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économique - Cellule de Télé

1. 30 8 Fran ois Quesnay Stid PDIIVSIOCIaALIE ___ Point clef Fran ois Quesnay fonde au milieu du xvie si cle le premier courant de pens e organis en co nomie politique visant influencer le d bat public partir d une conception rationnelle de la soci t L influence de cette cole physiocratique sur l opinion clair e fut important en France dans les ann es 1760 avant de d cliner rapidement Mais sa contribution la formation de la pens e conomique fut beaucoup plus durable Si la physiocratie fournit en effet une repr sentation de l conomie marqu e par les caract risti ques de la soci t fran aise de l poque dominante agricole elle innove sur de nombreux aspects th oriques la repr sentation de l conomie comme un syst me structur la fois en clas ses sociales et en secteurs d activit la distinction entre le capital les avances et le surplus le produit net la distinction entre travail productif et travail improductif la conception de la circulation de flux de d penses assurant la reproduction de la soci t tout enti re et dont le blo cage d g n re en crises conomiques Et enfin l identification de l ordre naturel un syst me de lois conomiques gouvernant les relations entre les individus identification qui conduit la revendication explicite d une autonomie et d une pr dominance de la pens e conomique sur le politique La physiocratie est donc un
2. mais ils doivent avoir quelque chose en commun qui puisse se mesurer qui aurait donc une dimension quantitative et qui les rend comparables C est ce quelque chose en commun dont l intensit relative se mesure qu il convient donc de mettre en vidence LA MESURE DE LA RICHESSE LA TH ORIE DE LA VALEUR TRAVAIL Valeur d usage et valeur d change le paradoxe de la valeur Comme Aristote d j lavait not les biens qui s changent sont en fait dot s de deux valeurs une valeur d change leur valeur dans l change qui va d terminer leur capacit s changer c est dire permettre d acqu rir d autres biens et une valeur d usage on s int resse alors la valeur des biens lorsqu on en use c est dire pour celui qui les poss de et en fait usage on parlerait aujourd hui d utilit Une premi re id e pourrait tre alors de relier ces deux types de valeur et de fonder la capacit des biens s changer leurs valeurs d change respectives sur leurs valeurs d usage c est dire leur utilit Smith et la plupart des classiques sa suite notamment Ricardo rejettent cette id e au nom du paradoxe de l eau et du dia mant l eau qui a une tr s forte valeur d usage elle est un bien extr mement utile a une tr s faible valeur d change peine est il possible de n avoir rien en change dira Smith Le diamant au contraire est dot d une valeur d
3. Harrod Roy 1900 1978 n Londres co nomiste anglais Membre du Circus form au d but des ann es 1930 autour de John Maynard Keynes dont il publia une biographie en 1951 il tendit l analyse de la demande effective la dynamique The Trade Cycle 1936 et tudia dans Towards a Dynamic Economics 1948 les conditions d une croissance quilibr e de plein emploi soulignant son instabilit Dans Reforming the World s Money 1965 il proposa comme rem de au manque de liquidit s internatio nales une augmentation du prix de lor et des d p ts au FMI Hawtrey Ralph 1879 1975 n Slough conomiste anglais Toute sa carri re se d roula au Tr sor britannique qu il repr senta la conf rence de G nes en 1922 o il plaida pour une coop ration entre ban ques centrales pour la r gulation du cr dit Avec Dennis Robertson et John Maynard Keynes il mit l accent dans ses nombreux ouvrages dont Currency and Credit 1919 sur le r le du cr dit dans les fluctuations de l activit conomique aussi pr conisa t il une baisse du taux d int r t de court terme pour stimuler la demande effective Hayek Friedrich von 1899 1992 n Vienne conomiste britannique d origine autrichienne prix Nobel en 1974 Ensei gnant successivement Londres Chicago et Fribourg il s est affirm comme une figure centrale de la pens e lib rale au xx si cle Deux th mes reviennen
4. Les lois du capitalisme Le Livre II du Capital a pour objet les lois de la circulation c est dire les conditions sous lesquelles la reproduction d une conomie o r gne la division du travail peut tre assur e par le march La conclusion principale est qu une soci t marchande est condamn e des crises puisque la non coordination des d cisions suscite des disproportions entre secteurs Le Livre II concerne les lois de l accumulation c est dire les cons quences de l accroissement du capital dans le long terme Pour Marx le capitalisme conna t une tendance la baisse du taux de profit car la concurrence pousse les entrepreneurs substituer des machines aux travailleurs alors qu au niveau global seuls ceux ci cr ent la plus value Crises et baisse tendancielle du taux de profit cr ent donc pour Marx les conditions d un renversement du capitalisme qui passe par la lutte de classes 77 Fiche 19 Karl Marx et Le capital Citations e Travail et plus value Ce qu il y a de meilleur dans mon livre c est 1 et c est sur cela que repose toute l intelligence des faits la mise en relief d s le premier chapitre du caract re double du travail selon qu il s exprime en valeur d usage ou en valeur d change 2 l analyse de la plus value ind pendam ment de ses formes particuli res profit int r t rente fonci re etc Lettre Friedrich Engels 24 ao t 1867 in Karl Marx
5. une ressource natu relle pour produire un bien de consommation Il peut aussi consacrer du travail la fabrication d un seau bien capital pendant cette op ration il ne pourra boire la rivi re abstinence mais une fois ce d tour de production achev la quantit d eau obtenue sera plus grande Un d tour de production plus long requ rant plus de travail d tourn de la satisfaction imm diate du besoin consisterait en la fabrication d une pompe accroissant encore la quantit produite LE FONDATEUR DE L COLE SU DOISE KNUT WICKSELL 1851 1926 Knut Wicksell eut une carri re atypique pour un conomiste dont la renomm e apr s la mort s est principalement tablie sur une uvre th orique Il ne devint profes seur qu l ge de 50 ans apr s avoir v cu modestement de conf rences publiques et d articles de journaux R formateur social d fenseur d une forme de socialisme de march associ e un tat providence il contribua la propagation des id es sociales et politiques qui donneraient plus tard naissance au mod le su dois Dans Valeur capital et rente 1893 il expose pour la premi re fois une th orie de la r partition des revenus fond e sur la productivit marginale Dans Les causes d terminantes de l int r t et des prix des biens 1898 il introduit une th orie mon taire de l quilibre global Les th ses contenues dans ces deux ouvrages sont reprises et d velopp
6. b Doit se limiter l tude de l histoire des faits conomiques aucun fait du pass n tant susceptible de se reproduire c Peut esp rer tablir des lois mais qui demeurent historiquement d termin es et pour une part g ographiquement situ es F39 LE PROGR S DES CONNAISSANCES EN CONOMIE 1 Pour Thomas Kuhn les r volutions scientifiques a Sont une perte de temps dans le progr s g n ral des connaissances b Sont in vitables et participent au progr s des connaissances c Sont une vue de l esprit et se r duisent la contestation du paradigme scientifique tabli par des th ories marginales pourtant d finitivement r fut es par l exp rience 2 Le progr s des connaissances en conomie a A t continu depuis Adam Smith b Est une illusion les m mes d bats continuant exister sans jamais avoir t tranch s c Semble suivre une progression dialectique qui fait succ der l mergence reven diqu e d une synth se entre le paradigme ancien et les th ories qui l ont contest 3 Le maintien de th ories constitu es au regard du paradigme dominant en h t rodoxies a D montre que l conomie n est pas une science b Est un produit de l immaturit de la discipline c Est le produit n cessaire d une science sociale qui demeure une conomie politique structur e autour de quelques grands d bats fondamentaux 191 R ponses F1 F2 F3 F4 F5 F6 F
7. institu tions l ensemble des r gles coutumes habitudes et pratiques caract ristiques d une soci t donn e ainsi que les formes d organisation dans lesquelles elles cris tallisent telles que l tat les entreprises les organismes de march les syst mes mon taires et financiers les syndicats les ordres etc Comme les ressources dont la disponibilit la fois contraint l activit conomique et est influenc e par elle les institutions r sultent de l activit humaine et en retour la fa onnent et la contraignent la diff rence de courants de pens e ayant une certaine unit th orique cette approche agr ge une pluralit d auteurs n ayant souvent en commun que l int r t pour les institutions En plus de son h t rog n it son identit est aussi rendue floue par deux facteurs d une part la plupart de ces auteurs empruntent la th orie standard certains de ses instruments d analyse d autre part la th orie standard elle m me int gre de plus en plus la prise en compte du cadre institutionnel Pour toutes ces raisons les fronti res de l approche institutionnaliste sont difficiles pr ciser et malgr quelques exceptions h t rodoxes sa posture critique l gard de la science conomique dominante est discutable L opposition entre une th orie standard centr e sur le comportement d un agent conomique rationnel susceptible de faire des choix dans le vide
8. selon lesquelles les institutions conomiques du capitalisme sont expliqu es par les int r ts de classe la technologie et ou le pouvoir monopoliste l approche des co ts de transaction affirme que ces institutions ont pour principale finalit et cons quence d conomiser sur les co ts de transaction Oliver Williamson Les institutions de l conomie 1985 e Institutions et th orie des jeux Une institution est un syst me auto entretenu de croyances partag es concernant la fa on dont le jeu est jou Elle est essentiellement une repr sentation compress e des caract ristiques saillan tes et invariantes d un sentier d quilibre per ue par presque tous les agents dans le domaine con sid r comme pertinente pour leurs propres choix strat giques Masanao Aoki Toward a Comparative Institutional Analysis 2001 146 37 L conomie comme science ___ Point clef La question de la scientificit de l conomie s est pos e tr s t t la fois en raison de la nature quantitative des ph nom nes que l conomie tudie de la propension au calcul que cette nature induit et du mat riau empirique qu elle fournit une fois relat e dans des comptabilit s et de sa propension l abstraction et la mod lisation qui font converger ses m thodes vers celles des sciences exactes C est cependant partir de la r volution marginaliste et de la volont de produire une conomie politique
9. Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 Adam Smith a remarqu que le mot valeur a deux significations diff rentes et exprime tant t l utilit d un objet quelconque tant t la facult que cet objet transmet celui qui le poss de d acheter d autres marchandises Dans un cas la valeur prend le nom de valeur en usage ou d uti lit dans l autre celui de valeur en change Ce n est donc pas l utilit qui est la mesure de la valeur changeable quoiqu elle lui soit absolument essentielle David Ricardo Des principes de l conomie politique et de l imp t 1817 42 conomique 1 Le lib ralisme ___ Point clef Pour Smith l ordre naturel des soci t s est un ordre marchand car l change est un penchant naturel des hommes Logiquement c est donc l tendue du march et la libert accord e aux individus de trafiquer faire des trocs et des changes d une chose pour une autre qui s impose comme la cause ultime de la richesse des nations et donc du bonheur collectif et de l harmonie sociale C est la main invisible du march et non la main visible de l tat qui garantit l ordre social la poursuite par chacun dans l change de son int r t individuel n est pas contradictoire avec l int r t collectif elle en est au contraire la condition de r alisation il faut laisser faire laisser passer 1 UNE RECHERCHE SUR LES
10. New York conomiste am ricain Dipl m puis assis tant l universit de Harvard il collabora diverses organisations du New Deal lanc par Roosevelt et fonda en 1949 avec Leo Huberman la Monthly Review magazine socialiste ind pendant D s 1942 avec La th orie du d veloppement capitaliste Sweezy s effor a d actualiser le marxisme pour y int grer une analyse des transforma tions du capitalisme moderne Son ouvrage le plus connu Le capitalisme monopoliste crit avec Paul Baran 1966 eut une grande influence sur la nouvelle gauche am ri caine car il y reliait la crise du syst me au r le des entreprises g antes et du secteur militaire Sweezy critiqua aussi la nature des conomies de type sovi tique Post revolutionary Society 1981 Thornton Henry 1760 1815 n Londres conomiste anglais Banquier membre du Parlement o il participa de nombreuses commissions Thornton fut aussi actif dans un mouvement vang lique la secte de Dictionnaire de 100 conomistes Clapham Il est surtout connu pour ses th ories mon taires qu il d veloppa dans An Inquiry into the Nature and Effects of the Paper Credit of Great Britain 1802 Il tudia l effet de la cr ation de monnaie de papier inconvertible sur l inflation et le change et critiqua de fa on nuanc e le comportement de la Banque d Angleterre Son analyse du taux de l int r t annonce celles de Knut Wickse
11. avantages li s la localisation Il d montrait que sur un tel march le prix d quilibre est plus lev qu en concurrence parfaite Clark John Bates 1847 1938 n Provi dence conomiste am ricain Apr s des tudes aux USA et en Allemagne il devint professeur Smith College puis l univer sit Columbia de New York Son ouvrage principal Les l ments essentiels de la th orie conomique fut publi en 1907 c t d une analyse d taill e de la th orie de la productivit marginale il y d veloppe une id e qui sera largement diffus e et critiqu e dans une conomie de march les propri taires des facteurs de production re oivent exactement ce qu ils m ritent c est dire Dictionnaire de 100 conomistes l quivalent de leur contribution marginale la production Clower Robert n en 1926 Pullman co nomiste am ricain Longtemps professeur UCLA Los Angeles il a contribu par tir de 1965 au renouvellement de l analyse mon taire et de l analyse macro conomique Critiquant la th orie de l quilibre g n ral pour son recours au t tonnement il a montr que dans une conomie mon taire des rationnements peuvent appara tre sur certains march s C est le point central de la th orie du d s quilibre Son ouvrage principal est Money and Markets 1984 Coase Ronald n en 1910 Willesden co nomiste anglais prix Nobel 1991 Apr
12. change lev e sans rapport avec sa valeur d usage qui est faible Ce contre exemple suffit aux yeux des auteurs classiques rejeter l explication de la valeur d change par la valeur d usage Tout au plus le fait qu un bien ait une certaine valeur d usage est une condition n cessaire pour qu il ait une valeur d change un bien inutile ne s change pas et donc une valeur nulle dans l change mais cette valeur d change n est alors pas en proportion de cette valeur d usage il faut 40 Fiche 10 Monnaie valeur et prix chez les classiques b c chercher ailleurs cette qualit commune qui permet de comparer les biens dans P change Les prix naturels sont des prix de production Hors le fait d tre commun ment dot s d une valeur d usage quel autre point com mun serait susceptible de permettre une comparaison des biens dans l change La r ponse des classiques est le travail Un point commun entre tous les biens qui s changent est d avoir t produits par le travail avant de pouvoir tre port s au march C est donc la quantit de travail qui a t n cessaire pour produire un bien et le porter au march qui r glera sa valeur dans l change Plus un bien sera diffi cile produire plus il faudra d penser de travail humain pour y parvenir exemple du diamant plus sa valeur dans l change sera lev e et ce sans rapport avec sa valeur d usage d s lo
13. en ajoutant au co t de production une marge de profit mark up qui d pend de l tat de la concurrence et de leur strat gie de parts de march Cette seconde g n ration comprend principalement des auteurs am ricains dont deux principaux Le th me central des travaux de Paul Davidson Money and the Real World 1972 est la relation entre l incertitude et la liquidit Une d cision de production ou d investissement n engage pas seulement l entreprise dans l utilisation de ressources r elles et la vente de biens mais aussi dans les obligations qu elle contracte en monnaie payer les salaires et les fournisseurs rembourser les banques Dans un processus qui peut s tendre sur un temps tr s long et dont les r sultats sont incertains elle doit consid rer non seulement sa solvabilit la capacit de couvrir les d penses par les recettes sur l ensemble du processus mais aussi sa liquidit la capacit de disposer des flux de monnaie requis par ses engagements tout au long du processus Le r le des march s financiers est d assurer la liquidit des actifs mais ils le font au d triment de l activit r elle et de l emploi Hyman Minsky 1919 1996 est sans doute le post keyn sien dont les ouvrages de John Maynard Keynes 1975 Stabilizing an Unstable Economy 1986 ont t les plus reconnus en dehors de ce courant Minsky rejette l un des piliers de la finance orthodoxe le th or me de Modigli
14. la politique mon taire s av rerait incapable de baisser le taux d int r t il vaudrait mieux directement augmenter l investissement par l investissement public et accepter des d ficits budg taires C est ce qu exigent en g n ral les situations de profonde d pression conomique Une conception radicalement nouvelle de l conomie de march et de sa r gulation Le caract re fondamentalement h t rodoxe de la th orie de Keynes explique en grande partie l attitude ambivalente de la th orie standard son gard partag e entre le refus de son originalit et le souci d en r cup rer certains aspects pour compl ter sa propre approche des ph nom nes conomiques et r soudre les nigmes pos es par la situation in dite de l entre deux guerres mondiales C est que l enjeu de la th orie de Keynes n est pas seulement analytique C est toute la conception de la soci t qui est en cause ainsi que la mani re d envisager pratiquement l am lioration de son fonctionnement Si l conomie de march ne peut garantir le plein emploi une intervention ext rieure la logique du march est n cessaire l tat doit mener une politique macro conomique destin e pallier la fa on d fectueuse dont est d termin le volume mais non la structure le pro bl me est sp cifiquement macro conomique de l emploi Cette politique macro conomique peut prendre diverses formes mon taire budg taire des r
15. main de la Seconde Guerre mondiale comme la nouvelle orthodoxie l quilibre de sous emploi est vu comme une situation de court terme due une rigidit la baisse du taux d int r t et surtout du taux de salaire dans le long terme le plein emploi s tablit gr ce aux ajustements de prix sur les march s La macro conomie classique s int resse aux structures fondamentales de l conomie tandis que la macro conomie keyn sienne s int resse la gestion de la conjoncture et la n cessit d intervenir rapidement pour l emp cher de s effondrer Au plan de la politique conomique les politiques conomiques keyn siennes sont donc des politiques macro conomiques visant soutenir la conjoncture conomique en levant les contraintes de demande pesant court terme sur la croissance cono mique Le message keyn sien se r duit alors au choix de la combinaison appropri e 113 Fiche 28 Le keyn sianisme pr sentation d ensemble b des politiques mon taire et budg taire le policy mix de mani re en particulier arbitrer entre les deux maux qui en situation de prosp rit retrouv e sont pr sent s comme alternatifs le ch mage et l inflation arbitrage dont les conditions sont r v l es par la fameuse courbe de Phillips du nom de l conomiste n o z landais Alban Phillips qui a contribu mettre en vidence cette r gularit statistique Les politiques conomiques classiques elles s
16. prise et pourtant elles profitent largement la soci t dans son ensemble les co nomistes parlent de biens publics Ces activit s doivent alors tre prises en charge par l tat Avocat du lib ralisme conomique au travers de la parabole de la main invisible Adam Smith n est donc pas l ap tre d un capitalisme totalement d r gul et bannissant toute forme d intervention tatique Citations e Division du travail et richesse Un homme est riche ou pauvre suivant les moyens qu il a de se procurer les besoins les commo dit s et les agr ments de la vie Mais la division une fois tablie dans toutes les branches du travail il n y a qu une partie extr mement petite de toutes ces choses qu un homme puisse obtenir direc tement par son travail c est du travail d autrui qu il lui faut attendre la plus grande partie de tou tes ces jouissances ainsi il sera riche ou pauvre selon la quantit de travail qu il pourra commander ou qu il sera en tat d acheter Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 e La r partition du revenu national entre les classes sociales La masse totale du produit annuel de la terre et du travail d un pays ou ce qui revient au m me la somme totale du prix de ce produit annuel se divise naturellement comme on l a d j observ en trois parties la rente de la terre les salaires du travail et les profits des capitaux et elle
17. prix et effets revenus Il se concentra en particulier sur la relation entre les quilibres int rieur et ext rieur et sur les politiques macro conomiques permettant de stabiliser la croissance dans une conomie ouverte Ses principaux ouvrages sont Theory of International Economic Policy 1951 1955 A Neo classical Theory of Economic Growth 1960 et Principles of Political Economy 1965 1976 Menger Carl 1840 1921 n Galicia co nomiste autrichien Professeur d conomie Vienne Menger publia ses Principes d conomie en 1871 ind pendamment des travaux de Stanley Jevons et de L on Walras qui marquent avec les siens le d but de la r volution marginaliste Insistant sur le caract re subjectif de la valeur sur la mesure de l utilit dans des tables repr sentant les besoins par ordre d importance d croissante sur le r le des biens de production dans la satisfaction indirecte des besoins il fut l origine de la pens e autrichienne et critiqua l cole historique allemande Mill John Stuart 1806 1873 n Londres conomiste et philosophe anglais Fils de l conomiste et ami de Ricardo James Mill il publia en 1848 une synth se de la th orie ricardienne les Principes d conomie poli tique qui fut la base de l enseignement de l conomie pendant pr s d un demi si cle Int grant dans cette th orie le commerce international l offre et la demande les co ts d opport
18. r side dans une philosophie de Phistoire le mat rialisme historique L histoire des soci t s y est comprise comme celle de la lutte des classes dont la dynamique r sulte d une contradiction entre le d veloppement des forces productives mat rielles et la nature des rapports sociaux de production Le capitalisme est ainsi un mode de production sp cifique sup rieur aux anciens modes pour le niveau des forces productives mais lui m me condamn par les conditions de son propre d veloppement La lutte du mouvement ouvrier international Prol taires de tous les pays unissez vous doit acc l rer cette autodestruction et h ter l av nement du communisme Cette lecture de Marx rend la port e de son uvre tr s d pendante de l volution constat e depuis dans les pays capitalistes et socialistes La capacit des premiers surmonter les crises conomiques et int grer les contestations sociales et les dif ficult s puis l effondrement des seconds ont conduit une d valorisation acc l r e des id es de Marx confondues avec le marxisme cf fiche 17 Un autre mode d valuation de son uvre conduit consid rer Marx comme un conomiste et lui assigner une place importante dans l histoire de la pens e co nomique L essentiel de son uvre plus de 10 000 pages rel ve en effet de la th o rie conomique et peut tre valu comme tel Les plus grands conomistes parmi lesquels son critique
19. toute nouveaut risquant de remettre en cause le conformisme ambiant L entrepreneur est certes motiv par la r alisation de b n fices g n r s par les risques pris et la r ussite Par ailleurs ce profit est d autant plus important et imm diat que l entrepreneur est capable d liminer toute forme de concurrence directe et imm diate Schumpeter consid re ainsi les monopoles n s de l innovation comme n cessaires la bonne marche du capitalisme Pourtant ces situations de monopole ne durent pas C est le jeu de la concurrence qui les banalise en faisant de la bataille pour le surprofit le moteur du progr s conomique mais aussi le facteur explicatif des mouvements cycliques de l conomie c t de l entrepreneur le banquier est une autre figure essentielle du sch ma schump t rien de la dynamique capitaliste Th orie de la monnaie et de la banque 104 Fiche 26 Joseph Schumpeter penseur de la dynamique conomique a b 1970 Celle ci s appuie en effet logiquement sur la fonction typiquement capitaliste de la monnaie le cr dit entendu comme la cr ation d un pouvoir d achat nouveau C est en effet en s affranchissant de la contrainte pr alable de l pargne ou d une richesse mat rielle pr existante que l innovation peut v ritablement bouleverser P tat stationnaire les cr ances rendues ainsi disponibles pour l entrepreneur inno vateur le sont en contrepartie d une prome
20. 4 Selon Ricardo le progr s long terme des richesses a S acc l re en raison du progr s technique b Se ralentit car le taux de profit diminue c Se ralentit car la demande globale n augmente pas aussi vite que l offre F15 PIERO SRAFFA ET LES N ORICARDIENS 1 Chez Sraffa le prix des marchandises est d termin a Par l quilibre entre l offre et la demande b Par les quantit s de travail n cessaires leur production c Par les conditions de production et de r partition du surplus 2 Chez Sraffa la r partition du revenu national est telle que a La hausse des salaires s accompagne d une baisse du taux de profit b Chaque facteur de production est pay sa productivit marginale c Le taux de profit est un indicateur de la raret du capital 3 La controverse entre les deux Cambridge porte sur la possibilit de a Concevoir et mesurer la quantit de capital agr g b D terminer le taux de profit par la productivit marginale du capital c Concevoir le capital comme un actif financier F16 L H T RODOXIE SOCIALISTE 1 Le socialisme de Sismondi a Est un socialisme r actionnaire car il cultive la nostalgie du garantisme social des anciennes corporations b Est un socialisme r actionnaire car il ne s affranchit pas de la pens e classique c Est un socialisme r actionnaire car Sismondi n est pas un militant ouvrier 2 Le socialisme utopique est a
21. 48 Fiche 12 e Croissance et r partition chez les classiques c marginale c est dire de telle mani re couvrir les co ts de production sur la terre o ils sont les plus lev s c est dire sur la terre la moins fertile Il en r sultera un premier effet sur les revenus la rente de nature diff rentielle augmentera Mais l n est pas l essentiel Si le prix du bl s l ve il faudra finale ment consentir une hausse des salaires puisque ceux ci se fixent au minimum de subsistance il faut donc maintenir leur pouvoir d achat sur le bl et donc indexer la hausse des salaires sur celle du prix du bl Finalement si les salaires s l vent en volume les profits doivent baisser en volume et donc en taux puisque le volume des profits diminue pour une avance en capital donn e Si les taux de profit diminuent il arrivera un moment o l accumulation stoppera on rejoindra alors un fat stationnaire o richesse et population seront constantes Mais pas par les d bouch s loi de Say et neutralit de la monnaie Si l accumulation des richesses s interrompt ce sera alors en raison d une con trainte de co t mena ant les profits c est dire la rentabilit de l offre productive et l investissement la contrainte la croissance est donc une contrainte d offre Or on pourrait imaginer un autre type de contrainte du c t de la demande cette fois l
22. Friedrich Engels Lettres sur Le capital 1964 e La force de travail source de la plus value Pour pouvoir tirer une valeur changeable de la valeur usuelle d une marchandise il faudrait que l homme aux cus e t l heureuse chance de d couvrir au milieu de la circulation sur le march m me une marchandise dont la valeur usuelle poss d t la vertu particuli re d tre source de valeur changeable de sorte que la consommer serait r aliser du travail et par cons quent cr er de la valeur Et notre homme trouve effectivement sur le march une marchandise dou e de cette vertu sp cifique elle s appelle puissance de travail ou force de travail Karl Marx Le capital 1867 e La libert du travailleur condition de l existence du capital La transformation de l argent en capital exige donc que le possesseur d argent trouve sur le mar ch le travailleur libre et libre un double point de vue Premi rement le travailleur doit tre une personne libre disposant son gr de sa force de travail comme de sa marchandise lui seconde ment il doit n avoir pas d autre marchandise vendre tre pour ainsi dire libre de tout compl tement d pourvu des choses n cessaires la r alisation de sa puissance travailleuse Karl Marx Le capital 1867 78 Point clef Le marginalisme est un courant de la pens e conomique n dans les ann es 1870 et aujourd hui dominant son princi
23. Le Code de la propri t intellec tuelle du 1 juillet 1992 interdit en effet express ment la photoco pie usage collectif sans autori DANGER LE PHOTOCOPLLAGE TUE LE LIVRE les auteurs de cr er des uvres nouvelles et de les faire diter cor rectement est aujourd hui menac e Nous rappelons donc que toute reproduction partielle ou totale de la pr sente publication est interdite sans autorisation de l auteur de son diteur ou du Centre fran ais d exploitation du droit de copie CFC 20 rue des Grands Augustins 75006 Paris sation des ayants droit Or cette pratique s est g n ralis e dans les tablissements Dunod Paris 2008 ISBN 978 2 10 053627 6 Le Code de la propri t intellectuelle n autorisant aux termes de l article L 122 5 2 et 3 a d une part que les copies ou reproductions strictement r serv es l usage priv du copiste et non destin es une utilisation collective et d autre part que les analyses et les courtes citations dans un but d exemple et d illustration toute repr sentation ou reproduction int grale ou partielle faite sans le consentement de l auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite art L 122 4 Cette repr sentation ou reproduction par quelque proc d que ce soit constitue rait donc une contrefa on sanctionn e par les articles L 335 2 et suivants du Code de la propri t intellectuelle Table des mati r
24. Un progr s dialectique Au total s il semble bien y avoir au rythme de cette succession de phases de science normale et de r volutions scientifiques un v ritable progr s des connaissances lequel semble prendre la forme d une progression dialectique Ainsi apr s que face la th se tablie paradigme autour duquel s est structur e l activit nor male de recherche la p riode de r volution scientifique ait fait merger titre principal une antith se le retour la normale s effectue par un d passement apparent de la contradiction par le biais d une synth se la science conomique n oclassique se construit autour la synth se marshallienne des th ories classique et marginaliste de la valeur le paradigme keyn sien se fonde sur la synth se ini ti e par Hicks entre macro conomie de Keynes et n oclassicisme walrasien la p riode actuelle voit merger une nouvelle synth se entre visions nouvelle classique et nouvelle keyn sienne Pour autant ce progr s de la discipline laisse persister nous Pavons vu une fracture fondamentale chaque p riode de science normale entre une orthodoxie et des h t rodoxies qui se veulent irr ductibles une synth se qu elles refusent et entendent maintenir des filiations intellectuelles dont la marginalisation ne vaut pas invalidation La permanence des d bats fondamentaux et le maintien des h t ro
25. Une forme d organisation sociale irr alisable b Une somme de r veries sans fondement rationnel c amp Une qualification donn e par Marx ceux qui l ont pr c d et de mani re distinguer son propre socialisme 3 Pour Marx et Engels le socialisme utopique a D tourne le prol tariat en le nourrissant de r veries b Est une tape essentielle de d veloppement de la pens e socialiste laquelle il convient de fournir des fondements rationnels c Est une source d inspiration 181 130 questions pour faire le point F17 MARX ET LE SOCIALISME SCIENTIFIQUE 1 Le socialisme scientifique de Marx a Est une conception politique b Est une th orie conomique c Se nourrit trois sources la critique de la philosophie allemande la critique de l conomie politique anglaise la critique du socialisme utopique 2 La micro conomie de Marx a Reprend son compte la micro conomie ricardienne th orie de la valeur travail et relation inverse entre salaires et profits b Se constitue sur la base d un approfondissement critique de la micro conomie ricardienne c Pose les germes de la r volution marginaliste en r futant la th orie de la valeur travail 3 Chez Marx a L ali nation fait r f rence l absence de libert politique des prol taires b L exploitation est une particularit du mode de production capitaliste c L exploitation n
26. abord d s lors que la science conomique va se d finir en se donnant comme objet d tude des grandeurs elle va naturel lement tre port e recourir au calcul statistique puis math matique et la formalisation et emprunter aux sciences exactes pour son usage propre des concepts tel celui d quilibre et des m thodes tel le calcul infinit simal Il en r sultera l ambition toujours maintenue quoique mal partag e d un rapprochement avec les sciences dures cf fiche 37 e Une remarque analytique ensuite l vidence au c ur du probl me des cono mistes comment les agents conomiques effectuent ils leurs choix et comment ceux l sont ils coordonn s pour former des grandeurs rep rables et mesurables se trouve la question de l aptitude d une conomie fonctionner sur un mode d centralis Cette question son tour rel ve du questionnement g n ral de la science sociale relatif aux cons quences sociales de l individualisme Une mani re particuli re de se poser une question g n rale Elle revient en fait se poser de mani re particuli re une question commune l ensemble des sciences sociales la formation de l ordre social La particularit de la science conomique tient alors ce qu elle fait du lien conomique et en l occurrence 4 Fiche 1 Comment faire de l histoire de la pens e conomique a b c du lien marchand le lien f
27. c est la m me question que l on retrouve l poque moderne au centre des pr occupations des juristes th oriciens du droit naturel tels Hugues De Groot Grotius ou Pufendorf et des philosophes politiques de Machiavel Hobbes et Rousseau Enfin c est gale ment celle des conomistes qui vont la d cliner d une mani re particuli re en l identifiant la question de la formation des grandeurs conomiques amalgamant soci t et conomie plus pr cis ment soci t et conomie marchande et y r pondre de mani re sp cifique pour les premiers conomistes c est par le lien conomique que se fonde prioritairement le lien social et en l occurrence ce lien conomique ne se fonde correctement qu la condition de laisser les individus poursuivre le plus librement possible leurs int r ts particuliers 11 Fiche 3 De l conomique l conomie politique puis la science conomique b Continuit dans la qu te c a Malgr les diff rences de r ponses apport es la question de l ordre social une qu te commune structure la pens e occidentale en la mati re c est la qu te de l ordre naturel des soci t s Recherchant la meilleure mani re d organiser la vie des hommes en soci t le pr suppos m thodologique assez largement partag par les pens es dominantes qui se succ dent est que cet ordre social pour tre harmonieux doit ob ir aux r gle
28. capitalistes qui associent crises financi res et industrielles rupture de la croissance et ch mage de masse C est enfin sur le plan politique l mergence d un mouve ment ouvrier qui partir de 1848 et du grand cycle de r volutions en Europe met en avant la question sociale se pose en opposant au syst me capitaliste et la bourgeoisie et qui se veut porteur d un autre projet de soci t La pr occupation sociale d passe les seuls socialistes et pr occupe dans la seconde moiti du xix si cle des auteurs classiques au nom d une certaine forme d humanisme b Les critiques internes L cole classique appara t dans cette seconde moiti du xix si cle plus diversifi e qu elle ne l a jamais t depuis Ricardo qui s opposait alors Malthus Friedrich List 1789 1846 dans son syst me d conomie nationale 1841 par exemple d fend contre le lib ralisme anglo saxon destin selon lui cacher une domination de fait du Royaume Uni sur l conomie europ enne des th ses nationalistes et interventionnistes Jean Charles L onard Simonde de Sismondi 1773 1842 apr s Malthus se distingue par son refus de la loi de Say et int gre les pr occupations sociales la vision de l conomie politique Sismondi qui sera abondamment cit par Marx n en tire pas des conclusions pr marxistes pas plus qu il n annonce les principes keyn siens Il revendique
29. choix multiples qui suivent se rapportent chacune des fiches de cet ouvrage Pour une m me question sont recevables de une trois r ponses Celles ci figurent la fin regroup es par fiche F1 COMMENT FAIRE DE L HISTOIRE DE LA PENS E CONOMIQUE 1 Pour les auteurs classiques l conomie politique a Est la science des richesses b Consiste dans l tude des finances publiques c tudie les rapports entre la politique et l conomie 2 l poque contemporaine la science conomique est d finie comme a L tude des comportements conomiques individuels et leur coordination b La science des choix en univers de raret amp L art d administrer le budget de la famille 3 La science conomique a Se pose une question tout fait sp cifique comprendre le fonctionnement de lP conomie b Se pose de mani re particuli re une question g n rale comprendre comment s ordonne la soci t partir de l tude du processus de formation du lien cono mique consid r comme premier c Ne se pose pas de question particuli re 4 L histoire de la pens e conomique a Est l histoire des erreurs du pass b Permet de comprendre l tat actuel de la discipline comme aboutissement d un processus historique c Est inutile pour l avancement et les progr s de la science conomique d Permet d clairer les d bats contemporains et la diversit de la sci
30. cialisation de chacun dans une activit productive lui permettant de ne se consacrer qu ce qu il sait tr s bien faire et am liorer encore son habilet et sa productivit par le fait m me d y consacrer tout son temps et toute son nergie L exemple que donne Smith est celui bien connu de la fabrique d pingles Un ouvrier accomplissant seul toutes les op rations n cessaires la fabrication des pingles en produirait peut tre au mieux une dans la journ e Mais si ces op rations sont r parties entre dix ouvriers si le travail est donc divis leur production s l ve alors quarante huit mille pingles soit quatre mille huit cents par ouvrier La productivit du travail a donc t d multipli e par la division du travail Cette vertu de la division du travail peut tre constat e comme ici dans l atelier division technique du travail mais aussi dans la soci t division sociale du travail entre diff rents producteurs Cette division sociale du travail en particulier a en outre l int r t d acc l rer le d veloppement du progr s technique lui aussi source majeure de l accroissement de productivit du travail En effet cette division sociale du travail permet certains de se consacrer l invention et la production de mat riels et de machines qui seront utilis s par d autres dans leur activit productive Le penchant naturel des hommes l change comme cause fondame
31. d ric Bastiat les valeurs thiques de la solidarit entre les hommes tir es de Charles Fourier et de Robert Owen ce titre il inspira le mouvement coop ratif qu il d fendit dans Les soci t s coop ratives de consommation 1904 Gresham Thomas 1519 1579 n en Angle terre financier anglais Marchand prosp re il conseilla pendant trois r gnes dont celui d Elizabeth I la couronne britannique dont il restaura la monnaie par des emprunts et des changes judicieux On lui attribua au xix si cle la loi de Gresham r sum e par le dicton la mauvaise monnaie chasse la bonne selon elle quand deux monnaies ont le m me cours l gal de circulation les agents th saurisent ou exportent celle dont la valeur est leurs yeux la plus lev e et seule circule effectivement la monnaie d pr ci e qui remplit alors mal son r le de moyen d change Dictionnaire de 100 conomistes Hahn Frank n en 1925 Berlin cono miste anglais Professeur Cambridge sa contribution la th orie conomique a t substantielle dans les domaines de la crois sance Th orie de la croissance conomique avec Robert Matthews 1964 de l quilibre g n ral walrasien General Competitive Analysis avec Kenneth Arrow 1971 et de la monnaie Monnaie et inflation 1981 Soucieux de rigueur analytique il a criti qu le manque de fondements de l ultra lib ralisme pr n par le gouvernement Thatcher
32. dans le cadre de leurs activit s sont aux prises avec les ques tions conomiques en tirent des conceptions pratiques dont ils essaient de d duire des convictions plus g n rales convictions qu ils s efforcent d exposer aupr s des puissants Ils plaident le plus souvent lorsqu ils sont marchands ou banquiers en faveur de ce qu ils nomment la libert conomique c est dire en fait l octroi d avantages de monopoles d interventions publiques pour d velopper ou prot ger leur activit Ces plaidoyers peuvent diff rer d un auteur l autre mais un certain nombre de convictions doctrinales leur sont n anmoins communes 2 LA DOCTRINE a De la richesse Pour les mercantilistes la richesse est mon taire la plupart des mercantilistes associent la richesse la possession de m taux pr cieux comme l or ou l argent Cette fascination pour le m tal s explique e au niveau individuel La plus grande partie des changes s effectuait l poque et depuis longtemps sous la forme soit d change de troc dans le cadre de la communaut villageoise soit au moyen de monnaies noires faites de cuivre ou d alliage Les monnaies d or et d argent rares les mines sont puis es en Europe sont r serv es aux transactions de grands prix et transitent dans les mains des seuls plus fortun s depuis de longs si cles la possession et la manipu lation d or et d argent sont la manifesta
33. dont l int r t pour les institutions tait selon lui handicap par des fondements th oriques insuffisants La nouvelle conomie institutionnelle ne repr sente qu une partie certes la plus reconnue de la mouvance institutionnaliste aujourd hui comme l accent mis sur les institutions ne se rencontrait pas la fin du xIx si cle et au d but du xx uniquement dans la litt rature am ricaine N anmoins il est com mode de reprendre ce crit re chronologique et de distinguer des courants institu tionnalistes anciens d velopp s la fin du xix si cle et au d but du xx si cle dans certains pays la jeune cole historique allemande l institutionnalisme am ricain l cole autrichienne et des courants modernes plus internationalis s quoique sous domination am ricaine Pour une pr sentation d taill e de ces divers courants ainsi que d autres auteurs l Austro hongrois Karl Polanyi 1886 1964 l Anglais Geoffrey Hodgson n en 1946 les membres des coles fran aises de la r gulation et des conventions plus h t rodoxes on se reportera Chavance 2007 dont sont tir es les citations donn es dans cette fiche et la suivante Cette distinction entre la vieille et la nouvelle conomie institutionnelle suscite cependant une difficult pour la justifier autrement que d un strict point de vue chronologique ce quoi ne peut se limiter l histoire de la p
34. est pas un vol F18 LA DIFFUSION DU MARXISME LES PIGONES 1 Le d veloppement du capitalisme la fin du x1x et au d but du xx si cle a Confirme chez les continuateurs de Marx les th ses sur l croulement pro gramm de ce mode d organisation conomique et sociale b Conduit les continuateurs de Marx r viser sa doctrine et revendiquer la pos sibilit de transformer le capitalisme par la r forme c Nourrit deux visions alternatives de l avenir du capitalisme et des moyens de promouvoir le socialisme 2 Pour les marxistes l imp rialisme est a Un stade particulier d volution du capitalisme b Une forme de politique trang re des nations capitalistes c Une manifestation du passage d un capitalisme industriel un capitalisme financier 3 Le r formisme de Bernstein et Kautsky a Est aussi un r visionnisme b Continue de se revendiquer de la pens e de Marx c Abandonne la perspective socialiste F19 KARL MARX 1 Comme conomiste Marx a D veloppe les concepts de l cole classique b Critique les th ories de l cole classique Participe la r volution marginaliste 2 Selon Marx la valeur d une marchandise est d termin e par a Le travail qu il faut concr tement pour la produire b Le travail social qu elle contient valu gr ce la monnaie c L offre et la demande de cette marchandise 182 130 questions pour faire le poin
35. et la r partition des revenus Income Distribution 1975 Tobin James 1918 2002 n Champaign conomiste am ricain prix Nobel en 1981 Il est l un des repr sentants de la branche du keyn sianisme qui a recherch une int gration des id es mon taires de Keynes dans la th orie de l quilibre g n ral issue de Walras Son apport principal a t la 173 th orie des choix de portefeuille qui expli que les d cisions des firmes et des m nages relatives la d tention d actifs r els et finan ciers par la comparaison de leurs taux de rendement Il a aussi tudi les effets de ces choix sur le niveau du produit national et les types de politique conomique qu ils impliquent Son nom est connu du grand public par la taxe Tobin qu il sugg re d appliquer aux mouvements internationaux de capitaux court terme afin de les limiter et ainsi de lutter contre l instabilit du syst me financier mondial Tooke Thomas 1774 1858 n Saint P ters bourg conomiste anglais Associ dans une maison de commerce avec la Russie et gouverneur de la Bourse de Londres il fut l un des premiers partisans du mouvement en faveur du libre change Surtout il fut le principal repr sentant de la Banking School qui s opposait tout contr le quantitatif de l mission de billets au motif que l offre de monnaie se proportionne toujours la demande qui en est faite pour les besoins de l ac
36. fiche 21 d autre part des travaux r alis s au m me moment Vienne sur la structure math matique de cette th orie La question qui merge alors est la suivante Dans une conomie de propri t priv e chaque individu n a en vue que son propre int r t et il ignore quelles seront les situations de march r sultant des actions d cid es ind pendamment par l ensemble des agents On s attendrait donc ce que cet go sme et cette absence de coordination pr alable d bouchent sur le chaos Or depuis Adam Smith et sa main invisible du march cf fiche 13 les conomistes ont cherch montrer qu au contraire de cette intuition un ordre social pouvait exister sur cette base La question centrale d une th orie g n rale de l conomie de march est alors existe t il un tat de tous les march s interd pendants baptis quilibre g n ral ci apr s EG dans lequel les d cisions individuelles ind pendantes sont mutuellement compatibles c est dire conduisent une galit entre l offre et la demande pour chaque marchandise b Les apports d Arrow et Debreu En 1954 l Am ricain Kenneth Arrow et le fran ais G rard Debreu qui enseignait aussi aux tats Unis d montrent qu un tel quilibre existe sous la condition que chaque individu poss de initialement au moins un type de travail utile la production d une des marchandises De plus ils tendent l analyse de EG en y intr
37. il doit donc se d sengager de l conomie et se mettre son service Le lib ralisme est n et la science conomique ne pouvait appara tre comme discours autonome qu cette condition Ce n est qu ult rieurement que des conomistes non lib raux vont pouvoir appara tre La physiocratie pratique et son d passement Pourtant ce n est g n ralement pas la physiocratie que revient honneur d tre cit e comme fondatrice de la science conomique cela trois raisons principales e La physiocratie pratique port e par Turgot va vite tre cart e du mouve ment de l histoire Turgot est souvent pr sent comme le dernier qui aurait pu sauver la monarchie fran aise Il souhaitait des r formes en profondeur mais ses th ories sur la libert individuelle n cessaire au d veloppement du royaume et au progr s de l humanit s accordaient mal avec le pouvoir absolu h rit de Louis XIV et Louis XV Aussi son chec au tout d but du r gne de Louis XVI s explique par les violentes hostilit s auxquelles se sont heurt es ses r formes Apr s lui le pays sera gouvern au jour le jour Toujours est il que la physiocratie sera oubli e m me si elle demeurait influente Sa proximit avec la monar chie m me s il la souhaitait davantage clair e lavait en outre d consid r e aupr s des r volutionnaires fran ais e Sur le plan analytique son insistance sur la productivit ex
38. les objectifs individuels ne sont pas immuables mais modifi s par des processus de causalit cumulative les institutions sont certes le produit des actions individuelles mais elles r troagissent sur les finalit s de celles ci De plus comme pour les esp ces dans la biologie darwinienne il existe une s lection naturelle des institutions processus non intentionnel il ne r sulte pas de la volont des individus et qui la diff rence du darwinisme social n implique pas que les institutions survivantes soient les plus efficaces preuve l existence d une institution imb cile comme la classe de loisir qui est tudi e dans l ouvrage le plus connu de Veblen Th orie de la classe de loisir 1899 143 Fiche 36 Les courants institutionnalistes anciens et modernes John Roger Commons 1862 1945 oriente l institutionnalisme am ricain dans une direction moins critique du syst me conomique Il s carte la fois des th ories de l quilibre qui attribuent un dessein au m canisme social harmonie des int r ts et de l volutionnisme de Veblen centr sur la s lection non intentionnelle des ins titutions Son int r t se porte sur les organisations actives going concerns qui selon Commons caract risent le capitalisme moderne en particulier am ricain ce sont des institutions dont les r gles d activit font l objet d une s lection artificie
39. orie fut combin e par le Su dois Knut Wicksell avec une th orie du cr dit fond e sur le r le des banques dans la gestion de la monnaie pour donner une analyse des fluctuations du produit global et des variations du niveau g n ral des prix 1 L COLE AUTRICHIENNE LA FIN DU xixe SI CLE Le marginalisme cf fiche 20 est apparu au d but des ann es 1870 de fa on simul tan e et ind pendante chez trois auteurs l Autrichien Carl Menger Anglais Stanley Jevons et le Fran ais L on Walras Trois courants en sont issus qui parta gent une m me th orie de la valeur fond e sur l utilit marginale mais qui se dis tinguent de fa on significative sur la repr sentation du march le r le de la monnaie et la conception du capital Carl Menger l gua au courant autrichien une th orie de la valeur davantage fond e sur le comportement psychologique des agents que sur une m canique des march s et une th orie de la monnaie dans laquelle celle ci merge de la recherche par les individus d un moyen de faciliter les changes Un autre auteur autrichien de la g n ration suivante Eugen von B hm Bawerk con ut une th orie du capital qui bien que fond e sur la th orie marginaliste de la valeur et d rivant ainsi la valeur du capital de celle des biens de consommation qu il contribue produire se distingue radicalement de celle d velopp e par son contemporain britannique Alfred Marshall Alors que
40. ressusciter et ce en marge de l orthodoxie conomique Pour ce faire ils tablissent leurs r sultats sur les avanc es op r es par ailleurs par la nouvelle micro conomie de la concurrence imparfaite cf fiche 24 qui prend en compte les nombreuses imperfections de march et les asym tries d information pouvant tre l origine au niveau macro conomique m me dans un monde o les individus sont parfaitement rationnels de situa tions d quilibre sous optimales avec ch mage involontaire et de la pr pond rance de la demande sur l offre dans la dynamique globale Dans cette qu te des fondements micro conomiques implicites de la macro conomie keyn sienne les nouveaux keyn siens avaient t pr c d s par les auteurs n okeyn siens de la th orie des quilibres prix fixes cf fiche 33 Mais ceux ci s taient expos s la critique des nouveaux classiques sur le caract re ad hoc de l hypoth se de rigidit des prix C est pourquoi le programme de recherche des nouveaux keyn siens dans les ann es 1980 et 1990 peut aussi de d finir comme la volont d endog n iser les rigidit s tant nominales que r elles qui sont l origine des r gimes non walrasiens en en montrant la rationalit dans un monde o la concurrence n est pas parfaite 1 KEYN SIANISME RATIONNEL ET RIGIDIT S NOMINALES L ABSENCE DE DICHOTOMIE ET L EFFICACIT DES POLITIQUES DE DEMANDE GLOBALE
41. s avoir enseign la London School of Economics il migre en 1951 aux tats Unis o il fera toute sa carri re de professeur notamment l universit de Chicago partir de 1964 Initiateur d s 1937 de la notion de co ts de transaction qui d signent tous les co ts de fonctionnement d un march li s la recherche des meilleures conditions de transaction par exemple le meilleur prix et l tablissement de contrats ad quats il s est aussi int ress l conomie politique du droit montrant qu une d finition pr cise des droits de propri t am liore l allocation des ressources th or mes de Coase Il est un des p res de l approche institution naliste moderne son ouvrage principal est La firme le march et le droit 1997 Cournot Augustin 1801 1877 n Gray conomiste fran ais Pionnier de l cono mie math matique Cournot fut un auteur prolifique en plus de Recherches sur les principes math matiques de la th orie des richesses 1838 largement ignor es de son temps il publia de nombreux ouvrages d conomie de math matiques et de philo sophie Professeur Lyon il fut ensuite recteur Grenoble et Dijon Ses principaux apports la science conomique concernent la courbe de demande la maximisation du profit en situation de monopole et le duo pole Davanzati Bernardo 1529 1606 n Flo rence conomiste et marchand banquier italien Auteur de
42. statisticien et conomiste allemand Professeur l universit de Berlin il contribua l approfondissement de la th orie des probabilit s et en conomie produisit surtout des critiques rigoureuses de questions pr cises le traitement de l optimum par Pareto et surtout le probl me de la transformation des valeurs en prix chez Marx Sur celui ci il tablit contre B hm Bawerk que les prix des marchandises peuvent sous certaines conditions tre d duits math matiquement de leurs valeurs en travail Cantillon Richard 1680 1734 n en Irlande conomiste irlandais Sa vie et sa mort par assassinat sont assez myst rieuses on sait seulement qu il tait marchand banquier et qu il sp cula surtout Paris en particulier contre Law Son Essai sur la nature du commerce en g n ral ne fut publi qu en 1755 et influen a Hume Turgot Steuart et Smith On y trouve pour la premi re fois une analyse d taill e du circuit mon taire en particulier de la fa on dont un accrois sement de l offre de monnaie affecte les d penses des diff rentes classes Chamberlin Edward H 1899 1967 n La Couner conomiste am ricain Dipl m de Harvard puis professeur dans cette uni versit il publia en 1933 La th orie de la concurrence monopolistique o il s effor ait d int grer la micro conomie certains aspects de la concurrence moderne diff renciation des produits r le de la publicit
43. taires ou encore qui d crit dans Les Lois les cit s possibles comme devant reposer sur une stricte interdiction de l expansion des richesses tat stationnaire et un strict souci d galit dans sa r partition communisme platonicien e exemple d Aristote puis de Saint Thomas d Aquin qui au nom de r flexions philosophiques sur la nature de la monnaie et de principes moraux condamnent la pratique du taux de l int r t et ce qu Aristote nomme la mauvaise chr matis tique c est dire l accumulation de richesses pour elles m mes ne se donnant pas pour objet la seule obtention de choses n cessaires la vie Implique une double rupture pour que l conomique s mancipe Cette architecture de la pens e occidentale domination de la r flexion politique par la morale et condamnation des pratiques conomiques se retrouve donc au Moyen ge apr s que via les savants musulmans Avicenne et Averro s notam ment cf fiche 4 les intellectuels de l glise aient r cup r l h ritage aristot licien et tent de le concilier avec les critures et les crits patristiques d une part le droit romain de l autre qui constituent les deux autres sources d inspiration de la scolas tique qui atteint son apog e avec Saint Thomas d Aquin au x1IF si cle Il faudra logiquement puisque l conomique est alors doublement ench ss par les exigences politiques et morales
44. 6 Le mercantilisme ___ Point clef Mercantilisme est un terme anachronique forg par les conomistes lib raux de la fin du xviie si cle pour mieux identifier le syst me de pens e et les doctrines conomiques auxquels ils entendent s opposer l exemple d Adam Smith qui pr sente sa Richesse des nations comme s opposant au syst me mercantile Car s il n est pas un courant constitu le mercantilisme est bien un syst me de pens e qui merge aux xvi et xvii si cles comme un symbole de la nouvelle attitude qui se r pand vis vis des pratiques conomiques et de leur place dans l ordre social l ordre social est un ordre politique Le lien politique est un lien de suj tion absolu des individus leur Prince Le Prince donc toute autorit pour r gner sur la soci t et r guler sa guise dans son int r t et donc dans celui de la Nation identifi e alors l tat et au Prince qui la gouverne les pratiques sociales cf fiche 5 Dans cet objectif le Prince a int r t d velopper les pratiques co nomiques encourager et faciliter l enrichissement des marchands et donc de la Nation 1 LES HOMMES Les mercantilistes ne sont pas des penseurs et ils ne forment pas une cole constitu e portant un regard commun sur les r alit s conomiques Ce sont bien plut t des hommes de l art marchands et financiers le plus souvent fonction naires parfois qui
45. Besan on penseur socialiste et conomiste fran ais Il critique le capitalisme pour la spoliation qu il fait subir aux travailleurs en effet le capitaliste s approprie le surplus r sultant de la mise en commun des forces Dictionnaire de 100 conomistes individuelles des travailleurs C est pour quoi Proudhon conclut dans son pamphlet Qu est ce que la propri t 1840 que la propri t c est le vol c est le droit de jouir et de disposer son gr du bien d autrui du fruit de l industrie et du travail d autrui Refusant la lutte de classes ce pourquoi il sera critiqu par Marx Proudhon plaide en faveur de la mise en place pacifique d un nouvel ordre social fond sur le mutualisme le cr dit gratuit et le f d ralisme Son uvre exercera une grande influence sur les milieux ouvrier et intellectuel et tout particuli re ment sur le mouvement anarchiste Quesnay Fran ois 1694 1774 n M r co nomiste fran ais Autodidacte Quesnay apprit la m decine et devint la cour de Versailles le m decin de madame de Pompa dour Mais ce sont ses travaux tardifs sur l conomie qui le firent conna tre Influenc par Vauban Boisguilbert Montesquieu et Cantillon il r digea en 1756 1757 les articles vidence Fermiers et Grains dans l Encyclop die de Diderot et d Alembert Il publia en 1758 le Tableau conomique dans lequel la production et la c
46. CAUSES DE LA RICHESSE DES NATIONS a Les vertus de la division du travail Une fois r gl e la question de la nature de la richesse cf fiche 10 il faut aussi se poser la question des causes de la richesse Pour l essentiel les th ses classiques sont sur ce point fix es chez Smith et reprises par ceux qui le suivront commencer par Ricardo Nous pouvons suivre la d mar che qu il emprunte dans le Livre I de la Richesse des nations sous la forme d une d duction logique tir e d un jeu de questions r ponses e Qu est ce qui fait donc qu une nation et un individu est plus ou moins riche c est dire poss de plus ou moins de choses n cessaires la vie R ponse Sa capacit produire ces choses ou les acqu rir dans l change en change d autres productions La conception que v hicule Smith de la richesse d apparence triviale est donc finalement doublement en rupture par rapport aux conceptions ant rieures Une premi re rupture cf fiche 10 concerne la nature de la richesse contre les mercan tilistes pour qui la richesse est mon taire Smith affirme qu elle est r elle La seconde rupture signal e pr sent concerne les sources de cette richesse contre les physiocrates cette fois pour qui la richesse est fonci re cf fiche 8 Smith insiste sur le fait que cette richesse est produite e D o vient alors cette capacit produire R ponse De
47. Dans un premier temps il s agit de s int resser aux rigidit s nominales pour mon trer l impact qu elles peuvent avoir sur le plan macro conomique l existence d une rigidit dans la fixation des salaires nominaux et ou des prix conduit ce que des chocs nominaux chocs de politique conomique variations de la demande globale puissent avoir des effets macro conomiques r els rupture de la dichotomie a La rigidit du salaire nominal L existence de contrats salariaux de long terme introduisant des rigidit s dans ce qui serait un ajustement marchand du march du travail et fondant l efficacit de politiques de demande globale y compris dans un univers o les agents d ploient des anticipations rationnelles a t act e notamment par Stanley Fisher conomiste am ricano isra lien n en Zambie en 1943 dans son article Long 135 Fiche 34 La nouvelle macro conomie keyn sienne b a Term Contract Rational Expectations and the Optimal Money Supply Rule publi en 1977 et par John Taylor n en 1946 dans Aggregate Dynamics and Staggered Contracts 1980 Edmund Phelps n en 1933 prix Nobel 2006 va lui fonder th oriquement lexis tence de ces contrats salariaux de long terme en soulignant qu il est rationnel pour les agents de s entendre de la sorte 1 en raison des co ts de la n gociation 2 en raison de l int r t que peuvent avoir les firmes ne p
48. Fiche 9 L cole classique pr sentation d ensemble Illustrations e conomie classique vs conomie vulgaire selon Marx Je fais remarquer une fois pour toutes que j entends par conomie politique classique toute co nomie qui partir de William Petty cherche p n trer l ensemble r el et intime des rapports de production dans la soci t bourgeoise par opposition l conomie vulgaire qui se contente des apparences rumine sans cesse pour son propre besoin et pour la vulgarisation des plus grossiers ph nom nes les mat riaux d j labor s par ses pr d cesseurs et se borne riger p dantesque ment en syst me et proclamer comme v rit s ternelles les illusions dont le bourgeois aime peupler son monde lui le meilleur des mondes possibles Karl Marx Le capital extraits de la postface la seconde dition allemande 1867 e Th orie g n rale vs th orie classique selon Keynes En intitulant ce livre la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie nous tenons souligner le mot g n rale Nous avons choisi ce titre pour faire ressortir l opposition existant entre la nature de nos arguments et de nos conclusions et celle de la th orie classique qui a t la base de notre formation et qui tant sur le plan pratique que sur le terrain doctrinal gouverne dans la pr sente g n ration la pens e conomique des milieux dirigeants et universitaires comme ell
49. Marshall suppose que les variations de prix ou de quantit subies par un march particulier du fait qu elles sont tudi es la marge analyse marginaliste ont un effet n gligeable sur les autres march s r ciproquement on peut tudier ce march en faisant abstraction des variations marginales enregistr es sur les autres march s L attention peut ainsi se concentrer 88 Fiche 22 Alfred Marshall et les Principes d conomie c sur le fonctionnement du march consid r toutes choses gales par ailleurs ce qui simplifie consid rablement l analyse tout en permettant de prendre en compte les particularit s de ce march Dans la repr sentation g om trique de quilibre de march une cons quence en est la distinction entre un d placement sur une courbe en r ponse une variation du prix de march et un d placement de la courbe en r ponse une variation dans les autres d terminants ext rieurs au march Cette m thode d quilibre partiel d daign e depuis par la micro conomie n owalrasienne cf fiche 23 a t red couverte depuis les ann es 1980 par les partisans de la nouvelle micro conomie cf fiche 24 Le raisonnement en statique comparative est un autre outil popularis par Mars hall Il s agit de comparer les situations d un m me march pour diverses valeurs des param tres telles qu elles d coulent de l tat de l environnement de ce march y compris
50. a des causes g n rales soit morales soit physiques qui agissent dans chaque monarchie l l vent la maintiennent ou la pr cipitent tous les accidents sont sou mis ces causes Consid rations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur d cadence 1734 Autrement dit on peut expliquer le monde et l ordre social de mani re rationnelle L ann e 1748 confirme ce tournant avec la parution et le grand succ s de l Esprit des lois dans lequel Montesquieu analyse tous les r gimes politiques et tablit les rapports n cessaires qui unissent les lois d un pays ses m urs son climat et son conomie Par l appara t bien la contingence du r gime monarchique 27 Fiche 7 Philosophie des Lumi res et lib ralismes c a L ann e suivante Diderot publie sa Lettre sur les aveugles et Buffon le premier volume de son Histoire naturelle en 1751 paraissent le premier volume de L Ency clop die de Diderot et de D Alembert et Le Si cle de Louis XIV de Voltaire Entre 1750 et 1775 les id es essentielles des Lumi res se cristallisent et se diffusent La figure centrale est celle de Voltaire 1694 1778 admirateur des institutions et des libert s anglaises dans ses Lettres philosophiques ou Lettres anglaises 1734 il attaque durement par contrecoup le r gime de Louis XV En 1760 apr s une vie agit e et notamment trois ann es pass es aupr s du roi de Prusse Fr d ric II Vol taire
51. acquis une compr hen sion profonde de la coordination impersonnelle de ces d cisions par les march s des marchandises Cependant seul un mod le math matique pouvait prendre totalement en compte l interd pen dance des variables concern es En construisant un tel mod le Walras fonda la th orie de l quili bre conomique g n ral Walras et ses successeurs avaient conscience que sa th orie serait vide en l absence d un argument soutenant l existence de son concept central Mais pendant plus d un demi si cle cet argument n allait pas au del du comptage des quations et des inconnues et de l galisation de leur nombre G rard Debreu Existence of General Equilibrium in J Eatwell M Milgate P Newman eds The New Palgrave a Dictionary of Economics Londres McMillan 1987 vol 2 pp 216 219 e La stabilit de l quilibre g n ral Si on con oit une conomie concurrentielle comme un syst me dynamique m par les actions int ress es d agents individuels ce syst me a t il comme points de repos stables des quilibres con currentiels Si oui de tels quilibres sont ils atteints suffisamment vite pour que le syst me puisse tre tudi sans porter attention son comportement en d s quilibre Les r ponses ces questions cruciales restent peu claires Franklin M Fisher Adjustment Processes and Stability ibid vol 1 pp 26 29 e L int gration de la monnaie dans l quilibre g n r
52. ap J C fin du Moyen Age et d but de l poque moderne le d bat qui nous occupe est domin par la r flexion morale 12 Fiche 3 De l conomique l conomie politique puis la science conomique b D s Socrate on affirme que l ordre politique l ordre des cit s ne sera assur que si la Cit est m me d atteindre et de maintenir un certain nombre d exigences morales courage temp rance v rit justice Ces principes moraux r put s immuables et ternels fondent la naturalit de l ordre politique Dans ce cadre les pratiques conomiques sont jug es pernicieuses et d l t res pour l ordre politique pr cis ment car elles sont jug es immorales conomique est analys comme domaine des passions acquisitives domaine par excellence d exercice des go smes individuels et des comportements amoraux Au nom de ce double ench ssement de l conomique l conomique doit se soumettre aux exigences objectives de l ordonnancement politique des cit s lequel ne peut tre atteint que s il respecte les principes moraux naturels les pratiques conomiques sont r put es devoir tre limit es et contingent es e l exemple de Platon cf fiche 4 qui d crit dans La R publique la Cit id ale comme reposant sur une stricte division des t ches qui isolera les citoyens devant la guider de tout contact avec les pratiques marchandes et mon
53. assurer la sauvegarde des m urs et afin que leurs propres qualit s morales ne soient pas mises en danger elles sont cart es de toute activit conomique Dans ce syst me la famille et la propri t priv e sources de passions acquisitives sont abolies Seuls ceux artisans 15 Fiche 4 La pens e antique et m di vale c a et commer ants qui se situent au bas de la hi rarchie et doivent assurer le fonction nement mat riel de la Cit conservent la jouissance de la propri t priv e Lorsqu il s interroge dans Les Lois sur les cit s possibles qui seraient m me de se rapprocher de cet id al Platon y confirme que prosp rit et richesse ne doivent pas tre une fin en soi et que les seules qu tes de ces cit s doivent tre la justice et l harmonie sociale fond es sur le respect des vertus morales cardinales sagesse courage justice temp rance Aristote et la condamnation morale de l enrichissement Aristote 384 322 avant notre re l ve de Platon et fondateur Ath nes du Lyc e sera consid r au Moyen ge comme le philosophe Il aborde les questions conomiques principalement dans La politique et dans L thique Nicomaque Aristote y fait la distinction entre deux types de richesses la v ritable richesse qui concerne les biens indispensables la vie et la fausse richesse qui concerne les biens superflus L art de conomique qu il associe comme
54. au del c leste et lui substituer une matrice positive qui r f re le pr sent un futur terrestre celui de l ordre social construire Charles Fourier 1772 1837 et le phalanst re Charles Fourier veut lui r former un monde qui lui d pla t Il ne croit pas aux seules vertus du progr s et pense que le progr s de l industrie n est qu un leurre Le r gime social capitaliste est ses yeux vicieux alors que l homme est fonci rement bon II faut alors imaginer une nouvelle soci t ce sera le phalanst re o l homme pourra exercer librement ses douze passions et retrouver ainsi l harmonie naturelle au travers de la constitution de phalanges 1 620 hommes et femmes combinant 81 caract res psychologiques permettant une division du travail selon les passions coop ratives de production et de consommation o tous auront droit un travail vu comme un besoin et une source de satisfaction et o chacun pourra librement changer d activit au cours de la journ e de mani re satisfaire sa passion pour la diversit 64 Fiche 16 L h t rodoxie socialiste pr sentation d ensemble c d Robert Owen 1771 1858 et la nouvelle harmonie Propri taire d une entreprise textile New Lanark cosse Robert Owen est l origine de la premi re forme de socialisme apparue en Grande Bretagne En s effor ant de transformer son entrepri
55. aux tats Unis o il mit au point le tableau input output Soucieux de v rifier les ana lyses conomiques par l observation il appliqua ensuite cette m thodologie aux mod les de croissance Il d montra aussi le paradoxe selon lequel l conomie am ricaine exporterait surtout des biens fort contenu en travail Lucas Robert E n en 1937 Yakima co nomiste am ricain prix Nobel 1995 Docteur de l universit de Chicago il y a fait depuis l essentiel de sa carri re de professeur Apr s 165 avoir d but ses recherches par l tude conom trique de la substitution entre le capital et le travail il fut l initiateur de l introduction des anticipations ration nelles dans la macro conomie cela lui permit dans un article de 1972 sur les anti cipations et la neutralit de la monnaie de radicaliser la critique adress e par Milton Friedman la th orie keyn sienne en mon trant qu une politique mon taire expansion niste n a jamais d effet sur le produit r el et l emploi Il devint alors le chef de file de la nouvelle conomie classique et d ve loppa l analyse des cycles r els Studies in Business cycle Theory 1981 Luxemburg Rosa 1870 1919 n e Zamosc militante socialiste et conomiste allemande d origine polonaise Au sein du marxisme Rosa Luxemburg produisit une uvre th o rique importante Dans L accumulation du capital 1913 elle soutint
56. avantage initial et des rendements constants rendraient le prix ind pendant de la demande puisqu il serait identique quelle que soit celle ci Mais d autre part cette loi ne peut tre tablie l aide d un raisonne ment en quilibre partiel une augmentation de la quantit utilis e d un facteur dans la production d un bien qui entra ne une baisse de son rendement a n ces sairement des effets dans la production des autres biens puisque en vertu du prin cipe de raret la quantit totale du facteur est donn e Outre qu elle branlait ce qui depuis plus de trente ans tait devenu l orthodoxie marginaliste cette critique ouvrait la voie trois issues possibles chacune impli quant le renoncement un pilier de la th orie de Marshall soit l hypoth se de concurrence parfaite pour explorer la d termination des prix et des quantit s en concurrence imparfaite cf fiche 24 soit la m thode d quilibre partiel pour red couvrir celle d quilibre g n ral de Walras cf fiche 23 soit la loi des rende ments d croissants pour en revenir la vision ricardienne de prix d termin s par les seules conditions de production c est la voie que choisit Sraffa lui m me en 1960 cf fiche 15 Citations e La loi de l offre et de la demande La valeur normale de toute chose se trouve comme la cl de vo te d un arc en quilibre par rap port aux forces oppos es agissant sur ses deux c t s
57. baisse la demande d un bien est d croissante en fonction de son prix Ensuite il maximise l utilit de sa consommation totale lorsque les prix relatifs des diff rents biens sont proportionnels leurs utilit s marginales respectives Puisque celles ci d pendent des quantit s disponibles les prix des biens sont des indicateurs de leur raret Enfin si ces quantit s sont donn es les prix des biens sont ind pendants de leur co t de production la th orie classique de la valeur est ainsi d mentie Les justes prix naturels sont les prix de march Les seuls prix sont donc ceux qui vont r v ler sur le march les utilit s marginales per ues par les contractants la valeur est subjective et le prix de march en est la seule expression objective la valeur ne d pendant pas des conditions objectives de la production d un bien seul le march r v le un prix Le prix naturel celui 80 Fiche 20 Le marginalisme micro conomie et lib ralisme c a b devant s imposer est donc le prix d quilibre du march Il se d gage sponta n ment pour peu qu on laisse fonctionner le march librement Les revenus sont les prix des services producteurs la fonction de production La d termination des revenus suit un principe identique Ils sont les prix de marchan dises qui ont comme seule particularit d tre facteurs de production services producteurs Il n y a pas comme
58. carta de la science conomique mais l ana lyse que Schumpeter propose d passe largement le cadre troit de la th orie margi naliste et n oclassique cf fiche 20 S il a partag certaines conclusions avec Karl Marx cf fiche 19 sur l analyse du capitalisme comme processus de transformation histo rique et sur l av nement probable du socialisme son analyse est rest e tr s loign e du marxisme et il ne s est jamais revendiqu du socialisme On en fait aussi l inspi rateur des th ories institutionnalistes et volutionnistes cf fiches 35 et 36 Finale ment il est logiquement le plus souvent r pertori dans le cercle des conomistes demeur s h t rodoxes b La modernit r affirm e de la pens e de Schumpeter La modernit de Schumpeter r side dans l analyse du caract re dynamique du capitalisme et dans l accent port sur les interactions cruciales entre le fonctionne ment des m canismes purement conomiques et les institutions qui l encadrent que ce soit l institution mon taire l entreprise les rapports de pouvoir entre les classes sociales ou le syst me politique La r apparition des crises et des cycles conomiques partir des ann es 1970 l av nement d une conomie de la connaissance fond e sur une nouvelle r volution technologique et la red couverte th orique du carac t re endog ne de la croissance conomique l arriv e aux limites des politiques keyn siennes
59. ce qui leur faisant s entre donner naissance et s entre soutenir continuellement par une vicissitude perp tuelle il s en formera une masse g n rale d opulence o chacun puisera proportion de son travail ou de son domaine et ce qui allant toujours en aug mentant jusqu ce que la terre d o partent toutes ces sources ne puisse plus fournir Pierre le Pesant seigneur de Boisguilbert Dissertation sur la nature des richesses de l argent et des tributs o l on d couvre la fausse id e qui r gne dans le monde l gard de ces trois articles 1707 e Au Tableau conomique des physiocrates Reproduction totale Cinq milliards REVENU pour les AVANCES propri taires AVANCES annuelles de la des terres de la classe productive le souverain classe st rile et les d cimateurs 2 milliards _ 2 milliards _ 1 milliards pra P Sommes qui servent payer J milliard __ 775 n __ 2 gt 1 milliard le revenu et les int r ts 1 milliard 77 DR des avances primitives LI milliard 7 77 gt 1 milliard D pense des avances annuelles 2 milliards TOTAL 2 milliards TOTAR PE E E 5 miiliards dont la moiti est retenue par cette classe pour les avances de l ann e suivante e Et ses limites En repr sentant les richesses des nations comme ne consistant pas dans ces richesses non consomma bles d or et d argent mais dans les biens consommables reproduits annuellement par le travail
60. change et les quantit s disponibles des biens Dans un ouvrage publi en 1883 Menger lan a le Methodenstreit guerre des m thodes avec la jeune cole historique allemande cf fiche 36 Dans cet ouvrage Menger d veloppe sa conception des institutions En prenant l exemple de la monnaie dont l existence comme institution commune tous les membres d une soci t a pour origine la recherche par certains individus d un moyen de faciliter les changes entre eux Menger distingue deux types de ph nom nes sociaux cer tains r sultent d une volont commune orient e vers leur tablissement accord l gislation positive etc tandis que d autres sont le r sultat non voulu d efforts humains en vue d atteindre des objectifs essentiellement individuels Investigations dans la m thode des sciences sociales 1883 p 133 Il y a ainsi deux types d institu tions certaines ont une origine pragmatique en ce qu elles sont mises en place de fa on d lib r e par des actions collectives visant am liorer le bien commun d autres ont une origine organique en ce qu elles r sultent de fa on non inten tionnelle d actions visant le seul int r t individuel Dans le sch ma g n ral de l his toire des soci t s les institutions mergent de fa on organique non intentionnelle avant d tre consolid es ou modifi es par la l gislation pragmatique On retrouve chez Hayek ce
61. chez les auteurs classiques r f rence l existence de classes sociales la seule r alit est celle des individus qui vendent des facteurs de production De la m me mani re il n y a pas d autre r alit conomique que l change L activit de production n est pas une activit conomique elle est une pure activit techni que qui consiste combiner des facteurs production chang s sur des march s pour produire des biens qui leur tour seront chang s et valoris s sur des march s ce qui se passe dans la bo te noire ne rel ve pas de l activit conomique et aucune grandeur conomique n y est d termin e En cartant de la sorte toute r f rence la production comme activit conomique on carte toutes les r f rences qui vont avec les classes sociales la valeur travail la d termination conjointe des revenus L MERGENCE D UN NOUVEAU PARADIGME LA SCIENCE N OCLASSIQUE L analyse de l quilibre de march Le succ s du marginalisme vint de ce qu il proposait une th orie de la valeur plus g n rale que celle fond e sur le co t de production puisqu elle expliquait aussi la valeur des biens non reproductibles Ce courant pouvait ainsi s opposer la th orie de la valeur travail dont Marx tirait au m me moment des conclusions critiques de l conomie politique et du capitalisme cf fiches 17 19 Sous la forme que lui donnaient Jevons et Menger il
62. classiques Dans son Trait d conomie politique 1848 il amorce d j un d but de critique vis vis de la th orie classique d veloppant ses id es sur les droits sociaux et les libert s des travailleurs LA SCIENCE CLASSIQUE EN CONOMIE Une d finition controvers e Les conomistes divergent sur les fronti res de l cole classique Pour de nombreux conomistes le vocable classique d signe une poque de l histoire de leur disci pline plus ou moins troitement associ e la R volution industrielle et l affirmation des bases doctrinales du lib ralisme Selon une tradition bien tablie l ge de l co nomie classique est born symboliquement par la publication de la Richesse des nations de Smith en 1776 et par celle des Principes d conomie politique de Stuart Mill en 1848 Schumpeter dans son Histoire de l analyse conomique adopte une chronologie un peu diff rente en qualifiant d ge classique la p riode qui s tend des ann es 1790 aux ann es 1870 ce qui exclut Smith mais inclut Marx Deux auteurs au moins se sont attach s donner un contenu analytique plus pr cis la notion d conomie classique pour Marx comme pour Keynes celle ci se d finit partir de l adh sion certaines conceptions th oriques et non partir d un d cou page chronologique Mais ils ne s accordent pas sur le crit re constituant la pierre de touche de l conomie classique Pour Karl M
63. comme correspondant au cas particulier o les prix ne s ajustent pas La proposition selon laquelle une parfaite flexibilit des prix autoriserait l mergence d un quilibre g n ral optimal n est donc pas remise en cause En particulier le caract re mon taire des changes n est pour rien dans l inefficacit des quilibres prix fixes qui s explique seulement par cette fixit En outre cette th orie des quilibres prix fixes s enferme dans un dilemme e Soit elle se pr sente comme une g n ralisation de la th orie de l quilibre g n ral concurrentiel en d crivant galement les quilibres non walrasiens Mais alors les agents qu elle d crit sont preneurs des prix et des sch mas de rationne ment d un commissaire priseur Mais rien n explique alors pourquoi celui ci s interdit d ajuster les prix en fonction des demandes exc dentaires qu ils continuent d observer sur les march s l hypoth se est ad hoc La th orie s exposait alors aux critiques de la nouvelle cole classique qui au m me moment dans la foul e de la contre r volution mon tariste achevait la r surgence d une macro conomie r elle prix flexibles cf fiche 32 e Soit l absence d ajustement concurrentiel des prix est interpr t e comme l indice du pouvoir de march de certains la th orie devient une th orie de la concur rence imparfaite dans laquelle il devient possible d endog n iser
64. conduit la mise en vidence de ph nom nes de rationnement du cr dit qui ont renouvel l tude 136 Fiche 34 La nouvelle macro conomie keyn sienne b des canaux de transmission de la politique mon taire et le r le de la finance dans la dynamique de croissance Joseph Stiglitz conomiste am ricain n en 1943 prix Nobel 2001 dans son article Credit Rationing in Markets with Imperfect Com petition co crit en 1981 avec Andrew Weiss explique ainsi pourquoi l existence sur le march du cr dit d asym trie d information entre le pr teur et l emprunteur au d triment du premier conduit en g n rant des ph nom nes d anti s lection ce que le taux d int r t r el ne s ajuste pas de fa on quilibrer offre et demande de pr ts Au fur et mesure que les taux d int r t augmentent en effet la probabilit est grande que parmi les emprunteurs les profils les plus risqu s ceux qui h sitent d autant moins s endetter des taux lev s qu ils savent leur probabilit de rem boursement faible se substituent progressivement aux profils les moins risqu s Il est donc rationnel pour les banques d arbitrer entre les profits attendus d une hausse des taux et le risque de d faut que cette m me hausse engendre En pr sence d une demande exc dentaire de cr dit les ajustements du taux d int r t pourront ne pas solder le march si l ajustement n cessaire para
65. conomie en 1993 et au Japonais Masanao Aoki n en 1931 Outre le nom de bapt me nouvelle conomie institutionnelle Oliver Williamson a popularis deux notions dont l impact a d bord la litt rature acad mique d abord 144 Fiche 36 Les courants institutionnalistes anciens et modernes propos des firmes et ensuite propos d autres organisations celles de co ts de transaction et de gouvernance Ces deux notions sont d ailleurs li es Les co ts de transaction dont l importance pour l tude de la firme est reprise d un article de l Am ricain Ronald Coase en 1937 d signent tous les co ts de fonctionnement d un march li s la recherche des meilleures conditions de transaction par exemple le meilleur prix et l tablissement de contrats ad quats Ces co ts limin s dans la th orie micro conomique standard par l hypoth se de concurrence pure et par faite sont explicitement r introduits par Williamson dans une optique reprise de cette micro conomie la recherche de la plus grande efficacit possible de l action de l agent La firme moderne avec son organisation hi rarchis e distincte du march impersonnel s explique par la poursuite de cet objectif d economizing qu on peut traduire par principe d conomicit Mais elle n est pas la seule institution de ce genre dans un environnement institutionnel donn caract ris par des r gles d
66. consid rent que seule l agriculture est m me de fournir un produit net c est dire d accro tre le montant de richesses par rapport aux richesses avanc es Au contraire l industrie les arts et manufactures sont r put s tre st riles ne faisant que transformer les richesses transformer les valeurs d usage mais ne cr ant pas de surplus L ordre naturel du tableau conomique Le Prince doit se soumettre la logique du tableau conomique L ambition de Quesnay dans son tableau est de d crire la circulation des richesses entre les diff rentes classes de la soci t et donc de r v ler l ordre conomique naturel On y a souvent vu l origine des comptabilit s nationales C est davantage un petit mod le macro conomique avant l heure Le mod le de Quesnay est construit partir de trois classes d finies par leur rapport au produit net la classe productive la classe des propri taires et la classe st rile La richesse c est dire le produit net est donc d gag e par le seul travail agricole la condition que les avances fonci res investissements soient r alis es il faut donc qu en amont la classe des propri taires et le souverain acceptent de r aliser ces avances mise en tat des terres ass chement des marais construction et entretien des moyens de communication achat du mat riel et des mati res premi res
67. consti tue un revenu trois diff rentes classes du peuple ceux qui vivent de rentes ceux qui vivent de salaires et ceux qui vivent de profits Ces trois grandes classes sont les classes primitives et constituantes de toute soci t civilis e du revenu desquelles toute autre classe tire en dernier r sultat le sien Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 e La main invisible du march En dirigeant cette industrie de mani re que son produit ait le plus de valeur possible chaque individu ne pense qu son propre gain en cela comme dans beaucoup d autres cas il est con duit par une main invisible remplir une fin qui n entre nullement dans ses intentions et ce n est pas toujours ce qu il y a de plus mal pour la soci t que cette fin n entre pour rien dans ses inten tions Tout en ne cherchant que son int r t personnel il travaille souvent d une mani re bien plus efficace pour l int r t de la soci t que s il avait r ellement pour but d y travailler Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 54 David Ricardo et les Principes de l conomie ____ Point clef Ricardo est l origine de deux grandes questions qui traversent la th orie conomique jusqu nos jours d une part la question du lien entre les conditions de production des marchandises la r partition des revenus le syst me des prix et l
68. d en sortir Il publia ainsi en 1936 la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie Le keyn sianisme cf fiche 28 se constitua un peu en dehors de lui et il se consacra nouveau pendant la Seconde Guerre mondiale aux probl mes mon taires internationaux Il labora un plan visant l instauration d un syst me mon taire 115 Fiche 29 John Maynard Keynes et la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie a b international conjuguant la stabilit des changes et l approvisionnement en liquidit s Ille d fendit au nom du gouvernement britannique la conf rence de Bretton Woods en 1944 contre le plan White pr sent par les tats Unis S il n eut pas gain de cause il fut cependant l un des architectes de la cr ation du FMI et de la BIRD LA TH ORIE G N RALE DE L EMPLOI DE L INT R T ET DE LA MONNAIE Une th orie g n rale de l emploi la remise en cause de la loi de Say La vision n oclassique h rit e de la r volution marginaliste et reprise l poque o crit Keynes par son condisciple Arthur Cecil Pigou pense que la d termination de l emploi r sulte de la confrontation sur un march du travail d une offre et d une demande de travail quilibr es par les variations du salaire Dans une telle repr sentation il ne peut exister du ch mage que si une des conditions de la concur rence pure et parfaite est viol e et il ne
69. dans la th orie les structures les asym tries les irr versibilit s les effets de dimension et de pouvoir Il a eu une grande influence sur plusieurs g n rations d conomistes fran ais Petty William 1623 1687 n Romsey co nomiste anglais Professeur d anatomie Oxford il servit sous Cromwell en Irlande dont il fit un relev des richesses fonci res puis devint parlementaire et conseiller de deux rois Inventeur de l Arithm tique politique publi e apr s sa mort en 1690 il valua la richesse de l Angleterre en inau gurant un raisonnement en termes de flux de d penses Il est aussi l origine de plusieurs concepts modernes tels que le plein emploi les d penses publiques la vitesse de circulation de la monnaie Pigou Arthur 1877 1959 n Ryde cono miste anglais Professeur l universit de Cambridge de 1908 1943 il d veloppa l influence d Alfred Marshall dans The Economics of Welfare 1920 et Theory of Unemployment que critiqua Keynes Il est l origine de l effet Pigou ou effet d encaisse r elle selon lequel la richesse est le d terminant principal du montant de l pargne Les agents cherchant maintenir constante la valeur de leur patrimoine en termes r els plus l inflation est forte et plus leur effort d pargne est important pour compenser la baisse de la valeur r elle de leur richesse Proudhon Pierre Joseph 1809 1865 n
70. de la soci t et en montrant la plus parfaite libert comme l unique moyen de rendre cette reproduc tion annuelle la plus grande possible sa doctrine para t tre tous gards aussi juste qu elle est grande et g n reuse N anmoins l erreur capitale de ce syst me para t consister en ce qu il repr sente la classe des artisans manufacturiers et marchands comme totalement st rile et non produc tive Adam Smith Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 34 9 L cole classique 4 T LA Q LL ___ Point clef La pens e classique en conomie peut se caract riser de mani re anachronique comme arti culant une micro conomie classique th orie des prix valeur travail prix de production gravi tation th orie de la r partition relation inverse entre salaires et profits et une macro conomie classique loi de Say et neutralit de la monnaie fondant une vision du capitalisme un ordre conomique naturel qui articule une activit de production et une activit d change o l individu appartient par cons quent de deux mani res la soci t comme marchand et comme titulaire de revenu et une doctrine lib ralisme et libre changisme 1 LES HOMMES ET LEUR CONTEXTE a Le contexte conomique la R volution industrielle Le contexte conomique de la science classique est celui de la premi re r volution industrielle que connu
71. de faire merger les prix naturels b Permet que chacun se sp cialise dans l activit dans laquelle il fait montre d un avantage productif c Est une menace pour l harmonie sociale F12 CROISSANCE ET R PARTITION CHEZ LES CLASSIQUES 1 Pour les classiques le capitalisme a Est une soci t de classes aux int r ts contradictoires b Est une soci t de classes qui travaillent de concert l enrichissement de la nation c Est une soci t o les individus sont libres de toute appartenance de classes et se d finissent exclusivement comme marchands 2 Pour Ricardo a Le profit est la r mun ration du travail du capitaliste b Il y a une relation inverse entre salaires et profits amp La rente provient de la fixation du salaire au minimum de subsistance 3 Pour Ricardo la baisse des profits a Est un facteur de crise et menace la p rennit du syst me conomique b Conduit un tat stationnaire c Est la manifestation d une contraction des d bouch s des entreprises F13 ADAM SMITH 1 Pour Adam Smith dans La th orie des sentiments moraux la sympathie a D crit le fait pour chacun d aimer son prochain b Permet chacun de s affranchir de son go sme en ayant la capacit de se placer dans la position de l autre c Est une qualit morale essentielle l harmonie sociale 2 Pour r diger La richesse des nations Smith a t influenc a Par les
72. de l conomie politique et qu ils s efforcent de fonder rationnellement un point de vue qui demeure irr ductiblement subjectif Au total la question de la scientificit de l conomie ne se pose pas Ce qui caract rise toutes les sciences c est le travail des praticiens le d veloppement d outils intellectuels qui permettent d am liorer la compr hension que l on a du r el de d passer les simples perceptions des sens En ce sens l conomie n a rien envier ni de le ons donner d ailleurs aux autres disciplines scientifiques elle est bien le lieu d un progr s organis des connaissances Carl Sagan m me si ces connaissances demeurent approximatives historiquement dat es et g ographiquement situ es Citations e La science conomique L conomie est la science qui tudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares usages alternatifs Lionel Robbins La nature et la signification de la science conomique 1932 Quant aux conomistes qui sans savoir en quoi consistent les math matiques ont d cid qu elles ne sauraient servir l claircissement des principes conomiques ils peuvent s en aller r p tant que la libert humaine ne se laisse pas mettre en quations ou que les math matiques font abstraction des frottements qui sont tout dans les sciences humaines et autres gentillesses de m me force L on Walras l ments d co
73. de la th orie la variable prix cesse d occuper sa position dominante Car dans la r alit c est bien la concurrence inh rente l apparition d un produit d une techni que etc qui compte C est dire la concurrence qui s attaque non seulement aux marges b n fi ciaires mais bien l existence m me des firmes existantes Joseph Schumpeter Capitalisme socialisme et d mocratie 1942 e Le cycle des affaires Ce processus de mutation industrielle imprime l lan fondamental qui donne leur ton g n ral aux affaires pendant que ces nouveaut s sont mises en train la d pense est facile et la prosp rit est pr dominante nonobstant bien entendu les phases n gatives des cycles plus courts super pos s la tendance fondamentale en hausse mais en m me temps que ces r alisations s ach vent et que leurs fruits se mettent affluer l on assiste l limination des l ments p rim s de la struc ture conomique et la d pression est pr dominante Ainsi se succ dent des p riodes prolong es de gonflement et de d gonflement des prix des taux d int r t de l emploi et ainsi de suite ces ph nom nes constituant autant de pi ces du m canisme de rajeunissement r current de l appareil de production Or ces r volutions se traduisent chaque fois par une avalanche de biens de consom mation qui approfondit et largit d finitivement le courant du revenu r el m me si initialement elle provoque des
74. de pens e les auteurs fondateurs et leurs h ritiers modernes Un courant de pens e se rattache une uvre fondatrice et ou caract ristique d un auteur lui m me embl matique Nous avons donc pour chaque courant consacr au moins une fiche un couple unissant un auteur et son uvre majeure Ce choix dresse la liste restreinte des grands conomistes du pass qui ont selon nous marqu l volution de la discipline en donnant une identit et parfois leur nom aux diverses approches l Anglais David Ricardo cole classique l Allemand Karl Marx marxisme le Fran ais L on Walras et l Anglais Alfred Marshall marginalisme l Autrichien Joseph Schumpeter cole autrichienne l Anglais John Maynard Keynes keyn sianisme On doit y ajouter le fondateur reconnu de la discipline elle m me cossais Adam Smith rang dans l cole classique Il serait vain de vouloir associer une poque et la domination d un courant de pens e car la diversit des approches caract rise la science conomique depuis son origine Il y a deux poques pour lesquelles une telle association peut d autant moins tre ten t e D une part avant m me la constitution du premier courant de pens e l cole classique des pr curseurs ont trait des questions conomiques sans construire un discours autonome par rapport aux autres mani res philosophiques religieuses politiques de voir la soci t D autre part depui
75. de tous les march s Wicksell Knut 1851 1926 n Stockholm conomiste su dois Esprit ind pendant passionn de r formisme social il v cut longtemps de journalisme avant d obtenir un doctorat d conomie Uppsala en 1895 et un poste de professeur Lund o il enseigna de 1899 1916 Dans Interest and Prices 1898 et Lectures on Political Eco nomy 1901 1906 il s efforce d int grer la th orie de l quilibre g n ral issue de L on Walras et la th orie du capital de l int r t et de la productivit marginale issue de la pens e autrichienne Il montre notamment qu il existe une tendance l inflation lorsque le taux d int r t bancaire est inf rieur au taux naturel d int r t qui galise l pargne et l investissement Wicksteed Philip 1844 1927 n Leeds conomiste anglais Pasteur de son tat il s int ressa d abord la litt rature et la philosophie avant de d couvrir l conomie chez Stanley Jevons partir de 1897 il v cut de cours publics et de ses ouvrages Dans An Essay on the Coordination of the Laws of Distribution 1894 il tablit rigou reusement les conditions dans lesquelles chaque facteur de production per oit un revenu gal sa productivit marginale Dans Common Sense of Political Economy 1910 il s efforce d tendre le champ de la rationalit conomique l ensemble des comportements humains Mode d emploi Les questions
76. demande globale est fondamentale vrai dire la th se de Ricardo que la demande effective ne peut tre insuffisante avait t vivement combattue par Malthus mais sans succ s Car faute d expliquer si ce n est par les faits d observa tion courante comment et pourquoi la demande effective pouvait tre insuffisante Malthus n est pas parvenu fournir une th se capable de remplacer celle qu il attaquait et Ricardo conquit l Angleterre aussi compl tement que la Sainte Inquisition avait conquis l Espagne John Maynard Keynes Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 50 13 Adam Smith et Recherche sunda nature A C Point clef Le courant classique cf fiche 9 est rattach pour l essentiel aux uvres de deux grands auteurs Adam Smith en est le fondateur David Ricardo celui qui lui donne une forme d finitive En compl ment des fiches 10 et 11 o sont voqu s les apports th oriques de Smith la formation de ce courant on insistera ici sur leurs liens avec sa philosophie politique sur la structure de son uvre principale Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations et sur la relation qu il y tablit entre le march et l tat 1 ADAM SMITH DE LA PHILOSOPHIE MORALE L CONOMIE POLITIQUE Adam Smith 5 juin 1723 17 juillet 1790 est un philosophe et conomiste cossais des Lumi res Il reste dans l histoire comme le p
77. derni res une seconde distinction peut tre faite entre les sciences nomo th tiques et les sciences idiographiques Les premi res cherchent tablir des lois g n rales pour des ph nom nes susceptibles de se reproduire Les secondes s occupent au contraire du singulier de l unique du non r current L exemple de l histoire montre qu il n est pas absurde de consid rer que le singulier peut tre justiciable d une approche scientifique La science conomique plus que les autres sciences sociales et comme la plupart des sciences dites dures a clairement ambition de d gager des lois conomiques cf fiche 37 Dans la tradition dominante en liaison avec ce que fut la qu te de la philosophie politique et sociale durant de longs si cles cf fiche 3 l ambition est m me l instar des sciences dures de d gager des lois naturelles universelles Cette ambition est particuli rement 151 Fiche 38 Quelle science conomique a revendiqu e avec la th orie n oclassique qui d finit la discipline comme la science tudiant les choix rationnels d un individu a historique et aculturel face au ph nom ne pr sent comme naturel de la raret Mais elle est d j pr sente chez les fondateurs classiques de la discipline cf fiche 9 Des auteurs plus h t rodoxes comme Marx cf fiches 17 et 19 et Keynes cf fiche 29 revendiquent au contraire le caract r
78. des ann es 1970 sous l impulsion du courant dit mon tariste de Milton Friedman 1912 2006 prix Nobel 1976 qui initie ce qu on qualifie parfois de contre r volution classique en macro conomie Le mon tarisme op re sur la base d une critique des fondements micro conomiques de la macro conomie keyn sienne et ce deux niveaux une recherche des fondements micro conomiques des grandes fonctions macro conomiques consommation demande de monnaie Cette recherche conduira les mon taristes faire entendre la voix classique dans les d bats internes la synth se relatifs la stabilit des fonctions de comportement et l efficacit relative des instruments mon taire et budg taire dans la r gulation des conomies une recherche des fondements micro conomiques des quilibres macro conomiques l aube du d clenchement de la crise des ann es 1970 qui va fragiliser le dogme keyn sien cette seconde tape leur permettra de conclure l offensive en remettant en cause cette fois toute forme d intervention de la part de la puissance publique dans la r gulation macro conomique 1 FRIEDMAN ET LES MON TARISTES DANS LA DISCUSSION SUR LA STABILIT DES FONCTIONS MACRO CONOMIQUES DE COMPORTEMENT a La th orie de la demande de monnaie La premi re tape dans la r surgence d une primaut de la macro conomie classi que est franchie au cours des ann es 1950 et 1960 El
79. doise b disponible est limit e par rapport au besoin exprim en cela le bien est rare Pourquoi un bien a t il plus de valeur qu un autre En vertu d une loi psycholo gique fondamentale deux l ments se conjuguent pour l expliquer d une part le caract re plus ou moins prioritaire du besoin et d autre part la quantit disponible du bien puisque son utilit d cro t au fur et mesure que le besoin est satisfait Pour chaque quantit consomm e d un bien donn on peut donc d terminer son utilit marginale l utilit procur e par la consommation d une unit suppl mentaire du bien La valeur d change de deux biens est le rapport de leurs utilit s marginales Ainsi s explique selon Menger le paradoxe de l eau et du diamant utilis par Adam Smith pour rejeter toute d termination de la valeur d change par la valeur d usage le besoin satisfait par le diamant est certes estim moins prioritaire que celui satisfait par l eau mais dans les conditions habituelles l eau est tellement plus abondante que sa valeur pour l individu tombe bien au dessous de celle du diamant Si l accent mis sur la subjectivit de l individu a pour r le de fonder la valeur des biens le r sultat analytiquement important de Menger n est pas de relier celle ci un comportement psychologique particulier il est d tablir l existence d une relation entre les valeurs et par l les valeurs d
80. effet sur les prix relatifs et quantit s d quilibre des marchandises N anmoins pour tre int gr e dans une micro conomie qui est fondamentalement une th orie du choix il faut pouvoir expliquer pourquoi les agents choisissent d changer avec de la monnaie et de la d tenir sous forme d encaisses Une premi re r ponse fut fournie par Don Patinkin Monnaie int r t et prix 1956 si les revenus ne sont pas per us en m me temps par exemple en fin de mois que sont effectu es les d penses tous les jours la monnaie permet de surmonter cette absence de synchronisation Les agents d tiennent alors des encaisses en proportion de leurs d penses pr vues et cet effet d encaisse r elle permet d expliquer l obtention d un quilibre mon taire Des co ts de transaction la monnaie interg n rationnelle Comme le fit cependant remarquer Frank Hahn en 1965 le traitement du temps adopt dans le monde parfait d crit par Arrow et Debreu remet en cause cette explication si on peut acheter un contrat pour obtenir chaque bien n importe quelle date et dans n importe quelle circonstance futures il n y a aucune raison de d tenir de la monnaie Pour que celle ci existe il faut donc des imperfections Deux solutions ont alors t imagin es fond es sur des hypoth ses en apparence r alistes Dans la premi re on suppose que l utilisation de march s terme impli que des co ts tels que pour certaines marchand
81. en circulation la th orie de Pemploi et de Pint r t est une th orie de la monnaie Il n est malheureusement pas toujours possible de baisser le taux d int r t de la sorte notamment lorsque en p riode de crise la pr f rence pour la liquidit augmente au fur et mesure que la politique mon taire fournit de la liquidit c est le cas de la trappe liquidit Une telle pr f rence pour la liquidit vient de ce que en conomie mon taire la possession de monnaie de liquidit est une assurance contre l incertitude la pos session de monnaie autorise chacun entreprendre une action conomique ind pendamment de toute connaissance des conditions de compatibilit entre cette action et celles initi es au m me moment par l ensemble des autres agents et la monnaie constitue de ce point de vue l assurance ultime face l incertitude radicale g n r e par la d centralisation du syst me conomique En situation d incertitude accrue les agents pr f rent donc rationnellement d tenir de la liquidit la th sauriser plut t que d engager une action de consommation et ou d investissement L insuffisance de la demande globale est donc l expression de la non neutralit de la monnaie de la m me mani re que la loi de Say qui r futait la possibilit d une telle d ficience de la demande tait le corollaire logique du postulat classique de la neutralit mon taire Dans le cas o
82. es En conomie Bodin prit part une c l bre controverse mon taire avec le sieur de Malestroit o il explique la hausse des prix par l abondance des m taux pr cieux B hm Bawerk Eugen von 1851 1914 n Brno conomiste autrichien Il eut une grande influence sur la pens e conomique autrichienne comme professeur et ministre des finances Vienne Dans Th orie positive du capital 1889 il analyse l accumulation du capital comme un d tour de produc tion dans lequel la terre et le travail sont d tourn s de la production de biens de consommation vers celle de biens de pro duction La productivit du capital conduit l entrepreneur qui emprunte des fonds accepter de payer un int r t au pr teur qui l exige comme compensation au renonce ment une consommation pr sente Boisguilbert Pierre le Pesant seigneur de 1646 1714 n Rouen conomiste fran ais Avec lui appara t pour la premi re fois l id e d un ordre conomique naturel qui sera d velopp e par la physiocratie et l cole classique Dans Dissertation sur la nature des richesses 1704 il analyse la circulation marchande qui assure la reproduction de l ordre naturel s il y a libert du commerce Dans Le factum de la France 1707 il en d duit une r forme fiscale supprimant les imp ts indirects et g n ralisant l imposition sur le revenu 160 Bortkiewicz Ladislaus von 1868 1931 n Saint Petersbourg
83. es dans les deux volumes des Le ons d conomie politique 1901 et 1906 Wicksell distingue d une part le taux d int r t naturel qui quilibre l offre d pargne et la demande d investissement et est gal la productivit marginale du capital nouveau d autre part le taux d int r t bancaire auquel les banques font cr dit aux entreprises Du fait que dans une conomie moderne les banques g rent l essentiel des moyens de paiement les d p ts mobilisables par ch ques ou par virements les cr dits accord s par le syst me bancaire lui reviennent sous forme de d p ts et le taux d int r t sur ces cr dits est d termin de fa on unilat rale par les banques En termes modernes on dirait que l offre de cr dit bancaire est endog ne au taux d int r t param trique toute la demande de cr dit est satisfaite Si le taux d int r t bancaire se situe au dessous du taux d int r t naturel le prix des fonds d emprunt est inf rieur au taux de rendement de l investissement et les entreprises sont incit es investir Conform ment la th orie autrichienne du capital cela se traduit par un allongement du d tour de production des quantit s de facteurs primaires terre travail sont d plac es du secteur des biens de consom mation vers celui des biens de production En raison de la rar faction de leur offre les prix des biens de consommation augmentent l inflation appara t C est pour quoi selon Wicks
84. est de ramener l ordre ce qui en est d traqu de r gler et de distinguer les arts tomb s dans une monstrueuse confusion de r tablir les n goces et commerces discontinu s et troubl s depuis un bon temps Antoine de Montchrestien Trait d conomie politique 1615 26 7 Philosophie des Lumi res ___ Point clef Le mot Lumi res est utilis pour caract riser le mouvement intellectuel culturel et philosophique qui a domin en Europe et particuli rement en France le xvu si cle auquel il a donn par extension son nom de si cle des Lumi res Les Lumi res ont marqu le domaine des id es et de la litt rature par leurs remises en question fond es sur la raison clair e de l tre humain et sur l id e de libert Par leurs engagements contre les oppressions religieuses morales et poli tiques les membres de ce mouvement ont t les initiateurs de la pens e lib rale au sein de laquelle il est possible de distinguer un lib ralisme politique et un lib ralisme conomique qui ne se recouvrent pas n cessairement Le lib ralisme conomique en revendiquant la primaut de l ordre conomique naturel sur la volont politique constituera l conomique en science autonome 1 LA PHILOSOPHIE DES LUMI RES RAISON ET AUTONOMIE a Qu est ce que les Lumi res La m taphore de la lumi re d signe le mouvement intellectuel critique la floraison d id es nouvelles qu
85. et la valorisation r affirm e de l initiative individuelle et de la capa cit d innovation le plaidoyer retrouv en faveur d une exigence de comp titivit 103 Fiche 26 Joseph Schumpeter penseur de la dynamique conomique a b des entreprises et des conomies sont autant d l ments qui ont pu conduire la r surgence de la pens e conomique de Joseph Alois Schumpeter un temps clips e par la supr matie des id es de Keynes cf fiches 28 et 29 LA TH ORIE DE L VOLUTION CONOMIQUE 1911 De l conomie stationnaire l volution conomique le r le de l innovation Schumpeter met en vidence le r le d terminant de l innovation dans l impulsion du syst me conomique Il prend comme point de d part la mod lisation d une conomie stationnaire nomm e circuit conomique dont les diff rents l ments structurels se reproduisent l identique Il s agit d une repr sentation simplifi e de la vie conomique et des relations qui se nouent entre les agents conomiques La logique de ce circuit conomique est celle de l quilibre g n ral les mouvements adaptatifs des prix assurent l ad quation entre les diff rentes variables conomiques et chaque facteur de production est r mun r son prix Ce circuit conomique est caract ris par la libre concurrence la propri t priv e et la division du travail entre les agents Ces derniers qui agissent en fonction de leur
86. exp rience pass e n introduisent aucune rupture fondamentale dans leurs comportements et les relations conomiques en place Les m thodes de production et les pratiques de consommation restent stables et l offre s galise la demande par le jeu des prix de sorte que l allocation des ressources est efficiente Les comportements routiniers et les m canismes adaptatifs conduisent l tat stationnaire Cette routine est bris e selon Schumpeter par l entrepreneur et ses innovations Conduite par l entrepreneur l innovation d finie comme l ex cution de nouvelles combinaisons productives innovation de proc d ou l apparition de nouveaux produits transforme en effet les structures productives cr e de la nouveaut en perturbant les quilibres de march et modifie en profondeur l conomie et la soci t tout enti re L entrepreneur et le banquier L entrepreneur innovateur devient ainsi l acteur central de l conomie capitaliste Dans la conception de Schumpeter l entrepreneur qu il ne faut pas confondre avec le chef d entreprise simple administrateur gestionnaire ou le rentier capita liste simple propri taire des moyens de production est un v ritable aventurier qui n h site pas sortir des sentiers battus pour innover et entra ner les autres hommes faire autre chose que ce que la raison la crainte ou l habitude leur dictent de faire Il doit vaincre les r sistances qui s opposent
87. fiche 24 qu elles influencent les actions des indivi dus r unis en organisations dans un sens favorable ou non aux performances long terme des conomies La fa on dont les organisations jouent dans le cadre des r gles du jeu que sont les institutions une m taphore emprunt e au sport r troagit sur ces r gles elles m mes pour susciter un changement institutionnel Masanao Aoki reprend l objet d tude de North la comparaison des syst mes institutionnels et une approche des institutions travers la notion de jeu Mais il interpr te celui ci dans les termes de la th orie des jeux une technique math matique utilis e par la micro conomie standard depuis le milieu du xx si cle pour l tude de l quilibre cf fiches 23 et 24 Une institution n est plus alors comme chez North un ensemble de r gles du jeu mais l quilibre r sultant de croyances partag es sur la mani re de jouer Ces croyances voluent travers la r p tition du jeu ce qui donne naissance une diversit institutionnelle une conomie nationale ou un domaine de celle ci est alors caract ris e par la plus ou moins grande compl mentarit entre les institutions qui le composent On observera que l interrogation centrale pour les courants institutionnalistes anciens sur le caract re intentionnel ou non des institutions a compl tement 145 Fiche 36 Les courants institutionnalistes an
88. gouvernement pr sident d une compagnie d assurance diteur de revue sp culateur amateur d art et collectionneur de livres anciens crivain il fut li au cercle litt raire d avant garde du Bloomsbury Group auquel participait galement Virginia Woolf John Maynard Keynes commen a son cursus Cambridge par les math matiques il r digea un trait de probabilit s avant d tudier l conomie avec Alfred Marshall et Arthur Pigou Il rejoignit le Tr sor anglais pendant la guerre et y r ussit si bien qu il le repr senta lors des n gociations du trait de Versailles Oppos aux conditions conomiques draconiennes faites aux vaincus il d missionna avec fracas et devint mondialement c l bre en publiant Les cons quences conomiques de la paix 1919 o il critiquait violemment le Trait Pendant les ann es 1920 il multiplia les prises de position sur les probl mes mon taires internationaux La r forme mon taire 1923 et synth tisa ses analyses th oriques et appliqu es dans Treatise on Money 1930 Entour d un groupe de jeunes conomistes intitul le Cambridge Circus entre autres Richard Kahn Piero Sraffa Joan Robinson il labora le cadre d analyse permettant de compren dre la situation cr e par la crise de 1929 la responsabilit intellectuelle de celle ci incombait selon lui aux id es h rit es de l orthodoxie marginaliste et seule l attaque de cette citadelle permettrait
89. histoire de la pens e conomique du point de vue de son point de d part Adam Smith et la th orie classique Le risque serait alors de biaiser la vision de la discipline par l acceptation de l id e que celle ci serait n cessaire ment caract ris e par certains traits constitutifs de la pens e classique qui pourtant n existaient pas avant elle et ne seront pas admis unanimement apr s y compris par des auteurs qu il serait difficile d exclure du p rim tre de la discipline Ces traits constitutifs sont e la croyance en des lois conomiques naturelles qui s appliqueraient en tout lieu et en tout temps alors que le caract re historiquement d termin des lois du capitalisme est au contraire soulign par le marxisme cf fiche 17 l cole histo rique le keyn sianisme cf fiche 28 ou l cole institutionnelle cf fiche 36 e la caract risation de l ordre conomique comme un ordre marchand et la r duc tion des relations conomiques un libre change g n ralis source de la richesse l o certains auteurs de la physiocratie cf fiche 8 l cole classique que pourtant Smith contribue fonder insistent davantage sur la sp cificit des relations de production tandis que d autres des mercantilistes cf fiche 6 aux keyn siens conf rent l tat m me dans une conomie de march un r le essentiel dans la constitution de l harmonie conomique et sociale e l affirmatio
90. la valeur d usage de l huile vendue L homme aux cus a pay la valeur journali re de la force de travail l usage pendant le jour du travail d une journ e enti re lui appartient donc Que l entretien journalier de cette force ne co te qu une demi journ e de travail bien qu elle puisse op rer ou travailler pendant la journ e enti re c est dire que la valeur cr e par son usage pendant un jour soit le double de sa propre valeur journali re c est l une chance particuli rement heureuse pour l acheteur mais qui ne l se en rien le droit du vendeur Karl Marx Le capital 1867 e La crise et son d passement un certain degr de leur d veloppement les forces productives mat rielles de la soci t entrent en collision avec les rapports de production existants ou avec les rapports de propri t au sein desquels elles s taient mues jusqu alors et qui n en sont que l expression juridique Hier encore formes de d veloppement des forces productives ces conditions se changent en de lourdes entraves Alors commence une re de r volution sociale Karl Marx Contribution la critique de l conomie politique 1859 70 18 La diffusion du marxisme ___ Point clef La plupart des pigones de Marx s inscrivent dans la volont de contribuer et d approfondir les trois domaines constitutifs du marxisme philosophie politique et conomie Si l on se concentre sur l apport conomique il est possible
91. le retour aux formes corporatives qui avaient l avantage selon lui de tisser des liens de solidarit entre les ma tres et les ouvriers liens qui ont t d truits par le capitalisme et ont ouvert la question sociale Il se prononce par ailleurs en faveur de la mise 63 Fiche 16 L h t rodoxie socialiste pr sentation d ensemble c a b en place par l tat d une forme de garantisme social qui prot ge les plus pauvres et r clame que l on limite l empire destructeur de la concurrence Le socialisme Ces pr occupations sociales et critiques prennent videmment une plus grande ampleur encore lorsqu elles sont men es de l ext rieur de la pens e classique dont le point de vue est identifi celui de la classe dominante Il s agit alors de prendre le point de vue des opprim s et de d velopper des visions alternatives qui mettent en leur centre la question sociale la question du partage des richesses Dans un premier temps ces socialismes construisent des utopies de vastes reconstructions soci tales opposables l utopie lib rale et qui au lieu de nourrir la nostalgie d un ordre pass comme le faisait Sismondi alimentent le r ve de d passer l ordre pr sent C est cet aspect utopique qui sera condamn par Marx lequel remarquant que l utopie lib rale du xvm si cle avait su se fonder et s impo ser par le biais de la mise en pl
92. le cadre g n ral n owalrasien d analyse d une conomie de march pr suppose une organisation de celle ci les paraboles abstraites le commissaire priseur la chambre de compensation qui l illustrent ne sont rien d autre que l nonc des conditions institutionnelles n cessaires au fonctionnement d une telle conomie Les applications de cette th orie aux processus de march analyses en termes de search c est dire la recherche de partenaires l conomie du travail salaire d efficience ou la monnaie co ts de transaction restrictions l gales font aussi appel des formes d organisation d finies M me si elle adopte en g n ral une posture critique vis vis de la th orie stan dard l approche institutionnaliste ne peut donc pr tendre l exclusivit de l tude conomique des institutions Bien au contraire on va voir que son d veloppement a t influenc par l volution de la th orie standard en particulier de la micro conomie LA DISTINCTION ENTRE LA VIEILLE ET LA NOUVELLE CONOMIE INSTITUTIONNELLE Dans un ouvrage de 1975 Markets and Hierarchies March s et hi rarchies Oliver Williamson introduit l expression new institutional economics nouvelle conomie institutionnelle pour la distinguer d une old institutional economics vieille co nomie institutionnelle associ e des auteurs am ricains du d but du xx si cle
93. le court terme la synth se tait avant tout keyn sienne La crise des ann es 1970 et la contre r volution scientifique que repr sente le mon tarisme font de nouveau basculer le balancier dans l autre sens la gestion keyn sienne s av rant incapable de faire face la crise on l accuse d en tre responsable Selon cette conception la gestion court terme n a eu aucun effet long terme si ce n est d accumuler des d s quilibres inflation due aux politiques conjoncturelles ch mage lev d aux rigidit s impli qu es par l institutionnalisation du march du travail dans le cadre du compromis fordiste Il convient donc de ne pas continuer hypoth quer le long terme par des politiques aventureuses sur le court terme seul le long terme c est dire les struc tures micro conomiques importe La th orie conomique moderne redevient pour l essentiel n o classique Citations e Inflation La cause imm diate de l inflation est toujours et partout la m me un accroissement anormale ment rapide de la quantit de monnaie par rapport au volume de la production Milton Friedman Inflation et syst me mon taire Et ch mage Le seul moyen de conserver un volume de ch mage inf rieur au taux naturel est une inflation en acc l ration continue dans laquelle l inflation effective est toujours en avance sur l inflation anti cip e Milton Friedman Prix et th orie conomi
94. le fonctionnement de l conomie l aide d institutions centralis es tat ou banque centrale Hayek privil gie le r le de la connaissance et de l apprentissage dans la coordination des individus op r e par le march l ordre artificiel de la soci t dans lequel des d tenteurs de l autorit planifient les rapports humains dans un but donn Hayek oppose l ordre spon tan issu d interactions libres entre des individus utilisant leurs connaissances n cessairement limit es pour atteindre des objectifs qui leur sont propres Hayek s inscrit ainsi dans une tradition illustr e par la m taphore de la main invisible chez Adam Smith cf fiches 11 et 13 mais il en donne une version beaucoup plus radicale l existence de cet ordre spontan requiert seulement l observation de r gles de juste conduite d o l importance du droit et surtout la libert indivi duelle entendue comme la r duction au minimum de toute forme de coercition SCHUMPETER ET LA FIN DU CAPITALISME De l efficacit la routine Dans Capitalisme socialisme et d mocratie 1942 Schumpeter d veloppe une analyse de la dynamique historique du capitalisme qui articule logique conomique et l ments institutionnels pour l analyse conomique de Schumpeter cf fiche 26 L aboutis sement de la tension entre ces deux dimensions n est autre que le d clin du capita lisme et son basculement vers le socialism
95. le plus virulent Joseph Schumpeter qui fut aussi le mod le des historiens de la pens e conomique Pont plac parmi les conomistes du xIx si cle au m me rang que David Ricardo ou L on Walras Son caract re d conomiste critique rend difficile l valuation de la place de Marx dans l histoire de la pens e conomique Sur les questions de la production de l change et de la r partition Marx semble se situer dans l cole classique cf fiche 9 comme chez Smith et Ricardo et dans la ligne de Quesnay la production est selon Marx celle d un surplus au del de la simple reproduction de l conomie Comme chez Smith et Ricardo l change est r gl par les conditions de la produc tion et l influence de la demande sur les prix n est reconnue que pour les prix de march Comme chez Ricardo la r partition des revenus est centr e sur le conflit entre les capitalistes et les salari s Mais l originalit de Marx tient au r le central qu il donne la monnaie dans son analyse du capitalisme Si comme les classiques Marx questionne explicitement la relation entre la coordination marchande des actes conomiques et le fondement conomique des classes sociales il l analyse quant lui travers la monnaie c est l existence de celle ci qui permet l valuation des actes conomiques individuels ce sont les diff rences dans les conditions d acc s la monnaie monnaie de cr dit pour les capitalis
96. les rigidit s de prix en d montrant qu elles d coulent d un comportement rationnel des price makers C est l intuition suivie par la nouvelle cole keyn sienne cf fiche 36 qui renouvelle le message keyn sien sur la base d une nouvelle micro conomie de la concurrence imparfaite cf fiche 24 dans laquelle le point fort des n o keyn siens la prise en compte de l interd pendance des march s est abandonn 133 Fiche 33 Th orie du d s quilibre et quilibres non walrasiens l cole n okeyn sienne Citations e De la recherche des fondements micro conomiques de la macro conomie de Keynes Je soutiendrai que la th orie tablie du comportement du m nage est en fait incompatible avec l conomie keyn sienne que Keynes lui m me a utilis tacitement une th orie plus g n rale que cette th orie plus g n rale conduit des fonctions de demande exc dentaire de march qui incluent comme variables ind pendantes les quantit s tout autant que les prix et l exception des conditions de plein emploi que les fonctions de demande exc dentaire ainsi d finies ne satisfont pas la loi de Walras En un mot je soutiendrai qu il y a une incompr hension fondamentale sur la base formelle de la r volution keyn sienne Robert Clower La contre r volution keyn sienne une valuation th orique in F H Hahn F Brechling eds The Theory of Interest Rates Londres McMillan
97. les situations des autres march s De cette fa on il est possible d intro duire dans l analyse les facteurs de d pendance d un march vis vis de ce qui lui est ext rieur Cette m thode ne permet pas cependant de d crire la dynamique faisant passer d une situation une autre mais elle fournit des enseignements int ressants sur les cons quences pour les prix et quantit d quilibre de diff rentes variantes dans les go ts des consommateurs les techniques de production ou les modalit s de taxation Marshall a aussi approfondi la distinction entre diff rentes p riodes dans la p riode de march la quantit offerte du bien est donn e et seule varie la demande par exemple sur le march aux poissons la quantit d barqu e des bateaux est donn e dans la courte p riode l offre d un bien peut s accro tre sous l effet d une augmentation du flux de travail mis en uvre dans sa production par exemple travers des heures suppl mentaires enfin dans la longue p riode elle augmente aussi gr ce l accroissement du stock de capital l investissement D autres dis tinctions sont galement importantes chez Marshall entre les tendances aux co ts croissants sous l effet de la raret des facteurs de production et aux co ts d crois sants sous l effet du progr s technique entre les conomies d chelle internes et externes la firme les premi res ne concernent que celle ci ainsi
98. leurs d tenteurs il aura accompli tout le n cessaire Hors la n cessit d une direction centrale pour maintenir la cor respondance entre la propension consommer et l incitation investir il n y a pas plus de raison qu auparavant de socialiser la vie conomique John Maynard Keynes Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 118 30 Les post keyn siens et D GIE UT 10 ___ Point clef Contre une interpr tation standard de Keynes illustr e par le mod le IS LM et la th orie n o classique de la croissance cf fiche 28 certains auteurs d fendent une interpr tation radicale dans laquelle la distinction entre profits et salaires les crises financi res et les conditions mon taires jouent un r le essentiel On peut distinguer trois courants Le premier renouvelle la th orie de la croissance en y introduisant la r partition des revenus Un deuxi me montre l instabilit endog ne des conomies modernes en analysant les relations entre les entreprises et les march s financiers Enfin empruntant l cole classique et aussi bien Marx qu Keynes d autres auteurs d veloppent une approche dans laquelle la circulation de la monnaie d termine la reproduction de l conomie Entretenant des liens avec les n oricardiens cf fiche 15 ces h t rodoxies ont eu comme eux une influence limit e sur la science conomique actuelle 1 LA RE
99. mage de masse 3 La pr f rence pour la liquidit exprime l id e a Que la monnaie est neutre b Qu en conomie mon taire la monnaie unit de compte et moyen de paiement est une garantie contre l incertitude c Que les agents sont irrationnels en situation d incertitude 4 La Th orie g n rale a pour ambition aux yeux de son auteur a D tre un ouvrage r volutionnaire qui bouleverse nos mani res de penser lP conomie b D tre un ouvrage qui r sume la connaissance conomique de son poque c D tre un ouvrage qui compl te la science conomique n oclassique en s int ressant aux situations de crise conomique que cette derni re n glige F30 LES POST KEYN SIENS ET L APPROCHE DE LA CIRCULATION 1 Pour les post keyn siens le taux de profit est d autant plus lev que a La propension pargner sur les profits est forte b La propension pargner sur les profits est faible c La propension pargner sur les salaires est forte 2 Selon Minsky la tendance des firmes s endetter davantage sur les march s financiers a Fragilise l conomie dans son ensemble b Conduit une r duction de l investissement c Conduit une augmentation de l investissement 3 Dans l approche de la circulation la monnaie a N a aucune influence sur le fonctionnement de l conomie b D termine la hi rarchie entre les groupes d agents
100. moment essentiel dans la pens e conomique pr curseur de la pens e classique et lib rale en m me temps qu elle influence des discours plus h t rodoxes elle peut tre pr sent e comme une v ritable matrice de la science conomique 1 LES HOMMES Parmi les pr curseurs de ce lib ralisme la fran aise on peut citer e Pierre le Pesant seigneur de Boisguilbert 1646 1714 contemporain de Louis XIV et qui s interrogeant dans Le d tail de la France 1695 puis dans Le factum de la France 1705 sur les causes de ce qui lui semble tre un appauvrissement de la France r clame des mesures de lib ralisation du commerce et de r forme fiscale et condamne la violence faite au peuple et l interventionnisme r glementaire de l tat Il analysera l ensemble de l activit conomique sous l angle de la circula tion des richesses dans sa Dissertation de la nature des richesses de largent et des tributs 1707 Avec lui appara t pour la premi re fois l id e d un ordre conomique naturel qui sera d velopp e par la physiocratie et l cole classique e Richard Cantillon 1680 1734 effectue dans son Essai sur la nature du commerce en g n ral 1714 1725 publi titre posthume en 1755 une transition entre mercan tilisme et physiocratie et sera l un des principaux inspirateurs des physiocrates e Vincent de Gournay qui initie Fran ois Quesnay l conomie et est l auteur de la f
101. n ral d une conomie comprenant N march s est caract ris par a N prix et N quantit s d quilibre b N 1 prix relatifs et N quantit s d quilibre c amp N prix et N 1 quantit s chang es F21 L ON WALRAS 1 La place de Walras au sein de Phistoire de la pens e conomique peut tre r sum e comme suit a Il est l h ritier de Ricardo au sein de l cole classique b Il est un des fondateurs du courant marginaliste c Il est l origine de la th orie moderne de l quilibre g n ral 2 Selon Walras a Les ph nom nes conomiques doivent tre uniquement r gis par les m canismes de march sans intervention de l Etat b L tat doit seulement intervenir pour faire respecter les r gles de l conomie de march c L tat peut intervenir dans l conomie pour accro tre l efficacit de l industrie ou permettre la justice sociale 183 130 questions pour faire le point 3 Selon Walras l quilibre g n ral est un tat de l conomie dans lequel a Il y a simultan ment sur tous les march s galit de l offre et de la demande de chaque marchandise b Le prix de chaque bien est d termin uniquement par l offre et la demande de ce bien c Le comportement de chaque agent individuel n est pas contraint par celui des autres agents 4 Selon Walras le salaire des travailleurs est d termin par a Le prix des biens qu ils doivent consommer p
102. n rale peut se r sumer en trois propositions qui fondent une macro conomie originale a le niveau de l emploi n est pas d termin par l quilibre sur le march du travail mais par les anticipations des entreprises sur le niveau de la demande globale b la demande globale peut tre insuffisante pour susciter un produit global assurant le plein emploi et cette d ficience r sulte principalement de la faiblesse des investissements des entreprises c la monnaie joue un r le central dans l existence de l quilibre de sous emploi travers la fa on dont est satisfaite la pr f rence pour la liquidit Ces trois propositions contredisent les explications classiques du ch mage par l insuffisante flexibilit des salaires du niveau d activit globale par les caract ristiques de l offre et de la neu tralit de la monnaie Elles font de la Th orie g n rale de ce point de vue un ouvrage fonda mentalement h t rodoxe 1 JOHN MAYNARD KEYNES John Maynard Keynes 1883 1946 est n Cambridge Fils d un conomiste respect John Neville Keynes professeur l universit de Cambridge et d une dile de cette ville John Maynard Keynes est g n ralement consid r comme le plus grand cono miste du xx si cle Il fut aussi un intellectuel clectique et un homme d influence si on en juge par les multiples activit s qu il mena souvent simultan ment universi taire conseiller ou repr sentant du
103. n joueurs il existe une combinaison de strat gies S S1 5 S avec S la strat gie du joueur telle qu aucun joueur ne puisse obtenir un gain plus lev en utilisant une strat gie diff rente les strat gies des n 1 autres joueurs tant donn es L analyse dite du dilemme du prisonnier a ensuite montr que sous certaines conditions un jeu coop ratif dans lequel les joueurs peuvent s entendre conna t un quilibre sup rieur le gain tant plus lev pour chaque joueur celui d un jeu non coop ratif mais il ne peut tre atteint sans une contrainte impos e de l ext rieur du jeu Les barri res l entr e Dans Les barri res la concurrence nouvelle 1956 Joe Bain identifie et mesure les diff rents types de barri res emp chant l entr e de nouveaux concurrents sur un march et tudie leurs effets en termes de prix et d efficience La litt rature ult rieure s est concentr e d une part sur l influence de la taille et de la durabilit du capital plus l investissement requis pour entrer sur un march est lourd et immobi lis long terme moins il y aura de nouveaux entrants et d autre part sur les stra t gies de prix utilis es par les firmes d j en place pour se prot ger Dans certaines conditions celles ci peuvent d cider de maintenir des prix bas de fa on rendre leur march peu attractif Dans ce cas c est le prix lui m me qui constitue une bar
104. nation en produisant pour le march le travailleur devient tranger lui m me Cette mesure sociale du travail a besoin d un instrument la monnaie Toute soci t marchande d velopp e est n cessairement mon taire car seule la confrontation un m me objet la monnaie appel e pour cette raison par Marx quivalent g n ral permet aux marchandises et travers elles leurs producteurs d tre ramen s une commune mesure Le capital et la plus value Il y a deux usages de la monnaie Comme moyen d change elle permet d obtenir une marchandise contre une autre mais on peut aussi l utiliser en vue d accro tre son montant elle devient alors capital L accroissement de valeur ainsi produit appel plus value n est possible que si la monnaie ach te une marchandise particuli re la force de travail Celle ci est vendue par le travailleur contre un salaire car il ne poss de pas le capital et il ne peut donc se procurer les conditions n cessaires l exercice de son activit Puisqu il faut vendre une marchandise pour tre reconnu dans la soci t il ne reste au travailleur qu vendre sa force de travail Du m me coup le produit du travail et en particulier la plus value qu il cr e au del de son salaire ne lui appartiennent pas il y a exploitation non pas en vertu d un vol mais du fait que le salariat est un change Appropri e par le capitaliste la plus value devient profit
105. nationale le dollar ayant t institu e comme monnaie de r serve elle ne peut jouer son r le de monnaie internationale que si la balance ext rieure am ricaine est d ficitaire D s lors la gestion du syst me oscille entre deux cueils soit le d ficit est important et une crise de confiance dans le dollar appara t pour l viter il faut r duire le d ficit mais alors le commerce international souffre d une p nurie de liquidit s La solution propos e par Triffin est l mission de liqui dit s par un organisme supranational le FMI Turgot Anne Robert Jacques 1727 1781 n Paris conomiste et homme d tat fran ais Il se fit remarquer comme inten dant de la g n ralit du Limousin pendant 13 ans avant d tre nomm contr leur g n ral des finances par Louis XVI en 1774 Ami des encyclop distes et des physio crates il tait partisan du lib ralisme et il entreprit une s rie de r formes en ce sens proclamation de la libre circulation des grains suppression de la corv e remplac e par du travail financ sur un imp t foncier abolition des ma trises et jurandes issues du Moyen ge restriction des d penses publiques Les r actions des milieux conser vateurs ces r formes entra n rent sa disgr ce en 1776 Ses R flexions sur la formation et la distribution des richesses 1766 ont fortement influenc Adam Smith sur l importance de la division du travail et le r le de la co
106. orie de la valeur devient alors le point de d part de l analyse conomique Au contraire l analyse de la monnaie et des relations mon taires est au c ur et au d part de th ories ant rieures mercantilismes ou post rieures Marx Keynes Citations La d couverte commence avec la conscience d une anomalie c est dire l impression que la nature d une mani re ou d une autre contredit les r sultats attendus dans le cadre du paradigme qui gouverne la science normale Thomas Samuel Kuhn La structure des r volutions scientifiques Flammarion 2008 Une nouvelle th orie quelque particulier que soit son champ d application est rarement ou n est jamais un simple accroissement de ce que l on connaissait d j Son assimilation exige la reconstruction de la th orie ant rieure et la r valuation de faits ant rieurs processus intrins que ment r volutionnaire qui est rarement r alis par un seul homme et jamais du jour au lendemain Thomas Samuel Kuhn op cit 158 40 Dictionnaire Aftalion Albert 1874 1956 n en Bulgarie conomiste fran ais Il fut professeur aux universit s de Lille et de Paris Influenc par la pens e autrichienne il d couvrit en 1913 le principe d acc l ration selon lequel une variation de la demande de biens de consommation suscite une variation plus que proportionnelle de la demande de biens d investissement Ce principe fournit selon lui l explication
107. parution des grandes uvres qui les marquent La r volution classique 1776 1817 repr sente pour la premi re fois l conomie comme un syst me dans lequel s articulent les changes marchands et l organisation de la production et elle labore les principes de la doctrine lib rale La r volution marginaliste 1874 1890 en g n ralisant la loi de l offre et de la demande l ensemble des activit s conomiques absorbe l analyse de la production dans celle du march et donne un fondement scientifique la doctrine lib rale La r volution keyn sienne 1936 tablit l incapacit d une conomie de march atteindre le niveau de production globale permis par la main d uvre disponible et justifie ainsi l abandon d un laisser faire g n ral au profit d une intervention de l tat Ces trois r volutions dans la pens e conomique ont fa onn les termes dans lesquels se pr sen tent aujourd hui les controverses entre conomistes en particulier sur la place qu il convient d attri buer au march dans l ensemble des relations sociales th me central du renouveau n olib ral 1 DE L ACTIVIT CONOMIQUE LA SCIENCE CONOMIQUE On a vu dans la fiche 1 que la science conomique se pose de mani re particuli re une question commune l ensemble des sciences sociales comment un ordre social se forme t il Elle analyse ainsi la fa on dont les relations entre les hommes se tra du
108. peut y avoir du ch mage involontaire qu en raison de l existence d un blocage du processus d ajustement des salaires en l occurrence si une rigidit des salaires la baisse les emp che de s ajuster alors m me que l offre de travail est sup rieure la demande de travail au taux de salaire en vigueur La critique de cette analyse constitue le point de d part de la Th orie g n rale L argumentaire classique repris par Pigou est en effet manifestement contraire aux faits stylis s des ann es trente p riode au cours de laquelle le ch mage augmente en d pit d une d flation salariale Il faut donc selon Keynes changer de diagnostic et penser le ch mage involontaire en l absence de toute hypoth se sur la rigidit des salaires Il s agit donc de fonder une th orie de ce qu il appelle le ch mage involontaire au sens strict si en effet le ch mage est d une forme ou une autre de rigidit des salaires c est qu il n est pas strictement involontaire puisqu il r sulte d une mani re ou d une autre du refus de la main d uvre d accepter les baisses de salaire que la situation du march du travail semble exiger laborer une telle th orie de l emploi exige alors d montre Keynes de remettre en cause le postulat de la loi de Say c est en effet la condition que les firmes soient contraintes sur leurs d bouch s par la demande qui s adresse elles qu elles peuvent
109. pr sentait cependant une grave lacune L utilit marginale expliquait les prix des biens pour des quantit s donn es mais celles ci taient d termin es par le principe rejet comme fondement de la valeur le co t de production La solution fut trouv e dans la transposition du raisonnement la marge de l utilit la productivit La loi de d croissance de la productivit marginale des facteurs avec les quantit s produites des biens explique que l offre de ceux ci est croissante en fonction du prix et la conjonction d une fonction d offre croissante et d une fonction de demande d croissante d termine simultan ment le prix et la quantit Cette th orie fut labor e selon deux approches Eugen von B hm Bawerk proposa en 1889 une analyse fond e sur une conception temporelle de la production voir cole autrichienne fiche 25 Alfred Marshall cf fiche 22 imposa en 1890 une approche d quilibre partiel Dans les deux cas le traitement de la productivit marginale du capital souleva des difficult s insurmon tables mises en lumi re dans diverses controverses th oriques au cours des ann es 1930 et 1960 D s 1877 Walras avait en fait unifi la d termination des prix et des quantit s dans la loi de l offre et de la demande mais son formalisme math matique retarda la reconnaissance de son approche d quilibre g n ral jusque dans les ann es 1930 C est dans ce cadre d analyse que se pr sente auj
110. processus de destruction cr atrice Schumpeter propose ainsi une interpr tation des rythmes conomiques la lumi re des rythmes ou vagues technologiques les innovations sont l origine de cycles conomiques et notamment des cycles longs appel s parfois cycles de Kondra tieff en r f rence l conomiste sovi tique Nikolai Kondratieff qui les a mis en vidence Progr s technique et changement social L introduction du progr s technique a un effet sur les comportements et les habitudes des diff rents agents conomiques L entrepreneur innovateur entra ne de nombreux imitateurs ce qui entra ne un changement radical de leur fonction de production r organisation du travail Les innovations qui se diffusent dans l conomie vont bouleverser les modes de consommation en r pondant des besoins non satisfaits voire en en cr ant de nouveaux Les march s se trouvent ainsi modifi s Le progr s technique agit sur les structures de l conomie tout enti re la combinaison des facteurs de production travail et capital se modifie car il y a remplacement des structures anciennes par des nouvelles structures et donc mobilit des moyens de production L impact sur la nature des qualifications et l emploi ainsi que sur leur r partition spatiale est consid rable Enfin le progr s technique assure des posi tions dominantes et bouleverse l tat des rapports de force entre les pays au niveau inte
111. pure L on Walras que l conomie devenue science conomique revendiquera le plus explicitement cette proximit Se d finissant alors comme science des choix elle revendiquera alors fort de sa m thode et de cette proximit de pouvoir traiter de l ensemble des comportements humains Pour autant la conviction de la scientificit de l conomie demeure mal partag e 1 DE L CONOMIE POLITIQUE LA SCIENCE CONOMIQUE a L mergence de la discipline comme conomie politique L analyse conomique s est d velopp e en tant que corpus th orique lorsque le capitalisme a merg progressivement de l conomie f odale partir des xvre et XVIIe si cles et lorsque la recherche de la richesse apr s avoir t tenue pour une passion perverse se trouve r habilit e avec le d but de la s cularisation de la soci t cf fiches 3 6 Elle se constitue alors comme une conomie politique en effet alors que dans les sciences dures les chercheurs veulent comprendre la nature pour la transformer l objet de l conomie est de comprendre les rapports entre les hommes et la mani re dont mergent des ordres sociaux Ceci pose n ces sairement la question du pouvoir et des rapports entre l conomique et le politique Les grands courants successifs de l analyse conomique jusqu la rupture n o classique se sont alors construits comme des repr sentations situ es d
112. que faute de d bouch s internes suffisants la poursuite de l expansion du capitalisme est conditionn e par la destruction des formes de production pr capitalistes ce qui explique l imp ria lisme Militant au sein des mouvements r volutionnaires qui suivirent en Allemagne la fin de la Premi re Guerre mondiale elle fut assassin e Berlin en 1919 Malinvaud Edmond n en 1923 Limoges conomiste fran ais Directeur de la pr vi sion 1967 1972 puis de l Insee 1972 1987 il a t nomm en 1988 professeur au Coll ge de France Ses travaux s inscrivent dans les domaines de la micro conomie Le ons de th orie micro conomique 1969 et de la macro conomie Th orie macro conomique 1982 Dans R examen de la th orie du ch mage 1980 il d veloppe la th orie du d s quilibre qui montre que l absence de flexibilit des prix peut conduire des d s quilibres globaux ch mages classique et keyn sien inflation contenue Malthus Robert 1766 1834 n Wotton conomiste anglais Dipl m de Cambridge il entra dans les ordres puis devint profes seur Sa r putation fut tablie par son Essai sur le principe de population 1798 o il explique que la population cro t spontan ment selon une progression g om trique alors que les subsistances n augmentent que Dictionnaire de 100 conomistes selon une progression arithm tique Dans les Principes d c
113. r t est galement condamn e faire payer un int r t c est faire du profit avec la monnaie elle m me c est encore une fois faire de la monnaie la finalit et non le moyen de la transaction alors qu elle n a pas t instaur e pour cet usage C est cette vision de l conomique ench ss e dans une architectonique o les principes d organisation politique de la cit sont soumis des consid rations thiques sup rieures et o l conomique est born la satisfaction des besoins mat riels de la famille son expansion tant condamn e au nom de la morale comme mettant en p ril l ordre naturel des soci t s qui se retrouvera dans toutes les r flexions ult rieures LA PENS E M DI VALE La scolastique thomiste La scolastique philosophie et th ologie enseign e au Moyen ge dans les Univer sit s o enseignent les docteurs de l glise est constitu e de deux grands courants successifs Le premier courant dit r aliste s tend du x au xur si cle et Saint Thomas d Aquin 1225 1274 en r alise la somme Somme th ologique Th ologien 16 Fiche 4 La pens e antique et m di vale b et philosophe italien canonis en 1323 Saint Thomas d Aquin reprenant la d marche philosophique des savants musulmans Avicenne Ibn Sina 980 1037 m decin et philosophe persan auteur d un Livre de la politique inspir des travaux d Aristote et Averro s
114. revient prendre en compte l existence en l absence de moyen d change de co ts de transaction lesquels pourraient se r v ler r dhibitoires soulignant en creux la n cessit de l introduction d un moyen d change Mais un autre probl me bien des gards plus difficile r soudre est celui de la valeur Une fois la monnaie moyen d change cart de l analyse une fois donc aux prises avec la description d une conomie r elle non mon tis e d changes il faut aussi rendre compte de la mani re dont les co changistes vont tomber d accord sur les rapports d change entre les diff rents biens de la mani re dont ils s accor deront sur les valeurs relatives des diff rents biens dans l change En effet carter la monnaie pour d crire une conomie r elle c est aussi carter une modalit privil gi e et vidente d expression des valeurs et de mesure des prix Le pro bl me est alors le suivant comment deux biens diff rents du vin et des draps par exemple vont ils pouvoir s changer D s lors que ces deux biens sont diff rents comment le producteur de vin et le producteur de draps vont ils pouvoir se mettre d accord sur un prix du vin en drap Sur quoi vont se fonder les valeurs de ces biens dans l change L id e est alors a priori la suivante vin et drap sont deux biens aux qualit s diff rentes c est d ailleurs pourquoi l change est propos
115. ri re l entr e et l existence d une concurrence potentielle la menace d entr e d outsiders peut tre aussi efficace qu une concurrence effective La diff renciation des produits Dans la voie ouverte par un article de Harold Hotelling en 1929 sur la s lection des produits et par l ouvrage d Edward Chamberlin Th orie de la concurrence mono polistique 1933 les analyses modernes de cette question mod lisent les pr f rences 96 Fiche 24 La nouvelle micro conomie d des consommateurs pour la vari t des produits et les cons quences de la diff ren tiation en termes de biens ou de lieux de vente sur les co ts de production des firmes La conclusion principale est que les firmes sont toujours incit es diff rencier leurs produits pour att nuer la concurrence sur les prix Les asym tries d information Deux notions sont devenues tr s populaires avec la nouvelle micro conomie l anti s lection et l al a moral La premi re est la cons quence d une asym trie d information existant avant la conclusion d un contrat Elle trouve son origine dans un article de George Akerlof en 1970 sur le march des voitures d occasion Il existe une asym trie d information sur la qualit d une telle voiture entre d une part le vendeur qui l a conduite et entretenue et d autre part l acheteur qui en a seule ment une vision superficielle Si sur le march coexistent
116. scolastiques b Par les mercantilistes c Par les physiocrates 3 Smith est consid r comme le p re fondateur a De la science conomique b Du lib ralisme conomique c De la philosophie des Lumi res 4 La th orie des sentiments moraux et La richesse des nations a D veloppent des th ses contradictoires b Forment un ensemble coh rent autour d une r flexion sur l int r t personnel et les cons quences sociales de l individualisme c Se distinguent essentiellement par l importance accord e au lien conomique et au lien moral dans l tablissement de l harmonie sociale F14 DAVID RICARDO 1 Selon Ricardo la d pr ciation de la monnaie anglaise en 1810 est due a Au d ficit de la balance des paiements 180 130 questions pour faire le point b une trop forte augmentation des salaires c une mission excessive de billets par la Banque d Angleterre 2 Selon Ricardo le prix naturel d une marchandise est d termin principalement par a La quantit de travail n cessaire sa production b Le niveau du taux de salaire pay aux travailleurs c L offre et la demande de cette marchandise 3 Selon Ricardo lorsque les salaires augmentent les profits a Ne changent pas car ils sont ind pendants des salaires b Augmentent car la demande de biens s accro t et donc leurs prix c Baissent car la valeur de la production globale se partage en salaires et profits
117. sienne Or alors que Keynes voit dans l intervention croissante de l tat et dans la socialisation de l investissement une solution au ch mage et un rem de aux d fauts inh rents au capitalisme Schumpeter y voit au contraire le r sultat d une attitude collective incompatible avec la p rennit du syst me 109 Fiche 27 conomie et soci t chez Hayek et Schumpeter Citations e La neutralit de la monnaie selon Hayek Le probl me n est jamais d expliquer une valeur absolue de la monnaie mais seulement de savoir comment et quand la monnaie influe sur les valeurs relatives des biens et quelles conditions elle n affecte pas ces valeurs relatives ou pour reprendre une expression heureuse de Wicksell quand la monnaie est neutre par rapport aux biens Ce n est pas une monnaie stable en valeur mais une monnaie neutre qui doit tre le point de d part de l analyse th orique des influences de la monnaie sur la production Friedrich Hayek Prix et production 1931 e Le lib ralisme de Hayek Nous devrions en savoir assez long pour viter de d truire notre civilisation en touffant le pro cessus spontan de l interaction des individus en chargeant une quelconque autorit de la diriger Mais pour ne pas tomber dans cette faute nous devons rejeter l illusion d tre capables de d lib r ment cr er l avenir de l humanit Friedrich Hayek Droit l gislation et libert vol 3 L ordre pol
118. son compte ne peut logiquement trouver sa source sur la base de sa th orie du profit que dans une diminution tendancielle de la capacit extraire de la plus value son tour cette diminution trouve son ori gine dans la substitution aiguill e par la concurrence du capital au travail sous l effet de la concurrence chaque capitaliste a int r t introduire du progr s tech nique substituer du capital au travail pour rendre ce dernier plus productif Ce faisant il r duit sa capacit extraire de la plus value puisque seul le travail en est producteur et r duit la valeur du bien qu il produit Mais la loi du prix unique fait que les marchandises sont vendues un prix de production prenant en compte un taux de profit moyen de la branche Au total les entreprises les plus capitalis tiques b n ficieront de la p r quation des profits et capteront au regard de leurs conditions de production un surprofit Les entreprises les moins capitalistiques seront dans la situation inverse La concurrence les conduira augmenter leur tour la composition organique de leur capital le rapport entre capital et travail dans la combinaison productive pour se retrouver dans la situation des premi res Ce comportement global conduira donc augmenter l accumulation du capital ce qui peut appara tre comme un progr s allant dans le sens du d veloppement histo rique des forces productives mais que la soci t
119. sur l cono mie politique au xIx si cle Elle ne peut tre compar e qu celle de Keynes au xx si cle et ces deux conomistes anglais eurent d ailleurs en commun la capacit laborer une th orie g n rale simple et rigoureuse d o ils tir rent des conclusions pratiques propres marquer les esprits Descendant d une famille juive migr e des Pays Bas en Angleterre Ricardo com men a travailler 14 ans avec son p re la Bourse de Londres D sh rit apr s son mariage il y devint courtier et se constitua en quelques ann es une telle for tune qu il se retira des affaires en 1814 Devenu propri taire terrien il participa avec succ s au d bat public sur les questions conomiques et fut lu la Chambre des communes en 1819 Il mourut brutalement d une infection de l oreille en 1823 b De la th orie mon taire la th orie de la r partition Les premiers articles de Ricardo datent de 1809 et furent consacr s aux questions mon taires La controverse sur le bullion du nom donn Por en lingot dont la hausse du prix Londres manifestait une d pr ciation de la livre sterling opposait alors deux interpr tations de cette d pr ciation ceux pour qui elle avait pour origine une mission excessive de billets par la Banque d Angleterre et ceux pour qui elle s expliquait surtout par un d ficit ext rieur cons cutif la participation de l Angle terre aux guerres napol onie
120. syst me que Marx a une place minente dans l histoire de la pens e conomique Son ouvrage majeur Le capital a d ailleurs pour sous titre Critique de l conomie politique Les contributions de Marx l analyse conomique concernent principalement la valeur des mar chandises la nature de la monnaie la relation entre les prix et la r partition des revenus la relation entre l accumulation du capital et le progr s technique les cycles et les crises 1 SA VIE SON UVRE SON INFLUENCE a De la philosophie la critique du capitalisme N Trier Prusse Karl Marx v cut de 1818 1883 De parents juifs convertis au protestantisme il tudia aux universit s de Bonn et de Berlin et obtint 23 ans un doctorat de philosophie l universit d I na Proche des jeunes h g liens qui s appuyaient sur la philosophie de Hegel pour d velopper une critique sociale il fut cart d une carri re acad mique et se tourna vers le journalisme L interdiction du journal Rheinische Zeitung en 1843 par les autorit s prussiennes le contraignit un exil Paris o il fr quenta les milieux socialistes La r daction des Manuscrits conomico philosophiques 1844 marque son adh sion au principe de la propri t collective des moyens de production Expuls vers Bruxelles il y r digea avec Friedrich Engels le programme de la Ligue communiste Le manifeste du parti communiste 1848 figure parmi les ouvrages l
121. t porteur de risques trop importants L imperfection de l information g n re donc de mani re endog ne en cons quence du comportement rationnel des agents une rigidit r elle c est dire un blocage du processus d ajustement marchand en l absence de toute rigidit nominale Ce rationnement du cr dit son tour peut impacter l quilibre sur le march des biens et de travail o un tel rationnement limite l activit conomique et donc l emploi Salaire d efficience et ch mage involontaire De mani re semblable l existence d asym tries d information sur le march du travail entre les salari s et leurs employeurs au d triment des seconds par exemple quant au niveau effectif d effort fourni par les premiers va g n rer de mani re endo g ne des rigidit s r elles et une source de ch mage involontaire L id e est cette fois soulign e notamment par Carl Shapiro et Joseph Stiglitz dans leur article de 1984 Equilibrium Unemployment as a Discipline Device qu en pr sence d une telle asym trie d information et des risques d al a moral qu elle suscite il peut tre rationnel pour les firmes de ne pas baisser les salaires en pr sence de ch mage D une part la baisse des salaires d sincite l effort plus les salari s sont pay s plus ils sont productifs la fois car les plus productifs sont d s lors incit s demeurer dans l entreprise car dans une logique de do
122. tre conduites ne pas augmenter l emploi alors m me que les salaires baissent Il faut donc admettre que dans le cas g n ral la loi de Say n est pas v rifi e et que le niveau de l emploi est d termin par les seules firmes en fonction des anticipations qu elles font des d bouch s c est le principe de la demande effective De l int r t et de la monnaie la remise en cause de la neutralit de la monnaie Pour pouvoir augmenter l emploi il faut donc assurer des d bouch s aux firmes Ceux ci peuvent venir de la consommation mais celle ci se r v le difficile influencer tr s court terme en raison du caract re psychologique de ses d terminants Les d bouch s peuvent aussi venir de l investissement Celui ci r sulte de la confron tation par les entrepreneurs de l efficacit marginale qu ils anticipent pour le capital investi et du co t du capital approxim par le niveau du taux de l int r t la th orie de l emploi doit donc d boucher sur une interrogation sur l int r t Pour augmenter l investissement et donc l emploi il faut en effet baisser les taux d int r t en supposant que l efficacit marginale du capital demeure stable ce qui n est pas toujours le cas en situation de crise Pour ce faire il faut que la politique 116 Fiche 29 John Maynard Keynes et la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie c mon taire augmente la liquidit
123. un quilibre g n ral de n micromarch s comme le fait Walras La macro conomie n est donc pas un domaine sp cifique de l analyse conomique au sens o elle serait irr ductible un raisonnement micro conomique elle est une simple m thode visant simplifier le raisonnement la prise en compte des interd pendances de march et son exposition e de mettre l accent sur des probl mes de court terme l o les classiques avaient tendance raisonner sur le seul long terme Sur ces deux points Hicks donne raison Keynes et se d finira d s lors lui m me comme keyn sien mais en r duisant le caract re h t rodoxe de l uvre de Keynes et en souhaitant en faire un compl ment de la th orie n oclassique standard C est le sens de la synth se classico keyn sienne qu il impulse En effet selon Hicks il est envisageable de r aliser une synth se entre macro conomie classique et macro conomie keyn sienne la premi re est vraie dans le long terme comme une perspective la seconde est vraie court terme Franco Modigliani 1918 2003 prix Nobel 1985 et Paul Samuelson n en 1915 prix Nobel 1970 vont ensuite selon cette ligne compl ter ce mod le keyn sien APOG E ET D CLIN DU KEYN SIANISME Du keyn sianisme de la d pression au keyn sianisme de la prosp rit Au plan de l analyse dans le keyn sianisme de la synth se qui s impose au lende
124. une rationalisation de son organisation permise par l augmentation de sa taille tandis que les secondes concernent toutes les firmes ainsi la mise en place d une nouvelle infra structure de transport rendue rentable par l accroissement du trafic de l ensemble des marchandises Les limites de l analyse marshallienne Elles concernent principalement l laboration d une th orie g n rale de l cono mie de march ce qui est l ambition des grands conomistes depuis Adam Smith et elles ont t mises en vidence lors d un d bat qui a agit les conomistes de Cambridge juste apr s la mort de Marshall Ce d bat a t initi par un jeune conomiste italien prot g de Keynes Piero Sraffa cf fiche 15 Dans deux articles 1925 1926 Sraffa soumet la th orie marshallienne une critique interne son principal d faut selon lui ne r side pas dans l inad quation de l hypoth se centrale de concurrence parfaite au r el mais dans l impossibilit de la rendre coh rente avec les deux autres piliers de cette th orie la m thode d qui libre partiel et la loi des rendements d croissants D une part en effet la sym trie fondamentale expression de la concurrence parfaite repose bien sur la loi des rende ments d croissants des rendements croissants conduiraient une monopolisation 89 Fiche 22 Alfred Marshall et les Principes d conomie du march par le producteur ayant un
125. valeur et la r partition Marx retourne leur vision du capitalisme au regard duquel il d veloppe alors un point de vue de critique radicale La micro conomie de Marx r v le les formes particuli res que prennent l ali nation dans la soci t marchande sous l empire de la loi de la valeur et l exploitation dans le mode de production capitaliste le profit reposant sur le pro cessus d extraction d une plus value Sa macro conomie analyse les crises de surproduction comme l expression des contradictions du capitalisme qui ne pourront tre r solues que par la socialisation des moyens de production le socialisme assurera alors un d veloppement rationnel des forces productives et autorisera le r gne de la libert sur la n cessit Marx ne pratique donc pas l co nomie mais la critique de l conomie politique classique son ouvrage de r f rence Le capital publi en 1867 est d ailleurs sous titr Critique de l conomie politique cf fiche 19 1 LA MICRO CONOMIE DE MARX ALI NATION MARCHANDE ET EXPLOITATION CAPITALISTE a Th orie de la valeur travail social loi de la valeur et ali nation marchande Concernant le probl me de la valeur Marx accepte la vision ricardienne de la th orie de la valeur travail Il souhaite m me en approfondir la logique Il d montre en l occurrence qu une telle th orie aboutit logiquement admettre que si le travail est le seul l ment comm
126. ventive et le pacifisme Fourasti Jean 1907 1990 n Saint Benin conomiste fran ais Au Commissariat g n ral du plan dans son enseignement au Conservatoire national des arts et m tiers et par ses nombreux ouvrages il a soulign le r le central de la productivit dans l vo lution conomique et sociologique de la France Dans Le grand espoir du XX si cle 1949 il montra la suite de Colin Clark que la croissance s accompagne d une re distribution de la main d uvre entre les trois secteurs Dans Les Trente Glorieuses 1979 il analysa les transformations pro voqu es par la croissance de 1945 1975 Friedman Milton 1912 2006 n New York conomiste am ricain prix Nobel en 1976 Chef de file de la pens e lib rale aux tats Unis au sein de l cole de Chicago comme dans les ouvrages populaires publi s avec sa femme Libre de choisir 1980 il s est constamment oppos aux id es keyn siennes pr nant un retour l conomie de march contre le welfare state Dans de nombreux ouvrages th oriques Studies in the Quantity Theory of Money 1956 A Theory of the Consumption Function 1957 Inflation et syst mes mon taires 1976 Changes flexibles ou talon international les le ons de l histoire 2002 il a attach son nom au mon tarisme au revenu permanent au taux naturel de ch mage et aux changes flexibles Frisch Ragnar 1895 1973 n Oslo cono miste nor
127. z landais pro fesseur la London School of Economics Alban William Phillips 1914 1975 Unemployment and Money Wage Rates 1958 Une fois interpr t e la suite notamment de Robert Solow n en 1924 prix Nobel 1987 et Paul Samuelson n en 1915 prix Nobel 1970 comme une relation entre ch mage et inflation elle appara t comme l quation manquante qui permet de transformer d finitivement le keyn sianisme d une th orie de la d pression en une th orie g n rale En particulier la courbe dite de Phillips appara t comme fournissant la fronti re des possibilit s d arbitrage entre deux maux consi d r s comme alternatifs en p riode de prosp rit le ch mage et l inflation Elle servira alors de guide aux politiques keyn siennes de stop and go alternance de 124 Fiche 31 L impulsion du renouveau lib ral par le mon tarisme b c politiques de relance destin es r duire le ch mage et de politiques restrictives destin es contr ler l inflation Par cons quent cette relation allait tout aussi rapidement devenir la cible des critiques lib rales non seulement sur le plan normatif elle constituait le couronnement des d marches interventionnistes qu inspirait le keyn sianisme mais sur le plan positif elle reposait sur la mise en vidence d une corr lation troite et stable entre une variable r elle le taux de ch mage et une variable
128. 0 cependant des doutes sont apparus sur la validit g n rale de cette th orie Ils avaient pour origine ceux qui avaient contribu son d velop pement alors m me qu on assistait un renouveau d une doctrine lib rale souvent peu soucieuse de coh rence de ses fondements th oriques Ces doutes concernent non pas la d monstration d existence d un EG mais ce qui se passe lorsque changent des param tres pour lesquels il est d fini les fonctions d utilit les dotations en ressources et les techniques de production Il appara t qu on ne peut alors interpr ter les diff rences entre les deux tats de l conomie comme r sultant des effets des comportements individuels sur l offre et la demande de march Cette critique a conduit une certaine d saffection envers la micro conomie n owalrasienne et au d veloppement de la nouvelle micro conomie cf fiche 24 Malgr cela le monde la Arrow Debreu ainsi appel en l honneur de ses concepteurs a fait l objet de nombreuses analyses LE FONCTIONNEMENT DU MARCH Deux questions La premi re question porte sur le processus d ajustement susceptible de conduire un EG soit partir de conditions initiales quelconques stabilit globale soit apr s un choc qui carte l conomie de l quilibre stabilit locale la diff rence de la question de l existence de l EG il ne s agit plus ici de comparer les pro pr
129. 1965 e la th orie des quilibres non walrasiens M me pour une analyse de court terme toutefois il est un peu trompeur de se concentrer sur les deux situations oppos es de ch mage classique et de ch mage keyn sien Cela ne sera t appropri que dans un monde ne comportant que deux march s homog nes le march du travail et le mar ch des biens En fait il existe diverses qualit s de travail plusieurs biens diff rents et pour cha cune d elles et chacun d eux plusieurs lieux g ographiques consid rer dans la mesure o la demande et l offre sont sp cifiques l un ou l autre de ces lieux Cela veut dire qu il y a un grand nombre de march s distincts autant de d s quilibres potentiels associ s chacun d eux pouvant se caract riser soit par une offre soit par une demande exc dentaire On peut consid rer que le ch mage keyn sien et le ch mage classique ne r sultent que de deux cas extr mes tous deux caract ris s par une offre exc dentaire sur tous les march s du travail mais le premier s accompagnant d une offre exc dentaire sur tous les march s des biens et le second d une demande exc dentaire sur ces m mes march s Une th orie r aliste doit reconna tre l existence d un spectre bi dimen sionnel de situations comprises entre les trois cas extr mes suivants offres exc dentaires partout demandes exc dentaires partout offres exc dentaires simultan es des diverses qualit s de travail a
130. 4 1960 puis Harvard University Boston jusqu sa retraite en 1971 Il a surtout tudi les diff rents types de chan gements conomiques variations saison ni res fluctuations cycliques mouvements s culaires attachant son nom aux mou vements de longue p riode le cycle Kuznets et il a aussi am lior la quantifi cation du produit national Il a aussi analys l effet des tendances d mographiques et des changements structurels sur la croissance conomique et la r partition des revenus Ses ouvrages principaux sont National Income since 1869 1946 Modern Economic Growth 1966 Economic Growth of Nations 1971 Lange Oskar 1904 1965 n pr s de Lodz conomiste polonais Ouvert diverses influences il enseigna Chicago avant 1945 et Varsovie apr s m lant th orie cono mique formalis e et engagement politique il pr na l intervention de l tat dans les conomies de march par le contr le du cr dit et une politique active d investissement public et l introduction du march dans les conomies socialistes pour les biens de consommation et le travail Dans Political Economy 1963 1971 il s efforce de combi ner la planification et l quilibre g n ral Leontief Wassily 1906 1999 n Saint Petersbourg conomiste am ricain d origine russe prix Nobel en 1973 Apr s avoir collabor l laboration des premiers plans sovi tiques il migra en Allemagne puis
131. 7 F8 F9 F10 F11 F12 F13 F14 F15 F16 F17 F18 F19 F20 a 2 a b 3 b 4 b d F21 b c 2 c 3 a 4 b b 2 c 3 a 4 b c F22 c 2 a c 3 a 4 c c 25a b 53 0 c F23 a 2 b c 3 c 4 b 5 d F24 sa b 2 c 3 A EE AE E E E EA F26 sa b 2 a 3 c 3 3 C5 2 C 32 0 sa 2 D 3 c a 2 b 3 b b 2 b c 3 a b cCs2 502840 c 2 a b 3 b 4 a sd C F25 F27 F28 F29 A ER o T E 1 1 1 1 1 1 1 ta b 2 c 3 b 1 1 F30 1 b 2 a b 3 b 1 1 1 1 1 1 1 1 1 a b 2 c 3 a a b 2 a b 3 b c C 2 b c 35a b a 20 30 b c 2 c 3 a b c 4 b c C 2 a 3 c 4 D C 2 a 53 a b sa 2 C532b c F35 A 2 E oA F36 c 2 a c 3 a b F37 a b 2 b 3 a 4 b c F38 c 2 c 3 a b c 4 b F39 F31 F32 F33 F34 a c 2 a 3 b c C 5254 3 a b a 2 a b 3 c SC 26035 asc car 2 2C 3 D b c 2 a c 3 a b 2 b c 3 b 452 Deae b 2 c 3 c meme me RER RER ER EE EE Ah fS 192 MAXI FICHES Ghislain Deleplace Christophe Lavialle HISTOIRE DE LA PENS E CONOMIQUE Ce Maxi Fiches pr sente toute l histoire de la pens e conomique en 40 fiches synth tiques claires et structur es Il constitue un outil indispensable pour retenir l essentiel et permet de r viser efficacement les fondamentaux de la discipline e les grands courants de pens e e les principaux auteurs e les uvres fondatrices Chaque fiche peut tre tud
132. 778 Smith meurt dimbourg en 1790 LA RICHESSE DES NATIONS Pr sentation Le m rite principal de la Richesse des nations ne vient pas de l originalit de ses principes l conomiste Joseph Schumpeter dans son Histoire de l analyse cono mique d finit Smith comme un auteur mineur en raison de ce que son uvre ne comportait que peu d id es originales mais du raisonnement syst matique scien tifique utilis pour les valider et de la clart avec laquelle ils sont exprim s En ce sens l ouvrage est une synth se brillante des sujets les plus importants d conomie politique Parmi les observateurs ant rieurs Smith qui l ont inspir se trouvent John Locke Bernard Mandeville William Petty Richard Cantillon Turgot ainsi que bien s r Fran ois Quesnay et David Hume La pens e de Smith est inspir e par plusieurs principes partag s par les Lumi res cossaises l tude de la nature humaine est un sujet primordial indispensable la m thode exp rimentale de Newton est la plus appropri e l tude de l homme la nature humaine est invariante en tous lieux et en tous temps Smith est galement convaincu de l existence d une progression du d veloppement humain par des tapes bien d finies et on retrouve explicitement cette id e dans le mod le de d veloppement conomique en quatre tapes pr sent dans la Richesse des nations Par ailleurs la Richesse des nations ne traite pas seulement d cono
133. Aristote un d but de r flexion conceptuelle sur la valeur o s interrogeant sur la valeur d un bien il distingue valeur d usage et valeur d change et sur la monnaie dont il rep re les fonctions qu il tente de hi rarchiser Au Moyen ge Saint Thomas d Aquin fournit de longs d veloppements pour justifier en des termes que ne renieraient pas les conomistes contemporains la pro pri t priv e De la m me mani re son interrogation sur le juste prix le conduit s interroger sur les questions de justice sociale opposant justice distributive justice dans la r partition des richesses et justice commutative justice dans l change La diff rence est que tout au long des si cles qui pr c dent l mergence d une science conomique la r flexion conceptuelle est men e par des penseurs qui ne se revendiquent pas conomistes qui ce titre ne consid rent pas la question conomique comme fondatrice de la question sociale et jugent les pratiques et les cat gories conomiques de l ext rieur partir d un langage doctrinal qui proc de d une autre logique philosophie morale ou politique science juridique DE LA PHILOSOPHIE MORALE L CONOMIE POLITIQUE DEUX RUPTURES ESSENTIELLES Le double ench ssement de l conomique dans l architectonique aristot licienne Pendant pr s de vingt si cles d environ 500 av J C p riode socratique lan 1 500
134. BJET DE LA SCIENCE CONOMIQUE La question m me de la d finition de l objet de la science conomique du ques tionnement qui l identifie comme discipline autonome a re u dans l histoire de la pens e des r ponses diverses Identifi e une science des richesses la p riode classique elle se d finira ensuite comme la science des choix individuels en univers de raret Au del de ces d finitions particuli res la question commune qui ras semble les conomistes est celle du processus de formation des grandeurs co nomiques son tour cette question renvoie l interrogation fondamentale et partag e sur les cons quences sociales de l individualisme a la p riode classique l conomie politique science des richesses La p riode classique couvre le xix si cle cf fiche 9 Elle commence avec Adam Smith Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 cf fiche 13 se poursuit avec notamment David Ricardo Des principes de l conomie politique et de l imp t 1817 cf fiche 14 et s ach ve la fin du si cle avec Karl Marx cf fiches 17 et 19 qui est d une certaine mani re le dernier des classiques Les classiques sont donc des contemporains de la premi re r volution industrielle du d veloppement du capitalisme industriel puis de ses crises dans la seconde moiti du xix si cle Leur interrogation principale concerne donc ce qu o
135. Ibn Rushd 1126 1198 philosophe arabe cadi de S ville puis de Cordoue mais dans le cadre de la th ologie chr tienne cherche concilier les v rit s contenues la fois dans les textes saints la Bible et les crits des P res de l glise chr tienne les textes antiques et sp cifiquement ceux d Aristote et les textes des juristes romains Il cherche donc lui aussi concilier la foi et la raison Sur le plan de la r flexion conomique il reprend l h ritage d Aristote en l accor dant avec la morale chr tienne Ainsi la condamnation de l enrichissement et par exemple de la pratique du pr t int r t est reprise au nom des m mes arguments d Aristote mais renforc e de l apport de la foi qui vante la pauvret et la charit et condamne l empire du fort le pr teur sur le faible emprunteur et de celui du droit romain dans le cadre duquel le pr t de monnaie est analys comme un contrat de cession un mutuum n autorisant pas que puisse tre exig au terme de la cession un loyer sur la chose c d e un int r t sur les sommes accord es au titre du contrat de pr t Il m ne aussi des interrogations sur la notion de juste prix L o Platon insistait sur la justice distributive o l on se soucie de la justice dans la r partition des richesses au sein du corps social Aristote sur la justice commutative la justice tant de s assurer de la satisfaction commune des deux seu
136. L cole classique pr sentation d ensemble 1 Les hommes et leur contexte 2 La science classique en conomie 10 Monnaie valeur et prix chez les classiques 1 La th orie classique une recherche sur la nature de la richesse des nations 2 La mesure de la richesse la th orie de la valeur travail 11 Le lib ralisme conomique des classiques 1 Une recherche sur les causes de la richesse des nations 2 Main invisible et libre change 12 Croissance et r partition chez les classiques 1 Une recherche sur les m canismes de r partition de la richesse des nations 2 Une recherche sur la dynamique de l accumulation des richesses Pour aller plus loin un auteur une uvre 13 Adam Smith et Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1 Adam Smith de la philosophie morale l conomie politique 2 La Richesse des nations 14 David Ricardo et les Principes de l conomie politique et de l imp t 1 Sa vie son uvre son influence 2 L uvre majeure Principes de l conomie politique et de l imp t Pour aller plus loin les contemporains 15 Piero Sraffa et les n oricardiens 1 La th orie de Piero Sraffa 2 La critique de la th orie marginaliste du capital 3 Une th orie n oricardienne isol e Le marxisme 16 L h t rodoxie socialiste pr sentation d ensemble 1 L mergence du socialisme 2 Les socialismes utopiques des reconstructions soci t
137. LATION ENTRE LA CROISSANCE GLOBALE ET LA R PARTITION DES REVENUS Une premi re g n ration de post keyn siens est apparue en Angleterre dans les ann es 1950 principalement l universit de Cambridge Dans un article de 1956 un Anglais d origine hongroise Nicholas Kaldor 1908 1986 reformule la th orie keyn sienne de la croissance issue du mod le de Roy Harrod 1939 en y introduisant la r partition du revenu national entre les salaires et les profits Il reprend le prin cipe tabli par Keynes cf fiche 29 selon lequel c est l investissement global qui d termine l pargne globale et non l inverse et il le transpose en dynamique Dans une conomie en croissance quilibr e la hausse du produit global s accom pagne d une hausse de l investissement et l pargne suppl mentaire requise est engendr e par une augmentation de la part des profits dans le revenu national lorsque la propension pargner sur les profits est sup rieure celle sur les salaires Kaldor soulignait ainsi l importance des diff rences entre les b n ficiaires du profit les entreprises non les capitalistes individuels et les salari s quant leurs comportements de d pense Ce mod le fut radicalis en 1962 par un Italien Luigi Pasinetti l ve de Piero Sraffa Il montra que le taux de profit d pend en fait du taux d accumulation du capital et de la seule propension pargner des capitalistes en outre le taux de
138. Le lib ralisme conomique des classiques national puisqu il est dans l int r t de tous de ne pas tout produire quand bien m me une nation serait plus efficace dans toutes les productions et de se concentrer sur les productions o leur avantage productif est le plus grand m me les nations souffrant de d savantages absolus dans toute production trouvent s ins rer avan tageusement dans la division internationale du travail Illustrations e Le travail fonds primitif de la richesse des nations Le Travail annuel d une nation est le fonds primitif qui fournit sa consommation annuelle tou tes les choses n cessaires et commodes la vie et ces choses sont toujours ou le produit imm diat de ce travail ou achet es des autres nations avec ce produit Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 e La division du travail source d am lioration de la puissance productive Les plus grandes am liorations dans la puissance productive du travail et la plus grande partie de l habilet de l adresse et de l intelligence avec laquelle il est dirig ou appliqu sont dues ce qu il semble la Division du travail Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 _ Dont la cause se trouve dans le penchant naturel des hommes l change Cette division du travail de laquelle d coulent tant d avantages ne doit pas tre rega
139. Le produit net agricole constituera alors la r compense des avances fonci res des investissements et reviendra logiquement sous forme de rente ceux qui ont assur les avances les propri taires fonciers et le souverain La richesse se diffuse ensuite entre les diff rentes classes de la soci t gr ce aux d penses de chacune d entre elles Ce n est alors qu la condition que le circuit de ces d penses soit scrupuleusement respect que les avances fonci res peuvent tre reconstitu es et le produit agricole nouveau d gag la p riode suivante Il faut donc que chacun et notamment les classes dominantes propri taires fonciers et souverains respecte ce sch ma c est dire se soumette l ordre conomique ainsi r v l occupe la place et le r le qui lui y sont d volus De la m me mani re c est au titre de cet ordonnancement du tableau que les phy siocrates r clament en aval une r forme fiscale devant conduire l tablissement d un imp t unique sur la rente fonci re l aussi cela revient convaincre l aristo cratie fonci re de se plier un ordre conomique qui lui est r put sup rieur Bref le Prince et les classes qui fondent son aristocratie doivent non plus soumet tre l activit conomique leur bon vouloir mais se soumettre et accepter un ordre 32 Fiche 8 Fran ois Quesnay et la physiocratie a b c conomique qui domine en importa
140. Les forces de la demande agissent d un c t celles de l offre de l autre Marshall Principes d conomie 1890 e Les lois de l utilit d croissante et de la productivit d croissante Les tendances l utilit d croissante et la productivit d croissante trouvent leurs racines la premi re dans les qualit s de la nature humaine la seconde dans les conditions techniques de l industrie Marshall Principes d conomie 1890 90 23 La micro conomie Point clef Cette th orie r sulte de la modernisation partir des ann es 1950 de celle de Walras dont elle reprend le principe fondateur la loi de l offre et de la demande appliqu e des march s inter d pendants Elle analyse ainsi l quilibre g n ral d une conomie de concurrence parfaite Elle concerne trois questions principales l existence d un quilibre g n ral le fonctionnement du march et l int gration de la monnaie Sur chacune d elles des difficult s importantes subsistent aujourd hui 1 L EXISTENCE D UN QUILIBRE G N RAL a La question La principale voie suivie pour d passer les critiques adress es la micro conomie marshallienne d quilibre partiel cf fiche 22 fut ouverte par la conjonction de deux facteurs d une part la red couverte par l Anglais John Hicks dans les ann es 1930 de la th orie de l quilibre g n ral labor e par le Fran ais L on Walras soixante ans plus t t cf
141. MORALE L CONOMIE POLITIQUE UNE CERTAINE CONTINUIT Sch matiquement si l on se limite l Occident on trouve les premi res r flexions sur la richesse dans l antiquit grecque en particulier chez Aristote cf fiche 4 au Iv si cle avant notre re Jusqu au milieu du xvure si cle la science conomique telle que nous la concevons aujourd hui n existe pourtant pas Les r flexions cono miques sur la valeur le travail la monnaie existent mais il faut les chercher dans des ouvrages qui ne sont pas d conomie mais de philosophie politique de th ologie ou d administration patrimoniale Cette premi re pens e conomique n a pas d unit th orique et ce qui la caract rise est son assujettissement d autres savoirs Il est alors possible de suivre le fil de la pens e occidentale en y rep rant des aspects de continuit et des ruptures d cisives qui conduiront finalement sur la question qui nous occupe la constitution de la science conomique en discours autonome a Continuit dans les th mes Tout au long de ces longs si cles la question centrale de la philosophie politique demeure celle de savoir comment constituer un ordre social harmonieux et en particulier comment concilier harmonie sociale et libert individuelle C est la question que se posent les philosophes grecs apr s Socrate c est celle que reprennent les penseurs de l Islam puis de l glise chr tienne
142. RINCIPES D CONOMIE a La sym trie fondamentale L analyse marginaliste h rit e de Stanley Jevons cf fiche 20 avait pour d faut d expliquer la d termination des prix et des quantit s des biens par deux principes diff rents l utilit marginale pour les premiers le co t de production pour les secondes Marshall r concilia ces deux principes en tendant la productivit des facteurs de production le raisonnement la marge que Jevons avait con u pour l utilit des biens de m me que la consommation d une unit suppl mentaire d un bien s accompagne de la d croissance de son utilit marginale l utilisation d une unit suppl mentaire d un facteur de production travail capital ou terre s accom pagne de la d croissance de la productivit marginale encore appel e rendement 87 Fiche 22 Alfred Marshall et les Principes d conomie b de ce facteur c est dire du suppl ment de production qu elle permet Cette loi des rendements d croissants est la production ce que la loi de l utilit marginale d croissante est la consommation Marshall donna ainsi un m me fondement analytique aux deux forces qui d termi nent sym triquement et simultan ment le prix et la quantit chang e d un bien Du c t de la demande on peut associer chaque niveau de prix du bien appel alors prix de demande la quantit que les consommateurs sont pr ts acqu rir Plus cett
143. UTIONNALISTES ANCIENS ET MODERNES 1 Les courants institutionnalistes anciens privil gient l tude a De la maximisation de l utilit sous contrainte b Du caract re intentionnel ou non des institutions c De l volution historique des institutions 2 Les courants institutionnalistes modernes privil gient l tude a De la comparaison des diff rents types d institutions b De l quilibre g n ral d une conomie de march c De l efficacit des institutions 3 On appelle co t de transaction a Le co t de fonctionnement d un march ou de toute autre forme de relation conomique b La quantit de monnaie contre laquelle s change une marchandise c Le prix du service rendu par le crieur walrasien F37 L CONOMIE COMME SCIENCE NAISSANCE D UNE CONVICTION 1 L ambition de faire de l conomie une science comparable aux sciences dites dures a Est consubstantielle l apparition m me de la discipline b N est v ritablement revendiqu e qu partir de la fin du xix si cle en corollaire de la constitution de l approche n oclassique c Ne se discute pas l conomie est une branche appliqu e des math matiques 2 L imp rialisme exerc par la science conomique au sein des sciences sociales a Repose sur la puissance de sa m thode b Se nourrit du prestige que conf re le recours syst matis un haut niveau de formal
144. X nophon l admi nistration familiale consiste pour le ma tre en sa capacit d acqu rir et de se servir de la v ritable richesse la finalit de l existence n est pas l enrichissement mais la vie heureuse Aristote rejoint ainsi Platon dans sa condamnation de l enri chissement Il oppose la chr matistique art d acqu rir des richesses naturelle qui consiste acqu rir des richesses n cessaires la vie la chr matistique mercantile qui consiste acqu rir un bien non pour la fonction qu il remplit mais pour l acquisition proprement dite Cette condamnation trouve son cho dans une analyse de la monnaie Aristote est le premier d finir les trois fonctions mon taires talon des valeurs moyen d change et r serve de valeur instrument d pargne De son point de vue la monnaie est avant tout un moyen d change Puisque telle est sa nature faire de la monnaie une finalit de l activit conomique une richesse en elle m me est donc lui faire jouer un r le contre nature et va donc l encontre de l ordre naturel C est donc par perversion que la monnaie est devenue principe et fin de l change commercial L activit conomique est donc condam n e d s lors qu elle s carte de la seule juste satisfaction des besoins familiaux l enrichissement mon taire est banni et la pratique de l usure bien souvent confondue avec celle de l int
145. a Appellent au renversement de l aristocratie fonci re b Plaident pour que le Prince et l aristocratie fonci re se plient aux imp ratifs de l ordre conomique c Plaident pour que le Prince favorise le d veloppement de l industrie au moyen de la cr ation de vastes manufactures 178 130 questions pour faire le point F9 L COLE CLASSIQUE PR SENTATION D ENSEMBLE 1 La th orie classique a Articule une macro conomie fond e sur la loi des d bouch s et le postulat de neutralit de la monnaie et une micro conomie fond e sur le concept de surplus et la th orie de la valeur travail b Fournit le fondement rationnel du lib ralisme conomique c V hicule une vision critique du capitalisme et de ses exc s 2 La th orie classique a Est radicalement oppos e ce que sera la th orie n oclassique b Est la pr misse encore inaboutie de ce que sera la th orie n oclassique c Partage avec la th orie n oclassique une m me conception des lois macro conomiques mais s oppose elle sur la question de la valeur et des prix 3 Marx et Keynes a Identifient leurs syst mes th oriques respectifs en opposition la th orie classique b Se revendiquent comme classiques c Partagent une m me d finition de la th orie classique F10 MONNAIE VALEUR ET PRIX CHEZ LES CLASSIQUES 1 Pour les classiques la monnaie a Est neutre b Est essentiellement un moyen de faciliter les
146. a Augustin Cournot 1801 1877 Le Fran ais Augustin Cournot publia en 1838 Recherches sur les principes math matiques de la th orie des richesses ouvrage qui en fait un pr curseur de la th orie micro conomique moderne un triple titre D abord trente six ans avant Walras il fut le premier formuler une th orie g n rale de l conomie en termes math matiques Ensuite il d veloppa une conception du march fond e sur l unicit du prix de chaque marchandise qui travers son influence sur Walras est encore pr sente aujourd hui dans la micro conomie n owalrasienne de l quilibre g n ral Enfin et c est ce qui importe ici il est g n ralement consid r comme l inventeur des th ories du monopole du duopole et de l oligopole en quilibre partiel c est dire quand on raisonne march par march ce titre il est un pr curseur de la nouvelle micro conomie Cournot consid re d abord une situation de monopole dans laquelle pour des fonctions donn es de demande et de co t le producteur unique tablit le prix de son bien un niveau qui maximise son profit Puis il tend l analyse au duopole dans lequel deux producteurs se font concurrence Dans ce cas la courbe de demande au march tant donn e chaque firme fixe son niveau de production de fa on maximiser son profit pour un niveau donn de production de l autre firme Ce sys t me de deux quations simultan e
147. a croissance conomique globale d autre part la question de la relation entre les conditions d mission de la monnaie et sa valeur et donc celle des d terminants mon taires de l inflation et de l volution du taux de change Sur chacune de ces deux questions Ricardo apporte des r ponses qui t moignent d une capacit d analyse que tous ses successeurs lui ont reconnue Sur la question de la r partition seule la victoire de la th orie marginaliste partir des ann es 1870 qui a impos jusqu aujourd hui un cadre de pens e compl tement diff rent a pu faire oublier les deux grandes contributions de Ricardo dans ce domaine il existe une relation inverse entre les salaires et le taux de profit l volution long terme de ce dernier d pend de l volu tion des conditions de production des biens consomm s par les salari s Sur la question de la monnaie Ricardo est le premier auteur avoir d fendu une circulation exclu sive de billets mis par une banque centrale respectant des r gles d finies de cr ation mon taire 1 SA VIE SON UVRE SON INFLUENCE a Un succ s public et priv N Londres David Ricardo v cut de 1772 1823 Selon John Maynard Keynes Ricardo a conquis l Angleterre aussi compl tement que la Sainte Inquisition avait conquis l Espagne Venant d un critique de sa th orie ce jugement marque bien l influence consid rable intellectuelle et politique que Ricardo a eue
148. a r gulation conjoncturelle du niveau global d activit Dans les ann es 1950 cette vision de l conomie fut compl t e par l introduction de la dynamique qui se fit du c t de la micro conomie walrasienne par Kenneth Arrow et G rard Debreu cf fiche 23 et du c t de la macro conomie keyn sienne par Robert Solow Ce partage des t ches qualifi de synth se n oclassique et dont Paul Samuelson fut l incarnation par son uvre abondante d s les ann es 1940 juxtaposait plus qu il int grait les composantes micro et macro de la science conomique ainsi que la d fense du march et l intervention de l tat Malgr cette faiblesse il demeura jusqu au milieu des ann es 1960 o il fut remis en cause de deux c t s Une premi re ligne de critique r sulta d une tentative de convergence entre une conception plus radicale dite post keyn sienne de la croissance illustr e entre autres par Joan Robinson et Nicholas Kaldor cf fiche 30 et un rejet du margina lisme au profit d un retour aux principes de la th orie ricardienne initi en 1960 par Piero Sraffa cf fiche 15 Une deuxi me remise en cause vint de la th orie du d s quilibre qui la suite de Robert Clower 1965 s effor a d int grer les id es de Walras et de Keynes en une th orie plus g n rale cf fiche 33 Mais le coup fatal fut port par le mon tarisme d fendu depuis les ann es 1950 par Milton Friedman cf fiche 31 d
149. a richesse dans l Antiquit grecque en parti culier chez Aristote qui distingue l change tourn vers la satisfaction des besoins qu il faut encourager et la chr matistique change en vue de l enrichissement qu il condamne Ces arguments furent repris au Moyen ge par Saint Thomas d Aquin et les scolastiques qui en tir rent une condamnation du pr t int r t cf fiche 4 C est en r action contre la doctrine thomiste qu appara t vers 1360 une premi re r flexion sur la nature de la monnaie Contre une vision de celle ci comme chose du prince Nicolas Oresme soutint que la valeur de la monnaie a pour origine le consentement des marchands l utiliser et qu en cons quence le prince seule source l gitime de cr ation mon taire doit s abstenir de la manipuler Deux si cles plus tard cette relation entre le prince et les marchands fut en France au c ur des d bats mon taires o se distingu rent de Malestroit et Jean Bodin L analyse de cette question centrale fut tendue par le mercantilisme l enrichissement de la nation par un commerce ext rieur contr l encouragement de l emploi par la protection des industries nationales et la stimulation de l activit interne par la circulation de liquidit s abondantes cf fiche 6 C est cette vision mon taire et anti lib rale que rejeta Adam Smith cf fiche 13 influenc par le courant fran ais de la physiocratie cf fiche 8 dont il retint
150. a richesse produite peut tre susceptible de ne pas augmenter par exemple parce que les capitalistes entrepreneurs ne trouvent pas de d bouch s Or une telle possibilit est explicitement exclue par les auteurs classiques l exception de Mal thus c est ce qu exprime leur adh sion la loi des d bouch s mise en vi dence par Jean Baptiste Say et laquelle Ricardo donne la plus grande audience Selon cette loi toute offre cr e sa propre demande L argument est le suivant Lorsque l offre globale on est au niveau macro conomique de biens c est dire la richesse produite augmente elle a pour contrepartie des revenus salaires profits et rentes leur tour ces salaires profits et rentes sont l origine d une demande de biens par exemple les salaires sont d pens s en biens de consommation courante les profits sont pargn s et donc investis donc d pens s en achat de biens capitaux et les rentes d pens es en produits de luxe Par cons quent toute offre cr e bien sa propre demande une hausse de l offre globale d une valeur de 100 induit un suppl ment de revenus de 100 qui son tour conduit une demande suppl mentaire de 100 La demande est endog ne l offre qui se d termine logiquement en premier sans contrainte attendue du c t de la demande En cons quence de quoi seules des contraintes sur l offre contrainte de rentabilit peuvent interrompre le proces
151. ace d un argumentaire scientifique revendiquera de suivre une d marche parall le et d opposer au lib ralisme scientifique des classiques un socialisme scientifique cf fiche 17 LES SOCIALISMES UTOPIQUES DES RECONSTRUCTIONS SOCI TALES Saint Simon 1760 1825 et le nouveau christianisme Lointain cousin du m morialiste Saint Simon est la fois un homme du xvm si cle par l esprit encyclop diste et du xIx en tant que premier socialiste de l re indus trielle Son uvre dans laquelle il d fend une th orie du d terminisme historique est connue autant par ses propres publications que par ce que ses disciples les saint simoniens ont pu en tirer Elle a aussi influenc fortement Marx pour Saint Simon chaque syst me social constitue une avanc e dans le progr s de l humanit Les forces motrices de ce d veloppement sont selon lui le progr s des sciences de la morale et de la religion L ordre social venir sera en l occurrence fond sur la science assis sur le d veloppement de la grande industrie organis e scientifiquement et planifi e On passera ainsi du gouvernement des hommes l administration des choses phrase qui sera reprise par Marx Il faut donc selon Saint Simon L industrie 1816 renverser la matrice religieuse toujours dominante malgr la critique des Lumi res et la R volution et dont la morale th ologique renvoie le monde pr sent un
152. age aux sciences dures en particulier partir de la formalisation math matique de ses raisonnements C est aussi sur cette base qu elle a aujourd hui pr tention r gner sur l ensemble des sciences humaines et sociales au nom de la pr minence que lui conf rerait sa m thode scientifique SCIENCE ET ID OLOGIE L analogie avec les sciences dures une question de grandeur s La science conomique interrogation sur la formation des grandeurs conomiques cf fiche 1 est logiquement conduite recourir la mesure au calcul et finale ment aux concepts et aux m thodes des sciences dures et en particulier aux concepts et l outil math matique En outre la science conomique se fonde en s affranchissant de la tutelle de la philo sophie politique et sociale ce qui ne peut se faire qu en revendiquant sa particularit sur le questionnement et sur les r ponses et en se rapprochant d une autre zone d attraction sur les m thodes surtout si celle ci est prestigieuse et conf re une certaine grandeur L imp rialisme contemporain de la science conomique Depuis la fin des ann es 1960 la science conomique ne pr tend plus seule ment expliquer l action conomique elle applique sa m thodologie la totalit de l action sociale et impr gne l ensemble des sciences sociales Ce fut l issue de l entreprise initi e par Th odore Sc
153. aines libert s conomiques sont garanties propri t priv e libre circulation libert du travail et d entrepren dre il suffit chacun de poursuivre son propre int r t pour concourir l int r t g n ral Le lien social est donc un lien conomique L ordre naturel est un ordre conomique et le politique doit lui tre soumis c est le message que Pierre le Pesant seigneur de Boisguilbert s efforce d adresser au monarque Louis XIV puis que relaieront Fran ois Quesnay dans son Tableau conomique 1758 et ses physiocrates cf fiche 8 C est un message sp cifiquement anti mercantiliste le Prince doit se soumettre l ordre conomique naturel qui lui est r v l C est enfin ce qu affirme Adam Smith 1776 l ordre naturel est un ordre conomique plus pr cis ment marchand en raison du penchant naturel de l homme changer C est ce penchant changer qui via la sp cialisation qu il autorise est source de richesse et la richesse de la Nation son tour est le fondement d un ordre social coh rent cf fiche 11 Ce faisant l ordre social n est pas b ti sur la volont d individus dot s de Raison mais sur la seule poursuite go ste de leur int r t individuel par des agents cono miques rationnels Il faut donc pour pr server l ordre social garantir les libert s conomiques et autoriser la poursuite sans limite des int r ts go stes Ces int r ts sauro
154. al Le d fi le plus important auquel est confront le th oricien propos de l existence de la mon naie est celui ci la monnaie ne joue aucun r le dans le mod le le plus d velopp de la th orie conomique Ce mod le est bien entendu la version par Arrow Debreu de l quilibre g n ral walrasien Un monde dans lequel on peut tablir des contrats contingents terme pour tous ses tats futurs ne requiert ni ne veut une monnaie intrins quement sans valeur Une premi re t che difficile pour le th oricien scrupuleux est de trouver une construction alternative sans toutefois sacrifier la clart et la coh rence logique qui sont les caract ristiques les plus saillantes de Arrow Debreu Frank H Hahn Monnaie et Inflation 1981 94 24 La nouvelle ___ Pointclef Par diff rence avec la micro conomie n owalrasienne de concurrence parfaite en quilibre g n ral la nouvelle micro conomie concerne la concurrence imparfaite en quilibre partiel Si elle s est beaucoup d velopp e depuis les ann es 1970 elle a des pr curseurs dans la th orie du duopole de Cournot 1838 et la th orie de la concurrence imparfaite de Robinson 1933 Sous sa forme moderne elle applique un m me instrument la th orie des jeux plusieurs types d imperfections le nombre limit d agents les barri res l entr e la diff renciation des produits les asym tries de march 1 LES PR CURSEURS
155. ales 17 Marx et le socialisme scientifique 1 La micro conomie de Marx ali nation marchande et exploitation capitaliste 2 La macro conomie de Marx l analyse de la crise comme expression des contradictions de l conomie capitaliste IV 35 35 36 39 39 40 43 43 45 47 47 48 51 51 52 55 55 56 59 59 61 62 63 63 64 67 67 68 Table des mati res 18 La diffusion du marxisme les pigones 1 Les orthodoxes 2 Les r visionnistes et la r apparition d un socialisme r formiste Pour aller plus loin un auteur une uvre 19 Karl Marx et Le capital 1 Sa vie son uvre son influence 2 L uvre majeure Le capital critique de l conomie politique Le marginalisme 20 Le marginalisme micro conomie et lib ralisme 1 Les premiers marginalistes et les traditions qu ils inaugurent 2 Le rejet de la th orie de la valeur travail et la relecture du probl me de la valeur 3 L mergence d un nouveau paradigme la science n oclassique Pour aller plus loin un auteur une uvre 21 L on Walras et les l ments d conomie politique pure 1 Sa vie son uvre son influence 2 L uvre majeure l ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 22 Alfred Marshall et les Principes d conomie 1 La figure centrale du marginalisme britannique 2 L uvre majeure les Principes d conomie Pour all
156. aleur a pour origine le seul consentement des marchands l utiliser et qu en cons quence le Prince seule source l gitime de cr ation mon taire doit s abstenir de la manipuler En l esp ce le politique doit donc se soumettre aux exigences de conomique le bon fonctionnement des changes marchands par le maintien et la garantie du poids et de la valeur des monnaies Cette r flexion pr figure ce que seront contre les mercantilistes les arguments mon taires des premiers classiques 17 Fiche 4 La pens e antique et m di vale Jean Buridan 1300 1358 recteur de l universit de Paris quant lui approfondit surtout la question de la valeur Questions sur la Politique d Aristote Questions sur l thique Nicomaque d Aristote Sa r flexion est notamment connue par la fable de l ne de Buridan et conduit mettre l id e que la valeur des biens puise deux sources leur raret mais aussi leur utilit Cette r flexion aussi r appara tra sous une certaine forme l poque moderne Citations e Les anciens sur la monnaie et l int r t Il est tout fait normal de ha r le m tier d usurier du fait que son patrimoine lui vient de l argent lui m me et que celui ci n a pas t invent pour cela Car il a t fait pour l change alors que l int r t ne fait que le multiplier Et c est de l qu il a pris son nom les petits en effet sont sem blab
157. ameuse devise laissez faire laissez passer e Fran ois Quesnay 1694 1774 M decin du roi Louis XV et de la marquise de Pompadour il est le fondateur du mouvement physiocratique et l auteur du Tableau conomique 1758 Marx comme Schumpeter ont pu voir en lui le v ri table cr ateur de l conomie moderne e Anne Robert Jacques Turgot 1727 1781 Disciple de Quesnay mais ayant d velopp une vision propre il est celui qui portera un temps les th ses physio cratiques au pouvoir en devenant contr leur g n ral des finances de Louis XVI 31 Fiche 8 Fran ois Quesnay et la physiocratie 2 a b c LA DOCTRINE Elle est trait pour trait un v ritable anti mercantilisme La nature de la richesse La richesse est r elle elle est constitu e de biens mat riels et non pas de monnaies d or et d argent La monnaie appara t essentielle la circulation des richesses le Tableau conomique est un mod le d appr hension du circuit des richesses mon taires et r elles que Quesnay chirurgien assimile la circulation sanguine dans le corps mais ne constitue pas une fin de la circulation Les causes de la richesse L agriculture seule est productrice de richesses les physiocrates contemporains de la r volution agricole qui pr c de imm diatement la R volution industrielle tr s attach s en outre aux propri taires fonciers et moins la bourgeoisie mer gente
158. analyse la domination des banques sur l industrie et le r le de l tat dans la plani fication capitaliste de la production Hobson John 1858 1940 n Derby co nomiste anglais Ses vues h t rodoxes lui interdirent l acc s un emploi universitaire et il les exprima dans des journaux et de nombreux ouvrages dont Imperialism 1902 et The Industrial System 1909 Deux th mes principaux y sont expos s l expansion coloniale de la Grande Bretagne est li e aux int r ts des capitalistes financiers cette d nonciation de l imp rialisme inspira L nine les crises du capitalisme sont dues la sous consommation elle m me r sultant d une r partition in galitaire des revenus Jevons Stanley 1835 1882 n Liverpool conomiste anglais Il fut avec Carl Menger et L on Walras le promoteur du margina lisme dans The Theory of Political Economy 1871 o il appliqua le raisonnement la marge au comportement du consommateur Professeur Manchester puis Londres il Dictionnaire de 100 conomistes publia aussi de nombreuses tudes d co nomie appliqu e et de logique et condamna le laisser faire pr f rant l intervention au coup par coup de l tat Kaldor Nicholas 1908 1986 n Budapest conomiste anglais Il combina une posi tion universitaire Londres puis Cam bridge et un engagement politique comme conseiller de plusieurs gouvernements travaillistes r unis pa
159. ande Bretagne n est pas trang re au fait que la science conomique restera pendant plus d un si cle Fiche 2 Une histoire rapide des th ories conomiques et demi sous domination britannique Dans des soci t s o l activit de production tait auparavant principalement agricole le commerce tant limit aux villes et aux changes internationaux la R volution industrielle bouleverse la perception des relations sociales d sormais l activit conomique est orient e vers le march et l organisation m me de la production repose sur un change marchand particulier le salariat Le second ph nom ne est le d veloppement de la doctrine lib rale en vertu de laquelle la concurrence sur les march s est un m canisme assurant la fois l efficacit conomique et l harmonie sociale l tat devant se limiter en dehors de ses fonctions r galiennes garantir la libert conomique de tous et d abord des entreprises De m me que l expansion de l conomie de march qui accompagnait la R volution industrielle constituait une rupture avec le commerce sp cialis et cloisonn des soci t s traditionnelles ant rieures la doctrine lib rale s inscrit d abord en opposition une vision interventionniste de l tat en mati re conomique qui justifiait l attribution de monopoles et les r glementations corporatistes 2 DU MERCANTILISME AU MARGINALISME On trouve les premi res r flexions sur l
160. ani Miller selon lequel la structure financi re de la firme est neutre l gard de son niveau d investissement Pour lui plus le financement externe endettement contract aupr s des banques et des march s financiers est important par rapport aux fonds internes profits accumul s ou cessions d actifs plus les entreprises r duisent leur investissement pour viter d accro tre leur risque d insolvabilit Mais ce faisant elles compromettent d autant leurs profits futurs et augmentent ce risque R cession et fragilit financi re vont ainsi de pair 120 Fiche 30 Les post keyn siens et l approche de la circulation Las Lea moderne que par la conjonction d un tat interventionniste et d une banque centrale agissant comme pr teur en dernier ressort Mais ces facteurs peuvent se retourner en raison soit d un changement de politique macro conomique soit d un compor tement d endettement plus risqu de la part d agents rassur s par ce filet de s curit L APPROCHE DE LA CIRCULATION Dans la litt rature moderne l approche de la circulation a t principalement d velopp e en France et en Italie En dehors d une longue tradition mon taire anti quantitativiste ceci peut s expliquer par le contexte institutionnel la France et l Italie furent jusque dans les ann es 1980 des exemples typiques d conomie d endettement par opposition l conomie de march s financiers
161. anier de biens Or selon Ricardo les terres ne permettent d accro tre la production des biens agricoles qu au prix d un accroissement de leur co t de production Les salaires augmentent donc long terme et le taux de profit baisse en cons quence Comme le profit est le seul motif qui pousse les capitalistes investir l accumulation du capital se ralentit et avec elle le progr s des richesses L conomie marche vers un tat stationnaire Pour Ricardo il existe cependant un moyen de retarder cette volution dans les pays industrialis s comme l Angleterre qui y sont expos s importer les biens de subsistance des pays o ils sont moins chers Ricardo d veloppe cette occasion une th orie de la sp cialisation internationale selon les co ts comparatifs qu il illustre par le commerce entre le drap anglais et le vin portugais La conclusion des Principes est ainsi un plaidoyer pour le libre change qui influencera profond ment les id es en Angleterre partir du milieu du xix si cle 57 Fiche 14 David Ricardo et les Principes de l conomie politique et de l imp t Citations e La question centrale de la r partition des revenus L conomie politique est selon vous une enqu te sur la nature et les causes de la richesse Je pense qu il vaudrait mieux l appeler une enqu te au sujet de la division du produit de l industrie entre les classes qui concourent sa formation Aucune loi ne peut tre
162. ant d autres notions telles que l utilit comme finalit de la production ou de l change ou le r le de l entrepreneur comme coordina teur des facteurs de production Favorable au lib ralisme conomique sa formule les produits s changent toujours contre les produits a t interpr t e comme signifiant limpossibilit des crises de surproduction loi de Say Schmoller Gustav von 1838 1917 n Heilbronn conomiste allemand Professeur Halle Strasbourg puis Berlin il fut la principale figure de la jeune cole histo rique et domina la pens e conomique Dictionnaire de 100 conomistes allemande de la fin du xix si cle S oppo sant l abstraction marginaliste de Carl Meneer il se consacra des monographies de situations particuli res qu il justifia dans Grundrisse der allgemeine Volkswirt schaftslehre 1900 1904 Son socialisme de la chaire tait en fait favorable des r formes sociales d inspiration conservatrice et il influen a les conceptions politiques de l empire allemand Schumpeter Joseph 1883 1950 n Triesch conomiste autrichien Apr s avoir enseign Graz il devint ministre des finances de la jeune r publique d Autriche 1919 1920 puis pr sident d une petite banque alle mande Professeur de finances publiques l universit de Bonn en 1925 il quitta l Europe en 1932 lors de la mont e du nazisme et devint pr
163. aquelle ne p sent plus les interdits moraux pr valant jusqu alors et qui porte les marques de la modernit 1 LES TH ORIES DE L TAT MODERNE La p riode qui s tale sur les XVI et xvn si cles est une p riode de grands boule versements dans les domaines politique effondrement de l ordre f odal et consti tution des tats nations identifi s leur Prince terme g n rique qui au xvr si cle d signe n importe quel souverain culturel Renaissance religieux R forme et conomique r volution mon taire et marchande induite par les grandes d couvertes a La constitution des tats autour du pouvoir du Prince Le terme d tat remonte la cit grecque et l Empire romain mais c est au XvI si cle quand la soci t m di vale a disparu que le terme prend sa r sonance actuelle avec l apparition de pouvoirs centralisateurs attach s une population limit s par des fronti res oppos s aux ambitions f odales et partisanes et d gag s du vieux r ve chr tien de la souverainet pontificale universelle Cependant l tat n est encore que la propri t du souverain de droit divin et sa puissance s identifie celle du monarque Ce n est qu avec le xvme si cle si cle des Lumi res de la R volution fran aise de la consolidation des fronti res ext rieures et de la dislocation des barri res int rieures que le terme d tat entrera d finitivement dans le v
164. arx 1818 1883 l unit de l cole classique r side dans le concept de surplus c est dire ce qu une conomie produit au del de ce qui est strictement n cessaire sa reproduction l identique et dans Padh sion la th orie de la valeur travail Selon cette d finition l cole classique commence avec William Petty 1623 1687 et culmine avec Ricardo pour tre ensuite reni e par la majorit des conomistes l exception de Marx lui m me qui place son ouvrage Le Capital dans cette perspective Pour John Maynard Keynes 1883 1946 l unit de l cole classique r side dans la loi de Say cf fiche 12 selon laquelle une crise par insuffisance de la demande globale est impossible D apr s cette d finition l cole classique commence avec Ricardo et va jusqu Arthur Cecil Pigou 1877 1959 en englobant le marginalisme cf fiche 20 Keynes situe sa r volution th orique dans le rejet du postulat central de l cole classique cf fiche 29 Une telle diversit de d finitions ne contribue pas clarifier la question des contours de l conomie classique Par exemple figure embl matique de l cole classique au sens de Keynes pour son r le de d couvreur de la loi des d bouch s Say est rejet par Marx dans les t n bres de l conomie vulgaire pour son adh sion la th o rie de la valeur utilit pourfendeur de la loi des d bouch s aussi bien que de la th orie de la va
165. as ajuster leur politique sala riale si leurs concurrentes ne le font pas ce qui introduit une inertie des comporte ments qui est renforc e par la difficult collecter l information n cessaire dans un monde r el o celle ci n est pas parfaite Il est au total rationnel pour les agents dans un contexte de concurrence imparfaite pr sence de co ts de transaction information imparfaite de s entendre sur une certaine rigidit des salaires nominaux Cela est r ducteur de co t au niveau micro conomique et r ducteur d instabilit au niveau macro conomique La cons quence est que les ajustements macro conomiques ne pouvant int gralement s op rer en prix ils s op rent partiellement en quantit s rendant leur efficacit aux politiques keyn siennes de demande au moins dans le court terme Les rigidit s de prix Les nouveaux conomistes keyn siens se sont int ress s galement aux rigidit s de prix L intuition est la m me il peut tre rationnel pour des firmes dans un monde de concurrence imparfaite de ne pas ajuster contin ment leurs prix Quand une firme en effet 1 op re dans une structure non concurrentielle dans laquelle ses profits varient en fonction des modifications de prix mais ne s annulent pas si elle choisit de laisser cro tre marginalement ses prix relatifs 2 dans laquelle l ajustement des prix est co teux il peut tre rationnel de son point de vue de ne pas ajuster
166. ationnaire 1 UNE RECHERCHE SUR LES M CANISMES DE R PARTITION DE LA RICHESSE DES NATIONS a Une soci t de classes Les classiques envisagent la soci t comme un ensemble de trois classes propri taires fonciers capitalistes et travailleurs d finies par leur place dans la production et donc par la nature de leurs revenus Ricardo en a donn la version la plus labor e e Le travailleur gagne un salaire ramen sous l effet de la concurrence un minimum de subsistance c est ce qu on nomme la loi d airain des salaires Il d pend donc du prix des denr es vitales surtout du pain li celui du bl e Le profit est le revenu du capitaliste et il est proportionnel au capital avanc dans la production e La rente fonci re revenu vers par le fermier au propri taire foncier est la diff rence entre le prix de vente des denr es agricoles le bl et son co t On parle de rente diff rentielle plus une terre est fertile plus le co t de production du bl y est faible et plus la rente y est forte car le prix du bl s tablit au niveau permettant la production sur la terre la moins fertile celle o les co ts de production sont les plus lev s qui ne paie d s lors pas de rente b Aux int r ts contradictoires Ce qui int resse tout particuli rement les classiques c est la relation industrielle entre capitalistes et travailleurs et donc entre profits et salair
167. aux un taux uniforme il affecte les marchandises fondamentales entre les branches et r partit le surplus entre les agents travers un syst me de prix L objectif de Sraffa est alors de d terminer rigoureusement ce syst me des prix en accord avec l intuition de Ricardo selon laquelle les prix relatifs des marchandises d pendent de la difficult de production de celles ci et du niveau donn d une des variables de r partition salaires ou taux de profit Cette th orie s inscrit alors en faux contre deux autres th ories explicatives des prix principalement la th orie marginaliste dans laquelle ils sont d termin s par l quilibre entre l offre et la demande d s 1925 Sraffa avait d ailleurs montr les impasses de la version de cette th orie labor e par Alfred Marshall mais aussi la th orie marxiste de la valeur dans laquelle les prix relatifs des marchandises d coulent de la transformation des quantit s de travail social qu elles contiennent cf fiche 19 La g n ralisation de sa th orie des prix conduit aussi Sraffa innover sur d autres questions un traitement du capital fixe en termes de production jointe l output de chaque branche tant constitu de sa production propre et de la valeur r siduelle du capital fixe une analyse sp cifique des ressources non reproductibles comme la terre et du changement technique Ces apports seront repris et d velopp s par les auteurs qualifi s d
168. avail Il y a encore la question du travail comme l ment de valeur Il n a pas manqu d conomistes qui ont mis en avant le travail comme cause de la valeur affirmant que tous les objets tirent leur valeur du fait que du travail a t incorpor entre eux et l on implique ainsi quand on ne le pose pas que la valeur sera proportionnelle au travail C est une doctrine qui tant directement oppos e aux faits ne peut subsister un seul instant Il peut encore y avoir un cart entre la quantit de travail d pens e pour un objet et la valeur s attachant lui en fin de compte Une grande entreprise comme le Great Western Railway ou le tunnel sous la Tamise peut incorporer un grand montant de travail mais sa valeur d pend enti rement du nombre de personnes qui la trouvent utile Si l on ne pouvait trouver aucun usage au vapeur Great Eastern sa valeur serait nulle exception faite de l utilit de certains mat riaux Wiliam Stanley Jevons La th orie de l conomie politique 1871 e Et le d veloppement d une th orie subjective de la valeur Ainsi la valeur n est pas inh rente aux biens elle n en est pas une propri t elle n est pas une chose qui existe en soi c est un jugement que les sujets conomiques portent sur l importance des biens dont ils peuvent disposer pour maintenir leur vie et leur bien tre Il en r sulte que la valeur n existe pas hors de la conscience des hommes C est donc une erreur
169. bertisme en France cf fiche 6 Le mercantilisme ou le plaidoyer interventionniste Le mercantilisme est donc symbolique de la nouvelle attitude vis vis des pratiques conomiques et de leur place dans l ordre social l ordre social est un ordre poli tique Le lien politique est un lien de suj tion absolu des individus leur Prince Le Prince donc toute autorit pour r gner sur la soci t et r guler sa guise dans son int r t et donc dans celui de la Nation identifi e alors l tat et au Prince qui la gouverne les pratiques sociales Dans cet objectif le Prince a int r t d velopper les pratiques conomiques encourager et faciliter l enrichissement des marchands et donc de la nation Remarquons que la Nation est d sormais consid r e comme l unit de r f rence de l activit conomique et marchande c est nouveau et cela ne sera pas remis en cause jusqu nos jours o la question fait encore d bat Elle est identifi e son Prince et plus pr cis ment l axe Prince marchands Dans ce cadre la monnaie joue un r le symbolique essentiel elle est une des manifestations du pouvoir poli tique du Prince qui a le privil ge r galien de battre monnaie Elle est ce titre l expression de la domination du politique sur l conomique elle devient ensuite l objet de la richesse des marchands L conomique identifi au mon taire n est donc pas autonome du p
170. bstraction du point de vue de la justice aussi bien que de celui de l int r t et consid rer si elle le veut les capitaux personnels comme les capitaux fonciers et les capitaux mobiliers au point de vue exclusif de la valeur d change Nous continuerons donc parler du prix des travaux et m me du prix des personnes sans rien pr juger pour cela ni pour ni contre l esclavage L on Walras l ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 4 d 1900 86 22 Alfred Marshall Point clef Alfred Marshall eut une influence consid rable sur la science conomique des ann es 1880 1930 particuli rement en Grande Bretagne Sa version de l analyse marginaliste est encore aujourd hui utilis e dans la pr sentation vulgaris e de la micro conomie Malgr l ant c dence de Walras il fut consid r comme le p re de la loi de l offre et de la demande dans laquelle le prix et la quantit chang e d un bien sont d termin s simultan ment par deux forces qui jouent sym triquement comme les deux lames d une paire de ciseaux cou pent ensemble une feuille de papier La version qu il donne de cette loi est une illustration de sa m thode d quilibre partiel Il a aussi d velopp des outils d analyse appropri s l conomie appliqu e au point qu on peut le consid rer comme un des pionniers de ce qu on appelle aujourd hui l conomie industrielle Une autre co
171. c Permet d viter le recours au cr dit F31 L IMPULSION DU RENOUVEAU LIB RAL PAR LE MON TARISME 1 Le mon tarisme a Repose sur une r habilitation de la th orie quantitative de la monnaie au sein du discours macro conomique b Veut renouer avec l insistance mise par Keynes sur l importance des comportements de pr f rence pour la liquidit 187 130 questions pour faire le point c D bouche sur une critique radicale de l utilisation des politiques conjoncturelles de soutien la demande globale 2 Les travaux de Friedman sur les fondements micro conomiques des fonctions macro conomiques de consommation et de demande de monnaie a Veulent souligner la pr minence de l impact sur le niveau de revenu global des variations de la masse mon taire sur celles de la demande autonome b Conduisent r futer toute efficacit la politique conomique c Veulent fournir des fondements micro conomiques au keyn sianisme de la synth se 3 La critique de la courbe de Phillips par Friedman a Conduit nier l existence de tout arbitrage entre inflation et ch mage b Explique l existence d un arbitrage temporaire entre inflation et ch mage par la lenteur d adaptation des anticipations des agents au contexte inflationniste orchestr par les autorit s de politique conomique c Repose sur une restauration du mod le de la macro conomie classique et de ses conceptions sur l inu
172. c l bre pour ses th ories sur les fluctuations conomiques la destruction cr atrice et l innovation H t ro doxe au sein de la discipline conomique difficilement classable son uvre a recouvr son actua lit l occasion des grandes transformations que connaissent depuis trente ans les conomies d velopp es 1 SCHUMPETER TH ORICIEN DES SCIENCES SOCIALES a Un penseur difficilement classable N en 1883 Trest Moravie Joseph Alois Schumpeter entre en 1901 la facult de droit de Vienne o il d couvre l conomie en suivant les cours de Menger et B hm Bawerk Devenu professeur l universit de Czernowitz il publie Th orie de l volution conomique en 1912 Puis il enseigne Graz est bri vement ministre des finances du gouvernement socialiste d Otto Bauer 1919 1920 avant de diriger pendant quatre ans une banque Vienne Il reprend alors sa carri re universitaire Bonn qu il quitte en 1932 en r action la mont e du nazisme pour s installer Harvard aux tats Unis Il publie en 1939 Les cycles des affaires puis en 1942 Capi talisme socialisme et d mocratie Il meurt en 1950 son pouse ditera en 1954 sa monumentale Histoire de l analyse conomique Schumpeter se laisse difficilement classer dans une cole L conomiste qu il admirait le plus tait sans conteste L on Walras cf fiche 21 dont le mod le d quilibre g n ral constituait ses yeux la magna
173. capitalisme 1937 et du socialisme Economic Theory and Socialism 1955 l histoire de la tran sition du f odalisme au capitalisme tudes sur le d veloppement du capitalisme 1946 et l histoire de la pens e conomique Theories of Value and Distribution since Adam Smith 1973 Edgeworth Francis 1845 1926 n Longford conomiste anglais Professeur Londres puis Oxford diteur de l Economic Journal pendant 35 ans il fut peu connu du public sinon pour Mathematical Psychics 1881 mais consid r par les conomistes comme l un des meilleurs repr sentants du margi nalisme Ses analyses concernent la d crois sance de la productivit marginale des facteurs la fonction d utilit et les courbes d indiff rence les processus conduisant l quilibre concurrentiel Dictionnaire de 100 conomistes Fisher Irving 1867 1947 n Saugerties conomiste am ricain L influence de Fisher fut consid rable au d but du xx si cle et son nom reste attach plusieurs concepts importants de la science conomique la distinction entre stocks et flux The Nature of Capital and Income 1906 le taux d int r t r el Theory of Interest 1930 et surtout la th orie quantitative de la monnaie The Purchasing Power of Money 1911 dont la pr sentation emprunte encore aujourd hui son quation des changes Fisher d fen dit par ailleurs l eug nisme la m decine pr
174. capitaliste ne pourra durable ment soutenir car cette accumulation conduit une baisse de l extraction globale de la plus value et donc une baisse tendancielle des taux de profit Lorsque ceux ci auront suffisamment baiss il en r sultera un blocage de l accumulation qui ne prendra pas la forme de l arriv e dans un tat stationnaire harmonieux mais celle du d clenchement d une crise capitaliste qui ne trouvera son issue que dans la des truction et ou la d valorisation du capital accumul Les rapports de production propres au capitalisme s av rent bien un obstacle au d veloppement continu des forces productives L imp ratif de d passement du capitalisme et la n cessit objective du socialisme L analyse des contradictions du capitalisme r v le que la propri t priv e des moyens de production est devenue l obstacle la poursuite du d veloppement des forces productives de la m me mani re que l organisation en ordres et en corporations caract ristique des rapports de production f odaux tait un obstacle objectif au d clenchement de la R volution industrielle en emp chant l mergence de la figure de l entrepreneur capitaliste un p le et celle du prol taire libre de tout lien de d pendance a priori l autre p le De la m me mani re qu il avait fallu la bourgeoisie capitaliste abolir les ordres et les corporations l ensemble des caract ristiques de l ancien ordre f odal pour au
175. ccompagn es de demandes exc dentaires pour tous les types de biens Ces trois situations polaires cor respondent respectivement au pur ch mage keyn sien l inflation contenue pure et au ch mage classique pur Edmond Malinvaud Voies de la recherche macro conomique Odile Jacob 1991 134 34 La nouvelle macro conomie keyn sienne ____ Point clef On peut dater l mergence du courant des nouveaux keyn siens des ann es 1980 L ambition des nouveaux keyn siens est face la r surgence du discours classique et lib ral en macro conomie cf fiches 31 et 32 de maintenir le programme de recherches keyn sien d en v hi culer les intuitions et d en reproduire les r sultats dans le cadre de la th orie conomique standard tel que ce cadre est pr cis ment tabli l issue des travaux de Lucas et de la nouvelle macro conomie classique Ainsi au contraire des auteurs post keyn siens cf fiche 30 qui revendiquent la n cessit de cultiver l h t rodoxie de Keynes ces auteurs s inscrivent dans la volont initi e par la synth se keyn sienne cf fiche 28 d int grer la th orie keyn sienne au paradigme n oclassique Acceptant de se situer dans le cadre de la th orie n oclassique moderne ces auteurs s efforcent d y r incarner l conomie de Keynes l expression est de Gregory Mankiw l un des animateurs de ce courant l o les post keyn siens essaient de la
176. ccro tre l offre ce qui induit un accroissement du co t marginal en raison de la loi des rendements d croissants et par voie de cons quence l galisation des prix d offre et de demande La d termination des prix et des quantit s par la loi de l offre et de la demande la sym trie fondamentale selon Marshall est l expression d une conomie de march en concurrence parfaite aucun offreur ne peut imposer aux acheteurs un prix sup rieur au co t marginal de production car ils ont toujours la possibilit de s adresser un autre producteur sym triquement aucun demandeur ne peut imposer aux producteurs un prix inf rieur l utilit marginale du bien car ils ont toujours la possibilit de vendre un autre acheteur Des outils d analyse novateurs Marshall n est pas l inventeur de la loi de l offre et de la demande dont un expos plus g n ral et syst matique existe d j chez Walras treize ans avant les Principes d conomie cf fiche 21 Mais il en donna une version ais ment compr hensible gr ce des outils m thodologiques qui demeurent aujourd hui d usage courant pour l conomiste Le raisonnement en quilibre partiel est un de ces outils Certes les d cisions des agents conomiques sont par nature des choix qui introduisent une interd pendance entre les march s Mais la diff rence de Walras qui place cette interd pendance au c ur de son analyse d quilibre g n ral
177. change inter national qui permet chaque pays de se sp cialiser dans la production des biens pour lesquels il a un avantage comparatif Une influence controvers e Les recommandations pratiques de Ricardo finirent par s imposer m me si ce fut avec retard L acte de Peel 1844 r forma la Banque d Angleterre en partie selon ses vues et il fallut un si cle pour que la convertibilit des billets en lingot f t adopt e 1925 L abolition des lois sur le bl en 1846 marqua le d but d une application de la doctrine du libre change qui apr s avoir assur la puissance de la Grande Bretagne au xix si cle gouverne encore aujourd hui les relations conomiques internationales L influence de Ricardo sur la science conomique est plus controvers e Ayant port l cole classique son apog e il la domina sans partage jusqu la r volution marginaliste des ann es 1870 qui tablit les m mes conclusions pratiques sur d autres principes th oriques et surtout abandonna la primaut donn e par Ricardo l analyse de la r partition des revenus Paradoxalement pour ce d fenseur du capi talisme ce fut Karl Marx et les marxistes qui d fendirent alors l approche de Ricardo qui a connu un regain d int r t depuis 1960 sous l influence de Piero Sraffa et des n oricardiens cf fiche 15 L UVRE MAJEURE PRINCIPES DE L CONOMIE POLITIQUE ET DE L IMP T La premi re dition de cet ouvrage parut
178. changes et de pallier les insuffi sances du troc c amp Une richesse qu il est dans l int r t de la nation d accumuler 2 Pour les classiques la valeur d un bien dans l change a Refl te les conditions de production de ce bien b Est li e sa valeur d usage c D pend de l offre et de la demande de ce bien 3 Pour les classiques le juste prix a Est le prix d quilibre du march b Est le prix naturel qui est un prix de production refl tant les quantit s de travail n cessaires pour produire un bien et le porter au march c Est un prix qui garantit la juste r mun ration des classes sociales qui ont contribu la production F11 LE LIB RALISME CONOMIQUE DES CLASSIQUES 1 Pour les classiques le d veloppement des changes laissez passer est b n fique a Car il permet l enrichissement des marchands b Car il permet l enrichissement du Prince c Car il permet en augmentant le degr de division du travail l enrichissement de la nation tout enti re 2 La m taphore de la main invisible a V hicule l id e de la n cessaire intervention conomique de l tat b Exprime l id e de l efficacit spontan e de l conomie marchande c Veut affirmer que la poursuite par chacun de son int r t personnel conduit au bien tre collectif 179 130 questions pour faire le point 3 Le libre fonctionnement des march s laisser faire a Permet
179. chez ce dernier le capital est un facteur de production dont l analyse ob it aux m mes principes que celle des autres facteurs tels que le travail ou la terre B hm Bawerk ne retient comme facteurs primaires que la terre et le travail et consid re le capital comme un d tour de production c est dire une utilisation de ces facteurs primaires pendant un temps plus ou moins long au terme duquel sont obtenus les biens de consommation Le temps devient ainsi l l ment central de cette th orie du capital tant pour sa mesure par la longueur du d tour de production que pour sa r mun ration par un int r t qui est le prix du temps a Carl Menger 1840 1921 Docteur en droit Carl Menger d couvrit l conomie par le journalisme puis entra en 1871 au service de la couronne autrichienne La m me ann e il publia les Principes d conomie politique ce qui lui permit d entamer une brillante carri re l universit de Vienne Son uvre est domin e par une th orie de la valeur fond e sur l utilit marginale et par des consid rations m thodologiques faisant une part importante aux institutions Par sa th orie de la valeur Menger est un des fondateurs du marginalisme cf fiche 20 Selon lui un bien conomique a de la valeur s il remplit deux conditions il satisfait un besoin reconnu par l homme en cela cette valeur est subjective et sa quantit 99 Fiche 25 Les coles autrichienne et su
180. ciens et modernes disparu dans la nouvelle conomie institutionnelle Celle ci consid re toutes les institutions comme r sultant d actions intentionnelles une institution est mise en uvre en raison de son efficacit attendue La question centrale n est donc plus une institution est elle ou non intentionnelle mais une institution est elle ou non efficace Au del de la simple application aux institutions du principe d conomicit les courants institutionnalistes modernes ont t en cela influenc s par la d marche de la micro conomie standard de la seconde moiti du xx si cle qui s est davantage int ress e aux propri t s d optimalit des quilibres conomiques qu aux processus expliquant leur formation cf fiches 23 et 24 Citations e La s lection naturelle des institutions L volution de la structure sociale a t un processus de s lection naturelle des institutions Les institutions elles m mes ne sont pas seulement les r sultats d un processus s lectif et adaptatif qui fa onne les types pr dominants d attitude et d aptitude spirituelle elles sont en m me temps des m thodes particuli res de vie et de relation humaines et ce titre elles sont leur tour de puissants facteurs de s lection Thorstein Veblen Th ories de la classe de loisir 1899 e Institutions et co ts de transaction la diff rence des conceptions ant rieures
181. classiques Ces auteurs proposent par cons quent d tendre le principe de rationalit la for mation des anticipations et int grent leurs mod les le concept d anticipations rationnelles mis en avant quelques ann es plus t t par John Muth 1930 2005 dans son article s minal Rational Expectations and the Theory of Price Move ments 1961 Cette hypoth se consiste affirmer que les agents s ils sont ration nels le sont aussi pour former leurs anticipations En l occurrence ils ne peuvent se contenter d un processus d anticipation qui les conduit tre syst matiquement tromp s et donc dans une position syst matiquement sous optimale La perte d utilit qui en r sulte devrait les conduire investir dans l am lioration de leurs anticipations en cherchant rassembler toute l information pertinente sur la variable 127 Fiche 32 La nouvelle macro conomie classique b c anticip e la limite en n gligeant les co ts d acquisition de cette information pertinente l hypoth se d anticipations rationnelles sugg re que c est toute l infor mation disponible pertinente que les agents finissent effectivement par rassembler Ils ne peuvent d s lors plus tre syst matiquement tromp s car l action m me de la politique conomique d s lors qu elle n est pas purement al atoire peut tre anti cip e puisqu elle fait partie de l information existante dans le syst
182. clusive de l agriculture mettait la physiocratie en d calage avec son temps qui connaissait d j notam ment outre Manche les pr misses de ce qui allait devenir la premi re r volution industrielle e Sur le plan conceptuel le tableau laissait largement ouverte les questions de la valeur des revenus de la d termination conomique des classes sociales et de leurs rapports autant de questions qui seront abord es et r solues par l cole classique anglaise 33 Fiche 8 Fran ois Quesnay et la physiocratie Pour toutes ces raisons ce sont donc les classiques anglais contemporains de la R volution industrielle et ancr s dans la tradition lib rale britannique et tout parti culi rement le premier d entre eux Adam Smith qui seront consid r s comme les v ritables fondateurs de la science conomique Inspir e de la physiocratie la th orie classique s tablira rapidement comme le paradigme autour duquel se structurera la premi re p riode de science normale de l histoire de la pens e conomique Illustrations Du plaidoyer lib ral de Boisguilbert Il n est pas question d agir il est n cessaire seulement de cesser d agir avec une tr s grande vio lence que l on fait la nature qui tend toujours la libert et la perfection Et aussit t cette m me nature mise en libert rentrant dans tous ses droits r tablira le commerce et la proportion de prix entre toutes les denr es
183. ctivit du travail b dans le progr s technique lui m me autoris par la division sociale du travail Mais un l ment est essentiel pour que le progr s technique soit entretenu de mani re endog ne c est l pargne des profits tir s de l activit productive leur non consom mation et leur r investissement Sans investissement une invention ou un progr s technique ne devient jamais une innovation et le progr s reste potentiel Or dans l esprit des classiques l investissement ne peut son tour na tre que de l pargne de revenus tir s de la richesse produite Cette pargne ne pouvant pas tre d gag e sur les salaires puisqu ils sont fix s au niveau de subsistance elle ne peut tre d gag e que sur les profits C est en ce sens qu il y a accumulation on accumule le capital en r investissant syst matiquement les profits tir s de l activit productive et c est cette accumulation qui pousse la croissance conomique Cette valorisation de l pargne est une caract ristique fondamentale de la th orie classique il faut privil gier l pargne des revenus tir s de l activit productive et son r investissement sur leur consommation Ce sera le r le du taux d int r t que d inciter l pargne des revenus le taux d int r t est pour les classiques la r mu n ration de la renonciation la consommation C est l la l gitimit de la pratique du pr t int r t il incit
184. de d emploi 1 TH MATIQUE Cet ouvrage combine une d marche chronologique habituelle en histoire de la pens e conomique et un accent mis sur les courants de pens e car s il y a des d bats entre conomistes aujourd hui c est parce que l volution pass e de la science conomique leur a l gu des approches diverses Il est souhaitable de commencer la lecture par la fiche 1 qui pr sente notre conception de l histoire de la pens e conomique et par la fiche 2 qui contient un panorama rapide de l volution chronologique de la science conomique et permet de situer l ensemble des fiches de ce Maxi Fiches Par la suite les parties correspondant des courants de pens e peuvent tre lues de fa on ind pendante les liens avec le reste de l ouvrage tant assur s par des renvois aux fiches correspondantes Nous avons distingu cinq courants de pens e qui sont trait s en cinq parties par ordre d apparition dans l histoire l cole classique le marxisme le marginalisme la pens e autrichienne le keyn sianisme Ces approches trouvent leur origine dans un pass plus ou moins lointain et elles ont toutes des traductions modernes plus ou moins reconnues dans la science conomique actuelle mais n anmoins pr sentes C est pourquoi m me si cela rompt l exposition chronologique de l histoire de la pens e conomique dans son ensemble nous avons associ dans la pr sentation de chaque courant
185. de dire qu un bien qui a de la valeur pour des sujets conomiques est une valeur et les conomistes ont tort de parler de valeurs comme d objets r els ind pendants et d objectiver de cette fa on la valeur Carl Menger Grundz tse Der VolksWirtschatftsLehre 1871 82 ____ Point clef Bien que son uvre ait t contemporaine de celles de la premi re g n ration d auteurs margi nalistes l Anglais Stanley Jevons l Autrichien Carl Menger et de sa deuxi me g n ration l Anglais Alfred Marshall l Autrichien Eugen von B hm Bawerk le Fran ais L on Walras est g n ralement consid r comme le meilleur repr sentant du marginalisme cf fiche 20 Le c ur de sa th orie est la loi de l offre et de la demande dont l action conjugu e d termine simultan ment les quantit s et les prix relatifs pour toutes les marchandises quelles qu elles soient biens de consommation services producteurs capitaux actifs financiers Le concept d quilibre g n ral concurrentiel devient ainsi central dans la th orie marginaliste il se d finit comme l tat d une conomie auquel conduit la conjugaison des forces de l offre et de la demande sur les diff rents march s aucun agent individuel n ayant pour sa part d influence sur les prix Walras rend ainsi compte explicitement de l interd pendance entre tous les march s dans une analyse d quilibre g n ral Celle ci tablit la possibilit d un tat de l c
186. de distinguer des auteurs s inscrivant dans le cadre d une orthodoxie marxiste qu ils contribuent d finir et dont ils contribuent d limiter les con tours et des auteurs davantage critiques de cette orthodoxie qualifi s souvent de r vi sionnistes 1 LES ORTHODOXES a Friedrich Engels le compagnon de route Friedrich Engels 1820 1895 est logiquement le premier des disciples et celui dont l apport la pens e de Marx est le moins contest Fid le compagnon et soutien de Marx tout au long de sa vie il sera la fois un inspirateur de la pens e de Marx un contributeur un collaborateur et enfin un ex cuteur Inspirateur il l est notamment par sa connaissance du monde industriel et des ressorts de la R volution industrielle et de ses cons quences sur le monde ouvrier Ainsi La situation des classes laborieuses en Angleterre ouvrage d histoire conomique publi en 1845 est aussi un ouvrage qui met avant et convainc du r le politique du prol tariat industriel dans le processus de l histoire Collaborateur il crit en commun avec Marx notamment l d ologie allemande 1845 et le Manifeste du parti communiste 1848 Contributeur la pens e de Marx il l est par la publication de l Anti D hring 1878 somme qui balaye les trois domaines constitutifs du marxisme ou encore de l Origine de la famille de la propri t priv e et de l tat 1884 o il t
187. de production Expuls vers Bruxelles il y r digea avec Friedrich Engels le programme de la Ligue communiste Le manifeste communiste 1848 Il se fixa en 1849 Londres o il demeura jusqu sa mort Politiquement tourn e vers le syndi calisme ouvrier anglais et intellectuellement vers l conomie politique ricardienne son activit d boucha en 1864 sur la fondation de l Association internationale des travailleurs et en 1867 sur la publication du Livre I de son ouvrage majeur Le capital De plus en plus absorb par l organisation du mouve ment ouvrier international Marx ne put pr parer pour la publication les Livres IT et II du Capital ce que fit apr s sa mort Engels 1885 et 1894 Un ouvrage d histoire critique de la pens e conomique les 166 Th ories sur la plus value fut publi comme Livre IV du Capital par Karl Kautsky en 1905 1910 de nombreux autres manuscrits ont t publi s plus tard Meade James 1907 1994 n Swanage co nomiste anglais prix Nobel 1977 Dipl m d Oxford et de Cambridge il fut expert conomique la Soci t des nations puis aupr s du gouvernement britannique pendant la guerre collaborant avec Keynes Il fut ensuite professeur la London School of Economics puis l universit de Cambridge jusqu en 1968 Il fut l un des promoteurs de la th orie keyn sienne en Grande Bretagne qu il incorpora une approche n oclassique combinant effets
188. de travail Les salari s eux ne percevant pas la hausse des prix en gestation et ne prenant en compte que la hausse de salaire mon taire augmentent leur offre de travail Le niveau d emploi augmente et le taux de ch mage baisse C est par cons quent en trompant les agents et en perturbant l information v hicul e par les prix relatifs que les autorit s parviennent augmenter artificiellement le niveau d activit et d emploi Mais ce succ s ne peut qu tre ph m re et se dissoudre quand se dissipe l illusion mon taire La politique mon taire est donc inefficace moyen terme contre le ch mage et elle n obtient des r ductions temporaires de son taux qu au prix d une inflation croissante long terme le ch mage revient d un niveau artificiellement bas son niveau naturel plus lev L inflation a explos c est la stagflation qui exprime l id e tr s classique qu long terme il n y a pas d arbitrage possible entre inflation et ch mage car l conomie r elle est disjointe de l conomie nominale dichotomie et car les politiques macro conomiques de r gulation de la conjoncture sont inefficaces et m me finalement co teuses Le taux de ch mage naturel et la dichotomie refond e Le seul objectif pertinent pour les politiques macro conomiques est d agir sur le nominal en veillant ce que l inflation soit la plus faible possible Cet objectif doit tre ce
189. des bonnes et des mauvai ses voitures l acheteur potentiel incapable de les distinguer refusera de payer le prix exig pour les bonnes voitures de peur de se faire rouler et leurs propri taires se retireront du march Seules seront propos es la vente les mauvaises voitures au lieu d tre une proc dure d allocation optimale des ressources comme l enseigne la micro conomie classique le march suscite une anti s lection Au pire le march peut m me compl tement dispara tre L al a moral est la cons quence d une asym trie d information existant apr s la conclusion d un contrat Il a pour origine l tude du march de l assurance l assureur ne peut savoir si l assur se comportera d une fa on prudente ou si au contraire le fait d tre assur le conduit prendre des risques que le contrat n est pas destin couvrir On retrouve ce type de ph nom ne dans de nombreuses situations dans la relation de cr dit la banque ne peut conna tre exactement le risque attach l emprunteur celle entre employeur et salari le premier ne peut observer exacte ment la productivit du second celle entre actionnaires et dirigeants d une entreprise ces derniers pouvant cacher aux premiers ce qu ils font r ellement Les asym tries d information peuvent tre surmont es en int grant dans les contrats des incitations r v ler l information priv e ce qui permet l agent non
190. des prix de march autour des prix naturels signifie alors que la libert individuelle conduit la coh rence sociale Les vertus du libre change il faut laisser passer Enfin ce qui est vrai l int rieur d une nation l est aussi au niveau international La division internationale du travail autoris e par l expansion des changes commer ciaux entre nations est profitable tous selon le m me sch ma Chaque nation se sp cialise en fonction de ses capacit s et aptitudes propres ce que Smith appelle ses avantages absolus et dans le seul souci de tirer un parti maximal des oppor tunit s du commerce ext rieur Ce faisant elle contribue au bien tre g n ral des nations en autorisant une plus grande productivit globale du travail et donc une plus grande richesse Le lib ralisme est donc aussi un libre changisme la suite de Smith les conomistes classiques d velopperont les m mes id es et t cheront de renforcer la pr somption que le libre change permet un pays d obtenir une quantit de biens sup rieure ce qu il pourrait produire par ses propres moyens En particulier Robert Torrens et David Ricardo poursuivront le d veloppement de cette th orie en substituant la notion d avantage absolu celle d avantage relatif ou comparatif qui permet de d montrer qu aucun pays n a besoin d tre le meilleur de tous pour participer avantageusement l change inter 45 Fiche 11
191. doxies L conomie politique classique s est identifi e et constitu e comme domaine de connaissance autonome avec Adam Smith autour de trois principaux traits dis tinctifs qui pour l essentiel demeurent caract ristiques de la tradition dominante en science conomique de l orthodoxie Au contraire le refus de l un ou l autre de ces traits distinctifs ou de l ensemble des trois constitue une th orie en h t rodoxie Le premier trait distinctif de la tradition dominante initi e par Smith est la croyance en des lois conomiques universelles Le caract re historique de ces lois fut ou est 157 Fiche 39 Le progr s des connaissances en conomie au contraire soulign et revendiqu tant par le marxisme l cole historique que le courant institutionnaliste ou le keyn sianisme cf fiche 38 Le deuxi me trait distinctif consiste situer l origine de la richesse dans l existence du march et r duire les relations conomiques un libre change g n ralis Pourtant d autres auteurs de la physiocratie certains classiques Ricardo repris par Sraffa insistent davantage sur la sp cificit des relations de production d autres avant Smith mercantilistes et apr s Keynes conf rent l tat un r le n cessaire m me dans une conomie de march Enfin Smith consid re que les grandeurs conomiques ont comme la richesse une mesure r elle ind pendante de la monnaie la th
192. e a V hicule une nouvelle thique favorable au d veloppement des pratiques co nomiques b Reprend son compte en le radicalisant l interdit moral qui p se dans la chr tient sur l enrichissement c Inaugure un lent mouvement de s cularisation progressive des soci t s et de la r flexion sociale LE MERCANTILISME UNIT ET DIVERSIT 1 Le mercantilisme a Marque l apparition d une science conomique d finitivement constitu e b Illustre l abandon des r f rences et des interdits moraux dans la r flexion politique et sociale c Illustre l mergence d une nouvelle classe sociale enrichie par la r volution commerciale qui plaide pour le d veloppement et la protection des pratiques d enrichissement 2 Le chrysh donisme est a L art d acqu rir des richesses b Le souci de son prochain amp L atteinte du bonheur par la possession d or 3 Au xvr si cle le terme mercantilistes a D signe des philosophes de la Renaissance b Qualifie une cole de pens e conomique constitu e autour du Roi c N existe pas 177 130 questions pour faire le point F7 F8 4 Pour les mercantilistes la monnaie est a Une richesse b Un simple moyen d change la v ritable richesse tant r elle c L objet et le symbole du pouvoir du Prince PHILOSOPHIE DES LUMI RES ET LIB RALISMES 1 Le lib ralisme a Est une conception phil
193. e n oricardiens La relation inverse entre les salaires et le taux de profit Le principal r sultat de l ouvrage de 1960 est d tablir rigoureusement ce que pour suivait Ricardo l existence d une relation inverse entre les salaires et le taux de profit D s 1951 dans l introduction son dition des Principes de Ricardo Sraffa d montrait que ce dernier avait initialement cherch d terminer le taux de profit comme un rapport de deux quantit s physiques de bl celles figurant dans le sur plus et dans le capital de cette branche Il g n ralise cette id e en montrant qu on peut calculer le taux de profit maximum d une conomie comme le rapport entre les quantit s de marchandises fondamentales figurant dans le surplus global et celles figurant dans le capital Comme le num rateur et le d nominateur de ce rapport contiennent des quantit s diff rentes de marchandises h t rog nes son calcul suppose 60 Fiche 15 e Piero Sraffa et les n oricardiens a b la construction d un syst me talon dans lequel leurs proportions sont identiques ayant les m mes m thodes de production que le syst me concret la marchandise talon peut ainsi donner de la transparence un syst me concret et rendre visible ce qui tait cach 1960 p 30 Ce que Sraffa rend visible est soigneusement cach par la th orie margina liste des revenus que ce soit chez Marshall
194. e Aie le courage de te servir de ton propre entendement Voil la devise des Lumi res Pour ces Lumi res il n est rien requis d autre que la libert et vrai dire la libert la plus inoffensive de tout ce qui peut porter ce nom savoir celle de faire un usage public de la Raison dans tous les domaines Emmanuel Kant Qu est ce que les Lumi res 1784 e Lib ralisme politique Ce qui a donn naissance une soci t politique et qui l a tablie n est autre chose que le con sentement d un certain nombre d hommes libres capables d tre repr sent s par le plus grand nombre d entre eux et c est cela et cela seul qui peut avoir donn commencement dans le monde un gouvernement l gitime Sans le consentement du peuple on ne peut jamais riger aucune nouvelle forme de gouvernement John Locke Second Trait du gouvernement civil 1690 e Et lib ralisme conomique Chaque individu travaille n cessairement rendre aussi grand que possible le revenu annuel de la soci t la v rit son intention en g n ral n est pas en cela de servir l int r t public il ne sait m me pas jusqu quel point il peut tre utile la soci t Il ne pense ici qu son propre gain en cela comme dans beaucoup d autres cas il est conduit par une main invisible remplir une fin qui n est nullement dans son intention Adam Smith Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776
195. e Schumpeter semble ainsi rejoindre la conclusion de Karl Marx sur l in vitabilit de l effondrement du capitalisme Mais il pense qu il sera remplac par le socialisme pour des raisons non marxiennes S il reprend de Marx l id e d une logique autodestructrice du capitalisme il s en distingue sur deux points D une part il affirme que ce n est pas en raison de la dynamique de son seul syst me conomique que le capitalisme est amen s effondrer mais en raison de l incompatibilit grandissante entre le fonctionnement de son cono mie et la civilisation qu il engendre D autre part l o Marx voit dans l av nement du socialisme une issue non seulement logique mais souhaitable Schumpeter ne cache pas son aversion pour le mod le socialiste et regrette une volution qu il juge pourtant in luctable Pour Schumpeter l conomie capitaliste au fur et mesure de son d veloppement gagne en efficacit Cette efficacit est nourrie par l mergence de la grande entre prise g r e par des chefs d entreprises simples administrateurs et appartenant des rentiers capitalistes v ritables propri taires des entreprises et du ph nom ne 108 Fiche 27 conomie et soci t chez Hayek et Schumpeter b bureaucratique ainsi que par un processus corollaire de rationalisation des esprits et des comportements Dans ce cadre l innovation qui fait l objet d une organisation rationnelle et s
196. e talon le taux de profit montera et vice versa si le salaire s l ve Piero Sraffa Production de marchandises par des marchandises Pr lude une critique de la th orie co nomique 1960 e L impossibilit de concevoir une quantit physique de capital Les retournements observ s dans la direction du mouvement des prix relatifs nonobstant des m thodes de production inchang es ne sont compatibles avec aucune conception du capital comme quantit mesurable ind pendante de la r partition et des prix Piero Sraffa Production de marchandises par des marchandises Pr lude une critique de la th orie conomique 1960 e Un retour l conomie politique classique Au lieu d conomie n oricardienne il serait plus appropri de parler de cette partie de l cono mie classique qui traite de la valeur et de la r partition Comme on le sait cette partie fut con ue pour constituer la fondation de toute autre analyse conomique y compris l tude de l accumula tion du capital et du progr s technique celle du d veloppement et de la croissance celle de la transformation sociale et du changement structurel et celle de l imp t et de la dette publique Heinz Kurz Neri Salvadori Neo ricardian Economics in S Durlauf L Blume eds The New Palgrave Dictionary of Economics Londres Palgrave McMillan 2 d 2008 62 16 L h t rodoxie socialiste ___ Point clef Le socialisme se p
197. e et des fonctions de conseil pour plusieurs gouvernements anglais Ses th mes d analyse furent les cycles cono miques la monnaie Money 1922 la dyna mique macro conomique Banking Policy and the Price Level 1926 Proche ami de Keynes il s en s para dans les ann es 1930 en raison de d saccords sur les id es conte nues dans la Th orie g n rale Il collabora n anmoins avec lui lors de la conf rence de Bretton Woods 1944 qui cr a un nouvel ordre mon taire international Robinson Joan 1903 1983 n e Camberley conomiste anglaise Form e dans l entou rage de Keynes elle fit toute sa carri re universitaire Cambridge dont elle fut un des repr sentants les plus connus et publia vingt quatre ouvrages Ses apports prin cipaux sont la premi re th orie de la concurrence imparfaite L conomie de la concurrence imparfaite 1933 l analyse keyn sienne de l emploi et surtout une th orie de la croissance fond e sur le r le des entrepreneurs travers leur compor tement d investissement L accumulation du capital 1956 Elle fut aussi tr s active dans la controverse entre les deux Cambridge par sa critique de la th orie n oclassique du capital et de la r partition Rodbertus Karl 1805 1875 n Griefswald conomiste allemand Influenc par Sismondi il critiqua le capitalisme responsable de la loi d airain des salaires qui condamne les travailleurs au minimum de sub
198. e premier dans son Trait d conomie politique 1803 mis en avant la fameuse loi des d bouch s qui deviendra la loi de Say Il est galement caract risti que par son refus de la th orie de la valeur travail et son adh sion une forme de la th orie de la valeur utilit e David Ricardo 1772 1823 est le grand classique celui qui dans ses Principes de l conomie politique et de imp t 1817 compl te l uvre de Smith d une analyse approfondie des conditions de la r partition et de la croissance conomi que approfondit la r flexion mon taire et tablit d finitivement la th orie classi que comme le paradigme dominant de la science conomique Keynes dira son propos marquant ainsi l influence consid rable la fois intellectuelle et politique que Ricardo a eue sur l conomie politique au xIx si cle que Ricardo conquit 35 Fiche 9 L cole classique pr sentation d ensemble a P Angleterre aussi compl tement que la Sainte Inquisition avait conquis l Espagne cf fiche 14 e Thomas Robert Malthus 1766 1834 connu pour son Essai sur les principes de population 1795 avant qu il devienne le principal contradicteur de son ami David Ricardo qui l incite publier ses conceptions g n rales des m canismes conomiques dans des Principes d conomie politique 1820 e John Stuart Mill 1806 1873 est souvent consid r comme le dernier des grands auteurs
199. e de toutes les choses mat rielles ou immat rielles qui sont susceptibles d avoir un prix parce qu elles sont rares c est dire la fois utiles et limit es en quantit forme la richesse sociale C est pourquoi l conomie politique pure est aussi la th orie de la richesse sociale L on Walras l ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 4 d 1900 e Le prix comme fait naturel Le fait de la valeur d change prend donc une fois tabli le caract re d un fait naturel naturel dans son origine naturel dans sa manifestation et sa mani re d tre Si le bl et si l argent ont de la valeur c est parce qu ils sont rares c est dire utiles et limit s en quantit deux circonstances naturelles Cela ne veut pas dire du tout que nous n ayons aucune action sur les prix De ce que la pesanteur est un fait naturel ob issant des lois naturelles il ne s ensuit pas que nous n ayons jamais qu la regarder faire Nous pouvons ou lui r sister ou lui donner libre carri re selon qu il nous convient mais nous ne pouvons changer son caract re et ses lois Nous ne lui commandons comme on l a dit qu en lui ob issant De m me pour la valeur L on Walras l ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 4 d 1900 e Le prix comme fait g n ral Ne craignons pas de rappeler que l conomie politique pure est apr s tout fond e faire enti rement a
200. e dialectique sur le plan politique r futant l in luctabilit de la lutte des classes il revendique la possibilit d une transformation pacifique du capitalisme par la r forme appuy e par l alliance entre les prol taires et ces classes moyennes que la dynamique du capitalisme ne fait pas dispara tre Karl Kautsky d fenseur du r formisme Si son apport th orique est peu novateur par rapport aux fondateurs du marxisme Karl Kautsky fut durant pr s de quarante ans le th oricien officiel du plus important parti ouvrier au monde Son rayonnement intellectuel s est tendu l ensemble du socialisme durant cette p riode soit comme r f rence soit comme adversaire Karl Kautsky fut d abord en tant qu ex cuteur testamentaire de Marx et Engels le gardien du temple Il dita les Th ories sur la plus value et se consacra une uvre de vulgarisation de la pens e de Marx la fois sur les plans politique et th orique Il essaie de maintenir une position centrale la fois contre le r vi sionnisme de Bernstein et contre l interpr tation gauchiste que v hicule L nine de la dictature du prol tariat Il affirme que la conqu te pacifique du pouvoir est possible et souhaitable et d fend l id e que c tait aussi la conception de Marx Apr s 1917 c est son opposition L nine et l exp rience sovi tique qui l emporte le conduisant au niveau doctrinal renoncer lui aussi
201. e entre les marginalistes et les keyn siens il a r gn pendant trente ans sur la macro conomie et conseill l administration Kennedy Son influence a d clin depuis les ann es 1980 avec le d veloppement du n olib ralisme Sauvy Alfred 1898 1990 n Villeneuve de la Raho statisticien d mographe et co nomiste fran ais Polytechnicien il participa aux cabinets de L on Blum et Paul Reynaud Il fonda en 1945 l Institut national d tudes d mographiques INED et devint en 1959 professeur au Coll ge de France Dans de nombreux ouvrages dont Th orie g n rale de la population 1952 1954 Histoire cono mique de la France entre les deux guerres 1965 1972 Le socialisme en libert 1970 L Europe submerg e 1987 il plaide gr ce au concept d optimum de population contre le d clin d mographique des pays riches et pour le d veloppement du tiers monde terme qu il invente Say Jean Baptiste 1767 1832 n Lyon conomiste fran ais N dans une famille de marchands il eut une vie clectique mem bre du Tribunat sous le Consulat industriel diteur de journal professeur au Conserva toire national des arts et m tiers puis premier titulaire de la chaire d conomie politique au Coll ge de France Dans son Trait d conomie politique 1803 et son Cours complet d conomie politique 1828 1830 il fit conna tre en France les id es de l cole classique anglaise en les m lange
202. e et l conomie publique 79 Fiche 20 Le marginalisme micro conomie et lib ralisme c a b L on Walras et l cole de Lausanne L on Walras 1834 1910 cf fiche 21 conomiste fran ais consid r par Joseph Schumpeter comme le plus grand de tous les conomistes a d crit P quilibre de concurrence parfaite en quilibre g n ral N ayant pas trouv sa place dans l Universit fran aise il sera nomm professeur la chaire d conomie politique de l universit de Lausanne et y enseignera de 1870 1892 sa suite l cole de Lausanne sera anim e notamment par Vilfredo Pareto 1848 1923 qui attachera son nom la r flexion sur les conditions d optimalit d un quilibre g n ral en concurrence pure et parfaite LE REJET DE LA TH ORIE DE LA VALEUR TRAVAIL ET LA RELECTURE DU PROBL ME DE LA VALEUR Le concept d utilit marginale Au xvn si cle Ferdinando Galiani Jacques Turgot et tienne de Condillac avaient avanc que la valeur d un bien ne r side pas dans une propri t du bien lui m me mais dans la perception qu a l individu de sa capacit satisfaire un besoin c est l utilit subjective d un bien qui en ferait ainsi la valeur Adam Smith cf fiches 10 et 13 consid ra cependant que la valeur d usage tait une condition n cessaire mais non suffisante de la valeur d change qui s expliquait en fait par le co t de produc tion Ce
203. e historiquement d termin des lois conomiques du syst me capitaliste et de l conomie de march Ils rejoignent sur ce point les convictions des tenants de l cole historique allemande form e dans les ann es 1840 avec les crits de Bruno Hildenbrand 1812 1878 et Karl Knies 1821 1898 dont les th ses seront d velopp es par Gustav von Schmoller 1838 1917 puis Werner Sombart 1863 1941 et dont on retrouve l influence dans certains courants de l institutionnalisme cf fiche 36 QUELLE M THODE Une science logico formelle Sur le plan de la m thode on peut d abord distinguer les sciences empiriques et les sciences logico formelles Les premi res portent sur le monde empiriquement acces sible et partent de notre exp rience sensible de ce monde Elles regroupent a priori 1 les sciences de la nature qui ont pour objet d tude les ph nom nes naturels 2 les sciences humaines qui ont pour objet d tude l homme et ses comportements individuels et collectifs pass s et pr sents De leur c t les sciences logico formelles ou sciences formelles explorent d ductivement selon des r gles de formation et de d monstration des syst mes axiomatiques Il s agit par exemple des math matiques ou de la logique La science conomique s est tr s vite constitu e au moins partir de David Ricardo cf fiche 14 comme une science d ductive privil giant le crit re de la coh rence logique com
204. e l a gouvern e au cours des cent derni res ann es La d nomination d conomistes classi ques a t invent e par Marx pour d signer Ricardo James Mill et leurs pr d cesseurs C est dire les auteurs de la th orie dont l conomie ricardienne a t le point culminant Au risque d un sol cisme nous nous sommes accoutum s ranger dans l cole classique les successeurs de Ricardo c est dire les conomistes qui ont adopt et am lior sa th orie y compris Stuart Mill Marshall Edgeworth et le Professeur Pigou John Maynard Keynes Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 38 m 10 Monnaie valeur et prix ___ Point clef L conomie politique classique est d abord comme l indique l ouvrage principal d Adam Smith consid r comme son fondateur une recherche sur la nature de la richesse R affirmant apr s les physiocrates cf fiche 8 la nature r elle de la richesse les classiques s interrogent sur sa mesure au travers du concept de valeur qui devient central d s lors que le choix est op r de faire dans l analyse des m canismes conomiques abstraction de la monnaie Repoussant la solution consistant relier la valeur d change d un bien son prix r el sa valeur d usage son utilit les auteurs classiques la suite de Smith et Ricardo d veloppent alors une th orie des prix selon laquelle les prix de march s ajustent sous l effet d
205. e la concurrence entre les branches de production des prix naturels refl tant les quantit s de travail n cessaires pour se procurer les biens et permettant de payer leur taux naturel les revenus des diff rentes classes ayant contribu la production 1 LA TH ORIE CLASSIQUE UNE RECHERCHE SUR LA NATURE DE LA RICHESSE DES NATIONS a Dichotomie et neutralit mon taire e Une richesse r elle comme les physiocrates les classiques s opposent aux mercan tilistes quant la nature de la richesse Pour eux contemporains de la R volution industrielle la richesse est videmment r elle constitu e de ce que Smith appelle les choses n cessaires la vie e Une monnaie moyen d change en corollaire la monnaie n est pas une richesse et ne peut donc constituer la finalit de l activit conomique Elle est simplement un moyen de circulation de richesses r elles un moyen de faciliter des changes e Une monnaie neutre ainsi la monnaie est de huile dans les rouages de l conomie d change l expression est de David Hume et ne change en rien son fonctionnement r el qui lui pr existe ainsi s exprime la neutralit de la monnaie La monnaie ne fait que donner une apparence mon taire aux transactions et aux valeurs elle n est qu un voile qui recouvre la r alit des ph nom nes cono miques Il sera de la responsabilit de l conomiste de lever ce voi
206. e la soci t Les mercantilistes expriment le point de vue de la bourgeoisie commerciale en constitution cf fiche 6 les physiocrates d fendent explicitement le projet poli tique d une monarchie clair e continuant de diffuser ce qui doit tre de leur point de vue le projet de l aristocratie fonci re cf fiche 8 Les classiques rationalisent le point de vue de la bourgeoisie industrielle cf fiche 9 tandis que Marx revendique de fonder scientifiquement le socialisme de mani re armer id ologiquement le prol tariat cf fiche 17 b La th orie n oclassique ou la croyance en une science conomique universelle La th orie n oclassique issue de la r volution marginaliste cf fiche 20 constitue de ce point de vue aussi une rupture dans la pens e conomique Construite sur le mod le de la physique m canique elle a une pr tention la neutralit et l universa lisme Cette th orie se veut ahistorique et apolitique Le paradigme central rationalit maximisation quilibre qui constitue la base unificatrice et int gratrice de la th orie n oclassique est consid r comme inali nable C est partir de ce moment que la discipline veut d finitivement tablir son auto nomie et son emprise en se d finissant comme science et en empruntant m thode 147 Fiche 37 L conomie comme science la naissance d une conviction a b a concepts et lang
207. e les int r ts individuels satisfaire l int r t public Peut tre contrari e par la baisse des profits On comprend qu une des conditions pour que se poursuive la dynamique endog ne de l accumulation est que le volume des profits ne se tarisse pas Or Ricardo va pr ci s ment d montrer que sous l effet m me de la croissance les profits vont voir ten dance diminuer ce qui conduira in luctablement un blocage de accumulation La dynamique l uvre est en l occurrence la suivante Au fur et mesure que la croissance se poursuit la population elle aussi augmente car le processus d accumulation n cessite une main d uvre plus nombreuse et non pas parce que l accroissement des richesses autoriserait des conditions de vie plus favorables pour la population salari e et donc son expansion Au fur et mesure de cette croissance d mographique il va falloir en cons quence augmenter la production des denr es de base le bl notamment Il va donc falloir progressive ment tendre la superficie des terres mises en culture ce qui conduira mettre en culture des terres de moins en moins fertiles c est dire des terres o pour com penser une fertilit d croissante le co t en travail de production du bl va s accro tre Si le co t de production du bl s l ve il va falloir se r soudre alors augmenter le prix du bl qui comme nous l avons dit se d termine sur la terre
208. e of Technology MIT partisan du keyn sia nisme et de la synth se n oclassique il analyse dans Th orie de la croissance co nomique 1956 les conditions d une crois sance quilibr e de plein emploi et souligne l influence du progr s technique Il contri bua galement l laboration de la th orie de la stagflation et s opposa aussi bien aux post keyn siens qu aux mon taristes et la nouvelle conomie classique Sraffa Piero 1898 1983 n Turin cono miste italien Sa carri re se d roula partir de 1927 l universit de Cambridge o il fut Pami de John Maynard Keynes et de Ludwig Wittgenstein tout en conservant des liens avec les milieux de gauche en Italie en particulier avec Antonio Gramsci Son uvre conomique comprend trois volets une s rie d articles en 1925 1932 o il criti que le marginalisme l dition compl te de 1951 1973 des uvres et de la correspon dance de David Ricardo dont il renouvela l interpr tation un ouvrage Production de marchandises par des marchandises 1960 o il pr senta une version moderne et rigoureuse des th ories des prix et de la r partition de l cole classique anglaise Universitaire tr s discret son influence sur les conomistes critiques du marginalisme fut consid rable dans les ann es 1960 et 1970 Steuart James 1713 1780 n dimbourg conomiste cossais Il fut le dernier grand repr sentant du mercantil
209. e politique su dois prix Nobel 1977 Docteur de l universit de Stockholm en 1924 il y a t professeur Dictionnaire de 100 conomistes de 1930 1965 Sp cialiste d conomie internationale il contribua l laboration du mod le Heckscher Ohlin Samuelson HOS qui explique par les dotations en facteurs des diff rents pays leur sp cialisa tion dans la production des marchandises Il appliqua l pargne et l investissement la distinction entre les grandeurs ex ante anticip es et ex post r alis es et eut sur ce point une controverse avec Keynes Son ouvrage principal est Interregional and International Trade 1933 Oresme Nicolas 1325 1382 philosophe et homme d tat fran ais v que de Lisieux et conseiller de Charles v il est surtout connu pour son trait sur la monnaie Tractatus de origine natura jure et mutationibus monetarum vers 1360 Il s y oppose Saint Thomas d Aquin pour qui la monnaie est la chose du prince Selon Oresme celui ci doit s abstenir de modifier la valeur de la monnaie qui suppose un consentement de la part de ses utilisateurs c est dire les marchands Pareto Vilfredo 1848 1923 n Paris co nomiste et sociologue italien Ing nieur de formation il se mit tard l conomie et succ da L on Walras dans sa chaire l universit de Lausanne Dans son Manuel d conomie politique 1906 il d montra que l hypoth se d uti
210. e pr sente de se sp cialiser dans les activit s o il demeure le plus productif et o il accro tra encore cette productivit par le fait m me de s tre sp cialis Son travail individuel tant davantage productif de richesse il pourra ensuite dans l change troquer le surplus la part de sa production qui exc de sa consommation personnelle pour acqu rir le reste des choses n cessaires et commodes la vie L opportunit pour lui de se procurer davan 44 Fiche 11 Le lib ralisme conomique des classiques a b tage de ces choses passe donc par l change qui lui permet de se sp cialiser Le penchant naturel des hommes l change qui trouve son fondement dans le seul penchant poursuivre son int r t personnel est donc la cause ultime de la richesse de chacun et de la richesse des nations MAIN INVISIBLE ET LIBRE CHANGE Une soci t marchande il faut laisser faire Dans son ouvrage Smith s efforce de d montrer non seulement que l change est la source du bien tre des individus et de la richesse des nations mais aussi qu il atteint cette fin de lui m me Autrement dit en laissant les individus libres d orienter leurs activit s selon leur int r t propre on assure n cessairement l int r t de la soci t tout enti re C est la c l bre parabole de la main invisible L change oriente donc spontan ment sur la base de la poursuite par chacun de
211. e produit national et la r mun ration des facteurs leurs productivit s marginales Il ne s agissait pas l d un simple point d histoire de la pens e cette fonction de production globale tait couramment utilis e dans les mod les de croissance n oclassiques tels ceux de Robert Solow et de Paul Samuelson sur lesquels se fondait toute l conomie appliqu e de la croissance Des auteurs post keyn siens cf fiche 30 qui s opposaient cette th orie n o classique utilis rent alors ce r sultat de Sraffa pour lancer contre elle une violente attaque Comme ils taient regroup s l universit de Cambridge GB et que leurs adversaires appartenaient au MIT bas Cambridge USA cette controverse est rest e comme celle des deux Cambridge La controverse entre les deux Cambridge L attaque men e par Cambridge GB s appuie sur deux points a en raison de l h t rog n it des biens capitaux on ne peut en additionner les quantit s physi ques et il faut pour calculer le capital agr g passer par leurs prix b il est alors impossible d tablir dans le cas g n ral une relation monotone d croissante entre le capital agr g et sa productivit marginale ce qui ruine la d termination par celle ci du taux de profit En cons quence et cela fut m me reconnu par Samuelson la th orie n oclassique du capital et de la r partition n est valide que dans un monde un seul bien homo
212. e quantit est lev e plus l utilit marginale du bien est faible et moins les consom mateurs sont pr ts payer pour l obtenir la relation entre le prix de demande et la quantit est d croissante Du c t de l offre on peut associer chaque niveau de prix du bien appel alors prix d offre la quantit que les producteurs sont pr ts fournir Plus cette quantit est lev e plus la productivit marginale de chaque facteur est faible et par cons quent plus le co t marginal du bien est lev la courbe de co t marginal est une relation croissante entre le prix d offre et la quantit Le prix d quilibre s tablit par l galit entre les prix d offre et de demande du bien ce prix sa quantit offerte est par construction gale sa quantit demand e Cette loi de l offre et de la demande ne fournit pas seulement une d termination de l quilibre du march elle d crit aussi le processus qui en garantit la stabilit c est dire le r tablissement de l quilibre lorsque celui ci a t perturb que ce soit par un choc d offre comme une mauvaise r colte ou un choc de demande comme sa brusque augmentation Par exemple une augmentation du prix de demande d un bien les consommateurs tant pr ts payer plus cher pour l obtenir entra ne un cart positif avec son prix d offre son co t marginal de production Un surprofit appara t alors qui incite les producteurs en a
213. ell la banque centrale doit alors lever le taux d int r t auquel elle refinance les banques Un si cle apr s Wicksell c est encore cette r gle de politique mon taire qu appliquent toutes les banques centrales en cas d inflation Cette th orie essentiellement dynamique puisque reprenant de la th orie autri chienne le r le du temps dans l accumulation du capital et mon taire puisque soulignant le r le des banques dans l activit conomique fut l origine d une cole su doise originale qui s panouit dans les ann es 1930 autour du th me de la croissance et des cycles avec notamment Erik Lindahl 1891 1960 et Bertil Ohlin 101 Fiche 25 Les coles autrichienne et su doise 1899 1979 Elle fut aussi reprise par deux auteurs autrichiens Joseph Schumpeter et Friedrich Hayek cf fiches 26 et 27 Citations e Le caract re subjectif de la valeur Ainsi la valeur n est pas inh rente aux biens elle n en est pas une propri t elle n est pas une chose ind pendante qui existe en soi C est un jugement que les sujets conomiques portent sur l importance des biens dont ils peuvent disposer pour maintenir leur vie et leur bien tre Il en r sulte que la valeur n existe pas hors de la conscience des hommes C est donc une erreur de dire qu un bien qui a de la valeur pour des sujets conomiques est une valeur et les conomistes ont tort de parler de valeurs comme d objets
214. en 1817 l dition d finitive la troi si me date de 1821 Il contient deux th ories principales celle du prix naturel des marchandises d termin par leur co t de production celle du profit et de son influence sur l accumulation du capital La th orie du prix naturel Le concept de prix naturel avait d j t labor par Adam Smith en 1776 dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations cf fiche 13 Selon Smith le prix d une marchandise n est pas d termin par l offre et la demande ph nom nes circonstanciels mais par l addition des revenus salaire profit rente qu il faut payer dans des conditions normales pour faire produire la marchandise c est ce qu il appelle le prix naturel Ricardo reprend cette id e mais il s oppose Smith sur ce qui d termine le prix naturel Celui ci ne d pend pas selon lui du prix du travail le salaire mais de la quantit de travail n cessaire produire la marchandise Cette quantit est l addition 56 Fiche 14 David Ricardo et les Principes de l conomie politique et de l imp t b du travail directement consacr la fabrication du bien le travail du boulanger pour le pain par exemple et du travail indirect requis ant rieurement pour pro duire la mati re premi re et les outils la farine et le four dans cet exemple Cette th orie de la valeur travail incorpor est consid r e comme un trait caract ristique des
215. ence conomique F2 UNE HISTOIRE RAPIDE DES TH ORIES CONOMIQUES 1 Dans son attitude par rapport au mercantilisme Adam Smith a Reprend la d fense du protectionnisme et de l intervention de l tat dans l co nomie b Critique le protectionnisme et l intervention de l tat dans l conomie c Soutient le r le central de l agriculture dans l conomie 2 Le marginalisme est un courant de pens e qui a Reprend la th orie de la valeur travail de Ricardo et de Marx b Est hostile au libre change et l conomie de march c Fonde son analyse sur la loi de l offre et de la demande 175 130 questions pour faire le point F3 F4 3 Dans son attitude par rapport au marginalisme Keynes a Rejette la croyance en une tendance au plein emploi b Montre que la solution au ch mage de masse est le lib ralisme conomique c D veloppe la th orie de l quilibre g n ral de Walras 4 Les nouveaux classiques sont des conomistes qui a Veulent moderniser la th orie de Ricardo b Rejettent les politiques macro conomiques keyn siennes c Veulent absorber la macro conomie dans la micro conomie DE L CONOMIQUE LA SCIENCE CONOMIQUE 1 La science conomique appara t a D s l antiquit chez les auteurs grecs b l poque de la Renaissance au moment o se d veloppe un capitalisme com mercial c Au cours du xvn si cle apr s que la r flexi
216. ence pure s impose comme un fait math matique l int rieur d une branche des math matiques jusque l ignor e d apr s Walras par les math maticiens eux m mes Sa m thode est donc la m thode math matique m thode rationnelle et d ductive Elle proc de par la d finition des types id aux extraits de l exp rience par 152 Fiche 38 Quelle science conomique b abstraction suivie par l laboration d une th orie pure du fonctionnement d duite logiquement partir de ces types id aux et dont les conclusions seront finalement appliqu es la r alit imparfaite La science pure n a donc dans son esprit aucune articulation a priori avec le r el mais s exprime par des assertions logiques d duites de pr misses d finies l avance Elle ne vise donc pas un objectif de r alisme descriptif La th orie pure parvient des conclusions irr futables puisqu elles r sultent de raisonnements d ductifs qui n ont pas pour objet d tre conformes la r alit mais doivent uniquement satisfaire une contrainte de coh rence S agit il pour autant de conclusions purement th oriques sans aucune implication sur le monde r el Pour Walras ces v rit s d conomie politique pure vont fournir la solution aux probl mes les plus importants les plus d battus et les moins claircis de l conomie politique appliqu e et de l conomie sociale C est dire que la science conomi
217. ence leur offre de bien leffet de report va du march du travail vers le march du bien Le rem de de politique conomique r side dans une baisse du salaire r el Ce ch mage sera keyn sien s il s accompagne d un exc s d offre sur le march du bien Dans cette configuration les m nages sont rationn s sur le march du travail tandis que ce sont les firmes qui sont rationn es sur le march du bien Le ch mage est r put keyn sien car sa cause r side dans une insuffisance de d bouch s pour les firmes c est parce que celles ci sont contraintes sur leur demande qu elles reportent ce rationnement sur le march du travail en y r duisant leur demande effective de travail Le rem de de politique conomique est lui aussi keyn sien il convient d augmenter la demande globale de bien De la th orie n okeyn sienne des quilibres prix fixes la nouvelle cole keyn sienne L analyse de la th orie des quilibres prix fixes r side dans la syst matisation de l analyse des interd pendances entre march s en dehors de l quilibre g n ral walrasien Mais le r sultat central selon lequel un d faut d ajustement des prix emp che d atteindre son tat de r f rence ici l quilibre g n ral walrasien est d une grande orthodoxie En l occurrence il ne remet pas en cause la th orie n o classique de l quilibre g n ral les intuitions de Keynes sont une nouvelle fois situ es
218. ens e il faut adopter des crit res permettant la fois de regrouper les composantes de chacun des deux termes et de s parer ceux ci l un de l autre Nous sugg rerons que la relation avec la th orie micro conomique standard fournit ces crit res En effet m me si l atti tude critique son gard est sans doute plus marqu e chez les anciens que chez les modernes dans les deux cas les questionnements des institutionnalistes sont influenc s par la th orie standard de leur poque Il faut donc d abord replacer l approche institutionnelle dans l histoire de la pens e conomique on peut alors montrer que le point commun des courants anciens tient la question de 141 Fiche 35 Th orie standard et approche institutionnaliste l intentionnalit des institutions tandis que celui des modernes tient la question de leur efficacit cf fiche 36 Citations e La d finition des institutions Par institutions politique juridique conomique nous comprenons un arrangement pris sur un point particulier de la vie de la communaut servant des buts donn s arriv une existence et un d veloppement propres qui sert de cadre de moule l action des g n rations successives pour des centaines ou des milliers d ann es Gustav von Schmoller Principes d conomie politique 1900 Les institutions sont des ensembles de r gles de proc dures d observance et de norme
219. ent pour but d y travailler Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 e Conduit rejeter l opportunit de l intervention de la main visible de l tat Quant la question de savoir quelle est l esp ce d industrie nationale que son capital peut met tre en uvre et de laquelle le produit promet de valoir davantage il est vident que chaque indi vidu dans sa position particuli re est beaucoup mieux m me d en juger qu aucun homme d tat ou l gislateur ne pourra le faire pour lui L homme d tat qui chercherait diriger les particuliers dans la route qu ils ont tenir pour l emploi de leurs capitaux non seulement s embarrasserait du soin le plus inutile mais encore il s arrogerait une autorit qu il ne serait pas sage de confier je ne dis pas un individu mais un conseil ou un s nat quel qu il put tre Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 C est ainsi que tout syst me qui cherche ou par des encouragements extraordinaires attirer vers une esp ce particuli re d industrie une plus forte portion du capital de la soci t que celle qui s y por terait naturellement ou par des entraves extraordinaires d tourner forc ment une partie de ce capital d une esp ce particuli re d industrie vers laquelle elle irait sans cela chercher un emploi est un syst me r ellement subversif de l objet m me qu il
220. er plus loin les contemporains 23 La micro conomie n owalrasienne 1 L existence d un quilibre g n ral 2 Le fonctionnement du march 3 L int gration de la monnaie 24 La nouvelle micro conomie 1 Les pr curseurs 2 Th orie des jeux et imperfections de march 3 Richesse et limites de cette micro conomie La pens e autrichienne 25 Les coles autrichienne et su doise 1 L cole autrichienne la fin du xIX si cle 2 Le fondateur de l cole su doise Knut Wicksell V 71 71 72 75 75 76 79 79 80 81 83 83 84 87 87 87 91 91 92 93 95 95 96 97 99 99 101 Histoire de la pens e conomique 26 Joseph Schumpeter penseur de la dynamique conomique 1 Schumpeter th oricien des sciences sociales 2 La th orie de l volution conomique 3 Les cycles des affaires 27 conomie et soci t chez Hayek et Schumpeter 1 Hayek et le lib ralisme 2 Schumpeter et la fin du capitalisme Le keyn sianisme 28 Le keyn sianisme pr sentation d ensemble 1 Le contexte historique et intellectuel 2 La r volution keyn sienne et son interpr tation 3 Apog e et d clin du keyn sianisme Pour aller plus loin un auteur une uvre 29 John Maynard Keynes et la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1 John Maynard Keynes 2 La Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie Pour al
221. er pour l int r t de la soci t travers la recherche de son seul int r t personnel Il y a cependant une diff rence importante entre les deux approches chez Smith les relations marchandes entre les individus sont cens es former des prix de march gravitant autour de prix naturels exprimant la coh rence n cessaire d une cono mie caract ris e par une structure sociale d finie salari s capitalistes propri tai res fonciers Si la propension l change est bien pour Smith le d terminant principal de l action individuelle le processus de march refl te plus qu il mengen dre des relations entre des classes sociales qui l englobent L accent mis par les cou rants institutionnalistes anciens sur le caract re non intentionnel de certaines institutions appara t ainsi marqu moins par une filiation avec la d marche des premiers auteurs classiques que par une r action au caract re central conf r l individu par l apparition de la micro conomie avec la r volution marginaliste des ann es 1870 2 LES COURANTS INSTITUTIONNALISTES MODERNES LA QUESTION DE L EFFICACIT DES INSTITUTIONS L expression new institutional economics nouvelle conomie institutionnelle est apparue en 1975 sous la plume de l Am ricain Oliver Williamson n en 1932 Deux autres variantes importantes de cette approche sont dues l Am ricain Douglass North n en 1920 prix Nobel d
222. es Ricardo va s efforcer cet gard de d montrer l existence d une relation inverse entre salaires et profits Sa d monstration est la suivante puisque la valeur de la richesse et donc son montant valu en quantit de travail est donn e au sortir de l acte de production la r partition de cette richesse sous forme de revenus ne pourra pas au moment o elle se r alise une fois la richesse produite vendue et donc sa valeur r alis e la modifier Ce que gagnera l une des deux classes par exemple les tra vailleurs sous forme de salaires sera donc en relation inverse avec ce que gagnera l autre les capitalistes sous forme de profits 47 Fiche 12 Croissance et r partition chez les classiques a b Il y aura donc un conflit entre ces deux classes fondamentales autour de la r partition de la richesse globale UNE RECHERCHE SUR LA DYNAMIQUE DE L ACCUMULATION DES RICHESSES La dynamique de l accumulation On se place pr sent dans une perspective dynamique comment faire pour que l accumulation de la richesse puisse se poursuivre Comment donc perp tuer la croissance conomique Quelles sont les contraintes qui vont ventuellement l entraver Nous avons vu avec Smith cf fiche 11 que la richesse un moment donn trouvait son origine a dans l tendue des march s et des changes qui conditionne le degr atteint par la division sociale du travail et donc le niveau de produ
223. es Mode d emploi 1 Questions de m thode 1 Comment faire de l histoire de la pens e conomique 3 1 L objet de la science conomique 3 2 La place de l histoire de la pens e conomique 5 2 Une histoire rapide des th ories conomiques 7 1 De l activit conomique la science conomique 7 2 Du mercantilisme au marginalisme 8 3 La division en micro conomie et macro conomie 9 Les pr curseurs 3 De l conomique l conomie politique puis la science conomique continuit et ruptures 11 1 De la philosophie morale l conomie politique une certaine continuit 11 2 De la philosophie morale l conomie politique deux ruptures essentielles 12 4 La pens e antique et m di vale vingt si cles de condamnation morale des pratiques conomiques 15 1 Les r flexions conomiques dans l antiquit grecque 15 2 La pens e m di vale 16 5 Princes et marchands la Renaissance 19 1 Les th ories de l tat moderne 19 2 La naissance d une conomie politique 21 6 Le mercantilisme unit et diversit 23 1 Les hommes 23 2 La doctrine 23 3 Les variantes nationales 25 7 Philosophie des Lumi res et lib ralismes 27 1 La philosophie des Lumi res raison et autonomie 27 2 Les lib ralismes 28 8 Fran ois Quesnay et la physiocratie 31 1 Les hommes 31 2 La doctrine 32 3 La naissance d un paradigme et d une science 33 Histoire de la pens e conomique L cole classique 9
224. es auteurs posent ainsi les bases du mouvement libre changiste de la fin du XVIII si cle qu animeront en premier lieu les classiques britanniques Le colbertisme fran ais Les auteurs fran ais eux d veloppent logiquement l id e que le meilleur atout du royaume de France pour attirer les m taux pr cieux est sa nombreuse population Jean Bodin Les Six Livres de la R publique 1576 et son grand territoire devant lui donner des atouts agricoles Maximilien de B thune duc de Sully et ministre 25 Fiche 6 Le mercantilisme unit et diversit d Henri IV n affirmait il pas Labourage et p turage sont les deux mamelles de la France Mais le mercantilisme fran ais est surtout caract ris partir de la fin du xvre si cle et au travers des crits de Barth l my de Laff mas 1545 1611 contr leur g n ral du commerce sous Henri IV il publie en 1597 un R glement pour dresser les manufactures du royaume et d Antoine de Montchrestien 1575 1621 il publie en 1615 le premier Trait d conomie politique par l accent mis sur la n cessit du d veloppement de l artisanat et de l industrie l int rieur du royaume Il faudra attendre le minist re de Jean Baptiste Colbert 1619 1683 il fut de 1661 sa mort un des principaux ministres de Louis XIV pour que ces mesures soient syst mati quement mises en application Il met en place une politique douani re r glementaire et manufacturi re et po
225. es plus publi s au monde Avec les r volutions de 1848 il revint en France puis en Allemagne dont il fut expuls en 1849 apr s le succ s de la contre r volution Il se fixa alors Londres o il demeura jusqu sa mort Pendant plus de 15 ans il v cut dans une grande mis re mat rielle subsistant de travaux de journalisme et de l aide fournie par son ami Engels Politiquement tourn e vers le syndicalisme ouvrier anglais et intellectuelle ment vers l conomie politique ricardienne son activit d boucha en 1864 sur la fondation de l Association internationale des travailleurs et en 1867 sur la publica tion du Livre I de son ouvrage majeur Le capital critique de l conomie politique De plus en plus absorb par l organisation du mouvement ouvrier international Marx ne put pr parer pour la publication les Livres I et II du Capital ce que fit apr s sa mort Engels en 1885 et 1894 Un ouvrage d histoire critique de la pens e conomique les Th ories sur la plus value fut publi comme Livre IV du Capital par Karl Kautsky en 1905 1910 de nombreux autres manuscrits ont t publi s plus tard 75 Fiche 19 Karl Marx et Le capital b Mat rialisme historique et conomie politique Deux modes d valuation de l uvre de Marx sont en g n ral propos s Pour l un son champ est la soci t humaine dans toutes ses dimensions conomique socio logique politique historique etc et son unit
226. escence du programme de recherche keyn sien contest par les th ories mon taristes de Milton Friedman cf fiche 31 De la p riode de r volution scientifique qui s ouvre alors mergent les th ses de la nouvelle cole classique cf fiche 32 qui souhaite radicalisant le point de vue mon tariste renouer avec la tradition lib rale pr keyn sienne sur une base m thodologique et analytique renouvel e et celles de la nouvelle cole keyn sienne cf fiche 34 qui souhaite au contraire r incarner la th orie de Keynes et v hiculer ses intuitions fondamentales au sein de la science conomique standard en la fondant sur une nouvelle micro conomie cf fiche 24 int grant les cons quences des imperfections r dhibitoires de concurrence qu exhibe n cessairement une conomie d centralis e La science conomique contemporaine au final tente d ouvrir une nouvelle p riode de science normale organis e autour d une nouvelle synth se int grant les apports de la nouvelle contre r volution classique et ceux de la nouvelle micro conomie et de la nouvelle cole keyn sienne Cette nouvelle synth se reste contest e par Pensem ble des filiations h t rodoxes que nous avons voqu es ou par la constitution de nouveaux p les alternatifs tel celui constitu en une n buleuse institutionnaliste et volutionniste cf fiches 35 et 36 UNE VISION LATITUDINALE ORTHODOXIE ET H T RODOXIES
227. et une approche institutionnaliste centr e sur le cadre dans lequel se font ces choix est commode mais inexacte pour au moins trois raisons 139 Fiche 35 Th orie standard et approche institutionnaliste En premier lieu l conomie politique s est form e historiquement travers une interrogation sur les institutions plus que sur l individu Les auteurs mercantilistes s int ressaient aux relations entre des corporations de marchands et le Prince c est dire l tat d alors cf fiches 5 et 6 Les physiocrates analysaient les rela tions entre des groupes sociaux distingu s par leur activit dans un cadre ordonn par la propri t fonci re cf fiche 8 Comme eux les auteurs classiques tels qu Adam Smith et David Ricardo s interrogeaient sur les conditions de l intervention de l tat dans des conomies o les march s tiennent une place de plus en plus grande Cet int r t pour le cadre institutionnel de l activit conomique ne se limi tait pas des consid rations g n rales dans la premi re moiti du xix si cle des controverses entre conomistes concernent des institutions telles que le r gime fiscal des importations ou l organisation du syst me bancaire cf la fiche 14 par exemple sur la contribution de Ricardo aux d bats autour des lois sur le bl ou du statut de la Banque d Angleterre Analytiquement la sp cificit de l cole classique cf fiche 9 qu on r
228. etrouve chez Karl Marx cf fiche 19 r side dans l articulation entre deux principes distincts de fonctionnement de l conomie le march o sont en relation les individus et le partage du produit global qui concerne les groupes sociaux Cette dualit de niveaux contraste avec l unicit du principe marchand qui sera la marque de la micro conomie de L on Walras nos jours cf fiches 20 24 Cette articulation entre des principes diff rents certes mise en uvre travers d autres crit res se retrouvera dans certains courants institutionnalistes dont elle n est donc pas une marque de fabrique En deuxi me lieu l id e selon laquelle de la fin du xIx si cle la fin du xxe la th orie standard aurait ignor les institutions est superficielle La figure marquante de la science conomique en Angleterre des ann es 1880 aux ann es 1920 Alfred Marshall cf fiche 22 consacre de nombreux travaux en industrial economics conomie industrielle aux formes d organisation de l activit conomique et les discussions autour de sa th orie la fin des ann es 1920 et au d but des ann es 1930 sur l initiative de Piero Sraffa Richard Kahn et Joan Robinson concernent des notions qui en s cartant de la concurrence pure et parfaite rel vent d autres formes d organisation des march s cf fiche 24 Par ailleurs on sait que la th orie de John Maynard Keynes cf fiche 29 introduit au
229. evenus plus ou moins efficaces selon les circonstances mais toujours n cessaires pour sortir l conomie d un quilibre de sous emploi Plus profond ment encore ce qui est mis en doute par Keynes est la croyance classique dans les capacit s d ajustement automatique d une conomie de march et les vertus collectives de la poursuite des seuls int r ts individuels Pour autant Keynes ne revendique pas le d passement du capitalisme et de la r gulation mar chande comme avaient pu le faire avant lui la fin du xIx si cle les h t rodoxies socialistes cf fiche 16 Il se veut un d fenseur de l conomie de propri t priv e mais rejette l id e qu elle se r gule spontan ment par les seuls m canismes mar chands La sauvegarde de cette forme particuli re d organisation conomique et 117 Fiche 29 John Maynard Keynes et la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie sociale exige alors dans son esprit l intervention conomique ventuellement massive de l tat C est aussi dans ce paradoxe apparent que r side le caract re r volutionnaire de la Th orie g n rale Citation e La loi de Say postulat d Euclide de la th orie classique C est donc l hypoth se de l galit entre le prix de la demande globale des produits et le prix de leur offre globale qui doit tre regard e comme le postulatum d Euclide de la th orie classique Cette hypo
230. faire le point b Sont une r ponse normale d une conomie soumise un processus permanent de destruction cr atrice c R sultent de l mergence intervalles r guliers de grappes d innovation 3 Pour Schumpeter les deux figures centrales du capitalisme sont a L entrepreneur et le banquier b Le capitaliste et le salari c Le consommateur et le producteur F27 CONOMIE ET SOCI T CHEZ HAYEK ET SCHUMPETER 1 Selon Hayek pour viter les d s quilibres mon taires il faut a Supprimer les banques priv es b Maintenir la quantit de monnaie constante c Supprimer les banques centrales 2 Selon Hayek le lib ralisme a Est une doctrine d pass e b Doit tre combin avec l intervention conomique de l tat c Implique la r duction au minimum de toute coercition 3 Sur l volution du capitalisme Schumpeter a Partage avec Marx l id e que le passage au socialisme est souhaitable b Partage avec Keynes l id e que seule une large extension des fonctions de l tat est m me de p renniser les institutions du capitalisme c amp Partage avec Marx et Keynes l id e que le capitalisme n est pas une forme naturelle d organisation des soci t s F28 LE KEYN SIANISME PR SENTATION D ENSEMBLE 1 Le keyn sianisme a Est l uvre de John Maynard Keynes b Est un courant politique c Est un courant de th orie conomique initi
231. fiche sous la forme d une synth se entre les th ories de la valeur ricardienne et marginaliste 155 Fiche 39 e Le progr s des connaissances en conomie c et donc comme un progr s objectif dans la connaissance conomique Pour autant cette ambition ne fait pas dispara tre un certain nombre de th ories qui se constituent alors comme autant d h t rodoxies c est particuli rement le cas du marxisme ou du marginalisme de l cole autrichienne cf fiche 25 son tour le n oclassicisme marshallien confront dans l entre deux guerres mondiales l nigme du ch mage de masse et de la grande d pression que sa th orie du march du travail et des cycles conomiques ne parvient pas clairer et que les politiques publiques qu il inspire sur cette base ne parviennent pas r soudre va entrer dans une phase de d g n rescence Les ann es 1930 vont alors tre les ann es de haute th orie que vantait Shackle The Years of High Theory Invention and Tradition in Economic Thought 1929 1936 1967 Cette nouvelle p riode de r vo lution scientifique va notamment accoucher de la r volution keyn sienne en macro conomie cf fiche 29 Mais tandis que Keynes pr sente son uvre comme une critique radicale de la macro conomie n oclassique celle ci va se maintenir et se renouveler en programme de recherches progressif au travers de la red cou verte notamment par John Hicks de la th or
232. finition reste aujourd hui contest e et m me le courant orthodoxe n a pas renonc pr senter la discipline comme une science empirique 1 QUELLE AMBITION a Une science fondamentale Les sciences appliqu es qu il ne faut pas confondre avec la technique en tant qu application de connaissances empiriques visent la r alisation d un objectif pra tique tandis que les sciences fondamentales visent prioritairement l acquisition de connaissances nouvelles On ne peut cependant classer a priori une discipline parti culi re dans un domaine ou dans un autre m me si certaines disciplines restent plus ancr es dans un domaine que dans un autre La science conomique elle peut aussi bien tre fondamentale qu appliqu e selon le contexte En particulier en m lant consid rations positives et prescriptions normatives en particulier de politique conomique la science conomique revendique d tre la fois une science fondamentale et appliqu e Mais les consid rations normatives sont explicitement con ues comme ne pouvant prendre racine que sur la base des d veloppements fondamentaux de ce que Walras d nommait conomie pure en la distinguant de l conomie appliqu e mais aussi de l conomie sociale cf fiche 21 La science conomique est donc une discipline qui rel ve dans une grande mesure de la science fondamentale b la recherche des lois conomiques du capitalisme Parmi ces
233. g ne c est dire une conomie o il n y a pas de march on n change pas des pommes contre des pommes Quarante ans apr s cela n emp che pas les nouveaux 61 Fiche 15 e Piero Sraffa et les n oricardiens classiques cf fiche 32 ou les analystes de la croissance endog ne d utiliser encore et toujours des fonctions de production agr g es avec capital physique 3 UNE TH ORIE N ORICARDIENNE ISOL E Les tentatives pour reconstruire une approche classique aussi g n rale que la th orie marginaliste et qui puisse la supplanter ont en commun de reposer sur la description d une conomie produisant un surplus et d en tudier les positions de long terme Deux directions principales ont t explor es principalement en Italie une th orie de la production en dynamique Luigi Pasinetti 1981 Heinz Kurz et Neri Salvadori 1995 avec production jointe et progr s technique une int gration de la th orie classique du long terme et de la th orie keyn sienne du court terme Pierangelo Garegnani 1985 Edward Nell 1998 Mais l impact de ces tentatives sur la science conomique actuelle est rest limit Citations e La relation inverse entre le salaire et le taux de profit Il s ensuit que si le salaire vient baisser en termes de n importe quelle marchandise peu importe qu il s agisse d une marchandise dont le prix de ce fait montera ou baissera relativement la marchandis
234. gements dans trois directions Piero Sraffa lui m me pr senta en 1960 une version modernis e de la th orie ricardienne des prix et de la r partition des revenus permettant de d montrer rigoureusement qu une hausse des salaires s accompagne d une baisse du taux de profit Sous son influence plusieurs auteurs critiqu rent la th orie marginaliste du capital et des reve nus en montrant que les notions de capital agr g et de productivit marginale des facteurs taient d pourvues de sens Des tentatives pour construire une th orie n oricardienne ayant le m me degr de g n ralit que la th orie marginaliste ont t faites mais elles sont demeur es isol es dans la science co nomique actuelle 1 LA TH ORIE DE PIERO SRAFFA a Sa vie son uvre son influence Piero Sraffa naquit Turin en 1898 Il soutint en 1920 une th se sur l inflation en Italie pendant la Premi re Guerre mondiale suivie de deux articles publi s en Grande Bretagne dont l un en 1922 d voilait les manipulations comptables de grandes banques italiennes ce qui suscita une accusation de trahison de la part de Mussolini Sraffa r pondit alors l invitation de Keynes et s tablit en 1927 en Grande Bretagne l universit de Cambridge o il fut nomm fellow de Trinity College en 1939 et r sida jusqu sa mort en 1983 Malgr son expatriation Sraffa ne cessa jamais d entretenir des relations intellectuelles et p
235. h orie conomique l aide de recherches historiques visant d gager des r gularit s empiriques les jeunes historistes group s autour de Gustav von Schmoller 1838 1917 rejettent toute science conomique et r duisent l conomie un organisme domin par le politique le droit et la coutume seule ment susceptible d une description historique Ils s engag rent en particulier dans une querelle des m thodes Methodenstreit avec le fondateur de l cole autri chienne Carl Menger Dans ses Principes d conomie politique Schmobller distingue des organes spontan s qui apparaissent d s le d but de l volution historique la tribu le clan la famille et des organes dus une intervention de la volont qui apparaissent avec le d veloppement de la culture La figure la plus marquante et aussi la plus controvers e de l institutionnalisme am ricain est Thorstein Veblen 1857 1929 Son objectif est d appliquer l conomie la m thode d une science volutionniste d riv e des principes labor s par Charles Darwin pour l volution biologique le darwinisme Veblen reproche la th orie conomique dominante illustr e pour lui par l Anglais Alfred Marshall d envisager seulement l conomie dans un tat d quilibre r sultant de la combi naison de comportements individuels finalistes c est dire motiv s par l atteinte d un objectif Selon lui
236. h orise sur la base d une tude des formes prises par les institutions familiales et tatiques la th se du d p rissement de l tat en r gime socialiste Enfin Engels fut l ex cuteur testamentaire de Marx assurant en particulier l di tion des Livres II 1885 et II 1894 du Capital que Marx n avait pu achever b L nine Rosa Luxemburg et Rudolf Hilferding les disciples Parmi les ex g tes de Marx et parmi ses disciples orthodoxes trois noms peuvent tre cit s dont la contribution la th orie conomique marxiste est reconnue Il s agit de L nine Vladimir Illitch Oulianov 1870 1924 m me si son r le histori que a conduit parfois d consid rer son apport intellectuel mais aussi de deux autres auteurs moins connus sur le plan politique et historique Rosa Luxemburg 1871 1919 et Rudolf Hilferding 1877 1941 Ces trois auteurs ont en commun d avoir analys chacun leur mani re les cons quences et les d terminants de l expansion du capitalisme la suite de la seconde r volution industrielle de l mergence d un capitalisme mondialis o la concen tration du capital a augment Ainsi L imp rialisme stade supr me du capitalisme 1917 est la principale contribution de L nine l conomie politique Il y analyse la concentration de la production sous forme de l mergence des monopoles la 71 Fiche 18 La diffusion du marxisme les pigones a fusion d
237. hultz et Gary Becker avec la th orie du capital humain ainsi lamour la religion le sport le crime entrent dans la logique du choix rationnel selon laquelle l individu rationnel seul sujet reconnu ne veut qu une chose majeure maximiser son gain et minimiser son effort La science conomique science des choix en univers de raret n est donc plus r put e devoir se confiner une analyse de la richesse et de ses d terminants Elle devient une th orie g n rale de l agir humain L individu comme tel universel abstrait et asocial en prise avec des besoins illimit s est unique source de construction des soci t s LES LIMITES D UNE ANALOGIE AVEC LES SCIENCES DURES Une science humaine e Le r le des croyances Les th ories conomiques portent sur des soci t s form es d tres humains qui sont la fois influenc s par elles et les engendrent Leurs croyances concernant ce que vont faire les autres attitude face l incertitude conomique endog ne ou ce que peut r server l avenir attitude face l incertitude conomique exog ne en particulier exercent une influence d terminante sur leurs actions et donc sur l issue du processus conomique Il n existe donc pas une r alit conomique qui serait ext rieure ce que produisent les agents conomiques eux m mes Un cas extr me est celui d auto r alisation rencontr par exemple sur les march s f
238. i e s par ment et propose les points clefs les concepts de base et des extraits d uvres majeures O Mini dictionnaire de 100 conomistes Q 130 QCM pour r viser ISBN 978 2 10 053627 6 www dunod com GHISLAIN DELEPLACE Professeur l universit Paris 8 Saint Denis et directeur du Laboratoire d conomie dionysien il est l auteur du manuel d Histoire de la pens e conomique 2 d 2007 aux ditions Dunod CHRISTOPHE LAVIALLE Docteur en sciences conomiques habilit diriger des recherches il est Ma tre de conf rences l universit d Orl ans et chercheur au sein du Laboratoire d conomie d Orl ans PUBLIC gt L2 L3 M1 de sciences conomiques et d AES IEP ENS coles de commerce et d ing nieurs gt Concours administratifs de cat gorie A
239. i t s de deux tats de l conomie statique comparative mais d tudier le d roulement du processus conduisant d un tat un autre dynamique La seconde question porte sur la r alisation des changes l quilibre de march les changes qui se d roulent effectivement concernent des agents conomiques individuels qui passent entre eux des contrats bilat raux quelles conditions la sommation de tous ces contrats donne t elle la quantit totale d quilibre de chaque marchandise Crieur walrasien et chambre de compensation La r ponse la premi re question trouve son origine chez Walras qui parle de t tonnement pour d crire le processus par lequel les agents d couvrent le prix d quilibre d une marchandise au travers de variations en d s quilibre Mais la suite de Samuelson d s 1941 on formalise d sormais ce processus en supposant qu un crieur annonce tous les agents un ensemble de prix un par marchandise aux quels ils r agissent en mettant simultan ment des offres ou des demandes indivi duelles sur tous les march s En fonction du signe de la diff rence entre la demande et l offre agr g es d une marchandise le crieur modifie son prix la hausse si cette 92 Fiche 23 La micro conomie n owalrasienne c a b diff rence est positive la baisse dans le cas inverse et ce jusqu l obtention du prix d quilibre quand cet
240. i caract rise le XVIII si cle europ en illuminismo en italien ilustraci n en espagnol Aufkl rung en allemand d signent le passage de l obscurit au jour de l obscurantisme la connaissance rationnelle Les Lumi res sont en effet plut t qu une doctrine achev e un processus une m thode une attitude intellec tuelle caract ris s par la confiance en la Raison au moyen de laquelle les hommes peuvent seuls acc der la connaissance la critique des autorit s traditionnelles religieuses et politiques l invitation juger et penser par soi m me Cet hori zon de pens e est partag malgr leurs diff rences par les principales philosophies d une poque marqu e par des changements radicaux Plus g n ralement cette p riode est en fait marqu e par l av nement de nouvelles repr sentations sociales l instar de ce qui s tait d j produit la Renaissance cf fiche 5 Elle provoque la seconde rupture qui va conduire tablir la pens e conomique en savoir auto nome affranchi de toute subordination des consid rations morales ou politiques b Les hommes Le baron de Montesquieu 1689 1755 pr sident au parlement de Bordeaux et auteur des Lettres persanes 1721 satire audacieuse des croyances et des m urs des Fran ais la fin du r gne de Louis XIV a formul apr s un voyage en Europe et plus particuli rement en Angleterre une nouvelle philosophie de l histoire Il y
241. ibre g n ral La d marche de Walras s inscrit dans la ligne de la r volution marginaliste cf fiche 20 son objectif est de faire une th orie de la richesse sociale sous titre de Touvrage qu il d finit comme l ensemble de toutes les choses mat rielles ou immat rielles qui sont susceptibles d avoir un prix parce qu elles sont rares c est dire la fois utiles et limit es en quantit Cette conception n est pas propre Walras elle a t d velopp e en m me temps par Stanley Jevons et Carl Menger La sup riorit des l ments sur les travaux de ces auteurs tient quatre facteurs e Walras traite chaque ph nom ne conomique d une fa on homog ne d s l instant o s y applique la raret il doit tre analys en termes de march concurrentiel o r gne la loi de l offre et de la demande e Walras tudie syst matiquement l interd pendance entre tous les march s l conomie dans son ensemble est repr sent e en situation d quilibre g n ral chaque agent est suppos en quilibre ainsi que chaque march toutes les inter relations entre agents entre march s tant explicitement prises en compte 84 Fiche 21 L on Walras et les l ments d conomie politique pure b c e Walras d montre non seulement les conditions de lexistence d un quilibre g n ral mais aussi celles de sa stabilit c est dire les r gles de fonctionnement susce
242. id es d fendues par l cole classique et elle a influenc Karl Marx cf fiche 19 Elle fut rejet e partir des ann es 1870 par le marginalisme cf fiche 20 qui adopta la loi de l offre et la demande pour la d termination du prix En fait Ricardo reconna t lui m me que la quantit de travail incorpor e dans une marchandise n est qu un des l ments du prix naturel L autre l ment qui modifie consid rablement cette loi de la valeur travail est le taux de profit La th orie du profit et de l accumulation du capital D terminer les lois de la r partition voil le principal probl me en conomie politique crit Ricardo dans son avant propos Sa th orie de la r partition des revenus part de l existence naturelle des classes sociales et en particulier de celle des capitalistes et de celle des salari s Il d montre qu il existe une relation inverse entre le niveau des salaires et le niveau du taux de profit si les salaires augmentent les profits baissent Une telle situation ne signifie pas que la situation des travailleurs s am liore dans l tat naturel d une conomie les salaires sont au minimum social et non physio logique de subsistance et ils varient avec la difficult de production des biens con somm s par les salari s Si celle ci s accro t les prix de ces biens augmentent et les salaires doivent suivre pour permettre aux travailleurs de continuer consommer le m me p
243. ie walrasienne de l quilibre g n ral cf fiche 21 Dans cette derni re optique la science conomique n oclassique et les hypoth ses fondamentales qui en constituent le c ur rationalit individuelle loi de l offre et de la demande n ont pas t remises en cause Seule sa d clinaison sous la forme de la th orie auxiliaire marshallienne aurait t r fut e C est pourquoi au lendemain de la Seconde Guerre mondiale c est une nouvelle fois sous la forme revendiqu e d une synth se cette fois entre th orie de l qui libre g n ral walrasien et ses d veloppements cf fiche 23 et r volution keyn sienne que le keyn sianisme cf fiche 28 s impose comme nouveau paradigme dominant d finissant un programme de recherches progressif pour les trente ann es glorieuses selon l expression de Jean Fourasti qui vont s couler jusqu au d clenchement de la crise conomique des ann es 1970 Une nouvelle fois cette synth se pr sent e par ses promoteurs comme un progr s objectif des connaissances va se voir contest e par de nombreuses h t rodoxies et notamment celle revendiqu e par les post keyn siens qui souhaitent maintenir lirr ductibilit de la r volution keyn sienne la th orie de l quilibre g n ral cf fiche 30 celle d fendue par Hayek cf fiche 27 qui d s les ann es 1930 s opposait autant la th orie de l quilibre g n
244. imposer l id e que le capitalisme ne se r duit pas au seul march mais r sulte de l articulation de march s et d autres formes institution nelles comme les firmes le syst me des paiements le droit mais aussi les liens hi rarchiques les conventions ou les normes cf fiches 35 et 36 Il en r sulte que la r alit conomique qu il s agit d appr hender est plong e dans un flux historique et anthropologique irr ductible qui devrait conduire renoncer l ambition de fonder l universalit des lois conomiques e Science et doctrine en conomie Le th oricien est qu il le veuille ou non partie prenante des soci t s qu il tudie parce qu il a forc ment une opinion sur elles et donc sur ce qu il faut faire pour les rendre meilleures C est pourquoi les conomistes se contentent rarement de cons tater ce qui est ou ce qu ils croient tre du fait qu ils peuvent difficilement s emp cher de dire ce qui doit tre ce qu ils pensent tre bon pour la soci t L existence fr quente de cette dimension normative dans le discours des conomistes 149 Fiche 37 L conomie comme science la naissance d une conviction est source de nombreuses confusions Elle explique notamment certaines r ticences consid rer leur d marche comme scientifique La seule exigence que l on puisse alors avoir leur endroit est qu ils acceptent l id e que leur horizon demeure celui
245. inanciers o en agissant sur la base de leurs croyances les agents conomiques provoquent la situation laquelle ils s attendaient L conomie qu il s agit d tudier ne peut alors poss der les caract ristiques de r gularit observables par exemple dans les sciences de la nature 148 Fiche 37 L conomie comme science la naissance d une conviction b e Des tendances plus que des lois Est ce dire que la r alit est impossible interpr ter et que les conomistes sont condamn s ne jamais pouvoir pr voir les ph nom nes Non Simplement ceux ci n ont pas le caract re d universalit des r sultats que l on peut obtenir dans les sciences naturelles De ce point de vue l conomie met davantage en vidence des tendances que des lois Le mot tendance sugg re une direction un sens mais pas un r sultat certain La tendance est elle m me la manifestation d une loi mais celle ci n appara t pas clairement en raison de l existence d l ments pertur bateurs non n gligeables qu on peut qualifier de contre tendances et dont il n est pas possible d isoler les effets Ainsi plut t que de parler de loi d galisa tion des taux de profit largement voqu e par David Ricardo cf fiche 14 ou Karl Marx cf fiche 17 on dira qu il y a une tendance parce que cette galisation peut demander du temps et que la d monstration demande aussi des res
246. inform de s lectionner le bon partenaire ou le bon produit ou se comporter de fa on conforme ce qui est attendu par l agent non inform Cette th orie des contrats occupe ainsi une place pr pond rante dans la nouvelle micro conomie Cette analyse micro conomique a aussi influenc la th orie macro conomique n okeyn sienne cf fiche 33 car elle a fourni un fondement rationnel aux rigidit s de prix qui jouent un grand r le dans cette th orie Ainsi chez Stiglitz et Weiss 1981 lPimpossibilit pour les banques de conna tre pr cis ment la qualit des emprun teurs les conduit ne pas r percuter sur les taux d int r t d biteurs la hausse du co t d obtention des liquidit s aupr s de la banque centrale car cela susciterait de l anti s lection seuls les mauvais clients continueraient emprunter Cette rigi dit a une contrepartie les banques r duisent le volume de leurs pr ts L impact n gatif d une politique mon taire restrictive sur l activit conomique globale passe donc par un rationnement quantitatif du cr dit et non par une hausse des taux d int r t bancaires RICHESSE ET LIMITES DE CETTE MICRO CONOMIE La vari t des situations envisag es et la possibilit d y appliquer les m mes instru ments tir s de la th orie des jeux ont fait de la nouvelle micro conomie un 97 Fiche 24 La nouvelle micro conomie champ d analyse tr s ac
247. ion de probabilit subjective des r sultats tendent tre distri bu es pour un m me ensemble d information au voisinage de la pr diction de la th orie ou de la distribution de probabilit objective des r sultats John Muth Rational Expectations and the Theory of Price Movements Econometrica 1961 e Impossibilit de la politique contracyclique Pour tirer partie de la courbe de Phillips il faut d une mani re ou d une autre duper le public Mais en raison de l hypoth se d anticipations rationnelles l autorit ne peut utiliser aucune r gle avec r troaction dans l espoir de tromper syst matiquement le public Cela signifie que l autorit ne peut esp rer exploiter la courbe de Phillips ne serait ce que pour une p riode Thomas Sargent Neil Wallace Rational Expectations and the Theory of Economic Policy Journal of Monetary Economics 1976 e Et ch mage volontaire Il y a un l ment involontaire dans tout ch mage En effet qui pr f re la mauvaise la bonne fortune Mais il y a aussi un l ment volontaire en ce sens que quelle que soit la pauvret des choix du moment en mati re de travail on peut toujours choisir de les accepter Robert Lucas Unemployment Policy American Economic Review 1978 130 33 Th orie du d s quilibre et quilibres non walrasiens iai M i Point clef L mergence de l cole n okeyn sienne participe t
248. irculation des richesses d un royaume agricole sont analys es gr ce un sch ma en zigzags Quesnay fonda une v ritable cole appel e physiocratie dans un recueil de ses crits publi en 1767 par Du Pont de Nemours son influence culmina au milieu des ann es 1760 Ricardo David 1772 1823 n Londres conomiste anglais Descendant d une famille juive migr e des Pays Bas en Angleterre Ricardo commen a travailler 14 ans avec son p re la Bourse de Londres D sh rit apr s son mariage il y devint courtier et se constitua en quelques ann es une telle fortune qu il se retira des affaires en 1814 devenu propri taire terrien il participa avec succ s au d bat public sur les questions conomiques la controverse sur le bullion Le haut prix du lingot preuve de la d pr ciation des billets de banque 1810 les lois sur le bl Essai sur l influence d un bas prix du bl sur les profits 1815 le retour la convertibilit Proposals for an Economical and Secure Currency 1816 Son ouvrage principal est Principes de l conomie politique et de l imp t 1817 qui exer a une influence consid rable sur la pens e conomique anglaise Il fut lu la Chambre des communes en 1819 Robertson Dennis 1890 1963 n Lowestoft conomiste anglais Il combina une carri re de professeur Cambridge o il succ da en 1947 Arthur Pigou dans la chaire d conomi
249. ire d finit la r incarnation comme une renaissance dans un autre corps et ceci d crit bien l conomie keyn sienne aujourd hui L conomie keyn sienne des ann es 1990 partage l esprit de l conomie keyn sienne des d cennies pr c dentes Comme leurs pr d cesseurs les nouveaux keyn siens s interrogent sur la pertinence du paradigme walra sien pour expliquer les grandes p riodes d essor et de crise de l conomie Anciens et nouveaux keyn siens partagent le m me scepticisme sur l aptitude de la main invisible maintenir le plein emploi Tous voient le cycle de l activit comme la marque d une faillite g n ralis e Au del de ces principes g n raux on note cependant des diff rences importantes entre anciens et nouveaux keyn siens De bien des mani res l conomie keyn sienne des ann es 1990 ne ressemble pas l conomie keyn sienne des ann es 1930 ni m me celle des ann es 1960 Pour certains keyn siens anciens la nouvelle conomie keyn sienne doit tre difficile reconna tre comme keyn sienne En effet la nouvelle conomie keyn sienne peut sembler tre plus proche de l conomie classique de David Hume ou m me de l conomie mon tariste de Milton Friedman Gregory Mankiw La r incarnation du keyn sianisme European Economic Review n 36 1992 138 Len 35 Th orie standard et ___ Point clef L approche institutionnaliste se donne pour objet d tudier le cadre i
250. ire la quantit de travail qu on peut obtenir en change Cette th orie de la valeur sera critiqu e par Ricardo cf fiche 14 qui substituera au concept de travail command celui de travail incorpor d pla ant l attention des conditions de l change vers les conditions de production des marchandises Ricardo reprendra n anmoins la vision smithienne de la r partition du revenu national entre les trois classes que sont les capitalistes les travailleurs salari s et les propri taires fonciers une vision qui se perp tuera jusqu Marx un si cle plus tard cf fiche 19 D autres aspects de la th orie de Smith tels que la conception de la monnaie comme un simple instrument destin surmonter les inconv nients du troc ou le libre change g n ralis comme condition de la croissance conomique marqueront durablement la science conomique m me apr s le d clin de l cole classique Dans le Livre IV de la Richesse des nations la th se de Smith sur le commerce inter national reprend une critique du mercantilisme entam e par David Hume en 1752 Hume pensait qu un solde exc dentaire de la balance commerciale en suscitant des entr es de m taux pr cieux qui accroissaient la quantit de monnaie sur le territoire provoquait une hausse des prix int rieurs et donc une baisse de la comp titivit des produits nationaux liminant du m me coup l exc dent Les balances commerciales des diff rents pay
251. isation c Est une tentation inscrite logiquement dans la d finition de la science conomique comme science des choix 3 La science conomique a D veloppe gr ce au recours aux concepts et m thodes des sciences exactes une vision objective des faits conomiques et sociaux b Est condamn e parce qu elle est une science sociale ne v hiculer que des repr sentations subjectives et situ es de la r alit c Est une pure id ologie F38 QUELLE SCIENCE CONOMIQUE 1 L conomie pure telle que la d finit Walras a Est une science fondamentale et formelle dont le raisonnement est d ductif et pour laquelle le crit re de validit des th ories qu elle produit est la coh rence logique des nonc s b Est une science appliqu e et empirique dont le raisonnement est inductif et pour laquelle le crit re de validit des th ories qu elle produit est la non r futation par les faits observ s c Est une science la fois appliqu e et fondamentale 190 130 questions pour faire le point 2 L exp rimentation en conomie a Est impossible b Ne concerne pour l essentiel que le test des pr misses psychologiques de la discipline c Demeure marginale la science conomique tant avant tout une science d observation 3 La th orie conomique a Doit tablir des lois g n rales et universelles de fonctionnement de l conomie marchande
252. isent dans des grandeurs mesurables au premier rang desquelles la richesse tant individuelle que collective Il convient pr sent de se demander quand est apparue cette science conomique et selon quels grands axes elle a volu jusqu nos jours Ces interrogations sont au c ur de l histoire de la pens e conomique et il s agit ici d en donner un panorama g n ral qui sera d taill dans les fiches composant cet ouvrage L activit conomique est aussi ancienne que les soci t s organis es C est en Gr ce antique que se forge le mot conomie de oikos maison et nomos loi l conomie domestique porte sur les r gles d administration de la maison ou du domaine Si d s cette poque on s interroge sur la similitude ou non des r gles s appliquant la famille conomique et la Cit le politique l activit conomique sera pen dant longtemps per ue seulement comme une des activit s humaines subordonn e d autres types de relations entre les hommes religieuses politiques sur lesquel les repose l existence de la soci t C est dans la seconde moiti du xvm si cle que la primaut de l conomique com mence tre reconnue Cette pr minence des relations conomiques dans l orga nisation de la soci t et laboration d une science destin e en rendre compte s expliquent par deux ph nom nes Le premier est la R volution industrielle son apparition initiale en Gr
253. ises ces march s n existent pas ou sont d laiss s par les agents qui pr f rent alors utiliser la monnaie Dans la seconde on suppose que coexistent plusieurs g n rations par exemple les jeunes travaillent et consomment tandis que les vieux consomment aussi mais ne travaillent plus Pour pouvoir acheter quand ils n ont plus de revenu les vieux utilisent alors la monnaie qu ils ont mise de c t quand ils taient jeunes 93 Fiche 23 La micro conomie n owalrasienne c Les limites de la th orie Chacune de ces solutions appelle des critiques L hypoth se de co ts de transaction appara t ad hoc dans une th orie de l EG concurrentiel o chaque probl me suscite la cr ation d un march et non d une monnaie d tat Quant aux mod les g n rations imbriqu es ils n expliquent pas pourquoi les jeunes conservent de la monnaie qui ne rapporte rien plut t que des actifs financiers portant int r t Au total comme pour la loi de l offre et de la demande les fondements micro conomiques de la th orie de la monnaie apparaissent fragiles Citations e L existence d un quilibre g n ral Adam Smith s tait demand dans la Richesse des nations 1776 pourquoi un grand nombre d agents motiv s par leur propre int r t et prenant des d cisions ind pendantes ne cr aient pas un chaos social dans une conomie de propri t priv e Smith lui m me avait
254. isme symbolis par la cr ation de la Soci t du Mont P lerin 1947 qu il pr sidera jusqu en 1960 partir de 1950 Hayek est professeur de sciences sociales et morales l universit de Chicago qu il quitte en 1962 pour celle de Fribourg Allemagne Il re oit en 1974 le prix Nobel d conomie publie de 1973 1979 les trois volumes de Droit l gislation et libert et devient le ma tre penser du n olib ralisme Il meurt en 1992 Domin pendant la plus grande partie de sa vie par la figure de Keynes aux plans de l analyse conomique comme de l influence politique Hayek n a eu de cesse de lutter contre deux formes de perversion sociale selon lui troitement li es Pinter ventionnisme keyn sien et le socialisme Son uvre et son action visent ainsi d fendre et reconstruire le lib ralisme b L analyse conomique prix capital et monnaie Le th me central d velopp par Hayek dans son ouvrage conomique principal Prix et production 1931 est la relation entre prix capital et monnaie Il rejette le concept de niveau g n ral des prix et donc de valeur de la monnaie reprend l analyse du capital comme d tour de production labor e par B hm Bawerk et radicalise Wicksell cf fiche 25 en soutenant que la raison pour laquelle la diff rence entre les taux d int r t naturel et bancaire est source de d s quilibre tient moins aux fluctuations de l activit conomique r elle qu a
255. isme tel Antoine Augustin Cournot 1801 1877 Dans le m me temps Oxford John Hicks 1904 1989 prix Nobel 1972 affiche sa volont de diffuser et populariser la th orie de l quilibre g n ral de L on Walras Value and Capital 1939 en m me temps qu il joue un r le essentiel dans la diffusion de la th orie keyn sienne en s effor ant de r aliser une synth se entre r volution keyn sienne et th orie de l quilibre g n ral Londres enfin le plaidoyer en faveur de la red couverte d une vision autri chienne du marginalisme cf fiches 20 et 25 est assur par la pr sence la London School of Economics de Friedrich von Hayek 1899 1992 prix Nobel 1974 cf fiche 27 On pourrait aussi citer dans la m me p riode de l entre deux guerres l apparition des nouvelles th ories du commerce international mod le Hecksher Ohlin ou encore des nouvelles th ories de la firme sous l impulsion de Ronald Coase n en 1910 prix Nobel 1991 fondateur de l conomie des co ts de transaction The Nature of the Firm 1933 qui donnera naissance la nouvelle conomie institutionnelle cf fiche 36 LA R VOLUTION KEYN SIENNE ET SON INTERPR TATION De Keynes La publication en 1936 par John Maynard Keynes de la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie cf fiche 29 d clencha la r volution keyn sienne dans le domaine de la macro conomie q
256. isme et ce titre son uvre principale An Inquiry into the Principles of Political Economy 1767 a t longtemps ignor e apr s les attaques port es par Adam Smith contre cette doctrine Elle contient cependant des vues 172 p n trantes sur la responsabilit de l tat comme contrepoids aux marchands dans l orientation de l conomie vers le bien commun Ses analyses de la monnaie en particulier bancaire et du change annon cent la tradition de la Banking School au xIX si cle Stiglitz Joseph n Gary en 1943 cono miste am ricain prix Nobel 2001 Docteur du MIT en 1966 il a t professeur l uni versit Stanford avant de pr sider le Conseil des experts conomiques sous les pr siden ces Clinton puis d tre conomiste en chef la Banque mondiale apr s avoir d mis sionn de celle ci il est devenu professeur l universit Columbia New York C est l un des membres les plus brillants de la nouvelle conomie keyn sienne qu il a contribu fonder par ses recherches sur les asym tries d information Il a appliqu dans de nombreux articles les concepts de s lection adverse et de hasard moral l analyse des march s du travail et du cr dit Apr s les crises financi res internationales de la fin des ann es 1990 il a d velopp une critique acerbe de la mondialisation finan ci re La grande d sillusion 2002 Sweezy Paul 1910 2004 n
257. ison de fonds internes et externes Quand tout va bien le poids des firmes ayant un financement sp culatif augmente Cette progression transforme le syst me conomique et financier qui cesse d tre robuste au sens o de petits changements dans l endettement les taux d int r t ou les flux de profits sont absorb s pour devenir fragile au sens o de tels petits change ments vont d clencher de grandes cons quences Hyman P Minsky The Essential Characteristics of Post keynesian Economics in G Deleplace E J Nell eds Money in Motion The Post keynesian and Circulation Approaches Londres McMillan 1996 pp 70 88 e Circulation de la monnaie et formation des profits Dans une conomie capitaliste la monnaie remplit le r le fondamental de d terminer la r par tition des revenus En fait la formation des profits elle m me est expliqu e par la pr sence de la monnaie ainsi que par la mani re dont la monnaie est cr e et introduite dans les circuits marchands Augusto Graziani Money as Purchasing Power and Money as a Stock of Wealth in Keynesian Economic Thought in G Deleplace E J Nell eds op cit pp 139 154 122 31 L impulsion du renouveau r Point clef Le lib ralisme classique attaqu dans les ann es 1920 et 1930 cf fiches 28 et 29 et apparemment d fait dans les ann es 1940 et 1950 est cependant loin d avoir disparu Il ressurgit l occasion de la crise
258. iste fran ais Peu port vers la th o rie Bastiat fut surtout un propagandiste du lib ralisme conomique dans la s rie des 159 Sophismes conomiques 1845 il brocarda le protectionnisme le socialisme la Proudhon et m me l conomie politique ricardienne soup onn e d un pessimisme excessif envers les vertus du laisser faire Son ouvrage Les harmonies conomiques dont la r dac tion fut interrompue par sa mort refl te bien dans son titre sa vision d ensemble Baumol William n en 1922 New York conomiste am ricain Professeur Prince ton puis New York il a contribu dans Welfare Economics and the Theory of the State 1965 aux progr s de l conomie du bien tre Il a appliqu l analyse de la crois sance en d s quilibre aux probl mes urbains et d ducation Il a aussi tudi comment volue la structure industrielle lorsque les firmes ont d autres objectifs que la maximi sation du profit Becker Gary n en 1930 Pottsville cono miste am ricain prix Nobel en 1992 Son nom est largement associ l cole de Chicago o il enseigne Son apport principal concerne l investissement en capital humain Il d signe ainsi toute activit qui influence les revenus futurs d un individu ducation formation professionnelle soins m dicaux migrations etc Cette approche a t tendue tout comportement impliquant un calcul prenant en compte le temp
259. istoire se poursuivre Ainsi le mode de production capitaliste est selon Marx une tape dans le d velop pement de l humanit Il a t une r ponse positive l obstacle objectif que les rapports de production f odaux opposaient partir des XIV et Xv si cles au d veloppe ment des forces productives Son av nement a donc t une n cessit objective et la bourgeoisie a alors constitu par rapport aux classes dominantes de l Ancien R gime une classe progressiste La philosophie des Lumi res et le lib ralisme ont t la manifestation intellectuelle de la prise de conscience par la bourgeoisie de son r le historique et de la n cessit pour le d veloppement de l humanit de s affranchir de l ancien ordre f odal La preuve du caract re alors progressiste du capitalisme est cet gard donn e par l av nement de la R volution industrielle formidable d veloppement des forces productives Mais son tour le capitalisme est devenu un obstacle au d veloppement des forces productives Il est alors temps de renverser les rapports de production capitalistes pour que le d veloppement des forces productives se poursuive 68 Fiche 17 Marx et le socialisme scientifique b La baisse tendancielle des taux de profit les contradictions du capitalisme c Selon Marx la baisse tendancielle des taux de profit d j voqu e par Ricardo cf fiches 12 et 14 et qu il reprend
260. it entre la loi des rendements d croissants et l analyse d qui libre partiel F23 LA MICRO CONOMIE N OWALRASIENNE 1 Dans la th orie d Arrow Debreu un syst me complet de march s terme contingents est a Un syst me mon taire international stable b Un syst me de financement efficace des entreprises c Une conomie dans laquelle il existe un march pour chaque bien chaque date et chaque tat de l environnement 2 Le crieur walrasien est a Un d fenseur de la th orie de L on Walras b Un critique de la th orie de L on Walras c Une proc dure d ajustement des prix dans le mod le n owalrasien 184 130 questions pour faire le point 3 Dans la th orie n owalrasienne la monnaie est un moyen a D viter les co ts de transaction sur les march s terme b De permettre des transactions entre des g n rations diff rentes c D viter les inconv nients du troc F24 LA NOUVELLE MICRO CONOMIE 1 Chez Cournot un producteur en situation de duopole a Vend au m me prix que l autre producteur b Vend un prix diff rent de l autre producteur c Vend la m me quantit que l autre producteur 2 En th orie des jeux un quilibre de Nash est une situation o a Les joueurs s entendent pour gagner davantage b Chaque joueur obtient le gain le plus lev possible en l absence de coop ration c Les joueurs refusent de jouer 3 L anti
261. itique d un peuple libre 1979 e L avenir du capitalisme selon Schumpeter Le capitalisme s il reste stable conomiquement et m me s il gagne encore en stabilit cr e en rationalisant l esprit humain une mentalit et un style de vie incompatibles avec ses propres condi tions fondamentales avec ses motivations profondes et les institutions sociales n cessaires sa sur vie Il sera transform non par la n cessit conomique et au prix m me selon toute probabilit de quelques sacrifices en terme de prosp rit et de bien tre en une entit diff rente que l on pourra ou non baptiser socialisme selon que l on en prouve le go t et l on accepte ce vocabulaire Joseph Schumpeter Capitalisme socialisme et d mocratie 1942 110 Le keyn sianisme est une doctrine conomique d riv e des id es de John Maynard Keynes concernant la formation du revenu national et l intervention macro conomique de l tat Il s agira dans cette fiche de pr senter le keyn sianisme standard comme une volont d op rer une synth se entre macro conomie classique et macro conomie de Keynes en leur fournissant comme fondement commun la micro conomie de l quilibre g n ral walrasien et d clairer la constitution du keyn sianisme comme nouveau paradigme dominant au cours des Trente Glorieuses 1945 975 Point clef 1 a b LE CONTEXTE HISTORIQUE ET INTELLECTUEL L impos
262. juste prix a Est le prix d quilibre du march b Est le prix que n gocient les deux participants l change c Un prix quitable fix par estimation commune 4 Selon Oresme a Le Prince doit modifier la valeur des monnaies pour faciliter le commerce 176 130 questions pour faire le point F5 F6 b Le Prince a la responsabilit de ne pas manipuler les monnaies et de garantir leur valeur pour garantir les changes c La monnaie est cr e par les marchands et le Prince n est pas concern par sa valeur 5 Selon Buridan la valeur des biens a Est d termin e par leur raret b Est d termin e par l glise c Est d termin e par la quantit de monnaie en circulation d Est d termin e conjointement par leur raret et leur utilit PRINCES ET MARCHANDS LA RENAISSANCE 1 La naissance d une conomie politique a Est favoris e par l mergence progressive des tats nations b Est port e par la constitution progressive d une classe sociale qui s enrichit du d veloppement du commerce c T moigne de l mancipation d finitive de la r flexion conomique 2 Les th ories de l tat absolu a Rel vent d une conception immorale de la politique b Rel vent d une conception amorale de la politique c Consid rent que l ordre naturel des soci t s est un ordre politique fond sur lassujettissement au Prince 3 La r forme protestant
263. l acte de production c est dire pour l essentiel de la d pense en travail puisque selon Smith le travail est le fonds primitif de toute richesse e Faut il alors en conclure que plus un homme travaille plus il est riche et que plus une nation est peupl e et m me de faire travailler intens ment sa population plus elle est riche ce qui reviendrait rapprocher les auteurs classiques d un populationnisme d essence mercantiliste R ponse Non l essentiel n est pas l et les auteurs classiques se d fient au con traire de l accroissement d mographique On pense videmment Malthus et son Essai sur le principe de population de 1792 mais aussi Ricardo et sa th orie de la baisse du profit cf fiche 12 L essentiel est en fait dans la productivit du travail mis en uvre 43 Fiche 11 e Le lib ralisme conomique des classiques b D une part Smith reprend donc la distinction d j op r e par les physiocrates entre travail productif et travail improductif d autre part et concernant le premier il s int resse ce qui accro t le degr de productivit S interroger sur les moyens d augmenter la richesse c est finalement rechercher les causes qui ont perfec tionn les facult s productives du travail d but du titre du Livre I e D o vient alors cette plus ou moins grande productivit R ponse De la division du travail qui autorise la sp
264. l quilibre g n ral synth tise cette vision de l conomie Inscrit dans une tradition fran aise remontant tienne de Condillac pour l utilit Fran ois Quesnay pour l interd pendance Jean Baptiste Say pour l entrepreneur et Augustin Cournot pour la math matisation Walras fut ignor dans son pays jusque dans les ann es 1950 Ses disciples italiens Enrico Barone et Vilfredo Pareto contribu rent la renomm e de l cole de Lausanne en Europe mais c est seule ment la fin des ann es 1930 que sous l influence de l Anglais John Hicks le mar ginalisme la Walras supplanta l approche anglo saxonne issue de Stanley Jevons et Alfred Marshall Les contributions ult rieures de Paul Samuelson G rard Debreu Kenneth Arrow et Frank Hahn ont fait de l quilibre g n ral walrasien le noyau dur de la th orie micro conomique moderne L analyse de Walras bute cependant sur deux difficult s la repr sentation du pro cessus menant l quilibre et le r le de la monnaie dans la r alisation des transactions Ce sont deux questions rest es sensibles dans la th orie moderne de l quilibre g n ral walrasien cf fiche 23 C est ce qui explique une certaine d saffection envers cette th orie depuis les ann es 1980 au profit de la nouvelle micro conomie cf fiche 24 L UVRE MAJEURE L MENTS D CONOMIE POLITIQUE PURE OU TH ORIE DE LA RICHESSE SOCIALE Une th orie de l quil
265. l humain contrepartie de la valeur produite et chang e Chacun est identique tous les autres et non plus reconnu comme particulier Chacun n est qu une fraction du social et non plus un individu autonome b Th orie de la plus value et exploitation capitaliste Sur la question de la r partition de la d termination des revenus Marx reprend l aussi l id e ricardienne de l existence d une relation inverse entre les salaires et les 67 Fiche 17 Marx et le socialisme scientifique a profits Mais la question demeure de savoir comment se fonde le profit Si l on accepte la th orie de la valeur travail toute valeur r sulte du travail d pens Or cette valeur est ensuite r partie entre salaires et profits C est donc logiquement admettre soit que le salaire est inf rieur la valeur du travail soit que le profit est nul On doit en conclure logiquement que le travail n est pas pay sa valeur pour que le profit soit pay le profit serait donc un vol Mais ce n est pas cette d monstration que Marx veut parvenir Il veut donc fournir une th orie du profit Cette th orie se fonde sur la distinction entre travail et force de travail Ce que vend le travailleur et ach te le capitaliste c est la force de travail c est dire la puissance de travail la capacit travailler pendant par exemple une journ e Ce que vend le capitaliste l issue de la production en
266. l le nombre de journ es de travail qu il a effectu es s approprie le surplus qui na t en fait de la mise en commun de ces forces individuelles et qui gale la diff rence entre le produit de la force collective de travail et le produit de la somme des forces individuelles C est pourquoi il conclut dans son c l bre ouvrage Qu est ce que la propri t 1840 que la propri t c est le vol c est le droit de jouir et de disposer son gr du bien d autrui du fruit de Pindustrie et du travail d autrui Sur la base de cette critique Proudhon refusant la lutte de classe prend parti en faveur de r formes pacifiques devant permettre la mise en place d un nouvel ordre social fond sur le mutualisme le cr dit gratuit et le f d ralisme Son uvre exercera une grande influence sur les milieux ouvrier et intellectuel et tout particuli rement sur le mouvement anarchiste 65 Fiche 16 L h t rodoxie socialiste pr sentation d ensemble Citation Les philosophes fran ais du xvie si cle les pr curseurs de la R volution avaient fait de la Raison la r gle supr me de toute chose L tat la Soci t devaient tre bas s sur la Raison tout ce qui tait contraire l ternelle Raison devait tre foul aux pieds sans piti La R volution fran aise donna une r alit cette soci t raisonnable et cet tat raisonnable mais si les nouvelles institutions taient rati
267. la croyance en un ordre naturel le r le du capital dans la g n ration d un surplus et le plaidoyer pour la libert du commerce Adam Smith fonda l cole classique cf fiche 9 dont l apog e fut atteint en 1817 avec David Ricardo qui labora un syst me d conomie politique reposant sur une th orie des prix relatifs et de la r partition des revenus cf fiche 14 Cette th orie s imposa pendant un demi si cle et influen a m me Karl Marx qui tira de sa critique des conclusions anti lib rales et anti capitalistes cf fiche 19 La r volution marginaliste des ann es 1870 conforta la doctrine lib rale mais la fonda sur une autre th orie de la valeur que celle de Ricardo l utilit marginale et la loi de l offre et de la demande devinrent les outils privil gi s de l analyse cono mique cf fiche 20 Le marginalisme s imposa sous sa version anglo saxonne labor e par Stanley Jevons et Alfred Marshall cf sur ce dernier la fiche 22 une ver sion autrichienne cf fiche 25 due Carl Menger et Eugen von B hm Bawerk Fiche 2 Une histoire rapide des th ories conomiques combattit en Europe centrale l influence de l cole historique allemande r tive aux g n ralisations th oriques Une troisi me version du marginalisme fond e d s 1874 par le Fran ais L on Walras sur le concept d quilibre g n ral cf fiche 21 fut ignor e en dehors de l cole de Lausanne o el
268. la R publique 1576 et surtout de Richelieu Testament politique 1642 et Bossuet La Politique 1679 1704 L inspiration de ces th ses se retrouve brillamment chez l Anglais Thomas Hobbes Le L viathan 1651 l ordre naturel des soci t s est un ordre politique et non moral La nature de l homme tant d tre un loup pour l homme la reconnais sance de la libert de chacun ne peut que conduire la guerre de tous contre tous Il convient donc que les individus acceptent de se dessaisir de cette libert et de leur souverainet au profit du pouvoir absolu du Prince qui d s lors doit tre 20 Fiche 5 Princes et marchands la Renaissance a b consid r comme illimit indivisible et inviolable l image de la force du monstre biblique le L viathan Le lien politique naturel est donc un lien de suj tion entre un souverain au pouvoir absolu et des sujets qui acceptent de renoncer toute libert et toute souverainet C est la condition telle qu elle est incarn e par les monarchies absolues de droit divin pour que r gne l harmonie sociale LA NAISSANCE D UNE CONOMIE POLITIQUE Lev e des interdits moraux et d veloppement d un capitalisme commercial L abandon par la philosophie morale de la r flexion politique conduit logiquement ce que les interdits moraux qui pesaient sur les pratiques conomiques soient lev s Bien davantage dans les pays protestants n
269. la Seconde Guerre mondiale aux probl mes financiers et mon taires il fut responsable en Angle terre de la politique de financement de la guerre puis d un plan visant l instauration d un nouveau syst me mon taire interna tional S il ne parvint pas l imposer aux tats Unis lors de la conf rence de Bretton Woods en 1944 il fut cependant l un des architectes de la cr ation du FMI et de la Banque mondiale Il mourut d une crise cardiaque en 1946 Kindleberger Charles P 1910 2003 n New York conomiste am ricain Apr s une carri re de haut fonctionnaire de 1936 1948 pendant laquelle il participa l la boration du programme de reconstruction de l Europe il devint professeur au MIT Boston Son manuel d conomie interna tionale a connu depuis 1953 de multiples r ditions Dans des ouvrages tels que Histoire mondiale de la sp culation finan ci re 1978 Economic Laws and Economic History 1980 et Une histoire financi re de l Europe 1984 il cherche utiliser la th orie keyn sienne pour donner un sens historique aux donn es observ es Kuznets Simon 1901 1985 n en Russie conomiste am ricain d origine russe prix Dictionnaire de 100 conomistes Nobel 1971 Docteur de Columbia Univer sity New York en 1926 il fut l un des artisans du National Bureau of Economic Research avant de devenir professeur la Johns Hopkins University Baltimore de 195
270. la vision mat rialiste de l histoire et l id e d un effondrement in luctable du capitalisme De la conception mat rialiste de l histoire 1927 En marxiste il reproche L nine d avoir fait une tentative de r volution prol tarienne dans un pays manifestement sous d velopp Il reproche au pouvoir bolchevik d tre une dictature plus blanquiste que marxiste et dont il estime la politique arbitraire et antid mocratique Il se consacre alors au sein du SPD allemand et de la II Internationale poser les jalons d un socialisme r formiste 73 Fiche 18 La diffusion du marxisme les pigones Citation e R forme ou r volution Le titre de cet ouvrage peut surprendre au premier abord R forme sociale ou r volution La social d mocratie peut elle donc tre contre les r formes sociales Ou peut elle opposer la r volu tion sociale le bouleversement de l ordre tabli qui est son but final la r forme sociale Assu r ment non Pour la social d mocratie lutter l int rieur m me du syst me existant jour apr s jour pour les r formes pour l am lioration de la situation des travailleurs pour des institutions d mocratiques c est la seule mani re d engager la lutte de classe prol tarienne et de s orienter vers le but final c est dire de travailler conqu rir le pouvoir politique et abolir le syst me du salaire Entre la r forme sociale et la r volution la social d mocra
271. laire r el En l absence de variation du salaire r el les firmes n augmentent pas l emploi ni le volume d activit Plus g n ralement si des agents rationnels connaissent la r gle de politique mon taire suivie par les autorit s tout changement de cette r gle les am ne modifier leurs anticipations de prix ce qui enl ve toute efficacit une intervention purement nominale sur l conomie La politique mon taire est donc totalement impuissante et le produit r el est insensible invariant aux impulsions qu elle veut donner C est la proposition d invariance Sargent amp Wallace Rational Expectations and the Theory of Economic Policy 1976 qui sanctionne l inefficacit de la politique mon taire y compris court terme et va tr s au del de ce qu a jamais pr tendu Friedman quivalence ricardienne et inefficacit de la politique budg taire De la m me mani re si le gouvernement entreprend une relance budg taire les agents conomiques anticipent rationnellement une augmentation future de leurs imp ts destin e rembourser les emprunts lev s pour financer le d ficit budg taire cette quivalence entre le montant du d ficit d aujourd hui et celui de l augmentation des imp ts de demain avait d j t soulign e par David Ricardo c est pourquoi l on parle son propos d quivalence ricardienne Dans ces conditions les m nages anticipent une baisse de leurs revenu
272. le KOIG de la pens e conomique Ghislain Deleplac Chri stopheLav ialle DIONOD Histoire de la pens e conomique Consultez nos parutions si sur dunod com Sciences 7 y Sciences etTechniques 30 formatique agement RZ Humanes LES BIBSUOTHEQUES Interviews Mouysautss Mogyanutss Mousses HYYJJIIL DESWMA TIERS hus m B cchus 2008 m Profession b g crie Profession dirigeant Dela conception du e changement vitivinicole faction Jean Pierre G rard Roth Couderc Herv Michal Kurtyka gt Hannin Fran ois ea Enseignants dHauteville Etienne v nements Montaigne dirigeant Python 150 petites PYTHON z Petit guide Sonate m xp riences de a 5 lus du psychologie du En librairie ce mois ci d veloppeur sport LES NEWSLETTERS agile pour mi CAN Tarek Ziad 5 ompr ham ns ot Yvan Paquet Pascal Legrain Elisabeth Rosnet St phane Rusinek thb y byy VIA XI FICHES Histoire de la pens e conomique Ghislain Deleplace Christophe Lavialle DUNOD d enseignement sup rieur provoquant une baisse brutale des achats de livres et de revues au point que la possibilit m me pour Le pictogramme qui figure ci contre m rite une explication Son objet est d alerter le lecteur sur la menace que repr sente pour l avenir de l crit particuli rement dans le domaine de l dition technique et universi taire le d veloppement massif du photocopillage
273. le qui recou vrant le r el ne peut tre qu artifice pour comprendre l conomie r elle Les mercantilistes ont t tromp s et ont pris l apparence mon taire pour la r alit des choses Il y a au final une dichotomie entre conomie r elle la seule qui importe v ritable ment dans le devenir des soci t s et secteur mon taire qui jette un voile sur cette r alit C est ce qu exprime la fameuse th orie quantitative de la monnaie d couverte par Jean Bodin formalis e la fin du xIx et au d but du xx si cles et qui exprime que la monnaie sa quantit en l occurrence n a d impact que sur le niveau g n ral des prix l apparence nominale et non sur le niveau de l activit conomique la r alit b Le probl me de la valeur Une fois la monnaie cart e de l analyse puisqu elle est un voile qu il convient de lever pour comprendre la r alit des ph nom nes conomiques une fois donc 39 Fiche 10 Monnaie valeur et prix chez les classiques a aux prises avec l explication du fonctionnement de ce que serait une conomie de troc g n ralis conomie d change non mon tis e un premier probl me appara t la double co ncidence des besoins Il convient d imaginer comment vont se constituer des coalitions d changistes qui pourront mutuellement parvenir r aliser leurs plans de transactions Pour l essentiel cela
274. le consiste en une r int gration de la th orie quantitative de la monnaie dans le discours macro conomique th orie qui avait t une des principales cibles de la r volution keyn sienne C est en 1956 que Milton Friedman 1912 2006 prix Nobel 1976 propose cette r habilitation The Quantity Theory of Money a Restatement Elle prend la forme d une nouvelle th orie de la demande de monnaie Il s agit de d montrer que la demande de monnaie appara t au niveau macro conomique comme une fonction stable Cette stabilit oppos e la volatilit plus grande de l offre de monnaie explique alors selon Friedman que les mouvements du niveau g n ral des prix se fondent essentiellement sur les modifications du rythme de croissance de la masse mon taire le message quantitatif est restaur En fait cette question du rapport entre l offre de monnaie et les agr gats macro conomiques s int gre dans un d bat plus g n ral opposant mon taristes et keyn siens sur la question des variables explicatives du niveau et des fluctuations du revenu national et de l emploi et celle de l efficacit relative des instruments budg taire et mon taire dans leur r gulation La position qualifi e pour cette raison de mon tariste consiste affirmer la sup riorit de l approche par la quantit de monnaie sur l approche keyn sienne fond e sur la liaison entre d penses autonomes et revenu Cette affirmatio
275. le fut compl t e par l Italien Vilfredo Pareto Enferm dans des d bats internes d o merg rent Rosa Luxembourg et Nicolas Boukharine le marxisme fut progressivement rel gu hors de l enseigne ment de la science conomique cf fiches 17 et 18 LA DIVISION EN MICRO CONOMIE ET MACRO CONOMIE En 1936 fut publi e par John Maynard Keynes la Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie qui constituait la fois une critique de la th orie de l qui libre global contenue dans le marginalisme et une d monstration de l incapacit de l conomie de march assurer le plein emploi cf fiche 29 Cette nouvelle th orie donna naissance un courant le keyn sianisme cf fiche 28 dont le mod le IS LM pr sent par John Hicks d s 1937 constitua le cadre d exposition Apr s la red couverte par Hicks en 1939 de la th orie de Walras le champ de la science conomique fut divis en deux la micro conomie concernant l allocation des ressources les prix relatifs et la r partition des revenus fond e sur l quilibre g n ral walrasien et la macro conomie concernant l activit conomique d ensem ble l emploi et la monnaie fond e sur l quilibre global keyn sien cette division th orique correspondait une division pratique du travail l conomie de march tant charg e de l galisation des offres et des demandes par branches d activit et l tat s occupant de l
276. ler plus loin les contemporains 30 Les post keyn siens et l approche de la circulation 1 La relation entre la croissance globale et la r partition des revenus 2 Entreprise monnaie et march s financiers 3 L approche de la circulation Aujourd hui une science conomique clat e 103 103 104 105 107 107 108 111 111 112 113 115 115 116 119 119 120 121 Du mon tarisme la nouvelle cole classique le renouveau lib ral 31 L impulsion du renouveau lib ral par le mon tarisme 1 Friedman et les mon taristes dans la discussion sur la stabilit des fonctions macro conomiques de comportement 2 La critique mon tariste de la courbe de Phillips et la th orie du taux de ch mage naturel 32 La nouvelle macro conomie classique 1 L hypoth se d anticipations rationnelles et l inefficacit de la politique conomique 2 Un renouveau de la macro conomie classique VI 123 123 124 127 127 129 Table des mati res De la th orie du d s quilibre la nouvelle macro conomie keyn sienne la r surgence keyn sienne 33 Th orie du d s quilibre et quilibres non walrasiens l cole n okeyn sienne 1 La th orie du d s quilibre 2 La th orie des quilibres non walrasiens 34 La nouvelle macro conomie keyn sienne 1 Keyn sianisme rationnel et rigidit s nominales l absence de dichotomie et l efficacit des politique
277. les leurs parents et l int r t est de l argent n d argent Si bien que cette fa on d acqu rir est la plus contraire la nature Aristote La Politique On ne peut vendre l argent et son usage Saint Thomas d Aquin Somme th ologique 1266 1273 e La valeur et les prix La valeur de la chose ne r sulte pas du besoin de l acheteur ou du vendeur mais de l utilit et du besoin de toute la communaut Le prix des choses est estim non pas d apr s le sentiment ou l utilit des individus mais de mani re commune Saint Thomas d Aquin Somme th ologique 1266 1273 18 m 5 Princes et marchands ___ Point clef la fin du Moyen ge les conditions qui pr valaient au cours des si cles pass s sont brutalement modifi es sur les plans politique d sagr gation de l ordre f odal et constitution progressive des tats nations culturel Renaissance th ologique r forme protestante technique l invention de l imprimerie favorise la diffusion des id es et conomique les grandes d couvertes largis sent l horizon des changes l arriv e des tr sors du Nouveau Monde modifie en profondeur l quilibre mon taire du pass et le regard port sur la richesse la prosp rit des nations et leur origine les pratiques conomiques marchandes et financi res en particulier La conjugaison de ces ph nom nes est alors propice au d veloppement d une r flexion conomique nouvelle sur l
278. les ma tres et les ouvriers et une protection des plus pauvres par l tat Son ouvrage principal Nouveaux principes d conomie politique 1819 eut une faible influence Smith Adam 1723 1790 n Kirkcaldy conomiste et philosophe cossais Smith fut dipl m de l universit de Glasgow et apr s un s jour Oxford il revint s tablir en cosse pour y donner des cours publics sur la morale et la philosophie inspir s de David Hume Sa r putation le fit recruter comme professeur l universit de Glasgow en 1751 et il publia en 1759 La th orie des sentiments moraux Il d missionna de son poste pour devenir le tuteur du fils d un noble cossais qu il accompagna pendant trois ans en France o il rencontra entre autres Voltaire Rousseau et Turgot Il fut surtout influenc par le physiocrate Fran ois Dictionnaire de 100 conomistes Quesnay et il se consacra apr s son retour en cosse l tude de l conomie politique Son chef d uvre parut en 1776 Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations Cet ouvrage fut l origine de l cole classique et il influen a la pens e conomi que pendant au moins un si cle Appoint comme directeur des douanes en 1778 il s attaqua avec succ s la contrebande il mourut dimbourg en 1790 Solow Robert n en 1924 New York co nomiste am ricain prix Nobel en 1987 Professeur au Massachussetts Institut
279. les parties de la transaction Saint Thomas insiste pour que le juste prix r sulte d une estimation commune d un consensus g n ral qui ne saurait r sulter de la seule satisfaction des participants une transaction ponctuelle Pour qu un prix soit juste il faut s assurer que la tran saction ne l se personne l chelle individuelle et collective Seul un jugement moral en amont de la transaction proprement dite est alors m me de d terminer la justice d un change De la sorte h riti re de la pens e antique la pens e occidentale ne s affranchit pas encore de sp culations morales Les premiers l ments de modernit le nominalisme d Oresme et Buridan En r action la pens e thomiste apparut au xIV si cle un autre courant de la sco lastique le courant dit nominaliste On y retrouve des consid rations sur la monnaie et la valeur On trouve en particulier chez Nicolas Oresme 1320 1382 v que de Lisieux dans De l origine nature et mutation des monnaies une premi re r flexion enti rement consacr e la nature de la monnaie et du processus de cr ation mon taire Oresme comme avant lui Saint Thomas d Aquin r affirme l id e que la monnaie est d abord et avant tout un instrument d change suppl ant aux insuffisances du troc Mais contre une vision de la monnaie comme chose du Prince pr sente chez les thomis tes Nicolas Oresme soutient que sa v
280. leur travail Malthus n est quant lui consid r comme classique ni par Marx ni par Keynes mais selon Schumpeter son Essai sur le principe de popu lation 1798 inaugure l ge classique en plein xx si cle Pigou est promu par Keynes au rang de principal repr sentant de l cole classique pour sa Th orie du ch mage 36 Fiche 9 L cole classique pr sentation d ensemble b 1933 alors qu aux yeux de Schumpeter cet auteur appartient un autre ge marqu notamment par la r volution marginaliste des ann es 1870 Au del des incertitudes in vitables sur le trac exact des fronti res les avis divergent sur la place occup e par l conomie classique dans l histoire de la discipline Pour certains tels Marshall ou Keynes elle constitue le socle sur lequel pourra s difier partir de la fin du xIx si cle la th orie n oclassique une fois incorpor le raisonne ment marginaliste Pour d autres au contraire il existe une rupture radicale entre les deux coles de pens e et ce point de vue est partag aussi bien par les ma tres de l cole de Lausanne Walras cf fiche 21 Pareto que par des h t rodoxes comme Robinson ou Sraffa cf fiche 15 Une issue peut tre de r server l appellation de classique au courant de pens e dominant en Angleterre entre 1750 et 1870 dont l objet principal est l explication des ph nom nes conomiques partir des mouvemen
281. lit ordinale suffit fonder la courbe de demande et d finit un optimum comme une situation dans laquelle la satisfaction d un individu ne peut tre augment e sans diminuer celle d un autre Son Trait de sociologie g n rale 1916 insiste sur les sentiments irrationnels de l homme et la n cessaire circulation des lites Patinkin Don 1922 1997 n Chicago co nomiste am ricain Apr s s tre oppos longtemps Chicago au mon tarisme de Milton Friedman il a migr en Isra l pour enseigner l universit h bra que de J rusa lem Sa recherche a principalement port sur l int gration de la th orie de l quilibre g n ral et de la th orie keyn sienne Monnaie int r t et prix 1956 Il soutient qu une baisse des salaires n est pas contradictoire avec une relance de la consommation gr ce l effet Pigou surtout il est l origine de 168 l introduction d une monnaie fiduciaire dans l quilibre g n ral Perroux Fran ois 1903 1987 n Lyon conomiste fran ais Professeur aux univer sit s de Lyon et de Paris puis au Coll ge de France il fonda en 1944 l Institut de science conomique appliqu e ISEA Ses nombreux ouvrages dont L conomie du XX si cle 1961 lui ont valu une r putation controvers e Il rejette en effet le mod le de l quilibre g n ral tout en conservant certains outils n oclassiques son ambition est d introduire
282. litique raison et contrat social la critique de l absolutisme l horizon de la revendication d autonomie des Lumi res se profile la question 28 Fiche 7 e Philosophie des Lumi res et lib ralismes b r publicaine c est sous ce concept de r publique et non sous celui de d mocratie qu est pens un r gime qui ne doive ses institutions et ses lois qu la volont auto nome de ses citoyens Le lib ralisme politique revendique l galit civile qui transforme les individus en citoyens Il revendique les libert s politiques de r union d association de religion et un syst me d mocratique qui fonde les lois sur la volont des individus Le lien social y est donc toujours con u comme un lien politique Mais l ordre naturel n est plus le L viathan imagin par Hobbes car la nature humaine n est pas celle d crite par Hobbes l homme n est pas un loup pour l homme Il est bon l tat de nature mythe du bon sauvage et surtout dou de Raison C est par l usage de cette Raison que l individu devenu citoyen saura user de sa libert sans nuire autrui en adh rant librement un contrat social Rousseau qui l unira tous les autres dans une soci t humaine harmonieuse fond e donc sur la Raison et l autonomie Le lib ralisme conomique rationalit et contrat marchand la critique du mercantilisme Le lib ralisme conomique consid re que d s lors que cert
283. litique pure 1874 77 achev dans la 4 dition en 1900 tudes d conomie sociale 1896 tudes d conomie politique appliqu e 1898 Walras distingue nettement les analyses positives d conomie pure et les analyses normatives d conomie sociale combinant un lib ralisme fond sur l tude des m ca nismes de march la justification de l intervention de l tat quand elle augmente l efficacit de l industrie et la revendication de la nationalisation du sol et des monopoles naturels pour accro tre la justice sociale Mettant jour les lois scientifiques 83 Fiche 21 L on Walras et les l ments d conomie politique pure c a de l conomie pure pour ensuite en d duire les directives de l conomie appliqu e et juger les cons quences des principes moraux Walras se consid re comme un socialiste scientifique L inventeur de l quilibre g n ral C est pour son conomie pure que Walras est aujourd hui consid r comme la r f rence de la th orie micro conomique moderne emportant adh sion ou critique D couvrant le marginalisme en m me temps que le Britannique Stanley Jevons et lPAutrichien Carl Menger il les d passa en soumettant l analyse de tous les ph no m nes conomiques un principe unique celui de la raret relative qui r sulte du rapport entre l offre et la demande et en formalisant leur interd pendance en un syst me g n ral de march s La th orie de
284. ll et d Irving Fisher Il est consid r comme le p re de la notion de pr teur en dernier ressort selon laquelle en cas de crise du cr dit la banque centrale doit fournir toute la liquidit demand e par le march Th nen Heinrich von 1783 1850 n Cana rienhausen conomiste allemand D pourvu de titres universitaires ayant consacr sa vie la gestion rationnelle d une exploita tion agricole il crivit un seul gros ouvrage dont la publication s tendit de 1826 1863 Der isolierte Staat Il y tudie un tat isol sous l angle de la localisation des activit s il est le p re de l conomie spa tiale et d une organisation coop rative de la r partition des revenus pour laquelle il invente le concept de productivit margi nale Son influence en Allemagne fut faible mais il a t reconnu en Angleterre comme un pr curseur du marginalisme Tinbergen Jan 1903 1994 n La Hague conomiste n erlandais prix Nobel en 1969 Form la physique math matique Leyde il se tourna vers la statistique et l conomie d s les ann es 1930 la Ligue des nations Directeur du bureau n erlandais de plani fication apr s guerre il fut ensuite profes seur jusqu en 1973 Ses principaux centres d int r t ont t la mod lisation de la poli tique conomique Politique conomique et optimum social 1972 les probl mes du d veloppement Development Planning 1968
285. lle la diff rence de la s lection naturelle chez Veblen c est dire de changements intentionnels Commons d finit une institution comme l action collective qui restreint lib re et tend l action individuelle Institutional Economics 1934 p 73 et il insiste ainsi sur son c t positif certes elle contraint l individu mais elle tend aussi son champ d action et le prot ge de l arbitraire des autres individus On peut rattacher aux courants institutionnalistes anciens l cole autrichienne bien qu un de ses repr sentants les plus connus Friedrich Hayek 1899 1992 ait exerc une influence importante sur la pens e moderne Cela se justifie par le fait que l approche des institutions qu on y trouve a pour origine un auteur du xIx si cle cofondateur du marginalisme Carl Menger cf fiche 25 Un point commun appara t dans les courants institutionnalistes anciens ils se focalisent sur la question de l intentionnalit des institutions pour souligner que l histoire des soci t s repose en grande partie sur des institutions qui ne sont pas cr es de fa on d lib r e mais r sultent d un processus non intentionnel engendr par les relations entre des individus qui poursuivent d autres buts On pourrait voir l un cho de la parabole de la main invisible du march qui dans la Richesse des nations d Adam Smith 1776 cf fiche 13 conduit l individu travaill
286. lui de la politique mon taire puisque l inflation au regard de la th orie quantitative de la monnaie d fendue par Friedman est caus e par une expansion mon taire trop soutenue 125 Fiche 31 L impulsion du renouveau lib ral par le mon tarisme La politique budg taire est soumise au respect de cet objectif primordial elle doit viser liminer les d s quilibres budg taires de toute mani re inefficaces et qui causent endettement et terme risque de choc inflationniste en cas de mon tisation finale de la dette la banque centrale rach te la dette de l tat lorsque celui ci ne peut plus faire face ses engagements Le ch mage lui s tablit donc son niveau naturel celui impliqu par les structures fondamentales du march du travail incitations et comportements d offre et de demande rigidit s du fonctionnement marchand et obstacles l ajustement con currentiel des salaires Seules des politiques structurelles micro conomiques sur le march du travail qu il faut rapprocher de l id al de la concurrence pure et parfaite sont donc m me de le r duire Au final les mon taristes restaurent la macro conomie classique dans ses droits Dans le cadre de la synth se on acceptait l id e d une macro conomie classique long terme Mais selon l adage qui veut que dans le long terme nous serons tous morts les pr occupations taient quasi exclusivement centr es sur
287. me conomique Le grand m rite de l hypoth se d anticipations rationnelles sur le plan analytique est de renforcer la dimension prospective des comportements Sur le plan m thodo logique elle renforce les deux grands axiomes de la th orie n oclassique celui de rationalit puisqu elle tend l hypoth se de comportement rationnel la formation des anticipations et celui d quilibre elle repr sente fondamentalement un concept d quilibre en supposant que les agents utilisent pour former leurs anticipations le vrai mod le de l conomie ce mod le d pendant lui m me de la fa on dont les agents forment leurs anticipations La proposition d invariance et l inefficacit de la politique mon taire D s lors que les anticipations sont rationnelles seuls des chocs al atoires et donc strictement impr visibles par quelque acteur que ce soit du syst me sont susceptibles d avoir des effets r els en faisant d vier l conomie de sa trajectoire naturelle la trajectoire de l conomie et la valeur des grandeurs conomiques sont celles impliqu es par les structures r elles Si la banque centrale se donne un objectif de croissance de la masse mon taire les agents conomiques anticipent rationnellement une hausse proportionnelle des prix Les salari s n gocient par cons quent des augmentations de salaires nominaux permettant de maintenir le pouvoir d achat Il n y a donc pas de variation du sa
288. me crit re de validit de pr f rence la g n ralisation par induction de consid rations issues des exp riences concr tes Cette option est d finitivement tablie et revendiqu e par les auteurs marginalistes cf fiche 20 notamment autrichiens cf fiche 25 dans la querelle qui les opposent aux tenants de l cole historique allemande la fin du xix si cle dite querelle des m thodes Methodenstreit Cette controverse pist mologique eut lieu partir de 1883 entre Carl Menger p re de l cole autrichienne et les tenants de l cole historique allemande men s par Gustav von Schmoller Ces derniers soutenaient qu il n existe pas de lois g n rales des ph nom nes conomiques qui soient vala bles en tous temps et en toutes circonstances et que la discipline conomique devait donc se r sumer l histoire des faits conomiques et leur analyse Les conomistes de l cole autrichienne au contraire consid raient que les motivations humaines et leur interaction sociale forment un ensemble trop complexe pour se pr ter l analyse statistique et qu il fallait donc partir de la connaissance l mentaire de l individu et de ses comportements pour d velopper par l application de la logique philosophique les lois de l conomie De la m me mani re pour Walras cf fiche 21 l conomie pure a pour objet la valeur d change des marchandises Celle ci appartenant au champ de la sci
289. mie au sens moderne mais aussi de droit de morale de psychologie de politique d histoire ainsi que de l interaction et de l interd pendance entre toutes ces disciplines L ouvrage centr sur la notion d int r t personnel forme donc un ensemble logique avec la Th orie des sentiments moraux Probl matique et plan d exposition La probl matique de la Richesse des nations est double d une part expliquer pourquoi une soci t mue par l int r t personnel peut subsister d autre part d crire comment le syst me de libert naturelle est apparu et comment il fonctionne cet effet Smith utilise syst matiquement des donn es empiriques exemples et sta tistiques pour valider les principes qu il expose et les raisonnements abstraits sont maintenus au strict minimum Cette m thode largement inductive sera d nonc e par certains de ses successeurs apr s Ricardo qui imposera une m thode scientifique plus d ductive et fond e sur le raisonnement logique La Richesse des nations est compos e de cinq Livres e Des causes qui ont perfectionn les facult s productives du travail et de l ordre suivant lequel ses produits se distribuent naturellement dans les diff rentes classes du peuple sur la nature humaine le travail et l habilet la dext rit et l intelligence qu on y apporte e De la nature des fonds ou capitaux de leur accumulation et de leur emploi description des marchands e
290. mie politique et de l imp t 1817 e Et rente Si la terre pr sentait partout les m mes propri t s si son tendue tait illimit e et sa qualit uni forme rien ne pourrait tre exig pour son usage On ne paie donc toujours une rente pour l usage de la terre que parce que sa quantit est limit e et sa qualit variable et parce que le pro gr s de la population oblige mettre en culture des terres moins fertiles et moins bien situ es David Ricardo Principes de l conomie politique et de l imp t 1817 e Les limites de la croissance L accroissement de la richesse n est pas illimit qu la fin de ce que l on appelle l tat progressif se trouve l tat stationnaire John Stuart Mill Principes d conomie politique 1848 e Et la loi de Say postulat d Euclide de la th orie classique Depuis J B Say et Ricardo les conomistes classiques ont cru que l offre cr e sa propre demande ce qui veut dire en un certain sens vocateur mais non clairement d fini que la totalit des co ts de production doit n cessairement dans la communaut enti re tre d pens e directement ou indirectement pour l achat de la production John Maynard Keynes Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 Dans l conomie ricardienne qui est la base de tout ce qui a t enseign depuis plus d un si cle l id e qu on a le droit de n gliger la fonction de la
291. n des prix de march autour des prix naturels les prix naturels qui refl tent les 41 Fiche 10 Monnaie valeur et prix chez les classiques valeurs d change c est dire les conditions relatives de production des diff rents biens agissent comme un attracteur pour les prix de march qui ne peuvent s loigner de la zone de gravitation Illustrations Une richesse r elle dont la valeur est mesur e par le travail Dans le langage ordinaire richesse et argent sont regard s comme absolument synonymes Pourtant il serait vraiment trop ridicule de s attacher s rieusement prouver que la richesse ne consiste pas dans l argent ou dans la quantit des m taux pr cieux mais bien dans les choses qu ach te l argent et dont il emprunte toute sa valeur par la facult qu il a de les acheter L argent n est que le prix nominal des marchandises Ce que chaque chose co te r ellement celui qui veut se la procurer c est le travail et la peine qu il doit s imposer pour l obtenir Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 Et non par le degr d utilit Il n y a rien de plus utile que l eau mais elle ne peut presque rien acheter peine y a t il moyen de rien avoir en change Un diamant au contraire n a presque aucune valeur quant l usage mais on trouvera fr quemment l changer contre une tr s grande quantit d autres marchandises
292. n appellerait aujourd hui le processus de croissance conomique c est dire le processus d accumulation des richesses il s agit de s interroger sur 1 les causes de la richesse ce qui conduit s interroger sur le processus de production le m canisme de la division du travail et les m canismes de l change 2 sur sa nature ce qui conduit s interroger sur la nature de la monnaie et les concepts de valeur et de prix 3 sur sa r partition d termination des revenus et m canismes de la redistribution En corollaire ils s interrogent sur les limites ventuelles que pourrait rencontrer ce processus d accumulation des richesses et ce notamment l occasion de l analyse des crises et des cycles Fiche 1 e Comment faire de l histoire de la pens e conomique b c d la p riode contemporaine la science conomique science des choix en univers de raret la suite de la r volution marginaliste cf fiche 20 les auteurs n oclassiques Alfred Marshall Principes d conomie politique 1890 cf fiche 22 vont mettre Paccent sur l existence de la raret Selon eux c est l existence des contraintes de raret qui cr e le probl me conomique lequel devient pour l essentiel un probl me de choix 1 Quoi produire et en quelle quantit quelle production affecter les ressources productives d s lors que celles ci ne sont pas illimit es 2 Comment le produi
293. n de la neutralit de la monnaie et la description du processus de forma tion des grandeurs conomiques en termes exclusivement r els alors que l analyse de la monnaie et de son influence et la compr hension des relations conomiques partir des relations mon taires sont au c ur de th ories ant rieures comme le mercantilisme ou post rieures comme celles de Marx ou Keynes L histoire de la pens e conomique du point de vue de la permanence des questions et des d bats fondamentaux Une derni re possibilit est de faire de l histoire de la pens e conomique de mani re clairer les d bats contemporains Ainsi faire de l histoire de la pens e conomique ce peut tre resituer les id es conomiques de mani re chronologique Fiche 1 e Comment faire de l histoire de la pens e conomique dans leur contexte mais ce peut tre surtout au del de l immersion dans le factuel comprendre la logique du d veloppement de la discipline de ses pr misses jusqu son tat actuel et souligner la permanence des d bats fondamentaux rep rer les questions non encore r solues identifier les oppositions irr ductibles qui nourrissent le d bat conomique Selon ce dernier point de vue l histoire de la pens e conomique fait alors partie int grante de la th orie au sens o elle contribue au progr s de la discipline en lui permettant de prendre conscience de ses limites C est le point de vue que n
294. n du syst me de march le ch mage ne saurait en effet tre involontaire ce qui serait la fois une entorse au principe d quilibre et au principe de rationalit individuelle Par postulat le ch mage ne peut tre que d quilibre et volontaire L objet n est donc pas de produire une th orie du ch mage involontaire mais de rendre compte des larges fluctuations dans le niveau de l emploi sur la base d un mod le qui postule que le march du travail est toujours en quilibre et le ch mage toujours volontaire La th se de Lucas est que ces fluctuations de l emploi r sultent des difficult s des agents isoler les chocs r els et les chocs mon taires probl me d extraction du signal en pr sence de chocs stochastiques Une th orie des cycles l quilibre L ambition initiale de Lucas tait de renouer pr cis ment avec le projet de Hayek et d autres conomistes lib raux de l entre deux guerres consistant rendre compte des fluctuations du niveau de l emploi dans une perspective d quilibre g n ral Mais le mod le de la nouvelle cole classique tel quel s est av r incapable de reproduire des cycles En effet ceux ci supposent qu il y a pendant plusieurs p rio des d affil e des carts dans le m me sens par rapport une tendance Or dans le mod le de la nouvelle macro conomie classique les agents corrigent rapidement 129 Fiche 32 La nouvelle macro conomie classiq
295. n modifiant en cons quence les offres et demandes qu ils y manifestent b L approche de Clower derri re la loi de Say la loi de Walras Robert Clower n en 1926 choisit lui dans La contre r volution keyn sienne une valuation th orique 1965 de maintenir l ambition initiale de Keynes de fonder le ch mage involontaire comme un concept d quilibre Pour lui il n y a d s lors pas d autres possibilit s que de constater que cela implique une remise en cause profonde 131 Fiche 33 Th orie du d s quilibre et quilibres non walrasiens l cole n okeyn sienne a b de la micro conomie walrasienne laquelle ne peut pas tre rendue compatible avec la macro conomie keyn sienne En l occurrence il faut selon lui admettre que dans l conomie de Keynes il existe des contraintes sur les quantit s que chacun peut acheter ou vendre D s lors les offres et demandes effectives des agents prendront en compte non seulement les prix comme c est le cas dans le mod le d quilibre g n ral walrasien mais aussi les rationnements subis sur les diff rents march s Il pourra en r sulter des checs de coordination qui conduiront l conomie converger vers des quilibres non walrasiens avec ch mage involontaire la suite d un ajustement en quantit s qui bloque l conomie avant que les ajustements de prix n aient eu le temps d op rer Cette id e fondamentale de Clower sera rep
296. n trouve cette poque un large cho dans les travaux du National Bureau of Economic Research 123 Fiche 31 L impulsion du renouveau lib ral par le mon tarisme b a et notamment ceux que Friedman y m ne avec Anna Schwartz n e en 1915 Pour Friedman et Schwartz l tude historique d montre que le niveau de revenu est essentiellement influenc par les variations de la masse mon taire et fort peu par celles des d penses autonomes The Monetary History of United States 1963 R ciproquement ils en d duisent qu court terme dans un contexte de rigidit s nominales la politique mon taire est mieux m me via la relation quantitative de stabiliser le niveau d activit conomique que ne peut l tre la politique budg taire ch re aux keyn siens La th orie du revenu permanent L inefficacit de la politique budg taire est par ailleurs affirm e par Friedman sur la base d une critique de la fonction de consommation keyn sienne Pour les keyn siens il existe une relation stable entre niveaux courants de revenu et de consommation La conviction d une telle stabilit de la propension marginale consommer fonde alors dans les mod les keyn siens la conviction de l existence et de la stabilit d un multiplicateur de d penses au titre duquel toute hausse donn e du niveau de d pense autonome et particuli rement de d pense budg taire conduit une hausse plus que proportio
297. nce leur pouvoir politique Il leur revient pour le reste de laisser faire laisser passer libert du commerce du grain notamment LA NAISSANCE D UN PARADIGME ET D UNE SCIENCE L apparition d une science conomique Un grand nombre d historiens de la pens e voient dans Quesnay et la physiocratie la premi re cole d conomistes modernes Quesnay lui m me avait choisi de se qualifier et de qualifier ses disciples d conomistes Pour la premi re fois en effet un auteur revendique l id e que l harmonie sociale repose non pas sur un ordre moral qu il soit religieux ou pas non pas sur un ordre politique qu il soit lib ral ou absolu mais sur un ordre conomique qui est consid r comme l ordre naturel des soci t s L tude de l conomie est donc consi d r e comme une discipline part enti re pouvant apporter une r ponse la question de l ordre social N cessairement lib rale son origine videmment cette volont d autonomie du discours conomique ne peut se faire que moyennant l affranchissement d avec la r flexion politique ce qui se traduit par la volont de renverser le lien d assujettissement entre le politique et l cono mique le politique ne domine plus l conomique en importance c est l inverse En cons quence de quoi le pouvoir politique doit non pas s imposer l conomique mais accepter cet ordre conomique et s y soumettre
298. nce normale quasi d finitivement codifi e par David Ricardo cf fiche 14 et dominante jusqu aux ann es 1850 Le d veloppement du capitalisme l apparition d un capitalisme monopoliste l mergence de la question sociale et sa d clinaison politique la r currence des cri ses conomiques d un nouveau type m lant crises financi res et d pressions industrielles fragilisent sur tous ces plans la position de paradigme accept qu occupe la th orie classique D une certaine mani re elle se transforme en programme de recherche r gressif S ouvre alors ce qu il est possible de qualifier de p riode de r vo lution scientifique d o mergent notamment un p le un programme de recherche h t rodoxe au regard de la science classique visant rationaliser la contestation socialiste du capitalisme cf fiches 16 et 17 et dont l uvre de Marx constituera le point d orgue cf fiche 19 l autre p le la r volution marginaliste cf fiche 20 qui vise refonder la vision normative du lib ralisme classique sur des fondements micro conomiques renouvel s b De la science conomique n oclassique la synth se classico keyn sienne C est alors la science conomique n oclassique et tout particuli rement le pro gramme de recherches marshallien qui s impose au tournant des XIX et xx si cles comme le nouveau paradigme dominant Cette nouvelle orthodoxie s af
299. ncurrence dans le fonc tionnement d une soci t marchande Sa description des rendements d croissants dans l agriculture annonce une des th ses centrales de l cole classique et sa concep tion du prix d quilibre et de la relation entre profit et int r t pr figure des analyses d velopp es au xIx si cle Walras L on 1834 1910 n Evreux co nomiste fran ais Fils d Auguste Walras qui consacra trois ouvrages la propri t et la morale envisag es du point de vue de l conomie il eut d abord une vie profes 174 sionnelle instable apr s des tudes insatis faisantes l cole des mines de Paris il fut successivement journaliste employ de la Compagnie des chemins de fer du Nord directeur d une banque coop rative diteur avec L on Say du journal Le travail et salari d une banque priv e En 1870 il obtint un poste de professeur d conomie l univer sit de Lausanne o il enseigna jusqu sa retraite en 1892 II passa le reste de sa vie compl ter son uvre et entretenir une norme correspondance avec les principaux conomistes de son temps Son ouvrage principal est l ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 1874 4 dition d finitive 1900 qui inaugure avec les ouvrages de Carl Menger et de Stanley Jevons le marginalisme en lui donnant un cadre d quilibre g n ral centr sur l tude de l interd pendance
300. ndamne le despotisme le fanatisme et le syst me colonial conna t un grand succ s Le math maticien Condorcet publie des brochures contre l esclavage et pour les droits des femmes et pr pare sa synth se de l histoire de l humanit Esquisse d un tableau historique des progr s de l esprit humain 1793 Un mouvement europ en Le mouvement touche toutes les lites cultiv es d Europe citons entre autres Emmanuel Kant en Allemagne Francis Hutcheson David Hume et Adam Smith en cosse John Locke en Angleterre mais aussi Benjamin Franklin en Am rique mais sa langue est le fran ais qui remplace le latin comme langue internationale des intellectuels et c est en France que le mouvement des Lumi res conquiert la plus large audience intellectuelle dans l opinion Dans les autres tats d Europe continentale il n a entra n qu une partie des lites Le cas de l Angleterre est sin gulier elle a pr c d et influenc les Lumi res fran aises naissantes mais ses intel lectuels n ont pas pr tendu se substituer au gouvernement ou l glise sa classe dirigeante est rest e impr gn e de puritanisme et s est plus pr occup e de com merce que de philosophie elle s est satisfaite des acquis de sa glorieuse r volution de 1689 Alors que le lib ralisme politique fera flor s en France c est un lib ralisme conomique qu enfanteront les Lumi res britanniques LES LIB RALISMES Le lib ralisme po
301. niveau macro conomique cette fois des notions pr f rence pour la liquidit conventions qui rel vent d habitudes de pens e ou de r gles d action jouant aujourd hui un r le important dans la plupart des courants institutionnalistes En troisi me lieu la suppos e exclusion des institutions par la micro conomie d velopp e depuis les ann es 1950 rel ve d une vision tronqu e de celle ci Un pan entier de cette micro conomie la th orie du public choice choix public a pris pour objet le fonctionnement de l tat et d autres institutions telles que les syndi cats en y appliquant les instruments de la th orie standard la maximisation d une fonction objectif sous contrainte Plus r cemment la nouvelle micro conomie cf fiche 24 a int gr dans le comportement de l agent conomique le type d infor mation dont il dispose sa capacit d finir des strat gies incluant les comporte ments des autres sa r ponse aux incitations et aux v nements impr vus son aptitude la pr vision et l apprentissage son pouvoir de d cision conf r par des droits de propri t et m me son comportement opportuniste de non respect 140 Fiche 35 Th orie standard et approche institutionnaliste des engagements pris toutes choses ayant leur place dans les courants institution nalistes M me le monde la Arrow Debreu cf fiche 23 qui fournit la th o rie standard
302. nnant donnant des salaires lev s conduisent les salari s s engager dans l entreprise car enfin avec le salaire c est le co t d opportunit d un ventuel licenciement qui augmente D autre part l existence du ch mage qui r sulte du maintien des salaires un niveau sup rieur au niveau concurrentiel conduit discipliner les travailleurs et les incite travailler de peur d tre licenci s et de ne pouvoir ais ment retrouver un emploi Le salaire d efficience pour l entreprise est donc en concurrence imparfaite sup rieur au salaire d quilibre Il en r sulte donc du ch mage l quilibre non concurrentiel du march du travail sans qu il ait t n cessaire de postuler existence d une rigidit nominale des salaires Le ch mage est involontaire Il r sulte d un chec de coordi nation li au caract re m me de l conomie de march Mais il ne peut pas tre qualifi de keyn sien la fois car il n est pas li une d ficience de la demande globale le raisonnement est en quilibre partiel et qu il n appelle pas une r ponse de politique conomique 137 Fiche 34 La nouvelle macro conomie keyn sienne Citation e La nouvelle cole keyn sienne une r incarnation post lucasienne du keyn sianisme Je tiens appeler cette r surgence de l conomie keyn sienne une r incarnation plut t qu une r surrection Mon dictionna
303. nnelle du niveau de revenu national et donc d emploi Friedman va s attaquer dans un article de 1957 A Theory of Consumption Func tion cette conception sur la base d une critique des fondements micro cono miques de la fonction de consommation keyn sienne Pour lui un agent rationnel ne peut pas se contenter de lier sa consommation courante et son revenu courant S il veut maximiser son utilit principe de rationalit il doit s efforcer de lier son revenu permanent c est dire le niveau actualis de l ensemble de ses revenus pr sents et futurs tels qu il les anticipe et son niveau de consommation permanente Cela revient supposer que l agent rationnel s efforce de lisser sa consomma tion sur l ensemble de son cycle de vie th se d velopp e par ailleurs par Franco Modigliani conomiste italo am ricain 1918 2003 prix Nobel 1985 En cons quence la consommation courante n a plus de raison de r agir automatiquement et selon une relation stable aux variations par exemple la hausse du revenu courant Le multiplicateur keyn sien est donc instable et l efficacit des politiques budg taires incertaines LA CRITIQUE MON TARISTE DE LA COURBE DE PHILLIPS ET LA TH ORIE DU TAUX DE CH MAGE NATUREL La courbe de Phillips La courbe de Phillips est issue d une relation statistique entre les taux de ch mage et la variation des salaires nominaux tablie par l conomiste n o
304. nner l hypoth se de concurrence parfaite au profit de celle de concurrence imparfaite soit aban donner la m thode de l quilibre partiel au profit d une reconnaissance explicite de l interd pendance entre tous les march s cf fiche 23 C est la premi re voie que suivit une jeune l ve de Keynes Cambridge l Anglaise Joan Robinson qui publia en 1933 L conomie de la concurrence imparfaite Dans cet ouvrage con u avec Richard Kahn elle d finit rigoureusement les diff rentes situations de march et d veloppe pour les traiter une bo te outils analytique organis e autour des courbes de co t marginal et de revenu marginal Il s agit moins d une critique radicale de la th orie marshallienne que de sa g n ralisation l ensemble des situations de march Mais cet ouvrage fut sans suite la th orie de la concurrence imparfaite s panouit bien plus tard dans un cadre d analyse tr s diff rent plus issu de Cournot que de Marshall TH ORIE DES JEUX ET IMPERFECTIONS DE MARCH Le nombre limit d agents la th orie de l oligopole Dans la ligne de Cournot la th orie des jeux issue de Theory of Games and Economic Behavior 1944 par John von Neumann et Oskar Morgenstern d veloppa l analyse de l quilibre non coop ratif applicable un march o un nombre limit d agents se fait concurrence oligopole Dans un article d une page en 1950 John Nash d montra que dans un jeu
305. nnes Ricardo justifia la premi re position dans son essai Le haut prix du lingot une preuve de la d pr ciation des billets 1810 et l adoption de cette th se par la commission parlementaire charg e de cette question lui valut 55 Fiche 14 David Ricardo et les Principes de l conomie politique et de l imp t c a la c l brit Jusqu la fin de sa vie Ricardo plaida pour une r forme du r gime mon taire anglais qui garant t au moindre co t la stabilit de la livre L autre grand d bat auquel participa Ricardo concerna les lois sur le bl Afin de d fendre les int r ts des propri taires terriens le Parlement anglais adopta en 1815 des lois restrictives sur l importation du bl Dans son Essai sur l influence d un bas prix du bl sur les profits des capitaux 1815 Ricardo d montra la nocivit de ces lois qui poussaient le prix du bl la hausse obligeant ainsi lever les salaires pour garantir la subsistance des travailleurs ce qui avait pour cons quence de faire baisser le taux de profit La th orie g n rale qui fondait rigoureusement cette th se parut en 1817 dans les Principes de l conomie politique et de l imp t o Ricardo tablissait l existence d une relation inverse entre les salaires et les profits et en d rivait les cons quences pour l analyse des prix et de la croissance La prin cipale conclusion pratique de cette th se tait la sup riorit du libre
306. nnisme de Bernstein Kautsky se convertit son tour au r formisme qu il incarne alors comme leader de la II Internationale Eduard Bernstein th oricien du r visionnisme C est dans son ouvrage Les pr suppos s du socialisme et les devoirs de la social d mocratie 1899 que Bernstein th orise son r visionnisme Impressionn par le boom commercial des ann es 1890 qui lui semble remettre en cause la th se de l effondrement ultime du capitalisme il revendique de r viser le marxisme sur les trois domaines qui le constituent En conomie il conteste la th orie de la valeur de Marx et revendique l id e que le capitalisme plus souple et adaptable que la th orie de Marx ne l avance n est pas 72 Fiche 18 La diffusion du marxisme les pigones b condamn s effondrer et peut tre r form dans le sens du socialisme Il remet en cause la fois la concentration in luctable du capital en soulignant la coexistence permanente de petites et de grandes entreprises l id e d une paup risation in luctable en soulignant l absence de tout processus de prol tarisation des classes moyennes qui sont partout en expansion et l id e que toute crise est la crise ultime du capitalisme en soulignant notamment la mise en place de m canismes accrus de contr les d veloppement du cr dit cartellisation organisation de la production Sur le plan philosophique il rompt avec le mat rialism
307. nomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 1874 Son imp rialisme revendiqu Toute question qui pose un probl me d allocation de ressources et de choix dans le cadre d une situation de raret caract ris e par l affrontement de finalit s concurrentes rel ve de l conomie et peut donc tre trait e par l analyse conomique Gary Becker L approche conomique du comportement humain 1976 e Et accept Aujourd hui les pr tentions des conomistes ont impressionn les autres repr sentants d autres branches des tudes sociales qui singent les conomistes singeant les physiciens Joan Robinson H r sies conomiques Calmann Levy 1972 150 38 Quelle science Point clef Si l on admet qu il n existe pas un seul type de science mais diff rentes formes de recherche scientifique on peut choisir de les r pertorier selon Leur ambition et leur champ une premi re distinction oppose alors sciences appliqu es et sciences fondamentales une seconde sciences nomoth tiques et sciences idiographiques Leur m thode on distingue les sciences empiriques des sciences logico formelles et parmi les premi res sciences exp rimentales et sciences d observation La science conomique s est progressivement d finie l issue de nombreuses querelles de m thode comme une science d abord fondamentale nomoth tique et logico formelle Cette d
308. nominale le taux d inflation ce qui allait l encontre de l id e classique et mon tariste v hi cul e en fait par la th orie quantitative de la monnaie de l existence d une dichotomie entre sph res r elle et mon taire Finalement la courbe de Phillips couronnement du keyn sianisme de la synth se allait tr s rapidement s en r v ler la pierre d achoppement La critique mon tariste le r le des anticipations La critique de Friedman The Role of Monetary Policy 1968 va consister expli quer le ph nom ne d crit par Phillips par des erreurs d anticipations de la part des agents conomiques qui ne parviennent pas distinguer une hausse des prix relatifs en l occurrence des salaires r els d une hausse des prix nominaux des salaires nominaux Ces erreurs cons quence de la politique des autorit s qui consiste recr er en permanence des fins de soutien de l activit conomique une inflation non anticip e bruit inflationniste g n rent une illusion mon taire qui seule dans la tradition classique est effectivement de nature rompre la dichotomie r el mon taire Le m canisme est le suivant les autorit s cr ent un choc inflationniste au moyen d une hausse ex ante du taux de croissance de la masse mon taire qui se r percute dans les prix et dans une moindre mesure dans les salaires faisant baisser les salaires r els Les firmes augmentent donc leur demande
309. nsommation en la faisant d pendre du cycle de vie En 1958 il tablit le th or me de Modigliani Miller selon lequel la valeur d une entre prise est ind pendante de sa structure finan ci re et de sa politique de distribution de dividendes Montchr tien Antoine de 1575 1621 co nomiste et dramaturge fran ais Il fut le premier en 1616 utiliser le terme co nomie politique dans le titre du Trait d conomie politique marquant ainsi la place de l conomie dans l organisation de la soci t Annon ant le mercantilisme il crit que le bonheur des hommes consiste principalement en la richesse et la richesse dans le travail c est pourquoi l tat doit encourager chez les marchands la recherche du profit qui favorise le bien public Montchr tien est aussi l auteur de trag dies Sophonisbe L cossaise Mun Thomas 1571 1641 n Londres co nomiste anglais Membre de l East India Company il fit fortune dans le commerce avec l Extr me Orient et ses vues expri m es dans l ouvrage England s Treasure by Foreign Trade achev en 1628 mais publi en 1664 refl tent la doctrine mercantiliste la recherche d un exc dent commercial est la r gle suivre pour accro tre la richesse nationale Pour son analyse il calcule une lasticit prix de la demande d importation et distingue entre les soldes bilat ral et multilat ral de la balance commerciale soulignant
310. nstein et ses partisans ce qui est en jeu et chacun dans le parti doit en tre conscient c est non pas telle ou telle m thode de lutte non pas l emploi de telle ou telle tactique mais l existence tout enti re du mouvement socialiste Quiconque se prononce en faveur de la voie des r formes l gales au lieu et l encontre de la con qu te du pouvoir politique et de la r volution sociale ne choisit pas en r alit une voie plus tran quille plus s re et plus lente conduisant au m me but mais un but diff rent savoir au lieu de l instauration d une soci t nouvelle des modifications purement superficielles de l ancienne soci t non pas la suppression du salariat mais le dosage en plus ou en moins de l exploitation Rosa Luxemburg R forme sociale ou r volution 1899 74 19 Karl Marx et Le capital PT ___ Point clef Philosophe et agitateur impliqu dans les d bats et les luttes de son temps Karl Marx a profon d ment marqu l histoire du si cle suivant le xx au nom du marxisme et dans un mouvement r volutionnaire caract re internationaliste de nombreux pays ont connu une transformation radicale de leurs structures sociales de la r volution sovi tique de 1917 aux soubresauts du com munisme depuis les ann es 1990 Marxisme et r volution sont cependant fond s sur une critique du syst me conomique existant le capitalisme et c est donc en tant qu conomiste critique de ce
311. nstitutionnel qui influence de fa on sp cifique le comportement de l agent conomique Les institutions sont l ensemble des r gles et des formes d organisation d une soci t donn e La fronti re entre cette approche et la th orie standard est difficile pr ciser car chacune emprunte l autre 1 LES INSTITUTIONS DANS LA SCIENCE CONOMIQUE Il est habituel de consid rer la science conomique comme l tude du comporte ment d un agent rationnel confront du fait de la raret des ressources un pro bl me de choix de consommation de production d emploi d investissement etc Cette approche qui s est impos e depuis la r volution marginaliste des ann es 1870 met au premier plan le calcul de l agent assimil le plus souvent la maximi sation d une fonction objectif sous contrainte et cela en tous temps et en tous lieux l tude des conditions dans lesquelles s op re ce calcul est alors report e sur d autres disciplines l histoire la sociologie le droit ou la science politique En r action contre une telle conception certains conomistes ont consid r que cette tude du cadre dans lequel s inscrit le comportement de l agent relevait de leur propre discipline car il influence de fa on sp cifique ce comportement On convient de d signer ces conomistes par le terme institutionnaliste Les conomistes partisans de cette approche appellent g n ralement
312. nt se composer pour fonder l int r t collectif sans que ce soit l intention volontaire des individus L alchimie marchande sera comme une main invisible qui guidera les int r ts individuels dans le sens de l int r t commun sans qu il y ait besoin d une main visible pour les y forcer La science conomique est donc logiquement apparue comme lib rale ce n est que dans son opposition au politique et tout particuli rement l intervention politique dans les affaires conomiques qu elle pouvait se fonder comme discours autonome partir de ce point de d part lib ral au sein du discours conomique pourront appara tre des oppositions ce positionnement originel Le d bat sur l ampleur de la contrainte exercer sur les int r ts individuels pour constituer un ordre social harmonieux se d clinera alors en un d bat sur les limites respectives du march et de l tat dans la r gulation de nos conomies 29 Fiche 7 Philosophie des Lumi res et lib ralismes Citations e Lumi res Qu est ce que les Lumi res La sortie de l homme de sa minorit dont il est lui m me responsa ble Minorit c est dire incapacit se servir de son entendement sans la direction d autrui minorit dont il est lui m me responsable puisque la cause en r side non dans un d faut de l entendement mais dans un manque de d cision et de courage de s en servir sans la direction d autrui Sapere Aud
313. ntale de la richesse e D o vient alors cette division du travail vecteur de productivit et donc de richesse R ponse De la possibilit de reconstituer l unit du travail par l change c est dire de pouvoir acqu rir dans l change les biens qu on a renonc produire soi m me C est donc l change qui autorise la division du travail et non pas l inverse Plus les changes seront donc nombreux plus les march s seront d velopp s et plus la division du travail aura donc l opportunit de s approfondir et avec elle la productivit du travail la richesse et l opulence donc le bien tre et l harmonie c est donc change le march qui est la cause originelle de la prosp rit et donc dans une vision conomiste du lien social de l harmonie sociale e D o vient alors la possibilit d accro tre l tendue et le volume des changes R ponse De la lev e de toutes les r glementations et les entraves au libre com merce lequel r pond par ailleurs au penchant naturel des hommes l change En effet le penchant pour l change est particulier aux hommes et il d finit leur nature d homme au sein du r gne animal on a jamais vu de chien faire de propos d lib r l change d un os avec un autre chien affirme Smith Et ce penchant s explique non par leur moralit mais par la poursuite de leur int r t il est dans l int r t de chacun si la possibilit s
314. ntribution importante de Marshall est sa th orie mon taire il fut l un des premiers donner une version labor e de la th orie quantitative de la monnaie dans laquelle la quantit de monnaie en circulation est le principal d terminant du niveau g n ral des prix 1 LA FIGURE CENTRALE DU MARGINALISME BRITANNIQUE N Londres Alfred Marshall v cut de 1842 1924 Dipl m de math matiques en 1865 Cambridge il y fut recrut comme fellow mais fut contraint la d mission en 1877 lors de son mariage avec Mary Paley les fellows devaient alors rester c liba taires Il fut r int gr Cambridge en 1885 comme professeur d conomie politique Il y marqua profond ment l enseignement de cette discipline et contribua de nombreuses commissions royales Ses principaux ouvrages sont Principes d conomie qui connut huit ditions de 1890 1920 L industrie et le commerce 1919 et Monnaie cr dit et commerce 1923 Le c ur de la th orie de Marshall est son analyse de la loi de Ioffre et de la demande en quilibre partiel Illustration d une sym trie fondamentale entre deux forces oppos es dont la compensation engendre un quilibre elle s accompagne d un ensemble d outils d analyse novateurs encore utilis s aujourd hui Mais elle rencontre aussi des limites qui expliquent la d saffection envers Marshall comme th oricien g n ral de l conomie de march 2 L UVRE MAJEURE LES P
315. o ils sont d termin s par la producti vit marginale des facteurs de production ou chez Walras o ils le sont par l offre et la demande des services producteurs le partage du revenu national est conflictuel Que l on mesure le salaire en une marchandise particuli re ou comme part du revenu global sa hausse s accompagne n cessairement d une baisse du taux de profit et r ciproquement ce que les salari s gagnent les capitalistes le perdent ce que les capitalistes gagnent les salari s le perdent On comprend alors que l approche de Sraffa s inscrit dans une d marche plus g n rale de critique de la th orie marginaliste du capital LA CRITIQUE DE LA TH ORIE MARGINALISTE DU CAPITAL De Wicksell Sraffa Dans un article de 1932 Sraffa avait ironis sur les cons quences tir es par Hayek de la th orie du capital de Wicksell cf fiche 27 C est comme si le D Hayek construisait un terrible marteau pilon pour casser une noix puis il ne la casse pas Il ach ve le travail en 1960 en montrant que la conception autrichienne du capital fond e sur la notion de d tour de production cf fiche 25 ne permet pas de calculer une quantit agr g e de capital Ce r sultat s applique en fait toute conception physique du capital agr g et donc aussi celle issue de Marshall o le capital d crit comme un facteur de production entre dans une fonction de production globale pour d terminer l
316. oca bulaire politique et s identifiera l id e de nation b R forme et mancipation de la r flexion politique Au xvr si cle la R forme protestante est directement li e l affirmation des tats nations En permettant chacun de lire les critures et de prier Dieu dans sa langue elle contribue par exemple au d veloppement de l allemand de l anglais du fran ais et du su dois Les traductions de la Bible par Luther par Tyndale par Lef vre d taples et Oliv tan ou encore par Olaf Petersen contribuent l mergence de litt ratures th ologiques ou philosophiques nationales L Institution de la religion chr tienne de Calvin conna t outre son original latin d innombrables versions en fran ais en anglais en espagnol ou en italien Les relations entre la foi vang lique restitu e et les diff rents tats sont cependant loin d tre simples et le mouvement de la r forme s inscrit plus g n ralement dans un vaste mouvement de s cularisation progressive des soci t s occidentales les moralistes et notamment les docteurs de l glise vont progressivement d laisser 19 Fiche 5 Princes et marchands la Renaissance c d les questions sociales et politiques temporelles pour se concentrer sur les ques tions morales thiques et spirituelles C est une attitude express ment et explicitement revendiqu e par les th oriciens protestants et notamment Luther qui soucieux que
317. oduisant le temps La difficult tient ici ce que PEG un moment donn du temps suppose la com patibilit entre des d cisions individuelles impliquant des v nements futurs par d finition incertains La solution formul e par Debreu dans Th orie de la valeur 1959 consiste d finir une marchandise la fois par son utilit et par le lieu la date et les circonstances de sa livraison exemple un parapluie achet le 1 octobre et livrable Londres le 31 d cembre s il pleut S il existe un syst me complet de march s terme contingents c est dire autant de march s distincts qu il y a de 91 Fiche 23 La micro conomie n owalrasienne c a b caract ristiques ainsi d finies de la marchandise la d monstration d existence d un EG peut tre tendue une telle conomie Cette th orie aura des applications concr tes pour le fonctionnement des march s financiers en fondant des mod les de fixation des prix des warrants Samuelson 1965 et des options Black and Scholes 1973 Les limites de la th orie Les r sultats obtenus par Arrow et Debreu ont donn penser dans les ann es 1960 qu une th orie scientifique de l conomie de march tait enfin disponible fond e dans la ligne de L on Walras d o son nom de micro conomie n owalrasienne sur l analyse de nombreux march s interd pendants fonctionnant en concurrence parfaite Depuis les ann es 197
318. ofesseur Harvard o il demeura jusqu sa retraite et sa mort en 1950 Ses ouvrages principaux sont Th orie du d veloppement conomique 1912 Busi ness Cycles 1939 Capitalisme socialisme et d mocratie 1942 et une monumentale Histoire de l analyse conomique publi e apr s sa mort par sa femme 1954 Sen Amartya n en 1933 Santiniketan co nomiste indien prix Nobel 1998 Docteur de l universit de Cambridge en 1959 il a t master du Trinity College dans cette universit de 1998 2004 et professeur Harvard depuis 1987 Sp cialiste de la th o rie du bien tre et du choix collectif il y a introduit des dimensions thiques relatives la libert et la justice Il l a en particulier appliqu e la prise en compte de l duca tion de la pauvret et de l in galit dans le calcul du produit int rieur brut et l analyse du d veloppement soulignant les causes structurelles et institutionnelles des famines Parmi ses nombreux ouvrages on peut citer Collective Choice and Social Welfare 1971 Poverty and Famines 1981 On Ethics and Economics 1987 Simon Herbert 1916 2001 n Milwaukee conomiste am ricain prix Nobel 1978 Docteur de l universit de Chicago en 1943 il a t professeur de science informatique et de psychologie l universit Carnegie Mellon Pittsburgh Son th me de recher che principal est la rationalit humaine 171 Contre la
319. oir politique du Prince une fois ce symbole tabli il devient la finalit de l activit conomique qui ne peut donc exister que si le lien mon taire est fond Le pouvoir du souverain sur ses sujets et leurs pratiques sociales quelles qu elles soient tant absolu il dispose d un droit d ing rence absolu et a priori illimit dans chacune d entre elles dont la pratique conomique LES VARIANTES NATIONALES Suivant les pays cette doctrine commune va pouvoir se d cliner diff remment suivant essentiellement la place de chacun dans les circuits mon taires europ ens Le bullionisme ib re Les Espagnols et les Portugais sont ceux qui introduisent les monnaies d or et d argent en Europe Leur souci principal est donc de les conserver contr ler la fuite des capitaux Cet imp ratif appara t plus nettement lorsque dans la seconde moiti du xvre si cle Espagne et Portugal amorcent un d clin qui ne se d mentira plus Les auteurs espagnols du courant des arbitristes consid rent que deux causes prin cipales ce d clin sont isoler e la d population la plupart des mercantilistes europ ens consid rent en effet qu il n y a de richesse que d hommes pour reprendre l expression du fran ais Jean Bodin l Espagne se vide de sa population apr s l expulsion des juifs et des morisques musulmans convertis et migration vers le nouveau monde e la fuite de Por et de l argent hors d
320. olitique il en d pend et accepte de lui tre soumis 21 Fiche 5 Princes et marchands la Renaissance Citations e La nature humaine Aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tienne tous en respect ils sont dans cette condition qui se nomme guerre et cette guerre est guerre de chacun contre chacun Thomas Hobbes Le L viathan 1651 e La raison d tat On doit bien comprendre qu il n est pas possible un prince et surtout un prince nouveau d observer dans sa conduite tout ce qui fait que les hommes sont r put s gens de bien et qu il est souvent oblig pour maintenir l tat d agir contre l humanit contre la charit contre la religion m me Il faut donc qu il ait l esprit assez flexible pour se tourner toutes choses selon que le vent et les accidents de fortune le commandent il faut comme je l ai dit que tant qu il le peut il ne s carte pas de la voie du bien mais qu au besoin il sache entrer dans celle du mal Nicolas Machiavel Le Prince 1513 Et l conomie devient politique On peut fort propos maintenir contre l opinion d Aristote et X nophon que l on ne peut divi ser l conomie de la politique sans d membrer la partie principale de son tout et que la science d acqu rir des biens qu ils nomment ainsi est commune aux r publiques aussi bien qu aux familles Antoine de Montchrestien Trait d conomie politique 1615 22
321. olitiques avec son pays d origine en particulier avec son ami le communiste italien Antonio Gramsci il se lia aussi d amiti avec le philosophe d origine autrichienne Ludwig Wittgenstein Keynes Gramsci Wittgenstein ces amiti s suffisent montrer qu au del de son uvre conomique particuli rement originale Sraffa fut au carrefour de la vie intellectuelle du xXx si cle Sraffa se qualifiait lui m me dans une correspondance d crivain tr s lent Ses textes publi s sont peu nombreux et crits avec une grande concision Son seul ouvrage Production de marchandises par des marchandises Pr lude une critique de la th orie conomique comporte moins de cent pages et fut publi en 1960 apr s une gestation de plus de trente ans parall le la pr paration de l dition des uvres compl tes de Ricardo Cet ouvrage cl t une uvre tr s personnelle jalon n e auparavant par trois dates en 1925 1926 deux articles critiques sur la th orie marshallienne de la valeur cf fiche 22 en 1932 un article critique des th ories mon taires de Wicksell et Hayek cf fiches 25 et 27 en 1951 l introduction de sa monumentale dition 1951 1973 des uvres et correspondance de David Ricardo cf fiche 14 Tant son dition des uvres de Ricardo que sa production th orique propre s ins crivaient pour Sraffa dans la r habilitation d un point de vue qui est celui des 59 Fiche 15 e Piero Sraffa et le
322. on conomique se soit affranchie de la double tutelle morale et politique 2 Les conomistes a Partagent au fond une m me interrogation de philosophie politique que les philo sophes de l Antiquit les scolastiques du Moyen ge ou les politistes et juristes de la Renaissance b Reprennent des interrogations conceptuelles sur la monnaie les prix la propri t priv e qui taient d j celles des Anciens c Se posent des questions radicalement diff rentes de leurs pr d cesseurs les caract ristiques de leur poque tant radicalement distinctes de celles des poques pr c dentes 3 Pour les premiers conomistes fondateurs de la science conomique a L ordre des soci t s est contingent aux conditions culturelles et historiques b L ordre des soci t s est d abord conomique amp L ordre des soci t s doit correspondre un ordre naturel LA PENS E ANTIQUE ET M DI VALE 1 Pour Platon dans la cit id ale a Chacun doit occuper la place auxquelles ses qualit s morales le d signent b Les responsables de la cit doivent tre autoris s s enrichir ce Chacun doit pouvoir poursuivre librement son int r t personnel 2 Aristote condamne l enrichissement mon taire a Parce que la monnaie appartient au Prince b Parce que la monnaie est un moyen et non un but c Parce que la v ritable richesse concerne les biens n cessaires la vie 3 Selon Saint Thomas d A quin le
323. on classique production et change Cette division du travail de laquelle d coulent tant d avantages ne doit pas tre regard e dans son origine comme l effet d une sagesse humaine qui ait pr vu et qui ait eu pour but cette opulence g n rale qui en est le r sultat elle est la cons quence n cessaire quoique lente et graduelle d un certain penchant naturel tous les hommes qui ne se proposent pas des vues d utilit aussi tendues c est le penchant qui les porte trafiquer faire des trocs et des changes d une chose pour une autre Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 e La r volution marginaliste la pr minence du march Le monde peut tre consid r comme un vaste march g n ral compos de divers march s sp ciaux o la richesse sociale se vend et s ach te et il s agit pour nous de reconna tre les lois suivant lesquelles ces ventes et ces achats tendent d eux m mes se faire L on Walras l ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 1874 e La r volution keyn sienne conomie de march et sous emploi Lorsque sur dix millions d hommes d sireux et capables de travailler il y en a neuf millions employ s il n est pas vident que le travail de ces neuf millions soit mal orient Il ne faut pas reprocher au sys t me actuel d employer ces neuf millions d hommes aux t ches qui leur sont impartie
324. ondateur du social Pinterrogation sur la richesse est une interrogation sur l harmonie des soci t s LA PLACE DE L HISTOIRE DE LA PENS E CONOMIQUE La diversit de la science conomique se retrouve dans la fa on d en crire l histoire L histoire de la pens e conomique du point de vue de son aboutissement On peut faire l histoire de la discipline du point de vue de son aboutissement retenant l id e d un progr s constant des connaissances Schumpeter History of Economic Analysis 1956 Les th ories pass es sont alors tudi es et jug es Paune de ce qui constitue la science conomique moderne elles apparaissent soit comme des avanc es soit comme des reculs sur le chemin qui conduit ce que la science conomique est aujourd hui videmment une telle vision conduit faire de l histoire de la pens e conomique une arch ologie et consid rant que la th orie conomique moderne est l tat le plus avanc et le plus achev de la science l histoire de la pens e cono mique est jug e a priori inutilisable pour comprendre les d bats modernes le risque est alors grand de la faire sortir de la discipline faire de l histoire de la pens e co nomique ce serait alors davantage faire de l histoire que faire de l conomie au sens de contribuer l avancement de la connaissance conomique L histoire de la pens e conomique du point de vue de son origine On peut aussi faire de l
325. onditions Saint Simon Claude Henri de Rouvroy comte de 1760 1825 n Paris philo sophe et conomiste fran ais D fenseur de l industrialisme il pr conisa dans de nombreux ouvrages dont Cat chisme des industriels 1824 une soci t o le pouvoir serait partag entre les savants et les indus triels son id al tant de substituer l admi nistration des choses au gouvernement des personnes Sa doctrine donna naissance deux courants pousant les int r ts des deux classes principales d une soci t industrielle les entrepreneurs capitalistes et les tra vailleurs salari s Certains saint simoniens tels Bazard Enfantin Michel Chevalier furent les animateurs du d veloppement industriel de la France sous le Second Empire avec notamment la cr ation du Cr dit mobilier d autres tel Pierre Leroux se consacr rent l am lioration morale et physique de la classe la plus pauvre avant de rejoindre le socialisme Samuelson Paul n en 1915 Gary cono miste am ricain prix Nobel 1970 Son exceptionnelle production plus de 400 arti cles r unis dans ses Collected Papers en fait sans doute l conomiste le plus connu de la seconde moiti du xx si cle la fois pour ses travaux th oriques depuis les 170 Foundations of Economic Analysis 1947 et p dagogiques L conomique a connu de nombreuses r ditions depuis 1948 Homme de la synth se n oclassiqu
326. onnelles compar es celles du pass elles taient bien loign es d tre absolument raisonnables L antagonisme des riches et des pauvres au lieu de se r soudre dans le bien tre g n ral tait devenu plus aigu par suite de l abolition des corporations et autres pri vil ges qui l att nuaient et des tablissements charitables de l glise qui l adoucissaient Le d ve loppement de l industrie sur une base capitaliste fit de la pauvret et de la mis re des masses ouvri res la condition vitale de la soci t Si les vices f odaux qui autrefois se pavanaient en plein jour furent repouss s dans l ombre les vices bourgeois autrefois entretenus seulement dans le secret fleurirent avec luxuriance En un mot compar es aux pompeuses promesses des phi losophes les institutions politiques et sociales qui suivirent le triomphe de la Raison parurent de d cevantes et am res caricatures I ne manquait plus que des hommes pour constater ce d sen chantement et ces hommes se trouv rent au tournant du si cle En 1802 Saint Simon publia ses Lettres de Gen ve en 1808 Fourier sa premi re uvre bien que la base de sa th orie date de 1799 et le 1er janvier 1800 Robert Owen prit la direction de New Lanark En ce temps la production capitaliste et l antagonisme de la bourgeoisie et du prol tariat taient encore dans les langes Cette situation historique domina aussi les fondateurs du socialisme D une prod
327. onomie dans lequel les d cisions des agents guid s par la recherche de leur int r t individuel sont mutuellement compatibles 1 SA VIE SON UVRE SON INFLUENCE a De la pratique la th orie N vreux L on Walras v cut de 1834 1910 Fils d Auguste Walras qui consacra trois ouvrages la propri t et la morale envisag es du point de vue de l conomie il eut d abord une vie professionnelle instable apr s des tudes insatisfaisantes l cole des mines de Paris il fut successivement journaliste employ de la Compa gnie des chemins de fer du Nord directeur d une banque coop rative diteur avec L on Say du journal Le Travail et salari d une banque priv e En 1870 il obtint un poste de professeur d conomie l universit de Lausanne o il enseigna jusqu sa retraite en 1892 Il passa le reste de sa vie compl ter son uvre et entretenir une norme correspondance avec les principaux conomistes de son temps b Une th orie en trois parties L on Walras reprit de son p re la distinction entre trois domaines de l analyse de la soci t la th orie positive de la richesse sociale objet de l conomie pure lorga nisation de l activit conomique objet de l conomie appliqu e et la r flexion sur les principes de la justice et de la morale objet de l conomie sociale Il illustra chacun de ces domaines par un ouvrage l ments d conomie po
328. onomie politique 1820 il rejette la loi de Say et explique les crises de surproduction par l insuffisance de la demande globale Marshall Alfred 1842 1924 n Londres conomiste anglais Fellow puis professeur d conomie politique 1885 l universit de Cambridge il marqua profond ment l enseignement de cette discipline et contri bua de nombreuses commissions royales Ses principaux ouvrages sont Principes d co nomie qui connut huit ditions de 1890 1920 Industry and Trade 1919 et Money Credit and Commerce 1923 Ses principaux apports sont la loi de l offre et de la demande en quilibre partiel la distinction entre la courte et la longue p riode l tude des rendements croissants et d croissants une version de la th orie quantitative de la monnaie fond e sur la demande d encaisses Marx Karl 1818 1883 n Trier philosophe et conomiste allemand Il tudia aux uni versit s de Bonn et de Berlin et obtint 23 ans un doctorat de philosophie l uni versit d I na Proche des jeunes h g liens qui s appuyaient sur la philosophie de Hegel pour d velopper une critique sociale il fut cart d une carri re acad mique et se tourna vers le journalisme Il s exila en 1843 Paris o il fr quenta les milieux socialistes La r daction des Manuscrits conomico philosophiques 1844 marque son adh sion au principe de la propri t collective des moyens
329. ont au contraire des politiques micro conomiques visant jouer sur les structures fondamentales de l conomie incitations et comportements micro conomiques et fonctionnement des march s de mani re lever les contraintes d offre qui long terme peuvent hypoth quer l l vation de la croissance et du niveau de vie La loi de Say n est donc pas invalid e comme le revendiquait Keynes sa validit est circonscrite au long terme Seules des rigidit s peuvent expliquer qu elle ne s applique pas court terme Cette synth se a domin la science conomique jusqu la fin des ann es 1960 La fin d une h g monie La syst matisation d une telle position ambivalente a cependant suscit des ambi gu t s qui ont t exploit es par les opposants au keyn sianisme L cole de Chicago derri re Milton Friedman 1912 2006 prix Nobel 1976 a progressivement impos le mon tarisme qui pr ne la neutralit des autorit s mon taires cf fiche 31 Plus g n ralement le retour du lib ralisme qui condamne les interventions conomiques de l tat a clips progressivement le keyn sianisme avec les attaques men es par Friedrich von Hayek et Robert Lucas n en 1937 prix Nobel 1995 cf fiche 32 En r action contre ce retour l orthodoxie les n okeyn siens cf fiche 26 avec Robert Clower ont plaid pour le retour un Keynes d gag de son h ritage keyn sien cf fiche 33 et les post ke
330. ont la critique des politiques mon taires orient es vers la recherche du plein emploi d boucha dans les ann es 1970 sur le rejet pur et simple de la macro conomie keyn sienne par les nouveaux classiques regroup s autour de Robert Lucas cf fiche 32 Ce rejet suscita partir des ann es 1980 une r action des nouveaux keyn siens visant retrouver des r sultats qualifi s de key n siens partir de fondements micro conomiques adapt s cf fiche 34 Bien que la micro conomie ait ainsi absorb d une mani re ou d une autre le pilier macro conomique de la synth se n oclassique cela n a pas cependant conduit Fiche 2 Une histoire rapide des th ories conomiques une unification de la discipline autour du paradigme walrasien Au sein de la micro conomie elle m me ce paradigme fond sur la concurrence parfaite et l quilibre g n ral est depuis les ann es 1980 d laiss au profit d une nouvelle micro co nomie de la concurrence imparfaite en quilibre partiel cf fiche 24 Cette absence d unification th orique explique qu c t des nouveaux classiques et des nouveaux keyn siens des n buleuses non encore stabilis es connaissent aujourd hui un int r t croissant autour des th ories n o autrichiennes issues de Joseph Schumpeter et de Friedrich Hayek cf fiches 26 et 27 ou encore autour de l approche institutionnaliste cf fiches 35 et 36 Citations e La r voluti
331. organis s c est dire dont la monnaie est cr e et d pens e Dans une cono mie moderne la cr ation de monnaie s op re dans une relation de cr dit entre le syst me bancaire et les firmes puis un ensemble de d penses implique des relations entre des firmes et des m nages finalement le cr dit doit tre rembours par les firmes aux banques Un second niveau de l analyse de la circulation concerne la th orie de la r partition L acc s la monnaie discrimine des groupes d agents les banques la produisent les firmes l obtiennent pour financer la production y compris le paiement des salaires aux m nages Par contraste avec la th orie n oclassique qui voit la r partition des revenus comme r sultant de relations de march entre des agents individuels on suppose ici une hi rarchie sp cifique entre les groupes bas e sur la capacit d acc der la monnaie La reproduction d une conomie mon taire implique donc une s quence d op rations d finies r alis es par des groupes d agents diff renci s L analyse de cette s quence r v le la possibilit de crises li es l impossibilit de rembourser la monnaie emprunt e aux banques crise de solvabilit ce qui conduit celles ci rationner le cr dit crise de liquidit 121 Fiche 30 Les post keyn siens et l approche de la circulation Citations e Croissance et r partition Samuelson et Modigliani supposent que t
332. osophique politique et conomique qui consid re que les libert s individuelles ne sont pas contradictoires avec l harmonie sociale b Est une doctrine de politique conomique qui revendique le laisser faire laissez passer c Consiste dans la revendication de privil ges et de monopoles pour les marchands et les grandes compagnies commerciales 2 Les Lumi res a Revendiquent l usage de la raison et en font une arme de critique des absolutismes b Soutiennent que l individu est avant tout un tre rationnel et calculateur et plaident pour les libert s conomiques afin qu il puisse exercer cette rationalit c Est un courant de la philosophie fran aise qui va inspirer directement la R volution fran aise 3 Lib ralisme conomique et lib ralisme politique a Sont n cessairement associ s b Sont deux conceptions oppos es et contradictoires de ce qui fonde l ordre social c Sont deux conceptions non n cessairement associ es mais qui ne se contredisent pas et qui d rivent de la m me inspiration philosophique FRAN OIS QUESNAY ET LA PHYSIOCRATIE 1 La physiocratie est a Un anti mercantilisme b La pr figuration de l conomie classique c Une mise jour de la pens e mercantiliste dans le contexte de la R volution industrielle 2 Pour les physiocrates a La richesse est r elle b Seul le commerce est cr ateur de richesse c L tat peut tout 3 Les physiocrates
333. otamment calvinistes on encourage la poursuite d activit s conomiques la r ussite dans les affaires pouvant tre un signe une r v lation de son lection divine c est ce que souligne Max Weber dans son thique protestante et esprit du capitalisme 1904 1905 et ce que semble confir mer le fait que les puissances catholiques encore dominantes aux xvI Italie Espagne Portugal et xvne si cles France vont progressivement au cours des XvIIe et XVIIIe si cles tre rattrap es puis d pass es par les puissances protestantes Provinces Unies puis Royaume Uni Par ailleurs la r volution marchande et mon taire produite en Europe par les gran des d couvertes modifie la conception de la richesse de sa nature de plus en plus identifi e sa forme mon taire de ses causes identifi es le plus souvent la capacit de g n rer des exc dents commerciaux de ses bienfaits d sormais lou s Cette nouvelle conception de la richesse est celle port e par une nouvelle cat gorie sociale enrichie par le commerce et la finance la merchanderie les marchands Soucieux de pouvoir continuer s enrichir ils r clament du Prince dont le pou voir absolu et inali nable s exerce logiquement sur toutes les pratiques sociales y compris conomiques l octroi de privil ges qu ils appellent libert s conomi ques et la mise en place de politiques conomiques interventionnistes l exemple du col
334. our reproduire leur force de travail b L offre et la demande de travail ce qui assure l galit entre le salaire et la productivit du travail c La lutte des classes F22 ALFRED MARSHALL 1 Marshall a une place importante dans la th orie marginaliste car a Il a invent le concept d utilit marginale b Il a invent le concept de co t de production c Il a r uni l utilit marginale et le co t de production dans la d termination du prix 2 La loi des rendements d croissants signifie que a L augmentation de la quantit utilis e d un facteur de production s accompagne de la baisse de sa productivit marginale b L augmentation des quantit s utilis es de tous les facteurs de production s accom pagne d une augmentation moins que proportionnelle de la quantit produite c Le co t marginal d un bien augmente avec la quantit qui en est produite 3 La m thode d quilibre partiel consiste a Analyser un march en supposant que tous les autres march s sont en quilibre b tudier l interd pendance entre tous les march s c Supposer que le comportement de chaque agent individuel n est pas contraint par celui des autres agents 4 La critique principale la th orie des prix de Marshall est que a L hypoth se de concurrence parfaite n est pas v rifi e dans la r alit b La loi des rendements d croissants n est pas v rifi e dans la r alit c Il y a incompatibil
335. ourd hui le marginalisme qui domine la science conomique cf fiche 21 L affirmation d une vision individualiste et rationaliste du probl me conomique Le marginalisme fonde une th orie n o classique au travers de l affirmation d une vision relevant de ce que l on qualifie d individualisme m thodologique rien ne 81 Fiche 20 Le marginalisme micro conomie et lib ralisme d passe les individus et il n y a pas d acteurs collectifs Il n y a pas de r f rence en particulier aux classes sociales Il n y a que des individus tous identiques et marchands Ces individus sont confront s une raret fondamentale laquelle ils font face de mani re rationnelle ils se d finissent donc par leur capacit percevoir les opportunit s et choisir de mani re maximiser l objectif qu ils se fixent Ce sont donc des calculateurs rationnels Au total cette nouvelle micro conomie fournit un fondement alternatif la macro conomie classique Comme les auteurs classiques les auteurs n oclassiques adh reront la double id e que 1 la monnaie est neutre 2 que la croissance ne peut buter que sur des contraintes d offre loi de Say exprimant la difficult de repousser les limites de la raret Dans ce cadre les crises sont des moments n cessaires du cycle conomique cf notamment les travaux de Cl ment Juglar Illustrations e Le rejet de la th orie de la valeur tr
336. ous adopterons dans le pr sent ouvrage Citations e La d finition contemporaine de la science conomique L conomie est la science qui tudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares usages alternatifs Lionel Robbins La nature et la signification de la science conomique 1932 e Les d bats fondamentaux qui la traversent D un c t il y a ceux qui croient qu long terme le syst me conomique s ajuste tout seul non sans grincements g missements et saccades ni sans tre interrompu par des contretemps des interf rences ext rieures et des erreurs De l autre il y a ceux qui rejettent l id e que le syst me conomique puisse s rieusement s ajuster tout seul John Maynard Keynes Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 Et l importance de l enseigner historiquement Il est de fait que les erreurs fondamentales qu on commet aujourd hui en analyse conomique sont plus souvent dues un manque d exp rience historique qu toute autre lacune de la forma tion des conomistes Joseph Schumpeter Histoire de l analyse conomique 1954 Point clef Les d bats qui traversent l histoire de la pens e conomique se nouent autour de deux questions les relations march production et march tat Sch matiquement l histoire de ces d bats est ponctu e par trois r volutions dont la datation d coule de la
337. out autant que la contre r volution mon tariste cf fiche 31 l clatement du consensus qui s tait op r jusqu au milieu des ann es 1960 autour d un keyn sianisme qui tentait de faire la synth se entre micro conomie walrasienne et macro conomie de Keynes cf fiche 28 Mais elle le fait dans une direction oppo s e l o l cole mon tariste puis la nouvelle macro conomie classique revendiquaient l id e que la seule macro conomie compatible avec la micro conomie walrasienne tait la macro conomie classique et plaidaient pour que la parenth se keyn sienne soit referm e les n okeyn siens vont revendiquer de fonder la macro conomie de Keynes sur une micro cono mie alternative tudiant les comportements rationnels en pr sence de rationnements Dans un article de 1971 Robert Barro et Herschel Grossman pr sentent une th orie g n rale du d s quilibre qui veut rendre compte des intuitions s minales en ce domaine de Robert Clower et Don Patinkin Cependant ils y ajoutent une qualification importante un postulat de fixit des prix r els En pr sentant la th orie keyn sienne comme une th orie du comportement d une co nomie prix fixes la th orie des quilibres non walrasiens qu ils contribuent ainsi fonder s loigne du message initial de Keynes en m me temps qu elle se fragilise face la critique de Lucas et des nouveaux classiques pour lesquels le postulat de fixit de
338. oute th orie macro conomique qui utilise des diff ren ces entre les propensions pargner sur les profits et sur les salaires requiert une classe d finie de barons h r ditaires une classe de capitalistes permanents avec une propension pargner lev e qui se distingue d une classe permanente de travailleurs la propension basse J ai tou jours consid r que la propension lev e pargner sur les profits se rattachait la nature du revenu des entreprises et non la richesse ou d autres particularit s des individus propri taires C est l entreprise et non le groupe particulier d individus qui la poss dent un moment donn qui trouve n cessaire dans un monde dynamique marqu par des rendements croissants de r in vestir une partie des profits en la traitant comme un premier pr l vement sur les recettes afin d assurer la survie de l entreprise long terme La propension lev e l pargne est donc rat tach e aux profits eux m mes et non aux capitalistes eux m mes Nicholas Kaldor Marginal Productivity and Macroeconomic Theories of Distribution Review of Economic Studies vol 33 1966 pp 309 319 e La fragilit financi re du capitalisme moderne L conomie post keyn sienne est une th orie de l investissement qui insiste sur les flux de profits que les firmes gagnent et s attendent gagner et sur le besoin de financer l investissement par une combina
339. oyaume agricole de Quesnay au monde la Arrow Debreu Paris Dunod 2 dition 2007 553 pages e Christophe Lavialle Histoire de la pens e conomique Cours m thodes exercices corrig s en collaboration avec J L Bailly J Buridant G Caire et M Montouss in M Montouss d Rosny ditions Br al 2000 415 pages a 1 Comment faire de l histoire ___ Point clef Au del des d finitions particuli res que les diff rentes coles de pens e ont pu donner de la disci pline la science conomique partage avec l ensemble des sciences sociales une interrogation g n rale sur la possibilit de constitution d un ordre social sur un mode d centralis Consid rant que cet ordre social est d abord un ordre conomique la science conomique d cline cette inter rogation g n rale en un questionnement particulier sur le processus de formation des grandeurs conomiques L histoire des r ponses apport es ce questionnement peut alors se faire soit la lumi re de l tat pr sent de la th orie conomique pour souligner le processus qui a conduit sa constitution soit du point de vue de son origine pour souligner la permanence des conceptions classiques et leur enrichissement progressif soit de mani re clairer les d bats th oriques contemporains l histoire de la pens e conomique est alors con ue comme un l ment central du progr s des connaissances en conomie 1 L O
340. par Keynes et diffus la suite des travaux de Hicks 2 L interpr tation donn e par Hicks de la Th orie g n rale de Keynes a Se fonde sur une synth se entre la th orie de Keynes et le marginalisme de L on Walras b Relativise la port e r volutionnaire de l uvre de Keynes en en faisant un cas particulier d un mod le d quilibre g n ral c Est une trahison du message de Keynes 3 Le keyn sianisme a t le discours dominant en th orie conomique a Durant les ann es 1930 b Durant les Trente Glorieuses c amp Durant les trente derni res ann es 4 Dans l optique de la synth se les intuitions de Keynes a Sont vraies court terme seulement b Sont vraies dans le court et le long terme c Ne peuvent esp rer se r aliser que dans le long terme 186 130 questions pour faire le point F29 JOHN MAYNARD KEYNES 1 Pour Keynes le ch mage a Est involontaire et li aux rigidit s salariales sur le march du travail b Est volontaire et li au niveau trop g n reux des indemnit s de ch mage c Est strictement involontaire et li aux anticipations pessimistes des entreprises sur leurs d bouch s 2 Aux yeux de Keynes la loi de Say a Est une loi naturelle du fonctionnement conomique b Est vraie dans le long terme mais n est pas v rifi e dans le court terme c Est un postulat erron qui emp che la th orie classique de comprendre la situation de ch
341. pe fondamental est la proportionnalit entre le prix d un bien et son utilit marginale L objectif de cette fiche est de souligner en quoi le marginalisme a pu repr senter une r volution visant renouveler les fondements micro conomiques de l argumentaire classique en faveur du lib ralisme et conduire d s lors l closion d une pens e n oclassique Il s agit de bien souligner le tournant du point de vue de la th orie de la valeur et des prix donc mais aussi de la conception du capitalisme disparition de la r f rence aux classes sociales r duction du capitalisme une conomie marchande constitu e d Homo conomicus indiff renci s et de la science conomique science des choix en univers de raret 1 a b LES PREMIERS MARGINALISTES ET LES TRADITIONS QU ILS INAUGURENT La r volution marginaliste est souvent per ue comme l un des meilleurs exemples de d couverte multiple dans l histoire de la science conomique En effet simultan ment mais ind pendamment trois penseurs europ ens William Stanley Jevons 1835 1882 Carl Menger 1840 1921 et L on Walras 1834 1910 vont d velopper le concept d utilit marginale Carl Menger et l cole autrichienne Carl Menger dont le principal ouvrage Grundz tse Der VolksWirtschatfts Lehre fut publi en 1871 est le fondateur de l cole autrichienne d conomie cf fiche 25 Il est proprement parler l initiateur de la th o
342. ple syst me institutionnel dans lequel les d cisions politiques sont le r sultat d une lutte concurrentielle portant sur le vote des lecteurs comme l entrepreneur le politicien est un innovateur qui cherche cr er un nouveau march et instaurer des monopoles temporaires Le r gime d mocratique n est donc pas au service de la volont g n rale et du bien commun il est un espace de manipulation de lopi nion publique par des professionnels de la politique qui ne portent que leurs seuls int r ts Cette vision de Schumpeter est l origine d un nouveau champ d analyse en conomie aujourd hui important que repr sente l cole du Public Choice le texte fondateur de ce courant est Le calcul du consentement publi en 1962 par James M Buchanan et Gordon Tullock C est pr cis ment parce qu elle est d crite de la sorte que la d mocratie appara t pour Schumpeter comme pouvant aggraver l affaiblissement de la l gitimit des institutions du capitalisme Elle va en effet se constituer en caisse de r sonance des critiques rationalistes du syst me les hommes politiques exploitant cette critique et se faisant pour des raisons lectoralistes les porte parole des perdants du capitalisme Il va en r sulter notamment une demande d intervention croissante de l tat Schumpeter souligne ainsi la facilit avec laquelle les hommes politiques d apr s guerre ont approuv les recommandations de la th orie keyn
343. pose donc que les offres et demandes effectives des agents sur un march donn tiendront compte outre des prix des rationnements subis sur les autres march s c est le principe de la d cision duale C est la rencontre sur les march s des offres et demandes effectives qui va conduire l issue d un ajustement de quantit s prix fixes vers des quilibres temporaires non walrasiens Les r gimes macro conomiques un r examen de la th orie du ch mage Finalement dans un mod le deux agents les m nages et les firmes et deux mar ch s des biens et du travail o l change se fait contre monnaie salaire et prix du bien fixes on peut rep rer suivant le vecteur prix salaire quatre r gimes macro conomiques On y distingue notamment deux r gimes de ch mage En effet il y aura ch mage lorsque le niveau de prix et de salaire sera tel que l offre sur le march du travail sera sup rieure la demande Ce ch mage sera classique s il s accompagne d un exc s de demande sur le march du bien Dans cette configuration les m nages sont deux fois rationn s et le ch mage est r put classique car il d coule d une contrainte d offre rentable c est parce que le niveau de salaire r el est trop lev que les firmes limitent leur demande de travail 132 Fiche 33 Th orie du d s quilibre et quilibres non walrasiens l cole n okeyn sienne c et en cons qu
344. pri taires de capitaux terres personnes biens de production Les prix de ceux ci peuvent tre d termin s par l offre et la demande sur des march s effectifs ou hypoth tiques comme pour les personnes en m me temps est d termin le taux d int r t qui galise l pargne et l investissement sur le march du capital de pr t e Enfin la monnaie est introduite dans le mod le sous la forme d une marchan dise particuli re qui en plus de son utilit directe sert d interm diaire des chan ges Le camp de base de la th orie micro conomique moderne La 4 dition des l ments 1900 contient la th orie compl te de l quilibre g n ral Celle ci n a cependant influenc les conomistes qu partir des ann es 1930 et sa red couverte par l Anglais John Hicks Sous l influence de Kenneth Arrow G rard Debreu et Frank Hahn qui l ont compl t e en y introduisant la dynamique ou pr cis e en particulier sur les processus de stabilit elle est devenue le camp de base Hahn de la th orie micro conomique moderne dans ce qu elle a de plus g n ral cf fiche 23 85 Fiche 21 L on Walras et les l ments d conomie politique pure Citations e L objet de l conomie pure la d termination des prix concurrentiels L conomie politique pure est essentiellement la th orie de la d termination des prix sous un r gime hypoth tique de libre concurrence absolue L ensembl
345. principale des crises p rio diques de surproduction Allais Maurice n en 1911 Paris cono miste fran ais prix Nobel en 1988 Profes seur l cole sup rieure des mines de Paris Maurice Allais a consacr ses premi res recherches l analyse de la croissance d une conomie mon taire et du comportement d un agent conomique confront au risque Ses ouvrages principaux sont conomie et Int r t 1947 Trait d conomie pure 1952 et La th orie g n rale des surplus 1981 Dans celui ci il montre que la dynamique des march s est engendr e par les efforts des agents pour utiliser des surplus inexploit s Arrow Kenneth n en 1921 New York conomiste am ricain prix Nobel en 1972 Professeur Harvard et Stanford Kenneth Arrow a d abord tudi les probl mes de choix collectifs effectu s partir des pr f rences individuelles des agents conomiques Social Choice and Individual Values 1951 il a publi en 1954 avec G rard Debreu l article de r f rence sur la th orie n o walrasienne de l quilibre g n ral Il est l auteur avec Frank Hahn d un ouvrage de r f rence sur cette th orie General Compe titive Analysis 1971 il a aussi contribu aux progr s des analyses du risque et de l orga nisation Les limites de l organisation 1971 Th orie de l information et des organisations 2000 Bastiat Fr d ric 1801 1850 n Bayonne conom
346. profit est d autant plus lev que cette propension est faible Autrement dit d une part les salari s n ont aucune influence sur le taux de profit qu ils consomment ou pargnent beaucoup et d autre part les profits sont d autant plus lev s qu ils sont davantage d pens s On retrouve l asym trie entre les deux cat gories de revenus qu avait d j soulign e un auteur polonais Michal Kalecki 1899 1970 les capitalistes gagnent ce qu ils d pensent les salari s d pensent ce qu ils gagnent Que ce soit dans les versions de Kaldor ou de Pasinetti cette th orie post keyn sienne constituait une autre ligne d attaque de la th orie n oclassique qui se combina it avec la critique de la fonction de production agr g e cf fiche 15 la diff rence des mod les de croissance la Solow Samuelson Modigliani cf fiche 28 dans lesquels le capital physique limite la croissance et est r mun r sa productivit marginale 119 Fiche 30 Les post keyn siens et l approche de la circulation cette th orie insiste en effet sur deux points d une part le fonctionnement d une conomie en croissance d pend de fa on cruciale des comportements d investisse ment ce que l Anglaise Joan Robinson 1903 1983 appelle dans L accumulation du capital 1956 les esprits animaux animal spirits des entrepreneurs d autre part contre une th orie n oclassique dans laquelle tous les
347. ptibles de conduire une conomie l quilibre travers un t tonnement e la suite de Cournot cf fiche 24 Walras donne sa th orie une forme math matique qui en fait le mod le d une conomie de march parfaitement organis sous le rapport de la concurrence comme en m canique pure on suppose d abord des machines sans frottement De l change pur la monnaie L expos de la th orie de l quilibre g n ral va du simple au compliqu un m me principe celui de l offre et la demande tant progressivement g n ralis e Le mod le le plus simple est celui d une conomie d change pur les quanti t s disponibles de biens tant donn es leurs prix relatifs les taux d change des uns contre les autres sont d termin s par leur raret relative plus un bien est rare plus il est cher e En conomie de production les quantit s disponibles peuvent varier gr ce la mise en uvre de services producteurs par exemple le travail Les prix relatifs des biens d pendent alors la fois de leur raret et de leur co t de production en services producteurs dont les quantit s chang es et les prix les revenus sont d termin s en m me temps que ceux des biens Le salaire par exemple n est pas d termin par le co t d entretien du travailleur comme dans la th orie classi que mais par sa productivit e Ces services producteurs sont offerts par les pro
348. que Je ne pense pas qu il y ait choisir entre l inflation et le ch mage Le probl me se pose entre l aggravation de l inflation et le ch mage ce qui signifie que le v ritable enjeu est de savoir si l on pr f re le ch mage tout de suite ou plus tard bid 126 32 La nouvelle macro conomie en class ique ___ Point clef L argumentation de Friedman et des mon taristes cf fiche 31 reposait sur trois ingr dients nouveaux par rapport au mod le keyn sien standard cf fiche 28 le concept de taux naturel de ch mage l introduction des anticipations la r introduction dans le d bat macro conomique de l influence du salaire r el l emploi augmente puis revient son niveau initial naturel en raison des r actions des entreprises aux variations du salaire r el La nouvelle cole classique se pr sente comme une radicalisation de la position de Friedman obtenue en introduisant dans le mod le avec ch mage naturel et salaire r el une autre hypo th se relative aux anticipations les anticipations rationnelles Alors la possibilit d un arbitrage court terme entre ch mage et inflation dispara t Possible chez Friedman en raison de l exis tence d une composante non anticip e de l inflation par les salari s ce trade off dispara t d s lors que les salari s sont suppos s anticiper quasi parfaitement aux al as pr s l volution des prix le taux de ch mage naturel s impose y compri
349. que c est ce dernier qui doit tre positif Mundell Robert n en 1932 Kingston conomiste canadien prix Nobel 1999 Docteur du MIT en 1956 il est professeur Columbia University New York depuis 1974 et il a conseill de nombreuses orga nisations internationales dont le FMI Sp cialiste d conomie internationale son nom est attach au mod le Mundell Fleming qui tendit en 1960 le mod le keyn sien IS LM une conomie ouverte et montra que l efficacit d une politique macro conomique d pend du r gime de change Il a aussi contribu l laboration de la th orie des zones mon taires opti males et tabli la r gle de Mundell selon laquelle il faut autant d instruments de politique conomique que d objectifs Ses principaux ouvrages sont nternational Eco nomics 1968 et Building the New Europe 1993 Myrdal Gunnar 1898 1987 n Dalarna conomiste et homme politique su dois prix Nobel en 1974 Il fut avec Erik Lindhal Erik Lundberg et Bertil Ohlin l un des repr sentants de l cole de Stockholm sp cialis e dans les travaux de dynamique conomique Il contribua la clarification de la m thodologie conomique gr ce aux concepts ex ante et ex post et l appliqua des probl mes concrets tels que les relations raciales American Dilemma 1944 ou la pauvret Le d fi du monde pauvre 1970 Ohlin Bertil 1899 1979 n Klippan co nomiste et homm
350. que naturel celui l m me qui est r put devoir fonder harmonieusement le lien social Smith va alors nous expliquer que sous l effet de la concurrence sur le march les prix de march vont avoir une tendance permanente rejoindre les prix naturels Si un moment donn le prix de march du drap contre du vin nous sommes en conomie de troc augmente au dessus de ce que devrait tre son prix naturel refl tant la valeur d change c est dire les conditions de production c est donc que la vente du drap fait plus que couvrir ses co ts de production il y a donc un surprofit L activit de production de drap est donc rentable les producteurs de drap augmentent leur production la p riode suivante de nouveaux producteurs attir s par les perspectives de gains entrent sur le march et l offre de drap augmente donc la p riode suivante le prix de march fl chit et rejoint le prix naturel Le m me raisonnement s applique dans la situation inverse si le prix de march passe en dessous du prix naturel les co ts de production ne sont plus couverts la d pense en travail n est plus rentabilis e et l offre baisse la p riode suivante poussant le prix de march la hausse Les prix de march ne s loignent jamais cumulativement ni la hausse ni la baisse des prix naturels Influenc par les d veloppements qui lui sont contemporains Smith parle cet gard de gravitatio
351. que revendique de demeurer une science ancr e dans le r el en amont par les faits stylis s observ s et qui nourrissent l abstraction et en aval par l application effective des prescriptions normatives d duite de la science pure vocation empirique Si l on regarde tous les travaux de recherche depuis le d but des ann es 1980 on constate un retour en force des tudes empiriques servant de base l laboration des th ories Au point que l on constate parfois un exc s inverse celui du formalisme celui de privil gier les tudes empiriques et les r sultats de r gressions statistiques sans laborer de th orie Dans la volont de se constituer en science empirique et de pouvoir appliquer le crit re poperrien du r futationnisme comme juge de la validit d une th orie scientifique une ultime distinction entre les disciplines scientifiques peut porter sur le recours ou non la d marche exp rimentale Les sciences exp rimentales comme la physique ou la biologie reposent sur une d marche active du scientifique qui construit et contr le un dispositif exp rimental reproduisant certains aspects des ph nom nes naturels tudi s Lorsqu il n est pas possible de contr ler un environnement exp rimental les scientifiques peuvent avoir recours l observation on parle alors de sciences d observation L astronomie en est un exemple classique Pour l essentiel l conomie e
352. quit cette pens e se carac t rise jusqu la constitution de la science conomique classique la fin du xvie si cle par le fait qu elle n est pas autonome mais articul e et inf od e d autres types de savoirs dans le cadre de l h ritage de l architectonique aristot licienne La pr sente fiche s int resse aux vingt si cles au cours desquels de l antiquit grecque la scolastique m di vale la pens e conomique demeure inf od e aux consid rations thiques et morales et les pratiques conomiques ce titre condamn es et contingent es 1 LES R FLEXIONS CONOMIQUES DANS L ANTIQUIT GRECQUE a X nophon l conomique comme art de la gestion domestique C est X nophon vers 426 354 av J C l ve de Socrate que l on doit donc le terme d conomie Apr s avoir servi comme soldat au service de Sparte X nophon se retire pour exploiter un domaine agricole Au sein d une uvre tr s diverse quatre ouvrages sont tir s de ses exp riences dont L conomique et Les revenus Dans le cadre de ces trait s d administration patrimoniale conomique terme d riv de oikos la maison et nomos l administration se r duit aux r gles de bonne gestion domestique L interrogation sur ces questions ne peut donc par d fi nition pas tre une interrogation politique sur l ordonnancement des cit s X no phon ne s int resse qu l administration des domaine
353. r els ind pendants et d objectiver de cette fa on la valeur Carl Menger Grundz tse Der VolksWirtschatftsLehre 1871 L accumulation du capital comme d tour de production L accumulation du capital r sulte de la d cision chez ceux qui pargnent de s abstenir de con sommer une partie de leur revenu dans le futur imm diat Leur demande de biens de consomma tion diminuant ou s arr tant le travail et la terre qui auraient autrement t requis pour leur production sont lib r s pour la cr ation de capital fixe destin la production et la consommation futures et ils sont employ s cette fin par les entrepreneurs gr ce l argent mis leur disposition par les pargnes Knut Wicksell Lectures on Political Economy 1906 e Une r gle mon taire contre l inflation Si les changements dans le taux des pr ts bancaires interviennent simultan ment et uniform ment avec les changements correspondants dans le taux r el de l int r t alors en dehors de l influence directe de la production d or aucun changement dans le niveau des prix des biens ne peut arriver et encore moins un changement cumulatif la hausse Knut Wicksell Lectures on Political Economy 1906 102 26 Joseph Schumpeter penseur ___ Point clef Auteur d une Histoire de l analyse conomique parue en 1954 et qui fait encore r f rence Joseph Alois Schumpeter est surtout l conomiste de la dynamique conomique rest
354. r sente la fois comme une exigence morale assurer le bonheur du plus grand nombre condamner la mis re et l exploitation une critique du mode de production capi taliste et un projet de r organisation de la soci t Cette vision s est d abord labor e comme une utopie fond e sur une critique humaniste du capi talisme industriel du xxe si cle et de ses travers Elle s est enracin e dans la vision de Marx cf fiche 19 qui revendique un socialisme scientifique fond sur une critique rationnelle du fonctionnement conomique du capitalisme elle m me int gr e une vision g n rale de l histoire en termes de succession de modes de production cf fiche 17 Elle s est largement diffus e selon une ligne de fracture qui opposera tout au long du xx si cle r visionnistes et orthodoxes cf fiche 18 1 L MERGENCE DU SOCIALISME a Le contexte conomique social et politique Le contexte de la seconde moiti du xix si cle est celui de l arriv e maturation du capitalisme concurrentiel Cette arriv e maturation s accompagne de la mise en uvre d une seconde r volution industrielle qui accentue la concentration du capital modifie donc la nature de la concurrence et d stabilise l ancienne divi sion internationale du travail mergence de nouveaux pays Allemagne Japon tats Unis Surtout c est l apparition des premi res grandes crises sp cifiquement
355. r une m me attitude critique de l orthodoxie en particulier mon tariste D inspiration post keyn sienne il tudia des faits stylis s le r le des conomies d chelle dans la croissance la constance de la r partition du revenu natio nal l endog n it de l offre de monnaie Kalecki Michal 1899 1970 n en Pologne conomiste polonais Apr s avoir migr en 1936 en Grande Bretagne puis aux tats Unis il revint en Pologne en 1955 et y travailla la planification jusqu sa mort Il montra que dans les conomies capita listes les situations de monopole conduisent une sous utilisation des capacit s de production et que l investissement d termine le profit non l inverse Il critiqua aussi le dogme socialiste de la croissance par les investissements lourds Son ouvrage princi pal est Studies in Economic Dynamics 1943 Kantorovich Leonid 1912 1986 n Saint P tersbourg conomiste russe prix Nobel 1975 Docteur en 1935 de l universit de Leningrad il fit toute sa carri re en URSS successivement professeur et chercheur Leningrad Novosibirsk et Moscou Sp cia liste d conomie math matique il jeta les bases de la programmation lin aire en 1939 et d veloppa des mod les dynamiques de planification Il fut l un des promoteurs de la rationalisation de l conomie socialiste gr ce l application de techniques d opti misation de l allocation des
356. ral qu la th orie de Keynes d non ant leur constructivisme et qui continue tout au long de cette p riode maintenir le flambeau d une forme de libertarisme conomique que rationalise la tradition autrichienne mais aussi celle de Piero Sraffa cf fiche 15 qui de sa criti que du n oclassicisme marshallien d duit la n cessit de renouer avec la tradition ricardienne ou celles des auteurs qui souhaitent maintenir en marge de la science conomique dominante une tradition critique inspir e des crits de Marx De la contre r volution mon tariste la recherche d une nouvelle synth se Au tournant des ann es 1960 et 1970 l nigme de la stagflation combinaison in dite de stagnation conomique et d inflation appara t au regard du keyn sianisme standard comme une anomalie Celui ci avait en effet fond sa pratique de r glage fin fine tuning de la conjoncture sur sa croyance dans l existence d une relation stable et de longue p riode d arbitrage entre inflation et ch mage telle qu avait pu la mettre en vidence la courbe de Phillips cf fiche 18 Ce fait nouveau dont le caract re d anomalie est encore davantage r v l l occasion des chocs p troliers 156 Fiche 39 Le progr s des connaissances en conomie a b des ann es 1970 qui semblent d finitivement sanctionner l inefficacit des politiques conomiques keyn siennes pr cipite la d g n r
357. ravaux men s Stockholm sous l influence de Knut Wicksell 1851 1926 et par l cole su doise Erik Lindahl 1891 1960 Bertil Ohlin 1899 1979 et Gunnar Myrdal 1898 1987 Mais on trouve Cambridge la m me p riode des tentatives de renouveau de l orthodoxie marshallienne au travers du d velop pement par Arthur Cecil Pigou 1877 1959 de ce qu il est convenu de nommer l conomie du bien tre l conomie publique et l analyse des d faillances de march C est aussi Cambridge que se d veloppent sur la base d une critique de la th orie marginaliste de la valeur men e par l conomiste italien Piero Sraffa cf fiche 15 la fois une tentative de renouveau de la vision ricardienne par Sraffa lui m me et le d veloppement des premi res analyses syst matiques de la concurrence imparfaite notamment par l interm diaire de Joan Robinson 1903 1983 une proche de Keynes qui deviendra dans les ann es 1950 l une des principales figures de la 111 Fiche 28 Le keyn sianisme pr sentation d ensemble a th orie post keyn sienne cf fiche 30 Elle d veloppe dans The Economics of Imperfect Competition 1933 et parall lement l conomiste am ricain Edward Chamberlin 1899 1967 dans The Theory of Monopolistic Competition 1933 une analyse des diff rentes formes de march et de concurrence renouant ainsi avec la d marche d conomistes pr curseurs ou pionniers du marginal
358. rchands et donc pour renforcer la puissance de son monarque l image de ce que conna t Charles Quint est un commerce ext rieur florissant Ainsi la notion de commerce ext rieur est logiquement associ e celle de Nation qui d limite une fronti re un int rieur et un ext rieur La notion de balance du commerce appara t en 1549 sous la plume du grand financier anglais Thomas Gresham 1519 1579 dans le Bref Examen finalement publi titre posthume en 1581 pour qu une nation s enrichisse il faut que sa balance du commerce soit exc dentaire c est dire que la valeur libell e en poids de m taux pr cieux de ses exportations d passe celle de ses importations S impose aussi l id e que le commerce est un jeu somme nulle o ce que l un gagne l autre le perd De l tat L tat doit intervenir dans l conomie la meilleure mani re de garantir un com merce ext rieur exc dentaire est que l tat mette en place une politique tarifaire protectionniste il faut favoriser les importations de produits de base et de mati res premi res et l exportation de produits finis et manufactur s plus forte valeur ajout e dirions nous aujourd hui et il faut d courager voire interdire les impor tations des produits finis et manufactur s et les exportations de produits de base et de mati res premi res Plus g n ralement on r clame une intervention syst matique de l tat dans to
359. rd e dans son origine comme l effet d une sagesse humaine qui ait pr vu et qui ait eu pour but cette opulence g n rale qui en est le r sultat elle est la cons quence n cessaire quoique lente et graduelle d un certain penchant naturel tous les hommes qui ne se proposent pas des vues d utilit aussi tendues c est le penchant qui les porte trafiquer faire des trocs et des changes d une chose pour une autre Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 e La r v lation de la main invisible du march Chaque individu met sans cesse tous ses efforts chercher pour tout le capital dont il peut dispo ser l emploi le plus avantageux il est bien vrai que c est son propre b n fice qu il a en vue et non celui de la soci t mais les soins qu il se donne pour trouver son avantage personnel le conduisent naturellement ou plut t n cessairement pr f rer pr cis ment ce genre d emploi m me qui se trouve tre le plus avantageux la soci t En cela comme dans beaucoup d autre cas il est conduit par une main invisible remplir une fin qui n entre nullement dans ses intentions et ce n est pas toujours ce qu il y a de plus mal pour la soci t que cette fin n entre nullement dans ses intentions Tout en ne cherchant que son int r t personnel il travaille souvent d une mani re bien plus efficace pour l int r t de la soci t que s il avait r ellem
360. re Quelle est la combinaison productive la plus efficace c est dire la plus conome 3 Pour qui le produire Comment r partir la richesse cr e d s lors que celle ci est rare Un objet commun la formation des grandeurs conomiques Finalement le questionnement particulier des conomistes peut se d cliner en deux temps Il s agit de comprendre 1 comment les agents conomiques individus pouvoirs publics entreprises organisations effectuent dans un monde caract ris par la raret a priori des ressources disponibles leurs choix de production de consommation d investissement puis 2 comment ces choix sont coordonn s de mani re d terminer bien ou mal le niveau et l allocation la r partition des richesses produites Ce faisant les conomistes choisissent de s int resser en fait au processus de la forma tion de toutes les grandeurs conomiques richesse prix revenus valeurs niveau d emploi Et les relations conomiques sont identifi es du m me coup parmi l ensemble des relations sociales comme celles qui ont la particularit de donner naissance des grandeurs mesurables Cette d finition des relations conomiques comme productrices de grandeurs mesurables et l identification du probl me des conomistes comme tant celui de comprendre le processus qui pr side la formation de ces grandeurs appelle deux remarques e Une remarque m thodologique tout d
361. re de la science conomique moderne et son uvre principale la Richesse des nations est un des textes fondateurs du lib ralisme conomique a Du Smith philosophe N Kirkcaldy cosse Smith obtient l ge de vingt sept ans la chaire de logique l universit de Glasgow et plus tard celle de philosophie morale En 1759 il publie une Th orie des sentiments moraux uvre de philosophie qui le fait conna tre en Grande Bretagne et au del Dans ce livre il essaie de comprendre comment l individu consid r comme go ste parvient porter des jugements moraux qui font passer son int r t personnel au second plan Smith affirme que l individu peut en fait se placer dans la position d un tiers d un observateur impartial qui peut donc s affranchir de son go sme et fonder son jugement sur la sympathie Au total l harmonie sociale n est pas incompatible avec la libert individuelle chaque indi vidu sachant s affranchir de son go sme le lien social est fond sur les sentiments moraux des individus Cet ouvrage est remarqu par l homme politique Charles Townshend qui embauche Smith comme tuteur de son beau fils pour le Grand Tour que celui ci part effectuer en Europe b au Smith conomiste Smith et son l ve quittent la Grande Bretagne pour la France en 1764 Ils restent dix huit mois Toulouse o Smith entame la r daction d un trait d conomie sujet sur lequel il avai
362. ressources et des choix d investissement Ses ouvrages principaux sont The Mathematical Methods of Production Planning Organization 1939 et Essays in Optimal Planning 1976 Keynes John Maynard 1883 1946 n Cambridge conomiste anglais Il est g n ralement consid r comme le plus grand conomiste du xx si cle il fut aussi un intellectuel clectique et un homme d influence Apr s des tudes Cambridge il servit le Tr sor anglais pendant la Premi re Guerre mondiale et fit partie de la d l gation britannique lors des n gociations du trait de Versailles qui y mirent fin Oppos aux conditions conomiques draconiennes faites aux vaincus il d missionna avec fracas et devint mondialement c l bre en publiant Les cons quences conomiques de la paix 1919 o il critiquait violemment le trait Il multiplia ensuite les prises de position sur les probl mes mon taires notamment dans La r forme mon taire 1923 et il synth tisa ses analyses th oriques et appliqu es dans A Treatise on Money 1930 Il labora ensuite le cadre d analyse permettant de comprendre la situation cr e par la crise de 1929 dont la responsabilit intellectuelle incombait selon lui aux id es h rit es de l orthodoxie marginaliste qu il fallait donc attaquer et remplacer Il publia ainsi en 1936 son ouvrage majeur Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie Se consacrant nouveau pendant
363. revenus sont de m me nature les profits et les salaires jouent un r le diff rent et asym trique dans la dynamique conomique Par une autre voie celle de la d pense et non celle de la place dans le processus de production on retrouve un accent mis sur la structure sociale du capitalisme d j observ dans l approche classique ancienne Smith Ricardo et moderne Sraffa ainsi que chez Marx et les marxistes Pas plus cependant que la th orie n oricardienne cf fiche 15 cette version de la th orie post keyn sienne n infl chira durablement l analyse de la croissance dont les versions actuelles qu il s agisse des cycles r els des nouveaux classiques ou de la croissance endog ne d inspiration n oschump t rienne ignorent la relation avec la r partition des revenus 2 ENTREPRISE MONNAIE ET MARCH S FINANCIERS Une seconde g n ration de post keyn siens s interroge explicitement sur les d ter minants de l investissement Celui ci est envisag dans une optique patrimoniale les entreprises se constituent un portefeuille d actifs qu il s agisse d actifs r els biens capitaux financiers titres ou de monnaie Cette conception issue de Keynes fonde une th orie du prix des actifs coupl e avec une th orie du prix des biens emprunt e Kalecki 1971 dans celle ci les entreprises font les prix ce sont des price makers par opposition aux price takers de la th orie n owalrasienne
364. rie subjective de la valeur selon laquelle la valeur des biens d pend non pas de caract ristiques objectives et intrins ques des biens mais de l valuation subjective que les individus consommateurs peuvent faire de l utilit de ces biens au regard de la quantit dont ils disposent La tradition autrichienne dans sa lign e se caract rise par le refus du constructivisme et de toute intervention de l tat et la critique radicale de la micro conomie classique et marxiste Ses principaux repr sentants seront d abord Eugen von B hm Bawerk 1851 1914 et Friedrich von Wieser 1851 1926 puis Ludwig von Mises 1881 1973 et Friedrich von Hayek 1899 1992 prix Nobel d conomie en 1974 On peut citer aussi un auteur un peu plus original dans cette constellation Joseph Alo s Schumpeter 1883 1950 cf fiche 26 William Jevons et l cole anglaise William Stanley Jevons 1835 1882 labore quant lui dans The Theory of Political Economy 1871 une th orie marginaliste des prix selon laquelle les rapports de prix sont proportionnels au rapport des utilit s marginales des biens Francis Edgeworth 1845 1925 Alfred Marshall 1842 1924 cf fiche 22 puis Arthur Cecil Pigou 1877 1959 seront ses h ritiers dans le cadre de ce que l on peut appeler l cole n oclassique anglaise dont l apport sp cifique concerne le d veloppement de la th orie des prix en quilibre dit partiel la micro conomie appliqu
365. rise par Axel Leijonhufvud dans L conomie de Keynes et l conomie keyn sienne 1967 LA TH ORIE DES QUILIBRES NON WALRASIENS Revendiquant une synth se des points de vue de Clower Leijohnhufvud et de Patinkin Robert Barro et Herschel Grossman sont les premiers laborer un mod le d quilibre g n ral prix fixes A General Disequilibrium Model of Income and Employment 1971 Ce travail est ensuite suivi d autres qui exploitent la m me id e en la pr cisant et sont principalement le fait des conomistes fran ais Jean Pascal B nassy Neo Keynesian Disequilibrium Theory in a Monetary Economy 1975 et Edmond Malinvaud R examen de la th orie du ch mage 1977 et du Belge Henri Dr ze Existence of an Exchange Equilibrium Under Price Rigidities 1975 Les comportements micro conomiques en situation de prix fixes L appareillage analytique des mod les d quilibre non walrasiens s inspire des intui tions de Clower L id e de d part est qu en situation de non quilibre certains des agents ceux situ s du c t court du march vont tre rationn s selon un sch ma de rationnement qui chaque situation agr g e fait correspondre un niveau de transaction effective pour les agents Ces sch mas de rationnement sont d termin s en dehors de l agent et s imposent lui l instar des prix Les agents conomiques vont donc en tenir compte dans la formulation de leurs offres et demandes on sup
366. rnational 105 Fiche 26 Joseph Schumpeter penseur de la dynamique conomique Citations e La figure de l entrepreneur innovateur La t che de chef est tr s sp ciale celui qui peut la r soudre n a pas besoin d tre sous d autres rapports ni intelligent ni int ressant ni cultiv ni d occuper en aucun sens une situation le v e il peut m me sembler ridicule dans les positions sociales o son succ s l am ne par la suite Par son essence mais aussi par son histoire ce qui ne co ncide pas n cessairement il est hors de son bureau typiquement un parvenu il est sans tradition aussi est il souvent incertain il s adapte anxieux bref il est tout sauf un chef Il est le r volutionnaire de l conomie et le pionnier involontaire de la r volution sociale et politique Joseph Schumpeter Th orie de l volution conomique 1911 e La concurrence et la destruction cr atrice Ce processus de destruction cr atrice constitue la donn e fondamentale du capitalisme et toute entreprise doit bon gr mal gr s y adapter En g n ral le probl me pris en consid ration est celui d tablir comment le capitalisme g re les structures existantes alors que le probl me est celui de d couvrir comment il cr e puis d truit ces structures Du m me coup est jet e par dessus bord la conception traditionnelle de la concurrence D s que celle entre qualit s et efforts de vente est admise dans l enceinte sacr e
367. rs que celle ci sera non nulle Au contraire un bien m me dot d une valeur d usage lev e tel l eau aura une faible valeur d change s il n y a pas eu besoin d une forte d pense en travail pour le produire et l amener au march Quelles que soient par ailleurs leurs diff rences sur la mani re de la d cliner valeur travail command chez Smith valeur travail incorpor chez Ricardo les auteurs classiques se distinguent donc par leur adh sion ce qu il est coutume d appeler une th orie de la valeur travail le travail est le fonds primitif de toute richesse et c est la d pense en travail qui fonde la valeur des biens dans l change Les prix des biens devraient donc respecter les valeurs d change ainsi d termin es et refl ter en cons quence les conditions de production les prix naturels sont des prix de production La gravitation des prix de march autour des prix naturels Il n en demeure pas moins que l change est une activit d centralis e et que les prix qui s y formeront n ont a priori aucune raison de se fixer imm diatement au niveau des prix naturels sur le march les prix effectifs que l on qualifiera de prix de march se fixent en fonction de l offre et de la demande Il se pourrait donc que les prix ne refl tent pas les prix naturels la rencontre spontan e des individus sur le march ne permettrait pas de faire merger l ordre conomi
368. s court terme et la politique conomique ne peut plus influencer la trajectoire fondamentale de l conomie Plus rien ne s oppose alors un retour complet d une conception classique qui veut que l emploi soit en derni re instance influenc par le comportement de l offreur de travail en fonction du salaire r el le ch mage est repens comme un ph nom ne volontaire 1 L HYPOTH SE D ANTICIPATIONS RATIONNELLES ET L INEFFICACIT DE LA POLITIQUE CONOMIQUE a La rationalit des anticipations L analyse men e par Friedman et les mon taristes dans leur critique de la relation de Phillips et des politiques d arbitrage inflation ch mage qu elle inspirait suppo sait que les agents taient dot s d anticipations adaptatives c est dire ne se corrigeant qu avec un d lai fonction de l cart entre les valeurs anticip es et les valeurs r alis es des variables C est cette hypoth se qui justifiait que les agents puissent tre tromp s par les chocs inflationnistes cf fiche 31 Cette id e selon laquelle des agents que la th orie conomique suppose rationnels puissent tre tromp s de mani re durable en tous les cas de mani re syst matique par les autorit s a t critiqu e dans les ann es 1970 par des auteurs parmi les quels Robert Lucas n en 1937 prix Nobel 1995 Thomas Sargent n en 1943 et Neil Wallace n en 1939 rapidement qualifi s de nouveaux
369. s n oricardiens b c anciens conomistes classiques d Adam Smith Ricardo et qui a t submerg et oubli depuis lav nement de l analyse marginaliste Elles avaient ainsi explici tement un caract re critique de la th orie marginaliste C est ce qui explique la faible influence de Sraffa sur une science conomique domin e partir des ann es 1950 par la micro conomie n owalrasienne cf fiche 23 puis par la nouvelle micro conomie cf fiche 24 N anmoins Sraffa suscita le respect de certains cono mistes pourtant oppos s ses vues tels Paul Samuelson qui termine ainsi en 1987 une recension de l conomie sraffa enne Piero Sraffa tait tr s respect et tr s aim Chaque ann e qui passe les conomistes per oivent de nouvelles raisons d admirer son g nie Reproduction d un syst me de production et th orie des prix Dans la ligne du Tableau conomique de Quesnay cf fiche 8 le point de d part de l ouvrage de 1960 est l analyse d un syst me de production dot de trois caract ristiques il assure la reconstitution des quantit s de marchandises fondamentales celles qui sont n cessaires la reproduction du syst me ayant t consomm es dans la p riode de production il r partit le surplus de marchandises produites au del de la reproduction lidentique entre les salaires des travailleurs et les profits per us sur les capit
370. s peu pr s le milieu des ann es 1970 une science conomique clat e combine une dominante id ologique le lib ralisme conomique une unification instrumentale le calcul individuel et un clectisme des r f rences analytiques Les derni res fiches sont consacr es trois questions de m thode relatives la science conomique et un dictionnaire de 100 auteurs qui permet de retrouver rapidement les l ments essentiels les concernant Mode d emploi Pour illustrer certains points voqu s dans la fiche chacune d elles se termine par quelques citations d auteurs On trouvera en annexe la liste des r f rences pr cises de ces citations ainsi qu un questionnaire choix multiples pour tester la compr hension des fiches et un index des auteurs 2 L OUVRAGE EN DIX PARTIES I Questions de m thode fiches 1 2 IL Les pr curseurs fiches 3 8 HI L cole classique fiches 9 15 IV Le marxisme fiches 16 19 V Le marginalisme fiches 20 24 VI La pens e autrichienne fiches 25 27 VII Le keyn sianisme fiches 28 30 VIII Aujourd hui une science conomique clat e fiches 31 36 IX L conomie est elle une science fiches 37 39 X Dictionnaire de 100 auteurs fiche 40 3 POUR ALLER PLUS LOIN Deux manuels publi s par les auteurs de ce Maxi Fiches permettent d approfondir la plupart des courants et auteurs voqu s e Ghislain Deleplace Histoire de la pens e conomique Du r
371. s consommation travail mariage crime etc Ses ouvrages principaux sont Human Capital 1964 The Economic Approach to Human Behavior 1976 Bentham Jeremy 1748 1832 n Londres philosophe et conomiste anglais Dans Introduction aux principes de la morale et de la l gislation 1789 il d finit le but de toute action humaine par la maximisation des plaisirs et la minimisation des peines les uns et les autres tant susceptibles d un calcul pr cis Il faut alors penser les princi pes d organisation de la soci t de fa on atteindre le plus grand bonheur du plus grand nombre Cette maxime combin e Dictionnaire de 100 conomistes avec l id e d une asym trie entre le plaisir et la peine bien de gain n est pas quiva lent mal de perte conduit Bentham sugg rer des mesures incitatives dans les domaines du service de l tat des finances publiques et de la monnaie Il est l origine de l utilitarisme philosophie qui aura une grande influence sur le d veloppement du marginalisme Bodin Jean 1530 1596 n Angers l giste et conomiste fran ais Son ouvrage Les six livres de la R publique 1576 est une tape importante entre Machiavel et Montesquieu dans la formation de la science politique Bodin y d fend un gouvernement temp r sans tre d mocratique dans lequel le pou voir n cessaire de la monarchie est quilibr par la pr sence d assembl
372. s tablit Ferney pr s de la fronti re suisse donc labri des poursuites d o il exerce une v ritable souverainet intellectuelle par ses livres et surtout par son abondante correspondance Quoique mod r sur le plan social et politique il s enflamme pour d noncer les d nis de justice le fanatisme et l intol rance cette poque les Lumi res fran aises ont conquis l Europe cultiv e Il s est fait une r volution dans les esprits La lumi re s tend certainement de tous c t s crit Voltaire en 1765 D sormais l ath isme n h site plus se d voiler trouvant en Helv tius De l esprit 1758 et en d Holbach Syst me de la nature 1770 ses principaux d fenseurs Un nouveau venu Jean Jacques Rousseau fils d un modeste horloger genevois incarne le versant d mocrate des Lumi res Persuad que tous les hommes naissent bons et gaux il exalte l tat de nature et la libre expression des sentiments r clame la protection des droits naturels de l homme Si apr s 1775 les grands crivains disparaissent Voltaire et Rousseau en 1778 Diderot en 1784 c est le moment de la diffusion maximale tant g ographique que sociale des Lumi res l opinion se politise prend au mot leurs id es la philoso phie est sur la place publique L uvre de l abb Raynal Histoire philosophique et politique des tablissements et du commerce des Europ ens dans les deux Indes 1770 qui co
373. s lection est a Une erreur d un consommateur dans le choix d un bien b Une erreur d une entreprise dans son choix d investissement c La cons quence d une asym trie d information sur les caract ristiques d un bien ou d un agent F25 LES COLES AUTRICHIENNE ET SU DOISE 1 Selon Menger l eau est moins ch re que le diamant car a Elle est plus abondante b Elle co te moins cher produire c Elle est un bien de consommation courante 2 Pour les auteurs autrichiens le capital est a Un facteur de production b Un d tour de production ce Un service producteur 3 Pour Wicksell il y a inflation car a Le taux d int r t bancaire est sup rieur au taux d int r t naturel b Le taux d int r t bancaire est inf rieur au taux d int r t naturel c Il y a trop de monnaie en circulation F26 JOSEPH SCHUMPETER 1 Pour Schumpeter la th orie de l quilibre g n ral a Est rejeter en raison de son caract re constructiviste qui fait une place insuffisante la subjectivit des agents b Constitue un apport majeur dans la prise en compte des interd pendances marchandes mais ne fournit qu une description de l conomie stationnaire c A d finitivement tabli le mod le d une conomie capitaliste 2 Pour Schumpeter les cycles conomiques a T moignent des contradictions inh rentes la dynamique conomique du capitalisme 185 130 questions pour
374. s mais de n avoir pas d ouvrage disponible pour le dernier million C est le volume et non la direction de l emploi que le syst me actuel d termine d une fa on d fectueuse John Maynard Keynes Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 10 De l conomique l conomie politique puis la science conomique P ___ Point clef L objectif g n ral de cette partie fiches 3 8 est de souligner les particularit s de la pens e co nomique avant l mergence d une science conomique En l occurrence il s agira de souligner que si une pens e conomique a incontestablement exist depuis l Antiquit cette pens e se caract rise jusqu la constitution de la science conomique classique la fin du xv si cle par le fait qu elle n est pas autonome mais articul e et inf od e d autres types de savoirs dans le cadre de l h ritage de l architectonique aristot licienne Il s agira de rep rer sch matiquement le processus de constitution de l conomie politique puis de la science conomique comme discipline autonome et la constitution finale de l conomie comme id ologie dominante au travers du renversement des liens de subordination entre thique politique et conomique Il s agira alors de rep rer dater et clairer les grandes ruptures dans l histoire de la pens e occidentale qui ont conduit cette mergence 1 DE LA PHILOSOPHIE
375. s Notizia de cambi 1560 1581 et des Lezione delle monete 1588 161 historien de la R forme anglaise et traduc teur de Tacite il d passa tous les auteurs de son temps pour la compr hension de la monnaie et du change au point d inspirer Locke un si cle apr s Davanzati analyse le change par art dans lequel les marchands banquiers calculent les taux de change partir du pair des esp ces et il donne une premi re version de la th orie quantitative de la monnaie Debreu G rard 1921 2004 n Calais conomiste am ricain d origine fran aise prix Nobel en 1983 Ayant d couvert l co nomie chez Maurice Allais il a consacr l essentiel de ses travaux l analyse math matique de l quilibre g n ral walrasien Install d s les ann es 1950 aux USA il devint professeur Berkeley en 1962 et adopta la nationalit am ricaine en 1974 Son nom est associ celui de Arrow pour d signer le mod le canonique de la th orie contemporaine des march s avec ses pro pri t s d quilibre de stabilit et d optima lit Son ouvrage principal est Th orie de la valeur Analyse axiomatique de l quilibre conomique 1959 Dobb Maurice 1900 1976 n Londres co nomiste anglais Enseignant l universit de Cambridge il fut l un des conomistes marxistes les plus minents du xx si cle il contribua l analyse th orique du capita lisme L conomie politique du
376. s compor tementales morales et thiques con ues afin de contraindre le comportement des individus dans le but de maximiser la richesse ou l utilit des dirigeants Douglass C North Structure and Change in Economic History New York Norton 1981 142 36 Les courants institutionnalistes Point clef On a sugg r dans la fiche 35 que les questionnements des courants institutionnalistes sont influenc s par la th orie standard de leur poque Nous montrerons ici que en raison m me de cette relation avec la th orie standard le point commun des courants institutionnalistes anciens illustr s par Gustav von Schmoller Thorstein Veblen ou John Roger Commons tient la question de l intentionnalit des institutions tandis que celui des modernes illustr s par Oliver Williamson Douglass North ou Masanao Aoki tient la question de leur efficacit 1 LES COURANTS INSTITUTIONNALISTES ANCIENS LA QUESTION DE L INTENTIONNALIT DES INSTITUTIONS Trois courants peuvent tre distingu s qui sont actifs dans certains pays la fin du xix si cle et dans le premier tiers du xx si cle la jeune cole historique alle mande l institutionnalisme am ricain l cole autrichienne la diff rence de la vieille cole historique Bruno Hildebrand 1812 1878 Karl Knies 1821 1898 Wilhelm Roscher 1817 1894 qui voulait seulement corri ger les d fauts de la t
377. s d termine les productions d quilibre des deux producteurs Cournot g n ralise alors cette d monstration au cas de n gt 2 producteurs dont les productions d quilibre sont aussi obtenues comme solutions d un syst me d quations simultan es Cette d marche de Cournot sera critiqu e en particulier par l Anglais Francis Edgeworth 1845 1926 qui lui reproche son hypoth se d uniformit du prix jug e peu conforme au cas de la concurrence imparfaite Edgeworth tudie le cas du mono pole bilat ral dans lequel deux agents s changent deux biens la quantit totale de chacun d eux tant donn e conomie d change pur Il montre alors l aide de la bo te d Edgeworth que l quilibre peut s tablir en un point quelconque de la courbe de contrat chaque point tant caract ris par un prix diff rent Bien que l approche d Edgeworth soit elle aussi susceptible de g n ralisation un plus grand nombre d agents c est celle de Cournot qui a t confirm e par les th oriciens modernes de l oligopole sur la base de la th orie des jeux voir infra 95 Fiche 24 La nouvelle micro conomie b a b c Joan Robinson 1903 1983 Les critiques adress es dans les ann es 1920 la th orie des march s labor e par Alfred Marshall cf fiche 22 laissaient ouvertes deux voies pour sauvegarder une analyse fond e sur la loi de l offre et de la demande soit abando
378. s de demande globale 2 Keyn sianisme informationnel et rigidit s r elles l existence d quilibres partiels sous optimaux La n buleuse institutionnaliste 35 Th orie standard et approche institutionnaliste 1 Les institutions dans la science conomique 2 La distinction entre la vieille et la nouvelle conomie institutionnelle 36 Les courants institutionnalistes anciens et modernes 1 Les courants institutionnalistes anciens la question de l intentionnalit des institutions 2 Les courants institutionnalistes modernes la question de l efficacit des institutions L conomie est elle une science 37 L conomie comme science la naissance d une conviction 1 De l conomie politique la science conomique 2 Science et id ologie 3 Les limites d une analogie avec les sciences dures 38 Quelle science conomique 1 Quelle ambition 2 Quelle m thode 39 Le progr s des connaissances en conomie 1 Une vision longitudinale science normale et r volutions scientifiques dans l histoire de la pens e conomique 2 Une vision latitudinale orthodoxie et h t rodoxies 40 Dictionnaire de 100 conomistes 130 questions pour faire le point R ponses VII 131 131 132 135 135 136 139 139 141 143 143 144 147 147 148 148 151 151 152 155 155 157 159 175 192 Mo
379. s de la nature que celles ci d coulent d une quelconque volont divine ou r sultent de la nature des choses ou bien encore de la nature humaine Cet ordre naturel a priori non transparent doit donc tre d couvert et r v l c est la t che que se fixeront successivement les philosophes antiques les docteurs scolastiques les politistes et les juristes de la Renaissance l poque classique les conomistes enfin Cette foi en l existence d un ordre naturel des soci t s valable en tous lieux et en tout temps rel ve de la tradition socratique c est en effet Socrate qui le premier en opposition aux sophistes revendique le caract re immuable des principes moraux qui doivent organiser la vie de la cit l ordre politique est donc un ordre naturel en ce qu il doit r pondre des imp ratifs moraux immuables et ternels Continuit dans l interrogation conceptuelle On observe m me une forme de continuit dans l interrogation conceptuelle sur les questions conomiques Il existe en effet une r flexion conomique bien avant l mergence d une science conomique le terme conomique vient de X nophon l ve de Socrate et les auteurs grecs Platon Aristote d j s interro gent sur les m mes concepts valeur monnaie juste prix qui interpelleront plus tard les premiers conomistes classiques et leurs successeurs On trouve m me chez un auteur comme
380. s disponibles futurs ce qui les con duit pargner et non consommer le surcro t de revenu disponible d aujourd hui pour viter une baisse future de leur niveau de vie Le d ficit budg taire n a donc pas d effets keyn siens d expansion Robert Barro n en 1944 professeur Harvard Are Governments Bonds Net Wealth 1976 128 Fiche 32 La nouvelle macro conomie classique 2 a b UN RENOUVEAU DE LA MACRO CONOMIE CLASSIQUE La restauration de la macro conomie classique et la fermeture de la parenth se keyn sienne Les travaux de la nouvelle cole classique constituent sur la base de l hypoth se d anticipations rationnelles une radicalisation du point de vue mon tariste de qui elle reprend l analyse de la courbe de Phillips et la r f rence au concept de taux de ch mage naturel Pour Lucas et ses pigones la recherche des fondements micro conomiques des quilibres macro conomiques doit conduire restaurer int gra lement la macro conomie classique et refermer la parenth se keyn sienne en renouant avec le programme de recherche des th oriciens de l entre deux guerres au premier rang desquels se trouve Friedrich Hayek cf fiche 29 L objet n est donc plus la recherche de la synth se avec les intuitions de Keynes ou la volont de porter au sein d une telle synth se les positions les plus classiques cf fiche 31 Cette d monstration sur le plan posi
381. s et deux sources dont les qualit s sont identiques et qui en raison de la similitude de leur position alimentent concurremment le m me march D s lors le prix est n cessairement le m me pour l un et pour l autre propri taire qui chacun de son c t cherchera rendre son revenu le plus grand possible Nous disons chacun de son c t et cette restriction comme on va le voir est bien essentielle car s ils s entendaient pour obtenir chacun le plus grand revenu les r sultats seraient tout autres et ne diff reraient pas pour les consommateurs de ceux qu on a obtenus en traitant du monopole Augustin Cournot Recherches sur les principes math matiques de la th orie des richesses 1838 L absence de th orie g n rale de la concurrence imparfaite Nous n avons pas besoin de soutenir qu un mod le particulier d oligopole d crit le comporte ment dans toutes les branches oligopolistiques mais seulement qu il claire le comportement dans certaines d entre elles Joseph E Stiglitz Price Rigidities ans Market Structure American Economic Review vol 74 n 2 mai 1984 pp 350 355 98 5 Les coles autrichienne Point clef En contribuant la naissance du marginalisme Carl Menger fonda un courant autrichien marqu par une th orie subjective de la valeur d o Eugen von B hm Bawerk d riva ensuite une th orie du capital dans laquelle le temps est l l ment central Cette th
382. s participant l change international s ajustaient ainsi naturel lement et contrairement ce que pr tendaient les mercantilistes il tait vain de rechercher un exc dent ext rieur permanent Smith reprend ce m canisme liant le niveau g n ral des prix et les flux internationaux de m taux pr cieux et de mar chandises et il l tend une conomie dans laquelle la masse mon taire comprend des billets de banque en plus des esp ces m talliques Surtout il compl te ce plaidoyer en faveur du libre change par une th orie de la sp cialisation internationale fond e sur la notion d avantage absolu Si une premi re nation est meilleure dans la pro duction d un premier bien tandis qu une seconde est meilleure dans la production d un second bien alors chacune d entre elles a int r t se sp cialiser dans sa production de pr dilection et changer les fruits de son travail 53 Fiche 13 Adam Smith et Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations Dans le Livre V enfin Adam Smith d finit les fonctions d un tat en charge de l int r t g n ral et non de l int r t du Prince Il s agit d abord d assurer les fonctions dites r galiennes police arm e justice Pour autant Smith ne refuse pas l tat toute intervention conomique Selon Smith le march ne peut pas prendre en charge toutes les activit s conomiques car certaines ne sont rentables pour aucune entre
383. s prix est contradictoire avec celui de rationalit Or comme l affirme Lucas si je dois abandonner l hypoth se de rationalit j abandonne l conomie La nouvelle cole keyn sienne s efforcera de r pondre cette critique en d montrant la rationalit des rigidit s nominales et r elles des variables prix en pr sence d imperfections diverses de march cf fiche 34 1 LA TH ORIE DU D S QUILIBRE a L approche de Patinkin le ch mage involontaire comme ph nom ne de d s quilibre Don Patinkin 1922 1995 dans les chapitres XII et XIV de son ouvrage La monnaie l int r t et les prix pose la question de l ad quation de la micro conomie walrasienne la macro conomie keyn sienne partir d une interrogation sur la mani re de fonder les situations de ch mage involontaire dans la th orie de l quilibre g n ral Il en conclut que le ch mage involontaire ne peut pas exister comme ph nom ne d quilibre et qu il doit tre donc pens comme un ph nom ne t moignant d un d s quilibre de march dans un contexte o des prix visqueux c est dire non fixes mais non parfaitement flexibles autorisent des transactions en dehors de l quilibre Il tudie en particulier les effets de report qui font qu un march en d s quilibre conduit les agents qui y sont rationn s qui ne peuvent satisfaire leurs offres ou demandes reporter ce rationnement sur les autres march s e
384. s proc d s organis s de l analyse et du raisonnement Alfred Marshall Principes d conomie politique 1890 e Formalis e Quant aux conomistes qui sans savoir en quoi consistent les math matiques ont d cid qu elles ne sauraient servir l claircissement des principes conomiques ils peuvent s en aller r p tant que la libert humaine ne se laisse pas mettre en quations ou que les math matiques font abstraction des frottements qui sont tout dans les sciences humaines et autres gentillesses de m me force L on Walras l ments d conomie politique pure ou th orie de la richesse sociale 1874 _ Et dont la capacit mettre en vidence des lois naturelles reste contest e S il me fallait r sumer ce que l essence de l histoire conomique peut apporter la science co nomique je dirais qu il n existe pas de lois ou r gles en conomie qui soient valables pour toutes les p riodes de l histoire ou pour chacun des syst mes conomiques Paul Bairoch Mythes et paradoxes de l histoire conomique La D couverte 2005 154 39 Le progr s des connaissances r A ___ Point clef Le progr s des connaissances en th orie conomique a deux traits originaux Il s op re dans le temps non pas de mani re lin aire par un travail d accumulation progressive et r guli re de d couvertes mais au travers de la confrontation et de l opposition entre th ories concurrentes e
385. s ruraux se contentant pr cis ment de mettre en vidence l importance de l agriculture dans la production des richesses b Platon de la cit r elle la Cit id ale Les r flexions conomiques de Platon Aristocl s dit Platon 428 348 av J C s cartent de cette vision troite et ont une port e plus philosophique Il s agit de s interroger comme dans La R publique sur l ordonnancement de ce que pourrait tre une Cit id ale ordonn e harmonieuse Dans l esprit de Platon et concernant les questions conomiques cela passe par un strict contr le collectif des pratiques et des relations conomiques tel point que certains ont voulu y voir un plaidoyer en faveur d une forme de communisme Ce syst me s applique une communaut de 5 040 citoyens dans laquelle les cat gories sociales ne sont pas abolies mais fond es sur la s lection et non sur l h r dit La division du travail entre ces cat gories doit tre tr s stricte au sommet les races d or et d argent fournissent respectivement les gardiens dirigeant la Cit dont la principale qualit doit tre la sagesse et les guerriers la d fendant dont la principale qualit doit tre le courage En contrepartie de ces responsabilit s minentes gardiens et guerriers doivent tre astreints un r gime d une extr me rigueur tout particuli rement puisque ces deux cat gories ont la charge d
386. sa d marche ne soit pas assimil e aux luttes qu en son nom certains m nent en Allemagne contre l ordre politique existant guerre des paysans affirme ne s occu per que de questions th ologiques et ne vouloir r former que les seules concep tions et pratiques spirituelles de l glise Plus g n ralement l Europe de la Renaissance et de la R forme est aussi le lieu des guerres de religions et des d chi rures confessionnelles du christianisme conflits qui ne seront finalement d pass s pr cis ment qu au moyen de l autonomisation du politique par rapport au religieux et de la pr minence nouvelle du Droit Ce repli de la philosophie morale et de la th ologie va donc rompre le lien entre morale et politique ce sont les juristes th oriciens du droit naturel et les politis tes la cs qui vont s emparer de la question sociale et politique ils vont d velopper une conception politique sans pr suppos s moraux voire une conception amorale de la politique Vers une conception amorale de la politique De ce point de vue la publication du Prince de Nicolas Machiavel 1513 marque une profonde rupture dans l histoire de la philosophie politique cet ouvrage qui est rest dans les m moires comme un exemple d amoralit la fin justifie les moyens toutes les m thodes sont bonnes pour parvenir gouverner porte surtout la mar que d un pragmatisme qui tranche avec la vision morale scolastique et est to
387. se ainsi les bases de la tradition interventionniste de l tat fran ais Citations La double fonction que remplit l Argent comme instrument de commerce et comme mesure des valeurs a naturellement livr cette id e populaire que l Argent fait la richesse ou que la richesse consiste dans l abondance de l or et de l argent On raisonne de la m me mani re l gard d un pays Un pays riche est celui qui abonde en argent et le moyen le plus simple d enrichir le sien c est d y entasser l or et l argent Du fait du succ s croissant de ces id es les diff rentes nations d Europe se sont appliqu es quoique sans beaucoup de succ s chercher tous les moyens possibles d accumuler l or et l argent L Espagne et le Portugal possesseurs des principales mines qui fournissent ces m taux l Europe en ont prohib l exportation sous les peines les plus graves ou l ont assujettie des droits normes Cette m me prohibition a fait longtemps partie de la poli tique de la plupart des nations de l Europe On la trouve m me l o l on devrait le moins s y attendre dans quelques anciens actes du parlement d cosse qui d fendent sous de fortes pei nes de transporter l or et l argent hors du royaume La m me politique a aussi t mise en place en France et en Angleterre Adam Smith Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 Le plus royal exercice que peuvent prendre vos Majest s c
388. se en entreprise mod le alliant efficacit et justice il y r duit la dur e du travail am liore les conditions de vie et de travail des salari s fonde une cole organise une cr che il va tirer un plan pour r sorber la pauvret et le ch mage dont il fera le point de d part d une nouvelle conception de la soci t fond e sur la coop ration et qu il essaiera de r aliser avec la commu naut de Nouvelle Harmonie aux tats Unis Sa vision sociale se fonde notam ment sur une critique du libre arbitre l int r t de chacun se trouvant en opposition celui des autres il en r sulte un v ritable tat de guerre sociale Rejetant la lutte des classes il croit aux vertus de l ducation et l exemplarit de son projet communautaire pour transformer la soci t Il consignera ses th ses dans un ouvrage de 1813 A New View of Society et dans Le livre du nouveau moral 1845 avant de se consacrer l animation du mouvement ouvrier en Grande Bretagne Pierre Joseph Proudhon 1809 1865 mutualisme et f d ralisme Pour Proudhon la richesse est le fruit conjoint de la terre du travail et du capital qui sont st riles pris s par ment mais deviennent productifs en tant combin s Comme Smith Proudhon consid re que la division du travail engendre une productivit accrue qui est pour l essentiel l effet de la force collective de travail Le capitaliste en payant chaque travailleur individue
389. se propose comme son principal et dernier terme Bien loin de les acc l rer il retarde les progr s de la soci t vers l opulence et l agrandissement r els bien loin de l accro tre il diminue la valeur r elle du produit annuel des terres et du travail de la soci t Adam Smith Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 46 12 Croissance et r partition Point clef Alors que Smith s est essentiellement int ress la nature de la richesse des nations cf fiche 10 et ses causes cf fiche 11 Ricardo consid re dans ses Principes d conomie politique et de l imp t 1817 que d terminer les lois qui gouvernent la r partition de cette richesse consti tue le principal probl me en conomie politique En particulier s int resser aux modalit s de la r partition de la richesse entre salaires profits et rente fonci re permet d tudier la dynamique de l accumulation des richesses et de se prononcer sur ses perspectives En l occurrence si en vertu de l application de la loi de Say expression de la foi classique dans la neutralit de la monnaie aucune contrainte de demande globale ne peut venir contrarier l accroissement des richesses les contraintes d offre qui se traduisent par une baisse tendancielle des taux de profit li e l expansion d mographique corollaire de l enrichissement des nations finiront par conduire nos soci t s dans un tat st
390. selon la distinction introduite par Hicks en 1974 Dans une conomie d endettement les entreprises sont principalement financ es sur cr dit bancaire les m nages d tien nent la majeure partie de leur pargne en d p ts liquides les taux d int r t sont administr s et la banque centrale s engage refinancer les banques commerciales qui sont structurellement endett es envers elle Une telle situation illustre l endo g n it de la cr ation mon taire et le r le du syst me bancaire dans la d termination de l activit macro conomique L approche de la circulation ne constitue pas un courant de pens e int gr et les positions se diff rencient en particulier par le dosage des influences respectives de Keynes de l cole classique et de Marx Deux auteurs sont repr sentatifs de la th orie du circuit un Fran ais Bernard Schmitt Monnaie salaires et profits 1966 et un Italien Augusto Graziani The Theory of the Monetary Circuit 1989 le lien avec Marx est davantage pr sent chez Carlo Benetti et Jean Cartelier Marchands salariat et capitalistes 1980 On peut distinguer deux niveaux dans l analyse de la circulation mon taire Le premier concerne la th orie de la production o la diff rence de la th orie n oclassique la monnaie n est pas neutre la d termination des grandeurs globales investisse ment production emploi n est pas ind pendante de la fa on dont les paiements sont
391. ses prix si la perte de profit qui est attendue de l inertie est moindre que le co t engendr par l ajustement C est en substance l argument de Gregory Mankiw conomiste am ricain n en 1958 tel qu il le d veloppe dans un article de 1985 Small Menus Costs and Large Business Cycles a Macroeconomic Model of Monopoly l existence de faibles co ts de menu symbolisant les co ts induits par la modification continue des prix r impression des catalogues nouvelles listes de prix suffit rendre rationnel le non ajustement des prix et au niveau macro conomique assurer l impact des variations de la demande globale sur les grandeurs r elles KEYN SIANISME INFORMATIONNEL ET RIGIDIT S R ELLES L EXISTENCE D QUILIBRES PARTIELS SOUS OPTIMAUX L objectif du keyn sianisme informationnel est finalement d aller plus loin que le keyn sianisme rationnel et d endog n iser sur la base notamment des d veloppements de la micro conomie des asym tries d information les d s quili bres r els pr valant sur les march s et cela sans r f rence une quelconque forme de rigidit nominale Il semble de ce point de vue plus proche de l intuition initiale keyn sienne m me si leur raisonnement en quilibre partiel r duit la port e normative de leurs approches Risque de d faut et rationnement du cr dit L tude des asym tries d information sur le march du cr dit
392. sible stabilit conomique et la crise de 1929 La p riode de l entre deux guerres mondiales est principalement marqu e par la grande d pression conomique qui se d clenche d s 1919 au Royaume Uni avant de se r pandre au lendemain du krach financier de 1929 aux tats Unis puis dans le monde entier Cette d pression est une nigme et m me une anomalie pour un paradigme n oclassique en place qui croit dans la r gularit du cycle conomique et le caract re n cessaire mais passager des crises conomiques Le ch mage de masse durable et en augmentation qui accompagne cette d pression conomique dans un contexte o les march s du travail restent les march s tr s libres et d r gul s propres au capitalisme concurrentiel est lui aussi une v ritable anomalie dont lirr solution d clenche une nouvelle phase de r volution scientifique parti culi rement prolifique Les ann es 1920 et 1930 des ann es de haute th orie La p riode de l entre deux guerres est sur le plan th orique extr mement prolifique et la plupart des contenus de la th orie conomique moderne sont imagin s cette poque Le triangle Cambridge Oxford Londres est en particulier le c ur de ce bouillonnement intellectuel C est Cambridge en effet que la r volution macro conomique initi e par Keynes prendra forme parall lement aux crits de l conomiste polonais Michal Kalecki 1899 1970 aux t
393. sistance et suscite des crises de sous consommation Socialiste en mati re conomique et conser vateur en politique il fut favorable un socialisme d tat dans lequel celui ci garan tit que les salaires croissent en m me temps que les profits Son ouvrage principal est les Lettres sociales 1850 1851 Roscher Wilhelm 1817 1894 n Hanovre conomiste allemand Professeur G ttingen puis Leipzig il fut le fondateur de l cole Dictionnaire de 100 conomistes historique dont il illustra la m thode dans ses Principes d conomie politique 1854 et une Histoire de l conomie politique en Allemagne 1874 M fiant l gard des g n ralisations th oriques il se concentra sur les caract ristiques nationales et histo riques des ph nom nes et des id es cono miques et tenta d en rep rer les tapes du d veloppement Rostow Walt 1916 2003 n New York historien conomique am ricain Dipl m de Yale il a enseign aux universit s Columbia MIT et Harvard Il collabora aussi pendant et apr s la Seconde Guerre mondiale aux services conomiques am ricains charg s de l Europe et fit partie du brain trust du pr sident Kennedy Il est surtout connu pour sa th orie du take off qu il pr senta dans Les tapes de la croissance conomique 1960 un pays ne peut se d velopper que s il op re une rupture qualitative dont la survenance requiert de multiples c
394. son int r t go ste les activit s individuelles d une mani re efficace le march est donc un instrument de conciliation des int r ts go stes et son alchimie trans forme la poursuite par chacun de son int r t personnel en un bonheur collectif qui passe par l enrichissement de la nation Il suffit donc de laisser faire les individus en ne limitant pas les opportunit s d change qui pourraient leur tre profitables pour assurer via l approfondissement de la division du travail et l orientation efficace des activit s productives la prosp rit et l harmonie sociale La soci t capitaliste est une soci t marchande ce titre elle correspond la nature humaine qui est marchande et peut s tablir comme la soci t de libert par excellence et pour cette raison comme la soci t d efficacit par excellence Bien que cette image de la main invisible n apparaisse que dans le Livre IV de la Richesse des nations elle est implicite d s le Livre I notamment dans l analyse de la gravitation des prix de march autour des prix naturels chap 7 cf fiche 10 Les prix naturels expriment en effet conomiquement la coh rence sociale ce sont des prix justes qui assurent la r mun ration de chacun son niveau naturel et donc la reproduction sociale Les prix de march eux sont le r sultat imm diat spontan des actes libres des individus La gravitation
395. sources en collecte d information et en comparaison des divers types de profits et des risques qui leur sont associ s Le probl me pos alors au th oricien si la baisse du taux de profit n est pas tr s nette est celui de savoir si c est en raison de l existence de contre tendances ou si cela est d au caract re erron de la th orie la tendance la baisse n existant pas Comme l exp rience contr l e ne permet pas de trancher les deux points de vue peuvent continuer de coexister ind finiment Une science sociale e Une connaissance historiquement dat e et g ographiquement situ e L approche n oclassique standard a pour trait caract ristique de consid rer le march concurrentiel comme le dispositif institutionnel fondamental celui qui est cens permettre une r solution efficiente de tous les probl mes de coordination auxquels l ordre marchand peut tre confront Cette approche en vient alors consid rer le march comme une institution naturelle comme le corollaire oblig de la rationalit individuelle Or l histoire conomique comme l observation pr sente de la diversit des confi gurations de l conomie marchande et du capitalisme indique que plus vraisem blablement le march est une construction sociale particuli re qui n cessite pour merger et tre institu que soit r uni un ensemble de conditions sociales tout fait sp cifiques Plus g n ralement peut s
396. sous emploi il admet cependant qu elle d crit correctement la fa on dont le march alloue les ressources en situation de plein emploi 112 Fiche 28 Le keyn sianisme pr sentation d ensemble b au keyn sianisme a La formalisation du mod le keyn sien par John Hicks d s 1937 sous la forme du fameux mod le IS LM a exploit cette ambivalence en engageant la r vo lution keyn sienne dans la voie d une r cup ration compatible avec l approche traditionnelle La non remise en cause explicite de la micro conomie marginaliste par Keynes qui concentre ses attaques sur la macro conomie classique h rit e des fondateurs de la discipline et s organisant autour du postulat de la loi de Say et de son corollaire la neutralit de la monnaie cf fiche 12 autorise Hicks dans son article s minal M Keynes and the Classics a Suggested Interpretation publi en 1937 affir mer que Keynes n a pas en fait r volutionn la science conomique il n aurait fait que souligner comme Walras soixante ans auparavant la n cessit de prendre en compte toutes les interd pendances de march et de raisonner en quilibre g n ral Les seules diff rences introduites par Keynes et qui n auraient alors rien d une r volution analytique seraient e de raisonner partir d une vision agr g e prenant en compte quelques macro march s plut t que de mener l tude d
397. srog 9p juES9q 9T NOA Z9LI 101208 10a4u03 nq SLLT ZILI neassnoy sonboe uvof 9tL1 umuny juawapuaru ans agnbuq 9LLT TILT aump pred SLI s107 s p 1mds T SSLI 6891 nombsajuoJ p 12pu098S say 0691 11419 juowau124n08 np S211D4J XN9P SIT YOLI TE9T IPOT VOF SOUSTIBIOQI 19 sorgum s p sorqdosoyda ANIVHO4dNALNOO 0081 anoodz ANXAGON AN0OdA teros uar np onbiwouoss uoIsIA sun p ooueurwopoid jueae uonrieddy teros uor np anbrrod uond suos aun p soUeUIHOpP9a14 LTI STZI umbw1p semoyy pures F9ST 60S1 UMIEJ ueor OPSI ESYI INT UNEN SIN9JEULIOJOI SUSISO OQUL POZT SETT IPU wne OSION 86TI 8ZI1 S901134 V LEOT 086 suuso1a y 0S6 0L8 1qua x TV symf 3 sueurnsnu soydosorruyq aoisuy p 2nbrwoaiN p nb ins suousang A0SUY p anbuyod n ans suonsant BSET 00 T uepung ueor S21DUUOW SIP UOYDINU 13 24JDU QU1SUO Iq TSET OZ T IMSI SE1091N nbnyod nbvuosy v onbupg 9 1 Ae TZE y8E 303S IPIS AIX nbuouosgIT COLAR pSE 0Ep uoydoup X nb 8o jo y auwuos S10T S2T enbyqndoy DT IPIS JIIIX CO L AC LyE Lty uoyelq s nbysejoss 00 T 00S HOV NHAON ALINOILNV s peros uon np operou uorjdesuos un p soueuImopa14 00 s2913 soydosorryq 14 La pens e antique et m di vale ingt si cles de condamnation morale ___ Point clef Si une pens e conomique a incontestablement exist depuis l Anti
398. sse de richesses futures celles qu il r alisera lorsque l innovation sera effective Dans ce contexte c est la banque qui en contrepartie des int r ts pr lev s sur les profits de l entrepreneur supporte le risque financier de l innovation et autorise son d clenchement Finalement le dynamisme mais aussi la p rennit du capitalisme en l occurrence la solidit du syst me financier et de l institution mon taire reposent sur le comportement adapt de ses acteurs cl s que sont les banquiers LES CYCLES DES AFFAIRES 1939 Rythmes conomiques et rythmes technologiques L innovation n est pas un processus continu elle se produit par coups et appara t toujours par grappes car l entrepreneur innovateur est rapidement imit et presque toujours au creux de la vague d pressionniste parce que la crise bouscule les positions acquises rend possible l exploration d id es nouvelles et ouvre des opportunit s Au contraire lors d une p riode haute de non crise l ordre co nomique et social bloque les initiatives ce qui freine le flux des innovations et pr pare le terrain pour une phase de r cession puis de crise Par cons quent le d collage conomique que l innovation provoque se produit n cessairement sous une forme cyclique et ces fluctuations loin d tre pathologiques constituent plut t une r ponse normale de l conomie l absorption de la nouveaut au travers d un
399. st une science d observation davantage qu une science exp rimentale L essentiel des tudes empiriques se fonde sur l observation des s ries statistiques et leur exploitation au moyen de l conom trie Quelques conomistes ont malgr tout proc d depuis longtemps certaines exp riences Il a toutefois fallu attendre 2002 pour que la profession accorde un peu d int r t ce qu on appelle l conomie exp rimentale prix Nobel attribu conjointement Daniel Kahneman n en 1952 et Vernon Smith n en 1927 Mais pour l essentiel cette conomie exp rimentale a davantage pour objet de tester les pr misses psychologiques des mod les formels de la science conomique en mesurant notamment la port e effective du postulat de rationalit c est en par ticulier l objet des travaux de Kahneman De la m me mani re les exp riences men es par Vernon Smith sur le fonctionnement des march s ne cherchent nulle ment reproduire ce qui se passe dans la r alit le propos est de tester les r actions d individus plac s dans des cadres particuliers en cherchant celui qui est le plus efficace l approche est de fait normative 153 Fiche 38 Quelle science conomique Citations e Une science logique L conomiste doit tre avide de faits mais les faits par eux m mes n apportent rien La science conomique n est que l effort du sens commun aid par le
400. stence de rigidit s nominales de prix et de salaire a R sulte du comportement irrationnel des agents b Est li e une trop grande intervention r glementaire de l tat c Est une r ponse rationnelle d agents conomiques confront s l imperfection de la concurrence 3 Les nouvelles th ories keyn siennes du ch mage a Relient l existence du ch mage involontaire aux asym tries d information sur le march du travail b Abandonnent la r f rence au caract re involontaire du ch mage c Relient l existence du ch mage involontaire l existence d un d faut d ajustement des salaires F35 TH ORIE STANDARD ET APPROCHE INSTITUTIONNALISTE 1 Dans l approche institutionnaliste les institutions sont a Un ensemble de r gles et de formes d organisation de l conomie b Des agents conomiques maximisant leur utilit c Neutres l gard du fonctionnement de l conomie 2 Dans l histoire de la pens e conomique les institutions ont t a Ignor es jusqu au xxe si cle b Analys es de la m me fa on par tous les courants de pens e c Privil gi es par certains courants de pens e plut t critiques de la th orie standard 3 L approche institutionnaliste et la micro conomie a S opposent radicalement b S influencent mutuellement c N ont rien voir l une avec l autre 189 130 questions pour faire le point F36 LES COURANTS INSTIT
401. striel en viendrait tre domin par le capital bancaire Pour d crire cette nouvelle forme de capitalisme Hilferding parle de capitalisme financier dont la politique conomique prend logiquement la forme d une exportation des capitaux qui constitue le moteur de l imp rialisme des nations capitalistes sur les nations colonis es Tous trois analysent le d veloppement de l imp rialisme et son corollaire la concur rence entre nations capitalistes pour se partager le monde comme vecteur des nationalismes du militarisme et finalement des guerres LES R VISIONNISTES ET LA R APPARITION D UN SOCIALISME R FORMISTE Contre la vision marxiste orthodoxe va se d velopper rapidement une vision alternative qui plaidera en faveur d une relecture critique du marxisme sur les trois plans de l conomie politique de la philosophie et de la strat gie politique devant assurer l av nement du socialisme Deux noms sont particuli rement attach s cette filiation r visionniste celui d Eduard Bernstein 1850 1932 d abord chef de la social d mocratie allemande puis celui de Karl Kautsky 1852 1936 ex cuteur testamentaire de Marx et Engels apr s la mort de ce dernier diteur des Th ories sur la plus value de Karl Marx ouvrage consid r comme constituant le Livre IV du Capital Apr s avoir contribu d fendre et maintenir au sein du parti social d mocrate allemand la tendance marxiste contre le r visio
402. sus d accumulation et de croissance En fait l adh sion cette loi de Say quivaut pour les classiques consid rer que les conomies de march avec monnaie fonctionnent en fait comme pour raient le faire des conomies de troc sans monnaie Dans une conomie de troc en effet toute offre de biens c est vrai au niveau micro conomique et donc macro conomique cr e imm diatement un d bouch pour un autre bien un changiste dans un change de troc ne peut en effet esp rer r aliser une vente qu la condition de trouver quelqu un d autre de qui il accepte d acqu rir le produit La loi de Say repose donc sur l id e de la neutralit de la monnaie sur le fonction nement r el de l conomie affirm e par ailleurs par les classiques cf fiche 10 49 Fiche 12 Croissance et r partition chez les classiques Illustrations e La r partition entre salaires Le travail ainsi que toutes choses que l on peut acheter ou vendre et dont la quantit peut aug menter ou diminuer a un prix naturel et un prix courant Le prix naturel du travail est celui qui fournit aux ouvriers en g n ral les moyens de subsister et de perp tuer leur esp ce sans accrois sement ni diminution David Ricardo Principes de l conomie politique et de l imp t 1817 e Profits Les profits sont lev s si les salaires sont bas et inversement David Ricardo Principes de l cono
403. t 3 Selon Marx le profit a pour origine a L exploitation des travailleurs qui cr ent plus de valeur que ne co te leur force de travail b L exploitation des consommateurs qui ach tent les marchandises plus cher qu elles ne valent c L exploitation des ressources naturelles dont les capitalistes ont le monopole 4 Selon Marx le capitalisme est vou dispara tre car a Il surexploite les ressources naturelles b Il se caract rise par des crises et une baisse du taux de profit c Les travailleurs m nent contre lui une lutte de classes F20 LE MARGINALISME MICRO CONOMIE ET LIB RALISME 1 Les marginalistes a Consid rent que le probl me conomique est en fait marginal b Sont des h t rodoxes qui se situent en marge de la science conomique classique c Fondent une nouvelle th orie de la valeur fond e sur le concept d utilit marginale 2 Pour les marginalistes la valeur d un bien a Est tout enti re subjective et refl te la seule utilit procur e par les biens b Est tout enti re objective elle correspond la quantit de travail n cessaire pour produire un bien c Est subjective elle r sulte de l appr ciation port e par chacun sur l utilit du bien au regard des quantit s dont il dispose 3 Pour Alfred Marshall le prix d un bien d pend a De la demande seulement b De l offre seulement c De l offre et de la demande 4 Pour Walras l quilibre g
404. t t amen dispenser des cours Glasgow Apr s tre pass par Gen ve o il rencontre Voltaire Smith arrive Paris C est l qu il rencontre l conomiste le plus important de l poque Fran ois Quesnay mais aussi Turgot Benjamin Franklin Diderot d Alembert Condillac et Necker Quesnay avait fond une cole de pens e conomique la physiocratie cf fiche 8 en rupture avec les id es mercantilistes du temps Les physiocrates pr nent que l conomie doit tre r gie par un ordre naturel et qu il faut donc laisser faire et laisser passer Ils affirment que la richesse ne vient pas des m taux pr cieux mais toujours du seul travail de la terre et que cette richesse extraite des sols circule ensuite parmi diff rentes classes st riles les commer ants les nobles les industriels 51 Fiche 13 Adam Smith et Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations a b Adam Smith est int ress par les id es lib rales des physiocrates mais ne comprend pas le culte qu ils vouent l agriculture En 1766 le voyage de Smith et de son prot g s ach ve la mort de ce dernier Smith rentre Londres puis Kirkcaldy o il se consacre son trait d conomie politique En 1776 Adam Smith le publie sous le titre Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations titre souvent abr g en Richesse des nations Appoint comme directeur des douanes en 1
405. t dans son uvre conomique le r le perturbateur du syst me bancaire dans l activit cono mique Prix et production 1931 Denatio nalization of Money 1976 et la fonction de 163 l apprentissage dans la coordination op r e par le march Individualism and the Eco nomic Order 1949 En philosophie il a d fendu l individualisme m thodologique Hicks John 1904 1990 n Warwick cono miste anglais prix Nobel 1972 Enseignant successivement Londres Manchester et Oxford il a marqu de nombreux domaines de la th orie conomique quilibre g n ral walrasien qu il red couvre dans Valeur et capital 1939 l quilibre global keyn sien dont il fournit d s 1937 la version standard dite mod le IS LM l conomie du bien tre les mod les de croissance quilibr e dans lesquels il introduit les anticipations et les ajustements Capital and Growth 1965 l histoire conomique et la m thodologie Hilferding Rudolf 1877 1941 n Vienne conomiste autrichien Apr s des tudes de m decine il se consacra la th orie conomique marxiste et la politique au sein du Parti social d mocrate d Allemagne Ministre des finances dans ce pays en 1923 et 1929 il fut contraint l exil par le nazisme Livr par le gouvernement de Vichy il fut tu par la Gestapo en 1941 Son ouvrage principal Le capital financier 1910 eut une grande influence sur le marxisme il y
406. t de la remise en cause p riodique des anciennes croyances scientifiques Fina lement ce progr s adopte un rythme binaire d j analys pour les sciences physiques par l histo rien des sciences Thomas Kuhn voyant se succ der des p riodes dites de science normale et des p riodes de r volution scientifique Les th ories cart es par la communaut scientifique un moment ou un autre de ce processus ne sont jamais d finitivement cart es et perdurent sous la forme d h t rodoxies se d veloppant en marge de l orthodoxie du moment 1 UNE VISION LONGITUDINALE SCIENCE NORMALE ET R VOLUTIONS SCIENTIFIQUES DANS L HISTOIRE DE LA PENS E CONOMIQUE a L conomie politique classique et sa contestation L conomie politique classique cf fiche 9 appara t comme le premier moment de science normale apr s que dans la premi re moiti du Xvn si cle se soient confront es les visions qui ne sont pas encore des th ories mercantiliste et physio crate cf fiches 6 et 8 Face l anomalie que pouvaient constituer la R volution industrielle et le d veloppement en germe du capitalisme la th orie classique appara t aux yeux des contemporains d Adam Smith cf fiche 13 comme un programme de recherche progressif La discipline se constitue alors comme discipline scientifique autonome en se structurant autour du paradigme classique qui prend tous les traits d une scie
407. t du capital 52 Fiche 13 Adam Smith et Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations c e De la marche diff rente et des progr s de l opulence chez diff rentes nations histoire du d veloppement conomique et politique conomique e Des syst mes d conomie politique en particulier le syst me du commerce inter national e Du revenu du souverain ou de la r publique revenus d penses et objectifs du gouvernement March et division du travail C est tout particuli rement dans les Livres I et II que Smith d veloppe sa vision de la richesse des nations sur laquelle se fondera l cole classique elle est d crite en d tail dans les fiches 10 12 et il suffit d en souligner ici les traits principaux Une nation est riche parce que le march y est tendu ce qui encourage la division du travail et par l l accroissement de la productivit Ce r le du march dans la cr a tion de la richesse globale est le corollaire du r le de l change dans les relations entre les individus un homme est riche ou pauvre selon sa plus ou moins grande capacit acheter et ainsi commander le travail d autrui C est aussi pour quoi la valeur d change d une marchandise qui n a rien voir avec sa valeur d usage ce que contesteront un si cle plus tard les auteurs marginalistes cf fiche 20 est d termin e par la quantit de travail command c est d
408. t l Angleterre au cours du xvne si cle et qui culmina au milieu du si cle suivant Il s agit d une mutation essentielle de l histoire une l vation consid rable du volume de la production industrielle dans la m tallurgie et le textile notamment et du rythme de sa croissance fond e sur un mouvement de concen tration et de m canisation du processus de travail et sur la g n ralisation de l usage d une source d nergie la vapeur et l utilisation du charbon La R volution industrielle conduit passer d finitivement d un capitalisme commer cial et marchand d essence et de logique mercantiliste un capitalisme industriel lib r des entraves r glementaires et pla ant en son c ur le rapport salarial entre une bourgeoisie devenue industrielle et une main d uvre salari e rendue disponible par la r volution agricole enclosures et que les progr s agricoles autorisent nourrir b Les principaux auteurs classiques On peut citer parmi les principaux auteurs classiques e Adam Smith 1723 1790 dont la Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations 1776 est consid r comme l ouvrage fondateur tout la fois de la th orie classique de la science conomique et du lib ralisme conomique moderne cf fiche 13 e Jean Baptiste Say 1767 1832 est le repr sentant fran ais de l cole classique Reprenant pour l essentiel les th ses de Smith il demeure c l bre pour avoir l
409. tablie concernant la quantit mais on peut en assigner une suffisamment correcte aux proportions De jour en jour je suis plus convaincu que la premi re tude est vaine et illusoire et que la seconde constitue l objet propre de la science Lettre Malthus 9 octobre 1820 in Piero Sraffa The Works and Corres pondence of David Ricardo 1951 1973 e La relation inverse entre salaires et taux de profit Tout au long de cet ouvrage je tente de d montrer que le taux de profit ne peut jamais cro tre si ce n est sous l effet d une baisse des salaires et que l on ne peut avoir de baisse durable des salai res si ce n est la suite d une baisse du prix des biens n cessaires dans lesquels les salaires sont d pens s David Ricardo Principes de l conomie politique et de l imp t 1817 e La recherche de la stabilit mon taire Garantir le public contre toutes les variations de la valeur de la monnaie autres que celles aux quelles l talon est sujet et en m me temps effectuer la circulation avec le moyen le moins co teux est atteindre l tat le plus parfait auquel peut tre amen e une monnaie David Ricardo Principes de l conomie politique et de l imp t 1817 58 15 Piero Sraffa ___ Point clef La publication par Piero Sraffa en 1951 d une nouvelle dition des uvres compl tes de Ricardo attira nouveau l attention sur les conceptions de l cole classique avec des prolon
410. talement neutre et indiff rent aux questions thiques Cette uvre a pourtant t consid r e tr s longtemps comme immorale et violant des principes moraux intangibles Expli citement ou implicitement tous les philosophes politiques vont d s lors devoir se positionner par rapport aux th ses qui y sont expos es Quand un Erasme 1467 1536 s oppose la conception machiav lique en affirmant dans L Institution du Prince chr tien 1516 la n cessit de replacer les fonctions souveraines dans le cadre moral de l humanisme et du respect des vangiles l Italien Giovanni Botero 1540 1617 lui justifie moralement la toute puissance du souverain en mettant en vidence le principe de la raison d tat dans Della Ragione di Stato De la rai son d tat publi en 1589 c est parce que l tat est d positaire du bien commun sup rieur au bien particulier qu il est possible d invoquer des consid rations d int r t public pour justifier au nom de la raison d tat des actions injustes violentes voire ill gales Ce principe de la raison d tat servira de base toutes les th ories de l absolutisme du xvIr si cle Les th ories de l tat absolu Ces premiers essais inspireront tout au long du xvn si cle le Grand Si cle toute une litt rature politique destin e justifier l absolutisme C est notamment le cas en France avec les crits de Jean Bodin Les Six Livres de
411. te diff rence s annule La r ponse la seconde question fait appel la notion de chambre de compensa tion au lieu d changer directement les offreurs et les demandeurs de chaque marchandise s adressent un interm diaire unique qui centralise les offres et satisfait les demandes Les limites de la th orie Chacune de ces solutions a fait l objet de critiques Dans les deux cas le fonction nement du march d pend de la pr sence d une institution centrale crieur ou chambre de compensation ce qui est contradictoire avec la description d une conomie de march suppos e d centralis e Par ailleurs le t tonnement converge vers EG seulement si aucune transaction ne se d roule avant qu il soit atteint pour surmonter cette limite on a construit des mod les autorisant des changes en d s quilibre toujours avec crieur mais des hypoth ses tr s restrictives doivent alors tre faites sur les comportements des agents Il en est de m me pour les mod les de recherche search models qui veulent liminer la chambre de compensation Au total l origine commune de toutes ces difficult s semble se situer dans une tentative de d crire le fonctionnement d une conomie de march en dehors de toute pr sence de la monnaie L INT GRATION DE LA MONNAIE La question En accord avec une longue tradition la monnaie est ici consid r e comme neutre sa quantit en circulation n a aucun
412. tes salaire mon taire pour les travailleurs qui reproduisent la division de la soci t en classes 2 L UVRE MAJEURE LE CAPITAL CRITIQUE DE L CONOMIE POLITIQUE Seul le Livre I du Capital fut publi par Marx lui m me en 1867 Les Livres II et II furent publi s apr s sa mort en 1883 par son ami Friedrich Engels respectivement en 1885 et 1894 Un ensemble d tudes critiques des conomistes pass s intitul Th ories sur la plus value avait t con u par Marx comme quatri me volume il fut publi sous ce titre par Karl Kautsky en 1905 1910 76 Fiche 19 e Karl Marx et Le capital a b c La valeur travail et la monnaie Le Livre I du Capital d bute par une th orie de la marchandise puisque le capita lisme se d finit d abord comme une conomie marchande Une marchandise est la fois une valeur d usage produite par un travail concret et du fait qu elle s change contre les autres marchandises une valeur c est dire une quantit de travail social abstraction faite des particularit s des travaux concrets c est pourquoi le travail social est aussi appel par Marx travail abstrait Dans une soci t marchande chaque individu ne peut donc voir reconna tre son travail que dans l change ce n est pas ainsi sa qualit singuli re qui en fait un membre du corps social mais sa capacit fournir une quantit de travail mesur e dans la valeur de son produit Il y a ali
413. th orie standard de l optimisa tion il d veloppe une th orie du choix fond e sur l hypoth se de rationalit limi t e en raison des limites dans la connais sance et le traitement de l information les agents conomiques ne maximisent pas leur utilit mais cherchent obtenir un r sultat satisfaisant Simon a tendu cette ana lyse l tude des organisations et profitant du d veloppement de l informatique il a aussi contribu fonder la psychologie cognitive et l intelligence artificielle Ses prin cipaux ouvrages sont Organizations avec J G March 1958 Models of Bounded Rationality 1982 1997 Sismondi L onard Simonde de 1773 1842 n Gen ve historien et conomiste suisse Il est surtout connu pour son rejet de ce que les conomistes appellent la loi de Say du nom de l conomiste fran ais qui fut son contemporain Selon cette loi la produc tion globale suscite toujours une demande qui lui est gale de sorte qu il ne peut y avoir surproduction g n rale Sismondi soutint au contraire que la demande globale pouvait tre inf rieure l offre du fait de la sous consommation ouvri re Sismondi sera abondamment cit par Marx mais bien qu il soit l auteur des expressions prol taires et lutte des classes il est en fait favorable un retour aux formes corporati ves qui avaient l avantage selon lui de tisser des liens de solidarit entre
414. th se tant admise tout le reste en d coule les avantages sociaux de l pargne priv e et nationale l attitude traditionnelle vis vis du taux de l int r t la th orie classique du ch mage la th orie quantitative de la monnaie les avantages illimit s du laisser faire dans le commerce ext rieur et beaucoup d autres choses que nous aurons discuter John Maynard Keynes Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 e L intervention macro conomique de l tat condition de p rennisation du syst me capitaliste L largissement des fonctions de l tat n cessaire l ajustement r ciproque de la propension consommer et de l incitation investir semblerait un publiciste du xx si cle ou un financier am ricain d aujourd hui une horrible infraction aux principes individualistes Cet largissement nous appara t au contraire et comme le seul moyen d viter une compl te destruction des institutions co nomiques actuelles et comme la condition d un heureux exercice de l initiative individuelle part cela on ne voit aucune raison vidente qui justifie un socialisme d tat embrassant la majeure partie de la vie conomique de la communaut L tat n a pas int r t se charger de la propri t des moyens de production S il est capable de d terminer le volume global des ressources consacr es l augmentation de ces moyens et le taux de base de la r mun ration allou e
415. tie voit un lien indissoluble la lutte pour la r forme tant le moyen et la r volution sociale le but Ces deux l ments du mouvement ouvrier nous les trouvons oppos s pour la premi re fois dans les th ses d douard Bernstein telles qu elles sont expos es dans ses articles sur les Probl mes du socialisme parus dans la Neue Zeit en 1897 1898 ou encore dans son ouvrage intitul Die Voraussetzungen des Sozialismus und die Aufgaben der Sozialdemokratie Sa th orie tout enti re tend pratiquement une seule chose nous faire abandonner le but final de la social d mocra tie la r volution sociale et faire inversement de la r forme sociale simple moyen de la lutte de classe son but ultime Bernstein lui m me a formul ses opinions de la fa on la plus nette et la plus caract ristique crivant Le but final quel qu il soit n est rien le mouvement est tout Or le but final du socialisme est le seul l ment d cisif distinguant le mouvement socialiste de la d mocratie bourgeoise et du radicalisme bourgeois le seul l ment qui plut t que de donner au mouvement ouvrier la vaine t che de repl trer le r gime capitaliste pour le sauver en fait une lutte de classe contre ce r gime pour l abolition de ce r gime ceci tant l alternative pos e par Bernstein r forme sociale ou r volution quivaut pour la social d mocratie la question tre ou ne pas tre Dans la controverse avec Ber
416. tif Outre l tude des march s elle a aussi favoris le d ve loppement de deux domaines connexes l tude des organisations et des institutions chez des auteurs comme Oliver Williamson et Masanao Aoki cf fiche 36 et celle des proc dures d intervention publique renouvel e par la th orie des incitations de Jean Jacques Laffont et Jean Tirole En supposant que la firme est un faiseur de prix price maker la nouvelle micro conomie rompt avec la micro conomie n owalrasienne o on suppose qu elle subit le prix price taker Mais elle ne supprime pas pour autant les difficult s sou lev es par celle ci cf fiche 23 En abandonnant comme objet d analyse l inter d pendance des march s pour leur fonctionnement en quilibre partiel et en se focalisant sur des imperfections particuli res elle renonce de fait toute th orie g n rale et donc ce qui tait l ambition des conomistes depuis Adam Smith et L on Walras expliquer qu un ordre social est compatible avec la poursuite par une multitude d agents de leurs int r ts individuels L conomiste y gagne probablement en expertise sur des questions concr tes mais la science conomique y perd en compr hension de la nature des soci t s marchandes Citations e Monopole et duopole chez Cournot Pour rendre sensible la conception abstraite du monopole nous imaginions une source et son propri taire Maintenant imaginons deux propri taire
417. tif repose sur une vacuation de la question de la coordination d une conomie d centralis e laquelle on substitue celle de l optimisation intertemporelle d un agent repr sentatif En effet le trait le plus fonda mental du programme propos par Lucas n est pas le remplacement de l hypoth se d anticipations adaptatives par celle d anticipations rationnelles C est le choix de raisonner exclusivement en quilibre pour rendre compte des ph nom nes macro conomiques Ce choix revendiqu traduit tout la fois un acte de foi dans les vertus quilibrantes du march acte de foi qui dispense d en assurer la d monstration et la conviction que la th orie conomique s tant d finitivement tablie l ge n o classique autour du concept d quilibre aucun progr s scientifique ne saurait tre qui ne passerait pas par un approfondissement de ce concept C est d ailleurs l la principale critique adress e par Lucas Keynes qui aurait abandonn la discipline de l quilibre et ainsi fourvoy la r flexion macro conomique Le message v hicul est sur le plan normatif clairement lib ral une conomie o on laisse faire les agents est en quilibre permanent Le march du travail en particulier y est toujours en quilibre pour un taux de ch mage naturel enti rement volontaire Le mod le macro conomique ne pouvant pas tre un mod le reposant sur la mise en avant d imperfectio
418. tilit l inefficacit et l ill gitimit des politiques macro conomiques F32 LA NOUVELLE MACRO CONOMIE CLASSIQUE 1 Entre les mon taristes et la nouvelle macro conomie classique a Il n y a pas de diff rends notables b Le d bat porte sur le caract re volontaire ou involontaire du ch mage amp Le d bat porte sur la nature du processus de formation des anticipations 2 Dans l optique n olib rale que contribue rationaliser la nouvelle macro conomie classique les seules politiques susceptibles de r duire le niveau de ch mage sont a Des politiques structurelles d essence micro conomique et visant rel cher les contraintes d offre pesant sur l conomie b Des politiques conjoncturelles d essence macro conomique et visant rel cher les contraintes de demande pesant sur l conomie c Inutiles puisque le ch mage est naturel 3 La nouvelle macro conomie classique a Veut renouer avec le programme de recherches d fini par Hayek durant l entre deux guerres b S inscrit en filiation avec la critique mon tariste du keyn sianisme tout en en radicalisant le propos amp Renouvelle la macro conomie classique en tenant compte des apports du keyn sianisme F33 TH ORIE DU D S QUILIBRE ET QUILIBRES NON WALRASIENS 1 La th orie du d s quilibre a Veut rechercher la micro conomie compatible avec la macro conomie de Keynes b Plaide en faveur de l e
419. tion la plus vidente de la richesse e au niveau social L afflux massif d or et d argent ne fait que renforcer cette impres sion et ce d autant que dans la premi re moiti du xvr si cle c est l Espagne de Charles Quint celle l m me qui a su conqu rir le Nouveau Monde et en extraire les richesses qui domine le monde et l Europe de sa puissance et de sa magnificence 23 Fiche 6 Le mercantilisme unit et diversit b c il est clair alors que cette puissance politique tire sa source de la richesse d or et d argent capt e par les Espagnols Les auteurs mercantilistes des xvI et xvII si cles consid rent donc l accumulation de richesse mon taire or et argent monnay s comme une finalit en soit aboutis sant au bullionisme issu du mot anglais bullion qui d signe lor en barre ce terme traduit l int r t presque exclusif des mercantilistes pour les m taux pr cieux ou au chrysh donisme attitude visant atteindre le bonheur par la possession d or Pour un individu en fait pour un marchand comme pour un tat le but doit donc tre d accumuler les monnaies d or et d argent Du commerce Pour les auteurs mercantilistes le commerce est source d enrichissement Puisque l id e de Nation et de son int r t oppos celui des autres nations appara t la m me poque tr s rapidement l id e se fait qu une voie privil gi e pour enrichir le pays et ses ma
420. tivit conomique Il est l auteur de An Inquiry into the Currency Principle 1844 et de History of Prices and of the State of the Circulation en six volumes 1838 1857 Torrens Robert 1780 1864 n en Angleterre conomiste anglais Il eut une vie profes sionnelle multiple colonel propri taire de journal membre du Parlement organisateur de la colonisation de l Australie Ses nom breux ouvrages d conomie dont An Essay on the Production of Wealth 1821 et On the Operation of the Bank Charter Act of 1844 1847 pr cisent sur plusieurs points les prix le r le du capital le commerce ext rieur la th orie de David Ricardo Il fut le principal repr sentant de la Currency School qui pr conisait l tablissement d une proportion rigoureuse entre la cr ation de billets et l encaisse or de la Banque d Angleterre Triffin Robert 1911 1993 n Flobecq conomiste am ricain d origine belge Doc teur de Harvard en 1939 il fut expert pour la FED le FMI et de nombreux pays et professeur Yale University de 1958 1980 Il est surtout connu pour le dilemme de Triffin qu il nonce dans Europe and the Dictionnaire de 100 conomistes Money Muddle 1957 et qui signifie qu il y a incompatibilit entre l abondance et la solidit d une monnaie internationale de r serve Cela constitue la principale criti que au syst me mon taire international de Bretton Woods une monnaie
421. toriser sur la base de la propri t priv e des moyens de production le d veloppement du capitalisme industriel la r currence des crises typiques de ce dernier mode de production signale qu son tour il est devenu un obstacle au d veloppement des forces productives Cet obstacle tient au fait qu alors que les processus de production se sont largement socialis s la propri t des moyens de production elle reste priv e Il faut donc socialiser la propri t des moyens de production pour restaurer Phar monie originelle entre nature de la production et nature de la propri t de mani re organiser rationnellement l mancipation d sormais d finitive de l humanit En effet apr s que les ordres et les corporations vestiges du monde f odal aient t 69 Fiche 17 Marx et le socialisme scientifique abolis par la bourgeoisie l abolition de la propri t priv e supprimera l ultime obstacle un d veloppement infini des forces productives L acteur de ce d passement est le prol tariat le prol taire tant l homme dans lequel s incarnent toutes les ali nations et l exploitation Citations e Exploitation et plus value La valeur de la force de travail est d termin e par la valeur des subsistances n cessaires l entre tien de l ouvrier quant elle La valeur d usage de la force de travail c est dire le travail n appartient pas plus au vendeur que n appartient l picier
422. troubles des pertes et du ch mage Joseph Schumpeter Th orie de l volution conomique 1911 106 m 27 conomie et soci t Point clef Hayek et Schumpeter ont en commun d avoir combin l analyse conomique et les autres sciences sociales pour critiquer l volution du capitalisme Chez Hayek la menace principale r side dans le r le croissant de l tat cause de l interven tionnisme keyn sien l Ouest et du socialisme l Est Il plaide ainsi en faveur d un renouveau du lib ralisme Chez Schumpeter l av nement de la grande entreprise et la bureaucratisation de la vie sociale cassent les facteurs de dynamisme que sont l entrepreneur et l innovation M me s il y est hostile il consid re que le socialisme sera l issue fatale de ce processus 1 HAYEK ET LE LIB RALISME a Sa vie son uvre son influence N en 1899 Vienne Hayek fut influenc dans les ann es 1920 par les id es de Menger cf fiche 25 et de von Mises Invit par Lionel Robbins Londres en 1931 il y publie la m me ann e Prix et production et s implique dans une controverse avec Keynes Il reste jusqu en 1949 professeur la London School of Economics et abandonne progressivement la th orie conomique pure pour se consacrer la th orie de la connaissance et la philosophie politique Dans l ouvrage La route de la servitude 1944 il marque son engagement en faveur du lib ralisme et contre le social
423. ts du taux de profit Il est alors possible de distinguer une micro conomie classique qui sera rejet e par le marginalisme partir des ann es 1870 alors qu elle sera reprise et radicalis e par Marx et une macro conomie classique fond e sur la loi de Say et que repren dront leur compte les auteurs marginalistes pour fonder un courant de pens e n oclassique Micro et macro conomie classiques Au total les positions classiques peuvent tre organis es en deux grands domaines th matiques e une micro conomie fond e sur la th orie de la valeur travail cf fiche 10 et la conviction de l existence d un conflit autour de la r partition des richesses entre les classes sociales contribuant la production et identifi es par les revenus qu elles en tirent cf fiche 12 e une macro conomie fond e sur deux principes corr l s la neutralit d une mon naie d finie comme un simple moyen d change neutralit qui exprime une vision dichotomique de laquelle d rive notamment la th orie quantitative de l inflation et la loi des d bouch s qui affirme que seules des contraintes pesant sur la rentabilit de l offre productive sont de nature ob rer le processus de croissance conomique et conduire l tat stationnaire cf fiche 12 Cette macro conomie enfin fonde une vision lib rale et libre changiste des poli tiques mener pour encourager la croissance cf fiche 11 37
424. tte conception fut d velopp e par l cole classique cf fiche 9 et pendant pr s d un si cle apr s Smith l explication de la valeur par l utilit fut ainsi ni e C est cette d marche qu au d but des ann es 1870 les marginalistes parvinrent renverser Leur innovation consista relier l ancienne notion d utilit d un bien la quantit consomm e de ce bien L id e centrale est que l utilit d un bien n est pas une grandeur absolue mais qu elle doit tre valu e au regard de la quantit consomm e le calcul conomique de l agent porte donc sur l utilit marginale du bien c est dire celle de la derni re unit consomm e Ainsi l utilit marginale d un bien est le suppl ment d utilit attendu la marge de l acquisition dans l change d une unit suppl mentaire de ce bien Si U x est l utilit totale fournie par l acquisition de x unit s du bien X l utilit marginale est calcul e comme la d riv e de cette fonction U x dU dx U On suppose alors que l utilit marginale est toujours positive plus est mieux et d croissante loi de sati t dU dx gt 0 d U dx lt 0 Finalement de cette loi psychologique de d croissance de l utilit marginale sont d duites quatre cons quences D abord l agent conomique rationnel n accepte de consommer davantage d un bien ce qui en fait diminuer l utilit marginale que si son prix
425. tte distinction entre des ordres artificiels construits d lib r ment et des ordres spontan s mergeant involontairement des interactions individuelles cf fiche 27 Eugen von B hm Bawerk 1851 1914 Haut fonctionnaire professeur l universit de Vienne trois fois ministre des finances d Autriche Eugen von B hm Bawerk eut une influence consid rable sur la formation de l cole autrichienne Dans son ouvrage principal Capital et int r t 1884 1889 il d veloppe la th orie atemporelle de la valeur de Menger en une th orie intertemporelle et il en d duit une th orie du capital qui est son principal apport l analyse conomique Le capital fixe y est r duit du capital circulant dat c est dire des quantit s de facteurs primaires terre travail immobilis es pendant un temps plus ou moins long L accumulation du capital consiste alors pour l entrepreneur d tourner les facteurs primaires de la production de biens de consommation vers celle de biens capitaux en vue d une production accrue de biens de consommation 100 Fiche 25 Les coles autrichienne et su doise dans le futur Cette productivit du d tour de production conduit l entrepreneur accepter de payer un int r t sur les fonds qu il emprunte L exemple habituel est celui de l individu isol cherchant tancher sa soif Il peut puiser l eau dans la rivi re avec ses mains travail appliqu
426. u capital bancaire et du capital industriel conduisant la constitution du capitalisme financier l exportation des capitaux et l ach vement du partage territo rial du globe par les grandes m tropoles et il pose la question du d veloppement in gal et des modes de transition des r gimes conomiques Dans L accumulation du capital 1913 Rosa Luxemburg tudie elle aussi la mani re dont le capitalisme tend sa domination sur les formes sociales non encore capita listes pour permettre la r alisation capitalisation de la plus value Elle en d duit la tendance inh rente du capitalisme tendre progressivement sa domination sur les march s ext rieurs et les pays coloniaux Elle en d duit qu l issue d une mondiali sation achev e le capitalisme tant parvenu d sint grer toutes les formes sociales ant rieures la crise ultime du capitalisme sera alors in vitable et l av nement du socialisme in luctable Rudolf Hilferding conomiste autrichien a commenc sa carri re par d fendre la th orie de la valeur de Marx contre le marginalisme autrichien de B hm Bawerk cf fiche 25 Puis dans Le capitalisme financier tude sur le d veloppement r cent du capitalisme 1910 il d crit lui aussi mergence d une nouvelle phase du capi talisme dans lequel avec le d veloppement des soci t s par actions qui s pare la propri t du capital et la r alisation effective de la production le capital indu
427. u comportement perturbateur des banques Pour Hayek la monnaie ne peut rester neutre l gard de l accumulation du capital que si sa quantit en circulation est maintenue constante quoi qu il arrive de fa on garantir en permanence l galit entre l pargne et l investissement 107 Fiche 27 conomie et soci t chez Hayek et Schumpeter c a vitant ainsi les fluctuations cycliques Ainsi neutralis puisqu il est r duit au simple r le d interm diaire financier entre les pargnants et les investisseurs le syst me bancaire cesse d tre une cause de d s quilibre S tant livr une violente attaque du Treatise on Money de Keynes cf fiche 29 o celui ci d fendait la possibilit de r tablir l quilibre mon taire global gr ce au maniement du taux d int r t bancaire Hayek s attira une s che r plique Keynes qualifia son ouvrage d effroyable embrouillamini et surtout une critique radicale de la part de Piero Sraffa cf fiche 15 Il abandonna alors le terrain de la th orie mon taire pour n y revenir qu en 1976 avec sa proposition de d nationalisation de la monnaie c est dire le remplacement des banques centrales par des banques d mission priv es se faisant concurrence Il s agit ainsi d appliquer la monnaie elle m me les principes du lib ralisme De la th orie de la connaissance au lib ralisme Critiquant toute tentative d am liorer
428. u jeu telles que la propri t de multiples arrangements institutionnels encore appel s structures de gouvernance sont mis en uvre de fa on d lib r e pour r duire les co ts de chaque type de transaction La th orie des co ts de transaction a donc une port e g n rale celle d identifier les meilleures structures de gouvernance dans un environnement donn Douglass North a fortement marqu l tude de l histoire conomique aux tats Unis en appliquant l analyse des institutions la notion de maximisation sous contrainte emprunt e la micro conomie standard En voquant la maximisation de la richesse des dirigeants principals North ne raisonne pas en termes de domination d une classe sociale sur une autre la distinction entre principal et agent dans la th orie de l agence est la fa on dont la micro conomie moderne a bana lis les probl mes d asym trie dans les relations entre contractants et elle s applique autant la relation entre un conseil d administration et un PDG qu celle entre un chef d entreprise et son employ Les institutions contraignant les comportements des individus sont soit formelles telles que les constitutions les lois les r glemen tations soit informelles telles que les normes les conventions les codes de con duite c est travers des incitations plus que des obligations autre emprunt la micro conomie moderne cf
429. u pays Les mercantilistes espagnols sont donc ceux qui portent au plus haut degr le bul lionisme et le chrysh donisme et ils exposent des Requ tes pour que l or et l argent ne sortent pas du royaume Ortiz 1558 Le commercialisme britannique La particularit du Royaume Uni est videmment d tre une le Il en r sulte qu en sus des th mes g n raux qu ils d veloppent au m me titre que les autres mercanti listes europ ens les mercantilistes britanniques les plus c l bres sont Thomas Mun Discours sur le commerce anglais aux Indes orientales 1621 Josiah Child Br ves Observations concernant le commerce et l int r t de largent 1688 John Locke Consi d rations sur l int r t et la valeur de la monnaie 1691 vont insister sur l importance du commerce maritime Tous ces auteurs plaident en faveur de l tablissement d un monopole du transport maritime britannique moyen la fois de s assurer un contr le effectif du commerce ext rieur et de jouer syst matiquement le r le d interm diaire dans les transactions marchandes europ ennes Pour le reste les auteurs britanniques de cette poque apparaissent comme les plus lib raux au sens actuel du terme des mercantilistes puisque leur objet est de s enrichir en accroissant le volume du commerce transitant par leurs ports ils militent en faveur de la libert la plus grande du commerce En d veloppant de tels th mes lib raux c
430. uction peu d velopp e d une lutte de classes peu d velopp e naquirent des th ories imparfaites La solution des probl mes sociaux encore cach e dans l inach vement des conditions conomiques dut tre fabriqu e de toutes pi ces dans le cerveau La soci t ne pr sentait qu incongruit s l tablissement de l harmonie devint le probl me de la Raison Il fallait donc di fier tout un syst me social nouveau et complet il fallait l imposer la soci t par la propagande et quand on le pouvait par l exemple de colonies mod les Ces nouveaux syst mes sociaux taient donc condamn s n tre que des utopies plus ils furent labor s dans leurs d tails plus fantasques ils devaient devenir Ceci dit une fois pour toutes ne nous arr tons plus ce c t fan taisiste qui appartient tout au pass Que des piciers litt raires pluchent solennellement ces fan tasmagories qui aujourd hui nous font sourire qu ils fassent valoir aux d pens de ces r ves utopiques la sup riorit de leur froide raison nous nous mettons notre joie rechercher les germes de pens es g niales que recouvre cette enveloppe fantastique et pour lesquels ces philistins n ont pas d yeux Friedrich Engels Socialisme utopique et socialisme scientifique 1880 66 17 Marx et le socialisme ___ Point clef Utilisant les concepts des classiques notamment de Ricardo et approfondissant la logique m me de leur raisonnement sur la
431. ue tout cart al atoire la tendance Dans ces conditions et de mani re rendre compte de l existence des cycles certains auteurs de la nouvelle macro conomie classique ont d velopp des mod les dans lesquels c est la tendance naturelle elle m me celle refl tant la structure r elle de l conomie qui se d place sous l effet de chocs r els persistants Cette th orie des cycles r els Kydland amp Prescott Time to Build and Aggregate Functions 1982 prix Nobel 2004 de Long amp Plosser Real Business Cycles 1983 reprend donc l essentiel du mod le de la nouvelle macro conomie classique choix intertemporel d un agent unique anticipations rationnelles plein emploi permanent des ressources disponibles en ne modifiant que le m canisme d impulsion des mouvements du produit global Ce faisant elle carte d finitivement la monnaie de son mod le et restaure une neutralit absolue du secteur mon taire sur le secteur r el Elle confirme l inutilit de toute politique conomique et la n cessit de r orienter l action de l tat vers l am lioration des seules structures productives de l conomie Citations e Anticipations rationnelles Les anticipations tant des pr dictions fond es d v nements futurs sont essentiellement les m mes que celles de la th orie conomique pertinente les anticipations des entreprises ou plus g n ralement la distribut
432. ue Keynes contribue identifier comme domaine sp cifique de la connaissance conomique de m me que les uvres de Carl Menger Stanley Jevons et L on Walras avaient d clench en micro conomie la r volution marginaliste au d but des ann es 1870 cf fiche 20 Pour aussi importants que soient ces deux tournants dans l histoire de la pens e conomique ils pr sentent deux diff rences substantielles D une part la r volution keyn sienne ne propose pas seulement un nouveau cadre analytique mais d rive de celui ci la n cessit d une intervention de l tat pour assurer le plein emploi elle implique donc une politique de r gulation globale D autre part cette nouvelle approche est fond e sur une critique du marginalisme non seulement au niveau des conclusions elle rejette l id e qu une conomie de march est capable d tablir spontan ment le plein emploi mais aussi au niveau des pr misses analytiques le r le des ajustements par les prix est n glig au profit des variations du revenu global Sur ces deux points la position de Keynes lui m me tait ambivalente Soulignant que le niveau trop lev du taux d int r t en d courageant l investissement est responsable du ch mage massif il tait cependant sceptique sur la possibilit de l abaisser par une politique mon taire expansionniste D montrant que l analyse marginaliste ne s applique pas une situation d quilibre de
433. un aux diff rentes marchandises qui permet de les comparer dans l change il ne peut s agir du travail concret n cessaire leur production les travaux concrets n tant pr cis ment pas commensurables mais du travail sociale ment n cessaire travail d fini comme faisant pr cis ment abstraction de toutes les particularit s concr tes des activit s productives D s lors la conclusion essentielle est qu aucun producteur ne retrouvera dans le prix qui s imposera sur le march le reflet de son propre travail Ce prix pourra lui appara tre ext rieur Marx parle de f tichisme de la marchandise et comme n ayant aucun rapport avec le travail fourni ce que d ailleurs les marginalistes la m me poque revendiquent cf fiche 20 Dans ces conditions chacun des produc teurs doit accepter d s lors qu il porte son produit au march et transforme son bien en une marchandise de subir la loi de la valeur qui l galise tous les autres Ne sera plus reconnu dans la valeur du bien chang que ce que le travail d pens a d abstrait les qualit s particuli res et concr tes devant tre mises de c t pour autoriser la comparaison dans l change C est en cela qu il y a selon Marx ali nation les individus ne sont pas reconnus dans l change pour ce qu ils sont ou ce qu ils ont effectu des travaux concrets mais comme une fraction indiff renci e d un tout la d pense en travai
434. une double rupture pour qu elle puisse merger comme savoir autonome e la premi re rupture conduira rompre le lien de d pendance entre la r flexion politique et la philosophie morale Il en r sultera d j un changement d attitude vis vis des pratiques conomiques qui ne seront plus entrav es cf fiches 5 et 6 e la seconde sanctionnera l mergence d une pens e conomique autonome en rompant le lien de subordination entre conomique et politique plus pr cis ment en l inversant l ordre naturel des soci t s sera alors r put tre un ordre conomique celui de l conomie de march Le lib ralisme conomique enfan tera la science conomique cf fiches 7 et 8 13 Fiche 3 De l conomique l conomie politique puis la science conomique Rep res chronologiques IS9I upyibia2T 27 6L9T 88ST Soqqop sewoy L zt91 nbuyod suauvisa TH9T S8ST NINPYIA OP S SS Jdq NP UV pueury 68S1 1014 p uoswa D 24 LI9T pYST 013409 tuULAOrO ST91 onbyyod ommouos p gea 94ST Nbyqnd y v4 2p S 441 XIS S TZOT SLST u ys IqozuoN op ouou y 96ST 6ZST uipog ueof EIST uud 27 ee 2 LEST 60PT PAEL SEIOSIN n Osqe 18191 SP SOHIO9U S T 9ZLI Suoybu s p 2ssayou D 2p S SNDI 2 19 24NJDU D ANS SIYIAIYJIJ O6LI ETLT us wepy SCI anbnuouoa nvajqny 277 YLLI 691 AeusonQ stoSueiA FOLI S2SS2you SIP IADU D ANS UONDJM SSI PILT 991 HaqmS
435. unit les conomies d chelle il en Dictionnaire de 100 conomistes tira aussi des cons quences sociales avan c es en faveur de l imp t sur les successions de la distribution des terres des coop ratives et de l action de l tat Minsky Hyman 1919 1996 n Chicago conomiste am ricain Docteur de Harvard il a enseign Berkeley puis a t profes seur l universit de Saint Louis Missouri de 1965 1990 Sans doute le plus reconnu des conomistes post keyn siens am ricains il a formul l hypoth se d instabilit finan ci re selon laquelle plus le financement externe endettement contract aupr s des banques et des march s financiers est important par rapport aux fonds internes profits accumul s ou cessions d actifs plus les entreprises r duisent leur investissement pour viter d accro tre leur risque d insol vabilit mais ce faisant elles compromettent d autant leurs profits futurs et augmentent ce risque Les principaux ouvrages de Minsky sont John Maynard Keynes 1975 et Stabilizing an Unstable Economy 1986 Modigliani Franco 1918 2003 n Rome conomiste am ricain d origine italienne prix Nobel en 1985 Il a contribu en 1944 l laboration de la synth se n oclassique en montrant que le ch mage involontaire s explique par une rigidit la baisse du salaire nominal En 1954 il renouvela l ana lyse de la fonction de co
436. us les domaines de la vie conomique visant p renniser prot ger et d velopper l activit des marchands il s agit pour eux de montrer au monarque que son int r t est de favoriser leur enrichissement par l octroi de privil ges et de monopoles car leur enrichissement c est celui de la Nation qui renforce et garantit la p rennit de la puissance publique Le souverain doit donc tablir des r glements qui prot gent les m tiers nationaux de la concurrence ext rieure dicter des normes de fabrication tr s stricte afin d vincer la concurrence ext rieure protectionnisme de norme et int rieure par l interdiction de l innovation le gel des techniques Il doit donc aussi adopter une politique fiscale qui n crase pas trop les artisans les marchands et les financiers au b n fice de la noblesse et du clerg Il doit favoriser le d veloppement des manufactures notamment de produits de luxe Notons que la question de la l gitimit de cette intervention ne fait pas probl me l activit conomique comme toute pratique sociale n existe que par le bon vouloir du souverain et parce que le pouvoir de celui ci a pu constituer en amont une soci t le symbole dans le domaine conomique tant le privil ge r galien de battre monnaie 24 Fiche 6 Le mercantilisme unit et diversit a b c il n y a pour les mercantilistes monnaie que comme signe de souverainet expression du pouv
437. v gien prix Nobel en 1969 Fon dateur de l Econometric Society en 1931 et de la revue Econometrica en 1933 il a consti tu le champ de l conom trie en mariant 162 la th orie conomique les statistiques et les math matiques Un des pionniers avec R Stone des comptes nationaux il a aussi pr cis les th ories du consommateur et du producteur Lois techniques et conomi ques de la production 1963 et d velopp la dynamique gr ce l analyse des cycles conomiques Galiani Ferdinando 1728 1787 n Chieti conomiste italien Abb vers dans le service de l tat il fut dix ans secr taire d ambassade Paris il fit preuve dans son ouvrage Della moneta 1751 d un esprit d analyse parmi les plus aiguis s de son temps Il conceptualisa la th orie subjective de la valeur faisant d pendre celle ci de l utilit et de la raret d un bien et comprit la monnaie comme un moyen de rendre compatibles les int r ts divergents des indi vidus Dans ses Dialogues sur le commerce des bleds 1770 il critiqua le lib ralisme des physiocrates Gide Charles 1847 1932 n Uz s cono miste fran ais Enseignant dans plusieurs universit s puis au Coll ge de France il fut l auteur d un manuel respect Principes d conomie politique 1884 et surtout avec Charles Rist d une Histoire des doctrines conomiques 1909 qui reste le mod le du genre Il opposa au lib ralisme de Fr
438. vendant les marchandises produites c est la valeur du travail d pens et cristallis dans les marchandises en question Le profit qui motive l achat de la force de travail et le paiement des salaires vient de ce que la valeur du travail valeur des marchandises produites par le travail du travailleur usant de sa force de travail est sup rieure la valeur de la force de tra vail valeur des marchandises n cessaires pour reproduire la force de travail jour nali re il y a au cours de la journ e production d une plus value et le profit est l expression mon taire de cette plus value une fois r alis e sur le march Le profit n est donc pas un vol la force de travail est pay e sa valeur et les marchan dises vendues la leur mais il repose sur une exploitation toute la valeur cr e par le travailleur ne lui revient pas LA MACRO CONOMIE DE MARX L ANALYSE DE LA CRISE COMME EXPRESSION DES CONTRADICTIONS DE L CONOMIE CAPITALISTE Le mat rialisme historique Pour Marx l histoire de l humanit est l histoire de l mancipation progressive des contraintes conomiques au moyen d un d veloppement a priori illimit des forces productives Ce d veloppement est orchestr dans le cadre de rapports de pro duction qui de p riode en p riode finissent par devenir des contraintes objectives la poursuite du processus Seuls leur renversement et leur remplacement autoriseront l h
439. xistence de deux domaines s par s de la connaissance conomique la macro conomie ne pouvant se d duire de fondements micro conomiques c Veut d montrer que la macro conomie de Keynes est compatible avec la micro conomie walrasienne 188 130 questions pour faire le point 2 La th orie des quilibres non walrasiens a Repose sur le postulat de l existence de rigidit s de prix et de salaires b D veloppe une typologie exhaustive des r gimes macro conomiques envisageables et ach ve l esprit de la synth se sur des fondements micro conomiques plus solides c R fute la th orie de l quilibre g n ral walrasien 3 Pour la th orie des quilibres non walrasiens a Le ch mage est un ph nom ne de d s quilibre et il n y a pas de ch mage l quilibre b Le ch mage est li une insuffisance de la demande globale sur le march des biens c Le ch mage peut tre alternativement li un probl me de rentabilit contraintes d offre ou de d bouch s contrainte de demande F34 LA NOUVELLE MACRO CONOMIE KEYN SIENNE 1 La nouvelle macro conomie keyn sienne a Est un d veloppement de la nouvelle macro conomie classique b Souhaite revenir aux fondamentaux de la macro conomie de Keynes c Est une tentative de v hiculer les intuitions keyn siennes dans un cadre analytique h rit de la nouvelle macro conomie classique 2 Pour les nouveaux keyn siens l exi
440. yn siens cf fiche 30 tels Hyman Minsky ont r habilit l intuition initiale oubli e par le keyn sianisme l instabilit fonda mentale d une conomie de march Citation Pendant un si cle ou plus l conomie Politique a t domin e en Angleterre par une conception orthodoxe Ce n est pas dire qu une doctrine immuable ait pr valu bien au contraire la doctrine a volu progressivement Mais ses postulats son esprit sa m thode sont rest s tonnamment les m mes et une remarquable continuit se distingue travers les changements C est dans cette orthodoxie en constante volution que nous avons t lev s Nous l avons tudi e enseign e comment e dans nos crits et sans doute les observateurs superficiels nous rangent ils encore parmi ses adeptes Les futurs historiens des doctrines consid reront que le pr sent ouvrage proc de essentiellement de la m me tradition Mais nous m mes en crivant ce livre et un autre ouvrage r cent qui l a pr par nous avons senti que nous abandonnions cette orthodoxie que nous r agissions fortement contre elle que nous brisions des cha nes et conquerrions une libert John Maynard Keynes Th orie g n rale de l emploi de l int r t et de la monnaie 1936 pr face l dition fran aise Payot 1966 114 m 29 John Maynard Keynes et la Th orie g n rale de l emploi F 7 ___ Point clef La coh rence logique de la Th orie G
441. yst matique devient plus m canique routini re D un c t cette ratio nalisation accro t l efficacit de l innovation et r duit le risque en m me temps elle contribue d naturer la fonction de l entrepreneur et l esprit m me de l innovation Par ailleurs extension de la pens e rationnelle donne naissance une civilisation qui entre en contradiction avec les valeurs et les attitudes typiques de l conomie capitaliste D une part la rationalisation des esprits produit une soci t contesta taire qui questionne la l gitimit du mod le capitaliste D autre part l id al d mo cratique impose progressivement dans les esprits les vertus de l galitarisme de service public et le refus de la diff renciation conomique et sociale qui constitue pourtant une motivation majeure de l action conomique Finalement parce que le capitalisme consiste en un processus de destruction cr atrice dont il est difficile d asseoir la l gitimit aupr s de ceux qui en sont les victimes parce que la tol rance de la soci t aux in galit s se r duit et parce que l esprit d entreprise dispara t d une conomie qui se bureaucratise et se rationalise les institutions du capitalisme sont condamn es dispara tre Une th orie de la d mocratie Elle consiste chez Schumpeter en une application la vie politique des id es qu il d veloppe dans le domaine conomique Ainsi il pr sente la d mocratie comme un sim

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