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L`art contemporain dans les collections du musée des Beaux

1. Maurice Denis Granville 1870 Paris 1943 Source Wikipedia Peintre d corateur graveur th oricien et historien de l art fran ais Apr s des tudes au lyc e Condorcet o il rencontre Edouard Vuillard et Ker Xavier Roussel il se forme au Louvre o Fra Angelico d termine sa vocation de peintre chr tien marqu e ensuite par la d couverte de Pierre Puvis de Chavannes II tudie simultan ment l cole des beaux arts et l Acad mie Julian en 1888 mais il quitte rapidement la premi re la jugeant trop acad mique Il rencontre cette m me ann e Paul S rusier qui lui offre un tableau le Talisman Il fonde avec ce dernier l cole des Nabis et en devient le th oricien Plus ou moins d tach s du christianisme les Nabis cherchent des voies spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teint es 25 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 d Orient d Orphisme et d sot risme En 1889 Maurice Denis d couvre lors de l exposition universelle la peinture de Paul Gauguin dont l influence sera d terminante dans la suite de son uvre acquiert d ailleurs l une de ses peintures en 1903 L autoportrait au Christ jaune actuellement au mus e d Orsay partir de 1890 il revient un art plus d coratif peignant de grands panneaux pour les habitations de plusieurs m c nes puis d s 1892 il d laisse une iconographie traditionnelle pour des symboles plus personnels inspir s par la
2. es en aplats et sans facture apparente Ces uvres sont surtout ex cut es d apr s un syst me Marqu par l art de Max Bill et les entrelacs de l Alhambra de Grenade Morellet entend contr ler le processus de la cr ation et d mystifier la conception romantique de l art et de l artiste il justifie chacun de ses choix par un principe tabli au pr alable qui peut aller jusqu faire intervenir le hasard dans l attribution des diff rentes composantes du tableau 28 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 L uvre d art pour Fran ois Morellet ne renvoie qu elle m me et son titre indique la r gle de jeu qui a pr sid son laboration Jusqu en 1960 il tablit les diff rents syst mes d arrangement des formes qu il emploie superposition fragmentation juxtaposition interf rences en cr ant notamment sa premi re trame un r seau de lignes parall les noires superpos es selon un ordre d termin Il est ensuite de 1961 1968 l un des protagonistes de l art cin tique avec le G R A V Groupe de Recherche d Art Visuel qu il a fond avec cinq autres artistes participe galement au mouvement international de la Nouvelle Tendance I cherche dans ce contexte cr er un art exp rimental qui s appuie sur les connaissances scientifiques de la perception visuelle et qui soit labor collectivement En 1963 Fran ois Morellet commence utiliser des tubes de n on en s appuyant sur l
3. me comme pour cette uvre de Robert Malaval ils s en inspirent Inversement des musiciens comme Pierre Boulez regardent le travail des peintres Le compositeur raconte que les solutions trouv es dans un domaine l aident souvent trouver ses propres solutions Les artistes qu ils soient plasticiens musiciens ou encore chor graphes cherchent r pondre des questions fondamentales relatives l espace et au temps c est dire au mouvement et son rythme D autres artistes cherchent tablir des correspondances entre les couleurs et les sons Certaines couleurs sont qualifi es de criardes l instar du rugissement des fauves d autres au contraire sugg rent la gaiet le calme le silence ou encore le spleen Le blues des Noirs am ricains n est il pas issu de la contraction de deux mots blue devils Le bleu est alors la couleur du cafard et de la m lancolie Robert Malaval Nice 1937 Paris 1980 Tutti Frutti 1973 acrylique sur toile 1 50x1 50 m dbsstosses tes a Sur ce grand format dansent des points qui au rythme de quatre couleurs sse p 5 5 s e s 959_ 2 r p t es emplissent l espace de la toile C est main lev e de mani re D 2 ei 3 52 9235552 irr guli re que l artiste les a pos s Leurs tonalit s acidul es alternent rh e gt Z 5 s1527 joyeusement avec le fond blanc comme des respirations Align es cadenc es Sanan e 2 2 7 2 1 2 2 ces touches sont semblables des notes de musique qui fo
4. po sie symboliste et la po sie pique du Moyen Age Il introduit l image de la femme dans des jardins paradisiaques dans lesquels les nuances et la p leur des tons viennent r v ler l atmosph re r veuse des lieux IlI d couvre galement l Italie Fiesole dont il va r aliser des paysages et aborde partir de 1898 le th me des baigneuses au cours de plusieurs s jours Perros Guirec en Bretagne Il r side une grande partie de sa vie Saint Germain en Laye dans son atelier le Prieur Son succ s est alors international Il enseigne l acad mie Ranson de 1908 1921 II fonde en 1919 les Ateliers d Arts Sacr s formant toute une g n ration de jeunes peintres Sa reconnaissance officielle atteint son apog e apr s la fin de la premi re guerre mondiale il re oit le grade de commandeur de la L gion d honneur en 1926 Il est lu membre de l Acad mie des Beaux Arts en 1932 Erik Dietman J nk ping Su de 1937 Paris 2002 Apr s des tudes artistiques en Su de il quitte sa famille et son pays pour chapper la prison il est objecteur de conscience avec l intention de s installer aux Etats Unis Son voyage aboutit Paris o il rencontre fortuitement Paul Anderson Robert Filliou et Daniel Spoerri Proche du mouvement Fluxus et du Nouveau R alisme mais refusant toute adh sion un groupe Erik Dietman joue avec le langage et introduit de l humour dans ses uvres travaillant tous les mat riaux pour
5. Automne Paris en 1905 et qu il qualifie de cage aux fauves Les artistes qui m nent tous des recherches sur la couleur pure s approprient ce terme pour revendiquer leur rejet de la peinture acad mique et de la perspective classique Dans ce mouvement informel se trouvent des artistes tels que Braque Derain Matisse Rouault Van Dongen et Vlaminck Nabis Il s agit d un groupe d artistes constitu par Maurice Denis et Paul S rusier en 1888 avec d autres peintres comme Vuillard Bonnard Vallotton qui ont refus les pr ceptes de l Acad misme du Naturalisme et m me des Impressionnistes et Pointillistes et pr n avant le Fauvisme le traitement de la surface avec des aplats de couleur pure Le terme vient de l h breu Nabi qui signifie proph te et indique bien leur volont d ouvrir une nouvelle voie la peinture Nouveaux R alistes Un groupe d artistes parisiens parmi lesquels Yves Klein Arman Raymond Hains Jean Tinguely et Pierre Restany critique d art propose dans les ann es 1960 une nouvelle approche du monde contemporain en s appropriant des mat riaux de la nouvelle r alit par exemple celle des usines de la publicit de la science et de la technique Ils pratiquent l art de la r cup ration d objets industriels Tinguely ou de d chets Spoerri de l empaquetage Christo des compressions C sar des d collages collages Hains ou encore des anthropom tries Klein Support surface C est u
6. Christine en Mauges 1950 Angers 1985 Sans titre 1982 moquette disque corbeau toiles 2 30x2 m Comment associer des mat riaux banals moquette objet en plastique disque vinyle toiles et cr er une oeuvre ludique et po tique Cette installation sans titre est constitu e en deux plans une t te immense dispos e sur le mur comme s il s agissait d un tableau devant lequel sont install s des objets en trois dimensions le pied d un pupitre surmont d un disque vinyle puis d un corbeau en plastique Daniel Tremblay pratique l art du d tournement il choisit des objets dans la r alit et les m tamorphose Il signifie les croassements de l oiseau par un jaillissement d toiles noires ponctu d un croissant de lune lumineux La moquette du fond est d coup e en forme de profil et les traits du visage sont rendus visibles par le mouvement invers des fibres de la moquette et par des d coupes pratiqu es directement sur le support L ombre port e de l oiseau sur le fond contribue lier les l ments en deux et trois dimensions et invite le spectateur cr er sa propre fiction et inventer sa propre musique Jan Voss Hambourg Allemagne 1936 Grand triangle 1988 tissus toile peinture acrylique sur toile H 2 74 L 2 74 1 0 032 m 4N 5 L uvre est constitu e de tissus peints et assembl s sur une structure de bois en forme de triangle On h site dans la qualification de cette uvre S agit i
7. art contemporain Catherine Millet Champs Flammarion 2006 Histoire de l art contemporain Jean Luc Chalumeau Klincksieck 2004 Lire l art contemporain Ewig Larousse coll Comprendre et Reconna tre 2005 L art contemporain Domino Scala 2005 L art contemporain ABCdaire Flammarion 2003 Jeunesse L art contemporain n 12 Autrement 2005 L art par 4 chemins Sophie Curtil Milan 2005 L art concret Dada n 101 Mango 2004 Le grand livre de l art moderne Dickins Usborne 2006 Farces Anette Messager Seuil jeunesse 2003 Tir quatre pingles Weiner Seuil jeunesse 2003 La Ligne rouge Pittau et Gervais Seuil jeunesse 2004 Les 4 titres de la collection Zigzart des ditions du Centre Pompidou 2002 2006 Vid os Place l Art contemporain Une s rie de six films documentaires consacr s l art contemporain con ue et crite par Jacques Bouzerand et r alis e par Thierry Spitzer Cette s rie produite par Futur TV directeur Guy Job a t diffus e de 2003 2005 sur France 5 canaux hertzien et num rique La diffusion de cette s rie dans le cadre scolaire est libre de droits et autoris e Cette s rie documentaire dresse un tat des lieux de l art contemporain en France au d but des ann es 2000 Contrairement ses voisins la France affiche un certain retard en mati re d initiation et de sensibilisation du grand public l art contemporain un domaine encore r
8. blanches o rien ne s annonce et o il refuse la peinture comme on vite son destin pendant parfois plusieurs ann es chaque fois il doit attendre que l nergie monte en lui sans contr le Son uvre est un m lange d nergie et de frustration Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers al 2008 L artiste vit en permanence dans le grand d fi sur un quilibre pr caire entre inspiration et savoir faire quand l un essaie de d border l autre sans le d truire Plusieurs fois il a bris le syst me qui lui aurait permis de vendre de r ussir de produire en quantit d accumuler des dollars Surmen puis apr s avoir voqu souvent le suicide il passe l acte dans son atelier en ao t 1980 en se tirant une balle dans la t te Alexis Jeaneau dit M rodack Jeaneau Angers 1873 Angers 1919 Alexis Jeaneau commence ses tudes artistiques l cole des beaux arts de sa ville natale En 1890 il s tablit Paris o il fr quente l atelier de Gustave Moreau et y fait la connaissance d Henri Matisse Albert Marquet et de Charles Manguin II participe au Salon des ind pendants partir de 1896 C est au cours de cette p riode qu il adopte le pseudonyme rosicrucien de M rodak Il se lie d amiti avec le Douanier Rousseau et Henri de Toulouse Lautrec Il voyage en Hollande et en Angleterre Sa premi re exposition personnelle est organis e Paris en 1899 d autres suivront en 1900 la galerie Da
9. d une motion d un moment de plaisir 30 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 V BIBLIOGRAPHIE Les ouvrages soulign s sont disponibles la boutique du mus e liste tablie par Lucille Ruffinoni Ouvrages g n raux Histoire mat rielle et immat rielle de l art moderne Florence de M redieu Larousse coll In extenso 1994 r ed 2004 L art contemporain Jean Louis Pradel Larousse Paris 1992 r ed 2004 L art contemporain Yves Michaud documentation photographique n 8004 la documentation fran aise 1998 L art contemporain Isabelle de Maison Rouge Jean Marc Pr vost Lionel Salem Les essentiels Milan 1997 L art contemporain mode d emploi Elisabeth Couturier Filipacchi 2004 Dictionnaire de l art moderne et contemporain sous la direction de G rard Durozoi Hazan 1992 Nouveau dictionnaire des artistes contemporains Pascale Le Thoirec Daviot Larousse Paris 2004 La culture pour quoi faire Olivier Deloeuil Flammarion Paris 2008 Atlas de l art contemporain l usage de tous D Gielen Mus e des arts contemporains au Grand Hornu 2007 L art moderne et contemporain Serge Lemoine Larousse 2007 L art contemporain en France Catherine Millet Flammarion 2005 Qu est ce que l art contemporain en France Beaux arts Magazine 2006 10 clefs pour s ouvrir l art contemporain Archibooks 2007 La crise de l art contemporain Yves Michaud PUF 2005 L
10. est pas uniforme elle se nuance sensiblement par endroits En r alit l artiste n a pas utilis de peinture mais l l ment essentiel qui la compose le pigment pur En figeant cette mati re sous un plexiglas elle est retenue tout en restant volatile Le titre Pigment Bild tableau pigment affirme le fait que le pigment constitue le tableau m me Le sujet ici est la mati re premi re de la peinture son apparence poudreuse son scintillement la couleur pure Philippe Cogn e Nantes 1957 Recyclage n 3 2005 encaustique sur toile maroufl e sur bois 2x1 53 m Cette uvre t moigne de l int r t de l artiste pour l environnement quotidien II s interroge sur les d rives de notre soci t de consommation qui produit en grande quantit accumule les objets et la nourriture dans les supermarch s puis les rejette sous forme de d chets toujours plus importants dans des d charges publiques L artiste choisit un grand format pour nous obliger regarder cette r alit en face Il utilise une technique particuli re qui consiste poser les peintures l encaustique puis les chauffer au fer ce qui provoque des m langes fondus La vision de l uvre est ainsi brouill e et impose au spectateur un d placement d abord un loignement pour saisir le sujet de l uvre puis un rapprochement qui lui permet d entrer dans la mati re picturale dans la peau de l uvre Voir aussi fiches sur Jan Voss support Ala
11. le monochrome n est pas uni Contours et coloriages Comment voyez vous cet arbre avait dit Gauguin au peintre S rusier il est bien vert Mettez donc du vert le plus beau de votre palette Et cette ombre bleue Peignez la aussi bleue que possible Construire diff rents mondes avec la couleur un monde rayonnant triste bruyant calme brutal violent apaisant profond Exprimez un sentiment par une ambiance color e On ne peut plus le voir en peinture Statisme et mouvement par la couleur Retour l ordre retrouvez le chromatisme r aliste de l uvre de Maurice Denis La couleur quivaut au volume trouvez des quivalents de mati res aux couleurs employ es et en relief Accentuez les contrastes de taille de couleur de mati re de dessin etc Si pr s si loin inversez les points de vue d apr s Maurice Denis Recadrez d apr s M rodack Jeaneau cr ez d autres hors champs Spatialisez l aide de la couleur 2 LUMIERE La question de la lumi re est r currente dans l art aussi bien dans l architecture des cath drales avec l art du vitrail que dans la peinture classique avec toutes les variations du clair obscur et depuis le 19 me si cle avec la recherche de la couleur lumi re l invention de la photographie puis du cin ma et enfin dans l art contemporain l utilisation de la lumi re comme mat riau Beaucoup d artistes de la fin du 20 me si cle Bruce Nauman Dan Flavin mais aussi Fran
12. leur sp cificit respective la terre le bois le verre le granit le marbre le bronze l acier le fer Son uvre s inscrit dans un m tissage entre po sie verbale et r alit des choses Les dessins les objets les assemblages les sculptures donnent une existence mat rielle la parole au verbe au mot Chez Dietman la fonction du langage est capitale Si Dietman appartient une communaut informelle d artistes en Europe rassemblant de fortes personnalit s comme Daniel Spoerri Georges Brecht Robert Filliou Ben Vautier ou Roland Topor il partage aussi le territoire formel et mental d un Broodthaers ou d un Magritte Alain Kirili Paris 1936 Vit et travaille Paris et New York A la fin des ann es 60 Alain Kirili se lie au mouvement artistique qui s organise autour de la revue litt raire 7e Quel Sa premi re exposition personnelle a lieu en 1972 ann e partir de laquelle il r alise des sculptures Il fait partie de la premi re g n ration d artistes de l apr s guerre qui est r ceptive la mont e en puissance des artistes am ricains sur la sc ne artistique internationale depuis le d but des ann es 1960 C est une des raisons pour laquelle il choisit de s installer New York o il trouve un climat d mulation artistique et une meilleure reconnaissance de son travail Le MOMA de New York est la premi re institution lui acheter une sculpture en 1975 Les premi res uvres conceptuelles d Alai
13. ois Morellet utilisent la lumi re artificielle et les n ons pour cr er des projections et des environnements lumineux Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Bernard Moninot Le Fay 1949 Lodi II ombres port es 1992 mail sur cordes piano et cordes plastiques 1 60x0 84 m Clich indisponible La construction est simple des formes ovales isol es ou group es par deux sont soud es sur une structure de fils de fer de mani re les d coller du mur L uvre pourrait n tre qu une construction g om trique dont le blanc des formes se distinguerait peu du mur galement blanc de la cimaise Bernard Moninot fait alors intervenir un acteur bien connu des artistes la lumi re Dans cette uvre ce sont les ombres port es qui lui apportent sa v ritable dimension Comme au temps des lanternes magiques Moninot fait appara tre des images advenir le dessin selon son expression et nous convie r fl chir aux toutes premi res manifestations de l art dans les cavernes Lorsque je me suis int ress l ombre dit il j ai d couvert la possibilit d introduire le ph nom ne c est dire une trace qui n est pas laiss e par une dur e par un geste Fran ois Morellet Cholet 1926 Pi piquant de fa ade 1 12 2006 tube d argon Cette uvre donn e par l artiste la Ville d Angers est visible depuis la rue du mus e puisqu elle est install e sur le mur du b timent des r serves au m
14. ou pratique l art de la citation notamment les r f rences des uvres ant rieures r alis es par de grands artistes de l histoire de l art Jean Charles Blais et G rard Garouste appartiennent ce mouvement Arte povera C est un mouvement d artistes italiens tels que Mario Merz Yannis Koun llis Gilberto Zorio Giuseppe Penone qui ont d fini la fin des ann es 1960 un nouveau champ d exp rimentations artistiques utilisant des mat riaux pauvres organiques terre pierres v g taux des sources d nergie eau feu et cherchent lever les choses les plus banales au rang de l art Bad Painting Mot mot mauvaise peinture c est un style pictural qui s est d velopp la fin des ann es 1970 aux Etats Unis en r action au minimalisme et l art conceptuel Les artistes y revendiquaient l intrusion de la figuration m me la plus banale ou intime ainsi que l incorporation dans la peinture de mat riaux trouv s le tout dans une forme de d lire baroque bariol et emp t Ce mouvement critiquait le bon go t et l intellectualisme ambiants en r habilitant une sous culture L image y suscita un vif int r t comme dans la soci t contemporaine surinform e et violente Cette pratique a t rang e du c t des trans avant gardes internationales comme le mouvement ponyme en Italie et comme les Nouveaux Fauves allemands On retrouve par mi ces artistes Robert Longo Malcolm Morley David Sal
15. pour les Publics Mus es d Angers 2008 Construire des motifs trame tamis quadrillage grille grillage damier chevron labyrinthe entrelacs arabesques Juxtaposer les productions de chacun des l ves en une collection de trames Les combiner avec des frottages ou photographies de grilles ou grillages pr lev s dans l environnement de l cole avec des r seaux de lignes ou motifs rep r s dans des magazines reproductions d uvres all over graphique les lignes envahissent l espace D marcation la fronti re la limite Structure et composition les lignes charpentent l uvre 9 CONCEPTS L uvre d art mat rielle a laiss place l id e l image la trace de l uvre De ce fait les concepts font rage et d tr nent souvent le primat de celle ci Quelques artistes notamment Joseph Kosuth partent de l id e que l art est langage et r alisent des uvres qui m langent des objets et leur d finition comme dans Une ou trois chaises en 1965 Le spectateur peut tre d contenanc par les aspects prot iformes et surprenants que rev t l uvre d art La mise en d route s accentue lorsqu il ne trouve plus l uvre La perception est fr quemment brouill e ou d tourn e La partie de cache cache est voulue par l artiste mais rend l uvre moins accessible Elle n est pourtant pas compl tement dissimul e se montre et s affiche ostensiblement tandis que nombreux sont les ouvrages grammaires ou lexiques
16. quand on commence faire r fl chir les gens ils acceptent de s ouvrir un peu Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 5 L art contemporain j y comprends rien j ai pas les r f rences Nicolas Bourriaud Quand elle regarde un match de tennis ma tante voit deux personnes qui cognent sur une boule en mousse et rien d autre Quand j coute de la musique contemporaine je m ennuie vite parce que je n ai jamais fait l effort Un indien Dayak ne comprend pas spontan ment Rembrandt pas plus qu un directeur de mus e parisien ne comprend les subtilit s du cin ma populaire hindou Si l on veut jouir du monde il faut en apprendre les r gles puis ventuellement en ma triser les subtilit s Sinon autant s astiquer de ressentiment puisqu on n est pas capable d changer quoique ce soit Antoinette Ohannessian Les r f rences c est peut tre un pr texte pour ne pas regarder 6 Les vernissages c est trop snob Nicolas Moulin II ne faut pas m langer art et march de l art un certain niveau c est pareil dans tout milieu c est du business le football la mode ou l art comme le reste Service Culturel pour les Publics Mus es d An gers 2008 IL CONSTITUTION DE LA COLLECTION DU MUS E DES BEAUX ARTS D ANGERS Outre un impressionnant travail de restauration des uvres les ann es de fermeture du mus e 1998 2004 ont t mises profit pour compl ter les collectio
17. qui vulgarisent les pratiques et expliquent les r gles de jeu Propositions p dagogiques inventer une r gle du jeu un syst me r p ter soit en utilisant des verbes inducteurs tels que aligner agencer associer superposer accumuler juxtaposer interf rer r p ter redoubler inverser Couper recouper sectionner fragmenter mettre en rotation faire pivoter sym trie asym trie r gulier irr gulier Faire des math matiques en s amusant chercher une r gle objective utiliser par exemple comme Morellet une liste de chiffres ceux qui d finissent Pi des chiffres tir s au sort des num ros de t l phone des personnes que l on conna t ou extraite au hasard du botin pour d finir le rythme des lignes Ce sont les regardeurs qui font les tableaux Marcel Duchamp Les bonnes id es pr valent jeux de mimes sch mas mises en sc nes appropriations devant les uvres Chercher de l art l o il n y en a pas dans l espace d exposition les meubles les objets de s curit de signal tique les gens l air etc puis proposer une r flexion artistique partir d un objet banal D contextualiser d sartiser l objet d art Ceci est de l art Ren Magritte L art est art en tant qu art Ad Reinhart la formulation d id es sur l art en tant qu acte artistique On prend les m mes et on recommence red finition de l objet artistique et de son environnement architectural par l
18. s rie que La Danseuse jaune et L Ecuy re verte Une vieille femme montre un singe et un perroquet dans un d cor de lampions voquant la f te foraine V tue d un ample v tement bariol coiff e d un trange bonnet elle tient un tambourin Sa posture fig e et son visage sch matis interdisent toute interpr tation psychologique L uvre rassemble plusieurs caract ristiques de la peinture au d but du 20 si cle personnage d centr couleurs intenses touche grasse et nerveuse laissant de nombreux emp tements visibles L Ecuy re verte 1913 huile sur toile 2 55 x 0 95 m Cette peinture cl t la s rie sur le cirque commenc e avec La Danseuse jaune et La Montreuse de singe Elle repr sente une cuy re et son cheval au cours de leur num ro La g om trisation des lignes et des volumes est encore plus visible que dans les deux uvres pr c dentes Elle se conjugue des contrastes forts surtout entre le rouge et le vert couleurs compl mentaires Ainsi les bandes qui rayent le corps de la figure f minine sugg rent l clairage violent de la piste Le dynamisme est accentu par le basculement du champ de vision et les lignes de force diagonales Propositions p dagogiques C zanne mettait du bleu pour faire parler son jaune Rechercher diff rentes mani res de faire chanter le bleu ou le rouge ou le vert Raconter un combat par des taches de couleurs Travail du monochrome Des couleurs dans la couleur
19. s y exposant Recentrant l intervention de l artiste sur son geste minimal Toroni revendique pleinement le titre de peintre chacune de ses uvres rappelant que la peinture est radicalement marquage color d une surface inscrite dans un espace Daniel Tremblay Sainte Christine en Mauges 1950 Angers 1985 Sa carri re artistique comme celle d Yves Klein fut relativement courte bris e nette 35 ans par un accident fut l un des rares artistes fran ais partager l aventure des changements venus de Grande Bretagne dans les ann es 80 apr s les ann es 70 qualifi es de froides rigoureuses analytiques et pesantes Comme les artistes anglais Tremblay s approprie des mat riaux banals mineurs reconnaissables caoutchouc plastique linol um ardoises vraies ou fausses comme il se devait pour un angevin carton paillasson gazon synth tique moquette charbon paille ou encore des objets certains embl matiques comme la faucille mais sans le marteau ou bucoliques et agrestes allusifs comme les volatiles en plastique ou d autres plus agressifs comme le r volver Les uvres t moignent d un jeu entre l ph m re et l ternel L artiste marie l humour et le s rieux Il voit avec tendresse les tres et les choses la pr sence et l absence les petits riens Il a ainsi recycl mat riaux et objets et a labor des uvres subtiles qui sont de v ritables entit s po tiques et signifiantes qui sont des reliquats
20. serv aux aficionados Fort de ce constat Jacques Bouzerand et Thierry Spitzer ont voulu ouvrir une fen tre sur l art contemporain afin de le rendre accessible un public plus large Que disent et que veulent dire les artistes aujourd hui O sont leurs sources leurs inspirateurs Qui s int resse ce qu ils font Comment la soci t r agit elle leur production Comment le march de l art prend il en compte cette cr ation Jacques Bouzerand et Thierry Spitzer pr sentent une enqu te sur les artistes les lieux les mat riaux ceux qui font l art ceux qui le vendent l ach tent le collectionnent Une centaine d artistes ont t mobilis s sans compter les collectionneurs les marchands d art les galeristes les directeurs de mus e etc Sites consulter http www pedagogie ac nantes fr Dans la rubrique Actualit s de l espace p dagogique Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 31 2008
21. D rision et po sie touchent le spectateur qui est aussi voyeur ou t moin de l acte Dietman joue avec po sie de l illusion Propositions p dagogiques Jouer avec la ligne sous toutes ses formes comme le propose Fran ois Morellet petite fine courte longue grosse dans le plan sur des tableaux dans l espace sur des sculptures sur des b timents ou encore des lignes droites horizontales verticales diagonales bris es en zigzag des segments de droite des tirets bandes courbes contre courbes arc convexe concave Tracer faire des r seaux de lignes hachures cha ne trame Utiliser des outils simples r gles tire lignes rapporteur roulette ruban adh sif fil plomb mod le patron comme Morellet mais aussi des mat riaux souples qui se plient la volont du geste les fils de fer rouleaux de p te modeler de terre Faire varier les couleurs noir blanc rouge bleu Raconter des histoires de lignes Cf La ligne rouge Pittau et Gervais ditions Seuil Jeunesse Jeux de trames Choisir un type de ligne droite fine paisse Tracer ces lignes en parall les sur des calques ou des rhodo ds puis les superposer en adoptant une r gle variation des angles comme Morellet ou toute autre contrainte rythme ou proximit de couleurs variation des paisseurs de trait de mani re constituer des trames Faire des r seaux de lignes hachures cha ne trame 20 Service Culturel
22. L art contemporain dans les collections du musee des Beaux arts Dossier enseignants janvier 2008 Deux fa ons de d couvrir les collections avec vos l ves gt La visite libre gt Les animations avec un m diateur des mus es Quel que soit votre choix ce dossier vous permettra de pr parer ou de prolonger votre visite au mus e SOMMAIRE Introduction D couvrir les collections avec les l ves l Les enjeux de l art contemporain 1 L art contemporain dans la soci t actuelle 2 Six id es re ues sur l art contemporain Il Constitution de la collection du mus e des Beaux Arts Il Notions plastiques uvres du mus e et propositions p dagogiques 1 Couleur Maurice Denis Alexis M rodack Jeaneau 2 Lumi re Bernard Moninot Fran ois Morellet 3 Mati re Katsushito Nishikawa Philippe Cogn e 4 Support Edward Baran Daniel Tremblay 5 Espaces et formats Fran ois Morellet Niki de Saint Phalle Jean Louis Cogn e 6 Geste Niele Toroni Bertrand Lavier Alain Kirili 7 Rythme Robert Malaval 8 Ligne Erik Dietman Francis Lim rat Daniel Tremblay 9 Concepts Fran ois Morellet IV Lexique 1 Mots clefs de l art contemporain 2 Mouvements artistiques 3 Biographies des artistes V Bibliographie Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 D couvrir les collections avec les l ves Depuis de nombreuses ann es la formation des l ves l art contemporain est u
23. aint Phalle Neuilly sur Seine 1930 San Diego Californie 2002 L Arbre serpents 1992 polyester peinture polyur thane 3 15 x 3 56 x 2 28 m La sculpture tr s color e arbore des t tes de serpents sortant d un tronc juch sur un socle neutre Les formes arrondies semblent accueillantes tel un baobab bigarr et incitent se rendre sous l arbre protecteur La polychromie prononc e accentue l aspect ludique et joyeux de l uvre Malgr son grand format cette pi ce perd un peu de son aspect monumental par son installation l ext rieur sur la terrasse du mus e C est l environnement qui change l chelle de cette sculpture initialement pr vue pour tre une fontaine On imagine l effet que produirait le d placement de la sculpture dans une des salles de la collection d art contemporain 14 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Fran ois Morellet Cholet 1926 Parall les 0 12 1952 1997 peinture l huile sur bois 0 22x1 m 1952x4 n 1 Quand j tais petit je ne faisais pas grand 2006 peinture l huile sur bois 0 88x4 m La premi re uvre r alis e en 1997 pour le mus e des Beaux Arts d Angers l occasion de l exposition Fran ois Morellet peintre amateur est une r plique d une uvre de 1952 perdue au cours d un transport entre la France et la Pologne Des lignes droites de couleur rouge vermillon se croisent sur un fond blanc Il y a de
24. ar Fran ois Morellet au mus e des Beaux Arts en 2002 Legs C est une disposition testamentaire par laquelle une personne transmet titre gratuit et apr s son d c s une autre personne ou une collectivit soit un bien soit tout ou partie de sa fortune Par exemple legs de la collection Turpin de Criss en 1859 puis legs Bodinier en 1863 de l H tel Pinc pour abriter la collection Turpin compl t par le legs en 1874 de la collection personnelle de Bodinier par sa veuve Legs en 1917 de la collection de l industriel angevin Julien Bessonneau Legs en 2002 par Marie Dickson Duclaux veuve de Daniel Duclaux du ch teau de Villev que et de leur collection Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Les d p ts de L Etat Des mus es comme le Louvre Orsay et le Mus e National d Art Moderne ont t sollicit s pour d poser des uvres de leurs collections dans les mus es d Angers Les tableaux de Matisse Femme assise et de Van Dongen Danseuse qui se trouvaient depuis la r ouverture du mus e des Beaux Arts dans les salles du 20 si cle taient des d p ts exceptionnels consentis pour un an par le Mus e National d Art Moderne et sont donc retourn s Beaubourg Le tableau de Matisse est venu signaler le lien entre les Fauves et un peintre originaire d Angers qui m rite d tre red couvert Alexis M rodack Jeaneau Les expositions temporaires contribuent elles aussi faire conna tre des artiste
25. cc de l obscurit perc e de faisceaux lumineux qui produisent leurs reflets sur un mat riel de d veloppement photographique Moninot utilise depuis lors le verre comme support fixant sur son envers noir de fum e pigments ou poudre de graphite pour voquer des l ments d architecture d mes biblioth ques lanternes pigeonniers de coupe circulaire les ombres d objets ordinaires ressorts roues de bicyclette accroch s au plafond de l atelier comme les plan tes d un ciel artificiel ou de gr les constructions m talliques tours et passerelles Cette volution du travail cerne de plus en plus clairement son axe constant rep rer les conditions d apparition d un objet dans la lumi re et l espace ou comment sa d finition visuelle implique la collaboration de la clart et de l ombre m me Fran ois Morellet Cholet 1926 Fran ois Morellet fait des tudes de russe l Ecole de langues orientales Paris 1945 1947 puis travaille dans l usine familiale Cholet et commence peindre Apr s une courte p riode figurative il parvient l Abstraction en 1950 sous l influence de Pierre Dmitrienko 1925 1974 il pratique alors une peinture tr s d pouill e bient t marqu e par l exemple de Mondrian D s 1952 il adopte un langage g om trique compos de formes simples lignes carr s triangles assembl es dans des compositions l mentaires bidimensionnelles qui jouent avec un nombre restreint de couleurs pos
26. cumuler recouvrir inciser arracher Utiliser des techniques telles que le collage les photomontages Quand les mat riaux se transforment Changer d tat en bon tat en mauvais tat Construire d truire faire d faire ordre et chaos a d gouline sans m dium coulant Utiliser des mat riaux souples Sous la peau les dessous cach s de l uvre Peins ton bas relief utiliser de la p te modeler polychrome Texturologies voir l uvre de Jean Dubuffet Du tas la forme merge modelage avec une motte d argile 4 SUPPORT Depuis les ann es 1910 avec les exp riences de Braque et Picasso les artistes explorent les supports les plus divers parfois traditionnels tels que le papier le carton les toffes de lin de jute les panneaux de bois sur lesquels ils pratiquent toutes sortes d actions de transformation ou de destruction Ils d chirent froissent plient triturent comme le mouvement Support surface n dans les ann es 1970 pour lequel le support peut devenir par exemple le sujet de l oeuvre Le support chappe aux formats traditionnels et la forme y est parfois directement d coup e C est ce que Frank Stella a mis en uvre dans les ann es 1960 avec les shaped canvas toile en forme ou toile d coup e Les artistes introduisent beaucoup de supports non conventionnels que l industrie leur fournit ou qu ils extraient de l environnement quotidien comme les Nouveaux R a
27. de la maternit Pour cette sculpture il a mont du pl tre et de la terre sur une armature m tallique La forme est d finie par les limites de son propre corps et de ses bras enserrant le tas de mati re Kirili proc de en trois phases tirement vertical modelage m me le corps puis videment manuel ou m canique La fonte en m tal renforce l aspect p renne sans ter le c t charnel et anthropomorphique de la sculpture L artiste s approprie la mati re avec son corps comme outil Niele Toroni Muralto 1937 Empreintes de pinceau n 50 r p t es intervalles r guliers de 30 cm 1996 huile sur toile 1 10x1 40 m chaque l ment Constitu e de deux parties cette uvre forme un diptyque Le motif unique l empreinte d un pinceau n 50 est rigoureusement r p t intervalles r guliers sur toute la surface de la toile Les traces de u Pejnture noire contrastent avec le fond blanc attirant le regard vers Dom o o as ce travail minimaliste A travers ces empreintes l artiste interroge la i nature m me de la peinture et son processus de cr ation I simplifie l acte cr ateur en r duisant la peinture l essentiel un geste une trace une forme Depuis les ann es 60 l artiste d veloppe ainsi le m me dispositif qui remet radicalement en cause les mod les institutionnels de la peinture Bertrand Lavier Ch tillon sur Seine 1949 La rue du pont Louis Philippe 2002 impress
28. des cerfs volants ce qui lui permet d approfondir sa technique du papier coll et arm En 1966 il s installe en France habite Mougins et pratique le tissage C est l poque de Support Surface Le travail de Baran est abstrait et r sulte de la d coupe de mat riaux vari s caoutchouc laine tissus sisal papier raphia qu il tresse froisse et entortille sur des supports constitu s de fils tendus Tr s vite il fragilise son travail joue des accidents Non plus cantonn dans son r le de support mais acteur libre le papier se dresse s impose En 1979 il s installe en Anjou et assure le fonctionnement des ateliers textiles il devient professeur de volume couleur au d partement Art de l cole R gionale des Beaux Arts d Angers jusqu en 2001 Jean Louis Cogn e Saint Loup sur Thouet 1940 L artiste dessine grave mod le sculpte fond et peint des petits machins comme il aime le pr ciser depuis longtemps Il bricole pour faire du beau mettant en place dans un espace r duit des sayn tes comiques tragiques ordinaires modestes et tellement po tiques Sa pratique du volume lui permet de raconter des histoires en sculpture et il pr tend se nourrir du dessin de Tiepolo Son r le d enseignant l Ecole des Beaux Arts d Angers lui permit de se montrer de connivence avec un l ve acolyte Daniel Tremblay La juxtaposition de leurs uvres dans la salle du mus e y fait directement r f rence Phili
29. dire choqu en regardant des uvres qui se r duisent semble t il un tableau monocolore ou encore une pierre rudimentaire pos e par terre Si le spectateur ne comprend pas la d marche qui a men l artiste ces uvres il les regardera avec peu de tol rance De surcro t m me s il conna t cette d marche mais n prouve pas de plaisir esth tique il sera peu indulgent et peu enclin les consid rer comme des uvres d art Pourtant l art contemporain est avant tout un reflet de la soci t d aujourd hui la mise en cause de la conception classique de l uvre va de pair avec les changements v cus dans la soci t elle m me Cet art est aussi une nouvelle cr ation de l esprit humain qui se caract rise par une libert d expression jamais atteinte pr c demment et une vari t dans les formes utilis es Enfin l art contemporain a une esth tique propre et puissante comme en t moignent des uvres devenues fameuses comme La Victoire de Samothrace d Yves Klein les Marilyn Monroe d Andy Warhol ou les Drapeaux de Jasper Johns Ces uvres et beaucoup d autres de la fin du 20 si cle t moigneront pour les si cles futurs des qualit s de notre art pr sent Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 2 SIX ID ES RE UES SUR L ART CONTEMPORAIN extraits d une revue parue dans les ann es 1990 1 Mon fils de trois ans peut en faire autant Nicolas Bourriaud critique organisateur d expo
30. e Sil ne d apr s La L gende dor e de Jacques de Voragine La sc ne devrait se d rouler en Cappadoce au 4e si cle mais l artiste la situe dans la Bretagne contemporaine plus pr cis ment sur la c te de granit rose Ploumanach Cette transposition spatio temporelle d montre es l universalit du message d livr par le r cit la victoire du bien sur le mal Elle fournit aussi la mati re des audaces stylistiques ouvrant la voie aux recherches plastiques du 20 si cle couleurs satur es formes cern es figures coup es traces de pinceau visibles Alexis M rodack Jeaneau Angers 1873 Angers 1919 La Danseuse jaune 1912 huile sur toile 2 55x0 93 m Cette toile appartient un ensemble d coratif compos de trois panneaux consacr s au th me du cirque De format troit et allong elle repr sente une danseuse en mouvement Le cadrage est resserr le fond plus suggestif que r aliste L utilisation des couleurs est tr s libre comme en t moigne la figure f minine Cern e par un trait bleu elle est colori e d un cama eu de jaune trait par larges coups de pinceau Le visage tr s synth tique se r sume presque au rouge du maquillage Les courbes du corps apparaissent sous le bustier et la jupe ajoutant l uvre une dimension rotique Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 La Montreuse de singe 1911 huile sur toile 2 55x1 60 m Cette uvre appartient la m me
31. e langage les math matiques les mesures l imaginaire et l ph m re Distance et mise distance 21 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 IV LEXIQUE 1 MOTS CLEFS DE L ART CONTEMPORAIN Action painting Ce terme se rapporte une d marche d velopp e aux Etats Unis dans les ann es 1950 et particuli rement celle de Jackson Pollock Cet artiste laissait goutter la peinture to drop sur toute la surface all over de grandes toiles dispos es au sol partir de bo tes de couleurs pr alablement perc es d o le nom de cette technique le dripping Ce que l artiste fait passer sur la toile n est plus une image mais une action dans laquelle il est totalement engag Selon Harold Rosenberg th oricien de ce mouvement la peinture acte est de la m me substance m taphysique que l existence de l artiste Cette nouvelle peinture a effac d finitivement toute distinction entre l art et la vie Les traces laiss es sur la toile n admettent aucun repentir c est dire aucune retouche L uvre est l expression d un instant sp cifique et intense de la vie de l artiste Assemblage l encontre de l uvre classique homog ne l assemblage est une sculpture issue du rapprochement d l ments divers objets manufactur s fragments d objets ou formes fa onn es dans des mat riaux divers fix s ensemble Les artistes mettent profit les tensions que produisent de telles rencontres ils m lent les tec
32. enne tombe sur les meubles les objets envahit tout Vous pouvez penser la prolif ration des asticots sur une charogne dit il En 1965 il d cide de travailler pour changer la vie Il r alise des s ries de moulages de corps en polyester ou des peintures au pistolet d empreintes de nus ensembles Rose Blanc Mauve 1965 1969 II cr e des environnements avec des miroirs des appareils lectroniques et les anime avec du rock des enregistrements du bruit de la mer ou du chant des oiseaux Transat Marine Campagne Rock n roll 1971 Robert Malaval ami des Rolling Stones fut le peintre officiel du groupe Il fut surtout pr curseur dans la recherche d ensembles image dition son qui s int grent l environnement partir de 1972 il revient la peinture sur toile compose le cycle des tableaux Kamikaze fin du monde 1977 1980 avec des paillettes brillantes Robert Malaval pr sente Paris Tutti Frutti uvre peinte par l artiste en quelques jours lors d un t pass dans le Morvan la galerie Daniel Gervis en 1973 l exposition Multicolor cam l on Durant toute sa vie il refuse d tre un artiste minutieux et contredit son talent et son caract re Plusieurs fois il change de style pour viter de devenir un bureaucrate de sa propre uvre Pour repartir de z ro il retombe dans le magma de l poque pour y chercher l inspiration et la motivation chaque fois il conna t des p riodes de vie dites
33. es v ritables puits de lumi re Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Ill NOTIONS PLASTIQUES ET PROPOSITIONS P DAGOGIQUES 1 COULEUR La peinture moderne pourrait en grande part se d finir par l affranchissement des r gles de l Acad misme et surtout par la conqu te de la couleur notamment la couleur pure pos e en aplats pour les peintres Fauves et les Nabis La couleur a aussi acquis son autonomie gr ce l essor de l abstraction jusqu devenir de grandes surfaces du all over et des monochromes Elle se lib re alors de la repr sentation pour devenir sujet pur couleur absolue Maurice Denis est l auteur d une phrase c l bre dans l Histoire de l art qui met au premier plan les aspects formels de la peinture Se rappeler qu un tableau avant d tre un cheval de bataille une femme nue ou une quelconque anecdote est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assembl es Th ories 1890 1910 Paul Gauguin que l on interrogeait sur ses recherches pr cise J ai observ que le jeu des ombres et des lumi res ne formait nullement un quivalent color d aucune lumi re Quel en serait donc l quivalent La couleur pure Maurice Denis Granville 1870 Saint Germain en Laye 1943 Saint Georges aux rochers QUES 1910 huile sur toile 0 75x1 30 m Ce tableau illustre la l gende de saint Georges terrassant le dragon et lib rant la fille du roi d
34. es qualit s sp cifiques de ce mat riau intensit de l clairage allumage instantan fabrication impersonnelle Apr s 1970 d bute pour lui une troisi me p riode marqu e par la cr ation d uvres de plus en plus d pouill es qui jouent avec leur support et l espace qui les environne r alise alors un grand nombre d int grations architecturales qui attestent sa parfaite ma trise dans le maniement des formes et leur ad quation parfaite avec l architecture Fran ois Morellet qui d s l abord s est distingu par ses pr occupations de l Abstraction g om trique traditionnelle reste le seul cr ateur fran ais appartenant cette tendance pouvoir se mesurer avec les artistes am ricains du Hard Edge de l Art minimal et conceptuel dont il a largement devanc les propositions Katsushito Nishikawa Tokyo 1949 Vit et travaille en Europe L uvre de Nishikawa se d ploie selon deux axes prioritaires I s agit tout d abord d une entreprise de d mystification du geste cr atif Ceci conduit une reconsid ration du statut et des valeurs de diff rents territoires de cr ation arts plastiques mobilier design architecture utopique et concr te La relation de mim tisme entre le vocabulaire plastique l ordre du construit privil gi par Nishikawa et le caract re la fois intemporel et infiniment vari des structures v g tales constitue l autre dominante d une uvre qui se r v le plus par sa pr
35. et plein l alternance cr e du rythme La peinture scande le temps recherche de partitions 8 LIGNE La ligne peut tre oppos e la surface l tendue color e rappelant la vieille querelle du dessin et de la couleur Elle structure organise et cloisonne l espace avec rigueur rectiligne et g om trique ou bien elle se d bat en arabesques volutes et circonvolutions Les lignes de force sont encore pr sentes dans les uvres elles organisent et f d rent les formes avec rythme Les rythmes envahissent parfois l espace de l uvre jusqu le d border Ainsi les alignements sont une pratique courante dans l art d aujourd hui qu il s agisse de dessin de sculpture ou d installation Dans l uvre de Daniel Tremblay la ligne s inscrit en n gatif par un proc d proche de la gravure par incision et soustraction de mati re Alors que dans la proposition de Francis Lim rat c est au contraire l adjonction l accumulation d l ments lin aires qui charpente l uvre Avec Erik Dietman c est enfin la ligne qui joue dans l espace en trois dimensions et trompe l il Daniel Tremblay Sainte Christine en Mauges 1950 Angers 1985 Jaune et noir 1985 caoutchouc grav et peinture 1 82x0 72 m Cette uvre est la fronti re entre peinture et sculpture comme beaucoup d uvres contemporaines le format est plat et mural mais r sulte d un enl vement de mati re L artiste utilise comme support et mat riau un caoutch
36. herches de L onard De Vinci l Homme de Vitruve et celles de Le Corbusier le Modulor qui avaient d j imagin des rapports de proportion Dans les sculptures de Kirili on ressent le lien physique de l artiste la masse de son support Les empreintes et les traces de son corps dans des mati res naturelles peuvent faire cho au Souffle 6 de Giuseppe Penone terre cuite 1978 158x75x79 cm 16 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 L empreinte peut galement tre la marque de l outil en tant que prolongement du corps Ainsi l uvre de Niele Toroni d cortique l acte du peintre la touche devient sujet et objet de la peinture La d marche semble vouloir r duire la trace de l outil et du corps par le geste leur plus simple appareil L uvre de Bertrand Lavier remet en cause le geste de l artiste par un d tournement du proc d industriel d impression et en affichant un aspect formel plus proche de la vue d une vitrine badigeonn e de blanc d Espagne Ce trompe l il repose les questions de la place et de la valeur du geste de l artiste dans l uvre si ch re Andy Warhol et Jeff Koons entre autres Alain Kirili Paris 1946 Grande nudit 1 1984 bronze h 2 05 m diam 0 62 m Cette masse de m tal pr sente une surface au relief profond et imposant telle une colonne En 1984 l artiste entame une s rie de grandes formes matrices en pl tre sur le double th me de la nudit et
37. hniques peinture sculpture collage de mat riaux divers et d cloisonnent ainsi les cat gories artistiques traditionnelles Certaines uvres ne peuvent tre d finies comme des sculptures au sens classique L espace environnant joue un r le important dans la mani re dont les objets sont dispos s au sol accroch s au plafond sur les murs et dans la perception de l uvre par le spectateur qui doit souvent se d placer pour la voir dans sa totalit Combine painting Robert Rauschenberg partir de 1952 r alise des uvres qu il appelle des combine paintings des uvres combin es dans lesquelles il colle des objets r els divers sur un fond de peinture r alis d une mani re traditionnelle C est galement la technique de l assemblage que les Nouveaux R alistes ont retenu pour leurs Accumulations Installation Certaines uvres ne peuvent tre d finies comme des sculptures au sens classique L espace environnant joue un r le important dans la mani re dont les objets sont dispos s au sol accroch s au plafond sur les murs et dans la perception de l uvre par le spectateur qui doit souvent se d placer pour la voir dans sa totalit Ready made Marcel Duchamp a l id e de fixer une roue de bicyclette sur un tabouret de cuisine et de pr senter cet assemblage comme une sculpture Il r it re ce geste artistique avec d autres objets tir s de la vie quotidienne comme un porte bouteilles un urinoir des objets t
38. iciens de jazz de Sportifs et de Totems Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely ont ex cut ensemble des sculptures pour des commandes Une Elle de 23 m tres de long a ouvert en 1966 Stockholm son sexe entr e b ant aux visiteurs les Nanas et les VM ta m caniques s affrontent dans la Fontaine Stravinsky Paris Elle a cr un jardin de sculptures le jardin des Tarots Garavicchio en Italie Lors de sa r ouverture en 2004 le mus e des Beaux Arts avait consacr sa premi re exposition temporaire cette artiste 29 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Niele Toroni Locarno Muralto Suisse 1937 Peintre suisse il vit et travaille Paris depuis 1959 Abandonnant rapidement la pratique d une abstraction assez banale il r alise ce qu il nomme un Travail Peinture qui se pr sente uniquement sous l aspect d empreintes de pinceau n 50 r p t es intervalles r guliers de 30 centim tres Si les premi res empreintes datent de 1966 elles sont pour la premi re fois rendues publiques en 1967 au Salon de la Jeune Peinture dans le cadre des manifestations du groupe BMTP Buren Mosset Toroni Parmentier Depuis lors Toroni r p te inlassablement ses empreintes sur des supports diff rents toile coton papiers toile cir e mur sol g n ralement sur fond blanc Chaque Travail Peinture est d termin par son lieu d accueil r v lant les qualit s d un espace qu il expose en
39. in Kirili geste et Daniel Tremblay ligne 11 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Propositions p dagogiques Rechercher des pigments et des mat riaux colorants qu ils soient naturels d origine min rale ou v g tale ou encore synth tiques et industriels Fabriquer des mati res couleurs par exemple en r duisant diff rents types de terre en poudre ou en utilisant du pl tre du caf des jus de fruits ou l gumes brou de noix Travailler les pigments de mani re obtenir des mati res de diff rentes qualit s paisses liquides des poudres des bouillies des p tes des jus et les m langer avec diff rents liants eau colles arabique blanche bois Ecrire de mani re pr cise comme s il s agissait d une recette de cuisine le mode de fabrication des couleurs M langer chauffer diluer dissoudre craser parpiller craser triturer piler broyer mac rer filtrer La mati re m lange pigments et liants elle est ensuite conditionn e pour permettre aux artistes de l utiliser dans leur atelier ou l ext rieur dans des pots des tubes des bo tes Chercher comment les d poser sur une surface Exp rimenter les mat riaux sur diff rents supports bois toile papier pour comparer les effets couvrants Faire des compositions avec des mat riaux divers pr lever des mat riaux par d collage frottages frotter effacer arracher transformer recycler dig rer ac
40. ion sur toile 1 71x2 07 m ME E AL TT ji Ah a i 1 4h Cette toile rectangulaire est couverte de larges traces blanches parcourant toute ANA NS NN la surface dans un mouvement ascendant et descendant Par endroits de petits i interstices laissent percevoir un fond plus sombre Au premier regard l uvre appara t comme une peinture abstraite ex cut e dans un geste ample mais Vi rythm avec une ponge de m nage dont on voit d ailleurs l empreinte M i AE rectangulaire sur la surface Pourtant l artiste dupe le spectateur Il ne s agit pas jh Qi ii TE MIN ici de peinture mais d une photographie imprim e sur toile celle d une vitrine ml Vu WIP L pass e au blanc d Espagne dans la rue du pont Louis Philippe Paris A travers ce trompe l il l artiste questionne le r le du peintre le statut de l uvre et le regard pos sur l art 17 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Propositions p dagogiques Chercher comment garder la trace d un geste ou l empreinte du corps Effectuer des gestes larges ou plus ou moins contraints en faisant intervenir non seulement la main mais aussi le bras et le corps en entier La peinture entrav e concevoir des prolongements anthropomorphiques outils et v ritables proth ses pour peindre dans des situations tr s inhabituelles Appliquer le m me type de d tournement aux supports aux postures Amplitude maximale comment mettre le corp
41. it s Vassili Kandinsky La lumi re par la couleur Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 3 MATI RE Les mat riaux de l art ont souvent t occult s au profit de la forme et de l id e repr sent e Pourtant beaucoup d artistes d s la fin du 19 me si cle puis au 20 me si cle par exemple Matisse ont retrouv l amour des mat riaux pour eux m mes Des sculpteurs comme Maillol ont voulu retrouver le contact direct avec la mati re et tailler eux m mes leurs uvres sans passer par des techniciens Commence alors une nouvelle relation la mati re notamment ensuite avec Dubuffet une r flexion sur les qualit s naturelles des mat riaux par exemple ceux que l on tire de la nature comme les pigments purs mais aussi la terre la cire l eau le feu et galement la recherche de mat riaux nouveaux manufactur s ou pr lev s de l environnement dans la rue parmi les d chets Qu elle soit bi ou tri dimensionnelle la mati re captive toujours autant les artistes qui n ont de cesse de la r inventer comme les Nouveaux R alistes les N o expressionnistes allemands et les artistes am ricains qui pratiquent le Bad painting Katsuhito Nishikawa Tokyo 1949 Pigment bild jaune 1978 pigments 1 22x1 02 m Cet artiste contemporain japonais navigue entre la sculpture le design et les arts plastiques Ici il pr sente une surface recouverte de jaune il s agit d un monochrome La couleur n
42. l d une peinture d un bas relief C est un tableau relief et l artiste s int resse la fois aux mat riaux et aux processus de cr ation Il limine toute narration du tableau pour ne retenir que les composants formels un ch ssis au format inhabituel la toile qui pr sente la marque de l action de l artiste marquer d chirer lac rer d truire mais aussi lier attacher accrocher juxtaposer assembler Depuis la fin des ann es 1980 Jan Voss d coupe des morceaux de tissus dans des pi ces de coton pr alablement dispos es au sol et charg s de signes graphiques Ensuite il les colle sur la toile ou bien comme dans cette uvre il les accroche librement sur un support de lattes de parquet r cup r es pour constituer un relief Il ajoute sa composition des morceaux de cartons de r cup ration 13 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Propositions p dagogiques Le support insupportable remettre en cause le support comme espace de repr sentation Support laboratoire de l artiste Exp rimenter des actions sur diff rents supports la fois pour laisser une trace pour transformer sa nature pour la pr senter marquer d chirer lac rer d truire mais aussi lier attacher accrocher suspendre laisser pendre juxtaposer assembler superposer chevaucher C est dur c est mou exp rimentation de supports h t roclites Changement de support Trouver des variations pou
43. le Julian Schnabel Jean Michel Basquiat Expressionnisme Tendance artistique qui appara t au tout d but du 20 me si cle et qui r unit des artistes pour qui l expression d termine la forme Le terme est v ritablement d fini lors de l exposition du Sonderbund Cologne en 1912 comme le mouvement pictural qui se propose de simplifier et d intensifier les formes d expression par la mise en uvre de 23 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 nouveaux rythmes et par la musicalit des couleurs Parfois appliqu aux Fauves il est v ritablement caract ristique des uvres de Die Br cke de la Nouvelle Association des artistes de Munich et du Blaue Reiter Cette mani re de repr senter l art non pas comme un ph nom ne ext rieur mais comme un l ment de l impression intense qu on a r cemment baptis e expression Kandinsky devient par la suite un terme g n rique employ pour d finir l uvre de tous ceux qui traduisent leur pr occupation pour des questions morales religieuses sociales de mani re subjective Le n o expressionnisme qualifie le renouveau de la peinture allemande depuis les ann es 1970 qui se traduit par un retour aux sources de l expressionnisme du d but du si cle la narration et par un go t pour la repr sentation Anselm Kiefer Sigmar Polke Georg Baselitz Fauvisme Le terme est invent par un critique d art choqu par l audace des oeuvres qu il voit au Salon d
44. le personne moins qu elle ne soit acquise par un mus e Et encore le mus e ne permet pas une diffusion tr s large Pourtant visiter les galeries n est pas un loisir cher c est gratuit 3 quoi a sert l art Nicolas Bourriaud L art sert orienter l humanit passionner la vie quotidienne nous faire rire et r fl chir ou sentir Et toi quoi tu sers Nicolas Moulin critique d art L art est n avec l humanit Il suffit de se r f rer aux grottes de Lascaux L art fait partie int grante de la civilisation c est le langage la communication a chappe donc la fonction 4 L art contemporain c est trop intello Il faut se farcir trois bouquins avant de comprendre pourquoi l artiste a coll deux pots de yaourts l un contre l autre Nicolas Bourriaud Plus on travaille plus on peut jouir avec des objets diff rents La vie est une formation permanente en somme Les paresseux sont p nalis s ils prennent moins de plaisir et deviennent vite jaloux La pratique des uvres permet de ressentir et la th orie d largir la gamme des sensations Fr d rique Valentin L art est plut t un espace de libert dans lequel il y a de tout a peut aussi tre tr s concret Certains artistes font des choses tr s dr les d autres plus th oriques Plut t qu une prise de t te c est une aventure Tout le monde a une d finition tr s ferm e de ce que doit tre ou non l art Mais
45. listes lls r cup rent d tournent et accumulent peu pr s tout ce qu ils trouvent et m me l objet tel quel peut devenir uvre d art par simple appropriation et d cret de l artiste comme Marcel Duchamp l a propos auparavant avec ses ready made Une autre ultime recherche consiste alt rer le support de l uvre qu il s agisse de le br ler de le presser de le lac rer comme si on poussait plus loin ses limites physiques Ces pratiques exploratoires font exploser le concept de support et visent tant t le d construire tant t le reconstruire 12 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Edward Baran Lesko Pologne 1934 La porte 2003 acrylique et papier 2x1 80 m Cette uvre de grand format a t r alis e par un artiste d origine polonaise la fois peintre et licier Sur une fine trame de fils sont dispos s des fragments de papier journal peints dans des tons jaunes et noirs Leur agencement cr e un jeu de plein et de vide laissant appara tre le mur la cimaise liant l uvre l espace d exposition Le quadrillage clin d il au tissage sert de support aux papiers color s Puis vient l tape finale o l artiste d colle te arrache des fragments de papier Par ce geste de destruction l artiste d voile le squelette de l uvre laisse percevoir le processus cr atif Cette image incompl te ouvre alors la porte l imaginaire de chacun Daniel Tremblay Sainte
46. n l Ecole R gionale des Beaux Arts d Angers compose ses structures en trempant parfois dans un bain les baguettes afin de les rendre plus mall ables aux courbes Le bois de ces fines baguettes peut tre soit laiss brut soit pass au brou de noix ou au blanc Les mat riaux les outils et les m diums t moignent d un naturel et d une volont d puration dans le but d atteindre l essentiel Tout surplus est soustrait engendrant au hasard des compositions l apparition de dessins structur s dans l espace telle une composition bas e sur une variation de rythme entre passage suspens silence L artiste avec le temps semble se d tacher de ce qui pouvait autrefois encore se lier la peinture de chevalet c est dire les pleins et la couleur Il renonce galement aux liens de fils pour n utiliser que la colle invisible Tout ce qui para t superflu dispara t II n y a plus aucune r f rence l architecture ou au paysage Seul le tra age sur le vide est visible et se donne voir Robert Malaval Nice 1937 Paris 1980 De 1954 1960 Robert Malaval exerce diff rents m tiers d panneur man uvre agricole distributeur de prospectus tout en r alisant ses premiers travaux artistiques Proche des Nouveaux R alistes il expose ses uvres des peintures reliefs en 1961 pour la premi re fois L Aliment blanc prolif ration de papier m ch qui traduit m taphoriquement l encombrement de la vie quotidi
47. n Kirili s inspirent des travaux du sociologue Pierre Bourdieu Il ex cute des sculptures qui sont des champs de signes en se r f rant aux religions isra lite ou hindouiste l islam la calligraphie chinoise Il revendique l aspect tr s fortement autobiographique de ses pi ces abstraites Il travaille le fer forg pour sa connotation phallique et path tique II r alise des statues peintes en pl tre plus expressionnistes pour leurs implications f minines Kirili d veloppe une approche sensuelle de la sculpture il insiste sur sa charge rotique et spirituelle et d fend envers et contre tout un art de la volupt Depuis 1979 il installe des s ries de Commandements propose de petites sculptures en terre cuite e Baiser Noces ou Ivresse ou avec les C l brations s attaque au marbre extrait des carri res de Nuits Saint Georges pour des uvres monumentales Sculpteur abstrait de renomm e internationale il a un faible pour le fer le zinc la terre et le pl tre Il a la particularit de ne pas faire usiner ses uvres mais de les r aliser lui m me assurant la forge de sa sculpture fa onnant le mat riau incandescent Chacune de ses uvres refl te la violence du geste et du feu Chacune porte l impact d une motion 26 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Bertrand Lavier Ch tillon sur Seine 1949 De ses premi res uvres qui jouent sur l ambigu t d objets repeints sans modifica
48. n mouvement artistique n en France en 1969 pour lequel le support devient le sujet de l uvre Les artistes d construisent les l ments constitutifs du tableau La toile n est plus tendue sur le ch ssis mais devient libre et pour des interventions qui la mettent en pi ce elle est d coup e froiss e br l e tress e Parmi les artistes de ce mouvement Christian Jaccard Daniel Dezeuze Jean Pierre Pincemin Claude Viallat Fran ois Rouan Edward Baran 24 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 3 BIOGRAPHIES DES ARTISTES Edward Baran 1934 Pologne Vit et travaille en France depuis 1966 l cole des Beaux Arts de Varsovie qu il fr quente deux tendances dominent parmi les enseignants les peintres de vocation ceux qui ont la peinture dans le sang et les r alistes socialistes Baran apprend au c t d un peintre de la premi re tendance Artur Nacht Samborski qui a fait partie du Comit de Paris cr en 1924 Figuratif il encourage ses l ves peindre des paysages des portraits des natures mortes mais surtout il incite un travail de construction partir de la couleur et de la forme Il fr quente aussi l atelier de recherche textile o il d couvre la mati re comme fondement de cr ation Dans son enfance il avait d velopp ses aptitudes manuelles s initiant au mod lisme apprenant la rigueur d assembler Construire coller fa onner II fabrique et fait voler
49. ne dimension essentielle de l enseignement de l ducation artistique et culturelle aussi bien dans l Acad mie de Nantes qu au niveau national comme en attestent de nombreuses conventions entre l Education nationale et diverses structures culturelles L objectif est d encourager l ducation artistique des enfants et des jeunes et de mettre l art contemporain la port e du public scolaire Cette dimension ducative vise d velopper la curiosit l ouverture d esprit la tol rance mais galement l esprit critique Les mus es d Angers s inscrivent dans cette dynamique gr ce leurs collections permanentes et par leur politique d expositions temporaires Conception du dossier par les enseignants charg s de mission au sein du service culturel pour les publics des mus es d Angers Johan Eberhardt professeur d arts plastiques Nicole Hodcent professeur des coles et C cile Marcereuil Ghiloni professeur d histoire g ographie en collaboration avec les m diateurs des mus es d Angers Photo en couverture L arbre serpents Niki de Saint Phalle 1992 polyester et peinture polyur thane 3 15 x 3 56 x 2 28 m mus e des Beaux arts d Angers Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 1 LES ENJEUX DE L ART CONTEMPORAIN 1 L ART CONTEMPORAIN DANS LA SOCI T ACTUELLE L art contemporain ne peut se d finir en un seul mot comme il ne peut se r duire une succession de mouvements Quelques soient les diff
50. ns et combler de criantes lacunes notamment dans les p riodes de cr ation du dernier tiers du 19 si cle et de l ensemble du 20 si cle Compte tenu de la faiblesse des collections du 20 si cle et du peu d espace disponible il tait difficile de pr senter l art contemporain de mani re exhaustive Les conservateurs ont pr f r constituer des petits noyaux significatifs des points d ancrage en acqu rant des uvres d artistes ayant une carri re internationale ainsi qu une attache avec la r gion Ainsi trois artistes jalonnent le parcours d art contemporain Alexis M rodack Jeaneau qui illustre l Expressionnisme le Fauvisme du d but du 20 me si cle Fran ois Morellet pour l Abstraction g om trique et l Art s riel des ann es 1960 1970 et 1980 Et enfin Daniel Tremblay pour la place de l objet dans les ann es 1970 et 1980 et la dimension po tique de ses uvres Les uvres peuvent entrer dans les collections de diverses fa ons des acquisitions des donations et des legs Les acquisitions Depuis une dizaine d ann es le mus e s est port acqu reur de nombreuses uvres dont en 2000 Deux jeunes femmes qui illustrent le rapport que M rodack Jeaneau entretenait avec Kandinsky et en 2004 La Montreuse de singe expos e au Salon de 1911 D autres achats soutenus plusieurs reprises par le Fonds r gional d acquisition pour les mus es des Pays de Loire ont permis de compl ter les collection
51. nt penser un 4 2 2 22 2 7 2 7 morceau de Rock n roll Ce genre de musique a jou un grand r le dans la vie gt fdp 2 5 de l artiste qui s est inspir ici d un air la mode dans les ann es 60 Tutti Frutti sure s interpr t par Elvis Presley Rythm e et peinte avec l g ret cette uvre joue es srstre stress qesse de sa picturalit et de sa sonorit 522252213125 s20s 18 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Fran ois Morellet Cholet 1926 Tirets jaune jaune vert jaune orange 1956 huile sur toile 1 40x1 40 m Cette toile carr e pr sente sur un fond blanc des motifs carr s labor s partir de lt tirets de m me paisseur qui alternent verticalit et horizontalit Chaque forme est z i peinte en jaune mais l artiste joue sur les tonalit s et introduit des nuances jaune vert jaune orange Aucune trace de pinceau n est perceptible les motifs sont ex cut s avec rigueur la signature n est pas visible L artiste te toute sa sensibilit trop subjective pour lui et pr sente des uvres objectives En revanche l motionnel du spectateur est provoqu par le trompe l il et les vibrations r tiniennes que les motifs cr ent Propositions p dagogiques Musicalit du geste rythme tempo fr quence intensit mesure trouver des quivalences plastiques La r serve comme source de rythme initiation la gravure et au monotype Vide
52. nton ainsi qu en 1902 la galerie Clovis Sagot En 1904 il cr e la revue Tendances Nouvelles et organise Angers en 1905 et 1907 deux salons dits Mus es du peuple o exposent parmi beaucoup d autres artistes Kandinsky et Ribemont Dessaignes D s les ann es 1910 dans la mouvance de l expressionnisme allemand et du fauvisme fran ais il met en place une peinture fond e sur la couleur qui fait de lui l un des pr curseurs dans ce domaine Retir Angers avant la Premi re Guerre mondiale il y d c de dans l oubli Bernard Moninot Le Fay 1949 Peintre fran ais il commence exposer au d but des ann es soixante dix des uvres voquant l environnement urbain magasins drugstores stations services dont les vitrines sont elles m mes mises sous verre Ces constructions en paisseur mettent le motif en ab me et jouent sur des effets de r el ma tris s au point qu il est difficile de distinguer l int rieur des locaux ce qui est peint de ce qui ne l est pas L univers de simulacres et d isolement protecteur se prolonge avec les Ch ssis et Serres 1975 1976 en m me temps qu il aboutit des peintures l acrylique sur assemblages de bois et de verre transparence et opacit paisseur du support et perspective dessin e continuent changer leurs qualit s A la fin des ann es soixante dix une s rie de papiers l encre de Chine Chambre noire inverse les moyens de la vision la transparence su
53. ommence pour moi quand on froisse une feuille de papier ou que l on crase un paquet de cigarettes John Chamberlain le passage d une bidimensionnalit lisse un volume chaotique peupl de creux et de bosses 2D 3D le passage du plan l l vation les uvres bidimensionnelles du mus e servent de plan une r alisation en volume et vice versa Installer un volume dans un espace Pour tre visible le volume doit tre proportionn l espace environnant Pour se rendre compte de l chelle d une sculpture on peut installer un petit volume dans diff rents espaces par exemple sur la couvercle d une petite bo te sur une table d colier dans un coin de la classe ou dans la cour de l cole On pourra alors chercher comprendre la mise en sc ne de la sculpture de petites dimensions r alis e par Jean Louis Cogn e Quel est l effet vis par les conservateurs du mus e et le mus ographe en l installant en hauteur et l extr mit de la cimaise Quelle serait notre perception de cette uvre si elle tait dispos e au sol de la m me salle dans un angle sur un socle Espace public espace priv Jeux de grandeurs faire en petit en grand R duire agrandir une forme entre la maquette et l uvre grandeur nature Jouer avec les disproportions et changements d chelles une immense poup e dans un espace r duit et on pense Alice au Pays des Merveilles g ante au pays des lilliputiens ou au contraire dans
54. ouc compos de plusieurs couches Ainsi quand il incise celle du dessus de couleur noire celle du dessous de couleur jaune appara t Le proc d dessine alors les contours de motifs pur s un profil d homme un quartier de lune et une spirale hypnotique qui voquent le monde du sommeil et du r ve 19 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Francis Lim rat Alger 1946 Claire voie n 64 2003 assemblage de bois polychromes et coll s 1 50x2 50 m Deux r seaux de fines baguettes de bois brut et de section carr e sont assembl s et d limitent un espace interm diaire fait autant de plein que de vide La structure est a rienne et pr sent e d coll e du mur blanc ce qui laisse une grande part l clairage et l ombre port e qui en r sulte Cette trame de lignes claire voie intrigue car elle oscille entre figuration et abstraction r v lant une composition paysag re ou un nigmatique syst me de lignes de force L uvre s apparente finalement une repr sentation tridimensionnelle oscillant entre peinture sculpture et dessin Erik Dietman J nk ping Su de 1937 Paris 2002 La Bise 1983 fer forg h 1 60 m Cette sculpture m le galement pleins et vides tout en jouant avec l espace repr sent On distingue deux silhouettes de visages qui s embrassent La ruse habile consiste faire imaginer la mati re des deux visages l o on ne rep re que du vide
55. ppe Cogn e Nantes 1957 Le nom de Philippe Cogn e est habituellement associ ses tableaux l encaustique dont le fondu tr s particulier obtenu au fer repasser constitue une v ritable marque de fabrique et tend dans l esprit du public voire de certains critiques r sumer l uvre de cet artiste En r alit au moment o au milieu des ann es 1990 il met au point cette technique cela fait d j plus de dix ans qu il utilise la cire dans son travail pour en recouvrir sculptures et bas reliefs ou en badigeonner ses toiles peintes l huile avant de les soumettre la flamme du chalumeau Depuis lors fascin par la qualit exceptionnelle de cette mati re il parle volontiers de peau et par l efficacit expressive qu autorise cette technique il n a eu de cesse de faire appel en le perfectionnant ce proc d de fabrication d veloppant au fil des ans un langage pictural tr s personnel et constituant un corpus d images dont la force et la sp cificit vont bien au del de l effet de floutage qui frappe au premier regard Le propos de Philippe Cogn e est toujours fortement ancr dans la r alit C est en promenant son regard sur le monde qui l entoure qu il puise les images partir desquelles il construit ses tableaux Les th mes repr sent s refl tent l extr me sensibilit de son regard la force d shumanisante de notre soci t et la solitude de l individu pris dans un quotidien qui lui chappe
56. r les uvres de la collection D tournements d objets des supports avilissants 5 ESPACES ET FORMATS La notion d espace recouvre deux d finitions Elle correspond la surface d une uvre ses dimensions plus ou moins importantes son tendue et donc au plan et aux uvres en 2D que l on associe souvent une autre notion celle de rythme Dans le second cas l uvre est inscrite dans un environnement qu elle soit sculpture architecture ou installation Les artistes du 20 me si cle ont prospect toutes les limites de ces espaces notamment en trois dimensions lorsque la sculpture est descendue de son socle pour mieux envahir le mur le sol l espace tout entier On touche parfois alors l architecture et l uvre devient totale tant on peut la parcourir y p n trer y habiter Les artistes tentent depuis longtemps de s affranchir du format des uvres dans des pratiques exploratoires Les directions emprunt es tendent soit vers l amplification l agrandissement et le hors d chelle soit vers la miniaturisation la r duction et la concentration Dans le registre du colossal la monumentalit manifeste la volont de l artiste de s approprier le support la mati re et l espace de l uvre tandis que les diminutions de taille recherchent la ma trise plus instantan e d une totalit La miniaturisation conduit parfois la disparition de l uvre L uvre perd en lisibilit au profit de la d marche Niki de S
57. rentes orientations prises par les artistes elles reposent sur un constat l art ne r pond plus aux crit res que l on a toujours attendus de lui Le plaisir que trouvait le public dans l esth tique l harmonie visuelle ou l rudition a t modifi L art soul ve des questions d range et met l preuve celui qui le regarde dans sa compr hension du monde et dans sa propre relation aux autres L exposition de l uvre engage l artiste face son public C est le regardeur qui fait le tableau selon la formule de Marcel Duchamp Les lieux o public et uvres peuvent se rencontrer se sont multipli s depuis les derni res d cennies L art appara t aussi hors des institutions consacr es il touche au monumental urbain ou m me rural souvent dans le cadre de commandes publiques il intervient parfois dans des lieux surprenants usines d saffect es immeubles en d molition il s affiche sur les murs de la ville Les artistes utilisent la critique comme moteur de la r flexion sur leur cr ation ils mettent en question la capacit de perception du spectateur forcent celui ci tre toujours en veil non seulement dans un lieu destin l art mais partout Avec l art contemporain le public est appel adopter une attitude active c est par son regard et sa r flexion qu il donnera vie l id e de l artiste et en fera une uvre Le spectateur de l art contemporain est souvent interloqu pour ne pas
58. rouv s au hasard sans aucune consid ration esth tique qu il d signe sous le nom de ready made en 1915 L artiste cherche ainsi d sacraliser le geste de l artiste et le statut de l uvre originale Marcel Duchamp en bouleversant les cat gories traditionnelles de l art a eu une influence d terminante dans l art du 20 me si cle et suscit de nombreuses recherches notamment sur les objets r cup ration d tournement transformation collage assemblage comme celles des Dada stes des Nouveaux R alistes Shaped canvas toile en forme ou toile d coup e Le format traditionnel des toiles est abandonn La forme du support participe du projet de l artiste la toile est d coup e sur les bords voire sur sa surface Ce proc d a t mis en uvre dans les ann es 1960 aux Etats Unis notamment par Franck Stella 22 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 2 MOUVEMENTS ARTISTIQUES Art abstrait On dit qu un tableau est abstrait lorsqu il n imite pas la r alit visible et la nature Il ne reproduit ni des objets ni des personnages ni des paysages qu ils soient r els ou imaginaires Un tableau abstrait s int resse avant tout aux agencements de formes et de couleurs sur la surface du tableau Les artistes ont explor diverses directions certains d entre eux ont d velopp un art g om trique l abstraction g om trique ou plus libre l abstraction lyrique Art conceptuel Forme d art q
59. s contribution afin d atteindre les limites de ses capacit s d action dans un espace d limit salle de classe cour pelouse etc En s rie la fabrication la cha ne inventer une cha ne de montage avec des gestes r p titifs pour r aliser des uvres Produire en grand nombre Copie L appropriation comme geste ultime faire varier les traces sur des surfaces de grandes petites dimensions et m me avec des formats minuscules agir par ajout ou retrait de mati re effacer graver rayer tamponner mais aussi tirer pousser enfoncer extraire jouer sur le visible sugg r lisible illisible creux bosse cr er un rythme r gulier ou irr gulier rapide ou lent Jouer sur la densit l orientation le mouvement la r p tition la rapidit l alternance de traits et de formes exp rimenter toutes sortes d actions sur des mat riaux souples p te modeler terre sable ou rigides papier carton bois sol en 2 ou 3 dimensions et comparer les effets tracer marquer dessiner crayonner griffonner gribouiller croquer esquisser effacer laisser en r serve ajouter retrancher remplir enrouler superposer tramer appliquer appuyer effleurer taler frotter racler gratter dessiner main lev e avec des techniques vari es encre pastel fusain crayon gras feutre la peinture le modelage 7 RYTHME Beaucoup de peintres s int ressent la musique Parfois m
60. s contemporains et permettent d enrichir les collections du mus e Ainsi l exposition inaugurale du mus e tait consacr e l une des artistes les plus originales et attachantes du 20 me si cle Niki de Saint Phalle D autres expositions ont pr sent des uvres de Marie Raymond et Yves Klein la sculpture anglaise contemporaine Hans Hartung Philippe Cogn e Fran ois Morellet Olivier Debr et actuellement l artiste belge Marie Jo Lafontaine D autres artistes comme Tanguy Tolila Fr d ric Bouffandeau et Francis Lim rat ont fait l objet d expositions dans le cabinet d Arts graphiques L espace d exposition de la collection art contemporain s tale sur un niveau et regroupe six lieux distincts Certains sont consacr s des artistes comme Alexis Axilette Fran ois Morellet ou Daniel Tremblay d autres des notions plastiques comme la couleur le monochrome la structure Seules deux sculptures s chappent de l espace contemporain et ponctuent le parcours du mus e La Bise d Erik Dietman et L Arbre serpents de Niki de Saint Phalle L endroit est r solument contemporain unit du sol en plancher brun murs et plafonds blancs immacul s volumes simples et a riens lumi re filtr e et diffuse L architecture int rieure se livre des jeux architectoniques qui r interpr tent et compl tent les volumes du b timent La mezzanine des salles 19 empi te sur la hauteur totale mais d gage de hautes coursives lat ral
61. s du 19 si cle mais l essentiel des acquisitions s est concentr sur la constitution d un fonds significatif d artistes du dernier tiers du 20 si cle qu ils soient r gionaux tels Fran ois Morellet Daniel Tremblay Pierre Besson et Edward Baran ou non comme Bill Woodrow Jan Voss Jean Pierre Pincemin G rard Garouste Robert Malaval Alain Kirili Katsushito Nischikawa H rst M nch Garry Lang Les achats s effectuent sur proposition des conservateurs qui font un dossier pour la commission r gionale des acquisitions pour les mus es avis scientifique pour le Fonds R gional des Acquisitions pour les Mus es ventuelle subvention et pour la mairie qui ent rine le choix par un vote au conseil municipal Les achats peuvent s effectuer directement aupr s des artistes dans les galeries ou dans des ventes aux ench res L achat par souscription consiste en un engagement d une personne ou d un groupe de personnes fournir une somme d argent pour contribuer un achat Ce mode d acquisition a t peu utilis Angers Pourtant la Ville d Angers avait propos aux Angevins de participer l achat de l uvre de Niki de Saint Phalle L arbre serpents Mais la contribution de la Ville a toutefois t d terminante dans cette acquisition Les donations Le donateur abandonne la propri t d un objet titre gratuit et de son vivant un donataire qui peut tre une collectivit par exemple Pi piquant n 11 1 15 donn p
62. sence que par un rapport d identification Ces cr ations sont empreintes d un d tachement serein qui les situe la fois en marge et au c ur de l aventure artistique de notre poque Elles peuvent se voir comme la transfiguration po tique d une loi universelle de perp tuation L uvre de Nishikawa est un moment de cr ation hors du temps qui semble pourtant appartenir notre m moire collective et provoque ce titre un trouble profond Niki de Saint Phalle Neuilly sur Seine 1930 San Diego Californie 2002 Catherine Fal de Saint Phalle dite Niki de Saint Phalle est d abord com dienne et ne suit pas d enseignement artistique mais commence peindre en 1952 En 1960 elle devient la compagne de Jean Tinguely Sa premi re exposition personnelle a lieu en 1961 Elle y pr sente alors des peintures reliefs les Tirs la carabine parodies interactives de l Action Painting le spectateur doit faire feu sur des ballons remplis de peinture qui coule sur la toile elle fait saigner une peinture en lui tirant dessus Elle assemble reliques angelots et crucifix et les recouvre de peinture dor e Vers 1965 elle entreprend la s rie des Nanas des caricatures bariol es et baroques de la condition f minine Nanas qu elle mod le sans cesse dans le polyur thane et jusqu en de gigantesques formats qu elle pare de couleurs vives et qu elle orne de mosa ques et de fragments de miroirs Ces statues seront ensuite accompagn es de mus
63. sitions et crivain Votre fils est capable de faire la plupart des gestes que vous accomplissez dans la journ e ou au travail D s ses huit ans il pourrait ventuellement vous remplacer au bureau mais il s ennuierait vite S il dispose comme chacun d une vision du monde il lui manque encore l exp rience c est dire la capacit de donner un sens ce qu il fait a viendra Les enfants jouent dans l espace qu on leur donne et les artistes dans celui qu ils conqui rent et articulent 2 Quand on pense qu on leur donne du fric pour faire a Nicolas Bourriaud Quand on pense aux royalties de a Danse des canards aux salaires des footballeurs rempla ants de l Inter de Milan au co t d un rond point aux dividendes re us en une nuit par un actionnaire de Vivendi et surtout l cart impressionnant dans l chelle des salaires en France et dans le monde sachant que quatre ou cinq multinationales poss dent le pouvoir d achat de tous les pays africains r unis je me dis que les uvres d art ne seront jamais assez ch res parce que au moins c est de l argent qui se voit et que l argent qui nous touffe ne se voit jamais Etre artiste voil une entreprise saine et profitable tous Fr d rique Valentin codirectrice de la Galerie Valentin Paris La puissance financi re de l art contemporain est bien moins grande que celle d une industrie comme celle de la musique L uvre est appropri e par une seu
64. tion de leur apparence aux superpositions et combinaisons ult rieures il ne cesse d interroger la nature de l art et de ses rapports la r alit quotidienne ce qui inscrit ses d marches dans la descendance de Marcel Duchamp et des Nouveaux r alistes lui m me avouant un int r t passionn pour le travail de Raymond Hains Son analyse des cat gories artistiques et des codes de pr sentation et repr sentation insiste sur la fonction de d signation du langage ainsi la peinture recouvre litt ralement son motif lorsque par exemple un objet est repeint touches paisses dans ses couleurs d origine ou lorsqu un tableau ancien est partiellement refait l identique De mani re proche la sculpture est d finie par le r le du socle et un r frig rateur pos sur un coffre fort peut d s lors tre per u comme une sculpture Lavier traque ainsi des r alit s ambivalentes r v lant dans ses Walt Disney Productions les tableaux modernes dont la pr sence est habituellement imperceptible dans les d cors o volue Mickey Si tout objet peut ainsi cumuler deux identit s le fait de rapprocher des images est aussi important que d en cr er et le travail artistique tel que l entend Lavier consiste en ces rapprochements d images ou d objets que l usage quotidien maintient dans une s paration fonctionnelle Francis Lim rat Alger 1946 Vit et travaille Paris et dans l Entre deux mers en Aquitaine Il a enseig
65. ui fait primer l id e sur l objet tel point que la r alisation de l uvre en devient secondaire L artiste n expose parfois plus que des propositions des d finitions sur les murs des installations spartiates et des documents sur ses propres pens es La mouvance est n e la fin des ann es 60 aux Etats Unis en r action l art minimal et une trop grande marchandisation de l uvre d art On peut reconna tre une filiation Marcel Duchamp qui a remis en cause de la notion d uvre avec ses ready made L apog e se situe dans les ann es 70 et le d clin de l art conceptuel s amorce par le retour de la peinture et de la sculpture Art contemporain C est l art qui se fait par les artistes de notre poque Il fait suite ce que l on appelle l art moderne qui est n au d but du 20 me si cle avec des artistes comme Picasso Matisse Art figuratif Art qui s attache la repr sentation de l objet au contraire de l art non figuratif et de l art abstrait Nouvelle Figuration Dans les ann es 1980 quelques artistes se sont nouveau int ress s la repr sentation soit en prenant leurs sujets dans la publicit la BD les objets de la soci t de consommation ou des sc nes populaires C est ce que l on appelle la figuration libre populaire avec des artistes comme Combas Di Rosa La figuration est galement dite savante lorsqu elle met en sc ne sur des toiles de grands formats des personnages mythiques
66. un espace immense et c est Tom Pouce et son monde des g ants Agrandir ou r duire en utilisant divers moyens projecteur photocopieuse quadrillage Agrandissement r duction changement d chelle pour se r approprier l uvre De la plan te la lentille Philippe Favier Le dessin envahit l espace dessiner en 3D fils armatures suspension stabile mobile ombres port es Pour que les choses soient fortes il faut qu elles soient grandes Fran ois Morellet Mes petits machins Jean Louis Cogn e Jeux de cadrages voir en grand voir en petit Dans la ligne de mire s inventer des viseurs des objectifs des fen tres d couvrir l espace ou avec d autres outils appareils photos vid o se reculer se rapprocher pour saisir une forme voir de pr s de loin rendre visible invisible voir en entier en partie en d tail par tous ses angles tourner autour d multiplier le regard fragmenter la forme reconstituer le puzzle 6 GESTE CORPS ET OUTILS Dans l art contemporain le geste est d multipli amplifi jusqu l extr me ou bien banni et cach au maximum L artiste revendique sa t che et se sert r guli rement de son corps comme valeur talon comme outil et distance la fois La notion de geste entretient un rapport direct au corps quelles sont alors les conditions de la r alisation de l oeuvre L artiste mesure t il son corps au support Ces pr occupations rejoignent les rec
67. ur Thouet 1940 Le Peintre 1999 bronze et bloc d ardoise 20x33x16 5 cm L artiste est avant tout un modeleur et un conteur d histoires Il saisit des instants de vie partout o il se balade dans la rue sur le bord des rivi res et traite parfois de grands sujets mais toujours avec modestie et d sinvolture puisqu il les appelle famili rement ses petits machins Dans cette uvre il reprend un sujet souvent trait par les artistes notamment en peinture celui de l artiste au travail L uvre n est pas autobiographique puisqu il choisit non pas un sculpteur mais un peintre en plein air sur le motif On voit tous les l ments de la mise en sc ne un peintre debout devant son chevalet et un arbre pour signifier le contexte Doit on y voir un hommage aux paysagistes du 19 me si cle qui ont pr n le retour la nature et en tous cas une r f rence un moment de l histoire de l art L installation de l uvre en haut de la cimaise contredit toutes nos repr sentations de la sculpture celle de poids et de densit des mat riaux Elle semble suspendue en apesanteur Malgr l pais bloc d ardoise du socle tout concourt donner une image l g re de l artiste et peut tre de l art l instar de Jean Louis Cogn e lui m me qui pr f re l humour au s rieux 15 Service Culturel pour les Publics Mus es d Angers 2008 Propositions p dagogiques Remplir un espace le vider l vider La sculpture c
68. us e des Beaux Arts Elle est r alis e en tube d argon bleu dont la couleur n appara t que le Soir venu Les tirets gradu s de Morellet sortent du support toile peinte pour devenir un signal lumineux fort et de grande taille qui semble l zarder la paroi La ligne para t infinie et utilise judicieusement l effet perspectif L enceinte du mus e devient une toile de grand format Cette uvre appartient la s rie r alis e autour du nombre PI L artiste a invent un syst me inspir des math matiques qui lui permet de d terminer de mani re rationnelle le cheminement des lignes Le premier segment toujours vertical part de la droite tout pr s de l angle form par le d crochement du b timent et se poursuit vers la gauche suivant la r gle tablie de 1 12 Il choisit un chiffre qu il multiplie chaque nombre de Pi ici 12 et d termine ainsi l angle du segment Ainsi le premier angle est de 36 3x12 Il suffit ensuite l artiste de reprendre tous les chiffres de Pi 3 1415526535 et de les multiplier 12 afin de d terminer tous les angles Propositions p dagogiques Le clair obscur en peinture Il fait nuit plus de lumi re la limite de la perception Eteins la lumi re La lumi re garde la m moire de mon travail Ombres projet es la lumi re maquill e L clairage variable Encombrez un support d ombres en surnombre Le blanc est un silence qui n est pas mort mais plein de possibil
69. ux ensembles de droites parall les orient es selon deux degr s d inclinaison l un 0 et l autre 12 comme l indique le titre Elles sont dispos es de mani re r guli re sur la toile et constituent une trame voquant des jeux optiques Le format pourtant r duit voque tout de m me un panorama et sugg rerait presque un paysage Le motif de l uvre est le r seau de ces lignes parall les Ces trames captivent car elles semblent mobiles au spectateur lorsqu il se d place devant l uvre Morellet use et abuse de l effet produit puisqu il va jusqu les traduire en relief l aide de grilles m talliques sph riques et mobiles La seconde uvre est l agrandissement de la premi re command e par le directeur du mus e l occasion de la derni re exposition consacr e l artiste au mus e des Beaux Arts d Angers en 2006 1926 2006 etc r centes fantaisies La confrontation de ces deux toiles d poques diff rentes permet de mettre en vidence l importance du format de l uvre dans sa r ception son impact et sa compr hension par le spectateur Selon Morellet Pour que les choses vides soient fortes il faut qu elles soient grandes Un tel format pose des probl mes d accrochage tant il s loigne de celui d une toile de chevalet L artiste joue avec les pleins et les vides mais aussi avec deux types d espace celui de son support comme de celui de la salle d exposition Jean Louis Cogn e Saint Loup s

L`art contemporain dans les collections du musée des Beaux

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