La démocratie : un travail à faire et à refaire ?
Contents
1. DE LYON COMPRENDRE LE MONDE gt re Ste Ecole National lA SCIENCES PO EE E EION Jean f Sup rieure des Mines LYON D E Monnet SAINT ETIENNE _ SAINT ETIENNE SAINT ETIENNE 3 R Gyak ene M Prt E m E M Saint Joseph Saint Luc en couts rt Jal RE dede Les partenaires des Subsistances decitre fr EX M KIBLIND MH reout MA Elias 122. New York et aujourd hui soutenu par le Minist re le la culture et de la communication pour les ditions de 2012 et 2013 cet v nement a t l occasion de d couvrir de nombreux intellectuels am ricains encore m connus en France et de cr er de r els changes avec leurs homo logues fran ais Le num ro sp cial d Art press 2 Am rique mode dem TRIMESTRIEL n 27 aiii ATT maue anos EEEn L ploi est le fruit des ces rencontres transatlantiques Cr dits photos D R D R D R Prolongez le d bat postez vos commentaires sur www uillavoice fr de la Villa Gillet en parteneriat avec Rue89Lyon et le master journalisme de l IEP Retrouvez y aussi les articles des lyc ens de l Acad mie de Lyon les r ponses des invit s du festival des chroniques reportages et interviews des tudiants rh ne alpins Les partenaires de Mode d emploi Rh neil s GRANDLYON communaut urbaine Ce festival est soutenu par la D l gation G n rale la Langue Fran aise et aux Langues de France R PUBLIQUE FRAN AISE CE XD theatre RENNE he HM 4i traces GOETHE INSTITUT france tas le TLG xx philosophie inter Acteurs de INVEST IN BULLETIN ni l conomie zE ONLYLYON R JCDecaux r O Z UNIVERSITE UNIVERSIT al ee NEC Re UNIVERSIT D LYON Universit Claude Bernard C LUMIERE JEAN MOULIN M UNIVERSIT
3. les principes classiques d galit d universalit et d autonomie politique voire D Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net la protection paternaliste offerte par l tat lib ral classique ou par l tat providence La gouvernance n olib rale engendre une certaine fermeture de l univers politique et promeut l anti politique D un c t elle affirme l existence d un seul et unique principe de r alit savoir la conduite marchande rationnelle pour tous De l autre elle substitue au conflit la contestation et la d lib ration sur les fins la politique donc la construction du consensus le travail d quipe le partenariat consultatif la promotion des meilleures pratiques et la responsabilisation La raison n olib rale et la notion de gouvernance contribuent toutes deux liminer le citoyen politique et le demos et les r duire l tat de capital humain organiquement li au projet de la croissance conomique Ils d font l id e m me que le demos et sa souverainet sont au fondement de la d mocratie En tant que triomphe final de l homo conomicus sur l homo politicus dans le contexte de la modernit ils incarnent aussi la d b cle de humanisme moderne une d b cle qui rend de nouveau le citoyen disponible pour le sacrifice ou disponible pour une nouvelle forme de sacrifice R duit l tat de capital humain le dit citoyen n est plus d fini p
4. sur www festival modedemploi net condamner un mouvement de lib ration sous pr texte que les conditions de la d mocratie ne sont pas r unies Ou faut il consid rer que le d sir de d mocratie l emporte sur tout autrement dit qu il est une condition n cessaire et suffisante De ces difficult s on peut conclure qu il est vain de vouloir penser les processus d mocratiques qui chappent n cessairement la conception que l on s en fait et qu il faut alors s en remettre aux dynamiques de l histoire Et on peut m me ajouter que sur un tel sujet o l europ ocentrisme est triomphant o se m lent trop souvent discours savant et discours militant la prudence commande que l on s abstienne de toute analyse Une telle position radicalement sceptique n est pas satisfaisante pour des raisons la fois th oriques et pratiques D abord parce que le passage la d mocratie est une partie essentielle des interrogations de la d mocratie sur elle m me et qu il n y a de d mocratie que si telle r flexion sur soi est ouverte Ensuite parce qu il y a des raisons de penser que les processus de d mocratisation doivent tre intelligibles aux acteurs m me des mouvements de lib ration dans ces phases de transition souvent confuses Ces raisons me semble t il poussent une reconstruction th orique du discours sur la d mocratisation qui puisse tout la fois carter l id e d un mod le d mocratique et avec elle l impossibilit
5. Rh nali s VillaGullet Recherches contemporaines Lyon Rh ne Alpes 20 nov gt 2 d c 2012 Mode dxemploi UN FESTIVAL DES ID ES X La d mocratie Sa un travail faire et refaire Samedi 1 d cembre 14h30 16h H tel de R gion Lyon Wendy Brown tats Unis Rencontre anim e par Patrick Savidan Florent Gu nard France on GRANDELYON communaut urbaine H tel de R gion 1 esplanade Fran ois Mitterand 69002 Lyon R servations aupr s de la Villa Gillet 04 78 27 02 48 www festival modedemploinet Wendy Brown enseigne les sciences politiques l Universit de Cali fornie o elle est galement rattach e aux programmes Th orie cri tique et Femmes genre et sexualit Dans Murs elle propose de voir dans la multiplication des dispositifs filtrants le sympt me d Etats nations de plus en plus domin s par la peur le capital et la religion gt Murs Les murs de s paration et le d clin de la souverainet ta tique Les Prairies Ordinaires 2009 Florent Gu nard sp cialiste de philosophie politique et morale en seigne l Universit de Nantes Il est galement co r dacteur en chef laviedesid es fr Il travaille actuellement sur la question de l galit et sur les th ories de la d mocratisation Son dernier livre Le Res sentiment passion sociale analyse cette r action face aux In galit s persistantes en d mocratie gt Le Ressen
6. ales mais comme le projet d une soci t construisant son identit collective dans la mani re faite d galit et de libert dont les individus se rapportent les uns aux auires Le passage la d mocratie dans cette perspective n est ni conditionn ni inconditionn ni conditionn comme s il s agissait d un travail technique proc dant par phases ordonn es un travail faire niinconditionn comme si toute r volte contre l autoritarisme tait ipso facto un mouvement d mocratique Ce qui importe c est de rep rer qu tel ou tel moment une question merge au sein d une soci t que cette question parce qu elle porte en elle des aspirations d galit et de libert traduit une volont d mocratique et que c est autour d elle que la soci t entend d sormais se r ordonner Je terminerai par un exemple Parce que les m dias se sont essentiellement focalis s sur les conflits arm s en Syrie on n a sans doute pas suffisamment pr t attention au fait que le mouvement de contestation du r gime s est g n ralis dans la soci t civile avec l apparition de revendications sociales fortes Les in galit s ont mis en vidence au del des diff rences religieuses ou communautaires que l appareil s curitaire et r pressif servait la confiscation des richesses et figeait la soci t en la coupant de ses aspirations Le d sir de d mocratie est r el en Syrie condition on le comprend de ne pas r duire
7. ar sa dignit comme chez Kant ou par ses droits comme chez Locke encore moins par sa libert et sa souverainet comme chez Rousseau Il n a pas droit aux protections et aux b n fices promis par l ancien contrat social lib ral d mocratique Bien au contraire il peut tre sacrifi priv d emploi ou r duit la famine d s qu il cesse de contribuer au projet de la nation entreprise o bien lorsque ce projet ne peut tout simplement plus lui garantir le b n fice d une assurance maladie d une retraite d une ducation ni une quantit minimale d air pur d eau potable ou d espaces verts remettant ainsi en question son existence m me 6 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net Florent Gu nard Je voudrais dans cette intervention m arr ter d abord sur les difficult s qui entourent la Comment compr hension des processus de d mocratisation penser la Ces difficult s tiennent tout autant l objet d mocratisation M lui m me le passage la d mocratie qu aux pr suppos s des th ories qui particuli rement depuis les ann es 1980 S en sont empar s Et Je voudrais dans un second temps montrer que ces difficult s nous engagent redessiner les contours d une pens e de la d mocratisation Ces difficult s on pourrait les voir indiqu es dans le titre m me de ce d bat La d mocratie un travail faire et refaire Il n y aurait ainsi qu une forme de d m
8. auto valorisation en adoptant un 4 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net comportement maximisateur mais il entretient d sormais un nouveau rapport l tat en tant que capital humain pour l Etat qui s est lui m me transform en entreprise En tant que tel ce sujet ne poss de plus aucune garantie de survie bien au contraire sur des march s concurrentiels certains capitaux doivent p rir pour que d autres vivent Qui plus est son int gration un projet de croissance conomique qui le d passe fait qu il peut tre l gitimement sacrifi l ex cution de ce projet quel que soit le degr de responsabilit dont il a fait preuve La figure d un tel sacrifice n est plus aujourd hui la guerre mais le ch mage technique les baisses ou les gels de salaire l limination ou la r duction des prestations de sant ou de retraite et d autres atteintes aux acquis sociaux bref toutes les mesures qui accompagnent les crises financi res et Les plans de sauvetage ainsi que les politiques d aust rit ordinaires Dans l imaginaire proprement politique du n olib ralisme les individus transform s en capital humain cessent d tre ma tres du choix de leurs moyens et de leurs fins Ils cessent galement de participer de plein droit la souverainet populaire et ses promesses d mocratiques suffrage universel libert et galit garantis par et travers l Etat La version mode
9. de son application et conserver l universalisme des principes qui permettent de prendre la mesure du passage la d mocratie Cette t che n est pas ais e Elle passe d abord par la mise en place d une d finition ad quate de la d mocratie qu il faut cesser de consid rer de mani re proc durale comme un mode de gouvernement La consid rer ainsi en effet c est s enfermer dans un d bat souvent st rile sur ce que doit tre l essence d mocratique est ce la repr sentation ou la participation Est ce l lection ou la constitution Nous sommes sans cesse renvoy s d une conception l autre Pour sortir de ce va et vient il faut concevoir la d mocratie moderne comme la fin de la croyance au bon r gime et au contraire comme l ouverture permanente de la r flexion sur la nature du pouvoir sur son lien avec la vie sociale sur le partage entre vie priv e et vie publique sur ce qui forme l identit collective d une communaut politique Une telle conception de la d mocratie a plusieurs avantages Elle permet en premier lieu de complexifier la notion que l on en a et ainsi d envisager au sein de la soci t la mani re d organiser les relations de telle sorte qu elles pr servent le pouvoir sur soi de chacun par exemple dans les relations de travail ou dans les relations entre les sexes Elle permet surtout d envisager la d mocratisation non simplement comme le processus par lequel une population se donne des institutions lib r
10. ique fin la valorisation de son capital humain sur un mode simultan ment responsable et profitable Non seulement cette mutation d construit la figure kantienne de la dignit humaine et la figure lock enne des droits de l homme toutes deux longtemps consid r es comme formant le c ur m me du sujet d mocratique mais elle remet aussi en cause l tre d int r t pur d peint par le lib ralisme classique et la cr ature vou e la maximisation de son plaisir d crite par les utiltaristes C est aussi sous l impact de cette transformation lourde de cons quences que nous sommes d sormais rendus disponibles pour le sacrifice selon des modalit s in dites sur lesquelles je reviens un peu plus loin 2 L image de la nation en tant que site d une s rie de th mes d institutions de probl mes et d acteurs est remplac e par une image de la nation comme entreprise unifi e exclusivement par un agenda de solvabilit et de croissance conomique 3 La promesse de justice libert galit universalit et de protection de l tat d mocratique lib ral est remplac e par la promesse de la promotion syst matique de la croissance conomique qui est l objectif auquel doivent d sormais se plier la l gislation et les politiques publiques Ces trois mutations vont bien au del d une simple augmentation de l importance de l conomie dans la vie individuelle et collective elles ne constituent pas une simple inversion des priorit s du
11. it m me du projet d mocratique On n aurait pas de peine montrer qu une telle conception du mod le d mocratique tombe dans un d faut de raisonnement Deux erreurs sont ainsi manifestes l europ ocentrisme d une part qui consiste penser l histoire du monde comme une r p tition de l histoire europ enne le t l ologisme d autre part qui consiste penser que le progr s d mocratique est in luctable parce qu il co ncide avec le d sir proprement humain de libert et qu en cons quence c est aller dans le sens de l histoire que de favoriser son av nement En somme l histoire universelle tendrait in vitablement au triomphe de la d mocratie lib rale elle serait ainsi la fois l avenir du monde et la fin de toute l histoire politique La question de l application d un mod le de d mocratie telle qu elle est usuellement trait e pose galement de nombreuses questions Faut il ainsi consid rer qu il y a des s quences historiques typiques dans les transitions d mocratiques Si oui n est on pas implicitement incit constituer ces types en normes comme s il fallait qu il n y ait qu une seule voie pour passer la d mocratie On h site beaucoup dans cette perspective lorsqu il s agit d examiner si oui ou non la d mocratie a des conditions conomiques sociales culturelles L encore on tombe vite dans des apories souvent ind passables faut il 7 Retrouvez les textes des invit s d s demain
12. l image de l homo conomicus et reformate toutes les institutions humaines sur le mod le de l entreprise capitaliste Elle transforme l tat et tous les autres espaces de gouvernance en dispositifs gestionnaires visant essentiellement des objectifs tels que le rehaussement de cr dit et la croissance conomique De ce fait la rationalit n olib rale ne se contente pas d intensifier la dimension lib rale de la d mocratie lib rale mais la modifie radicalement en substituant des normes marchandes aux normes d mocratiques du jugement de l action et de la justice Elle transforme la nation en entreprise l tat en g rant de cette entreprise et les citoyens en simple capital humain Elle reconfigure toutes les activit s humaines en termes d auto investissement ou d entrepreneuriat rationnels Bien entendu le n olib ralisme n est pas un ph nom ne unifi ou immuable ses incarnations locales sont variables et il volue au fil du temps Dans le monde euro atlantique d aujourd hui deux forces distinctes et tout fait contingentes sont en train de d finir le nouveau visage du n olib ralisme d une part la financiarisation reconfigure les tats les entreprises les associations et les individus en termes de valorisation boursi re et de solvabilit par opposition la productivit l efficacit l analyse co t b n fice ou la maximisation des int r ts tandis que d autre part les r gimes d aust rit entra nent une ro
13. lib ralisme classique impliquant que ce serait d sormais le march plut t que l Etat qui joue le r le de garant pr sum de la libert De telles volutions seraient d j lourdes de cons quences mais la rationalit n olib rale va bien plus loin au moment o l homo conomicus l emporte enfin sur l homo politicus la promesse de libert invoqu e pour obtenir ce triomphe tend paradoxalement s vanouir En lieu et place du sujet politiquement autonome et souverain fle sujet qui m ne sa propre vie sa mani re tel que le d crit John Stuart Mill le sujet n olib ral ne parvient survivre qu en se faisant entrepreneur de soi m me tous les niveaux m me si l Etat se charge de le responsabiliser afin que sa qu te de la survie ob isse un cadre normatif En outre le sujet transform en capital humain est lui m me enti rement et exclusivement int gr au et surd termin par le projet de valorisation du capital qu il s agisse de son propre capital de celui de son employeur ventuel ou de l Etat dont il est le citoyen Sa libert est donc soumise une double contrainte celle de l horizon limit de la rationalit ou des normes auxquelles ob it sa conduite et dont d pend sa survie la contrainte additionnelle du projet de croissance conomique du collectif auquel il appartient ou pour lequel il travaille Transform en capital humain non seulement ce nouveau sujet doit constamment veiller son
14. ocratie la d mocratie sorte de mod le qu il faudrait appliquer comme on applique un plan d fini l avance une r alit dont la singularit pourrait tre tenue pour n gligeable comme sil ne s agissait que d un travail technique plus encore un travail qu il est imp ratif de faire voire de refaire comme si pourrions nous ajouter l imp ratif est tel qu on peut viter de se demander qui il revient justement de faire un tel travail c est simplement faire et peut tre donc refaire Plus pr cis ment les probl mes qu engendre l analyse des processus de d mocratisation se cristallisent autour de deux questions fondamentales existe t il un mod le de d mocratie Et comment ce mod le peut il s appliquer Mod lisation et application du mod le les crispations autour de ces notions sont nombreuses et je voudrais en examiner quelques unes La mod lisation d abord La tentation est grande dans l tude de l expansion de la d mocratie de voir le triomphe d un mod le qui tiendrait sa force pr cis ment de ce qu il se r pand une d mocratie lib rale qui place en son c ur le principe repr sentatif et la d fense des droits individuels Elle serait mod le deux titres au moins elle serait prise en exemple par tous les mouvements de lib ration parce qu elle est une valeur universelle elle devrait tre l objet d une promotion active et d complex e parce qu elle exprime la v r
15. ofond ment p ti de l essor de la raison n olib rale La rationalit n olib rale a remis en question les institutions et les principes qui garantissent un ordre d mocratique le terreau culturel qui l alimente et les sujets orient s vers sa mise en uvre et sa pr servation La reconfiguration n olib rale de l Etat de la soci t du sujet et du citoyen a simultan ment d stabilis les principes et r orient les nergies fondamentales de la d mocratie en tant que gouvernement du peuple le pouvoir kratos du peuple demos pour en rester une d finition de base Cette d d mocratisation ne se limite pas aux cons quences des politiques conomiques et des l gislations explicitement n olib rales La d r glementation le d mant lement des entreprises publiques et des biens collectifs du syst me d enseignement aux infrastructures les politiques fiscales r gressives le d ploiement de la domination du capital dans tous les domaines sont bien entendu au fondement du n olib ralisme Mais il existe un autre aspect non moins important de ce ph nom ne savoir ce que Foucault d crivait comme l essor d une forme de raison normative d une rationalit dominante qui tend les normes d valuation et les pratiques marchandes toutes les dimensions de la vie humaine et ce tant au niveau de la sph re publique que de la sph re priv e Cette rationalit fa onne impitoyablement toutes les conduites humaines
16. onflits dits religieux partout sur la plan te Alors que des peuples prennent les armes pour lutter pour leur libert quel r le la religion joue t elle dans l exercice du pouvoir Est elle compatible avec le souffle d mocratique Ne manquez pas les prochains v nements de la VillaGillet Recherches contemporaines Lyon Rh ne Alpes X Justice Injustice les causes communes En partenariat avec le Th tre de la Croix Rousse et l Op ra de Lyon programmation en cours La solidarit une valeur red finir Lundi 21 janvier 20H Th tre de la Croix Rousse avec Martin Hirsch Nicolas Duvoux et Jean Fabien Spitz Anim par Guillaume Allary La justice vue par Victor Hugo Lundi 28 janvier 18H l Op ra de Lyon avec Robert Badinter L Europe une cause r inventer Vendredi 15 f vrier 20H Th tre de la Croix Rousse avec Bernard Guetta Eva Joly et Sylvie Goulard Anim par Lucile Schmid Ing rence et intervention qu est ce qu une guerre juste Mardi 19 mars 20H Th tre de la Croix Rousse avec David Rieff et Bernard Henri L vy Animation Nathalie Nougayr de Le Monde et Marc Semo Lib ration La Villa Gillet en partenariat avec artpress Gary Hill en dialogue avec St phane Malfettes Vendredi 5 avril 19H30 Villa Gillet P nalisation et incarc ration Lundi15 avril 20H Th tre de la Croix Rousse avec Fr dric Gros Serge Portelli et Bernard Bolze Les 7 Assises Internationales d
17. rne de l homo politicus tait enracin e dans la souverainet individuelle et collective savoir le statut d tres souverains jouissant du droit de s auto gouverner au sein d un Etat souverain La raison n olib rale met fin ce privil ge Lorsque la promesse de la libert passe de la sph re de l Etat celle de l conomie elle est r gie par l in galit inh rente ce dernier domaine et participe la promotion de cette in galit Simultan ment elle est r duite la fonction d auto investissement rationnel en vue de la valorisation du capital humain il n est d s lors plus question pour le sujet d exercer une quelconque autonomie morale de choisir ses fins et ses moyens voire de ma triser ses propres conditions de vie M me si certaines de ces caract ristiques alimentent depuis longtemps la critique de gauche des d mocraties lib rales le n olib ralisme promeut pour sa part une acceptation et une c l bration explicites de cette version marchande de la libert et de l in galit Il est important de souligner que le triomphe de l homo oeconomicus n est pas le fruit d un ensemble de politiques conomiques ni de l application de la raison n olib rale l tat pur Il est en r alit la cons quence de la notion de gouvernance cette modalit administrative sp cifique qui ne s identifie pas au n olib ralisme mais accompagne son essor La gouvernance incarne une fusion du lexique politique et de celui de
18. s affaires de la gestion des populations et de leur soumission un objectif commun harmonieux Dans le cadre de la gouvernance il n est plus question d exercer l autorit et le pouvoir par le biais de la loi et du maintien de l ordre ni de formuler et de mettre en uvre des politiques publiques sur la base du consensus C est ainsi que les lignes directrices se substituent au droit que la facilitation remplace la r glementation que la promotion de la gestion de qualit des codes de conduite et des meilleures pratiques remplace les formes de contr le et de coercition traditionnelles Ces mutations liminent le vocabulaire du pouvoir des espaces de vie que la gouvernance organise et dirige invisibilise Les stratifications fondamentales au sein de l conomie de la soci t ou de l entreprise et vacue les conflits normatifs concernant la d finition du bien Elles mettent l accent sur le partenariat la coop ration multipartite et la promotion du consensus dans le but de formuler et de mettre en uvre des solutions pratiques des probl mes techniques sp cifiques li s un objectif pr d fini qu il s agisse d am liorer un positionnement concurrentiel de soutenir la croissance ou de valoriser le capital L conomisation de la politique impliqu e par la gouvernance n olib rale enr gimente les citoyens au service de la croissance conomique tout en mettant au second plan au mieux
19. sion consid rable du bien tre des personnes sous les coups du ch mage et de la diminution des salaires des prestations sociales et des services Les effets combin s de ces deux forces sont nombreux mais il en est un qui a une importance particuli re de 3 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net fa on tout fait perverse le sujet jadis s duit par la promesse d mancipation radicale de la raison n olib rale en est d sormais r duit voir son destin et son orientation morale li s organiquement un projet macro conomique et faire le sacrifice de son existence au nom de ce projet Dans la version du n olib ralisme qui pr vaut actuellement dans les pays du Nord comment la libert a t elle pu se transformer en sacrifice Pour comprendre ce ph nom ne il convient de tenir compte d une s rie de mutations cruciales engendr es par la financiarisation et les politiques d aust rit 1 La figure de l tre humain en tant que site de la souverainet et des int r ts est remplac e par la figure de l tre humain en tant que capital humain vou l auto investissement ne s agit pas simplement de la r duction de la personne sa valeur mon taire d j identifi e par Marx et m me par Locke dans la phase initiale de la modernit mais de la rel ve d un sujet ma tre de ses fins et de ses moyens par un sujet vou l auto investissement rationnel et esclave d une seule et un
20. timent passion sociale avec Grandjean PUR 2012 Anim par Sp cialiste des questions de justice et de coh sion sociales Patrick Savidan est professeur de philosophie l Universit de Poitiers Phi LA losophe de formation ayant tudi le droit l Universit de Toulon et 0 NE les sciences politiques l Universit d Ottawa il pr side l Observatoire des in galit s Il est galement r dacteur en chef de la revue Raison Publique Presses de l Universit Paris Sorbonne et co dirige la col lection Mondes v cus dit e chez Grasset Il est l auteur de Repen ser l galit des chances Hachette litt rature 2010 gt Multiculturalisme PUF 2 me d 2011 Quels sont les effets d d mocratisants de la _ rationalit et de la gouvernance n olib rale dans N oltb ralisme le monde euro atlantique Lorsque je parle de d d mocratisation M lt d d mocratisation je ne veux pas dire que et sacrifice l Occident vivait par le pass dans des conditions de d mocratie id ale qui auraient t d sormais m limin es par le n olib ralisme Ce que je veux traduit de l anglais Etats Unis dire c est que la tension permanente en direction pat Marc oaint U de la r alisation pratique du r ve de la d mocratie moderne soit un effort jamais compl tement satisfait toujours pr caire et dont l intensit varie n cessairement dans l espace et le temps a pr
21. u Roman Lundi 27 Mai Dimanche 02 Juin 2013 aux Subsistances Espace librairie france inter 101 1 99 8 Librairie Chapitre versions fran aises 19 Place Bellecour Lyon 2 me T l 0472 56 2121 www chapitre com Retrouvez les invit s de Mode d emploi en direct dans les missions de France Inter gt SERVICE PUBLIC de Guillaume Erner du lundi au vendredi de 10h 11h Librairie Decitre langues originales 29 6 Place Bellecour Lyon 2 me T l 0426 68 00 01 12 www decitre fr gt ON VA TOUS Y PASSER de Fr d ric Lopez et Yann Chouquet du lundi au vendredi de 11h 12h30 D dicaces gt Apr s chaque rencontre les crivains vous attendent l espace librairie de Mode demploi programmation en cours Disponible l espace librairie du festival Mode d emploi artpress VILLA GILLET AMERICA INTELLECTUAL PORTRAITS miea Gr ce au soutien du conseil de la cr ation Artistique pr sid par Marin Karmitz de f vrier 2009 avril 2011 la Villa Gillet a men New York un programme d changes fran co am ricains dans le domaine des sciences humaines et de la philosophie Le festival Walls and Bridges Trans atlantic Insights r sultat de cette initiative a rencontr un franc succ s aupr s du public am ricain rassemblant penseurs et artistes dans diff rents lieux de la ville pour plus de 30 jours d v nements en 2011 D sormais bien ins tall
22. un tel d sir la seule formation d institutions repr sentatives 8 Retrouvez les textes des invit s d s demain sur www festival modedemploi net Demain revenez Mode d emploi La religion peut elle nous rendre libres DIMANCHE 2 D CEMBRE 16H30 18H30 H TEL DE R GION LYON Gratuit sur r servation Avec Abdennour Bidar philosophe et enseignant Simon Critchley professeur de philosophie Fabrice Hadjadij professeur de philosophie et dramaturge Delphine Horvilleur rabbin Anim par Aude Lancelin journaliste Marianne Rupert Shortt journaliste The Times Literary Supplement Si l on peut tomber d accord sur les risques de la mont e des fondamentalismes faut il pour autant rejeter la religion N offre t elle pas une pr cieuse r serve d int riorit une force spirituelle une forme de r sistance Ne fabrique t elle pas du lien social l o il est affaibli par les rythmes conomiques et certaines id ologies le dissolvent Quel avenir politique pour les religions DIMANCHE 2 D CEMBRE 19H 21H H TEL DE R GION LYON Gratuit sur r servation Avec Craig Calhoun sociologue Avirama Golan romanci re et journaliste David Martin sociologue et professeur Olivier Roy politologue et philosophe Anim par Jean Fran ois Colosimo Pr sident du Centre National du Livre Mark Vernon journaliste The Times Literary Supplement L actualit offre un triste panorama des c
Download Pdf Manuals
Related Search