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1. valuer l avance les effets des activit s qui peuvent porter atteinte l environnement et la sant 39 La Cour insiste ensuite sur l importance de l acc s du public aux conclusions de ces tudes ainsi qu des informations permettant d valuer le danger auquel il est expos 40 Enfin la Cour estime que les individus concern s doivent pouvoir former un recours contre toute d cision tout acte ou toute omission devant les tribunaux s ils consid rent que leurs int r ts ou leurs observations n ont pas t suffisamment pris en compte dans le processus d cisionnel 41 Autrement dit c est l ensemble des droits proc duraux d coulant du droit de vivre dans un environnement sain qu il faut respecter droits nonc s notamment par la Convention d Aarhus du 25 juin 1998 L existence d une r glementation adapt e en cas d accident industriel est n cessaire mais insuffisante pour chapper l application de l article 2 de la Convention Il faut aussi que l ensemble des autorit s nationales ait appliqu cette r glementation en prenant pr ventivement des mesures concr tes n cessaires et suffisantes pour prot ger la population 42 Tel n a pas t le cas dans l affaire Oneryildiz En l esp ce il existait bien en Turquie une r glementation de l exploitation des sites de stockage de d chets m nagers Mais ce cadre r glementaire s est av r d
2. La s curit des navires passagers et notamment les r gles relatives aux car ferries ont galement t enti rement refondues au sein de l Organisation Maritime Internationale O M I et de l Union Europ enne suite au naufrage de l Estonia ayant fait 850 victimes en septembre 1994 dans la Baltique D sormais les transporteurs doivent payer des avances en cas de d c s ou de l sions corporelles Surtout au plus tard au 1 janvier 2012 se trouvera incorpor e dans le droit europ en la Convention d Ath nes de 1974 relative au transport par mer de passagers et de bagages 22 Catherine ROCHE Pr vention et lutte contre la pollution des mers par les hydrocarbures les derniers d veloppements apr s les naufrages de l Erika et du Prestige Revue Juridique de la Recherche Droit Prospectif 2004 2 pp 1347 1371 7 Jean Pierre DAGORNE S curit maritime tat des lieux et derni res avanc es de la r glementation europ enne Les Petites Affiches n 238 du 29 novembre 2000 pp 4 12 R glement europ en n 417 2002 du 18 f vrier 2002 JOCE n L 64 du 7 mars 2002 Directive communautaire n 2001 106 du 19 d cembre 2001 JOCE n L 019 du 22 janvier 2001 2 Directive communautaire n 2001 105 du 19 d cembre 2001 JOCE n L 019 du 22 janvier 2001 7 Directive communautaire n 2002 59 du 27 juin 2002 JOCE n L 208 du 5 ao t 2002 28 R glement europ en n 1406 2002 du 2
3. 11 Enfin en contrepartie de cette responsabilit de plein droit canalis e obligatoirement assur e et dont il est difficile de s exon rer la responsabilit est le plus souvent plafonn e sauf faute du responsable qui doit en g n ral rev tir l habit de la faute intentionnelle ou inexcusable Ces plafonds sont g n ralement fix s en fonction de la dimension de la nuisance c est dire proportionnellement la taille de l installation pour le nucl aire ou la capacit du navire pour le transport maritime d hydrocarbures Et ils font l objet de r visions la hausse Pour le transport maritime d hydrocarbures l occasion d une nouvelle mar e noire Pour le transporteur a rien dans le cadre de certains accords comme ceux conclus au sein de PIATA le plafond ayant m me saut dans le cadre de l Union europ enne 12 On le voit si le d veloppement de tels r gimes sp ciaux entra ne un morcellement de la responsabilit civile il lui permet d intervenir plus efficacement pour la r paration des dommages caus s par des catastrophes En prenant en compte les particularit s d un secteur d activit En cr ant un cadre privil gi pour instaurer une obligation d assurance En garantissant aux victimes un niveau de r paration Sur ce dernier point la responsabilit civile sera d autant mieux arm e qu elle pourra tre paul e B La responsabilit paul e 13 Diff rents
4. De plus et surtout s agissant du risque submersion marine les communes littorales sont tr s marginalement dot es de tels plans Ainsi en 2010 seuls 46 PPR ont t approuv s et 71 prescrits sur les 864 communes class es dans des zones dites risque de submersion marine Les communes des c tes atlantiques les plus touch es par la temp te Xynthia n taient pas dot es de PPRI Enfin il a t relev que la gouvernance du syst me de d livrance des permis de construire avait galement t marqu e par d importants dysfonctionnements S nat Rapport d information n 554 10 juin 2010 pr c Source Direction g n rale de la pr vention des risques DGPR du minist re de l cologie Egalement selon cette Direction la pr vention des risques naturels se pr sentait comme suit au 20 ao t 2009 communes avec PPRn approuv hors PPS 7558 communes avec PPRn appliqu par anticipation 241 communes avec PPRn prescrit 4418 communes risque s naturel s 23393 communes avec PPS 876 PPS plans de surfaces immersibles ils sont progressivement remplac s par des PPRN RISEO 2011 3 86 B L adoption de solutions promouvant l institutionnalisation de la pr vention 48 On se souvient qu en plein scandale du sang contamin la France a r form en profondeur ses structures de contr le sanitaire avec la mise en place par la loi n 93 5 du 4 janvier 1993 d un organisme sp
5. L expertise scientifique finalit politique R flexions sur l organisation et la responsabilit des experts Justices 8 RISEO 2011 3 38 Lagadec P 1981 La civilisation du risque catastrophes technologiques et responsabilit s sociales Paris Le Seuil Lascoumes P et Le Gal s P 2004 Dir Gouverner par les instruments Paris Presses de Sciences Po Roqueplo P 1997 Entre savoir et d cision l expertise scientifique Paris INRA RISEO 2011 3 39 De la pr vention des risques majeurs une d marche globale de s curit civile Jean VIRET Professeur des facult s de droit et l ENSOSP 1 Depuis une vingtaine d ann es la pr vention des risques majeurs focalise toute l attention Pour le minist re de l cologie du d veloppement durable des transports et du logement le MEDD la r duction des cons quences d une catastrophe repose avant tout sur la ma trise de l am nagement et de l urbanisme en vitant d augmenter les enjeux dans les zone risque en diminuant la vuln rabilit des zones d j urbanis e 2 Telle est la fonction qui est assign e aux PPR qu il s agisse des PPRN pr visibles institu s par la loi BARNIER du 02 02 1995 ou des PPRT cr s par la loi BACHELOT du 30 07 2003 Pour le MEDD ils constituent l instrument essentiel la politique de l Etat en mati re de pr vention des risques 3 Il n en a cependant pas toujours t ainsi les catas
6. RISEO 2011 3 147 Le principe du contradictoire dans l expertise p nale Claude GUIBERT Expert a ronautique R sum Le principe du contradictoire a t introduit dans la proc dure p nale fran aise par un article pr liminaire de la loi 2000 516 du 15 juin 2000 qui dispose La proc dure p nale doit tre quitable et contradictoire et pr server l quilibre des droits des Parties Plus de dix ans apr s la publication de ce texte l application de ce principe notamment dans le cadre de l expertise p nale se heurte maintes difficult s analys es ci apr s Summary The adversarial principle was introduced into the French criminal procedure by a preliminary article of the law 2000 516 of June 15 2000 which states The penal criminal procedure must be equitable and adversarial and preserve the balance of rights of the parties More than ten years after the publication of this text the application of this principle in particular in the context of criminal expertise faces many difficulties CONSTATS PR LIMINAIRES 1 Mon exp rience personnelle d une vingtaine d ann es d expertises judiciaires m a appris que les expertises en mati re commerciale administrative ou civile sont en r gle g n rale Mieux accept es par les parties concern es que les expertises en mati re p nale Sans doute plus efficaces puisque d bouchant dans la grande majorit des cas s
7. que je reprendrai rapidement les acquis ainsi que les progr s restant accomplir Les d bats de ce colloque ont mis en lumi re les changements intervenus durant ces quinze derni res ann es certains dans la continuit de nos premi res intuitions d autres moins attendus Faut il pour autant se contenter de ces constats et de ces satisfecit Non car malgr les progr s r alis s dans bien des domaines l horizon reste toujours d aller de l avant de mieux faire et les interventions semblent confirmer que la mention donner l avanc e du droit des catastrophes serait peut mieux faire 8 Le droit l indemnisation a incontestablement progress En ce qui concerne les atteintes la personne nous avions milit avec Liliane DALIGAND pour la reconnaissance de pr judices sp cifiques en cas de catastrophe ce qui fut admis par le comit de suivi de l affaire AZF par le Fonds d indemnisation des victimes de l amiante et par la nomenclature Dintilhac 9 Par ailleurs les modes d indemnisation se sont perfectionn s En cas de survenance d une catastrophe qu il s agisse d un accident collectif ou d un sinistre s riel il est acquis maintenant que les r gles classiques sont boulevers es et que l indemnisation pr c de la recherche des responsabilit s par l interm diaire d un comit de suivi ou d un fonds d indemnisation Marielle THAU nous a rappel que l efficience d u
8. de nouvelles r flexions en termes de responsabilit Comme il s agit ici avant tout d ouvrir des questionnements d avenir de tracer des perspectives dans chacun des deux chapitres nous proposerons de th mes de recherche qui seraient de nature vivifier toujours plus fortement le projet m me du CERDACC fonder et consolider un Droit des catastrophes dans le monde contemporain RISEO 2011 3 11 I Le tournant des ann es 1970 risques majeurs et Droit des catastrophes 9 L essor g n ralis de la grande industrie dans les ann es 1960 70 ainsi qu un certain nombre de catastrophes de grande ampleur conduisirent une interrogation sur les risques technologiques et leur ma trise On comprit certes avec r ticence et r sistance que des innovations importantes taient requises si l on ne voulait pas arriver des impasses La barri re mentale comme dans tous les processus d innovation tenait au fait qu il fallait changer de carte de r f rence il ne suffisait plus de s assurer de la conformit d une machine aux nomenclatures techniques codifi es Il fallait appr cier d sormais la s curit de grands ensembles techniques qui d pendait de facteurs combin s de nature conomique organisationnelle psychologique etc C tait l une source d enrichissement et de renouvellement tr s importante pour le Droit en th orie comme en pratique A L mergence de la notion de risque majeur
9. des questions qui interpellent la recherche et sans doute m me la recherche fondamentale tant les seuils franchir sont d cisifs Ce sont l les grands horizons qui attendent les doctorants 69 En mati re de Droit pr cis ment il serait aujourd hui fort pertinent de consacrer des efforts de recherche aux questions suivantes RISEO 2011 3 28 e Que devient le Droit en univers volatil en r organisation permanente e Quelles caract ristiques essentielles du Droit le rend peu m me de traiter les r alit s actuelles e La norme doit elle tre source d un in flexible Droit e Le Droit positif est il la seule r ponse aux catastrophes e Que devient le Droit si les victimes se comptent par millions l chelle intercontinentale e Existe t il un Droit des m ga risques et des m ga crises Conclusion 70 Nous nous retrouvons en v rit comme cette discipline de la sant publique au tournant du XIX me si cle aux Etats Unis quand on prit conscience du fait qu il fallait bouleverser les rep res fondamentaux si l on voulait pr parer les futurs responsables aux conditions qui se mettaient en place 71 Ce serait une faute historique de pr parer les dirigeants de la nouvelle g n ration aux risques et aux crises du si cle dernier Si par convenance on refusait pareille prise de risque il est toujours plus confortable d enseigner et de rechercher ce qui est d j connu on
10. elles proviennent du droit de l urbanisme ou de celui de l environnement ne plaide pas en faveur d une lisibilit de la r gle de droit appliquer En effet sur un secteur donn plusieurs l gislations peuvent tre amen es cohabiter et personne ni l administration ni l administr ne sait toujours plus tr s bien ce qui doit exactement tre appliqu On en arrive parfois un v ritable imbroglio juridique avec pour une m me parcelle la possibilit d y voir s appliquer un PPRNP un PPRI la l gislation sur les installations class es un SDAGE un PLU la loi sur le littoral Ce foisonnement de normes se voyant de plus aggrav par la technique de l ind pendance des l gislations faisant qu aucun lien r el ni approche globale n existe entre la l gislation de protection des sols l urbanisme et la l gislation relative la pr vention des risques largement contenue dans le Code de l environnement Ce r el cloisonnement entre droit de l urbanisme et droit de l environnement am ne parfois des zonages concurrents souvent incompr hensibles par les populations concern es De m me il serait bon de clarifier dans le Code de l urbanisme la liste des documents d urbanisme auxquels les autorisations individuelles doivent explicitement se conformer Ainsi la cause est entendue la complexit de la norme d urbanisme atteint souvent une telle ampleur que peut tre voqu l univers Kafk
11. en vitant que la suspicion ne se d veloppe 5 En mati re a ronautique les lois et d crets adopt s depuis 10 ans loi du 29 mars 1999 loi du 3 janvier 2002 d crets du 8 novembre 2001 et du 26 janvier 2004 de m me que les circulaires du Minist re de la Justice de f vrier 2005 et juillet 2009 taient parvenus un quilibre que l adoption de textes r cents est venue branler Le nouveau code des transports entr en vigueur le 1 d cembre 2010 et le r glement europ en du 2 d cembre ne peuvent que susciter interrogations et inqui tudes quant au r le pr dominant qu auront dans le futur les enqu teurs techniques Que la tra abilit et la conservation des enregistreurs de bord puissent tre confi es aux enqu teurs techniques que ceux ci puissent en absence d accord de l autorit judiciaire proc der des actes d expertise ventuellement destructifs sur des l ments de preuve qu ils aient priorit d acc s l pave pose la question de la mise sous contr le de l enqu te judiciaire par l enqu te technique et porte atteinte me semble t il la s paration des pouvoirs et l ind pendance de la justice pourtant garantie par la Constitution 6 Particuliers enfin parce qu en ces domaines alors que les experts mais aussi les enqu teurs j en profite pour rendre hommage au professionnalisme de la GTA ou les avocats sont des sp cialistes le procureur et le juge sont souvent les seu
12. risco RISQUES ETUDES ET OBSERVATIONS 2011 www riseo fr Consultez et t l chargez les derni res tudes et observations de la revue trimestrielle Riseo de votre choix Les sciences juridiques l preuve des catastrophes et des accidents collectifs Retour sur 15 ans d exp rience d expertise et de r flexions SOMMAIRE Editorial p 04 Claude LIENHARD Professeur de droit priv l Universit de Haute Alsace Directeur fondateur du CERDACC EA 3992 PENSER ET PREVENIR LES CATASTROPHES Le Droit des catastrophes entre consolidation et r invention p 09 Patrick LAGADEC Directeur de recherches l Ecole Polytechnique Risques et crises endog nes une approche toujours probl matique p 30 Claude GILBERT Directeur de recherches au CNRS PACTE MSH Alpes De la pr vention des risques une d marche globale de s curit civile p 40 Jean VIRET Professeur des facult s de droit et l ENSOSP Catastrophes et r glementation d urbanisme volution et efficacit p 49 Florence NICOUD PAUVERT Ma tre de conf rences en droit public l Universit de Haute Alsace CERDACC EA 3992 REPARER LES CATASTROPHES LA RESPONSABILITE ET L INDEMNISATION Le traitement des catastrophes par le droit de la responsabilit p 71 administrative Christophe GUETTIER Professeur de droit public l Universit du Maine RISEO 2011 3 1 Le Droit des Transports l preuve des catastrophes E
13. 1 session ordinaire de 1994 1995 p 8383 s ance du 7 d cembre 1994 4 H ARBOUSSET et M F STEINLE FEUERBACH Le droit le syst me fran ais d indemnisation in Les risques climatiques D Lamarre dir Belin 2005 p 197 4l L art L 561 1 cr e une possibilit nouvelle d expropriation qui trouve son fondement dans une utilit publique ainsi con ue risque pr visible mena ant gravement des vies humaines et se manifestant dans l hypoth se de mouvements de terrains avalanches ou crues torrentielles Sur l actualit de ce m canisme v F NICOUD De l obligation de recourir une proc dure trop souvent m connue l expropriation pour risque naturel pr visible AJDA 2010 p 393 M BARNIER JO des d bats de l Assembl e nationale Compte rendu int gral 1 session ordinaire de 1994 1995 p 8231 s ance du 5 d cembre 1994 Le ministre de pr ciser ensuite revenons L Ile Falcon o une partie du versant de la montagne qui surplombe la vall e menace de s effondrer Or le massif montagneux que j voque est instable et cette instabilit s est d ailleurs manifest e il y a encore quinze jours ibid R BACHELOT Expos des motifs du projet de loi n 116 relatif la pr vention des risques technologiques et naturels et la r paration des dommages S nat 3 janvier 2003 RISEO 2011 3 58 dans le Gard appelaient une r novation des dispositifs existants Si la loi
14. 14 En d autres termes le devoir de protection de l Etat ne saurait tre analys seulement au regard de la jurisprudence rendue sous l article 2 C est galement l ensemble de la jurisprudence rendue sous l article 8 qui doit tre convoqu e Et dans tous les cas de figure ce qui p se sur l Etat c est une obligation positive tant substantielle que proc durale 5 En ce sens V l arr t Bouda eva pr cit 133 La Cour s exprime en ces termes dans le domaine des activit s dangereuses l tendue des obligations positives au titre de l article 2 de la Convention recouvre largement celle des obligations positives impos es sous langle de l article 8 voir Oneryildiz pr cit 90 160 En cons quence on peut galement invoquer pour la protection du droit la vie les principes d velopp s par la Cour dans sa jurisprudence en mati re d environnement ou d am nagement du territoire lorsqu il est port atteinte la vie priv e et au domicile R ciproquement les principes d gag s par la Cour dans le cadre de l application de l article 2 sont transpos s dans les cas o s applique l article 8 en ce sens V CEDH 27 janvier 2009 T tar c Roumanie req n 67021 01 88 et 30 mars 2010 B cil c Roumanie req n 19234 04 61 14 En ce sens V P WACHSMANN Les normes r gissant le comportement de l administration selon la jurisprudence de la Cour europ enne des d
15. Depuis quelques ann es nous constatons un rapprochement entre certains fonds voir une fusion ou absorption Ainsi le plus ancien fonds de garantie cr en 1951 pour les RISEO 2011 3 126 victimes de la circulation automobile a int gr les accidents de chasse et les accidents de circulation sur le sol avant de devenir le fond de garantie de toutes les assurances de dommage en 2003 Le fonds de garantie des victimes du terrorisme cr e en 1986 a vu sa comp tence largie aux autres infractions en 1990 Le fonds d indemnisation des transfus s et h mophiles FITH institu en 1991 la suite de l affaire du sang contamin a t absorb en 2004 par l ONTAM Proposition n 1 favoriser le rapprochement physique et juridique des fonds avec l objectif de r unification en un fonds unique 27 Le c ur de m tier des quatre tablissements tudi s est identique et les comp tences n cessaires l accomplissement de leurs missions sont les m mes Les moyens humains et les quipements n cessaires pourraient tre mutualis s D j la gestion du FGTI est confi e au FGAO Une telle volution pourrait laisser subsister les particularit s du syst me des commissions r gionales de conciliation et d indemnisation CRCI art L 1142 5 CSP ou les int grer dans des d l gations r gionales comp tentes pour toute autre victime cf proposition n 2 Proposition n 2 favoriser des services de proximit par
16. J B taille et M Prieur dir Bruylant 2011 RISEO 2011 3 60 II Les catastrophes source d volution de la norme d urbanisme l efficacit discutable 21 Si les r gles juridiques affectant l utilisation des sols et visant la pr vention des catastrophes existent bien et se sont effectivement construites et approfondies en lien direct avec la survenance d v nements catastrophiques que ceux ci poss dent une origine technologique ou naturelle leur mise en pratique r v le toutefois des limites videntes Ceci conduit donc s interroger sur l efficacit de cette r glementation L efficacit de ces mesures appara t assez largement compromise par l existence de limites de deux types Ces limites sont d une part fonctionnelles tenant directement aux conditions de leur mise en uvre propre A et d autre part structurelles tenant la structure m me de la l gislation d urbanisme B A Les limites fonctionnelles 22 Plusieurs des diff rentes catastrophes intervenues en 2010 et sp cialement la temp te Xynthia La Faute sur Mer et la c te atlantique le 28 f vrier ou les graves inondations frappant le Var Draguignan et sa r gion le 15 juin ravivent le d bat sur l efficacit de la r glementation de l utilisation des sols face au danger et notamment en raison de la persistance de la d livrance de permis de construire dans des zones expos es aux risques ici plus sp
17. Patrice REAMBAUVILLE NICOLE L effectivit du droit de la s curit a rienne in La s curit et la s ret du transport a rien Actes du Colloque organis le 18 janvier 2005 Paris V Ren Descartes Paris L Harmattan 2005 pp 33 et ss V les chroniques de Jo LANGY faisant le point sur chaque trag die frappant entre autres la mati re dans tous les num ros du Journal des Accidents et Catastrophes J A C www jac cerdacc uha fr et notre synth se Retour sur une d cennie de Droit des Transports en pleine mutation J A C n 100 janvier 2010 Martine REMOND GOUILLOUD op cit 7 J O lois et d crets 24 juin 1966 page 5206 8 Martine REMOND GOUILLOUD op cit Jean Pierre TOSI Droit des Transports et Droit des consommateurs de transports in M langes Jean Calais Auloy Paris Dalloz 2004 p 1127 1 V Christophe PAULIN Transport a rien international entr e en vigueur de la Convention de Montr al D 2004 pp 1954 1955 Michel G FOLLIOT La modernisation du syst me varsovien de responsabilit du transporteur Revue Fran aise de Droit A rien et Spatial 2003 pp 409 437 l Date de la ratification de cette Convention par l Union Europ enne V le rappel in C A Aix en Provence 18 mars 2010 JurisData n 2010 020660 Revue de Droit des Transports 2011 comm 30 Philippe DELBECQUE RISEO 2011 3 92 fond e sur le risque et caract re objectif encore qualifi e d obligatio
18. ancien paradigme Mais rien de plus difficile que de modifier le concept angulaire l id e massive et l mentaire qui soutient tout l difice intellectuel Car c est videmment toute la structure du syst me de pens e qui se trouve boulevers e transform e c est toute une norme superstructure d id es qui s effondre Voil quoi il faut s appr ter 56 Il ne faudrait surtout pas croire que ces postures sont secondaires Ce sont elles qui commandent les vitements r currents les refus de questionnement les blocages dans la veille comme dans la formulation des r ponses Le premier travail consiste donc ouvrir et l gitimer ce chantier de l appr hension du hors norme Pour l heure le chantier est peine ouvert alors que les m ga chocs ne cessent de frapper Mais la r alit n attend pas et la demande en mati re de droit n attendra pas davantage B Le Droit en Terra Incognita 57 Nous disposons d un corpus impressionnant dans le domaine de la gestion des risques et des crises Ces best practices restent utiles tout au moins pour les situations relativement conventionnelles Pour les circonstances chaotiques de plus en plus normales d sormais le probl me n est plus d appliquer les meilleures techniques valid es un probl me connu mais d inventer de nouvelles lignes de comp tence Certes le Droit doit bien entendu noncer en pr vention ou rechercher dans sa fonction de r
19. cifiquement le risque d inondation Les sp cialistes pointent encore la trop lente mise en place des plans de pr vention des risques technologiques quand les lacunes du contr le pr fectoral ne cessent de t moigner de l insuffisance de celui ci 23 Publi e quelques jours avant que ne survienne la temp te Xynthia une tude du Minist re de l cologie relevait qu environ 5 6 millions d habitants et 3 millions de logements taient localis s dans ces zones inondables dues aux fleuves et cours d eau et ce ph nom ne ne se ralentit gu re en d pit de la r currence des inondations puisqu il est encore relev entre 1999 et 2006 plus de 200 000 logements suppl mentaires sont 5 Service de l observation et des statistiques de l environnement SOeS ex Ifen du minist re de l Ecologie Inondations L urbanisation en zones inondables f vrier 2010 http www stats environnement developpement durable gouv fr donnees essentielles risques risques naturels majeurs inondations l urbanisation en zones inondables html RISEO 2011 3 61 comptabilis s dans les territoires expos s aux inondations S il existe des Plans de pr vention des risques naturels PPRN depuis 1995 ceux ci ne visent qu interdire les constructions que dans les secteurs les plus dangereux lesquels sont tr s minoritaires parmi les pr s de 7 500 communes disposant de tels dispositifs De plus ces plans n imposent pas la d mol
20. conserv e pour l essentiel V notamment M MEKKI Les fonctions de la responsabilit civile l preuve des fonds d indemnisation des dommages corporels LPA 12 janvier 2005 n 8 p 3 Selon l auteur il serait maladroit de confier la fonction normative de la responsabilit par d pit ou par choix la responsabilit p nale Ainsi par exemple apr s la d cision de la Cour d appel de Grenoble rendue dans l affaire du Drac le procureur g n ral pr s la Cour de cassation avait annonc sa d cision de requ rir la cassation de l arr t rendu d plorant l excessive p nalisation de la soci t Annonce faite lors des entretiens de Saintes le 5 f vrier 2000 consacr s au th me Faut il toujours un coupable La responsabilit des d cideurs voir le compte rendu de C DUPARC Rev penit dr p n 2004 p 313 RISEO 2011 3 173 2 En droit interne la forte appr hension des accidents catastrophiques par la justice p nale est d ores et d j un acquis Ces derni res ann es toutes les grandes catastrophes accidents collectifs ou risques s riels ont t happ es dans le champ p nal Cette d marche ne s assimile pas une p nalisation outranci re et nous avions d fendu en d autres temps la n cessit du proc s p nal Une r paration pleine ne peut en effet se r duire l indemnisation Il s agit de permettre une r paration au del de l inde
21. d cision des habitants contrairement au d laissement pr vu par la loi de 2003 en cas de risque grave pour les vies humaines n cessitant au pr alable que les habitants veuillent c der leurs biens elle n a rien d obligatoire Par ailleurs l expropriation pour cause de s curit publique est conditionn e aussi par les modalit s de l indemnisation qu elle implique En effet la difficult d j envisag e et r ellement rencontr e depuis est celle du financement de telles mesures La loi a pr vu la signature de convention tripartite entre l Etat les communes et les industriels or ces trois acteurs tardent dramatiquement se mettre d accord et ainsi retardent dangereusement la mise en uvre de proc dures d expropriation 35 Au del le Conseil d Etat le 19 juillet 2010 a convenu de la possible application du principe de pr caution en mati re d urbanisme l origine contenu dans la charte de l environnement et eu gard au principe de l ind pendance des l gislations il n tait appel s appliquer qu en droit de l environnement 36 Sur le plan des responsabilit s des r flexions sont toujours en cours L avant projet Catala de r forme du droit des obligations pr voit une obligation de r paration pour l exploitant d une activit anormalement dangereuse en visant l activit qui cr un risque de dommage grave pour un grand nombre de personnes simultan ment Par a
22. d instruction dans un premier temps pr sidents des juridictions de jugement dans un deuxi me temps ces dossiers sont l vidence particuliers 3 Particuliers par les enjeux conomiques parfois politiques et donc par les pressions qui ne manquent pas de s exercer Particuliers par leur couverture m diatique l motion l gitime de l opinion publique et cette soif compr hensible de savoir et de savoir vite Mais cette volont de tout connaitre tr s vite des causes d un accident ce temps m diatique ultra rapide se heurte au temps judiciaire RISEO 2011 3 144 n cessairement plus lent et au secret de l enqu te et de l instruction G rer cette communication est un art mais un art difficile surtout en situation de crise Particuliers parce que les magistrats doivent composer avec l existence de la double enqu te administrative et judiciaire laquelle nous ne sommes pas habitu s Les timings et les objectifs sont diff rents L ind pendance n est pas au m me niveau c est un euph misme Et pourtant nous devons travailler sur les m mes l ments mat riels sur les m mes preuves en interrogeant les m mes personnes 4 Trouver un modus vivendi acceptable par tous n est pas ais Il faut tout la fois que chacun puisse remplir sa mission pr venir les accidents futurs pour les uns en d terminant des causes possibles rechercher la v rit et tablir des responsabilit s pour les autres
23. des auteurs de leur pr judice C est dire quel point les victimes rappelaient que la r paration des dommages subis par les victimes de catastrophes ne se r duit pas leur seule indemnisation 22 La Cour observe que contrairement ce que soutenaient les requ rants les juridictions internes ont estim que l on ne se trouvait pas en l esp ce dans une hypoth se o il avait t volontairement et intentionnellement port atteinte la vie d autrui m me si comme elles l ont relev des int r ts nationaux ou priv s avaient t privil gi s au d triment des imp ratifs de sant publique avec les risques que cela comportait Sur l aspect p nal de l affaire du sang contamin la Cour prend en compte l ensemble des proc dures men es volet non minist riel et minist riel 23 Ainsi elle rappelle qu une premi re proc dure p nale pour tromperie sur la qualit substantielle des produits sanguins avait t men e l issue de laquelle quatre des responsables ont t reconnus coupables S agissant de la seconde proc dure pour empoisonnement si elle s est sold e par le non lieu que l on conna t la Cour observe que l arr t de la Cour de cassation mettant fin la proc dure est d ment motiv et ne rev t aucune apparence d arbitraire Enfin la Cour estime qu il y a lieu de tenir compte galement du volet minist riel au cours duquel plusieurs hauts responsables p
24. esp ce 23 Arr t Bouda eva pr cit 137 7 Arr t Oneryildiz pr cit 100 25 Arr t Bouda eva pr cit 135 26 Arr t Bouda eva pr cit 137 7 Arr t Bouda eva pr cit 158 RISEO 2011 3 166 Cela dit le principe de pr caution n est pas inconnu de la Cour comme en t moigne l arr t T tar c Roumanie du 27 janvier 2009 28 En l esp ce la Roumanie a t condamn e pour violation de la dimension proc durale du droit de vivre dans un environnement sain Malgr l absence d une probabilit causale entre l exploitation d un gisement minier par cyanuration et la d gradation de l tat de sant du requ rant la Cour a sanctionn l absence de mesure de protection 29 Certes la violation de la dimension mat rielle de l article 8 de la Convention n a pas t retenue Et la Cour a d ailleurs t vivement critiqu e sur ce point 30 Il reste que l arr t T tar dans le contexte des catastrophes conduit un renforcement du niveau de protection de la population En effet les mesures de protection prendre au titre de la dimension proc durale de l article 8 entrent dans le champ mat riel de l article 2 31 M me en l absence de certitudes l existence d un risque s rieux et substantiel de survenance d une catastrophe oblige l Etat agir 32 Autrement dit l exigence de pr vention se double d une exigence de pr caution Il appara
25. financier r unissant la totalit des capitaux garantis par les cinq assureurs concern s Depuis les assureurs ont tir les le ons du drame de Furiani en concluant entre eux des conventions de r glement de sinistre en cas de catastrophes collectives permettant le versements de provisions imm diates aux victimes identifi es La recherche universitaire sur les fonds 9 L quipe de recherche sur la politique criminelle de l universit de Montpellier 1 PERPC laquelle j appartiens avec le concours du centre de recherche sur les catastrophes de l universit de Haute Alsace le CERDACC qui nous re oit Colmar aujourd hui a r pondu un appel d offre de la Mission Droit et Justice sur le th me de la r paration des dommages et a propos de r aliser un bilan de l activit des fonds d indemnisation qui pourrait clairer utilement la recherche plus large propos e par la mission La probl matique de la recherche 10 Elle est annonc e dans la pr sentation de l appel projet de la Mission de Recherche Droit et Justice dans les termes suivants Ainsi si les fonds d indemnisation sp cifiques victimes du SIDA de l amiante de l hormone de croissance du terrorisme des al as m dicaux t moignent de l engagement croissant de la solidarit nationale vis vis des victimes s ils permettent une r paration sans n cessit d tablir une faute et s ils proposent une compl mentarit
26. g s par le ph nom ne de B L E V E jusqu alors peu document ou tout au moins peu pris en compte conduisit des transformations voisines L approche allait l aussi passer du contr le du respect de normes sp cifiques codifi es l analyse syst mique des risques li s aux installations industrielles les ing nieurs des Mines et pr cis ment le Service de l Environnement Industriel Minist re de l Environnement allaient prendre le pilotage de l action de contr le en lieu et place de l Inspection du Travail La mutation se traduisit en 1976 par la loi sur les Installations class es qui allait fournir un nouveau socle juridique avant que les directives europ ennes s affirment dans le sillage de l accident de Seveso 1976 La mutation principale tait dans les visions fondamentales il ne s agissait plus seulement de veiller ce qu une chaudi re ou autre quipement soit bien con u et utilis selon les normes prescrites les industriels allaient devoir d montrer que leurs installations complexes atteignaient des niveaux suffisants de s curit l appr ciation tant in fine du ressort de l Inspection des installations industrielles On passait d une logique traditionnelle de conformit une logique d arbitrage refl tant des r alit s de risques infiniment plus lourds complexes dynamiques en volution constante Ces mutations traduisaient certes avec retard la prise en compt
27. gislation d urbanisme D s lors s il est acquis que les catastrophes ont incontestablement conduit des volutions de la norme d urbanisme 1 il sera dans le m me temps possible de relever que ces volutions semblent avoir une port e et une efficacit discutables II I Les catastrophes source indiscutable d volution de la norme d urbanisme 5 Politique publique de gestion des conditions d utilisation des espaces le droit de l urbanisme ne peut pas rester indiff rent en tant qu instrument de ma trise de l occupation des sols au d veloppement et l implantation des constructions et donc d activit s polluantes La pr vention des risques par le droit de l urbanisme se retrouve deux niveaux D abord dans la r glementation nationale par les principes g n raux de l urbanisme ainsi qu en vertu des articles de base du r glement national d urbanisme ensuite dans la planification locale d centralis e L urbanisme se traduit donc bien comme un potentiel de pr vention du risque et il est aujourd hui possible d affirmer que le droit de l urbanisme s est tendu sp cifiquement la pr vention des catastrophes En sens inverse on rel vera toutefois que si la prise en compte et la pr vention des risques sont pr vues au code de l urbanisme par la r glementation locale et nationale celles ci ne sont pas toujours efficientes d pendant trop souvent de la seule
28. honneur qui m est fait de pr sider cette journ e de d bats relatifs la gestion par la Justice des catastrophes et accidents collectifs un sujet qui m est cher plus d un titre Ma pr sence aujourd hui parmi vous me permet de faire pour la premi re fois un lien entre mes fonctions pass es de juge d instruction en charge du dossier de l accident du Concorde et mes fonctions actuelles de pr sident de l Union Syndicale des Magistrats et de vice pr sident de l Union Internationale des Magistrats enfin retrouver certaines personnes avec qui j ai travaill dans un pass pas si lointain est toujours un plaisir La question de la gestion des catastrophes par la Justice est au c ur de nos r flexions de longue date et depuis peu au c ur de l actualit Il faut dire que les conditions dans lesquelles ces catastrophes ont longtemps t trait es posent questions des enqu tes et instructions tr s trop longues des victimes parfois insuffisamment associ es des proc s donnant lieu des incidents r p t s de proc dure des relaxes fr quentes 2 La gestion judiciaire de ces dossiers est bien des gards classique et vu leur ampleur somme toute plut t artisanale m mes r gles proc durales m mes types d actes d enqu te m mes infractions retenues avec toute la probl matique des cons quences de la loi dite Fauchon du 10 juillet 2000 Reste que pour les magistrats procureurs et juges
29. j t soulign es 16 Des principes directeurs ont d j pu tre d gag s en ce sens par le Minist re de la Justice auxquels on peut ajouter deux types de mesures qu il conviendrait d adopter dans le cadre d un mod le de convention pour l indemnisation des victimes d accidents collectifs ou de catastrophes C Lienhard Rapport sur l indemnisation des victimes de grandes catastrophes 1994 RISEO 2011 3 118 17 Un premier type de mesures vise un meilleur encadrement de l offre d indemnisation manant des responsables potentiels et de leurs assureurs On pourrait ainsi imaginer sur le mod le de la loi de 1985 en mati re d accident de la circulation de r glementer le contenu de l offre d indemnisation d instaurer des d lais rythmant la proc dure de cette offre tout en pr voyant des sanctions en cas d irr gularit et une facult de d nonciation de l accord 18 Un second type de mesures consisterait concentrer sur une seule juridiction le contr le judiciaire de la proc dure d offre et l exercice des recours en r f r L exp rience d AZF a par exemple montr que le regard judiciaire susceptible d tre port sur le r glement amiable pouvait contribuer une am lioration de celui ci C est de cette mani re que les victimes se sont vues reconna tre l indemnisation d un pr judice li au stress post traumatique La comp tence exclusive d une seule jurid
30. jusqu profiter de l exp rience d experts de techniciens bref osons le mot de praticiens des sciences dures que ce soit dans la gendarmerie ou dans l a ronautique 4 Mon tr s grand bonheur la fin de ces deux journ es r side dans le constat que nous parlons tous un langage commun Les fondateurs du CERDACC avaient vu juste En 1995 l un d eux en l occurrence Th o HASSLER annon ait le gauchissement des r gles de la responsabilit civile en cas d accident collectif ou de risques majeurs et l application RISEO 2011 3 187 de r gles juridiques sp cifiques induites par la m diatisation avant de conclure que des tudes venir le montreront Il avait vu juste 5 Pour ma part il m avait sembl que l effet dramatique imm diat de l accident collectif r sultait comme dans la trag die classique de la conjonction des trois unit s de temps de lieu et d action La catastrophe tient imm diatement le th tre rempli ainsi que nous l a encore d montr le drame de Fukushima 6 Le point de d part de notre recherche fut le fruit d un article de Claude LIENHARD intitul Pour un droit des catastrophes o notre coll gue d clinait diff rents droits le droit l indemnisation le droit la v rit et le droit la s curit 7 C est en gardant l esprit les trois droits fondamentaux initialement pos s dont le d veloppement ne peut tre ni
31. ment au trait sur le fonctionnement de l Union On peut ainsi Pi 15 Arr t neryildiz pr cit 89 et 90 arr t Bouda eva pr cit 131 et 132 6 Arr t Bouda eva pr cit 138 Cette obligation avait t pr c demment mise la charge de l Etat dans l arr t neryildiz pr cit 91 17 Arr t neryildiz pr cit 59 62 RISEO 2011 3 164 lire dans plusieurs dispositions du TFUE que la l gislation de l Union doit poursuivre un niveau lev de protection de la sant et de l environnement 18 Pour atteindre un tel niveau ces dispositions insistent sur l importance du respect du principe de pr vention Dans le contexte qui nous int resse la Cour europ enne n emploie pas l expression niveau lev de protection Elle exige en revanche tout comme l Union une action pr ventive Ainsi dans l arr t Oneryildiz la Cour insiste sur le devoir primordial de mettre en place un cadre l gislatif et administratif visant une pr vention efficace et dissuadant de mettre en p ril le droit la vie 19 Cette affirmation dans le domaine des activit s dangereuses est reprise en substance dans l arr t Bouda eva s agissant de l att nuation des catastrophes naturelles 20 Le respect de l obligation de pr vention appelle s interroger sur le degr de pr vention requis La Cour exige une pr vention efficace en vue d une protection effe
32. on sait que la Convention est l instrument de l ordre public europ en pour la protection des tres l CEDH 9 juin 1998 L C B c Royaume Uni req n 23413 94 36 CEDH Grande Chambre 30 novembre 2004 neryildiz c Turquie req n 48939 99 71 CEDH 22 mars 2008 Bouda eva e a c Russie req n 15339 02 21166 02 20058 02 11673 02 et 15343 02 128 RISEO 2011 3 161 humains 4 La protection de la personne humaine est l objet de la Convention et toutes ses dispositions visent assurer cette protection commencer videmment par l article 2 puisque le droit la vie est le droit sans lequel la jouissance de l un quelconque des autres droits et libert s garantis par la Convention serait illusoire 5 Est il surprenant que ce soit l Etat d assurer la protection de la population en toutes circonstances Non d s lors que l on sait que la Convention a pour but de prot ger des droits non pas th oriques ou illusoires mais concrets et effectifs 6 Selon la Cour l ex cution d un engagement assum en vertu de la Convention appelle parfois des mesures positives de l Etat en pareil cas celui ci ne saurait se borner demeurer passif 7 La th orie des obligations positives oblige l Etat adopter des mesures raisonnables et ad quates pour prot ger les droits de l individu 8 Cette obligation vaut dans le contexte de toute activit publ
33. p 387 19 Ibid J DUBOIS MAURY et C CHALINE Les risques urbains Armand Colin 2002 p 75 1 T s agit de la directive 82 501 CEE du Conseil du 24 juin 1982 concernant les risques d accidents majeurs de certaines activit s industrielles JOCE L 230 du 5 ao t 1982 pp 1 18 RISEO 2011 3 53 Seveso I appara t comme l une des cons quences directes des suites de l accident industriel de 1976 dans lequel un polluant toxique s chappant de l usine du groupe Hoffmann Laroche toucha la commune voisine de Seveso en Lombardie et la contaminant 22 par dioxine 9 Si la directive dans sa version originaire de 1982 se montre assez succincte quant aux obligations qu elle impose sa modification ult rieure commandera aux Etats d adopter d importantes dispositions normatives afin de satisfaire aux objectifs dor navant vis s par la directive A la suite de cette modification intervenue en 1996 la directive Seveso II vise explicitement la ma trise de l urbanisation autour de sites dangereux s attachant par son article 12 limiter les constructions en vertu de cet article les Etats membres veillent ce que les objectifs de pr vention d accidents majeurs et la limitation des cons quences de tels accidents soient pris en compte dans leurs politiques d affectation des sols et ou dans d autres politiques pertinentes En application de la directive les Etats doivent poursuivre ce
34. paration ce qui doit tre fait ou aurait d tre fait au nom de principes de base toujours pertinents mais d autres dimensions de plus en plus critiques devront sans aucun doute RISEO 2011 3 25 devenir centrales dans ses appr ciations M me si l on entre sur chaque dimension dans des logiques infiniment moins m caniques que lorsqu il s agissait simplement de savoir si telle action avait t conforme ou m me avait int gr les meilleures connaissances enseign es par la gestion des risques 58 On peut d j rep rer quelques unes de ces dimensions qui deviennent cruciales d sormais 59 L implication personnelle en crise grave le vital d ferle dans toute sa brutalit L essentiel va se jouer sur les convictions effectives les visions partag es la confiance insuffl e C est le message du maire de New York Rudolph Giuliani aux commandes lors de l attaque du 11 Septembre Have beliefs and communicate them See things for yourself Set an example Prepare relentlessly Underpromise and overdeliver La fonction du dirigeant va essentiellement consister tracer des voies dans l inconnu consolider les coh sions et la confiance travailler l invention de futurs possibles et partag s Cela suppose des d cideurs pr par s affronter la page blanche avec d autres bien plus qu appliquer m caniquement des protocoles valid s 60 Une autre culture du signal d
35. r es dans la loi n 87 565 du 22 juillet 1987 relative l organisation de la s curit civile la protection de la for t contre l incendie et la pr vention des risques majeurs JO du 23 p 8199 37 Th MARIANI Rapport n 1641 de la commission d enqu te sur les causes des inondations et les moyens d y rem dier Assembl e nationale 3 novembre 1994 38 Outre les PERNP diff rents dispositifs sp cifiques encadrant les conditions d utilisation des sols avaient t d velopp s sans qu aucun d eux ne donne r ellement satisfaction le p rim tre de risques d limit s tabli en application de l art R 111 3 du Code de l urbanisme les plans de surfaces submersibles PSS et les plans de zones sensibles aux incendies de for ts PZSIF RISEO 2011 3 57 int ressant de la commission d enqu te sur les causes des inondations Ainsi le Parlement et le Gouvernement s honoreront en donnant une suite concr te une pr occupation r elle des Fran ais dont les m dias font largement tat mais seulement en cas de catastrophe 16 Outre la transformation des PERNP en PPRNP la loi du 2 f vrier 1995 consacre galement une proc dure d expropriation pour des raisons li es la protection des personnes en danger qui ne voudraient pas quitter leurs lieux d habitation alors que des risques naturels existent Or cette forme particuli re d expropriation qui figure l article L 561 1 du Code
36. re la prise de l gislations l diction d instructions et de normes pr ventives par les pouvoirs publics Pour ne prendre que quelques uns des exemples parmi les plus connus on sait que la cr ation du premier corps des sapeurs pompiers de Paris est la cons quence directe de l incendie de l Ambassade d Autriche Paris le 1 juillet 1810 et que de la m me mani re le corps des marins pompiers de Marseille est n des suites de l incendie du magasin des Nouvelles Galeries sur la Cannebi re le 28 octobre 1938 Plus pr s de nous la loi du 30 juillet 2003 est on le sait l une des cons quences directes de l explosion de l usine AZF dont l ampleur fut exceptionnelle La catastrophe actuelle au Japon s isme doubl d un tsunami et d un accident nucl aire si elle n a pas encore d clench de modifications l gislatives a d j t l origine de lancement M F STEINLE FEUERBACH Le droit des catastrophes et la r gle des trois unit s de temps de lieu et d action LPA 28 juillet 1995 n 90 pp 195 196 Le rapport du groupe de travail sur la prise en charge des victimes d accidents collectifs remis M Perben alors Garde des sceaux dans le cadre du Conseil national de l Aide aux victimes en octobre 2003 propose cette d finition de la catastrophe v nement soudain provoquant directement des atteintes graves la personne ou aux biens de plusieurs victimes dont l origine
37. s entre les victimes L existence d un r f rentiel unique est le seul outil de nature permettre une galit de traitement de deux victimes plac es dans la m me situation Elle ne fait pas obstacle l individualisation de l indemnisation de la victime Les magistrats et les organismes pourraient s carter du r f rentiel en motivant leur solution L existence d un r f rentiel indicatif n est pas n cessairement synonyme de bar misation ou d indemnisation forfaitaire Il convient de pr ciser qu il est indispensable que ce r f rentiel indicatif unique soit utilis par les organismes d indemnisation et par les juridictions pour viter une in galit de traitement Par ailleurs il serait souhaitable qu il y ait une harmonisation des bar mes m dicaux G n ralisation du versement d une provision RISEO 2011 3 129 34 Certains organismes versent une provision d s lors que le dossier est recevable Dans l int r t de la victime il convient de g n raliser cette pratique Proposition n 7 instaurer des liens de partenariat entre les fonds ou le fonds et les services d aide aux victimes 35 La victime doit pouvoir tre assist e tous les stades du processus d indemnisation Un service d aide aux victimes doit donc tre pr sent sur tout le territoire national au niveau d partemental Les Fonds et Office d indemnisation devraient avoir l obligation d informer la victime de l existence de ce s
38. ts rendus propos de l affaire Oneryildiz A Cette exigence a depuis lors t confirm e et tendue d autres hypoth ses impliquant d en fixer les hypoth ses d application B A L arr t pr curseur du droit un proc s p nal en cas de catastrophes l affaire neryilsdiz 8 Les faits dans cette affaire peuvent se r sumer simplement l explosion d une d chetterie avait caus la mort de plusieurs personnes et l ensevelissement des cabanes et habitations install es proximit imm diate La Cour europ enne des droits de l homme dans le cadre de l interpr tation du volet proc dural de l article 2 de la Convention europ enne relatif au droit la vie affirme qu en cas d accident industriel majeur ayant provoqu des pertes en vies humaines une r pression p nale effective des agents responsables est exig e La violation de l article 2 sous son volet proc dural d abord affirm e par la Cour en 2002 a t confirm e par la Grande Chambre devant laquelle l affaire avait t renvoy e le 30 novembre 2004 9 L obligation d offrir aux victimes d une atteinte au droit la vie une voie d action au re is sa ais p nal tait jusqu lors impos e par la Cour en cas de recours la force meurtri re depuis affaire neryildiz cette obligation s tend aux cas d atteintes involontaires la vie en Paff Oneryildiz cette obligat tend d att
39. une forme d instrumentalisation du sentiment qui tend se substituer l action politique v ritable qui consisterait traiter en profondeur la racine des probl mes Se constate en la mati re le ph nom ne suivant la catastrophe suscite l motion qui incite la repr sentation nationale enqu ter sur les causes de l v nement enqu te dont les conclusions conduisent une r action qui prend la forme d une production normative suppl mentaire Et cela jusqu ce que la catastrophe suivante provoque un mouvement identique On se prend alors esp rer qu ce couple infernal motion r action succ de un mouvement plus r fl chi plus global associant r flexion et action et que ce mouvement salutaire ne r sulte pas d une nouvelle catastrophe 6 Art L 566 7 du Code de l environnement 37 K FAVRO et alii Risques et territoires Contribution une approche globale op cit p 39 88 J B AUBY propos tenus lors de l audition du 5 mai 2010 sus voqu e Rapport n 647 pr cit tome 2 p 78 v www senat fr rap r09 647 2 r09 647 21 pdf RISEO 2011 3 69 REPARER LES CATASTROPHES LA RESPONSABILITE ET L INDEMNISATION Le traitement des catastrophes par le droit de la responsabilit administrative Christophe GUETTIER Professeur de droit public l Universit du Maine R sum Le droit de la responsabilit administrative pense la catastrophe en termes de
40. 1194 du 23 d cembre 1998 de financement de la s curit sociale pour 1999 Le syst me a t con u pour offrir une solution simple et rapide aux salari s concern s Afin de leur viter d avoir prouver leur exposition l amiante ce qui peut s av rer complexe l ensemble des salari s ayant travaill dans les tablissements vis s par la liste tablie par un arr t des ministres charg s du travail de la s curit sociale et du budget b n ficient du syst me Au 30 juin 2008 pr s de 33 640 personnes b n ficiaient d une allocation de cessation anticip e d activit V AN Rapport d information n 2090 18 nov 2009 pr c p 39 L ensemble des demandes de victimes en instance au 31 mars 2008 demandes de nouvelles victimes actions successorales et demandes nouvelles de victimes d j connues s tablit un niveau sup rieur 9 600 ce qui correspond plus de treize mois de traitement sur la base du rythme observ en 2007 et 2008 Quant au nombre de demandes d ayants droit en instance il s tablit plus de 14 000 ce qui repr sente au rythme de l ann e 2007 plus de vingt neuf mois de traitement AN Rapport d information n 2090 18 nov 2009 pr c p 64 Loi n 2000 1257 du 23 d cembre 2000 de financement de la s curit sociale pour 2001 26 Les d cisions du FIVA peuvent tre contest es directement devant les cours d appel en application de l article 53 de la loi de fin
41. 25 Par rapport la situation ant rieure le texte de loi constitue un ind niable progr s 19 en particulier pour le personnel militaire puisqu il ne revient plus au demandeur d tablir la preuve de la causalit entre la pathologie et les essais nucl aires il doit uniquement d montrer qu il remplit les deux conditions avoir t dans les zones potentiellement contamin es et avoir contract une maladie radio induite Toutefois m me si les deux premiers crit res sont remplis un comit d indemnisation constitu d experts m dicaux pourra discuter de l existence du lien de causalit Le texte n institue donc pas un r gime de pr somption automatique qui exclurait l tude de chaque cas individuel La victime 17 S nat Rapport n 18 2009 2010 sur le projet de loi relatif la reconnaissance et l indemnisation des victimes des essais nucl aires fran ais 18 La liste des maladies est fix e par d cret en Conseil d Etat v d cret n 2010 653 du 11 juin 2010 pris en application de la loi relative la reconnaissance et l indemnisation des victimes des essais nucl aires fran ais 1 Le dispositif permet par ailleurs une r paration int grale Autrement dit le demandeur ayant subi un pr judice sera replac dans une situation aussi proche que possible de celle qui aurait t la sienne si le fait dommageable ne s tait pas produit il s agit l d une d rogation la r gle de la
42. 3 Le texte fondateur que constitue le fameux article pr liminaire de la Loi 2000 516 du 15 juin 2000 qui dispose La proc dure p nale doit tre quitable et contradictoire et pr server l quilibre des droits des Parties 4 les textes compl mentaires que constituent la Loi 2004 204 du 09 mars 2004 la Loi 2007 291 du 5 mars 2007 la Loi 2009 526 du 12 mai 2009 5 Les avanc es en mati re de contradictoire sont certaines citons en particulier a L autorit judiciaire veille l information et la garantie des droits des victimes au cours de toute proc dure p nale b Le Minist re public ou la Partie qui demande une expertise peut pr ciser dans sa demande les questions qu il voudrait voir poser l expert c Copie de la d cision ordonnant une expertise est adress e sans d lai au Procureur de la R publique et aux avocats des Parties qui disposent d un d lai de 10 jours pour demander au J I de modifier ou compl ter les questions pos es l expert ou d adjoindre l expert ou aux experts d j d sign s un expert de leur choix Art 161 1 d Au cours de l expertise les Parties peuvent demander la juridiction qui l a ordonn e qu il soit prescrit aux experts d effectuer certaines recherches ou d entendre toute personne nomm ment d sign e qui serait susceptible de leur fournir des renseignements techniques Art 165 RISEO 2011 3 149 e Si le d lai pr vu d passe un an
43. Annuaire de Droit Maritime et Oc anique 2003 pp 89 105 S curit maritime et maritime Conf rence l Universit Robert Schuman de Strasbourg le 18 d cembre 2002 in J A C n 32 mars 2003 Karine LE COUVIOUR Responsabilit s pour pollutions majeures r sultant du transport maritime d hydrocarbures apr s l Erika le Prestige l imp ratif de responsabilisation J C P G 20021189 Philippe DELBECQUE Responsabilit et indemnisation des dommages dus la pollution par les RISEO 2011 3 98 mais de mani re plus regrettable infirm celles concernant la r paration civile Accessoirement saisie d une question pr judicielle dans l Affaire de l Erika la Cour de Justice des Communaut s Europ ennes a d interpr ter la directive d chets pour pouvoir appliquer le principe pollueur payeur et obliger TOTAL indemniser les communes des frais de d pollution 14 Parall lement le transport a rien de personnes s est lui aussi efforc d voluer dans le sens d une plus grande implication de tous les acteurs concern s Cela vise d abord le constructeur de l a ronef qui peut tre consid r comme un cod fendeur avec connexit de la demande contre les deux d fendeurs le transporteur a rien peut ainsi tre attrait devant la juridiction du si ge du constructeur L on se doit bien s r de revenir sur les deux trag dies du ciel alsacien La catastrophe du Mont Sainte
44. BRUN Entre responsabilit et solidarit actes du colloque sur la r paration du dommage corporel Gaz Pal 19 avril 2008 n 110 p 8 22 Mais la prise en compte successive de ces risques accidents de la circulation de chasse terrorisme infractions amiante transfusions sanguines accidents m dicaux infections iatrog nes a g n r autant d tablissements sp cialis s et de r gimes d indemnisation li s la qualification des causes des dommages subis par les victimes 23 Une nouvelle cr ation est m me envisag e celle d un fonds d indemnisation pour les gendarmes victimes d atteintes leur personne proposition de loi pr sent e par M Hubert HAENEL au S nat lors de la s ance du 4 novembre 2008 24 La cr ation de ces diff rents tablissements a r pondu l imp rieuse n cessit de faire appel la solidarit nationale pour pallier les lacunes du droit de la responsabilit civile dans sa fonction indemnisatrice tout en maintenant la fonction sanctionnatrice et responsabilisatrice de ce droit au moyen des recours subrogatoires exerc s contre les responsables condamn s civilement 25 Mais aujourd hui au terme de cette recherche nous estimons que l h t rog n it constat e des structures et des r gimes nuit l objectif recherch savoir une juste quitable et effective indemnisation des atteintes aux personnes physiques quelle que soit la cause du dommage subi 26
45. Odile dans laquelle un Airbus A 320 d Air Inter s tait cras le 20 janvier 1992 a engendr de multiples actions judiciaires malgr les tentatives des assureurs des transporteurs de r glement amiable pour viter des poursuites p nales D abord certains ayants droit de victimes se sont vus d bout s de leurs demandes tendant remettre en cause les principes habituellement retenus pour valuer les pr judices moraux Concernant la responsabilit du contr leur a rien apr s avoir estim qu il avait t hydrocarbures J C P G 2000 pp 125 126 Catherine ROCHE Pr vention et lutte contre la pollution des mers par les hydrocarbures les derniers d veloppements apr s les naufrages de l Erika et du Prestige op cit Laurent NEYRET De l approche extensive de la responsabilit p nale dans l affaire Erika Environnement 2010 Etude n 11 Laurent NEYRET L affaire Erika moteur d volution des responsabilit s civiles et p nales D 2010 pp 2238 2246 Mathilde BOUTONNET Environnement juillet 2010 pp 7 13 Dominique GUIHAL Erika suite Revue Juridique de l Economie Publique juillet 2010 pp 25 28 Philippe DELBECQUE RTD civ 2010 pp 622 625 Coupable mais pas responsable telle est la d cision rendue par la Cour d Appel de Paris le 30 mars 2010 dans l affaire Erika satisfaction en demi teinte des victimes Responsabilit civile et assurances 2010 F
46. T G I Strasbourg 10 septembre 1992 reproduit in Revue Fran aise de Droit A rien et Spatial 1993 pp 89 91 RISEO 2011 3 99 associ la conduite de l avion les juges civils ont d cid de surseoir statuer jusqu la cl ture de l information p nale Une proc dure en 1 instance introduite devant le T G I de Colmar avait t rejet e pour incomp tence de la juridiction dans le ressort de laquelle la catastrophe s tait produite au regard de l article 28 de la Convention de Varsovie Le concubin d une des h tesses de l air d c d e a pu intenter une action de droit commun sans se voir imposer les conditions et limites qui auraient encadr l action d un mari obligatoirement bas e sur la l gislation des accidents du travail pour se voir indemniser de son pr judice moral Sur l ensemble de l affaire intervient en 2006 le jugement de 1 instance suivi deux ans plus tard par la Cour d Appel qui relaxent l ensemble des pr venus y compris le contr leur a rien et le Directeur Technique du constructeur et infirme la condamnation civile d Airbus La saga judiciaire s est finalement achev e provisoirement fin 2009 avec deux d cisions estimant qu il n y avait pas de responsabilit de l Etat du fait d un dysfonctionnement du service public de la justice En revanche la catastrophe d Habsheim o le 26 juin 1988 un Airbus A 320 s est cras lors d un meet
47. abord par le caract re long et co teux des proc dures d laboration ainsi que par la crainte des communes d une fuite des promoteurs immobiliers emp ch s de r aliser leurs projets en raison de cette r glementation De plus les communes redoutent de devoir instaurer un PPRT ou un PPRNP sur leur territoire car sa mise en uvre engendre un gel de l utilisation des sols ce qui induit des co ts financiers importants 58 Institut fran ais de l environnement Les risques naturels Etudes et travaux n 41 juin 2009 p 1 http wvww stats environnement developpement durable gouv fr fileadmin publications ET PDF risques_naturels pdf Ibid A ANZIANI Rapport d information n 554 au nom de la mission commune d information sur les cons quences de la temp te Xynthia S nat 10 juin 2010 p 23 v www senat fr rap r09 554 r09 5541 pdf 1 A ANZIANI Rapport d information n 647 au nom de la mission commune d information sur les cons quences de la temp te Xynthia S nat 7 juillet 2010 tome 1 p 46 v www senat fr rap r09 647 1 r09 647 11 pdf 2 A REMOU AZF redessine l urbanisme industriel L usine nouvelle 19 f vrier 2009 n 3135 p 22 v aussi http www usinenouvelle com article azf redessine l urbanisme industriel N64999 RISEO 2011 3 63 Aussi et en d pit de l existence d une importante l gislation r glementant l utilisation des sols afin de pr venir les risques
48. assurance de toucher au moins 100 000 D T S Droits de Tirage Sp ciaux soit environ 110 000 Pour les proches fran ais du crash de la Yemenia Airways le 30 juin 2009 au large des Comores la Convention de Varsovie de 1929 demeure applicable avec un plafond d indemnisation de 125 000 francs or Poincar soit environ 7 000 sans commune mesure Dans le drame de Charm el Cheikh tant donn qu en d pit de l article 23 de la loi n 92 645 du 13 juillet 1992 a t transpos e en France la directive communautaire du 13 juillet 19907 posant le principe d une responsabilit personnelle de plein droit des agences de voyages les proches des personnes d c d es ne b n ficient pas comme l gard du transporteur d une stipulation pour autrui et ne peuvent donc agir que sur le fondement extracontractuel dans le pays de l accident Mais l obligation r parer de l agence d coulant de la loi fran aise doit tenir compte des m canismes fran ais d indemnisation d s lors que la responsabilit pour faute de son prestataire local est r 81 engag e 19 Si l on peut d plorer qu il ait fallu attendre tant de morts et de bless s ou de c tes souill es ces v nements aussi douloureux soient ils ont fini par faire progresser le droit des transports et sans doute par capillarit toute la responsabilit civile fran aise m me si les chantiers venir restent colossaux 5 V V
49. bassins p rim tres de protection ligne de fracture ou secteurs J M Pontier Quels territoires pertinents pour la pr vention des risques in La d centralisation de l environnement territoires et gouvernance PUAM 2006 p 194 25 Les PPR Plans de pr vention des risques r pondent cet imp ratif en d coupant par zones le territoire communal en fonction des risques auxquels il est expos de fa on r glementer son utilisation A l aune des premiers textes en la mati re seuls les risques naturels et anthropiques ont fait l objet de ce zonage mettant en perspective des zones constructibles constructibles sous condition ou inconstructibles Ces dispositifs sont encore parfaire et parfois simplifier car ils se superposent aux r gles classiques du droit de l urbanisme et de l environnement Les territoires affect s au risque sont encore mouvants et leur gouvernance reste d finir avec pr cision car la mise en uvre des responsabilit s en d pend lors de la survenance des catastrophes 26 A la pr vention qui n a pas cess d voluer s est ajout e r cemment la pr caution Depuis elle ne cesse d influer sur l laboration du droit jusqu faire son entr e dans les pr toires pour constituer peut tre un instrument l appui d actions en responsabilit La pr caution constitue une r ponse l inconnu comme le souligne RISEO 2011 3 17 justement l article 5 de l
50. canicules et s cheresses ou grands froids et inondations temp tes et submersions c ti res peuvent affecter de fa on nouvelle les installations industrielles et les grands r seaux dont les dysfonctionnements peuvent rapidement se traduire par des turbulences catastrophiques des chelles continentales 51 Ce sont l autant de questions trang res nos approches nominales des risques et des crises toujours fond es sur le toutes choses gales par ailleurs la normalit et une rationalit jusqu pr sent pertinente mais de plus en plus sujette interrogation 3 De formidables r sistances 52 L exp rience de Katrina a illustr le niveau de choc et de d sarroi que peut provoquer un tel environnement failure of imagination failure of initiative failure of leadership ont soulign les rapports d enqu te Il faut en effet bien mesurer quel point ce nouveau tableau des risques donc de la responsabilit est tranger nos cultures scientifiques et manag riales et suscite effroi et r sistances 53 Nous restons universellement sous la banni re protectrice des naturalistes du 18 si cle Des causes dont l effet est rare violent et subit ne doivent pas nous toucher elles ne se trouvent pas dans la marche ordinaire de la Nature mais des effets qui arrivent tous les jours des mouvements qui se succ dent et se renouvellent sans interruption des op rations constantes e
51. catastrophes entre consolidation et r invention Patrick LAGADEC Directeur de recherche l Ecole polytechnique Cette amorce de r flexion certes bien pr liminaire qui fait entrer en cho l interrogation du sp cialiste des grandes crises et les r flexions du juriste a b n fici du support de plusieurs membres du Cerdacc que nous remercions ici Herv Arbousset Karine Favro Caroline Lacroix Marie France Steinl Feuerbach Benoit Steinmetz 1 Dans les ann es 1970 sous le choc de catastrophes qui vinrent pr cipiter des r flexions d j en cours des transformations importantes furent engag es en mati re de vision de ma trise de contr le des grands risques industriels Jusqu alors la s curit avait t principalement une affaire de conformit des nomenclatures tablies Elle allait devenir une question technico scientifique manag riale politique trait e de fa on dynamique non plus compartiment e et administrative Elle allait aussi d terminer de nouvelles approches et pratiques du Droit tant pour la pr vention des accidents que pour la r paration des dommages La responsabilit l heure des grandes installations industrielles ne pouvait plus s entendre s exercer se contr ler se juger comme du temps des simples chaudi res ou autres machines vapeur 2 La th se ici d fendue est que nous sommes aujourd hui confront s l exigence d une nouvelle mutation encore bien plu
52. catastrophes sanitaires Si en France ces catastrophes ont donn lieu la mise en cause dans des proc dures p nales des diff rents acteurs personnes physiques ou morales la position de la Cour EDH quant la n cessit d un recours p nal est sans doute moins certaine dans cette hypoth se 20 En effet rappelons que de mani re traditionnelle la Cour estime que les Etats parties ont l obligation d instaurer un syst me judiciaire efficace et ind pendant qui permette d tablir la cause du d c s d un individu se trouvant sous la responsabilit de professionnels de la sant que ceux ci agissent dans le cadre du secteur public ou qu ils exercent dans des structures priv es Elle pr cise que dans le contexte sp cifique des n gligences m dicales l acc s une proc dure en responsabilit civile suffit en principe Cette solution maintes fois affirm e s inscrit toujours dans le cadre d accidents m dicaux individuels Elle ne ferme pas a priori la porte une solution diff rente dans un cadre d une catastrophe sanitaire La d cision d irrecevabilit rendue dans le cadre de l affaire fran aise du sang contamin claire la position de la Cour EDH Dans l arr t Karchen c France rendu en 2008 Ars A A r 27 la Cour a ainsi jug suffisantes les poursuites p nales enclench es en France 21 Dans cette affaire les requ rants estimaient que les autorit s fran aises avaient m
53. cid RISEO 2011 3 140 en 1987 de prendre en compte un pr judice sp cifique que l on a d abord appel le SPTS c est dire le syndrome post traumatique sp cifique et qui se nomme aujourd hui depuis 1996 le pr judice sp cifique des victimes d actes de terrorisme Et ce titre il augmente de 40 la somme allou e pour compenser l incapacit permanente partielle avec un minimum de 15 000 francs 2 286 74 m me en l absence d incapacit permanente partielle Par ailleurs aucun plafond n est pr vu 23 Dans les ann es 2000 le pr judice sp cifique des victimes de l explosion d AZF d cid par le comit de pilotage est venu majorer le poste des souffrances endur es Ce pr judice sp cifique est un chef de pr judice objectif autonome et exceptionnel li au sinistre du 21 septembre 2001 Ce pr judice sp cifique est une souffrance suppl mentaire durable cons quence du retentissement sur la personne concern e de l aspect collectif du sinistre Pour viter les contraintes d une expertise suppl mentaire aux victimes les plus gravement atteintes le pr judice sp cifique a t r put acquis pour toutes les personnes dont l IPP est sup rieure ou gale 20 les souffrances endur es sup rieures 3 le pr judice esth tique sup rieur 3 24 Quels que soient l v nement la catastrophe au del de toute valuation la rencontre de l expert avec la victime doit
54. cifique sur la protection des voyageurs fut l a rien d s 2004 compl t en 2007 Surtout apr s une s rie de crashs a riens durant P t 2005 la Direction G n rale de l Aviation Civile D G A C a instaur le 29 ao t 2005 une liste noire des compagnies a riennes interdites sur le territoire fran ais L Union Europ enne en a fait de m me en juillet 20087 avec une liste beaucoup plus cons quente de 96 compagnies Suite au crash de Charm el Cheikh Egypte le 3 janvier 2004 d un charter de la compagnie Flash Airlines un d cret du 17 mars 2006 est venu imposer toute personne commercialisant des titres de transport a rien d informer le consommateur par crit avant la conclusion du contrat et pour chaque tron on de vol de l identit du transporteur a rien contractuel celui qui conclut le contrat de transport et de celle du transporteur de fait celui qui effectue r ellement le d placement Encore r cemment l article 20 du r glement du 20 octobre 2010 est venu apporter des pr cisions comme l avait souhait l Espagne apr s l incendie d un appareil de la Spanair sur la piste de l a roport de Madrid le 20 ao t 2008 ayant fait 172 morts en permettant aux passagers d indiquer au moment de leur r servation les coordonn es des personnes contacter en cas d urgence et en exigeant des compagnies de dresser au maximum deux heures apr s l accident des listes recensant les per
55. consequences 1 La catastrophe c est un malheur effroyable On parle aussi de calamit de cataclysme de fl au de d sastre Le sinistre a pu alors causer outre d importants d g ts mat riels la mort de nombreuses personnes 2 Comment le droit de la responsabilit administrative aborde t il le sujet Il aborde sous l angle de la r paration car la responsabilit administrative est une responsabilit civile Il ne s agit pas de sanctionner RISEO 2011 3 71 3 Comment la r paration est elle organis e Ce que l on observe en jurisprudence administrative c est le passage progressif de la responsabilit pour faute des r gimes de responsabilit sans faute fond s sur le risque 4 Par exemple en 1919 dans l arr t Regnault Desroziers 1 le Conseil d Etat jugea que lorsque des op rations comportent des risques exc dant les limites de ceux qui r sultent normalement du voisinage de tels risques sont de nature en cas d accident survenu en dehors de tout fait de guerre engager ind pendamment de toute faute la responsabilit de l Etat Jusqu ici le Conseil d Etat dans des cas analogues appliquait la responsabilit pour faute 2 5 M me observation propos du r gime de responsabilit des centres de transfusion sanguine dans le cadre de l affaire du sang contamin Dans un arr t d assembl e de 1995 le Conseil d Etat jugea qu eu gard aux risques
56. contamination massive 28 Selon un rapport d information de l Assembl e nationale de 2009 21 entre 1996 et 2006 le nombre annuel de d c s dus l amiante est estim 3 500 par an soit environ 35 000 d c s au total Une mod lisation math matique partir des donn es concernant le m soth liome 22 dans les d cennies pass es aboutit un nombre de 50 000 100 000 morts jusqu en 2030 20 Art 4 de la loi du 5 janv 2010 pr c La d marche laquelle invite le texte de loi du 5 janvier 2010 consiste valuer dans quelle mesure l exposition de la victime a accru son risque de d clencher une maladie radio induite lorsque ce risque attribuable l exposition aux rayonnements ionisants est tellement faible que le lien entre la maladie et l exposition n est plus vraisemblable alors la pr somption pourra tre cart e l inverse si ce risque n est pas n gligeable ou s il y a un doute alors la victime b n ficiera d une pr somption de causalit entre la maladie et les essais et sera par cons quent indemnis e l La prise en charge des victimes de l amiante AN Rapport d information n 2090 18 nov 2009 p 14 7 Le m soth liome est un cancer qui n existe pratiquement pas de fa on spontan e et pour lequel un seul agent causal a t identifi l amiante RISEO 2011 3 80 29 L ampleur du drame de l amiante et les attentes des victimes d une r paration rap
57. cration du pr judice cologique par le juge judiciaire AJ D A 5 mai 2008 pp 934 941 Laurent NEYRET Naufrage de l Erika vers un droit commun de la r partition des atteintes l environnement D 2008 pp 2681 2689 4 Dominique GUIHAL L affaire de l Erika devant le juge p nal Revue Juridique de l Economie Publique 2008 Etude n 5 Laurent NEYRET Retour sur la dimension p nale du jugement prononc dans l affaire de lP Erika Environnement 2008 comm 109 Martin NDENDE Le jugement de l Erika sur les responsabilit s p nales et la r paration des dommages en mati re de pollution des mers Revue de Droit des Transports 2088 Etude n 6 Martin NDENDE Responsabilit s pour pollutions maritimes par hydrocarbures Revue de Droit des Transports 2008 comm 36 Eric DESFOUGERES Erika la r partition des responsabilit s p nales dans le jugement du 16 janvier 2008 J A C n 81 f vrier 2008 6 L autorit maltaise de la Marine n ayant pu en raison de l immunit diplomatique faire l objet de poursuites p nales Cass Crim 23 novembre 2004 n A 04 84 265 Revue Juridique de l Environnement 4 2005 pp 494 495 47 Martin NDENDE La politique d indemnisation des victimes des mar es noires devant le FIPOL Revue de Droit des Transports 2008 Dossier n 3 Martin NDENDE Regard sur les proc dures d indemnisation des victimes de la catastrophes de l Erika
58. d l ments d signant des coupables individuels que de chercher tablir des faisceaux de responsabilit s des facteurs contributifs partiels etc Au point de poser des difficult s aigu s dans l exercice de la recherche des responsabilit s la suite d une catastrophe entre une demande de trouver des fautes directes et isolables pour d signer des coupables bien sp cifiques et des r alit s infiniment plus complexes fluides syst miques o l isolement clair d un facteur unique n est possible que dans des cas extr mes de volont d termin e de tel acteur de provoquer un accident gravissime 31 Le choc AZF 31 morts des milliers de bless s et des d g ts mat riels consid rables a eu pour r percussion l adoption de la loi du 30 juillet 2003 qui consacre notamment l introduction des analyses probabilistes en remplacement de la m thode d terministe dans le domaine de la pr vention des risques industriels et particuli rement dans les tudes de dangers Bonnaud et Martinais Les le ons d AZF Chronique d une loi sur les risques industriels 2008 32 Parmi les nombreux instruments de pr vention adopt s l information du public prend une place symboliquement privil gi e les premi res dispositions de chacun des trois titres de la loi y tant consacr es La pr vention passe galement par l laboration de PPRT plans de pr vention des risques technologiques sp cifique
59. d inondation issus de la loi du 12 juillet 2010 envisagent clairement la notion de bassin pour la prise en compte des risques d inondation et pour parvenir pr venir leurs effets de la mani re qui soit la plus satisfaisante possible Ainsi l autorit administrative se voit appel e r aliser une valuation pr liminaire des risques d inondation pour chaque bassin ou groupement de bassins avant d arr ter l chelon de chaque bassin ou groupement de bassins un plan 5 s j3 S r 3 85 de gestion des risques d inondation pour les territoires d finis en outre pour atteindre 82 K FAVRO J F BRILHAC et O THIBAUT Risques et territoires Contribution une approche globale Pr ventique S curit 2009 n 105 p 37 83 M BERSON JO des d bats de l Assembl e nationale Compte rendu int gral 2 session ordinaire de 1981 1982 p 713 2 s ance du 3 f vrier 1982 Art L 566 3 du Code de l environnement 35 Art L 566 7 du Code de l environnement RISEO 2011 3 68 l objectif de pr vention des inondations des mesures sont identifi es l chelon du bassin ou groupement de bassins Elles comprennent les dispositions pour la r duction de la vuln rabilit des territoires face aux risques d inondation comprenant des mesures pour le d veloppement d un mode durable d occupation et d exploitation des sols notamment des mesures pour la ma trise de l urb
60. d duire de l arr t Oneryildiz un droit au logement Il reste que toute personne a le droit de vivre dans un environnement sain sur le fondement de l article 8 Et la jurisprudence sur cette question peut tre utilement transpos e au cas de la pr vention des catastrophes Dans l arr t Fade eva la Cour a condamn la Russie pour ne pas avoir proc d au relogement d une personne vivant dans la zone de s curit sanitaire entourant la plus grande entreprise sid rurgique du pays et la plus polluante 49 L arr t Ledia eva e a c Russie du 26 octobre 2006 a confirm cette solution 50 De m me que l arr t Dubetska e a c Ukraine du 10 f vrier dernier 51 Quel est l apport de ces arr ts en ce qui nous concerne Dans les zones risque les mesures de protection doivent favoriser le d placement de la population en danger Il ne s agit pas de faire peser enti rement cette obligation sur l Etat en raison de la charge financi re qu elle repr sente Pour la respecter les autorit s doivent cependant pr voir un m canisme de relogement dans des conditions conomiquement acceptables Et quand il est impossible de faire autrement le relogement titre gratuit doit m me tre envisag 52 14 Reste t il une marge d appr ciation l Etat quand il assume son devoir de protection de la population contre les catastrophes Oui Dans les affaires dont la Cour a eu conna tre c est l absence presque t
61. dans le cadre d activit s professionnelles 39 Le fonds est financ par un pr l vement op r sur le produit des primes additionnelles cat nat 34 Ce pr l vement est de l ordre de 150 millions d euros en quivalent ann e pleine Second dispositif la franchise un m canisme de responsabilisation 40 Le r gime cat nat 35 a pr vu qu en cas de sinistre li une catastrophe naturelle une franchise reste la charge de l administr 36 Elle est donc d duite de l indemnit pour chaque contrat Mais pour essayer d am liorer efficacement la pr vention un m canisme de modulation des franchises en cas de sinistre a t introduit en 2000 Il consiste lier l indemnisation l tablissement de plans de pr vention des risques naturels En application du 4 du II de l article L 562 1 du Code de l environnement Ce pr l vement est tabli par arr t des ministres charg s de l environnement et du budget dans la limite d un plafond fix par l article L 561 3 du Code de l environnement Le taux maximum du pr l vement a t fix 2 de 1999 octobre 2006 puis 4 de novembre 2006 juillet 2008 8 en ao t 2008 et 12 en mars 2009 Le r gime Cat nat est fond sur le principe de solidarit nationale exprim par 1 l obligation l gale d assurance un contrat d assurance de dommage aux biens comporte obligatoirement la couverture
62. de l Homme et rel ve de 46 la protection contre les agressions humaines et les fl aux naturels 40 C LIENHARD et M F STEINLE FEUERBACH Typologie des responsabilit s et des sanctions retour d exp riences jurisprudentielles S minaire FORM OSE Droit des catastrophes et gestion de crises NIORT 14 15 et 16 octobre 1998 41 Catastrophe des thermes de Barbotan Toulouse 29 janvier 1998 D 1999 p 56 obs J BENOIT 42 A SCHNEIDER R paration et r pression Histoire d une transformation des besoins par la notion de risque LPA n 123 du 22 juin 1999 8 M A GRANGER Existe t il une droit fondamental la s curit RSC 2009 p 273 44 H BONNARD La participation des victimes d infraction au proc s p nal in M langes offerts Georges LEVASSEUR Droit p nal droit europ en Gaz Pal 1992 p 288 45 Trois formes de la notion de s curit ont pu tre distingu es la s curit juridique la s curit physique et la s curit socio conomique Voir J RIVERO et H MOUTOUH Libert s publiques tome 1 PUF 9 me d 2003 p 17 46 J RIVERO et H MOUTOUH Libert s publiques tome 1 pr c RISEO 2011 3 186 La synth se du colloque Marie France STEINLE FEUERBACH Professeur l Universit de Haute Alsace Directeur du CERDACC EA3992 La forme orale de la synth se a t conserv e 1 Je remercie Caroline LACROIX en charge de l organi
63. de l environnement fut bien imagin e la suite de la survenance de certaines catastrophes naturelles particuli res en effet c est devant le Parlement que le ministre de l Environnement d alors Michel Barnier reconnaissait que la r manence de certaines catastrophes conduisait le Gouvernement proposer ce dispositif le texte ne vise pas toutes les catastrophes naturelles Il concerne uniquement celles qui sont in luctables Ainsi puisqu il faut illustrer mon propos en est il du hameau de l Ile Falcon d pendant de la commune de Saint Barth l my de S chilienne dans le Dauphin 17 Apr s cela il sera possible de relever que la loi Bachelot du 30 juillet 2003 outre la pr vention des risques technologiques poss de un volet visant les risques naturels En effet il est relev que si la loi n 95 101 a permis de grandes avanc es concernant la construction et l am nagement des terrains soumis risques avec en particulier la cr ation des plans de pr vention des risques PPR des progr s doivent encore tre accomplis pour donner aux pouvoirs publics des instruments de pr vention efficaces Le rapporteur du projet de loi devant le S nat de relever ensuite que si le risque d inondation touchait plus de 15 000 communes des degr s divers les inondations qui venaient de se produire en septembre 2002 9 M BARNIER JO des d bats de l Assembl e nationale Compte rendu int gral
64. de la place qui doit tre celle du droit de la responsabilit administrative pour penser la catastrophe et ses suites On verra donc successivement comment vu du c t du publiciste on peut passer de la r paration l indemnisation 1 puis de l indemnisation la pr vention D I Le passage de la r paration l indemnisation par la puissance publique 14 Pour r pondre parfois aux attentes pressantes de l opinion publique face une catastrophe on observe que l indemnisation par le l gislateur ne chasse pas la r paration telle qu organis e par le juge dans le cadre des r gimes de responsabilit de la puissance publique Toutefois le juge doit parfois infl chir sa jurisprudence pr cis ment pour mieux r pondre aux attentes de l opinion Il recourt alors des r gimes jurisprudentiels de r paration renouvel s A Ensuite quand il est d cid aller plus loin le l gislateur prend alors le relais du juge et met g n ralement en place des r gimes d indemnisation innovants B A Du recours des r gimes jurisprudentiels de r paration renouvel s 15 A l occasion de certaines catastrophes on constate que le Conseil d Etat n a pas h sit remettre en cause les r gimes jurisprudentiels de r paration en principe applicables et cela dans l int r t des victimes Mais il est int ressant de relever que la v ritable fonction assign e aux r gimes mis alors en place n est
65. des mesures d information Dans tous les cas de figure le droit au juge en mati re environnementale permettra de s assurer que la r glementation est de nature prot ger effectivement la population 13 Un dernier point m rite notre attention celui de la gestion de la population dans les zones risque Dans l arr t Oneryildiz le Gouvernement turque tentait de se d gager de sa responsabilit en invoquant celle des habitants du bidonville enseveli sous la montagne amp Arr t Oneryildiz pr cit 107 Arr t Bouda eva pr cit 152 155 45 Arr t Bouda eva pr cit 156 et 158 4 Arr t Bouda eva pr cit 156 RISEO 2011 3 170 d ordures Il invoquait cet gard l arr t Chapman c Royaume Uni du 18 janvier 2001 Dans cet arr t la Cour a jug que le respect de l article 8 de la Convention ne donnait aucun droit au logement 47 Le Gouvernement soutenait qu il avait mis en place une politique de r habilitation des bidonvilles et qu il ne pouvait tre tenu pour responsable de la pr sence ill gale des taudis proximit de la d charge La Cour lui r pondra qu la diff rence des autorit s britanniques dans l arr t Chapman les autorit s turques n avaient pas fait tout ce qui tait en leur pouvoir pour d placer les habitants du bidonville Au contraire loin de les encourager partir l attitude des autorit s les avait conduits rester 48 On ne saurait
66. devrait alors se souvenir de Marc Bloch dont le message sur la d b cle fran aise de juin 1940 peut se r sumer par ces mots lls ne pouvaient penser cette guerre il ne pouvait donc que la perdre Ou des mots cruels pr t s Bismarck Tant que l Ecole de Guerre est Paris il n y a aucun probl me pour l Allemagne RISEO 2011 3 29 Risques et crises endog nes une approche toujours probl matique Claude GILBERT Directeur de recherches au CNRS PACTE MSH Alpes 1 La question du statut des risques et des crises notamment de ceux ayant un caract re collectif constitue un enjeu th orique important L interrogation sur ce sujet porte notamment sur le caract re exog ne et endog ne des risques et des crises sur la part r ciproque de ces dimensions dans leur constitution Il s agit d une question difficile qui met l preuve l ensemble des sciences humaines et sociales et peut tre plus encore les disciplines qui s attachent aux questions de responsabilit En effet si l approche des risques mais aussi des crises reste cadr e par la d finition canonique labor e propos des risques naturels risques al as x vuln rabilit s l accent est le plus souvent mis sur les al as Et lorsqu il est fait tat de responsabilit s c est largement en fonction de la lutte contre ces al as et de ce qui s y apparente que celle ci est appr ci e Les vuln rabilit s sont certes pr
67. dispositions r sultant des articles L 121 2 121 9 et R 121 3 du Code de l urbanisme 74 Ceci a d ailleurs d j t pos par l important avis CE du 12 juin 2002 Pr fet de la Charente Maritime Rec p 213 1 Rapport d information n 554 pr cit p 80 Voir aussi la proposition n 32 du rapport n 647 pr cit p 15 7 Tbid p 81 Ce point relev par la mission d information n a toutefois pas fait l objet d une proposition dans le rapport d finitif n 647 pr cit RISEO 2011 3 66 d laborer le PLU et de d livrer le permis de construire or comment ne pas s interroger sur le caract re malsain d une telle situation Ne faudrait il pas comme cela est propos confier la mission de planification l intercommunalit Un constat identique m rite d ailleurs d tre effectu l encontre des services pr fectoraux puisque le pr fet intervient galement un double niveau d abord lorsqu il instruit les demandes d autorisations d urbanisme ensuite lorsqu il se trouve charg de contr ler la l galit de ces d cisions Comme le souligne parfaitement le rapport on en arrive une situation ubuesque o l Etat est amen se contr ler lui m me ceci expliquant sans doute pour partie la faiblesse du taux de contr le de l galit des permis de construire 32 Par ailleurs la profusion luxuriante de normes applicables l utilisation des sols qu
68. dommages caus s par des attroupements ou rassemblements il r sulte de l article L 2216 3 du Code g n ral des collectivit s territoriales que l tat est civilement responsable des d g ts et dommages r sultant des crimes et d lits commis force ouverte ou par violence par des attroupements ou rassemblements arm s ou non arm s soit contre les personnes soit contre les biens Il peut exercer une action r cursoire contre la commune lorsque la responsabilit de celle ci se trouve engag e On peut toutefois parler en l esp ce d un r gime d indemnisation plut t que de responsabilit car la question de la relation de cause effet entre une intervention publique et le dommage est sans influence sur la r paration Le Conseil d tat lui m me parle de r gime d indemnisation v CE ass avis 20 f vr 1998 St tudes et construction de si ges pour automobiles a n 189185 n 189186 n 189187 n 189188 RFDA 1998 p 587 concl Arrighi RISEO 2011 3 73 l administration est responsable en raison des dommages qu elle a caus s sont ainsi apparus des r gimes d indemnisation qui sont en fait des syst mes de garantie de risque l administration acceptant d en assumer la charge sans que pour autant son activit soit directement en cause comme par exemple dans le cas des dommages caus s par des catastrophes naturelles 6 11 Or en l esp ce le passage d un r gime de responsabili
69. doute plut t d s appuyer sur le protocole de Vilnius du 3 juin 1999 ayant modifi les R gles Uniformes CIV comme le pr voyait d ailleurs un autre r glement europ en du 23 octobre 2007 relatif aux droits et obligations des voyageurs ferroviaires Le reste des demandes est renvoy par un sursis statuer au droit fran ais applicable 18 Dans l affaire de la disparition dans l Atlantique le 1 juin 2009 de l Airbus A 330 200 de la compagnie Air France effectuant le trajet Rio Paris pour les premi res indemnisations la justice br silienne a pr f r faire primer le droit national de la consommation sur les dispositions des conventions internationales pour permettre une TIV Caroline LACROIX et Marie France STEINLE FEUERBACH Zoufftgen une catastrophe franco luxembourgeoise J A C n 92 mars 2009 Sandie CALME Retour sur l accident ferroviaire de Zoufftgen Revue de Droit des Transports 2010 Etude n 7 7 Jugement n 335 2009 du 29 janvier 2009 7 R glement n 864 2007 JOUE n L 199 du 31 juillet 2007 74 R glement n 1371 2007 JOUE n L 315 du 3 d cembre 2007 RISEO 2011 3 102 allocation de sommes encore plus importantes Mais tant donn qu Air France est un transporteur a rien communautaire le reste de l indemnisation des proches des victimes pourra reposer sur le r glement europ en du 13 mai 2002 et la Convention de Montr al du 29 mai 1999 donc avec une
70. du 3 p 1840 33 Loi n 82 600 du 13 juillet 1982 relative l indemnisation des victimes de catastrophes naturelles JO du 14 p 2242 RISEO 2011 3 56 t moigne de l influence importante qu ont pu avoir les catastrophes dans l diction de tels textes 14 Si la grande loi de 1982 visant l indemnisation des catastrophes naturelles est connue de par le dispositif qu elle met en place il importe de se souvenir que ce sont bien les inondations catastrophiques de l automne 1981 qui furent directement l origine de ce texte La loi est en effet issue de deux propositions de lois d pos es l automne 1981 la premi re la suite d importantes inondations dans les Alpes Maritimes la seconde un mois plus tard apr s de nouvelles inondations catastrophiques touchant Sa ne et Garonne ainsi que Meuse et Moselle Or cette loi poss de des cons quences en mati re d urbanisme puisqu elle pr voit la cr ation des PERNP c est donc bien un ph nom ne catastrophique qui aura t le d clencheur de la cr ation de ce mode de zonage Une fois de plus un v nement d une grande ampleur aura t la source de l volution l gislative Pour autant ces PERNP n ayant pas donn les satisfactions attendues entrave du d veloppement de la commune r sistance des lus locaux insuffisance des moyens d tudes le l gislateur devait donc ressentir la n cessit de relancer cette politique d
71. du 30 juillet 2003 a r nov le dispositif des PPRNP l quilibre g n ral de ce dispositif n est pas fondamentalement modifi par cette r forme On rel vera en revanche qu initialement la loi ne visait que les risques technologiques Mais en cours de parcours le l gislateur s est nouveau confront des catastrophes d une autre nature les inondations r p tition de ces derniers mois Il en r sulte que la loi comporte un volet relatif aux risques naturels visant compl ter le cadre juridique issu de la loi n 95 101 du 2 f vrier 1995 relative au 46 renforcement de la protection de l environnement 18 Enfin dernier exemple en date d une interaction tr s nette entre la survenance d une catastrophe et la mise en place de dispositions l gislatives nouvelles la loi Grenelle II du 12 juillet 2010 illustre ce ph nom ne En effet nombre des victimes de la temp te Xynthia survenue dans la nuit du 28 f vrier au 1 mars 2010 ont vu leurs habitations submerg es par l eau de mer en raison de la concomitance de trois v nements la temp te les ruptures de digues et la valeur lev e des coefficients de mar e Or si l expropriation de nombreuses habitations fut alors d cid e par les autorit s publiques cela r v la que le dispositif de l article L 561 1 du Code de l environnement n tait pas en l tat applicable la catastrophe 4 Y DETRAIGNE Rapport n 154 sur
72. en termes de r silience de r int grer dans le jeu des acteurs les repr sentants de la soci t civile au sens large du terme non seulement les acteurs sociaux mais aussi les acteurs conomiques On se situerait alors dans le cadre du renouvellement de la d mocratie non sans liens avec ce que certains chercheurs appellent la d mocratie technique la d mocratie dialogique Callon et al 2001 Mais un autre sc nario probablement plus r aliste est galement envisageable la mise en avant de la notion de r silience par diverses autorit s cf le Livre blanc sur la D fense et la S curit nationale Mallet Minist re de la D fense 2008 pourrait aussi tre une fa on de d charger l Etat les pouvoirs publics de leurs responsabilit s en mati re de risques et de RISEO 2011 3 37 crises en les transf rant au moins pour partie aux diff rents acteurs de la soci t civile Mouvement d j promu dans les soci t s anglo saxonnes et plus sp cifiquement aux Etats Unis qui par leur culture m me sont en phase avec de telles conceptions 14 On voit bien en quoi les sciences humaines et sociales tout particuli rement les sciences juridiques sont directement concern es par les r flexions actuelles sur les risques et crises collectifs Au del du fait d interroger le caract re endog ne ou et exog ne de ces derniers ce qui en soi ouvre un champ de recherche stimulant l enjeu est aussi de d termin
73. entre cette solidarit et le syst me assurantiel ils n en posent pas moins divers probl mes Leur multiplication qui ne devrait que s accentuer parall lement aux risques g n r s par certains progr s des sciences et des techniques se heurtera rapidement aux limites de cette socialisation du risque La synth se de la recherche 11 Cette synth se a t publi e par la Mission Droit et Justice sur son site internet www gip recherche justice fr et par le journal des accidents et des catastrophes le JAC F vrier 2009 RISEO 2011 3 123 Je la reproduis ici n ayant pas voulu la pr senter oralement pendant mon temps de parole forc ment limit et ayant eu la crainte de lasser l auditoire en ce d but d apr s midi ensoleill 12 Depuis une vingtaine d ann es en France la multiplication des Fonds d indemnisation t moigne de la volont des pouvoirs publics et du l gislateur de mieux prot ger les victimes des risques engendr s par les progr s scientifiques et technologiques ainsi que des risques sociaux li s l ins curit int rieure et internationale 13 La volont politique de renforcer les droits des victimes doit tre salu e le droit r paration en g n ral et le droit r paration des atteintes la personne en particulier sont aujourd hui reconnus comme des droits fondamentaux dans les d mocraties modernes cf A d Hauteville Le droit des victimes in Libert s et droits
74. es par la loi du 12 juillet 2010 20 Si l ampleur des dispositions applicables en mati re d urbanisme t moigne d un souci toujours renouvel de pr venir de nouvelles catastrophes qu elles soient technologiques ou naturelles cette profusion normative se montre t elle d une efficacit reconnue En effet si les catastrophes ont incontestablement marqu et contribu faire voluer le droit de l urbanisme ont elles pour autant t source d volutions pertinentes et efficaces 48 Sur cette question v J VALLOTTON Les premi res cons quences juridiques de la temp te Xynthia observations sous TA Nantes ord 29 avril 2010 RISEO 2010 3 p 111 Directive 2007 60 CE du Parlement europ en et du Conseil du 23 octobre 2007 relative l valuation et la gestion des risques d inondation JOUE L 288 du 6 nov 2007 p 27 Avis du Comit conomique et social europ en sur la Proposition de directive du Parlement europ en et du Conseil relative l valuation et la gestion des inondations JOUE C 195 du 18 ao t 2006 p 37 consid ration 2 1 5l Aux termes notamment de cet article la loi Grenelle II cr e des Plans de Gestion des Risques d Inondations PGRI figurant sous l art L 566 7 du Code de l environnement 2 j BETAILLE Les catastrophes sources de droit in Les catastrophes cologiques et le droit checs du droit appels au droit J M Lavieille
75. faillant dans son existence et son application alors que les autorit s connaissaient parfaitement le risque d explosion de m thane et de glissement de terrain dans la d charge d mraniye Le Gouvernement turque a bien essay de se justifier en invoquant des probl mes de choix politiques et de ressources En vain La Cour lui indiquera 37 Arr t Guerra pr cit 60 38 CEDH 10 novembre 2004 Ta kin e a c Turquie req n 46117 99 119 Ce qui avait d j t affirm dans l arr t Hatton pr cit 128 4 Ce que la Cour a d duit mutatis mutandis de l arr t Guerra pr cit 60 V galement CEDH 9 juin 1998 McGinley et Egan c Royaume Uni req n 21825 93 et 23414 94 97 4l Ce que la Cour a d duit mutatis mutandis de l arr t Hatton pr cit 128 Arr t neryildiz pr cit 101 RISEO 2011 3 169 qu il existait une mesure efficace simple et peu co teuse la mise en place en temps utile d un syst me de d gazage dans la d charge 43 12 Les m mes principes paraissent s appliquer dans le cas des catastrophes naturelles L arr t Bouda eva se r f re en effet l arr t Oneryildiz La Cour condamne ici la Russie pour ne pas avoir mis en uvre des politiques d am nagement du territoire et de secours d urgence dans la zone risques de Tirnaouz Certains points de l arr t montrent que les droits proc duraux d coulant du droit de vivre dans
76. fondamentaux ouvrage collectif sous la direction de R my Cabrillac Marie Anne Frison Roche et Thierry Revet d Dalloz 2009 La mise en uvre de ce droit s appuie en principe sur la recherche d un responsable et l on sait que l action civile de r paration peut tre port e en droit fran ais soit devant les juridictions civiles soit devant les juridictions p nales art 2 CPP soit devant les juridictions administratives 14 Mais les limites du droit de la responsabilit et la grande h t rog n it des r gimes d indemnisation rendent parfois al atoire voire in quitable la mise en uvre du droit r paration alors que s curit juridique quit et transparence devraient tre les ma tres mots de ce droit 15 Le droit de la responsabilit civile d lictuelle comme contractuelle m me renforc par les m canismes d assurance et la reconnaissance l gislative ou jurisprudentielle des responsabilit s objectives pr sum es fond es sur le risque peut laisser les victimes sans indemnisation Il en est videmment ainsi lorsque l auteur des dommages n a pu tre identifi ou se r v le insolvable et non assur 16 Si le principe de r paration int grale la charge du responsable ou d quivalence entre dommage et r paration constitue en droit fran ais la directive essentielle en ce qui concerne l valuation des indemnit s cf G Viney Les effets de la responsabilit Trait de droit c
77. gestion qui s est particuli rement affirm au cours du si cle dernier Il repose tout d abord sur l identification et l objectivation des sources de dangers et menaces travail qui incombe aux sciences de l ing nieur ou des sciences plus fondamentales les sciences dures Il repose galement sur la mise en risques Ewald 1986 des dangers et menaces ainsi identifi s c est dire sur la d termination de leurs probabilit s d occurrence via un travail statistique de leurs cons quences possibles via une valuation des dommages humains mat riels et environnementaux et la mise en place de syst mes de r paration notamment via les assurances Ce mode de gestion se traduit par l engagement d actions et la mise en place de dispositifs visant emp cher ou tout au moins limiter la r alisation des risques surveiller leur possible survenue concevoir des parades pour s en prot ger et en att nuer les effets Dans le domaine des risques naturels la surveillance des al as plus ou moins pr visibles est ainsi coupl e avec la conception d am nagements et d ouvrages d fensifs dans le domaine des risques technologiques la limitation des risques passe par la redondance des syst mes de s curit l organisation de d fenses en profondeur comme dans le cas du nucl aire dans le domaine sanitaire la surveillance des agents mena ants virus bact ries s accompagn
78. institu e en 1995 ne visait que le risque pr visible de mouvements de terrain ou d affaissements de terrain dus une cavit souterraine ou une marni re d avalanches ou de crues torrentielles et ne pouvait donc explicitement s appliquer en mati re de mont es rapides des eaux et de submersions marines v nement en cause l occasion de la temp te Xynthia La r action du l gislateur fut donc tr s rapide puisque quelques semaines plus tard l article 222 de la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l environnement est venu modifier l article L 561 1 du Code de l environnement en y adjoignant apr s les crues torrentielles les cas de crues mont e rapide ou de submersion marine 19 Dans le m me ordre d id e et en s effor ant d tre exhaustif il sera encore possible de relever que l article 221 de cette m me loi vient transposer une directive relative l valuation et la gestion des risques d inondation Or parmi les raisons ayant conduit l adoption de cette directive le Comit conomique et social de l Union europ enne rel ve que au cours des dix derni res ann es le territoire de l UE a connu plus de 100 inondations qui ont caus un nombre lev de d c s et des dommages conomiques importants l encore ce sont donc bien ces catastrophes naturelles qui ont entra n les modifications de la r glementation d urbanisme valid
79. je fus saisi comme d un lan patriotique en le regardant et je ne pensais plus mes blessures mais chercher et secourir des coll gues la fin de cette horrible journ e j tais couvert de sang du mien et ceux de mes camarades ainsi que des morceaux de chair humaine coll s sur mes v tements Je fus vacu en raison de mes blessures mais le lendemain je reprenais mon travail en signant une d charge par esprit d quipe et de coh sion et surtout pour servir l Organisation qui avait plus que jamais besoin de nous Le retour fut tr s dur La chute aux enfers tait pr vue traversant des d serts d injustice et d intol rance nous qui f mes des survivants et victimes de cet attentat Les cauchemars ont une odeur et sont nos sentinelles de la nuit Ils vous collent la peau 9 Ces t moignages nous confirment que le traumatisme lors de la catastrophe est particuli rement p n trant c est le sens tymologique en grec de trauma du fait de sa soudainet Il est d autant plus dangereux que l issue de destruction de l tre est in luctable c est dire v cue dans cette fatalit par la victime L exp rience traumatique qui ne laisse aucune esp rance qui prend l tre offert ses coups en sa totalit est au maximum de son efficacit 10 En clinique chacun de ces l ments peut se rep rer dans le dire de la victime mais parfois cet ensemble caract ristique du traumatisme se condense sous un re
80. l id e fondamentale selon laquelle il faudrait ne pas h siter affirmer dans le code que les PPR sont bien sup rieurs tant aux autorisations d urbanisme ce qui r sulte d j de la jurisprudence qu aux PLU Ce m me rapport pr conise galement une clarification de la gouvernance du syst me des d livrances des autorisations d urbanisme afin d viter l empilement des autorit s charg es de d livrer ces documents En effet les comp tences tr s souvent enchev tr es conduisent l absence de clart quant l identification de l auteur de la d cision et il est parfois difficile de savoir tr s bien qui d cide de quoi par contrecoup la prise en compte du risque de catastrophe passe n cessairement au second plan Le m me rapport rel ve encore la double comp tence du maire la fois charg 7 L accessibilit et l intelligibilit du droit sont pourtant des objectifs de valeur constitutionnelle depuis la d cision du Conseil constitutionnel n 99 421 DC du 16 d c 1999 loi portant habilitation du gouvernement proc der par ordonnance l adoption de certains codes cons n 13 71 Art L 562 4 du Code de l environnement 7 Concr tement la commune n est donc pas tenue de modifier son PLU sur le fond afin de mettre le zonage instaur par ce PLU en conformit avec les nouvelles zones risque telles qu elles viennent d tre d limit es par le PPR 7 Au moyen des
81. le projet de loi relatif la pr vention des risques technologiques et naturels et la r paration des dommages S nat 29 janvier 2003 p 19 et www senat fr rap 102 154 102 1541 pdf le rapporteur d num rer ensuite plus de 25 catastrophes naturelles dont une large majorit d inondations ayant touch la France au cours de l ann e 2002 pp 19 et 20 Le m me rapporteur rel ve ensuite propos du volet du projet de loi visant au renforcement de la lutte contre les risques naturels que le dispositif du titre II s inspire de rapports parlementaires sur la pr vention des inondations notamment celui de notre coll gue Marcel Deneux r dig apr s les inondations de la Somme en 2001 Il reprend aussi des propositions formalis es dans des retours d exp rience commandit s apr s des catastrophes naturelles ibid p 31 Rapport n 34 de M Deneux au nom de la commission d enqu te sur les inondations de la Somme charg e d tablir les causes et les responsabilit s de ces crues d valuer les co ts et de pr venir les risques d inondations S nat 18 octobre 2001 www senat fr rap r01 034 1 r01 034 11 pdf Le plan de pr vention des risques naturels est un document r alis par l Etat qui r glemente l utilisation des sols en fonction des risques naturels auxquels ils sont soumis cela peut aller de l interdiction pure et simple de construire jusqu la possibilit de construire sous certaines condition
82. lieux victimes t moins suspects objets Elle est volutive 8 L investigation est directement conditionn e par un questionnement g n ral e Face la multitude de traces ou d indices quel est le bon choix e Quels sont les risques acceptables de destruction d indices e Quelle va tre la valeur intrins que de l indice relev e L indice procurera t il Une simple pr somption Une probabilit Une certitude Un moyen de preuve RISEO 2011 3 157 Le technicien s attache faire le moins mauvais choix il value la pertinence de l indice 9 Quoiqu il en soit la m thodologie employ e proc de d un balayage syst matique du terrain par un parcours g om trique choisi afin d viter d oublier une zone e Cercles concentriques e Quadrillage e Dans une habitation tage par tage pi ce par pi ce 10 Chaque indice relev porte la r f rence du lieu de sa d couverte tra abilit Les principes d exploitation mis en uvre engagent les constatations du plus loin au plus pr s du g n ral au particulier en proc dant une fixation pr cise de l tat des lieux alternant recherche et pr l vement 11 La concr tisation de l l ment mat riel preuve indiciale l ment mat riel ayant force de preuve est r alis e selon une d marche stricte qui passe immanquablement par l identification la localisation la photographie et le r f rencement inventaire le pr l vement
83. mars 2008 Marie France STEINLE FEUERBACH Crash du Mont Sainte Odile en appel comment le p nal r affirme son autorit sur le civil dans le domaine des infractions non intentionnelles J A C n 83 avril 2008 C A Colmar 18 septembre 2009 et Cass Crim 22 septembre 2009 V Claude LIENHARD Crash du Mont Sainte Odile triste baisser de rideau jurisprudentiel J A C n 97 octobre 2009 T G I Colmar 14 mars 1997 Gazette du Palais des 22 et 23 mai 1998 n sp cial Gazette des Transports sous la direction de M Patrice REMBAUVILLE NICOLLE pp 267 283 6 C A Colmar 9 avril 1998 6 T G I Pontoise 6 d cembre 2010 V Marie France STEINLE FEUERBACH J A C n 110 et 111 janvier et f vrier 2001 et Claude LIENHARD Crash du Concorde Gonesse les enseignements pour les cr anciers indemnitaires Gazette du Palais des 18 et 19 mars 2011 pp 43 44 RISEO 2011 3 100 entra n l clatement d un des pneus du Concorde Dans le drame de Charm el Che kh la loi du 13 juillet 1992 permettait d agir contre le tour operator fran ais D j dans l affaire du crash le 5 f vrier 1992 d un avion gambien Cap Skirring au S n gal transportant des touristes du Club M diterran e dont 28 trouv rent la mort les juges avaient retenu la responsabilit des dirigeants du Club qui n avaient pas tenu compte des alertes pr c dentes concernant les conditions de transport De nouvelles perspectives se profi
84. me pas crier C est sa fille qui l a d tach e et lui a hurl de sauter ce qu elle a fait sans l entendre Elle tait comme absente et c est sa fille qui l a entra n e loign e Elle a alors perdu son sac et ses lunettes Elle ne pensait qu sa culpabilit car elle estimait que c est elle qui avait entra n sa fille dans cette aventure et elle en tait tr s affect e Lorsqu elle a vu l avion exploser et br ler elle s est vanouie Dans le car qui les transportait dans l a rogare elle a beaucoup souffert Ce sont les pompiers qui ont coup tous ses v tements avec des ciseaux normes qui l ont angoiss e Elle s est retrouv e en sous v tements n ayant plus rien ce qui a t une grande atteinte sa pudeur En outre elle souffrait beaucoup et elle tait comme dans un autre univers 5 Brigitte R publique Dominicaine 2005 L avion de Brigitte a d coll avec une heure et demi de retard de Paris et a atterri La Romana en R publique Dominicaine vers 23 h 30 Ils ont t accueillis par un guide et ont pris un tr s vieux car qui a d marr vers Punta Cana pour les conduire l h tel Le guide a termin son discours d accueil par et que Dieu vous garde RISEO 2011 3 133 Ils ont roul mais elle a aper u des tincelles et en m me temps un bruit effroyable Le car a stopp brutalement Elle s est sentie projet e en avant contre le si ge de devant da
85. menaces de pand mie grippale Il est donc possible que dans les ann es et d cennies venir un changement s op re visant prendre acte de l tendue des vuln rabilit s internes et de leurs effets Le mouvement dans ce sens est d j engag travers la notion de r silience qui tout comme celle de vuln rabilit invite moins se projeter vers un ext rieur mena ant qu s attacher aux capacit s internes aux forces et faiblesse internes Cette notion qui circule dans de nombreux cercles aussi bien au plan national qu international qui fait l objet d une large r flexion dans le monde acad mique Boin et al 2010 introduit en effet un glissement important puisque la question principale est moins de faire face que de r sister se maintenir y compris dans des situations d grad es Outre le fait que la r alisation de risques et la survenue de situations critiques sont ainsi plus frontalement admises l attention se porte sur l int rieur des soci t s sur tout ce qui peut permettre aux personnes groupes sociaux collectifs organisations et institutions d tre r silients Un retour vers la soci t s effectue donc bien au del des administrations publiques des agences d expertise Mais dans cette perspective deux sc narios sont envisageables le premier consisterait via l exploration des vuln rabilit s propres nos soci t s et des gisements existant en son sein
86. n 2003 699 du 30 juillet 2003 relative la pr vention des risques technologiques et naturels et la r paration des dommages JO du 31 p 1302 dite loi Bachelot RISEO 2011 3 55 clairement affich e comme une r ponse cette catastrophe pour les uns tandis que les autres voquent la loi comme une des le ons de la crise de Toulouse La meilleure confirmation de ce constat tant sans doute rechercher du c t du gouvernement qui fut l origine de ladite loi et on rel ve en effet que dans l expos des motifs du projet de loi Mme Bachelot pouvait noncer la catastrophe survenue le 21 septembre 2001 dans l usine Grande Paroisse AZF de Toulouse au cours de laquelle trente personnes ont trouv la mort dont vingt deux sur le site des centaines d autres ont t bless es et des milliers de logements ont t d vast s a conduit le Gouvernement engager une r flexion sur A de 7 31 l ensemble des moyens de ma trise des risques industriels li s aux installations fixes 12 L examen de ces diff rentes volutions l gislatives t moigne bien de ce que les diff rentes catastrophes industrielles ont conduit des volutions directes et certaines bien que r centes du droit de l urbanisme en ce qui concerne l impact des catastrophes naturelles sur la r glementation d urbanisme c est le m me constat qui peut tre dress sous r serve de son caract re plu
87. n a donc sans doute pas dit son dernier mot sur le sujet des catastrophes 7 L B teille Proposition de loi portant r forme de la responsabilit civile S nat n 657 9 juillet 2010 Plus largement sur les r actions suscit es par la proposition de l introduction du fait des activit s dangereuses en droit fran ais v notre contribution aux travaux du GRERCA dans le cadre du s minaire sur la place de la responsabilit objective Fait des choses Fait des activit s dangereuses nov 2009 disponible sur le site internet du GRERCA et para tre IRJS ditions 8 A Anziani et L B teille Responsabilit civile des volutions n cessaires Rapport d information fait au nom de la commission des lois S nat n 558 du 15 juillet 2009 V les travaux du GRERCA pour le s minaire sur la place de la responsabilit objective Fait des choses Fait des activit s dangereuses not les contributions de P Widmer et J S Borghetti 1 V le Rapport labor sous la direction de F Terr Pour une r forme du droit de la responsabilit civile Dalloz th mes et commentaires 2011 qui propose d introduire aux c t s d un d lit sp cial du fait des choses un d lit sp cial du fait des installations class es Sauf disposition particuli re l exploitant d une installation sujette classement au sens du Code de l environnement r pond de plein droit de l atteinte l int grit physique ou psychique des person
88. notions telles que la civilisation du risque ou soci t du risque faire admettre que d sormais les principaux risques susceptibles d affecter les collectivit s humaines les soci t s voire la plan te taient d origine humaine De ce point de vue seuls les risques dits naturels inondations s ismes ouragans ainsi que les risques dits sanitaires pid mies pand mies apparaissent encore essentiellement imputables des causes ext rieures Et encore Dans tous les domaines et tout particuli rement depuis les ann es 80 90 les causes internes de la r alisation des risques ont t mises en vidence Concernant les risques technologiques on est ainsi pass de la prise en compte des aspects techniques souvent per us comme constituant une seconde nature objectivable aux aspects humains et organisationnels ce qui a effectivement conduit ramener la question des risques vers la soci t Concernant les risques naturels un d tachement s est effectu par rapport aux ph nom nes naturels avec une prise en compte accrue des vuln rabilit s telles qu elles apparaissaient li es des choix d urbanisation de d veloppement conomique etc Le caract re naturel de ces risques a donc t remis en question tout comme dans le cas des risques sanitaires qui comme les pand mies grippales apparaissent troitement li s au nouveau mode de circulation des biens et des h
89. nouveaux outils ont t donn s au maire par la LMSC pour assurer la prise en charge de la population sinistr e il s agit des plans communaux de sauvegarde obligatoires lorsqu une commune est dans le p rim tre d un PPR ou d un PPI et des r serves communales de s curit civile Un nouveau r le a t assign aux associations agr s de s curit civile qui peuvent conventionner avec les collectivit s Des m canismes d indemnisation des sinistr s ont galement t mis en place avec la proc dure CAT NAT de la loi du 13 07 1982 avec la proc dure catastrophe technologique institu e par la loi du 30 07 2003 qui ne s applique pas aux accidents nucl aires Convention de paris du 29 07 1960 relative la responsabilit civile dans le domaine de l nergie nucl aire mais aussi avec la cr ation du fond de garantie des victimes d actes terroristes ou autres infractions FGTT par la loi du 09 09 1986 Il convient enfin de noter que la d marche de retour d exp rience s est g n ralis e dans le domaine de la s curit civile tant dans la recherche des d faillances dans l vitement de crise que des d faillances dans la gestion de la crise et de la post crise RISEO 2011 3 48 Catastrophes et r glementation d urbanisme Florence NICOUD Ma tre de conf rences en droit public l Universit de Haute Alsace CERDACC EA 3992 R sum L urbanisme entendu comme l ensemble des r gles relatives
90. on que ce soit dans l encha nement de ces circonstances La Cour met ainsi la charge de l Etat une obligation positive proc durale de mener une forme d enqu te efficace Et parce qu il est vident que l existence d une enqu te ne permet pas elle seule de conclure que l Etat s est acquitt de 3 Cour de Justice de la R publique 9 mars 1999 Gaz Pal 21 avril 1999 p 27 D 1999 IR p 86 1 Cour EDH 5 Sect 4 mars 2008 Karchen c France pr c F G LC KL Le droit la vie dans la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de l homme in M langes en hommage Louis Edmond PETTITI Bruylant 1998 p 415 RISEO 2011 3 182 son obligation proc durale il faut que l enqu te permette d obtenir un r sultat c est dire qu elle soit ad quate et effective elle doit tre compl te et approfondie tre men e de mani re impartiale et transparente Le manque d effectivit de l enqu te a ainsi t sanctionn par la Cour dans l affaire de la catastrophe ferroviaire Kalender c Turquie La Cour admet dans cette affaire que les autorit s d enqu te ont bien agi avec promptitude apr s l accident le procureur de la R publique a ouvert une enqu te et le conducteur du train a fait l objet de poursuites pour homicide involontaire N anmoins au terme de ce premier proc s qui aboutit la relaxe de ce dernier le tribunal avait d f r l affaire au par
91. par l article L 211 27 du Code des assurances qui dispose Les amendes prononc es pour violation de l obligation d assurance pr vue par l article L 211 1 y compris les amendes qu une mesure de gr ce aurait substitu es l emprisonnement sont affect es d une majoration de 50 pour 100 per ue lors de leur recouvrement au profit du fonds de garantie institu par l article L 421 1 La majoration de toutes les amendes p nales avec un taux d terminer au profit des victimes indemnisation et aide et assistance est d j une r alit dans la province du Qu bec au Canada Loi de 1988 sur l aide aux victimes d actes criminels qui a cr un Fonds d aide En France une proposition de loi visant cr er un fonds de solidarit destin l aide aux victimes avait t propos e par le d put Francis VERCAMER en 2005 Un tel syst me permet de restaurer l exigence d une justice fond e sur la r paration des victimes et la responsabilisation des auteurs RISEO 2011 3 131 Syndrome post traumatique sp cifique et pr judice d angoisse Liliane DALIGAND Professeur de m decine l gale et droit de la sant psychiatre des H pitaux au CHU de Lyon R sum La mise en perspective de tout v nement catastrophique ouvre la vision apocalyptique Le traumatisme lors de la catastrophe est particuli rement p n trant du fait de sa soudainet Il est d autant plus dangereux que l issue de destruction d
92. personnel technique des pr parations strat giques pour dirigeants en les plongeant dans des situations in dites face des pages blanches crire avec des acteurs non r f renc s Pour l heure cela rel ve de la provocation et se voit trait comme tel il ne faut pas inqui ter les dirigeants Il n est donc pas tonnant que les pilotages se r duisent le plus souvent des pisodes de t tanisation rapide qui ne pourront bien videmment faire l objet d aucun retour d exp rience quelque peu exigeant 67 Formation initiale et recherche comme le souligne Christian Fr mont Les crises qui sont au dessus de nos t tes sont des crises sans mode d emploi C est difficile c est d stabilisant mais il ne faut pas dire des dirigeants ou des jeunes dirigeants qu on va leur donner la recette pour r agir toute situation Ce n est pas cela qu il faut leur apprendre Il faut leur apprendre vivre dans l irrationnel le non s r en environnement d stabilis et en g n ral hostile Pour l heure les manuels propos s se contentent le plus souvent de pr senter cl s de r ussite et best practices Comme le remarque Tod LaPorte le probl me n est plus de conna tre des outils pour viter d tre surpris mais de s entra ner tre surpris Pour l heure ce type de positionnement s inscrit avec difficult dans nos cursus d excellence 68 Mais nous sommes rapidement conduits
93. peut tre pas tant une fonction r paratrice qu une fonction sanctionnatrice On en donnera deux exemples qui tous deux concernent l Etat dans l affaire du sang contamin tout d abord puis pour les actes et agissements du r gime de Vichy commis dans l accomplissement de sa politique de pers cutions antis mites Premier exemple l affaire du sang contamin 1993 16 En l esp ce le Conseil d tat n a effectivement pas h sit poursuivre un objectif sanctionnateur l occasion de la mise en cause de l tat dans une d cision d Assembl e du 9 RISEO 2011 3 19 avril 1993 8 Nous allons voir comment D abord en d pit de l existence d un dispositif l gislatif d indemnisation permettant aux victimes d obtenir r paration sans avoir prouver ni la faute ni m me le lien de causalit 9 le Conseil d tat a d clar l tat responsable de la contamination des h mophiles en raison d une part de la carence de l administration dans l exercice de sa mission de protection de la sant publique et d autre part du retard avec lequel le ministre de la sant avait interdit la distribution de produits sanguins contamin s Ensuite contrairement la cour administrative d appel de Paris le Conseil d tat s est ici content de la preuve de la faute simple et non de la faute lourde qui tait pourtant encore exig e l poque lorsque la responsabilit de l tat autorit d
94. peut tre un ph nom ne naturel une intervention humaine ou la combinaison des deux et susceptible de recevoir une qualification p nale et n cessitant par son ampleur ou son impact la mise en uvre de mesures sp cifiques dans l int r t des victimes in Rapport du conseil national de l aide aux victimes sur la prise en charge des accidents collectifs www justice gouv fr region inavem htm D cret imp rial du 18 septembre 1811 L incendie auquel assista personnellement l empereur fit probablement une centaine de victimes et permit l empereur de constater de lui m me les lacunes du service des pompiers D cret loi du 23 juillet 1939 7 Le Pr C Lienhard rappelle que Toulouse c est la plus grande catastrophe industrielle fran aise depuis la rupture du barrage de Malpasset en 1959 C est 31 morts dont 22 travailleurs au sein de l entreprise elle m me 3000 bless s La gen se et les enjeux de la loi Bachelot en mati re de risques technologiques in Les Risques Technologiques La loi du 30 juillet 2003 PU Strasbourg 2005 pp 11 12 RISEO 2011 3 50 d enqu tes administratives sur l tat de nos centrales nucl aires ce qui constitue autant de pr alables l adoption de nouvelles l gislations 3 S il semble bien que se soit difi au fur et mesure des ann es et des trag dies un droit des catastrophes dont l instigateur le Professeur Lienhard soulignait le caract re transver
95. propres de mani re ind pendante de ces puissances ext rieures que sont les diff rents al as appara t donc toujours comme un programme de recherche particuli rement complexe Comme si et l on se situe alors plut t dans le champ de la philosophie penser nos soci t s en dehors de toute alt rit tait un d fi aussi bien pour la r flexion que pour l action Gauchet 1985 Mais d autres raisons plus prosa ques peuvent expliquer cette situation 11 Bien que tr s sommaire bien que tr s contestable et de plus en plus questionn e sur le plan de l analyse la figure dominante d approche des risques et des crises continue cependant s imposer Aussi peu appropri e soit elle pour analyser les risques et crises contemporains elle rend en effet de nombreux services En premier lieu elle rend facilement pensable la question des risques l identification d identit s ext rieures ou ext rioris es mena antes l inondation l avalanche le s isme le virus l accident etc ayant toutes les vertus de l apparente vidence Il en va de m me pour les crises essentiellement ramen es une confrontation avec un risque se r alisant avec les probl mes qu il fait surgir Le d veloppement du discours de la guerre aidant on comprend imm diatement quels sont les enjeux sans qu il y ait de rupture entre le discours profane et savant entre les citoyens les autorit s les exper
96. protection de la loyaut commerciale et sur la protection de la sant publique l objectif principal est l assainissement de la concurrence J C VINDREAU La responsabilit p nale du fabricant de produits th se Paris 1 1984 p 187 V galement J P DELMAS SAINT HILAIRE qui consid re que cette infraction doit tre class e parmi les infractions contre les biens Un crime d empoisonnement la double tromperie de l affaire du sang contamin cessera t elle enfin in Sang et droit p nal propos du sang contamin Travaux de l institut de sciences criminelles de Poitiers sous la direction de J PRADEL 1994 Cujas p 39 3 N anmoins J P DELMAS SAINT HILAIRE rel ve que cette circonstance aggravante ne vise que la mise en danger et ne tient pas compte de la concr tisation du risque Sang contamin et qualification p nale avari e pr c RISEO 2011 3 185 z A AEE i I A rir PAN pratique judiciaire Celle ci r v le que le juge p nal fran ais a t amen s interroger sur la n cessaire adaptation des sanctions aux risques majeurs et qu il n ignore pas que dans le FA h 5 41 cadre de tels v nements on ne saurait se satisfaire de sanctions symboliques Le choix de la nature des peines retenues ou cart es par les juridictions saisies r v le une certaine p dagogie travers des motivations concr tes Dans la grande majorit des cas les peines pro
97. que pr sente la fourniture de produits sanguins les centres de transfusion sont responsables m me en l absence de faute des cons quences dommageables de la mauvaise qualit des produits fournis 3 6 Ce dernier r gime est int ressant en raison notamment de la particularit de sa mise en uvre elle n a pas t subordonn e au principe de sp cialit du pr judice Or cet l ment faisait pr cis ment obstacle l application aux victimes de risques s riels des r gimes de responsabilit sans faute existant alors 4 7 En effet on observe que dans les r gimes de responsabilit sans faute le juge administratif exige g n ralement comme condition de la r paration que le pr judice pr sente deux traits il doit tre anormal et sp cial ces deux concepts tant d ailleurs dot s d une certaine autonomie l un par rapport l autre Il est clair que cette double r f rence CE 28 mars 1919 GAJA 16 d 2007 n 35 En l esp ce l accumulation d une grande quantit d explosifs dans un fort proximit des habitations d une agglom ration importante avait t l origine d une explosion faisant une trentaine de victimes des bless s et d importants d g ts mat riels CE 10 mai 1912 Ambrosini Leb p 549 explosion du cuirass I na 3 CE ass 26 mai 1995 Consorts Nguyen Jouan Pavan n 151798 En l esp ce le Conseil d Etat s est align su
98. qui au contraire invite prendre mesure de l ampleur des fragilit s et vuln rabilit s internes s inscrit dans un contexte assez particulier Il n est en effet pas certain que les tenants de l approche classique et en premier lieu les autorit s publiques et leurs experts soient toujours pr ts et surtout capables de l assumer pleinement Si d velopper le discours de la guerre de la ma trise permet de fournir des assurances et ainsi faisant de conforter des l gitimit s les pouvoirs publics tant dans leur r le il expose consid rablement les RISEO 2011 3 36 d cideurs et les experts Les crises qui sont aujourd hui moins des crises de gestion que des scandales des affaires Chateauraynaud et Torny 1999 r sultent essentiellement du fait que lorsque des probl mes apparaissent et que des dysfonctionnements sont point s l appr ciation de la responsabilit des pouvoirs publics et de leurs experts s effectue au vue de leurs comp tences et pr rogatives telles qu elles sont formellement tablies au regard donc de leur capacit assumer des fonctions r galiennes tre des chefs de guerre des strat ges avec tout ce que cela implique Or cette position encore assum e gr ce diverses ressources rh toriques s av re de moins en moins tenable cf les difficult s rencontr es dans la gestion de nombreuses risques mergents comme derni rement ceux li s aux
99. r ellement expos es par les victimes et les seconds rembourser les sommes ainsi avanc es pour le compte de qui il appartiendra Toulouse D autres accords peuvent tre conclus de mani re plus ponctuelle Pour Toulouse ce furent par exemple ceux relatifs au r glement amiable de litiges susceptibles de survenir entre bailleurs et locataires propos de suspensions temporaires de loyers de r siliation de bail ou de surco t de charges de chauffage 7 C est enfin l tendue du r glement amiable labor dans le cadre du comit de suivi qui peut d terminer son succ s Pour que le r glement amiable ait un sens il faut en effet qu il puisse recouvrir l ensemble des dommages qu il pouse au mieux la physionomie de la situation dommageable Le r glement amiable mis en place par la Convention nationale pour l indemnisation des victimes de l explosion de lusine AZF est sans doute aujourd hui le plus complet couvrant les dommages mat riels et corporels Pour les dommages mat riels le dispositif mis en place par le comit de suivi a b n fici en grande partie de la pr sence d un grand nombre de particuliers assur s parmi les victimes Si bien que les assureurs dommages forts de certaines garanties relatives aux recours dont ils b n ficieraient contre le Groupe TFE ont pu indemniser leurs assur s dans des conditions simplifi es et rapides Ils ont pu galement leur accorder des avances sur recours permet
100. responsabilit p nale des personnes morales je profite de cette tribune pour appeler un toilettage des textes d abord par la suppression de la restriction quant aux activit s d l gables des collectivit s territoriales ensuite par l abandon de la responsabilit par repr sentation 16 Sans sombrer dans la victimocratie il convient de d fendre la place des associations de d fense et de leurs f d rations St phane GICQUEL plaide en faveur d une approche strat gique de la pr sence des associations de victimes dans la proc dure p nale car celles ci se heurtent actuellement aux arcanes de la proc dure Ainsi l num ration limitative des v nements catastrophiques de l article 2 15 CPP a pour effet de restreindre l acc s au pr toire RISEO 2011 3 190 17 Le droit de savoir est une composante indispensable du droit la s curit Ce n est malheureusement que suite des catastrophes qu avance le droit la s curit les attentats du 11 septembre 2001 ont t le d clencheur d une r flexion sur la s curit a rienne l explosion AZF a conduit l instauration de nouvelles normes en mati re d urbanisme en mati re de pollution maritime ce sont les naufrages de l Erika et du Prestige qui ont initi une vaste refonte de la r glementation au niveau europ en 18 S agissant de la pr vention les Etats ont le devoir de prot ger la population face la catastrophe Cett
101. rite d tre parl diffus pens travaill et sans doute m me bien s r discut Ce droit doit s ouvrir sur l Europe car personne n a l exclusivit du malheur collectif Et aucune soci t moderne n en est dispens e La question qui se pose en filigrane est fortement celle d un ordre public europ en de protection en mati re de risque technologique ou naturel Le droit des catastrophes se d cline encore dans le proc s des catastrophes Hors normes hors du commun Mais dont il se d gage peu peu un droit processuel du traitement judiciaire et parajudiciaire des accidents collectifs Si l on revient au plus pr s de l humain RISEO 2011 3 6 c est encore dans le domaine de l appr ciation des dommages et des pr judices en d coulant que le droit des catastrophes a fait progresser la compr hension et la bientraitance notamment en ce qui concerne le stress post traumatique et les dommages psychiques Le tout dans l ombre port e de la singularit de chaque tre humain qui n est pas gal face la perte ou la douleur Le droit des catastrophes est donc un droit audacieux et inventif et hors normes Il est normal que les sciences juridiques l prouvent et qu il prouve les sciences juridiques Claude Lienhard Professeur de droit priv l Universit de Haute Alsace Directeur fondateur du CERDACC EA 3992 RISEO 2011 3 7 PENSER ET PREVENIR LES CATASTROPHES Le Droit des
102. s curit et le contr le aff rents l activit ainsi qu imposer toute personne concern e par celle ci l adoption de mesures pr ventives de protection Parmi ces mesures pr ventives la Cour souligne l importance du droit du public l information droit qu elle a d abord consacr 34 Arr t Oneryildiz pr cit 107 arr t Bouda eva pr cit 135 35 CEDH 9 juin 2005 Fade eva c Russie req n 55723 00 96 Cette affirmation sous l article 8 a t reprise dans le cadre de l application de l article 2 arr t Bouda eva pr cit 134 36 Arr t neryildiz pr cit 90 RISEO 2011 3 168 dans l arr t Guerra en mati re de protection de l environnement 37 La r glementation exig e doit galement pr voir des proc dures permettant de d terminer les d faillances techniques de l activit ainsi que les fautes qui pourraient tre commises cet gard par les responsables diff rents chelons Dans l arr t Oneryildiz rien n est dit propos du processus d cisionnel conduisant l adoption de la r glementation demand e Il faut alors se reporter la jurisprudence rendue sous l article 8 particuli rement l arr t Taskin e a c Turquie du 10 novembre 2004 38 Dans cet arr t la Cour indique d abord que le processus d cisionnel doit comporter la r alisation des enqu tes et tudes appropri es de mani re
103. s sp cialis s ont t lanc s par les Experts principaux avec l accord du Juge d Instruction o tait admis tout intervenant technique et uniquement technique ayant des comp tences reconnues dans le secteur pr cis concern les pneumatiques les r acteurs les l ments de structure par exemple Le principe de base tait l acc s aux l ments de preuve morceaux de pneumatiques par exemple en change d une contribution technique active aux travaux d analyse Dans le Groupe de Travail pneumatiques par exemple les experts judiciaires sp cialis s en pneumatiques commis par le J I pour une expertise circonscrite ce probl me sp cifique animaient et coordonnaient les r unions et tests de ce Groupe de travail o taient pr sents les experts des BEA et des administrations de l aviation civile fran ais et britannique des constructeurs quipementiers exploitant etc Les probl mes de confidentialit et de respect du secret de l Instruction taient l objet de r gles pr cis ment d finies et accept es avant son entr e dans le groupe par chaque intervenant CONCLUSION 17 Certains r vent de modifier en profondeur la Proc dure p nale en supprimant les Juges d Instruction et en supprimant galement les expertises judiciaires en cas de catastrophes et d accidents a riens Pour eux le Procureur assist du BEA air mer ou transports terrestres et des l ments de police judicia
104. s dans le DDRM auxquels se r f re le plan ORSEC au premier rang desquels les risques naturels Ils correspondent galement aux risques technologiques g n r s par des installations industrielles par le transport de mati res dangereuses par certains ouvrages tels les barrages et par certains tablissements recevant du public importants Nombre de SDACR abordent galement au titre des risques particuliers les al as climatiques 19 Les SDACR nouvelle g n ration font c t des risques av r s une place aux risques mergents Il s agit de risques pour lesquels le service ne dispose pas d l ments d analyse probants et pour lesquels il est seulement possible d tablir des hypoth ses et de simuler les situations travers des exercices RISEO 2011 3 44 20 Le premier de ces risques mergents mis en exergue dans le livre blanc sur la d fense et la s curit nationale est le risque NRBCE explosif notamment li des actes terroristes La plupart des SDIS se sont dot s des moyens leur permettant de mesurer le risque cellule d analyse et d agir en premi re intervention cha ne de d contamination en l attente des moyens de renforts zonaux ou nationaux tout en ayant l esprit le risque de sur attentats ou d attentats simultan s 21 Un autre risque susceptible de mobiliser les moyens des SIS est li aux pand mies humaines ou animales pour lesquels l Etat a con u des dispositifs d interventions sp cifi
105. t donc clairement que l immixtion du juge europ en dans le pouvoir d appr ciation des Etats va dans le sens d un niveau lev de protection 9 Pour lev qu il soit ce niveau de protection ne saurait tre absolu En ce sens la Cour a affirm dans l arr t Kalender c Turquie du 15 d cembre 2009 que l article 2 de la Convention ne saurait tre interpr t comme garantissant toute personne un niveau absolu de s curit dans toutes les activit s de la vie comportant un risque d atteinte l int grit physique 33 Cette affirmation dans le cas d un accident ferroviaire est pertinente quelle que soit l origine de la catastrophe dont on essaie de se pr munir De m me que le risque z ro 28 Arr t T tar pr cit Obs C VIAL Arr t T tar c Roumanie une d cision prendre avec pr caution Environnement mai 2009 n 5 p 24 7 Arr t T tar pr cit 107 et 125 0 V ainsi l opinion partiellement dissidente des juges slov ne et arm nien 1 Dans l arr t T tar la Cour condamne les nombreuses d faillances des autorit s roumaines avant comme apr s l accident cologique valuation insatisfaisante des risques ventuels de l activit litigieuse participation insuffisante du public au processus d cisionnel manque d informations inefficacit des proc dures diligent es afin d en obtenir arr t pr cit 108 124 L absence de mesures de protec
106. tre celle d un retour de l tre mis pour un temps hors langage par le trauma au sein de la communaut parlante des hommes L comme pour toute autre expertise la rencontre doit tre th rapeutique BIBLIOGRAPHIE DALIGAND L Catastrophe collective et drame individuel Jeur 1996 4 174 176 DALIGAND L Les aspects psychologiques sp cifiques des accidents de trafic Colloque organis par l A IL V Grenoble 17 novembre 1995 Actes du colloque 91 94 Victimologie octobre novembre d cembre 1995 3 18 19 GONIN D et DALIGAND L Les r actions psychiques au traumatisme Aspects cliniques et th oriques In 5 journ e d expertise et de responsabilit m dicale de Bobigny GONIN D Le rapport vie mort et sa disjonction dans le processus de victimisation A para tre dans les Actes des XIVe Assises Nationales des Associations d Aide aux Victimes juin 1998 RISEO 2011 3 141 DALIGAND L Evaluation des nouveaux pr judices li s aux catastrophes Journal des accidents et des catastrophes 7 mars 2000 BARON R T moignages de victimes SOS Attentats 22 juillet 2008 RISEO 2011 3 142 LES CATASTROPHES ET LE PROCES PENAL Christophe REGNARD Pr sident de l Union Syndicale des Magistrats Vice Pr sident de l Union Internationale des Magistrats La forme orale de l intervention a t conserv e 1 Madame la directrice je tenais tout d abord vous remercier pour votre invitation et l
107. un environnement sain n ont pas t respect s Il en va tout particuli rement ainsi du droit du public l information 44 En l esp ce c est l absence totale de mesures en raison de graves carences administratives qui a caus la perte de vies humaines aucun entretien ou renforcement des ouvrages de protection insuffisance criante du syst me d alerte et d vacuation 45 Ces faits expliquent le caract re laconique de l arr t Bouda eva quant aux dispositions qui devraient figurer dans toute r glementation relative aux calamit s naturelles A ce sujet la Cour explique qu elle ne saurait s en tenir aux l ments rapport s par les requ rants eu gard la libert de choix de l Etat C est la raison pour laquelle elle demande au Gouvernement russe de lui indiquer les mesures qu il aurait prises et qui seraient pass es inaper ues 46 Ces mesures n existant pas la Cour ne peut d livrer aucune indication quant leur aptitude prot ger la population On s en tiendra donc ce qui a d j t dit la pr vention efficace d une catastrophe naturelle passe en premier lieu par l adoption d une r glementation en mati re d am nagement du territoire et d aide aux victimes dans les zones risque en deuxi me lieu cette r glementation doit tre adopt e l issue d un processus d cisionnel assurant la participation du public en dernier lieu la r glementation doit pr voir
108. une incapacit temporaire gale ou sup rieure un mois ou une incapacit permanente pour les victimes d accidents m dicaux le d c s une incapacit permanente d au moins 24 Les conditions de gravit des dommages si elles sont maintenues devraient faire r f rence la nomenclature pr conis e par le rapport Dintilhac et non plus aux ITT ou IP dont les d finitions varient d un professionnel un autre Proposition n 4 Le montant de l indemnisation devrait tre fix la suite d un vrai processus transactionnel contradictoire pour toutes les victimes 30 L instauration d un vrai dialogue entre la victime et le fonds devrait tre g n ralis e C est le cas aujourd hui seulement pour les victimes d actes de terrorisme et pour les victimes relevant de la comp tence du FGAO les victimes et leurs conseils peuvent discuter de l offre d indemnisation pr sent e par le Fonds Pour les victimes de la d linquance de droit commun la nouvelle proc dure dite transactionnelle devant la CIVI ne donne la victime que le choix entre une acceptation ou un refus En cas d chec du processus transactionnel la justice pourrait tre saisie On peut imaginer que la CIVI soit comp tente pour l ensemble des contentieux Proposition n 5 L uniformisation des d lais 31 L tude comparative des fonds et office d indemnisation a permis de mettre en vidence l existence d une h t rog n it des
109. victimes indique que le monde que chaque tre a cr par le jeu du langage au long de son histoire est devenu vanescent sous l impact traumatique C est la n antisation cosmique du langage L tre priv du langage et de la parole est ainsi brutalement l ch dans l ab me aspir par le n ant 13 La rencontre individuelle sur la sc ne psychoth rapique intime va permettre la renaissance la parole par la remise en fonction du refoulement et non pas de la d n gation dans le respect des interrogations angoissantes sur le non sens de la vie et de l homme Cette sc ne se jouera autour de la culpabilit La culpabilit des survivants n est pas seulement celle d avoir chapp la mort Cette interrogation pourquoi moi ouvre l origine en soi Pourquoi suis je en vie Qu est ce que la vie en moi pour quelle fin Cette sc ne replace en acte l interrogation apocalyptique sur les fins derni res et le jugement absolu auquel sans attendre chacun se sait devoir compara tre H L valuation des pr judices psychiques 14 Les expertises sont r serv es ceux l m mes qui sont les h ros souffrant directement ou indirectement de la catastrophe Il est n cessaire de leur ouvrir un lieu et un temps du dialogue comme dans la trag die La r paration parcourt ce chemin dramatique conduisant du bruit la parole tout en respectant l ouverture apocalyptique les d mons terrifiants et les jugements
110. 10 Le d veloppement de la grande industrie la mutation de l atelier en installation de grande chelle ne pouvait que transformer profond ment la donne en mati re de risque et de responsabilit On commen a le percevoir sinon l admettre ais ment vers la fin des ann es 1960 Les deux cas de la Grande Bretagne et de la France sont particuli rement exemplaires cet gard la vision du risque la vision de la responsabilit allaient bient t conna tre des volutions consid rables 11 En Grande Bretagne l explosion de l usine chimique de Flixborough 1974 90 des habitations s rieusement furent endommag es dans un rayon de 3 5 km fut le facteur d cisif de la mutation engag e Il survenait alors qu une r flexion avait t engag e depuis quelques ann es sur la s curit industrielle confi e un Comit pr sid par Lord Robens qui avait remis un rapport remarqu en 1972 Ce rapport clarifiait les changements importants survenus sur le front des risques technologiques l accroissement consid rable des quantit s de produits stock s et trait s la nature de plus en plus complexes des produits utilis s l extension tout aussi consid rable des tailles des ensembles industriels les transformations constantes de ces grands outils de production Ce nouveau tableau contraignait revoir en profondeur la l gislation comme les d marches en vigueur Nous RISEO 2011 3 12 sommes arr
111. 11 3 65 en r sulte un droit clat diss min dans diff rents Codes et diverses l gislations un droit sans lisibilit que cette lecture soit le fait de l autorit charg e de d livrer les autorisations d urbanisme ou celle de l administr p titionnaire et acteur du droit des sols Cette surproduction l gislative poss de ainsi un effet d vastateur dans le droit de l urbanisme surtout lorsque celui ci vise la pr vention des risques 31 Par exemple on ne sait plus tr s bien si les PPR poss dent r ellement un effet direct sur les documents de planification En effet si le PPR poss de bien valeur de servitude d utilit publique et doit donc tre annex au PLU si bien que le PLU ne doit donc pas tre dict en contradiction avec le PPR il n en r sulte pas pour autant que le PPR soit int gr au PLU De ce fait et cela est magistralement relev par les repr sentants de la nation l occasion de leur rapport rendu sur les cons quences de la temp te Xynthia lorsque le PPR est approuv post rieurement l entr e en vigueur d un PLU la commune n est pas tenue de r viser ce dernier De m me si le pr fet peut sans doute enjoindre une commune de modifier son PLU afin d assurer la conformit de celui ci avec un PPR ce n est que de mani re indirecte par le biais de la proc dure des projets d int r t g n ral et donc de mani re tr s complexe Le rapport pose
112. 114 p 120 p 132 p 144 p 148 p 155 L influence de la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de p 161 l Homme Du devoir des tats de prot ger la population contre les catastrophes Claire VIAL Professeur de droit public l Universit Evry Val d Essonne Centre de recherches L on Duguit EA 4107 I D E D H EA 3976 L influence de la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de PrHomme Le droit au proc s p nal en cas de catastrophes p 173 Caroline LACROIX Ma tre de conf rences de droit priv l Universit de Haute Alsace CERDACC EA 3992 Rapport de synth se et cl ture p 187 Marie France STEINLE FEUERBACH Professeur de droit priv l Universit de Haute Alsace Directeur du CERDACC EA 3992 RISEO 2011 3 3 Editorial Il y a un long chemin parcouru depuis le jour o avec la complicit du Professeur Th o Hassler et du Professeur Marie France Steinl Feuerbach nous avons pris l initiative audacieusement de poser une plaque sur la porte d entr e de notre grand bureau au sein du D partement Carri res Juridiques de l IUT de Colmar et de cr er ainsi uniquement en le nommant le Centre Europ en de Recherche sur le Droit des Catastrophes et des Accidents Collectifs Dans le sillage de cet acte fondateur sont n s tout d abord le Journal des Accidents et des Catastrophes puis la revue RISEO Le 31 mars et le 17 avril 2011 les forces vives du CE
113. 19 ao t 2003 Romain Baron crit dans SOS Attentats t moignages de victimes le 22 Juillet 2008 C tait un mardi le 19 Ao t 2003 Ce jour il faisait tr s chaud et bient t les fonctionnaires allaient quitter leur travail du Quartier G n ral des Nations Unies Vers 16 heures heure locale nous tions en poste au deuxi me tage o une r union se tenait La porte du bureau se refermait et cet instant c tait l explosion d une force terrible Le chaos le silence dans cette poussi re insoutenable La mort avait frapp tous les tages tous les coins les tages dans un amas de corps mutil s et d chiquet s Des cris et des r les Sur 15 fonctionnaires au deuxi me tage nous ne rest mes que 4 bless s sauvant et perdant certains de nos camarades dans nos bras qui dans leur dernier moment de vie appelaient leurs enfants et femmes Des camarades tombaient devant moi partant dans d atroces conditions Mon sort avait t dans les mains de la Sainte Providence quand je compris ce massacre et ces images horribles ainsi que l ampleur des d g ts jamais grav s dans ma m moire L image de Notre Dame de Lourdes qui tait dans ma poche m avait prot g e Quand je sortis du b timent je vis notre Drapeau qui flottait encore dans cette masse de fum e et lui aussi avait t meurtri par des d bris de l explosion touch dans sa chair comme nous Mais il flottait il r sistait RISEO 2011 3 136 ce moment
114. 3 41 B Il n en demeure pas moins que la pr vention des risques majeurs appelle des r serves de deux ordres techniques et politiques 8 Au plan technique m me si des progr s ont t accomplis on peut pointer certaines faiblesses 9 La premi re concerne le taux de r alisation Chaque PPR repose principalement sur deux documents le plan de zonage et le r glement Si ce dernier qui d crit les contraintes constructives et ou d urbanisme respecter dans chaque zone ne soul ve gu re de difficult s en revanche le plan de zonage est plus complexe tablir R sultant du croisement des al as fr quence et intensit des ph nom nes et des enjeux il identifie les zones inconstructibles d extr me danger les zones constructibles sous r serve d am nagements particuliers et les zones constructibles Une telle proc dure demande du temps et des moyens La cons quence est un retard dans la r alisation m me si dans la loi GRENELLE 2 des dispositions ont t prises pour acc l rer la r alisation des plans la fin janvier 2011 sur un total d environ 13 000 PPRN attendus seuls 8418 ont t r alis s dont 85 relatifs au risque inondation 4300 autres tant prescrits L cart est encore plus grand pour les PPRT 284 sont prescrits et 31 sont approuv s 10 La deuxi me faiblesse tient la capacit de l Etat r aliser les PPR Dans le rapport parlementaire d information tabli suite l
115. 315 millions d euros et 47 5 millions d euros 28 32 Il est int ressant de noter que peu de temps apr s la mise en place d un tel dispositif l gislatif le Conseil d Etat dans une s rie d arr ts rendus le 3 mars 2004 29 a reconnu la responsabilit de l tat du fait de sa carence fautive dans la pr vention des risques li s l exposition des travailleurs aux poussi res d amiante 33 En l esp ce il a t jug que l tat avait commis deux fautes D abord il n a eu aucune r action face un risque connu et identifi 30 Puis lorsqu il a pris une r glementation il n a pas v rifi l ad quation de celle ci au danger et l administration n a pas exerc ses fonctions de contr le et de surveillance 31 34 Les d cisions du Conseil d tat du 3 mars 2004 ont rappel le r le central de l tat en mati re de pr vention de sant au travail et de r glementation en mati re de risques 77 Le d ficit croissant du FCAATA et la contribution croissante de la branche Accidents du Travail Maladies Professionnelles posent la question de son financement En effet son d ficit est estim 273 41 millions d euros en 2009 et la contribution de la branche Accidents du Travail Maladies Professionnelles est pass e de 103 millions d euros en 2000 500 millions d euros en 2004 et 880 millions d euros en 2009 Parall lement la contribution de l tat reste limit e pu
116. 6 Le Professeur C Lienhard dans une contribution parue en 1995 Pour un droit des catastrophes D 1995 chr 91 annon ait la naissance d une nouvelle branche du droit le droit des catastrophes en d finissant le champ d application de r gles sp cifiques aux v nements marqu s du sceau du collectif 17 Le droit fran ais des catastrophes a d abord t une r ponse pragmatique des insuffisances du droit positif de la r paration et une insatisfaisante prise en charge post catastrophe des victimes et de la r paration des dommages Comit s de suivi et fonds d indemnisation ont t les premi res solutions mises en uvre par les pouvoirs publics afin de r gler les aspects p cuniaires de la r paration 18 Le droit la v rit et la n cessit de conna tre les causes de l v nement catastrophique sont essentiels tant pour les victimes que pour la soci t tout enti re afin aussi d viter la r p tition de la catastrophe C Lacroix La r paration des dommages en cas de catastrophe LGDJ 2008 19 La recherche de la v rit passe le plus souvent par la voie p nale Le Professeur Yves Mayaud a soulign au demeurant que le risque occupe une place doublement reconnue la fois par le droit p nal g n ral et le droit p nal sp cial Colloque au Palais du Luxembourg La responsabilit p nale pour imprudence l preuve des grandes catastrophes 9 octobre 2010 pour un compte ren
117. 7 juin 2002 JOCE n L 208 du 5 ao t 2002 7 8 textes du 23 avril 2009 JOUE n L 131 du 28 mai 2009 commentaire Lo c GRARD Panorama des apports du paquet Erika III la s curit maritime europ enne Revue de Droit des Transports 2009 tude n 13 Les transports activit s contrats et responsabilit s J C P E A 2009 Chronique n 1973 sous la direction d Isabelle BON GARCIN Erika III examen r ussi Bulletin des Transports et de la Logistique n 3176 du 14 mai 2007 Jean Marie MASSIN S curit maritime le paquet Erika Il Bulletin du Droit de l Environnement Industriel 2006 comm 110 Directive n 2009 18 du 23 avril 2009 JOUE n L 131 du 28 mai 2009 3l Directive n 2009 16 du 23 avril 2009 JOUE n L 131 du 28 mai 2009 Directive n 2009 17 du 23 avril 2009 JOUE n L 131 du 28 mai 2009 3 R glement europ en n 392 2009 du 23 avril 2009 JOUE n L 131 du 28 mai 2009 Christian SERRADII Les enjeux de la s curit maritime Revue Politique et Parlementaire septembre octobre 1996 n sp cial Transports contre l explosion p 156 et 162 RISEO 2011 3 95 8 Simultan ment pour chacun des modes de locomotion l Union Europ enne a souhait se doter de textes garantissant des droits aux passagers contre les divers incidents ou accidents pouvant survenir lors du transport B Pour mieux traiter les victimes 9 Le premier secteur conna tre un texte sp
118. 9 169 Tripl e 173 1175 32 88 Quadrupl e 45 44 8 40 Source FFSA Fichier arr t le 4 d cembre 2008 Lors de la temp te Xynthia Dans la nuit du 28 f vrier 2010 des vents d ouest conjugu s un fort coefficient de mar e et au passage du c ur de la d pression au dessus du littoral fran ais ont provoqu une mont e des eaux tout fait exceptionnelle les cons quences ont t imm diates des digues ont rompu la mer s est engouffr e dans les br ches et a inond les terres basses nombreuses dans les r gions de marais et de polders des d partements de Charente Maritime et de Vend e les plus touch s les habitations construites dans les points bas situ s en dessous du niveau de la mer mar e haute ont t les plus atteintes et parmi leurs occupants on d nombra 53 morts le constat a pu tre dress de s rieuses carences sur le plan local de la politique nationale de pr vention des risques naturels avec des zones o le risque a t ni et n a pas t pris en compte ce qui a entra n non seulement des d g ts aux biens mais par dessus tout des pertes de vies humaines Xynthia les le ons d une catastrophe rapport d tape S nat Rapport d information n 554 10 juin 2010 L encore le nombre de PPR inondation non encore adopt s soit simplement prescrits soit encore en phase d instruction est relativement lev par rapport au nombre de plans approuv s 35
119. 9 mars 1946 Caisse d partementale d assurances sociales de Meurthe et Moselle c tat Leb p 100 GAJA n 58 l y L const n 93 952 27 juill 1993 et les nouveaux articles 68 1 68 2 et 93 de la Constitution du 4 octobre 1958 RISEO 2011 3 76 Second exemple l affaire Papon 2002 18 Dans l arr t M Papon rendu le 12 avril 2002 12 le Conseil d tat a reconnu que les actes et agissements du r gime de Vichy dans l accomplissement de sa politique de pers cutions antis mites constituaient une faute de service de nature engager la responsabilit de l tat Ce faisant il est revenu sur sa jurisprudence des ann es cinquante lorsqu il jugeait que la responsabilit de l tat ne pouvait tre engag e raison d actes commis en application de textes d clar s nuls et de nul effet par l ordonnance du 9 ao t 1944 relative au r tablissement de la l galit r publicaine 13 Dans l arr t Papon l Assembl e du contentieux a au contraire jug que si l article 3 de l ordonnance du 9 ao t 1944 relative au r tablissement de la l galit r publicaine sur le territoire continental constate express ment la nullit de tous les actes de l autorit de fait se disant gouvernement de l tat fran ais qui tablissent ou appliquent une discrimination quelconque fond e sur la qualit de juif ces dispositions ne sauraient avoir pour effet de cr er un r gime d irresponsabilit de la pu
120. F incitent par exemple proposer que deux types de coop ration des organismes sociaux puissent tre formalis s dans le cadre de futurs r glements amiables d indemnisation qu ils ne fassent pas valoir leurs cr ances aupr s des assureurs des responsables potentiels qui acceptent de supporter la charge de l indemnisation dans l attente de la d termination des responsabilit s Car sans renoncer exercer in fine leurs recours ils vitent que le montant de leurs cr ances ne p se sur les sommes disponibles pour l indemnisation devoir aux victimes Ou bien encore que les organismes sociaux conviennent avec le responsable de certaines modalit s d avances qu ils pourraient consentir aux victimes en contrepartie de modalit s de recours simplifi es avec des d lais courts 14 Toujours dans le but d inciter le ou les responsables potentiels participer un r glement amiable de l indemnisation il a aussi pu tre propos que les pouvoirs publics s engagent participer financi rement sous forme par exemple d aides d urgence d livr es aux victimes et leurs familles 15 Si l on tourne maintenant en direction des victimes ce regard plus th orique sur l indemnisation amiable susceptible d tre recherch e au sein des comit s de suivi bien des propositions peuvent sans doute tre faites notamment quant aux conditions d expertise de leurs dommages en raison des difficult s qui ont d
121. ILDIZ c Turquie CEDH gr ch 30 nov 2004 GACEDH n 64 JCP A 2006 1002 comm Ph YOLKA RISEO 2011 3 177 13 A l vidence l ensemble des accidents industriels ou technologiques est concern Au del il semble galement que tous les accidents collectifs et notamment les accidents de transports collectifs n cessitent l intervention du droit p nal Cette solution est confort e par la Cour qui dans son arr t Kalender c Turquie du 15 d cembre 2009 indique que le recours au droit p nal s impose encore en cas de catastrophe ferroviaire 53 l instar de ce qu elle avait admis en cas d accident industriel L activit de transport ferroviaire est qualifi e cette occasion d activit dangereuse Cette solution s tend l ensemble des accidents de transports collectifs qu ils soient a riens maritimes ou ferroviaires 14 La question demeure cependant ouverte quant aux activit s susceptibles de causer des pollutions de grande ampleur et notamment les pollutions par hydrocarbures Doit on consid rer le transport d hydrocarbures ou plus g n ralement de mati res dangereuses comme une activit dangereuse et dans l affirmative exiger un proc s p nal en cas de catastrophe cologique Il n existe pas pour l heure de d cision de la Cour EDH dans cette hypoth se Cependant l affaire Mangouras c Espagne ouvre peut tre une piste de r flexion La Cour tait saisie d une
122. Le 22 janvier je suis rentr e chez moi et l on m a dit qu il fallait l annoncer ma fille de 3 ans et demi partir de ce moment l j ai commenc penser que c tait peut tre vrai Le 25 janvier on m a rendu un cercueil scell avec son nom dessus On m a aussi rendu son alliance toute d coup e J aurais pr f r qu il garde son alliance mais on ne m a pas demand mon avis Il n y a pas eu de corps pas de lieu d accident auquel vient se rajouter la brutalit du d part sans explications rationnelles 14 ans apr s j attends de ce proc s la v rit savoir les causes exactes de l accident savoir qui a fait des erreurs pas dans une logique de sanctions RISEO 2011 3 135 mais juste pour savoir ce qu il s est r ellement pass Je peux tout entendre que ce soit des erreurs de conception de l appareil des erreurs faites par incomp tence par inattention parce que l on a suivi des proc dures inadapt es m me les erreurs qui impliquent un enjeu financier je peux les entendre Je peux tout entendre parce que de toute fa on le mal est fait Je cherche juste des choses concr tes sur lesquelles je pourrais m appuyer J ai donc beaucoup d espoir dans ce proc s qui va peut tre me permettre d avancer Je regrette qu il ait lieu si tardivement 14 ans c est tr s long En 1992 mes enfants taient des b b s maintenant ils sont presque adultes 8 IRAK 2003 T moignage d une victime de l attentat du
123. RDACC avec leurs compagnons de route scientifiques d origines diverses praticiens tudiants et doctorants ont consacr deux jours la th matique des sciences juridiques l preuve des catastrophes et des accidents collectifs Ce num ro exceptionnel de RISEO en rend fid lement compte de fa on pluridisciplinaire Avant le droit avant l analyse il y a toujours un fait g n rateur la catastrophe c est dire l extraordinaire connotation de monstrueux qui surgit dans les actes et les manifestations ordinaires de la vie pour reprendre la juste approche du Professeur Liliane Daligand Ce sont des images d effroi et de choc c est souvent la mort collective et les blessures multiples individuelles et collectives galement En 1995 nous avions pens entre intuition et retours d exp rience que la doctrine devait se saisir du droit des catastrophes D sormais le droit des catastrophes est ancr et rep rable Il s est nich dans des l ments documentaires que l on retrouve sur le site de la Cour de Cassation et dans de nombreuses publications Il est diffus dans des rubriques bien lisibles au sein des revues juridiques Il a t explor conceptualis notamment dans les travaux doctoraux Ce droit est enseign transmis et sollicit Le droit des catastrophes est fait d expertises nouvelles et de conceptualisations op rationnelles A chaque v nement ce droit se densifie Ici des commis
124. a en du code de l urbanisme et plus globalement de notre l gislation de l espace 7 Ibid 78 C est le cas pour les petites communes de moins de 10 000 habitants et conform ment l article L 422 8 du Code de l urbanisme qui permet donc aux maires d externaliser l instruction du permis de construire via le pr fet lorsqu une difficult se pr sente Par exemple environ 1 000 2 300 et 2 700 personnes r sidaient respectivement La Faute sur Mer L A guillon sur Mer et La Tranche sur Mer en Vend e PV supra Les limites fonctionnelles 0 Sch ma Directeur d Am nagement et de Gestion des Eaux 8 P HOCREITERE in S curit juridique et action publique locale S nat 29 avril 1999 p 123 v aussi http www carrefourlocal senat fr dossiers colloques colloquesecuritejuridique html Toc456675283 RISEO 2011 3 67 33 Enfin il est clair que l urbanisme local ne prend pas suffisamment en compte dans l diction des normes la notion de bassin de risques dans la mesure o le d coupage administratif est en d calage avec les l ments environnementaux du territoire En effet l diction des normes d utilisation des sols d pend le plus souvent de l administration communale Or le d coupage territorial et administratif ne correspond bien s r absolument pas la cartographie des risques le plus souvent et cela se v rifie tout sp cialement en mati re de risque d inondation les
125. a Charte de l Environnement int gr e dans le bloc de constitutionnalit L article 5 dispose ainsi que lorsque la r alisation d un dommage bien qu incertaine en l tat des connaissances scientifiques pourrait affecter de mani re grave et irr versible l environnement les autorit s publiques veillent par application du principe de pr caution et dans leurs domaines d attributions la mise en uvre de proc dures d valuation des risques et l adoption de mesures provisoires et proportionn es afin de parer la r alisation du dommage La valeur constitutionnelle de la Charte a t reconnue par le Conseil Constitutionnel jugeant que l ensemble des droits et devoirs d finis dans la Charte de l environnement l instar de toutes celles qui proc dent du Pr ambule de la Constitution ont valeur constitutionnelle puis par le Conseil d Etat le 25 septembre 1998 2 Jusqu au choc AZF qui oblige de nouvelles r flexions 27 La nouvelle dimension des potentiels de catastrophes la complexification des installations industrielles l irruption de la dimension soci tale des risques et de la s curit allaient provoquer un vigoureux largissement d approche en mati re de responsabilit On ne pourrait plus se limiter l examen d carts sur les seuls registres des sp cifications techniques Il faudrait d sormais appr cier un faisceau de facteurs incluant aussi bien les politiques de l entit con
126. a modulation cesse de s appliquer d s la prescription d un PPRN pour le risque vis Elle est nouveau applicable si ce PPRN n est pas approuv dans un d lai de quatre ans compter de sa date de prescription 43 Les d veloppements qui pr c dent pourraient laisser penser que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible Mais les m canismes ainsi mis en place pr sentent des faiblesses En particulier la pr vention reste un point faible du syst me actuel 44 Il est par exemple reproch au r gime d indemnisation cat nat de fonctionner certains gards de mani re trop syst matique Certains d plorent le manque d implication des assureurs dans le r gime actuel Ces derniers assurent les biens et proc dent l indemnisation en cas de sinistre sans s interroger sur les mesures ventuelles de pr vention qui auraient pu tre prises 45 En outre lorsque la franchise est appliqu e elle peut appara tre in quitable dans la mesure o elle ne d pend pas des efforts consentis par l assur pour adopter des mesures de pr vention ou de r duction de la vuln rabilit aux risques L assur peut se trouver p nalis par les lenteurs administratives dans la prescription de PPRN dont il n est pas responsable 37 La franchise est modul e en fonction du nombre de constatations de l tat de catastrophe naturelle intervenues pour le m me risque au cours des cinq ann es
127. a temp te Xynthia M LEONARD s inqui tait du ph nom ne de perte ou de dilution des comp tences d expertise technique au sein des services de l Etat cons cutive aux r formes engag es et aux coupes op r es dans les effectifs de la fonction publique de l Etat 11 Un troisi me sujet de pr occupation est la fiabilit de la d marche au regard des populations concern s Sans m me voquer les r ponses pr cipit es incompl t es et parfois absurdes apport es aux propri taires victimes de la temp te XYNTHIA d nonc es dans le rapport L onard on peut n anmoins s tonner que sur les 2 seuls d partements de la Charente Maritime et de la Vend e au regard des 21 PPR littoraux existants 79 nouveaux PPR littoraux prioritaires aient t d nombr s apr s la temp te RISEO 2011 3 42 12 Au plan politique il peut tre fait grief la proc dure PPR d tre contre courant du processus de d centralisation institu e par la loi du 02 03 1982 S il appartient l Etat de dire le risque et c est l la vocation du dossier d partemental sur les risques majeurs DDRM rien n oblige une proc dure aussi ouvertement tatiste il e t t peut tre plus judicieux d instaurer en la mati re un partage des comp tences sur la base d un DDRM consolid un d lai aurait pu tre imparti chaque commune avec si n cessaire l aide financi re et technique de l Etat pour laborer son PPR et r viser en cons
128. aciliter la recherche par les victimes de la r paration de leurs dommages la responsabilit est de plein droit et canalis e Inutile donc de prouver une faute selon les cas par exemple du propri taire du navire transportant les hydrocarbures ou de l exploitant de l installation nucl aire 9 Par ailleurs les personnes sur lesquelles la responsabilit se trouve canalis e doivent sn de Ro ns pouvoir justifier d une couverture financi re hauteur d un certain montant L int r t de cette combinaison d une responsabilit canalis e et obligatoirement assur e est double Elle permet de d signer la personne la plus apte supporter les charges de l assurance ce qui vite aussi un parpillement des assur s Quant aux victimes elles ne sont pas laiss es face l incertitude du d biteur et se voient garantir la solvabilit du responsable jusqu un certain montant de dommages 10 Autre caract ristique marquant cette sp cialisation de la responsabilit civile ce sont des causes d exon ration tr s strictement d limit es Le l gislateur proc de par liste F Leduc L uvre du l gislateur moderne vices et vertus des r gimes sp ciaux in La responsabilit civile l aube du XXIe si cle bilan prospectif Resp civ et ass N 6 bis juin 2001 p 50 RISEO 2011 3 106 retenant g n ralement des hypoth ses comme la faute de la victime les guerres ou encore les cataclysmes
129. aible voire inexistant dans certaines p riodes Le plus triste r side alors certainement dans le fait que ce constat n est ni nouveau ni volutif il y a en effet d j maintenant vingt ans qu un rapport du Conseil d Etat relatif l efficacit de la r glementation relative l utilisation des sols soulignait ce manque d effectivit du contr le de l galit Ainsi pour plusieurs centaines d actes dont ils connaissent parfaitement l ill galit les pr fets s abstiennent chaque ann e de former un d f r et d s lors l insuffisant recours au d f r t moigne de la malfa on du syst me surtout vidente en mati re d urbanisme Le Conseil d Etat d plore cette abstention car les ill galit s commises en mati re d urbanisme portent souvent atteinte au droit de propri t ou provoquent des pr judices irr parables l environnement ou au cadre amp C CANS La loi du 30 juillet 2003 et la pr vention des risques naturels r elles avanc es et cruels constats d inefficacit Droit de l environnement 2003 n 113 p 207 Rapport d information n 554 pr cit p 28 Le rapport met ensuite en exergue des chiffres assez alarmants quant la faiblesse du contr le de l galit en 2008 seulement 1 2 des actes d urbanisme faisaient l objet d une lettre d observation sur cette m me ann e le pourcentage d actes finalement d f r s au tribunal administrat
130. amment sur la qualification d empoisonnement mais on retiendra seulement qu une infraction a trouv en mati re de risques s riels un champ d application insoup onn le d lit de tromperie sur la qualit des produits Or la valeur prot g e par cette incrimination n est pas la protection de 3 Y MAYAUD La r pression des comportements La qualification juridique p nale l preuve des catastrophes D SALAS L thique politique l preuve du droit p nal Rev sc crim 2000 p 163 37 Article L213 1 du code de la consommation Sera puni d un emprisonnement de deux ans au plus et d une RISEO 2011 3 184 la personne humaine de sa vie ou de son int grit mais seulement la loyaut dans le cadre des rapports contractuels 30 Si les qualifications d homicides et blessures involontaires fondement essentiel de la r pression en cas de catastrophes r pondent cette exigence la qualification de tromperie en mati re de risque s riel semble moins pertinente cet gard malgr l adjonction de la circonstance aggravante tenant au danger que le produit fait courir pour la sant de Phomme Elle n assure pas de fonction cathartique et p dagogique 2 La n cessit d une sanction qui ne soit pas symbolique 31 Toujours sous le couvert de l interpr tation du volet proc dural de l article 2 la Cour s immisce plus loin encore dans la phase de jugement et notamment
131. ancement de la s curit sociale pour 2001 Loi n 2000 1257 de financement de la s curit sociale pour 2001 du 23 d cembre 2001 qui dispose le demandeur ne dispose du droit d action en justice contre le fonds d indemnisation des victimes de l amiante que si sa demande a t rejet e si aucune offre ne lui a t pr sent e dans le d lai de six mois ou s il n a pas accept l offre qui lui est faite Cette action est intent e devant la cour d appel dans le ressort duquel se trouve le domicile du demandeur Celui ci a la possibilit de se faire assister ou repr senter par son conjoint un ascendant ou un descendant en ligne directe un avocat ou un d l gu des associations de mutil s et invalides du travail les plus repr sentatives La plupart des recours sont intent s par des demandeurs qui refusent l offre qui leur est faite parce qu ils consid rent son montant insuffisant RISEO 2011 3 81 du Travail Maladies Professionnelles du r gime g n ral de la s curit sociale dont le montant est fix chaque ann e par la loi de financement de la s curit sociale 27 31 Quant au FIVA il est galement aliment par une contribution de la branche Accidents du Travail Maladies Professionnelles du r gime g n ral et une contribution de l tat vot es respectivement en loi de financement de la s curit sociale et en loi de finances initiale En 2009 ces contributions se sont lev es respectivement
132. anciens Sch mas Directeurs Toutefois le nouvel art L 123 1 du Code de l urbanisme relatif aux PLU ne fait aucune r f rence explicite aux risques et ce n est que par un renvoi l art L 121 1 que la question des risques est voqu e Cependant la prise en compte des risques est plus explicitement exprim e dans les articles relatifs aux documents graphiques des PLU v not art R 123 11 du Code de l urbanisme 17 L LE CORRE La pr vention du risque naturel et industriel apr s la loi du 30 juillet 2003 Construction Urbanisme 2005 n 3 tude 3 n 11 RISEO 2011 3 52 6 Ainsi ces mesures de protection n ont pas paru suffisante et l hostilit la r glementation trouve d autant plus l occasion de s exprimer que depuis les lois de d centralisation l tablissement et la r vision des documents d urbanisme rel vent de la responsabilit des communes et de leurs groupements Aussi le d veloppement de catastrophes a pu conduire le l gislateur v nement apr s v nement cr er des proc dures sp cifiques de gestion des risques tant en mati re de risques naturels que de risques technologiques L examen de l origine de ces l gislations t moigne de ce que les catastrophes sont une source indiscutable d volution des normes d urbanisme un examen approfondi permet d ailleurs de relever que cet effet est distinct selon que l on envisage la situation des catastrophes natu
133. ande que les d cideurs et experts publics ont adress aux chercheurs en sciences humaines et sociales partir des ann es 60 Mais dans leur grande majorit les chercheurs fran ais ont refus de s inscrire dans le cadre de cette r flexion et ont prospect d autres voies conduisant une approche diff rente des risques et donc de leur mode de gestion ID Une figure mergente entre l exog ne et l endog ne 7 Les risques et les crises collectifs tendent donc tre ext rioris s alors m me qu il est assez largement admis qu ils ont souvent un caract re endog ne Il y a l quelque chose d assez paradoxal qui m rite attention Tout semble en effet se passer comme si bien que reconnaissant la part endog ne des risques et des crises diff rentes cat gories d acteurs responsables administratifs politiques experts n taient pas en mesure d en tirer toutes les cons quences Comme si pour diff rentes raisons ces acteurs ne pouvaient pas penser RISEO 2011 3 32 les risques et les crises de l int rieur se consid rer autant face ceux ci que dans ceux ci 8 L importance de la dimension endog ne d un grand nombre de risques collectifs contemporains est act e depuis longtemps Des ouvrages port e tr s g n rale publi s la fin des ann es 80 Beck 1986 2011 Lagadec 1986 ont soulign cet aspect et ont fortement contribu via la popularisation de
134. anis e Chaque SDIS dispose d un CODIS qui suit en permanence toutes les op rations et qui en mobilisant les diff rents centres de secours permet une mont e en puissance imm diate adapt e et gradu e du dispositif La responsabilit de la conduite des op rations est programm e l avance Elle repose sur la distinction DOS COS la direction des op rations de secours tant partag e entre le maire et le pr fet conform ment aux dispositions du CGCT le commandement tant organis conform ment au r glement op rationnel du SDIS concern Autant que de besoin une coordination zonale voire nationale peut tre assur e lorsque des moyens de renforts ext rieurs au d partement peuvent s av rer n cessaires Le pr fet de zone de d fense et de s curit dispose pour ce faire d un COS et d un tat major de zone Il a autorit sur tous les moyens de l Etat install s dans la zone et sur ceux mis sa disposition par le Ministre de l int rieur Il dispose en outre du pouvoir de mobiliser ou r quisitionner tous les moyens publics ou priv es n cessaires de la zone 31 Le ministre de l int rieur assure une veille permanente au niveau national avec le COGIC situ Asni res au si ge de la DSC aucun v nement ne lui chappe travers les remont es d information assur es par les CODIS RISEO 2011 3 47 32 La gestion post op rationnelle est galement per ue aujourd hui comme un moment essentiel De
135. anisation et la coh rence du territoire au regard du risque d inondation des mesures pour la r duction de la vuln rabilit des activit s conomiques et du b ti Une telle volution de la r glementation vers une meilleure prise en compte de la notion de bassin de risque semble d sormais absolument n cessaire tant il est vrai que le rayonnement du risque ne se superpose pas aux fronti res d un territoire il reste esp rer qu une telle direction soit prise avant que ne surviennent de nouvelles catastrophes g n ratrices d volutions de la l gislation relative l utilisation des sols 34 Au final c est sans doute une bonne partie de la politique fran aise de gestion des risques qui serait revoir ainsi que les modalit s de son laboration S il ressort d un constat assez r pandu que la France ne poss de pas une culture du risque assez d velopp e marqu e au contraire par une culture du secret qui pousse les citoyens compter sur la protection de la puissance publique pour se pr munir contre les risques d autres l ments d explication sont sans doute relever galement S il est acquis que les catastrophes r p tition ont conduit de substantielles volutions du droit de l utilisation des sols les limites constat es de ces volutions sont tout aussi certaines C est sans doute que le probl me se situe pour partie ailleurs Les catastrophes conduisent en effet
136. anqu leurs obligations positives d coulant de l article 2 1 de la Convention notamment l obligation d instaurer un syst me judiciaire efficace et ind pendant lequel doit inclure dans certaines circonstances un m canisme de r pression p nale Ils soutenaient que les mis en examen qui ont en toute connaissance de cause et intentionnellement port atteinte D VIRIOT BARRIAL Le droit p nal face aux grandes catastrophes sanitaires Revue de droit sanitaire et social 2008 p 21 2 Arr t Calvelli et Ciglio c Italie GC n 32967 96 48 51 CEDH 2002 I CEDH 8 juill 2004 Vo c France D 2004 Jur 2456 note Pradel 27 Cour EDH 5 Sect 4 mars 2008 Karchen c France req n 5722 04 RISEO 2011 3 180 la sant d autres personnes n avaient pas encouru la moindre sanction p nale du fait que le droit p nal fran ais n avait pr vu aucune infraction en la mati re alors m me que le droit europ en imposait l existence d une telle norme p nale Par ailleurs ils consid raient qu il y avait eu violation de l article 6 1 de la Convention dans la mesure o en raison de l absence d infraction en droit fran ais susceptible de s appliquer aux pr venus ils n avaient obtenu qu une indemnisation partielle une simple r paration civile forfaitaire allou e par le fonds d indemnisation et n avaient pas eu la satisfaction d obtenir la condamnation p nale
137. ansports mars 2009 pp 10 12 Philippe DELEBECQUE Transport ferroviaire un r glement communautaire sur les droits et obligations des passagers Revue de Droit des contrats 2008 3 pp 851 852 Isabelle BON GARCIN JCP E 2008 n 39 pp 18 20 Christophe PAULIN Revue de Droit des Transports mars 2008 pp 20 22 TV Communiqu du Parlement Europ en du 1 juin 2010 Revue de Droit des Transports 2010 veille n 69 ayant abouti au r glement n 1177 2010 du 24 novembre 2010 JOUE n 334 du 17 d cembre 2010 concernant les droits des passagers voyageant par mer ou par voie de navigation int rieure et au r glement n 181 2011 du 16 f vrier 2011 JOUE n L 55 du 28 f vrier 2011 sur les droits des passagers dans le transport par autobus et autocar RISEO 2011 3 97 A Pour tendre le champ des personnes devant indemniser les victimes aux vrais responsables 13 En mati re de transport de marchandises le d veloppement le plus exemplaire vient sans nul doute du naufrage de l Erika Celui ci a dans un premier temps int ress les juridictions administratives avec finalement une d cision du Conseil d Etat l gitimant la d cision des quatre pr fets du littoral breton de refuser d engager la proc dure de contravention de grande voirie l encontre des pollueurs Puis sur le plan judiciaire deux d cisions de justice fleuves ont d j t rendues Le 16 janvier 2008 le Tribunal Correctionnel de Paris a ou
138. ant une v rification de toutes les hypoth ses l origine de la catastrophe une proc dure n cessairement longue et rigoureuse avec une indispensable compl mentarit judiciaire et technique Aussi comme de plus en plus souvent l occasion de nombreux faits criminels complexes deux enqu tes sont men es conjointement dans celle traditionnellement d nomm e judiciaire l une est polici re bien connue l autre est technique RISEO 2011 3 155 2 Afin de bien cibler le domaine quelques d finitions sont utiles La criminalistique ou sciences forensiques se d finit comme l ensemble des principes scientifiques et des techniques appliqu s l investigation criminelle pour prouver l existence d un crime et aider la justice d terminer l identit de l auteur et son mode op ratoire Trois sortes de preuve sont r f renc es dans ce domaine indicative disculpante et corroborative Si les deux premi res sont relativement simples comprendre la troisi me est la plus commune et la plus mal comprise Il s agit du faisceau d indices qui corroborent les t moignages afin de convaincre le juge de l identit de l auteur du crime et de la mani re dont celui ci a t commis Chaque l ment pris individuellement n a pas la force probante pour justifier la condamnation du suspect L ensemble cr e un faisceau de pr somptions aboutissant ce qui en France est nomm e l intime conviction 3 La gestion de la
139. anvier 6h30 j ai vu arriver ma m re et mon beau fr re qui venaient de Haute Savoie Ils avaient roul toute la nuit Ils m ont annonc que Victor tait mort que l avion qu il avait pris la veille au soir s tait cras Et partir de l je n ai plus rien compris Je suis partie Strasbourg avec des habits pour mon mari tellement je pensais une erreur Arriv e l bas j ai appris que l avion ne s tait pas cras Strasbourg mais dans une for t Que l on avait eu du mal les retrouver Qu il nous tait interdit d aller sur le lieu de l accident J ai aussi d couvert je p se mes mots que je ne pouvais pas le voir il fallait l identifier Le retrouver au milieu des 87 victimes Puis on m a demand avec beaucoup de pr cision comment il tait habill s il avait des caract ristiques physiques Est ce que son alliance tait grav e Victor a t un des premiers tre identifi j tais toujours Strasbourg On ne m a pas permis de le voir Tout de suite on nous a dit que les 87 personnes d c d es taient mortes sur le coup chiffre revenu 82 depuis et qu il y avait 9 survivants dont certains compl tement indemnes M me sans tre une grande statisticienne il m est impossible d adh rer cette th orie Mon mari ayant t identifi tr s rapidement je ne peux pas m emp cher de penser qu il a peut tre agonis un long moment avant de mourir tout seul dans cette for t
140. aration des dommages r sultant de travaux miniers si l exploitant a disparu ou est d faillant tant pour les particuliers que pour les collectivit s RISEO 2011 3 78 d exp rimentation 17 Mais l estimation du nombre de victimes d pend des relations complexes entre exposition et apparition de la maladie Elle est donc difficile tablir 23 Cela tant le syst me de prise en charge des personnes souffrant d une maladie radio induite sous forme d indemnisation ou de pension est tr s complexe et laisse peu de chances celles ci de voir leurs demandes aboutir En l absence d une pr somption m me partielle du lien de causalit les victimes n arrivent pas obtenir r paration En effet les travaux scientifiques montrent que l exposition des rayonnements ionisants ne laisse aucune trace dans l organisme D s lors que les victimes sont incapables d tablir un lien de causalit inattaquable entre leur maladie et l exposition des rayonnements ionisants elles sont d bout es de la plupart de leurs demandes 24 La loi n 2010 2 du 5 janvier 2010 relative la reconnaissance et l indemnisation des victimes des essais nucl aires fran ais a cherch am liorer sensiblement cette situation en pr voyant notamment que les demandeurs doivent d sormais seulement attester d avoir t dans les zones potentiellement contamin es et d avoir contract une maladie radio induite 18
141. argent ainsi valu e peut compenser ce dommage L indemnisation est d cid e et valu e par le fonds sollicit par la victime ind pendamment de l ventuelle condamnation de l auteur des dommages verser des dommages et int r ts la victime sur le fondement juridique d une responsabilit civile ou administrative reconnue par voie judiciaire ou par voie transactionnelle le plus souvent alors par la mise en uvre d un contrat d assurance Pourquoi des fonds 3 Les pr c dents intervenants au colloque ont pu mettre en lumi re les limites des droits des responsabilit s lorsque par exemple l auteur est inconnu ou insolvable ou lorsque les responsabilit s sont limit es par l effet d une loi ou d un contrat En outre les droits des responsabilit s maintiennent la victime dans la d pendance de l auteur de son existence de son identification et de sa solvabilit La victime supporte ainsi les al as des recherches de responsabilit s ou de l tendue de ces responsabilit s ce qui appara t injuste pour la victime lorsqu elle ne peut tre indemnis e int gralement sur ce fondement RISEO 2011 3 120 L origine des fonds 4 Dans les ann es 70 et 80 le Conseil de l Europe a appel l attention des Etats membres sur cette injustice plusieurs recommandations ont encourag les Etats mettre en place des m canismes de secours d aides financi res au profit des victimes de la crimina
142. arl Jaspers lorsqu il m ditait sur La Bombe atomique et l avenir de l homme les r alistes les sp cialistes les scrupuleux de jurisprudence seront toujours pris de court par l v nement des v nements qui aujourd hui ne sont plus de l ordre du marginal pour les soci t s humaines les enjeux sont bien de l ordre du vital et des chelles sans pr c dents le singulier projette brutalement dans des situations limite o les r gles et les rep res coutumiers sont d entr e pulv ris s 6 Sans prise de risque sans t tonnement dans l inconnu la r flexion pourrait se retrouver bien vite en position d accus La tentation est forte plus que jamais d opposer cette exigence d invention la v n ration des acquis de se r fugier dans des niches de plus en plus limit es o les discours peuvent encore se rassurer ou dans la simple n gation sur RISEO 2011 3 10 le mode Rien de nouveau sous le soleil qui est toujours re ue avec soulagement et reconnaissance lorsque l inqui tude r de Le risque d un tel refus d obstacle est celui de la d b cle la consternation prenant bient t la place de l aveuglement de protection 7 Au moment o le CERDACC convie une r flexion pour ses dix ann es d existence il convient moins de s arr ter pour c l brer les avanc es r alis es que de redoubler de lucidit sur les enjeux actuels et d invent
143. avec du mat riel adapt par du personnel form pertinence et selon des protocoles d crits et r guli rement actualis s L indice est alors plac sous scell manifestant l existence l gale selon un conditionnement adapt garantissant l int grit physique et qualitative Les scell s sont enfin transmis par voies diverses au magistrat avec la proc dure l expert ou au laboratoire avec la saisine 12 Les constatations sont r alis es sous la responsabilit de l officier de police judiciaire territorialement comp tent Elles sont l objet d changes permanents d informations entre le technicien technicien en identification criminelle TIC ou technicien de sc ne d infraction TSI l officier de police judiciaire et le magistrat procureur de la r publique ou juge d instruction En mati re proc durale l OPJ demeure le seul lien entre la sc ne de crime et l enqu te apr s le d part des TIC ou TSI Il est le garant de la continuit et de la valeur de l indice RISEO 2011 3 158 Les moyens particuliers d investigation 13 Dans un contexte d attentat ou de catastrophe industrielle majeure la zone impact e est souvent de grande ampleur aussi les techniques traditionnelles de constatations ne peuvent tre employ es strictement Des axes de p n tration sont alors trac s selon des protocoles pr cis quadrillage afin de permettre l action simultan e de plusieurs quipes d investigation au besoi
144. bonne volont locale 5 R SCHNEIDER Eviter la reproduction d AZF par de nouvelles r gles d urbanisme et les servitudes d utilit publique in Les Risques Technologiques La loi du 30 juillet 2003 PU Strasbourg 2005 p 89 14 En vertu de l art L 121 1 3 du Code de l urbanisme SCOT PLU et cartes communales d terminent les conditions permettant d assurer la r duction des missions de gaz effet de serre la ma trise de l nergie et la production nerg tique partir de sources renouvelables la pr servation de la qualit de l air de l eau du sol et du sous sol des ressources naturelles de la biodiversit des cosyst mes des espaces verts la pr servation et la remise en bon tat des continuit s cologiques et la pr vention des risques naturels pr visibles des risques technologiques des pollutions et des nuisances de toute nature 15 Par exemple l art R 111 2 du Code de l urbanisme impose des r gles de s curit ou de salubrit publique qui sont rev tues du caract re d ordre public Elles s appliquent donc m me sur le territoire des communes dot es d un POS d un PLU ou d un document en tenant lieu 16 Loi n 2000 1208 du 13 d cembre 2000 relative la solidarit et au renouvellement urbains JO du 14 p 19 777 les Plan Locaux d Urbanisme ont pris la suite des Plans d Occupation des Sols et les Sch mas de Coh rences Territoriales remplacent d sormais les
145. brogatoires contre les auteurs On comprend alors ais ment tout l int r t de l existence de fonds puisque ce seront eux qui supporteront les risques d insolvabilit des auteurs responsables et non les victimes RISEO 2011 3 121 Les initiatives des assureurs 7 La cr ation d un fonds peut aussi na tre de la volont des assureurs ou plus pr cis ment sous la pression d v nements catastrophiques de leur prise de conscience des probl mes cr s par la survenance d une catastrophe collective 8 A titre d exemple il est int ressant de rappeler les d cisions qui ont d tre prises pour organiser la prise en charge des victimes dans les jours qui ont suivi l effondrement du stade de Furiani en Corse lors du match de football qui opposait Marseille Bastia en Mai 1991 J tais alors pr sidente de l institut national d aide aux victimes et de m diation lINAVEM et en cette qualit j ai t charg e de mettre en place dans l urgence une aide et assistance aux nombreuses victimes avec le procureur g n ral Jean Louis Nadal aujourd hui procureur g n ral pr s la Cour de Cassation Il fallait pouvoir verser le plus rapidement possible des provisions aux victimes les plus touch es et organiser la prise en charge des bless s par les services de sant sans les conditions habituellement exig es par la s curit sociale Sur place avec le procureur g n ral j ai identifi alors les cinq
146. cern e la qualit manag riale la dynamique de fonctionnement organisationnel la prise en compte du facteur humain la formation et la pr paration etc 28 Bien entendu les meilleures avanc es mettent toujours un temps consid rable avant de devenir pratiques de r f rence commune L indignation r flexe le refus l exigence de preuves multipli es l infini la fuite dans la pseudo pr cision ou le formalisme de plus ne plus en d crochage du r el la d nonciation pour irr alisme ou pessimisme l acte de foi dans le caract re continu et identique de toute chose sont des figures constantes 29 On le vit mais ce n est l qu un exemple lorsque survint l accident nucl aire de Three Mile Island en 1979 Le rapport pr sidentiel d enqu te n h sita pas le pr ciser lors des enqu tes publiques pr c dant la construction les responsables refus rent les questions sur des sc narios durs en arguant qu une vacuation au del de 5 miles ne serait jamais n cessaire ils rejet rent aussi l id e d exercices pour la raison qu ils pourraient tre contre productifs Rapport Kemeny p 12 13 Lorsque l accident survint pointe la RISEO 2011 3 18 commission d enqu te le plan d Etat tait inad quat les plans de sant limit s et les plans locaux inexistants p 2 30 Et dans l exercice du Droit il est toujours plus simple de s en tenir la recherche
147. cialement d di la gestion du risque pharmaceutique l Agence du m dicament qui est devenue ensuite l Agence fran aise de s curit sanitaire des produits de sant AFSSAPS avec la loi n 98 535 du 1 juillet 1998 relative au renforcement de la veille sanitaire et du contr le de la s curit sanitaire des produits destin s l homme 41 49 Puis avec l affaire de la vache folle une grave crise de confiance est n e en mars 1996 entre les citoyens consommateurs et les pouvoirs publics Elle a conduit notamment la mise en place de l Agence fran aise de s curit sanitaire des aliments AFSSA La cr ation de cette agence a permis de mettre fin l organisation verticale et trop cloisonn e de l expertise relative aux aliments et de rendre plus visible l articulation entre l expertise et la d cision 42 50 Au cours des ann es 2000 d autres risques sanitaires seront pris en compte ce qui donnera naissance de nouvelles structures administratives comme en 2001 l Agence fran aise de s curit sanitaire de l environnement Afsse en 2004 la Haute Autorit de sant HAS en 2005 l Agence de la biom decine ou encore en 2006 l Autorit de s ret nucl aire 51 Ce mouvement s est inscrit dans le cadre de la mise en uvre par la puissance publique du principe de pr caution d sormais constitutionnalis 43 Ce principe commande de subordonner l autorisatio
148. cle 6 1 s agissant du droit au juge en mati re environnementale On sait ainsi depuis l arr t Zander c Su de du 25 novembre 1993 que le droit au proc s quitable doit tre sauvegard dans le champ de la protection de l environnement 53 Et c est toute la jurisprudence rendue sous l article 6 1 qui trouve s appliquer y compris celle sur le droit d obtenir l ex cution d une d cision de justice d finitive La Cour l a clairement affirm dans l arr t Ta kin 54 et dans sa jurisprudence ult rieure 55 Si la r ponse judiciaire est pr f rable pour assurer une protection effective de la population faut il encore s interroger sur la voie judiciaire privil gier L aussi le juge europ en nous livre la solution et nous encourage au passage nous interroger sur l existence d un droit au proc s p nal dans le cas des catastrophes 5 CEDH 25 novembre 1993 Zander c Su de req n 14282 88 Arr t Ta kin pr cit 135 138 5 CEDH 12 juillet 2005 Okyay e a c Turquie req n 36220 97 70 75 28 mars 2006 kan e a c Turquie req n 46771 99 51 55 3 mai 2011 Apanasewicz c Pologne req n 6854 07 67 83 RISEO 2011 3 172 L influence de la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de l Homme Le droit au proc s p nal en cas de catastrophes Caroline LACROIX Ma tre de conf rences en droit priv l Universit de Haute Alsac
149. ctive de la population 21 L appr ciation de cette efficacit revient en premier lieu aux autorit s nationales sous peine de m conna tre le caract re subsidiaire du m canisme conventionnel En mati re sanitaire et environnementale la marge d appr ciation nationale est tendue essentiellement en raison de la complexit du domaine d intervention et de la conciliation d int r ts concurrents La Cour l admet sans difficult s depuis l arr t Hatton e a c Royaume Uni du 8 juillet 2003 22 Cependant aussi tendue qu elle puisse tre la marge d appr ciation des Etats va de pair avec un contr le europ en Il revient donc la Cour en dernier lieu de se prononcer sur l efficacit de la pr vention au regard des circonstances de la cause Articles 114 168 et 191 du TFUE 1 Arr t Oneryildiz pr cit 89 20 Arr t Bouda eva pr cit 132 et 137 21 Arr t Oneryildiz pr cit 90 arr t Bouda eva pr cit 132 2 CEDH Grande Chambre 8 juillet 2003 Hatton e a c Royaume Uni req n 36022 97 97 Dans cette affaire relative aux nuisances sonores subies par les riverains de l a roport d Heathrow la Cour rappelle le r le fondamentalement subsidiaire du m canisme de la Convention Les autorit s nationales jouissent d une l gitimit d mocratique directe et ainsi que la Cour l a affirm maintes reprises se trouvent en principe mieux plac es que le jug
150. d lais qu il s agisse des d lais de prescriptions de la demande d indemnisation des d lais dont dispose le Fonds pour faire une offre la RISEO 2011 3 128 victime des d lais dont dispose la victime pour accepter l offre le cas ch ant du d lai de r tractation de la victime ou du d lai de versement de l indemnisation Une telle disparit de d lais est source d in galit s de traitement Il convient donc d homog n iser ces d lais dans le sens qui est favorable aux victimes Proposition n 6 unifier les m thodologies de la r paration du dommage corporel Utilisation d une nomenclature unique 32 Les quatre organismes d indemnisation appliquent le principe fondamental de la r paration int grale Ils doivent donc indemniser l ensemble des pr judices r sultant du dommage subi par la victime L utilisation d une nomenclature commune l ensemble des Fonds et Office apparait indispensable La nomenclature Dinthilac laquelle n est pas fig e devrait tre la r f rence en la mati re Son utilisation par les organismes d indemnisation et par les juridictions de droit commun semble se g n raliser Utilisation d un r f rentiel indicatif unique 33 Certains Fonds ou Office disposent de leurs propres r f rentiels d cid s en conseil d administration d autres appliquent les r f rentiels officieux des cours d appel La multiplication et la diversit des r f rentiels est source d in galit
151. dans le prononc des sanctions Ainsi dans l affaire Oneryilsdiz la Cour souligne le montant d risoire de l amende 9 70 euros environ amende assortie de surcro t d un sursis Il r sulte ainsi de l arr t l obligation positive pour l Etat de mettre en place un syst me p nal effectif en cas d homicide involontaire un syst me ne permettant pas une certaine impunit des responsables 32 Sur ce dernier point le travail du CERDACC qui d tient un v ritable r f rentiel de jurisprudence catastrophes et l analyse des diff rentes d cisions rendues claire la amende de 37500 euros au plus ou de l une de ces deux peines seulement quiconque qu il soit ou non partie au contrat aura tromp ou tent de tromper le contractant par quelque moyen en proc d que ce soit m me par l interm diaire d un tiers 1 Soit sur la nature l esp ce l origine les qualit s substantielles la composition ou la teneur en principes utiles de toutes marchandises 2 Soit sur la quantit des choses livr es ou sur leur identit par la livraison d une marchandise autre que la chose d termin e qui a fait l objet du contrat 3 Soit sur l aptitude l emploi les risques inh rents l utilisation du produit les contr les effectu s les modes d emploi ou les pr cautions prendre Bien qu l origine la r pression des fraudes issue de la loi du ler ao t 1905 repose la fois sur la
152. de d fense ad hoc article 2 15 CPP les avocats des victimes le Minist re public le juge d instruction les experts les responsables potentiels les avocats des responsables le Minist re de la Justice les m dias RISEO 2011 3 5 Il faut dire que les faits g n rateurs abord s sous un angle de sociologie juridique l aussi sont multiples accidents dans un lieu public accidents scolaires accidents sportifs accidents m dico sanitaires attentats accidents de voyages organis s violences volontaires ou involontaires accidents de la circulation accidents du travail accidents domestiques accidents de la vie accidents technologiques et catastrophes Et cette multiplicit v nementielle correspond un foisonnement juridique et processuel droit civil proc dure civile droit p nal proc dure p nale droit administratif proc dure administrative Et parfois on y ajoutera un zeste d extran it Profond ment inscrit dans le devenir de nos soci t s le droit des catastrophes est devenu un outil d aide la d cision travers des rapports notamment le Rapport sur la prise en charge des victimes d accidents collectifs CNAV 2003 des guides en d coulant ou encore des travaux de recherche Mission Justice La prise en charge des victimes d accidents collectifs Le cas de l explosion de l usine AZF Le droit des catastrophes m
153. de marchandises RISEO 2011 3 101 16 La plupart des accidents en cause ayant rev tu un caract re international se sont de plus fr quemment pos des questions de comp tence territoriale que les juges ont d trancher elles aussi dans le sens le plus favorable aux victimes B Pour lever les obstacles li s au caract re international du transport 17 L exemple le plus symptomatique fut la collision frontale le 12 octobre 2006 entre un train r gional de voyageurs de la Soci t nationale des Chemins de Fer Luxembourgeois circulant entre Nancy et Luxembourg et un train de marchandises de la S N C F Zoufftgen Luxembourg la fronti re entre les deux Etats Apr s une information judiciaire ouverte conjointement par les parquets de Thionville et Luxembourg cet accident a d j donn lieu une d cision de justice int ressante Sur le plan p nal l infraction a bien eu lieu en France puisque s y trouve l un des l ments constitutifs mais les mis en cause taient tous de nationalit luxembourgeoise Le tribunal d arrondissement de Luxembourg a en effet r par les dommages corporels li s au d c s du conducteur du train de voyageurs et ceux d un passager il s est pour cela r f r un r glement europ en du 11 juillet 2007 sur la loi applicable aux obligations non contractuelles Rome IT pour retenir la comp tence du tribunal du lieu de l accident alors qu il aurait sans
154. des catastrophes Qu on anticipe les catastrophes li es au d veloppement du trafic a rien ou celles beaucoup plus terribles de l nergie nucl aire que les premi res mar es noires se r pandent et c est tout le droit de la responsabilit civile qui se trouvait en difficult s A quoi bon servirait il si les victimes ne parvenaient pas mettre en uvre ses conditions A quoi bon servirait il si le responsable d sign ne pouvait supporter financi rement la charge de la r paration Devant ce constat d chec ou d impuissance la catastrophe aurait pu tre fatale pour la responsabilit civile ne lui tre qu un malheur Pour une tude d ensemble de la question v notre th se Dommages de masse et responsabilit civile Pr face P Jourdain et avant propos G Viney LGDJ 2006 Biblioth que de droit priv t 472 de laquelle cette intervention est grandement inspir e RISEO 2011 3 104 3 Tel n est pourtant pas le bilan que l on peut dresser aujourd hui de l volution des r gles de responsabilit civile Elle a certes parfois conc d du terrain d autres formes de r paration comme par exemple les fonds d indemnisation qui feront l objet d autres interventions Mais elle est rest e debout permettant ainsi de maintenir entre le responsable et les victimes le lien juridique si n cessaire d s lors qu on tient ce que la r paration ne soit pas d connect e de toute fonction pr
155. des catastrophes humaines la jurisprudence administrative est comme une bo te outils dans laquelle on peut trouver des r gimes de responsabilit pour faute ou sans faute ces derniers ayant toutefois tendance se substituer progressivement aux premiers du fait du vaste mouvement de victimisation du droit que nous connaissons par ailleurs on l a vu par le jeu de l anormalit et de la sp cialit du pr judice les cat gories de victimes indemnis es peuvent tre d finies de fa on plus ou moins ouverte 9 Le probl me se pose toutefois lorsque les victimes que l on souhaite indemniser ne parviennent pas surmonter les obstacles qui se dressent devant elles lorsqu elles doivent actionner les m canismes ordinaires de la responsabilit de la puissance publique Ces obstacles peuvent par exemple tenir la relation de cause effet entre une intervention publique et le dommage 5 Dans ce cas deux questions se posent Faut il toujours exiger cette relation de causalit Le juge est il l autorit ad quate pour en d cider 10 Vouloir aller plus loin dans l indemnisation de victimes de catastrophes c est devoir imaginer de nouveaux syst mes originaux ind pendamment des actions en responsabilit qui peuvent par ailleurs tre engag es contre les auteurs des dommages Pour ce faire c t des r gimes de responsabilit proprement dite dans le cadre desquels S agissant de l indemnisation des
156. des catastrophes naturelles 2 un taux uniforme pour la surprime Cat nat pay e par tout assur le r gime Cat nat est en effet financ par une prime additionnelle appel e surprime calcul e en appliquant un taux unique 12 pour un contrat multirisque habitation 6 pour un contrat d assurance d un v hicule la prime du contrat d assurance de base 3 la garantie de l Etat apport e la Caisse Centrale de R assurance Ainsi l Etat est intrins quement impliqu dans le r gime Cat nat non seulement par la politique publique de pr vention mais par le m canisme assurantiel il apporte sa garantie la r assurance et impose l obligation d assurance et l uniformit du taux de la prime d assurance TI s agit de la partie du co t des dommages exprim e en somme fixe ou en pourcentage que l assur conserve sa charge dans le r glement d un sinistre RISEO 2011 3 84 41 En effet les franchises sont modul es la hausse pour les sinistres situ s dans des communes non dot es d un plan prescrit alors qu elles ont d j fait l objet de plusieurs arr t s cat nat Par exemple dans une commune non dot e d un PPRN inondation et concern e par un troisi me arr t cat nat au titre des inondations les franchises sont doubl es 37 42 Le m canisme est ainsi destin encourager les communes se doter de plans de pr vention des risques En effet l
157. du JAC n 105 Selon ce sp cialiste des infractions non intentionnelles dans l article 121 3 du Code p nal le droit p nal g n ral saisit le risque dans toutes ses dispositions jusqu au risque d lib r Quant au droit sp cial qui se fait l cho de l article pr cit il offre au risque une place mat rielle au travers des d lits classiques d homicide et blessures involontaires pr vus aux articles 221 6 et 222 19 du Code p nal et une place formelle dans l article 223 1 du Code p nal Le fait RISEO 2011 3 15 d exposer directement autrui un risque imm diat La r ponse formelle passe par des conditions tr s restrictives demandant notamment la violation manifestement d lib r e d une obligation particuli re de s curit ou de prudence impos e par la loi ou le r glement 20 Face des situations complexes dans lesquelles des causalit s multiples enchev tr es r v lent en r alit un dysfonctionnement des personnes morales impliqu es la recherche de la responsabilit p nale des personnes physiques est souvent illusoire L entr e en vigueur de la loi du 10 juillet 2000 a modifi la perspective de la responsabilit des personnes morales en cas de d lits non intentionnels vivifiant la th se de leur responsabilit personnelle autonome de celle de leurs repr sentants Une circulaire du Garde des Sceaux du 3 f vrier 2006 privil giant les poursuites contre la seule personne
158. dustrielles Les constatations techniques Bruno VANDEN BERGHE Lieutenant colonel IRCGN R sum L impact d une catastrophe majeure n cessite la r alisation de constatations techniques pouss es compl tant les investigations judiciaires traditionnelles afin de v rifier de toutes les hypoth ses l origine du fait Cette proc dure n cessairement longue et rigoureuse g n re une indispensable compl mentarit judiciaire et technique Aussi situation particuli re moyens exceptionnels cependant les fondamentaux de la criminalistique demeurent efficaces et appliqu s Summary The impact of a major disaster requires the realization of advanced technical observations supplementing the traditional judicial investigations in order to check all the assumptions regarding the origin of the fact This necessarily long and rigorous procedure generates an essential legal and technical complementarity Although some special circumstances deserve exceptional resources the forensics fundamentals still remain effective and applied L il ne voit dans les choses que ce qu il y regarde et il ne regarde que ce qui est d j dans l esprit Bertillon 1853 1914 1 Compte tenu du contexte et de l impact majeur dans de telles situations d ampleur l enqu te va n cessairement faire appel des constatations techniques pouss es compl tant les investigations judiciaires traditionnelles t moignages impliqu
159. e CERDACC EA 3992 R sum La Cour europ enne des droits de l homme impose aux Etats sur le fondement de l article 2 de la Convention l existence d un recours de nature p nale en cas de catastrophes Au titre de l obligation positive proc durale qu elle met ainsi leur charge la Cour exige des autorit s publiques un m canisme de nature p nale quelle que soit le type de catastrophes naturelles ou technologiques se traduisant par l obligation de mener une enqu te officielle effective et l interdiction de ne condamner les responsables que de fa on symbolique Summary The European Court of Human Rights imposes on States on the basis of Article 2 of the Convention the existence of recourse of a penal nature in case of disasters Accordingly to the positive procedural obligation put on them the Court requires from public authorities a mechanism of penal nature whatever the kind of such a disaster natural or technological This procedure imposes an effective official investigation and forbid symbolic condemnation of the culprits 1 Face ceux qui pensent que le juge civil devrait tre le juge naturel des catastrophes ou qui plaident pour une d p nalisation des comportements d imprudence ou de n gligence y compris dans le cadre sp cifique des catastrophes la juridiction strasbourgeoise semble d fendre au contraire la pr minence du juge p nal La forme orale de l expos a t
160. e 2 mais aussi sur le fondement de l article 8 Qu il s agisse de prot ger l environnement la sant ou la vie des personnes les prescriptions de la Cour sont les m mes une telle coh rence s expliquant par l objet de la protection la personne humaine C est son enti re int grit qui doit tre prot g e et le devoir de protection de l Etat ob it aux m mes r gles quelle que soit la disposition de la Convention invoqu e Il est en effet difficile de distinguer entre protection de l environnement protection de la sant et protection de la vie tout d pendant finalement de la gravit de l atteinte la personne une fois que le risque s est mat rialis S il est vrai que l article 2 para t tre la seule disposition invocable en cas de catastrophe c est uniquement parce que cette derni re s est produite et a entra n la perte de vies humaines Dans tous les cas o la catastrophe ne s est pas produite et que l on discute de son ventualit l article 8 est la disposition concern e La jurisprudence rendue est la m me sous chacune de ces deux dispositions et ce qui a t exig pour l observation de l une vaut galement pour le respect de l autre 13 La protection globale de la personne commande une telle solution de m me que l article 1 de la Convention justifie que les obligations nonc es sous une disposition soient transpos es dans les cas relevant d une autre disposition
161. e AZF en septembre 2001 point 6 26 C est en effet la loi du 30 juillet 2003 qui a largi le champ d application de cet art L 515 8 depuis cette loi directement issue de la catastrophe de lusine AZF ces servitudes peuvent s appliquer raison des risques suppl mentaires cr s par une installation nouvelle sur un site nouveau ou par la modification d une installation existante n cessitant la d livrance d une nouvelle autorisation 77 La cr ation des PPRT appara t donc comme l une des cons quences directes de la r alisation d une catastrophe ces plans d limitent autour des installations haut risque un p rim tre d exposition au risque l int rieur duquel diff rents outils sont mobilis s afin d avoir une action sur l urbanisation existante au travers de trois moyens sp cifiques le droit de pr emption permettant une collectivit publique d acqu rir un bien immobilier d s lors que son propri taire souhaite le vendre le droit de d laissement conf rant aux propri taires qui le souhaitent la possibilit d exiger l acquisition de leurs biens par la commune et l expropriation autorisant la personne publique proc der l acquisition forc e d un bien dans un but d utilit publique moyennant une indemnisation pr alable Les PPRT peuvent galement prescrire des actions de protection du b ti sur l urbanisation existante et future afin de prot ger les personnes Loi
162. e de diff rentes mesures limitation des changes confinement afin de faire barrage leur diffusion etc Ces dispositifs concernant les risques sont compl t s par ceux d di s la gestion des crises lorsqu il faut faire face des situations critiques appliquer les plans d urgence et se pr parer une possible et souvent soudaine disproportion entre probl mes et solutions d finition classique de l tat de crise sous l angle de la gestion 4 Cette approche technique et scientifique commande le mode de gestion socio politique des risques et crises qui pour l essentiel revient donc dissuader des ennemis potentiels tout en se pr parant faire la guerre sous l gide des pouvoirs publics de l Etat Des sc narios sont donc envisag s afin que puisse tre organis e la mobilisation de capacit s de connaissance expertise technique et scientifique et de moyens humains mat riels organisationnels dans le cadre de plans qui sont alors les instruments privil gi s de l action publique Lascoumes et Le Gales 2004 Les plans varient certes selon les probl mes consid r s catastrophes naturelles accidents industriels de transport pid mies bio terrorisme mais ob issent tous une m me logique de type militaire Comme dans le cas de l annonce de pand mie grippale H5N1 H1N1 il s agit en effet de RISEO 2011 3 31 disposer de capteurs de vigies p
163. e de l environnement restaient pour une large part inefficaces En effet ces servitudes d utilit publique ne permettaient pas d intervenir sur les tissus urbains situ s proximit des sites industriels existants Il aura fallu une importante catastrophe technologique pour faire voluer les choses et permettre en outre la cr ation d un nouvel instrument de gestion de cette mission d licate les plans de pr vention des risques technologiques PPRT Ces plans sont en effet l un des dispositifs majeurs de la loi du 30 juillet 2003 dite loi Bachelot ou loi Risque intervenue la suite de la catastrophe survenue au sein de lusine AZF le 21 septembre 2001 la loi est d ailleurs 7 Consid rant n 4 de la directive 96 82 CE pr cit e termes soulign s par nos soins TI s agit de la directive 2003 105 CE du Parlement europ en et du Conseil du 16 d cembre 2003 modifiant la directive 96 82 CE du Conseil concernant la ma trise des dangers li s aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses JOUE L 345 du 31 d c 2003 pp 97 105 La directive vise explicitement dans ses consid rants le d versement de cyanure qui a pollu le Danube cons cutivement l accident survenu Baia Mare en Roumanie en janvier 2000 point 3 l accident dans l entreprise de stockage de feux d artifice qui s est produit Enschede aux Pays Bas en mai 2000 point 5 et l explosion de l usin
164. e de s curit sanitaire et des produits de sant Afssaps et bien s r le fabricant du m dicament le groupe Servier sont au c ur du scandale Les liens entre l une et l autre l absence de suivi des effets sanitaires du m dicament les conflits d int r ts des experts des membres de cabinets minist riels ou dans l administration l parpillement 44 Le dispositif de s curit sanitaire en France compte ainsi aujourd hui dix op rateurs nationaux sp cialis s avec des profils h t rog nes agences instituts tablissement et haute autorit certains ayant des pouvoirs de police sanitaire sur le m dicament notamment d autres tant cantonn s l valuation 45 Ainsi par exemple en 2010 l Afssa et l Afsset ont fusionn pour former l Agence nationale de s curit sanitaire de l alimentation de l environnement et du travail Anses 6 Rapport remis le 15 janvier 2011 au ministre de la sant RISEO 2011 3 88 des commissions les allers et venues des responsables entre cabinets administration et industrie pharmaceutique ont conduit un aveuglement collectif 55 Une r forme de la pharmacovigilance est d j annonc e Quelques pistes ont t esquiss es par l IGAS L Inspection observe d abord le poids trop important des conflits d int r ts potentiels d experts contribuant aux travaux de l Afssaps et collaborant avec l industrie pharmaceutique Ainsi l Agence
165. e des nouvelles RISEO 2011 3 13 r alit s du risque il fallait penser installations complexes et non plus machines Et il fallait acter le fait que l on passait des niveaux de risques qualitativement aggrav s Ce qu exprima le vocable de Risque Majeur risque capable d affecter la collectivit environnante bien au del de l enceinte de l usine Les Britanniques pr cis ment furent les premiers utiliser le concept de Major Hazard Judicieusement d ailleurs la commande pass e la commission d enqu te sur l accident de Flixborough avait pr cis dans ses termes de r f rence qu il fallait examiner non seulement ce dernier accident mais bien fous les Flixboroughs potentiels du pays Et le rapport ne manqua pas de souligner que l accident sp cifique aurait t autrement plus catastrophique si l installation avait t situ e en zone urbaine et non ce qui tait exceptionnel en pleine campagne 13 La notion de risque majeur faisait exploser les cadres d analyse en vigueur Il fallait d sormais prendre en compte des potentiels d accidents tout fait consid rables capables de causer des pertes de grande ampleur il fallait s inscrire dans une logique dynamique analyse arbitrage et plus seulement statique norme nomenclature Il fallait plus encore consid rer que le risque sortait d sormais de l enceinte industrielle ce qui posait un probl me de nature poli
166. e international pour se prononcer sur les besoins et contextes locaux voir par exemple Handyside c Royaume Uni arr t du 7 d cembre 1976 s rie A n 24 p 22 48 Lorsque des questions de politique g n rale sont en jeu sur lesquelles de profondes divergences peuvent raisonnablement exister dans un Etat d mocratique il y a lieu d accorder une importance particuli re au r le du d cideur national James et autres c Royaume Uni arr t du 21 f vrier 1986 s rie A n 98 p 32 46 dans lequel la Cour a estim normal que le l gislateur dispose d une grande latitude pour mener une politique conomique et sociale RISEO 2011 3 165 7 A cet gard le degr de pr vention requis d pend de la nature de la catastrophe c est dire pour citer la Cour de l origine de la menace et de la possibilit d att nuation de tel ou tel risque 23 S agissant des accidents d origine humaine particuli rement dans le cas des activit s dangereuses l Etat doit poursuivre un haut degr de pr vention Le risque est en effet pleinement connu On ne comprendrait pas que les autorit s nationales n aient pas su pr venir ou g rer sa r alisation Ainsi dans l arr t Oneryildiz la Cour se montre d autant plus stricte que ni la r alit du danger en cause ni son imminence ne pr taient controverse 24 S agissant des calamit s d origine naturelle exiger de l Etat un trop haut degr de pr v
167. e l tre parait in luctable C est le triomphe de la sensation l tat brut la n antisation cosmique du langage L valuation des pr judices n est pas une addition des sympt mes c est l tude d un tableau clinique devenu fix d finitif Il est possible d envisager un pr judice existentiel ou encore apocalyptique ou un pr judice d angoisse qui tient compte de la particularit du dommage subi Un pr judice sp cifique est ainsi reconnu pour les victimes d attentats et les victimes de l explosion d AZEF Summary The perspective of any catastrophic event opens to the apocalyptic vision The trauma during the disaster is particularly penetrating because of its suddenness It is all the more dangerous as the outcome of destruction of the being seems inevitable It is the triumph of the sensation in the rough the cosmic annihilation of the language The assessment of the damages is not an addition of the symptoms it is the study of a clinical picture become fixed definitive It is possible to envisage an existential or apocalyptic damage or an anxiety damage which takes into account the peculiarity of the undergone damage A specific damage is thus recognized for the victims of attacks and the victims of the AZF explosion 1 L exp rience clinique des th rapies et des expertises de victimes depuis les ann es 1980 m a appris que la catastrophe voque le d sastre brusque effroyable l en
168. e la faute de la victime pourra tre utile mais des conditions tellement strictes qu elle rend l exon ration improbable Les caract res de la force majeure sont requis pour pr tendre une exon ration totale La faute doit tre grave pour qu une exon ration partielle soit admise en cas d atteinte l int grit physique 24 Formul e il y a maintenant pr s de 6 ans la proposition d une responsabilit civile du fait des activit s dangereuses n a pas surv cu au r cent projet de loi du s nateur B teille portant r forme de la responsabilit civile Il faut dire que le rapport d information r dig un an auparavant laissait peu d espoir jugeant que le r gime g n ral de la responsabilit du fait des choses et les multiples r gimes sp ciaux notamment celui de la loi du 30 juillet 2003 relative la pr vention des risques technologiques et naturels et la r paration des dommages taient amplement suffisants pour assurer l indemnisation des victimes Amplement suffisants Sans doute n avait on pas bien mesur quel point le droit fran ais de la responsabilit civile est parfait du point de vue de la probl matique des catastrophes technologiques 25 Bien que le fait des activit s dangereuses ne soit plus l honneur dans ce projet de r forme fran ais il faut souligner qu il le reste dans les projets europ ens d harmonisation du droit de la responsabilit civile qui
169. e la m me fa on d s les premiers instants de la catastrophe Fukushima 2011 Nos syst mes datent des ann es 1980 ils ne sont pas configur s pour traiter des d fis du XXI me si cle 4 Si les d fis nous chappent la question de la responsabilit du Droit est ipso facto pos e conduisant non pas un besoin d ajustement mais bien une exigence d invention Comment juger d une contribution une situation dommageable complexe si l action probl matique est impossible cerner isoler tracer qualifier mesurer avec quelque assurance Qu est ce que la responsabilit lorsque les facteurs sont tous interd pendants les socles de r f rence en proie des processus de liqu faction end miques les ph nom nes singuliers source de coagulations disproportionn es Que devient la notion de l gislation dans un continent o les rep res du pass sont d une pertinence bien improbable 5 Que devient le Droit en univers structurellement chaotique La question n est pas de rajouter quelques chapitres sp cifiques aux Codes en vigueur elle est bien de repenser le d fi pour tenter d inventer des logiques adapt es ou tout au moins des pistes f condes Nous sommes certes bien loin d avoir en main les connaissances n cessaires mais l innovation va devoir ici pr c der largement le savoir assur sous peine d arriver comme la Chouette de Minerve bien tard bien trop tard Comme l a crit K
170. e obligation vaut dans le contexte de toute activit publique ou non susceptible de mettre en jeu le droit la vie comme le pr cise Claire VIAL La protection n est cependant pas toujours la hauteur des esp rances En mati re de pr vention le mieux est parfois l ennemi du bien le risque de profusion normative a t justement voqu Quant aux PPRT le retard dans leur r alisation s accompagne de la perte de comp tences au sein des services de l Etat La pr vention ne doit pas se faire au coup par coup il nous faut adopter un point de vue diff rent et nous a enseign Claude GILBERT il convient d adopter une gestion globale des risques globaux La globalit semble au demeurant tre ici le ma tre mot car Jean VIRET l estime aussi n cessaire dans le domaine de la s curit civile 19 Pour conclure je me r f re Patrick LAGADEC qui me disait nous avons invent pour lancer ces quinze ann es il va nous falloir inventer plus encore et m me bien plus encore ainsi qu Rapha l DRAI lequel nous a mis en garde la fois contre le d ni et contre le d lire Je fais par cons quent le v u que ce colloque stimule de nombreuses volont s pour prolonger notre travail qui a permis de poser les bases d une nouvelle branche du droit RISEO 2011 3 191 Mentions l gales Directeur de la publication Benoit Steinmetz Universit de Haute Alsace Adresse Centre Europ en de r
171. e pr vention ce qu il fit en 1995 15 L encore ce sont bien les grandes inondations de l automne 1992 et pendant l hiver 1993 1994 qui ont conduit l Assembl e nationale se doter d une commission d enqu te sur ces v nements commission dont le rapport nourrira la r flexion du l gislateur et l incitera lors de l adoption de la loi du 2 f vrier 1995 proposer la suppression des PERNP et de diff rents autres dispositifs en les unifiant dans le cadre des nouveaux PPRNP Cette filiation est d ailleurs alors reconnue par le ministre de l Environnement qui relevait devant la repr sentation nationale sur ce sujet il est tr s utile d aller au del du rapport tr s 4 Inondations des 26 et 27 septembre 1981 dans les Alpes Maritimes ayant conduit au d p t sur le bureau de l Assembl e nationale de la proposition de loi n 499 de Mme Louise Moreau en date du 2 octobre 1981 3 Proposition de loi n 528 de M Jean Hugues Colonna Assembl e nationale 5 novembre 1981 cette derni re proposition servit d ailleurs de base la discussion ayant emmen le vote de la loi n 82 600 pr cit e Il est d ailleurs amusant de remarquer que le mode de financement du dispositif finalement inscrit dans la loi est celui qui tait propos dans la proposition n 499 non reprise et non celui figurant dans la proposition n 528 Les dispositions relatives aux PPRNP ont galement t transf
172. e tutelle ou de contr le est engag e 10 17 Ainsi en sanctionnant les abstentions les omissions et les retards le juge administratif a cherch faire peser sur l tat une v ritable obligation de diligence en mati re de sant publique l o les attentes de l opinion publique sont devenues particuli rement fortes Il est vrai qu au moment o le Conseil d tat se pronon ait sur cette dramatique affaire la justice politique avait rapidement montr ses limites au point d ailleurs qu il fallut bient t r viser la Constitution pour rendre plus r aliste la mise en jeu de la responsabilit p nale des ministres 11 Le cr dit des gouvernants tait gravement affect Aussi il est sans doute apparu n cessaire pour le Conseil d tat d accomplir comme une sorte de d marche expiatoire en rendant l tat responsable des n gligences coupables constat es En l esp ce l abandon de la faute lourde tait autant un signe adress aux victimes qui ne pouvaient s accommoder de degr s dans la faute de nature engager la responsabilit de l tat que le symbole d une volont de d clarer ce dernier responsable et coupable CE ass 9 avr 1993 M D n 138653 Leb p 110 AJDA 1993 p 381 p 344 chron C Maug et L Touvet RFDA 1993 p 583 concl Legal Ph le Tourneau Droit de la responsabilit et des contrats Dalloz Action 2010 2011 n 8503 s 19 CE ass 2
173. echerche sur le Risque le Droit des Accidents Collectifs et des Catastrophes 34 rue du Grillenbreit BP 50568 68008 Colmar Cedex D p t l gal parution INPI Le nom Riseo ainsi que Risques Etudes et Observations ont fait l objet d un d p t l Institut national de la propri t industrielle et sont prot g s par les dispositions du Code de la propri t intellectuelle notamment pour ses dispositions relatives la propri t litt raire et artistique et aux droits d auteurs N ISSN 2110 5537 RISEO 2011 3 192
174. eint lont l 5e A i 16 E a r mati re de risques industriels Il n y a cependant pas de contradiction ou d incoh rence avec 13 CEDH aff NERYLDIZ c Turquie 18 juin 2002 JCP G 2002 1 157 obs F SUDRE JDI 2 2003 p 542 note P T Rev trim dr h janvier 2003 n 53 p 261 297 obs C LAURENT voir galement Dr de l environnement mars 2004 chr p 48 D I GARCIA SAN JOSE 14 AJDA 14 mars 2005 Actualit s de la Convention europ enne des droits de homme ao t 2004 janvier 2005 p 541 551 chr par J F FLAUSS AJDA 30 mai 2005 actualit jurisprudentielle p 1133 Europe mars 2005 Comm 105 N DEFFAINS et comm n 106 V LECHEVALLIER 15 La Cour europ enne des droits de l homme a d velopp une jurisprudence relative l obligation proc durale inh rente l article 2 de la Convention exigeant des Etats qu ils m nent une enqu te effective lorsque des individus sont tu s par des agents de l Etat Aff Mc CANN et autres c Royaume Uni 27 septembre 1995 Rev sc Crim 1996 462 obs R KOERING JOULIN KAYA c Turquie 19 f vrier 1998 Recueil des arr ts et d cisions 1998 I p 329 105 Sur le droit la vie et le recours la force meurtri re F SUDRE J P MARGUENAUD J ANDRIANTSIMBAZONIVA A GOUTTENOIRE M LEVINET Les grands arr ts de la Cour europ enne des Droits de l Homme PUF coll Th mis 3 me d 2005 p 104 et s 16 En ce sens notamment J F FLAUSS p
175. ement encadr par la Cour Certains y verront comme d habitude une intrusion malvenue du juge europ en dans le pouvoir d appr ciation des Etats D autres y verront au contraire une chance pour les populations qui sont plus menac es par l inaction des pouvoirs publics que par la survenance des catastrophes En tout tat de cause signalons que l encadrement de la Cour est d pourvu de tout arbitraire de toute fantaisie L interpr tation consensuelle est de mise ici comme ailleurs Les solutions que pr conise le juge europ en s appuient sur le droit de la majorit des Etats parties la Convention ainsi que sur le droit international essentiellement les textes du Conseil de l Europe et de l Union europ enne Ainsi dans l arr t Oneryildiz la Cour fait elle r f rence aux travaux de l Assembl e parlementaire et du Comit des ministres aux conventions sign es dans le cadre du Conseil de l Europe ou encore la l gislation de l Union 17 5 Cet encadrement du devoir de protection par le juge europ en se traduit pour l Etat par le respect d une double exigence d une part choisir un niveau lev de protection de la population 1 d autre part choisir les mesures de protection aptes atteindre un tel niveau D I Le niveau lev de protection de la population 6 L expression niveau lev de protection est emprunt e au vocabulaire de l Union europ enne pr cis
176. ent convient il d effectuer le saut qualitatif de la r paration l indemnisation Jusqu o faut il indemniser A partir de quand n importe t il pas de La loi n 82 600 du 13 juillet 1982 modifi e relative l indemnisation des victimes de catastrophes naturelles art L 125 1 du Code des assurances a fix pour objectif d indemniser les victimes de catastrophes naturelles en se fondant sur le principe de mutualisation entre tous les assur s et la mise en place d une garantie de l tat V gal S nat Rapport d information n 39 oct 2009 sur la situation des sinistr s de la s cheresse de 2003 lequel propose de conserver les caract ristiques fondamentales du r gime d indemnisation en vigueur tout en les am nageant 7 Loi n 2000 1257 du 23 d cembre 2000 relative au financement de la s curit sociale art 53 et le d cret n 2001 963 du 23 octobre 2001 C Guettier L tat face aux contaminations li es l amiante AJDA 2001 p 529 J Hardy La cr ation d un fonds d indemnisation des victimes de l amiante JCP E et A 2001 comm p 605 H Arbousset L amiante la cr ation d un fonds d indemnisation pour canaliser une bombe retardement RRJ 2001 p 873 RISEO 2011 3 74 penser la catastrophe davantage en termes de pr vention du risque Ce sont ces passages d un champ un autre qu il nous a sembl int ressant d tudier car ils nous donnent au fond la mesure
177. ention est inenvisageable La Cour indique d ailleurs que la marge nationale d appr ciation est encore plus tendue dans ce cas dans la mesure o l accident chappe au contr le de l homme 25 Partant la d finition du bon degr de pr vention d pend n cessairement de la connaissance du risque La Cour insiste ainsi dans l arr t Bouda eva sur l imminence d une catastrophe clairement identifiable surtout lorsqu il s agit d une calamit r currente frappant une zone particuli re d habitation ou d utilisation par l homme 26 En l esp ce la survenance et la gravit de la coul e de boue taient pr visibles ce qui permettait d exiger un haut degr de pr vention On peut en d duire qu en l absence de pr visibilit du ph nom ne le degr de pr vention requis peut tre revu la baisse 8 On pourrait voir dans l arr t Bouda eva une application par le juge europ en du principe de pr caution Mais ce serait commettre ici notre avis une l g re confusion entre pr vention et pr caution Rappelons en effet que le principe de pr caution peut exiger une action tatique lorsque des incertitudes subsistent quant l existence ou la port e d un risque Or la pr visibilit de la coul e de boue a t clairement soulign e par la Cour dans l arr t Bouda eva 27 et c est donc le principe de pr vention qui nous semble avoir t appliqu en l
178. eption des membres de ces conseils et commissions ne peuvent sous les peines pr vues l article 432 12 du Code p nal traiter une question dans laquelle elles auraient un int r t direct ou indirect par ailleurs il r sulte de ce m me article que toutes les personnes qu il vise doivent adresser au directeur g n ral de l organisme auquel elles apportent leur concours une d claration annuelle mentionnant leurs liens directs ou indirects avec les entreprises ou tablissements dont les produits entrent dans le champ de leurs travaux ainsi qu avec les soci t s ou organismes de conseil intervenant dans le m me champ Voir par ailleurs CE 27 avril 2011 Association pour une formation m dicale ind pendante FORMINDEP n 334396 de fa on in dite le Conseil d Etat a abrog une recommandation de la Haute Autorit de sant HAS dans le traitement m dicamenteux du diab te pour non respect des r gles de gestion des conflits d int r ts 48 Un sujet au centre des travaux de la Commission de r flexion pour la pr vention des conflits d int r ts dans la vie publique dont le rapport a t remis au Pr sident de la R publique le 26 janvier 2011 institu e par le d cret n 2010 1072 du 10 septembre 2010 La Commission de r flexion pour la pr vention des conflits d int r ts dans la vie publique tait charg e de faire toute proposition pour pr venir ou r gler les situations de conflit d int r ts dans lesquelles pe
179. er comment travers ce questionnement est diversement envisag e la r partition des b n fices et inconv nients des responsabilit s aff rentes Bibliographie Becerra S Peltier A 2009 dir Risques et environnement recherches interdisciplinaires sur la vuln rabilit des soci t s Paris L Harmattan Beck U 1986 trad 2001 La soci t du risque Paris Aubier Boin A Comfort L et Demchak C Eds 2010 Designing Resilience for Extreme Events Sociotechnical Approaches Pittsburgh University Press Chateauraynaud F et Torny D 1999 Les Sombres pr curseurs Une sociologie pragmatique de l alerte et du risque Paris ditions de EHESS coll Recherches d histoire et de sciences sociales Callon M Lascoumes P et Barthe Y 2001 Agir dans un monde incertain Essai sur la d mocratie technique Paris Seuil Ewald F 1986 L Etat providence Paris Grasset Gauchet M 1985 Le d senchantement du monde Une histoire politique de la religion Paris Gallimard Gilbert C 1992 Le Pouvoir en situation extr me Catastrophe et politique Paris L Harmattan Gilbert C Bourdeaux I et Rapha l L La r silience un enjeu politique L approche fran aise du risque de pand mie grippale HSN1 T lescope vol 16 n 2 2010 Godard O Henry C Lagadec P et Michel Kerjean P 2002 Trait des nouveaux risques Pr caution crise assurance Paris Gallimard Hermitte M A 1997
180. ervice d aide et collaborer avec ce service dans le cadre de partenariats locaux 36 La victime doit pouvoir tre accompagn e dans toutes les phases du processus d indemnisation de la constitution du dossier au versement de l indemnisation en passant par l expertise et la transaction Un tel service doit tre pluridisciplinaire pour permettre d aider la victime tant sur le plan juridique que psychologique ou social Proposition n 8 propos des recours subrogatoires 37 Il appara t n cessaire de syst matiser les recours La solidarit nationale ne devrait supporter la charge d finitive des indemnisations que dans les hypoth ses d auteurs inconnus insolvables et non assur s d inclure les fonds dans le cercle des cr anciers privil gi s de g n raliser le droit pour tous les fonds de se constituer partie civile devant les juridictions r pressives pr rogative reconnue au FGTI Ces trois propositions sont d velopp es dans la quatri me partie du rapport d finitif RISEO 2011 3 130 Proposition n 9 Financement des fonds 38 L h t rog n it des modes de financement s explique par l histoire de la cr ation de chaque fonds Mais il serait opportun de r fl chir un mode de financement unique qui traduirait les principes de solidarit et de responsabilit mis en uvre par ces institutions 39 Nous proposons une g n ralisation d un des modes de financement du FGAO pr vu
181. es comit s de suivi ce double regard pratique d abord et th orique ensuite I Le regard pratique 4 L analyse des exp riences d un r glement amiable d indemnisation r alis dans le cadre de comit de suivi notamment pour Furiani et AZF permet de d gager des conditions d efficacit de la mise en place d un tel dispositif Ces conditions tiennent aux acteurs au degr de coop ration qu ils peuvent atteindre et l tendue du r glement amiable RISEO 2011 3 114 5 Du point de vue des acteurs du r glement amiable le comit de suivi va jouer le r le d une instance de concertation en vue de l laboration d un r glement amiable de l indemnisation Au sein de cette instance de concertation chacun prend sa place et apporte ses comp tences La pr sence du Minist re de la Justice est essentielle car l implication de l institution judiciaire au sein des comit s appara t comme un soutien important des pouvoirs publics la fois logistique et financier Et elle offre a priori aux victimes la garantie d un contr le sur la qualit de l indemnisation qui pourra tre propos e Inutile de s tendre sur l importance d une participation active des responsables m me potentiels et de leurs assureurs Quant aux structures repr sentatives des victimes elles facilitent l harmonisation et la coh rence de l information diffus e aux victimes et les conseillent Elles sont en mesure de superviser l
182. es dispositifs d indemnisation mais aussi des dossiers individuels Et le cas ch ant elles peuvent administrer un fonds d aide d urgence aux familles de victimes Cf Tunnel du Mont Blanc La collaboration des avocats est galement pr cieuse Il est utile de les associer en amont pour d finir les proc dures et les niveaux d indemnisation de sorte qu en aval ils seront en mesure de s engager favoriser les proc dures amiables Enfin autre gage d efficacit de la concertation men e au sein des comit s de suivi c est l implication des principaux organes de d cision des assureurs FFSA GEMA Parce qu ils permettent d associer l ensemble de la profession au dispositif Mais aussi parce qu ils sont en mesure de mobiliser d importants moyens soit pour la constitution d organes de crise soit pour la cr ation de cellules sp ciales charg es de la gestion des dossiers soit encore pour une mobilisation de leurs r seaux d experts D un point de vue logistique leur participation est d terminante ce que l exp rience d AZF a r v l un niveau jamais atteint Une fois le dispositif de r glement amiable mis en place le comit de suivi peut encore assurer le bon d roulement des proc dures amiables d indemnisation valuer le bon fonctionnement ou les difficult s du processus d indemnisation et enfin valider les mod les de formulaires utilis s au cours des proc dures amiables
183. europ en des autorit s devant les r aliser pour am liorer les changes d informations et la formation des enqu teurs 7 Plus sp cifiquement en mati re de pollution maritime le naufrage du p trolier Erika au large de la Bretagne le 12 d cembre 1999 suivi de celui du Prestige le 13 novembre 2002 au large du nord ouest de l Espagne ont initi en plus d un durcissement de la l gislation p nale 22 Der 7 is E93 fran aise une vaste refonte en trois tapes de la r glementation au niveau europ en Le 7 V Isabelle BON GARCIN L volution du droits des transports en Europe propos conclusifs lors du S minaire international de l Union des avocats europ ens du 12 octobre 2007 Marseille Revue de Droit des Transports 2008 Etude n 1 8 V Michel AYRAL La Communaut Europ enne et le transport a rien in Les Petites Affiches n 22 du 30 janvier 2003 pp 26 36 et Xavier LATOUR Les enjeux de la s curit et de la s ret des transports a riens au regard du Droit Communautaire in La s curit et la s ret des transports a riens op cit pp 13 et ss Directive n 94 56 JOCE n L 319 du 12 d cembre 1994 et Olivier FERRANTE Les objectifs de l enqu te technique in La s curit et la s ret des transports a riens op cit pp 111 et ss 2 R glement europ en n 996 2010 sur les enqu tes et la pr vention des accidents et des incidents dans l aviation civ
184. faillances dans la gestion du risque depuis le d cret du 17 ao t 1977 v CE ass 3 mars 2004 Botella et Xueref pr c RISEO 2011 3 82 professionnels Elles ont donc une vertu p dagogique l gard des administrations comp tentes en mati re d valuation et de pr vention des risques Elles ont d ailleurs contribu accro tre par la suite les contraintes pesant sur celles ci dans le domaine de la sant publique o entre autres les pouvoirs publics ont effectivement manifest un volontarisme en faveur du d veloppement de la pr vention IL Le passage de l indemnisation la pr vention par la puissance publique 35 L ampleur du drame de l amiante a montr que la pr vention contre les risques d expositions des substances dangereuses devait tre d velopp e Comment les pouvoirs publics ont ils op r On constate que tant t les politiques publiques en mati re de pr vention se combinent avec celles visant indemniser les victimes A tant t les politiques publiques en mati re de pr vention tendent l institutionnalisation de celle ci sous la forme d organismes divers dot s de statuts B A L adoption de solutions combinant indemnisation et pr vention 36 Si l on prend l exemple des mesures contribuant la pr vention contre les al as naturels deux dispositifs particuliers entre autres retiennent l attention il s agit du fonds de pr vention des risques naturel
185. fectively those who are genuinely responsible for these disasters 1 Le droit des transports tant un foyer vivant de la technique juridique l exigence de s curit aujourd hui inh rente toute client le est d abord apparue dans ce domaine qui r git une activit par essence dangereuse et al atoire et continue d y rev tir une importance extr me Selon la distinction classiquement admise la s curit a pour objet de g rer les risques pouvant porter atteinte la vie humaine aux biens et l environnement alors que la Phrase crite par Ren RODIERE dans la pr face de son Trait de Droit des Transports et cit e par L opold PEYREFITTE Quelques aspects de la jurisprudence en mati re de transport in Etudes offertes Ren Rodi re Paris Dalloz 1981 pp 439 472 Christophe PAULIN L al a dans les transports Revue de Droit des Transports 2010 Rep re n 6 3 Martine REMOND GOUILLOUD Le contrat de transport Paris Dalloz coll Connaissance du droit 1993 p 10 RISEO 2011 3 91 s ret a elle pour objet de pr venir les actes illicites contre les personnes et les biens L importance de la s ret est donc depuis une quinzaine d ann es une tendance r currente du droit des transports ce qui peut expliquer que le Centre Europ en de Recherche sur le Risque le Droit des Accidents Collectifs et des Catastrophes CERDACC soit en quelque sorte cong nita
186. fer la panique la trag die la fin du monde l apocalypse 2 La mise en perspective de tout v nement catastrophique ouvre la vision apocalyptique La catastrophe c est l extraordinaire connotation de monstrueux qui surgit dans les actes et manifestations ordinaires de la vie un parcours autoroutier un voyage en chemin de fer une travers e en bateau un vol d avion les courses dans un grand magasin un RISEO 2011 3 132 match de football C est ce surgissement qui fait effet de r v lation apocalyptique Ce n est pas seulement l affirmation brutale de la pr minence de la mort dans la vie qui elle a lieu r guli rement au cours de nos existences C est une vision autre ne pouvant concerner que la conscience du groupe L apocalypse n est pas l addition des destins individuels l talement en plus ou moins grand nombre des morts la multiplication des drames personnels c est une ouverture terrorisante D La clinique 3 Pour illustrer cette partie clinique voici quatre exemples extraits d expertises et un t moignage de victime d attentat 4 Anne Marie Toronto 2005 Lors de l accident Anne Marie tait plac e l avant de l avion derri re le cockpit L avion ne pouvait se poser cause d un orage de fin du monde le ciel tait noir l attente interminable l atterrissage elle a t tr s secou e Elle a t alors d connect e est rest e fig e n entendant m
187. ficiles Those in authority must retain the public s trust The way to do it is to distort nothing to put the best face on nothing to try to manipulate no one Leadership must make whatever horror exists concrete Only then will people be able to break it apart 65 La reconstruction jusqu pr sent c tait l une phase ultime qui impliquait op rateurs assurances services sociaux D sormais l ampleur de la t che l ampleur des impact va faire de la vitesse de r cup ration un facteur d cisif de la sortie de crise ce qui suppose que la dimension reconstruction ait t int gr e tr s en amont dans le design des syst mes Et m me en cas d anticipation exemplaire la question sera moins le retour RISEO 2011 3 27 l tat ant rieur mais la discussion et le choix d options pour des futurs voulus 66 La pr paration When training Federal officials should not shy away from exercising worst case scenarios that break our homeland security system The White House Nous sommes l aux antipodes de toutes nos pratiques d exercices dont la fonction quasi unique le plus souvent consiste v rifier la capacit des participants techniques appliquer les protocoles voulus sur des sc narios classiques avec une touche de communication m diatique puisque c est d sormais le point de plus en plus dominant Il conviendrait d ajouter ces r p titions l mentaires pour
188. i de les faire cesser par la distribution des secours n cessaires RISEO 2011 3 45 25 La d marche de s curit civile n a pas d autre objectif Elle se d cline en quatre tapes compl mentaires la pr vention la pr vision la gestion op rationnelle la gestion post op rationnelle 26 Les 2 premi res s inscrivant dans une logique d anticipation les deux derni res dans une logique de gestion de la situation A l imp ratif d anticipation 27 La pr vention reposait et repose encore sur des polices administratives sp ciales qui subordonnent l exercice de certaines activit s au respect de normes techniques ayant pour but de renforcer la s curit du b timent ou de l installation Elles s inscrivent dans une proc dure de d claration ou d autorisation Tel est le cas de la police des ERP ou des IGH ou encore de la police des installations class es pour la protection de l environnement Les PPR sont venus s y ajouter 28 La pr vision recouvre deux aspects le premier consiste renforcer la vigilance d abord en informant la population sur les risques et les conduites tenir en cas de survenance de l v nement confinement vacuation ensuite en mettant en place des syst mes de surveillance comme pour les crues ou la d fense de la for t contre l incendie et des dispositifs et proc dures d alerte et de diffusion de consignes le second est relatif au d veloppement de la p
189. iction pour les recours contre le r glement amiable permettrait de fixer au plus vite et de mani re unifi e les points de la proc dure qui m ritent d tre claircis notamment quant au niveau des offres d indemnisation manifestement insuffisantes V aussi notre th se Dommages de masse et responsabilit civile Pr face P Jourdain et avant propos G Viney LGDJ 2006 Biblioth que de droit priv t 472 RISEO 2011 3 119 L indemnisation par les fonds de garantie Anne D HAUTEVILLE Professeur m rite de droit priv l Universit de Montpellier 1 Mon intervention s int gre dans le deuxi me th me abord le premier jour du colloque savoir r parer les catastrophes la responsabilit et l indemnisation dans le cadre d une table ronde consacr e l volution du droit de la r paration au regard de la catastrophe De quoi s agit il 2 L indemnisation par les fonds de garantie consiste en une r paration p cuniaire par le versement d une somme d argent sens e r parer partiellement ou totalement les pr judices cr s par le dommage R parer par de l argent ce qui est le plus souvent irr parable dans le cadre d atteintes la personne de la victime utilise une fiction difficile expliquer et faire admettre aux victimes la fiction qu il peut tre valu un quivalent financier l importance du dommage subi et que la somme d
190. icult prendre en compte les vuln rabilit s d ordre organisationnel alors qu elles sont l origine d un grand nombre d accidents majeurs seule la question des erreurs humaines tant v ritablement mise sur l agenda De m me dans le domaine des risques naturels semble t il encore difficile de concevoir que les v nements naturels sont l occasion de l activation de vuln rabilit s de tout ordre territoriales urbanistiques techniques et scientifiques politiques qui contribuent fortement constituer le risque On retrouve les m mes difficult s avec les crises dont on imagine a priori encore mal qu elles puissent tre g n r es par les dispositifs mis en place pour y faire face notamment par les articulations souvent probl matiques entre expertise et d cision Hermitte 1997 Roqueplo 1997 Et ce malgr les divers travaux montrant aussi bien pour les crises associ es des accidents industriels des v nements naturels qu des menaces sanitaires que c est surtout en interne au sein m me des organisations charg es d instruire ces questions qu il faut chercher les principales causes des probl mes rencontr s Prendre en compte les vuln rabilit s internes est galement difficile sur le plan de l action puisque tant en mati re de pr vention des risques que de gestion des crises les acteurs se tournent spontan ment vers l ext rieur vers les entit s c
191. ide la mesure des pr judices subis ont conduit les pouvoirs publics mettre en place des m canismes originaux de prise en charge des victimes de l amiante Deux fonds sp cifiques ont donc t cr s par le l gislateur d une part le fonds de financement de cessation anticip e d activit des travailleurs de l amiante FCAATA cr par l article 41 de la loi de financement de la s curit sociale pour 1999 23 qui conduit accorder une p riode de retraite plus longue certains salari s dont l esp rance de vie est potentiellement r duite par leur exposition l amiante en leur permettant de cesser leur activit d s cinquante ans d autre part le fonds d indemnisation des victimes de l amiante FIVA qui a pour vocation d indemniser rapidement et int gralement les victimes de l amiante 24 mis en place par l article 53 de la loi de financement de la s curit sociale pour 2001 Depuis sa cr ation et jusqu au 31 d cembre 2008 le FIVA a indemnis environ 45 000 victimes 26 30 Comment ces fonds sont ils financ s En vertu de l article 41 de la loi de financement de la s curit sociale pour 1999 les ressources du fonds de cessation anticip e d activit des travailleurs de l amiante sont constitu es d une contribution de l tat qui prend la forme d une fraction des droits sur les tabacs et d une contribution de la branche Accidents 7 Loi n 98
192. if plafonnait 0 024 ibid p 82 Conseil d Etat L Urbanisme pour un droit plus efficace La doc fr 1992 p 54 RISEO 2011 3 64 r 66 de vie et au pire provoquent ou accentuent des catastrophes dans lesquelles la survie de vies humaines est en cause Les efforts actuels visant am liorer les conditions d exercice du contr le de l galit ne semblent toutefois pas devoir modifier consid rablement ce triste 67 constat 28 L insuffisance r side alors dans le fait que si les catastrophes les unes apr s les autres r troagissent bien sur les dispositions d terminant les conditions d utilisation des sols et conduisent l volution de celle ci il semble toutefois que cet lan ne se traduise que tr s imparfaitement sur le terrain Or ces limites structurelles qui viennent d tre envisag es s ajoutent d autres limites structurelles cette fois ci B Les limites structurelles 29 Le constat s impose ici en d pit du fait que la l gislation d urbanisme se soit vue continuellement modifi e au gr des catastrophes afin de pr venir leur survenance force est de constater que cet difice pr sente encore d importantes lacunes structurelles Plus graves sans doute que les pr c dentes ces limites r sultent tant de la norme d urbanisme elle m me et de ses conditions d laboration que d une insuffisante prise en compte de la notion m me de risque 30 Le dispo
193. ile JOUE n L 295 du 12 novembre 2010 p 35 commentaire Lo c GRARD Accidents a rien des enqu tes plus ind pendantes le droit des victimes mieux consid r s Revue de Droit des Transports 2011 comm 13 l Loi n 2004 204 du 9 mars 2004 J O Lois et D crets 10 mars 2004 p 4567 Jacques Henri ROBERT Pollution par les rejets polluants des navires Environnement 2004 comm 45 RISEO 2011 3 94 paquet Erika I entr en vigueur le 22 juillet 2003 a mis en place un calendrier sp cifique d limination des navires simple coque et renforc le contr le des Etats du port il encadrait plus s v rement les activit s des soci t s de classification en red finissant leurs missions ainsi que celles des ship manager tandis que se trouvait remis en cause le syst me du vetting auto contr le des soci t s p troli res sur leurs navires Le paquet Erika II a augment la surveillance des trafics et cr en 2002 1 Agence Europ enne pour la S curit Maritime E M S A Le paquet Erika III a l instar du droit a rien renforc l ind pendance des enqu tes avec un r seau europ en des autorit s devant les r aliser pour am liorer les changes d information la formation des enqu teurs et le contr le des navires par l Etat du port L on note aussi la mise en place d un syst me communautaire de suivi du trafic des navires et des informations
194. illeurs les difficult s li es l tablissement du lien de causalit en cas de catastrophe ont conduit le s nateur Pierre Fauchon proposer un largissement de l infraction de d lit caus autrui laquelle se passe de dommages et donc de causalit Les motifs de la proposition de loi n 223 13 janvier 2011 font r f rence aux risques industriels 37 Quoi qu il en soit le droit interne ne peut pas appr hender l int gralit des RISEO 2011 3 20 risques et les effets de leur r alisation lesquels ne s arr tent pas aux fronti res tatiques 38 Toute avanc e doit tre constamment consolid e et c est l d ailleurs une dure loi de la s curit En mati re de droit pr cis ment il serait aujourd hui fort pertinent de consacrer des efforts de recherche des questions comme e Quel avenir pour la coop ration transfrontali re e Faut il se limiter la d marche fran aise en mati re de PPRT e Une harmonisation europ enne de la nomenclature des pr judices corporels est elle possible II XXI me si cle les risques hors cadres le Droit en Terra Incognita 39 S il fallut faire un saut dans les conceptions en vigueur en mati re de risque dans les ann es 1970 la rupture appara t encore bien plus imposante aujourd hui Les bouleversements actuels vont obliger inventer des rep res la fois th oriques et pratiques en rupture vont exposer une grande i
195. impossibles 15 Au moment de l expertise c est la r p tition qui caract rise la r action psychique au traumatisme La r p tition se rep re dans la rem moration passive de l v nement dans RISEO 2011 3 138 une mise en sc ne fantasmatique dans les peurs l vocation de certains d tails ou d l ments rappelant la catastrophe et surtout dans les r ves les cauchemars 16 Les troubles s quellaires les plus fr quents sont domin s par l angoisse avec toutes les manifestations qui en sont la cons quence en particulier au niveau des r actions somatiques c ur tube digestif par exemple L angoisse a comme corollaire la neutralisation des manifestations du d sir troubles du langage avec difficult relationnelle humeur d pressive avec difficult faire entreprendre sexualit quasiment impossible et plaisir ni y compris le plaisir d exister 17 L valuation n est pas une addition des sympt mes c est l tude d un tableau clinique devenu fix d finitif permanent 18 Les pr judices temporaires e la p riode de d ficit fonctionnel temporaire est fonction de la gravit et de la dur e des troubles psychiques L emprise sur le temps n est pas sp cifique des catastrophes e l angoisse majeure angoisse de n antisation culmine en cette premi re p riode et constitue l essentiel du poste de pr judice appel souffrances endur es Tous les travaux ac
196. incent CORREIA L indemnisation des familles au regard du droit de la consommation br silien exit les conventions internationales note sous l arr t de la 48 chambre civile de l Etat de Rio de Janeiro du 11 mars 2010 in Revue de Droit des Transports 2010 Etude n 5 76 R glement europ en n 889 2002 JOUE n L 140 du 30 mai 2002 77 Christophe PAULIN La discordance des r gimes d indemnisation des victimes d accidents de transport Revue de Droit des Transports septembre 2009 pp 1 2 78 J O Lois et d crets 14 juillet 1992 p 9457 7 Directive n 90 314 JOCE n L 158 du 23 juin 1990 8 Cass Civ 1 28 octobre 2003 Les Petites Affiches n 255 du 23 d cembre 2003 pp 11 20 note Pascal ANCEL La loi applicable la responsabilit d une agence de voyages l gard des proches du client d c d Yannick DAGORNE LABBE La mise en uvre de l article 23 de la loi du 13 juillet 1992 concernant la responsabilit de l agence de voyages note sous C A Paris 9 mai 2000 et C A Paris 8 juin 2000 D 2000 p 840 842 RISEO 2011 3 103 Regard du civiliste sur la responsabilit civile l aune de la catastrophe Anne GUEGAN LECUYER Ma tre de conf rences en droit priv l Universit Paris I 1 A quelque chose malheur est bon Ce proverbe qui affirme la possibilit a priori d concertante de trouver des bons c t s au malheur pourrait bien servir d crire
197. industrielle 43 La globalisation nous avons conserv des visions locales il va nous falloir comprendre que les ph nom nes sont d sormais rapidement globaux La sacrosainte ind pendance des risques sur laquelle sont fond s nos outils essentiels va devenir une miraculeuse exception 44 Les r seaux nos activit s sont toutes d pendantes du fonctionnement imbriqu de vastes r seaux vitaux Une faille majeure a d sormais des effets syst miques La vitesse en quelques heures le SRAS passe de Hong Kong Toronto en quelques minutes voire dizaines de secondes une coupure lectrique ou d Internet peut mettre un continent dans le noir Le 5 mai 2010 un probl me informatique Wall Street faisait s vaporer 700 milliards de dollars en 7 millisecondes 45 L ignorance l incertitude tait notre stimulant compagnon de route nous voici confront s autrement plus s v re Le probl me n est plus de savoir ce qui n est pas encore tout fait connu mais de pouvoir discerner ce qui dans nos connaissances peut encore avoir de la pertinence 46 L hypercomplexit nous avons t form s compartimenter les domaines apporter des solutions optimales chaque parcelle de difficult d ment isol e Nos plans de crise tout particuli rement sont le plus souvent pens s pour des situations bien s ri es Nous voici aux prises comme lors de Katrina avec des enchev trements de d
198. ing a rien en raison d un vol trop basse altitude faisant trois morts a donn lieu a un jugement de 1 instance et un arr t d appel Etaient pr venus et ont t condamn s le Pr sident de l a ro club de Mulhouse organisateur du meeting a rien l agent d exploitation qualifi du service navigation d Air France le commandant et les pilotes Le crash du Concorde Gonesse le 25 juillet 2000 s est lui pour l heure sold par un jugement de 1 instance dans lequel se sont retrouv s impliqu s un cadre de la D G A C mais aussi Continental Airlines en tant que personne morale et deux de ses employ s la compagnie se voyant reprocher le fait qu un de ses appareil ait perdu une lamelle de titane sur la piste ayant 5 Cass Civ 1 28 mai 2002 Bull I n 150 et Revue Fran aise de Droit A rien et Spatial 2002 pp 325 327 C A Versailles 10 mars 2004 reproduit in Revue Fran aise de Droit A rien et Spatial 2004 pp 109 112 55 T G I Colmar 7 f vrier 1996 reproduit in Revue Fran aise de Droit A rien et Spatial 1996 6 T G I Evry 18 mars 1994 reproduit in Revue Fran aise de Droit A rien et Spatial 1994 pp 484 488 ST T G I Colmar 7 novembre 2006 Marie France STEINLE FEUERBACH Crash du Mont Sainte Odile absence de responsabilit p nale J A C n 69 d cembre 2006 et Crash du Mont Sainte Odile les responsabilit s civiles J 4 C n 70 janvier 2007 C A Colmar 14
199. ique ou non susceptible de mettre en jeu le droit la vie 9 On l aura compris rien d tonnant ce que la Cour fasse peser sur les Etats le devoir de prot ger la population contre les catastrophes Les arr ts Oneryildiz et Bouda eva ont pr cis qu il s agissait de prot ger non seulement la vie des personnes mais aussi leurs biens sur le fondement de l article 1 du Protocole n 1 Ces arr ts ont galement soulign le lien troit existant entre l article 2 et l article 8 de la Convention en faisant r f rence la n cessaire protection de l environnement des personnes 10 Il faut dire que ce lien avait d j t mis en lumi re dans l arr t L C B 11 lorsque la Cour avait compar son raisonnement en l esp ce celui qu elle avait men dans l arr t Guerra e a c Italie du 19 f vrier 1998 12 4 CEDH 23 mars 1995 Loizidou c Turquie req n 15318 89 93 CEDH 29 avril 2002 Pretty c Royaume Uni req n 2346 02 37 Sur l importance de la personne humaine dans la jurisprudence europ enne V M LEVINET Les pr suppos s id ologiques de la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de l homme LPA 22 d cembre 2010 n 254 p 9 Le professeur Levinet qualifie la personne humaine de valeur supr me de la Convention dans la mesure o parmi les valeurs de l ordre public europ en figurent la pierre angulaire de toute soci t que repr sen
200. ir sans pouvoir n opposer aucune r sistance et ceci toujours dans ce silence pesant de mort avec une impression que les faits se d roulaient au ralenti vitesse r duite J tais dans les airs sans pouvoir rien faire dans le noir Au bout d un moment je me sens retomber et c est seulement ce moment l que le silence s interrompt et que des g missements des cris des appels mais aussi des bruits d chappements et des odeurs de gasoil apparaissent Nous sommes dehors sur la route en pleine campagne sans aucune lumi re Je remonte dans le bus par l endroit o nous sommes descendus et l vision d horreur c est l que j ai vraiment pris conscience de l ampleur de l accident en montant je vois vers l avant le guide gisant sans vie le visage ensanglant l int rieur dans un chaos terrible je distingue uniquement des silhouettes g missantes du fait de l obscurit et de l enchev trement de si ges qui s amonc lent de ci de l 7 Mont Saint Odile 1992 RISEO 2011 3 134 Quand mon mari est d c d le 20 janvier 1992 je ne me suis dout e de rien Il tait parti pour trois jours comme pratiquement chaque semaine Je ne regardais pas la t l vision je suis all e me coucher t t Victor m avait appel e juste avant l embarquement mais pas l arriv e J ai pens qu il tait all au restaurant avec ses coll gues Le portable n existait pas il tait moins facile de communiquer Le matin du 21 j
201. ire concern s et des gendarmes du transport a rien est tout fait capable de r aliser la totalit de l instruction n cessaire Apr s une longue pratique de la chose mon pronostic est que cette formule serait bancale et am nerait encore plus d insatisfaction des diff rentes Parties concern es Il faudrait quand m me que dans ce pays h ritier du si cle des Lumi res on arr te de faire sans arr t des textes nouveaux sans se donner la peine d appliquer compl tement les textes qui existent d j Cela fait plus de 11 ans maintenant que l obligation du principe du contradictoire dans la proc dure p nale existe et figure dans les textes applicables Attelons nous plut t ensemble ce que cela devienne une r alit RISEO 2011 3 153 18 Comme rappel en d but d expos l application compl te et rigoureuse du Principe du contradictoire est la base de la satisfaction des divers intervenants y compris de nationalit trang re dans les expertises civiles commerciales et administratives On doit donc mon avis s inspirer de cet tat de fait en plus de l injonction l gislative de la Loi de juin 2000 d j cit e On doit donc ensemble trouver les voies et moyens appropri s pour tendre de fa on r solue et pragmatique l application pratique du principe du contradictoire au sein de l expertise p nale RISEO 2011 3 154 Le traitement judiciaire des catastrophes in
202. ises en compte mais de mani re limit e conceptuellement parlant et sans jamais tre mises sur le m me plan que les al as L objet de cette contribution est de s interroger sur la difficult que l on prouve penser les risques et les crises travers les vuln rabilit s malgr le d veloppement d une r flexion en ce sens au sein des sciences humaines et sociales D Une figure dominante les risques exog nes 2 Dans le langage courant mais galement dans un ensemble d crits scientifiques administratifs politiques journalistiques il est habituel de consid rer que la population la soci t sont expos es aux risques et que les autorit s les experts leur font face ainsi qu aux crises qu ils peuvent provoquer Le pr suppos de l ext riorit des risques et des crises est li la focalisation sur les diff rents types d al as ph nom nes naturels accidents technologiques virus d r glements climatiques consid r s comme faisant le risque ou en tout cas l essentiel Divers types d al as sont donc assimil s des ennemis Gilbert 1992 y compris ceux dont le caract re anthropique est pourtant clairement av r comme dans le cas des risques technologiques Je remercie Laurence Rapha l MSH Alpes pour l ensemble de ses remarques et suggestions RISEO 2011 3 30 3 L ext riorisation des risques et des crises est au fondement d un mode de
203. isque malgr la mont e en charge du dispositif celle ci est rest e autour de 30 millions d euros AN Rapport d information n 2090 18 nov 2009 pr c p 47 2 De 2001 2008 le montant total des dotations s est lev 2 3 milliards d euros En vertu du premier alin a de l article 53 de la loi de financement de la s curit sociale pour 2001 le FIVA est subrog due concurrence des sommes vers es dans les droits que poss de le demandeur contre la personne responsable du dommage ainsi que contre les personnes ou organismes tenus un titre quelconque d en assurer la r paration totale ou partielle dans la limite du montant des prestations la charge desdites personnes CE ass 3 mars 2004 Ministre de l emploi et de la solidarit c Bourdignon CE ass 3 mars 2004 Ministre de l emploi et de la solidarit c Botella CE ass 3 mars 2004 Ministre de l emploi et de la solidarit c Xueref CE ass 3 mars 2004 Ministre de l emploi et de la solidarit c Thomas aff n 241150 241151 241152 241153 3 Pour la p riode ant rieure 1977 date laquelle l tat a pris un certain nombre de mesures r glementaires sp cifiques l amiante il est reproch l tat de ne pas avoir pas pris les mesures n cessaires l valuation du risque v CE ass 3 mars 2004 Bourdignon et Thomas pr c 1 Pour la p riode post rieure 1977 la carence fautive de l tat tient des d
204. issance publique raison des faits ou agissements commis par l administration fran aise dans l application de ces actes entre le 16 juin 1940 et le r tablissement de la l galit r publicaine sur le territoire continental que tout au contraire les dispositions pr cit es de l ordonnance ont en sanctionnant par la nullit l ill galit manifeste des actes tablissant ou appliquant cette discrimination n cessairement admis que les agissements auxquels ces actes ont donn lieu pouvaient rev tir un caract re fautif 19 On est pass ainsi d un r gime d irresponsabilit de la puissance publique un r gime de responsabilit pour faute particuli rement stigmatisant lequel s est ajout aux diff rentes mesures prises depuis la fin de la seconde guerre mondiale tant sur le plan indemnitaire que symbolique qui ont r par autant qu il est possible l ensemble des pr judices ainsi que l a reconnu le Conseil d Etat lui m me dans un avis rendu en 2009 14 5 CE ass 12 avr 2002 M Papon n 238689 AJDA 2002 p 428 423 chron M Guyomar et P Collin LPA 2002 n 106 p 12 concl Boissard 13 CE ass 4 janv 1952 px Giraud Leb p 14 CE sect 25 juill 1952 Dlle Remise Leb p 401 CE ass avis 16 f vr 2009 Mme Hoffman Glemane n 315499 RFDA 2009 p 316 concl F Lenica AJDA 2009 p 589 chron S J Li ber et D Botteghi RISEO 2011 3 T1 position qui es
205. istophe REGNARD lequel face la technicit des affaires d fend l id e d un p le de comp tence Enfin au moment du proc s le r le des experts dans la proc dure est consid rable et Claude GUIBERT attire notre attention sur un point essentiel Si la proc dure p nale est d sormais contradictoire l expertise proprement dite ne l est pas Voil un beau sujet de r flexion pour les processualistes 14 Quelques pistes de r forme de la responsabilit p nale pour infractions non intentionnelles m ritent par ailleurs d tre mentionn es Je commencerai par l id e du s nateur Pierre Fauchon d largir le d lit de risques caus s autrui aux fautes d imprudence graves Le 9 octobre 2010 lors d un colloque sur La responsabilit p nale par imprudence l preuve des grands catastrophes au Grand Palais du Luxembourg Yves MAY AUD tait intervenu en r ponse au s nateur Pierre Fauchon Aujourd hui Colmar le Professeur constate que seule la r pression p nale est m me de satisfaire au sentiment g n ral voulant que justice n est acquise qu partir du moment o sont recherch es des responsabilit s individuelles Il souligne que si les qualifications p nales ne manquent pas en cas de catastrophe elles peuvent parfois s av rer d un maniement d licat et tre l objet de strat gies de pr toire mettant les magistrats au c ur d un arbitrage difficile 15 En ce qui concerne la
206. it tablir en fonction de l irradiation et de la contamination re ues et du d lai dans lequel l affection a t constat e une liste non limitative des affections qui sauf preuve contraire sont pr sum es avoir pour origine l accident Pareille mesure peut tre tendue pour toute catastrophe technologique le droit de la responsabilit civile est familier de ce type de pr somption Ainsi en fonction des particularit s de certains affections des d lais dans lesquels elles sont constat es de l absence d autres causes possibles de celles ci d une proximit g ographique de la victime par rapport au lieu de la catastrophe etc une pr somption de causalit pourrait tre tablie pour faciliter la mise en uvre de la responsabilit civile et acc l rer la connaissance de l ensemble des dommages s exon rer qu en prouvant la faute inexcusable de la victime ou le fait intentionnel d un tiers pr sentant les caract res de la force majeure 1 C Lienhard Pour un droit des catastrophes D 1995 chr p 91 12 Sur ces propositions et d autres v notre th se op cit RISEO 2011 3 112 29 Toujours sur le mod le du r gime sp cial de responsabilit civile pour les accidents nucl aires une autre mesure pourrait pr voir la possibilit d instaurer une hi rarchisation de cat gories de pr judices s il existe un risque que la charge de l indemnisation d passe les capacit s financi res d
207. ition des constructions situ es en zone dangereuse si ces habitations datent d avant 1995 24 En outre il se constate ais ment qu en pratique les lus c dent souvent la pression des promoteurs et lecteurs qui souhaitent absolument construire notamment dans les zones touristiques forte valeur ajout e Or si les pluies constituent un v nement climatique rare mais pas exceptionnel dans une r gion m diterran enne connaissant de forts orages ce qui a chang c est l am nagement du territoire En effet on n a jamais autant construit ce qui emp che ou ralentit consid rablement l absorption des eaux de pluie Les crues sont alors accentu es par l artificialisation des rivi res qui modifie l coulement des eaux de pluie Aussi les probl mes d urbanisation excessive sont ils montr s du doigt mais sans que rien ne soit v ritablement mis en uvre pour les arr ter Les maires ont int r t avoir plus d habitants sur leurs communes les sp culateurs immobiliers aussi d s lors l laboration des PPR n est pas toujours vue d un regard bienveillant par les lus locaux mais galement par les citoyens Ainsi les PPR rencontrent parfois la r sistance des r sidents qui craignent us 56 une diminution de la valeur de leur immeuble y 25 Enfin bien que le dispositif des PPRN puisse tre qualifi d insuffisant on rel ve de surcro t que la couverture du territoire fran ais par les PPR e
208. iv s un plateau en mati re de s curit avec des rendements d croissants il est temps de repenser de fond en comble nos approches de s curit industrielle disait en substance ce rapport Il fallait notamment passer d une approche de type telephone directory annuaire t l phonique proc dant par v rification atomis e du respect de chaque prescription fix e dans des nomenclatures de plus en plus hypertrophi es des dynamiques bien plus syst miques impliquant au premier chef les responsables industriels Une nouvelle agence le Health and Safety Executive HSE fut mise sur pied en 1974 pour lancer cette nouvelle dynamique Les discussions furent pres chacun ayant peur de perdre dans l affaire des leviers de libert patronat ou des leviers d action ch rement acquis syndicats Mais peu peu les nouvelles pistes s inscrivirent dans le paysage la nouvelle agence s imposa et sut gagner en cr dit travers des initiatives fortes comme la grande tude r alis e sur le grand site de Canvey Island dans l estuaire de la Tamise 1977 78 Clairement les conditions avaient t cr es pour que l on puisse d passer le contr le du risque li des machines et des ateliers et traiter des risques li s des installations complexes et m me de vaste plateformes industrielles 12 En France l explosion de la raffinerie de Feyzin 4 janvier 1966 qui avait tu 18 sapeurs pompiers pi
209. ive d boucherait sur une expansion trop importante des v nements pouvant recevoir la qualification de catastrophe Cette notion contient un autre l ment caract ristique la notion d accident entendue la suite d Andr TUNC comme un v nement funeste qui survient de mani re fortuite g n ralement la suite d une erreur humaine Les catastrophes s inscrivent ainsi dans l involontaire 6 C est l objet de cette communication que d observer l mergence dans la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de l homme d une exigence d un proc s p nal en cas de catastrophes et les contours de ce droit C VIAL Le devoir des Etats de prot ger la population contre les catastrophes 1 V par exemple CEDH 28 oct 1998 Osman c Royaume Uni r solution n 87 1997 871 1083 Recueil des arr ts et d cisions 1998 VIII et CEDH 28 mars 2000 Kili c Turquie req n 22492 93 Recueil des arr ts et d cisions 2000 IIT 1 Calvelli et Ciglio c Italie GC n 32967 96 48 51 CEDH 2002 I et Vo c France D 2004 Jur 2456 note J PRADEL 12 A TUNC La responsabilit civile Economica 1981 p 60 RISEO 2011 3 175 I L affirmation progressive de la n cessit d un recours de nature p nale en cas de catastrophes 7 L existence d un proc s p nal en cas de catastrophes a t affirm e pour la premi re fois dans le cadre d une catastrophe industrielle par deux arr
210. ivil sous la direction de J Ghestin 2 d LGDJ n 57 ce principe n a pas de valeur RISEO 2011 3 124 constitutionnelle et son contenu n est pr cis dans aucun texte normatif Il tol re des exceptions l gislatives ou contractuelles par le biais des clauses limitatives ou exclusives de responsabilit et dans les garanties d assurance m mes obligatoires des franchises et plafonds limitant les engagements des assureurs 17 En ce qui concerne l valuation des indemnit s cf les travaux de Y Lambert Faivre et rapport Dintilhac la r paration est appr ci e souverainement par les juges du fond et l identification des diff rents pr judices indemnisables a t et est toujours une uvre pr torienne ou le r sultat d un accord transactionnel entre l auteur et ou son assureur de responsabilit ou un Fonds et la victime 18 Afin de pallier les limites du droit r paration des victimes le l gislateur fran ais a mis en uvre une politique fond e sur la solidarit nationale en imposant la souscription d assurances de responsabilit avec des garanties obligatoires et en cr ant en compl ment ou en parall le des Fonds d indemnisation appel s parfois Fonds de garantie ou Offices d Indemnisation 19 La cr ation de ces Fonds s inscrit dans le vaste mouvement de socialisation des risques qui r pond au l gitime souci d indemniser toutes les victimes certes avec une certaine efficacit mais dans la pl
211. ivit sur les nouvelles voies d exploration d fricher Nous avions fait la m me remarque lors du 40 me anniversaire de la fondation du Disaster Research Center aux Etats Unis le plus grand centre mondial de recherche sur les catastrophes L exigence tait moins de c l brer la route parcourue sous l impulsion des p res fondateurs Henry Quarantelli et Russel Dynes que de rebondir sur leur cr ativit pour s attaquer aux probl mes actuels de nature diff rente de ceux des ann es 1950 Il convenait moins d ajouter quelques chapitres leur uvre que de faire montre de la m me inventivit 40 ann es plus tard 8 Cette courte contribution qui conjugue les visions du chercheur sur les risques majeurs et celles du juriste au fait des grands enjeux du Droit vise poser quelques rep res tout fait pr liminaires pour cette d marche d innovation difficile Nous reviendrons tout d abord sur les ruptures positives des ann es 1970 Les Risques Majeurs un droit qui s enrichit sur lesquelles nous vivons encore aujourd hui Nous tenterons ensuite Les risques hors cadres le Droit en Terra Incognita de clarifier les enjeux actuels sous le double aspect des d fis traiter et des questions pos es au Droit d s lors qu il lui faut jouer sa partition dans un univers en bouleversement acc l r o la vitesse la complexit l inconcevable deviennent des principes normaux obligeant
212. l volution des r gles de responsabilit civile l aune de la catastrophe Autrement dit la catastrophe serait b n fique la responsabilit civile 2 L affirmation ne va pourtant pas de soi car la catastrophe est un l ment hautement perturbateur en ce qu elle a des cons quences graves tant d un point de vue quantitatif nombre de victimes que d un point de vue qualitatif gravit des dommages La catastrophe rend vuln rable Elle d stabilise les hommes Elle prouve leurs syst mes Parmi ceux ci le droit de la responsabilit civile qui ne pouvait ainsi chapper cette preuve Pour la simple et bonne raison que son droit commun fond sur les articles 1382 et suivants du Code civil n avait pas t labor dans la perspective de catastrophes Ses r gles avaient certes volu en s objectivant au fur et mesure du temps pour mieux int grer les nouvelles probl matiques de dommages caus s par la r volution industrielle Et il faut reconna tre que le droit commun n est pas d pourvu de ressorts pour la r paration des dommages caus s par une catastrophe puisque c est le bon vieux principe g n ral de responsabilit du fait des choses qui a fait appara tre le groupe TFE comme le d biteur de l indemnisation des victimes d AZF Il reste cependant que dans son ensemble le droit commun est apparu bien insuffisant pour r pondre aux enjeux de la r paration des dommages caus s par
213. l utilisation du sol a t tr s fortement marqu par la survenance de catastrophes Il n en est pas une naturelle ou technologique qui n ait conduit une modification de la l gislation visant viter leur renouvellement pour autant toutes ces novations normatives pr sentent d importantes limites Leur examen r v le l insuffisance de r glementations trop souvent parcellaires et adopt es sous le coup de l motion sans toujours r soudre les difficult s structurelles li es la mati re D s lors cette production normative ne permet pas de pr venir efficacement la survenance de nouvelles catastrophes Summary Town planning seen as the complete set of regulations controling the use of land has been strongly influenced by the occurence of catastrophes Each and everyone of them be they due to natural or technical causes has led to an alteration of the regulations so as to avoid any repeat occurence yet all these normative novations entail major limitations Close inspection reveals that these insufficient and all too often fragmented regulations which were adopted in the heat of the moment do not always solve the intrinsic structural difficulties Thus this normative production cannot prevent the occurence of new catastrophes effectively 1 Naturelles et cela de tout temps ou technologiques plus r cemment les catastrophes accompagnent le quotidien des hommes La Bible porte d ailleurs la
214. la cr ation de p les r gionaux 28 Dans un souci de d centralisation le FGTI install Vincennes a institu une d l gation r gionale Marseille On pourrait imaginer la cr ation de p les r gionaux susceptibles d tre contact s par toute victime sur le mod le du syst me de guichet unique mis en place dans les services de police ou de gendarmerie pour les d p ts de plainte par la loi du 15 juin 2000 Si l exp rience en cours de la cr ation d un bureau des victimes au sein du Tribunal de Grande Instance est g n ralis e on pourrait donner comp tence ces bureaux pour informer les victimes et recevoir leurs demandes Cela est d j le cas pour le SARVI Service d aide au recouvrement pour les victimes d infractions g r par le FGTI Proposition n 3 Les conditions d une r paration int grale devraient tre harmonis es et li es la gravit de l atteinte et non la cause des dommages RISEO 2011 3 127 29 Le principe de la r paration int grale de tous les pr judices devrait tre reconnu toute victime quelle que soit la cause de ses dommages tout au moins au dessus d un seuil de gravit qui serait l quivalent d une franchise d terminer de fa on uniforme Il est incompr hensible pour les victimes et pour la soci t que ces conditions de gravit soient si dissemblables Ainsi titre d exemple il est exig pour les victimes d infractions le d c s
215. lanification op rationnelle Chaque ERP quelque peu important coll ge grandes surfaces et chaque tablissement risques fait l objet d un plan d tablissement r pertori ETARE permettant aux secours de savoir par avance comment intervenir Par ailleurs les installations class es les plus dangereuses dites Seveso seuil haut fort pour leur part l objet d un plan d op ration interne POI labor et d clench sous la responsabilit de l exploitant lorsqu il n y a pas de risque d externalisation de l accident lorsque ce risque existe est activ le plan particulier RISEO 2011 3 46 d intervention PPT arr t et dirig par le pr fet sur la base de l tude de dangers fournie par l exploitant 29 Le c ur de la planification op rationnelle demeure au niveau de chaque d partement ou de chaque zone de d fense et de s curit le plan ORSEC Il est arr t par le pr fet l acronyme ORSEC signifiant organisation de la r ponse de s curit civile Dans sa nouvelle conception le dispositif ORSEC qui repose des dispositions g n rales et des dispositions particuli res s analyse comme un dispositif progressif permettant une mont e en puissance des moyens en fonction de l volution de la situation sur le terrain Le pr fet est seul juge de l opportunit de prendre la direction des op rations des secours B L imp ratif de gestion 30 La gestion op rationnelle est elle aussi minutieusement org
216. le la mati re Le secteur des transports montre en effet que le droit sait s adapter voire s effacer si des enjeux humains douloureux rendent la r gle insupportable Naufrages et drames a riens ont vu les limitations de responsabilit voler en clat et les prescriptions c der en d pit des textes formels 2 La grande loi du 18 juin 1966 relative aux contrats d affr tement et de transport maritime en son article 38 tout en pr voyant bien une responsabilit du transporteur pour les sinistres collectifs naufrage abordage chouement explosion ou incendie semblait avoir laiss de c t les accidents individuels type chute d un passager sur une coursive Le droit a rien ne reprend pas une telle distinction mais la plupart des d cisions de justice rendues concernent des accidents individuels ce qui tient au fait que les catastrophes collectives sont D heureusement rares et que le recours la transaction a longtemps t privil gi 3 Depuis 2003 le plus grand bouleversement survenu en droit des transports demeure sans conteste le remplacement progressif en mati re a rienne de la Convention de Varsovie du 12 octobre 1929 par celle sign e Montr al le 28 mai 1999 laquelle s applique de surcro t tous les vols int rieurs fran ais accomplis depuis le 28 juin 2004 Concr tement l on est pass d un r gime de faute pr sum e r fragable une responsabilit 4 M
217. le J I peut demander un Rapport d tape Les Parties peuvent adresser au J I et l expert leurs observations en vue du rapport d finitif Art 161 2 f L obligation pour le juge d Instruction d informer les parties Civiles tous les six mois de l avanc e des op rations d expertise g Le J I peut demander de d poser un rapport provisoire avant le rapport d finitif le rapport provisoire est obligatoire si le minist re public le r clame ou si une Partie en fait la demande Art 167 2 IL L expertise p nale doit elle tre contradictoire 6 Osons un syllogisme de base a priori convaincant a La Proc dure p nale doit tre contradictoire b L expertise mesure d Instruction ordonn e par un magistrat dans le cadre de l administration de la preuve fait partie de la proc dure p nale c L expertise p nale doit donc tre contradictoire 7 Or il est indiqu dans le Vade Mecum de l Expert de Justice dition du 31 03 2008 publi par le Conseil National des Compagnies d Experts de Justice livret pr fac par le Premier Pr sident de la Cour de Cassation Si la proc dure p nale est d sormais contradictoire l expertise proprement dite ne l est pas Pourquoi en est on arriv l 8 Des raisons historiques Cette entr e du contradictoire dans l expertise p nale a t tr s discr te l poque car Trois semaines apr s la publicatio
218. le les stigmates de la fatalit a galement laiss place l id e d une responsabilit humaine L activit humaine est per ue un titre ou un autre comme la cause primaire ou non de la catastrophe pour l avoir d clench e pour ne pas lavoir pr vue ou encore pour ne pas avoir mis en place une s curit suffisante en amont Le r flexe qui consiste rechercher l implication de facteurs humains dans la survenance de la catastrophe existe donc m me dans l hypoth se de la catastrophe naturelle 17 La Cour a galement eu l occasion de se prononcer sur la r ponse judiciaire ad quate en cas de violations all gu es du droit la vie fond es sur l article 2 de la Convention dans l hypoth se d une catastrophe naturelle Ainsi dans sa d cision du 20 mars 2008 Budaieva contre Russie si elle affirme titre principal le devoir des tats de prot ger la population contre des catastrophes naturelles vitables elle exige galement une fois la catastrophe survenue une r ponse judiciaire ad quate En l esp ce il s agissait de coul es de boue dans un village du Caucase central appel Tyrnauz qui se produisaient depuis plusieurs dizaines d ann es cause de glissements de terrains et dont le danger n avait pas t cart par des dispositions suffisantes de la part de l administration de construction d ouvrages de protection ad quats et d entretien des ouvrages existants P
219. le qu elle met ainsi leur charge la Cour exige des autorit s publiques la poursuite d un niveau lev de protection et l adoption de mesures pr ventives voire de pr caution aptes atteindre un tel niveau Summary The European Court of Human Rights obliges States on the foundation of articles 2 and 8 of the Convention to protect the population against disasters In conformance with the substantial positive obligation that it puts therefore at their expense the Court requires from public authorities the pursuit of a high level of protection and the adoption of preventive measures even precaution able of reaching such a level 1 La premi re phrase de l article 2 1 de la Convention europ enne des droits de l homme astreint l Etat prendre les mesures n cessaires la protection de la vie des personnes relevant de sa juridiction C est ce que la Cour europ enne des droits de l homme a affirm dans l arr t L C B c Royaume Uni du 9 juin 1998 1 C est ce qu elle a r affirm depuis d abord s agissant d un accident d origine humaine dans l arr t Oneryildiz c Turquie du 30 novembre 2004 2 ensuite s agissant d une catastrophe naturelle dans l arr t Bouda eva e a c Russie du 22 mars 2008 2 Est il surprenant au regard de la jurisprudence europ enne qu il faille prot ger la population de tous les malheurs qui pourraient la frapper Non d s lors que l
220. lent encore pour les associations de d fense des victimes du fait que dans un m moire de d fense la F d ration Nationale des Victimes d Accidents Collectifs FENVAC a pu estimer qu un avion tait par nature un moyen collectif et qu il y avait donc transport collectif l occasion du crash en mer d un appareil comprenant outre le pilote et le copilote 5 personnes Juste un an auparavant dans un autre cas concernant un transport priv bord d un a ronef de 4 personnes la constitution de partie civile de cette m me association avait t jug e irrecevable or la veille au sujet du crash d un avion proximit d un a roport ayant r E r r 68 provoqu la mort de 20 personnes elle avait t d clar e recevable 15 En mati re de transport routier de marchandises hormis l pilogue judiciaire donn l incendie le 24 mars 1999 du tunnel du Mont Blanc avec le jugement du T G I de Bonneville du 27 juillet 2005 condamnant notamment le responsable fran ais de la s curit et le Maire de Chamonix relax ensuite par la Cour d Appel de Chamb ry le 14 juin 2007 r R a 70 rares sont forc ment les jurisprudences en mati re d accidents collectifs ou de catastrophe amp V Catastrophes a riennes et responsabilit 4 f vier 2004 www jurisques com 6t T G I Paris 6 juillet 2000 V Claude LIENHARD Crash du Cap Skirring une d cision retenir J A C n 7
221. les communes mettent parfois de la r ticence sa mise en uvre craignant de s opposer la volont des promoteurs et soucieuses de m nager les desiderata de leurs lecteurs Les dispositions cr es au fil de la survenance des catastrophes PPRNP ou PPRT sont bien souvent ressenties comme des entraves au d veloppement conomique Enfin comme le souligne Mme Chantal Cans mettant en vidence les carences de la loi de 2003 sur les risques a loi ne r sout pas le probl me fondamental des conflits de comp tences et de l opposition toujours possible des collectivit s territoriales 27 Ainsi qu il s agisse de la pr vention des risques naturels ou technologiques le corpus l gislatif existe bien mais force est de constater un retard ou une r ticence de la part des collectivit s locales mettre en uvre le dispositif existant Dans le m me temps il est possible de constater une faiblesse du contr le de l galit l gard des permis de construire ce constat g n ral amenant des situations dramatiques lorsque le permis est d livr dans une zone particuli rement touch e par le risque d inondation Dans son rapport faisant suite la temp te Xynthia le S nat met en exergue des chiffres parfois alarmants relevant que 49 recours au fond ont t form s entre 2001 et 2009 et ceux ci n ont pas t syst matiquement assortis d un d f r Ce constat r v le un contr le de l galit f
222. les et leurs assureurs il faut souligner l int r t que constituerait l organisation a priori d une gestion concert e de l indemnisation Cela peut prendre plusieurs formes Dans les jours qui ont suivi l explosion de l usine AZF le groupe TFE a mis en place une gestion centralis e des cr ances d indemnisation dont il acceptait d tre le d biteur en s appuyant sur un courtier charg de la gestion financi re et un cabinet d expertise Sur ce mod le on pourrait imaginer que les entreprises qui exposent les tiers des risques de catastrophes soient en mesure de pr senter des garanties d organisation dans la gestion de sinistres collectifs C est peut tre au sein des branches professionnelles qu une telle organisation a priori serait rechercher Du point de vue plus particulier des assureurs la mise en place de conventions de recours ou de conventions de place contribuerait aussi un meilleur niveau de concertation Des propositions en ce sens ont d ailleurs d j t formul es par la FFSA pour la gestion de RISEO 2011 3 117 sinistres catastrophiques d origine industrielle en pr vision de r glements amiables d indemnisation 12 Ind pendamment de ces initiatives possibles des responsables potentiels et de leurs assureurs il ne faut pas perdre de vue que l intervention d autres acteurs institutionnels pourra tre d terminante 13 Les exp riences de Furiani et d AZ
223. les missions d expertise et le bar me des honoraires des experts 6 Comment concr tement doit se mat rialiser la coop ration de tous ces acteurs en vue de l laboration d un dispositif satisfaisant de r glement amiable Quel peut tre le degr de coop ration Celui ci s illustre travers un certain nombre de conventions qu ils seront amen s ou incit s conclure sorte de petits arrangements entre amis ou plut t entre associ s de l indemnisation RISEO 2011 3 115 Entre assureurs il peut s agir de la signature d accords portant sur les modalit s de gestion de l indemnisation et l organisation des recours dont ils disposent entre eux Pour Furiani les assureurs de RC concern s ont ainsi sign une convention de gestion par laquelle ils se r partissaient le traitement des dossiers en fonction de la domiciliation des victimes Pour Toulouse les assureurs avaient notamment convenu de d lais d indemnisation cours d indemnisation sans expertise en de a de certains montants ainsi que d avances Ils se sont par ailleurs entendus pour limiter dans le cadre des recours subrogatoires les remises en cause possible des indemnisations r alis es D autres accords peuvent tre conclus entre les organismes de s curit sociale et les responsables potentiels et leurs assureurs les premiers s engageant prendre en charge certains frais de sant et dispositifs m dicaux hauteur des d penses
224. lification doit tenir compte de la valeur prot g e et viol e par les comportements ayant entra n la catastrophe le droit la vie et l int grit physique 3 S RABILLER La Cour europ enne des droits de l homme sanctionne l inertie des autorit s publiques face un risque industriel AJDA 2005 p 1133 J P DELMAS SAINT HILAIRE Sang contamin et qualification p nale avari e Gaz Pal 1992 doct p 67 RISEO 2011 3 183 28 Cette exigence a t reconnue dans l affaire Oneryildiz par la Cour europ enne des droits de l homme en mati re de risques industriels La Cour s est reconnue habilit e v rifier la nature des poursuites p nales initi es par les juridictions de jugement et condamner le choix d une qualification p nale sans rapport avec les atteintes commises contre les personnes Elle rel ve qu en l esp ce d une part le proc s p nal litigieux ne visait qu tablir l ventuelle responsabilit des autorit s pour n gligence dans l exercice de leurs fonctions lequel n a nullement trait aux faits constitutifs d une atteinte la vie ni la protection du droit la vie au sens de l article 2 et d autre part le fait que le jugement rendu contienne des passages o il est fait r f rence aux d c s survenus ne l est qu en tant qu l ment factuel ce qui ne permet pas de d duire qu il y a eu reconnaissance d une quelconq
225. lit les victimes de catastrophes collectives en font partie en faisant appel au concept de solidarit nationale 5 Ainsi les premiers fonds ont t cr s Le fonds de garantie automobile existait depuis 1951 il est devenu depuis le fonds de garantie des assurances obligatoires FGAO en 2003 Le fonds de garantie attentats a t cr en 1986 et ses comp tences ont t largies aux victimes de la criminalit de droit commun en 1990 FGTT Le fonds d indemnisation des transfus s et des h mophiles FITH a r pondu en 1991 aux attentes des victimes du scandale du sang contamin puis a t incorpor dans l office national d indemnisation des accidents m dicaux l ONIAM en 2006 Le FIVA ou fonds d indemnisation des victimes de l amiante date de 2000 Leur originalit 6 L expression couramment utilis e de fonds de garantie est inexacte car ni l Etat ni les fonds ne garantissent la victime une r paration sans condition Il s agit plut t de fonds d indemnisation cr s par le l gislateur pour pallier les lacunes des droits de la responsabilit dans des hypoth ses jug es insupportables par notre soci t Le l gislateur innove et bouscule ainsi les r gles de ces droits en d tachant la victime de l auteur en cartant ces r gles qui retrouveront toute leur place et leur importance dans un deuxi me temps lorsque ces fonds exerceront leurs recours su
226. ls n ophytes ce qui pose question alors qu ils ont prendre les premi res mesures d enqu te et les premi res expertises RISEO 2011 3 145 7 Un projet de loi en cours de discussion cons cutif aux travaux de la commission Guinchard de juin 2008 vient am liorer le dispositif existant en sp cialisant en mati re d accident collectif des juridictions sur le mod le de la sp cialisation que nous connaissons en mati re de terrorisme de sant publique d infractions conomiques et financi res ou de criminalit organis e 8 Ce texte est certes une avanc e m me si elle parait beaucoup encore insuffisante Un p le sp cialis unique nous aurait sembl pr f rable compte tenu du faible nombre de dossiers concern s mais aussi et peut tre surtout en raison de l imp rative n cessit qu en ces domaines un magistrat comp tent et sp cialis soit imm diatement d sign pour proc der aux premiers actes qui conditionnent souvent toute la suite de la proc dure et viter des d perditions de preuve Enfin la comp tence concurrente nous parait source de complexit et de perte de temps Nous aurons je l esp re l occasion de revenir aujourd hui sur l ensemble de ces th mes 9 Mais il est une autre dimension qu il ne faut pas occulter et qui sera d ailleurs je crois abord e cette apr s midi c est la dimension internationale et europ enne Les r gles sont d sormais europ ennes du fai
227. lus appropri e pour assurer la protection des personnes des biens et de l environnement III D les limites la d marche de pr vention des risques majeurs A Il ne saurait tre question de mettre en cause le bien fond de la politique de pr vention des risques majeurs pilot e par le MEDD 6 La loi BARNIER a repr sent un progr s certain en uniformisant des proc dures existantes et en donnant plus de lisibilit au syst me en conf rant une v ritable autorit juridique aux PPRN qui valent servitude d utilit publique et doivent tre annex s au PLU en pr voyant d agir sur les constructions existantes travers la possibilit d imposer des travaux de s curit ou m me de les exproprier en donnant la possibilit d une approbation anticip e en cas d urgence 7 De la m me fa on la loi BACHELOT a constitu une r elle avanc e en pr conisant la diminution des risques la source pour mieux s curiser l installation partir de l tude des dangers en renfor ant le droit l information des citoyens institution des commissions locales d information et de concertation CLIC information obligatoire des acqu reurs et locataires en prescrivant surtout des PPRT aux fins de ma triser l urbanisation autour des sites risques en accordant aux propri taires concern s un droit de d laissement en am liorant les conditions d indemnisation des victimes RISEO 2011
228. lusieurs coul es de boue tr s importantes avaient provoqu en 2000 la mort de huit personnes officiellement et des qu ils veillent ce que ces infractions soient passibles de sanctions p nales effectives proportionn es et dissuasives 21 Selmouni c France GC n 25803 94 101 CEDH 1999 V 2M A DESCAMPS Catastrophe et responsabilit Rev fran Sociol XIII 1972 376 391 23 Ce ph nom ne constitue pour certains le paradoxe des catastrophes Responsabilit et socialisation du risque Conseil d Etat Rapport public 2005 Etudes et documents n 56 La documentation fran aise 2005 24 CEDH 20 mars 2008 15339 02 Budaieva contre Russie Droit p nal n 2 F vrier 2009 chron 2 Un an de jurisprudence environnementale et de sant Chronique par M O BERTELLA GEFFROY RISEO 2011 3 179 blessures sur de nombreuses autres qui n avaient pas t suffisamment inform es du danger imm diat pour pouvoir s loigner et sauver leur vie ou leur int grit 18 Dans son arr t la Cour d plore que le Parquet ait d cid une semaine apr s la catastrophe de ne pas ouvrir d enqu te judiciaire et qu aucune investigation administrative ou technique n ait t non plus effectu e sur les n gligences ayant entra n la mort vitable de plusieurs habitants du village L encore elle conclut la violation de l article 2 sous le volet proc dural 19 Enfin reste la question des
229. m canismes peuvent venir pauler la responsabilit civile dans la r paration des dommages de catastrophes 14 L un d entre eux et non des moindres consiste pr voir que l o la responsabilit s arr te une solidarit prend le relais De tels relais sont par exemple pr vus dans les r gimes sp ciaux d j voqu s pour le transport maritime d hydrocarbures et le nucl aire avec deux sch mas de solidarit tr s diff rents Dans le premier cas c est un fonds d indemnisation le FIPOL qui prend le relais de la r paration par le responsable et ce jusqu un certain plafond apr s l Erika 290 millions d euros et 920 millions gr ce un fonds compl mentaire Il s agit d une forme impos e de RISEO 2011 3 107 solidarit entre les professionnels de l industrie p troli re le fonds tant aliment par les contributions des importateurs de p trole dans les Etats parties la Convention internationale qui l instaure Son r le est double d une part garantir aux victimes une indemnisation compl mentaire de celle due par le propri taire du navire lorsque le montant des indemnit s d passe le montant pour lequel il est tenu de disposer d une couverture financi re et d autre part se substituer au propri taire s il n est pas en mesure de s acquitter de ses obligations ou s il peut b n ficier d une cause d exon ration Dans le cas du nucl aire l organisation de la s
230. ment pour les installations class es pour la protection de l environnement dites SEVESO 2 au del des stockages souterrains de produits dangereux 33 La planification pr ventive retenue par la loi du 30 juillet 2003 a pour finalit de ma triser l urbanisation autour de ces installations en associant plusieurs acteurs les services de l Etat mais aussi les communes Il fallut attendre deux ann es pour que soient publi s les textes r glementaires n cessaires l laboration des PPRT et l installation des comit s locaux d information et de concertation En d pit de la publication de ces documents les approbations pr fectorales de PPRT ne sont pas la hauteur de l objectif retenu par la loi de 2003 En effet l laboration des PPRT est tr s sinon trop longue en RISEO 2011 3 19 vertu de l article 81 IT de la loi de 2003 les PPRT devaient tre approuv s dans les 5 ans mais cette limite a disparu du Code de l environnement Ce qui conduit malheureusement des solutions regrettables telles celle consistant pour des lus sachant qu un PPRT devrait voir le jour d autoriser tant que c est encore possible des constructions 34 Que dire aussi des mesures susceptibles d tre prises en cas de risque tr s grave pour les populations permettant de recourir l expropriation Si cette derni re appara t comme le seul instrument potentiellement efficace puisqu il n est pas tributaire de la
231. mesures de pr vention doivent s effectuer sur le territoire des communes situ es en amont pour b n ficier celles situ es en aval Si un tel constat n est pas nouveau il ne trouve que tr s difficilement des solutions D s 1982 l occasion des discussions accompagnant la loi relative l indemnisation des victimes de catastrophes naturelles l un des parlementaires relevait avec acuit cet pineux probl me ce n est pas l o les barrages et les bassins de retenue doivent tre construits que se produisent les crues et les inondations Ainsi ce sont les populations urbaines du nord de mon d partement l Essonne qui sont victimes des inondations dans la vall e de l Yerres mais l origine de ces inondations se situe en Seine et Marne au milieu des terres agricoles Les lus de Seine et Marne sont peu enclins r aliser et financer des ouvrages de protection dans un d partement dont les populations ne souffrent pas des inondations ils le sont d autant moins que les agriculteurs ne sont gu re dispos s perdre une partie de leurs terres au profit des bassins de retenue Quant aux lus de l Essonne ils prouvent quelque r ticence financer des ouvrages qui ne se trouvent pas sur leur territoire Identifi il y a pr s de trente ans ce lourd probl me ne commence que tr s lentement et l g rement recevoir une bauche de solution En effet les tout nouveaux plans de gestion des risques
232. mnisation Le besoin de comprendre et de savoir le droit la v rit participent la r paration psychologique des victimes et s inscrivent dans un processus de r paration satisfactoire du besoin social de justice L action p nale devient ainsi une modalit de compensation du pr judice subi et le proc s p nal rev t une fonction cathartique La d marche p nale appara t alors comme la r ponse un dommage qui ne peut tre r par autrement Au del le recours la justice p nale constitue une promotion d un droit la s curit La Cour europ enne accompagne d sormais ce mouvement et le renforce en se pronon ant sur la voie judiciaire privil gier en cas de catastrophes 3 La promotion d un m canisme de nature p nale par les instances strasbourgeoises doit tre cependant bien comprise Elle ne se confond pas avec le droit de faire poursuivre ou condamner p nalement des tiers qui selon la Cour elle m me ne saurait tre admis en soi ou comme le droit de provoquer contre un tiers l exercice de poursuites p nales En effet le droit conf r par l article 6 1 de la Convention europ enne de sauvegarde des droits de Homme de voir trancher une accusation p nale n existe qu au profit de l accus et ne b n ficie pas la victime de l infraction p nale En r alit la Cour europ enne des droits de l homme d gage sous forme att nu e un droit pour la victime l existence d un p
233. montants des indemnit s vers es aux victimes 17 En organisant ainsi la participation d assureurs d j impliqu s lors de ce qu on peut concevoir comme une premi re phase d indemnisation ce m canisme facilite pour partie la gestion financi re de la catastrophe ce qui peut tre salutaire pour le responsable et son ses assureurs Ce faisant cette garantie contribue faire exister utilement les r gles de responsabilit civile dans la perspective de catastrophes 18 Mieux arm e c est acquis la responsabilit civile est sans doute encore perfectible Pour s en convaincre regardons vers l avenir ID L avenir une responsabilit perfectible 19 A l avenir et si l on en juge par certains projets de conventions internationales et europ ennes notamment pour le transport de substances dangereuses la voie de la sp cialisation de la responsabilit civile a encore de beaux jours devant elle C est d j en soi le gage que la responsabilit civile est perfectible 20 D autres voies sont aussi propos es La premi re consisterait faire des activit s dangereuses un nouveau fait g n rateur de droit commun A La seconde proposer des mesures qui rel verait d un droit des catastrophes B RISEO 2011 3 109 A Le fait des activit s dangereuses 21 Dans une perspective de modernisation du Code civil les auteurs de l avant projet Catala de r forme du droit des obligations on
234. morale est r v latrice de la politique criminelle men e en la mati re 21 L essence du droit des catastrophes n est pas seulement d intervenir a posteriori du fait g n rateur mais galement d anticiper dans la mesure du possible la r alisation du risque par des r gles contraignantes et des standards de comportement 22 Dans cette perspective de pr vention les personnes ne sont pas les seules concern es les territoires sont galement vis s C est avec le droit des installations class es qu appara t la volont d loigner les usines des habitations Le d cret loi imp rial du 15 octobre 1810 pose d j ce principe d loignement pour les manufactures et ateliers qui r pandent une odeur insalubre et incommode cr ant ainsi un compromis entre les int r ts de l industrie et ceux de son voisinage Si le risque industriel ne se limite pas aujourd hui aux questions d insalubrit ce principe reste acquis et rel ve la fois de la conciliation du droit des ICPE installations class es pour la protection de l environnement issu de la loi du 16 juillet 1976 largement modifi e sur ce point du droit de l urbanisme et de l exercice de la libert du commerce et de l industrie D Deharbe Les installations class es pour la protection de l environnement Litec 2007 pp 235 et suivantes L article L 512 1 du code de l environnement prescrit cet effet que la d livrance de l autorisati
235. n positive la charge de l tat impliquant la mise en place d une l gislation p nale concr te dissuadant de commettre des atteintes contre la personne et s appuyant sur un m canisme r r 10 d application con u pour en pr venir r primer et sanctionner les violations 5 C est sous ce volet proc dural que l exigence d un proc s p nal merge En effet la Cour affirme r guli rement qu un syst me judiciaire efficace tel qu il est exig par l article 2 de la Convention peut comporter et dans certaines circonstances doit comporter un m canisme de r pression p nale Toutefois si l atteinte au droit la vie ou l int grit physique n est pas volontaire l obligation positive de mettre en place un syst me judiciaire efficace d coulant de l article 2 n exige pas n cessairement dans tous les cas un recours de nature p nale Ainsi on le pressent tout est contenu dans les notions de circonstances imposant un tel m canisme et plus pr cis ment notamment les cas l exigeant en mati re involontaire Or par essence les catastrophes s inscrivent dans le champ du non intentionnel En effet si le crit re essentiel de la notion de catastrophe est la dimension collective de l v nement qu il touche au nombre des victimes l importance des dommages ou encore l organisation des secours il n est pas suffisant La seule prise en compte de la dimension collect
236. n comit de suivi suppose que ses membres soient au bon niveau de responsabilit A ce titre l exp rience RISEO 2011 3 188 d Anne d HAUTEVILLE dans l organisation de la prise en charge des victimes du stade de Furiani est pr cieuse Quant aux fonds d indemnisation ceux ci se sont multipli s ces derni res ann es en r ponse aux sinistres de masse mais il s av re que ce sont des r ceptacles sans fond 10 Les diff rents ordres de responsabilit sont concern s par les catastrophes Anne GUEGAN LECUYER estime que la responsabilit civile est aujourd hui mieux arm e qu hier du fait d une sp cialisation des r gles dans certains domaines dont l activit est la fois dangereuse et n cessaire La responsabilit administrative n est pas non plus rest e insensible aux catastrophes Elle en a tenu compte par le glissement des r gimes observe Christophe GUETTIER en voquant des cas r cents tels que le sang contamin les essais nucl aires l amiante tout en se posant la question des limites de l indemnisation 3 x 11 La diversit des r gimes et des modes d indemnisation branle des principes auxquels nous nous d clarons attach s comme la r paration int grale ou l quit La responsabilit civile reste perfectible et plusieurs pistes ont t trac es comme admettre plus largement la pr somption de causalit ou d duire des activit s anormalement dangereuses un nouveau fai
237. n d une activit ou d un produit potentiellement dangereux la connaissance la plus compl te possible du ou des risques sans se limiter ceux qui sont pr visibles en l tat des certitudes scientifiques Une autorisation administrative ne 4l Art L 5311 1 du Code la sant publique la loi du 1 juill 1998 a galement cr l Institut national de veille sanitaire charg de la surveillance de l tat de sant des populations 2 C est pr cis ment cet aspect qui faisait d faut dans l organisation traditionnelle de l expertise r alis e au sein de l administration centrale avec ses commissions consultatives d experts Dans cette configuration ant rieure l expertise tait confisqu e par l administration qui l avait sollicit e 8 Loi constit n 2005 205 du 1 mars 2005 relative la Charte de l environnement gal Le principe de pr caution bilan 4 ans apr s sa constitutionnalisation Rapport n 25 de l Office parlementaire d valuation des choix scientifiques et technologiques 2009 RISEO 2011 3 87 peut tre d livr e que dans la mesure o cette valuation ne r v le pas l existence d un risque de dommage grave et irr versible En vertu du principe de pr caution ce risque n a pas tre prouv il suffit d un soup on de risque scientifiquement tabli La prise en compte du principe de pr caution a progressivement provoqu un renouvellement des modali
238. n de cette Loi N 516 du 15 juin 2000 tait publi e la fameuse Loi FAUCHON Loi N 647 du 10 juillet 2000 avec tous les commentaires suscit s par les fameux compl ments de l Article 121 3 sur les d lits non intentionnels l intense publicit faite cette partie de la Loi FAUCHON clipsa le caract re novateur important de l introduction du principe du contradictoire dans la proc dure p nale L application pratique du principe du contradictoire se heurtait au principe du secret de l instruction et les magistrats en charge du contr le des expertises interrog s l poque RISEO 2011 3 150 n avaient aucune recette proposer pour faciliter la cohabitation parfois difficile entre ces deux grands principes du contradictoire et du secret de l instruction Je pense qu honn tement il n y a pas eu au plan g n ral ni enthousiasme ni d termination av r e chez les magistrats comme dans les compagnies d experts pour prendre bras le corps les probl mes que posait l introduction du principe du contradictoire dans l expertise p nale 09 Des difficult s de m thodologie Les bonnes pratiques garantissant le principe du contradictoire dans les expertises en mati re civile commerciale ou administrative ne sont pas ais ment transf rables dans le cas de l expertise p nale 10 Ainsi en premier lieu de la d finition des PARTIES E
239. n de r sultat absolue En effet si l on combine les articles 17 1 f et 21 1 pour tout dommage corporel inf rieur 100 000 Droits de Tirage Sp ciaux D T S soit environ 120 000 le transporteur a rien est automatiquement responsable alors qu au dessus de cette limite l on retombe dans un syst me de pr somption de faute du transporteur Plus globalement les impacts majeurs enregistr s en corollaire aux multiples drames venus mailler durant toutes ces ann es cette activit semblent pouvoir se synth tiser au travers de deux id es forces l accroissement du r le de l Union Europ enne au d triment de celui des autorit s tatiques T et la recherche tant sur le plan p nal que civil de v ritables responsables sans h siter pour ce faire d passer les parties traditionnelles au contrat de transport ou le cadre national II I Les catastrophes facteur de renforcement des sources europ ennes du droit des transports 4 Les organes de d cision europ ens se sont tout autant pr occup s de mettre en place des moyens visant pallier dans la mesure du possible de nouveaux accidents A que de traiter le cas ch ant du sort des personnes indemniser B 12 V Jacques NAVEAU Marc GODEFROID et Pierre FR HLING Pr cis de Droit A rien Bruxelles Bruylant coll Pr cis de la Facult de Droit Universit Libre de Bruxelles 2006 2 d 213 Lo c GRARD L obligatio
240. n de s curit et le transport a rien de personnes in L obligation de s curit Actes du Colloque de Bordeaux IV du 22 mai 2003 Presses Universitaires de Bordeaux 2003 pp 149 172 Marie France STEINLE FEUERBACH Les trajectoires de l obligation de s curit du transporteur a rien de personnes intervention lors du s minaire Obligation de s curit et transport de personnes organis l I U T de Mulhouse le 3 mars 2010 RISEO 2010 2 www riseo fr Barth l my MERCADAL Droit des Transports terrestres et a riens 681 Jean Pierre TOSI Le nouveau double r gime de responsabilit du transporteur a rien de personnes in M langes Michel Cabrillac Paris Litec 1999 pp 325 335 4 Le transporteur est responsable du pr judice survenu en cas de mort ou de l sion corporelle subie par un passager par cela seul que l accident qui a caus la mort ou la l sion s est produit bord de l a ronef ou au cours de toutes op rations d embarquement ou de d barquement Pour les cas de mort ou de l sion corporelle subie par un passager et ne d passant pas 113 100 D T S par passager le transporteur ne peut exclure ou limiter sa responsabilit Depuis le 30 d cembre 2009 la limite de responsabilit pr vue l article 21 de la Convention de Montr al en cas de mort ou de l sion de passager a t port e 113 100 D T S V Alexis LEMARIE Transport a rien r vision des limites de res
241. n en engageant des moyens sp ciaux et en s appuyant sur la modularit des unit s sp ciales que sont l Unit Nationale d Investigations Criminelles UNIC ou l Unit Gendarmerie d Identification des Victimes de Catastrophe UGIVC 14 L UNIC peut apporter aux directeurs d enqu te le soutien n cessaire au bon d roulement des actes de police technique ou d identification des victimes en d p chant sur les lieux des personnels hautement qualifi s disposant de moyens mat riels adapt s et sp cialis s 15 Cette unit projetable dispose d un laboratoire mobile d analyse capable de mettre en uvre des techniques de laboratoire dans l objectif de discriminer rapidement les indices r v lations d empreintes par traitements physico chimiques comparaisons balistiques analyses chimiques par spectrom trie IR GC FID recherches de stup fiants ou de traces d explosif et ne transmettre vers les laboratoires que les indices pertinents qui pr sentent un int r t tre soumis des analyses compl mentaires 16 L UNIC est galement en mesure de r aliser des constatations criminalistiques en milieu contamin et s est pr par e intervenir selon les principes et avec le soutien de la Cellule Nationale Nucl aire Radiologique Biologique et Chimique CNNRBC 17 L UGIVC est un d tachement de circonstance qui s appuie sur un noyau dur de praticiens m decins l gistes anthropologues odontologues proth si
242. n mati re p nale dans la plupart des cas il n y a pas de litige initialement d fini et circonscrit donc avec des PARTIES identifi es m me si par le biais des Ordonnances communes dans les expertises civiles ou commerciales il peut aussi se produire que certaines Parties soient appel es en cours d expertise En mati re p nale tr s souvent les Parties ventuellement concern es ne sont pas d finies AVANT le d but de l expertise notamment en mati re de survenance d accidents et de catastrophes cas qui nous pr occupe plus particuli rement dans le cadre de ce colloque Dans la majorit des cas les constitutions de Parties Civiles ne sont pas initi es avant le d but des op rations d expertise mais plusieurs mois voire plusieurs ann es apr s D autre part les mises en examen et donc l identification de ces Parties sp cifiques et importantes ne seront g n ralement d termin es par le Juge d Instruction qu apr s le d p t du rapport d Expertise 11 Il convient ici d avoir bien l esprit ce paradoxe fondamental de l expertise l expert parle et crit technique mais les avocats les magistrats et dans le cas de l Instruction P nale galement le Magistrat Instructeur tous imm diatement feront une traduction juridique du contenu et des conclusions du rapport d Expertise Et les r sultats pratiques de cette traduction juridique sont parfois surpre
243. nants pour les experts eux m mes Car parall lement le but de l expertise n est pas de faire de la technique pour le plaisir de faire de la technique mais de d gager ce qu il est convenu de d nommer les l ments techniques de responsabilit ventuelle Souvenons nous de la maxime c l bre RISEO 2011 3 151 attribu e au Pr sident DRAI un Expert ne doit pas faire du droit cela lui est interdit mais il doit pour tre v ritablement utile transpirer le droit 12 En second lieu des conditions d audition des Parties A supposer que les mises en examen ou les auditions en t moin assist aient t d cid s avant le d p t du rapport d expertise d finitif il n est gu re possible pour l expert au P nal de r unir toutes les Parties cette confrontation tant l vidence du ressort du Juge d Instruction et non de l Expert L usage d ailleurs en expertise p nale est de proc der par auditions s par es d autant que certaines auditions doivent tre r alis es dans des conditions de forme sp cifiques cas du mis en examen ou du t moin assist notamment 13 Enfin une diff rence de fin des op rations d expertise En mati re civile commerciale ou administrative l expertise a pour but d clairer techniquement le litige d abord au b n fice des Parties en pr sence et secondairement pour les magistrats ventuellement saisi
244. nes ou de l atteinte aux biens caus e par son activit lorsque c est pr cis ment la r alisation du risque justifiant le classement qui a caus le dommage L exploitant ne peut RISEO 2011 3 111 B Un droit des catastrophes encadrant la responsabilit civile 26 Aussi me permettrais je d en dire moi m me un dernier pour voquer quelques mesures qui pourraient l avenir mieux adapter encore la responsabilit au droit des catastrophes que l un des ma tres de ces lieux a appel de ses v ux il y a 15 ans De quoi s agirait il 27 On pourrait par exemple compl ter les dispositions d j en vigueur pour les catastrophes technologiques On l a vu elles se limitent aujourd hui pour la r paration instaurer une garantie des risques de telles catastrophes dans certains contrats d assurance de choses L appr hension de la catastrophe technologique n est donc que partielle laissant de c t s une partie des dommages mat riels et surtout les dommages corporels Pour compl ter le dispositif et en restant dans le champ d application que le l gislateur de 2003 assigne la catastrophe technologique certaines mesures pourraient venir renforcer les r gles de responsabilit civile 28 En s inspirant de ce qui existe pour les accidents nucl aires il s agirait par exemple de pr voir la possibilit d instaurer une pr somption de droit en mati re de causalit Selon la loi de 1968 un d cret do
245. nfin les traces ont un caract re visible ou latent elles sont plus ou moins fragiles labiles et ont un caract re plus ou moins pertinent dans le temps volutif Les moyens d investigation 6 Les moyens traditionnels exploitent les possibilit s offertes par les proc d s optiques d tection de traces digitales ou biologiques de fibres et cheveux ou physiques comparaison des caract ristiques physiques de traces d outils Ils font aussi appel des m thodes de traitement chimique chromatographie liquide ou gazeuse infrarouge diffraction X ou des proc d s physico chimiques par r v lation chimique Le support peut ensuite tre soumis par exposition physique des fr quences diverses de lumi re afin d am liorer la perception de traces pr c demment r v l es Lorsqu ils sont d tect s directement sur sc ne d investigation les indices sont extraits par pr l vement simple grattage adh sif humidification d coupage moulage secouage tamisage carottage La d marche d investigation 7 Elle est mise en application sur la sc ne de crime qui juridiquement ne comporte pas de d finition l gale si ce n est un r f rencement un lieux de crime ou de d lit art 54 du Code proc dure p nale Pratiquement la sc ne de crime se caract rise comme l ensemble des l ments connect s une infraction par leur potentialit en conserver les indices et ce quelque soient leurs formes
246. nonc es sont des peines d emprisonnement assorties d un sursis pour la totalit A titre exceptionnel ce sursis n est que partiel Par ailleurs appara t une double tendance l indulgence pour les simples ex cutants la s v rit encontre de ceux qui d tiennent le 3 42 r LOA r pouvoir et ceux qui ont le savoir La p dagogie du juge se r v le galement dans l utilisation des peines compl mentaires 33 Conclusion La protection de la vie et de l int grit physique rel ve par essence du droit p nal et de la proc dure p nale La responsabilit p nale seule permet d exprimer la r probation publique face aux catastrophes qui ont entra n des morts et des bless s et la proc dure p nale garantit une enqu te compl te et approfondie sur les circonstances et les causes de la catastrophe A travers sa jurisprudence la Cour europ enne rappelle cette fonction dissuasive du droit p nal en mati re de droit la vie et promeut ainsi un v ritable droit la s curit collective sanctionn par l exigence d un proc s p nal La cons cration de ce droit l existence d un proc s p nal peut tre regard e selon M H BONNARD comme la sanction d un droit fondamental ne pas tre victime ou comme celle d un droit la s curit C est alors la s curit mat rielle d rivant d un glissement s mantique de la notion de la s ret qui est rig e en droit
247. ns un grand bruit puis plus rien Le noir et le silence Elle a alors eu tr s peur s est trouv e seule sans son mari qu elle a appel Des participants au voyage se sont mis parler chercher et poser des questions Elle a eu tr s peur que le car ne prenne feu Gr ce une vitre baiss e ils ont pu sortir du car mais elle n arrivait pas marcher car elle avait tr s mal aux genoux Elle s est assise et a vu alors ce qu elle dit tre l horreur le car ressemblait un amas de t les avec un camion encastr Le guide tait incarc r dans la porte et g missait Par la suite des gens sont arriv s les regardant ou les filmant Elle a vu alors les bless s et les morts Finalement elle a pu tre transf r e dans un dispensaire tant aid e pour marcher puis tant mise dans un fauteuil roulant Mais j tais tellement angoiss e que j ai dit que a allait et j ai march Elle a pu arriver l h tel o ils n taient pas attendus On venait de vivre l enfer une atmosph re de fin du monde et on se trouve dans un lieu paradisiaque l h tel 6 Vincent R publique Dominicaine 2005 Vers 23 h l accident s est produit Je n ai pas compris tout de suite ce qui nous arrivait car je ne regardais pas le devant de la route mais le c t D un seul coup il y eu un grand bruit de t les froiss es puis un silence profond indescriptible et interminable Je me suis senti projet en l a
248. nstabilit en raison d une perte d ancrages fondamentaux vont exacerber la tentation de perdurer avec les ancrages actuels f t ce au prix d une pertinence de moins en moins grande avec finalement des mises en cause de plus en plus fortes pour incapacit traiter des questions pos es sur le terrain Cette nouvelle donne ne peut que poser au Droit des questions d une difficult extr me Et appeler des efforts de recherche tout aussi consid rables qui vont obliger faire uvre non plus d ajustement mais bien d invention A Des risques hors cadres 40 Nous sommes confront s l imp rieuse n cessit de tenir compte des nouvelles dimensions du risque int grant des contextes crisog nes ce qui suppose que nous soyons en capacit de vaincre nos propres r sistances RISEO 2011 3 21 1 De nouvelles dimensions du risque 41 Nos cartographies du risque sont fondamentalement revoir nos hypoth ses tant pulv ris es sur de nombreuses dimensions 42 Le hors chelle par convention les ph nom nes accidentels sont tenus comme d importance marginale par rapport la taille et la robustesse des syst mes en cause Katrina d vaste un territoire vaste comme la Grande Bretagne les victimes peuvent d sormais se compter par millions ou dizaines de millions Nous entrons dans l re des m ga risques et des m ga crises Nous d passons d sormais largement l pure de l installation
249. ocit s commises l encontre de leurs parents CEDH 16 d c 2009 JH et autres c France n 49637 09 l D autres m canismes ont t institu s On peut citer entre autres l indemnisation des victimes d affaissements miniers En l esp ce l article 75 2 II du code minier tel qu issu de la loi n 99 245 du 30 mars 1999 a pr vu l indemnisation des dommages subis du fait de l ancienne activit mini re Celle ci s applique indiff remment aux collectivit s locales ou aux personnes physiques non professionnelles L exploitant est selon l article 75 1 du code minier civilement responsable de tous les dommages caus s par son activit vis vis de toutes les victimes quelle que soit leur qualit et ce y compris apr s la fin de validit de son titre minier En cas de disparition ou de d faillance du responsable l tat devient garant de la r paration de ces dommages Un dispositif suppl mentaire faisant intervenir un interm diaire le fond de garantie des assurances obligatoires de dommages a t mis en place partir de 2003 pour les particuliers souvent d sempar s par les proc dures afin de faciliter le traitement de leurs dossiers Le l gislateur a estim qu il n tait pas utile d tendre ce dispositif faisant appel la solidarit aux collectivit s ou aux professionnels qui disposent des moyens de faire valoir leurs droits directement aupr s des responsables L tat assume donc la r p
250. octobre 2000 y plus globalement Claude LIENHARD La d fense des droits des victimes r paration indemnisation r le des associations de d fense des victimes in La s curit et la s ret des transports a riens op cit pp 142 et ss amp C A Montpellier 30 avril 2009 n 2009 00039 67 C A Besan on 30 avril 2008 n 2008 00042 C A Basse Terre 29 avril 2008 JurisData n 2008 363417 et Tribunal Correctionnel de Basse Terre 15 septembre 2006 Claude LIENHARD Crash a rien droit des victimes remarquable avanc e du juge du fond et regrettable cassation J 4 C n 68 novembre 2006 V notre compte rendu du colloque sur cette catastrophe organis le 24 mars 2006 par le CERDACC et le GRE Mulhouse in JAC n 63 avril 2006 et Marie France STEINLE FEUERBACH Le proc s de l incendie du tunnel du Mont Blanc justice et p dagogie in JAC n 58 novembre 2005 7 On peut toutefois noter une d cision de la Cour de Cassation relative l explosion d un colis de produits pyrotechniques ayant caus la mort du chauffeur et la destruction du v hicule et dans lequel les juges ont retenu la responsabilit d lictuelle de l exp diteur envers le transporteur qui avait d indemniser le destinataire Cass Comm 8 f vrier 1994 Les Petites Affiches n 33 du 15 mars 1996 p 14 17 note Fran ois DUQUESNE La nature juridique de la responsabilit de l exp diteur dans le cadre du contrat de transport
251. ocus n 12 Karine LE COUVIOUR Erika d cryptage d un arr t peu conventionnel J C P G 2010 16 avril p 804 Beno t STEINMETZ Le proc s de l Erika chant du cygne du pr judice cologique pur devant les tribunaux judiciaires Droit de l Environnement 2010 pp 196 201 Eric DESFOUGERES Total p nalement coupable mais civilement irresponsable J A C n 103 avril 2010 C I C E 24 juin 2008 Commune de Mesquer c Total France et Total International Revue de Droit des Transports 2008 comm 173 Lo c GRARD L affaire Erika sous l angle des d chets D 2008 p 1901 5 Directive n 75 442 du 15 juillet 1975 J O C E n L 194 du 25 juillet 1975 l V les d cisions reproduites in Gazette du Palais des 22 et 23 mai 1998 n sp cial Gazette des Transports sous la direction de M Patrice REMBAUVILLE NICOLLE pp 284 299 concernant la comp tence des juridictions toulousaines au sujet du crash d un Airbus A300 de Pakistan International Airlines au N pal en septembre 1992 Cass Civ 1 25 novembre 1997 Bull I n 331 et Revue Fran aise de Droit A rien et Spatial 1998 pp 153 157 ayant confirm sur ce point C A Toulouse 20 juin 1995 D 1995 pp 628 632 note Eric AGOSTINI et T G I Toulouse 11 janvier 1995 T G I Toulouse 4 juin 1997 ou C A Orl ans 14 d cembre 2007 JurisData n 2007 357359 Revue de Droit des Transports 2008 comm 109 Philippe DELBECQUE Ordonnance en r f r
252. olidarit est toute autre Il s agit d un syst me pyramidal de garanties qui pr voit l intervention successive de l exploitant de l installation 700 millions d euros puis de l Etat du lieu de l installation puis enfin des Etats parties la convention internationale qui est l origine du r gime sp cial de responsabilit La solidarit nationale interviendra titre compl mentaire ou subsidiaire jusqu un certain montant de dommages 1 2 milliard d euros la solidarit internationale prenant le relais au del et jusqu un autre montant 1 5 milliard d euros 15 Hors ces r gimes sp ciaux de responsabilit civile un autre m canisme vient pauler la responsabilit civile en cas de catastrophe Ce m canisme est r cent mais il pr sente l originalit d avoir t prouv avant d tre n puisqu il s inspire directement du dispositif mis en place pour l indemnisation des victimes d AZF Il s agit ici de s appuyer sur la technique de l assurance directe pour imposer aux assureurs la garantie du risque de catastrophe technologique dans le cadre de certains contrats d assurance de choses Comment fonctionne dans les grandes lignes cette garantie D finie aux articles L 128 1 et suivants du Code des assurances cette garantie est limit e aux dommages mat riels subis par les particuliers Elle permet aux assur s d tre indemnis s dans des conditions privil gi es
253. olitiques de l poque Premier ministre ministre des Affaires sociales et de la Solidarit nationale et secr taire d Etat la Sant ont fait l objet d une proc dure devant la Cour de justice de la R publique qui a Crim 18 juin 2003 Bull crim n 127 D 2004 1620 note REBUT ibid 2004 Somm 2751 obs MIRABAIL ibid 2005 195 note PROTHAIS JCP 2003 IL 10121 note RASSAT Dr p nal 2003 Comm 97 obs V RON RSC 2003 781 obs MAY AUD Adde V MALABAT et SAINT PAU Dr p nal 2004 Chron 2 le droit p nal g n ral malade du sang contamin La Cour rel ve notamment que le non lieu est fond essentiellement sur l appr ciation par les juges internes des l ments constitutifs du crime d empoisonnement la lumi re de la jurisprudence de la Cour de cassation et sur l existence d une cause d irresponsabilit ou d att nuation de la responsabilit au sens de l article 122 7 du code p nal RISEO 2011 3 181 conduit la condamnation de l un d entre eux Pour la Cour le syst me juridique fran ais a offert des recours permettant d tablir la responsabilit des principaux intervenants et pris dans son ensemble a garanti au requ rant la r paration de son pr judice conform ment aux exigences de l article 2 La Cour ne prend donc pas formellement position sur la n cessit d un proc s p nal dans ce contexte Mais ici quand bien m me l aurait elle exig
254. ommes la mondialisation De diverses mani res la r alisation des risques et la survenue de situations critiques semblent donc fortement conditionn es par le mode de fonctionnement et de structuration des soci t s contemporaines par les choix faits en son sein Et c est encore plus vrai avec ce qu il est convenu d appeler les nouveaux risques Godart et al 2002 dont l mergence est troitement associ e aux nouveaux liens s tablissant entre le d veloppement conomique dans le cadre de l conomie lib rale et l innovation scientifique comme dans le cas des OGM de la t l phonie mobile des nanotechnologies La cons quence de cette volution dans l approche des risques et des crises est que pour de nombreux acteurs il n y a plus de ligne de front tr s pr cise l gard des risques et des crises RISEO 2011 3 33 9 Ces changements d approche qui s op rent dans la sph re acad mique mais pas uniquement engendrent des difficult s sur le plan de l analyse mais aussi sur celui de l action Comment en effet proc der l identification et l objectivation des sources des risques lorsqu on ne les r duit pas des al as susceptibles d tre ext rioris s mais que l on explore aussi tout ce qui en interne peut favoriser la r alisation de risques et la survenue de crises On voit bien par exemple pour ce qui concerne les risques technologiques la diff
255. on pour ces installations peut tre subordonn e notamment leur loignement des habitations immeubles habituellement occup s par des tiers tablissements recevant du public cours d eau voies de communication captages d eau ou des zones destin es l habitation par RISEO 2011 3 16 des documents d urbanisme opposables aux tiers Cette mise l cart pr ventive des seuls sites industriels soumis autorisation relevant du droit des ICPE combin e la possibilit d invoquer l article R 111 2 du code de l urbanisme aurait d concourir la maitrise de l urbanisme autour des sites risques Pourtant les catastrophes survenues ont pu d montrer l inefficacit du dispositif largement inappliqu en pratique 23 Lorsque la planification r glementaire et urbanistique pourtant renforc e dans ses prescriptions article L 421 8 du code de l urbanisme qui fixe les p rim tres urbanistiques conditionnant la construction autour des ICPE auquel il convient d ajouter l ensemble des documents d urbanisme se r v le insuffisante il convient d aller vers des champs inexplor s caract risant l existence d un droit autonome des catastrophes 24 Le point d ancrage de ces nouveaux dispositifs proc de de la pr vention des risques s cartant ainsi des logiques juridiques jusqu alors privil gi es C est bien la pr vention des risques qui sous tend le d coupage des territoires en zones
256. onclusion des travaux de la mission sur les agences sanitaires S nat Rapport d information n 675 juin 2011 au nom de la mission commune d information sur Mediator valuation et contr le des m dicaments RISEO 2011 3 90 Le droit des transports l preuve des catastrophes Eric DESFOUGERES Ma tre de conf rences en droit l Universit de Haute Alsace CERDACC EA 3992 R sum Depuis 15 ans sous l impact de multiples trag dies naufrage du p trolier Erika crash a riens accident ferroviaire de Zoufftgen le droit des transports a connu un certain nombre de mutations Celles ci se traduisent d abord par une europ anisation des dispositions pr ventives et protectrices pour les victimes puis par des jurisprudences s effor ant de surmonter les obstacles li s aux parties au contrat de transport et au caract re souvent international de ces drames afin de mieux en sanctionner les v ritables responsables Summary Since 15 years and as a consequence of multiple tragedies shipwreck of the Erika tanker airplanes crashes rail crash near Zoufftgen transport law has deeply evolved Those changes initially result in the europeanization of the preventive and protective provisions for the victims jurisprudences also endeavour to overcome obstacles due to the origins of the parties bounded in the carriage contract and to the international dimension of such dramas in order to blame more ef
257. onn de notre d veloppement sont apparues aussi dangereuses que n cessaires Dangereuses parce qu en cas d accidents les dommages seraient consid rables et graves Et n cessaires parce que jug es indispensables au fonctionnement des soci t s modernes L ambition du l gislateur devint alors de concilier RISEO 2011 3 105 l imp ratif du progr s et celui de la r paration des dommages Il convenait de pr server les ventuels responsables d une dette de r paration d passant potentiellement leurs capacit s financi res tout en garantissant l indemnisation des victimes 7 On y parvint en laborant souvent au niveau international des r gimes sp ciaux de responsabilit civile pour la navigation a rienne d s les ann es 20 pour le nucl aire dans les ann es 60 et pour le transport maritime d hydrocarbures dans les ann es 70 Pour chacun d eux il est int ressant de constater que c est vraiment la perspective de la catastrophe qui est au c ur de la d marche Ces r gimes sp ciaux dont on peut dire qu ils sont les plus aboutis portent l empreinte de la catastrophe 8 Leur multiplication aura n cessairement pour effet de favoriser un certain parpillement des r gles de responsabilit civile susceptible de nuire sa coh rence On peut toutefois d gager des caract ristiques communes qui permettent de comprendre comment op re la responsabilit civile sp cialis e Ainsi pour f
258. onsid r es comme mena antes sans donc toujours chercher d terminer quelles vuln rabilit s peuvent r sulter des choix faits propos des cadrages des probl mes publics des modes d organisation et des modalit s d action C est pourquoi malgr le d veloppement de travaux en sciences humaines et sociales en ce sens qu ils rel vent de la g ographie de l ergonomie cognitive de la sociologie du travail de la sociologie des organisations etc les approches visant analyser ces vuln rabilit s et mettre en vidence leur dynamique sont encore mergentes voir sur ce point et propos des risques naturels la synth se effectu e par Becerra et Peltier 2009 RISEO 2011 3 34 IHI Les obstacles un changement d approche des risques et des crises 10 Il peut a priori sembler surprenant que malgr l engagement d une r flexion aujourd hui importante sur la part des vuln rabilit s internes dans la constitution des risques collectifs malgr aussi la connaissance effective que peuvent en avoir un grand nombre d acteurs il soit toujours aussi difficile de penser ces vuln rabilit s de les concevoir autrement que par rapport diff rents types d al as De fait les al as tendent toujours tre consid r s comme la part active des risques et les vuln rabilit s comme leur part passive Penser les vuln rabilit s en soi en admettant qu elles se constituent selon des logiques
259. otale de mesures de protection qui a t sanctionn e L attitude du juge europ en serait n cessairement plus nuanc e dans le cas o l Etat aurait au moins agi 41 CEDH 18 janvier 2001 Chapman c Royaume Uni req n 27238 95 99 48 Arr t Oneryildiz pr cit 103 106 4 Arr t Fade eva pr cit 132 134 50 CEDH 26 octobre 2006 Ledia eva e a c Russie req n 53157 99 53247 99 53695 00 et 56850 00 110 CEDH 10 f vrier 2011 Dubetska e a c Ukraine req n 30499 03 155 5 C est ce qui nous para t pouvoir tre d duit de l arr t Fade eva pr cit 133 En l esp ce si le juge europ en admet qu il peut sembler excessif d imposer l Etat russe une obligation de reloger gratuitement la requ rante il ne voit aucune autre solution effective permettant de garantir cette derni re le respect du droit qu elle tire de l article 8 de la Convention RISEO 2011 3 171 Il en va de m me s agissant du volet proc dural du devoir de protection A cet gard rappelons que sous l article 2 de la Convention la Cour exige une r ponse appropri e permettant au cadre l gal d tre mis en uvre comme il se doit Cette r ponse peut tre judiciaire ou autre La formulation retenue montre quand m me une certaine pr f rence pour l intervention du juge L acc s la justice est d s lors primordial ce que la Cour a d j affirm sous l arti
260. our identifier la pr sence de l ennemi de d terminer la nature des menaces et d avoir disposition les armes et soldats n cessaires pour y faire face 5 Tout l effort s est alors port sur la constitution de stocks d antiviraux de vaccins et sur la mobilisation des acteurs m dicaux pouvant prendre en charge les malades dans des structures pr par es fonctionner dans l urgence Gilbert et al 2010 Avec les risques et les crises on se situe donc tr s clairement dans le cadre d un possible tat d urgence c est dire celui o l Etat garant de la s curit collective affirme tout la fois sa capacit d celer les dangers et menaces pesant sur la soci t en prendre mesure et r organiser sous son autorit l ensemble de la soci t Les actions men es dans ce domaine sont donc politiquement sensibles puisque c est la cr dibilit et la l gitimit m me des pouvoirs publics qui se trouvent ainsi mises en jeu 6 Dans cette optique le r le des sciences humaines et sociales s est souvent trouv cantonn quelques aspects analyser la perception des risques par la population habituellement suppos e irrationnelle motive vou e la panique etc d terminer les conditions d acceptabilit des risques et enfin comprendre les r actions de la population lors de la survenue d accidents et de catastrophes C est en effet l l essentiel de la comm
261. par l assurance A travers la notion d activit anormalement dangereuse le fait g n rateur propos aurait un champ d application tr s vaste et ce d autant que la dangerosit dite anormale de l activit pourrait tre pr sum e La pr somption op re trois conditions la gravit des dommages le nombre de victimes et la simultan it des affections des victimes par les dommages On mesure ici l empreinte de la catastrophe Les auteurs ne s en cachent d ailleurs pas puisqu ils pr cisent que l hypoth se vis e est celle des dommages de masse par exemple ceux qui r sultent d un accident industriel comme celui qui a d truit l usine AZF Toulouse 4 Avant projet de r forme du droit des obligations et du droit de la prescription Minist re de la Justice 22 septembre 2005 5 V notre tude Vers un nouveau fait g n rateur de responsabilit civile les activit s dangereuses commentaire de l article 1362 de l Avant projet Catala in Etudes offertes G Viney LGDJ lextenso ditions 2008 p 499 Commentaire des auteurs du groupe de travail Responsabilit civile en note de bas de page p 159 RISEO 2011 3 110 23 Pour terminer sur le texte de cette disposition il faut relever son extr me s v rit pour le responsable sur le terrain des causes d exon ration Absence de faute lic it de l activit fait du tiers cas fortuit guerre cataclysme rien n y fait Seul
262. ponsabilit de la convention de Montr al Revue de Droit des Transports 2010 Etude n 4 RISEO 2011 3 93 A Pour pr venir de nouveaux accidents collectifs 5 La tendance transf rer au niveau supranational les questions de s curit en mati re a rienne n est en fait pas si nouvelle apr s le 11 septembre 2001 l Organisation Internationale de l Aviation Civile O A C L a organis en f vrier 2002 une conf rence sp ciale sur les questions de s ret a rienne qui a mis en place un m canisme d audit de la s ret pour garantir que tous les Etats mettent en uvre les r gles internationales Puis le Parlement europ en et le Conseil des Ministres europ ens des transports ont d cid en juin 2002 de cr er une Agence europ enne de la s curit a rienne A E S A d sormais en charge de la certification des a ronefs De plus est p riodiquement envisag e dans les ann es venir la constitution d un ciel unique europ en 6 L on peut aussi relever plusieurs textes visant encadrer la recherche des causes r elles ayant conduit l v nement tragique C est ainsi par exemple que la directive communautaire du 21 novembre 1994 qui avait mis au point la proc dure enqu te accident en mati re de catastrophe a rienne civile a t remplac e par un nouveau r glement europ en le 20 octobre 2010 Celui ci a encore renforc l ind pendance des enqu tes avec un r seau
263. pr c dant la date de la nouvelle constatation Le dispositif en vigueur pr voit le doublement de la franchise d s la troisi me reconnaissance de l tat de catastrophe naturelle pour le m me risque puis son triplement d s le quatri me arr t de reconnaissance et enfin le quadruplement pour la cinqui me reconnaissance et les suivantes RISEO 2011 3 85 46 De plus la modulation des franchises s est av r e peu incitative 38 En effet alors que plus de 23 000 communes sont des communes risques naturels peu d entre elles disposent d une couverture des risques satisfaisante 39 Moins de 7 600 communes sont couvertes par un PPRN approuv et environ 4 500 proc dures engag es sont en attente de validation 40 47 Le bilan est donc maigre Les solutions expos es ci dessus sont assez ponctuelles et ne semblent donc pas de nature r soudre les probl mes plus structurels de pr vention Aussi les pouvoirs publics ont ils parfois cherch institutionnaliser la pr vention c est dire la confier des organismes administratifs ad hoc Quel regard peut on porter sur ces solutions 38 La modulation de la franchise est demeur e peu appliqu e Fin 2008 516 communes ont vu leur franchise doubler 173 Pont vu tripler et 45 quadrupler Application de la modulation des franchises aux communes Nombre de communes Franchise applicable Inondation S cheresse 2006 2007 12006 2007 Doubl e 516 1527 7
264. qu aucune violation n aurait pu tre constat e puisque proc s p nal il y a eu et plus d un Une fois le principe d un recours de nature p nal affirm reste en d terminer les contours IL Les contours du droit au proc s p nal en cas de catastrophe 24 La notion de proc s p nal doit tre entendue de mani re large couvrant la p riode qui va de la phase de l enqu te la phase de jugement Selon la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de Homme l obligation de prot ger le droit la vie implique le respect d obligations proc durales qui tiennent d une part l obligation de mener une enqu te officielle effective et d autre part l interdiction de ne condamner les responsables que de fa on symbolique A La n cessit d une enqu te officielle effective 25 Dans le cadre du droit la vie et de la n cessit d un recours au juge p nal la Cour exige de mani re traditionnelle une enqu te officielle r pondant certains crit res d effectivit Les autorit s comp tentes doivent faire preuve d une diligence et d une promptitude exemplaires et proc der d office des investigations propres d une part d terminer les circonstances dans lesquelles une telle atteinte a eu lieu ainsi que les d faillances dans la mise en uvre du cadre r glementaire et d autre part identifier les agents ou les organes de l tat impliqu s de quelque fa
265. quence son POS PLU sous le contr le du pr fet et au final du juge administratif A n avoir pas proc d ainsi on peut craindre une d responsabilisation des maires qui ne percevrait la d marche que comme une contrainte 13 Au final un constat s impose la proc dure PPR ne permet de r pondre que tr s partiellement l objectif de limitation des cons quences d une catastrophes parce qu elle se cantonne au seul volet pr vention au travers de la ma trise de l am nagement et de l urbanisme et parce qu elle ignore d autres situations risque importantes catastrophe du Mt St Odile incendie du cinq sept ID l exigence d une prise en compte de la totalit des risques A Il existe depuis 1988 d cret du 06 05 88 un document 14 qui est aujourd hui obligatoire de par la loi en l occurrence la loi du 03 05 1996 sur les SIS article 7 qui a valeur r glementaire faisant l objet d un arr t pr fectoral qui doit permettre de faire face tous les types de risques et pas seulement aux risques majeurs recens s qui repose sur une approche globale consistant identifier les risques estimer les besoins n cessaires leur couverture et faire le choix des moyens 15 Ce document c est le sch ma d partemental d analyse et de couverture des risques SDACR 16 Le SDACR r pond une double n cessit RISEO 2011 3 43 fournir des r gles d analyse permettant d valuer l ad q
266. ques pr voyant l engagement des moyens SP condition qu ils demeurent disponibles pour pallier les risques de non continuit du service les r glements op rationnels des SDIS envisagent de plus en plus souvent des conditions de fonctionnement en mode d grad 22 Autres risques susceptibles d affecter la capacit op rationnelle des SDIS les risques li s aux r seaux transports d nergie informatique communication ils requi rent un effort d anticipation passant le plus souvent par le doublement des syst mes et des proc dures et ou par des possibilit s de fonctionnement en mode d grad 23 Le SDACR constitue ind niablement un document strat gique d autant plus important qu il est largement partag s il est pr par par le DDSIS ce dernier a l obligation de consulter toutes les parties int ress es s il est arr t par le pr fet celui ci ne peut signer l arr t qu apr s avoir obtenu l avis des lus du conseil g n ral et l avis conforme du conseil d administration du SDIS qui a donc un pouvoir de blocage Pour autant le SDACR n est qu un maillon dans une d marche globale de s curit civile IT la pertinence d une d marche globale de s curit civile 24 Le l gislateur r volutionnaire avait d j assign d s la loi des 16 et 24 08 1789 titre 11 art 3 une double mission aux corps municipaux le soin de pr venir par des pr cautions convenables les accidents et fl aux calamiteux celu
267. question relative au montant d une caution fix e pour la lib ration du capitaine du navire le Prestige qui naviguant pr s des c tes espagnoles en raison d une avarie d versa 70 000 tonnes de fuel et provoqua une catastrophe cologique exceptionnelle en Espagne et en France Dans son arr t de Grande Chambre en date du 28 septembre 2010 la Cour souligne qu elle ne saurait ignorer la pr occupation croissante et l gitime qui existe tant au niveau europ en qu international l gard des d lits contre l environnement et la volont unanime tant des tats que des organisations europ ennes et internationales d en identifier les responsables d assurer leur pr sence lors du proc s et de les sanctionner En outre l on constate une tendance au recours au droit p nal comme moyen de mise en uvre des obligations environnementales impos es par le droit europ en et international 18 CEDH 15 d c 2009 n 4314 02 Kalender c Turquie Droit p nal n 4 Avril 2010 chron 3 Droit p nal n 4 Avril 2010 chron 3 Un an de droit europ en en mati re p nale Chronique par E DREYER La Semaine Juridique Edition G n rale n 3 18 Janvier 2010 70 Droit de la Convention europ enne des droits de l homme Chronique par F SUDRE CEDH 8 janv 2009 Mangouras c Espagne 44 req n 12050 04 RSC 2009 p 180 L adaptation des garanties proc durales europ ennes aux exigences de la r pression de
268. quet pour l ouverture d une enqu te p nale concernant la personne morale la TCDD l quivalent de notre SNCF au vu des conclusions du rapport d expertise Or cette demande n a jamais t suivie d effet La Cour conclut la violation de l article 2 sous son volet proc dural 58 parce que les conclusions de l enqu te mettant en cause des agents ou autorit s de l tat pour leur r le dans cet accident ont t class es sans suite B L interdiction de ne condamner les responsables que de fa on symbolique 26 L interdiction de ne condamner les responsables que de fa on symbolique se d double en r alit en deux obligations la n cessit d une qualification ad quate et celle de prononcer une sanction qui ne soit pas symbolique C est dire et c est un des aspects int ressants de la jurisprudence de la Cour que les exigences proc durales de l article 2 s tendent la phase de jugement qui doit satisfaire aux imp ratifs de l obligation positive de prot ger la vie par la loi 95 1 La n cessit d une qualification ad quate 27 La qualification des faits et les fondements retenus pour engager la responsabilit p nale des auteurs l origine des catastrophes rev tent une importance consid rable Le Professeur DELMAS SAINT HILAIRE a montr que la qualification p nale des faits assure des fonctions la fois juridique cathartique et p dagogique Cette qua
269. r c RISEO 2011 3 176 les principes tablis par la jurisprudence de la Cour concernant l absence d un recours de droit p nal dans les affaires relatives des pertes accidentelles en vies humaines en mati re m dicale 10 Les juges europ ens op rent une distinction li e la nature de l v nement l origine de l homicide involontaire entre l accident individuel et la catastrophe Ils mettent en exergue cette diff rence entre la situation individuelle et la situation collective lorsqu ils soulignent que les r percussions du risque en cause taient susceptibles d atteindre plus qu un individu et la dimension tragique des v nements 92 pour en conclure que dans les circonstances de l esp ce un recours interne ne pouvant d boucher que sur l allocation d une indemnit ne saurait tre consid r comme une voie privil gi e et susceptible d absoudre l Etat d fendeur de son obligation de mettre en uvre un m canisme de r pression p nale cadrant avec les exigences de l article 2 de la Convention c est dire d un proc s p nal 11 Si cette d cision a t rendue dans le cadre particulier d une catastrophe industrielle elle semblait bien laisser poindre la cons cration d un v ritable droit l existence d un proc s p nal en cas de catastrophe ou d accidents collectifs ce que la Cour a confirm par la suite B La confirmation de l exigence d un recour
270. r paration Cependant pour la puissance publique il ne peut s agir l de la seule r ponse qu il convient d apporter En effet la r paration appelle aujourd hui de plus en plus l indemnisation ou encore la garantie sociale surtout lorsque les dommages caus s sont de grande ampleur et touchent de nombreuses victimes quel moment convient il d effectuer le saut qualitatif de la r paration l indemnisation Jusqu o faut il indemniser A partir de quand n importe t il pas de penser la catastrophe davantage en termes de pr vention du risque L tude des passages d un champ un autre permet de donner la mesure de la place qui doit tre celle du droit de la responsabilit administrative pour penser la catastrophe et ses suites Summary The administrative responsibility s law thinks of the disaster in terms of repair However for the public authorities it cannot be the only answer to give Indeed today the repair calls more and more the compensation or the social guarantee especially when the caused damages are on a large scale and make numerous victims When is it advisable to make the qualitative jump from repair to compensation How far should we indemnify From which point on does it not import to think the disaster more in terms of risk prevention The study of the transition from a field to the other allows to define the rank the administrative responsibility s law should have to think the disaster and its
271. r paration forfaitaire des maladies professionnelles ou de service RISEO 2011 3 79 b n ficie d une pr somption de causalit moins que le comit d indemnisation n value que le risque attribuable aux essais nucl aires est n gligeable 20 26 Un tel r gime de pr somption dans lequel le lien de causalit est pr sum exister partir du moment o les conditions relatives la maladie et l exposition au risque sont remplies sauf si la preuve contraire est tablie se retrouve galement dans le dispositif pr vu par l article 102 de la loi Kouchner du 4 mars 2002 qui concerne les personnes contamin es par le virus de l h patite C et galement dans celui pr vu par l article 53 1 de la loi du 23 d cembre 2000 relatif au fonds d indemnisation des victimes de l amiante Second exemple l indemnisation des victimes de l amiante 2000 27 L amiante est interdit en France depuis le 1 janvier 1997 Cette interdiction est cependant intervenue tr s tardivement car la dangerosit de cette fibre a t mise en vidence d s 1906 Compte tenu de son faible co t et de ses remarquables propri t s l amiante a toutefois fait l objet d une utilisation g n ralis e notamment dans les filatures dans la sid rurgie ainsi que dans la r paration et la construction navale L utilisation massive de ce mat riau et l inertie des pouvoirs publics pour l interdire ont conduit une
272. r la jurisprudence de la Cour de cassation qui quelques semaines auparavant tait arriv e au m me r sultat mais en se fondant de son c t sur l obligation de s curit qui p se sur les centres Civ 1 12 avr 1995 Consorts Martial Bull civ II n 180 p 130 4 Si l on prend l exemple de l indemnisation de l al a th rapeutique par le Conseil d Etat tel qu elle a t organis e en 1993 par l arr t Bianchi CE ass 9 avr 1993 Bianchi n 69336 on observe qu en exigeant entre autres que la r alisation du risque soit exceptionnelle le Conseil d tat avait cart l application du nouveau r gime jurisprudentiel de responsabilit sans faute aux risques s riels RISEO 2011 3 72 l anormalit et la sp cialit du pr judice lui permet d op rer avec beaucoup de libert un tri parmi les victimes jug es dignes d int r t Il faut dire qu en droit public la responsabilit sans faute n est pas destin e principalement permettre le r tablissement d un quilibre patrimonial d truit par une action ou une inaction non fautive de l administration mais r tablir l quilibre devant les charges publiques Ce noble objectif autorise diverses politiques jurisprudentielles dont on peut dire qu elles ont au moins un point commun ne pas transformer l administration en une caisse d assurance tous risques 8 Il ressort de ces premiers d veloppements que face
273. relles ou celle des catastrophes technologiques D s lors si les catastrophes technologiques n ont conduit qu assez r cemment des volutions directes et certaines de la r glementation d urbanisme A en mati re de catastrophes naturelles le constat d un effet sur l volution de cette r glementation se v rifie de longue date B A Une volution r cente en mati re de catastrophes technologiques 7 En d pit du fait que les risques et catastrophes technologiques soient bien moins fr quents que ceux occasionn s par les ph nom nes naturels il est certain que les risques industriels et technologiques font peur beaucoup plus que les risques naturels comme le montrent les enqu tes d opinion L examen de la l gislation t moigne en outre de ce que les catastrophes technologiques entretiennent une relation privil gi e avec la r glementation d urbanisme cela un point tel que l on peut affirmer l existence d une interaction de celles ci sur celle l 8 l appui de ce constat il sera relev que c est bien la suite d une catastrophe industrielle majeure que se vit dict e la grande r glementation europ enne visant la pr vention des risques autour des installations dangereuses et potentiellement polluantes La directive communautaire du 24 juin 1982 relative aux accidents industriels majeurs dite SH JACQUOT et F PRIET Droit de l urbanisme 5 d Dalloz 2004
274. responsables potentiels et leurs assureurs de responsabilit Nous avons t l phon aux directions g n rales de ces compagnies en leur demandant de d gager imm diatement des provisions verser aux victimes Les assureurs ont r pondu qu ils taient des assureurs de responsabilit s et qu ils n interviendraient que lorsque les responsabilit s seraient tablies elles le seront apr s 5 ans de proc dures judiciaires p nales et que le versement de provisions ou d indemnit s ne pouvait se faire tant que tous les dommages n avaient pas t valu s en raison de la r gle dite du r glement au marc le franc applicable lorsque l assurance est plafonn e et que les capitaux garantis par les assureurs sont insuffisants pour couvrir tous les dommages Ils avaient raison en droit mais l v nement de la catastrophe oblige les juristes inventer de nouvelles r gles susceptibles d apporter des l ments de solution aux probl mes pos s dans l urgence et la d mesure quitte revenir sur l applicabilit des r gles classiques dans un deuxi me temps Et c est ce que nous avons fait alors La pression de la rue l agence de l UAP a t plastiqu e et nos arguments soutenant nos propositions ont su convaincre les assureurs de ne pas appliquer les r gles classiques de r glement des sinistres par un assureur de RISEO 2011 3 122 responsabilit et de mettre en place imm diatement un fonds
275. ric DESFOUGERES Ma tre de conf rences en droit priv l Universit de Haute Alsace CERDACC EA 3992 Regard du civiliste sur la responsabilit civile l aune de la catastrophe Anne GUEGAN LECUYER Ma tre de conf rences HDR en droit priv l Universit Paris 1 Ecole de Droit de la Sorbonne Directrice adjointe du CRDP IRJS Andr Tunc Les accidents collectifs et les comit s de suivi Regards th oriques et pratiques Anne GUEGAN LECUYER Ma tre de conf rences HDR en droit priv l Universit Paris 1 Ecole de Droit de la Sorbonne Directrice adjointe du CRDP IRJS Andr Tunc L indemnisation par les fonds de garantie Anne d HAUTEVILLE Professeur m rite de droit priv l Universit de Montpellier I Syndrome post traumatique sp cifique et pr judice d angoisse Liliane DALIGAND Professeur de m decine l gale et droit de la sant psychiatre des H pitaux au CHU de Lyon LES CATASTROPHES ET LE PROCES PENAL Les sciences juridiques l preuve des catastrophes et des accidents collectifs Christophe REGNARD Pr sident de l Union Syndicale des Magistrats USM et vice pr sident de l Union Internationale des Magistrats Le principe du contradictoire dans l expertise p nale Claude GUIBERT Expert judiciaire Le traitement judiciaire des catastrophes industrielles les constatations techniques Bruno VANDEN BERGHE Lieutenant colonel IRCGN RISEO 2011 3 p 91 p 104 p
276. roc s p nal lorsqu il a t port atteinte ses int r ts fondamentaux tel que le droit la vie 4 Le droit la vie Droit qui selon la Cour constitue un attribut inali nable de la personne humaine et forme la valeur supr me dans l chelle des droits de l homme fC Lacroix La r paration des dommages en cas de catastrophe pr f M F Steinl Feuerbach avant propos D Houtcieff LGDJ 2008 TOME 490 Arr t Perez c France GC n 47287 99 70 CEDH 2004 I Ce droit la protection p nale a t par ailleurs impos par la Cour en mati re de viol Elle a en effet jug que la protection du droit civil accord e la victime d un viol tait insuffisante car il y va en l esp ce de valeurs fondamentales et d aspects essentiels de la vie priv e seule une l gislation criminelle peut assurer une pr vention efficace n cessaire en ce domaine M C c Bulgarie 4 d cembre 2003 JCP G 2004 1 107 n 1 chron F SUDRE 1B MATHIEU Le droit la vie ditions du Conseil de l Europe 2005 8 Voir par exemple CEDH 22 mars 2001 n 34044 96 35532 97 et 44801 98 RISEO 2011 3 174 On l a vu dans l expos du professeur Claire Vial si la juridiction europ enne fait peser sur l Etat une obligation de prot ger la population contre les catastrophes sur le fondement de l article 2 la Cour europ enne des droits de l homme d veloppe galement une obligatio
277. roits de l homme AJDA 2010 p 2138 Le professeur Wachsmann explique que les standards auxquels doit satisfaire l administration au titre de la jurisprudence europ enne rev tent un caract re g n ral Il observe ainsi que les obligations mises la charge de l administration sont pos es par la Cour quel que soit le droit concern par g n ralisation des analyses d abord men es propos d un droit d termin Selon l auteur cette g n ralisation se produit en consid ration notamment de l article 1 de la Convention RISEO 2011 3 163 4 Au titre de l obligation substantielle l Etat doit instaurer un cadre l gal appropri pour prot ger la population contre les catastrophes 15 L absence de toute l gislation son inaptitude ou son inapplication seront de nature engager sa responsabilit Au titre de l obligation proc durale l Etat doit garantir une r ponse appropri e permettant au cadre l gal lorsqu il existe d tre mis en uvre comme il se doit 16 C est ce que nous dit la Cour dans l arr t Bouda eva pr cisant au passage que cette r ponse judiciaire ou autre doit assurer la r pression et la sanction de toute atteinte au droit la vie Eu gard au champ de notre tude c est essentiellement le volet substantiel de l obligation pesant sur l Etat qui sera analys ici Et cet aspect mat riel du devoir de protection a t larg
278. rotection de la population il lui revient aussi de d terminer les mesures aptes atteindre ce niveau L tendue de sa marge d appr ciation se justifie comme on l a vu par la complexit de la mati re et la conciliation d int r ts concurrents Elle se justifie aussi par la n cessit de ne pas imposer aux autorit s un fardeau insupportable ou excessif en ignorant les choix op rationnels qu elles doivent faire en termes de priorit s et de ressources 34 La Cour est parfaitement consciente de la diversit des moyens propres garantir les droits prot g s par la Convention D s lors le fait pour l Etat concern de ne pas mettre en uvre une mesure d termin e pr vue par le droit interne ne l emp che pas de remplir son obligation positive d une autre mani re 35 En d autres termes le principe est celui de la libert de choix des Etats Mais une libert encadr e par la Cour pour assurer l effectivit de la protection de la population Ce qui peut conduire le juge europ en privil gier certaines mesures plut t que d autres 11 L encadrement du juge europ en est particuli rement visible dans le cas des activit s dangereuses Dans l arr t Oneryildiz la Cour exige l existence d une r glementation adapt e aux particularit s de l activit en jeu et d finit son contenu 36 La r glementation doit ainsi r gir l autorisation la mise en place l exploitation la
279. rs cadres conventionnels cette dimension de l impensable est le facteur d chec le plus d cisif La s curit est moins dans le fait de disposer des bonnes r ponses pr vues que dans la capacit poser des questions jusqu alors inconnues avec des partenaires inconnus sur la base de probl matiques non d chiffr es 2 Des socles et contextes structurellement crisog nes 49 Le plus d cisif n est cependant pas dans l v nement mais dans les socles et contextes globaux Nos syst mes quels que soient les domaines sont d sormais sujets dynamiques de liqu faction susceptibles d emporter nos meilleures d fenses 50 Qu il s agisse de climat changement des conditions g n rales de sant publique pid mies li es aux changes perte des acquis par exemple en mati re d antibiotique effet de l appauvrissement de larges couches de populations etc de g ostrat gie et de rapport la violence avec une intrication des probl mes de s curit et de RISEO 2011 3 23 terrorisme par exemple ou de bien d autres fronts les conditions g n rales d terminent d sormais de tout nouveaux contextes obligeant revoir l approche des risques particuliers qui peuvent d clencher des effets en cha ne in dits ou des facteurs de vuln rabilit les conceptions des installations pouvant se montrer d pass es en raison de nouvelles conditions contextuelles Ainsi
280. s Le PPRN est r gi par les articles L 562 1 L 562 9 du Code de l environnement et poss de vocation s appliquer tous les risques naturels existant inondations mouvements de terrains avalanches incendies s ismes ruptions volcaniques temp tes ou cyclones ils constituent l heure actuelle le document de base en mati re de pr vention des risques naturels On peut en outre noter que le plan a valeur de servitude d utilit publique affectant l utilisation des sols CAA Nancy 10 avril 2003 St le Nid AJDA 2003 p 1619 note F Cassin Par ailleurs et afin de renforcer l efficacit des PPRN alors que le non respect des PER n tait pas constitutif d une infraction p nale l article L 562 5 du Code de l environnement qui renvoie au droit p nal de l urbanisme des articles L 4802 4 et suivants du Code de l urbanisme permet d sormais de sanctionner p nalement le non respect de ces textes rel vent H Arbousset et M F Steinl Feuerbach Le droit le syst me fran ais d indemnisation in Les risques climatiques D Lamarre dir Belin 2005 pp 195 196 6 J P BOIVIN et S HERCE La loi du 30 juillet 2003 sur les risques technologiques et naturels majeurs AJDA 2003 p 1766 47 Loi n 2010 788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l environnement JO du 13 p 12 905 RISEO 2011 3 59 en cause puisque cette expropriation pour risque naturel pr visible
281. s si les Parties n ont pas trouv un accord entre elles pendant ou l issue des op rations d expertise Car dans la grande majorit des cas au cours ou en fin d expertise les parties pr f rent r diger entre elles une transaction plut t que d aller devant les juges du fond En mati re p nale les experts travaillent uniquement pour le Juge d Instruction HI Une exp rience originale 14 Historiquement je pense qu avec mes confr res en charge de l expertise relative l accident du Concorde GONESSE le 25 juillet 2000 nous avons t les premiers dans ce dossier particulier et avec l accord du Juge d Instruction qui nous avait commis tenter d instiller du contradictoire dans l expertise p nale concernant cet accident 15 En effet d s le d but ao t 2000 donc moins de deux mois apr s la publication de la loi du 15 juin 2000 nous avons mis en place un syst me de Groupes de Travail sp cialis s o avec des r gles crites de fonctionnement relativement simples le principe du contradictoire tait totalement appliqu et l essentiel du principe du secret de l instruction pr serv Ce dossier est toujours pendant devant les juridictions p nales cela RISEO 2011 3 152 me prive donc de la possibilit de vous exposer dans le d tail cette exp rience tr s int ressante 16 Pour r sum cependant l essentiel de la d marche trois Groupes de travail tr
282. s ancien B Une volution ancienne en ce qui concerne les catastrophes naturelles 13 La pr vention des catastrophes naturelles s effectue notamment au moyen de dispositifs encadrant et r glementant les conditions d utilisation des sols Bien qu inscrits dans le Code de l environnement ces documents touchent l urbanisme car ils conditionnent les modalit s d utilisation du sol Les Plans de Pr vention des Risques Naturels Pr visibles PPRNP institu s par la loi Barnier du 2 f vrier 1995 sont ainsi venus remplacer les anciens Plans d Exposition aux Risques Naturels Pr visibles PERNP cr s par la loi du 13 juillet 1982 relative l indemnisation des victimes de catastrophes naturelles Or l examen des raisons ayant conduit l adoption de ces dispositions visant organiser le zonage des sols J BETAILLE Les catastrophes sources de droit in Les catastrophes cologiques et le droit checs du droit appels au droit J M Lavieille J B taille et M Prieur dir Bruylant 2011 3 C LIENHARD La gen se et les enjeux de la loi Bachelot en mati re de risques technologiques op cit p 16 TR BACHELOT expos des motifs du projet de loi n 116 relatif la pr vention des risques technologiques et naturels et la r paration des dommages S nat 19 d cembre 2002 3 Loi n 95 101 du 2 f vrier 1995 relative au renforcement de la protection de l environnement JO
283. s d cisive Il ne faut certes rien oublier de ce qui fut engag voici quarante ans Mais le tableau g n ral des risques le contexte global dans lequel il s inscrit requi rent un renouvellement essentiel de paradigme De nouvelles r alit s sont ma triser qui appellent de nouvelles visions fondamentales de nouvelles interrogations scientifiques de nouvelles dynamiques op rationnelles Et de nouvelles conceptions et pratiques du Droit La responsabilit l heure des grands r seaux vitaux des grandes turbulences syst miques l chelle globale des implosions de textures environnementales conomiques soci tales ne peut plus s entendre s exercer se contr ler se juger comme du temps des installations dangereuses pouvant affecter leur voisinage imm diat 3 Le d fi est de toutes les poques ne pas tre en retard d une guerre Or pr cis ment le sentiment se r pand qu il y a d calage tant th orique que pratique entre nos RISEO 2011 3 9 approches de la vuln rabilit et les r alit s effectives qu il s agirait de traiter La commission mise sur pied par la Chambre des Repr sentants des Etats Unis pour tudier la r ponse au cyclone Katrina 2005 s interrogeait ainsi en conclusion de son rapport Mais pourquoi apparaissons nous syst matiquement en retard d une catastrophe Le Directeur G n ral de l Agence Internationale de l Energie Atomique le souligna d
284. s d lits contre l environnement J P MARGU NAUD 20 La directive 2009 123 CE modifiant la directive 2005 35 CE relative la pollution caus e par les navires fait partie d une s rie de dispositions de PUE destin es mieux pr venir ce type de pollution et renforcer la s curit maritime Elle fait obligation aux tats membres de consid rer comme des infractions p nales les rejets importants et ill gaux de substances polluantes par des navires Les deux directives exigent des tats membres RISEO 2011 3 178 15 Il est vrai qu ici il n tait pas question du droit la vie mais seulement des exigences de l article 5 3 Toutefois si la Cour admet que le niveau d exigence croissant en mati re de protection des droits de l homme et des libert s fondamentales implique parall lement et in luctablement une plus grande fermet dans l appr ciation des atteintes aux valeurs fondamentales des soci t s d mocratiques il n est pas exclu qu elle sanctionne l absence de proc s p nal ou de l gislation p nale en mati re de catastrophe cologique L exigence d un proc s p nal pourrait alors tre fond e travers la th orie des obligations positives sur l article 8 de la Convention disposition partir de laquelle elle prot ge le droit un environnement sain 16 Qu en est il des catastrophes naturelles La disparition de l esprit de r signation qui voit dans la catastrophe naturel
285. s de pr vention des risques C est une le on le droit des victimes qui se construit progressivement ne saurait masquer l irr ductible part de responsabilit individuelle et collective que nos soci t s de type lib ral pr servent Et c est une bonne nouvelle car la libert ne saurait aller sans la responsabilit Le 16 mars 2011 la suite de l affaire du Mediator a t remis au Pr sident de la R publique et au ministre de la Sant le Rapport de la mission sur la refonte du syst me de contr le de l efficacit et de la s curit des m dicaments par les professeurs Debr d put et Even pr sident de l Institut Necker Le rapport pr conise de scinder l Agence fran aise de s curit sanitaire des produits de sant l Afssaps en deux agences autonomes La premi re serait charg e de la pharmacovigilance la seconde de l valuation des m dicaments gr ce au regroupement de la commission d autorisation de mise sur le march avec la commission de la transparence actuellement rattach e la Haute autorit de sant HAS Par ailleurs il est propos la cr ation d un corps restreint d experts de l valuation des m dicaments Depuis de nombreux rapports parlementaires sont intervenus en particulier v AN Rapport d information n 3552 juin 2011 en conclusion des travaux de la mission sur le Mediator et la pharmacovigilance AN Rapport d information n 3627 juill 2011 en c
286. s de nature p nale en cas de catastrophes 12 Une lecture attentive de l arr t neryilsdiz montre que la Cour a introduit une distinction entre les activit s dangereuses et les autres activit s Seules les premi res n cessiteraient en r alit un recours de nature p nale Reste donc d terminer ce qui se cache derri re la notion d activit s potentiellement dangereuses et au del les catastrophes n cessitant un recours de nature p nale 17 Voir cependant l opinion divergente de M le juge T rmen qui estime que que ce soit dans l affaire Calvelli et Ciglio ou dans l affaire Oneryildiz ce qui est en cause du point de vue du droit p nal c est l homicide par n gligence En ce qui concerne le degr de n gligence il est difficile d op rer une distinction entre la n gligence d un gyn cologue qui savait que la naissance d un enfant pr sentait des risques lev s compte tenu de ce que la m re tait atteinte d un diab te de niveau A et que le f tus tait trop gros pour une naissance naturelle et qui pourtant non seulement n a pas pris de mesures pr ventives mais de plus s est absent lors de l accouchement Calvelli et Ciglio et celle de deux maires qui auraient d savoir partir du rapport d expertise que la d charge impliquait des risques lev s et qui n ont cependant pris aucune mesure pour pr venir un tel accident neryildiz CEDH 30 novembre 2004 aff NERY
287. s majeurs FPRNM et du m canisme de responsabilisation qu est la franchise Premier dispositif le fonds de pr vention des risques naturels majeurs 37 Le fonds de pr vention des risques naturels majeurs FPRNM dit fonds Barnier a t cr par la loi du 2 f vrier 1995 32 Ses missions ont volu depuis sa cr ation Il tait initialement d di l indemnisation des expropriations des biens expos s certains risques naturels Puis il est intervenu dans le financement d actions de pr vention afin d assurer la s curit des personnes et de r duire les dommages aux biens expos s un risque naturel majeur Ses b n ficiaires sont l exception des cas d expropriation des personnes qui ont assur leurs biens et se sont elles m mes engag es dans une d marche de pr vention Loi n 95 101 du 2 f vrier 1995 relative au renforcement de la protection de l environnement dite loi Barnier RISEO 2011 3 83 38 Ses missions consistent principalement en acquisition amiable par une collectivit publique d un bien expos lorsqu il y a danger pour la vie humaine Cette possibilit s ajoute l expropriation pour cause d utilit publique pr vue par ailleurs la prise en charge des tudes et travaux de pr vention d finis et rendus obligatoires par un plans de pr vention de risques naturels PPRN 33 approuv sur des biens usage d habitation ou sur des biens utilis s
288. s objectifs par un contr le de l implantation des nouveaux tablissements par les modifications des tablissements d j existants ou par la r alisation de nouveaux am nagements tels des voies de communication De plus la politique d urbanisme devra veiller maintenir des distances appropri es entre d une part les tablissements vis s par la directive et d autre part les zones d habitation les zones fr quent es par le public et les zones pr sentant un int r t naturel particulier ou ayant un caract re particuli rement sensible 10 Le lien avec des catastrophes technologiques intervenues est clairement affich par la directive puisque figure parmi les consid rants justifiant l adoption de ladite directive la mention suivante consid rant que la lumi re des accidents de Bhopal et de Mexico qui ont mis en vidence le danger que constitue le voisinage de sites dangereux et d habitations le Conseil et les repr sentants des gouvernements dans leur r solution du 16 octobre 1989 ont invit la Commission int grer dans la directive 82 501 CEE des dispositions L accident industriel survenu le 10 juillet 1976 conduisit la lib ration dans l atmosph re d un nuage toxique et pr s de 200 habitants dont une grande majorit d enfants furent victimes de chloracn aucune ne d c da et seul un petit nombre seulement garda des s quelles sans que l on constate de hausse significa
289. s ont t inond es 5 fois or les trois quarts d entre elles n avaient toujours pas de PPR approuv Plus pr cis ment le rapport d information du S nat faisant suite la temp te Xynthia met en exergue les graves lacunes en mati re de prise en compte du risque d inondation La commune de la Faute sur Mer par exemple n tait pas dot e d un PPRI alors m me qu elle tait particuli rement expos e au risque de submersion marine De la m me mani re et propos des inondations survenues dans le Var quelques mois plus tard un constat identique s impose la commune de Roquebrune sur Argens o deux personnes d c d rent du fait des inondations de juin 2010 n avait jamais approuv de PPRI alors m me qu elle avait fait l objet de dix sept arr t s de catastrophes naturelles depuis 1982 26 L explosion de l usine AZF a veill les consciences et conduit de substantielles modifications l gislatives afin d viter qu une catastrophe d une telle ampleur ne se reproduise L arme anti AZF devait tre le PPRT pourtant l tude de la mise en uvre de ce dispositif t moigne de la complexit de la t che Ce sont en effet plus de 400 PPRT qui ont t d finis autour des 632 sites industriels Seveso vis s par la loi de 2003 et tous ces plans devaient tre achev s avant la fin 2008 or un an apr s la date fix e seuls cinq de ces plans ont t finalis s Ceci s explique d
290. s textes relatifs l valuation des pr judices post traumatiques montre qu il n existe pas de pr judice sp cifique existentiel ou apocalyptique comme en produisent les catastrophes La r gle est que tout expert doit s appuyer pour conduire son expertise et aboutir des conclusions m dico l gales solides et fiables sur des textes de loi ou de proc dure Pourtant partir de notre exp rience il appara t que l expert doit suivre les textes applicables mais lus la lumi re des conditions particuli res de la catastrophe et orienter l indemnisation selon ce mode de d cryptage particulier 21 L valuation habituelle des traumatismes psychiques ne permet qu une indemnisation parcellaire du pr judice des catastrophes et il devrait tre possible d envisager un pr judice existentiel ou encore apocalyptique ou un pr judice d angoisse qui tiendrait ainsi compte de la particularit du dommage subi au moment d un v nement catastrophique 22 Deux exemples peuvent tre donn s d indemnisation de pr judice exceptionnel l un concerne les victimes d attentats et l autre les victimes de l explosion d AZF Toulouse en 2001 En raison de la sous valuation des s quelles psychiques des victimes d attentats pourtant confirm s par une tude pid miologique de l INSERM le conseil d administration du Fonds de garantie des victimes de terrorisme et autres infractions p nales FGTI a d
291. sal et pluridisciplinaire ce droit ne saurait d s lors se concevoir comme une stratification suppl mentaire mais bien plus comme un groupement de r gles sp cifiques pour des groupes sociaux li s par un fait g n rateur commun nou autour du drame Le droit des catastrophes appara t alors comme une mati re carrefour aux confins du droit public et du droit priv empruntant ses r gles et ses principes tant t l un et tant t l autre Le droit de l urbanisme poss dant des caract ristiques semblables il semble qu il tait appel rencontrer ou tout du moins c toyer le droit des catastrophes D ailleurs Claude Lienhard l avait pressenti en relevant que certaines branches du droit sont tout particuli rement concern es par les situations de catastrophes le droit de l urbanisme en fait incontestablement partie 4 Par sa nature m me tout acte d urbanisme s int gre dans un espace et il convient n cessairement de prendre en compte celui ci avant toute op ration d utilisation du sol en effet charg de g rer et d organiser les constructions au sein d un espace consid r il est normal que l urbanisme prenne en compte ce qui existe autour de la zone de construction D s lors il semble bien attendu que les catastrophes soient d abord au rang des facteurs qui contribuent l volution du droit qui le mettent en mouvement r alit touchant prioritairemen
292. sans que puisse leur tre oppos e la nature du sinistre Le principe de la r paration int grale est impos aux assureurs ce qui permet d exclure la pratique des franchises et les conditions d expertise sont simplifi es Pour que la garantie soit mise en uvre deux conditions doivent tre r unies La premi re a trait au champ d application de la garantie la notion de catastrophe technologique tant d finie en consid ration de certains accidents industriels qui doivent endommager un grand nombre de biens immobiliers La seconde condition est la constatation de l tat de catastrophe technologique par une autorit administrative Quant aux V notre pr sentation Le nouveau r gime d indemnisation des victimes de catastrophes technologiques D 2004 chr p 17 RISEO 2011 3 108 victimes non assur es elles peuvent s adresser au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages mais seront indemnis es dans des conditions moins favorables 16 Pour faciliter le r glement de l indemnisation et toujours en s inspirant de l exp rience de Toulouse le l gislateur a galement d fini un certain nombre de principes qui organisent les recours entre d une part les assureurs ou le Fonds et d autre part le responsable qui supportera en dernier lieu la charge de l indemnisation En posant quelques pr somptions simples il s agit en effet de limiter le pouvoir de discussion du responsable quant aux
293. sation de ce colloque de m avoir confi l exercice p rilleux de la synth se Exercice p rilleux en ce qu il s agit de rendre compte avec justesse des brillants expos s qui vous ont t pr sent s C est galement un moment de satisfaction Si ce colloque s articulait autour du droit nous l avions intitul les sciences juridiques ce qui pouvait d j passer pour une provocation 2 Plus encore nous avons eu l audace de transgresser les fronti res et ceci plusieurs reprises Entre universitaires juristes d abord Enfreignant la r gle de a summa divisio entre droit priv et droit public nous avons assist des dialogues entre privatistes et publicistes preuve que le droit des catastrophes a d pass ce clivage au point que certains enseignants chercheurs ne savent plus s ils doivent se ranger en section 01 ou 02 3 Apr s avoir franchi cette ligne blanche c est avec plaisir que nous avons ensuite profit de la parole d un Professeur de sciences politiques mais galement de celle du Directeur d un laboratoire d conom trie d un sociologue Dans notre lanc e nous nous sommes enrichis des clairages de professionnels Professionnels du droit bien entendu car il n est pas iconoclaste d inviter un colloque de droit quelques magistrats bien au contraire cela atteste d un certain rayonnement comme le disent les valuateurs des laboratoires de recherche Puis nous avons t
294. sc ne de crime est directement guid e par l application du principe de Locard nonc en 1920 Nul ne peut agir avec l intensit que suppose l action criminelle sans laisser des marques multiples de son passage Tant t le malfaiteur a laiss sur les lieux les marques de son activit tant t par une action inverse il a emport sur son corps ou sur ses v tements les indices de son s jour ou de son geste 4 Ce principe introduit les notions de transfert simple ou crois de persistance dur e de vie de l indice de pertinence utilit par rapport au temps de l enqu te distinction Les traces et leurs caract ristiques 5 Les traces se caract risent par leur nature humaine ou non leur pouvoir discriminant Elles sont fragiles contaminables et m me virtuelles Les traces d origine humaine comportent les empreintes digitales les traces d oreille les traces labiales de dents le sang le sperme la salive les cheveux et poils Elles peuvent se manifester par la voix l criture ou les bruits mis Elles sont aussi directement li es un individu traces de semelle de chaussures fibres Les autres traces sont li es aux faits aux objets aux lieux telles que les traces de pneus les verres et sols les r sidus de tirs les poisons les polluants les stup fiants les explosifs les projectiles et leurs trajectoires les Donn es lectroniques les insectes RISEO 2011 3 156 E
295. se trouve l heure actuelle structurellement et culturellement dans une situation de conflit d int r ts La faute une forme de coproduction des expertises et des d cisions qui en d coulent 56 L Inspection rel ve ensuite que les liens d int r ts des experts ne sont pas syst matiquement signal s contrairement aux exigences de la r glementation en vigueur 47 Le rapport propose par ailleurs d largir le champ actuel des situations imposant la d claration de liens d int r ts en particulier aux membres de cabinets minist riels 48 Enfin 47 Ainsi par exemple aux termes de l article L 161 44 du Code de la s curit sociale Les membres de la Haute Autorit de sant les personnes qui lui apportent leur concours ou qui collaborent occasionnellement ses travaux ainsi que le personnel de ses services sont soumis chacun pour ce qui le concerne aux dispositions de l article L 5323 4 du Code de la sant publique aux termes de l article L 5323 4 du Code de la sant publique les agents vis s au 2 ne peuvent par eux m mes ou par personne interpos e avoir dans les tablissements ou entreprises contr l s par l agence ou en relation avec elle aucun int r t de nature compromettre leur ind pendance et les personnes collaborant occasionnellement aux travaux de l agence et les autres personnes qui apportent leur concours aux conseils et commissions si geant aupr s d elle l exc
296. sions d enqu te parlementaires L des enqu tes administratives Toujours des enqu tes judiciaires Et toujours encore des expertises judiciaires p nales civiles et administratives Et tout le substrat des d cisions judiciaires RISEO 2011 3 4 Le droit des catastrophes se d cline et se d code d sormais ais ment Il emplit tout un espace qui va de la pr vention la r paration Les tapes de la r paration sont aujourd hui scand es lisibles le droit d tre inform des risques z le droit d tre secouru le droit d tre aid le droit la pudeur m diatique le droit d tre indemnis int gralement au titre de la r paration int grale le droit de participer la recherche de la v rit le droit d organiser une d fense collective le droit de cr er une association le droit de participer la pr vention des risques Et tout cela s inscrit dans un d cor et une sc ne vastes o on retrouve le risque la crise notamment judiciaire la s curit et les fonctions r galiennes de l Etat le principe de pr caution les r glementations li es aux produits explosifs le traumatisme et les responsabilit s civiles p nales administratives et politiques Dans ce champ se meuvent des acteurs multiples les victimes directes survivants les victimes indirectes familles et proches les f d rations d associations de victimes les associations
297. sitif actuel reste sans doute pour une large part insuffisamment efficace et la doctrine constate ainsi que le code n est pas un ensemble coh rent et hi rarchis mais un empilement de normes accumul es avec le temps Le droit de l urbanisme a t l un des champs o le l gislateur c de aux app ts du risque de la profusion normative sp cialement sous l effet de r actions motionnelles post rieures aux catastrophes Or les r actions au coup par coup catastrophes apr s catastrophes du l gislateur sont un obstacle la gfs y n 5 SE r 69 construction d un corpus juridique harmonieux laissant ainsi la place un droit clat Il SL TROTABAS et P ISOART Droit public 24 d LGDJ 1998 p 191 sur cette question v aussi F NICOUD Du contentieux administratif de l urbanisme PU Aix Marseille 2006 et sp c Le bilan mitig d un m canisme ambitieux n 189 197 pp 107 111 7 Ch BRANQUART Contr le de l galit un r el renouveau Analyse de la r forme men e par les pouvoirs publics depuis 2004 AJDA 2011 p 199 et sp c pp 203 205 68 J B AUBY propos tenus lors de l audition du 5 mai 2010 devant la mission commune d information sur les cons quences de la temp te Xynthia Rapport n 647 pr cit tome 2 p 79 v www senat fr rap r09 647 2 r09 647 21 pdf J BETAILLE Les catastrophes sources de droit op cit RISEO 20
298. sonnes bord Les Etats devront mettre en place des plans d assistance aux victimes et leurs familles article 21 1 chaque compagnie devant disposer d un plan de crise avec aide psychologique audit par les autorit s tatiques R glement europ en n 261 2004 du 11 f vrier 2004 relatif l indemnisation et l assistance des passagers en cas de refus d embarquement d annulation de vol ou de retard important JOCE n L 046 du 17 f vrier 2004 R glement europ en n 2027 97 du 9 octobre 2007 JOCE n L 285 du 17 octobre 2007 pr figurant l application de la Convention de Montr al 7 R glement europ en n 2111 2005 du 14 d cembre 2005 JOCE n L 344 du 27 d cembre 2005 et R glement europ en n 474 2006 du 22 mars 2006 JOCE n L 84 du 23 mars 2006 D cret n 2006 315 J O lois et d crets 19 mars 2006 p 4146 Op cit RISEO 2011 3 96 10 Puis un r glement europ en de 2007 entr en vigueur le 3 d cembre 2009 a introduit un ensemble de mesures d am lioration du service envers les usagers du transport ferroviaire que les Etats membres se doivent d int grer sauf dispense provisoire dans leur droit interne Ce r glement renvoie en r alit aux R gles Uniformes concernant le Contrat de transport International ferroviaire de Voyageurs RU CIV dans sa version du Protocole sign Vilnius le 3 juin 1999 portant modification de la Convention Internationale relative au Transport Ferro
299. ssenti brutal La vue ou l ou e en sont le porteur C est l clair fix dans la r tine d un reflet de pare brise le bruit sourd ou d chirant du choc qui vrille le tympan le cr pitement hallucinant du brasier qui ajoute la br lure et met la chair sur des charbons ardents La porte d entr e de l nergie traumatisante peut tre ainsi cern e La bri vet temporelle du surgissement de l v nement est comme l extr me pointe de la lance 11 Comme l crit Daniel Gonin Les observateurs savent bien maintenant quel est ce fer de lance p n trant du trauma C est l action d une sensation exacerb e violente dominante totalisante C est souvent une sensation visuelle une image submergeante totalitaire une lumi re aveuglante ou une sensation globale d branlement de tout l tre dans RISEO 2011 3 137 des vibrations charnelles bouleversantes ou encore un bruit assourdissant C est le triomphe de la sensation l tat brut Cette sensation primitive submergeante est annulatrice pour un instant de tout ce qui a t labor partir d elle la perception de la chose et son meurtre pour le symbole le mot tue la chose Ce qui annule pour un temps la victime du traumatisme ce n est pas la mort elle m me c est sa mise hors jeu par la dissociation du rapport vie mort La mort n ouvre plus la vie la parole n est plus dans le jeu du d sir 12 Le recueil de l exp rience des
300. st loin d tre satisfaisante Apr s les inondations ayant touch le Sud Ouest en novembre 1999 il a bien fallu constater que les communes les plus touch es et o on relevait le plus de victimes ne disposaient pas de PPR Alors que 17 PPR taient prescrits dans l Aude 2 seulement avaient t valid s Dans le Tarn aucun des 49 PPR prescrits n tait ent rin Il sera possible de relever qu en 2002 tous risques confondus 3151 communes taient dot es d un PPR approuv dont 2696 pour Ibid 5 On peut encore relever que dans les secteurs o le risque est plus faible les constructions peuvent tre autoris es par la mairie mais avec des obligations visant assurer la s curit des occupants en cas d inondations art L 562 1 II 4 du Code de l environnement H ARBOUSSET et M F STEINLE FEUERBACH Le droit le syst me fran ais d indemnisation op cit p 196 Ibid p 196 RISEO 2011 3 62 le risque inondation et 5453 communes taient dot es d un PPR en cours d laboration dont 5130 pour le risque inondation diagnostic d insuffisance au regard des 13 755 communes risques d pourvues de PPR la m me date En outre il n y a pas de relation troite entre l existence d un PPR et l importance des risques naturels car la comparaison entre communes dot es d un PPR et arr t s de catastrophes naturelles montre qu entre 1990 et 2002 environ 800 commune
301. stes de l Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale IRCGN renforc s par des experts des autres domaines scientifiques entrant dans le champ de comp tences de l Institut selon le type catastrophe expert en incendies en explosifs en v hicules balisticiens L UGIVC est capable de projeter et d ployer une chaine m dico l gale compl te et autonome permettant de r aliser des autopsies foraines et contribuer l identification des victimes par rapprochement RISEO 2011 3 159 des renseignements ante mortem obtenus du vivant de la victime et post mortem obtenus l issue de l autopsie Ainsi en tirant les enseignements des attentats majeurs r cents les enqu teurs disposent de personnels comp tents et de moyens fiables capables d tre projet s rapidement en tous temps et en tous lieux partout dans le monde en mesure de d ployer des protocoles et des techniques parfaitement adapt s aux contraintes d v nements de nature exceptionnelle RISEO 2011 3 160 Le devoir des Etats de prot ger la population contre les catastrophes Claire VIAL Professeur de droit public l Universit Evry Val d Essonne Centre de recherches L on Duguit EA 4107 I D E D H EA 3976 R sum La Cour europ enne des droits de l homme oblige les Etats sur le fondement des articles 2 et 8 de la Convention prot ger la population contre les catastrophes Au titre de l obligation positive substantiel
302. t renoncer aux avantages pour ne pas dire aux facilit s de l approche classique Comment en effet r ussir d velopper un discours de la guerre efficace si l on affirme que les fragilit s les vuln rabilit s se situent d abord et avant tout au sein de la soci t telle qu elle est constitu e au sein des institutions en charge de produire des connaissances via l expertise technique et scientifique et d laborer des d cisions Comment de fa on li e continuer affirmer que les pouvoirs publics l Etat peuvent mener cette guerre contre les risques et les menaces garantir la s curit collective s il est consid r que dans ce cas la priorit n est pas de faire face mais de revenir vers la soci t dont les structures politico administratives font bien s r partie Introduire la question des vuln rabilit s et surtout en tirer toutes les cons quences introduit une contradiction qui dans le contexte fran ais actuel s av re difficilement g rable par les autorit s et leurs experts souvent conduits une sorte de schizophr nie continuer tenir le discours de la guerre tout en sachant que la gestion des risques et des crises est d sormais bien plus une affaire interne qu externe 13 La tension existant aujourd hui entre une approche classique des risques et des crises qui tend reporter le poids de ceux ci sur l ext rieur et une approche mergente
303. t un r gime de garantie sociale suppose une r flexion sur la prise en charge financi re de ce dernier Il est alors couramment admis que celle ci doit reposer sur la solidarit nationale Toutefois diverses formules d ing nierie financi re doivent tre imagin es car la solidarit nationale ne peut tre ramen e au seul contribuable dont les capacit s contributives ne sont pas ind finiment extensibles Et c est l que le juge doit passer le relais au l gislateur Tel a t le cas par exemple avec le dispositif mis en place au profit des victimes de l amiante le l gislateur est intervenu et a cr un fonds d indemnisation d di 7 12 Ainsi on le voit si le droit de la responsabilit administrative pense la catastrophe en termes de r paration il ne peut s agir l de la seule r ponse qu il convient d apporter La r paration appelle aujourd hui de plus en plus l indemnisation ou encore la garantie sociale surtout lorsque les dommages caus s sont de grande ampleur et touchent de nombreuses victimes A l vidence le droit de la responsabilit f t elle administrative ne peut lui seul tre mobilis pour r pondre aux attentes de plus en plus pressantes de l opinion publique 13 Les crises sanitaires que nous avons connues au cours des vingt derni res ann es sang contamin vache folle amiante invitent toutefois s interroger sur le point d quilibre trouver A quel mom
304. t galement partag e aujourd hui par la Cour europ enne des droits de l homme 15 20 Mais il arrive que les r gimes jurisprudentiels de responsabilit de la puissance publique n offrent pas aux victimes de r ponse suffisamment efficace face leur malheur On voit alors le l gislateur prendre le relais et mettre en place des r gimes d indemnisation innovants B A la recherche de r gimes l gislatifs d indemnisation innovants 21 Le nombre de victimes potentielles est de nature influer directement sur le r gime l gislatif d indemnisation mis en uvre Plus ce nombre risque d tre lev plus l ing nierie juridique est sollicit e Deux exemples vont nous permettre d illustrer notre propos tout d abord celui tir de l indemnisation des victimes des essais nucl aires fran ais ensuite celui de l indemnisation des victimes de l amiante 16 Premier exemple l indemnisation des victimes des essais nucl aires fran ais 2010 22 De 1959 1996 la France a proc d 210 essais nucl aires souterrains et atmosph riques au Sahara et en Polyn sie Au total le minist re de la d fense estime environ 150 000 le nombre de travailleurs civils et militaires qui ont t pr sents sur les sites 5 La CEDH a jug son tour que les mesures mises en place par la France dans leur ensemble couvraient le pr judice moral subi par les requ rants du fait de la d portation et des atr
305. t s d action de la puissance publique l gitimant l diction de mesures n cessaires pour faire face des risques potentiels mais non av r s scientifiquement L tat a ainsi cr un r seau d institutions capables voire oblig es de produire des informations utilisables par les d cideurs publics Une myriade d agences a jailli 44 52 Faut il r former aujourd hui le dispositif de s curit sanitaire Des restructurations sont actuellement l uvre 45 Mais le mod le lui m me n est il pas en crise L affaire du Mediator a r v l les lacunes graves du syst me Au moins 500 morts par atteinte des valves cardiaques d apr s une tude r alis e par la Caisse nationale d assurance maladie CNAM rendue publique le 16 novembre 2010 De sa mise au point en 1970 ce triste bilan l histoire de ce m dicament commercialis sous le nom de Mediator aura dur quarante ans 53 Dans un rapport accablant pour le laboratoire Servier qui commercialisait le m dicament et les autorit s sanitaires fran aises l Inspection g n rale des affaires sociales IGAS a d nonc en janvier 2011 une incompr hensible tol rance l gard du Mediator d s son autorisation de mise sur le march en 1974 46 L IGAS estime que le retrait du m dicament responsable de plusieurs centaines de morts aurait pu tre d cid d s 1999 dix ans avant son retrait effectif 54 L Agence fran ais
306. t du r glement r cemment adopt qui s impose nous Le travail des diff rents intervenants est le plus souvent galement en lien avec des contingences internationales C est m me quasi syst matiquement le cas en mati re a ronautique y 10 De fa on g n rale les magistrats fran ais sont avant tout des magistrats europ ens appliquant les normes europ ennes et observant avec int r t les volutions de la jurisprudence des juridictions europ ennes La r flexion sur les conditions dans lesquelles la Justice peut ou doit prendre en consid ration ces dossiers particuliers se posera n cessairement un jour aussi au niveau international 11 Et force est de constater que les r gles de gestion de ces dossiers varient terriblement d un pays l autre d un syst me juridique l autre exclusivement civile dans certains pays essentiellement p nales dans d autres comme en France associant ou non les victimes la recherche de la v rit Peu de travaux internationaux existent sur ces diff rentes fa ons de g rer une m me probl matique RISEO 2011 3 146 12 Vice pr sident de l Union Internationale des Magistrats je m attacherai dans les ann es venir ce que ces questions fassent l objet d une r flexion approfondie par les commissions d tudes de l UIM et qu ainsi des comparaisons puissent tre faites entre les m rites respectifs ou les inconv nients des diff rents syst mes
307. t g n rateur de responsabilit voir l avant projet Catala Nous devrions enfin nous d partir de cette vue qui consiste focaliser les r gimes sp ciaux sur les seuls dommages mat riels 12 Le droit la v rit rel ve surtout du droit p nal D j dans sa th se Caroline LACROIX d fendait l id e d un droit au proc s p nal en cas de catastrophe Cette opinion doctrinale dispose maintenant d un fondement juridique l article 2 de la Convention europ enne des droits de l homme 13 Pour l tablissement de la responsabilit p nale la question du lien de causalit renvoie celle des expertises sur ce point la d cision du tribunal correctionnel de Toulouse dans l affaire d AZF o la v rit est rest e dans la benne ne peut tre ignor e J ai t frapp e par l importance de la place accord e aux aspects techniques dans les d cisions de catastrophes Les moyens mis la disposition des experts judiciaires sont cons quents mais ils ne peuvent tre r ellement efficaces que si la sc ne de l infraction n a pas t pollu e le t moignage de madame Claudie VIAUD est cet gard difiant La question de la RISEO 2011 3 189 collaboration entre experts judiciaires et experts techniques est cruciale ainsi que le d montrent Bruno VANDEN BERGHE et Simon Pierre DELANNOY Des inqui tudes se font ainsi jour quant une supr matie des enqu tes techniques comme le rel ve Chr
308. t le droit de l urbanisme qui est avant tout un droit de l am nagement de l espace L intuition se v rifie la lecture des textes et s il est vrai que le droit avance par catastrophes il s agit d envisager la mani re dont les catastrophes ont pu contribuer aux diverses volutions de la r glementation d urbanisme Les exemples sont alors particuli rement nombreux et il est acquis qu explosions industrielles ou catastrophes naturelles aient amen les l gislateurs successifs renforcer le dispositif urbanistique existant en affinant et compl tant les dispositions d j pr sentes dans ce domaine V rifi hier ce 8 C LIENHARD Pour un droit des catastrophes D 1995 chronique p 96 Ibid p 95 1 E NICOUD La prise en compte du voisinage par le droit de l urbanisme M moire de DEA Nice 1998 p 6 1 J BETAILLE Les catastrophes sources de droit in Les catastrophes cologiques et le droit checs du droit appels au droit J M Lavieille J B taille et M Prieur dir Bruylant 2011 12 A BERRAMDANE L obligation de pr vention des catastrophes et risques naturels RDP 1997 p 1718 RISEO 2011 3 51 constat se voit toujours renouvel la permanence d v nements catastrophiques accompagn s de leurs cort ges de destructions t moignant d une certaine insuffisance des dispositifs pr ventifs existants et appelant des volutions suppl mentaires de la l
309. t propos de faire des activit s dangereuses un fait g n rateur de droit commun Concr tement il s agirait de pr voir aux c t s du fait personnel du fait des choses du fait d autrui et du trouble de voisinage le fait des activit s dangereuses Les termes de la proposition sont les suivants Sans pr judice de dispositions sp ciales l exploitant d une activit anormalement dangereuse m me licite est tenu de r parer le dommage cons cutif de cette activit Est r put anormalement dangereuse l activit qui cr un risque de dommages graves pouvant affecter un grand nombre de personnes simultan ment L exploitant ne peut s exon rer qu en tablissant l existence d une faute de la victime dans les conditions restrictives d finies par d autres dispositions 22 Le cadre de cette nouvelle responsabilit ressemble s y m prendre celui des r gimes sp ciaux d j voqu s Elle fait peser la charge de la r paration sur l exploitant de l activit anormalement dangereuse en vertu d une r gle de responsabilit de plein droit Et elle con oit l exon ration de mani re extr mement limit e Une diff rence est toutefois majeure il n est nulle part question d une obligation d assurance qui permettrait de garantir la solvabilit du responsable ainsi d sign La nouvelle r gle ne pourrait avoir qu un effet incitatif sur la recherche d une meilleure couverture des risques
310. t toujours r it r es ce sont l nos causes et nos raisons Buffon 1749 54 Uriel Rosenthal pionnier de l tude des crises en Europe l a soulign Les scientifiques se sentent mal l aise avec ces ph nom nes qui semblent hors du champ des th ories bien nettes et cisel es qu ils ont d velopp es partir des circonstances et v nements inscrits dans la normalit Les crises apparaissent en totale opposition aux fondations m mes de la science sociale moderne Thomas Schelling le disait d j de fa on RISEO 2011 3 24 magistrale propos de Pearl Harbor There is a tendency in our planning to confuse the unfamiliar with the improbable The contingency we have not considered seriously looks strange what looks strange is thought improbable what is improbable need not to be considered seriously Et Alvin Weinberg a consacr la formule Science deals with regularities in our experience Art deals with singularities 55 Ce ne sont pas l que pures postures th oriques Exclure par principe premier le singulier le discontinu c est d abord se mettre en protection et c est bien l la source essentielle des blocages rencontr s Edgar Morin l a bien identifi dans ses r flexions sur la complexit La science classique avait rejet l accident l v nement l al a l individuel Toute tentative de les r int grer ne pouvait sembler qu anti scientifique dans le cadre de l
311. tage de r unir l ensemble des personnes susceptibles d tre concern es par l accident collectif ou la catastrophe Ils permettent ainsi le d veloppement d une troite collaboration entre les acteurs institutionnels et associatifs int ress s en vue de l information et du soutien juridique et psychologique des victimes Et ce faisant les comit s de suivi offrent par nature un cadre privil gi pour la recherche d une indemnisation amiable avec le ou les ventuels responsables des dommages C est sur cet aspect des comit s de suivi que je souhaiterais m arr ter quelques instants pour clore cette pr sentation des aspects pratiques et th oriques des comit s de suivi 2 Les missions des comit s de suivi ne laissent aucun doute sur le pragmatisme qui anime ses membres Du point de vue de l indemnisation ce pragmatisme se concr tise par un objectif simple ce qui ne signifie pas que les moyens d y parvenir le sont Cet objectif est de faire en sorte que l indemnisation soit aussi juste et rapide que possible Reste savoir comment y parvenir 3 Un premier regard pos sur les comit s de suivi qui ont abouti un r glement amiable de l indemnisation est riche d enseignements pour comprendre les cl s de leur succ s Il invite y regarder d encore plus pr t pour chercher de mani re plus abstraite peut tre des voies possibles de renforcement de tels dispositifs pour l avenir Posons sur quelqu
312. tant ainsi aux victimes d acc der plus vite l indemnisation int grale de leurs dommages Pour les victimes non assur es l indemnisation fut en premi re ligne prise en charge par le Groupe TFE RISEO 2011 3 116 Il en fut de m me pour les dommages corporels directement pris en charge par le Groupe TFE en fonction de la jurisprudence de la cour d appel de Toulouse La solution reprend celle qui avait t adopt e pour les victimes de Furiani indemnis es conform ment aux montants pratiqu s par la cour d appel de Bastia 8 A ce stade de l analyse de telles exp riences il va sans dire que les conditions de r alisation d un r glement amiable dans le cadre d un comit de suivi peuvent tre difficiles r unir Et bien videmment la solvabilit du ou des responsables potentiels ainsi que leur volont d viter un proc s en indemnisation font figure de conditions sine qua non du succ s de l entreprise Pour autant l exp rience montre que ce succ s est possible 9 Cette perspective invite th oriser plus avant pour s interroger sur des voies d am lioration possible capables de conforter la pratique de certains comit s de suivi pour l avenir ID Le regard th orique 10 Le regard th orique qu il convient de porter maintenant peut aller dans deux directions celle des responsables potentiels et leurs assureurs et celle des victimes 11 S agissant des premiers responsab
313. te la personne humaine sa dignit fondamentale et sa libert article pr cit pt 9 L auteur insiste alors sur le caract re axiologique du droit de toute personne la vie qui au del de sa dimension subjective protection contre l ing rence des autorit s publiques inclut une fonction objective un principe directeur de leur activit pr servation de la vie article pr cit pt 11 CEDH 9 octobre 1979 Airey c Irlande req n 6289 73 24 7 Arr t Airey pr cit 25 CEDH 9 d cembre 1994 L pez Ostra c Espagne req n 16798 90 51 La th orie des obligations positives oblige ici l Etat espagnol prot ger le droit qu a la requ rante sur le fondement de l article 8 de la Convention de vivre dans un environnement sain Arr t Onervildiz pr cit 71 arr t Bouda eva pr cit 130 10 Arr t Oneryildiz pr cit 90 arr t Bouda eva pr cit 133 1 Arr t L C B pr cit 36 1 CEDH 19 f vrier 1998 Guerra e a c Italie req n 14967 89 Dans l arr t L C B la Cour se r f re au 58 de l arr t Guerra dans lequel elle rappelle quelques ann es apr s l arr t L pez Ostra que l Etat a l obligation de prendre des mesures positives pour prot ger le droit de vivre dans un environnement sain RISEO 2011 3 162 3 Ces propos pour justifier une analyse de la jurisprudence rendue non seulement sur le fondement de l articl
314. tion est sanctionn e ici sous l angle proc dural de l article 8 Dans le cas o l article 2 serait appliqu l absence de telles mesures ferait l objet d une condamnation sous l angle du volet substantiel de cette disposition en ce sens V infra l aptitude des mesures prot ger la population 32 Selon les termes employ s par la Cour dans l arr t T tar pr cit 107 Ces qualificatifs sont de nature r duire la distance entre pr vention et pr caution en particulier lorsque l on proc de une comparaison entre les affaires Bouda eva et T tar Il serait utile que la Cour clarifie l occasion d un futur contentieux le contenu de ces deux notions et la diff rence qu il convient d op rer entre elles 33 CEDH 15 d cembre 2009 Kalender c Turquie req n 4314 02 49 RISEO 2011 3 167 n existe pas le niveau de protection absolu n existe pas Si ce niveau tait retenu il reviendrait faire peser sur l Etat une obligation de r sultat impossible remplir Cependant au titre de son obligation de moyen l Etat doit poursuivre un niveau de protection lev Plus ou moins lev en fonction des circonstances mais toujours lev Et c est en consid ration d un tel niveau qu il doit choisir les mesures aptes prot ger la population II L aptitude des mesures prot ger la population 10 S il revient en premier lieu l Etat de d finir le niveau de p
315. tique Le Chef d entreprise ne pouvait plus se consid rer comme seul ma tre bord les populations alentours avaient leur mot dire sur les choix en mati re de risque l information sur les risques allait devenir une dimension critique ce qui apparut souvent comme une r volution intol rable l origine dans le monde de l industrie Et bien entendu la question de l arbitrage ouvrait les jeux de pouvoirs autour des d cisions il ne s agissait plus seulement de satisfecit de conformit administrative 14 Le d veloppement de la science des risques de plus en plus enrichies par maintes voies d approches compl mentaires de la technique la psychologie de l conomique au manag rial etc n a cess de consolider le traitement des risques majeurs Les Cindyniques ou science du danger ont pr cis ment t l espace de r flexion et d action o chercheurs et praticiens ont appliqu ce projet d approche et de traitement holistique des questions de risque Le choc d AZF en septembre 2001 s est pr sent comme un rappel terrible de la r alit des risques majeurs dans des civilisations urbaines de haute densit RISEO 2011 3 14 B L mergence et la consolidation d un Droit des catastrophes 15 Il ne peut tre ni que des avanc es ont t r alis es cependant le choc AZF a conduit de nouvelles r flexions 1 Les avanc es marquantes r alis es 1
316. tive de cas de cancers ou de malformations f tales Les dommages la faune et la flore furent beaucoup plus significatifs de tr s nombreuses b tes moururent intoxiqu es ou durent ensuite tre abattues les sols pollu s n cessit rent d importants travaux de d contamination 7 II s agit de la directive 96 82 CE du Conseil du 9 d cembre 1996 concernant la ma trise des dangers li s aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses JOCE L 10 du 14 janvier 1997 pp 13 33 Cette directive appel e Seveso II a galement t adopt e suite de nouvelles catastrophes industrielles RISEO 2011 3 54 concernant le contr le de la planification de l occupation des sols lors des autorisations de nouvelles installations et lors de d veloppements urbains autour d installations existantes Il est donc manifeste que la r daction de la directive s est faite pour prendre en compte des accidents qui se sont d roul s au fil de l histoire dans diff rents pays suite une prise de conscience des dangers potentiels d accidents majeurs Par la suite d autres accidents seront la base de l ajout d amendements la directive initiale et pr sents dans la directive du 16 d cembre 2003 11 De la m me mani re on peut relever que si la pr occupation relative aux risques technologiques a toujours t celle des autorit s les instruments pr sents comme les servitudes ICPE de l art L 515 8 du Cod
317. tout faire pour ne pas se laisser pi ger dans des r gles d engagement dont la seule force est la conformit aux pratiques normales 63 Les tissus collectifs le monde de la crise conduit le plus souvent penser les dynamiques sociales dans des logiques de panique quand le plus important l inverse est de susciter de la confiance et de la cr ativit collectives Cela suppose redistribution des informations des leviers et des moyens loin de tout autoritarisme sommaire Quand tout pousse vouloir centraliser il faudra au contraire penser proximit ce qui est aux antipodes de nos inclinations spontan es C est ici que les logiques d empowerment se r v lent cruciales quand elles sont et restent souvent bien trang res au monde de la gestion des crises 64 La communication le temps de la prise de parole permettant de fournir toutes les r ponses est largement r volu L exercice est d sormais penser dans le cadre d fini ci dessus une redistribution de donn es de questions de perspectives de propositions permettant d aider les acteurs faire face de fa on plus globalement cr ative des enjeux vitaux Cela suppose bien entendu que l on n en soit plus la dissimulation archa que qui semble pourtant encore s vir en d pit des protestations de transparence Les mots d Abraham Lincoln sont ici des rep res cruciaux surtout et y compris pour les situations les plus dif
318. trace des unes comme des autres la transcription du D luge y avoisinant celle de l effondrement meurtrier d un b timent l poque du Christ Loin de se ralentir avec la modernit il semble que les v nements catastrophiques soient toujours plus pr sents Malpasset Seveso Bhopal ou 1 Gen 7 12 Dans l Evangile J sus voque ces dix huit que la tour de Silo a tu s dans sa chute Luc 13 4 RISEO 2011 3 49 Tchernobyl hier les temp tes de d cembre 1999 l explosion de l usine AZF la canicule de P t 2003 le tsunami de No l 2004 la temp te Xynthia de 2010 ou la catastrophe actuelle au Japon Comme le rel ve le Professeur Steinl Feuerbach ces trag dies souvent ran on du progr s sont d sign es sous le terme de catastrophe d s lors que leurs cons quences atteignent le seuil du collectif Une catastrophe serait donc un mouvement brutal d origine naturelle ou humaine ayant g n ralement la mort et la destruction grande chelle pour 4 cons quence 2 Si la survenance d v nements accidentels ou catastrophiques semble donc aussi loin que l on remonte faire le quotidien de l humanit les hommes se sont de m me efforc s de se pr munir de la survenance de tels v nements la pr vention et la prudence constituant hier comme aujourd hui les plus efficaces des moyens La volont d viter de voir revenir un v nement catastrophique d j survenu g n
319. tre la reconnaissance solennelle du pr judice cologique mis en avant par les m dias reconnu p nalement responsable du d lit de pollution maritime le propri taire du navire son gestionnaire technique la soci t de classification et surtout TOTAL S A en s appuyant notamment sur les d faillances du vetting proc dure d autor gulation mise en place dans les ann es 1970 1980 par les compagnies p troli res Ce qui n cessitait comme pr alable de contourner les proc dures en vigueur jusqu alors et en particulier les fonds internationaux d indemnisation instaur s d s les premi res mar es noires Le 30 mars 2010 la Cour d Appel de Paris a confirm les condamnations p nales 4 C A A Bordeaux 30 d cembre 2004 Environnement 2005 Chronique n 5 sous la direction de David DEHARBE C A A Nantes 14 octobre 2003 Cacheux A J D A 19 janvier 2004 pp 85 87 4 CE 30 septembre 2005 Cacheux JurisData n 2005 068948 Christian HUGLO Mar es noires application du droit commun ou du droit sp cial Environnement 2006 Rep re n 2 Catherine ROCHE et Mathieu TOUZEIL DIVINA Sur la plage abandonn e cabanage et p trolier Les Petites Affiches n 111 112 des 5 et 6 juin 2006 pp 12 16 Pascal TROUILLY Naufrage de l Erika et contraventions de grande voirie Environnement 2005 comm 74 R F D A novembre d cembre 2005 pp 1217 1218 4 Agathe VAN LANG Affaire de l Erika la cons
320. trophes qu elles soient naturelles ou technologiques ont d abord t prises en compte travers l organisation des secours les plans ORSEC remontant 1952 de la m me fa on la loi du 22 07 1987 qui est la premi re loi s curit civile a associ dans une m me approche l organisation de la s curit civile et la pr vention des risques particuli rement la protection de la for t contre l incendie 4 Les pouvoirs publics semblent aujourd hui renouer avec une telle approche moins cloisonn e et plus globale le caract re interminist riel de la d marche est mis en avant comme en atteste la cr ation d un portail interminist riel de pr vention des risques majeurs ou la cr ation d un centre interminist riel de crise place BEAUVAU le ministre de l int rieur ayant la responsabilit de la gestion des crises caract re interminist riel le MEDD lui m me semble convenir aujourd hui que la gestion des risques r pond une double logique une logique de pr vention pour emp cher l al a ou r duire les effets d un possible v nement sur les personnes et les biens une logique d intervention au moment o survient l v nement dommageable les deux logiques tant compl mentaires RISEO 2011 3 40 5 La pr vention des risques majeurs pour aussi indispensables qu elle soit n est donc pas la panac e 1 elle ignore trop de risques II une d marche globale de s curit civile para t p
321. ts et les m dias Bref cette approche favorise l existence d un discours commun tr s partag Par ailleurs cette approche s accompagne d un programme d action clair visible permettant d afficher des actions publiques voire des politiques publiques qui font imm diatement sens Qu il s agisse de mettre en place des syst mes de surveillance de concevoir des d fenses de se pr parer des situations d urgence l tat d urgence la mobilisation etc on se situe toujours dans le cadre du discours de la guerre dont on conna t l efficacit la force RISEO 2011 3 35 symbolique Il n est pas anecdotique par exemple que la menace de grippe aviaire ait donn lieu la nomination d un D l gu Interminist riel la Lutte contre la Grippe Aviaire DILGA et que des instances telles que le Secr tariat G n ral de la D fense le minist re de l Int rieur aient t tr s vite impliqu es dans cette lutte L approche dominante des risques et des crises permet donc aussi bien sur le plan de la connaissance que celui de l action d affirmer une certaine capacit de ma trise qui dans de nombreux cas permet de r duire un grand nombre d incertitudes seuls les nouveaux risques tendant chapper cette emprise 12 L un des principaux obstacles la prise en compte des vuln rabilit s internes tient donc tout d abord la difficul
322. tuels montrent que la douleur m me fich e dans la chair se noue aux autres souffrances dans la conscience psychique Classiquement ces souffrances endur es sont valu es selon une chelle de 0 7 On peut estimer qu en cas de catastrophe ces souffrances seront de l ordre de 4 ou 5 ou plus encore Ce qui correspond aux termes anciens de moyen ou assez important 19 Les pr judices permanents e les troubles psychiques limitant les capacit s fonctionnelles physiques et psychiques de la victime s valuent en pourcentage de d ficit fonctionnel permanent Le taux peut tre lev s il existe une n vrose traumatique s quellaire ou encore une psychose traumatique Il est RISEO 2011 3 139 noter que si certains tableaux cliniques sont particuli rement bruyants dans les suites imm diates d une catastrophe ils peuvent ne laisser que des s quelles minimes e les troubles psychiques peuvent galement avoir des r percussions sur l activit professionnelle et entra ner un pr judice professionnel surtout si la catastrophe est survenue l occasion ou sur les lieux du travail e enfin il peut exister un pr judice agr ment en fonction du retentissement des s quelles psychiques sur les activit s de loisirs les capacit s relationnelles la qualit de la vie ou les joies de l existence 20 Le pr judice sp cifique pr judice d angoisse ou existentiel ou apocalyptique La lecture de
323. u responsable Les sommes disponibles seraient ainsi r parties selon un ordre de priorit qui serait d fini de mani re ad hoc Priorit pourrait ainsi tre donn e la r paration des dommages corporels les plus graves ainsi qu aux dommages aux biens indispensables au r tablissement de la situation g n rale C est encore une limitation de l indemnisation au sein des cat gories de pr judices qui pourrait tre n cessaire en imposant par exemple dans certains cas une r paration forfaitaire 30 Ces limites pos es au principe de la r paration int grale ne sont videmment pas satisfaisantes du point de vue des victimes m me si elles peuvent tre impos es par l insuffisance des capacit s financi res du responsable Pour pallier cette probable ou possible insuffisance le dispositif m riterait d tre compl t par un m canisme de solidarit Pourquoi pas un fonds d indemnisation des victimes de catastrophes technologiques Comme relais d une r paration assum e par le responsable au titre de sa responsabilit civile Mais c est peut tre l l objet d un autre regard plus sp cifique sur les fonds RISEO 2011 3 113 Les accidents collectifs et les comit s de suivi regards th oriques et pratiques Anne GUEGAN LECUYER Ma tre de conf rences en droit priv l Universit Paris I 1 Les comit s de suivi tels qu ils vous ont t d crits par Mme Marielle THUAU pr sentent donc l avan
324. u signal faible au signal aberrant Nous avons t duqu s surveiller les signaux faibles il nous faut d sormais donner la priorit aux signaux qui ne sont pas rep r s au travers des grilles usuelles Il ne suffit pas de les amplifier pour les percevoir et les comprendre Cela signifie un questionnement ouvert sur les variables dormantes les combinaisons et contaminations improbables les v nements non statistiquement significatifs les convergences d intuitions Cela suppose d autres sensibilit s d autres tol rances l ambigu t d autres conjugaisons de perceptions d autres outils x 61 La capacit se poser de questions Nous avons t duqu s et pr par s v o dicter des r ponses surtout pour les situations d licates Il va nous falloir apprendre donner une tr s large place au questionnement capacit s interroger sur la nature des d fis sur les mutations dans les tableaux de risques connus sur les interactions improbables le tout en univers instable et lui aussi en proie des turbulences surprenantes et instables RISEO 2011 3 26 62 L organisationnel d embl e les responsables et acteurs devront visualiser la complexit des entit s concern es et s efforcer d entrer dans un exercice de meta leadership o il faut en permanence construire des ponts des vis es commune de la confiance partag e quand tout concourt riger des Tours de Babel Et
325. uation des moyens de secours aux risques permettre aux d cideurs pr fet et lus de faire des choix d acquisition et d implantation des moyens de secours par rapport la r alit des risques du d partement 17 Le SDACR s analyse ainsi comme un outil d valuation prospectif permettant d optimiser la r ponse op rationnelle que chaque SDIS doit tre en mesure d apporter en toutes circonstances en fonction du risque du d partement B Pour ce faire la palette des risques identifi es par le SDACR doit tre aussi exhaustive que possible 18 Sont d abord abord s les risques r put s av r s Ils correspondent des risques connus sur lesquels les SIS disposent d une certaine exp rience leur conf rant un caract re de pr visibilit Ils se r partissent en 2 grandes cat gories les risques courants les risques sont qualifi s de courant quand ils pr sentent une probabilit d occurrence forte mais une gravit faible Ils font l objet d une analyse statistique partir des comptes rendus d intervention en mati re d incendie de secours personne qu il s agisse des accidents de la circulation des secours victime ou des sorties destin es pr venir un accident et d interventions diverses r alis es souvent par carence les risques particuliers sont des risques faible occurrence mais dont les cons quences peuvent s av rer dramatiques Ils concernent notamment les risques majeurs identifi
326. ue responsabilit pour un manquement la sauvegarde du droit la vie Elle ajoute encore que le dispositif dudit jugement est muet sur ce point et ne contient du reste aucun l ment pr cis d montrant que les juges de fond aient pr t l attention voulue aux cons quences gravissimes de l accident 29 Cette exigence pos e par la Cour impose de s interroger sur la conformit de notre pratique de droit interne Il ne s agit pas ici d tudier dans le d tail les qualifications p nales envisageables et envisag es pour la r pression des comportements l origine des catastrophes qui rel vent de la communication du Pr Mayaud N anmoins l on peut constater que le droit p nal fran ais et les grands proc s d j men s semblent montrer que la l gislation et la pratique judiciaire fran aise paraissent arm es face aux catastrophes En effet le Code p nal et les lois p nales annexes contiennent diff rentes dispositions permettant d envisager la r pression de comportements l origine des catastrophes souvent caus es par l indiff rence de celui qui per oit le risque et passe outre C est ainsi que les d lits d imprudence ont trouv naturellement s appliquer dans le cadre des accidents collectifs En revanche en mati re de qualification p nale les risques s riels sont un facteur de complexit On ne s attardera pas ici sur les batailles juridiques men es en la mati re et not
327. ur une transaction entre les parties sans aller devant le juge du fond Ainsi la dite expertise a pleinement particip au but final clairer suffisamment l environnement technique du litige pour que soit trouv entre les Parties concern es une solution acceptable au litige et ce dans des d lais qui d passent rarement deux ans voire exceptionnellement trois m me pour des diff rends techniquement tr s compliqu s On est l bien loin des douze ou quinze ans de dur e de certaines expertises p nales r centes La situation en mati re d expertise p nale est donc bien diff rente et il para t pertinent de tenter d en d celer les causes Pourquoi cette diff rence RISEO 2011 3 148 2 La principale raison est que le principe du contradictoire est bien plus ais mettre en uvre dans les expertises civiles administratives et commerciales que dans les expertises p nales Tout d abord par ce que l usage pratique de ce principe est ancien et ses modalit s de mise en uvre bien tablies pour les premi res Ce qui n est pas le cas pour l expertise p nale Ce sera sans doute un simple rappel pour les minents juristes pr sents dans cette assembl e mais il n est sans doute pas inutile de pr ciser que l arriv e du contradictoire dans l expertise p nale est relativement r cente et une cons quence directe de textes que nous allons voquer rapidement I Les bases l gislatives
328. us grande diversit des r gimes des m thodes et des moyens I s agit de Fonds ad hoc cr s par le l gislateur au cas par cas en r ponse le plus souvent l motion intense et l gitime engendr e par des catastrophes collectives d ampleur nationale comme le terrorisme l affaire du sang contamin de l amiante ou encore des accidents th rapeutiques largement m diatis s Objet et champ de la recherche 20 Les organismes tudi s ont t les suivants FGAO Fonds de garantie des assurances obligatoires FGTI Fonds de garantie d actes de terrorisme et autres infractions FIVA Fonds d indemnisation des victimes de l amiante ONIAM Office national des accidents m dicaux des affections iatrog nes et des infections nosocomiales RISEO 2011 3 125 L tude a permis un constat argument de la tr s grande h t rog n it de ces institutions tant au regard de leur statut juridique que des proc dures appliqu es aux requ tes des m thodes d identification et d valuation des pr judices ou de calcul des indemnisations 21 Les fonds ou office d indemnisation tudi s ont t cr s successivement la suite de l apparition de risques particuliers et ont t con us par le l gislateur comme un moyen d indemniser efficacement la victime La loi a marqu la cons cration d un droit l indemnisation automatique d barrass e des conditions traditionnelles de la responsabilit Ph
329. uvent se trouver les membres du Gouvernement les responsables des tablissements publics et des entreprises publiques ainsi que les agents publics en particulier ceux qui y sont les plus expos s Elle tait galement invit e proposer toute mesure de nature am liorer les r gles d ontologiques applicables ces personnes qu elle a d sign es sous le vocable d acteurs publics En revanche les parlementaires et les autres lus taient exclus du champ de sa r flexion une r flexion parall le tant men e par les assembl es parlementaires Par ailleurs la Commission a concentr ses travaux sur les conflits entre int r ts publics et priv s et non entre diff rents int r ts publics l exception du cumul des mandats des membres du Gouvernement RISEO 2011 3 89 PIGAS insiste sur le r le essentiel des professionnels de sant et des patients sorte de contrepoids aux experts qui doivent tre davantage associ s aux d marches de l Afssaps 49 57 L heure est donc la r forme Elle pourrait aussi tre la recherche de responsables Celle de l appareil d Etat n est sans doute pas la moindre Et nous voici revenus la case d part celle du droit de la responsabilit de la puissance publique alors que les crises successives que nous avons pass es rapidement en revue dans cet expos nous en ont loign s sous la pouss e des r gimes l gislatifs d indemnisation et autres m canisme
330. ventive 4 De la confrontation de la responsabilit civile avec les catastrophes il est ainsi du bon Il est du bon en ce que les catastrophes ont eu un r le moteur et l ont forc e se renouveler La responsabilit civile est aujourd hui plus qu avant capable de r parer les dommages caus s par les catastrophes Elle est mieux arm e c est l acquis Il est du bon aussi en ce que la responsabilit civile dispose encore de ressources exploiter pour tenter de mieux r pondre encore aux enjeux de la r paration des dommages de catastrophes La responsabilit civile est perfectible c est l avenir L acquis I et lavenir IL telles sont les deux directions dans lesquelles nous regarderons I L acquis une responsabilit mieux arm e 5 Il est acquis que la responsabilit civile est aujourd hui mieux arm e qu hier pour r parer les dommages caus s par des catastrophes Comment y est on parvenu Principalement de deux mani res Il a d une part fallu ajouter au droit commun des r gles sp ciales de responsabilit civile A Il a d autre part t n cessaire de l pauler par certains m canismes B A La responsabilit civile sp cialis e 6 La sp cialisation des r gles de responsabilit civile en vue de catastrophes a t en Mrs ES ms LT grande partie r alis e dans un contexte assez particulier Il s agit de domaines d activit s technologiques qui un moment d
331. viaire C O T LF ent rin e Berne le 9 mai 1980 Parmi les principales dispositions figure le versement d avances irr versibles en cas de d c s et la soumission de toute restitution d avance vers e un voyageur victime d accident la preuve par le transporteur ferroviaire que ce passager ait commis une faute causale Deux r glements similaires entreront en vigueur en 2013 pour les transports routier et maritime avec un durcissement de la responsabilit du transporteur en cas de blessure ou de mort ainsi qu un renforcement des mesures d assistance 11 Les juges amen s se prononcer lors des proc s relatifs aux accidents les plus importants ayant concern la France se sont finalement inscrits dans une d marche assez analogue en s effor ant de favoriser une meilleure indemnisation des victimes IL Les catastrophes facteur d largissement de la responsabilit en droit des transports 12 Une telle pr occupation n a pas t sans mal compte tenu des r gles du droit positif et a souvent n cessit de s affranchir de deux cadres celui du contrat de transport A et celui des r gles nationales B 40 R glement n 1371 2007 du 23 octobre 2007 JOUE du 3 d cembre 2007 Philippe DELEBECQUE et Sandie CALME Le r glement communautaire num ro 1371 2007 du Parlement europ en et du Conseil du 23 octobre 2007 sur les droits et obligations des voyageurs ferroviaires Revue de Droit des Tr
332. ynamiques RISEO 2011 3 22 impossibles s parer un cyclone qui ravage un territoire vaste comme la Grande Bretagne une trentaine d accidents industriels dans des installations type Seveso une destruction de tous les r seaux vitaux en trois heures des probl mes aigus de s curit publique des questions de tenue fondamentale des syst mes avec notamment une inqui tude majeure pendant plusieurs jours sur le sort du Mississippi et donc pour le port de La Nouvelle Orl ans deux ensembles strat giques pour le pays 47 L information pulv ris e les tsunamis informationnels partir de nu es de points d mission nous emportent des ann es lumi re de la sacro sainte interview du grand journal t l vis d il y a vingt ans 48 L inconcevable c est la sortie radicale de nos syst mes de repr sentation Ainsi l attaque des centres conomiques et militaires des Etats Unis avec des cutters et des avions de lignes am ricains d collant du territoire national la crise de l anthrax dont le levier principal est la technologie des syst mes de tri postal la premi re grande pand mie du 21 me si cle avec une grippe peu virulente dont la premi re victime a t la cr dibilit des instances mondiales et nationales de sant publique etc Dans des syst mes refusant toute approche v ritablement d cal e l inconcevable n est inconcevable que pour des syst mes interdisant le questionnement ho

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