits les plus nergivores condamn s dispara tre Puis craignant un durcissement de la r glementati
30. soci t de consommation Marie Christine ZELEM CERTOP CNRS Zelem univ tlse2 fr Une mise en compatibilit complexe La probl matique du d veloppement durable introduit une dimension longtemps occult e dans les recherches sur les activit s humaines c est celle de leurs cons quences environne mentales externalit s telles que l effet de serre les pollutions l puisement des ressources Cette probl matique se heurte aux habitudes et routines aux limites du savoir ordinaire c est dire aux r alit s concr tes des connais sances qui guident les comportements faire savoir modifie les savoir faire et les usages Cette probl matique butte aussi sur le fait que dans nos soci t s occidentales soci t s de consommation soci t s d abondance par excel lence se chauffer s clairer se d placer rel vent de la sph re du confort Or ces l ments de progr s ont une fonction symbolique telle que toute action publique pr sentant une menace envers ces acquis prend le risque de g n rer au mieux de l indiff rence au pire de fortes oppositions Un des enjeux de toute politique de ma trise de la demande d nergie consiste alors en une mise en compatibilit des comportements individuels vis vis des objectifs vis s par l action publique Mais dans quelle mesure peut on envisager d infl chir les comporte ments d achat et les comportements d usage de fa on ce que par effet cumul il
31. sus Benjamin Atlas des nergies pour un monde vivable Paris Syros 1994 141 p Les sc narios de l Energie pour le monde de demain furent trop optimistes en ce qui concerne l importance du progr s technique dans le d veloppement nerg tique Alors que seront r guli rement introduites des applications dues de nouvelles technologies dans les conomies de march il est improbable que des d couvertes majeures apparaissent dans la production ou l utilisation d nergie qui puissent rompre la rela tion lin aire entre la croissance du PIB et la consommation d nergie prix constants pr vue dans diff rents groupes de pays d ici 2020 in Conseil Mondial de l Energie L nergie pour le monde de demain le temps de l action Paris Ed Technip 2000 190 p p 5 6 Nakicenovic Nebojsa Gr bler Arnulf and McDonald Alan Global energy perspectives Cambridge University Press 1998 299 p Conf rence Mondiale de l Energie Horizons nerg tiques mondiaux 2000 2020 Paris Ed Technip 1989 378 p Voir annexes 3 et 6 Ces corrections ne d bouchent pas sur des bilans 1990 strictement identiques compte tenu de la subsistance d carts qui s expliquent la fois par les r valuations de consommation effectu es ann e apr s ann e par les organismes Nations Unies ou Agence Internationale de l Energie qui fournissent les donn es primaires et par l impr cision des estimations de consommation d
32. t dans la construction des repr sentations sociales qui orientent les usages Ce type de service qu on nomme commu n ment servuctionti en marketing commercial production distribution consommation du service peut tre analys du point de vue sociologique dans la mani re dont il est con u et constamment perfectionn pour satisfaire et fid liser le client La mission d EDF en France va au del de la simple satisfaction des besoins Elle vise s attacher une client le et r duire l usager un simple consomma teur elle d samorce d ventuelles r flexions sur le sens du service en le d tournant vers des questions de qualit qualit du service qualit de la relation de service Cela contribue rendre davan tage encore les modes de production de 115 Soci t 116 l nergie fournie l lectricit et leurs cons quences invisibles L enjeu est de captert le client qui compte tenu de l absence d alternatives peut s attendre un service particuli rement adapt Effets de prescription et de m dia tion sont fondamentaux dans la construction des repr sentations que les usagers se font du service attendu et de lunivers des possibles en mati re d nergie ou de source d nergie La pr occupation client pour EDF ne consiste pas partir des attentes du consommateur pour d terminer les caract ristiques des produits puisque le produit est unique C est donc sur la
33. trajets inhabituels c est se voir inter dire le stationnement dans certains parkings couverts utiliser des lampes fluo compactes c est accepter de ne pas avoir une lumi re instantan e se chauffer au bois c est s impo ser des contraintes d approvisionnement et de stockage La dimension immat rielle de la consommation tant fondamentale il est n cessaire de bien appr cier le poids de cet ensemble peu ma trisable que constituent croyances certitudes repr sentations et d sirs Ces quatre dimensions Soci t 118 renvoient en fait quatre univers qui fragili sent l efficacit de toute politique publique l individu se caract rise en effet par sa sub jectivit a notion de confort est par exemple tout fait personnelle Il se distingue ensui te par sa culture qui renvoie des valeurs rela tives par exemple au bien et au mal et qui concerne notamment l int r t que l individu peut accorder ses fa ons de consommer l nergie Il est le plus souvent impr visible et surtout vuln rable au sens o il est sensible l esth tique aux signes distinctifs et qu il peut se laisser s duire par une technologie aux antipodes de ses valeurs sous l effet d un simple coup de c ur Le jeu d une double culture la culture du d ni et la culture de la d l gation Sur le principe du c est pas moi c est l autre le consommateur tend rejeter la responsabilit des pollutions
34. vec le m me type d nergie et qui com portent pour leur majorit des syst mes de veille des options des gadgets qui consom ment cette nergie La routine l habitude sont ainsi les ennemies du changement Par ailleurs adopter un nouveau syst me tech nique de carburation automobile d clairage ou de chauffage n cessite que l ensemble des op rateurs soient en mesure de r pondre d une mani re convergente Il suffit parfois qu un des acteurs fournisseur installateur vendeur soit d faillant pour que la d marche du consommateur soit contrari e En ce sens l offre conditionne largement la demande Une contrainte forte la crainte de perdre son confort L homme attribue aux objets des fonctions symboliques une voiture est un moyen de locomotion mais c est aussi un signe de pres tige ou un instrument d autonomie Se priver de ou limiter les usages qu on fait de ces objets c est perdre davantage que les finalit s qui leur sont assign es s clairer renvoie aussi ambiance chaleur luminosit accueil esth tique Cette remarque vaut pour la notion de confort L automobile le chauffage l clairage renvoient des syst mes techniques fiables performants efficaces et sans souci ce qui caract rise la sph re du confort Par contre choisir d utiliser du GPL en guise de carburant pour son automobile c est s engager faire le plein plus souvent faire l effort d en trouver sur des
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